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(Dix heures onze minutes)
Le Président (M. Forget): On débute, en attendant
le président. Alors, la commission du budget et de l'administration est
réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du
projet de loi 198, Loi sur la limitation de l'embauche dans les organismes
publics et l'imputabilité des administrateurs d'Etat et des dirigeants
d'un organisme public. M. le député de Labelle?
M. Léonard: Vous êtes président de
séance?
Le Président (M. Forget): Oui. Il y en a parmi les jeunes
qui font partie des présidents de séance. Ha, ha, ha!
M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des remplaçants?
Le Secrétaire: Oui. M. Audet (Beauce-Nord) est remplacé
par M. Gauvin (Montmagny-L'Islet); M. Boisclair (Gouin) est remplacé par
M. Garon (Lévis).
Règles concernant l'embauche dans un organisme
public
Exemption de certaines catégories d'organismes
publics (suite)
Le Président (M. Forget): Alors, on continue... Ah, oui!
Lorsqu'on a ajourné les travaux...
M. Gautrin: Le deuxième alinéa, M. le
Président, de l'article 7.
Le Président (M. Forget): ...nous étions à
l'étude du deuxième alinéa de l'amendement proposé
à l'article 7. La parole était à qui?
M. Chagnon: On la laisse au député de Labelle.
Le Président (M. Forget): Au député de Labelle?
M. Gautrin: Je pense qu'on avait fait le tour de la question.
M. Léonard: Un instant, là, non. Que le
président de la séance vérifie.
Le Président (M. Forget): Le député de
Labelle...
M. Léonard: Je ne parlais pas. Ce n'est pas moi qui
parlais.
Le Président (M. Forget): C'est M. Filion qui avait la
parole.
M. Chagnon: On veut l'entendre. M. Gautrin: Compte tenu
que...
Le Président (M. Forget): Est-ce que vous continuez, M. le
député de Labelle?
M. Léonard: II me restait combien de temps à cet
alinéa?
Le Président (M. Forget): 17 minutes, M. le
député de Labelle.
M. Gautrin: Ah! Vous avez le temps de vous exprimer.
M. Léonard: Quel délice! Ha, ha, ha!
M. Gautrin: Quel délice sur cette question!
M. Léonard: M. le Président, je reviens sur une
chose que j'ai déjà esquissée, que le processus qui est
proposé par cet alinéa est un processus, évidemment, qui
découle du premier, où le Conseil du trésor s'est
mêlé des affaires de tout le monde au Québec; il veut
prendre les décisions, et, ensuite, on dépose le tout à
l'Assemblée nationale. J'ai déjà souligné le nombre
de plans qu'il y aurait de déposés sur la table, la montagne de
paperasse que ça va faire, tout à fait inutile, à mon
sens, dans les circonstances. Je ne dis pas que l'information est inutile en
elle-même, mais, quand il y en a trop, c'est comme s'il n'y en avait pas,
d'information. Il y a deux façons, d'ailleurs, d'empêcher la
transparence, c'est de ne rien donner ou de trop donner et de ne pas trier, et
de ne pas faire une étude générale, de sorte que tout le
monde est perdu là-dedans et qu'il n'y a plus rien qui en sort.
L'autre point que j'ai amené et qui, à mon sens, est
toujours valable, c'est que, au fond, là où c'est important,
c'est que la population, qui est administrée par ces organismes publics,
par exemple, dans le cas des commissions scolaires, des hôpitaux, des
universités, ce sont les gens qui sont dans le territoire touché
par cette institution-là, et c'est là que le vrai débat
doit se passer, à moins qu'on prétende ici qu'on va administrer
tout, qu'on va prendre toutes les décisions, y compris les plus petites
décisions tatillonnes, au nom des administrés. C'est là
qu'on constate, d'ailleurs, l'esprit centralisateur de ce projet de loi et de
cet article en particulier. C'est quelque chose d'inouï et je ne vois pas
à quoi ça va
rimer. Je dis que c'est dans la foulée d'une conception jacobine,
centralisatrice à outrance qu'il est déposé, et nous
allons voter contre cet article. J'aurai, par la suite, à revenir sur ce
sujet. Je voulais simplement, à ce stade-ci, vous dire que nous sommes
prêts à voter, mais nous allons voter contre.
Le Président (M. Forget): On appelle le vote? M.
Gautrin: Oui.
Le Président (M. Forget): Alors, M. le
secrétaire.
Le Secrétaire: M. Gautrin (Verdun)?
M. Gautrin: Pour.
Le Secrétaire: M. Chagnon (Saint-Louis)?
M. Chagnon: Pour.
Le Secrétaire: M. Forget (Prévost)?
M. Forget: Pour.
Le Secrétaire: M. Léonard (Labelle)?
M. Léonard: Contre.
Le Président (M. Forget): M. le secrétaire, le vote
est...
Le Secrétaire: C'est 3 pour; 1 contre.
Le Président (M. Forget): Alors, j'appelle le
deuxième alinéa. Ah oui! Le deuxième alinéa est
adopté.
M. Léonard: Non, non, un instant, M. le Président.
Là, c'est adopté, le deuxième, mais je veux en proposer un
troisième: amender l'article 7. On n'a pas adopté l'article 7,
tel qu'amendé, donc je peux proposer un amendement.
Le Président (M. Forget): Un amendement? M.
Léonard: Un amendement. Le Président (M. Forget):
À l'article 7? M. Léonard: Oui, à l'article 7.
Je vous le lis.
M. Gautrin: Je ne veux pas contester ça, mais ce que je
comprends, c'est que, normalement, on étudie alinéa par
alinéa.
Le Président (M. Forget): Justement, alors il faut venir
au troisième.
M. Gautrin: Est-ce que votre amendement ne serait pas plus
pertinent au moment où on aura adopté le troisième
alinéa?
M. Léonard: Non, parce que le troisième
alinéa consiste en un 7.1. C'est un autre article, en quelque sorte.
Le Président (M. Forget): Non, non, vous n'avez pas...
M. Gautrin: Non, non. Regardez, au moment où on a
déposé...
Le Président (M. Forget): Alors, il faut quand même
passer à l'étude du troisième alinéa.
M. Gautrin: Le troisième alinéa, avant de
l'accepter... C'est strictement technique comme question.
M. Léonard: Bon, bien, avant de passer au troisième
alinéa, je vais proposer un autre alinéa intercalé, qui va
entre les deux. Vous allez voir...
M. Gautrin: D'accord.
M. Chagnon: Alors, ce n'est pas une proposition pour modifier...
Ce n'est pas un amendement à l'article 7, c'est un amendement à
l'alinéa...
M. Gautrin: Disons qu'on ne va pas s'enfarger dans...
M. Léonard: Regardez, là, je vais vous le lire.
Vous allez voir, c'est intéressant pour vous.
M. Gautrin: Ha, ha, ha!
M. Léonard: L'article 7 du projet de loi 198 est
modifié par l'ajout, après le deuxième alinéa, de
l'alinéa suivant: «La commission permanente du budget et de
l'administration doit, dans les 15 jours qui suivent le dépôt
d'une telle décision, consacrer au moins une séance à
l'examen de chacune des décisions.»
M. Gautrin: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): On va juste faire ça, M.
le député de Labelle.
M. Gautrin: Est-ce que le sous-amendement est recevable, M. le
Président?
Le Président (M. Lemieux): Oui, il est... Un instant,
là.
(Consultation)
Le Président (M. Lemieux): Vous dites bien de chacune
des... Un instant. Vous dites bien «de consacrer au moins une
séance à l'examen de chacune des décisions». C'est
bien ça, M. le député de Labelle?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Lemieux): O.K. Il est receva-ble. Je vous
écoute sur le sous-amendement, M. le député de
Labelle.
M. Léonard: M. le Président, je pense que, si les
députés demandent une information, demandent à recevoir
les plans de chaque organisme public, c'est pour en faire quelque chose. Si
vraiment on veut impliquer l'Assemblée nationale... L'Assemblée
nationale s'exprime aussi par ses commissions. Je suppose qu'on ne veut pas en
faire un débat à chaque fois à l'Assemblée
nationale; donc ça s'en vient en commission, comme le discours sur le
budget est étudié en commission, comme les projets de loi sont
étudiés en détail dans les commissions. Si on demande de
déposer ces plans à l'Assemblée nationale, c'est pour les
regarder et en discuter, ce n'est pas pour rien en faire. Et là-dessus,
je pense que le gouvernement, comme l'Opposition, est intéressé,
ou devrait l'être. Je fais ça dans votre logique. (10 h 20) alors,
on travaille ou on ne travaille pas. si c'est vrai que ça ne vous pose
pas de problème, cet amoncellement de plans, bien, qu'on les demande,
qu'on demande au gouvernement de les déposer, puis on va les
étudier, si c'est pour en faire quelque chose, m. le président.
donc, qu'on fasse des réunions, qu'on les étudie en commission.
c'est ça, l'exercice démocratique auquel on nous convie? qu'on le
fasse. alors, je suppose qu'on aura des conseils utiles à donner
à chacun des organismes publics dont on aura étudié le
plan de réduction de ses personnels. mais je pense qu'il faut le faire,
le travail. à ce moment-là, m. le président, on pourra
voir, juger de la pertinence des décisions du conseil du trésor.
c'est ça qu'on veut faire. si on dépose les plans de
réduction à l'assemblée nationale, c'est qu'on veut voir
ce que le conseil du trésor a fait, et on veut savoir aussi comment les
organismes publics se sont conformés aux directives du conseil du
trésor. je comprends que le député de verdun va me dire
que, dans les organismes publics, il n'y a pas de règle fixe de 20 % ou
12 %, mais on peut penser que ça va tourner autour, que c'est ça,
l'objectif du conseil du trésor. à un moment donné, il va
falloir que ça vienne.
