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(Onze heures quarante-neuf minutes)
Le Président (M. Audet): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission du budget et de l'administration débute ses
travaux. Je vous rappelle le mandat de la commission. La commission est
réunie afin d'entendre les intéressés et de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi d'intérêt privé 262, Loi modifiant la Loi concernant
Les Services de santé du Québec et concernant SSQ, Mutuelle de
gestion et SSQ, Société d'assurance-vie inc.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements? (11 h
50)
La Secrétaire: Oui, M. Chagnon (Saint-Louis) est remplacé
par M. Philibert (Trois-Rivières); M. Forget (Prévost) est
remplacé par M. Beaudin (Gaspé); M. Lazure (La Prairie) est
remplacé par M. Garon (Lévis); M. Lemieux (Vanier) est
remplacé par M. Richard (Nicolet-Yamaska).
Le Président (M. Audet): Merci. Alors, je vous rappelle
brièvement les règles de l'étude d'un projet de loi
d'intérêt privé. Tout d'abord, c'est le
député proposeur, M. Doyon, député de
Louis-Hébert, qui prendra la parole afin de présenter le projet
de loi et les personnes qui requièrent l'adoption du projet de loi. Les
requérants exposeront ensuite les grandes lignes du projet de loi en vue
d'en faire ressortir le bien-fondé et d'informer les membres de la
commission. La commission entendra ensuite les autres intervenants, soit les
membres de la commission, et nous pourrons échanger avec les
invités. Enfin, nous procéderons à l'étude article
par article du projet de loi.
Alors, puisque nos invités ont pris place, je vais leur souhaiter
la plus cordiale des bienvenues au nom des membres de la commission et inviter
le député de Louis-Hébert, M. Doyon, à nous
présenter ces gens et à nous faire part de son projet de loi.
Remarques préliminaires M. Réjean Doyon
M. Doyon: Oui. Merci, M. le Président. Alors, mes mots de
bienvenue s'ajoutent à ceux que vous venez d'exprimer à
l'égard de M. Demers, M. Genest, M. Simon, M. Lemay, et je leur dis que
c'est avec beaucoup de plaisir que j'ai accepté de servir de parrain du
projet de loi 262 qui est étudié actuellement par cette
commission.
Ce n'est pas la première fois que les responsables de la SSQ se
présentent en commission parlementaire, ils ont eu l'occasion de le
faire assez récemment, et je sais que, quand ils arrivent devant la
commission, ils le font en étant très bien préparés
et étant prêts à répondre à toutes les
questions qui peuvent être posées par les membres de cette
commission. Comme député du comté de Louis-Hébert,
je suis extrêmement fier d'avoir cette entreprise qui prend une expansion
continuelle.
Dans les circonstances, comme en font foi un certain nombre de documents
qui ont été transmis, je pense, en tout cas, à certains
membres de la commission, les motifs sont exprimés dans des
résolutions qui ont été passées. J'ai ici un
extrait du procès-verbal d'une assemblée du conseil
d'administration de la SSQ qui a été tenue le 25 février
1993, et on y exprime les raisons qui motivent les modifications qui sont
requises actuellement. On y indique, M. le Président, qu'il faut
à la SSQ une capitalisation adéquate. On y dit qu'elle n'est pas,
dans les circonstances... la Société n'est pas en mesure
d'apporter elle-même les capitaux supplémentaires qui sont requis.
On y explique aussi, on y fait valoir que la Société est en
mesure de s'associer à des partenaires qui apporteraient les capitaux
supplémentaires requis tout en plaçant la Société
dans une position minoritaire dans la propriété de la SSQ,
Société d'assurance-vie inc., en contravention, bien sûr,
de la loi constitutive telle qu'elle existe actuellement. Et c'est dans ce
sens-là que la proposition qui a été adoptée par le
conseil d'administration est à l'effet d'approuver une
réorganisation de la Société qui permet de continuer son
existence en l'absence et malgré l'absence et c'est moi qui
paraphrase un peu les paroles du procès-verbal malgré
l'absence de participation majoritaire dans le capital et le contrôle de
la SSQ, et d'autoriser, par voie de conséquence, le secrétaire de
la Société à convoquer une assemblée
générale, etc., pour approuver tout ça, et à se
présenter ultimement enfin, c'est l'étape que nous vivons
aujourd'hui devant l'Assemblée nationale pour y requérir
des modifications à sa loi.
Alors, c'est dans ce sens-là que le projet de loi 262 est devant
la commission et qu'il aboutira tout à l'heure devant les membres de
l'Assemblée nationale qui, avec les modifications possibles qui
interviendront, l'approuveront et permettront à la SSQ de continuer son
développement en le faisant avec un apport de capitaux qui viennent de
partenaires que vous pourrez faire identifier avec les montants qui vont avec.
Je suis sûr que les renseignements vont être fournis, sur demande,
aux membres de la commission.
La principale préoccupation que nous devons avoir, nous autres,
c'est de nous assurer que la SSQ continue d'opérer, bien sûr, mais
qu'elle le fasse dans des conditions financières qui lui permettent de
remplir ses obligations, de donner satisfaction aux gens qui lui
font confiance, et ils sont nombreux. Nous ne pouvons prendre aucun
risque dans ce domaine-là. Et, bien sûr, il circule toutes sortes
de choses actuellement, il y a toutes sortes de rumeurs au sujet d'un paquet de
sociétés. On ne peut pas, nous autres, être partout
à la fois et servir de policier et de vérificateur continuel,
mais ce que nous pouvons faire cependant, c'est que les instruments
législatifs que nous nous donnons et que nous donnons à la SSQ
lui permettent de remplir son mandat, lui permettent de le faire en toute
sécurité et sans mettre, d'aucune façon, en danger les
épargnes dont elle peut être le dépositaire, ni, non plus,
en mettant en danger les participations qui lui sont offertes et qui seront, si
le projet de loi, sans vouloir anticiper, si le projet de loi est
adopté, et je le pense... Ces participations financières qui lui
sont offertes ne doivent pas, non plus, être mises en danger, d'aucune
façon, parce qu'il y a des montants considérables. Je sollicite
de la part de la SSQ, de la part du ministère, de la part de tout
l'appareil administratif de l'État une prudence et une surveillance qui
vont nous permettre d'atteindre les buts qu'on se fixe sans que, d'aucune
façon, nous ayons d'inquiétude.
Alors, moi, je souhaite que toutes les réponses soient
données, qu'elles soient données d'une façon claire,
précise, sans ambiguïté et sans ombrage. Alors, j'invite les
membres de la commission, et je sais que c'est votre rôle de le faire et
que vous avez coutume de le faire, à agir de cette
façon-là.
Moi, malheureusement, je ne pourrai pas rester ici compte tenu que je
suis requis à d'autres activités, mais je pensej'essaierai
de revenir tout à l'heure que les choses devraient se
dérouler comme ça a l'habitude de le faire. Alors, je vous
souhaite la meilleure des chances et je suis heureux d'avoir pu apporter ma
modeste contribution à cette nouvelle structure financière que
vous êtes en train de mettre en place. Alors, bonne chance! Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Audet): Merci, M. le député
de Louis-Hébert. Avant d'aller plus loin, je veux faire part aux membres
de la commission qu'il y a une lettre qui nous a été transmise
par une personne qui s'opposait au projet de loi, M. Richard Lyonnais, qui nous
dit ceci: «Faisant suite à votre lettre du 11 juin 1993, nous
avons le regret de vous informer que, dû à des circonstances hors
de notre contrôle, nous ne pourrons être présents à
la séance du vendredi 18 juin 1993. Je vous serai gré d'en
informer les membres de la commission.» Alors, c'est fait.
Je vais maintenant permettre aux gens, d'abord, de s'identifier, ce qui
est très important, et de nous présenter votre projet de loi ou
ajouter peut-être à ce que vient de dire le député
de Louis-Hébert.
Exposé du requérant
M. Deniers (Yves): M. le Président, Mme la ministre, M. le
représentant de l'Opposition officielle,
M. Doyon qui vient de s'échapper, je pense, permettez-moi d'abord
de présenter... Ah! il est là. Je ne le voyais pas. Merci, M.
Doyon. Je voudrais d'abord vous présenter ceux qui m'accompagnent ici ce
matin. Immédiatement à ma droite, M. Pierre Genest, qui est le
président et chef de l'exploitation de SSQ, Société
d'assurance-vie; immédiatement à côté de lui, M.
Yves Lemay, qui est le vice-président des affaires juridiques de la
Société; à ma gauche, M. César Simon, qui est le
secrétaire des entreprises SSQ, secrétaire général;
aussi, M. Marcel Poulin, trésorier; M. Richard Mathieu, adjoint au
président; M. Jacques Desbiens, vice-président, assurance-vie
individuelle et rentes, à la Société.
M. le Président, j'aimerais rappeler que...
Le Président (M. Audet): Vous êtes M. Demers?
M. Deniers: Yves Demers, président du conseil et chef de
la direction.
M. le Président, j'aimerais rappeler que les modifications qui
avaient été apportées à la loi de SSQ en 1991
avaient pour objectif de faciliter la capitalisation de la
société d'assurance en permettant l'émission de
capital-actions, d'actions de SSQ, Société d'assurance-vie, tout
en laissant le contrôle entre les mains des mutualistes.
J'aimerais rappeler que SSQ n'est pas une société en
difficulté financière, loin de là. L'avoir de ses membres
au 31 décembre 1992 est de 20 000 000 $, et ses réserves, les
réserves actuarielles qui sont là pour la protection des
assurés et qui ont été reconstituées à
même l'avoir des membres, sont tout à fait suffisantes pour
rencontrer les exigences actuarielles pour la grande sécurité des
assurés. Or, cette reconstitution des réserves a fait en sorte
que l'avoir des membres a baissé et s'est retrouvé au chiffre que
je viens de mentionner, de 20 000 000 $, au 31 décembre. Bien que la SSQ
ait un bilan positif, son avoir n'est pas suffisant pour rencontrer les normes
de contrôle des autorités de contrôle. C'est justement pour
porter cet avoir à un niveau acceptable aux autorités de
contrôle qu'il nous faut injecter du nouveau capital. Les mutualistes ne
sont pas en mesure de le faire directement ou immédiatement. (12
heures)
J'aimerais souligner que SSQ assure principalement des groupes et
recrute la plus grande partie de ses assurés dans les secteurs public et
parapublic et dans le milieu syndical. Donc, dans la recherche de ses capitaux,
SSQ s'est retournée naturellement vers son milieu le plus proche et a
invité les grandes centrales et les grands syndicats avec leurs
instruments financiers à se manifester et à prendre position dans
la Société. Nos nouveaux investisseurs que nous avons
retrouvés, recrutés, si vous voulez, sont principalement
d'origine syndicale, qu'il s'agisse de la FTQ, de la CSN, leurs membres et les
cadres de la Société, leurs membres sont des mutualistes chez
SSQ, ils sont assurés chez nous.
Donc, ce sont déjà des groupes de mutualistes qui, avec
les moyens qu'ils avaient, ont pris la participation ou prennent une
participation importante dans le capital de la Société. Donc,
c'est en considération de cette parenté d'origine que nos
mutualistes, en assemblée, ont accepté à
l'unanimité les modifications qui sont proposées.
