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(Dix heures huit minutes)
Le Président (M. Lemieux): La commission du budget et de
l'administration reprend ses travaux relativement à l'étude du
projet de loi 198, Loi sur la limitation de l'embauche dans les organismes
publics et l'im-putabilité des administrateurs d'État et des
dirigeants d'un organisme public. M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. Boisclair (Gouin) est
remplacé par M. Garon (Lévis).
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le secrétaire.
Nous en étions toujours au stade des motions préliminaires,
à ce que je sache, et le député de Drum-mond, à
l'époque, avait soulevé une question de procédure. Alors,
permettez-moi de vous rendre la décision même si le
député de Drummond n'est pas présent. La question en
litige était de savoir: Est-ce qu'un député
indépendant...
M. Léonard: M. le Président, est-ce qu'il faut le
mentionner quand le député est absent?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle, considérant que la motion avait été effectivement
présentée par le député de Drummond et que celui-ci
n'est pas présent, alors, si je souligne ce fait, c'est que la question
en litige se rapportait à la motion qu'il avait soulevée. Alors,
je veux bien qu'il soit conscient que, malgré le fait qu'il n'est pas
présent, la présidence remplit ses fonctions.
Décision du président sur la
possibilité
pour un député indépendant non
membre d'une
commission de présenter une motion
La question en litige était la suivante: Un député
indépendant non membre d'une commission peut-il présenter une
motion lors de l'étude détaillée d'un projet de loi? Ce
sont les articles 132 et 133 du règlement qui régissent la
participation d'un député non membre aux travaux d'une
commission. L'article 132 nous dit ceci: «Le député qui
n'est pas membre d'une commission peut, avec la permission de cette
dernière, participer à ses délibérations, mais ne
peut y voter ni y présenter de motion. «Cette permission n'est pas
requise lorsqu'une commission étudie les crédits.»
L'article 133 nous dit ceci: «Tout député
indépendant peut participer sans droit de vote aux travaux d'une
commission qui étudie un projet de loi.»
Le député indépendant non membre d'une commission
peut présenter une motion. C'est à la lecture des articles 132 et
133 que nous pouvons déterminer la portée de l'expression
«participer à ses délibérations» que nous
retrouvons à l'article 132. Lorsque l'Assemblée, par le
règlement que ses membres se sont donné, a voulu retirer des
droits aux participants aux travaux d'une commission, elle s'est clairement
exprimée. Ainsi, l'article 132 prévoit expressément qu'un
non-membre d'une commission ne peut ni voter ni présenter une motion
lorsqu'il participe aux travaux d'une commission. Par contre, l'article 133 ne
dit rien quant à la présentation de motions. Il permet au
député indépendant de participer aux travaux sans avoir
à obtenir la permission des membres de la commission, et ce, sans droit
de vote. Si on avait voulu que le député indépendant n'ait
pas le droit de présenter une motion, on l'aurait prévu
expressément tout comme on l'a fait à l'article 132. Ces deux
articles se retrouvent dans la même section du règlement et
doivent donc s'interpréter l'un par rapport à l'autre. (10 h
10)
Enfin, le fait que l'auteur d'une motion ne puisse pas voter sur la
motion qu'il a présentée est une situation qui pourrait fort bien
se produire dans le cadre de l'article 127. Cette disposition permet de limiter
le nombre de membres qui exercent un droit de vote sans pour autant retirer aux
membres d'une commission qui n'y exercent pas un droit de vote le droit de
parole et le droit de présenter des motions. Par ces motifs, je
reconnais au député indépendant de Drummond le droit de
présenter sa motion préliminaire.
Alors, est-ce qu'il y a d'autres remarques préliminaires? Il n'y
a pas d'autres motions préliminaires. Alors, nous sommes donc
prêts à aborder immédiatement l'étude des articles
du projet de loi 198. J'appelle l'article 1. Est-ce qu'il y a des commentaires
relativement à l'article 1? M. le député de Verdun.
Étude détaillée
M. Gautrin: M. le Président, je vous remercie. Je dois
vous signaler qu'on aura un certain nombre d'amendements ou de papillons
à déposer. Nous les avons transmis aux collègues de
l'Opposition il y a peu de temps. Les collègues de l'Opposition, est-ce
que vous êtes prêts à procéder ou pas? Sinon, nous,
on est prêts à procéder tout de suite.
Interprétation
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous sommes prêts
à procéder. J'appelle l'article 1...
M. Gautrin: Alors, si vous appelez l'article...
Le Président (M. Lemieux): ...et s'il y a des amendements
relativement à cet article 1, vous nous en ferez état et ils
seront discutés et votés.
M. Gautrin: Alors, M. le Président, j'aimerais
déposer un amendement à l'article 1 qui se lirait de la
manière suivante: Ajouter, au deuxième paragraphe... Je l'ai ici
écrit...
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que je pourrais en
remettre une copie pour le secrétaire, s'il vous plaît?
M. Gautrin: Bien sûr. Écoutez, je vais vous en
donner une copie complète.
Le Président (M. Lemieux): Allez-y, M. le
député de Verdun. Nous vous écoutons.
M. Gautrin: C'est d'ajouter, dans le deuxième paragraphe,
après le «que», les mots «les régies
régionales et» «les régies régionales
et les conseils régionaux de la santé» et de
supprimer le quatrième alinéa, c'est-à-dire supprimer la
partie suivante: «toute société à fonds social dont
plus de 50 % des actions comportant le droit de vote font partie du domaine
public ou sont détenues en propriété par un organisme
public, par un organisme du gouvernement ou par une entreprise du
gouvernement.»
Si vous voulez que j'explique les raisons de cet amendement...
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît, M. le
député de Verdun.
M. Gautrin: ...je peux l'expliquer brièvement. D'une part,
l'ajout des régies régionales, c'est dans la logique même
de la réforme de la loi, suite à la loi 101, la réforme
des services de santé...
Une voix: 120.
M. Gautrin: ...120, merci. La suppression des
sociétés à fonds social, c'est qu'une bonne partie des
sociétés qu'on appelle des sociétés de la couronne
sont couvertes par le troisième alinéa; en particulier la
Société des alcools, Hydro-Québec, SOQUIA, la Caisse de
dépôt sont contenues par le troisième alinéa, et,
à ce moment-là, le quatrième alinéa devenait
redondant.
Le Président (M. Lemieux): Ça va? Est-ce qu'il y a
d'autres commentaires? M. le député de Labelle, avez-vous des
commentaires relativement à l'amendement suggéré par le
député de Verdun?
M. Léonard: Juste un instant.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Labelle.
(Consultation)
M. Léonard: II reste quand même une chose. On ajoute
«les régies régionales», qui est une réforme
toute récente même pas implantée. D'ailleurs, qui a
été tronquée de son esprit initial, original. Pourquoi ne
met-on pas tous les organismes de la santé, les CLSC, les CSS, tout ce
qu'il y a? Et pourquoi, tout à coup, on met «régies
régionales», on ajoute cela?
M. Gautrin: Si vous me...
M. Léonard: Parce que, au fond, ça touche tout le
monde, c'est ce qu'on vise?
M. Gautrin: Oui, excusez...
M. Léonard: Le député de Verdun veut balayer
urbi et orbi.
M. Gautrin: C'est exact. Je pense que tous les organismes sont
couverts. Si vous regardez, d'une manière ou d'une autre, ils sont
couverts par soit le deuxième ou le troisièmement.
M. Léonard: Oui, mais...
M. Gautrin: Le CLSC, c'est un organisme dont le personnel est
rémunéré selon les normes et barèmes en vertu de la
loi. La rédaction a voulu couvrir absolument tous les organismes du
secteur de la santé et du secteur para et péripublic au sens
qu'on...
M. Léonard: Vous mentionnez les régies
régionales mais pas les CLSC.
M. Gautrin: Eh bien, on...
M. Léonard: C'est spécifiquement. Vous aviez
oublié cette importante réforme de votre ministre de la
Santé et des Services sociaux?
M. Gautrin: C'est un élément, c'est-à-dire
au moment où la loi... Il faut être conscient qu'on est dans une
loi qui a été écrite avant que la réforme de la
santé soit passée.
M. Léonard: Avant? Ouf! Vous avez la mémoire
courte, là, parce que, avant, c'est l'adoption, pas son
dépôt. Ça date de 1990.
M. Gautrin: C'est ça que j'ai compris, l'adoption.
M. Léonard: Vous n'étiez pas à jour. Vous
avez
déposé le projet de loi quand? Quand est-ce que ça
a été déposé?
M. Gautrin: Au mois de décembre.
M. Léonard: 198, c'est le mois de décembre? C'est
plus tôt que ça.
M. Gautrin: 1991.
M. Léonard: 1991. La loi était en discussion en
commission parlementaire, voyons donc.
M. Gautrin: Oui, mais elle n'était pas adoptée.
M. Léonard: Évidemment, c'est tout l'esprit de la
loi qui est ici en cause. On n'a même pas de ministre ce matin.
M. Chagnon: Ce n'est pas nécessaire.
M. Léonard: Ce n'est pas nécessaire? C'est vraiment
le régime des rois fainéants, là. On est rendu,
là...
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît, M. le
député de Labelle.
M. Gautrin: Je ne sais pas à quoi vous faites allusion, M.
le député.
Le Président (M. Lemieux): J'aimerais qu'on s'en tienne
à l'amendement, s'il vous plaît.
M. Chagnon: C'est dans notre rôle de législateur, M.
le député.
M. Léonard: Ah oui. En hypocrisie. Ha, ha, ha! M.
Chagnon: Ce n'est pas hypocrite, c'est très...
M. Léonard: Alors, vous mettez les régies
régionales.
M. Chagnon: C'est très malsain de penser que...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis, la parole est à M. le député de Labelle. Tout
à l'heure, je vais vous permettre d'intervenir.
M. Léonard: Je n'ai pas compris ce que le
député de Saint-Louis a dit.
Le Président (M. Lemieux): Vous voulez... Bien, alors, M.
le député de Saint-Louis, allez-y.
M. Chagnon: Je disais tout simplement que c'est très
malsain d'avoir cette attitude à l'égard des législateurs,
des gens élus qui ont comme travail de légiférer, de
déclarer cette approche hypocrite.
M. Léonard: Ah bien, ça, je pourrai le prouver
à de multiples reprises au cours du projet de loi, parce qu'il y a
là-dedans des prérogatives de l'Exécutif qui sont en cause
et il n'y a aucun membre de l'Exécutif devant nous. Alors, là, je
pense que, dans l'économie de notre régime parlementaire, vous
avez quelques problèmes de compréhension quand vous me dites ce
que vous venez de me dire.
M. Chagnon: II m'apparaît que vous avez déjà
mal compris le fait que le président de l'Assemblée ait
reçu ce projet de loi, qui a déjà été
lui-même adopté en première lecture par votre parti et le
nôtre. Donc, je présume que ce que vous soulevez n'est pas tout
à fait valide comme argument.
M. Léonard: On verra bien. On verra où ça va
aboutir, ce projet de loi là. On verra quel sera son effet réel,
concret.
M. Gautrin: On verra.
Le Président (M. Lemieux): Alors, est-ce qu'il y a
d'autres commentaires sur l'amendement? L'amendement est-il adopté?
M. Gautrin: Adopté. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'amendement est
adopté. J'appelle maintenant l'article 1, tel qu'amendé.
M. Léonard: Pardon, pardon, un instant, là.
Le Président (M. Lemieux): Oui, oui, je suis d'accord.
C'est-à-dire que l'amendement est adopté, et là,
maintenant, nous appelons l'article 1. Comprenez-vous? Ça va, M. le
député de Labelle?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'article 1 n'est pas
adopté tel qu'amendé. Nous appelons maintenant l'article 1.
M. Gautrin: Ça va. La suppression... J'imagine que
l'amendement portait sur deux points.
M. Léonard: On parle sur l'amendement, là?
Le Président (M. Lemieux): Non, non. L'amendement est
adopté.
M. Léonard: L'amendement est adopté. C'est fini. On
est au paragraphe 1°.
Le Président (M. Lemieux): Nous passons au paragraphe
1° de l'article 1. «Pour l'application de la présente loi,
sont des organismes publics: «1° le gouvernement, ses
ministères et les organismes du gouvernement dont le personnel est
nommé ou rémunéré selon la Loi sur la fonction
publique.»
Alors, c'est à ce paragraphe-là que nous en sommes. Alors,
M. le député de Verdun.
M. Gautrin: Écoutez, comme l'a rappelé tout
à l'heure M. le député de Labelle, la volonté, dans
ce projet de loi, est d'essayer de diminuer la taille de l'État, et on
est en train, ici, de lister les différents organismes publics en les
qualifiant d'une manière différente. On essaie de tout couvrir;
alors, si jamais il y en a qu'on a oubliés, on serait heureux de le
savoir.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle, ça va?
M. Léonard: Non.
Le Président (M. Lemieux): Non?
M. Léonard: Un instant, là.
Le Président (M. Lemieux): Alors, allez-y, M. le
député de Labelle. (10 h 20)
M. Léonard: M. le Président, moi, je pense que la
question de fond qui se pose ici, c'est celle de savoir le caractère
contraignant de cet article. Parce qu'on est en train ici, entre
députés, de dire: le gouvernement, ces ministères, les
organismes du gouvernement... Ça touche les ministres, en particulier le
président du Conseil du trésor, et il n'est pas ici. Il n'est pas
ici. On est en train, à l'heure actuelle, d'essayer de contraindre
l'administration publique alors que le gouvernement lui-même ne se commet
pas et c'est lui-même qui est responsable de l'administration. Je me
demande et j'aimerais ça avoir quelques éclaircissements
là-dessus quel est le caractère contraignant de la loi.
Comment allez-vous l'appliquer concrètement, à partir du moment
où il y a simplement un vote précis et que les ministres
n'indiquent pas comment eux vont l'appliquer, cette loi-là?
M. Gautrin: Je vais essayer de répondre par... D'une part,
à l'article où on est, on est à un article de
définition, c'est-à-dire qu'on est en train de définir les
termes d'interprétation. La question qui est soulevée par le
député de Labelle est tout à fait pertinente, dans
l'économie générale de la loi. Si on remarque, cette
loi-là donne un certain nombre de mandats aux organismes: des mandats de
réduction de personnel, des mandats de présenter des plans
d'effectifs. Elle va nommer un ministre responsable de l'application de la loi
dans un des articles de cette loi-là. Et, troisièmement, elle va
introduire un troisième élément qui va être un
concept d'imputabilité, qui va être à l'article 10, dans
lequel on va demander aux hauts fonctionnaires qui auront justement à
appliquer la loi et d'être imputables devant l'Assemblée nationale
et, pour être plus pratique, les commissions parlementaires
concernées de l'Assemblée nationale.
M. Chagnon: Est-ce que je peux ajouter quelque chose, M. le
Président?
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Saint-Louis.
M. Chagnon: Merci. Je n'ai pas d'objection, parce qu'il ne s'agit
pas d'une objection, mais le questionnement que le député de
Labelle soulève, c'est un questionnement, effectivement, valable.
Évidemment, je comprends que, pour le député de Labelle,
qui a plus d'expérience que nous, d'autant plus qu'il a
été membre de l'Exécutif, c'est très surprenant de
voir un projet de loi qui émane des députés qui vient
forcer le gouvernement à agir dans un sens que les députés
voudraient voir. Son questionnement est à l'effet: Quand même,
nous, nous adopterions le projet de loi, quel sera l'effet sur
l'Exécutif éventuellement? Avec l'expérience qu'a le
député de Labelle, le député de Labelle sait
pertinemment... Il l'a peut-être oublié, mais il sait pertinemment
que le projet de loi, une fois adopté par la commission parlementaire,
sera représenté à l'Assemblée nationale, et,
là, les membres, tous les membres, tous les députés,
fussent-ils membres de l'Exécutif, auront à se prononcer
là-dessus. S'ils ne le font pas, ils seront quand même contraints
parce qu'il y aura une majorité parlementaire qui aura à exercer
son rôle et son devoir de législateur. S'ils le font, les
soupçons ou les inquiétudes du député de Labelle
seront alors, à ce moment-là, désamorcés.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Saint-Louis. Toujours sur le paragraphe 1°, M. le
député de Labelle.
M. Léonard: M. le Président, je vois très
bien les sophismes qu'il y a dans toute cette argumentation. Il y a un ministre
qui est responsable de l'administration publique, c'est le président du
Conseil du trésor. Il n'est pas ici ce matin, justement, pour
débattre et répondre à nos questions là-dessus. Il
n'est pas là. C'est un député qui est là...
M. Chagnon: Un excellent député.
M. Léonard: ...pour son projet de loi, pour se faire...
Ça, le député de Saint-Louis peut lui gratter le dos
à charge de revanche éventuellement. Je connais la
tactique de l'autre côté de la table: Je te gratte le dos,
tu me grattes le dos, c'est bien connu. Alors...
M. Gautrin: M. le Président, sur une question de
règlement, on ne peut pas s'imposer des intentions ou prêter des
intentions malignes.
M. Léonard: Ce n'est pas des intentions, ce sont des
faits.
M. Gautrin: Bien, je pense que ce sont des intentions.
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît. M. le
député de Labelle.
M. Léonard: Je reviens à la question. Il n'y a pas
de ministre aujourd'hui, devant nous.
M. Gautrin: II n'y en aura pas.
M. Léonard: En particulier, il y a un ministre qui est
visé par ce projet de loi, c'est le président du Conseil du
trésor. Vous dites qu'il n'y en aura pas. Bon. Ça, ça veut
dire qu'il ne répond pas aux questions très pertinentes,
pertinentes ou pas, aux questions qu'on a à poser à celui qui est
responsable de l'administration publique et qui ne sera pas là pour
expliquer comment, lui, va l'appliquer. Alors, ça repose encore la
question de l'application de cette loi, du caractère contraignant de
cette loi. Si le projet de loi a un caractère contraignant, comment
ça se fait que le président du Conseil du trésor n'est pas
là? Si ça l'affecte vraiment, il doit venir expliquer
jusqu'à quel point la loi va le toucher, va toucher les principes qui
sous-tendent son administration. C'est quand même un point important.
M. Chagnon: Vous n'avez pas répondu à mon
argumentation, M. le député de Labelle.
M. Léonard: Je réponds parce qu'il y a quelqu'un au
gouvernement qui est responsable de l'administration publique. Alors, il doit
être assis ici et répondre aux questions de l'Opposition et des
députés de cette commission. Même si les
députés du parti au pouvoir n'ont pas beaucoup de questions
à poser, il doit répondre à ces questions-là. Tout
à l'heure, le député de Verdun s'est amené avec le
principe de l'imputabilité. Troisièmement, il nous a dit qu'il
nous amènerait cela. L'imputabilité, ça commence par les
ministres, avant celle des sous-ministres et des présidents d'organisme.
Ça, c'est fondamental. Et quand, maintenant, on ne convoque jamais les
commissions, que la commission parlementaire du budget et de l'administration
ne siège pas sur des mandats qui sont là d'office, qui doivent...
La commission du budget et de l'administration doit entendre, par exemple, doit
tenir des séances pour étudier la synthèse des
opérations financières. Aucune séance depuis le
début de l'année, aucune séance...
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît,
voulez-vous vous en tenir, M. le député...
M. Léonard: ...depuis le début de
l'année...
Le Président (M. Lemieux): Oui, mais voulez-vous... S'il
vous plaît, la pertinence, la pertinence.
M. Léonard: Alors, les ministres sont imputables d'abord
eux-mêmes...
Le Président (M. Lemieux): Aïe, là, là.
Non, non.
M. Léonard: ...et ils doivent répondre aux
questions qu'on a à leur poser. Ça vous fait mal, M. le
Président, je regrette. Vous vous êtes mêlé du
débat, alors vous allez en porter le poids.
Le Président (M. Lemieux): Non, non. M. le
député de Labelle, moi, comme président, je vais exercer
mes fonctions. J'ai aussi un droit de parlementaire. Vous avez
déjà présenté, de ce côté-ci de la
Chambre, une motion à l'effet d'entendre le président du Conseil
du trésor. À ce que je sache, cette motion-là a
été débattue et elle a été rejetée.
Un parlementaire, quel qu'il soit, a une fonction qui est législative
aussi et il a le droit de présenter... Si on veut modifier le
règlement, qu'on le modifie. Si on ne veut plus permettre à un
député de jouer son rôle de législateur, qu'on
modifie le règlement de l'Assemblée nationale. Il n'y a pas
d'obligation, ce matin, pour le président du Conseil du trésor
d'être ici. Il y a une distinction entre la fonction législative
et une fonction executive, et aucun principe, à ce que je sache, n'est
remis en cause par le projet de loi 198, ni le principe de la
responsabilité ministérielle.
Sur ça, je continue à vous écouter, M. le
député de Labelle, sur le paragraphe 1° de l'article 1.
M. Léonard: M. le Président, je ne veux pas faire
des... On va en débattre de l'imputabilité. Vous ne nous ferez
pas de prêchi-prêcha là-dessus, on va en débattre
à son mérite. Mais il reste qu'il y a une loi pour
l'Exécutif, qui donne des pouvoirs à l'Exécutif, et le
projet de loi qui est ici vient modifier cette loi, et on affecte les pouvoirs
en particulier du président du Conseil du trésor, qui n'est pas
là. Je pense que, justement, s'il existe un Exécutif, je pense
qu'il doit répondre ici. D'abord, eux, les ministres, doivent
répondre aux questions qu'on a à leur poser et, en particulier,
le président du Conseil du trésor. Là-dessus, moi, quand
on présente un projet de loi et qu'on veut affecter les pouvoirs en
particulier du président du Conseil du trésor, à mon sens,
il faut qu'il soit là.
M. Gautrin: Est-ce que...
M. Léonard: Parce que vous n'êtes pas ici dans un
caucus libéral...
M. Gautrin: Bien non.
M. Léonard: ...vous êtes ici dans une commission
parlementaire.
M. Gautrin: Absolument.
M. Léonard: Vous pouvez vous expliquer entre vous.
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît.
M. Léonard: Ici, les parlementaires, autant du
gouvernement que de l'Opposition, doivent entendre le président du
Conseil du trésor. Je pense que vous-mêmes, comme membres du parti
au pouvoir, vous devriez pouvoir lui poser des questions. Justement, si vous
voulez adopter ce projet de loi, comment va-t-il l'appliquer, ce projet de loi?
Jusqu'à quel point va-t-il se sentir forcé de l'appliquer? Et
jusqu'à quel point ce que vous proposez va être applicable? C'est
la moindre des choses et c'est son secteur à lui. Moi, je pense qu'il
faut l'entendre. Il faut qu'il soit là. C'est fondamental, c'est
fondamental. Vous affectez la loi de l'Exécutif en adoptant, en
proposant un tel projet de loi. (10 h 30)
Alors, qu'on vienne nous expliquer pourquoi il faut changer la loi de
l'Exécutif. Pourquoi il faut la changer? Quelles sont les raisons qui
justifient tout cela? Et puis, le ministre, qui, lui, est le premier imputable
ici, devant la commission, dans ces matières, devrait être
là. Alors là, on se cache. Il n'est pas là. Là on
dit: On va se tricoter un petit projet de loi entre nous, puis on va lui passer
ça comme ça. Et on ne sait même pas où ça va
aller, finalement. Surtout, on ne sait pas quelle est l'application, quelle est
la portée de ce projet de loi là, puis celui qui pourrait en
juger, qui pourrait répondre à nos questions, il n'est pas
là.
Alors, moi, M. le Président, je dis que l'imputabi-lité
commence d'abord par les ministres. C'est eux qui doivent d'abord
répondre pourquoi on est dans l'obligation de changer la loi de
l'Exécutif, finalement, parce que ça va revenir à
ça. Si ça la change vraiment, là, à ce
moment-là, qu'on revienne ici, que le ministre vienne ici expliquer
pourquoi il faut changer. C'est lui qui va être responsable.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: M. le Président, le député de
Labelle nous convie à une espèce de débat de fond. La
vision du député de Labelle, en cette matière, est une
vision castratrice, une vision qui vient castrer le rôle du
législateur comme agent de changement au niveau de la loi. Selon ce que
je comprends des propos du député de Labelle, est-il absolument
nécessaire que toute législation doive découler du fruit
de la recherche et de la réflexion d'un membre de l'Exécutif? Je
ne voudrais pas être narquois, mais n'est-ce pas le fait d'avoir
été membre de l'Exécutif trop longtemps, M. le
député de Labelle, qui fait en sorte de rendre arrogant le
rapport entre l'exécutif et le législatif? N'est-ce pas là
un réflexe, comme parlementaire, comme député, de
colonisé, par rapport à l'Exécutif, que de vouloir
absolument attendre que l'Exécutif ait dirigé l'ensemble de ses
volontés, de ses vues, pour que le législatif ne serve que de
«rubber stamp» aux volontés de l'Exécutif?
Quelle est cette vision que colporte le député de Labelle?
Une vision totalement réactionnaire, une vision qui va même
à rencontre de notre droit parlementaire. Je l'invite à regarder,
entre autres, l'article 232 de notre code de procédure parlementaire,
qui rend caduque son intervention et qui fait en sorte de donner des droits aux
parlementaires, des droits pour lesquels les parlementaires se sont battus
depuis des lunes, des générations: permettre aux
députés de pouvoir présenter un projet de loi, d'en donner
un préavis au feuilleton, de procéder comme on l'a fait pour
justement encadrer le rôle de l'Exécutif. Le député
de Labelle, avec l'expérience qu'il a, ne peut pas ne pas savoir
jusqu'à quel point le secteur législatif de cette
Assemblée nationale a été réduit, depuis des
années, à cause de l'élargissement du rôle et du
pouvoir de l'Exécutif.
La loi de l'Exécutif, dans ce projet de loi là, n'est
touchée en aucune façon. Un projet de loi public
déposé par un député, ça ne va à
rencontre ni de nos moeurs ni de nos traditions, sinon ce Parlement devra
être requestionné quant à son rôle, quant au
rôle de ses députés. Qu'ils soient de l'Opposition ou du
gouvernement, ça ne change pas grand-chose. Mais c'est vraiment un
débat de fond, là. Il faudrait que le député de
Labelle clarifie sa vision à l'égard de ce qu'il conçoit
être le rôle d'un député, son rôle
vis-à-vis de l'Exécutif. Est-ce un rôle de demi-portion par
rapport à l'Exécutif, un rôle de pot de chambre ou de pot
de fleurs, ou encore a-t-il, comme parlementaire, comme élu, ce qui est
notre cas à nous quatre, ici, un rôle d'agent de changement qui
doit aussi chercher à encadrer l'Exécutif? Ça, ce sont des
questions auxquelles le député de Labelle devrait nous
répondre, s'il veut en faire l'hypothèse ou, à tout le
moins, la prémisse, dans notre débat sur la loi 198. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Saint-Louis. M. le député de Labelle.
M. Léonard: M. le Président, je relève les
injures du député de Saint-Louis quand il me dit...
M. Chagnon: Je n'ai injurié personne, M. le
Président. Je ne veux pas tomber dans la politicaillerie.
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît! S'il
vous plaît!
M. Léonard: J'ai la parole. J'ai la parole. Je ne vous ai
pas interrompu.
M. Chagnon: Bah! Bah! Bah! Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît! S'il
vous plaît, M. le député de Saint-Louis, M. le
député de Labelle.
M. Léonard: Je relève les injures...
Le Président (M. Lemieux): Je suspends deux minutes.
(Suspension de la séance à 10 h 36)
(Reprise à 10 h 40)
Le Président (M. Lemieux): La commission du budget et de
l'administration reprend ses travaux. Nous en étions à l'article
1, paragraphe 1°, et la parole est à M. le député de
Labelle.
M. Léonard: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Labelle.
M. Léonard: ...je ne prends pas les injures
réactionnaires dans ce débat-là. Parce qu'on va le faire
le débat, et on va commencer par établir les positions. Le
gouvernement est le premier imputable ici, et il n'est pas là ce matin.
Dans un projet de loi de cette importance, si le projet de loi est important,
parce qu'à mon sens il devrait l'être peut-être que
là on est simplement dans un Parlement d'école où on
légifère comme ça et on passe des résolutions qui
n'ont aucun effet si ce sur quoi on veut légiférer a de
l'importance, le président du Conseil du trésor doit être
là. Il n'est pas là. Et pourtant, ce matin, dans les amendements
je viens de les lire parce qu'on vient de me les donner l'article
11 va décréter que le ministre délégué
à l'Administration et à la Fonction publique...
Le Président (M. Lemieux): Monsieur, s'il vous
plaît, la pertinence. Nous en sommes à l'article 1, paragraphe
1°.
M. Léonard: ...le président du Conseil du
trésor, va être le ministre responsable. Lui, il devrait
être ici pour répondre de l'application de sa loi,
l'applicabilité de sa loi, l'extension. Il devrait répondre, et
il n'est pas là. Je pense que, dans ce cas-là en particulier,
puisqu'on touche les deniers, les fonds publics et l'administration et les
processus administratifs, lorsqu'on exige la présence d'un membre de
l'Exécutif, ce n'est pas être rétrograde, c'est la
première des conditions pour qu'un Parlement fonctionne. On ne fera pas
la distinction élémentaire, fondamentale des pouvoirs entre
l'exécutif, le législatif et le judiciaire, n'est-ce pas, mais
c'est en cause ici et c'est lui qui va avoir à appliquer cette
loi-là. Le leader de la Chambre, lorsqu'il a convoqué la
commission, pouvait désigner comme membre de la commission le
président du Conseil du trésor, et il ne l'a pas fait. Il ne l'a
pas fait.
Alors, je repose la question: Quel est le caractère contraignant
de la loi? Et quand il s'agit de l'administration des fonds publics,
finalement, celui qui en est le premier responsable, qui va être
désigné, d'après les amendements qui vont venir
ultérieurement, il n'est pas là pour répondre à
aucune de nos questions. Le gouvernement se cache, et c'est cela que je
dénonce, M. le Président, le caractère fondamentalement
hypocrite de la démarche qu'il y a maintenant. Ils n'ont pas convaincu,
à l'intérieur de leur caucus, qui est une instance partisane que
je respecte, leur député, ministre et président du Conseil
du trésor, de venir ici expliquer son projet de loi et s'engager par
rapport à son projet de loi. Non, ils ne l'ont pas fait...
Le Président (M. Lemieux): Monsieur.
M. Léonard: ...sur un projet de loi de cette importance.
Et ça repose la question du caractère contraignant et de
l'extension ou de l'application du projet de loi quant aux organismes. Je
trouve ça fondamental. Avant de discuter de l'imputabilité de
tout le monde, on devrait avoir devant nous les premiers imputables de cette
loi et le premier député, ministre imputable de cette loi. C'est
ça qu'on devrait avoir devant nous. Et c'est lui qui devrait
répondre à nos questions. Mais on n'a pas ça. On passe un
projet de loi pour essayer, je ne sais pas, simplement de faire une
publicité. Justement, ce matin, je regarde, sur des compressions,
là, le Conseil des ministres est divisé. On avait un projet
de...
Le Président (M. Lemieux): La pertinence du projet de
loi.
M. Léonard: ...442 000 000$ de coupures. On ne le fera
pas, et puis là, tout à coup, par un projet de loi, alors que le
ministre lui-même n'est pas responsable, on va parler de toutes sortes de
choses. C'est quoi qu'on fait là? Est-ce qu'on fait de la
législation école, on s'amuse? On fait quoi, ici, si les premiers
imputables, les premiers responsables ne sont pas là?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle, s'il vous plaît. Je ne vous ai pas interrompu lors de votre
exposé, mais je n'accepterai plus de part et d'autre qu'on prête
des intentions, d'un côté comme de
l'autre, lorsqu'on emploie l'expression comme on l'a employée. Je
suis bien content que vous écoutiez, puis je peux suspendre et faire
sortir les galées. On ne peut pas prêter des intentions à
un parlementaire. Je ne l'accepterai pas plus de ce côté-ci que je
vais l'accepter de ce côté-là lorsqu'on parle de
l'expression «hypocrite». Je pense que c'est un débat qui
est public. Je vous l'ai dit tout à l'heure qu'un parlementaire avait le
droit, de par notre règlement moi, si on veut modifier le
règlement, qu'on le modifie de présenter ce projet de loi
là. Alors, je le dis, à la fois du côté
ministériel et à la fois du côté de l'Opposition, je
n'accepte plus maintenant qu'on déroge à la règle de la
pertinence et qu'on prête des intentions. Il y a eu une motion à
l'effet d'entendre le Conseil du trésor et elle a été
battue publiquement. Et on va justement légiférer comme des
parlementaires. M. le député de Verdun, la parole est à
vous.
M. Gautrin: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Je vous avertis, M. le
député de Verdun, je n'accepterai pas qu'on prête des
intentions à qui que ce soit.
M. Gautrin: Je vous remercie, mais je n'ai jamais...
Le Président (M. Lemieux): Je vous le garantis, sans
ça, c'est fini.
M. Gautrin: Je ne l'ai pas fait.
Le Président (M. Lemieux): II y a des gens, quand
même, qui nous paient et qui nous écoutent en ce moment.
M. Gautrin: Pourquoi vous commencez à me dire que je
voulais prêter des...
Le Président (M. Lemieux): Non, non. Simplement, je veux
bien que ce soit clair.
M. Gautrin: Mais c'est certainement très clair dans ma
tête. M. le Président, je voudrais répondre au
député de Labelle sur deux éléments dans son
argumentation. Le premier élément, il dit: J'aurais besoin, pour
pouvoir étudier ce projet de loi, que le président du Conseil du
trésor soit présent. C'est un débat qu'on a
déjà fait sur une motion qui avait été
présentée, je pense, par la députée de Taillon, si
je me rappelle bien, ou peut-être par le député de Labelle
à l'époque. C'est un débat qu'on a fait et sur lequel on a
voté. On n'a pas demandé au président du Conseil du
trésor d'être là parce qu'on a voté contre cette
motion.
Le deuxième point, c'est: Est-ce qu'un tel projet de loi va avoir
un sens et une valeur si le ministre n'est pas présent? C'est un peu
l'argumentation que fait le député de Labelle. Parce que le
ministre n'est pas pré- sent, il présuppose que le projet de loi
n'aura pas une portée. Je vais lui répondre deux choses à
ça. Avant de venir en commission parlementaire, un tel projet de loi a
déjà été voté en première lecture par
la Chambre, ce qui peut paraître très formel, mais aussi en
deuxième lecture par la Chambre par un vote nominal sur lequel le
président du Conseil du trésor s'est publiquement
prononcé. Parce que si je me rappelle bien et ça, c'est
dans les procès-verbaux il a voté en faveur, en
deuxième lecture, du projet de loi. Ceci pour le sécuriser.
Sur la troisième question, c'est de se dire: Est-ce que ce qu'on
ferait n'aurait aucun sens tant que le ministre responsable n'est pas
présent? Je pense que le corps parlementaire... Ça, c'est assez
important, et je comprends bien la distinction entre l'exécutif, le
législatif et le judiciaire. Ce n'est pas la peine qu'on se dise
à chacun de faire des cours sur ça. Justement, je crois que le
législatif doit avoir le pouvoir de passer des lois, et il doit le
présupposer, parce que c'est comme ça dans le sens qu'il n'y a
pas de raison que l'Exécutif ne suive pas la loi. Toute loi qui est
passée, normalement, l'Exécutif suit la loi.
Le projet de loi dans lequel on va rentrer article par article, bien
sûr, va donner des responsabilités au président du Conseil
du trésor, mais il n'y a pas de raison de penser qu'une fois que ces
responsabilités sont devenues lois le président du Conseil du
trésor ne les suive pas pour la bonne raison qu'il n'a pas
été présent à la commission parlementaire. Je
comprends difficilement ce type d'argument. C'est dire que, parce qu'il n'est
pas présent en commission parlementaire, il ne suivra pas la loi. C'est
un peu biaisé comme argument, si on me permet de le dire, et je ne pense
pas que ce soit ce que voulait dire le député de Labelle.
Le Président (M. Lemieux): Vous avez terminé vos
commentaires, M. le député de Verdun?
M. Gautrin: J'ai terminé pour l'instant, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: M. le Président, je voudrais juste
savoir si on a déchiré un certain nombre de pages du
dictionnaire. Si on ne peut pas employer le mot «hypocrite» pour
qualifier une démarche, est-ce qu'on peut employer les mots
«sépulcre blanchi» qui sont utilisés dans
l'Évangile? C'est une question qu'on peut se poser.
M. Gautrin: Non, mais on ne conteste pas l'ordre d'adjectifs que
vous pouvez sortir, mais je pense que ça ne nous fera pas avancer.
M. Léonard: M. le Président, je pense quand
même qu'il est anormal que, pour un projet de loi de cette nature,
le président du Conseil du trésor ne soit pas là. Je
comprends qu'il y a eu des discussions à l'intérieur du caucus.
Dans notre régime parlementaire, le caucus est une instance officieuse.
Il y en a un du côté du gouvernement et il y en a un du
côté de l'Opposition ou de tout autre parti, mais disons des deux
partis officiels, à tout le moins, qui siègent, dans lesquels il
y a des discussions. Il y a des compromis, mais ces compromis qui ressortent
des discussions qui sont secrètes... Tout le monde comprend que, dans un
caucus, on s'exprime et on établit des compromis, mais ces compromis, le
résultat des discussions qu'il y a se retrouvent ici devant une
commission parlementaire, et là l'Exécutif et le parti au pouvoir
qui comporte l'Exécutif doivent répondre. C'est comme si, dans le
caucus libéral, on avait établi des compromis, on s'était
entendu sur un certain nombre de choses. On apporte ceci en commission
parlementaire ici par l'intermédiaire du projet de loi, mais le
débat ne se fera pas ici. (10 h 50)
Le débat, il s'est fait secrètement dans le caucus
libéral, mais il ne se fera pas ici en commission parlementaire, parce
que le ministre lui-même qui est responsable de tout cela, de
l'administration, n'est pas là et il ne répondra pas aux
questions, et c'est là qu'est l'effet pratique du projet de loi, et
c'est là que nous posons la question, de l'effet contraignant de ce
projet de loi. Si le ministre ne la respecte pas, la loi, qu'est-ce qui va
arriver? Qu'est-ce qui va arriver? Quelles sont les mesures qui vont être
prises? Qu'est-ce qui va arriver? Vous ne pouvez pas me répondre. Le
ministre pourrait répondre peut-être et il faudrait au moins avoir
une assurance de sa part qu'il va l'appliquer, mais il n'y a aucune sanction,
il n'y a rien.
Et, en plus, il y a une loi de l'Exécutif qui existe et qui donne
toute latitude au ministre pour agir. Elle est déjà là.
Elle touche, évidemment, les crédits. Elle touche les finances,
les revenus, etc., mais ici quelles sont les sanctions, si la loi n'est pas
respectée? Et puis, là, ça repose toute l'économie
de la loi. Moi, je ne comprends pas qu'un ministre qui est responsable, qui se
sent responsable, qu'un gouvernement qui se sent responsable de ses gestes par
rapport à un projet de loi comme celui-là ne soit pas ici pour
expliciter, je dirais même pour se défendre, si vraiment vous
voulez aller très loin et contraindre l'Exécutif simplement
ici.
Écoutez, moi, je pense qu'il y a une question fondamentale qui se
pose ici sur ce projet de loi là. Si vous voulez parler
d'imputabilité, que le parti au pouvoir commence par parler de
l'imputabilité de ses ministres, qu'ils répondent aux questions,
qu'ils répondent aux convocations de la commission parlementaire. Nous
avons demandé que le président du Conseil du trésor soit
là. C'est la moindre des choses, en ce qui concerne une
législation qui touche l'administration publique. C'est la moindre des
choses. Vous dites non à ça? C'est épouvantable! C'est
là que je dis, M. le Président, entre guillemets, que c'est une
démarche hypocrite, finalement. C'est ça.
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît... M.
Léonard: Entre guillemets.
Le Président (M. Lemieux): ...ne prêtez pas
d'intentions...
M. Léonard: Ce n'est pas des intentions. Je
caractérise une démarche. Je ne parle pas d'une personne.
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît! Vous
savez fort bien, M. le député de Labelle, qu'il y a eu une motion
pour faire entendre le président du Conseil du trésor, qu'elle a
été battue, que le code de procédure permet à un
ministériel, à un député, que ce soit de
l'Opposition ou ministériel, de présenter un projet de loi. On
lui permet, d'après notre règlement. Ne pas lui permettre, c'est
aller à rencontre, vraiment, de notre règlement, de notre
démocratie. M. le député de Saint-Louis, la parole est
à vous.
M. Chagnon: M. le Président, je suis un peu
sidéré de ce que j'entends. Tout d'abord, pour clarifier mes
derniers propos, là... Le député de Labelle semblait
trouver injurieux certains de mes propos. Je relirai les galées pour...
Je serais surpris d'avoir porté des propos injurieux. En tout cas, si je
l'ai fait, je m'en excuse. Je n'aurais pas voulu qu'ils soient
interprétés de cette façon-là. Mais je ne peux pas
passer à côté de ce que vient de nous dire le
député de Labelle. Ça ne fait aucun sens.
Le député de Labelle nous a dit qu'il savait que ça
existait, une différence entre l'exécutif, le législatif
et le judiciaire. Eh bien, soit! Qu'il nous dise qu'il le sache, j'en conviens,
mais son explication ne démontre pas cela du tout. Qui a la
responsabilité des fonds publics? Le député de Labelle
semble dire que c'est le gouvernement qui a la responsabilité des fonds
publics. À ma connaissance, c'est le Parlement qui a la
responsabilité des fonds publics. Comme parlementaire, je voudrais tout
simplement signaler au député de Labelle qu'il devrait
réviser ou relire «De l'esprit des lois» de Montesquieu.
Là, il verra la différence entre le législatif,
l'exécutif et le judiciaire. Parce que c'est le Parlement qui est
responsable des crédits. C'est le Parlement qui est responsable des
fonds publics et, comme parlementaires, nous avons un rôle tout à
fait particulier à cet égard-là.
Deuxièmement, je vais tout simplement poser une question, parce
que je trouve étrange le comportement du député de Labelle
ce matin. J'aimerais ça qu'il me réponde. En quoi un membre de
l'Exécutif, quel qu'il soit, ne pourrait pas ou ne devrait pas appliquer
une loi adoptée par le Parlement? Ça, j'aimerais ça qu'il
m'éclaire. Une loi adoptée par le Parlement... À moins
que les seules lois que le Parlement adopte et qui soient légales
soient celles proposées par l'Exécutif. Encore là, je
suggère au député de reprendre un cours de politique 101
et d'estimer et de regarder comment doivent fonctionner nos institutions.
Sinon, l'approche que le député de Labelle prend est une injure
grave à nos institutions. Mais j'aimerais ça connaître,
j'aimerais ça savoir, de sa part, en quoi une loi adoptée, selon
le processus établi dans notre code de procédure parlementaire,
une loi publique proposée par un député, en quoi cette
loi, une fois adoptée, a moins de signification, moins de sens.
Comporte-t-elle moins de droits, moins de pouvoirs qu'une loi adoptée
sur la suggestion d'un membre de l'Exécutif? J'aimerais ça
comprendre ça.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: M. le Président, mon Dieu! Je n'ai pas
dit que la loi était illégale.
M. Gautrin: Heureusement!
M. Léonard: Je n'ai pas dit que la loi était
illégale. Mais, si la loi n'est pas applicable, qui va nous le dire? Si
le président du Conseil du trésor n'est pas là, lui qui va
être chargé de l'application de la loi, qui va nous le dire?
Répondez, vous aussi, à cette question. Qui va nous le dire si le
responsable n'est pas là? À un moment donné, il faudrait
qu'on se parle aussi, là. J'espère que vous avez un peu, un
minimum d'expérience de l'administration, M. le député de
Saint-Louis. Qui va nous le dire? C'est lui qui est responsable, le
président du Conseil du trésor, dans le Parlement, dans
l'Exécutif. Si on adopte une loi qui affecte sa gestion, c'est lui qui
va nous le dire.
Là où j'ai posé une question... C'est que la loi ne
comporte pas de sanction. Le président du Conseil du trésor, en
ce qui concerne l'administration publique, est responsable devant le Parlement,
et il n'est pas là pour répondre puis vous ne voulez pas qu'il
vienne. C'est ça, vous avez voté contre. Alors, qui va
répondre à nos questions? Sûrement pas vous. Vous
êtes un député et vous n'en savez pas plus que moi,
théoriquement du moins, devant la gestion ou l'administration publique.
C'est lui qui devrait répondre, et il n'est pas là. Alors, vous
n'avez pas mis de sanction dans votre loi. Il n'est même pas là
pour nous dire si, oui, il veut l'adopter puis il veut l'appliquer, puis
quelles sont les limites dans lesquelles il va appliquer la législation
qu'on veut passer ici.
Je ne sais pas si vous comprenez le point, qui est un point
élémentaire. Si la loi n'est pas applicable, qui va nous le dire
si le ministre qui en sera responsable n'est pas là? Franchement! C'est
assez clair, là, la question?
M. Chagnon: Je reviendrai, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Verdun.
M. Gautrin: Je pense que c'est un débat qui est
intéressant, parce qu'on rentre sur des questions qui sont assez de
fond. Je pense que le député de Labelle, du moins, semble faire
croire qu'il ne connaît pas notre procédure parlementaire. Je suis
sûr qu'il la connaît parfaitement. 11 sait bien que la commission
parlementaire n'adopte pas, enfin, cette loi. Elle ne fait que faire
l'étude article par article. La commission fait ensuite rapport à
la Chambre et, ensuite, la Chambre va se prononcer. Je suis sûr que vous
saviez ça...
M. Léonard: Oui, oui.
M. Gautrin: ...et vous savez que, à ce moment-là,
au moment où la Chambre doit se prononcer, l'ensemble de la deputation
se prononce sur le projet de loi, y compris les députés membres
de l'Exécutif. Ça, je suis sûr que vous connaissiez cette
question-là et que vous étiez en mesure de faire la
différence qui s'imposait. Donc, ici, on est à la période
de l'étude article par article. Implicitement, j'aimerais aussi vous
dire, M. le député de Labelle, que, avant qu'une loi arrive
à l'étude article par article, déjà le Parlement
s'est prononcé deux fois, dont une fois sur un appel nominal que vous
avez déjà. Je pense que ça avait été
demandé par le leader de l'Opposition. Et je vous rappellerai aussi,
à titre d'indication, parce que ça fait partie des
procès-verbaux, c'est-à-dire que nos votes sont nommément
enregistrés, que le président du Conseil du trésor
s'était prononcé en faveur de la deuxième lecture de la
loi 198 au moment où elle avait été appelée en
deuxième lecture. Donc, déjà, dans notre procédure,
sans que nécessairement les membres de l'Exécutif soient
présents dans une commission, le caractère, disons, faisable ou
non faisable d'une loi va être sanctionné au moment du vote en
troisième lecture, le cas échéant. (11 heures)
Vous posez une autre question qui, à mon sens, est grave. Vous
dites: Parce qu'il n'y a pas de sanction dans la loi, prévue pour un
ministre qui n'appliquerait pas la loi, alors, le ministre n'appliquera pas la
loi. Je répète: Parce qu'il n'y a pas de sanction
prévue... Moi, je répondrai deux choses: actuellement, on est
justement à l'étude article par article d'un projet de loi. Il
vous sera tout à fait loisible, au moment où on arrivera à
l'article qui correspond je pense que c'est l'article 12 de faire
tous les amendements auxquels vous pourriez penser, ou peut-être rendre
je ne sais quoi sur l'applicabilité de cette loi.
Nous n'avons pas pensé qu'il était nécessaire
d'avoir des mécanismes de sanction. Peut-être vous penseriez que
vous avez le loisir de pouvoir les déposer le cas échéant,
et on les étudiera à leur valeur au moment où on sera
rendu à ce point-là, mais je crois qu'on ne peut pas
présumer que, parce qu'une personne n'est
pas présente dans un débat, elle ne suit pas la loi. Ce
serait extrêmement... On serait en train d'essayer de changer
complètement notre fonctionnement, c'est-à-dire que, parce que la
personne n'est pas présente au moment où on débat article
par article, elle ne suivra pas la loi. C'est un argument que je ne peux pas
accepter. Je présume, au départ, que tout citoyen et tout
ministre va suivre la loi une fois que la loi sera votée. J'ai
terminé, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Verdun. Est-ce que M. le député de
Labelle a toujours du temps? Oui? Il vous reste trois minutes, M. le
député de Labelle.
M. Léonard: M. le Président, la dernière
remarque du député de Verdun dit: On ne peut pas
présupposer que le président du Conseil du trésor
n'appliquera pas la loi. Je lui dis: Où sont les sanctions? Si le
ministre n'applique pas la loi, qu'est-ce qui arrivera? Est-ce qu'il va faire
émettre une injonction ou va demander à ce qu'un juge
émette une injonction? Bon. Alors, moi, je pense qu'il ne peut pas faire
ça. Alors, on revient toujours au caractère contraignant de la
loi. Quant au président du Conseil du trésor, je suis convaincu,
M. le Président, qu'il suit très attentivement nos débats
parce que, ce matin, les amendements qui sont ici ont l'air d'émaner
directement du Conseil du trésor. Il les suit.
Ce que je reproche, c'est qu'il ne soit pas là, justement, pour
répondre aux questions. Il se cache. C'est ça. C'est exactement
ça. Il suit la loi, parce que le député de Verdun vient de
s'en faire passer, des amendements, des sucrés là-dedans,
là. On vient d'en prendre connaissance tranquillement.
M. Gautrin: Ce n'est pas l'expression...
M. Léonard: Alors, là, M. le Président, la
sanction, il n'y en a pas, de sanction. Et est-ce qu'il pourrait demander une
injonction pour faire ce que nous, comme parlementaires, on pourrait faire:
demander une injonction pour faire respecter la loi? Moi, je ne pense pas. Mais
je reviens à sa première remarque. Il parle de la
troisième lecture et, je suppose aussi, de la prise en
considération il l'a oubliée, mais, disons. Deux moments
où on pourrait, où le président du Conseil du
trésor pourrait intervenir. Mais qu'est-ce qu'on fait ici, en commission
parlementaire, alors qu'on fait l'étude article par article, sinon qu'on
devrait pouvoir poser des questions à celui qui va appliquer la loi?
C'est à ça que sert la commission parlementaire.
Il n'est pas là, le président du Conseil du trésor.
Qu'est-ce qu'on fait ici? Est-ce que, finalement, les explications de
l'Exécutif vont se résumer à répondre à nos
questions dans les 10 minutes qu'il aura dans le discours de prise en
considération ou les 20 minutes; en tout cas, un discours de 10
minutes et l'autre de 20 et puis dans le discours de troisième
lecture. C'est juste ça. Simplement ça. Et le président du
Conseil du trésor n'est pas là. Puis, pourtant, il suit nos
débats, parce qu'il vient de faire déposer une série
d'amendements ici.
Une voix: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît,
écoutez. Au niveau des amendements, à ce que je sache, c'est le
député de Verdun qui m'a remis les amendements. M. le
député de Saint-Louis, vous avez la parole. Vous avez
demandé la parole avant. Je vais vous redonner la parole, M. le
député de Verdun.
M. Chagnon: M. le Président, la question est de savoir qui
va sanctionner le ministre s'il n'applique pas le projet de loi. Bon Dieu!
d'où sortez-vous? Un projet de loi, c'est la loi. Un ministre n'a pas le
droit de ne pas l'appliquer. Un citoyen n'a pas le droit de ne pas la
respecter. Ce sont là des piliers de notre organisation sociale. Je ne
sais pas d'où ça sort, d'où sort le député
de Labelle avec une question comme celle-ci.
Quant à l'applicabilité, le député de
Labelle ne peut pas présumer que le projet de loi n'est pas applicable.
Le député de Labelle pourra tenter de le démontrer plus
tard, mais il faudrait qu'on commence par l'étudier, ce projet de loi
là, avant qu'il n'en fasse la démonstration. Parce que, pour
l'instant, le député de Labelle ne fait que nous servir une
salade un peu réchauffée. Comme un enfant qui a perdu son hochet,
il voudrait avoir le président du Conseil du trésor en avant pour
faire la démonstration que ça prend absolument un membre de
l'Exécutif pour parrainer un projet de loi public. Or, la
démonstration a été faite maintes et maintes fois dans
notre système parlementaire. On n'a pas besoin d'un membre de
l'Exécutif pour légiférer sur des sujets qui font du sens
et qui sont réclamés par la population. C'est là notre
rôle, comme législateurs, de répondre à cet appel de
la population et répondre à ses besoins. Et c'est ce que le
député de Verdun tente de faire depuis 10 heures ce matin
ce matin! mais depuis maintenant trois, quatre, cinq mois. C'est ce que
cette commission parlementaire a cherché à faire en
étudiant et en prenant position sur l'imputabilité des hauts
fonctionnaires.
Voilà, dit en termes juridiques, tels qu'ils nous ont
été proposés par le député de Verdun,
l'objet de ce qui nous amène ici ce matin. Voilà ce que nous
cherchons non seulement à approfondir mais à faire en sorte
d'instituer. Et le député de Labelle semble prendre la chose fort
à la légère. J'ai terminé, M. le
Président.
M. Léonard: M. le Président, nous sommes en
régime parlementaire britannique, où on s'est battus durant 1000
ans pour avoir la responsabilité ministérielle, la
responsabilité de l'Exécutif devant l'Assemblée nationale.
Puis, là, justement sur la façon d'administrer, de
dépenser des crédits, le président du Conseil du
trésor ne sera pas là. La responsabilité
ministérielle ne s'appliquera pas dans ce cas-là. On n'est pas
dans le régime présidentiel américain, on est en
régime britannique. Les ministres répondent de leurs projets de
loi et de ce qui les concerne devant l'Assemblée nationale et devant les
commissions parlementaires.
Le Président (M. Lemieux): Votre temps est terminé,
M. le député de Labelle. M. le député de
Verdun.
M. Gautrin: Très brièvement, pour répondre
à deux choses. Dans le régime parlementaire, justement, on se bat
pour redonner aux élus et aux parlementaires un pouvoir. Et, dans ce
cadre-là, je pense que ce projet de loi public est une
démonstration que, strictement, le législatif est en mesure de
légiférer sans être strictement mené par la laisse
par l'Exécutif. Ça, c'est le premier élément.
Deuxième élément, l'argumentation du
député de Labelle sur la présence du président du
Conseil du trésor fait que, techniquement, elle ne peut même pas
s'appliquer. Premièrement, le président du Conseil du
trésor n'est pas membre de cette commission parlementaire et n'a pas
été nommé par le leader lorsque le projet de loi a
été référé en commission; il n'est pas
membre de la commission parlementaire. Deuxièmement, cette commission
parlementaire s'est prononcée par motion, qui a été
dûment faite, et a voté contre le fait qu'on puisse l'entendre sur
le projet de loi de manière à ce qu'on puisse agir avec plus de
célérité. Il n'y aurait pas de place actuellement,
même si on voulait l'entendre, pour pouvoir l'entendre, à moins
qu'on ne rescinde une autre décision.
M. le Président, je crois que nous sommes, aussi bien du
côté d'en face que notre côté, des parlementaires
responsables qui pouvons légiférer, même dans un domaine de
droit public, et nous allons légiférer dans ce domaine de droit
public.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Verdun. M. le député de Saint-Louis.
M. Chagnon: Ça va aller, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Merci. J'appelle donc le
paragraphe 1° de l'article 1. Est-ce que le paragraphe 1 ° de l'article
1 est adopté?
M. Gautrin: Adopté.
M. Léonard: Nous n'avons pas de réponse à
nos questions, on vote contre.
M. Chagnon: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Alors, adopté sur
division. Nous passons maintenant...
M. Chagnon: C'est la définition.
Le Président (m. lemieux): ...au paragraphe 2° de
l'article 1. est-ce qu'il y a des commentaires relativement au paragraphe
2°? vous n'avez pas de commentaires, m. le député de verdun?
m. le député de labelle, avez-vous des commentaires?
M. Léonard: M. le Président, les mêmes
questions se reposent.
Des voix: Ha, ha, ha!
(11 h 10)
M. Léonard: Les mêmes questions se reposent.
Là, on étend l'application de la loi aux commissions scolaires,
aux collèges, aux établissements et organismes similaires
à une commission scolaire ou assimilés à un
établissement et aux organismes gouvernementaux, etc., visés par
la loi. La question va se poser de l'application de la loi, de
l'applicabilité de la loi. Si le président du Conseil du
trésor est incapable d'appliquer la loi, si les commissions scolaires
sont incapables d'appliquer la loi, quelles seront les sanctions? Qu'est-ce que
nous pourrons faire? Quand on pose des questions sur l'applicabilité de
la loi, comment se fait-il qu'il n'y ait personne qui puisse en
répondre? Ce n'est pas le député de Verdun qui peut
répondre de ça. Voyons donc! Il n'en sait pas plus que nous tous,
autour de la table, à titre de parlementaire; il n'en sait rien. Alors,
celui qui peut répondre de façon efficace, effective, c'est le
président du Conseil du trésor.
Si le président du Conseil du trésor ne peut pas appliquer
la loi, faire appliquer la loi parce que ça vient en contravention d'un
certain nombre d'autres lois, de conventions collectives signées, de
politiques administratives concernant l'encadrement, qu'est-ce qui va arriver?
Il ne le fera pas. S'il ne le fait pas, quelles seront les sanctions? Est-ce
que le député de Verdun va s'armer et aller devant un juge et
demander l'émission d'une injonction pour faire appliquer sa loi, alors
que le président du Conseil du trésor aura une autre loi en main,
très précise, pour dire que ce n'est pas applicable? Qu'est-ce
que le député de Verdun va faire?
Le Président (M. Lemieux): Vous avez des commentaires, M.
le député de Verdun?
M. Gautrin: M. le Président, deux choses.
Premièrement, une loi qui est adoptée par l'Assemblée
nationale n'est plus la loi d'un individu, elle devient la loi de
l'Assemblée nationale; elle n'est pas la loi d'un tel ou d'un tel.
Deuxièmement, il n'y a rien... Et je ne veux pas présumer, et
nous ne présumerons pas ici que les citoyens ne vont pas suivre la loi,
pas plus le président du Conseil du trésor que n'importe quel
citoyen. Maintenant et je répète encore le même
argument si vous pensez qu'il est nécessaire d'avoir des
sanctions, ce que nous ne pensons pas, si vous êtes en
train d'imaginer toutes sortes de mécanismes de sanctions pour
voir à l'applicabilité de la loi, je vous les laisse faire par
amendements. Nous sommes justement dans la période article par article,
où chaque parti peut déposer des amendements. S'il manque des
choses quant aux sanctions, je suis à peu près sûr que le
député de Labelle pourrait déposer actuellement les
sanctions éventuelles qu'il verrait, depuis le peine de mort en
descendant.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: M. le Président...
M. Gautrin: La dernière chose, à titre
humoristique.
M. Léonard: ...la couronne n'est pas liée
actuellement. C'est le projet de loi du député de Verdun. Je vois
que le président du Conseil du trésor le surveille très
attentivement, parce qu'ils ont modifié passablement le projet initial,
en tout cas. Mais...
M. Gautrin: Je soulève un point d'ordre, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le
député.
M. Gautrin: Je ne sais pas à quoi fait
référence le député. Les modifications du Conseil
du trésor, je ne les ai pas vues, moi. Est-ce qu'il y a des
modifications?
M. Léonard: Alors, si c'est le député
lui-même qui dépose ses amendements, il a fait des séances
de rédaction forcée depuis quelque temps, parce qu'il y a des
amendements, ce matin... On en avait une série hier soir et on en a une
autre série ce matin. Il y a quand même quelqu'un qui intervient
quelque part, ou bien...
M. Chagnon: II travaille fort, le député de
Verdun.
M. Léonard: ...vous vous améliorez rapidement, M.
le député.
M. Gautrin: Je peux répondre sur...
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Verdun.
M. Gautrin: ...les amendements. M. Chagnon: II travaille
fort.
M. Gautrin: Entre ce qui a été écrit et ce
qui est déposé ce matin...
Une voix: ...
M. Gautrin: Pardon? Non, non, je m'excuse. À l'heure
actuelle, si vous me permettez, M. le député de Labelle, les
amendements, on les dépose un à un, au moment où ils sont
déposés. Je ne vois pas ce que vous pouvez présumer quant
à la source de ces amendements.
M. Léonard: M. le Président, le président du
Conseil du trésor a fait son discours de deuxième lecture
s'il est intervenu; je pense que oui mais il n'a pas répondu aux
amendements. Il ne réplique pas aux amendements. Quand est-ce qu'il va
répliquer à ça? Quand est-ce qu'il va expliquer les
amendements? Comment est-ce qu'il va se brancher par rapport aux amendements
que vous dites que vous avez vous-même déposés?
M. Gautrin: Bien, que je dis que j'ai moi-même
déposés... M. le Président, ça veut dire quoi: Que
je dis que j'ai moi-même déposés? Est-ce que j'ai fait
autre chose...
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît!
M. Gautrin: ...que de déposer un amendement? Je n'ai pas
fait que de dire de déposer un amendement, M. le Président.
M. Chagnon: M. le Président, on ne peut pas
permettre...
M. Gautrin: Ce n'est pas possible.
M. Chagnon: ...de faire des procès d'intention aux membres
de cette commission.
