Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Onze heures vingt-quatre minutes)
Le Président (M. Gobé): Mesdames et messieurs,
bonjour. La commission du budget et de l'administration va maintenant entamer
ses travaux et je vous rappellerai l'objet de ses travaux aujourd'hui, soit de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 26, Loi modifiant diverses dispositions législatives concernant
l'administration des lois fiscales.
Alors, M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements
aujourd'hui?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M.
Gobé (LaFontaine) remplacera M. Chagnon (Saint-Louis). C'est tout.
Projet de loi 26
Le Président (M. Gobé): Alors, très bien.
Donc, on va pouvoir continuer. Nous sommes maintenant rendus à
l'étape des déclarations d'ouverture. M. le ministre, avez-vous
une déclaration à faire?
Remarques préliminaires M. Raymond
Savoie
M. Savoie: Oui, M. le Président, si vous me permettez.
Le Président (M. Gobé): Vous pouvez y aller.
M. Savoie: Alors, M. le Président, il me fait plaisir de
saluer mes collègues de l'Assemblée nationale et de vous
présenter les gens qui nous accompagnent pour les travaux de cette
commission. Immédiatement à ma droite est Me André Brochu,
sous-ministre adjoint à la législation au ministère. Me
Brochu est accompagné de Me Jacques Boisvert, le chef du service des
oppositions et appels, de même que de Me Marc Samson. À
côté de Me Brochu se trouve M. Jean-Paul Beaulieu, sous-ministre
adjoint au ministère, direction de la planification et du budget, qui
est accompagné de Daniel Boudreau et de M. Laurier Lizotte, de la
même direction régionale.
Nous avons également l'honneur d'être accompagnés
par M. Jean Dussault, de la Direction générale de la perception,
et de Sylvie Turcotte, de mon cabinet, pour répondre adéquatement
à l'ensemble des questions que la commission jugera opportun de poser
dans l'étude de ce projet de loi.
Le projet de loi, M. le Président, a fait l'objet de
commentaires, hier soir, à 20 heures. Je ne crois pas qu'il serait utile
de reprendre ces commentaires a ce moment-ci, sauf pour souligner, encore une
fois, qu'il y aura un ensemble de mesures qui visent justement à
s'assurer qu'effectivement les gens qui respectent l'ensemble des dispositions,
les obligations, donc, nos mandataires et les contribuables du Québec,
puissent recevoir, finalement, le service au moindre coût possible.
Finalement, ça impose une plus grande obligation de la part des gens qui
sont peut-être un peu moins sérieux au niveau du respect des
délais, des échéanciers.
Elle introduit également un ticket modérateur de 20 $,
ça, au niveau des oppositions. J'imagine qu'on aura amplement le temps
d'en discuter alors que nous aborderons la question des oppositions.
Le Président (M. Gobé): Alors, merci M. le
ministre. Je vais maintenant demander à M. le député de
Montmorency si lui-même a une déclaration d'ouverture à
faire.
M. Jean Filion
M. Filion: Rapidement, M. le Président, très
simplement. D'abord, je salue tous les gens qui sont ici pour discuter du
projet de loi. Juste un petit commentaire, M. le Président. Ce genre de
document là, est-ce que c'est possible qu'on puisse l'avoir avant qu'on
s'assoie en commission parlementaire pour fins d'accélérer,
d'avoir une plus grande efficacité de travail au fond, que d'arriver ici
et commencer à regarder les commentaires ou les choses qui sont
changées? Ça devient... Pour nous, ça faciliterait le
travail et, en même temps, ça accélérerait le
travail pour tout- le monde. C'est un peu dans ce sens-là, si
c'était possible d'examiner cette possibilité-là, au fond,
pour permettre un meilleur échange.
M. Savoie: d'accord. nous avons su que nous étions en
commission, hier soir, à 22 heures, étant donné qu'il y a
eu une ouverture. normalement, on en prend bonne note et on va tâcher de
vous le transmettre.
M. Filion: C'est simplement ça. Je suis prêt, M. le
Président, à examiner le projet de loi.
Le Président (M. Gobé): D'accord. Très bien,
M. le député. D'autant plus, en effet, que ça favorise le
travail rapide d'un projet de loi. C'est peut-être une bonne suggestion
de la part du député de Montmorency.
Y a-t-il des motions préliminaires? Alors, pas de motions
préliminaires, d'après ce que je
peux voir.
Étude détaillée
Nous allons donc maintenant commencer l'étude du projet de loi
26, Loi modifiant diverses dispositions législatives concernant
l'administration des lois fiscales. Donc, j'appellerai l'article 1 et, si vous
voulez, je vais en faire lecture tout de suite.
Loi sur les impôts Actions
accréditives
Article 1. 1. L'article 359.10 de la Loi sur les impôts (L.R.Q.,
chapitre I-3) est modifié par le remplacement de ce qui
précède le paragraphe a par ce qui suit: «359.10 Une
corporation qui convient d'émettre des actions accréditives ou
prépare un avis d'émission à l'égard de telles
actions doit produire au ministre un formulaire prescrit auquel sont jointes
une somme de 200 $ et une copie de la convention d'émission des actions
ou de l'avis d'émission, au plus tard le dernier jour du mois qui suit
le premier en date des mois suivants».
Est-ce que vous voulez que je continue 2?
M. Filion: Moi, j'aurais une petite question. C'est simplement un
ajout. Est-ce qu'on change le montant ou si c'est une nouvelle... (11 h 30)
M. Savoie: On introduit le montant de 200 $ pour...
M. Filion: C'est tout nouveau. Il n'y avait pas de montant
antérieurement.
M. Savoie: Non.
M. Filion: C'est vraiment...
M. Savoie: Pour l'émission du formulaire prescrit, on
charge 200 $.
M. Filion: Le montant de 200 $ est basé sur quoi?
M. Beaulieu (Jean-Paul): Les coûts administratifs
généraux pour traiter ce genre de dossier là, les gens qui
classent et analysent ces dossiers-là de façon sommaire.
M. Filion: Combien on charge pour une décision
anticipée?
M. Brochu (André): Une décision anticipée,
c'est au taux horaire de 80 $ qui va être haussé Incessamment
à 100 $ l'heure, minimum 250 $.
Une voix: Oui...
M. Filion: Minimum 250 $. M. Brochu: Oui, c'est
ça.
Le Président (M. Gobé): 2. Le présent
article s'applique à un formulaire prescrit reçu par le ministre
du Revenu après le 31 mars 1992.
M. Filion: J'aimerais...
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Montmorency, vous avez la parole.
M. Filion: Oui. J'aimerais poser une autre question, M. le
Président. Est-ce que c'est une philosophie qu'on a l'intention
d'étendre à tous les formulaires qu'on peut produire au
ministère? Pourquoi plus celui-là qu'un autre? J'essaie de
comprendre. Parce que des formulaires qu'on peut produire au ministère,
au fond, vous savez combien il y en a. Il y en a une tonne de formulaires qu'on
produit au ministère du Revenu.
M. Savoie: Ça, c'est un formulaire prescrit dans le cas
d'une émission d'actions accréditives, alors qu'il y a une
analyse de dossier qui est impliquée.
M. Filion: Oui, je comprends.
M. Brochu: Non, ce n'est pas la philosophie de rattacher un
coût à chacun des formulaires. Ce n'est absolument pas ça.
C'est-à-dire que cet article-ci - et comme on le verra plus loin,
à l'article 11, où il y aura aussi un autre 200 $ pour
rémission d'un numéro d'enregistrement d'abri fiscal. Comme vous
le savez, le monde fiscal doit enregistrer ses abris et, ici, quand une
compagnie se propose d'émettre des actions, elle doit aviser le
ministère qui émet un numéro. C'est un peu analogue a
l'abri fiscal, mais spécifique aux actions accréditives. Ce n'est
pas tellement parce qu'on émet un formulaire qu'on charge 200 $. C'est
l'enregistrement de cette émission-là par le ministère,
l'émission du numéro pour pouvoir faire le suivi, et c'est
à l'occasion de la production du formulaire qu'on demande les 200 $.
Mais il ne faut pas voir là 200 $ rattachés nécessairement
au formulaire.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que l'article...
M. Filion: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Adopté. Juste avant
d'aborder l'article 2, je demanderais à MM. les fonctionnaires de bien
vouloir s'identifier une première fois, lorsque vous prendrez la parole,
afin que la personne qui prend la transcription puisse avoir en mémoire
votre nom.
Intérêt
Maintenant, je vais faire lecture de l'article 2. 2. 1. L'article 1040
de cette loi est modifié par le remplacement, dans la troisième
ligne, du nombre «5» par le nombre «10». 2. Le
présente article s'applique à tout versement qu'un particulier
est tenu de faire après le 6 mars 1992 et à tout versement qu'une
corporation est tenue de faire à l'égard d'une année
d'imposition de la corporation qui débute après le 6 mars
1992.
M. le député de Montmorency.
M. Filion: Simplement, l'esprit du changement, c'est quoi,
exactement? Le «5» au «10», c'est la
pénalité?
M. Savoie: À10 %.
M. Filion: Qui a quoi, comme conséquence?
M. Savoie: De doubler le montant.
M. Filion: C'est parce que j'essaie de voir, l'article 1040,
c'est la pénalité, ça?
M. Savoie: Oui, c'est les intérêts additionnels dans
le cas de versements périodiques.
M. Filion: Sur production tardive. De 5 % à 10 %.
M. Savoie: Oui.
M. Filion: Est-ce que le fédéral a fait la
même chose?
M. Brochu: Je ne pourrais pas répondre. Dans notre cas, ce
n'est pas une mesure dite d'harmonisation. Je ne pourrais pas vous dire si le
fédéral...
M. Filion: C'est parce qu'on présente le projet comme
étant un projet d'harmonisation sur plusieurs mesures. Alors, je me
posais la question si...
M. Brochu: Sur plusieurs mesures, mais pas sur celle-ci.
M. Filion: Sur celle-ci. Ça origine du ministère
chez vous.
M. Brochu: Exact.
M. Filion: Vous ne vous êtes pas préoccupé si
le fédéral était à 5 % ou à 10 %.
M. Brochu: Non, je ne pourrais pas vous dire.
M. Filion: Et ça, ça ne vise que les corporations
et les particuliers.
M. Brochu: Et les particuliers.
M. Filion: Pour quelle raison passer de 5 % à 10 %?
Une voix: À cause des...
M. Filion: Bien, la production tardive, c'est différent un
peu. C'est quoi qui justifie de doubler la charge?
M. Beaulieu: Jean-Paul Beaulieu. M. Filion: Oui.
M. Beaulieu: Ici, j'ai quelques statistiques, dans le fond, pour
vous donner un peu la répartition, pour vous permettre de comprendre
pourquoi on veut mettre un peu plus de pression chez les gens qui mettent...
D'abord, ça ne rapporte pas de revenus cette année. C'est
seulement l'an prochain, parce qu'on fait l'actualisation des acomptes
provisionnels sur une base annuelle, et il n'y a pas d'effet rétroactif
sur ce dossier-là. 63 % des acomptes trimestriels versés pour les
particuliers le sont par ceux qui gagnent plus de 50 000 $ par année. Et
aussi, en 1989, 43 % de la valeur des acomptes provisionnels est
effectuée par les contribuables en affaires, alors que 31 %, c'est ceux
qui ont principalement des revenus de placements.
C'est une mesure typiquement à caractère administratif.
C'est un peu pour rappeler aux gens, contrairement à ceux qui doivent
payer leur impôt sur leur salaire. Donc, leur impôt est payé
sur une base, que ce soit sur une base hebdomadaire ou bimensuelle. C'est pour
rappeler aux gens qui ne sont pas astreints à l'impôt sur la paie
de faire leur remise trimestrielle, tout comme les autres contribuables le
font. Donc, c'est un peu pour les forcer à... De temps en temps, il y en
a peut-être qui se financent avec ça. Ils se disent: Une petite
pénalité de 5 %, avec les taux d'intérêt, etc. Ils
se disaient: On peut peut-être survivre, puis ils remettaient plus tard.
Donc, quand l'intérêt arrivait l'année d'ensuite, comme on
comptabilisait, la pression n'était pas assez forte avec 5 %. Avec 10 %,
les gens vont peut-être être plus disciplinés. On pense que,
dans le fond, ça va toucher les particuliers en affaires qui gagnent
assez cher pour à peu près la moitié de la
pénalité. Le reste, ça va être des corporations.
M. Filion: Mais c'est quand même 10 % qu'on s'applique au
premier jour de retard?
M. Beaulieu: Non, non, c'est les acomptes provisionnels. Donc,
ça veut dire qu'on va l'appliquer l'année prochaine, quand on va
faire
la comptabilisation des acomptes provisionnels par rapport au montant
qu'on leur... Ça va s'appliquer sur l'ensemble du montant,
c'est-à-dire que, pour un trimestre donné, s'il n'a pas
donné le montant, on va comptabiliser pour le trimestre le montant.
M. Filion: Ça ne vise que les acomptes provisionnels?
Ça ne vise pas la production tardive d'une déclaration?
M. Beaulieu: Non, ça, c'est un autre article. M.
Filion: O.K.
Le Président (M. Gobé): Êtes-vous satisfait,
M. le député?
M. Filion: Ça répond à mes questions, M. le
Président.
Le Président (M. Gobé): Donc, l'article 2 est
maintenant adopté.
M. Filion: Sur division, sur division.
Le Président (M. Gobé): Sur division, en effet.
Nous allons passer à l'article 3.
Pénalité 3. 1. L'article 1045 de cette loi est
modifié par le remplacement du premier alinéa par le suivant:
«1045. Quiconque omet de faire une déclaration fiscale dans la
forme prescrite et dans les délais prévus, conformément
aux articles 1000, 1001, 1003 ou 1004, encourt une pénalité
égale à 5 % de l'impôt impayé au moment où la
déclaration doit être produite et une pénalité
additionnelle de 1 % de cet impôt pour chaque mois entier, jusqu'à
concurrence de 12 mois, au cours de la période commençant au
moment où cette déclaration doit être produite et se
terminant au moment où elle est effectivement produite.» 2. Le
présent article s'applique à l'égard de toute
déclaration fiscale qui devait être produite avant le 1er juillet
1992 et qui n'est pas produite à cette date ainsi qu'à toute
déclaration fiscale qui doit être produite après le 30 juin
1992.
M. le député de Montmorency, avez-vous... M. le ministre,
vous voulez faire des...
M. Savoie: Oui, s'il vous plaît, oui.
Le Président (M. Gobé): Alors, on va vous donner la
parole, M. le ministre.
M. Savoie: Cet article touche surtout les rapports d'impôt,
les déclarations annuelles de la part des contribuables au
Québec. Dans la note, on nous dit que le traitement d'une
déclaration d'une année antérieure nécessite 4,6
fois plus de jours-personnes que celui d'une déclaration de
l'année courante. Alors, le coût est considérable pour le
ministère. Avant, on avait tout simplement l'amende de 5 %, plus les
intérêts.
Évidemment, dans le but, justement, de faire en sorte que la
pénalité tienne compte des coûts que cela nécessite
au ministère, ce que nous avons dit, bon, bien, 5 % - il y a toujours
quelques jours de retard, il y a toujours une tolérance de quelques
jours où des conditions, des notions d'équité qui se sont
développées également - maintenant, c'est l'amende de 5 %,
plus 1 % par mois, pour chaque retard, jusqu'à concurrence de 12 mois.
Alors, par exemple...
M. Filion: Ça n'existait pas, cette
pénalité-là?
M. Savoie: Non, elle existait pour les corporations, mais pas
pour les particuliers. Auparavant, tout ce qu'on avait, c'était les 5 %.
Alors, là, on l'étend aux particuliers.
M. Filion: Pour le 1 % par mois à l'impôt des
particuliers.
M. Savoie: Ça fait en sorte, par exemple, que, comme
contribuable, vous envoyez votre rapport d'impôt au mois de juillet ou au
mois d'août, alors, vous allez avoir l'amende de 5 %, plus 1 % par mois.
Lorsqu'il y a un montant qui est dû au gouvernement, évidemment,
il va s'ajouter des Intérêts.
M. Filion: Mais le fédéral, il l'avait
déjà, lui. Le fédéral, il fonctionnait
déjà avec le 1 % par mois, auparavant.
Une voix: C'est une mesure d'harmonisation. M. Savoie:
Oui.
M. Filion: Ça, c'est une mesure d'harmonisation avec le
fédéral. (11 h 40)
M. Brochu: Exact.
M. Filion: C'était quoi l'idée de ne pas
s'harmoniser avant?
M. Savoie: 5 %, 8 %. Dans ce temps-là, ce qu'on faisait,
c'est qu'on roulait dans le rouge, et là, on cherche à moins
rouler dans le rouge, à payer les factures au fur et à mesure
qu'elles rentrent. Alors, c'est tout simplement ça. L'ensemble des
mesures que nous avons là, c'est sûr que ce n'est pas
agréable. C'est sûr que quelqu'un qui est en retard devrait...
ça pourrait être qu'il doive payer seulement une amende de 2 %,
mais, par contre, ce que ça nous coûte, hein! On dit que ça
coûte 4,6 fois plus cher, le traitement, lorsque ça se fait,
là, en dehors de l'année courante.
M. Fllion: Ça coûte 4,6 fols plus cher au
ministère...
M. Savoie: Oui.
M. Filion: ...de traiter une déclaration d'impôt en
retard?
M. Savoie: Oui. C'est ça, oui. On parle, par exemple, avec
une année de retard, ici, dans le rapport.
M. Filion: Avec une année de retard.
M. Savoie: Avec une année de retard. C'est 4,6 fois plus
cher, mais il faut comprendre aussi que le traiter dans la même
année, ça aussi, ça coûte plus cher. Parce que les
équipes sont formées en vertu de l'échéancier
prévu. Le monde commence à rentrer, les occasionnels, des choses
comme ça, là.
M. Filion: Pour la «batch»; vous traitez tout le
lot.
M. Savoie: Oui. Alors, là, les rapports... On parle
d'à peu près... Sur 4 300 000, on parle de 130 000 retardataires,
là.
M. Filion: 130 000 sur 4 300 000.
M. Savoie: Oui. Alors, ce n'est pas beaucoup. C'est pour
ça que, chaque fois que je parle de ça, mes collègues
partent toujours à rire. Chaque fois que je dis que la majorité
des Québécois paient leurs impôts, respectent, finalement,
nos dispositions d'ordre fiscal, ils partent toujours à rire. Mais il
faut être ministre du Revenu pour savoir que, comme
Québécois, comme Québécoises, les gens ont tendance
à respecter les normes.
M. Filion: Mais vous avez adopté des politiques beaucoup
plus contraignantes sur la perception aussi, parce que le ministère est
très alerte sur la perception des sommes d'argent, par rapport au
fédéral, même aux oppositions.
M. Savoie: C'est-à-dire qu'on est alerte sur tout, y
compris la perception. Ha, ha, ha!
M. Filion: Particulièrement la perception. C'est pour
ça que tout le monde paie son impôt.
M. Savoie: C'est ça.
Le Président (M. Gobé): J'ai l'impression que ce ne
sont pas tellement les rapports d'impôt qui sont problématiques
plutôt que les gens qui, au niveau des taxes de vente et autres, jouent
avec le système et s'arrangent pour ne pas en payer. C'est
peut-être là que... C'est peut-être de ce
côté-là que...
M. Savoie: Oui.
Le Président (M. Gobé): ...le fiscal est
peut-être...
M. Savoie: Oui. Je ne sais pas si vous vous rappelez, là,
lorsqu'on avait fait le débat sur les trois mois. Par exemple, Ottawa,
au niveau de la TPS, demandait des remises trimestrielles, aux trois mois.
Nous, au Québec, on avait maintenu le rapport mensuel, parce que
ça faisait trop d'argent, c'était trop tentant. À un
moment donné, tu as des difficultés financières, c'est
trop tentant de piger dans les taxes que tu as perçues pour le
gouvernement. J'ai vu une note, hier, qui disait que l'IRS, qui était
auparavant aux trois mois, là, c'est maintenant rendu à un mois
dans le gouvernement fédéral américain. Oui. L'IRS avait
tout changé. Alors, c'est descendu au mois et même que, pour des
montants élevés, c'est rendu à la semaine et, pour des
montants très élevés, c'est le lendemain.
Une voix: Exact.
M. Savoie: Alors, s'ils font un «sweep»
électronique, et ça, c'est un système qu'on va...
J'imagine qu'il est possible de penser, pour les mandataires qui
perçoivent la taxe de vente Ottawa-Québec... on peut penser que,
d'ici à quelques années, ça va être à peu
près le même système, dans le sens qu'il va y avoir des
comptes spéciaux. On va déposer là-dedans, et le
gouvernement va percevoir au fur et à mesure. Tout ça dans le but
d'avoir un meilleur rendement pour le citoyen. Il y a des coûts
énormes, hein, associés à des retards, à des gens
qui partent avec des montants. Courir après ces gens-là, aller
chercher... ça coûte très cher. Une bonne partie du budget
du ministère est orienté vers le recouvrement, vers la perception
des montants qui nous sont dus. Alors, si on est capable de réduire ces
coûts-là, on va être plus performants et, évidemment,
on sauve, pour les contribuables, plusieurs millions de dollars.
Le Président (M. Gobé): ...d'équité,
de justice.
M. Savoie: Bien, c'est ça. Pour que... Étant
donné que la très grande majorité respecte les
délais, pourquoi payer plus cher pour ceux qui ne paient pas et
permettre à ceux qui ne paient pas.... Je ne parle pas des raisons
d'équité, des raisons, par exemple, en dehors du contrôle
du mandataire ou du contribuable, mais viser spécifiquement la personne
qui est tout simplement retardataire, négligente ou, même, qui
cherche à nous en passer une, là, défaire son affaire,
puis aller chercher l'argent qui nous revient. Alors, c'est un peu ça,
là.
M. Filion: M. le Président, adopté.
Le Président (M. Gobé): Alors, l'article 3 est
adopté sur division?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Gobé): Adopté. Excusez-moi.
J'avais compris division. Adopté. Alors, nous allons donc maintenant
aborder l'article 4.
Remboursements
Article 4. 1. L'article 1052 de cette loi, modifié par l'article
93 du chapitre 8 des lois de 1991, est de nouveau modifié: 1° par le
remplacement, dans les paragraphes b, c et d, des mots «trente et
unième» par les mots «quarante-sixième».
Pas de question à ce...
M. Filion: C'est le délai de quoi exactement, ça,
qu'on prolonge?
M. Savoie: C'est le délai de carence, Justement, à
l'article 1052. Lorsqu'un montant payé en trop par un contribuable lui
est remboursé ou a été affecté à une autre
de ses obligations, le ministre doit payer au contribuable un
Intérêt sur cet excédent. Cet article prévoit
également la période au cours de laquelle le ministère
paie de l'intérêt sur un remboursement.
M. Filion: Donc, c'est le départ du calcul du
remboursement que vous amenez plus loin.
M. Savoie: C'est ça. Quinze jours.
M. Filion: Quinze jours. C'est quoi qui justifie ça?
M. Savoie: On pourrait peut-être demander à M.
Beaulieu.
M. Beaulieu: C'est aussi une mesure d'harmonisation avec le
fédéral sur le délai. O.K.? Il y avait différents
scénarios qui avaient été utilisés. C'est aussi
pour amener ça un peu sur certaines politiques gouvernementales en
matière de paiement de compte ou autre, donc, sur un délai qui
semble plus acceptable pour l'administration, pour le traitement des
dossiers.
Ça touche, dans le fond, le remboursement concernant... Les taux
d'intérêt ont été ajustés et tout ça.
Le principal élément qui a été mis en exergue dans
ce dossier, c'est effectivement: Le fédéral a un délai. On
a un délai complètement débalancé, puis on a dit:
On va se coller dessus. Il y a aussi certaines économies reliées
à cette transaction, évidemment.
M. Filion: Vous allez percevoir... Vous économisez combien
d'argent? L'avez-vous évalué?
M. Beaulieu: Sur une pleine année, peut-être autour
de 2 000 000 $.
Le Président (M. Gobé): 2° par le remplacement
du paragraphe e par le suivant: «e) dans le cas d'un excédent
déterminé pour une année d'imposition à la suite
d'une demande de modification de la déclaration fiscale produite en
vertu des articles 1000 à 1003 pour cette année, le
quarante-sixième jour qui suit celui où le ministre a reçu
la demande écrite.» 2. Le présent article s'applique: a)
à un remboursement ou à une affectation effectué par le
ministre à la suite de l'examen d'une déclaration fiscale
transmise après le 31 décembre 1992; b) à une demande de
remboursement reçue par le ministre après le 31 décembre
1992.
M. le ministre. M. le député de Montmorency, des
questions?
M. Savoie: Ça s'applique pour l'ensemble de l'article 4,
les 2 500 000 $.
Le Président (M. Gobé): O.K.
M. Savoie: ...y compris le 2° e), pour éviter...
Le Président (M. Gobé): D'accord. M. le
député de Montmorency.
M. Filion: Moi, je considère... J'essaie de comprendre
pourquoi... Je comprends qu'on s'harmonise sur le fédéral,
là, mais il me semble que c'est suffisant, 31 jours, pour permettre au
ministère d'examiner un dossier et de faire le calcul des
intérêts. J'aimerais ça comprendre la philosophie
derrière ça. Je comprends que le fédéral l'a fait.
Mais, vraiment, est-ce que c'est parce qu'à l'intérieur du
ministère, ça fonctionne moins bien, qu'on n'est pas capable
d'opérer la machine dans le délai de 31 jours, qu'on se donne un
délai additionnel, puis qu'on se dit: On se donne du temps pour traiter
et on ne paiera pas d'intérêt? Ou bien c'est strictement dans un
but d'aller chercher 2 000 000 $ de plus, point? C'est ça que j'essaie
de comprendre.
M. Savoie: Ce n'est pas dans le but d'aller chercher 2 000 000 $
de plus, point. Ce qu'on cherche à faire aussi, c'est de réduire
nos coûts d'opération. Puis, sur l'ensemble du projet de loi, il y
avait une mesure d'harmonisation qui permettait une certaine facilité
pour l'exécution des tâches des gestionnaires que nous sommes pour
la TPS. Alors, on y a vu là une occasion de s'harmoniser. Et, en
même temps, en s'harmo-nisant, il y avait également là une
réduction de 2 500 000 $.
M. Filion: Je comprends très bien ça. Mais les 2
500 000 $, pour moi, demeurent quand
même des montants qui ne sont pas retournés aux
contribuables. Je cherche à comprendre pourquoi 31 jours, ce n'est pas
suffisant. C'est suffisant pour moi, dans mon esprit, 31 jours. (11 h 50)
M. Beaulieu: Juste un élément - Jean-Paul Beaulieu
- si vous me le permettez. C'est moitié corporations, moitié
contribuables. Et, deuxièmement, c'est que, de plus en plus, nos
systèmes... on devient sophistiqué. C'est-à-dire, il y a
quelques années, on ne faisait pas de vérification par rapport
à d'autres dettes gouvernementales, pour faire des vérifications
un peu plus poussées. Donc... Et là, c'est pour rendre encore
plus efficaces nos processus. On pense que c'est plus réaliste de
glisser vers une période de 6 semaines plutôt que de 30 jours.
Règle générale, le délai de traitement sans
aucune validation extra, autre que le système d'autocotisation pure, les
chaînes de traitement, la mise en lot, faire les tests, les rejets et
tout, c'était un délai qu'on jugeait acceptable, autour de 30
jours. Mais là, on va un petit peu plus loin dans notre validation, on
va... On a créé des banques d'autocompensation, puis, dans
certains dossiers, pour des remboursements au-delà d'un montant
donné, on va faire une validation un petit peu plus loin.
Vous savez que notre régime fiscal est basé sur
l'autocotisation. Donc, pour certaines catégories de remboursements,
surtout les remboursements qui sont plus élevés et tout, on fait
une validation un petit peu plus approfondie. Donc, ça ralentit un peu
certaines chaînes de traitement, puis les mises en lot. Donc, c'est une
partie de la justification qui fait que le délai a été
repoussé. J'imagine que le fédéral, quand il a
placé ça à 6 semaines, c'était peut-être sur
cette base-là aussi. Nous, on a peut-être tardé
là-dessus. C'était un délai plus réaliste pour nous
permettre de valider la déclaration à la fois des corporations et
des contribuables pour une demande de remboursement.
M. Filion: Mais il demeure quand même un fait: on change ce
délai-là, puis, pour moi, ça... Quand on parle d'un
impôt qui est payable, si l'impôt est payable, votre délai
de calcul, lui, comment il fonctionne? Est-ce que vous avez extensionné
également le paiement des impôts, le solde de paiement en fonction
d'un prolongement d'un Intérêt qui serait par contre payable par
le contribuable? Est-ce que ce délai-là a été
prolongé également aux fins du calcul?
M. Brochu: André Brochu. Non.
M. Filion: Non? Alors, pourquoi? Si on prend le principe du
traitement, je veux dire, on devrait jouer sur les mêmes bases des deux
côtés.
M. Brochu: En fait, remarquez que votre question valait aussi
lorsque le délai de carence était de 30 jours,
c'est-à-dire que, l'administration étant ce qu'elle est, elle
estimait avoir besoin d'un délai de 30 jours avant le remboursement.
Compte tenu de ce que M. Beaulieu vient d'ajouter, on estime qu'aujourd'hui 45
jours, en plus d'abord d'avoir un délai de carence commun avec celui du
fédéral, ajouté aux arguments de M. Beaulieu,
l'administration, encore une fois, estime que ce n'est pas un délai
déraisonnable que de...
M. Filion: Quel est le délai qui, actuellement, existe
dans la loi lorsqu'on a un solde d'impôt à payer? Est-ce qu'on en
a un délai?
M. Brochu: Non. Lorsque vous avez un solde d'impôt à
payer à telle... Lorsque la date et son exigibilité sont
arrêtées dans la loi, par exemple, pour nos impôts
personnels, c'est le 30 avril de l'année suivante. Le délai
d'intérêt se compute à partir du 30 avril.
M. Filion: Au fédéral, est-ce qu'il y en a un
délai?
M. Brochu: Au fédéral, c'est la même
chose.
M. Filion: Eux, ils ont un délai de 45 jours, puis le
délai sur le paiement des impôts, est-ce que c'est pareil ou bien
si...
M. Brochu: Non, non. Au fédéral, c'est exactement
la même chose. Au fédéral, pour ce qui est du paiement des
impôts, il n'y a pas de délai et pour ce qui est des
intérêts qu'il rembourse sur ses remboursements, il y a un
délai de carence de 45 jours.
M. Savoie: II faudrait souligner, peut-être pour mettre
ça un petit peu dans le temps, qu'avant le délai était de
60 jours, c'est-à-dire depuis... Je pense que ça a
été introduit avec le discours sur le budget en 1982 et 1983. Ils
l'ont mis à 60 jours. En 1988, il a été réduit
à 30 jours. Le gouvernement fédéral était toujours
à 45. Là, on revient, au gouvernement fédéral,
à 45. Alors, ce n'est pas...
M. Filion: Peu importe.
M. Savoie: Non, non. Mais tu sais, tu vois que ce n'est pas
quelque chose qui était immuable; c'est quelque chose qui a toujours
flotté. De passer de 60 jours à 30 jours, puis de remonter
à mi-chemin à 45 dans une mesure d'harmonisation, il n'y a pas
vraiment de... Tu sais, d'arriver, puis de dire que c'est une mesure seulement
pour aller chercher de l'argent, c'est se tromper. D'arriver et de dire que,
bon, on pourrait le maintenir à 30 jours lorsqu'il a été
à 60 jours pendant quasiment tout le temps... Alors, le mettre à
45 jours dans une mesure d'harmonisa-
tion pour faciliter les tâches, les ordinateurs, les
délais, puis mettre tout le monde sur le même pas, là.
M. Filion: Sur division, M. le Président.
Le Président (m. audet): adopté sur division.
alors, l'article 5: 1. l'article 1053 de cette loi, modifié par
l'article 171 du chapitre 25 des lois de 1991, est de nouveau modifié
par le remplacement, dans les paragraphes a, b, c et d, des mots «trente
et unième» par les mots «quarante-sixième». 2.
le présent article s'applique à une demande reçue par le
ministre après le 31 décembre 1992.
M. le ministre.
M. Savoie: Oui. L'article 1053 prévoit, pour les fins de
l'article 1052, la date du début du calcul de la période de
l'intérêt sur un remboursement. Alors, la modification
apportée aux paragraphes a, b, c, d de l'article 1053 fait suite
à l'harmonisation avec la législation fédérale de
la période de calcul des intérêts sur les remboursements
afin de prolonger, là aussi, encore de 30 à 45 jours après
la réception d'une demande de remboursement le délai pendant
lequel le ministère du Revenu n'a pas à payer les
intérêts.
Alors, ici, on parle seulement de 4665 $, je crois. Nombre de
cotisations en opposition... C'est 93 000 $, excusez. Alors, on parle de 4665
$, c'est ça.
M. Brochu: Le chiffre, là, c'est relatif au point
suivant.
M. Filion: O. K.
M. Brochu: Cette modification-là...
M. Filion: Oui, oui.
M. Brochu:... c'est compris dans les 2 000 000 $...
M. Filion: Ça fait partie de ce qu'on parlait avant.
M. Brochu: C'est ça, exactement.
M. Savoie: O. K. C'est encore dans les 2 000 000 $,
ça.
M. Filion: Oui, 2 500 000 $.
M. Savoie: C'est parce que la note qu'on m'avait donnée
ici, c'est un montant, un revenu additionnel... C'est bien Particle 5,
là.
M. Filion: C'est compliqué, la loi.
M. Savoie: Je m'excuse. O. K.
M. Filion: Moi, j'aimerais poser une petite question, M. le
Président. Quel est le taux, au moment où on se parle? Le taux
d'intérêt qu'on calcule sur un remboursement, c'est quoi?
M. Savoie: À compter d'hier, le taux est
à... M. Filion: Majoré.
M. Savoie:... 10 %; on paie 6, 5 % et on charge 10 %. C'est
ça.
M. Filion: Vous payez 6, 5 % sur remboursement depuis hier...
M. Savoie: Oui, puis on charge 10 %. M. Filion:... 10 %
sur les soldes dus. M. Savoie: C'est ça.
M. Filion: C'est quoi l'idée d'avoir un taux
différent?
M. Savoie: On avait expliqué ça il y a quelque
temps. C'est-à-dire que là, on paie exactement ce que paient les
obligations...
M. Filion: Oui.
M. Savoie:... du Québec.
M. Filion: Oui.
M. Savoie: Oui. Mais, par contre, on charge 10 % pour tenir
compte du taux d'intérêt et des coûts pour nous.
M. Filion: Au fédéral, c'est quoi? Est-ce qu'il y a
une différence?
M. Savoie: Je ne sais pas comment ça marche exactement au
fédéral.
M. Beaulieu: Jean-Paul Beaulieu. Au niveau des créances,
actuellement, le fédéral est au même niveau que nous.
Antérieurement, le fédéral était très loin
de nous. D'ailleurs, il s'est créé toutes sortes de comptes
à recevoir au fédéral parce que les gens se
finançaient avec l'argent du gouvernement. Donc, ils ont une
définition légèrement différente de nous, mais le
taux, actuellement, est le même. Au niveau des remboursements, il
faudrait que je vérifie. Un instant.
M. Filion: Remboursement et paiement, oui.
M. Beaulieu: Sous réserve de vérification, je pense
qu'il est autour de 10 %.
M. Filion: Mais je n'avais pas l'impression que c'était le
même taux pour le remboursement et le paiement, eux autres.
M. Beaulieu: C'est ça. Sujet à
vérification.
M. Filion: Est-ce que c'est exact de dire qu'au
fédéral il y avait le même taux sur le paiement et le
remboursement?
M. Beaulieu: II faudrait le vérifier, mais...
M. Filion: Pourriez-vous vérifier, s'il vous
plaît?
M. Beaulieu: On va vous...
M. Filion: Au moment où on se parle, où c'est
rendu, j'aimerais savoir ça.
M. Savoie: On va le savoir ce soir, parce qu'on soupe avec eux
autres ce soir. Ils vont tout nous conter ça.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Filion: Et les autres choses.
M. Savoie: Oui. On a d'autres détails aussi à
aviser. On va le vérifier.
M. Filion: S'il vous plaît, oui. Quand vous aurez
l'information, si ce n'est pas d'ici à la fin, bien, vous pouvez
m'appeler à mon bureau...
M. Savoie: Oui, on va demander à Sylvie Turcotte de vous
rejoindre.