Le projet de loi qui est déposé est un projet tout simple
qui ne fait principalement qu'enlever l'obligation qui apparaissait dans le
premier projet de loi pour la mutuelle de gestion de toujours garder le
contrôle de la Société d'assurance-vie. C'est
précisément cette notion de contrôle qui fait l'objet de
notre projet de loi aujourd'hui, parce que la venue de nouveaux capitaux en
quantité telle que le contrôle échappe maintenant aux
mutualistes oblige à modifier notre loi pour permettre cette prise de
contrôle par des alliés que l'on considère naturels. Alors,
c'est le sens du projet de loi. Je pense qu'en examinant le projet de loi
lui-même, on va s'apercevoir que c'est exactement l'objectif qui est
recherché.
Le Président (M. Audet): Merci, M. Demers. Mme la
ministre.
Mme Robic: Oui. Merci, M. le Président. M. Demers, M.
Genest, et les personnes qui vous accompagnent, bienvenue.
M. le Président, nous sommes présents aujourd'hui pour
procéder à l'étude du projet de loi 262 modifiant la Loi
concernant Les Services de santé du Québec et concernant SSQ,
Mutuelle de gestion et SSQ, Société d'assurance-vie inc.
En 1991, en vertu du chapitre 102 des lois de 1991, Les Services de
santé du Québec, compagnie mutuelle d'assurance sur la vie, a
été transformée en une compagnie d'assurance à
capital-actions, SSQ, Société d'assurance-vie inc., et en une
mutuelle de gestion, SSQ, Mutuelle de gestion, regroupant les
propriétaires et les adhérents du contrat d'assurance afin de
contrôler en tout temps la compagnie d'assurance à capital-actions
résultant de la transformation. Cette nouvelle structure
conférait à la compagnie d'assurance une forme qui lui facilitait
l'accès aux marchés financiers par un recours à des
instruments financiers diversifiés et plus flexibles. Elle
préservait en outre les droits des assurés.
Le projet de loi 262 a essentiellement pour but de modifier cette Loi
concernant Les Services de santé du Québec de façon
à permettre des investissements par des partenaires extérieurs
dans une proportion majoritaire dans SSQ, Société d'assurance-vie
inc. Ainsi, SSQ, Mutuelle de gestion... Je m'excuse, M. le Président,
j'ai un chat dans la gorge. Ainsi, SSQ, Mutuelle de gestion n'aura plus pour
objet de contrôler en tout temps SSQ, Société
d'assurance-vie inc. Son objet sera de détenir directement ou par
l'entremise d'une société de portefeuille ou toute autre personne
morale une participation dans SSQ, Société d'assurance-vie inc.
Des mécanismes sont prévus pour permettre aux membres de la
mutuelle de gestion de bénéficier d'une façon
particulière des profits provenant de SSQ, Société
d'assurance-vie et qui reviennent à la mutuelle de gestion.
Par ailleurs, le projet de loi 262 prévoit certaines restrictions
quant à l'attribution et au transfert des actions de SSQ,
Société d'assurance-vie, et de la société de
portefeuille.
Finalement, je tiens à signaler, M. le Président, qu'on
m'a fait rapport que ce projet de loi a été approuvé
à l'unanimité par les membres de la SSQ, Mutuelle de gestion et
par les actionnaires de SSQ, Société d'assurance-vie inc., le 26
avril 1993. Cependant, M. le Président, on m'a remis ici, on a fait
lecture d'une lettre d'un des membres qui s'opposait à cette
transaction.
Ce projet devrait en outre permettre l'adoption d'une solution
ponctuelle aux problèmes que traverse en ce moment l'assureur. C'est
pourquoi je donne mon accord de principe à la présentation du
projet de loi 262 modifiant la Loi concernant Les Services de santé du
Québec et concernant SSQ, Mutuelle de gestion et SSQ,
Société d'assurance-vie inc. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Audet): Merci. M. le député
de Westmount.
M. Holden: Merci, M. le Président. Bienvenue à ces
messieurs. Il y a quelque temps, M. Demers, je crois que c'était au mois
d'avril, vous avez passé au bureau de l'Opposition officielle pour
exposer la situation de SSQ et nous avertir qu'il y aurait une demande de
projet de loi, que vous avez faite, je crois, au gouvernement ou vous en avez
parlé avec le gouvernement. C'était au mois d'avril, je
crois.
M. Deniers: II me semble, oui.
M. Holden: Et le gouvernement ou le parrain de la loi et le
Comité de législation pour les projets de loi privés ont
fait en sorte que le projet de loi 262 a été
déposé. Mais, malheureusement, le projet a été
déposé après le 15 mai qui est la date limite pour le
dépôt de projets de loi pour que ce soit adopté dans la
session qui implique le dépôt de la loi. Je ne sais pas pourquoi
il y a eu ce retard, mais c'est un élément dans la situation
actuelle.
Au point de vue de la situation de SSQ, on en est très
conscients. L'Inspecteur général aussi nous a rendu visite. Je ne
veux pas vous contredire en aucune façon, mais je crois qu'il serait...
Quand vous dites que la SSQ n'a pas de difficultés financières,
ce n'est peut-être pas l'optique de l'Inspecteur général
et, donc, la nécessité d'infusion de capital dans SSQ.
L'Opposition officielle n'a pas d'objection de principe à la
transaction que vous proposez avec le Fonds de solidarité. Et c'est loin
de l'idée de l'Opposition officielle de vouloir des tracas pour la SSQ.
D'ailleurs, nous sommes tous un peu en conflit
d'intérêts, parce que la SSQ, c'est notre assureur.
L'Assemblée nationale et tous les députés en sont des
assurés. Je suppose que je suis mutualiste dans la SSQ. Seulement, au
point de vue du principe, le système de compagnie mutuelle, de compagnie
d'assurance mutelle, c'est un système qui est accepté,
encouragé et retenu au Québec, d'ailleurs au Canada aussi. Au
fond, c'est pour la protection des mutualistes que la loi a été
conçue au départ, quand on a conçu les mutuelles. Et
effectivement, c'est en 1986 ou 1985 que les changements ont été
apportés pour permettre aux mutuelles de former les compagnies de
gestion. C'était à l'époque de 1984 ou...
Une voix: ...
M. Holden: Non, non, pas leur système... Mais, en
général, quand on a adopté la politique de permettre aux
mutuelles de former des compagnies de gestion, c'était dans les
années...
Mme Robic: II n'y a pas de loi générale.
M. Holden: Non, mais à quel moment a-t-on
développé la permission pour que la minorité...
Mme Robic: En 1984... M. Holden: 1984.
Mme Robic: ...puis, on a décloisonné les
assureurs.
M. Holden: Le décloisonnement, c'était en 1984.
O.K.
Mme Robic: Puis, on a fait la première loi de
démutualisation en 1988, un bill privé. (12 h 10)
M. Holden: C'est ça. Bon. À partir de là, le
principe a toujours voulu que ce soient les mutualistes qui aient le
contrôle de la gestion de la compagnie. Le projet qui est devant nous
risque de faire perdre le contrôle. Comme vous avez remarqué et la
ministre aussi, on est ici essentiellement pour discuter du contrôle de
la compagnie de gestion de SSQ. L'Opposition officielle veut bien essayer
d'aider SSQ et de faire en sorte que ça continue et que ça
prospère, que ça continue à couvrir les assurés,
mais nous ne voulons pas que ça devienne une habitude ou que ce soit un
précédent pour d'autres compagnies mutuelles qui pourraient venir
argumenter devant le gouvernement que: Voici, vous avez permis à SSQ de
faire en sorte qu'ils ont perdu le contrôle et nous voulons être
traités de la même façon.
Alors, je sais qu'on est en train de discuter actuellement avec, je
crois, l'entourage de la ministre et d'autres personnes pour qu'il y ait un
amendement à la loi pour protéger ou pour au moins faire en sorte
que si vos partenaires vous les appelez vos partenaires et je les
considère comme vos partenaires, parce que le Fonds de
solidarité, l'implication syndicale est là, et, chez vous, le
syndicalisme est à la base de votre entité légale,
l'historique de votre compagnie est relié au mouvement syndical...
Alors, vous avez des partenaires très naturels quand il s'agit
d'investissements du Fonds de solidarité.
Mais on ne peut pas prévenir toujours l'avenir avec certitude.
Alors, l'Opposition officielle, et vous savez fort bien que le chef de
l'Opposition officielle, c'est quelqu'un qui a un intérêt depuis
fort longtemps dans les questions d'institutions financières et dans les
compagnies mutuelles... Nous avons un amendement qu'on discute actuellement
pour que, si vos partenaires décident de vendre leurs actions à
un moment donné, il ne soit pas question que la vente soit faite
à quelqu'un d'en dehors du Québec, un acheteur d'en dehors du
Québec. Je sais que le projet actuel devant nous fait en sorte
qu'après les lettres patentes, quand elles vont être émises
par l'Inspecteur général, la loi actuelle tombe, et la loi qui a
effet, c'est vos lettres patentes. Tous les pouvoirs et toutes les dispositions
de la loi vont être repris dans vos lettres patentes. Nous, on
veut...
Parce que les lettres patentes, ça se change. On peut avoir les
lettres patentes cette année et, l'année prochaine, on peut aller
devant l'Inspecteur général et demander des amendements ou des
changements dans les lettres patentes, et ça ne revient pas devant le
Parlement, et ça ne revient pas devant une commission parlementaire.
Alors, nous, notre intention, c'est d'insister pour que toute question de vente
possible par vos partenaires, ce soit d'abord à une entité ou un
individu c'est rare qu'un individu puisse acheter pour 40 000 000 $,
mais il y en a mais que l'acheteur soit québécois et qu'il
y ait un contrôle, parce que tout... Il y a des lois qui protègent
l'achat d'actions, et ça devient la responsabilité de la ministre
de donner l'autorisation à des ventes qui sont au-delà de 10 %
d'une compagnie. Mais nous voulons nous assurer que ça reste dans la
loi, et la loi, si on est pour la changer, il va falloir qu'on revienne devant
l'Assemblée nationale pour tout changement, pour que ce soit
discuté en public, pour que ce ne soit pas fait en arrière de la
lumière, du public en général.
Alors, nous sommes en train de discuter. Aussitôt que j'ai la
certitude que l'amendement que nous proposons et qui est en discussion est
accepté, nous allons procéder assez vite avec votre loi. Mais je
dois vous avertir que si l'amendement que nous proposons et qui est en train
d'être discuté n'est pas accepté par tout le monde, vous,
la ministre, tout le monde, votre loi ne sera pas adoptée parce que le
chef de l'Opposition et l'Opposition officielle sont très, très
catégoriques sur la possibilité et le contrôle d'une vente
possible des actions à l'avenir.
Alors, ceci étant dit, nous allons procéder à
l'adoption de la loi. Si on me dit que l'amendement est tout à fait
correct et qu'on est d'accord là-dessus, la discussion de la loi va
aller assez vite, et nous ne
soulèverons pas en Chambre la question de dépôt
tardif qu'on peut soulever si la commission adopte la loi. Même si la
commission adopte la loi, ça ne peut pas passer sans... Si un
député s'objecte, ça ne peut pas passer à cause du
délai de dépôt de la loi après le 15 mai.
Alors, je voulais que ce soit clair que nous discutons la loi, et
ça peut aller un peu plus lentement au départ tant que je n'ai
pas des nouvelles sur l'amendement. Mais, aussitôt que j'ai les nouvelles
sur l'amendement, ça va aller assez correctement et sans trop de
débat. Je vous remercie.
Mme Robic: M. le Président.
Le Président (M. Audet): Merci, M. le député
de Westmount. Mme la ministre.