Le Président (M. Lemieux): Écoutez, M. le
député de Labelle, à ce que je sache, il y a un seul
amendement, je crois, qui a été déposé, et ces
amendements-là, d'après notre code de procédure,
appartiennent au député. Et je peux même vous dire que le
député de Verdun m'a appelé, moi, chez moi, hier soir,
pour discuter des amendements, et très, très tard hier soir,
à part ça. Alors, les amendements lui appartiennent, à M.
le député de Verdun. Ça appartient au
député. Et peu importent les origines des amendements, notre
procédure veut que ce soit le député qui les
présente ou le ministre concerné. Alors...
M. Léonard: M. le Président, comme question de
procédure...
Le Président (M. Lemieux): ...ça lui
appartient.
M. Léonard: ...vous avez raison. Le député
de Verdun a raison. Mais il vient de me dire qu'il était d'accord avec
moi, quand même.
M. Gautrin: Comment ça? Mais alors...
M. Léonard: II vient de me dire ça. Mais je
voudrais revenir...
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Labelle.
M. Léonard: Je voudrais revenir à la... Il
était d'accord avec le fond de ce que j'ai dit.
M. Gautrin: Bien voyons donc!
M. Léonard: Tout le monde se comprend. Alors, M. le
Président...
M. Gautrin: Un instant là! Pas du tout!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Léonard: M. le Président...
M. Gautrin: Le député de Labelle se prend pour le
Petit Chaperon rouge.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle.
M. Gautrin: Ah! Bon, revenons à la question de fond,
sérieusement.
M. Léonard: Oh! C'est très flatteur.
M. Gautrin: Revenons aux questions plus sérieuses.
M. Léonard: La question que je pose, finalement, elle
revient, et de façon lancinante, mais elle est là quand
même. La couronne n'étant pas liée par ce projet de loi, il
n'y a pas de recours au civil. Vous ne pouvez pas forcer le gouvernement
à l'adopter. En plus de ça, comme on ne s'explique même pas
sur les objections qu'il pourrait y avoir, qu'on ne se donne pas la chance de
les expliquer, qu'est-ce que vous voulez, on fait quoi, comme
législation? La couronne n'est pas liée là-dedans.
M. Gautrin: Bien voyons donc! M. Chagnon: M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: Est-ce que le député...
M. Léonard: Vous ne l'avez pas écrit.
Écrivez-le.
M. Chagnon: Est-ce que le député de Labelle...
M. Léonard: Écrivez-le pour voir si le
président du Conseil du trésor va passer ça, va accepter
ça.
M. Chagnon: Est-ce que le député de Labelle, qui a
été membre de l'Exécutif et qui a sûrement
parrainé des projets de loi de l'Exécutif à ce moment, a
écrit dans ces projets de loi des sanctions au cas où il
n'appliquerait pas ces projets de loi? Est-ce qu'il a vu de ses
collègues, est-ce qu'il connaît des projets de loi dans lesquels
on a écrit des sanctions à l'égard des membres de
l'Exécutif porteurs du projet de loi au cas où ils ne les
appliqueraient pas? Qu'il nous en donne donc des exemples, s'il vous
plaît.
M. Gautrin: Est-ce que je peux quand même terminer?
M. Chagnon: M. le Président, on est encore là? J'ai
fini.
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse. On discutait sur
le fond, M. le député de Saint-Louis.
M. Chagnon: On avait l'impression de faire ça, nous autres
aussi.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): C'est parce qu'on n'est pas
tout à fait d'accord sur le principe que la couronne n'est pas
liée. Allez-y, M. le député de Saint-Louis.
M. Gautrin: Oui, parce que, moi, je ne suis pas d'accord.
M. Chagnon: J'ai terminé. Je m'attendais à ce que
vous répondiez à ma question.
Le Président (M. Lemieux): Alors, excusez. Vous allez
répéter, M. le député de Saint-Louis. Je
m'excuse.
M. Chagnon: Je vous demandais, M. le Président
parce que je ne veux pas interpeller le député de Labelle
directement je vous demandais: À votre connaissance,
connaissez-vous des lois que le député de Labelle a
déjà fait adopter ou dont il a déjà
été parrain lorsqu'il était membre de l'Exécutif,
dans lesquelles on retrouve des sanctions contre le parrain au cas où il
ne les appliquerait pas? Est-ce que le député de Labelle ou le
député de Vanier, connaissez des lois dans lesquelles on retrouve
des sanctions à l'égard des membres du cabinet qui ne les
appliqueraient pas? Si vous en avez des exemples, est-ce que je pourrais les
connaître, s'il vous plaît?
Le Président (M. Lemieux): Dans les lois que j'ai pu
écrire, dans les quelques lois que j'ai pu écrire ou que j'ai pu
consulter dans le cours de ma carrière d'avocat, non. Alors, je vous
réponds. M. le député de Labelle.
M. Chagnon: Merci beaucoup, M. le Président.
M. Léonard: M. le Président, voyons donc! On voit
que le député de Saint-Louis n'a jamais piloté des projets
de loi comme ça. La couronne n'est pas liée par ce projet de loi,
et il n'y a aucune sanction. Et quand vous dites qu'il pourrait y avoir des
sanctions contre le parrain du projet de loi, voyons donc! Voyons donc! Ce
n'est pas ça qu'on dit. Si la commission scolaire ne respecte pas et si
les directives ne respectent pas, quelles seront les sanctions pour que la loi
s'applique? C'est ça. M. le Président, là...
M. Chagnon: Les commissions scolaires, je connais ça un
peu.
M. Léonard: En termes de ministère aussi. Quand on
parle de ministère... Donc, la couronne, à moins qu'on ne le
spécifie très nettement, moi, ce qu'on me dit, c'est qu'il y a un
principe politico-juridique qui dit que: Non, elle n'est pas liée.
Voyons! M. le Président.
M. Gautrin: M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Verdun.
M. Gautrin: Je m'excuse. J'ai énormément de
difficultés à comprendre l'argument du député de
Labelle. Mais, s'il est capable de me donner des exemples sur la manière
dont la couronne est liée ou non...
M. Léonard: La CSST...
M. Gautrin: Laissez-moi aller jusqu'au bout sur ce que je veux
dire.
Si, moi, je comprends le principe d'une loi, une loi est passée
bon, on ne va pas revenir sur les différents moments où on
se prononce sur une loi mais elle n'est toujours pas en vigueur tant que
la couronne ne l'a pas promulguée. Et la couronne, au moment où
elle la promulgue et ça se fait par la signature du
lieutenant-gouverneur la couronne, à ce moment-là, se lie
à la loi. Et, si je ne m'abuse et là je comprends qu'on
fait un peu de philosophie politique du parlementarisme britannique
là-dedans justement, la couronne se sent liée. Et c'est
pour ça qu'on demande la signature et la promulgation par la couronne,
c'est-à-dire par le roi ou la reine ou son représentant, pour
lier, à ce moment-là, la couronne à la loi qui est
passée. (11 h 20)
Je sais que ça n'a rien à voir, que c'est mineur par
rapport à la loi 198 mais, là, on est en train de débattre
du parlementarisme britannique. Si j'interprète mal, là, je
voudrais le savoir. Mais, à mon sens, une loi n'est efficace qu'à
partir du moment où elle a été promulguée par le
lieutenant-gouverneur qui représente la couronne parce qu'il est le
représentant de la reine; à ce moment-là, il lie
automatiquement la couronne. Alors, si j'ai une mauvaise interprétation,
c'est comme ça que, moi, je comprends le fonctionnement du
parlementarisme britannique, c'est-à-dire que la couronne accepte de se
lier au moment où elle promulgue la loi. Mais, là, on est en
train de s'écarter énormément.
M. Léonard: Non, pas du tout, c'est au coeur même du
débat.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Verdun, simplement peut-être un petit point d'ordre de droit
administratif. Effectivement, c'est un grand principe de droit parlementaire
que la couronne n'est pas liée, à moins qu'on ne le dise
expressément. C'est clair, c'est défini. Si on ne le retrouve pas
dans le projet de loi 198, c'est que, peut-être... Non, non, il n'y a pas
d'obligation. Il n'y a pas d'obligation dans un projet de loi. Je me souviens
d'avoir écrit une partie des lois 150, 151, d'avoir travaillé sur
la loi sur la CSST, et combien de lois. Lorsqu'on veut faire en sorte que la
couronne soit contraignable, on l'écrit. Mais il peut arriver, dans un
projet de loi, que ce ne soit pas nécessaire de le faire.
Et, dans un tel projet de loi, je ne vois pas pourquoi on aurait
à contraindre la couronne, ni à permettre à un citoyen
d'avoir à exercer un recours de nature judiciaire telle une injonction
pour faire en sorte que, si on veut arriver à une réduction
d'effectif de 20 %, de permettre à ce citoyen de le faire... Il n'y a
pas d'obligation de notre part d'agir de cette façon, du tout, du tout.
Et, ça, je veux simplement le souligner au député de
Labelle, à savoir qu'il peut arriver que, dans le cadre de ce projet de
loi... Il était de l'intention, je présume, du
député de Verdun de ne pas avoir à lier la couronne, tout
simplement. Mais ça n'empêchera pas la couronne d'avoir à
respecter la loi. Ça n'empêche pas la couronne d'avoir à
respecter la loi. Je vois que le conseiller de M. le député de
Labelle fait signe que oui, et l'avocat du Vérificateur
général, là-bas, semble dire la même chose. Alors,
c'est simplement ça, M. le député de Verdun et M. le
député de Labelle.
M. Léonard: Est-ce que le député de Verdun
maintient son projet de loi à la suite de ce que vous venez de dire?
M. Gautrin: Bien sûr. Mais attendez un instant, là.
Bien sûr.
M. Léonard: Mais, à ce moment-là, raison
de
plus pour que le président du conseil du trésor vienne
répondre aux questions. qu'il vienne répondre aux questions de
l'applicabilité, de l'application de la loi, parce que, bon, il n'est
pas lié. on vient d'établir ça, il n'est pas lié.
on souhaite qu'il la respecte. bon! alors, là, maintenant, il vient
devant la commission, puis on lui pose des questions sur tel ou tel article,
sur l'extension ou la signification de «commission scolaire», et
qu'est-ce que ça signifie les 20 %, la coupure de 20 % dans les cadres
des commissions scolaires. et est-ce qu'il a l'intention, aussi, de se ranger
et d'appliquer la loi? ça serait peut-être une bonne question
à lui poser. moi, je trouve que c'est majeur.
M. Gautrin: Moi, je ne suis pas d'accord avec ce point de vue sur
lié ou pas lié.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Verdun.
M. Léonard: Alors, discutez entre le président et
le député de Verdun, là. Ça a l'air qu'il n'est pas
d'accord avec son président.
M. Gautrin: Non, non, un instant, un instant, un instant,
là! Moi, je m'excuse sur ça. Je maintiens qu'une fois que la loi
est passée le ministre responsable est tenu d'appliquer la loi. Vous
prétendez le contraire.
Le Président (M. Lemieux): Non, non, pas du tout, M. le
député de Verdun.
M. Gautrin: Alors, je n'ai pas compris ce que vous m'avez
expliqué, alors.
Le Président (M. Lemieux): Je ne prétends pas le
contraire.
M. Gautrin: Alors, qu'est-ce que vous m'avez expliqué?
Parce que, moi, je...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Verdun, à partir du moment où la loi est adoptée, toute
personne se doit de respecter la loi.
M. Gautrin: Donc, est liée par la loi.
Le Président (M. Lemieux): La nuance est à l'effet
que, pour que la couronne soit liée, il faut qu'elle soit
expressément mentionnée. Elle est sujette à l'application,
elle est sujette au fait d'avoir à obéir à cette
loi-là, mais il n'y a pas de recours comme tel qui pourrait être
pris contre elle pour pouvoir faire en sorte qu'elle soit tenue à une
espèce d'exécution forcée. À titre d'exemple, un
citoyen ne pourrait pas faire en sorte de forcer tel ministère à
appliquer un taux de... Et, ça, ça peut être volontaire de
votre part. Probablement que c'est volontaire.
M. Gautrin: Alors, je comprends. Et l'intervention... Donc, il
est tenu de suivre la loi sans nécessairement être... Il n'y a pas
de recours s'il ne suit pas la loi, donc on est toujours... Si je comprends
bien, M. le Président, on est ici dans l'argumentation du
député de Labelle, qui va, à un moment ou l'autre, nous
suggérer de lier la couronne de manière à s'assurer que la
loi s'applique. Je vois tout de suite la ligne de pensée. On regardera
les amendements au moment où il les déposera.
Le Président (M. Lemieux): Mais ça ne change rien
au fond et à la substance du projet de loi, là. Il faut
être conscient de ça.
M. Gautrin: Non, non, je comprends bien, mais on verra les
amendements, et j'imagine qu'il va déposer des amendements dans ce
sens-là.
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous revenons à
l'article, au paragraphe 2°.
M. Léonard: Le paragraphe 2°. Est-ce que, dans ce
contexte-là, le député de Verdun entend, disons, au cours
de l'avant-midi, sur l'heure du midi, concocter un amendement par lequel il
lierait son président du Conseil du trésor?
M. Gautrin: Bien, écoutez, je pense que la tendance, la
demande vient de la part de l'Opposition et j'imagine qu'ils vont être
capables de rédiger...
M. Léonard: Vous ne voulez pas lier votre président
du Conseil du trésor.
M. Gautrin: Je m'excuse, dans le sens où, à l'heure
actuelle, j'ai toute l'essence...
M. Léonard: Ha, ha, ha!
M. Gautrin: Je m'excuse sur ça, mais ne jouez pas sur les
deux sens du mot «lier». Être tenu de respecter la loi, c'est
une chose. Le mot «lier», tel que je le comprends suite à
l'argumentation du président de cette commission... Je viens de dire que
le mot «lier» a un sens juridique dans lequel il donne des recours
juridiques en cas de non-respect de la loi. Donc, on revient essentiellement
à votre concept de sanction. Et, à l'heure actuelle, j'imagine
que c'est vous qui voulez avoir des sanctions juridiques. Vous devriez, le cas
échéant, déposer un amendement dans ce sens-là, et
qu'on aura le loisir d'étudier.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: M. le Président, c'est le projet de loi
du député de Verdun. Il vient de comprendre que,
là, tout à coup...
M. Gautrin: Absolument pas!
M. Léonard: ...il pensait que le président du
Conseil du trésor était lié; là, il vient de
comprendre qu'il n'est pas lié. Est-ce que le député de
Verdun entend déposer un amendement à son propre projet de loi,
puisqu'il en a déposé plusieurs, à l'effet de lier le
président du Conseil du trésor? C'est la question que je lui
pose. C'est la question que je lui pose.
M. Gautrin: Un instant, là! Là, on va commencer
à se parler réellement en face et cesser de commencer à
«fmfinoner» sur les mots et parler réellement. Là,
à l'heure actuelle, de notre côté, on n'est pas en train de
vouloir se donner des trucs juridiques pour être en mesure de pouvoir
poursuivre et des mesures qui vont en cas de non-applicabilité de la
loi.
Le sens du mot «lier», initialement, tel que je le
comprenais, était dans le sens que l'Exécutif et le
président du Conseil du trésor étaient tenus d'appliquer
la loi. Une fois qu'une loi est passée et promulguée, il est tenu
d'appliquer la loi. Il y a un autre sens que le sens commun du mot
«lier», et qui est celui que vous utilisez et que le
président de cette commission a utilisé, qui veut dire «est
lié dans la mesure où il y a recours juridique en cas de
non-application de la loi». Il n'était pas de notre intention de
mettre, à l'heure actuelle, dans cette loi des recours juridiques en cas
de non-application de la loi, parce que nous avions la présomption que
cette loi allait être appliquée par le président du Conseil
du trésor et que le Parlement, le cas échéant, peut
réagir en cas de non-application de la loi.
Si vous pensez, de votre côté, qu'il est nécessaire
qu'il y ait des recours juridiques pour un citoyen de se retourner contre
l'Exécutif en cas de non-application de la loi, c'est votre
prérogative de pouvoir déposer des amendements dans ce
sens-là. Nous n'allons pas dans cette direction-là
actuellement.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: M. le Président, je vois que le
député de Verdun essaie de se rétablir sur ses pieds. Il y
a cinq minutes, il ne savait pas la distinction entre les deux, entre
«lié» et «tenu de respecter la loi». Là,
tout à coup, il veut nous faire porter le fardeau de mettre un
amendement. C'est à lui à le faire, c'est son projet de loi.
Et l'autre chose, je pense qu'il pourrait discuter avec son
président du Conseil du trésor sur l'opportunité de mettre
un amendement à l'effet de le lier, de le lier. Et puis, ça, ce
que j'en pense, c'est que ça devrait se discuter ici, à la table
de la commission, et non pas en arrière, dans le caucus, dans le secret
du caucus. Ça devrait se discuter ici, à la commission, et
là on pourrait poser la question au président du Conseil du
trésor: Avez-vous l'intention d'appliquer la loi? La première des
choses, est-ce que vous êtes capable d'appliquer la loi? Est-ce qu'elle
peut s'appliquer, cette loi? Et, dans les cas où vous ne pouvez pas,
est-ce que vous proposez des amendements? C'est ça.
Le Président (M. Lemieux): Pas de commentaires, M. le
député de Verdun? Non, ça va.
M. Léonard: Oui. Est-ce qu'il est opportun de le lier? Si
on est sérieux en adoptant... Si le député de Verdun est
sérieux en déposant ce projet de loi là, c'est qu'il veut
que le président du Conseil du trésor soit lié.
C'était d'ailleurs ce qu'il a dit au début de la commission: II
est lié, voyons! Les questions du député de Labelle n'ont
pas de sens. Elles ont du sens, certain! Le président vient de trancher,
d'ailleurs, et s'est rendu à mon argumentation. Alors, là,
écoutez, il me semble que...
M. Gautrin: Je pense que j'ai déjà répondu
à l'intervention. (11 h 30)
Le Président (M. Lemieux): Alors, vous n'avez pas
l'intention de rendre le président du Conseil du trésor
contraignable. C'est ça, M. le député de Verdun?
M. Léonard: II sera lié ou... Il ne sera pas
lié, il va être juste tenu.
Le Président (M. Lemieux): Bon! Parfait.
C'est-à-dire qu'il est tenu, comme tout citoyen du Québec.
M. Gautrin: C'est-à-dire qu'il ne sera pas... Voyons
donc!
M. Léonard: Quelles sont les garanties qu'on a que le
président du Conseil du trésor est sérieux, parce que
c'est lui qui va appliquer la loi? Quelles sont les garanties qu'il pourra
appliquer cette loi? Quand vous dites...
Le Président (M. Lemieux): Nous pourrons poser la question
au...
M. Gautrin: Le fait que tout citoyen doit suivre et suit...
Implicitement, on doit présumer que le citoyen suit la loi.
M. Léonard: Est-ce que le président du Conseil du
trésor peut appliquer la loi?
M. Gautrin: La réponse est oui.
M. Léonard: Est-ce qu'il y a des études
là-dessus? Est-ce qu'il est capable de le démontrer?
M. Gautrin: Vous allez voir.
M. Léonard: II est capable de... Ce n'est pas le
député de Verdun qui peut répondre, c'est le
président du Conseil du trésor. Alors, il n'est pas là.
Comment voulez-vous qu'on discute sérieusement d'un projet de loi comme
ça, alors que ça affecte toute la gestion de l'État et de
ses organismes parapublics, tous les organismes qui en dépendent?
Le Président (m. lemieux): la pertinence. revenez au
paragraphe 2°.
M. Léonard: Comment ça va se faire, l'application
de cette loi? Ça touche tout l'État.
M. Gautrin: Vous allez voir.
M. Léonard: II veut toucher tout le monde. Il ne veut rien
rater, là. Il arrose.
M. Gautrin: Vous allez voir au moment où on arrivera
à article par article.
Le Président (M. Lemieux): Nous sommes au paragraphe
2° de l'article 1.
M. Gautrin: Bien, actuellement...
M. Léonard: Alors, je vois que le député de
Verdun est à court d'arguments. Il vient de se faire dire que le
président du Conseil du trésor n'était pas lié.
Alors qu'il pensait pouvoir tarauder le gouvernement, il voit très bien
qu'il n'a aucune prise, aucune sanction, aucun recours légal, aucun
recours civil. C'est ça. Alors, il vient de réaliser. Bas les
armes.
M. Chagnon: Nous le questionnerons en Chambre.
M. Léonard: Bien non! On ne peut pas poser de questions au
président du Conseil du trésor en Chambre, c'est en commission
parlementaire qu'on fait ça.
M. Chagnon: C'est ça. On pourra poser des questions au
président du Conseil du trésor sur ses obligations...
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Chagnon: .. .contenues dans ce projet de loi là en
Chambre, M. le député de Labelle.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Léonard: Pourquoi il n'est pas ici pour en
répondre? Ici, là? C'est ici qu'on fait ça,
généralement. Il peut répondre à des questions en
Chambre d'ailleurs, c'est limité mais, ici, c'est ici,
généralement, qu'on fait ça, en commission parlementaire.
À quoi servent les commissions parlementaires?
M. Chagnon: À adopter des projets de loi. On cherche
à faire ça, là.
M. Gautrin: Les commissions parlementaires, si vous posez une
question, vous le savez parfaitement, c'est pour étudier les projets de
loi article par article.
M. Léonard: À partir de quelqu'un qui est
responsable.
M. Gautrin: Absolument!
M. Léonard: Ha, ha, ha! Le responsable de la loi, de
l'application de la loi, ce ne sera pas le député de Verdun,
ça va être le président du Conseil du trésor.
M. Gautrin: Là...
M. Léonard: Bien, il y a un amendement qui vient
d'être déposé ce matin, là.
M. Gautrin: Mais il n'est pas encore déposé.
M. Chagnon: Oui, mais il peut y avoir des changements. Le
député de Verdun peut être nommé président du
Conseil du trésor.
M. Léonard: Franchement, c'est de la rigolade. M. le
Président, c'est de la rigolade parce que, là, on dit: On ne peut
pas discuter de ça tant qu'on ne sera pas rendus à l'amendement.
Là...
M. Gautrin: Non, non, mais, moi, je suis prêt à
discuter de ça complètement, et on en a discuté
jusqu'à maintenant. La question... Vous répétez exactement
les mêmes arguments sur un, sur deux, sur trois. Vous
répétez.
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous...
M. Gautrin: J'ai l'impression que vous êtes en train de
faire de la redite.
M. Léonard: Bien, on a avancé quand même.
Le Président (M. Lemieux): Nous en sommes au paragraphe
2°.
M. Léonard: Au cours du paragraphe 2°...
Le Président (M. Lemieux): Paragraphe 2° de l'article
1.
M. Léonard: ...on a avancé un peu. Le
député de
Verdun a découvert que le président du Conseil du
trésor n'était pas lié...
M. Gautrin: Je m'excuse. Là-dedans... M.
Léonard: ...juridiquement.
M. Gautrin: ...il est tenu d'appliquer la loi, et le concept de
«lié», au sens tel que vous le définissez, c'est
sûr.
M. Léonard: Sa compréhension a fait un pas en
avant.
M. Gautrin: Je vous remercie. Bien sûr, il faut toujours
être ouvert à toute chose dans la vie.
M. Léonard: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): Alors, est-ce que le paragraphe
2° est adopté?
M. Chagnon: Adopté.
M. Léonard: Moi, je n'ai pas de réponse aux
questions. C'est non.
M. Gautrin: Alors, adopté.
Le Président (M. Lemieux): Alors, le paragraphe 2° est
adopté sur division. Nous appelons le paragraphe 3° de l'article
1.
M. Chagnon: L'article 2°, je comprends qu'il est
amendé, hein?
M. Gautrin: Tel qu'amendé.
Le Président (M. Lemieux): Tel qu'amendé, oui, oui.
Pardon. Est-ce que le paragraphe 2° de l'article 1 est adopté tel
qu'amendé?
M. Chagnon: Voilà! M. Gautrin: C'est ça.
M. Chagnon: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté sur
division...
M. Chagnon: C'est ça.
Le Président (M. Lemieux): ...tel qu'amendé, le
paragraphe 2° de l'article 1. Nous passons au paragraphes0 de
l'article 1.
M. Léonard: Le paragraphe 3°.
M. Gautrin: Le paragraphe 3°. M. Chagnon: Ha, ha,
ha!
Le Président (M. Lemieux): Monsieur, est-ce qu'il y a des
commentaires? Est-ce qu'il est adopté?
M. Gautrin: Bien, M. le Président, brièvement, le
paragraphe 3° va essayer de toucher, à ce moment-là, les
organismes des secteurs parapublic et péripublic dans lesquels, en vertu
de la loi, les normes, les barèmes de rémunération sont
approuvés par le gouvernement. Ceci, ça touche des organismes
comme la Société des alcools, Hydro-Québec, SOQUIA, la
Caisse de dépôt. Alors, après les... Où est le
président? Ah! Alors, j'ai terminé, M. le Président. Je
décris actuellement... On est dans l'article...
M. Léonard: On vient de changer de président. Le
président s'occupe de ses relations avec la presse, pour moi.
Le Président (M. Forget): Alors, M. le
député de Labelle.
M. Chagnon: Je pense que la presse est ici.
M. Léonard: Alors, M. le Président, je vais
demander...
M. Gautrin: La présence du président du Conseil du
trésor?
M. Léonard: ...au président du Conseil du
trésor...
M. Gautrin: Ha, ha, ha!
M. Chagnon: Pour moi, vous fonctionnez avec un disque au laser,
vous, ça ne s'use pas. Ou peut-être que le député de
Verdun...
M. Léonard: La liste des organismes qui sont visés
par le troisième paragraphe, ça a quand même une
importance, dans une commission parlementaire...
M. Gautrin: Oui.
M. Léonard: ...ainsi que les taux d'encadrement dans
chacun des organismes, pour voir jusqu'où porte l'application de la loi.
Je pense que c'est le président du Conseil du trésor qui devrait
répondre à ça. Mais, s'il pouvait, lui, les obtenir
autrement... Mais, à ce moment-là, je vais lui poser la question.
Je pense que c'est important de lui poser la question: Pourquoi lui, de
façon particulière, aurait accès à ces
renseignements qu'il déposerait ici, alors que nous, les autres
parlementaires, n'aurions pas accès à ces renseignements? C'est
lui qui
les détient, c'est le président du Conseil du
trésor. M. Gautrin: M. le Président.
M. Léonard: Alors, qu'il les dépose en même
temps pour tout le monde! C'est ça, à la commission
parlementaire.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Verdun va répondre.
M. Gautrin: M. le Président, il y a deux questions dans la
question du député de Labelle. La question qui touche ce qui est
couvert par cet article de la loi, c'est du domaine public et...
M. Léonard: La liste, j'ai demandé la liste.
M. Gautrin: La liste, ça, c'est strictement du domaine
public. Je peux la lui établir et la lui déposer dans quelques
heures. J'ai une liste qui est non exhaustive mais, ça, je peux l'avoir.
Ça, c'est strictement du domaine public, à savoir sur quoi
ça s'applique.
La question des taux d'encadrement dans chacun de ces
secteurs-là, ce ne sont pas des informations dont je dispose, sauf les
informations qui sont dans le domaine public.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Saint-Louis, est-ce que vous avez quelque chose à rajouter?
M. Chagnon: L'alternance, M. le Président.
M. Gautrin: Oui.
M. Chagnon: Je laisserais le député de
Labelle...
Le Président (M. Forget): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: L'alternance. On va répondre à
cette question et, après, il aura la parole.
Le Président (M. Forget): Merci, M. le
député de Labelle. Alors, la parole est à vous, M. le
député de Labelle.
M. Léonard: Vous connaissez ça, M. le
Président. Il y a quand même deux partis ici.
Le Président (M. Forget): Je suis au courant.
M. Léonard: Vous, quand vous prétendez être
le président du caucus des Laurentides, vous êtes le
président du caucus libéral des Laurentides et non pas du Parti
québécois.
Le Président (M. Forget): M. le député de
La- belle, on ne parle pas du caucus des Laurentides.
M. Léonard: Vous vous souviendrez de ça dans vos
apparitions publiques.
Le Président (M. Forget): On parle présentement...
On est en commission parlementaire.
M. Gautrin: Mais, écoutez, les problèmes entre le
député de Prévost et le député de Labelle,
ça, ça se réglera à d'autres niveaux.
Le Président (M. Forget): Ailleurs qu'ici, M. le
député de Labelle.
M. Léonard: Alors, M. le Président, le
député de Verdun dit: Je n'ai pas ici la liste exhaustive des
organismes qui sont touchés. Franchement, qui est touché? Quand
on légifère, on doit couvrir le champ de la législation,
le champ visé, et on sait ce qu'on vise.
M. Gautrin: Absolument.
M. Léonard: Là, j'ai demandé qu'on
dépose la liste des organismes visés.
M. Gautrin: Elle va vous être déposée.
M. Léonard: Déposez-la...
M. Gautrin: Bien, oui. Pas de problème là.
M. Léonard: ...qu'on la regarde et qu'on pose des
questions là-dessus.
M. Gautrin: Un instant, si vous me permettez!
Le Président (M. Forget): Un instant! M. le
député de Verdun. C'est le député de Labelle qui a
la parole.
M. Léonard: C'est ça, là. M. le
Président, j'ai la parole. Alors, je lui demande de déposer la
liste des organismes visés, pas une liste à peu près, plus
ou moins. Quand on fait de la législation, on la fait de façon
précise.
M. Gautrin: Absolument. Et, donc, elle est très...
Le Président (M. Forget): Un instant, M. le
député de Verdun, c'est le député de Labelle.
M. Léonard: J'ai la parole. J'ai la parole. La liste
précise de tous les organismes visés, et pas une liste à
peu près, plus ou moins deux, plus ou moins trois organismes. Tous les
organismes visés.
Deuxièmement, j'ai posé la question sur les taux
d'encadrement. C'est important à savoir, parce que c'est un
élément fondamental dans l'administration d'avoir les taux
d'encadrement. Ça serait important de le savoir parce que, s'il met dans
le paquet tous les organismes mais qu'il y en a où l'encadrement est
trop faible et qu'il arrive, après ça, avec un taux de coupure
dans l'encadrement, puis-je simplement rappeler au député de
Verdun qu'il se tire dans le pied, ou bien que son président du Conseil
du trésor va se tirer dans le pied s'il obéit à ce que le
projet de loi va dire.
M. Chagnon: Le projet de loi prévoit déjà
ça.
Le Président (M. Forget): Un instant, M. le
député de Saint-Louis, c'est M. le député de
Labelle qui a la parole.
M. Chagnon: Je ne parlais pas au député de
Labelle.
M. Léonard: II y a des problèmes particuliers
là-dedans. Le niveau d'encadrement de chacun des organismes, c'est
important, parce que le projet de loi ne peut pas s'appliquer de façon
uniforme autant qu'il le croit. Donnée majeure, et ce n'est pas à
peu près. Ce n'est pas: On pense qu'il y en a trop. Non. Ce n'est pas
comme ça qu'on fait dans l'administration. Le député de
Verdun n'a peut-être jamais eu de responsabilités administratives,
ce qui explique sa naïveté dans l'administration. Il aspire
à avoir des responsabilités administratives, à un poste de
ministre je le vois très bien, il fait tout pour se signaler
à l'attention de son premier ministre mais je souligne que son
projet de loi vient de montrer, justement, qu'il a des problèmes.
Le Président (M. Forget): Vous avez
complété, M. le député de Labelle?
M. Léonard: Je reviendrai.
Le Président (M. Forget): Alors, M. le
député de Verdun. (11 h 40)
M. Gautrin: Je remercie le député de Labelle de
parler des problèmes, mais je voudrais rappeler maintenant la
manière dont c'est structuré, cet article 1.
Une voix: L'article 7.
M. Gautrin: C'est ça. L'article 3, là-dedans, va
donner une définition générale qui va donc être sur
un principe général de dire ce qu'on veut couvrir. Et c'est comme
ça, c'est ça qu'on veut couvrir. Ce à quoi ça
s'applique, c'est une information que je suis parfaitement prêt à
lui donner. La liste des corps qui sont là-dedans, on peut la
déposer bientôt.
Et le taux d'encadrement, il faut bien être conscient comment est
structuré... Puisqu'on en parle, on parle globalement de ce projet de
loi. Si je me rappelle, d'ailleurs, c'était votre intervention, M. le
député de Labelle, en première ou deuxième lecture
je n'ai plus souvenance dans laquelle vous avez justement
critiqué la structure même de ce projet de loi. On se donnait une
clause d'exclusion à l'intérieur du projet de loi pour permettre
au Conseil du trésor d'exempter de l'applicabilité ou de
l'application de ce projet de loi certains organismes et certaines
catégories de personnes. Les questions que vous soulevez peuvent
être pertinentes, le cas échéant. On établit un
principe général de diminution de l'encadrement et de
réduction des effectifs, laissant la possibilité au gouvernement
ou au Conseil du trésor, sur les amendements qu'on adoptera, de pouvoir
exempter. Mais le principe général doit rester. Et c'est comme
ça qu'on a fait. Et je sais que vous vous êtes permis,
d'ailleurs... Et vous le connaissez parfaitement, parce que c'était la
base d'une de vos argumentations lorsque vous êtes intervenu en
deuxième lecture sur ce projet de loi. Alors, ne dites pas que vous ne
le savez pas.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: M. le Président, là, le
député de Verdun fait du patinage.
M. Gautrin: Non.
M. Léonard: l'objet même du projet de loi, c'est de
traiter, pour une de ses grandes parties, du taux d'encadrement, et il
présuppose qu'il y en a trop, d'encadrement. il a mis 20 %. il faudrait
couper 20 %. est-ce que les 20 % sont au hasard? et, s'ils ne sont pas au
hasard, comment fexplique-t-il? et puis, quand je demande la liste des
organismes visés...
M. Gautrin: Sur une question en dehors...
M. Léonard: ...avec le taux d'encadrement, je pense qu'il
faut connaître, il faut faire l'état, le bilan de chacun des
organismes. Il faut faire l'analyse de la question pour voir s'il y a
problème. Il faudrait au moins, puis regarder si c'est vraiment
exagéré, ce qu'il y a. Non, on n'a pas ça à l'heure
actuelle...
Le Président (M. Lemieux): M. le député
de...
M. Léonard: ...puis on a établi une norme: 20
%.
M. Gautrin: M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Verdun, oui.
M. Léonard: Sur quoi le député de Verdun
se
base-t-il pour établir 20 %?
Le President (M. Lemieux): Oui.
M. Gautrin: M. le Président, si vous me permettez, je
demanderais la pertinence du débat, parce que l'intervention du
député de Labelle porte sur des coupures de 20 % qui sont
certainement à un article qui viendra subséquemment, mais qui
n'est pas, actuellement, débattu.
M. Léonard: Mais, M. le Président, vous
n'étiez pas là, vous discutiez avec quelqu'un de la presse,
là, si je comprends, pendant... Je ne sais pas ce que vous vouliez
rétablir. Enfin. Bon. Mais j'ai demandé la liste des organismes
qui étaient visés. C'est important. Alors, on a dit que oui, on
la déposerait. On ne l'a pas ici. Le député de Verdun
dépose son projet de loi, mais il ne l'a pas. Il n'est pas très
bien préparé. Un ministre qui apporte un projet de loi ici, en
commission parlementaire, doit être capable de la déposer, une
liste comme ça.
M. Gautrin: Cela...
M. Léonard: Alors, ça, c'est le premier point, et
je suis tout à fait dans la pertinence du débat. Demander la
liste, au paragraphe 3° de l'article 1, la liste des organismes
visés, c'est majeur. Puis ensuite, je demande aussi, par la même
occasion, étant donné qu'on fournit la liste, de nous donner le
taux d'encadrement par organisme pour savoir l'état de chacun de ces
organismes, parce que je suppose qu'il y en a dont le taux d'encadrement est
plus ou moins élevé. Puis, ça, c'est des données de
base. Quand on étudie un projet de loi je m'adresse à
vous, M. le Président, mais en m'adressant aussi, par votre
intermédiaire, au député de Verdun il faut
établir ces faits. C'est tout à fait pertinent. Je ne peux pas
passer à côté de ça.
M. Gautrin: M. le Président...
M. Léonard: Alors, la liste des organismes.
M. Gautrin: ...j'étais intervenu lorsque le
député de labelle a débattu la question des 20 %.
Le Président (M. Lemieux): Ça va, M. le
député de Labelle. Alors, il n'y a pas d'autres commentaires du
député de Verdun.
M. Léonard: Est-ce qu'il y a un problème ou il n'y
a pas de problème? Si on ne l'a pas? Où est le problème,
là? Établissez le problème.
M. Gautrin: Où est le problème? Je m'excuse.
Où est le problème? C'est ça que je ne comprends pas.
Où est le problème?
M. Léonard: Bien oui. Où est le problème
d'encadrement? Pourquoi est-il trop élevé? Faites la preuve.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Verdun.
M. Gautrin: Un instant, un instant! M. le Président, on
est à l'article 1, troisièmement. Ça va?
Troisièmement. On est en train de discuter quels sont les
éléments qui sont couverts par ce projet de loi. On a une
définition générale qui est assez générale
pour couvrir le secteur parapublic. Maintenant, si le député de
Labelle veut avoir la liste, qui est parfaitement du domaine public, des
éléments qui sont couverts là-dedans et qu'il
connaît certainement de son côté, c'est une chose qui peut
parfaitement être déposée sans difficulté.
Alors, si c'est ça qu'il veut avoir, il n'y a pas de
difficulté à avoir ça. Si c'est autre chose, je ne sais
pas ce qu'il veut avoir.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: L'autre élément, M. le
Président, je veux savoir si, lorsqu'on aura la liste... Tous les
organismes doivent être couverts. Tous les organismes doivent être
couverts. Et, pour le savoir, comme il touche, il s'attaque au taux
d'encadrement, il faut savoir le taux d'encadrement de chacun. En
déposant la liste, qu'il dépose le taux d'encadrement de chacun
parce que, de toute façon, il va falloir le faire. Il va falloir y venir
ou bien, là, écoutez...
Le Président (M. Lemieux): Qu'on s'en tienne au paragraphe
3°. Alors, au paragraphe 3°, pour le moment, il est question de
l'application eu égard aux organismes concernés, et il n'est pas
question, pour le moment, du taux d'encadrement au paragraphe
3e.
M. Léonard: M. le Président, dans ce cas-là,
lisez-nous le paragraphe 3° au complet.
Le Président (M. Lemieux): Oui, alors, paragraphe 3°:
«3° tout autre organisme dont le personnel est
rémunéré selon les normes et barèmes qui sont, en
vertu de la loi, déterminés ou approuvés par le
gouvernement ou stipulés dans une convention collective
négociée et agréée avec l'accord du
gouvernement.»
Donc, il s'agit bien de l'application comme telle de la présente
loi à des organismes dont le personnel est rémunéré
selon la Loi sur la fonction publique. Et, à ce stade-ci, on ne parle
pas comme tel de diminution du niveau d'encadrement des gens ou personnes ou
organismes touchés par les normes et barèmes en vertu de la loi,
déterminés ou approuvés par le gouvernement ou
stipulés dans une convention collective négociée et
agréée avec l'accord du gouvernement. Peut-être que,
plus loin dans le projet de loi, on en fait état, mais, à
ce stade-ci, on n'en fait pas état.
M. Léonard: M. le Président. Le paragraphe 3°
est rédigé de façon à faire une distinction entre
le personnel qui est rémunéré selon les normes et
barèmes approuvés par le gouvernement; ça, c'est le
personnel cadre, l'encadrement. Deuxièmement, «stipulés
dans une convention collective négociée», c'est le
personnel syndiqué. Bon. On fait une distinction entre les deux. Alors,
je demande la liste des organismes avec le taux d'encadrement et, si vous
voulez donner l'autre taux, résiduel, faites-le. Mais, au fond, la
distinction est à l'intérieur même du paragraphe 3° de
l'article 1. Elle est là, la distinction. Qu'est-ce que vous voulez que
je vous dise?
Le Président (M. Lemieux): C'est les...
M. Léonard: Alors, je demande qu'on nous donne le taux
d'encadrement de chacun, ce qui répondrait à la question.
Le Président (M. Lemieux): C'est tous les non-syndicables,
et il y a ceux qui sont syndiqués et ceux... Ecoutez, il n'est pas
question du tout là-dedans du taux. Écoutez, ou je ne comprends
pas le paragraphe 3°...
M. Léonard: M. le Président, «dont le
personnel est rémunéré selon les normes et
barèmes»...
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Léonard: ...à ce moment-là, on fait une
distinction. Et, ultérieurement, d'ailleurs, on va avoir des taux
différents selon l'un et l'autre. Alors, je demande la liste avec la
base même qui fait l'objet du projet de loi, et c'est le taux
d'encadrement.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Verdun, vous n'avez pas de commentaires?
M. Gautrin: M. le Président, je n'ai pas de
commentaires.
Le Président (M. Lemieux): Parfait. M. Léonard:
II ne peut pas répondre.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Gautrin: Non, je n'ai pas de commentaires à ça.
J'ai déjà répondu quatre fois à la même
question, dans laquelle je vous ai répondu...
M. Léonard: Vous n'avez pas répondu.
M. Gautrin: Je vous ai répondu quatre ou cinq fois, si
vous voulez, là-dedans, qu'on est ici dans un paragraphe de
définition. Dans ce paragraphe de définition, on couvre un
certain nombre d'organismes. Si vous voulez savoir quels sont les organismes
touchés, c'est quelque chose qui est strictement du domaine public et du
domaine de la loi.
M. Léonard: M. le Président.
M. Gautrin: Vous pourrez l'avoir n'importe quand.
M. Léonard: M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: Je voudrais juste dire que le
député de Verdun serait mieux d'admettre qu'il ne peut pas
répondre à ma question et qu'en fait c'est le président du
Conseil du trésor qui pourrait répondre à la question.
M. Gautrin: Je m'excuse, M. le Président... M. le
Président.
M. Léonard: Lui, il a les données pour le
faire.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Verdun.
M. Gautrin: Vous me permettrez, je n'ai à admettre rien du
tout, je réponds. Et je réponds encore une fois que, si vous
voulez savoir ce qui est couvert, les organismes couverts par l'article 3,
c'est quelque chose qui est strictement du domaine public et du domaine de la
loi et quelque chose qui est parfaitement accessible à tout le monde, y
compris à vous, sans difficulté.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Verdun. M. le député de Lévis,
vous voulez intervenir? M. le secrétaire, M. le député de
Lévis remplace, c'est bien ça?
Le Secrétaire: Oui.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, paragraphe 3°. (11 h 50)
M. Garon: Essentiellement, ce que dit le député de
Labelle, je ne sais pas comment ça marche actuellement sous le
gouvernement, mais on a connu une époque où, quand une loi
était approuvée par le Conseil des ministres, il devait y avoir
un impact; l'impact de cette loi-là était présenté
au Conseil. Exemple: l'impact législatif, l'impact administratif,
l'impact par rapport à la clientèle. Qu'est-ce qui arriverait si
ce projet de loi là
était adopté? Est-ce que ça coûterait plus
cher ou ça coûterait moins cher? Quels étaient les effets
financiers, les effets sur les finances publiques, l'effet administratif,
l'effet sur les clientèles, les bénéficiaires, si on veut,
qui étaient touchés par le projet de loi?
Alors, au fond, ce que demande le député de Labelle, il
demande quel va être l'impact de ce projet de loi là par rapport
aux organismes qui sont visés. Normalement, quand un projet de loi comme
ça arrive au gouvernement, on sait tous les organismes qui vont
être visés, on a la nomenclature. Je pense, par exemple, à
une entreprise comme SOQUIA; je sais qu'eux autres marchent selon les normes et
barèmes, par exemple. Alors, il faudrait présenter les normes et
barèmes pour l'emploi des gens. Et, d'ailleurs, les corporations non
gouvernementales ont habituellement le meilleur des deux mondes: ce qu'il y a
de mieux dans le privé, ils le prennent, et ce qu'il y a de mieux dans
le public, ils le prennent, ce qui fait que, dans le fond, habituellement, ils
ont le meilleur des deux mondes. Hydro-Québec, par exemple, je ne sais
pas à combien ils sont rendus; ils étaient 45
vice-présidents, à un moment donné.
M. Gautrin: II est couvert par ça.
M. Garon: Là, on me dit qu'ils sont rendus à 38,
alors combien il y en a qui... 38 vice-présidents.
Une voix: À l'Hydro?
M. Garon: À l'Hydro, oui. C'est beaucoup de
vice-présidents. Le cabinet de M. Clinton, de M. Bush n'a même pas
ça, et il administre les États-Unis au complet. Alors, et ils
n'ont pas qu'un produit. Le Conseil des ministres... Moi, j'aurais pensé
qu'une réforme comme celle-là, par exemple, une principale
réforme serait de diminuer le nombre des ministères. On a deux
fois trop de ministères au Québec. La chasse et la pêche,
on a un ministère de la Chasse et de la Pêche, et j'ai
déjà dit en blague qu'il manque juste un ministère du
sirop d'érable.
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît, s'il
vous plaît! Pertinence, pertinence, s'il vous plaît!
M. Gautrin: Non, non, ça, ne reprenons pas ce
débat-là ici, dans le cadre de 198, M. le
député.
M. Garon: Bien oui, c'est ça. Il faudrait commencer par
donner l'exemple.
M. Gautrin: Ah, ah, ah!
Le Président (M. Lemieux): Le peuple a déjà
décidé de ce débat-là en 1980. S'il vous
plaît!
M. Garon: II faut commencer par l'exemple, et l'exemple doit
venir d'en haut. On a un tas de ministres délégués qui ne
savent rien. Il y a des ministres... On dit même qu'il y a un ministre,
son cabinet est plus important que sa fonction publique.
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît! Alors la
pertinence, paragraphe 3°.
M. Garon: Alors, c'est pour ça que, dans le cadre de ce
paragraphe 3° là, ce que le député de Labelle
demande... C'est normal, quand on adopte un projet de loi, de voir l'impact de
ce projet de loi là, quels sont les organismes visés. Par
exemple, ici, quand vous dites... Ce n'est pas pour rien, à moins que...
Le législateur, normalement, n'est pas supposé parler pour ne
rien dire.
Une voix: Dans le cas, c'est ce qui se...
M. Garon: Alors, ici, on dit: «tout autre organisme dont le
personnel est rémunéré selon les normes et barèmes
qui sont, en vertu de la loi, déterminés ou approuvés par
le gouvernement». Il y a les deux, alors il y en a dont les
barèmes sont déterminés, d'autres qui présentent
leurs normes et barèmes, et le gouvernement les approuve. Donc, il y a
des organismes qui sont selon les normes et barèmes
déterminés, d'autres selon des normes et barèmes
approuvés par le gouvernement. Ou on dit: «ou stipulés dans
une convention collective là, c'est une autre méthode
négociée et agréée avec l'accord du
gouvernement».
Alors, les différents organismes... Au fond, ce que le
député de Labelle demande, et il a raison, c'est l'impact du
projet de loi. Qui va être touché par ça? Ce qui serait
bon, et je pense que ça serait une bonne chose de le faire, ce serait
que le député dise: Je vais vous fournir la liste de tous les
organismes qui entrent sous l'une ou l'autre des catégories
visées au paragraphe 3°. C'est ce qu'il demande, au fond. Et
là, à ce moment-là, bien, quand on va étudier les
articles par après, on va savoir qui est visé par ça, qui
est touché par ça.
Maintenant, le député pourrait aller plus loin aussi, M.
le Président, en disant le nombre de personnes visées, des
occasionnels ou des personnes ou... Qu'est-ce qu'il y a? Qu'est-ce qui est
recouvert par ça? Qu'est-ce qui est recouvert par les normes et
barèmes? Des fois, ce n'est pas les mêmes; des fois, il peut y
avoir les deux dans un organisme. Alors, qu'est-ce qui est visé par
ça dans l'organisme? Qui sont les personnes qui tombent sous les normes
et barèmes déterminés? Qui sont ceux qui tombent sous les
normes et barèmes approuvés? Qui sont ceux qui tombent sous les
normes des conventions collectives négociées et
agréées avec l'accord du gouvernement? Autrement, on ne
connaît pas l'impact du projet de loi.
Et je pense que, comme c'est le premier projet de loi que
présente un député et qui concerne l'administration comme
celui-là, ça serait bon que les gens ne disent pas, à un
moment donné: Bien, le gouvernement n'a pas
voulu l'approuver parce qu'il était improvisé. Alors, moi,
je pense que le député a intérêt, M. le
Président, à fournir les renseignements que demande le
député de Labelle, parce que c'est de cette
façon-là que des gens vont pouvoir analyser, en regardant les
articles par après, comment les gens vont être touchés.
Parce que, vous savez, des fois, on donne un mythe. Des fois, on dit:
Les fonctionnaires sont tous à Québec. Ça, c'est un mythe
qu'on véhicule souvent. Le député de Vanier a
sûrement entendu dire ça: Vous êtes bien, vous autres, vous
êtes chanceux; les fonctionnaires sont tous à Québec. Moi,
une chose m'a frappé il n'y a pas longtemps. Quand il y a eu une
grève d'une journée, il y en avait 40 000 dans les rues à
Montréal et 10 000 à Québec. Vous savez, ceux qui disent,
à un moment donné, que la fonction publique est toute à
Québec, il faut qu'ils ajustent leurs flûtes. Moi, je me suis dit:
À moins que les gens de Québec ne soient montés à
Québec et qu'il y en ait 30 000 montés à
Montréal... Il y en a beaucoup, de fonctionnaires, aussi. Non, non, mais
je veux dire, quand on regarde ça, au fond, c'est un mythe qu'on
véhicule, comme si, à Québec, il n'y avait personne qui
respire qui ne soit pas un fonctionnaire. On se rend compte, dans la
manifestation, qu'il y en a juste 10 000 dans les rues à Québec
et il y en a 40 000 à Montréal. Il y a quatre fois plus de
manifestants dans les rues. Est-ce que c'est parce qu'il y a quatre fois plus
de fonctionnaires? On ne le sait pas. Alors, ça serait bon, en adoptant
le projet de loi, de voir ce qu'on fait exactement, tu sais.
C'est comme les stationnements. À un moment donné, on dit:
On va mettre des tarifs sur les stationnements. On va augmenter les
stationnements...
Le Président (M. Lemieux): Pertinence, pertinence, M. le
député.
M. Garon: Non, mais c'est parallèle.
Le Président (M. Lemieux): Oui, oui, oui, mais...
M. Garon: L'effet, finalement... Même le Conseil du
trésor...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis!
M. Garon: Non, mais c'est très important, parce que le
député de Labelle demande les effets. Quand le Conseil du
trésor a dit: On va mettre un tarif sur les stationnements, pouf! on se
retrouve avec un grief contesté, et le tarif ne marchera pas.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, la pertinence.
M. Garon: Alors, c'est pour ça que, dans ce cas-
là, il serait important que le député réponde
à la question du député de Labelle pour qu'on connaisse
l'impact de ce paragraphe sur les employés, surtout dans cette
période de crise économique importante.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Lévis. Alors, est-ce que l'article 3 est
adopté? Oui? Il n'y a pas de commentaires de la part du
député de Verdun?
M. Gautrin: M. le Président...
Une voix: II n'y a pas de commentaires du député de
Verdun.
Le Président (M. Lemieux): Non, je ne crois pas...
M. Gautrin: Je m'excuse...
M. Léonard: II n'est plus capable de répondre.
M. Gautrin: Écoutez, sans tomber dans l'humour de la
part...
Le Président (M. Lemieux): II ne faut pas prêter des
intentions, M. le député de Labelle, au député de
Verdun. M. le député de Verdun.
M. Gautrin: Je répondrai à l'heure actuelle: dans
l'article 1, paragraphe 3°, qui est un article de définition, on
couvre un certain nombre de sociétés d'État. Si vous
voulez qu'on informe l'Opposition de la totalité de celles qui sont
couvertes, c'est des choses qui ne sont pas tellement faisables. Le principe
reste quand même un principe général sur les organismes. On
est dans un stade de définition pour savoir ceux qu'on va couvrir. Et la
liste exhaustive est facilement obtenable; c'est strictement du domaine public.
C'est sans difficulté. Vous pourriez l'avoir. Vous devez l'avoir aussi.
Vous pouvez l'avoir, pas de difficulté. C'est du domaine public,
ça. C'est purement du domaine public. Il n'y a rien de caché,
là-dedans, c'est du domaine public. Vous pouvez. C'est ça. C'est
public. C'est strictement... Ça prend une demi-heure pour le trouver.
C'est purement public.
M. Léonard: Oui, mais, M. le Président, j'ai
demandé au député de Verdun de la déposer, la
liste, parce qu'il devrait l'avoir automatiquement. Un ministre, s'il
était là, il devrait la déposer. Il devrait la
déposer. Et ce que je dis: Est-ce que le projet de loi procède
d'une étude sérieuse ou simplement de voeux, de discussions entre
les membres du caucus libéral à l'effet que, oui, il y a trop
d'encadrement ou pas? Et, au fond, je pense que la première chose qu'il
faut faire, il faut déposer la liste des organismes avec les taux
d'encadrement, et puis démontrer qu'il y en a trop,
d'encadré-
ment, ce que je ne nie pas, a priori, mais qu'il le démontre.
qu'il dise et qu'il démontre que ça procède d'une analyse
sérieuse, que son projet de loi, où il dit, tout à coup,
à l'article plus loin: ça va être 20 %, bien, il affecte
tel organisme de telle et telle façon, plus ou moins. on va
peut-être découvrir que couper l'encadrement de 20 % dans tel
organisme, c'est beaucoup trop et, dans un autre, ce n'est pas assez. mais
encore faut-il avoir la liste des organismes avec les taux d'encadrement. (12
heures)
Je dis qu'a priori ça devrait être au président du
Conseil du trésor de déposer ça, parce que c'est lui qui a
l'information. Alors, qu'il la dépose devant les membres de la
commission. Je comprends que le député de Verdun essaie de se
défiler par rapport à ma question, il ne connaît pas la
réponse. Il a établi son chiffre probablement sur le pif, le
vent. Le vent, des critiques peut-être superficielles, peut-être
pas assez profondes dans d'autres cas. C'est ça, son problème:
est-ce que ça procède d'une étude sérieuse? Puis le
premier élément sur lequel on va se baser, ça va
être le taux d'encadrement, la liste des organismes avec le taux
d'encadrement. Est-ce que le député de Verdun admet que le taux
d'encadrement dans chacun des organismes est une donnée essentielle au
projet de loi? Admet-il ça?
M. Gautrin: Non.
M. Léonard: Ah bon! Il ne l'admet pas. Oh! Il ne l'admet
pas, alors ça va être une coupure aveugle, ce n'est pas une
donnée essentielle. On ne veut pas savoir dans tel organisme quel est le
taux d'encadrement, et, dans tel autre, quel est le taux d'encadrement. On ne
veut pas le savoir. Couper de 20 % c'est la seule question qu'il demande. C'est
la seule question, c'est sa proposition. Une coupure bête et aveugle de
20 %, c'est ça qui va arriver...
M. Gautrin: Mais..
M. Léonard: Moi, je pense...
M. Gautrin: M. le Président...
M. Léonard: ...et je veux dire à cette commission,
et aux autres députés... Si je n'arrive pas à convaincre
le député de Verdun, je veux au moins convaincre ses
collègues que le taux d'encadrement c'est un élément
important, qui est la base même du projet de loi, et qui devrait
accompagner la liste des organismes.
M. Gautrin: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Verdun.
M. Gautrin: ...je pense que, quand on arrivera à discuter
article par article, on sera en mesure de répondre au
député de Labelle pourquoi j'ai répondu non à son
argumentation. Au niveau où on est, au niveau des définitions, il
est clair que ce n'est pas pertinent au niveau des définitions, et,
ultérieurement, je lui expliquerai pourquoi ce n'est pas pertinent dans
la suite des débats.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: Encore sur le troisième paragraphe de
l'article 1, réponse inexistante. Le député...
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que...
M. Léonard: ...de Verdun vient de dire qu'il ne peut pas
la déposer, parce que c'est ça, en fait, il ne la dépose
pas. Alors, M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le paragraphe 3
° est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, adopté?
M. Garon: Non.
Le Président (M. Lemieux): Non? Ah bon.
M. Garon: C'est parce que c'est très important ce que
demande le député de Labelle, autrement on ne peut pas savoir ce
qui va se passer. On a vu récemment... Vous savez qu'Hydro-Québec
a parlé de faire des coupures récemment. Et ils sont venus nous
rencontrer, ils ont rencontré les députés libéraux,
et, quand on les a rencontrés, de quoi on s'est rendu compte? On s'est
rendu compte qu'ils commençaient par les régions. Le siège
social, ils le gardent pour la fin. Moi, ça m'a frappé, j'ai
toujours remarqué que les gens sont mieux pour annoncer les coupures des
autres que les leurs.
Le Président (M. Lemieux): La pertinence, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Bien, c'est ça, c'est exactement ça.
Alors, quand arrive Hydro-Québec, et qu'elle annonce ses coupures, bien
elle coupe dans les différentes régions du Québec mais au
siège social, là, ça a l'air à être
très douloureux. Moi, j'ai demandé il y a quelques années
aussi au gouvernement... Quand il a dit: On va combler le déficit des
hôpitaux, j'avais demandé la liste au ministre des Finances, la
liste des hôpitaux. Il n'a jamais voulu la fournir. J'ai dit: Si vous ne
voulez pas faire de politique, mettons les déficits des hôpitaux
pour les 25 années en arrière. On va prendre l'Union Natio-
nale, les libéraux, le PQ, tout le monde, les déficits de
tous les hôpitaux depuis les 25 dernières années en
arrière pour voir ce que vous payez. Il n'a jamais voulu la produire.
J'ai le sentiment que c'est toujours les mêmes qui sont dans les
déficits et qu'il y a souvent de l'incongruité dans les
déficits. Comme on vient de le voir au CHUL, par exemple, on a Vu qu'il
y avait un déficit de 2 000 000 $ chaque année depuis 2 ans, et
là, à un moment donné, le ministère le
découvre d'un coup sec, comme s'il venait de faire une découverte
extraordinaire alors que le ministère a approuvé le budget
à chaque année pendant ces 8 années-là, avec le
déficit dedans. Il faut voir quand même les choses. Qu'est-ce que
le député demande, au fond? Le député de Labelle
demande le taux d'encadrement, pourquoi? Il veut voir quelle va être la
«rationnelle» qui va être opérée par
après, parce qu'on sait, au fond, qu'il y a bien des affaires politiques
dans ces choses-là, et qu'à ce moment-là on peut faire des
coupures chez ceux qu'on n'aime pas, et ne pas en faire chez ceux qu'on aime.
Dans le journal ce matin, à la page 2, il y a un fonctionnaire,
là, je ne sais pas c'est quoi, mais il se sent persécuté
parce qu'il dénonce les pratiques administratives. En tout cas, le
journal a trouvé ça assez important pour en faire quasiment une
page complète, parce qu'il découvre de l'argent qui est mal
utilisé.
Le Président (M. Lemieux): La pertinence, M. le
député de Lévis. L'article 3°.
M. Garon: Oui, c'est une analogie. Vous savez, si vous aviez dit
la pertinence à Notre-Seigneur Jésus-Christ...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: ...la Bible n'existerait pas parce que c'étaient
toutes des paraboles.
Le Président (M. Lemieux): Par analogie. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): Par analogie. Ha, ha, ha!
M. Garon: Par comparaison, qu'est-ce que le député
de Labelle demande? Il demande, au fond, quel est le taux d'encadrement dans
les différents organismes pour voir s'il y a eu une étude
sérieuse, et voir ensuite qui va être visé en premier. Vous
savez, dans les hôpitaux, je ne l'ai jamais eue, la liste, on ne l'a
jamais publiée, comme si c'était une maladie honteuse, ou bien
parce qu'on favorise peut-être ceux qui ont des déficits au lieu
de ceux qui administrent bien. Voyez-vous, ça, j'ai vu ça souvent
dans l'administration publique. On parle des deux côtés de la
bouche en même temps.
Alors, ici, le député de Labelle demande une certaine...
Si on veut rationaliser la fonction publique, si on veut rationaliser les
organismes gouvernementaux et paragou-vernementaux, il dit qu'il faudrait voir
de quelle façon ça fonctionne, le taux d'encadrement.
Et je vais vous dire une chose. Si les gens sont sérieux quand
ils veulent le faire, la meilleure façon, c'est de le rendre public.
Moi, j'ai essayé de le faire dans les ministères. J'ai vu quelle
armée j'ai eue contre moi, parce que j'ai voulu, moi, un moment
donné, abolir des postes de directeurs généraux de mon
ministère. J'ai eu tout le monde contre, même l'Association des
cadres, pour remplacer, je pense, 7 postes par 2; parce qu'un sous-ministre
adjoint et un directeur général, ça gagne le même
salaire. Ça gagne le même salaire, ça, un sous-ministre
adjoint et un directeur général. Ils passaient leur temps
à se chicaner. Moi, j'ai dit: Écoutez, si vous continuez à
vous chicaner, moi, j'en fais disparaître un des deux, la chicane va
finir là. Alors, finalement, ils ont continué à se
chicaner, j'ai fait disparaître les directeurs généraux.
Moi, je voulais en remplacer 7 par 2. Je n'ai jamais pu.