Donc, on va examiner, comme parlementaires, si chacun des organismes
publics s'est conformé, si le Conseil du trésor a modifié
les propositions de chacun des organismes publics, s'il l'a fait en toute
connaissance de cause et qu'il était justifié de modifier le plan
proposé par l'organisme public. Au fond, je m'en tiens à la
logique du contrôle de l'exécutif par le législatif. Si
nous demandons de l'information de ce type, c'est pour l'utiliser, la regarder
et faire notre propre jugement par rapport à ce qui a été
déposé sur la table. Alors, M. le Président, je trouve que
c'est tout à fait normal que, si l'on demande le dépôt de
ces documents, on vienne ici en commission parlementaire examiner les
décisions qui ont été prises par le Conseil du
trésor. Ça, c'est ce qu'on appelle l'imputabilité,
là. Ça commence par là.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Verdun, est-ce que vous avez des commentaires? Vous devez en avoir aussi, M. le
député de Saint-Louis.
M. Chagnon: Brièvement, M. le Président. Je
comprends que la demande d'amendement ou la proposition d'amendement du
député de Labelle ne concorde pas avec ce qu'il recherche. En
fait, il voudrait avoir les plans de réduction. Or, le projet de loi et
l'article 7 du projet de loi prévoient que le Conseil du trésor
ne doit qu'exempter de l'application. Alors, c'est le contraire de ce que
recherche le député. Alors, c'est pour ça que je voterai
contre, évidemment.
Le Président (M. Lemieux): Ce que j'aurais peut-être
à ajouter, M. le député de Labelle... Je ne vous dis pas
que votre sous-amendement n'est pas intéressant, mais je me demande dans
quelle mesure il pourrait être réalisable. Dans un premier temps,
l'article 7, effectivement, ne touche strictement que des décisions,
contrairement, peut-être, à l'article 5.1, où c'est
vraiment, je dirais, la teneur comme telle des plans de réduction. Et
j'imagine si on avait à consacrer une séance à l'examen de
chacune de ces décisions-là, la différence étant,
si je ne me trompe pas, environ deux heures, alors... Il y a 20
décisions, ce qui veut dire, à titre d'exemple, si on exempte 10
organismes, 20 heures. Je pense à tout le travail que cette commission
parlementaire a à faire, eu égard à d'autres mandats qui
lui sont confiés par l'Assemblée.
Il me semble que ce serait intéressant de regarder: Est-ce que
c'est pratique et faisable? Surtout, est-ce que c'est faisable, ce que vous
nous demandez par votre sous-amendement? Moi, en ce sens-là, je trouve
que c'est difficilement réalisable, en pratique, dans les faits. Si vous
pouvez me convaincre que c'est réalisable dans les faits,
écoutez, je n'aurai pas d'objection. Je suggérerais
peut-être un sous-amendement à l'amendement. Au lieu de parler de
l'examen de chacune des décisions, on pourrait dire «dans
l'ensemble de ces décisions». C'est seulement une remarque que je
veux vous faire. Je n'ai pas d'autre remarque que celle-là. M. le
député de Verdun, avez-vous des remarques?
M. Gautrin: Je vais poursuivre ce que vous avez dit, M. le
Président. Je comprends la logique du député de Labelle.
La logique, c'est de démontrer par l'absurde que le fait de
déposer les décisions du Conseil du trésor à
l'Assemblée nationale va mener à quelque chose qui ne peut pas se
faire. Je pense que, étant donné qu'il a
voté contre le deuxième alinéa, il voulait
poursuivre jusqu'à l'absurde. C'est ça, essentiellement, que vous
faites. Vous demandez qu'il y ait une réunion sur chaque
décision. Je vous rappellerai que, dans l'esprit du projet de loi 198,
les sous-ministres vont être imputables devant les commissions
parlementaires au moins une fois par année. Et îà, on
regardera l'ensemble des décisions qui ont été prises,
l'ensemble des décisions d'exemption, à quel point les plans de
réduction ont été atteints dans une séance. Mais
là, vous voulez forcer une séance sur chaque décision.
C'est de vouloir démontrer par l'absurde en poussant le raisonnement
jusqu'au moment où réellement il serait non fonctionnel.
Alors, qu'est-ce que veut dire l'article 7? Il y a des mécanismes
d'exemption. L'information sur les exemptions est rendue disponible aux
parlementaires, et ils l'utiliseront dans les périodes qui seront
prévues où les sous-ministres sont imputables devant les
commissions. Là, je comprends la logique du député de
Labelle, qui veut pousser le raisonnement jusqu'à l'absurde, mais
réellement pousser jusqu'à l'absurde. Même une bonne chose
trop poussée à l'absurde arrive à quelque chose qui ne
fonctionnerait plus du tout. Donc, je voterai contre.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: M. le Président, je pense avoir bien
écouté et entendu ce que les députés du parti
ministériel ont dit, et je pense que je vais quand même maintenir
mon sous-amendement, parce que, voyez-vous, je ne suis pas sûr qu'ils
l'aient compris complètement.
M. Gautrin: II faudrait peut-être le lire. Pourriez-vous le
relire, s'il vous plaît?
M. Léonard: Les plans sont déposés en vertu
de l'article 5.1, donc l'Assemblée nationale les a. Et le Conseil du
trésor, par le vote que vous avez pris dans les premier et
deuxième alinéas de l'article 7, peut modifier ces plans, ces
décisions, les plans qui ont été déposés.
Alors, je crois qu'il convient que, à un moment donné, on pousse
l'exercice plus loin. Ou bien vous supposez qu'à peu près tous
les plans vont être modifiés par le Conseil du trésor et
qu'il va y avoir une montagne de travail, ou bien vous dites que ce n'est
qu'occasionnellement qu'il y aura des modifications par le Conseil du
trésor, puis, dans ce cas-là, ça vaut la peine d'examiner
dans le détail pourquoi il y a des modifications.
Dans le premier cas où il n'y a pas de modifications, ça
veut dire qu'on s'entend entre le Conseil du trésor et l'organisme
public en question. Mais, dans les cas où il y a des modifications, on
intervient directement dans la gestion des organismes publics, dans la gestion
des ressources humaines. Là, je dis: Étant donné la
logique que vous poursuivez, que l'Assemblée nationale intervienne, en
quelque sorte, ou, en tout cas, qu'il y ait un contrôle exécutif,
donc, on va examiner ce que le Conseil du trésor vient faire dans la
gestion des ressources humaines des organismes publics.
Alors, il y aura beaucoup de modifications par le Conseil du
trésor ou bien il y en aura peu? S'il y en a beaucoup, il y a quelque
chose qui doit se passer là. Là, ça veut dire qu'il y a
des problèmes. Et s'il y en a peu, je ne vois pas pourquoi on
n'examinerait pas ce qu'on fait là, ce que le Conseil du trésor a
fait. Moi, à mon sens, ça fait partie de l'imputabilité
là. Ça, c'est de l'imputabilité. C'est de la vraie. Et
puis le Conseil du trésor doit venir justifier ses décisions. Le
président viendra nous dire pourquoi il ne s'est pas entendu avec une
commission scolaire X et qu'il pense qu'il doit modifier. On verra ce que
ça donnera. Moi, je pense qu'il faut faire l'exercice. Et je ne vois pas
pourquoi on demande le dépôt de tous ces plans, de toutes ces
décisions ici, à l'Assemblée nationale, si c'est pour ne
rien en faire. Qu'on ne vienne pas me dire qu'on veut une réunion pour
étudier l'ensemble des décisions. Je sais très bien ce que
ça veut dire. Ça veut dire qu'on aura une déclaration
générale expliquant les choses et qu'on n'ira pas au fond des
choses. C'est ça que ça veut dire.
Alors, si on est sérieux quand on demande le plan de
réduction du personnel de chacun des organismes publics, je pense qu'il
faut aller jusqu'au bout de la question. Et qu'on ne vienne pas me dire que
c'est à rencontre du projet de loi 198. L'essentiel du projet de loi
198, c'est de réduire les effectifs d'encadrement de 20 % et de
réduire aussi les autres personnels des 12 %. Le député va
me dire que les taux ne sont pas spécifiés dans les commissions
scolaires. Il reste que, s'il veut passer un projet de loi, ce n'est pas pour
ne rien en faire, ce n'est pas pour dire: II n'y aura pas de réductions
de personnel. Il va y en avoir. Il va y en avoir, des réductions de
personnel. (10 h 30)
Donc, moi, je trouve que c'est tout à fait logique, ce que je
propose là, dans la foulée du projet de loi et de l'implication
des parlementaires, parce que, au fond, la logique du projet de loi 198, c'est
de limiter les dépenses par une réduction des effectifs. Il est
important d'étudier chacune des décisions du Conseil du
trésor qui va dans le sens d'exempter certains organismes de
l'application du projet de loi 198. Je pense que, si le projet de loi est
adopté... C'est l'expression de l'Assemblée nationale? On veut
contrôler le Conseil du trésor? On veut qu'il justifie ses
décisions? Qu'on le fasse, qu'on aille jusqu'au bout! Je ne vois pas
pourquoi on demande tous ces détails si c'est pour ne rien en faire.
Alors, M. le Président, je trouve que la majorité
ministérielle devrait concourir à l'adoption de ce
sous-amendement. Eux qui parlent d'imputabilité, ça commence
d'abord par les ministres. Alors, je pense qu'on doit l'adopter. Même si
nous sommes contre le projet de loi nous avons voté contre en
deuxième lecture parce que nous pensons que c'est un projet de loi qui
ne tient
pas debout au moins, on va contribuer à
l'améliorer, parce que la volonté d'en face a l'air, disons,
définitive. Alors, moi, je suis prêt à prendre le vote.
J'ai hâte de voir ce que vous allez faire.
Le Président (M. Lemieux): Alors, je demande le vote. Vote
enregistré?
M. Léonard: Le député de Verdun n'a rien
à dire?
Le Président (M. Lemieux): Non.
M. Gautrin: Bien, je pourrais répondre brièvement,
si vous me permettez.
Le Président (M. Lemieux): Oui? Alors, oui. Allez-y, M. le
député de Verdun. Je pensais que vous n'aviez pas de
commentaires.