M. Filion: ...pour me faire une idée là-dessus.
Le Président (M. Audet): D'accord? Est-ce qu'on peut dire
que l'article 5 est adopté?
M. Filion: Surdivision, M. le Président.
Opposition à la cotisation
Le Président (M. Audet): Sur division. L'article 6. 1.
L'article 1057 de cette loi est modifié: 1° par le remplacement du
premier alinéa par le suivant: «1057. Un contribuable qui s'oppose
à une cotisation prévue par la présente partie peut, dans
les 90 jours de la date d'expédition par la poste de l'avis de
cotisation, signifier au ministre un avis d'opposition, en double exemplaire,
au moyen du formulaire prescrit, exposant les motifs de son opposition et tous
les faits pertinents, accompagné d'une somme de 20 $ qui lui est
remboursée s'il réussit totalement ou partielle- ment en
opposition ou en appel;» 2° par le remplacement du deuxième
alinéa par les suivants: «Un particulier, autre qu'une fiducie ou
une fiducie testamentaire, peut également s'opposer à une
cotisation pour une année d'imposition dans l'année qui suit
l'expiration du délai accordé pour la production de sa
déclaration fiscale pour cette année. (12 heures)
«Malgré tout renvoi au présent article prévu par une
loi fiscale au sens de la Loi sur le ministère du Revenu (L.R.Q.,
chapitre M-31), le deuxième alinéa ne s'applique qu'à
l'égard d'une cotisation émise en vertu de la présente
partie ou d'une cotisation relative aux gains d'un travail autonome
émise en vertu de la Loi sur le régime de rentes du Québec
(L.R.Q., chapitre R-9).» 2. le sous-paragraphe 1° du paragraphe 1
s'applique à l'égard d'un avis d'opposition signifié
après le 1er mai 1992. 3. le sous-paragraphe 2° du paragraphe 1
s'applique à l'égard d'un avis d'opposition signifié
à rencontre d'une cotisation émise pour l'année
d'imposition 1991 ou pour une année d'imposition subséquente.
M. le ministre.
M. Savoie: Alors, je crois que vous avez dans le texte les
modifications qui sont apportées au moyen du formulaire prescrit. Ce
n'est pas une mesure nouvelle. C'est tout simplement une modification de
concordance où on change le terme «au mois de»...
Auparavant, c'était «dans la forme prescrite» et ça
devient «au moyen du formulaire prescrit». Ce qui est nouveau,
évidemment, c'est les 20 $, et les deux autres paragraphes qui suivent,
là, vous donnent les précisions additionnelles.
Alors, c'est l'introduction d'un ticket modérateur sans tambour
ni trompette, mais bien ce qui, auparavant, était gratuit, une
opposition. On a examiné plusieurs hypothèses. Par exemple, la
minute que tu vas en opposition, c'est 10 $ pour tout le monde, et que tu
gagnes ou que tu perdes, on garde tes 10 $, tout simplement pour les frais de
dossier. On trouvait que c'était injuste. Quelqu'un qui, effectivement,
payait, payait à temps, arrivait au bon montant et le ministère
se trompait, il perdait ses 10 $. On trouvait que ça n'avait pas de bon
sens. Alors, ce qu'on a convenu de faire, c'est de dire: Bon, c'est 20 $, mais
si vous gagnez, on vous les rembourse totalement ou partiellement.
Alors, si, par exemple, vous recevez une cotisation pour 36 000 $, puis,
finalement, ça se règle pour 34 000 $, bien, vous gardez vos 20
$. Alors, c'est ça que... Il va y avoir encore là des ajustements
à faire au niveau de ces 20 $ là. J'imagine facilement des cas
où ça va présenter des difficultés. On va l'ajuster
au fur et à mesure qu'on avance.
M. Filion: Est-ce que c'est une mesure d'harmonisation?
M. Savoie: Non. Même s'ils l'ont à Ottawa, ce n'est
pas une mesure d'harmonisation.
M. Filion: C'est quoi la différence avec Ottawa?
M. Savoie: Je ne sais pas. Ils ne l'ont pas à Ottawa, me
dit-on, là, mais ça n'a rien à faire avec Ottawa, ici, les
20 $.
M. Filion: C'est ça.
M. Savoie: C'est ça. Alors, finalement, les chiffres que
je vous ai donnés tantôt, 4665, ça c'est le nombre d'avis
d'opposition - c'est parce que la numérotation m'a induit en erreur -
dont on conserverait le dépôt.
M. Filion: Par année, vous avez 4665 avis
d'opposition?
M. Savoie: Non, dont on conserverait le dépôt.
M. Filion: Mais par année?
M. Brochu: On a environ 12 000... L'année dernière,
on a enregistré 12 000 avis d'opposition. On estime, comme le ministre
vient de le mentionner, que, là-dessus, il y en aurait 4500,
là.
M. Filion: Ça va vous donner à peu près
quoi, là, 95 000 $?
M. Brochu: C'est ça. Exactement.
M. Filion: Et comment vous dites que ça va fonctionner,
là, le remboursement total ou partiel? C'est ça que vous avez
dit?
M. Savoie: Si vous avez gain de cause totalement ou
partiellement, là, on rembourse vos 20 $.
M. Filion: Moi, c'est le partiel qui m'intéresse.
M. Savoie: Bien, c'est ça, là, supposons... M.
Filion: Comment ça va marcher?
M. Savoie: ...qu'on vous cotise pour 810 $, puis là,
finalement, on réalise que le ministère s'est trompé et
que vous vous êtes trompé et qu'en réalité le
montant qui est dû est de 730 $, vous avez gagné partiellement.
Donc, bien...
M. Filion: Comment vous faites le calcul du remboursement?
M. Brochu: On rembourse les 20 $ totalement.
M. Savoie: Les 20 $.
M. Filion: Mais je les rembourse partiellement ou totalement?
C'est ça que je veux...
M. Brochu: Totalement.
M. Savoie: Totalement. On rembourse les 20 $...
M. Filion: II n'y aura pas de remboursement partiel?
M. Savoie: Non, c'est ça, c'est que si vous gagnez
totalement ou partiellement votre opposition...
M. Filion: Si je gagne totalement ou partiellement...
M. Savoie: Ou partiellement...
M. Filion: ...je suis remboursé au complet.
M. Savoie: C'est ça. M. Brochu: Voilà.
M. Filion: O.K., ce n'est pas un remboursement partiel.
M. Savoie: Non, non. M. Brochu: Non, non. M. Savoie:
Je m'excuse si j'ai dit cela.
M. Filion: J'avais l'impression, là, qu'il y avait une
mécanique...
M. Savoie: Non, non.
M. Filion: ...de remboursement partiel qui viendrait.
M. Savoie: Le remboursement, là... On vous rembourse vos
20 $ si vous avez gain de cause totalement ou partiellement.
M. Filion: Bon.
Le Président (M. Audet): Adopté?
M. Filion: Non, pas tout de suite, M. le Président. Encore
une couple de questions. J'aimerais savoir si ça existe ailleurs qu'au
Québec, ce genre de mesure là?
M. Savoie: Oui.
M. Filion: Où?
M. Savoie: Des tickets modérateurs?
M. Filion: Non, non, on parle sur les avis d'opposition en
matière fiscale.
M. Savoie: Ailleurs qu'au Québec?
M. Filion: Oui.
M. Savoie: Je ne sais pas.
M. Filion: Vous êtes-vous inspiré d'une
législation quelque part?
M. Savoie: Non, on s'est inspiré tout simplement de la
capacité de payer, là.
M. Filion: La capacité de payer? M. Savoie: Oui, de
l'État.
Le Président (M. Audet): Ça existe
présentement à la Commission de protection du territoire
agricole, par exemple. Vous envoyez 20 $ pour votre dossier...
M. Savoie: Ah oui! il y a d'autres mécanismes au
Québec!
Le Président (M. Audet): Ça existe dans plusieurs
secteurs.
M. Savoie: Mais lui, sa question était de savoir à
l'extérieur.
Le Président (M. Audet): Ça existe dans plusieurs
secteurs, la mesure fiscale, là. Oui, oui.
M. Filion: Moi, c'est au Revenu, là. Je reviendrai sur une
autre après. Moi, c'est au niveau du Revenu par rapport à des
oppositions.
M. Savoie: Oui.
M. Filion: Une personne veut faire valoir qu'ils sont
différents.
M. Savoie: ça n'a rien à faire avec ce qui se fait
ailleurs. je vous ai bien mentionné au début que ce n'est pas une
mesure d'harmonisation.
M. Filion: Ça, je suis d'accord. M. Savoie:
Oui.
M. Filion: Par contre, sans être une mesure d'harmonisation
avec le fédéral, il peut y avoir quelque chose qui se passe
à l'extérieur pareil.
M. Savoie: Oui, oui.
M. Filion: Vous auriez pu vous inspirer du système
français...
M. Savoie: Oui.
M. Filion: ...du système américain ou du
système anglais.
M. Savoie: Ce n'est pas le cas. On peut se renseigner. Par
contre, on peut obtenir des informations.
M. Filion: C'est quand même original. M. Savoie:
C'est ça.
M. Beaulieu: Juste un complément de réponse, M. le
Président.
Le Président (M. Audet): Oui.
M. Beaulieu: Jean-Paul Beaulieu. Oui, c'est que, dans le fond, ce
qu'on veut faire, on s'est aperçu que plusieurs contribuables, ils
savent qu'il y a un formulaire d'opposition disponible et, sans se poser de
questions, sans même faire de démarches auprès de
l'administration, ils remplissent le formulaire, puis nous envoient ça.
C'est plus lourd à gérer parce que c'est un système
à part. C'est un tiers complètement indépendant qui
gère ça. C'est une équipe très
spécialisée. Et il faut monter des preuves, etc. Donc, c'est
lourd à vérifier. Puis, des fois, il nous manque juste une
pièce au dossier. On cotise l'individu, puis, plutôt que de nous
envoyer la pièce ou de nous appeler, ou de venir nous voir, venir voir
le directeur général de la vérification et faire les
processus normaux habituellement requis que la plupart des contribuables font,
il y en a qui, tout bêtement, nous envoient le formulaire.
On veut un peu faire glisser le groupe qui fait ça machinalement
et les faire tourner vers l'administration pour qu'ils viennent nous voir plus
et que ce soit seulement ceux qui pensent qu'ils ont droit à s'opposer
qui viennent. Donc, on veut réduire un peu nos frais administratifs et
rentrer les gens un peu plus dans le circuit administratif plus facilement. .
Ça va réduire nos coûts administratifs et rendre ça
plus facile à gérer pour nous.
M. Filion: C'est que vous n'avez pas l'impression de changer la
philosophie même de notre système fiscal quand vous faites
ça?
M. Beaulieu: Mais on rembourse totalement, là.
C'est...
M. Filion: Non, mais quand vous me dites que vous voulez changer
l'habitude des gens de faire régler leurs problèmes à
l'intérieur administratif, moi, je n'aime pas tellement ce genre de
philpsophie là parce que vous savez très bien
comme moi que, si on dépasse les délais d'opposition pour
des raisons ou des circonstances, peu importe, on a un vérificateur qui
dit: Moi, là, ton dossier, je ne veux rien savoir, tout s'arrête
là. Bien, la personne a perdu son droit de s'opposer ou elle va aller
dans une demande d'extension, etc., et c'est supercompliqué.
M. Brochu: Parce qu'on s'est aperçu... André
Brochu. On s'est aperçu, suite à une analyse, que beaucoup de
dossiers logés en opposition n'en n'étaient pas
réellement. C'est-à-dire que le contribuable venait en
opposition, soit que c'était une erreur de frappe lorsque l'avis de
cotisation avait été tapé ou lorsque... c'était une
erreur de calcul ou encore c'était une erreur du système de la
mécanisation. Donc, à ce moment-là...
M. Filion: Ce n'est pas une erreur du contribuable.
M. Brochu: ...ce n'est pas une erreur du contribuable. C'est
justement. Alors, à ce moment, on estime que c'est... D'ailleurs, on a
fait l'expérience. On a transféré des dossiers qui avaient
été logés en opposition. Depuis octobre 1991, à
l'automne 1991 à venir jusqu'au printemps, on a transféré
quelque 1500 dossiers qui étaient chez nous en opposition. On les a
envoyés à un autre bureau chez nous, qu'on appelle Analyse et
règlement des dossiers, pour s'apercevoir... et c'est traité,
ça, pratiquement à l'écran, c'est-à-dire sans une
analyse approfondie comme on le fait généralement aux
oppositions. On s'est aperçu que, sur ces 1500 dossiers, 87 % avaient
été modifiés uniquement à la vue de l'avis de
cotisation par le fonctionnaire derrière son écran. D'où
la démonstration évidente qu'il ne s'agissait pas d'une
opposition réelle où on avait à évaluer la preuve
présentée par le contribuable ou son représentant contre
celle du ministère.
D'ailleurs, c'est la raison pour laquelle, dans le même article,
on a extensionné le délai. Vous vous référiez au
délai de 90 jours. Dans le même article, maintenant, les
contribuables auront un délai d'un an pour s'opposer. Alors, ce qui va
contrer un petit peu le réflexe que nous entendions - et vous le
rapportez bien - à l'effet que, dans 90 jours, les contribuables
n'avaient pas le temps ou disaient ne pas avoir le temps de venir dans la
machine, de venir voir la direction cotisante, de venir essayer de comprendre
là et peut-être de faire prendre conscience au ministère
qu'il avait commis une erreur lui-même. À ce moment-là, il
va avoir un an pour venir voir la direction cotisante et s'entendre. Ce qui
est, évidemment, pour le ministère beaucoup moins coûteux
de cette façon-là que de traiter ça en opposition
où le dossier est analysé de fond en comble par un professionnel
juriste.
Donc, fort de cette analyse-là...
M. Filion: Mais, de toute façon, si vous voulez mon
opinion, les coûts que ça entraîne, vous les avez pareil.
Parce que la personne, qu'elle manifeste par une lettre ou qu'elle aille au
ministère, vous avez des coûts de traitement pareil.
M. Brochu: Mais qui sont beaucoup plus légers qu'aux
oppositions. Parce que, d'abord, aux oppositions, c'est traité par un
professionnel. Comme je vous dis, dans la plupart des...
M. Filion: Ça devrait toujours être traité
par un professionnel.
M. Brochu: Ha, ha, ha!
M. Filion: Non, mais je comprends...
M. Brochu: Oui, oui...
M. Filion: ...mais reste quand même qu'une personne qui
veut avoir une réponse, il faut qu'elle ait un interlocuteur
valable.
M. Brochu: Oui, mais en fait, que ce soit... C'est traité
par une personne qui agit professionnellement. On se comprend bien. C'est bien
entendu. (12 h 10)
M. Filion: Parce que, écoutez, je vous avoue... Je suis
étonné parce que moi, les 20 $... Écoutez, que vous
mettiez... Mais, d'abord, la gestion des 20 $ va coûter combien au
ministère? Combien ça va coûter pour gérer
ça? J'ai une gestion comptable, là. Il y a une gestion de papier.
Il y a une gestion de contrôle. Est-ce qu'il m'a donné ses 20 $?
M'a-t-il redonné ses 20 $? A-t-il eu ses 20 $? On s'échange des
20 $, là.
M. Brochu: Oui. En fait, on me dit que pour le coût de 20
$, là, étant donné qu'on gérait déjà
au niveau des décisions anticipées, ça va être fait
par le registraire chez nous. On gérait déjà la
manipulation d'argent dans les décisions anticipées, et
finalement, le logiciel est en place et...
M. Filion: Pour travailler. Ça ne coûtera rien.
M. Brochu: Ça ne coûtera pas grand-chose de
plus.
M. Filion: Ça veut dire quoi, ça, à peu
près?
M. Brochu: Écoutez, vous dire absolument rien,
zéro, ce serait téméraire de ma part, mais...
M. Filion: Ça ne serait pas réaliste non plus.
M. Brochu: Ça ne serait pas réaliste non plus.
Écoutez, on me dit qu'en plus on va le...
M. Filion: D'abord, vous avez un ajustement de programme.
M. Brochu: Oui.
M. Filion: Ça, c'est un. Vous pouvez ajuster vos
programmes, même si vous me dites que vous n'avez rien à
ajuster.
M. Brochu: Oui. Il y a définitivement... D'abord, le
ministère a un système de remboursement. On le voyait tout
à l'heure lorsqu'on a traité des délais de carence.
Ça va être traité via ce système de remboursement
là. Donc, il n'y a pas l'ajout de logiciel. Il y a peut-être - je
ne suis pas informaticien - quelques modifications, mais ça nous est
apparu anodin comme coût. C'est la raison pour laquelle on ne l'a pas
quantifié. Il n'y a pas de personnel additionnel pour ça.
M. Beaulieu: Oui. Un complément. C'est que... Dans le
fond, c'est à la marge, que ce soit 5000 $ ou 10 000 $. Le plus
important, au niveau des coûts administratifs, c'est que, même si
ça nous coûte 5000 $ ou 10 000 $ pour gérer ça, on
va en sauver beaucoup plus, possiblement deux à trois fois le montant
des revenus. Dans le fond, c'est un peu pour modérer les gens qui
pourraient faire autrement. Ça rentrerait chez un spécialiste en
vérification fiscale aux opérations et qui va traiter ça,
comme disait M. Brochu tout à l'heure, à l'écran, en
quelques Instants, plutôt que d'aller au secteur des oppositions
où, effectivement, ils ont des directives très claires et
très précises pour traiter un dossier de ce type-là.
M. Filion: un démuni de notre société qui,
pour des raisons x, n'a pas les 20 $, s'oppose. il arrive quoi? est-ce que vous
refusez son opposition?
M. Savoie: Comment est-ce que vous dites ça?
M. Filion: Un démuni qui n'a pas d'argent. Ses 20 $, il ne
les a pas. Il veut s'opposer. Est-ce que vous refusez automatiquement la
validité de l'opposition?
M. Savoie: II y a une cotisation... C'est pour un montant... Il
nous doit des montants. C'est ce qui est...
M. Filion: Non, mais lui, il conteste. Il dit: Moi, ça ne
marche pas. Ils sont dans les patates. Et je veux contester. Et ça n'a
pas de bon sens. Et je veux être entendu. Et je n'ai pas mes 20 $. Alors,
qu'est-ce qui arrive?
M. Savoie: II y a déjà des dispositions qui...
M. Filion: Allez-vous le financer?
M. Savoie: On pourrait peut-être le financer s'il nous fait
la démonstration qu'il n'a pas 20 $ à sa disposition pour
s'opposer à un avis de cotisation.
M. Filion: Non, mais j'essaie de réfléchir à
la situation.
M. Savoie: Oui, oui. Non, non. Mais c'est des
éléments...
M. Filion: Je dis: C'est très nouveau pour moi.
M. Savoie: C'est des éléments que nous avons
examinés aussi. Et on... Ça a fait l'objet de beaucoup de
discussions, ces 20 $, parce que c'est nouveau, comme vous l'avez
mentionné. Et...
M. Filion: Un ticket modérateur à la personne qui
demande une révision, c'est spécial. C'est spécial comme
concept.
M. Savoie: Oui, mais il y a des gens qui abusaient.
Effectivement, il y a des gens qui abusaient. On ne réalise pas les
coûts...
M. Filion: Oui, mais comme on disait tout à l'heure, il y
a beaucoup d'abus qui viennent même de votre propre système.
M. Savoie: On ne réalise pas les coûts qui sont
impliqués. On ne le fait pas pour l'argent. Je pense qu'il faut que ce
soit bien clair.
M. Filion: Mais, moi, j'ai l'impression que ces 20 $, ils
n'atteignent pas l'objectif que vous recherchez...
M. Savoie: Bon. On verra.
M. Filion: ...et ils compliquent la vie des gens d'une
façon magistrale.
M. Savoie: On verra.
M. Filion: Parce que vous allez demander probablement un
chèque certifié, puis va à la banque et demande à
la personne d'aller... Et quand on va déposer, par exemple, une plainte,
je ne sais pas, si c'est à la Cour des petites créances,
là, ça prend un chèque...
M. Savoie: Bien, aux petites créances... Quand tu te
présentes aux petites créances, il faut que tu déposes 20
$, je pense.
M. Filion: C'est 20 $, certifié, là, ou
«cash». Un des deux.
M. Savoie: Oui. Quand tu vas aux petites créances...
Aujourd'hui, pour aller aux petites créances, il faut que tu
déposes tes 20 $. Bon.
M. Flllon: C'est ça. Alors, chez vous, allez-vous demander
20 $ «cash» ou un chèque certifié? Vous allez faire
quoi?
M. Savoie: On va demander un chèque, comme tout autre...
Rien de spécifique. Alors, quelqu'un qui vient...
M. Filion: Pas certifié.
M. Savoie: C'est ça.
M. Filion: Vous allez lui faire confiance.
M. Savoie: et quelqu'un qui a de la difficulté pourra,
à ce moment-là, faire une intervention, dire qu'il n'a pas les 20
$, mais qu'il s'oppose. il peut...
M. Filion: À la limite, il pourrait même y aller
s'il n'a pas les 20 $, au fond, ce n'est pas une condition sine qua non, et
dire: Si tu n'as pas 20 $, ne viens pas au ministère. On ne le regardera
même pas.
M. Savoie: Au ministère du Revenu, on cherche toujours
à être raisonnable.
M. Filion: Non, mais c'est pour ça que je regarde la
mesure dans ce contexte-là, M. le ministre, parce que je vous avoue que
c'est tellement...
M. Savoie: Non, non. Mais c'est ça. Il n'y a pas d'absolu.
SI tu n'as pas 20 $, le ciel ne te tombera pas sur la tête. SI tu nous
fais la démonstration que tu n'as pas 20 $, pour des raisons... à
ce moment-là, on regardera le dossier. Maintenant, 20 $, là, on
va s'organiser.
M. Brochu: II y a une chose aussi que je prends la peine de vous
mentionner parce que vous avez sans doute dû le vivre lorsque vous avez
logé des avis d'opposition. Évidemment, on avait aussi, il ne
faut pas se le cacher, un problème dans le délai de traitement et
les inventaires.
M. Filion: Effectivement.
M. Brochu: Donc, on croit que, si ces 20 $ remboursables Incitent
les gens à tenter d'abord de régler leur affaire
administrativement avec la direction cotisante, ça va sûrement
nous aider à bonifier notre délai de traitement et sûrement
à bonifier nos inventaires en opposition.
M. Filion: Écoutez, je comprends votre voeu pieux, mais
moi, j'ai l'impression qu'au ministère il y a une espèce de
complication systématique à accrocher quelqu'un pour
régler un dossier. Moi-même, pour avoir fait
l'expérience... Souvent, on dit: Bien, je ne m'occupe pas de ça,
puis un autre numéro de téléphone, puis un autre
numéro de téléphone. Puis, là, bien,
écoutez, on va sortir votre dossier et on va vous revenir. C'est
très lourd. Il faut que vous vous mettiez dans la peau d'un citoyen. M.
Tout-le-Monde, lui, il appelle. Ça n'a pas de bon sens. Je n'ai jamais
eu les réponses. Je ne sais pas ce qui se passe. Là, ils me
disent: Bien, écoutez, si vous n'êtes pas content, allez en
opposition. Bien, je ne suis pas content, je vais aller en opposition. Alors,
on va vous demander 20 $.
Comprenez-vous ce que je veux dire? Il y a quelque chose qui n'est pas
rodé dans votre philosophie, à mon avis. Il y a quelque chose qui
accroche. Ce n'est pas...
M. Savoie: Regardez, justement, quelqu'un, on va parler de
monsieur et madame, le vrai monde, qui reçoit un avis de cotisation de
635 $. Le gars, il veut aller en opposition, mais II n'a pas les 20 $. On ne
veut pas qu'il aille en opposition. On veut qu'H aille directement dans la
machine. Ce qu'on veut éliminer, c'est justement le gars qui remplit le
formulaire d'opposition et qui l'envoie. Nous autres, comme on vous l'a
mentionné tout à l'heure, c'est un traitement spécial,
c'est un traitement beaucoup plus sérieux que tout simplement intervenir
auprès de la machine de nouveau.
M. Filion: Mais allez-vous mettre une équipe
spéciale d'intervention pour ce genre de demande là?
M. Savoie: Bon. Alors, supposons que quelqu'un... on va prendre
votre cas, M. Tout-le-Monde. 20 $, c'est encore beaucoup d'argent pour envoyer
au ministère du Revenu, mais au lieu, justement, de remplir un avis
d'opposition, il va appeler, puis il va aller voir dans la machine, puis il va
se faire traiter sur un plan administratif.
Quand quelqu'un nous envoie un avis d'opposition, c'est sérieux,
hein, c'est traité par un groupe spécial, c'est l'ouverture de
dossier, c'est l'analyse du dossier par un spécialiste, quelqu'un qui
est beaucoup plus ferré, beaucoup plus calé au niveau du
fonctionnement du ministère du Revenu qu'au niveau administratif, parce
qu'il doit réviser les décisions.
M. Flllon: Ça, je comprends bien cette
histoire-là.
M. Savoie: Alors, donc, c'est finalement un ticket
modérateur. Ça va modérer son appétit pour
l'opposition. On pense que ça va affecter à peu près 4700
personnes. Ce n'est pas que ces gens-là vont tomber dans le vide, mais
parce que
ces gens-là doivent être traités non pas en vertu
des oppositions, mais en vertu de l'administratif. Alors, ce qu'on vise ici,
c'est justement ces cas-là. Alors, ton M. Tout-le-Monde, on ne veut pas
qu'il passe par les oppositions. On veut qu'il passe par l'administratif. Mais,
par contre, on ne veut pas fermer la porte à M. Tout-le-Monde qui, lui,
dit: Moi, je m'en vais en opposition. Moi, je suis tanné de la personne
au niveau de l'administration. On dit: Pas de problème. Viens-t'en.
Dépose 20 $, puis viens-t'en. Là, tu m'as dit: Oui, mais si le
gars n'a pas 20 $, puis c'est ci et puis c'est ça... Si le gars n'a pas
son 20 $, on y verra. Ce n'est pas de fermer la porte, là.
M. Filion: Je comprends. Quand vous dites que vous avez une
lourdeur au niveau des oppositions par rapport au fédéral,
ça ressemble à quoi votre parallèle? Comment ça que
le fédéral, lui, il trouve ça anodin et il ne s'embarque
pas dans ça? C'est quoi la lourdeur que vous avez de plus qu'un autre
ministère?
M. Savoie: Le gouvernement fédéral va être
500 000 000 000 $ dans le rouge en 1995.
M. Filion: Ça, on le sait. Ça, on le sait qu'ils
font une gestion... Ça, on s'entend, M. le ministre.
M. Savoie: Le gouvernement fédéral, il n'a pas le
choix, il va être obligé de faire des choses comme ça, lui
aussi. Il va être obligé de mettre une pression à la
baisse. Il n'a pas le choix, hein, de trouver des méthodes de
fonctionnement qui coûtent moins cher à la
société.
M. Filion: Écoutez là, mais, eux, eux-là...
M. Savoie: Oui.
M. Filion: Ce n'est pas 90 000 $ qui vont affecter beaucoup les
500 000 000 000 $, dans mon livre à moi là, en tout cas.
M. Savoie: Bien, tu sais, c'est toutes des affaires comme
ça.
M. Filion: En tout cas, continuons, continuons. J'aimerais
savoir, la lourdeur du fédéral par rapport à la
vôtre, c'est quoi la différence?
M. Brochu: Écoutez, je ne suis pas allé aux
oppositions au fédérai, là, mais je peux vous dire qu'ils
vivent la même problématique sans doute. On est d'avis que ce
n'est qu'une question de temps. Ils viendront sans doute à ces
moyens-là. C'est parce que nous, on a décidé de
réagir là, bon. On a réagi les premiers, mais je suis
sûr que ça va probablement les inspirer. (12 h 20)
M. Filion: Mais, est-ce que ce n'est pas aussi parce que vous
manquez de personnel?
M. Brochu: Non. Non, non. On ne manque pas de personnel. Comme je
vous le dis, je reviens à ce que je vous disais, c'est qu'on s'est
aperçu qu'il y a des dossiers qui n'étaient pas des dossiers
d'opposition, c'est-à-dire qu'il suffisait de se parler, soit que le
contribuable comprenne, que le ministère se rende compte et ça se
modifiait, comme on dit chez nous, à l'écran. Alors que les
oppositions, là, on a un litige en puissance qui, éventuellement,
risque d'être porté devant les tribunaux et chez nous,
déjà, on l'analyse beaucoup plus en profondeur parce qu'on cerne
le litige, on a les prétentions du contribuable, puis on a les
prétentions de l'auteur de la cotisation. Et là, il ne s'agit
pas... ce n'est pas une erreur ou ce n'est pas une incompréhension. Tout
le monde se comprend bien, c'est-à-dire qu'il y a une décision
qui doit être prise et, face à un genre de dossier comme
celui-là, ça nécessite un traitement beaucoup plus lourd,
beaucoup plus dispendieux, et c'est ce qui nous a amenés...
Encore une fois, ce n'est pas uniquement de la projection, mais on s'est
rendu compte, suite au transfert de dossiers à l'ARD, au bureau du
règlement des dossiers, où c'est réglé sur une base
administrative, que 87 % de ceux qu'on avait envoyés ne sont pas
revenus, que c'avait été réglé comme ça
à la satisfaction du contribuable.
Une voix: Ça va?
M. Brochu: Et ça, ça vient un petit peu d'un
réflexe que vous avez même dit, vous, et dont on s'est rendu
compte, c'est qu'à un moment donné le ministère...
C'était rendu un réflexe. Tout le monde venait en opposition
à propos de tout et de rien.
M. Filion: Mais vous l'aviez un peu développé chez
vous aussi...
M. Brochu: Probablement.
M. Filion: ...parce que vous aviez un réflexe de
vérification qui ressemblait beaucoup à ça. Les gens
disaient: Vous n'êtes pas content, mon cher monsieur? Allez en
opposition.
M. Brochu: Exactement. Exactement.
M. Filion: Et il y a une espèce de comportement qui, je
pense, incitait les gens à dire: Eh bien, écoute, s'il n'est pas
parlabie, je vais aller parler à un autre.
M. Brochu: Remarquez que ce réflexe-là est
modifié aussi.
M. Savoie: II est dépassé.
M. Brochu: II est dépassé, là,
évidemment.
M. Fllion: Vous pensez?
M. Brochu: Oui, oui. Absolument. Il pourra peut-être y
avoir des cas encore par cl, par là, mais ce n'est plus la philosophie,
là. C'est que, justement, on invite les gens plutôt
à...
M. Filion: Puis combien vous avez de personnes dans vos
équipes de vérification qui disaient: Mot, mon boss m'a dit que
c'était ça. Moi, je ne veux rien savoir. Puis le boss avait
décidé que, là-dedans, on avait une politique rigide: On
ne touche à rien. On ne regarde même pas les situations
d'exception. On cotise tout le monde pareil. N'écoutez personne.
Qu'est-ce que vous voulez qu'ils fassent, les gens? Je disais: Oui, mais il y a
une nuance. Il n'y a pas de nuance. Nous, on n'est pas autorisés
à vous parier. Allez en opposition.
Une voix: C'est ça. Écoutez...
M. Savoie: II n'y a rien à faire avec ça. Le
fonctionnaire avait probablement raison. Tu avais probablement tort.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Savoie: D'après ce que tu me dis, là...
M. Fllion: Non, mais vous comprendrez que vous êtes surpris
de vous retrouver avec un volume de traitement, puis vous vous demandez
pourquoi.
M. Savoie: Mais, dans les faits, tu...
M. Fiiion: Vous dites: On met un ticket modérateur, nous,
on a trop d'ouvrage. Ça n'a pas de bon sens, ça.
M. Savoie: Non, non. Toi, tu arrives, tu dis: Ce n'est pas 2,4;
c'est 2,2. Puis le fonctionnaire dit: Écoute, on a regardé
ça, vérifié ça avec tout le monde chez nous, puis
ça reste 2,4. Ça fait que...
M. Filion: Non, non, non. Ce n'est pas la question de 2,2 ou de
2,4, c'est que la personne n'est pas autorisée à discuter le
dossier. Ce n'est pas pareil du tout. Elle n'est pas autorisée à
discuter le dossier.
M. Savoie: Ça me surprendrait.
M. Filion: Ça vous surprendrait, vous, M. le ministre?
M. Savoie: c'est ça que je te dis: ça me
surprendrait. tu sais, ça peut peut-être arriver, un cas comme tu
dis. des fols, on a des informations...
M. Filion: Je vais vous donner un exemple. M. Savoie:
Oui.
M. Filion: Dans un cas d'expectative raisonnable de profit...
M. Savoie: Ah!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Savoie: Ça, c'est des cas incroyables.
M. Filion: Non, non. Je comprends, mais vous me demandez un
exemple, M. le ministre. Je vous en donne un.
M. Savoie: Ah! oui, oui! Expectative de profit.
M. Filion: Alors, le vérificateur, il ne veut pas te
parier. Il ne veut rien savoir. Il ne veut pas discuter. Alors, là, je
vous donne un exemple; vous m'en avez demandé. Il y en a sûrement
beaucoup d'autres.
M. Savoie: Est-ce un dossier personnel, ça?
M. Filion: Absolument pas! Non.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Filion: J'ai quand même 17 ans d'expérience
fiscale. Alors, j'en ai vécu un peu depuis 1974, peut-être
même 18 ans.
M. Savoie: Bien oui.
M. Filion: Alors, j'en ai eu. Des situations fraîches
à ma mémoire, j'en ai beaucoup.
M. Savoie: Bien oui.
M. Filion: Dans ce sens-là, c'est une attitude interne
qui, pour moi... Je donnais cet exemple-là, mais si vous vous mettiez
à gratter un peu, vous vous rendriez compte que, probablement, il y en a
d'autres situations comme ça...
M. Savoie: Oui, il y en a probablement d'autres.
M. Filion: ...où on passe sur une espèce de
situation, bon, bien... il a fait une perte sur son revenu de biens, lui, il
est jaloux. Ne te pose pas de questions; c'est la directive. On ne va pas plus
loin que sur les revenus, on ne va pas plus loin.
M. Savoie: Ce n'est pas la norme, hein? Je pense que vous allez
être d'accord avec moi pour dire que ce n'est pas la norme.
M. Filion: Ce n'est pas la question que c'est la norme, c'est
qu'à l'intérieur même du ministère, à mon
avis, il y a des attitudes qui sont à changer.
M. Savoie: Oui, oui.
M. Filion: Et ce qui n'aide pas à votre volume de
traitement que vous avez là, souvent, les gens développent le
réflexe de dire: Est-ce qu'on peut encore les appeler sur n'importe
quoi? Est-ce qu'ils vont nous répondre?
M. Savoie: La courtoisie de bien renseigner les gens qui
téléphonent chez nous, d'être informés pour... Ce
sont... C'est quasiment des cas personnalisés. Ce n'est pas une
politique au ministère de s'embarquer dans quelque chose comme
ça...
M. Fiiion: Ce n'est pas un cas personnalisé. Je vous
explique une philosophie de travail que vous avez chez vous.
M. Savoie: Bien, la philosophie de travail n'est certainement pas
celle-là chez nous. Non.
M. Filion: Non? Bien, en tout cas, il y a toujours une question
de ticket modérateur...
M. Savoie: Non, non, et d'ailleurs, je pense que, si on
m'amène ma valise qui est au fond là-bas...
M. Filion: ...qui est votre problème de dossiers à
traiter, certain.
M. Savoie: On va t'en transmettre un. Il y a un petit bouquin
rose.
M. Filion: Transmettre... Ah oui!
M. Savoie: D'une trentaine de pages...
M. Filion: Rose!
M. Savoie: ...qui donne, justement, pour des gens qui travaillent
au ministère.
M. Filion: La vie en rose, au ministère du Revenu!
M. Savoie: On est optimistes. M. Filion: II faut
être optimistes.
M. Savoie: Quand on travaille au Revenu, oui.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Savoie: Malheureusement, je ne l'ai pas avec moi.
M. Filion: Ah! c'est dommage, M. le ministre!
M. Savoie: Ça vient tout juste de sortir. Vous savez ce
que je veux dire, le document pour la formation des employés.
M. Filion: On aurait pu voir votre petit bouquin rose.
M. Savoie: On va vous l'envoyer. Le ministère du Revenu en
rose!
M. Filion: En rose!
M. Savoie: Non, vous allez voir...
M. Filion: Alors, écoutez...
M. Savoie: ...que la formation et l'orientation qu'on
donne...
