Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Seize heures vingt-neuf minutes)
Le Président (M. Lemieux): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission du budget et de l'administration reprend ses travaux
pour l'étude du projet de loi 198, Loi sur la limitation de l'embauche
dans les organismes publics et l'imputabilité des administrateurs
d'État et des dirigeants d'un organisme public. Est-ce qu'il y a des
remplacements, M. le secrétaire?
Le Secrétaire: Oui. M. Boisclair (Gouin) est
remplacé par M. Garon (Lévis); M. Després (Limoilou) est
remplacé par M. Maltais (Saguenay).
Règles concernant l'embauche dans un organisme
public
Exemption de certaines catégories d'organismes
publics (suite)
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie. Alors, nous
avions suspendu l'article 6 et nous en étions à l'étude du
sous-amendement de l'amendement à l'article 7, et la parole était
à M. le député de Labelle.
M. Léonard: Oui. Alors, c'est sur l'amendement. ..
Le Président (M. Lemieux): Le sous-amendement. ..
M. Léonard: Le sous-amendement, c'est ça. (16 h
30)
Le Président (M. Lemieux): ...à l'amendement
à l'article 7.
M. Léonard: Alors, pour rafraîchir la mémoire
des gens d'en face, qui ont certainement perdu le fil puisqu'un bon nombre,
sauf peut-être le député de Verdun... C'est à peu
près le seul soldat qui restait en face, parce que ses collègues
l'avaient abandonné et que... Ha, ha, ha!
M. Gautrin: Est-ce qu'on peut signaler la présence?
M. Camden: Je présidais, à ce moment-là.
M. Léonard: Ses collègues l'avaient
abandonné à l'époque...
M. Camden: J'étais présent de corps et
d'esprit.
M. Léonard: Ha, ha, ha! Oui, c'est le seul. Bon, il ne
faut pas signaler l'absence...
M. Gautrin: L'absence de députés.
M. Léonard: ...mais ça a été
rapporté dans les journaux qu'il ne restait pas grand monde, justement,
parce que l'appui au projet de loi faiblissait de façon significative et
que chacun s'en était allé sur la pointe des pieds, sans crier
gare, de sorte que le député de Verdun avait quelques
problèmes avec son projet de loi.
M. Gautrin: Pas du tout.
M. Léonard: Ceci étant dit, mon collègue de
Lévis était intervenu sur cette question, mais, moi, je n'avais
pas épuisé, non plus, le temps que j'avais sur cette question. Je
pense que j'avais simplement présenté l'amendement. Mais je
reviens à ce sous-amendement qui consiste, finalement, à
rayer...
Une voix: Deuxième paragraphe.
M. Léonard: Non, mais ce n'est pas le deuxième
paragraphe, c'est l'alinéa 2° du premier paragraphe.
Une voix: Deuxième paragraphe du premier
alinéa.
M. Léonard: Ah oui? C'est l'inverse? C'est le
deuxième paragraphe du premier alinéa?
M. Gautrin: C'est «certaines catégories de personnes
à l'emploi d'un organisme public».
M. Léonard: Bon. O.K.
M. Gautrin: C'est ça que vous vouliez biffer.
M. Léonard: Oui. Ça visait à rayer certaines
catégories de personnes à l'emploi d'un organisme public.
M. Gautrin: Moi, je m'en rappelle.
M. Léonard: M. le Président, si je propose
d'enlever ce deuxième paragraphe, c'est que ça permet au Conseil
du trésor d'intervenir dans la gestion du personnel de chacun des
organismes visés par la loi. J'étais déjà
intervenu, d'ailleurs, plus tôt dans l'étude du projet de loi,
pour dire qu'il y avait des tendances absolument centralisatrices dans ce
projet de loi, qui étaient inacceptables, compte tenu de notre
législation.
En adoptant un tel paragraphe, on permet au Conseil du trésor de
faire fi de la loi qui régit les commissions scolaires, qui régit
les CLSC, qui régit tous les services sociaux, qui régit les
hôpitaux, qui régit les universités. Il me semble qu'on
devrait le mentionner, au moins, dans le corps du deuxième paragraphe,
qu'on vient faire une législation après celle qu'on a
déjà adoptée et donc qui va s'appliquer après
celle-là. Il faut dire qu'on abolit la loi des commissions scolaires, la
loi des universités, sinon il faut dire en quelle mesure ça
s'applique.
Moi, je pense que la loi, au moins, est incomplète, et dans ces
circonstances, il faut que le député de Verdun spécifie
quelle est son intention par rapport au projet de loi. Quant à moi, je
ne peux pas accepter que le Conseil du trésor aille directement
intervenir dans la gestion des ressources humaines de tous les organismes
publics qu'on a mentionnés, parce que là, on pourrait refaire le
tour. C'est pour ça qu'on a d'ailleurs discuté très
longuement de l'article 1, pour savoir en quelle mesure ils étaient
couverts et on sait que ça couvre très, très large.
En adoptant ça, «certaines catégories de personnes à
l'emploi d'un organisme public», on vient de distinguer les
catégories que le Trésor va définir à
l'intérieur de chaque personnel de chacun de ces organismes publics.
Ça n'a pas de sens qu'on laisse ce pouvoir-là au Conseil du
trésor.
Alors, M. le Président, je pense que l'amendement que je propose,
il faut absolument qu'on l'étudié. J'aimerais ça que le
député de Verdun réponde à mes questions
là-dessus, et je reviendrai, parce que, moi, j'ai des arguments
considérables sur l'adoption d'un tel article. Je sais que, depuis le
début, on vote avec beaucoup de discipline pour chacun des articles,
puis on se rend compte, après coup, qu'on fait des choses exorbitantes,
monstrueuses dans l'administration publique, mais on les vote quand même.
Alors, je laisse la parole au député de Verdun, avec votre
permission, M. le Président.
M. Gautrin: M. le Président, premièrement, je dois
signaler au député de Labelle que l'approche qu'on a eue au sein
des discussions à cette commission a été une approche
très ouverte, et que, bien des fois je pense une fois
déjà on a été en mesure de tenir compte des
remarques qu'il faisait pour modifier le texte qu'on proposait. Alors, de
prétendre qu'on est strictement ici en train de voter les yeux
fermés, c'est réellement caricaturer ce que nous avons fait
jusqu'à maintenant.
Deuxièmement, je vais quand même essayer de
réexpliquer au député de Labelle la raison pourquoi on met
cet amendement. Je pense qu'il y a quand même un point où il ne
comprend pas l'économie de la loi. On va essayer de recommencer depuis
le début. La nécessité de mettre ce deuxième
amendement, je vais donner un exemple pourquoi on met ceci. C'est que, si on ne
le mettait pas, on pourrait exempter de l'application de la loi des organismes,
sans toucher une catégorie de personnes à l'intérieur de
l'organisme. Prenons, par exemple... Attendez un instant. Laissez-moi aller
jusqu'au bout, si vous le permettez.
M. Léonard: Oui, oui, c'est correct. C'est parce que je ne
suis pas sûr de vous suivre. Vous parlez du sous-amendement ou de
l'amendement?
M. Gautrin: Je parle de votre sous-amendement...
M. Léonard: O.K. Le sous-amendement, ça consiste
à rayer le deuxième paragraphe.
M. Gautrin: ...autrement dit de vouloir rayer. Je plaidais,
actuellement, pourquoi il est important de maintenir ceci à
l'intérieur du projet de loi. Ça va?
M. Léonard: Ah bon! Vous êtes contre mon
sous-amendement.
M. Gautrin: Je suis contre votre sous-amendement. Ça va?
Je vais vous expliquer pourquoi. Premièrement, maintenir ceci dans le
projet de loi est nécessaire pour permettre, par exemple, si on prend un
hôpital, de ne pas exempter complètement l'hôpital de
l'application de la loi, mais exempter de l'application de la loi certaines
catégories comme, par exemple, les infirmières, ou les
médecins, ou certaines personnes de première ligne. Ceci ne
serait pas permis si on mettait strictement le
«premièrement». Donc, le «deuxièmement»
est nécessaire pour atteindre cet objectif. maintenant, l'argument que
vous faites est le suivant. vous dites: on intervient complètement dans
la gestion. alors, il faut bien être conscient, à l'heure
actuelle, de ce qu'est la loi, parce qu'on parle d'exemption de la loi. alors,
quelle est la loi? la loi, il faut bien remarquer... et je sais que, dans votre
intervention, vous avez joué souvent en mélangeant 1° et
2°. je comprends que c'était de bonne guerre, mais il y a une
obligation de diminution pour les organismes visés au paragraphe 1°
de l'article 1, c'est-à-dire une diminution de 20 % et de 12 %.
ça, ça touchait, si vous vous rappelez des définitions,
essentiellement la fonction publique.
Pour les éléments qui sont visés au paragraphe...
Maintenant, c'est le paragraphe 3° qui est le paragraphe 4°,
c'est-à-dire, grosso modo, le secteur de la santé, pour ne pas se
mêler dans les numéros de paragraphe, et le secteur de
l'éducation, d'une part, le secteur des...
M. Léonard: Le paragraphe 2°.
M. Gautrin: Les secteurs 2 et 3. Bien, il y a eu un amendement,
c'est ça. Donc, c'est le paragraphe 2°, le secteur de la
santé, mais qui est couvert par l'article
4. Tout ce qui est demandé... Si vous relisez avec moi l'article
4, on dit quoi? «Le ministre de la Santé et des Services sociaux,
le ministre de l'Éducation et le ministre de l'Enseignement
supérieur et de la Science doivent soumettre au Conseil du trésor
pour approbation, avant le 30 septembre 1993, un plan de réduction, pour
la période [...] du personnel des organismes publics
visés...» Alors, qu'est-ce que ça veut dire, exempter une
partie d'une catégorie de personnes? Ça voudrait dire que le
Conseil du trésor, puisque... La loi dit quoi? Elle dit au ministre de
la Santé, au ministre de l'Éducation et au ministre de
l'Enseignement supérieur de proposer un plan de réduction et de
dire: Dans le plan de réduction, n'incluez pas telle et telle
catégorie de personnes. C'est à peu près l'économie
de la loi.
Lorsque vous plaidez qu'il y a ingérence à
l'intérieur des organismes, commissions scolaires, hôpitaux, etc.,
je pense que ce n'est pas vrai parce qu'ils ne sont touchés, dans le
cadre de la loi, que par un plan proposé par les différents
ministres. Alors, je comprends les arguments que vous avez faits à
l'époque, qui disaient que le simple fait de voter l'article 4 et
l'article 5, c'est déjà une ingérence. Ça, j'ai
compris votre argument, mais on ne rajoute pas ici de nouveaux arguments par
rapport à ce qu'on avait fait dans les articles 4 et 5.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: M. le Président, quand le
député dit qu'il n'y a pas d'ingérence, je ne comprends
pas. C'est comme s'il ne connaissait pas comment fonctionne le
gouvernement.
M. Gautrin: Ce n'est pas ça que j'ai dit.
M. Léonard: C'est comme s'il ne connaissait pas... Non,
mais laissez-moi terminer.
M. Gautrin: Allez-y.
M. Léonard: Le ministre de la Santé et le ministre
de l'Éducation déposent un plan au nom des organismes publics
affaires sociales, santé ou éducation, mettez-les tous,
prenez-les, tout ce qui est couvert par l'article 1, mutatis mutandis. On
aboutit...
M. Gautrin: Non, non. Un instant. M. Léonard: On
aboutit...
M. Gautrin: Pas tout ce qui est couvert par l'article 1.
M. Léonard: Sauf le 1, qui est autre chose, mais, dans le
cas d'organismes publics...
