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(Quinze heures cinquante-sept minutes)
Le Président (M. Lemieux): La commission du budget et de
l'administration reprend ses travaux.
Alors, relativement à l'étude détaillée du
projet de loi 198, Loi sur la limitation de l'embauche dans les organismes
publics et l'imputabilité des administrateurs d'État et des
dirigeants d'un organisme public, est-ce qu'il y a des remplacements, M. le
secrétaire?
Le Secrétaire: Oui. M. Audet (Beauce-Nord) est
remplacé par M. Houde (Berthier); M. Chagnon (Saint-Louis) est
remplacé par M. Messier (Saint-Hyacinthe) et Mme Dupuis
(Verchères) est remplacée par M. Garon (Lévis).
Étude détaillée
Le Président (M. Lemieux): M. le secrétaire,
pouvez-vous m'indiquer, lors de la dernière séance de cette
commission parlementaire, où nous en étions rendus relativement
à l'étude article par article du projet de loi 198. La parole
était à qui?
Le Secrétaire: Nous en étions rendus au
sous-amendement proposé par M. Léonard (Labelle) à
l'amendement proposé par M. Gautrin (Verdun) à l'article 6. La
parole était, à ce moment-là, à M.
Léonard.
Règles concernant l'embauche dans un organisme
public
Liste des noms des personnes mises en
disponibilité (suite)
M. Léonard: II s'agissait d'une correction: remplacer
«tout» par «tous». Je suppose que le parti
ministériel va être d'accord avec l'amendement.
M. Gautrin: On est prêts à voter, d'ailleurs.
M. Léonard: Vous êtes prêts à voter
là-dessus? Ouf!
Le Président (M. Lemieux): Alors, est-ce que le
sous-amendement... Oui?
M. Léonard: On va être prêts à voter,
quant à moi, aussi.
M. Gautrin: Accepté. Adopté, M. le
Président. Le Président (M. Lemieux): Un instant. Alors,
l'amendement proposé à l'article 6 est modifié par le
remplacement, dans la troisième ligne, du mot «tout», par le
mot «tous».
Alors, l'amendement est adopté?
M. Gautrin: Adopté. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Le
sous-amendement à l'article 6 est donc adopté.
Nous revenons maintenant à l'amendement présenté
par M. le député de Verdun, et la parole est à M. le
député de Labelle.
M. Léonard: Attendez un peu là, à l'article
6?
Le Président (M. Lemieux): II vous reste une minute, M. le
député de Labelle.
M. Léonard: Oui. Alors, comme il reste une minute, je
rappelle simplement les oppositions que j'ai à cela. C'est: «Tout
organisme public doit communiquer à tout autre organisme public qui lui
en fait la demande même à l'insu des personnes
concernées le nom des personnes mises en disponibilité et
tous les autres renseignements». Je pense que c'est donner des pouvoirs
à des organismes publics, qui font que les dossiers des personnes mises
en disponibilité vont circuler partout, non seulement dans la fonction
publique, mais dans tous les organismes publics et parapublics. C'est
là-dessus, M. le Président, que ça n'a aucun sens que l'on
procède ainsi. Alors, je maintiens mon objection à l'article,
à l'heure actuelle, et je voterai donc contre l'article tel
qu'amendé.
M. Gautrin: M. le Président, je rappellerai
l'argumentation. C'est que les documents continueront à être
protégés par la Loi sur l'accès aux documents des
organismes publics et sur la protection des renseignements personnels (L.R.Q.,
chapitre A-2.1) et, dans ces conditions, les craintes du député
de Labelle me semblent injustifiées. Je vais dont voter en faveur de
l'amendement.
Le Président (M. Lemieux): Alors, est-ce que l'amendement
est adopté? On appelle le vote?
M. Léonard: Ah! puisqu'on légifère pour ne
rien dire, alors contre.
Le Président (M. Lemieux): Contre. M. Gautrin:
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Alors, M. Forget?
M. Forget: Pour.
Le Président (M. Lemieux): Pour.
Le Secrétaire: Et M. Lemieux (Vanier)?
Le Président (M. Lemieux): Pour.
M. Léonard: Moi, je suis enregistré contre,
là? (16 heures)
Le Président (M. Lemieux): Oui. Oui, M. le
député de Labelle. Alors, pour, 3; contre, 1. Le sous-amendement
et l'amendement à l'article 6 sont donc adoptés. Est-ce que
l'article 6 est adopté tel qu'amendé?
M. Gautrin: Adopté.
M. Léonard: Rejeté. Sur division.
Le Président (M. Lemieux): Sur division, hein? Sur
division.
Nous passons maintenant à l'article 7.
Une voix: C'est l'article 8. L'article 7 est adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 7 est adopté.
Nous passons donc à l'article 8.
M. Gautrin: M. le Président, j'aurais une
modification.
M. Léonard: À l'article 8, encore! M. Gautrin:
M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Verdun.
M. Gautrin: J'aurais une proposition d'amendement à
déposer, soit que la section III du projet de loi 198, comprenant les
articles 8 et 9, soit supprimée. La raison, c'est que les questions
touchant les 20 % ont déjà été incorporées
dans l'article 3 tel qu'amendé.
Le Président (M. Lemieux): Ils sont retirés, les
articles 8 et 9?
M. Gautrin: Parce que c'est la section oui, 8 et 9
compte tenu...
Le Président (M. Lemieux): C'est ça, hein? Les
articles 8 et 9 sont retirés.
M. Gautrin: Oui, c'est ça.
Le Président (M. Lemieux): Les articles 8 et 9 seraient
retirés, selon l'amendement qui est suggéré par le
député de Verdun.
M. Gautrin: Compte tenu du fait...
M. Léonard: Disons, quand même... La réponse
est un peu courte ou l'explication est un peu courte, parce qu'on est en train
de réécrire complètement le projet de loi. Plus on avance,
plus on s'aperçoit qu'il n'y a pas un seul article qui n'a pas
été réécrit de façon substantielle. Et,
quand je dis ça, je suis en dessous même de la
réalité. On est en train d'adopter en commission parlementaire un
projet de loi différent de celui qu'on a discuté à
l'Assemblée nationale.
Enlever une section complète dans un projet de loi, est-ce que...
Ça n'affecte pas le projet de loi, les principes du projet de loi? On
vient d'enlever «embauche», le mot «embauche»,
là-dedans.
M. Gautrin: M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Verdun.
M. Gautrin: M. le Président, si le député de
Labelle se rappelle, ces questions qui touchent la section III touchent
spécifiquement le personnel d'encadrement. La réduction du
personnel d'encadrement a été touchée au deuxième
paragraphe de l'amendement à l'article 3, qui a été
déposé. C'est à dire que la limite de 20 % du personnel
d'encadrement a été touchée dans l'amendement,
déposé et voté par cette commission, à l'article 3.
Je vous y ai d'ailleurs référé moult fois dans beaucoup de
vos interventions sur les 20 %.
(Consultation)
M. Léonard: Je comprends qu'avec tous les amendements
qu'on a faits on est en train de dire que les articles 8 et 9 ne sont plus
utiles, encore que ça implique une réécriture
complète du projet de loi. Il y a une section complète qui
disparaît.
La section II s'intitule: «Règles concernant l'embauche
dans un organisme public». La section III s'intitulait:
«Règles concernant la diminution du personnel
d'encadrement». C'est deux choses différentes. Je comprends que,
par un paragraphe du nouvel article 3, on touche le personnel d'encadrement,
mais, en termes d'articulation dans la loi, M. le Président, je trouve
qu'on en mène large par rapport au principe du projet de loi. Est-ce que
c'est recevable, cet amendement?
Le Président (M. Lemieux): Oui, c'est recevable.
M. Léonard: À l'oeil... Vous le faites à
l'oeil, mais dans les faits?
Le Président (M. Lemieux): Dans les faits, oui, c'est
recevable.
M. Léonard: C'est recevable? Toute une section, enlever
toute une section?
M. Gautrin: M. le Président, c'est évidemment
recevable, puisqu'il s'agit, à l'heure actuelle, simplement de retirer
toute une section. Il est clair qu'il suffirait que la commission,
actuellement, vote contre chacun des articles qui étaient
déposés pour qu'ils disparaissent de la même
manière, et on obtiendrait exactement le même résultat.
M. Léonard: Oui. Je comprends ce que dit le
député de Verdun. La commission pourrait faire ça contre
chacun des articles. Mais, en affectant une section complète du projet
de loi, est-ce qu'on ne vient pas affecter le principe même du projet de
loi qui a été débattu à l'Assemblée
nationale?
M. Gautrin: C'est une question pour la présidence, parce
que, si la présidence tranchait dans le sens contraire, ça
pourrait aller jusqu'à dire qu'au minimum la commission ne pourrait que
simplement adopter un projet de loi. La commission ici est souveraine et peut
parfaitement...
M. Léonard: C'est parce que la section porte sur
«Règles concernant la diminution du personnel
d'encadrement». Là, on déciderait de ne pas diminuer le
personnel d'encadrement, sauf par la disposition de l'article 3, qui est
beaucoup plus restreinte que ce qu'il y a dans 8 et 9.
M. Gautrin: M. le Président, le député de
Labelle comprend bien que l'article 3, qui a déjà
été voté par cette commission, a pour effet justement de
réduire le personnel dans le secteur public et que... D'ailleurs,
lorsqu'on aura à faire la renumérotation, à changer,
à suggérer une modification au titre de la section II, de
manière qu'elle couvre à la fois la section II et la section
III...
Le Président (M. Lemieux): II n'y a pas de
problème, M. le député de Labelle, là-dessus. Pas
de problème, c'est recevable, M. le député de Labelle.
M. Léonard: C'est recevable?
Le Président (M. Lemieux): Oui, oui.
M. Léonard: On ne plaidera pas plus longtemps, M. le
Président, mais...
Le Président (M. Lemieux): Ça fait trois
décisions que je lis. Ah non! Il n'y a pas de problème.
M. Gautrin: Parfait.
M. Léonard: II va falloir qu'on s'assure que c'est le
même projet de loi, que les principes de ce projet de loi seront les
mêmes que ceux qui ont été adoptés à
l'Assemblée nationale, quand on va avoir fini notre travail à la
commission.
M. Gautrin: Tout à fait. C'est un bon point, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Non, il n'y a pas de
problème.
M. Léonard: Je comprends que ce n'est pas très...
Les ministres n'étant pas là, cela indique tout
l'intérêt qu'a l'Exécutif dans ce projet de loi. Mais,
enfin...
M. Gautrin: M. le Président, le persiflage de mon ami, le
député de Labelle, continue.
M. Léonard: Ce n'est pas du persiflage. Ha, ha, ha! Bon,
bien, il va falloir en discuter un par un c'est ça? ou si
c'est un amendement complet? Par un seul amendement, on peut disposer de toute
la section, d'un coup sec, ou bien s'il faut voter sur chacun des articles?
Le Président (M. Lemieux): II va falloir voter sur chacun
des articles.
M. Léonard: O.K.
M. Gautrin: Alors, allez-y.
Le Président (M. Lemieux): À moins qu'il y ait
consentement de cette commission pour discuter d'une manière conjointe
des deux articles... Habituellement, la façon dont je procède, je
préfère procéder article par article, à moins qu'il
y ait consentement autrement.
M. Léonard: Non, non. On va y aller article par
article.
Le Président (M. Lemieux): Parce qu'il nous arrive, des
fois, M. le député Léonard vous vous souvenez, en
commission parlementaire de prendre une dizaine d'articles qui se
ressemblent, ou qui ont une connotation qui est similaire, et d'en faire
l'explication pour l'ensemble de ces articles-là.
M. Léonard: Oui, bien, c'est ça. L'explication a
été courte et...
M. Gautrin: Et percutante.
M. Léonard: Non, absolument pas, parce qu'une proportion
d'au moins 20 %... On voit très bien les chiffres qu'il y a
là-dessus. Mais je suis d'accord, M. le Président, que
l'explication vaut pour les deux articles, 8 et 9, et puis...
Le Président (M. Lemieux): Parce que l'amendement les
couvre tous les deux. Il faudrait scinder l'amendement. C'est pour
ça.
M. Léonard: Ah bon! On va être d'accord pour en
débattre.
Le Président (M. Lemieux): Ça va? O.K., les
articles 8 et 9 en même temps, ça va. Alors, est-ce que
l'amendement est adopté...
M. Gautrin: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): ...en ce qui concerne le fait
que les articles 8 et 9 sont retirés?
M. Léonard: Adopté.
M. Gautrin: Merci, M. le Président.
M. Léonard: Vous les retirez. Je vais être d'accord,
étant donné que je considérais qu'ils étaient
complètement «flyés», comme on dirait, comme
articles.
M. Gautrin: Ha, ha, ha!
(16 h 10)
Le Président (M. Lemieux): Alors, maintenant, nous passons
à l'article 10.
Imputabilité des administrateurs d'État
et des dirigeants d'un organisme public
M. Gautrin: M. le Président, j'aimerais déposer,
à l'heure actuelle, un nouvel article 10, un amendement qui se lit comme
suit:
L'article 10 du projet de loi est remplacé par les
suivantsj'ai remplacé par trois articles 10, si vous me permettez,
M. le Président, et j'aimerais le déposer ici; je suggère
qu'il soit, à ce moment-là, débattu article par article,
je pense que vous en avez reçu copie: «10. Un sous-ministre ou une
personne exerçant les pouvoirs que la Loi sur la fonction publique
attribue à un sous-ministre et à un dirigeant d'un organisme
public visé aux paragraphes 1° et 2° de l'article 4 de la Loi
sur le vérificateur général (L.R.Q., chapitre V-5.01) sont
imputables devant l'Assemblée nationale de la gestion des ressources
humaines et des ressources financières de son ministère ou de son
organisme et de toute autre matière administrative de son ressort
signalée dans un rapport du Vérificateur général.
«Ils rendent compte de leur gestion, au moins une fois par année,
devant la commission parlementaire concernée de l'Assemblée
nationale.»
Ça serait un nouvel article 10. S'ajouteraient deux articles
à l'article 10: les articles 10.1 et 10.2. «10.1 Le sous-ministre
dont le ministre a soumis au Conseil du trésor un plan de
réduction des effectifs des organismes publics dont il est responsable,
conformément à l'article 4, doit faire rapport, au moins une fois
par année, à la commission parlementaire concernée de
l'Assemblée nationale de l'état de réalisation de ce plan.
