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(Onze heures vingt-sept minutes)
Le Président (M. Camden): À l'ordr, s'il vous
plaît! La commission du budget et de l'administration est réunie
afin de procéder à l'étude détaillée des
trois projets de loi suivants, et ce, dans l'ordre indiqué: le projet de
loi 37, Loi concernant la prolongation des conventions collectives et la
rémunération dans le secteur public; le projet de loi 28, Loi sur
la Société Innovatech du Grand Montréal; le projet de loi
31, Loi concernant le Régime de retraite pour certains employés
du Centre hospitalier de l'Université Laval et le Régime de
retraite pour certains employés de la Commission des écoles
catholiques de Québec.
J'appelle donc l'étude du projet de loi 37. Nous avions
terminé les remarques préliminaires et entendu un organisme. M.
le Président, est-ce que vous avez... M. le secrétaire, excusez.
On vous donne le titre de président. Parfois, par vos conseils, on a
l'impression... Est-ce qu'on a des remplacements à annoncer ce
matin?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. Mme Harel
(Hochelaga-Maisonneuve) remplacera M. Fi-lion (Montmorency) et M.
Bélanger (Anjou) remplacera M. Lazure (La Prairie).
Le Président (m. camden): je vous remercie, m. le
secrétaire. la commission est-elle prête à entreprendre
l'étude détaillée du projet de loi 37?
Mme Marois: Oui.
M. Johnson: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Camden): Alors, j'appelle donc l'article
1.
Interprétation
M. Johnson: Oui, M. le Président. L'article 1
décrit le champ d'application de la loi.
Le Président (M. Camden): Est-ce que vous avez d'autres
commentaires à formuler à l'égard de l'article 1, M. le
ministre?
Mme Marois: M. le Président... Est-ce que ça va?
Vous n'avez pas...
Le Président (M. Camden): Est-ce que ça va, M. le
ministre? Est-ce que vous avez d'autres commentaires à formuler à
l'égard de l'article 1?
M. Johnson: Pas du tout, M. le Président. C'est...
Le Président (M. Camden): Mme la députée de
Taillon, est-ce que vous avez des remarques à adresser aux membres de la
commission et au ministre?
M. Johnson: C'est le même champ d'application que la loi
149 l'an dernier: des organismes publics tels qu'ils sont définis, des
établissements de toute nature, des institutions, des commissions
scolaires.
Mme Marois: La loi 149, c'est celle qui avait constaté
aussi l'entente. C'est ça? Comme je n'étais pas au dossier
l'année dernière... (11 h 30)
M. Johnson: C'était le gel, ça.
Mme Marois: Ça, c'était le gel, celle-là.
D'accord. En les identifiant comme ça, est-ce que, plus loin - je ne me
souviens pas, j'avoue -on va en exclure, des organismes? C'est cela, hein?
M. Johnson: Sans en exclure, on n'attrape pas tout le monde qui
serait visé. Par exemple, on peut penser aux sociétés
d'État comme telles, qui ne répondraient pas aux
définitions qui apparaissent ici. Les universités ne sont pas
couvertes par ces définitions.
Mme Marois: À 4°, pourquoi dit-on: «les
établissements d'enseignement de niveau universitaire visés aux
paragraphes...»
M. Johnson: Je m'excuse, oui, elles sont couvertes au
4e, au niveau universitaire.
Mme Marois: À 4°, oui, c'est ça.
M. Johnson: Sauf qu'on verra tout à l'heure qu'on module
l'application de la loi à leur endroit pour tenir compte de toutes
sortes de particularités dans les conventions qui peuvent avoir
été conclues entre les universités et leur personnel
depuis plusieurs mois.
Mme Marois: Ça veut dire à peu près combien
de monde, finalement? En avez-vous fait le...
M. Johnson: Quand on fait le décompte du champ
d'application, de 375 000 à 380 000 individus différents. C'est
l'ordre de grandeur.
Mme Marois: Environ 380 000.
M. Johnson: C'est l'ordre de grandeur, le secteur public.
Mme Marois: C'est ça, c'est l'ordre de grandeur. Bon. Il
n'y a pas d'amendement. Je ne vois pas de problème.
M. Johnson: II n'y en aura pas à ce moment-ci.
Le Président (M. Camden): Alors, l'article 1 est-il
adopté?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté. J'appelle
l'article 2.
M. Johnson: L'article 2: extension de la définition de
l'article 1, dans la mesure où on comprend l'Assemblée, les
personnes désignées par l'Assemblée - l'Assemblée
nationale, s'entend - au titre des organismes publics qui sont
visés.
Mme Marois: Je comprends que ce sont ceux qu'on désigne
dans le cahier explicatif que vous m'avez remis, ici, à savoir le
Protecteur du citoyen, le Vérificateur général, le
Curateur public, le Commissaire aux plaintes. C'est ça?
M. Johnson: Et le Directeur général des
élections. On pourrait ajouter le DGE.
Mme Marois: C'est ça, le Directeur général
des élections.
M. Johnson: Oui.
Le Président (M. Camden): Est-ce que ça va pour
l'article 2?
Mme Marois: Oui. Je ne vois pas qu'il y ait de...
Le Président (M. Camden): Alors, l'article 2 est donc
adopté. J'appelle l'article 3.
M. Johnson: Cet article parle par lui-même: «On
entend par "convention collective" une convention collective ou ce qui en tient
lieu au sens du Code du travail.» Et une référence.
Mme Marois: Et, à ce moment-là, évidemment,
on fait référence, par la suite, dans le projet de loi,
nommément aux conventions collectives qui sont concernées, parce
qu'il y en a plusieurs, conventions collectives. Ici, c'est l'approche
générique, si vous me passez le terme.
M. Johnson: La définition, oui.
Mme Marois: C'est ça, la définition
généra- le, mais ça veut dire qu'il y a plusieurs
conventions collectives qui seront concernées par le projet de loi.
Combien, environ?
M. Johnson: II y en a partout. Il y en a probablement une
centaine et toute l'idée du projet de loi, c'est de laisser subsister
ces conventions-là où il y en a, là où il y a
entente.
Mme Marois: Bon. Je ne vois pas qu'il y ait de difficulté
là.
Le Président (M. Camden): L'article 3 est-il
adopté?
M. Johnson: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté. J'appelle
l'article 4.
M. Johnson: À l'article 4, il y a un papillon, M. le
Président.
Le Président (M. Camden): Effectivement. Est-ce que vous
souhaitez qu'on vous en fasse la lecture?
M. Johnson: II se lit ainsi: Dans la deuxième ligne,
remplacer les mots «en vertu de» par les mots «visée
par». J'attire l'attention de la députée sur le fait que le
papillon devrait apparaître à la page qui suit, celle
où...
Mme Marois: Oui, je le vois, là. M. Johnson: ...on
décrit l'article 4.
Mme Marois: C'est ça. C'est plus une correction de forme
que de fond.
Le Président (M. Camden): Est-ce que l'amendement
proposé est adopté?
Mme Marois: Ça va pour l'amendement. On va venir à
l'article, maintenant.
Le Président (M. Camden): Maintenant, l'article tel quel
ou son amendement?
Mme Marois: Là, j'aimerais ça qu'on m'explique,
parce qu'on fait référence à différentes lois et
à des échéances qui pourraient être
différentes selon les dates d'expiration des conventions collectives.
Qu'est-ce que ça a comme effet réel, cet article-là?
M. Johnson: C'est ça. Toute l'économie
derrière la loi qui est devant nous, c'est de respecter les conventions
qui étaient en vigueur, qui ont été conclues et qui
reflétaient le plafonnement salarial, c'est-à-dire le gel. Et
chaque fois, à l'égard de ces conventions-là, qu'on doit
prévoir dans la loi 37 qu'elles sont l'objet, suite
à nos négociations, de modifications à
l'égard des 3 % et du 1 %, avec les échéances que
ça représente, on laisse subsister entièrement la
convention existante, on respecte sa date d'expiration. Ici, ce qui est
opérant, là, c'est que, lorsqu'on se référera,
comme les explications le disent, à la date d'expiration, on va se
référer à la convention qui est en cours entre un
employeur et un employé dans le secteur public, qui respecte le principe
du gel salarial jusqu'au moment où cette date d'expiration, telle que
prévue, telle que reportée par la loi 149, arrive,
déclenchant, par ailleurs, à l'égard de cette
convention-là, l'application de la loi 37. Je pense que c'est la plus
longue phrase que j'aie jamais dite de ma vie, M. le Président. Il
faudrait se relire.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Johnson: Autrement dit - je reprends, là -
l'économie, c'est de dire: Les gens ont négocié, il n'y a
rien d'imposé. Ça a été négocié
à différents endroits, entre différents employeurs et
employés, avec toutes sortes de dates d'échéance, mais
tout le monde, à l'égard de la date d'échéance, a
été frappé, entre guillemets, par ce qu'on cherchait a
faire lorsqu'on a négocié le gel salarial. Donc, les dates
d'échéance, les dates d'expiration ont été
reportées de six mois dans tous les cas où il y avait des
conventions. Et, lorsqu'on va parier de date d'expiration, on va parier de
cette date-là, de six mois plus tard que ce qui était dans la
convention originale qui avait été touchée par le gel
salarial. Et c'est à ce moment-là, à partir de ce point
précis que la loi qui est devant nous prend effet; «prend
effet», c'est-à-dire qu'elle peut être invoquée, dans
la mesure où elle prévoit des dates, pour donner suite à
nos conversations avec nos instances, avec nos partenaires syndicaux.
Mme Marois: Je comprends qu'il y a donc plusieurs dates
différentes d'échéance. Est-ce que c'est ça que je
dois comprendre?
M. Johnson: Selon les conventions collectives en vigueur,
effectivement.
Mme Marois: Est-ce qu'il y a des blocs significatifs qui se
retrouvent à des dates clés?
M. Johnson: La plupart des conventions, à l'origine,
avaient le 31 décembre comme date d'expiration. Elles ont
été reportées de six mois, ce qui nous rapportait au 30
juin qui vient. Il y a beaucoup de groupes qui sont décalés: dans
les universités, par exemple, il va y en avoir en novembre 1992,
à titre d'exemple. Dans des sociétés d'État, Hydro,
c'était le 14 décembre, de mémoire, là, quelque
chose comme ça; le 14 décembre 1992 est la date d'expiration
d'Hydro. Les professionnels de la santé, c'est novembre aussi, quelque
chose comme ça. Alors, historiquement, il y a des conventions qui sont
décalées par rapport au 31 décembre et, pour respecter
cette réalité-là, la date d'expiration d'une convention
est la date à laquelle celle-ci prend fin indépendamment de la
loi qui est devant nous, mais compte tenu de l'application de la loi de l'an
dernier. C'est ça que ça veut dire. Autrement dit, la convention
prévoyait une date d'expiration, et il y a eu un report de six mois.
Alors, dans chaque cas, selon les dates, c'est la date pertinente à la
convention qui est la référence qu'on veut assurer. (11 h 40)
Mme Marois: Oui, et la Loi sur l'assurance-maladie, ça
fait référence à quoi, à ce moment-là,
spécifiquement? À des ententes avec des médecins, avec
les...
M. Johnson: Aux différentes conventions avec les
professionnels de la santé.
Mme Marois: Ah! C'est les professionnels de la santé.
M. Johnson: Oui, entre la RAMQ et les médecins, les
spécialistes.
Mme Marois: C'est ça, d'accord. Ça fait
référence à ces ententes plus sur les questions de
rémunération globale et tout le reste.
M. Johnson: C'est ça.
Mme Marois: O.K. C'est un peu différent de ce qu'on
rétrouve dans les conventions collectives traditionnelles. Bon,
évidemment, ce que je trouve toujours un peu difficile dans ce type
d'article, c'est... Je pense que le principe est clair, ce que ça
enclenchera est clair, mais on ne sait pas pour combien de personnes, à
quel moment, à quelle échéance et tout ça.
Ça reste une espèce d'article d'encadrement général
et l'impact, on a un peu de difficulté à le mesurer, sauf,
évidemment, en se questionnant comme on le fait ce matin.
M. Johnson: Oui.
Mme Marois: Mais il reste qu'on adopte quelque chose en ne
sachant pas ce que ça aura, très spécifiquement, comme
conséquences...
M. Johnson: Ah non! Si on avait, évidemment...
Mme Marois: ...quand on lit l'article lui-même.
M. Johnson: Oui, si on avait l'inventaire des
différentes... Enfin, il y a presque 200 conven-
tions: il y en a une centaine dans le secteur public comme tel, une
centaine dans les organismes, les institutions, etc. On pourrait toujours
sortir l'inventaire de toutes les dates applicables et là on saurait,
à la rigueur, ce que ça signifie dans le calendrier, mais
l'idée, c'est de traiter tout le monde sur le même pied et, comme
le signalent mes collaborateurs, ici, d'éviter la confusion sur la date.
Quand on va voir «date d'expiration», là, pour
différentes conventions qu'on verra plus tard, au lieu de se demander de
quelle date on parle - c'est le 31 décembre, c'est le 30 juin? - bien,
on se réfère à la convention de tous et chacun et c'est la
date qui s'applique à ces gens-là. Et ça fait en sorte
qu'au lieu d'avoir toute une série de dispositions - on pourrait dire
«selon les dates d'échéance» et prévoir, six
mois plus tard que cette date-là, la date précise à
laquelle ça correspond - on traite, de façon
générale, tout le monde de la même façon. On
s'assure que le traitement soit égal et tienne compte des
différentes dates d'expiration des différentes conventions
collectives.
Mme Marois: Dans le fond, ça donne aussi une certaine
flexibilité, dans le sens où ça permet, si on veut, de
prévoir des situations qu'on pourrait oublier et pour lesquelles une
telle loi pourrait s'appliquer. J'imagine que ça a ça comme
effet, aussi. C'est de s'assurer que, par un article aussi
général, dans le fond...
M. Johnson: Si on avait... Oui.
Mme Marois: ...en n'étant pas obligé d'identifier
nommément chacune des conventions, on est certain qu'on couvre tout le
monde, dieu et son père.
M. Johnson: Si on en avait énuméré 195 au
lieu de 201, effectivement, là, en se référant à
des dates précises pour chacune de ces conventions, on en aurait
échappé, comme vous le soulignez. Et l'article 4 permet de les
ramasser toutes...
Mme Marois: Les rattraper. M. Johnson: ...au passage.
Le Président (M. Camden): L'article 4 est-il
adopté?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté. J'appelle
l'article 5.
Salariés compris dans une unité de
négociation
M. Johnson: À l'article 5, il y a un papillon, M. le
Président...
Le Président (M. Camden): Si vous voulez nous faire part
de l'amendement.
M. Johnson: ...qui se lit ainsi, l'amendement, donc: Dans les
première et deuxième lignes du troisième alinéa,
remplacer les mots «plus longue de report» par les mots «de
report d'au moins un an».
(Consultation)
M. Johnson: Alors, quant à l'amendement, ça vise,
lorsque qu'on le lit... Je suggère, pour le comprendre, qu'on biffe
à la main...
Mme Marois: Oui.
M. Johnson: ...les mots «plus longue de report» et
qu'on ajoute les mots «de report d'au moins un an». On voit que le
texte tel que rédigé échappait, entre guillemets, une
convention collective d'exactement un an. Ça avait comme effet de ne
s'appliquer qu'à des conventions collectives qui avaient un an et un
jour, et plus, et non pas un an et plus. C'est toujours le fameux piège
des gens qui sont plus âgés que 40 ans et moins âgés
que 40 ans; alors, on fait quoi avec les gens de 40 ans? On les a
oubliés. C'est simplement dans le libellé qu'on a
échappé une journée.
Mme Marois: Quand on le relit, par la suite, je dois dire que
ça fait une drôle de phrase: «À défaut
d'entente entre les parties sur une période de report d'au moins un an,
la date d'expiration de la convention collective est reportée d'un
an.»
M. Johnson: Oui, c'est ça.
Mme Marois: Je comprends bien, c'est-à-dire je le lis
bien. Comprendre, c'est autre chose. Je vais voir si je suis sûre que je
le comprends. Vous admettrez avec moi que ça fait une phrase, M. le
Président, un peu particulière.
M. Johnson: Je pense que c'est le nombre minimum de mots requis
pour exprimer l'idée qui vise à faire en sorte qu'il y aura
report d'un an des conventions collectives, à défaut, pour les
parties, de convenir d'un report d'au moins un an. Alors, «à
défaut d'entente entre les parties sur une période de report d'au
moins un an, la date d'expiration de la convention collective est
reportée d'un an». Donc, c'est la disposition substantive.
Mme Marois: Si on l'explique autrement: si on ne s'entend
pas...
M. Johnson: Ça va être reporté d'un an.
Mme Marois: ...ça va être reporté d'un an.
M. Johnson: C'est ça. Mme Marois: Bon.
M. Johnson: Si on ne s'entend pas, il faut la reporter d'au moins
un an.
Mme Marois: C'est ça. Si on ne s'entend pas pour la
reporter...
M. Johnson: Si on s'entend pour la reporter de neuf mois, ce
n'est pas suffisant. Autrement dit, ça doit être une...
Mme Marois: II faut s'entendre pour la reporter d'au moins un an
et, si ce n'est pas le cas, de toute façon, ce sera reporté d'un
an.
M. Johnson: C'est ça. Autrement dit, s'il n'y a pas
d'entente ou si l'entente porte sur moins qu'un an, la loi intervient et
impose, à ce moment-là, un report d'un an.
Mme Marois: je comprends que, pour l'instant, si on a à
peu près réussi à s'entendre avec tout le monde, ça
ne viserait qu'un groupe, actuellement?
M. Johnson: Oui. En l'occurrence - l'anecdote va être
amusante pour les juristes - le libellé, tel qu'il est actuellement,
faisait en sorte que ça ne couvrait personne ou à peu
près. C'est-à-dire que tout le monde se serait vu imposer
ça, parce que tout le monde a convenu pour un an exactement.
Mme Marois: Ah bon!
M. Johnson: Alors, le libellé prévoyait qu'à
partir d'un an et un jour on imposait. Ça n'avait pas de bon sens.
Mme Marois: D'accord, ça va.
M. Johnson: D'où la correction. Mais, effectivement, au
point de vue d'opérer un report par l'effet de la loi, il n'y aura pas
grand monde, enfin, à ce moment-ci. Je disais hier que, sur la courbe ou
sur le continuum des gens qui sont plutôt pour et plutôt contre, on
a, d'une part, des votes qui sont pris dans les instances de la CEQ, on me dit,
à plus de 80 % en faveur de la convention collective, à titre
d'exemple.
Mme Marois: Où ils en sont actuellement...
M. Johnson: À l'autre bout, il y avait, à un moment
donné, les perfusionnistes qui étaient plutôt contre. Mais,
comme je l'ai dit hier, on n'abandonne pas l'idée de conclure une
entente avec tout le monde.