M. Filion: ...au fond, ce que je suis en train de vous dire,
c'est que c'est une politique qui, pour moi, d'abord, ne réglera pas le
problème que vous pensez, hein!
M. Savoie: Oui.
M. Filion: et, deuxièmement, je ne vois pas, là,
qu'est-ce que viennent faire 20 $ dans un droit de vérification de
dossier. pour moi, c'est hors du commun.
M. Savoie: Oui... Bien, ce n'est pas hors du commun. Vous allez
voir, plus le temps va passer, le plus qu'on va voir introduire des mesures
comme ça, justement, pour modérer l'appétit de quiconque
d'utiliser un service parce qu'il est gratuit, simplement ça.
M. Filion: Mais, écoutez, vous les obligez à
produire une déclaration d'impôt, les contribuables. N'oubliez
jamais ça.
M. Savoie: Oui, c'est ça.
M. Filion: Ils sont obligés de le faire.
M. Savoie: C'est ça.
M. Filion: Ils n'ont pas le choix.
M. Savoie: Là, ce qu'on dit, tu n'es pas obligé
d'aller en opposition.
M. Filion: Ce n'est pas un choix de savoir si je vais produire ou
pas une déclaration d'impôt. Moi, je suis dans un étau
où je n'ai pas le choix.
M. Savoie: Non, non. Ça n'a rien à faire.
M. Filion: Tu n'as pas le choix et si tu n'es pas d'accord, tu
vas payer. C'est une philosophie...
M. Savoie: Non, non.
M. Filion: ...très différente, M. le ministre. Ce
n'est pas du tout...
M. Savoie: Ce n'est pas ça. On parle d'un avis
d'opposition, là.
M. Filion: Oui, mais, un avis d'opposition, là... Si, moi,
je ne suis pas avec la cotisation, puis j'ai bien le droit de le dire. Et
là, il me dit: Si tu veux le dire, il faut que tu donnes 20 $,
maintenant. Mais, je suis obligé de produire.
M. Savoie: C'est le contraire.
M. Filion: Comment c'est le contraire? Ce n'est pas le
contraire.
M. Savoie: Là, ce qu'on dit, c'est qu'au lieu d'aller en
opposition, parce que tu as reçu un avis et que tu nous dois 630 $, on
dit: Appelle donc.
M. Filion: M. le ministre...
M. Savoie: Oui.
M. Filion: Je pense que vous n'avez jamais appelé au
ministère du Revenu.
M. Savoie: J'ai déjà essayé, oui.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Filion: Vous aussi, hein?
M. Savoie: Non, sérieusement...
M. Filion: J'ai déjà essayé, je n'ai pas eu
la ligne.
M. Savoie: Non, non, sérieusement...
M. Filion: Oui, oui. Vous avez essayé, vous n'avez pas eu
la ligne. On comprend ça.
M. Savoie: Sérieusement, quand j'étais en pratique,
j'appelais souvent au ministère et, d'ailleurs, je traitais souvent avec
le contentieux parce que je travaillais beaucoup dans des dossiers de
liquidation et, à ce moment-là, on avait... à cause de
l'article 14, on était souvent au ministère.
M. Filion: Mais, les dossiers de liquidation, c'est très
spécifique, M. le ministre. Ce n'est pas des dossiers qu'on traite
«at large».
M. Savoie: Et il y a eu des dossiers de succession. Bon, tu vois
un peu l'affaire. On avait des échanges constants avec le
ministère. Il faut comprendre que, ces jours-ci, à cause de la
taxe de vente, il y a effectivement une surcharge au niveau des lignes
téléphoniques.
M. Filion: Mais, avec raison, vous ne pensez pas? Les gens sont
perdus, puis vous autres aussi.
M. Savoie: Bon... Non, non, c'est-à-dire qu'on n'est pas
perdus et les gens non plus, sauf que les gens...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Savoie: ...cherchent à obtenir de l'information.
M. Filion: Vous vous cherchez. Ce n'est pas compliqué.
C'est incroyable. Les gens sont découragés.
M. Savoie: Non, ça, ce n'est pas vrai, ça.
M. Filion: Les gens sont complètement
découragés.
M. Savoie: Vous aimeriez ça qu'ils soient
découragés.
M. Filion: Ils le sont. Ils sont perdus. Les calculs de
remboursement sur les intrants, les 4 % dans le monde de la construction, les
gens, ils ne savent pas comment ils vont faire pour pouvoir percevoir vos
impôts sans qu'il y ait de problème. Vos taxes...
M. Savoie: Écoute, les gens perçoivent
déjà...
M. Filion: ...vos perceptions d'entreprises.
M. Savoie: ...les 7 % au niveau du fédéral. Les 4 %
s'ajoutent tout simplement. Où il existe...
M. Filion: Non, non, non. Vous n'avez pas lu le budget, M. le
ministre? C'est incroyable les changements que vous avez faits.
M. Savoie: Où il existe une certaine difficulté, on
le reconnaît, c'est avec les mesures qu'a introduites le budget, dans le
sens qu'on a préparé tes documents. On les transmet, on les
distribue au moment où on se parle, c'est en circulation. Il y a des
inquiétudes. Il y a beaucoup de gens aussi qui appellent pour obtenir de
l'information plutôt que de lire les volumes qui sont à leur
disposition.
M. Filion: M. le ministre, les statistiques,
actuellement, dans le reste du Canada, où il y a seulement la
TPS...
M. Savoie: Oui.
(12 h 30)
M. Filion: ...il n'y a pas d'harmonisation. On le sait qu'on est
les seuls.
M. Savoie: Oui. C'est ça. M. Filion: On est
tellement... M. Savoie: Mais il y a...
M. Filion: On est tellement originaux au Québec.
M. Savoie: Toutes les provinces, par exemple, ont une taxe de
vente provinciale.
M. Filion: Peu importe. M. Savoie: Bien oui.
M. Filion: ...la structure TPS, l'assiette fiscale TPS...
M. Savoie: C'est ça. M. Filion: hein... M.
Savoie: C'est ça.
M. Filion: ...où nous, on s'est harmonisés à
cette assiette-là.
M. Savoie: Oui.
M. Filion: On est les seuls, puis même la TPS, à
l'échelle canadienne, qui, en soi, est seulement une seule
assiette...
M. Savoie: Oui.
M. Filion: ...qui n'a pas autant de déshar-monisation que
vous avez faite, parce que l'harmonisation, on pourrait en reparler plus
longtemps. Il y a 20 % de gens qui sont tout mêlés
là-dedans. Ils ont juste la TPS. Chez nous, ce qu'on a fait, c'est
extraordinaire.
M. Savoie: Où ça, chez nous, là?
M. Filion: au québec. ce qu'on a fait au québec,
hein, on a dit: nous autres, là... d'abord, vous avez laissé
languir toute la population pendant des mois à savoir si ce serait 8 %,
6 %, 7 %. est-ce qu'on va se retirer? est-ce que ça va être 0? et
là, vous nous avez obligés... ah! on a la solution...
M. Savoie: 4 %.
M. Filion: 4 %., Les règles de remboursement sur les
intrants. Parce qu'il faut se récupérer, on les change
toutes.
Une voix: On a réduit de 4 %.
M. Filion: Oui, mais le remboursement sur les intrants, où
vous avez planté les entreprises, là, vous avez dit: Là,
vos remboursements sur les intrants, ça ne marchera plus comme
ça. Là, on réduit de 4 %, mais vos intrants, on change.
Vous avez changé le concept d'application complètement...
M. Savoie: Bien, c'est-à-dire que...
M. Filion: ...avec le fédéral, et là, vous
dites: Ce n'est pas compliqué. Bien non! Tout le monde est perdu.
M. Savoie: C'est-à-dire qu'on l'a changé seulement
dans certains secteurs, hein.
M. Filion: Non.
M. Savoie: Véhicules automobiles, gaz,
hydroélectricité, télécommunications.
Le Président (M. Audet): On est toujours sur le même
article, là, hein?
M. Filion: Toujours sur le même article. C'est parce que M.
le ministre a parlé de ses 4 %. Alors, j'en ai profité pour
échanger un peu avec lui, M. le Président. Dans ce
sens-là, je pense que, carrément, quant à moi, comme
ministre du Revenu, vous devriez faire des pressions sur les Finances et dire:
Aïe! reporte un peu! Les gens sont complètement perdus, mais
complètement perdus. Il faut tendre l'oreille, puis
écouter...
M. Savoie: Reporte?
M. Filion: Reporter.
M. Savoie: Reporter quoi?
M. Filion: L'application des 4 %.
M. Savoie: Reporter quoi?
M. Filion: L'application des 4 %.
M. Savoie: Es-tu fou, toi?
M. Filion: Je ne suis pas fou. Donner... donner...
M. Savoie: Hé! Reporter ça... M. Filion: II
faudrait...
M. Savoie: À15 jours de l'échéancier?
M. Filion: ...si on voulait être respectueux des
entreprises...
M. Savoie: Hé! bien, voyons donc! Tout le monde est
enregistré...
M. Filion: Si on voulait être respectueux des entreprises,
M. le Président...
M. Savoie: ...tout le monde est enregistré. Tout le monde
veut ses intrants, hein...
M. Filion: Tout le monde veut payer la taxe et se compliquer la
vie, là.
M. Savoie: ...tout le monde veut avoir droit à ses
intrants.
Le Président (M. Audet): Messieurs, messieurs,
messieurs... M. le ministre, M. le porte-parole, je vous ramène à
l'article 6, là.
M. Savoie: Hé! Reporter ça!
M. Filion: M. le Président, je suis très
sérieux et je répète ce que je suis en train de dire, M.
le Président...
M. Savoie: C'est aussi sérieux, ça, que la
rencontre avec...
Le Président (M. Audet): MM. les députés,
s'il vous plaît, là, s'il vous plaît, s'il vous
plaît...
M. Savoie: ...je ne sais plus qui, là? Lin-dros? Ha, ha,
ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Audet): S'il vous plaît...
M. Filion: M. le Président, je le dis et je le
répète...
Le Président (M. Audet): S'il vous plaît, vos micros
sont fermés, là. Vous ne pouvez pas... comment vous parlez...
M. Filion: Mon micro est ouvert. C'est parce que je parle de ce
coté-là.
Le Président (M. Audet): Alors, je vous ramène
à l'article 6 qui ne touche pas du tout les propos que vous soulevez,
là. Alors, je vous ramène à l'article 6. On va
procéder à l'adoption, puis si vous avez des remarques finales
à faire, des discussions à faire, bien, vous demanderez le
consentement pour les faire...
M. Filion: Mais, M. le Président...
Le Président (M. Audet): ...que ce soit M. le ministre ou
le porte-parole, là.
M. Filion: Moi, M. le Président, écoutez, on
est toujours sur l'article. On parle d'impôt.
Le Président (M. Audet): Allez-y. Oui, mais vous
êtes loin. Ah! non, non, non! Non, non. Non, non. Vous êtes loin de
l'article 6. On est en train d'étudier l'article 6, là. Alors,
l'article 6, il parlait de...
M. Filion: Oui, on parle de 20 $... Le Président (M.
Audet): C'est ça...
M. Filion: ...on parle d'une taxe additionnelle...
Le Président (M. Audet): ...il parlait de...
M. Filion: ...ou on parlait d'une autre taxe similaire...
Le Président (m. audet): ...il parle de fiducie, il parle
d'opposition, mais il ne parle pas des 4 % de la tps et des intrants,
là, des entreprises.
M. Filion: Je vous ramène à l'ordre, M. le
Président, parce que, ici, on parle d'une taxe indirecte. Les 20 $, pour
moi, demeurent une taxe indirecte. Alors, dans une taxe indirecte, vous avez la
taxe à la consommation...
Le Président (M. Audet): C'est étiré.
M. Filion: ..et je faisais un parallèle, et je vous le
dis. Je vous le dis et je le répète: Même si le ministre
pense que ça n'a pas de bon sens...
M. Savoie: Effectivement.
M. Filion: ...il s'est simplifié la vie pour compliquer
celle des autres et de ses percepteurs, qu'il ne rémunère
même pas. Eux, là, ils ne la trouvent pas drôle,
actuellement...
M. Savoie: On va prendre le cas des opinions juridiques, par
exemple, qu'émettait le ministère. Auparavant, c'était
gratuit; là, vous allez payer.
M. Filion: Qu'émettait... Non, non, mais ça, je
comprends, là.
M. Savoie: Oui, bon, bien, c'est parce que, avant, c'était
un service gratuit.
M. Filion: Mais c'est parce que, là, j'ai parlé de
votre taxe de vente de 4 %, là.
M. Savoie: II faut comprendre, les services gratuits, là,
ce n'est pas gratuit, hein. Comme je l'ai mentionné, hier soir, dans mon
discours, c'est tes arrière-petits-enfants qui vont payer l'avis
d'opposition gratis.
M. Filion: La dette du fédéral?
M. Savoie: Non. La dette du Québec et des services comme
ça.
M. Filion: Bon.
M. Savoie: On roule 10 % dans le rouge. Ça n'a pas de bon
sens.
M. Filion:m. le président, je suis contre cette mesure.
c'est une mesure qui, pour moi, est un coup d'épée dans l'eau, et
je trouve ça effrayant.
M. Savoie: Oui, oui, mais on parle quand même...
Le Président (M. Audet): Alors, à ce
moment-là...
M. Savoie: ...que de 93 000 $, maximum, à partir de 4665
avis qui vont être rejetés, là, qui sont mal foutus...
M. Filion: À ce moment-là...
M. Savoie: Alors, M. le Président...
Le Président (M. Audet): ...on peut considérer que
l'article 6 est adopté sur division.
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Audet): Bon. Article 7. Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 1057, du suivant:
«1057.1 Lorsqu'un contribuable était dans l'impossibilité
physique de signifier au ministre un avis d'opposition ou de donner mandat
d'agir ainsi en son nom dans le délai prévu par l'article 1057 et
qu'il ne s'est pas écoulé plus d'un an à compter du jour
du dépôt à la poste de l'avis de cotisation, ce
contribuable peut demander à un juge de la Cour du Québec de
proroger le délai prévu par l'article 1057 pour une
période qui ne peut excéder le quinzième jour suivant la
date du jugement accordant cette prorogation.» 2. Le présent
article s'applique à l'égard d'une cotisation émise pour
l'année d'imposition 1991 ou pour une année d'imposition
subséquente.
M. le ministre.
M. Savoie: Alors, c'est tout simplement un ajustement à
l'article précédent, l'article 6, que nous avons
regardé.
Le Président (M. Audet): M. le député de
Montmorency, questions?
M. Filion: Je veux juste savoir. La prorogation du délai
d'opposition, c'est simplement pour reconnaître l'année,
ça, quoi? C'est quoi qu'on change ici exactement?
M. Brochu: On ne change absolument rien. C'est parce que
ça, c'était compris dans l'article 1057 auparavant, mais
étant donné que, comme on vient de... À l'article 6, on
vient de parler de l'article 1057 que l'on a modifié pour introduire les
20 $ et pour extensionner le délai d'opposition à une
année, depuis la date statutaire de production, on a, en d'autres
termes, scindé les deux articles. Ça aurait fait un article trop
long, là, et on a reporté à 1057.1 une partie de ce qui
était compris avant à 1057.
M. Filion: quand vous dites «pour une période qui ne
peut excéder le quinzième jour suivant la date du jugement
accordant cette prorogation»...
M. Brochu: Ça vise le cas comme c'est présentement.
Quelqu'un qui ne peut pas rencontrer le délai de 90 jours pour s'opposer
s'adresse à un tribunal et fait la démonstration qu'il
était dans l'impossibilité physique d'agir. Le tribunal, s'il
donne suite à ses prétentions, rend jugement et il doit
introduire son opposition dans les 15 jours du jugement.
M. Filion: Toujours dans le calcul des oppositions, si vous avez
tort, allez-vous rembourser avec intérêts vos 20 $?
M. Brochu: Non. Il n'y a pas d'intérêts de
prévus.
M. Savoie: Non, pas d'intérêts.
M. Filion: Pas d'intérêts de prévus?
M. Savoie: Pas d'intérêts.
M. Brochu: Sur ces 20 $ là.
M. Savoie: On remet les 20 $. C'est tout.
M. Filion: Point.
M. Savoie: Point.
M. Filion: Et si ça dure quatre ans, c'est 20 $?
Point.
M. Savoie: C'est 20 $ au lieu d'être 23 $. M. Filion:
Si on va devant les tribunaux? M. Savoie: Les 20 $...
M. Filion: Je m'oppose, moi. Je m'en vais devant les tribunaux.
Me remboursez-vous?
M. Brochu: Oui. C'est-à-dire que vous vous opposez...
M. Savoie: Et vous gagnez. M. Brochu:... et on
maintient.
M. Filion: Moi, je m'en vais avec le ministère. Vous
maintenez votre position.
M. Brochu: On maintient.
M. Filion: Je continue devant les tribunaux. Mes 20 $, il arrive
quoi?
M. Brochu: Si on maintient votre opposition, on conserve les 20
$. Vous allez devant les tribunaux et vous avez gain de cause. Les tribunaux
renversent...
M. Filion: C'est-à-dire que mes 20 $ peuvent rester 10 ans
chez vous.
M. Brochu: On vous rembourse les 20 $ sans
intérêt.
M. Filion: Vous allez les gérer pendant 10 ans.
M. Savoie: on ne les gère pas. on les dépense.
ça nous coûte beaucoup plus cher que 20 $. c'est un ticket
modérateur. tu sais ce que ça veut dire.
M. Filion: Je le sais que ça coûte plus cher. Vous
avez fait une structure pour que ça coûte plus cher.
M. Savoie: Mais non. Tu sais ce que ça veut dire un ticket
modérateur? Ce n'est pas un dépôt, ce n'est pas un
placement que tu fais, là.
M. Filion: Non, mais vous rendez-vous compte que vous allez
pouvoir les garder pendant 10 ans.
M. Savoie: Non, on va les garder pour l'éternité
s'il le faut parce qu'on va gagner dans la majorité des cas. C'est
ça. C'est un ticket modérateur. Ce n'est pas un placement, ce
n'est pas une ouverture de compte dans une caisse populaire que tu fais
là.
M. Filion: Un ticket modérateur, M. le ministre, ça
ne se rembourse pas, ça se paie. Point.
M. Savoie: C'est ça. Le ticket modérateur, tu le
paies. Et là, on dit: Si tu gagnes, je te le rembourse.
M. Filion: Mais la différence, c'est que vous, ce n'est
pas un ticket modérateur.
M. Savoie: Bien oui, c'est un ticket modérateur.
M. Filion: Non, parce que, sinon, on ne pourrait même pas
être remboursé.
Le Président (M. Audet): Je ne veux pas être...
M. Filion: On est toujours dans les avis d'opposition, M. le
Président. Ce n'est pas...
Le Président (M. Audet): Mais on est... Non, non. À
l'article 6, on a fait cette discussion-là. À l'article 7, ce
n'est pas... On revient sur... Oui, ça va.
M. Filion: Je suis toujours dans mes avis d'opposition, moi. Je
peux questionner sur ce paragraphe-là, sur les avis d'opposition, dans
l'ensemble des avis d'opposition. Je veux dire, il n'y a rien qui est hors
d'ordre dans ça. Je pose mes questions. Moi, je suis en opposition, je
m'en vais devant les tribunaux et je demande qu'est-ce qui va arriver à
mes 20 $. Ils m'ont dit qu'ils le gardaient, qu'ils me le rembourseraient sans
intérêt, même si ça durait 10 ans.
Le Président (M. Audet): Oui, mais... En tout cas, moi, je
ne le voyais pas dans le même sens, là, parce qu'on parie du
délai de prorogation en vertu d'un tribunal. C'est très
différent des 20 $. Les 20 $, on les a.
M. Filion: Oui, mais je suis rendu devant le tribunal, moi, M. le
Président, et je vous pose la question sur mes 20 $. Devant le tribunal,
il arrive quoi avec? Ils m'ont dit qu'ils les gardaient pendant 10 ans.
Le Président (M. Audet): Non, c'est correct. Mais ce que
je vous dis, c'est qu'on a discuté des 20 $ à l'article 6.
M. Filion: Je comprends, mais là, on est rendus devant le
tribunal, alors...
Le Président (M. Audet): Vous avez dit que vous
étiez contre. Alors, moi, je vous rappelle l'article 7 qui dit qu'un
contribuable qui est dans l'impossibilité physique de signifier au
ministre peut demander un délai de prorogation.
M. Filion: Mais, moi, je pose la question sur mes 20 $. Qu'est-ce
qu'ils vont faire avec pendant que je suis devant les tribunaux? Et...
Le Président (M. Audet): O. K. Ça va.
M. Filion: Vous comprenez, M. le Président?
Le Président (M. Audet): Ça va.
M. Filion: Merci. Ça fait que là, on me dit qu'on
les garde.
M. Brochu: Évidemment, 10 ans, il faut quand même
admettre que c'est des cas rarissimes.
M. Filion: Mais ça va être des causes qui peuvent se
rendre jusqu'à la Cour suprême...
M. Brochu: ça serait sûrement la cour
suprême, effectivement, et même à la cour suprême,
règle générale, ça se règle avant 10 ans,
là, mais... ça ne sera pas la majorité des cas.
M. Filion: Non, non non. C'est juste que je pose la question sur
la gestion des 20 $. À la limite, c'est qu'on va avoir une information
dans le système qui va être là, qui va être
gardée pendant 10 ans.
Une voix: Effectivement.
M. Filion: C'est intéressant. Alors, merci, M. le
Président.
Le Président (M. Audet): Ça va. C'est
adopté?
M. Filion: Sur division. (12 h 40)
Appels
Le Président (M. Audet): Sur division. L'article 8. 1.
L'article 1071 de cette loi est modifié par le remplacement, dans la
deuxième ligne du troisième alinéa, du nombre
«20» par le nombre «90». 2. Le présent article
s'applique à l'égard d'un appel interjeté après le
31 mars 1992. M. le ministre.
M. Savoie: Oui, c'est ça. De 20 $ à 90 $, pour
l'article 1071. Alors, l'article 1071 de la loi prévoit que le greffier
de la Cour doit, lors de la production d'une requête en appel et du
dépôt des frais, transmettre immédiatement au ministre deux
exemplaires de la requête. La modification de cet article est une mesure
de concordance avec la modification apportée à 1072.
M. Filion: Ça passe de 20 $ à 90 $. J'essaie de
comprendre. C'est quoi les délais, là?
M. Savoie: C'est-à-dire qu'avant l'avis d'opposition
pouvait être signifié à la plus tardive des dates
suivantes, un an après l'expiration du délai ou... Non, je
m'excuse, je me suis trompé. C'est ça, oui. De 20 $, augmentation
du tarif de 20 $à90 $ par dossier en appel.
M. Filion: Bon, comment dites-vous ça? Les 20 $, ça
vient de changer?
M. Savoie: Oui.
M. Filion: Ça passe à 90 $...
M. Savoie: En appel.
M. Brochu: On est rendus devant les tribunaux, là.
M. Filion: Oui.
M. Brochu: Alors, vous voulez loger une requête en appel
d'un avis de cotisation. Présentement, vous devez débourser 20
$.
M. Filion: O.K. On reprend l'exemple comme il faut.
Une voix: Ce n'est pas les mêmes 20 $. M. Brochu: Ce
n'est pas les mêmes 20 $.
M. Filion: C'est autre chose. Moi, je vous ai donné 20 $
pour faire une opposition. Vous avez maintenu l'opposition. D'abord, vous
décidez, c'est vous autres qui décidez. Vous décidez qu'on
maintient. Je vous ai donné 20 $ jusqu'à date. On se
comprend?
M. Brochu: On décide... C'est une direction
différente de la direction cotisante qui décide. Il y a une
petite nuance.
M. Filion: Bien, c'est le ministère. C'est le même
ministère à ce que je sache.
M. Brochu: Mais ce n'est pas la direction cotisante.
M. Filion: Mais c'est le même ministère.
M. Brochu: Ce sont des juristes qui analysent ça de
façon très indépendante du fait qu'ils ne sont pas dans la
direction.
M. Filion: Ce n'est pas des juges. Ce n'est pas des juges. Ils
sont partie prenante.
M. Brochu: Du fait qu'ils ne sont pas dans la direction. Ce n'est
pas des juges.
M. Filion: Ils sont partie prenante au dossier. Ils
représentent le ministère. On prend 20 $, et on dit: Moi je rends
une décision, je garde mes 20 $.
M. Brochu: Remarquez que ce n'est pas le mandat qu'ils ont.
M. Filion: Je comprends. Là, ce que je veux comprendre,
c'est que vous avez mes 20 $. Moi, bien entendu, je ne suis pas d'accord. Je
m'en vais plus loin, je m'en vais devant les tribunaux, et là, c'est
quoi l'histoire des 90 $? Ça augmente?
M. Brochu: Oui, c'est ça.
M. Filion: Les 20 $, est-ce qu'ils sont remboursés?
M. Brochu: Non, parce qu'on a maintenu. Donc, vous n'avez pas
gagné totalement ni partiellement. On garde les 20 $.
M. Filion: O. K.
M. Brochu: On vous rend notre décision avec motifs,
après explication. Vous regardez ça, vous dites: Je crois encore
que ma position est bien fondée, Ils sont dans l'erreur et je vais aller
devant la cour. Présentement, vous logez une requête en appel,
ça coûte 20 $.
M. Filion: Oui.
M. Brochu: O. K. C'est ces 20 $ qui sont hissés à
90 $. Là, ça va vous coûter 90 $.
M. Filion: Je sais que vous avez gardé 20 $, puis
ça va me coûter 90 $.
M. Brochu: Ces 90 $ sont versés au greffier de la Cour. Ce
n'est plus au ministère du Revenu. Ça, c'est les frais
générés par l'administration des cours de justice.
M. Filion: C'est des frais indépendants. Autrement dit,
ça existait déjà, 20 $. Vous les avez augmentés
à 90 $.
M. Brochu: Ça existait déjà, 20 $. On l'a
augmenté à 90 $.
M. Filion: C'est quoi l'idée?
M. Brochu: Ça existait déjà, 20 $...
C'était de même depuis 1972. Mon collègue peut...
M. Filion: Depuis 1972.
M. Beaulieu: Aucune indexation depuis 1972.
M. Filion: Vous avez indexé d'une claque. C'est à
peu près ça que vous avez fait, l'indexation des 20 $ de
1972.
M. Beaulieu: Le tarif auquel on est arrivé, 90 $, je ne
sais pas si la clause d'indexation est parfaite, mais ça nous a
été recommandé comme étant un chiffre qui
correspondrait à une indexation potable depuis 1972.
M. Filion: Combien pensez-vous aller chercher d'argent avec
ça en plus?
M. Beaulieu: C'est très, très marginal. C'est 35
000 $ pour toutes... Il y a plusieurs autres... Pour trois tarifs qu'on va voir
tout à l'heure, parce que là, on en a juste un. C'est 35 000 $.
C'est marginal.
M. Filion: Vous allez chercher 35 000 $ additionnels.
M. Beaulieu: Mais pas seulement pour les 20 $ à 90 $.
C'est une partie des 35 000 $.
M. Filion: Ce n'est même pas ça.
M. Beaulieu: Peut-être 10 000 $ ou 12 000 $.
M. Filion: Deux neuvièmes, au fond. Deux neuvièmes
de 35 000 $, sept neuvièmes de 35 000 $...
M. Beaulieu: Je n'ai pas les chiffres exacts. C'est
peut-être une dizaine de milliers. Parce qu'on va voir
ultérieurement que les petites créances, c'est porté
à 35 $, de 20 $ à 35 $. C'est inclus dans ce
chiffre-là.
M. Filion: O. K. Parce qu'il y a d'autres affaires.
M. Beaulieu: II y a les petites créances...
M. Filion: Ah Seigneur, on parle de peccadilles!
M. Beaulieu: Oui parce que, en fait, il y a peut-être de
nos dossiers d'opposition, il y a peut-être 300 dossiers qui sont
portés en appel.
M. Filion: Vous étiez rendus dans les fonds de tiroir,
c'est vrai. C'est spécial. La santé des finances publiques, c'est
inquiétant quand on voit des attitudes comme ça. M. le
Président, sur division.
Le Président (M. Audet): Article 8, sur division. Article
9. 1. l'article 1072 de cette loi est modifié par le remplacement, dans
la deuxième ligne du premier alinéa, du nombre «20»
par le nombre «90». 2. le présent article s'applique
à l'égard d'un appel interjeté après le 31 mars
1992.
M. Filion: Alors, c'est quoi ce chiffre-là qui
apparaît? C'est le même principe? Mais il vient jouer où,
lui?
M. Brochu: Pardon?
M. Filion: L'autre 20 $ qu'on a ici, ça s'applique
à quoi?
M. Brochu: C'est les mêmes 20 $, parce qu'on retrouve
ça dans trois articles différents. C'est hissé à 90
$. Ce n'est pas...
M. Filion: C'est quoi? Sûrement le greffier de la cour.
M. Brochu: Voyez-vous, à l'article 1071, l'appel devant la
Cour du Québec s'exerce au moyen d'une simple requête. Là,
on va parler que, lorsque les trois exemplaires de cette requête ont
été produits et que la somme de 20 $... Alors, maintenant, c'est
la somme de 90 $. O. K. ? Là, c'est l'article 1072. À l'article
1072, lors de la production de cette requête, le contribuable doit verser
au greffier - c'est le principe, ni plus, ni moins - de la cour une somme de 20
$. Là, c'est 90 $. En d'autres termes, c'est des modifications de
concordance. On les trouve à trois endroits. Le principe, c'est que
ça coûte 20 $. Puis on dit, dans un autre article, au greffier: Tu
n'oublies pas de percevoir les 20 $. Alors, là, on lui dit maintenant:
N'oublie pas, c'est 90 $. Donc, on ne peut pas te percevoir 90 $. C'est des
articles de concordance. Il ne s'agit pas de 20 $ différents. On en a
traité deux, à date, celui en opposition et celui-là.
M. Filion: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Audet): L'article 9 est adopté sur
division. L'article 10. 10. 1. L'article 1079 de cette loi est modifié
par le remplacement, dans la première ligne du premier alinéa, du
nombre «20» par le nombre «90». 2. Le présent
article s'applique à l'égard d'un appel interjeté
après le 31 mars 1992.
M. Savoie: II faut rappeler que ces montants-là... On
parle d'un revenu additionnel, de 20 $ à 90 $, d'un montant de 35 000
$.
M. Filion: Pour tout l'ensemble? M. Savoie: Pour
l'année. M. Filion: Extraordinaire! M. Savoie:
Écoutez...
M. Filion: Non, non, mais c'est ce que je disais tout à
l'heure. Alors, ça, c'est encore une mesure de concordance par rapport
au reste.
M. Brochu: Voyez-vous, à l'article 1079, on disait
où vont ces 20 $. Le dépôt des 20 $ mentionnés
précédemment est versé au fonds consolidé. Alors,
il fallait, nous, corriger aussi ces 20 $ par 90 $.
M. Filion: Au fonds consolidé. Ce ne sera pas la
même gestion de fonds. Les 20 $ dont on parlait tout à l'heure,
ça va être géré ailleurs.
Une voix: C'est ça.
M. Filion: Et ces 90 $ là vont être
gérés toujours à la même place.
M. Brochu: Via le réseau des palais de justice. Ils
disent, ici, que ça va au fonds...
M. Filion: C'est géré par la justice,
ça.
M. Brochu: Oui, les palais de justice, comme tous les autres
frais que les contribuables ou que les justiciables encourent pour introduire
des procédures.
Une voix: C'est assez spécial.
Le Président (M. Audet): Sur division?
M. Filion: Toujours, M. le Président, sur division.
Le Président (M. Audet): L'article 10 est adopté
sur division. Article 11. 1. l'article 1079. 3 de cette loi,
édicté par l'article 350 du chapitre 59 des lois de 1990, est
remplacé par le suivant: «1079. 3 Sur réception d'une
demande en vertu de l'article 1079. 2, contenant les renseignements prescrits,
pour l'attribution d'un numéro d'inscription d'un abri fiscal, à
laquelle sont joints une somme de 200 $ et un engagement, que le ministre juge
acceptable, selon lequel les livres et registres à l'égard de
l'abri fiscal seront gardés et tenus en un lieu que le ministre juge
également acceptable, celui-ci doit attribuer un numéro
d'inscription à l'abri fiscal. » 2. le présent article
s'applique à une demande d'attribution d'un numéro d'inscription
à un abri fiscal reçue par le ministre du revenu après le
31 mars 1992.
M. le ministre.
M. Savoie: Alors, c'est tout simplement une modification. On
ajoute tout simplement les mots pour aller chercher le crédit de 200 $
pour l'abri fiscal.
M. Filion: Combien ça va rapporter au ministère,
ces 200 $?
M. Beaulieu: Jean-Paul Beaulieu. Lors de l'article 1, on a
parlé de 63 000 $ pour les actions accréditives. Ça
comprenait les deux.
M. Filion: O. K. 63 000 $.
M. Savoie: Ça dépend du nombre
d'émissions.
M. Beaulieu: C'est ça. Ça comprenait les actions
accréditives et autres abris fiscaux.
M. Filion: Pour enregistrer? M. Brochu: C'est
ça.
Le Président (M. Audet): Ça va?
(12 h 50)
M. Filion: Ça s'explique. D'ailleurs, ça s'explique
mieux, ce genre de situation là, que le reste. Je peux comprendre
qu'effectivement il y ait des mesures fiscales, qu'il y ait des formulaires
précis, puis, s'il y a des abris fiscaux, un incitatif pour les gens qui
s'en prévalent, puis ça... une charge administrative plus grande.
Bon, bien, on dit: Vous autres, vous allez économiser de l'impôt,
vous allez avoir une charge pour qu'on puisse travailler pour vous permettre de
bénéficier de ces allégements fiscaux là. Mais, en
tout cas... Adopté, celui-là, M. le Président. Ha, ha,
ha!
Le Président (M. Audet): L'article 11 est
adopté.
Loi sur le ministère du Revenu
Recouvrement
Article 12. Premièrement, l'article 12.1. de la Loi sur le
ministère du Revenu (L.R.Q., chapitre M-31) est remplacé par le
suivant: «12.1. Malgré toute disposition inconciliable, tout
montant dont quiconque est redevable en vertu d'une loi fiscale comporte des
frais de recouvrement de 10 %, calculés sur le solde impayé de
cette dette à la date où le ministre, pour percevoir une telle
dette, utilise soit une mesure de recouvrement prévue par une loi
fiscale, soit un recours devant un tribunal de juridiction compétente.
«Lorsqu'à l'égard d'une dette plusieurs recours ou mesures
de recouvrement sont exercés par le ministre, ceux-ci ne donnent lieu
qu'une seule fois à l'application des frais visés au premier
alinéa. «Le ministre peut annuler ou réduire les frais
ainsi calculés s'il estime que ceux-ci ne l'auraient pas
été n'eût été d'une erreur ou
négligence qui lui est imputable.» 2. Le présent article
s'applique aux créances à l'égard desquelles un recours
judiciaire ou une mesure de recouvrement est exercé après le 30
septembre 1992.
M. le ministre.
M. Savoie: Oui. Bien, Ici, évidemment, l'article 12.1 de
la loi prévoit que toute quittance totale ou partielle d'une dette
garantie par l'hypothèque légale comporte des frais de 90 $. De
plus, cette disposition permet au ministre de refuser de donner quittance si
ces frais ne lui ont pas été payés.
Une voix: Ça, c'est la situation actuelle.
M. Savoie: Le nouvel article 12.1 vient remplacer le droit du
ministre aux frais rattachés à la délivrance d'une
quittance par l'imposition de frais de recouvrement à l'égard de
tout montant dont une personne est redevable en venu d'une loi fiscale. Cette
nouvelle disposition s'applique aux créances à l'égard
desquelles un recours judiciaire ou une mesure de recouvrement est
exercé après le 30 septembre 1992.
Ces frais de recouvrement, établis au taux de 10 %, sont
calculés sur le solde impayé de la dette lorsque le ministre
exerce, pour la perception de cette dernière, une mesure de recouvrement
prévue par une loi fiscale ou un recours devant un tribunal de
juridiction compétente. Les frais de recouvrement ne peuvent être
appliqués qu'une seule fois à l'égard d'une dette.
De plus, de tels frais peuvent être réduits ou
annulés par le ministre lorsque ceux-ci ont été
calculés à la suite d'une erreur ou d'une négligence qui
lui est imputable.
Le Président (M. Audet): Commentaires?
M. Savoie: C'est des frais supplémentaires ici. Et
là, on est dans...