Mme Robic: Vous me voyez très surprise, M. le
Président, très surprise de la présentation du
député de Westmount qui, d'ores et déjà, avant
même qu'on ait eu la chance de discuter, nous menace de faire en sorte de
ne pas appuyer la loi si les amendements qu'il suggère ne sont pas
acceptés tels que présentés. Je trouve ça un peu
fort, M. le Président, et, quant à moi, je vais faire mon travail
comme je dois le faire, comme ministre responsable des institutions
financières. Et ce n'est certainement pas vos paroles qui vont
m'influencer.
M. Holden: M. le Président.
Le Président (M. Audet): M. le député de
Westmount.
M. Holden: Je voulais que ma situation soit très claire.
Il y en a qui attendent pour faire valoir leur position. Moi, je voulais que ce
soit tout à fait clair au départ.
Le Président (M. Audet): Ça va. Merci. Est-ce qu'il
y a d'autres interventions avant que nous débutions l'étude du
projet de loi? Ça va? M. Demers, voulez-vous ajouter quelque chose?
M. Demers: Bien, il me semble qu'on devrait d'abord voir la
portée des amendements, exactement ce que ça veut dire, avant de
se prononcer.
Étude détaillée
Le Président (M. Audet): Alors, nous allons
immédiatement débuter l'étude du projet de loi. Je vais
appeler le préambule du projet de loi 262: «ATTENDU qu'en vertu du
chapitre 102 des lois de 1991, Les Services de santé du Québec a
été transformée en une mutuelle de gestion et en une
compagnie d'assurance à capital-actions ayant respectivement les
dénominations sociales suivantes: SSQ, Mutuelle de gestion et SSQ,
Société d'assurance-vie inc.; «Qu'il est dans
l'intérêt de ces deux corporations que des modifications soient
apportées à leur organisation corporative; «Qu'il est dans
l'intérêt de SSQ, Société d'assurance-vie inc. de
continuer son existence sous la Loi sur les assurances; «Que les
administrateurs de SSQ, Mutuelle de gestion ont adopté le 25
février 1993, par vote unanime, une résolution approuvant la
réorganisation proposée de la corporation; «Que les
administrateurs de SSQ, Société d'assurance-vie inc. ont
adopté le 25 février 1993, par vote unanime, une
résolution approuvant la réorganisation proposée de la
société; (12 h 20) «Que les membres de SSQ, Mutuelle de
gestion ont adopté unanimement le 26 avril 1993 une résolution
approuvant la réorganisation proposée de leur corporation et la
poursuite de l'existence de SSQ, Société d'assurance-vie inc.
sous la Loi sur les assrances; «Que les actionnaires de SSQ,
Société d'assurance-vie inc. ont unanimement adopté le 26
avril 1993 une résolution approuvant la réorganisation
proposée de la société et la poursuite de son existence
sous la Loi sur les assurances.»
Est-ce qu'il y a des interventions sur le préambule? M.
Genest?
M. Demers: Non, M. Lemay.
Le Président (M. Audet): M. Lemay.
M. Lemay (Yves): Oui.
Le Président (M. Audet): Allez-y, M. Lemay.
M. Lemay: J'aurais des papillons à déposer, des
modifications, sur les attendus, notamment pour le troisième, le
sixième et le septième attendu.
Le Président (M. Audet): D'accord. Est-ce que vous les
avez...
M. Lemay: Oui.
Le Président (M. Audet): ...en vos mains? Alors, on va les
référer à... Mme la ministre, est-ce que vous en avez des
copies?
Mme Robic: Oui.
Le Président (M. Audet): Alors, en vertu de nos
règlements, c'est Mme la ministre qui doit en faire la
présentation.
Mme Robic: Alors, M. le Président... M. Holden: Je
ne les ai pas.
Le Président (M. Audet): Vous ne les avez pas eus, M. le
député?
Une voix: On vient de les avoir, M. le Président.
Le Président (M. Audet): Alors, on m'informe qu'on vient
à peine de les avoir.
M. Holden: Bien, j'aimerais bien les voir avant qu'on en
discute.
Le Président (M. Audet): Oui, oui. Ça va.
Mme Robic: Ils vont vous plaire.
Le Président (M. Audet): Mais avant de discuter de
l'amendement, est-ce qu'il y aurait d'autres interventions ou des
éclaircissements à apporter sur le préambule?
M. Holden: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Audet): Oui, M. le député
de Westmount, allez-y.
M. Holden: Vous parlez, dans le préambule, en
général, de système d'approbation que vous avez suivi pour
faire en sorte que vos mutualistes comprennent ce qui se passe. J'aimerais bien
savoir... Par exemple, votre système d'informer vos mutualistes, les
réunions, le taux de participation aux réunions, si vous pouviez
me faire un tableau de votre cheminement pour avoir l'assentiment, que vous
dites unanime, de vos mutualistes, pour arriver à ce point-ci.
M. Demers: M. le député, oui... M. le
Président, nous avons tenu, en prévision de cette commission
parlementaire sur ce changement dans notre loi, nous avons tenu à
informer nos mutualistes, nos membres, par l'envoi personnalisé,
à l'adresse personnelle de chacun de nos 425 000, 450 000 mutualistes...
Donc, 425 000 circulaires ont été envoyées à
l'adresse domiciliaire de chacun. Nous en avons fait distribuer une
cinquantaine de mille, en plus, à d'autres groupes dont nous n'avons pas
l'identification des assurés, parce que le plan prévoit que c'est
le groupe qui tient cette comptabilité-là, mais nous avons
envoyé l'information et les groupes étaient priés de faire
la distribution à leurs membres de la circulaire elle-même. On n'a
pas la liste de ces membres-là.
Les membres regroupés dans leur milieu de travail ont
été informés par un affichage sur les lieux de travail de
la tenue de ces assemblées régionales. Nous avons tenu des
assemblées...
M. Holden: Excusez-moi, monsieur. Le Président (M.
Audet): S'il vous plaît!
M. Holden: Je ne peux pas parler à 3 personnes à la
fois. Qu'est-ce que vous avez dit, madame?
Mme Robic: J'ai dit: Je vais vous remettre les amendements. Je
vous les prépare et vous les remettrai avec les autres.
M. Holden: Est-ce que j'ai tous les amendements?
Le Président (M. Audet): Les amendements vont vous
être tous déposés en bloc.
M. Holden: Non, mais, je veux dire, au moins pour le
préambule, parce qu'on discute...
Le Président (M. Audet): Oui, oui. Vous allez tous les
avoir, tous sur le projet de loi, au complet, tous en même temps.
M. Holden: Oui, mais, là, je les ai pour le
préambule?
Le Président (M. Audet): C'est ça. Les autres vont
suivre.
M. Holden: Est-ce que vous pourriez me donner 2 minutes pour les
examiner, M. le Président?
Le Président (M. Audet): Oui. On va finir d'écouter
et, à ce moment-là, ils vont être...
M. Holden: Bien, est-ce que je peux... Il répond à
une question que j'ai posée.
Le Président (M. Audet): Oui, oui. Mais c'est parce que
vous me posez une question, M. le député. Alors, je tente d'y
répondre. Ce que je vous dis, c'est que, lorsque les amendements vont
être présentés par la ministre, on va en discuter et,
ensuite...
M. Holden: Oui, mais j'aimerais les lire.
Le Président (M. Audet): Oui, oui, vous pourrez le faire.
Je ne vous le refuse pas. Alors, poursuivez l'échange avec M. Demers ou
M. Lemay, je ne me souviens pas. Allez-y, monsieur.
M. Demers: Je complète l'information. Nous avons tenu,
à la suite de cet envoi de circulaires d'information qui
décrivaient le projet de loi et l'intention que nous avions, et qui
était très, très claire, nous avons tenu des
assemblées en région, des séances d'information. Il ne
s'agissait pas d'assemblées officielles, c'étaient des
séances d'information pour donner toute l'information disponible aux
personnes qui se présentaient à ces assemblées-là.
Neuf assemblées ont été tenues dans les 9 régions
où nous nous réunissons habituellement. Les séances ont
été tenues exactement aux endroits où nous les tenions
habituellement, dans les
villes principales de chacune des régions, de telle sorte que les
personnes qui voulaient venir et qui avaient été informées
de la tenue de ces réunions-là pouvaient venir et obtenir toute
l'information souhaitée.
À la suite, je vous avouerai que dans la présence... Vous
m'avez demandé s'il y avait un taux de participation important aux
réunions, je vous dirai que non, malheureusement, mais nous avions quand
même fait tous les efforts nécessaires pour réunir les
gens. Par contre, quand les gens ne viennent pas, on ne peut pas les forcer
plus que ça. Mais, au moins, nous les avions rejoints
individuellement.
M. Holden: Avez-vous une certitude qu'ils ont été
rejoints? Je ne me souviens pas personnellement d'avoir reçu votre
dépliant. Avez-vous une copie du dépliant avec vous?
M. Demers: La circulaire d'information? M. Holden:
Oui.
M. Demers: Oui, on va vous en remettre une copie. J'en ai une
ici, oui.
M. Holden: Ça a été envoyé par... le
système d'envoi...
M. Deniers: La poste régulière, le service postal
canadien. Nous avons mis à la poste ces documents-là et ça
a été envoyé à l'adresse de tout le monde. Il y a
un certain nombre de groupes à qui la circulaire a été
transmise par l'entremise de l'administrateur du groupe. Ce sont des groupes
dont les membres ne sont pas inscrits chez nous individuellement. Ils
s'inscrivent au fur et à mesure qu'ils ont des réclamations
à exercer. Le groupe est administré par un administrateur
externe. Ces gens-là, on ne connaît pas leur nom, donc on ne
pouvait pas leur adresser individuellement la circulaire d'information. Mais
c'est un ensemble mineur dans le total de nos mutualistes.
Nous avions aussi mis sur pied un système d'information au
téléphone et nous avons reçu environ 750 appels entre le
29 mars et le 15 avril. Ce sont toutes des personnes qui voulaient, soit avoir
plus d'information, qui voulaient connaître les modalités, etc.
Or, c'est un système téléphonique que nous avions mis sur
pied pour l'information de nos mutualistes.
Les délégués et les substituts qui, eux, sont les
représentants élus par les mutualistes à l'automne, qui
ont été élus à l'automne pour toute l'année,
étaient les personnes mandatées pour voter à
l'assemblée et se prononcer officiellement sur le projet de loi
lui-même. Ces délégués et substituts ont reçu
un envoi personnalisé avec toute la documentation nécessaire et
la plupart d'entre eux ont été rencontrés effectivement
dans les régions. Dans les réunions de région, ils
étaient là.
Nous avons finalement tenu l'assemblée générale
extraordinaire des membres le 26 avril, après toute la publicité
qui a entouré cette opération. À l'assemblée
générale extraordinaire, qui était ouverte à tous
les membres, incidemment, mais qui ne permet le vote, à ce
moment-là, qu'aux délégués ou à leurs
substituts, pour ceux qui sont absents, et aux administrateurs de la
Société, il y a eu un vote de pris et le vote a été
pris à l'unanimité de toutes les personnes présentes.
M. Holden: Combien de monde y avait-il?
M. Deniers: À l'assemblée annuelle il y a 90
délégués il y en avait peut-être 85
présents, plus les administrateurs, ça fait une centaine de
personnes, disons, qui ont voté le 26 avril sur la résolution
officielle qui autorisait la présentation de ce projet de loi.