Mme Marois: Cela étant dit, ça m'amène
à poser la question - puisque vous soulevez le fait que la CEQ est
actuellement en train d'aller devant ses instances pour faire approuver
l'entente par ses membres - dans combien de cas a-t-on une entente ferme,
signée et claire, versus ceux où il y a encore des paraphes
à faire, où il y a encore des accords à aller chercher
dans les instances? C'est parce qu'on se rend bien compte que c'est quand
même assez majeur, comme question.
M. Johnson: Oui, ça peut s'échelonner,
remarquez.
Mme Marois: On légifère, à ce
moment-là, pour... C'est évident que c'est intéressant. On
constate qu'il y a une entente et on se dit: Ça, ça couvre 90 %
ou 95 %. C'est une chose. Mais où on constate qu'il y a entente, mais
que c'est 50 %, 60 % et que c'est pour 40 %, finalement, qu'on imposera,
ça change tout.
M. Johnson: On n'en est pas là.
Mme Marois: D'accord. ...le portrait.
(11 h 50)
M. Johnson: On a une entente de principe paraphée avec
cinq centrales syndicales, dont aucune des instances signalées ne
s'objectait à ce que leurs mandataires ont conclu avec nous. Alors, je
dirais que, du côté des cinq grandes centrales et de tous leurs
membres, ça regarde bien, si je comprends bien. Du côté de
la CEQ, on sait que, publiquement, il y a une entente de principe. Quant au
texte et au moment où on va parapher le texte de l'entente de principe
avec la CEQ, pour nous autres, on en pariait hier, c'est une question de jours,
probablement. On parle de 200 conventions collectives; il faut y mettre le
temps. À un moment donné, le syndicat des enseignants de
l'Abitibi-Témiscamingue va finir par conclure, écrire un texte
définitif et convoquer une séance de signatures à la
commission scolaire locale, là-bas.
Je rappelle simplement, pour fins d'anecdote, que, lorsque je me suis
présenté devant les instances syndicales, en février, pour
leur parier de recalibrer les 3 %, le 1 %, etc..
Mme Marois: C'est un beau mot.
M. Johnson: ...certaines d'entrés elles - oui - certaines
de ces instances venaient à peine d'apprendre qu'elles avaient,
finalement, signé une convention collective dans leur coin de pays
à l'égard du gel salarial de l'année d'avant. Alors, tu
sais, c'est un petit peu difficile.
Mme Marois: Ça devait être un peu étonnant
qu'on leur demande de la rouvrir immédiatement.
M. Johnson: Ça aurait été étonnant.
Ce
qu'ils venaient de signer, pour eux, ça ne faisait pas un an que
c'était réglé, ça faisait trois semaines. J'ai
rencontré, moi, des professeurs de l'Abitibi-Témiscamingue qui
m'ont dit: C'est un petit peu fort, votre affaire. Vous nous parlez, le 14
février, de quelque chose qu'on a signé, nous autres, dans notre
région, le 15 janvier et on venait d'émettre un pamphlet pour nos
membres pour leur dire qu'on venait de signer. Quelques jours après,
évidemment, dans le temps, ils voyaient la remise en question de tout
ça, mais l'entente avait été conclue un an avant, dans le
fond, avec les instances syndicales. Alors, on ne voit rien se dessiner qui
irait à l'encontre des engagements que les centrales nous ont
formulés.
Alors, l'effet de l'article 5... Est-ce qu'on doit disposer de
l'amendement à ce moment-ci, quant à la formulation?
Mme Marois: On va commencer, oui, par l'amendement...
Le Président (M. Camden): Bon, alors, l'amendement est-il
adopté?
Mme Marois: ...malgré que ce soit, comme je le dis, une
écriture qui manque un peu d'élégance, mais on va
l'accepter si on se comprend bien.
Le Président (M. Camden): C'est un peu lourd comme
formule.
Mme Marois: C'est un peu lourd comme formulation.
Le Président (M. Camden): Est-ce que l'amendement
apporté... Oui?
M. Johnson: La suggestion que je ferais, évidemment, sous
toutes réserves, M. le Président - et là ça
s'applique à l'ensemble de la rédaction en matière de
droit - on pourrait dire: Si les parties ne s'entendent pas pour au moins un
an, la loi leur impose un report d'un an de leur convention collective.
Mme Marois: Ce serait peut-être, en tout cas,
intéressant de le faire vérifier. Je trouve que ce serait
plus...
M. Johnson: Non, non.
Mme Marois: Non? Vous ne voulez pas.
M. Johnson: Non. On risque de...
Mme Marois: Non, parce que, moi, ça ne m'embête pas.
Ce n'est pas sur le fond.
M. Johnson: II faudrait le faire pour l'ensemble de nos
conventions collectives, pas une disposition ici et là. Autrement, les
tribunaux et les arbitres ne s'y retrouveront plus si on s'écarte de la
langue technique.
Le Président (M. Camden): Alors, on maintient cette
proposition d'amendement. Estelle adoptée?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté. Maintenant, le
contenu de l'article 5 lui-même, après amendement.
M. Johnson: Oui. Comme vous le voyez, dans le fond, ce qui est
opérant, c'est le premier paragraphe qui prévoit que la
convention peut être supérieure à trois ans, ce qui est,
évidemment, la période maximale prévue dans le Code du
travail.
Mme Marois: Maintenant, est-ce que vous envisagez des cas -
puisqu'on a une provision pour ça - ou, actuellement, est-ce qu'il y en
a, des cas où la convention dure plus de trois ans, où on
prévoit qu'elle durera plus de trois ans?
M. Johnson: Pour moi, c'est le régime
général édicté par le Code du travail.
Mme Marois: Le Code du travail prévoit trois ans. Est-ce
que c'est ça?
M. Johnson: Est-ce que c'est l'ordre de la question? Parce que,
moi, j'ai présumé que ce n'était pas ça, la
question. Mais ça peut également être dans la
réponse à votre question que toutes les conventions du secteur
public dérogent à la règle des trois ans parce qu'il y a
une prolongation de six mois au-delà des trois ans initiaux. Tout le
monde est à trois ans et six mois, et on va transiger, dans le fond,
à quatre ans et demi.
Mme Marois: Ça a comme effet de les avoir
prolongés. Je comprends, parce qu'on n'a pas...
M. Johnson: L'an dernier, oui. Il y avait une disposition
identique dans la loi 149 l'an dernier, qui prévoyait qu'une convention
pouvait être supérieure à trois ans à l'occasion du
gel de six mois, du report de six mois.
Mme Marois: C'est ça. Ce qui va effectivement amener les
conventions à avoir duré sans être révisées
combien? Quatre ans et demi.
M. Johnson: Trois ans et demi, plus, ici, quatre ans et demi.
Mme Marois: Ça va faire quatre ans et demi.
M. Johnson: Depuis le 1er janvier 1989.
Mme Marois: D'accord.
M. Johnson: Cinq ans et demi avec la CEQ.
Mme Marois: Oui, parce que, eux, c'est deux ans.
M. Johnson: On est presque en négociations permanentes. On
est à six mois du record de Sammi Steel, à Tracy.
Mme Marois: Est-ce qu'il est en train de se dégager un
nouveau modèle, comme on le disait hier? Est-ce qu'il est en train de se
dégager un nouveau modèle de négociations?
M. Johnson: On n'en est pas peu fier.
Mme Marois: Le résultat n'est pas trop mal, on va en
convenir, mais disons que la façon dont vous vous y étiez pris en
février, ça pouvait, en tout cas, provoquer des objections assez
importantes et faire achopper, je pense, ce qui était déjà
engagé depuis un bon moment. Il y avait un risque assez grand à
cet égard-là. Bon.
Alors, «la date d'expiration d'une convention collective [...] en
vigueur le peut être reportée». La différence entre
les deux paragraphes qui sont là, parce qu'on fait
référence à «la date d'expiration d'une convention
collective liant un organisme public et une association de
salariés...» «Il en est de même de toute convention
collective qui renouvelle ou remplace une convention collective ayant
lié un organisme public...»
M. Johnson: Me Brière peut apporter des
détails.
Mme Marois: Un éclairage. M. Johnson: S'il vous
plaît. Le Président (M. Camden): Alors, Me
Brière.
Mme Marois: Oui, Me Brière. Bienvenue à nos
travaux.
M. Brière (Jules): Merci. Le deuxième alinéa
vise les conventions qui seraient déjà expirées, qui
seraient en négociations, où la situation serait une situation de
maintien des conditions de travail. Alors, l'objectif de la disposition, c'est
de les viser également, comme c'était le cas pour la loi 149.
Mme Marois: Je m'excuse. J'ai manqué le début de
votre intervention. Je suis désolée.
M. Brière: L'objectif, c'est de viser les conventions
collectives. Le premier paragraphe vise les conventions collectives qui
existent au moment où nous nous parlons, qui sont en vigueur jusqu'au 30
juin. On en connaît un bon nombre qui vont venir à
échéance au 30 juin. Les autres conventions collectives qui sont
déjà échues au moment où nous nous parlons
échapperaient, si ce n'était que du premier alinéa...
Mme Marois: Ah bon!
M. Brière: ...à l'application de la loi. On veut
aussi, donc, les couvrir par le deuxième alinéa.
Mme Marois: D'accord.
M. Brière: .c'est pour ça qu'on parle de toute
convention qui renouvelle une convention qui est déjà
échue au moment où nous nous parlons.
Mme Marois: Ça va. Et comment ça se
départage, là, en termes de nombre, ce qu'on couvre par le
premier paragraphe versus ce qu'on couvre par le second paragraphe?
M. Johnson: On m'indique des exemples, ici et là.
L'Institut québécois de recherche sur la culture, à titre
d'exemple, au moment où on se parie, est en discussion de renouvellement
d'une convention déjà échue. C'est ça? Alors, ce
n'est pas de grands ensembles.
Mme Marois: Et, ce qui va être prolongé,
évidemment, c'est d'anciennes conventions. C'est parce qu'il y a la
notion de renouveler ou remplacer une convention collective. Vous allez dire
qu'il y a eu des négociations, dans ces cas-là, qui sont venues
modifier la convention. Parce que le deuxième paragraphe, il dit:
«II en est de même de toute convention collective qui renouvelle ou
remplace une convention collective ayant lié un organisme». Parce
que, ici, on a l'air de dire un organisme public. Dans le premier paragraphe,
on dit: II y a une convention collective qui existe, elle expire et elle peut
être reportée. Bon. Ça, ça va. C'est clair. Le
deuxième dit que c'est une convention collective qui renouvelle ou
remplace une convention collective ayant lié, ce qui veut dire qu'il y a
eu négociations, dans ces cas-là?
M. Brière: Oui.
Mme Marois: Et on est arrivé à une entente sur une
convention collective qui est différente de celle qu'on avait.
M. Brière: Oui, effectivement. Ça veut dire que
ça a été en négociations et que, cette nouvelle
convention-là, on pourra convenir d'en reporter la date
d'échéance pour, au fond, aller au-delà du délai de
trois ans du Code du travail.
Au fond, c'est ça que ça signifie.
Mme Marois: D'accord. Et le ministre me dit que c'est,
finalement...
M. Brière: C'est marginal.
Mme Marois: ...très peu d'organismes, très peu de
conventions qui seraient concernés. On nous donne l'exemple de
l'Institut québécois de recherche sur la culture. Est-ce qu'il y
a d'autres organisations?
M. Johnson: La plupart, ça va être le 30 juin. Une
masse considérable, 90 %. Je risque un chiffre, là.
Mme Marois: D'accord. Donc, c'est vraiment l'exception...
M. Johnson: Ah oui, oui!
Mme Marois: ...dans ce cas-là. Bon. C'est parce que c'est
toujours intéressant de savoir pour qui on légifère, qui
ça va concerner. (12 heures)
Le Président (M. Camden): Est-ce que l'article 5 est
adopté tel qu'amendé?
M. Johnson: La réponse à ça, c'est qu'on
légifère pour tout le monde, je veux le dire tout de suite. On
peut vouloir distinguer entre le premier et le deuxième paragraphe, et
c'est pour ça qu'il y a un premier et un deuxième paragraphe,
pour distinguer les situations. Mais, en utilisant et le premier et le
deuxième paragraphe, on s'assure qu'on couvre tout le monde. On couvre
les gens dont la convention est toujours en cours et on couvre les gens dont la
convention est déjà expirée. Alors, il n'en reste pas. Il
y a ceux et celles qui sont en train de conclure une première
convention; ils sont là aussi. Alors, on attrape tout le monde pour
permettre, dans chaque cas, de reporter les conventions collectives, d'avoir
des dates d'expiration qui les mènent au-delà des trois ans qui,
par ailleurs, sont prévus dans le Code du travail. Alors, on attrape
vraiment tout le monde. La question de savoir... Est-ce qu'on veut savoir qui
est dans quelle classe? Par intérêt, oui, je peux bien comprendre
la question, mais...
Mme Marois: C'est parce que ça a quand même des
effets différents, dans le sens où, dans le temps, ça
établit un calendrier qui est un calendrier significatif pour une masse
significative de personnes, un calendrier qui est un peu différent pour
un nombre un peu moins important. Remarquez qu'en même temps que je dis
ça je pense à la CEQ qui, de toute façon, s'est
reportée, elle, de deux ans; elle se dégage un peu de la masse.
C'est parce que ça a de l'importance quand on arrive, par exemple, dans
des discussions ou des négociations de front commun, en disant: Est-ce
que c'est tout le monde qui est là ou si on a, à la marge, un
nombre qui devient beaucoup plus significatif?
M. Johnson: Mais tout le monde est décalé. C'est le
même calendrier pour tout le monde, mais c'est un calendrier
décalé.
Mme Marois: Oui, oui, je comprends bien ce qui se passe,
maintenant qu'on s'est bien expliqué ce que cela concernait. Alors,
ça va, M. le Président.
Le Président (M. Camden): L'article 5 est adopté
tel qu'amendé?
M. Johnson: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté. J'appelle
l'article 6.
M. Johnson: Où il y a un amendement, M. le
Président, qui se lit ainsi: Dans la quatrième ligne, remplacer
les mots «le jour de I'» par les mots «à la date
d'». C'est de concordance avec l'article 4 où on parlait de la
date et non du jour. On parle de la même réalité du
calendrier.
Mme Marois: D'accord. C'est essentiellement une question de
forme, j'imagine, ou ça a un effet plus...
M. Johnson: Alors, là aussi, si on en dispose... Je
m'excuse, je ne veux pas presser; c'est simplement pour corriger pour que ce
soit conforme, cohérent partout l'utilisation de l'expression avec le
mot «date» plutôt qu'avec le mot «jour».
Le Président (M. Camden): Est-ce que l'amendement
proposé est adopté?
Mme Marois: Attendez un petit peu. Je veux juste comprendre plus
l'article et on regardera l'amendement. D'accord?
(Consultation)
Mme Marois: M. le Président, par vous, je cherche à
attirer l'attention des membres de la commission. J'essaie de faire le lien
entre l'article 6 et l'article 5. Bon. Là, évidemment, on dit:
«Les taux et échelles de salaires ainsi que les primes [...]
visée par l'article 5 sont déterminés par entente entre
les parties. Toutefois, les taux, échelles et primes ayant effet
à la date d'expiration ne peuvent être majorés de plus de 3
% pour les neuf premiers mois suivant cette date.» Dans le cas du
deuxième paragraphe qu'on a adopté à l'article 5, c'est
pour le renouvellement ou le remplacement d'une convention collective. Est-ce
que cet article-ci, le 6, lui, va
aller prendre effet à la fin de la convention collective
renouvelée ou remplacée? Parce que ça a quand même
un impact, dans le sens où, si tu augmentes de 3 %, dans trois ans, dans
un an, dans deux ans, ça recrée des écarts. Ou bien je ne
comprends absolument rien. Ça se peut, parce que ça reste
très technique.
(Consultation)
M. Johnson: Une chose est claire... Mme Marois: Oui.
M. Johnson: ...c'est qu'il y a un report d'un an et que non pas
à la fin de la période de report, mais au début il y a un
ajustement de 3 %. Ça, c'est normal pour les conventions collectives qui
sont en cours.
Ce que le deuxième paragraphe de l'article 5 vise, ce sont les
situations où il n'y avait pas encore de convention collective pour
succéder...
Mme Marois: Oui.
M. Johnson: ...à la convention qui avait
déjà connu sa date d'échéance.
Mme Marois: Précédente.
M. Johnson: Et dans la mesure où, ça, c'est vrai,
que des gens sont en négociations dans le secteur public, au moment
où on se parle, parce que la convention est échue, on peut
présumer que ce dont ils sont en train de discuter, c'est d'une
convention collective qui comprend et comporte un gel salarial de six mois, par
définition.
Mme Marois: Oui.
M. Johnson: Parce que la date la plus ancienne à laquelle
le gel pouvait prendre effet, c'était le 1er janvier dernier. Alors, si
les gens sont en discussion pour, je dirais, renouveler ou remplacer une
convention qui est déjà échue et qui, donc, ne comporte
pas de gel salarial, c'est à la fin de la convention visée par le
deuxième paragraphe de l'article 5 que prend effet l'article 6.
Mme Marois: C'est ça. C'est ça, ma question,
exactement. C'est parce que si la...
M. Johnson: J'ai répondu à la question
posée.
Mme Marois: Non, vous n'avez pas répondu à la
question, c'est que ma réflexion se fait avec mon recherchiste, ici.
M. Johnson: D'accord.
Mme Marois: La nouvelle convention, imaginons qu'elle prend effet
le 1er janvier 1992 et qu'elle se termine le 31 décembre 1994.
M. Johnson: Trois ans. Oui. Bravo!
Mme Marois: Bon. Est-ce que les 3 % vont s'appliquer en 1995?
M. Johnson: ii devrait y avoir, dans cette convention collective,
ajustement salarial, disons, au 1er janvier dernier; ce serait valable pour 12
mois, parce que c'est ça, les paramètres du secteur public; il y
aurait 0 % le 1er janvier 1993 - donc, le gel salarial - et, le 1er juillet
1993, c'est les 3 % qui prendraient effet.
Mme Marois: Mais ce n'est pas à l'expiration de la
convention?
M. Johnson: Bien, là, on verra à l'article 8, plus
tard. On va s'occuper de ça.
Mme Marois: Parce que les taux ainsi que les...
M. Johnson: parce qu'on va voir plus loin que l'article 8
prévoit les cas comme celui que vous venez d'évoquer, et
l'année 1993-1994 est visée par la convention.
Mme Marois: D'accord. On va corriger l'impression...
M. Johnson: On va s'assurer que ça existe. Mme Marois:
...que ça laisse ici. M. Johnson: Oui.
Mme Marois: En fait, ce n'est pas une impression, mais une
réalité.
M. Johnson: Oui, dans le cadre de l'exemple que vous donniez, la
réponse que je donne trouve son assise non pas à l'article 6, ni
même à 7, mais à l'article 8.
Mme Marois: Où on viendra réajuster.
M. Johnson: Où c'est toujours le même principe.
Mme Marois: Si on essayait...
