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(Dix heures neuf minutes)
Le Président (M. Lemieux): La commission du budget et de
l'administration est réunie afin de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 70, Loi modifiant de
nouveau la Loi sur les impôts et d'autres dispositions
législatives.
Est-ce qu'il y a des remplacements, Mme la secrétaire?
La Secrétaire: II n'y a aucun remplacement.
Le Président (M. Lemieux): Dans un premier temps, je
permettrais à M. le ministre, s'il le désire, de bien vouloir
nous faire des remarques préliminaires. Le porte-parole de l'Opposition
pourra bénéficier, lui aussi, du fait de pouvoir faire des
remarques préliminaires devant cette commission parlementaire.
M. le ministre, avez-vous des remarques préliminaires?
Remarques préliminaires M. Raymond
Savoie
M. Savoie: Oui, M. le Président, merci. En plus de situer
les gens qui nous accompagnent, je vais les nommer pour les fins de
l'enregistrement. Nous accompagnent aujourd'hui pour nos travaux sur le projet
de loi 70 les personnes suivantes: il y a M. Jacques Désilets, Me
François Tremblay, M. Gaétan Lepine, qui est chef des services
d'interprétation, Me Guy-Henri Desrochers, Me Josée Morin, Me
Marie Doyon, M. Léonid Cloutier et, bien sûr, Me Hubert Gaudry,
directeur de la rédaction des lois, de même que Me André
Brochu, qui va se joindre à nous dans quelques secondes. Il est au
téléphone actuellement, étant revenu de Montréal.
Et, évidemment, M. Yves-Thomas Dorval, mon attaché pour le
dossier du ministère du Revenu. J'espère que je n'ai
oublié personne. Je pense que c'est complet. (10 h 10)
Le projet de loi 70, M. le Président, évidemment fait
suite au discours sur le budget du ministre des Finances qui a
été prononcé le 14 mai l'an passé. Il donne
également suite à des bulletins d'information émis par le
ministère des Finances le 4 octobre 1991 et les 31 janvier, 30 juin et 7
juillet 1992.
Bien sûr, nous allons examiner ensemble plusieurs de ces
propositions du budget de même que les bulletins d'information. En gros,
ça contient diverses mesures qui ont été, dans l'ensemble,
très bien reçues par la population. On parle de l'indexation des
besoins essentiels; l'introduction d'un crédit d'impôt pour les
soins médi- caux; l'introduction et c'est nouveau d'un
crédit d'impôt remboursable pour les adultes qui hébergent
leurs parents; l'introduction de mesures visant à inciter les
employés et les employeurs à agir ensemble pour augmenter la
compétitivité de leur entreprise; l'introduction d'un
crédit d'impôt remboursable à l'égard des
consortiums de recherche scientifique; l'introduction d'une exemption du gain
en capital réalisé lors de l'aliénation d'actions
accréditives; le réaménagement des taux de
déductions additionnelles accordées à l'égard de
certains frais d'exploration; la bonification du crédit d'impôt
pour la formation de la main-d'oeuvre, et bien d'autres.
Il y a aussi des modifications qui sont apportées à la Loi
sur la taxe de vente du Québec, adoptée en 1991, et
l'introduction d'une mesure de compensation pour les municipalités, du
fait de l'élimination des droits sur les divertissements, de même
que bon nombre de mesures. Je n'ai pas du tout l'intention de les
énumérer; je suis certain qu'on aura l'occasion de les aborder
une après l'autre.
Comme d'habitude, M. le Président, nous avons suivi le même
processus que nous avons établi à l'automne 1990 pour l'adoption
d'un projet de loi de nature fiscale, c'est-à-dire que nous avons
regroupé, à partir des sujets, l'ensemble des articles qui sont
modifiés au niveau de la Loi sur les impôts. On pense que c'est la
meilleure façon de procéder. On pense qu'il y a là un
mécanisme qui permet finalement aux membres de la commission d'approcher
d'une façon intelligente les différents éléments du
discours et des déclarations du ministre des Finances dans le but de
faire un suivi, une approche synthèse qui permet de mieux en
déceler... traduire du discours à la rédaction
légale l'ensemble des propositions.
Il y a finalement, dans le livre qui a été
présenté, c'est-à-dire les regroupements d'articles par
sujets et résumés du projet de loi 70... Là, on parle
de... Si on va à la table des matières, il y a 54 sujets. Je
proposerais donc qu'on suive la table des matières telle que
proposée dans le volume qu'on a mis à la disposition de la
commission. «
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency.
M. Jean Filion
M. Filion: M. le Président, j'aimerais, bien sûr,
souhaiter la bienvenue aux représentants du ministère pour
l'étude de ce projet de loi en commission. Je serai très bref. Je
pense qu'effectivement le projet de loi 70 comporte encore beaucoup de
dispositions fiscales qui
sont très bien résumées dans une espèce de
document où on donne les sujets qu'on traitera pour étudier le
projet de loi. Nous, de l'Opposition officielle, nous allons, bien sûr,
collaborer efficacement à l'étude de ce projet de loi là.
Nous sommes d'accord pour procéder par sujets, tel que
suggéré par le ministre. Même que nous irions
jusqu'à sélectionner certains sujets particuliers pour
éviter d'étudier au complet les sujets qui, souvent, sont
d'aspect technique. Il y a des sujets qui demandent plus d'approfondissement
ou, du moins, un questionnement qui mérite d'être fait pour mieux
comprendre, souvent, l'intention du législateur. Nous allons travailler
dans ce sens-là pour que l'on puisse, ensemble, regarder la loi fiscale
qui nous est présentée.
Alors, M. le Président, nous sommes prêts à
procéder à l'étude de ce projet de loi là.
Le Président (M. Chagnon): Déjà?
(Consultation)
Étude détaillée
Assujettissement des corporations qui ne
résident pas au Canada et qui détiennent au Québec un
immeuble à revenus locatifs
Le Président (M. Chagnon): Alors, on pourrait appeler le
premier sujet: Assujettissement des corporations qui ne résident pas au
Canada et qui détiennent au Québec un immeuble à revenus
locatifs. Ça vous va, M. le député de...
M, Savoie: Est-ce que vous voulez aborder le premier sujet?
M. Filion: C'est simplement pour une question sommaire. Pourquoi
ces changements-là? L'objectif visé, c'est quoi? Simplement du
changement? Je ne veux pas aller dans les détails techniques. Pourquoi
on appelle...
Le Président (M. Chagnon): Par sujets ou globalement?
M. Filion: Par sujets. M. Savoie: D'accord, oui.
Le Président (M. Chagnon): Alors, les sujets, vous les
retrouvez en annexe de ce document que... Est-ce que vous l'avez reçu,
M. le député?
M. Gautrin: Non, non. Je le reçois actuellement. C'est que
le...
Le Président (M. Chagnon): Vous avez un document ici qui
s'appelle «Regroupements d'articles par sujets et
résumés». Alors, vous...
M. Gautrin: Je ne l'ai pas encore. On va me le donner.
Le Président (M. Chagnon): Vous allez l'avoir.
M. Gautrin: Ah! vous ne l'avez pas donné. Bon, très
bien. Merci.
Le Président (M. Chagnon): Alors, première
page.
M. Gautrin: Alors, premier sujet. Je comprends. Merci.
Le Président (M. Chagnon): Voilà! M. Gautrin:
On est à la page 1.
Le Président (M. Chagnon): Alors, M. le
député de Montmorency.
M. Filion: M. le Président, moi, j'aimerais simplement...
L'assujettissement des corporations qui ne résident pas au Canada et qui
détiennent au Québec un immeuble à revenus locatifs,
j'aimerais simplement comprendre le but du législateur. Pourquoi ces
modifications?
M. Savoie: Je pourrais peut-être... M. Filion:
...
M. Savoie: ...fournir la note qui est prévue comme
explication, mais, ensuite, si ça soulève des questions
additionnelles... Alors, je ne résumerai pas les articles qui sont
modifiés, tout simplement le résumé qui est prévu
ici et qu'on nous transmet. Alors, une corporation, qui ne réside pas au
Canada et qui est propriétaire d'un immeuble situé au
Québec dont elle tire un revenu de loyer, a un établissement au
Québec et est assujettie à ce titre en vertu de la loi. La
modification apportée à la loi précise avec plus
d'acuité cette règle.
La nouvelle disposition prévoit également qu'une telle
corporation a un établissement dans chaque province du Canada où
est situé un immeuble dont elle est propriétaire et dont elle
tire un revenu de loyer. Enfin, l'expression «province» est
définie de manière à inclure les zones
extracôtières de la Nouvelle-Ecosse et de Terre-Neuve, le
Territoire du Yukon et les Territoires du Nord-Ouest.
M. Filion: Est-ce que c'est une mesure d'harmonisation avec le
fédéral?
Mme Morin (Josée): Josée Morin, ministère du
Revenu. Il s'agit simplement d'une précision qu'on apporte pour la
raison suivante. C'est que les corporations qui ne résident pas au
Canada et qui détiennent des immeubles locatifs au Québec sont...
En fait, la plupart,
le ministère du Revenu perd beaucoup d'argent avec ces
corporations puisqu'elles sont délinquantes, c'est-à-dire
qu'elles ne produisent même pas et ne se considèrent pas comme
étant assujetties. Ce qui est en cause, c'est, évidemment,
beaucoup plus la taxe sur le capital que l'impôt sur le revenu. Dans le
fond, les dispositions que nous avions déjà à l'article
12, concernant la notion d'établissement... Parce qu'on sait,
évidemment, que, pour une corporation non résidente, finalement,
ce qui fait foi de son assujettissement, c'est la notion
d'établissement. L'article 12 est suffisant. D'ailleurs,
l'interprétation jurisprudentielle qui est en vigueur actuellement
confirme qu'en principe ces corporations devraient être assujetties, sauf
que le problème pratique qui se pose, c'est qu'elles ne produisent pas
et elles prétendent, en fait, qu'elles ne sont pas assujetties. (10 h
20)
Alors, pour cette raison-là et c'est d'ailleurs
l'exposé qu'on retrouve dans l'annexe du discours sur le budget
on vient simplement apporter une précision législative pour
écrire noir sur blanc que ces corporations sont, lorsqu'elles ont un
immeuble locatif et qu'elles en tirent un revenu de biens, finalement un revenu
de loyer, bel et bien assujetties, sont réputées avoir un
établissement au Québec. Alors, c'est pour préciser, de
façon très claire, la situation de ces corporations. C'est ce qui
est visé.
M. Filion: Mais, de façon générale, est-ce
qu'elles produisent une déclaration au Québec ou si elles sont
carrément délinquantes et elles ne produisent pas?
Mme Morin: Elles sont délinquantes. M. Filion:
Elles ne produisent jamais. Mme Morin: Elles ne produisent
même pas.
M. Filion: Et vous avez l'information au ministère de ces
immeubles-là?
Mme Morin: Oui. En fait, évidemment, c'est sûr que
les immeubles étant au Québec, on sait que ces corporations s'y
trouvent mais ne produisent pas.
M. Filion: Vous n'aviez pas le texte législatif pour
émettre des avis de cotisation?
Mme Morin: Je vous demande pardon?
M. Filion: Est-ce que vous aviez quand même le texte
législatif qui vous permettait d'émettre des cotisations?
Mme Morin: Oui, mais on veut le préciser. En fait, c'est
que le texte législatif porte à interprétation, si on
veut. Il a été interprété par les tribunaux et
confirme la position de Revenu Québec. On nous donne raison sur
l'interprétation, sauf que le texte avait intérêt, si on
veut, à être précisé davantage. Alors, c'est ce
qu'on fait tout simplement. Il s'agit vraiment simplement d'une
précision pour confirmer la position du ministère
là-dedans.
M. Filion: Mais est-ce que vous avez déjà
émis des cotisations qui auraient été, à toutes
fins pratiques, éliminées au niveau des appels ou des oppositions
parce que le texte était plus ou moins ambigu?
M. Tremblay (François T.): François Tremblay,
ministère du Revenu. Il y a effectivement des avis de cotisation qui ont
été émis, qui ont été maintenus par la
direction des oppositions et appels, qui ont été en litige devant
les tribunaux et où la Cour du Québec ou la Cour
provinciale, avant qu'elle ne change de nom a confirmé
l'interprétation du ministère à l'effet que la
détention d'un immeuble locatif par une corporation constituait pour
elle, bien qu'il s'agisse d'un revenu de biens, l'exploitation d'une entreprise
à l'égard de laquelle celle-ci détenait un
établissement. Il n'en demeure pas moins que c'est cause de
jurisprudence il y en a une ou deux, et je ne pourrais vous donner les
parties confirmant, donc, l'interprétation du ministère et
l'assujettissement, donc, de telles corporations, parce que l'assujettissement
des corporations au Québec tient d'abord au fait qu'elles doivent avoir
un établissement. Alors, le besoin était de faire savoir à
toutes que la simple détention d'un immeuble constituait un
établissement, d'où la précision.
Plutôt que de laisser prise à une interprétation
possible de la loi de la part de ces corporations-là qui, bien qu'il y
ait une ou deux causes de jurisprudence confirmant qu'il y a un
établissement, peuvent toujours se dire: Bien, ce n'est pas encore la
Cour d'appel puis ça n'est pas la Cour suprême, etc., le ministre
des Finances, dans son dernier budget, a donc dit qu'il allait préciser
cette chose-là, d'où l'objet de l'article de clairement
réputer qu'il y a un établissement lorsqu'on détient un
immeuble à cet égard.
M. Filion: Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): Alors, le premier sujet est
terminé.
M. Filion: Adopté.
Biens ayant une valeur patrimoniale »
Le Président (M. Chagnon): Nous allons passer au
deuxième sujet: Biens ayant une valeur patrimoniale.
M. Savoie: Oui. M. le Président, on n'est pas
obligés de suivre l'ordre des sujets tel que présenté dans
le volume. Si vous voulez...
Le Président (M. Chagnon): Non, non. Ça ne me fait
rien.
M. Filion: Je comprends. C'est que, nous, on va passer
rapidement. Puis, quand on va dire: Ce sujet-là, on voudrait
l'étudier, on va l'indiquer à la commission.
M. Savoie: D'accord. Ça marche.
Le Président (M. Chagnon): Je ne fais que réclamer,
au nom de la présidence, une aide quant à savoir la
méthodologie que vous préférez prendre. Je veux bien que
vous ne suiviez pas les sujets les uns après les autres, mais il faudra
me l'indiquer.
M. Savoie: Je vous remercie, M. le Président.
M. Gautrin: Dans l'ordre naturel, les chiffres naturels, si on
les a mis dans cet ordre, c'est pour quelle raison?
Le Président (M. Chagnon): Mais il semble que les
protagonistes préféreraient s'en prendre sujet par sujet, mais
pas nécessairement dans l'ordre. Dans l'ordre ou dans le
désordre.
M. Gautrin: Oui, mais nous sommes partie des protagonistes.
Le Président (M. Chagnon): Oui. Voilà!
M. Gautrin: C'est pour ça que je préfère
continuer dans l'ordre.
Le Président (M. Chagnon): Voilà une opinion.
Alors, est-ce qu'on s'entend pour passer au sujet 2?
M. Savoie: 4, 3, 2, 1.
M. Gautrin: Pourquoi vous avez mis 1, 2, 3, 4, dans cet
ordre-là?
M. Savoie: Ah! c'est...
M. Filion: On va y aller par ordre et on procédera
rapidement sur certains numéros.
Une voix: Parfait.
M. Filion: Alors, le deuxième sujet, quant à nous,
ça serait adopté sur division, M. le Président.
Une voix: D'accord.
Déduction additionnelle à l'égard
de certains investissements au Québec
Le Président (M. Chagnon): Le troisième sujet est
donc la déduction additionnelle à l'égard de certains
investissements au Québec.
Le deuxième sujet a été adopté, M. le
député, sur division. Le premier a été
adopté avec consentement unanime. Le troisième: Déduction
additionnelle à l'égard de certains investissements au
Québec.
M. Filion: Peut-être une simple explication pour qu'on
comprenne c'est quoi exactement, la déduction additionnelle, ou sur quel
type d'investissement.
M. Savoie: Alors, un contribuable peut avoir droit à une
déduction pour amortissement de 100 % à l'égard,
notamment, de biens neufs utilisés au Québec pour la fabrication
et la transformation de marchandises. À cette déduction s'ajoute
une autre déduction égale à 35 % du montant
réclamé par le contribuable à titre d'amortissement
à l'égard de ces biens, multiplié par la proportion des
affaires faites à l'extérieur du Québec. cette
déduction additionnelle vise à combler l'écart, qui
était estimé à 35 % au moment de l'instauration de cette
déduction, entre la valeur actualisée des déductions pour
amortissement accordées à l'extérieur du québec et
celle qui est accordée au québec. comme cet écart est
maintenant estimé à 25 %, et ce en raison, d'une part, de
l'augmentation du taux d'amortissement applicable dans les autres provinces
à l'égard des biens de fabrication et de transformation et,
d'autre part, de la baisse des taux d'intérêt, le taux de la
déduction additionnelle passe de 35 % à 25 % à
l'égard des biens par ailleurs admissibles à l'amortissement de
100 % acquis après le 7 juillet 1992.
Ça concerne les articles 18 et 19 du projet de loi et ça
affecte, dans la Loi sur les impôts, les articles 156.2 et 156.3. Les
informations, ça vient d'un bulletin d'interprétation, le
bulletin 92-9, au quatrième paragraphe, bulletin qui est daté du
30 juin 1992. Excusez, pas du 30 juin 1992, du 7 juillet 1992. Je m'excuse.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce qu'il y a des questions,
M. le député de Montmorency?
M. Filion: Simplement pour... Est-ce que c'est dans un cadre
d'harmonisation ou si c'est vraiment... On voit que c'est des biens au
Québec, mais je voulais juste essayer de comprendre. Est-ce que c'est
une mesure fiscale, au point de vue fiscal, qui émane uniquement du
Québec?
Le Président (M. Chagnon): Auriez-vous l'obligeance de
vous nommer? Je pense que vous pourriez peut-être...
M. Désilets (Jacques): jacques désilets. c'est un
mélange des deux, si on peut dire. c'est que la déduction
additionnelle de 35 %, c'est une mesure strictement applicable au québec
et qui fonctionne également avec les biens, qui a une catégorie
spéciale à 100 %, au québec, et on accorde le 35 %. le 35
% était basé, comme c'est expliqué ici, compte tenu du
taux d'amortissement que ces biens, qui sont dans la catégorie 39, au
fédéral... alors, pour les autres provinces, ils avaient droit
dans les autres provinces, à ce moment-là. compte
tenu que le fédéral a annoncé que les biens de la
catégorie 39 qui seraient acquis après le... En tout cas, ils
seraient dans une nouvelle catégorie, à 30 %. Il augmente le taux
d'amortissement, ce qui fait que la déduction additionnelle, qui est une
mesure strictement québécoise, est ajustée pour tenir
compte de ça. C'est uniquement ça.
Le Président (M. Chagnon): Le sujet 3 est-il
adopté? Je m'excuse, M. le député de Verdun.
M. Gautrin: M. le Président, qu'est-ce que ça veut
dire: «la proportion des affaires faites à l'extérieur du
Québec»? Vous mesurez ça comment?
M. Désilets: Ça, il y a plusieurs articles dans le
règlement qui prévoient un mode de calcul. Alors, on tient
compte... C'est un facteur, si on peut dire. Ça tient compte des revenus
bruts que la compagnie peut avoir, selon les provinces, et les salaires qui
sont payés à des employés de différentes provinces.
Alors, on fait une fraction, et on divise par deux, et on obtient un
pourcentage. C'est pour attribuer, c'est une façon d'attribuer le revenu
imposable dans chacune des provinces, supposons...
M. Gautrin: Dans chacune des provinces.
M. Désilets: ...parce que chacune charge un
impôt.
M. Gautrin: Et vous fonctionnez en fonction de quoi? Des
salaires?
M. Désilets: Des salaires et des ventes, de façon
générale.
M. Gautrin: Des salaires et de l'activité...
M. Désilets: Des salaires par province. Les
établissements, ceux qui travaillent dans la province de Québec,
on prend les salaires par rapport aux salaires que tu as toujours
payés.
M. Gautrin: L'ensemble, la masse... Le pourcentage par rapport
à la masse salariale. C'est ça?
M. Désilets: Totale, c'est ça. On tient compte
également du facteur des ventes par province, à ce
moment-là, attribution par rapport aux ventes totales. Alors, chacun des
deux facteurs donne une fraction et on additionne les deux et on divise par
deux pour arriver au pourcentage, pour que le total arrive à 100 %.
M. Gautrin: Au pourcentage...
M. Désilets: C'est une méthode pour attribuer entre
les provinces...
M. Gautrin: O.K.
M. Désilets: ...parce que chacune charge un
impôt.
M. Gautrin: Et c'est classique, ça, comme...
M. Désilets: Ah oui! c'est pareil.
M. Gautrin: C'est classique, comme...
M. Désilets: Dans le système canadien, ça
fonctionne comme ça.
M. Gautrin: Non, mais je ne connaissais pas. C'est toujours bon
d'apprendre des choses.
Le Président (M. Chagnon): Alors, merci, M. le
député de Verdun.
Est-ce que le sujet 3 est adopté?
M. Filion: Adopté, M. le Président.
Programme d'aide à la formation individuelle
des travailleurs (SPRINT)
Le Président (M. Chagnon): J'appelle donc le sujet 4. (10
h 30)
M. Savoie: II s'agit, dans le quatrième sujet, M. le
Président, du Programme d'aide à la formation individuelle des
travailleurs, le programme SPRINT, qui, évidemment, comme vous le savez,
est en fonction actuellement, au Québec.
La loi actuelle permet à un particulier de déduire dans le
calcul de son revenu pour une année d'imposition les
intérêts payés ainsi que les remboursements de capital
relativement à un prêt contracté en vertu du programme
intitulé: Subvention et prêt individuels aux travailleurs et
travailleuses, administré par le ministère de la Main-d'oeuvre,
de la Sécurité du revenu et de la Formation professionnelle,
à la condition toutefois que le particulier obtienne un diplôme
attestant la réussite du programme d'études relié à
l'octroi du prêt accordé en vertu du programme d'aide. La loi est
modifiée pour préciser les conditions d'application de cette
déduction. Ainsi, pour tenir compte de l'exercice de conciliation requis
du fait que l'aide financière accordée en vertu de ce programme
est basée sur les revenus d'emploi anticipés par le travailleur
participant, celui-ci ne pourra réclamer en déduction un montant
à cet égard pour une année que jusqu'à concurrence
du montant du prêt concilié, au sens du programme d'aide.
De plus, le particulier devra obtenir une sanction d'études,
laquelle devra elle-même être déposée auprès
de l'institution financière prévue par le programme d'aide dans
les deux ans suivant la date prévue de fin des études, avant de
pouvoir déduire quelque remboursement que ce soit. Enfin, les montants
payés à titre
d'intérêt ou de remboursement du capital relativement
à un tel prêt ne seront déductibles que dans la mesure
où ils sont faits au cours d'une période définie, soit la
période débutant le onzième jour ouvrable suivant le
vendredi de la semaine au cours de laquelle les études reliées
à ce programme d'aide ont pris fin et se terminant le jour du
dixième anniversaire de la signature de l'entente de remboursement du
prêt en vertu du programme.
Alors, c'est l'article 21 du projet de loi et, évidemment,
ça modifie l'article 336, lk de la Loi sur les impôts.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que ça va, M. le
député de Montmorency?
M. Filion: J'aimerais savoir, la date de mise en application de
ce programme-là, ça remonte à quelle date
précisément?
M. Savoie: La date du moment de l'application du programme en
tant que tel?