Là-dessus, les 100 personnes qui se sont présentées ou qui
ont voté ont voté à l'unanimité pour l'adoption et
ces gens-là étaient des représentants, des
délégués dûment élus, dans chacune des
régions. C'est un système qui fonctionne chez nous depuis une
dizaine d'années, depuis 15 ans même, et ce
système-là fonctionne toujours très bien. Les
délégués changent au fil des ans, mais ceux qui sont
là représentent, évidemment, les mutualistes, parce qu'ils
se sont fait élire par les mutualistes en région.
M. Holden: C'est comme l'élection d'un chef de parti
progressiste conservateur.
M. Deniers: Bien oui, c'est démocratique.
M. Holden: La réorganisation que vous avez
suggérée dans votre lettre d'information, l'investissement du
Fonds de 30 000 000 $, l'investissement de la CSN de 10 000 000 $, et 2
investissements de 3 000 000 $, ce n'est pas exactement ça qui est le
projet actuel, n'est-ce pas? (12 h 30)
M. Deniers: Nous poursuivons présentement nos efforts pour
atteindre ces montants-là. Nous n'avons malheureusement pas
été capables de finaliser complètement les 2 derniers
montants, et la caisse de retraite de la CSN n'a pas été en
mesure d'atteindre le chiffre de 10 000 000 $ recherché. Mais les
efforts se poursuivent. Nous avons actuellement... Ce matin, je peux confirmer
que, sur 46 000 000 $ recherchés, nous avons 35 500 000 $ acquis,
certains. Et nous poursuivons nos démarches d'ici la semaine prochaine
et tout le temps, jusqu'à ce que nous atteignions cet objectif de 46 000
000 $, qui nous apparaît un objectif élevé, mais quand
même possible à atteindre.
M. Holden: Quand vous dites que vous avez 35 500 000 $ certains,
votre certitude est basée sur quelle documentation?
M. Deniers: Nous avons un document, une proposition de
souscription, sujette à l'adoption de ce projet de loi, du Fonds de
solidarité pour un montant de
30 000 000 $, et cette proposition a été acceptée
par le conseil d'administration de la Société. C'est pour
clôture le 30 juin en autant que, évidemment, le projet de loi
adopté le permette. Deuxièmement, nous avons des confirmations de
caisses de retraite de la CSN pour un montant de 5 000 000 $. Nous avons,
finalement, 500 000 $ que les cadres de la Société SSQ se sont
engagés à investir.
M. Holden: Maintenant, vous dites que vous trouvez que c'est un
montant, les 46 000 000 $, c'est un montant convenable. C'est plutôt le
montant qu'il vous faut pour que votre ratio de capital arrive au point de
satisfaire l'Inspecteur général, n'est-ce pas? Ce n'est pas dans
l'air que vous avez choisi le montant de 46 000 000 $, hein?
M. Demers: Je vais demander à M. Genest de continuer.
M. Genest (Pierre): Le montant de 46 000 000$... C'est bien
sûr que notre première responsabilité, c'est de rencontrer
les normes de l'Inspecteur général des institutions
financières du Québec, et les normes sont plutôt un certain
nombre de ratios qui sont étudiés et qui doivent
s'appliquer...
M. Holden: Le ratio, c'est 10 %, n'est-ce pas?
M. Genest: Bien, un des ratios. Un des ratios est de 10 %. Les 46
000 000 $ s'appliquent beaucoup plus à la norme des compagnies
d'assurances, la norme de la SIAP, la norme canadienne, qui est la norme des
compagnies, et on calcule... On doit, pour opérer au Canada, être
membre de la SIAP et, pour être membre de la SIAP, on doit rencontrer des
normes de capitalisation.
M. Holden: Quelles normes?
M. Genest: Cette norme de capitalisation est une norme assez
compliquée qui met des facteurs sur chacun des actifs et chacun des
passifs de la compagnie, et on calcule un montant total de capitalisation
nécessaire. Lorsqu'on applique cette norme-là aux
opérations de la Société à la fin de 1992, le
montant qu'on obtient, c'est 66 000 000 $. Donc, nous restant 20 000 000 $ de
capitalisation, les 46 000 000 $, c'est venu de ces 66 000 000$. maintenant, la
siap n'oblige pas les compagnies à être à 100 % de la
norme. la siap considère qu'une compagnie qui est aux deux tiers de la
norme, donc dans notre cas à 44 000 000 $, peut continuer à
opérer en autant qu'elle a un plan pour se rendre à sa norme de
capitalisation de 100 %. et, effectivement, la plupart des compagnies veulent
se rendre à 100 % et à 120 % pour être capables de dire: on
a une sécurité, une très grande
sécurité.
Donc, avec une capitalisation de 44 000 000 $, la société
peut rencontrer la norme de la siap telle qu'elle est comprise maintenant.
donc, on a 20 000 000 $. ça nous prenait un minimum de 24 000 000 $
supplémentaires pour rencontrer le strict minimum de la siap. notre
intention, ce n'est pas de rencontrer le strict minimum de la siap. notre
intention, c'est d'avoir un surplus très sécuritaire pour nos
membres, nos assurés, et d'aller à 100 %, au moins à 100 %
de la norme de la siap, et c'est pour ça qu'on fait des efforts pour
aller chercher 46 000 000 $ de nouvelle capitalisation.
M. Holden: Actuellement, le capital de SSQ, c'est quoi?
M. Genest: C'est 20 000 000 $, 19 800 000 $.
M. Holden: Ça, c'est quel ratio? Avec 19 000 000 $, quel
est votre ratio actuel?
M. Genest: Un ratio sur quoi? Un ratio sur...
M. Holden: Bien, sur la base de la SIAP, il vous fallait 66 000
000 $ et vous êtes rendus à 19 000 000 $. Alors, quel est le
pourcentage actuel du montant que vous...
M. Genest: Si on veut l'exprimer en pourcentage, on pourrait
l'exprimer en pourcentage d'un ratio de 20000 000 $ sur 66 000 000 $.
M. Holden: Oui.
M. Genest: Grosso modo, le tiers, un petit peu moins que le tiers
de la norme à 100 %. Mais, comme je vous ai expliqué, on n'est
pas nécessairement obligés de se rendre immédiatement
à la norme à 100 %.
M. Holden: Comment vous savez que vous n'êtes pas
obligés de vous rendre aux normes? Qui vous a dit que vous n'êtes
pas obligés de le faire?
M. Genest: Mais c'est dans la norme de la SIAP. Il y a un calcul
qui est défini, qui est très actuariel, très
compliqué, qui arrive à un chiffre. La norme dit: Ce
chiffre-là, c'est le chiffre idéal; il faut qu'une compagnie ait
cette capitalisation-là. Maintenant, si la compagnie est aux deux tiers
de ce chiffre-là, elle peut continuer à fonctionner.
M. Holden: Si je comprends...
Le Président (M. Audet): Mme la ministre voudrait
intervenir là-dessus, sur une question de...
Mme Robic: M. le Président, je comprends
l'intérêt du député de Westmount, il est en droit de
poser les questions qu'il pense essentielles pour faire l'étude de ce
projet de loi, mais je pense qu'ici on traite de choses qui sont très
complexes, M. le Président, et qu'il
est nécessaire que les gens qui nous écoutent comprennent
très bien. il y a des normes qui sont établies qui doivent
être rencontrées par toutes les compagnies d'assurances qui font
affaire au québec et au canada. ce sont des normes qui sont
établies par la siap, qui est une société d'indemnisation
pour les assureurs de personnes. la siap met des normes. ce sont des normes qui
sont plutôt sévères que moins sévères. c'est
une sécurité pour la société d'indemnisation. c'est
bien sûr que la siap, se mettant des normes sévères, donne
aux compagnies une certaine latitude pour soit les dépasser, il n'y a
pas de problème, ou être en deçà de ces normes. il y
a un jeu qui se fait. une année, on peut être plus haut et, une
autre année, être plus bas au niveau des normes de la siap, les
100 % des normes établies par la siap. ça ne dérange en
rien la solidité de la compagnie d'assurances, ça ne
dérange en rien la qualité de la compagnie d'assurances. c'est
impossible pour une compagnie d'assurances d'être toujours à 100 %
des normes de la siap. il y a un jeu qui se fait là.
Ces normes-là, M. le Président, elles sont en place depuis
quelques années seulement, 2 ans. Ça ne fait que 2 ans que la
SIAP existe. En créant des normes comme celles-là, la SIAP, bien
sûr... Et les normes, on en discute, d'ailleurs, nous, au niveau de notre
documentation, dans le rapport que j'ai fait, que j'ai déposé en
Chambre. On en discute également avec le gouvernement
fédéral. Ces normes-là, c'est nouveau pour nos compagnies
d'assurances. Donc, il faut qu'on donne à nos compagnies d'assurances la
possibilité de rencontrer ces normes-là sur un certain nombre
d'années, même s'il y avait des compagnies d'assurances, à
cause du fait qu'elles ont des filiales ou elles ont comptabilisé
certaines choses qui ne sont plus permises maintenant, mais qui étaient
permises c'était tout à fait légal qui ne
sont plus permises maintenant... Bien sûr, la SIAP leur demande
d'atteindre un niveau de capitalisation, tout en comprenant que ça ne
peut pas se faire du jour au lendemain.
Mais, encore ici, je voudrais vous dire, M. le Président, que
ça n'affecte en rien la qualité de la compagnie. Ça, c'est
important. Je ne voudrais pas, par les questions du député de
Westmount, laisser croire aux gens que cette compagnie est en danger.
Le Président (M. Audet): Merci.
Mme Robic: D'ailleurs, je ne crois pas que, si elle
l'était, on aurait aujourd'hui un investisseur qui est prêt
à investir tout de même 33 000 000 $ ou 30 000 000 $ dans cette
compagnie, M. le Président.
Le Président (M. Audet): Merci, Mme la ministre. M. le
député de Westmount, voulez-vous poursuivre?
M. Holden: Oui, M. le Président. Pour revenir au
préambule de la loi, c'est ça qu'on discute...
Le Président (M. Audet): C'est ça.
M. Holden: ...on était en train de dire, parce qu'un des
préambules, c'est qu'ils ont informé les membres. Là, on
discute de quoi ils ont informé les membres. Ils ont informé les
membres qu'il fallait augmenter le capital. Ils ont mentionné des
chiffres dans la lettre aux membres, et la proposition actuelle est un peu
changée. C'est pour ça que je demande des questions, M. le
Président. (12 h 40)
Le Président (M. Audet): D'accord.
M. Holden: Ce n'est pas pour créer des problèmes.
D'ailleurs, la ministre elle-même, devant cette commission, au mois de
mars 1991, disait: Nous sommes disposés à déployer tous
les efforts requis pour apporter à la législation les ajustements
appropriés dans le but de procurer aux compagnies mutuelles d'assurances
de personnes les accès les plus étendus possible au capital. Elle
a dit: Par ailleurs, il m'apparaît que l'industrie
québécoise de l'assurance devra démontrer de pareilles
dispositions en choisissant de mettre l'épaule à la roue. Et,
plus loin, elle a dit: Une chose est certaine, c'est que le gouvernement a
l'intention de relever avec elle ce défi, de telle sorte que nous
puissions apporter à nos compagnies mutuelles d'assurances à
l'intérieur des paramètres que j'ai indiqués plus
tôt des modes d'accès efficaces au capital dont elle aura besoin
pour poursuivre la croissance que nous voulons tous lui voir
connaître.
Alors, la ministre se préoccupait déjà de cette
question de capitalisation, et c'est évident que nous sommes ici pour
parler de la capitalisation de SSQ, et les membres de SSQ veulent aussi savoir
ce qui se passe avec le projet de loi. Je demande des questions, je crois,
pertinentes, M. le Président.