M. Johnson: On anticipe. Dans le fond, on est en train
d'anticiper. On voit que l'article 6 ne couvre par tous les cas auxquels on
peut songer et c'est d'ailleurs pour ça que je vous annonce qu'il y a un
article 8 un peu plus loin qui, justement, ramasse ça au passage pour
bien boucler la boucle et faire en sorte que, dans le secteur public, tout
compris, mur à mur, avec
une exception dont on parlera tout à l'heure pour les
universités surtout, que... (12 h 10) ce qui s'est déroulé
depuis de nombreuses années, c'est une succession d'augmentations de
salaire et, à un moment donné, il y a eu 4 % plus 1 %
d'indexation - on est en 1991 - plus 1 % de forfait. et, pendant que le forfait
continuait à courir pour 12 mois, en janvier, donc 12 mois après,
les premiers 4 % ont été versés à l'égard de
l'année 1991. est intervenu un gel salarial. donc, il n'y a pas eu
d'augmentation, pas d'ajustement salarial pour les six mois suivants. donc,
l'ajustement original a servi pendant 18 mois. et, à la fin de ces 18
mois, il y a 3 % et, 9 mois plus tard, il y a 1 %. et la convention est en
renouvellement, en discussion, sauf si, comme avec la ceq, on vient de
s'entendre sur tout, sauf le salarial, pour deux ans. pour le salarial, il y a
réouverture après, lorsque ça fait trois mois que le 1 % a
été versé.
Mme Marois: Lorsque le forfaitaire intégré de 1 %
aura été versé, là, on reprendra le
débat.
M. Johnson: Pendant trois mois, oui.
Mme Marois: C'est ça. C'est un peu compliqué,
hein?
M. Johnson: Oui, mais ça a permis d'économiser 125
000 000 $.
Mme Marois: Oui, d'accord, mais je veux bien m'assurer que ce
qu'on adopte ici ne comporte pas de lacune...
M. Johnson: On comprend, oui.
Mme Marois: ...qui nous amène à repousser dans le
temps des gens qui seraient traités... Vous comprenez bien le sens de ma
question. Dans le fond, peu importe la technique...
M. Johnson: Oui, ça repousse les gens au bon endroit dans
le calendrier, autrement dit. C'est pour s'assurer que tout le monde, compte
tenu de la différence d'échéance de toutes sortes de
conventions collectives, est soumis à un gel salarial, donc une
période de six mois de plus qu'ils ne croyaient au même niveau de
salaire - dans le fond, c'est ça - et qu'au bout de ces six
mois-là il y ait une augmentation, qui est prévue, à 3 %
et que, 9 mois plus tard, il y ait 1 %.
Mme Marois: C'est ça.
M. Johnson: Et que, trois mois plus tard, là, on retombe
en négos pour le salarial.
Mme Marois: On recommence à discuter pour ce qui est du
salarial. C'est ça. Moi, dans le fond, ce que j'essaie de voir, c'est:
est-ce que certains ne toucheront pas ces 3 % - quoique ce n'est quasiment pas
possible; je réponds à ma question en la posant - ou ce 1 %
beaucoup plus tard - non, dans le fond - par rapport à l'expiration de
leur convention collective? Parce que j'essaie d'imaginer, selon les dates
d'expiration, si ça peut en reporter quelques-uns à deux ans,
trois ans d'ici, de maintenant, ou pas. Ça devient très
différent si on est haussé de 3 % dans trois ans ou maintenant,
selon le taux d'inflation, selon ce qui se sera passé.
Idéalement, si j'avais un tableau, dans le fond, de ce que ça
signifie pour les grands groupes et, après ça, pour quelques
exceptions, à titre d'exemple, ça nous permettrait un petit peu
de visualiser ce que ces articles-là ont comme impacts très
concrets.
(Consultation)
M. Johnson: Bon, alors. On a un tableau, ici, qui parle des
différents groupes avec lesquels le secteur public a des conventions
collectives. On va prendre la Place des Arts, la Société de la
Place des Arts de Montréal. Il y a à peu près neuf groupes
avec lesquels ils transigent. Je vais en prendre deux au hasard. L'Union
internationale des routiers, brasseries, liqueurs douces & ouvriers de
diverses industries représente les préposés à la
billetterie. Imaginez-vous que leur convention collective a pris fin le 7
décembre 1991. Ils ont eu droit au gel salarial à partir du 8,
pendant six mois, jusqu'au 7 juin, qui était avant-hier. Alors, depuis
avant-hier, ils auraient 3 %, eux.
Mme Marois: Et là ils tombent à 3 %.
M. Johnson: C'est ça. Depuis lundi, depuis hier; oui,
c'est le 8 qui est la première journée. Il y a un autre groupe,
qui représente les techniciens de la scène, dont la convention
collective prend fin le 31 août prochain.
Mme Marois: Bon, voilà! Là, on en a une qui est
plus loin. O.K.
M. Johnson: C'est ça. Alors, évidemment... Mme
Marois: Donc, là, il y a gel.
M. Johnson: ...le gel, c'est le 1er septembre jusqu'au 28
février 1993.
Mme Marois: O.K.
M. Johnson: et, le 1er mars 1993, c'est 3 % qui sont
prévus, s'ils s'entendent là-dessus. pour neuf mois et... oui,
absolument, m. le président. et 1 % le 1er octobre. neuf mois, pardon.
le 1er décembre 1993, 1 % pour trois mois, jusqu'au 28 février
1994.
Mme Marois: O.K.
Le Président (M. Camden): Comment s'applique ce 1
%là?
M. Johnson: Excusez-moi?
Le Président (M. Camden): Comment s'applique le 1 %? C'est
un montant forfaitaire qui...
M. Johnson: Non, non, pas du tout. C'est sur échelle.
Ça sera 1 % sur échelle, neuf mois après les 3 %. Alors,
il y a de tout. J'ai donné un exemple d'une convention qui a
déjà pris fin l'an dernier et d'une autre qui va prendre fin dans
quelques semaines ou quelques mois.
Mme Marois: Imaginons qu'il y en a une qui vient à
échéance... Je vais reprendre autrement.
M. Johnson: Oui.
Mme Marois: Imaginons qu'il y en a une qui vient à
échéance en septembre. Ah! Bien, non, on l'a ici.
M. Johnson: La Société des alcools, c'est en
décembre prochain que ça prend fin.
Mme Marois: En décembre prochain. Et là,
normalement... Mais ce n'est pas exclu?
M. Johnson: Bon. Attendez un peu. Il y a 200 conventions
collectives, n'est-ce pas? Alors, on excusera les correctifs.
Mme Marois: Bon. Mais imaginons qu'on renouvelle une convention
collective qui expire, justement, en décembre - prenons celle-là
- mais en décembre 1992.
M. Johnson: Oui.
Mme Marois: Est-ce que c'est les mêmes paramètres
qui s'appliqueraient?
M. Johnson: C'est-à-dire qu'il y aurait un gel.
Mme Marois: bon. on pourrait même aller plus loin, dans le
fond. imaginons qu'elle expire... parce que c'est une convention collective de
trois ans?
M. Johnson: Oui, c'est ça, en général.
Alors, si elle prend fin à la fin de l'année, c'est parce qu'elle
a été conclue le 1er janvier 1990; 1990, 1991, 1992, expiration
le 31 décembre 1992. Donc, elle était en vigueur lorsqu'on a
négocié le plafonnement salarial qui devait s'appliquer à
partir du 31 décembre. Alors, évidemment, ils n'ont donc pas
modifié; ils attendent à la fin de la convention. Puis là
le gel prend fin, donc ils n'ont pas d'augmentation de salaire pendant six mois
et 3 % au bout de six mois. Ils peuvent s'entendre là-dessus, à
tout le moins, pas plus que ça. Alors, ça peut aller en juin
1994.
Mme Marois: Bien, oui, c'est ça.
M. Johnson: Absolument. Mais il n'y a rien d'extraordinaire
là-dedans, parce que la convention de 1990, 1991, 1992 est conforme aux
paramètres du secteur public.
Mme Marois: Et comporte ses propres...
M. Johnson: On avait 4 % en 1990, 4 % plus 1 % en 1991, plus 1 %
de forfaitaire, dans certains cas, mais pas toujours. Il y en a qui, pour des
considérations différentes, n'ont pas eu ça. On me
signale, évidemment, que les parties peuvent toujours s'entendre pour
rouvrir et s'adapter, devancer certains des paramètres...
Mme Marois: Alors, ce qui veut dire qu'ils pourraient...
M. Johnson: ...tant que ça respecte le cadre de
l'entente.
Mme Marois: ...s'ils y trouvaient leur intérêt, par
exemple - ça pourrait être le cas -la rouvrir maintenant pour
avoir les 3 % plus tôt. Évidemment, ça comporte le gel,
préalablement, je suis consciente de ça, mais ça
dépend comment se terminait leur convention ou quelle était la
clause de leur dernière année. Quels étaient les
paramètres pour la dernière année? (12 h 20)
M. Johnson: L'article 8 prévoit ça, je le signale
aux parlementaires là. On y revient, comme je le disais tout à
l'heure, dans la mesure où...
Mme Marois: Bon, alors, on le reprendra peut-être
là.
M. Johnson: Oui, si vous voulez, oui.
Mme Marois: Est-ce que c'est possible d'avoir des tableaux? C'est
des données publiques, j'imagine, ça.
M. Johnson: Oui, oui.
Mme Marois: Ça pourrait être intéressant,
juste pour nous permettre un petit peu de voir la mécanique, à
qui elle s'applique et pour combien de monde.
M. Johnson: C'est un tableau qui donne le nom de l'organisme, le
nom du syndicat, la catégorie des emplois visés...
Mme Marois: C'est ça.
M. Johnson: ...la date de la convention et la prolongation. Et,
en commentaires, ça indique de quelle façon la convention a
été conclue: par lettre d'entente signée à telle
date, etc.
Mme Marois: Bon, ça, c'est intéressant. Je pense
que ça nous donnerait...
M. Johnson: II y en a qui sont en négociations à
certains endroits. Hydro est déjà en négos,
évidemment. On va essayer de vous sortir une copie non griffonnée
et barbouillée...
Mme Marois: D'accord.
M. Johnson: ...comme celle que j'utilisais.
Le Président (M. Camden): Et qu'on puisse la distribuer
à tous les membres.
M. Johnson: M. le Président, dans les minutes qui vont
suivre.
Mme Marois: Ce n'est pas pour l'immédiat, là, mais
disons dans le cours de nos travaux. Oui, ça va?
M. Johnson: Oui, oui.
Mme Marois: Alors, M. le Président.
Le Président (M. Camden): Oui, alors, est-ce qu'on
considère que l'amendement...
Mme Marois: Je pense qu'il faut procéder par
l'amendement.
Le Président (M. Camden): ...est adopté? Mme
Marois: Oui, adopté.
Le Président (M. Camden): Alors, l'amendement à
l'article 6 est adopté. Est-ce que l'article 6 tel qu'amendé est
adopté?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté. J'appelle
l'article 7.
M. Johnson: II y a un amendement, M. le Président, qui
remplace l'article 7 par le suivant: «Malgré toute disposition
d'une convention collective visée par l'article 5, le versement
prévu par cette convention collective d'un montant forfaitaire
calculé selon un pourcentage maximal de 1 % de chacun des taux et
échelles de salaires cesse dès qu'il a été
versé aux salariés concernés pour une période de
douze mois».
(Consultation)
Mme Marois: Bon, je comprends que ce qu'on veut couvrir, ce sont
les conventions qui prévoient déjà un forfaitaire, qui
appliquent déjà un forfaitaire de 1 %, et on ne voudrait pas que
ce forfaitaire soit confondu avec l'éventuel forfaitaire qu'ils auraient
après l'application du gel, des 3 % et du forfaitaire. Est-ce que c'est
ça?
(Consultation)
Mme Marois: Bon, d'abord, la question; je ne sais pas si vous
avez entendu ma première question, là.
M. Johnson: Je m'excuse, madame, non.
Mme Marois: Ça va, je comprends. Ce que j'essaie de
comprendre, c'est que cet article-ci couvrirait des conventions qui ont cours
actuellement et qui prévoient un forfaitaire de 1 % dans le cadre
d'ententes qui ont déjà été négociées
et qui terminent la convention. La convention se terminant, là
s'appliquent un gel, les 3 %, le 1 %. Mais on dit qu'il ne faut pas confondre
ce qui serait, dans ce cas-là, les deux 1 %, si on veut: celui qui finit
la convention et celui à venir. Donc, on dit que, pour les conventions
qui le prévoient déjà, ça se termine, là,
et, quand ce sera terminé, c'est notre nouvelle entente qui sera mise en
vigueur. Est-ce que je comprends bien?
Il y a une autre question que ça soulève. J'avais compris
que le forfaitaire était intégré aux échelles,
à la fin de l'application des 3 %.
M. Johnson: Le forfaitaire a été versé,
là. Si on prend les dates normales...
Mme Marois: Oui, reprenons l'entente sur le forfaitaire.
M. Johnson: ...des conventions collectives, c'est-à-dire
qui expirent le 31 décembre dernier, ce qui avait cours, c'était
que, depuis juillet l'an dernier, il y avait 1 % qui était versé
- les taux et échelles - à chaque paie. Ça, il avait
été convenu en octobre 1989 que ça courait pour 12 mois,
donc que ça courait pour 6 mois de plus que la convention qu'on a
conclue en 1989.
Mme Marois: O.K. Qui se terminait, elle? M. Johnson: Le 31
décembre dernier. Mme Marois: Le 31 décembre.
M. Johnson: Décembre 1991. Mais le forfait, lui, qui avait
débuté le 1er juillet 1991, était bon pour 12 mois et, au
30 juin 1992, il prenait fin. D'accord? Là, on se reporte en 1989.
Là, on
avance notre calendrier et on se reporte au printemps 1991 où on
discute de gel salarial. On convient qu'il n'y aura pas de renouvellement et de
négociations salariales au 1er janvier - qui venait, à
l'époque, et qu'on vient de passer - qu'il y aura un gel salarial pour
six mois, la convention sera reportée de six mois. Et, à la fin
de la convention, il y aura 3 % sur échelle et le 1 % continuera
à s'exercer plutôt que de prendre fin le 30 juin 1992. Là,
je complète en disant que l'enjeu salarial devenait de savoir: est-ce
que, oui ou non, on intégrerait le 1 % au complet ou est-ce que ce
serait suffisant ou pas? C'est ça qu'on pensait, il y a un peu plus
qu'un an.
On avance l'horloge, encore une fois, à février dernier
où on est en train de parler, d'essayer de conclure un autre arrangement
financier avec nos employés et, finalement, on s'entend récemment
sur le fait qu'on va verser les 3 % sur échelle, mais que le 1 % va
prendre fin le 30 juin, tel qu'il était prévu en 1989. Donc, il
prend fin. Alors, si on se place au niveau de quelqu'un qui avait 100 $ de
rémunération au 1er janvier 1991, après l'augmentation du
jour même, il montait à 101 $ le 1er juillet 1991. Le 1er janvier
1992, il sera toujours à 101 $. Il pensait bien qu'il négocierait
une augmentation de salaire, mais on a conclu qu'il y avait un gel salarial; il
est toujours à 101 $. Lorsqu'on en avait parlé, de ce
gel-là, on a dit: Vous allez passer à 104 $, 3 % de plus, le 30
juin 1992, et là on verra si, en négociant le salaire, ça
va finir à 104 $ ou à 103 $, ou quelque part entre les deux. On
peut dire ça. Donc, le 1 % devenait l'enjeu salarial. ce dont on a
plutôt convenu récemment, c'est que la personne qui est à
101 $ tombe à 100 $ et monte de 3 % le même jour. le forfait de 1
% va effectivement prendre fin le 30 juin, et les 3 % vont monter. alors, la
personne ne monte pas à 104 $.
Mme Marois: Mais à 103 $.
M. Johnson: De 101 $, elle monte à 103 $.
Mme Marois: Mais intégrés.
M. Johnson: Oui, les 3 % sont intégrés, il n'y a
pas de problème. À 103 $, dans la base, et, neuf mois plus tard,
ça deviendra 104 $, intégrés.
Mme Marois: O.K.
M. Johnson: Alors, c'est ça qui arrivera au 1er avril
1993.
Mme Marois: Donc, l'article qui est ici...
M. Johnson: Alors, le forfaitaire a été
versé pendant 12 mois. C'est ça qui est visé ici. C'est de
bien s'assurer que tout le monde a eu le forfaitaire pendant 12 mois, et pas
plus.
Mme Marois: Pas plus, mais, au bout des 12 mois, c'est 103 $ qui
s'appliquent. C'est-à-dire qu'il y a le gel...
M. Johnson: c'est plus 3 %, moins 1 %, en revenus, sur le
chèque de paie, tous les deux jeudis. sur le premier chèque de
paie qui va être payable en juillet, les gens vont voir qu'il y a 1 % qui
est disparu et qu'il y a 3 % de plus. alors, ils vont être à plus
2 %, au net, mais ils vont être en niveau à 103 $, sachant qu'ils
étaient à 100 $ l'an dernier, toujours gelés dans
l'échelle, là. leur échelle est à 100 $ depuis ce
temps-là et, au 30 juin, l'échelle passe à 103 $. mais, en
revenus... (12 h 30)
Mme Marois: Ils ont abandonné le 1 %.
M. Johnson: C'est ça. Ah oui, absolument. C'est ça,
l'enjeu. C'est ça, les 125 000 000 $. C'est ça, les 125 000 000
$.
Mme Marois: Qui permet de dire qu'ils augmentent quand même
de 3 %.
M. Johnson: Qui permet de dire que, sur échelle, ils
augmentent de 3 %. Absolument. Qu'on respecte ça.
Mme Marois: Sur échelle, ils augmentent de 3 %, sauf que,
sur la base salariale, évidemment, c'est de 2 %.
M. Johnson: C'est ça, oui. Il y en a qui viennent de
découvrir ça, je suppose, mais je pense bien que tout le monde le
savait.
Mme Marois: C'est-à-dire qu'on le savait, mais on ne le
disait pas.
M. Johnson: Bien, écoutez, on ne peut pas, nous, d'un
côté, dire qu'on économise 125 000 000 $ et les syndicats
nous dire: D'accord, le 1 %, on ne le collectera pas pendant 9 mois, puis
penser que ça n'a rien coûté à personne.
Alors...
Mme Marois: Le gel y étant aussi pour quelque chose.
M. Johnson: M. le Président, lorsqu'un papillon engendre
un papillon, comment s'appelle l'animal ou l'insecte?
Le Président (M. Camden): Le sous-amendement.
M. Johnson: Un sous-amendement. Une voix: C'est un
cocon.
Mme Marais: Est-ce que ça se peut?
M. Johnson: Oui, à la lecture et relecture, puis,
là, on écoute les questions, puis on discute. C'est comme
ça qu'on arrive à faire de la meilleure législation et
à couvrir tout le monde. La députée pose des questions, je
lui fournis des réponses. On se concerte de part et d'autre, on
définit l'univers, là, puis on spécifie, on cherche ses
caractéristiques. Et nos collaborateurs s'aperçoivent que
l'article 7, tel qu'amendé, ne couvre pas véritablement
l'ensemble de l'univers.