«10.2 Le dirigeant d'un organisme public visé au paragraphe 3°
de l'article 1 qui a soumis au Conseil du trésor un plan de
réduction de ses effectifs, conformément à l'article 5,
doit faire rapport, au moins une fois par année, à la commission
parlementaire concernée de l'Assemblée nationale de l'état
de réalisation de ce plan.»
J'imagine, M. le Président, que vous souhaitez que nous
étudiions les articles les uns après les autres, parce que c'est,
évidemment, trois articles distincts.
(Consultation)
M. Gautrin: Si vous me permettez...
M. Léonard: Est-ce que vous voulez une suspension, parce
que...
M. Gautrin: Oui.
M. Léonard: ...M. le Président, je me rends compte
qu'il y a plein de gens qui...
M. Gautrin: Un instant, là. Si vous me permettez...
M. Léonard: ...scribouillent autour de ces articles. Je
suppose que la rédaction n'est pas finie.
M. Gautrin: M. le Président.
M. Léonard: Alors, je peux vous laisser du temps pour vous
entendre entre vous.
M. Gautrin: M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui. M. le député
de Verdun.
M. Gautrin: II ne s'agit pas de s'entendre entre nous, M. le
Président, il s'agit simplement d'être cohérents. Et, dans
la cohérence, je pense que ce que...
M. Léonard: Parce que vous ne l'étiez pas
jusqu'ici?
M. Gautrin: Permettez-moi, M. le Président, que je vous
explique la question. C'est que, lorsqu'on avait parlé de
réduction des effectifs...
M. Léonard: Oui.
M. Gautrin: ...dans le texte, on avait parlé de
réduction du personnel des organismes publics et non pas des effectifs,
je crois.
M. Léonard: Ah!
M. Gautrin: Pour être cohérent dans la
rédaction de la loi, je pense que l'article 10.1 doit se lire: «un
plan de réduction du personnel des organismes publics» et non pas
«des effectifs des organismes publics». Dans ce sens-là,
c'est cet amendement que j'aimerais déposer, M. le Président,
pour être strictement cohérent avec les amendements que la
commission a déjà adoptés.
M. Léonard: M. le Président, je pense qu'avant de
commencer le débat je vais proposer une motion de félicitations
au personnel de la commission qui, sûrement, étant donné sa
compétence, va être capable de s'y retrouver. Mais, il faut dire
qu'après tous les amendements et sous-sous-amendements qui auront
été apportés durant cette commission tout ce personnel va
mériter une motion particulière de félicitations.
Le Président (M. Lemieux): On la fera. Alors, vous y
reviendrez à la toute fin, M. le député de Labelle.
M. Gautrin: M. le Président, il me fera plaisir de
seconder, à ce moment-là, le député de Labelle,
pour pouvoir féliciter le travail du personnel de la commission et du
personnel de l'Assemblée nationale dans le travail de rédaction
de ce projet de loi.
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous sommes prêts
à vous écouter sur l'article 10, sur l'amendement à
l'article 10.
M. Gautrin: M. le Président, je suggère qu'on
débatte article par article, si vous me permettez. Donc, le premier
article 10 les autres étant des articles qui viennent
préciser Pimputabilité en fonction des articles 4 et 5, tels que
rédigés à l'intérieur du projet de loi va,
premièrement, affirmer pour la première fois
l'imputabi-lité devant l'Assemblée nationale des sous-ministres
ou des personnes exerçant les pouvoirs que la Loi sur la fonction
publique attribue à un sous-ministre on pense
particulièrement au secrétaire du Conseil du trésor ou au
secrétaire du Conseil exécutif, dans les ministères qui
relèvent du Conseil exécutif visées aux paragraphes
1° et 2° de la Loi sur le vérificateur général.
Pour la première fois, dans ce débat qui a cours depuis
longtemps, ces personnes sont imputables devant l'Assemblée nationale au
niveau de deux choses et il a fallu bien préciser sur quoi elles
étaient imputables sur la gestion des ressources humaines et des
resources financières de leur ministère ou de leur organisme. En
particulier, on a voulu rajouter et je crois que c'était
important, si on se rappelle le débat qui a eu lieu à cette
commission, avec la visite du Vérificateur général
«et de toute autre matière administrative de son ressort
signalée dans un rapport du Vérificateur
général».
Il a été, et je suis sûr que le député
de Labelle pourra être sensible aussi à cette question... On a pu
remarquer que des recommandations, qui avaient été faites par le
Vérificateur général, n'étaient parfois pas toutes
mises en pratique. Certaines l'étaient, certaines l'étaient
moins; l'application et les recommandations du Vérificateur
général n'étaient pas toutes mises en pratique. Donc, il
serait important de pouvoir aussi, sur ces questions-là, rendre
imputables, devant les commissions de l'Assemblée nationale, les
sous-ministres ou les personnes qui exercent des fonctions de gestion à
l'intérieur de la fonction publique.
Je pense, M. le Président, que cet article de loi est la
concrétisation d'un processus de réflexion qui avait
été initié par des membres de cette commission et qui
avait pris son nom dans un rapport qui avait porté votre nom, le nom du
rapport Lemieux-Lazure. Cet article-là s'en vient concrétiser
en partie, bien sûr; peut-être pas en totalité, mais
en partie les velléités et les demandes
d'imputabilité qui avaient été un peu à
l'intérieur du rapport Lemieux-Lazure.
Alors, M. le Président, je crois qu'en votant en faveur de cet
amendement je suis sûr que l'Opposition va voter en faveur de cet
amendement-là, du moins je le pense l'Assemblée nationale
fait un pas quant à la responsabilité qu'ont les parlementaires
de la surveillance de la gestion dans le secteur public. M. le
Président, je suis à peu près sûr que le
député de Labelle va parler en faveur de cet amendement.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: Merci, M. le Président.
J'ai participé, effectivement, à la commission du budget
et de l'administration, qui a concouru à la rédaction du rapport
qu'on a désigné sous le nom de Lemieux-Lazure, et j'ai eu
l'occasion de faire part à la commission des réflexions que cela
m'inspirait. Je vais les reprendre. Il est de bon ton, par les temps qui
courent, de parler d'imputabilité. C'est un mot qu'on entend partout
à l'Assemblée nationale, qu'on lit dans les journaux et qui a
été mis à la mode il y a deux, trois ans, en particulier
par le rapport qu'on a émis et aussi par les rapports successifs du
Vérificateur général, qui a soulevé la question il
y a maintenant quelque 10 ans. (16 h 20)
Je rappellerai d'abord qu'à la commission qui s'est tenue sur la
fonction publique, nous avons bien distingué entre deux aspects de
Fimputabilité: l'imputa-bilité interne et l'imputabilité
externe. Je pense que, lorsque, dans le public, on parle d'imputabilité,
on ne fait pas la distinction, interne-externe; on parle d'imputabilité,
point à la ligne. Je dirai d'abord que, sur l'imputabilité
interne, tout le monde s'entend. C'est un principe qui a cours dans
l'administration publique, et un haut fonctionnaire est responsable devant son
ministre, un sous-ministre est responsable devant son ministre, etc. Jusqu'au
bas de l'organigramme, chacun est imputable de ses fonctions, de sa
responsabilité devant son supérieur, et c'est ce qu'on appelle,
finalement, l'imputabilité interne. Tout le monde va s'entendre que, si
vous recevez un salaire, vous devez rendre compte à votre
supérieur. Dans le cas du sous-ministre et de dirigeants d'organismes,
ces personnes rendent compte à leur supérieur, qui est le
ministre responsable, lui, devant l'Assemblée nationale.
Pour aller plus loin, maintenant, ce qui avait été dit
à la commission sur la fonction publique, c'est que, quant à
l'imputabilité externe, nous voulions, nous étions d'accord pour
faire une expérience, laquelle ne s'est pas faite encore. Sur la
question de principe, le principe a porté sur l'imputabilité en
général. Mais, sur
l'imputabilité externe, il s'agissait de faire un projet-pilote,
une expérience, qui n'a pas été faite, deux ans
après le dépôt du rapport de la commission. Elle n'a pas
été faite, cette expérience. Il y a des objections
à ce processus ou à cette question d'imputabilité externe,
parce qu'elle remet en cause les relations de responsabilité ou
d'autorité entre le ministre et son sous-ministre. En quelque sorte, la
commission parlementaire, ici, voudrait entendre un sous-ministre, en l'absence
de son ministre, donc de son supérieur. Je dois dire que, dans le
système parlementaire britannique, cela ne se fait pas de cette
façon, généralement.
M. le Président, je voudrais porter à votre attention une
argumentation qu'on entend souvent, puis même de la part du
Vérificateur général, à l'effet qu'au gouvernement
fédéral les hauts fonctionnaires viennent devant les commissions.
Puis-je simplement vous dire, vous rappeler et insister sur le fait que
l'administration fédérale est une des plus mauvaises qui soit,
l'une des plus mal foutues qui soit et que, même s'ils ont fait parader
des hauts fonctionnaires, des sous-ministres, ça n'a pas corrigé
les problèmes de l'administration fédérale. Je vois le
député de Verdun qui hoche du chef, et je pense qu'il ne peut pas
démentir ce que je viens de dire.
En réalité, lorsque l'on revoit le comportement des hauts
fonctionnaires fédéraux, on voit très bien qu'ils adoptent
des comportements politiques, même dans leur administration, parce qu'ils
savent qu'un jour ou l'autre ils peuvent être amenés devant une
commission et devront répondre directement sur des aspects qui,
nécessairement, vont être politiques. Donc, les hauts
fonctionnaires jouent systématiquement je parle d'Ottawa
à la limite entre le politique et l'administratif et, souvent, tombent
dans le politique, de sorte qu'on entend de plus en plus souvent parler du fait
que les ministres, à Ottawa, ne contrôlent plus rien et que ce
sont les hauts fonctionnaires qui mènent, encore beaucoup plus
qu'à Québec.
M. le Président, c'est un fait, et cela, en tout cas, devrait
nous inciter à réfléchir. Nous avions convenu, à la
commission Lemieux-Lazure, de faire une expérience d'imputabilité
externe. Nous avions proposé d'entendre le ministre de l'Industrie et du
Commerce, responsable de la SDI, devant cette commission. C'est ce que
l'Opposition a proposé et, à la minute où cette
proposition de l'Opposition a été connue, ça a
été un non. Nous n'avons jamais eu de réponse à
cette question. Nous n'avons jamais pu, ici, devant cette commission,
évaluer où cela irait, jusqu'où cela irait. Les
députés, maintenant, veulent venir devant cette commission et
l'obliger à établir un principe général sur lequel
on n'a même jamais pu faire une seule expérience, jamais pu.
M. le Président, je pourrais aller plus loin aussi dans le
rédigé de l'article et poser quelques questions. Pourquoi il ne
s'agit que de matière signalée dans un rapport du
Vérificateur général? C'est une première question,
que j'adresserais au député de Verdun.
Deuxièmement, avant de lui laisser la parole, je vous ferais une
remarque, la remarque suivante, qui a été faite lors des travaux
de la commission sur la fonc- tion publique. Au gouvernement, l'information
fait particulièrement défaut. J'ai, à plusieurs reprises,
cité ce qui se fait dans les grandes entreprises, où l'on a en
main les états financiers 10 jours, 15 jours après la fin du
mois. On les a à tous les mois. On les a à tous les mois, 15
jours au maximum après la fin du mois. Qu'avons-nous ici, M. le
Président, comme instrument? La synthèse des opérations
financières, qui paraît à tous les trois mois, paraît
généralement deux mois après la fin de la période
en cause, deux mois. Il y a eu une exception, que nous avons constatée,
cet hiver, lorsque le gouvernement a déposé la synthèse,
le 2 février, le 1er février, la veille du début des
travaux de la commission sur les finances publiques, ce qui indiquait qu'il
l'avait en main déjà le 15 janvier. Jamais, jusque-là, il
ne l'avait rendue publique avant deux mois après la fin de la
période en cause.
J'ai eu l'occasion de noter que, dans les grandes entreprises, puis
même dans les petites entreprises, il y a une foule de rapports qui sont
publiés sur le plan financier, sur l'état des effectifs, sur le
niveau des ventes, sur toutes sortes de renseignements pertinents à la
gestion, et que les administrateurs avaient en main dans des délais
très rapides, de plus en plus rapides, compte tenu des ressources de
l'informatique. Qu'avons-nous, M. le Président, ici? À l'heure
où nous sommes ici, en pleine Assemblée nationale, le leader de
l'Opposition a déposé 21 motions, 21 motions demandant que les
ministres comparaissent. Devinez pourquoi? Parce qu'ils n'avaient pas produit
le rapport annuel, ils n'avaient pas produit le rapport annuel en temps
légal, comme le prescrivait la loi, c'est-à-dire neuf mois
après la fin de l'année financière. On a
déposé des rapports annuels 1989-1990, alors que nous sommes en
1993. M. le Président, que nous disent les députés du
parti ministériel? Faisons comparaître les hauts fonctionnaires.
Il n'y a qu'une explication: le gouvernement, comme les députés
ministériels, cherchent des coupables et veulent amener à la
barre des hauts fonctionnaires, alors que c'est leur propre gouvernement qui
est en cause. C'est l'administration, la gestion de leur propre gouvernement
qui est en cause. C'est ça, le problème. C'est là qu'est
le problème. (16 h 30)
Nous n'avons pas siégé depuis le début de
l'année, malgré deux lettres que j'ai adressées au
président de cette commission, sur la synthèse des
opérations financières. Il y en a eu trois depuis le début
de l'année, trois depuis le début de l'année. La loi
prescrit que l'on siège sur la synthèse des opérations
financières, nous ne l'avons pas fait encore. Puis là on veut
faire parader tous les hauts fonctionnaires, une fois par année.
Même les ministres ne sont pas là pour débattre leurs
projets de loi. On va engorger la commission, sûrement, parce que c'est
la réponse qu'on nous fait. Lorsqu'on veut avoir une réunion de
la commission du budget et de l'administration sur la synthèse des
opérations financières: La commission est engorgée.
Là, on veut entendre tous les sous-ministres.
Mais ce n'est pas fini, parce qu'il faut lire les
articles 10, 10.1 et 10.2. Même un président ou un
directeur général de commission scolaire, qui est en quelque
sorte le haut fonctionnaire d'une commission scolaire, devrait venir
s'expliquer devant le Conseil du trésor, devrait venir s'expliquer
devant l'Assemblée nationale s'il est en retard, s'il ne répond
pas aux objectifs fixés par le Conseil du trésor.