M. Gautrin: Non, mais j'ai quand même un commentaire
à dire. D'une part, je suis heureux de voir que le député
de Labelle comprend maintenant la logique du projet de loi 198. J'en suis
heureux.
M. Léonard: ...peut-être plus que vous, j'ai
l'impression. Ha, ha, ha!
M. Gautrin: Je ne suis pas sûr. Je crois vraiment que vous
le comprenez. Maintenant, si on prend cet amendement, il est beaucoup trop
restrictif, le verbatim de votre amendement: «consacrer au moins une
séance à l'examen de chacune des décisions». La
logique du projet de loi 198, c'est de rendre l'information disponible aux
parlementaires, et, dans les mécanismes d'impu-tabilité qu'on va
voir dans l'article 10 qui vient, de pouvoir demander, à ce
moment-là, aux administrateurs d'État responsables de rendre
compte de la manière dont ils se seront acquittés de leur mandat.
Donc, importance d'informer, que l'information soit disponible, et ensuite,
dans les mécanismes d'imputabilité, une fois par année,
pouvoir poser des questions. Si on passe votre amendement, M. le
député, j'ai l'impression que, à ce moment-là, la
commission du budget et de l'administration devra se réunir à
chaque décision. Et, si vous me permettez d'ajouter un mot,
simplement... Je voudrais simplement vous dire que, contrairement... Il s'agit
ici, dans l'article 7, des exemptions accordées par le Conseil du
trésor et non pas des modifications des plans d'effectifs. Justement, ce
sont les cas où le Conseil du trésor déciderait d'exempter
telle catégorie de personnes ou tel organisme de l'application de la
loi.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: M. le Président, une exemption... Je
pense que le député de Verdun ne comprend pas la logique de son
article 1...
M. Gautrin: Je m'excuse.
M. Léonard: ...par rapport à son projet de loi. Je
suis obligé de dire ça.
M. Gautrin: S'il vous plaît.
M. Léonard: Je suis très poli et très gentil
en disant ça...
M. Gautrin: Moi aussi.
M. Léonard: ...mais je suis obligé de constater.
L'article 7 permet au Conseil du trésor d'exempter l'organisme public de
l'application du projet de loi 198 c'est ça? donc, d'aller
à rencontre du projet de loi 198. Alors, dans ce contexte, les
parlementaires doivent examiner pourquoi il est allé à
rencontre.
M. Gautrin: Absolument.
M. Léonard: Alors, nous avons voté un projet de loi
198. Si on est sérieux, en face, il faut voir dans quelle mesure et
pourquoi les exemptions ont été accordées.
M. Gautrin: Absolument.
M. Léonard: Et on doit en débattre.
M. Gautrin: Absolument.
M. Léonard: Alors, qu'on le fasse!
M. Gautrin: Absolument.
M. Léonard: C'est le sens de mon sous-amendement.
M. Gautrin: Sauf que la manière dont vous le faites
une fois pour chaque exemption est une manière qui est non
pratique et non faisable.
M. Léonard: Si c'est la même logique qui sous-tend
toutes les exemptions, on verra bien. Les parlementaires, je pense, sont
adultes. Ils pourront dire: O.K., nous allons passer l'examen d'un certain
nombre de décisions, si c'est la même logique. Et ce n'est pas
nécessairement deux heures à chaque fois. Mais il va y avoir une
convocation, cependant, pour chacune, puis on verra. Ça suppose toujours
qu'il va y avoir un grand nombre d'exemptions. C'est ça que pense
vraiment le député de Verdun? Parce que son argumentation tend
à prouver qu'il y aura un grand nombre d'exemptions.
M. Gautrin: Potentiellement.
M. Léonard: Ah bon! Donc, le projet de loi, là, il
vaut quoi? Il vaut quoi, si le Conseil du trésor peut faire toutes les
exemptions? Nous avons d'ailleurs souligné, au départ, qu'il n'y
avait aucune sanction à ce projet de loi. Le député de
Verdun s'attend à ce qu'il y ait beaucoup d'exemptions par rapport aux
directives du Conseil du trésor. Alors, je dois souligner qu'il n'y
croit qu'à moitié à son projet de loi, pour ne pas dire
plus ou moins.
Le Président (M. Lemieux): Alors, est-ce que nous appelons
le vote?
Une voix: S'il vous plaît.
M. Gautrin: S'il vous plaît, oui.
Le Président (M. Lemieux): Alors, vote nominal.
Le Secrétaire: M. Léonard (Labelle)?
M. Léonard: Pour.
Le Secrétaire: M. Chagnon (Saint-Louis)?
M. Chagnon: Contre.
Le Secrétaire: M. Gautrin (Verdun)?
M. Gautrin: Contre.
Le Secrétaire: M. Lemieux (Vanier)?
M. Lemieux: Contre.
M. Léonard: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): Le sous-amendement est donc
rejeté par un vote de...
M. Léonard: Je me demande ce qu'on fait ici, là.
Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): Le vote est donc: pour, 1;
contre, 3. Le sous-amendement est donc rejeté. Nous revenons à
l'amendement.
Une voix: Troisième alinéa.
Le Président (M. Lemieux): Troisième alinéa:
«Le Bureau de l'Assemblée nationale exerce, le cas
échéant, le pouvoir du Conseil du trésor prévu au
premier alinéa à l'égard des personnes que
l'Assemblée nationale désigne pour exercer une fonction qui en
relève.» Est-ce que c'est adopté?
M. Léonard: Attendez un instant.
Le Président (M. Lemieux): Oui, oui, M. le
député de Labelle.
M. Gautrin: Je pense que c'est symétrique par rapport
à ce que nous avions adopté dans les articles 4 et 5, où
le pouvoir, en ce qui touchait l'Assemblée nationale, avait
été donné au Bureau de l'Assemblée nationale. Le
pouvoir d'exempter aussi va être donné au Bureau de
l'Assemblée nationale. On avait fait une situation symétrique, si
vous vous rappelez, dans les articles. Je comprends qu'à
l'époque, d'ailleurs, le député de Labelle était
opposé à cette question-là. Mais, en ce qui touche
l'Assemblée nationale et les organismes dépendants de
l'Assemblée nationale, la demande de réduction... Le rôle
qui était joué dans l'économie du projet de loi 198, par
le Conseil du trésor, était joué par le Bureau de
l'Assemblée nationale pour ces organismes prévus à
l'article 2 du projet de loi, et donc le pouvoir d'exemption est aussi
donné, par symétrie, au Bureau de l'Assemblée
nationale.
M. Léonard: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: ...je vois que le Bureau de l'Assemblée
nationale a un rôle particulier. Je comprends bien. Mais là, les
responsabilités du Bureau de l'Assemblée nationale ne sont pas
très larges. Ça ne touche pas des milliers d'organismes, mais
c'est un bureau qui joue un rôle stratégique, névralgique,
ou les deux. Je pense que je vais déposer un amendement semblable
à l'autre, parce que, dans ce cas-là, en particulier, je voudrais
que la transparence s'exerce complètement.
M. Gautrin: Mais en attendant...
M. Léonard: Et si le Bureau de l'Assemblée
nationale doit, peut exempter des organismes comme l'Assemblée nationale
elle-même, comme le Protecteur du citoyen, le Vérificateur
général...
M. Gautrin: C'était votre argument.
M. Léonard: ...je pense que l'Assemblée nationale
pourrait venir ici, dans chacun des cas, expliciter sa décision. Si vous
me permettez, on va rédiger l'amendement, M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Léonard: ...et je vais le déposer. Il va
être à peu près similaire à celui que vous venez de
battre. Je voudrais voir si vous allez, là aussi, le battre, si le parti
ministériel va le battre.
M. Gautrin: Bien écoutez...
M. Chagnon: Est-ce qu'il va être amélioré par
rapport à celui qui a été battu ou pas?
M. Gautrin: On va le regarder avant de dire qu'on va le battre.
Pourquoi vous présumez qu'on va le battre?
M. Chagnon: S'il n'a pas été
amélioré, il n'y a pas de raison de l'adopter.
M. Léonard: Bien, je veux voir, j'ai dit. Je veux
voir.
M. Gautrin: Bon, alors, on attend. M. Chagnon: S'il n'a
pas été amélioré... M. Gautrin: Est-ce qu'on
attend le dépôt? Le Président (M. Lemieux): Oui,
oui.
M. Chagnon: S'il n'a pas été amélioré
par rapport à celui qu'on vient de battre, c'est bien sûr qu'on va
le battre encore.
Le Président (M. Lemieux): Moi, je... M. Chagnon:
Mais s'il est plus intelligent... Le Président (M. Lemieux):
Je veux suspendre.
M. Chagnon: ...s'il est plus fin, s'il est plus applicable...
Le Président (M. Lemieux): Je veux suspendre
là-dessus. J'aimerais qu'on se parle.
M. Chagnon: ...nous le ferons. Vous voulez suspendre, M. le
Président?
Une voix: Suspendons.
Le Président (M. Lemieux): Oui. J'aimerais qu'on se parle
là-dessus.
M. Gautrin: Alors, on suspend.
Le Président (M. Lemieux): Non, attendez. J'aimerais,
avant, que l'amendement soit déposé. J'aimerais qu'on...
M. Léonard: Oui, mais attendez un peu, là.
(Consultation)
M. Léonard: Alors, le sous-amendement se lirait comme
suit, M. le Président. L'article 7 est modifié par l'ajout,
après le troisième alinéa, de l'alinéa suivant:
«La commission permanente du budget et de l'administration doit
consacrer, dans les 15 jours suivant une décision du Bureau de
l'Assemblée nationale, une séance à l'examen de cette
décision.» (10 h 40)
M. Gautrin: Monsieur, c'est après le... J'imagine que
votre amendement vient préciser le...
M. Léonard: C'est un autre alinéa?
Le Président (M. Lemieux): Oui. C'est parce que là,
le cas du troisième alinéa n'est pas réglé.
M. Léonard: II faudrait que je le dépose
après?
Le Président (M. Lemieux): J'aimerais mieux ça,
parce que, sans ça, M. le député de Labelle, je risque
de...