M. Gautrin: O.K.
M. Léonard: ...M. le Président, parce que tous les
organismes publics couverts par l'article 1 ou l'article 2, donc... La fonction
publique, ce n'est pas un organisme public, très bien, mais dans les
organismes publics, chacun est obligé de faire un plan de
réduction de ses effectifs, lequel s'en vient au Conseil du
trésor.
On en a fait l'analyse, l'autre jour, du processus. Ces plans-là
viennent au Conseil du trésor, ils sont examinés en long et en
large il faut que le Conseil du trésor prenne le temps de le
faire c'est déposé à l'Assemblée nationale,
et puis, maintenant, le Conseil du trésor peut, par rapport à ce
plan de réduction des effectifs, dans la mesure qu'il détermine,
prendre une décision pour exempter de l'application certains organismes
en bloc ou catégories de personnes à l'intérieur des
organismes. (16 h 40)
Ce que j'ai plaidé, à la dernière réunion de
la commission, c'est que, si on permettait au Conseil du trésor de faire
l'examen et donc d'en faire un examen attentif de façon aussi qu'il
puisse modifier, c'était tout de suite une ingérence
particulière, considérable, une ingérence dans chacun des
cas particuliers, mais qui est considérable, qui amène le Conseil
du trésor, finalement, à gérer. On n'est plus dans un
ministère; on est au plan de chaque commission scolaire, de chaque
hôpital du Québec. jusqu'ici, le gouvernement s'est
contenté de contrôler par la subvention qu'il attribue à
chacun. c'est ça qu'il fait. là, le conseil du trésor peut
exempter certaines catégories de personnes. ça veut dire que les
négociations qu'il va y avoir vont comporter des modifications au plan.
donc, on confirme l'argumentation que j'ai soutenue à la dernière
réunion de la commission. on confirme que le conseil du trésor
intervient au plan de la gestion des ressources humaines de chacun des
organismes publics. on sait ce que ça représente dans les
ministères. un ministère qui change ce qu'on appelle son poas,
son plan d'organisation administrative supérieure, on sait comment c'est
ardu à faire. ça ne passe pas comme une lettre à la poste.
ça prend des mois, souvent, dépendant de l'ampleur du changement.
parfois, ça peut passer vite, parfois c'est lent. là, on fait une
coupure de 20 % c'est ça l'objectif chez les cadres et de
12 % chez les autres personnels. ce sont des coupures considérables.
ça ne peut pas aller sans une remise en cause, je dirais, fondamentale
du plan d'organisation de l'administration supérieure. alors, est-ce
qu'on pense sérieusement que ça va se faire dans une semaine?
ça prend du temps. mais surtout c'est que, par rapport aux organismes
publics, le conseil du trésor est amené à intervenir sur
le poste de chacun dans une commission scolaire, dans les rapports qu'il y a
entre les cadres et les autres personnels, et puis de décider, dans un
cas même d'autres personnels, que le 12 %, c'est trop et qu'il faudrait
que ce soit 8 %, ou 7%, ou 6 %, ou 4% mettez ce que vous voulez. je
suppose aussi que, si le conseil du trésor découvrait,
par hasard, qu'on pouvait couper 30 %, par hypothèse, dans un
organisme public, même s'il le plaidait, il ne pourrait pas parce que la
loi, c'est 12 % maximum.
Ceci étant dit, au fond, on vient d'ouvrir la boîte de
Pandore et de donner la juridiction au Conseil du trésor de gérer
les personnels. Qu'est-ce qui va arriver? La pratique, c'est que les
commissions scolaires vont se retourner et vont dire au gouvernement:
Écoutez, nous, on n'en présente pas de plan de réduction
des effectifs. Vous avez décidé que c'est ça? Faites la
job! Faites le travail! C'est ça qui va se passer. Vous venez d'enlever
le sens des responsabilités à toute l'organisation de ces
organismes publics.
Ce que je dis là, peut-être que ça ne dit rien au
député de Verdun, mais je suis convaincu que c'est ça qui
va se produire, en bout de piste, en agissant comme ça. Si vous
permettez au Conseil du trésor d'intervenir dans l'attribution des
tâches, dans la gestion des ressources humaines, il va assumer la
fonction. Je dirais même que ça va contre... Le rôle qu'on
attribue au Conseil du trésor, c'est un rôle d'analyse de ce qu'on
appelle «staff» dans les fonctions gouvernementales, la ligne
d'autorité décisionnelle. Écoutez, là, le Conseil
du trésor vient de décider... À partir du moment où
lui exempte, il prend la responsabilité, et là, vous venez de
renverser les rôles dans toute la gestion des secteurs public, parapublic
et péripublic au Québec.
Je ne sais pas si le député se rend compte de l'ampleur
des modifications qu'il vient de proposer par sa loi. Je comprends qu'il
faudrait qu'il revienne en arrière sur l'article 3, l'article 4,
l'article 1 et l'article 2. On ne parlera pas de l'article 6, qui est suspendu,
mais il faut qu'il se rende compte que son projet de loi n'a pas de bon sens,
fondamentalement. Mais je ne veux pas plaider sur le principe, je veux plaider,
actuellement, sur l'application. C'est exorbitant, ce qu'il est en train de
faire. S'il veut être pris au sérieux, il est mieux de ne pas
aller plus loin avec son projet de loi. Il devrait arrêter tout de suite
son étude en commission parlementaire.
Bon. Je poursuis un peu plus loin.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que vous avez
terminé, M. le député de Labelle...
M. Léonard: Les catégories de personnes...
Le Président (M. Lemieux): ...sur le sous-amendement?
M. Léonard: Sur le sous-amendement? Il va falloir
sous-sous-amender pour pouvoir continuer. Je voudrais juste terminer...
Le Président (M. Lemieux): Écoutez, de
consentement, là...
M. Gautrin: De consentement, pour éviter... Est- ce qu'on
ne peut pas lui permettre de terminer son argumentation quand même?
M. Léonard: ...rapidement sur une dernière notion:
ça amène le conseil du trésor à faire une analyse
très, très fine sur chacune des catégories de personnes.
et il faut se rendre compte de ce que ça veut dire. c'est lui qui va
exempter une catégorie par rapport à l'autre. c'est lui qui va
décider à qui il va attribuer 7 %, ou 6 %, ou 12 %, et c'est une
grave décision. c'est pour ça que je vous dis que ça
l'amène à faire la gestion des ressources humaines dans tous les
organismes publics.
M. Gautrin: Brièvement, M. le Président... Le
Président (M. Lemieux): Oui.
M. Gautrin: Est-ce que je peux répondre
brièvement?
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Gautrin: Je ne veux pas prendre trop de temps, mais je
voudrais bien rappeler, encore une fois, que des chiffres, les quantums ne sont
fixés que pour le secteur de la fonction publique. Dans le secteur
parapublic, les articles 4 et 5 ne demandent qu'une proposition d'un plan de
réduction, et voter contre votre sous-amendement, c'est-à-dire
maintenir ce point-là, va permettre au Conseil du trésor de
signaler que, dans les plans de réduction, certaines catégories
de personnes sont exemptes.
M. Léonard: je voudrais dire au député de
verdun que, étant donné qu'on a fixé, pour la fonction
publique, 20 %-12 %, l'objectif idéal entre guillemets
pour les organismes publics, ça va aussi être 20 %-12 %
idéalement, et je comprends qu'on fait toutes sortes de distinctions. on
demande un plan. on va donner des directives s'alignant sur 20 %-12 %. bon.
ça ne sera pas contraignant. très bien. chacun va arriver avec
son plan et le conseil du trésor... chacun va se fixer le minimum par
rapport à 20 %-12 %, et le conseil du trésor va être
amené à répliquer en disant: un instant! vous allez monter
la barre pour vous rapprocher du 20 %-12 % le plus possible. et la discussion
qui s'engage amène des analyses très fines sur les
catégories de personnel, amène en définitive le conseil du
trésor à négocier avec l'organisme, et puis en plus,
finalement, à décider. parce que l'organisme ne fera pas cela de
son plein gré, je pense qu'il faut s'en rendre compte. et ce que je dis
là... le député de verdun fera bien ce qu'il voudra. je
pense que toute son affaire présente des problèmes, mais
celui-là en particulier, il va loin.
M. Gautrin: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Verdun.
M. Gautrin: ...je pense que le député de Labelle
est cohérent avec son argumentation, et moi, je suis cohérent
avec la mienne. Je pense qu'il plaide encore contre les articles 3, 4 et 5,
mais je dois vous dire qu'on les a déjà passés. Et votre
sous-amendement, à l'heure actuelle, vous ne me convainquez pas
actuellement de voter en faveur du sous-amendement que vous venez de faire.
J'ai terminé, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Alors, qu'on appelle le vote
sur le sous-amendement.
M. Léonard: On va voter contre. Bien, on va
l'enregistrer?
Le Président (M. Lemieux): Alors, j'appelle le vote sur
le...
M. Léonard: Ah, oui! C'est-à-dire que je vote pour
mon sous-amendement, oui! Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): Oui, c'est ça. Ha, ha,
ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Secrétaire: M. Léonard (Labelle)?
M. Léonard: Oui, pour le sous-amendement. Ha, ha, ha!
Le Secrétaire: M. Chagnon (Saint-Louis)?
M. Chagnon: Contre.
Le Secrétaire: M. Forget (Prévost)?
M. Forget: Contre.
Le Secrétaire: M. Camden (Lotbinière)?
M. Camden: Contre.
Le Secrétaire: M. Gautrin (Verdun)?
M. Gautrin: Contre.
Le Secrétaire: M. Lemieux (Vanier)?
Le Président (M. Lemieux): II faut que je sois solidaire.
Contre.
M. Léonard: Ça n'a pas l'air de venir du fond du
coeur.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): Je ne peux pas nier, M. le
député de Labelle, que certaines de vos observations sont
pertinentes eu égard au rôle que serait appelé à
jouer le Trésor dans l'avenir. (16 h 50)
Alors, pour, 1; contre, 5. Alors, le sous-amendement est donc
rejeté. Nous revenons donc à l'amendement principal, à
l'article 7, l'article 6 ayant été suspendu. Est-ce qu'il y a
des... Oui?
M. Gautrin: M. le Président, je pense qu'on avait convenu
de passer paragraphe par paragraphe.
Le Président (M. Lemieux): Paragraphe par paragraphe,
effectivement.
M. Léonard: Oui, oui. On est encore sur le premier
paragraphe.
Le Président (M. Lemieux): Alinéa par
alinéa.
M. Gautrin: Donc, on est encore sur le premier paragraphe.
M. Léonard: Oui, bien, je ne sais pas si... Vous appelez
ça des alinéas?
M. Gautrin: Je ne sais pas comment on... Bien, enfin, c'est parce
qu'il y a quand même trois idées qui...
M. Léonard: Ah, oui. C'est-à-dire qu'il y a deux
grands paragraphes. On revient au premier, là.
M. Gautrin: Oui, c'est ça.
Le Président (M. Lemieux): L'article 7 du projet de loi
est remplacé par le suivant: «7. Le Conseil du trésor peut,
dans la mesure qu'il détermine, prendre une décision pour
exempter de l'application de tout ou partie de la présente section:
«1° certains organismes publics ou catégories d'organismes
publics; «2° certaines catégories de personnes à
l'emploi d'un organisme public.»
Alors, est-ce que le premier alinéa est adopté?
M. Léonard: Non. On n'avait pas fini le débat
là-dessus. On le commençait.
Le Président (M. Lemieux): O.K. Alors, M. le
député de Labelle.
M. Gautrin: Combien il reste de temps au
député?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle a 20 minutes.