On a parlé des réunions. C'était ici, à
Québec, la réunion...
M. Deniers: L'assemblée annuelle se tient au siège
social de la Société, toujours, à Québec, à
Sainte-Foy.
M. Holden: Votre système de délégués,
c'est une base syndicale, n'est-ce pas, l'idée de faire élire...
Est-ce que les autres compagnies mutuelles font les mêmes...
M. Deniers: Je ne crois... C'est un système qui a une
certaine originalité, je le reconnais. SSQ s'est donnée ce
véhicule-là il y a déjà 15 ans, pour rejoindre plus
facilement le plus grand nombre possible de personnes, et nous tenons dans
chacune des régions, à l'automne, des séances, des
réunions, assemblées régionales qui permettent à
des représentants de la Société d'aller sur place pour
informer nos assurés, leur donner toute l'information sur nos
opérations, comment nous avons fonctionné, etc. Et nous allons
cueillir aussi de
l'information, parce que eux-mêmes ont des choses à nous
demander, des représentations à nous faire, et les assurés
qui se présentent, qui viennent dans ces assemblées
régionales peuvent poser des questions et s'informer sur l'allure des
affaires de la Société. En même temps, à ces
assemblées régionales, ils élisent des
délégués, des délégués qui sont en
fonction pour un an, le nombre de délégués étant
proportionnel au nombre d'assurés dans chacune des régions avec
des maximums et minimums pour assurer une certaine représentation
équitable. Ces délégués-là viennent aux
assemblées annuelles et ce sont eux qui ont le mandat, le pouvoir de
voter au nom des assurés.
L'opération que nous avons menée cette année,
l'opération information que nous avons menée dans les
régions aux mois de mars et avril, était en surcroît de nos
obligations. Il s'agissait d'aller dans les régions dire à nos
assurés exactement la situation de la Société et les
solutions que nous avions à leur proposer. Alors, nous avons
expliqué ce qui en était, et c'est ce qui a... Maintenant,
l'assemblée annuelle qui a été tenue le 26 avril
était l'assemblée régulière de la
Société à laquelle nous avons joint une assemblée
extraordinaire pour adopter précisément la résolution dont
on parle, qui nous amène à ce projet de loi.
M. Holden: Et vous admettrez avec moi que ce n'est pas
relié simplement à votre mutuelle, mais dans toutes les
mutuelles, c'est très difficile d'avoir la participation de tous les
mutualistes. Vous parlez de 450 000...
M. Deniers: 450 000 mutualistes, c'est...
M. Holden: C'est très difficile, mais vous avez fait le
mieux possible. Quand vous étiez à des réunions comme...
Je crois que, quand vous étiez chez nous, vous veniez de rentrer de
Sherbrooke, d'une réunion de mutualistes. Vous avez expliqué...
Est-ce qu'ils ont compris les questions financières auxquelles vous
faisiez face? Qu'est-ce que vous leur avez dit?
M. Deniers: On croit qu'ils ont compris et on fait confiance
à leur intelligence. Nous avons donné assez d'information pour
que ce soit très clair. C'est précisément un des messages
qu'on a retenus ou que les gens nous ont faits; honnêtement, ils ont eu
toute l'information qu'on pouvait décemment leur donner et ils ont pu
poser toutes les questions voulues pour avoir le plus d'information
possible.
Nous avions préparé soigneusement ces
réunions-là avec une documentation, diapositives et projecteur,
pour bien montrer l'évolution des affaires de la Société
depuis la dernière réunion, depuis le début de
l'année 1992, à toutes fins pratiques. Nous avons montré
quels étaient les effets de cette venue de nouveaux capitaux dans la
Société. Remarquez que ça fait quelques années que
nous parlons de ce problème de capitalisation chez nous.
Déjà, en 1991, quand nous avons demandé la transformation
de la Société, c'était dans le but d'aller chercher des
capitaux et, déjà, nous indiquions à nos membres qu'il y
aurait la venue de nouveaux capitaux dans le but de consolider notre
capitalisation et de soutenir un développement que nous avions, un
développement très fort que nous avions à ce
moment-là.
Or, la situation de 1992 s'est avérée mauvaise pour 2 gros
facteurs: simplement, c'est une question de réserve actuarielle
insatisfaisante dans un cas en particulier, des réclamations fortes, et,
deuxièmement, de baisse de valeur de nos actifs immobiliers, sur
laquelle nous n'avions pas plus de contrôle que n'importe quelle autre
compagnie. Or, nous avons constaté que nos immeubles ont perdu une
dizaine de millions, 12 000 000 $ de valeur, ce qui se reflète dans
l'avoir de la Société. Or, l'avoir de la Société a
passé de 60 000 000 $ à 20 000 000 $, ce qui représente
une perte apparaissant aux états financiers de 39 000 000 $ et quelques.
Alors, cette perte-là, évidemment, on est allé
l'expliquer. Évidemment, nos mutualistes étaient, je ne dirais
pas tellement inquiets, mais étaient soucieux de savoir ce qui se
passait. C'est précisément pour aller expliquer la situation que
nous sommes allés en région.
Remarquez que la circulaire d'information était très
explicite là-dessus, et les gens, connaissant déjà les
problèmes antérieurs de recherche de capitaux que nous avions,
n'ont certainement pas été surpris de la situation parce qu'ils
se sont, à toutes fins pratiques, satisfaits de l'information qu'ils ont
eue dans cette circulaire d'information. Ceux qui sont venus,
évidemment, en ont eu un peu plus, mais ça s'est fait de vive
voix et par échanges, discussions avec ces gens-là.
M. Holden: Vous êtes juriste aussi, M. Demers. Vous
pourriez peut-être m'expliquer pourquoi les amendements que vous faites
ou qu'on fait aux attendus... Pourriez-vous m'expliquer les raisons du
troisième paragraphe... Vous le rayez.
Mme Robic: Vous êtes rendu dans les amendements,
là.
M. Holden: Non.
Mme Robic: Non?
M. Holden: Bien, je me demande pourquoi...
Mme Robic: Oui.
M. Holden: ...il change son préambule.
Mme Robic: Oui. Alors, là, M. le Président,
peut-être que... Voulez-vous l'expliquer ou... Bon. Tout simplement, M.
le Président, je pense qu'on va répondre à une
inquiétude du député de Westmount dans ses notes du
début, où il s'inquiétait, à savoir si on
était pour délivrer des lettres parentes.
M. Holden: Je n'avais pas de notes. Ça venait de mon
coeur.
Mme Robic: C'est pour ça que je dis «des
notes», ce n'était pas un discours. J'ai dit «des
notes», dans votre tête, si vous voulez, où vous aviez des
craintes qu'en délivrant des lettres patentes on puisse changer des
choses sans revenir ici.
Alors, le projet de loi, à cause des amendements qu'on y apporte
aujourd'hui, devient un projet de loi spécial et non plus un projet...
où la loi générale ne s'applique plus là, hein.
Donc, nous retirons les articles qui faisaient de ce projet de loi... qui
cadraient avec la loi générale. Donc, on doit éliminer
certains articles du préambule pour faire de la concordance, tout
simplement.
Alors, quand on dit qu'on enlève le troisième attendu, le
troisième attendu est supprimé, c'est que, justement, il n'y a
pas de continuité de son existence sur la loi, et vous allez voir plus
loin que nous allons faire disparaître les articles 9 à 16. (12 h
50)
Le Président (M. Audet): Alors, est-ce qu'il y a eu des
propositions d'amendements dans le préambule à date?
Mme Robic: J'ai 3 propositions d'amendements, M. le
Président. C'est des propositions de concordance avec les articles que
nous allons abroger.
M. Holden: Si vous voulez procéder avec les
amendements.
Mme Robic: Ça va?
Le Président (M. Audet): Alors, le premier amendement,
c'est que le troisième attendu dans le préambule est
supprimé. Est-ce qu'il y a des ajouts, des commentaires
là-dessus?
M. Holden: Bien, c'est pour les raisons que la ministre vient
d'expliquer.
Mme Robic: C'est juste.
Le Président (M. Audet): C'est ça. Alors,
l'amendement est adopté?
M. Holden: Je veux juste avoir une... Quand on parle de la
Société d'assurance-vie inc., dans la structure de la compagnie,
il y a la mutuelle de gestion...
Mme Robic: La société de portefeuille... M.
Holden: Oui.
Mme Robic: ...et la Société d'assurance-vie. M.
Holden: Bon, et c'est celle-là...
Mme Robic: Dont on parle.
M. Holden: ...qui est incorporée selon la Loi sur les
assurances.
Mme Robic: C'est juste.
M. Holden: Alors, là, parce que vous allez faire des
lettres patentes, ce ne sera plus une compagnie...
Mme Robic: On n'émettra plus des lettres patentes. On fait
disparaître...
M. Holden: Ah! vous allez enlever toute la question des lettres
patentes.
Mme Robic: C'est juste, c'est juste.
M. Holden: Ça devient, ça redevient une compagnie.
..
Mme Robic: Un bill privé. D'accord?
M. Holden: Ah! excusez-moi, je n'avais pas compris tout... C'est
une amélioration notable, Mme la ministre.
Mme Robic: Merci. Bien, c'est les amendements que vous apportez
qui nous forcent à faire cela.
M. Holden: O.K. C'est adopté.
Le Président (M. Audet): Alors, le premier amendement est
adopté.
M. Holden: Oui.
Le Président (M. Audet): Le deuxième amendement. Le
sixième attendu est modifié par la suppression, dans les
troisième et quatrième lignes, des mots «et la poursuite de
l'existence de SSQ, Société d'assurance-vie inc. sous la Loi sur
les assurances».
M. Holden: Même chose. Mme Robic: Même chose.
M. Holden: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'amendement est adopté.
Toujours dans le préambule, le septième attendu est
modifié par la suppression, dans les troisième et
quatrième lignes, des mots «et la poursuite de son existence sous
la Loi sur les assurances». Est-ce qu'il y a des commentaires
là-dessus?
Mme Robic: Mêmes commentaires, M. le Président.
M. Hotden: Alors, juste pour être certain, là on a
enlevé toute référence à la continuation de la
compagnie parce que ça va continuer.
Mme Robic: Non. M. Hotden: Non? Une voix: Ça
va être régi par la loi.
M. Holden: Oui, mais je veux dire... C'est-à-dire que
ça devient une corporation unique qui n'a aucune relation à... Ce
sera toujours sous l'égide de la Loi sur les assurances quand
même, mais en tant qu'entité spéciale.
Mme Robic: M. le Président, peut-être que M.
Bouchard, l'Inspecteur général des institutions
financières, pourrait répondre aux questions du
député de Westmount. Il n'y a pas d'objection?
M. Holden: Oui, s'il vous plaît.
Le Président (M. Audet): Ça va. Allez-y, M.
Bouchard.
M. Bouchard (Jean-Marie): M. le député, c'est
simplement ceci. C'est que cette compagnie-là a un permis
d'opération au Québec et tombe sous la juridiction,
évidemment, de l'Inspecteur général. Une compagnie peut
être constituée par lettres patentes en vertu de la Loi sur les
assurances ou par bill privé.
M. Holden: Ah!
M. Bouchard: Or, comme, ici, cette compagnie-là, dans la
loi de 1991, avait été transformée en compagnie à
capital-actions, c'est cette loi-là, modifiée par celle de ce
matin, qui va la régir et non pas des lettres patentes. Elle n'aura
jamais de lettres patentes.