M. Léonard: On peut le garder en réserve?
Le Président (M. Lemieux): Oui, j'aimerais ça le
garder en réserve, régler le cas du troisième
alinéa et revenir avec votre amendement.
M. Léonard: Bien. Alors, tout le monde est averti...
Le Président (M. Lemieux): Alors, est-ce que j'appelle le
troisième alinéa, ou vous avez des...
M. Gautrin: Troisième alinéa.
M. Léonard: On va appeler le troisième
alinéa.
Le Président (M. Lemieux): Oui?
M. Chagnon: Le député de Labelle va voter pour.
Le Président (M. Lemieux): Alors...
M. Chagnon: Évidemment, si on veut l'amender, il faut
qu'il soit déjà bon.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle le troisième
alinéa.
M. Gautrin: Le vote...
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le troisième
alinéa est adopté?
M. Gautrin: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Voulez-vous...
M. Léonard: Non, non, un instant, un instant.
Le Président (M. Lemieux): ...appeler le vote nominal,
s'il vous plaît?
M. Léonard: Non, non, non!
Le Président (M. Lemieux): Ah, vous avez des commentaires?
Ah, je m'excuse! O.K., ça va.
M. Léonard: Sur le troisième alinéa? Ah non.
On n'avait pas commencé la discussion.
Le Président (M. Lemieux): D'accord.
M. Gautrin: Non, bien, j'avais commencé. Enfin, je pensais
que je vous avais convaincu, mais si vous avez à répondre...
M. Léonard: Alors, M. le Président, on donne au
Bureau de l'Assemblée nationale le même pouvoir qu'au Conseil du
trésor à l'égard des personnes que l'Assemblée
nationale désigne pour exercer une fonction qui en relève. Alors,
si on revient à la lecture du premier alinéa de l'article 7,
c'est que le Conseil du trésor dans ce cas-là, ce serait
le Bureau de l'Assemblée nationale peut, dans la mesure qu'il
détermine, prendre une décision pour exempter de l'application de
tout ou partie de la présente section, etc., certains organismes ou
certaines catégories de personnes à l'emploi d'un organisme
public. Je voudrais qu'on se rende compte, dans un cas particulier, et
là, je pense et j'espère que les députés
ministériels vont se rendre compte de l'ampleur de la tâche, s'ils
ne l'avaient pas déjà réalisée, de ce qu'ils
veulent attribuer au Bureau de l'Assemblée nationale. alors,
l'assemblée nationale, au vu des plans de réduction du personnel
déposés par les organismes relevant du bureau, va prendre une
décision à l'effet d'exempter tel organisme exemple, le
vérificateur général de l'application de la
directive générale qui va être émise par le conseil
du trésor, du 20 % et du 12 %. donc, là, c'est clair, dans ce
cas-là, c'est déjà spécifié, c'est 20 % du
personnel d'encadrement et 12 % des autres personnels. alors,
l'assemblée nationale, le bureau, va prendre la décision
d'exempter, par exemple, le bureau du vérificateur
général. ah, bon! pourquoi? est-ce qu'on va se contenter ici de
ce dépôt, et pourquoi on donne ça au bureau de
l'assemblée nationale, le pouvoir d'exempter? alors, m. le
président, c'est un pouvoir... au fond, c'est dire: la loi 198 ne
s'appliquera pas si le bureau de l'assemblée nationale juge que la loi
ne doit pas s'appliquer dans les organismes publics la curatelle
publique relève de l'assemblée nationale en tout cas, les
organismes qui en relèvent. c'est considérable. ça veut
dire que, pour eux, si le bureau décide, si les membres le
décident, la loi 198 ne s'applique pas.
Alors, pourquoi, pourquoi, tout à coup, le Bureau de
l'Assemblée nationale a ce pouvoir-là, et dans quelle mesure il
va pouvoir décider? Ça veut dire qu'on juge que ce n'est pas le
cas, que le Vérificateur général ne devrait pas voir son
personnel coupé. Remarquez que, moi, je pourrais très bien
comprendre ça. Étant donné qu'on coupe le personnel
d'encadrement, qu'on va devoir réorganiser l'État de fond en
comble, c'est peut-être important que, non seulement le bureau du
Vérificateur général soit à l'abri des compressions
que l'on vise, mais même qu'on devrait peut-être ajouter à
son personnel. Ah, c'est peut-être une chose qu'il faut faire, parce
qu'on peut décider de changer le mécanisme, de prendre des
orientations très différentes, de faire que les ministères
aient moins de ressources, mais que, en bout de ligne, ils aient une obligation
de résultats que peut constater le Vérificateur
général. et là, vous voyez que toute la logique du projet
de loi revient, elle est remise en cause, parce que, ce qu'on veut appliquer,
dans le cas du bureau de l'assemblée nationale, au bureau du
vérificateur, peut s'appliquer dans les ministères du
gouvernement et dans les organismes. on peut décider que tel secteur
devrait connaître une expansion, alors que tel autre devrait
connaître une réduction encore beaucoup plus grande que 20 %. en
d'autres termes, on revient dans les attributions du pouvoir exécutif,
qui est de décider où on met des priorités ou bien, si,
dans tel secteur, on met plutôt l'emphase sur la réduction, une
réduction substantielle. dans l'ensemble, on peut poursuivre le
même résultat, sauf qu'on joue beaucoup plus avec les blocs.
Mais, M. le Président, de donner ça au Bureau de
l'Assemblée nationale, sans qu'il en rende compte lui-même
et je reviendrai avec mon sous-amendement tout à l'heure, ou mon
amendement je pense que, là, on pose des questions. Est-ce que le
Bureau de l'Assemblée nationale est à l'abri de toutes les normes
administratives, de tous les règlements, à l'abri de toutes les
directives, à l'abri de la loi 198? Et pourquoi, tout à coup, on
applique la loi 198 à tout le monde et on ne l'applique pas au Bureau de
l'Assemblée nationale? Parce que, là, il s'agit des
députés et des services qui leur sont directement reliés.
Je vais revenir avec la même question. Pourquoi pas les
députés, qui sont exemptés de la loi 198? On l'a
posée, la question. Pourquoi on veut réduire tout le monde de 20
%, le personnel d'encadrement, mais on ne réduirait pas le nombre de
députés de 20 %? Le député de Verdun, il me semble,
devrait expliquer ça. D'ailleurs, c'est une question qu'on pourrait se
poser.
J'aimerais bien savoir pourquoi le Bureau de l'Assemblée
nationale va décider ça? Est-ce qu'il va décider ça
par-dessus le Directeur général des élections? C'est une
question. Pourquoi le Bureau de l'Assemblée nationale est
exempté? Il me semble même qu'il est juge et partie par rapport
à ses propres intérêts. Et, s'il y a une chose qu'on doit
préserver, dans les institutions, c'est justement que les
députés, leurs services soient
traités de façon égale à tout le monde.
Mais, là, le Conseil du trésor n'est plus bon. On ne se fie plus
à ses analyses. On dit: C'est le Bureau de l'Assemblée nationale
qui va faire ça.
J'aimerais que le député de Verdun nous donne quelque
explication, parce que, à mon sens, je ne vois pas tout à coup
qu'on fasse une exception au Bureau de l'Assemblée nationale, qui, lui,
va permettre une exception. Là, on se protège à double
tour. Ça nous remet en cause curieusement. Ça nous met
pratiquement dans un conflit d'intérêts par rapport à la
loi que l'on vote.
M. Gautrin: Est-ce que vous avez terminé, M. le
député?
M. Léonard: Oui, je pense que le député de
Verdun pourrait réagir...
M. Gautrin: Moi, je vais...
M. Léonard: ...aux remarques que je faisais sur l'article
7, le troisième alinéa de l'article 7.
M. Gautrin: Le troisième alinéa de l'article 7.
Bon.
M. Léonard: Nous en sommes au troisième
alinéa.
M. Gautrin: Je vais essayer de réagir. J'ai l'impression
que le député de Labelle oublie sa propre argumentation
c'est vrai que c'était la semaine dernière en ce qui
touchait le début, les premiers articles de la loi. À
l'époque, le député de Labelle était très
éloquent lorsqu'il parlait du Vérificateur général,
et il disait: II n'est pas question, il serait inapproprié que le
Vérificateur général soit soumis au Conseil du
trésor pour les principes d'exemption parce que ça ferait que le
Conseil du trésor serait à la fois juge et partie. Je pense que
ça avait été un des éléments de la logique
du député de Labelle. À l'époque, je lui
répondais: Vous allez voir, pour tous les organismes qui
dépendent de l'Assemblée nationale, ce n'est pas le Conseil du
trésor qui aura juridiction en matière d'exemption, mais ce sera
le Bureau de l'Assemblée nationale. Je pense que c'est tout à
fait dans la logique des arguments qu'il avait la semaine
précédente. (10 h 50)
II a un deuxième type d'argument dans lequel il dit: Oui, mais le
Bureau de l'Assemblée nationale va décider pour lui-même.
Mais c'est une chose qui existe déjà dans la Loi sur
l'Assemblée nationale, et je voudrais vous rappeler ce que vous savez,
j'en suis sûr, qui est l'article 110 de la Loi sur l'Assemblée
nationale, qui est: «Sous réserve de la présente loi, la
gestion de l'Assemblée continue de s'exercer dans le cadre des lois,
règlements et règles qui lui sont applicables.» Donc,
ça, c'est le principe général. «Toutefois et
ça, c'est le principe d'exclusion le Bureau peut, par
règlement, déroger à ces lois, règlements et
règles en indiquant précisément les dispositions
auxquelles il est dérogé et les dispositions qui s'appliqueront
en leur lieu et place.»
Donc, ce pouvoir qu'avait déjà le Bureau de déroger
ou de s'exempter de l'application d'une loi existait déjà dans la
loi générale de l'Assemblée nationale. Le réinclure
dans la loi 198 ne fait seulement en sorte que la loi 198 redevient conforme
à la loi générale de l'Assemblée nationale.