M. Gautrin: Non, non. Il a déjà mangé un peu
de temps.
Le Président (M. Lemieux): II reste six minutes? Alors, il
vous reste six minutes.
M. Léonard: Six minutes. M. le Président, je
voudrais ramener, encore une fois, le député de Verdun à
la raison, par rapport à son article 7 le Conseil du
trésor peut prendre une décision pour exempter de l'application
de tout ou partie certains organismes publics et lui dire, lui faire
vraiment toucher du doigt que, lorsqu'il adopte cela, il donne au Conseil du
trésor tous les pouvoirs, à toutes fins pratiques, en ce qui
concerne la gestion du personnel. Alors là, il a refusé mon
amendement. Il a refusé, et ça, ça veut dire que, non
seulement tous les organismes vont venir et puis présenter un plan, mais
ils vont être obligés de déposer un plan et le Conseil du
trésor va l'accepter ou le rejeter. Non seulement ça va ête
pris dans son ensemble, mais ça va être pris aussi à cause
du deuxième paragraphe dans chacune des catégories de personnel.
Si le Conseil du trésor n'avait que le choix d'accepter ou de refuser,
je pense que ça serait encore inacceptable, mais on laisse le
deuxième alinéa avec la possibilité pour le Conseil du
trésor d'intervenir dans chacune des catégories. C'est
exorbitant. C'est, finalement, permettre au Conseil du trésor
d'intervenir partout, partout. Je ne sais pas comment le député
conçoit le rôle du Conseil du trésor, mais là il
vient de décider oui ou non. L'autre jour, on a discuté aussi,
à savoir s'il y avait un droit d'appel. Il s'est rangé finalement
à notre point de vue là-dessus, à savoir que le ministre
pouvait aller au Conseil des ministres, mais on se rend compte que le Conseil
des ministres est pris dans la gestion directe des commissions scolaires.
Le député de Saint-Louis devrait se rendre compte aussi de
ce que ça veut dire: que le Conseil du trésor détermine,
prend une décision pour exempter, et puis voir les conséquences
si le Conseil du trésor est dans chaque commission scolaire et
décide qu'il y a un balayeur de trop sur les quatre ou sur les trois,
qu'il y a un concierge de trop, qu'il y a un ou trois professeurs de trop
c'est ça que ça veut dire, c'est comme ça que
ça va jouer ou que les charges professorales ne sont pas
suffisantes et qu'il faudrait qu'il y en ait plus. Mettez ça dans les
universités juste pour voir ce que ça va faire.
Le député du Verdun, qui vient du milieu universitaire,
devrait se rendre compte de ce que ça veut dire. C'est l'abolition du
comité du budget de l'Université de Montréal. C'est
ça que ça veut dire. Il n'y a rien à faire là.
M. Gautrin: Ah, ah!
M. Léonard: II n'y a plus rien à faire là.
Il faut s'en rendre compte. Et, au plan des commissions scolaires, dans les
CLSC, c'est partout la même chose. Parce que ça crée
même une pression psychologique pour un CLSC d'aller à son
ministre pour dire: Voici mon plan de réorganisation des effectifs.
Est-ce que vous êtes d'accord? Chacun va aller voir son ministre pour lui
demander s'il est d'accord, et par la suite, le ministre lui-même va
déposer ça au Conseil du trésor. Donc, le ministre va
être amené à intervenir lui-même directement dans la
gestion pour défendre l'organisme public devant le Conseil du
trésor.
Imaginez la montagne que cela représente. C'est impossible. C'est
impensable, impensable. Il y a 400 000 à 500 000 personnes visées
par ce projet de loi. Je ne les ai pas comptées, mais c'est
considérable, et le Conseil du trésor va statuer
là-dessus. Le député de Verdun pense que quand ça
va être déposé à l'Assemblée nationale, tout
va être réglé, comme si tout était
réglé par les députés, à moins que lui ait
une tendance absolument outrageusement jacobine de s'insérer partout,
dans tous les processus décisionnels. C'est ça que ça veut
dire. Franchement, il faudrait qu'il refrène un peu ses ambitions
d'intervenir comme ça dans la gestion de tous les organismes publics ou
parapublics. On appelle ça «publics», ici.
Alors, M. le Président, je ne sais pas comment faire pour
convaincre un député qui est en train de s'engager sur une pente
non seulement glissante, mais semée d'embûches de toutes
espèces. J'ai essayé de présenter une modification, un
amendement. Il a refusé. Est-ce qu'il y a d'autres amendements? Je vais
peut-être réfléchir pour voir s'il y a moyen de
circonscrire un peu le malheur qu'il s'apprête à faire, mais je
trouve que c'est une catastrophe, ce qu'on est en train de voter là.
Le Président (M. Lemieux): Avez-vous des commentaires, M.
le député de Verdun.
M. Gautrin: oui, m. le président. on a passé les
articles 3, 4 et 5. alors, je vous rappellerai ce que sont les articles 3, 4 et
5. l'article 3 demande, dans la fonction publique, une réduction, vous
l'agréez, de 12 % du personnel et de 20 % du personnel d'encadrement en
donnant un certain échéancier. ça va, ça? bon.
On a passé l'article 4 et l'article 5. L'article 4 ne va pas
demander à chacun des organismes de déposer un plan de
réduction. L'article 4 demande et respecte les responsabilités du
ministre de la Santé et des Services sociaux, du ministre de
l'Éducation et de l'Enseignement supérieur quand il va
déposer un plan de réduction d'effectifs. Ça va?
Là-dessus, on avait une clause qui était l'article 7, qui vient
dire... Parce que vous l'avez soulevé bien des fois qu'il y avait des
problèmes où on ne pouvait pas tout couvrir et approcher
ça d'une manière globale, que ça pouvait soulever des
problèmes. L'article 7 dit qu'on va pouvoir donner à un corps,
qui s'appelle le Conseil du trésor, la possibilité d'exempter
certains organismes de présenter un plan, premièrement;
et, deuxièmement, pour certaines catégories, qu'il n'est pas
question que les plans de réduction d'effectifs touchent des gens qui
sont au service direct de la population. C'est ça qu'on dit
essentiellement dans l'article 7. Et ça ne s'ingère aucunement
dans la gestion des commissions scolaires. Ça ne rentre pas. On parle de
catégories, on ne dit pas de telle ou telle personne. Ce n'est pas
ça. On dit des «catégories de personnes». On dit que,
par principe général, certaines catégories ne devraient
pas être touchées par des plans de réduction de personnel
en fonction des objectifs de service ou parce qu'elles font tel et tel type de
service.
On peut, par exemple, concevoir facilement qu'on ne souhaite pas
réduire le nombre d'infirmières dans un hôpital, et on ne
souhaite pas que les plans d'effectifs réduisent le nombre
d'infirmières. Comme vous savez aussi que le nombre de professeurs d'une
commission scolaire est lié à des conventions collectives
déjà établies, il est évident que le nombre de
professeurs qui est réglementé par d'autres types de lois est
exempté de l'application du plan de réduction d'effectifs.
Donc, essentiellement, c'est nécessaire d'avoir cet
article-là pour chercher à gagner de la souplesse. C'est
ça qu'on fait avec ça. On ne rentre pas dans la gestion comme
telle, mais dans un certain nombre de grands principes que je suis sûr
que le député de Labelle partage. Je suis sûr que le
député de Labelle les partage. C'est-à-dire qu'on puisse
dire que certaines catégories de personnes, dans l'effort de
réduction qu'on fait de l'appareil gouvernemental, ne doivent pas
être touchées parce qu'elles sont directement au service de la
population. C'est ça qu'on se donne comme pouvoir avec ça. (17
heures)
Je parle des pouvoirs dans 1 et 2. Puis vous nous présentez
ça comme une espèce d'ingérence globale, etc. Un instant!
Un instant! Le Conseil du trésor ne fait simplement qu'approuver les
plans qui sont soumis par le ministre de la Santé et des Services
sociaux, le ministre de l'Éducation et de l'Enseignement
supérieur. Il agit en réaction. Moi, je ne vois vraiment pas,
à l'heure actuelle, la menace jacobine que voit le député
de Labelle là-dedans. Je dois vous avouer que je n'en vois pas.
Une voix: Justinienne.
M. Gautrin: Justinienne, c'est pire que jacobine. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, vous avez 30 secondes. C'est ça, 3 min 30 s, sur son
ancien temps il était là.
M. Léonard: Non, il était intervenu sur le
sous-amendement.
Le Président (M. Lemieux): Oui, c'est ça, sur
l'amendement. Ah oui! c'est assez.
M. Léonard: Mais moi, il m'en reste encore un peu.
Le Président (M. Lemieux): Oui, il vous reste 30
secondes.
M. Garon: Sauf que, voyez-vous, c'est quand même sous
Robespierre qu'on a tué des centaines de personnes avec la meilleure
intention du monde. Alors, on peut avoir de très bonnes
intentions...
M. Léonard: 20 000 personnes M. Garon: 20 000
personnes?
M. Léonard: Oui, la Révolution française,
c'est 20 000.
M. Gautrin: Excusez-moi, là. On ne va pas faire ce
débat-là ici, mais vous faites une erreur assez
gênante.
M. Garon: Alors, le danger, ici, c'est que c'est évident
que le Conseil du trésor, avec un pouvoir comme celui-là, en
même temps que son pouvoir budgétaire, les deux exercés
ensemble, va pouvoir, en fait, diriger exactement comme les organismes
eux-mêmes. Alors, ça n'a pas trop de bon sens parce que le Conseil
du trésor va devenir un peu, avec son... Regardez bien. Le
président du Conseil du trésor, la troisième semaine de
mars, va déposer son budget.
Une voix: Les crédits.
M. Garon: Les crédits, si on veut. Il les dépose,
d'ailleurs, au nom du ministre des Finances. Il va les déposer la
troisième semaine de mars. Il coupe les budgets puis, après
ça, il dit: Voici les organismes que j'exempte. Au fond, c'est un
pouvoir de gestion considérable qu'il a. L'effet va être que le
Conseil du trésor va pouvoir intervenir dans la gestion de tous les
organismes.
J'aurais aimé voir le député de Saint-Louis, M. le
Président, quand il était président des commissions
scolaires, si, à un moment donné, le Conseil du trésor
avait décidé, dans les commissions scolaires, que le montant
étant de tant, qu'ils diminuaient les montants. Puis, après
ça: On va exempter certaines catégories de personnes, certains
organismes de ces coupures-là. Et puis, après ça: On coupe
votre budget de tant, et on exempte tel autre, et après ça,
faites le ménage vous autres mêmes. Il serait arrivé dans
toutes les commissions scolaires ce qu'il vient d'arriver à la ville de
Montréal, au fond. Les gens seraient entrés dans les commissions
scolaires enragés. On aurait dit: Oui, mais on exécute
les-mandats du gouvernement. Pourquoi? Parce
que si, à un moment donné, moi, je vous dis: Je vous donne
tant d'argent. Je ne vous en donne pas assez parce que je vais avoir des
coupures. Je n'en donne pas assez, puis, en même temps, j'exempte des
catégories de personnes, quel est l'effet, pensez-vous, sur les
catégories qui ne sont pas exemptées? Il va être encore
plus grand.
Moi, je vais vous dire une affaire. Je ne donnerais jamais le bon Dieu
sans confession aux gars du Conseil du trésor, parce que,
là-dedans, il y a des gens, comprenez-vous, qui sont capables de tuer
leur mère avec la meilleure intention du monde. Ce n'est pas juste
d'avoir des bonnes intentions, mais, souvent, on prend des décisions
dans des secteurs où on ne connaît rien. Et comme il prend des
décisions dans tellement de secteurs, le Conseil du trésor,
ça pourrait avoir des effets considérables, puis là, au
contraire, vous n'aurez pas de soupape. C'est très dangereux.