M. le Président, je pense que... Lorsqu'on entend cela, je dis
que les priorités sont mises à la mauvaise place. Les ministres
doivent répondre d'abord de leur gestion. Ils doivent venir à la
commission parlementaire et arrêter de se déguiser en courant
d'air, lorsqu'il s'agit de répondre devant des commissions
parlementaires et devant l'Assemblée nationale. À l'heure
actuelle, l'Assemblée nationale va convoquer 11 ministres, parce qu'ils
n'ont pas produit leur rapport annuel à temps. Puis là on veut
convoquer les hauts fonctionnaires. Allons donc! C'est de la rigolade,
ça! Que les ministres, d'abord, remplissent leur mandat, qu'ils
déposent leur rapport annuel, qu'ils viennent quand c'est le temps. Ils
ne sont pas là, aujourd'hui, et on débat un projet de loi fort
important, si, vraiment, ça doit être suivi d'effets. Le
président du Conseil du trésor n'est pas là, il n'a pas le
temps!
Nous sommes en régime parlementaire britannique. Le responsable
de chacun des ministères, de chacun des organismes d'État, c'est
d'abord le ministre. Je pense que, comme on va aborder, dans quelques jours,
l'étude des crédits, on verra les instruments dont l'Opposition
et les parlementaires disposent pour vraiment discuter des orientations des
ministères. On sait très bien que c'est une information
généralement assez mal foutue qui nous est
présentée. Je pense que ça devrait commencer par
là: une excellente information qui soit déposée devant la
commission.
On commençait à parler d'imputabilité. Le ministre
doit venir, l'appareil d'information doit être transmis aux
députés à temps, de façon intelligible, qu'on ne
soit ni noyés sous l'information ni sevrés d'information. Je
pense que, là, on commencerait par le bon bout. Là, on commence
par vouloir convoquer les sous-ministres, alors que c'est le ministre d'abord
qui est responsable.
J'aimerais entendre les commentaires du député de Verdun
là-dessus.
M. Gautrin: Est-ce que, M. le Président, vous avez des
commentaires à faire avant ou...
Le Président (M. Lemieux): Oui. Je peux faire quelques
commentaires, puisque je dois malheureusement... Je dois quitter pour une
heure, M. le député de Labelle.
M. Gautrin: J'aimerais répondre aussi, quand même,
après, au...
Le Président (M. Lemieux): J'aimerais simplement vous
rappeler qu'effectivement, dans le rapport que nous avons déposé
le 17 décembre 1990, on faisait état de l'imputabilité
interne et de l'imputabilité externe.
Au niveau de 1 imputabilité interne, on disait qu elle se
caractérise par une reddition de comptes, du plus bas niveau
hiérarchique jusqu'à la haute direction, et qu'elle se
concrétise par la fixation d'objectifs précis et la
délégation des pouvoirs nécessaires pour les
réaliser...
M. Léonard: Tout le monde est d'accord.
Le Président (M. Lemieux): ...et ce, du plus haut niveau
jusqu'au plus bas échelon d'un ministère ou d'un organisme. Mais
vous vous souvenez aussi que, lors de ce rapport, au niveau, je dirais, de
l'application de ce principe d'imputabilité interne, on était
très peu avancés je pense à la reddition de
comptes, entre autres, et aux sanctions positives et négatives.
Au-delà de tout ça, évidemment, la commission a
abordé le principe de l'imputabilité externe, qu'elle avait
qualifié de n'être rien d'autre que l'exercice de la
responsabilité ministérielle à différentes
occasions de la vie parlementaire, débats à l'Assemblée
nationale, en commission parlementaire, et ainsi de suite. Il y a eu une
évaluation qui a été faite des différents
mécanismes d'imputabilité externe qui existent actuellement.
À la page 66, on retrouve à la page 66b les
rapports annuels d'activité. Je ne peux qu'être, d'une certaine
façon, en accord avec ce que M. le député de Labelle vient
d'énoncer relativement au manque d'information que peuvent avoir les
parlementaires. On en faisait état, et je ne renierai pas ce qu'on a
écrit le 17 décembre 1990. On faisait état, aux pages 66
et suivantes, que les rapports annuels sont déposés à
l'Assemblée nationale par les ministres responsables des
ministères et organismes, sans qu'ils ne fassent l'objet du moindre
débat, et encore moins d'un examen formel par les parlementaires. Bien
qu'ils soient utilisés à l'occasion comme documents de support,
on se rendait compte une recherche qui avait été
effectuée par la commission que, dans 80 % des ministères,
on ne respectait pas les délais. Puis, la très grande
majorité des parlementaires ne les reçoivent même pas. On
n'en a même pas une copie, à moins d'en faire la demande en vertu
d'une directive du ministère des Communications. On se rendait compte
aussi que les rapports comme tels ne nous fournissaient que très peu
d'information sur les mandats, les objectifs et la structure des programmes,
des activités et des ressources du ministère et des
organismes.
On a aussi passé des commentaires sur l'étude des
crédits, des engagements financiers qui sont loins d'être
substantiels et sur la gestion des ressources humaines dont le
dernier rapport du Vérificateur général en a fait un
chapitre complet. C'est un des éléments qu'on avait
soulevés, en faisant état qu'elle n'était abordée
que très marginalement.
Effectivement, au niveau de l'imputabilité interne, il y a un pas
qui s'est fait. Je pense que la commission a été un
précurseur dans cette matière-là. Au niveau de
l'imputabilité externe, c'est évident que c'est une autre
philosophie de gestion et une autre façon de voir les choses.
L'imputabilité externe, si je me souviens bien,
nous l'avions abordée de la façon suivante, dans ce
mémoire du 17 décembre 1990, à l'effet que c'était
davantage une nouvelle théorie, je disais, de la répartition des
tâches et des responsabilités. On se rendait compte que, dans le
quotidien, il y a une gestion des affaires courantes qui se fait. Cette gestion
des affaires courantes, qui en est responsable? C'est le fonctionnaire qui est
responsable de sa mise en application et de sa mise en oeuvre, comme
telles.
À mes yeux, lorsqu'on parle d'une forme d'impu-tabilité
externe, elle ne va pas à rencontre du principe qui est celui de la
responsabilité ministérielle. À mes yeux, elle l'a
toujours complétée. Ce principe-là, s'il devait s'exercer,
il devrait s'exercer, je dirais... Lorsqu'on parle de Fimputabilité d'un
sous-ministre, on pourrait regarder la fidélité, l'exactitude,
l'honnêteté, l'économie, l'efficience, le respect des
droits privés, la non-discrimination. On pourrait aussi aborder
l'exactitude des comptes, la légalité des dépenses,
l'économie, l'efficience, l'efficacité des dépenses et
l'évaluation de l'efficacité des programmes. Ça, à
mes yeux, ce sont des caractéristiques strictement administratives.
Je suis bien conscient, et je comprends un peu M. le
député de Labelle. Je ne peux pas dire que M. le
député de Labelle parle avec un verre à moitié
plein ou à moitié vide. Je pense que je suis conscient, je
dirais, de ses craintes au niveau de l'application du principe de la
responsabilité ministérielle, non pas qu'actuellement on n'ait
pas donné cours... À titre d'exemple, lorsqu'il m'a parlé
de la politique de la synthèse des opérations financières.
J'aimerais quand même mentionner à M. le député de
Labelle que le président a écrit à cet effet-là au
leader du gouvernement, afin qu'effectivement le gouvernement, au niveau de la
synthèse des opérations financières, comme le veut le
règlement, respecte ses engagements. Alors, comme président, je
suis prêt à déposer cette lettre-là en commission
parlementaire. J'ai pris mes responsabilités. Mais, au-delà de
tout ça, il s'agit d'un nouveau principe de gestion. Quant à moi,
je crois que, si on fait l'évaluation de la balance des
inconvénients, on se rendra compte... Je crois sincèrement qu'il
y a peut-être plus d'avantages que d'inconvénients à ce
que, le plus rapidement possible, on applique concrètement, dans les
faits, ce principe d'imputabilité externe.
Vous savez, le modus operandi, son mode d'opération, ce sera
à la commission d'y donner les grandes orientations. Mais, au niveau du
principe, je pense que nous nous devons, le plus rapidement possible, de faire
savoir à nos gestionnaires qu'ils auront à rendre des comptes
devant l'administration publique. Je suis certain, moi, M. le
député de Labelle, que, l'an prochain, pour les rapports annuels,
quand ils sauront qu'ils peuvent être convoqués par une commission
parlementaire pour venir expliquer le contenu de leur rapport annuel, ils
seront, je dirais, beaucoup plus prudents. Du moins, ils seront
déposés à temps. S'ils contiennent, au moment où je
vous parle, très peu d'information, de plus en plus, ils vont devenir
substantiels. Ces gens-là auront comme responsabilité de nous
donner, dans ces rap- ports, les grandes orientations de leur gestion. Je vous
garantis je le dis en cette commission parlementaire que, l'an
prochain, vous allez voir pas mal moins de retards dans le dépôt
des rapports annuels.
Je crois que la crainte est peut-être le début de la
sagesse. Il est évident qu'on innove par ce principe
d'imputabilité externe, mais ça n'enlève pas au ministre
sa responsabilité première. Le ministre sera toujours responsable
de l'ensemble des actes de son ministère, mais il y a des objectifs
politiques et des objectifs qui sont administratifs. Je sais que la
frontière peut paraître très mince et difficile à
couvrir, mais ça vaut la peine qu'elle soit faite. Ça vaut la
peine qu'elle soit faite. (16 h 40)
Je ne veux pas vous rappeler ce que disait un de vos
prédécesseurs, que vous avez très bien connu... Je sais
que ça ne vous influencera pas. Je ne veux pas vous dire ça pour
que ça vous influence, mais il y a quand même une certaine
expertise. Je pense à M. Louis Bernard, qui disait que la théorie
traditionnelle de la responsabilité ministérielle, suivant
laquelle les ministres ont une responsabilité globale pour l'ensemble
des actes administratifs, alors que les fonctionnaires sont confinés
à un simple rôle d'exécution, doit être mise au
rancart et qu'elle doit être remplacée comme je le disais
tout à l'heure par une nouvelle théorie de la
répartition des tâches et des responsabilités. Il faut
reconnaître, au niveau politique, une responsabilité
prépondérante sur les orientations générales des
arbitrages, mais reconnaître, au niveau administratif, qu'ils ont des
responsabilités, eux aussi, sur la gestion des affaires courantes, sur
la gestion des affaires journalières. Les ministres sont responsables
des choix politiques, mais il ne faut pas oublier que les fonctionnaires sont
responsables de leur mise en oeuvre.
Regardez le rapport du Vérificateur général, qui
vient devant nous. Il n'est pas politique, il est souvent administratif.
Regardez la façon dont la gestion des ressources humaines, c'est fait.
Est-ce que c'est vraiment politique? C'est davantage administratif. Il serait
intéressant, pour nous, de demander à ces gens-là: Comment
se fait-il que vous ne vous êtes pas fixé de plan d'objectifs
global au niveau de la gestion des ressources humaines? Comment se fait-il que,
tout d'un coup, on découvre ça, alors que la ressource humaine
est peut-être l'élément essentiel d'une nouvelle dynamique
au sein du gouvernement? Combien d'erreurs se sont glissées, je dirais
administratives, au niveau de certains organismes? Je pense, entre autres,
à la SDI. Je pense, entre autres, à la Régie des
assurances agricoles. C'est strictement administratif et non pas politique.
C'est dans ce sens-là que je me dis: Certes, c'est
peut-être faire, d'une certaine façon, une petite profession de
foi, mais je crois sincèrement, M. le député de Labelle,
qu'on va faire avancer les choses. Peut-être que je me trompe, et
peut-être que vous avez raison. Peut-être qu'on devrait demeurer
tel qu'on l'est actuellement, mais je suis certain, moi, que
l'évolution, elle doit se faire.
Par contre, là où je suis d'accord avec vous, où
je
suis 100 % d accord avec vous, c est qu on manque d'information. je
serais malhonnête de vous dire le contraire. je ne le ferais pas comme
parlementaire. mais je ne suis pas certain que le ministre a en sa possession
toute l'information voulue, m. le député de labelle, et, à
ce titre-là, vous avez beaucoup plus d'expérience que moi. je
n'ai jamais siégé à l'exécutif. mais, vous, vous
avez plus d'expérience que moi, à savoir si, continuellement,
lorsque vous avez été ministre, vous aviez en main toute
l'information que vous auriez bien voulu avoir; je ne le sais pas, je ne suis
pas capable de répondre à ça. mais je peux vous dire que,
par ce régime-là, c'est les députés qui vont
vraiment, en vertu de l'article 4, jouer le rôle qu'ils ont à
jouer, soit un rôle de contrôle parlementaire. je suis
peut-être naïf de le croire, peut-être bien naïf. sur le
plan pratique, ça va peut-être fonctionner autrement, mais j'ose
espérer qu'on va aller de l'avant, dans ce sens-là, en adoptant
l'article 10. m. le député de verdun, vous avez des
commentaires?
M. Gautrin: M. le député de Labelle,
peut-être, en ce qui concerne la règle d'alternance.
M. Léonard: Écoutez, c'est parce que... Il reste
que, d'après nos traditions, nous pouvons entendre un sous-ministre, de
consentement mutuel, lorsqu'il a des informations à nous fournir.
J'ai remarqué que, depuis mon retour, en 1989, les sous-ministres
intervenaient en commission parlementaire, alors que, lorsque j'ai
été ministre, ils n'intervenaient pas. C'est le ministre qui
parlait tout le temps.
Je pense que ça a été introduit un peu par la
réforme parlementaire, mais, de consentement, à l'heure actuelle,
le ministre peut demander que le sous-ministre donne des explications plus
techniques en sa présence. Puis, tout le monde accepte, et ça
s'est fait, ça se fait assez couramment. Je me demande pourquoi, tout
à coup, on est obligé d'inscrire dans une loi qu'on va convoquer
les sous-ministres, alors que les ministres ne se rendent même pas.