M. Holden: Ah bon!
M. Bouchard: Au point de vue corporatif seulement.
M. Holden: O.K. On a choisi...
M. Bouchard: Sa charte, ça va être la loi.
M. Holden: On a été pour choisir l'autre
système. ..
M. Bouchard: C'est ça.
M. Holden: ...puis là, on a décidé de rester
dans la voie...
M. Bouchard: Sa charte, ce sera la loi.
M. Holden: O.K. Merci. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Audet): Ça va?
M. Holden: Oui.
Le Président (M. Audet): C'est adopté?
M. Holden: Oui.
Le Président (M. Audet): Alors, est-ce que le
préambule tel qu'amendé est adopté?
M. Holden: Adopté.
Le Président (M. Audet): Alors, j'appelle l'article 1.
L'article 2 de la Loi concernant Les Services de santé du
Québec (1991, chapitre 102) est abrogé.
Est-ce qu'il y a des commentaires là-dessus?
Mme Robic: Oui, M. le Président. L'article 1 du projet de
loi abroge l'article 2 du chapitre 102 des lois de 1991, lequel article
définissait ce que l'on entendait par contrôle pour les fins de
cette loi. Avec l'abrogation de cet article, ce sera dorénavant
l'article 1.1 de la Loi sur les assurances qui sera applicable en ce qui a
trait à la notion de contrôle.
Le Président (M. Audet): M. le député de
Westmount.
M. Holden: oui, justement, c'est le noeud de la discussion
aujourd'hui, n'est-ce pas, m. le président, parce que, avant, par la
loi... «une personne morale est contrôlée par une autre
personne lorsque cette dernière en détient directement des
actions lui conférant plus que 50 % des droits de vote et peut, du fait
de l'exercice des droits de vote rattachés aux actions qu'elle
détient, élire la majorité des administrateurs de cette
personne morale.» ça, c'est la définition classique de
«contrôle». peut-être que la ministre pourrait
m'expliquer... je sais qu'on enlève la notion de
«contrôle», mais la définition, on l'enlève
aussi.
Mme Robic: Alors, on se sert, on revient à la Loi sur les
assurances, et la définition de «contrôle» à
l'article 1.1 de la Loi sur les assurances se lit comme suit: «Une
corporation est contrôlée par une autre personne lorsque cette
dernière peut élire directement ou indirectement la
majorité des administrateurs de cette corporation.»
M. Holden: parce que ce n'est pas toujours 50 % qui élit
les... parce qu'on veut changer le contrôle de ssq, on enlève la
définition ici, et on s'en remet à la loi sur les assurances.
Mme Robic: Sur les assurances.
M. Holden: C'est-à-dire qu'on va avoir une corporation
dont les administrateurs vont être nommés par les actionnaires et
probablement les nouveaux partenaires vont...Est-ce que je peux demander
à M. Demers: Est-ce que les nouveaux partenaires vont nommer la
majorité des administrateurs? Avez-vous des arrangements
déjà?
M. Demers: C'est leur droit. C'est leur droit. À partir du
moment où l'actionnaire détient la majorité des actions de
la compagnie d'assurances, il a le droit normal d'exercer son pouvoir de nommer
la majorité des administrateurs.
M. Holden: Eux, ils vont avoir 45 %? C'est ça?
M. Demers: Si l'on s'en tient à la capitalisation que l'on
connaît présentement...
M. Holden: Oui.
M. Demers: ...dont on peut parler, 35 500 000 $, ça donne
une participation de 54 %.
M. Holden: II va y avoir 54 %.
M. Demers: donc, ils pourraient à la rigueur nommer 54 %
des administrateurs de la société.
M. Holden: Et vous êtes combien d'administrateurs?
M. Demers: 15.
M. Holden: 15. Ça va certainement affecter votre
système, parce que, si j'avais compris, votre système actuel,
c'est de choisir dans certains domaines...
M. Demers: Écoutez. Permettez-moi de préciser. La
mutuelle de gestion qui réunit les assurés, elle est au sommet de
la pyramide, présentement.
M. Holden: Oui.
M. Demers: Elle détient le contrôle de la
société de portefeuille et le contrôle de la
Société d'assurance-vie. Elle détient toutes les actions,
présentement. À partir de et pour le futur, la mutuelle de
gestion n'est pas affectée dans son fonctionnement électif, si
vous voulez. Elle va continuer à tenir des assemblées
régionales où vont se réunir les assurés de la
Société d'assurance. La mutuelle de gestion va faire élire
des délégués, comme par le passé, et va tenir une
assemblée annuelle où les délégués seront
présents et éliront 15 administrateurs qu'elle aura choisis. Ce
sont tous... on peut s'attendre à la limite à ce que ce soit tous
des délégués qui s'élisent entre eux ou qui
élisent les administrateurs qui seront proposés pour la mutuelle
de gestion. Le Fonds de solidarité, actionnaire dans SSQ- vie, n'a pas
à intervenir à ce niveau-là, et la mutuelle de gestion,
elle, qui va détenir 30 %, ou 37 %, ou 40 % de la société
d'assurance-vie, va élire 30 %, 35 %, 40 % des administrateuars de ssq,
société d'assurance-vie. or, elle déléguera ses
représentants. c'est la mutuelle de gestion qui prendra cette
décision-là à ce moment-là. mais le fonctionnement
électif de l'assemblée régionale, de l'assemblée
annuelle de la mutuelle de gestion n'est absolument pas affecté. ce qui
est affecté pour elle, c'est qu'à partir de ce moment-là
elle ne détiendra plus 100 % ou la majorité de ssq-vie. elle va
en détenir 40 %, ou 30 %, ou un autre montant.
Le Président (M. Audet): Merci. Alors, compte tenu de
l'heure, ce que nous allons faire, étant donné que l'ordre de la
Chambre était que nous devions reprendre à 15 heures, est-ce
qu'il y a consentement des membres de la commission pour que nous puissions
reprendre à 14 heures, puisque la Chambre reprend à 14
heures...
Mme Robic: Non.
Le Président (M. Audet): ...et on nous informe qu'il ne
reste pas tellement de... (13 heures)
M. Holden: Attendez! Attendez! J'aimerais savoir à quel
point on en est dans les négociations sur les amendements avant de dire
si je suis d'accord ou non.
Mme Robic: On peut commencer à faire le travail et revenir
sur les amendements si les amendements ne sont pas prêts. Je pense que
ça ne donne rien de faire attendre ces gens-là. Si on n'est pas
arrivés à une entente sur les amendements, on évitera ces
articles-là.
M. Holden: Je fais un compromis, M. le Président, 14 h
30.
Le Président (M. Audet): Alors, est-ce que j'ai le
consentement pour 14 h 30?
Mme Robic: Certainement, M. le Président.
Le Président (M. Audet): Alors, nous allons suspendre et
nous allons reprendre à 14 h 30.
(Suspension de la séance à 13 h 1)
(Reprise à 14 h 43)
Le Président (M. Audet): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Si vous voulez prendre place, nous allons débuter nos travaux. La
commission du budget et de l'administration reprend ses travaux. Je vous
rappelle brièvement le mandat de la commission qui est d'entendre les
intéressés et de procéder à l'étude
détaillée du projet
de loi d'intérêt privé 262, Loi modifiant la Loi
concernant Les Services de santé du Québec et concernant SSQ,
Mutuelle de gestion et SSQ, Société d'assurance-vie inc.
Alors, nous en étions à l'article 1. Est-ce qu'il y a
d'autres commentaires à l'article 1 ou si nous pouvons procéder
à l'adoption?
M. Holden: M. le Président, on était pour nous
donner tous les amendements...
Le Président (M. Audet): Ce fut fait, oui.
M. Holden: Est-ce que je peux avoir une autre copie, s'il vous
plaît? Je les ai laissés dans mon bureau. Il n'y a pas
d'amendement à l'article 1?
Le Président (M. Audet): À l'article 1? Non. M.
Holden: Adopté.
Le Président (M. Audet): Alors, l'article 1 est
adopté.
L'article 2: Les articles 10 et 11 de cette loi sont abrogés.
Est-ce qu'il y a des commentaires sur cet article?
Mme Robic: M. le Président, j'ai des articles qui viennent
modifier...
Le Président (M. Audet): Oui, après. Mais sur
celui-là...
Mme Robic: Ah! Je m'excuse, M. le Président.
Le Président (M. Audet): Alors, est-ce qu'il y a des
questions à l'artiele 2, M. le député de Westmount,
là-dessus?
M. Holden: Ça, c'est élection des membres et
comité exécutif, et disposition... On les enlève pourquoi?
Pourquoi?
Mme Robic: Bien, en ce moment, l'article 2 du projet de loi
abroge les articles 10 et 11 du chapitre 102 des lois de 1991. L'article 10
concerne l'élection du conseil d'administration et le choix du
comité exécutif de SSQ, Société d'assurance-vie.
Avec l'abrogation de cet article, les administrateurs de SSQ,
Société d'assurance-vie seront élus par les actionnaires
conformément à l'article 88 de la Loi sur les compagnies, et les
membres du comité exécutif de la SSQ, Société
d'assurance-vie seront choisis conformément à l'article 183 de la
Loi sur les assurances
L'article 11 a rapport avec l'article 55 de la Loi sur les assurances.
Avec l'abrogation de l'article 11, l'article 55 de la Loi sur les assurances
sera maintenant applicable à la Société d'assurance-vie.
Ainsi, dans la mesure où la Société d'assurance-vie
émettra des polices avec participation, un tiers des membres du conseil
d'administration de la Société d'assurance-vie devraient
être élus par les porteurs de police avec participation.
L'abrogation de cet article est liée au changement d'objet de la
mutuelle de gestion et à l'abrogation des articles se rapportant au
contrôle et au pourcentage de participation de la mutuelle de gestion
dans la compagnie d'assurance à capital-actions.
Cependant, M. le Président, j'ai des amendements à
apporter à cet article.
Le Président (M. Audet): Non. C'est un ajout. Il n'y a pas
d'amendements à cet article.
Mme Robic: Ah non! Vous avez raison. C'est 2.1 et 2.2.
Le Président (M. Audet): C'est ça. Mme Robic:
J'ai des ajouts. M. Holden: Adopté.
Le Président (M. Audet): Alors, l'article 2 est
adopté. Ici, il y a ajout d'un article. Mme la ministre.
Mme Robic: II y a ajout de 2.1 et de 2.2, M. le
Président.
Le Président (M. Audet): Oui.
Mme Robic: L'article 2.1 se lit ainsi: La Loi modifiant la Loi
concernant Les Services de santé du Québec et concernant SSQ,
Mutuelle de gestion et SSQ, Société d'assurance-vie inc. est
modifiée par l'insertion, après l'article 2, du suivant: 2.1.
L'article 13 de cette loi est modifié par le remplacement, dans la
deuxième ligne du premier alinéa, du nombre
«30,000,000» par le nombre «150,000,000».
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a des questions
là-dessus?
M. Holden: C'est pour donner une marge de... Ça a du bon
sens pour les gens qui demandent la loi? C'est ça, ça vous donne
une marge de manoeuvre?
M. Lemay: Augmentation du nombre d'actions, monsieur.
M. Holden: Bon. Adopté.
Le Président (M. Audet): Alors, l'amendement est
adopté. Il y a un autre amendement, je crois, un autre ajout, l'article
2.2.
Mme Robic: Oui, 2.2, M. le Président: La Loi modifiant la
Loi concernant Les Services de santé du...
(Consultation)
Mme Robic: Alors, M. le Président, le 2.2, est-ce que vous
permettez qu'on n'en discute pas immédiatement? On attend un autre
libellé et on pourrait continuer et revenir à 2.2? Ça
va?