En ce qui a trait aux questions de dépôt de
décisions du Bureau, ce n'est pas réinclus dans la loi. On aurait
pu intervenir aussi à ce niveau-là, mais je vous rappellerai
aussi ce qui est à l'article 109 dans la loi de l'Assemblée
nationale: «Le président dépose à l'Assemblée
les règles et les règlements adoptés par le Bureau dans
les 15 jours de leur adoption si l'Assemblée est en session ou, si elle
ne siège pas, dans les 15 jours de l'ouverture de la session suivante ou
de la reprise de ses travaux.» Donc, déjà, implicitement,
l'article 109 de la loi de l'Assemblée nationale couvrait le
deuxième alinéa de l'article 7 et on n'avait pas besoin de le
réinclure à cet endroit-là.
M. Léonard: Ce n'est pas clair que le Bureau de
l'Assemblée nationale dépose à l'Assemblée
nationale. Au premier alinéa, on dit: «Le Conseil du trésor
peut, dans la mesure qu'il détermine, prendre une décision pour
exempter l'application de tout ou partie de la présente section»
pour certains organismes, certaines catégories de personnes. Ensuite, on
dit: «Le ministre dépose à l'Assemblée
nationale...». C'est le ministre en cause, le ministre de
l'Éducation ou bien le ministre de la Santé, etc., qui
dépose, alors ce n'est pas lui qui est visé par...
M. Gautrin: Non, non. Ce n'est pas ce que j'ai dit.
M. Léonard: Alors, c'est seulement le premier
alinéa qui est visé dans le troisième, à
l'égard du Conseil du trésor. Il n'y a pas de dépôt
à l'Assemblée nationale.
M. Gautrin: Attendez un instant, là. On parle je
m'excuse, là des décisions du Bureau de l'Assemblée
nationale...
M. Léonard: Oui.
M. Gautrin: ...donc, actuellement, on est en train de discuter du
troisième alinéa. Les décisions du Bureau de
l'Assemblée nationale sont déposées à
l'Assemblée en fonction de...
M. Léonard: Non.
M. Gautrin: ...attendez, là la règle 109 de
la Loi sur l'Assemblée nationale.
M. Léonard: Elles sont déposées en vertu de
la loi...
M. Gautrin: De 109.
M. Léonard: Toutes les décisions du Bureau sont
déposées?
M. Gautrin: Le président dépose à
l'Assemblée les règles et règlements adoptés par le
Bureau.
M. Léonard: Ce n'est pas des décisions,
ça?
M. Gautrin: Bon. Alors, j'attends l'amendement que vous allez
déposer dans un instant, quand on aura adopté le troisième
alinéa. J'imagine que c'est ça que vous voulez faire?
M. Léonard: Non, c'est parce que... Le Conseil du
trésor peut prendre une décision pour exempter..,
M. Gautrin: On n'est plus sur le Conseil du trésor,
là, on est sur le troisième...
M. Léonard: Non, non, je le sais, mais c'est parce que je
le lis, j'essaie de le lire en parallèle: «Le Bureau de
l'Assemblée nationale exerce [...] le pouvoir du Conseil du
trésor prévu au premier alinéa à l'égard des
personnes que l'Assemblée nationale désigne...». Bon. C'est
assimilable, analogique à «organismes», aussi, à
l'article 2.
M. Gautrin: C'est ça.
M. Léonard: Donc, c'est à «organismes».
Alors, il prend des décisions. Dans ce cas-là, c'est le Bureau
qui les prend plutôt que le Conseil du trésor.
M. Gautrin: C'est exact. C'est ça.
M. Léonard: Mais il n'y a pas d'obligation de
dépôt qui soit conséquente avec ça. Vous me ramenez
à l'article 109 de la loi de l'Assemblée nationale. Ce que vous
m'avez lu, ce sont les normes et règlements. Ce ne sont pas des
décisions, ça. Des décisions à l'égard des
personnes, des décisions administratives à l'égard des
personnes, le Bureau de l'Assemblée nationale ne dépose pas
ça?
M. Gautrin: Non, mais...
M. Léonard: II ne dépose pas ça. Il
dépose les règles qu'il fait...
M. Gautrin: Mais là, le Bureau devra agir par
règles, à ce niveau-là.
M. Léonard: ...qu'il édicté, mais il ne
dépose pas les décisions qui concernent les personnes comme
telles, ou les organismes comme tels. Ce n'est pas pareil. Moi, je maintiens
que c'est...
M. Gautrin: Alors, j'attends l'amendement que vous voulez
déposer.
M. Léonard: Bien, faites-le.
M. Gautrin: Non, non. Je n'ai pas d'amendement à faire
là-dessus, moi.
M. Léonard: On peut bien suspendre, là.
M. Gautrin: Non, non. Je ne suspends pas. Je ne ferai pas
d'amendement.
Le Président (M. Lemieux): Là, nous en
étions à l'alinéa 3. À l'alinéa 3, vous
voulez déposer un amendement. Alors, on peut suspendre. Nous allons
suspendre une quinzaine de minutes relativement à...
M. Gautrin: Attendez. Qu'on adopte l'alinéa 3 et,
après, il pourra faire son amendement.
M. Léonard: Non, bien non.
Le Président (M. Lemieux): Bien non. Si on adopte
l'alinéa 3, il va être adopté.
M. Léonard: Bien, il dit qu'il y a un amendement qui doit
venir après.
Le Président (M. Lemieux): Parce que c'est un amendement
qui concerne l'alinéa 3.
M. Chagnon: Ça serait une bonne idée d'adopter
l'alinéa 3.
Le Président (M. Lemieux): À moins que ce soit un
nouvel alinéa, un alinéa 4.
M. Gautrin: Est-ce que votre amendement est un amendement
à l'alinéa 3 ou c'est un nouvel alinéa?
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous allons... Un
instant. M. le député de Labelle, voulez-vous qu'on adopte
l'alinéa 3?
M. Léonard: Non. On est mieux de suspendre, parce que moi,
je veux éclaircir ce point-là avant, les conséquences de
ça.
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous allons suspendre,
M. le député de Labelle. Nous allons suspendre 15 minutes. Alors,
à 11 h 10, nous recommencerons nos travaux.
(Suspension de la séance à 10 h 55)
(Reprise à 12 h 1)
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous en étions au
sous-amendement de l'article 7. Pouvez-vous nous refaire la lecture, M. le
secrétaire, du sous-amendement. ..
Le Secrétaire: II n'est pas déposé. M.
Gautrin: II n'est pas déposé.
Le Président (M. Lemieux): Alors, M. le
député... C'est vrai, nous avions...
M. Gautrin: M. le Président...
M. Léonard: On est encore au troisième
alinéa.
Le Président (M. Lemieux): Nous sommes au troisième
alinéa, effectivement. M. le député de Labelle.
M. Léonard: M. le Président, d'abord je voudrais
souligner que je suis revenu ici à 11 h 10 ou 11 h 15 et il n'y avait
personne.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Léonard: Nous reprenons nos travaux à midi.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Léonard: Je vois que du côté du parti
ministériel, on a...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: ...longuement réfléchi... M.
Gautrin: Sur votre amendement.
M. Léonard: ...sur un amendement que j'avais
annoncé. Et je vois que ça sème un émoi
considérable, comme a dit quelqu'un ici, en face de moi...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle, s'il vous plaît.
M. Léonard: ...chez les bonzes du Bureau de
l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle, s'il vous plaît.
M. Gautrin: II est incorrigible.
M. Léonard: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît.
M. Gautrin: Alors, continuons.
M. Léonard: M. le Président, on en était au
troisième alinéa et je soulevais le point que ce n'était
pas très clair si le Bureau de l'Assemblée nationale était
assujetti au deuxième alinéa ou pas. Je pense que ce n'est pas du
tout clair, parce qu'il est question du pouvoir du Conseil du trésor
seulement au premier alinéa, alors que, dans le deuxième, c'est
le ministre en cause. D'ailleurs, on n'a pas demandé la
définition du ministre dans ce cas-là; on aurait pu le faire.
M. Gautrin: C'est le ministre...
M. Léonard: Le ministre, ça peut être le
ministre de l'Éducation...
M. Gautrin: Non, non.
M. Léonard: ...le ministre de... Bien oui, oui, oui.
M. Gautrin: Attendez un instant.
M. Léonard: Non, non, non. Parce que, si ça avait
été le président du Conseil du trésor, ça
aurait été mentionné «président du Conseil du
trésor». Alors, le ministre n'a pas déposé, les
ministres en cause n'ont pas déposé. Ce n'est pas clair si,
vraiment, le Bureau de l'Assemblée nationale est obligé de
déposer sa décision dans les 15 jours. Quand on m'a lu l'article
109 de la loi de l'Assemblée nationale, il était question des
normes et règlements et pas du tout de décisions qui ne
concernent pas des normes et des règlements. Il s'agit de
décisions dans des cas particuliers visant, par exemple, une commission
scolaire, un hôpital. Ce n'est pas du tout un libellé qui porte
sur des normes et directives, ce n'est pas de même nature. Donc, je
maintiens que le paragraphe 3 est confus, ambigu, là-dessus. Si le
gouvernement ou les députés de la majorité
ministérielle puisqu'il n'y a aucun ministre, encore une fois,
devant nous pour défendre ce projet de loi et s'engager au nom du
gouvernement s'ils veulent préciser ou le dire plus clairement,
moi, je pense que, sur ce plan-là, ça serait appréciable,
ce serait une amélioration à leur projet de loi.
M. Gautrin: M. le Président.
M. Léonard: Parce que j'ai toujours les mêmes
réserves quant au projet de loi.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Verdun.