Une voix: Ce n'est pas vraiment un papillon, c'est un arachnide.
C'est transformé en coléoptère.
Mme Marais: Un quoi, M. le Président?
M. Johnson: Arachnide.
Mme Marais: Ah bon!
Une voix: C'est transformé en
coléoptère.
M. Johnson: Alors, avec la permission de la commission,
j'amènerais ici un sous-amendement, M. le Président, à
moins qu'il ne soit trop tard. Je n'ai pas suivi. On pourrait retirer
l'amendement tout simplement. C'est préférable, je
présume.
Le Président (M. Camden): Ce n'est pas sûr si...
M. Johnson: Retirer l'amendement, parce qu'on ne l'avait pas
encore adopté.
Mme Marois: Nous avions adopté l'amendement.
M. Johnson: nous avions adopté l'amendement. le
secrétaire de la commission me fait signe que non. on n'était pas
passés à l'amendement, à l'approbation.
Mme Marois: Pour l'article?
Une voix: 7.
M. Johnson: À l'article 7.
Mme Marois: 7. Ah non, non. L'article 7, vous avez raison, tout
à fait. On n'était pas passés à l'amendement. Vous
avez raison.
M. Johnson: D'accord. Très bien. Alors, on retirerait ce
que j'ai lu tout à l'heure.
Une voix: Sur consentement.
M. Johnson: Avec le consentement de tout le monde, on retire tout
ça. Vous constatez le consentement, je présume?
Mme Marois: Comme quoi il est utile que, parfois, nous prenions
le temps qu'il faut.
Le Président (M. Camden): On m'indique...
M. Johnson: C'est proprio motu que je peux faire ça?
Le Président (M. Camden): ...qu'il n'y aurait pas
nécessité de consentement, considérant que vous retirez
votre amendement.
M. Johnson: Bon. Alors, c'est proprio motu le proposeur qui
retire son amendement, très bien, ce que je fais, pour en amener un
autre, M. le Président.
Le Président (M. Camden): L'amendement étant
retiré, vous nous présentez l'autre amendement.
M. Johnson: Remplacer l'article 7 par le suivant:
«Malgré toute disposition d'une convention collective en vigueur
le (indiquer ici la date d'entrée en vigueur de la présente loi)
ou expirée à cette date, le versement en vertu de cette
convention collective d'un montant forfaitaire calculé selon un
pourcentage maximal de 1 % de chacun des taux et échelles de salaires
cesse dès qu'il a été versé aux salariés
concernés pour une période de 12 mois».
Le Président (M. Camden): Alors, vous pouvez nous le
déposer pour qu'on puisse...
M. Johnson: À l'instant même.
Mme Marois: On va le consulter pour pouvoir bien le
comprendre.
Le Président (M. Camden): Alors, pendant qu'on va faire
reproduire la copie au photocopieur, on va suspendre pour quelques
instants.
Mme Marois: D'accord. (Suspension de la séance à 12
h 35)
(Reprise à 12 h 42)
Le Président (M. Camden): Nous reprenons,
évidemment, avec cet amendement à l'article 7 que le ministre
vient de déposer.
(Consultation)
Mme Marois: On peut y aller?
Le Président (M. Camden): Oui, oui, tout à
fait.
Mme Marois: Bon. Là, je comprends bien qu'on resserre la
définition des périodes et des conventions couvertes par
l'article. J'essaie, cependant, maintenant, de revenir sur le fond et de bien
comprendre ce qu'on fait par cela. Le ministre nous a bien expliqué.
Imaginons qu'on est à 100 $. On a ce forfaitaire de 1 % qui court pour
12 mois. Au bout de 12 mois, cet article, ce que ça dit, c'est que c'est
terminé, ce forfaitaire. C'est la hausse de 3 % qui entre en ligne de
compte. Après ça, c'est quoi? Six mois, neuf mois plus tard,
c'est un forfaitaire qui se... Non? D'accord.
M. Johnson: 1 %.
Mme Marois: Ce que je veux savoir: est-ce qu'on passe de 101 $
qu'on était à 103 $, ensuite à 104 $, et c'est
terminé, la négociation reprend? Je sais que ce n'est pas tout
à fait 104 $, ce serait 104 $ point quelque chose, mais, ça, ce
n'est pas grave.
M. Johnson: C'est ça qui était prévu. C'est
ce dont on avait convenu l'an dernier.
Mme Marois: Ce dont vous aviez convenu l'an dernier.
M. Johnson: C'était que quelqu'un passait à 3 % de
plus que le niveau de salaire qu'il percevait au 30 juin 1992.
Mme Marois: D'accord.
M. Johnson: Au 30 juin 1992, il y avait 3 % qui étaient
versés et le forfaitaire, disons, qui n'était pas
intégré dans l'échelle continuait d'être
versé. C'est ça.
Mme Marois: O.K.
M. Johnson: Là, il n'est plus versé.
Mme Marois: O.K. D'accord. Alors, si ce forfaitaire-là
n'est plus versé, donc, au lieu d'être à 104 $, on se
retrouve à 103 $.
M. Johnson: Oui.
Mme Marois: De 101 $, on est passés à 103 $ en
perdant le 1 %...
M. Johnson: C'est ça.
Mme Marois: ...quand on va ajouter les 3 %...
M. Johnson: C'est ça.
Mme Marois: ...et c'est terminé dans le sens où on
ne le retrouvera jamais, ce forfaitaire-là, autrement que pour les 9
mois où on reviendrait à 104 $.
M. Johnson: Dans 9 mois, c'est ça, on haussera les taux et
échelles de 1 %.
Mme Marois: d'accord. c'est ça. à ce
moment-là, ce forfaitaire sera intégré à
l'échelle. c'est-à-dire que ça ne devient plus un
forfaitaire.
M. Johnson: Ce montant.
Mme Marois: Ce montant devient intégré à
l'échelle...
M. Johnson: C'est ça.
Mme Marois: ...parce qu'un forfaitaire en soi, ça ne peut
pas...
M. Johnson: Les taux et échelles sont haussés de ce
montant.
Mme Marois: C'est ça. Ils sont haussés de ce
montant à l'expiration.
M. Johnson: Pour l'éternité. Mme Marois:
C'est ça. M. Johnson: On pense.
Mme Marois: O.K. Est-ce qu'on pourrait avoir un document qui est
le résultat des discussions et des ententes faites avec les groupes
syndicaux? Ce serait intéressant qu'ont ait ça en main,
même si je sais que c'est compliqué.
M. Johnson: Ce qui est parafé, là.
Mme Marois: C'est ça, un des documents qui ont
été paraphés. Ça n'a pas d'importance lequel. Bon.
Effectivement, la modification vient cerner mieux ce que l'on veut faire et
vient préciser davantage que ce qu'on avait.
M. Johnson: L'article, essentiellement, en premier, dit que
chaque taux et chaque échelle de traitement horaire, etc., en vigueur le
30 juin est majoré le 1er juillet de 3 % - je paraphrase, là -
deuxièmement, que le versement du montant forfaitaire qui est en vigueur
depuis juillet l'an dernier est suspendu à compter de juillet prochain,
et ce, jusqu'au 31 mars 1993. A compter du 1er avril 1993, les dispositions
relatives à ce montant forfaitaire, qui étaient en vigueur depuis
le 1er janvier 1991, sont remplacées par la suivante, qui
essentiellement dit les taux et échelles de traitements sont
majorés de 1 % au 1er avril 1993.
Mme Marois: Je pense que ça nous clarifie bien la
situation. Ça va. Cela étant dit, j'aime-
rais quand même ça si c'était possible qu'il y en
ait une copie qui nous soit rendue disponible.
M. Johnson: Prenez celle-ci.
Le Président (M. Camden): Alors, l'amendement est-il
adopté?
Mme Marols: Adopté.
Le Président (M. Camden): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article 7, dans sa nouvelle forme, est adopté?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté. J'appelle
l'article 8.
M. Johnson: L'amendement, M. le Président, en trois
points...
Une voix: Quatre même. Je m'excuse, M. le ministre.
M. Johnson: Quatre points, imaginez-vous. 1. dans la
première ligne du premier alinéa, on remplace les mots et
chiffres «les articles 6 et 7» par les mots et le chiffre suivants:
«l'article 6». 2. dans la première ligne du deuxième
alinéa, remplacer le mot «ils» - c'est au pluriel, avec un
«i» majuscule, pour la transcription - par ce qui suit: «le
troisième alinéa de l'article 5 ainsi que les articles 6 et
7». 3. insérer, après le deuxième alinéa,
l'alinéa suivant: «le troisième alinéa de l'article
5 et les articles 6 et 11 ne s'appliquent pas à une convention
collective liant un organisme public visé par le paragraphe 4° de
l'article 1 et une association de salariés». 4.dans le
troisième alinéa: a) insérer, dans la première
ligne, après le mot «à» et avant le mot
«un», les mots «une convention collective liant»; b)
remplacer, dans la deuxième ligne, les mots «à une»
par le mot «toute», au singulier.
Mme Marois: J'imagine...
M. Johnson: Alors, tout le monde a compris.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Marois: On va relire chacun, les intégrer dans
l'article pour essayer de voir ce que ça donne.
M. Johnson: Est-ce que cela a été
distribué?
Une voix: Oui.
M. Johnson: C'a été distribué. Alors, il y a
des commentaires qui accompagnent l'amendement que je viens de lire. (12 h
50)
Mme Marois: M. le Président, est-ce que vous voulez qu'on
voie tout l'amendement? Il me semble que ce serait plus facile si on le
décortiquait en disant: Chacun des éléments est un
sous-amendement. Ce qui fait qu'on les éliminerait au fur et à
mesure. Après ça...
Le Président (M. Camden): Si vous souhaitez qu'il en soit
ainsi, s'il y a consentement de part et d'autre, nous allons procéder
ainsi.
Mme Marois: Je pense que ce serait plus simple.
M. Johnson: Oui. On me signale que les deux premiers sont
liés, vont ensemble.
Mme Marois: Oui, 1 et 2 ensemble. Allons-y, en tout cas, puis on
verra.
Le Président (M. Camden): Alors, ce sera donc pour les
premier et deuxième alinéas.
Mme Marois: Allons-y paragraphe par paragraphe.
Le Président (M. Camden): On me dit que les deux premiers
sont liés. Ça va?
Mme Marois: Oui, ça va. J'ai compris qu'ils étaient
liés.
Le Président (M. Camden): Alors, procédons
peut-être par les deux premiers.
Mme Marois: Vous comprendrez que c'est des
références à des articles précédents. Vous
allez nous expliquer ce qui se passe, ce qui arrive avec chacun des
paragraphes, pour qu'on puisse se comprendre. Allons-y avec le premier
paragraphe.
M. Johnson: Dans le premier cas, l'amendement qu'on a
apporté vise à maintenir, contrairement à ce qui
apparaissait dans la version originale de l'article 8, les effets de l'article
7, c'est-à-dire que, s'il y a un forfait, il est versé pendant 12
mois et il prend fin après 12 mois; ça vise à maintenir
ça en toute circonstance. Que les parties aient conclu quoi que ce soit
et aient aménagé leurs rapports à l'intérieur du
cadre général, des paramètres et des mandats, au titre de
la rémunération, d'une façon qui prévoyait un
forfaitaire de 1 %, que d'aucune façon ça ne dure plus de 12
mois.
Alors, comme on voit, la façon dont ça se lit,
évidemment, en apportant l'amendement, c'est que le troisième
alinéa de l'article 5 dont on parlait tout à l'heure à
propos des reports, etc.
Mme Marois: Du report d'au moins un an.
M. Johnson: ...et l'article 6 ne s'appliquent pas à une
convention collective, etc., alors qu'on lisait autrefois que l'article 7 ne
s'appliquait pas à une convention collective. Il s'applique toujours,
l'article 7 qui prévoit que, dans une convention collective, si on avait
pourvu au versement du 1 % sous forme forfaitaire pendant un an, ça ne
dure pas plus que ça, de quelque façon que ce soit. Soit par
l'effet du report qui maintenait les conditions de travail, soit par l'effet
d'une disposition quelconque, le maintien des conditions, comme le veut le
jargon, fait que le 1 % continue d'être versé. Parce qu'il
l'était, donc il continue de l'être. C'est bien pour s'assurer que
ça arrête au bout de 12 mois. Ça, c'était l'effet de
l'amendement, des deux premiers, à tout le moins. On voit ici, par
ailleurs... Ça, c'est à l'égard du premier amendement. Le
deuxième, évidemment, c'est l'inverse, dans le sens que,
là, on prévoit que le troisième alinéa de l'article
5 dont on parlait et les articles 6 et 7...
Mme Marois: Le troisième alinéa de l'article 5,
ça va.
M. Johnson: Oui, toujours le même, sur le report d'un
an.
Mme Marois: Ainsi que les articles 6 et 7.
M. Johnson: Le 6 sur les taux et échelles de 3 % et de 1
%, et le 7 sur la cessation nécessaire du forfaitaire.
Mme Marois: Du forfaitaire.
M. Johnson: Ça, ça ne s'applique pas...
Mme Marois: Aux sociétés que l'on va
dénommer par la suite. .
M. Johnson: Voilà! Mme Marois: Pourquoi?
M. Johnson: Parce que, dans le cas d'Hydro-Québec, par
exemple - on les prend dans l'ordre - il n'y avait pas de disposition qui
prévoyait ce qui arrivait la dernière journée de la
convention. Si vous tournez la page du cahier qu'on vous a remis...
Mme Marois: Oui.
M. Johnson: ...vous allez voir à l'égard
d'Hydro-Québec qu'au 14 décembre 1992 il y a une clause de
réouverture sur les salaires, point à la ligne. Alors, pour les
employés qu'on va... Enfin, vous allez voir, il y a différentes
classes d'employés, les ingénieurs... Il y aura de nouvel- les
demandes de mandat nécessairement, compte tenu de la convention en
cours. Autrement dit, tout ce qui prévoit 3 % ici, 1 % là et un
report, etc., ça ne s'applique pas dans le cas d'Hydro-Québec. La
convention collective, enfin, certains des exemples qu'on en donne là
prévoyaient que, bon, lorsqu'il y a expiration, il y a expiration et on
va être en négos avec eux, de toute façon. Ils viendront
requérir des mandats au Trésor, etc. Donc, il n'y a pas
d'application automatique, si on veut, par l'effet de la loi, des 3 % et du 1
%.
Mme Marois: Ce n'est pas fini. Si je comprends bien, ce n'est pas
terminé avec Hydro, à moins que...
M. Johnson: Bien, simplement sur les salaires, comme vous voyez,
les employés de métiers, de bureau et techniciens...
Mme Marois: Le mandat entendu avec Hydro?
M. Johnson: ...réouverture sur les salaires le 14
décembre prochain.
Mme Marois: Oui, c'est ça. Le mandat entendu avec Hydro
est à l'effet que les 3 % auront la même durée que dans le
secteur public, malgré la clause de réouverture du 14
décembre 1992? C'est ce que je lis à votre cahier, là.
C'est un mandat entendu avec la société Hydro, on s'entend
bien.
(Consultation)
Mme Marois: II y a un problème, en ce sens que je dois
terminer à 13 heures; ce n'est vraiment pas par mauvaise foi, mais nos
travaux prévoient ça. Alors, ce que je suggère, c'est
qu'on laisse ça en suspens. Comme on prévoit reprendre à
20 heures de toute façon, on reprendra ça, parce que je crains...
Il y a plusieurs amendements dans le même, si on veut. Je
préférerais qu'on procède ainsi, si vous êtes
d'accord. Ça permettra au ministre de clarifier ces choses...
Le Président (M. Camden): Certainement. Alors...
Mme Marois: ...avec ses collaborateurs.
Le Président (M. Camden): ...nous allons suspendre nos
travaux jusqu'à 20 heures.
Mme Marois: Merci, M. le Président. (Suspension de la
séance à 12 h 59) (Reprise à 20 h 9)
Le Président (M. Audet): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission du budget et de l'administration va reprendre ses travaux.
Je vous rappelle le mandat de la commission, qui est de procéder
à l'étude de trois projets de loi, soit le projet de loi 37, Loi
concernant la prolongation des conventions collectives et la
rémunération dans le secteur public; le projet de loi 28, Loi sur
la Société Innovatech du Grand Montréal, et le projet de
loi 31, Loi concernant le Régime de retraite pour certains
employés du Centre hospitalier de l'Université Laval et le
Régime de retraite pour certains employés de la Commission des
écoles catholiques de Québec.
Alors, nous en étions à l'article 8, en discussion sur les
amendements. Nous étions au deuxième paragraphe des amendements
à l'article 8. La discussion avait débuté. Alors, je suis
prêt à entendre les intervenants. (20 h 10)
Mme Marais: On en était ce matin, je crois, M. le
Président, à une demande d'explications au ministre sur la
signification et sur l'impact des amendements qui étaient prévus
à l'article 8.
Le Président (M. Audet): C'est ça. La discussion
portait sur le deuxième paragraphe.
Mme Marois: C'est ça.
Le Président (M. Audet): M. le président.
M. Johnson: Oui. Avec la sympathie et la compréhension des
membres de la commission, nos juristes me signalent que nous avions
présenté un peu plus tôt aujourd'hui des amendements
à l'article 8 qui se détaillaient en quatre points. On me
suggère qu'il est opportun de retirer cet amendement et de lui
substituer un autre amendement. Quelques coquilles se seraient glissées
dans la formulation originale.
Mme Marois: Est-ce que je peux faire remarquer, M. le
Président, que ce ne sera pas la première depuis qu'on a
commencé?
M. Johnson: Non. Enfin, on peut peut-être prévoir
que ce n'est pas la dernière dans un sujet d'une complexité comme
celui-là.
Mme Marois: J'imagine, oui.
M. Johnson: Ça prouve, évidemment, chaque fois, que
nos discussions servent effectivement à quelque chose.
Mme Marois: Tout à fait.
M. Johnson: Par l'effet des questions et réponses, de
creuser, de définir l'univers le plus précisément
possible, nos juristes s'aperçoivent qu'il manque une virgule ici, qu'il
manque un article défini ou indéfini là. Alors, M. le
Prési- dent, je dessaisis la commission, avec votre permission, de
l'amendement que j'ai amené un peu plus tôt aujourd'hui pour lui
substituer le suivant, donc pour amener l'amendement suivant...
Le Président (M. Audet): Alors, l'amendement est
retiré.
M. Johnson: C'est ça.
Mme Marois: Je veux juste comprendre.
M. Johnson: Oui.
Mme Marois: Est-ce que c'est tout le bloc des amendements, M. le
Président, de l'article 8?
M. Johnson: Précisément, et... Mme Marois:
D'accord.
M. Johnson: ...le nouveau libellé dont je fais état
incessamment se retrouve dans le cahier d'explications que j'ai fait livrer
à la députée de Taillon.
