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(Onze heures vingt-neuf minutes)
Le Président (M. Lemieux): Auriez-vous l'amabilité
de bien vouloir prendre place? Alors, la commission du budget et de
l'administration est réunie afin de poursuivre l'étude
détaillée du projet de loi 16, Loi modifiant la Loi sur la Caisse
de dépôt et placement du Québec. M. le secrétaire,
est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Parizeau
(L'Assomption) remplacera M. Lazure (La Prairie).
Étude détaillée
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le secrétaire.
Nous étions rendus à l'étude de l'article 8 de ce projet
de loi 16. L'article 6 étant suspendu, préférez-vous
immédiatement revenir à l'article 6 ou vous
préférez que nous appelions l'article 8? (11 h 30)
M. Léonard: M. le Président, on l'avait suspendu
parce qu'il est en relation avec un autre article qui va venir
ultérieurement.
Obligations des organismes publics (suite)
Le Président (M. Lemieux): Alors, j'appelle l'article 8 de
ce projet de loi 16. Il vous restait, M. le député de Labelle,
pour votre intervention, trois minutes sur l'article 8.
M. Léonard: Sur l'article 8?
Le Président (M. Lemieux): C'est ça.
M. Léonard: Un instant, qu'on se retrouve. M. le
Président, l'objet de mes remarques, c'était à l'effet que
l'article 26 se lirait dorénavant comme suit: «La Caisse peut
acquérir et détenir sans restriction des obligations ou autres
titres de créance émis ou garantis par un organisme
public», alors qu'auparavant elle ne pouvait pas acquérir plus de
20 % d'une émission d'obligations ou d'autres titres de créance.
Nous discutions à savoir si, vraiment, on devait enlever cette
balise.
J'avais émis l'hypothèse que, possiblement, on pourrait
s'en tenir à 50 %. Mais les dirigeants de la Caisse avaient
exprimé plutôt le désir de ne pas avoir de balises
quantitatives, mais plutôt de s'en tenir aux critères de la
gestion prudente et raisonnable. L'une des remarques que je faisais, à
ce moment-là, c'est que, si on permettait à la Caisse de pouvoir
acquérir une émission à 100 %, elle n'était pas
obligée d'aller sur le marché privé et, donc, elle
échappait à l'évaluation du marché privé. Et
ça posait toute une série d'autres hypothèses et de
conséquences, autant sur le marché que pour la Caisse
elle-même, que pour les emprunteurs: les commissions scolaires, les
municipalités, etc.
En réalité, au fond, la Caisse peut être
amenée, de par ce biais, à prendre toute l'émission de
municipalités. Elle va être amenée aussi à juger de
l'administration, de la qualité de l'administration d'une
municipalité, à juger une municipalité par rapport
à une autre, ce qui met une espèce de concurrence
intermunicipalités qui peut survenir dans le temps. Donc, là,
nous sommes dans un tout autre contexte de marché. Au fond, on
échappe au marché. C'est la Caisse qui intervient seule dans le
dossier.
Par ailleurs, il nous avait semblé - je l'avais mentionné
d'ailleurs - que, lorsqu'on avait créé la Caisse de
dépôt et placement, on voulait que la Caisse soit un partenaire et
qu'il se développe à côté d'elle un marché
privé, ce qui serait beaucoup moins le cas maintenant. Le fait que la
Caisse, à l'heure actuelle, ne détienne que 8 % des obligations,
par exemple, des municipalités ou des titres des municipalités ne
justifie rien, à mon sens, sur le plan du raisonnement, parce que cela
indique au fond, comme gestionnaire prudente et raisonnable, qu'elle n'acquiert
pas toutes les obligations des municipalités. Mais, lorsqu'on
enlève la balise, elle pourrait être amenée à
acquérir beaucoup plus. Mais surtout, le point, c'est qu'on n'est pas
obligé de... ou la Caisse n'interviendrait plus nécessairement
avec d'autres partenaires dans l'émission de titres ou dans la
participation à l'émission de titres.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Labelle. En réplique, M. le ministre, pour une
période de cinq minutes.
M. Levesque: Alors, M. le Président, je serais
disposé à proposer un amendement à cet article qui, je
crois, répondrait d'une façon, je pense, assez adéquate
aux interrogations qui ont été mises de l'avant. Je crois que la
direction de la Caisse pourrait s'en accommoder, et il se lirait comme
suit:
L'article 8 du projet de loi 16 est remplacé par le suivant: 8.
L'article 26 de cette loi est remplacé par le suivant: «26. La
Caisse peut acquérir et détenir des obligations ou autres titres
de créances émis ou garantis par un organisme public aux
conditions suivantes: «a) elle ne peut se porter acquéreur de plus
de 50 % d'une émission d'un organisme municipal,
d'un organisme scolaire ou d'un établissement de santé ou
de services sociaux lors de la mise sur le marché; «b)
malgré le paragraphe a, la Caisse peut se porter acquéreur
jusqu'à 100 % d'une émission d'un organisme supramunicipal au
sens des articles 18 et 19 de la Loi sur le régime de retraite des
élus municipaux (L.R.Q., chapitre R-9.3).»
Peut-être que M. Delorme ou M. Scraire pourraient vous donner les
raisons pour lesquelles on serait d'accord pour cet amendement.
Le Président (m. lemieux): m. delorme, voulez-vous vous
identifier pour les fins de l'enregistrement du journal des
débats? titre et fonction, s'il vous plaît.
M. Delorme (Jean-Claude): Oui, merci, M. le Président.
Jean-Claude Delorme, président du conseil et chef de la direction de la
Caisse de dépôt et placement du Québec.
Je crois que l'amendement qui a été proposé par M.
le ministre en est un, en effet, qui nous conviendrait et qui permettrait de
tenir compte des observations qui ont été faites par M.
Léonard, en ce sens que, comme je l'ai dit à la séance
précédente de la commission, la Caisse n'avait pas vraiment
l'intention de prendre, d'accaparer le marché des obligations
municipales et, donc, d'acquérir la totalité des émissions
de toutes les municipalités.
Donc, la limite de 50 %, qui serait la limite principale, en est une qui
nous permettrait d'avoir la flexibilité souhaitée et de
diversifier notre portefeuille comme il conviendrait. Par contre, il est des
cas, notamment ceux des communautés urbaines, c'est-à-dire des
organismes supramunicipaux, où la Caisse pourrait jouer un rôle
utile en offrant de se porter acquéreur de la totalité d'une
émission. Donc, c'est la raison pour laquelle le deuxième
alinéa nous serait également acceptable.
Le Président (M. Lemieux): M. le chef de l'Opposition
officielle, M. Parizeau.
M. Parizeau: M. le Président, je pense que l'amendement
dit a nous est tout à fait acceptable, mais je dois dire que, pour
l'amendement b, je ne comprends pas pourquoi est-ce que, dans le cas
d'organismes supramunicipaux - on parle de quoi? On parle des
communautés urbaines, au fond - pourquoi, dans le cas des
communautés urbaines, il y aurait des cas où il faudrait monter
à 100 %. C'est ça que je n'arrive pas à saisir. Pourquoi
est-ce que, dans le cas des communautés urbaines, on dirait: Là,
il serait possible, j'allais dire, d'échapper à la discipline du
marché, dans ce cas-là en particulier, alors pour des emprunts
qui, je ne sais pas, moi, ont trait à l'allongement du métro ou
bien à l'épuration des eaux, parce que c'est de ça qu'on
parle?
Pourquoi est-ce que, si c'est des communautés urbaines,
là, tout à coup, la Caisse peut aller à 100 %? Là,
quand on parle de supramunicipaux, on se comprend bien, on ne parle plus que de
trois organismes au Québec. Alors, qu'est-ce qu'il y a à la
Communauté urbaine de Québec, à la Communauté
urbaine de Montréal ou à la communauté de l'Outaouais qui
fait que, dans ces cas-là, il faudrait ou il pourrait être
nécessaire de monter à 100 %? On ne comprend pas. Est-ce qu'on
pourrait nous expliquer pourquoi?
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre. Alors, M.
Delorme, sur le temps de parole de M. le ministre.
M. Delorme: Merci, M. le Président. Je crois que, pour
répondre aux observations de M. Parizeau, je pourrais invoquer deux ou
trois arguments. Le premier, c'est que les amendements que nous sollicitons
sont justifiés, à notre égard, uniquement par des
considérations de gestion de portefeuille, c'est-à-dire nous
permettre plus de souplesse que nous n'en avions jusqu'ici, en tenant compte du
fait que les principes généraux qui sont déjà
inscrits à la loi ou, du moins, qui le seront, si les amendements sont
adoptés, vont contenir les activités de la Caisse à
l'intérieur de ce qu'il est convenu de reconnaître comme devant
être fait par une personne prudente et raisonnable, qui doit aussi
diversifier son portefeuille. (11 h 40)
En deuxième lieu, je préciserais que, lorsque la Caisse
intervient dans des émissions municipales et, notamment, dans les cas
où elle pourrait se porter acquéreur jusqu'à 50 % d'une
émission, son intervention peut faciliter l'écoulement de
l'émission au stade primaire et, donc, étant donné que la
Caisse a un rôle à jouer de teneur de marché, dans ces
cas-là, elle pourrait agir plus efficacement.
En troisième lieu, comme je l'ai mentionné à la
dernière commission parlementaire, de plus en plus, les organismes
municipaux et supramunicipaux offrent leurs émissions par voie d'encans.
Donc, la Caisse, à ce moment-là, ne serait pas le seul
interlocuteur des organismes supramunicipaux. Elle serait, au contraire, en
concurrence avec d'autres entités intéressées à se
porter acquéreur des émissions.
Nous avons donc cru, M. le Président, que, s'il était
jugé inacceptable d'enlever complètement les balises qui
existaient jusqu'ici, on pouvait en déterminer d'autres tout en laissant
à la Caisse la possibilité, cependant, dans les cas des
organismes supramunicipaux, d'aller, lorsque ça pourra être
justifiable, jusqu'à 100 % dés émissions, en rappelant
toujours, cependant, que la Caisse doit toujours agir comme personne prudente
et raisonnable. Là-dessus, même si on peut prétendre qu'en
enlevant les balises, ne
serait-ce que dans le cas des organismes supra-municipaux, la Caisse
pourrait occuper la totalité du champ de ces émissions
d'obligations, il n'en reste pas moins que, si elle ne se limitait pas
elle-même à ce qui est juste et raisonnable, et prudent, elle
risquerait d'en affecter son rendement.
Alors, donc, je crois qu'il y a un principe général qui
devrait être, à mon avis, suffisant pour que les interventions de
la Caisse, même dans le marché supramunicipal par opposition au
marché municipal, soient maintenues dans des limites raisonnables.
Merci.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
L'Assomption, est-ce que vous avez des commentaires?
M. Parizeau: Oui, M. le Président. J'ai encore de la
difficulté à comprendre. La Caisse... Il a toujours
été envisagé que la Caisse s'associe au marché dans
le cas des émissions publiques. Sans doute, dans le passé, il y a
eu des placements privés, soit du gouvernement du Québec, soit
d'Hydro-Québec, à la Caisse, et on sait à quel point
ça a été assez long, finalement, assez pénible de
trouver une formule en vertu de laquelle, quand un placement privé se
fait à la Caisse... de déterminer quelle formule on va utiliser
pour traduire le rendement sur les obligations qui constituent ce placement
privé par rapport au marché des jours où le placement
privé se fait.
Il y a eu de longues discussions là-dessus parce qu'on voulait,
même s'il s'agissait d'un placement privé, que l'on soit certain
qu'on était aligné sur le marché et sur les conditions du
marché, de façon à faire apparaître clairement que,
d'aucune espèce de façon, la Caisse, par exemple, faisait une
subvention, accordait une subvention au gouvernement. Mais il n'y avait qu'un
seul gouvernement.
Là, dans le cas de trois structures supramu-nicipales, trois, la
Caisse pourrait aller à 100 %, en sachant très bien que, quand
elle va à 100 %, ça ne va pas être facile de s'aligner sur
le marché secondaire des mêmes jours, parce que ces
marchés-là ne sont pas très épais, il n'y a pas
tellement de transactions dessus par rapport à ce qu'il peut y avoir
pour Hydro-Québec et le gouvernement du Québec. D'autre part,
comment dire, il va falloir dégager la signification des gestes
posés.
Pourquoi est-ce que la Caisse prendrait 100 %, à un moment
donné, d'une émission de la Communauté urbaine de
Québec et pas d'une émission de Montréal qui sortirait, je
ne sais pas, moi, trois mois après? Quel jugement ça
impliquerait, ça, que la Caisse dise: Pour la prochaine émission
de la Communauté urbaine, j'en prends 30 %, puis, pour la prochaine
émission de la Communauté urbaine de Québec, je suis
prêt à en prendre 100 %?
Ça a des significations, des gestes comme ceux-là. Alors,
je ne sais pas pourquoi. Je comprends pourquoi on voulait monter de 20 %.
Au-dessus de 20 %, ça, on comprend fort bien. Mais je ne comprends pas
pourquoi, à l'égard de trois organismes supramunicipaux, on se
dit: Là, nous pourrions prendre des émissions en entier. Je
comprends qu'on pourrait envisager une sorte de concurrence entre la Caisse et
certains groupes de courtiers privés pour prendre 100 % d'une
émission, mettons, de la Communauté urbaine de Montréal.
Mais est-ce qu'une concurrence comme celle-là est susceptible vraiment
de jouer? Comment est-ce que ça se manifesterait, ça? Il n'y a
rien dans la loi qui exigerait ça.
Alors, en fait, je reviens à ce que je disais tout à
l'heure, je ne vois pas vraiment pourquoi, dans le cas de trois organismes
supramunicipaux, une règle, qui s'applique aux placements de la Caisse,
c'est-à-dire de s'associer au marché dans tous les cas des
organismes publics, serait rompue pour ces trois-là seulement. Je ne
saisis pas. À cet égard, moi, je suggérerais que l'article
26a devienne simplement l'article 26, c'est-à-dire que le maximum de 50
% s'applique à toutes les émissions municipales,
supramunicipales, scolaires, d'un établissement de santé ou de
services sociaux. Ça donnerait à la Caisse toute la latitude
additionnelle qu'il lui faut. Et ça, je reconnais qu'il lui faut une
souplesse additionnelle. Mais on ne donnerait pas, on n'accorderait pas une
sorte d'exception au système pour trois organismes publics seulement sur
toute la panoplie qui peut exister au Québec.
M. Levesque: II faut bien comprendre... Le Président
(M. Lemieux): M. le ministre.
M. Levesque: ...M. le Président, que nous ne sommes pas
partis de ce texte. Nous sommes partis d'un texte où il y avait 20 %,
hein? C'est en essayant de répondre aux objections qui ont
été formulées, en essayant de trouver une sorte de
consensus autour de cet item, parmi plusieurs dans ce projet de loi, que... Et,
d'ailleurs, nous avons retenu le chiffre de 50 % même qui avait
été avancé par le député de Labelle.
Donc, il y a, de ce côté-ci, un effort afin de trouver une
solution qui soit de nature à rencontrer les questions qui sont
posées, les arguments qui sont avancés, mais, d'autre part aussi,
à protéger le rendement de la Caisse. Si nous étions
convaincus qu'on pouvait résumer le tout par un 50 % et faire
disparaître la distinction qui se trouve dans l'amendement, nous
n'aurions pas d'objection. Mais il faudrait cependant, je pense, tenir compte
de l'argumentation de la Caisse aussi.
Le chef de l'Opposition dit: Je ne comprends pas la distinction qu'il y
a entre le 50 % pour l'ensemble et ces exceptions-là de 100 % pour trois
organismes supramunicipaux. Ce que
j'ai retenu, en particulier, de l'exposé de M. Delorme,
c'était que, surtout lorsqu'il y avait une demande de soumissions, si
vous voulez, des offres qui étaient faites par plusieurs, dont la
Caisse, à ce moment-là, ça permettait à la Caisse
d'être présente sur ce marché. Quant à ce que le
chef de l'Opposition nous dit sur l'expérience que nous avons comme
gouvernement avec la Caisse, ça donne lieu réellement à
une discussion assez forte de part et d'autre. Ha, ha, ha!
M. Parizeau: Ha, ha, ha!
(11 h 50)
M. Levesque: Depuis que je suis là, moi, du moms.
Ça devait être comme ça avant aussi. Ça n'a pas
toujours été facile. Maintenant, il s'agit de savoir si les
arguments qui sont apportés par la Caisse, on les comprend bien. Le chef
de l'Opposition a dit: Moi, je ne saisis pas la distinction suivante. Je pense
qu'on va permettre à M. Delorme de revenir avec d'autres, s'ils le
veulent.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre, je m'excuse. Je
sais que monsieur aussi veut intervenir. Alors, on va permettre à M.
Delorme, et nous allons revenir à monsieur...
M. Levesque: Alors, comme M. Delorme...
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. Delorme, mais sur le
temps de parole du ministre.
M. Delorme: Bien, si vous me permettez, M. le Président,
je voudrais simplement brièvement dire, à la suite de ce que M.
le ministre vient de dire, que les limites qui existent dans le texte actuel de
la loi ou qui existeraient dans le texte amendé, si les amendements
proposés par M. le ministre étaient adoptés, sont des
limites qui ne s'appliquent pas aux autres institutions financières qui
sont dans ces marchés. D'autre part, l'obligation ou le principe
général qui s'applique à un investisseur et qui s'applique
tout particulièrement à la Caisse, en est un qui l'amène
nécessairement à poser des gestes qui visent à optimiser
son rendement financier.
Donc, on ne peut pas dire que, si la Caisse a le pouvoir d'acheter la
totalité d'une émission, même d'un gouvernement ou d'un
organisme supramunicipal, elle l'exercera nécessairement. Elle ne
l'exercera que dans la mesure où un investissement ou une intervention
sur le marché primaire de cette nature-là ne compromettrait pas
son rendement, l'équilibre de son portefeuille, etc. D'autre part, on
parle du marché, d'une limite qui s'appliquerait à l'intervention
de la Caisse sur le marché primaire, alors qu'il n'y a pas de limite sur
les marchés secondaires.
Une voix: M. Scraire, voulez-vous...
Le Président (M. Lemieux): M. Scraire, voulez-vous vous
identifier, pour les fins de l'enregistrement du Journal des
débats?
M. Scraire (Jean-Claude): Jean-Claude Scraire, premier
vice-président à la Caisse aux affaires juridiques. Juste un
élément que je voudrais rajouter en termes de lecture de la loi
actuelle. Je pense qu'on peut dire que le principe de base, dans la loi
actuelle, c'est que, dans le secteur, la Caisse peut acquérir la
totalité d'une émission d'obligations dans le secteur public, que
ce soit le gouvernement ou les différents organismes. Le principe de
base qu'on retrouve aux articles 24 et 25, c'est celui-là. Même
dans le secteur des organismes ou des régies qui sont dotées du
pouvoir d'imposer des tarifs, à l'article 25, par exemple, une
société de transport ou un organisme comme Hydro-Québec,
la Caisse peut acquérir 100 % d'une émission de l'un de ces
organismes-là.
C'est le principe ou c'est l'économie générale de
la loi que le principe, c'est 100 %. La loi prévoit, à son
article 26, de rares exceptions. Ça a été fait pour les
commissions scolaires et les municipalités, et c'est seulement ces
cas-là, de sorte que, quand on parle, aujourd'hui, de rouvrir, ce n'est
pas le principe de la loi qu'on touche, c'est l'exception uniquement qu'on
suggère de rendre plus légère, donc d'éliminer une
partie de l'exception pour revenir à l'économie de la loi. Ce
n'est pas, donc, l'économie générale qu'on modifie.
C'est juste une question technique que je voulais apporter comme
élément d'information, là. On s'inscrit dans la
continuité du fondement même de la loi. C'est une exception qu'on
suggère d'adoucir pour faire face aux besoins des communautés
urbaines, tout comme on peut le faire soit avec un organisme comme
HydroQuébec ou avec des organismes suffisamment importants, ce pour quoi
peut-être on peut-Peut-être eût-il été
préférable de pouvoir le faire à 100 % avec n'importe quel
organisme, en théorie, peut-être.
Par ailleurs, le ministre a convenu de tenir compte de certaines
réserves de l'Opposition. Mais, par ailleurs, peut-être que, dans
le cas des communautés urbaines ou d'organismes importants de ce
type-là, il serait utile de pouvoir avoir des gens qui négocient
des transactions et qu'éventuellement ça puisse mener à
100 % de rémission, sans qu'au départ on sache que ça soit
impossible. C'était juste un élément technique.
Le Président (m. lemieux): avez-vous quelque chose
à ajouter, m. le ministre? m. delorme, ça va? alors, m. le
député de labelle, vous m'avez demandé la parole.
M. Léonard: Oui, bien, une remarque. Alors, sur ce
plan-là, l'économie... quand on lit l'article 24, son
économie, c'est de dire: La Caisse peut
acquérir ou détenir sans restriction toute obligation
émise par le gouvernement du Québec, garantie par lui. Vous
dites: Dans le cas des communautés urbaines, jusqu'ici à tout le
moins, c'est garanti par le gouvernement, si on considère les titres,
les obligations émises pour financer le transport en commun, pour
financer l'assainissement des eaux. Ce n'est pas garanti?
M. Scraire: L'article 25.
M. Léonard: C'est l'article 25?
M. Scraire: Pour le transport en commun.
M. Léonard: Mais le financement du transport en commun par
les communautés urbaines, ce n'est pas garanti par le gouvernement? Bon.
Alors, revenons à ce moment-là aux municipalités. Les
communautés urbaines regroupent une partie très importante de la
population du Québec et, en fait, les grands emprunts municipaux sont
faits par les communautés urbaines. Si on prend Montréal, c'est 1
700 000 habitants, 1 750 000 habitants; la Communauté urbaine de
Québec, c'est 400 000, 500 000 et puis la Communauté
régionale de l'Outaouais, c'est un autre 225 000 à peu
près. Donc, on va chercher 40 % de la population du Québec. Quand
on considère ces municipalités, ce sont elles qui font le gros du
financement.
Est-ce que la Caisse, en obtenant une telle dérogation - appelons
ça comme ça, entre guillemets, pour ne pas... sans
méchanceté - ne va pas écrémer en quelque sorte le
marché des communautés urbaines? Parce que les
municipalités, par ailleurs, empruntent beaucoup moins même que
d'autres, toutes proportions gardées. Parce que les gros investissements
sont faits en commun à l'intérieur du territoire. Donc, quelle
est la justification, finalement, s'il n'y a pas plus de garantie du
gouvernement pour en assumer les coûts, de se sortir de ce plafond de 50
%?
Je reviendrai tout à l'heure. Je pense qu'il y a un autre
élément qui a été amené, M. le
Président, dans la discussion, qui était celui de permettre
à la Caisse de se comporter comme ses concurrents dans le marché.
Il me semble que, là, il y a matière à soulever quelques
discussions, parce que ce n'est pas un concurrent parmi d'autres, la Caisse,
mais je voulais au moins faire le point sur les emprunts réalisés
par les municipalités en commun, en quelque sorte.
Quand on connaît aussi l'intention du gouvernement de se sortir de
plus en plus du financement municipal, alors là, s'ils sont à
peine garantis maintenant, ils ne le seront pas du tout dans quelques
années. Donc, on retombe vraiment dans des emprunts de nature
municipale. Même si c'est intermunicipal, c'est quand même de
nature municipale. Enfin.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Labelle. M. le ministre.
M. Levesque: Eh bien, je pense que tout a été dit
jusqu'à maintenant. Tout ce que j'espère, c'est qu'on puisse
s'entendre, si possible. Si on ne peut pas, on vous «agree to desagree
and that is it».
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
L'Assomption, est-ce que vous avez des commentaires?
M. Parizeau: Oui, je voudrais revenir un instant sur ce que M.
Scraire appelait l'esprit de la loi. L'esprit de la loi, à
l'égard des titres des gouvernements, c'est que jamais en 100 ans la
Caisse ne pouvait être amenée à acheter, au cours d'une
période déterminée, six mois, un an, comme on voudra, la
totalité des titres émis par le gouvernement du Québec ou
la totalité des titres émis par Hydro-Québec. C'a toujours
été clair depuis le début que la Caisse ne pourrait que
satisfaire une partie des emprunts gouvernementaux et
d'Hydro-Québec.
Donc, il n'a jamais été question... on n'a jamais eu
besoin de soulever la question de 100 %, sujette évidemment à des
placements privés dont on parlait tout à l'heure. Alors qu'ici,
là, pour la première fois, on introduirait dans la loi de la
Caisse de dépôt la possibilité, à l'égard de
trois organismes publics, qu'on aille effectivement à 100 %. Ça,
je vous signale, M. le Président, que ça, c'est très
nouveau par rapport à l'esprit de la loi.
En somme, en vertu des amendements qui sont proposés ou de
l'amendement qui est proposé dans ce cas-là, il serait possible
pour la Caisse d'intervenir à un moment donné et de dire: Je
saisis la totalité d'une émission d'une communauté urbaine
que j'ai choisie parmi les trois. Pour des questions de rendement, j'ai un peu
de difficultés à voir, comment dire, comment le rendement est
optimisé par un geste comme celui-là. (12 heures)
D'autre part, prendre 100 % des émissions d'un de ces trois
organismes publics, c'est porter un jugement, ça, sur la situation de
l'une ou l'autre de ces trois communautés, sur son crédit. Je
n'aimerais pas, moi, qu'à un moment donné, sous prétexte
qu'une communauté urbaine, à cause de sa situation
financière, aurait des difficultés d'accès au
marché, la Caisse dise: Bien, je vais te donner un coup de main et
prendre toute l'émission. Parce que, si la communauté urbaine
allait sur le marché à ce moment-là, ils auraient
peut-être des problèmes sérieux. S'il y a un jugement
à porter de cette nature-là, c'est le marché qui va porter
le jugement. Ce n'est pas la Caisse qui va porter le jugement. Et ça,
c'est conforme à l'esprit de la loi. Et l'avenir dure longtemps.
On sait à quel point il a été, à
certains
moments, difficile, pour certains organismes municipaux ou
supramunicipaux, d'avoir accès au marché. Qu'on laisse le
marché juger, mais que d'aucune espèce de façon on puisse
prendre le risque de voir la Caisse se substituer au marché parce que
ça, si la Caisse, jamais, se substitue au marché en prenant la
totalité d'une émission de l'un des trois organismes, là,
elle rendrait peut-être éminemment service à cette
communauté urbaine. Je n'en disconviens pas. Peut-être que son nom
serait béni, hein, par la communauté urbaine un peu mal prise,
à ce moment-là. Mais là, elle contreviendrait à
l'esprit de sa loi.
C'est à cet égard que, encore une fois, je ne vois
vraiment pas pourquoi on ne pourrait pas s'entendre pour appliquer la limite de
50 % à tous les organismes municipaux, qu'ils soient supramunicipaux,
intramunicipaux ou inframunici-paux, mais que, pour un organisme municipal, la
règle du 50 % s'applique.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre des
Finances.
M. Levesque: C'est simplement quelque chose qui me passe à
l'esprit, là, lorsque j'entends le chef de l'Opposition parler du danger
peut-être que pourrait constituer le fait d'un placement privé
complètement isolé du marché, du contexte et,
peut-être dans... Il est allé plus loin. Il a même
mentionné que, peut-être, ce serait pour aller faire du sauvetage.
J'ai compris ça un peu dans ce sens-là.
M. Parizeau: Ça peut arriver.
M. Levesque: Je me posais la question si, étant
donné que l'intention manifestée clairement par le
président, il y a quelques instants, était à l'effet que
ce qu'il voulait, c'était ne pas être dans une situation
inférieure à ses concurrents, et si on veut, justement,
éliminer cette possibilité qui a été
évoquée, on ne pourrait pas songer, là... Je n'ai pas de
texte devant moi ou je n'ai pas écrit quoi que ce soit, mais je veux
juste explorer cette possibilité de dire que, lorsqu'il y a des appels
d'offres, alors vous avez le marché qui serait nécessairement
appelé en même temps que la Caisse. Je ne sais pas, là.
J'essaie de...
M. Parizeau: Ça...
Une voix: C'est déjà mieux.
M. Parizeau: Ça, c'est déjà mieux.
Ça, on pourrait explorer ça.
M. Levesque: On pourrait l'explorer. Je n'ai pas de...
Une voix: On pourrait faire un texte assez rapidement.
Le Président (m. lemieux): nous pouvons suspendre
l'article 8 et nous pouvons... oui, m. le député de l'assomption
et chef de l'opposition officielle.
M. Parizeau: Si vous me permettez, M. le Président,
ça, on pourrait suspendre et puis, à l'heure du déjeuner,
voir si on est capable de ficeler quelque chose de cette nature-là,
hein? Il me semble y avoir des possibilités de ce
côté-là.
Le Président (M. Lemieux): D'accord, M. le ministre?
Alors, nous, nous... Oui, M. le député de Labelle.
M. Léonard: On pourrait quand même souligner que,
quand on parle d'opération de sauvetage ou de quelque chose comme
ça, la tentation peut être grande.
Quand nous sommes arrivés au gouvernement, en 1976, il y avait
une série d'études sur les problèmes d'urbanisation
à Montréal et il y avait des projets de toute espèce qui
avaient été annoncés pour des millions, des centaines de
millions, et ça dépassait le milliard à l'époque,
ce qui était considérable. Et puis, les marchés
hésitaient, d'ailleurs, à s'embarquer là-dedans. Il a
fallu, sous cette pression, ralentir, même stopper les investissements.
Aujourd'hui, on dit: On a arrêté le développement, mais il
y avait la pression des marchés financiers qui jugeaient que la
santé économique ou financière des organismes municipaux,
à l'époque, laissait à désirer.
Donc, ça a été sain parce que ça a
obligé tout le monde, autant le gouvernement que les élus
municipaux, à prendre leurs projets avec beaucoup plus de
réalisme et, finalement, à ne pas imposer des charges trop
lourdes à la population, en tout cas à essayer de rationaliser un
peu leur plan de développement. Ça a forcé, en quelque
sorte, à faire un minimum de planification, et puis, après, on
s'est remis à autoriser des projets de façon ordonnée, je
pourrais dire, avec des étapes dans les plans de réalisation du
transport en commun, de l'assainissement des eaux, etc.
C'est pour ça que le marché privé fait cette
estimation-là. Tandis que si on en reste seulement entre nous,
organismes publics, la pression peut devenir grande d'utiliser les vases
communicants. C'est une tentation assez facile, merci, et je pense que la
prudence là-dedans en vaut le coup. Mais quand on propose la voie que le
ministre a soulevée, je crois que déjà c'est un peu mieux.
C'est un peu mieux.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis, vous avez un commentaire?
M. Chagnon: Oui, une question. Si je comprends bien, M. le
Président, on s'entend pour dire: La Caisse de dépôt
pourrait avoir une
prise ferme de 100 % d'une émission d'un des organismes qu'on
appelle supramunicipaux, à la condition qu'il y ait une
compétition sur le marché. C'est sur ça qu'on
s'entend?
M. Levesque: C'est ça.
M. Chagnon: O.K.
M. Levesque: Même on pourrait être...
M. Parizeau: Je ne sais pas si on s'entend, mais ça vaut
la peine d'explorer.
M. Levesque: On pourrait même explorer... Je ne le sais
pas, encore là. Je réfléchis tout haut. On regardera
ça plus tard avec les représentants de la Caisse. Mais on
pourrait, au lieu d'identifier un organisme supramunicipal, simplement dire:
Malgré le paragraphe a, la Caisse peut le faire lorsqu'il y a appel
d'offres, sans se référer à quoi que ce soit. Ça,
c'est une autre façon qu'on peut explorer, j'ai dit.
M. Chagnon: La prise ferme peut se faire sur n'importe quelle
espèce d'émission d'obligations, d'autant plus que, dans le
premier cas, on a convenu qu'en marché secondaire on pouvait racheter
l'émission.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
L'Assomption et chef de l'Opposition officielle.
M. Parizeau: Oui, mais entendons-nous, là. Sur le
marché secondaire, je comprends que la Caisse peut toujours racheter,
mais, dans la majorité des cas dont on parle, le marché
secondaire, il n'y a pas grand-chose à vendre sur une longue
période. Il faut une sacrée persistance pour...
M. Levesque: Je ne me référais pas aux
marchés secondaires.
M. Parizeau: Non, non, je sais, mais...
M. Chagnon: Non, moi, je m'y référais.
M. Levesque: D'accord.
M. Parizeau: ...lui, il s'y référait.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chagnon: Mais théoriquement. Évidemment, c'est
un débat qui est un peu théorique. Théoriquement, par le
biais du marché secondaire, la Caisse pourrait acquérir 100 %
d'une émission.
Le Président (M. Lemieux): Alors, afin...
M. Parizeau: Si vous me permettez.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de L'Assomption, allez-y.
M. Parizeau: II y a une autre piste qui pourrait être
explorée, conformément à l'ouverture que manifestait le
ministre des Finances. Ça serait 50 % pour tous les emprunts municipaux,
supramunicipaux, etc., mais la possibilité d'aller plus haut
lorsque...
Une voix:...
M. Parizeau: ...hein, etc. Ça, explorons ça. Ne
fermons pas de portes pour le moment. Il y a peut-être des pistes
à examiner.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie. Alors, nous
suspendons maintenant l'article 8 et nous passons à l'article 9. Je vais
vous donner... (12 h 10)
Autres obligations
M. Levesque: L'article 9, M. le Président, veut modifier
l'article 27. Il y a deux éléments. Premièrement, c'est
une question de concordance. Je pense qu'on peut le dire ainsi. Utiliser les
mots «personne morale», c'est une concordance avec le Code civil et
les autres lois. Comme dans le Code civil, on élargit le concept de
compagnie à celui de personne morale, et ce, partout dans la loi, pour
inclure notamment les banques et certaines coopératives.
Il y a aussi le paragraphe c de l'article 27, le texte proposé,
qui ferait un peu disparaître ces restrictions.
Disons tout de suite que les articles 27, 31 et 31.1 traitent des
pouvoirs d'acquisition de la Caisse face à certains véhicules de
placement et pourraient être examinés, si on le désire,
d'une façon globale.
En effet, l'article 27 établit les pouvoirs d'acquisition par la
Caisse d'obligations et autres titres de créances émis par ce que
nous appelons maintenant des personnes morales. Pour ce faire, le projet de loi
réfère maintenant aux articles 31 et 31.1 qui établissent
ces pouvoirs d'acquisition pour les actions ordinaires de personnes
morales.
Pour comprendre les modifications à l'article 27, il faut donc
considérer un instant les principes qui s'établissent à
ces articles 31 et 31.1. C'est l'article 13 qui modifie l'article 31 et
l'article 14 qui remplace l'article 31.1. De la même façon, dans
ces deux articles, on propose de remplacer le critère du versement de
dividendes de 4 % par année par ces personnes morales par un
critère de choix applicable à tous les titres de personnes
morales qui est celui de la personne prudente et raisonnable.
Ce critère que la Caisse devra appliquer en fonction de
l'ensemble de son actif est inspiré des dispositions qui
établissent les pouvoirs
généraux de gestion d'autres institutions
financières québécoises, plus précisément
les compagnies d'assurances, les sociétés de fiducie, les
sociétés d'épargne et les régimes
complémentaires de retraite.