M. Filion: Oui.
M. Savoie: Le 1er mai. C'est ça? C'est le 1er mai.
M. Filion: Quelle sorte de gestion fait le ministère?
Comment ça fonctionne sur le plan pratique?
M. Savoie: Ah! ce n'est pas le ministère. M.
Désilets: Ce n'est pas le ministère...
Le Président (M. Chagnon): Pourriez-vous vous
renommer?
M. Désilets: D'accord. Jacques Désilets, du
ministère du Revenu. Le ministère ne fait qu'administrer la
partie qui concerne la déduction d'impôt. L'autre partie, il y a
une entente, je pense, avec les caisses populaires pour administrer, recueillir
les informations puis accorder les prêts, établir ces
montants-là. Le ministère ne fait qu'accorder la
déduction, vérifier la déduction à laquelle les
personnes ont droit. Je pense qu'on a des informations qu'on doit transmettre
avec l'accord des participants à ça avec les caisses pour
qu'elles établissent ce qu'on appelle ici le prêt concilié,
les informations de revenus.
M. Filion: Mais le ministère, lui, qu'est-ce qu'il fait
comme vérifications? Son intervention dans le programme se limite
à quoi? À recevoir l'information, puis à accorder la
déduction? Ou bien il fait une vérification quelconque?
M. Désilets: Accorder la déduction. Il y a des
relevés qui sont fournis...
M. Filion: Par la caisse populaire?
M. Désilets: ...par la caisse populaire qui indiquent ces
choses-là. Et puis, normalement, c'est qu'on parle de prêt
concilié, finalement. Étant donné que le programme d'aide,
comme il est fait, il doit assurer 90 %, finalement, du revenu d'emploi net
après impôt, sous forme soit de bourse, soit de prêt, une
personne, à ce moment-là, ça prend certaines informations
concernant ses déclarations de revenus d'emploi pour l'année
précédente. Or, il y a ces informations-là qui sont
transmises via la caisse qui s'occupe de ça.
M. Filion: Au ministère.
M. Désilets: II y a cet aspect-là. Maintenant, eux
autres, ils font les calculs et ils administrent ces choses-là. Ils font
le prêt parce que ce sont des caisses. Ils font des prêts aux
personnes, ils se font rembourser par le gouvernement, à ce
moment-là. Et puis ils envoient un relevé à l'effet que la
personne a remboursé tant, etc. Ces relevés-là servent
à accorder la déduction, qu'ils joignent avec leur
déclaration de revenus.
Alors, nous autres, on contrôle à l'effet que la personne
ne prenne pas trop de déductions par rapport aux chiffres
déterminés par la caisse.
M. Filion: La caisse qui, elle, vous fournit, en fin de compte,
l'information financière des prêts.
M. Désilets: C'est ça.
M. Filion: Vous recevez ça sur une formule, ou je ne sais
pas?
M. Désilets: C'est un relevé. M. Filion:
C'est un relevé.
M. Désilets: Je ne sais pas si on en a reçu,
actuellement. Je ne le sais pas.
M. Filion: Mais c'est ça que je me demandais. Est-ce que
vous en avez reçu beaucoup, de ce genre de formules là, au
ministère? Est-ce que c'est un programme qui a été
activé? Quelle sorte de...
M. Désilets: Ça commençait à
s'appliquer en 1992.
M. Filion: Est-ce que vous avez une équipe spéciale
qui suit ça? Comment ça fonctionne? C'est dans ce sens-là
que je voudrais avoir un peu d'information, ici, M. le Président. Parce
que c'est quand même un programme qui vient en aide à la
création d'emplois, à la formation de la main-d'oeuvre.
Le Président (M. Chagnon): C'est une information qui
pourra vous être transmise ultérieurement, M.
le député, n'est-ce pas? C'est ce que vous cherchez
à avoir?
M. Filion: Non, pas ultérieurement. J'essaie de voir,
effectivement, par rapport à ces mesures, comment ça fonctionne
et qu'on puisse mieux comprendre le fonctionnement.
(Consultation)
M. Tremblay (François T.): François Tremblay,
ministèredu Revenu. Les contrôles qui sont faits, il faut dire que
le programme est un programme qui est essentiellement dessiné en
fonction d'une entente qui est intervenue entre le ministère de la
Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu, d'une part, qui est le
concepteur et l'administrateur du programme en soi, et les caisses populaires,
d'autre part. Le programme est donc dessiné, décrit et l'ensemble
des contrôles qui doivent être faits le sont par l'administrateur
et par le ministère, dans le cadre du respect des règles du
contrat qui lie l'une et l'autre des parties.
L'aspect fiscal, là-dedans, c'est simplement de reconnaître
la déduction pour le remboursement du capital ainsi que les autres
déductions fiscales, en fonction des relevés des caisses. Le
rôle du ministère du Revenu peut donc s'étendre
également, dans le cadre de vérifications, de programmes de
vérifications, à s'assurer que les caisses populaires font les
relevés correctement, en fonction de la loi.
M. Filion: On le sait, par exemple, au niveau de feuillets
«relevé 1», on va faire une procédure, excusez
l'expression, de «matching» de feuillets sommaires pour s'assurer
qu'effectivement ce qui a été envoyé, le sommaire et le
détaillé, bon, la production... Est-ce que ce genre de
vérification est fait aussi pour ceux qui réclament la
déduction? Est-ce qu'il y a une espèce de synchronisation
d'information avec les déductions réclamées par les
contribuables, dans les déclarations d'impôt?
M. Tremblay (François T.): Effectivement, pour pouvoir
réclamer, disons à une ligne x de la déclaration de
revenus, un montant dans le cadre des déductions fiscales qui sont
accordées par ce programme, il faut soumettre le feuillet que le
contribuable a reçu en x copies, d'une part, et, d'autre part, le
ministère reçoit lui-même, soit par bande
magnétique, soit autrement, l'ensemble ou la copie de l'ensemble de
feuillets émis par la ou les caisses.
M. Filion: Est-ce qu'il y a une codification particulière
à la saisie de l'information? Lorsque la personne réclame une
déduction fiscale, est-ce qu'il y a une codification qui permet de
sortir, par exemple par système informatique, le montant de
déductions réclamées pour ce type de programmes au
ministère?
M. Tremblay (François T.): C'est-à-dire que, pour
ne pas que la déclaration de revenus soit indûment longue, dans le
cadre d'une loi qui a quand même 1200 à 1300 articles, dont
plusieurs ont des points, points, points, .0, .1, .2, etc., il y a donc
énormément d'articles, alors la déclaration des revenus a
un certain nombre de lignes et on essaie de limiter ce nombre de lignes de
façon à ne pas indûment allonger cette déclaration.
Il y a donc des lignes qui sont plus spécifiques et, donc, des lignes
qui ont un caractère plus général. Par exemple, vous avez
sans doute noté qu'on a «autres déductions», ou
«autres revenus», ou «autres crédits», qui est
une sorte de case fourre-tout. Alors, selon qu'il s'agit d'une ligne
spécifique, la donnée saisie permet donc de savoir, par extrait
du système informatique, telle disposition, dont la ligne est
spécifique, comment elle génère. Dans les cas où
les lignes regroupent divers éléments, c'est encore possible de
savoir, mais l'extraction informatique ne permet de le savoir que de
manière globale. Une fois la donnée globale obtenue, il faut y
aller par échantillonnage, dans le cadre des dossiers, et par d'autres
moyens, comme, par exemple, avec les relevés, pour extraire une partie,
disons, une partie de ligne, au fond, laquelle a la valeur d'une disposition
fiscale qui est attribuable aux biens.
M. Filion: Dans ce programme spécifique, est-ce que c'est
possible de relever l'information ou si vous pensez que c'est dans un
fourre-tout?
M. Tremblay (François T.): Il faudrait vérifier sur
le TPI, que je n'ai pas avec moi, pour savoir s'il y a une ligne
spécifique à l'égard de ça ou si c'est dans une
ligne plus générale. On peut prendre votre question en note et
vous apporter la réponse.
M. Filion: Oui. J'aimerais, si c'était possible, obtenir
de l'information sur le genre de participation, comment le ministère a
pu allouer des déductions fiscales par rapport à ce programme.
C'est une information pour fins de...
(10 h 40)
M. Tremblay (François T.): Le programme SPRINT
étant récent, j'imagine que ça va être, je crois,
dans le cadre des présentes déclarations que ça commence,
en fin de compte.
M. Filion: oui. c'est pour ça que... d'ailleurs,
c'était ma première question: à partir de quand vous
l'avez mis en application? »
M. Tremblay (François T.): Le traitement des
déclarations de l'année n'est pas terminé encore.
M. Filion: Le traitement, c'est ça. Les cotisations.
M. Tremblay (François T.): C'est ça.
M. Filion: C'est simplement aussi dans un but de
voir si, effectivement, on va pouvoir obtenir de l'information dans ce
sens-là.
M. Tremblay (François T.): L'information peut toujours
être obtenue, soit, comme je le disais, parce que la ligne est
spécifique, soit par des analyses, par échantillonnage, si la
ligne regroupe plusieurs sujets. , M. Filion: Excellent! On pourra
revenir sur ça éventuellement, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): M. le député de
Verdun.
M. Gautrin: Merci, M. le Président.
Les mots «prêt concilié», ça veut dire
quoi?
Le Président (M. Chagnon): Je cherchais le comté.
Lotbinière.
M. Désilets:jacques désilets, ministère du
revenu. «prêt concilié», c'est une expression qui est
utilisée dans l'entente pour la gestion de ce programme-là avec
les caisses populaires. étant donné que le prêt doit
fonctionner en tenant compte des revenus d'emploi de la personne dans
l'année précédente, ce qui peut arriver... puis surtout
des revenus d'emploi que la personne peut réaliser au cours de la
période où elle va aux études, à ce
moment-là. parce que le programme doit assurer que la personne ait au
moins 90 % du revenu net d'emploi après impôt qu'elle a eu. si, au
cours des études, elle travaille, cette personne-là, alors elle a
du revenu d'emploi. alors, il faut en tenir compte pour le 90 %. ce qui fait
qu'une fois que la période d'études est terminée... au
début, ils accordent un prêt parce que c'est selon les
informations qu'il y a à ce moment-là. il peut s'avérer,
à la fin du programme, que la personne ait fait plus de revenus
d'emploi, supposons. alors, à ce moment-là, le prêt doit
être réévalué pour savoir s'il y a eu trop de
montants.
M. Gautrin: Donc, elle a eu un prêt trop gros? M.
Désilets: Pardon?
M. Gautrin: Elle aurait pu avoir eu un prêt trop gros?
M. Désilets: C'est ça. Alors, à ce
moment-là, il faut concilier le prêt pour tenir compte de ces
informations-là puis rétablir les faits. C'est ça qu'ils
appellent le prêt concilié.
M. Gautrin: O.K. Donc, il y a moins de prêts, donc moins de
déductions, etc.
M. Désilets: C'est ça. Ça peut
peut-être être plus. Si, à un moment donné, la
personne prévoyait avoir un certain revenu, ça peut être
réajusté. Des rajustements, qu'on appelle.
M. Gautrin: Ça marche. Très bien. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Chagnon): Bienvenue, M. le
député de Verdun.
M. le député de Lotbinière.
M. Camden: Merci, M. le Président. Est-ce qu'on pourrait
m'indiquer, le ministre ou je ne sais trop qui...
Le Président (M. Chagnon): On le trouvera, M. le
député de Lotbinière.
M. Camden: Est-ce qu'il y a, à cet effet-là, une
information particulière qui a été transmise aux gens qui
sont les bénéficiaires du programme SPRINT? Parce qu'on sait fort
bien, évidemment, que le programme a connu des ratés un peu
particuliers. Tout le monde se confondait à se reporter mutuellement sur
le dos la responsabilité et les ratés du programme à son
départ. Tantôt, le Mouvement Desjardins les faisait reporter sur
le ministère de la Main-d'oeuvre et de la Sécurité du
revenu et, à d'autres moments, c'était l'inverse. Bref, on avait
l'impression que, souventefois, ça ne dépendait que du
ministère et, à d'autres moments, du Mouvement Desjardins. Est-ce
que, là-dessus, vous avez quelques informations? Et est-ce qu'on a un
aperçu, par exemple, des déboursés qu'il a pu y avoir sur
ce programme depuis le début?
Le Président (M. Chagnon): M. le ministre.
M. Savoie: II faut bien comprendre qu'au niveau du
ministère du Revenu tout ce qu'on fait, nous, c'est qu'on participe au
programme en tant que celui qui le traite au niveau des rapports d'impôt
des particuliers qui participent au programme, qui gère, finalement,
pour être sûr que la personne réclame ce qu'elle a le droit
de réclamer, qu'elle le réclame convenablement.
Pour ce qui est de la publicité de même que de
l'administration du programme en tant que tel, ça ne relève pas
de nous. On n'est pas en mesure de donner de l'information sur les pratiques de
ce programme autres que ce que nous lisons, comme vous, au niveau des journaux
et des choses comme ça, et des échanges occasionnels qu'on peut
avoir avec le ministère. Comme vous, là... Normalement, vous avez
pris connaissance des dépliants, le fait que c'est administré
maintenant par le Mouvement Desjardins, le fait que le programme a
été annoncé au mois de mai et qu'il est entré en
vigueur au mois de septembre, qu'il y a lieu d'examiner certains cas par le
ministère de la Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu,
comme l'a indiqué le ministre responsable, que certains étudiants
se sont inscrits après la date du 1er novembre, je crois, et, donc, en
conséquence, n'ont pas pu bénéficier des avantages du
programme.
j'ai eu l'occasion, comme vous et comme d'autres, comme
député de comté, de travailler avec ce programme, de
répondre à des questions de la part de mes commettants.
maintenant, arriver puis vous donner des informations précises sur la
publicité, des choses comme ça, je ne peux pas. ça ne
relève pas... chez nous, on n'a pas accès à ces
informations d'une façon particulière. nous, ce qu'on fait, c'est
qu'on transcrit les dispositions en termes juridiques et au niveau du projet de
loi.
Maintenant, vous demandez les montants et le degré de
participation. Lorsqu'on aura ces informations-là, M. le
député de Lotbinière... Vous comprendrez que c'est la
première année. Donc, ça rentre. C'est sous traitement,
actuellement. C'est rentré depuis, finalement... la date limite
était le 1er mai. C'est en traitement chez nous. Lorsqu'on aura des
informations... J'imagine qu'à un moment donné il va y avoir une
synthèse de publiée par le ministère de la Main-d'oeuvre,
de la Sécurité du revenu et, à ce moment-là, les
données seront connues.
M. Camden: M. le Président, les gens de la Main-d'oeuvre
et de la Sécurité du revenu ont sans doute demandé, je
présume, des informations complémentaires au ministère du
Revenu à l'égard de l'application et, plus
particulièrement, à l'égard de ce qu'il y a actuellement
sur la table, pour faire en sorte de permettre et de favoriser une diffusion
auprès des gens qui vont profiter du programme. Il y a sûrement
certains éléments d'interprétation qui ont dû
être diffusés ou, en tout cas, transmis, à tout le moins,
au ministère de la Main-d'oeuvre et de la Sécurité du
revenu.
M. Savoie: Au niveau du formulaire de rapport d'impôt,
effectivement, c'est... Vous avez posé la question: À quelle
ligne? C'est à la ligne 250 au niveau de la déclaration
détaillée de revenus. Pour la partie correspondant à
l'article 250, vous allez trouver les déductions qui vous permettent
d'aller le chercher à la page 22, les autres déductions, et vous
avez, au paragraphe 11, les paiements déductibles de capital et
d'intérêt que vous pouvez effectuer sur le prêt à la
formation qui vous a été consenti. Une petite explication qui est
donnée pour aider à remplir les conditions de la ligne 250.
Est-ce que ça va?
Pour ce qui est de la transmission d'information, évidemment,
c'est valable. Lorsqu'on aura des informations là-dessus, on va
certainement les transmettre au ministère de la Main-d'oeuvre et de la
Sécurité du revenu et, s'il n'y a pas d'objection, les
déposer ici, à la commission. Ça ne nous dérange
pas ou peu, en autant que le ministère de la Main-d'oeuvre et de la
Sécurité du revenu qui, finalement, est le gestionnaire du
programme, qui est l'administrateur, qui est responsable de ce programme et que
le ministère du Revenu ne fait qu'accompagner, dans le sens qu'il nous
demande notre assistance pour aller chercher... On le fait, on l'administre au
niveau du rapport d'impôt, pour lui. C'est tout.
M. Camden: Ma question avait plutôt l'objet: Si les gens,
effectivement, étaient informés davantage du suivi... Parce que
le programme, à son départ je ne sais pas s'il a pris son
rythme de croisière, mais, en tout cas, on a un peu moins de demandes de
cette nature depuis quelques mois. Mais, je vais vous dire que c'était
chaotique, comme opération, et tout le monde se transmettait la balle.
Il y a eu des ratés très importants, à tel point que des
gens ont sûrement abandonné leurs études parce que,
financièrement, le programme n'était pas en mesure de leur livrer
les ressources auxquelles... Le dépliant explicatif du départ
avait créé des attentes très grandes et les gens n'avaient
pas, évidemment, le support financier auquel ils étaient en droit
de s'attendre et dont le programme d'information les avait informés,
avait créé des attentes particulières. (10 h 50)
Évidemment, ils avaient des besoins financiers à combler.
Alors, il y a des gens qui ont dû abandonner la formation, et,
évidemment, je constate qu'ils n'auront pas droit non plus à des
avantages d'ordre fiscal pour compenser. Ce n'est pas, évidemment,
lié à des raisons qui leur sont propres, mais bien plus parce que
le prêt n'a pas été octroyé, le processus
administratif n'a pas fonctionné. Et là qu'on ne cherche pas chez
Desjardins ou à la Main-d'oeuvre et Sécurité du revenu. Il
y a eu des ratés très importants.
M. Savoie: Oui, effectivement. Il peut y avoir ici et là
des difficultés. On fait tous du bureau de comté. Mais il
faudrait bien comprendre que les ratés, s'il y en a, n'ont pas eu lieu
au ministère du Revenu. C'est-à-dire que, nous, notre bout, on
l'a livré. On a préparé les modifications et,
évidemment, on a donné suite au mandat qu'on nous avait
confié de préparer la documentation. Les éléments
d'administration et de publicité ne relèvent pas de nous. On ne
participe pas à ça, nous.
Le Président (M. Chagnon): Ça va, M. le
député?
M. Camden: Une dernière question: Est-ce que le
ministère de la Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu
ou le Mouvement Desjardins, qui doit sûrement passer via le
ministère de la Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu,
a demandé des éléments d'interprétation au
ministère du Revenu pour que ces élérnents puissent servir
à établir une information à être transmise aux gens
qui pourraient être bénéficiaires ou qui seraient
actuellement bénéficiaires du programme SPRINT? ,
M. Savoie: Regardez, au niveau du cabinet, je crois que non. Je
ne crois pas qu'on ait eu des demandes spécifiques. Maintenant, au
niveau de l'administration, on m'avise que non, non plus. Il y a
peut-être eu une demande au ministère du Revenu pour inclure, par
exemple, le dépliant. Parce qu'ils font tous cela. On veut utiliser, les
ministères cherchent toujours à utiliser les envois du
ministère du Revenu pour inclure leurs
dépliants, faire... Et on est très réticents
à cause de la relation privilégiée que le ministère
du Revenu entretient avec ce qu'on appelle notre clientèle.
C'est-à-dire qu'on ne veut pas devenir autre chose qu'un service
particulier entre le ministère du Revenu et le citoyen, et on ne veut
pas devenir le porte-parole de toutes sortes de mesures, de publicité
usuelle. De temps en temps, de façon exceptionnelle, ça peut se
faire. Ça s'est déjà fait, je pense,,pour la
déclaration. On a déjà utilisé un mécanisme,
je me demande si c'est le ministère du Revenu ou bien si ce n'est pas un
mailing qu'on a fait dans l'ensemble de la population par le biais d'un autre
ministère, parce que ça date quand même de 1987-1988.
Mais, de façon usuelle, on ne fait pas ça, au
ministère du Revenu. Il y a une pression de la part de certains
ministères, comme je l'ai mentionné, de dire: Voici nos
dépliants, il faut les rendre publics; on vous demanderait, par exemple,
de l'inclure dans vos déclarations à nos mandataires, 400 000
entreprises au Québec, ou bien aux citoyens du Québec. On pense
que, si on commence à en ajouter, on n'en finira pas et, finalement, le
citoyen va recevoir une lettre du ministère du Revenu avec toutes sortes
de publicités pour toutes sortes de cours, toutes sortes de programmes.
On pense que ça biaise la relation qu'il doit y avoir avec le
ministère du Revenu, qui est une relation, finalement, d'affaires entre
le percepteur et le contribuable. C'est un peu l'orientation qui est retenue,
au moment où on se parle.
M. Camden: En tout cas...
M. Savoie: Qui a été retenue aussi depuis
l'existence du ministère, finalement. Je ne me rappelle pas avoir
reçu du ministère, là...
M. Camden: Non, non. On demandera tout simplement, je pense, au
ministère de la Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu,
peut-être, de se pencher et d'intervenir chez vous de façon
à ce que cet élément puisse être vulgarisé et
transmis, évidemment, aux bénéficiaires du programme.
Ça fera en sorte que ces gens qui ont eu à souffrir les
ratés du programme puissent au moins avoir une appréciation plus
positive du programme, à tout le moins, à l'égard de
l'avenir.
M. Savoie: Les échanges que j'ai eus avec les
administrateurs du programme, en tout cas, ont été... Ils sont
accessibles; ils sont facilement accessibles. On peut appeler directement et
échanger avec eux sur des cas spécifiques. Ça ne
présente pas de difficultés. Je suis certain que le ministre
responsable du programme va certainement retenir vos suggestions comme il se
doit.
Le Président (M. Chagnon): Je vous remercie, M. le
député de Lotbinière.
Est-ce que je dois comprendre que le sujet 4 est adopté?
M. Filion: Adopté, M. le Président.
Régime enregistré d'intéressement
dans un contexte de qualité
Le Président (M. Chagnon): Alors, j'appelle donc le sujet
5. Maintenant, en appelant le sujet 5, connaissant le registre de voix du
député de Verdun, je lui demanderais s'il n'aurait pas
l'amabilité de lire la section des... le secteur...
M. Savoie: On avait pris l'habitude au cours des derniers projets
de loi, pour assurer un bonne participation, puis, enfin, faire participer un
peu tout le monde à la table...
M. Gautrin; Ah! chers amis, je vois, je vois. Des voix:
Ha, ha, ha!
Le Président (M. Chagnon): M. le député de
Verdun, je n'ai pas terminé.
M. Gautrin: Merci.
Le Président (M. Chagnon): On voulait tout simplement vous
demander de faire la lecture des notes explicatives.
M. Gautrin: Ah! je pensais que c'était d'intervenir sur le
fond de la question.
Le Président (M. Chagnon): Ça, vous pourrez
toujours le faire, parce que le ministre a mal à sa voix.
Des voix: Ha, ha, ha! M. Gautrin: Merci.
M. Camden: M. le Président, avant d'aller plus loin,
considérant qu'on n'avait que rarement votre présence ou
occasionnellement, on croyait que vous alliez lire, évidemment, chacun
des sujets pour faire en sorte que vous vous retrouviez sur de longues lignes
au rapport de nos délibérés, ici.
Le Président (M. Lemieux): Mais, vous savez, M. le
député de Lotbinière, M. le député de
Saint-Louis est souvent appelé par le Trésor.
M. Camden: Oui, oui. Je vois maintenant qu'on vient de changer de
président et que papi est revenu.
Le Président (M. Lemieux): Ha, ha, ha! C'est le surnom que
ma petite-fille me donne. Alors, on va retrouver ça sur les
galées, M. le député de Lotbinière.