Une voix: C'est pour ça, ça.
M. Garon: Non, non, ce n'est pas ça, ce n'est pas
ça. Ce n'est pas ça, parce que ceux qui ne voulaient pas...
Même le Trésor ne voulait pas se mouiller.
M. Léonard: M. le Président, n'interrompez pas le
député de Lévis.
M. Garon: Même le Trésor ne voulait pas.
Le Président (M. Lemieux): Je vais retenir ça, M.
le député de Labelle, tout à l'heure.
M. Garon: II n'y a personne qui voulait. Pourquoi? J'ai
réussi pareil, parce que...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon: ...quand une cause est juste, je l'épouse, moi;
je ne la lâche pas tant qu'elle n'est pas réussie. Je n'ai pas
l'habitude de lâcher une cause quand elle est... Bon. Ici, au fond, si le
député de Verdun veut vraiment que ça se passe, la
meilleure façon, c'est de répondre au député de
Labelle, parce que, si on demande quel est le taux d'encadrement, l'opinion
publique va dire: Regarde donc ça, dans tel organisme, ça n'a pas
de bon sens. L'encadrement était bien trop élevé. Et,
à ce moment-là, l'opinion publique va être la
première à réagir et à dire... Même nos
journaux, même s'ils ne sont pas réveillés bien, bien, ils
ne pourront pas passer à côté, ils vont être
obligés d'en parler. Ils vont être obligés de dire quelque
chose comme: Regarde le taux d'encadrement de tel organisme par rapport
à tel
autre; et là, à ce moment-là, les gens vont
établir des priorités automatiquement, et là, dans sa
réforme, il va avoir un appui extraordinaire. Sauf que si on veut faire
ça en cachette, là, à ce moment-là, je vais vous
dire une chose, si on veut le faire en cachette, il n'y aura pas d'appui dans
l'opinion, et là on va dire: C'est du «gimmickage»
politique, c'est du magouillage, c'est du «poutinage», et là
il n'aura pas d'appui pour faire une réforme, qui peut être bonne,
dépendamment de la façon dont elle est faite. La meilleure
façon, moi, je pense, qu'elle soit bien faite, c'est de répondre
au député de Labelle et de dire: Bon, O.K., nous autres, on n'a
rien à cacher. Dans le fond, le député de Verdun a dit
lui-même, au fond: Tout ça, c'est public, sauf que... C'est vrai
que c'est public, c'est comme: Nul n'est censé ignorer la loi. Mais je
vais vous dire une chose: Quand vous mettez les lois et les règlements
bout à bout, je ne sais pas si la salle est assez longue, avec un rayon
de bibliothèque, pour mettre toutes les lois et les règlements.
L'autre jour, j'avais une réunion, on montrait un exemple, pour changer
l'assurance-maladie, pour changer quoi?
Une voix: Un règlement.
M. Garon: Un règlement. Ça prenait une page, juste
des amendements et des sous-amendements, tout ça pour arriver à
une page complète. Imaginez-vous le temps que ça prend pour faire
ça de cette façon-là.
Alors, si le député veut vraiment que ça
fonctionne, il faut qu'il mette les chances de son bord. Actuellement, s'il
laisse ça comme ça, et c'est secret, là, bien, ça
va être un peu comme la réforme du ministère des
Transports. Même le ministre du développement régional est
obligé de dire que le fait d'avoir agi en catimini, c'a
été une erreur du ministre des Transports, M. Elkas.
Le Président (M. Lemieux): La pertinence.
M. Garon: Même le député... Bien non, c'est
exactement ça. Même le député de Maskinongé,
qui est ministre du développement régional, a répondu au
ministre des Transports: Bien, si vous aviez procédé
publiquement, en consultation avec les gens, peut-être bien que vous
n'auriez pas le problème que vous avez aujourd'hui, où les gens
se soulèvent.
Alors, ce que le député de Labelle fait, au fond, il
n'essaie pas de nuire au député de Verdun. Il essaie de l'aider
en disant: N'agissez pas en secret, mettez ça public. Au fond, les gens
ne sont pas nécessairement contre, mais à condition que... La
seule façon que ça fonctionne, une réforme comme
celle-là, c'est qu'elle soit faite publiquement. Autrement, ça ne
marchera pas. Ça ne marchera pas, et c'est pour ça que le
député de Labelle ne nuit pas au député de Verdun
quand il lui demande ça; il demande, au fond, d'avoir un livre ouvert.
Et les gens, immédiatement, vont dire: Bon, bien, regarde donc
ça, là, à tel... Tu sais, quand tu dis à
Hydro-Québec, un peu souvent, là: Vous avez 45
vice-présidents, là, c'est fatigant, ce n'est pas facile à
répondre. Il doit y avoir un vice-président en charge des
boîtes téléphoniques, je suppose, un vice-président
en charge de n'importe quoi. Bien, 45, ils les ont baissés à 38;
mais 38, c'est encore beaucoup, 38. Avec tout le «kit» qui va avec
ça. Le président d'Hydro, je ne sais pas si c'est encore le cas,
mais je sais qu'il avait un cuisinier privé. Alors, il y a tout un
«kit» qui va avec ça. C'est comme les recteurs
d'université. Ils restent en ville, comprenez-vous, puis ils ont des
chauffeurs. Pourquoi? Je ne vois pas pourquoi. Quand on voyage de bord en bord
du Québec, un chauffeur, ça doit se faire, mais, si tu voyages
à trois coins de rue pour aller occuper ton bureau, pourquoi tu as un
chauffeur puis te promener en limousine? Ça coûterait bien
meilleur marché de prendre un taxi. Même si c'est aux frais de la
princesse. (12 h 10)
Le Président (M. Lemieux): La pertinence, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Alors, c'est pour ça qu'il faut montrer le taux
d'encadrement. Le taux d'encadrement, le rendre public et, moi, je seconde
à tour de bras le député de Labelle qui, d'ailleurs,
devrait en faire une motion, à mon avis, pour qu'on puisse prendre un
vote là-dessus, parce qu'il le demande, comme ça, mais il devrait
le demander plus formellement, à mon avis. Une motion, parce que je
pense que c'est très important. Au fond, une réforme comme
celle-là, si on n'a pas de balises ou de critères, va sombrer
dans l'arbitraire. Alors, à ce moment-là, bien, si on voit le
taux d'encadrement, on va pouvoir dire qu'il y a des cas d'encadrement. On dit:
Dans tel cas, c'est vrai que l'encadrement peut être plus
nécessaire, plus gros. L'encadrement nécessaire peut être
plus grand dans un cas que dans l'autre mais, la meilleure façon, c'est
que les gens puissent l'évaluer en ayant ça sur la table, fait
publiquement. Et moi, je suis convaincu que si c'est une réforme qui se
fait réellement, le député de Verdun va passer à
l'histoire.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Mais si, à un moment donné, parce que le
député de Verdun n'a pas voulu opérer publiquement...
Là, il dira qu'il avait une bonne idée, qu'elle n'a pas
marché, parce qu'il n'a pas voulu marcher assez publiquement et il n'a
pas gardé avec lui l'opinion publique tout le temps du débat.
Une voix: C'est public.
M. Garon: Non, non. C'est parce que les gens... Je comprends que
c'est public, mais les gens ne savent pas les organismes, le nombre
d'employés qu'il y a là-dedans, combien il y a... Par exemple,
combien y a-t-il de personnes qui savent que le ministre...
Le Président (M. Lemieux): Un instant. Un instant, M. le
député de Lévis. Si le président faisait sa job...
J'aurais dû interrompre le député de Lévis aux 7, 8
minutes. Je pense que je suis très tolérant, plus que
tolérant. Ça fait que pas de commentaires, M. le
député de Labelle. Pas de commentaires. Si vous voulez que
j'applique le règlement d'une façon très rigoureuse, je
peux vous jurer d'une chose: je suis capable de le faire, puis de le faire dans
les règles de l'art. Alors, si c'est la «game» que vous
voulez jouer, on va la jouer. M. le député de Lévis.
M. Léonard: Oh! Là, là...
Le Président (M. Lemieux): Non, non. Ce ne sont pas des
menaces. Je suis ici pour faire respecter le règlement. Je ne prendrai
pas de vous des directives. Je m'excuse. M. le député de
Lévis. Aïe! Wo! une minute, là.
Une voix: J'étais pour lui dire quelque chose...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, est-ce que vous avez terminé?
M. Léonard: On ne se laissera pas intimider ici par le
président, qui est trop pris par le débat lui-même.
M. Gautrin: Est-ce que je pourrais intervenir?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Verdun, s'il vous plaît.
M. Gautrin: Je voudrais quand même répondre au
député de Lévis, parce que je trouve que c'est
intéressant, ce qu'il soulève comme question. Non, non. Sans
rire. Je pense que ce qu'il soulève est parfaitement vrai. C'est
l'importance de la transparence et l'importance d'être en mesure de
pouvoir, le plus possible, rendre les choses publiques. Moi, j'ai toujours
été de ce côté-là.
Pourquoi je vous ai répondu non, tout à l'heure, M. le
député de Labelle? Je vous ai répondu non, tout à
l'heure, lorsque vous avez dit: Est-ce qu'on a besoin du nombre d'encadrements,
est-ce que c'est nécessaire à l'étude? Vous allez voir,
dans l'étude article par article, que, dans le fond, ce n'est pas
nécessairement une donnée qui est nécessaire, compte tenu
des amendements qu'on va déposer au moment où on est à
l'étude article par article, quoique c'est une donnée qui va
devenir connue dans le futur.
Le député de Lévis a parfaitement raison sur
l'importance de cette réforme, premièrement, et sur l'importance
de rendre les choses publiques. Ça, je suis assez d'accord avec vous
là-dessus. Et vous allez voir, si vous regardez je comprends
qu'on ne peut pas parler encore des amendements qu'on n'a pas
déposés, mais qui vont être déposés, mais
vous en avez parlé vous aussi que c'est un élément
qui n'est pas nécessaire aujourd'hui. Et c'est pour ça que je
vous réponds non quant au dépôt du taux d'encadrement,
etc., sur la manière dont est structurée cette loi qui va donner
des mandats au Conseil du trésor vous allez voir la logique de
cette loi et je pense qu'on aura peut-être la chance d'en discuter
lorsqu'on aura avancé un peu plus dans les articles et obliger,
après, le Conseil du trésor à déposer les plans de
réduction d'effectifs qui impliquent, ipso facto, des plans de
réduction d'effectifs par organisme. Je vous suggère d'attendre
et vous allez voir que l'objectif qu'on a est de rendre les choses les plus
transparentes possible et que vous n'avez pas besoin ici des taux d'encadrement
de chacun des organismes.
Le Président (M. Lemieux): Merci...
M. Gautrin: Mais vous les avez, en main... Je comprends qu'ils ne
sont pas déposés mais, quand on arrivera aux articles 4 et 5,
vous verrez que ça répond en partie à votre question.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Verdun. M. le député de Labelle, la
parole est à vous.
M. Léonard: M. le Président, c'est évident
que le député de Verdun a beaucoup de difficultés à
déposer la liste des organismes avec leurs taux d'encadrement et que,
là, il veut se donner du temps.
M. Gautrin: II ne le fera pas.
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît, la
parole est à M. le député de Labelle.
M. Léonard: Je pense qu'on est encore en train de
démontrer que, finalement, c'est le président du Conseil du
trésor qui pourrait vraiment répondre à cette question.
Parce que ce n'est pas le député de Verdun qui l'a, mais il
faudrait qu'il l'admette. Mais, en toute hypothèse, M. le
Président, je ferais la suggestion suivante. On peut suspendre
l'article, le paragraphe 3 e de l'article 1 et attendre qu'il
dépose la liste avec les taux d'encadrement et qu'il aille chercher de
l'information. Je pense que ça, ça a du bon sens. Comme tout cela
est mentionné dans le corps même de l'article il y a du
personnel rémunéré selon les taux et barèmes
approuvés par le gouvernement et d'autres, stipulés dans une
convention collective la question qui est posée, c'est: Quel est
le rapport des uns par rapport aux autres, dans chacun des organismes, pour
savoir si le taux d'encadrement est trop élevé ou pas? C'est
fondamental par rapport au projet de loi.
Je pense que le député de Verdun, il faut qu'il admette
ça, que c'est très important comme données de base. C'est
très important. Là, franchement, écoutez, on
parle de quoi, si on ne fait pas ça? Mais, je propose qu'on
suspende le paragraphe 3° de l'article 1.
M. Gautrin: M. le Président...
M. Léonard: Parce que je lui donne une chance,
là.
Le Président (M. Lemieux): Un instant, la parole est
à M. le député de Labelle. M. le député de
Labelle a terminé. M. le député de Verdun.
M. Gautrin: M. le Président, j'ai répondu tout
à l'heure que je pense que ce n'est pas pertinent, les taux
d'encadrement. Je n'ai pas l'intention... Je m'excuse, j'arriverai à le
démontrer au moment où on arrivera à ce point-là.
Et je ne le déposerai pas, premièrement, mais je suis prêt
à lui donner la liste des organismes couverts par l'article 3 n'importe
quand. Parce que c'est strictement une chose, une recherche
élémentaire. Mais il n'est pas question de déposer les
taux d'encadrement. Lorsque vous avez posé la question, j'ai
répondu: Non. Et je répondrai non... Je vous expliquerai, comme
j'ai répondu tout à l'heure, suite à l'intervention du
député de Lévis, pourquoi ce n'est pas un
élément qui est nécessaire et vous pourriez facilement...
Quoique je comprenne qu'en suite de procédures on regarde amendement par
amendement, vous comprendrez qu'au moment où on regardera les
amendements 4 et 5, que vous avez d'ailleurs en votre main, ça
répond à votre question quant à la pertinence d'avoir les
taux d'encadrement.
M. Léonard: Est-ce que... M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: Est-ce que le député de Verdun
est absolument sûr que le président du Conseil du trésor
est d'accord avec lui? Est-ce qu'il me répondrait la même chose
que lui va répondre? Lui étant responsable du
ministère.
M. Gautrin: Je ne peux pas parler, ici, pour le président
du Conseil du trésor...
M. Léonard: Ah, bon!
M. Gautrin: Je pense que je ne parle pas ici au nom du
président du Conseil du trésor. Je répondrai une fois de
plus au député de Labelle, ce qu'on a débattu
déjà, je pense, il y a une heure et demie ou deux heures qu'on
est entré dans un processus législatif... Et je comprends que,
chaque fois, il va revenir à chacun des articles en disant qu'il
souhaiterait que le président du Conseil du trésor soit
présent et je diverge d'opinion avec lui sur cette question.
M. Léonard: Avec le président du Conseil du
trésor, il diverge d'opinion.
M. Gautrin: Ah, non, non. Avec le député de Labelle
quant à la présence du président du Conseil du
trésor.
M. Léonard: M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Labelle.
M. Léonard: Celui qui pourrait répondre à la
question, c'est vraiment le président du Conseil du trésor. Puis,
moi, je pense que c'est une donnée fondamentale au projet de loi. Quand
on donne la liste, le renseignement essentiel qui doit l'accompagner, c'est le
taux d'encadrement. Y en a-t-il trop ou pas assez? Ça, ça fait
l'objet des discussions et c'est lui qui est responsable de l'administration,
le président du Conseil du trésor. Je comprends que le
député de Verdun s'est tiré dans un projet de loi, mais on
est en train d'en voir les conséquences pratiques et puis, lui, il ne
peut pas répondre à la question, c'est le président du
Conseil du trésor qui pourrait répondre à la question,
mais on n'a pas de réponse. Je lui fais encore une fois la suggestion de
suspendre le paragraphe 3° de l'article 1 jusqu'à ce qu'on ait
l'information. Qu'on ait la liste, d'abord. On ne l'a pas la liste, il a dit
qu'il la déposerait et il ne l'a pas déposée. Comment
fait-on, M. le Président, une motion de suspension du paragraphe 3°
de l'article 1?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Verdun.
M. Gautrin: M. le Président, moi, je ne suspends pas le
paragraphe 3° de l'article 1. Je répète ce que j'ai dit.
Premièrement, si on veut avoir la liste, strictement n'importe qui peut
l'avoir, c'est du domaine purement public, c'est un travail de recherche
d'à peu près une demi-heure. Et ce n'est pas mon intention de
déposer les taux d'encadrement.
Le Président (M. Lemieux): Parfait. M. le
député de Labelle.
M. Léonard: M. le Président, est-ce qu'on pourrait,
en vertu du règlement, suspendre le paragraphe 3° de l'article 1, et
puis...
Le Président (M. Lemieux): En autant que le proposeur en
est consentant.
M. Léonard: Oui, mais on peut en débattre.
Le Président (M. Lemieux): II faudrait faire une motion.
Oui, vous pouvez faire une motion. (12 h 20)
M. Léonard: Je fais une motion. Je fais une motion.
Le Président (M. Lemieux): Vous pouvez faire une motion
sur l'organisation des travaux. Alors, présentez-moi votre motion et
nous allons en débattre.
(Consultation)
Le Président (M. Lemieux): C'est une motion de forme,
alors je pense que c'est 20 minutes, une motion de forme. Ce n'est pas une
motion de fond, ça, là, c'est de l'organisation des travaux.
M. Garon: 20 minutes, quoi?
Le Président (M. Lemieux): Non, c'est parce que je veux
regarder, parce que ce n'est pas une motion de fond, c'est une motion de forme.
Je regarde le temps de parole.
(Consultation)
Le Président (M. Lemieux): Alors, c'est de 10 minutes
parce qu'il s'agit d'une motion de forme et non pas d'une motion de fond. C'est
une motion d'organisation des travaux.
(Consultation)
M. Gautrin: Alors, il vaut mieux suspendre les travaux, ou
pas?
Le Président (M. Lemieux): Non, non, non, on est en train
de rédiger la motion.
M. Gautrin: On peut se parler ou si on n'est pas
enregistré?
M. Léonard: On est enregistré, on siège.
M. Gautrin: Je pensais qu'on avait suspendu.
Le Président (M. Lemieux): Par contre, M. le
député de Labelle, comme vous êtes l'auteur de la motion,
pour vous, c'est 30 minutes.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): Je vous ai dit que je ferais
appliquer le règlement. C'est ça, c'est 30 minutes.
Motion proposant de surseoir à l'adoption de
l'article 1.3°
M. Léonard: M. le Président, je vais vous faire
lecture de la motion suivante: Qu'en vertu des règles de
procédure de l'Assemblée nationale l'adoption du para- graphe
3° de l'article 1 du projet de loi 198 soit suspendue.
Le Président (M. Lemieux): Alors, elle est rece-vable. Je
vous écoute sur la motion, M. le député de Labelle.
M. Gautrin: Qu'elle soit suspendue ad infinitum?
M. Léonard: Non. Ça revient à la fin du
projet de loi.
Le Président (M. Lemieux): Je vous écoute, M. le
député de Labelle.
M. Jacques Léonard
M. Léonard: M. le Président, je pense qu'on aurait
pu, peut-être, faire cette motion par rapport aux articles 1 et 2, mais
particulièrement par rapport au paragraphe 3° de l'article 1, parce
que là on dit «tout autre organisme». C'est une liste qui
existe, qui pourrait exister, mais encore faut-il voir exactement
l'étendue de la liste qu'il nous propose. Il nous a dit qu'il la
déposerait. Donc, je pense qu'il conviendrait, dans ces circonstances,
de suspendre le paragraphe 3° pour avoir la liste au complet des
organismes. Il y en a un bon nombre qui touchent tout le gouvernement. Et j'ai
demandé ensuite que cette liste soit accompagnée du taux
d'encadrement de chacun de ces organismes. Je pense que c'est une donnée
très importante. Je conviens que, si le député de Verdun
ne s'est pas préparé à une telle question qui
m'apparaît élémentaire quant au projet de loi, ça
lui prenne un certain nombre d'heures pour aller chercher les renseignements.
Mais je veux lui laisser le temps d'aller les chercher, ces renseignements. Et
je trouve qu'il faut effectivement que ce taux d'encadrement accompagne la
liste qui va être déposée, parce que c'est une
donnée fondamentale. C'est sûr qu'on va l'utiliser davantage dans
l'étude d'autres articles, mais déjà, déjà
on aurait une idée de l'application du projet de loi. Parce que, s'il y
a des organismes où le taux d'encadrement est très bas par
rapport à d'autres où c'est très haut, on verrait tout de
suite qui serait d'abord touché. Et, moi, je trouve que ce taux
d'encadrement est une donnée essentielle au projet de loi qui fait
partie de la définition des organismes visés.
Je comprends que peut-être le député de Verdun ne
s'est pas posé cette question-là, qu'il n'a pas prévu
qu'elle viendrait, mais on ne peut pas ignorer... Je pense que là il
fait preuve d'un peu de naïveté ou d'inexpérience en
administration publique quand il ne s'est pas préparé à
répondre de façon instantanée à une telle
question...
Une voix: Instanter.
M. Léonard: Instanter. Je pense qu'elle devait
venir, nécessairement. Quand on dit qu'on veut couper 20 % dans
l'encadrement, la première question qui se pose, quant à un
projet de loi comme cela, c'est: Qui est visé? Et jusqu'à quel
point tout le monde est visé? Si, par hypothèse, à la date
où on est, en 1993, au 1er janvier 1993, il y a un organisme où
le président-directeur général est absent, le poste est
vacant, et, ensuite, où les postes de vice-président sont vacants
parce qu'il y a un changement de direction, ça arrive... Le taux
d'encadrement porte sur les postes, porte sur les personnes en place et la
question est pertinente parce que, par la suite, il s'agit du remplacement
aussi des personnes.
Un gel des effectifs, je pense que c'est une donnée très,
très importante, fondamentale quant à l'étude du projet de
loi, qui est de savoir le taux d'encadrement dans chacun des organismes. Il est
12 h 25. Durant l'heure du midi, le député de Verdun, qui ne
s'est pas préoccupé de cette question depuis le
dépôt du projet de loi, ce qui remonte à loin, pourrait le
faire au cours de la suspension des travaux et puis aller chercher les
renseignements au Conseil du trésor.
Là, il va devoir s'adresser à son collègue
député de Vaudreuil, président du Conseil du
trésor, pour qu'il lui fournisse ces renseignements. Et on revient
à la question de base qui a été posée lors de
l'étude de ce projet de loi, c'est que, le président du Conseil
du trésor, c'est lui qui a les renseignements, c'est lui qui devrait les
fournir en même temps à tous les parlementaires. Et je ne vois
même pas pourquoi il refuserait une telle demande. Mais le
député de Verdun peut le faire aussi. Je trouve que c'est un
accroc, en quelque sorte, au processus législatif que lui, simple
député, ait un accès privilégié à ces
renseignements. En réalité, ça devrait venir directement
à la table par le président du Conseil du trésor,
responsable de l'administration publique. mais je reviens à
l'idée qu'il faut que ce taux d'encadrement accompagne la liste des
organismes parce qu'il est une donnée essentielle qui est
déjà en filigrane dans le point 3°, dans le troisième
paragraphe, quand on fait la distinction entre le personnel qui est
rémunéré selon les normes et barèmes
approuvés par le gouvernement et le personnel dont la
rémunération est stipulée dans une convention collective.
on fait la distinction très clairement à l'intérieur du
paragraphe 3° de l'article 1. oui, oui. alors, nous, ce qu'on demande,
c'est que, avec la liste des organismes, on nous fournisse le taux des
personnes visées par une partie du paragraphe 3°, et,
deuxièmement, par conséquence, le reste. mais ça me
paraît important. puis on voit d'ailleurs que, dans l'économie du
projet de loi par la suite, il y a des taux différents qui vont
être applicables: 20 % dans un cas, 12 % dans l'autre. donc, tout de
suite, on se rend compte que cette donnée est majeure, fondamentale.
alors, quand même qu'on utiliserait toutes sortes de sophismes pour ne
pas répondre à la question, elle est posée. je suis
convaincu qu'elle est pertinente, absolument convaincu.
Un administrateur ne peut pas prendre des décisions comme
celle-là, appliquer des taux différents dans un cas et dans
l'autre sans connaître la portée de ce qu'il veut apporter en
législation. Je pense que le député de Verdun devrait
admettre ça de façon instantanée.
Une voix: Instanter.
M. Léonard: Instanter. Je ne vois pas comment il peut
refuser de demander au moins ce renseignement. Demandez-le! Que le
député de Verdun au moins le demande à son collègue
député de Vaudreuil, membre du caucus libéral. Au moins
qu'il le demande! Si l'autre dit non, il pourra toujours revenir ici, dire: Je
suis bredouille. Le président du Conseil du trésor ne veut pas me
donner ce renseignement. Et là on jugera de l'ensemble du projet de loi,
de la volonté politique qu'il y a derrière ce projet de loi. Ce
serait un premier indice. Mais le député de Verdun devrait au
moins poser la question. il doit être d'accord avec nous parce que, s'il
ne répond pas là, il va être obligé de
répondre à l'article 8, ou à un autre article, parce qu'il
a été amendé. on a rayé une section au complet,
probablement sur les recommandations du conseil du trésor. il a
rayé une section complète. là il va être
obligé d'expliquer que les 20 % s'appliquent à un certain nombre
de personnes, un certain nombre de cadres. et, donc, on revient au taux
d'encadrement. il va être obligé de le donner par la suite. (12 h
30) et la même chose pour le personnel syndiqué. je pense que le
député de verdun devrait se rendre absolument à cette
argumentation-là. c'est une chance que je lui donne de mettre un peu de
sérieux dans la démarche qui est faite maintenant, qui a
été amorcée à l'assemblée nationale. nous
arrivons ici en commission parlementaire, on ne peut pas poser de questions au
ministre responsable de l'application de la loi, on ne peut pas, on ne peut
pas, et le député de verdun admet je pense qu'il faut voir
son attitude ce matin il voudrait mais il admet en pratique qu'il ne
peut pas répondre à cette question et, là, il dit un non
sec, sans explication. il prend 20 minutes pour se trouver une explication mais
la réalité toute bête c'est qu'il n'y en a pas
d'explication. il ne peut pas répondre à la question et pourtant
ça en est une question importante. ça en est une question
importante, le taux d'encadrement. c'est fondamental dans ce projet de loi
là. je dirais, moi, que ça fait partie pratiquement du principe
du projet de loi parce que 20 % dans un cas, 12 % dans l'autre, alors la
distinction, la ligne, il faut qu'elle tombe quelque part. qui est visé
et comment peut-on juger que les 20 % sont plus ou moins importants sur
l'encadrement de tel organisme par rapport à tel autre où
l'encadrement est moins important, ou plus important? je pense que ça,
le député de verdun doit admettre que je lui donne une chance
d'aller fournir des renseignements pertinents pour le
paragraphe 3° de son article 1. Sinon, là, ça ne rime
à rien, il ne répond à aucune question. Je comprends un
peu, parce que, quand on connaît l'administration publique,
effectivement, ce n'est pas lui qui dispose des renseignements que je lui
demande, c'est le président du Conseil du trésor. Alors, que le
député de Verdun demande à son collègue, le
président du Conseil du trésor, de venir, il faut qu'il
vienne.
Le Président (M. Forget): Alors, M. le
député de Labelle, c'est terminé, on suspend les travaux
jusqu'à 14 heures.
(Suspension de la séance à 12 h 32)
(Reprise à 14 h 8)
Le Président (M. Lemieux): La commission du budget et de
l'administration reprend ses travaux pour l'étude
détaillée du projet de loi 198. M. le député de
Labelle dispose encore d'une période de 20 minutes relativement à
la motion qu'il a présentée concernant le paragraphe 3° de
l'article 1.
M. Léonard: Paragraphe 3° de l'article 1. Oui. Pas une
motion de suspendre les règles. Ça, c'est vous qui faites des
motions pour suspendre les règles, comme vous faites avant le 20 juin,
on fait des motions pour suspendre les règles, où il n'y a plus
rien qui tient. Il n'y a plus de Parlement en quelque sorte. Ce n'est plus des
motions de suspension des règles pour un projet de loi, un bâillon
où on explique, on doit expliquer dans un débat de huit heures
pourquoi il y a urgence d'agir. Ça, vous ne faites même plus
ça. Vous prenez 28 projets de loi dans une seule motion de suspension
des règles, et vous les faites adopter.
Négation totale du Parlement.
Le Président (M. Lemieux): La pertinence, s'il vous
plaît! (14 h 10)
M. Léonard: Et on va venir nous faire des remontrances, ou
venir nous parler de transparence dans un projet de loi où on veut
parler d'imputabilité. Premièrement, il n'y a même pas un
ministre ici. Et on demande la liste des organismes qui vont être
visés par le projet de loi, et on ne peut pas l'avoir. Est-ce que le
député, qui a eu une heure et demie depuis 12 h 30, une heure 40
minutes, peut maintenant déposer la liste des organismes avec le taux
d'encadrement?
C'est important, c'est l'objet même du projet de loi. Il faut
savoir qui ça va toucher. Dans quelle mesure ça touche? Quel
organisme ça va toucher? Dans quelje mesure ils vont être
touchés? Et, moi, je trouve Ça fondamental quant au projet de
loi. Ou bien qu'est-ce qu'on fait ici? On s'amuse, là? On s'amuse!
Est-ce que ça va toucher à des organismes comme la SDI? Y a-t-il
trop d'encadrement ou pas assez d'encadrement à la SDI, par exemple? Un
bon exemple. Est-ce que c'est le taux d'encadrement qui a fait qu'on a
passé là-dedans un Pin rouge, en vitesse, là?
La SDI s'est fait passer un pin roussi par le ministre des Finances,
à partir du comté de Bonaventure. Manque-t-il d'encadrement?
Manque-t-il de professionnels? Est-ce que le député de Verdun est
capable de nous expliquer l'effet de son projet de loi 198 sur ce qui se passe
à la SDI? Bon exemple. Le Vérificateur général est
allé fouiller là-dedans et il a trouvé des choses pas
très reluisantes. Ce n'est pas très reluisant.
Alors, dans la mesure où son projet de loi s'applique, parce que
ça aussi on ne sait pas, le gouvernement n'est pas lié par le
projet de loi, dans la mesure où il pourrait être efficace, ce
projet de loi là, peut-il nous dire quel organisme ça vise et
dans quelle mesure chacun des organismes va être affecté? S'il y a
un projet de loi sur la table, il faudrait le connaître, il faudrait
savoir.
Alors, M. le Président, j'ai fait une motion de suspendre avant
le dîner, avant le déjeuner, avant 12 h 30. Nous en sommes
à 14 h 10 à ce stade-ci. Je suppose que le député
de Verdun, maintenant, peut déposer la liste des organismes qui sont
visés, parce que j'imagine qu'avant de venir ici il l'avait simplement
oubliée à son bureau. Il devait savoir à qui ça
s'appliquait, ce projet de loi là.
Alors, il pourrait maintenant la déposer et nous dire les taux
d'encadrement, et lui, j'espère qu'il pourra répondre à
ça ou bien c'est le président du Conseil du trésor qui
devrait répondre à ça. Pas de ministre ici. C'est un
projet de loi qui touche toute l'administration gouvernementale, et aucun
ministre. Alors, lui, le député de Verdun, peut-il nous
répondre, peut-il nous dire qui est visé et dans quelle mesure
chacun est visé? Je pense que, ça, c'est fondamental ou bien on
légifère pour les oiseaux, dans le vent. A-t-on
déposé? Peut-il déposer?
Le Président (M. Lemieux): M. le député,
vous avez terminé sur votre motion? Oui. Alors, M. le
député de...
M. Léonard: Ah! Je pourrais peut-être simplement
ajouter... Je pense que c'est important de connaître l'impact d'un vote
d'un député sur un article comme ça. Alors, sur quoi on
vote? C'est ça, en fait. Quel organisme est visé?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Verdun.
M. Henri-François Gautrin
M. Gautrin: M. le Président, si je comprends bien la
proposition qui est devant nous, c'est une proposition de suspendre l'adoption
de l'article 1.3°, c'est ça,
jusqu'à ce qu'on demande de déposer les organismes
visés par 1.3°, ce qui est à peu près quelque chose
qui est du domaine public. Les organismes visés, j'imagine que ce n'est
pas ça qui vous pose problème. Tout ce que j'ai fait... je peux
seulement faire une vérification pour savoir si on n'en a pas
oublié un qui aurait pu traîner quelque part. Bon. Donc,
ça, on va déposer, M. le Président, les organismes
visés par 1.3°. Il n'est pas question, et je ne me laisserai pas
entraîner à déposer les taux d'encadrement de chacun de ces
organismes. Et la manoeuvre est habile, M. le Président, et je dois
reconnaître que, de la part du député de Labelle, c'est une
manoeuvre assez habile. Depuis ce matin, le député de Labelle
essaie de plaider: On ne peut pas adopter un tel projet de loi tant que le
ministre ou un représentant de l'Exécutif n'est pas
présent. Évidemment, la deuxième question, c'est qu'il
demande des informations qui sont détenues par les membres ou un membre
de l'Exécutif ou qui ne sont pas du domaine public. Évidemment,
dans sa logique, c'est de dire à ce moment-là: Est-ce qu'il est
nécessaire, pour pouvoir adopter un projet de loi, d'avoir ces
informations? Pour avoir ces informations, il faudrait que quelqu'un puisse
nous les donner. Seul un membre du comité exécutif pourrait nous
les donner. Et c'est comme ça que vous revenez sur le même type
d'argumentation.
Je plaide, M. le Président, et c'est pour ça que je vais
me prononcer contre la motion qui est devant nous à l'heure actuelle,
que l'adoption, la logique du projet de loi à l'heure actuelle ne
demande pas et n'a pas besoin de savoir les taux d'encadrement. On est ici, M.
le Président, uniquement à l'article 1 qui va toucher les
définitions. Dans la logique de ce projet de loi, on n'essaie pas de se
substituer aux responsables ou au gouvernement en matière de gestion de
personnel. On va fixer et on verra à ce moment-là des obligations
de réduction d'effectifs. On fixera des objectifs de réduction
d'effectifs et en demandant ensuite aux gens de faire rapport. Il n'est pas
question, par ce projet de loi, M. le Président, de faire de la gestion
de personnel. Et ce vers quoi voudrait nous entraîner à l'heure
actuelle le député de Labelle, c'est faire la gestion du
personnel. M. le Président, je m'excuse de dire: Je ne déposerai
pas les taux d'encadrement des organismes visés à l'article
1.3°. Puisqu'on ne déposera pas les taux d'encadrement des
organismes visés à 1.3°, de demander de suspendre les travaux
pour obtenir le dépôt des taux d'encadrement des organismes
visés à 1.3e équivaut à retarder
l'adoption complète du projet de loi et c'est pour ça qu'on va se
prononcer contre la motion de suspension.
M. Léonard: Simplement...
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Verdun. C'est en une seule fois.
M. Léonard: Oui, je sais, mais...
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'il y a consentement
pour que...
M. Gautrin: Écoutez, j'imagine...
M. Léonard: Ce n'est pas pour étirer le temps
indûment mais je veux remarquer une chose.
M. Gautrin: Non, mais, s'il veut me faire remarquer une chose, je
veux bien.
M. Léonard: C'est parce que, quand vous dites que, vous,
vous ne pouvez pas le déposer et que ça ne vous concerne pas,
ça concerne un membre de l'Exécutif, vous reconnaissez
implicitement que, le président du Conseil du trésor, c'est lui
qui peut fournir ce renseignement-là et qu'il doit le faire...
M. Gautrin: C'est exactement ce que je vous ai dit.
M. Léonard: II doit le faire. M. Gautrin: M. le
député...
M. Léonard: donc, quand vous légiférez sur
20 % du taux d'encadrement, vous vous mêlez des prérogatives du
président du conseil du trésor.
M. Gautrin: M. le Président.
M. Léonard: Vous êtes en pleine contradiction.
M. Gautrin: M. le Président. C'est exactement ce que
j'essaie de démontrer à l'heure actuelle, la logique interne du
député de Labelle qui, justement, en demandant ça, voulait
continuer sa même logique en disant qu'il voulait que le président
du Conseil du trésor soit présent. C'est un point de vue qu'on ne
partage pas.
Le Président (M. Lemieux): Alors, ça va. Est-ce
qu'il y a vote nominal pour la motion?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Vote nominal.
Mise aux voix
Le Secrétaire: M. Léonard (Labelle)? M.
Léonard: Je suis pour la motion. Le Secrétaire: M.
Forget (Prévost)? M. Forget: Contre. Le Secrétaire: M.
Gautrin (Verdun)?
M. Gautrin: Contre.
Le Secrétaire: M. Lemieux (Vanier)?
Le Président (M. Lemieux): Abstention.
M. Léonard: Vous avez voté?
Le Président (M. Lemieux): Oui. Abstention.
M. Léonard: Deux, un. Le quorum n'est pas fort
là.
Le Président (M. Lemieux): Alors, contre: 2, pour: 1,
abstentions: 1. La motion est donc rejetée.
M. Léonard: Alors, on revient au point 3°.
Le Président (M. Lemieux): Nous revenons maintenant
à l'article 1, paragraphe 3°.
M. Léonard: Quand le député de Verdun dit:
Je ne dépose pas le taux d'encadrement, effectivement, il
reconnaît implicitement que c'est du ressort du président du
Conseil du trésor de fixer les taux d'encadrement dans l'administration
publique. C'est lui qui en décide. Donc, à ce moment-là,
tout son projet de loi, qui vise à baliser le taux d'encadrement et
à décider du taux d'encadrement, est de la même veine.
Donc, il s'occupe de choses qui regardent le président du Conseil du
trésor. Il n'est pas là, il n'est pas là. Il admet
implicitement que c'est du ressort de la gestion des ressources humaines
à l'intérieur du gouvernement, lequel domaine appartient au
président du Conseil du trésor. On ne peut pas... Et on refuse de
nous donner les renseignements pertinents sur les organismes et leur taux
d'encadrement, parce qu'on dit: Ça appartient au président du
Conseil du trésor. Le président, il ne veut pas venir ici, et on
a voté contre le fait que le président du Conseil du
trésor soit membre de la commission, soit de la commission ou vienne
à la commission. Je pense que c'est ça, là. Il faudrait
que le député de Verdun admette le problème de logique
qu'il a.
M. Gautrin: Est-ce que je peux répondre, M. le
Président?
Le Président (M. Forget): Vous avez
complété, M. le député de Labelle? Alors, M. le
député de Verdun.
M. Gautrin: Merci, M. le Président.
Je voudrais signaler au député de Labelle je pense
qu'il le sait parfaitement que ce n'est pas le président du
Conseil du trésor qui fixe les taux d'encadrement dans les organismes
dont le personnel est rémunéré selon les normes et
barèmes qui sont, en vertu de la loi, déterminés ou
approuvés par le gouvernement.
Ça, on s'entend là-dessus. Les normes et taux
d'encadrement, l'argument aurait pu être valable lorsqu'on parlait des
ministères ou des choses comme ça, mais pas à ce
niveau-là. L'information, par contre, peut être dans les mains de
l'Exécutif, c'est-à-dire que l'information quant aux taux
d'encadrement peut être dans les mains de l'Exécutif. Ça,
je ne le nie pas. Je continue de prétendre que, dans la logique de ce
projet de loi, on peut parfaitement, compte tenu de la manière dont ce
projet de loi est écrit et compte tenu de ce qui est devant nous,
adopter un tel projet de loi sans connaître exactement le détail
des taux d'encadrement de chacune des sociétés d'État
visées par l'article 1.3°. Et ça, je pense que je pourrai
vous le démontrer lorsqu'on débattra de l'article 5. (14 h
20)
Le Président (M. Forget): Vous avez
complété, M. le député de Verdun? Alors, M. le
député de Labelle.
M. Léonard: M. le Président, bien, alors, vote
nominal, là. J'ai fini la discussion, il n'y a pas moyen de le
convaincre.
Le Président (M. Forget): Alors, on vote pour... M.
Gautrin: Moi, je vote pour.
Le Président (M. Forget): Le député de
Verdun, pour. Le député de Labelle?
M. Léonard: Contre.
Le Président (M. Forget): Contre. Pour. Alors, on...
M. Léonard: Tiens! Ouf! Le président qui vote!
M. Gautrin: Ah, ça, il a parfaitement le droit...
Le Président (M. Forget): Mais j'ai le droit de
vote...
M. Gautrin: ...de vote.
Le Président (M. Forget): ...n'est-ce pas? Bon.
M. Gautrin: Bon.
Le Président (M. Forget): Alors, on passe au 4°
paragraphe...
M. Léonard: M. le Président, est-ce qu'on a le
quorum?
Le Président (M. Forget): Pardon?
M. Léonard: Est-ce que nous avons le quorum?
Le Président (M. Forget): Non. M. Léonard:
Bon, bien, on a... c'est illégal... Le Président (M.
Forget): On arrête... M. Léonard: ...on n'a pas
à voter...
Le Président (M. Forget): ...alors, c'est suspendu.
M. Gautrin: Où est rendu le...
Le Président (M. Forget): II est parti pour deux minutes.
Il est parti faire un téléphone. Il revient
immédiatement.
(Suspension de la séance à 14 h 21)
(Reprise à 14 h 22)
Le Président (M. Lemieux): Nous reprenons les travaux
relativement à l'étude du projet de loi 198.
M. Léonard: Le quorum est réapparu avec votre
présence, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Labelle.
M. Léonard: Pour un projet de loi important comme
ça, franchement! Il vient d'y avoir un vote.
Le Président (M. Lemieux): Sur l'article...
M. Léonard: Le président a dû voter et on a
constaté qu'on n'avait pas quorum.
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous allons reprendre le
vote, tout simplement. Alors, j'appelle le paragraphe 3e de
l'article 1. Vote nominal.
M. Gautrin: Non, on a déjà fait le...
Le Président (M. Lemieux): Non, mais nous devons le
reprendre puisque le quorum n'y était pas.
M. Gautrin: Alors...
Le Secrétaire: M. Gautrin (Verdun)?
M. Gautrin: Pour.
Le Secrétaire: M. Forget (Prévost)?
M. Forfeit Pour.
Le Secrétaire: M. Léonard (Labelle)?
M. Léonard: Contre.
Le Secrétaire: M. Lemieux (Vanier)?
Le Président (M. Lemieux): Pour. Alors, le résultat
est le suivant: pour: 3, contre: 1, abstentions: 0. Le paragraphe 3° de
l'article 1 est donc adopté sur division. Nous passons maintenant au
paragraphe 5° puisque, si je me souviens bien, eu égard à
l'amendement, le paragraphe 4° avait été...
M. Léonard: Le paragraphe 4° n'a pas été
discuté?
Le Président (M. Lemieux): ...rayé tout à
l'heure.
M. Gautrin: On l'a supprimé?
Le Président (M. Lemieux): Oui, l'amendement avait
été adopté tout à l'heure et, dans l'amendement, il
s'agissait de rayer entièrement le paragraphe 4°. Nous passons donc
au paragraphe 5°, et, à la fin, il y aura une motion de
renumérotation, j'imagine. Je vous écoute. Est-ce qu'il y a des
commentaires, M. le député de Verdun.
Établissements universitaires
M. Gautrin: M. le Président, le paragraphe 5° veut
couvrir les établissements universitaires qui n'étaient pas
couverts dans le paragraphe 2°.
M. Léonard: Est-ce que vous avez des explications à
donner?
M. Gautrin: Bien, j'ai terminé. M. Léonard:
M. le Président... Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Léonard: ...nous venons, pas nous, mais le parti
gouvernemental vient d'adopter le paragraphe 3°, «tout autre
organisme». Ce n'est pas couvert, ça, le nouveau paragraphe 4°
n'est pas couvert par le paragraphe 3°? Il me semble qu'il y a quelque
chose qui ne va pas, là. On a dit «tout autre organisme» et,
après ça, on ajoute les universités. Parce que,
d'habitude, «tout autre organisme», ça couvre tout ce qui
reste. Oui, c'est la raison qu'on a invoquée pour biffer le paragraphe
4°, que c'était déjà couvert. Alors, pourquoi est-ce
qu'on revient maintenant avec les universités? À mon sens, il
aurait fallu ou bien le mettre avant 3° à tout le moins ou bien il
me semble que c'est couvert par 3°. Est-ce que le député de
Verdun, avant de discuter du fond, là, peut
nous expliquer pourquoi il y a cette rédaction-là? Est-ce
que c'est son inexpérience en rédaction juridique qui fait qu'il
a interverti les numéros? Il n'a pas lu suffisamment de fois son projet
de loi avant de le présenter?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Verdun.
M. Gautrin: Je reconnais que «les établissements
d'enseignement de niveau universitaire visés aux paragraphes 1°
à 11° de l'article 1 de la Loi sur les établissements
d'enseignement de niveau universitaire» sont aussi des
établissements dont les normes sont... Alors, M. le Président, je
voudrais suspendre une minute pour faire une vérification
là-dessus.
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous allons
suspendre...
M. Gautrin: L'argument n'est pas faux, à première
vue, mais il faut le vérifier.
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous allons suspendre
quelques instants. Est-ce qu'il s'agit de normes et barèmes
déterminés par la loi? C'est l'information que j'aimerais que
vous puissiez prendre. Il me semble que ce ne soit pas le cas, mais vous pouvez
le prendre.
(Suspension de la séance à 14 h 26)
(Reprise à 14 h 31)
Le Président (M. Lemieux): La commission reprend ses
travaux pour l'étude du projet de loi 198. La parole est maintenant
à M. le député de Verdun.
M. Gautrin: Merci, M. le Président. Vérification
faite, les établissements visés par le paragraphe 5° sont
principalement les universités qui sont des corps autonomes sur le plan
financier, qui reçoivent bien sûr une partie de leur financement
de la part de l'État, mais ils sont autonomes quant à leur
politique de rémunération et à leur politique de gestion
de personnel. Il était nécessaire de les inclure à l'heure
actuelle dans l'article 1 si nous voulions qu'elles soient couvertes par cette
loi, c'est-à-dire qu'elles n'étaient pas contenues à
l'intérieur de l'article 3°, c'est-à-dire le troisième
paragraphe de l'article 1.
M. Léonard: Bon. Cela clarifie que les universités
ne sont pas incluses dans le 3° de l'article 1.
M. Gautrin: C'est ça.
M. Léonard: Mais, en termes de rédaction,
maintenant, vous avez un problème, parce que «tout autre
organisme» devrait venir après le dernier, après les
universités, parce que là on tire dans toutes les directions, on
balaie tout ce qui reste.
M. Gautrin: Disons qu'au moment de la renumérotation des
articles...
M. Léonard: Alors, vous m'accordez mon point.
M. Gautrin: Je pense qu'on peut renuméroter autrement. La
logique m'amène à dire, quand vous parlez de «tout
autre» et d'en mettre un autre après le «tout
autre»...
M. Léonard: M. le Président, je vois plein de gens
derrière le député qui font signe que non. Des grands
signes de tête, de dénégation. Ils branlent du chef pour
dire que non. Alors, voulez-vous vous entendre?
M. Gautrin: M. le Président... Le Président (M.
Lemieux): Oui.
M. Gautrin: ...l'important c'est, à l'heure actuelle,
l'article 1, les quatre paragraphes sont en train de préciser exactement
ce que nous voulons couvrir. Ça va?
(Consultation)
M. Gautrin: Oui. Je comprends votre logique, je la comprends,
c'est-à-dire public, parapublic, péripublic et autonome, mais je
dois dire qu'il y a une logique aussi de l'autre côté et qu'on
peut numéroter a avant b ou b avant a. On ne peut pas muter...
M. Léonard: Bon. Alors, vous pouvez vous entendre entre
vous. Mais ceci étant dit...
M. Gautrin: Mais ça n'a rien à voir avec le fond du
débat et vous le savez parfaitement.
M. Léonard: Ah! Ah, ah! un instant. Allons plus loin.
M. Gautrin: Oui, allons-y.
M. Léonard: Pourquoi dans le paragraphe 5°,
étant donné qu'on vise des organismes à gestion autonome
comme les universités qui ont vraiment une loi constitutive
spéciale, mais qui ont, on pourrait dire, une autonomie de gestion
complète, pourquoi n'avez-vous pas visé les municipalités?
Là aussi il y a peut-être des problèmes d'encadrement, si
vous pensez qu'il y en a partout. Est-ce que vous êtes allé voir
dans les municipalités?
M. Gautrin: Non.
M. Léonard: C'est un sujet important.
M. Gautrin: Mais si vous pensez...
M. Léonard: Est-ce que c'est parce que le ministre des
Affaires municipales, iui, ne veut pas être visé?
M. Gautrin: Non, nous n'avons pas inclus à ce
moment-là les municipalités à l'intérieur de ce
projet de loi. Une des parties qui est reliée à ça, c'est
les sources de financement des municipalités, comme un financement en
grande partie autonome, tandis que le financement même des
établissements prévus au cinquième paragraphe de l'article
1 dépend en grande partie de l'État.
M. Léonard: Vous voulez dire le quatrième,
là, étant donné qu'on a...
M. Gautrin: Qui est devenu, après renumérotation,
le quatrième. Mais si vous voulez inclure les municipalités, vous
pouvez faire un amendement dans ce sens-là et on li'étudiera
à sa juste valeur.
M. Léonard: Bien, je pense que la question se pose par
rapport aux municipalités, parce qu'il y a beaucoup de gens... Hier,
j'entendais parier d'une certaine manifestation importante sur les
montées de taxes dans une municipalité, puis la population trouve
qu'il y a quelque chose à faire là. Alors, vous n'avez pas
touché aux municipalités.
M. Gautrin: Nous n'avons pas touché...
M. Léonard: Est-ce que ce sont des raisons autres que
politiques qu'il y a ou bien si ce sont vraiment des raisons politiques?
M. Gautrin: Ce ne sont pas des raisons politiques. M. le
Président.
M, Léonard: Bien, vous pourriez ie dire, que ce sont, des
raisons politiques. Il n'y a rien de mai à ça. Moi, je trouve que
ça s'admet.
M. Gautrin: Non. non, je comprends, mais, puisqu'on n'a pas
touché aux municipalités, je vous réponds que c'est de la
manière dont elles touchent au budget de l'État,
c'est-à-dire la part de leur financement qui est autonome par rapport
à la part de financement qui vient de l'État.
M. Léonard: Le député a touché tout
ce qui grouillait dans le scolaire, mais est-ce que le député
sait que ie municipal, c'est aussi important que le scolaire?
M. Gautrin: Je ne suis pas en train de parler de
l'importance...
M. Léonard: Non. Je ne parie pas en ternies d'importance,
je parle en termes budgétaires, administratifs.
M. Gautrin: Mais bien sûr, mais ce n'est pas de ça
que je parle. Je parle en termes de source de revenus autonome.
M. Léonard: Quand vous parlez de financement autonome, une
question que je poserais. Où est HydroQuébec, là-dedans?
Dans le point 3 °?
M. Gautrin: Oui.
M. Léonard: Le point 3°. Et, par exemple, REXFOR,
point 3 °?
M. Gautrin: Non.
M. Léonard: Ce n'est pas là. C'est où,
REXFOR?
M. Gautrin: REXFOR serait rentrée éventuellement si
on avait maintenu le quatrième paragraphe.
M. Léonard: Alors, elle n'est pas touchée, REXFOR.
Alors, pourquoi vous incluez Hydro-Québec, puis vous excluez REXFOR?
M. Gautrin: C'est une question, là... Parce que... Si je
ne me trompe pas... Bien là. je pense qu'on n'est plus en train de
discuter de l'article 5° comme élément, vous êtes en
train de parler contre...
M. Léonard: C'est le dernier, là. Est-ce que
vous...
M. Gautrin: Est-ce que vous parlez contre l'amendement qu'on a
accepté ce matin. C'est ça?
M. Léonard: Bien c'est-à-dire que, comme on n'a pas
eu la liste du point 3°, «tout autre organisme»...
M. Gautrin: Oui.
M. Léonard:... là, on commence à se poser la
question: Qui est visé et qui ne l'est pas par rapport aussi au point
4°...
M. Gautrin: Exact.
M. Léonard:... qui existait et qui n'est plus là.
Alors là, je veux bien que tout ça, ça soit du domaine
public, mais puis-je dire qu'il y a quelques centaines d'organismes
d'État, qui relèvent de l'État, qui sont visés par
3° et 4°. On a rayé 4°. Là, je m'aperçois
que... On n'a pas fait de discussion sur la suppression du paragraphe
4°, mais, en fait, on est obligé d'y revenir, parce que: qui est
visé, qui ne l'est pas? Qui est inclus dans la liste du point 3°,
qui n'est pas inclus? Puis, après ça, on arrive à la fin.
Bien, ça, ce sont des organismes autonomes, à gestion
complètement autonome, comme les universités, mais on exclut les
municipalités qui seraient assimilables, en quelque sorte, au milieu
universitaire, au niveau universitaire.
M. Gautrin: Non, non. Pas du tout. La source de revenu...
Attention, M. le Président. On ne peut pas, absolument pas assimiler une
municipalité à une université.
M. Léonard: Non, mais en termes de... M. Gautrin:
En termes d'autonomie. M. Léonard: ...d'analogie de
gestion.
M. Gautrin: En termes d'autonomie de gestion. C'est ça que
vous voulez dire.
M. Léonard: Oui, c'est ça.
M. Gautrin: Mais vous ne pouvez pas l'assimiler en termes
d'autonomie des sources de revenus. C'est-à-dire de l'importance dont
elles émargent au budget.
M. Léonard: Oui.
Une voix: .. .conseil?
M. Gautrin: Mais si vous me permettez, là.
M. Léonard: Mais ce n'est pas ça, là.
M. Gautrin: Le débat que vous repartez... Si on fait
l'ensemble... Parce que c'est une question importante que vous soulevez. Est-ce
qu'on peut revenir, M. le Président, sur ce qu'on a déjà
voté pour essayer, quand même, de clarifier?
M. Léonard: Je vais préciser ma question, si vous
permettez, par rapport à REXFOR. Ce matin, on nous a dit: On raye le
paragraphe 4° de l'article 1 sous prétexte que c'est inclus dans
3°. Là, on vient de nous dire...
M. Gautrin: Qu'une partie était incluse en 3°.
M. Léonard: Ah! Une partie. Là, on vient de nous
dire que REXFOR n'est ni en 3°, puis on a rayé 4°, donc, REXFOR
n'est pas visée.
M. Gautrin: Tout n'est pas inclus.
M. Léonard: La question, c'est: Qui est visé,
maintenant? Et vous n'avez pas déposé la liste. Alors, qui est
visé? Je ne le sais plus. Vous le savez, vous?
M. Gautrin: Bien, écoutez, vous le savez parfaitement.
M. Léonard: Non. Je ne sais plus qui est visé. (14
h 40)
M. Gautrin: Bon. M. le Président, est-ce qu'on peut
répondre à cette question? De la manière suivante, si vous
ne le savez pas: Sont visés au paragraphe 3° tous les organismes ou
sociétés d'État, tout organisme dont le personnel et sur
lequel, dès maintenant, l'État ou le gouvernement a à voir
quant aux normes de rémunération et aux normes de gestion de
conventions collectives.
Celles dont le capital-actions, bien que possédé par
l'État mais sur lequel il n'y a pas un lien entre le gouvernement et la
gestion de personnel, ne sont plus visées par le projet de loi 198
à partir du moment où on supprime le quatrième
alinéa, parce qu'il n'y a pas de lien de gestion à ce
moment-là, au point de vue convention collective ou au point de vue
rémunération entre la société d'État et le
gouvernement, le seul lien étant ce lien de posséder le
capital-actions.
M. Léonard: Quelle est la partie de l'ancien 4° qu'on
a rayée et qui est incluse dans 3° maintenant?
M. Gautrin: C'est la même question que vous reposez.
M. Léonard: Oui, mais c'est parce que les 50 %...
M. Gautrin: C'est la même question que vous reposez,
l'ancien 4° maintenant qu'on a rayé, etc. À
l'intérieur de 3°, vous avez les sociétés
d'État dont il y a un lien organique, où il y a un lien
décisionnel entre la pratique de gestion de personnel et les
décisions gouvernementales. Celles qui ont été couvertes
en 4° sont des sociétés d'État qui ont un lien avec
l'État parce que l'État possède une partie de leur
capital-actions, mais sur lequel elles ont une autonomie de gestion en termes
de gestion de personnel.
M. Léonard: Est-ce qu'on peut nous donner, M. le
Président, la liste des organismes de 3° et de 4° anciennement,
parce qu'il me semble que c'est important de savoir qui est exclu et qui ne
l'est pas? La règle des 50 %... Il y en a une liste, vous avez dit que
c'était public, la liste des organismes d'État. Est-ce qu'il va
falloir qu'on aille voir à la charte de chacun pour savoir s'il a les 50
% ou s'il ne les a pas? C'est qui? Qui est visé par la loi?
M. Gautrin: Bon. Je vous ai dit que je la dépose-
rais en temps et lieu. Quand on aura fini le débat sur le 5°,
je pourrai vous la déposer, à ce moment-là.
M. Léonard: Bien, M. le Président...
M. Gautrin: La technique, c'est qu'une fois, M. le
Président, qu'on aura débattu sur le 5° on pourra rentrer sur
une partie de dépôt de documents. C'est-à-dire que
techniquement, à l'heure actuelle, on est hors d'ordre, on devrait finir
de débattre sur les universités. On réadopte...
M. Léonard: On peut revenir sur le point 4°, et on
reviendra...
M. Gautrin: On reviendra sur tout le point 1 °.
M. Léonard: On reviendra sur un nouveau point 5°,
après renumérotation, possiblement.
Le Président (M. Lemieux): Mais pourquoi ne pas revenir
immédiatement sur l'article 1, tel qu'amendé, lorsque j'aurai
à le faire adopter dans son ensemble, après avoir adopté
le paragraphe 5°?
M. Gautrin: Simplement.
M. Léonard: Je comprends mal votre question, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Bon, regardez, c'est
très simple, la façon dont on procède habituellement.
Lorsque vous aurez décidé d'adopter le paragraphe 5°, j'aurai
à vous poser la question suivante: Le paragraphe 5° de l'article 1
est-il adopté? J'aurai à revenir sur l'article 1 pour vous
demander: Est-ce que l'article 1, tel qu'amendé, est adopté dans
son ensemble? Alors, à ce moment-là, vous pourriez, M. le
député de Labelle, demander à M. le député
de Verdun de déposer effectivement la liste de ces organismes-là.
Vous pourriez le faire.
M. Léonard: En termes de processus, oui, ça peut se
faire, mais il ne faut pas être limité sur ce plan-là parce
que, là, il n'y aura plus de paragraphes sous étude. Alors, c'est
quoi le temps dont on disposera?
Le Président (M. Lemieux): Non, mais ça va
être l'article dans sa totalité. Vous disposez du même
temps.
M. Léonard: Bon.
Le Président (M. Lemieux): En tout cas, c'est à
votre choix là.
M. Gautrin: Non, c'est comme tu veux, qu'on termine sur les
universités, et puis après...
M. Léonard: Sur les universités. Vous voulez
inclure les universités. Quelle est la possibilité, pour ce
projet de loi, de contraindre les universités à réduire
leur taux d'encadrement de 20 %? C'est ça dont il va s'agir,
étant donné que même sur toute la question de l'embauche,
de la gestion du personnel, le gouvernement a délégué
l'administration des universités à un conseil complètement
autonome. Là, vous venez, par un projet de loi, dire: Vous allez
réduire votre encadrement de 20 %, comment allez-vous faire pour que la
loi s'applique? On revient pratiquement à la question de ce matin.
Aussi, par rapport au président du Conseil du trésor, quel est le
caractère contraignant de la loi? Quelles sont les sanctions qu'on ne
voit pas à l'heure actuelle et qu'est-ce que ça veut dire, ce
projet de loi? On légifère dans le vide, dans le vague, dans les
voeux pieux ou bien on veut que ça s'applique? Est-ce que le
député de Verdun pense sérieusement qu'il va contraindre
les universités à appliquer une telle loi alors que même
les ministres ne sont pas ici pour le défendre et l'expliquer?
Même les ministres ne sont pas ici. Je pense qu'il y a quelque chose
là.
Et puis qui subventionne les universités? C'est le Conseil des
ministres. Donc, c'est une prérogative de l'Exécutif qui
présente des crédits au Parlement, à l'Assemblée
nationale, qui les adopte, mais il n'y a pas de lien direct entre
l'Assemblée nationale et les universités, ça passe par
l'Exécutif, nécessairement, c'est lui qui gère les
fonds.
Alors, je repose la question qui s'appliquait ce matin au
président du Conseil du trésor et, là, qui va s'appliquer
aux universités qui ont l'autonomie de leur gestion. J'imagine, M. le
député de Verdun, que ça arrive dans une
université, une directive... ce n'est même pas une directive,
c'est une loi. Au nom de quoi? Quel est son rapport avec les pouvoirs de
l'Exécutif? Ça s'en va dans une université. Je ne vois
pas. J'aimerais que vous m'expliquiez comment ça va s'appliquer. Comment
ça va s'appliquer?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis. Vous avez demandé la parole aussi, M. le
député de Saint-Louis? Vous permettez, M. le député
de Verdun?
M. Gautrin: J'allais répondre.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Verdun, allez-y, après M. le député de Saint-Louis.
M. Gautrin: Allez-y, M. le député de
Saint-Louis.
Le Président (M. Lemieux): Allez-y, M. le
député de Saint-Louis.