Cette nouvelle approche de gestion globale a été
introduite dans les différentes lois depuis 1984. Son application
à la Caisse ne change pas les structures de sa loi quant à ses
pouvoirs de placement. Elle vient lui donner plus de flexibilité
uniquement quant au choix des titres. On remplace ainsi une série de
critères techniques qui, de l'avis de la Caisse, ne correspondent plus
à la réalité des facteurs à considérer pour
déterminer la rentabilité d'une personne morale. En effet, une
compagnie peut avoir versé un dividende de 4 % alors qu'il eût
été préférable de le réinvestir.
À titre d'exemple, on avance qu'une compagnie peut avoir
gagné 4 % au cours des 10 dernières années sans
présenter aucun potentiel de gains, alors qu'une compagnie qui s'est
redressée financièrement depuis quelques années, sans
générer de 4 %, peut offrir, à cause d'un nouveau produit,
un nouveau marché ou une meilleure équipe de direction, un
meilleur potentiel de rentabilité pour les investisseurs.
De plus, même le nouveau Code civil, qui s'applique à des
fiduciaires qui ne sont pas des professionnels du placement, ne fait plus
référence à ce critère de 4 % de versement de
dividendes. Il fait obligation aux administrateurs de biens d'autrui - et c'est
l'article 1340 du nouveau Code civil - de décider des placements en
fonction du rendement et de la plus-value espérée et de composer
un portefeuille diversifié.
Les modifications apportées par le projet de loi retirent donc ce
critère de 4 % pour les obligations à l'article 27 et pour les
actions à l'article 31, en le remplaçant par le critère de
l'article 31.1, tout en maintenant les limites globales actuelles, parce qu'on
ne fait pas disparaître les limites globales actuelles pour l'acquisition
de ces titres dans une même personne morale.
Alors, je ne sais pas comment on veut procéder, M. le
Président. Je suis à la disposition de la commission. Mais, comme
tout cela est pratiquement attaché dans le sens philosophique du mot, je
vous laisse, M. le Président, le soin de... Pardon?
M. Léonard: C'est le coeur du projet de loi, en quelque
sorte.
M. Levesque: Pardon?
M. Léonard: C'est l'essentiel du projet de loi, c'est le
coeur.
M. Levesque: C'est pour ça que je... Je pense qu'il est
difficile d'examiner seulement l'article 27, si on ne tient pas compte des
articles 31 et 31.1. C'est ça que je veux dire.
Le Président (M. Chagnon): M. le chef de l'Opposition.
M. Parizeau: M. le Président, effectivement, il serait
paradoxal que le remplacement de 980., qui définissait les placements
d'un bon père de famille, disait le Code civil, et qui ont
été transportés dans un certain nombre de lois
d'institutions financières et de la Caisse de dépôt, que
ces dispositions, lorsqu'elles sont supprimées dans le Code civil,
lorsqu'elles sont supprimées dans les lois d'un certain nombre
d'institutions financières, soient maintenues pour la Caisse de
dépôt. J'admets que, là, on aurait comme un
problème. Bon. Seulement ça manque de cohérence.
Cela étant dit, ça ne veut pas dire qu'il faut faire
sauter toutes les règles de prudence. Dans l'argumentation que nous
allons présenter au sujet de l'article 9 - ça va revenir à
plusieurs autres endroits dans ce projet de loi - il ne faudrait pas
s'étonner que ce réflexe de prudence réapparaisse
régulièrement. Alors, par exemple, 9,3°, à c,
là, il s'agira de titres dont on dit que la Caisse peut les
acquérir «s'ils sont émis ou pleinement garantis par une
personne morale dont la Caisse peut, en vertu des articles 30 ou 31,
acquérir et détenir les actions ordinaires ou
privilégiées».
Bon. Soit, pour le principe général. Mais il y a, dans
d'autres articles de la loi de la Caisse, des restrictions quantitatives -
là, j'ai compris du ministre qu'elles ne sautaient pas - bon, en
particulier, celles de l'article 32 qui dit dans l'état actuel - on
verra les amendements tout à l'heure - que la Caisse ne peut pas
acquérir plus que 30 % des actions d'une compagnie. Est-ce qu'il ne faut
pas aller un peu plus loin que de dire simplement, «en vertu des articles
30 ou 31»? Est-ce qu'on doit rappeler l'article 32, enfin les autres
articles de la loi de la Caisse qui impliquent un certain nombre de
limitations?
En somme, ce n'est pas un blanc-seing qu'on donne en vertu de c. On
définit un type de titres, mais on s'entend implicitement que les autres
articles limitant le pouvoir de la Caisse de dépasser un certain
pourcentage des actions dans une même compagnie, ça s'applique
aussi. Ça continue. Ça s'appliquerait. On me dira: Ça va
sans dire. Mais est-ce que ça ne vaut pas mieux en le disant?
M. Levesque: Les légistes me disent que ce n'est pas
nécessaire, mais, enfin, trop fort ne casse pas. C'est ça que
vous dites?
M. Parizeau: Trop fort ne casse pas! Si on me donne l'assurance
que, juridiquement, les autres dispositions de la loi s'appliquent, ça
va. Je veux simplement qu'on soit absolument certain sur le plan juridique que
c'est bien ça. Parce
que, autrement, ce ne serait pas difficile d'ajouter les autres
dispositions.
M. Levesque: On me dit qu'il n'y a pas l'ombre d'un doute.
M. Parizeau: Article 32, puis peut-être celle du
«basket clause», je ne sais pas, moi. Enfin, bon.
M. Levesque: on me dit qu'il n'y a pas l'ombre d'un doute sur le
plan légal, que ça s'applique. alors, moi, je tiens compte... ha,
ha, ha!
M. Parizeau: S'il n'y a pas l'ombre d'un doute-Le
Président (M. Chagnon): J'ai entendu que, s'il va sans dire,
ça ne vaut pas la peine de l'écrire.
M. Parizeau: C'est ça. (12 h 20)
M. Léonard: Bien, c'est parce que, si la Caisse participe
à un montage financier d'un groupe quelconque, X et qu'au terme de ce
montage elle prend une participation conforme à la loi, sans aucun
problème, et qu'elle va le plus loin possible, et que, par suite du
défaut d'une tierce partie qui participe au montage, elle est
amenée à acquérir le reste, qu'est-ce qui arrive
là-dedans? Parce qu'elle vient de...
M. Levesque: C'est prévu, ça. C'est prévu.
Il y a un article qui prévoit ce qui arrive. On a un certain
délai pour... On a cinq ans.
M. Léonard: Oui. C'est deux ans, et vous voulez l'allonger
à cinq ans.
M. Levesque: C'est ça.
M. Léonard: Mais vous voyez que, finalement, actuellement
c'est deux ans. La proposition qui est faite ailleurs dans le projet de loi,
c'est de l'allonger à cinq ans. On est rendu dans le moyen terme vrai,
là. Donc, au-delà des balises établies par la loi, la
Caisse se trouve, par le défaut d'une tierce partie, à
déborder assez largement, finalement, la loi. C'est ça qui
arrive.
M. Levesque: Non, mais l'idée... M. le
Président...
Le Président (M. Chagnon): Non, mais sauf... M. le
député de Labelle, c'est qu'on reviendra à cet
article-là un peu plus tard.
M. Léonard: Oui, mais la porte est ouverte ici et elle
sera refermée là-bas ou elle sera un peu plus ouverte, un peu
plus...
Le Président (M. Chagnon): On va les fermer l'une
après l'autre, les portes. On est dans un grand corridor.
M. Levesque: M. le Président, vous me permettez simplement
de... Parce que...
M. Léonard: II y a deux portes ouvertes sur le
même...
Le Président (M. Chagnon): M. le ministre.
M. Levesque: Je comprends l'argumentation du député
de Labelle, sauf qu'il y a une autre argumentation qui est
présentée par la Caisse. C'est que, dans l'exercice, dans la
pratique des choses, on peut avoir un rendement diminué par le fait que
les gens, le marché, voient ce qui se passe, puis ils se disent qu'ils
doivent faire quelque chose à l'intérieur de deux ans. À
ce moment-là, ils sont pris avec ces deux ans et ils peuvent perdre dans
le rendement à cause de cette situation-là.
Alors, c'est la seule raison. Ce n'est pas parce qu'ils veulent attendre
cinq ans. C'est parce que les deux ans, d'après ce qu'on m'a
exposé, ont fait en sorte que le marché, sachant qu'ils sont pris
avec cette disposition-là, peut en profiter au détriment de la
Caisse. C'est ça.
Le Président (M. Chagnon): M. le chef de l'Opposition.
M. Parizeau: On peut imaginer que, seulement pour être tout
à fait certain et sans être trop spécifique, on ajouterait
à ce paragraphe c quelque chose comme... là, je ne sais pas. Ce
n'est pas rédigé en termes juridiques, mais je suis certain que,
si on accepte l'idée, on peut le traduire rapidement, quelque chose
comme «et sujet aux limitations qui découlent de la
présente loi». Après
«privilégiées», remplacer le point-virgule, puis dire
seulement «et sujet aux limitations qui découlent de la
présente loi». Là, on saurait que c'est attaché.
Parce que, de toute façon, la présente loi comporte des
limitations.
Une voix: ...redondant.
M. Parizeau: Bien, je ne sais pas si ce serait redondant, mais au
moins ce serait clair.
M. Levesque: Peut-être que je peux faire part à la
commission de l'avis des juristes là-dessus. C'est qu'il n'y a pas
d'objection à une telle disposition, sauf que le fait qu'elle ne soit
pas partout peut créer des doutes ailleurs. Autrement dit, il faudrait
quasiment la mettre partout dans la loi. Tandis que, présentement, ils
sont convaincus que ça s'applique tel que le désire
l'intervenant.
Le Président (M. Chagnon): M. le député de
Labelle. M. le député de L'Assomption.
M. Parizeau: Ça, je pense que c'est un argument
convaincant.
Une voix: O.K. C'est correct.
M. Parizeau: Alors, dans ces conditions...
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 9 est
adopté?
M. Parizeau: Non, non, non. Non, non, non. Un instant, là.
Alors, là, nous passons à 4°: par la suppression du dernier
alinéa. Là, j'ai de la difficulté à comprendre
pourquoi le 1 % saute. «L'investissement total, disait la loi actuelle,
de la Caisse en obligations ou autres titres de créance visés au
paragraphe c et émis ou garantis par une même compagnie ne doit
pas dépasser 1 % de son actif total.»
M. Levesque: La raison qu'on m'a donnée là-dessus,
c'est que, d'abord, ça reste à l'intérieur du 5 % total
qu'on retrouvera plus tard, je crois... à quel article?
Une voix: Ça, c'est 32.
M. Levesque: Article 32. Et on voudrait, à
l'intérieur de ces 5 %, pouvoir... Les actions, on a parlé de 3
%, si je me rappelle, 3 %, 1 % du côté des obligations. On
voudrait avoir plus de flexibilité à l'intérieur de la
même limite de 5 %. Si M. Delorme pouvait peut-être ajouter, avec
la permission de la commission.
Le Président (M. Chagnon): Alors, M. Delorme.
M. Delorme: Oui, merci, M. le Président. Je crois
effectivement que l'abrogation de cet alinéa de l'article 27 n'est que
la conséquence de l'amendement qui est proposé à 32 et qui
maintiendra la limite totale de 5 % par rapport à l'actif global de la
Caisse, pour ce qui est des investissements en actions et en titres de
créance de toutes sortes, c'est-à-dire en investissements qui
incluent les obligations. Or, le texte actuel de l'article 32, au
sous-alinéa c, indique qu'en ce moment les investissements de la Caisse
en actions et en titres de créance dans une seule et même
société ne peuvent excéder 5 % de l'actif total de la
Caisse et, à l'intérieur de 5 %, le portefeuille d'actions ne
peut, lui, représenter plus de 3 %.
Avec l'amendement à l'article 32, le total de 5 % est maintenu
et, donc, pour ce qui est de l'investissement total de la Caisse en obligations
et autres titres de créance, il n'y a que ce qui est nécessaire
pour que l'ensemble puisse ne pas dépasser 5 %.
M. Levesque: Si je peux ajouter, c'est qu'il ne me semble pas
qu'il y ait plus de risques à l'intérieur des 5 % d'avoir un peu
plus d'obligations et un peu moins d'actions. C'est ça. Je ne pense pas.
Je pense, au contraire, que c'est la composition des 5 % qui est en cause et,
si c'était le contraire, peut-être que je me poserais des
questions. Si c'était 3 % et 1 % avec actions et obligations, le
contraire, je dirais: Oups! peut-être. Mais, là, c'est qu'on
permet jusqu'à 3 % de l'actif en actions et 1 % en obligations ou en
hypothèques, quoi. C'est ça?
M. Delorme: Oui.
M. Levesque: Et le fait qu'à l'intérieur des 5 % on
puisse diminuer le nombre d'actions pour augmenter peut-être... Alors, je
ne vois pas de risque additionnel, si vous voulez, à première
vue.
Le Président (M. Chagnon): M le chef de l'Opposition.
M. Parizeau: D'accord, M. le Président, ça va.
Le Président (M. Chagnon): Alors, je comprends que
l'article 9 est adopté?
M. Parizeau: Oui.
Le Président (M. Chagnon): L'article 10, M. le
ministre.
Hypothèques
M. Levesque: L'article 10 modifie l'article 28. Et, là, on
a un changement à 28a, l'acquisition d'autres créances garanties
par hypothèque est assujettie aux restrictions suivantes, et le texte
actuel dit: «l'ensemble des dettes hypothécaires ne doit pas
dépasser 75 % de la valeur des immeubles qui en garantissent le
paiement». Et le texte proposé... eh bien, peut-être que M.
Delorme voudrait m'expliquer pourquoi la demande.
M. Delorme: Merci, M. le Président. En fait, le principe
qui figurait déjà à l'article 28 de la loi actuelle est
maintenu, c'est-à-dire que l'ensemble des dettes hypothécaires de
type conventionnel, par opposition aux créances hypothécaires
garanties ou assurées par les instances publiques, ne doit pas
dépasser 75 % de la valeur des biens-fonds qu'il grève. (12 h
30)
Cependant, l'amendement qui est proposé prévoit trois
situations où la Caisse pourrait faire un prêt qui
dépasserait la limite de 75 %, et ces trois situations se retrouvent aux
alinéas i, ii, et iii de l'alinéa a. C'est-à-dire que,
dans le premier cas, l'excédent serait garanti par le
gouvernement du Québec, le gouvernement du Canada, la
société centrale d'hypothèque, la Société
d'habitation, etc., ou une compagnie d'assurances. Dans le deuxième cas,
l'excédent de 75 % serait garanti par un privilège ou une autre
charge sur un titre que la Caisse pourrait par ailleurs détenir. Et, en
troisième lieu, cet excédent serait garanti par une personne
morale dont la Caisse pourrait aussi détenir les titres.
Alors, donc, M. le Président, le but de l'amendement est
simplement de permettre à la Caisse de dépasser la limite de 75 %
dans l'un ou l'autre des trois cas prévus spécifiquement au
paragraphe 4°. Maintenant, je n'ai pas touché aux autres amendements
qui sont contenus à cet article, en présumant qu'on voudrait
peut-être en traiter séparément.
Le Président (M. Chagnon): M. le chef de l'Opposition.
M. Parizeau: Oui. Il y a plusieurs choses dans cet article. Il y
a d'abord la suppression des mots «au Québec» pour les
hypothèques. Ça va revenir d'ailleurs dans un autre article quand
on va parler des immeubles. Bon. Deuxièmement, il y a le mode de calcul
du 75 %. L'article 28 de la loi actuelle dit: «l'ensemble des dettes
hypothécaires ne doit pas dépasser 75 % de la valeur des
immeubles qui en garantissent le paiement». Ce n'est pas seulement
l'hypothèque de la Caisse, c'est toutes les hypothèques, toutes
les dettes hypothécaires.
Là, on dit, dans la nouvelle version de l'article 28: «a)
la Caisse ne peut acquérir ou détenir un prêt
hypothécaire conventionnel d'un montant supérieur à 75 %
de la valeur des biens-fonds qui en garantissent le paiement, déduction
faite des autres créances garanties par ces biens-fonds et ayant le
même rang que l'hypothèque de la Caisse ou un rang
antérieur, sauf dans l'un ou l'autre des cas suivants», ce qu'on
verra tout à l'heure.
Bon, alors là ce n'est pas... La Caisse ne doit pas s'assurer que
l'ensemble des dettes hypothécaires ne dépasse pas 75 %. Elle
commence par déduire toutes les autres créances garanties par les
biens-fonds en question, et ayant à peu près le même rang
que l'hypothèque de la Caisse, et définit son 75 % par rapport au
reste. Ça, je ne sais pas quel genre de problème ça doit
régler, mais j'aimerais le savoir. C'est un changement qui n'est pas
négligeable à l'époque, comment dire, où nous
vivons et avec les accidents qu'on a vus sur le marché depuis quelques
temps.
Troisièmement, il y a la question des conditions de
dépassement de 75 %. Bon, j'admets tout de suite que i ne pose pas de
difficultés, ii, probablement pas non plus, mais iii:
«l'excédent est garanti par une personne morale dont la Caisse
peut par ailleurs acquérir ou détenir les titres»,
ça...
Le Président (M. Chagnon): On est dans le troisième
sous-alinéa...
M. Parizeau: C'est ça.
Le Président (M. Chagnon): ...de 2°.
M. Parizeau: C'est ça.
Le Président (M. Chagnon): Ça va.
M. Parizeau: D'autre part, finalement, il y a la question de
«0,5 %» remplacé par «1 %» comme limite, puis il
y a la suppression du 10 % de l'actif total de la Caisse qui peut être
placé en hypothèques et en biens immobiliers. Alors, là,
il faudrait, je pense, commencer par regarder chacun de ces points-là.
Il y a beaucoup de choses dans cet article-là.
Le Président (M. Chagnon): Vous soulevez trois articles:
le troisième sous-alinéa, le paragraphe 3° et le paragraphe
4°.
M. Parizeau: Ah oui, et bien plus que ça. Je commence
même par le 1° en soulevant la question «au
Québec».
M. Levesque: Oui, on reviendra là-dessus.
M. Parizeau: Alors, on pourrait peut-être commencer dans
l'ordre, si vous n'avez pas d'objection, M. le Président. Un par un.
Le Président (M. Chagnon): Parfait.
M. Levesque: Est-ce qu'on pourrait intervenir à chaque
sujet? Ça serait plus...
M. Parizeau: Oui, oui, oui. Je pense qu'il faudrait passer les
sujets un à un et les nettoyer.
Le Président (M. Chagnon): C'est ça qui serait
l'idéal, effectivement, pour procéder.
M. Levesque: Quant au premier sujet que le chef de l'Opposition a
abordé, peut-être qu'on pourrait attendre d'arriver à cet
article et on fera la concordance après, pour «au
Québec», là. À moins de le faire tout de suite,
ça ne me fait rien.
M. Parizeau: On peut le faire tout de suite. Ça
réglera...
Le Président (M. Chagnon): Aussi bien de le faire tout de
suite, il sera fait pour tous les autres.
M. Levesque: Alors, d'accord.
Le Président (M. Chagnon): II sera fait... En
fait, c'est pour l'autre... À l'article 11, le paragraphe 1°,
on revient avec le même amendement.
M. Levesque: Oui, d'accord.
M. Parizeau: Alors, est-ce que le ministre des Finances
commence?
M. Levesque: Bien, c'est-à-dire que ce que nous faisons
à l'article 10 modifiant l'article 28, c'est que nous
référons, par concordance, à la description des
biens-fonds qui ne sont plus nécessairement au Québec, à
cause de l'article suivant, l'article 11, qui modifie l'article 29 et qui
indique que, par cet amendement, on permettrait à la Caisse
d'acquérir des immeubles hors du Québec, comme pour les
hypothèques, dans un objectif de diversification en vue d'un meilleur
ratio risque-rendement. Ceci permettrait également des partenariats avec
des investisseurs étrangers et des réseaux de contacts et de
relations d'affaires.
Maintenant, je demanderais, si on le permet, à la commission,
qu'on entende le président, pour nous dire l'importance qu'il attache
à cet amendement.
Le Président (M. Chagnon): M. Delorme.
M. Delorme: Oui. Merci, M. le Président. C'est un
amendement qui peut surprendre à première vue, mais, dans le
contexte plus général des principes qui doivent présider
à la gestion d'un portefeuille et d'un portefeuille aussi
diversifié que celui de la Caisse, je crois que cet amendement devrait
se comprendre, parce que, dans le domaine des hypothèques, dans la
mesure où nous sommes limités au Québec, nous serions
contraints, à toutes fins pratiques, à maintenir notre action
à l'intérieur d'un marché qui est forcément
déjà limité et qui est, d'ailleurs, aussi, passablement
occupé par d'autres prêteurs hypothécaires qui, dans bien
des cas d'ailleurs, sont nos partenaires.
Dans le cas des immeubles, c'est sensiblement la même situation
qui se produit. Donc, à moins de pouvoir jouir d'une liberté plus
étendue, il devient extrêmement difficile de diversifier le
portefeuille et de le diversifier de manière à optimiser le
rendement. Ce sont là justement deux principes de base qui constituent,
si je ne m'abuse, l'essentiel des responsabilités d'un gestionnaire de
portefeuille et non seulement l'essentiel des responsabilités d'un
gestionnaire de portefeuille, mais l'essentiel des responsabilités que
les lois plus récentes ont voulu placer sur les épaules d'un
investisseur institutionnel, que ce soit dans la Loi sur les assurances, que ce
soit dans les lois des sociétés de fiducie. On vise constamment
à raccrocher les responsabilités de l'investisseur à des
principes tels que des investissements qui offrent un potentiel de rendement et
d'appréciation significatifs ou bien à des principes comme la
personne prudente et raisonnable.
Donc, je crois que ces deux principes ont pour effet, d'une part, de
maintenir les responsabilités d'un investisseur à
l'intérieur de limites, j'en conviens, définies plus
généralement, mais néanmoins plus conformes à ses
responsabilités d'ordre général et, deuxièmement,
de permettre à cet investisseur et, en l'occurrence la Caisse, de saisir
des occasions de faire des investissements dans le domaine immobilier et aussi
par le biais d'hypothèques qui seraient susceptibles d'optimiser son
rendement.
Je reviens justement à une remarque que faisait M. le ministre,
à l'effet qu'en ayant davantage de liberté et en éliminant
cette limite territoriale nous serions mieux en mesure de conclure des accords
avec des partenaires, ce qui nous amènerait non seulement à
investir en dehors du Québec, ça va s'en dire, mais
également peut-être de conclure des accords qui amèneraient
ces investisseurs étrangers à investir eux-mêmes au
Québec.
Alors, tout cela correspond à des préoccupations
naturelles d'un investisseur et, aussi, fait partie de l'arsenal de moyens dont
un investisseur a besoin pour réaliser l'objectif qu'on attend de lui,
l'objectif le plus fondamental, c'est-à-dire d'optimiser son rendement
en diversifiant son portefeuille.
Le Président (M. Chagnon): Merci. M. le chef de
l'Opposition. (12 h 40)
M. Delorme: Si vous me permettez, M. le Président, on
porte à mon attention une autre remarque que j'aurais dû faire
valoir, c'est que ce n'est pas cependant un pouvoir que nous sollicitons sans
pour autant reconnaître qu'il doive s'exercer à l'intérieur
de certaines limites. À ce moment-là, je dirais que cette limite
de 10 %, qui concerne les immeubles et les hypothèques et qu'on retrouve
à l'article 29b, 10 % de l'actif total, est une limite qui est
maintenue, de même que la limite de 1 % que nous proposons pour ce qui
est des créances garanties par hypothèque à l'article
28b.
Le Président (M. Chagnon): Merci. M. le chef de
l'Opposition.
M. Parizeau: Ces dispositions, moi, me créent un
problème. À l'origine, dans la réalisation de ses deux
mandats, la Caisse était limitée à des opérations
au Québec pour l'ensemble de ses opérations. On s'est rendu
compte assez rapidement que, même pour la Caisse, sur le plan des
marchés boursiers, en particulier, même si elle pouvait
fonctionner dans l'ensemble du Canada quant aux actions et aux obligations
d'entreprises, le marché canadien était trop petit. Donc, comme
elle était devenue le plus gros
portefeuille d'actions au Canada, pour être capable
d'opérer correctement, il lui fallait la possibilité
d'opérer sur des bourses étrangères, en titres de
compagnies étrangères, et ceci se fit graduellement. Je pense
qu'on n'a eu qu'à s'en féliciter, d'autant plus que certaines
interventions à l'étranger ont pu appuyer des investissements de
filiales de ces sociétés étrangères au
Québec à certains moments. À tous égards, je pense
qu'on n'a eu qu'à se féliciter de la façon dont ça
s'est développé dans ce secteur.
Pour ce qui a trait de l'immobilier aux hypothèques,
c'était très restrictif et ça reste très restrictif
dans la loi actuelle. C'est le Québec seulement. Ce n'est même pas
le reste du Canada. Pourquoi ça a été fait? Bien, c'est
parce que si... Tout le monde reconnaît que, sur le plan des rendements
de la Caisse - les placements hypothécaires et/ou les achats d'immeubles
ont collaboré certainement puissamment au rendement de la Caisse - il
n'y avait pas d'avantages particuliers, pour l'économie du
Québec, à voir une partie des fonds gérés par la
Caisse être, à l'occasion d'hypothèques ou d'achats
d'immeubles, transférée ailleurs, même dans d'autres
provinces. Ne parlons même pas de l'étranger. Ça a permis
à la Caisse de jouer, sur le marché immobilier au Québec,
un rôle considérable. Un grand nombre - comment dire
-d'activités de construction de grands ensembles au Québec se
sont faites avec une aide puissante de la Caisse. Il ne faut pas se leurrer, la
Caisse a joué un rôle majeur. Je pense simplement, par exemple, au
développement des centres d'achats ou d'ensembles, de très grands
ensembles immobiliers. Si la Caisse n'avait pas été là,
ça aurait été plus difficile.
Quand on dit maintenant: La Caisse occupe tellement de place sur le
marché immobilier et sur le marché hypothécaire qu'il faut
lui donner un peu plus de latitude, peut-être, je n'en disconviens pas,
mais - comment dire - l'argumentation n'est pas aussi probante qu'elle
l'était dans le cas des actions ou des obligations de compagnies.
D'autre part, sur le plan même du développement des marchés
hypothécaires et du marche immobilier au Québec, ce ne serait
certainement pas intéressant de voir la Caisse placer une bonne partie
de ses fonds hypothécaires ou de ses fonds qu'elle veut mettre dans
l'immobilier ailleurs qu'au Québec. On se comprend là-dessus. Si,
à un moment donné, il y avait un virage majeur où la
Caisse était impliquée dans des constructions d'immeubles
à Canary Wharf, à Tokyo, et dans un certain nombre d'endroits
comme ça et prenait un virage important sous prétexte que
ça peut être rentable - remarquez que, dans le cas de Canary
Wharf, ce n'est pas évident...
Le Président (M. Chagnon): Avec plus de succès que
les exemples que vous avez choisis.
M. Parizeau: Ha, ha, ha! Je comprends, mais ces
exemples-là, il y a deux ans ou trois ans, étaient des exemples
merveilleux. C'est seulement depuis trois ans que ça... On n'aimerait
pas ça. Personne n'aimerait ça, au Québec, voir un virage
comme celui-là, cependant. Alors, il faut balancer deux choses:
certainement l'intérêt de la Caisse et, d'autre part,
l'intérêt de l'économie québécoise à
cet égard-là.
Le fait de maintenir à 10 % de son actif total la proportion,
enfin les fonds que la Caisse peut placer dans l'immobilier en
général ne répond pas beaucoup à la
préoccupation que je viens d'exprimer. D'autre part, je pense que,
clairement, il faudrait, dans le mesure où la Caisse s'engage dans de
très grands développements étrangers sur le plan
immobilier, qu'on le sache. Alors, ça pose un problème:
premièrement, le fait de savoir si on ajoute aux 10 % ou si, à
l'intérieur des 10 %, on met: «et pas plus que x % en dehors du
Québec» - on verra bien avec les années si c'est
gênant ou pas - puis, d'autre part, la question... Là, je donne
tout de suite un préavis que, quand on va aborder la divulgation des
renseignements, dans un des derniers articles de la loi, on va avoir à
revenir là-dessus. Si vraiment la Caisse, à un moment
donné, s'engage dans des grands développements immobiliers
à l'étranger, il va falloir le savoir. On ne peut pas dire
à cet effet que, quand nous posons des questions à
l'Assemblée nationale, au ministre des Finances, il est toujours
extrêmement «dissert» sur ces questions. Il faudrait quand
même que ça apparaisse quelque part, ça.
Le Président (M. Chagnon): Le rapport annuel est toujours
là, évidemment, pour nous indiquer ce genre d'information.
M. Parizeau: Non, parce qu'une des propositions qui est faite
dans le projet de loi, c'est de supprimer justement la liste des immeubles que
la Caisse publiait.
Le Président (M. Chagnon): Voilà, ce...
M. Parizeau: On y reviendra. Ha, ha, ha! On y reviendra.
M. Levesque: À ce propos... Est-ce que c'est
terminé?
M. Parizeau: Non. Alors, moi, j'aimerais savoir...
M. Levesque: Non, c'est...
M. Parizeau: ...s'il y aurait des objections à ce que,
quant au 10 % de l'actif total de la Caisse, on mette, je ne sais pas, moi
«et pas plus de - quoi - 3 % à l'extérieur du
Québec»?
Le Président (M. Chagnon): 30 %du10 %.
Une voix: Oui, c'est ça.
M. Levesque: Je peux réagir immédiatement...
M. Parizeau: Oui.
M. Levesque: ...parce que j'avais justement à l'esprit
cette solution-là pour faire en sorte qu'on donne un peu de marge aussi
à la Caisse...
M. Parizeau: Oui.
M. Levesque: ...en vue d'un meilleur rendement, mais, par contre,
qu'on ait cette protection-là sur la proportion qu'elle peut
atteindre.
J'avais également une autre solution, tant qu'à explorer
les choses. Au lieu de changer le pourcentage, il pourrait y avoir, disons,
dans chaque cas, un règlement qui pourrait être approuvé
par le gouvernement ou quelque chose comme ça, un décret. Mais
si... Ah! Je vois le député de Labelle sourire. Les
gouvernements, vous savez, c'est éternel; c'est longtemps.
M. Léonard: Oui, mais, quand ça a besoin de sous,
c'est faible pas mal.
M. Levesque: Ha, ha, ha!
M. Parizeau: Non, mais la question d'approuver, comme ça,
des investissements immobiliers ou hypothécaires en dehors du
Québec par des décrets, un par un, ça, je pense que non.
Ça, c'est, comment dire...
M. Levesque: C'est parce que ce ne serait pas tellement
fréquent. C'est pour ça que je pensais ça.
M. Parizeau: Non, je comprends que ce n'est pas tellement
fréquent, mais ça veut dire... Là, il y a la
question...
M. Levesque: Mais je n'ai pas d'objection...
M. Parizeau: oui. là, il y a la question quand même
de la liberté de balance de la caisse. il ne faut quand même
pas... tout de même, là!
M. Levesque: C'est ça.
M. Parizeau: II faut quand même laisser la Caisse respirer
un peu.
M. Levesque: Non, je pense que je suis capable...
M. Parizeau: Moi, je préférerais qu'on mette 10 %
en hypothèques...
Le Président (M. Chagnon): Que le tiers...
M. Parizeau: ...en immeubles, etc., dont pas plus que 3 %
à l'extérieur du Québec.
Le Président (M. Chagnon): Si je vous suggérais le
tiers?
M. Parizeau: Moi, je trouve que, au fond, ça laisse
à la Caisse ce qu'elle veut avoir. Ça lui laisse la
liberté de manoeuvre, puis, d'un autre côté, ça
assure aussi les Québécois qu'il n'y aura pas un virage
extraordinaire pour aller financer...
M. Léonard: Canary Wharf.
M. Levesque: Est-ce qu'on peut entendre M. Delorme
là-dessus?
Des voix: Oui.
Le Président (M. Chagnon): M. Delorme.
M. Delorme: Oui. Merci, M. le ministre. Je crois que cet article
soulève une foule de questions. Pour ce qui est du principe de la
suggestion qui a été faite à l'effet de limiter les
investissements extraterritoriaux, si je peux m'exprimer ainsi, sûrement,
quitte à examiner le chiffre lui-même, c'est une limite avec
laquelle nous pourrions vivre sans aucune difficulté. (12 h 50)
Cependant, j'aimerais saisir l'occasion qui s'offre ici pour revenir sur
certaines interventions qui ont été faites et dont je me
réjouis à certains égards et qui soulèvent
certaines interrogations à d'autres égards. D'une façon
générale, je crois qu'on peut dire que les amendements que la
Caisse souhaite apporter à sa loi constitutive visent essentiellement
à permettre à la Caisse d'opérer à
l'intérieur de limites semblables à celles qui existent et qui
s'appliquent aux autres institutions financières. En principe, je crois
que c'est ce que nous recherchons. Il y a certaines exceptions ici et
là, mais il y a eu une évolution au cours des dernières
années. Donc, je crois que c'est une évolution semblable que nous
voudrions voir dans la loi.
Donc, je me réjouis quand M. Parizeau indique la
nécessité de donner à la Caisse une liberté de
manoeuvre, parce que, si, d'un côté, on peut, par une restriction
législative, empêcher la Caisse de prendre tel ou tel risque ou
d'étendre son risque au-delà d'une certaine limite, il faut bien
reconnaître, et M. Parizeau le comprendra facilement, qu'on peut
également aussi empêcher la Caisse de saisir une occasion
intéressante de placement. Donc, je crois que, si on peut arriver
à maintenir un équilibre entre les objectifs de la Caisse de
réaliser le rendement optimal et, d'autre part, les
préoccupations qu'un législateur doit naturellement avoir, on
pourra sûrement en arriver à s'entendre. C'est la raison pour
laquelle je crois que l'amendement
qui est proposé sur la territorialité en est un qui nous
serait tout à fait acceptable.
M. Levesque: Je vais demander à nos légistes de
préparer un amendement un peu dans le sens de ce que vient de dire M.
Delorme et de ce qu'a proposé M. le chef de l'Opposition, et auquel j'ai
apporté un concours non équivoque.
Le Président (M. Chagnon): Ça va. Alors, il
convient de suspendre le premier paragraphe de l'article 10 et de passer
maintenant au deuxième.
M. Parizeau: Alors, là, maintenant, M. le
Président, est-ce qu'on pourrait nous expliquer pourquoi on veut changer
la définition, le mode de calcul du 75 %?
M. Levesque: Allez-y, M. Delorme.
Le Président (M. Chagnon): M. Delorme.
M. Delorme: Merci, M. le Président. Je crois que ce que
nous voulons faire, effectivement, c'est simplement d'amender le texte de la
loi actuelle pour qu'il soit davantage conforme au texte qu'on retrouve dans
des lois semblables concernant d'autres institutions financières. J'ai
à l'esprit, par exemple, la loi sur les compagnies d'assurances, la loi
des sociétés de fiducie, les régimes
complémentaires de retraite, etc. Si je ne m'abuse - je ne voudrais
cependant pas faire une affirmation trop absolue - le texte de la
première partie du paragraphe a est, à toutes fins pratiques,
semblable à ce qu'on retrouve dans des lois correspondantes, de
même que le paragraphe i. Pour ce qui est des deux autres, je crois que
ce sont des dispositions qui seraient particulières à la Caisse
mais néanmoins compatibles avec les principes généraux,
l'économie générale de la loi de la Caisse.