M. Gautrin: Tu pourras lui montrer.
Le Président (M. Lemieux): Cinquième sujet. M. le
député de Verdun, nous vous écoutons.
M. Gautrin: Merci, cher ami. Résumé: Afin d'inciter
les corporations du secteur manufacturier et leurs employés à
agir ensemble pour relever la compétitivité de leur entreprise,
un incitatif fiscal, correspondant à une déduction dans le calcul
du revenu imposable pour les employés admissibles à un
crédit d'impôt pour les corporations admissibles, est introduit
dans la loi pour assurer la mise en place de régimes au pluriel;
je poserai une question là-dessus d'intéressement des
employés aux résultats de l'entreprise lorsque ces régimes
s'inscrivent à l'intérieur d'une démarche de
qualité totale.
Pour donner droit à ces avantages fiscaux, un tel régime
devra avoir été enregistré par le ministre du Revenu et,
aux fins de cet enregistrement, la corporation devra toutefois avoir obtenu au
préalable, à l'égard de ce régime, un visa du
ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie attestant notamment
que la formule d'intéressement en vertu de ce régime remplit
certaines conditions et que la corporation a réalisé un certain
nombre d'étapes d'une démarche de qualité totale. Vous
savez ce que c'est? Merci.
Ainsi, l'employé pourra déduire dans le calcul de son
revenu imposable un montant correspondant au total des montants qu'il aura
reçus en vertu de tels régimes. Ah bien! il y a trois pages!
Toutefois, cette déduction ne sera permise pour un
employé, d'une part, qu'à l'égard des montants ainsi
reçus au cours de la période débutant le jour de
l'enregistrement du premier régime en vertu duquel il a reçu un
tel montant et se terminant à la fin de la cinquième année
qui suit celle comprenant ce jour-là et, d'autre part, que
jusqu'à concurrence d'un maximum de 3000 $ par année et de 6000 $
pour toute la durée de cette période, à l'égard de
montants ainsi reçus par l'employeur en vertu de tels régimes.
Enfin, un employé n'a pas droit à cette déduction à
l'égard d'un régime d'une corporation si, à la date de
l'enregistrement de celui-ci, il détenait, directement ou indirectement,
plus de 5 % des actions d'une catégorie quelconque du capital-actions de
la corporation.
Pour sa part, lorsque la corporation en est une dont,
généralement, à la fin de son année d'imposition
précédant la date de l'enregistrement du régime, l'actif
était inférieur à 25 000 000 $ ou l'avoir net des
actionnaires était d'au plus 10 000 000 $, elle peut
bénéficier d'une crédit d'impôt à
l'égard des montants qu'elle verse en vertu du régime à
ses employés au cours de l'année de l'enregistrement de celui-ci
ou des cinq années d'imposition subséquentes. Ainsi, la
corporation pourra, à l'égard d'un tel régime,
déduire de son impôt à payer pour une année
d'imposition en vertu de la partie I de la loi un montant correspondant
à 15 % des montants qu'elle aura versés dans l'année
à ses employés en vertu du régime.
Toutefois, ce crédit ne sera accordé qu'à
l'égard d'un maximum de 3000 $ par année et de 6000 $ pour toute
la durée du régime à l'égard de montants ainsi
versés par employé par régime. De plus, la partie de ce
crédit que la corporation ne pourra déduire dans l'année,
parce que son impôt n'est pas suffisamment élevé, pourra
être déduite dans l'une ou l'autre des cinq années
d'imposition subséquentes. Enfin, ce nouveau crédit d'impôt
ne sera permis qu'à l'égard des montants versés à
un employé qui se présentait normalement à un
établissement de la corporation situé au Québec et qui,
à la date de l'enregistrement du régime, n'était pas un
actionnaire de la corporation détenant directement ou indirectement plus
de 5 % des actions d'une catégorie quelconque du capital-actions de
celle-ci.
Le Président (M. Lemieux): C'est bien. Merci, M. le
député de Verdun.
M. Gautrin: Merci.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency, vous avez des commentaires sur ce cinquième sujet?
M. Filion: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Verdun, je m'excuse.
M. Gautrin: Allez-y, M. le député de Montmorency.
Moi, j'ai une question, mais je voudrais m'ins-crire dans la liste des gens qui
ont des questions.
Le Président (M. Lemieux): Ça va. Alors, M. le
député de Montmorency.
M. Filion: J'aimerais savoir, M. le Président, si, dans un
premier temps, la loi a prévu une disposition fiscale pour
définir la qualité totale.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Savoie: Franchement, là. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
(11 heures)
M. Savoie: À l'intérieur d'une démarche de
qualité totale, vous savez qu'au niveau du ministère de
l'Industrie, du Commerce et de la Technologie on a développé des
critères et on a cherché à développer un discours
autour de la qualité totale pour encourager les gens, justement,
à aller chercher, finalement, un rendement nettement supérieur en
visant un meilleur produit, fait à un meilleur taux. Effectivement, les
mots «qualité totale» ne sont pas un absolu. C'est un
descriptif.
M. Filion: Je comprends très bien. C'est parce que
j'essayais de voir, dans un premier temps, si on pouvait retrouver la
définition. Si on ne l'a pas, on va se baser sur des définitions,
peut-être, de dictionnaires ou de principes énumérés
par le ministre de l'Industrie et du Commerce.
M. Gautrin: Bien faire...
M. Filion: Pardon?
M. Gautrin: Je répétais le leitmotiv.
M. Filion: Le slogan. Vous aimeriez dire le slogan? »
M. Gautrin: Savoir si vous avez compris ou pas, c'est ça
la question.
M. Filion: Moi, j'aimerais également entendre le ministre
ou un de ses représentants. J'ai l'impression que c'est la même
mécanique d'application. Vous vous servez simplement d'outils de
déduction ou de crédit d'impôt, dans ce
programme-là. Vous ne l'administrez pas, dans le sens où c'est le
ministère de l'Industrie et du Commerce qui, lui, accorde des visas et
vous envoie une espèce de feuillet qui dit: Voici, moi, j'ai
accepté au programme telle et telle entreprise. Ça se limite
à ça. Vous, simplement, vous traitez l'information qu'on
reçoit avec la déclaration d'impôt pour accorder les
avantages fiscaux. J'ai bien situé le rôle du ministère
dans le programme.
M. Savoie: Oui, c'est ça. Vous avez les grandes lignes. On
pourrait peut-être... Si on regarde l'annexe A, à la page 76 du
budget 1992-1993, on dit: «De façon générale, la
mesure d'aide consiste à conférer un avantage fiscal à
l'entreprise et aux employés pour les montants versés en
espèces à des travailleurs en vertu d'un régime
d'intéressement ayant obtenu un visa du ministère de l'Industrie,
du Commerce et de la Technologie, ainsi qu'un enregistrement du
ministère du Revenu du Québec. L'aide financière
consistera en une déduction dans le calcul du revenu imposable pour les
employés et en un crédit d'impôt pour les entreprises de
petite et moyenne taille.» Donc, c'est un peu la même chose...
M. Filion: La procédure d'enregistrement au
ministère, comment ça fonctionne?
M. Savoie: Ça, il faudrait laisser ça à M.
Dési-lets.
M. Désilets: Jacques Désilets. Effectivement, le
point de départ part au ministère de l'Industrie et du Commerce
qui évalue si le programme se qualifie, si l'entente se qualifie. En
partant de ça, du moment qu'ils ont le visa, c'est le point de
départ, ça vient au ministère chez nous et,
automatiquement, c'est enregistré.
M. Filion: Vous autres, vous l'étampez tout simplement.
Vous n'avez rien à dire dans ça.
M. Désilets: C'est ça. Sauf qu'on a à
vérifier, à appliquer toutes les dispositions, à ce
moment-là, à vérifier les calculs des déductions
que les gens récla- ment, les cumulatifs, les crédits.
M. Filion: Mais vous n'intervenez pas du tout au niveau de
l'émission du visa.
M. Désilets: Non.
M. Filion: Mais le visa, par contre, appelle des notions quand
même assez particulières. Il y a des conditions. Est-ce que vous
êtes appelés à...
M. Désilets: C'est ça. Ce n'est pas vraiment le
ministère du Revenu qui serait le mieux situé.
M. Filion: êtes-vous appelés à
vérifier ces données quantitatives là? parce que, quand
même, quand on parle d'actionnariat, 5 %, quand on parle des conditions
pour qu'on émette un visa...
M. Désilets:Il n'y a pas de 5 %.
M. Filion: Je veux dire... Je ne sais pas. On dit ici:
«...directement ou indirectement plus de 5 % des actions d'une
catégorie quelconque du capital-actions de celle-ci».
M. Désilets: Ça, c'est dans la loi. Ça,
c'est nous autres qui vérifions ça.
M. Filion: Ça, c'est vous autres.
M. Désilets:c'est qu'on ne veut pas que les actionnaires
des corporations puissent bénéficier de ce... une personne qui a
plus de 5 % des actions, on ne veut pas qu'elle puisse avoir droit à ce
régime-là. une personne, pour avoir 90 % des actions, pourrait se
verser un montant. c'est un peu le même principe que le crédit
d'impôt à la formation.
M. Filion: Le visa peut être émis quand même,
si ce critère-là n'est pas respecté.
M. Désilets: Le visa pourrait être émis,
effectivement. Exact. Le visa pourrait être émis, sauf que la
déduction pourrait être refusée. On a quand même
à vérifier ça. Ce n'est pas automatique, la
déduction, parce que...
M. Filion: Mais comment vous faites pour vérifier
ça?
M. Désilets: C'est une vérification ordinaire.
M. Filion: De tous les visas? De tout l'actionnariat?
M. Désilets: Le visa ne fait qu'attester la formule
d'intéressement, le secteur d'activité de la corporation et le
niveau de qualité totale. C'est uniquement ça que le
visa fait. Par la suite, une fois que le visa est accordé, le
régime va être enregistré et, par la suite, il va y avoir
des relevés et on vérifiera si l'employé qui le
reçoit est admissible ou non à avoir sa déduction.
M. Filion: L'employé en question. Maintenant, les
critères généraux comme les 25 000...
M. Désilets: 25 000 000 $.
M. Filion: ...25 000 000$, effectivement, «ou l'avoir
net...
M. Désilets: Ça, c'est dans notre loi.
M. Filion: ...des actionnaires était d'au plus»,
bon, etc.
M. Désilets: C'est dans notre loi. Ça, c'est nous
autres qui vérifions ça.
M. Filion: Ça, c'est vous autres qui vérifiez
ça.
M. Désilets: Oui. On ne peut pas demander ça au
ministère de l'Industrie. Il n'a pas les informations vraiment pour
vérifier ces choses-là.
M. Filion: Mais expliquez-moi donc pourquoi, à ce
moment-là, si c'est vous qui avez à vérifier ces
données techniques, ce n'est pas vous qui avez à autoriser un
visa. C'est quoi, le concept qu'on recherche? Pourquoi diviser... Parce que, au
fond, le contrôle fiscal, j'ai l'impression que...
M. Savoie: au moment de l'émission du visa, un individu
peut, au moment du visa, avoir moins de 5 %, c'est-à-dire qu'il peut
transférer, avant la demande du visa, ses actions à un autre et,
une fois que le visa est émis, reprendre 90 % de ses actions. il ne
respecte pas les conditions du programme. nous autres, il faut regarder sur la
permanence. c'est pour ça que les vérifications se font.
M. Filion: M. le ministre, je comprends très bien...
M. Savoie: Oui.
M. Filion: ...mais, moi, ce que j'essaie d'essayer de... J'ai
l'impression qu'on est en train de donner l'autorisation à un autre
ministère qui, en fin de compte, ne vérifie rien de l'application
des critères.
M. Savoie: Non, non. C'est un programme du ministère de
l'Industrie, du Commerce et de la Technologie. Ce n'est pas un programme du
ministère du Revenu qui est créé. Et, comme, par exemple,
le programme SPRINT, on est appelé à y contribuer en faisant des
vérifications, en s'assurant que tout est respecté, que les
conditions sont maintenues. Il n'y a pas d'autre façon. Sans ça,
le ministère... Le ministère de l'Industrie, du Commerce et de la
Technologie n'est pas capable de faire ce travail-là, comme l'a
indiqué M. Désilets. Ils n'ont pas les ressources.
M. Filion: C'est pour ça que je me dis: Qu'est-ce qu'ils
font dans le dossier?
M. Savoie: C'est leur programme. C'est à eux, le
programme. C'est ça. C'est un autre élément et...
M. Filion: Eux, ils ont le know-how pour juger la qualité
totale.
M. Savoie: C'est ça. Bien oui! Ils
établissent...
M. Filion: Comme il n'a pas voulu la définir dans la loi
de l'impôt, il a dit: Nous, on va l'appliquer d'une façon
arbitraire.
M. Savoie: C'est-à-dire que c'est un programme il
faut bien le comprendre du ministère de l'Industrie, du Commerce
et de la Technologie qui demande la participation de contrôle du
ministère du Revenu pour une partie des critères. Une fois que
l'entreprise est admissible au programme selon les normes du ministère
de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie, on émet le visa.
Ensuite, il s'enregistre chez nous et les vérifications ensuite, au
niveau des conditions du maintien, de l'admissibilité, les autres choses
sont suivies de chez nous.
M. Filion: Combien de visas ont été émis
depuis l'implantation du programme? Combien vous en avez reçu? Avez-vous
une idée?
M. Savoie: Vous comprendrez qu'on est un petit peu dans une
situation difficile. Moi, je n'ai pas de difficultés à vous
transmettre ces informations-là. On pourrait vous les obtenir et vous
les transmettre. Mais il faut bien comprendre que, finalement, dans ces genres
de dossiers là, le ministère du Revenu est, en quelque sorte, une
relation de fiduciaire, finalement, vis-à-vis du ministère de
l'Industrie et du Commerce, c'est-à-dire qu'il crée le programme,
il émet le... ensuite le programme tombe chez nous et, nous autres, on
l'administre.
Vous transmettre de l'information, la réponse c'est oui, mais
sous condition, là, que l'Industrie et Commerce, qui nous a donné
le mandat, finalement, ne pose pas d'objection. Ils vont peut-être dire:
Adressez-vous chez nous. Maintenant, le nombre d'enregistrements, moi, je ne
vois rien de confidentiel là-dedans, mais je voudrais tout simplement,
par respect pour mon collègue de l'Industrie, Commerce et Technologie,
faire une couple de vérifications avec lui pour être sûr
qu'il n'y a pas de difficultés. On va vous transmettre l'information.
C'est tout simplement une prudence élémentaire...
M. Filion: Si le ministre...
M. Savoie: ...pour ne pas dire naïve.
M. Filion: ...s'engage à nous transmettre l'information,
nous, écoutez, là...
M. Savoie: Oui.
M. Filion: C'est parce qu'on essaie de voir aussi la
'mécanique au niveau de l'impôt. Je regarde d'autres programmes
où le ministère va aller jusqu'à lui-même accorder
des... C'est anticipé, ou des choses comme ça, parce qu'on fait
des études d'ensemble. Là, j'ai l'impression qu'on est en train
de prendre le ministère du Revenu comme une sorte de fourre-tout
où tout le monde se fait son petit programme et le ministère va
tout administrer.
M. Savoie: Oui. Ça, c'est intéressant parce que le
ministère du Revenu a un rôle important à jouer dans ces
programmes-là, vraiment un rôle important. Étant
donné qu'on fonctionne de plus en plus avec des crédits
d'impôt, des mécanismes semblables, ça crée, bien
sûr, des difficultés d'administration au niveau du
ministère du Revenu, dans le sens qu'il faut ajouter, il faut
développer des lignes plus complexes, des choses comme ça.
Ça demande de plus en plus... et c'est quelque chose qui fluctue: une
année, c'est là; l'autre année, ce n'est pas là.
Par contre, c'est un rôle fondamental.
Le ministère du Revenu n'est pas qu'un vulgaire publicain. Il est
en même temps, finalement, un participant à part entière
avec le gouvernement du Québec dans l'ensemble de ses orientations. Nous
avons établi des normes d'application de ces choses-là tout
dernièrement, où on dit: Oui, amenez-en, des programmes, chez
nous, on va les gérer. Mais, attention, lorsque vous allez utiliser les
services, étant donné que ça demande une charge
additionnelle, lorsque le ministère va discuter avec nous du programme,
il doit nécessairement nous transmettre un budget et du personnel pour
nous permettre de nous développer en conséquence pour
gérer le programme.
On est ouvert, au ministère du Revenu, pour prendre des mandats
additionnels et on encourage les ministères à venir au
ministère du Revenu utiliser nos services qui sont considérables
et notre expertise qui est bien reconnue, mais en autant, bien sûr, que,
lorsque vous créez votre programme, à ce moment-là, vous
vous présentez avec, évidemment, le budget jugé
nécessaire.
Le Président (M. Lemieux): Ça va, M. le
député de Montmorency? (11 h 10)
M. Filion: Oui, ça va pour moi, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Alors, j'ai remarqué
tout à l'heure, en entrant, que vous avez adopté le qua-
trième sujet. C'est seulement pour vous faire remarquer qu'on n'adopte
pas des sujets. Alors, si on a adopté le premier et le deuxième,
je vais reprendre et je vais vous demander si on adopte 1 à 11
inclusivement. Est-ce qu'on adopte les articles 1 à 11
inclusivement?
M. Savoie: Oups! Ce n'est pas exact ça non plus,
là.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Brochu (André): Si on procède par article, tout
de suite on a des amendements. Je me demande si on n'est pas mieux d'attendre
à la fin.
Le Président (M. Lemieux): Vous avez des amendements.
O.K.
M. Savoie: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Alors, on procédera par
article et on va passer par les sujets, mais on n'adoptera pas les sujets. On
va adopter les articles.
M. Savoie: 1 à 11 non plus, là.
Le Président (M. Lemieux): Non. C'est parce que je faisais
référence du premier au cinquième sujet...
M. Savoie: Oui.
Le Président (M. Lemieux): ...et j'avais des
références... Non, c'est des pages. Je m'excuse, vous avez
raison.
M. Savoie: C'est ça. Alors, si vous allez à la fin
des explications, vous allez voir les articles...
Le Président (M. Lemieux): Vous avez raison. M. Savoie:
...concernés du projet de loi.
Le Président (M. Lemieux): Oui, vous avez raison, M. le
ministre. Je m'excuse. C'est moi qui ai fait l'erreur.
M. Savoie: Non, non. Ça va.
Le Président (M. Lemieux): Mais ce dont je veux vous faire
état, c'est que je suis bien d'accord pour dire que les sujets ont
été vérifiés, mais...
M. Savoie: Mais on ne peut pas les adopter.
Le Président (M. Lemieux): ...à la fin, nous
adopterons article par article, y inclus les amendements qu'on aura à
déposer.
M. Brochu: Très bien.
Le Président (M. Lemieux): Ça vous va? M.
Brochu: O.K. M. Savoie: C'est beau.
Le Président (M. Lemieux): O.K. On continue. Alors, le
cinquième sujet a été vérifié. Nous passons
au sixième...
M. Gautrin: Non, M. le Président. Le Président
(M. Lemieux): Oui. M. Gautrin: Moi, j'ai des questions.
Le Président (M. Lemieux): C'est vrai, M. le
député de Verdun...
M. Gautrin: Merci.
Le Président (M. Lemieux): ...vous en aviez fait
état tout à l'heure.
M. Gautrin: M. le Président, à la page 9, vous
utilisez le terme «régimes» avec un «s».
Ça veut dire que, dans une même entreprise, il pourrait y avoir
plusieurs régimes d'intéressement aux employés, ce que je
peux éventuellement commencer à concevoir. Par contre, quand je
vois à la page 11, quatrième ligne, vous avez des montants
versés par employé par régime. Ça voudrait dire que
peut-être... Est-ce qu'un employé peut faire partie de plusieurs
régimes s'il y a plusieurs régimes qui sont dans une même
entreprise?
M. Désilets: Oui. M. Savoie: Allez-y.
M. Désilets: Jacques Désilets. Le «s»,
au départ, c'est sûr, ça, effectivement, une corporation
peut avoir plusieurs régimes. Ce qui peut arriver, c'est que... C'est un
régime d'intéressement, là. Alors, ça donne un boni
si certains objectifs sont atteints. Alors, si une compagnie, une corporation a
plusieurs établissements, plusieurs usines, une usine à
Montréal, une autre usine à Québec, elle peut faire un
régime par usine pour tenir compte d'objectifs précis à
chacun des endroits. Alors, c'est pour ça qu'elle peut avoir plusieurs
régimes.
M. Gautrin: O.K.
M. Désilets: Maintenant, si c'est la même
corporation, effectivement, il pourra arriver qu'un employé puisse
transférer peut-être dans une autre usine; à ce
moment-là, l'employé, on parle par régime, ça,
c'est un maximum qui a été fait. C'est parce que ça
devenait trop compliqué de faire, disons, un maximum en tenant compte de
tous les régimes que la compagnie pouvait avoir, l'employé. Mais,
normalement, l'employé va être à la fois dans un seul
régime.
M. Gautrin: Mais, si un employé est dans deux
régimes...
M. Désilets: Du moins, il va travailler à un seul
endroit.
M. Gautrin: Imaginons un cadre. Par exemple, si vous avez un
régime dans chacune des usines et un cadre qui couvre sur... S'il est
dans deux régimes, il pourrait avoir une déduction de deux fois
6000 $ de déduction.
M. Désilets: Non, pas le particulier. Le particulier,
lui...
M. Gautrin: Attendez. Vous dites: Pas le particulier, mais, si je
comprenais ça, on pourrait interpréter ce que vous dites comme
ça.
M. Désilets: Le particulier, lui, c'est plus facile
à suivre parce que, lui, on lui accorde, maximum par année, 3000
$ et, au total, ça va être maximum 6000 $. Alors, si, les deux
premières années, il a 3000 $, les autres années, il n'a
plus le droit de rien réclamer en vertu de ce régime-là.
D'accord?
M. Gautrin: Mais s'il est dans deux régimes? M.
Désilets: Ça n'a pas d'importance.
M. Gautrin: Ce n'est pas 3000 $ par régime, c'est
3000$...
M. Désilets: C'est par année. Mais ça
pourrait arriver qu'un employé puisse être dans deux
régimes. Si vous arrivez, à un moment donné...
M. Gautrin: Un cadre, par exemple, dans...
M. Désilets: Ça, c'est dans la même
compagnie, ça?
M. Gautrin: Oui, mais vous avez dit... M. Désilets:
O.K.
M. Gautrin: Supposons qu'une compagnie... Vous m'avez dit qu'une
compagnie pouvait avoir deux régimes...
M. Désilets: Oui.
M. Gautrin: ...et le même cadre surveille deux... pourrait
être intéressé dans chacun des régimes de chacune...
C'est pour ça que vous avez écrit «par employé par
régime». Vous êtes limité...
M. Brochu: Par les 3000 $. Ça va être...
M. Gautrin: Les 3000 $, c'est vraiment individuel par...
M. Brochu: Oui.
M. Gautrin: Les 3000 $, c'est individuel. Il ne peut pas
retirer plus de 3000 $. ' M. Brochu: C'est ça. Ça fait
que...
M. Gautrin: La déduction est au maximum 3000$...
M. Brochu: 3000 $.
M. Gautrin: ...quels que soient les régimes. Par exemple,
si quelqu'un quitte une compagnie et va dans un autre régime, c'est 3000
$...
M. Brochu: Par année.
M. Gautrin: ...par année. Même s'il change une
compagnie pour une autre, il ne peut pas avoir plus de 3000 $ par
année.
M. Brochu: Exact.
M. Gautrin: Très bien. Merci, M. le Président.
Réaménagement des taux de
déductions
additionnelles accordées à
l'égard de certains frais d'exploration engagés au
Québec
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Verdun.