Je vais vous donner une exemple. On a dit: Sur Fimputabilité
externe, faisons une expérience. Nous avons demandé la
convocation du ministre de l'Industrie et du Commerce, responsable de la SDI,
avec son sous-ministre, pour nous expliquer des choses ça ne
s'est pas fait depuis deux ans; à plusieurs reprises, on est revenus
là-dessus. Est-ce que c'est parce que le ministre n'a pas le temps? On a
été des semaines entières sans siéger comme
commission du budget et de l'administration. Est-ce que le ministre n'a pas le
temps? Je sais, à l'heure actuelle, qu'il fait une immense
tournée à travers le Québec. Paraît-il qu'il est en
course à la chefferie. Là, il a le temps de faire ça,
mais...
M. Gautrin: II n'y a pas de chefferie.
M. Léonard: ...il n'a pas de temps de venir
répondre de son administration, ici. Puis, l'expérience-pilote
qu'on voulait faire sur Fimputabilité externe, on ne la tait pas, mais
monsieur se promène! On a dit ce matin, dans le journal, que ça
faisait la dixième fois qu'il annonçait son livre, etc.
Ça, il a le temps de faire ça. Je pense que c'est là
où il faut revenir. Le ministre doit répondre devant les
commissions, c'est fondamental. Puis, quant à moi, qu'il soit
accompagné de son haut fonctionnaire, qui va donner l'aspect gestion, si
vous voulez faire une distinction.
Là-dessus aussi, je vais intervenir. La différence entre
orientation et gestion, lorsqu'on prend une discussion de fond, est très
ténue. Il y a des bouts qui sont gestion, mais qui sont sous fond
d'orientation. Puis, pour avoir une discussion intelligente, il faudrait avoir
les deux. C'est pour ça que, finalement, lors de la réforme
parlementaire, les ministres viennent devant nous, alors qu'avant ils
étaient assis à côté. Maintenant, ils viennent
devant, et ils sont accompagnés de leurs hauts fonctionnaires, justement
pour que les hauts fonctionnaires, sous certains aspects, répondent.
Très bien. Qu'on en reste là et qu'on fasse
l'expérience-pilote qu'on demande depuis longtemps. Est-ce que cela veut
dire que c'est en l'absence du ministre que le sous-ministre va venir?
Qu'est-ce qu'il va dire en l'absence de son ministre? Si le sous-ministre sait
qu'il va devoir venir devant une commission parlementaire, je suis convaincu
qu'à terme il va adopter des comportements politiques,
nécessairement, parce qu'il doit se préparer à
répondre devant la commission parlementaire. Là, on vient de tout
rater, parce que, au fond, les distinctions qu'on fait sont des distinctions
tout à fait théoriques et ne correspondent pas à la
pratique.
M. Gautrin: M. le Président, je voudrais...
Le Président (M. Messier): M. le député de
Verdun.
M. Gautrin: ...répondre. Là, on a un débat
qui est intéressant, et qui est un débat assez de fond et
fondamental. Je pense qu'avec cet amendement à ce projet de loi on ne va
probablement pas résoudre tous les problèmes ça,
c'est probablement vrai mais on va, comme le rappelait tout à
l'heure le député de Va-nier, faire avancer un peu plus le
contrôle que les parlementaires, aussi bien de l'Opposition que du parti
gouvernemental, peuvent avoir ou doivent avoir sur la gestion de l'appareil
gouvernemental. On fait clairement là-dedans... Je comprends qu'il peut
y avoir certains domaines qui sont des zones grises, et je n'en disconviens
pas, mais on a essayé réellement... Je vous rappellerai quand
même que la Loi sur la fonction publique précise que c'est le
sous-ministre qui est le gestionnaire de son ministère. Dans ce
cadre-là, on veut demander au sous-ministre des comptes, parce que c'est
lui aussi qui est responsable de la gestion, de la gestion financière et
de la gestion des ressources humaines.
Je m'étonne des réactions de la part du
député de Labelle, et je les comprends, dans un cadre partisan,
mais si on laissait tomber le côté d'un cadre partisan
c'est parfois difficile, ici, autour de cette ta-
ble alors qu'on a eu devant nous tous les problèmes qui
ont été soulevés par le Vérificateur
général, qui est venu ici. Pas plus tard que la semaine
dernière, on avait le Vérifiateur général devant
nous, qui soulevait un certain nombre de problèmes majeurs. Le
député de Labelle, à la fin de son allocution, avait
terminé en disant: On aurait bien aimé pouvoir continuer. Moi
aussi, j'aurais aimé pouvoir continuer à débattre la
question, approfondir un certain nombre de problèmes de gestion dans
certains organismes de l'État, sur lesquels on voudrait pouvoir aller un
peu plus loin, et pouvoir éventuellement demander, non pas au ministre
qui s'occupe des grandes politiques, mais strictement au niveau de la gestion,
par exemple, du personnel, des affectations de personnel, de tous les cas qui
ont été soulevés par le Vérificateur
général, permettre aux parlementaires de pouvoir aller un peu
plus loin.
Ceci, M. le député de Labelle, n'est pas
nécessairement la panacée au contrôle, qu'on souhaiterait
parfait, des parlementaires sur la gestion, probablement pas. Je ne
prétends pas que c'est un remède miracle, mais je crois que
ça va être un pas dans la bonne direction, dans quelque chose que
nous cherchons tous, qui est un meilleur contrôle des parlementaires sur
la gestion des fonds publics.
Le Président (M. Messier): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: M. le Président, il me reste deux
minutes. Justement, sur le cas du Vérificateur général, il
n'y a rien qui empêche la commission de le reconvoquer. Il a fait un
rapport fantastique cette année sur la gestion des ressources humaines.
Nous avons eu quatre heures pour l'entendre, quatre heures, point à la
ligne. Au bout de quatre heures, le rapport est rangé; il prend le bord
des tablettes. Qu'est-ce qui empêche la commission de le reconvoquer et
de demander aussi au ministre d'être présent? Rien. On peut le
faire, à l'heure actuelle. Pourquoi légiférer en plus
présentement là-dedans? On peut le faire, à l'heure
actuelle. Pourquoi ne le fait-on pas? Qu'on le fasse. On va entendre, par
exemple, le Vérificateur général, disons, avec le ministre
du Revenu et le sous-ministre du Revenu, venir ici à la barre et nous
expliquer les problèmes qu'ils ont vus, ce que le Vérificateur
général a trouvé, ce que le ministre et le sous-ministre
ont fait. On peut faire ça. On a juste à le faire, on ne le fait
pas. (16 h 50)
Là, ce qu'on fait, on fait un article de loi pour dire: Nous
avons voté Pimputabilité pour se donner un air de vertu.
Dans les faits, les ministres eux-mêmes ne produisent pas leur rapport
annuel, les ministres eux-mêmes. Onze ministres qui paradent à
l'Assemblée nationale, aujourd'hui, 11 ministre n'ont pas produit leur
rapport annuel à temps. Il y en a où ça remontait à
1989-1990. Imaginez-vous si c'était le cas dans l'entreprise
privée. Le gouvernement fait obligation à l'entreprise
privée de déposer son rapport annuel, de le rendre public trois
mois après la fin de l'année financière.
Nous, non; deux ans après, les rapports ne sont pas encore
produits. C'est là où je dis: C'est de la foutaise, ce qu'on fait
là! Si c'est vrai, si on est sérieux, on va engorger le travail
de la commission. On va engorger la commission du budget et de
l'administration, qui ne fera pas des choses aussi essentielles que d'examiner
le rapport, par exemple, de la synthèse des opérations
financières; ce qu'on ne fait pas, ce qu'on n'a pas fait aucune fois
cette année.
Le président nous dit qu'il a écrit au leader du
gouvernement, mais, en réalité, durant tout ce temps-là,
la commission ne se réunit pas. Les crédits seront
déposés demain. Le budget va être déposé,
disons, dans un mois ou un peu plus, deux mois peut-être, un mois et
demi, puis on n'aura pas fait l'étude de la synthèse des
opérations financières. Donc, aucune étude sur des
rapports intérimaires du gouvernement, aucune étude. Là,
on veut faire parader les hauts fonctionnaires. Je pense qu'on cherche des
coupables; c'est ça qu'on fait, pas autre chose.
M. Gautrin: M. le Président.
Le Président (M. Messier): Merci, M. le
député de Labelle.
M. le député de Verdun.
M. Gautrin: M. le Président, je ne peux pas laisser passer
ça, laisser passer ça sans répondre, si vous me permettez,
parce que...
Le Président (M. Messier): On apprécierait une
réponse claire et précise.
M. Gautrin: Premièrement, je me suis laissé dire
que, du temps où vous étiez en charge de l'Exécutif, bien
des fois, les rapports annuels n'étaient pas non plus dans les
délais prescrits, et ça n'a jamais posé de
problème. Alors, n'essayez pas actuellement de dire que nous sommes les
seuls qui ne déposons pas les rapports annuels dans les délais
prescrits. Vous essayezje ne veux pas refaire ici le débat qui a
lieu actuellement en Chambre de faire de la petite politique avec ces
éléments-là, et j'aurais attendu de vous plus
d'élévation, si vous me permettez.
Deuxième point. Je vais revenir quand même sur la question
de fond, parce que c'est vrai que vous la soulevez là-dedans. Là,
on n'est pas en train de dire... Vous dites: Les commissions pourraient. On ne
cherche pas des coupables, mais on veut réellement que ça se
fasse et on utilise la voie législative, à l'heure actuelle, pour
faire en sorte que, chaque année, les grands gestionnaires des
différents ministères viennent rendre compte devant la commission
parlementaire. Vous êtes en train de dire: Ça se pourrait,
éventuellement on pourrait le faire, etc. Là, ça devra
être. C'est ça la grande différence qu'il y a entre passer
cette loi-là et pouvoir dire: Oui, ça pourrait être
autrement. Là, ça devra être, et c'est le changement majeur
qu'on est en train de faire en votant cet article de la loi. J'ai
terminé,
M. le Président.
Le Président (M. Messier): Merci, M. le
député de Verdun.
M. Léonard: M. le Président, il me reste,
paraît-il, 15 secondes?
Le Président (M. Messier): À peine.
M. Léonard: Une fois par année, ça s'appelle
engorger la commission, alors qu'elle ne fait pas ses premiers mandats. Il ne
s'agit que d'éléments signalés dans le rapport du
Vérificateur général...
M. Gautrin: Non. C'est faux.
M. Léonard: ...que les ministres eux-mêmes ne
viennent pas... Je pense qu'ils doivent venir. Puis, il faut reprendre toute la
question à partir de l'information, et pas simplement à partir
d'une parade des hauts fonctionnaires ici, devant une commission.
Le Président (M. Messier): Merci, M. le
député de Labelle.
Dernière intervention du député de Verdun.
M. Gautrin: Brièvement, avant qu'on passe au vote, je
voudrais seulement préciser qu'il ne s'agit pas uniquement des choses
signalées dans le rapport du Vérificateur général.
Je rappellerai le texte, pour le bénéfice du député
de Labelle: «...sont imputables devant l'Assemblée nationale de la
gestion des ressources humaines et des ressources financières de son
ministère ou de son organisme et de toute autre matière
administrative». M. le Président...
Le Président (M. Messier): Merci, M. le
député de Verdun.
Est-ce que l'article 10 est adopté?
M. Gautrin: Adopté, M. le Président. M.
Léonard: Sur division.
Le Président (M. Messier): Sur division. Deuxième
alinéa, l'article 10.1.
M. Gautrin: On est, M. le Président, à discuter
maintenant de l'alinéa 10.1.
Le Président (M. Messier): Je vais... Vous en faites la
lecture, M. le député de Verdun?
M. Gautrin: M. le Président, l'alinéa 10.1 va donc
toucher, alors que l'article 10, tel qu'il a été
présenté... Le nouvel article 10.1 vient, disons, préciser
réellement à l'intérieur même de la stratégie
de réduction du personnel. On dit: «Le sous-ministre dont le
ministre a soumis au Conseil du trésor un plan de réduc- tion du
personnel des organismes publics dont il est responsable donc, c'est ce
qu'on avait prévu à l'article 4 conformément
à l'article 4, doit faire rapport, au moins une fois par année,
à la commission parlementaire concernée de l'Assemblée
nationale de l'état de réalisation de ce plan.»
M. le Président, au moment où nous avons débattu
l'article 4, l'article 7, j'ai fait référence moult fois à
cet article 10.1. Disons que, dans le plan de réduction du personnel
qu'on demandait, et qu'on demandait aux différents organismes du secteur
parapublic... Bien des fois, le député de Labelle avait dit: Bon,
ce n'est pas sérieux, c'est seulement un plan qu'on demande. On a
demandé un plan de réduction. Ce plan de réduction doit
être déposé à l'Assemblée nationale et
là on pourra, année par année, vérifier ou
s'assurer de la réalisation de ce plan. Je pense que c'était le
troisième pas du trépied: un, le plan de réduction; deux,
le dépôt du plan; trois, la réalisation du plan. M. le
Président, c'est tout à fait cohérent avec les
différents articles qu'on a déjà débattus.
Le Président (M. Messier): Est-ce que l'article est
adopté? Des commentaires?
M. Léonard: M. le Président, oui, des
commentaires.
Le Président (M. Messier): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: Une fois par année. Le
député a dit: «au moins une fois par année»,
mais, dans le texte, c'est écrit: «une fois par
année».
M. Gautrin: «Au moins une fois par année»,
dans le texte que j'ai actuellement, si vous me permettez.
M. Léonard: Ah oui? Ah! excusez. Ah oui, oui, c'est une...
par rapport au texte que nous avions... D'accord.
M. Gautrin: Je m'excuse. Le texte que j'ai déposé,
par rapport au texte que je vous avais transmis...
M. Léonard: Est différent un peu. M. Gautrin: II
y a... Pardon?
M. Léonard: O.K. Ça va. O.K., je comprends.
M. le Président, la remarque. Quand on se fait dire «au
moins une fois par année»... «Le sous-ministre dont le
sous-ministre a soumis au Conseil du trésor un plan de réduction
du personnel», donc chaque sous-ministre puisque chacun est
obligé de venir ici est obligé de déposer son plan
de réduction. Donc, chaque sous-ministre va devoir venir ici pour faire
état de l'avancement des travaux. M. le Président, je maintiens
que c'est engorger la commission. C'est le ministre qui doit venir devant la
commission, c'est lui qui est politi-
que, c'est lui qui a été élu dans notre
système parlementaire britannique.