M. Filion: Dans les gros chiffres. M. Savoie: ...dans les
gros chiffres.
M. Filion: Gros, gros chiffres. Combien ça va rapporter au
ministère ces mesures-là?
M. Savoie: Bien, devine. Tu dis gros, gros chiffres,
là.
M. Filion: Bien, à 10 %, il y a des dettes qui sont
grosses, hein?
M. Savoie: Oui, mais combien, à peu près, penses-tu
que ça peut rapporter?
M. Filion: Je n'ai aucune idée. Avez-vous beaucoup
d'argent dû? Je ne le sais pas. Mais il y a beaucoup d'argent, hein?
M. Savoie: Oui.
M. Filion: On sait que vous gérez quand même
quelque... pas loin de 40 000 000 000 $ par année, mais en tout cas, ce
n'est pas tout vous qui l'encaissez, là, mais en tout cas, peu importe,
il y a du gros argent qui circule. Et ça, c'est une grosse mesure.
M. Savoie: Oui.
M. Filion: Ça donne quoi comme résultat,
d'argent additionnel?
M. Savoie: Finalement, on l'évalue, au ministère,
selon les évaluations qui ont été faites, à 10 000
000 $. On est loin de notre petit montant de 65 000 $ et de notre petit montant
de 35 000 $.
M. Filion:35 000 $, les fonds de tiroir.
M. Savoie: Bien, ce n'est pas des fonds de tiroir. C'est des
principes, hein? Et le tout s'attache là.
M. Filion: Non, non. Écoutez, là, je peux
comprendre votre philosophie. Je regarde juste le résultat. Mais...
M. Savoie: Alors, là, on ne niaise plus avec la
«puck», là, hein!
M. Filion: Mais là, vous allez m'expliquer une affaire ici
même. Je vous entends sur la philosophie des 10 %. C'est quoi
l'idée d'y aller avec un pourcentage? Êtes-vous à
commission au ministère? C'est quoi l'affaire, là?
Travaillez-vous à commission?
M. Savoie: Non. On ne travaille pas à commission.
M. Filion: Non.
M. Savoie: Mais, là, ici, on parie vraiment de mesures de
recouvrement. Ça, il faut payer pour ça, hein?
M. Filion: Oui, mais écoutez, là, il faut payer
pour ça...
M. Savoie: Mais avant, tu le payais.
M. Filion: Un coup de téléphone, puis tu dis: Je
prends un enregistrement, puis, si jamais tu ne me paies pas, on marche
à 10 % dans ça. Ça fait spécial.
M. Savoie: Non, non. On ne marche pas à 10 %
là-dedans. Ce n'est pas ça du tout l'attitude.
M. Filion: Ah non?
M. Savoie: Non, non, non.
M. Filion: C'est quoi que vous dites d'abord
là-dedans?
M. Savoie: Non, non. Bien, c'est ça. Je pense que tu
sautes aux conclusions d'une façon beaucoup trop rapide,
là...
M. Filion: Alors, expliquez-moi ça, M. le ministre. .
M. Savoie: ...avant d'avoir les explications qui, finalement,
vont te faire comprendre que ce n'est pas ça. Mais ce que je tiens
à vous dire, c'est que les 10 000 000 $, de toute façon, on les
paie, hein?
M. Filion: Vous le payez où?
M. Savoie: Bien, c'est-à-dire que là,
actuellement...
M. Filion: Votre dette porte toujours intérêt,
à ce que je... Est-ce que je me trompe? La dette du ministère,
elle porte intérêt.
M. Savoie: Actuellement, ces services-là... M. Filion:
Laissez-moi terminer. M. Savoie: Oui, oui.
M. Filion: Je veux bien comprendre le dossier, là.
M. Savoie: Oui, oui. Non, non. Je comprends ce que tu vas dire,
par exemple. C'est pour ça.
M. Filion: La dette porte déjà
intérêt... M. Savoie: Oui.
M. Filion: ...et là, vous dites à la personne: J'ai
enregistré ma dette pour avoir une garantie, puis là, quand tout
va être réglé, là, moi, je ramasse 10 % de plus sur
la dette. Est-ce que c'est ça, l'interprétation?
M. Savoie: Non. Écoute bien, là. Je pense
que...
M. Filion: Non, mais je veux qu'on se comprenne bien.
M. Savoie: Oui.
Le Président (M. Audet): II y a M. Beaulieu qui aurait
aimé se faire entendre sur ce point.
M. Savoie: ...M. le Président.
M. Filion: Mais, d'abord, sur la mécanique. Je veux savoir
si je comprends bien.
M. Beaulieu: Oui, c'est ça. Sur la mécanique.
D'abord, il y a environ 400 000 comptes qu'on a à percevoir au
ministère, qui roulent, O.K.? Il faut bien comprendre, même si on
parlait, tout à l'heure, de 10 000 000 $, c'est 16 000 comptes qui sont
touchés. Ce sont des gens qui ont été avisés
à plusieurs reprises durant trois, quatre mois. Il y a des gens qui
doivent de l'argent à l'État.
M. Filion: Oui, mais il y en a qui n'ont pas d'argent, non plus,
là, Restons calmes, là.
M. Beaulieu: II faut bien comprendre aussi que c'est de l'argent
qui est dû à l'État et si ce n'est pas recouvert, ça
devient une mauvaise créance. Donc...
M. Filion: Mais vous avez un lien hypothécaire. Cest quoi
le problème? Vous avez une garantie.
M. Beaulieu: Non, non. Ces gens-là... Ça, ce n'est
pas ces cas-là. O.K. Dans la mécanique...
M. Filion: Eh bien, allons-y.
M. Beaulieu: ...on y va en années cycliques. Mettons,
à compter du 30 septembre, parce que la mesure s'applique à
compter du 30 septembre, il y a un avis... les gens qui ont eu des avis. S'il y
a des mesures déjà enclenchées sur des processus, un lien
hypothécaire ou d'autres avis juridiques en cours, on ne touche pas
à ces créances-là, on ne change rien. C'est des nouvelles
créances qui sont en circulation. Et là, on avise quelqu'un: Tu
nous dois 10 000 $. On lui dit: Tu nous dois 10 000 $ avec les
intérêts, puis il ne nous paie pas. Après un certain
délai, trois ou quatre mois, on envoie un écrit
enregistré, une demande de paiement. Donc... Puis là, ça,
ça fait... Il s'est passé plusieurs avis cycliques, là. Tu
es un déviant, tu ne nous envoies pas l'argent, puis... Les gens... Il y
a tout un processus, là, sophistiqué, là, puis plusieurs
envois par la poste, les avis cycliques, et là, à un moment
donné, ça tombe dans ce qu'on appelle la banque, là. Les
gens font...
Il y a des agents percepteurs spécialisés, et là,
il reçoit par le courrier un avis enregistré, O.K.? Il a un avis
enregistré et une demande de paiement avec un délai donné.
Je ne sais pas le délai. On pourrait vérifier. C'est
peut-être 30 jours. Puis là, on lui dit: Paie-nous, là,
parce que, après ce délai-là, on va devoir prendre des
recours extraordinaires, après ce délai-là, donc, mettons
à peu près 30 jours de cet avis spécial par le courrier,
s'il n'a pas pris de geste quelconque. Puis on a des ententes de paiement. Les
gens, tout ce qu'ils ont à faire, c'est de venir voir l'agent
percepteur, puis ils déposent leur bilan. Et là, si on dit: Bien,
j'ai des difficultés, puis est-ce que je pourrais étaler
ça sur deux, trois ans, puis... On fait une entente de paiement. On fait
ça couramment avec les gens en difficulté. Et là... puis
il n'y a pas de taxe. Il n'y a pas de 10 %, là. Ce n'est pas un
déviant, ça. Ce n'est pas quelqu'un qui refuse de s'entendre avec
l'État.
Donc, l'agent percepteur reçoit, prend le bilan et fait une
entente de paiement, et là, le dossier est réglé. C'est
fini. Mais là, si quelqu'un ne veut pas le faire, puis il ne vient pas
nous voir, là, on lui envoie un avis par le courrier enregistré,
puis s'il ne bouge pas du tout, plutôt que de laisser l'argent de
l'État comme ça en liberté, on va faire des saisies. Et
là, on ajoute 10 % parce que toute l'équipe qui... C'est une
équipe spéciale, ça. Les agents percepteurs, c'est
comme...
Vous connaissez des agences de perception au privé. Eux autres,
ils chargent entre 20 % et 30 %. Les gens, les percepteurs du privé,
mettons, si vous êtes chez Sears ou Eaton, puis ils ont des comptes
à recevoir, ils donnent ça à des agences privées.
Nous, ce qu'on dit, c'est que, dépassé un certain délai
jugé acceptable pour l'État, après plusieurs avis dans le
courrier, un avis spécial, des possibilités d'entente de
paiement, là, on pense que c'est quelqu'un qui n'est pas en mesure de...
parce que... ou bien il est de mauvaise foi, ou il n'a complètement pas
d'argent. S'il n'a pas d'argent, puis il n'a rien, il n'a plus rien, bien, on
ne va saisir rien. Mais, dans la plupart des cas, c'est pour
récupérer l'argent de l'Etat, puis il y a des actifs pour
pouvoir...
Dans le fond, c'est une saine gestion des deniers publics. C'est
uniquement pour ça, et c'est seulement 16 000 comptes sur les 400 000.
On considère qu'avec ça on va diminuer les comptes en souffrance,
c'est-à-dire que la provision de mauvaises créances de
l'État va diminuer. Ça va discriminer plus les gens qui, dans le
fond, des fois, ils se financent avec l'argent des taxes, ces choses-là,
puis on place une personne en disant: Ah! on va survivre, on va survivre! Ils
gardent les déductions à la source, ils gardent les taxes. Mais
si on ne bouge pas, si on ne bouge pas par un geste, là, on va leur
dire: Au-delà de ce geste-là, ça va être 10 % de
plus. Là, il y a un long préavis: la loi, la déclaration,
les avis cycliques, puis, après ça, un autre avis bien
écrit, bien enregistré, puis là, on dit: Si tu ne bouges
pas, tu as 10 % de plus, puis là, on s'en va avec les grandes mesures du
tribunal et tout ça.
Donc, on pousse ça à l'extrême. C'est un peu un cri,
un dernier cri qu'on donne à l'entreprise, au mandataire ou au
particulier, dire: Bouge, sans ça, là... Puis ça devrait
assainir nos comptes en souffrance et tout ça, puis permettre, dans le
fond, de réduire les frais administratifs et de récupérer
encore mieux l'argent qui est dû à l'État. C'est un peu
ça, le processus.
Le Président (M. Audet): Merci, M. Beau-lieu. Alors,
compte tenu de l'heure, nous allons suspendre nos travaux pour les reprendre ce
soir, à 21 heures, afin de poursuivre un autre mandat, soit
l'étude du projet de loi 37. Merci.
(Suspension de la séance à 13 heures)
(Reprise à 21 h 6)
Projet de loi 37
Le Président (M. Gobé): Alors, mesdames et
messieurs, bienvenue à cette session de la commission du budget et de
l'administration. Je vous rappellerai brièvement le but de notre travail
ce soir, qui est de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 37, Loi concernant la prolongation des
conventions collectives et la rémunération dans le secteur
public, et du projet de loi 31, Loi concernant le régime de retraite
pour certains employés du Centre hospitalier de l'Université
Laval et le régime de retraite pour certains employés de la
Commission des écoles catholiques de Québec. Donc, lors de la
suspension...
M. Johnson: Non, non, c'est 37, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): C'est ça. Il y a 31
après.
M. Johnson: Après, oui.
Le Président (M. Gobé): C'est ça que j'ai
annoncé. C'est exact.
M. Johnson: Oui, oui, c'est ça.
Le Président (M. Gobé): Si vous aviez suivi les
travaux ou ce que j'ai dit, vous auriez su que j'ai annoncé le projet de
loi 37...
M. Johnson: 37, et ensuite 31.
Le Président (M. Gobé): ...et, par la suite, le
projet de loi 31, et j'ai fait lecture de...
M. Johnson: Parfait, excellent! C'est ça qu'on a
appelé.
Le Président (M. Gobé): C'est cela. C'est là
l'ordre du jour qui a été...
Une voix: On avait appelé aussi 28, mais il est
tombé en cours de route.
Le Président (M. Gobé): Le projet de loi 28, il a
été redéféré à la commission de
l'économie et du travail.
M. Léonard: Ah oui?
M. Johnson: D'accord. Non, je vois l'effet de surprise que votre
annonce a eue sur le député de Labelle. Les deux s'étaient
entendus, là, on sait ça, évidemment. Mais on pourra vous
donner le temps de reprendre votre souffle de l'autre côté, si
vous le souhaitez, avant qu'on ne passe à 31. Ça nous fera
plaisir, si c'est ça le problème. Si ce n'est pas ça le
problème, on va enchaîner.
M. Léonard: En tout cas, jusqu'ici, je n'ai pas de
problème.
M. Johnson: On va enchaîner.
M. Léonard: On verra quand on sera rendu là. On
traverse le pont quand on est rendu à la rivière.
M. Johnson: C'est une bonne idée.
M. Léonard: Et vous allez voir que peut-être qu'on
n'aura pas fini 37, de toute façon, ce soir.
Le Président (M. Gobé): Alors, au moment de la
suspension des travaux, à 18 heures, nous étions rendus à
l'article 17 du projet de loi.
M. Johnson: C'était vrai à minuit hier soir, M. le
Président. On n'a pas siégé aujourd'hui.
Le Président (M. Gobé): Je m'excuse, c'est vrai. La
commission a siégé ce matin et n'a pas siégé cet
après-midi. Alors, hier soir, en effet, l'article 17. Nous avions un
autre projet de loi ce matin. Je m'excuse.
M. Johnson: Je veux bien...
M. Léonard: La commission du budget et de
l'administration? Lequel?
Le Président (M. Gobé): Le ministère du
Revenu, avec le ministre Savoie, des mesures modifiant les règlements
sur...
M. Léonard: 26, la loi 26.
Le Président (M. Gobé): ...la perception fiscale et
les impôts.
M. Léonard: C'est ça.
M. Johnson: Alors, quand les gens qui sont ici se sont
quittés hier soir...
Personnes non comprises dans une unité de
négociation (suite)
Professionnels de la santé
Le Président (M. Gobé): Oui, M. le ministre, vous
avez la parole.
M. Johnson: ...on était rendu... C'est ça; on avait
adopté l'amendement à l'article 17. Et il s'agissait de conclure,
éventuellement, sur l'adoption de l'article 17.
Une voix: Nous étions sur le point...
M. Johnson: Le député de Beauce-Nord avait dit
«adopté». Adopté.
M. Léonard: Oui, puis on avait dit... M. Johnson:
Et l'écho ne répondit pas.
M. Léonard: Non, c'est ça. Vous pourrez faire
attention; si vous ne parlez que de l'écho, il y a des échos qui
sont durs, des fois. Alors, juste une chose: les professionnels dont on parie
ici, en ce qui concerne l'article 17, ça porte la masse salariale - oui,
la masse salariale qui est impliquée, c'est ça - à 2 300
000 000 $, en gros.
M. Johnson: L'objectif tarifaire... C'est de l'ordre de grandeur,
oui.
M. Léonard: L'ordre de grandeur.
M. Johnson: Cette année, en 1992-1993, c'est environ 2 300
000 000 $. Sans qu'on prenne de pari du même montant sur l'exactitude,
c'est ça.
M. Léonard: C'est un ordre de grandeur assez juste,
là, assez exact.
Le Président (M. Gobé): Alors, est-ce que c'est
adopté, M. le député de Labelle?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Gobé): Alors, l'article 17 est
donc maintenant adopté. J'appelle l'article 18. Est-ce que vous voulez
que j'en fasse lecture?
M. Léonard: Oui, allez-y donc!
Le Président (M. Gobé): Donc, je vais en faire
lecture:
Article 18. «Les tarifs qui sont applicables aux
spécialistes en chirurgie...»
M. Johnson: Je m'excuse... Je m'excuse. Le Président
(M. Gobé): M. le ministre.
M. Johnson: À l'article 18, j'aurais un amendement, M. le
Président, au préalable.
M. Léonard: Oui, c'est vrai.
M. Johnson: II y a un amendement à l'article 18, qui se
lit ainsi: 1° insérer, dans la sixième ligne, après le
mot «effet», les mots «en vertu d'une entente»; 2°
insérer, dans la septième ligne, après le chiffre 1
%...
M. Léonard: Ah! c'est un autre amendement.
Le Président (M. Gobé): Oui.
M. Johnson: ...les mots «pour une période d'au moins
trois mois».
M. Léonard: Ah! excusez, là. C'est un autre
amendement qu'on a.
M. Johnson: II vous est distribué pendant qu'on le lit de
ce côté-ci.
Le Président (M. Gobé): C'est ça. Alors, je
vais faire lecture de l'article 18.
M. Johnson: Pourquoi?
M. Léonard: Non.
Le Président (M. Gobé): Non? Bien...
M. Johnson: On vous en dispense, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Ah bien! Si vous m'en
dispensez, écoutez, on peut passer directement à
l'amendement.
M. Léonard: Allez-y donc, vous avez une belle voix, on va
entendre ça.
Le Président (M. Gobé): Alors, vous voulez que je
fasse lecture de l'article au complet? «Les tarifs qui sont applicables
aux spécialistes en chirurgie buccale et maxillo-faclale, aux
chirurgiens-dentistes et aux pharmaciens propriétaires pour la
fourniture de services assurés suivant la Loi sur l'assurance-maladie ne
peuvent être plus élevés, pour la période du 1er
décembre 1992 au 31 août 1993, que ceux ayant effet durant la
période du 1er juin 1992 au 30 novembre 1992, majorés d'au plus 3
%. Ils peuvent être majorés d'au plus 1 % à compter du 1er
septembre 1993.»
L'amendement se situe dans la sixième ligne, après le mot
«effet».
M. Johnson: D'une part. Et, deuxièmement...
Le Président (M. Gobé): Insérer, à la
septième ligne...
M. Johnson: ...vise à insérer quelque chose dans la
septième ligne.
Le Président (M. Gobé): ...après le chiffre
«1 %», les mots «pour une période d'au moins trois
mois».
M. Léonard: En vertu d'une entente.
Le Président (M. Gobé): M. le ministre, quelques
commentaires sur l'amendement? (21 h 10)
M. Johnson: Oui. L'explication, c'est que, dans l'article 17, on
ne voit actuellement nulle part le mot «entente», n'est-ce pas? On
ne voit pas le mot, alors qu'à l'article 22 on parle de «toute
disposition d'une entente visée aux articles 17 et 18». Alors,
là, quelqu'un qui va voir à 17, on ne parle pas d'entente ici,
aussi implicite soit-elle. Alors, on l'a ajoutée pour bien boucler la
boucle.
M. Léonard: Je suis surpris d'un tel amendement, et qu'on
ait découvert, tout à coup, qu'on faisait une
référence à quelque chose qui n'existait pas, du moins de
façon explicite.
M. Johnson: Bien, c'est une bonification, ce n'est pas...
M. Léonard: Oui, oui.
M. Johnson: Si vous insistez, on va le retirer...
M. Léonard: Ça me surprend. Non, non.
M. Johnson: ...et on va se comprendre quand même.
M. Léonard: Je trouve qu'effectivement ça bonifie
l'article, mais je suis surpris quand même. Pour des projets de loi qui
traitent de montants aussi importants - parce qu'il s'agit de la masse
salariale du gouvernement, 50 % du budget du gouvernement - on a l'impression
qu'on découvre tout à coup qu'on n'a pas ajusté tout
à fait les articles de loi. Je veux bien faire tout mon possible pour
bonifier le projet de loi en le critiquant, mais j'espère qu'on ne fera
pas trop d'oublis et qu'il n'y en a pas d'autres, qu'il n'y a pas trop
de...
M. Johnson: Ce n'était pas un oubli, mais c'est presque
à mon insistance. Vous savez combien j'aime les ententes! Deux de suite
en deux ans; une suite ininterrompue d'ententes depuis décembre
1985!
M. Léonard: Oui, mais on a vu dans quel sens vous aviez
pédalé après les propositions que vous aviez faites au
mois de mars, dans quel sens vous aviez pédalé assez vite
à reculons.
M. Johnson: Une économie de 125 000 000 $ pour les
contribuables.
M. Léonard: Assez vite à reculons, merci. Alors, il
ne faudrait pas essayer de faire trop d'esbroufe ici; il n'y a personne qui
soit dupe non plus. Au fond, c'est la case départ, en l'occurrence,
cette année. L'an dernier, le président a réussi son coup
de bluff, mais, cette année, non, ça n'a pas marché.
Alors, bon!
M. Johnson: Une économie de 125 000 000 $.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que l'amendement, le
premier amendement est adopté?
M. Léonard: Le premier amendement, ça a pour effet
d'éclairer un peu. Encore une fois, c'est sujet à la remarque que
j'ai faite, évidemment, mais c'est effectivement un peu plus clair, un
peu mieux rédigé. On va l'adopter. On va être d'accord pour
qu'on l'adopte, que la commission l'adopte. Vous pouvez applaudir.
Le Président (M. Gobé): Alors, l'amendement
à l'article 18 est donc adopté.
M. Léonard: Le premier amendement. Le Président
(M. Gobé): Le premier, oui. M. Johnson: Le
deuxième, M. le Président... Le Président (M.
Gobé): Le deuxième qui...
M. Johnson: ...je me permets de dire qu'il est d'une formulation
qu'on a vue à de nombreuses reprises ici. Il s'agit d'insérer la
référence à une période d'au moins trois mois,
à défaut de quoi, évidemment, le texte, tel que
formulé, laisserait soupçonner que les tarifs seraient
majorés de 1 % à compter de septembre 1993. Donc, entre
parenthèses, pour l'éternité. Je pense que ce serait une
interprétation qui ne serait même pas abusive de prétendre
que c'est 1 % pour toujours, alors que, là, on dit que,
évidemment, c'est au moins trois mois, ce qui laisse soupçonner
que ça peut être, au plus, n'importe quoi, mais à voir.
C'est ça que ça laisse porter, comme on l'a déjà
expliqué. Enfin, je me répète; on l'a dit dans les autres
articles où on l'a inséré.
M. Léonard: Mais ça nous ramène quand
même à la question: Quand est-ce que vous avez découvert
que vous aviez une rédaction aussi draconienne par rapport à ce
que vous pensiez avoir fait? Franchement...
M. Johnson: Dès qu'on l'a découvert, ça a
été corrigé.
M. Léonard: Mais je vous pose la question: Quand? Parce
que le projet de loi...
M. Johnson: Vous étiez avec nous. Le député
était avec nous lorsqu'on l'a corrigé. Alors, on pourrait dire
qu'entre le moment où ça a été déposé
à l'Assemblée nationale...
M. Léonard: La seule pression de ma présence vous a
fait réfléchir mieux à la rédaction de votre projet
de loi?
M. Johnson: Non, c'est une coïncidence, vraiment, dans ce
cas-là. Dans d'autres cas, c'est les questions des
députés, évidemment, autour de la table, qui font
ressortir les interprétations.
M» Léonard: Est-ce qu'on peut savoir qui, dans ce
cas-là, quand vous dites «les députés autour de la
table»?
M. Johnson: Bien, oui, mais, enfin! Vous les voyez autant que
moi; vous êtes là, et nous sommes tous là. Ce n'est pas le
député d'Anjou, il vient de se joindre à nous.
M. Léonard: alors, quand vous l'avez proposé hier,
c'était à la suggestion des députés autour de la
table. alors, c'est bien! ce n'était pas vous-même?
M. Johnson: Non, pas cette fois-là.
M. Léonard: Ce n'est pas le président du Conseil du
trésor qui a découvert ça?
M. Johnson: Pas cette fois.
M; Léonard: C'est ses fonctionnaires ou...
M. Johnson: Je suis député aussi, là.
M. Léonard: Mais je suis obligé de prendre la
parole du ministre quand il parle.
M. Johnson: Merci beaucoup. M. Léonard: Remarquez,
selon...
M. Johnson: Ce n'est pas un gros risque. Vous ne prenez pas un
gros risque.
M. Léonard: ...les règles parlementaires... Mais je
ne suis pas sûr, sûr que vous me convainquiez complètement
quand vous dites ça.
Le Président (M. Gobé): Alors, est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Léonard: Quant à l'amendement, oui, ça va
pour l'amendement.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que l'article 18 tel
qu'amendé est adopté?
M. Léonard: Un instant, M. le Président. J'ai des
questions à poser. Dans le cas, ici, ça touche les
spécialistes en chirurgie buccale et maxillo-faciale, les
chirurgiens-dentistes, les pharmaciens. Ça représente beaucoup de
personnes...
M. Johnson: Ça représente beaucoup de? M.
Léonard: De personnes, oui.
M. Johnson: M. Bergevin, du ministère de la Santé
et des Services sociaux, qui m'accompagne, peut aller dans ces détails
très précis, micro.
M. Léonard: Non.
M. Johnson: C'est ce qui est en cause.
M. Léonard: Est-ce qu'il y en a si peu que ça?
M. Johnson: La réponse, c'est oui; il y en a très
peu.
M. Léonard: Allons-y!
M. Bergevin (André): C'est de l'ordre d'une
quarantaine.
M. Léonard: Oui, pas plus que ça?
M. Bergevin: Par le biais des chiffres, si j'ai bien compris
votre question.
M. Johnson: Spécialistes en chirurgie buccale.
M. Léonard: Oui, une quarantaine de personnes en tout?
M. Bergevin: Oui.
M. Léonard: Je comprends que 40 personnes, pour le
président du Conseil du trésor, ce n'est pas très
important. C'est micro, micro, minuscule.
M. Johnson: Oui, mais, dans un taxi, ça prend beaucoup de
place, évidemment. Mais on parle de 400 000 personnes, là.
M. Léonard: Ah oui! vous, c'est vrai, vous jouez dans les
grands nombres, dans les masses salariales imposantes, importantes. 40
personnes, pour le président du Conseil du trésor, c'est
personne. Bon! Mais comment ça se fait que ça ne touche que 40
personnes? Ce sont des gens qui sont dans des hôpitaux, dans des
institutions précises et qui émargent au budget du
gouvernement?
M. Bergevin: Je m'excuse. Non, ils sont visés par la Loi
sur l'assurance-maladie. Ils visent des services particuliers du régime
qui sont les services de chirurgie buccale. Une partie de leur pratique est en
milieu hospitalier, et une partie en cabinet privé, normalement. Mais
c'est parce que c'est une spécialité qui est très,
très particulière et, par conséquent, on n'en retrouve pas
beaucoup au Québec.
M. Léonard: J'aimerais savoir si on parle vraiment de la
même chose.
M. Bergevin: C'est vraiment une surspécialité,
oui.
M. Léonard: Les spécialistes en chirurgie buccale
et maxillo-faciale, c'est ceux-là, 40?
M. Bergevin: Oui, c'est bien ça.
M. Léonard: Ah, oui! Parce qu'après il y a les
chirurgiens-dentistes, merci! Il y en a pas mal plus que ça.
M. Bergevin: Ah! ça, oui!
M. Léonard: Ah! O.K. Je vous avais posé la question
globalement. Là, on s'entend. C'est bien.
Le Président (M. Gobé): Donc, l'article 18...
M. Léonard: Minute! Les chirurgiens-dentistes, il y en a
combien, dans la convention? Là, je comprends, ce soir, que le
président du Conseil du trésor, ayant dû plaider et ayant
dû réorganiser son travail à cause de la question de
règlement qui a été soulevée en Chambre à
l'occasion de la loi 28, n'a plus la force de répondre lui-même
aux questions.
Le Président (M. Gobé): Là, M. le
député, peut-être qu'on ne peut pas imputer, quand
même, au président du Conseil du trésor des choses comme
ça. Je crois...
M. Léonard: Non, je dis que je constate que...
Le Président (M. Gobé): ...qu'il a le droit de
demander à un de ses fonctionnaires de...
M. Léonard: ...ce soir, il est moins volubile qu'hier
soir.
Le Président (M. Gobé): ...répondre à
vos questions afin de mieux vous informer. Je pense que ça fait partie
de notre tradition, dans les commissions parlementaires. Ça n'a rien
à voir avec sa forme.
M. Johnson: Non, je vous donne tout de suite avis que je ne l'ai
pas, non plus, avec moi - mais, là, vous risquez d'accuser les gens qui
m'accompagnent de la même chose - si vous demandez le code postal des
chirurgiens-dentistes; si vous demandez leur âge moyen; si vous demandez
la marque de leur voiture.
Le Président (M. Gobé): M. le ministre.
M. Johnson: Non, mais, là, on risque, à un moment
donné, de tomber dans le silence de part et d'autre...
Le Président (M. Gobé): Oui, c'est ça,
mais...
M. Johnson: ...si on insiste pour demander des choses comme
celles-là.
Le Président (M. Gobé): Le président verra
à ce que les travaux avancent avec diligence. (21 h 20)
M. Léonard: M. le Président, je vois que le
président du Conseil du trésor s'impatiente, qu'il perd les
pédales, jusqu'à un certain point, et je ne lui ai pas
posé ces questions. Bien sûr, il essaie de ridiculiser parce que,
en dedans, ça bouillonne un peu. Je le comprends. Je dis simplement que
je pose une question. J'ai bien le droit, M. le Président, de
m'intéresser au nombre de personnes que touchent les catégories
qui sont mentionnées nommément ici. C'est la seule question que
j'ai posée: Combien y-a-t-il de personnes, à peu près, qui
sont visées? Tout à l'heure, j'ai dit: C'est quoi, la masse
salariale, les objectifs tarifaires généraux en ce qui concerne
les médecins, etc.? On m'a dit 2 300 000 000 $. Je n'ai pas l'impression
de m'intéresser à des vétilles. Il s'intéresse
à des choses, à mon sens - juste le chiffre - qui sont
importantes; ça me paraît clair.
Le Président (M. Gobé): Alors, nous allons
demandera M. Bergevin...
M. Léonard: Alors, là, dans le cas où on
cite des personnes comme telles, je dis: Combien de personnes, à peu
près, sont touchées? On me dit 40. Dans un cas, ce n'est pas
gros. Les chirurgiens-dentistes, il doit y en avoir quand même beaucoup
plus.
M. Bergevin: II y en a nettement plus, M. le
député. Je m'excuse, je ne me souviens pas du chiffre exact, mais
c'est certainement de l'ordre de...
M. Léonard: C'est sûrement quelques centaines,
même quelques milliers.
M. Bergevin: Plus qu'une centaine, des milliers, oui.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Gobé): Alors, merci, M.
Bergevin.
M. Léonard: Je comprends ça.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Labelle.
M. Léonard: Puis la dernière, les pharmaciens
propriétaires, ça aussi, c'est un peu du même ordre. Ces
pharmaciens sont tous en
hôpital, ou bien ce sont des pharmaciens tels qu'on les
connaît, qui remplissent des prescriptions?
M. Bergevin: Ceux qui sont...
M. Johnson: Ce sont des pharmaciens propriétaires
visés par le régime et qui dispensent des médicaments
à des clientèles auxquelles on rembourse les médicaments.
C'est ça qui est en cause ici.
M. Léonard: O. K. Mais il y en a qui sont, par exemple, en
hôpital. Est-ce que ça les concerne? Ils ne sont pas compris
là-dedans. Ils sont comme fonctionnaires plutôt que comme
professionnels de la santé.
M. Johnson: Non. Non. L'article 18, c'est pharmaciens...
Le Président (M. Gobé): Propriétaires.
M. Johnson: Pharmaciens propriétaires. Alors, ils ne sont
pas en établissement, évidemment, sauf dans
l'établissement dont ils sont propriétaires.
Le Président (M. Gobé): Alors, l'article 18...
M. Léonard: Une dernière chose. Dans le cas de ces
professionnels, leur période de gel de 3 %, c'est du 1er décembre
au 31 août 1993, donc une autre période complètement
différente et, après ça, les trois mois à 1 %.
M. Johnson: C'est ça.
M. Léonard: Jusqu'à 1993. Du 1er juin au 30
novembre, c'est six mois?
M. Johnson: Non. C'est neuf mois.
M. Léonard: 1er juin au 30 novembre 1992, ça fait
six mois.
M. Johnson: Du 1er décembre 1992 au 31 août 1993,
ça, c'est neuf mois.
M. Léonard: Neuf mois. M. Johnson: D'accord.
M. Léonard: Tandis que ceux ayant effet durant la
période du 1er juin 1992 au 30 novembre 1992, ça, c'est six
mois.
M. Johnson: oui, c'est la base de comparaison. ils ne peuvent
être plus élevés que ceux ayant un effet majoré d'au
plus 3 %. c'est la base de référence.
M. Léonard: Ça va.
Le Président (M. Gobé): Alors, l'article 18 tel
qu'amendé est adopté?
M. Léonard: Ça va bien.
Le Président (M. Gobé): J'appelle maintenant
l'article 19. «S'il estime que les stipulations d'une entente ont pour
effet d'établir et de maintenir les montants des objectifs tarifaires ou
des tarifs à un niveau non supérieur à ce que
prévoit l'article 17 ou 18, le président du Conseil du
trésor peut en donner acte aux parties. L'article 17 ou 18, selon le
cas, ne s'applique pas alors aux professionnels de la santé visés
par cette entente. »
M. le président du Conseil du trésor, avez-vous des
explications à donner sur l'article 19?
M. Johnson: M. le Président, il m'apparait que ça
parie de soi-même. C'est, mot à mot, ce qu'on avait dans 149
à l'égard du gel, n'est-ce pas? C'est ça. Où on
pariait, à l'article 22... Alors, ça loge auprès du
président du Conseil du trésor la capacité, le pouvoir
d'évaluer si les ententes, une fois qu'on les aura conclues, seront
conformes aux grandes lignes, évidemment, aux paramètres qu'on a
arrêtés. Il y a toujours des aménagements possibles. Il
faut aller voir si l'entente, telle que conclue, c'est bien celle qui
correspond et qu'on prévoyait à 17 et 18.
M. Léonard: Si c'est en deçà. Si c'est
au-dessus, qu'est-ce que fait le président du Conseil du trésor,
si ce n'est pas conforme?
M. Johnson: Mais, là, c'est hors mandat,
évidemment. Il n'y aurait pas de signature, il n'y aurait pas d'entente.
Autrement dit, c'est comme si on voyait que, quelque part, parmi les douzaines
de partenariats employeurs-employés, quelqu'un se promenait avec une
entente à 4, 5 %, puis 6 % de plus dans un an. Ce n'est pas
prévu, là. J'exagère, pour fins, peut-être,
d'illustration, mais il n'y aura pas d'entente. On n'a pas donné de
mandat à qui que ce soit de régler en haut de ça.
M. Léonard: Bon. Il y a des ententes en dehors de ce qui
est prévu à 17 et 18, qui est la loi.
M. Johnson: Oui.
M. Léonard: Similaire. Alors, ça vise qui, ces
ententes qui ne sont pas conformes, qui ne rentrent pas dans le cadre de 17 et
18?
M. Johnson: Par exemple, à l'égard des
périodes couvertes...
(Consultation)
M. Johnson: C'est des mesures de prudence,
évidemment, m'indique-t-on. Moi aussi, je cherchais un exemple
à l'égard de ce qu'on a fait à l'article 22 de la loi 149,
mais c'est en tout cas. Alors, il s'est avéré que tout le monde
est conforme. Mais, ça, ça permet de faire en sorte que si
quelqu'un se détache ou... Ça fait qu'on ne le permet pas, pour
quelque raison que ce soit.
M. Léonard: Vous comprendrez, M. le Président, que
le président du Conseil du trésor ayant donné des
explications sur 17 et 18, je me demandais qui ça visait. Je me disais:
À un moment donné...
M. Johnson: Bien, dans les faits...
M. Léonard: Alors, là, ça ne vise
personne.
M. Johnson: ...ça vise tout le monde, mais n'a
touché personne.
M. Léonard: C'est une mesure de prudence.
M. Johnson: Ça visait tout le monde, mais n'a
touché personne.
M. Léonard: C'est une béquille, au cas où.
M. Johnson: Un filet plutôt qu'une béquille. M.
Léonard: Un filet, oui.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que ça vous
satisfait, M. le député de Labelle?
M. Léonard: J'ai quand même de la difficulté
à comprendre. On légifère pour ne rien dire, parce que 17
et 18 doivent couvrir tous les cas, normalement. Parce que, quand on fait le
tour de ça, ça couvre tout. Et, si ce n'est pas conforme, on doit
le rendre conforme, c'est la loi. Et là on dit autre chose, alors que
tout le monde est couvert puis que, d'après 17 et 18, on peut invalider
toute entente qui ne serait pas conforme. Pourquoi est-on obligé
d'arriver à dire, à 19, autre chose?