Alors, le cinquième sujet ayant été
vérifié, nous passons au sixième sujet qui regroupe les
articles 726.4.10.1, 726.4.11.1, 726.4.17.2.1 et 726.4.17.3.1. Oui.
M. Filion: Quant à nous, M. le Président, on peut
passer au sujet suivant.
Le Président (M. Lemieux): Ça va. Alors,
sixième sujet, vérifié?
M. Savoie: M. le Président... Le Président (M.
Lemieux): Oui.
M. Savoie: ...je voudrais tout simplement souligner qu'il
s'agit...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Savoie: Je comprends. Il va passer ça, là. Vous
me permettrez de peser sur le piton un petit peu.
Le Président (M. Lemieux): Allez-y, M. le ministre.
M. Gautrin: C'est le spécial Abitibi. C'est ça?
M. Savoie: Bien, c'est ça. Effectivement, on sait que les
actions accréditives ont connu des difficultés au cours des deux
ou trois dernières années, d'une part, à cause d'un
éloignement de la part d'une bonne partie des investisseurs suite au
boom qu'on a connu de 1986 à 1988, mais que, évidemment, le prix
de l'or a baissé, que, là, le prix de l'or est à la
hausse. Je n'ai pas vu le «stock exchange» pour hier, mais, par
contre, je sais que, par exemple, en fin de semaine...
M. Gautrin: Ça a remonté encore hier.
M. Savoie: Encore. Alors, il y en a plusieurs qui
prévoient un prix de l'or à 380 $, 390 $ d'une façon
stable pour l'ensemble de l'été, ce qui veut dire qu'il va y
avoir une augmentation de l'exploration qui veut donc dire que le programme
risque d'avoir un petit peu plus de popularité au cours de 1993, ce qui
est excellent pour l'Abitibi et, en conséquence, excellent pour le
député d'Abitibi-Est.
C'est une mesure qui est évidemment importante pour l'industrie
minière et pour le renouvellement des gisements et des sites
intéressants à l'exploration et à l'exploitation au
Québec. Je pense que... Je voudrais souligner «in passing»
que c'est une mesure qui est bénéfique pour le
développement régional.
Le Président (M. Lemieux): Les particuliers pourraient
bénéficier de déductions pour un total de combien environ,
M. le ministre?
M. Savoie: Bien, on a introduit ici 175 %, M. le
Président, qui est une hausse importante pour des frais d'exploration
minière de surface engagée au Québec. Évidemment,
on parle de ce qu'on appelle, dans le langage minier, un site frais et non pas
un site qui a déjà été miné, alors lorsqu'on
arrive sur un territoire nouveau, donc, et c'est intéressant, il se
présente des avantages considérables; et 125 %,
évidemment, pour des sites qui ont déjà été
minés et travaillés.
Ce sont des déductions qui sont importantes. Évidemment,
ça s'applique à pétrolière et gazière. Il y
a là une mesure importante pour la Gaspésie aussi. La
Gaspésie, ça fait six ans que je le dis, la seule
possibilité de développement sûr avec des emplois stables
et à long terme à hauts revenus, c'est l'industrie
minière. Regardez l'impact de Murdochville sur la péninsule,
regardez l'exploration qu'a connue la région de la Gaspésie au
cours des dernières années.
M. Filion: M. le Président, j'aurais juste une
question.
Le Président (M. Lemieux): Oui. M. le
député
de Lotbinière aura aussi une question. Je ne sais pas si...
M. Filion: Ah! la règle...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lotbinière.
M. Camden: Est-ce que le député de Montmorency
souhaitait nous dire que ce sont d'excellentes mesures qui sont même
meilleures que les impacts de la société... et de la
reconstruction du manoir?
M. Filion: Ça, ça va de soi.
M. Camden: On doit comprendre que l'impact est à plus long
terme, pour ces régions du Québec.
M. Filion: Ça va faire partie d'un autre débat,
ça.
M. Camden: Est-ce que le député de Montmorency
vantait ces programmes auprès de ses clients, à titre de
fiscaliste?
M. Filion: Ces programmes d'abris fiscaux? M. Camden: Oui,
oui, bien sûr.
M. Filion: Je pense que, d'ailleurs... C'est d'ailleurs ma
question, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Allez-y, M. le
député de Montmorency.
M. Camden: Je suis heureux de savoir que vous vous
apprêtiez à...
M. Filion: C'est très intéressant de voir que les
politiques fiscales augmentent toujours les incitatifs fiscaux. Mais le
ministère, en même temps, quand il augmente ces incitatifs
fiscaux, jusqu'où va-t-il dans la mise en place de contrôles pour
ne pas qu'il y ait d'abus d'utilisation de ces crédits? On sait que ce
qui a fait mal à l'industrie minière, comme à bien des
abris fiscaux, c'est tout ce qui a pu se passer sur le plan de ces
réclamations-là où, à toutes fins pratiques,
c'étaient des espèces de schemes, d'organisations pour aller
chercher les déductions fiscales sans qu'on y fasse vraiment de
contrôle et qui a créé une espèce d'engouement
financier qui, à toutes fins pratiques, était plus ou moins
réel sur le plan des transactions économiques.
Et c'était là ma question. Effectivement, les incitatifs
fiscaux, c'est excellent, je pense, pour stimuler l'économie, mais,
quand on n'y donne pas l'armature qui suit pour s'assurer qu'effectivement on
va atteindre l'objectif visé, je pense qu'on donne aussi un coup
d'épée dans l'eau et on nuit beaucoup à la confiance
économique. C'est dans cet esprit-là que je me demandais si le
ministère du Revenu... Non seulement on prépare une loi pour
augmenter les incitatifs, mais est-ce qu'on va également y donner un peu
plus de rigueur au niveau de l'application?
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre. (11 h 20)
M. Savoie: Oui. Finalement, la définition de ce qui est
admissible, de ce qui ne l'est pas, de ce qui tombe dans des dépenses
admissibles au terme de frais d'exploration au Québec a
été définie dès 1982 et il y a un ensemble de
nonnes. Maintenant, il y a trois problèmes qui se posent.
D'abord, chaque fois qu'on impose des normes, il y a toujours une zone
grise qui donne naissance à une interprétation. On peut
régler cette difficulté-là en obtenant, évidemment,
bien sûr, de la part du ministère du Revenu du Québec et de
même qu'à Ottawa, jusqu'en 1989, évidemment une
décision anticipée qui pouvait stipuler que telle dépense
est admissible ou pas si elle est dépensée de telle façon.
Ça, ça règle une partie du problème. L'autre
élément du problème, c'est que souvent les compagnies
d'exploration, donc les juniors... Parce qu'on ne peut pas vraiment parler de
l'industrie minière. Il faut vraiment voir que les actions
accréditives bénéficient surtout, avant et surtout,
à des juniors du Québec qui sont en développement, qui
cherchent à mettre à nu des gisements intéressants pour du
développement futur. Alors, ces entreprises-là, souvent, vont
arriver et vont chercher à faire leurs dépenses dans le temps le
plus long possible. Or, la loi les limite. Étant donné que c'est
une déduction qui est attachée avec la déduction
fédérale, nous, au Québec, on a déjà dit
qu'on était prêt à l'étaler sur toute l'année
suivante. Le gouvernement fédéral a dit: Non. Il faut maintenir
le respect de la date de tombée qui est le 1er mai.
Alors, ils n'ont pas beaucoup de temps. Alors, ils arrivent en
très peu de temps pour faire l'ensemble de leurs dépenses et
c'est pendant cette période que les prix sont très
élevés. C'est pendant cette période-là, souvent,
que des erreurs de jugement peuvent se faire et, évidemment. ..
M. Filion: C'est parce que, moi, je rencontrais...
M. Savoie: II y avait encore une troisième raison, mais je
vois que vous en avez eu deux et que vous constatez que c'est...
M. Filion: non, mais je... »
M. Savoie: Ça donne l'occasion... M. Filion: Le
portrait, oui.
M. Savoie: Et je voudrais dire qu'au niveau de la
vérification, actuellement, le gros des vérifications se fait par
le gouvernement fédéral. Nous, on ne fait que suivre, en partie.
Bien sûr, on prend nos propres initiatives lorsque c'est requis, mais, en
gros, pour le passé,
surtout les années 1987, 1988, 1989...
M. Filion: Mais la question était plus dans un esprit de
ne pas refaire les erreurs du passé. Quand on écoute... Moi, les
gens que je rencontrais récemment, dans le domaine du forage, s'en vont
faire du forage en Amérique du Sud, maintenant. Il y a beaucoup de
demandes au Venezuela, entre autres, je crois, et des entreprises de chez nous
qui disent: Bien, nous, on a un peu brûlé le marché.
M. Savoie: C'est ça.
M. Filion: On a brûlé le marché parce que la
confiance, les incitatifs fiscaux, pas simplement dans la partie de
l'exploration minière... En général, les abris fiscaux au
Québec, je pense que c'est des ratés monumentaux, sur le plan
économique, parce qu'on a créé un faux débat
économique. Et là les gens... On a un peu brûlé le
marché au niveau de la confiance, et ces gens-là, ils se
retournent vers des marchés extérieurs. C'est dans cet
esprit-là que je me disais: Bien oui, c'est bien qu'on aille de l'avant
avec des politiques fiscales, mais est-ce qu'on a en même temps
prévu des contrôles pour que les gens se sentent, les
investisseurs se sentent en sécurité, dans ces
histoires-là? Parce que, à toutes fins pratiques, ils ne veulent
pas se retrouver uniquement dans des forages de trous vides où on sait
que c'est uniquement dans un but d'aller chercher des incitatifs fiscaux, puis
qu'au fond l'expectative, entre guillemets, raisonnable de profits n'est pas
là. C'est dans cet esprit-là que je posais des questions.
M. Savoie: On ne peut pas arriver avec un registre des compagnies
qui ont une bonne réputation et celles qui ont une moins bonne
réputation. On ne peut pas arriver non plus avec les bons courtiers, les
mauvais courtiers. On ne peut pas commencer à jouer là-dedans. Le
marché fait son propre tri. D'abord, les normes ont été,
d'une façon substantielle, renforcée au niveau de la Commission
des valeurs mobilières. Donc, ils ont plus de discrétion et ils
ont embauché, par exemple, des géologues. Ils ont embauché
des gens qui ont une meilleure connaissance de l'industrie minière et,
donc, qui regardent d'une façon beaucoup plus sévère
qu'auparavant. Ça, c'est un élément.
Deuxième élément, c'est que la ruée de
1986-1987 est arrivée en même temps que le Québec vivait
une conjoncture économique particulièrement favorable et il s'est
développé comme une espèce d'engouement pour jouer, entre
guillemets, à la Bourse. Il y avait un manque de maturité, je
pense, de la part de plusieurs de bénéficier de ces
programmes-là. Évidemment, il y avait une condition qui faisait
en sorte qu'on jouait beaucoup sur l'appétit des gens de...
Évidemment, c'était la mode yuppie qui était une folie
considérable, collective, nord-américaine, même
européenne, la notion de «yuppie». Évidemment,
ça a bénéficié de tout ça. Aujourd'hui, on a
constaté un changement, c'est-à-dire qu'on retourne encore vers
des gens qui, de façon générale, gagnent 50 000 $ et plus
par année, qui ont un peu d'argent de côté et qui vont,
évidemment, investir plutôt que de jouer auprès de
compagnies juniors. Et on constate que c'est de plus en plus sérieux.
Ceux qui ont traversé la crise ont tendance à avoir une plus
grande maturité, ils vont préparer un meilleur programme. Plus on
va permettre aux entreprises d'avoir un plus grand échéancier
pour faire leurs dépenses, le mieux sera faite l'exploration au
Québec. Mais il faut bien comprendre que, si on a eu un succès
certain avec les entreprises juniors au Québec, avec une augmentation de
notre production de l'or, c'est à cause de ces programmes-là. Si
ces programmes-là devaient disparaître, ce serait
considérable.
Deuxièmement, le nombre d'abus n'est pas si élevé
que ça. Oui, c'est vrai qu'il y en a. Oui, c'est vrai que c'est une part
substantielle. Je ne veux pas l'annuler complètement parce qu'on parle
de 20 %, 25 % des activités qui ont été remises en
question. C'est considérable, mais ce n'est quand même pas la
grande majorité. La grande majorité ne présente pas de
difficultés, ont été exécutées par des gens
honnêtes qui se souciaient de la responsabilité qu'ils avaient
vis-à-vis des souscripteurs. Donc, effectivement, dans une
période de récession, les gens dépensent moins,
investissent moins. C'est moins important, mais éliminer ce
programme-là aurait des répercussions certaines pour
plusieurs.
M. Filion: ...l'Abitibi.
M. Savoie: Le développement régional et l'industrie
minière.
M. Filion: C'est beau. M. Savoie: C'est beau?
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous passons maintenant
au septième sujet.
Oui, M. le député de Lotbinière.
M. Camden: Avant que vous ne passiez au sujet suivant...
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Camden: J'ai peut-être perdu un bout, là.
Lorsque, M. le Président, on indique, au sixième sujet, que
«ces déductions additionnelles s'appliquent aux frais
engagés au Québec», ça signifie quoi? Qu'un plan a
été déposé ou que les travaux sont
véritablement engagés et que les sommes qui y sont investies
doivent être dépensées avant le 1er janvier 1994 ou
simplement sur la base, comme on le retrouve à 7, sur d'autres sujets,
qu'il y ait un engagement? Que les travaux soient débutés
ou...
M. Savoie: C'est-à-dire qu'on a les 60 jours suivant le
1er janvier. Donc, c'est 60 jours après le 1er janvier.
Également, le montant doit être dépensé au
Québec. Au Québec. Il faut que ce soit sur un site
québécois et dépensé au Québec.
M. Camden: Ce que je veux comprendre... M. Savoie:
Oui...
M. Camden: ...c'est qu'il y a... Évidemment, on fait
référence à des sociétés en commandite.
M. Savoie: C'est ça.
M. Camden: Est-ce que ça signifie que, si on investit,
qu'on récupère dans le système quelques millions de
dollars, ces millions de dollars, cet argent doit être
dépensé avant le 1er janvier 1994, c'est-à-dire qu'on ait
foré ou qu'on ait commencé à forer?
M. Savoie: Dans les 60 jours qui suivent le 1er janvier 1994, il
faut que les travaux soient terminés pour cette
période-là.
M. Camden: Terminés?
M. Savoie: Terminés. Maintenant, il y a des cas de force
majeure où on peut accepter, mais, d'une façon
générale, c'est ça. Ce qu'on cherche à faire, c'est
justement le but de notre discussion, c'est-à-dire que, lorsque nous
sommes arrivés au pouvoir, en 1985, les travaux devaient se terminer le
31 décembre. Alors, lorsqu'on fore sur un lac, des fois la glace n'est
pas suffisamment prise pour faire du forage. Alors, on a étendu la date
de 60 jours. Là, ce qu'on constate, c'est que, si on pouvait
l'étendre sur toute l'année suivante, c'est-à-dire aller
jusqu'au 31 décembre 1994, les travaux seraient mieux faits à des
prix plus raisonnables.
Là, vous comprendrez qu'on dépose son prospectus à
la Commission des valeurs mobilières au mois de septembre, au mois
d'août, les autorisations sont obtenues, et là on commence
à dépenser l'argent. Ça veut dire que le gros de
l'équipement de forage, transport, nourriture, tout ça est donc
«bouqué» par plusieurs pour la même période.
Ça crée un «crunch», donc les prix montent. La
demande étant forte, en conséquence les prix augmentent, et
augmentent d'une façon considérable. En 1987, par exemple, on
parlait d'un prix de forage de 33 $ le pied, alors qu'on paie d'habitude 10
$.
M. Camden: Le fédéral, actuellement, dans quelle
proportion participe-t-il?
M. Savoie: à 100 %. le gouvernement fédéral
s'est retiré de ce programme-là, c'est-à-dire qu'ils sont
retournés à 100 %. au lieu d'apporter des correctifs comme, nous,
nous avons fait, au lieu de maintenir le programme, ils ont
décidé de tuer le programme en en maintenant d'autres. j'ai
toujours prétendu que ça a été une erreur de
jugement de la part des administrateurs fédéraux.
(Consultation)
M. Savoie: Ils vont revenir, j'imagine. Dans un contexte de
développement régional, le nord-est de l'Ontario, le nord-ouest
du Québec, la Colombie-Britannique ont grandement souffert, au niveau de
l'industrie minière, à cause de ça. Vous comprendrez qu'on
est en compétition, là-dedans, avec le tiers monde, les pays en
voie de développement, qui ont des gisements 500 fois et 1000 fois plus
riches en teneur que les nôtres. Alors, si on ne veut pas voir
l'industrie minière quitter le Canada, il va falloir arriver à
maintenir des programmes incitatifs de cette nature-là. (11 h 30)
Le Président (M. Lemieux): Ça va, M. le
député de Lotbinière?
M. Camden: Ça va. Merci.
Assouplissement des règles de
renonciation
aux crédits d'impôt pour la recherche
scientifique et le développement expérimental
Le Président (M. Lemieux): Alors, le sixième sujet
ayant été vérifié, nous passons maintenant au
septième sujet qui concerne l'assouplissement des règles de
renonciation aux crédits d'impôt pour la recherche scientifique et
le développement expérimental.
Je crois, M. le député de Montmorency, que vous avez des
questions sur cet aspect.
M. Filion: Oui. Nous, M. le Président, on aimerait voir de
façon assez serrée toutes les mesures qui touchent la recherche
et le développement. Alors, on aimerait comprendre l'assouplissement des
règles de renonciation, essayer de comprendre ce qui se passe ainsi que
les autres mesures qu'on va voir un peu plus loin dans d'autres sujets. C'est
des articles qui nous intéressent. Alors, je pense que...
Le Président (M. Lemieux): Voulez-vous une explication
globale pour tout ce qui concerne ce sujet-là, si M. le ministre est
consentant?
M. Savoie: Oui. On pourrait peut-être demander au
député de Lotbinière de lire le texte et...
Le Président (M. Lemieux): Oui. «
M. Savoie: ...à partir de ça, entreprendre ; nos
discussions.
Le Président (M. Lemieux): C'est-à-dire que M. le
député de Lotbinière n'a pas l'obligation de lire le
texte, mais s'il est consentant à lire le septième sujet...
Est-ce que vous auriez cette gentillesse, M. le député de
Lotbinière?
M. Camden: On peut avoir cette gentillesse, M.
le Président...
M. Savoie: Merci, M. le député.
M. Camden: ...considérant que nous préservons la
voix du ministre Savoie, comme le disait le président qui vous a
précédé ce matin. , Le Président (M. Lemieux):
Nous vous écoutons, M. le député de
Lotbinière.
M. Camden: Je vous remercie, M. le Président. Alors, le
septième sujet: Assouplissement des règles de renonciation aux
crédits d'impôt pour la recherche scientifique et le
développement expérimental. Le résumé: Les
sociétés à capital de risque recherche et
développement constituent un véhicule fiscal visant à
favoriser au Québec le financement des activités de recherche et
de développement. Afin de pouvoir bénéficier de ce
véhicule, une telle société à capital de risque en
recherche et développement doit s'engager dans le prospectus
définitif, ou la demande de dispense de prospectus, à
l'égard d'une émission d'actions de son capital-actions, à
ce que le produit de cette émission publique de ses titres soit
affecté à l'acquisition d'actions du capital-actions d'une autre
corporation, laquelle doit s'engager, de la même manière, d'une
part, à utiliser le produit de l'émission des actions de son
capital-actions aux fins de faire des dépenses pour des recherches
scientifiques et du développement expérimental au Québec
et, d'autre part, à renoncer en totalité ou en partie aux
crédits d'impôt auxquels elle peut avoir droit.
Cette renonciation permet d'accorder, aux acquéreurs des actions
du capital-actions de la société à capital de risque en
recherche et développement, une déduction additionnelle
relativement à la dépense de recherche scientifique et de
développement expérimental qui vient s'ajouter à la
déduction de base à laquelle ils ont droit par ailleurs. Afin de
simplifier ces règles et étant donné que certaines
entreprises veulent obtenir du financement externe sans renoncer à leurs
crédits d'impôt pour la recherche et le développement, la
législation actuelle est modifiée afin de retirer la stipulation
obligatoire applicable à cet égard, de sorte qu'une corporation
pourra dorénavant financer sa recherche et développement par le
biais de ce véhicule de financement sans avoir à renoncer
à quelque partie que ce soit de ses crédits d'impôt.
Toutefois, si la corporation désire renoncer à un crédit
d'impôt, elle devra en préciser le pourcentage au prospectus
définitif ou dans la demande de dispense de prospectus.
M. Savoie: Merci, M. le Président... M. le
député.
M. Camden: Ne remerciez pas le président.
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous étions dans
le sujet 7 et je crois que...
(Consultation)
Le Président (M. Lemieux): Je crois que M. le
député de Montmorency a une préoccupation qui est
très particulière relativement à la recherche et au
développement eu égard au projet de loi 70. M. le
député de Montmorency aimerait bien, M. le ministre, s'il n'y
avait pas possibilité de regarder dans l'ensemble le projet de loi 70
sous ces aspects particuliers, pour qu'il ait une vue d'ensemble, s'il y a eu
des irritants et pourquoi... M. le député de Montmorency posera
les questions pertinentes lorsqu'il aura eu les explications à cet
effet-là. Est-ce que ça vous va, M. le député de
Montmorency?
M. Filion: Oui.
M. Savoie: Alors, pour la recherche-développement,
l'ensemble du programme est, évidemment, au septième sujet, de
même que de 16 à 21, chacun des éléments
étant situé par sujet, donc les six sujets en question. Alors,
j'imagine que, s'il veut voir ça d'une façon globale...
Le Président (M. Lemieux): Oui. Est-ce que quelqu'un
pourrait donner des explications? Qu'est-ce que ça veut dire? Qu'est-ce
que ça comprend? Quels sont les éléments positifs et ce
pourquoi de telles mesures ont été mises de l'avant?
M. Filion: Qu'est-ce qu'on a véritablement changé
au projet de loi?
Le Président (M. Lemieux): Et qu'est-ce qu'on a
véritablement changé, comme le dit M. le député de
Montmorency, au projet de loi?
M. Savoie: Bien, ce qu'on a changé véritablement se
trouve identifié à la page 91 de l'annexe A du budget 1992-1993,
où, finalement, il y a: désignation de nouvelles entités
universitaires admissibles; reconnaissance d'un nouveau centre public
admissible de recherche-développement; reconnaissance d'un nouvel
organisme charnière; nouveau crédit d'impôt à
l'égard des consortiums de recherche-développement;
assouplissement des règles de renonciation aux crédits
d'impôt; précision concernant le financement, donc des
précisions nécessaires; location de biens à
l'entité qui effectue la recherche-développement, des
règles antiévitement s'appliquant actuellement à
l'égard des mesures fiscales, ce que prévoient ces règles
afin d'assurer les mesures fiscales; la prolongation du programme de
financement des crédits d'impôt; amélioration des
règles relatives au crédit pour impôt étranger.
Alors, vous avez là l'ensemble des mesures qui ont été
modifiées aux règles et aux normes...
M. Filion: Pour bien préciser le débat, M. le
Président, moi, c'est surtout les règles de modification qui
émanent de la missive qui a été émise par le
minis-
tère des Finances le 4 octobre 1991 et qui avait d'ailleurs
donné suite à un positionnement, je crois, durant
l'été même. C'est surtout ces mesures spécifiques
là que j'aimerais revoir avec le ministère du Revenu pour voir
comment il a modifié la loi et où il l'a modifiée pour
mettre fin à ce qu'on appelait, à l'époque, pour reprendre
les mots précis, les fameuses planifications immorales avec les
universités pour bénéficier de crédits
d'impôt à la recherche et au développement. C'est ces
articles-là que je veux voir où on a modifié
particulièrement dans la loi.