M. Léonard: Ah! c'est trop de politesse, ne vous battez
pas.
M. Gautrin: Non, mais écoutez, moi, je peux
répondre tout de suite.
M. Chagnon: D'abord, techniquement, si les crédits sont
adoptés par le Parlement, c'est au Parlement de pouvoir faire le choix
du nombre de crédits qui sont adoptés pour le financement des
universités, d'une part.
Deuxièmement, vous avez, tous les deux d'ailleurs, une
expérience dans le secteur universitaire, très grande, vous savez
que les budgets des universités sont financés à peu
près dans l'ordre suivant, c'est-à-dire 75 % par le
ministère de l'Enseignement supérieur et 25 % par des
crédits autonomes, dont 15 % relèvent du financement par les
frais de scolarité, et un autre 10 % qui est un financement de
programmes conjoints, généralement, entre le secteur privé
et les universités. or, quand vous financez 75 %, vous ne financez pas
uniquement un chèque à l'université laval, à
l'université mcgill, à l'université du québec, vous
financez 75 % basés sur des coûts historiques de chacune des
universités. or, dans les coûts historiques sont greffés
les coûts de ton personnel enseignant, les coûts de ton personnel
non enseignant, de tes spécialistes et de ton administration.
Quand le député stipule que les universités
devraient être incluses dans son projet de loi, il est clair qu'il fait
directement le lien avec la participation financière du ministère
de l'Enseignement supérieur, donc du gouvernement du Québec,
qu'on retrouve dans les crédits adoptés par le Parlement à
l'égard du coût des administrations, du coût administratif
de chacune des universités.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Saint-Louis.
Vous voulez compléter, M. le député de Verdun?
M. Gautrin: À moins que le député de Labelle
veuille intervenir, c'est en fonction de la règle de l'alternance,
non?
M. Léonard: II n'a pas répondu à la
question. Qu'il y aille, on va écouter ses...
Le Président (M. Lemieux): Si vous voulez
compléter, M. le député de Verdun, vous pouvez
compléter.
M. Gautrin: M. le Président, le député de
Labelle poursuit toujours le même raisonnement. Il dit: Une loi qui n'est
pas contraignante, où il n'y a pas des mesures coercitives après
est une loi qui ne sera pas suivie, donc ça équivaut à
être du vent. C'est à peu près le type d'argument... Dans
le fond, il présuppose que, parce que les universités sont
autonomes, ce qu'elles sont, et qu'on passe une loi qui concerne ces
citoyens-là, automatiquement, ils ne suivront pas la loi. Je ne crois
pas que c'est nécessairement la pratique des citoyens corporatifs, si on
peut dire, qu'on appelle les universités. On doit commencer par
présumer que, si on passe une loi, le citoyen va respecter la loi.
Vous verrez cependant, dans les amendements qu'on sera amené
à déposer, comment, malgré tout, on va redonner une
responsabilité au ministre qui peut être responsable de certains
secteurs, dont le secteur universitaire, de s'assurer ou de voir à
l'application de la loi.
M. Chagnon: Particulièrement à l'article 7. (14 h
50)
M. Gautrin: Oui, mais ce qu'il faut bien comprendre, il ne peut
pas toujours y avoir... Votre analyse, je pense, est faussée au
départ. Vous ne pouvez pas commencer par dire: Toute loi va
forcément ne pas être respectée par les citoyens. Vous
commencez par présupposer que les gens, les citoyens, tant les citoyens
corporatifs que les individus, vont suivre la loi. Et on va se donner des
mécanismes; on a des mécanismes pour faire en sorte que la loi
soit appliquée. On peut donner même des responsabilités aux
gens pour s'assurer que la loi est appliquée. Mais ça ne
changerait absolument rien, quant à l'applicabilité de la loi, si
le président du Conseil du trésor était assis ici ou non;
ça ne changerait rien, et vous le savez parfaitement.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 5° est
adopté? M. le député de Labelle.
M. Gautrin: Non.
M. Léonard: Ah! un instant. On entreprend une belle
discussion sur ce plan. Je voudrais juste interroger le député,
parce que le président du Conseil du trésor n'est pas là,
sur le sens de l'autonomie de la gestion des universités. Le
gouvernement n'intervient pas dans la gestion des universités...
M. Gautrin: Exact.
M. Léonard: La seule façon dont il le fait, c'est
par le niveau de sa subvention; c'est juste ça qu'il fait. On est
d'accord? Oui, oui. Dans les matières qui nous concernent, là,
c'est ça. Je ne dis pas que c'est...
M. Gautrin: Est-ce que je peux interrompre...
Le Président (M. Lemieux): Un instant. La parole est
à M. le député de Labelle.
M. Gautrin: ...je ne suis pas tout à fait d'accord.
Le Président (M. Lemieux): À moins que M. le
député...
M. Gautrin: II m'a posé la question si je suis d'accord.
Je réponds: Pas uniquement.
Le Président (M. Lemieux): Non, non, mais un
instant, là.
M. le député de Labelle, ça va?
M. Léonard: Moi, ça me...
Le Président (M. Lemieux): Ça va. M. le
député de Verdun.
M. Léonard: Allez-y, là.
M. Gautrin: Bien, disons que, pas uniquement, il le sait, le seul
lien n'est pas uniquement par le biais de la...
M. Léonard: Dans le champ administratif... M. Chagnon:
II est ventilé.
M. Léonard: ...ce que fait le geste que pose le
gouvernement envers les universités, c'est de fixer le niveau de la
subvention.
M. Gautrin: D'une des... Vous savez qu'il y a des subventions,
parce qu'il y a plusieurs enveloppes dans les différentes...
M. Léonard: Prenez la subvention de fonctionnement des
universités. Je ne parle pas de la recherche, on pourra y venir tout
à l'heure.
M. Gautrin: Et l'immobilisation.
M. Léonard: II y a des fonds spéciaux, bon, il y a
des programmes particuliers, mais je parle de la subvention
générale des universités, de fonctionnement, qui est le
gros montant qui va aux universités.
Bon. Il y a un principe, dans nos lois, inscrit partout, c'est
l'autonomie de gestion des universités. Là, le gouvernement, par
le biais du projet de loi du député de Verdun, vient dire: Vous
allez réduire votre encadrement de 20 %; vous allez réduire le
taux du personnel syndiqué de 12 %, puis il ne touche pas aux autres
dépenses. Le gouvernement s'ingère très directement dans
la gestion des universités en faisant cela, très directement.
Là, écoutez, je pense que c'a son importance.
Je demandais tout à l'heure, cet avant-midi, de donner la liste
des organismes avec le taux d'encadrement qu'il y avait là-dedans. A
fortiori, lorsque nous arrivons au plan universitaire, vous venez contredire
une loi qui existe depuis longtemps, qui touche nos établissements
universitaires, sans autre forme de procès. On peut dire que, ça,
c'est majeur, cette affaire-là.
Et puis, maintenant, arrivons au plan pratique. Vous arrivez dans
l'université et vous réduisez le taux d'encadrement de 20 %.
Où est-ce que vous faites porter le fardeau? À la direction des
universités? À la direction des facultés, là
où ça existe? À la direction des départements?
parce que nous parlons toujours d'enca- drement. à la direction du
personnel non enseignant? est-ce que les 20 %, c'est à travers les
structures universitaires, selon les degrés d'autonomie, et qu'on va les
appliquer «at large» à tout le monde, selon les
unités de gestion à l'interne? je peux juste vous dire que c'est
un bouleversement majeur, et puis dont des parlementaires ici n'ont pas
idée. je pense que, dans des circonstances comme celles-là,
j'aimerais...
M. Gautrin: N'ont pas idée?
M. Léonard: Vous êtes parlementaire,
député de Verdun, et non pas ancien membre de
l'université, et j'évite de faire référence
à ça parce que nous agissons ici comme député. Je
pense que dans les circonstances la ministre de l'Enseignement supérieur
aurait peut-être à répondre à quelques questions que
nous aimerions lui poser, de même que le président du Conseil du
trésor, parce que le seul geste qui, jusqu'ici, a fait l'objet des
relations entre les universités sur le plan administratif, on
s'entend toujours c'est celui du niveau de la subvention en termes de
budget de fonctionnement. Est-ce que je peux simplement attirer l'attention des
parlementaires sur les conséquences qu'il y a ici? J'aurais pu le faire
sur les commissions scolaires; on a parlé des commissions scolaires,
aussi. C'a des grosses implications, 20 % de l'encadrement; on vient de
décider qu'il y a trop de monde là-dedans.
Bon, maintenant, allons un peu plus loin, parce que dans les
universités il y a d'autres choses, il y a d'autres subventions, il y a
des subventions de recherche qui obéissent à d'autres normes, qui
utilisent le même personnel que l'enseignement et qui émarge, lui,
au budget de fonctionnement. Là on fonctionne avec d'autres budgets, et
puis qui peuvent intervenir dans la rémunération. Alors, c'est
quoi, là? Les 20 %, ils s'appliquent à quoi, aux postes, aux
rémunérations? À quoi ça s'applique, les 20 %?
Expliquez-moi ça.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Verdun.
M. Gautrin: Merci, M. le Président. Le
député de Labelle a dit qu'on ne semblait pas connaître,
qu'on n'avait pas d'idée de ce que ça aurait fait sur le secteur
universitaire. Je dois lui rappeler quand même que, si on se rappelle ce
que lui et moi on a déjà fait, on a idée un peu de ce
qu'il y a comme implication dans le secteur universitaire.
M. Léonard: Je vous pose les bonnes questions,
d'ailleurs.
M. Gautrin: Non, non, je vais vous répondre tout de suite.
La première question que vous soulevez: le gouvernement s'ingère.
Là, encore, à l'heure actuelle, vous êtes en train de
confondre l'action législative et l'action de l'Exécutif.
Là, actuellement, nous passons
une loi; donc, on est strictement au niveau du législatif. Nous
passons une loi. On n'est pas le gouvernement, on n'est pas l'Exécutif,
nous sommes actuellement avec une loi qui est présentée et les
parlementaires sont en train de passer une loi. Cette loi demande ou va
demander à un citoyen corporatif autonome, qui est créé en
fonction d'une loi, de faire un certain nombre de choses ou de s'assurer d'un
certain nombre de choses. La manière dont ça sera
surveillé, on le verra plus tard dans les modifications ou dans
l'article 7.
On n'est pas en train de dire... On fera les amendements qui arriveront
peut-être au moment où on arrivera à discuter de l'article
7, à ce moment-là.
M. Léonard: II y a encore des amendements à
venir?
M. Gautrin: Non. Il y a d'autres amendements à
déposer, mais vous les avez tous eus. Si vous me permettez, M. le
Président, ce que je veux dire, c'est que, techniquement, nous n'avons
déposé actuellement qu'un seul amendement. Le
député de l'Opposition sait qu'il y a d'autres amendements
à venir dont il a reçu copie intégrale ce matin. Mais ils
seront déposés au fur et à mesure qu'on étudiera
les articles ou que vous appellerez les articles qui viendront.
Maintenant, en ce qui touche, par exemple, une demande de diminution
d'encadrement, chaque fois qu'on a eu des demandes de ce type-là, ce
sont des demandes qui sont globales. Vous savez qu'à l'intérieur
du personnel, par exemple, d'une université on identifie le personnel
d'encadrement, le personnel de soutien et le personnel enseignant. Et ce qui
arrive, si on passe une telle loi, ce serait de demander aux gestionnaires des
universités de diminuer le personnel d'encadrement. L'important, qu'il
faut bien comprendre et je sais que vous voulez nous attirer pour faire
croire que c'est ça qu'on veut faire alors que ce n'est pas ça
qu'on veut faire il n'est pas question de se substituer aux
gestionnaires, mais il est question de fixer des objectifs de
réalisation aux gestionnaires. Et c'est ça qu'on fait à
l'intérieur de cette loi-là.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: Moi, je trouve que le député n'a
pas, en tout cas, évité vraiment de répondre à ma
question, mais la question que je lui poserai de façon très
précise, étant donné qu'il dit que nous sommes des
parlementaires, nous faisons un projet de loi et, après, que
l'Exécutif n'interviendra pas plus dans la gestion des
universités, je voudrais juste lui poser la question: Qui signe le
chèque? C'est le pouvoir exécutif, c'est le ministre des
Finances, mais en assumant le pouvoir exécutif sur la directive du
Conseil du trésor et après discussion avec le ministre
responsable des universités, de l'enseignement... après adoption
des crédits. Mais il fait des choses très concrètes, c'est
lui qui va fixer le niveau de la subvention. D'ailleurs, c'est lui qui, de
toute façon, va s'amener devant l'Assemblée nationale en fixant
le niveau des crédits. Donc, est-ce que, à ce moment-là,
dans l'octroi des crédits, on va soustraire l'équivalent de 20 %
des coûts d'encadrement des universités? Est-ce que c'est
ça que ça veut dire? On va le faire ou on ne le fera pas? Je
pense que c'est important, là.
M. Gautrin: Vous me permettrez... Ce serait...
M. Léonard: Vous avez coupé dans les
crédits. (15 heures)
M. Gautrin: M. le Président, si je répondais oui ou
si je répondais non à la question du député de
Labelle, je rentrerais sur le champ de dire: J'implique ou je n'implique pas
des dépenses budgétaires. Et, à ce moment-là, il
recontinuerait toujours sur son argumentation sur la non-recevabilité de
ce projet de loi. Depuis le début, il a continué à
débattre toujours de cette question, dire que ce projet de loi devrait
être présenté par un membre de l'Exécutif, en
fonction de cet argument-là.
Je ne répondrai pas à sa question dans la mesure où
je n'ai pas à y répondre à l'heure actuelle. Ce projet de
loi, il faut bien en être conscient, ne demande pas au gouvernement de
gérer, comment il va gérer ça; tout ce qu'on demande,
à l'heure actuelle, c'est le résultat qui peut être,
à ce moment-là, un acte législatif. Mais je ne rentrerai
pas et dire: Est-ce que, pour atteindre ce résultat, il faut diminuer
les crédits ou attendre tels crédits? Ce qui serait,
évidemment, un projet de loi à caractère financier, comme
vous le devineriez bien.
M. Léonard: M. le Président, je vais reposer la
question très clairement, en donnant un exemple au député
de Verdun. supposons que le gouvernement donne à une université
une subvention de fonctionnement de 75 000 000 $, à la hauteur de 75 000
000 $. là-dessus, il y a 10 000 000 $ de coûts d'encadrement,
supposons. et puis on dit: on coupe de 20 %. allez-vous réduire votre
subvention à 73 000 000 $ ou si vous allez continuer à la donner
à 75 000 000 $? que va faire le président du conseil du
trésor dans sa recommandation au ministre des finances lorsqu'il va
envoyer des fonds aux universités? c'est un chèque de 73 000 000
$ ou de 75 000 000 $ qui va être émis?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Verdun.
M. Gautrin: M. le Président, il est clair que cette
Assemblée nationale, lorsqu'elle aura à étudier les
crédits, et particulièrement les crédits du
ministère de l'Enseignement supérieur, devra à ce
moment-là tenir compte des réductions d'encadrement qui sont
demandées. Mais je ne dis pas ce que je ferais ou ce que le
gouvernement ferait, nous sommes ici des parlementaires et, comme
parlementaires, nous aurons à étudier les crédits et nous
avons à nous assurer qu'il y a cohérence dans les
différentes lois ou les décisions que nous prenons.
M. Léonard: Est-ce que le... M. Chagnon: Moi...
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Labelle. M. le député de Saint-Louis, voulez-vous
compléter?
M. Chagnon: Moi, je serais porté à répondre:
Oui, M. le député de Labelle, on fera un chèque de 73 000
000 $, à moins que l'université, comme le prévoit
l'article 7, et surtout les amendements à l'article 7, ait fait une
démonstration que son taux d'encadrement, par rapport, par exemple, avec
l'ensemble de ce qu'on peut retrouver sur le marché du même type
en Amérique du Nord, est semblable ou moindre...
Le Président (M. Lemieux): Comparable.
M. Chagnon: ...comparable ou moindre à ce qu'on retrouve
ailleurs. Et, à ce moment-là, comme le prévoit l'article
7, le Conseil du trésor exclura cette institution ou réajustera
cette institution en fonction de son taux d'encadrement. Il ne faut pas
regarder ça de façon bête et méchante.
M. Léonard: Je voudrais que les
députés...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: ...du parti au pouvoir répondent dans
le même sens. Vous dites, vous: Oui, c'est 73 000 000 $. Le
député de Verdun dit quoi? C'est lui qui dépose le projet
de loi: 75 000 000 $ ou 73 000 000 $?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Verdun, est-ce que vous dites la même chose que le député
de Saint-Louis?
M. Gautrin: J'ai répondu, M. le Président, que,
à l'heure actuelle, j'avais à étudier les crédits
comme parlementaire et je n'ai pas à répondre comme membre de
l'Exécutif parce que je ne suis pas membre de l'Exécutif. La
question qui a été posée par le député de
Labelle était une question qui, éminemment, se destinait à
l'Exécutif. Nous, comme parlementaires, nous aurons à adopter les
crédits et il est clair qu'au moment de l'adoption des crédits
nous devrons tenir compte des réductions de personnel à ce
moment-là. Il est clair, bien sûr, que les membres de
l'Exécutif devront agir en conséquence, mais les parlementaires
ne sont pas ceux et vous le savez parfaitement...
M. Léonard: Entendez-vous, M. le député de
Saint-Louis?
M. Gautrin: Voyons donc! Il n'y a pas de problème
là-dessus.
M. Chagnon: J'écoute, j'écoute!
M. Gautrin: Les parlementaires, ce ne sont pas les membres de
l'Exécutif.
Le Président (M. Lemieux): Merci. M. le
député de Labelle.
M. Léonard: Là, ou c'est oui ou c'est non. Je
voudrais savoir, de la part des représentants du gouvernement, si c'est
le député de Verdun qui a la bonne réponse ou si c'est le
député de Saint-Louis. J'aimerais savoir, entre les deux...
M. Gautrin: M. le Président...
M. Léonard: Votez entre vous; votez entre vous.
M. Gautrin: M. le Président, le député de
Labelle est en train d'essayer de ridiculiser ce processus. Ce n'est pas
ça du tout. Il n'y a pas de contradiction aucune entre la
réponse... Je m'excuse, il n'y a pas de contradiction aucune entre la
réponse de l'adjoint parlementaire du président du Conseil du
trésor et la réponse d'un député qui, lui...
M. Léonard: II a dit oui. M. Gautrin: Pardon?
M. Léonard: II a dit oui, qu'il ferait le chèque
à 73 000 000 $. Vous?
M. Gautrin: Je m'excuse, je n'ai pas de chèque à
faire, mon ami, je n'ai qu'à approuver les crédits.
M. Léonard: Ah! vous ne faites pas de chèque?
M. Gautrin: Le Conseil du trésor, l'adjoint parle-mentaiie
au Conseil du trésor, mais ça ce n'est pas la même...
M. Léonard: Ah! Ce n'est pas le président du
Conseil du trésor. Alors, vous admettez que, bon...
M. Gautrin: Est-ce qu'on va recommencer depuis le début,
pour bien se comprendre, la distinction entre le législatif et
l'exécutif? Depuis ce matin à 10 heures, le député
de Labelle veut nous entraîner et nous n'allons
pas...
M. Léonard: m. le président, le
député de verdun ne répond pas à la question,
finalement, parce qu'il ne peut pas déterminer la portée de son
projet de loi. depuis le matin on lui dit: oui, mais c'est très beau
ça, couper l'encadrement de 20 %, mais, si ça ne se fait pas,
qu'est-ce que vous faites? je lui pose un cas précis, les
universités. je lui souligne que, si le gouvernement décide de
baisser son chèque à 73 000 000 $, par hypothèse, à
une université en lui disant: vous coupez votre encadrement de 20 %, il
intervient dans la gestion interne de l'université, ce qui a toujours
été rejeté ici, au gouvernement du québec, en tout
cas, depuis plusieurs dizaines d'années. et je pense que
là-dessus, de par le budget de fonctionnement, il intervient.
Bon, je lui pose la question très précise: Ça va
être 73 000 000 $ ou ça va être 75 000 000 $, le prochain
chèque? Alors, il se défile, il ne répond pas. Mais la
portée de son projet de loi, dans la mesure où la loi s'applique,
va faire que la subvention va être de 73 000 000 $ avec une directive
très précise sur le plan administratif: couper l'encadrement de
20 %. C'est ça.
M. Chagnon: Bien c'est ça, c'est comme ça que
ça marche actuellement, dans les règles de financement...
M. Léonard: M. le Président, on est en train de
dire...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: ...que si l'on fait cela... M. Chagnon:
Je m'excuse.
M. Léonard: ...on donne une directive très
précise au président du Conseil du trésor. Il me semble
que dans ces circonstances il doit être ici, lui, ou sa collègue
responsable de l'enseignement supérieur, pour dire: Oui, nous trouvons
que l'encadrement est trop important dans les universités et qu'il faut
le couper. Et je ne discute même pas du fond de la chose, là, je
suis sur la question de l'autonomie de gestion dans les universités. On
est en train d'y faire une brèche considérable en faisant
ça, dans la mesure où la loi s'applique; si elle ne s'applique
pas, que faisons-nous ici? Que faisons-nous ici? Et c'est là où
on constate très bien que ce projet de loi ne peut pas ne pas avoir
d'implications sur l'Exécutif, qui n'est pas là, et puis a des
implications sur une foule d'autres lois. Et dans la mesure où le projet
de loi a une portée, cela affecte les projets de loi qui relèvent
très clairement de l'Exécutif, alors...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis vous voulez compléter? M. le député de
Verdun vous voulez compléter? Complétez après M. le
député de Saint-Louis.
M. Chagnon: C'est un peu théorique, l'approche du
député de Labelle.
M. Léonard: Comment théorique?
M. Chagnon: Très théorique. Le député
de Labelle devrait savoir, en tout cas je présume qu'il le sait, que le
financement universitaire est bâti sur des règles
budgétaires et ces règles budgétaires, ces règles
de financement sont modifiées à tous les ans,
généralement à la marge. Mais il y a eu des années
où il y a eu des modifications importantes. Souvenez-vous en 1984, quand
on a fait une modification extrêmement importante sur le calcul du
financement des nouvelles clientèles dans les universités;
ça a eu un impact direct sur le financement de toute la programmation de
toutes les universités au Québec.
M. Léonard: Est-ce que je peux répliquer? M.
Chagnon: Oui, sûrement.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le
député de Labelle, oui, oui.
M. Léonard: Jamais, jamais le gouvernement n'a dit
à une université: C'est là que vous appliquez les fonds.
Je ne parle pas de fonds de recherche, on parle du budget de fonctionnement. Le
gouvernement n'a pas dit aux universités: Vous faites ça comme
ça.
M. Chagnon: Mais si je me souviens...
Le Président (M. Lemieux): Seulement pour
compléter, après vous reviendrez, M. le député.
M. Chagnon: ...de l'exemple que le député de
Labelle mentionnait tout à l'heure, et je le reprends, il a dit: Grosso
modo, une université a 10 000 000 $ de frais administratifs, et dans son
budget...
M. Léonard: Oui, j'ai pris un exemple.
M. Chagnon: ...on parlait de 100 000 000$. Je l'ai coupé
à 75 000 000 $ pour 75-25 %...
M. Léonard: Oui.
M. Chagnon: ...de financement autonome. Alors, dans ses 75 000
000 $ de transferts du gouvernement du Québec vers l'université,
est-ce que ce sera 73 000 000 $? Je lui disais qu'en principe, la
réponse, ça devrait être oui, mais ce n'est pas le
gouvernement qui ira pointer du doigt où l'université ira faire
sa coupure.
Le Président (M. Lemieux): Sa ponction. M. le
député...
M. Léonard: non, vous dites 20 % dans les coûts
d'encadrement.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Verdun.
M. Léonard: Vous le dites très
précisément. Dans le cas du financement, les règles de
financement des universités sont des règles
générales qui tiennent compte des clientèles, de la nature
des clientèles, mais jamais de la gestion interne. (15 h 10)
M. Chagnon: Exact.
M. Léonard: Là, on intervient directement dans la
gestion interne en disant: Vos coûts d'encadrement sont de tant. On ne
parle même pas des autres dépenses.
M. Chagnon: Non, non, non, mais méfiez-vous un peu de ce
raisonnement-là. Les règles budgétaires des
universités, évidemment, elles sont bâties sur des
coûts historiques, des coûts de fonctionnement non seulement par
clientèle, par département, mais aussi par... Mais oui, parce
qu'on a une équation qui nous amène directement à la masse
salariale plus la rémunération globale des enseignements d'une
université par rapport à celle du personnel non enseignant et des
cadres et des autres personnels.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Verdun, vous voulez compléter?
M. Gautrin: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui. Vous pouvez
compléter, M. le député de Verdun.
M. Gautrin: Je veux répondre au député de
Labelle là-dedans, et je pense que c'est important, ce dont on discute.
Là, le député de Labelle va dire: Le gouvernement va
s'ingérer dans la gestion des universités. C'est exactement le
contraire. C'est exactement le contraire. Le législateur, par la loi
actuellement, va dire aux universités de diminuer leur encadrement et,
en conclusion, parce que les universités auront suivi la loi, la
subvention aux universités sera adaptée en conséquence.
Mais c'est exactement le contraire. On n'est pas en train de dire aux
universités: On va vous diminuer votre subvention, donc, diminuer votre
encadrement. La loi leur demande de diminuer l'encadrement, on va leur demander
de diminuer leur encadrement et la subvention sera adaptée en
conséquence. Vous savez comment sont calculées les subventions
aux universités; elles sont calculées pour soutenir,
évidemment, le personnel enseignant, le personnel de soutien, etc. C'est
exactement l'inverse que vous voyez; vous dites: Le gouvernement va dire aux
universités... et s'ingérer là-dedans. La loi actuellement
dit aux universités: Diminuez votre encadrement on verra comment
on rédigera ça dans les amendements plus tard et, en
conséquence, on adapte la subvention. C'est l'inverse.
M. Léonard: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: ...vous allez me permettre, là, parce
qu'on est sur une discussion que je trouve fort importante...
M. Gautrin: Moi aussi.
M. Léonard: ...de rappeler le nouvel article 4 que le
député de Verdun a déposé sous la dictée du
Conseil du trésor. Alors, je le lis. Je le lis, je le lis, je le
lis.
M. Gautrin: Je m'excuse, de quoi on parle?
M. Léonard: Non, non, mais par rapport à la
définition des établissements universitaires, parce que voici ce
qui est dit: Le ministre de la Santé et des Services sociaux, le
ministre de l'Éducation et le ministre de l'Enseignement
supérieur et de la Science doivent soumettre au Conseil du trésor
pour approbation, avant le 30 septembre 1993, un plan de réduction, pour
la période du 1er avril 1993 au 1er avril 1998, des effectifs des
organismes publics visés aux paragraphes 2° et 5 e de
l'article 1.
M. Chagnon: Vous n'êtes pas d'accord avec quoi?
Le Président (M. Lemieux): L'amendement n'a pas
été déposé.
M. Léonard: Ils doivent soumettre un plan de
réduction des effectifs. Écoutez, ils soumettent un plan de
réduction des effectifs. C'est le Conseil du trésor qui va
l'adopter par la suite. Là, vous êtes en plein dans les
prérogatives du président du Conseil du trésor.
Deuxièmement, vous affectez de façon significative
l'autonomie de la gestion des universités très
significative dans les dépenses et non pas dans les règles
d'attribution des subventions de fonctionnement. On est au plan des revenus
quand on décide de ça; ici, on est au plan de la gérance
des universités, très clairement, et les universités
doivent soumettre un plan de gestion.
Alors, je reviens au paragraphe 5° de l'article 1...
Le Président (M. Lemieux): Malheureusement,
votre temps est expiré sur le paragraphe 5°...
M. Gautrin: Mais, simplement, je pense qu'on va le
débattre au 4°.
Le Président (M. Lemieux): ...mais simplement pour vous
dire ceci: Je veux bien qu'on discute d'amendements...
M. Léonard: On va débattre de ça, c'est un
beau cas.
Le Président (M. Lemieux): Oui. Je veux bien qu'on discute
d'amendements qui ont été proposés et non pas
d'amendements à venir. Il faut quand même, là, avoir un
minimum de respect des règles de l'art.
S'il vous plaît, qu'est-ce qui en est du temps du parti
ministériel? Il reste combien de temps? Il vous reste deux minutes, M.
Gautrin, deux minutes seulement sur le paragraphe 5°.
M. Léonard: S'il a besoin de plus de temps, je suis
d'accord pour lui en donner.
M. Gautrin: Non, non. M. le Président, moi, je vais avoir
terminé sur l'article 5° actuellement. Je comprends qu'on aura
à redébattre avec le représentant de l'Opposition...
M. Léonard: Sauvé par la cloche!
M. Gautrin: Ce n'est pas sauvé du tout par la cloche. On
va reprendre le débat quand on va déposer l'article dont vous
avez lu l'amendement qui n'a pas encore été
déposé.
M. Léonard: Sauvé par la cloche! M. Gautrin:
Par quelle cloche?
M. Léonard: Parce que c'est le coeur même de la
question de la gérance, l'autonomie de gérance des
universités.
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît! S'il
vous plaît, M. le député... S'il vous plaît!
M. Gautrin: On va le reprendre dans un instant, j'en suis
sûr.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le paragraphe 5°
est adopté?
M. Gautrin: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté?
M. Léonard: Contre, contre, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Adopté, sur division.
J'appelle l'article 2. Est-ce que l'article 1, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Léonard: Un instant, M. le Président. M.
Gautrin: Non, non. M. le Président...
M. Léonard: On avait bien débattu, on avait bien
spécifié...
M. Gautrin: ...avant ça, je crois qu'on avait eu accord
entre les parties, à un moment, de pouvoir réadopter l'article 1
dans son ensemble.
M. Léonard: Oui, on a dit...
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 1 est
adopté tel qu'amendé dans son ensemble?
M. Gautrin: Attendez, M. le Président. Si vous me
permettez, on m'a transmis la liste des organismes touchés par le
paragraphe 3°; je voudrais en faire le dépôt, si vous
permettez.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Léonard: Est-ce qu'on peut avoir copie...
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Gautrin: Bien sûr, si vous êtes d'accord avec le
dépôt, M. le Président.
M. Léonard: ...de façon immédiate pour qu'on
puisse regarder ça?
Le Président (M. Lemieux): Oui, je suis d'accord avec ce
dépôt. Est-ce qu'on peut en avoir des copies? Voulez-vous en faire
faire des photocopies?
M. Léonard: Ça, c'est les organismes touchés
par le paragraphe 3° de l'article 1?
M. Gautrin: Par le paragraphe 3° de l'article 1.
Le Président (M. Lemieux): Et il nous restera à
adopter...
M. Léonard: Et les universités?
M. Gautrin: Pas les universités. Arrête donc
d'arrêter le débat...
Document déposé Le Président (M. Lemieux):
S'il vous plaît! Le
dépôt est autorisé et il nous restera à
adopter l'article 1 tel qu'amendé dans son ensemble.
M. Léonard: Là, c'est les organismes qui sont
visés par le paragraphe 3°. Quelle est la partie, dans ces
organismes, dont vous nous avez dit ce matin qu'elle vient du paragraphe 4°
et retombe sur le paragraphe 3°? C'est ça que vous nous avez dit
pour éviter le débat sur l'article 4°. Vous avez dit:
L'article 4° est visé... Pardon, le paragraphe 4° est
visé par le paragraphe 3°. Mais, tout à l'heure, vous avez
dit: Une partie seulement. Là, des organismes d'État, il y en a
beaucoup plus que ça, c'est juste certains qui sont visés.
M. Gautrin: Bien sûr.
M. Léonard: Quels sont ceux qui ne sont pas visés
maintenant?
M. Gautrin: un instant, ce n'est pas ceux qui ne sont pas
visés, c'est ceux qui sont visés qui sont... si je comprends bien
la question, m. le président, c'est ceux qui sont visés et qui
sont aussi des sociétés à fonds social dont plus de 50 %
des actions comportant le droit de vote font partie du domaine public. je suis
sûr que le député de labelle, en passant avec moi la liste,
est capable lui-même de voir quelles sont celles qui sont des
sociétés à fonds social et celles qui ne le sont pas. je
préfère répondre à cette question maintenant. c'est
assez évident.
M. Léonard: M. le Président, juste une question,
pour bien fixer les idées. La dernière, qui est écrite
à la main, Société Innovatech du Grand Montréal. En
autant que je sache, il n'y a pas beaucoup de personnes engagées
là. Comment peut-on faire? Comment peut-on réduire le personnel
de 20 % là-dedans?
M. Gautrin: On va voir au moment où on aura à
débattre les articles de la loi, on est en train de voir
l'interprétation.
M. Léonard: M. le Président, quand ils vont
déposer leur plan d'effectifs ils ne l'ont pas encore
déposé, le président vient d'être nommé
est-ce que ça va comprendre les 20 % ou si ça ne les
comprendra pas? Comment peut-on réduire de 20 % un plan d'effectifs qui
est à zéro présentement?
M. Gautrin: M. le Président...
M. Léonard: Comme ancien mathématicien...
M. Gautrin: Monsieur...
M. Léonard: ...le député de...
M. Chagnon: Relisez l'article 7.
M. Gautrin: M. le Président, vous allez revoir... Je
pense, à l'heure actuelle... On sera en mesure, lorsqu'on adoptera les
différents articles de ce projet de loi, d'expliciter comment chaque
chose peut se réaliser.
(Consultation)
M. Léonard: La Société
québécoise de développement de la main-d'oeuvre, ce n'est
même pas réglé avec le fédéral, comment
pouvez-vous couper dans une société 20 % de son personnel
d'encadrement qui n'existe pas encore? C'est quoi, 20 %?
M. Gautrin: M. le Président, le député de
Labelle, au moment où on arrivera article par article, pourra
certainement reposer ses questions qui seront à ce moment-là
très pertinentes. (15 h 20)
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article...
(Consultation)
M. Léonard: Oui, bien, le projet de loi, c'est sur la base
des effectifs en place au 1er avril 1993. Tout le projet de loi est bâti
là-dessus. Quand vous donnez des listes comme ça, Innovatech ou
la Société québécoise de développement de la
main-d'oeuvre, la loi est adoptée, mais elle n'est pas
constituée. Comment pouvez-vous...
M. Chagnon: Dans le cas d'Innovatech, oui. Dans le cas
d'Innovatech, oui, ils fonctionnent.
M. Léonard: Elle est constituée, mais le
personnel...
M. Chagnon: II est tout rentré. Il est tout
rentré.
M. Léonard: II est tout rentré. Et vous
décidez que le 1er avril 1993 vous prenez le personnel qui vient
d'entrer et vous le coupez de 20 %.
M. Chagnon: M. le Président, le député
anticipe sur l'avenir de ce projet de loi et la façon dont il sera
administré. Or, on peut bien regarder l'article dont fait mention le
député, sauf qu'il y a d'autres articles comme l'article 7, que
je mentionne pour la quatrième fois. J'imagine que le
député de Labelle va finir par comprendre qu'il existe, cet
article-là, et qu'il fait en sorte de permettre au Conseil du
trésor d'épargner certains des organismes qui sont là si
leur taux d'encadrement, par exemple, est inférieur à n'importe
quel autre organisme du même type ou de même fonction.
M. Léonard: M. le Président, là, on a un
projet de loi dans les mains et puis il est mentionné des taux x, de 15
%, de ceci ou de cela. Il y a des amendements
qui n'ont pas été officiellement
déposés...
M. Chagnon: Pourquoi vous en discutez? M. Gautrin: Que
vous avez lus tout à l'heure! Le Président (M. Lemieux):
Qui le seront.
M. Léonard: un instant! donc, on discute en fonction du
projet de loi et il y a des coupures de personnel. on vient de nous
déposer une liste: société québécoise de
développement de la main-d'oeuvre, société innovatech du
grand montréal, dont tout le monde sait qu'elles sont en voie
d'implantation, et on leur donne la directive de couper 15 % ou 20 % de leur
personnel en fonction le 1er avril 1993. bon. elles n'ont pas
démarré et puis vous les coupez de 20 % ou de 15% .
M. Chagnon: Innovatech est partie; l'autre, c'est vague.
M. Léonard: innovatech est partie? fort bien, alors
ça vient de partir, vous coupez leur personnel de 20 %.
écoutez!
M. Chagnon: Encore une fois, je le répète au
député, il devrait lire l'article 7 et son amendement; il
s'apercevra qu'il y a des cas d'exception.
M. Léonard: Bien non, il n'est pas déposé.
Déposez-les, vos amendements. Déposez les amendements tout de
suite.
M. Chagnon: Vous les avez. On va finir par l'étudier, le
projet de loi, et l'article 7, on va finir par l'entendre. Si vous vouliez
vraiment l'étudier, ça irait un peu plus vite.
M. Gautrin: M. le Président...
M. Léonard: À l'article 7, on ne pourra plus
revenir sur la liste des organismes inclus ou pas. C'est pour ça
qu'on...
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît! S'il
vous plaît! Pour mettre un peu d'ordre. Vous êtes bien conscients
qu'on discute des définitions à l'article 1 d'un projet de loi.
On est en train de remettre en cause l'ensemble, la substance et la
portée globale du projet de loi, d'étudier
hypothétiquement des amendements qui n'ont pas été
déposés, des articles qu'on n'a pas encore appelés. Vous
les avez, mais ils n'ont pas été déposés. Vous les
avez. Écoutez, le député de Verdun a pris la
décision de les déposer en bloc. En tout cas...
M. Gautrin: Pas de les déposer, de les...
Le Président (M. Lemieux): C'est-à-dire de vous les
donner, pardon, de vous les donner.
M. Léonard: II les dépose goutte à
goutte.
Le Président (M. Lemieux): Oui, mais en tout cas,
là, je veux en revenir tout simplement à l'article 1. Est-ce que
l'article 1 est adopté tel qu'amendé dans son ensemble? Sur
l'article 1. Là, on ne revient pas sur le paragraphe 5°, le
paragraphe 5° a été adopté. Alors, là, on
revient sur l'article 1, tel qu'amendé, dans son ensemble. Oui,
là-dessus, je vais vous écouter.
M. Léonard: On peut introduire des amendements.
Le Président (M. Lemieux): Vous pouvez introduire des
amendements sur l'article 1.
M. Gautrin: Les municipalités, par exemple.
M. Garon: Pardon?
M. Léonard: Oui, on va revenir là-dessus.
M. Garon: C'est une question d'information que je voudrais
demander au...
M. Gautrin: ...au député de Verdun.
M. Garon: ...au député de Verdun.
Le Président (M. Lemieux): Avec plaisir.
M. Garon: Étant donné que les organismes que vous
voulez viser sont des organismes gouvernementaux ou paragouvernementaux et pour
que l'application, selon ce qui est visé à l'article 1, puisse
être opérationnelle, avez-vous obtenu du gouvernement que la Loi
sur l'administration financière soit modifiée?
Le Président (M. Lemieux): Ça, c'est une bonne
question.
M. Garon: Parce que, essentiellement, l'autorité, dans un
ministère, c'est très clair comment ça fonctionne, c'est
la Loi sur l'administration financière qui est à la base de tout
ça. Comment cette loi pourrait-elle être adoptée sans qu'il
y ait des mesures de prévues pour corriger la Loi sur l'administration
financière? Autrement, ça ne serait pas opérationnel.
Le Président (M. Lemieux): Ça, c'est une bonne
question.
M. Léonard: Toutes les autres ne sont pas bonnes!
Le Président (M. Lemieux): Non, non, mais c'est une bonne
question.
M. Léonard: Ça, c'est le président! C'est le
président qui ne doit pas se mêler du débat.
Le Président (M. Lemieux): Pardon, le président a
le droit de participer aux débats et aux délibérations de
cette commission, je m'excuse.
M. le député de Verdun.
M. Gautrin: M. le Président, je vous remercie. Cette loi,
et vous le verrez à la fin, comporte un article qui dit: «...a
effet malgré toute disposition incompatible de la Loi sur la fonction
publique et de ses règlements». La Loi sur la fonction publique
et ses règlements est une loi qui a tendance à
réduire le nombre de fonctionnaires...
M. Garon: On n'entend pas.
M. Gautrin: Je peux répondre, parler plus fort si vous
n'entendez pas.
M. Garon: Oui.
M. Gautrin: Bon! Merci. L'article 11 du projet de loi, vous
voyez, donne «la présente loi a effet malgré toute
disposition incompatible de la Loi sur la fonction publique et de ses
règlements», ce qui lui donne une portée
générale et lui donne une primauté, à ce
moment-là, quant à l'application de la loi.
M. Garon: Mais ça, je ne pense pas que ça
réponde à la question, au fond, parce que l'administration
financière établit le fonctionnement, l'opérationalisation
avec toutes sortes de cheminements qui sont prévus dans la Loi sur
l'administration financière.
M. Gautrin: Je ne pense pas, malgré que vous ayez dit que
c'est une bonne question, que ce soit remis en cause par ce projet de loi
à l'heure actuelle, compte tenu des amendements qu'on va apporter. Le
cas échéant, je serais prêt, si vous êtes capable,
lorsqu'on étudiera article par article, à voir à quel
moment ceci est remis en cause, pour qu'on puisse modifier ça.
M. Léonard: Là-dessus, sur cette
question-là, le député de Verdun répond: Je ne
pense pas. C'a effet ou c'a n'a pas effet?
M. Gautrin: Je ne pense pas. M. Léonard: Oui,
mais...
M. Gautrin: Je ne pense pas. Alors, ça équivaut: Je
ne pense pas.
M. Léonard: C'a effet ou pas?
M. Gautrin: J'ai dit: Je ne pense pas. Mais, si vous êtes
capable de...
M. Léonard: II émet une opinion.
M. Gautrin: Je m'excuse, M. le député de Labelle.
Je ne pense pas que c'a effet. Si vous êtes capable de démontrer
que c'a effet, à ce moment-là, on pourra voir, mais je ne pense
pas que c'a effet.
M. Léonard: Le gouvernement n'est pas lié par son
opinion.
M. Chagnon: II y a plein de gens ouverts d'esprit, de ce
côté-ci de la table.
M. Garon: C'est parce qu'il y a plusieurs choses qui sont en
cause au point de vue de l'autorité. Au point de vue des budgets, le
gouvernement va se comporter comment? Il va assumer que les gens vont le faire
et, à ce moment-là, il va couper les budgets en
conséquence en disant: Bien, faites-le? Il peut arriver comme des gels
de crédits. Il peut le faire comme ça. Quand il va arriver, par
exemple, avec des organismes paragouverne-mentaux qui ont une certaine
autonomie administrative je sais que vous avez soulevé la
question, c'est pour ça que je suis descendu rapidement mais je suis
arrivé trop tard, par rapport aux universités quand vous
allez arriver aux commissions scolaires, qui ont une certaine autonomie
administrative et on parle de décentralisation comment
l'opérationalisation va se faire? En tenant compte de la Loi sur
l'administration financière ou si...
C'est très centralisé dans la Loi sur l'administration
financière. Par exemple, dans chacun des ministères, il y a les
agents du ministre des Finances qui sont là et vous ne pouvez pas
dépenser une cent sans qu'ils vous donnent un C.T.; même un C.T.
pro forma, vous ne pouvez pas dépenser un sou. C'est de même
qu'ils gardent le contrôle sur la finance. Alors, comment tout ça
va s'opérationaliser par rapport à des organismes comme le
gouvernement et ses ministères qui sont comme ça?
Il y a des organismes comme SOQUIA, par exemple, que je connais, c'est
les lois et barèmes. Pas la loi, c'est les normes et barèmes qui
doivent être approuvés. Vous avez les commissions scolaires et les
collèges, qui sont des établissements scolaires ou universitaires
qui ont une autonomie financière. Ce sont tous des organismes qui ont
une structure administrative différente, c'est-à-dire avec un
ordre d'autorité différent et avec une autonomie
différente. Comment une loi comme ça va s'opérationaliser
sans changer les lois qui gouvernent ces différents organismes de
façon différente? Les ministères, c'est une chose; les
corporations d'État, c'est une autre chose; les commissions scolaires,
c'est une
autre chose; les collèges, c'est une autre chose; les
universités, c'est une autre chose.
Moi, ça ne m'apparaît pas possible, à moins qu'il y
ait un arrimage qui se fasse avec ces différentes lois. Autrement, qui
va être en charge de quoi? Comment ça va se faire
concrètement? À moins qu'on dise: Le ministre des Finances, lui,
va le faire d'autorité. Il va dire: Moi, je présume que cette
année vous allez couper les cadres de tant. Même, encore
là, il va dire à ce moment-là: Je coupe vos budgets de
tant. L'arrimage va se faire comment?
Prenez dans les ministères. Je vais vous donner un exemple
concret. Quand arrive le ministre des Finances, au début de
l'année, il vous donne de l'argent. Des fois, il vous en donne, des
fois, il ne vous en donne pas. Il vous en donne une partie mais il ne vous le
dit pas tout de suite, ça paraît mieux pour les crédits. Il
vous le donne temporairement, mais il sait qu'il va vous le faire
disparaître rapidement après, il le périme. Et, si vous ne
voulez pas le périmer, il vous le périme de force. Et là
il va vous dire: Je gèle tant de crédits. Par exemple, s'il veut
geler 200 000 000 $... Il doit faire ça la même chose, parce qu'il
voit que ses dépenses augmentent et il veut ramener certaines
dépenses. (15 h 30)
Alors, il va dire, par exemple: Vous, dans tel ministère, vous
avez à geler tant d'argent. Il vous dit: Dites-moi qu'est-ce que vous
voulez geler? Et si vous ne le lui dites pas, eh bien, il va vous geler
d'autorité s'il le veut. Alors, vous avez votre masse à changer.
Automatiquement, en vertu de la Loi sur l'administration financière, il
peut faire ça.
Quand on a étudié la loi, il y a quelques années,
M. Levesque avait été malade et ça avait été
Daniel Johnson, qui était le président du Conseil du
trésor, qui avait présenté la loi. D'ailleurs, il
s'était complètement fourvoyé, à tel point que,
quand le ministre des Finances est revenu, j'avais fait changer tous les
articles de la loi; même les notes explicatives avaient changé.
Chacun des articles avait été modifié; tout ce qui
était resté, c'était le titre et le numéro du
projet de loi. Pourquoi? Parce que ce qui était proposé n'avait
aucun bon sens. Qu'est-ce qu'on proposait, au fond? C'était d'adopter
des crédits qu'on pourrait modifier comme on voulait en cours
d'année, à la condition qu'on fasse une loi réparatrice
à la fin de l'année. C'était la responsabilité du
Parlement qu'on faisait disparaître complètement; ça
n'avait ni queue ni tête.
Le ministre des Finances, heureusement, il a compris et il a dit: On va
regarder ça. Alors, on a changé ça, parce que
c'était fondamental. Alors, qui avait changé ça? Je ne le
sais pas. Qui avait fait ce projet de loi? Je ne le sais pas, sauf que, quand
il est arrivé devant le Parlement, ça n'avait pas de bon sens.
Alors, il n'y a pas beaucoup de gens qui sont familiers avec ces
questions-là. Vous savez que les gens qui connaissent ces
questions-là au Parlement ne sont pas nombreux. C'est pour ça
que, quand on est arrivé, quand on a appelé ça
l'année de base zéro, là on parlait de ça
à un moment donné c'étaient encore des notions qui
n'étaient pas très connues. Le ministre des Finances les
connaît. Je me rappelle, quand on avait soulevé la question,
à un moment donné, les journalistes avaient demandé
comment il se faisait qu'on avait cinq comptables et qu'ils ne connaissaient
pas ça. Alors, c'est parce que ce n'est pas une notion comptable, c'est
une notion du ministère des Finances, qu'il utilise quand il
négocie ses budgets avec les ministères. Alors, il y a toutes
sortes de choses qui sont mises en cause par un projet de loi comme
celui-là.
Je ne dis pas que l'intention est mauvaise. Ce n'est pas ça. Mais
comment...
M. Gautrin: Non, non, mais, moi, je ne vois pas encore
quelle...
M. Garon: C'est la structure d'autorité. Ce n'est pas
juste faire une loi. Une loi, là, moi, je peux dire: Christophe! on va
faire une armée de tant de personnes...
M. Gautrin: C'est sûr.
M. Garon: ..mais, après ça, qui mène
l'armée? Comment ça marche? Là, à ce
moment-là, c'est la structure d'autorité là-dedans.
Où est-elle? Qui va la faire operational iser? Comment ça va
fonctionner? Parce que, là, il y a un cadre existant actuellement. Il y
a tout un mécanisme qui marche actuellement. La minute où vous
décidez de changer ça, là, vous changez des choses qui
existent. Vous 1 'operationalisez comment? Ça, moi, je ne suis pas
capable de le voir actuellement. Vous pouvez le faire d'une façon; vous
dites: Je ne vous donne pas l'argent.
M. Léonard: Ah! c'est 73 000 000 $ au lieu de 75 000 000
$.
M. Gautrin: Bien oui, c'est ça. Mais, je...
M. Garon: Alors, là, je peux vous dire: Je ne vous donne
pas d'argent, organisez-vous comme...
M. Gautrin: À partir du moment...
M. Garon: ...vous voudrez. Mais, là, vous n'êtes pas
sûr du tout que vos administrateurs, qui ont une autonomie, ne couperont
pas les petits plutôt que de couper l'encadrement. Vous n'êtes pas
sûr du tout. Parce que si, à un moment donné, moi, je vous
coupe de tant, et, moi, je décide de clairer les occasionnels à
la place, alors, comment vous allez l'opérationaliser? Les instructions
pour le faire? La loi dit ça, là, Popéra-tionalisation.
Alors, quand vous allez la faire, vous allez la faire comment pour que ce soit
exactement ce que vous voulez qui soit fait qui soit fait? Parce que, moi,
si
je vous donne 1 000 000$ de plus... Vous savez, le vieux truc des
ministères, c'est quoi? Quand le ministre des Finances dit: Je vais vous
couper tant d'argent, c'est de lui montrer qu'il faudrait couper des affaires
qui ne sont pas politiquement vendables, pour qu'il recule, tu sais. Mais, lui,
il n'est pas fou non plus, et il dit: Si vous voulez le faire de même,
vous le ferez et vous supporterez les conséquences. Il a sa
façon. Il y a du «bargaining». Il y a beaucoup de
discussions entre les ministères et le ministère des
Finances.
Dans un cas comme ça, ici, quand il va l'opératio-naliser,
moi, je ne vois pas comment ça va être
opéra-tionalisé et rendu exécutoire, concrètement.
Ça, je ne le vois pas. Et qui va être le boss dans le
ministère? Dans ces organismes-là, vous parlez
d'imputabilité, par exemple je ne veux pas devancer, là
par rapport à tous ces organismes-là; qui va être
imputable de ces changements-là? Qui va décider des changements
par rapport aux lois existantes? Ça va être le ministre ou le
sous-ministre? Comment ça va marcher? Parce que, là, allez-vous
vous rapporter au Conseil du trésor? Comment ça va marcher? Je ne
le vois pas, là. On ne le voit pas, là.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Verdun.
M. Gautrin: Alors, là, est-ce qu'on reprend tout le
débat autour de ça, ou ce genre...
M. Léonard: Vous le faites d'une autre façon,
mais...
M. Gautrin: Non, non, mais je pense qu'on est en...
M. Léonard: ...il n'y a pas de réponse à
ça. Il n'y a pas de réponse.
M. Gautrin: Mais non, mais je m'excuse là-dessus. Reprenez
là au moment où ça marche parce que, vos questions, on va
y répondre au fur et à mesure qu'on abordera les amendements.
Là, on est au niveau des définitions, c'est-à-dire qui est
touché par la loi. Après, on va rentrer sur comment on
opérationalise. Moi, je veux bien commencer à redébattre
de l'article 3 ou l'article 4, etc.
M. Léonard: Moi, j'ai posé une question tout
à l'heure. On a dit qu'on suspendait les réflexions
là-dessus. J'ai posé la question, et le député de
Verdun et ses collègues balayent tout, sauf les municipalités et
organisme municipaux ou paramunicipaux.
M. Gautrin: Je n'ai pas...
M. Léonard: Pourquoi n'intervient-on pas là-dedans,
alors que, justement, il y a, là aussi, des taux d'encadrement
importants et très coûteux, compte te- nu... Tiens, justement, la
question de la rémunération de la police entraîne des
coûts d'encadrement très élevés dans les
municipalités. Vous ne voulez pas toucher les municipalités.
M. Chagnon: Faites-en un amendement.
M. Léonard: Vous ne voulez pas introduire...
M. Gautrin: Attendez un instant, là.
M. Léonard: Pourquoi vous ne l'avez pas fait?
M. Chagnon: Faites-en un amendement.
M. Gautrin: Bien, on n'a pas...
M. Léonard: Non, non. Ça, c'est votre projet de
loi, ce n'est pas le nôtre, c'est le vôtre.
M. Gautrin: Alors, nous n'avons pas mis les municipalités
à cause...
M. Léonard: C'est le vôtre, votre projet de loi.
Mais je vous pose la question.
M. Gautrin: C'est notre projet de loi, et on va le
défendre. On n'a pas mis les municipalités à cause de la
part du pourcentage de leur financement qui vient de leurs revenus autonomes.
C'est ce que je vous ai répondu tout à l'heure, M. le
député.
M. Léonard: Bon. Mais vous avez une responsabilité,
en termes généraux, sur les municipalités. Les
municipalités sont des créatures juridiques du gouvernement du
Québec et, là-dessus...
M. Gautrin: Mais la part...
M. Léonard: ...moi, je... Vous dites que c'est simplement
à cause des sources de revenus.
M. Gautrin: C'est ça.
M. Léonard: Pas autre chose.
M. Chagnon: C'est important.
M. Gautrin: C'est ça. Bien, vous m'avez posé une
question, je réponds pourquoi.
M. Chagnon: La fiscalité des municipalités peut
être...
M. Léonard: Bon. Moi, je vais vous poser une
question...
M. Chagnon: Laquelle?
M. Léonard: ...sur ce plan-là. Pourquoi, à
ce moment-là, Hydro-Québec...
M. Chagnon: Répondre à cette question, c'est assez
facile...
M. Léonard: ...pourquoi, à ce...
M. Chagnon: ...c'est pas mal plus compliqué de
répondre à la question du député de Lévis,
là. Les municipalités, vous n'en feriez pas un amendement; vous
n'auriez pas le courage de faire un amendement pour demander aux
municipalités de mettre 20 % sur la table de leurs coûts...
M. Léonard: Je...
M. Chagnon: ...d'encadrement administratif. Pourquoi vous ne le
feriez pas? Pour une raison politique. Et c'est vrai que c'est une raison
politique qui fait qu'on ne le retrouverait pas dans un projet de loi non plus,
comme ça, parce que, d'une part, toute leur taxation, leur
fiscalité, est autonome. Les gens son élus pour administrer des
impôts d'une façon autonome.
M. Léonard: Bon. Alors, le député de Verdun
répond...
M. Chagnon: La question du député de Lévis
est autrement plus importante.
M. Gautrin: Bien...
M. Léonard: Le député de Verdun... Ah! On y
reviendra.
M. Gautrin: On y reviendra.
M. Léonard: le député de verdun
répond une chose: les revenus des municipalités sont à 75
%, et même plus que ça, 90 % autonomes, dépendant... mais
hydro-québec aussi a des revenus autonomes. ils sont complètement
autonomes, les revenus d'hydro-québec. vous visez hydro-québec,
mais vous ne visez pas...
M. Gautrin: Mais ce n'est pas la même... Voyons donc, M. le
député! Ce n'est pas la même chose, ce n'est pas la
même nature et ce n'est pas le même objet.
M. Léonard: Alors, je vais revenir à la question du
député de Lévis, qui a été posée
d'une autre façon antérieurement, qui est, par exemple, dans le
cas des universités: Comment vous allez operationaliser une telle
directive si vous ne touchez pas à l'autonomie de gestion des
universités? Et puis, ça, ça va être très
éclairant, très, très évident de par l'article 4
qui va venir, amendé. Et l'opérationalisation de ça n'est
pas du tout assurée, c'est un fait. Ou bien vous touchez à toutes
les lois du gouvernement actuellement.
M. Gautrin: Je m'excuse, je vous ai déjà... Je vais
«rerépondre» à votre question là-dessus, sur
les universités. On passe une loi qui soumet le citoyen corporatif
«université x» à la loi, et on présume,
après, qu'il a satisfait à la loi. Et implicitement, j'imagine
que les crédits qui vont être donnés pour ces
universités vont s'adapter au fait que l'université aura
satisfait à la loi.
Le Président (M. Lemieux): Alors, est-ce que l'article 1
est adopté, tel qu'amendé, dans son ensemble?
M. Gautrin: Adopté. M. Léonard: Tu vas...
M. Garon: Hein? M. Léonard: ...terminer?
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 1 est
adopté tel qu'amendé...
M. Léonard: II n'est pas adopté, quant à
nous.
Le Président (M. Lemieux): ...dans son ensemble...
M. Léonard: On va voter contre, là.
Le Président (M. Lemieux): ...au niveau des
définitions de la loi?
M. Garon: Mais avez-vous l'intention, M. le
Président...
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Est-ce qu'il y a un ministre qui va venir dire comment
il veut voir fonctionner ça, comment ça va fonctionner par
rapport à...
M. Gautrin: On va arriver au moment de voir comment on va
fonctionner, au fur et à mesure.
M. Garon: Non, parce que, normalement, c'est un ministre qui
parle au nom du gouvernement...
M. Gautrin: Ça, je le sais.
M. Garon: ...et puis... Pas normalement, c'est la
règle.
M. Léonard: C'est la règle.
M. Garon: Mais, là, ce n'est pas parce que, moi, je suis
contre qu'un député présente un projet de loi, pas du
tout. Ce n'est pas du tout contre ça, au contraire. J'ai toujours
pensé, même, qu'on devrait changer notre façon de faire, au
Parlement, pour ressembler plus au Parlement américain qu'au Parlement
britannique parce que, pour qu'un parlement britannique marche, ça prend
une presse britannique qu'on n'a pas au Québec. Il faut que ça
aille plus loin que ça, là. Notre presse, tu sais, moi,
j'étais étonné. M. Normand, je ne veux pas le blâmer
mais, habituellement, on est dans le... C'est quasiment des réunions
secrètes, les réunions des commissions parlementaires. Ha, ha,
ha! Pardon. Mais, normalement, dans la tradition du parlementarisme
britannique, il y a un ministre qui vient répondre pour expliquer la
position du gouvernement par rapport au projet de loi. Parce qu'il y a des
coûts reliés à ça.
M. Chagnon: II y a des économies, surtout.
M. Garon: Parce qu'un député n'a pas le droit de
présenter un projet de loi qui a des coûts, quels qu'ils
soient.
M. Gautrin: Ça, je le sais. M. Garon: Hein?
Alors...
M. Gautrin: Donc, on fait bien attention de naviguer dans ces
barrières-là. Mais, depuis le début, ce
critère-là est un critère qui nous oblige à
naviguer.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: C'est pour ça. C'est parce que, là,
actuellement, on...
M. Gautrin: Mais je ne pense pas qu'il y ait des coûts
impliqués par ce projet de loi. (15 h 40)
M. Garon: Bien, non, mais c'est parce que... Je vais vous dire
une affaire: C'est bien important, les intentions du gouvernement
là-dedans. Tous les journalistes qui voient ça, là...
Regardez, M. Normand est ici; c'est peut-être le seul journaliste qui va
écrire quelque chose mais, là, s'il écrit quelque chose,
les gens vont dire: Voici ce qui se passe et voici le projet de loi qui est en
train d'être adopté. Ils vont se demander: Qu'est-ce qui arrive
par rapport à nous autres? Ils vont être inquiets un peu.
M. Chagnon: Ils vont dire: Enfin! C'est transparent.
M. Garon: Non, non. Au contraire, ce n'est pas ça. C'est
parce qu'ils vont se poser plus de questions qu'ils ne vont avoir de
réponses, à mon avis. Et, normalement, les questions que le
député de Labelle pose depuis le matin, au fond, c'est des
questions qu'il pose... Ce n'est pas pour son plaisir personnel, c'est pour les
organismes qui sont mentionnés à l'article 1, qui doivent se
poser ces questions-là et qui vont se demander: Qu'est-ce qui nous
arrive à nous? Comment ça va fonctionner dans l'avenir? À
qui on va avoir à répondre?
M. Gautrin: Vous allez le savoir.
M. Garon: Ce sont des notions auxquelles il n'y a pas,
actuellement... Par rapport à ces questions-là, il y a une
tradition. Par rapport à la loi qui est devant nous, il n'y a pas de
tradition. Il y a une façon de faire qui est différente de celle
qui est prévue ici. Alors, comment les gens vont s'organiser? Comment
vont-ils s'arrimer? Quelle va être la structure d'autorité? Au
gouvernement, c'est fondamental, la structure d'autorité. Quelle va
être la structure d'autorité?