M. Léonard: Est-ce que ça revient à 75 %, le
total des dettes par rapport à la garantie? La façon dont on le
lit, il me semble que ça prête à confusion. On pourrait
soustraire les prêts de tous les autres prêteurs, puis,
après, calculer ses 75 %. Ça revient à une marge beaucoup
plus mince, hein? Je ne sais pas si on se rend compte... À mon sens,
plus la Caisse est un prêteur minoritaire, moins sa garantie est
satisfaisante dans le contexte qu'il y a là. Je me demande si c'est
simplement une mauvaise lecture que l'on fait ou une rédaction qui
prête à ce genre de compréhension.
M. Levesque: M. Scraire pourrait peut-être nous
éclairer.
Le Président (M. Chagnon): M. Scraire, s'il vous
plaît.
M. Léonard: Disons, juste avant, que ce n'est pas parce
que d'autres ont ça dans leur loi que c'est nécessairement bien
rédigé dans le reste.
Le Président (M. Chagnon): Oh! Il y a une allusion,
là. M. Scraire, s'il vous plaît.
M. Scraire: II semble qu'en faisant les calculs on va toujours
revenir à la limite du 75 % dans ce cas-là. C'est juste une
question de rédaction, mais l'objectif visé est de ne pas
dépasser, pour un prêt, la limite du 75 %.
Le Président (M. Chagnon): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: Supposons un prêt de 1 000 000 $. Les
autres prêteurs prêtent 75 % sur différentes garanties, et
supposons que leur prêt, c'est 600 000 $. Alors, il reste 400 000 $. La
Caisse a droit de prêter 75 % des 400 000 $ ou a droit de prendre la
différence entre 600 000 $ et 750 000 $? C'est ça, la
question.
Le Président (M. Chagnon): M. Scraire. M. Scraire:
Je vais sortir la calculatrice.
M. Léonard: Est-ce qu'elle a le droit de prêter 300
000 $ ou 150 000 $? La rédaction, telle qu'elle est... Moi, je pense que
ça devrait être 150 000 $. Généralement, dans
l'entreprise, c'est ça, c'est 750 000 $, mais déduction faite des
autres créances garanties par ces biens-fonds, la façon dont
c'est rédigé pourrait être interprétée comme
ça. Est-ce que c'est une lecture vicieuse ou une lecture qui pourrait se
faire par quelqu'un de vicieux qui vous attaquerait?
Le Président (M. Chagnon): Ça nous surprendrait que
vous ayez ces égarements d'esprit, M. le député de
Labelle.
M. Léonard: Ah! Je comprends l'esprit, mais la
rédaction telle qu'elle est faite...
M. Parizeau: À notre époque!
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Chagnon): Oui. Qui sait?
M. Léonard: Quand je l'ai lu, j'ai dit: Mon Dieu!
Qu'est-ce qui arrive là?
M. Parizeau: Oui.
M. Léonard: De la façon dont c'est
rédigé...
M. Levesque: La façon que c'est interprété
ici...
M. Léonard: Oui.
M. Levesque: ...c'est que sur vos 1 000 000 $...
M. Léonard: Oui.
M. Levesque: ...on ne peut pas dépasser 750 000 $.
Ça, c'est la première règle. On ne peut pas
dépasser 750 000 $. S'il y a déjà, disons, 600 000 $,
comme vous l'avez donné dans votre exemple, qui sont déjà
occupés par d'autres, alors il reste la marge de 150 000 $.
M. Léonard: Oui. C'est l'entendement qu'on devrait avoir,
sauf que, quand on le lit tel que c'est rédigé, je ne suis pas
sûr que quelqu'un ne pourrait pas le lire à l'inverse.
M. Levesque: Dans ce cas-là, nous allons demander à
nos légistes de regarder de près et, s'il y a un doute, le
moindre doute, on pourra clarifier pour arriver à l'exemple que je viens
de donner en réponse à l'exemple que vous avez vous-même
soumis.
M. Léonard: Oui. Effectivement, dans le commerce des
hypothèques, on dit que la limite, ça ne doit pas dépasser
75 %, 80 % dans certains cas, dépendant si on est dans l'immobilier
domiciliaire. On peut même monter jusqu'à 90 %. Mais ici, je me
posais la question: Si on va dans l'immobilier domiciliaire, est-ce qu'on veut
monter davantage? Là, la façon que c'est rédigé, la
garantie de la Caisse diminuerait au fur et à mesure que son
intérêt serait décroissant dans l'ensemble par rapport aux
autres partenaires. Ceci étant dit, je comprends que vous ne voulez pas
dépasser 75 % globalement, mais la rédaction m'apparaît
discutable.
M. Levesque: Mais, vous savez, la Loi sur les assurances... Je
réfère à ça. Ça a été en
quelle année, ça, cette loi-là?
Le Président (M. Chagnon): C'est assez récent,
ça, la Loi sur les assurances.
M. Levesque: Je sais que le chef de l'Opposition était
assez près de cette loi-là, à un moment
donné...
M. Parizeau: Oui, oui.
M. Levesque: ...si ma mémoire est fidèle. Ha, ha,
ha! Alors, je veux citer simplement l'article 246 de cette loi. On dit:
«Un assureur, autre qu'une société mutuelle ou une
corporation professionnelle, ne peut détenir une créance
hypothécaire d'un montant supérieur à 75 % de la valeur
des biens-fonds qui en garantissent le paiement, déduction faite des
autres créances garanties par ceux-ci et ayant le même rang que la
créance de l'assureur ou un rang antérieur». C'est le
même texte, alors... (13 heures)
M. Léonard: Moi, je n'en disconviens pas.
M. Levesque: À moins que je ne m'abuse...
M. Léonard: Mais il reste que ce n'est pas parce que c'est
ailleurs, dans une autre loi, que la rédaction pourrait être
parfaite aussi.
M. Levesque: Non, non. Je ne dis pas ça. Je ne dis pas que
c'est parfait, que toute la législation ne peut plus être
amendée parce qu'on a affaire à la perfection. Au contraire.
Le Président (M. Chagnon): Presque. M. le ministre, M. le
chef de l'Opposition...
M. Levesque: On perdrait notre raison d'être comme
législateurs, n'est-ce pas?
Le Président (M. Chagnon): Je vais inviter les
légistes à regarder cette question pendant l'heure du
déjeuner.
M. Levesque: Alors, pour résumer...
Le Président (M. Chagnon): Puisqu'il est
déjà 13 heures...
M. Levesque: Mais pour résumer... M. le Président,
vous permettez?
Le Président (M. Chagnon): Oui.
M. Levesque: Nous allons demander cependant à nos
légistes de revoir le texte pour être sûrs que, sur le plan
juridique, il n'y ait pas de doute comme ceux exprimés par le
député de Labelle. S'il y a un doute, on va le rendre conforme
à ce que l'on veut avoir dans la loi.
Le Président (M. Chagnon): C'est ce à quoi je vous
invitais, M. le ministre.
M. Levesque: Oui, d'accord.
Le Président (M. Chagnon): Puisque c'est l'heure du
déjeuner...
M. Levesque: M. le chef de l'Opposition aimerait...
Le Président (M. Chagnon): Je m'excuse.
M. Parizeau: Vous me permettez 30 secondes?
Le Président (M. Chagnon): Oui.
M. Parizeau: Ça peut peut-être faire avancer les
choses pendant l'heure du déjeuner.
Si vous me permettez, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): Absolument. Allez-y, M. le chef
de l'Opposition.
M. Parizeau: L'article 246, bien sûr, définit 75 %
comme les amendements proposés à la Caisse de dépôt.
Mais le dépassement du 75 % ne peut être fait que dans la mesure
où il y a garantie donnée par toute espèce d'organisme
public, et ça s'arrête là. Alors, il peut y avoir confusion
peut-être quant au mode de calcul du 75 %. Mais une chose est en tout cas
claire pour une institution d'assurances privée, c'est qu'il faut des
garanties d'organismes publics pour qu'ils puissent dépasser. Le risque
est moins grand.
Là, on ajoute un problème dans la loi de la Caisse. C'est
qu'on définit le 75 % de la même façon que pour une
compagnie d'assurances, mais on ajoute «l'excédent est garanti par
une personne morale dont la Caisse peut par ailleurs acquérir ou
détenir les titres». Ça ouvre une porte...
M. Levesque: Ça, c'est iii.
M. Parizeau: Oui, oui, c'est ça. Tout ce que j'essaie de
dire, c'est qu'on peut tolérer une ambiguïté sur le 75 %,
comme probablement il y en a une dans la loi des assurances. Mais le risque
n'est pas trop grand, parce que, pour le dépasser, de toute
façon, il faut une garantie d'un organisme public. Alors, qu'on reprend
la disposition de la loi des assurances pour la Caisse et qu'on ouvre la
porte...
Le Président (M. Chagnon): Des personnes morales.
M. Parizeau: ...des personnes morales.
M. Levesque: M. le Président, vous me permettrez de
répondre en 10 secondes.
M. Parizeau: Là, ça me paraît plus
délicat.
Le Président (M. Chagnon): Merci. M. le ministre.
M. Levesque: Si je comprends bien l'objection, c'est qu'il
faudrait tout simplement abandonner... Je viens de consulter le
président de la Caisse. On pourrait abandonner le iii.
M. Léonard: Ça ne fait rien. Je pense que la
question sur le 75 % reste posée.
M. Levesque: Attendez, parce qu'il ne nous reste plus une minute
pour discuter.
M. Léonard: O.K. Bon, on reviendra.
M. Levesque: Est-ce que vous êtes d'accord? Sur l'heure du
lunch...
M. Parizeau: Oui.
M. Levesque: D'accord.
Le Président (M. Chagnon): Alors, je déclare nos
travaux suspendus jusqu'à 15 heures, à la même place.
(Suspension de la séance à 13 h 3)
(Reprise à 15 h 10)
Le Président (M. Lemieux): La commission du budget et de
l'administration reprend ses travaux afin de poursuivre l'étude
détaillée du projet de loi 16, Loi modifiant la Loi sur la Caisse
de dépôt et placement du Québec. Nous en étions
à l'article 10, paragraphe 2°, effectivement, M. le
secrétaire. Nous avions suspendu les articles 6 et 8. Le paragraphe
1° de l'article 10 avait été suspendu. Alors, l'article 6,
l'article 8 et le paragraphe 1° de l'article 10 avaient été
suspendus. Nous en sommes donc à l'article 10, paragraphe 2°. La
parole était à M. le député de Labelle.
M. Léonard: Oui, bien il y avait une modification
prévue. On devait vérifier durant l'heure du midi s'il y avait
lieu d'apporter des modifications à la rédaction. Je pense qu'on
s'entendait sur le contenu. J'avais posé une question quant à la
rédaction. Est-ce que maintenant tout le monde est bien sûr que
c'est la bonne rédaction qui ne prête flanc à aucune
incertitude sur la déduction faite des autres créances garanties
par le fonds?
M. Levesque: M. Scraire, avez-vous quelque chose à dire
sur la législation?
M. Scraire: Le 75 % de la déduction faite dont il s'agit
devrait s'appliquer à la valeur des biens-fonds, de sorte qu'en lecture
très précise de l'article, ce qui est la même
rédaction que la Loi sur les assurances, il nous semble qu'on devrait
opter dans une interprétation concordante avec celle de la Loi sur les
assurances, quitte, par ailleurs, comme on le soulignait avant l'ajournement,
peut-être à enlever les possibilités sous iii de couvrir
l'excédent par une personne morale dont la Caisse peut acquérir
les titres.
Il nous semble que ça serait préférable - c'est ce
que les légistes nous disaient tantôt - de conserver la même
rédaction et la même interprétation que sous la Loi sur les
assurances. Mais vous avez raison dans votre interprétation de la Loi
sur les assurances. Ça permet de l'appliquer de la façon dont
vous le disiez.
M. Léonard: Ah oui?
M. Scraire: Oui.
M. Léonard: Bien là, ça, c'est
inquiétant.
M. Levesque: De la façon...
M. Léonard: C'est-à-dire 75 % globalement. C'est
ça qu'on dit.
M. Scraire: Oui, oui, c'est ça.
M. Léonard: On n'était pas plus sûr avec le
reste, ce qu'on avait avant?
M. Levesque: De la valeur nette, 75 % de la valeur nette.
M. Léonard: Quand on me sert l'argumentation que c'est
écrit dans une autre loi, ça, je peux dire que ça ne me
rassure pas tellement. Le syndrome du «moi itou» là, tu
sais, ça joue. C'est ça qu'on fait jouer. On en a vu des lois qui
étaient mal rédigées. Ce n'est pas...
M. Levesque: Oui, mais présentement ça se fait
partout dans l'industrie. La jurisprudence est faite là-dessus.
M. Léonard: La jurisprudence, ça a
été traité devant les tribunaux?
M. Levesque: Du côté légal, c'est
approuvé partout, me dit-on. Ça serait même peut-être
un peu téméraire de le changer à l'heure actuelle. Alors,
votons pour la prudence.
M. Léonard: Bon.
M. Levesque: Quant aux questions qui ont été
discutées avant l'ajournement, je pense qu'on va attendre... Les
légistes ne sont pas revenus avec les textes définitifs.
M. Léonard: O.K.
M. Levesque: Alors, c'est pour ça que je
suggérerais qu'on procède peut-être dans un autre volet et
de revenir sur ce qu'on a déjà...
M. Léonard: O.K. Mais on peut disposer des...
M. Levesque: Hein? Pardon?
M. Léonard: On peut disposer ici dans le a, par exemple,
deuxièmement, a, du paragraphe i. Ça, ça va, on peut
l'adopter. Je n'ai pas de problème avec ça.
M. Levesque: Un instant, s'il vous plaît, on va regarder
ça.
M. Léonard: On est à l'article 10. On a suspendu le
premièrement, le deuxièmement...
M. Levesque: C'est ça.
M. Léonard: Le a, vous me dites que la jurisprudence...
L'interprétation, je ne suis pas sûr que c'est bien de la
jurisprudence. On n'a pas fait état...
M. Levesque: L'interprétation, disons.
M. Léonard: C'est l'interprétation qui dirait
ça.
M. Levesque: Alors, ce que vous dites, c'est qu'on pourrait
adopter...
M. Léonard: Le a)i, ça va. Le a)i, il n'y a pas de
problème.
M. Levesque: a)i et ii. C'est le iii qu'on a laissé
tomber.
M. Léonard: Oui, le iii, vous l'avez supprimé.
M. Levesque: On va le voir dans quelques instants. Moi, oui, j'ai
suggéré...
M. Léonard: C'est ce qui avait été dit ce
matin. Vous avez suggéré de le supprimer.
M. Levesque: ...de le supprimer, oui. Alors, supprimons-le.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que vous en faites
l'amendement?
M. Levesque: Oui, M. le Président.
M. Léonard: II faut faire un amendement. C'est parce que
là vous n'avez pas le texte même de l'amendement. O.K. Ça
va.
M. Levesque: C'est pour ça que je dis... M.
Léonard: Ah bon! On reviendra.
Le Président (M. Lemieux): Pour le iii, vous l'avez,
l'amendement.
M. Levesque: On l'a, l'amendement pour le iii. Je peux le...
Le Président (M. Lemieux): Vous pouvez le
présenter, M. le ministre. Prenez le mien et vous me le redonnerez
après.
M. Levesque: Je vais lire l'amendement suggéré, M.
le Président. Article 10: L'article 10 du projet de loi 16 est
modifié par la suppression du sous-paragraphe iii du sous-paragraphe a
du
paragraphe 2°.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est recevable.
Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Levesque: L'amendement est...
M. Léonard: Ça me semble dair. On est d'accord avec
ça.
Le Président (M. Lemieux): O. K. Ça va. Alors,
l'amendement est adopté. Il y a donc suppression dans l'article 10 du
projet de loi 16 qui a été modifié par la suppression du
sous-paragraphe iii du sous-paragraphe a du paragraphe 2°. Alors, le
deuxième paragraphe est-il adopté tel qu'amendé?
M. Léonard: J'ai une question à poser sur le
ii.
Le Président (M. Lemieux): Ça va.
M. Léonard: O. K. Ça va. «L'excédent
est garanti par un privilège ou une autre charge sur un titre que la
Caisse peut par ailleurs acquérir ou détenir». C'est un
titre ordinaire. Là, ce n'est pas un titre garanti par le gouvernement
ou quoi que ce soit, Quelles sont les couvertures que la Caisse prend sur des
titres comme ceux-là?
M. Levesque: Est-que c'était comme ça dans le
projet de loi?
Le Président (M. Lemieux): Oui, l'amendement, ça
va. C'est M. le député de Labelle...
M. Levesque: Non, mais je voulais juste regarder l'amendement
encore une fois.
Le Président (M. Lemieux): Oui, vous pouvez
vérifier, M. le ministre, oui. Oui, l'amendement est conforme, j'en suis
certain, M. le ministre. Oui.
M. Levesque: Je vais juste vérifier, s'il vous
plaît.
Le Président (M. Lemieux): Vous reprenez votre rôle
de légiste.
M. Levesque: Oui, (Consultation)
M. Levesque: D'accord.
Le Président (M. Lemieux): Maintenant, M. le
député de Labelle en était à vous poser une
question qu'il va sans doute vous répéter sur le paragraphe
ii.
M. Léonard: C'est ça. Sur le paragraphe ii, il
s'agit de titres ordinaires ou de privilèges ordinaires détenus
par la Caisse sur toutes sortes d'autres titres, je suppose. Quelles sont les
couvertures que la Caisse prend là-dessus? Je comprends qu'on va me
référer à l'article 31. 1, le critère de la
personne prudente et raisonnable, mais quels sont les critères que vous
vous donnez, ou les balises que vous vous donnez, s'il y en a?
Le Président (M. Lemieux): Allez-y, M. Delorme.
M. Delorme: Merci, M. le Président. Les garanties
auxquelles se réfère le paragraphe ii peuvent prendre une
variété de formes diverses, comme des lettres de crédit,
des débentures et je présume aussi des actions
collatérales données en garantie collatérale. Ce sont des
garanties qui seraient de la même nature que celles qu'on pourrait par
ailleurs obtenir en vertu de l'article 27b, qui, comme vous le savez, n'a pas
été amendé, du moins sur cet aspect-là de la
disposition, qui parle de privilège sur outillage. Merci.
M. Léonard: Alors, ça va.
Le Président (M. Lemieux): Alors, est-ce que le paragraphe
2°, tel qu'amendé, est adopté?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Léonard: On adopte le paragraphe ii.
Le Président (M. Lemieux): On adopte le paragraphe 2°
tel qu'amendé. On a amendé à iii et on adopte 2°a)i,
ii.
M. Léonard: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Je ne veux pas qu'il y
ait..
M. Levesque: Vous allez finir par me faire rire, là, vous.
(15 h 20)
Le Président (M. Lemieux):... d'erreur, là. Alors,
adopté. On a suspendu, vous vous souvenez, le premier paragraphe de
l'article 10. Nous passons maintenant au troisième, qui se lit: par le
remplacement, dans le paragraphe b du deuxième alinéa, de
«0, 5 %» par «1 %».
M. Levesque: C'est la même philosophie que ce qu'on a
discuté...
M. Léonard: La même philosophie en
général.
M. Levesque:... ce matin.
M. Léonard: Est-ce qu'on peut citer des cas où le
0,5 % n'était pas suffisant? Ivanhoe Corporation, ça ne
s'appliquait pas parce que c'était une filiale.
Le Président (M. Lemieux): M. le président de la
Caisse de dépôt.
M. Léonard: Jusqu'à quel point vous avez
été gênés par la disposition? C'est un peu
ça, la question.
M. Delorme: Personnellement, je ne peux pas citer de cas
où nous avons été gênés. Il s'agit
évidemment du portefeuille d'hypothèques et non pas du
portefeuille immobilier comme tel. Je ferai simplement remarquer toutefois
qu'il y a des limites semblables qui existent dans d'autres lois. Comme les
amendements que nous avons proposés, comme je l'ai dit ce matin, ont
pour but d'adapter le cadre juridique à l'intérieur duquel la
Caisse fonctionne à celui qui s'applique à d'autres institutions
financières, c'est un amendement qui nous est apparu pertinent, d'autant
plus que, dans d'autres lois, comme la loi sur les compagnies d'assurances, la
limite est à 4 %. Dans le cas de la Loi sur les sociétés
de fiducie, la limite est à 1 % et même 1,5 % si l'actif est plus
grand que 500 000 000 $ et, dans les régimes complémentaires, la
limite est de 10 %. Alors, il nous est apparu que cette augmentation de la
limite de 0,5 % à 1 % n'était pas excessive. Ça nous
permettrait, encore une fois, d'avoir plus de souplesse dans nos
placements.
M. Léonard: M. le Président, je sais que,
effectivement, c'est la philosophie générale du projet de loi qui
est devant nous que d'élargir un certain nombre de balises. Dans le cas,
ça nous apparaît acceptable. C'est 1 %, je le rappelle cependant,
d'un actif de 40 000 000 000 $, donc c'est 400 000 000 $. Ce chiffre-là
veut dire 400 000 000 $ au lieu de 200 000 000 $. En tout cas, ça va.
Quant à nous, ce paragraphe 3° nous convient.
Le Président (M. Lemieux): Adopté? M.
Léonard: Oui. On va dire adopté.
Le Président (M. Lemieux): Nous passons maintenant, M. le
député de Labelle, au paragraphe 4°.
M. Léonard: Dans le paragraphe 4°, nous avions
discuté, ce matin, une balise générale de 10 %. Je pense
qu'on la retrouve à l'article 29.
Une voix: À l'article 29b.
M. Léonard: C'est là qu'on retrouvera l'amendement
dont il avait été question pour les placements à
l'étranger. Donc, ici, on l'enlève- rait. C'est plutôt une
concordance ou une redondance.
Une voix: Une redondance.
M. Léonard: D'accord, M. le Président.
Le Président (m. lemieux): alors, êtes-vous
d'accord, m. le député de labelle? -
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Alors, le paragraphe 4° de
l'article 10 est donc...
M. Levesque: On se trouve à l'article 29. Le
Président (M. Lemieux): ...adopté. M. Léonard:
Le paragraphe 4° est donc...
Le Président (M. Lemieux): Le paragraphe 4° de
l'article 10.
M. Léonard: II reste le premier point, où on attend
un amendement.
Le Président (M. Lemieux): C'est ça. Il
était suspendu.
M. Léonard: II était suspendu. Le
Président (M. Lemieux): Oui. M. Léonard: Donc, on en
reste là...
Le Président (M. Lemieux): Alors, on suspend l'article 10
pour le moment. Je n'adopterai pas l'article tant et aussi longtemps que le
paragraphe 1° ne sera pas réglé.
M. Léonard: jusqu'à nouvel ordre, on attend la
rédaction d'un amendement dont on connaît la teneur
générale. on s'est entendu sur la teneur
générale.
Le Président (M. Lemieux): Ça va, M. le
député de Labelle. Nous passons maintenant à l'article
11.
M. Léonard: Bien.
M. Levesque: Dans le fond, M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le ministre.
M. Levesque: ...on me fait remarquer aussi que l'amendement, il
va arriver seulement à l'article 11. Ce sur quoi nous nous sommes
entendus... La restriction pour les immeubles en dehors du Québec va
venir à l'article 11, et ça
ne change rien dans la rédaction, à ce moment-là,
de l'article 10.
M. Léonard: Là, c'est parce que, si on adopte
l'article 10, il faut avoir la garantie que l'amendement va venir et qu'il est
acceptable. C'est ça, le...
M. Levesque: Oui. Sous cette réserve-là, on peut
l'adopter.
M. Léonard: Oui, c'est sous cette réserve que je
l'adopte. On peut l'adopter sous cette réserve, mais c'est aussi simple
de dire que c'est suspendu, quant à ça.
M. Levesque: Bien, des fois, suspendu...
Le Président (M. Lemieux): C'est parce qu'on adopte ou on
n'adopte pas. On ne peut pas adopter sous réserve.
M. Levesque: Alors...
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 10...
M. Levesque: On peut dire qu'il est suspendu étant
donné qu'il est adopté sous réserve.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): Alors, comme il n'est pas
adopté... Est-ce que l'article 10 est adopté tel
qu'amendé?
M. Léonard: Non, on va le laisser... Le
Président (M. Lemieux): Non? O.K. M. Levesque: C'est parce
que...
Le Président (M. Lemieux): Alors, j'appelle l'article
11.
M. Léonard: ...comme ça.
Le Président (M. Lemieux): Je suis conscient de ce que
vous venez de dire, M. le ministre...
M. Levesque: Oui, d'accord.
Le Président (M. Lemieux): ...mais je croyais que M. le
député de Labelle aurait pris votre...
M. Levesque: II ne prend pas ma parole.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'article 11, M. le
député de Labelle.
Acquisition d'immeubles M. Léonard: On reconnaît
l'expérience de l'ex-leader du gouvernement et de l'Opposition qui sait
de quoi il s'agit, mais qui essaie quand même...
M. Levesque: M. le Président, je vais revenir, mais,
là, d'une façon absolument très objective et en pleine
transparence. Je propose...
M. Léonard: Ça, c'est rare. Ha, ha, ha!
M. Boisclair: Est-ce que ce n'est pas toujours le cas?
M. Levesque: C'est toujours le cas, mais ce n'est pas toujours ce
que le député de Labelle pense de moi. C'est ça qui est le
problème.
Je propose, avant de quitter cet article, M. le Président, un
amendement qui va peut-être régler l'affaire. L'article 11 du
projet de loi 16 est modifié par l'addition du paragraphe suivant -
ça, je propose ça pour l'article 11 : 4° Par l'addition,
après le paragraphe b, du suivant: «c) l'investissement total de
la Caisse en immeubles et en hypothèques visées à
l'article 28, à l'extérieur du Québec, ne doit pas
dépasser 3 % de son actif total.»
Alors, je dépose ceci, M. le Président.
M. Léonard: Est-ce que l'investissement total...
«Visées» est au féminin pluriel? Est-ce que c'est
juste les hypothèques?
Une voix: C'est les hypothèques, oui.
M. Levesque: En immeubles et, d'autre part, en hypothèques
visées à l'article 28.
M. Léonard: Ah! ce sont les hypothèques
visées à l'article 28.
M. Levesque: Les immeubles sont dans cet article-ci, les
hypothèques sont dans l'article antérieur. C'est pour ça
qu'on parle des hypothèques visées à l'article 28.
(Consultation)
M. Léonard: C'est immeubles et hypothèques, les
deux?
M. Levesque: Si on avait voulu faire autrement, on aurait pu
dire: L'investissement total de la Caisse en immeubles, à
l'extérieur du Québec, ne doit pas dépasser 3 % de son
actif total. Il en est de même pour les hypothèques visées
à l'article 28.
Alors, pour garder ça à 3 %, apparemment, la
rédaction est conforme à l'intention du législateur.
Voilà.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est-il
adopté?
M. Léonard: C'est le total des deux... M. Levesque:
Le total des deux, c'est ça.
M. Léonard: «L'investissement total de la Caisse en
immeubles et en hypothèques visées à l'article 28,
à l'extérieur du Québec, ne doit pas dépasser 3 %
de son actif total.»
(Consultation)
M. Levesque: Quand on prend le texte actuel, on voit, à
l'article 29b: «l'investissement total de la Caisse en immeubles, en
hypothèques visées au deuxième alinéa de l'article
28 et en actions de compagnies». Alors, on a pris la même
formulation...
M. Léonard: Ah! O.K.
M. Levesque: ...avec les changements désirés par le
législateur.
M. Léonard: Nous sommes en train de sanctionner le travail
des juristes.
M. Levesque: C'est ça.
M. Léonard: Le 3 % à l'extérieur du
Québec ne comprend pas les actions? C'est ça que ça veut
dire? On s'en tient... Ça va. Je pense que ça correspond à
ce qu'on s'est dit ce matin. Moi, je suis satisfait.
Le Président (M. Lemieux): Alors, adopté?
M. Léonard: Je veux juste bien vérifier que c'est
ça, là.
M. Levesque: II est soupçonneux que le diable, vous
savez.
M. Léonard: Ça va.
M. Levesque: Alors, on peut... Dans ce cas-là...
Le Président (M. Lemieux): Je vais revenir à
l'article...
M. Levesque: ...je conclus.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'amendement est
adopté, M. le député de Labelle.
M. Léonard: L'amendement qui vient de nous arriver est
adopté. Nous sommes d'accord avec sa rédaction.
Le Président (M. Lemieux): Oui. Est-ce que, maintenant,
l'article 11 tel qu'amendé, lui, est adopté? (15 h 30)
M. Levesque: Non. L'article 10.
Le Président (M. Lemieux): Non? Voulez-vous revenir
à l'article 10, premier paragraphe, maintenant? Par rapport à
l'amendement qui vient d'être déposé.
M. Levesque: Mais oui.
Le Président (M. Lemieux): Comme nous n'avions pas
adopté l'article 10.
M. Levesque: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 10, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Levesque: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Le paragraphe 1° est
adopté. Alors, l'article 10, tel qu'amendé, est adopté
dans son ensemble. Le paragraphe 1° étant adopté, nous
passons maintenant à l'article 11.
M. Levesque: Où nous étions il y a quelques
instants.
Le Président (M. Lemieux): Effectivement.
M. Léonard: Bon, ça va. On a disposé de
l'article 10.
M. Levesque: ...c'est les mêmes choses que ce matin.
M. Léonard: Mais sur le paragraphe 1°, M. le
Président, ça va, c'est adopté.
Le Président (M. Lemieux): Le paragraphe 1°,
adopté. Le paragraphe 2°.
M. Levesque: Le texte proposé, c'est que la limite
demeure. Où sont les changements? Si on se réfère... Oui,
allez-y.
M. Léonard: Oui. Non, moi, je...
M. Levesque: C'est parce que...
M. Léonard: Vous alliez...
M. Levesque: ...dans le texte...
M. Léonard: Nous buvons les paroles qui tombent de votre
bouche. Alors, quand il en sort, nous en profitons.
M. Levesque: ...actuel...
M. Léonard: Oui.
M. Levesque: ...c'est: «l'investissement total
dans chaque immeuble formant une même exploitation». Il y a
là un texte qu'on ne retrouve plus dans le texte proposé, c'est:
«...et dans les actions de chaque compagnie ayant uniquement pour objet
d'acquérir, détenir, louer ou administrer des immeubles».
Et ça, on retrouvera ça dans le b. Et ça élimine la
limite de 1 % de l'actif à l'égard des actions de compagnies
immobilières de façon à donner à la Caisse plus de
souplesse face à chaque investissement. Toutefois, et c'est là
que c'est important, ça revient encore à ce qu'on disait ce
matin, l'acquisition de ces actions continuera à être sujette
à la limite de 10 % de l'actif total de la Caisse qui couvre l'ensemble
formé par les hypothèques, immeubles et actions de telles
compagnies. La position actuelle de la Caisse, me donne-t-on comme
renseignement, face à cette limite, est de 9,3 %.
M. Léonard: Mais vous demeurez quand même lié
par la limite de 1 % par exploitation. C'est ça.
M. Levesque: Oui.
M. Léonard: Bon. Est-ce que, simplement pour le paragraphe
2°, vous avez l'intention... On aurait l'intention, sûrement plus
loin, parce qu'on parle de filiales, c'est pour pouvoir créer des
filiales d'immeubles qui vont nécessairement comprendre plus de 1 % et
qui peuvent comprendre 9 %, peut-être pas, mais 9 % de tous vos avoirs en
ce qui concerne les immeubles. C'est ça. Ça réfère
à un article ultérieur, je l'ai vu. Actuellement, vous ne
pourriez pas faire de filiales. Là, vous allez pouvoir en faire.
M. Scraire: Dans le cas du secteur immobilier, la Caisse de
dépôt peut déjà faire des filiales, sauf qu'elles
sont limitées à 1 % de son actif, ce qui l'a amenée
à faire des filiales assez nombreuses et un peu trop nombreuses pour les
besoins de l'efficacité. Le fait d'enlever la limite de 1 % permet de
ramasser un peu plus d'actifs à l'intérieur de la même
filiale. Par ailleurs, vous avez raison, il y a un autre article qui
prévoit que la Caisse pourrait ramasser ses filiales immobilières
à l'intérieur d'un seul holding qui pourrait dépasser
même 5 %, mais toujours à l'intérieur des limites permises
par la loi.
M. Léonard: Si on prend le cas, par exemple,
d'Ivanhoé corporation, à l'heure actuelle, ça serait le
cas, ça dépasse 1 % de l'actif de la Caisse.
M. Scraire: Oui, oui, oui.
M. Léonard: Alors, là, c'est dans la clause
omnibus?
M. Scraire: Non, c'est que ce n'est pas une compagnie qui a
uniquement... C'est plutôt technique, là, Ivanhoé
corporation est classée sous un autre article de la loi que cet
article-là qui limitait à 1 %. Elle est classée sous un
autre article parce que la Caisse...
M. Léonard: Lequel?
M. Scraire: Sous l'article 31 ou... Sous les actions ordinaires,
ordinaires.
M. Léonard: Le «basket clause»?
M. Scraire: Les actions ordinaires parce que la Caisse ne
détient que 30 % de ses actions ordinaires. Ce n'est pas techniquement
une compagnie immobilière, au sens de la loi.
M. Léonard: Ah bon!
M. Scraire: Parce qu'elle détient d'autres choses que des
actifs immobiliers, même si la substance de son actif est immobilier.
M. Léonard: C'est parce que, quand on dit «ayant
principalement», bien ce n'est pas ici, là...
M. Scraire: Ce n'est pas la loi actuelle ça,
«principalement».
M. Léonard: Ah! ça va être la
présente. Ah bon! O.K. D'accord avec le 11,2°.
Le Président (M. Lemieux): L'article 11, paragraphe 2°
est aussi adopté. Nous passons au paragraphe 3°. Les 1° et
2° sont adoptés pour le moment.
M. Léonard: Ah! bien c'est là que ça
vient...
M. Levesque: M. le Président, du côté de nos
légistes, il y aurait une suggestion que ça ne serait plus
nécessaire, qu'on pourrait laisser tomber cette
disposition-là.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le paragraphe...
Est-ce qu'il y a un amendement à cet effet-là?
Une voix: Supprimer.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'on pourrait me
fournir un amendement?
M. Léonard: Enfin, ça va rester «ayant
uniquement».
M. Levesque: Oui, oui, ça va rester comme ça.
M. Léonard: O.K.
(Consultation)
Le Président
(m. lemieux): alors, est-ce que vous
seriez d'accord avec l'amendement suivant, de biffer le paragraphe 3° de
l'article 11? oui?
(Consultation)
M. Levesque: Alors...
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le ministre.
M. Levesque: II y a un amendement qui suggère de biffer le
paragraphe 3° de l'article 11. Un instant, un instant, M. le
Président.
(Consultation)
M. Levesque: On s'entend, on s'entend. Le Président (M.
Lemieux): On s'entend.