M. Savoie: On pourrait peut-être demander à M.
Leonid Cloutier, qui s'occupe du programme chez nous, de chercher à
répondre à vos questions.
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous vous
écoutons. Vous vous identifiez préalablement.
M. Cloutier (Léonid): Léonid Cloutier.
Alors, concernant la mesure qui avait été annoncée
le 4 octobre 1991 par le ministre des Finances, la mesure relative au montage
financier, alors on retrouve ça au vingtième sujet.
Essentiellement, c'est l'article 106 du projet de loi 70, qui comprend les
articles 1029.8.19.1 à 1029.8.19.3, qui prévoit... C'est les
trois articles concernant cette mesure-là.
Globalement, l'article 1029.8.19.1 prévoit qu'aucun crédit
d'impôt ne peut être obtenu à l'égard d'un montant
versé en nature. Alors, les crédits d'impôt qui peuvent
être obtenus dans le cadre de contrats universitaires ne valent
qu'à l'égard des montants qui sont versés sous forme de
numéraire aux universités. Ainsi, si un paiement est fait
à une université avec un bien, dans le cadre d'un contrat, ce
paiement-là ne peut pas donner droit à un crédit
d'impôt. Bien qu'il soit fait dans le cadre d'un contrat de recherche
universitaire, ce paiement-là ne peut pas donner droit à un
crédit d'impôt.
M. Filion: Un exemple de ça, le genre de biens qui
étaient auparavant admissibles?
M. Cloutier: En somme, un paiement en nature constitue un
paiement. Alors, l'article 1029.8.6 parlait de montants versés à
une université. Donc, si on avait un versement qui se faisait en nature,
mettons un équipement qui était donné à
l'université, ça se trouvait à constituer un montant
versé à l'université. À ce moment-là, ce
montant-là était admissible au crédit d'impôt.
Alors, l'article 1029.8.19.1 fait en sorte que les paiements en nature, qui
sont effectués, par exemple, dans le cadre d'un contrat de recherche
universitaire, ne constituent pas un montant qui donne droit au crédit
d'impôt. Donc, tout paiement autre que numéraire ne donne pas
droit à un crédit d'impôt. Alors, il y avait certaines
universités qui acceptaient soit de l'équipement ou des services
en paiement; alors, à ce moment-là, cette règle-là
a été mise en place pour restreindre les crédits
d'impôt aux paiements qui sont effectués aux universités
uniquement en numéraire.
Dans un deuxième temps, 1029.8.19.2 et 1029.8.19.3 font en sorte
d'éliminer le crédit d'impôt sous certaines conditions. En
somme, on a introduit dans la loi un principe qui veut que, lorsqu'une
université fait une contribution à l'entreprise, une contribution
au projet commun, alors la contribution au projet commun peut être,
à titre d'exemple... Supposons que l'université exécute un
contrat et, dans le cadre du même contrat, il est prévu que la
propriété intellectuelle soit acquise par l'université.
Alors, il s'agit là, au niveau du projet de loi, d'une contribution. La
définition de «contribution» prend le sens commun que le
dictionnaire lui donne, c'est-à-dire une collaboration à un
projet commun. Alors, on a cet ensemble-là qui est prévu
d'avance, c'est-à-dire qu'une entreprise donne un contrat à
l'université et, par la suite, l'université se revire de bord
pour acheter la propriété intellectuelle. Alors, comme tel,
ça constitue une contribution au projet et, à ce
moment-là, l'article 1029.8.19.2 prévoit que, s'il y a une telle
contribution, aucun crédit ne peut être réclamé dans
le cadre de ce projet-là.
Toutefois, il y a un allégement qui a été
prévu à 1029.8.19.3 si la contribution, au lieu d'être
l'acquisition de la propriété intellectuelle, est plutôt
une dépense qui est faite dans le cadre du projet. Supposons que
l'université, pour réaliser ses travaux, a besoin de locaux qui
sont la propriété de l'entreprise, alors elle loue de
l'entreprise des locaux. À ce moment-là, étant
donné que la dépense constitue une dépense, autrement dit,
qui est effectuée par l'université dans le cadre du projet de
recherche que ce soit, mettons, une location de locaux, comme l'exemple,
ou l'acquisition d'un bien alors l'article 1029.8.19.3 fait en sorte que
le crédit d'impôt va être disponible à l'égard
de ce projet-là, mais uniquement sur la partie, autrement dit, qui ne
constitue pas des biens qui sont acquis de l'entreprise. Alors, dans l'exemple
que je donnais, mettons la location de locaux, ça fait en sorte que la
location de locaux, la dépense de location de locaux qui est faite par
l'université ne donne pas droit au crédit d'impôt, mais
toutes les autres dépenses qui sont faites par l'université vont
générer un crédit d'impôt.
Grosso modo, là, c'est l'ensemble des règles qui ont
été énoncées le 4 octobre 1991 et, par la suite,
elles ont été précisées. Le dernier article
1029.8.19.3, ça a été dans le dernier budget, où
elles ont été assouplies.
M. Filion: Avant de modifier la loi, vous donniez des
décisions anticipées, au ministère du Revenu?
M. Cloutier: Oui. Les décisions anticipées se
donnent présentement sur les montages financiers et sur les contrats de
recherche universitaire également.
M. Filion: Avant le 4 octobre 1991 d'ailleurs, tout projet
de recherche faisait l'objet de décisions anticipées chez vous,
à ce moment-là vous acceptiez quoi, comme dépenses
admissibles? Vous acceptiez...
Parce qu'on a parlé, entre autres, là... On sait le fameux
«payback», au niveau des droits d'auteur. C'est quoi qui se passait
et pourquoi vous acceptiez ça, à ce moment-là? J'essaie de
comprendre, là. Comment se fait-il que la loi... Il me semble qu'il
existait des mesures, quand même, qui permettaient, à toutes fins
pratiques, de refuser ce genre de déductions là. , M.
Cloutier: Non, la loi ne permettait pas de refuser de telles
déductions. Donc, dans un premier temps, les crédits
d'impôt sont donnés à la corporation. Supposons qu'on se
situe dans le contexte d'un contrat de recherche universitaire, on a une
entreprise qui verse un montant à l'université pour
exécuter un contrat de recherche universitaire et le crédit est
acquis au fur et à mesure que les dépenses sont effectuées
par l'université.
M. Filion: Oui.
(11 h 40)
M. Cloutier: Donc, supposons qu'on prend l'exemple je ne
sais pas, moi d'un contrat de 2000000$. Le2000000$ était
versé, effectivement, à l'université, et
l'université faisait effectivement des dépenses, toutes les
dépenses des 2 000 000 $ dans le cadre du contrat. Que ce soit du
salaire, que ce soit de l'équipement, que ce soit des fournitures,
toutes les dépenses qui étaient effectuées étaient
effectuées dans le cadre du contrat, et ce, peu importe si la
propriété intellectuelle était réacquise par la
suite.
Donc, on avait réellement des dépenses de recherche et
développement qui étaient effectuées, dans l'exemple que
je vous donne, pour le montant de 2 000 000 $. Donc, on ne pouvait pas refuser
le crédit d'impôt uniquement sur la base des articles qui
étaient prévus dans la loi, c'est-à-dire refuser le
crédit d'impôt sur la base de ces articles-là parce que,
effectivement, la dépense de recherche était faite, était
conforme, sous réserve des vérifications nécessaires, mais
la dépense de recherche était faite. Par la suite, la
propriété intellectuelle était acquise. C'était une
transaction différente et ça ne faisait pas, pour autant, que
l'acquisition de la propriété intellectuelle venait entacher les
dépenses qui étaient faites. C'étaient toujours des
dépenses de R-D qui étaient faites.
M. Filion: Je comprends très bien, mais, dans tous ces
scénarios-là, est-ce qu'on ne pouvait pas dire, à toutes
fins pratiques, que le résultat, c'était qu'on payait une partie
des dépenses... L'université se trouvait à payer une
partie des dépenses que je dirais même d'immobilisations,
d'actifs, d'espaces physiques qu'elle-même fournissait, et elle le payait
à même l'achat d'un droit d'auteur qu'elle conservait en bout de
piste. Le résultat net n'était pas un paiement, tout simplement,
de tous ces frais-là qui étaient les frais inhérents
à l'université, qui, de toute façon, les assume. C'est un
peu des frais fixes qu'elle assume déjà à travers tout le
fonctionnement des universités qui est de la recherche et du
développement. À toutes fins pratiques, on peut dire que
l'université ne fermera pas ses portes parce qu'elle n'avait pas de
projets de recherche. Alors, ces frais-là, qui se retrouvaient ni plus
ni moins, à toutes fins pratiques, comme admissibles au crédit
d'impôt, elle les payait à même un rachat de droits
d'auteur. Le résultat de l'opération, ça ressemblait
beaucoup à ce genre de situation. Est-ce que c'est exact?
M. Cloutier: C'est exact que l'université pouvait se
dégager des fonds avec la réalisation de tels contrats pour
pouvoir acquérir la propriété intellectuelle par la suite.
Et c'est pourquoi, le 4 octobre 1991, le ministre des Finances a émis la
mesure pour mettre fin à ces pratiques-là, c'est-à-dire
que, dans le cadre de tout contrat de recherche universitaire où il y a
rachat de propriété intellectuelle, il a limité les
crédits. Les crédits ont été limités. Alors,
aussitôt que s'est développée cette tendance-là,
nous, le ministère du Revenu, à titre de conseiller auprès
du ministre des Finances dans l'élaboration des politiques fiscales,
nous en avons fait part au ministre des Finances et, aussitôt, le
ministre des Finances a pris les mesures qu'on connaît, du 4 octobre
1991, pour corriger la situation, effectivement.
M. Filion: Vous aviez fait part, un peu avant le 4 octobre
sûrement, de ce genre de stratagème là. Mais, vous autres,
chez vous, vous accordiez quand même une décision anticipée
à ces projets-là.
M. Cloutier: À ces projets-là, oui. Il faut faire
attention. La décision anticipée ne porte que sur le montage
financier et ne porte que sur le contrat de recherche universitaire. Donc, en
aucun temps la décision anticipée qui lie le ministère
n'est valide pour la recherche et développement, l'activité pour
qualifier si, oui ou non, c'est une activité de recherche et qualifier
la dépense, si, oui ou non, c'est une dépense qui est faite en
vertu du contrat. Jamais le ministère ne se prononce sur ces
dépenses-là par rapport que c'est toujours une question de fait
qui est vérifiée par la suite. Alors, comme tel, oui,
effectivement, on a émis des décisions anticipées et on a
émis des décisions anticipées tant et aussi longtemps que
la mesure n'a pas été annoncée, le 4 octobre 1991. Nous
avons effectivement émis des décisions anticipées; nous en
avons émis par la suite, aussi, compte tenu des mesures transitoires qui
ont été annoncées à ce moment-là.
M. Filion: Clause grand-père jusqu'à la fin de
l'année.
M. Cloutier: Pour respecter, c'est ça, les travaux, en
somme les entreprises qui avaient engagé des travaux, engagé des
coûts, alors le ministre des Finances avait prévu les clauses
transitoires.
M. Filion: Est-il exact qu'à l'époque
même, ça a fait la place publique ce genre de
stratagème fiscal donnait plus d'impôt que le coût
même du financement
des projets? les crédits d'impôt, à la limite,
lorsqu'on additionnait tout ça, étaient plus élevés
que le déboursé même des projets, l'investissement de la
part des investisseurs. le résultat était-il celui-là,
avant même l'émission du 4 octobre du ministre des finances de la
politique fiscale? est-ce que c'est exact, ces chiffres-là qui ont
circulé? parce que le résultat, c'était que l'impôt,
en fin de compte, les crédits étaient plus élevés
que l'investissement même que faisait le participant au projet
d'investissement pour la recherche et le développement. on parlait de
110 % même, 115 %, je pense, même.
M. Cloutier: Si vous parlez de l'investisseur lui-même,
l'investisseur d'ailleurs, c'est indiqué dans le prospectus
le rendement, en somme, prévisible, le rendement maximum si tout
se passe selon ce qui est prévu, selon les hypothèses qui sont
émises dans le prospectus, alors le rendement de l'investisseur est
indiqué. Effectivement, dans les cas où tout se passait selon les
hypothèses qui étaient émises, qui étaient des
hypothèses qu'on peut soit considérer optimistes ou plus ou
moins, selon l'analyse qu'on peut en faire, alors le rendement est
indiqué et, effectivement, il retirait plus qu'il n'avait investi, du
fait qu'il y avait un rendement d'indiqué. Maintenant, ce rendement
était toujours sujet aux hypothèses qui ont été
émises. Alors, si on avait...
M. Filion: Les hypothèses de réalisation,
c'était qu'on aille chercher les crédits d'impôt, tout
simplement.
M. Cloutier: Non seulement les crédits d'impôt, mais
il y avait aussi une question de juste valeur marchande de la
propriété intellectuelle et il y avait aussi les crédits
d'impôt fédéral qui se trouvent à s'ajouter
là-dessus.
M. Filion: Mais vous vous prononciez dans la décision
anticipée sur la juste valeur marchande...
M. Cloutier: Non.
M. Filion: ...des droits intellectuels.
M. Cloutier: Non. On ne se prononçait pas sur la juste
valeur marchande, même. On avait une règle qui était
prévue lorsque des parties au projet pouvaient bénéficier
d'un avantage. Alors, pour la juste valeur marchande, on s'assurait que le
montage financier prévoyait que la propriété
intellectuelle n'était pas rachetée à un montant
supérieur à la juste valeur marchande. Donc, on ne se
prononçait pas sur le chiffre, si on veut, mais on faisait en sorte que
le montage prévoie que le montant payé pour la
propriété intellectuelle ne soit pas supérieur à la
juste valeur marchande.
M. Filion: Mais, dans les faits, quand vous avez émis des
cas de cession, suite à ces projets où vous avez reconnu les
crédits, qu'est-ce que vous considériez comme juste valeur
marchande?
M. Cloutier: La juste valeur marchande, c'est que c'est
évalué selon les règles de l'art, en somme.
M. Filion: Les règles de l'art, dans ces projets, c'est
quoi? C'est le montant fixé par les universités au coûtant
du projet?
M. Cloutier: Non. Ce n'est pas... Ça peut être un
paramètre qui est utilisé par des évaluateurs, mais ce
n'est pas obligatoirement ce montant. En somme, c'est du cas par cas et
ça dépend du genre de recherche qui est effectuée et
quelle est la portée, en somme, des résultats qui sont
recueillis. On peut avoir un paramètre, comme vous dites, à
partir des coûts qu'on a engagés, par rapport que, si on a
engagé des coûts pour refaire la même recherche, oui,
possiblement, c'est un paramètre de départ.
M. Filion: Mais...
M. Cloutier: En somme, c'est un des éléments dont
peuvent tenir compte les évaluateurs.
M. Filion: Parce que, eux, dans leur stratagème, ils
utilisaient le coûtant de développement comme paramètre de
rachat. Ce n'est pas ça qu'ils prenaient?
M. Cloutier: Un montant était établi pour racheter
la propriété intellectuelle. En somme, le montant qui
était établi dans plusieurs montages, c'était que le
rachat de la propriété intellectuelle se faisait au moindre d'un
pourcentage des coûts de la JVM ou d'un montant maximum. Alors, les
montages, pour une bonne partie, étaient faits comme ça,
c'est-à-dire que le montant maximum qui était
déterminé, bien, il était déterminé par les
parties et qui pouvait représenter une portion des coûts de
recherche. Ça pouvait représenter une portion des coûts de
recherche. Mais c'était le montant maximum, en somme, que
l'université payait pour racheter la propriété
intellectuelle. En somme, elle limitait, si on veut, son obligation.
M. Filion: Mais elle, l'université, lorsqu'elle transige
de cette façon avec, bon, des investisseurs, ou, à toutes fins
pratiques, on peut reconnaître qu'il y avait un contrat qui liait deux
personnes, à toutes fins pratiques, non liées, est-ce qu'on peut
dire que le montant déterminé par l'université
était un peu le montant qu'on devait accepter, puis qu'elle y allait en
fonction du coûtant, puis de l'évolution du projet de recherche?
Si on disait qu'on est rendu à tel niveau d'avancement de la recherche
et qu'on investit en coûts les sommes suivantes, ils semblaient vouloir
déterminer le rachat en fonction du coûtant où on
était rendu dans le développement du projet, et c'était la
valeur qu'on retenait, dans ces scénarios. Alors, c'est une valeur qui
était raisonnable aux fins... Et le ministère, dans sa
décision antici-
pée, n'a jamais vraiment reconnu ces montants d'aucune
façon.
M. Cloutier: D'aucune façon. La question sur les montants,
le ministère ne se prononce jamais sur les montants, par rapport,
effectivement, que c'est une question de fait et qu'on ne peut vérifier,
comme dans l'exemple présent, qu'une fois que le résultat est
connu, pqur faire une évaluation de la propriété
intellectuelle. (11 h 50)
M. Filion: Le ministère du Revenu, conscient qu'on
était face à un stratagème de planification fiscale qui
était de l'évitement fiscal, qui respectait, à toutes fins
pratiques, les règles d'évitement, parce que, là, on
allait chercher des crédits sur une dépense qui n'était
jamais exécutée dans le temps ni déboursée...
Quand on dit: Moi, je vais chercher un crédit sur une valeur de
propriété d'immeubles détenus par l'université, qui
transférait des crédits sur cette valeur-là à
d'autres investisseurs, et que les investisseurs n'avaient pas à le
payer... Parce qu'ils disaient: Redonnez-moi le projet, vous ne paierez pas
cette dépense-là. Redonnez-moi le projet d'investissement ou les
droits d'auteur et je ne vous le chargerai pas, mais je vais vous
transférer les crédits pareil dans le stratagème fiscal.
C'est ça qui était le résultat de toute
l'opération. C'était un peu ce genre de situation qui devenait de
l'évitement fiscal. Est-ce que c'est exact, mon
interprétation?
M. Cloutier: Le point de dire... (Consultation)
M. Cloutier: Le point de dire que l'évitement fiscal... On
l'a analysé, on l'a regardé sur toutes ses coutures et,
effectivement, ce n'était pas de l'évitement fiscal.
C'étaient toutes des transactions qui étaient légales et
qui étaient faites de bonne foi, sauf que, effectivement, il y avait un
résultat qui allait à rencontre, en somme, de la politique
fiscale à cet égard-là. C'est pourquoi les modifications
ont été apportées. Mais, en soi, ce n'était pas de
l'évitement fiscal, par rapport qu'à ce moment-là le
ministère du Revenu aurait pu appliquer les 1079.10 et suivants. Mais ce
n'était pas de l'évitement fiscal.
M. Filion: Mais êtes-vous d'accord avec mon
interprétation quand je dis qu'au fond on transférait des
crédits sur une dépense qu'il n'avait jamais à payer, dans
le stratagème?
M. Cloutier: Disons qu'il payait la dépense, sauf que ce
sur quoi on peut dire qu'on est d'accord, c'est que le coût qui
était supporté par celui qui faisait la dépense de R-D,
son coût à lui était inférieur au montant de la
dépense, oui, effectivement.
M. Filion: Alors, on lui transférait les crédits
d'impôt sur une dépense qu'il n'avait pas à assumer dans le
stratagème.
M. Cloutier: Oui, il assumait sa dépense pleinement, dans
un premier temps, sauf qu'il y avait une autre transaction de prévue qui
faisait en sorte que son coût supporté à la fin, si on
veut, de la transaction était moindre que le coût de la
dépense. Donc, à la fin de la transaction, effectivement, son
coût supporté était moins que la dépense, et il
bénéficiait des crédits d'impôt en entier.
M. Filion: C'était prévu, dès le
départ... M. Cloutier: Oui...
M. Filion: ...qu'il n'aurait pas à payer cette
dépense-là et qu'il aurait des crédits d'impôt sur
cette dépense-là.
M. Cloutier: Qu'il aurait des crédits d'impôt sur
cette dépense-là, oui. Maintenant, le montant qu'il pouvait
recevoir était toujours limité à la juste valeur
marchande. Peut-être, si je prends l'exemple extrême, supposons
qu'il y a une recherche qui se fait dans un domaine et que d'autres... Une
entreprise n'est pas nécessairement la seule à chercher dans ce
domaine-là ici, au Québec, ou à travers le monde. Alors,
si les résultats sont trouvés par ailleurs, la juste valeur
marchande des travaux qui s'effectuaient, si le résultat est
trouvé avant la fin des travaux par quelqu'un d'autre, la juste valeur
marchande, à ce moment-là, en est de beaucoup
affectée.
Donc, pour dire que, oui, effectivement, il y avait une garantie de
retour et que l'entreprise qui faisait la dépense de recherche
était garantie de ne pas supporter l'entier, il y avait toujours une
problématique qui s'appliquait. En somme, il n'y avait pas de garantie,
sauf que le montage était fait pour faire en sorte que, lorsque la
propriété intellectuelle valait, avait une juste valeur
marchande, donc l'entreprise vendait la propriété intellectuelle
pour les travaux qui avaient été effectués à
l'université, l'entité universitaire, et son coût
supporté était moindre. Et c'est justement ce que le ministre des
Finances a déterminé que ça ne correspondait pas à
la politique fiscale. Ça allait contre l'intégrité de la
politique fiscale.
M. Filion: Je suis d'accord avec vous. Mais, à partir du
moment où on peut, à toutes fins pratiques, dire qu'une personne
reçoit une déduction fiscale qu'elle ne paie pas, cette
déduction fiscale qui lui permet de réclamer des crédits
et qu'elle ne la paie pas et que le but de l'opération, au fond, si
ça avait été fait directement, ça aurait
été une dépense qu'elle n'aurait jamais assumée,
vous ne pensez pas que c'est de faire indirectement ce qu'on ne peut pas faire
directement? (12 heures)
M. Cloutier: Comme telle, la dépense qui a
été effectuée était réellement payée
et les montants étaient
réellement versés. Maintenant, il y avait une autre
transaction qui existait et qui était une transaction de bonne foi, une
transaction légale pour acquérir la propriété.
Donc, on n'a pas considéré que c'était faire indirectement
ce qui ne pouvait pas être fait directement. C'étaient des
transactions de bonne foi qui étaient faites à la juste valeur
marchande ou à un montant inférieur à la juste valeur
marchande, et on ne pouvait pas appliquer les articles pour considérer
que c'était de l'évite-ment fiscal, effectivement. Ça ne
constituait pas de l'évitement fiscal en soi.
M. Filion: Je comprends que vous isolez les transactions. Mais,
quand on regarde un stratagème d'évitement fiscal, je ne pense
pas qu'on puisse isoler des transactions, il faut les regarder dans un tout.
Vous avez une série de transactions qui mènent à un
résultat que, si, effectivement, cette série de transactions
n'existait pas, l'avantage fiscal indu n'aurait pas eu lieu. C'est dans cet
esprit-là. Parce que je pense qu'il y a beaucoup de jurisprudence qui
démontre qu'effectivement l'évitement fiscal, c'est des
séries de transactions.
C'est sûr que, si vous les regardez de façon isolée,
puis que vous les traitez sans faire de liens entre elles, je pense que vous
avez raison. Mais, quand on regarde un stratagème d'évitement
fiscal, il faut le regarder en fonction de l'ensemble des transactions et de la
série de transactions. C'est dans cet esprit-là que je me pose
cette question-là. Je me dis: II y a quand même des mesures
déjà prévues dans la loi, où on parle
d'évitement fiscal lorsqu'on va chercher une dépense indue par
des stratagèmes quelconques. Il existe des mesures que l'on peut
utiliser, et c'est le résultat de ces séries-là. Parce
que, comme vous le disiez vous-même tout à l'heure, le
résultat du scénario de recherche et développement avec
les universités, c'est que, dès le départ, on savait qu'il
y aurait une dépense qui ne serait jamais payée par les
investisseurs et sur laquelle ils auraient droit à des crédits
pour la recherche et le développement.