M. Johnson: Notamment, à 17 et 18, il y a des dates
très précises. Et si, pour quelque raison que ce soit, avec un
groupe, il était opportun de conclure une entente qui porte sur des
dates différentes pendant les 12 mois en cause, qui prévoirait 2
% à telle date, 1 % plus tard et 1 % un peu plus tard et que,
globalement, ça respecte, en niveaux, par exemple, et en
déboursés, les paramètres, le règlement ne pourrait
même pas l'entériner. On n'aurait pas de capacité
d'entériner, parce que toute la loi, toute l'économie dit: C'est
3 % tout de suite et, neuf mois plus tard, 1 % pour au moins trois mois. C'est
ça. Mais il est concevable, concevable, je dis bien...
M. Léonard: Imaginable, disons.
M. Johnson: C'est peut-être une autre façon de le
dire. J'ai une anecdote à ce propos-là; vous me rappellerez un
jour de vous la raconter. C'est de nous assurer que si, pour quelque raison que
ce soit, on négociait une entente qui n'ait pas
précisément les paramètres 3 plus 1 dans les délais
requis, aux dates précisées à 17 et 18, on puisse, quelque
part, dire: Oui, c'est conforme, ça, à l'économie
générale, aux paramètres, au cadre qu'on a dressé.
Et c'est l'article 19 qui permet de le faire. Autrement, on ne pourrait pas.
Autrement, on dirait: Non, vous ne pouvez pas conclure autre chose que
précisément les 3 % et le 1 %, neuf mois plus trois mois au
moins, etc., à telle date, du 1er décembre à telle autre
date, au 31 août - au 30 août ou au 31 août, je ne sais trop.
Dans l'exemple qu'on avait ici, à 18, les dates étaient
très, très précises. C'est un filet qui permet de ramasser
ce qui pourrait s'échapper de tout le reste, qui permet de les ramener,
incidemment, et de dire: Bon, ça, non; j'évalue que ça ne
ressemble pas à l'entente qu'on a négociée avec tout le
monde. Ou alors, oui, effectivement, c'est une autre façon
d'aménager l'entente et qui respecte, parce qu'elle a un effet
comparable, l'entente générale qu'on a conclue.
M. Léonard: Dans quelle mesure le président du
Conseil du trésor pourrait-il imposer un réaménagement
d'ententes déjà conclues en 17 et 18 en utilisant 19? (21 h
30)
M. Johnson: On parle d'autres groupes. Justement. Ce n'est pas
ça, justement. On parle d'autres groupes qui, éventuellement,
concluraient une entente où les dates d'entrée en vigueur des 3 %
puis du 1 % ne seraient pas exactement les mêmes. Ou même, on
pourrait prétendre que le pourcentage ne serait pas le même.
Ça pourrait être, pour fins d'exemple, 2,8 % à telle date,
puis 1,2 % un peu plus tard, huit mois après, pour quelque raison que ce
soit. Alors, on pourrait dire, bien, bien caricaturalement, bon, 2,8 % pendant
huit mois et 1,2 % les quatre derniers mois, ça fait 4 %, à
niveau, sur un an. Ce n'est pas 3 % plus 1 %, c'est 2,8 % plus 1,2 %. Ce n'est
pas exactement les mêmes dates. C'est la même chose. C'est
comparable, au total. Donc, on se sert de 19 pour le faire. Les autres articles
ne permettent pas de le faire. Autrement, ils ne pourraient même pas
conclure cette entente-là, ils contreviendraient à la loi. Ils ne
se seraient pas entendus selon les paramètres précis.
M. Léonard: Mais, dans la mesure où on apporte un
amendement à la dernière ligne, et de 17 et de 18, où on
dit: «Ils peuvent être majorés...
M. Johnson: Majorés.
M. Léonard: ...d'au plus 1 % pour une période d'au
moins trois mois à compter du 1er septembre 1993», ça,
ça veut dire que ça ne donne pas de fin à l'application
des articles 17 et 18. On peut aller loin dans le temps. Donc, l'article 19
vient de vous donner un pouvoir important par la suite pour négocier,
même en l'an 2003, si, par hypothèse, vous étiez encore
là.
M. Johnson: Non. Ce n'est pas ça du tout, non, non. Je
vous arrête tout de suite, dans la mesure où vous êtes un
petit peu sur une fausse piste.
M. Léonard: Ha, ha, ha!
M. Johnson: Non, mais vous ne le faites pas exprès.
M. Léonard: Ça se peut. Non, non.
M. Johnson: Non, écoutez, je ne prétends pas que
vous le faites exprès.
M. Léonard: Ça se peut très bien.
M. Johnson: Non, non, c'est compliqué. Ce qui est en cause
ici... Il faut voir l'univers où on a beaucoup de groupes, dans le fond.
On n'a pas juste un groupe. On ne signe pas une entente. Il y a des douzaines
et des douzaines de groupes.
M. Léonard: Oui, plusieurs. Oui, d'accord.
M. Johnson: Et à l'égard, dans 17 et 18, des
professionnels de la santé, le modèle, la façon dont il
s'applique à eux, compte tenu des dates d'échéance de nos
contrats et de nos ententes avec eux à l'égard de la RAMQ,
prévoit que c'est à telle date qu'on renouvelle, à telle
date qu'on ajuste. Alors, on les prévoit spécifiquement dans 17
et 18. Ce qu'on dit dans cet article, ce qu'on disait dans le premier
alinéa de l'article 8 à l'égard des syndiqués, par
exemple, dans la section II, c'est que si c'est comparable, une entente avec un
groupe, au modèle qu'on connaît, dont on parle depuis deux jours,
on doit pouvoir l'entériner, on doit pouvoir, même s'il ne
ressemble pas à ce que 17 et 18 disent exactement, s'il ne ressemble pas
mais qu'il est comparable, qu'il a le même effet global, quant à
nous, comme payeur, là, si ces gens-là sont disposés,
comme payés, employés, à conclure une entente selon ces
termes-là, il faut un mécanisme pour dire oui. Ce n'est pas
exactement à telle date, ce n'est pas exactement à telle autre
date, ce n'est pas exactement trois, ce n'est pas exactement un, mais c'est
comparable. Donc, très bien, on va conclure cette entente-là. Si
ce n'était pas de 19, on ne pourrait même pas faire ça. La
loi interdirait aux gens de s'entendre autrement que selon ce qui est
marqué à 17 et 18. C'est tout ça qui est en cause.
Maintenant, la dernière fois - je reviens, là - on
m'indique que dans 149 il y avait une disposition semblable. Elle n'a pas
servi. Tout le monde était dans le gel de six mois. C'est ça, la
disposition principale. Il y avait un gel dessus. Ce qu'on m'indique, ce qui
vient ajouter, c'est que, en l'occurrence, quand on est dans l'univers
où on parle des objectifs tarifaires, par opposition à parler des
taux et échelles de salaires, ce n'est pas aussi purement
mécanique que dans le cas des objectifs tarifaires que ce ne l'est dans
le cas des taux à échelle, notamment parce qu'on doit, entre
autres, pourvoir à se rembourser pour des dépassements de la
période précédente. Comme je l'ai indiqué par cet
exemple-là, hier, je crois: 2 300 000 000 $, 3 % de plus: 69 000 000 $.
Bon, on ajuste l'objectif tarifaire de 69 000 000 $, moins tout
dépassement par rapport à l'objectif de 2 300 000 000 $ qu'on
avait déterminé l'an dernier. S'il y a eu un dépassement
d'une dizaine de millions, par exemple, on en tient compte lorsqu'on fixe pour
l'année suivante, l'objectif tarifaire. Alors, ça aussi, il faut
tenir compte de ça avec les professionnels de la santé. Or, si
ça a une application, ça risque d'en avoir une ici,
peut-être. Mais, même là, ça risque d'avoir...
Le Président (M. Audet): Ça va pour l'article 19?
C'est adopté?
M. Léonard: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Audet): Alors, j'appelle l'article 20.
«Les taux et échelles de traitements ainsi que les primes
applicables aux médecins spécialistes, aux médecins
omnipraticiens et aux chirurgiens-dentistes pour la fourniture de services
assurés suivant la Loi sur l'assurance-maladie sont, durant la
période du 1er décembre 1992 au 31 août 1993, ceux ayant
effet durant la période du 1er juin 1992 au 30 novembre 1992,
majorés d'au plus 3 %. Ils peuvent être majorés de nouveau
d'au plus 1 % à compter du 1er septembre 1993.» Il y a un
amendement.
M. Johnson: On va lire tout suite l'amendement, qui sera familier
à vos oreilles: À l'article 20, insérer, dans la
septième ligne, après le chiffre «1 %» et avant le
mot «à», les mots «pour une période d'au moins
trois mois».
Le Président (M. Audet): Des questions sur
l'amendement?
M. Léonard: Ça va aller. Après tout ce
temps, on a compris.
Le Président (M. Audet): L'amendement est adopté.
Sur l'article amendé?
M. Léonard: Sur l'amendement... Moi,
j'aurais une...
Le Président (M. Audet): Allez-y, M. le
député de Labelle.
M. Léonard: M. le Président, ma question, c'est: II
y a l'article 17 qui existe, et là on revient avec l'article 20.
L'article 17 porte sur les objectifs tarifaires généraux...
M. Johnson: Oui.
M. Léonard:... donc, c'est des masses globales qui
comprennent nécessairement des taux et échelles...
M. Johnson: Non. Non, bien...
M. Léonard:... qui sont établis...
M. Johnson: Non, la réponse est non.
M. Léonard: La réponse est non?
M. Johnson: Non, non, il y a des gens qui...
M. Léonard: Alors, comment ça s'articule, 17 et
20?
M. Johnson:... sont à salaire. Bien, l'article 20, c'est
pour ceux qui sont à salaire. On parle des taux et échelles de
traitements pour les médecins, etc., qui sont à salaire. Les
autres articles couvraient ceux qui sont à l'acte...
M. Léonard: À la «castonguette».
M. Johnson:... mettons, oui, si vous voulez - à la
vacation, et qui, eux, sont couverts par l'objectif tarifaire.
M. Léonard: Là, c'est donc les médecins
spécialistes à salaire, les médecins omnlprati-ciens, les
chirurgiens-dentistes...
M. Johnson: Une centaine de spécialistes et environ 1000
omnipraticiens.
M. Léonard: 1000 omnis et les dentistes.
M. Johnson: Oui, on retrouve ces gens-là dans tout
ça, les CLSC, certains... Surtout.
M. Léonard: Ah! Ah! Ah! O. K. Les CLSC.
M. Johnson: Mais c'est les médecins à salaire:
centres d'accueil...
Le Président (M. Audet): Ça veut dire qu'il y a
deux classes... Parce qu'il y a une classe qu'on retrouve dans les deux
articles: les chirurgiens-dentistes. Ça veut dire qu'il y a deux classes
de chirurgiens-dentistes?
M. Johnson: Certains sont salariés, oui. Le
Président (M. Audet): O. K.
M. Léonard: L'expression «pour la fourniture de
services assurés». Pourquoi utilise-t-on cette expression
«pour la fourniture de services assurés»? C'est pour leurs
services professionnels?
M. Johnson: La fourniture des services assurés au sens de
la Loi sur l'assurance-maladie. Parce qu'ils les fournissent, alors, ils sont
payés pour la fourniture des services.
M. Léonard: Oui, mais, disons que vous prenez quelqu'un
qui est à plein temps, vous l'engagez; il y a quelqu'un, un
médecin spécialiste ou omnipraticien, qui est à
salaire...
M. Johnson: Oui.
M. Léonard:... bon, bien, c'est la prestation de ses
services: «fourniture de services», qu'on dit; il y a quelqu'un
qu'on engage, qui fournit ses services? C'est une prestation de services.
M. Johnson: Oui. C'est ce qu'on paie, c'est les taux, les
échelles de traitements...
M. Léonard: Pourquoi utilise-t-on «fourniture»
plutôt que «prestation»? Fourniture, ça s'entend de
biens matériels beaucoup plus que de... Fourniture de services, les
fournitures, là...
M. Johnson: Non, mais c'est sûr. Il reste qu'ils
s'arrangeront avec leurs troubles.
M. Léonard: II me semble que ça jure, je dois dire,
en termes de...
Une voix:...
M. Johnson: Pardon? Partout où le mot
«fourniture» apparaît? Mais il apparaît ailleurs,
là. On va être cohérents ou...
M. Léonard: Je dois vous dire que c'est un mot qui
m'étonne, la fourniture de services.
M. Johnson: Bien, ça ne vous a pas étonné
à l'article 17, mais ça vous étonne à l'article
20.
M. Léonard: Oui, j'ai...
M. Johnson: Quand vous êtes-vous aperçu de
ça? Ha, ha, ha!
M. Léonard: Ha, ha, ha! Il reste que...
M. Johnson: Et qui s'est aperçu de ça? Mais ce
n'est pas un terme de l'art, ça, dans le fond?
M. Léonard: Non. Le terme de l'art, c'est plutôt
«prestation de services», je dois dire. Mais, là...
M. Johnson: Mais c'est très français, par ailleurs,
là. C'est blanc bonnet et bonnet blanc. (21 h 40)
M. Léonard:... si vous l'avez utilisé dans la Loi
sur l'assurance-maladie, je ne chicanerai pas, mais, hier, on a fait comme je
les ai appelées, des corrections élégantes...
M. Johnson: Oui.
M. Léonard:... des nuances élégantes.
M. Johnson: Alors, ça va?
M. Léonard: Bon. Comme ça, c'est ça qu'il
faut utiliser? Dans le jargon des légistes, on dit: fourniture des
services.
M. Johnson: L'amendement est-il adopté?
Le Président (M. Audet): Oui, l'amendement est
adopté.
M. Léonard: Oui, on l'a déjà adopté,
l'amendement.
M. Johnson: Ça, c'était fait.
M. Léonard: C'est déjà fait, ça.
Ça va bien, M. le Président.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 20 tel
qu'amendé est adopté?
M. Léonard: On laisse «fourniture»? M.
Johnson: Parfait. C'est préférable.
Le Président (M. Audet): Alors, c'est adopté.
L'article 21. «Les premier et deuxième alinéas de l'article
5, les articles 6, 7, et 9 à 12 s'appliquent, compte tenu des
adaptations nécessaires, à compter du 1er juillet 1992, à
toute entente liant les pharmaciens exerçant dans un centre hospitalier,
conclue en vertu de l'article 3 de la loi sur l'assurance-hospitalisation (L.
R. Q., chapitre A-28). «Il en est de même, à compter du 1er
janvier 1993, de toute entente liant les résidents en médecine,
conclue en vertu de l'article 19. 1 de la Loi sur l'assurance-maladie.
»
Est-ce qu'il y a des amendements à cet article? Il n'y a pas
d'amendement. Alors, est-ce qu'il a des commentaires?
M. Léonard: Oui, je pense que, là, ça
mérite quelques explications.
(Consultation)
M. Léonard: J'ai une question à poser.
M. Johnson: Oui?
M. Léonard: M. le Président.
Le Président (M. Audet): Ça me fait plaisir!
M. Léonard: Pourquoi, dans ces cas-là, utilise-t-on
ce libellé plutôt que de pondre un article comme il y avait, par
exemple, en 17, 18 ou 20, même, pour les pharmaciens exerçant dans
un centre hospitalier, plutôt que de retourner à l'article 5,
puis, après ça, à 6, 7, 9 à 12, reprendre toute la
loi en changeant partout, je suppose, pour la lire correctement, tous les mots,
mais en changeant le mot idoine par le mot «pharmaciens»?
M. Johnson: Oui. C'est un cas spécifique,
évidemment, où on a affaire à des professionnels de la
santé, reconnus comme tels, qui négocient en vertu de la Loi sur
l'assurance-hospitalisa-tion - dans le cas des pharmaciens, c'est sur
l'assurance-hospitalisation - avec le ministère de la Santé comme
interlocuteur, mais qui sont autrement traités au point de vue
rémunération, comme les membres d'unités de
négociation, comme des salariés, d'où la
référence aux articles 5, 6, 7, 9 à 12. Ils sont
rémunérés par les hôpitaux. Ce n'est pas la
Régie de l'assurance-maladie qui paie ces gens-là. Ce sont des
salariés dans les établissements. Et c'est le régime
mécanique, je dirais, qui s'applique aux syndiqués des
établissements, qui s'applique à eux. Mais on en fait un cas
spécial, parce que, malgré tout, Ils sont liés par une
entente. Et je crois que les députés sont en train de recevoir
des lettres de 900 d'entre eux - je vous dis tout de suite qu'il y en a 900 -
quant aux conditions, justement, de rémunération qui sont les
leurs.
Alors, ça explique l'article spécial pour ces
gens-là. La même chose est vraie, évidemment, pour les
résidents où, là, c'est en vertu de la Loi sur
l'assurance-maladie que leur statut est établi. Alors, c'est un hybride.
On me le signale, et c'est ça que le député
évoquait, dans le fond. C'est une situation un peu hybride, mais II faut
la traiter comme telle. C'est une situation spéciale.
M. Léonard: Les résidents, c'est quelques
centaines. C'est aussi 700, 800 ou 900? 1000, à peu près?
M. Johnson: 1800.
M. Léonard: 1800? Bien, les promotions de médecine,
par année, il y en a 200, 180 à 200. Puis on est résident
durant cinq ans. Donc, ça fait...
M. Johnson: Ça peut être six ans, évidem-
ment.
M. Léonard: 5 fois 200, ça fait 1000.
M. Johnson: Quand on additionne toutes les cinq. Il y a quatre
facultés de médecine au Québec.
M. Léonard: Oui, mais les quatre facultés... C'est
ça. C'est combien?
M. Johnson: La plus petite, à Sherbrooke, c'est 80,
à peu près, il me semble, de mémoire. Alors, c'est 80. Une
couple de fois 100; 125; 140 à l'Université de
Montréal.
M. Léonard: C'est 400 dans le Québec, par
année, les promotions.
Une voix: Environ 400.
M. Johnson: C'est 400, oui.
M. Léonard: 400 dans l'ensemble du Québec.
M. Johnson: oui, c'est 525 qui sont admis, de mémoire,
là, les admissions annuelles, avec spécialistes, omnis, et tout,
mais la cohorte qui est diplômée, il y en a à peu
près 400.
M. Léonard: 400.
M. Johnson: c'est ça. il y a des durées de
résidence variables, jusqu'à six ans dans certaines
spécialités, d'où le chiffre d'à peu près
1800.
Le Président (M. Audet): Ça va. L'article 20 est-il
adopté?
M. Léonard: là, vous êtes sûr de votre
libellé, cette fois. vous n'oubliez pas d'amendement, parce qu'on n'en a
pas apporté dans cet article-là?
M. Johnson: Est-ce que le député en suggère
un?
M. Léonard: Je n'en suggère pas... M. Johnson:
D'accord.
M. Léonard: ...mais je suis étonné qu'il n'y
en ait pas. C'est à peu près un des premiers articles qu'on
rencontre où il n'y a pas d'amendement.
M. Johnson: Vous n'êtes pas au bout de votre
étonnement, il n'y en a pas dans le prochain non plus.
M. Léonard: Bien oui. Ça devient grave.
Le Président (M. Audet): Alors, si je comprends bien, on
est prêt a adopter l'article 21?
M. Léonard: On se demande si tout le travail a
été fait.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 21 est
adopté?
M. Johnson: Adopté.
M. Léonard: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Audet): Alors, l'article 22.
M. Léonard: Les deux paragraphes. Parce qu'on avait
décidé - vous n'étiez pas là - qu'on adoptait
paragraphe par paragraphe.
Le Président (M. Audet): Excusez-moi! Alors, le premier
paragraphe étant adopté, le deuxième est aussi
adopté?
M. Johnson: Alinéa par alinéa, M. le
Président.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Audet): Alors, l'article 22. «Toute
disposition d'une entente visée aux articles 17 et 18, en vigueur le
(indiquer Ici la date d'entrée en vigueur de la présente loi) et
ayant pour objet l'ajout d'un montant forfaitaire de 1 %, cesse d'avoir effet
à l'expiration de 12 mois de la date de prise d'effet de cet
ajout.»
Est-ce qu'il y a des amendements? Il n'y a pas d'amendement, vous l'avez
mentionné tantôt. Est-ce que qu'il y a des commentaires, des
questions? Alors, est-ce que l'article est adopté?
M. Johnson: C'est de la concordance, M. le Président. Ce
n'est pas la première fois qu'on voit ça. C'est la
référence aux 12 mois et à la cessation du forfaitaire, le
cas échéant, au bout de 12 mois.
M. Léonard: Mais, je ne comprends pas, parce qu'on l'a
déjà dit, ça. On l'a déjà dit à 17,
18.
M. Johnson: Pas dans cette section-là. M.
Léonard: Oui. M. Johnson: Non.
M. Léonard: À 20. On le dit partout. Le 1 %, il est
déjà là.
M. Johnson: Non, non, on ne parle pas de ça,
là.
M. Léonard: Ah! ça, c'est te forfaitaire. M.
Johnson: On parie du forfaitaire.
M. Léonard: O.K. Bien, le forfaitaire est avant, lui.
Cesse d'avoir effet à l'expiration de 12 mois de la date de prise
d'effet de cet ajout. Ça fait référence à quoi,
«de cet ajout»? Ayant pour objet l'ajout d'un montant forfaitaire
de 1 %.
M. Johnson: Oui, c'est ça.
M. Léonard: Donc, on ne veut pas que ça
s'étire sur plus que 12 mois?
M. Johnson: C'est ça.
M. Léonard: C'est ça que ça veut dire.
M. Johnson: Tel que prévu en octobre 1989.
M. Léonard: O.K.
Le Président (M. Audet): Adopté?
M. Léonard: Adopté.
Dispositions diverses et finales
Le Président (M. Audet): Alors, l'article 23. Nous passons
maintenant aux dispositions diverses et finales. Article 23. «Les
modifications aux conditions de travail des salariés qui
résultent de la présente loi sont considérées faire
partie des conventions collectives liant ces salariés.» Est-ce
qu'il y a des amendements?
M. Johnson: Pas d'amendement, M. le Président.
Le Président (M. Audet): Alors, des commentaires? Des
questions?
M. Léonard: Les modifications aux conditions de travail
des salariés...
M. Johnson: Alors, c'est la disposition principale
opérante, évidemment, qui fait en sorte que la loi
traitée...
M. Léonard: Donc, ça veut dire que la loi vient
s'écrire dans les conventions collectives.
M. Johnson: Si on veut. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 23 est adopté.
L'article 24. On va lire les deux paragraphes, et on prendra soin de les
adopter l'un après l'autre. «Malgré toute disposition
inconciliable d'une loi, d'un règlement, d'un décret, d'un
arrêté, d'une règle budgétaire, d'une directive ou
d'une instruction, le gouvernement peut, sans autre formalité, fixer ou
modifier le montant ou la date de versement de toute subvention qu'il verse ou
qu'un ministre verse à un organisme public afin de tenir compte du
niveau maximum de rémunération applicable selon la
présente loi. «Un décret pris par le gouvernement en vertu
du présent article prend effet à la date à laquelle il est
pris ou à toute autre date antérieure ou postérieure qui y
est fixée. Le cas échéant, la Loi sur les
règlements (LR.Q., chapitre R-18.1) ne s'applique pas à son
égard.»
Est-ce qu'il y a des amendements?
M. Johnson: Pas d'amendement, M. le Président.
Le Président (M. Audet): Pas d'amendement. Des
commentaires? Des questions?
M. Léonard: Comment pouvez-vous établir de
façon sûre le montant de la subvention qui est en cause? Il y a
les états financiers, il y a les budgets par les institutions. À
partir de quels renseignements faites-vous ça?
M. Johnson: À partir des listes de paie. On parle de la
rémunération, là.
M. Léonard: C'est ça, mais fixer le montant de
toute subvention, je pense que c'est ça, ou modifié. C'est parce
que, dans un budget d'institution, dans la masse salariale, vous avez toutes
sortes de choses: des gens qui sont partis durant trois mois, qui ont
été remplacés, d'autres qui ne l'ont pas
été. Donc, il se dégage ce qu'on appelle des compressions
budgétaires. Comment en tenez-vous compte lorsque vous établissez
le budget et le montant de la subvention? Techniquement, ça doit
représenter des problèmes.
(Consultation)
M. Johnson: C'est à partir des renseignements fournis sur
le formulaire DGF-1. Il existe toujours. C'est un vieux souvenir, un relent
de...
M. Léonard: DGF-1?
M. Johnson: DGF-1, oui, qui prévoit, à certaines
lignes, la rémunération des syndiqués, des
non-syndiqués, des cadres, etc. Donc, il y a une masse salariale qui se
dégage, qui s'établit à partir de ce moment-là, et
c'est l'information à partir de laquelle on fonctionne au
ministère de la Santé, après ça. Enfin, je ne sais
pas si ça répond à votre question; vous demandiez quelle
était la source de l'information que le ministère détenait
pour pouvoir ajuster sa subvention en conséquence. (21 h 50)
M. Léonard: Pas juste dans la Santé, on est
dans...
M. Johnson: Oui, oui, mais, là, je vous ai donné la
Santé.
M. Léonard: Oui, mais toutes les...
M. Johnson: Enfin, on continue. Les commissions scolaires aussi;
on a le nombre de profs à l'Enseignement supérieur.
M. Léonard: C'est une formule standard à travers le
gouvernement?
M. Johnson: DGF-1, je l'ignore. M. Léonard: Un
formulaire standard.
M. Johnson: Je ne crois pas. DGF-1, c'est dans la Santé,
de mémoire. C'est ça.
M. Léonard: Oui.
M. Johnson: ailleurs, c'est avec les commissions scolaires,
évidemment, qui, selon les règles budgétaires, dressent
tout leur budget salarial.
M. Léonard: Oui. C'est précis, mais...
M. Johnson: C'est d'une précision extraordinaire.
Ça a 60 pages, probablement, juste le manuel explicatif. Non,
littéralement, c'est une mini brique...
M. Léonard: C'est le formulaire de trois pages. Ha, ha,
ha!
M. Johnson: ...que les règles budgétaires pour les
commissions scolaires.
M. Léonard: Ma question, en tout cas, ce qu'il
m'intéresserait de savoir - je ne sais pas si vous avez l'explication;
je ne veux pas étirer non plus là-dessus - vous avez, dans une
institution, quelque part, un professionnel qui travaille jusqu'au 15 juin,
puis il démissionne; vous le remplacez le 30 septembre, par
hypothèse. Durant tout ce temps, l'institution a
bénéficié d'un budget x non utilisé, ce qu'on
appelle les compressions budgétaires. C'est l'institution qui le garde?
L'hôpital garde...
M. Johnson: Non, c'est sur la base d'un budget que c'est fait. Un
budget qui est bien fait prévoit des taux de roulement et les situations
que vous évoquez, sur des grands nombres, littéralement. Alors,
ce n'est pas à la journée que c'est suivi, évidemment. On
essaie de voir pour l'année quelle va être la masse salariale d'un
établissement, quel qu'il soit, et l'établissement a prévu
qu'il va y avoir des congés de maternité, qu'il va y avoir des
congés de maladie, des congés sans solde, le taux de roulement,
des départs, un taux de vacance qui est comblée ou qui ne l'est
pas. Alors, c'est ça.
(Consultation)
M. Johnson: Enfin, numériquement, ce que ça
signifie, tout ça, c'est que les masses salariales sur lesquelles on
fondait nos prévisions budgétaires prévoyaient,
évidemment, il y a quelques semaines, qu'on ajustait les masses
salariales au 1er juillet de 3 % et qu'on tenait compte du fait que le 1 %
continuait, le forfaitaire. Or, il ne continue plus. Donc, on va ajuster
ça. Et ce ne sera que de 3 % qu'on indexera, évidemment,
d'où l'économie de 125 000 000 $.
M. Léonard: Sur le dos des syndiqués. M.
Johnson: Qui sont d'accord avec nous.
Le Président (m. audet): alors, le premier paragraphe de
l'article 24 est adopté? est-ce que le deuxième l'est aussi, ou
est-ce qu'il y a d'autres commentaires?
M. Léonard: Le deuxième, j'ai quand même une
chose là-dessus, M. le Président, une question à poser.
«Un décret pris par le gouvernement en vertu du présent
article prend effet à la date à laquelle il est pris ou à
toute autre date antérieure ou postérieure qui y est
fixée.» Le mot «postérieure», ce n'est pas
grave, c'est après, mais vous prenez un décret, et il prend effet
à une date antérieure. Ça ne pose pas de problème,
un décret qui prend effet à une date antérieure à
la date à laquelle il est pris? C'est un effet rétroactif,
ça.
M. Johnson: C'est pour tenir compte du fait que les ajustements
auxquels on doit maintenant procéder au point de vue budgétaire
s'appliquent - on peut le faire par décret, notamment, pour changer les
règles budgétaires, le versement des subventions - couvrent des
périodes qui ont pu commencer à courir lors de la prise du
décret. On va faire les calculs, et tout, donner suite à toutes
les... C'est comme la dernière écriture à faire,
finalement, le décret, dans certains cas, pour fixer le montant de la
subvention qui va modifier la règle budgétaire existante, pour
tenir compte des modulations, du réaménagement des 3 % et du 1 %.
Et, au moment où le décret sera pris, il n'est pas impossible que
certaines de ces périodes à l'égard desquelles on
décrète auront commencé à courir, d'où
l'entrée en vigueur, la prise d'effet antérieure à la date
du décret. C'est tout ce qui est en cause ici. C'est pour des raisons
d'efficacité pure et simple.
La Loi sur les règlements prévoit que, si un décret
doit être pris, il est publié, prépublié; il y
a toutes sortes d'histoires de cette nature-là, vous le savez. Si
c'est ça qui retarde le versement d'une subvention, c'est un peu
énorme. Surtout que, par l'effet de la loi et par entente, c'est
réglé, le niveau auquel on doit... Alors, je ne sais pas si les
gens qui vont regarder la Gazette officielle vont être
consultés sur le fait de ces 3 %. Vous me permettrez de dire que
ça fait longtemps que c'est connu. Ce n'est plus négociable,
c'est conclu, ça a été négocié. Alors, il
faut être efficace, mais la mécanique veut que, dans certain cas,
on prenne un décret. Alors, on le prend de façon plus efficace,
plus rapide dans ce cas ici, évidemment.
(Consultation)
M. Johnson: M. le Président... Ça va?
Le Président (M. Audet): Ça va, M. le
député de Labelle? Avez-vous d'autres commentaires, ou si...
M. Léonard: C'est parce que, moi, je m'interroge. Je sais
qu'il a sa question, il pourra y revenir.
M. Johnson: Oui.
M. Léonard: Malgré toute disposition inconciliable
d'une loi, d'un règlement, d'un décret, d'un arrêté,
d'une règle budgétaire, d'une directive, d'une instruction, on
vient de tout faire sauter, et là on dit - il y a un décret pris
par le gouvernement - «ou à toute autre date
antérieure». Et on ajoute, par la suite, «le cas
échéant, la Loi sur les règlements ne s'applique pas
à son égard.»
M. Johnson: Le député a oublié la substance
même de l'article dans ce qu'il vient de lire, c'est-à-dire que
c'est balisé d'une façon extrêmement serrée.
Ça n'a qu'un seul objet, tout ça, c'est de fixer ou de modifier
le montant ou la date de versement afin de tenir compte du niveau maximum de
rémunération applicable selon la présente loi. Ce n'est
pas pour n'importe quelle raison, c'est de façon spécifique,
unique, je dirais. Le seul objet possible, c'est de rendre un geste, une
instruction, une règle budgétaire, etc., un décret, un
arrêté conforme à la présente loi au titre du niveau
de rémunération. C'est la seule chose. Alors, c'est très
bien balisé, très proprement, très clairement, d'où
le fait qu'on peut le faire. Ce n'est pas une disposition d'ordre
général, donc, c'est très acceptable. C'est exemplaire,
à cet égard-là.
M. Léonard: Oui. Je me méfie.
M. Bélanger (Anjou): Avec la permission de la commission,
je n'ai pas été nommé pour la commission, mais...
Le Président (M. Després): Oui, effectivement, vous
n'êtes pas...
M. Bélanger (Anjou): ...j'ai uniquement une question que
j'aimerais poser au ministre, avec la permission, s'il y a consentement.
Le Président (M. Després): S'il y a consentement,
on peut permettre au député d'Anjou de...
M. Johnson: Oui.
Le Président (M. Després): Allez-y!
M. Bélanger (Anjou): Je me demandais si cette
rétroactivité-là ne servait pas à couvrir,
peut-être, dans certains cas où on avait dépassé les
normes, pour essayer de corriger la situation. C'est ça? Parce que j'ai
peine à imaginer un cas où on pourrait, justement, exiger une
date antérieure. (22 heures)
M. Johnson: Non. Ce que je veux dire, c'est que, par exemple dans
la santé, les années... enfin, ça commence en avril, comme
tout le monde, le 1er avril, et les budgets définitifs sont
arrêtés après le 1er avril. Donc, on devra tenir compte,
pour toute l'année, du fait que les dispositions qu'on avait l'an
dernier ne s'appliquent plus. Le 1 %, notamment, de forfait n'est plus payable.
Si on veut réaliser l'économie, lorsqu'on versera la subvention,
il faut prendre un autre décret, modifier les règles
budgétaires, etc., à l'égard de l'année
déjà commencée le 1er avril dernier. Alors, c'est à
l'égard de toute l'année. Donc, ça aura un effet pour
toute l'année à partir du 1er avril, qui est déjà
une date antérieure à aujourd'hui.
M. Léonard: Pourquoi doit-on ajouter: «Le cas
échéant, la Loi sur les règlements ne s'applique pas
à son égard»? Qu'est-ce que ça veut dire?
M. Johnson: C'est justement dans ces cas-là. C'est
justement, d'une part, dans le cas où, à cause des dates, on
n'aurait pas le temps de prépublier. On suspend la prépublication
pour agir plus rapidement, c'est tout. Il n'y a pas d'objet, je dirais, de
litige à...
M. Léonard: Mais, étant donné que vous
pouvez faire prendre effet à une date antérieure - j'ai cru
à vos balises, supposons qu'on croie à vos balises - pourquoi
est-on obligé de suspendre aussi la Loi sur les règlements? On
pourrait aussi publier, mais ajuster la date en conséquence et ne pas
suspendre la Loi sur les règlements. Là, on fait tout sauter, il
n'y a plus rien qui existe.
M. Johnson: Je partageais pendant quelques
instants les interrogations du député de Labelle sur les
mots «le cas échéant», vu que ça s'applique,
etc., tout le temps, croyais-je, moi aussi. Mais, en réalité, si
on s'en réfère aux trois premières lignes de l'article 24
et surtout, par exemple, quand on prend l'exemple du décret comme tel,
d'un arrêté, d'une règle budgétaire, d'une directive
ou d'une instruction, ce n'est pas nécessairement un règlement
qui est en cause. Alors, il y a des gestes qui donneront suite à la loi,
qui, de toute façon, n'ont pas à être conformes à la
Loi sur les règlements. La Loi sur les règlements ne s'applique
pas à ces gestes-là. Mais, dans le cas des gestes qui sont soumis
à la Loi sur les règlements, on dit: Dans ces cas-là, donc
le cas échéant, la Loi sur les règlements ne s'appliquera
pas. L'énumération qu'on donne aux trois premières lignes
couvre toutes sortes de gestes. Dans certains cas, ils sont soumis à la
Loi sur les règlements et, dans d'autres cas, ils ne le sont pas,
d'où l'expression «le cas échéant» pour
couvrir les cas où la Loi sur les règlements serait censée
s'appliquer.
M. Léonard: Moi, je ne suis pas un grand juriste comme
votre conseiller ou le conseiller du ministre, mais de voir sauter la Loi sur
les règlements comme ça... Je pense que c'est la première
fois que je vois ça.
M. Johnson: Pas moi.
M. Léonard: Non?
M. Johnson: Non, non. C'est dans des lois...
M. Léonard: Là, il n'y a plus de délai de
publication...
M. Johnson: C'est dans des lois spéciales. On
connaît ça. On va voir ça, évidemment, pour fins
d'efficacité.
M. Léonard: Ce n'est pas une loi spéciale, c'est
une loi que tout le monde a préparée.
M. Johnson: Une loi spécifique... Comment?
M. Léonard: On n'est pas à une loi spéciale,
M. le Président, c'est une loi qu'on discute. Ce n'est pas une loi
spéciale, ça.