M. Levesque: On s'entend, parce qu'il faut s'entendre tout le
monde.
M. Léonard: ...reste là?
Le Président (M. Lemieux): Je répète bien
calmement.
M. Levesque: Non, non, ça s'en va.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est de la nature
suivante: Biffer le paragraphe 3° de l'article 11.
M. Levesque: Comme si on ne l'avait jamais
présenté.
M. Léonard: Oui, mais...
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'amendement est
adopté?
M. Léonard: M. le Président, un instant là,
je sais que vous poussez à la roue beaucoup...
Le Président (M. Lemieux): Allez-y, M. le
député de Labelle.
M. Léonard: ...mais...
M. Levesque: Vous vous apprêtiez à vous objecter,
alors on vous a facilité votre travail.
M. Léonard: Non, non, c'est parce qu'on a compris la
gymnastique, là. Mais vous restez avec le sens qui est utilisé,
«compagnies». Depuis le début de la loi...
M. Levesque: Personnes morales.
M. Léonard: ...on enlève «compagnies»
par «personnes morales». Alors, là, vous ne l'enlevez
plus.
M. Levesque: Ah!
M. Léonard: Ensuite, par le fait que...
M. Levesque: Un instant...
M. Léonard: ...vous le laissiez là, plutôt
qu'«ayant principalement», ça a un sens
d'élargissement plutôt que de restriction. il faut bien
saisir.
M. Levesque: On va demander à M. Scraire, qui
représente le côté...
M. Léonard: Oui, oui, oui.
M. Levesque: ...juridique, de nous expliquer ça.
M. Scraire: L'incertitude que l'emploi du mot
«principalement»... Je pense que vous avez raison, M. le
député de Labelle. Sur le changement de «compagnies»
par «personnes morales», il faudrait faire les adaptations.
M. Léonard: Ha, ha, ha!
M. Scraire: Mais la question de
«principalement»...
M. Léonard: Oui, par rapport à
«uniquement». (15 h 40)
M. Scraire: ...par rapport à «uniquement»,
c'est qu'on s'aperçoit, là, que, sur différents
marchés, il y a des compagnies qui pourraient avoir comme objet
réel de faire uniquement de l'immobilier et où ces
placements-là seraient détenus au marché boursier et non
pas dans les portefeuilles immobiliers de la Caisse. Et, à ce
moment-là, ça amènerait toute une interprétation
des activités des compagnies, alors que ces atlcles-là ont
véritablement pour but de viser les filiales immobilières de la
Caisse ou les compagnies essentiellement immobilières de la Caisse.
Alors, dans ce cas-ci, pour permettre l'application des 10 %, je suggère
que ça serait mieux de rester à l'appellation préliminaire
d'«uniquement», mais, dans les autres articles, de qualifier la
substance quand même, pour limiter les autres pouvoirs aux compagnies
où c'est principalement de l'immobilier.
Alors, c'est la question, c'est la difficulté, c'est
l'incertitude quant au calcul du pourcentage. C'est dans ça que
ça nous amènerait. On a, par exemple, des compagnies, aussi bien
au niveau international, où on peut détenir 500 000 actions ou
100 000 actions, qui représentent un infiniment petit, sans que,
nécessairement, on
soit en mesure d'apprécier si l'activité principale est
nettement immobilière ou non. Ça peut être de l'immobilier
à 60 % par rapport à d'autres activités à 40 % ou
l'inverse. Alors, ça amènerait des difficultés
d'application assez importantes à cet article-ci.
M. Léonard: M. le Président, je vous soumets
respectueusement que lorsqu'on laisse «uniquement» comme il est
compris, cela a pour effet de limiter la limite, les 10 %, aux compagnies qui
font uniquement de l'immobilier, alors que ce qu'on s'apprêtait à
faire, c'est que la limite de 10 % s'apprêtait à celles qui
faisaient principalement des opérations immobilières, de
l'immobilier. C'est très différent comme portée de la
limite. Et j'ai compris, lorsque vous avez répondu à ma question,
par exemple, qu'lvanhoé corporation ne tombait pas sous le coup de cette
loi parce qu'elle ne fait pas uniquement de l'immobilier. Si, dans
l'immobilier, vous ne comprenez pas Ivanhoé corporation, ça veut
dire que c'est tellement ténu ou strict comme définition de
compagnie ayant pour objectif de faire de l'immobilier que ça ne veut
pas dire grand-chose, une limite de 10 %. Parce que vous n'aurez qu'à
ajouter quelques restaurants pardessus l'immobilier et ça ne sera pas
uniquement de l'immobilier, voyez-vous. Donc, quelle est la balise
réelle là-dedans? Je pense que ma question a une certaine
importance. Ou bien les 10 % signifient quelque chose....
«Uniquement», là, c'est tellement restrictif, en termes de
compagnies, que vous comprendrez que... Le cas d'Ivanhoé corporation est
très clair. Tout le monde dit: C'est une compagnie qui fait de
l'immobilier et qui détient des actifs immobiliers. Et ça ne
rentre pas dans la limite de 10 %. Alors, qu'est-ce qui rentre dans les 10
%?
M. Scraire: En fait, je dois dire que la difficulté
apparaît réelle. Par ailleurs, ce qui est proposé... Le
statu quo, par rapport à ce texte, apparaît plus facile à
manoeuvrer que le changement.
M. Léonard: À manoeuvrer, oui. M. Scraire:
À appliquer. C'est...
M. Léonard: Est-ce que le ministre est d'accord avec
ça, lui? Il avait déjà dit son accord avec l'ancien texte
de la loi et...
M. Levesque: Oui, mais je suis encore d'accord que c'est plus
facile à manoeuvrer, comme disait M. Scraire.
M. Léonard: Oui.
M. Levesque: Est-ce qu'il y a moyen de trouver un compromis? Je
ne le sais pas. On peut... On n'est pas fermé. M. Delorme me dit qu'il a
vécu 25 ans... Pas lui, mais la Caisse a vécu plus de 25 ans avec
le texte actuel, et on pourrait encore continuer dans ce domaine-là,
à moins qu'il y ait des raisons imperatives d'apporter l'amendement.
M. Léonard: Mais prenons ça, Ivanhoé
corporation. Les opérations immobilières représentent quel
pourcentage de leurs opérations ou de leur actif? C'est quoi, ça?
Tout le monde dit que c'est une compagnie immobilière. En gros, c'est
ça. Et ça ne rentre pas dans les 10 %. Pourquoi ça ne
rentre pas? Quelle est la partie de leurs opérations ou actifs,
quantitativement ou qualitativement, qui fait que ça ne rentre pas
là-dedans? Le mot «uniquement» est tellement restrictif que
la limite n'a plus aucune signification, à l'heure actuelle.
M. Levesque: II y a un problème juridique qu'on va faire
examiner. Si vous voulez, on va passer à autre chose et on
reviendra.
M. Léonard: O.K.
Le Président (M. Lemieux): Alors, il n'y a pas
d'amendement de présenté?
M. Léonard: En tout cas, on peut toujours poser la
question. Quelle était l'intention initiale en présentant...
M. Levesque: Et je vais faire retenir l'amendement.
Le Président (M. Lemieux): D'accord. O.K. M.
Léonard: O.K.
M. Levesque: On ne dépose pas l'amendement avant qu'on ait
clarifié cette question-là.
Le Président (M. Lemieux): O.K. Alors, nous suspendons
l'article 11.
M. Léonard: À cause du paragraphe 3°, les deux
autres ayant été adoptés.
Le Président (M. Lemieux): Les deux autres n'ont pas
été abolis, mais adoptés.
M. Léonard: C'est ça que j'ai dit.
Le Président (M. Lemieux): Alors, O.K. J'avais compris
«abolis». Je m'excuse. Alors, suspendu. Nous passons à
l'article 12.
Détention d'actions
M. Léonard: 1° par le remplacement, dans la
deuxième ligne, du mot «compagnie» par les mots
«personne morale». Nous sommes d'accord là. Concordance.
Ça, ça va.
M. Levesque: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 12 est adopté
dans son... L'article 12 est adopté... Non, seulement le paragraphe
1°, M. le ministre. M. le député de Labelle n'a pas
parlé du paragraphe 2°. Paragraphe 2°. Il me semble que c'est
ça que je vois.
M. Léonard: Oui, oui, juste le paragraphe 1°.
M. Levesque: Concordance aussi. 2° par la suppression, dans
les troisième, quatrième et cinquième lignes, de «ou
31. 1... » La référence à 31. 1 doit être
retirée du fait du remplacement de cet article. Alors, 31. 1...
M. Léonard: Oui, mais c'est remplacé par quelque
chose.
M. Levesque: C'a été changé par un autre
article ou ça sera changé par un autre article.
M. Léonard: Ça va rester 31. 1.
M. Levesque: par la suppression dans les troisième,
quatrième et cinquième lignes, de «ou 31. 1 et,
malgré le paragraphe c de l'article 27, des titres de créance
émis ou garantis par une telle compagnie». redondance.
M. Léonard: Selon l'article 31, c'est ça.
M. Levesque: Dans le nouveau texte: «Dans les placements
visés aux articles 27, 30 et 31, la Caisse doit agir, compte tenu de
l'ensemble de l'actif, comme le ferait en pareilles circonstances une personne
prudente et raisonnable. »
M. Léonard: On l'enlève. Il est couvert
où?
M. Levesque: Dans l'article 30 actuel. (15 h 50)
M. Delorme: Merci, M. le Président. Je crois qu'on
conviendra assez facilement que l'article 31. 1 auquel l'article actuel,
l'article 27 actuel... Pardon. L'article 31. 1, auquel l'article 30 actuel fait
référence, en est un qui est devenu désuet. Bon. Par
ailleurs, on a utilisé la même numérotation pour
introduire, dans la loi de la Caisse, un nouvel article 31. 1 qui n'a cependant
absolument rien à voir avec l'ancien article 31. 1.
Par conséquent, la référence, dans l'article 30,
à l'article 31. 1, n'est plus nécessaire et la
référence à l'article 31 est suffisante, parce que c'est
à l'article 31 qu'on retrouve les critères d'admissibilité
ou de ce qui constitue un placement admissible pour la Caisse. Alors que
l'article 31. 1 ne fait qu'introduire le concept de «personne prudente et
raisonnable» en disant que ce concept, cependant, s'applique aux articles
27, 30 et 31. Or, comme l'article 31. 1 fait déjà
référence à l'article 30, il serait redondant que
l'article 30 fasse l'inverse.
M. Levesque: C'est clair.
Le Président (M. Lemieux): Vous avez passé votre
Barreau, M. le président de la Caisse de dépôt.
M. Delorme: II y a plusieurs années et je suis en train de
le repasser.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle, est-ce que vous avez des commentaires?
M. Léonard: Je suis d'accord. On a regardé et c'est
exactement ça. Le nouvel article 31. 1 impose aux articles 27, 30 et 31
d'appliquer le critère énoncé dans l'article 31. 1. Alors,
je suis d'accord que, dans l'article 30, ça devient redondant de faire
référence à l'article 31. 1.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'article 12, est-il
adopté, paragraphes 1° et 2°?
M. Léonard: Dans la mesure où on va adopter
l'autre, ça va. Il n'y a pas de problème.
Le Président (m. lemieux): adopté. on s'entend, m.
le député de labelle? j'ai dit: adopté, l'article 12,
paragraphes et 1° et 2°. ça va?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Alors, j'appelle maintenant
l'article 13.
M. Levesque: L'article 13 change le descriptif des compagnies
immobilières en remplaçant «uniquement» par
«principalement» pour correspondre à la
réalité de ces compagnies. L'amendement consacre aussi le fait
que, dans certaines circonstances, une compagnie immobilière
détient un ou plusieurs immeubles non directement, mais par le biais
d'une autre compagnie immobilière. Ça, c'est pour... «La
Caisse peut acquérir et détenir des actions ordinaires...
»
M. Léonard: Comme dirait quelqu'un que je connais:
«Allô».
M. Levesque: Ce sont les mêmes choses qu'on a
discutées ce matin.
M. Léonard: Je voudrais quand même poser des
questions au ministre.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Labelle, vous avez quelques questions
à poser? Oui.
M. Léonard: Je vais attendre, parce qu'il a
peut-être autre chose à ajouter.
M. Levesque: Lorsqu'on proposait de remplacer le critère
du versement de dividende de 4 % par le critère d'une personne prudente
et raisonnable, on revient encore avec... C'est un critère qui est
inspiré des dispositions qui établissent les pouvoirs
généraux de gestion d'autres institutions financières
québécoises, plus précisément les compagnies
d'assurances, les sociétés de fiducie, les sociétés
d'épargne, les régimes complémentaires de retraite. C'est
une nouvelle approche de gestion globale qui a été introduite
dans les différentes lois depuis 1984, l'année où le
député de Labelle nous avait quittés pour la
première fois.
M. Léonard: 1985.
M. Levesque: Excusez-moi. Je pensais que c'était l'automne
1984.
M. Léonard: Ah! comme ministre. M. Levesque: Ah
oui! Excusez.
M. Léonard: J'ai tenu quand même encore quelques
mois après. Six mois.
M. Levesque: Pour voir ce qui se passait.
M. Léonard: Oui, j'avais commencé à
goûter l'Opposition, à l'époque. Mais je voudrais poser des
questions au ministre. Premièrement, on a l'impression que la Caisse
veut se constituer des filiales, et ça revient aussi à l'article
15, je pense, mais qu'elle ne le dit pas clairement. Je me pose la question:
Pourquoi la Caisse ne le demande pas carrément, comme il est dit dans
d'autres lois, qu'une entreprise, la SGF, peut se constituer des filiales, etc.
? C'est dit clairement. Alors on a l'impression que la Caisse a une certaine
pudeur à dire le mot. Je me demande pourquoi. C'est la question que je
pose.
Deuxièmement, tout à l'heure, nous avons discuté
autour des mots «uniquement» ou «principalement».
Là, ici, c'est le mot «principalement» qui est
utilisé. Tout à l'heure, on l'avait utilisé, le mot
«principalement», et on voulait le rayer pour employer
«uniquement». On revient ici avec «principalement».
Donc, j'ai une question à deux volets. Pourquoi ne pas demander
très clairement que la Caisse voudrait établir une filiale dans
le domaine immobilier? Et je voudrais aussi avoir une réponse sur le mot
«principalement».
M. Levesque: M. Delorme.
Le Président (M. Lemieux): M. Delorme, sous
l'autorité du ministre.
M. Delorme: merci, m. le ministre. m. le président,
premièrement, pour ce qui est des filiales, je peux vous dire
qu'effectivement la caisse peut, pour répondre à votre question,
mettre de côté sa pudeur traditionnelle et admettre publiquement
qu'elle veut effectivement créer des filiales.
M. Léonard: Ha, ha, ha!
M. Delorme: Cependant, sa pudeur l'a amenée à
appeler les filiales «des entités
spécialisées», probablement pour assurer une certaine
concordance avec le vocabulaire du placement, le vocabulaire qui s'applique aux
fonds de la Caisse où on retrouve des fonds généraux, des
fonds particuliers et des fonds dits spécialisés.
Pour ce qui est du mot «principalement», dans l'article 31,
il faut bien reconnaître que l'introduction du mot
«principalement» ici vise une fin différente de celle qui
était visée par l'article que nous avons examiné il y a
quelques instants, c'est-à-dire l'article 29, parce que, dans le cas de
l'article 29, il s'agissait d'un article qui concernait, premièrement,
la propriété ou l'acquisition d'immeubles comme tels, alors que
l'article 31 vise l'acquisition d'actions dans des sociétés
immobilières.
Deuxièmement, le mot «principalement» ou
«uniquement», qu'on retrouvait soit dans l'amendement
proposé qui a maintenant été retiré ou dans la loi
actuelle qui est maintenue, visait les limites en investissement immobilier
concernant l'ensemble de l'actif de la Caisse, alors qu'ici, à l'article
31, il s'agit simplement d'un article qui vise à habiliter la Caisse
à acheter, à acquérir, à détenir des actions
ordinaires d'une personne morale, qui a principalement pour objet
d'acquérir, etc., des immeubles. Donc, les deux fins sont
différentes, et c'est la raison pour laquelle, à l'article 31, le
mot «principalement» convient, par opposition au mot
«uniquement». Merci.
M. Léonard: II reste quand même que la limite de 10
% va affecter vos opérations en immeubles mais n'affecterait pas vos
opérations en actions d'entreprises ou de personnes morales qui
détiendraient des immeubles. C'est ça que ça veut dire, si
je pousse un peu plus loin.
M. Levesque: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Levesque: ...on m'assure qu'un amendement qui est en
préparation va répondre à cela. Pour le premier
«uniquement», on me dit qu'on va arriver avec un amendement, dans
quelques minutes, pour clarifier d'une façon la plus parfaite possible.
Malgré l'imperfection de la législation, quelle qu'elle soit, on
va arriver le
plus près possible de la perfection.
M. Delorme: Si vous me permettez, M. le Président...
M. Léonard: D'où l'importance de l'Opposition qui
pose des questions, si je comprends. Non.
M. Levesque: C'est son rôle.
M. Léonard: Oui. O.K. C'est correct.
M. Levesque: II a l'air surpris de jouer ce
rôle-là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Léonard: C'est parce que c'est très rare que le
ministre des Finances l'admet.
Des voix: Ha, ha, ha! (16 heures)
M. Delorme: M. le Président, pour revenir à la
dernière observation que M. Léonard a faite, disons que l'article
31 a simplement pour but de donner une base juridique à la Caisse pour
l'acquisition d'actions ordinaires. Mais on distingue, comme on le fait
partout, entre les actions des sociétés immobilières et
les actions de sociétés qui ne sont pas des
sociétés immobilières. Le premier alinéa,
c'est-à-dire l'alinéa a de l'article 31, vise les personnes
morales ou l'acquisition d'actions dans des sociétés qui sont des
sociétés immobilières. Et, pour répondre à
la question que M. Léonard posait, la réponse se trouve à
l'article 32a, auquel nous arriverons dans un instant, qui, lui, fixe la limite
maximum du capital ou de la proportion du capital que la Caisse peut
détenir dans une société. Et on fait exception, comme on
le fait partout, parce qu'on traite les immeubles à part, des
sociétés immobilières.
M. Léonard: Je fais une interprétation, j'essaie.
C'est ici qu'on retrouverait Ivanhoé corporation. Mais, si je comprends,
finalement, vous avez une limite de 10 % qui touche vos opérations
uniquement sur immeubles, en tout cas disons là, mais vous pouvez,
à côté de ça, acquérir des entreprises qui
font de l'immeuble principalement. Que vaut la limite de 10 % dans ce contexte?
Finalement, si vous dépassez un peu les 10 %, vous allez créer
une société par actions qui va acquérir les immeubles qui
dépassent, puis tout est joué, il n'y a plus de limite.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. Scraire.
M. Scraire: Je pense qu'effectivement la modification qui serait
faite ici, en changeant «uniquement» par
«principalement», permettrait de qualifier Ivanhoé
corporation comme étant acquis ou détenu sous 31a, ce qui ne
pouvait pas l'être auparavant quand on avait l'expression
«uniquement», parce que ses activités ne sont pas
uniquement... Donc, ça ne pouvait pas être qualifié sous
cet article-là. Le type d'amendement qui est apporté permettrait
donc de qualifier Ivanhoé corporation, au sens de la loi de la Caisse,
comme étant une compagnie immobilière. Donc...
M. Léonard: Faisant principalement des opérations
immobilières.
M. Scraire: C'est ça. En disant
«principalement», on permet de qualifier ce type de compagnies dans
lesquelles on désire investir sous 31a.
M. Léonard: O.K.
M. Scraire: Une fois qu'on a fait ça, la seule
opération qui reste à faire, c'est de voir comment rattacher
ça à la limite des 10 %, parce que ça couvre les 10 %.
Quand c'est 31a, c'est couvert dans...
M. Léonard: Dans les 10 %?
M. Scraire: ...les 10 %. C'est ça que l'amendement qui est
en préparation va faire. On va faire le lien à l'article
précédent avec les investissements faits sous 31a, de sorte
que...
M. Léonard: Moi, je...
M. Scraire: Parce que ce n'est pas l'intention... Et même
quand on dit aujourd'hui que la compagnie Ivanhoé n'était pas
sous le chapeau du «uniquement», elle était quand même
comprise dans les 10 %, même si, techniquement ou légalement,
ça ne l'était pas. Disons, en termes d'opérations, la
Caisse en tenait compte comme si c'était un investissement immobilier.
Comme si.
M. Léonard: À ce moment-là, votre limite de
10 %, est-ce qu'elle est suffisante, satisfaisante? Parce que, si vous
êtes à 9,8 %, est-ce que la limite est satisfaisante? Parce que,
là, si l'on touche tout ce qui s'appelle opérations
immobilières, 10 % ce n'est peut-être pas gros, non plus, pour la
Caisse. C'est vous qui dites 10 %. Si vous vous contentez, ça va.
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse. Avant de faire
lecture de l'amendement, je vais en faire prendre photocopie pour le
bénéfice des parlementaires, parce qu'il a été
modifié dans son ensemble.
M. Léonard: O.K. Ça va. Tout à l'heure, M.
le président a mentionné que les immeubles ou les
opérations dans le domaine de l'immobilier représentaient 9,8 %
du portefeuille à la Caisse.
M. Levesque: C'est moi qui ai dit ça.
M. Léonard: C'est le ministre qui a dit ça? Est-ce
que ça comprend toutes les opérations immobilières?
M. Scraire: Et hypothèques.
M. Léonard: Hypothèques, incluant
Ivanhoé?
M. Scraire: Oui.
M. Léonard: C'est ça que vous voulez, 10 %? Je
comprends. Ça va pour le...
Le Président (M. Lemieux): Pour le...
M. Léonard: C'est parce qu'il est à 9, 8 % à
l'heure actuelle.
M. Levesque: On me fait remarquer que, dans la Loi sur les
assurances, à l'article 245, on voit qu'elles peuvent aller
jusqu'à 15 % de leur actif pour l'ensemble de leurs immeubles. Alors,
c'est 9, 3 % que je mentionnais tout à l'heure.
M. Léonard: Mais là, mon interrogation, M. le
Président, je ne suis pas sûr que le ministre la comprenne,
là, c'est...
M. Levesque: Là, c'est rendu que vous voulez monter les
balises.
M. Léonard: Non, c'est que vous êtes à 9, 8
%...
M. Levesque: Je sais, 9, 3 %.
M. Léonard: 9, 3 %, enfin, si vous considérez que
c'est suffisant...
Le Président (M. Lemieux): C'est la question que je
posais. Est-ce que c'est suffisant?
M. Léonard: C'est ça, là.
M. Levesque: Bien là est-ce que c'est suffisant? Parce
qu'on offre de monter ça à 15% 15 %...
M. Léonard: C'est vos critères. Non, je n'ai rien
dit de plus là, mais je m'interroge, parce que, comme ailleurs vous avez
doublé, là, vous êtes à 9, 3 %. Je m'étonne
tout à coup que vous n'ayez pas plus d'appétit que cela.
(Consultation)
M. Levesque: Alors, après discussion très
serrée, la conclusion de la Caisse c'est qu'elle peut vivre avec 10
%.
M. Léonard: Ah! c'est correct.
M. Levesque: Sinon, bien, elle reviendra nous voir. Nous sommes
toujours ici à sa disposition.
M. Léonard: Ah! nous allons bien les recevoir, comme
maintenant. C'est sûr que nous allons apporter le même
intérêt que maintenant à un projet de loi émanant de
la Caisse de dépôt et placement.
M. Levesque: Je n'en doute pas. M. Léonard: Ah!
aucun problème. M. Levesque: Alors?
M. Léonard: Est-ce que le a est adopté, M. le
Président?
Le Président (M. Lemieux): Un instant, s'il vous
plaît.
M. Léonard: Le président est mêlé dans
ses papiers.
(Consultation)
M. Levesque: Vous avez devant vous, M. le Président,
l'amendement que nous...
Le Président (M. Lemieux): Oui. J'ai un amendement sur
lequel j'ai demandé des précisions parce que...
M. Levesque: Ah bon!
Le Président (M. Lemieux):... nous étions à
l'article 13 et, là, nous allons revenir à l'article 11. Un
instant, là, je veux être certain qu'ils vont m'écouter
pour ne pas qu'ils... O. K. Je répète. Nous étions
à l'article 13, nous revenons à l'article 11. L'article 11,
paragraphe 2° qui était suspendu.
M. Léonard: Paragraphe 3°.
Le Président (M. Lemieux): Pardon, paragraphe 3°,
effectivement, qui était suspendu, et l'amendement se lirait comme suit:
L'article 11 du projet de loi 16 est modifié par le remplacement du
paragraphe 3° par le suivant: 3° par le remplacement, dans la
troisième ligne du paragraphe b, des mots «compagnies ayant
uniquement» par les mots «personnes morales dont elle fait
l'acquisition des actions en vertu du paragraphe a de l'article 31 et ayant
principalement».
C'est exact? C'est bien le sens, ça va? Je vais vous donner le
temps de réfléchir, M. le député de Labelle? Non,
ça va?
M. Léonard: Moi, ça va.
(16 h 10)
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'il est
adopté?
M. Léonard: C'est adopté, en ce qui me concerne,
avec peut-être une...
Le Président (M. Lemieux): Oui. D'accord, allez-y.
M. Léonard:... petite modification qui viendra plus tard.
Non, ça va.
Le Président (M. Lemieux): Ça va? M.
Léonard: Ça va.
Le Président (M. Lemieux): Alors, maintenant, est-ce que
l'article 11 est adopté tel qu'amendé?
M. Levesque: Oui, adopté.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Nous revenons maintenant
à l'article 13.
M. Léonard: Ça va.
Le Président (M. Lemieux): Ça va?
M. Léonard: Ça, ça va.
M. Levesque: Ça complète.
M. Léonard: Et le paragraphe a de l'article 13 est
adopté.
Le Président (M. Lemieux): Le paragraphe a de l'article 13
est adopté. Le paragraphe...
M. Léonard: Maintenant, au paragraphe 2°. Le
Président (M. Lemieux):... 2°.
M. Léonard: Ou le paragraphe 1°? Alors, au paragraphe
2°. Quand on lit le paragraphe maintenant, tel qu'il est: 2° par le
remplacement des paragraphes b, c et d par le suivant: «b) d'une personne
morale dont les actions offrent un potentiel de rendement et
d'appréciation. »
Étant donné qu'on va, apparemment, à l'article 14,
adopter le critère de personne prudente et raisonnable, que signifie cet
article? «D'une personne morale dont les actions offrent un potentiel de
rendement ou d'appréciation», ça m'a l'air d'un voeu pieux,
ça m'a l'air de la vertu. Quelle est la substance de ces actions qui
offrent un potentiel de rendement et d'appréciation? Je suppose
qu'à cause de l'article 31. 1, proposé à l'article 14 du
projet de loi, ça devient redondant ou sans signification. Est-ce que
c'est bien nécessaire?
M. Levesque: Ce que j'ai ici comme commentaires, c'est que le
remplacement des critères techniques des paragraphes b, c et d, auxquels
le député de Labelle vient de faire référence, ce
remplacement-là par un critère général, celui qu'il
appelle «la vertu», je pense bien, est lié au rendement
global, étant donné que les critères qui apparaissent
actuellement à la loi ne correspondent plus aux facteurs qui
conditionnent les décisions d'achat et de vente d'un gestionnaire de
fonds. Ce nouveau critère devra toutefois se lire en regard du nouvel
article 31. 1.
M. Léonard: Pourquoi ne faites-vous pas
référence directement à l'article 31. 1?
M. Levesque: Allez-y, M. Delorme.
M. Delorme: Premièrement, cet article 31 doit habiliter la
Caisse à faire un certain nombre de choses, notamment pouvoir
acquérir des actions ordinaires d'une société. C'est le
premier but de l'article 31b. Maintenant, pourquoi faire
référence aux actions qui offrent un potentiel de rendement ou
d'appréciation? Comme on l'a dit, la Caisse était régie
principalement par deux critères, jusqu'ici, entre autres: le
critère que j'appellerais du dividende et du rendement, qu'on retrouve
au paragraphe b de l'article 31 actuel, et un autre critère, qui est le
critère d'une référence à son actif total, de
même qu'une référence à un principe plus
général, qui est à l'article 31 d, qui concerne des titres
qui offrent une forte liquidité.
Or, tout cela est résumé maintenant sous deux principes,
l'un qui convient aux actions ordinaires et dont l'article 31 traite,
c'est-à-dire des actions qui offrent un potentiel de rendement et
d'appréciation. Et c'est une expression que je dirais consacrée,
en ce sens qu'on la retrouve, si je ne m'abuse, dans le Code civil, le nouveau
Code civil, dans le cas des responsabilités des fiduciaires - si je fais
erreur, qu'on me corrige - exactement à l'article 1340 du nouveau Code
civil: «L'administrateur décide des placements à faire en
fonction du rendement et de la plus-value espérée; dans la mesure
du possible, il tend à composer un portefeuille diversifié,
assurant, dans une proportion établie en fonction de la conjoncture, des
revenus fixes et des revenus variables. »
C'est un texte plus élaboré qui convient bien à un
code, qui s'adresse, évidemment, à des fiduciaires, dont un grand
nombre ne sont pas des investisseurs spécialisés comme ceux de la
Caisse le sont. Donc, c'est le premier prin-
cipe.
Le deuxième principe en est un qui se retrouve au paragraphe 31.
1 qui, évidemment, va dans le même sens, mais qui ne concerne pas
les actions spécifiquement, mais l'ensemble des actifs de la Caisse. Cet
article fait donc obligation à la Caisse d'agir, quant à
l'ensemble de ses investissements, comme personne prudente et raisonnable,
alors que, dans 31, il s'agit uniquement des acquisitions d'actions qui, elles,
doivent offrir un potentiel de rendement et d'appréciation. Merci.
Le Président (M. Lemieux): Adopté, l'article, M. le
député de Labelle?
M. Léonard: Bien, je vois un peu plus que, finalement,
c'est une référence à un article du Code civil. Je suppose
qu'il n'y a pas lieu de faire référence, dans cette loi, au Code
civil comme tel. En termes de jurisprudence, est-ce que ça va
s'établir en lisant le Code civil, ce critère-là? Parce
que, au fond, le nouvel article 31 va toucher, en a, les immeubles, les
opérations qui touchent l'immeuble, principalement l'immeuble, et, en b,
ce qui n'est pas l'immeuble, les actions qui ne sont pas d'immeuble, donc toute
autre action.
Bon, disons que oui. Moi, je n'ai pas d'objection. Ça va.
Le Président (M. Lemieux): L'article 13 est
adopté?
M. Léonard: un instant! a, b, 2°, 3°?
Le Président (M. Lemieux): 3°, oui.
M. Léonard: M. le Président, vous oubliez de lire
des lignes.
Le Président (M. Lemieux): Non, je voulais voir si vous
étiez attentifs.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Léonard: Vous avez vu qu'on l'était autant que
vous, sinon plus.
Le Président (M. Lemieux): Tout autant.
M. Léonard: M. le Président, je voudrais juste
revenir ici. «La Caisse peut acquérir et détenir des
unités de fonds indexés. » Je vois cette expression
«des unités de fonds indexés»; j'aimerais qu'on me
l'explique bien précisément pour savoir de quoi il s'agit. J'ai
essayé d'imaginer, je voudrais juste vérifier si mon imagination
a travaillé dans le bon sens.
Le Président (M. Lemieux): M. Delorme, M. le
président-directeur général de la Caisse de
dépôt.
M. Deiorme: Merci, M. le Président. Comme bon exemple de
fonds indexés, je pourrais citer celui qui s'appelle le TSE-35,
c'est-à-dire un fonds composé de 35 titres inscrits à la
Bourse de Toronto...
Une voix:...
M. Delorme: Exactement. Et il en existe sur différentes
places financières. On a porté à notre attention qu'il
était nécessaire d'avoir un pouvoir spécifique pour faire
l'acquisition de ce type d'unités et de le placer, ce pouvoir, dans la
catégorie des actions ordinaires, parce que l'actif sous-jacent est
effectivement une action inscrite à la Bourse ou des actions, devrais-je
dire, inscrites à la Bourse. Ce sont des fonds dits indexés parce
que la valeur des unités varie avec les fluctuations des cours
boursiers. Donc, ce sont, à toutes fins pratiques, de nouveaux produits
qui peuvent se vendre sous forme d'unités ou sous forme de panier
d'unités.
M. Levesque: Vous devez en avoir cependant, présentement,
sous la clause omnibus?
M. Delorme: Nous en avons présentement sous la clause
omnibus et ce sont des véhicules qui sont extrêmement
intéressants pour faire la gestion du risque de notre portefeuille.
M. Léonard: Je ne voudrais pas extrapoler la
déclaration du ministre que la Caisse pouvait agir dans des domaines
où ses droits étaient plus ou moins assis pour 10 % de son actif.
Mais je voudrais dire quand même au départ que, oui,
effectivement, mon imagination avait travaillé dans le bon sens.
Ma question, à ce moment-là, devient celle-ci: Lorsque
vous détenez des actions, ces actions représentent des titres de
propriété dans des entreprises, représentent donc des
actifs, une valeur certaine, tangible, alors que, dans le cas de ces
unités de fonds indexés, il s'agit pratiquement de
spéculations...
M. Levesque: C'est comme des fonds mutuels.
M. Léonard:... d'opérations spéculatives,
parce qu'il n'y a pas de valeurs qui garantissent ces unités de fonds
indexés. On joue sur la fluctuation de la Bourse. Le Dow Jones monte,
donc vos unités de fonds montent. Ça descend, ça
redescend. Le jour où, tout à coup, quelqu'un perdrait confiance,
où l'ensemble du marché perdrait confiance dans ces unités
de fonds indexés, vous vous retrouveriez Gros-Jean comme devant. Mon
interrogation, c'est quant à la valeur qui sous-tend ces actions, ces
unités de fonds indexés. Et, deuxièmement, est-ce que vous
considérez qu'il devrait y avoir une limite quant aux opérations
de la Caisse dans ce secteur?
Le Président (M. Lemieux): M. le président de la
Caisse de dépôt, sous l'autorité de M. le ministre. (16 h
20)
M. Levesque: Quant à moi...
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le ministre.
M. Levesque: ...je réagis avant le président. Le
Président (M. Lemieux): Oui.
M. Levesque: Moi, j'associe ces fonds indexés là
aux fonds mutuels qui existent, qui n'ont pas une valeur propre dans le sens
mentionné par le député, mais qui ont, à la base,
un panier de produits. Dans ce cas-ci, évidemment, c'est un index, c'est
un peu différent.
M. Léonard: M. le Président, je pense que le
ministre ne saisit pas mon objection. Je lui réexplique de nouveau. Dans
un fonds mutuel, l'exemple qu'il donne, le fonds mutuel acquiert des actions
d'autres entreprises qui fluctuent. Mais le fonds mutuel détient
réellement des actions. Tandis que les unités de fonds
indexés ne détiennent pas d'actions.
M. Levesque: mais, au point de vue de ce qui arrive lorsque le
fonds mutuel pourrait éventuellement perdre la confiance, qu'est-ce qui
arriverait?
M. Léonard: la substance des actifs du fonds mutuel, ce
sont les actions des entreprises que le fonds mutuel a achetées. dans le
cas, ici, c'est les unités...