M. Tremblay (François T.): Est-ce qu'il y avait une
question ou si c'était une réponse?
M. Filion: Oui. Ma question, c'est qu'effectivement comment se
fait-il que ces règles antiévitement ne puissent pas trouver
application?
M. Tremblay (François T.): François Tremblay,
ministère du Revenu, directeur des impôts. Si on regarde
l'ensemble du projet de R-D, qu'on en prend un, simple, c'est-à-dire une
corporation, par exemple, qui obtient des sommes auprès d'investisseurs
et qui donne un contrat à une université, on ne peut pas parler,
à ce moment-là, de dépenses indues ou qui ne sont pas
faites. Les investisseurs ont acquis les actions, ont donné, en
échange des actions, l'argent à la corporation, la corporation a
obtenu les sommes en cause, les sommes en cause ont toutes été
versées à l'université et l'université a
utilisé ces sommes-là pour faire les dépenses de recherche
et de développement auxquelles elle s'était engagée.
Si on pense maintenant aux critères, à l'effet qu'il faut
regarder l'ensemble des transactions pour appliquer l'article 1079.10 relatif
à la règle antiévitement, il faut se demander si,
effectivement, il n'y a pas des retours prévus ou, enfin, il faut
regarder l'ensemble des transactions. La seule transaction additionnelle qui
était prévue, c'était l'engagement, par
l'université, de racheter la propriété intellectuelle que
détenait la corporation à un prix qui serait non supérieur
à la juste valeur marchande de celle-ci. Cet engagement-là est
pris au moment où il n'y a absolument rien de commencé, au moment
même où les investisseurs ne sont pas encore intervenus, avant,
donc, l'émission publique des actions. Comment peut-on prétendre,
lorsqu'on est un investisseur donné qui s'apprête à prendre
une décision sur le fait qu'il va acquérir ou non une action dont
le produit va effectivement servir à faire de la recherche et
développement, que le résultat de la recherche de
l'université va avoir une juste valeur marchande?
Comme l'expliquait M. Cloutier, il est possible que la recherche que va
effectuer l'université n'ait aucune valeur marchande. La première
hypothèse, c'est que quelqu'un trouve, sur ce sujet-là, quelqu'un
d'autre. Alors, elle n'aurait, à ce moment-là, aucune valeur.
Deuxième hypothèse, c'est que l'université, dans l'avenue
qu'elle prend pour effectuer la recherche, arrive avec un résultat
égal à zéro, c'est-à-dire que la recherche
n'aboutit pas. Et Dieu sait que les recherches n'aboutissent pas toujours
à des résultats positifs. Plus on est dans le domaine de la
recherche fondamentale, moins on est dans le développement purement
technique, plus le résultat est aléatoire. En conséquence,
il n'est pas interdit à l'investisseur de penser, au départ, que,
même si la propriété intellectuelle va être
réacquise par l'université à un montant qui est convenu
entre eux comme ne devant pas être supérieur à la juste
valeur marchande, il est à risque, puisqu'il est acquis que ce montant
en question peut être zéro si l'université n'a pas
trouvé ou a trouvé quelque chose qui est un cul-de-sac en termes
de recherche.
Donc, on ne peut pas dire, en regardant les transactions dans
l'ensemble, au moment où la décision doit se prendre par
l'investisseur, c'est-à-dire va-t-il ou non investir dans un tel projet,
qu'il a une certitude à l'effet qu'il va avoir un rendement ou un retour
d'argent. Il va avoir un rendement uniquement si l'université trouve
quelque chose et que le quelque chose trouvé a,une valeur marchande.
Or, on est dans le domaine de la recherche et du développement et
l'incertitude technologique, c'est une des caractéristiques de la
recherche et développement. Alors, il est faux de penser, a priori,
parce que des universités ou d'autres personnes ont pu acheter des
propriétés intellectuelles soi-disant à la juste valeur
marchande, que ces transactions-là ne peuvent pas être
révisées. Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'au moment
où la décision devait se prendre 1079.10 ou la
règle générale antiévitement ne pouvait pas
s'appliquer.
Si des universités ont réacquis les droits pour remontrer
ça aux investisseurs ou d'autres corporations parce que ce n'est
pas fait simplement avec des universités, là, il y a d'autres
intervenants, la recherche pourrait être faite par d'autres types
d'interventions si, dans les vérifications qui se produisent, il
appert que les corporations qui rachètent les droits de
propriété intellectuelle n'ont pas payé la juste valeur
marchande, la transaction va être révisée et, en
conséquence, les résultats fiscaux vont être
appliqués.
M. Filion: Lorsque vous émettiez votre décision
anticipée, suite au prospectus, est-ce que vous indiquiez, dans votre
décision anticipée, que ça pouvait être
révisé, la valeur marchande, lors du rachat...
M. Tremblay (François T.): C'est-à-dire que...
M. Filion: ...et que l'article, effectivement,
l'an-tiévitement, pourrait venir réduire le rendement des
investisseurs?
M. Tremblay (François T.): Il y a effectivement des
réserves, là, qui sont données, au terme des
décisions anticipées quand on donne... En plus de ça, il y
a le cadre même des décisions anticipées qui est
expliqué dans un bulletin d'interprétation qui dit ce que c'est,
une décision anticipée, quand est-ce que c'est bon et quand
est-ce que ce n'est pas bon. C'est bon uniquement si tous les faits nous ont
été donnés, tous. C'est bon uniquement si on les a bien
compris. C'est bon uniquement si la loi ne change pas, etc. En plus de
ça, il y a des réserves particulières qui sont
données.
Il est clair qu'il était acquis dans la décision
anticipée et ça, c'était écrit mot à
mot que le rachat ne devait pas se faire à un montant
supérieur à la juste valeur marchande. C'était ça
qui était écrit. Qu'une corporation donnée ait acquis
d'une autre la propriété intellectuelle et qu'il appert, dans le
cadre d'une vérification, que c'est supérieur à la juste
valeur marchande, la décision anticipée ne tient pas,
c'est-à-dire ne couvre plus cette transaction-là. Elle est mise
de côté et la transaction peut être
révisée.
M. Filion: Indépendamment de la valeur marchande, vous ne
pensez pas que le fait qu'une dépense d'immobilisations soit
affectée au crédit de l'université... L'université
avait des immeubles, avait des actifs, il y avait une partie de cette
dépense-là qui était refilée à
l'investisseur, et on sait pertinemment que cette partie de dépense, via
le rachat en droits d'auteur, peu importe la valeur, serait annulée,
à toutes fins pratiques, par le rachat, peu importe la valeur, et que,
de ce fait, on est en mesure de croire que cette dépense-là ne
serait jamais assumée par l'investisseur et qu'il aurait droit à
ces crédits. (12 h 10)
M. Tremblay (François T.): Si je comprends bien votre
question, vous me dites que, de toute façon, étant donné
qu'un certain rachat était prévu...
M. Filion: Oui.
M. Tremblay (François T.): ...étant donné
que sa valeur pouvait être même minime...
M. Filion: En bas de la valeur marchande. C'est fort possible,
parce que vous avez toute la question de la main-d'oeuvre qui entre dans le
projet de recherche, vous avez toute la question des équipements, les
dépenses d'équipements, la partie attribuable aux actifs qui
entrent dans le projet. Alors, les deux éléments ensemble, on
sait pertinemment que, même si ça ne dépassait pas la
valeur marchande, ça pourrait être beaucoup moindre, mais,
dès le départ, on sait que cette contrepartie-là, qui
serait déterminée dans le futur, viendrait annuler, à
toutes fins pratiques, la charge qu'aurait eu à faire
l'université envers le projet de recherche. Et cette charge-là,
pour la partie inhérente des dépenses, c'est-à-dire du
projet de recherche, en immobilisations, ne serait jamais payée. Et
ça, on pouvait très facilement, dès le départ,
identifier que ces dépenses-là ne seraient jamais assumées
par l'investisseur et qu'il aurait droit à un crédit de recherche
pour ces dépenses-là.
M. Tremblay (François T.): Il faut se rendre compte
également que, lorsque nous faisons affaire avec des contribuables, on
n'est pas seulement là pour leur couper leurs droits. On est là
également pour les reconnaître lorsqu'ils en ont. Et, dans le
cadre des décisions anticipées, il fallait effectivement se poser
la question: Est-ce qu'il y a un élément à risque ou non?
Il y en avait un, puisque les rachats qui étaient prévus
étaient prévus comme devant être inférieurs à
la juste valeur marchande. Si les parties ont respecté cela, l'article
1079.10 ne s'appliquait pas. Donc, les transactions étaient
légales et conformes, et conformes à l'ensemble des dispositions
de la loi, lues séparément ou dans leur ensemble. De telle sorte
que, lorsqu'une personne payait, disons, 1000 $, d'une part, pour une action,
lorsque le produit se retrouvait dans le cadre d'une université, que
l'université réalisait à partir de ces sommes ses
dépenses de fonctionnement, les dépenses de R-D, les
dépenses d'achat d'équipements car il y en a eu beaucoup
les dépenses de paiement de salaires, qu'elle prévoyait
aussi ses frais généraux, également un profit parce que
c'était pour encourager la synergie, si celle-ci, par la suite,
décidait parce qu'elle avait fait un profit ou parce que ses
frais généraux étaient par ailleurs payés par les
subventions qu'elle reçoit du ministère de l'Enseignement
supérieur ou du gouvernement en général
d'acquérir, de réacquérir la propriété
intellectuelle pour une somme qui n'excédait pas la valeur marchande,
c'était autorisé. Alors, il fallait donc l'autoriser.
Ce que vous me dites, c'est que, en fin de
compte, les investisseurs, quel que soit le montant du rachat, ne
supportaient pas totalement le risque. Je suis d'accord avec vous. Mais
pour...
M. Filion: Ce n'est pas qu'il ne supportait pas totalement le
risque. C'est qu'on lui donnait un crédit sur une dépense qu'il
n'aurait jamais eu à payer. C'est différent.
M. Tremblay (François T.): Non. C'est ça. La
dépense de l'investisseur, la dépense pour donner lieu au
crédit se fait par la société à capital de risque
ou la corporation vis-à-vis de l'université. L'ensemble des
sommes qui sont là est versé. C'est elle qui a le droit au
crédit. Et la recherche est totalement faite. Alors, le fait qu'il a
investi dans quelque chose, l'investisseur, ce n'est pas ça qui lui
donnait quelque chose. Ce qui lui donnait quelque chose, c'est qu'il achetait
une action d'une corporation, la corporation concluait un contrat avec une
entité universitaire, la corporation avait droit à un
crédit, et c'est via un mécanisme de rachat d'actions ou de
dividendes que la valeur des crédits remontait à
l'investisseur.
M. Filion: Mais vous deviez reconnaître ce
principe-là que j'énonce puisque vous avez demandé qu'on
arrête le stratagème. Il devait certainement y avoir quelque chose
qui ne fonctionnait pas.
M. Tremblay (François T.): C'est-à-dire...
M. Filion: Pourquoi vous l'avez arrêté si ça
fonctionnait si bien que ça?
M. Tremblay (François T.): C'est la conclusion à
laquelle j'en venais. Effectivement, il faut distinguer: Est-ce que c'est
souhaitable en termes de politique fiscale ou est-ce que c'est légal en
termes de politique fiscale? Ce que je tente de vous expliquer, c'est qu'au
moment où nous avons rendu de telles décisions anticipées
sur de tels sujets, c'était légal en termes de politique fiscale,
c'était légal et la règle antiévitement ne
s'appliquait pas.
Par ailleurs, il était clair que, dans nos relations avec le
ministère des Finances, nous avons développé, comme nous
le faisons d'ailleurs à l'égard de toute chose qui se dessine et
qui semble soit confirmer les politiques fiscales ou soit les infirmer... on a
informé le ministre des Finances. Le ministre des Finances a
décidé, à la date du 4 octobre 1991, de faire le
communiqué, et les dispositions qui en résultent sont celles qui
ont été expliquées tout à l'heure.
M. Filion: Si les règles de l'antiévitement ne
s'appliquaient pas, pourquoi vous ne l'avez pas écrit dans les
décisions anticipées?
M. Tremblay (François T.): Bien, dans une décision
anticipée, d'abord... Je ne peux pas vous dire si on l'a écrit ou
on ne l'a pas écrit. On m'informe qu'on a écrit que ça ne
s'appliquait pas.
M. Filion: Qu'elle ne s'appliquerait pas. Et là...
M. Tremblay (François T.): Pour ceux qui nous l'ont
demandé, j'imagine.
M. Filion: Et tous ceux qui sont venus par la suite aussi
jusqu'au 31 décembre. Parce qu'on sait que le ministre des Finances a
dit: Non seulement je l'arrête, mais je vais laisser encore des cadeaux
à des gens qui aimeraient en bénéficier. Alors, il l'a
permis jusqu'au 31 décembre. Je suppose que la décision
anticipée, vous l'avez acceptée jusqu'au 31 décembre?
M. Tremblay (François T.): La loi a changé en
fonction de règles transitoires qui sont ici, qui étaient dans la
déclaration ministérielle, et ces mesures-là s'appliquent
en fonction des règles transitoires qui sont là, qui
reflètent la déclaration ministérielle.
M. Filion: Alors, vous avez accepté que des
dépenses donnent droit à des crédits, même si la
dépense n'était jamais payée par l'investisseur. Vous avez
accepté ça.
M. Tremblay (François T.): Non. Elle était
payée par l'investisseur, sauf que l'investisseur réobtenait, via
un mécanisme assez complexe, une somme qui lui conférait un
rendement.
M. Filion: Qui lui conférait une déduction de
crédit d'impôt sur une dépense qu'il n'avait pas à
assumer dans le projet.
M. Tremblay (François T.): Non, non. La dépense, il
l'avait totalement payée, il l'avait totalement faite. Le prix de
l'action, il l'avait totalement payé...
M. Filion: Est-ce que vous avez fait des...
M. Tremblay (François T.): ...mais il pouvait disposer...
Au fond, c'est comme n'importe quelle chose. Prenons, par exemple, le REA.
Quand quelqu'un achète une action, ça va dans le cadre du REA. Il
a effectivement acheté son action REA.
M. Filion: ii l'a payée. '
M. Tremblay (François T.): Et il a droit à des
déductions, en quelque sorte. S'il se retourne il y a un
marché secondaire à l'égard des actions REA puisqu'elles
doivent toutes être cotées à la Bourse et que, la
semaine d'ensuite, ou un mois, ou trois mois, il la vend à quelqu'un
d'autre, il a bénéficié à la fois de son argent en
vendant la valeur de son action, en vendant son action REA ainsi que des
déductions ou crédits qui se rapportent à cette
action-là. Et il obtient un rendement.
Dans le cas des sociétés ici qui sont en cause, les
sociétés à capital de risque, il avait droit à un
crédit via le mécanisme complexe que je disais, puis il n'avait
pas de telles... Elles ne sont pas cotées à la Bourse, ces
actions-là. D ne pouvait pas se retourner vers personne et vendre
l'action qu'il avait investie. Alors, le mécanisme qu'ils ont
trouvé, c'est de faire en sorte que l'université ou toute autre
corporation acquière la propriété intellectuelle du
projet. Ce qui faisait en sorte qu'il y avait une autre somme qui lui revenait.
Mais ce n'est pas différent, par exemple, d'une personne qui fait un
investissement et qui en réobtient, par la suite, la valeur liquide en
en disposant et qui, par ailleurs, obtient une déduction fiscale
à cet égard.
M. Filion: Bien, c'est que, de façon
générale, on va accepter une déduction fiscale si on en
assume le financement et si, effectivement, on en assume le paiement. Mais,
dans ce cas-là, on n'en assumait pas le financement, pour une bonne
partie, parce que, de toute façon, on avait prévu un
«payback» qui enlevait une partie du fardeau à financer et
à payer. Et ce «payback», c'est tout le noeud du
problème, d'ailleurs, c'est tout le noeud du problème, et, dans
ce sens-là, je me pose la question: Est-ce que, au ministère du
Revenu, on a procédé à des vérifications
successives de ces projets? Est-ce qu'on a regardé vraiment les valeurs
de rachat? Est-ce qu'il y en a un qui, à toutes fins pratiques, a
reconnu que ça ne valait rien, le projet?
M. Tremblay (François T.): C'est-à-dire que je
crois qu'il y a des programmes de vérification, dans le cadre normal des
programmes de vérification du ministère du Revenu, qui vont
toucher à ces sujets-là comme ils touchent à d'autres.
M. Filion: Mais surtout qu'il a fait... Je pense que...
M. Tremblay (François T.): S'il y en a un...
M. Filion: Je pense qu'à partir du moment où vous
avez...
M. Tremblay (François T.): ...c'est confidentiel et, s'il
n'y en a pas, ça l'est encore.
M. Filion: Non. Ça, je ne veux pas que vous me sortiez
l'information nominative, ce n'est pas là ma question. Ma question est
très simple, c'est qu'on est face à un projet où on sait
qu'il y a des centaines de millions de dollars qui ont été
injectés dans ça et on sait qu'effectivement il est très
discutable parce que, vous autres mêmes, vous disiez que c'était
à la limite du légal et que c'était à la limite de
ce que j'appellerais des stratagèmes fiscaux. Si vous me dites que,
ça, ce n'est pas de Pévitement, je ne sais pas à quel
moment le ministère du Revenu va pouvoir appliquer une mesure
antiévitement fiscal, parce que, effectivement, si vous avez une
dépense à laquelle vous avez droit sur le plan fiscal, et que
vous n'assumez jamais sur le plan financier, et que vous n'assumez jamais comme
paiement, et que vous avez droit à une déduction fiscale
où il y a des crédits, dans un stratagème complexe
mais c'est ça, les règles antiévitement alors, je
me dis: C'est quoi, de l'antiévitement fiscal? Est-ce que c'est
possible? Comment peut-on arriver à appliquer ces règles si,
effectivement, je n'ai pas à payer une dépense, je reçois
un crédit d'impôt ou je reçois une déduction fiscale
ou un avantage fiscal quelconque?
M. Tremblay (François T.): J'ai essayé de
l'expliquer tout à l'heure. Je ne sais pas si vous...
M. Filion: Je vous comprends, là, vous avez fait une
réflexion, vous avez dit: Nous, on fait confiance aux
universités. Elles ont monté un scénario et on pense
qu'elles sont correctes. Mais, au fond, on va changer la loi parce qu'on n'est
pas sûrs. Mais...
M. Tremblay (François T.): Ce n'est pas ce que j'ai dit,
mais...
M. Filion: Non?
M. Tremblay (François T.): ...c'est bien
l'interprétation que vous en tirez, j'en conviens.
M. Filion: Là, j'essaie de comprendre parce que, quand
même, si tout est beau, tout est correct, je me demande pourquoi on
change. Effectivement, il y avait une espèce d'application un petit peu
tordue de la situation qui pouvait, à mon point de vue à moi...
Comme tout scénario en matière fiscale, lorsqu'on commence
à faire de l'évitement fiscal, à faire des règles
pour passer à côté ou pour passer indirectement, via des
compagnies à gauche et à droite, il demeure un fait, c'est que
ces règles sont justement prévues pour empêcher ou pour
mettre une pression sur des gens qui veulent aller trop loin dans
l'interprétation. Là, ce que j'ose comprendre, c'est qu'il y a eu
une espèce d'intervention quelque part des politiques fiscales pour
dire: Non, non, on va l'accepter, même jusqu'au 31 décembre, ce
n'est pas grave. Mais, quelque part, il y a quelque chose qui ne fonctionne pas
par rapport aux règles traditionnelles que l'on connaît, en
matière de règles antiévitement.
M. Tremblay (François T.): En tout cas, nous, la
réflexion qu'on a faite semble avoir été la même qui
a été faite auprès de Revenu Canada, car eux aussi ont les
mêmes règles antiévitement et eux aussi donnaient des
crédits à la recherche et au développement et eux non plus
n'ont pas appliqué ces règles-là dans le contexte en
cause.
Maintenant, si vous croyez qu'il y a quelque chose qui allait ou qui ne
va pas, je veux dire, tout dépend effectivement des politiques fiscales
qu'on se donne. Si on se donne une politique fiscale qui est de
construire un abri fiscal, il faut comprendre qu'un abri fiscal, par
définition c'en est un c'est-à-dire que c'est
quelque chose d'incitatif à quelqu'un à investir dans un domaine
donné et, en conséquence de ça, il y a des avantages
fiscaux qui se rattachent à ça.
M. Filion: J'en conviens.
M. Tremblay (François T.): On ne peut donc pas
interpréter les règles antiévitement et dire: Si vous
allez obtenir les avantages fiscaux...
M. Filion: J'en conviens.
M. Tremblay (François T.): .on va les appliquer et vous ne
les aurez jamais.
M. Filion: J'en conviens, les abris fiscaux.
M. Tremblay (François T.): Ce serait nier la politique
fiscale d'un gouvernement qui veut créer des choses.
M. Filion: Ça, j'en conviens très bien.
M. Tremblay (François T.): Mais, là, c'est une
question de philosophie...
M. Filion: J'en conviens très bien.
M. Tremblay (François T.): ...et ce n'est plus...
M. Filion: L'abri fiscal, je pense qu'il a sa place. Mais, M. le
Président...
M. Tremblay (François T.): Ce ne sont plus des questions
techniques.
M. Filion: Je vais terminer. Oui, mais, quand même, c'est
dans l'esprit...
Le Président (M. Lemieux): Ça va. Non, non.
C'était très intéressant. Allez-y, M. le
député de Montmorency.
M. Filion: C'est dans l'esprit, quand même... L'abri
fiscal, je pense qu'il a toute sa place, mais il y a quand même des
principes de base dans nos lois fiscales qui demandent que... Il ne faut pas
non plus y mettre une cerise sur le sundae. C'est que l'abri fiscal est
là, mais il ne faut pas lui donner plus que qu'est-ce qu'il doit avoir,
en fonction des principes qui existent déjà. Une dépense
donne droit à une déduction si tu la paies ou si tu la finances.
Une dépense donne droit à un crédit si tu le paies ou si
tu le finances. Mais, si vous allez jusqu'à dire: Bien, écoute,
il ne le financera pas, mais je vais lui donner pareil, c'est là, je
pense, que la règle antiévitement arrive pour intervenir pour
dire: Wo! Il faut arrêter le projet.
M. Tremblay (François T.): Vous auriez raison, mais ce
n'est pas ce qui a été fait. (12 h 20)
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre, vous avez un
commentaire?
M. Savoie: Oui. Peut-être souligner que l'effort a
été fait de leur côté. Il a vérifié,
ça a soulevé, évidemment, un intérêt alors
que ça a paru dans Le Soleil; suite aux questions, aux
échanges qu'on a eus ensemble à l'Assemblée nationale,
ça a été vérifié de près pour voir
si, effectivement, l'orientation que vous avez soutenue pouvait être
valable. On a quand même deux paliers de gouvernement, là-dedans,
distincts, avec leurs propres opérations chacun. Chaque palier
intervient...
M. Filion: II y en a un de trop, mais ce n'est pas grave.
M. Savoie: ...indépendamment l'un de l'autre. Ha, ha, ha!
Oui, ça se peut. En tout cas, ça aussi, vous maintenez ça,
à tort d'ailleurs. Ha, ha, ha! Est-ce pour ça, tout à
l'heure, que tu n'appuies pas le Canadien de Montréal? Est-ce que c'est
ça? C'est pour ça que vous allez être continuellement
perdants.
M. Filion: Moi, j'appuie les fleurdelisés.
M. Savoie: J'ai mon voyage! Alors... Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît, allez-y,
M. le ministre. C'est un autre débat, ça. C'est un autre
débat.