M. Johnson: C'est une loi spéciale au sens
général du terme et non pas une loi spéciale...
M. Léonard: Ha, ha, ha! Une loi spéciale
générale... Ha, ha, ha!
M. Johnson: ...au sens de notre règlement de
l'Assemblée nationale.
Mme Marois: Mais, M. le Président... Je m'excuse.
Le Président (M. Després): Mme la
députée.
Mme Marois: Ça me permet de vous saluer et de remercier
mon collègue d'avoir été là. Sauf qu'effectivement,
quand on dit: Ça se passe ailleurs ou dans d'autres lois, la Loi sur les
règlements ne s'applique pas. Dans quelles lois et dans quelles
circonstances?
M. Johnson: Ce n'est pas fréquent. Non, non, ce n'est pas
fréquent, effectivement.
Mme Marois: Ce n'est pas très fréquent. Je n'ai pas
vu ça souvent.
M. Johnson: Maintenant, si on veut une enumeration des
précédents, il y en a toujours...
M. Léonard: «Malgré toute disposition»,
en haut, au début de l'article 24 puis, après ça, le
deuxième paragraphe...
Mme Marois: En plus.
M. Léonard: ...un autre coup de hache...
Mme Marois: C'est beaucoup.
M. Léonard: ...il ne reste plus rien, sauf les balises.
Mais personne ne pourra en juger, des balises.
M. Johnson: De façon générique, lorsqu'on a
à mettre en place de façon particulière un système,
de façon accélérée... Lorsqu'on modifie un pan
entier de notre façon de faire les choses au titre d'une subvention,
d'un programme, et qu'on veut le faire rapidement, on a recours à cette
disposition-là qui accélère les choses, évidemment.
Mais c'est toujours très, très spécifique. C'est
très spécifique. Et là, je cherche... Siégeant au
comité de législation, j'ai vu quelque chose il n'y a pas si
longtemps. Il n'y a pas si longtemps, c'est relatif. Il y avait une disposition
semblable, mais je ne me souviens pas laquelle. Évidemment, il y avait
la loi 149 comme telle qui le prévoyait l'an dernier, mais j'ai vu autre
chose. Depuis quelques années que je siège au comité de
législation, j'en ai vu d'autres semblables. Ce n'est pas si rare.
Mme Marois: Mais c'est quand même exceptionnel, si je
comprends bien.
M. Johnson: Oui, oui. Donc, c'est balisé.
Mme Marois: Là, on dit deux exemples: celle-ci et la loi
149.
M. Johnson: Oui, j'ai toujours dit ça. C'est exceptionnel.
Comme c'est exceptionnel, ce n'est acceptable, pour le comité de
législation notamment, que si c'est balisé d'une façon
extrême-
ment précise.
M. Léonard: Ça va excuser plus le ministre de ses
explications laborieuses.
M. Johnson: Et ce n'est pas une règle permanente non plus.
Ce n'est pas une règle permanente. Ça va se faire une fois, je
dirais, à la rigueur, dans le cadre de l'ajustement au titre de la masse
salariale dans le secteur public, pour cette fois-ci, à cause du fait
que le forfait est suspendu pour neuf mois avec l'effet financier de 125 000
000 $ que ça représente.
M. Léonard: Ce n'était pas écrit dans les
ententes avec les syndiqués.
M. Johnson: Que?
M. Léonard: Ça, ce n'était pas écrit
dans les ententes avec les syndiqués.
M. Johnson: Que?
M. Léonard: Ça là. Cet
article-là.
M. Johnson: Ça n'a pas à être là non
plus.
M. Léonard: Oui, oui. J'ai bien compris.
Le Président (M. Audet): Alors, c'est adopté?
M. Léonard: Espérons qu'ils ne sauront pas
ça comme ça, parce que, là, on peut très bien tout
sauter, même les règlements de publication, avec tout ça.
C'est ça que ça veut dire.
Le Président (M. Audet): Alors, le deuxième
alinéa de l'article 24 est adopté?
M. Johnson: ...pas d'objet. Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Audet): Alors, l'article 24 est
adopté. L'article 25: «La présente loi ne dispense pas les
parties aux conventions collectives et aux ententes qu'elle vise de
l'obligation de se conformer aux dispositions de la Loi sur le plafonnement
provisoire de la rémunération dans le secteur public (1991,
chapitre 41) qui leur sont applicables.»
Est-ce qu'il y a des amendements sur cet article, M. le ministre?
M. Johnson: Pas du tout, M. le Président.
Le Président (M. Audet): Pas du tout. Est-ce qu'il y a des
commentaires et des questions?
Mme Marois: Des questions sûrement, pour au moins se faire
expliquer ce que ça peut vouloir signifier.
M. Johnson: ça veut dire que les gens qui sont
visés par cette loi doivent, avant de bénéficier des
dispositions de la loi, avoir été visés et avoir
bénéficié de la loi 149.
Mme Marois: Et la loi 149...
M. Léonard: Bénéficier de la loi 149?
M. Johnson: C'est ça.
Mme Marois: Oui. Est-ce que c'est un bénéfice?
M. Johnson: Bien, on a conclu... Enfin, c'a été une
entente. Alors, présumément que c'est bénéfique
pour les deux.
Mme Marois: Oui. C'était une entente. M.
Léonard: C'est un langage libéral, ça.
M. Johnson: C'est bénéfique pour les deux parties,
je présume. C'a été librement consenti, alors...
M. Léonard: On vous coupe un bras. Vous
bénéficiez d'une amputation.
M. Johnson: Non. On bénéficie de son autre
bras.
Mme Marois: On peut manifester une certaine dissidence. Alors
essentiellement, la Loi sur le plafonnement...
M. Léonard: II ne faudrait pas vous citer trop fort
là-dessus, M. le président du Conseil du trésor.
Mme Marois: On peut, en tout cas, manifester une certaine
dissidence, n'est-ce pas? La Loi sur le plafonnement provisoire, c'est la loi
149. C'est ça? O.K.
M. Léonard: II prend le langage du ministre des Finances.
Il monte les taxes de 4 % et il dit qu'il les baisse de 4 %.
Mme Marois: C'est ça.
M. Léonard: II se prépare. Il se prépare.
C'est ça qui arrive.
Mme Marois: On annonce beaucoup et on fait un peu
différemment, ça permet à peu près de dire
n'importe quoi par la suite. Mais est-ce que...
Le Président (M. Audet): Alors, est-ce que ça va
pour l'article 25?
Mme Marois: Non, ça ne va pas dans le
sens où... C'est-à-dire que ça pourra
sûrement aller une fois qu'on l'aura étudié, si le ministre
me répond bien. Mais cela étant dit, ce n'est pas ça.
Ça veut dire quoi? Ça a quoi comme impact? C'est quoi, les
dispositions? Ce que ça dit, dans le fond, ça ne dispense pas les
parties de respecter ou de se conformer à la loi 149 sur le
plafonnement. Mais c'est quoi, les éléments de la loi 149 qui
diffèrent de ce qui est là, ou qui ne sont pas compris? Tel que
libellé, là... Je vois le ministre me dire: Ce n'est pas
ça, le problème. Je peux convenir que ce n'est pas ça,
mais s'il m'explique bien que ce n'est pas ça, le problème. Ce
que je lis ici, c'est vraiment... On dit «La présente loi ne
dispense pas... de se conformer aux dispositions de la Loi sur le
plafonnement». Alors, quels étaient les éléments
qu'il y avait dans la Loi sur le plafonnement?
M. Johnson: Gel de six mois.
Mme Marois: Pardon?
M. Johnson: Gel de six mois.
M. Léonard: Ils vont continuer à geler. C'est
ça que ça veut dire.
Mme Marois: C'est essentiellement ça. (22 h 10)
M. Johnson: Report de six mois de la date
d'échéance de la convention collective originale sans ajustement
salarial. Alors, si on intervient ici, à un moment où certains
groupes n'ont pas encore subi le gel salarial...
Mme Marois: Oui.
M. Johnson: ...la disposition de l'article 25 prévoit,
avec raison, que ces groupes-là, que ces employés-là
doivent connaître une période de...
Mme Marois: De gel.
M. Johnson: ...report de six mois, sans augmentation salariale,
avant de bénéficier d'une augmentation de 3 %.
Mme Marois: Que ces choses sont élégamment dites!
Mais c'est ça. Donc, ils doivent accepter de geler leur niveau de
rémunération.
M. Johnson: accepter de reporter. le gel, c'est zéro et
ça donne l'impression que les salaires baissent. mais, en
réalité, c'est: ils n'augmentent pas.
Mme Marois: Non, non. Gel, ça ne veut pas dire
nécessairement qu'ils n'augmentent pas, mais...
M. Johnson: Ils sont plafonnés au niveau existant pour six
mois.
M. Léonard: Bien...
Mme Marois: Sauf que ça a un effet, effectivement...
M. Léonard: ...M. le Président...
Mme Marois: Ça a un effet à la baisse, dans le sens
où...
M. Johnson: À long terme, oui, oui... Mme Marois:
À cause de l'inflation... M. Johnson: ...par rapport aux
attentes. Mme Marois: ...même si l'inflation est basse.
M. Léonard: M. le Président, un gel, c'est un
recul...
Mme Marois: C'est ça, à cause de l'inflation.
M. Léonard: ...parce que, à ce que je sache, il y a
encore de l'inflation.
Mme Marois: C'est ça. Même si c'est...
M. Léonard: On n'est pas à zéro inflation.
On était à 2,2 % l'an passé...
M. Johnson: Oui, si on regarde ça...
M. Léonard: ...donc on recule de 2,2 %...
Mme Marois: C'est ça.
M. Léonard: ...quand on gèle sur une base
annuelle.
M. Johnson: D'accord.
Mme Marois: Ça peut être réduit.
M. Johnson: On peut le regarder comme ça aussi.
Mme Marois: Oui, c'est ça.
M. Johnson: C'est l'autre côté de la lorgnette.
Mme Marois: Mais c'est essentiellement ça que ça
veut couvrir et ça n'a pas d'autre effet, cet article-là.
M. Johnson: C'est ça, l'idée. Mme Marois:
Pardon?
M. Johnson: C'est ça, l'idée. C'est pour ne pas que
des groupes dont les conventions collée-
tives ne sont pas encore échues ou qui n'ont pas encore connu la
période de prolongation de six mois... Par exemple, ceux qui sont les
préposés au stationnement à la Place des Arts, à
Montréal, connaîtront une prolongation de leur convention
collective de six mois à compter du 1er juillet qui vient, la date
d'échéance de la convention en cours étant le 30 juin.
C'était la date d'échéance de la convention en cours,
lorsqu'on a négocié le gel, l'an dernier. Alors, eux,
déjà, avaient une convention collective qui les amenait au 30
juin 1992. Avant de se prévaloir, le 1er juillet, comme tout le monde,
de 3 %, ils devront voir un report de six mois, donc au 31 décembre
1992, de leur convention collective. Et là, ils auront 3 % le 1er
janvier 1993, avant de bénéficier de l'augmentation de 3 %...
C'est à ce moment-là, en janvier, qu'ils auront 3 % et non pas en
juillet ou quand que ce soit.
Mme Marois: Alors, en autant qu'on...
M. Johnson: II faudra que la convention collective soit
prolongée d'abord de six mois et qu'ensuite elle soit prolongée
d'un an avec 3 % et1 %.
Mme Marois: Oui. En autant qu'on m'assure que c'est de cela qu'il
s'agit...
M. Johnson: C'est ça que ça dit.
Mme Marois: ...et que ça ne couvre pas autre chose. Ici,
c'est vrai que... Je comprends votre explication, et je peux convenir avec vous
que c'est... Alors, M. le Président, je peux convenir avec le ministre
que c'est exactement ce que ça veut dire, sauf qu'évidemment,
quand on lit l'article, le libellé dit: II faut se conformer aux
dispositions de la Loi sur le plafonnement provisoire de la
rémunération dans le secteur public. Or, j'imagine qu'il y avait
d'autres articles dans la Loi sur le plafonnement provisoire.
M. Johnson: À l'égard des parties, la substance de
la Loi sur le plafonnement dans le secteur public, c'était le report de
six mois.
Mme Marois: C'était essentiellement ça. Une
voix: Ils plafonnent. Mme Marois: Bon, d'accord.
M. Johnson: Et l'effet qu'il n'y avait pas d'augmentation de
salaire...
Mme Marois: Alors, en ce qui me concerne, ça va.
Le Président (M. Audet): Ça va pour l'article 25.
Ça veut dire que c'est adopté?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 26.
M. Johnson: À l'article 26, il y a un amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Audet): II faudra en faire la
lecture.
M. Johnson: Préalablement. Merci.
Le Président (M. Audet): «26. Les nouvelles normes
du travail dont l'effet a été différé par l'article
73 de la Loi modifiant la Loi sur les normes du travail et d'autres
dispositions législatives (1990, chapitre 97) s'appliquent aux
salariés visés par une convention collective liant un organisme
public et une association de salariés à compter du jour suivant
la date d'expiration de la convention collective.» Alors, il y a un
amendement.
M. Johnson: En deux volets, M. le Président: 1°
remplacer, dans la troisième ligne... Je vais relire l'amendement.
L'amendement est le suivant. Remplacer, dans la troisième ligne:
1° le chiffre «97» par le chiffre «73»; 2° les
mots «aux» par les mots «à l'égard
des».
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a des questions
sur l'amendement? M. le député Labelle.
M. Léonard: En effet, ça me semble un amendement
assez important; c'est un chapitre complet qu'on change.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: C'était une erreur.
M. Johnson: Non. On change un chiffre.
M. Léonard: Ha, ha, ha!
M. Johnson: On change le «9» pour le «3»,
et on intervertit le «3» et le «7».
Mme Marois: Oui, d'accord. On met le «7»
après. Ha, ha, ha!
M. Léonard: Oui, oui.
Mme Marois: On rapporte le «7» en avant.
M. Léonard: Oui, oui.
M. Johnson: C'est une coquille pure et simple.
Mme Marois: Ah oui? C'était vraiment une coquille? C'est
comme ça que ça s'était passé?
M. Léonard: C'est un des amendements les plus importants
que je n'ai jamais vu. Ha, ha, ha!
M. Johnson: II modifie à la baisse... Mme Marois:
Bien oui. Bien sûr.
M. Johnson: ...de 24 le nombre de chapitres auxquels on se
réfère. C'est ça?
M. Léonard: C'était quoi, le chapitre 97, quand
vous avez vérifié?
M. Johnson: Aucune idée. Ce n'était pas
celui-là. Ce n'était pas celui qu'on visait, de toute
façon. Alors...
M. Léonard: II y a quelqu'un qui l'a découvert
quelque part, là. Qui? Quand? Comment?
M. Johnson: c'était peut-être sur le prix de soutien
des pommes de terre. je n'en ai pas la moindre idée. ce n'était
pas applicable. ce n'était pas l'objet de nos efforts.
Mme Marois: Ça a dû être rédigé
trop vite.
M. Léonard: Oui, ça a été
rédigé vite, si je comprends.
Mme Marois: C'est évident. C'est évident.
M. Johnson: Une entente, ça se négocie très
vite. Les bonnes ententes, là.
Mme Marois: Tant mieux, remarquez. M. Léonard: On
légifère...
Mme Marois: Mais, les bonnes lois, il faut prendre un peu de
temps.
M. Johnson: Évidemment, ça laisse moins de temps
à nos rédacteurs. Ça laisse moins de temps à nos
rédacteurs.
M. Léonard: On les fait à la petite chandelle, j'ai
l'impression. Je m'inquiète.
Mme Marois: Heureusement qu'il y a un peu de vigilance de notre
côté, M. le Président, parce que...
M. Johnson: La députée s'exprime comme si
c'était elle qui s'était aperçue que «97»
devait se lire «73». Ha, ha, ha!
Mme Marois: Non, mais j'aurais posé suffisamment de
questions, je pense, M. le Président, pour qu'on trouve qu'il y avait un
problème quelque part. .
M. Johnson: Ha, ha, ha!
Mme Marois: Ça, ça ne m'inquiète pas du
tout.
M. Léonard: C'est quoi, le chapitre 73, alors?
Mme Marois: Maintenant?
M. Johnson: C'est la Loi modifiant la Loi sur les normes du
travail et d'autres dispositions législatives.
Mme Marois: Qui dit quoi?
M. Johnson: Est-ce qu'on veut une explication ou on veut s'amuser
ou quoi?
Mme Marois: Non, non. Je veux une explication,
sérieusement.
M. Léonard: Non. On veut une explication.
M. Johnson: L'explication, c'est que la loi en cause, la Loi
modifiant la Loi sur les normes du travail et d'autres dispositions
législatives, de 1990, c'est le chapitre 73 dans nos statuts, mais
c'était le projet de loi 97 quand il a été
présenté à l'Assemblée.
Mme Marois: Ah!
Une voix: Et la lumière fut
Mme Marois: Et c'est pour ça qu'on a confondu.
M. Léonard: Mais il me semble qu'on était
dépassé un peu. C'était quoi, le fond, la signification du
chapitre?
Mme Marois: Maintenant, là... C'est ça, la source
de l'erreur. Mais qu'est-ce que ça fait sur le débat qu'on a
là, sur le fond, cet article-là?
M. Johnson: Oui. C'est toujours le jeu de deux, trois, quatre
lois différentes. L'effet de prolongation de six mois était,
entre autres, de suspendre certaines dispositions de loi des nonnes du travail,
en raison de l'article 73 de la Loi sur les normes. Le chapitre 73 des lois de
1990, à l'article 73, différait l'application des normes du
travail, des nouvelles, jusqu'à la nouvelle date d'expiration qu'on
prévoyait dans la Loi sur le plafonnement. Or, ce n'est pas
prévu, ça. On ne veut pas faire ça.
Mme Marois: Est-ce que la Loi sur les normes...
M. Léonard: Ce n'est pas très clair.
Mme Marois: Bien, c'est que... (22 h 20)
M. Johnson: C'est parce que les normes de travail ont
été modifiées. Il y a une des dispositions à
l'article 73 qui disait que, si une convention est en cours, c'est à la
fin de la convention que les nouvelles normes vont s'appliquer. Les nouvelles
normes du travail au Québec vont s'appliquer au groupe d'employés
qui est là à la fin de la convention. Lorsqu'on a effectué
le plafonnement de la rémunération et prolongé de six
mois, on se trouvait, en reportant de six mois, à reporter de six mois
l'application des nouvelles normes du travail à nos employés.
Alors, on veut s'assurer que ça n'arrivait pas. L'effet de l'article 73
était de reporter la date à laquelle les nouvelles normes
s'appliqueraient à nos employés, ce qu'on ne voulait pas faire.
Alors, la disposition qui est devant nous vise à faire en sorte de
s'assurer... Et c'est encore la même chose, on reporte d'un an,
là. Alors, ça a encore le même effet.
M. Léonard: Vise à s'assurer que les nouvelles
normes s'appliquent dès maintenant ou...
Mme Marois: Mais la Loi sur...
M. Léonard: Le ministre a l'air convaincu, mais...
M. Johnson: Oui, absolument. Mme Marois: Oui.
M. Léonard: ...nous, on attend l'explication.
M. Johnson: Je l'ai donnée. Non? C'est pour bien s'assurer
que les nouvelles normes s'appliquent à nos employés.
M. Léonard: Même avant la fin de la convention, dans
ce cas-ià?
M. Johnson: Comment?
M. Léonard: Même avant la fin de la convention?
M. Johnson: Avant la fin, entre guillemets, dans la mesure
où la fin est reportée par l'effet de nos lois ici.
M. Léonard: Oui, c'est ça. Je comprends ça.
M. Johnson: C'est correct?
M. Léonard: C'est correct, ça. Ces nouvelles
normes, c'était quoi...
Mme Marois: La loi, c'est la Loi sur...
M. Johnson: Vous avez dans le cahier l'article 73.
Mme Marois: Oui, je l'ai effectivement. Mais la Loi sur les
normes du travail, ce n'est pas la Loi sur les normes minimales?
M. Johnson: Oui.
Mme Marois: Ah! C'est la Loi sur les normes minimales? Pourquoi
on l'appelle ici la Loi sur les normes du travail?
M. Johnson: Ça s'appelle de même. Ça
s'appelle comme ça maintenant.
Mme Marois: Bon. M. Johnson: Depuis...
Mme Marois: Ça m'avait échappé. Je me
disais...
M. Johnson: Depuis après que la députée de
Taillon était responsable du dossier.
Mme Marois: J'imagine que ça a dû arriver, quelques
changements quand même. Je peux le concevoir. Mais... Pardon?
M. Johnson: Oui, absolument. L'univers ne s'est pas
figé...
Mme Marois: J'espère bien. Ce serait très
ennuyeux.
M. Léonard: Alors, pour votre information, le chapitre 97,
c'est la Loi concernant Assurance-vie Desjardins et La Sauvegarde Compagnie
d'Assurance sur la Vie Ltée, chapitre 97, loi privée. Alors, on
était vraiment dans les fraises!
Mme Marois: Oui, tout à fait.
M. Johnson: Alors, les amendements sont adoptés, je
présume, M. le Président?
Le Président (M. Audet): Ça va pour les
amendements?
Mme Marois: Oui. Je pense que là... M. Léonard:
Oui, on va...
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires sur l'article 26? Ça veut dire que l'article 26 est
adopté tel qu'amendé?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. Article 27:
«le premier et le deuxième alinéa de l'article . 5
s'appliquent aux conventions collectives liant les titulaires de permis de
service d'ambulance et les associations de salariés représentant
leurs employés.» est-ce qu'il y a des amendements à
l'article 27?
M. Johnson: Oui, M. le Président, il y en a deux: 1°
insérer, dans la première ligne, après le chiffre
«5» et avant le mot «s'appliquent», les mots et chiffre
«et l'article 7»; 2° ajouter l'alinéa suivant:
«Dans tous les cas où la date d'expiration d'une convention
collective est reportée, la période prévue par le
paragraphe d de l'article 22 et par l'article 73 du Code du travail se
détermine sur la base de la durée originaire de la convention
collective.»
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a des commentaires
sur les amendements? Vous avez les amendements en votre possession?
Mme Marois: Oui, on a les amendements. Le Président (M.
Audet): Oui.
Mme Marois: On va les regarder d'un peu plus près, M. le
Président.
Le Président (M. Audet): D'accord.
M. Léonard: Nous étions en consultation
intense.
M. Johnson: Ça étend, pour une meilleure
compréhension, aux employés des services d'ambulance en province
le même régime que celui qui s'applique à
Urgences-santé, à Montréal, qui est couvert sous la
définition d'organisme public, à l'article 1.
M. Léonard: Ça couvre Urgences-santé?
M. Johnson: Urgences-santé est couvert parce que c'est un
organisme public au sens de l'article 1, dans les définitions. On l'a
attrapé là. Ça couvre tous les autres services
ambulanciers.
(Consultation)
Mme Marois: L'article 7... Je retrouvais le deuxième
amendement... Finalement, on est revenus deux fois sur l'article 7.
M. Léonard: Oui, c'est...
Mme Marois: Oui. Alors, l'article 7 disait que tout montant
forfaitaire...
M. Johnson: C'est les 12 mois, maximum, pour le forfait.
Mme Marois: C'est ça, c'était les 12 mois, maximum.
Le forfait cesse d'être versé dès qu'il l'a
été pour une période de 12 mois. C'était
l'essentiel de l'article 7. On le réintroduit par l'amendement qui est
là.
(Consultation)
M. Johnson: Allô!
Mme Marois: Oui. Bien là, on essaie de se retrouver dans
nos documents.
M. Léonard: C'est parce que vous avez... Dans les papiers,
il y en a trois sortes.
Mme Marois: Le 20...
M. Léonard: Là, j'ai le dernier; il y a un a
à côté, il a été adopté.
Celui-là est bien identifié. Je pense que c'est le bon.
Mme Marois: L'article 7 adopté, si je comprends bien, M.
le Président, ça devrait être le suivant. On s'entend? Tout
montant forfaitaire calculé selon un pourcentage maximal de 1 % de
chacun des taux et échelles de salaires prévus par une convention
collective liant un organisme public et une association de salariés en
vigueur le (indiquer ici la date d'entrée en vigueur de la
présente loi) ou expirée avant cette date cesse d'être
versé dès qu'il l'a été pour une période de
12 mois.
Si on s'entend bien, c'était ça, le dernier?
M. Johnson: Oui.
Mme Marois: O.K. Au fond, c'était pour s'assurer qu'au
bout des 12 mois...
M. Léonard: Une économie générale de
la loi.
Mme Marois: C'est ça. Il n'y a pas d'ambiguïté
si on a fait qu'on devait cesser de verser le forfaitaire. Bon. Après
ça, le deuxième alinéa.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'on peut dire que
l'article 7 est adopté?
Mme Marois: L'article 7 était déjà
adopté, oui.
Le Président (M. Audet): Pardon. L'amendement ajoutant
«et l'article 7»?
Mme Marois: Attendez un petit peu. C'est parce que...
M. Léonard: Attendez, M. le Président. Mme
Marois: Dans tous les cas, les...
M. Johnson: On est à 27, M. le Président!
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Marois: On ajoute un alinéa à l'article 27, M.
le Président. D'abord, on se réfère à l'article 7
qui était un amendement, un double amendement, je dirais, mais enfin.
Cela étant dit, on a fini par trouver l'article qui nous convenait, qui
s'est appelé l'article 7. Le deuxième élément de
l'amendement, c'est un alinéa complètement nouveau qu'on
ajoute.
M. Johnson: Sur le maraudage... Mme Marois: Ahl
M. Johnson: ...dont on a discuté longuement hier.
Mme Marois: Oui, hier soir.
M. Johnson: C'est la même chose, même principe.
Mme Marois: Ah oui! C'est ça. (Consultation)
Mme Marois: Mon collègue posait la question sur le mot
«originaire» versus...
Une voix: Ils l'ont prolongée.
Mme Marois: Moi aussi, ça m'a un peu...
M. Léonard: Pourquoi ce n'est pas «originale»?
Original, c'est l'origine?
M. Johnson: Ça ne veut pas dire la même chose.
«Originaire», c'est-à-dire que c'est la durée dont on
avait convenu à l'origine. Ça ne veut pas dire...
Mme Marois: «Originaire», ce n'est pas la
première fois?
M. Johnson: ...la première durée. Et là,
c'est loin de...
M. Léonard: Mais ce n'est pas «original» dans
le sens de spécial.
Mme Marois: C'est ça.
M. Léonard: «Original», ça peut
s'entendre aussi...
M. Johnson: Dans le sens des Originaux et
détraqués.
M. Léonard: C'est la première fois que... (22 h
30)
Mme Marois: Original, ça peut être la
première fois aussi.
M. Léonard: Oui, mais il y a...
M. Johnson: C'est justement, c'est ça.
M. Léonard: Mais il y a une distinction entre les deux. Je
pense que c'est ça. Et je saisis mal.
M. Johnson: Ce n'est pas originel non plus... Mme Marois:
Non.
M. Johnson: ...comme le péché du même
nom.
Une voix: Ça, c'est un autre ministère.
M. Johnson: Originaire.
Une voix: Ça veut dire d'origine.
Mme Marois: Un autre ministère, dites-vous.
M. Johnson: Le dictionnaire est là pour nous amener
à utiliser ce mot-là plutôt que les autres dans le
contexte.
Le Président (M. Audet): O.K. Est-ce que ça va
là-dessus?
M. Léonard: Ce n'est pas très clair non plus.
Mme Marois: Mais est-ce que ça aurait pu être, quand
même... Je me dis, je veux bien qu'on modifie et tout, mais est-ce qu'on
n'aurait pas pu dire: Détermine sur la base de la durée originale
de la convention collective? Est-ce que ça n'aurait pas
été acceptable, là? Ça n'aurait pas voulu vraiment
signifier la même chose. Ça n'aurait pas eu le même impact
qui était prévu à l'origine, entendu initialement.
M. Johnson: Si une estafette allait chercher un
dictionnaire...
Mme Marois: Ce serait utile.
M. Léonard: Moi, je pensais que le savant juriste avait
réponse à tout. C'est pour ça que je m'intéressais
à la chose.
M. Johnson: Le juriste, ce n'est pas le «Petit
Robert» incarné. Le «Petit Robert» est un instrument
de travail des juristes.
Mme Marois: À moins que le ministre ne veuille avoir le
dictionnaire pour permettre...
M. Johnson: Oui, oui, je vais en faire
lecture.
Mme Marois: ...d'expliquer tout ça. M. Johnson: On
va en faire lecture ici.
M. Léonard: Originaire, a-i-r-e, pas e accent grave.
M. Johnson: Comme dans auriculaire. Mme Marois: En
effet.
M. Johnson: II y a un tas de sens, évidemment.
M. Léonard: Quelqu'un qui est originaire de tel endroit,
ça se comprend.
M. Johnson: C'est le premier sens: qui tire son origine, qui
vient d'un pays, d'un lieu. Alors, là, ça nous renvoie à
natif, mais on ne veut pas parler de ça. Le deuxième sens: qui
est à l'origine, à la source même d'une chose, voir
«premier».
Une voix: C'est ça, c'est la première
durée.
M. Johnson: Alors, c'est la première durée dont on
avait convenu. C'est ça, la durée originaire. On avait convenu
d'une durée qui s'étendait, en l'occurrence...
M. Léonard: Allez voir «original», à
côté.
Mme Marois: Oui, «original», c'est ça. Allez
donc voir par comparaison, là.
M. Léonard: Ne perdez pas la place.
M. Johnson: «Original», premier sens: vieux ou
littéraire. La définition, c'est: primitif. Ce n'est pas
ça. Voir «originaire» et «originel».
M. Léonard: C'est la durée primitive. Mme
Marois: Non, là, ça ne va pas.
M. Johnson: Deuxièmement, qui émane directement de
l'auteur, évidemment, qui est l'origine et la source première des
reproductions, pièces originales, documents originaux, copie originale.
Troisième sens: qui paraît ne dériver de rien
d'antérieur, ne ressemble à rien, est unique. Là, on
s'éloigne. Plus on lit...
Mme Marois: Oui, oui. D'accord, on va accepter
«originaire».
Le Président (M. Audet): M. le ministre, vous avez
convaincu. Alors, l'amendement est adopté?
Mme Marois: C'est «Le Petit Robert» qui nous a
convaincus, là.
Le Président (M. Audet): L'amendement est adopté,
le premier amendement?
M. Léonard: Le premier: «et l'article 7»?
M. Johnson: Oui, ça va.
Mme Marois: Ça, ça va. Juste une seconde.
M. Johnson: L'autre aussi, «originaire» est
adopté. Adopté.
Le Président (M. Audet): On a un deuxième
amendement, l'ajout d'un alinéa.
M. Johnson: «Originaire», c'est ça qu'on
discutait, là. L'amendement «originaire» que j'ai
soumis...
Mme Marois: Oui, c'est ça. Le Président (M.
Audet): Oui.
M. Johnson: ...est toujours là, contrairement à ce
qui est arrivé à l'article 7.
Le Président (M. Audet): Alors, il est adopté, cet
amendement-là aussi, la discussion sur «originaire»?
Mme Marois: Oui, adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. Alors, est-ce que
l'article 27, tel qu'amendé, est adopté?
Mme Marois: Attendez un peu, on va revenir, là. Là,
on dit à qui, dans le fond, s'appliquent certains
éléments.
M. Johnson: J'y reviens. C'est la disposition qui reporte la
période de maraudage.
Mme Marois: Pourquoi doit-on nommément, M. le
Président...
M. Johnson: Parce qu'elle a eu lieu. Autrement dit, il n'y a pas
de nouvelle période de maraudage pendant la convention collective.
Mme Marois: C'est parce qu'on l'a... Évidemment,
c'était hier qu'on a eu cette discussion-là sur la période
de maraudage, compte tenu qu'on reportait un certain nombre de conditions de la
convention ou de règles de la convention. Pourquoi on n'a pas pu le
traiter ailleurs, dans l'autre article qui a touché cette
question-là? Parce qu'on l'a touchée, cette
question-là.
M. Johnson: L'économie de la loi, c'est que ça vise
les groupes les uns après les autres: les
syndiqués, les cadres, les juges et députés, etc.,
les professionnels de la santé. Et là, dans les dispositions
finales, on balaie tout ça.
Mme Marois: II y a des groupes qui n'avaient pas
été identifiés... qui n'avaient pas été
nommément identifiés, c'est-à-dire.
M. Johnson: Les ambulanciers qui ne sont pas à
Urgences-santé n'étaient pas dans les autres grandes
définitions.
Mme Marois: On aurait dû les retrouver, dans le fond,
à la Section III. C'est à la Section III, M. le Président,
qu'on fait ce travail-là, où on identifie les membres et les
personnes à l'emploi des organismes publics, après ça les
juges et députés et les professionnels de la santé. Mais
là, ce qu'on fait, c'est qu'on les met dans les dispositions du RC
final. C'est étonnant, quand même!
Pourquoi a-t-on mis cet article-là ici plutôt
qu'ailleurs?
M. Johnson: Parce qu'ils ne sont pas employés par un
organisme public. Tous les autres jusqu'à ce moment-ci étalent
des gens qui étaient employés ou rémunérés
directement par un organisme public...
Mme Marois: Oui, c'est vrai.
M. Johnson: ...ce qui n'est pas le cas d'un ambulancier qui
travaille dans l'Estrie, pour une corporation privée, qui a un contrat
à budget, etc., avec le ministère de la Santé, CRSSS.
Ça varie, de toute façon.
M. Léonard: Mais c'est les fournisseurs de services.
M. Johnson: Ou dispensateurs?
Mme Marois: Les fournisseurs, les dispensateurs.
M. Léonard: Non. Ce n'est pas la même chose que ce
qu'on disait tout à l'heure. Non, ce n'est pas...
Mme Marois: Vous avez eu une discussion sur ça?
M. Léonard: C'est un service, l'ambulance. Ce n'est pas
des services professionnels dans le sens...
M. Johnson: Non, non. Je comprends.
M. Léonard: ...des corporations professionnelles.
M. Johnson: Non, c'est le... Je ne vois pas l'objet, je m'excuse
là.
M. Léonard: Mais enfin, ce n'est pas...
Une voix: C'est un commentaire qu'il faisait.
M. Johnson: O.K. C'est correct.
Le Président (M. Audet): Ça va? Est-ce qu'on peut
adopter l'article?
M. Léonard: C'est parce qu'on touche... L'article?
Oui.
M. Johnson: 27, ça va?
Mme Marois: Oui, ça va.
Le Président (M. Audet): L'article 27 est adopté?
C'est ça?
Mme Marois: Oui. Il n'y a pas d'autre question sur ça?
M. Léonard: On touche les ambulanciers. Par exemple,
quelqu'un qui aurait un contrat de cuisine - là, c'est vraiment de la
fourniture de services - celui-là, on ne touche pas le fournisseur de
services de cuisine, par exemple, qui vient, à moins d'ère un
salarié de l'hôpital. Ça, oui.
M. Johnson: Oui.
M. Léonard: Ça, c'est correct. Mais quelqu'un qui
le ferait à contrat, vous ne toucheriez pas ça.
M. Johnson: Je ne sais pas pourquoi non plus, il a un contrat
justement.
M. Léonard: Dans certains cas, on a le bras long et, dans
d'autres, on est manchot.
Mme Marois: II raccourcit un peu. On est moins porté...
Oui, c'est ça.
M. Léonard: Oui, c'est ça. Ceci étant
dit,...
Le Président (M. Audet): Alors, l'article 26 est
adopté tel qu'amendé?
M. Léonard: Je ne veux pas donner des mauvaises
idées au président du Conseil du trésor. Il a les yeux en
couteau, là.
M. Johnson: On viserait l'approvisionnement d'à peu
près tout dans le secteur public.
M. Léonard: Oui, oui. Mme Marois: Oui.
M. Johnson: II faudrait viser... Un petit magasin où un
hôpital achète ses crayons, ça ne marche pas. On est
vraiment dans le domaine de l'approvisionnement ici, dans l'exemple que vous
avez donné.
Mme Marois: Moi, j'avoue que je n'ai pas... Il y a eu toute une
polémique autour de la question des associations de salariés
concernant les services d'ambulance. J'avoue que je n'ai pas suivi dans le fin
détail. Alors, ce qu'on se pose toujours comme question, c'est: Pourquoi
à eux plutôt qu'à d'autres? Pourquoi à eux et pas
à d'autres qui seraient dans des situations semblables?
M. Johnson: Par exemple?
M. Léonard: Je vais aider le ministre peut-être
là-dessus, c'est à cause de l'exclusivité de leurs
services.