M. Levesque: Oui, mais l'index est basé sur la valeur de
toutes ces...
M. Léonard: II n'est pas garanti par les unités,
par des actions.
M. Levesque: On va laisser M. Delorme vous expliquer
ça.
M. Léonard: O.K.
M. Delorme: II y a une double question qui a été
posée. Alors, pour le premier volet de la question, je dirais que tout
investissement, et notamment des investissements à la Bourse, sous une
forme ou sous une autre, est spéculatif. Si nous sommes actionnaires,
après avoir acquis le titre sur le marché boursier, d'une
société dont le titre s'écroule, à ce
moment-là, c'est l'investissement total dans cette société
qui en subit le contrecoup. Tandis que, si nous avons investi dans un panier
d'unités de fonds indexés, à ce moment-là, les
fluctuations de la valeur de l'ensemble des unités correspondent aux
fluctua- tions, ou doivent correspondre aux fluctuations de 35 titres qui sont
équilibrés, diversifiés et, donc, le risque est
réparti sur le comportement de 35 sociétés. Maintenant, ce
sont des investissements que nous faisons, non pas comme moyen principal
d'investissement, mais pour gérer le risque, faire des placements de
courte durée pour satisfaire les besoins de trésorerie ou
d'autres...
M. Léonard: Ma question...
M. Delorme: Maintenant, si vous me permettez de répondre
à votre deuxième question, il y a quand même une limite et
cette limite, on la retrouve à l'article 32b, du moins à
l'amendement qui est proposé à l'article 32b par le biais de
l'article 15 du projet de loi 16, où la proportion de 30 % augmentera...
On propose d'augmenter de 30 % à 40 % la proportion de l'actif qui peut
être consacré non plus uniquement aux actions ordinaires, mais aux
actions ordinaires et aux unités de fonds indexés.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: Je reviens juste avec la question: Les
unités de fonds indexés, est-ce qu'elles sont constituées
d'actions réelles ou si c'est simplement un titre dont la valeur est
établie en fonction, je ne sais pas moi, d'un index quelconque, mais
sans garantie dans des actions, des titres? C'est ça, ma question.
M. Delorme: Je crois qu'on peut intervenir sur le marché
des fonds indexés, du moins le TSE-35, de deux façons: soit en
achetant les unités qui représentent des fractions probablement
non identifiables de titres et qui sont généralement
achetées par les particuliers parce que les prix d'achat sont assez
raisonnables. On peut également acheter un panier qui comprend des
titres de 35 sociétés en proportion comparable à la
proportion que chacun des titres de ces sociétés occupe dans le
TSE-35. Alors, quand on achète des paniers, on achète des groupes
d'unités, mais dans des titres de sociétés inscrites
à la Bourse.
(Consultation)
Le Président (M. Lemieux): Adopté, M. le
député de Labelle?
M. Léonard: Oui. Ça va.
Le Président (M. Lemieux): L'article 13 est donc
adopté. Nous passons à l'article 14.
M. Léonard: À l'article 14, c'est là qu'on
retrouve peut-être le changement le plus substantiel dans le projet de
loi parce que c'est une réorientation ou, en tout cas, c'est là
où on dit:
C'est une adaptation au comportement actuel de ceux qui
détiennent des placements comme ceux-là. Nous en avons
déjà débattu largement jusqu'ici. Et je pense que, dans
l'ensemble, finalement, nous sommes d'accord étant donné que,
quand même, il reste des balises dans la loi. Je voudrais, soit que mon
collègue de Gouin intervienne sur cette question... De toute
façon, il est membre de la commission. Il peut intervenir.
Le Président (m. lemieux): non, non. il n'y a pas de
problème. m. le député de gouin. il y aurait consentement,
d'ailleurs, même s'il n'était pas membre. c'est toujours
intéressant ce que le député de gouin a à dire.
M. Boisclair: Merci, M. le Président. Je voudrais, d'une
part, saluer la présence du président et de M. Scraire aux
travaux de cette commission et peut-être profiter de l'occasion pour
échanger avec le ministre sur un certain nombre de dispositions qui sont
contenues dans ce projet de loi, particulièrement l'introduction du
principe de gestion «prudentielle» qui est indu maintenant dans
l'article 14 que propose le projet de loi 16, et peut-être pour exprimer
le point de vue général, en tout cas la conclusion à
laquelle j'en suis arrivé au moment de la lecture de ce projet de loi et
de son étude particulière, en me permettant aussi de faire un
certain nombre de comparaisons avec d'autres lois concernant les institutions
financières, que ce soit la Loi sur les assurances ou la loi sur les
sociétés de fiducie et de placement, et faire des comparaisons
aussi avec la Loi sur les banques. J'en viendrai à la conclusion... Et
faire une analogie que le ministre comprendra certainement, analogie
peut-être incorrecte dans sa forme, mais sur le fond qui, je pense,
mérite d'être débattue. Et je pourrais peut-être,
d'une certaine façon, affirmer qu'on agit comme si on dotait un vieux
véhicule d'un moteur 10 fois plus puissant, mais en lui laissant
toutefois le même système de freinage. À cet égard,
je pense qu'il serait pertinent de rappeler un peu le contexte dans lequel le
législateur, autant dans les différentes provinces qu'au
fédéral, en est venu à moderniser les lois sur les
institutions financières.
On sait que le vieux modèle, si je peux m'exprimer ainsi pour
simplifier la compréhension des choses, de législation retenait
un modèle de contrôle a priori, c'est-à-dire que les
administrateurs avaient peu de marge de manoeuvre dans le choix des placements
qu'ils pouvaient faire, les lois venant souvent prescrire le type de placements
que les administrateurs pouvaient autoriser. En d'autres mots, les
administrateurs ne pouvaient pas être accusés d'avoir commis ou
d'avoir manqué, plutôt, de prudence. Le seul qui pouvait
être accusé d'avoir manqué de prudence, c'était le
législateur, compte tenu des dispositions qui se retrouvaient dans la
loi. Et la loi prescrivait des règles très rigoureuses au niveau
du type de placement qui était admissible. Donc, ça, c'est
l'ancien modèle.
Nous nous trouvons donc aujourd'hui à adapter la
législation de la Caisse de dépôt et à la rendre
conforme à des nouvelles pratiques dans le milieu des institutions
financières, modernisation, finalement, de la loi qui fait suite
à celle de la Loi sur les assurances, de la loi sur les
sociétés de fiducie et de la Loi sur les banques. Et je pense que
ce nouveau modèle de régulation laisse, bien sûr, aux
dirigeants, une très grande latitude et une discrétion
considérable dans le choix des éléments d'actifs de
l'institution financière. C'est donc dire que le contrôle a priori
est beaucoup plus faible et qu'on s'en remettra, entre autres par
l'introduction de l'article 14, à un contrôle a posteriori
certainement plus important.
Je pense qu'il vaut la peine, à ce moment-ci, juste pour
expliquer un peu dans quel esprit se situe mon intervention, de faire un
parallèle avec d'autres législations sur lesquelles le
gouvernement du Québec s'est penché, particulièrement en
ce qui a trait à la Loi sur les caisses d'épargne et de
crédit. Alors, on introduisait, à l'article 287, en 1988, une
disposition où on disait: «Toute caisse doit exercer les pouvoirs
de placement que lui confère la présente loi avec prudence et
diligence comme le ferait en pareille circonstance une personne raisonnable et
agir - on allait même encore plus loin que ce qu'on propose à
l'article 14 - avec honnêteté et loyauté dans le meilleur
intérêt de ses membres et de ses déposants». Bien
sûr qu'on ne peut pas l'appliquer de la même façon dans le
cas de la Loi sur la Caisse de dépôt et placement du
Québec. (16 h 30)
À l'article 465, dans le cas de la législation
fédérale, la Loi sur les banques, on adoptait une modification
semblable. Et rappelons aussi que les sociétés de fiducie et
d'assurances sont, elles aussi, assujetties à des dispositions
similaires. En plus d'imposer un certain nombre de règles à la
corporation, on impose aux administrateurs et aux dirigeants de ces
institutions financières des devoirs de prudence, de diligence,
d'honnêteté et de loyauté. On le retrouve dans la Loi sur
les caisses d'épargne et de crédit. C'est un article qui a
été apporté en 1988 suite à une révision de
la loi. On le retrouve à l'article 192. Pour comprendre la loi, je veux
juste le rappeler pour fins de compréhension du débat, on dit
qu'«un dirigeant - cette fois-ci, c'est le dirigeant d'une caisse - doit
agir avec soin, prudence et diligence comme le ferait en pareilles
circonstances une personne raisonnable. Il doit aussi agir avec
honnêteté et loyauté dans l'intérêt de la
caisse et respecter ses objets», et ainsi de suite. C'est un peu
l'essence de l'article.
En plus d'imposer aux administrateurs et aux dirigeants des institutions
ces devoirs de
prudence, d'honnêteté et de loyauté, on impose aussi
à certaines institutions financières le devoir d'adopter des
principes, des politiques, des normes et des procédures en
matière de placements. C'est le cas, par exemple, à la Loi sur
les banques. C'est le cas aussi à la Loi sur les assurances qui vient,
par exemple, obliger chacune des compagnies d'assurances qui a une charte
provinciale à adopter une politique de placements. «Tout assureur,
dit-on à l'article 248, doit se doter d'une politique de placements
approuvée par le conseil d'administration. Cette politique doit
comprendre notamment l'accord des échéances de ses placements
avec ses engagements financiers. Tout assureur doit déclarer dans son
rapport annuel la raison sociale...» Et, finalement, le fait pour une
compagnie d'assurances d'adopter une politique de placements.
Et on va encore plus loin. En plus de ces pouvoirs, de ces obligations,
plutôt, qui sont faites aux corporations et compte tenu, justement, de
ces devoirs importants qui sont imposés aux administrateurs et aux
dirigeants de ces institutions, la législation, et j'aimerais bien qu'on
me comprenne, tantôt oblige et tantôt permet à l'institution
de souscrire, pour le bénéfice d'un dirigeant ou de
l'administrateur, une assurance couvrant la responsabilité de ces
personnes. C'est le cas, par exemple, à la Loi sur les caisses
d'épargne et de crédit, à l'article 195. Il y a une
disposition qui, elle aussi, a été apportée en 1988,
où on dit spécifiquement, on en fait un article: «Une
caisse doit souscrire selon les disponibilités du marché, pour le
bénéfice d'un dirigeant ou de toute autre personne qui, à
sa demande, agit à titre d'administrateur ou de dirigeant pour une
personne morale dont la caisse est actionnaire ou créancière, une
assurance couvrant la responsabilité que ces personnes peuvent encourir
à ce titre, à l'exception de la responsabilité
découlant du défaut d'agir avec honnêteté et
loyauté.» C'est une disposition qu'on retrouve, qui a
été apportée suite à cette modernisation de la
législation à la Loi sur les caisses d'épargne et de
crédit. Donc, on est venu vraiment, si je peux reprendre mon analogie du
départ, modifier le système de freinage pour l'adapter aux
nouveaux pouvoirs et aux nouvelles réalités qui animaient ces
institutions financières. La Loi sur les banques contient une
disposition semblable à l'article 213. C'est le résultat, un peu,
d'une recherche que j'ai effectuée.
C'est donc dire que le modèle retenu est un modèle de
contrôle a posteriori beaucoup plus sévère, d'autant plus
que ces institutions financières sont soumises au contrôle du
Surintendant des assurances ou de l'Inspecteur général des
institutions financières avec des pouvoirs quand même très
substantiels, dont l'article 325.1 de la Loi sur les assurances qui donne
à l'Inspecteur général un pouvoir d'ordonnance que, bien
sûr, le Vérificateur général, qui doit annuellement
étudier les affaires de la Caisse de dépôt, n'a pas.
Ce que je voudrais demander à ce moment-ci au ministre, c'est une
question de fond, une question qui est, bien sûr, politique. Mais, compte
tenu de ces adaptations qui ont été faites à l'ensemble
des textes législatifs qui régissent nos institutions
financières, j'aimerais lui demander comment et quels sont les motifs
qui l'ont amené à ne pas reprendre ces mêmes modifications.
Comment se fait-il, finalement, que les modifications proposées
aujourd'hui échappent à cette logique qui a pourtant animé
le gouvernement lors de sa révision de la Loi sur les caisses
d'épargne et de crédit et de la Loi sur les assurances? Alors, je
voudrais tout simplement pouvoir engager une discussion là-dessus puis
peut-être voir aussi... revenir tout à l'heure sur la question des
assurances pour les administrateurs.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Levesque: M. le Président, je voudrais tout d'abord
féliciter le député de la recherche qu'il a faite. Je sais
que c'est dans un domaine où il évolue comme critique de
l'Opposition, dans les institutions financières. Il apporte
sûrement une contribution à notre discussion. Je ne suis pas
sûr, cependant, que la Caisse et la loi constitutive de la Caisse doivent
être une copie conforme d'autres législations, à condition,
cependant, qu'on retienne la philosophie qui veut, en quelque sorte, aider
à assurer une gestion la plus objective, la plus compétente et la
plus à l'abri, si vous voulez, d'écarts. On parle de freinage,
des nouveaux freinages pour le nouveau véhicule; je trouve la
comparaison intéressante. Mais, d'un autre côté, j'aurais
aimé entendre le député faire une suggestion
concrète. Malgré que je n'aie absolument rien contre la
philosophie qui a inspiré son exposé, je me demande si
réellement, dans le texte que nous avons, dans le texte original de la
loi et dans les modifications que nous apportons pour moderniser, justement,
l'ensemble de la loi, nous ne tenons pas compte, à ce moment-là,
de la philosophie qui inspire le député. Peut-être que nous
pourrions entendre le président là-dessus, il a sûrement
une réaction.
Le Président (M. Lemieux): M. le président.
M. Delorme: Merci, M. le Président. Tout d'abord, je ferai
état du fait que, si j'ai bien compris la dernière intervention,
il y a, de la part de celui qui l'a faite, une reconnaissance de
révolution des principes législatifs qui s'appliquent depuis
quelques années aux institutions financières et, par voie de
conséquence, de l'opportunité de les appliquer également
à la Caisse de dépôt et placement du Québec. C'est
le but des amendements que nous proposons.
Deuxièmement, pour ce qui est des politi-
ques de placements, c'est exact que la loi de la Caisse ne fait pas
obligation à la caisse de formuler, sous forme écrite, une
politique de placements, comme c'est le cas des autres institutions
financières. Cependant, je crois qu'on doit reconnaître que la
Caisse a un statut bien différent, évolue dans un environnement
où les forces sont différentes de celles dans lesquelles les
institutions privées évoluent.
Troisièmement, il existe, dans la loi de la Caisse -
partiellement seulement, j'en conviens - des principes qu'on retrouve
habituellement dans des politiques de placements et, donc, on a à tout
le moins là un embryon de politique de placements.
Quatrièmement, et c'est peut-être le point le plus
important de la réponse que je voudrais donner, c'est que nous avons,
avec chacun de nos déposants, une politique de placements
discutée et convenue. D'ailleurs, nous entretenons avec nos
déposants des relations très étroites, non seulement pour
les conseiller dans l'établissement de la politique de placements, parce
que, après tout, nous avons chez nous des spécialistes, mais
aussi pour leur rendre compte des résultats des investissements que nous
avons faits. Et je ne mentionne même pas le fait que tous les points de
contrôle auxquels la Caisse est sujette sont de nature tout à fait
publique: rapport à l'Assemblée nationale, rapport du
Vérificateur général, commission parlementaire comme
celle-ci. Et je crois que, même si ce ne sont pas des garanties
absolument formelles, il n'en reste pas moins qu'elles donnent l'assurance que
les affaires de la Caisse sont traitées de manière très
ouverte et très publique. (16 h 40)
J'arrive maintenant, M. le Président, au deuxième
élément de l'intervention, auquel on a fait allusion, mais d'une
façon plus indirecte, c'est-à-dire ce que j'appellerais le code
de déontologie. Encore une fois, c'est exact que nous n'avons pas comme
tel un code de déontologie. Cependant, c'est un sujet auquel nous
voulons, à la direction de la Caisse, apporter toute l'attention
nécessaire. D'autre part, je ferai remarquer que la loi de la Caisse
elle-même contient des dispositions assez sévères
concernant les règles de moralité que les membres du conseil, les
dirigeants, le personnel de la Caisse doivent observer. Et je crois que c'est
aux articles, en fait des articles qui ne sont pas amendés, par exemple
à l'article 38 où on dit qu'«il est interdit à la
Caisse de faire un prêt à un membre de son conseil
d'administration ou à un de ses dirigeants ou au conjoint...» Un
autre article, dont j'oublie le numéro, oblige non seulement les cadres
de la Caisse, mais également leur conjoint à déposer au
ministre des Finances, annuellement, l'état de ce que j'appellerais leur
fortune respective. Justement, c'est la section V de la Loi sur la Caisse qui
comporte les articles 38 à 42; on retrouve là des
éléments extrême- ment sévères et très
spécifiques quant aux règles qui doivent régir le
comportement du personnel de la Caisse ou de ses dirigeants.
En dernier lieu, je ferais état aussi du fait que la Caisse est
un organisme au sens du Code civil, que les principes généraux
qu'on retrouve au Code civil pour les fiduciaires s'appliquent également
à la Caisse. Donc, je crois que l'ensemble de toutes ces règles
fait que nous avons sûrement un équivalent, fort approprié,
d'un code de déontologie. Mais, néanmoins, c'est un sujet auquel
nous avons l'intention de revenir, par des mesures administratives, dès
que possible.
M. Boisclair: M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Gouin.
M. Boisclair: Je comprends qu'il faille appliquer mutatis
mutandis l'évolution du cadre législatif en faisant les
adaptations nécessaires à l'évolution et à la
réalité qui est celle de la Caisse de dépôt et
placement et je conçois très bien avec le président qu'il
ne faille pas copier de façon bête les dispositions qui
s'appliquent aux institutions financières et les rapporter à la
Caisse de dépôt et placement. Cependant, il y a un principe
fondamental, je pense, qui a été reconnu dans la philosophie -
pour reprendre le terme du ministre des Finances - qui a imprégné
les amendements qui ont été apportés aux différents
textes législatifs venant régir les institutions
financières, entre autres, en améliorant et en donnant plus de
contrôle pour les autorités qui voudraient faire une surveillance
a posteriori. On est passé d'un contrôle qui se faisait a priori
dans les textes législatifs et on est venu donner, par exemple, à
l'Inspecteur général des institutions financières ou au
Surintendant des pouvoirs plus importants.
Le président de la Caisse nous rappelait avec beaucoup de
pertinence le fait que la Caisse dépose annuellement un rapport, qu'il
est soumis aux règles qui sont celles du Vérificateur
général, que le Vérificateur général,
annuellement, doit vérifier les états financiers de la Caisse de
dépôt et placement, qu'il y a un rapport qui est discuté en
commission parlementaire, et ainsi de suite. C'est le mécanisme que l'on
connaît. Cependant, la grande différence avec les autres
législations, c'est qu'on a confié aux autorités qui
réglementent un pouvoir d'intervenir en cours de mandat. L'Inspecteur
général a un pouvoir d'ordonnance et peut intervenir en
cours de mandat et à la fin de l'exercice du mandat. Ce que je constate,
c'est que, dans la législation et dans la bonification qui est
proposée, d'aucune façon il n'y aura une autorité,
à moins que ma compréhension du texte soit incorrecte. Il y a
très peu de pouvoirs qui s'inscriraient dans le sens de donner à
un organisme, parce que ce n'est certainement pas le Vérificateur
général qui
a ce pouvoir d'intervenir en cours de mandat pour venir corriger une
situation... Je pense qu'il aurait été à tout le moins...
Je ne sais pas si cette réflexion s'est faite dans les officines du
ministère des Finances, mais je pense que, s'il y a une logique qui doit
s'appliquer à la Caisse de dépôt et placement, compte tenu
de l'importance, compte tenu de la mission de la Caisse de dépôt
et compte tenu de ses actifs aussi, je pourrais peut-être plaider - je ne
sais pas ce qu'en pense mon collègue, le député de Labelle
- qu'il y aurait peut-être lieu d'appliquer avec la même rigueur un
certain nombre de dispositions qui s'appliquent, particulièrement au
niveau du contrôle a posteriori, et, à cet égard, le
président avait raison de nous rappeler certains contrôles qui
s'appliquent. Mais il n'y a rien, il n'y a aucun organisme de
réglementation qui peut intervenir en cours de mandat, ce qui est
complètement contraire à la philosophie - pour reprendre
l'expression du ministre des Finances - qui est venue imprégner toute la
modification de la réglementation ayant trait aux institutions
financières.
M. Levesque: M. Delorme voulait ajouter un mot.
Le Président (M. Lemieux): M. Delorme, est-ce que vous
avez des commentaires?
M. Delorme: Oui, M. le Président. J'aimerais ajouter ou
revenir sur deux points. Le premier, pour ce qui est du Vérificateur
général - et je ne voudrais pas lui donner des pouvoirs qu'il n'a
pas, mais tous savent qu'il a des pouvoirs très étendus - je
crois que le Vérificateur général pourrait, s'il le
souhaitait, intervenir avant même que ce soit le temps d'examiner les
états financiers de la Caisse à la fin de l'année.
Deuxièmement, la Caisse, contrairement aux institutions
financières du secteur privé, n'offre pas ses services au public
en général, elle ne sollicite pas des dépôts du
public. Elle traite avec des institutions qui sont des fonds de retraite et,
donc, des organismes qui, eux-mêmes, sont des organismes gouvernementaux
et eux-mêmes sont soumis à la vérification du
Vérificateur général. Alors, je crois qu'il y a un
court-circuit, si je peux m'exprimer ainsi, de contrôle, a priori comme a
posteriori, formel et informel, qui, à mon avis, devrait satisfaire les
exigences, les principes les plus élémentaires de
contrôle.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 14 est
adopté?
M. Boisclair: Non.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Gouin.
M. Boisclair: Le président a raison de rappeler ces
choses. Cependant, à moins que ma compréhension de la Loi sur le
Vérificateur général soit incorrecte, le
Vérificateur général n'a pas les pouvoirs d'ordonnance que
l'Inspecteur général des institutions financières a et,
à cet égard, il n'a pas les mêmes pouvoirs et ne peut pas
intervenir avec la même rigueur et avec la même autorité que
l'Inspecteur général des institutions financières peut le
faire. Et le législateur a cru bon donner ces pouvoirs à
l'Inspecteur générai des institutions financières compte
tenu des modifications qu'on avait apportées au pouvoir de placements de
ces institutions.
Je crois aussi, avec le président, et je le concède
facilement, que la Caisse ne transige pas directement avec le public et qu'elle
le fait par le biais d'administrateurs, et ça, tout le monde peut
comprendre ça. Cependant, les préoccupations de
sécurité, la mission de sécurité, si je peux
m'exprimer ainsi, prend une importance tout aussi grande. Je pense qu'on ne
devrait pas hésiter à trancher en faveur de cette mission de
sécurité. À cet égard, moi, j'aurais
souhaité - et c'est une contribution que je veux tout simplement
apporter à ce moment-ci, mais c'est certainement une
préoccupation qui devrait nous animer dans nos travaux - qu'on puisse
réfléchir de façon plus approfondie sur tout ce
système de contrôle a posteriori. Si le législateur l'a
fait pour les institutions privées, je pense que, si on veut respecter,
comme le disait le ministre des Finances, cette philosophie qui a amené
le législateur à réviser les lois régissant les
institutions financières, on aurait pu très bien la reprendre
pour la Caisse de dépôt. Je ne vois pas en vertu de quelle
dialectique la Caisse de dépôt pourrait échapper à
la logique et aux principes qui ont inspiré la réforme de la
législation des institutions financières. Donc, je fais un
plaidoyer, j'enregistre mon plaidoyer, mais j'y tenais et je pense que c'est
important de le faire à ce moment-ci.
Et peut-être, si nous revenions plus spécifiquement
à l'article 14, demander si la Caisse a l'intention de souscrire
à une assurance comme, par exemple, la Loi sur les caisses
d'épargne et de crédit le permet, et permettez-moi juste de le
rappeler encore une fois, à l'article 195: «Une caisse doit
souscrire selon les disponibilités du marché, pour le
bénéfice d'un dirigeant ou de toute personne qui, à sa
demande, agit à titre d'administrateur ou de dirigeant pour une personne
morale dont la caisse est actionnaire ou créancière, une
assurance couvrant la responsabilité que ces personnes peuvent encourir
à ce titre, à l'exception de la responsabilité
découlant du défaut d'agir avec honnêteté et
loyauté.» Est-ce qu'il sera de l'intention de la Caisse de
souscrire? D'une part, je présume que la Caisse a le pouvoir de
souscrire à ce genre d'assurance pour ses administrateurs. Est-ce que la
Caisse a l'intention de le faire? Est-ce qu'elle sera dans
l'obligation de le faire ou si cette responsabilité sera
laissée aux administrateurs qui, de façon individuelle, peuvent
s'assurer contre d'éventuels recours qui pourraient survenir?
Le Président (M. Lemieux): M. Delorme, s'il vous
plaît...
M. Delorme: Oui, merci, M. le Président. Pour ce qui est
de l'assurance, la Caisse a négocié, au cours de la
dernière année, si je ne m'abuse, une police d'assurance qui
allait dans le même sens que ce dont vous avez parlé. Je ne sais
pas si elle correspond en tout point aux critères que vous avez
énumérés, mais elle vise à couvrir la
responsabilité des administrateurs.
En deuxième lieu, pour ce qui est des pouvoirs de
l'Inspecteur...
M. Boisclair: Général des institutions
financières.
M. Delorme: ...général des institutions
financières, j'ajouterai simplement à ce que j'ai dit que, non
seulement nous ne traitons pas avec le public, mais les pouvoirs de cet
Inspecteur, si je ne m'abuse, couvrent ce genre d'institutions, mais ne
couvrent pas spécifiquement les gestionnaires de fonds de retraite. La
Caisse est un gestionnaire de fonds de retraite ou d'assurances publiques et,
donc, n'a ni plus ni moins de responsabilités, mais est assujettie,
à mon avis, à beaucoup plus de contrôle que les
gestionnaires de fonds qui administrent les fonds de retraite de groupes
d'employés de diverses sociétés ou de divers
organismes.
M. Boisclair: Plusieurs compagnies d'assurances gèrent des
fonds de retraite, cependant.
M. Delorme: Pardon?
M. Boisclair: Plusieurs compagnies d'assurances gèrent des
fonds de retraite.
M. Delorme: C'est exact. Mais les compagnies d'assurances sont
assujetties au contrôle...
M. Boisclair: De l'Inspecteur général.
M. Delorme: ...de l'Inspecteur général en leur
qualité de compagnies d'assurances.
M. Boisclair: C'est ça.
M. Delorme: Mais, s'il existe une société qui ne
fait que la gestion de fonds de retraite, à ma connaissance, ces
organismes ou ces sociétés ne tombent pas sous le coup de la Loi
sur l'inspecteur général des institutions financières.
M. Boisclair: Vous avez raison. (16 h 50)
M. Delorme: Sous réserve de vérification, mais je
ne crois pas.
M. Boisclair: Peut-être une dernière question
à ce moment-ci. Dans l'esprit du ministre, de quelle façon la
sanction... Finalement, qui va sanctionner ce nouvel article 14? Est-ce que -
je présume - ce sera le Vérificateur général? Ce
sera le conseil d'administration? Encore là, je ne crois pas.
M. Levesque: Ça va être la même sanction qu'on
a eue depuis la création de la Caisse.
M. Boisclair: Le pouvoir public?
M. Levesque: Cette sanction-là vient de plusieurs sources.
Elle vient de l'Assemblée nationale d'abord, elle vient du
Vérificateur général qui émane de
l'Assemblée nationale.
Une voix: Et les résultats. M. Levesque: Oui, et
surtout... M. Boisclair: Les clients.
M. Levesque: ...le rendement. Par lui-même, le rendement
est un critère de sanction. Heureusement, depuis la création de
la Caisse, on peut, tout en touchant du bois, dire que le rendement a
été parmi...
M. Boisclair: Les plus élevés. M. Levesque:
...les meilleurs.
Le Président (M. Lemieux): Ça va, M. le
député de Labelle?
M. Léonard: M. le Président, je comprends les
interrogations de mon collègue de Gouin. Je pense que, dans le cas de la
Caisse, effectivement, le mandat du Vérificateur général
s'y étend, il peut faire la vérification de la Caisse. Mais, par
ailleurs, il n'y a pas d'organisme contrôleur de la Caisse. Par exemple,
dans le cas des ministères du gouvernement, il y a le Conseil du
trésor qui est, en quelque sorte, le contrôleur du gouvernement.
À la Caisse, il y a un conseil d'administration. Les résultats,
évidemment, sont là, mais, même si le ministre peut dire:
Oui, il y a eu des bons résultats, tout le monde le reconnaît,
depuis sa création, la Caisse a eu une bonne performance, on le
reconnaît, on ne peut pas exclure que, dans le temps, il pourrait arriver
des accidents. Simplement de dire «une personne prudente et
raisonnable» fait référence au fait qu'il y a des risques
qui sont pris, en l'occurrence.
Ceci étant dit, ce que je veux dire, c'est qu'il n'y a pas
d'organisme contrôleur comme on peut en retrouver ailleurs. Il y a un
conseil
d'administration, mais lequel ne relève pas d'une
assemblée générale; c'est le gouvernement qui le nomme. Je
pense que nous allons revenir sur cette question lorsque nous aborderons celle
de la divulgation des renseignements. C'est vraiment la contrepartie qui est la
plus «contrôleur» dans l'économie de la loi qui
gouverne la Caisse. Je pense que je plaide déjà - vous voyez bien
- par rapport à un des derniers articles du projet que nous avons devant
nous. Mais, à partir du moment où il y a moins de critères
quantitatifs et qu'on introduit ce critère de «personne prudente
et raisonnable», il faut cependant qu'il y ait moyen d'apprécier
comment on a appliqué ce critère. Je pense que ça couvre
à peu près l'ensemble des considérations que je voulais
faire là-dessus. Dans ce contexte, au fond, on pourrait presque
suspendre et dire: On va attendre quelle sera la divulgation. On pourrait
l'adopter aussi. M. le Président, nous allons donc accepter l'article
14.
Le Président (M. Lemieux): L'article 14? O.K.
M. Léonard: Pardon? Il y avait...
Le Président (M. Lemieux): Allez-y, oui.
M. Boisclair: Je veux juste, si on me permet un dernier
commentaire... La disposition qu'on retrouve dans les textes...
M. Levesque: ...tout à l'heure, c'est un autre dernier,
ça?
M. Boisclair: J'ai 20 minutes sur l'article, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui, oui, allez-y, M. le
député de Gouin.
M. Levesque: Non, non, je n'ai pas contesté,
là.
Le Président (M. Lemieux): C'est amicalement.
M. Boisclair: C'était l'avant-demière, tout
à l'heure.
M. Levesque: D'accord.
M. Léonard: On peut toujours proposer un amendement pour
avoir un autre 20 minutes.
M. Boisclair: C'est ça.
M. Levesque: Oui, c'est ça.
M. Léonard: C'est une chose qui se fait.
M. Levesque: Pas de problème.
M. Boisclair: C'est justement ce que je serais tenté de
faire, à moins qu'on me donne une indication à ce sujet. Le
libellé qui est retenu dans l'ensemble des dispositions ayant trait aux
institutions financières, que ce soit la Loi sur les assurances, que ce
soit la Loi sur les caisses d'épargne et de crédit, on retrouve
cette même disposition, libellée de la même façon,
sauf qu'on y rajoute les mots suivants: «y agir avec
honnêteté et loyauté dans le meilleur intérêt
de ses déposants». Est-ce qu'il y a une motivation quelconque qui
fait - et peut-être qu'on le retrouve plus loin dans une autre
disposition du projet de loi 16 - qu'on n'a pas retenu cette même
rédaction législative?
Le Président (M. Lemieux): Monsieur...
M. Scraire: Essentiellement, on nous réfère aux
articles du Code civil qui s'appliquent aussi à la Caisse et qui
stipulent les devoirs de loyauté, etc., de sorte que ça n'a pas
été...
M. Boisclair: Ça vous semblait redondant. M. Scraire:
Oui.
M. Boisclair: Alors, j'aurai plaidé ma cause.
M. Levesque: Très bien.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 14 est
adopté? Ça va?
M. Léonard: Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous
passons...
M. Levesque: Je vais dire comme Duplessis me disait...
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le ministre.
M. Levesque: ...il disait «un jeune homme d'avenir».
Ha, ha, ha! Vous voyez, je suis resté 36 ans.
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous passons maintenant
à l'article... Oui, allez-y.
M. Léonard: M. le Président, je sens un peu
d'ironie dans les remarques du ministre des Finances. J'ai voulu faire
attention, j'ai...
M. Levesque: Hé! qu'il est compliqué. Lui, il a un
problème.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Léonard: Non, non, non.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre des Finances,
s'il vous plaît.
M. Léonard: Je voudrais le rappeler à la prudence,
à la prudence. Lui qui propose à la Caisse de dépôt
et placement d'avoir une gestion prudente et raisonnable, lui-même
devrait être prudent. Les jeunes sont notre avenir.
M. Levesque: II n'y avait aucune ironie, c'était
sincère. Vous ne pouvez pas comprendre que, même si on n'est pas
du même côté de la table, on peut marquer de la
sincérité...
M. Léonard: Ah! Je suis heureux que c'est... M.
Levesque: ...puis même de la naïveté.
M. Boisclair: C'est l'aîné qui s'adresse au
cadet.
M. Léonard: Oui, oui, c'est un peu ça.
M. Levesque: Bien...
M. Boisclair: Oui, c'est ça.
M. Levesque: ...c'est évident. Ha, ha, ha!
M. Léonard: Je suis heureux que les propos du ministre des
Finances soient enregistrés, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Alors, maintenant, sur ce, nous
passons à l'article 15.
M. Léonard: Bien.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle, avez-vous des commentaires relativement à l'article 15?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Paragraphe par paragraphe?
M. Léonard: Le premier paragraphe, ça va, c'est de
la concordance.
Le Président (M. Lemieux): Le paragraphe 1 ° est donc
adopté.
M. Léonard: Voyez toute notre collaboration.
Le Président (M. Lemieux): Alors, il est adopté. Le
paragraphe 2°, M. le député de Labelle.
M. Léonard: Je comprends aussi que c'est une concordance
par rapport à l'article 31, paragraphe a, que nous avons adopté
et que nous avons introduit de diverses façons. Donc, nous l'adoptons,
M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Alors, le paragraphe 3° est
donc adopté...
M. Léonard: 2°.
Le Président (M. Lemieux): 2°, pardon. Nous passons au
paragraphe 3°.
M. Léonard: Paragraphe 3°.
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse, paragraphe
2°.
M. Léonard: Alors, M. le Président, on augmente de
30 % à 40 % la limite, c'est-à-dire qu'on corrige ce qui existait
déjà: «elle ne peut investir en actions ordinaires plus de
30 % de son actif total». Ici, on dit: «elle ne peut investir en
unités de fonds indexés et en actions ordinaires plus de 40
%». Là, on augmente la limite à 40 % en incluant des fonds
indexés. Est-ce que ça veut dire que la Caisse veut investir pas
loin de 10 % dans des unités de placements indexés, de fonds
Indexés? J'imagine que ce n'est pas ça. C'est la limite
générale qui monte à 40 % et les actions vont
représenter quand même une bonne somme.