Si on était en système présidentiel
américain, ce serait autre chose, et mon raisonnement serait très
différent. Mais, en système parlementaire britannique, où
l'Exécutif est issu de l'Assemblée nationale, est issu de la
Chambre des communes, ou bien, à Londres, aussi, de la Chambre des
communes, ce n'est pas le même fonctionnement. C'est le ministre qui est
responsable de son ministère, c'est lui qui doit venir et qui doit
répondre devant l'Assemblée nationale, qui doit répondre
devant les députés. L'Exécutif est responsable devant le
législatif.
Mais, M. le Président, une fois par année, on avait la
synthèse des opérations financières. C'est écrit
dans la loi que ça doit venir ici, qu'on doit faire un examen. Ça
fait trois synthèses des opérations financières qui ont
été déposées depuis de début de
l'année et aucune n'a été examinée en commission.
J'ai écrit deux fois au président de la commission du budget et
de l'administration; il n'a pas réuni la commission. Il a dit tout
à l'heure qu'il avait écrit au leader du gouvernement, qui n'a
pas encore convoqué la réunion de la commission pour entendre
l'étude de la synthèse des opérations financières.
On parle juste du ministère des Finances, pourtant important en termes
financiers et de gestion. Il devrait venir, il n'est pas venu.
Alors, M. le Président, je pense que, là, on fait de la
législation dont on sait d'avance qu'elle ne sera pas respectée.
On le sait d'avance. La loi constitutive de chacun des ministères lui
fait obligation de déposer son rapport annuel, puis je dis
«déposer». C'est juste un document qui est
préparé par son ministère, et ce n'est même pas
fait. Qu'est-ce qu'on apprend, dans ces rapports annuels? Toutes sortes de
choses. Parfois, ils sont élaborés je ne dirais pas
très élaborés mais, souvent, c'est simplement des
constats d'autosatisfaction qu'il y a là-dedans, de la part du
ministère, alors que les renseignements factuels, qu'on retrouve, par
exemple, dans un rapport d'entreprise... (17 heures)
Un rapport d'entreprise, prenons-en un: Boeing, Boeing Corporation. Il y
a du stock là-dedans. Vous savez pourquoi les résultats
financiers sont à telle hauteur, s'ils perdent d'ailleurs, ils ne
font pas de pertes s'ils font des revenus ou des profits plus ou moins
ressemblants aux prévisions qu'ils ont faites, on le sait. On
connaît les commandes d'avance, on connaît plein de choses de la
compagnie. Essayez de voir, dans un rapport de ministère, s'il y a une
telle chose. Il n'y a pas ça. Puis, là, on veut faire parader le
sous-ministre, alors que, même dans les rapports annuels, il n'y a pas
l'information de base requise pour porter un jugement éclairé.
Moi, je pense, M. le Président, que, là, on fait de la
législation inapplicable dans les faits, compte tenu du fonctionnement
même de la commission. Je vais donc voter contre, au moment où,
encore une fois, à l'Assemblée nationale, on débat une
résolution qui fait parader tous les ministres qui n'ont pas remis leur
rapport à temps. Je sais qu'on va nous rapporter que, dans le temps,
oui, il y a eu des rapports qui n'ont pas été remis à
temps. Moi, je pense que le gouvernement, à l'heure actuelle, plaide sa
propre turpitude quand il essaie de nous ramener 10 ans en arrière.
Si, il y a 10 ans, il y avait des choses qui ne devaient pas être
faites, ce n'est pas une raison pour continuer à les faire. Je pense que
cela supporte l'argumentation que l'on fait ici, maintenant. M. le
Président, une fois par année, «au moins une fois par
année», le député de Verdun veut jouer au ministre
beaucoup, parce que ça veut dire que, quatre fois par année, on
pourrait les faire venir? Alors, qu'attend-on pour réunir la commission
du budget et de l'administration sur la synthèse des opérations
financières du gouvernement, de tout le gouvernement? C'est l'a b c.
Le Président (M. Messier): Est-ce que M. le
député de Verdun a une réponse à cette
question?
M. Gautrin: M. le Président, j'aimerais rappeler au
député de Labelle que cet article porte strictement sur les
sous-ministres dont le ministre a soumis un plan de réduction du
personnel des organismes publics dont il est responsable, conformément
à l'article 4. Vous avez plaidé, M. le député de
Labelle, qu'il y aurait une foule de gens qui seraient concernés par
cela. De fait, ça touche essentiellement trois ministères
où... je vous referai lecture de l'article 4, si vous me le permettez.
l'article 4 se libellait comme ça: «le ministre de la santé
et des services sociaux c'est un des ministres concernés
le ministre de l'éducation et le ministre de l'enseignement
supérieur et de la science doivent soumettre au conseil du trésor
pour approbation [...] un plan de réduction [...] du personnel des
organismes [...] visés aux paragraphes 2° et 5° de l'article
1».
C'est-à-dire qu'ici, dans l'article 10.1, on est en train de
faire référence strictement, à l'heure actuelle, au
sous-ministre de la Santé et des Services sociaux, au sous-ministre de
l'Éducation et au sous-ministre de l'Enseignement supérieur et de
la Science. Il ne s'agit pas, à ce moment-là, d'avoir un
engorgement de la commission. Pour aider peut-être le
député de Labelle, je fais référence ici à
l'article 4, tel qu'il a été amendé. Si vous vous rappelez
l'économie du projet de loi, il est important, dans l'économie du
projet de loi, pour ce qui touchait le secteur parapublic, donc le secteur de
l'enseignement et de la santé... Au lieu d'imposer des quotas de
réduction, on avait demandé à chacun de ces organismes de
présenter, pour approbation par le Conseil du trésor, un plan de
réduction d'effectifs qui, une fois accepté par le Conseil du
trésor, était déposé en Chambre. Là, il
s'agit actuellement de poursuivre et de voir comment ce plan d'effectifs, une
fois accepté par le Conseil du trésor, est réalisé;
il ne s'agit pas d'engorger du tout la commission ici présente.
Le Président (M. Messier): Pour faire
référence , aux travaux, vous partez de l'article 4
modifié. Est-ce qu'il est possible de le lire pour avoir une meilleure
compréhension?
M. Gautrin: Je relis. Pour la compréhension des
parlementaires, peut-être que le secrétaire pourrait relire
l'article 4, ou je peux le faire, pour le bénéfice de tout le
monde.
Le Président (M. Messier): Qui a été
adopté. M. le secrétaire de la commission.
M. Gautrin: C'est l'article qui commence par: «Le ministre
de la Santé et des Services sociaux».
Le Secrétaire: «...le ministre de l'Éducation
et le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Science doivent
soumettre au Conseil du trésor pour approbation, avant le il y a
eu un amendement, qui se lit: indiquer ici la date qui suit de six mois la date
de la sanction de la présente loi un plan de réduction,
pour la période du 1er avril 1993 au 1er avril 1998, du personnel des
organismes publics visés aux paragraphes 2° et 5° de l'article 1
dont ils sont responsables, sur la base du personnel en place 1er avril
1993.»
Le Président (M. Messier): Merci, M. le
secrétaire.
Est-ce que, M. le député de Verdun excusez-moi de
vous interrompre vous avez d'autres commentaires sur l'article 10.1?
M. Gautrin: Non, M. le Président.
Le Président (M. Messier): M. le député de
Labelle, est-ce qu'il y a d'autres commentaires avant de passer au vote?
M. Léonard: M. le Président, on va entendre le
sous-ministre de l'Éducation, le sous-ministre de la Santé et des
Services sociaux venir faire un rapport sur tous les organismes qui sont de
leur ressort. M. le Président, je pense que, là, cela... Je ne
retire pas les remarques que j'ai faites précédemment sur cet
article. Je pense qu'effectivement ça va engorger la commission. En
plus, je ne vois pas que le ministre lui-même ne vienne pas
défendre ses propres dossiers ici. Il viendra avec son sous-ministre,
puis on lui donnera la parole au sous-ministre, mais le principe, c'est le
ministre qui vient. Alors, moi, je suis prêt à voter, M. le
Président.
M. Gautrin: Je suis prêt à voter.
Le Président (M. Messier): Prêt à voter.
M. le député de Verdun, d'autres commentaires?
M. Gautrin: Je suis prêt à voter, M. le
Président.
Le Président (M. Messier): Est-ce que l'article 10.1 est
adopté?
M. Léonard: Sur division. M. Gautrin:
Adopté.
Le Président (M. Messier): Sur division. Nous appelons
l'article 10.2. M. le député de Verdun, est-ce que vous voulez en
faire la lecture?
M. Gautrin: L'article 10.2. Il s'agit maintenant du dirigeant
d'un organisme public. Je rappellerai que, dans l'économie de la loi, on
le demandait aussi aux différentes sociétés d'État
et on avait défini «organisme public» dans le paragraphe
3° de l'article 1. «Le dirigeant d'un organisme public visé au
paragraphe 3° de l'article 1 et je conviens avec le
député de Labelle qu'il y en a un peu plus que deux, à ce
moment-là, mais il n'y en a pas non plus une foule qui a soumis
au Conseil du trésor un plan de réduction de son personnel,
conformément à l'article 5, doit faire rapport, au moins une fois
par année, à la commission parlementaire concernée de
l'Assemblée nationale de l'état de réalisation de ce
plan.»
Pour le bénéfice des membres de la commission, ça
me ferait plaisir de relire l'article 5 tel qu'amendé. L'article 5, tel
qu'amendé, disait: «Un organisme public visé au paragraphe
3° de l'article 1 doit soumettre au Conseil du trésor pour
approbation [...] un plan de réduction [...] de son personnel sur la
base du personnel en place le 1er avril 1993.» Pour la période de
1993 à 1998. Ces plans sont déposés à
l'Assemblée nationale dans les 30 jours suivant leur approbation.
Les organismes publics visés au paragraphe 3° de l'article 1
je vais donc les rappeler aussi, parce que ça permettra de
faciliter le débat sont: «tout autre organisme dont le
personnel est rémunéré selon les normes et barèmes
qui sont, en vertu de la loi, déterminés ou approuvés par
le gouvernement ou stipulés dans une convention collective
négociée et agréée avec l'accord du
gouvernement».
Donc, on avait voulu, à l'époque, et vous aviez
demandé qu'on en fasse le dépôt... Il s'agit d'un certain
nombre de sociétés d'État dont vous avez copie, parce que
nous l'avons déposée à ce moment-là.
Le Président (M. Messier): Des commentaires, M. le
député de Labelle.
M. Léonard: M. le Président, lorsqu'on lit
l'article 10.2, on voit très bien qu'à 10.1 il s'agit de tous les
organismes scolaires, santé et services sociaux. Donc, il y a une
multitude d'organismes dont le sous-ministre aurait eu à
répondre, aura à répondre, d'après la loi qu'il y a
là. Ça, ça veut dire que ce sont les réseaux
santé, éducation, universités. C'est beaucoup de monde.
Dans le cas ici, on en a une trentaine, au moins. ce qui me surprend, m. le
président, c'est que, là, on dit que le dirigeant va devoir venir
au moins une fois par année devant la commission. qu'on se rende compte
que, pour le rapport du vérificateur, nous avons eu quatre heures. le
vérificateur général a fait le tour du gouvernement. en
particulier, cette année, par la partie qu'il a fait porter sur la
gestion des ressources humaine, il a touché tout le gouvernement et 50 %
de son budget, en quelque sorte, parce que ces ressources
humaines, c'est 52 % du budget. On a eu quatre heures. Là, on
veut faire parader tous les dirigeants d'organismes. Quelle est la relation
avec l'étude des crédits? Les crédits, c'est une
autorisation du gouvernement, une autorisation de l'Assemblée nationale,
examinée en commission parlementaire. Il y a déjà une
étape qui est faite là. On va les ramener.
Est-ce que le député de Verdun se cherche du travail
par-dessus la tête du ministre? Est-ce que ce n'est pas ça qu'il
est en train de faire? Il joue au ministre en quelque sorte. Mais je dois dire
qu'il y a une trentaine, 30 ou 35 organismes... enfin, il y en a un certain
nombre. On sait que, ça aussi, ça va s'ajouter au reste des
travaux de la commission qu'on ne fait déjà pas, comme la
synthèse des opérations financières. M. le
Président, est-ce que... À ce stade-ci, on pourrait presque
ramener une motion.
Le Président (M. Messier): Laquelle?
M. Léonard: Qui serait d'entendre le leader du
gouvernement là-dessus, pour voir ce qu'il en pense, lui qui ne nous a
donné que quatre heures pour entendre le Vérificateur
général. Est-ce que c'est pensable ou bien si la période
des motions est terminée, ce n'est pas recevable?
Le Président (M. Messier): La période des motions
est terminée, parce qu'on fait les motions au niveau préliminaire
et non à la toute fin.
M. Léonard: Mais, de consentement, on peut tout faire.
Le Président (M. Messier): Ça me surprendrait que
le...
M. Léonard: On pourrait entendre le leader du gouvernement
s'expliquer là-dessus.
M. Gautrin: M. le Président...
Le Président (M. Messier): Nous allons entendre le
député ministériel, et possiblement
«ministrable», le député de Verdun.
M. Gautrin: ...j'aimerais d'abord rappeler au
député de Labelle que, chaque fois qu'on donne un certain temps
dans une commission il se plaint qu'il n'a eu que quatre heures pour
c'est fait en entente entre les deux leaders.
M. Léonard: Non, non, non.
M. Gautrin: Donc, son propre leader a participé, dans
cette entente...
M. Léonard: Non.
M. Gautrin: ...sur la question des quatre heures.
M. Léonard: Non.
(17 h 10)
M. Gautrin: Alors, n'exagérons rien. Il y a une entente
entre leaders, c'est ce qui s'est passé pour entendre le
Vérificateur général. Les travaux des commissions,
à moins que je me trompe, sont à moins que je me trompe,
mais je ne me trompe pas, je crois planifiés entre les deux
leaders. M. le Président, je pense que ce n'est pas pertinent aux
débats de la...
Le Président (M. Messier): Mais vous avez tendu une
perche, M. le député de Verdun.
M. Léonard: M. le Président.
Le Président (M. Messier): M. le député de
Labelle, on vous entend.