M. Holden: On le suspend. Mme Robic: Merci. Le
Président (M. Audet): Ça va? Mme Robic: Merci
beaucoup.
Le Président (M. Audet): Alors, j'appelle l'article 3:
Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 15, de
l'article suivant: «15.1 La compagnie d'assurance à
capital-actions est une société fermée au sens de
l'article 5 de la Loi sur les valeurs mobilières.»
Est-ce que c'est «fermée» ou
«formée»?
Mme Robic: Fermée.
Le Président (M. Audet): Fermée.
Mme Robic: Société fermée.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a des questions
sur cet article?
M. Holden: Oui, ignorant que je suis dans le domaine, dites-moi
ce que c'est une...
Mme Robic: Alors, l'article 3 du projet de loi vise à
prévoir que la SSQ, Société d'assurance-vie est une
société fermée au sens de l'article de la Loi sur les
valeurs mobilières, et je vais vous lire ce que c'est que cet article de
la loi. «Société fermée: une société,
autre qu'une société d'investissement à capital variable,
dont les documents constitutifs prévoient des restrictions à la
libre cession des actions, interdisent l'appel public à l'épargne
et limitent le nombre des actionnaires à 50, déduction faite de
ceux qui sont ou ont été salariés de la
société ou d'une filiale.»
M. Holden: Ah! c'est ce qu'on appelait, dans mes cours de droit,
une petite compagnie. Oui. O.K. Adopté.
Le Président (M. Audet): Alors, l'article 3 est
adopté.
L'article 4: L'article 18 de cette loi est modifié par le
remplacement du deuxième alinéa par le suivant: «Son objet
est de détenir, directement ou par l'entremise d'une
société de portefeuille ou de toute autre personne morale, une
participation dans la compagnie d'assurance à capital-actions.»
Des commentaires?
M. Holden: Est-ce que la ministre peut nous dire le...
Mme Robic: Certainement.
Le Président (M. Audet): Expliquer le...
Mme Robic: Certainement. L'article 4 modifie l'article 18 du
chapitre 102 des lois de 1991 pour changer l'objet de la mutuelle de gestion.
Ainsi, cette dernière n'aura plus pour objet de contrôler en tout
temps la compagnie d'assurance à capital-actions. Son objet sera de
détenir, directement ou par l'entremise d'une société de
portefeuille ou de toute autre personne morale, une participation dans SSQ,
Société d'assurance-vie.
L'article 18 du chapitre 102 de même que les articles se
rapportant au contrôle et au pourcentage de participation de la mutuelle
de gestion dans la compagnie d'assurance à capital-actions
empêchaient des investissements par des partenaires extérieurs
dans une proportion majoritaire dans SSQ, Société
d'assurance-vie. (14 h 50)
M. Holden: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté.
L'article 5: L'article 19 de cette loi est remplacé par les
suivants: «19. Les dividendes en espèces versés à la
mutuelle de gestion ne peuvent servir qu'à payer les dépenses
inhérentes au fonctionnement de la mutuelle de gestion, à
effectuer des placements, sous toute forme, dans la société de
portefeuille ou dans la compagnie d'assurance à capital-actions ou
à revaloriser les contrats d'assurance des membres de la mutuelle de
gestion. «La mutuelle de gestion peut toutefois, temporairement, se
livrer aux investissements visés à l'article 245.0.1 de la Loi
sur les assurances et à ceux visés aux règles de placement
des biens appartenant à autrui prévues au Code civil du
Bas-Canada, comme le ferait en pareilles circonstances une personne prudente et
raisonnable, agissant avec honnêteté et loyauté dans le
meilleur intérêt des membres.» «19.1 Un état
ventilé des dépenses inhérentes au fonctionnement de la
mutuelle de gestion doit être soumis aux membres, à
l'assemblée générale annuelle des membres de la mutuelle
de gestion.»
Mme la ministre, si vous pouviez, peut-être, nous expliquer ces 2
articles?
Mme Robic: Oui, M. le Président, avec plaisir. Cet article
prévoit que les dividendes versés en espèces à la
mutuelle de gestion ne peuvent servir qu'à des fins spécifiques.
Il s'agit de mécanismes particuliers afin de s'assurer que les membres
de la mutuelle de gestion bénéficient des profits provenant de la
Société d'assurance-vie et qui reviennent à la mutuelle de
gestion.
L'article 5 prévoit également qu'un état
ventilé des dépenses inhérentes au fonctionnement de la
mutuelle de gestion doit être soumis aux membres, à
l'assemblée générale annuelle des membres de la mutuelle
de gestion.
M. Holden: Et nous savons tous que les gens de SSQ sont des
personnes prudentes et raisonnables, agissant avec honnêteté et
loyauté dans le meilleur intérêt des membres, n'est-ce pas?
Alors, c'est adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. L'article 6: Les
articles...
Mme Robic: M. le Président, il y aura un article 5.1. Nous
sommes à finaliser la rédaction.
Le Président (M. Audet): Un ajout.
Mme Robic: Donc, on devra revenir pour cet ajout.
Le Président (M. Audet): O.K. D'accord. On va revenir.
M. Holden: On le suspend.
Le Président (M. Audet): Non. De toute façon, c'est
un ajout; alors, on n'a pas à le suspendre. On poursuit. On va y revenir
à la fin.
L'article 6: Les articles 31 à 34 de cette loi sont
abrogés.
Mme la ministre.
Mme Robic: Cet article abroge les articles 31 à 34 du
chapitre 102. Ces articles se rapportent au contrôle et au pourcentage de
participation de la mutuelle de gestion dans la compagnie d'assurance à
capital-actions. Ces articles ne sont plus requis compte tenu du fait que
l'objet de la mutuelle de gestion n'est plus de contrôler la
Société d'assurance-vie. L'abrogation de ces articles de
même que la modification de l'objet de la mutuelle de gestion permettront
des investissements par des partenaires extérieurs dans une proportion
majoritaire dans la Société d'assurance-vie.
M. Holden: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté.
L'article 7: L'article 35 de cette loi est modifié: 1° par le
remplacement du premier alinéa par le suivant: «35. Lorsque la
mutuelle de gestion se départit de la participation qu'elle
détient dans la compagnie d'assurance à capital-actions, elle
doit se liquider.» 2° par l'abrogation du troisième
alinéa.
Mme la ministre.
Mme Robic: Alors, M. le Président, ça vise à
prévoir l'obligation pour la mutuelle de gestion de se liquider
si elle se départit de sa participation dans la Société
d'assurance-vie. Là, de la façon que c'est conçu, si la
mutuelle de gestion disparaît, la compagnie d'assurance-vie doit
disparaître, et vice versa, tandis qu'ici, si la compagnie
d'assurance-vie était vendue à un moment donné par la
mutuelle, la mutuelle n'a pas à se liquider. Elle pourrait avoir
d'autres actifs à sa...
M. Holden: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. L'article 8: Les
articles 36, 37 et 38 de cette loi sont abrogés.
Mme la ministre.
Mme Robic: Oui, M. le Président. Cet article abroge les
articles 36 à 38 du chapitre 102 qui se rapportent à la notion de
contrôle en regard de la Loi sur les assurances et à la juste
valeur marchande de Les Services de santé du Québec.
Le Président (M. Audet): Des questions
là-dessus?
M. Holden: Le 38 aussi, le rapport de l'Inspecteur... Est-ce
qu'on en a de toute façon avec la nouvelle organisation?
Mme Robic: M. l'Inspecteur, est-ce que vous voudriez
répondre à cette question?
M. Bouchard: Oui. Le rapport ici, qui était prévu,
était dans les cas où il y avait attribution des actions afin de
s'assurer que, pour des détenteurs de police, les attributions d'actions
se fassent à la juste valeur équitable pour la protection des
détenteurs de police. Ici, la meilleure juste valeur, c'est celle qui a
été déterminée par les acquéreurs qui
veulent investir dedans...
M. Holden: Le marché, quoi!
M. Bouchard: Alors, ils ont fixé un marché, oui.
Alors, ils ont établi le marché, et ça tombe, c'est sans
effet.
M. Holden: Alors, on n'en a pas besoin. M. Bouchard: Pas
besoin. M. Holden: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 8 est
adopté.
L'article 9: «L'Inspecteur général des institutions
financières délivre, dans les trois mois de l'entrée en
vigueur de la présente loi, des lettres patentes de continuation
à la compagnie d'assurance à capital-actions. La continuation a
lieu dès la date des lettres patentes de continuation.»
Mme Robic: Alors, M. le...
Le Président (M. Audet): Mme la ministre.
Mme Robic: M. le Président. M. le papillon... Ha, ha,
ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Robic: M. le Président, il y a un papillon ici et on
abroge tous les articles de 9 à 16 qui ne tiennent plus, M. le
Président, comme on vous l'expliquait au début, avec cette loi,
puisqu'on en fait une loi spéciale plutôt qu'une loi qui cadre
avec la Loi générale sur les assurances.
Le Président (M. Audet): C'est 9 à 16 inclus ou 9
à 16...
Mme Robic: Inclus.
Le Président (M. Audet): Inclus. Est-ce qu'il y a des
questions là-dessus, M. le député de Westmount?
M. Holden: Je suis d'accord, M. le Président, ça
simplifie notre étude. On les adopte, ou on les «drop».
Comment on dit? Ha, ha!
Le Président (M. Audet): L'amendement est
adopté?
M. Holden: Oui.
Le Président (M. Audet): Alors, puisqu'il y a des ajouts
qui ont été soumis tantôt, est-ce qu'on a la
rédaction finale de ces ajouts?
Mme Robic: On va suspendre, M. le Président, et on va
attendre les ajouts.
M. Holden: On peut suspendre pour 2 minutes?
Le Président (M. Audet): Alors, nous allons suspendre pour
2 minutes à la demande des membres de la commission. La commission est
suspendue.
(Suspension de la séance à 14 h 57)
(Reprise à 15 h 17)
Le Président (M. Audet): La commission reprend ses
travaux.
Puisque nous avons reçu les ajouts au projet de loi, alors je
vais en faire lecture.
L'article 2.2: La Loi modifiant la Loi concernant Les Services de
santé du Québec et concernant SSQ, Mutuelle de gestion et SSQ,
Société d'assurance-vie inc. est modifiée par l'insertion,
après l'article 2.1, du suivant: 2.2 Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 13, du suivant: «13.1 Tout transfert
d'actions avec droit de vote de la compagnie d'assurance à
capital-actions doit faire l'objet d'un droit de premier refus au
bénéfice des autres actionnaires, détenteurs d'actions
avec droit de vote, de cette compagnie. «Si plus d'un actionnaire
signifie son intention de se porter acquéreur des actions qui font
l'objet du transfert et que de ce fait le nombre d'actions à
acquérir excède le nombre d'actions à transférer,
ces dernières actions sont réparties entre ces actionnaires au
prorata de la détention de chacun dans l'ensemble du capital-actions
émis et payé qu'ils détiennent. Un actionnaire qui n'a pas
signifié son intention de se prévaloir de son droit de premier
refus dans les 15 jours de la réception d'un avis à cet effet est
présumé renoncer à ce droit. «Le ministre peut, s'il
le juge opportun, avant d'autoriser toute attribution ou enregistrement d'un
transfert d'actions avec droit de vote ayant pour effet de conférer,
directement ou indirectement, le contrôle de la compagnie d'assurance
à capital-actions à des non-résidents et aux personnes qui
leur sont liées, demander à la compagnie d'assurance à
capital-actions de lui démontrer que ces actions ont été
offertes prioritairement à des personnes qui résident au
Québec et subsidiairement à des personnes qui ne sont pas des
non-résidents, mais qu'aucune offre n'a été faite ou
n'était acceptable. «Pour les fins du présent article, une
personne réside au Québec: «1° dans le cas d'une
personne physique, si elle réside au moins 183 jours par année au
Québec; «2° dans le cas d'une corporation, si elle a
été constituée ou continuée au Québec ou si
elle est contrôlée par une telle personne physique ou une telle
corporation.»