M. Levesque: On est déjà rendu à 37 % si on
inclut les fonds indexés. Ça libère...
M. Léonard: C'est combien, les fonds indexés,
à l'heure actuelle, ces fonds indexés dont on parle?
M. Delorme: Le pourcentage de l'actif?
M. Léonard: Oui.
M. Delorme: C'est 6 % à 7 %.
M. Léonard: 6 % à 7 %, déjà?
Mais...
M. Delorme: Vous me permettez?
M. Levesque: Oui. M. Delorme aimerait ajouter un commentaire
là-dessus.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Lemieux): M. Delorme.
M. Delorme: Oui. Théoriquement, ce serait possible,
effectivement, d'aller aussi loin que ça, mais, d'un autre
côté, cet amendement nous permettrait aussi d'aller au-delà
de la limite actuelle de 30 % en actions ordinaires.
M. Léonard: Oui, je comprends bien. (17 heures)
M. Delorme: Pour ce qui est des fonds indexés, ce sont des
investissements beaucoup plus maniables que d'autres et, donc, pour la gestion
du risque associé à un portefeuille de la taille de celui de la
Caisse, ce sont des instruments éminemment essentiels, éminemment
importants.
M. Léonard: Oui, mais c'est quand même
spéculatif, de nature assez spéculative, ces unités de
fonds indexés. Est-ce que formellement... On me dit que ces
unités de fonds indexés dans lesquels vous investissez
représentent des placements réels dans des actions de compagnies.
C'est ça, là, qui est important. En quelque sorte, on revient
à ce que disait le ministre des Finances tout à l'heure, c'est un
fonds mutuel, ou ce n'est pas juste une spéculation sur les variations
de la Bourse?
M. Delorme: Je crois que la confusion vient probablement de
l'emploi du mot «unités». C'est vrai que, sur le
marché, on peut acheter des unités de fonds indexés. Mais
ce que la Caisse et les autres investisseurs institutionnels font, c'est qu'ils
achètent des paniers de titres du TSE-35 et, donc, ce sont des titres
identifiables de sociétés identifiables inscrites en Bourse. Pour
ce qui est du risque, c'est évident que des investissements financiers,
et notamment en Bourse, ont toujours un caractère spéculatif.
C'est évident. Mais je crois qu'un investissement dans un panier de
titres du type TSE-35 est, à mon point de vue, beaucoup moins
risqué qu'un investissement dans un titre en particulier.
M. Léonard: Ah! là, je vous suis. Je vous suis
davantage. Mais on peut aussi spéculer uniquement sur les fluctuations
du Dow Jones, du TSE-35 ou de n'importe quoi. Quand vous dites que ces
unités sont constituées d'un panier d'actions réelles,
ça me rassure. Mais est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de le
spécifier comme tel, que ces unités sont... participent de cette
définition et non pas simplement, disons, d'un risque que l'on prend,
d'une gageure que l'on prend que la Bourse va monter et qu'elle va descendre?
C'est ça, la différence. Je trouve ça important. Dans le
cas que vous m'expliquez, il y a une garantie réelle derrière, et
là, je suis d'accord que c'est un placement qui est sûr; ça
joue, ça fluctue selon la Bourse, mais...
M. Delorme: Si vous permettez, M. le Président, je crois
que les investissements auxquels M. Léonard référait
étaient plutôt de la nature de ce qu'on appelle les options ou les
contrats à terme plutôt que les unités de fonds
indexés. Je ferai remarquer cependant que les options et les contrats
à terme sont visés par l'article 33.1 qui reste à
étudier, en fait, qui est l'article suivant.
M. Léonard: Oui, mais il en existe aussi sur les TSE-35 et
Dow Jones, de ces options.
M. Delorme: Mais je ne crois pas...
M. Léonard: Ce n'est pas ça dont il s'agit.
M. Delorme: Non, non.
M. Léonard: Mais est-ce que les unités de...
M. Delorme: II s'agit d'unités de fonds indexés et
non pas de contrats à terme ou d'options.
M. Léonard: O.K. Les unités de fonds
indexés, l'expression est hors de tout doute, représentent hors
de tout doute un panier de valeurs réelles.
M. Delorme: Oui.
M. Léonard: Bon. O.K. Ça va.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Le mieux): Adopté.
M. Léonard: Ça va. On y reviendra par rapport
à une autre balise, parce que ce paragraphe-là devrait se lire
avec - comment dit-on ça? - la clause omnibus que la Caisse a. À
l'heure actuelle, il y a le 30 % plus le 10 %, je le mentionne tout de suite;
tandis que, là, on aura 40 % plus le 10 %. Alors, c'est là
où j'aurai des questions à poser à la Caisse, parce que
ça me paraît très gros.
Une voix: ...l'article 34.
M. Léonard: O.K., à l'article 34. Alors...
Le Président (M. Lemieux): Paragraphe 3e?
M. Léonard: ...adopté à ce stade-ci,
oui.
Le Président (M. Lemieux): Alors, le paragraphe 3° est
adopté. C'est ça?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous passons maintenant
au paragraphe 4° de l'article 15.
M. Léonard: Oui, M. le Président. Ce paragraphe
représente un élargissement de la limite dans le sens suivant.
Jusque-là, la Caisse pouvait investir au maximum 3 % en actions
émises par une même personne morale, 3 % d'actions et 5 % au
total. Ce matin, on a adopté, en ce qui concerne les obligations, 5 %
aussi. Là, on adopte 3 %. On laisse aussi la possibilité
d'aller en actions jusqu'à 5 %. Je comprends que c'est une
latitude additionnelle qui est donnée, mais...
M. Levesque: mais c'est toujours à l'intérieur du
même 5 %. on parlait, ce matin, des immeubles, je crois.
M. Delorme: Des obligations de sociétés.
M. Levesque: Des obligations. C'est toujours à
l'intérieur du même 5 %. Le total était 5 % et il demeure 5
%. Mais le choix à l'intérieur peut varier. M. Delorme, vous
alliez ajouter?
M. Delorme: Bien, en somme, simplement pour préciser ce
qui était implicite dans ce que vous avez déjà dit, M. le
ministre. C'est qu'à l'article 27 de la loi actuelle il y avait un
paragraphe que nous avons examiné ce matin qui limitait à 1 % de
l'actif les investissements en obligations et autres titres de créance
dont il était question dans cet article, c'est-à-dire les
obligations et titres de créance de sociétés. Ce
paragraphe a été abrogé. Ayant été
abrogé, on doit s'en remettre, donc, à l'article 32, ou on s'en
remettra à l'article 32 s'il est adopté tel que proposé.
Et, comme nous avons déjà une limite de 3 % en actions, que nous
avions déjà une limite de 1 % en obligations et titres de
créance, l'augmentation est au maximum de 1 % des obligations ou titres
de créance, ou d'actions, mais toujours sous la limite totale de 5
%.
M. Levesque: Mais, comme le disait ie député de
Labelle, on pourrait imaginer qu'on ait 5 % en actions.
M. Delorme: C'est exact.
M. Levesque: Ou on pourrait avoir 5 % en obligations.
M. Delorme: C'est exact. J'ajouterai à cela, M. le
ministre, si vous me le permettez, en référence aux lois
correspondantes. Dans le cas des régimes complémentaires de
retraite, la limite a été fixée à 10 % et, dans le
cas des compagnies d'assurances, à 15 %. Alors, je crois que la limite
de 5 % dans ce contexte est une limite raisonnable. D'autant plus, d'ailleurs,
que c'est la limite qui existe déjà au total.
M. Levesque: D'ailleurs, je pense que, ce matin, ça avait
été implicitement accepté. J'ai compris ça, du
moins.
Le Président (M. Lemieux): Adopté?
M. Léonard: Est-ce que...
Le Président (M. Lemieux): Oui, allez-y.
M. Léonard: L'autre question que j'ai à poser
concerne la dernière phrase du paragraphe qui se lit: «sauf s'il
s'agit d'une personne morale visée au paragraphe a de l'article
31». On l'a analysé tout à l'heure. Sa limite, c'est 10 %
ou 1 %... Non.
M. Delorme: Quel article, ça?
M. Léonard: Le paragraphe a de l'article 31.
M. Delorme: 29b. (17 h 10)
M. Léonard: Ce qu'on peut dire là-dessus, M. le
Président... Dans l'article 31a, on m'a répondu tout à
l'heure que cela fondait ou donnait l'assise juridique à la Caisse
d'intervenir, sujet à la limite de 10 %... J'essaie de retrouver
l'article 29b. O.K. Il me semble qu'il y a une imprécision qui
m'apparaît se glisser. S'il s'agit d'une filiale de la Caisse qui
détient des immeubles ou détient tous ses avoirs en actifs
immobiliers, que la limite soit de 10 %, mais d'une filiale, ça,
ça va. Mais, s'il y avait une seule entreprise dans laquelle la Caisse
mettrait tous ses oeufs et que ça atteignait, disons, 10 % de ses actifs
dans l'immobilier, je pense qu'il y aurait des problèmes. En
réalité, il n'y a rien dans la loi qui balise cet aspect des
choses, sauf l'hypothèque où on ne peut pas aller à plus
de 1 %. Pour le reste, c'est une compagnie qui détient des actions. Vous
pourriez, compte tenu de l'article 15, paragraphe 4° c), aller
jusqu'à 10 %.
M. Levesque: Sauf pour le critère de la personne prudente
et raisonnable. Il ne faut pas l'oublier.
M. Léonard: Oui. Mais celle-là, c'est une porte
assez grande ouverte, merci, là.
M. Levesque: M. Delorme.
M. Léonard: Quand le ministre répond ça, il
vient de démontrer que j'ai raison de faire l'interprétation que
je viens de faire. Exactement.
M. Levesque: Pas du tout, mais ça ne fait rien. Vous
pouvez le dire. Vous avez le droit de le dire.
M. Léonard: Oui. Mais on s'en tient, finalement, à
l'article 31.1, uniquement dans ce cas-là, c'est simplement le
critère de la personne prudente et raisonnable. Il n'y en a pas
d'autres. Si le ministre me répond ça, il peut me répondre
ça au sujet de tous les articles du projet de loi, finalement.
M. Levesque: C'est présent partout, ça.
M. Léonard: Oui, c'est présent partout. M.
Levesque: C'est présent partout.
M. Léonard: Mais je trouve qu'il n'y a pas de balise
quantitative par le fait qu'on dise... On dit: 5 % ici, 1 % là, 10 %
ailleurs. Dans le cas, là, on vient de faire tout sauter. Enfin...
Le Président (M. Lemieux): M. Delorme.
M. Delorme: Merci, M. le Président. Je crois que je peux
simplement ajouter les observations suivantes. C'est que cet article 32 vise
les investissements dans une seule et même société,
principalement. On fait cependant une exception en retranchant de cet article
les personnes morales visées par l'article 31, c'est-à-dire les
sociétés immobilières. Mais, comme on l'a dit plus
tôt, je crois qu'il faut reconnaître que l'économie
générale de la loi de la Caisse fait en sorte que tous les
placements immobiliers sont traités spécifiquement et, je dirais
même, séparément, en termes de limites
«percentuelles», et ces limites, on les retrouve combinées
aux dispositions de l'article 29 qui, s'il était adopté tel que
proposé, imposerait, d'une part, une limite de 1 % de l'actif à
tout investissement qui est fait dans un immeuble donné et à 10 %
de l'actif l'ensemble de tous les investissements à caractère
immobilier, c'est-à-dire les investissements dans les immeubles comme
tels, les hypothèques, et dans les actions des sociétés
qui ont pour objet d'avoir des activités de type immobilier.
M. Léonard: la limite de 1 % s'applique?
«l'investissement total dans chaque immeuble formant une même
exploitation ne doit pas dépasser 1 % de l'actif total de la
caisse.»
M. Delorme: Ne s'applique... La limite de 1 % ne s'applique
qu'aux investissements dans un immeuble, mais, cependant, ce n'est pas des
investissements sous forme d'actions dans une société qui...
M. Léonard: C'est ça, mon point.
M. Delorme: ...a pour objet d'acquérir, détenir,
louer ou administrer des immeubles. Ça, j'en conviens.
M. Léonard: C'est ça. En d'autres termes, et si
c'est une filiale... Si, disons, la filiale affaires immobilières de la
Caisse de dépôt et placement ne peut pas aller à plus de 10
% - vous avez dit tout à l'heure que cela vous convenait, je l'accepte,
il n'y a aucun problème - il n'est pas dit dans la loi que, dans cette
filiale, par oxomple. Il pourrait n'y avoir qu'un seul actif immobilier.
M. Delorme: Oui. Mais, s'il n'y a qu'un seul actif immobilier et
que cet actif est la propriété d'une filiale de la Caisse, je
crois qu'on peut facilement prévoir que cette filiale aurait
été constituée, pour des fins opérationnelles ou
des fins administratives, comme véhicule plus approprié. Mais le
but aura toujours été le même, c'est-à-dire de faire
en sorte que la Caisse puisse être propriétaire de l'immeuble
comme tel. C'est simplement le moyen qui sera différent pour arriver
à la fin. C'est la raison pour laquelle... du moins, c'est la raison
à laquelle je peux songer, qui pourrait expliquer pourquoi, dans
l'économie générale de la loi de la Caisse, on distingue
toujours entre les investissements à caractère immobilier et les
autres.
M. Léonard: J'ai l'impression qu'il y a comme une
ambiguïté qui se glisse dans le projet de loi entre la filiale de
la Caisse qui s'occupe des affaires immobilières et les
opérations directes dans une affaire immobilière. Parce que c'est
deux critères différents. La filiale pourrait gérer
jusqu'à 10 % des actifs de la Caisse, la filiale immobilière.
Mais, après ça, comme critère de risque, jusqu'ici on a
dit que, quand la Caisse intervenait dans un immeuble, c'était au
maximum de 1 % de son actif. Si cette limite-là était applicable
aussi à sa filiale, qu'un investissement dans l'immobilier ne doit pas
dépasser 1 % de l'actif de la Caisse, ça, ce serait rassurant.
Mais la balise n'est pas là actuellement. Là-dessus, elle n'est
pas là.
Le Président (M. Lemieux): M. Delorme,
là-dessus.
M. Delorme: ça voudrait donc dire, si on n'avait pas
cette balise-là, que la caisse ne pourrait pas avoir recours, lorsque
c'est justifiable de le faire, au véhicule corporatif pour
détenir la propriété d'un immeuble. elle devrait donc le
détenir directement en propriété à 100 %.
M. Léonard: Non, ce serait sa filiale qui le
détiendrait.
M. Delorme: Non, mais, si la Caisse peut détenir 100 %
d'un immeuble, pourquoi ne pourrait-elle pas détenir 100 % d'une filiale
qui a été créée pour détenir cet
immeuble-là?
M. Léonard: Oui, à condition que, s'il n'y a qu'un
immeuble, elle s'en tienne à sa limite de 1 %.
M. Delorme: Ah oui! Ça...
M. Léonard: C'est ça, là. Ça, c'est
ouvert dans la loi. Si vous possédez un immeuble via une
société par actions, vous pouvez aller jusqu'à 10 % des
avoirs de la Caisse. Si vous n'avez pas
de société par actions, vous ne pouvez pas aller à
plus de 1 %. Donc, ça devient pratiquement une fiction juridique, ce
n'est pas autre chose. S'il y a un panier d'immeubles, je n'ai pas de
problème avec ça. Là, s'il y en a plusieurs..
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. Scraire.
M. Scraire: Ce que je pourrais ajouter là-dessus, c'est
que c'est déjà l'état du droit, et jamais il n'est venu
l'idée à une filiale de la Caisse d'investir plus. Les balises,
on peut toujours en pousser, en pousser, mais il reste qu'il y a un esprit
général qui se dégage de la loi. Disons qu'au cours des 25
dernières années le 1 % n'a pas été
dépassé, même si les filiales pouvaient exister au cours
des...
Une voix:...
M. Scraire: Oui. Dans l'application, en tout cas, il n'y a pas de
problème.
(Consultation)
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que ça va, M. le
député de Labelle?
M. Léonard: Bien, non...
Le Président (M. Lemieux): Non? Ça va.
M. Léonard: ...je pense qu'ils se consultaient pour me
répondre là-dessus.
Le Président (M. Lemieux): Oui. M. Léonard:
Vous en restez là? Le Président (M. Lemieux):
Ça va?
(Consultation)
M. Levesque: Je dirais au député de Labelle qu'il
n'y a pas de problème pour le 1 % dans l'esprit de l'administrateur,
aucun problème à ce sujet-là. (17 h 20)
M. Léonard: Je pense qu'on peut toujours admettre
ça en contrepartie d'une divulgation, si on y échappait.
M. Levesque: Peut-être tout à l'heure.
M. Léonard: En tout cas, on y reviendra à la fin,
dans l'article sur la divulgation.
M. Levesque: D'accord. Alors, l'article 15, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Adopté? M.
Léonard: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Alors, l'article
15 est donc adopté dans son ensemble. Nous passons à l'article
16.
M. Levesque: Est-ce que je peux demander au député
de Labelle s'il y a une chance que l'on puisse adopter cet...
M. Léonard: Le projet de loi?
M. Levesque: ...avant 18 heures, étant donné mon
absence pour quelques jours? Sinon, il faudrait penser à une remise sine
die. Je ne le sais pas.
M. Léonard: Est-ce qu'on peut suspendre deux minutes?
M. Levesque: Oui.
M. Léonard: On va se consulter là-dessus.
Le Président (M. Lemieux): Oui, nous allons suspendre deux
minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 22)
(Reprise à 17 h 36)
Le Président (M. Lemieux): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission du budget et de l'administration reprend ses travaux
relativement au projet de loi 16, Loi modifiant la Loi sur la Caisse de
dépôt et placement du Québec. Nous en étions
à l'article 16.
M. le député de Labelle, la parole est à vous
relativement à l'article 16.
Nouveaux instruments financiers M. Levesque: Avant...
Allez-y!
M. Léonard: Quant à l'article 16, j'aurais
aimé savoir, de la part du ministre, quelle était la relation de
cet article avec le projet de loi 7 qu'on a vu, par ailleurs, touchant des
organismes d'État ou des organismes du secteur parapublic, qu'on a vus
ici et là? Est-ce que...
M. Levesque: II y a, avec l'article 7... M. Léonard:
La loi 7.
M. Levesque: ...la loi 7, qui a été
présentée par le président du conseil du trésor,
qui agissait aussi comme ministre délégué à
l'administration...
M. Léonard: II y avait un article qui le concernait, et
tout le reste de la loi concernait le ministre des Finances.
M. Levesque: Oui, c'est ça. Et celui qui concernait le
ministre des Finances... Justement, on retrouve ici qu'on habilite de
façon spécifique la Caisse, au regard de l'utilisation de ces
instruments qui sont énumérés ici, suite aux incertitudes
créées par l'arrêt Hammersmith, en Angleterre, concernant
les pouvoirs des organismes publics québécois créés
par la loi.
Alors, pour enlever tout doute et toute interprétation à
la suite de cet arrêt-là, on avait pensé demander au
président du Conseil du trésor d'ajouter dans la loi... Parce
qu'il y avait un élément qui touchait l'Administration publique
et l'autre touchait les Finances proprement dites. C'est pour ça que
ça a été présenté à ce
moment-là, tout récemment. Mais il y a, évidemment, une
concordance, ici, que l'on retrouve dans ce projet de loi.
Le premier objectif de l'article, c'est de permettre à la Caisse,
aussi, d'utiliser sans restriction - on sait que les instruments ne sont pas
les mêmes qu'en 1965, disons - ces nouveaux instruments financiers
disponibles sur le marché et de contribuer ainsi au dégagement de
la clause omnibus. Et, tout cela, évidemment, à
l'intérieur d'un règlement, parce que l'article commence de cette
façon-ci: «La Caisse peut, dans le cadre d'utilisation
déterminé par règlement...» Et voilà!
Le Président (M. Lemieux): Nous sommes à l'article
16, paragraphe... 33.1.
M. Léonard: À l'article 33.2: «La Caisse
peut, sans restriction, faire des dépôts auprès
d'établissements financiers.» «Sans restriction», je
suppose que ça se lit en relation avec l'article 31.1.
M. Levesque: On va laisser M. Delorme répondre,
là-dessus.
Le Président (M. Lemieux): M. Delorme.
M. Levesque: Ça permet à la Caisse de faire des
dépôts auprès de toute institution financière et
rapatrie ce pouvoir avec les autres pouvoirs de placement, ce qui a pour effet
d'abroger l'article 37 actuel. Peut-être que M. Delorme voudra
compléter.
M. Delorme: Je compléterai simplement en ajoutant que, si
on lit l'article 37 actuel, on comprendra tout de suite la raison pour laquelle
il est important d'adopter l'article 33.2, parce que, dans l'article 37 actuel,
après avoir dit qu'on accepte les dépôts dans une banque,
société de fiducie et fédération de caisse
d'épargne et de crédit, on déclare: «...la Caisse ne
peut faire aucun placement ou prêt autre que ceux qu'elle est
autorisée à faire par les articles ci-dessus.» Donc, il y
avait une ambiguïté et, comme les placements de la Caisse sont
régis par les articles de la loi, suivant des dispositions qui sont
assez précises, pour ce qui est des dépôts, il a
été jugé approprié ou préférable d'en
faire un article spécifiquement relié aux dépôts.
(17 h 40)
M. Léonard: Mais vous avez l'intention d'aller vers des
dépôts auprès de différents établissements
financiers ou dans des compagnies d'assurances?
M. Delorme: En fait, des institutions financières qui sont
vraisemblablement...
M. Léonard: Habilitées à le faire.
M. Delorme: ...soit des caisses, des banques, des
sociétés de fiducie. Il y a sûrement des institutions
financières qui présentent toutes les garanties
nécessaires pour que nous puissions toujours respecter - je regrette d'y
revenir - le principe général de la personne prudente et
raisonnable.
M. Léonard: Ça va.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'article 16 est donc
adopté, les articles 33.1 et 33.2. J'appelle l'article 17.
M. Léonard: Oui, M. le Président, une
première question que je voulais poser: D'abord, pourquoi introduire
«opérations» après «placements»?
Ça, qu'est-ce que ça veut dire, «opérations»?
Est-ce que ça fait référence...
M. Levesque: on ajoute l'application de l'article à toute
opération pour couvrir tout nouveau produit qui pourrait être
développé sur le marché et que la caisse pourrait
utiliser.
M. Léonard: Ça fait référence
à l'article 16, entre autres?
M. Scraire: Si vous permettez, c'est plus... Quand on parle
d'opérations, on pense plus à des transactions du type de ce qui
est énuméré en 33.1, où tout le monde ne s'accorde
pas à dire est-ce que c'est une opération, est-ce que c'est un
placement...
M. Léonard: C'est ça.
M. Scraire: ...est-ce que c'est ceci. Alors, le terme
«opérations» est plus général.
M. Léonard: O.K.
M. Scraire: Et, comme 33.1 est quand même limitatif...
M. Léonard: Vous dites ce que je disais, là: C'est
l'article 16 du projet de loi qui introduit l'article 33.1.
M. Scraire: C'est un article de même nature.
M. Léonard: Même nature.
M. Levesque: Et la suite, évidemment, de l'article 17,
c'est de la concordance, tout simplement.
M. Léonard: Oui, pour 1°, 2°, 3°, mais, par
ailleurs, moi, je voudrais poser une question - je vous avais prévenu
que je la poserais - c'est sur la clause des 10 %. «Le montant total
investi dans des placements et prêts en vertu du présent article
ne doit pas dépasser 10 % de l'actif total de la Caisse». Alors,
la Caisse peut faire tous placements, opérations ou prêts autres
que ceux qu'elle est autorisée à faire par les articles
précédents, sous les restrictions suivantes: Ça ne doit
pas dépasser 10 %; c'est la «basket clause». La clause
reste. Donc, on a monté la limite de 30 à 40 %, et là on
va avoir une «basket clause» de 10 % de plus. C'est ça que
ça veut dire.
M. Levesque: On me dit que ça ne s'additionne pas.
M. Léonard: Ah bon! Je voudrais qu'on me démontre
comment ça ne s'additionne pas.
M. Levesque: La Caisse ne peut, en vertu du présent
article - en parlant de l'article 34 - déroger à l'article 32. Et
l'article 32 dit 40 %. C'est ça?
M. Léonard: Ah! l'article 32 est différent. M.
Levesque: Qu'on a amendé. (Consultation)
M. Léonard: Oui, mais, ça, c'est la loi
actuelle.
Une voix: C'est ça.
M. Léonard: C'est la loi actuelle. Comment se fait-il que,
dans la «basket clause», vous avez déjà... Je ne sais
pas où vous en êtes rendus, mais vous en êtes rendus
à 37 %.
M. Levesque: C'étaient des fonds indexés, ce
n'étaient pas des actions comme telles, n'est-ce pas?
M. Delorme: C'est-à-dire que, pour l'ensemble des 37 %, il
y avait des fonds indexés, des actions. Et, pour ce qui est des fins de
la clause omnibus ou de la «basket clause», il y a autre chose que
des actions et des unités de fonds indexés.
M. Léonard: Oui, mais, maintenant, vous pourrez garder la
clause omnibus à 10 %, mais vous ne comprendrez pas dedans les fonds
indexés. Si on soustrayait les fonds indexés...
M. Levesque: Et les actions.
M. Léonard: ...on pourrait se contenter d'une clause
omnibus de 5 %. Et je vous donne 2 % de plus que ce que vous avez
présentement.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Léonard: Quoi! c'est très logique. Mais mon
raisonnement est correct, je pense. C'est 10 %. Là, vous ne comprenez
plus les fonds indexés; ça vous donne une marge de manoeuvre
considérable. C'est 4 000 000 000 $, ça, M. le Président.
Ça, c'est 4 000 000 000 $. Les 10 %, c'est 4 000 000 000 $.
M. Levesque: Aujourd'hui, oui.
M. Léonard: Le fonds de suppléance du ministre des
Finances n'est pas si gros que ça.
M. Levesque: C'est vrai.
M. Léonard: C'est une marge considérable.
M. Levesque: On va entendre M. Delorme.
M. Delorme: Je comprends le raisonnement qu'on fait. On peut
peut-être arriver facilement à la conclusion que, dans les
circonstances, la clause omnibus ne devrait pas être de 10 %. Mais, d'un
autre côté, si l'on reconnaît que, dans le domaine du
placement, il y a des mutations constantes qui se produisent, des nouveaux
produits qui viennent sur le marché, des occasions de faire des
investissements rentables, je me dis: II faut conserver à la Caisse
toute la souplesse dont elle a besoin. Et, encore une fois...
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse, nous allons devoir
suspendre les travaux, puisqu'il s'agit d'un vote. C'est un vote? C'est
ça?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Oui, c'est un vote. Alors,
immédiatement après le vote, nous allons revenir ici.
(Suspension de la séance à 17 h 47)
(Reprise à 17 h 59)
Le Président (M. Chagnon): Nous en étions à
l'article 17. Est-ce que l'article 17 est adopté?
M. Levesque: 17.
Le Président (M. Chagnon): Adopté?
M. Levesque: Oui. Je pense qu'on l'avait adopté, 17. C'est
une affaire de concordance.
M. Léonard: On en était à la discussion sur
les 10 %. Je trouvais que c'était considérable après qu'on
ait...
Le Président (M. Chagnon): Ah, excusez-moi!
M. Léonard: ...sorti de la clause omnibus les fonds
indexés.
Une voix: Ah oui! Oui, oui.
M. Léonard: C'est ça. (18 heures)
M. Levesque: On est rendu à 17. C'est ça.
(Consultation)
M. Léonard: 10 % de la Caisse, comme marge de
manoeuvre.
M. Levesque: Je pense que c'est raisonnable. On me faisait
remarquer, par exemple, qu'au début de la loi, au tout début, on
ne connaissait pas, évidemment, les nouveaux produits qui viendraient
dans les années à venir, et il y avait beaucoup de marge de
manoeuvre, à ce moment-là. Et, finalement, la marge de manoeuvre,
au bout de 25 ans, elle a été presque pleinement utilisée.
Alors, on ne peut pas faire la loi, un projet de loi ou des modifications
seulement pour l'année courante. Il faut donner un peu de place, un peu
de marge de manoeuvre.
M. Léonard: Mais, cette clause-là, auparavant, on
m'a signalé qu'elle n'était pas à 10 %. Elle a
été modifiée assez récemment. Elle a
été portée de 7 % à 10 % assez récemment. Je
pense que c'est une modification indiquée à l'article en
1987.
M. Levesque:87?
M. Léonard: Oui. Pourquoi ça avait
été modifié, en 1987?
M. Levesque: Probablement parce qu'on était rendu au
bout.
Une voix: Point de saturation.
M. Levesque: Le point de saturation, c'est ça.
M. Léonard: C'était à 7 %, mais, là,
il y avait les fonds indexés.
M. Levesque: II y avait les fonds indexés, sans doute,
parce qu'ils sont là. M. Léonard: Là, on les
sort.
M. Levesque: Présentement, au moment où on se
parle, je pense qu'il y a au-delà de 7 % d'utilisés dans la
clause d'omnibus. N'est-ce pas?
Une voix: Plus de 8 %. M. Levesque: Pardon? Une voix:
Plus de 8 %. M. Levesque: Plus de 8 %.
M. Léonard: Oui, mais il y a 7 % qui sont
constitués par les fonds indexés. Donc, en fait, quand on sort
les fonds indexés, il reste 1 %. C'est ça que ça veut
dire.
M. Scraire: Si vous permettez, je pourrais juste ajouter... Le
sujet de la clause omnibus est venu à ma connaissance - à moi, en
tout cas - au moins trois fois, au cours des sept dernières
années, devant l'Assemblée nationale. En 1984, à la suite
de la récession - puis, à ce moment-là, la clause omnibus,
sa limite était de 7 % - il a dû y avoir d'urgence des
modifications à la loi. Pour vous y retrouver, ils sont encore... On
propose l'abrogation parce que, aujourd'hui, elles sont devenues inutiles. Mais
c'est pour classer autrement des actions de compagnies, parce que la clause
omnibus était à son maximum à ce moment-là, et elle
était à 7 %. C'était en 1984. À ce
moment-là, la solution qui a été trouvée n'a pas
été de modifier les 7 %, ça a été de toucher
au pouvoir de placements pour essayer de la libérer. On est un peu,
aujourd'hui, dans la même situation où on essaie encore de la
libérer parce que, pour d'autres raisons, il y a une évolution
constante des produits financiers.
En 1987, quand ça avait été augmenté, la
Caisse était à sa limite de 7 %. À ce moment-là,
c'était à environ 6 % selon certains fonds, à 6,90 % dans
certains fonds, à l'extrême limite de transgresser la loi. Et ce
n'est pas parce que les véhicules employés n'étaient pas
conformes aux lois du marché. Les rendements de la Caisse et la
performance sont là. Donc, on y a touché en 1984, sans affecter
les 7 %, mais par d'autres solutions. On y a touché en 1987, en passant
de 7 % à 10 %. Et, aujourd'hui, il y a aussi d'autres moyens qui sont
employés.
On est encore pris avec le même problème, à peu
près tous les quatre ans. Et, ce que ça traduit, dans le fond,
c'est l'évolution des produits financiers ou des circonstances de
marché. En 1984, c'étaient essentiellement les circonstances de
marché, la récession qui disqualifiait les actions à cause
du critère des 4 %. Donc, il y a une grosse partie du portefeuille qui
se retrouvait sous la cause omnibus. En 1987, ça
a été d'autres facteurs qui se sont ajoutés.
Aujourd'hui, c'est les unités de fonds indexés. Et il me semble
d'une élémentaire prudence pour la Caisse, actuellement, de
rechercher à conserver une telle marge de manoeuvre.
M. Léonard: Vous êtes en train de nous dire que vous
allez revenir dans quatre ans?
M. Scraire: Bien, écoutez... Je peux vous dire que je vous
donne l'historique.
M. Levesque: Alors, adopté? M. Léonard:
O.K.
Le Président (M. Chagnon): Alors, l'article 17 est
adopté. J'appelle l'article 18.
Remplacement de titres
M. Levesque: Alors, ça, c'est la question des cinq ans par
rapport à deux, dont on a discuté amplement.
Le Président (M. Chagnon): Adopté?
(Consultation)
M. Léonard: Oui. Je voudrais que le ministre explique
pourquoi ça prend cinq ans, alors qu'on parle de deux ans, devant la
commission, ici, pour les fins d'enregistrement. Parce que, à mon sens,
c'est une marge considérable.
M. Levesque: Non.
M. Léonard: On en est rendu à du moyen terme,
même après des réorganisations. Au fond, la Caisse met...
Je comprends les balises qui sont apportées à l'article, qui sont
que ça doit être par suite de réorganisation ou de
liquidation. Mais, dans toutes les grandes transactions de la Caisse de
dépôt et placement, finalement, il va être question de
réorganisation et de liquidation.
M. Levesque: Je n'ai pas d'objection, simplement, ici, pour les
fins du Journal des débats, à répéter ce que
j'ai déjà dit à ce sujet. C'est que nous avons des
représentations de la Caisse à l'effet que la limite de deux ans
constitue un handicap sérieux et, en même temps, fait en sorte que
la Caisse se sent justement dans une camisole de force lorsque le marché
est au courant de la situation un peu précaire et limitative dans
laquelle se trouve la Caisse à la suite d'événements qui
sont un peu hors de son contrôle. Et, lorsque le député de
Labelle mentionne ce qu'il a dit, je pense qu'il faudrait plutôt ajouter,
à la dernière ligne de l'article 36: «...qu'elle ne
pourrait autrement détenir en vertu de la présente
loi».
De toute façon, je pense que la meilleure façon de
répondre au voeu de l'Opposition, ça serait peut-être de
permettre à la Caisse d'avoir un peu plus de flexibilité au
moment où elle se trouve dans des situations comme celle-là. Ce
n'est pas parce qu'elle a pris une décision contraire à l'esprit
de la loi, mais parce qu'elle se trouve, à la suite de certaines
circonstances, à être obligée de disposer de biens alors
que, peut-être, ce n'est pas le temps; peut-être qu'elle devrait
attendre une occasion plus favorable, et surtout pas dans un temps
limité à un point tel que la concurrence ou le marché
puisse dire: Bon, bien, la Caisse n'a que deux ans pour poser tel et tel geste;
attendons, puis on va en profiter. Tandis que, si on se rapportait à un
article suivant, par exemple à l'article que modifie l'article 26,
l'article 46, on pourrait, à l'occasion de discussions sur le rapport
annuel de la Caisse, en profiter pour faire en sorte que l'on puisse exercer
une certaine transparence, si vous voulez, du côté de cette
question.
M. Léonard: M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): M. le député de
Labelle.
M. Levesque: Oui, oui, oui.
M. Léonard: Si le ministre me permet. Quand je lis le cinq
ans, il s'applique à toute une série d'opérations:
réorganisation, liquidation d'une personne morale, fusion de personnes
morales, réalisation d'une sûreté garantissant un placement
de la Caisse ou par suite de la réalisation de l'exercice de droits ou
d'obligations contractuelles qu'elle ne peut autrement détenir en vertu
de la présente loi. Quand on regarde ça, au fond, si on me dit
qu'il s'agit de la réalisation d'une sûreté garantissant un
placement de la Caisse, là, vraiment, c'est vrai que c'est
indépendant de sa volonté. Mais, la fusion de personnes morales!