Quand les organismes, on leur donne une certaine autonomie
administrative, c'est parce qu'on considère qu'ils vont faire mieux les
choses localement. Et il faut regarder qu'un effet n'est pas un effet en soi,
c'est un effet combiné à d'autres choses. Là, c'est comme
si vous faites penser, quand vous faites une mesure comme celle-là...
Quand les économistes disaient... Moi, je me rappelle, quand j'ai fait
mes études d'économiste. Toutes les variables étant
égales par ailleurs, on en faisait bouger une et on disait: Les autres
ne bougent pas. On peut faire n'importe quoi comme ça, sauf que, dans la
réalité, toutes les variables bougent en même temps.
Là, ça a pour effet de dire: On exempte une catégorie de
personnes, puis, en même temps, on coupe.
M. Gautrin: Non, c'est correct, mais c'est parce que vous
cherchez des minimums relatifs sur des fonctions de plusieurs variables,
à ce moment-là.
M. Garon: Oui.
M. Gautrin: Donc, c'est normal. Enfin...
M. Garon: On ne les fait pas bouger. On en fait bouger seulement
une...
M. Gautrin: Non, mais c'est...
M. Garon: ...sauf que ce n'est pas ça, la
réalité.
M. Gautrin: Je vous dirai pourquoi après, sur le plan
économique. C'est sur les...
M. Garon: La réalité, ici, c'est que, quand ils
vont arriver, ils vont dire: Bon, bien, on diminue vos budgets, et, par
ailleurs, on exempte des catégories de personnes. Ça veut dire
qu'il va falloir couper encore plus parce qu'on va faire payer des
catégories de personnes qui sont exemptées avec de l'argent qu'il
va falloir couper en plus à ceux qui auront déjà
été coupés.
Ça peut avoir un effet multiplicateur incroyable dans la gestion
des organismes publics. Et c'est pour ça qu'en faisant ça
ici...
Exemple, je vais vous dire une chose. Le ministre Côté puis
les hôpitaux, les médecins, ils n'ont pas l'air de s'entendre.
Imaginez-vous l'effet, si on commence à gérer les sages-femmes,
le diable que vous pouvez mettre dans les hôpitaux. Parce qu'il faut
régler les problèmes directement, pas indirectement. Regardons
l'effet... Vous en avez un exemple très bien... J'ai un meilleur
exemple: le CHUL, le tuteur, le spécialiste M. Desjardins, là.
Moi, je l'aurais envoyé au Stade olympique si ce gars-là
était si bon que ça. Ils l'envoient à Québec. C'est
bien facile de venir nous péter de la broue à Québec, le
tuteur de Montréal, mais moi, à mon avis, je l'aurais
envoyé au Stade olympique. Il y a un gros problème, il y a un
toit qui va coûter 100 000 000 $, là, 110 000 000 $, le toit,
là. On n'est pas sûr de voir le bout du tunnel avec ce
toit-là.
Une voix: II demeure à Rosemont.
M. Garon: II reste à côté, en plus. Mais
là, on dit au CHUL: On va vous enlever le centre d'ophtalmologie, mais
vous allez garder le budget. On les envoie pas de budget, et on leur dit:
Essayez de vous organiser, là, quelqu'un va peut-être bien vous
prendre. C'est une affaire de fou, ça. Le monde voit ça, ils sont
abasourdis de voir la façon de gérer la question du centre
d'ophtalmologie du CHUL. Bien, là, ça va avoir des effets comme
ça. Ça va avoir des effets incroyables, assez, là, que...
Je vais vous dire qu'une disposition comme celle-là va tellement avoir
des effets épouvantables qu'un jour ils appelleront ça
«l'effet Gautrin».
M. Gautrin: Ha, ha, ha!
M. Garon: Vous allez donner votre nom à quelque chose,
hein, parce qu'ils vont dire: II y avait «les culottes à
Vautrin»; maintenant, il y a «l'effet Gautrin».
M. Gautrin: Ha, ha, ha!
M. Garon: Pourquoi? Parce que là, les gens vont avoir peur
de ça, ils vont avoir une peur épouvantable de ça. Je suis
persuadé que le député de Saint-Louis, s'il parlait comme
ancien président d'une commission scolaire, il dirait à quel
point c'est terrible. Ou encore, dans les municipalités, ou encore, dans
différents organismes, quels qu'ils soient... Prenons les
universités. Alors, on pourrait dire, par exemple, à certains
organismes publics... Moi, je dirais: Ceci ne s'applique pas aux professeurs
qui ne sont pas en année sabbatique. Alors, là, à ce
moment-là, je pourrais me servir de cette disposition-là pour
couper tous ceux qui sont en année sabbatique. Ça aurait
peut-être bien un bon effet, ça.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): M. Garon... Pardon, M. le
député de Lévis...
M. Léonard: Le député de Verdun vient de
comprendre.
M. Gautrin: Ha, ha, ha!
M. Garon: Alors, ceux qui enseignent...
Le Président (M. Lemieux): ...je vous ai
déjà donné cinq minutes de plus.
M. Garon: Ah oui?
Le Président (M. Lemieux): Oui, monsieur.
M. Garon: Mais je voudrais...
M. Chagnon: Ah, ce sera pris sur le deuxième
paragraphe.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): II faudrait que ça
arrête.
M. Garon: Je reviendrai à un autre moment. M. Camden:
M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lotbinière.
M. Camden: Malgré le fait que, évidemment, le
député de Lévis a excédé, évidemment,
et avec tout l'intérêt qu'on peut porter à ses
commentaires, est-ce que vous pensez qu'il accepterait de répondre
à une de mes questions...
Le Président (M. Lemieux): Ah, bien, si le
député de Lévis est d'accord, en vertu de 213, aucun
problème.
M. Camden: ...dans la pertinence, évidemment, de ses
propos?
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Oui. Il est prêt, il est
prêt.
M. Camden: Je voudrais simplement savoir, M. le
Président...
M. Garon: Comme un scout.
M. Camden: ...si le député de Lévis...
Toujours prêt, hein? On le reconnaît, bref, là. M. Garon:
Ça dépend pourquoi.
M. Camden: Ha, ha, ha! J'allais dire, M. le Président:
Est-ce que le député de Lévis croit que les mesures qui
sont proposées dans la loi 198 versus, semblerait-il, le coût de
la toile, auraient eu un effet sur la décision du gouvernement
péquiste de l'époque de compléter l'infrastructure de la
tour?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, pour répondre à cette question.
M. Garon: Je vais vous dire une chose...
M. Camden: Puisque je considère qu'il y a eu un effet
d'entraînement de coût, en faisant la tour, la décision
était à savoir: On complète la tour ou on démolit
la tour?
M. Garon: On était pris avec une bâtisse
gangrenée jusqu'à l'os, et on essayait de faire ce qu'on pouvait
avec une bâtisse gangrenée. C'est la gangrène,
là-dedans, assez que je me demande si le toit... Moi, j'ai une solution,
je pense, ça serait de ne pas mettre de toit...
Le Président (M. Lemieux): Moi, ça serait: On
débâtit.
M. Garon: ...mais mettre des souffleries sur la moitié du
toit, où ça soufflerait assez fort qu'il n'y a rien qui tomberait
dans le toit.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Quand il ne pleuvrait pas, on arrêterait les
moteurs. Alors, souffler la neige, souffler la pluie en dehors du trou...
Une voix: Sur le bord. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: ...je me demande si ce n'est pas ça qui serait
le plus économique.
Le Président (M. Lemieux): Le plus économique, ce
serait de la détruire, M. le député de Lévis.
M. Camden: Avec quelques jets d'eau, on pourrait peut-être
avoir une neige artificielle autour, à l'année, M. le
Président.
M. Garon: Je vais vous dire, avec toutes les solutions qu'il y a
eues pour le toit, ma solution en vaut une autre.
M. Gautrin: C'est ça.
Des voix: Ha, ha, ha!
(17 h 10)
M. Gautrin: Je répéterais, monsieur... Est-ce que
je peux répondre brièvement au député de
Lévis, néanmoins? Il avait été le premier, M. le...
Vous avez été le premier, à un moment, à
intervenir, dans une de vos interventions précédentes, sur les
articles précédents, pour lesquels vous disiez: Faites attention,
les gestionnaires ont toujours tendance à couper là où on
ne veut pas qu'on coupe, et c'est la réaction qu'ils ont. Et vous
donniez l'exemple de ce qui avait pu se passer des fois à
l'intérieur du ministère de l'Agriculture, lorsque vous
étiez ministre de l'Agriculture. Là, la volonté qu'il y a
d'exempter éventuellement certaines personnes à l'emploi d'un
organisme public, c'est justement pour s'assurer que les plans de
réduction d'effectifs ne soient pas faits, justement, dans l'endroit
où on ne voudrait pas qu'il y ait des plans de réduction
d'effectifs. Et je pense que c'est important de remarquer ça.
M. Garon: C'est parce que c'est l'effet.
M. Gautrin: Oui, mais l'effet, je comprends son effet sur le
total. J'ai terminé.
Le Président (M. Lemieux): Tout le monde a terminé
sur l'amendement. Est-ce que...
M. Léonard: On n'a pas entendu le député de
Saint-Louis s'exprimer sur la question. Comme il a une certaine
expérience dans les commissions scolaires, est-ce qu'on pourrait avoir
un peu son point de vue, s'il a le courage de se manifester?
M. Chagnon: Sûrement que le député de
Saint-Louis a déjà fait part de ses commentaires plusieurs fois
au cours des journées précédentes, mais il ne viendrait
pas à l'esprit du député de Saint-Louis de commencer
à «s'autofilibuster» pour le bénéfice de la
cause.
M. Léonard: on ne fait pas de «filibuster»
là. on a avancé. on est rendu à l'article 1...
M. Chagnon: On est rendu à l'article 7 après quatre
jours.
M. Léonard: ...après deux jours de commission.
Le Président (M. Lemieux): C'est très bien,
ça va très bien.
M. Gautrin: On ne vous a strictement pas accusé de...
M. Léonard: Eh bien, là, tout est
«filibuster» dès qu'on pose une question.
M. Gautrin: Non, non, non. Mais je pense qu'on ne s'est rien dit
de méchant.
M. Léonard: O.K. Mais c'est lui qui pose le mot.
M. Gautrin: II a dit qu'il ne voulait pas faire de
«filibuster».
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît! Alors,
je vais prendre mon banc.
M. Léonard: M. le Président, je trouvais que
l'expérience du député de Saint-Louis pourrait être
très bénéfique à la commission. Peut-être
qu'il n'en a pas ou qu'il en a moins qu'on pense. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): Alors, je vous remercie.
Maintenant, est-ce que l'amendement est adopté? L'amendement est-il
adopté?
M. Filion: Non, non, non, M. le Président. J'aimerais
parler quelques... Ce n'est pas possible, M. le Président?
Le Président (M. Lemieux): Oui. M. le député
de Montmorency, vous êtes membre de cette commission. C'est avec plaisir
que nous allons vous écouter, avec grand intérêt.
M. Filion: Merci, M. le Président. À l'article 7,
M. le Président, pourquoi utiliser, effectivement, «de tout ou
partie de la présente section»? Pourquoi utiliser des mots comme
ça et créer de la discrimination dans une décision et
ouvrir, effectivement, sur à peu près n'importe quel genre de
décision qu'on pourrait prendre, arbitraire, basée sur la
couleur? Sans vouloir...