Donc, M. le Président, je soumets l'amendement suivant, à
l'article 8: 1. dans la première ligne du premier alinéa,
remplacer les mots et chiffres «les articles 6 et 7» par les mots
et le chiffre suivants: «l'article 6». 2. dans la première
ligne du deuxième alinéa, remplacer les mots «ils ne
s'appliquent pas non plus» par ce qui suit: «le troisième
alinéa de l'article 5 ainsi que les articles 6 et 7 ne s'appliquent
pas». 3. insérer, après le deuxième alinéa,
l'alinéa suivant: «le troisième alinéa de l'article
5 et les articles 6 et 11 ne s'appliquent pas à une convention
collective liant un organisme public visé par le paragraphe 4° de
l'article 1 et toute association de salariés représentant ses
employés». 4.dans le troisième alinéa: a)
insérer, dans la première ligne, après le mot
«a» et avant le mot «un», les mots «une
convention collective liant»; b) remplacer, dans la deuxième
ligne, les mots «à une» par le mot «toute».
Alors, pour reprendre les explications de ce matin, les...
M. Léonard: Juste un instant. Il y a une correction sur
l'amendement, donc, une seule, une correction de français dans le 2.
M. Johnson: «Les mots» plutôt que «le
mot».
M. Léonard: C'est «les mots». Remplacer
«les mots» plutôt que «le mot». O.K.
M. Johnson: Alors, je reprends. Dans la me-
sure où il s'agissait de coquilles de rédaction, les 1 et
2 de l'amendement que je viens de lire, de soumettre visent à faire en
sorte que l'article 7 qui prévoit la cessation du forfaitaire au bout de
12 mois s'applique dans tous les cas. Donc, on n'exclut pas son application. La
même chose est vraie du 2 que ce que je viens de dire à
l'égard du 1. Sauf qu'à l'égard du deuxième
paragraphe, évidemment, on...
Une voix: Je vais...
M. Johnson: ...fait en sorte que l'article 7 ne s'applique pas.
Alors, je reprends mon explication pour ne pas qu'il y ait de confusion. C'est
la même que ce matin, tout aussi imprécise et complexe. L'article
7, qui prévoit la cessation du paiement du forfaitaire au bout de 12
mois, s'applique en toute circonstance. Principe général. Premier
paragraphe. Deuxième paragraphe, il ne s'applique pas, par ailleurs,
à l'égard des contrats et conventions collectives liant des
employés avec, d'une part, Hydro-Québec et, d'autre part, la
Société des alcools; troisièmement, la SEPAQ, relativement
au Mont Sainte-Anne et, quatrièmement, l'Association des policiers
provinciaux du Québec et le gouvernement du Québec.
Mme Marois: Là, attendez.
M. Johnson: Parce que, notamment, ces conventions collectives ne
prévoyaient pas le versement du forfaitaire pendant 12 mois. Alors, on
ne fera pas en sorte que la disposition qui prévoit que le forfaitaire
doit prendre fin après 12 mois s'applique...
Mme Marois: Prenne fin. Ce n'est pas...
M. Johnson: ...prenne effet à l'égard des
conventions collectives où ce n'était pas prévu qu'il y
avait un forfaitaire pendant 12 mois.
Mme Marois: Et c'est le cas de l'ensemble des...
M. Johnson: Ce qui est le cas des quatre contrats qui sont
mentionnés aux paragraphes 1° à 4° de l'article 8.
Mme Marois: Bon. Je vais juste le reprendre paragraphe par
paragraphe, pour être bien sûre. Allez, oui.
Le Président (M. Audet): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: J'arrive à cette commission, là.
Est-ce que le paiement forfaitaire de 1 % est annulé complètement
ou s'il est reporté seulement dans le temps, au mois de mars ou avril?
Peut-être que vous avez discuté de la question, probablement,
ici?
M. Johnson: Oui, ce matin, mais ce n'est pas grave. Pour bien se
comprendre, il prend fin, contrairement à l'entente que nous avions
convenue lorsqu'on a prévu le gel, l'an dernier, où on
prévoyait qu'il continuait jusqu'à ce qu'il y ait une convention
collective nouvelle prenant effet à partir du 1er juillet 1992. Alors,
il ne s'applique plus. Il n'y en a plus. Il n'est plus versé. Le 30 juin
sera le dernier jour, en gros, pour la plupart des conventions collectives,
où le forfait sera versé. Les 3 % prennent leur effet sur les
taux et échelles à ce moment-là, et il y a 1 % qui revient
neuf mois plus tard, qui est intégré dans les taux et
échelles.
M. Léonard: Donc, ça nous ramène en
avril...
M. Johnson: Le 1er avril 1993.
M. Léonard: ...le 1er avril 1993 où, là, il
y aura un forfaitaire de...
M. Johnson: Non, non, une augmentation...
M. Léonard: Non, un paiement... On augmente...
M. Johnson: ...de 1 % sur les taux et échelles.
M. Léonard: C'est une intégration. Il n'y a pas de
forfaitaire.
M. Johnson: Carrément. Non.
Mme Marois: On a suspendu le forfaitaire.
M. Johnson: On a suspendu le versement de 1 % des taux et
échelles, et on a changé son caractère de forfaitaire en
paiement intégré dans les taux et échelles.
Mme Marois: Mais, entre les deux, il y a eu l'épisode des
3 % et le gel.
M. Léonard: 3 %.
Mme Marois: On a suspendu le forfaitaire, on a appliqué
les 3 %, c'est-à-dire le gel de 3 %...
M. Johnson: Le même jour.
Mme Marois: ...et on réintroduit le forfaitaire, mais aux
échelles. Cela ne s'appelle plus un forfaitaire, mais c'est aux
échelles.
M. Léonard: C'est-à-dire que ce n'est pas un
forfaitaire. Au fond, c'est une augmentation de 1 % qu'il va y avoir le 1 er
avril 1993.
M. Johnson: C'est ça. Pour que les lecteurs nous
comprennent, le forfaitaire aurait pu, le 1er juillet 1991, être
versé en un seul versement sur un chèque de paie. Il a
été décidé de le verser en 26 versements,
littéralement. Donc, à toutes les deux semaines.
Mme Marois: Attendez un peu, là. C'est différent,
ce que vous me dites là.
M. Johnson: non, non. absolument pas, madame. j'explique le
caractère forfaitaire du 1 % qui a été versé
pendant 12 mois ou qui l'aura été le 30 juin. un
forfaitaire...
Mme Marois: Ça va, sur ça.
M. Johnson: ...ça peut être un montant unique et non
récurrent, par définition, qui peut être versé soit
d'un seul coup, soit sur une période de temps, mais qui, chose certaine,
ne s'intègre pas dans les échelles et les taux de salaires des
employés qui le reçoivent. Alors, c'était ça,
l'idée, à l'époque. C'est un forfaitaire qui venait
corriger la hausse d'inflation compte tenu de l'introduction de la TPS, etc.
Ça ne devait avoir effet que pour 1991-1992 ou à l'égard
de la convention collective qui avait été signée, à
ce moment-là, jusqu'au 31 décembre 1991. On aurait pu, comme
ça a été fait, par exemple... (20 h 20)
II y a au moins une école dans mon comté, une école
privée en l'occurrence, où c'est un peu avant Noël que les
professeurs, enfin, le personnel a reçu un paiement correspondant
à 1 % de leurs taux et échelles, de leurs taux de salaires,
à titre de forfaitaire, 1 %. Alors, quand on leur annonce qu'il prend
fin en juillet suivant, ça ne veut rien dire pour eux, ils l'ont
reçu en un versement. Quelqu'un qui faisait 40 000 $ a reçu 400 $
en décembre 1991, alors que la plupart des employés de
l'État ont reçu 16 $ ou à peu près, à tous
les deux jeudis, sur leur chèque de paie, jusqu'au 30 juin. Sur le
chèque de paie de juillet qui vient, disons le 15 juillet pour les fins
de la discussion, on pourra constater que le 1 % n'est plus versé. C'est
ça qu'ils vont constater, là. Si on avait donné suite
pleine et entière à l'entente initiale, il y aurait toujours eu
ce 1 % tous les 15 jours, sur la paie, jusqu'à ce qu'on en dispose,
jusqu'à ce qu'on le transforme, qu'on l'intègre, jusqu'à
ce que l'inflation, étant de 2 %, vous me permettrez de le dire, on
puisse décider qu'on ne le versera plus ou qu'on va verser 0,25 % ou
0,50 % ou quoi que ce soit.
Alors, pour la bonne compréhension du traitement de ce 1 %, pour
être bien sûr qu'on fait le lien avec les articles 7 et 8, pour
être bien sûr qu'il n'est pas versé pendant plus de 12 mois
- c'est ça, l'entente qu'on a avec les 6 centrales syndicales - on
s'assure que, vraiment, il n'est versé pendant plus de 12 mois à
per- sonne. Donc, l'article 7, qui prévoit qu'il n'est pas versé
plus de 12 mois, s'applique a tout le monde, sauf, le paragraphe deux de
l'article 8, à l'égard de quatre employeurs, je dirais, dans le
cadre de leur convention collective avec quatre groupes d'employés
différents respectivement, soit Hydro, avec ses gens, la SAQ, avec les
associations de salariés qui représentent ses employés, la
SEPAQ relativement au Mont Sainte-Anne et le gouvernement et les membres de la
Sûreté du Québec.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a d'autres
questions sur l'amendement?
Mme Marois: Oui. Bien, je vais revenir maintenant. Si on s'entend
sur le premier élément, le premier sous-amendement, remplacer les
mots et chiffres «les articles 6 et 7» par les mots et le chiffre
suivants: «l'article 6», ça, je pense qu'on comprend combien
ce qui se passe là. Après ça, on passe au deuxième
élément. Oui? Excusez-moi.
M. Léonard: Dans les universités, qu'est-ce que
ça fait, ou dans les cégeps? Ça rentre...
M. Johnson: On va y arriver, dans les universités,
à l'élément 3. Si on prend les 1 et 2, à
l'élément 3, lorsqu'on dit «Le troisième
alinéa de l'article 5, etc., ne s'appliquent pas à une convention
liant un organisme public visé par le paragraphe...
Mme Marois: C'est ça, on va les prendre, parce que, au
deuxième...
M. Johnson: ...4° de l'article 1», là, on parle
des universités. Le paragraphe 4° de l'article 1 parle des
universités, justement.
Mme Marois: Oui, c'est ça. On va s'arrêter juste au
deuxième pour être bien sûr...
M. Johnson: D'accord. Très bien.
Mme Marois: Là, on a fait le premier
élément. Deuxième élément, on dit: Dans la
première ligne du deuxième alinéa, remplacer... «Le
troisième alinéa de l'article 5 ainsi que les articles 6 et
7». Ça, c'est ce qu'on vient d'expliquer.
M. Johnson: C'est ça.
Mme Marois: Ça va. Ne s'appliquent pas non plus à
une convention collective qui lie les parties suivantes. Bon. Comme ce
n'était pas prévu dans ces conventions, on prévoit que
ça ne puisse pas, évidemment, les concerner, les conditions qui
étaient prévues aux articles préalablement
adoptés.
M. Johnson: Oui, les situations sont drf-
férentes.
Mme Marols: Oui.
M. Johnson: II y a des dates de réouverture. Les contrats
de travail ne prévoient pas le versement d'un forfaitaire ou quoi que ce
soit, s'il y a des clauses-remorques dans certains cas, etc. Je pense qu'en
annexe de l'article 8 on vous a...
Mme Marois: Oui, c'est ça que je vois. À ce
moment-là, ça veut dire... C'est parce que, entre autres, si je
prends l'exemple d'Hydro-Québec...
M. Johnson: C'est ça.
Mme Marois: ...on lisait qu'il y avait un mandat... Ah non!
Ça a changé. Tiens, tiens!
M. Johnson: Oui, c'est intégré. Le libellé
est plus clair ici. Mes gens me l'ont changé, à moi aussi!
Mme Marois: Le document - c'est ça qu'on avait ce matin -
disait: Mandat pour HydroQuébec!
M. Johnson: Oui. Bien, ça a été mis à
jour. Je pense qu'il y avait une formulation qui prêtait à
confusion, parce que la convention d'Hydro-Québec prévoit que,
lors de la réouverture, les 3 % auront l'espèce de traitement
qu'on observe à l'égard du secteur public. Alors, neuf mois,
etc.
M. Léonard: Le député de Verdun peut
s'intéresser aussi aux autres articles du projet de loi. Ce n'est pas
défendu.
M. Gautrin: Je m'intéresse à tout, mon ami, y
compris à la loi 198.
M. Johnson: Oui. Pour qu'on se comprenne à l'égard
d'Hydro, l'article 42.03...
Mme Marois: Oui.
M. Johnson: ...de la convention qui lie Hy-dro et certains de ses
employés dit que, pour la période du 14 décembre 1992, qui
est la date de réouverture pour fins salariales de la convention, et ce,
jusqu'au 12 décembre 1993, donc pour un an ou à peu près,
en ce qui concerne les salaires, primes et indemnités, les parties
conviennent d'une réouverture de la convention. Paragraphe.
«Celle-ci - cette réouverture - se fera en conformité avec
la durée de l'augmentation de salaire de 3 % au 30 juin 1992 dans le
secteur public.» Alors, à ce moment-là, lorsqu'il y aura
réouverture, on verra.
Mme Marois: Ce qu'on dit, dans le docu- ment qu'on a: «La
Société devra obtenir les * mandats pour finaliser ou renouveler
les conventions collectives. Ces mandats pourront faire en sorte que la
rémunération des employés évoluera en
conformité avec les paramètres généraux
applicables». C'est plus qu'un souhait, quand même, ce qu'on adopte
ici. C'est une contrainte. Non, on les exclut des ententes qui ont eu
lieu...
M. Johnson: Non, non. Leur convention collective prévoit
ce qu'on pourrait appeler une clause-remorque, en réalité,
à l'égard des 3 %, qui prendrait effet le 14 décembre
prochain à Hydro-Québec. Ce sera alimenté, la longueur de
temps pendant laquelle les 3 % seront versés, la période à
laquelle ils seront versés, par ce dont on a convenu avec les six
centrales syndicales, c'est-à-dire au moins pour un an.
Une voix: Au moins...
M. Johnson: Ça n'exclut pas, me fait-on remarquer avec
raison, qu'il y a une réouverture salariale, donc, qui va être
négociée. Mais on doit comprendre que les 3 %, qui prendraient
effet le 1er juillet en même temps que tout le monde, devront, en vertu
de la convention collective, être conformes quant à la
période qu'ils couvrent avec les paramètres du secteur public
dont on a convenu.
M. Léonard: est-ce que ça veut dire que
l'augmentation de 3 % pour hydro-québec va jusqu'au 14 décembre
1993 et que l'intégration du 1 % va se faire 9 mois plus tard?
Mme Marois: Est-ce qu'on les exclut, ici, ou non?
M. Léonard: Bien, c'est-à-dire qu'on décale
toute l'application de la convention à partir du 14 décembre.
(Consultation)
M. Johnson: Je ferais remarquer qu'en excluant la convention qui
lie Hydro-Québec à ses employés de l'application des
articles 5, 6 et 7, on vient confirmer que c'est leur convention collective qui
gouverne leurs rapports.
M. Léonard: Oui. Mme Marois: Oui.
M. Johnson: Cette convention prévoit, lorsqu'ils
rouvriront la convention collective le 14 décembre pour fins de
renégocier les salaires, qu'ils devront tenir compte de la durée
à l'égard de laquelle les 3 % dont il est question tout le temps
seront versés et applicables. Sachant que leur convention collective
d'Hydro-Québec prévoit
que c'est à partir du 1er juillet que les 3 % vont être
versés, comme on le voit dans les notes que je vous ai remises, le 14
décembre, quand ils vont la rouvrir pour fins salariales, ils ne
pourront pas demander plus que 3 % si ça ne fait pas neuf mois que les 3
% sont versés; autrement dit, ils se sont liés en remorque, entre
guillemets, jusqu'au 1er avril, à ne pas demander plus de 3 %.
M. Léonard: C'est ça.
Mme Marois: C'est ça que j'essaie de comprendre. Ils n'ont
pas signé, eux, puisque c'est leur convention qui continue de
s'appliquer. Cette convention vient à échéance; elle se
rouvre et, se rouvrant...
M. Johnson: Se rouvrant pour fins salariales. Seulement pour les
salaires.
Mme Marois: Oui, pour les fins salariales.
M. Johnson: Parce que la convention est bonne jusqu'en 1993.
Mme Marois: Oui. Pour les fins salariales, ils s'entendent;
ça ne devrait pas dépasser les paramètres
prévus...
M. Johnson: Ils ont signé.
Mme Marois: ...de ce qui est déjà accepté
ailleurs.
M. Johnson: Oui.
Mme Marois: S'ils ne s'entendent pas, qu'est-ce qui se passe?
M. Léonard: Supposons qu'ils... (20 h 30)
M. Johnson: Ils se sont entendus. C'est ça que je veux
dire, là. Ils se sont entendus que, pour une convention collective qui
prend fin le 12 décembre 1993, il y ait réouverture pour fins
salariales le 14 décembre 1992 et, lors de cette réouverture, on
sera gouverné par le fait que, depuis de 1er juillet dernier, à
ce moment-là, quand on se place en décembre prochain, il y aura
eu les 3 % versés depuis le 1er juillet. Là, on observera si les
3 % sont versés depuis la même longueur de temps que ce dont on a
discuté avec les six centrales syndicales. Or, on a convenu avec elles
que ce serait pour neuf mois que les 3 % étaient valables. Après
quoi, il y avait le 1 %, dans notre cas, là. Alors, en
réalité, on peut parier d'un an, parce que les 3 % sont
là, et il y aura une prolongation de la convention collective jusqu'en
juin 1993. Le 1er avril 1993, il y a 1 % qui s'ajoutera aux 3 %. Mais, si on
veut disposer des 3 %, quand on va regarder ça, le 14 décembre
1992, et qu'on va être des employés d'Hydro, on ne pourra pas
demander plus que 3 %, parce que ça ne fera pas neuf mois qu'on aura eu
les 3 %, depuis le 1er juillet dernier. Ils se sont liés, là. Ce
n'est pas la loi qui est devant nous qui leur impose ça, c'est une
convention collective qu'ils ont signée l'an dernier. Ils ont
choisi...
Mme Marois: Qui prévoit cela?
M. Johnson: Absolument, absolument: l'article 42.03.
M. Léonard: est-ce que ça prévoit les 3 % au
14 décembre 1992?
M. Johnson: Oui. Ah! 3 %, absolument, au 1er juillet...
Une voix: C'est ça, 1992.
M. Johnson: ...1992, oui. Ah oui, en toutes lettres:
«Celle-ci - cette réouverture de la convention collective en
décembre prochain - se fera en conformité avec la durée de
l'augmentation de salaire de 3 % au 30 juin 1992 dans le secteur public.»
En conformité avec... Alors, ça doit suivre...
M. Léonard: Avec la durée de salaire? M.
Johnson: La durée des 3 %, oui.
M. Léonard: La durée des 3 %. Mais là,
eux...