Ça, je me demande quelle est la nécessité d'ouvrir aussi
large, parce que des fusions, il peut s'en passer tous les jours, tandis que,
dans le cas de la liquidation d'une personne morale - et, par suite d'une
liquidation, il y a réalisation d'une sûreté garantissant
un placement de la Caisse - je comprends que, là, ce soit beaucoup plus
indépendant de sa volonté, puis que, à un moment
donné, la Caisse soit amenée à garder plus longtemps que
deux ans des actions, parce que, lorsqu'elle va réaliser son placement
ou sa garantie, elle risque de perturber le marché, de le faire baisser
et donc de perdre inutilement. Ça, je comprends ça. Mais la
fusion de personnes morales, je trouve que... Je comprends qu'il y ait des cas
particuliers, mais, là, on trouve très vaste, très large
l'éventail en fonction de cela.
Est-ce qu'il n'y aurait pas moyen de restreindre un peu? Moi, je ne vois
pas pourquoi
c'est nécessaire. La fusion de personnes morales, comment la
Caisse est-elle amenée à la faire? Elle est amenée
à la faire dans le cas d'une réalisation, mais qu'elle
prévoit, à ce moment-là. La réalisation d'une
sûreté, ça, je comprends ça. Ça, je suis...
(18 h 10)
M. Levesque: Évidemment, il faut bien dire que, lorsqu'on
regarde le texte actuel de la loi avant qu'on ne propose l'amendement, on n'a
pas inventé la fusion. C'est par suite de la réorganisation, de
la liquidation ou de la fusion d'une compagnie - maintenant «personne
morale», c'est la même chose. On l'avait déjà,
ça. Sauf qu'on l'avait pour deux ans au lieu de cinq. M. Delorme
pourrait peut-être ajouter.
M. Delorme: Oui. J'ajouterais simplement, M. le ministre, que,
premièrement, il y a une disposition semblable, avec le même
délai, dans la Loi sur les assurances, qui couvre les mêmes
circonstances, à l'article 268. Et, deuxièmement, la raison pour
laquelle la Caisse a demandé que ce délai soit extensionné
à cinq ans, c'est qu'à l'expérience on a constaté
que le délai de deux ans était effectivement trop court et que
ça nous empêchait de disposer de notre actif dans les conditions
les plus avantageuses pour les fins du rendement ou, à l'inverse, dans
les conditions qui éviteraient de compromettre le rendement ou de vendre
à rabais un actif qui, par ailleurs, aurait de la valeur. En
troisième lieu, ce qu'on a déjà mentionné,
c'est-à-dire le dernier membre de phrase de l'article 36, il est bien
précisé qu'il s'agit de titres qu'on ne peut pas détenir
autrement, en vertu de la présente loi.
M. Léonard: M. le Président, si on en reste
là, avec un éventail aussi large, moi, je peux proposer trois
ans, un amendement à trois ans.
Le Président (M. Chagnon): Vous faites un amendement, M.
le député?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Chagnon): Trois ans, en ce qui concerne
l'une ou l'autre, ou les deux parties de ce que vous aviez
déjà...
M. Léonard: À ce moment-là, trois ans, on va
l'élargir de façon générale. On va l'écrire,
là.
M. Levesque: Le député pourrait peut-être
faire une sorte de compromis. Entre cinq et trois, Salomon trouverait quatre
ans, ce qui serait de nature à dire qu'on a doublé la
période et, à ce moment-là, on pourrait le faire sans
discussion.
En attendant, est-ce que je pourrais, M. le Président, vous
demander, avec la permission de la commission...
Le Président (M. Chagnon): Oui, M le ministre.
M. Levesque: ...de revenir à l'article 8. J'ai trois
amendements possibles, ça fait qu'on pourrait s'entendre sur un des
trois, toujours. Celui que je serais porté à privilégier
serait celui-ci.
Alors, il y avait une suggestion de l'Opposition, si je me rappelle
bien, ce matin, d'éliminer le supramunicipal - c'est ça -
à 100 %, et l'on conserverait les 50 %, c'est-à-dire qu'on
changerait les 20 % pour en faire 50 %.
M. Léonard: Pour en faire 50 %. M. Levesque: Pour
en faire 50 %.
Le Président (M. Chagnon): On n'est pas à l'article
8, là.
M. Léonard: Non.
M. Levesque: Par contre, lorsque le chef de l'Opposition est
intervenu là-dessus, j'avais proposé, peut-être... Je
disais que je réfléchissais tout haut, à ce
moment-là, pour voir si on ne pouvait pas penser à limiter
à 100 % les trois organismes supramunicipaux...
Le Président (M. Chagnon): Les trois communautés
urbaines?
M. Levesque: ...oui, lorsqu'il y aurait des appels d'offres, pour
permettre, justement, à la Caisse de ne pas être dans une
situation inférieure à celle de ses concurrents. Et je me
rappelle que le chef de l'Opposition avait trouvé que c'était
quelque chose sur lequel il aimerait réfléchir, parce qu'il
trouvait que c'était intéressant.
Et il y avait aussi la possibilité de ne pas identifier
particulièrement les organismes supramunicipaux, mais de dire que c'est
50 % pour l'ensemble, sauf s'il y a des appels d'offres. À ce
moment-là, ça serait général aussi; la Caisse
pourrait s'inscrire dans le processus comme ses concurrents, que ce soit pour
la ville de Montréal, que ce soit pour la CUM ou que ce soit pour la
Société de transport de la CUM. Lorsqu'il y aurait une demande
d'offres, qu'elle puisse soumissionner à 100 %. Nous faisons cette
ouverture-là à la suite des représentations du
député de Labelle et de la réaction du chef de
l'Opposition, cet avant-midi. Peut-être qu'on pourrait s'entendre sur
l'amendement suivant:
L'article 8 du projet de loi 16 est remplacé par le suivant: 8.
L'article 26 de cette loi est remplacé par le suivant: «26. La
Caisse peut acquérir et détenir des obligations ou autres titres
de créance émis ou garantis par un organisme public aux
conditions
suivantes: «a) elle ne peut se porter acquéreur de plus de
50 % d'une émission d'un organisme municipal, d'un organisme scolaire ou
d'un établissement de santé ou de services sociaux lors de la
mise sur le marché; «b) malgré le paragraphe a, la Caisse
peut se porter acquéreur jusqu'à 100 % d'une émission
lorsque cette émission est lancée à la suite d'un appel
d'offres auprès de plusieurs intermédiaires
financiers.»
Je propose cet amendement, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): II faudrait d'abord, M. le
ministre, retirer l'amendement précédent que vous aviez
apporté.
M. Levesque: Non, mais, j'avais dit que je le retirais. Je ne
sais pas si ça a été noté.
M. Léonard: II avait été suspendu ou
retiré.
M. Levesque: J'avais dit que je voulais le retirer.
Le Président (M. Chagnon): Vous le retirez et vous
proposez cet amendement-là à la place?
M. Levesque: Oui.
Le Président (M. Chagnon): Je vous remercie.
M. Léonard: L'article 8.
M. Levesque: Amendement qui correspond, je pense, à
l'esprit de nos discussions de la journée, et même de l'autre, la
semaine dernière.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que ça vous va,
M. le député de Labelle?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Chagnon): Alors, c'est adopté.
L'amendement à l'article 8 est adopté. Est-ce que l'article 8 est
adopté?
M. Léonard: Oui, tel que modifié.
M. Levesque: II n'y en a pas un autre, non?
M. Léonard: Oui, l'article 10 a été
adopté.
M. Levesque: Est-ce que tous les articles sont adoptés
jusqu'à maintenant?
Le Président (M. Chagnon): On me signale que l'article 10
n'est pas adopté.
M. Levesque: Pardon?
M. Léonard: Moi, je l'avais adopté.
Le Président (M. Chagnon): C'est l'article 6 qui n'est pas
adopté.
M. Levesque: C'est parce qu'on attendait la concordance.
M. Léonard: Avec 33 et 37.
M. Levesque: Est-ce que c'est passé maintenant,
ça?
M. Léonard: C'est 6. En tout cas, au cas où 10
n'aurait pas été adopté - je pense qu'il l'a
été - on peut convenir qu'il l'est.
Le Président (M. Chagnon): O.K. Et l'article 6 est-il
adopté?
M. Léonard: L'article 6 était suspendu à
cause de l'étude de 37.
M. Levesque: Des trois derniers paragraphes.
M. Léonard: Oui, c'est à cause des trois derniers
paragraphes. C'est le seul qui reste, à mon sens, actuellement.
M. Levesque: Est-ce qu'on a passé ces articles-là,
à date?
M. Léonard: Non.
M. Levesque: Non, pas encore? O.K.
Le Président (M. Chagnon): On y reviendra.
M. Levesque: On regarde ça. O.K. Il reste seulement
ça.
Le Président (M. Chagnon): À 6, il y a un
amendement qui a été adopté. L'article 6 a
été modifié par l'ajout, au paragraphe d, après le
mot «offre», des mots «notamment le mode de calcul du taux
des intérêts payables sur les dépôts à vue ou
à terme». (18 h 20)
Alors, on revient à l'article 18. L'article 6, on va revenir avec
un peu plus tard. Alors, l'article 18.
M. Levesque: II s'agit simplement de s'entendre sur un
chiffre.
M. Léonard: S'entendre sur un chiffre... Le
problème, là, je comprends qu'on puisse avoir un cas particulier
qui fait qu'on élargisse pour l'avenir dans du moyen terme au lieu
d'être dans du court terme. C'est ça que ça fait, comme
glissement. Je comprends que, dans le cas particulier auquel les gens pensent
en ce moment - et que j'avais mentionné, d'ailleurs, en
discours de deuxième lecture, en Chambre - ça prend une
période de temps assez longue pour éviter de perturber le
marché, à cause de l'importance du bloc d'actions qui est
détenu par la Caisse. Alors, d'une façon générale,
il me semble que même la balise de deux ans pouvait être
satisfaisante, ou peut-être trois ans; je serais prêt à
aller jusqu'à trois ans.
M. Levesque: Moi, je pense, M. le Président, qu'il faut
faire attention. Avec trois ans, on va être encore dans la même
situation dans quelques mois, dans des cas spécifiques. Alors, je ne
peux pas, avec le sens des responsabilités qui doit être le mien,
souscrire à ça. On peut peut-être regarder quels sont les
éléments qui pourraient être laissés à deux
ou trois ans. Peut-être qu'il y a des éléments dans la
liste, comme le député de Labelle en faisait part, certaines
choses où on a l'initiative des choses. Est-ce qu'il y en a?
Peut-être qu'on va laisser à M. Delorme le soin de... Est-ce qu'il
y a des endroits, autrement dit, où il y a une initiative? On parlait,
par exemple, des fusions des personnes morales; j'aimerais ça, avoir
votre opinion, M. le président.
Le Président (M. Chagnon): M. Delorme.
M. Delorme: L'article 36 est rédigé de
manière à couvrir la plus grande possibilité de cas qui
pourraient se présenter. Mais les cas de fusion de personnes morales que
l'article 36 vise sont, à mon avis, des fusions qui résulteraient
de l'initiative prise par deux sociétés, indépendamment de
la volonté de la Caisse. Donc, si, avant la fusion, la Caisse avait des
investissements dans chacune des deux personnes morales qui, réunies,
auraient pour effet d'amener la limite au-delà de ce qui est
permissible, elle devrait en disposer, du moins partiellement. Et c'est
précisément là qu'on veut disposer d'une période de
temps suffisamment grande pour ne pas être affecté ou
obligé de vendre un actif à des conditions qui seraient
suboptimales.
Le Président (M. Chagnon): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: Si on me permet, je vais juste explorer. Si on
renverse les choses, on peut en rester à deux ans dans les cas de
fusion, de réorganisation, mais donner une période plus longue
dans les cas de liquidation ou de réalisation d'une sûreté
garantissant un placement de la Caisse, etc. Il faut faire une distinction
entre les différents cas, parce que, moi, je comprends que la
réalisation d'une sûreté garantissant un placement de la
Caisse, ou des choses comme ça, c'est vraiment indépendant. Il
n'y a personne qui veuille faire une faillite, mais cela arrive, cependant.
Donc, la Caisse se trouve prise dans des circonstances qu'elle ne désire
pas subir.
Le Président (M. Chagnon): M. le ministre ou M. Delorme?
M. Deiorme.
M. Delorme: Si vous me permettez. Sincèrement, je crois
que ce serait imprudent de réduire la période de temps qui est
proposée par l'amendement. Je ne crois pas, cependant, qu'on doive voir
dans cet article une possibilité pour la Caisse d'investir dans des
domaines ou des véhicules qui ne lui sont pas autrement accessibles.
Parce que, si, par suite de l'un ou l'autre des événements
prévus à l'article 36, la Caisse se retrouvait avec des titres
qu'elle peut détenir en vertu des autres dispositions de la loi, bien,
à ce moment-là, elle pourrait en disposer tout de suite ou en
disposer 10 ans plus tard, parce que cet article 36 ne s'appliquerait pas.
Il s'agit donc de circonstances tout à fait exceptionnelles, hors
de son contrôle, qui ont pour effet de placer sous la
propriété de la Caisse des titres qu'elle ne pourrait pas
autrement détenir. Et, tout ce que nous recherchons, c'est d'avoir
suffisamment de souplesse pour pouvoir ne pas être brusqués, ne
pas avoir à agir précipitamment pour disposer de ces actifs et,
en somme, pouvoir en disposer dans les meilleures conditions possibles de
manière à ne pas affecter le rendement de la Caisse,
c'est-à-dire la valeur totale de tout l'actif. Bon.
Il y a un exemple dont je vous ai fait part en dehors de cette
séance, où nous tentons de disposer d'un actif depuis tout
près de deux ans. Et, malgré des discussions intenses avec
plusieurs investisseurs qui ont manifesté beaucoup
d'intérêt, nous n'avons pas encore réussi à en
disposer. Et, pourtant, c'est un actif qui a échu à la Caisse -
si je peux m'exprimer ainsi - par suite de circonstances qui résultaient
d'initiatives prises par un tiers. Donc, dans les circonstances auxquelles je
fais allusion, il y a des parties qui, peut-être, se sont montrées
difficiles au cours des discussions parce que, pensaient-elles, nous aurions
à faire une vente de feu. Heureusement, le délai de deux ans
n'est pas encore expiré, mais il expirera d'ici quelques mois. Je le
cite à titre d'exemple, parce que c'est une mesure de prudence pour
conserver l'intégrité et la valeur de notre portefeuille lorsque
cette valeur peut être menacée, non pas par des décisions
de la Caisse, mais par des décisions prises par des tiers.
M. Léonard: M. le Président, l'objectif de cette
clause, de cet article, c'était que la Caisse se départisse de
ses actifs, au-delà des limites autrement permises par la loi, le plus
rapidement possible, mais qu'elle soit forcée aussi de trouver un
partenaire qui pouvait, en l'occurrence, être une autre
société d'État, par exemple. Et l'État a toujours
la ressource d'en disposer via, disons, la SGF, via SOQUIP, via toutes sortes
de sociétés d'État qui existent déjà, dans
le cas où ce serait difficile de le faire.
Mais, si je comprends, apparemment, on choisit de ne pas le faire.
Ça, c'est aussi une décision gouvernementale. Par ailleurs,
ça force la Caisse, pas à faire une vente de feu, mais, du moins,
à se retrouver un peu coincée dans ses opérations. Moi, je
trouve que, là, on est en train d'élargir de façon
considérable.
M. Delorme: M. le Président, je veux simplement
ajouter...
Le Président (M. Chagnon): M. Delorme.
M. Delorme: ...que l'esprit de cet amendement n'est pas
d'élargir les pouvoirs de la Caisse, mais, au contraire, de la
protéger contre des décisions de tiers ou contre des situations
où elle pourrait être prise en otage par des tiers qui, voulant
profiter de la situation, chercheraient à se porter acquéreurs
d'un bien de la Caisse à des conditions tout à fait
déraisonnables et insuffisantes. C'est le rendement de la Caisse qui est
en cause, ici.
M. Levesque: Et c'est ce qui m'amène, M. le
Président, bien clairement, à tenir à cet amendement dans
l'esprit le plus ouvert, parce que je pense que nous avons manifesté
beaucoup d'ouverture au cours des nombreuses heures que nous avons
passées ensemble sur ce projet de loi. Et, encore aujourd'hui, nous
avons accepté plusieurs amendements alors que nous pensions qu'il y
avait peut-être une façon de bonifier le projet de loi. Mais, dans
ce cas-ci, je suis convaincu que la Caisse a besoin de cette marge de
manoeuvre, dans le meilleur intérêt du rendement, justement, qui
est un des volets de son mandat.
Le Président (M. Chagnon): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: M. le Président, compte tenu de l'heure
et de l'entente, je propose qu'on suspende, qu'on procède dans le reste,
puis on y reviendra d'ici la fin.
M. Levesque: Je n'ai pas d'objection, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): Ça va. Alors, on suspend
l'article 18. L'article 19 est appelé.
M. Léonard: L'article 19. Oui, O.K., ça va.
Le Président (M. Chagnon): Alors, l'article 19 est
adopté.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Chagnon): L'article 20 est appelé.
(18 h 30)
M. Léonard: Au fond, c'est là où on
crée des filiales. On entend les créer. On ne le mentionne pas
spécifiquement; on a déjà évoqué la
situation après-midi: la Caisse ne veut pas utiliser le mot, on avait
dit par pudeur... Ha, ha, ha!
M. Levesque: II y aurait un amendement, je pense, qu'on vous a
distribué à la dernière séance.
Le Président (M. Chagnon): J'ai un amendement ici.
M. Léonard: On en a une série.
M. Levesque: Pas à la dernière...
c'est-à-dire la semaine dernière.
M. Léonard: Bien oui!
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que vous voulez le lire,
M. le ministre? Voulez-vous que je le lise, ou...
M. Levesque: II avait déjà été
déposé.
Le Président (M. Chagnon): II a été
déposé? Ah bon! O.K.
M. Léonard: Oui.
M. Levesque: II n'a pas été lu, cependant.
Le Président (M. Chagnon): Non, il n'a pas
été lu.
M. Léonard: Non.
M. Levesque: Alors, M. le Président, vous pourriez
peut-être nous en faire la lecture.
Entités spécialisées
Le Président (M. Chagnon): Alors, à l'article 20,
j'ai l'amendement suivant. L'article 20 du projet de loi 16 est modifié:
1° par le remplacement du paragraphe a du premier alinéa de
l'article 37.1, édicté par l'article 20, par le suivant:
«a) dont l'activité principale consiste à acquérir,
détenir ou investir dans des ressources minérales,
pétrolifères ou gazières, à les administrer et
à en confier l'exploitation à des tiers;»; 2° par le
remplacement, dans la première ligne du deuxième alinéa de
l'article 37.1, édicté par l'article 20, des mots «leur
capital social» par les mots «leurs actions ordinaires»;
3° par le remplacement, dans la cinquième ligne du deuxième
alinéa de l'article 37.1, édicté par l'article 20, des
mots «des actions de leur
capital social» par les mots «de leurs actions
ordinaires»; 4° par le remplacement des troisième et
quatrième alinéas par les suivants: «Lorsque la Caisse
détient plus de 30 % de leurs actions ordinaires, l'ensemble des
personnes morales mentionnées au paragraphe a du premier alinéa
ne peuvent acquérir ou détenir des ressources qui
représentent plus de 3 % de son actif total. «pour l'application
de l'article 32, la caisse doit inclure dans ses propres placements la
proportion qui lui est attribuable des actions ordinaires et autres titres
d'une personne morale détenus par une personne morale mentionnée
au premier alinéa lorsque plus de 30 % des actions ordinaires de cette
personne morale est détenu par la caisse ou détenu par une
personne morale détenue par une autre personne morale mentionnée
au paragraphe d du premier alinéa, dont la caisse détient plus de
30 % des actions ordinaires. »
Il manque de virgules, là-dedans!
Une voix: Tu manques de souffle.
Le Président (m. chagnon): je manque de souffle. de deux
choses l'une: ou bien je manque de souffle, ou il manque de virgules. alors,
c'est l'amendement qui a été suggéré.
M. Levesque: On me fait remarquer, le président me fait
remarquer qu'on pourrait peut-être juste changer le...
Le Président (M. Chagnon): Le dernier paragraphe?
M. Levesque: Oui, «est détenu» par «sont
détenues»; «... lorsque plus de 30 % des actions ordinaires
de cette personne morale... »
Le Président (M. Chagnon): «... de cette personne
morale sont détenues».
M. Léonard: Oui. Corrections acceptées.
Le Président (M. Chagnon): Oui, vous avez tout à
fait raison.
M. Léonard: Au pluriel: «détenues»,
«es», ou «détenus»?
Le Président (M. Chagnon): C'est «es». M.
Léonard: C'est «es»?
Le Président (M. Chagnon): Oui, c'est des actions.
M. Léonard: Ah! Là... Ouf!
Une voix: Non, c'est «s», c'est 30 %.
Le Président (M. Chagnon): C'est 30 % ? Non, non.
M. Léonard: «Pour l'application de l'article
32...
Le Président (M. Chagnon): C'est dur à i.
ça: «... au premier alinéa lorsque plus de 30 %...
»
M. Léonard:... la Caisse doit inclure dans ses propres
placements la proportion... "
Le Président (M. Chagnon): il me semble que c'est les
actions qui sont détenues.
M. Levesque: Bien oui! Ah! moi, je penserais que ça
serait...
Le Président (M. Chagnon): Alors, expliquez-moi pourquoi
il y avait un «e»?
Une voix: Parce qu'il y avait une faute d'orthographe.
Le Président (M. Chagnon): Ah!
M. Léonard: II y a des «us», des
«ues» et des «ue».
M. Lévesque: Je pense que 30 % des actions ordinaires, je
pense que les actions ordinaires... Moi, je soumets que c'est ça qui
«sont détenues», c'est les actions.
Le Président (m. chagnon): ii me semble. oui, 30 % des
actions, c'est intangible.
M. Levesque: Oui, 30 %, c'est une partie de... Alors, ce sont les
actions ordinaires qui sont détenues.
Le Président (M. Chagnon): Alors, «es», dans
ce cas-là: «... par la Caisse ou détenues... »
M. Levesque: on me représente que le bureau de l'office de
la langue française est fermé à cette heure-ci. il va
falloir vérifier ça, m. le président.
M. Léonard: Vous leur avez coupé les fonds pas mai,
ils ne doivent pas avoir le temps de s'occuper de ça.
Li Président (M. Chagnon): Ce n'est plus un
problème de l'Office de la langue française, c'est un
problème de pénitencier, on est rendus à trois
«decenu» là-dedans!
M. Levesque: Plus partisan que lui, je n'en ai pas connu encore
beaucoup!
M. Léonard: Je ne suis pas partisan, c'est une
constatation.
M. Levesque: Picocheux! M. Léonard: Ha, ha, ha!
M. Levesque: Picocheux! C'est ça que je veux dire.
Le Président (M. Chagnon): Ce n'est plus un
problème pour l'Office de la langue française, c'est un
problème de pénitencier, on est rendu au troisième
«détenu»!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Levesque: En tout cas, faites la correction sur le plan
linguistique, s'il vous plaît. Je compte sur vous.
Le Président (M. Chagnon): Soyez assuré de notre
assiduité à cet effet.
M. Léonard: M. le Président, est-ce que je peux
réagir à l'ensemble?
Le Président (M. Chagnon): Sûrement, M. le
député de Labelle, on vous écoute.
M. Léonard: Quant à l'amendement qui est
proposé, le a, ça va. Je pense que c'est à peu près
la même chose, sauf que c'est un peu plus explicite. Le premier
paragraphe de l'amendement, ça va. Le deuxième paragraphe,
ça va aussi. Le troisième, c'est la même chose, mais on dit
«actions ordinaires» plutôt que «capital social».
Le «capital social», il peut y avoir des actions
privilégiées, donc on exclut ça.
Dans le quatrième, premièrement, «3 % de son actif
total», je pense que c'est une balise qui vient toucher à
l'article 31.1. C'est une limite qui vient baliser l'article 31.1, que je
comprends, que je trouve sage, prudente et raisonnable, mais que c'est donc
bien de l'indiquer dans la loi, merci!
Quant au dernier paragraphe du quatrième paragraphe de
l'amendement, je voudrais juste comprendre ce que cela signifie. Je trouve que
c'est d'une rédaction très laborieuse.
Le Président (M. Chagnon): C'est dur à lire, en
tout cas.
M. Delorme: Voulez-vous parler à l'auteur ou à la
victime?
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Je suppose que chacun doit choisir son rôle,
maintenant.
M. Levesque: Allez-y donc, M. Scraire.
M. Scraire: En fait, j'espère que l'objectif
recherché, lui, est clair. C'est-à-dire que le fait de
procéder par des entités de ce type-là ne permet pas
à la Caisse d'excéder les 30 % en actions ordinaires qui est sa
limite en vertu de l'article 32. C'est l'objectif qui est recherché,
c'est que tout au long, qu'il y ait une filiale ou deux filiales à deux
niveaux, quel que soit... le fait que la Caisse procède par une filiale
ne doit pas de quelque façon modifier son droit ou sa limite de 30 % des
actions ordinaires de la corporation.
M. Léonard: On ne l'a pas porté à 40 %?
M. Levesque: Non, c'est de l'actif de la Caisse.
M. Scraire: C'est l'actif de la Caisse, ce n'est pas le
même pourcentage.
M. Léonard: Ça va, 30 %. O.K. Mais, lorsque vous
détenez plus, vous admettez que, là, vous utilisez la clause
omnibus.
M. Scraire: Non. Quand nous détenons plus, c'est en vertu
de l'article sur les entités spécialisées et de l'article
qu'on est en train d'étudier. S'il y a des cas où la Caisse
détient plus que 30 % des actions ordinaires, c'est en vertu de
l'article qu'on est en train d'étudier. Donc, les fonctions de ces
sociétés-là sont elles-mêmes des fonctions
d'investissement, ce ne sont que des bras de la Caisse pour faire des
investissements. Ce sont des intermédiaires qui détiennent des
placements. Le fait pour la Caisse de procéder par intermédiaire,
que ce soit pour des raisons juridiques, techniques ou d'efficacité, ne
nous apparaît pas devoir modifier le fait que la Caisse ne peut pas
détenir plus que 30 % de la compagnie cible.
Ce qu'on dit ici, c'est que, pour l'application de l'article 32... Il y
a différents articles dans 32, mais prenons le cas le plus typique qui
est la limite des 30 % en actions ordinaires. Le principe, c'est que la Caisse
ne peut détenir, sous 32, plus de 30 % des actions ordinaires d'une
compagnie. (18 h 40)
M. Léonard: D'une personne morale.
M. Scraire: D'une personne morale, si ça continue. Alors,
ça, c'est la limite de 32. On dit, ici: «Pour l'application de
l'article 32, la Caisse doit inclure dans ses propres placements la proportion
qui lui est attribuable des actions ordinaires [...] d'une personne
morale» qu'elle détient directement ou indirectement.
Indirectement, donc, par le biais d'une entité spécialisée
qui est visée par l'article 37, là...
M. Léonard: L'article 37.1.
M. Scraire: C'est ça. Et si, par hasard, la personne
morale en question détient elle-même
une personne morale sous 37.2, il pourrait arriver qu'il y ait, disons,
des entités spécialisées à deux niveaux, à
ce moment-là, ça ne doit pas changer non plus le résultat
final. Il faut qu'en faisant la proportion de la Caisse tout au long on finisse
par avoir au maximum 30 % des actions ordinaires de la compagnie cible. C'est
ce qui est recherché par l'article. Tout le monde a travaillé,
depuis un mois et demi à peu près, pour arriver à
l'écrire puis à ne rien oublier, mais c'est vraiment l'objectif
recherché. Si quelqu'un peut faire mieux, il sera le bienvenu, mais
c'est l'objectif clairement recherché par tout le monde.
M. Levesque: C'est l'établissement d'une balise.
M. Scraire: C'est ça.
M. Léonard: Pourquoi vous ne dites pas tout simplement: La
Caisse ne peut pas directement ou indirectement détenir plus de 30 %
d'une société, point?
M. Levesque: Soit directement, soit indirectement par l'une de
ses entités spécialisées.
M. Léonard: Ouais! Ce n'est pas assez clair?
M. Scraire: Non, «indirectement» est un terme
beaucoup trop large.
M. Léonard: Vous êtes trop vicieux pour ça?
Ha, ha, ha!
M. Scraire: C'est que ça supposerait certainement des
calculs où on n'a pas toujours les éléments pour les
faire. Parce que, indirectement, si Canadien Pacifique était investi
aussi dans une société alors qu'on a 8 % de Canadien Pacifique,
est-ce qu'on va aller chercher notre prorata sur 8 %? Non. On dit ici que c'est
quand on a plus de 30 % qu'on va chercher le prorata et non pas sur des petits
placements qui pourraient se conjuguer.
M. Léonard: Alors, en d'autres termes, vous vous faites
plus ou moins confiance à vous-mêmes?
M. Scraire: Non, ce n'est pas ça. M. Léonard: Ha,
ha, ha! M. Levesque: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): M. le député de
Labelle?
M. Léonard: En tout cas, M. le Président, je ne
suis pas encore sûr de tout comprendre. Je vais faire confiance à
cette rédaction que je trouve encore une fois très laborieuse.
Mais je comprends à peu près, là. Je comprends l'objectif
du 3 % là-dessus.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'amendement est
adopté?
(Consultation)
Le Président (M. Chagnon): L'amendement est
adopté?
M. Léonard: Un instant. Oui, l'amendement, ça
va.
Le Président (M. Chagnon): Alors, l'amendement est
adopté.
M. Léonard: O.K.
Le Président (M. Chagnon): À l'article,
maintenant.
M. Léonard: L'article 37.1, le paragraphe qui vient
après le d: «Lorsque la Caisse détient plus de 30 % de leur
capital social...», je suppose de leurs actions ordinaires. Il n'y a pas
de concordance, là? En tout cas, «...de leur capital social, les
personnes morales mentionnées au premier alinéa ne peuvent
acquérir ni détenir des placements que la Caisse ne peut
acquérir ou détenir en vertu des dispositions de la section
IV». Est-ce que ça a été remplacé?
Le Président (M. Chagnon): Oui.
M. Léonard: Comment la Caisse entend
opérationaliser ce paragraphe-là?
Le Président (M. Chagnon): Page 12, en bas de la page,
page 13, en haut de la page.
M. Léonard: Vous dites que ce sont des filiales, et donc
c'est vous qui contrôlez le capital-actions, mais entre 30 % et 50 %,
vous n'avez pas nécessairement le contrôle effectif. Surtout dans
des placements de type privé. Je comprends qu'on peut y subvenir par le
biais d'une entente, d'une convention d'actionnaires, mais est-ce que cela veut
dire que... Ce n'est pas inscrit ici qu'on va l'exiger.
M. Scraire: Avec la permission de M. le ministre... i $
président (m. chagnon): m. scraire.
M. Scraire: Je pense que, dans les circonstances que vous
soulevez, c'est la responsabilité de la Caisse, au moment où elle
fait son investissement, de s'assurer qu'elle pourra se conformer à cet
article-là, sinon elle devrait se limiter et ne pas dépasser les
30 % en actions
ordinaires. Mais, en pratique, normalement, ça se fait
plutôt normalement. On doit plutôt s'attendre à voir la
constitution d'une corporation de placements par la Caisse qui satisfera aux
obligations de la Caisse en vertu de la loi et auxquelles d'autres pourraient
se joindre, à un moment donné, de sorte que le pourcentage
diminue. On peut anticiper que probablement, c'est plutôt de cette
façon-là. Mais, si la Caisse devait se joindre à une
corporation déjà existante, la corporation devrait satisfaire
à ces critères-là, soit par une convention d'actionnaires,
soit par sa charte constitutive.
M. Léonard: En l'occurrence, la Caisse doit être
assez prévoyante pour faire face à toutes les circonstances,
comme elle aurait dû le faire dans le cas de l'article 18.
M. Levesque: L'article 18?
M. Léonard: Celui qu'on a suspendu.
M. Scraire: On aurait dû le faire en 1987. C'est ça
que vous voulez dire?
M. Léonard: En 1988, je pense que ça s'est
passé.
Le Président (M. Chagnon): Alors, est-ce que l'article 20
est adopté?
M. Levesque: Bon.
Le Président (M. Chagnon): L'article 20 est adopté?
Adopté.
M. Léonard: O.K.
Le Président (M. Chagnon): J'appelle l'article 21.
M. Levesque: L'article 21, il s'agit simplement de concordance,
M. le Président, «personne morale».
M. Léonard: L'article 20? L'article 20, on vient de
l'adopter.
Le Président (M. Chagnon): Oui, nous sommes à
l'article 21, M. le député de Labelle.
M. Léonard: L'article 19, ça va. L'article 20,
ça va. L'article 21, ça va.
Le Président (M. Chagnon): L'article 21 est
adopté.
M. Léonard: D'accord.
Le Président (M. Chagnon): L'article 22?
M. Levesque: De concordance aussi, M. le Président.
M. Léonard: De concordance aussi. Adopté.
Le Président (M. Chagnon): L'article 22 est adopté.
J'appelle donc l'article 23.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): L'article 23 étant
adopté, j'appelle l'article 24.
Rapport annuel
M. Levesque: La seule chose dans cet article-là, c'est
qu'on ne touche pas le fond, la question est une question de date.
M. Léonard: Moi, M. le Président, la seule
remarque que j'aurais à faire, c'est qu'on aurait pu mettre un autre
mois de plus pour en avoir davantage en termes de renseignements. Je suis
sérieux. Je vais l'adopter, on demande 15 jours, mais je ne voudrais que
ces 15 jours de plus seulement soit une embûche à produire des
renseignements supplémentaires au public.
M. Levesque: Est-ce que le président est satisfait du 31
mars ou s'il aimerait mieux avoir le 30 avril?
M. Delorme: En fait, je pense que c'est plutôt pour
soulager le Vérificateur général que la Caisse, parce que
le Vérificateur général, en plus d'avoir à faire la
vérification des livres de la Caisse, doit faire la vérification
de plusieurs autres sociétés gouvernementales dont l'année
financière correspond à l'année du calendrier et se
retrouve bousculé. Évidemment, nous le sommes par contrecoup
également. Mais, si vous insistez pour le 30 avril...
M. Léonard: m. le président, je comprends que le
vérificateur demande à tout le monde de faire diligence, alors on
va l'accepter, et que le président s'en accommode. allons-y.
adopté.
Le Président (M. Chagnon): Alors, l'article 24 est
adopté. J'appelle donc l'article 25.
M. Levesque: L'article 25, de concordance encore avec l'article
44 qui retarde de deux semaines la date de présentation des rapports
détaillés.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): L'article 25 est adopté.
J'appelle l'article 26.
M. Léonard: Ah bon!
M. Levesque: Sur le rapport annuel dans
l'article 26, est-ce qu'on avait déposé l'amendement?
Une voix: Non.