M. Gautrin: M. le Président, je rappellerai au
député de Labelle la pratique qui s'est passée au Bureau,
et je viens de faire les vérifications auprès du président
de l'Assemblée. Les décisions du Bureau, à l'exception des
décisions qui touchent les offres d'achat et les contrats, sont
déposées à l'Assemblée nationale et le Bureau agit
par règles et règlements. La très grande majorité
des décisions du Bureau sont déposées à
l'Assemblée nationale. Mais, s'il y a quelques hésitations dans
la tête du député de Labelle, je serais prêt,
même si je crois que c'est inclus à l'intérieur et
la pratique amène à dire que ça a toujours
été inclus et que le Bureau a toujours agi, en ces
matières, par règlement à déposer un
sous-amendement qui serait d'ajouter, après le mot «exerce»,
les mots «par règlement», le cas échéant, le
pouvoir du Conseil du trésor, de manière à bien
préciser que la décision du Bureau se fait par règlement
et doit donc être assujettie à l'application de l'article 109.
M. Léonard: Est-ce qu'il pourrait être
déposé? M. Gautrin: Exactement.
M. Léonard: Ah! II est écrit? Donc, on admet mon
point. Très bien.
M. Gautrin: Je m'excuse là.
M. Léonard: O.K. Très bien. Il est écrit,
ça va.
M. Gautrin: On n'admet pas votre point. Je crois que la pratique,
à l'heure actuelle...
M. Léonard: On va le regarder.
M. Gautrin: Absolument. Donc, est-ce que je peux... J'en fais le
dépôt.
Le Président (M. Lemieux): Voulez-vous en faire le
dépôt? M. le secrétaire va en refaire la lecture et
reprendre au tout début, afin que nous sachions où nous
allons.
Le Secrétaire: Cet amendement se lit ainsi: Le troisième
alinéa de l'article 7 est modifié par l'insertion, dans la
première ligne, après le mot «exerce,» des mots
«par règlement».
M. Léonard: Le cas échéant. M. Gautrin:
Le cas échéant.
Le Président (M. Lemieux): Le cas échéant.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que ce
sous-amendement... C'est un sous-amendement?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que ce sous-amendement
du troisième alinéa est adopté?
M. Léonard: Alors, «exerce, par
règlement».
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle, «exerce, le cas échéant».
M. Léonard: Mais qu'est-ce que ça ajoute?
M. Gautrin: Alors, je m'explique, si je peux expliquer au
député de Labelle. Le député de Labelle voulait
s'assurer que les décisions du Bureau soient déposées
à l'Assemblée nationale. Il se posait des questions quant
à la manière dont le Bureau prenait ses décisions. Je lui
ai répondu que le Bureau prenait ses décisions par
règlement. La manière de prendre une décision pour le
Bureau était par règlement, à l'exception des
décisions qui touchaient les contrats d'achat d'équipement. Mais,
seulement pour bien préciser ce qu'on voulait chercher, on a bien
ajouté ces mots «par règlement». L'effet de mettre
les mots «par règlement» précise que la
décision du Bureau en ces matières sera soumise à
l'article 109 de la loi de l'Assemblée nationale, qui se lit comme suit:
«Le président dépose à l'Assemblée les
règles et les règlements adoptés par le Bureau dans les 15
jours de leur adoption si l'Assemblée est en session ou, si elle ne
siège pas, dans les 15 jours de l'ouverture de la session suivante ou de
la reprise de ses travaux.»
Donc, on vient bien préciser, s'il y avait quelque doute dans
l'esprit du député de Labelle, que les décisions en ces
matières, bien que c'était assez évident de la
manière que c'était écrit, sont des décisions qui
sont prises par règlement, donc, soumises à l'application de
l'article 109.
M. Léonard: Ils vont déposer simplement les
règlements, ils ne déposeront pas les décisions. Ils sont
obligés de déposer les décisions par l'article 109. Mais
je ne suis pas sûr que toutes les décisions prises par le Bureau
de l'Assemblée nationale viennent à l'Assemblée
nationale.
M. Gautrin: Je répète...
M. Léonard: Ce ne sont que les règlements qui
viennent.
M. Gautrin: Bien, justement.
M. Léonard: Oui, mais là, vous détournez la
question.
M. Gautrin: Pas du tout. Je vais répéter au
député de Labelle mon explication, parce que je pense qu'il va la
comprendre après. La situation, c'est que le Bureau de
l'Assemblée nationale prend ses décisions par règlement,
ça veut dire en émettant un règlement. Ça va?
L'article 109 de la Loi sur l'Assemblée nationale précise les
termes suivants: Le président, et là, ça veut dire le
président de l'Assemblée nationale, dépose à
l'Assemblée les règles et règlements adoptés par le
Bureau dans les 15 jours de leur adoption.
M. Léonard: Et des décisions?
M. Gautrin: Alors, je répète ce que je viens de
préciser. Les décisions du Bureau s'exercent par
règlement. Donc, les décisions sont prises par règlement,
règlement qui est déposé à l'Assemblée
nationale.
M. Léonard: Je comprends, mais si... Le
député de Verdun éclairera ma lanterne s'il le veut, mais
ce sont les règlements qui sont déposés et non pas les
décisions. Alors, les décisions se prennent par règlement,
très bien, déposé, mais vous ne connaissez pas pour autant
la décision. Tandis que, dans le deuxième alinéa,
«le ministre dépose à l'Assemblée nationale toute
décision prise par le Conseil du trésor». Ce n'est pas un
règlement, c'est une décision sur des cas particuliers,
précis, portant, par exemple, sur telle ou telle catégorie de
personnes. Ce n'est pas la même chose, le règlement et la
décision prise en vertu du règlement. Il y a une
différence. (12 h 10)
M. Lemieux: Moi, ce que je comprends on me corrigera
M. le député de Labelle, c'est que toute décision
prise par le Bureau fait l'objet d'un règlement. Il a l'obligation, en
vertu de 109, de les déposer, sauf deux exceptions qui ne font pas
l'objet d'un règlement, mais d'une décision au sens, j'imagine,
où vous l'entendez, dans le cas de contrats et dans le cas de la gestion
du personnel. C'est comme ça que je le comprends.
M. Léonard: C'est ça.
M. Lemieux: C'est comme ça que je le comprends, M. le
député de Labelle.
M. Léonard: Dans le cas de la gestion du personnel,
sauf...
M. Lemieux: Et dans les cas d'appels d'offres publics.
M. Léonard: Alors...
M. Lemieux: Alors, dans ces cas-là, est-ce qu'il y a lieu
que? Et voilà la question.
Une voix: Très bonne question. M. Lemieux:
Merci.
M. Léonard: Oui, ça confirme mon point,
finalement.
M. Lemieux: J'ai toujours...
M. Léonard: D'abord, il y a une distinction entre le
règlement et la décision prise en vertu du règlement.
Écoutez, il y en a une. Le gouvernement émet, prend des
règlements, publie ces règlements, les dépose, les publie
dans la Gazette officielle, mais les décisions qui sont prises en
vertu du règlement ne reviennent pas à l'Assemblée
nationale, elles. Ce qui est dit dans le deuxième alinéa, c'est
que la décision, non pas le règlement, mais la décision
est déposée.
M. Gautrin: M. le Président.
M. Léonard: Les décisions sont prises en vertu d'un
règlement.
M. Gautrin: Vous ne comprenez pas...
Le Président (M. Camden): M. le député de
Verdun.
M. Gautrin: ...alors, je vais... M. le Président, ce qu'on
précise par l'amendement, c'est que le Bureau, en ces matières,
va agir par règlement non pas en vertu d'un règlement,
mais va agir par règlement. Si vous regardez le libellé de
l'amendement qu'on vient de déposer, c'est rajouter les mots «par
règlement». Vous, vous plaidez comme si on avait dit «en
vertu d'un règlement». Là, on dit, concernant la
décision: «Le Bureau de l'Assemblée nationale exerce par
règlement». C'est-à-dire la manière d'exercer le
pouvoir qu'on lui donne, ça va être par un règlement du
Bureau, règlement qui, donc, va devenir un règlement du Bureau,
soumis au dépôt en fonction de l'article 109 de la loi de
l'Assemblée nationale.
M. Lemieux: Ce que je crois comprendre...
Le Président (M. Camden): M. le député de
Vanier.
M. Lemieux: Merci. Ce que je dois comprendre du
député de Labelle, c'est qu'il nous dit, effectivement, qu'il
s'exprime par décision, le Bureau.
M. Léonard: Oui.
M. Lemieux: Mais l'ensemble des décisions originant d'une
décision c'est ça que vous venez de nous dire ou
toute décision prise en vertu d'un règlement c'est
peut-être plus simple pour nous de le comprendre ne seront pas
nécessairement déposées, même si le
règlement, lui, il l'est, déposé. C'est ça que vous
voulez nous dire.
M. Léonard: Ah oui. C'est ça que je dis. Je dis:
Vous allez déposer le règlement et vous ne déposerez pas
les décisions. Un instant! Ce n'est pas pareil, ça!
M. Lemieux: Je comprends. Je comprends le sens de votre... Mais
les décisions, elles, c'est-à-dire la décision
réglementaire, elle, est déposée...
M. Gautrin: Je suis désolé.
M. Léonard: Où est-ce que c'est dit, ça, que
les décisions vont être déposées? Ce n'est pas dit,
ça, même quand on dit «par règlement».
M. Gautrin: Je m'excuse. Je m'excuse. Non, non, mais
écoutez.
M. Lemieux: Allez-y, M. le député de Verdun.
M. Gautrin: La manière d'exercer il faut comprendre
chacun des mots ce pouvoir d'exemption qui est prévu au
troisième alinéa l'est par le biais d'un règlement,
c'est-à-dire en passant un règlement du Bureau. C'est cette
manière d'exercer. Quand on dit «exerce par règlement, le
cas échéant», on exerce ce pouvoir d'exemption par le biais
de la voie réglementaire. Et à ce moment-là, si on exerce
en passant un règlement, ce règlement est déposé en
fonction de l'article 109.
M. Lemieux: Est-ce que vous permettez? M. le Président,
est-ce que vous...
M. Léonard: Et puis, juste une chose aussi...
Le Président (M. Camden): II faut vous adresser à
moi, s'il vous plaît, M. le député de Vanier.
M. Lemieux: Oui, oui.
Le Président (M. Camden): M. le député de
Vanier.