Mme Marois: Mais la valeur des 3 % aussi.
M. Léonard: ...à Hydro-Québec - alors, je
repose ma question - ils ont une augmentation de 3 %...
M. Johnson: Le 1er juillet. M. Léonard: Ah! C'est
le 1er juillet? M. Johnson: Oui, c'est ça. Mme Marois:
Oui.
M. Léonard: Donc, ça va courir jusqu'au 1er juillet
1993 pour Hydro-Québec aussi, en comprenant le 1 % au mois d'avril?
M. Johnson: Oui, ils ont même le 1 % tout de suite, tout de
suite, parce que le 1 % de forfaitaire, eux, ils ne l'ont pas eu l'an dernier.
Alors, il commence à courir en juillet qui vient...
Mme Marois: 1er juillet 1992. M. Johnson: ...le 1 %.
Mme Marois: C'est ça.
M. Johnson: Oui, c'est ça. Alors, ils sont en...
M. Léonard: II va être intégré
à leurs échelles le 1 er avril ou le 1 er juillet 1993?
(Consultation)
M. Johnson: Mes collaborateurs sont très
compréhensifs et charitables, en même temps. On m'affirme que tout
ce que j'ai dit à date était vrai.
M. Léonard: Tu vois?
Mme Marois: Ha, ha, ha!
M. Johnson: Première des choses.
Mme Marois: Maintenant.
M. Léonard: Alors, vous êtes infaillible
jusque-là.
Mme Marois: Passons...
M. Johnson: Première des choses.
Mme Marois: ...allons plus loin, pour voir si ça peut se
continuer.
M. Johnson: Oui. Mais ce qui est un élément
important en matière de relations de travail, c'est que la
réouverture salariale à Hydro, en décembre prochain, est
une réouverture, entre guillemets, avec droit de grève, sauf
qu'elle est balisée librement par les parties, depuis qu'elles ont
conclu cette convention collective entre Hydro et ses employés, par leur
acceptation à l'avance qu'ils ne pourront pas, les employés
d'Hydro, demander de défoncer les 3 % avant le 1er avril 1993. Donc, ils
se sont liés, là, à respecter le modèle des 3 %
pendant neuf mois. D'accord?
M. Léonard: O.K.
M. Johnson: Par ailleurs, le forfaitaire dont on parle tout le
temps, là, dans la mesure où ils ne l'avaient pas reçu -
au moment où on se parle, ils n'ont pas encore commencé à
le recevoir - il va commencer à leur être versé le 1er
juillet prochain...
Mme Marois: C'est ça que je vois, ici.
M. Johnson: ...un an après, dans le fond, les
employés du secteur public, pour un an. Là, la chicane, entre
guillemets, les discussions vont s'enclencher sur la façon dont on
dispose de ce 1 % là, un peu le même modèle qu'on
prévoyait suivre, il y a un an, quand on regardait l'année -1992
s'en venir. Eux sont comme un an en retard, évidemment, sur le reste du
secteur public, à cet égard-là. La vraie discussion va
s'enclencher sur la façon dont, oui ou non, on va intégrer le 1 %
de forfaitaire qui commencera à leur être payé le 1er
juillet prochain dans leurs taux et échelles. Est-ce qu'on va
l'intégrer? Est-ce qu'on ne l'intégrera pas? Est-ce que ça
va être plus? À partir d'avril 1993, théoriquement, ils
peuvent dire: Là, nous, on veut 14 % d'augmentation. Alors, c'est avril,
dans le fond, qui est la date opérante, je dirais, dans le cas
d'Hydro-Québec, parce que c'est tout réglé jusqu'en avril
prochain, oui.
Mme Marois: Alors, le...
M. Johnson: Alors, étant donné cette
situation-là, dont ils ont convenu, on s'assure que la loi, aux articles
5, 6 et 7, ne s'applique pas à eux. C'est vraiment la convention
qui...
M. Léonard: Qui régit.
M. Johnson: ...guide, qui les régit.
Mme Marois: Mais la convention prévoit les mêmes
paramètres.
M. Johnson: Oui, oui, c'est ça.
M. Léonard: En ce qui concerne le forfaitaire, cependant,
ça va toujours rester le 1 %.
M. Johnson: C'est 1 %.
M. Léonard: donc, la seule question sur le forfaitaire, il
s'agit de savoir s'il va être intégré ou continuer
d'être versé sous une forme ou sous une autre.
M. Johnson: Du point de vue de l'employeur, je dis tout de suite
qu'en toute logique on devrait le faire cesser au 30 juin 1993...
Mme Marois: Oui.
M. Johnson: ...et, à la rigueur, l'intégrer aux
échelles neuf mois plus tard, le 1 er janvier 1994.
Mme Marois: Comme ce qu'on a fait pour l'ensemble des autres.
M. Johnson: Comme ce qu'on a fait pour les autres.
M. Léonard: Sauf que vous maintiendriez...
M. Johnson: Si on maintient le cap complètement, c'est
ça que ça donnerait. Maintenant, il y a toujours des choses
particulières. On
verra, à ce moment-là.
M. Léonard: Mais vous maintiendriez le retard de neuf mois
en ce qui concerne HydroQuébec indéfiniment, finalement. C'est
ça que ça veut dire?
M. Johnson: Oui, on verra les mandats à ce
moment-là. On verra les mandats.
Mme Marois: Bon, ça, ça concerne Hydro, et on a
trois autres groupes: il y a la SAQ...
M. Johnson: Oui.
Mme Marois: ...la Société des établissements
de plein air et l'Association des policiers provinciaux du Québec.
Est-ce que c'est à peu près les mêmes règles ou les
mêmes...
M. Johnson: Non, ce n'est pas les mêmes raisons,
là.
Mme Marois: ...raisons ou la même...
M. Johnson: SEPAQ est, à l'heure où on se parle, en
négociations. Alors, on laisse la libre négociation
opérer.
Mme Marois: Mais, s'il n'y a pas entente, en vertu de quel
alinéa, dans cet article... Parce que ça voudrait dire que les
conditions sur lesquelles vous vous êtes entendus avec les autres
syndiqués s'appliqueraient à eux.
M. Johnson: Oui, on est vraiment dans un régime de libre
négociation, là.
Mme Marois: Complètement?
M. Johnson: Absolument. S'ils ne s'entendent pas, ils ne
s'entendent pas. Un jour, ils vont s'entendre.
Mme Marois: Alors, ça veut dire qu'on exclut vraiment ces
quatre groupes-là essentiellement de la loi que nous adoptons
aujourd'hui et on laisse la négociation fonctionner.
M. Johnson: C'est la raison pour laquelle on parle d'eux. On me
le signale, évidemment.
Mme Marois: Oui, bien, c'est ça, là. C'est ma
question maintenant.
M. Johnson: C'est afin de les autoriser à conclure une
convention qui va dépasser trois ans, là aussi. Le Code du
travail ne leur permettrait pas autrement de négocier au-delà de
trois ans.
Mme Marois: Donc, ils sont assujettis aux autres articles de
loi...
M. Johnson: Oui. Mme Marois: ...qui...
M. Johnson: ...permettent de reporter la convention à un
point tel qu'elle sera de plus de trois ans, notamment. c'est ça, le
point. c'est le point substantif qui opère à leur
égard.
Mme Marois: Je comprends bien que le gouvernement se prive,
à ce moment-là, du pouvoir d'imposer.
M. Johnson: on choisit de ne pas l'imposer parce qu'ils sont en
négociations libres et normales. pour faire un petit retour en
arrière, il faut savoir qu'évidemment la loi prévoit la
façon dont on dispose des 3 % dont on avait convenu l'an dernier et du 1
%, la façon dont il courait, etc. c'est ça qu'on a conclu avec
les six centrales syndicales. alors, on est en train d'établir ce
modèle-là, tout en maintenant la capacité de toutes les
parties de s'entendre. il y en a qui, dans leur convention collective en cours,
ne prévoyaient pas les 3 %, ne prévoyaient pas de forfaitaire ni
rien. alors, on ne leur imposera pas un modèle qui ne s'applique pas
à eux. en gros, c'est ça. on ne peut pas dire à un paquet
de monde: voici ce qui va arriver aux 3 %, voici ce qui va arriver au
forfaitaire. dans leur convention collective, il n'était pas question de
ça. la saq, ça dure jusqu'en 1994? certaines conventions durent
jusqu'en 1994. ça avait été consenti librement, ça
avait été négocié avec les mandats du trésor
et tout. là-dedans, il n'y avait pas de 3 %, de forfait et d'histoires
comme ça. alors, on laisse ces gens-là continuer à
négocier. du point de vue gouvernemental, c'est lorsqu'on donnera les
mandats, lorsqu'il y aura des réouvertures, qu'ils vont retomber en
négociations - pour ceux qui n'y sont pas déjà - qu'on va
donner le mandat de tenter, de respecter les balises, enfin, peu importe les
détails, d'essayer d'imposer, entre guillemets, un modèle qui
respecte le cadre général de rémunération,
évidemment, qu'on veut voir respecter dans le secteur public, avec les
aménagements pour certaines sociétés d'état. (20 h
40)
Pour les policiers, avant que vous y arriviez, je rappelle que,
contrairement à la SAQ où certaines conventions vont bien
au-delà de 1993, dans le cas des policiers, que nous n'avions pas
touché aux taux et échelles de salaires, mais bien au
régime de retraite des policiers de la Sûreté du
Québec, ce qui avait un rendement financier qui était
équivalent au gel. Ils n'ont pas eu de gel, comme tel. Ils n'ont pas eu
de gel, mais on s'est entendu avec eux qu'on modifiait à la baisse le
régime de retraite. Il y avait une désindexation, pour l'avenir,
de leurs prestations de retraite à IPC moins 3 %, plutôt que
pleine indexation à IPC. Alors, il y avait un
rendement réel, au point de vue financier, à terme, pour
le gouvernement. C'est comme ça qu'on a réglé avec eux,
plutôt que de jouer dans les taux et échelles de salaires, parce
qu'on sait comment, à cause du régime de négociation, de
l'arbitrage exécutoire et du jeu de saute-mouton qu'on observe partout,
ça a vraiment désavantagé nos policiers de la
Sûreté que d'être gelés pendant que les douzaines
d'autres corps de police du Québec, eux, n'étaient pas
touchés par le gel et prenaient une avance. Alors, vous voyez d'ici
l'espèce de rattrapage auquel on aurait eu à faire face, au titre
salarial, avec la Sûreté, quand le gel aurait été
levé. Alors, on a décidé de respecter les
paramètres salariaux et, plutôt, de convenir avec eux qu'on
modifiait à la baisse le régime de retraite.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que ça vous
tenterait d'avoir un meilleur éclairage?
M. Johnson: Oui. Je le répète, M. le
Président, un meilleur éclairage serait souhaitable.
Mme Marois: Ce qui est une demande pressante...
M. Johnson: Répétée, constante.
Mme Marois: ...du président du Conseil du trésor
depuis un bon moment.
M. Léonard: Nous avons l'impression, M. le
Président, d'être un peu dans une caverne, dans la
pénombre, pas tout à fait d'Ali Baba, ce n'est pas encore le
trésor.
Mme Marois: Je dois dire que la complexité du projet de
loi ne facilite pas les choses non plus.
Le Président (M. Chagnon): Évidemment. Alors, on a
des problèmes de circuits, semble-t-il, dans cette salle. On va faire
allumer les lumières pour la télévision.
M. Johnson: Qu'on amène les... Ça
s'améliore, tranquillement. Ah, c'est des lampes au sodium, au mercure,
ça?
M. Léonard: Mais, si je comprends, est-ce que
c'étaient des consignes du Conseil du trésor de ménager
les sous du gouvernement?
Le Président (M. Chagnon): Toujours, M. le
député de Labelle. Et la lumière fut!
Mme Mardis: Voilà. Que la lumière soit et elle fut.
Nous l'avons.
M. Johnson: Merci, n'en jetez plus! Mme Marois: La cour
est pleine.
Le Président (M. Chagnon): Et Dieu trouva que cela
était bon!
M. Léonard: C'est peut-être une question
générale - j'y reviendrai après - mais j'entends parler du
cadre général. On sait qu'il y en a un pratiquement au Canada
entre les provinces, à la suite des discussions entre les ministres des
Finances, de modérer le pas en ce qui concerne les augmentations
salariales, pour freiner l'inflation. Je pense que c'est une des grandes
contraintes. Au fond, on pourrait revenir au sommet du Groupe des Sept,
à Montebello, en 1981, là-dessus, qui a consisté à
décréter que c'était fini, l'inflation dans les deux
chiffres, et qu'on ramenait ça le plus possible à des taux
semblables à l'Allemagne ou à la Suisse.
M. Johnson: Pas l'Allemagne de nos jours, en tout cas.
M. Léonard: L'Allemagne de l'Ouest de 1981, ce
n'était quand même pas si mal...
M. Johnson: Oui oui.
M. Léonard: ...comme taux d'inflation. Est-ce que toutes
ces discussions concernant le renouvellement des conventions collectives se
situent dans ces paramètres qui ne sont pas contraignants de
façon absolue, mais qui existent quand même de par un consensus
général au Canada, actuellement, comme en Amérique,
d'ailleurs, aux États-Unis aussi?
M. Johnson: C'est notre capacité de payer qui est notre
guide, comme gouvernement. C'est notre capacité fiscale, c'est la
politique financière du gouvernement à l'égard du
déficit, du respect des niveaux d'emprunts qu'on a les moyens de
contracter. Alors, ils feront ce qu'ils voudront en Colombie-Britannique, au
Nouveau-Brunswick, au fédéral, on a une responsabilité
première de dire: Sur l'assiette fiscale qu'on a, compte tenu de nos
objectifs financiers, la rémunération peut être à
quel niveau? Évidemment, c'est le genre de mandat qu'on se donne ou
qu'on donne à nos instances, lorsqu'il s'agit de fixer la
rémunération et de la négocier. Alors, je ne dis pas que
ce n'est pas en appui ce à quoi on avait songé ou qu'on avait
évalué, lorsqu'on a entendu parier des 3 % au niveau
fédéral, à titre d'exemple. On a vu cela se
répercuter à droite et à gauche. Il y a des provinces qui
ont suivi ce modèle-là. Il y en a qui ont suivi un modèle
passablement plus rigoureux, qui ont mis des gens à pied, qui ont
fermé des hôpitaux, qui ont fermé des centres de jour. Ils
ont mis des centaines, des milliers de fonctionnaires à pied dans
certaines provinces. Alors, là, c'est une autre façon de le
faire, hein! Nous, on n'a pas choisi de faire ça pour l'instant. On a
essayé de s'insérer à l'intérieur de
notre capacité de payer. Alors, ça comportait un gel l'an
dernier, puis ça comporte un réaménagement des 3 % plus 1
% cette année. Et on a pu en convenir les deux fois, alors...
M. Léonard: Mais les consignes sont quand même assez
claires de la part du ministre des Finances fédéral. Qu'on prenne
le dernier budget de Wilson en 1991, c'était ça. C'était 3
% qu'il demandait aux provinces de respecter, et j'ai l'impression que vous
avez dit presque la même chose que, finalement, il a été
dit là-dessus, en disant que le niveau des déficits ne doit pas
dépasser x. Donc, ça détermine le cadre financier, en
quelque sorte, du gouvernement et ça veut dire...
M. Johnson: Non. Ce n'est pas le ministre des Finances
fédéral qui détermine notre cadre financier, sinon par ses
décisions sur les paiements de transfert. Il vient de l'affecter,
évidemment, vous le savez, et on a...
M. Léonard: Non, je dis que ce n'est pas contraignant,
c'est comme une espèce de consensus. On voit très bien que
monsieur...
M. Johnson: mais, mot, je trouve qu'ils sont
particulièrement en retard sur nous. ils se sont réveillés
un peu tard. nous, on y songeait et on a négocié des gels, et eux
autres parlent de 3 %. alors, on pourrait dire qu'ils sont dépensiers un
peu. nous, on parlait de 0 % et eux parlaient de 3 %. évidemment, les 3
% sont revenus à un autre moment chez nous. mais si vous saviez comme je
me sens peu lié par ce que le ministre des finances
fédéral peut dire sur la rémunération. ils n'ont de
leçon à donner à personne.
M. Léonard: Ah, ça, je suis tout à fait
d'accord avec le président du Conseil du trésor.
Mme Marois: C'est évident)
Le Président (M. Chagnon): Encore une fois.
M. Léonard: Oui, encore une fois, je dis là-dessus
que...
M. Johnson: On va les compter, hein?
M. Léonard: ...s'il y a un gouvernement mal
administré, c'est bien le fédéral. Dieu merci, on devrait
s'en sortir le plus vite possible.
Mme Marois: Oui. Il pourrait s'inspirer de nous, au moins.
M. Léonard: On risquerait moins à long terme.
Ça, c'est un fait.
Mme Marois: Oui.
M. Léonard: Même sur le plan de l'administration
financière, strictement. Mais il reste que, globalement parlant, si on
parle de l'économie canadienne, le consensus est quand même
d'essayer de freiner l'inflation au maximum et cela implique de régler
ou de limiter les déficits. Une des façons, aussi, c'est
effectivement d'avoir une politique salariale serrée. Je pense qu'on
n'en sort pas. Donc, je vois que... En tout cas, si on regarde M. Rae, qui ne
respecte pas trop les niveaux de déficit auxquels les
fédéraux et tout le monde pourraient s'attendre, il est mis un
peu au ban de la qualité de la gestion, présentement.
Mme Marois: Si on revient à l'article qui est devant
nous...
M. Léonard: C'est une bonne question. Je trouvais que
ça éclaire...
Mme Marois: Ah, non, non. C'est tout à fait pertinent et,
effectivement, bien, c'est le cas, parce que les organismes qui sont devant
nous ou les sociétés qui sont là recevront des mandats qui
vont dans les paramètres de la politique gouvernementale qui, elle, est
inspirée d'un certain nombre d'objectifs qu'on s'est fixés. Mais
ce qu'on dit, c'est que ce n'est pas le fédéral qui dicte quoi
que ce soit au Québec en ces matières, si ce n'est par les
contraintes qu'on nous impose à l'égard des transferts
fiscaux.
Advenant le cas - que ce soit Hydro, la Société des
alcools, la Société des établissements de plein air ou les
policiers - qu'on ne se maintienne pas dans les paramètres qui
s'appliquent aux autres salariés, ça voudrait dire qu'on pourrait
revenir éventuellement en loi spéciale?
M. Johnson: Non. Je répète qu'on est en
régime de négociation libre avec ces gens, que les employeurs
devront être munis de mandats du Conseil du trésor et que,
là, ça devient une question de négociation, de
négociation.
Mme Marois: bon. je comprends qu'il ne s'agit pas, maintenant,
d'annoncer toutes les couleurs à venir. ça, je peux comprendre
ça, mais...