M. Camden: Basée sur quoi?
M. Filion: Sur la couleur. Comme disait mon collègue tout
à l'heure...
M. Camden: Ou sur les fonctions occupées.
M. Filion: Sur les fonctions occupées. Parce que, à
partir du moment où vous ouvrez aussi largement dans un texte, à
ce moment-là, pourquoi ne pas y aller carrément sur une question
et dire: Eh bien, si on touche à des employés, on va toucher
à tous les employés sans laisser de porte ouverte pour
créer des injustices et dire que c'est telle catégorie ou une
partie seulement? J'ai l'impression qu'on fait de la législation, encore
une fois, M. le Président... Ça me fait penser à mes gens
de l'île-d'Orléans. Ça ressemble à ça. On dit
à PÎle-d'Orléans: La moitié de l'île, vous
payez la taxe, et l'autre moitié, vous ne la payez pas, la somme de 30
$. Mais ça rejoint pareil. Les gens ne comprennent pas pourquoi il y en
a juste la moitié qui paie et l'autre moitié ne paie pas.
Parce qu'on ouvre toujours dans un esprit où on met des
structures en place qui peuvent aller contre une équité,
où on n'encadre pas assez le pouvoir ou l'article d'une façon
telle qu'on ne laissera pas de place à la liberté et à la
discrétion pour ne pas créer d'iniquité.
Je pense que l'article 7 ouvre carrément la possibilité
à un ministre qui aimerait, effectivement, favoriser certains par
rapport à d'autres. Il a toute la latitude et il n'est pas
encadré. Et quand on cherche, dans un projet de loi comme
celui-là, justement, à trouver les responsables ou à
appliquer des lois où il y a de l'équité, bien, moi, je
pense que ce genre d'article là devrait faire l'objet d'une modification
pour lui donner un caractère très directif, pour ne pas laisser
de place à la discrétion. Dans cette optique-là, je trouve
curieux que l'on ne veuille pas vraiment aller au fond des choses. C'est
peut-être normal, dans ce Parlement, de rester superficiel, de
légiférer pour légiférer, mais je pense que
ça nous est reproché actuellement par la population, beaucoup.
Les gens trouvent que les parlementaires, au fond, c'est une farce. Et la
législation aussi, on ne nous prend plus au sérieux. On n'a plus
de crédibilité.
Une voix: ...
M. Filion: Évidemment. Mais c'est ça que je vous
dis. Quand on veut légiférer, il faut essayer de
légiférer avec un cadre où il y a une rigueur et où
on va être certain qu'effectivement la loi va atteindre une
équité et qu'on ne laissera pas les gens dans une liberté
d'action qui va créer de l'iniquité. Et c'est ce qu'on veut
relever ici. Quand vous utilisez les mots «tout ou partie», c'est
n'importe quoi, au fond. Et «certaines catégories de personnes
à l'emploi d'un organisme public»: que veulent dire les mots
«catégories de personnes»? Vous laissez des mots sans
définition, des mots vagues, des mots qui, à toutes fins
pratiques, donnent pleine latitude pour déterminer qui va être la
catégorie, et, à toutes fins pratiques, comment ça va se
réglementer, comment ça va s'appliquer. Je pense que c'est dans
cet esprit-là, quand on est un législateur, qu'on doit se poser
des questions.
Une voix: On est sûrs que ce n'est pas les
députés, ça.
M. Filion: Oui, «catégories de personnes», ce
ne serait pas les députés. Ça, c'est sûr. Les
ministres peut-être. On parle d'abolir les Communications, là.
Peut-être que ce serait le ministre des Communications. Mais, à
toutes fins pratiques, je pense que c'est dans cet esprit-là qu'est
l'opposition. Je regardais mes collègues, tout à l'heure, faire
des commentaires et c'est dans cet esprit-là. Je trouve qu'il y a
vraiment un manque de sérieux. Vous allez me dire: C'est normal. Il ne
faut pas s'en faire avec ça. Vous semblez être habitués
à ça depuis le temps que vous voyez passer tout ça, sauf
que je pense que c'est important, et il faut continuer. Le député
de Vanier a vraiment fait plusieurs croisades, d'ailleurs, dans ce genre
d'optique là, où on doit sensibiliser et arrêter, dans le
parlementarisme, et essayer de faire des choses qui, à toutes fins
pratiques, vont aider la population et mettre un cadre et un caractère
et de la rigueur dans l'application des lois.
Le député de Saint-Louis, qui pensait faire un
«filibuster» tout à l'heure en ne voulant plus commenter, je
pense que, au fond, c'est peut-être qu'il est indécis aussi face
à tout ça, et puis que, au fond de lui-même, il aurait
peut-être aimé dire qu'il ne partageait peut-être vraiment
pas ce genre d'article là et que, si c'était juste de lui, il
aurait apporté un amendement et il aurait été d'accord
qu'on donne une structure à l'article qui permette. ..
M. Garon: II va s'abstenir peut-être.
M. Filion: Peut-être qu'il s'abstiendra, effectivement, et
ça sera peut-être sage aussi. Je pense que vous devriez tous vous
abstenir à ce compte-là.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Filion: Et on pourrait procéder à un vote,
à toutes fins pratiques, qui remettrait sur le métier le travail,
pour qu'on puisse comme on dit, remettez cent fois votre ouvrage
arriver à construire quelque chose, pas faire du vent, pas essayer de
construire une législation de vent, une législation qui ne dit
rien, une législation qui ne nous mène nulle part.
C'est dans cet esprit-là que je tenais à faire des
commentaires, M. le Président, parce que, trop souvent puis je
pense qu'on devrait essayer quelque part avec une volonté on
reproche beaucoup à la fonction publique des choses, mais je pense que
les députés aussi pourraient faire un examen de conscience. Et,
vous savez, prêcher par l'exemple, ça existe. Ce que vous demandez
aux autres, il faut aussi que vous donniez l'exemple quelque part.
Peut-être que ça va aider, dans toute la structure du
parlementarisme, à trouver une direction intéressante où
les gens vont commencer à sentir qu'il se passe quelque chose. Mais,
tant que les députés n'auront pas fait une réflexion de
base minimum, je pense que vous perdez votre temps à prêcher dans
le désert. Parce qu'il n'y a personne qui va vous croire, personne qui
va penser que vous voulez faire quelque chose d'intéressant et de
constructif, et vous serez toujours en train de vous questionner: Bien oui,
effectivement, si j'étais allé au fond de mon idée, il se
serait passé autre chose.
Alors, M. le Président, je ne veux pas non plus prendre trop de
temps, mais c'étaient ces simples commentaires là que je voulais
faire.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lotbinière.
M. Camden: Merci, M. le Président. Les commentaires du
député de Montmorency, à l'effet qu'il souhaite,
évidemment, qu'on soit constructifs, qu'il faille également
donner l'exemple, je ne sais pas si lui veut être un exemple. Moi, je
préfère, vous savez, voter, plutôt que de faire des
déclarations intempestives qui font l'objet, parfois, de critiques
à l'interne, au sein de l'équipe. Je préfère
manifestement m'opposer ou voter favorablement, mais je pense que c'est ma
façon d'être constructif.
Et je pense que le projet en présence, évidemment... On
n'a pas fait beaucoup de déclarations intempestives, mais on a produit
un document qu'on appelle communément le rapport Poulin mieux
connu sous ce nom le rapport sur la rationalisation des finances
publiques. Et une des avenues qu'on avait identifiées, c'est,
effectivement, d'assurer un meilleur contrôle sur les fonds publics et
sur la gestion de ces mêmes fonds. Et ça passe, évidemment,
par une réduction de personnel. (17 h 20)
On a constaté, également, M. le Président, et c'est
là le sens particulier de l'article 7, que de plus en plus d'argent est
dévolu à des organismes qu'on dit déconcentrés,
décentralisés, et autonomes. Or, les ministères sont
à perdre le contrôle manifeste sur cet argent, le Conseil du
trésor également, et c'est une masse d'argent très
importante. Il faut, je pense, également s'en préoccuper. Et,
dans l'esprit de la population, pour l'électeur, l'électorat, le
payeur de taxes, l'usager des services, ces gens-là ont un
questionnement à l'égard de leur député. Et, bien
souvent, évidemment, parfois par méconnaissance on ne peut
pas le leur reprocher, ils n'ont pas à être spécialistes
dans tous les domaines... Ils nous ont confié le mandat de les
représenter et d'assumer cette responsabilité. Alors, nous devons
l'assumer et on nous demande d'intervenir bien souvent. Ça doit arriver
au député de Montmorency. On doit sûrement lui demander
d'intervenir parfois auprès de la commission scolaire sans doute
a-t-il une réponse qui ressemble à la nôtre parfois
auprès d'organismes à caractère régional.
Mais, le projet qu'il y a là vise particulièrement
à s'assurer que les fonds seront effectivement bien gérés.
Tout le monde n'a pas un modèle absolument mathématique dans
l'esprit de structures organisational les absolument identiques et une copie
carbone partout sur le territoire. C'est une des façons d'arriver
à ses fins, de pouvoir mieux gérer, d'une part, les fonds
publics, et ça passe par une gestion du personnel, entre autres. C'est
une des avenues et nous l'avons privilégiée comme
députés libéraux, et c'est le choix qu'on a fait
délibérément. Ça implique certaines contraintes,
des difficultés. On préfère, évidemment, les
affronter, et on prend le temps qu'il faut pour voir cheminer le projet, mais
il y a une volonté ferme de notre part, puisqu'on était ici la
semaine dernière, nous sommes encore ici cette semai- ne, nous
l'étions au début du mois. On l'était également en
décembre.
M. Filion: C'est la commission qui évolue.
M. Camden: Encore faut-il être évolutif. C'est de
beaucoup préférable que d'être stagnant et
référer à de vieilles conceptions de la gestion des
affaires publiques et de l'administration, référer à des
schemes qui ont pris cours et ont été implantés au
début des années soixante et qui méritent aujourd'hui
d'être reconsidérés et faire l'objet d'une
réévaluation. Je pense, M. le Président, que le
député de Montmorency conviendra sûrement que les modes
comptables du début du siècle et ceux d'aujourd'hui ont
évolué. Alors, je pense qu'on s'inscrit également dans
cette foulée.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Verdun.
M. Gautrin: Merci, M. le Président. Moi, je voudrais
répondre au député de Montmorency.
M. Filion: Règle de... Ah, bien là...
Le Président (M. Lemieux): Nous sommes à
l'étude d'un bill public et le député de Verdun a droit
à cinq minutes après chacune des interventions.
M. Gautrin: Alors, j'aimerais répondre à
l'intervention du député de Montmorency. Le député
de Montmorency dit que cette législation, c'est du vent. Le
député de Labelle dit que c'est monstrueux comme jacobinisme. Je
voudrais quand même qu'on soit en mesure de... De fait, cette
législation est un juste milieu entre les positions. Ce n'est ni quelque
chose d'aussi horrible que semble vouloir le décrire le
député de Labelle, ni du vent comme le disait le
député de Montmorency. Et je vais essayer de lui répondre
sur deux points. Il est intervenu sur deux éléments, sur les mots
«tout ou partie» et sur le mot «catégories», et
je pense que c'est les deux bases de son intervention. On va essayer de
répondre à ça.
Pourquoi est-il nécessaire de pouvoir donner un pouvoir
d'exemption sur tout ou partie? Bon. Ça, c'était
nécessaire pour dire: II peut y avoir certains endroits où les
quantums qu'on a fixés à l'article 3... Je comprends que vous
n'étiez pas là, M. le député de Montmorency. Au
début, on a étudié les articles 3, 4, et 5. Parce qu'il
faut bien dire que l'article 7 devient ainsi un article qui vient exempter de
l'application de la présente section, et il faut donc comprendre le
reste de la section pour comprendre ce qu'on exempte. Alors, si on regarde,
à l'heure actuelle, si vous me permettez que je continue
là-dessus...