M. Savoie: Écoutez, il a été
mentionné qu'on avait regardé ça. Maintenant, c'est une
question d'opinion, à ce moment-ci. Je pense qu'au niveau du
ministère du Revenu du Québec comme au niveau du ministère
du Revenu du Canada le dossier a été examiné et on a
décidé, effectivement, que ça nécessitait un
changement au niveau des règles d'application c'est ce qui a
été fait mais qu'en termes stricts, stricto sensu, et en
particulier et d'une façon globale, ça passait.
Alors, je comprends que vous puissiez avoir une opinion contraire, mais
il ne faudrait pas commencer à faire du harcèlement auprès
de mon monde. »
M. Filion: Non, non. M. le ministre, ne spyez pas inquiet. Au
fond, ce que je soulevais...
M. Savoie: Oui.
M. Filion: ...c'est ce que vous corrigez dans votre projet de
loi. Vous savez, là, on se comprend très bien. Moi, ce que j'ai
dit, c'est que vous avez accordé un avantage fiscal en crédit sur
quelque chose qu'on n'a pas payé. Et c'est effectivement ce que vous
corrigez
dans votre loi. Vous dites: Dorénavant, ce que tu ne paies pas,
tu n'y auras pas droit. Bon, écoutez, moi, je pense que les
règles antiévitement, c'est justement pour empêcher ces
choses-là. Vous ne les avez pas appliquées, c'est une
décision. Mais je pense que la philosophie derrière les
règles antiévitement, c'est justement ça, M. le ministre.
, M. Savoie: C'est votre opinion. On a eu l'occasion d'échanger
là-dessus. On a eu l'occasion également de- souligner que les
règles antiévitement ne s'appliquaient pas dans ces
cas-là. Ça nous retourne à la période des questions
en 1991, là.
Le Président (M. Lemieux): Ça vous va, M. le
député de Montmorency?
M. Filion: Oui, ça me va, M. le Président. Une
dernière petite question peut-être.
M. Savoie: Oui, oui.
M. Filion: Combien de prospectus ont été... et
ça peut représenter quoi, grosso modo, ce genre de
stratagème qui a pu prendre place, en valeur d'investissement?
(Consultation)
M. Filion: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Montmorency.
M. Filion: II y a d'autres sujets quand même qui
réapparaissent intéressants et que j'aimerais examiner.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Filion: Entre autres, il y a le sujet de la taxe
compensatoire, le trentième...
Le Président (M. Lemieux): Le trentième sujet? Nous
allons passer immédiatement au trentième sujet.
M. Filion: Mais, pour ce qui est des questions que j'ai
soulevées, est-ce que vous allez me donner une réponse
éventuellement ou bien...
M. Savoie: Oui, oui. Oui, oui. C'est-à-dire que ce qu'on
pourrait faire, c'est... On est toujours un peu dans la même situation,
dans le sens que le portrait global, ce n'est pas nous qui le possédons.
Dans ce cas-ci, c'est le ministère des Finances, et c'est eux autres et
c'est la Commission des valeurs mobilières. Ce n'est pas le fait de
déposer un prospectus. Ça, on n'a pas de contrôle.
M. Filion: Non. Vous avez le contrôle au niveau des
demandes de décision anticipée. Combien de projets ont fait
l'objet d'une demande de décision anticipée et pour une valeur de
combien d'émissions? C'est tout.
M. Savoie: Oui. Mais le fait que quelqu'un dépose une
demande chez nous, ça ne veut pas dire que ça va passer au niveau
de la Commission des valeurs mobilières, premièrement. Puis,
deuxièmement, ça ne veut pas dire qu'il va réussir
à ramasser son argent. Mais, si vous voulez savoir combien de...
M. Filion: Moi, c'est simplement en valeurs. Combien de
décisions pour la décision anticipée.
M. Savoie: On va vous préparer une réponse par
écrit. On me dit que c'est un travail considérable.
Le Président (M. Lemieux): Je demanderais à Mme la
secrétaire de prendre note de la question. M. le député de
Montmorency, Mme la secrétaire va prendre note de votre question. Nous
allons la transmettre à M. le ministre et il jugera si, au niveau de la
loi d'accès à l'information, il y a possibilité de vous
donner cette réponse. Ça va?
M. Savoie: C'est ça. C'est beau.
M. Filion: C'est ça. Le régime
d'intéressement, tout à l'heure, c'est les mêmes questions.
Nous, c'est d'avoir un peu d'information, comment le ministère travaille
au niveau de ses mandats, puis qu'on puisse voir en volume.
Le Président (M. Lemieux): Oui, d'accord. Il n'y a aucun
problème, M. le député de Montmorency.
M. Filion: Alors, le trentième sujet... Taxe
compensatoire
Le Président (M. Lemieux): Avez-vous des commentaires
relativement à... Comme question, M. le député de
Montmorency, relativement au trentième sujet sur la taxe
compensatoire?
M. Filion: J'aimerais qu'on regarde un peu cette taxe-là
qui est assez spéciale. J'aimerais que le ministre nous explique un
peu... En fait, lire le texte pour voir un peu...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Prévost, est-ce que ça vous tenterait de vous impliquer, de nous
lire le trentième sujet? Oui, M. le député de
Prévost, trentième sujet.
(Consultation)
M. Forget: Alors, M. le Président, la taxe compensatoire.
Résumé: La nouvelle partie IV. 1 introduit
une taxe compensatoire pour les institutions financières. Cette
mesure découle de la réforme de la taxe de vente au
Québec. En vertu des dispositions de la Loi sur la taxe d'accise
Statuts du Canada les services financiers sont exonérés de
l'application de la taxe sur les produits et services et aucun crédit de
taxe n'est accordé à l'égard d'un intrant relatif à
la fourniture d'un tel service. En vertu des dispositions de la Loi sur la taxe
de vente du Québec, les services financiers sont détaxés
et, contrairement aux règles prévues par la Loi sur la taxe
d'accise, des remboursements de taxe sont accordés à
l'égard des intrants relatifs à la fourniture de services
financiers.
Ainsi, afin d'éviter d'accorder un avantage indu aux personnes
qui fournissent des services financiers, une mesure compensatoire est
introduite. Seules les institutions financières visées à
l'alinéa a du paragraphe 1 de l'article 149 de la Loi sur la taxe
d'accise sont assujetties à cette taxe.
Essentiellement, le calcul de la taxe compensatoire est fondé sur
un pourcentage du salaire versé dans l'année ou sur une
combinaison d'un pourcentage du salaire versé dans l'année et
d'un pourcentage du capital versé établi pour l'année ou
d'un pourcentage des primes à l'égard desquelles une taxe doit
être payée en vertu de la partie VI dans l'année.
Alors, est-ce que je donne toute lecture des autres numéros
également?
M. Savoie: Non, ce n'est pas nécessaire, M. le
député.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Prévost, aucun problème, ça va comme ça.
M. Savoie: On vous remercie.
Le Président (M. Lemieux): Sur la taxe compensatoire. M.
le ministre, vous avez des commentaires sur la taxe compensatoire?
M. Savoie: Non. C'est beau. On va passer à d'autres
questions.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency. (12 h 30)
M. Filion: J'aimerais savoir, quand on dit: «Seules les
institutions financières visées à l'alinéa a du
paragraphe 1 de l'article 149 de la Loi sur la taxe d'accise sont assujetties
à cette taxe», qui on vise? Je ne l'ai pas devant moi. Qui est
visé exactement?
M. Lepine (Gaétan): Gaétan Lepine, du Revenu. On
vise précisément les institutions financières, les
banques, les corporations d'assurances.
M. Filion: Toutes les institutions financières, au
fond.
M. Lepine: Exact.
M. Filion: C'est quoi, le montant de la taxe compensatoire?
M. Lepine: À l'égard d'une banque, ce sera 0,35 %
de son capital versé et 2 % des salaires qu'il a versés dans
l'année, dans son année d'imposition.
M. Filion: J'essaie de comprendre. Pourquoi une taxe
compensatoire? J'essaie de comprendre pourquoi on complique la loi comme
ça et qu'en même temps on ne fonctionne pas sur les mêmes
bases que le fédéral. C'est quoi, l'idée?
M. Lepine: Le fait, c'est qu'au Québec, comme M. le
député l'a lu tout à l'heure, il y a eu une
détaxation des services financiers.
M. Filion: Oui.
M. Lepine: À cet égard, pour combler le manque
à gagner du gouvernement en matière de taxe de vente, le
ministère des Finances a introduit la taxe compensatoire.
M. Filion: Mais pourquoi ne pas simplement avoir
considéré... J'essaie de comprendre. C'est parce que j'ai
l'impression qu'on est en train de se compliquer la vie, simplement de la
rendre exonérée, puis enlever les crédits sur intrants.
C'est quoi, l'idée? Pourquoi s'en aller vers une taxe compensatoire
quand le fédéral ne fait pas ça, lui? J'essaie de voir.
Pourquoi le Québec s'en va sur une piste comme celle-là?
Le Président (M. Lemieux): Vous avez des commentaires, M.
Tremblay?
M. Savoie: Bien, pourquoi le Québec, ça s'en
va...
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse, M. le
ministre.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Savoie: C'est une politique fiscale...
M. Filion: M. le ministre du Revenu, je comprends que c'est une
politique fiscale, mais...
M. Savoie: Oui, c'est ça. C'est déterminé
par les Finances, comme orientation. Ce n'est pas déterminé au
Revenu.
M. Filion: Mais, vous, vous êtes un ministre qui est
chargé de l'harmonisation avec le fédéral.
M. Savoie: C'est ça.
M. Filion: J'aimerais que vous m'expliquiez dans votre jargon
à vous pourquoi prendre une politique comme celle-là. Vous devez
vous harmoniser, puis, là, on se désharmonise. C'est quoi
l'idée?
Mme Dussault (Lyne): Lyne Dussault, ministère du Revenu.
La raison pour laquelle on a détaxé les services financiers au
Québec, c'était pour éviter... «
Le Président (M. Lemieux): Voulez-vous vous identifier,
madame?
Mme Dussault: Je n'ai pas parlé assez fort.
Le Président (M. Lemieux): C'est fait? O.K. Parce que Mme
la secrétaire ne l'a pas pris en note.
Mme Dussault: Lyne Dussault.
Le Président (M. Lemieux): On s'excuse. C'est pour la
postérité. Allez-y, vous pouvez continuer.
Mme Dussault: La raison pour laquelle on a détaxé
les services financiers, c'était pour éviter le
déplacement des institutions financières du Québec ou le
déplacement des services, que les gens aillent les acquérir dans
d'autres provinces. Alors, ça permettait aux institutions
financières du Québec de fournir des services et d'aller chercher
des remboursements de taxe sur les intrants. C'est essentiellement la raison
qui a justifié le choix de détaxer, au Québec, les
services financiers, contrairement au fédéral. Lui, il n'avait
pas de problèmes interprovinciaux, évidemment, donc il n'avait
pas ça à se poser comme question. Donc, c'est la raison pour
laquelle on a décidé de détaxer.
M. Filion: Je comprends ce que vous voulez dire, mais, quand vous
allez rechercher cette taxe-là, vous ne vous retrouvez pas dans le
même problème que vous vouliez éviter au début?
Mme Dussault: Non, pas nécessairement. De toute
façon, les institutions qui sont visées, c'est quand même
plus restrictif. On est allé chercher chez des institutions parce que,
en fin de compte, les services financiers peuvent être rendus par plus
que des institutions financières; services financiers, c'est très
large. Mais celles qui profitaient le plus de cette mesure-là
étaient des institutions financières désignées; on
réfère à la loi fédérale qui vise les
institutions qui font le plus de services financiers. Compte tenu que ces
institutions bénéficiaient vraiment beaucoup du fait d'avoir le
remboursement de taxe sur intrants, on a voulu réviser seulement
celles-là. On n'a pas voulu aller chercher l'ensemble, mais celles qui
bénéficiaient le plus des remboursements de taxes, on a voulu
aller rechercher une proportion de... J'imagine que les économistes aux
Finances vont, dans une certaine proportion, voir ce qu'il y avait avant,
qu'est-ce que ça leur coûtait de taxes, et tout. On a voulu
essayer d'ajuster ça pour que ce soit un montant équitable
comparé à ce qu'elles payaient avant et les exemptions qu'elles
pouvaient avoir dans l'ancien régime, et tout ça. Là, ils
ont essayé de déterminer quelque chose d'équitable et ces
institutions-là étaient celles vraiment qui
bénéficiaient le plus des remboursements de taxe sur
intrants.
M. Filion: Ça, c'est bien sûr, ils étaient
détaxés.
Mme Dussault: Oui, je comprends, mais les services financiers
sont tous détaxés, chez nous, et puis les services financiers...
Ce n'est pas nécessaire d'être une institution financière
désignée pour faire des services financiers. La notion de
services financiers est très large.
M. Filion: Oui, ça je comprends.
Mme Dussault: Vous êtes d'accord. Alors, compte tenu que
les remboursements de taxe sur intrants bénéficiaient le plus
à certaines institutions financières, telles les banques, puis
ces choses-là, on a voulu, par la mesure compensatoire, aller
rechercher. Mais la mesure compensatoire ne vise pas tous les fournisseurs de
services financiers, elle vise seulement ceux qui en font le plus.
M. Filion: Alors, c'est simplement dans un but... Quand vous
allez taxer cette taxe compensatoire, c'est dans un but de quoi? D'aller
chercher des fonds additionnels tout simplement? Parce que la concurrence avec
les autres provinces ne tient plus, à ce moment-là.
Mme Dussault: Non, mais, je veux dire, il ne faut pas...
Peut-être que tu peux répondre à ça,
Gaétan.
M. Lepine: Dans les faits, c'est que les institutions
financières bénéficiant des crédits d'impôt
sur intrants et les services financiers étant détaxés au
Québec, ceci aurait pour but de créer un manque à gagner
au Québec. D'accord? Pour cette raison, effectivement, le
ministère des Finances a introduit la taxe compensatoire. Ce n'est pas
pour taxer les institutions davantage, c'est uniquement pour combler un manque
à gagner.
M. Filion: Au niveau du Trésor.
M. Lepine: ...au niveau du Trésor, qui résulterait
des crédits sur intrants.
M. Filion: Autrement dit, ils sont en train de dire: Le cadeau
qu'on vous a donné, on vous l'enlève.
Mme Dussault: Si je peux me permettre d'ajouter là-dessus,
les remboursements de taxe sur intrants ne sont pas équivalents à
la taxe compensatoire. On va rechercher une partie, mais ce n'est pas
égal. Elles ont beaucoup plus de remboursements de taxe sur intrants
que la taxe compensatoire va leur chercher. M. Filion: En
pourcentage, c'est quoi?
Mme Dussault: Je ne peux pas vous répondre à
ça exactement. Ce seraient plus des économistes du
ministère des Finances qui s'en...
M. Filion: Mais la taxe, c'est quoi? Est-ce que c'est un taux
fixe?
M. Lepine: La taxe compensatoire? Non. La taxe compensatoire,
ça dépend de l'institution financière, du genre
d'institution financière.
M. Filion: Mais comment la calculez-vous?
M. Lepine: par exemple, pour une banque, comme je vous le disais
tout à l'heure, c'est 0,35 % du capital versé et 2 % de sa masse
salariale. par exemple, pour une corporation d'assurances, ce serait 0,15 % des
primes versées parce que, en matière de taxe sur le capital, pour
une corporation d'assurances, on taxe les primes. alors, ce sera 0,15 % des
primes versées et, également, 2 % de sa masse salariale.
M. Filion: Ça aurait été bien plus simple de
rendre ça exonéré. Vous ne pensez pas, M. le ministre?
Dans un but d'harmonisation avec le fédéral.
M. Savoie: Je pense qu'on a eu des explications en ce qui
concerne l'harmonisation avec le fédéral.
M. Filion: Parce qu'on s'en va... Il faut admettre que,
là, on s'en va dans des couloirs qui font ça. Le
fédéral, on cherche à s'harmoniser, mais on continue,
nous, à faire des mesures pour s'écarter de l'harmonisation.
Mme Dussault: Ce que je peux ajouter là-dessus, c'est
qu'il y a eu beaucoup de consultations des institutions financières et
les institutions financières sont contentes d'être
détaxées. Je veux dire, ça, là-dessus, il n'y a pas
eu de mécontents à cet égard-là. Je veux dire, ils
sont satisfaits du fait d'avoir droit à leur remboursement de taxe sur
intrants.
M. Filion: Ça, je peux très bien comprendre
ça. Mais, dans une philosophie d'harmonisation, je pense qu'on
s'écarte beaucoup parce qu'on cherche toujours... Vous savez les
problèmes qu'on a. Tout le monde dit: On s'est harmonisé. Mais la
réalité est autre. Je pense que ce serait intéressant de
continuer à mettre des pressions d'harmonisation. Moi, je suis d'accord
qu'on récupère la gestion des impôts sur le revenu sur
notre territoire puis qu'on ait une déclaration. Ça, c'est des
efforts. Mais, là, j'ai l'impression que non seulement on ne fait plus
d'efforts pour essayer de s'harmoniser puis de contrôler ce qui se passe
chez nous, mais on est en train de prendre des divergences de base importantes.
Parce que le fédéral, ça n'existe pas, ces
services-là sont exonérés. Mais, sur les bases mêmes
de fonctionnement, on crée des différences majeures. En plus, on
renchérit en y allant, après ça, en disant: Bien
là, on va rajouter d'autre chose, on va lui mettre des petites taxes
compensatoires spéciales. Il me semble que ça n'a pas de bon
sens.
M. Savoie: Ça n'a pas de bon sens... Comme on l'a
indiqué, on a nos limites, au point de vue constitutionnel.
Deuxièmement, également, c'est que ça a été
fort apprécié par le milieu. Troisièmement, c'est que
cette politique-là, ces orientations-là sont
déterminées par les Finances et non pas par le Revenu. Alors,
nous, notre tâche, finalement, c'est, lors de la présentation du
budget, on les prend, on les traduit en termes légaux et on les
applique. Si on constate une anomalie importante, là, évidemment,
on intervient. Ce n'est pas bebête, notre affaire. On peut poser des
questions, on peut faire des interventions. Mais, si le tout est
généralement conforme, on ne questionne pas, au ministère
du Revenu, les orientations établies par les Finances lors d'un discours
sur le budget: on les applique. Alors, vous comprendrez qu'il est difficile
pour nous d'échanger avec vous là-dessus. Je pense que votre
opinion a été enregistrée.
M. Filion: Mon questionnement a été
enregistré.
M. Savoie: Et, comme questionnement en général,
bien, je pourrais m'étendre assez longuement là-dessus, moi
aussi. Je pense que la politique d'harmonisation est toujours très
présente.
M. Filion: Non. Le but, ce n'est pas...
M. Savoie: Je pense qu'on aura l'occasion d'en vérifier
exactement le contenu demain soir. Maintenant, s'il y a des mesures
spécifiques qui sont adoptées, il y a des contraintes et il y a
aussi... Si, par exemple, le milieu nous avait indiqué que ça ne
fonctionne pas, bien là vous pouvez être sûr qu'on aurait
posé les gestes appropriés auprès des Finances.
Étant donné que le milieu est favorable, si le milieu est
favorable et bien que ça puisse répondre également
à d'autres exigences, à d'autres contraintes qu'on pouvait avoir
au niveau de l'harmonisation...
M. Brochu: Parce qu'il faut dire... M. Savoie:
Monsieur...
M. Brochu: André Brochu. Il faut dire que même la
taxe compensatoire s'est faite sur une base de consultation, pas uniquement la
détaxation. L'impôt compensatoire s'est fait en consultation avec
le milieu et il s'était déclaré d'accord. (12 h 40)
Le Président (M. Chagnon): Est-ce qu'il y a d'autres
sujets?
M. Filion: Non. C'est terminé, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que je dois
considérer que le sujet 30 est adopté? » M. Filion:
On passe à l'autre sujet.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce qu'il y a un autre sujet
qui vous intéresse?
M. Filion: Oui, j'aurais le sujet 36.
Modifications à la Loi sur le ministère
du Revenu
Le Président (M. Chagnon): Alors, j'appelle le sujet
36.
M. Savoie: M. Forget pourrait peut-être faire la lecture,
étant donné que ce n'est qu'un paragraphe.
M. Forget: Du sujet 36? Bon, voici le sujet 36: Modifications
à la Loi sur le ministère du Revenu. Résumé: Cette
mesure a pour objet l'insertion du nouvel article 12.3, lequel vise à
maintenir valides et tenantes les mesures de recouvrement, fiscales et de droit
commun, qui ont pu être introduites pour la perception d'une dette
fiscale issue d'une première cotisation, et ce, malgré le
changement apporté au montant de cette dette par une nouvelle
cotisation. À cet égard, l'article prévoit un seuil
minimum ou maximum, selon le cas, jusqu'à concurrence duquel sont
maintenues les mesures de recouvrement qui avaient été
introduites avant la nouvelle cotisation.
Article concerné du projet de loi 70: 153.
Le Président (M. Chagnon): M. Filion.
M. Filion: Je voudrais juste comprendre le but de la mesure. Je
n'ai pas l'impression...
Le Président (M. Chagnon): Je m'excuse, M. le
député de Montmorency. Je vous ai appelé par votre nom,
moi-même, j'ai fait ça comme un grand garçon. M. le
député de Montmorency.
M. Filion: M. le Président, il n'y a pas de faute.
Le Président (M. Chagnon): Ça ne vous a pas
insulté?
M. Filion: Du tout. M. le Président, moi, j'aimerais
essayer de comprendre c'est quoi qu'on change exactement. C'est
vis-à-vis de l'endettement fiscal? On essaie de comprendre la mesure,
c'est quoi qu'on recherche exactement. On n'est pas trop sûrs du but
visé.
M. Savoie: Alors, à la page 105, annexe A du budget, on
stipule effectivement qu'il y a des précisions concernant le
recouvrement de la dette d'un contribuable ou d'un mandataire. Je vais vous
lire le texte également parce que je pense qu'il explique assez bien:
«Actuellement, lorsque la dette fiscale d'un contribuable ou d'un
mandataire est modifiée, autrement que par un paiement, les mesures de
recouvrement doivent être ajustées par le ministère du
Revenu, ce qui implique parfois des coûts additionnels. Une modification
technique sera apportée à la législation fiscale
québécoise afin de prévoir que toute mesure de
recouvrement prise par le ministère du Revenu pour assurer le paiement
de la dette d'un contribuable ou d'un mandataire demeure valide et tenante,
malgré toute modification apportée à cette dette,
jusqu'à concurrence du moindre du montant initial de la dette ou du
nouveau montant de celle-ci. Cette mesure s'applique à l'égard
d'une modification apportée à une dette fiscale après le
jour du discours sur le budget.»
Alors, finalement, ce qu'on cherche à faire, c'est s'assurer
qu'au niveau du recouvrement, malgré une modification au montant, les
recours demeurent et qu'on est en mesure de les exercer aussi vite que
possible.
M. Filion: Mais ce n'était pas existant, ça?
M. Savoie: C'était existant en partie, oui, pour la
totalité de la dette. M. Brochu.
M. Brochu: Oui. C'est-à-dire que, lorsqu'une dette
était due et exigible et que des moyens de perception étaient
introduits, on pouvait être devant les tribunaux et, pour quelque raison
que ce soit, la dette pouvait être modifiée. À ce
moment-là, on avait les opinions juridiques. Ce n'était pas
constant, mais on se faisait dire que les recours entamés pour recouvrer
la première dette ne tenaient plus, et il fallait recommencer à
zéro...
M. Savoie: Compte tenu qu'elle avait été
modifiée, aussi.