Des questions ou des explications sur cet amendement? M. le
député de Westmount.
M. Holden: Oui, M. le Président. Cette idée d'une
convention entre les actionnaires a été apportée par le
chef de l'Opposition, et je crois que c'est la première fois qu'une
telle disposition apparaît dans une loi, même et surtout un projet
de loi privé, et je trouve que, dans le cas spécifique auquel on
fait face, c'est important. Ce n'est pas parce qu'on croit que vos partenaires
ont commencé à vendre les actions, je ne sais même pas s'il
y a un marché pour ces actions, mais je crois que, d'abord, ça
devrait rester à l'intérieur de groupes qui investissent
actuellement et, deuxièmement, on a un faible et une optique
québécoise et on veut absolument que non seulement la SSQ mais
toutes nos mutuelles restent de propriété
québécoise.
On a négocié le paragraphe qui se lit: «Le ministre
peut, s'il le juge important...» Je dois dire, M. le Président,
qu'un ministre québécois on pourrait même dire une
ministre québécoise qui ne trouverait pas opportun
d'offrir les actions à des résidents du
Québec, à des Québécois, avant de les offrir
à un étranger ou à un non-résident ne serait pas
ministre longtemps. Moi, je ne trouve pas une nécessité,
l'expression «s'il le juge opportun», parce que tout ministre
québécois qui a une vision du Québec qui a du bon sens
n'hésiterait jamais à le faire. Alors, je trouve que l'expression
«s'il le juge opportun» est superflue, pas nécessaire, mais,
si la ministre trouve qu'à l'avenir un autre ministre pourrait avoir ce
mauvais jugement, de laisser vendre, de laisser aller le contrôle d'une
de nos mutuelles à un non-résident, bien, peut-être que ce
serait là une bataille pour une autre fois. (15 h 20)
Mme Robic: D'abord, je voudrais vous dire que ce n'est plus une
mutuelle.
M. Holden: En tout cas, que ce soit une mutuelle ou que ce soient
des actions d'une compagnie québécoise que le ministre laisserait
aller sans même qu'il y ait des offres sérieuses d'un
Québécois, pour moi, ce serait un acte déloyal envers le
Québec. Alors, on le laisse là, mais je trouve que c'est
totalement superflu. Pour le reste, bien, c'est acceptable.
Le Président (M. Audet): D'accord. Alors, est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'amendement?
Mme Robic: Oui, M. le Président. M. le Président,
si le député de Westmount, qui est mon critique, n'a pas lu mon
document où on parle de propriété
québécoise, mais où on parle également d'un espace
financier canadien et de la possibilité pour nos institutions de faire
affaire partout au Canada avec le moins de tracasseries possible et le moins de
réglementation possible, bien il ne sera pas critique longtemps dans mes
dossiers, M. le Président. M. le Président, nous sommes en train
de faire aujourd'hui...
M. Holden: Vous allez en parler à mon boss, là? Ha,
ha, ha!
Mme Robic: M. le Président, nous sommes en train de faire
une convention, de mettre dans un projet de loi une convention entre
actionnaires, M. le Président, entre actionnaires. C'est ça qu'on
est en train de faire. On est en train de décider pour les actionnaires
comment gérer leur boîte.
M. Holden: Oui.
Mme Robic: Moi, M. le Président, j'ai plus confiance
à nos gens d'affaires que ça, et je trouve qu'il y a une limite,
M. le Président, à de l'ingérence gouvernementale dans nos
entreprises privées. Il faut faire confiance aux gens. Et ces
conventions-là, on me dit que c'est déjà là, dans
leur convention. Ils y avaient pensé, ils n'avaient pas besoin de nous
autres pour y penser. Ils y avaient pensé. Alors, je l'accepte, moi
aussi.
Mais je voudrais vous faire remarquer que le dernier paragraphe de cet
article... pas le dernier là, mais «le ministre peut, s'il le juge
opportun», c'est nous qui l'avons rédigé, pas vous. C'est
nous qui l'avons rédigé, parce que, dans mon document...
M. Holden: C'est pour ça que je l'ai critiqué.
Mme Robic: Dans mon document, ça dit bien qu'on doit
protéger nos institutions à charte du Québec. Mais on ne
doit pas être aussi étroit d'esprit que de vouloir les
empêcher de croître et d'aller ailleurs, puis ne pas leur causer de
tracasseries, parce que ça nous revient souvent, c'est nous-mêmes
qui avons à souffrir de nos tracasseries quand on veut mettre des
bâtons dans les roues aux autres également. Le monde
s'internationalise, et on ne peut pas vivre en vase clos. Alors, je vous mets
en garde contre ce genre de clause qui peut être très limitative
et qui peut à la longue créer des problèmes, pas à
nous qui sommes assis ici, dans un monde un peu irréel, mais à
ces gens-là qui sont sur la rue tous les jours, qui font affaire tous
les jours et avec une compétition qui devient de plus en plus
féroce.
Alors, M. le Président, cet article, je suis prête à
le recevoir avec le paragraphe que nous avons amendé. Mais, M. le
Président, je me dis: Vous savez, il y a des gens qui voient encore que
le gouvernement doit dire aux gens de quel côté de la rue marcher.
Ça, ça me fait bien peur.
Le Président (M. Audet): Merci. Est-ce que l'amendement
est adopté?
M. Hotden: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. Il y a aussi un
ajout à la suite de l'article 5:
Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article
30, du chapitre suivant...
Une voix: ...
Le Président (M. Audet): L'article 5.1, oui: Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 30, du chapitre
suivant: «Chapitre IV. 1 «Société de portefeuille
«30.1 Tout transfert d'actions avec droit de vote de la
société de portefeuille doit faire l'objet d'un droit de premier
refus au bénéfice des autres actionnaires, détenteurs
d'actions avec droit de vote, de cette société. «Si plus
d'un actionnaire signifie son intention de se porter acquéreur des
actions qui font l'objet du transfert et que de ce fait le nombre d'actions
à acquérir excède le nombre d'actions à
transférer, ces dernières actions sont réparties entre ces
actionnaires au prorata de la détention de chacun dans l'ensemble du
capital-actions émis et payé qu'ils détiennent. Un
actionnaire qui n'a pas signifié son intention de se
prévaloir de son droit de premier refus dans les 15 jours de la
réception d'un avis à cet effet est présumé
renoncer à ce droit. «Le ministre peut, s'il le juge opportun,
avant d'autoriser toute attribution ou enregistrement d'un transfert d'actions
avec droit de vote ayant pour effet de conférer, directement ou
indirectement, le contrôle de la société de portefeuille
à des non-résidents et aux personnes qui leur sont liées,
demander à la société de portefeuille de lui
démontrer que ces actions ont été offertes prioritairement
à des personnes qui résident au Québec et subsidiairement
à des personnes qui ne sont pas des non-résidents, mais qu'aucune
offre n'a été faite ou n'était acceptable. «Pour les
fins du présent article, une personne réside au Québec:
«1° dans le cas d'une personne physique, si elle réside au
moins 183 jours par année au Québec; «2° dans le cas
d'une corporation, si elle a été constituée ou
continuée au Québec ou si elle est contrôlée par une
telle personne physique ou une telle corporation.»
Alors, c'est essentiellement ce qu'on a lu tantôt. Est-ce qu'il y
a des commentaires là-dessus?
M. Holden: J'ai une question, M. le Président.
Le Président (M. Audet): M. le député de
Westmount.
M. Holden: À la toute fin, quand on donne la
définition d'une personne qui réside au Québec, est-ce que
ça vient d'un texte de loi, quelque part? Est-ce que l'Inspecteur
général pourrait me...
M. Bouchard: Ça vient de l'article 47 de la Loi sur les
assurances. C'est, mot à mot, la définition.
M. Holden: Est-ce qu'on a déjà eu l'occasion de
voir l'étendue de cet article-là? Est-ce que ça a
été contesté quelque part?
M. Bouchard: Non, parce que vous avez à peu près la
même définition pour les fins de l'impôt, la notion de
résidence, 183 jours, ou constituée au Canada ou au
Québec. L'impôt, Revenu Québec et Canada adoptent les
mêmes règles.
M. Holden: Et dans le cas d'une corporation?
M. Bouchard: C'est la constitution, constituée ou
continuée au Québec.
M. Holden: Ça peut être une corporation
incorporée...
M. Bouchard: Au Québec.
M. Holden: ...sur le plan fédéral, non?
M. Bouchard: Non.
M. Holden: Non? Et contrôlée par une telle personne
physique, c'est-à-dire, la personne dans le paragraphe 1°.
M. Bouchard: C'est ça.
M. Holden: Mais cet article-là n'a jamais
été sujet à interprétation?
M. Bouchard: Non, pas du tout.
M. Holden: Ça fait longtemps que c'est dans la loi?
M. Bouchard: Lors de la loi de 1964, je pense, il y avait une
définition. Elle a été reprise lorsqu'on a fait les
modifications en 1982. C'est une définition standard, M. le
député, de résident et non-résident.
M. Holden: Oui. Mais 183 jours, c'est la moitié plus
un.
M. Bouchard: C'est ça. Ha, ha, ha!
M. Holden: Est-ce que c'est ça? C'est parfait.
Le Président (M. Audet): Ça va?
M. Holden: Adopté.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Mme Robic: Adopté.
Le Président (M. Audet): J'appelle maintenant l'article
17: «La présente loi entre en vigueur le...»
c'est-à-dire, la date de la sanction de la présente loi. Est-ce
que l'article 17 est adopté?
M. Holden: Adopté. Mme Robic: Adopté.
Le Président (M. Audet): Est-ce que le titre du projet de
loi est adopté?
M. Holden: Adopté. Mme Robic: Adopté.
Le Président (M. Audet): Est-ce que le projet de loi tel
qu'amendé est adopté?
M. Holden: Adopté. Mme Robic: Adopté.
Le Président (M. Audet): Mme la ministre, vous devez faire
motion pour que le projet de loi soit renuméroté? Alors, je
comprends bien que vous faites motion.
Mme Rôbic: Je fais motion, M. le Président, pour que
le projet de loi soit...
Le Président (M. Audet): Renuméroté.
Mme Robic: ...renuméroté. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Audet): La motion est adoptée?
Mme Robic: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. Est-ce qu'il y a
de brèves remarques en terminant, très brièvement? (15 h
30)
Mme Robic: M. le Président, tout d'abord, je veux vous
remercier et les gens qui ont participé à cette commission
parlementaire. Nous allons souhaiter bon succès à cette nouvelle
entreprise qui va voir le jour grâce à cette loi, et on est
sûrs que votre rayonnement ne sera que plus grand.
Félicitations!
Le Président (M. Audet): M. le député de
Westmount, brièvement.
M. Holden: Je me joins à la ministre, et, en achetant les
actions de Fonds de solidarité, indirectement on achète des
actions chez vous.
Le Président (M. Audet): Merci. Alors, la commission a
accompli son mandat. J'ajourne les travaux de la commission sine die.
(Fin de la séance à 15 h 31)