M. Filion: Je vous écoute, M. le député de
Verdun.
M. Gautrin: merci. si on regarde l'article 3, il fixait des
quantums de 12 % et de 20 % par organisme. une exemption de tout ou partie,
donc une partie du quantum, peut aller jusqu'à avoir des quantums, dans
certains organismes, qui soient différents, plus bas que 12 % ou 20 %.
ceci nous permet de ne pas avoir une position qui soit une position 01,
c'est-à-dire où on n'exempte de rien, où on est
obligé de suivre d'une manière mécanique l'ensemble des
réductions de personnel qu'on impose par la loi. ça, c'est le
premier élément pourquoi on a voulu mettre ce «tout ou
partie»: pour rechercher une forme de flexibilité.
L'autre élément où ça peut rentrer sur
«tout ou partie» à l'intérieur de la loi... Il y a,
dans les articles 4 et 5, des périodes qui sont importantes en termes de
rapports qui doivent être faits et d'échéanciers. Si au
sens commun, l'échéancier ne peut pas être atteint, on
peut, tout en maintenant la majeure partie de la section applicable à
l'organisme, l'exempter d'une partie de l'échéancier.
Je vais donc conclure là-dedans, sauf qu'il y a quelque chose qui
est très important, à ce moment-là. C'est que, si vous
dérogez à ce principe général qu'on a établi
dans la loi, ce que vous devriez regarder, c'est ce qu'on voit, tout ce qu'on
met en place, ce qui vient après. C'est que l'Assemblée nationale
doit être informée des dérogations qu'il peut y avoir,
c'est-à-dire qu'au lieu d'avoir un mécanisme qui se passe
strictement en vase clos et sans que la population soit informée, s'il y
a dérogation, et il peut y avoir dérogation... Parce que je pense
que le député de Labelle l'avait signalé, il a
passé son temps à essayer de mettre en valeur des points
où il pouvait y avoir problème. C'est pour ça qu'on a mis
ces articles dérogatoires, pour quand même avoir une loi qui
puisse fonctionner et qui fonctionne. Mais, dnas le cas où on utilise ce
mécanisme de dérogation, à ce moment-là, la
dérogation doit être publique et connue, c'est-à-dire qu'on
fonctionne, à un moment, beaucoup plus ouvertement qu'on fonctionne
à l'heure actuelle. C'est ça, la logique d'utiliser ce
«tout ou partie».
Vous avez parlé de «certaines catégories». Le
terme «catégories de personnes» est relativement bien admis,
c'est-à-dire que c'est des personnes qui sont
caractérisées par...
M. Léonard: C'est quoi, les catégories?
Pourquoi?
M. Gautrin: Alors, vous pouvez facilement définir les
catégories de personnes en termes de fonctions qu'elles remplissent. On
peut...
M. Filion: En fonction de la couleur aussi.
M. Gautrin: Je ne pense pas que ce soit un élément
qui caractérise, à ce moment-là. Et si vous me permettez,
si vous prenez les questions... Parce que ça ne rentre pas
là-dedans, ce serait même contraire à la loi contre la
discrimination. Alors, il ne faudrait pas dire qu'on ferait... C'est les
catégories au sens strictement des catégories d'emplois ou des
fonctions que les gens vont employer là-dedans.
M. Léonard: Donnez-nous un exemple de
catégorie.
M. Gautrin: J'avais dit, dans le débat que vous avez fait,
et je le reprends actuellement... Prenons les infirmières à
l'intérieur d'un hôpital. Ça, c'est une catégorie.
Prenons les professeurs dans une commission scolaire.
M. Léonard: Oui, mais prenez un organisme et descendez les
différentes catégories.
M. Gautrin: Non, non. Mais là, vous me demandez des
exemples.
M. Léonard: Pas juste piger ici et là, mais prenez
une commission scolaire puis citez les catégories que vous voyez
là-dedans.
M. Gautrin: Un instant, là.
M. Léonard: Parce que c'est fermé, là.
M. Gautrin: C'est fermé... C'est très simple en
termes de définition. Regardez, M. le député de Labelle.
On peut prendre certaines catégories. Après, on prendra le
complémentaire des catégories qu'on vient de définir.
Ça, c'est trivial, au point de vue logique, de faire
Ça.
M. Léonard: Non. Ce n'est pas trivial.
M. Gautrin: Non, non, mais on prendra catégorie... Par
exemple, prenons...
M. Léonard: On serait prêts à voter
là. C'est quoi, les catégories? Est-ce que c'est «personnel
d'encadrement supérieur», d'autres personnels d'encadrement?
Ensuite, mettons qu'on ait une commission scolaire. Il y a des
professeurs...
M. Gautrin: Des professeurs.
M. Léonard: ...il y a des professeurs auxiliaires, des
profs à plein temps, à demi-temps, tout ce qu'on veut.
M. Gautrin: Ça peut arriver. M. Léonard: Et
puis ensuite... M. Gautrin: Les professeurs...
M. Léonard: ...il y a les chargés de cours, puis le
personnel de soutien. Alors, vous avez des professionnels de toute
espèce, des professionnels liés à l'enseignement, des
professionnels qui ne sont pas liés à... C'est ça, des
catégories, là?
M. Gautrin: Au point de vue logique, quand on parle de
catégories, on définit un certain nombre de variables qui vont
caractériser la catégorie. Donc, ça peut être soit
un enseignant... Vous pouvez faire une catégorie d'enseignants qui ont
tel ou tel rang, qui ont telle fonction, etc. «Catégories»,
c'est un vocable suffisamment large pour couvrir ça. Et, à ce
moment-là, comme c'est une mesure d'exclusion sur laquelle... Regardez,
le Conseil du trésor va pouvoir exclure de l'application de la loi
certaines catégories, donc certains groupes...
M. Léonard: Est-ce que le député de Verdun
se rend compte que «catégories», ça devrait
être défini par règlement attenant à la loi? Parce
que, autrement, ça devient tout à fait large.
M. Filion: Ça n'a pas de bon sens. M. Léonard:
Ça n'a pas de bon sens. M. Gautrin: Absolument.
M. Filion: Mais, M. le Président... M. le
Président, écoutez. Je vais vous donner un exemple, M. le
Président. Moi, je n'ai pas pris tout mon temps, M. le Président,
tout à l'heure.
Le Président (M. Lemieux): Allez-y, M. le
député de Montmorency.
M. Filion: D'abord, j'aimerais simplement, avant de commencer mes
commentaires sérieux, répondre au député de
Lotbinière.
M. Camden: Voulez-vous dire que ce n'est pas sérieux, ce
que vous allez dire?
M. Filion: Non. C'est que, après, ça va être
sérieux. Mais pour répondre à vos commentaires non
sérieux...
Le Président (M. Lemieux): La pertinence. La
pertinence.
M. Gautrin: II n'a pas fait de commentaires non
sérieux.
M. Camden: M. le Président, voulez-vous lui rappeler que
c'est une impression tout à fait subjective qu'il vient de faire.
M. Filion: M. le Président, il a fait...
M. Camden: C'est contraire à notre règlement.
M. Filion: ...référence à des sorties...
Le Président (M. Lemieux): II ne faut pas prêter des
intentions à un député, M. le député de
Montmorency.
M. Filion: C'est vrai. Je ne porte pas d'intention. Je veux
simplement lui expliquer, peut-être éclairer son jugement...
M. Camden: Je suis étonné parce que je lui ai
déjà expliqué la portée de l'article 35. (17 h
30)
M. Filion: ...et le référer à des
déclarations intempestives, M. le Président, tout à
l'heure, du député de Montmorency. J'aimerais lui dire que c'est
normal, lorsqu'on ne couche pas avec un ministre, de faire des
déclarations intempestives. Et ça va de soi.
M. Camden: Question de règlement, là. Est-ce qu'il
est en train de laisser entendre qu'on couche avec le ministre?
M. Filion: Je n'ai jamais dit ça. J'ai dit que
c'était normal, quand on ne couchait pas...
M. Gautrin: Avec le ou la? Une voix: Ha, ha, ha!
M. Filion: Bon, M. le Président, c'est terminé, on
passe à...
M. Camden: Je n'ai pas de problème à côtoyer
le député Trudel. Ça me fait plaisir, je peux aller
dîner avec, hein!
Le Président (M. Lemieux): Écoutez, s'il vous
plaît, un petit peu plus d'éthique professionnelle, là.
M. Filion: Oui, M. le Président. Mettons que...
Le Président (M. Lemieux): Nos devoirs de
parlementaires... C'est un peu loin, pas mal loin, à part ça.
M. Filion: ...le député de Lotbinière a
ouvert une porte, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Là, on fait ça
dans l'harmonie. Ça va bien.
M. Filion: Oui, dans l'harmonie.
Le Président (M. Lemieux): Je vous laisse aller, vous
enfreignez le règlement. Bon, je veux bien être passif, mais,
à un certain moment donné, il va falloir que je
sévisse.
M. Chagnon: À quoi fait allusion le député
de Montmorency? Moi, je ne comprends absolument rien à ses
problèmes de couchette, là.
M. Camden: Moi non plus. Précisez votre pensée.
M. Filion: Alors, M. le Président, passons à la
phase suivante, l'intervention intempestive étant réglée.
Pour ce qui est des commentaires du député de Verdun, d'ailleurs
intéressants, le «tout ou partie», vous semblez dire qu'il
réfère au quantum de l'article 3, 20 %. Mais l'article 3,
à 20 %, ne change rien à la problématique que
soulève la catégorie. Parce que, si vous coupez de 20 % dans un
organisme, au niveau de l'emploi, et que vous faites des sondages internes de
parti, par exemple... Je vais vous donner un exemple. Vous considérez
que ceux qui votent pour le Parti libéral, ce sont des gens de 60 ans et
plus, peu importe... Je vous donne un exemple, là, qui pourrait donner
ouverture jusque là.
M. Gautrin: Est-ce que vous savez qu'on ne peut pas faire de
discrimination sur la base de l'âge?
M. Filion: Mais, attendez, là. Une catégorie, ici,
là... Vous dites «certaines catégories de personnes».
Vous pourriez dire, par exemple, que, nous, on considère que, dans tel
organisme, les gens qui, par ricochet, votent libéral, à toutes
fins pratiques, sont dans telle catégorie d'âge, ont perdu leur
emploi, parce qu'on a le pouvoir de décider ainsi, par un article de loi
qui a été écrit et qui donne cette latitude. Parce que
«catégories de personnes», si vous regardez dans le
dictionnaire, à moins que vous le définissiez vraiment dans le
projet de loi... Si vous ne le définissez pas dans le projet de loi,
à ce moment-là, on prend le mot «catégorie»,
qui, à toutes fins pratiques, va être défini dans un
dictionnaire normal. Et, une catégorie, ça peut être une
catégorie d'âges, de personnes, de...
M. Léonard: II faut qu'ils le définissent par
règlement.