M. Léonard: Oui. M. le Président, je dois dire au
député de Verdun qu'il est encore assez néophyte dans le
fonctionnement du Parlement, que le leader, notre leader, ou ses adjoints, ont
présenté une demande. Nous avions demandé au moins deux
jours, puis nous aurions aimé entendre en particulier, sur les
ressources humaines le Vérificateur général
longuement sur cette question, mais ça a été
rejeté. La seule période qui est restée, c'est quatre
heures attribuées par le leader du gouvernement. Je pense que c'est
ça la réalité. Entre les rêves que vous nourrissez
d'entendre, de faire parader tous les présidents d'organismes, tous les
présidents-directeurs généraux de commissions scolaires,
d'hôpitaux, de CLSC, d'universités, tout ce que vous voulez, et
puis la réalité simple, c'est qu'on ne siège pas. On a eu
quatre heures pour le rapport du Vérificateur général. On
n'a pas eu une seule minute encore, depuis le début de l'année,
pour examiner la synthèse des opérations financières.
Le Président (M. Messier): Nous allons l'entendre.
M. Léonard: Effectivement, on attend toujours le retour de
nos téléphones pour savoir quand on va siéger sur la
synthèse des opérations financières. Aujourd'hui,
possiblement qu'on pourrait s'entendre dire qu'il n'y aura pas de séance
de la commission du budget et de l'administration sur la synthèse des
opérations financières d'ici le prochain budget. Ça ne
m'étonnerait pas. On est rendu proche, là, du prochain budget. On
est le 23 mars, aujourd'hui. Les crédits seront déposés
demain, les crédits de l'an prochain; puis, le budget, dans un mois, un
mois et demi. Alors, écoutez, je pense que, là, on
légifère en sachant très bien que ce ne sera pas
respecté. Moi, voter pour une loi quand on sait qu'elle ne sera pas
respectée, c'est faire preuve d'irresponsabilité.
Le Président (M. Messier): Sur ces termes relativement
crus, M. le député de Verdun.
M. Gautrin: M. le Président, je vous remercie.
Premièrement, je voudrais rappeler que le député de
Labelle s'est un peu laissé emporter. Il n'est pas question ici de faire
parader tous les dirigeants de CLSC, de...
M. Léonard: Bien dans deux, dans 10.1.
M. Gautrin: Dans 10.1, ce n'était pas ça. À
10.1, il s'agit bien des sous-ministres du réseau et...
Le Président (M. Messier): L'article 10.1 étant
adopté, nous allons passer à 10.2.
M. Gautrin: Merci. Dans 10.2, M. le Président, il s'agit
d'une trentaine d'organismes qui seront amenés une trentaine,
à peu près à venir rendre compte de la
réalisation de leur plan de réduction d'effectifs. Ça
devrait se faire relativement facilement, devant les commissions
concernées de l'Assemblée nationale. Je ne pense pas qu'il y ait
problème, parce qu'il s'agit simplement de permettre, par cet article,
aux parlementaires de s'assurer que, une fois qu'un plan de réduction
d'effectifs a été adopté et entériné,
adopté par l'organisme, entériné par le Conseil du
trésor, déposé à l'Assemblée nationale,
comme vous l'avez su, ce plan est suivi, se réalise. C'est tout à
fait dans les fonctions du parlementaire de s'assurer du contrôle, de la
réalisation d'un tel plan. Je ne vois pas, M. le Président, qu'il
y ait, à l'intérieur de cette question, un engorgement des
commissions parlementaires de l'Assemblée nationale.
M. Léonard: M. le Président, je viens de compter la
liste des organismes. Il y en a 48, à l'heure actuelle. Alors, on voit
que...
M. Gautrin: Une cinquantaine.
M. Léonard: Oui. Alors, on voit que...
M. Gautrin: Écoutez, M. le Président, soyons
sérieux.
Le Président (M. Messier): Excusez. M. le
député de Verdun, est-ce qu'il est possible de...
M. Gautrin: II y en a des tout petits...
Le Président (M. Messier): M. le député de
Verdun.
M. Gautrin: II y en a des tout petits, et il y en a des
très sérieux, des...
M. Léonard: Mais il reste quand même qu'on pourrait
poser la question. Disons que chacun des organismes vient. Combien de temps par
organisme, on peut penser? Une heure, ce serait court pour donner des
explications. Si on veut regarder quelque chose à fond, au moins une
demi-journée par organisme. 48 organis- mes, plus ce qui se passe dans
les réseaux, parce que, là, je pense qu'on ne donnera pas une
heure pour étudier ce qui se passe dans le réseau des affaires
sociales et de la santé, ça va prendre quelques jours, merci,
puis, c'est la moindre des choses. Il va falloir qu'ils s'expliquent sur
chacun, parce qu'il faut se rendre compte que le budget d'un hôpital
comme l'Hôtel-Dieu de Montréal, ça vaut le budget de
plusieurs organismes qui sont là, qu'on veut déménager,
d'ailleurs. Ça serait une bonne occasion. On pourrait entendre tout
cela. M. le Président...
Le Président (M. Messier): Oui, M. le député
de Labelle.
M. Léonard: ...je pense que j'ai fait entendre mes
commentaires sur l'article 10.2.
Le Président (M. Messier): Parfait. M. Léonard:
Je suis prêt à voter.
Le Président (M. Messier): Vous êtes prêt
à voter.
M. le député de Verdun, vous êtes prêt
à voter?
M. Gautrin: Oui.
Le Président (M. Messier): Est-ce que l'article 10.2 est
adopté?
M. Léonard: Sur division, M. le Président. M.
Gautrin: Adopté. Le Président (M. Messier): Sur
division. Autres dispositions
Donc, la section IV, Imputabilité des administrateurs
d'État et des dirigeants d'un organisme public, étant
adoptée, nous allons passer à la section V, Autre
disposition.
L'article 11 se lit ainsi: «La présente loi a effet
malgré toute disposition incompatible de la Loi sur la fonction publique
et de ses règlements.»
M. le député de Verdun.
M. Gautrin: M. le Président, il s'agit maintenant d'un
article pour s'assurer que cette loi a préséance sur toute
disposition qui pourrait être incompatible dans la Loi sur la fonction
publique et certains de ses règlements.
M. Léonard: M. le Président.
Le Président (M. Messier): Oui, M. le député
de Labelle.
M. Léonard: Je pose une simple question: À quoi
sert la Loi sur la fonction publique?
Le Président (M. Messier): Nous allons avoir une
réponse.
M. Gautrin: Je vais demander, peut-être, à Me Rioux
de venir expliquer la nécessité d'un tel article à
l'intérieur.
M. Léonard: Vous voyez, nous allons être de bonne
composition, et les hauts fonctionnaires qui vous accompagnent peuvent parler.
Pas besoin d'une loi pour se faire dire...
M. Gautrin: M. le député de Labelle, on vous
remercie.
Le Président (M. Messier): Pour le bienfait de tous, vous
allez vous nommer.
M. Rioux (Claude): Claude Rioux; je suis à la direction de
la législation, à l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Messier): Enchanté, M. Rioux. On
vous écoute.
M. Rioux: Merci. L'article lia trait aux dispositions relatives
à la Loi sur la fonction publique, à savoir: lorsque vous voulez
engager certaines personnes, vous avez un processus qui commence, soit par
affectation, mutation et promotion. Dans la mesure où il faut appliquer
la loi, il faut récupérer les gens qui sont en
disponibilité. On doit écarter, de façon
réglementaire, certaines dispositions de la loi elle-même et de
ses règlements. Alors, c'est l'objet de l'article 11.
M. Léonard: M. le Président.
Le Président (M. Messier): Oui, M. le député
de Labelle.
M. Léonard: J'ai l'impression que, quand M. Rioux nous
parle de certaines dispositions, ça a l'air tout petit, tout simple, il
n'y a rien là, mais j'aimerais bien ça savoir c'est quoi ces
certaines dispositions. Il y en a comme un paquet. C'est pratiquement la Loi
sur la fonction publique. Malgré toute disposition contraire de la Loi
sur la fonction publique, toute disposition incompatible, donc c'est cette
loi-là qui prévaut. Je peux dire que cette loi-là,
malgré qu'elle ait été réécrite, il n'y a
que 10 articles, à part le onzième et le douzième, qui
concernent la sanction. Je peux dire que, de façon très
générale, dès que ça ne conviendra pas, dès
qu'il y aura une incompatibilité quelconque, on vient de
«chopper» la Loi sur la fonction publique dans tous ses
détails. Ce n'est pas rien. C'est un principe général.
C'est cette loi-là, maintenant, qui remplace la Loi sur la fonction
publique. C'est ça que ça veut dire.
M. Gautrin: M. le Président, je pense qu'il ne faut pas
caricaturer, parce que, là, je pense qu'actuellement. ..
M. Léonard: Je ne caricature pas.
M. Gautrin: ...le député de Labelle s'amuse
à caricaturer. La question qui porte sur la Loi sur la fonction
publique, le seul article qui peut avoir portée, ce serait l'article 6,
si je ne m'abuse, vous savez, qui touche...
M. Léonard: Bien non, ça c'est la Loi sur
l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des
renseignements personnels.
M. Gautrin: Laissez-moi parler. Permettez-moi, M. le
député de Labelle.
M. Léonard: Ce n'est pas pareil. Wo!
M. Gautrin: Celui qui porte sur les transferts et les mutations
entre les personnes. Cet article est pour faciliter, à l'heure actuelle,
alors qu'on est dans une période où, sur une période de
temps, il s'agit d'arriver à une réduction de personnel. Il
s'agit actuellement de faciliter l'application de la loi. Me Rioux va
certainement pouvoir compléter l'information cherchée par le
député de Labelle.
Le Président (M. Messier): On est impatient de vous
entendre, M. Rioux.
M. Rioux: On pourrait sans doute prendre chacune des dispositions
de la loi, mais, pour circonscrire l'application de l'article 11, on dit bien:
«La présente loi a effet malgré toute disposition
incompatible de la Loi sur la fonction publique». Ici, quand on parle de
la présente loi, elle a égard à la limitation de
l'embauche, c'est-à-dire qu'on veut réduire les effectifs de la
fonction publique, prendre les personnes qui sont mises en disponibilité
et les intégrer dans des postes, soit de la fonction publique
elle-même, ou, inversement, prendre des individus de certains organismes
sociaux ou des commissions scolaires et les intégrer à la
fonction publique. (17 h 20)
Quand vous parlez d'intégration, vous lisez les articles 42 et
suivants, qui ont trait au recrutement et à la promotion, et les
articles 51 et suivants, qui ont trait à la rémunération
et au classement. Quand vous voulez intégrer quelqu'un à la
fonction publique, vous devez établir certaines équivalences.
Alors, c'est pour faciliter l'application de la loi. Je voudrais circonscrire
davantage le débat, mais, à moins de prendre chacune des
dispositions, je peux vous assurer qu'en regard de la loi c'est...
M. Léonard: Malgré les articles 42 et suivants,
malgré les articles 51 et suivants de la Loi sur la fonc-
tion publique... Est-ce qu'il y a d'autres articles? Malgré tels
autres articles? M. le Président...
Le Président (M. Messier): M. le député de
Labelle, oui.
M. Léonard: ...je voudrais poser une simple question,
à l'adresse du député de Verdun: Est-ce que le
député de Verdun, qui est l'ancien président du NPD du
Québec, est très fier de cet article-là, l'abolition,
à toutes fins pratiques, de la Loi sur la fonction publique?
Le Président (M. Messier): Est-ce que M. le
député de Verdun... et on va laisser faire le reste.
M. Gautrin: Je rappellerai au député de Labelle que
je n'ai aucune honte de mon passé de...
M. Léonard: Non, non. Je n'ai pas dit qu'il fallait avoir
honte du passé. C'est du présent qu'il faudrait avoir honte. Ha,
ha, ha!
M. Gautrin: Je n'ai aucunement honte du présent non plus,
et il ne s'agit pas d'abolir la Loi sur la fonction publique du tout. Il s'agit
actuellement à l'intérieur de cette loi de
faciliter l'application de la loi en ce qui a trait aux mutations de
personnel.
M. Léonard: M. le Président...
Le Président (M. Messier): Oui. M. le député
de Labelle.
M. Léonard: ...je pense qu'en termes de transparence,
là, le député de Verdun, à l'aide des
fonctionnaires qui l'accompagnent, pourrait, il me semble, écrire son
article de loi un peu différemment. Il devrait dire: Malgré les
articles 42, 43, 44 de la Loi sur la fonction publique, malgré l'article
51 et les articles qui sont visés, qui sont susceptibles d'être
incompatibles... Ça serait déjà mieux. Je vais lui donner
une suggestion qui va lui permettre de paraître moins folichon, pour
employer un mot...
Le Président (M. Messier): Est-ce que vous en faites
une...
M. Léonard: ...à l'avenir. Ha, ha, ha! M.
Gautrin: Que...
Le Président (M. Messier): Est-ce que vous en faites une
proposition formelle, M. le député de Labelle, ou si c'est
strictement en termes de suggestion?
M. Gautrin: Monsieur...
M. Léonard: Bien, je pense que c'est...
M. Gautrin: M. le Président...
M. Léonard: On ne connaît pas les dispositions.
M. Gautrin: M. le Président, est-ce qu'on pourrait
suspendre...
M. Léonard: C'est... Je fais une suggestion au
député de Verdun.
M. Gautrin: ...l'étude de l'article 11?
Le Président (M. Messier): On était bien parti, M.
le député de Verdun.
M. Gautrin: Oui, oui, mais attendez. M. Léonard: II
veut aller vite. M. Gautrin: On va suspendre... Le Président
(M. Messier): Ah oui?
M. Gautrin: ...pour en avoir une nouvelle rédaction, parce
que je pense que...
Le Président (M. Messier): Ah!
M. Léonard: Bien, ça ne veut pas dire que je vais
voter pour...
Le Président (M. Messier): Ha, ha, ha!
M. Léonard: ...mais je vous donne une chance d'avoir l'air
moins fou.
M. Gautrin: Non, non, mais est-ce que vous pouvez suspendre
l'étude ou bien...
Le Président (M. Messier): Nous allons supendre l'article
11 et...
M. Gautrin: Et on reviendra...
Le Président (M. Messier): Ultérieurement, oui,
absolument, oui.
M. Gautrin: Bon!
Une voix: Juste un instant.
Une voix: C'est ça. Sur l'article 10.
M. Léonard: C'était le seul qui n'avait pas
été réécrit. Ha, ha, ha! M. le Président, je
dois remarquer que c'était le seul qui n'avait pas été
réécrit.