Moi, je me rappelle mais je ne me rappelle pas en quelle
année mais je me rappelle que, à un moment donné,
ce que j'ai vu sous le gouvernement actuel je ne sais pas la raison
complètement mais j'ai vu qu'à un moment donné le
gouvernement a arrêté des chèques. Je n'avais jamais vu
ça avant. C'est peut-être arrivé avant, remarquez bien. Je
ne veux pas dire que ce n'est jamais arrivé avant, mais j'avais vu la
directive venant du président du Conseil du trésor je
pense que c'est avant 1989 qui avait donné un ordre
d'arrêter l'émission des chèques tant qu'on ne lui aurait
pas défini à quelle place seraient certaines coupures. Je n'avais
jamais vu ça. J'avais vu toutes sortes de choses, mais je n'avais jamais
vu ça. Il avait bloqué l'émission des chèques, de
sorte qu'on est arrivé à des endroits et on a dit: II n'y a pas
de chèques. Ils ont dit: Comment! Il n'y a pas de chèques? Et,
moi, c'est par hasard qu'un fonctionnaire m'a dit: Écoutez, M. Garon, il
n'y a pas de chèques; le gouvernement n'émet plus de
chèques depuis tant d'heures. Et, finalement, j'avais eu le papier. J'en
avais fait état à l'Assemblée nationale. J'avais dit
ça au chef de l'Opposition, M. Parizeau, qui avait été
estomaqué. J'avais lu, même, le papier en Chambre.
M. Chagnon: Ça ne sera pas la première fois que M.
Parizeau a été estomaqué pour une question de
chèque.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Vous parlez du chèque...
M. Gautrin: Non. Je pense qu'on doit rester dans l'ordre des
règles. Écoutez...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Un jour, quand j'écrirai mes mémoires, ce
chèque qui a une longue histoire, les gens sauront. ..
M. Gautrin: M. le Président. M. Chagnon: Dont on a
parlé amplement. M. Garon: Ah oui! Mais les gens sauront... M.
Gautrin: M. le Président. M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît! Soyons
pertinents.
M. Garon: Ah oui, mais les gens sauront que ce
chèque-là avait été offert à plusieurs
personnes qui avaient toutes refusé de le prendre parce qu'on
était après l'heure. Moi, je l'avais offert en dedans d'une
demi-heure après que je l'avais eu.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Mais personne ne voulait le prendre parce que
c'était le soir. Qu'est-ce que vous voulez? Le lendemain, moi,
j'étais en dehors.
M. Gautrin: M. le Président.
M. Garon: Alors, ce chèque-là a une longue
histoire. Ça a été une opération très
payante; ça a permis d'avoir 19 000 000 $ de plus dans les trois
semaines qui ont suivi parce que le ministre fédéral avait
trouvé...
Le Président (M. Lemieux): De la pertinence, s'il vous
plaît, de la pertinence.
M. Gautrin: M. le Président.
M. Garon: ...que le chèque avait eu la publicité
qu'il souhaitait...
Le Président (M. Lemieux): La pertinence! M. Garon:
...même trop.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Essentiellement, donc, le ministre avait bloqué
l'émission des chèques parce qu'il était, semble-t-il,
fâché vis-à-vis des ministères qui ne
répondaient pas à ses commandes. C'était une mesure
très forte. Il avait dit: Tant que je n'aurai pas des réponses
sur telle et telle chose, plus de chèques, je bloque l'émission
des chèques. Je n'avais jamais vu ça. Ça, ça veut
dire qu'il avait décidé que les gens écouteraient dans les
ministères; avant, ils n'écoutaient pas. Alors, semble-t-il,
ça a duré je ne sais pas 10 jours, 15 jours
je ne m'en rappelle pas.
Mais, dans un cas comme celui-là, ici, la com- mande qui va
être passée, imaginez-vous le climat que ça va créer
s'il n'y a pas une structure d'autorité très claire.
Peut-être qu'on va dire, à un moment donné: II va arriver
telle chose par rapport à l'emploi, il y a des gens qui vont perdre leur
emploi, il y a des emplois qui vont disparaître, il y a toutes sortes de
choses qui vont arriver. Alors, ça va créer une dynamique. Si le
projet de loi est adopté, ça va créer une dynamique
complètement différente par rapport à ce qui existe
actuellement. Alors, là, à ce moment-là, il est
très important de savoir qui décide dans des circonstances comme
ça. Quelle est la chaîne d'autorité,
précisément? D'autant plus qu'on semble vouloir la modifier.
Selon qu'on est imputable ou qu'on n'est pas imputable, ce n'est pas pareil, la
structure d'autorité; et en fonction de Fimputabilité aussi.
C'est pour ça que je vous dis ça. Vous allez parler de ces
notions-là plus tard. Je comprends que c'est plus tard, sauf que, dans
la structure d'autorité des organismes, si vous dites que
l'imputabilité n'est plus à la même place, la
responsabilité, l'administration de la structure, l'administration
financière, le chef du ministère, c'est le ministre; il est
responsable sur tous les plans. C'est lui qui est responsable. À la
minute où il n'est pas responsable à 100 % parce que l'autre est
imputable, l'autre va dire: Écoutez, si je suis imputable, moi, je
prends mes responsabilités. L'autre n'est plus chef; il est chef et il
n'est pas chef. Comment ça va marcher? Comment ça va fonctionner?
Parce que les lois existantes actuellement, les lois existantes
établissent une structure très claire. Elle est très
claire alors que, là, on a un projet de loi... C'est parce que
l'intention...
Moi, je ne veux pas discuter que l'intention est mauvaise. Ce n'est pas
ça, c'est que l'encadrement n'est pas là. Et il y a
déjà d'autres lois qui existent et qui ont établi un
système. Il y a une nouvelle loi qui établit quelques principes
sans encadrement, sans structure d'autorité et sans méthode
d'opérationalisation.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Verdun.
M. Gautrin: M. le Président, je répète que
je suis heureux des commentaires du député de Lévis. Je
répète que lorsqu'on abordera les articles, tels
qu'amendés, 3, 4 et 5, les réponses, d'après moi, aux
questions du député de Lévis trouveront solution.
Le Président (M. Lemieux): Alors, est-ce que l'article 1
est adopté, tel qu'amendé, dans son ensemble?
Des voix: Adopté.
M. Léonard: Sur division.
Le Président (M. Lemieux): Adopté sur division.
L'article 1 est donc adopté dans son ensemble, tel
qu'amendé, sur division. Nous passons maintenant à l'article 2.
M. le député de Verdun, avez-vous des commentaires relativement
à l'article 2?
Assemblée nationale
M. Gautrin: M. le Président, l'article 2 veut assimiler
aux organismes publics l'Assemblée nationale, une personne
désignée par celle-ci en vertu d'une loi, de même qu'une
personne désignée par le gouvernement en vertu d'une loi et dont
le personnel est nommé ou rémunéré selon la Loi sur
la fonction publique. Les personnes qu'on veut viser par ça, il s'agit,
bien sûr, de l'Assemblée nationale, du Vérificateur
général, du Directeur général des élections
et du Protecteur du citoyen.
M. Léonard: Est-ce que le député de Verdun
veut répéter les derniers...
M. Gautrin: Le Protecteur du citoyen...
M. Léonard: Le Protecteur du citoyen, mais ensuite...
Avant...
M. Gautrin: Le Vérificateur général... M.
Léonard: ...le Vérificateur général.
M. Gautrin: ...et le Directeur général des
élections.
M. Léonard: Ensuite? Il y en a trois.
M. Gautrin: Oui, il y en a trois et je crois que c'est tout.
(Consultation)
M. Gautrin: Autrement dit, on parle de la portée des
choses qui vont être touchées.
M. Léonard: M. le Président, juste comme question:
L'Assemblée nationale, par exemple, est-ce que ça signifie que 20
% des députés vont disparaître?
M. Gautrin: Est-ce que vous êtes sérieux, ou pas? Ou
si vous vous amusez...
M. Léonard: Bien, vous dites: Ils sont assimilés
à des organismes publics.
M. Gautrin: Alors, à ce moment-là, est-ce que
ça mérite une réponse, ou quoi? Est-ce que c'est le
personnel d'encadrement?
M. Léonard: Si vous voulez couper tout le monde, coupez
aussi les députés; 20 % des députés vont
disparaître.
M. Gautrin: Soyez sérieux dans le sens de cette loi, quand
même.
M. Léonard: Vous énoncez un principe
général, ils sont assimilés à des organismes
publics puis...
M. Gautrin: Ils sont assimilés à des... On fera
peut-être la distinction ultérieurement, M. le Président,
entre le personnel d'encadrement et le personnel qui est
rémunéré par l'Assemblée nationale.
M. Léonard: Bon. Là, on revient à la
distinction du paragraphe 3e de l'article 1. Il y a du personnel
d'encadrement et du personnel régi par les conventions collectives.
Alors, c'est le personnel d'encadrement et le personnel régi par les
conventions collectives; vous les coupez de 20 %, mais pas les
députés.
M. Gautrin: M. le Président, si vous me permettez.
À l'heure actuelle, vous savez très bien que les
députés ne font pas partie du personnel d'encadrement, à
ce que je sache.
M. Léonard: Est-ce que ça veut dire que vous
éliminez tout le personnel...
M. Gautrin: Soyez sérieux dans le débat.
M. Léonard: ...de direction dans une entreprise
d'État? Le président-directeur général et les
vice-présidents, c'est considéré comme le personnel de
direction d'une entreprise. Vous les excluez du personnel d'encadrement. C'est
du personnel d'encadrement; HydroQuébec, le président et le
vice-président. À l'Assemblée nationale, les
députés, eux autres, ils vont rester 125.
M. Gautrin: À moins qu'on ne change une autre loi
qui...
M. Léonard: II me semble que le député de
Verdun aurait dû donner l'exemple, abolir son propre poste. Ça
ferait un des...
M. Gautrin: Vous êtes... Écoutez, à part les
facéties qu'on peut s'amuser à dire, etc., ça peut
être amusant...
M. Léonard: Comment, les facéties? Ha, ha, ha!
Moi... (15 h 50)
M. Gautrin: ...mais ce n'est pas le but, et vous savez bien que
ce n'est pas le sens qu'on peut donner à ces textes-là.
M. Léonard: Mais je pense que la question est
posée, et elle mérite réponse.
M. Gautrin: Elle est posée. On pourrait s'amuser, mais ce
n'est malheureusement pas la réalité.
M. Léonard: Là, tout à coup, ça
paraît ridicule. Là, il trouve ça ridicule, le
député de Verdun. Maintenant, c'est ridicule quand ça
touche les députés.
M. Gautrin: Je m'excuse, là. Là-dedans, vous
êtes en train, M. le député de Labelle, de faire quelque
chose qui n'est malheureusement pas la portée. On est dans l'article sur
la portée de cette loi? Et la portée de cette loi porte sur,
essentiellement, un certain nombre d'employés qui sont le personnel
d'encadrement et le personnel de soutien. C'est ça, l'esprit qui est
derrière, là. Alors, les députés comme tels, on
peut bien en débattre mais, ça, ça touche une autre loi et
qu'on ne règle pas par un... d'employés, voyons.
M. Léonard: M. le Président, je pense que j'ai
quand même des questions à poser.
M. Gautrin: Oui, je pense que vous pouvez avoir... Mais pas sur
le fait de dire: Est-ce que ça touche aux députés?
M. Léonard: Alors, là, je comprends. C'est les
autres et pas nous autres. C'est ça?
M. Gautrin: Ce n'est pas ça du tout que ça veut
dire, là-dedans, à l'heure actuelle.
M. Léonard: Deuxièmement, est-ce que ça
touche le personnel politique des députés, les 20 %?
M. Gautrin: Je ne pense pas.
M. Léonard: C'est du personnel assimilable à du
personnel syndiqué ou d'encadrement, non?
Une voix: Non.
M. Léonard: Non. Est-ce que ça touche les
ministres? Est-ce qu'on va couper le nombre des ministres de 20 %, tous les
ministres délégués à ceci, les ministres
délégués à cela. Est-ce qu'on va couper
ça?
M. Gautrin: D'après vous?
M. Léonard: oui, je vous pose la question. vous dites
qu'on coupe de 20 % le personnel.
M. Gautrin: D'après votre lecture de la loi, croyez-vous
que ça porte là-dessus? Soyez sérieux!
M. Léonard: Bien, il me semble que ça a
l'air...
M. Gautrin: Est-ce que la lecture de ceci vous permet de conclure
que ça porte à cela?
M. Léonard: Écoutez, quand on a entendu les
réponses que vous avez données à mes questions depuis le
matin, celles que vous venez de donner au député de Lévis,
alors, à un moment donné, vous en faites une espèce de
philosophie, d'objectif général, de rêve, alors je commence
par ceux qui décident.
M. Gautrin: Non, non, non, je n'ai... M. le
Président, je n'ai jamais parlé de rêve ou quoi que ce
soit, ou de philosophie. S'il vous plaît, là!
M. Léonard: Bon, alors, je vois que le
député de Verdun on pourra y revenir mais je crois
que le député de Verdun, en tout cas, il a l'air de parler fort
tout à coup. Mais un autre point: le Vérificateur. Est-ce que,
très sérieusement, on veut couper le personnel du
Vérificateur de 20 %? C'est important.
M. Gautrin: II est clairement dans la liste.
M. Léonard: ii est clairement dans la liste. donc, on
coupe le personnel du vérificateur de 20 % ou de 12 %, c'est selon. et
j'ai entendu dire, par ailleurs, que le vérificateur
général voulait augmenter son personnel parce que le
ministère des finances avait rayé les postes qu'il
détenait dans chacun des ministères à titre de
contrôle et de l'application de la loi de l'administration
financière. alors est-ce que, là-dessus, le gouvernement peut
nous éclairer? peut-être que le député de verdun
n'est pas au courant, mais ça a quand même couru dans les
corridors et ça implique un mode de contrôle très
différent, et donc les demandes du vérificateur
général pourraient être très justifiées dans
ce cas-là. est-ce que vous voulez quand même le couper de 20 % en
termes d'effectif au 1er avril 1993?
M. Gautrin: II est couvert par cet article-là.
M. Léonard: Vous coupez tout.
M. Gautrin: Je n'ai pas dit ça.
M. Chagnon: 4 700 000 000 $ de déficit.
M. Léonard: et puis, m. le député de verdun,
autre question: le protecteur du citoyen veut améliorer la
qualité des services aux citoyens. vous coupez le personnel du
protecteur du citoyen aussi, 20 %.
M. Gautrin: M. le Président, je dois encore
«rerépondre» au député de Labelle. Nous sommes
actuellement sur l'ensemble des définitions qui sont couvertes dans
cette loi. Alors, le Protecteur du citoyen est certainement couvert.
M. Léonard: II est inclus. Maintenant, le Directeur
général des élections, il pourrait couper,
évidemment, le nombre de députés. Ça serait
déjà quelque
chose, 25 députés de moins. Et puis le premier ministre
pourrait couper le nombre de ministres.
M. Gautrin: Ça ne changerait pas le nombre de
députés.
M. Léonard: Mais, maintenant, dans le personnel
lui-même du Directeur général des élections, on
coupe aussi. On ne se pose pas la question, son personnel étant
très flottant compte tenu qu'il y a des élections ou qu'il n'y en
a pas, si, en certaines circonstances, il faut qu'il augmente son personnel.
Là, tout est réglé par la question du gel de
l'embauche.
M. Chagnon: Combien est-ce qu'il y a d'employés au bureau
du Directeur des élections, M. le député de Labelle?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Verdun. Après, M. le député de Lévis.
M. Léonard: Je ne le sais pas quand vous me posez la
question, mais je sais que c'est un personnel flottant, dépendant qu'il
y a des élections ou pas.
M. Gautrin: M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Verdun.
M. Gautrin: M. le Président, l'article 2 aussi veut
couvrir et couvre ces cas-là. Maintenant...
M. Léonard: Alors, je vois...
M. Gautrin: Attendez un instant. Je répéterai au
député de Labelle ce qu'on lui a répété
depuis le début, et on lui répète que cette loi-là
est munie d'une clause d'exclusion qui permet, le cas échéant,
d'exclure de la portée de la loi certains organismes. Elle est
nommément à l'article 7 actuellement et sera aussi incluse
à un autre amendement qui va être déposé et qui
viendra préciser, d'ailleurs, cet article-là. Alors, je
répète: Oui, actuellement, dans la portée de l'article 2,
la portée est générale. Je
«rerépète» ce que j'ai dit depuis le début sur
l'esprit de cette loi qui était de couvrir le maximum de choses, quitte
à donner des pouvoirs d'exemption, tant au gouvernement qu'à
d'autres mécanismes plus légers ultérieurement.
M. Léonard: Donc, ça va revenir au gouvernement,
puis le gouvernement n'est pas là pour répondre aux questions.
Bon. Je vais laisser mon collègue...
M. Gautrin: Ça ne restera pas au gouvernement. Attendez,
je m'excuse. Le processus d'exemption, avant que les amendements ne soient
déposés, revient au gouvernement. Vous saurez, le cas
échéant... Vous avez en main, d'ailleurs, un amendement
déposé à cet effet.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, vous avez quelques questions?
M. Garon: Oui. C'est parce que je vois l'article 2, là. Le
député a dit que ça n'incluait pas les
députés. Moi, tel que je le lis, sont assimilés à
des organismes publics, d'abord, on dit: «l'Assemblée
nationale». Ensuite: «une personne désignée par
celle-ci en vertu d'une loi de même...»; parce qu'on dit que c'est
des affaires différentes. La première chose qu'on mentionne:
l'Assemblée nationale. C'est quoi, ça, l'Assemblée
nationale? Si on regarde le dictionnaire, l'Assemblée nationale, c'est
le Parlement, c'est marqué les députés. Nous n'avons pas
de Sénat. Je regarde la définition du dictionnaire, c'est
marqué: L'Assemblée nationale et le Sénat constituent le
Parlement; Parlement, Chambre des députés. Alors, normalement,
moi, à mon avis, les députés sont compris dans l'article
2. D'ailleurs, ça a un certain bon sens.
M. Léonard: Bien oui. Ha, ha, ha!
M. Garon: Bien oui. Ça m'apparaît évident. Si
on l'interprète, là, comme ça, parce que...
M. Gautrin: M. le Président, est-ce qu'on peut... M.
Garon: Un instant! Un instant!
Le Président (M. Lemieux): Je vais laisser terminer M. le
député de Lévis dans son argumentation.
M. Garon: Deuxièmement, ça aurait un certain bon
sens, parce que si on regarde la symétrie des choses, à
Québec, il y a 125 députés, à Ottawa, il y en a 75.
Si on enlève 20 % de 125...
M. Léonard: C'est 25.
M. Garon: ...on enlève 25, ça fait 100. En plein
milieu! C'est peut-être bien le bon sens, aussi. On arriverait en plein
milieu, à 100 députés. Si on coupait le Conseil des
ministres un peu, au lieu d'avoir 30 ministres, à mon avis, ce qui est
abusif...
M. Chagnon: Combien il y en avait dans votre temps?
M. Garon: II y en avait trop aussi. Des voix: Ha, ha,
ha!
M. Garon: Je ne suis pas d'avis... Une vingtaine, ce serait
assez.
Le Président (M. Lemieux): Vous allez désap-
pointer vos collègues.
M. Garon: Non, non. Moi, je pense qu'on fait...
Écoutez...
M. Chagnon: Vous ne parlez pas des vôtres. Parlez des
vôtres.
Une voix: Vous allez stopper votre recrutement.
Une voix: Oh non!
M. Garon: on parle, actuellement, là... on parle d'une
époque où il y a... actuellement, on est serré, on parle
d'un déficit de 6 000 000 000$. moi, je pense que l'exemple doit venir
d'en haut. si, à un moment donné, ceux qui sont les mieux
placés dans la société, comprenez-vous, que ce soient les
ministres, les juges, tous les gens qui ont de grosses fonctions disent: nous
autres, on va couper, mais ceux qu'on coupe, ce sont les petits maudits en bas,
là, ça ne marche pas, ça. l'exemple doit venir d'en haut.
alors, moi, à mon avis, tel que je l'interprète ici, les
députés sont compris. l'assemblée nationale, pour moi,
c'est les députés, 20 %; 25 députés de moins,
100...
Une voix: C'est ça.
M. Garon: Le Parlement est correct de même pour longtemps.
Il y a de la place. Parce que, moi, je pense qu'on ne peut pas demander
à couper tout le monde si on ne coupe pas les députés,
d'autant plus que, si on dit que le député, son comté sera
plus grand, bien, s'il y a un attaché politique de plus, ça va
coûter bien moins cher que tout le staff qui entoure un
député. Alors, on pourrait avoir, à mon avis, 100
députés au lieu de 125. À Ottawa, il y en a 75. Tu sais,
alors, peut-être que, l'idéal, c'est entre les deux: 100. Mais,
là, il ne faut pas que vous niiez que c'est compris. C'est compris
actuellement. C'est compris parce qu'on dit: «Sont assimilés
à des organismes publics: l'Assemblée nationale...»
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, relativement à votre observation, je regarde... Vous
savez, vous me troublez un peu, parce que je regarde la Loi sur
l'Assemblée nationale et, à son article 1, il est écrit
ceci: Composition de l'Assemblée nationale, organisation et
fonctionnement. «L'Assemblée nationale se compose des
députés élus dans chacune des circonscriptions
électorales.»
M. Garon: C'est ça, oui.
Une voix: C'est ça qu'on a dit.
M. Gautrin: Absolument, absolument.
Une voix: Alors, pourquoi vous les excluez? Le Président
(M. Lemieux): Alors...
M. Gautrin: Bien, M. le Président... M. le
Président, arrêtez donc. Là, organismes publics...
L'article 1 et l'article 2 définissent les organismes publics.
M. Léonard: Oui. M. Gautrin: Ça va?
M. Léonard: Oui.
(16 heures)
M. Gautrin: Ensuite, qu'est-ce que fait cette loi-là? Elle
va diminuer le personnel d'encadrement. Alors, la question, c'est de savoir
et c'est pour ça est-ce que les députés,
dans votre truc, sont du personnel d'encadrement dans l'organisme prévu
à l'article 2? Et c'est la question à laquelle vous auriez
à répondre, et pas de savoir si l'Assemblée nationale
comprend les députés. Ce n'est pas la question qui était
devant nous.
Le Président (M. Lemieux): J'aurais une question, M. le
député de Verdun. Est-ce que vous voulez dire ainsi que
l'Assemblée nationale pourrait être un des organismes qui pourrait
bénéficier d'une exemption en se servant de l'article 7?
M. Léonard: C'est ça. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): Je suis avec vous avec
ça aussi. C'est pour ça que ça me fatigue un peu,
là. Ha, ha, ha!
M. Gautrin: Je vous répondrai, M. le
Président...
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Gautrin: ...tout à fait... Vous avez parfaitement
raison...
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Gautrin: ...en fonction de l'article 7...
Le Président (M. Lemieux): C'est ça, O.K.
Là, ça va.
M. Gautrin: ...et on arrivera, à ce moment-là,
à préciser...
Le Président (M. Lemieux): O.K. Ça va.
M. Gautrin: ...l'article 7. C'est que, pour l'application de
l'article 7, dans un amendement qui sera
déposé ici pour préciser l'article 7, à ce
moment-là, le Bureau de l'Assemblée nationale remplira les...
Le Président (M. Lemieux): Là, je comprends.
M. Gautrin: ...pouvoirs d'exemption qui sont prévus
à l'article 7.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: Oui, M. le Président, c'est qu'on voit
que, dans l'économie du projet de loi, la définition du personnel
est donnée par le troisième paragraphe de l'article 1. Il y a du
personnel qui est «rémunéré selon les normes et
barèmes qui sont [...] déterminés ou approuvés par
le gouvernement» et il y a du personnel dont les normes et barèmes
sont «stipulés dans une convention collective
négociée et agréée avec l'accord du
gouvernement». Le deuxième cas ne s'applique pas aux
députés, mais le premier s'applique au cas des
députés.
M. Gautrin: Je m'excuse...
M. Léonard: Donc, la définition d'encadrement, en
fait, vous l'avez là. Vous l'avez là. Je ne vois pas ailleurs
qu'il y ait une portée plus restrictive. Alors, il va falloir qu'on
détermine ce que c'est, l'encadrement, le personnel d'encadrement. Il va
falloir qu'on en donne une définition très précise. Moi,
je pense que, quand on parle de l'Assemblée nationale, ça vise
les députés.
M. Gautrin: Écoutez, M. le Président, on arrivera
là-dedans au moment où rentrera chacun des articles. Pour
l'instant, au niveau de l'article 2... Et on verra la portée de la loi
au moment où vous arriverez aux articles subséquents, et vous
verrez si vous avez raison ou non. Et je pense que vous avez tort. Au niveau
des articles 1 et 2, l'Assemblée nationale est couverte par l'article 2.
La réponse, c'est oui.
M. Léonard: Oui, bon.
M. Gautrin: Ça ne veut pas dire que les
députés sont couverts dans votre réduction de personnel.
Et là on aura, au moment où on verra les articles
subséquents...
M. Léonard: Là, M. le Président, il y a
comme un problème qui va survenir à un moment donné, parce
qu'au regard de chaque article il va falloir prendre la liste de tous les
organismes et dire: Là-dedans, quelle est la partie du personnel qui est
visée par la loi et celle qui ne l'est pas?
M. Gautrin: Pas du tout.
M. Léonard: Ça va être le cas de
l'Assemblée nationale, ça va être le cas des
universités, le cas des commissions scolaires, le cas des entreprises
d'État où on dira: II y a du personnel qui est visé et
d'autre qui ne l'est pas. Donc, la définition importante, ça va
être le personnel d'encadrement, et là on va exclure les
députés. Bon.
M. Gautrin: On ne les exclura pas, ils ne sont pas compris dans
le personnel d'encadrement de l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Garon: C'est-à-dire que, là, il y a
l'Assemblée nationale, premièrement, donc c'est les
députés, ici. Deuxièmement, on dit...
M. Gautrin: Non, non, je m'excuse...
M. Léonard: Ça comprend. Oui, oui, on s'entend,
ça comprend les députés.
M. Gautrin: ...l'Assemblée nationale «comprend sans
être identique à».
M. Garon: Non, non, l'Assemblée nationale, ce sont les
députés. Le personnel de l'Assemblée nationale, c'est une
autre chose, mais l'Assemblée nationale, ce sont les
députés. Ce n'est rien d'autre, l'Assemblée nationale. Et
si vous avez des employés, par exemple, ce sont des employés de
l'Assemblée nationale, mais l'Assemblée nationale comprend
uniquement les députés. Il n'y a rien d'autre dans
l'Assemblée nationale que les députés. Il y a des
organismes qui aident l'Assemblée nationale, il y a toutes sortes de
choses, mais quand on dit «Assemblée nationale» on ne peut
pas vouloir dire autre chose que les 125 députés de
l'Assemblée nationale, le président inclus. Ça inclut le
président.
M. Gautrin: Ça, c'est votre interprétation.
L'organisme. ...
M. Garon: Ah, il n'y en a pas d'autre. Et, là-dessus, je
vais vous dire qu'il n'y a aucun doute dans mon esprit, il n'y a pas d'autre
interprétation possible. D'ailleurs, le président, le
député de Vanier, donne la même interprétation. Je
ne vous dis pas ça pour vous embêter, là...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: ...mais c'est clair dans mon esprit. ça comprend
l'assemblée nationale, c'est l'assemblée nationale. donc,
d'après la loi, si on coupe de 20 %, il y a 25 députés de
moins. moi, je vais vous dire, s'il y
avait une seule disposition là-dessus, je voterais pour. Je vais
vous dire une chose, je voterais en faveur. Je calcule qu'on pourrait marcher
facilement à 100 députés plutôt qu'à 125. Et
ça coûterait moins cher, parce qu'on met, après ça,
tout l'encadrement, puis tout ça. Et ça donnerait un bon exemple
aux citoyens. Maintenant, ce qui m'inquiète, ce n'est pas ça,
c'est que le député, quand il parle et c'est lui qui
explique le projet de loi en son nom ou au nom du gouvernement, je ne le sais
pas...
M. Gautrin: En son nom.
M. Garon: En son nom? À ce moment-là, quand il dit
«l'Assemblée nationale», il n'a pas l'air de dire que c'est
les députés, il a l'air de dire que c'est le personnel.
Le Président (M. Lemieux): Écoutez, je pense qu'on
doit suspendre ça.
M. Garon: Alors, moi, je pense que la meilleure façon,
c'est de couper...
Le Président (M. Lemieux): On va... Moi... Écoutez,
est-ce que je peux faire une suggestion, M. le député de
Lévis? Écoutez, moi aussi, ça me fatigue, là,
et...
M. Gautrin: Qu'on suspende.
Le Président (M. Lemieux): ...je ne suis pas certain que
l'article 7 vient régler le problème, là. J'ai lu
l'article 7 et l'amendement. Est-ce qu'on pourrait suspendre...
M. Gautrin: Alors...
Le Président (M. Lemieux): ...l'article 2, M. le
député de Verdun?
M. Gautrin: Oui, oui.
Le Président (M. Lemieux): C'est une suggestion que je
fais, bien honnêtement, là.
M. Garon: Bien, on pourrait voir le reste pour l'Assemblée
nationale.
M. Camden: M. le Président, avant de suspendre, là,
cet article...
Le Président (M. Lemieux): Oui, oui, M. le
député de Lotbinière.
M. Camden: Est-ce que vous aviez terminé? M. Garon:
Non, je n'avais pas terminé.
M. Camden: Bon, bien, je vais laisser terminer le
député de Lévis, et je ferai ma demande après.
M. Garon: Un, l'Assemblée nationale. Deux, une personne
désignée par celle-ci en vertu d'une loi. Ça peut vouloir
dire le Protecteur du citoyen, le Vérificateur général,
le...
M. Léonard: Le Directeur général des
élections. Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Garon: Le Directeur général des
élections, la Commission de... la Commission...
M. Léonard: ...d'accès.
M. Garon: ...d'accès à l'information.
M. Gautrin: Non, elle dépend... En fait, elle
dépend de...
M. Chagnon: C'est-à-dire que les nominations
dépendent de l'Assemblée, mais il y a un ministre de tutelle qui
est le ministre des Communications.
M. Garon: Oui, mais on dit «une personne
désignée par celle-ci en vertu d'une loi». Alors, c'est une
personne désignée par celle-ci en vertu d'une loi.
Le Président (M. Lemieux): Pour être couvert. M.
Chagnon: Exact.
M. Garon: La Commission des droits de la personne?
M. Chagnon: Oui, encore.
M. Garon: Hein, encore. Je ne l'ai pas tout par coeur, mais j'ai
une mémoire, je mentionne ceux-là de mémoire, là.
Bien, alors, quelle est l'intention? Je ne le connais pas, là, ici.
M. Gautrin: Mais...
M. Garon: Le Vérificateur général...
M. Gautrin: Oui. Est-ce qu'on peut suspendre, M. le
Président, la portée de l'article 2?
M. Garon: Non, non...
Le Président (M. Lemieux): Oui...
M. Garon: ...attendez un peu, c'est parce que...
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Garon: ...je veux finir mon intervention pour savoir ce que le
député veut dire exactement. On dit: «de même qu'une
personne désignée par le gouvernement en vertu d'une loi».
Ça, ça touche beaucoup de monde. Une personne
désignée par le gouvernement en vertu d'une loi; le gouvernement,
il désigne beaucoup de monde, hein.
M. Léonard: Monsieur...
M. Garon: «Et dont le personnel est
rémunéré selon la Loi sur la fonction publique».
M. Léonard: Si je veux m'en tenir au libellé exact
de la loi: «une personne désignée par celle-ci»; 20 %
d'une personne, là...
M. Garon: Non, ils veulent dire l'organisme.
M. Gautrin: Je m'excuse. Sont... Sont... Attendez un instant.
Sont assimilés...
M. Léonard: Non, non, non, non, non, non. C'est
l'Assemblée nationale qui désigne le Vérificateur, ici. On
ne désigne pas les personnes engagées par le Vérificateur;
il y a une autre loi, là, qui intervient. «Une personne
désignée par celle-ci», au moins en termes de
rédaction, à l'article 2, là, vous avez quelques
problèmes.
Le Président (M. Lemieux): Écoutez, on va... M. le
député de Lotbinière, vous avez des réflexions
aussi sur l'article 2?
M. Léonard: 20 % d'une personne!
M. Camden: Oui, effectivement, M. le Président.
M. Gautrin: Non, non, mais attendez, c'est...
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Gautrin: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît...
M. Gautrin: ...on va suspendre l'article 2.
Le Président (M. Lemieux): ...c'est parce que je vais
permettre au député de Lotbinière aussi il avait
quelques observations quitte à reprendre les galées par
après.
M. Camden: J'ai été très poli à venir
jusqu'à date; je vous ai entendus tous, mutuellement.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Camden: Vous savez, quand on définit l'Assemblée
nationale, je pense que ça inclut non seulement les membres de la
deputation...
M. Léonard: Non. M. Gautrin: Non.
M. Camden: Attendez avant de dire non, là. C'est moi qui
m'exprime, s'il vous plaît, hein.
M. Léonard: L'article 1 de la Loi sur l'Assemblée
nationale.
M. Camden: On «peut-u» vous demander une
politesse...
M. Léonard: C'est correct.
M. Camden: ...élémentaire et la
bienséance?
M. Léonard: Oui.
M. Camden: Les services, vous savez, de l'Assemblée, sont
encore ouverts. On peut essayer de faire monter un livre de bienséance,
peut-être, là, pour occuper votre temps de la suspension.
M. Garon: Alors, M. le Président, moi, je suis
d'accord...
M. Léonard: L'article 1...
M. Garon: ...le député de Lotbinière,
habituellement, a des bonnes interventions. D'ailleurs, j'aimerais ça
qu'on soit collègues dans le même parti. Souvent, je trouve qu'il
a des bonnes interventions, le député de Lotbinière.
M. Léonard: Ha, ha, ha!
M. Camden: Je vous remercie, M. le député de
Lévis. Je vais en prendre bonne note et je vais la citer chez nous.
Ça va être de nature à réjouir le président
du Parti québécois dans mon comté. Ha, ha, ha!
M. Garon: Je me rappelle surtout d'une intervention que vous
aviez faite quand le ministre des Transports vous avait laissé parler et
que vous aviez été d'accord avec le député
d'Arthabaska concernant les triporteurs ou les voitures à trois
roues.
M. Camden: Oui, oui.
Le Président (M. Lemieux): On est loin du projet de
loi...
M. Camden: On sauvait une roue, bref! Ha, ha,
ha!
Le Président (M. Lemieux): ...et de la pertinence. M. le
député de Lotbinière, allez-y, là,
là-dessus. Commencez votre intervention.
M. Camden: Alors, M. le Président, moi, ça
m'apparaît, évidemment... Lorsqu'on ramène
l'Assemblée nationale aux députés, point, à la
ligne, je ne sais pas comment on peut, à ce moment-là, dans
l'esprit des gens qui le font ici, définir l'ensemble des services de
soutien qui, eux, font partie de l'Assemblée nationale et qui, eux, lors
de la rémunération, évidemment, sont puisés de
l'enveloppe de l'Assemblée nationale comme institution dans son
ensemble. Or, évidemment, il faut bien comprendre le sens qu'on retrouve
là. Ce qui est visé, c'est de faire en sorte que certains niveaux
d'encadrement qui sont existants actuellement au niveau de l'Assemblée
nationale soient réduits, qu'il y ait à ce niveau un certain
nombre de ponctions. Et qu'on s'amuse à badiner sur le fait qu'on va
réduire le personnel des bureaux de députés, je veux bien,
mais il faut aussi se rappeler une chose: ce qui nous a animés dans ce
projet dès le départ, c'est que les services de première
ligne n'étaient pas visés. Et, à cet égard, on
parlait d'une façon très spécifique des enseignants, des
infirmières, qui nous apparaissaient d'une symbolique, là, et
d'une identification toute pure. Et, à cet égard, bien souvent,
je dois vous dire que les gens dans nos circonscriptions notre personnel
assument à bien des égards des rôles de protecteur
du citoyen; à certains égards, ils se font en quelque sorte les
défenseurs des intérêts de nos commettants.
Le Président (M. Lemieux): Mais, M. le
député de Lotbinière, le sens littéral comme tel,
à la lecture de l'article 2, est-ce que le sens que vous lui donnez,
c'est qu'effectivement il pourrait, ou il y a une possibilité qu'il
puisse inclure la deputation?
M. Camden: Oui, oui, ça n'exclut pas.
Le Président (M. Lemieux): Vous êtes d'accord avec
ça?
M. Camden: Ça n'exclut pas.
Le Président (M. Lemieux): D'accord. Alors, M. le
député de Verdun, est-ce que nous suspendons l'article 2?
M. Gautrin: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Nous allons suspendre l'article
2 et nous allons revenir après vérification. Vous allez faire des
vérifications, M. le député de Verdun? (16 h 10)
M. Gautrin: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Ça va. Alors, j'appelle
l'article 3, l'article 2 étant suspendu. À l'article 3, est-ce
qu'il y a un amendement?
M. Léonard: Est-ce qu'on peut prendre cinq minutes?
Le Président (M. Lemieux): Vous voulez suspendre cinq
minutes?
Des voix: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Oui? Alors, nous allons
suspendre cinq minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 11)
(Reprise à 16 h 24)
Le Président (M. Lemieux): Nous revenons au projet de loi
198. L'article 2 ayant été suspendu d'une manière
momentanée, nous passons maintenant à l'article 3.
Règles concernant l'embauche dans un organisme
public
M. Gautrin: M. le Président, sur l'article 3, à
l'heure actuelle, nous voudrions remplacer l'article 3 par un nouvel article
3...
Le Président (M. Lemieux): Oui. Alors, on biffe.
M. Gautrin: ...qui serait biffé, celui qui est là,
et qui dirait: «Un organisme public visé au paragraphe 1° de
l'article 1 donc, il s'agit essentiellement du gouvernement, de ses
ministères et des organismes du gouvernement dont le personnel est
nommé ou rémunéré selon la Loi sur la fonction
publique et à l'article 2 mais je comprends qu'on ait un
peu de flottement actuellement sur l'article 2 puisqu'on vient de suspendre
l'article 2 doit, selon les règles et modalités
déterminées par le Conseil du trésor: «1°
réduire de 20 % avant le 1er mars 1996 son personnel d'encadrement sur
la base de son effectif en place le 1er avril 1993; «2°
réduire de 12 % avant le 1er avril 1998 le nombre de personnes autres
que celles visées au paragraphe 1° sur la base de son effectif en
place le 1er avril 1993.»
M. le Président, si je peux parler sur cet article qui...
M. Garon: Sur la recevabilité, là.
M. Gautrin: Oui.
M. Garon: J'aimerais soulever un point sur la
recevabilité. On dit: «selon les règles et modalités
déterminées par le Conseil du trésor». Or, il y a
des organis- ' mes qui doivent être autonomes du Conseil du
trésor, mentionnés à l'article 2: le Protecteur du
citoyen, le Vérificateur général; justement, ils
vérifient l'administration publique. Alors, en même temps, on met
dans une loi, ici, que le Conseil du trésor doit déterminer
Le Président (M. Lemieux): Allez-y, M. le
député de Lévis. J'essaie de comprendre. Allez-y.
M. Gautrin: M. le Président, sur... M. le
Président. ..
M. Garon: Actuellement, c'est parce qu'il y a les crédits
du Vérificateur général et les crédits du
Protecteur du citoyen qui sont adoptés de façon
particulière parce qu'ils dépendent de l'Assemblée
nationale. Même les crédits de l'Assemblée nationale, je ne
suis pas familier à 100 % avec les règles, mais il y a... Parce
que ces organismes-là dépendent de l'Assemblée nationale
et ils doivent vérifier, pour l'Assemblée nationale,
l'administration gouvernementale. Alors, ici, par l'amendement, on dit:
«un organisme public». C'est comme si on faisait mainmise, par le
Conseil du trésor, sur les organismes de l'Assemblée nationale,
l'Assemblée nationale et les organismes de l'Assemblée nationale.
Ça, ça m'apparaît exorbitant.
M. Gautrin: M. le Président...
M. Garon: Parce que, là, à ce moment-là, la
liberté de l'Assemblée nationale est prise en otage par le
Conseil du trésor...
M. Gautrin: M. le Président...
M. Garon: ...qui s'est donné des organismes pour
vérifier ce que le gouvernement fait, s'il le fait correctement, selon
ce qui a été voté à l'Assemblée nationale.
Et là...
M. Gautrin: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Oui. J'aimerais que M. le
député de Lévis termine, parce que je voudrais bien
comprendre le sens de son argumentation. Après, je vais revenir avec
vous.
M. Garon: Regardez bien. C'est parce que le bout que je ne trouve
pas correct, c'est «selon les règles et modalités
déterminées par le Conseil du trésor» parce que,
là, on vise l'article 2. Regardez à l'article 2: sont
assimilés à des organismes publics l'Assemblée nationale
et les organismes de l'Assemblée nationale. Prenons le
Vérificateur général, le Protecteur du citoyen, la
Commission des droits et libertés de la personne. Bon. Il y a des
organismes là-dedans qui ont pour but, comme le Vérificateur
général, entre autres, et le Protecteur du citoyen, de faire
rapport à l'Assemblée nationale pour voir si l'argent voté
a été dépensé correctement par l'administration
gouvernementale. Ils sont là, au fond, pour vérifier, au nom de
l'Assemblée nationale, les actions du gouvernement. Alors, on dit: les
organismes publics visés «selon les règles et
modalités déterminées par le Conseil du
trésor». Le Conseil du trésor va établir des
règles sur comment les couper en les rendant moins efficaces pour le
mandat qu'ils reçoivent de l'Assemblée nationale. Ils ont
même...
M. Gautrin: Monsieur...
M. Garon: ...comme mandat de vérifier le Conseil du
trésor.
M. Gautrin: M. le Président. M. le Président!
Le Président (M. Lemieux): Non, mais j'aimerais que... M.
le député de Lévis, auriez-vous l'amabilité d'aller
un petit peu plus loin sur l'aspect non-recevabilité? En quoi cet
amendement-là serait non recevable?
M. Garon: C'est parce que les organismes de l'Assemblée
nationale...
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Garon: ...on les fait dépendre du Conseil du
trésor.
Le Président (M. Lemieux): «...selon les
règles et modalités déterminées par le Conseil du
trésor».
M. Garon: Oui. C'est un organisme gouvernemental qui vient
contrôler les organismes de contrôle de l'Assemblée
nationale par rapport au gouvernement.
M. Gautrin: M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Allez-y, monsieur le...
M. Garon: C'est un principe fondamental de la démocratie.
C'est la suprématie du Parlement.
M. Gautrin: M. le Président, M. le Président, le
député de Lévis, à mon point de vue, a raison. Il a
raison, et je partage son point de vue et je voudrais
retirer ce morceau: «Un organisme public visé au paragraphe
1° de l'article 1»; biffer ce qui vient après,
c'est-à-dire «et à l'article 2» et, simplement,
l'amendement serait: «Un organisme public visé au paragraphe
1° de l'article 1 doit, selon les règles et modalités
déterminées par le Conseil du trésor...»
M. le Président, je peux vous expliquer que ceux qui sont
touchés par l'article 2... Vous nous avez soulevé, à ce
moment-là, dans le même type d'argument qui avait
été soulevé par le député de Lévis,
qu'on l'avait touché au niveau de l'article 7 vous verrez dans
les amendements qu'on a déposés au niveau de l'article 7
en transférant au Bureau de l'Assemblée nationale le pouvoir qui
était donné au Conseil du trésor pour ces
questions-là de manière à respecter l'autonomie
budgétaire de l'Assemblée. Et il faudrait avoir concordance. Et,
dans un mécanisme de dactylographie ou d'écriture, il y a eu
maintien.
Donc, l'idée de base, si je peux dire, d'économie, quand
même, de ce projet de loi, c'est que le Conseil du trésor a une
responsabilité pour ce qui touche essentiellement les organismes
couverts par le 1; le Bureau de l'Assemblée nationale a une
responsabilité pour ce qui touche les éléments couverts
dans l'article 2. Et c'est l'esprit de ce projet de loi. D'ailleurs, à
l'article 7, on avait rajouté un 7.1. Et, dans ce cas-là, on aura
à remettre un article sur le pouvoir du Bureau de l'Assemblée
nationale, et qui retrouverait le...
Le Président (M. Lemieux): Alors, qu'est-ce qui se passe
pour l'article 3?
M. Garon: Ce serait un sous-amendement. (16 h 30)
M. Léonard: C'est la question que j'allais poser.
Lorsqu'on enlève «et l'article 2», ça veut dire que
l'article 2 n'est plus du tout touché par l'article 3. C'est ça
que ça veut dire.
M. Gautrin: C'est exact.
M. Léonard: Donc, pourquoi mettre l'article 2?
M. Gautrin: Je m'excuse, M. le Président, je
répondrai ensuite. L'article 2 n'est pas touché par l'article 3.
Il pourrait être touché par d'autres articles qui viendraient plus
tard, dans lesquels, à ce moment-là, les demandes de
révision ou de réduction de personnel ne seraient plus soumises
à l'approbation du Conseil du trésor mais bien au Bureau de
l'Assemblée nationale. Et je déposerai, à ce
moment-là, un amendement dans ce sens-là.
Le Président (M. Lemieux): À l'article 7?
Une voix: Non, à l'article 2.
Le Président (M. Lemieux): À l'article 3.
M. Gautrin: Bien, ça viendrait après. Ce serait un
autre article qui viendrait, à ce moment-là.
Le Président (M. Lemieux): O.K.
M. Léonard: Oui, mais, M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Alors, un nouvel article
3.1.
M. Garon: Ça prendrait un sous-amendement.
M. Gautrin: Non, mais ça prendra, si vous me permettez, un
autre article 3.1 qui reprendrait un libellé pour les gens couverts par
l'article 2.
Le Président (M. Lemieux): Écoutez... Oui, M. le
député de Labelle.
M. Léonard: M. le Président, là, j'ai
l'impression qu'on fait de la législation sur le coin de la table...
M. Gautrin: Non.
M. Léonard: ...parce qu'il y a un instant on a
apporté tout un paquet de modifications à la dernière
minute. Ce matin, on ne peut pas discuter parce qu'ils ne sont pas
officiellement déposés. Là, au fur et à mesure
qu'on touche au projet de loi, on est amené à suspendre parce
qu'on a besoin d'information. On a eu une liste, puis on l'a... Séance
tenante, ce n'est pas facile de dire qui est inclus, qui ne l'est pas, au nom
de quoi ça l'est, ça ne l'est pas. On a rayé le paragraphe
4e de l'article 1, puis là on est en train de dire que
l'article 2 ne peut pas être touché par l'article 3 parce que le
Conseil du trésor ne peut pas faire ça, puis on va nous
déposer un autre amendement. M. le Président, je trouve qu'il y a
des problèmes de rédaction sérieux dans ce projet de
loi.
Le Président (M. Lemieux): Mais c'est l'objectif d'une
étude détaillée, vous savez ça. Ça prouve
qu'on fait un travail sérieux. C'est ça, l'objectif de cette
commission, c'est d'étudier...
M. Léonard: Oui, mais, là, vous voyez qu'il y a des
fils qui pendent et ils sont gros.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que vous permettez, M.
le député de Verdun, que l'explication soit donnée par le
légiste de l'Assemblée nationale? Pouvez-vous donner
l'explication et vous identifier pour les fins de l'enregistrement du Journal
des débats? Voulez-vous vous asseoir ici? C'est le légiste de
l'Assemblée nationale qui a travaillé à la
préparation de ce projet de loi, et l'explication qu'il va nous donner
est relativement à l'article 3. C'est ça?
M. Jacques (Pierre): Oui.
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît!
M. Léonard: II relève de quel ministre?
M. Jacques: Direction de la législation de
l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Lemieux): Direction de la
législation de l'Assemblée nationale.
M. Léonard: De l'Assemblée nationale.
M. Gautrin: C'est-à-dire votre conseiller à
vous.
Le Président (M. Lemieux): C'est à titre
d'information, et il va s'identifier pour les fins de l'enregistrement du
Journal des débats.
Une voix: Votre nom?
M. Jacques: Pierre Jacques.
Une voix: Pardon?
M. Jacques: Pierre Jacques.
Une voix: Avocat?
M. Jacques: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Avocat. Ça va? Avocat,
cotisations dûment payées.
M. Jacques: oui. alors, l'article 3 vient faire à
l'assemblée nationale l'obligation, parce que, en ajoutant «et
à l'article 2», comme on a dans l'amendement, il vient faire
l'obligation à l'assemblée nationale de réduire son
personnel d'encadrement de 20 % et ses autres personnels de 12 %. c'est
ça, l'objectif. la commande qui avait été passée,
c'était que l'assemblée nationale, tout en étant
considérée comme un organisme public à l'article 2, devait
suivre les mêmes règles que les autres organismes ou
ministères du gouvernement.
Ensuite, on arrive avec le problème que l'Assemblée
nationale nomme des personnes: le Vérificateur général, le
Protecteur du citoyen et le Directeur général des
élections. Il y a un pouvoir d'exemption du Conseil du trésor
à l'article 7, qu'on va voir plus tard, et, à l'égard de
ces trois personnes-là, c'est le Bureau de l'Assemblée nationale
qui va exercer le pouvoir du Conseil du trésor pour, le cas
échéant, exempter de l'application de cette loi le
Vérificateur général, le Directeur général
des élections et le troisième.
Le Président (M. Lemieux): C'est-à-dire, consi-
dérant qu'ils sont sous l'autorité de l'Assemblée
nationale.
M. Jacques: C'est ça.
Le Président (M. Lemieux): C'est la raison pour laquelle
ce serait le Bureau qui l'exempterait.
M. Jacques: Qui l'exempterait.
Le Président (M. Lemieux): O.K. Là, je
comprends.
M. Jacques: Mais l'Assemblée ne pourrait pas s'exempter
elle-même. Le Bureau ne pourrait pas exempter l'Assemblée.
Le Président (M. Lemieux): D'accord. Oui, M. le
député de Lévis.
M. Garon: À ce moment-là, je pense qu'il faudrait
faire deux articles différents, parce qu'on ne peut pas mettre
«selon les règles et modalités déterminées
par le Conseil du trésor». Moi, je suis allé voir le
député de Verdun et, à ce moment-là, ils doivent
changer ça. Ils ne doivent pas mettre «selon les
règles...»
M. Gautrin: C'est parce que, là, on soumet au Conseil du
trésor.
M. Garon: C'est parce que, là, le Conseil du trésor
pourrait faire...
M. Jacques: Si c'est la volonté des parlementaires que le
Bureau de l'Assemblée nationale établisse ses propres
règles de compressions, on va l'écrire.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Verdun. Ça va. M. le député de Verdun.
M. Gautrin: Bien. M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Quelle est la nature de
l'amendement que vous suggérez? Vous avez suggéré de
radier l'article 3 actuel.
M. Gautrin: La nature de l'amendement que je dépose, c'est
le suivant: L'article 3 du projet de loi est remplacé par le suivant:
«Un organisme public visé au paragraphe 1° de l'article 1
doit, selon les règles et modalités déterminées par
le Conseil du trésor: «1° réduire de 20 %...»
Le Président (M. Lemieux): Alors, vous enlevez «et
à l'article 2».
M. Gautrin: C'est exact, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Bon. O.K.
M. Gautrin: L'argumentation du député de Labelle
est, à savoir: Qu'est-ce que vient faire l'article 2? C'est qu'une fois
que l'on se sera mis d'accord sur le libellé et la portée de
l'article 2 cela n'empêche pas d'avoir un autre article 3 qui
touchera, à ce moment-là, le paragraphe 3.1 qui toucherait...
Le Président (M. Lemieux): 3.1 qui toucherait... Ça
va. Ça va, ça.
M. Gautrin: Mais, pour l'instant, on veut réellement
toucher, premièrement, 1°.
Le Président (M. Lemieux): Ça vous va, M. le
député de Lévis? Moi, je pense que, pour la bonne
compréhension, ça pourrait très bien aller.
M. Garon: Moi, ça répond à la question que
j'avais soulevée.
Le Président (M. Lemieux): Oui, oui.
M. Gautrin: Ça ne répond pas à la question
de fond.
M. Léonard: Ça ne règle pas le fond de la
question.
M. Garon: Non, non, le fond de la question, c'est une autre
chose.
M. Gautrin: Ça ne répond pas au fond de la
question, mais il y avait une question qui était quand même de
juridiction ou d'indépendance du législatif par rapport...
M. Garon: À l'exécutif.
M. Gautrin: ...au Conseil du trésor, etc.
Le Président (M. Lemieux): Alors, voulez-vous me
l'écrire, cet amendement-là, qu'on le donne au secrétaire?
Je vais le relire pour m'assurer qu'il n'y a pas d'erreur parce que les
conséquences peuvent être administrativement...
M. Gautrin: Graves.
Le Président (M. Lemieux): ...délicates. Alors,
écoutez bien, l'amendement se lirait comme suit.
Dans un premier temps, l'article 3 actuel est rayé. Le
député de Verdun nous a suggéré son abolition. Il
est remplacé par l'article 3 suivant qui se lit comme suit:
L'article 3 du projet de loi 198 est remplacé par le suivant:
«Un organisme public visé au paragraphe 1° de l'article 1
doit, selon les règles et modalités déterminées par
le Conseil du trésor: «1° réduire de 20 %, avant le 1er
avril 1996, son personnel d'encadrement sur la base de son effectif en place le
1er avril 1993; «2° réduire de 12 %, avant le 1er avril 1998,
le nombre de personnes autres que celles visées au paragraphe 1° sur
la base de son effectif en place le 1er avril 1993.»
Est-ce que cet amendement à l'article 3 est adopté?
Adopté, M. le député de Labelle?
M. Léonard: Attention, là. On enlève
«et à l'article 2», c'est ça que ça veut dire,
là.
M. Gautrin: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Oui, c'est ça. C'est ce
que je viens de lire, on enlève...
M. Léonard: Oui, mais c'est parce que l'amendement
à l'article 3 du projet de loi, c'est ça, là. Et
ça, je vais en discuter sur le fond.
Le Président (M. Lemieux): Oui, c'est ça. M.
Gautrin: Oui.
Le Président (M. Lemieux): On enlève... M.
Léonard: On enlève «et à l'article 2».
Le Président (M. Lemieux): ...«et à l'article
2», effectivement.
M. Léonard: Oui, d'accord.
Le Président (M. Lemieux): Ça va? Alors,
l'amendement est donc adopté. Est-ce que l'article 3, tel
qu'amendé, est adopté dans son ensemble?
M. Léonard: Non. Alors, là...
Le Président (M. Lemieux): Bon. Alors, là...
M. Léonard: Moi, j'ai des questions à poser sur ce
projet de loi...
Le Président (M. Lemieux): Ça va. Alors, M. le
député de Labelle.
M. Léonard: ...parce que c'est un tout nouvel article,
à toutes fins pratiques, qui est devant nous. D'abord, les dates ne sont
plus les mêmes, parce qu'on parle maintenant... «Jusqu'au 31 mars
1994 ce qui était dit auparavant aucune personne ne peut
être embauchée par un organisme public.
«toutefois, les personnes qui quittent l'emploi qu'elles occupent
dans un organisme public peuvent être remplacées jusqu'à
concurrence de 15 %. «Le gouvernement peut, par règlement,
prolonger le terme prévu au premier alinéa».
C'était l'article initial. Pourquoi a-t-on rayé le mot
«embauche», «ne peut être embauchée», pour
dire ceci: Un organisme doit réduire de 20 %, avant le 1er avril 1996,
son personnel en place au 1er avril 1993? D'abord, il n'est plus question de la
notion de remplacement. Mais, au départ, j'aimerais qu'on m'explique
pourquoi on n'utilise plus le terme «embauche».
M. Gautrin: M. le Président, dans le débat qui
avait eu lieu, je pense, à la fin du mois de décembre et
où les interventions, je pense, du député de Labelle et de
la députée de Taillon avaient plaidé sur
l'intérêt du projet de loi, mais aussi sur le danger d'avoir un
projet de loi qui soit trop mécanique et qui ne laisse pas à la
fonction publique comme telle la possibilité de s'adapter et de pouvoir,
en fonction du dynamisme qui est à l'intérieur de cette fonction
publique... de s'adapter aux demandes de compressions qu'on lui demande, pour
des raisons budgétaires, bien sûr. Ça, ça avait
été un de vos points de vue, si je me rappelle bien, dans vos
interventions. (16 h 40)
On a, par les amendements que nous allons déposer 3, 4 et
5 changé le côté mécanique de l'application
du projet de loi, sans vouloir en perdre l'objectif, qui est quand même
une diminution des effectifs. Alors, les effectifs ne sont plus faits par un
mécanisme un peu brutal, qui est un gel de l'embauche, mais on a voulu
rechercher plus de souplesse tout en atteignant le même but qui est de
réduire, de diminuer la taille de l'État en maintenant une
souplesse dans les moyens pour atteindre cet objectif. Je vous rappellerai que
c'était quelque chose sur lequel vous étiez intervenus
très fortement dans les deux premiers débats, critiquant le
libellé, d'ailleurs, de l'article 3 et prétendant qu'il avait un
caractère d'automatisme qui le rendait totalement
«inopératoire».
Le Président (M. Camden): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: m. le président, le
député de verdun n'a pas répondu à ma question.
dans le nouvel article, il n'est plus question d'embauché, il est
strictement question de réduire de 20 %, avant le 1er avril 1996, le
personnel en place au 1er avril 1993. on ne parle plus d'embauché. de
sorte qu'on pourrait prendre dans un ministère, par hypothèse,
où il y aurait 200 personnes d'encadrement, 200 cadres, en place le 1er
avril 1993... on doit réduire de 20 % au 1er avril 1996, donc ça
signifie 160 personnes 20 %, c'est ça, 160 personnes ou
cadres qui resteraient de ceux qui étaient en place au 1er avril 1993.
mais il n'y a rien, dans cet article-là, qui empêche le
ministère d'embaucher un bon nombre de personnes qui compenseraient les
40 qui seraient parties. Il n'est pas question d'embauché. Qu'est-ce qui
arrive du point de vue de l'embauche? On dit: On réduit le personnel
d'encadrement sur la base de son effectif. Pourquoi enlevez-vous le mot
«embauche» de la rédaction de votre projet de loi? Parce
que, ça, c'est fondamental. Vous pouvez réduire, mais il faut
aussi, en même temps, que vous limitiez l'embauche, que vous parliez de
l'embauche: ils n'ont pas le droit d'embaucher ou bien ils ont le droit
d'embaucher.
Le Président (M. Camden): M. le député de
Verdun.
M. Gautrin: m. le président, la lecture du projet de loi,
tel que, moi, je le lis, et je pense que n'importe qui qui le lit lit les
choses suivantes: «réduire de 20 %, avant le 1er avril 1996, son
personnel d'encadrement donc, c'est une réduction du personnel
d'encadrement sur la base de son effectif en place le 1er avril
1993.» ça veut dire quoi? ça veut dire qu'au 1er avril 1996
le personnel d'encadrement doit être à 80 % de ce qu'il
était le 1er avril 1993. que ce soit atteigna-ble, qu'on obtienne
ça par le mécanisme de mise en disponibilité, de gel de
l'embauche, d'attrition, de choses comme ça, on avait voulu laisser un
peu de souplesse dans cette manière d'atteindre l'objectif de
réduction de 20 %. mais il n'est pas question, à l'heure
actuelle, de vouloir compenser des réductions par des embauches. je
pense que, clairement, le texte, à l'heure actuelle, parle d'une
réduction du personnel d'encadrement. donc, on a une réduction du
nombre total de personnes d'encadrement au 1er avril 1996 par rapport au 1er
avril 1993.
De la même manière, au deuxième
élément, c'est de 12 % à ce moment-là, au 1er avril
1998, par rapport à «celles visées au paragraphe 1° sur
la base de son effectif en place le 1er avril 1993». Donc, on
réduit actuellement le nombre de personnes en place. Que cette
réduction soit atteinte, bien sûr, par un gel de l'embauche, un
non-remplacement des gens ou par un mécanisme d'attrition
plusieurs mécanismes sont possibles on a voulu, par le biais de
cette rédaction-là, assurer la souplesse et l'autonomie de
gestion des gestionnaires des différents ministères.
Le Président (M. Camden): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: M. le Président, en tout cas, on aura
l'occasion d'y revenir. Le député de Verdun dit que c'est plus
flexible comme cela, se rendant à des considérations que nous
avons faites, bien que, sur le plan du fond du projet de loi, je pense que
ça ne répond pas aux questions. Mais 20 % de l'embauche à
travers les ministères, à travers les organismes, en fait, tous
ceux qui sont visés par 1° et 2°, est-ce qu'il croit...
M. Gautrin: 1°, actuellement.
M. Léonard: L'article...
M. Gautrin: 1.1°.
M. Léonard: 1°.
M. Gautrin: Pas 2°.
M. Léonard: o.k. 1.1°. l'article 1°. donc, c'est
les ministères et organismes du gouvernement dont le personnel est
rémunéré selon la loi sur la fonction publique. o.k.
l'article ie. comment peut-il être sûr que c'est une
bonne norme, 20 %, et comment peut-il justifier son application? parce
qu'à partir du 1er avril 1993 il y a des ministères où 20
%, c'est une coupure dramatique, draconienne, insupportable, qui va
empêcher le ministère de fonctionner, alors que, dans d'autres
cas, ça pourrait être plus, et on revient à tous les
mécanismes du projet de loi. et qui peut en juger, sinon le conseil du
trésor? là-dessus, je pense que le président du conseil du
trésor n'est toujours pas là. les objections que j'ai
formulées au début de l'étude du projet de loi ont
toujours leur force, finalement, parce que c'est vraiment de la
prérogative de l'exécutif que d'administrer et de gérer
les ressources humaines, et là on est en train, comme parlementaires, de
nous ingérer très directement dans le processus de gestion des
ressources humaines. c'est ça qu'on est en train de faire.