M. Johnson: Ah, non, non. On peut prévoir qu'on essaie...
Non, le cadre général, j'en parle toujours. Alors, ceux qui n'ont
pas subi les 3 %, le gel, quelque chose d'équivalent, etc., et dont
révolution de la rémunération n'est pas conforme à
ce qu'elle est, à ce qu'elle devrait être, de la façon dont
on l'a convenu avec six centrales syndicales - ça commence à
faire du monde - écoutez, comment ces gens-là pensent-ils y
échapper? Je ne sais pas. Je ne vois pas comment modifier les mandats.
Je pense qu'ils la voient venir. Ils voient bien ce qu'il en est. Mais, enfin,
on ajuste en bout de ligne et on voit ce qu'il faut faire pour les cas
spéciaux, des
petits ajustements. Ça se règle à la marge, ces
choses-la. Il n'y a personne qui tente d'échapper aux grands
paramètres. Enfin, je n'y vois aucune chance de succès parce que
je ne connais pas de précédent, parmi les exemples que vous avez
donnés, où les gens ont totalement échappé aux
paramètres, parce que le mandat qu'ils détiennent vient du
Conseil du trésor. Je ne peux pas dire blanc pour un groupe et noir pour
l'autre. (20 h 50)
M. Léonard: Alors, vous faites exercer la pression du
groupe sur les récalcitrants potentiels, en quelque sorte.
M. Johnson: Le groupe étant la population, le contribuable
et sa capacité de payer.
M. Léonard: C'est ce que je comprenais ou, en tout cas, au
moins les six autres groupes syndiqués qui négocient.
M. Johnson: Je ne sais pas. Enfin! Ce n'est pas évident
parce que, évidemment, ils peuvent avoir intérêt à
ce que quelqu'un défonce pour pouvoir être en remorque
après ça.
M. Léonard: Bien, là, vous vous en venez en
élection. Peut-être que ça va être un peu plus
mou.
M. Johnson: Je ne penserais pas. On ne l'a pas fait en 1989.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que vous anticipez des
élections bientôt, M. le député de Labelle?
M. Léonard: Je ne sais pas. Quand on arrive à trois
ans d'un mandat, après ça, il y a des questions qui commencent
à se poser périodiquement, de façon lancinante et de plus
en plus fréquente.
Mme Marois: Et, comme nous n'avons pas l'initiative,
évidemment, tout ce que nous pouvons faire, c'est suggérer,
demander. Bon!
Le Président (M. Chagnon): Si on revenait à
l'article 8?
Mme Marois: Oui, c'est ça que j'allais suggérer. Je
pense que, pour le reste...
M. Johnson: Mais qui nous a fait quitter l'article 8, sinon le
président?
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Marois: Évidemment! Ha, ha, ha!
M. Léonard: Mais, puisqu'on parle... L'autre jour,
j'étais à la même commission et on m'a bien fait valoir que
le député de Saint-Louis était l'adjoint parlementaire du
président du Conseil du trésor. Alors, c'est le propre adjoint du
président du Conseil du trésor qui nous a fait quitter l'article
8, si je comprends bien.
Mme Marois: C'est ça, qui a été
indiscipliné!
Le Président (M. Chagnon): Avez-vous l'intention de le
lapider tout de go, tout de suite?
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Chagnon): Je nous ramène
gentiment, donc, à l'article 8.
Mme Marois: Bon! Je ne sais pas. Moi, ça va aller pour les
amendements. Je pense qu'on a bien fait le tour de chacun des
éléments. C'est parce qu'il y en a plusieurs, là.
M. Johnson: Oui, tout en soulignant qu'en discutant de
l'amendement on a discuté de la substance de l'article, à mon
sens.
Le Président (M. Chagnon): Absolument, absolument.
Mme Marois: C'est ça. C'est ce qui fait qu'on n'y
reviendra pas, à moins que mon collègue ait d'autres
questions.
Le Président (M. Chagnon): C'est ça qui rendait la
discussion intéressante, d'ailleurs. Est-ce que l'article 8...
M. Johnson: Sauf que, oui, oui, c'est vrai, on me signale...
J'avais oublié que, le député de Labelle s'étant
enquis de ce qui arrivait aux universités, j'ai dit: Oui, oui, on va en
parler tout à l'heure, parce que, effectivement...
Mme Marois: C'est parce que ça va bien venir plus loin,
non?
M. Johnson: Non, c'est ici, dans le troisième point de
l'amendement.
M. Léonard: Ah! C'est ici? Il y avait votre
collègue de Verdun, aussi, qui était très
intéressé, mais il...
M. Johnson: Par référence au paragraphe 4° de
l'article 1 - c'est là qu'on parle des universités - parce qu'on
définit le champ d'application, on parle des universités. Mais le
troisièmement de l'amendement que j'ai apporté insère:
«Le troisième alinéa de l'article 5 et les articles 6 et 11
ne s'appliquent pas à une convention collective liant» une
université avec ses salariés,
pour paraphraser. C'est ça que ça veut dire, le
troisièmement. Il y a tellement de situations particulières dans
les universités que d'aller parler des 3 % pour tant de mois et du
forfait qui est intégré 9 mois plus tard, s'il a
été versé pas plus de 12 mois, ça ne signifie
absolument rien pour à peu près aucune des universités,
à peu près pas, là. Il y a un tas de conventions
collectives qui sont en vigueur, les unes jusqu'au 28 février 1994, au
27 novembre 1993. Il y a des échéances partout dans le
calendrier, à partir de tout de suite ou à peu près, ou il
y a quelques mois, jusqu'à la fin de 1994. Oui.
Il y a tellement de variétés. Les paramètres qui
ont été négociés, dans certains cas, pour des
raisons financières de l'université - je pense à McGill -
c'est de l'ordre de 1,5 %, 1,5 % sur deux ans, 1,5 %, 1,5 % successivement.
Alors, commencer à leur appliquer le projet de loi qui, en l'absence
d'une entente éventuelle, les condamnerait à donner 3 % n'est pas
opportun. La même chose est vraie ailleurs. Il y a eu des redressements
au titre des relativités salariales pour certains personnels non
enseignants, dans certaines universités, avec des redressements
au-delà des 3 % dans certains cas. Vraiment, c'est des situations
éminemment diverses, mais j'ajoute tout de suite que les subventions
à l'enseignement supérieur, aux universités,
présument de l'application des paramètres gouvernementaux. Donc,
on pourrait dire qu'une université qui avec ses professeurs, dans un
environnement où ce gouvernement financerait 3 % d'augmentation de la
masse salariale, a négocié 1,5 %, 1,5 %, bon, c'est une
université qui, d'accord avec ses profs et son personnel, a
négocié une économie à réaliser pour - ils
feront ce qu'ils voudront avec - résorber un déficit, acheter de
l'équipement. Enfin, peu importe.
Nous, du point de vue gouvernemental, ce qu'on finance, c'est une
série de paramètres dont l'un est la croissance à 3 % et 1
%, etc., de la masse salariale dans les universités. Si on
négocie en bas de ça, bien, ça accroît,
évidemment. Les universités, si elles ont négocié
en haut de ça, elles s'arrangeront avec leur problème. Laval,
avec le syndicat des professeurs de l'Université Laval, 4,5 %. Ils ont
négocié librement 4,5 %. Le monde entier négocie à
3 %. On s'entendait sur 3 % et à Laval, l'université, ici, ils
ont négocié 4,5 %. L'Enseignement supérieur va leur verser
une subvention comme s'ils avaient négocié 3 %. C'est leur
problème. Ils s'arrangeront.
Mme Marois: Et c'est Laval qui casque pour le reste.
M. Johnson: Alors, on n'ajustera pas les subventions aux
universités en fonction de toutes sortes de paramètres qui
changent d'une université à l'autre. C'est les paramètres
généraux, qu'on a négociés et dont on fait
état, 3 %, qui guident le niveau des subventions.
M. Léonard: J'aurais une question. Mme Marois:
Allez, allez.
M. Léonard: Si je comprends, vous ajustez votre
subvention: 3 %. Est-ce que c'est 3 % d'augmentation de la subvention? En
réalité, la question que je voudrais poser, c'est: Comment
tenez-vous compte, dans les revenus de l'université, des frais de
scolarité?
M. Johnson: Non, là, écoutez, on déborde.
M. Léonard: Parce que si...
M. Johnson: Moi, ce que je dis, c'est qu'à l'égard
de la composante salariale... C'est calculé selon toutes sortes de
composantes: indexation de fonctionnement, autres dépenses, dont
salariales, service de dette. Enfin, il y a toutes sortes de choses. Il y a des
choses qui évoluent avec IPC, d'autres pas. Bon, alors, ça,
ça constitue la formule. Dans la formule, ce que je dis, au titre
salarial - c'est là-dessus que je peux m'expri-mer - c'est que les
subventions aux universités tiennent compte, dans le niveau de
subvention, que l'augmentation de la masse salariale est de 3 %. Point. Que ce
soit vrai ou pas vrai. Autrement dit, que ce soit ça ou pas ça
qui est réalisé.
M. Léonard: Donc, c'est juste la masse salariale. C'est
quelque chose comme 60 % ou 50 %? Je pense que c'est 50 % du budget des
universités, à peu près.
Mme Marois: Au gouvernement, c'est ça? C'est 50 % au
gouvernement?
M. Johnson: Probablement. Probablement plus élevé
que ça.
M. Léonard: Ça peut dépendre...
Mme Marois: Les universités, il me semble que
c'était plus élevé que ça. Non?
M. Johnson: Les universités n'ont pas de programmes de
transfert, puis tout ça. C'est probablement beaucoup plus...
Mme Marois: II me semble que c'est plus élevé que
ça dans les universités, ça doit être au moins
60%.
M. Léonard: 60 %, 70 %.
M. Johnson: 80 % facilement.
Le Président (M. Chagnon): Dans le cas des commissions
scolaires, c'est 82 %.
M. Léonard: 82 %, les commissions scolaires?
Mme Marois: Oui.
M. Johnson: Oui, oui. Après ça, il y a le
chauffage, l'entretien.
Mme Marois: C'est ça, parce que le gouvernement,
c'était 50 %. En tout cas, moi...
M. Johnson: Oui, oui, mais on a beaucoup de paiements de
transfert, nous autres. Oui, des subventions, toutes sortes de choses.
Mme Marois: ...sous toutes réserves, c'est ça. Le
reste, c'est des paiements de transfert, c'est l'administration, etc. Mais,
dans les universités, à part les infrastructures, le maintien des
actifs... Et, en plus, ça passe dans un autre...
M. Johnson: Oui, c'est ça. Même là, il y a un
budget à part...
Mme Marois: C'est ça, il y a un budget à
part...
M. Johnson: ...pour l'immobilisation.
Mme Marois: ...pour ce qui est des actifs. C'est le
fonctionnement administratif et tout.
M. Johnson: Alors, ce que je dis, c'est que la composante
salariale de la formule qu'on utilise est indexée à 3 %, selon
nos paramètres.
(Consultation)
Le Président (M. Chagnon): Pour un organisme public.
M. Johnson: On me signale qu'on verra plus tard, à
l'article 24 - je le dis pour votre gouverne dans la discussion qu'on est en
train d'avoir - qu'il y a une disposition générale qui, dans le
fond, vient dire exactement, en termes très juridiques, ce que
j'expliquais tout à l'heure. Les subventions versées à un
organisme doivent «tenir compte du niveau maximum de
rémunération applicable selon la présente loi».
Alors, c'est ce que j'expliquais à l'égard des subventions aux
universités.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'amendement
à l'article 8 est adopté?
Mme Marois: On va pouvoir l'adopter, là...
Le Président (M. Chagnon): Vous avez d'autres questions?
(21 heures)
Mme Marois: ...sauf que... Non. Moi, j'ai juste un commentaire.
Quand on lit le troisième élément du cahier qui est devant
nous, là... Je vais le lire juste pour qu'on voie ce que ça peut
signifier comme complexité. «Le troisième alinéa de
l'article 5 et les articles 6 et 11 ne s'appliquent pas à une convention
collective liant un organisme public visé par le paragraphe 4° de
l'article 1 et toute association de salariés représentant ses
employés.»
Quand on voit le nombre de références qu'il y a à
d'autres articles dans le projet de loi qui est devant nous, je me
désole de la façon dont on arrive à rédiger nos
lois et que ce soit aussi complexe. Parce que c'est simple une fois qu'on a
regardé tout ça, là. On dit: Prenons le paragraphe 1.
Allons le lire. Parfait. C'est ça que ça veut dire. Allons lire
maintenant le deuxième. Retournons à l'article 11, revenons
à l'article 4. On va finir par s'y retrouver. Mais j'ai fait les
mêmes réflexions quand j'ai suivi, pendant un long moment,
à Noël, les travaux de la commission des affaires municipales, qui
traitait de lois sur les municipalités. Je me dis: C'est quand
même un peu compliqué, hein? Je ne sais pas si d'autres membres de
la commission, et M. le Président, en particulier, vous êtes
d'accord avec moi, mais je me dis: II faut vraiment aimer, hein, les choses
à plusieurs sous-éléments. C'est parce qu'il faut
retourner plus loin, y revenir...
M. Léonard: C'est parce que 11, il n'est pas
adopté.
Mme Marois: Puis 11 n'est pas adopté. Ça,
c'était l'autre élément. Je te remercie, Jacques. J'y
avais pensé tout à l'heure, puis je l'ai oublié en cours
de route. Comment on procède, à ce moment-là, M. le
Président, parce que, ici, effectivement, l'amendement fait
référence à un article qu'on va adopter plus tard,
c'est-à-dire qu'on présume qu'on va l'adopter plus tard, ce qui,
normalement, devrait être le cas. Mais il reste qu'à ce moment-ci
il ne l'est pas, adopté. Alors, est-ce qu'on suspend cet article-ci, cet
amendement-ci, en disant: Lorsqu'on passera à l'article 11 ou si on dit:
Sous réserve que l'article 11 soit adopté?
Le Président (M. Chagnon): C'est, évidemment,
toujours sous la réserve que l'article 11 soit adopté, parce que
l'article fait référence directement à l'article 11. S'il
devait y avoir une modification à l'article 11, il faudrait revenir
à cet article. Mais je ne peux pas présumer, comme
président, à l'avance, de modifications autres que les papillons
qu'on a pu nous proposer à l'article 11.
M. Léonard: Normalement, la technique, ce serait de le
suspendre...
Mme Marois: C'est ça.
M. Léonard: ...jusqu'à ce qu'on voie l'article
11, puis, là, au moment où on verra l'article 11, on
boucle la boucle, comme on dit, puis c'est terminé.
Le Président (M. Chagnon): Je n'ai pas d'objection.
Mme Marois: Oui. Moi, je préférerais ça
parce que, en plus, à l'article 11, si je consulte le cahier que le
ministre a eu l'obligeance de me remettre, on constate qu'il y en a un
amendement.
Le Président (M. Chagnon): Mais, avant de le suspendre,
j'aimerais qu'on finisse sur le fond de l'article 8. S'il y a d'autres
questions, j'aimerais qu'on y pense tout de suite de façon à
passer aux articles 9,10,11.
Mme Marois: D'accord. Non. C'est parce que la question qu'on
soulevait... Le ministre s'étonnait qu'on ait l'air de vouloir suspendre
cet article-là. C'est que l'un des éléments de
l'amendement à l'article 8 fait référence à
l'article 11, article 11 qui n'est pas lui-même adopté et pour
lequel il y aura, éventuellement, un amendement, puisqu'on peut le
constater, là, au cahier. Donc, ce qu'on soulève auprès du
président, c'est: Est-ce qu'il n'y aurait pas matière à ce
qu'on suspende l'amendement qui est devant nous, sous réserve que
l'article 11 soit adopté, tout simplement? Ça n'a rien à
voir avec le fond, mais ça a à voir, quand même, avec la
forme parce qu'on ne sait pas ce qui va se passer à l'article 11.
Le Président (M. Chagnon): Lune ou l'autre des deux
suggestions, c'est-à-dire suspendre l'adoption de l'article 8
après l'adoption de l'article 11...
Une voix: C'est ça.. Mme Marois: Oui.
Le Président (M. Chagnon): ...ou encore adopter l'article
8 en se référant à une éventuelle adoption de
l'article 11, m'irait très bien. Peut-être que le moyen le plus
simple, ce serait de finir de discuter de l'article 8, de suspendre l'adoption
de l'article 8, puis de passer à 9, 10, 11. Immédiatement
après 11, nous pourrions revenir à l'adoption de l'article 8.
Mme Marois: Moi, je me rends à votre décision et
ça me convient très bien.
M. Léonard: C'est parce que je viens de lire l'article
11.
Le Président (M. Chagnon): On va avoir besoin...
M. Léonard: Juste en termes de gymnasti- que, c'est...
Mme Marois: C'est une autre gymnastique.
M. Léonard: ...à peu près comme une partie
d'échecs, j'ai l'impression.
Mme Marois: Bon, alors, c'est une façon de dire ce que
j'expliquais tout à l'heure...
M. Léonard: Ha, ha, ha! En soi. En soi.
Mme Marois: ...voyez-vous, pour l'amendement à l'article
8.
Le Président (M. Chagnon): Vous jouez avec les noirs ou
les blancs?
M. Léonard: On peut tirer ça, M. le
Président. Quelle main prenez-vous? Ha, ha, ha!
Mme Marois: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Chagnon): Ha, ha, ha!
Mme Marois: Bon. Alors, est-ce qu'on considère tout le
bloc de l'amendement ensemble? Mon collègue a peut-être d'autres
questions?
M. Léonard: Pourquoi on ne les prend pas paragraphe par
paragraphe?
Mme Marois: C'est un peu ce que j'avais suggéré
avant que vous ne preniez la relève ce soir, M. le Président.
Avant qu'on quitte ce midi, j'avais suggéré qu'on le prenne
élément par élément. Le 1...
Le Président (M. Chagnon): Dans l'article 8?
Mme Marois: Oui, les amendements. C'est un bloc d'amendements,
l'article 8. Cependant, il est...
Le Président (M. Chagnon): Si je me souviens bien, on
avait accepté de fusionner les deux premiers.
Mme Marois: Oui, les deux premiers, parce qu'ils s'adressaient au
même élément.
Le Président (M. Chagnon): Le 3 et le 4. Mme Marois:
Le 3, en soi...
Le Président (M. Chagnon): Ce qu'on pourrait faire, c'est
adopter les amendements, ne pas adopter l'article.
Mme Marois: Voilà.
Le Président (M. Chagnon): Ça vous va?
Mme Marois: Ça me va. Alors, allons-y pour les blocs 1 et
2 ensemble.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que le bloc 1 et 2 est
adopté?
Mme Marois: Oui, adopté, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): Alors, je considère que
les amendements 1 et 2 sont adoptés.
M. Léonard: Si le ministre est d'accord. Mme Marois:
On ne l'a pas entendu. M. Johnson: Ça va très,
très bien. Mme Marois: D'accord.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'amendement 3 est
adopté?
Mme Marois: Oui. Adopté. C'est toute la discussion...
M. Léonard: Oui, on dit que c'est à part.
Le Président (M. Chagnon): Oui? Ça va? L'amendement
3 est adopté.