Mme Marois: C'est ça.
M. Léonard: Les ambulanciers travaillent pour le
ministère de la Santé, ils ne travaillent pas pour beaucoup
d'autre monde. C'est ça, en fait.
(Consultation)
M. Léonard: C'était ça, le critère.
Mme Marois: Oui.
M. Johnson: La convention collective qui couvre ces
gens-là, c'est la même. C'est nous qui payons.
Mme Marois: Oui.
M. Léonard: C'est ça. C'est parce qu'il y a une
exclusivité de services, en d'autres termes.
Mme Marois: C'est ça. (22 h 40)
M. Johnson: II y a un payeur et, évidemment, le
gouvernement et ses organismes.
Le Président (M. Audet): Alors, est-ce que l'article 27,
tel qu'amendé, est adopté?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 28: «L'article 8
de la Loi sur le plafonnement provisoire de la rémunération dans
le secteur public (1991, chapitre 41) est modifié par la suppression,
à la fin, des mots "et, par la suite, jusqu'à l'entrée en
vigueur d'une nouvelle convention collective11.»
Est-ce qu'il y a des amendements, M. le ministre? Est-ce qu'il y a des
amendements? Pas d'amendement à l'article 28? M. Johnson:
Non.
Mme Marois: Est-ce qu'on s'entend sur le chapitre? C'est le bon
chapitre? M. le Président, pourriez-vous vous enquérir...
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'on s'entend sur le bon
chapitre, M. le ministre? Le chapitre 41. Est-ce que...
Mme Marois: C'est le bon chapitre, dans le cas
présent.
Le Président (M. Audet): ...la numérotation du
chapitre est exacte?
M. Johnson: Ce n'est pas la première fois qu'on le voit.
C'est toujours le même.
Mme Marois: Non. C'est vrai. C'est tout à fait juste,
mais...
Le Président (M. Audet): Alors ça répond
à votre question, Mme la députée?
Mme Marois: Très certainement.
Le Président (M. Audet): L'article 28 est
adopté?
Mme Marois: Non. Attendez un peu. M. Léonard:
...permanent.
M. Johnson: La Loi sur le plafonnement disait, à la fin de
l'article en cause, que le forfaitaire de 1 % courait jusqu'à ce qu'il y
ait une nouvelle convention collective. Or, il ne courra pas jusqu'à ce
qu'il y ait une nouvelle convention collective...
M. Léonard: Non. Il va être limité à
12 mois.
M. Johnson: II cesse après 12 mois et il reprend 9 mois
plus tard.
Mme Marois: C'est ça.
M. Johnson: La loi, telle qu'elle existe, dit qu'il doit courir.
On peut convenir de toutes sortes de choses avec nos partenaires syndicaux,
mais ce n'est pas la convention qui va amender la loi. Il faut donc, pour
donner suite à la convention, à cet effet-là, amender par
voie législative la Loi sur le plafonnement.
M. Léonard: On traduit la convention en loi.
Mme Marois: Oui.
M. Johnson: Oui. Ça se dit comme ça aussi. Oui.
M. Léonard: C'est un peu la queue qui branle le chien.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a autre chose sur
l'article 28?
Mme Marois: Ça va. Je pense que ça...
Le Président (M. Audet): L'article 28 est
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Audet): Alors, l'article 29:
«L'article 9 de cette loi est modifié par le remplacement,
à la fin du troisième alinéa, des mots "jusqu'à
l'entrée en vigueur d'une nouvelle convention collective" par les mots
"jusqu'au 30 juin 1992".»
Est-ce qu'il y a des amendements à cet article?
M. Johnson: Non, M. le Président.
Le Président (M. Audet): Pas d'amendement.
M. Léonard: «de cette loi», c'est toujours la
loi de l'article 28, là, 1991, chapitre 41?
Mme Marois: Je pense qu'il faudrait le répéter
ici.
M. Johnson: À l'article 28, on parlait de l'article 8 de
la Loi sur le plafonnement, etc. À l'article 29: «L'article 9 de
cette loi est modifié».
Mme Marois: Vous êtes certain qu'on n'est pas obligé
de le répéter?
M. Johnson: On m'indique que c'est la formulation habituelle.
Le Président (M. Audet): C'est la formulation habituelle.
On m'informe ici...
Mme Marois: Mais quelqu'un là... Je vais vous poser
ça autrement.
M. Johnson: «Cette» étant un pronom
défini.
Mme Marois: Mais attendez un peu. Quelqu'un extrait l'article 29
de la loi.
M. Johnson: Extrait...
Mme Marois: C'est-à-dire le cite quelque part.
M. Johnson: Oui.
Une voix: Ça se cite mal.
Mme Marois: «L'article 9 de cette loi est
modifié». Alors moi, je dis: C'est l'article 9 de la loi que j'ai
en main.
M. Johnson: C'est vrai. Toutes les lois sont comme ça. On
va se comprendre. Ça, ça veut dire qu'on ne peut pas
réécrire les statuts du Québec pour, dans chaque article,
remplacer l'expression «cette loi» par le nom au complet de la loi.
On n'en sortira plus.
Mme Marois: Donc, il faut que je lise la loi au complet.
M. Johnson: et ce qu'on fait quand on le cite? bien, il faut
savoir de quoi on parle. ça aide. alors, si on veut citer l'article 29,
il faut savoir...
Mme Marois: Je suis d'accord, mais...
M. Johnson: Non, non, mais c'est ça que je dis.
Mme Marois: Vous et moi, on sait de quoi on parle.
M. Johnson: Oui, parce que... Pour s'en assurer, on le met entre
parenthèses, en général. Si on veut citer hors corpus, je
dirais, l'article 29, sans que l'article 28 soit à côté et
pour qu'on sache de quoi on parle, bien là, soit qu'on le met entre
parenthèses ou on dit: L'article 9 de la Loi sur le plafonnement
provisoire de la rémunération. On mettrait ça entre
parenthèses ou entre crochets ou je ne sais quoi, quelle est la
façon de le faire. Autrement dit, on insère des mots qui
permettent de comprendre le sens et qui ne sont pas dans l'article 29.
M. Léonard: Mais je comprends ma collègue.
Mme Marois: Moi, je comprends. Moi, j'avoue que je le
répéterais.
M. Léonard: M. le Président, je comprends ma
collègue. Il y a eu tellement d'amendements dans ce projet de loi...
Mme Marois: Ah oui!
M. Léonard: ...qu'il s'est développé un
certain sentiment d'insécurité face à la rédaction.
Alors, vous comprendrez qu'on est amené à poser beaucoup de
questions.
M. Johnson: Si vos électeurs vous voyaient!
M. Léonard: Je ne suis pas gêné. Les
vôtres pourraient être gênés de leur ministre,
là.
M. Johnson: Ce n'est pas encore arrivé. J'ai
été réélu de façon consécutive.
Mme Marois: C'est très bien. Admettez quand même
que, dans le cas présent, on se réfère... Dans plusieurs
autres articles, on se réfère à des lois
différentes. Bon. On se réfère à des chapitres
différents, même qu'on a dû amender un numéro de
chapitre tantôt parce qu'on s'était trompé. Il y avait eu
une coquille. Alors, quand on prend l'article en soi puis qu'on le lit, je vais
vous dire qu'une chatte n'y retrouverait pas ses petits.
M. Johnson: Allô!
Mme Marois: Nous sommes toujours là. Je relis... Je suis
retournée en arrière.
M. Johnson: ...évidemment, pour vous rendre à
minuit.
Mme Marois: Non, non. On ne manque pas de questions, ne vous
inquiétez pas.
M. Johnson: II y a des silences énormes.
Mme Marois: Ne vous inquiétez pas. Non, non. Je retournais
lire d'autres articles.
M. Johnson: Non, mais on est en train de remettre en cause le
rôle de l'article défini.
Mme Marois: Non, non. Bien non. Voyons! Je regardais d'autres
articles.
M. Johnson: II faut le faire!
Mme Marois: C'est parce que dans cette loi...
Une voix: Ce n'est pas un article défini, c'est un
adjectif démonstratif.
M. Johnson: Cette? M. Léonard: Cette.
Mme Marois: Oui, c'est un adjectif démonstratif.
Une voix: «Yes».
Mme Marois: C'est un... Oui, c'est ça. Un adjectif
démonstratif. Voilà!
M. Johnson: C'est ça. C'est un adjectif. C'est un adjectif
démonstratif.
Mme Marois: Déjà, on clarifie des... M. Johnson:
Bravo!
M. Léonard: Après quelques années...
M. Johnson: Bravo, M. Grévisse! Le député de
Grévisse.
Mme Marois: En tout cas, je persiste à croire que...
Le Président (M. Audet): On m'informe ici que, toutes les
lois, c'est un principe de rédaction qui...
Mme Marois: Ce n'est pas évident. Oui, je sais. Mais, vous
savez, il y a des principes, parfois, qui ne nous mènent nulle part.
Alors... Je trouve ça effrayant!
M. Johnson: J'avais indiqué à mes
collaborateurs...
Mme Marois: Vous aviez eu la même réflexion que moi,
j'imagine, en le lisant.
M. Johnson: Pas du tout. Mme Marois: Ah bon!
M. Johnson: J'avais indiqué à mes collaborateurs,
au risque de prolonger Indûment nos débats, que, selon mol, les
députés de l'Opposition travaillaient le plus rapidement possible
et ne visaient pas à retarder l'adoption du projet de loi. Je suis
obligé de corriger ce que j'ai dit tout à l'heure. De toute
évidence, quand on s'assoit...
Mme Marois: Non.
M. Johnson: ...et qu'on regarde de façon muette, pendant
90 secondes, le mot «cette» et qu'on allègue que ce n'est
pas clair alors que toutes nos lois sont construites et rédigées
de la même façon, ça m'amène à amender ce que
j'ai dit à mes collaborateurs.
M. Léonard: M. le Président, pour les fins du
Journal des débats, là...
Mme Marois: Tout à fait.
M. Léonard: ...d'abord, le ministre exagère quand
il dit «90 secondes», et lui ne compte pas les temps morts qu'il
cause à réfléchir avant de répondre aux questions.
Ce n'est pas inscrit au Journal des débats, mais ça existe
quand même, dans le temps.
Mme Marois: Et nous, on respecte ça. On trouve ça
normal, d'ailleurs, parce que...
M. Léonard: Ses fonctionnaires... Ses
fonctionnaires...
Mme Marois: ...c'est compliqué. Alors, j'imagine...
M. Johnson: Ah bien, je suis heureux de voir que la
députée de Taillon trouve ça normal. Le
député de Labelle, tout à l'heure, ne trouvait pas
ça normal que je ne connaisse pas le code postal des 900 pharmaciens
propriétaires.
M. Léonard: Non. Mme Marois: Non.
M. Léonard: C'est une question qu'il s'est posé
à lui-même. Je ne lui ai jamais posé cette
question-là. C'est encore une exagération large et
grossière. Alors, M. le Président, je pense que le ministre
devrait prendre son mal en patience. Effectivement, il y a des
rédactions, dans cette loi, qui amènent à se poser des
questions...
M. Johnson: Alors...
M. Léonard: ...et ce n'est pas pour rien. Lui-même a
amené des amendements comme je n'en ai jamais vu autant.
M. Johnson: À l'article 29? À l'article 29, la
rédaction fait problème? C'est un peu fort, là.
Écoutez. Ah oui!
Mme Marois: C'est parce que...
M. Léonard: II dit qu'il se pose des questions.
Mme Marois: Non, non. Ce n'est pas ça. M. le
Président, ce n'est pas ça.
Le Président (M. Audet): Non. C'est qu'il y avait des
inquiétudes.
Mme Marois: Non. Je pense que ce qu'on dit, tout simplement, puis
ce n'est vraiment pas dans le sens de retarder indûment les travaux de la
commission, mais, quand on lit l'article, admettez que, si on le prend, cet
article, et qu'on le lit, on a l'impression que ça se
réfère à la loi qu'on étudie. Vous me dites que
c'est comme ça qu'on rédige généralement et que
ça suit les règles et l'orthodoxie, etc. Parfait! Je vais en
convenir, mais, dans la loi qui est devant nous, on s'est
référé à plusieurs autres lois, on s'est
référé au Code du travail, on a fait toutes espèces
de circonvolutions pour nous permettre de mieux cerner la réalité
à laquelle on s'adressait et le champ qu'on voulait circonscrire, je
comprends bien ça. Mais vous comprendrez qu'effectivement j'aie quelques
doutes, à un moment donné, et que je puisse avoir quelques
inquiétudes. C'est essentiellement ça que j'exprime, M. le
Président. (22 h 50)
M. Johnson: C'est inexact, ce que la députée pose
comme prémisse. Si on parle de l'article 9 de cette loi, on ne parle pas
de la loi dans laquelle on est. On ne parle pas de l'article 9 de la même
loi où on retrouve l'article 29 qu'on est en train de citer. Ça,
le principe de la rédaction... Il n'y a pas de confusion possible, on
parle d'une loi autre que celle...
Mme Marois: Ce n'est pas vrai.
M. Johnson: ...dans laquelle on retrouve l'article...
Mme Marois: Mais, M. le Président... M. Johnson:
...qu'on cite.
Mme Marois: ...partout dans la loi, on modifie d'autres lois.
Une voix: Oui, c'est ça. M. Johnson: Comment?
Mme Marois: Partout dans la loi... M. Johnson: Oui.
Mme Marois: ...on modifie soit d'autres lois, soit même le
Code du travail.
M. Johnson: Alors?
Mme Marois: Alors, admettez que, si, quelque part, on dit: Cette
loi est modifiée, et que, cette fois-là, ça se
réfère au Code du travail et que, trois articles plus loin, on
dit: Cette loi est modifiée, et que, là, ça s'applique
à la loi 149 sur le plafonnement ou autre chose...
M. Johnson: Oui, mais...
Mme Marois: Alors, moi, je veux bien, si vous me dites: Dans ce
cas-là et pas comme ça, ce n'est pas le cas, parfait.
Le Président (M. Audet): Lorsqu'il y a rédaction
d'un projet de loi, on ne peut pas, à l'intérieur d'un projet de
loi, dans un article, modifier un article qui est inscrit à
l'intérieur du même projet de loi. Ces amendements-là, si
c'est pour amender, se font par voie d'amendement, comme nous l'avons fait ce
soir.
Mme Marois: Une fois qu'on aura réécrit la loi, je
peux très bien comprendre ça. Une fois qu'on aura
réécrit la loi et que tout sera replacé avec les petites
parenthèses, etc., on pourra lire d'une volée une loi qui n'aura
plus à se référer parce que ce sera intégré
dans le corps même de la loi. Je peux très bien comprendre
ça. D'accord. Mais avouez avec moi qu'avec toutes
les références qu'on a eues depuis le début, ce
n'est pas toujours évident.
M. Léonard: Comme il y a eu beaucoup d'amendements, on est
amené à se poser des questions sur les articulations de la loi.
Il y a eu une vingtaine d'amendements jusqu'ici et je vois qu'à la fin
on ajoute 8 articles à cette loi-là. On n'a pas fini, 8 articles.
Enfin.
Mme Marois: Alors, ça va, on va l'accepter. M.
Léonard: Si les juristes sont satisfaits.
Mme Marois: Si on nous dit que les juristes...
Le Président (M. Audet): L'article 29 est-il
adopté?
Mme Marois: On va respecter les règles de l'orthodoxie
prévues en cette cause.
Le Président (M. Audet): L'article 29 est-il
adopté?
Mme Marois: Parfait! Adopté.
Le Président (M. Audet): Alors, l'article 30:
«L'article 13 de cette loi est modifié par l'addition, à la
fin, de l'alinéa suivant: "Toutefois, toute disposition du document
ayant pour objet l'ajout d'un montant forfaitaire aux taux et échelles
de salaires cesse d'avoir effet le 30 juin 1992.".»
Est-ce qu'il y a des amendements, M. le ministre?
M. Johnson: II n'y en a pas, M. le Président.
Le Président (M. Audet): Pas d'amendement. Des
commentaires?
M. Johnson: Ça vise les ingénieurs, comme les notes
que j'ai distribuées l'indiquent. Les ingénieurs du
gouvernement.
M. Léonard: Ça vise les ingénieurs?
M. Johnson: Ça vise les ingénieurs du
gouvernement.
M. Léonard: Est-ce qu'ils ont leur propre syndicat,
maintenant?
M. Johnson: Oui.
M. Léonard: Vous avez négocié avec eux, vous
avez accepté de négocier.
M. Johnson: Toujours. C'est eux qui ne veulent pas
négocier avec nous.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Johnson: La dernière fois, en tout cas. Là,
ça va mieux, ça va beaucoup mieux.
M. Léonard: Ça va mieux?
Mme Marois: Ça va mieux?
M. Johnson: On se parle, ça va bien.
Mme Marois: C'est bien.
M. Léonard: II y a eu un dégel dans vos
relations.
M. Johnson: Je vous l'avais dit, l'an dernier. Je n'avais jamais
vu ça, moi, pendant une séance de négociation, à un
moment donné, on dit: On va faire un caucus chacun de notre
côté. Nous, on fait le caucus, puis ils doivent revenir. Tout d'un
coup, ils ne reviennent pas, on va voir et ils sont partis. Je n'ai jamais vu
ça. Jamais vu ça. Ça a été...
M. Léonard: Oui, mais ça...
M. Johnson: Je l'ai dit devant tout le monde, l'an dernier.
M. Léonard: II y a des attitudes... Mme Marois:
Mais, quand on arrive... M. Léonard: ...qui s'expliquent
comme ça.
M. Johnson: Mais, depuis ce temps-là, on s'est revu.
Mme Marois: Mais, quand on...
M. Johnson: Ils sont revenus. Nous, on court après, puis
ils se cachent.
Mme Marois: Quand on a une nouvelle unité et tout et qu'on
est en train de prendre son expérience, c'est un peu normal qu'on pose
des gestes pour bien marquer qu'on est là.
M. Léonard: en tout cas, si l'invitation qu'ils ont eue de
venir ici, grâce à nos bons offices, a pu servir à un
dégel des relations avec le président du conseil du
trésor...
Mme Marois: Nous aurons fait oeuvre utile.
M. Léonard: Oui... Mme Marois: Parfait!
M. Léonard: ...nous aurons fait oeuvre utile, je suis
très heureux.
Mme Marois: «L'article 13 de cette loi», donc, c'est
laquelle loi, cette loi?
M. Johnson: C'est toujours la même, madame.
Mme Marois: D'accord.
M. Johnson: Toujours la même, celle dont on parle à
l'article 28.
Mme Marois: Celle dont on parle à l'article 28...
M. Johnson: C'est la Loi sur le plafonnement provisoire de la
rémunération dans le secteur public.
Mme Marois: Parfait. C'est préférable de monter
à l'article... C'est ça, à l'article 28.
M. Johnson: C'est ça. Principe millénaire de
rédaction.
Mme Marois: Ah bon! Millénaire.
M. Johnson: Ça fait au moins 1000 jours.
Mme Marois: Je croyais que c'était plutôt
séculaire.
M. Léonard: 1000 jours.
M. Johnson: Ou 1000 mois ou...
Mme Marois: Millénaire, ce serait le Moyen Âge.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a d'autres
questions sur l'article 30?
M. Johnson: À l'article 31, il y a un amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Audet): Un instant.
Mme Marois: On n'a pas encore voté l'article 30.
Le Président (M. Audet): On va adopter l'article 30
avant.
M. Johnson: Ah bon!
M. Léonard: C'est une grande surprise, M. le
Président, d'avoir un amendement de la part du président du
Conseil du trésor. Je pensais que sa loi était
rédigée d'un premier jet, sans amendement, etc. Ça va nous
rendre audacieux à l'avenir, parce qu'on va pouvoir proposer des
amendements quand on ne sera pas satisfait de la rédaction.
Mme Marois: Oui.
M. Léonard: Parce qu'à voir l'imperfection qu'il y
a... Au fond, si on a de bonnes idées, autant les déposer sur la
table et les discuter. Ça vaut le coup.
Mme Marois: Ça va, M. le Président, pour l'article
30.
Le Président (M. Audet): L'article 30 est
adopté?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 31: «L'article
115 de la Loi sur les tribunaux judiciaires (L. R. Q., chapitre T-16) est
modifié par la suppression, à la fin du deuxième
alinéa, de la phrase suivante: "Toutefois, au 1er juillet 1992, la date
de la dernière modification de traitement à considérer est
celle du 1 er juillet 1991. ". »
M. Johnson: II y a un amendement, M. le Président, qui se
lit ainsi: Remplacer, dans la deuxième ligne, le mot "est* par ce qui
suit: ", modifié par l'article 28 du chapitre 41 des lois de 1991, est
de nouveau".
M. Léonard: Est-ce que la modification de 1991 est encore
compatible avec la modification actuelle?
M. Johnson: Excusez-moi?
M. Léonard: Est-ce que la rédaction de 1991 est
encore compatible avec la modification actuelle? Ça va? C'est
surmodifié. Ça a été bien attaché, bien
modifié. Ça veut dire quoi, au fond? Sur le contenu. Bonne
question aussi.
M. Johnson: C'est écrit. Mme Marois: Au-delà
de ça?
M. Léonard: Remplacer, dans la deuxième
ligne...
M. Johnson: C'est une référence
précise...
M. Léonard: L'article 115 de la Loi sur les tribunaux
judiciaires...
M. Johnson: Oui.
M. Léonard:... est modifié...
M. Johnson: Modifié par l'article 28 du chapitre 41 est de
nouveau modifié par la suppression, etc. Simplement pour reproduire le
cheminement de façon complète. Un point de vue technique, c'est
pour qu'on parle du bon article 115, tel qu'il existe et non tel qu'il
existait
avant la modification dont il est fait état... M.
Léonard: Oui, c'est ça. M. Johnson: ...par
l'amendement.
M. Léonard: II se lit comment, actuellement?
Mme Marois: Je l'ai ici, mais c'est l'article de 1988.
C'était ça? C'est 1988. M. le Président, j'ai l'article
115... Je les ai.
M. Johnson: 115, avant qu'il ne soit modifié par la loi
149. Là, on le modifie à nouveau, mais on se réfère
à l'article 115 tel qu'on l'avait modifié par l'article 149.
Mme Marois: Mais moi, ici, je n'ai pas l'article modifié,
115.
M. Johnson: Sauf si vous tournez la page. Mme Marois: Je
tourne la page et je l'ai.
M. Johnson: Oui, oui. L'article 28 dit... L'article 115 est
modifié par l'addition... O.K.? Ça va?
Mme Marois: Ah! D'accord. Ça prend presque un cahier
magique, je vais vous dire, pour qu'on suive. (23 heures)
Le Président (M. Audet): D'autres questions sur l'article
31?
Mme Marois: ...un amendement pour commencer. Ça va.
L'amendement, ça va.
Le Président (M. Audet): L'amendement est adopté.
Est-ce qu'il y a d'autres questions sur l'article 31 tel qu'amendé?
Mme Marois: Pouvez-vous, M. le Président, souhaiter qu'il
y ait une certaine explication qui soit donnée à l'article 31 tel
qu'amendé, avant qu'on ne l'adopte, sur son effet?
Le Président (M. Audet): Me Brière.
M. Brière (Jules): Oui. Au fond, le but de cette
disposition, c'est d'éviter une redite, simplement, qui serait
causée par l'article 15 du projet de loi que nous étudions. Par
l'effet de l'article 15, la situation des juges au 1er juillet 1992 est
établie. Or, le but de cette phrase ajoutée par l'article 28 de
la loi 149, dans la loi sur les juges, c'était exactement de faire la
même chose. C'était de dire qu'au 1er juillet 1992, la date de la
dernière modification de traitement à considérer est celle
du 1er juillet 1991. Donc, il y avait une mécanique qui avait
été introduite dans la Loi sur les tribunaux judiciaires, par
l'article 28 de la Loi 149, qui n'est plus nécessaire étant
donné que, dans la Loi 37, on l'établit à l'article 15.
Donc, il y a eu un chevauchement que nous faisons disparaître de cette
façon-là. Ce n'est vraiment pas... Ça n'a vraiment pas
d'autre effet.
Mme Marois: Mais il n'y a pas d'autre façon,
évidemment, de le faire.
M. Brière: C'est un effet purement technique.
Mme Marois: C'est ça. Mais il n'y avait pas d'autre
façon de le faire que de réintroduire un article. Ça
n'aurait pas pu se faire à l'article qui concernait les juges.
M. Brière: Non, parce qu'il s'agit d'aller modifier la Loi
sur les tribunaux judiciaires. Ici, c'est une loi différente.
Mme Marois: Oui, d'accord. On se référait à
une autre loi. C'est ça.
M. Léonard: Est-ce que les explications sont
satisfaisantes pour le président du Conseil du trésor?
Le Président (M. Audet): Est-ce que nous pouvons passer
à l'adoption?
M. Johnson: Vous allez voir de quel côté je vais
voter.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Marois: On va comprendre, là, si c'était
satisfaisant ou pas.
M. Léonard: II y a des automatismes, ça ne prouve
rien!
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 31 tel
qu'amendé est adopté?
M. Johnson: Adopté. Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. J'appelle
l'article 32. «L'article 124 de cette loi, modifié par l'article
29 du chapitre 41 des lois de 1991, est de nouveau modifié par le
remplacement, dans la première ligne du premier alinéa, du
chiffre "1992" par le chiffre "1993".» Est-ce qu'il y a des
amendements?
M. Johnson: Oui, M. le Président, il y a un amendement qui
se lit ainsi. Remplacer l'article 32 par le suivant: «32. L'article 124
de cette loi, modifié par l'article 29 du chapitre 41 des lois de 1991,
est
de nouveau modifié par le remplacement, dans la première
ligne du premier alinéa, des mots "À compter du 1er juillet 1992"
par les mots "Au cours du mois de janvier 1993".»
Ça tourne autour des dispositions qui visent la formation du
comité triennal qui est convoqué et siège pour
évaluer la rémunération des juges. Ce qui est prévu
ici, c'est un changement, évidemment, de date à laquelle ce
comité va siéger, lequel siégera six mois plus tôt
que prévu dans la loi, l'an dernier.
Mme Marois: C'est ça. L'article 124, M. le
Président, l'article original, dans le cas présent. À
compter du 1er juillet - nous aurons au moins appris cela - à compter du
1er juillet 1988 et, par la suite, à tous les trois ans, ce qui ferait
1991, ensuite 1994, qui a été modifié, est à
nouveau modifié pour nous ramener à 1993. Ça n'a pas de
bon sens. J'avoue qu'il faut vraiment être tolérant, n'est-ce pas,
M. le Président?
Le Président (M. Audet): C'est une de vos qualités,
ça?
Mme Marois: Vous qui avez la... Oui, heureusement, parce que je
vais vous dire que ça ferait longtemps que je ne serais plus là.
On a fait référence à je ne sais pas combien de lois dont
on modifie des dates, des références...
M. Léonard: Etienne a perdu un joueur.
Mme Marois: ii n'était pas, il n'était pas membre
de la commission, soit dit en passant. il est allé s'occuper de mardi...
avec sa... ha, ha, ha!
M. Léonard: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Audet): Alors, est-ce que l'amendement
est adopté?
Mme Marois: Attendez un peu.
M. Léonard: Un instant, on veut comprendre ce que
ça veut dire.
Le Président (M. Audet): Oups! M. le ministre.
M. Léonard: Alors, le ministre se fait expliquer
longuement. Nous aussi, on...
Mme Marois: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Audet): Les membres de la commission
souhaitent avoir des informations sur l'amendement que vous avez
déposé, des explications.
M. Léonard: Ça veut dire quoi? Finalement, au bout
du compte, il arrive quoi?
M. Johnson: Je croyais que j'avais expliqué mot à
mot que ça signifie que le comité sur la
rémunération des juges va siéger au mois de janvier 1993
au lieu d'à compter du...
Une voix: Au lieu du 1er juillet 1992. M. Johnson: ...au
lieu du 1er juillet 1992.
Une voix: C'est ça. Il est reporté de six mois.
M. Léonard: Non, vous ne reportez pas de six mois. Vous
dites: Au cours de janvier 1992, ils vont siéger 31 jours maximum.
Une voix: Maximum, cinq mois.
M. Johnson: Maximum, six mois, si vous voulez, là. C'est
la formation, et il s'ensuit que...
M. Léonard: Ah! C'est la formation.
M. Johnson: ...il siège un moment donné.
M. Léonard: Bien, là...
Mme Marois: Le gouvernement forme un comité composé
de trois personnes.
M. Johnson: C'est ça.
Mme Marois: II est chargé d'étudier, etc., etc.
M. Léonard: Et puis là, il a une durée de
vie indéfinie. Six mois?
Mme Marois: C'est quoi? C'est six mois? Il est formé pour
six mois, son mandat est de six mois. En fait, on réajuste ce qu'on
avait déjà ajusté auparavant, pour s'assurer que toutes
les dates concordent.
Le Président (M. Audet): D'autres commentaires sur
l'amendement?
Mme Marois: Pas vraiment.
Le Président (M. Audet): Alors, est-ce que l'amendement
est adopté?
Mme Marois: Jacques, as-tu d'autres questions?
M. Léonard: Non. Mme Marois: Adopté. M.
Léonard: Adopté.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 32 tel
qu'amendé est adopté?
M. Léonard: ça va bien. :
Mme Marois: Adopté.
M. Léonard: Ça progresse, ça progresse.
Le Président (M. Audet): Adopté. Alors, nous en
sommes à l'article 33. «La présente loi entre en vigueur
le...»
M. Léonard: Un instant. M. le Président... Le
Président (M. Audet): Oh! pardon!
M. Léonard: ...il y a huit articles nouveaux à
cette loi.
M. Johnson: L'article 32.1. M. le Président,
j'amène un amendement.
Le Président (M. Audet): Oh! Excusez-moi! Excusez-moi!
Mme Marois: C'est vrai?
M. Léonard: Huit articles nouveaux. Je pensais qu'on avait
fini.
M. Johnson: L'article 32.1.
Mme Marois: Bon. Attendez un peu, là, qu'on se
retrouve.
Le Président (M. Audet): Alors, l'article 32.1. L'article
86 de la Loi sur le régime de retraite des employés du
gouvernement et des organismes publics est modifié par le remplacement,
dans la quatrième ligne du paragraphe 2° du premier alinéa,
de ce qui suit: «1992» par ce qui suit: «1994».»
Est-ce qu'il y a des amendements à l'amendement? Non? Ha, ha, ha!
Mme Marois: Ha, ha, ha! Vous avez compris, M. le
Président, l'économie de la loi sur laquelle on se penche.
Le Président (M. Audet): Des commentaires?
M. Léonard: Le député de La Fontaine,
peut-être, il a compris. Il pourrait nous expliquer ce qu'il
comprend.
M. Gobé: La même chose que vous.
M. Léonard: C'est un peu court, jeune homme. Ha, ha,
ha!
Mme Marois: Ha, ha, ha!
M. Léonard: Si je comprends bien, vous ne comprenez rien
non plus?
M. Gobé: Là, c'est pénible.
M. Léonard: Ha, ha, ha!
M. Gobé: J'ai été bien compris.
Mme Marois: Moi, j'aimerais ça, peut-être... avant
qu'on entreprenne les amendements qui sont là, là...
M. Léonard: II y a huit articles de plus, là.
Mme Marois: Oui.
M. Léonard: Ce n'est pas des amendements, c'est des
articles. Un instant, regarde...
Mme Marois: Mais on les présente comme des
amendements.
M. Léonard: Non. Non, non, non, 32.1. Mme Marois:
Ah oui! Oui, oui, c'est ça...
M. Léonard: On amende le projet de loi, cette
fois-là, au complet.
Le Président (M. Audet): Alors, M. le ministre, sur
l'amendement?
Mme Marois: Oui. Moi, juste...
M. Johnson: Oui, bien, simplement pour présenter
globalement les huit amendements...
Mme Marois: Bon, voilà, c'était le sens de la
question que je voulais soulever.
M. Johnson: ...32.1 à 32.8...
Mme Marois: Oui.
(23 h 10)
M. Johnson: ...visent les dispositions des régimes de
retraite, dans la mesure où ils s'appliquent aux membres de la CEQ.
Ça été négocié avec la CEQ. Ça
prévoit, d'une part, les deux premiers articles qui sont devant nous,
les deux premiers amendements, la réouverture, la capacité de
racheter des années antérieures, dans le RREGOP, pour tout le
monde. Tout ça, c'est pour tout le monde. Ça, c'est pour
l'ensemble des syndiqués du secteur public. Les six suivants visent
à fixer le taux de cotisation et à le geler. Ça, c'est
CEQ. Ça c'est la CEQ à l'égard du RRE, Régime de
retraite des enseignants. Alors, une fois qu'on sait que c'est pour donner
effet à une entente qu'on a avec les syndiqués sur certaines des
dispositions des régimes de retraite, on peut procéder. Mais
là... enfin, article par article. Je voulais juste dire pourquoi on
amenait tout ça.
M. Léonard: Oui, mais... Je comprends. Mais, est-ce que je
peux poser une question? Ça me paraît gros ce que le
président du Conseil du
trésor nous dit, là. Il me semble qu'il y avait eu un
projet de loi, je crois, qui avait été adopté au printemps
dernier - on me corrigera si je me trompe - à l'effet qu'on faisait une
ouverture, même l'année d'avant. On ouvrait et on avait une
période limite pour que les gens s'inscrivent ou rachètent des
années antérieures et on fermait le RREGOP. Là, on vient
réouvrir et ça a été négocié par
convention? C'est quoi la portée de la réouverture,
premièrement? Et en quoi ça consiste, finalement?
M. Johnson: On n'a jamais fermé le RREGOP, c'est le
régime général.
M. Léonard: Non. On a fermé les possibilités
de rachat pour des années antérieures. Non?
M. Johnson: C'est le délai de... Oui. Les délais de
rachat d'années antérieures.
M. Léonard: Oui. Il me semble que c'est ça. M.
Johnson: Mais, ce n'était pas terminé. M. Léonard:
J'essaie...
M. Johnson: Ce délai n'était pas expiré. On
le prolonge. On prolonge le délai.
M. Léonard: Ah! Le délai n'était pas
expiré.
M. Johnson: Non. Il ne l'est pas encore, au moment où on
se parle. Ça se terminait en juillet.
Mme Marois: Ça se terminera en juillet? M. Johnson:
Ça se terminait en juillet.
Mme Marois: Et les amendements vont avoir pour effet de le
reporter?
M. Léonard: ...de le porter en 1994, donc de le reporter
de deux ans.
M. Johnson: Oui, c'est ça.
M. Léonard: Pourquoi? Oui. Bien, on peut peut-être
savoir pourquoi.
Mme Marois: Oui, c'est ça.
M. Léonard: Ce n'est pas indifférent. Avant de
dire: Oui oui, on vous donne ça. Si on peut savoir pourquoi, qui
ça touche...
Mme Marois: Qui ça va toucher? M. Léonard:
C'est quoi la portée?
Mme Fortier (Françoise): Ça avantage les
employés pour les aider à se qualifier à prendre une
retraite.
Mme Marois: Mais ça touche combien de personnes, à
peu près?
Mme Fortier: Entre 3000 et 4000 personnes par... qui peuvent en
bénéficier. On évalue, de 1800 à 2000 par
année, les personnes qui demanderont d'en rajouter.
Mme Marois: Qu'est-ce qui a fait que ces personnes-là
n'avaient pas pu agir précédemment?
Mme Fortier: Elles pouvaient ne pas être encore en fonction
ou ne pas avoir déjà planifié...
M. Léonard: Elles pouvaient ne pas être encore en
fonction.
Mme Marois: Donc, elles n'étaient pas qualifiées
pour le régime. Et là, ça les qualifie pour
être...
Mme Fortier: ...en prolongeant, oui, c'est ça. Ou ils
pouvaient ne pas avoir décidé, aussi. C'est toujours un choix
individuel des personnes.
Mme Marois: Oui.
M. Léonard: II y avait en particulier... Il me semble...
Ça me revient parce qu'on en parle. Il y avait, par exemple, des femmes
qui avaient arrêté de travailler et qui revenaient. Est-ce que
ça touche encore ces personnes? Pas du tout.
Mme Fortier: Ça, c'est un autre droit de rachat
complètement différent de...
M. Léonard: Complètement différent.
Mme Fortier: C'est ça. Ça c'est des années
de service...
M. Léonard: C'est qui les personnes, les trois...
Mme Marois: Donnez-nous quelques exemples.