M. Gautrin: M. le Président...
M. Léonard: et le 20 % est une norme tout à fait
arbitraire, puis «réduire de 20 %», on en fait une
obligation. on fait une obligation. alors, la loi s'applique ou ne s'applique
pas. quel est le caractère contraignant de la loi? on revient toujours
à ces questions qui sont fondamentales pour cette loi-là,
nécessairement.
M. Gautrin: M. le Président...
Le Président (M. Camden): M. le député de
Verdun.
M. Gautrin: ...il y a deux éléments dans la
question du député de Labelle. Il y a un premier
élément qui touche le caractère contraignant de la loi. Je
peux répondre encore ce que j'ai déjà dit à chaque
fois qu'il a soulevé le même débat. Je dis: Nous passons
une loi et il n'y a rien qui permet de penser que les personnes qui ont
à appliquer la loi ne suivraient pas la loi. Nous avons,
néanmoins, pour les questions qu'il soulevait... et la première
partie de son intervention pouvait créer des problèmes,
c'est-à-dire, il pouvait dire: Voici, il y a certains ministères
ou certains organismes qui ont procédé récemment à
des coupures importantes ou des réductions importantes de personnel qui,
si on prend la photographie à partir du 1er avril 1993, seraient
virtuellement incapables de poursuivre cette réduction. C'est dans cet
esprit qu'on a introduit, à la fin des articles, un article, qui va
être l'article 7, qui, actuellement, donne au gouvernement, dans
l'amendement qu'on déposera, donnera au Conseil du trésor le
pouvoir d'exemption de la portée de la loi de certaines
catégories ou certains organismes.
Donc, si on regarde l'esprit de cette loi, elle donne des objectifs de
réduction à tous les ministères et à tous les
organismes couverts par l'article 1.1° et elle laisse au Conseil du
trésor, par le biais du mécanisme d'exemption, elle a la
possibilité de dire au Conseil du trésor d'exempter certains
organismes ou certains ministères de l'application de la loi pour des
raisons qui sont parfois assez évidentes. Et vous pouvez sortir de
nombreux exemples, vous allez pouvoir dire: L'application de la loi poserait
problème. Pour ce cas-là, on a donc prévu cet article 7
qui permet au Conseil du trésor d'exempter. La dynamique, par contre, va
être changée. Le principe général est le principe de
réduction du personnel et le principe qui est le principe exceptionnel
va être celui d'exempter ceux qui, pour toutes sortes de raisons, ne
pourraient pas satisfaire les normes de cette loi. Alors, c'est bien sûr
que vous pouvez me sortir toutes sortes d'exemples dans lesquels je n'aurais
aucune difficulté à partager avec vous qu'il y aurait
difficulté quant à l'application de la loi, et c'est pour cette
raison-là qu'on a donné un pouvoir général
d'exemption au gouvernement ou au Conseil du trésor dans l'amendement
qu'on déposera à l'article 7. (16 h 50)
M. Léonard: m. le président, on pourrait retourner
la question d'une autre façon, alors, au député de verdun,
en l'absence du président du conseil du trésor on va y
revenir à ça, à cet aspect des choses pourquoi son
article 3, tel que rédigé, demande de réduire de 20 %
alors qu'il admet d'emblée, finalement, qu'il y a un certain nombre de
ministères et d'organismes qui ne pourront pas s'y contraindre? donc,
l'objectif ne sera pas atteint, de réduire de 20 %. pourquoi ne fait-il
pas obligation au conseil du trésor de réduire l'ensemble des
cadres de la fonction publique de 20 %, laissant le choix au conseil du
trésor d'apprécier la situation particulière de chaque
ministère et de chaque organisme et de statuer, donc, en
conséquence, puis de revenir avec un objectif, qu'il doit atteindre, de
20 % de réduction des cadres? ça, il me semble que c'est plus
conforme à la nature du conseil du trésor qui, lui, doit faire
les arbitrages, doit étudier et analyser chaque cas. et faire, dans
certains cas, une obligation supérieure à 20 % selon la situation
et, dans d'autres cas, moins que 20 %, mais, dans l'ensemble, l'obligation
générale faite au conseil du trésor, c'est 20 %. pourquoi
n'avez-vous pas pris cette approche plutôt qu'une approche dont vous
savez qu'en bout de course, en bout de ligne, vous n'aurez pas 20 %, loin de
là? et, finalement, le conseil du trésor, là, il pourrait
couper plus que 20 %, ou
l'organisme pourrait couper plus que 20 %... il ne coupera pas plus que
20 %, il n'ira pas au-delà sûrement, mais l'organisme qui, lui, a
des problèmes particuliers, qui ne peut pas couper de 20 %, va
être amené à faire la parade devant le conseil du
trésor, va mettre l'insécurité dans le personnel
d'encadrement et, à toutes fins pratiques, va figer la situation.
On soulignait tout à l'heure, même si ce n'est pas
probablement touché par l'article 1°, par exemple, la
Société Innovatech. Prenons cet exemple qui n'est pas
touché, encore une fois, par l'article 3, mais toutes...
M. Gautrin: Non, mais qui touche...
M. Léonard: On peut faire une analogie dans un
ministère qui est en réorganisation...
M. Gautrin: Absolument.
M. Léonard: ...puis, là, on vient de statuer. on a
exactement le même cas. c'est impossible de faire face à la
commande de 20 %, on se comprend. alors, ma question, c'est: pourquoi n'y
a-t-il pas une obligation générale au conseil du trésor
qui, lui, après, voit à ce que l'objectif général
soit atteint, mais fait des arbitrages?
M. Gautrin: M. le Président, l'argument du
député de Labelle va m'être très utile lorsque
j'aurai à défendre l'amendement à l'article 4 et à
l'article 5. Au niveau de l'article 3, on a pensé qu'il était
important, compte tenu des balises qui sont celles... Il faut bien comprendre
la difficulté dans laquelle on est dans un projet de loi comme celui-ci,
qui est un projet de loi d'intérêt public, déposé
par un député, et qui limite, compte tenu de nos lois à
l'Assemblée nationale, notre champ d'activité. Nous ne pouvons
pas déposer un projet de loi à caractère financier, et
ça, vous le savez parfaitement.
M. Léonard: Ha, ha, ha!
M. Gautrin: Vous voulez m'entraîner sur un champ qui aurait
été un champ à caractère financier à ce
moment. Je suis conscient que l'élément est ténu entre les
deux. Je ne peux pas engager des dépenses de l'État et, dans ce
cadre-là, on est amené à devoir rédiger cet article
de cette manière-là.
M. Léonard: M. le Président, je ne suis pas le
député de Verdun dans son argumentation parce que, pourquoi... En
quoi le fait de réduire le personnel globalement de 20 % comporte-t-il
un aspect financier, alors que de le dire à chacun des organismes ne
comporterait pas d'aspect financier? Voyons donc! C'est clair que ça
affecte le budget de l'organisme en question, on est en train de jouer dans les
crédits, et le Conseil du trésor va attribuer les crédits
de chacun des ministères en fonction de ces 20 %, à moins qu'il y
ait dispense. Donc, on est dans le domaine financier. Il faut que le
député de Verdun l'admette, on est dans le domaine financier.
M. Gautrin: Mais on n'engage pas de dépenses.
M. Léonard: Moi, je pose la question, parce qu'à
mon avis probablement qu'il ne peut pas répondre lui-même. Ce
serait au président du Conseil du trésor de répondre; il
pourrait nous expliquer quelle est la méthode qui serait la meilleure.
Mais, en termes d'efficacité, je suis convaincu que la porte qui serait
ouverte là pourrait être plus grande que celle qui est
proposée par le nouvel article 3. Je ne vois pas pourquoi c'est plus
financier de dire 20 % à chacun que de dire 20 % à l'ensemble.
Votre argumentation, là, je ne la suis pas. Vous avez des
problèmes.
M. Gautrin: bien, m. le président, il ne suit pas, mais,
moi, je suis. sur cette question-là, nous avons établi un certain
nombre d'organismes à qui on demande des réductions de personnel
au point de vue de la loi, et le conseil du trésor a une
responsabilité de déterminer les règles et
modalités de réduction dans ce cadre-là. je comprends que
le député de labelle pense qu'on aurait pu atteindre plus que 20
% de réduction d'encadrement, c'est à peu près ça
que je comprends de votre argumentation, si on ne l'avait pas fait à
titre individuel, mais globalement, sur ça. la mécanique qui a
été choisie ici, c'est de se donner un objectif de
réduction d'encadrement de 20 % et, dans les cas où l'organisme
ne pouvait pas atteindre cette réduction de 20 %, de pouvoir donner un
pouvoir d'exemption au conseil du trésor.
M. Léonard: mais ce n'est pas juste une question de
niveau, les 20 %, parce que c'est une question de flexibilité au conseil
du trésor. il a beaucoup plus de possibilités d'agir et d'aller
demander plus à celui qui peut plus, et il va demander moins à
celui qui peut moins. l'ensemble peut donner 20 %, peut donner 15 %, mais vous
fixez un niveau de 20 % à chacun en sachant que plusieurs ne pourront
pas l'atteindre et que, là, le conseil du trésor va devoir
intervenir dans chacun des cas. c'est ça.
M. Gautrin: Un instant! M. Léonard: Bien, il va...
M. Gautrin: Attendez un instant! M. le Président, on ne
dit pas...
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Verdun.
M. Léonard: Bien...
M. Gautrin: Excusez-moi, ce n'est pas ça que je dis. Le
Conseil du trésor n'intervient pas dans chacun des cas, il n'intervient
que dans les cas...
M. Léonard: Où ils ne peuvent pas atteindre 20
%.
M. Gautrin: ...des organismes qui plaident qu'ils ne peuvent pas.
Donc, au lieu d'avoir une possibilité d'analyse de chacun des
éléments et de faire une analyse du taux d'encadrement que
pourrait atteindre chacun des organismes, une base est fixée à 20
% et 12 %, et le Conseil du trésor n'intervient que dans les organismes
qui plaident qu'ils sont incapables d'atteindre ce taux de réduction en
demandant une exemption. Donc, actuellement, on ne demande pas au Conseil du
trésor d'intervenir dans une analyse de chacun des cas pour fixer une
diminution du taux.
M. Léonard: Comment avez-vous déterminé les
20 %? Sur quelle base vous dites qu'il y a 20 % de trop de cadres dans
l'ensemble de la fonction publique? Comment avez-vous déterminé
ça? Pourquoi pas 15 %? Pourquoi pas 25 %? Comment avez-vous
déterminé ça?
M. Gautrin: chaque quantum, chaque chiffre qui pourrait
être mis là-dedans a un caractère d'arbitraire, et c'est
évident que, dans chaque élément, on se donne un
caractère d'arbitraire. les 20 % sont arrivés après une
analyse qui n'est pas détaillée. autrement dit, je ne l'ai pas
faite, nous ne l'avons pas faite, l'analyse détaillée de chacun
des organismes prévus à l'article 1.1°, se laissant cette
porte de sortie qui est le mécanisme d'exemption prévu à
l'article 7. ça va? on se donne, néanmoins, cet objectif
général de réduction de 20 % du taux d'encadrement et de
12 % du personnel, comme un objectif général, se donnant une
porte de sortie pour les cas des gens qui ne peuvent pas l'atteindre.
M. Léonard: m. le président, on dit qu'on a
fixé un objectif général de 20 % sans tenir compte de
chacun des organismes, puis, après, on veut aller dans le détail
pour chacun avec un objectif de 20 %. je trouve qu'il n'y a pas de logique.
ça ne va pas. si vous avez, de façon générale,
établi qu'il y avait 20 % de trop de cadres, pourquoi ne pas fixer la
règle générale pour le conseil du trésor, de 20 %,
quitte, après, à ce que le conseil du trésor
apprécie? parce qu'à ce moment-là je suis ramené
à vous dire que, si vous dites 20 % chacun, étant donné
que vous n'avez pas fait l'analyse organisme par organisme, il n'y a pas de
concordance entre la façon dont vous établissez l'objectif pour
chacun alors que vous l'avez établi sur l'ensemble et non pas en
détail. alors, ce n'est pas un article de loi que vous éprouvez
le besoin de rédiger à nouveau?
M. Gautrin: Non. (17 heures)
M. Léonard: Oui, mais, là, au-delà du
non.
M. Gautrin: Bien, au-delà du non. Vous posez la question,
si j'éprouve un besoin de rédiger l'article. Alors, là, je
réponds non.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Léonard: Je trouve qu'il y a un problème de
logique. Vous faites une analyse générale puis vous proposez des
éléments particuliers, alors qu'au fond, le mécanisme de
l'administration publique qui existe pour poursuivre des objectifs comme
ceux-là, c'est le Conseil du trésor. Alors, pourquoi,
vous-même, vous déterminez comme député que c'est un
objectif à chacun des organismes que vous fixez plutôt que de le
fixer, vous, au Conseil du trésor? S'il était là, le
président du Conseil du trésor, vous ne pensez pas qu'il pourrait
s'expliquer sur cette question?
M. Gautrin: Je pense que je ne reviens pas pour ouvrir une fois
de plus ce débat sur la présence ou la non-présence...
M. Léonard: Bien, c'est qui qui doit répondre aux
questions ici, là-dedans? De façon concrète, c'est lui qui
va avoir à appliquer la loi.
M. Gautrin: attendez un instant! sur ce, je réponds
à la mécanique et je prétends que la mécanique est
fonctionnelle. sur un objectif de réduction de 20 %, qui est un objectif
moyen de réduction de 20 %, et redistribué sur chacune des
unités avec une clause d'exemption, ce qui correspond vous avez
raison dans votre analyse qu'on n'atteindra pas une réduction moyenne de
20 % parce qu'il y en aura qui seront exemptés. vous avez raison. c'est
vrai. mais le projet de loi comme tel se fixe un objectif de 20 % par organisme
en donnant une clause d'exemption pour les cas qui seront incapables
d'atteindre cet objectif.
M. Léonard: m. le président, le
député de verdun, si je comprends, ne veut pas demander au
président du conseil du trésor de venir. à ce
moment-là, comme il fixe un objectif à chacun des
ministères et organismes, chaque ministre devrait venir expliquer ici
s'il peut atteindre les 20 % ou s'il ne peut pas atteindre les 20 %. il doit
venir ici parce que, là, c'est son budget. et je crois qu'ici la
ministre de l'enseignement supérieur devrait venir. est-ce qu'elle peut
atteindre ces 20 %? est-ce que le ministre de la santé peut atteindre
ces 20 % de diminution du taux d'encadrement? si vous fixez un objectif
à chacun des organismes, chacun des titulaires doit venir ici, et,
à ce titre-là, ce n'est plus le conseil du trésor comme
tel qui vient pour répondre de l'objectif de chacun des
ministères. mais le conseil du trésor devrait venir, lui, dire
pourquoi il autorise une dérogation à l'objectif
général de diminution de 20 %.
C'est quoi le principe de la responsabilité ministérielle?
On est en train de légiférer par-dessus les ministres?
M. Gautrin: Alors, M. le Président...
M. Léonard: Bien, c'est ça qui est en cause. Je
pense qu'on le touche du doigt encore une fois dans cet article-là.
M. Gautrin: M. le Président, si on retire les commentaires
du député de Labelle à la fin...
M. Léonard: L'impact, il faut que ce soit
expliqué.
M. Gautrin: Oui, mais on va les expliquer, les impacts.
Absolument.
M. Léonard: Non, vous n'êtes pas compétent
pour le faire.
M. Gautrin: Si vous regardez à l'heure actuelle... Vous,
vous voulez qu'on se substitue au Conseil du trésor, quasiment. C'est
ça que vous suggérez. Ce n'est pas ça qu'on propose. On se
donne, puis je le répète, un objectif de 20 % de réduction
de l'encadrement et de 12 % de réduction du personnel, des autres
personnes. Une fois que cet objectif est fixé par voie
législative, les possibilités d'exemption à cet objectif
sont données par le Conseil du trésor. Ça va?
Troisième élément, parce que je pense qu'il est important
que les choses soient claires, soient ouvertes et transparentes, et vous verrez
dans l'amendement qu'on déposera à l'article 7 à ce
niveau-là...
M. Léonard: II n'est pas déposé.
M. Gautrin: Non, mais vous verrez, je vous l'annonce, que les
exemptions...
M. Léonard: Vous ne pouvez pas en parler vous non plus, si
vous ne voulez pas qu'on en parle.
M. Gautrin: Mais je vous annonce ce qu'on va faire. Vous m'avez
bien annoncé ce que j'allais faire, parce que, tout à l'heure,
dans votre intervention, vous aviez annoncé ce que, moi, j'allais
faire.
M. Léonard: Ha, ha, ha!
M. Gautrin: Alors, je vous annonce aussi ce qu'on va faire. On
déposera, à ce moment-là, à l'article 7, un
amendement qui dira que le ministre responsable du Conseil du trésor
doit déposer à l'Assemblée nationale, dans les 15 jours,
toutes le« exemptions qu'il aura accordées.
M. Léonard: Dans les 15 jours qui viennent.
Dans les 15 jours, après qu'il les aura accordées. M.
Gautrin: Oui.
M. Léonard: est-ce que le député de verdun
pourrait nous dire, face à l'objectif de 20 %, combien il pense que les
ministères et organismes vont livrer au gouvernement? est-ce qu'il
estime çaà5%,àlo%,à 15 %, globalement parlant,
quand il fait l'addition? combien?
M. Camden: Question hypothétique. M. Gautrin: Bien,
monsieur...
M. Léonard: Bien, ce n'est pas une question
hypothétique.
M. Gautrin: Non, non...
M. Léonard: On étudie l'impact du projet de loi. Le
problème, c'est qu'il n'y a personne pour répondre à rien
ici, là, devant nous.
M. Camden: Je regrette, M. le Président, c'est une
question hypothétique.
M. Léonard: C'est quoi, l'objectif visé,
là?
M. Camden: En vertu de notre règlement, il n'est pas tenu
de répondre à ça.
M. Léonard: II apporte ce projet de loi. Il doit
normalement, il doit normalement en déterminer le plus près
possible les conséquences...
M. Gautrin: C'est exact, M. le Président.
M. Léonard: C'est ça. Le député de
Lotbinière, il parlera à son tour.
M. Gautrin: Non, mais ce que me dit le député de
Labelle, c'est si on est en train d'évaluer le nombre de gens qui
utiliseront la clause d'exemption à l'article 7. C'est ça que
vous...
M. Léonard: Et dans quelle mesure ils vont l'utiliser.
M. Gautrin: Et dans quelle mesure ils auront droit à une
exemption. Ce serait actuellement, de ma part, me substituer au Conseil du
trésor, à ce moment-là, et...
M. Léonard: Ah bon! Il faut poser la question au Conseil
du trésor.
M. Gautrin: Ce serait me substituer...
M. Léonard: Faisons-les venir. On est d'accord pour les
faire venir.
M. Gautrin: Mais pas du tout. Ce serait me substituer au Conseil
du trésor en leur disant quelles sont leurs décisions, comment
ils estiment la décision qu'ils vont prendre dans la clause
d'exemption.
M. Léonard: On tourne en rond, on n'a pas de
réponse.
M. Gautrin: Mais pas du tout.
M. Léonard: On n'a toujours pas de réponse. Il
n'est pas capable de répondre.
M. Gautrin: Ce n'est pas...
M. Léonard: vous n'avez aucune estimation. vous ne pouvez
fournir aucune estimation à partir de votre objectif idéal de 20
%... quelle est l'estimation que vous faites de sa réalisation, si
ça va être 1 %, 2 %, 5 %, 10 % ou 15 %. alors, c'est ça.
mais, moi, sur ce plan-là, étant donné que vous structurez
votre projet de loi organisme par organisme, en faisant un objectif à
chacun de l'atteindre, il me semble qu'il faut entendre chacun des
ministres.
M. Gautrin: Non.
M. Léonard: II faut entendre chacun des ministres, parce
qu'il faut qu'ils nous disent: Est-ce que c'est pensable? Est-ce que c'est
applicable? Est-ce que je peux faire ça? Il faut qu'ils nous disent
cela. C'est ça qui est important. On ne peut pas voter de façon
aveugle des normes comme ça, 20 %, sans être capables d'en estimer
la capacité de l'atteindre. Je trouve que...
M. Camden: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lotbinière.
M. Camden: ...je pense que l'histoire nous a enseigné et
nous a démontré également que, lorsque nos
prédécesseurs ont procédé à une coupure de
20 % des salaires, ils n'ont pas procédé à un appel en
commission parlementaire pour consulter chacun des ministres sur les effets
pervers que ça pourrait avoir sur la productivité de chacun des
fonctionnaires et la perception à l'égard du public. ils ont
procédé. ils n'ont pas fait entendre pierre, jean, jacques. ils
ont pris une décision qui était, dans ce cas, tout à fait
unilatérale, et ça a été appliqué avec une
rigueur peu commune. on peut féliciter sur le plan de la rigueur. quant
à l'impact, là, on peut avoir un questionnement qui est toujours
constant dans l'esprit de tous ces gens qui considèrent qu'ils sont
encore en manque aujourd'hui et qui considèrent qu'ils devraient
être mieux rémunérés, et que cette partie leur est
toujours redevable, à leurs yeux.
Alors, moi, je veux bien, si on me fait la démonstration que,
dans le passé, on s'est livré à cet exercice et que
ça a eu un effet bénéfique, si on s'est livré
à l'exercice. Mais, à ma connaissance, on n'a pas fait entendre
chacun des ministres sur les effets pervers que ça pourrait avoir sur la
productivité de l'appareil administratif, à tous les niveaux, que
ce soit des cadres intermédiaires, en passant, évidemment, par
les directeurs de service et en se retrouvant jusqu'aux portiers et aux
constables à chacune des portes des bâtiments publics du
gouvernement du Québec, tout en passant particulièrement sur...
Et quel effet aussi? Est-ce qu'un effet semblable aurait pu avoir des effets
traumatisants sur les enfants par rapport aux professeurs qui leur
enseignaient? Est-ce qu'on a eu tout ce questionnement? (17 h 10)
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, vous avez demandé la parole, et M. le député
de...
M. Garon: très brièvement. j'aimerais bien savoir.
les patients, si on leur dit: vous avez le choix entre perdre 20 % ou
disparaître, qu'est-ce qu'ils choisiraient? c'est un peu comme quelqu'un
qui veut se faire opérer. le docteur dit: plutôt que de t'amputer
un bras, je vais te faire disparaître, je ne t'aurai jamais amputé
un bras. alors, une coupure de 20 %... et là on parle de couper l'emploi
totalement, 20 % des emplois, ces emplois-là vont disparaître
totalement. alors, qu'est-ce que les gens préfèrent?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: J'aimerais qu'on réponde, en face. Je
ne sais pas s'ils ont des choses à dire là-dessus.
Le Président (M. Lemieux): Bien, c'est-à-dire...
Est-ce que vous avez quelque chose à dire? M. le député
de...
M. Léonard: Rien à dire par rapport à la
remarque du député de Lévis?
M. Gautrin: Le député de Lévis faisait une
remarque sur le principe entre les coupures de salaires et les coupures de
postes. C'était ça, si je comprends bien? Alors, vous êtes
intervenu en disant qu'il y avait une différence entre les deux. C'est
sûr qu'il y a une différence entre les deux. L'objectif, à
l'heure actuelle, de ce projet de loi a un effet de réduire le
personnel, mais ne remettra pas en cause les conventions collectives quelles
qu'elles soient. Ce projet de loi ne remet en cause ni les conventions
collectives, ni les ententes qu'il a pu y avoir dans la fonction publique.
C'est-à-dire que le personnel doit être réduit. Il y a des
mécanismes d'attrition, ce qui
va justifier les 12 %, si vous êtes capable de calculer assez
rapidement. Il y a des mécanismes de réduction et de reclassement
qui devront être faits. Mais il n'est pas question, actuellement, de
remettre en cause les conventions collectives dans le cadre de ce projet de
loi.
Le Président (M. Lemieux): Merci. M. le
député de Labelle.
M. Léonard: M. le Président, j'entends, je vois
très bien cette petite astuce où on veut revenir sur les 20 %, et
je vois des sourires jouissifs en face.
M. Gautrin: Je ne sais pas. Pourquoi?
M. Léonard: C'est courant, je regarde ça depuis
trois ans et demi.
M. Gautrin: Non, mais je m'excuse, de quoi parlez-vous?
M. Léonard: Je regarde ça depuis trois ans et demi.
Je réponds aussi au député de Lotbinière,
actuellement.
M. Gautrin: Ah! Excusez.
M. Léonard: Là-dessus, moi, j'écoute
ça; ça ne m'affecte pas, sur ce plan-là, la façon
démagogique qu'on aborde les choses, parce qu'il y a eu des
consultations avant, et le montant qui était visé était
public, il a été rendu public. Et, là-dessus, ce n'est pas
en procédant de façon hypocrite, comme on le fait actuellement,
que, présentement, on va comparer des processus.
Le Président (M. Lemieux): Ne prêtez pas
d'intention, M. le député. Nous sommes ici en commission. ..
M. Léonard: M. le Président, là...
Le Président (M. Lemieux): C'est une commission
publique.
M. Léonard: ...je sais que vous ne voulez pas qu'on
utilise le mot «hypocrite», sauf qu'il existe dans le dictionnaire,
et il y a des démarches qui le sont, hypocrites,
foncièrement.
Le Président (M. Lemieux): II existe, mais, moi, je dis
que c'est un propos qui est antiparlementaire dans les circonstances.
M. Léonard: Voyons donc! Voyons donc!
Le Président (M. Lemieux): Si vous voulez que je rende une
décision, je vais vous la rendre là-dessus. Mais je vous dis que,
dans les circonstances, je n'accep- terai pas plus du côté
ministériel qu'on prête des intentions à un parlementaire.
On peut regarder le terme du dictionnaire qui définit l'hypocrisie. M.
le député de Lévis a un dictionnaire, je pense; on peut
regarder ça.
M. Gautrin: On va regarder ça.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle, vous pouvez continuer, mais je vous demanderais...
M. Léonard: Alors, là, on est devenu pudibond au
maximum à l'Assemblée nationale. Il n'y a plus de mot qui peut
s'utiliser dès que ça décrit une situation très
concrète.
M. le Président, là, on apporte un projet de loi, par les
députés, puis on veut parler de toutes sortes de choses, sauf
que, quand on pose la question concrète de l'application, de
l'applicabilité de la loi, il n'y en a pas, de réponse.
M. Gautrin: Bien, voyons donc!
M. Léonard: Et, quand on regarde devant, il n'y a aucun
ministre. Quand on a pris nos décisions, on les a défendues sur
la place publique, on les a défendues. On n'était pas absents de
nos sièges, on était devant l'Assemblée nationale et on a
voté devant l'Assemblée nationale, on ne s'est pas
cachés.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lotbinière.
M. Camden: J'aimerais ça, M. le Président...
M. Léonard: M. le Président, je n'avais pas
terminé.
Le Président (M. Lemieux): Ah! vous n'aviez pas
terminé. Je m'excuse. M. le député de Labelle.
M. Léonard: Non, je n'avais pas terminé. Là,
actuellement, on a augmenté les taxes de 4 000 000 000 $ depuis la
dernière élection, en tripatouillant dans les états
financiers du gouvernement. On peut montrer tout cela, qui est bien pire que
tout ce qu'on a connu auparavant. On ne nous fera pas de leçon
là-dessus. Le public jugera quand arriveront les élections. De
toute façon, je pense que c'est là qu'un gouvernement est
jugé.
Pour revenir au projet de loi, à l'heure actuelle, on a
fixé un objectif, on ne détermine rien, aucun montant,
évidemment, parce que c'est une loi où, sur l'aspect financier,
on ne dit rien, on tourne autour du pot. Sur le plan de l'attribution des
responsabilités quant à atteindre l'objectif, on a
déterminé un objectif général en faisant une
étude qui n'a jamais été déposée. Est-ce
qu'on l'a faite, même, l'étude, ou on a simplement dit
ça, tiré un chiffre en l'air, 20 %? L'objectif qui peut
être réalisable par rapport à ça, on n'a rien
à en dire, on se réfugie derrière l'idée que, non,
on ne peut pas le dire, on ne le sait pas. Alors, c'est quoi? Où est-ce
qu'on s'en va avec ça? Où est-ce qu'on s'en va avec ça? Je
ne sais pas si le député de Verdun a des lumières plus
précises, mais de lancer aux organismes un objectif tout à fait
arbitraire de 20 %, d'où le tire-t-il?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lotbinière, vous aviez des commentaires?
M. Camden: Oui, certainement, M. le Président.
M. Gautrin: Moi, je voudrais répondre aussi à
l'hypocrisie.
M. Camden: D'abord, je dois vous indiquer que... En tout cas,
ça ne m'apparaît pas être trop, trop parlementaire, comme
vous l'indiquiez...
Le Président (M. Lemieux): Voulez-vous parler un petit peu
plus fort?
M. Camden: ...d'utiliser le mot «hypocrite». Vous
savez, moi, je pense qu'il vaut mieux être un petit peu
«puribonds», comme le soulignait le député de
Labelle...
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît! Une
voix: Pudibonds.
M. Camden: ...pudibonds, comme vous le souhaiteriez, mais, enfin,
il vaut mieux avoir un tel comportement que d'avoir celui de projeter sur les
autres ses propres comportements ou ses propres attitudes et sa propre
personnalité. Ça m'apparaît être beaucoup plus sain
à bien des égards sur le plan du fonctionnement. m. le
président, je vous indique que ces mesures ont un caractère tout
à fait public, puisque, déjà, depuis plus de deux ans, un
groupe de députés réunis sous la présidence du
député de chauveau, rémy poulin, et qu'on appelait le
rapport du groupe de travail des députés sur la rationalisation
des finances publiques... ces données circulent déjà
depuis cette période, et toujours il a été question de
moins 20 % au niveau de l'encadrement, et personne n'a remis en cause, tout au
cours de cette période, ces données de moins 20 %. on n'a
qu'à regarder, m. le président...
Des voix: ...
M. Camden: Est-ce que j'entendais bourdonner, M. le
Président?
M. Léonard: II n'y a jamais eu de débat
là-dessus. Il n'y a jamais eu de débat. Vous ne l'avez jamais
justifié, votre chiffre.
M. Camden: On n'a pas eu à le justifier, il n'y a pas eu
d'interrogation, les gens l'ont acheté tel quel.
M. Léonard: Ha, ha, ha!
M. Camden: et à la mesure des commentaires qui avaient
été formulés, de ce qui nous a animés, du
questionnement qu'on a eu et des rencontres qu'on a eues également avec
des spécialistes dans le domaine, nous avons retenu 20 %. on aurait pu
retenir, effectivement, moins 25 %. nous avons retenu moins 20 %. bref, on
voulait donner, peut-être, à ce moins 20 %, une espèce de
sens de la continuité du début de la décennie, et on a
retenu manifestement moins 20 %, pour les mêmes raisons que moins 20 %
avait été retenu, peut-être, au début de la
décennie. bref, m. le président, tout ça pour vous dire
que ces mesures sont connues publiquement depuis un bon nombre d'années
et ont fait l'objet d'un débat, ont fait l'objet de critiques de l'autre
côté, de commentaires. enfin, le moins 20 % a traversé
toutes ces années et est demeuré intact. et c'est là une
mesure qui a un point commun avec bien d'autres entreprises où on
enlève, on soustrait, à l'intérieur de grandes
entreprises, des niveaux décisionnels pour faire en sorte que la
décision... entre le client à la base et le haut de la pyramide,
le grand décideur, qui est souvent le président-directeur
général au sein des entreprises, cela fait en sorte qu'on
soustrait des paliers. alors, le gouvernement ne fait pas abstraction de ces
éléments, et c'est une des raisons pour lesquelles nous avons
retenu moins 20 %. ça aurait pu être davantage, il y a des
entreprises où c'est moins 40 %.
Le Président (M. Lemieux): II vous reste 2 min 30 s, M. le
député de Labelle. M. le député de Lévis,
est-ce que...
M. Garon: Je peux bien prendre la relève. M.
Léonard: Je reviendrai tout à l'heure. M. Camden:
J'espère bien.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, il vous reste 19 minutes.
M. Garon: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): 19 minutes et, M. le
député de Labelle, 2 min 30 s.
M. Gautrin: Moi, combien il m'en reste pour pouvoir parler
d'hypocrisie?
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): Pour le député de
Verdun?
Une voix: II m'a dit qu'il a droit à cinq minutes
avec...
M. Garon: Le député de Prévost, il doit lui
en rester beaucoup.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): O.K. Vous avez droit à
cinq minutes après chacune des interventions.
Une voix: II n'a pas compris, il dormait.
M. Garon: Le député de Prévost, il doit lui
en rester beaucoup.
M. Forget: Moi, il m'en reste 20.
M. Garon: Vous n'abusez pas du micro.
Le Président (M. Lemieux): 4 min 30 s, M, le
député de Verdun. J'ai seulement à vérifier, dans
le cas d'un député qui parraine un projet de loi, si, comme un
ministre, il dispose de cinq minutes après chacune des
interventions.
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Oui, je crois.
M. Léonard: Mais ça fait longtemps qu'il se prend
pour un ministre et qui souhaiterait l'être.
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît! On ne
prête pas d'intentions.
M. Garon: Mais je remarque qu'il aurait une bonne attitude, par
exemple.
M. Léonard: Oui, oui. Mais, là, il y aurait des
fonctionnaires qui l'aideraient. (17 h 20)
M. Garon: II m'a dit qu'il y a des ministres qui gagneraient
à redevenir députés et des députés qui
gagneraient à être ministres.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Léonard: II y en a plein qui espèrent, parce
que...
M. Gautrin: Est-ce qu'on pourrait arriver au fond de la
question?
Le Président (M. Lemieux): Oui. En vertu de l'article 246,
le ministre ou le député qui présente un projet de loi,
outre le temps de parole dont il dispose au même titre que les autres, a
droit à un temps de parole de cinq minutes après chacune des
interventions. Alors, M. le député de Verdun, après
chacune des interventions, vous avez droit à cinq minutes.
M. Léonard: Cinq minutes.
M. Garon: Alors, il a cinq minutes, là. Vous avez droit
à cinq minutes. ...le député de Lotbiniè-re.
Le Président (M. Lemieux): Vous avez droit à cinq
minutes.
M. Gautrin: M. le Président, je dois dire, suite à
la remarque du député de Labelle... Moi, je dis quand même
que «hypocrite» et «hypocrisie»... Je ne veux pas
entrer dans un débat, mais, même, je comprends qu'on peut utiliser
les termes là-dedans...
M. Léonard: J'ai dit: Une démarche hypocrite.
M. Gautrin: ...mais qu'on dise que c'est une démarche qui
est fourbe, sournoise, imposteur, bref, franchement, j'ai l'impression que...
Je comprends qu'on peut s'amuser à utiliser les termes, mais ça
ne correspond pas du tout à ce qu'on essaie de faire, au contraire. On
essaie, dans la plus grande transparence possible, de faire passer ce projet de
loi. Je ne vois rien de ce qu'il y a de fourbe dans ce qu'on fait. En quoi on
est des imposteurs? Enfin. Peut-être parce qu'on se croit...
M. Léonard: Est-ce qu'à ce moment-là il faut
utiliser le mot «fourbe» plutôt
qu'«hypocrite»?
M. Gautrin: Bien, est-ce que ce serait plus fourbe? Je ne vois
pas pourquoi on est fourbe dans ce qu'on fait, mais je ne vois pas du tout en
quoi... Même, si vous pouviez l'utiliser, en quoi ça correspond le
moindrement à la démarche qu'on est en train de faire?
M. Léonard: Ça, c'est une question
d'appréciation.
M. Gautrin: Non, non, je sais bien, mais vous pouvez expliquer
quand même un peu. Ce serait bon. J'ai terminé.
Le Président (M. Lemieux): Bon. Alors, M. le
député de Lévis, vos 19 minutes, 18 minutes et quelque
chose, 30 secondes.
M. Garon: Dix-neuf, il a dit, hein? M. Léonard: II
a dit: 19 min 30 s.
Le Président (M. Lemieux): Combien, le
député de Lévis?
Une voix: Dix-neuf minutes.
Le Président (M. Lemieux): Dix-neuf minutes. Exactement 19
minutes pour vous.
M. Garon: Exactement? Dix-neuf minutes et demie?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Non, je regardais, M. le Président, l'attitude
du député de Verdun. Moi, la première fois que j'ai
entendu le député de Verdun, c'est à la radio, avant les
élections de 1989, et là j'avais trouvé qu'il était
un député très vigoureux, parce qu'il y avait des gens qui
contestaient sa nomination et il a dit: Que vous le vouliez ou non, je serai
votre candidat.
M. Gautrin: Bien oui.
M. Garon: II avait dit ça à son
assemblée.
M. Gautrin: C'est la seule fois? Vous ne m'aviez jamais entendu
avant?
M. Garon: J'avais entendu ça au micro, c'était la
première fois, et j'ai dit: C'est un homme déterminé.
Hein?
M. Gautrin: Vous ne m'aviez jamais entendu avant?
M. Garon: Non, jamais.
M. Gautrin: Dans ma période NPD?
M. Léonard: Autoritaire.
M. Garon: Non. Je vous avais entendu cette fois-là et je
m'étais dit: Voilà un homme qui est très
déterminé.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Mais j'ai remarqué, depuis ce matin où
j'ai assisté à la commission, qu'au contraire il est très
serein. On a eu l'occasion de participer, dans le cadre de la campagne
référendaire, à un débat ensemble qui
était...
M. Gautrin: Serein.
M. Garon: ...très courtois.
M. Gautrin: Très courtois.
M. Garon: Très courtois. Au contraire, je pense que
c'était... La démocratie, au fond, c'est les gens qui peuvent
avoir des opinions différentes sans se considérer comme des
bandits. J'avais trouvé l'expérience agréable. Depuis le
matin, moi, je remarque que le député a une attitude assez...
Une voix: Affable.
M. Garon: ...affable. Oui, «affable» est le bon mot,
je pense, et non pas...
M. Gautrin: Ha! Ha! Après «hypocrite»! Des
voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): Ce propos-là n'est pas
antiparlementaire.
M. Léonard: C'est un hypocrite affable. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): Ça, c'est un propos qui
n'est pas antiparlementaire.
M. Garon: Là, j'imagine que le député de
Labelle voulait dire qu'il était affable pour mieux cacher son jeu.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): Décidément, on
n'y arrivera pas.
M. Garon: Ha, ha, ha! Mais, au contraire, et parfois, les
ministres, pas tous les ministres, ça dépend des ministres... Il
y a des ministres qui sont... J'aime beaucoup faire des débats je
n'en ai plus l'occasion autant qu'avant avec le député de
Maskinongé, le responsable du développement régional,
parce qu'il répond aux questions habituellement qu'on lui pose en
commission parlementaire. Il y en a d'autres, par exemple, qui ne
répondent pas. Je pense au ministre des Transports; c'est bien difficile
de sortir une réponse exacte.
Le Président (M. Lemieux): On revient à la
pertinence, M. le député de Lévis, après ce petit
détour?
M. Garon: Alors, j'apprécie beaucoup l'attitude du
député de Verdun, mais je dois dire... Quand je lis l'article 3
tel qu'amendé et sur lequel nous parlons, on dit: «Un organisme
public visé au paragraphe 1° de l'article 1 doit [...]
réduire de 20 %, avant le 1er avril 1996, son personnel d'encadrement
sur la base de son effectif en place le 1er avril 1993» ça
veut dire sur une période de... 1993-1994, 1994-1995, 1995-1996, trois
ans, c'est-à-dire 20 % est-ce que ça veut dire
10 96, 5 96, 5 96, ou 5 %, 5 96, 10 %, ou 2 %, 2 %, 16 %? On n'a aucune
idée, au fond, et tout ça a des conséquences importantes
dans le budget.
Quand on dit: «selon les règles et modalités
déterminées par le Conseil du trésor», au fond, on
sait une chose, c'est que, si une mesure comme celle-là ne s'applique
pas selon une formule assez linéaire, comme il y aura des
élections en 1994, normalement, ça veut dire qu'en 1993-1994 il
n'y aura rien de coupé. Tout d'abord, le fait électoral, puis il
restera deux ans pour couper 20 %. Alors, ça veut dire 10 %, et 10 % par
année, c'est beaucoup.
Quand on dit: «réduire de 12 %, avant le 1er avril 1998, le
nombre de personnes autres que celles visées au paragraphe 1 ° sur
la base de son effectif en place le 1er avril 1993», ça veut dire
que, sur cinq ans, ça équivaut à 2,4 % par année.
Quand on connaît le succès du gouvernement actuellement, qui dit
qu'il va couper la fonction publique depuis 1986 puis qu'en fait elle a
augmenté... Même s'il avait dit qu'à chaque année il
voulait couper, elle a augmenté à chaque année. Et,
même si on a dit qu'on voulait réduire les dépenses, les
dépenses ont augmenté plus que l'inflation à peu
près à chaque année. Je ne dis pas ça de mauvaise
part, parce que ce n'est pas une opération facile à
réaliser, et, souvent, la machine gouvernementale n'a pas une attitude
de kamikaze ou n'a pas une attitude d'automutila-tion facile. Au fond, au
contraire, l'administration se protège un peu, surtout la haute fonction
publique. donc, si le projet de loi reste aussi général que
ça, à mon avis, ça va être à peu près
inapplicable parce que ça va rester dans l'ordre des voeux pieux. nos
projets de loi sont pleins de voeux pieux qui ne sont pas appliqués. si
on veut l'appliquer véritablement, il faudrait, à mon avis, lui
donner un objectif annuel. là, un objectif général de
même, comme ça, là, 20 % d'ici le 1er avril 1996, moi,
à mon avis, ça ne se réalisera jamais. et 12 %, ça,
ça a plus de chances de se réaliser, mais, encore là,
c'est plus difficile qu'on pense. moi, je pense qu'il faudrait... je me demande
si le député de verdun a pensé à mettre un genre
d'échéancier dans la loi. 20 %, c'est un objectif global, et 12 %
d'ici tant d'années, c'est un objectif aussi très important. je
vais vous donner des exemples.
Par exemple, le premier ministre de l'Ontario a augmenté son
déficit à 11 000 000 000 $, 10 000000000$ à 11000000000$,
deux années de suite. Là, au fond, quand il va vouloir baisser
ça, le déficit, ça va être difficile, très
difficile, parce que le mettre dans la machine, c'est facile, mais, l'enlever
une fois qu'il est mis, ça, c'est compliqué. C'est un peu comme
quand vous maigrissez; rapetisser un habit, c'est facile. Mais, si vous
engraissez, l'agrandir, c'est difficile.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: On en a un exemple...
M. Garon: Et c'est pour ça que je pense que, si l'objectif
visé est de cet ordre-là, au point de vue des principes, parce
que c'est un principe, bien, les modalités devraient apparaître
dans la loi, au fond pour que, si le député veut le
réaliser... Parce que le Conseil du trésor, là, il nous a
dit ça à chaque année. Il nous a dit ça à
chaque année puis il ne l'a pas fait. Alors, quand on dit: «selon
les règles et modalités déterminées par le Conseil
du trésor», bah! le Conseil du trésor, surtout quand on dit
que le président du Conseil du trésor pourrait aller se
présenter à la chefferie...
Le Président (M. Lemieux): Ce n'est pas pertinent, M. le
député de Lévis, ça.
M. Garon: Non, mais je veux dire, ça met des limites.
M. Léonard: C'est pour ça qu'il n'est pas
là, il est occupé.
Le Président (M. Lemieux): Bien non! Voyons! Voyons!
M. Gautrin: Ah! Ah! Ah!
M. Garon: Non, non, pas dans ce sens-là. Je ne dis pas
ça dans un style mesquin.
Le Président (M. Lemieux): Voyons! S'il vous plaît!
Non, je ne pense pas que...
M. Gautrin: Ça, je pense qu'on ne peut pas prendre
ça. Je pense qu'on ne peut pas accepter ça.
Le Président (M. Lemieux): La pertinence, là, s'il
vous plaît!
M. Garon: C'est parce que, couper, c'est difficile. Moi, j'ai
expérimenté. J'ai été au ministère de
l'Agriculture. Je me suis fait des ennemis à mort dans ce
ministère-là; pas dans le ministère, j'avais des amis.
Mais comme j'étais poigne avec l'Environnement, j'étais poigne
avec les Finances, j'étais pris avec le Revenu, j'étais pris avec
les Affaires municipales, j'étais poigne avec à peu près
tous les ministères, si je défendais vraiment ma
clientèle, je me faisais des ennemis partout. L'Environnement puis
l'Agriculture, je vais vous dire que ce n'était pas facile.
C'était quelque chose! Alors, c'est la même chose. Le
président du Conseil du trésor, quand on le met dans une
situation comme ça, on le met dans une situation où on lui dit:
Maintenant qu'on t'a voté un principe, applique-le, puis tu es
responsable des règles et des modalités. Ça, c'est quelque
chose. C'est comme quelqu'un qui n'a pas bu pendant un mois, puis il sort du
Sahara et on dit: Je te donne un verre d'eau, mais tu as cinq ans pour le boire
selon tes modalités. Je vais vous dire une chose, si le verre d'eau
dure
cinq ans, ça va être extraordinaire. Pourquoi? Parce que...
(17 h 30)
Une voix: II va s'évaporer.
M. Garon: ...oui, il va s'évaporer. ha, ha, ha! il est
aussi bien de le boire tout de suite, il va s'évaporer de toute
façon. au fond, pourquoi? parce que le conseil du trésor,
là-dedans, il va être mal placé. si on veut faire un voeu,
à mon avis, ça doit être plus circonscrit que ça, si
c'est le voeu du député de verdun, pour que l'encadrement soit
tel que l'obligation se répartisse selon une base annuelle. si on me
disait, par exemple, que ça va être 6 %, 6 %, 8 % ou 8 %, 6 %, 6
%, là, on pourrait, à la place, appliquer le 20 %. ou, encore,
comment se répartira par année le 12 %? bien là, il y a
une obligation annuelle. mais s'il n'y a pas d'obligation annuelle, moi, j'ai
l'impression qu'on va arriver à la fin en disant: on a fait notre
possible et on n'a pas réussi. est-ce que le député de
verdun ne songe pas à mettre un encadrement plus précis pour
l'objectif visé, parce que c'est un objectif ici, plutôt que
laisser le conseil du trésor la bride sur le cou?
M. Gautrin: M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Verdun.
M. Gautrin: Je voudrais quand même lui répondre,
parce que je comprends les problèmes qui sont soulevés par le
député de Lévis, et ce projet de loi veut justement
essayer de ne pas laisser la bride sur le cou plus qu'il ne faut. Vous
remarquez que les exemptions qui seront données par le Conseil du
trésor ou le gouvernement. ..
M. Léonard: On ne peut pas, ce n'est pas
déposé.
M. Gautrin: Non, non, je sais, mais essayons de... Je vous dis
que, dans les intentions qu'on a actuellement, elles devront être
déposées à l'Assemblée nationale 15 jours
après leur décision ou 15 jours après la reprise des
travaux, si l'Assemblée nationale ne siège pas.
M. Léonard: S'ils ne le font pas?
M. Gautrin: Bien, oui, mais vous me dites: S'ils ne le font pas,
alors... Deuxièmement, tout ce projet de loi tomberait de lui-même
et n'aurait pas de sens s'il n'était pas lié à un article
sur l'imputabilité des sous-ministres et administrateurs d'État,
dans lequel on dit aux gens: On vous donne un objectif de réduction
d'encadrement. On donnera aussi des objectifs dans les secteurs para et
péripublic ensuite. Et puis, vous allez venir, vous allez avoir
l'obligation de nous rendre compte, à nous, parlementaires, parce que
c'est une loi de parlementaires, au moins une fois par année devant la
commission parlementaire concernée. Et ça, ça inclut
aussi... Ce n'est pas... M. le député de Lévis, je suis en
train de projeter un tout petit peu sur des amendements qui ne sont pas encore
déposés mais que je vous ai donnés tout à l'heure.
Pardon?
M. Léonard: Pourquoi vous ne les déposez pas
officiellement pour qu'on puisse en parler?
M. Gautrin: Est-ce que c'est une procédure qui est
faisable, M. le Président?
Le Président (M. Lemieux): Non, c'est parce que, au niveau
des amendements, c'est lorsqu'on vient à l'article du projet de loi
concerné qu'on a à discuter des amendements. Ça a toujours
été ça dans le cadre de l'étude des bills publics.
On ne peut pas changer la procédure.
M. Gautrin: J'essaie de parler de la logique, quand même,
parce que le député de Lévis a posé une question
qui était importante. Il disait: Bon, dans le fond, vous faites
ça et vous n'avez aucune poignée, si je peux dire, pour vous
assurer que, ce que vous dites, ça va se faire. Alors, l'espèce
de poignée qu'on a essayé de se mettre là-dedans, elle est
à deux endroits. Elle est à un premier endroit, quand on dit:
S'il y a des exemptions, là, les exemptions, il va falloir qu'elles
soient déposées à l'Assemblée nationale dans les 15
jours après l'exemption. Je suis sûr, connaissant la
célérité et la vivacité des députés
de l'Opposition, qu'ils seront les premiers, le cas échéant,
s'ils considèrent les exemptions non valables, à pouvoir poser
les questions qui s'imposent à ce moment-là.
M. Léonard: On verra bien.
M. Gautrin: On verra à la pratique, mais enfin...
Deuxième élément, M. le Président. On a un article
sur l'imputabilité qui est plus élaboré que celui qui est
actuellement dans le présent projet de loi, pour essayer
réellement de suivre cette réduction de personnel et de s'assurer
réellement qu'elle ait lieu. Alors, je pense que les critiques... Les
problèmes soulevés par le député de Lévis,
j'en étais conscient, et j'ai l'impression qu'on y avait répondu
du mieux qu'on pouvait.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, est-ce que vous avez d'autres observations?
M. Garon: Bien, c'est-à-dire que ce n'est pas vraiment une
réponse.
M. Gautrin: C'est partiel.
M. Garon: Bien, c'est un acte de foi...
M. Gautrin: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le
député.
M. Garon: ...essentiellement. On met l'obligation au
Trésor, mais le Trésor, il va fonctionner... Je ne comprends pas
que ça va aller au Trésor, parce que, si ça avait
été aux Finances, le ministère des Finances se serait
comporté en conséquence, au fond. Il aurait fait en sorte de
réduire les budgets pour qu'on l'opère. Le Trésor, lui,
s'il a l'argent, il ne sentira pas une pression. Il administre le budget qu'il
a, alors que... On fait une obligation au Trésor, alors qu'il va avoir
ou il n'aura pas l'argent dans ses budgets. S'il a l'argent dans ses budgets,
il ne sentira aucune pression de faire ça, tandis que le ministre des
Finances, lui, qui est obligé de faire des équilibres
budgétaires c'est lui qui fait les gels de crédits, c'est
le ministre des Finances qui fait les gels de crédits c'est lui
qui a les armes, les poignées pour operationaliser le tout, mais le
Conseil du trésor, lui, administre les budgets qu'il a. Si un ministre
arrive au Trésor et demande une autorisation budgétaire en
fonction de crédits qu'il a, il va l'avoir. C'est pour ça,
tantôt, que je vous parlais de la loi de l'administration
financière. Si moi, j'ai du budget et je suis avec un fonctionnaire...
Vous parlez d'imputabilité. Quelle imputabilité y aura-t-il?
Parce qu'il va y avoir un message contradictoire au ministère. Le
ministère va avoir l'argent dans ses budgets et, en même temps, il
va dire: J'ai cette loi-là qui m'oblige à couper, mais, par
ailleurs, le ministre des Finances m'a donné l'argent. Alors, qui va
être imputable de quoi? L'imputabilité ne jouera pas non plus,
parce que, là, à ce moment-là, il va dire: Moi, j'ai
l'argent. Moi, je coupe si je n'ai pas l'argent, mais si j'ai l'argent...
Alors, on donne une obligation au responsable du Conseil du trésor,
alors que ce n'est pas lui qui est responsable de ça. Lui, il est
responsable d'appliquer le budget tel que déterminé par le
ministre des Finances. À mon avis, l'obligation serait beaucoup plus aux
Finances qu'au Trésor. Le Trésor va l'appliquer. S'il a l'argent,
le Trésor, moi...
Regardons comment ça marche concrètement. Moi, j'ai de
l'argent dans mon ministère. J'ai mon argent dans mon ministère,
comme ministre, et le sous-ministre également. Je fonctionne avec le
budget que j'ai. Je fais des demandes au Trésor. Le Trésor va me
donner mes autorisations parce que j'ai l'argent qu'il faut. Quand je vais
demander un C.T., par exemple, pour faire telle dépense, le
ministère va dire: Vous avez les crédits qu'il faut, donc le C.T.
va être accordé. À moins que le projet soit
considéré comme un mauvais projet, le Trésor va
l'accepter.
Ici, remarquez bien, si, avec ce que je fais, j'ai besoin d'engager du
monde pour le réaliser, bien, ça va aller avec l'autorisation
budgétaire. La clé de tout ça, à mon avis, c'est le
budget. L'autorisation budgétaire, si j'ai le budget, pourquoi le
Conseil du trésor me refuserait-il de faire ce que je peux faire? Votre
obligation d'avant l'amendement était plus raide. Celle-là, c'est
de réduire. Alors, on donne le mandat à l'organisme de
réduire, alors que le ministre des Finances pourra lui donner l'argent.
Les crédits vont arriver, par exemple, tantôt, dans la
trosième semaine de mars, normalement. Il va y avoir les crédits.
Après ça, la loi de l'administration financière dit
même que, de programme à programme, vous ne pouvez pas virer
l'argent. D'élément de programme à élément
de programme, vous pouvez virer l'argent...
Une voix: En passant par le Trésor.
M. Garon: ...en passant par le Trésor. Et le Trésor
n'a pas de raison, parce qu'il applique la loi, d'empêcher de faire ce
qui est correct. Moi, je pense que la poignée, c'est le budget. Vous
avez ou vous n'avez pas le budget. Une fois que vous l'avez, en quoi le
Trésor pourrait vous empêcher de faire des choses comme ministre
ou comme sous-ministre? Les deux signent, habituellement, à moins que le
ministre ait délégué sa signature. J'ai vu ça, moi,
le ministre délégué à la Voirie qui a
délégué sa signature. Il avait l'air à apprendre
les engagements financiers en même temps que nous autres.
Une voix: Ha, ha, ha!
(17 h 40)
M. Garon: Normalement, un ministre... Comme il en a à peu
près 1500 par année, ça veut dire 30 par semaine. Ce n'est
pas énorme, quand même, 30 par semaine. C'est faisable pour un
ministre, signer 30 fois pour savoir ce qui se passe dans son ministère.
Là, ça leur prendrait l'imputabilité au plus sacrant, dans
ce ministère-là, parce que le ministre ne sait pas ce qui sort.
De toute façon, comme il ne signe pas, on n'en a pas besoin parce qu'il
apprend les engagements en même temps que nous autres. Bien là, il
y a un ministre de trop, à mon avis. Mais, essentiellement, c'est comme
ça que ça se passe. La personne signe et l'argent est mis en
place. Je ne comprends pas trop, moi, la modalité. L'autre que vous
aviez avant, je comprends que ça a été amendé. Bien
on dit tel qu'amendé, alors c'est ça qu'on veut amender. Jusqu'au
31 mars 1994, aucune personne ne peut être embauchée par un
organisme public. Ça, c'est clair. Ça, c'est clair comme de l'eau
de source. On dit: Toutefois, les personnes qui quittent l'emploi qu'elles
occupent dans les organismes publics peuvent être remplacées
jusqu'à concurrence de 15 %. Alors, c'est...
M. Gautrin: C'était clair, mais c'était un peu
drastique.
M. Garon: Pardon?
M. Gautrin: C'était clair, mais c'était un
peu...
M. Garon: Oui, mais ça, c'est... Qui est-ce qui
disait... C'est Hamlet qui disait: «To be or not to be».
M. Gautrin: That is the question.
M. Garon: Puis l'autre disait aussi: La porte peut être
ouverte ou fermée. Ça ne peut pas être autre chose. Elle
peut être entrebâillée, c'est ouvert. Une porte est ouverte
ou fermée. Là, vous ne pouvez pas en même temps dire: Elle
va être ouverte et fermée en même temps.
M. Gautrin: Non, non. Ce n'est pas ça qu'on dit.
M. Garon: Alors, ce n'est pas drastique. Vous voulez le faire ou
vous ne voulez pas le faire. Si vous ne voulez pas le faire, ça ne donne
rien de faire le projet de loi. Si vous voulez le faire, il faut que la loi
fasse en sorte qu'on le fasse, alors que, là, vous me dites que c'est
drastique. En quoi c'est drastique si je veux couper de 10 %? Puis, si je coupe
de 10 %, ce n'est pas drastique, c'est ça que vous voulez. Si vous
dites: On coupe de 10 %, maintenant, c'est drastique, il faut mettre une autre
mesure qui va faire que, dans le fond, si c'est trop drastique, bien, ils ne
couperont pas. Alors, le projet de loi devient inutile. Ça pourrait
être comme ça marche actuellement.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Verdun, vous avez cinq minutes après l'intervention. Il y a M. le
député de Saint-Louis aussi qui a demandé d'intervenir.
Voulez-vous intervenir?
M. Gautrin: Alors, je laisse parler le député de
Saint-Louis.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis... Vous n'intervenez... O.K. M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: Brièvement, à la suite de ce que vient
de nous dire le député de Lévis, puis il a, en grande
partie, raison, il y a peut-être quelques nuances que je ferais. Les
crédits dont il nous a parlé ne sont pas déposés
par le ministère des Finances, mais bien par le Conseil du
trésor. Or, c'est au niveau du Conseil du trésor que la
fabrication des crédits se fait. Il est obligé d'en convenir.
Là où je pense que l'intérêt que le projet de
loi a à s'accrocher au Conseil du trésor est, d'une part, partir
du fait où les crédits déposés le sont par le
Conseil du trésor, et le président du Conseil du trésor
est aussi le ministre délégué à l'Administration
publique, donc responsable d'offices comme l'Office des ressources humaines.
Comme l'Office des ressources humaines est l'endroit où une partie de
ces clientèles-là se retrouveraient une fois que des postes
seraient coupés, il est absolument intéressant pour nous, comme
législateurs, de constater que le président du Conseil du
trésor et le Conseil du trésor seraient, entre guillemets, le
guichet unique dans lequel on retrouverait non seulement l'endroit où on
contrôlerait les dépenses dont on parle, mais aussi où on
ferait le replacement des individus dont on parle. Parce que quand tu coupes
tes postes, évidemment, la personne dont le poste est coupé, et
vous l'avez vérifié au moment où vous étiez
ministre de l'Agriculture sûrement, se retrouve à l'Office des
ressources humaines, qui relève du Conseil du trésor. Et,
à partir de l'Office des ressources humaines, elle est replacée
à quelque part dans le système. Alors, on vient de boucler la
boucle en utilisant le Conseil du trésor comme étant le point de
chute dans lequel cette opération-là devrait se faire.
Le Président (M. Lemieux): Avez-vous des commentaires, M.
le député de Lévis? Il vous reste encore du temps.
M. Garon: D'abord, disons une chose. Je ne suis pas sûr,
mais on peut le vérifier, là. Je pense que, quand c'est
présenté pour la forme devant le public, c'est le ministre
responsable au Conseil du trésor qui le fait.
M. Chagnon: Non, mais les crédits sont faits au
Conseil.
M. Garon: Ils sont au nom du ministre des Finances.
M. Chagnon: Non, non.
M. Garon: Quand on présente, par exemple...
M. Chagnon: Non, non.
M. Garon: ...les crédits supplémentaires, c'est au
nom de qui qu'ils sont présentés?
Une voix: Le ministre des Finances. M. Chagnon: Exact.
Mais les crédits...
M. Garon: C'est le ministre des Finances qui dépose...
Avant, là, les crédits puis les revenus étaient
déposés dans la même opération, c'était le
budget. À un moment donné, le gouvernement, puis ça ne
fait pas bien, bien des années, a commencé à distinguer
l'opération en deux: annoncer, déposer les crédits au mois
de mars, puis, plus tard, le budget, puis, s'il y a quelque chose à
rafistoler entre les deux, il le fait dans les budgets. Tout est sous la
responsabilité des Finances parce que le ministère des Finances a
la responsabilité du cadre, les revenus et les dépenses.
M. Chagnon: Déséquilibre, ça, vous avez
raison.
M. Garon: II ne peut pas avoir... L'équilibre, les
équilibres, ça va dépendre des Finances.
M. Chagnon: Ça, là-dessus, vous avez raison. M.
Garon: Alors...
M. Chagnon: Mais, c'est au Conseil du trésor, par exemple,
de faire ses périmés machines ou de ses périmés
automatiques. Vous l'avez vécu certainement à
l'époque.