M. Filion: Bien oui. Il faut savoir c'est quoi, une
catégorie. Vous nous demandez de voter pour une catégorie. Alors,
c'est quoi, la catégorie? Et, dans cet esprit-là, je pense qu'on
peut se retrouver dans une catégorie d'infirmières,
âgées de x à x, pour toutes sortes de raisons, qui vont
perdre leur emploi. Et là, on ne pourrait pas reprendre la Charte des
droits et libertés parce que, bon, on peut décider que c'est de
tel âge à tel âge qu'ils vont perdre leur emploi, parce que
vous en avez fait une catégorie. Et, dans cet esprit-là, c'est
là que je dis que ça devient important d'avoir de la rigueur au
niveau de la législation et de faire une rigueur où tout le monde
comprend les mots, les termes et les expressions. C'est comme ça, je
pense, que ça devient important de cibler, de définir les
expressions. Et le mot «catégorie», pour moi,
m'apparaît un mot trop vague, imprécis et ça peut donner
naissance à des décisions administratives qu'on ne voudrait pas
voir apparaître d'aucune façon, parce que ça
créerait de l'iniquité. Et c'est dans ce sens-là, M. le
député de Verdun, qu'était ma remarque. M. le
Président, ça complète mon argumentation.
Le Président (M. Lemieux): Alors, est-ce que l'amendement
est adopté?
M. Gautrin: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Vote enregistré?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Vote enregistré sur
l'amendement à l'article 7. M. le secrétaire, voulez-vous appeler
les députés, s'il vous plaît?
Le Secrétaire: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Et, madame, voulez-vous vous
taire?
Le Secrétaire: M. Gautrin (Verdun)?
M. Gautrin: Pour.
Le Secrétaire: M. Camden (Lotbinière)?
M. Camden: Pour.
Le Secrétaire: M. Forget (Prévost)?
M. Forget: Pour.
Le Secrétaire: M. Lemieux (Vanier)?
Le Président (M. Lemieux): Oui, après les
explications du député de Verdun, pour.
Le Secrétaire: M. Garon (Lévis)? M. Garon:
Contre.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis, est-ce que vous lui avez demandé?
Le Secrétaire: II n'était pas là. M. Filion
(Montmorency)?
M. Filion: II préférait s'absenter. Contre.
M. Léonard: Le vote était commencé. On est
d'accord.
Le Président (M. Lemieux): De consentement? D'accord, on
prend le vote.
Le Secrétaire: M. Léonard (Labelle)?
M. Léonard: Contre.
Le Secrétaire: On appelle M. Chagnon?
Le Président (M. Lemieux): Oui, de consentement, on peut
l'appeler, M. le député de Saint-Louis.
Le Secrétaire: M. Chagnon (Saint-Louis)? M. Chagnon:
Pour.
Le Président (M. Lemieux): Alors, est-ce que l'article...
Oui, je vais attendre le résultat. Alors, 5 pour; 3 contre. Est-ce que
l'article 7, tel qu'amendé...
Une voix: Ce n'est pas... C'est l'alinéa de
l'amendement.
Le Président (M. Lemieux): C'est le premier alinéa.
Nous passons au deuxième, c'est vrai. Nous appelons le deuxième
alinéa: «Le ministre dépose à l'Assemblée
nationale toute décision prise par le Conseil du trésor dans les
15 jours de son adoption si l'Assemblée est en session ou, si elle ne
siège pas, dans les 15 jours de la reprise de ses travaux.»
Est-ce qu'il y a des commentaires? Est-ce que le deuxième
alinéa est adopté?
M. Léonard: M. le député veut
présenter... Le député de Verdun veut présenter son
articulet.
M. Gautrin: Son alinéa.
M. Léonard: Son alinéa ou articulet. Ha, ha,
ha!
M. Gautrin: Merci, M. le Président. Je pense que j'ai
déjà dit, dans la réponse que j'ai donnée au
député de Montmorency, qu'il est important... On a donné,
par le premier alinéa, des pouvoirs importants au Conseil du
trésor de pouvoir exempter certaines catégories de personnes et
certains organismes publics de l'application de la loi. Il est important que
ceci se fasse au vu et au su de la population et des parlementaires, en
particulier, qui ont une charge, une responsabilité, de surveiller le
travail du fonctionnement du gouvernement. Alors, je serais très
étonné, très étonné si les parlementaires de
l'Opposition se prononçaient contre cet alinéa. Bon. Alors, vous
allez m'expliquer pourquoi.
Le Président (M. Lemieux): M. le député
de
Labelle. M. le député de Lévis? M. le
député de Labelle.
M. Léonard: M. le Président, quand on le lit, on
dit, bon, que la population soit informée parce que c'est...
M. Gautrin: Ou l'Assemblée nationale.
M. Léonard: ...un peu le plaidoyer du député
de Verdun via l'Assemblée nationale. Mais ce qui est
écrit, c'est juste l'Assemblée nationale, ce n'est pas la
population.
Une voix: C'est ça.
M. Léonard: Et ça, là-dessus, tout ce que
ça va entraîner, c'est un monceau de plans d'organisation, un tas
énorme, de la paperasse...
M. Gautrin: On est sur les exemptions, là.
M. Léonard: Non. M. le Président, je m'excuse,
là. «Le ministre dépose à l'Assemblée
nationale toute décision prise par le Conseil du trésor dans les
15 jours de son adoption...» Je m'excuse. C'est que le Conseil du
trésor prend une décision, il adopte les plans
déposés, donc le plan de chaque commission scolaire va être
visé et adopté par le Conseil du trésor. Donc, tout
ça s'en vient sur la table de l'Assemblée nationale. Je peux
juste vous dire qu'il y a du stock là-dedans, pour les 400 000, 500 000
fonctionnaires publics, parapublics, péripublics. C'est gros. Puis le
pire, je l'ai déjà mentionné au député de
Verdun, c'est que ce n'est pas là. Si on voulait vraiment favoriser la
démocratie par rapport à une telle mesure, favoriser la
transparence, c'est qu'on devrait plutôt faire une obligation à la
commission scolaire de publier son plan de réduction d'effectifs dans un
journal local ou régional, dans son milieu, là où la
discussion entre les citoyens pourrait intervenir de façon efficace et
démocratique. Là, on amène tout ça devant les
députés.
Oui, je comprends. Nous sommes élus par l'ensemble de la
population du Québec, mais nous ne sommes que 125. D'ailleurs, le
député de Verdun a refusé de réduire, aussi, le
nombre de députés. Je pense qu'on aurait pu commencer par
là, au moins donner l'exemple, quant à nous, si on voulait
l'imposer aux autres. Mais, disons que, à 125, ce n'est pas vrai qu'on
est capable d'être efficace en examinant les plans de réduction
des effectifs de chacun des organismes publics et de la fonction publique. Non.
C'est impossible. Je pense que, quand il propose ça, c'est une
disposition qui amène encore plus de paperasse, puis je veux bien que
ça soit intéressant pour les députés, mais
ça n'a pas d'efficacité en soi. Ça ne stimule pas le
débat politique, le débat démocratique autour d'une
décision importante.
Moi, ce sont les remarques que j'avais à faire à ce
stade-ci. Je reviendrai, mais j'aimerais entendre le
député de Verdun, puis le député de Lévis
aussi veut intervenir là-dessus. Parce qu'on a un bon débat
à faire là-dessus. (17 h 40)
M. Gautrin: Bien, je pense, M. le Président, qu'on refait
le débat qu'on a déjà fait en partie, mais on va le
reprendre. On l'avait déjà fait en partie sur les questions 4 et
5, lorsqu'on parlait de déposer les décisions du Conseil du
trésor, et ça, c'étaient les arguments du
député de Labelle, à ce moment-là. Là, il
s'agit de déposer aussi à l'Assemblée nationale des
exemptions, c'est-à-dire, lorsque, pour l'application de la loi, le
Conseil du trésor décide que certaines personnes, certains
groupes ou catégories de personnes ou organismes publics sont
exemptés de la loi, je pense qu'il est important que, dans le
mécanisme parlementaire de surveillance... Dans le fond, on a
été élus pour surveiller, c'est une de nos fonctions. Vous
ne pourriez jamais le faire si vous ne saviez pas ce que le Conseil du
trésor a pris comme décision pour exempter de la loi.
Une voix: C'est un bel effort.
M. Gautrin: Si vous ne savez pas quelles ont été
les décisions du Conseil du trésor, en vertu du premier
alinéa, si vous, de l'Opposition, vous ne les connaissez pas, comment
voulez-vous faire de la surveillance et essayer de pouvoir poser des questions,
ou quoi que ce soit? Une des parties de votre travail, de notre travail de
parlementaires, c'est justement de surveiller ce qui se passe, et actuellement,
le dépôt à l'Assemblée nationale, il ne faut pas
retomber... Je comprends que vous pourriez bien plaider qu'on doit publier
ça dans tous les journaux, et qu'on doit rendre ça public.
Pensez-vous que ça intéresse le monde, après ce qu'a dit
le député de Labelle, de savoir que tel organisme a
été exempté ou pas? Mais c'est important, parce qu'une
partie de nos fonctions c'est justement de surveiller ce qui se passe et de
surveiller le Conseil du trésor, et ça, c'est un
élément qui va nous faciliter le travail de surveillance. Alors,
moi, je pense que vous ne pouvez pas voter contre cet
élément-là.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Bien, essentiellement, M. le Président, quand on
lit ça comme tel, ça paraît bien, sauf que j'ai tellement
vu... Et le député de Montmorency montre beaucoup de
clairvoyance, parce que, quand il a dit... J'ai tellement vu de choses qui font
que les gens ne croient plus au parlementarisme. Je vais vous donner un exemple
concret. Quand on a doublé les permis d'immatriculation au
Québec, puis on a augmenté les permis de conduire, on les a
doublés. C'était dans le discours du budget. Tout le monde avait
indiqué qu'il n'y avait aucune augmentation de taxes. On avait dit,
à ce mo- ment-là, on a posé des questions en Chambre,
comme quoi c'était dans le discours du budget, à l'annexe ii ou
iii, je pense, là, je ne sais pas à quelles fins... Là, on
voyait que les revenus augmentaient de façon incroyable pour les permis
d'immatriculation ou les permis de conduire. Donc, il faut qu'il y ait une
augmentation en quelque part. Le premier ministre avait répondu...
Ça, c'était le budget, imaginez-vous, pour que les parlementaires
puissent voter sur le budget. C'était camouflé, de sorte qu'il a
dit: Bien, le ministre des Transports vous fera une déclaration plus
tard.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, la pertinence.
M. Garon: Oui, c'est parce que c'est justement ça, les
obligations de publier...
Le Président (M. Lemieux): Oui, O.K. Faites le
détour, là, faites le grand détour.
M. Garon: Non, non, je compare ce que ça veut dire, cette
affaire-là. Alors, qu'est-ce qui est arrivé? Le premier ministre
avait dit qu'il y aurait une déclaration dans les 15 jours. Il y a eu
une déclaration le vendredi précédant la
Confédération, à 17 h 15.
M. Léonard: C'est ça.
M. Garon: Ça, c'est de la clairvoyance. C'est le discours
du budget. Il n'y a pas d'obligation plus sévère, parce que le
privilège principal des parlementaires, c'est de voter les
crédits et de voter les budgets. Bien, on avait réussi, alors que
ce budget-là comportait 1 000 000 000 $ d'augmentation de taxes,
à avoir des titres dans les journaux où on disait qu'il n'y avait
aucune augmentation de taxes. Le député de Montmorency a raison.
Les gens méprisent le Parlement, actuellement, ils méprisent les
députés, et avec raison. Je vais vous dire une chose, je les
méprise autant qu'eux...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: ...parce que l'Assemblée nationale, aujourd'hui,
ne fait pas son travail de publication. Je vais vous dire le fligne-flagne qui
va arriver avec ça. Si vous aviez été sérieux, vous
auriez dit que le ministre responsable du Conseil du trésor va les
mettre en annexe aux crédits qu'il va déposer dans la
troisième semaine. Parce qu'en même temps qu'il dépose ses
crédits, il va indiquer, à ce moment-là, ceux à qui
ces mesures ne s'appliquent pas dans son budget, pour que les gens voient
vraiment. Ça va être indiqué, là, clairement.