M. Levesque: On ne l'a pas déposé.
Le Président (M. Chagnon): II y a un amendement qui s'en
vient.
M. Levesque: II y aurait un amendement, M. le
Président...
Le Président (M. Chagnon): Un papillon.
M. Levesque:... dont je vous fais part. l'avez-vous devant vous,
m. le président?
Le Président (M. Chagnon): Pas encore, M. le ministre.
M. Levesque: Alors, oui, c'est l'article 26. L'article 26 du
projet de loi 16 est modifié par le remplacement du paragraphe 2°
par le suivant: 2° par le remplacement des paragraphes e et f par les
suivants: «e) une description des opérations effectuées
relativement à la gestion des fonds des déposants; «f) une
liste des titres que la Caisse détient, en vertu de l'article 36, depuis
plus de deux ans; «g) une description des placements attribua-bles
à la Caisse en vertu du dernier alinéa de l'article 37. 1.
»
M. Léonard: C'est quoi, ça?
M. Levesque: Ah! C'est les entités
spécialisées, ça.
Une voix: C'est ça.
M. Léonard: Ah!
(18 h 50)
Le Président (M. Chagnon): J'ai une question
là-dessus, M. le ministre. Peut-être que vous-même ou M.
Delorme pourriez y répondre. L'amendement est: «une liste des
titres que la Caisse détient, en vertu de l'article 36, depuis plus de
deux ans». Est-ce que ça n'inciterait pas justement davantage les
gens qui seraient tentés d'acheter par vente de feu, comme vous
l'indiquiez tout à l'heure, ou d'avoir une spéculation rapide sur
un titre? C'est aussi bien de lui dire à l'avance: Bien, vous savez, on
est rendu à la limite de notre titre, ou: On est au demi-temps de la
limite d'un titre. Est-ce que ce n'est pas un peu risqué ça, une
affaire comme ça?
M. Delorme: Je ne crois pas, parce que le but de l'article 26 est
simplement d'obliger la Caisse à divulguer, dans son rapport annuel, les
titres qu'elle détiendrait en vertu de l'article 36 après,
cependant, deux ans. Et donc, c'est un délai de divulgation. En somme,
les titres que nous pourrions détenir pendant cinq ans, et l'amendement
est adopté, devraient néanmoins être signalés dans
le rapport annuel après deux ans.
Le Président (M. Chagnon): C'est ce que je soulevais comme
question. Si, deux ans plus tard, on annonce qu'il reste trois ans avant une
espèce de prescription que nous créons ici, vous annoncez
à tous ceux qui voudraient les acquérir éventuellement
qu'il leur reste trois ans à attendre pour les acheter. C'est une
drôle de façon de procéder, d'annoncer...
M. Delorme: Vu que c'est une situation exceptionnelle, nous avons
cru qu'il convenait d'en faire état publiquement. Mais je dois dire
cependant que votre observation n'est pas dépourvue de sens.
M. Levesque: D'habitude, c'est le cas. M. le député
de Labelle nous avait fait part, au cours de discussions, de certaines...
M. Léonard: M. le Président, je voudrais... M.
Levesque: Oui, O. K., allez-y.
M. Léonard: Alors, M. le Président, je pense que
tout au long de l'étude de ce projet de loi, j'ai mentionné que
nous n'étions pas satisfaits des modifications qui étaient
apportées à l'article 46 de la loi actuelle de la Caisse et donc,
en général, en ce qui concernait la restriction qui était
demandée quant à la divulgation des états financiers, la
divulgation de renseignements qui touchaient la Caisse. Je pense que, dans la
mesure où on se fie au critère de gestion prudente et
raisonnable, c'est donc une certaine délégation qui est
accordée au conseil d'administration de la Caisse, puis, compte tenu de
l'évolution, on peut s'en accommoder, on peut être d'accord aussi,
c'est ce que nous avons indiqué. Mais nous avons indiqué que, par
ailleurs, nous serions plus exigeants en ce qui concerne la divulgation des
états financiers puis, en tout cas, qu'il ne fallait pas la
diminuer.
Je pense que la Caisse doit se rendre à cette requête de
l'Opposition parce que, au fond, nous représentons en quelque sorte
l'intérêt du public par rapport à ce que fait la Caisse de
façon générale. Je vais juste mentionner une chose, M. le
Président: Le gouvernement est souvent en demande par rapport à
la Caisse, ce qui le rend très poli par rapport à la Caisse.
Parce que, quand il a besoin de fonds, il peut être porté à
ramollir en ce qui concerne les règlements, les nouveaux
règlements déposés par la Caisse, alors que l'Opposition
est plus... n'a pas d'intérêt en la chose et doit finalement
représenter les requêtes du public. J'établis la
situation des uns et des autres. Je sais que le ministre, qui sourit, sait
très bien que je ne parle pas du tout à travers mon chapeau quand
je m'exprime comme cela.
Alors, M. le Président, on va repasser les paragraphes actuels.
À tout le moins, on va regarder la situation actuelle telle qu'elle est
et puis on va demander des explications et des justifications pour la
modifier.
Le Président (M. Chagnon): Ça va.
M. Léonard: Le paragraphe actuel dit ceci: «Le
rapport annuel...»
M. Levesque: Avant qu'on aille plus loin, je tiendrais à
rappeler au député de Labelle que c'est une opinion qu'il vient
d'exprimer, mais je vais lui dire que je ne la partage pas du tout. Je voudrais
en profiter pour lui rappeler que, par cet amendement-là, on revient
à maintenir le d du texte actuel: «un relevé annuel de
chaque immeuble acquis ou détenu par la Caisse». Et c'est
ça qui faisait problème, d'après ce que j'avais compris
dans les interventions antérieures. Alors, si on ajoute e, f, g, si on
change, on remplace e et f par e, f, g, tel que je l'ai mentionné dans
l'amendement que j'ai proposé, cela indique aussi qu'on ne remplace pas,
comme c'était prévu au début, le d. Le d demeure.
M. Léonard: Ah! O.K.
M. Levesque: Je pense que c'était la principale objection
que j'avais notée dans les interventions antérieures et je tenais
seulement, avant qu'on commence l'exercice suggéré, auquel je
n'ai pas d'objection, qu'on tienne compte que le d demeure, c'est-à-dire
le relevé annuel de chaque immeuble acquis ou détenu par la
Caisse.
Le Président (M. Chagnon): Merci. Est-ce que ça
modifie l'argumentation du député?
M. Levesque: Ça devrait au moins le rassurer. Autrement,
il a parlé pour rien depuis quelque temps.
M. Léonard: En tout cas, il vient de déposer un
amendement, là, il en explique la teneur. J'ai tenu à exposer
notre attitude générale par rapport à l'article 46 de la
loi ou l'article 26 du projet de loi. Je vois qu'effectivement le d se trouve
maintenu.
M. Levesque: Et, pour les autre items, on verra qu'on ajoute, on
n'enlève pas. C'était le seul item, à mon sens, où
on pouvait discuter d'un moins plutôt que d'un plus. Mais, dans les
autres, je considère qu'on enrichit le rapport annuel. Alors, allons-y,
M. le Président, je n'ai pas d'objection.
M. Léonard: Je vais poser une question sur le sens qu'il
donne au mot «description», «description des placements
attribuables», entre «description» et «liste»,
c'est très différent. Une description, on peut en avoir de toute
espèce.
M. Levesque: À quel item?
M. Léonard: Vous avez ça même dans
l'amendement.
Le Président (M. Chagnon): Article 26, 2°, d.
M. Levesque: Oui, je le vois là. C'est parce que
c'était à e.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Chagnon): À d ou à e.
M. Levesque: Et à d. Non, pas d, e.
M. Léonard: Le mot «description», c'est un mot
très général. Vous pouvez avoir un littéraire qui
vous fait une belle description, vous pouvez avoir un fiduciaire qui fait un
autre type de description et un comptable qui va en faire une autre. J'aimerais
savoir un peu plus ce qu'on entend par description. Vous savez, on peut
écrire un petit paragraphe sur le genre d'activité que l'on
mène. Moi, je ne suis pas sûr que ce soit très
satisfaisant. Tout le monde sait que, quand on lit des états financiers,
ça prend quelqu'un qui connaît le dessous des choses pour
comprendre ce que l'on veut dire, très souvent, à l'aide d'une
description. Alors qu'une liste, souvent c'est très factuel, et on peut
s'y arrêter et faire son analyse ou tirer ses conclusions. Alors,
qu'est-ce que c'est le mot «description», qu'est-ce qu'on
entend?
Le Président (M. Chagnon): M. Scraire. Je m'excuse, M.
Delorme.
M. Delorme: Je crois que le risque que la responsabilité
de rédiger ces parties du rapport annuel soit confiée à
des littéraires est assez peu élevé. Mais, si M.
Léonard croit que le mot «liste» est plus
approprié...
M. Léonard: Mettons les deux.
M. Delorme: ...et que les légistes jugent ce mot-là
acceptable, pour ma part...
M. Léonard: «Relevé» ou les deux,
«description et liste».
M. Delorme: ...je serais bien disposé à
l'accepter.
M. Léonard: Ça peut devenir un peu plus...
M. Delorme: Une liste descriptive. Une voix: Des
opérations.
M. Léonard: Là, vous vous embarquez beaucoup. Vous
n'êtes peut-être pas littéraire, alors faites attention!
M. Levesque: on ne peut pas faire une liste des
opérations, n'est-ce pas? on ne peut pas faire une liste des
opérations. on peut peut-être faire...
M. Léonard: Non, non. Ce n'est pas ce que je veux dire.
Une description et une liste des placements. Une description des
opérations...
M. Levesque: Alors, c'est le g; c'est dans l'amendement, le g,
une description des placements.
M. Léonard: II y a e et g.
M. Levesque: Dans e, on ne peut pas faire une liste des
opérations.
M. Léonard: Ah non! O. K.
M. Levesque: Alors, on peut faire une description des placements
ou une liste des placements.
M. Léonard: Ou un relevé?
M. Levesque: Ça dépend ce que l'on veut
là.
Une voix: Bien, un relevé des placements.
M. Levesque: Un relevé des placements. D'accord. (19
heures)
M. Léonard: Parce que vous faites
généralement au moins un petit paragraphe descriptif de ce qui
vient et, après ça...
(Consultation)
M. Levesque: Alors, M. le Président, je demanderais
l'attention des membres de la commission. Je suggérerais qu'à g
ça se lise... L'amendement que je viens de déposer, je voudrais,
à la suite de notre discussion, modifier g comme ceci. Au lieu de ce que
nous avions comme une description, etc., on lirait ceci: «un
relevé des placements dont une proportion est attribuable à la
Caisse en vertu du dernier alinéa de l'article 37. 1. » C'est ce
que nous suggèrent nos légistes.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que vous en avez une
copie?
M. Levesque: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que vous
préférez ça, M. le député de Labelle?
M. Léonard: Oui, je préfère.
Le Président (M. Chagnon): Alors, est-ce que je comprends
que l'amendement est adopté?
M. Levesque: Adopté. M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que je comprends que
l'article 26 est adopté?
M. Léonard: Juste un instant. Un instant, un instant,
là.
(Consultation)
M. Léonard: L'amendement est adopté. Ça va,
ça, c'est réglé.
Le Président (M. Chagnon): Ça va, oui.
M. Léonard: On reprend le projet de loi, le premier
paragraphe, le 1°, là, en b, on remplace b par «des
états financiers vérifiés établis selon les
principes comptables généralement reconnus». Je suis
d'accord.
Le Président (M. Chagnon): Ça, c'est une bonne
idée.
M. Levesque: Bien oui! C'est mieux, ça.
M. Léonard: II reste cependant... J'entends bien le
ministre dire que c'est mieux. C'est parce que je l'ai déjà
entendu dire que des conventions comptables, ce n'était pas
nécessairement...
M. Levesque: On ne recommencera pas ça à soir. Ha,
ha, ha!
M. Léonard: Non? O. K. O. K. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Chagnon): On se reprendra un autre
jour.
M. Léonard: Bon. Donc, on est à a, b; c reste te!
quel. À partir de l'article 46, le c reste tel quel; le d reste tel
quel...
M. Levesque: oui.
M. Léonard:... e et f...
Le Président (M. Chagnon): Sont modifiés.
M. Léonard:... deviennent e, f, g.
Le Président (M. Chagnon): C'est ça.
M. Léonard: Non, un instant. Le e vient de sauter. Il est
remplacé par...
Le Président (M. Chagnon): Par ce que...
M. Léonard: ...e, f...
Le Président (M. Chagnon): ...nous avons adopté:
une description des opérations effectuées.
M. Léonard: Pourquoi le ministre veut-il enlever le e
actuel de la loi actuelle...
M. Levesque: Actuel.
M. Léonard: ...de la loi actuelle...
M. Levesque: Le taux d'intérêt?
M. Léonard: ...et le f, «le taux
d'intérêt annuel moyen versé sur les dépôts
à vue et à terme, ainsi que le rendement annuel
moyen...»
M. Levesque: C'est parce qu'il se trouve en b, dans le nouveau
b.
M. Léonard: Non.
M. Levesque: Bien oui! Bien oui!
M. Léonard: Non, non, non.
M. Levesque: D'après mes légistes, ils me disent
oui, c'est en b.
M. Léonard: En b, ce sont des «états
financiers vérifiés établis selon les principes comptables
généralement reconnus», et les états financiers
vérifiés ne donnent pas le taux d'intérêt annuel
moyen versé sur les dépôts, non, non. Ça, c'est un
renseignement hors états financiers.
M. Levesque: Trop fort casse pas. Si vous voulez le garder, on va
le garder. Je n'ai pas d'objection, si vous ne croyez pas que ça...
M. Léonard: C'est une difficulté
considérable pour la Caisse de le donner?
M. Delorme: Non.
M. Levesque: Aucun problème. Pardon? Oui, M. Scraire.
M. Scraire: Le rendement annuel moyen auquel réfère
l'article, le paragraphe e, est une donnée qui est
véhiculée couramment, et dans les états financiers et dans
le rapport annuel. Il n'y a pas de difficultés. Quant au taux
d'intérêt annuel moyen versé sur les dépôts
à vue et à terme, ça ne pose pas de problème de le
donner. Je dois cependant vous dire là-dessus que nos gens disent que
ça ne correspond à aucune réalité, parce que c'est
un dépôt à vue, et celui qui est payé au
début de l'année, payé à la fin de l'année,
qu'on donne un taux d'intérêt moyen là-dessus, ça ne
véhicule pas une information qui est efficace. Ça ne donne rien.
On peut le donner, mais ça ne fournit pas d'information. Quant au
rendement annuel moyen des dépôts à participation,
ça, c'est... En fait, c'est une donnée spécifique qui
apparaît toujours dans les états du... qui est en annexe aux
états financiers.
M. Léonard: Oui, la loi l'oblige, mais, si vous le faites
sauter, vous ne le ferez plus. C'est ça que ça veut dire. Moi, je
ne veux pas vous faire faire des choses qui sont absolument inutiles. Je
comprends que les taux d'intérêt annuels moyens sur les
dépôts à vue et à terme...
M. Scraire: À ce moment-là, je suggérerais,
dans cette perspective-là, qu'on conserve le rendement annuel moyen des
dépôts à participation.
M. Léonard: Le taux d'intérêt annuel ou le
rendement annuel moyen des dépôts à participation. Vous
êtes d'accord là-dessus? Laissons-le.
M. Levesque: J'en fais un amendement, M. le Président, une
proposition d'amendement.
M. Léonard: O.K. Comment on fait ça? Ça
consisterait, à e... Il faudrait l'écrire.
M. Levesque: On est en train de le faire.
M. Léonard: O.K. Ça va? Le f, maintenant: «un
sommaire de l'activité de la Caisse relativement à ses
opérations en vertu des articles 20 et 21.»
M. Scraire: Concernant cet article-là, il est repris par
le nouveau paragraphe e et il est élargi à tous les
déposants. Auparavant, on avait une description de l'activité
relativement à certains déposants, ceux visés par les
articles 20 et 21. Maintenant, le paragraphe e parle des
opérations effectuées relativement à la gestion des fonds
des déposants. Alors, c'est plus large, ça couvre tous les
déposants à la Caisse.
M. Léonard: O.K. Dans le rapport annuel, vous donniez la
liste des actions ou des placements; des actions en tout cas. Est-ce qu'il n'y
a pas lieu de la donner, de continuer à la donner? Est-ce que la Caisse
ne la donne pas de façon ordinaire, tous les trois mois?
M. Scraire: Pas tous les trois mois.
M. Léonard: En d'autres termes, la Bourse de Toronto vous
astreint à certaines obligations auxquelles même le gouvernement
du Québec ne
vous astreint pas?
M. Scraire: On parle de...
M. Léonard: Même tous nos actionnaires
québécois, non?
M. Scraire: Non, on parle de différentes choses en
même temps.
M. Léonard: Oui.
M. Scraire: Avec votre permission.
M. Léonard: Je comprends.
M. Scraire: Disons que, quant aux exigences des bourses et des
commissions de valeurs mobilières, c'est substantiellement les
mêmes au Québec et en Ontario maintenant.
M. Léonard: Oui, d'accord.
M. Scraire: Évidemment, quand la Caisse détient une
position qui exige une divulgation, la divulgation est faite. Quant à la
politique générale d'information de la Caisse sur l'état
de ses investissements, c'est la liste qui est faite au 31 décembre, qui
est disponible aux environs du rapport annuel, à peu près en
même temps que le rapport annuel, c'est-à-dire plus de trois mois
après l'état de situation. C'est ça. C'est la politique
qui est suivie et qui est publiée en même temps que le rapport
annuel, dans une annexe.
M. Léonard: C'est fait systématiquement... M.
Scraire: Oui.
M. Léonard: ...ou vous ne voulez pas l'inscrire dans la
loi? Je pense qu'on comprend l'objectif que je poursuis. Dans le cas d'une
compagnie publique inscrite en bourse, il y a des obligations qui
découlent de l'inscription en bourse. La bourse elle-même a ses
obligations, la Commission des valeurs mobilières les a. Les
actionnaires reçoivent des états financiers
régulièrement, etc. Dans le cas de la Caisse, les seules
obligations légales proviennent finalement de la loi qui la
régit, il n'y a pas d'assemblée annuelle, il n'y a pas... Je ne
reprendrai pas ce que j'ai dit dans le discours de deuxième lecture,
mais il me semble que c'est ça, l'objectif. C'est comment remplir un peu
la même obligation par rapport à une population donnée
quant au renseignement qui est disponible à la population. C'est
ça, l'objectif que je poursuis. Effectivement, une liste des actions ou
un relevé des actions, au moins des actions d'entreprises publiques,
ça peut être intéressant pour les gens. Il y a des gens qui
regardent ce que la Caisse fait pour orienter leurs propres place- ments. c'est
un bon renseignement. je trouve ça intéressant pour les gens,
pour la population de savoir ça. vous exercez un rôle de leader a
c'est tout à votre honneur que ce soit ainsi.
Le Président (M. Chagnon): Je vous remercie, M. le
député de Labelle. J'ai reçu l'amendement. L'amendement
m'amènerait à demander au ministre de retirer l'amendement, avec
le consentement de l'Opposition, que nous avons déjà
préalablement adopté, pour adopter le nouvel amendement qui se
lirait comme ceci: (19 h 10) 2° par le remplacement du paragraphe f par les
suivants. Le e qui est sur votre feuille deviendrait f, g deviendrait h. Et une
modification au h. On dirait: «un relevé des placements dont une
proportion est attribuable à la Caisse en vertu du dernier alinéa
de l'article 37.1.» «All right»?
M. Léonard: Ça va, là.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'amendement,
d'abord, est retiré? Le premier?
M. Levesque: Oui, ça va. M. Léonard:
Oui.
Le Président (M. Chagnon): Oui, de consentement? Est-ce
que le nouvel amendement apporté par le ministre est adopté?
Celui que je viens de vous lire, là.
M. Léonard: Ça va.
Le Président (M. Chagnon): Ça va? Il est
adopté. Est-ce que l'article 26 est adopté?
M. Léonard: M. le Président, disons qu'à
moins qu'il y ait des élections cet automne et qu'on se retrouve l'an
prochain à l'Assemblée nationale devant un ministre et que la
Caisse de dépôt n'a pas publié, comme elle le fait
habituellement, sa liste de placements...
M. Levesque: II y a une petite erreur, ici, M. le
Président. Excuse-moi!
M. Léonard: Oui?
M. Levesque: Dans le texte nouveau, là. C'est simplement
parce qu'on avait convenu de ne pas ajouter les dépôts à
vue, à terme.
M. Léonard: Oui.
M. Levesque: On en avait convenu. Et là, de la
façon dont c'est rédigé, on l'a remis tel quel, alors que
c'est la deuxième partie...
M. Léonard: Qu'on garde.
M. Levesque: ...qu'on garde. M. Léonard: C'est
ça.
M. Levesque: Alors, voulez-vous le réécrire? Il n'y
a pas d'objection, là?
M. Léonard: On devrait presque réécrire
l'article 46 de la loi au complet.
M. Scraire: Mais ça va bien, là.
M. Léonard: Oui. Si tout le monde est bien sûr,
ça va bien. En tout cas, bref, il paraît qu'il y a des
avocats!
Le Président (M. Chagnon): Si vous voulez, on va attendre
un peu. On peut passer à l'article 27, M. le député de
Labelle.
M. Léonard: À 27?
Le Président (M. Chagnon): Oui.
M. Léonard: Oui, je veux bien passer à l'article
27.
Le Président (M. Chagnon): Pour quelques moments, en
attendant d'avoir le texte, là.
M. Léonard: O.K. Mais, sur l'article 27, j'ai juste une
chose à dire. «Les placements sont inscrits au coût.»
Pourquoi pas «au moindre du coût de la valeur au
marché», comme comptabilisation? Parce que ça amène
la question suivante, si c'est au coût: Quand est-ce que vous rayez un
investissement dont la valeur apparaît basse? C'est la loi, là.
Quand c'est inscrit dans la loi, comme cela... On vient de dire qu'on produit
les états financiers vérifiés établis selon les
principes comptables généralement reconnus. Pourquoi on ne s'en
tient pas à cela?
M. Levesque: ii ne faut pas oublier que c'est pour les fins des
limites exprimées en pourcentage de l'actif total de la caisse. c'est
pour ces fins-là.
M. Léonard: Ah!
M. Levesque: Uniquement!
M. Delorme: II faut donc un point de référence
x.
M. Léonard: Oui. O.K. Ça va.
Le Président (M. Chagnon): L'article 27 est
adopté?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Chagnon): L'article 28.
M. Léonard: Une disposition transitoire.
M. Levesque: C'est tout simplement transitoire, c'est
ça.
Le Président (M. Chagnon): L'article 28 est
adopté?
M. Levesque: Ça permet à la Caisse de continuer
à conclure des transactions sur des produits dérivés tant
que le règlement prévu par l'article 33.1 n'est pas en vigueur,
mais au plus tard le 1er juillet 1993.
M. Léonard: Ça va.
Le Président (M. Chagnon): L'article 28 étant
adopté, j'appelle l'article 29.
M. Levesque: II y a un amendement après l'article 28. Il a
été déposé, me dit-on, la semaine dernière.
L'avez-vous?
M. Léonard: Oui, je l'ai, 28, là.
Le Président (M. Chagnon): Je viens de l'avoir, là.
Il y a un ajout à l'article 28.1. Vous présentez l'amendement, M.
le ministre?
M. Levesque: Ça, c'est un article qu'on nous avait soumis,
qui nous est parvenu de nos collègues d'une autre commission, à
la suite d'un article qui a été adopté dans un autre
projet de loi. La modification consiste à ajouter l'article 28.1 qui
modifie l'article 20.5 de la Loi sur la Caisse, adopté par l'article 3
du projet de loi 16, par concordance législative avec le projet de loi
15, Loi modifiant diverses dispositions législatives concernant
l'application de la Loi sur les services de santé et les services
sociaux et modifiant diverses dispositions législatives, adopté
le 11 juin 1992, et qui devrait entrer en vigueur à l'automne 1992. Et
c'est pour ça qu'on nous demande d'adopter par concordance, dans notre
projet de loi 16, les dispositions que l'on retrouve dans l'amendement et qui
ont pour effet, d'après ce que je peux comprendre, de donner une
définition qui est plus conforme à la législation
actuelle.
Le Président (M. Chagnon): Ce n'est pas en rapport avec la
Caisse de dépôt.
M. Léonard: Je vais voter comme mes collègues
avaient voté en commission là-bas.
Le Président (M. Chagnon): Alors, l'amendement est
adopté?
M. Levesque: II faudrait référer à ce qu'ils
ont dit.
Une voix: Je ne le sais pas. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Chagnon): Alors, l'amendement est
adopté. L'article 28?
M. Levesque: Adopté comme ça a été
adopté...
Le Président (M. Chagnon): En commission. L'article 28 est
adopté.
Une voix: L'article 28. 1.
Le Président (M. Chagnon): L'article 28. 1. L'article 28.
J'appelle l'article 29. Adopté.
M. Léonard: Oui, adopté.
Le Président (M. Chagnon): J'appelle l'article 6. Je
reviens à l'article 6.
M. Léonard: Ah oui!
Le Président (M. Chagnon): Deuxième lecture.
C'est-à-dire que c'est quasiment la quatrième lecture de ce
projet de loi.
M. Levesque: II y avait les trois derniers paragraphes qui
référaient à trois articles.
Le Président (M. Chagnon): Ça va, M. le
député de Labelle?
M. Léonard: Oui, ça va. Adopté.
Le Président (M. Chagnon): Alors, l'article 6 est
adopté.
M. Levesque: Adopté.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): L'article 10...
M. Levesque: II est adopté.
Le Président (M. Chagnon):... si ma mémoire est
bonne, a été adopté, on l'a adopté à peu
près trois fois celui-là.
M. Léonard: L'article 10, ça fait à peu
près, oui, trois...
M. Levesque: Ça fait plusieurs fois...
Le Président (M. Chagnon): Ça va faire huit fois
qu'on l'adopte! Ha, ha, ha!
M. Léonard:... ou quatre fois qu'on l'adopte. Ha, ha,
ha!
Le Président (M. Chagnon): Et l'article 18.
M. Levesque: L'autre article, est-ce que vous l'avez,
l'amendement?
Le Président (M. Chagnon): Pas encore. On va passer 18 et
on reviendra après.
(Consultation)
M. Levesque: Est-ce qu'on pourrait avoir Sa lecture de
l'amendement, M. le Président?
Le Président (M. Chagnon): Ça s'en vient. J'essaie
de le lire une fois pour être capable de le relire ensuite.
Alors, votre verdict, M. le député de Labelle.
M. Levesque: On pourrait disposer de l'amendement, maintenant
qu'il est arrivé. Il a été écrit, là.
Le Président (M. Chagnon): Et revenir à 18? O.
K.
M. Levesque: Est-ce qu'on peut en faire la lecture? Montrez-moi
donc...
M. Léonard: C'est lequel amendement?
M. Levesque: Apportez-le ici pour voir si je suis capable...
Le Président (M. Chagnon): Alors, nous suspendons 18 et
nous retournons à l'article 26.
M. Levesque: Alors, voici la dernière version. L'article
26 du projet de loi 16 est modifié par le remplacement du paragraphe
2° par le suivant: 2° par le remplacement des paragraphes e et f par
les suivants: «e) le rendement annuel moyen des dépôts
à participation; «f) une description des opérations
effectuées relativement à la gestion des fonds des
déposants. »
M. Léonard: Ça va. Adopté, ça.
M. Levesque: «g) une liste des titres que la Caisse
détient, en vertu de l'article 36, depuis plus de deux ans. »
M. Léonard: Ça va.
M. Levesque: «h) un relevé des placements dont une
proportion est attribuable à la Caisse en vertu du dernier alinéa
de l'article 37. 1. »
E* voilà! J'ai traduit ça. Est-ce que ça, c'est
accepté?
Le Président (M. Chagnon): Alors, est-ce que l'amendement
est adopté?
M. Levesque: Adopté, M. le Président. (19 h 20)
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article 26 est adopté?
M. Levesque: Adopté. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Chagnon): Alors, je
«rereviens» à l'article 18 pour une dernière fois ce
soir peut-être.
M. Léonard: Alors, M. le Président, j'ai
proposé trois ans. Je dois dire...
Le Président (M. Chagnon): Oui, j'ai un amendement de vous
que j'ai conservé ici.
M. Léonard: Pardon?
Le Président (M. Chagnon): J'ai un amendement. Vous aviez
suggéré, vous aviez annoncé mais vous n'avez pas
déposé.
M. Léonard: Bien, c'est parce qu'on en a
discuté.
Le Président (M. Chagnon): Ça va.
M. Léonard: Le ministre a dit quatre ans. Dans le projet,
c'est dit cinq.
Le Président (M. Chagnon): Cinq, quatre, trois?
M. Levesque: Je préfère cinq, dans le fond, mais je
suis toujours prêt à...
M. Léonard: j'avais proposé trois. si c'est
à quatre ans, ce sera sur division, mais on ne veut pas bloquer le
projet de loi là-dessus.
Le Président (M. Chagnon): Ça va.
M. Léonard: Donc, ce serait sur division, si vous laissez
quatre.
M. Levesque: II faut que je fasse un amendement pour changer de
cinq à quatre.
Le Président (M. Chagnon): C'est ça. Alors, vous
proposez, M. le ministre, de modifier, à la première ligne...
M. Levesque: Bien que le chiffre quatre ne soit pas un chiffre
qui... Trois ou quatre, vous savez, c'est... Enfin, on peut vivre avec
ça, si vous voulez, mais...
M. Léonard: Si vous préférez trois, moi,
ça va.
M. Levesque: Non. Je préfère cinq. Je vous l'ai
dit. On peut vivre avec quatre. Mais quatre n'est pas un chiffre... Il y a des
élections tous les quatre ans. D'accord. Ha, ha, ha! Malgré que
ce soit cinq qui est dans la loi.
Le Président (M. Chagnon): Les mandats sont de cinq
ans.
M. Levesque: C'est ça. C'est cinq qui est dans la
Constitution. Alors, d'accord, M. le Président, nous allons faire un
amendement pour changer le chiffre cinq pour le chiffre quatre. Et
voilà! Et c'est adopté sur division.
M. Léonard: Sur division. On l'adopte sur division.
Le Président (M. Chagnon): Et il est adopté sur
division. Bon. Alors, l'article 18 est adopté. Le projet de loi est
adopté. Est-ce que le titre du projet de loi est adopté?
M. Levesque: Adopté. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que je pourrais avoir
une motion de renumérotation, s'il vous plaît?
M. Levesque: J'en fais une motion, M. le Président.
M. Léonard: Je vais l'appuyer, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): Alors, je vous en remercie tous
les deux. Alors, c'est adopté. Est-ce que le projet de loi, dans son
ensemble, est adopté tel qu'amendé?
M. Levesque: Adopté.
M. Léonard: Adopté. Bien, adopté... c'est
sur division à cause de l'article...
Le Président (M. Chagnon): Non. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Chagnon): Adopté avec la nuance.
Et alors, messieurs, je vous remercie de l'excellent travail que vous avez fait
au cours des travaux de cette commission. Je remercie aussi les membres de la
Caisse de dépôt qui sont venus nous donner des éclairages
sur chacun des points qui ont été soulevés à cette
commission. M. le ministre, M. le député de l'Opposition.
Remarques finales M. Levesque: M. le Président...
M. Léonard: Ah! c'est comme vous voulez. Moi, je
suis...
M. Levesque: ah bien, moi aussi, je veux m'associer à
vous, m. le président, pour remercier les membres de la commission et
vous également, m. le président, et vos adjoints, ainsi que les
représentants de la caisse de dépôt. je remercie
évidemment tous les membres de la commission sans distinction, du
côté ministériel comme du côté de
l'opposition. je remercie l'opposition aussi, d'une façon
particulière, pour avoir apporté une contribution à
l'étude de ce projet de loi. je pense que, de notre côté,
nous avons essayé d'être le plus ouvert possible aux suggestions
qui ont été apportées de part et d'autre. je sounaste que
ce que l'on peut considérer comme une bonification importante à
la loi originale puisse permettre à la caisse d'atteindre encore mieux
les buts pour lesquels elle a été fondée, tenant compte
également des mandats qui lui ont été confiés.
Ceci étant dit, peut-être que le président... On va
peut-être entendre d'abord l'Opposition, ensuite on pourrait permettre au
président de faire part de ses réactions.
M. Léonard: M. le Président, moi aussi, je veux
m'associer à ce que vous avez dit tout à l'heure à
l'endroit de ceux qui ont travaillé à ce projet de loi. Je
remercie la Caisse, même que je la félicite d'être venue
dans cet antre aux lions qu'est l'Assemblée nationale. Je
considère que ça aurait été difficile pour nous de
les manger, mais, quand même, ils ont été un peu
grignotés. Cependant, ils repartent avec une besace de balises plus
légère que celle qu'ils avaient quand ils sont entrés ici.
Je pense que là-dessus ils ont quand même, à mon sens, un
grand succès. Ils ont eu un bon succès.
Quant à moi, je vais leur souhaiter plein succès dans
leurs opérations. Maintenant, ils ont le mandat d'aller réaliser
les espoirs que l'on a mis en eux ici. Ils ont pu constater que nous en avions
beaucoup, que nous avons représenté en cela ce que les
Québécois espèrent d'eux. Alors, même s'ils n'ont
pas d'assemblée générale, je pense qu'il faut qu'ils en
soient conscients, ils leur parlent de toute façon par les
renseignements qu'ils vont leur donner annuellement, et même plus souvent
quand ce sera... Ça a été très agréable,
pour nous, ici, et aussi très instructif. Je n'avais pas eu l'occasion
de plonger dans la loi constitutive de la Caisse comme on l'a fait cette
fois-ci. Alors, je leur en suis reconnaissant. Ça s'est bien
passé, somme toute. Merci beaucoup.
Le Président (M. Chagnon): Merci, M. le
député de Labelle. M. Delorme.
M. Delorme: Merci, M. le Président. Je ne voudrais pas
quitter cette commission, que je serais le dernier à assimiler à
une fosse aux lions, sans remercier très chaleureusement tous ceux qui
ont contribué à l'adoption, et je devreis dire aussi à la
préparation des amendements à la loi. donc, mes remerciements
veulent englobes les fonctionnaires, mes collaborateurs à la caisse, de
même que m. le ministre qui a piloté z? projet de loi, et
également les membres de la commission et les membres de la commission
qui sont du parti de l'opposition parce que, si, à titre de
gestionnaires de fonds, nous avons cru utile et opportun de faire amender la
loi et de doter la caisse de certains moyens plus modernes et plus
adaptés aux réalités contemporaines, il n'en reste pas
moins qu'à la caisse nous sommes toujours bien conscients du fait que le
mandat que nous avons en est un que nous tenons de l'assemblée
nationale. je crois qu'au-delà des mots et des amendements, il est
important que nous jouissions de la confiance de l'assemblée nationale,
et c'est par des échanges comme ceux-ci qu'on peut mieux faire
comprendre la façon dont nous entendons assumer notre mandat, et aussi
mieux comprendre les responsabilités de l'autorité publique qui
s'appliquent à la caisse. alors, merci infiniment.
Le Président (M. Chagnon): C'est moi qui vous remercie.
Alors, la séance est levée.
(Fin de la séance à 19 h 29)