M. Garon: Non.
M. Chagnon: Vous n'avez jamais vécu ça? Vous n'avez
jamais eu de périmés?
M. Garon: Des périmés, oui. L'ordre vient des
Finances.
M. Chagnon: L'ordre vient du Trésor. L'ordre vient du
Trésor. On le vit régulièrement.
Le Président (M. Lemieux): Le ministre des Finances...
M. Garon: Non, non.
M. Léonard: C'est le Trésor qui exécute les
commandes passées par les Finances. C'est ça la mécanique,
la logique.
M. Garon: C'est ça. Il ne peut pas y avoir deux
responsables. Il y a un responsable.
M. Chagnon: Mais le responsable de la péremption de
crédits est le Conseil du trésor.
M. Garon: Non. Celui qui passe la commande, c'est les
Finances.
M. Léonard: Oui.
M. Garon: Celui qui l'exécute, c'est le Trésor.
M. Chagnon: Dépendamment de ce qu'on a comme
problème. Si on a un problème de surplus de dépenses ou un
problème de manque de revenus. Si on a un problème de manque de
revenus, à ce moment-là, la commande pourra venir de celui qui
fait les équilibres, comme vous dites. Mais, si on a un problème
de surplus de dépenses, l'initiative va venir du Trésor.
M. Garon: Je vais vous dire plus que ça, même. Quand
on a fait le changement... La loi de l'administration financière avait
été déposée par M. Johnson, mais, lorsque qu'elle a
été défendue, elle a été défendue par
le ministre des Finances, et celui qui contrôle tout ça, c'est le
contrôleur des finances. M. Chagnon: Exact.
M. Garon: Celui qui contrôle tout ça, là...
M. Chagnon: Exact.
M. Garon: ...les dépenses qui sont faites... M.
Chagnon: C'est ça. M. Garon: ...c'est le contrôleur des
finances. M. Chagnon: Absolument.
M. Garon: Et c'est un représentant des finances qu'il y a
dans chacun des ministères.
M. Chagnon: Absolument. Qui est décentralisé,
oui.
Le Président (M. Lemieux): Oui. Il est sous la
responsabilité du ministère des Finances, le contrôleur des
finances. Oui, oui.
M. Garon: Alors, même si des autorisations viennent du
Trésor...
Une voix: Oui.
M. Garon: ...les C.T. viennent des Finances. Celui qui a le
contrôle sur tout l'ensemble de l'affaire, c'est le ministre des
Finances, mais les autorisations, dans le cadre du budget qui est
autorisé, là, viennent du Trésor. C'est le Trésor
qui autorise à la pièce, quand vous faites des demandes...
M. Léonard: C'est une fonction «staff» dans
notre gouvernement.
M. Garon: Oui. C'est pour ça que, quand on dit...
M. Chagnon: Pour chacune des dépenses.
M. Garon: ...«selon les règles et modalités
déterminées par le Conseil du trésor», c'est parce
que ce sont plus que des règles et modalités, c'est 20 % au
total. Ça ne sera pas 20 % dans une même année. Ça
n'aurait pas de bon sens. Alors, il faut que ça soit un montant à
chaque année. Qui va déterminer ça? À mon avis,
ça ne peut pas être d'autres que les Finances. Le montant...
Autrement, si les Finances donnent l'argent au ministre. ..
Le Président (M. Lemieux): II vous reste une trentaine de
secondes, M. le député de Lévis.
M. Garon: Hein?
Le Président (M. Lemieux): II vous reste 30 secondes.
M. Léonard: Mais, je pense que la raison... C'est le
ministre des Finances qui signe les chèques. Ça, c'est une
donnée de base dans l'administration. Ce n'est pas le président
du Conseil du trésor.
M. Garon: J'ai envoyé chercher le document, parce que je
ne veux pas...
Le Président (M. Lemieux): Vous avez des commentaires, M.
le député de Verdun? M. le député de Lévis a
terminé son temps de parole sur l'article 3. Il reste quatre minutes et
demie, je pense, à M. le député de Labelle. C'est
ça, oui, tout à l'heure... C'est deux minutes et demie?
Une voix: Deux minutes et demie.
Le Président (M. Lemieux): Deux minutes et demie.
Pardon?
M. Garon: Moi, j'ai fini?
Le Président (M. Lemieux): Oui.
Une voix: II vous reste 15 secondes.
Le Président (M. Lemieux): 15 secondes.
Une voix: C'est triste.
M. Garon: 15 secondes. Je vais garder mes 15 secondes.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Léonard: Moi, j'ai une question précise à
poser. Qu'est-ce qui arrive des ententes administratives qu'on est en train de
négocier avec le fédéral quant à la formation
professionnelle et la main-d'oeuvre, et quant à l'administration de la
TPS? Est-ce que le député de Verdun s'est posé cette
question?
M. Gautrin: Oui.
M. Léonard: Qu'est-ce qui arrive?
M. Gautrin: Oui. Je me suis posé certainement cette
question et, je répète encore, l'objectif est... Et là,
à chaque fois, vous allez pouvoir me sortir des cas particuliers, et
l'ensemble des cas particuliers, par l'article 7, qui est l'article
d'exemption, on devrait les traiter par ce biais-là. Donc, dans notre
logique, ce que vous dites, c'est parfaitement évident que, si le
ministre du
Revenu doit intégrer les fonctionnaires qui sont responsables de
la TPS parce qu'on gère la TPS, ils doivent être exemptés,
par exemple, pour cette catégorie de personnel. Et ça,
c'était la logique même de ce projet de loi, de se donner un
objectif général, mais dans tous les cas particuliers que vous
allez pouvoir soulever et puis ce n'est pas le seul que vous prenez,
vous allez probablement en trouver d'autres on se donne le pouvoir
d'exemption à l'article 7.
M. Léonard: Mais au fond vous êtes en train de me
dire que ça va être exempté très probablement par le
président du Conseil du trésor.
M. Gautrin: Je dis à l'heure actuelle que le Conseil du
trésor a le pouvoir d'exemption en cette matière.
M. Léonard: Autre...
M. Gautrin: Je ne dis pas que ça va être
exempté, je dis que le Conseil du trésor...
M. Léonard: En fait, le seul qui pourrait répondre,
ce serait le président du Conseil du trésor.
M. Gautrin: Et le Conseil du trésor ne répondrait
pas à cette question-là.
M. Léonard: Alors, je n'ai pas de réponse à
ma question.
M. Gautrin: Vous n'avez pas de réponse à votre
question parce que vous savez, comme moi, qu'on est en train de mettre un
mécanisme d'exemption possible. Vous ne pouvez pas préjuger des
décisions de ce mécanisme d'exemption. (17 h 50)
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis, vos 15 secondes.
M. Garon: On me dit que je viens d'avoir l'information
les crédits sont préparés par le Conseil du
trésor, mais ils sont déposés en Chambre par le ministre
des Finances. Ils sont sous la responsabilité du ministre des Finances.
Autrement, ça n'aurait pas...
M. Léonard: Ça n'a pas de bon sens, ça.
M. Gautrin: O.K.
M. Garon: J'allais selon la logique, là, mais... Quand
arrivent les opérations, ça commence au mois... En tout cas, dans
le temps, ça commençait au mois d'août...
Le Président (M. Lemieux): Allez-y, allez-y, M. le
député de Lévis, c'est intéressant.
M. Garon: ...revue de programmes et tout ça. M.
Léonard: Au mois de juin.
M. Garon: En tout cas, à l'été, et
là, au mois de juin ou au mois de juillet...
M. Léonard: Les premières réunions ont lieu
en juin.
M. Garon: Oui, oui. Après ça, il y a la revue de
programmes et tout ça. Après ça, ça va jusqu'en
février. En février, c'est les derniers éléments
parce qu'il faut aller sous impression, que ça soit prêt pour la
troisième semaine de mars. Alors, on travaille toujours avec le
Trésor. Le Trésor, lui, il marche sous la coordination des
Finances. Alors, les Finances, c'est... Ce sont les crédits qui
appartiennent au Trésor, sauf que c'est déposé en Chambre
par le ministre des Finances. Donc...
Le Président (M. Lemieux): Mais dont les tenants et
aboutissants ont été déterminés par le
Trésor.
M. Garon: Non. Us ont dû avoir l'accord du ministre des
Finances.
Le Président (M. Lemieux): Vous croyez qu'ils ont
eu...
M. Garon: Je pense que oui. C'est le ministère des
Finances qui dit si vous avez le droit.
M. Léonard: Ah oui, oui. Nécessairement.
M. Garon: Autrement, ça ne peut pas fonctionner.
Imaginez-vous s'il y avait un désaccord entre les deux.
Le Président (M. Lemieux): Les Finances auraient
priorités. M. le député de Labelle.
M. Léonard: Oui. J'ai une autre question. J'ai
remarqué que, dans la rédaction de l'article, dans le premier
alinéa, on parle du personnel d'encadrement, alors que, dans le
deuxième, on parle du nombre de personnes. Pourquoi?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Verdun.
M. Léonard: C'est un libellé différent?
(Consultation)
M. Gautrin: Oui, je comprends, il y a peut-être un
problème de cohérence entre les deux. Mais ça signifie le
même... réduire le nombre de personnes autres que celles
visées...
M. Léonard: Non.
M. Gautrin: ...et le personnel... Dans ma tête, il n'y a
pas de raison cachée derrière ça pour cacher deux
réalités différentes.
M. Léonard: Mais, là, je ne le sais pas. C'est
parce que le temps file, M. le Président, mais quand même, c'est
très différent.
M. Gautrin: Oui.
M. Léonard: Le personnel d'encadrement, on peut le geler
en termes de nombre de postes ou de personnes, et après ça on
arrive, par la suite, on parle du nombre de personnes. C'est parce que, en
termes de libellés juridiques, il y a un problème là.
M. Gautrin: Tout à fait. Oui. Je pense, M. le
Président, que le député de Labelle, s'il acceptait de...
Moi, je peux présenter un amendement à notre amendement. Vous
voulez en présenter un, ou on le présente, ou on le reçoit
ici?
M. Léonard: Bien, on peut bien le présenter, parce
que ça serait important d'en discuter...
Le Président (M. Lemieux): Ça serait un
sous-amendement à l'article 3, parce qu'on a déjà
amendé l'article 3.
M. Gautrin: Autre que celui...
Le Président (M. Lemieux): L'article 3 a
déjà été amendé. Alors, en présentant
cet amendement-là, c'est un sous-amendement à l'article 3, qui a
déjà été amendé. Vous vous souvenez, tout
à l'heure, on avait enlevé...
M. Léonard: Oui, oui. Oui, on a enlevé l'article 2.
Je suis d'accord.
Le Président (M. Lemieux): Oui, c'est ça. O.K.,
ça va?
M. Gautrin: Bon, alors, écoutez, M. le Président,
vous le présentez, ou on le... Je pense que c'est un point qui est tout
à fait valable et tout à fait pertinent.
Le Président (M. Lemieux): Alors, vous pouvez nous le
présenter, M. le député de Verdun.
M. Léonard: Que le député de Verdun le
présente, allez-y.
M. Gautrin: Alors, M. le Président, je voudrais
présenter l'amendement suivant: Que soient remplacés,
au deuxième alinéa de l'article 3, les mots «le
nombre de personnes autres que celles visées» par les mots
«son personnel autre que celui visé»...
M. Léonard: Paragraphe...
M. Gautrin: ...au paragraphe 1°. C'est-à-dire, le
reste continuerait de la même manière.
M. Léonard: O.K. On peut en avoir une copie? M.
Gautrin: Bien oui.
Le Président (M. Lemieux): Alors, voulez-vous le relire,
M. le député?
M. Gautrin: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Pour plus de certitude,
voulez-vous relire le sous-amendement?
M. Gautrin: que soient biffés, au deuxième
paragraphe de l'article 3, les mots «le nombre de personnes autres que
celles visées» pour «son personnel autre que celui
visé».
Le Président (M. Lemieux): Ça va. Alors, est-ce
qu'il y a des observations sur le sous-amendement?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle, sur le sous-amendement ajouté.
M. Léonard: Je suis en train de l'écrire
là.
Le Président (M. Lemieux): Oui, ça va. Alors,
prenez tout le temps, là.
M. Léonard: Bon, là je pense que c'est un peu
à la suite de ma question que le député de Verdun
introduit cet amendement. La question que je me posais sur ce plan-là,
c'est: Pourquoi, ici, on met 12 % pour le personnel autre que celui visé
au paragraphe 1°? Pourquoi, dans ce cas, c'est 12 %? Parce que je ne vois
pas... Sur quelle base, quelle est l'étude scientifique qu'il a faite?
Quelle est l'étude sur les ressources humaines qu'il a faite, s'il en a
fait une?
M. Gautrin: bon, écoutez, ça, c'est assez facile
à répondre, plus facile que les 20 %.
M. Léonard: ah, parce que les 20 % n'étaient pas
étayés sur quelque chose de...
M. Gautrin: Non.
M. Léonard: C'était au pifomètre.
M. Gautrin: pas du tout. je ne dis pas ça. je dis qu'elle
est plus facile à répondre, celle-ci, que le 20 %. ce n'est pas
parce qu'une question est plus facile à répondre que l'autre n'a
pas de réponse.
M. Léonard: C'est bon, ça! Ha, ha, ha!
M. Gautrin: Ha, ha, ha! C'est-à-dire, c'est basé
purement et simplement... Vous savez que l'attrition moyenne est une attrition
de l'ordre de 3 % par année. Si vous projetez sur cinq ans, cela vous
donnerait une attrition de 15 %, et là, à ce moment-là,
vous pouvez tomber sur 12 %, qui correspond à l'attrition, un peu moins
que l'attrition. Ce qui permet le remplacement d'un certain nombre de
postes.
M. Léonard: C'est l'attrition qui est encore dedans.
M. Gautrin: C'est-à-dire...
M. Léonard: Pourquoi vous ne l'avez pas fait dans le cas
du 20 % dans le premier alinéa?
M. Gautrin: Parce que le 20 % est une diminution de l'encadrement
et n'est pas une diminution...
M. Léonard: Quelle est l'attrition dans le cas de
l'encadrement?
M. Gautrin: L'encadrement, la pyramide d'âges est à
peu près de la même nature. C'est-à-dire qu'il n'y a pas de
distorsion plus différente à la pyramide d'âges.
M. Léonard: II y a 3 % d'attrition aussi dans le personnel
d'encadrement.
M. Gautrin: II faudrait que je vérifie mes chiffres,
mais... J'aurais tendance à dire que, oui, mais il faudrait que je
vérifie.
M. Léonard: Je pense que, en termes de question,
là, on échange... Ça m'étonne que la pyramide
d'âges du personnel d'encadrement soit exactement la même que celle
du personnel qui ne...
M. Gautrin: Globalement. Vous avez raison. Non, non, c'est
sûr. Il est évident qu'en même temps que je
réfléchis... Le taux d'attrition du personnel d'encadrement doit
être assez voisin du taux d'attrition moyen, mais je suis d'accord avec
votre analyse; dire que la pyramide d'âges est identique à celle
du personnel d'encadrement, c'est évident que ce n'est pas la
même.
M. Léonard: Ah, bien, ça, ça
m'étonnait beaucoup parce que...
M. Gautrin: Je dis que c'est évident que ce n'est pas la
même. Que ça vous étonne que ce soit...
M. Léonard: Non, non, ça m'étonne... Bien,
c'est parce que vous m'avez dit d'abord que c'était la même.
Ça m'étonne beaucoup que ce soit la même pyramide.
M. Gautrin: Oui, oui, mais après...
M. Léonard: Alors, là, vous y
réfléchissez...
M. Gautrin: Absolument.
M. Léonard: Alors, ce n'était pas établi
plus que ça, là. Vous tirez ça de votre perception.
M. Gautrin: Non, vous ne permettez pas de petites remarques d'un
genre humoristique et...
M. Léonard: Non, non. Je vois que la réflexion
progresse...
M. Gautrin: Toujours.
M. Léonard: ...au fur et à mesure que je vous pose
des questions.
M. Gautrin: Merci, cher ami.
M. Léonard: Je ne suis pas sûr que vous vous
étiez posé la question avant de rédiger votre article ni
le projet de loi.
M. Gautrin: Ça, si vous permettez, conservez vos remarques
pour vous.
M. Léonard: Ha, ha, ha! Ce n'est pas méchant. C'est
juste ce que je constate. Ce matin, le gouvernement était lié,
puis il ne l'était pas, puis, au cours de la discussion, vous l'avez
appris.
M. Gautrin: Non, non. Je m'excuse, si vous me permettez de vous
dire... Cessez donc votre ironie, à ce niveau-là, et revenez
donc... Lié et obligé de suivre la loi, c'est deux concepts
différents.
M. Chagnon: Qu'est-ce qui arrive du sous-amendement que vous avez
déposé?
M. Léonard: On en parlait justement.
M. Gautrin: C'est ce dont on est en train de parler.
M. Chagnon: Oh! Excusez-moi. Je ne voulais pas vous
déranger.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Léonard: Le député de Saint-Louis nous
dérange.
Le Président (M. Lemieux): Écoutez, est-ce que le
sous-amendement est adopté?
M. Léonard: Non. Un instant.
Le Président (M. Lemieux): Non? Alors, O.K., on ne
l'adoptera pas, là. (18 heures)
M. Léonard: C'est parce que, en ce qui concerne le
personnel autre que celui visé, vous mettez un taux de 12 %, 20 % dans
l'autre cas. Bon, on a admis et vous avez admis que la pyramide d'âges
était différente. Puis, ça, je pense que ça tombe
sous le sens, le sens commun, disons. Ça, ça veut dire aussi, par
voie de conséquence, que le taux d'attrition n'est pas le même.
Vous êtes d'accord avec moi, M. le député de Vedun?
M. Gautrin: Ce n'est pas nécessairement une... M.
Léonard: Nécessairement.
Le Président (M. Lemieux): Nous allons devoir, dans une
minute, suspendre nos travaux.
M. Gautrin: Ce n'est pas nécessairement... M.
Léonard: Nécessairement. Ha, ha, ha!
M. Gautrin: Ce n'est pas nécessairement... Ce n'est pas
parce que... Ce n'est pas nécessaire.
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous allons suspendre
nos travaux jusqu'à 20 heures, ce soir, relativement à
l'étude du projet de loi 198.
(Suspension de la séance à 18 h 1)
(Reprise à 20 h 5)
Le Président (M. Lemieux): À l'ordre, s'il vous
plaît. La commission du budget et de l'administration reprend ses travaux
pour l'étude du projet de loi 198, Loi sur la limitation de l'embauche
dans les organismes publics et Fimputabilité des administrateurs
d'État et des dirigeants d'un organisme public.
Nous en étions au sous-amendement de l'article 3 et la parole
était à M. le député de Labelle. Je pense qu'il ne
restait pas beaucoup de temps. Oui, alors sur le sous-amendement, ça
va.
M. Gautrin: Le sous-amendement qui était de...
Le Président (M. Lemieux): Voulez-vous en faire
état, M. le secrétaire, du sous-amendement pour qu'on puisse bien
se resituer dans le contexte, s'il vous plaît?
Le Secrétaire: Dans le deuxième paragraphe, enlever
les mots «le nombre de personnes autres que celles visées»,
et les remplacer par «son personnel autre que celui
visé».
Le Président (M. Lemieux): C'était un
sous-amendement au paragraphe 2° de l'article 3.
M. Léonard: Oui, c'est ça.
Le Président (M. Lemieux): Bon. O.K.
M. Léonard: Alors, son personnel autre que celui
visé. Quand on parle du personnel, est-ce qu'il s'agit je pose la
question au député de Verdun des postes ou s'il s'agit
maintenant des personnes? Parce que ça n'a pas été
précisé.
M. Gautrin: M. le Président, l'objectif de l'amendement,
justement, c'est de préciser la question et de remplacer «le
nombre de personnes», ce qui pourrait évidemment mener à
une certaine confusion. Je remercie, à cet effet, le
député de Labelle de nous avoir montré la cohérence
qu'il pouvait y avoir entre la rédaction du premier alinéa et du
deuxième alinéa. Dans un souci de cohérence, on a voulu
mettre le personnel dans les deux cas. Donc, il ne s'agit pas du nombre de
personnes.
M. Léonard: À supposer qu'on ait une unité,
par exemple, dont les postes de cadres sont comblés seulement à
75 % au 1er avril 1993, ça, ça veut dire que, par
hypothèse, il y a 200 postes de cadres, et il y en a 150 qui sont
comblés. Votre 20 % s'applique aux 200 ou aux 150?
M. Gautrin: Tel qu'est rédigé l'article...
M. Léonard: Tel qu'il est rédigé, ce serait
sur les 200.
M. Gautrin: Ça s'applique sur le personnel, la base de
l'effectif en place au 1er avril.
M. Léonard: Donc, c'est les personnes. En fait, il aurait
fallu ajuster, d'après le deuxièmement, le premier plutôt
que l'inverse.
M. Gautrin: Dans l'effectif en place. C'est l'effectif en
place.
M. Léonard: Donc, c'est le personnel. C'est les
personnes.
M. Gautrin: Le personnel.
M. Léonard: C'est la même chose que
«personnes».
M. Gautrin: Je ne pense pas que... M. le député de
Labelle...
M. Léonard: II y a le plan d'effectifs et il y a les
personnes qui occupent les cases dans le plan d'effectifs.
M. Gautrin: Absolument, et le nombre de personnes ne correspond
pas nécessairement à la totalité des plans d'effectifs, le
plan d'effectifs étant équivalent en temps complet ou
équivalent en temps plein. Je ne sais plus l'utilisation qu'on utilise,
ETC ou ETP. On est en train de réduire le personnel comme tel,
c'est-à-dire qu'on réduit à l'intérieur du plan
d'effectifs.
M. Léonard: Le nombre de personnes.
M. Gautrin: Non, le personnel. On est en train... L'amendement
qu'on est en train de faire, c'est de changer «nombre de personnes»
par «personnel». Vous préférez «nombre de
personnes», mais l'amendement...
M. Léonard: Je ne sais pas, je vous pose la question.
M. Gautrin: Alors, je vous réponds qu'on met
«personnel».
M. Léonard: Ça a la même signification ou
ça n'a pas la même signification?
M. Gautrin: Ça n'a pas la même signification et vous
le savez.
M. Léonard: C'est quoi la différence entre les
deux? Pourquoi vous utilisez les deux expressions?
M. Gautrin: Parce le nombre de personnes, c'est le nombre
d'individus, tandis que le personnel, c'est en fonction des équivalents
à temps plein.
M. Léonard: Oh! Est-ce qu'il y a beaucoup de ça
dans le gouvernement, des équivalents à temps plein? Je n'en ai
pas vu souvent, moi, dans les plans d'effectifs du gouvernement. J'ai vu
ça dans les universités, mais pas au gouvernement. Au
gouvernement, vous avez des contractuels, mais vous n'avez pas des
équivalents à temps plein. Ça, ça se voit dans les
charges d'universitaires, pas au gouvernement.
M. Gautrin: En partie, oui, aussi, dans les gens qui travaillent
partiellement.
M. Léonard: Bon. Alors, ça apparaît plus
clair.
M. Gautrin: Ça vous apparaît plus clair.
M. Léonard: Est-ce que c'est un libellé,
maintenant, qui est conforme à ce qu'utilise la fonction publique?
M. Gautrin: C'est ce que je dirais, que dans ma lecture...
M. Léonard: Est-ce que les fonctionnaires vous ont
rassuré sur cette expression? Parce que vous avez ça...
M. Gautrin: Je vous remercie d'essayer encore, à l'heure
actuelle, de faire croire que toutes ces choses-là sont
téléguidées directement par les fonctionnaires. Enfin, ce
n'est pas le cas.
M. Léonard: Non? Ah non? Est-ce qu'on peut avoir
l'assurance que c'est conforme au libellé de l'administration, que
ça ne prête pas à ambiguïté?
M. Gautrin: Au meilleur de ma connaissance, oui.
M. Léonard: Oui, mais on ne passe pas des lois au meilleur
de votre connaissance.
M. Gautrin: Mon cher monsieur, je suis ici en train de
présenter un projet de loi au meilleur de ma connaissance.
M. Léonard: Oui, mais après vous prétendez
qu'il va s'appliquer au gouvernement. Ça ne liera pas le gouvernement,
mais vous espérez qu'ils vont...
M. Gautrin: Je m'excuse, mais, à l'heure actuelle,
n'essayez pas de revenir sur le débat entre lié et tenu de
respecter. On refait le débat, à l'heure actuelle, entre
lié et tenu de respecter.
M. Léonard: Oui, mais, une loi, il faut que ce soit
lisible, compréhensible par tous et que ça ait un sens
très précis.
M. Gautrin: Absolument, donc le terme «personnel»
veut dire exactement ce qu'il veut dire. (20 h 10)
M. Léonard: bon. dans un cas, vous mettez 20 % et,
l'autre, 12 %. quand on s'est laissé, vers 18 heures...
M. Gautrin: On parlait des problèmes d'attrition, à
ce moment-là.
M. Léonard: Des problèmes d'attrition...
M. Gautrin: 20 %, c'est sur l'ensemble du per- sonnel
d'encadrement, 12 %, c'est sur les autres personnes. il est aussi un
élément sur lequel nous tâchons, dans ces limites-ci,
d'éviter de toucher trop, les personnes de première ligne.
M. Léonard: les personnes de première ligne. vous
avez lié le 12 % vraiment au phénomène d'attrition, 3 %
par année.
M. Gautrin: En partie, oui. Tout à fait, oui.
M. Léonard: eh bien, pas en partie, vous avez dit que
c'était ça, que c'était le 3 % qui donnait, sur 5 ans, 15
%, et vous donniez une petite réduction de...
M. Gautrin: tout à fait. tout à fait, mais
partiellement parce que votre argument était le suivant. si je me
rappelle bien, votre argument était que le taux d'attrition moyen
et c'est un argument que je conteste de l'ensemble de la fonction
publique qui est de 3 %, lorsqu'on retire le taux d'attrition du personnel
d'encadrement que vous pensez je pense que c'est une hypothèse
qu'on peut faire qui est au taux d'attrition moyen, ça laisse
à penser que le taux d'attrition sur le deuxièmement est un peu
inférieur au taux d'attrition moyen.
M. Léonard: donc, ça veut dire que le
premièrement aussi est fonction de l'attrition. le 20 % est
établi en fonction de l'attrition.
M. Gautrin: Bien, écoutez, lorsqu'on parle de
réduction, la variable de l'attrition entre là-dedans, bien
sûr.
M. Léonard: Est-ce qu'il y a d'autres variables à
part...
M. Gautrin: Bien sûr, il y a une volonté de
diminution qui n'implique pas nécessairement l'élément de
l'attrition.
M. Léonard: tout à l'heure, ce que vous avez dit
dans le deuxièmement, c'était vraiment fonction du taux
d'attrition et vous vous laissiez une marge de 3 %, c'est-à-dire de 25 %
par rapport à l'ensemble.
M. Gautrin: Oui. Alors, votre argumentation, c'était de
dire...
M. Léonard: Alors, dans le premier point...
M. Gautrin: Votre argumentation, si j'ai bien compris, c'est que
le taux d'attrition sur le personnel prévu au deuxième
élément n'était pas réellement de 3 %, mais pouvait
être légèrement inférieur à 3 % en fonction
de...
M. Léonard: Non.
M. Gautrin: Bien, j'ai cru comprendre que c'était votre
argument.
M. Léonard: Non. Moi, ce que j'ai dit, ce que j'ai dit
avant l'ajournement, c'était que c'était fonction de la pyramide
d'âges.
M. Gautrin: Bien sûr. Alors...
M. Léonard: On a déterminé que c'est 3 %.
Moi, je n'ai pas été vérifier et je ne sais pas si, vous,
vous êtes allé...
M. Gautrin: Non, non, mais, ça, c'est un
phénomène qui est connu et que vous pouvez vérifier sans
difficulté.
M. Léonard: Oui, on parle de ça en
général. Oui.
M. Gautrin: Alors là, à partir du moment où
le taux d'attrition moyen est de 3 % et le taux d'attrition pour le personnel
d'encadrement risque d'être un peu supérieur compte tenu de la
distortion de la pyramide d'âges dans le personnel d'encadrement, il est
possible que le taux d'attrition soit légèrement inférieur
à 3 % dans le personnel couvert au point 2.
M. Léonard: oui, mais celui d'en haut est plus que 3
%.
M. Gautrin: Bien oui, on dit exactement la même chose. On
est en train de se répéter la même chose. On est toujours
sur le sous-amendement, hein?
M. Léonard: Oui.
M. Gautrin: Merci.
M. Léonard: Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Le sous-amendement au
paragraphe 2e de l'article 3 est-il adopté?
M. Gautrin: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que maintenant il y a
des commentaires sur l'amendement?
M. Léonard: Sur quelle base...
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'il reste du temps sur
l'amendement? Je pense qu'il restait une couple de minutes sur l'amendement. On
va vérifier, là.
M. Léonard: Est-ce que le président du Conseil du
trésor, responsable de la fonction publique, a été
consulté sur les taux que vous mettez là?
M. Gautrin: M. le Président, sans dire que le
président du Conseil du trésor ait été
consulté sur les taux que l'on met là, les déclarations
publiques du président du Conseil du trésor nous laissent
à penser que ces taux sont réalistes.
Le Président (M. Lemieux): II vous reste 18 minutes, M. le
député de Labelle, sur l'amendement au paragraphe 2° de
l'article 3.
M. Gautrin: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Non, un instant.
M. Gautrin: ...je pense, sur la question de temps, qu'il restait
peu de temps au député de Labelle.
Le Président (M. Lemieux): Un instant, on m'informe que
c'est 18 minutes, là.
(Consultation)
Le Président (M. Lemieux): II vous reste une minute, M.
Léonard, c'est une erreur.
M. Léonard: Vous avez fait une erreur.
Le Président (M. Lemieux): Oui, oui, c'est une erreur.
M. Léonard: Alors, M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Parce que l'amendement n'avait
pas été scindé.
M. Léonard: ...je vais proposer que, dans le 2°, il y
ait un amendement, à l'effet de réduire à 10 % avant le
1er avril 1998. l'amendement viserait de passer de 12 % à 10 %, de
mettre 10 % plutôt que 12 %.
Le Président (M. Lemieux): Pouvez-vous le soumettre, s'il
vous plaît...
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Lemieux): .. .par écrit au
secrétaire de la commission.
M. Léonard: On l'écrit, là. C'est parce que
je veux donner une occasion supplémentaire au député de
Verdun de nous expliquer le 12 %, ou le 10 %.
M. Gautrin: M. le Président, j'imagine que le proposeur de
l'amendement va pouvoir nous convaincre que 10 % est préférable
à 12 %.
M. Léonard: On l'a écrit, là. C'est un
sous-amendement.
M. Gautrin: Un sous-amendement à l'amendement.
Le Président (M. Lemieux): C'est un sous-amendement au
paragraphe 2° de l'article 3. Le sous-amendement est recevable, alors je
vous écoute, M. le député de Labelle, sur le
sous-amendement...
M. Léonard: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): ...qui se lit comme suit: Le
paragraphe 2° de l'article 3 est modifié par le remplacement, dans
la première ligne, du chiffre «12» par le chiffre
«10».
M. Léonard: M. le Président, je veux...
M. Chagnon: M. le Président, si on accepte l'amendement,
acceptez-vous l'article?
M. Léonard: Pas nécessairement. M. Gautrin:
Ha, ha, ha!
M. Léonard: On peut toujours essayer de l'améliorer
au cas où ça passerait. Je pense que...
M. Chagnon: Ha, ha, ha! On va vous faire peur, hein?
M. Léonard: Oh, non. Pas du tout. Ha, ha, ha!
M. Gautrin: Bon. Alors, écoutons pourquoi vous voulez
passer de 12 à 10.
M. Léonard: m. le président, tout à l'heure,
il a été dit par le député de verdun que la
réduction de 12 % était basée sur le taux d'attrition. il
nous dit que le taux d'attrition est d'un peu moins de 3 %. disons que c'est 3
%. non, dans le cas de ce personnel, c'était un peu moins que 3 %. c'est
ça qu'il a dit tout à l'heure, là. vous n'étiez pas
arrivé, m. le député de saint-louis, mais ça a
été dit.
M. Chagnon: J'étais là.
M. Léonard: Non, mais il l'a dit aussi avant que vous
arriviez, que c'était un peu moins que 3 %. Alors, si on dit que
c'est...
M. Gautrin: C'est-à-dire, ce que j'ai dit, c'est que
c'était un peu moins que le taux moyen d'attrition. Autrement dit, la
question, en termes tout à fait logiques, c'est qu'on connaît le
taux moyen d'attrition dans la fonction publique, et, à ce
moment-là, il est probable, il est évident que le taux moyen
d'attrition pour les personnes couvertes à l'article 2°, compte tenu
que ceux contenus à l'article 1c sont au-dessus de la
moyenne, ceux-ci vont être légèrement en dessous du taux
moyen.
M. Léonard: alors, ça veut dire que c'est un peu
moins que 3 %. sur 5 ans, on est à moins de 15 %, puis il veut
réduire de 12 % le personnel. donc, la marge de manoeuvre qui est
laissée au gouvernement est vraiment très mince. en d'autres
termes, toute l'attrition va à la réduction d'effectifs ou
à peu près. on n'est pas très loin, et c'est ça mon
point. je lui donne une chance de s'expliquer davantage, parce que, au fond,
quand il dit qu'il y a d'autres facteurs, c'est le seul qu'il ait vraiment
exposé, ici, l'attrition. les gens qui s'en vont ne sont pas
remplacés durant 5 ans parce que fattrition est de 3 %, un peu moins de
3 %. (20 h 20) alors, est-ce que c'est bien ce que veut dire le
député de verdun? est-ce qu'il est sûr de ça? est-ce
que le président du conseil du trésor peut nous rassurer sur
cette marge de manoeuvre qui est maintenant inexistante dans son cas, puisque,
d'ici 1998, il ne remplacera personne qui part, qui prend sa retraite, par
exemple, ou qui s'en va, l'attrition générale? est-ce que c'est
une marge de manoeuvre aussi réduite que celle-là, quelque chose
qui est moins de 15 % et 12 %? quand je lui propose 10 %, je lui donne une
chance de s'expliquer davantage. ce n'est pas parce que je crois davantage
à son article de loi, là, ni à sa loi, mais je lui donne
l'occasion de bonifier son article de loi et son projet au cas où il le
mènerait plus loin, parce que, là, je vois que c'est plutôt
triste. c'est la débandade au fur et à mesure qu'on passe chacun
des articles. on pose des questions, et on s'aperçoit qu'il n'y a pas de
réponse, que c'est effrayant, le vide qu'il y a de ce
côté-là.
M. Gautrin: Ha, ha, ha!
M. Léonard: II n'y a rien pour supporter ce projet de loi
là. M. le Président, ce que je trouve, c'est qu'il n'y a rien.
Dès qu'on pose une question sur un article, on s'aperçoit qu'il
faut l'amender tout de suite. On suspend l'article 2. On est rendu à
l'article 3 après toute une journée et, là on accepte les
amendements. On s'aperçoit que les libellés mêmes sont
différents d'un paragraphe à l'autre. Là, j'arrive sur une
question de logique. Un peu plus, il se trompait davantage, il mettait 14, et
le taux d'attrition totale sur les 5 ans aurait été de moins de
14 %. mais, c'est serré. tout ce que je veux dire, c'est que c'est
très serré. c'est très serré, parce que, moins de 3
%, ça ne donnera pas 15 %, et, lui, il veut tout prendre le 12 %. il y a
des personnes qui partent et qui doivent être remplacées à
la fonction publique. et ça, je pense que c'est drôlement
important. est-ce que le député a quelque explication sur le peu
de marge de
manoeuvre qu'il laisse à la fonction publique, à son
président du Conseil du trésor, sans compter toutes sortes de
situations qui peuvent être incompatibles avec la proposition qu'il met
sur la table?
Je vais ajouter autre chose sur ce plan-là parce qu'il y a un
autre élément. Un des problèmes qu'il y a actuellement,
c'est que le gouvernement n'engage plus de jeunes. Il reste des personnes
d'âge mûr dans la fonction publique, parapublique, dont l'emploi va
venir à échéance d'ici quelques années. Ceux qui
ont été engagés au cours des années soixante-cinq,
soixante-dix vont prendre bientôt leur retraite. là, ce que le
député de verdun leur offre comme perspective, c'est la porte
fermée. il n'y a rien. il n'y a rien pour eux, sauf peut-être des
petits contrats, des «jobines», des contrats à temps
partiel. peut-être que son collègue, le président du
conseil du trésor, va être d'accord avec ça et que
ça va faire son affaire. il va faire des réductions majeures,
mais il n'y a aucune perspective pour les jeunes là-dedans. aucune. il
faut qu'il soit sensible à ça. entre 14 % ou 13,5 % et 12 % sur 5
ans, il n'y a pas grand monde. à moins que ce soit un projet de loi qui
ne veuille rien dire et que le président du conseil du trésor ne
le respecte absolument pas, comme il n'a pas respecté ce qui se
déclarait dans les discours du budget, où on devait
réduire le personnel, ou dans le dépôt des crédits,
où on devait réduire le personnel, ce qui ne se faisait jamais.
le personnel de la fonction publique a continué d'augmenter
spécialement cette année, d'ailleurs, l'an passé et cette
année. il y a eu une augmentation considérable compte tenu des
discours qui ont été faits. on promettait de réduire,
mais, la réalité, c'était le contraire, on augmentait.
là, si c'est ça, la question est tout autre. mais là on
impose 12 %. là où son projet de loi est applicable, il va
s'appliquer, le 12 %. s'il s'applique, il y a quelques problèmes pour
nos jeunes, en termes de perspective d'emploi au gouvernement, parce que toute
f attrition, tous ceux qui partent par attrition ne seront pas
remplacés; sur les 14 %, sur les 13 %, 12 % ne seront pas
remplacés. il n'y a plus rien là. est-ce que c'est ça
qu'on veut dire? est-ce que c'est ça que le député de
verdun vise pour des raisons strictement financières?
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lotbinière, vous avez demandé la parole?
M. Camden: certainement, m. le président. face à
cette question, je dois vous indiquer que, dans certains rapports, ce qu'on
constate, c'est que, au niveau de l'attrition, on parle d'une moyenne de 3 %,
sauf qu'il y a des points qui vont jusqu'à 3,7 %. alors, d'une
façon assez variable et d'une façon assez soutenue, c'est entre
3,2 % et 3,7 %. si l'on tient compte du fait que c'est 12 % sur une moyenne de
5 années, ça fait donc 2,4 % de moyenne sur une base annuelle.
alors, à la rigueur, dans un niveau d'attrition relativement faible de 3
%, il y a donc 0,6 % de possibilité de renouvellement. et, si l'on tient
compte d'une moyenne de 3,7 % de départ via l'attrition moins 2,4 % de
l'objectif visé de 12 % sur une base de cinq ans, ça fait donc
une possibilité de renouvellement de 1,3 %.
On doit reconnaître, M. le Président, aussi qu'il y a
également d'autres mesures à être prises, et,
particulièrement, songeons à des programmes où le
pourcentage d'encadrement du programme est très élevé, est
très coûteux, où, dans certains cas, 30 %, 40 % du
programme va directement à la clientèle visée, ce qui fait
donc un niveau d'encadrement qui est très élevé. Par voie
de conséquence, évidemment, il y a des programmes qui seront
reconsidérés quant à leur application. Il y a des gens qui
seront donc libérés de ces postes et qui feront en sorte que...
Ils ont des qualifications, une vaste expérience et pourront aussi
assumer des responsabilités dans d'autres fonctions via la mutation.
Alors, c'est là aussi un élément qui nous permet
d'atteindre des objectifs et également, d'autre part, de permettre la
venue d'éléments qui proviennent de l'extérieur. je pense
que c'est un secret de polichinelle de savoir que la fonction publique
québécoise, au début des années soixante, ces gens,
évidemment, ils ne sont pas tous entrés dans la vingtaine dans la
fonction publique. certains sont entrés dans la trentaine, d'autres dans
la quarantaine, à cette époque. il y en a qui ont
déjà quitté et un nombre élevé de ceux-ci
vont quitter. pensons seulement au secteur de l'enseignement, qui n'est pas
nécessairement visé, où un nombre très important
d'enseignants vont prendre leur préretraite ou leur retraite dans les
prochaines années. il y a donc là un potentiel important. mais le
même phénomène, on le retrouve à l'intérieur
de la fonction publique, au niveau des compositions d'âge, ce qui
crée donc, en l'occurrence, une possibilité appréciable de
permettre une mutation, un renouvellement également, et de nous
permettre d'atteindre cet objectif de réduire de 12 %.
Peut-être un commentaire en terminant, M. le Président. On
n'a peut-être pas été habitués, ici, à avoir
des projets... Généralement, ils étaient tout
cuisinés et, à toutes fins pratiques, prêts à
servir. On a le bénéfice, avec celui-là, d'avoir, à
tout le moins, une discussion, un échange positif. On remarque, sur les
banquettes arrière, que la batterie n'est pas grosse, hein! Alors,
ça nous donne évidemment une liberté d'esprit qui n'est
pas à négliger et qui est appréciée. Je pense que,
dans ce sens-là, on assume et on joue véritablement notre
rôle de parlementaire. Ce projet a été longuement
mijoté, assaisonné d'une façon progressive, et, dans un
avenir prochain, on sera en mesure de le servir, même si le
député de Labelle a sans doute des réserves comme
marmiton.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis et, après, M. le député de Saint-Louis. M. le
député de Lévis.
M. Garon: M. le Président, moi, je serais loin,
contrairement au député de Lotbinière, de sous-estimer la
batterie qui accompagne le député de Verdun, parce que les gens
qui accompagnent le député de Verdun ont l'air vraiment
dévoués et ont l'air à prendre les intérêts
qu'il défend à coeur. Vous savez, des fois, il y a des gens qui
accompagnent des ministres qui ont l'air bien plus en service commandé
qu'en service stimulé, tandis que, aujourd'hui, j'ai le sentiment que
les gens qui accompagnent le député de Verdun ont l'air heureux
d'être là.
M. Gautrin: Ha, ha, ha!
M. Forget: Comme ça, c'est un bon projet de loi.
M. Garon: Alors, ça contribue à... Moi, je pense
que l'intention derrière le projet de loi n'est pas une intention
méchante, malveillante. Je l'ai dit depuis le début. Moi, je
pense qu'il n'y a pas une intention malveillante. Je pense qu'il y a
là-dedans une préoccupation de gens qui trouvent que
l'administration coûte cher et qui veulent trouver des moyens d'en
réduire les coûts, sauf qu'il faut toujours faire attention. C'est
un peu comme le proverbe... C'est La Fontaine, il me semble, qui disait: Chassa
le noir, tua le blanc.
Une voix: Non, ce n'est pas La Fontaine, ça.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Ce n'est pas La Fontaine?
M. Léonard: C'est un proverbe.
M. Garon: C'est un proverbe? Ha, ha, ha!
M. Léonard: La Fontaine peut l'avoir dit. Ha, ha, ha!
(20 h 30)
Une voix: ...la chanson À la claire fontaine.
Une voix: Ce n'est pas Churchill non plus.
M. Garon: Ce n'est pas Churchill.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Ça, je sais que ce n'est pas Churchill.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: C'est la meilleure, ce n'est pas Churchill.
Une voix: Pas Disraeli non plus.
M. Garon: Pas Disraeli non plus. Pourquoi vous dites ça?
Parce que je les cite de temps en temps? Une voix: Parce que vous les
citez. M. Camden: À la claire fontaine...
M. Garon: Churchill, je cite beaucoup Churchill, d'ailleurs.
M. Camden: Moi aussi. Vous savez, on a ça en commun.
M. Garon: J'ai lu la biographie de Churchill et... Une voix:
En deux tomes.
M. Léonard: Est-ce qu'il a fait un petit tour, une petite
vacance dans Lotbinière?
M. Garon: Churchill? M. Léonard: Oui.
M. Garon: II n'y est pas allé, mais il aurait dû y
aller. Il n'est pas allé loin, il est allé au château
Frontenac.
Le Président (M. Lemieux): II est allé au camp du
lac à l'Épaule.
M. Garon: Ah oui?
Le Président (M. Lemieux): Oui.
Une voix: Le lac des Neiges.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Garon: Churchill, moi, je trouve que c'est un des plus grands
parlementaires que l'histoire a connus.
Une voix: Ça va nous donner le temps de remanier votre
projet de loi.
Une voix: ...de La Fontaine.
M. Garon: Je l'ai même cité en fin de semaine
à notre caucus quand j'avais dit que Churchill... que ce que je trouvais
fantastique de Churchill, c'est quand il avait dit à Clement Attlee, qui
était le chef du Parti travailliste: Je vais défendre votre droit
de parole jusqu'à la mort, même si je sais qu'après
ça je devrai combattre tout ce que vous allez dire quand vous allez vous
en servir. Pourquoi? Parce que c'est facile de défendre le droit de
parole des gens qui disent comme vous. Défendre le droit de parole de
ceux qui disent le contraire de vous, c'est autre chose. C'est ça, le
système démocrate. Alors, moi, c'est un homme que j'ad-
mire beaucoup, Churchill, parce que je pense que c'est un des grands
démocrates.
Il y avait une autre qualité aussi qu'ils disaient dans sa
biographie que, quand il parlait, puis il faisait des discours, il essayait de
parler avec autant d'intensité à celui qui ne savait pas lire ni
écrire qu'à celui qui avait un doctorat dans la salle, les deux
étant dans la même salle. Quand vous regardez un discours de
Churchill, c'est ça qui est frappant. C'est que son discours est
compréhensible par tout le monde avec beaucoup d'intensité.
Alors, ce n'est pas parce que l'agriculteur n'a pas été aux
études qu'il ne comprend pas des choses, des grands principes de la vie,
mais excepté que, quand on a un langage hermétique, vous savez,
quand on parle, par exemple...
Je me rappelle avoir fait une conférence avec quelqu'un, il y a
plusieurs années, puis il avait parlé de la... M. Rivest va
comprendre ça comme économiste. Il parlait de la croissance
marginale du capital. Après l'assemblée publique, j'avais dit au
conférencier qui était avec moi: Comment tu penses qu'il y a de
personnes qui ont su de quoi tu parlais quand tu as parlé de la
croissance marginale du capital? Lui, il a dit: Pourtant ce n'est pas
très compliqué. Ce n'est pas très compliqué si on
le dit dans des mots où le monde va comprendre ce qu'on veut dire, mais,
si on le dit dans un langage institutionnel, le monde ne saisit pas.
Alors, essentiellement, je suis persuadé, moi, que, quand le
député de Lotbinière fait campagne dans
Lotbi-nière, bien, ça ramène sur le plancher des vaches,
tu sais. C'est pour ça qu'à un moment donné Mao a
réalisé qu'en fermant les universités, puis en envoyant
les professeurs ramasser des prunes pendant une saison, ça leur ferait
comprendre certaines réalités de la vie quotidienne.
Alors, le projet de loi, au fond, du ministre... pas du ministre...
Une voix: Du ministre! Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): Pas encore, pas encore. C'est
pour bientôt, mais pas encore.
M. Garon: Non, mais je n'ai rien contre qu'il soit nommé.
Au contraire, je pense qu'il y a des députés ici présents
dans cette Chambre qui aimeraient l'être et qui seraient aussi bons que
ceux qui le sont, peut-être sans doute meilleurs. Mais les exigences
régionales ayant souvent de ces nécessités
d'équilibre, il y a des gens qui devraient l'être qui ne le sont
pas, puis des gens qui ne devraient pas l'être qui le sont.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: C'est la vie. Quoique j'aie toujours trouvé, par
exemple, que, dans le gouvernement actuel, la région de Québec
était très légèrement partagée. Je dirais
qu'il y a des poids lourds qui sont ministres, et ils ne sont pas nombreux.
Puis j'ai trouvé qu'on devrait en avoir davantage dans la région
de Québec, indépendamment de ceux qui le sont. Ce n'est pas une
question de penser qu'un tel ou un tel... le fait que quelqu'un occupe des
fonctions, ça donne plus de poids et c'est nécessaire.
Le Président (M. Lemieux): On s'écarte. M.
Garon: On s'écarte drôlement, mais... Des voix: Ha, ha,
ha!
M. Gautrin: Ce n'est plus de la flatterie. Ça devient de
la flagornerie.
Le Président (M. Lemieux): Non, non, c'est de la politique
plutôt que de la science politique.
M. Garon: Non, non, parce qu'essentiellement... Oui.
M. Léonard: Mais je vois qu'il y a des
députés du gouvernement qui écoutent ça et boivent
les paroles du député de Lévis...
M. Garon: C'est parce que, moi, je vais vous dire pourquoi ils
écoutent..
M. Gautrin: Parce qu'il dit la vérité.
M. Garon: Parce que... Je vais vous dire une vérité
profonde. C'est parce que, depuis 30 ans, au Québec, on est
divisé dans les partis politiques selon les options constitutionnelles.
Si on pouvait régler ça, puis qu'on se redivise selon les options
de l'orientation de la pensée socio-économique, on aurait des
familles plus normales. Mais là ça fait 30 ans qu'on est
divisé selon des options constitutionnelles.
M. Gautrin: C'est donc vrai, ce que vous dites.
M. Garon: Hein? Moi, j'ai hâte qu'on règle la
question constitutionnelle, qu'on tourne la page...
M. Gautrin: Moi aussi. Et qu'on cesse d'en parler.
M. Garon: ...maintenant, que j'aie comme collègues des
gens que je trouve aujourd'hui au pouvoir, où on serait sur la
même pensée, et des gens avec qui je suis collègue, que je
ne le serais pas longtemps... Pourquoi? Parce que...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Parce qu'on serait vraiment regroupés selon ce
qui est naturel, les familles de pensée socio-économique. Ce
serait plus normal. Là, aujourd'hui, qu'est-ce que vous voulez? On a un
parti fédéraliste et un parti souverainiste. Il faudrait
régler cette question-là parce que je pense que ce n'est pas bon.
À long terme, ce n'est pas bon, puis ça fait trop longtemps que
ça dure, on n'a pas réglé cette question-là.
Moi, je le dis comme je le pense parce que, comme ça fait des
années que je suis là-dedans, j'aimerais ça que ça
se règle une fois pour toutes, qu'on passe à d'autres
choses...
Une voix: ...
M. Garon: Hein?
Une voix: ...
M. Garon: Oui.
M. Gautrin: Qu'on cesse d'en parler.
M. Garon: Alors, ici, le député de...
M. Léonard: II faut régler la question avant.
M. Garon: Hein?
M. Léonard: II faut régler la question avant. C'est
ça.
M. Garon: Oui.
M. Léonard: C'est facile d'en parler, il faut que ce soit
réglé.
M. Garon: Pour que les gens se voient... C'est pour ça
qu'on est... Dans le fond, on n'est pas tellement des adversaires; si on
réglait cette question-là une fois pour toutes, on passerait
à d'autre chose, puis on bâtirait tous ensemble la
société québécoise, sans animosité avec les
Canadiens anglais et avec le reste du Canada.
M. Gautrin: Dans l'intérieur de l'espace canadien. Ha, ha,
ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Non. Je dirais dans l'intérêt... dans
l'espace américain.
M. Léonard: Nord-américain.
M. Garon: Parce qu'il y a un article qui a été
très bien écrit, à mon avis, de votre ami Reed
Scowen...
M. Gautrin: Ah, intéressant.
Le Président (M. Lemieux): Scowen, Scowen. Je savais que
vous...
M. Garon: ...un très bon article que ceux qui l'ont
critiqué n'ont pas lu.
M. Gautrin: Je ne l'ai pas critiqué.
M. Garon: Hein? Parce qu'il n'a pas parlé de nous annexer
aux États-Unis. Essentiellement, qu'est-ce qu'il a dit, au fond, que le
libre-échange, s'il couvre l'ensemble de l'Amérique, va faire de
nous des Américains dans le sens que les Français sont des
Européens. Ils ne cessent pas d'être français parce qu'ils
sont européens.
M. Gautrin: Les forces centrifuges vont être importantes,
à...
Le Président (M. Lemieux): II aura joué un peu
Mario Beaulieu.
M. Chagnon: Est-ce que vous allez voter contre l'amendement du
député?
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Justement, l'artendement du député de
Labelle a un but. Vous allez voir que je suis parti de loin. J'ai fait le
tour...
Une voix: Ah oui, oui! Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): Ha, ha, ha! Ah oui! Vous...
M. Garon: ...tout le long, et je n'ai jamais perdu le fil. Le
fil, c'est quoi? C'est rendre...
Le Président (M. Lemieux): J'espère que vous allez
trouver que le président est conciliant.
M. Garon: Oui, le président est correct, ce soir. Des
voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Au fond, la proposition du député de
Labelle, comme il l'a expliqué, et je ne voudrais pas
répéter, c'est de rendre le tout plus opérationnel. Au
fond, ce qu'il dit, en faisant sa proposition, tout ça va être
plus opérationnel si c'est formulé de la façon qu'il l'a
indiqué pour les raisons qu'il a indiquées. Je ne serai pas plus
long. Je ne veux pas répéter ce qu'il a dit. Je trouve qu'il l'a
dit correctement, mais en vertu des choses qui font que si on a les deux pieds
à terre, moi, je pense que, sa proposition, elle est une bonne
proposi-
tion, et il serait plus facile d'atteindre l'objectif qui est
recherché par le député de Verdun dans son projet de
loi.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: alors, je vous remercie, m. le président. je
ne suis pas d'accord avec la dernière partie des propos du
député de lévis, en ce qui concerne le fond de
l'amendement proposé par le député de labelle. le
député de labelle représente un très beau
comté où plusieurs d'entre nous vont à la pêche, et
le député de labelle, dans le fond, est allé à la
pêche avec son amendement. il est allé voir pourquoi, 10 %,
ça ne ferait pas mieux que 12 %, et le député de
lotbinière lui a dit, et il n'y a aucune erreur sur les faits
cités par le député de lotbinière, il a dit: ici,
dans cette commission, on a reçu, il n'y a pas longtemps,
l'ex-président de l'office des ressources humaines, m. jocelyn jacques,
que vous connaissez, et qui est venu nous dire: l'attrition, c'est 3,5 % par
année sur l'ensemble de la fonction publique. or, 3,5 % par
année, pendant cinq ans, ça représenterait 17,5 % de
diminution d'effectifs. or, le projet de loi, avant d'être
sous-amendé par le député de labelle, prévoyait de
réduire de 12 % avant le 1er avril 1998, donc, un écart de 5,5 %
entre le réel, par le biais de l'attrition, et la proposition qui nous
est soumise par l'amendement soumis par le député de verdun.
Le député de Lévis a raison de citer Churchill
comme étant un des grands parlementaires. Si on regarde le tableau de
bord de nos finances publiques, puis, au-delà de toute espèce de
partisanerie, si on fait juste regarder les faits froidement, on
s'aperçoit qu'on est à un niveau d'endettement qui est
élevé, très élevé. On s'aperçoit
qu'on a aussi un niveau d'endettement structurel dans l'Etat, 4 600 000 000 $,
4 700 000 000 $, cette année, prévus au moment où on se
parle, qui peut toujours changer, généralement pas vers la
baisse, on le sait. Cela pourrait nous faire amener et le
député de Lévis va se souvenir sûrement du discours
d'acceptation de Churchill, au moment où il a accepté
d'être premier ministre et qu'il a dit à ses contemporains,
à ce moment-là: L'Angleterre vous convie dans un avenir prochain:
«Blood, sweat and tears». (20 h 40)
Dans le fond, c'est un peu l'exercice auquel nous convie le
député de Verdun depuis ce matin. C'est entendu que l'État
va devoir prendre des mesures qui auraient été jugées
draconiennes, il y a 10 ans, il y a 5 ans. L'État va devoir prendre des
mesures pour boucler son budget parce qu'on ne peut pas éternellement
endetter les générations futures en pensant qu'on sera capable de
pousser, de pelleter vers l'avant nos problèmes financiers. alors, c'est
pour ça que la réduction de 12 % telle que proposée par le
député de verdun fait du sens, et c'est pour ça que je
convie le député de labelle et son collègue de
lévis d'entériner cette proposition de réduire de 12 %,
avant le 1er avril 1998, les effectifs de la fonction publique et
parapublique.
M. Léonard: Est-ce qu'on peut demander à l'adjoint
du président du Conseil du trésor les chiffres exacts sur
l'attrition dans le personnel d'encadrement et l'attrition exacte dans le
personnel autre que le personnel d'encadrement?
M. Chagnon: la ventilation comme telle de ces chiffres-là
nous a été fournie au moment où m. jacques est
passé ici, exactement ici dans cette salle, en commission parlementaire,
et il nous a dit qu'il n'y avait pas de ventilation entre cadres,
professionnels et autres membres du personnel de la fonction publique. il nous
a dit: c'est 3,5 % globalement et, en général, il n'y a pas de
différence marquée entre les niveaux de la structure de la
fonction publique. on peut présumer que les 3... le député
de lotbinière nous parlait de 3,2 % à 3,7 %; ce sont les chiffres
réels. alors, on peut présumer que la moyenne serait de l'ordre
de 3,5 % à chacune des parties de la hiérarchie de la fonction
publique.
M. Léonard: M. le Président, là...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: ...je dois constater qu'il y a une très
nette différence entre ce que dit l'adjoint du président du
Conseil du trésor et ce que dit le député de Verdun, ce
qu'il a dit en particulier avant 18 heures ce soir, ce qu'il a
répété, tout à l'heure, à l'effet que le
taux d'attrition pour le personnel du 2° est en bas de 3 %. C'est ce qu'a
dit le député de Verdun.
M. Gautrin: Est en bas du taux moyen.
M. Léonard: En bas du taux moyen, mais ça
signifiait, parce qu'il a parlé de 3 %, depuis le début de
l'étude de cet article...
Une voix: 3,7 %
M. Léonard: Non, non. Le député de Verdun a
parlé de 3 %. Il a dit que le taux d'attrition du personnel visé
par le point 2° était de moins de 3 %. Ça, ça a
été dit très clairement. là, l'adjoint
parlementaire du président du conseil du trésor parle maintenant
de 3,7 %, 3,2 % à 3,7 %. mais, au départ, il est parti avec 3,7
%, puis il dit qu'il n'y a pas de différence entre le taux d'attrition
du personnel d'encadrement et l'autre, alors qu'on a établi, à la
suite de la discussion, si le député de verdun a raison, qu'il y
avait d'abord une différence dans la pyramide d'âges des deux
catégories de personnel et qu'en conséquence, aussi, le taux
d'attrition était diffé-
rent. Et, là, je voudrais que les députés de la
majorité gouvernementale s'entendent entre eux.
M. Chagnon: Peut-être que le député de
Labelle...
M. Léonard: Ils pourraient se consulter.
M. Chagnon: ...ne s'en rappelle pas. Peut-être
n'était-il pas ici. Mais, M. le Président, vous étiez
là et vous vous souviendrez de la présentation que M. Jacques
nous avait faite du dossier de la réorganisation de la fonction
publique.
M. Léonard: Bien, je pense que j'étais là.
Ce n'est pas...
M. Chagnon: Bien, peut-être... Ça se peut. Ne soyez
pas... Ce n'est pas un défaut, là.
M. Léonard: Je pense, ce soir, que vous avez une
mémoire très sélective et très précise pour
les fins de la discussion.
M. Chagnon: Oui, oui. C'est parce que je vous cite ce que le
président, à l'époque, nous avait dit.
M. Léonard: Bien, il faudrait renseigner votre
collègue, député de Verdun.
M. Chagnon: Je le fais de bon coeur. J'essaie de le faire avec
vous aussi.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Léonard: Alors, est-ce que vous pourriez lui demander
de vous écouter une nouvelle fois parce que, vraiment...
M. Chagnon: Soyez assuré qu'il me croit.
M. Gautrin: Et, ensuite, je...
M. Léonard: Ha, ha, ha! Il prend des risques.
M. Garon: II n'a pas une grosse équipe. Ça
l'intéresse drôlement.
M. Léonard: Est-ce qu'on pourrait demander au
député de Verdun s'il croit son collègue?
Une voix: C'est votre projet.
M. Chagnon: M. le député...
Une voix: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Là, M. le
député de
Verdun est dans les amendements et les sous-amendements de l'article
3.
M. Léonard: Est-ce que le député de Verdun
croit son collègue, le député de Saint-Louis, dans ce
qu'il vient de dire?
M. Gautrin: J'ai toujours eu une énorme confiance dans les
arguments du député de Saint-Louis. Donc...
M. Léonard: Vous le croyez?
M. Gautrin: Je crois certainement à ce que dit le
député de Saint-Louis.
M. Léonard: Alors, vous ne croyez plus à ce que
vous avez dit?
M. Gautrin: Je m'excuse. Je suis sûr que le
député de Saint-Louis a dit exactement à peu près
la même chose que moi, à savoir...
M. Léonard: Oh, non, non! M. Gautrin: ...à
savoir...
Une voix: Disons qu'il a simplement indexé vos propos.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gautrin: À savoir...
M. Chagnon: ...courant et ETC constant.
M. Gautrin: À savoir que ce que vous me dites, à
l'heure actuelle, ce que je prétends, c'est que ce qui est strictement
la logique, c'est que le taux d'attrition des personnes visées au
deuxième alinéa est légèrement inférieur au
taux d'attrition moyen dû aux distorsions de la pyramide d'âges,
qui a été l'argument que vous avez énoncé et sur
lequel je partage votre point de vue. Maintenant, quant au taux
d'attrition...