M. Cloutier: ...compte tenu qu'elle avait été
modifiée à la baisse, par exemple. Donc, pour éviter toute
ambiguïté et ne pas avoir à réintroduire de nouveaux
recours, avec les coûts que ça engendre, on a introduit cette
disposition-là en disant que les recours demeurent pour le moindre des
deux montants. Si, évidemment, la dette avait été
baissée, on arrêtait...
M. Filion: C'est beau.
M. Savoie: C'est beau.
M. Filion: Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): Ça va?
M. Filion: Sujet 37, s'il vous plaît.
Perception de l'impôt sur la vente en
détail et de l'impôt sur le tabac par le ministère du
Revenu national
Le Président (M. Chagnon): Parfait.
M. Forget: M. le Président, 37. Sujet: La perception de
l'impôt sur la vente en détail et de l'impôt sur le tabac
par le ministère du Revenu national. Résumé: Selon
l'Entente relative à la perception par le Canada de certaines taxes
à la consommation du Québec en ce qui concerne certains biens
importés intervenue le 31 janvier 1992 entre le gouvernement du
Québec et le gouvernement du Canada, le ministère du Revenu
national perçoit depuis le 1er février 1992 dans ses bureaux de
douane en territoire québécois la taxe prévue par la Loi
concernant l'impôt sur la vente en détail et l'impôt
prévu par la Loi concernant l'impôt sur le tabac à
l'égard de certains biens mobiliers et du tabac provenant de
l'extérieur du Canada qu'un particulier qui réside au
Québec y apporte ou fait en sorte qu'il y soit apporté. Pour
assurer la conformité de ces deux lois au texte de cette entente, il est
nécessaire d'apporter certaines modifications à celles-ci.
Ainsi, ces lois sont modifiées afin d'introduire les mêmes
exemptions personnelles que celles prévues pour l'application des lois
fédérales, et plus particulièrement du Tarif des
douanes.
Enfin, la Loi concernant l'impôt sur la vente en détail est
modifiée afin de prévoir que, dans le cas de l'apport d'un bien
mobilier visé par l'entente de perception, la taxe payable relativement
à ce bien l'est immédiatement après l'apport du bien
mobilier. Conséquem-ment, certaines autres modifications de concordance
sont nécessaires.
Le Président (M. Chagnon): Alors, M. le
député de Montmorency, s'il vous plaît.
M. Filion: Je voudrais juste, M. le Président, que le
ministre nous explique. C'était sa principale mesure qu'il voyait pour
mettre fin à la contrebande du tabac, l'an dernier. Alors, comment
pensait-il pouvoir mettre fin à cette contrebande-là avec une
mesure comme celle-là? J'essaie de comprendre, M. le
Président.
M. Savoie: Je ne pensais pas mettre fin à la contrebande,
M. le Président. Je voudrais que ce soit bien clair qu'il n'y a rien
qu'une chose qui va mettre fin à la contrebande.
M. Filion: Ah oui! Laquelle?
M. Savoie: C'est...
M. Filion: C'est ce qu'on cherche.
M. Savoie: Pardon?
M. Filion: C'est ce qu'on cherche.
M. Savoie: C'est une certaine parité entre les
coûts...
M. Filion: Donc, une baisse de taxes? M. Savoie: ...entre
les ventes... M. Filion: C'est ce que vous voulez dire? M. Savoie:
...entre...
Le Président (M. Chagnon): La renonciation au...
M. Savoie: ...le prix de la vente...
Le Président (M. Chagnon): ...goût du tabac pourrait
mettre fin à la contrebande, mais c'est plus compliqué, un peu.
(12 h 50)
M. Savoie: C'est ça, oui. Évidemment, ça
fait suite à un bulletin d'information qui a été
émis le 31 janvier 1992 et où on explique qu'afin de donner suite
aux termes de cette entente les modifications nécessaires pour son
application seront introduites dans le régime de taxation
québécois à l'égard de la taxe de vente au
détail et à la taxe sur le tabac. Ainsi, il sera prévu,
notamment, que les marchandises apportées au Québec par une
personne après un court séjour à l'étranger
bénéficieront des mêmes exemptions personnelles que celles
établies par l'application des lois fédérales et le moment
de l'imposition de la taxe sera modifiée.
Alors, il ne faudrait pas y voir d'autre chose que, finalement, une
certaine harmonisation pratique avec le gouvernement fédéral,
dans son application, au niveau des bureaux de douane. C'est une mesure
accessoire parce qu'on ne peut pas parler d'une mesure principale. Ça
vise tous les biens, comme l'indiquait Me Brochu, et pas seulement le tabac. Ce
n'était pas la mesure principale que voyait le ministère du
Revenu.
M. Filion: Mais les Finances semblaient vouloir dire qu'ils
voulaient lutter contre la contrebande, du tabac et s'harmoniser avec le
fédéral et qu'on prenait le dossier au sérieux.
C'était ce qu'on avait annoncé. »
M. Savoie: Je suis certain que, lors de nos discussions sur le
projet de loi 90, on aura amplement le temps d'échanger là-dessus
et que le député de Montmorency pourra certainement affiler ses
couteaux avec précision pour nos rencontres à ce
moment-là.
Le Président (M. Chagnon): Son hachoir à tabac.
Est-ce qu'il y a d'autres questions?
M. Filion: Est-ce que le projet de loi 90 va toucher à ces
dispositions?
M. Savoie: À ces mécanismes-là? Je ne le
sais pas.
M. Brochu: II n'y touche pas, non. Il ne touchera pas à
cette entente-là, pour la perception de nos taxes aux frontières,
encore une fois, qui visent tous les biens mobiliers... M. Filion:
O.K.
M. Brochu: ...et qui nous a généré une
entente avec Ottawa. Mais le projet de loi 90 va plutôt toucher les
mesures pour contrer, tenter...
M. Filion: Pour enfin vraiment contrer.
M. Savoie: Vous vous rappellerez certainement qu'auparavant, en
vertu de l'article 7, il y avait l'obligation de déclarer, sauf qu'il
n'y avait pas de formulaire. Je ne sais pas si... Alors, là, on a
corrigé ça.
Le Président (M. Chagnon): Prochain sujet.
M. Filion: Ça va. Alors, M. le Président, je suis
d'accord avec vous, le prochain sujet, ce serait le sujet 38.
Réduction de la taxe sur les carburants
applicable dans une région
frontalière
du Québec contiguë à un État
américain
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que vous insistez pour
qu'on ait une lecture?
M. Filion: Non. J'essaie de... Réduction de la taxe sur
les carburants applicable dans une région frontalière du
Québec contiguë à un État américain.
M. Savoie: Vous vous rappelez de ça, n'est-ce pas? On
avait eu un petit problème avec ça, dans le sens qu'on l'avait
annoncée, mais certains détaillants ne l'avaient pas mise en
application tout de suite, malgré le fait que les grossistes l'avaient
mise en application. Évidemment, comme vous le savez, on peut
déclarer une politique, mais on ne peut pas forcer les
détaillants à l'appliquer. Sauf que la compétition
naturelle y donne suite. Ça avait brassé un peu, surtout au
niveau de l'Estrie.
M. Filion: Ah oui?
M. Savoie: Oui, où ça avait tardé à
être mis en application. C'est ça? À Sherbrooke, je pense.
À Sherbrooke, ça avait brassé un peu. D'ailleurs, le
député de Sherbrooke...
Le Président (M. Chagnon): M. Hamel?
M. Savoie: Non. Le député d'Orford avait pris
ça en main.
M. Filion: Ah oui! Il s'en est occupé personnellement.
M. Savoie: Oui. Bien, en l'absence du député de
l'Opposition qui s'en occupait à ce moment-là.
M. Filion: Moi, j'aurais une dernière question, mais c'est
sur le sujet 39, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): Le sujet 39? M. Filion:
39.
Introduction d'un taux de taxation
réduit à 4 % applicable à
l'égard de la
fourniture de biens meubles incorporels,
d'immeubles et de services nouvellement
taxables
Le Président (M. Chagnon): Alors, allons voir 39.
M. Filion: est-ce qu'on a fait une liste, au ministère du
revenu, une liste sérieuse des différences d'harmonisation qui
existent entre l'application de la taxe de vente fédérale, la
tps, et celle du québec? parce que, là, on parle d'un taux de 4 %
et ça soulève toujours chez moi...
M. Savoie: Oui. Effectivement, ils m'ont présenté
différents documents là-dessus. Oui.
M. Filion: Est-ce que ce serait possible que, pour les besoins de
la commission, on puisse avoir une copie de ces différences pour essayer
de mieux comprendre, encore une fois, l'application?
M. Savoie: Ah oui! Il n'y a pas de cachette là-dedans. Je
pense qu'on peut... On est capable d'étaler ça. Vous allez voir,
d'ailleurs, jusqu'à quel point c'est harmonisé. Je
soupçonnais comme vous...
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que vous avez, M. le
ministre, puisqu'il y a une demande...
M. Savoie: Vous m'interrompez, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): Oui. Je n'ai pas... Je peux
m'en prévaloir à n'importe quel moment, puisque je
préside.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Chagnon): Alors, M. le
Président... M. le ministre... Lapsus!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Savoie: C'est à moi à vous interrompre, M. le
Président.
Le Président (M. Chagnon): Lapsus linguae. Est-ce que vous
pourriez faire parvenir ces documents à la commission? Et la commission
les fera parvenir aux membres.
M. Savoie: J'étais justement en train d'expliquer à
la commission, M. le Président...
Le Président (M. Chagnon): Vous auriez dû commencer
par cela, je ne vous aurais pas interrompu.
M. Savoie: J'ai commencé par ça, si ma
mémoire est fidèle. J'ai commencé en disant que je n'avais
aucune objection à transmettre les documents. Je soulignais d'ailleurs
que...
Le Président (M. Chagnon): Envoyez-les à la
commission et la commission les fera circuler.
M. Savoie: Je croyais, un peu comme vous, qu'effectivement le
nombre d'anomalies était particulièrement élevé.
J'ai découvert qu'effectivement c'était harmonisé à
un pourcentage très élevé; toutefois que les
différences qui demeuraient, soit pour des raisons d'ordre
constitutionnel ou pour des raisons de pratique fiscale, étaient aussi
nombreuses, mais que le pourcentage était particulièrement
restreint. Il sera intéressant de les comparer peut-être avec ce
qui va se dire demain.
M. Filion: oui. il serait intéressant d'avoir un document
comme ça, puis je pense que, pour l'assemblée aussi et des gens
qui veulent mieux comprendre ce qui se passe... tout le monde semble vouloir
dire: ça n'a pas de bon sens. mais c'est quoi, vraiment, les
différences qui existent? on parlait tantôt de détaxer
versus exonérer, au niveau des services financiers. maintenant, on parle
du taux de 4 %. quelles sont vraiment les disparités d'application qui
existent, où on peut dire qu'il n'y a pas d'harmonisation entre les deux
lois? si on pouvait avoir quand même une liste intéressante, je
pense que tout le monde apprécierait et on pourrait, à notre
façon, informer les gens de nos comtés.
M. Savoie: II y a eu un article qui a été
publié tout dernièrement par M. Guérin.
M. Filion: Normand Guérin.
M. Savoie: Qui en fait l'état, et qui compare avec ce qui
se fait dans les autres provinces, et qui dit que le Québec est
particulièrement bien harmonisé.
M. Filion: II travaille pour Samson, Bélair, lui, je
pense.
M. Savoie: C'est ça. Une excellente compagnie,
d'ailleurs.
M. Filion: C'est ça, oui.
Le Président (M. Chagnon): On n'est pas ici pour faire la
promotion de personne.
M. Savoie: Bien non! Bien sûr. Mais ça ne fait rien.
Effectivement, chacune des grandes compagnies au Québec, des grandes
compagnies de comptables agréés au Québec, au Canada, a
publié considérablement, au niveau de la taxe de vente: des
guides, des livres d'interprétation.
M. Filion: Je suis d'accord sur ce principe-là. Moi, c'est
simplement d'avoir une liste pour qu'on puisse, à notre façon,
dire: Bien, écoutez, oui, effectivement, il y des disparités,
soyez prudents dans l'application des lois.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce qu'il y a d'autres
questions concernant le sujet 39?
M. Savoie: On va vous faire parvenir ça, M. le
Président.
Le Président (M. Chagnon): Changement de sujet ou
changement de propos?
M. Filion: Alors, changement de propos, M. le
Président...
Le Président (M. Chagnon): D'accord.
M. Filion: ...et de sujet.
Le Président (M. Chagnon): Et de sujet.
M. Filion: Moi, je serais d'accord que l'on puisse examiner
ensemble s'il y avait des amendements au projet de loi.
Le Président (M. Chagnon): Oui.
M. Filion: Et qu'on nous laisse quelques minutes pour les
examiner.
Le Président (M. Chagnon): Sûrement. » M.
Filion: Je vais aller...
Le Président (M. Chagnon): Alors, je vous demande de me
fournir la liste des amendements pour que je puisse la distribuer. Elle est en
distribution. Une efficacité remarquable! Alors, je suspends pour cinq
minutes.
(Consultation)
Le President (M. Chagnon): Je ne suspends pas, d'abord.
(Consultation)
M. Camden: M. le Président, est-ce que vous suspendez
jusqu'après la période des affaires... , Le Président
(M. Chagnon): Non. J'aimerais suspendre pour cinq minutes, puis finir. On
saluerait l'adoption de ce projet de loi et son retour en Chambre. Alors, pour
l'instant, nous sommes mi-suspendus, pauvre vous. Je m'excuse.
(Consultation)
Le Président (M. Chagnon): J'ai suspendu, je vais rouvrir.
Je suspends.
(Suspension de la séance à 12 h 59)
(Reprise à 13 heures)
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que j'aurais un
consentement pour permettre à la commission de dépasser le temps
prescrit pour la fin de ses travaux, c'est-à-dire 13 heures?
M. Filion: Vous avez notre consentement, M. le
Président.
Le Président (M. Chagnon): Je vous en remercie, M. le
député. Est-ce que j'ai aussi le consentement de la partie
ministérielle?
M. Camden: Nous allons souscrire.
Le Président (M. Chagnon): Je vous en remercie.
Est-ce que vous êtes prêts à étudier les
amendements?
M. Filion: Je suis prêt, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): Alors, je vais vous faire la
lecture de tous ces amendements-là en vous suggérant de ne pas
vous tenir trop loin et de me ramener dans le droit chemin si jamais je
m'égarais.
Alors, à l'article 0.1, il y a un amendement. Est-ce qu'il est
adopté?
M. Filion: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): Sur division.
Est-ce que l'article 0.1, tel qu'amendé, est adopté?
Donnez-moi ma copie parce que je voudrais bien savoir ce que je vais demander
la prochaine fois. On va regarder ça ensemble.
Alors, à l'article 1, j'ai un amendement. Est-ce qu'il est
adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 1 est
adopté...
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): ...tel qu'amendé?
M. Filion: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): À l'article 2, j'ai un
amendement. Donc, est-ce que l'amendement est adopté? Sur division?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 2, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Filion: Sur division.
M. Savoie: M. le Président, aux articles 2 à 8, c'est tout
simplement le retrait du mot «société». C'est tout
simplement une petite coquille. Est-ce qu'il faut quand même passer 2, 3,
4, 5, 6, 7 et 8?
Le Président (M. Chagnon): Voilà, M. le ministre!
Nous allons passer 2, 3, 4, 5, 6, 7 et 8.
M. Savoie: Ce n'est pas seulement le... On est dus pour une
réforme, nous autres.
Le Président (M. Chagnon): Oui, mais on la fera demain.
Alors, à l'article 3, j'ai un amendement. Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Filion: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article .3, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M- Chagnon): À l'article 4, j'ai un
amendement. Est-ce que l'amendement à l'article 4 est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 4, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Filion: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): J'ai un amendement
à l'article 5. Est-ce que l'amendement est adopté? M.
Fïlion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 5, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Filion: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): L'amendement à l'article
6 est-il adopté?
M. Filion: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 6 est
adopté...
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon):... tel qu'amendé?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): J'ai un amendement à
l'article 7. Donc, est-il adopté?
M. Filion: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 7, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Les articles 8 à 11
sont-ils adoptés?
M. Filion: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): J'ai un amendement à
l'article 12. Donc, est-ce que l'amendement à l'article 12est
adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 12, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 13est
adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'amendement
à l'article 14 est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 14, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que les articles 15
à 21 sont adoptés?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'amendement
à l'article 21. 1 est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 21. 1, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 21 est
adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que les articles 22
à 33 sont adoptés?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'amendement
à l'article 33. 1 est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 33. 1, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 33est
adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 34est
adopté tel qu'amendé?
M. Filion: Sur division. Tel qu'amendé, M. le
Président, sur division.
Le Président (M. Chagnon): Voilà! Merci. Est-ce que
les articles 35 à 39 sont adoptés?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'amendement
à l'article 40 est adopté?
M. Filion: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 40, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Ça fait beaucoup
d'amendements.
M. Filion: C'est épouvantable. On a un autre projet de loi
devant nous.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que les articles 41
à 47 sont adoptés?
M. Filion: 41 à 47, sur division, M. le
Président.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'amendement
à l'article 48 est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 48,tel
qu'amendé, est adopté?
M. Filion: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'amendement
à l'article 49 est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 49, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article. ..
M. Savoie: L'article 49 est retiré. Il est
retiré.
Le Président (M. Chagnon): Excusez-moi. Alors, oubliez
l'article 49. Il y avait une volonté de division, à l'article
49.
M. Savoie: II s'agit d'une concordance de déplacement.
Le Président (M. Chagnon): Oui, oui. Oui. M. Savoie:
Alors, c'est...
Le Président (M. Chagnon): Alors, les articles 50 à
62 sont-il adoptés? Sur division.
Alors, est-ce que l'amendement à l'article 63 est
adopté?
M. Savoie: Le ministère des Affaires culturelles, le
ministère de la Culture...
M. Filion: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 63, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que les articles 64
à 76 sont adoptés?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'amendement
à l'article 77 est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 77, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que les articles 78
à 85 sont adoptés?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'amendement
à l'article 86 est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 86, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Sont-ce adoptés les
articles 87 à 105?
M. Filion: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'amendement
à l'article 106 est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 106, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que les articles 107 et
108 sont adoptés?
M. Filion: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'amendement
à l'article 109 est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 109, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'amendement
à l'article 110 est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 110, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'amendement
à l'article 111 est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 111 est
adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que les articles 112
à 141 sont adoptés?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'amendement
à l'article 142 est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 142, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que les articles 143
à 145 sont adoptés?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Les articles 143 à 145
sont adoptés sur division.
Est-ce que l'amendement à l'article 146 est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 146, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que les articles 147
à 155 sont adoptés?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'amendement
à l'article 156...
M. Savoie: L'article 156 est retiré, M. le
Président.
Le Président (M. Chagnon): Est retiré. M.
Savoie: Oui.
Le Président (M. Chagnon): Donc, je retire l'article 156.
Est-ce que l'amendement à l'article 157 est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 157, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Filion: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): Alors, vous aviez un 156. 1,
mais il disparaît, lui aussi.
M. Savoie: Non. Ils sont modifiés. L'article 156, mais les
articles 156. 1 et 156. 2 sont modifiés.
Le Président (M. Chagnon): O. K. Vous avez retiré
l'article 156, mais 156. 1 et...
M. Savoie: 156. 2. Une voix: Demeurent. M. Savoie:
Demeurent.
Le Président (M. Chagnon): Bon. Alors, j'aurais dû
faire un amendement à l'article 156. Je vais reculer.
M. Filion: en avez-vous un autre, m. le président? *
Le Président (M. Chagnon): Pardon?
M. Filion: En avez-vous un autre, amendement?
Le Président (M. Chagnon): Ça va être mon
dernier, là. Est-ce que l'article 156, tel qu'amendé par son
premier et son deuxième alinéa... Est-ce que... Voilà!
Est-ce que l'article 156. 1, tel qu'amendé, est adopté?
M. Filion: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 156.1, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 15j6.2,
tel qu'amendé... Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Filion: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): Et est-ce que l'article 156.2,
tel qu'amendé, est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Alors, les articles 157
à 162 sont-il adoptés?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'amendement
à l'article 163 est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 163, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que les articles 164
à 183 sont adoptés?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 184,
tel... Est-ce que l'amendement à l'article 184 est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 184, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que les articles 185
à 195 sont adoptés?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'amendement
à l'article 196 est adopté?
M. Filion: Sur division. (13 h 10)
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 196, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Sont-ce les articles 197
à 207 adoptés?
M. Filion: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'amendement
à l'article 208 est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 208, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que les articles 209
à 254 sont adoptés?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'amendement
à l'article 255 est adopté?
M. Savoie: L'article 255 est retiré, M. le
Président.
Le Président (M. Chagnon): Alors, l'article 255 est
retiré.
M. Savoie: C'est ça.
Le Président (M. Chagnon): Y compris son amendement?
M. Filion: C'est quoi, 255, M. le Président? Le
Président (M. Chagnon): Je vous le lis.
M. Savoie: L'article 255, le retrait proposé concernant
l'article 255 du projet de loi 70, qui abrogeait les articles 64 à 66 de
la Loi sur la Société québécoise de
développement de la main-d'oeuvre, chapitre 44, découle du fait
que cette abrogation n'est plus nécessaire. En effet, puisque ces
articles seront proclamés en vigueur prochainement, les effets non
désirés de la rétroactivité des modifications
apportées aux articles 1029.8.22 à 1029.8.24 de la Loi sur les
impôts par les articles 109 à 111 du projet de loi ne posent plus
de problème.
M. Filion: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): Je vais quand même
amender l'article 255. C'est-à-dire l'article 255 ayant
déjà été amendé, je vais retirer et
l'amendement et l'article.
M. Savoie: Alors, je le propose.
Le Président (M. Chagnon): Alors, qui propose l'amendement
à l'article 255? Vous le proposez?
M. Savoie: Oui.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que vous êtes
favorables à l'amendement à l'article 255?
M. Filion: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): Sur division. Il y a une
constance, là.
M. Filion: C'est très clair. C'est très clair, au
fond.
Le Président (M. Chagnon): Alors, l'article 255, tel
qu'amendé, est-il adopté... pas tel que retiré, mais
tel... Est-ce que l'amendement à l'article 255 est adopté? Oui.
Et l'article 255 est retiré.
Est-ce que les articles 256 et 257 sont adoptés?
M. Filion: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): Ah oui? Alors, le projet de
loi...
M. Savoie: L'article 32 propose une...
Le Président (M. Chagnon): Une renumérotation?
Est-ce que j'ai un proposeur pour la renumérotation?
M. Savoie: Je propose la renumérotation, M. le
Président.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que la commission est
favorable à la renumérotation du projet de loi?
M. Filion: Sur division, M. le Président. Des voix: Ha,
ha, ha!
Le Président (M. Chagnon): Bon! Ça va bien. Est-ce
que le titre du projet de loi est adopté? Sur division?
M. Filion: Toujours sur division, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): O.K. Est-ce que le projet de
loi est adopté...
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): ...tel qu'amendé?
Ça va?
M. Filion: L'Opposition est trop vite pour les
ministériels.
Le Président (M. Chagnon): Ça, c'est fait. Est-ce
que le projet de loi est adopté tel qu'amendé?
M. Savoie: Oui, M. le Président. M. Filion: Sur
division.
Le Président (M. Chagnon): Sur division.
Je voudrais remercier les membres de la commission de leurs travaux. Ils
ont quand même été relativement rapides, compte tenu de
l'ampleur du projet de loi, efficaces.
M. le député de Lotbinière.
M. Camden: M. le Président, il y a une constance chez le
député de Montmorency. Il y a division sur le projet, à
chacun des articles, puis également dans le comté, à
l'association péquiste de Montmorency.
Le Président (M. Chagnon): Ayant complété
son mandat, la commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 13 h 14)