Le Président (M. Messier): M. le député de
Labelle, j'ai besoin de votre consentement, et M. le député de
Verdun, pour revenir un petit peu en arrière. Au niveau de l'amendement
proposé à l'article 10, en son entier, est-ce qu'il y a une
proposition? Est-ce que
c'est accepté?
M. Gautrin: Adopté, M. le Président.
M. Léonard: Ah oui! Oui, d'accord, mais sur division,
là.
Le Président (M. Messier): Adopté? Est-ce que
l'article 10, tel qu'amendé, est adopté? Sur division...
M. Gautrin: Sur division, oui.
Le Président (M. Messier): ...tel quel?
M. Léonard: Sur division. C'est ça.
Le Président (M. Messier): Ça va. Pour permettre
à notre secrétaire de faire ça dans les formes.
M. Gautrin: Alors, monsieur...
Le Président (M. Messier): Nous sommes rendus... Nous
avons un papillon, l'article 11.1, qui devrait souscrire entièrement
à la demande du député de Labelle, qui a demandé
ça à maintes reprises. L'article 11.1, qui est indiqué
ici: «Le ministre délégué à l'Administration
et à la Fonction publique et président du Conseil du
trésor est responsable de l'application de la présente
loi.»
Est-ce que vous avez eu le papillon en question?
M. Léonard: Oui, je pense que... Bien...
M. Gautrin: Alors, il s'agirait d'inscrire, M. le
Président...
Le Président (M. Messier): Oui. M. le député
de Verdun.
M. Gautrin: ...après l'article 11, que nous allons
débattre incessamment, de charger un ministre responsable de
l'application de la présente...
M. Léonard: Le député de Verdun avait
oublié qu'il fallait charger un ministre responsable.
Le Président (M. Messier): Non, non, non. On laisse
ça sur le suspense.
M. Gautrin: Pas du tout. Alors: «Le ministre
délégué à l'Administration...
M. Léonard: Un autre article réécrit.
M. Gautrin: ...et à la Fonction publique et
président du Conseil du trésor est responsable de l'application
de la présente loi.»
M. Léonard: Je voudrais quand même poser une
question au député de Verdun.
M. Gautrin: Oui.
M. Léonard: C'est que le ministre
délégué à l'Administration et à la Fonction
publique et le président du Conseil du trésor ne sont pas
nécessairement la même personne. Cela va vous amener à
réécrire votre article 11.1, qui était déjà
réécrit.
Le Président (M. Messier): O.K.
M. Léonard: Actuellement, c'est ça, mais, dans une
loi...
Le Président (M. Messier): II serait peut-être
intéressant de suspendre. Juste quelques instants, s'il vous
plaît.
(Suspension de la séance à 17 h 25)
(Reprise à 17 h 26)
Le Président (M. Messier): Nous allons reprendre les
travaux.
M. le député de Verdun.
M. Gautrin: M. le Président, je sais que le ministre
délégué à l'Administration et à la Fonction
publique n'est pas nécessairement celui qui est président du
Conseil du trésor. Actuellement, c'est le cas, et le gouvernement peut
adopter en tout temps un décret pour préciser qui va être
responsable de...
M. Léonard: Si c'est écrit dans la loi, vous ne
pourrez pas adopter de décret. M. le député de Verdun,
attention, là! Si c'est écrit comme ça dans la loi, il n'y
a pas de décret qui peut changer ça. Un instant!
Le Président (M. Messier): Nous allons entendre M. Rioux,
qui est notre conseiller juridique.
M. Gautrin: Écoutez, je vais laisser le conseiller
juridique...
Le Président (M. Messier): Oui.
M. Gautrin: Alors, vous me permettez un instant. Me Rioux ou Me
Jacques, pouvez-vous, s'il vous plaît, éclaircir cette question
éminemment importante, soulevée par le député de
Labelle.
Le Président (M. Messier): M. Rioux, on vous entend.
M. Rioux: En vertu de la loi sur l'Exécutif, le premier
ministre peut désigner, peut faire les changements de ministre,
d'application de ministre. Après l'adoption du décret, la refonte
a mandat de venir modifier la loi en conséquence. Alors, ici, il n'y a
pas de problème à ce qu'on puisse désigner
nommément la
personne, et, après l'adoption du décret, la direction de
la refonte vient changer. Alors, vous avez cette...
Le Président (M. Messier): Est-ce que ça souscrit
à vos attentes, M. le député de Labelle? Non? Pas
entièrement?
M. Léonard: Ce n'est pas comme ça qu'on
rédige les lois, habituellement. Je ne me rappelle pas l'expression
exacte, mais... C'est parce que c'est rare que, dans une loi, on dise que le
titulaire de tel ministère est responsable de l'application d'une loi
comme cela. Les lois municipales...
Le Président (M. Messier): Nous allons suspendre quelques
instants...
M. Léonard: C'est le gouvernement qui désigne ou
nomme...
Le Président (M. Messier): On va suspendre quelques
instants...
M. Léonard: Peut-être juste avant de suspendre. Le
libellé, c'est: «Le gouvernement désigne le ministre
responsable de l'application de la loi.» C'est comme ça que
ça se fait. À ce moment-là, ça veut dire un
décret du Conseil des ministres.
Le Président (M. Messier): O.K. Nous allons...
M. Gautrin: Ce qui, je crois, aurait plus de bon sens.
M. Léonard: Réécrivons cet article.
Le Président (M. Messier): O.K. Nous allons... Vous en
faites la proposition, M. le député de Labelle?
M. Léonard: Non, qu'il le fasse, c'est sa loi.
Le Président (M. Messier): Non? Ça s'en venait
bien. Ah! M. le député de Verdun.
M. Gautrin: Alors, écoutez, M. le Président,
je...
M. Léonard: As-tu un autre article? Des voix: Ha,
ha, ha!
M. Gautrin: ...suis prêt à revenir à
l'article 11. Je reviendrai à l'article 11.1 dans un instant. Je suis
prêt à revenir à l'article 11. Est-ce qu'on peut revenir
à l'article 11, M. le Président, avec le consentement de
l'Opposition?
Le Président (M. Messier): C'est avec plaisir, je
crois.
M. Léonard: Allons-y.
M. Gautrin: Alors, M. le Président, suite aux remarques,
très pertinentes d'ailleurs, du député de Labelle,
j'aimerais déposer une nouvelle version de l'article 11, qui serait:
«La présente loi a effet malgré les articles 42 à 50
de la Loi sur la fonction publique.»
Le Président (M. Messier): M. le député de
Labelle, vous en voulez une coupée?
M. Gautrin: Ceci, dans ce que c'est en cohérence avec les
explications qui ont été données par Me Rioux.
M. Léonard: Les articles 42 à SO, on peut
examiner...
M. Gautrin: Alors, bien sûr. Peut-être, Me Rioux, que
vous pouvez expliciter, pour le député de Labelle, les articles
42 à 50 de la Loi sur la fonction publique.
M. Léonard: Parce que, tout à l'heure, il a aussi
parlé des articles 51 et suivants. Est-ce que c'est un pan entier qui
vient de sauter dans le projet de loi?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gautrin: S'il vous plaît. L'humour...
Le Président (M. Messier): M. le député de
Verdun, vous cédez votre droit de parole à Me Rioux?
M. Gautrin: Oui, bien sûr, M. le Président. Le
Président (M. Messier): Avec plaisir.
M. Léonard: Ce n'est pas de l'humour, c'est une
constatation, parce qu'il a bien dit «42 et suivants» et «51
et suivants». Alors, si je comprends, on retire ça, parce que,
dans «toute disposition incompatible», ça pouvait impliquer
51.
M. Gautrin: Bon, Me Rioux, pouvez-vous, s'il vous plaît,
expliciter?
M. Rioux: Dans un objectif de circonscrire davantage la loi et
d'atteindre l'objectif que s'est fixé le...
M. Léonard: Le député de Verdun.
Le Président (M. Messier): Le législateur.
M. Rioux: ...législateur...
M. Léonard: Ha, ha, ha!
M. Rioux: ...et vous-même, dans la mesure aussi où
on vise les personnes mises en disponibilité, il n'y a effectivement que
le recrutement et la promotion qui
sont visés par la loi. Les dispositions relatives à la
nomination et au classement demeurent telles quelles. Alors, par mesure
d'économie, et pour atteindre davantage l'objectif qui est
souhaité par la commission, les objectifs...
Le Président (M. Messier): Recrutement et promotion?
Recrutement seulement ou promotion, affectation, mutation?
M. Rioux: Recrutement et promotion.
Le Président (M. Messier): Recrutement et promotion.
M. le député de Labelle.
M. Léonard: Alors, on vient de faire sauter ça. Je
vais inscrire ma dissidence, évidemment, et je vais voter contre cela,
parce qu'on vient de toucher à un pan complet de la Loi sur la fonction
publique. Recrutement et promotion... Demain matin, tout le monde sait que,
tout ça, ça vient de tomber. Ah! c'est tout le chapitre sur la
dotation? (17 h 30)
Le Président (M. Messier): On va suspendre quelques
instants, le temps que le député de Labelle prenne connaissance
de la loi. Ça va?
M. Léonard: M. le Président, je pense que, moi, je
suis prêt à voter. Je vais voter contre.
Le Président (M. Messier): Prêt à voter sur
l'article 11, tel qu'amendé. M. le député de Labelle,
c'est accepté?
M. Léonard: Je vote contre l'amendement.
Le Président (M. Messier): Vous votez contre. Les
députés ministériels?
M. Gautrin: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Messier): C'est adopté sur
division.
Nous revenons à l'article...
M. Gautrin: L'article 11. 1, M. le Président. Le
Président (M. Messier):... 11. 1, tel...
M. Léonard: Ça aurait été
intéressant d'entendre le président de la Commission de la
fonction publique, sur cet article 11. 1.
Le Président (M. Messier): Ultérieurement, je
crois.
M. Gautrin: L'article 11. 1: «Le gouvernement
désigne le ministre responsable de l'application de la présente
loi. »
Le Président (M. Messier): Quelques paroles
soufflées par le député de Labelle.
M. Gautrin: C'est exactement ça. C'était la
perception du député de Labelle.
Le Président (M. Messier): M. le député de
Labelle, des commentaires sur votre...
M. Léonard: M. le Président...
Le Président (M. Messier):... sur la proposition du
député de...
M. Léonard:... je constate que c'était le seul
article, jusqu'ici, qui n'avait pas été réécrit, et
c'est à ma suggestion qu'on l'a réécrit. Je vais voter
pour, bien que, sur le plan du projet de loi...
M. Gautrin: Ha, ha, ha!
M. Léonard: Sur l'ensemble, je suis contre la loi, contre
tous les articles de la loi. Mais celui-là, étant donné
que j'en ai fait la suggestion au député de Verdun, pour
l'empêcher de tomber dans un traquenard, je vais donc appuyer
l'amendement qui est amené.
Le Président (M. Messier): Aimable de votre part. Est-ce
que l'article 11. 1, tel qu'amendé, est adopté?
M. Léonard: Adopté. Le Président (M.
Messier): Adopté. M. Gautrin: Merci, c'est adopté.
Le Président (M. Messier): Parfait. M. Gautrin: Bon.
L'article 12.
Le Président (M. Messier): Nous sommes rendus à
l'article 12, déjà.
M. Gautrin: Oui.
Le Président (M. Messier): Déjà, et qui se
lit ainsi: «La présente loi entre en vigueur le (indiquer ici la
date de la sanction de la présente loi). »
M. le député de Verdun.
M. Gautrin: Je pense, M. le Président, que
ça...
Le Président (M. Messier): Ça... M. Gautrin:... se
lit de soi-même.
Le Président (M. Messier): Et M. le député
de Labelle?
M. Léonard: M. le Président, contrairement à
ce qui se passe d'habitude, j'aimerais que, dans ce projet de loi, on inscrive
une date.
Le Président (M. Messier): Et pourquoi?
M. Léonard: Donc, je proposerais, cette fois, un
amendement à l'effet que le gouvernement, étant tenu de
procéder et devant démontrer sa volonté, applique cette
loi, en fasse le débat le plus vite possible. Alors, les délais
pour le faire, ça pourrait être le 1er avril, puisque ce sera le
nouveau budget.
M. Gautrin: M. le Président.
Le Président (M. Messier): M. le député de
Verdun.
M. Gautrin: M. le Président.
Le Président (M. Messier): M. le député de
Verdun.
M. Gautrin: M. le Président, dans l'article 4, alors qu'on
avait spécifiquement mis une date, le député de Labelle,
très à propos, était intervenu en demandant qu'on supprime
la date, en remplaçant par: «indiquer ici la date qui suit de six
mois la date de la sanction de la présente loi». Là, il y a
été en disant, en plaidant qu'on ne savait pas exactement quand
on pouvait sanctionner la loi. Il fallait donc qu'on se donne six mois
après la date de la sanction, pour être en mesure d'arriver.
Alors, là, maintenant, il voudrait fixer ha, ha, ha!
la date de la sanction. M. le Président, je demanderais au
député de Labelle d'être cohérent avec les
remarques, très pertinentes d'ailleurs, qu'il faisait au moment de
l'adoption de l'amendement à l'article 4.
M. Léonard: Monsieur...
Le Président (M. Messier): II est dommage que le
Journal des débats n'enregistre pas le sourire du
député de Labelle.
M. Léonard: M. le Président... Ha, ha, ha!
Le Président (M. Messier): M. le député de
Labelle, on vous entend.
M. Léonard: Merci, M. le Président.
Je dois dire que j'ai fait cette proposition toute simple pour voir un
peu la réaction du député de Verdun. Compte tenu qu'il
pense que son projet de loi est très sérieux et qu'il voudrait
que le gouvernement l'adopte le plus tôt possible, je voulais voir
jusqu'à quel point il était désireux de mettre une
pression sur son gouvernement, pour qu'il l'amène en Chambre le plus
tôt possible. En réalité, il pourrait l'amener avec une
date, 1er avril, et, en Chambre, en troisième lecture, si jamais le
gouvernement ne l'amenait pas tout de suite, son projet de loi, il pourrait
mettre la date du jour où il l'amènerait en séance. Sauf
que, jusque-là, le rapport de la commission indiquerait très
nettement que la commission, majoritairement parce que je voterai sur
division sur le projet de loi voudrait que le projet de loi prenne effet
dans l'année 1993-1994. Je voulais simplement lui donner l'occasion de
démontrer le sérieux de son travail. Je vois qu'il prend la porte
de côté, tout simplement.