Je vais vous dire ce qui va arriver concrètement
là-dedans. Les crédits vont être déposés, le
budget va être déposé au mois de mai, il va y avoir des
mesures que personne n'aura vues, et puis là, comme l'obligation
c'est de déposer, on prendra la mesure tout de suite après
que l'Assemblée nationale aura siégé à la fin de
juin et on n'aura pas l'obligation de déposer avant le mois d'octobre
avant 15 jours après, donc le 15 octobre avant le 1er
novembre. J'ai assez vu de fligne-flagne, comprenez-vous, le parlementarisme,
aujourd'hui, ça prend une presse britannique. Pour avoir un
parlementarisme britannique, ça prend une presse britannique. Nous
autres, on a une presse à peu près
d'Échos-Vedettes.
Des voix: Ha, ha, ha! M. Gautrin: Ha, ha, ha!
M. Garon: Alors, les traditions parlementaires... Écoutez.
Pensez-vous que les baîllons qui se font en Chambre, ici, seraient
possibles avec une presse? Voyons donc! Ici, on a le secret le mieux
gardé au monde dans nos commissions parlementaires. On est entre nous,
comprenez-vous? Pourquoi? Parce qu'on a un parlementarisme britannique, mais on
n'a pas une presse britannique. Alors, notre système, il ne marche pas.
Le système parlementaire britannique, démocratique, ne marche pas
dans notre système parce que... Les vues du député de
Vanier, je ne suis pas souvent d'accord... Souvent, je ne suis pas d'accord
avec le député de Vanier. Il a essayé de faire des choses,
sauf que, dans notre système, ça suppose que, quand quelqu'un
fait quelque chose différemment, ça paraisse quelque part pour
que l'opinion publique juge. J'ai même vu, moi, quatre
députés de notre parti... Il y en a trois devant vous qui ont
voté contre une loi, le printemps dernier. Il n'y a même pas eu un
article dans le journal. Imaginez-vous! J'ai même su qu'un journaliste du
Soleil l'avait écrit. Il avait écrit l'article et le
journal ne l'a même pas publié.
Quand on a le genre de presse qu'on a au Québec, ne parlons pas
de système parlementaire britannique, ça n'existe pas. Un
système parlementaire britannique, ça suppose une presse
parlementaire qui connaît les traditions, qui est vigilante, qui regarde
tout ça et qui joue le rôle que doit jouer une presse dans un
système parlementaire britannique, sauf que, nous autres, on n'a pas
ça. Alors, il faut se comporter en conséquence. On a
essayé, un peu, avec des débats télévisés,
de compenser. Et, aujourd'hui, ils passent à 1 heure du matin. Et, s'il
y avait moyen de les passer entre 3 heures et 4 heures, on les passerait entre
3 heures et 4 heures.
M. Gautrin: Ha, ha, ha!
M. Garon: C'est, en fait, de l'hypocrisie. Notre système
démocratique est un système où il y a beaucoup
d'hypocrisie, de sorte que, même si on met toutes ces balises-là,
elles ne fonctionnent pas, parce que, à la base de tout ça, il y
a des gens qui doivent être préoccupés des traditions, qui
doivent être préoccupés de l'applica- tion des
règlements. Ils doivent être préoccupés de
l'application des lois, ils doivent être préoccupés des
coutumes et être vigilants par rapport à ça. Or, comme on
n'a pas ces ingrédients-là, nous autres, on fait de la parodie de
parlementarisme britannique.
Regardez, aujourd'hui, le député... Je vais vous donner un
exemple concret. Il y a des gens, dans le comté de Montmorency,
Beauport, qui sont mal pris parce que le leader du gouvernement n'a pas voulu
que soit adoptée une loi alors que le ministre est d'accord. Il y a des
gens qui sont pénalisés, qui paient cher. On a un comportement de
mafioso dans le Parlement.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Pensez-vous que c'est normal? C'est un danger public,
un Parlement qui agit de même, parce qu'il se venge sur des citoyens. Ce
n'est pas correct, ça. Aujourd'hui, on a le résultat.
Aujourd'hui, les gens méprisent le Parlement, et je fais partie d'eux
autres. Parce que je trouve qu'on ne fonctionne pas correctement. Et avec le
respect de la population, quand on respecte les gens, on ne fonctionne pas de
cette façon-là. C'est pour ça que, moi, je vois ça
dans l'ordre des voeux pieux. On peut mettre ça dans la série des
voeux pieux, sauf que je sais que, après ça, ça va
être manipulé de sorte que les gens ne le sauront pas, à
moins qu'on dise que, lors du dépôt des crédits, ils sont
obligés, à la troisième semaine de mars, que dans l'annexe
devront paraître les intentions du Conseil du trésor, non
seulement les mesures du Conseil du trésor qui vont aller avec son
budget. Les mesures du Conseil du trésor vont aller avec son budget,
normalement. Il va falloir que ça apparaisse là-dedans. Et,
à ce moment-là, au moment des crédits, on pourra regarder
en même temps les exemptions quand il y aura des coupures
budgétaires. Là, on les verra. Mais ça, déposer
à l'Assemblée nationale... Il est supposé déposer
les rapports annuels. Vous avez vu, ce matin? Il faut lui quêter les
rapports annuels. On ne les a pas. Vous avez vu les rapports annuels? On a eu
1990-1991, après avoir critiqué fortement. Alors, c'est pour
ça que, moi, je pense que c'est gentil, mais notre système, pour
qu'il fonctionne, ça suppose bien d'autres règles.
Le Président (M. Lemieux): Vous avez terminé, M. le
député de Lévis?
M. Garon: Oui.
(17 h 50)
Le Président (M. Lemieux): Lorsque vous avez fait
état des rapports annuels, je vous ferai quand même remarquer que,
en décembre 1990, il y a un rapport qui a été unanime en
Chambre. Dans ce rapport-là, qui a été unanime, il a
été soulevé effectivement que la plupart des
ministères et organismes publics qui, légalement, ont la
responsabilité d'avoir à déposer, effectivement, les
rapports annuels à l'Assemblée nationale le font de
moins en moins, et on constate que les délais dans le
dépôt des rapports annuels en font des documents qui ont presque
perdu leur utilité au moment où ils sont reçus par les
parlementaires. À cette époque-là, la commission avait
effectué une recherche, et près de 80 % des ministères et
organismes ne respectaient pas les délais fixés par la loi. La
très grande majorité des parlementaires, sinon la
totalité, ne recevaient tout simplement pas copie de ces rapports
annuels, à moins qu'une demande soit faite dans le cas
présent, c'était au ministère des Communications et
les informations qui nous étaient fournies étaient, je dirais,
très générales sur les mandats, les objectifs et la
structure des programmes.
C'est un peu pour ça qu'on est ici, aussi, devant cette
commission, aujourd'hui, pour faire en sorte aussi que l'administration
publique devienne de plus en plus comptable envers ceux qui ont une
responsabilité, qui est la nôtre, en vertu de l'article 4 de la
Loi sur l'Assemblée nationale, c'est-à-dire un mandat de
contrôle. Je n'irai pas plus loin, et j'interviendrai dans le cadre
particulièrement de l'article 10. Mais on a un mandat de contrôle,
et le mandat de contrôle, actuellement, je dois vous avouer que je ne
suis pas certain qu'on a tout ce qu'il faut pour pouvoir l'exercer. C'est
seulement un petit commentaire que je voulais faire, en passant. M. le
député de Verdun.
M. Léonard: Dans le sens du député de
Lévis, si je comprends bien, là. C'est ça?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Verdun.
M. Gautrin: Bien, je vais répondre brièvement parce
que je pense que le député de Saint-Louis veut parler. Je trouve
que le député de Lévis a soulevé des questions un
peu grosses. Il a peut-être dépassé un peu sa
pensée.
M. Garon: Non, c'est en deçà de ma
pensée.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Gautrin: Bien...
M. Léonard: C'est une pensée universelle.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Léonard: Une pensée évolutive. Ha, ha,
ha!
M. Gautrin: Je pense que, malgré ses imperfections, notre
système parlementaire reste quand même un système
parlementaire qui marche plus ou moins bien je suis d'accord avec vous
et qu'on essaie d'améliorer. D'ailleurs, le travail qu'on fait
ici, en commission, où des députés ont pris la
responsabilité de faire avancer une loi comme cela, c'est un exemple de
prise en main par les parlementaires, d'un test, disons, de fonction, qui
devrait être le rôle de chaque parlementaire, comme le
décrivait le député de Lévis. Il est clair que le
député de Lévis, si je comprends bien, lorsqu'il cessera
d'être député, deviendra journaliste et pourra créer
une presse de type britannique pour permettre au parlementarisme de
fonctionner, mais je vois mal qu'on puisse se prononcer contre cette partie de
l'amendement. Les dépôts en Chambre ne se font pas tous comme on
souhaiterait qu'ils se fassent, c'est peut-être vrai, mais le
dépôt en Chambre est un moyen de rendre accessible, à celui
qui veut avoir l'information, l'information, et, une fois qu'un document est
déposé en Chambre, il est accessible à tous les
parlementaires, qui peuvent, si c'est pertinent, le rendre public et faire le
débat public autour de ça. Je verrais mal qu'on refuse, en votant
contre cette partie de l'amendement, d'être informé sur les
décisions du Conseil du trésor quant aux exemptions qu'il va
donner à l'application de la loi.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency.
M. Filion: Oui, M. le Président. Moi, je pense que,
effectivement, c'est un voeu pieux dans la procédure comme telle. Vous
savez, M. le Président, quand on veut avoir une certaine
honnêteté intellectuelle, on sait très bien que ce genre de
procédure là va simplement fournir de l'information qui va mourir
dans l'oeuf et qui n'aura pas l'effet qu'on devrait vraiment lui donner pour
informer et pouvoir examiner et critiquer ce genre d'information là. Et
je pense que c'est malheureux, parce que, encore une fois, on pourrait, si on
voulait, s'asseoir et penser vraiment à une procédure, comme
disait le député de Lévis, à une annexe aux
crédits qui serait déposée trois semaines, au plus tard,
une fois les crédits déposés. On pourrait, à ce
moment-là, trouver une façon de procéder qui permettrait
vraiment une analyse critique, une analyse où le rôle de
l'Opposition officielle pourrait être joué correctement et
efficacement.
Le député de Lévis, tantôt, parlait que,
effectivement, on était dans un système parlementaire où
la presse ressemblait à Échos-Vedettes. Mais moi, M. le
Président, je trouve qu'il est généreux, le
député de Lévis. On est dans un système
parlementaire, à toutes fins pratiques, à se faire tirer dans le
dos, puis ça va ressembler à Allô Police
bientôt.
Le Président (M. Lemieux): II ne faudrait pas prêter
des intentions...
M. Filion: Non, je ne prête pas des intentions, c'est
simplement pour décrire...
Le Président (M. Lemieux): ...à la fois à la
presse et...
M. Filion: ...l'atmosphère qui règne au niveau du
Parlement. Alors, M. le Président, il est évident, je pense, que,
même si on prend des images... Une image, ça vaut mille mots,
mais, souvent, je pense qu'il faut regarder à travers ces images comment
on peut vraiment essayer de construire et de mettre une procédure qui,
à toutes fins pratiques, va atteindre une efficacité...
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse, nous devons
ajourner nos travaux à demain matin, 10 heures, puisqu'il y a un vote en
Chambre.
(Fin de la séance à 17 h 57)