M. Léonard: Ah! excusez. Allez-y.
M. Lemieux: Je demanderais au président si l'avocat de
l'Assemblée nationale ne pourrait pas nous apporter certains
détails d'ordre technique, d'ordre juridique, si vous le permettez. Je
pense que ça pourrait être intéressant.
Le Président (M. Camden): Est-ce qu'il y a
consentement?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Camden): II y a consentement. Si vous
voulez vous identifier, s'il vous plaît.
M. Léonard: Par exception, parce que je maintiens que, si
vous avancez un projet de loi, vous devriez être capable de l'expliquer
vous-même.
M. Gautrin: C'est exactement ce qu'on a fait jusqu'à
maintenant, si vous me permettez.
M. Léonard: Je n'ai pas d'appréhension contre
monsieur qui vient..,
M. Gautrin: Mais, étant donné que vous semblez ne
pas comprendre, peut-être qu'il sera un meilleur professeur que moi.
M. Léonard: Ah, ça ne fait rien.
M. Lemieux: S'il vous plaît! Oups! Ce n'est pas moi...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Lemieux: Ha, ha, ha! Ce n'est pas moi. Ha, ha, ha!
M. Gautrin: Ha, ha, ha!
M. Lemieux: Je m'excuse, M. le Président. Je m'excuse.
Le Président (M. Camden): Oui, oui. Peu importent les
banquettes où vous vous retrouvez... M. le député de
Vanier, est-ce que vous êtes comme ça aussi à la table de
la cuisine, chez vous, à la maison? Ça déteint dans votre
vie, hein?
M. Lemieux: Je m'excuse. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Camden): Si vous voulez vous identifier,
s'il vous plaît.
M. Jacques (Pierre): Pierre Jacques, avocat à la direction
de la législation de l'Assemblée nationale. Pour donner l'exemple
du Conseil du trésor, il parle toujours par décision qui porte
tel numéro de C.T. Le Conseil des ministres parle par décret. Un
règlement peut être adopté par le Conseil des ministres et
porter un numéro de décret x. Le Bureau parle toujours par
décision, mais, lorsqu'il prend une décision, le Bureau peut
adopter des règles de fonctionnement. Par exemple: il est résolu
d'adopter les règles de fonctionnement jointes
à la présente décision. Il peut adopter des
règlements: il est résolu d'adopter un règlement joint
à la présente décision portant tel numéro. Il peut
adopter et peut prendre aussi des décisions pour approuver des contrats
ou approuver, comme M. Gautrin...
M. Léonard: La gestion des ressources humaines.
M. Jacques: Par exemple. Alors, lorsqu'on dit, dans l'amendement
au troisième alinéa de 7, que le Bureau va exercer le pouvoir
d'exemption prévu à 7, qui est originalement dévolu au
Conseil du trésor, et qu'il va l'exercer par règlement, donc le
Bureau va prendre une décision il est résolu d'adopter le
règlement ci-joint, qui va faire partie intégrante de la
décision et cette décision portant le numéro x et
le règlement qui va y être joint vont être
déposés à l'Assemblée nationale, en vertu de 109,
parce que 109 oblige le Bureau à déposer ses règles et ses
règlements sans l'obliger à déposer ses décisions
d'ordre administratif, comme l'acceptation d'un contrat.
M. Léonard: Oui. Et les règles concernant la
gestion du personnel.
M. Jacques: Pas dans ce cas-ci. Pas dans ce cas-ci. Lorsque la
loi de l'Assemblée nationale dit que le Bureau exerce tel pouvoir par
règlement, il faut toujours référer à 109. Il y a
plusieurs endroits dans la Loi sur l'Assemblée nationale...
M. Léonard: Mais les exceptions selon lesquelles il ne les
dépose pas... Les exceptions qu'il ne dépose pas...
M. Jacques: C'est lorsque c'est une décision, par exemple,
d'acceptation d'un contrat ou d'une décision pour un membre du
personnel. Ça pourrait être une promotion. Lorsque c'est
spécifié dans la Loi sur l'Assemblée nationale que le
Bureau exerce son pouvoir par règlement, il faut qu'il adopte un
règlement, par exemple, un règlement sur l'exemption du
Vérificateur général, en vertu de la loi 198. C'est un
règlement, et celui-là est nécessairement
déposé en vertu de 109 devant l'Assemblée.
M. Lemieux: À titre d'exemple...
Le Président (M. Camden): M. le député de
Vanier.
M. Lemieux: Merci, M. le Président. Tout récemment,
l'Assemblée nationale a procédé à un POAS.
M. Jacques: Oui.
M. Lemieux: Vous êtes bien au courant. Est-ce que ce POAS
ça vise la gestion des ressources hu- maines, un plan
d'organisation supérieure a fait l'objet d'un dépôt
à l'Assemblée nationale?
M. Jacques: II faudrait que je vérifie. Je sais que c'est
la décision no 447. Est-ce que c'est un règlement ou pas,
là...
M. Léonard: Bien, c'est exactement ce qu'on vise.
M. Jacques: Oui, oui. Mais là, dans le cas... M.
Gautrin: Mais on impose ce règlement.
M. Jacques: Mais, lorsque c'est spécifié dans la
Loi sur l'Assemblée nationale que c'est un règlement, il est
nécessairement déposé.
M. Léonard: Alors, pourquoi vous n'êtes pas
sûr que le POAS n'a pas été déposé?
M. Jacques: Parce que je ne m'en rappelle pas, tout simplement.
Je peux aller vérifier.
M. Léonard: Non, non, mais vous n'êtes pas
sûr. Vous devriez être sûr automatiquement, si c'est...
M. Jacques: Je ne les connais pas par coeur, les 2000
décisions du Bureau.
M. Léonard: Je ne veux pas vous mettre en boîte
là, mais ça devrait être automatique. Donc, il l'a
été.
M. Jacques: Pardon?
M. Léonard: II devrait l'avoir été. Vous
n'êtes pas sûr de ça. C'est ça qui est...
M. Jacques: Je n'ai pas à être sûr de
ça. Si la Loi sur l'Assemblée nationale spécifie que le
POAS doit être adopté par règlement, il aura
été nécessairement déposé. Mais rien
n'empêche, par exemple, le président de l'Assemblée
nationale de déposer à l'Assemblée de simples
décisions. Il n'y a rien qui l'empêcherait de déposer
à l'Assemblée nationale l'octroi d'un contrat.
M. Léonard: II me semble que, si on le disait directement,
ce serait plus clair.
M. Jacques: Si on le disait directement dans l'article 7, ce
serait redondant par rapport à l'article 109, en légistique.
M. Léonard: Bien, vous devriez me répondre sans
hésitation que le POAS a été déposé. Or,
vous n'en êtes pas sûr. Donc, vous vous posez la question si
ça rentre dans des exceptions, parce que c'est le fond même de
notre affaire là, le POAS.
M. Jacques: Ce n'est pas une question d'exception. Si le Bureau a
adopté un règlement, il a été
déposé.
M. Léonard: En tout cas, moi, je veux bien... Je trouve
que, dans le cas de l'Assemblée nationale, ça devrait avoir
été déposé. Mais s'il faut qu'il soit
déposé, il faut absolument qu'on soit sûr de ça
parce que c'est le fond même de la question.
M. Gautrin: En inscrivant «par règlement»,
ça va être déposé.
M. Jacques: En inscrivant «par règlement», il
va être déposé. C'est l'assurance que vous allez avoir.
M. Léonard: C'est quoi les exceptions... M. Gautrin:
II n'y a pas d'exceptions.
M. Léonard: ...qu'ils ne sont pas obligés de
déposer? Les contrats? Les contrats, vous êtes obligés?
M. Jacques: Exemple, l'octroi des contrats.
M. Léonard: Oui. Bon, bien ça, ce n'est pas
déposé.
M. Jacques: C'est une simple décision.
M. Léonard: L'autre exception? Les ressources
humaines?
M. Jacques: II y a certaines décisions prises par le
Bureau. Par exemple, pour affecter du personnel aux deux commissions
constitutionnelles, c'est des décisions, Ça.
M. Léonard: Ça, ce n'est pas
déposé.
M. Jacques: Ça ne faisait pas l'objet d'un
règlement du Bureau.
M. Léonard: Alors, donc, le Bureau est en train de passer
à côté de la règle, mais pour d'autres
considérations.
M. Jacques: Pas dans ce cas-ci. M. Léonard: Pas
dans ce cas-ci.
M. Jacques: Pas dans ce cas-ci, parce qu'on vient
spécifier, dans la loi, que... Je pourrais vérifier rapidement la
Loi sur l'Assemblée nationale...
M. Gautrin: Vous l'avez, à l'article 109. (12 h 20)
M. Léonard: Disons que je me méfie.
(Consultation)
Le Président (M. Camden): Alors, vous êtes
disposés à voter?
M. Gautrin: Oui. M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Camden): Alors, le sous-amendement est-il
adopté?
M. Gautrin: Adopté. M. Lemieux: Adopté.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Léonard: Je ne suis pas convaincu. O.K. Ça
va.
Le Président (M. Camden): Sur division ou dans
l'indécision?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté.
M. Gautrin: II y a au moins un article qu'on n'a pas
adopté sur... Ha, ha, ha! Bon, le troisième alinéa, M. le
Président.
Le Président (M. Camden): On revient, effectivement, au
troisième alinéa. Est-ce que le troisième alinéa
est adopté?
M. Gautrin: Adopté.
M. Léonard: Oui, on l'adopte.
Le Président (M. Camden): Adopté. Est-ce que
l'amendement à l'article 7...
M. Léonard: Un instant, M. le Président, j'avais
annoncé, tout à l'heure, des...
M. Gautrin: Oui, bien sûr. Non, vous aviez annoncé
un...
M. Léonard: Oui, j'avais annoncé puis on avait
décidé...