M. Gautrin: M. le Président...
M. Léonard: Alors, M. le Président, comme je n'ai
pas fait d'amendement, d'amendement formel, mais que j'ai suggéré
cet amendement au député de Verdun pour lui donner une chance de
mettre un certain punch politique à son projet de loi, je vois qu'il n'a
pas saisi la perche.
M. Gautrin: Je n'ai, en effet, pas saisi la perche, puisque je
n'en ai pas besoin, M. le Président. Le futur...
Le Président (M. Messier): Votre charisme devrait
suffire.
M. Léonard: Ha, ha, ha! Nous verrons bien. M. Gautrin:
Pardon?
Le Président (M. Messier): Votre charisme devrait suffire.
Non?
M. Gautrin: Ce n'est pas mon charisme, disons, mais le futur
démontrera au député de Labelle à quel point ce
projet de loi est un projet de loi auquel l'Assemblée tient. Il peut
être assuré qu'il sera appelé assez rapidement par la
Chambre.
Le Président (M. Messier): Parfait. Merci, M. le
député de Verdun.
On est prêts au vote? Est-ce que c'est accepté ou
adopté?
M. Léonard: Oui, je vais voter pour. M. Gautrin:
Adopté.
Le Président (M. Messier): Vous allez voter pour. Donc,
l'article 12 est adopté.
Nous avons quelques articles laissés en suspens.
M. Gautrin: M. le Président, on doit... J'ai un certain
nombre de choses...
Le Président (M. Messier): II n'y a pas d'article?
Excusez-moi, je vous écoute, M. le député de Verdun.
M. Gautrin: Non. Vous me permettez, M. le Président. Il y
a l'adoption du titre, qu'il faudrait main-
tenant rendre plus cohérent avec ce qu'on a... Il y aurait aussi
l'adoption du titre d'une certaine section, de manière, comme l'a fait
remarquer le député de Labelle, qu'elle soit maintenant...
Puisque la section II et la section III ont été jumelées,
il y aurait donc des modifications au titre, que je voudrais proposer.
Le Président (M. Messier): Nous allons vous
écouter.
M. Gautrin: Je voudrais proposer que le titre, que le projet de
loi, maintenant, s'appelle: «Loi sur la réduction du personnel
dans les organismes publics...»
Le Président (M. Messier): Excusez-moi, M. le
député de Verdun. Nous allons adopter les sections avant le
titre.
M. Gautrin: Bon, très bien, monsieur. Le
Président (M. Messier): Dans l'ordre.
M. Gautrin: Alors, dans l'ordre. Je voudrais que
l'intitulé de la section II... Je voudrais proposer que la section II
s'intitule maintenant: «Réduction du personnel dans les organismes
publics».
Le Président (M. Messier): Est-ce que le titre de la
section est adopté?
M. Léonard: M. le Président.
Le Président (M. Messier): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: Oui. Est-ce qu'on fait disparaître la
notion d'embauché?
Le Président (M. Messier): Je ne sais pas. M. Gautrin:
M. le Président.
Le Président (M. Messier): M. le député de
Verdun.
M. Gautrin: Le titre...
M. Léonard: C'est parce que ça s'intitulait:
«Règles concernant l'embauche dans un organisme public».
Là, c'est: «Réduction du personnel».
M. Gautrin: C'est parce que... et je comprends que vous
êtes cohérent avec vos remarques. Mais, si vous me permettez, les
articles 3, 4 et 5 parlent essentiellement de réduction, qui peut se
faire par limite à l'embauche, qui est un des moyens de
réduction, mais en adaptant un peu de souplesse quant aux moyens
cherchés pour qu'on obtienne les objectifs de réduction.
M. Léonard: M. le Président, cette insistance
m'apparaît bizarre, douteuse. Je me demande s'il n'y a pas d'autres
raisons, que le député ne mentionne pas, à la modification
qu'il propose, en éliminant partout le mot «embauche». On va
le voir dans le titre du projet de loi, par la suite.
Une voix: C'est exact.
Le Président (M. Messier): M. le député de
Verdun, est-ce que...
M. Gautrin: M. le Président, il n'y a rien que simplement
d'avoir un titre qui soit parfaitement plus adapté à ce que nous
avons accepté ici, en commission, comme nouveau projet de loi.
Le Président (M. Messier): Parfait. Nous sommes
prêts pour le vote sur le titre de la section. Est-ce que le titre de la
section est adopté?
Une voix: Adopté.
M. Léonard: Je ne sais pas. Sur division.
Le Président (M. Messier): Sur division.
M. Léonard: Oui, je veux dire... Moi, les titres du projet
de loi, je n'ai pas de... Mais je reste avec un doute. Donc, je vais sur
division.
M. Gautrin: Parfait.
Le Président (M. Messier): Sur division.
M. Léonard: Je n'ai pas réponse à ma
question, très nettement.
M. Gautrin: M. le Président.
Le Président (M. Messier): M. le député de
Verdun.
M. Gautrin: J'aurais aussi l'intitulé de la section V, qui
s'appelle: «Autre disposition». Étant donné qu'il y a
deux dispositions, elle devrait s'appeler: «Autres dispositions»,
au pluriel.
Le Président (M. Messier): Vous avez absolument
raison.
M. Léonard: Ah! Je vais voter pour. M. Gautrin: Ha,
ha, ha! Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Messier): Avec soulagement, avec
soulagement. Parfait.
Nous allons adopter, telles qu'intitulées, les sections I et IV,
telles qu'énoncées auparavant. Il n'y a pas
de modification. Donc, c'est adopté? Une voix: Oui. M.
Gautrin: Oui, adopté. Le Président (M. Messier):
Parfait. M. Gautrin: M. le Président.
Le Président (M. Messier): Oui, M. le
député de Verdun.
M. Gautrin: Je voudrais proposer une modification au titre de la
loi.
Le Président (M. Messier): Oui, nous sommes rendus
là.
M. Gautrin: Que le titre du projet de loi 198 soit
remplacé par le suivant: «Loi sur la réduction du personnel
dans les organismes publics et l'imputabilité des administrateurs
d'État et des dirigeants d'un organisme public».
Le Président (M. Messier): Merci. M. le
député de Labelle.
M. Léonard: Je pense que le titre serait plus exact si on
employait «l'imputabilité externe», parce que
l'imputabilité interne, c'est une chose, mais ce n'est pas ça qui
est traité dans le projet de loi.
Le Président (M. Messier): Est-ce que l'un va à
rencontre de l'autre?
M. le député de Verdun. (17 h 40)
M. Gautrin: M. le Président, le titre du projet de loi
initial, c'était: «Loi sur la limitation de l'embauche dans les
organismes publics et l'imputabilité des administrateurs d'État
et des dirigeants d'un organisme public». La modification que je propose,
M. le Président, c'est de remplacer «Loi sur la limitation de
l'embauche dans les organismes publics», parce qu'il s'agit, au lieu
d'une limitation de l'embauche, d'une réduction du personnel.
Je pense qu'en ce qui touche l'imputabilité il est clair qu'il
s'agit, implicitement, dans tout ce qu'on énonce, de
l'imputabilité externe. C'est évident. Donc, comme on ne l'avait
pas mis dans le projet de loi initial, je ne vois pas l'utilité de le
changer, à moins que le député de Labelle me convainque
que c'est important de l'inclure aussi dans le titre.
M. Léonard: Je voulais simplement souligner, M. le
Président, que cela indique bien le sens dans lequel on veut utiliser le
projet de loi. On va parler de l'imputabilité des hauts fonctionnaires
comme s'ils n'étaient pas déjà imputables...
M. Gautrin: Monsieur...
M. Léonard: ...à leur ministre, alors qu'ils le
sont, et ce sur quoi nous sommes parfaitement d'accord.
Mais, quand il s'agit de ce qu'on a commencé à appeler
l'imputabilité externe, j'aurais aimé que le député
de Verdun me dise: «Imputabilité externe» est une expression
vague, confuse, qui n'a pas de connotation juridique, et, à ce
titre-là, je ne l'accepte pas. J'aurais trouvé que c'était
une bonne réponse, mais ce n'est pas ça qu'il a dit. Il a dit:
Oui, on parle surtout d'imputabilité externe, mais on ne l'appelle pas
comme ça.
Alors, ceci étant dit, sur division, M. le Président. Je
reste avec les mêmes réticences par rapport au changement.
«Réduction du personnel» plutôt
«qu'embauche», je trouve que la réponse du
député n'a pas été satisfaisante, mais je me
demande... Je vais essayer de voir s'il n'y a pas autre chose derrière
ça.
Le Président (M. Messier): Merci, M. le
député de Labelle.
M. Léonard: Sur division.
Le Président (M. Messier): Est-ce que le titre... Oui, le
titre du projet de loi est adopté sur division.
Est-ce que l'ensemble du projet de loi est adopté...
M. Gautrin: M. le Président, est-ce qu'on pourrait faire
une motion de renumérotation du projet de loi?
Le Président (M. Messier): Bien, mon Dieu, c'est de...
Oui, absolument. Allez-y.
M. Gautrin: M. le Président, je fais motion pour que le
projet de loi soit renuméroté dans l'ordre
séquentiel...
Le Président (M. Messier): Avec les...
M. Gautrin: ...correspondant aux chiffres, aux nombres
naturels.
Le Président (M. Messier): Surtout...
M. Léonard: Oh!
Le Président (M. Messier): De un à...
M. Léonard: La science mathématique qui
ressort!
Le Président (M. Messier): Oui, notre
mathématicien. C'est adopté? C'est adopté sur...
M. Léonard: La motion de...
Le Président (M. Messier): La renumérotation. M.
Léonard: ...renumérotation? Oui. Le Président (M.
Messier): O.K. Parfait. M. Gautrin: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Messier): Est-ce que l'ensemble du projet
de loi, tel qu'amendé, est adopté?
M. Gautrin: Adopté, M. le Président.
M. Léonard: Vote nominal, M. le Président.
Le Président (M. Messier): Oh! Vote nominal sur cette
proposition. M. le secrétaire.
Le Secrétaire: M. Gautrin (Verdun)?
M. Gautrin: Pour.
Le Président (M. Messier): Hésitation, non?
M. Gautrin: Pas du tout.
Le Secrétaire: M. Forget (Prévost)?
M. Forget: Pour.
Le Secrétaire: M. Léonard (Labelle)?
M. Léonard: Contre.
Le Secrétaire: M. Messier (Saint-Hyacinthe)?
Le Président (M. Messier): Pour. Le résultat final
étant 3 pour, 1 contre, le projet de loi est adopté.
Remarques finales M. Henri-François
Gautrin
M. Gautrin: M. le Président, avant de...
Le Président (M. Messier): Est-ce qu'il y a des remarques
finales?
M. Gautrin: ...terminer...
Le Président (M. Messier): Oui.
M. Gautrin: ...je voudrais profiter de l'occasion, ici, en
commission, d'abord, pour remercier mes collègues qui nous ont soutenus
pendant tout le temps de ce travail, remercier aussi de sa collaboration le
député de Labelle. Je voudrais aussi, particulièrement,
remercier les juristes de l'Assemblée nationale, Me Jacques et Me Rioux,
qui ont été d'un support constant dans la rédac- tion de
ce projet de loi. Je voudrais étendre aussi mes remerciements à
Me Donohue, qui a été d'un support aussi indéfectible dans
le travail de rédaction de ce projet de loi.
Et, en terminant, je voudrais rappeler que j'ai
bénéficié du support d'un boursier Bonenfant,
Frédéric Bastien, qui travaille maintenant pour l'Opposition,
mais qui, pour une bonne partie, nous a donné un coup de main dans le
travail de rédaction, pas de rédaction mais de réflexion
sur ce projet de loi. Je voudrais aussi remercier le travail de mon
attachée politique, Carole Marcil, qui n'est pas là aujourd'hui,
mais qui a été d'un support constant dans son travail.
Le Président (M. Messier): Merci, M. le
député de Verdun.
M. le député de Labelle.
M. Jacques Léonard
M. Léonard: M. le Président, d'abord, je ne
voudrais pas oublier la motion de remerciements et de félicitations
qu'on devrait et qu'on devra avoir envers les fonctionnaires qui vont
rédiger la version finale de ce projet de loi. Je pense que, comme il
n'y a eu à peu près aucun article qui n'a pas été
réécrit, sauf le dernier, sauf le dernier, qui aurait dû
l'être, d'ailleurs, pour indiquer la volonté politique qu'il y
avait derrière ce projet de loi... M. le Président, je pense que
ça sera un projet de loi particulièrement difficile à
compiler ou dont les minutes seront difficiles à prendre. Alors, motion
de félicitations et de remerciements aux fonctionnaires.
Je vais, évidemment, remercier tout le monde de leur
participation à cette commission. Je sais que le député de
Verdun trouve ici son heure de gloire, mais je suis très sceptique quant
aux retombées véritables de son projet de loi. Nous avons eu
l'occasion de mentionner des difficultés pratiques qu'il y aurait
à appliquer son projet de loi. Je ne veux pas lui souhaiter trop de
problèmes, parce que ce n'est pas lui qui les aura, ce sera le
président du Conseil du trésor. Alors, j'ai bien hâte de
voir jusqu'où ira, jusqu'où se rendra ce projet de loi à
partir d'ici. On aura l'occasion de voir, en Chambre, le débat, et de
voir les positions du président du Conseil du trésor.
Je remarque, une dernière fois, que le président du
Conseil du trésor ne s'est pas manifesté une seule fois. C'est
lui qui va en hériter, très probablement, même si, dans le
nouvel article 11.1, il n'est plus là. Mais le député de
Verdun voulait que ce soit lui qui soit responsable.
Alors, nous allons en débat de prise en considération et
de troisième lecture. M. le Président, je vois je ne peux
pas faire autrement que le gouvernement, que les députés
libéraux s'embarquent dans une attitude extrêmement
centralisatrice de toute la fonction publique, parapublique et
péripublique. C'est ça, la conséquence du projet de loi,
et puis nous verrons les suites. M. le Président, maintenant, au
gouvernement de
parler, là. Nous verrons quand il l'amènera en commission
parlementaire, à l'Assemblée nationale. Merci.
Le Président (M. Messier): À l'Assemblée
nationale. J'aimerais remercier tous les participants et les parlementaires.
J'ajourne la commission sine die.
(Fin de la séance à 17 h 47)