M. Léonard: Là, il a dit exactement le contraire,
M. le député de Verdun. Il a dit que c'est exactement la
même pyramide d'âges et le même taux d'attrition.
M. Chagnon: 3,2 %, 3,7 %. Il y a une fourchette, là, mais
ce n'est pas une fourchette énorme.
M. Léonard: ii a dit que, pour les deux catégories,
c'était la même... la fourchette était globale, il n'y
avait pas de distinction entre les deux catégories, et la fourchette,
3,2 % ou 3,7 %, était pour l'ensemble, mais il n'y avait pas de
différence entre les deux, ni sur la pyramide d'âges, ni sur le
taux d'attrition.
Là, j'aimerais savoir lequel d'entre les deux dit la
réalité.
M. Gautrin: Qui dit vrai.
Une voix: Que celui qui dit vrai se lève!
M. Léonard: Je ne veux pas apporter de connotation morale
à cela.
M. Gautrin: Merci!
M. Léonard: Je veux simplement dire qu'au vu et au su de
l'étude de l'article, de cet article du projet de loi, à un
moment donné, peut-on avoir les bonnes informations?
M. Gautrin: Mais je pense qu'on vous a donné les bonnes
informations, M. le Président.
M. Léonard: Bien non. C'est contraire.
M. Gautrin: Pardon? Quelles étaient les informations que
vous trouviez contraires? Est-ce que vous pourriez expliquer la
contradiction?
M. Léonard: Je pense que la relecture de ce qui a
été dit va le prouver.
M. Gautrin: Non, non, mais, écoutez, on peut retourner
dans les galées. Ça pourrait être intéressant, mais
je pense... Écoutez, on ne va pas s'essayer... On peut s'amuser et
essayer de se tirer les vers du nez ou quoi que ce soit. L'important, c'est
quand même qu'on dise... qu'on se comprenne. Vous êtes aussi
compétent que moi pour qu'on comprenne cette question-là. Il
existe un taux moyen d'attrition dans la fonction publique. Ça va? Ce
taux moyen d'attrition est, si on repartit par sous-groupes, on regarde,
à ce moment-là, les taux moyens d'attrition par sous-groupes.
C'était le point de vue que vous avez fait remarquer, au départ.
Le pyrami-dage d'âges du taux des personnes visées au premier
alinéa est différent, en distorsion de la pyramide d'âges
des personnes visées au deuxième alinéa. Le taux moyen de
chacun des sous-groupes va être différent.
M. Léonard: Non, mais c'est mon point de vue.
M. Gautrin: Écoutez, si vous voulez me créer...
moi, je vais expliquer...
M. Léonard: M. le député de Verdun dit
exactement ce que je disais. Il l'a répété. Je l'ai
convaincu de ce que j'ai dit, mais il faudrait...
M. Gautrin: Non, non, mais ce n'est pas une question... C'est une
question de stricte logique.
M. Léonard: C'est son collègue qui a dit le
contraire.
M. Gautrin: Et il n'a pas dit le contraire, mon collègue;
il a donné ça en fourchettes. Moi, je parle de taux moyen, et lui
avait ça en termes de fourchettes.
M. Léonard: Oui, mais là il a dit le contraire! Il
a dit que c'était la même pyramide d'âges et que
c'était le même taux d'attrition. Il n'y a aucune étude
entre les deux. Je voudrais...
M. Chagnon:3,2 % ou 3,7 %.
M. Léonard: Mais là je pense que ça
démontre, encore une fois, qu'il y a quelques problèmes de...
M. Gautrin: Mais, écoutez, on peut s'amuser à jouer
comme ça sur les...
M. Léonard: Non, j'ai une autre question. J'ai une autre
question, une autre question qui me paraît importante...
M. Gautrin: Si on veut être sérieux ou bien non...
Revenons quand même à des questions plus sérieuses.
M. Léonard: ...parce qu'il a été mention
d'une fourchette dans le taux d'attrition. les 3,2 %, 3,7 %, j'aurais le
goût de lui poser la question: quand est-ce qu'il y a eu 3,2 %, puis
quand est-ce qu'il y a eu 3,7 %? c'est quoi, au cours des années, les
variations? est-ce que vous avez des renseignements là-dessus ou si vous
n'en avez pas? si vous n'en avez pas, on va... dites-le tout de suite, parce
que...
M. Chagnon: Je nous réfère encore une fois...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: Merci, M. le Président. Je nous
réfère encore une fois aux propos que M. Jacques nous avait tenus
ici, et on l'avait questionné là-dessus. Il nous avait dit ceci.
Effectivement, il y a une fourchette de 3,2 % à 3,7 % d'attrition
annuelle.
M. Léonard: ça varie. il y a eu une année
où c'a été 3,7 %.
M. Chagnon: Oui, mais c'était ses moyennes. Quand
même, on ne peut pas couper les poils de grenouille en huit, là.
Il voyait... puis c'était une moyenne, puis c'était une moyenne
prospective. Il nous a dit: Vous pouvez vous fier à cette
moyenne-là pour les années à venir.
M. Léonard: Est-ce que je peux... Mon point, c'est le
suivant: Je considère que, compte tenu de l'entrée en fonction du
personnel de la fonction publique au Québec, du moment où il est
entré en fonction, dans les années qui viennent le taux
d'attrition peut monter beaucoup plus, peut être beaucoup plus grand.
Est-ce que, ça, c'est exact? Est-ce que c'est ça qui pourrait
expliquer que vous y allez serré sur le taux d'attrition historique?
C'est une bonne question. (20 h 50)
Le Président (M. Forget): M. le député de
Lotbinière.
M. Léonard: Hein! oui, M. le député de
Saint-Louis, c'est une bonne question.
M. Camden: m. le président, je dois même indiquer
que c'est comme vous avez... je dois vous indiquer qu'il y a peut-être,
mais pas nécessairement dans cette rencontre-là, dans une autre
qu'on a eue avec m. jacques... qu'on pourrait voir à accroître et
créer, via des mesures incitatives, des départs volontaires et
faire en sorte qu'on puisse passer légèrement au-delà du
cap des 4 %.
M. Léonard: Est-ce qu'on pourrait faire venir M. Jacques
ici?
M. Chagnon: Tout de suite.
M. Léonard: mais ça serait opportun de l'entendre.
vous voulez réduire le personnel; vous statuez sur un taux de 20 %, de
12 %. est-ce qu'on pourrait l'entendre lui-même parce que c'est lui qui
est responsable de la fonction publique, en tout cas, qui est au dossier,
là-dessus? est-ce que...
M. Chagnon: Les faits cités...
M. Léonard: Ce soir ou demain matin, 10 heures. On peut
lui donner un «buzz», comme on dit.
M. Chagnon: ...au député de Labelle, M. le
Président, sont ceux que la personne dont on parle est venue nous dire
ici, en commission parlementaire. On peut bien rappeler les gens pour qu'ils
viennent nous redire huit fois ce qu'ils nous ont déjà dit en
commission parlementaire, mais ce n'est pas vraiment utile. Ce n'est pas
vraiment utile. Je pense que ce serait... Je sais bien.
Je ne voudrais pas que le député de Labelle pense que je
puisse faire un procès d'intention. Loin de là toute
espèce d'idée que je pourrais avoir.
M. Léonard: Ah! Que vous êtes poli, ce soir,
comparativement à ce matin!
M. Chagnon: Non, vous m'avez mal interprété, ce
matin, mais ça pourrait passer pour une mesure dilatoire.
M. Léonard: Oh là!
M. Chagnon: Je suis certain que le député de
Lévis, à tout le moins, le député de Labelle aussi
probablement, est conscient qu'il est important de prendre le taureau par les
cornes, un peu comme souhaite le faire le projet de loi 198, établir,
comme il le signale, une limitation sur l'embauche dans les organismes publics
et faire aussi, éventuellement... de rendre imputables les
administrateurs publics. Je pense que c'est des objectifs... Le
député de Lévis a admis que c'était un objectif
qui... pour lui, il trouverait souhaitable qu'on puisse y arriver.
Nous avons devant nous un projet de loi qui n'a pas la prétention
d'être parfait, donc qui est perfectible d'ailleurs, on a
déjà accepté une modification apportée par
l'Opposition, justement au paragraphe 2° de l'article 3 mais le but
et l'objectif du projet de loi, c'est de faire en sorte de voir l'État
être capable, tout en donnant les mêmes services, dans le fond, de
voir son nombre et sa masse salariale diminuer et aussi de rendre ses
administrateurs seniors imputables de leurs gestes administratifs devant les
membres de l'Assemblée nationale. Sûrement des objectifs louables,
je pense, et on peut évidemment passer des semaines et des semaines et
des semaines à continuer de discourir comme on le fait, mais, à
partir du moment où on accepte les objectifs, je pense qu'il faut
établir les moyens qu'on va prendre pour y arriver, et c'est à
cela que nous convie le député de Verdun.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: M. le Président, je me serais attendu
à une autre réponse de la part de l'adjoint du président
du Conseil du trésor, qui aurait pu, lui, au moins, nous donner des
études, nous dire sur quoi s'appuyait la proposition qui est faite. On
n'a rien; c'est un chiffre qui est lancé comme ça. J'ai permis,
par la proposition d'amendement, d'aller plus loin, mais on n'a pas plus
d'éclaircissements. Donc, le sous-amendement que je propose, il n'est
pas meilleur non plus parce qu'il n'y a rien qui l'étoffe. Je voulais
qu'on en discute. maintenant, j'aurais une autre question par rapport à
cette question, à ce sous-amendement. les mutations, comment traite-t-on
les mutations aussi? parce que vous avez libellé votre projet de loi de
sorte que, unité par unité, il y ait un contrôle de 20 %.
or, cela veut dire que vous devez tenir compte des mutations. quelqu'un qui
passe d'une unité à l'autre, à l'intérieur du
gouvernement c'est courant, puis c'est normal que ça se fasse
comment en tenez-vous compte? si ce n'est pas compté dans les 20
% de l'unité d'où ça part, où c'est compté?
je pense que c'est important. et, quand la
personne qui est mutée s'en va dans une autre unité,
est-ce que c'est compté dans celle dans laquelle cette personne ou ce
personnel arrive ou bien ce n'est pas compté? Je pense que c'est une
question majeure. comment traitez-vous, dans l'économie, dans
l'application du projet de loi, les mutations d'une unité à
l'autre? si vous avez un objectif global de 20 %, on n'en tient pas compte,
mais, si, vous tenez votre comptabilité unité par unité,
qu'est-ce que vous faites? comment vous tenez compte des mutations?
M. Chagnon: M. le Président, la mécanique... M.
Léonard: Je pense que c'est une question...
M. Chagnon: ...n'est pas absolument complexe, là-dedans.
On parle de 20 % des postes du personnel d'encadrement. Admettons que le projet
de loi est adopté et que l'on fasse en sorte, après...
M. Léonard: Question très hypothétique.
M. Chagnon: II n'en dépend que de vous. Alors, fasse en
sorte, par exemple, de déterminer, dans le cas de chacun des organismes,
si son taux d'encadrement est proportionnel à ce qu'on retrouve dans
l'ensemble des organismes les plus performants...
M. Léonard: Ma question est très précise, et
le député de Verdun, je suis convaincu qu'il en perçoit la
portée.
M. Chagnon: Alors, voilà, ce n'est pas très
compliqué.
M. Léonard: Si vous êtes dans d'autres...
M. Chagnon: Je prends 20 % des postes, je les abolis. Les gens
qui sont dans ces postes-là, d'ici 1998, là on ne fait pas
ça demain matin, 1996, en ce qui concerne les postes d'encadrement
eh bien, ces gens-là s'en vont à l'Office des ressources
humaines. L'Office des ressources humaines va faire la mutation dans d'autres
postes qui pourraient être, à la rigueur, des postes
occupés par des gens qui sont à temps partiel ou occasionnels au
moment où... Pardon?
M. Léonard: Dans la même unité.
M. Chagnon: Pas nécessairement, pas du tout. Pas du tout.
Ça n'amène pas un problème.
M. Léonard: Moi, là, je n'ai pas de réponse
à ma question. Les personnes mutées s'en vont à l'Office
des ressources humaines.
M. Chagnon: Oui.
M. Léonard: Si tout le monde envoie ses 20 % à
l'Office des ressources humaines, il va y avoir du monde là.
M. Chagnon: Bien, ça ne sera pas si pire.
M. Léonard: Puis vous allez les mettre où? Vous
allez les compter où dans l'ensemble du gouvernement?
M. Chagnon: Bien, au moment où on se parle, M. le
député de Labelle, il y a 7000 occasionnels dans le gouvernement.
J'aurais de la place pour tous les remplacer.
M. Léonard: non, non, non! on parle des postes, là.
on ne parle pas de... on parle des personnes, de fattrition et, quand vous
donnez un objectif de réduction de 12 % et de 20 %, il y a des personnes
qui sont mutées. est-ce que, lorsqu'une personne s'en va d'une
unité, elle compte dans les -20 %, puis, si elle s'en va dans une autre,
ces 20 % sont affectés par la personne qui arrive?
M. Chagnon: Ah! Je comprends ce que le député de
Labelle laisse entendre.
M. Léonard: Bien, écoutez, il y a des mouvements de
personnel importants dans...
M. Chagnon: Savez-vous, M. le député de Labelle,
vous avez... je pense que le député de Lévis a
siégé au Conseil du trésor. Chacun des ministères,
chacun des organismes... Non?
M. Garon: Non, pas comme... Comme quelqu'un qui siège
comme client...
M. Chagnon: Ah! Comme tout le monde.
M. Garon: Ha, ha, ha! Plus souvent, trop souvent.
M. Chagnon: Chacun des ministères, chacun des organismes a
un nombre de postes prédéterminés. C'est connu, on
fonctionne avec ça.
M. Léonard: oui, oui. vous coupez de 20 %
M. Chagnon: je coupe, par exemple, 20 % à la
société des alcools. prenons un exemple: 20 % de l'encadrement
à la société des alcools et, disons, 180 cadres moins 20
%, ça fait 36, et là je me ramasse avec 144 cadres. les 36 cadres
de la société des alcools sont
récupérés.
M. Léonard: Ils s'en vont où?
M. Chagnon: II y a deux choix, deux hypothèses.
La première, par attrition, ils ne sont pas remplacés
pendant les trois prochaines années, les quatre prochaines
années, tel que le prévoit le projet de loi. Donc, ce n'est plus
-36; ça sera moins un nombre hypothétique, dépendamment du
niveau d'attrition dans ce secteur précis là.
Deuxièmement, s'il m'en reste 7, 8 ou 10, à ce moment-là
j'ai deux choix: ou bien l'organisme en question négocie avec ses cadres
en surplus, négocie sur une base... Par exemple, ça peut
être le cas d'une préretraite, comme on l'a mentionné plus
tôt, ça peut être le cas d'une prime de séparation
et, finalement, mon nombre diminue, diminue et diminue. En bout de ligne, il
m'en reste deux, il m'en reste trois. alors, j'arrive à un taux qui ne
sera pas de 12 %, de 20 %, c'est-à-dire que je vais arriver à 19
%. si j'arrive à 19 %, là, je peux demander à l'office des
ressources humaines de me placer mes cadres en surplus.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Labelle.
M. Chagnon: Alors, c'est la mécanique. Au niveau des
mutations, ça ne pose pas vraiment le problème que croit voir le
député de Labelle.
M. Léonard: Si, parce que ...
M. Chagnon: Non. Prenez un exemple. Vous avez été
ministre des Affaires municipales, hein? Au ministère des Affaires
municipales, disons qu'il y a prenons le même exemple 200
cadres, disons 200. Moins 20 % sur les quatre prochaines années,
ça fait 40 de moins, il en reste 160. Les 40, par attrition, il y en a
une partie qui s'en vont. La même dynamique peut s'opérer avec le
ministère des Affaires municipales et ses cadres, et les cadres en
surplus, l'Office des ressources humaines verra à les placer dans le
secteur public. (21 heures)
M. Léonard: M. le Président, il faut que je fasse
des remarques, là, à la suite de ce que vient de dire le
député, parce que, voyez-vous, l'économie du projet de loi
impose un contrôle unité par unité, ministère par
ministère, par organisme, etc.
M. Chagnon: J'ai donné deux exemples.
M. Léonard: Le taux d'attrition que vous mentionnez est un
taux global à l'ensemble du gouvernement. Il se peut très bien
que, dans un ministère, ce soit impossible, et là on est
obligé d'aller au Conseil du trésor. Ça, c'est un aspect
de la question. L'attrition dans une unité peut être très
différente de la moyenne générale. Deuxièmement,
les mutations, il y en a des mutations, et il y en a pour des raisons
très valables, à l'intérieur du gouvernement. Il faut
faire des mutations, il faut faire progresser des gens, il faut donner des
promotions, etc., tout ce que vous voulez, et ma question, c'est de savoir
comment l'on comptabilise le tout, c'est-à-dire, en d'autres termes,
comment on contrôle l'opération, à partir de ces
différentes notions de mouvement de personnel par attrition, par
mutation... pas progression, mais par nomination, etc.
Là, il y a des problèmes considérables que je
soulève, puis je n'ai pas de réponses très satisfaisantes,
il faut le dire. Si vous mettez après ça une ligne contraignante,
unité par unité, de 12 % ou de 20 %, il y a toujours le
même problème qui se pose. Ce sont des objectifs
généraux, mais, lorsqu'on arrive à l'unité, ce
n'est pas applicable.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: Je souligne au député de Labelle qu'il
aurait raison si l'économie du projet de loi ne prévoyait pas la
capacité, par le biais du Conseil du trésor, de régler ce
type de problème qu'il soulève, par le biais de l'amendement
à l'article 7 que nous allons étudier, j'espère, le plus
tôt possible.
M. Léonard: Oui, moi aussi.
M. Chagnon: Et, par le biais de cet amendement-là, cet
amendement-là protège...
M. Léonard: Mais vous n'avez rien à mettre sur la
table, là, même comme adjoint du président du Conseil du
trésor. Vous n'avez pas d'études à mettre sur la
table.
Une voix: Bien, je pense que...
Le Président (M. Forget): M. le député de
Verdun.
M. Chagnon: Pas besoin d'une étude pour être capable
de déterminer...
M. Léonard: Ou au moins des renseignements.
M. Chagnon: ...regardez avec moi ce que l'on aurait à
discuter ensemble si on s'y rendait.
M. Léonard: Est-ce que le président du Conseil du
trésor est au courant que nous siégons ici, aujourd'hui, sur le
projet de loi 198?
M. Chagnon: C'est connu, c'est marqué partout. Le Conseil
du trésor peut, dans la mesure qu'il détermine, prendre une
décision pour exempter de l'application de tout ou partie de la
présente section.
M. Léonard: Ah, on n'est pas supposé de lire
ça! On n'est pas supposé.
M. Chagnon: Non, mais vous ne pouvez pas...
M. Léonard: M. le Président, il n'est pas
déposé. Ils ne veulent pas le déposer. Il ne doit pas
mentionner ça.
M. Chagnon: Non, mais vous savez qu'on s'en va vers ça.
Alors, vous...
M. Gautrin: Et vous l'avez lu, tout à l'heure.
M. Chagnon: On a eu la gentillesse de vous le donner pour que
vous puissiez mieux comprendre. Comment se fait-il que vous nous posiez encore
ces questions-là?
M. Léonard: Je veux juste dire que ça n'avance pas
fort, là.
M. Gautrin: Mais, au moins, on ne recule pas.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Verdun.
M. Gautrin: Non, non, M. le Président, je passe.
Le Président (M. Forget): Alors, M. le
député de Labelle. Il reste combien de minutes? Deux minutes, M.
le député de Labelle.
M. Léonard: Pas moyen de convaincre les personnes de
l'autre côté.
M. Garon: Moi, il me reste combien de temps? Le
Président (M. Forget): Onze minutes. M. Garon: Ah! Des
voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Forget): Onze minutes, le
député de Lévis? Oui, c'est ça.
M. Garon: Onze minutes. Je ne voudrais pas abuser du temps de la
commission...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: ...mais j'aimerais savoir du ministre pourquoi il
refuse l'amendement du député de Labelle, fondamentalement. Si on
tient compte de quelles sont les raisons qu'il n'achète pas, dans les
raisons qu'a mentionnées le député de Labelle pour son
amendement...
M. Léonard: II n'est pas plus valable. L'amendement n'est
pas plus valable que l'article lui-même.
M. Chagnon: L'amendement est aussi valable, mais les raisons qui
motivent l'article sont excellentes.
M. Gautrin: Comme dit l'amendement du député de
Labelle, le député de Labelle a mis 10 % parce que c'était
un chiffre rond...
M. Léonard: Je voulais permettre la discussion... M.
Garon: Oui.
M. Gautrin: ...pour lancer le débat. Autrement dit, ce que
voulait, tactiquement, le député de Labelle, il ne tient pas
particulièrement à ce que son amendement soit
accepté...
M. Léonard: Non.
M. Gautrin: II voulait simplement, dans le débat, essayer
de faire valoir le fait que le chiffre de 12 % avait un certain
caractère d'arbitraire.
M. Garon: C'est ça.
M. Gautrin: Je dis bien un certain caractère
d'arbitraire.
M. Léonard: Oui, un caractère d'arbitraire
certain.
M. Gautrin: maintenant... attendez un instant, là. on a,
dans la logique de notre démarche, utilisé ou essayé de
vous expliquer... on aurait pu discuter longtemps sur quel est le taux moyen
d'attrition, quel est le taux d'attrition qui s'applique sur les deux
éléments. on est arrivé au chiffre de 12 % se basant sur
un calcul d'un taux d'attrition voisin de 3 %, parce qu'on ne connaît pas
exactement quelle sera l'attrition dans les années sur lesquelles va
s'appliquer le... on fait un estimé de cette attrition, voisin de 3 %,
légèrement voisin ou supérieur à 3 %,
d'après l'intervention du député de saint-louis.
Alors, ça, ça nous a amenés à 12 %. Il faut
bien être conscient et, ça, il faut bien le savoir
chaque fois qu'on va mettre un quantum aussi bien dans cette loi-là, il
y a un certain caractère d'arbitraire, et je crois que le
député de Labelle, ici, ne conteste pas que son quantum est aussi
arbitraire qu'aurait pu être le nôtre, et il veut faire la preuve
par l'absurde, en quelque sorte, c'est-à-dire que tout quantum a un
caractère d'arbitraire.
Je reviendrai donc à reprendre tout le même débat
qu'on avait eu initialement. On a, donc, au meilleur de nos connaissances,
essayé de fixer un quantum qui était le plus réaliste
possible, mais qui a quand même, bien sûr, un certain
caractère d'arbitraire, se donnant, comme l'a rappelé tout
à l'heure le député de Saint-Louis, une porte de sortie.
La porte de sortie, ça va être cette espèce... cet article
qui n'est pas encore déposé, mais
dont on ne peut pas parler, mais qui est déjà
présent, en principe, parce que l'article 7 existe déjà
dans le projet ' de loi, c'est-à-dire les mécanismes d'exclusion,
c'est-à- ] dire que les unités qui, pour telle et telle raison,
n'arri- ' vent pas à atteindre la réduction de 12 % pourraient
être exemptées.
Autrement dit, là-dedans aussi, on se donne... le i principe de
réflexion est le suivant. On se donne un principe général
qui est une réduction de 20 % et 12 % qui, il faut bien l'admettre, je
ne le conteste pas, a un certain caractère d'arbitraire, quoiqu'on pense
qu'il soit probablement le plus réaliste possible. Mais, dans tout ,
estimé, il y a un caractère d'arbitraire lorsqu'on prolonge dans
le futur; on se donne cette clause d'exemption pour les cas où on
n'atteint pas l'objectif ou où on peut démontrer qu'on ne peut
pas atteindre l'objectif. Comme dans le cas des 20 %... vous avez sorti des
cas.
C'était bien sûr que, si on prend le cas d'Innova-tech...
Quand vous avez soumis, ça ne s'applique pas ici, mais, dans le cas
d'Innovatech, il ne faut pas être stupide non plus. On crée une
société et on ne peut pas, le lendemain qu'on l'a
créée, diminuer de 20 % sur les cadres et de 12 % le personnel
qu'on n'a pas encore engagé. Il ne faut pas être ridicule dans le
fonctionnement. Mais c'est un objectif qu'on pense être réaliste,
qu'on pense qu'il est atteignable en fonction des données qu'on a
maintenant, et on se donne cette clause de sécurité dans le cas
où on n'est pas capable... où une unité ne peut pas
l'atteindre, cette clause de sécurité, par le biais des pouvoirs
d'exemption qu'aurait le Conseil du trésor ou le gouvernement. donc, on
peut bien parler longtemps, actuellement, puis essayer de débattre votre
amendement sur le 10... je ne suis même pas sûr que vous allez
voter en faveur de votre amendement... ou à 11. 11 y a un
caractère d'arbitraire, mais la logique à l'intérieur
amène à penser que, compte tenu de ce qui est, etc., c'est un
quantum atteignable, et on le laisse à 12 %. et on va voter contre
l'amendement de 10 %, quoique je sois à peu près sûr que
vous n'allez pas voter non plus nécessairement pour l'amendement
à 10 % et que, si on avait dit: oui, on est prêt à accepter
tout de suite votre amendement, je ne suis pas sûr que vous l'auriez
maintenu et que vous auriez voté pour l'amendement.
M. Léonard: Alors, M. le Président...
Le Président (M. Forget): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: ...moi, je suis même d'accord pour
retirer mon sous-amendement parce qu'on va voter contre, de toute façon,
l'article tel qu'il est.
M. Gautrin: C'est bien ce que je pensais depuis le début.
C'était une question de savoir strictement...
M. Léonard: Mais je l'ai dit au départ, vous
étiez correct.
M. Gautrin: Non, non, mais je pense que c'était
très clair, et on se comprenait aussi. J'ai compris aussi pourquoi vous
faites... Je pense que je ne me suis pas trompé sur la raison pourquoi
vous faisiez ça.
M. Léonard: Non, non. Je l'ai dit. Je l'ai dit
ouvertement.
M. Gautrin: D'accord.
Le Président (M. Forget): Alors, M. le
député de Labelle, on convient de retirer le sous-amendement?
M. Léonard: Très bien.
Le Président (M. Forget): Alors, on...
M. Léonard: On revient à l'amendement.
Le Président (M. Forget): ...revient à l'amendement
dans son ensemble. Est-ce qu'il y a des intervenants sur l'amendement dans son
ensemble? Il vous reste...
Une voix: Ah, 15 secondes.
M. Gautrin: M. le Président, avant... (21 h 10)
Le Président (M. Forget): Un instant, M. le
député de Verdun. On va juste vérifier. Il ne reste plus
de temps. Alors, est-ce qu'on...
M. Gautrin: M. le Président...
Le Président (M. Forget): Est-ce que... Oui, M. le
député de Verdun.
M. Gautrin: ...avant de passer au vote, est-ce que je pourrais
demander de suspendre la séance pour une ou deux minutes, pour voir
comment on intègre, avec le problème de l'article 2, à
l'heure actuelle... et je vois qu'il y a une espèce de conciliabule
là-bas. Est-ce qu'on peut suspendre deux minutes avant de passer au
vote, si vous permettez?
Le Président (M. Forget): O.K. Alors, on suspend la
séance pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 21 h 11)
(Reprise à 21 h 18)
Le Président (M. Lemieux): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission du budget et de l'administration reprend ses travaux
relativement à l'étude du projet de loi 198.
Article en suspens
M. Gautrin: M. le Président, avant de passer au vote sur
l'article 3...
Le Président (M. Lemieux): Revenons à l'article
2.
M. Gautrin: ...est-ce que vous pourrier rappeler l'article 2? Je
pense que les éléments de vérification à faire sur
l'article 2 ont été faits et qu'on serait en mesure, maintenant,
de voter l'article 2...
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous allons suspendre
l'article 3...
M. Gautrin: ...ce qui nous permettrait éventuellement de
pouvoir...
Le Président (M. Lemieux): ...de même que
l'amendement, et nous revenons à l'article 2 qui se lisait comme suit...
Nous suspendons l'article 3 de même que... Nous suspendons l'amendement
à l'article 3 et nous revenons à l'article 2 qui se lit comme
suit: «Sont assimilés à des organismes publics:
l'Assemblée nationale, une personne désignée par celle-ci
en vertu d'une loi de même qu'une personne désignée par le
gouvernement en vertu d'une loi et dont le personnel est nommé ou
rémunéré selon la Loi sur la fonction publique.»
Nous avions suspendu cet article-là eu égard aux
observations que nous faisait le député de Lévis.
Après vérification, il s'avère que, dans plusieurs lois,
telle celle du Vérificateur général, lorsque l'expression
«Assemblée nationale» est utilisée, elle est
utilisée comme organisme public comme tel et lorsqu'on fait état
d'une personne désignée par celle-ci en vertu d'une loi de
même qu'une personne désignée par le gouvernement...
À titre d'exemple, si on regarde le Vérificateur
général, le Protecteur du citoyen ou le Directeur
général des élections, ils n'ont pas de ministre de
tutelle et relèvent directement de l'Assemblée nationale.
Alors, en ce sens-là, lorsqu'on en arrive à la conclusion
que l'Assemblée nationale est un corps juridiquement constituant, on ne
vise pas comme tel, comme c'est le cas pour... M. le député de
Lévis a fait beaucoup de lois des cités et villes. Alors, c'est
la même chose lorsqu'on parle d'une municipalité et de ses
constituants. La même, même chose. On vise l'entité
administrative comme telle. Moi, j'ai vérifié au service de la
législation. C'est ce dont on m'a fait état. J'ai
vérifié ici auprès d'un membre de pratique en droit de
cette nature-là, qui est du bureau du Vérificateur
général, et celui-ci me l'a effectivement confirmé, eu
égard au fait aussi qu'il y a un pouvoir dérogatoire important
à l'article 110, paragraphes 1 et 2, de la Loi sur l'Assemblée
nationale. (21 h 20)
Et même, M. le député de Lévis, vous allez
vous souvenir que... Je me souviens, je m'étais opposé à
ça, moi, lorsque j'avais écrit une partie de la loi 51, que le
Bureau peut même déroger aux critères imposés pour
la sélection du personnel en vertu de la loi 51. Il peut lui-même
fixer ses propres règles de procédure. Alors, on donne des
pouvoirs exorbitants au Bureau de l'Assemblée nationale, en vertu de
l'article 110, paragraphes 1 et 2, on les retrouve ici et, en plus, ici,
à l'article 7, on donne à l'Assemblée une permission, une
possibilité qu'elle puisse déroger aussi à l'article
3.
Alors, moi, c'est l'explication que je vois relativement, là,
à l'article 2. Je ne sais pas si M. le député de Verdun a
des choses à ajouter, mais on me confirme qu'effectivement ça ne
viserait pas une réduction de 20 % des députés.
M. Gautrin: Je n'ai rien à ajouter, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui, allez-y. M. Gautrin:
Je n'ai rien à ajouter.
M. Léonard: alors, ça ne vise pas les
députés, 20 %.
Le Président (M. Lemieux): Non. Non. Non. Non.
M. Léonard: 20 % des députés. Le
Président (M. Lemieux): Non. Non. Non. M. Léonard:
Parce qu'ils exercent une charge. Le Président (M. Lemieux):
Exactement.
M. Léonard: Ils ne sont pas du personnel
rémunéré.
Le Président (M. Lemieux): Non. Effectivement. Et
c'est...
M. Léonard: Alors, c'est beau! Quel exemple donne-t-on au
gouvernement de l'autre côté si on ne veut pas viser les
députés? Ça commence par là. C'est ma question de
cet après-midi.
Le Président (M. Lemieux): Ha, ha, ha! Ha! Ah, sainte...
ah, c'est écoeurant!
M. Gautrin: M. le Président, la remarque...
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Labelle.
M. Léonard: On trouve le tour de s'en exempter.
M. Gautrin: Non. La remarque du député de
Labelle... Dans ses interventions, le député de Labelle a deux
types d'intervention: des interventions où il questionne sur le fond sur
le projet de loi et d'autres qui ont une certaine connotation à
caractère, disons, plus politique.
M. Léonard: Je m'en tiens aux faits.
M. Gautrin: Je douterais qu'il ne puisse jamais avoir
imaginé que, par un projet de loi public, on s'en va modifier la carte
électorale, le nombre de députés, et vous savez bien que
ça prendrait un autre type de projet de loi pour modifier le nombre de
députés à l'Assemblée nationale.
M. Léonard: II y a plein de choses, M. le
Président, qui sont modifiées dans nos lois actuelles de par ce
projet de loi ci. C'est pour ça qu'on a posé, d'ailleurs, la
question de son applicabilité, ce matin. Mais je pense que ma question
est pertinente. On a divisé le personnel en deux groupes: le personnel
d'encadrement et le personnel non encadré, les uns ou les autres.
Là, tout à coup, il apparaît, par voie d'exemption
inavouée, que les députés ne sont pas visés, mais
eux aussi pourraient diminuer de 20 %. Je ne vois pas de raison
particulière pourquoi on ne le ferait pas.
M. Chagnon: ...mettre ça dans le public. Vous pourriez en
faire l'objet d'un projet de loi public, et on pourra en discuter.
M. Léonard: C'est vous qui avez déposé ce
projet de loi là.
M. Chagnon: Mais on n'est pas partis avec cette
intention-là.
M. Léonard: Poussez sa logique jusqu'au bout.
M. Chagnon: Non, on n'est pas partis avec cette
intention-là. Si vous voulez faire un projet de loi qui amène un
autre changement, vous pouvez le faire. C'est permis.
M. Léonard: Réintroduisez dans votre projet de loi
les députés.
M. Gautrin: Non, mais, M. le Président, si le
député de Labelle veut proposer...
M. Léonard: Là, vous allez comprendre pourquoi il
faudrait faire venir le président-directeur général des
élections. Là, ça a l'air clair. C'est votre cas.
M. Gautrin: Si le député de Labelle, M. le
Président, veut proposer un amendement à l'effet que le nombre de
députés soit réduit de 125 à 100, comme l'a
suggéré la député de Lévis, je pense qu'il a
le...
M. Léonard: Non, non, c'est moi qui ai
suggéré, cet après-midi.
M. Gautrin: ...ou le député de Labelle, enfin, je
pense qu'il a loisir de faire nommément un article plus
spécifique, à un moment ou à un autre, dans ce projet de
loi, de proposer la diminution.
M. Léonard: Pourquoi, vous qui avez déposé
le projet de loi, vous ne voulez pas le mettre? Expliquez-nous.
M. Gautrin: Parce que le projet de loi fait état ou porte
sur des employés ou du personnel employé et non pas sur des gens
qui assument une charge comme la charge de député.
M. Léonard: Moi, je dirais au député de
Verdun qu'il aille expliquer ça sur les «hustings».
M. Gautrin: J'irai expliquer ça sur les
«hustings».
M. Léonard: Sur les tribunes pour voir s'il va être
suivi autant qu'il le dit.
M. Gautrin: Oui.
M. Léonard: Vous voulez sauver votre poste. Sur
l'île de Montréal, il en disparaîtrait un certain nombre,
puis vous seriez dans le ballotage.
M. Gautrin: Disons, mon cher M. le Président, on a
déjà trop payé, si vous me le permettez, dans la
dernière réforme de la carte électorale... l'île de
Montréal a déjà payé plus que son juste prix dans
la réforme de la carte électorale, pour des raisons sur
lesquelles je ne reviendrai pas, pour des raisons que partagent d'ailleurs vos
confrères députés du Parti québécois de
l'île de Montréal.
M. Léonard: Bon, je n'en suis pas à parler de
Montréal plus particulièrement.
M. Gautrin: Bien, c'est ce dont vous avez parlé, de
l'île de Montréal, alors.
M. Léonard: Je pense qu'il y a des critères de
répartition des comtés, selon la population et, au lieu de faire
ça sur 125, on le ferait sur 100. C'est simplement cela. Alors, on peut
très bien poser la question: Pourquoi ne pas aussi réduire le
nombre de députés de 20 % alors que vous voulez réduire
tout le monde de 20 %?
M. Gautrin: Bien, M. le Président, parce que nous n'avons
pas l'intention de réduire le nombre de députés de 20 %,
mais, si l'Opposition...
Le Président (M. Lemieux): C'est parce que ce n'est pas
l'objet. Ce n'est pas l'objet.
M. Léonard: Ah! c'est ex cathedra.
M. Gautrin: ...veut réduire le nombre de
députés de 20 %, rien ne les empêche de devoir
réduire le nombre de députés.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lotbinière.
M. Camden: M. le Président, dans le même sens que
s'inscrit le député de Labelle, est-ce que le fait de
réduire de 20 % le nombre de députés, dans son esprit,
ça irait aussi jusqu'au fait que, considérant que les
municipalités sont un pouvoir délégué du
ministère des Affaires municipales, ça implique également
une réduction du nombre de 20 % d'élus municipaux et
d'entités municipales?
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Labelle.
M. Léonard: M. le Président, je vais
répondre très facilement à cette question. Les
municipalités sont autonomes, mais j'ai toujours dit, comme ministre, et
je le dis encore, que, si les municipalités veulent fusionner, qu'elles
le fassent, je vais les aider à le faire de tout ce que je vais pouvoir
faire. J'ai toujours dit ça à mes municipalités.
M. Chagnon: Comme Baie-Comeau et Hauterive. Une voix: Ha,
ha, ha!
M. Léonard: Baie-Comeau Hauterive, je l'ai fait.
Aujourd'hui, c'est une ville et je ne vais pas revenir sur cette
question-là, mais la loi est passée, puis je pense que même
ceux qui se sont opposés se sont rangés présentement.
M. Chagnon: Us voulaient beaucoup, c'était...
M. Léonard: Mais, sur le plan des municipalités, ce
sont des entités autonomes; qu'elles le fassent, je vais les appuyer. Je
suis d'accord avec une fusion des municipalités très
poussée, mais je ne les forcerai pas à moins d'obligation
extrême, ce qui a été le cas de Baie-Comeau...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Léonard: ...Baie-ComeauHauterive. Si vous voulez
que je vous explique, je peux le faire.
M. Camden: M. le Président, je dois comprendre qu'il
n'apparaît pas souhaitable au député de Labelle de voir
inscrire à l'intérieur du projet l'abolition de 20 % des
municipalités...
M. Léonard: Non, ce n'est pas comme ça...
M. Camden: ...et, par voie de conséquence, de leurs
élus.
M. Léonard: C'est... Vous pouvez... Je pourrais être
favorable à une proposition de ce type-là, mais je ne
l'inscrirais pas dans la loi. Dans l'économie des lois municipales, il y
a des processus de fusion des municipalités qui donnent lieu à
des référendums, à l'expression démocratique des
gens qui veulent le faire, et c'est cela la façon de faire. Là,
ici, c'est que vous êtes dans une loi gouvernementale, l'administration
gouvernementale, qui relève de l'Assemblée nationale et de
l'Exécutif, et puis on fait une proposition, et c'est nous qui avons
toute liberté d'agir sur le nombre de députés, ici,
à l'Assemblée nationale. Si le député de Verdun
voulait faire la proposition, il aurait dû la faire de réduire
aussi le nombre de députés et ne pas se...
M. Gautrin: Mais il ne veut pas la faire.
M. Léonard: ...se retrancher derrière une
argumentation à l'effet qu'un député, c'est une charge et
non pas un emploi.
M. Gautrin: M. le Président, le député de
Verdun n'a pas l'intention de faire cette proposition. Si le
député de Labelle veut faire la proposition, qu'il la fasse.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis.
M. Léonard: C'est lui qui dépose son projet de loi.
Pourquoi n'a-t-il pas inclus les députés?
M. Gautrin: Mais non, mais c'est vous qui parlez du
bien-fondé d'un tel amendement. Nous ne ferons pas cet amendement.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lévis. Après, M. le député de Lotbinière. M.
le député de Lévis.
M. Garon: Je dois dire, M. le Président, que, dans le cas
de Lévis, on n'a pas eu besoin de loi pour le faire, puisque c'est fait.
Lévis avait six municipalités; maintenant, il y en a quatre.
Lévis, Lauzon et Saint-David sont devenus une ville.
M. Gautrin: ...la suppression du comté.
M. Garon: Et, moi, j'ai déjà dit que, maintenant,
sur la Rive-Sud, en fonction de l'avantage des citoyens,
on devrait faire une ville de 100 000 de population, des villes
existantes, sans augmenter la population. Puis je suis convaincu que, si on
s'assoyait et qu'on faisait des chiffres, c'est ça qui serait le plus
avantageux pour les citoyens.
Maintenant, j'ai toujours dit que le seul critère de regroupement
devrait être l'intérêt des citoyens, le coût pour les
citoyens. Parce qu'une ville, au fond, ce n'est pas là pour la gloriole,
c'est là pour les services que ça donne aux citoyens au meilleur
coût possible; le meilleur service possible au meilleur coût. Moi,
je pense qu'on devrait s'asseoir à beaucoup de places et étudier
ce qui est le plus avantageux pour les citoyens, mais pas faire des villes qui
sont trop grosses...
Le Président (M. Lemieux): Comme la ville de Vanier le
fait avec son service de police. (21 h 30)
M. Garon: ...et où il n'y a plus personne qui
contrôle rien. Quand les villes sont trop grosses, ce n'est pas mieux non
plus. Mais je suis persuadé que ça serait bon, surtout dans le
monde dans lequel on va vivre dans les années qui viennent, il va y
avoir besoin de regroupements, mais les regroupements devraient être
volontaires, pas obligatoires, volontaires, en fonction des
intérêts. Baie-Comeau Hauterive, c'était une chose
complètement différente.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Lotbinière.
Une voix: Êtes-vous pour l'article 2?
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que vous êtes en
faveur de... M. le député de Lotbinière, avant, avait
demandé la parole.
M. Camden: M. le Président, moi, je vous avouerai que je
ne partage pas le point de vue du député de Labelle parce que je
demeure non seulement convaincu, mais il en est ainsi, également, les
municipalités sont un pouvoir issu d'un pouvoir
délégué qui provient du ministère des Affaires
municipales, et, d'ailleurs, le lien qui les unit est très explicite
à cet égard.
M. Garon: Ce sont nos créatures.
M. Camden: Ça fait en sorte que ce sont des
créatures du ministère des Affaires municipales. D'ailleurs, le
lien qui les unit et leur autonomie sont toutes relatives.
M. Garon: Les municipalités sont nos créatures.
Nous sommes des créateurs.
M. Camden: II y a une distinction, je pense, entre, d'une part,
l'autonomie dont se prétendent certains élus municipaux et celle
qui est dans la législation et dans le cadre législatif qui les
régit.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Lotbinière. Est-ce que l'article 2 est
adopté? Oui?
M. Léonard: Mais c'est parce que, là... Le
Président (M. Lemieux): Oui.
M. Léonard: ...il me dit qu'il n'est pas d'accord. Je peux
quand même répliquer à un certain nombre de choses
là-dessus.
Le Président (M. Lemieux): Oui. Je vous laisse aller, puis
en essayant de rattacher ça à l'article 2. Faites un grand
détour.
M. Léonard: À l'article 2, c'est qu'il y a un
principe fondamental qui guide les lois municipales, c'est celui de l'autonomie
de gestion et démocratique des municipalités. Je pense qu'il n'y
a pas un gouvernement ici qui refuse de faire des fusions, des remembrements,
des regroupements de municipalités, mais c'est toujours, ou le plus
possible, dans le respect de leur volonté, puis on les laisse aller.
L'un des considérants fondamentaux là-dedans, c'est que les
coûts d'administration ne sont pas plus élevés dans les
petites municipalités que dans les grandes. Au contraire, il y a une
progression qui n'est même pas proportionnelle, où les coûts
d'administration aux citoyens dans les grandes villes sont de beaucoup
supérieurs à ceux des petites municipalités.
En d'autres termes, ce n'est pas en fusionnant qu'on diminue les
coûts des municipalités, de façon générale.
Je ne dis pas pour certains services. Mais il y a des logiques qui peuvent
s'entreprendre, et ce sont les administrés qui peuvent en
décider. C'est ça la base de l'économie des lois
municipales, et on les laisse décider de leur sort le plus possible. Ce
sont des communautés locales. Bon. Moi, je pense que, là-dessus,
ce n'est pas du tout la même chose que le cas de l'article 2 où il
s'agit d'organismes sur lesquels le gouvernement et l'Assemblée
nationale ont des prises directes.
Le Président (M. Lemieux): Alors, est-ce que l'article 2
est adopté?
M. Gautrin: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Un instant!
M. Léonard: Non, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Adopté sur division?
M. Léonard: Sur division.
Le Président (M. Lemieux): Adopté sur division.
Nous passons maintenant à l'article 3. M. Gautrin: M. le
Président.
M. Léonard: Les députés, là, sont
exclus. Je ne vois pas pourquoi...
M. Gautrin: Maintenant qu'on arrive à l'article... Avant
d'adopter l'article 3, M. le Président, on continue avec l'article 2 qui
vient d'être adopté...
Le Président (M. Lemieux): L'article 2 est adopté
sur division.
M. Gautrin: .. .je voudrais déposer un sous-amendement
à l'amendement qu'on avait déposé à l'article 3,
qui se lirait comme suit: «Le premier alinéa s'applique aux
organismes publics visés à l'article 2.»
Le Président (M. Lemieux): O.K. Alors, si je comprends
bien, il y a deux façons de le faire. Vous pourriez, de
consentement...
M. Léonard: Je voudrais le voir.
Le Président (M. Lemieux): Oui. Voulez-vous le...
M. Gautrin: On remet ce...
Le Président (M. Lemieux): Oui, le remettre à M. le
secrétaire, et on va...
M. Gautrin: Oui.
Le Président (M. Lemieux): II y en avait quelques copies,
une pour M. le député de Labelle et une pour M. le
député de Lévis.
M. Gautrin: Tu reviens mettre l'article 2 dedans, comme on avait
fait au début, parce que je pense que c'était...
Le Président (M. Lemieux): Ou vous pouvez, de
consentement, retirer le sous-amendement que vous aviez fait.
M. Gautrin: bien, c'est-à-dire le premier alinéa,
c'est-à-dire ce qui est l'amendement. ceci se rajoute à
l'amendement, le premier alinéa, le premier alinéa étant:
un organisme public visé au paragraphe 1° doit, selon les
règles et modalités déterminées par le conseil du
trésor, réduire de 20 %, réduire de 12 %. ça, c'est
le premier alinéa. donc, ce... et on a un deuxième alinéa
qui dirait: «le premier alinéa s'applique aux organismes publics
visés à l'article 2.»
Le Président (M. Lemieux): Puis-je faire une
suggestion...
M. Gautrin: Oui.
Le Président (M. Lemieux): ...M. le député
de Verdun et M. le député de Labelle? Si cet amendement vous
parvient, c'est dû au fait que, dans un premier temps, on avait, à
3...
M. Gautrin: Oui.
Le Président (M. Lemieux): ...biffé...
M. Léonard: Et à l'article 2.
Le Président (M. Lemieux): ...et à l'article 2. Si,
de consentement, puisque ça avait été adopté, nous
revenons à l'article original, cet amendement-là que
présente le député de Verdun n'aurait pas lieu
d'exister.
M. Léonard: Ah! mais l'objection qui a été
apportée par mon collègue de Lévis...
Le Président (M. Lemieux): Avait rapport à
l'article...
M. Léonard: ...tient toujours. Selon les règles et
modalités déterminées par le Conseil du trésor,
ça tient toujours.
Le Président (M. Lemieux): Ça tient toujours.
M. Léonard: Ça tient toujours. Alors, le Conseil du
trésor va édicter des règles et des modalités
applicables aux organimes qu'il contrôle.
Le Président (M. Lemieux): Non.
M. Léonard: Bien oui. L'argumentation de mon
collègue de Lévis, c'est exactement ça, puis il a
raison.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis.
M. Léonard: C'est pour ça qu'on a fait
l'amendement.
Une voix: Pardon?
Le Président (M. Lemieux): On a fait l'amendement parce
que...
M. Léonard: Le sous-amendement.
Le Président (M. Lemieux): Non. Allez-y, M. le
député de Saint-Louis, là-dessus.
M. Chagnon: Bien, comme l'a expliqué le président
de la commission un peu plus tôt, tout ce qui est... tous les
barèmes d'organisation du travail qui sont éventuellement
adoptés par le Conseil du trésor, tout ce qui touche, par
exemple, les conventions collectives du secteur pubiic, s'appliquent au
personnel des organismes dont on parle. De plus, et c'est là l'exception
extrêmement importante que le président de la commission a
mentionnée, l'article 110 de notre code de procédure permet au
Bureau de l'Assemblée nationale de déroger.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'on a l'article 110
ici? Est-ce que je peux vous faire la lecture?
M. Chagnon: C'est une exception extrêmement grande.
Ça permet justement d'éviter ce que le député de
Lévis, et repris par le député de Labelle, maintenant,
craignait plus tôt. Donc, le Bureau de l'Assemblée est tout
à fait de libre de faire comme il veut.
L'article 110, paragraphe 1, se lit comme suit...
Le Président (M. Lemieux): Pouvez-vous en faire la
lecture, M. le député de Saint-Louis?
M. Chagnon: Sûrement. Pouvoirs du Bureau: «Sous
réserve de la présente loi et aux fins de la présente
section, le Bureau peut adopter tout règlement qu'il juge
nécessaire à la gestion de l'Assemblée. »
Une voix: Je ne suis pas convaincu...
M. Chagnon: Et, par ce biais-là, on vient...
Le Président (M. Lemieux): C'est le deuxième
alinéa qui est important.
M. Chagnon: Et le deuxième alinéa: «Sous
réserve de la présente loi, la gestion de l'Assemblée
continue de s'exercer dans le cadre des lois, règlements et
règles qui lui sont applicables. » Ça va? «Toutefois,
le Bureau peut, par règlement, déroger à ces lois,
règlements et règles en indiquant précisément les
dispositions auxquelles il est dérogé et les dispositions qui
s'appliqueront en leur lieu et place. »
Le Président (M. Lemieux): C'est donc dire, M. le
député de Labelle, que l'Assemblée nationale peut, pour
elle-même, et non pas pour le Vérificateur ni le Protecteur du
citoyen, peut y déroger pour elle-même. Mais l'article 7 de votre
projet de loi permet, par contre, à d'autres organismes...
M. Chagnon: Une dérogation.
Le Président (M. Lemieux):... de pouvoir y déroger.
Ces organismes-là pourraient être le Protecteur du citoyen et le
Vérificateur général. Oui, M. le député de
Labelle.
M. Léonard: alors, m. le président, prenons...
ignorons pour l'instant, ià, le cas de l'assemblée nationale
comme tel, mais prenons le vérificateur général, qui est
un organisme qui relève de l'assemblée nationale, mais dont les
fonctions sont de vérifier tous les faits et gestes des
ministères et organismes du gouvernement et de tout le monde, en quelque
sorte, pour en répondre directement à l'assemblée
nationale. là, il se voit, dans cet article, réduire son
personnel d'encadrement de 20 %, selon les règles et modalités
déterminées par le conseil du trésor, puis le bureau de
l'assemblée nationale n'a rien à dire là-dedans,
là.
M. Gautrin: Est-ce que je pourrais répondre?
M. Léonard: II n'a rien à dire là-dedans!
Bien oui, mais écoutez...
M. Gautrin: Est-ce que je peux répondre un peu...
M. Léonard:... là, c'est exactement... Il n'a rien
à dire là-dedans, le Bureau de l'Assemblée nationale, dans
le cas du Vérificateur général!
M, Gautrin: Est-ce que je peux répondre? Le
Président (M. Lemieux): Oui.
M. Léonard: ii se voit imposer une réduction de son
encadrement de 20 % et de ses autres personnels de 12 %. donc, il se voit
privé de ses moyens d'actions par le conseil du trésor qui lui
dicte les règles. je pense que là, écoutez...
Le Président (M. Lemieux): Plus loin, monsieur...
M. Léonard:... c'est lui qui vérifie, le Conseil du
trésor, mais c'est le Conseil du trésor qui vient de lui couper
les vivres, en quelque sorte.
Le Président (M. Lemieux): Mais le député de
Labelle, n'oubliez pas l'amendement à l'article 7.
M. Léonard: Oui, mais, l'article 7, ça va
être encore le Conseil du trésor qui va décider si c'est
applicable dans le cas du Vérificateur ou pas.
M. Gautrin: M. le Président, M. le Président...
M. Léonard: On tourne en rond, là. Mais c'est
vraiment...
Le Président (M. Lemieux): C'est le Bureau, c'est le
Bureau. Ce n'est pas le Conseil du trésor.
M. Gautrin: M. le Président, je pense que le
questionnement du député de Labelle est tout à fait
pertinent, et je vais vous expliquer comment on a essayé d'y
répondre.
Là, quand on remet... le premier alinéa s'applique aux
organismes publics visés à l'article 2. Ça veut
dire...
M. Léonard: L'article 7, là, on n'est pas
supposé le connaître.
M. Gautrin: Attendez un instant. Ceci veut dire que les
mêmes nonnes et critères... Donc, essentiellement, on va parler
ici des normes et des critères, les règles, les modalités
déterminées par le Conseil du trésor. Donc le Conseil du
trésor a à déterminer les règles et les
modalités de réduction. Ça va, ça? Ça, c'est
le premier élément. (21 h 40)
Donc, si on vote cet amendement-ci, on soumet aux mêmes
règles et modalités les organismes comme l'Assemblée
nationale, le Vérificateur général, le Curateur public,
les choses comme ça.
Par contre, on vous annonce... Je peux vous annoncer tout de suite
que... Non, non, mais c'est important parce que le point que vous soulevez est
un point sur lequel, moi, j'étais très sensible, que, dans les
modifications à l'article 7, qui est l'article d'exemption, on voit...
Il est clair qu'on ne peut pas donner au Conseil du trésor le pouvoir
d'exempter. Donc, on va présenter un nouvel article au niveau de
l'article 7 qui se dirait: Le Bureau de l'Assemblée nationale exerce, le
cas échéant, le pouvoir d'exemption prévu à
l'article 7 à l'égard des personnes que l'Assemblée
nationale désigne pour exercer une fonction qui en relève.
M. Léonard: Mais une modification par rapport au texte
qu'il y a ici, là.
M. Gautrin: Oui. Donc... Une voix: ...tracer les
limites.
M. Gautrin: Non, mais alors... Autrement dit, l'idée qu'il
y a derrière, et je pense que le point que vous souleviez était
tout à fait valable, c'est qu'on ne peut pas donner au Conseil du
trésor le pouvoir d'exempter le Vérificateur et...
Le Président (M. Lemieux): Moi, je suis entièrement
d'accord avec le député de Labelle là-dessus. Ce n'est pas
évident.
M. Gautrin: Et là on était tous d'accord autour de
ça. C'est pour ça qu'on a donné ce pouvoir d'exemption au
Bureau de l'Assemblée nationale qui, dans le fond, nomme, plutôt
qu'au Conseil du trésor. Alors, ça, on en discutera lorsqu'on
arrivera à l'article 7, mais on peut vous annoncer que c'est l'intention
qu'on a d'aller dans cette direction-là.
M. Léonard: Mais l'article 3...
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Léonard: ...par rapport à l'article 7...
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Léonard: ...qui n'a pas été
déposé est en quelque sorte une contradiction.
M. Gautrin: Expliquez-la-moi.
M. Léonard: parce que vous dites que le personnel
d'encadrement va être réduit de 20 % selon les règles et
modalités déterminées par le conseil du trésor.
M. Gautrin: Oui.
M. Léonard: pourquoi ne fait-on pas plutôt un
article 3 qui dirait... 3.1, par exemple: un organisme visé au
paragraphe 2 de l'article 1 doit, selon les règles et modalités
déterminées par le bureau de l'assemblée nationale,
réduire de 20 %, etc., directement. c'est beaucoup plus clair. et
là vous n'y allez pas par voie d'exemption.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Moi, c'était beaucoup plus aussi le montant des
coupures. Moi, j'ai l'impression que, si ce projet de loi là est
adopté, il y a plus d'ouvrage pour le Vérificateur
général parce que l'imputabilité des fonctionnaires...
M. Léonard: Elle change.
M. Garon: ...va générer de l'ouvrage. Et, en plus,
si on coupe les budgets du Vérificateur général, dans son
rapport, il va analyser moins d'organismes. Alors, au fond, l'effet
recherché... Parce que c'est, au fond... Le Vérificateur
général, c'est un peu le bureau qui vérifie des choses
pour nous et, à partir de ce rapport-là, on peut faire quelque
chose. Si on lui coupe les vivres, il ne pourra plus vérifier ce qui se
passe dans l'administration, et c'est notre action qui va être
coupée d'autant.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que vous pouvez
l'écrire, cet amendement-là?
M. Garon: J'ai le sentiment, moi, que dans les coupures à
ces organismes qui sont le Protecteur du citoyen et le Vérificateur
général, moi, je serais très
prudent parce qu'autrement c'est l'efficacité de
l'Assemblée nationale qui va être diminuée d'autant.
M. Camden: Cependant, M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Lotbinière.
M. Camden: ...suite aux commentaires du député de
lévis, il n'en demeure pas moins qu'en bout de piste il va avoir encore
moins de monde à vérifier. il va avoir -20 % de cadres et encore
-12 % de fonctionnaires à vérifier. alors, la charge de travail,
là, est également réduite.
M. Garon: Pas nécessairement.
Le Président (M. Lemieux): Mais j'aurais peut-être
juste une question à vous poser, M. le député de
Labelle.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Moi, je trouve que l'amendement
est intéressant, mais je me demande... En ce faisant, comment va-t-on
désigner ou comment va-t-on dispenser ou exempter une personne
désignée par le gouvernement en vertu d'une loi et dont le
personnel est nommé ou rémunéré selon la Loi sur la
fonction publique, autre qu'une personne désignée? Exemple:
curatelle. Exemple: l'Office des ressources humaines, qui a un ministre
titulaire et dont les membres sont nommés par l'Assemblée
nationale. C'est différent. C'est la seule chose qui m'embête. Je
suis d'accord avec l'amendement, sauf est-ce qu'il y a un moyen pour que nous
puissions rejoindre une personne autre qu'une personne désignée
en vertu d'une loi, c'est-à-dire une personne désignée par
le gouvernement? C'est le seul élément. Est-ce que vous me
suivez?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Lemieux): C'est la seule chose qui...
M. Léonard: Mais, là, vous me demandez de
déposer un amendement visant à aller chercher plus de
canards...
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Léonard: ...alors que je ne suis pas d'accord pour
aller en chercher de la façon dont vous nous le dites.
Le Président (M. Lemieux): Oui, mais visant à aller
chercher les canards qui sont à l'article 2, et ceux qui nous manquent,
c'est ceux autres qu'une personne désignée, c'est ceux-là
qui nous manquent, de par votre amendement. Le reste...
M. Léonard: Mais, dans le cas aussi... Je veux dire, moi,
je ne suis pas plus d'accord que ça veut...
Le Président (M. Lemieux): Non, parce que je ramasse
l'ensemble de l'article.
M. Léonard: l'amendement, il pourrait se lire comme suit:
le projet de loi 198 est modifié par l'ajout de l'article suivant: un
organisme public visé à l'article 2 doit, selon les règles
et modalités déterminées par le bureau de
l'assemblée nationale, réduire de 20 %, réduire de 12
%.
Et là on revient sur la discussion sur les pourcentages, sur le
caractère arbitraire de ce pourcentage, puis...
Le Président (M. Lemieux): Sauf que le Bureau n'a pas
d'autorité juridique en ce qui concerne la curatelle publique. C'est
ça notre problème, c'est qu'il n'a pas d'autorité
juridique à la fois pour la curatelle, à la fois pour
l'Inspecteur général, alors qu'il y a un lien juridique qui
existe pour une personne désignée. C'est ça notre
problème juridique.
M. Gautrin: Si je reviens, parce que, moi, j'étais au
début, si je puis dire, dans le cheminement qu'on a fait, puis là
on est après en parler. Au cheminement, j'étais assez sensible au
type d'arguments du député de Labelle, et c'est pour ça
qu'on avait suspendu ou retiré l'article 2.
Si on reprend les choses, actuellement, il semblerait qu'à
l'heure actuelle, dans ce qu'on propose, il s'agit simplement des
modalités d'application et des règles que le Conseil du
trésor a comme responsabilité. Les pouvoirs d'exemption sont bien
laissés au Bureau de l'Assemblée nationale. Donc, le Conseil du
trésor, dans l'application de l'article 3 sur les personnes
visées par l'article 2, va strictement être au niveau des
règles et modalités de réduction. Alors, c'est
peut-être quelque chose qui, je crois, peut être acceptable,
à l'heure actuelle.
(Consultation)
M. Gautrin: Alors, on pourrait dire quoi? On l'a suspendu? On
est...
(Consultation)
(Suspension de la séance à 21 h 49)
(Reprise à 21 h 59)
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse, M. le
député de Verdun, M. le député de Labelle,
Mme la secrétaire me fait état qu'il est effectivement 22 heures.
Alors, je dois ajourner nos travaux à demain matin, 10 heures, pour
continuer l'étude du projet de loi 198.
(Fin de la séance à 22 heures)