M. Gautrin: C'est pour ça, d'ailleurs...
M. Léonard: ...de reporter à la fin, au
quatrième... J'ai un sous-amendement à apporter à
l'amendement apporté à l'article 7, qui se lirait comme suit:
L'article 7 est modifié par l'ajout, après le
troisième
alinéa, de l'alinéa suivant: «La commission
permanente du budget et de l'administration consacre, dans les 15 jours suivant
le dépôt d'un règlement adopté par le Bureau de
l'Assemblée nationale, en vertu du troisième alinéa, une
séance à l'examen de ce règlement.»
M. Gautrin: J'imagine que le député de Labelle va
nous expliquer le contenu et les implications de son sous-amendement.
M. Léonard: Attendez un peu, là, on va le
distribuer...
M. Gautrin: Distribuez.
M. Léonard: ...pour que le député de Verdun
en prenne connaissance en long et en large pour se faire une opinion.
Le Président (M. Camden): Alors, nous allons suspendre
quelques instants.
M. Léonard: Juste le temps de faire la photocopie.
Le Président (M. Camden): Alors, nous allons suspendre
quelques instants, le temps que l'on reproduise le document par voie de
photocopie.
(Suspension de la séance à 12 h 23) (Reprise à 12 h
25)
Le Président (M. Camden): Nous reprenons donc nos travaux
et nous entendons le député de Labelle sur sa proposition de
sous-amendement.
M. Léonard: M. le Président, vous savez les
objections que j'ai à l'endroit de ce projet de loi. Je les ai toujours.
Mais, étant donné qu'on progresse et qu'on essaie de
l'améliorer et étant donné aussi que je constate la
volonté des députés libéraux je ne parle pas
de leurs ministres, on ne sait pas ce qu'ils pensent, ils ne sont pas là
d'avancer dans le projet de loi...
M. Gautrin: Merci.
Le Président (M. Camden): Ça pourrait faire l'objet
d'un titre, ça, de journal.
M. Léonard: ...je voudrais que l'on regarde très
attentivement ce que va faire de façon particulière le Bureau de
l'Assemblée nationale, parce que les députés
libéraux veulent bien que le projet de loi 198 s'applique à tout
l'État, à tous les organismes de l'État, mais pas à
eux et pas au Bureau de l'Assemblée nationale.
Alors, le Bureau de l'Assemblée nationale n'a que quelques
organismes sous sa juridiction...
M. Gautrin: Disons, sûr, 3, potentiellement quatre.
M. Léonard: Oui, la Commission des droits de la
personne.
M. Gautrin: On peut discuter sur la Curatelle.
M. Léonard: Alors, il ne peut pas y avoir des
dérogations données à la tonne par le Bureau de
l'Assemblée nationale. Nous aurons l'occasion... Ce que le
sous-amendement propose, c'est que l'Assemblée nationale siège et
que la commission permanente du budget et de l'administration, dans les 15
jours qui suivent le dépôt d'une décision du Bureau de
l'Assemblée nationale, consacre une séance à l'examen de
ce règlement et de la décision. Je pense que les
députés, cette fois-là, ne peuvent pas plaider qu'il
pourrait y avoir, potentiellement, trop de cas. Je comprends qu'ils pourraient
plaider que le traitement serait différent entre le reste de la fonction
publique et le Bureau de l'Assemblée nationale, mais je crois que, si
l'on parle d'imputabilité et de transparence, dans le cas des
décisions du Bureau de l'Assemblée nationale, il convient
d'adopter ce sous-amendement.
J'en reste là. Nous sommes prêts à voter, quant
à nous. J'ai déposé ce sous-amendement. Je voudrais
entendre le député de Verdun ou le député de
Vanier, mais il reste cinq minutes, j'espère qu'ils vont être
prêts à voter. Ils ont réfléchi longuement, en
dehors de cette commission, c'est ça qui a été l'objet de
leur discussion. Alors, quand ils reviennent, c'est un amendement tout à
fait conforme à l'esprit de celui auquel j'avais déjà
pensé avant de partir.
Si on veut, on peut poursuivre au-delà de 12 h 30, mais je
sais...
Une voix: C'est fort, c'est fort.
M. Gautrin: Ça, c'est très fort de vouloir... Je
vous rappellerai simplement que vous avez votre lunch et votre caucus dans
cette salle-ci à 12 h 30...
M. Léonard: Oui, oui. Acceptez-vous mon
sous-amendement?
M. Gautrin: ...et que, probablement, vos collègues
députés ne seront pas d'accord pour se priver de lunch.
M. Léonard: Alors, vous venez d'y penser et d'en discuter
durant trois quarts d'heure et plus, une heure presque.
M. Gautrin: Bon.
Le Président (M. Camden): M. le député de
Verdun.
M. Gautrin: M. le Président, je dois dire que les
arguments du député de Labelle sont intéressants et qu'on
va essayer de regarder et réfléchir aux implications que cela
peut avoir. Il a raison lorsqu'il dit qu'il y a seulement trois organismes qui
sont, disons, sous la houlette de l'Assemblée nationale: le Directeur
général des élections, le Vérificateur
général et le Protecteur du citoyen.
Nous sommes assez intéressés par cet amendement. ..
M. Léonard: Hou! Hou! Ça fait trois fois que vous
le dites, là. Ha, ha, ha!
M. Gautrin: Les gloussements de la part du député
de Labelle m'étonnent, mais, enfin, il faut regarder les implications
pour les...
M. Léonard: Une façon de le montrer, c'est de voter
tout de suite.
M. Gautrin: Non, non, un instant! Écoutez, là, on
ne vote pas sans réfléchir.
Une voix: On n'est pas sous pression, nous. M. Léonard:
Ha, ha, ha!
M. Gautrin: Ha, ha, ha! On réfléchit, on n'est pas
comme vous, voter contre sans avoir réfléchi. Oui, il y a de
l'intérêt. Il y a de l'intérêt. C'est
évidemment, aussi, des règlements adoptés par le Bureau.
Est-ce que, quand le Bureau se penche sur les décisions de
l'Assemblée nationale, vous voulez qu'on les regarde aussi? Est-ce que
ça ne poserait peut-être pas un problème du fait qu'une
commission permanente de l'Assemblée nationale serait au-dessus du
Bureau lorsque le Bureau se pose des questions sur sa propre Assemblée?
Je m'interroge, mais je vais réfléchir rapidement.
M. Léonard: Ça va venir à l'Assemblée
nationale. Ça va être voté par les députés
à l'Assemblée nationale, donc c'est...
M. Gautrin: Oui, oui. Je m'interroge. Mais, je...
M. Léonard: Vous n'avez pas à vous interroger,
à moins de vouloir perdre du temps. (12 h 30)
M. Gautrin: Non, non, mais je vais continuer à
réfléchir. Peut-être qu'il y a d'autres interventions.
Le Président (M. Camden): Si je peux me permettre, M. le
député de Labelle, par votre proposition, est-ce que vous
entendez, à ce moment-là, d'une façon implicite, changer
le rôle et la fonction du Bureau de l'Assemblée nationale, qui a
un pouvoir décisionnel via un mandat qui lui est donné?
M. Léonard: Je vais répondre tout de suite.
Le Président (M. Camden): Non, non, juste un instant,
avant. Et est-ce que ça fait en sorte que vous placez ainsi la
commission du budget et de l'administration au-dessus du Bureau, qui va venir
requestionner une décision de gestion de l'amendement, et que les
décisions d'autres collègues députés qui auront
été prises au Bureau de l'Assemblée devront être
remises en question?
M. Léonard: M. le Président. C'est bien
spécifié que c'est en vertu du troisième alinéa
seulement. Ça ne remet pas en cause le rôle du Bureau de
l'Assemblée nationale et toutes ses autres attributions. C'est dans le
cadre de l'article 7 de la loi 198, qui touche juste la commission du budget et
de l'administration. Ce projet de loi va être voté par
l'Assemblée nationale, par la suite; donc ça devient un ordre, en
quelque sorte, de l'Assemblée. C'est plus qu'un ordre là, c'est
un projet de loi voté. Alors, c'est juste en vertu du troisième
alinéa pour ce projet de loi.
M. Lemieux: Je ne peux pas passer...
Le Président (M. Camden): M. le député
de
Vanier.
M. Lemieux: Je ne peux passer sous silence, M. le
Président, que je suis très, très sensible à
l'amendement qui est proposé par le député de Labelle,
d'autant plus que, si on regarde la Loi sur l'Assemblée nationale, en
vertu de l'article 110, elle est soumise à toute loi qui est
votée par son Parlement et elle peut aussi s'en exempter. A la limite,
même si nous décidions de voter pour ce sous-amendement du
député de Labelle, l'Assemblée nationale pourrait s'en
exempter. Considérant que le Bureau n'est qu'une forme de conseil
d'administration ou de ministère de l'Assemblée nationale, il me
semblerait tout à fait normal qu'il puisse rendre des comptes à
ses actionnaires. Et, à mes yeux, c'est ce qu'on appelle, et c'est ce
sur quoi on se bat depuis des années, l'imputabilité. Il ne
s'agit pas de juger de l'ensemble des décisions du Bureau, mais il me
semble que l'orientation qui est donnée par le député de
Labelle, c'est d'éviter que certains organismes soient au-dessus de
tout, entre autres le Directeur général des
élections...
Le Président (M. Camden): M. le député de
Vanier, je vous indique qu'il est 12 h 30. Veuillez conclure
brièvement.
M. Léonard: On est prêts à voter.
M. Lemieux: ...le Vérificateur et le Protecteur du
citoyen.
Alors, je conclus en disant que je suis très, très,
très sensible au sous-amendement du député de Labelle.
M. Léonard: M. le Président, avant de suspendre,
nous pourrions voter.
M. Lemieux: Bien, là, malheureusement, il est plus que
midi.
M. Léonard: Ha, ha, ha!
M. Lemieux: Malheureusement, il est plus que 12 h 30.
M. Gautrin: Je voudrais intervenir. M. Léonard:
Ha, ha, ha!
Le Président (M. Camden): Je crois déceler chez le
député de Verdun le souhait de revenir et d'intervenir à
nouveau.
Alors, les travaux de la commission du budget et de l'administration
sont ajournés sine die.
(Fin de la séance à 12 h 33)