Mme Fortier: Des rachats de service antérieur pour des
personnes qui ne cotisaient pas à un régime de retraite avant
l'adhésion au régime. Un exemple. Dans les hôpitaux, avant
1973, il n'y avait pas nécessairement un régime de retraite.
Là, les personnes pourraient aller racheter, via ce délai
réouvert, des années de service auprès des hôpitaux,
jusqu'à un maximum de 15 ans.
M. Léonard: À ce moment-là, elles paient
leur part et la part de l'employeur, ou elles paient seulement leur part?
Mme Fortier: Seulement leur part.
M. Léonard: Seulement leur part. Le gouvernement prend
à sa charge la part de l'employeur.
Mme Fortier: II assume une partie. Oui.
M. Léonard: Parce que c'était le système
hospitalier qui, de toute façon, relevait du gouvernement.
Mme Fortier: C'est ça.
Mme Marois: C'est tout le monde qui est concerné, de
toutes les institutions...
Mme Fortier: Tous les participants au RREGOP, en date du 1er
janvier 1994, qui pourraient avoir des années à rajouter
pourraient demander de bénéficier...
Mme Marois: d'accord... qui pourraient être dans une
situation où ce serait possible pour eux de faire considérer des
années où il n'y a pas eu contribution...
Mme Fortier: C'est ça.
Mme Marois: ...et, donc, de les racheter.
Mme Fortier: Oui.
Mme Marois: Votre évaluation, c'est qu'à ce
moment-ci, ça concernerait environ 3000 à 4000 personnes?
Mme Fortier: C'est ce qu'on... M. Léonard: Total.
Mme Fortier: C'est ça.
Mme Marois: De tous les réseaux, de toutes les
institutions. C'était prévu, ça? Avant qu'on continue, M.
le Président, le ministre nous a déposé l'entente qui
avait été paraphée avec l'ensemble des...
M. Johnson: Oui.
Mme Marois: ...centrales.
M. Johnson: C'est l'article e.
Mme Marois: Oui, mais celle-là... D'accord, mais... Non,
ce que je veux dire, c'est que, là, on fait référence
à l'entente avec la CEQ.
M. Johnson: Oui, par ailleurs. Alors, 32.1 et 32.2 sont des
suites à l'article e 3, sur le rachat de crédits de rente au
RREGOP. C'est ça?
Mme Fortier: Oui.
M. Johnson: Et les autres, bon, c'est...
Mme Fortier: L'autre, c'est l'entente de la CEQ qui est
encore...
Mme Marois: L'entente...
M. Johnson: Évidemment, l'entente CEQ, comme je le disais,
là, a fait l'objet d'échanges de textes pour donner suite
à l'entente de principe, et ça nous amène tout de suite,
dans le fond, à mettre de l'avant ce qui a été
prévu. Ce qui a été conclu, là, c'était de
faire des choses comme celle-là...
Mme Marois: Si tout ça est approuvé par les
instances syndicales.
M. Johnson: ...32. Oui, c'est ça, avec des votes de 87 %,
88 %.
Mme Marois: Je ne sais pas si le taux de participation est
meilleur que dans le cas du Syndicat des fonctionnaires, parce que le taux de
participation, dans le cas du Syndicat des fonctionnaires, a été
très bas, hein. Je pense que c'est 12 %, c'est ce que je lisais
aujourd'hui...
M. Johnson: 12.2%. Mme Marois: ...ou hier.
M. Léonard: C'est quasiment... C'est à peu
près comme le taux d'insatisfaction envers le gouvernement.
M. Johnson: 12,2%? Oui?
Mme Marois: Le taux de satisfaction, tu veux dire?
M. Léonard: Donc, 87 %, 85 % d'insatisfaction.
Mme Marois: Oui, c'est ça, d'insatisfaction.
M. Johnson: Je ne sais pas... Dans quel pays? Ha, ha, ha!
M. Léonard: Ne cherchez pas trop loin. Ha, ha, hal
Mme Marois: Tournez-vous un petit peu, là, du
côté du sud-ouest, pour ce qui est de la capitale de ce
pays-là.
M. Johnson: Oui?
Mme Marois: M. le Président, vous allez vous assurer que
nous ayons l'entente, le projet d'entente avec la CEQ. J'aimerais ça
aussi qu'on
l'ait. ce n'est pas utile, là, que ce soit maintenant, mais si
vous l'avez, tant mieux, hein? vous t'avez? j'aimerais bien, oui, qu'on l'ait,
comme document.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'on est prêt
à passer à l'adoption des amendements?
Mme Marois: Oui. On pourrait procéder, les uns à la
suite des autres.
Le Président (m. audet): alors, j'appelle l'article 32.1.
l'article 86 de la loi sur... on en a fait la lecture tantôt. est-ce que
l'article 32.1, l'amendement, est adopté? adopté.
Mme Marois: Attendez un peu, un instant, M. le Président,
s'il vous plaît.
Le Président (M. Audet): Qui ne dit pas un mot consent.
Non?
Mme Marois: Un instant, M. le Président. C'est parce que
je consultais, ici, là, mon... mes adjoints et mon collègue.
M. Léonard: 1992-1994, prolongé de deux ans...
Mme Marois: C'est ça, on prolonge de deux ans...
M. Léonard: Ça touche tous les syndicats:
CEQ...
Mme Fortier: Tous les participants ont été
comptés.
M. Léonard: Ah! tous les participants au RREGOP, O.K.
Mme Marois: Et l'article 86, c'est celui... Attendez un peu, je
vais le retrouver ici. Excusez-moi, là. C'est ça, on fait
référence à la procédure de rachat, etc.
«L'employé qui, avant d'être visé...» L'article
86 dit: «...qui, avant d'être visé par le régime, ne
participait pas à un régime de retraite a droit à un
crédit de rente...» Bon, ça va. Je pense qu'on a eu les
explications...
Le Président (M. Audet): Alors, l'amendement est
adopté?
Mme Marois:... suffisantes avant, Jacques? M. Léonard:
Oui.
Mme Marois: Oui, adopté, M. le Président. (23 h
20)
Le Président (M. Audet): Article 32.2. L'article 87 de
cette loi est modifié par le remplacement, dans la deuxième
ligne, de ce qui suit: «1992» par ce qui suit:
«1994».
Mme Marois: II n'y a pas d'amendement à l'amendement?
M. Léonard: C'est un nouvel article. M. Johnson:
C'est ça.
Mme Marois: oui, c'est ça. c'est vrai, sauf que c'est un
nouvel article, et quand on traite un nouvel article, ça devient un
amendement à la loi.
Le Président (M. Audet): Oui, c'est que le projet de
loi... Puis, à la fin, c'est qu'il y a motion de
renumérotation.
Mme Marois: C'est ça. Oui, ça, ça va, mais
ça devient un amendement. Le geste lui-même est un amendement
à la loi.
Le Président (M. Audet): Un amendement à
l'article... projet de loi.
Mme Marois: D'accord. C'est ça. Dans le fond, c'est la
même chose que l'article précédent.
Mme Fortier: C'est relié, l'autre est un article de
concordance avec celui-là.
Mme Marois: C'est ça.
Mme Fortier: On oblige que la personne cotise...
Mme Marois: II faut que la demande soit faite avant le 1er
juillet 1992.
Mme Fortier: C'est ça, et que la personne cotise, au plus
tard, le 1er janvier 1994.
M. Léonard: Elles doivent cotiser, au plus tard...
Mme Fortier: Au plus tard le 1er janvier 1994, et formuler...
M. Léonard: Donc, doivent payer... Mme Marois: Si
on ne dit pas...
M. Léonard: Elles doivent tout régler, en fait,
avant le 1 er janvier.
Mme Fortier: Non, pas du tout. Participer au régime de
retraire avant cette date-là.
M. Léonard: Ah! C'est participer.
Mme Fortier: Et elle a jusqu'au 30 juin pour formuler sa
demande.
Mme Marois: Mais, l'article ne dit pas ça, lui...
M. Léonard: Jusqu'au 30 juin 1994. Et après, pour
payer, elle peut faire une entente avec le RREGOP.
Mme Fortier: II y a des modalités dans le régime
qui déterminent comment elle peut payer son rachat.
M. Léonard: Ah bon!
Mme Fortier: Elle reçoit une proposition et elle accepte
les modalités de paiement.
Mme Marois: alors, la demande qui devait être faite avant
le 1er juillet doit être maintenant faite - 1992 - doit être
maintenant faite avant le 1er juillet 1994.
M. Léonard: On veut rire nous aussi.
M. Johnson: Ah! Non non, vous riez déjà
suffisamment!
Le Président (M. Audet): Alors, ça va pour cet
amendement?
M. Johnson: On ne veut pas vous empêcher de travailler
quand même.
Le Président (M. Audet): Ça va pour l'amendement
32.2?
Mme Marois: Adopté. M. Johnson: L'article 32.3.
Le Président (M. Audet): Adopté. L'amendement 32.3.
L'article 134 de cette loi, modifié par l'article 68 du chapitre 87 des
lois de 1990 et par l'article 19 du chapitre 14 des lois de 1991, est de
nouveau modifié par le remplacement, dans la deuxième ligne du
paragraphe 18°, des mots «pour chacun des régimes
concernés» par les mots «applicable au présent
régime». Est-ce qu'il y a des commentaires?
Mme Marois: II y a surtout des...
Le Président (M. Audet): Des questions.
Mme Marois: ...besoins d'explications, M. le Président, au
moins, là.
Le Président (M. Audet): Des explications, M. le
ministre.
Mme Marois: Essayer de nous mener...
M. Léonard: Deux chapitres complets. On ne s'est pas
trompé de chapitre, là.
Mme Marois: Oui, de nous mener à travers les
méandres de ce que cela peut signifier comme changement. Oui, la
question, c'est...
M. Léonard: Qu'est-ce que ça veut dire?
Mme Marois: ...expliquez-nous ce que ça veut dire.
M. Johnson: Mme Fortier.
Mme Fortier: Ça, l'article 134 est le pouvoir
réglementaire qui est prévu au RREGOP pour l'ensemble du
régime. Là, la modification qu'on fait est de concordance pour...
C'est-à-dire qu'il n'y aura pas de révision du taux de cotisation
au régime de retraite des enseignants.
M. Léonard: Pas de révision? Mme Fortier:
Parce que...
M. Munn (Jean-François): Parce que l'entente avec le CEQ
entraîne-Le Président (M. Audet): M. Munn, si vous voulez
vous identifier.
M. Munn: Jean-François Munn. L'entente avec la CEQ
entraîne la fermeture du RRE aux gens qui en sont actuellement
participants. C'est une entente similaire à celle qui était
intervenue antérieurement avec le Syndicat des fonctionnaires pour la
fermeture du RRF. Alors, le présent amendement, l'article 32.3, est un
article de concordance qui est conforme à l'entente avec la CEQ, qui
fait en sorte que le taux de cotisation ne pourra être modifié
dorénavant pour le RRE, étant donné qu'il est
fermé.
M. Léonard: La fermeture du RRE, ça, c'est
définitif, c'est terminé depuis un certain temps?
M. Munn: La fermeture a été conclue à
l'occasion de cette entente avec la CEQ.
M. Léonard: La fermeture. La date limite pour y
participer, pour finir ou régler avec le RRE, c'est quoi?
Mme Fortier: C'est terminé depuis le 1er janvier 1991. Il
n'y a plus de possibilité d'adhérer. Là, maintenant, c'est
un gel du taux de cotisation, par exemple. Il y a possibilité de
tranférer à ce régime-là.
M. Léonard: Un gel du taux de cotisation actuellement.
C'est terminé depuis le 1er janvier 1991.
Mme Fortier: II n'y a pas plus d'adhésion. M.
Léonard: C'est fini.
Mme Fortier: C'est ça.
M. Léonard: Est-ce qu'il y a eu beaucoup de plaintes de la
part de syndiqués ou de participants au régime qui s'estimaient
lésés de par la fermeture du système ou du régime.
Je sais qu'à l'occasion j'ai entendu des gens qui disaient qu'ils
avaient été pénalisés. Il me semblait que, dans la
loi, il y avait une période limite. Mais c'est comme s'ils n'avaient pas
été conscients de la limite pour se conformer. Enfin! Je ne sais
pas s'il y a eu des plaintes qui ont surgi à l'occasion de la fermeture
du RRE?
M. Munn: C'était convenu, lors des négociations de
1989.
M. Léonard: Oui, je sais. Je le sais parce qu'on
avait...
Mme Marois: Qu'est-ce que vous disiez... lors des
négociations de 1989?
M. Munn: Ça a été convenu, en 1989, que le
régime fermait à partir de 1991.
Mme Marois: D'accord.
M. Léonard: Oui, je sais, parce qu'on avait, ici,
adopté la loi, par la suite. Ça avait été fait
correctement mais, par la suite, j'avais entendu dire des gens qui se
plaignaient que... Bien, enfin, bon. Je voulais juste savoir s'il y avait
des...
Mme Marois: mais, dans les faits, est-ce qu'on peut avoir des cas
où, effectivement, il y eu des gens qui ont été
désavantagés? non?
M. Léonard: Oui?
Mme Fortier: Normalement, c'est un des régimes qui est
très avantageux.
Mme Marois: C'est ça.
M. Léonard: Ah oui! C'était un régime
avantageux, mais les gens disaient qu'ils perdaient beaucoup par le fait que,
maintenant, ils étaient forcés d'aller au RREGOP ou...
Mme Marois: D'aller à l'autre régime.
M. Johnson: Ils ne sont pas forcés d'aller au RREGOP.
Mme Fortier: Non, ils ne sont pas obligés. Ils demeuraient
dans leur régime.
M. Johnson: Ceux qui sont déjà... M.
Léonard: Oui.
M. Johnson: Fermer le régime signifie que personne de
nouveau ne peut y adhérer.
Mme Marois: Ne peut plus y entrer. C'est ça.
M. Léonard: Ah! C'est ça que ça voulait
dire.
M. Johnson: essentiellement. alors, ceux qui y sont, là...
on le ferme, il n'y a plus de nouveaux, là. alors, c'est un
régime qui est en fin de course, évidemment, et ceux qui y
sont...
Mme Marois: C'est parce que... Probablement que les gens se
disaient: Si nous avions pu continuer à participer, ça aurait
été préférable que de se retrouver dans le RREGOP.
Si vous me dites que le régime était plus généreux,
c'est probablement le type de plainte qui aurait pu être formulée.
C'est ça?
Mme Fortier: Ils ne peuvent plus quitter leur RRE depuis le 1 er
janvier 1991.
M. Léonard: Ils ne peuvent plus le quitter.
Mme Fortier: Non. C'est ça. En tout cas, je ne sais pas si
les employés peuvent ne pas être contents de s'en aller au RREGOP,
là, mais, normalement, ils demeurent dans le RRE.
M. Léonard: Ils demeurent. Le RRE était plus
avantageux que le RREGOP?
Mme Fortier: C'est un régime plus avantageux.
M. Léonard: Donc, ça ne se peut pas, le cas qu'on
dit, qu'on soulève. C'est pas ça?
Mme Marois: Ce qui se pourrait, c'est que quelqu'un qui a connu
des participants ou qui sait comment fonctionnait ce régime dise: Bien,
j'aurais préféré, dans le fond, si j'avais pu être
dans ce régime-là plutôt que de me retrouver au RREGOP.
Mme Fortier: C'est surtout l'inverse qui a été, en
tout cas... Au niveau plaintes, là, qu'il peut y avoir eu...
Mme Marois: Oui?
Mme Fortier: ...c'est des gens qui ont adhéré au
RREGOP et qui regrettaient d'avoir adhéré.
Mme Marois: Bien, c'est ça que je vous dis. C'est
exactement ça que je vous dis.
Mme Fortier: C'est l'inverse, beaucoup plus que...
M. Léonard: C'est l'inverse, hein?
Mme Marois: Oui, oui, c'est ça que je vous dis. C'est que
le type de plainte qu'on peut avoir eu, c'est plutôt des gens qui, ayant
adhéré au RREGOP ou n'ayant pas eu le choix parce qu'ils ne
pouvaient plus adhérer à l'autre, se sont dit: J'aurais
préféré adhérer à l'autre, dans le fond,
parce qu'il était plus intéressant que le RREGOP.
Mme Fortier: Ils ont regretté leur choix.
Mme Marois: Ah oui! Je suis tout à fait d'accord avec vous
que les plaintes se sont peut-être exprimées plus dans ce
sens-là.
Le Président (M. Audet): Ça va, là-dessus?
Mme Marois: Bon. Attendez un peu, là!
Le Président (M. Audet): Alors, l'amendement...
M. Léonard: Bon. Alors, là, ça veut dire
quoi, ici?
Mme Marois: Ça fait quoi, là? Techniquement,
qu'est-ce que ça vient faire dans le 18°?
Mme Fortier: Normalement, il y avait une révision du taux
de cotisation qui était prévue après la production de
chacune des évaluations actuarielles. Ici, il y avait le pouvoir
réglementaire... Il y a un pouvoir réglementaire qui était
prévu pour permettre de réviser ce taux de cotisation là.
Comme on dit qu'il n'y aura plus de révision du taux, on vient enlever
le pouvoir réglementaire relatif à la révision du taux de
cotisation au Régime de retraite des enseignants.
M. Léonard: Alors, quand on dit «applicable au
présent régime»...
Mme Fortier: Ils auront uniquement...
M. Léonard: ...ça veut dire que ça
s'applique exclusivement au RREGOP.
Mme Fortier: C'est ça. Mme Marois: Et ça
amène à...
M. Brière: Si vous regardez le texte du paragraphe
18°...
Mme Marois: Oui, je le vois.
M. Brière: ...l'expression visait un nouveau taux de
cotisation pour chacun des régimes concernés. Alors, tout ce que
ça fait ici, c'est que, comme il n'y en a plus qu'un seul, ça
vient changer l'expression pour ne viser que celui-là. (23 h 30)
Mme Marois: C'est ça. En quoi c'est lié
nécessairement au projet de loi qui est devant nous? On aurait pu le
faire... Le véhicule est-il le meilleur pour faire ça?
M. Johnson: Le projet de loi donne suite aux ententes qu'on a
conclues avec les syndiqués du secteur public à l'égard de
la rémunération. Il y a l'aspect régime de retraite,
là-dedans, qu'on a couvert dans les textes qu'on vous a remis. Alors, il
faut y donner suite législative.
(Consultation)
Le Président (M. Audet): Est-ce que ça va pour cet
amendement, 32.3? C'est adopté?
Mme Marois: Je pense que ça va.
Le Président (M. Audet): Alors, l'amendement 32.3 est
adopté. L'article 32.4.
Mme Marois: Vous êtes sûr que vous n'en avez pas
oublié? D'autres qu'il aurait fallu aussi rayer ou suspendre? Non, mais,
M. le Président, vous n'avez pas le cahier que j'ai devant moi.
L'article 134 a exactement-
Une voix:...
Mme Marois: Oui, c'est ça. Trois pages au moins, en tout
cas, dans ce que j'ai. Je ne sais pas si je l'ai tout, si c'est tout le
libellé de l'article. Ça va jusqu'à 25°, n'est-ce pas?
Donc, vous comprendrez que, quand on me dit: Ça change le 18°,
peut-être bien qu'il y en a eu d'oubliés. Puis, je pose juste la
question.
Le Président (M. Audet): Adopté?
Mme Marois: Ça ne nous a pas convaincus, M. le
Président!
Le Président (M. Audet): J'ai regardé ici. On
semblait... On m'a rassuré.
Mme Marois: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Audet): Alors, je peux continuer avec
l'article 32.3. L'amendement à l'article 32.3 est adopté? M. le
député de Labelle.
M. Léonard: Oui.
Mme Marois: Oui, adopté.
Le Président (M. Audet): Alors, l'article, l'amendement
32.4. L'article 176 de cette loi est modifié: 1° par la suppression,
dans la deuxième ligne du premier alinéa, des mots «et du
régime de retraite des enseignants»; 2° par le remplacement du
deuxième alinéa
par le suivant: «En ce qui a trait au régime de retraite
des enseignants ou au régime de retraite des fonctionnaires, les
employeurs assument la différence entre le coût du régime
et les cotisations versées par les enseignants ou par les
fonctionnaires, au sens de ces régimes, selon le cas.»
Des commentaires là-dessus?
Mme Marois: On va commencer par le premier élément,
là. Ça a comme effet, quoi? L'article 176, d'abord, c'est quoi?
On enlève...
M. Johnson: On enlève les enseignants en haut, dans la
règle du 50-50, et on les insère dans le deuxième
paragraphe de 176 qui prévoit que le gouvernement paie la
différence entre le coût du régime...
Mme Marois: Ah oui!
M. Johnson: ...et la portion versée par l'enseignant, ce
qui est le cas pour les fonctionnaires actuellement.
M. Léonard: Qu'est-ce que ça fait, comme
différence de coûts?
M. Johnson: Les fonctionnaires, dans le RRF, on se comprend,
là.
Mme Marois: Oui. C'est-à-dire que oui... Ici, on
enlève RRE, c'est le Régime de retraite des enseignants.
M. Johnson: C'est-à-dire qu'il y a deux règles,
n'est-ce pas? Il y a soit la règle du 50-50...
Mme Marois: Oui.
M. Johnson: ...ou, alors, il y a la règle qui veut qu'on
fixe le taux de participation de l'employé, et nous, on assume la
différence entre le coût et la portion de l'employé. Ce
qu'on fait ici, suite à l'entente avec la CEQ, c'est que, pour les
participants au RRE, on les sort de la règle du 50-50. Donc, ils
n'auront plus de taux variable. On se trouve à geler leur taux et c'est
notre portion qui devient variable, comme c'est le cas à l'égard
des participants au RRF.
M. Léonard: Leur taux devient quoi par rapport à
leur salaire? Leur taux est fixé, là. Il est à 5 %?
M. Sanschagrin (Michel): 8,08 % du salaire moins...
M. Johnson: Voulez-vous vous identifier?
M. Sanschagrin: Michel Sanschagrin, président de la
CARRA.
M. Léonard: Bonjour, M. Sanschagrin.
Mme Marois: Bonjour. Bienvenue à notre commission.
M. Léonard: M. le président, bonjour! Bienvenue.
8,08 % moins quoi?
M. Sanschagrin: Du salaire, moins la cotisation au régime
des rentes du Québec.
Mme Marois: Moins le RRQ.
M. Sanschagrin: Moins le RRQ.
Mme Marois: Qui est rendu à combien?
M. Sanschagrin: Ce qui donne environ 6,8 % du salaire. Ça,
c'est le taux moyen de cotisation sur le plein salaire pour les enseignants,
actuellement.
M. Léonard: Qu'on leur déduit de leur salaire.
Mme Marois: Oui. M. Léonard: 6,8 %.
M. Sanschagrin: Oui. C'est un régime qui
coûtait...
M. Léonard: Je pensais que c'était 5 %.
M. Sanschagrin: ...aux dernières évaluations, deux
fois ce coût-là. 5 % était le taux de cotisation à
aller jusqu'à la fin des années soixante-dix.
M. Léonard: Alors, je retarde beaucoup.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Sanschagrin: Même chose pour les...
M. Johnson: Voulez-vous que je commente ça? Non?
Mme Marois: C'est exceptionnel, M. le Président.
M. Léonard: M. le président du Conseil du
trésor, moi, je le reconnais quand les informations ne sont pas à
date. Alors, je n'essaie pas de camoufler le tout comme d'autres.
Mme Marois: Auraient pu le faire.
M. Johnson: Nommez-les! Donnez des exemples.
M. Léonard: Je reviens, là. Pour le
syndiqué, c'est 6,8 %. Donc, ça, ça devient fixe, de
façon indéfinie, en tout cas, tant que ce ne sera pas
changé par loi, et la portion, le coût du gouvernement, ça
devient variable. Alors, quel est le coût du gouvernement?
M. Johnson: Actuellement, M. Sanschagrin indiquait que
c'était du double, le coût total du régime...
M. Léonard: Oui.
M. Johnson: ...donc, on était d'un même ordre de
grandeur, nous, notre part.
M. Léonard: Même ordre de grandeur.
M. Johnson: Évidemment, au fur et à mesure des
évaluations actuarielles, on verra comment on doit ajuster les
cotisations, la participation au régime. Les employés savent que
leur taux à eux ne bouge plus, dans l'état actuel des choses.
Mme Marais: Donc, le seul taux qui peut bouger, c'est celui du
gouvernement.
M. Johnson: c'est, évidemment, notre participation qui va
varier jusqu'à ce que le régime s'éteigne. il s'agit du
rre, ici. il va s'éteindre un jour.
M. Léonard: Ah oui! parce que, là, c'est
fermé depuis... Ça va être fermé.
Mme Marais: C'est l'année... M. Johnson:1991.
Mme Marais: ...1991.
M. Léonard: Le 1er janvier 1991. Est-ce que les calculs
actuariels font qu'il s'agit d'une somme importante pour le gouvernement?
Est-ce que le taux peut monter beaucoup plus que 6,8 % ou si c'est vraiment du
même ordre de grandeur?
M. Johnson: M. Sanschagrin peut préciser, là.
M. Sanschagrin: La principale difficulté, c'est que le
Régime de retraite des fonctionnaires, comme le Régime de
retraite des enseignants ou l'inverse, sont des régimes fermés
depuis 1973. Donc, la population des cotisants va en décroissant.
M. Léonard: Oui.
M. Sanschagrin: La population des personnes à la retraite
va en augmentant...
M. Léonard: C'est ça.
M. Sanschagrin: ...de telle sorte qu'actuellement on observe
qu'il y autant, sinon plus, de bénéficiaires qu'il y a de
cotisants. Une expérience défavorable au niveau des rendements,
par exemple, sur une masse d'engagements énormes, cet effet-là
serait reporté sur la cotisation d'un nombre de plus en plus
réduit de cotisants...
M. Léonard: De personnes, oui.
M. Sanschagrin: ...de telle sorte que si on avait, par exemple,
un déficit, à un moment donné, on serait pris pour
augmenter, dans des proportions hors du commun, le taux de cotisation. Donc,
pour éviter ce genre de choses, il y a deux ans, aux dernières
négociations, les fonctionnaires avaient accepté de geler leur
taux de cotistion. Les enseignants avaient préféré
différer, mais, cette fois-ci, ils ont consenti.
M. Léonard: Puis, les taux de rendement des
réserves actuarielles actuellement, ils doivent être à la
baisse parce que les taux d'intérêt changent, baissent, puis les
taux d'inflation aussi. Alors, ça doit affecter?
M. Johnson: C'est général, évidemment.
M. Léonard: Non, c'est général, mais, dans
ce cas-là, ça peut avoir un effet beaucoup plus grand.
M. Johnson: Bien, il y a une espèce d'effet de levier
à cause du déséquilibre que M. Sanschagrin vient
d'indiquer entre le nombre de retraités, le nombre de cotisants, donc de
membres actifs toujours à l'emploi du gouvernement ou qui sont
employés, en l'occurrence, pour les commissions scolaires ou quoi que ce
soit. C'est donc un effet multiplié qui se répercute sur ces
cotisants-là lorsqu'il y a une mauvaise expérience. Ils sont
très peu absorbés, typiquement, pour la masse des
retraités, comme disait M. Sanschagrin, ce qui peut être une
grosse variation. Alors, là, il faut voir. On peut faire des tableaux,
des calculs, mais je ne suis pas sûr qu'on peut vous répondre,
ici, avec beaucoup de détails, sinon pour vous expliquer la
mécanique, là. (23 h 40)
M. Léonard: Non, je comprends. Mais, je pense, c'est plus
pour avoir une idée d'ensemble parce que le déficit actuariel
dont on parle toujours dans les comptes du gouvernement, il s'applique dans le
cas du RRE puis du RRF. Les cotisations, dans le temps, n'étaient pas
assez élevées. Nous sommes en déficit comme
gouvernement...
(Consultation)
M. Johnson: Peut-être pour résumer la conversation
qui a eu lieu de ce côté-ci...
M. Léonard: Oui, à moins que... Mme Marois:
Oui, ce serait intéressant.
M. Léonard: Ça avait l'air très
intéressant, puisque vous en êtes sorti très songeur. Ha,
ha, ha!
M. Johnson: Non non, pas du tout. J'essayais de résumer
ça, dans le fond. Ce qu'il faut savoir, c'est que... Ce dont il faut se
souvenir, c'est que le RRE et le RRF ne sont pas des régimes
capitalisés comme le RREGOP, ce sont des «Pay as you go»
comme on se souvient.
M. Léonard: Oui.
M. Johnson: Ils sont inscrits dans les engagements. Ça,
c'est une chose du gouvernement.
M. Léonard: Bien, ça.
M. Johnson: Oui oui, absolument, mais ils ne sont pas
capitalisés comme le RREGOP. Alors, lorsque les évaluations
actuarielles se déroulent, on présume, à cause de
l'engagement gouvernemental, que c'est capitalisé, et on utilise les
taux de rendement de la Caisse de dépôt sur les régimes
qui, eux, sont capitalisés. Là, ça donne des chiffres x,
y, z, peu importe. Ça a un effet, évidemment, sur le taux de
cotisation à venir.
Là, on peut prévoir, comme vous le disiez tout à
l'heure, et comme M. Sanschagrin le confirmait, que des fluctuations du
côté négatif - donc, une mauvaise expérience - ont
un effet épouvantable sur les quelque centaines de milliers de personnes
qui restent comme cotisants. D'où le fait qu'ils se sont rendus à
l'évidence, je pense bien, qu'il était préférable
de geler leur taux plutôt que de s'exposer à ces
risques-là.
M. Léonard: Ce bout-là, ça va, mais sur le
plan des chiffres du gouvernement, quel est l'engagement gouvernemental par
rapport au RRE, RRF? Ça doit être connu, à la CARRA?
M. Sanschagrin: Le RRF, les engagements, au moment où on
se parle, sont, dans le régime de retraite des fonctionnaires, de
l'ordre de 4 000 000 000 $; dans le régime de retraite des enseignants,
de l'ordre de 10 000 000 000 $.
M. Léonard: 10 000 000 000 $. Donc, 14 000 000 000 $ en
tout dont on parle.
M. Sanschagrin: Pour ces deux-là, oui. Mme Marois:
Ces deux régimes.
M. Léonard: Ces deux-là, oui. Il y a le domaine de
la santé après ça.
M. Sanschagrin: Le RREGOP, au total, est de l'ordre de 17 000 000
000 $, un petit peu plus.
Mme Marois: Un petit peu plus, le RREGOP?
M. Sanschagrin: 71000 000 000 $.
M. Léonard: Oui, mais lui est capitalisé.
M. Sanschagrin: À 50 %.
Mme Marois: Oui.
M. Léonard: À 50 %. Donc, pour 8 500 000 000 $.
Quand le Vérificateur général indique au passif du
gouvernement et se plaint qu'on n'inscrit pas au compte, depuis longtemps, tous
les engagements du gouvernement, il inscrit un chiffre, et il me semble que
c'est de l'ordre de 10 000 000 000 $, 12 000 000 000 $, 14 000 000 000 $. 11
000 000 000 $?
M. Sanschagrin: 17 000 000 000 $ dans les comptes inscrits par le
gouvernement. Il reste 11 000 000 000 $.
M. Léonard: C'est ça.
M. Sanschagrin: Actuellement, il y a 17 000 000 000 $ dans le
compte de retraite, donc dans les comptes non budgétaires du
gouvernement qui apparaissent dans les états financiers.
M. Léonard: Qui sont à la Caisse de
dépôt.
M. Sanschagrin: On avait, à la Caisse de
dépôt, à la fin de l'année, dans les fonds des
employés syndicales et non syndicales, de même que dans une foule
de petits régimes, dont les élus municipaux, etc., environ 12 000
000 000 $. o.k.? il reste, qu'à la fin des années soixante-dix,
le gouvernement avait pris l'engagement de reconnaître sur une
période de 50 ans ses engagements dans les régimes de
retraite.
Mme Marois: Oui.
M. Sanschagrin: cette cédule-là et les montants
sont reconnus annuellement. il reste 11 000 000 000 $ à amortir, du
moins, à la fin... les chiffres, que je vous donne, c'est à la
fin de l'année 1990.
Mme Marois: Ça va.
Le Président (M. Després): L'article 32 4 est-il
adopté?
M. Johnson: Adopté.
Le Président (M. Després): Adopté. Il y a un
article, maintenant... L'article 32.5. Adopté?
M. Johnson: L'article 32.5
Mme Marois: Non, non, non, on était à 32.4, M. le
Président.
Le Président (M. Després): Ah! Bien, il avait
déjà été adopté, Mme la
députée de Taillon.
Mme Marois: Non, je...
Le Président (M. Després): J'avais l'impression que
vous étiez prête à adopter l'article.
Mme Marois: Non non, pas du tout.
Le Président (M. Després): La parole est à
vous, Mme la députée de Taillon.
Mme Marois: Non, j'aimerais que le ministre...
M. Johnson: Oui. Bien, là, on voit... À 32,5, on
explique en long et en large...
Mme Marois: Ah!
M. Johnson: ...ce dont on...
Mme Marois: On vient de débattre.
M. Johnson: ...discutait tout à l'heure, là, sur
l'évaluation actuarielle et tout. Alors, c'est de concordance.
(Consultation)
Mme Marois: Dans le cas du premier paragraphe, je pense, qu'en
soi, c'est assez clair avec la discussion qu'on vient d'avoir, M. le
Président. On dit qu'on peut, par règlement, à des
intervalles d'au moins trois ans... Je veux juste savoir quel est le rythme,
effectivement, qu'on utilise. C'est-à-dire, qu'à des intervalles
d'au moins trois ans, on peut réviser le taux de cotisation du
régime de retraite, ce taux étant basé sur le
résultat de l'évaluation actuarielle. Ça va. On dit:
«...peut, par règlement, à des intervalles d'au moins 3
ans...» Est-ce que c'est trois ans, la règle...
M. Johnson: Oui, oui.
Mme Marois: ...qu'on utilise? J'imagine que c'est le cas.
M. Johnson: Oui oui, c'est ça.
Mme Marois: Ça va. Ça va pour le premier paragraphe
de l'amendement. Le deuxième, maintenant.
M. Johnson: Le deuxième, de façon
littéraire, là, résume ce qu'on a dit, tout à
l'heure, longuement, c'est-à-dire qu'on ne révise plus les taux
suite aux évaluations actuarielles. Le taux est maintenu au taux en
vigueur en 1992, pour les enseignants, et au taux du 1 er janvier 1990.
Mme Marois: Non, au taux de 1989.
M. Johnson: Attendez un petit peu. «Le taux du
régime de retraite des enseignants est, à compter du 1er janvier
1993, maintenu au taux en vigueur pour l'année 1992...»
Mme Marois: Oui. Mais dans le cas du...
M. Johnson: «...et celui du régime de retraite des
fonctionnaires est, à compter du 1er janvier 1990, maintenu au taux en
vigueur pour l'année 1989.»
Mme Marois: C'est ça. M. Johnson: C'est
ça.
Mme Marois: Au taux de 1989, qui était le taux,
essentiellement, dont on vient de faire état...
M. Léonard: De 6,8 %.
M. Johnson: C'est ça.
Mme Marois: ...au moment de la discussion sur l'article
précédent?
M. Léonard: II est là depuis le début des
années soixante-dix, vous dites? Alors 6,8 %, c'est plus tard?
M. Johnson: Non non non, là... Mme Marois: Non.
M. Léonard: Quatre-vingt, à peu près, autour
de là.
M. Johnson: ...ce n'était pas fixe depuis de nombreuses
années. C'était 50-50 dans le RRE. RRF, je l'ai depuis 1989,
c'est ça.
Mme Marois: RRF. depuis 1989.
M. Johnson: RRE, on commence en juillet.
M. Léonard: II y a un vote?
M. Johnson: Sans doute, oui.
Le Président (M. Audet): On appelle un vote, alors...
Mme Marois: Est-ce que c'est un vote ou
un quorum?
M. Johnson: Oui, c'est un vote. C'est un vote.
Le Président (M. Audet): Alors, compte tenu de l'heure,
nous allons devoir ajourner nos travaux puisque, lorsque le vote sera
terminé, notre mandat, l'ordre de la Chambre sera terminé. Alors,
on va poursuivre...
M. Johnson: ...consentement.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'on peut adopter cet
amendement avant de suspendre nos travaux pour la journée?
M. Léonard: Non. J'ai encore des questions dessus.
Le Président (M. Audet): L'amendement est
adopté?
M. Léonard: Non. Mme Marois: Non.
Le Président (M. Audet): Non, c'est d'accord. Alors, on va
ajourner nos travaux sine die.
(Fin de la séance à 23 h 48)