Mme Marois: C'est tout le débat qu'on vient d'avoir sur le
fond.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'amendement 4 est
adopté?
M. Léonard: C'est quoi, 4?
M. Johnson: C'est du français, des corrections pures et
simples de grammaire et de cohérence. Les expressions consacrées
reviennent.
M. Léonard: Avant le mot «une».
Mme Marois: «Un organisme». Prends la première
ligne. «Le troisième alinéa de l'article 5 ne s'applique
pas à une convention collective liant un organisme public...
M. Léonard: Non, ce n'est pas ça. «Le
troisième alinéa...»
Mme Marois: ...visé par le paragraphe 5° de l'article
1 et toute association de salariés représentant ses
employés.»
M. Léonard: Au fond, c'est ici en bas.
M. Johnson: ce qu'on disait, c'est que ça ne s'appliquait
pas à un organisme. là, on dit que ça ne s'applique pas
à une convention collective qui lie un organisme.
M. Léonard: «Liant un organisme». Mme
Marois: «Liant un organisme». M. Johnson: C'est
ça.
M. Léonard: O.K. Donc, c'est ici en bas,
complètement.
Mme Marois: En bas. C'est ça.
M. Johnson: Oui, tout à fait à la fin. C'est
ça.
M. Léonard: o.k. remplacer, dans la deuxième ligne,
les mots «à une» par le mot «toute».
«toute association de salariés représentant ses
employés.»
Mme Marois: Oui, c'est vraiment une forme. Le Président
(M. Chagnon): Ça va?
M. Johnson: C'est les formules cabalistiques habituelles.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'amendement 4 est
adopté?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): D'accord. Alors, nous allons
procéder, les quatre amendements étant adoptés, à
l'étude de l'article 9. Nous reviendrons, comme je le signalais,
à l'adoption de l'article 8, sitôt l'article 11 adopté.
L'article 9. M. le ministre.
M. Johnson: L'article 9. Il s'agit ici de tenir compte que, dans
le Code du travail, on prévoit des périodes de maraudage.
Évidemment, ici, il y a un report de la convention collective qui
s'opère. Alors, ce n'est pas une nouvelle convention collective, dans ce
sens-là, qui ne donne donc pas ouverture à un nouveau maraudage.
On ne veut pas qu'à cause du gel... On prévoyait le même
genre de disposition exactement à l'occasion de la prolongation de six
mois. On s'est trouvé à reporter la période de maraudage
à venir de six mois. Là, on la reporte d'un an, en
réalité. Il n'y en aura pas d'autre malgré le report, mais
il va y en avoir une un jour. Il y en a déjà eu une en temps
utile.
Mme Marois: Dans ce secteur-là, j'ai un peu de
difficulté à l'imaginer. Je connais bien le maraudage dans le
secteur que tout le monde connaît, évidemment, celui de la
construction. Mais, là, on fait référence à quoi?
On fait référence à du maraudage...
M. Johnson: On fait référence à la
période qui est dans la loi 37, qui régit les
négociations
dans le secteur public, et dans le Code du travail qui prévoit
une période de maraudage, en l'occurrence, ici, entre le 270e et le 240e
jour avant la fin de la convention collective, avant l'échéance
de la convention collective. Donc, ça nous mène entre le
huitième et le neuvième mois avant le 31 décembre dernier.
C'est quelque part en mars, avril ou mai 1991 qu'a eu lieu la période de
maraudage. Au printemps 1991, il y en a eu du maraudage.
Mme Marois: II y a 30 jours pendant lesquels c'est possible.
C'est ça? C'est entre le 270e et le 240e jour? (21 h 10)
M. Johnson: En avril 1991, en l'occurrence. Ça, ça
a eu lieu. Alors, il peut y avoir des changements d'allégeance
syndicale. Certaines unités s'affilient à la centale X
plutôt qu'au syndicat Y, etc. Et l'effet de changer la date
d'échéance par la prolongation de six mois aurait pu laisser
croire, en droit, que, oups!, une autre période de maraudage pouvait
avoir lieu six mois plus tard. Donc, six mois, enfin, entre 270 et 240 jours
avant le 30 juin. Bien, on a dit, quand on fait la loi 149, la dernière
fois: Non, non, il n'y aura pas de maraudage encore, II vient d'en avoir. On
fait la même chose ici aussi parce que le Code du travail établit
les périodes de maraudage à compter, à partir de la date
d'échéance. Et là, évidemment, la date
d'échéance, c'est le 30 juin 1993. Alors, si on recule dans le
temps, ça nous ramène quelque part en septembre ou octobre. Ce
serait le mois d'octobre 1992 qui serait la période de
référence.
Le Président (M. Chagnon): Au-delà de la
chronicité des événements à l'égard du
maraudage, n'y a-t-il pas un autre effet que le maraudage transporte en
lui-même lorsqu'il y a changement d'accréditation syndicale?
Est-ce qu'il n'y a pas une modification aussi de la convention qui vient s'y
greffer?
Mme Marois: C'est ça, parce que, changeant
d'accréditation, on se retrouve couvert par une autre convention? C'est
pertinent, M. le Président, comme question. Dans le cas des
professionnels, si on passe vers la CEQ, par exemple, qui regroupe maintenant
des professionnels, eux, leur convention prévoit deux ans d'entente.
Le Président (M. Chagnon): Alors, cet article viendrait
régler ce problème éventuel.
M. Johnson: Des périodes de maraudage, oui.
M. Léonard: Ça veut dire quoi? Ils perdent du
temps, finalement.
M. Johnson: Perte de? Perte de, je m'excuse?
M. Léonard: Au fond, j'ai l'impression de régler
des situations antérieures.
Mme Marois: Oui, mais pas l'avenir, hein?
M. Johnson: Non, mais on en a convenu. On en a convenu, hein?
M. Léonard: Avec les syndiqués?
M. Johnson: Ah, absolument! C'est l'article k1 des ententes qu'on
a paraphées et qu'on vous a distribuées avec les cinq centrales
syndicales et, éventuellement, avec les six, là.
Le Président (M. Chagnon): Ça évite toutes
sortes de problèmes pour l'avenir.
M. Léonard: M. le Président, dans quel sens
ça vide le problème de l'avenir? Au fond, s'il y a un
transfert...
Le Président (M. Chagnon): Ça évite de
répéter une deuxième période de maraudage à
partir du moment où il y en a eu une récemment.
M. Léonard: Oui, simplement pour la période de
prolongation.
M. Johnson: Oui, le principe, c'est qu'il y a une période
de maraudage par convention collective.
M. Léonard: Oui.
M. Johnson: Or, les conventions collectives commencent à
être pas mal longues. Je disais, ce matin, quatre ans et demi, quatre ans
et demi. Alors, il y en a eu une période de maraudage depuis le 1er
janvier 1989. Le maraudage a eu lieu en avril 1991. Et là, on ne fait
que reporter la date d'échéance. On l'a fait deux fois: six mois
une fois, puis une autre année. Puis, on a convenu avec tous les
syndicats en cause qu'il n'y aurait pas, que ça ne donnait pas ouverture
à une nouvelle période de maraudage, cette nouvelle date
d'échéance reportée dans le temps. Tout le monde,
autrement dit, vit avec les résultats du maraudage d'avril 1991. Enfin,
ils ont conclu qu'ils voulaient vivre avec ça jusqu'en juin 1993.
M. Léonard: Mais si c'était reporté une
autre fois, on pourrait se retrouver longtemps dans le temps sans
période de maraudage.
Mme Marois: Sans une possibilité de choisir un...
M. Johnson: Tant qu'on le signe...
Mme Marois: Oui, c'est un fait, il est signé.
M. Johnson: ...c'est convenu,' c'est convenu. Si on avait
réglé sauf ça, puis que tout le monde avait dit: Non, on
veut du maraudage encore en avril 1992 ou en octobre 1992, on aurait dit: Fort
bien! À la limite là, à la limite. Mais le consensus du
côté syndical, c'est qu'ils n'en voulaient pas. Alors, on n'est
pas pour le leur imposer. Alors, dans la mesure où on a conclu, il faut
également prévoir que ça va s'appliquer à tout le
monde.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce qu'il y a d'autres
questions sur l'article 9 ou...
M.Johnson: Ça va?
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 9 est
adopté?
Mme Marois: Vous me dites que c'est juste avant. C'est à
quel élément, au paragraphe k1, k2?
M. Johnson: k2, k1, pardon, à la page 10. D'accord?
Mme Marois: Oui, ça va. Je l'ai, c'est ça que je
lisais. C'est ça, c'est exactement l'entente qui a été
paraphée entre les syndiqués.
(Consultation)
M. Léonard: Les dispositions du Code du travail, les
articles 22, 73, 111.3, 111.4, ce sont des articles standard?
M. Johnson: Excusez-moi.
M. Léonard: Les dispositions dont on parle du Code du
travail, 22, 73, 111.3 et 111.4, ce sont des dispositions tout à fait
standard en la matière?
M. Johnson: Oui. Je pense que Mme la députée de
Taillon en a des exemplaires dans son cahier.
Mme Marois: Ah oui! D'accord. Je m'excuse, c'est vrai.
J'étais restée à l'explication sur le maraudage.
M. Johnson: D'accord.
M. Léonard: C'est dans le même article.
Mme Marois: Oui, c'est parce que j'ai ici, dans le document qui
m'a été fourni, les articles qui concernent le Code du travail,
73.
(Consultation)
Mme Marois: Ça pourrait avoir comme effet de la reporter
quasi indéfiniment, à un moment donné.
M. Johnson: Bien, tant et aussi longtemps qu'il y a une entente
de la reporter. Enfin, je dirais que les parties peuvent convenir de ce
qu'elles veulent librement, tant que ce n'est pas contraire à l'ordre
public, ce qui m'amène à dire que les dispositions sur le
maraudage, en vertu de la jurisprudence, sont des dispositions dites d'ordre
public. On ne peut pas convenir qu'il n'y aura pas de maraudage; donc, on
convient avec le gouvernement que le gouvernement va déposer à
l'Assemblée nationale un projet de loi qui fait en sorte que c'est la
date originaire qui va régir le moment où le maraudage devrait
avoir lieu.
Or, la date originaire, la date d'échéance originaire, la
durée originaire de la convention, c'était trois ans, se
terminant le 31 décembre 1991. L'application du Code du travail et de la
loi 37 fait en sorte que c'est en avril 1991 que le maraudage a eu lieu. On a
convenu, malgré tous les reports auxquels on est en train de s'inviter
tout le monde et ceux dont on a conclu, qu'il n'y aura pas d'autre maraudage.
Dans le fond, la date de référence pour calculer la
période de maraudage, c'est le 31 décembre 1991. Là, on
s'en retourne dans nos livres, puis on s'aperçoit que c'est en avril
1991 qu'est la période de maraudage. Elle a eu lieu; il n'y en aura
plus, jusqu'à ce qu'il y ait une autre convention collective. Mais
là, je vous vois venir, une autre convention collective, ça
pourrait être un report...
Mme Marois: Mais oui.
M. Johnson: ...encore une fois, de la même convention pour
deux ans, dont on pourrait convenir quelque part au printemps 1993. Là,
on décidera à ce moment-là, si oui ou non. On verra avec
les syndicats. Est-ce qu'ils veulent reconduire cette disposition de reporter
encore d'autant le maraudage éventuel? Bien, ça, on ne peut pas
présumer...
Mme Marois: Mais, est-ce que ça n'a pas... M.
Léonard: Ça a un effet que...
M. Johnson: Oui, mais on en convient. Non, mais, peu importe
l'effet, on en a convenu. Tout le monde est d'accord.
Mme Marois: Mais, même si on en convient, est-ce qu'on
va... Le Code du travail prévoit qu'il y a une période de
maraudage qui doit avoir lieu.
M. Johnson: C'est ça. Oui.
Mme Marois: Là, on convient de la reporter.
M. Johnson: Oui et, en conséquence, le
gouvernement doit s'engager, pour respecter l'intention des parties,
à venir ici, évidemment, à l'Assemblée et à
amender le Code du travail à cet égard.
Mme Marois: Ce que fait la loi et ce que fait cet article. Mais,
cependant, et on les a, ces cas-là, dans nos bureaux de comté, on
le sait, les gens viennent nous trouver, puis ils nous disent: Bon, la
période de maraudage est passée, particulièrement dans le
secteur de la construction, et là, si on est en maudit contre son
association, si vous me passez l'expression - met-tons-là entre
guillemets - on dit: Comment se fait-il que la période de maraudage est
passée; je ne l'ai pas su, etc., puis ça ne revient pas avant
quelques années? Alors, dans le cas présent, ça pourrait
aussi empêcher des syndiqués qui seraient en désaccord avec
leur accréditation de remettre en question leur accréditation,
dans une période qui est satisfaisante pour eux et tel que le
prévoit le Code du travail.
M. Johnson: C'est leur choix, ça. C'est le choix des
syndicats. On me signale même que le Code du travail...
M. Léonard: Le choix...
Mme Marois: Le choix des représentants des
syndiqués.
M. Léonard: Le choix des dirigeants syndicaux.
Mme Marois: C'est ça.
M. Johnson: Oui, mais c'est le choix d'un député de
faire quelque chose dans son comté. C'est le choix d'un parti politique,
de son chef et de ses... Bon.
Mme Marois: Mais c'est parce que...
M. Léonard: Si on fait la comparaison, c'est comme si vous
priviez mes électeurs de participer à l'élection à
tous les quatre ans... (21 h 20)
Mme Marois: C'est ça.
M. Léonard: ...par convention. Je m'entends avec le
gouvernement, puis il n'y aura pas d'élection. Il n'y aura pas
d'élection, etc.
Mme Marois: Puis, on restera là. Ha ha, ha!
M. Léonard: Je prive mes électeurs de me mettre
dehors s'ils ne sont pas contents.
M. Johnson: Oui. Mais, c'est ça. M. Léonard:
Alors, là...
M. Johnson: Oui, oui. À la rigueur, oui. Mais...
M. Léonard: ...moi, je trouve...
M. Johnson: ...un jour viendra, ha, ha, ha!
Mme Marois: Ha, ha, ha!
M. Johnson: ...qui n'est pas loin, peut-être.
M. Léonard: Oui, mais c'est...
Mme Marois: Ha, ha, ha! Ça dépend pour qui,
là. Ha, ha, ha!
M. Johnson: Oui, pour tout le monde, pour tout le monde. Ha, ha,
ha!
M. Léonard: Je jouais «underdog», M. le
Président. Ha, ha, ha! Mais c'est parce que c'est...
M. Johnson: Oui. Mais là, c'est une question...
Écoutez, on tombe dans le domaine purement politique de savoir: les
instances syndicales sont-elles confiantes qu'elles représentent les
voeux, enfin, les souhaits de leurs membres?
M. Léonard: Mais...
Mme Marois: Mais est-ce que... Attendez un peu.
M. Johnson: Oui, oui. Mais, ça, c'est en train
d'être entériné à 80 % et 85 % partout,
là.
Mme Marois: Je suis d'accord, M. le Président, et je
comprends bien l'explication du président du Conseil du trésor.
Je vois très bien ça. Cependant, le Code du travail, il est fait
de règles générales qui viennent protéger les
droits de toutes les parties et contre lesquelles règles on ne peut pas
décider de choses qui iraient à rencontre de
l'intérêt de la collectivité, de toutes les parties. Or,
ici, on ne pense pas que ça puisse nécessairement brimer
fondamentalement des droits - on se comprend - mais il reste que, dans une
association quelque part, il y a des gens qui pourraient dire: Moi, je ne
croyais pas qu'on m'enlevait cette possibilité-là de modifier mon
accréditation syndicale. On le fait, et par l'intermédiaire d'une
modification au Code du travail, parce que le Code du travail est au-dessus, il
régit...
Le Président (M. Chagnon): C'est la loi
générale.
Mme Marois: ...les droits des parties, c'est la loi
générale.
Le Président (M. Chagnon): "C'est la loi
générale. Maintenant, le Code du travail, Mme la
députée de Taillon, prévoit aussi que les conventions
collectives ne doivent pas dépasser trois ans. Alors, c'est la
raison...
Mme Marois: Mais, justement, ici, on prévoit...
Le Président (M. Chagnon): ...pour laquelle nous faisons
un projet de loi qui permet, dans des circonstances tout à fait
spéciales...
Mme Marois: Oui, qu'on dépasse.
Le Président (M. Chagnon): ...parce que les parties se
sont entendues, de dépasser ce trois ans-là. Alors, il y a une
cohérence au niveau de notre capacité comme législateurs,
aussi, de permettre des modifications à la loi générale,
qui est le Code du travail, dans le cas du maraudage, s'il y a entente avec les
parties.
M. Léonard: Mais, M. le Président, moi, je suis
moins familier avec les lois du travail qu'avec, par exemple, les lois
municipales. Dans l'économie des lois municipales, même si les
municipalités s'entendent, elles ne peuvent pas déroger à
certains principes inscrits dans le Code municipal...
Mme Marois: C'est ça.
M. Léonard: ...ou la Loi des cités et villes.
Même le ministre, à moins de bouleverser le Code, ne peut pas
adopter, par exemple, ici, des lois privées, à rencontre
même du Code, parce qu'il faut que le Code soit déterminant. On
peut aménager et préciser, par des lois privées,
l'application du Code municipal, mais on ne peut pas y déroger
carrément. Là, ce qu'on fait, finalement, c'est qu'en prolongeant
régulièrement les délais qui sont de rigueur, quand
même, si je comprends, dans le Code du travail - je ne l'ai pas lu
exactement, mais je fais ça par analogie - il me semble qu'on vient de
démolir, d'infirmer ou de rendre inopérant le Code du travail sur
des dispositions qui touchent à la démocratie, à
l'exercice de la démocratie dans le Code du travail. Je trouve que c'est
un point très important que le droit de faire du maraudage, c'est
l'exercice de la démocratie à l'intérieur du Code.
M. Johnson: Oui. Il y a deux choses qu'il faut avoir à
l'esprit...
M. Léonard: Oui.
M. Johnson: ...qu'on me signale. La première, c'est qu'il
n'y a pas d'obligation de maraudage, hein? C'est un choix, c'est une
faculté qu'ont les instances syndicales dans les délais, par
rapport à la date d'échéance, de se livrer à des
activités de maraudage. Donc, c'est peut. Alors, ça, ce n'est pas
obligatoire, premièrement. Alors, déjà, une partie de
l'argumentation que vous faites valoir, je dirais, n'a pas d'objet, parce que
ce n'est pas un devoir dont on les prive; c'est un pouvoir qu'ils
décident de ne pas exercer et qu'ils ont convenu de ne pas exercer.
M. Léonard: Est-ce que je peux...
M. Johnson: Ça, c'est la première des choses. La
deuxième, c'est...
M. Léonard: Bien, sur ce premier point, sur ce premier
point, M. le...
M. Johnson: Oui, attends un peu. La deuxième, c'est
que...
M. Léonard: Ha, ha, ha!
M. Johnson: ...l'idée du maraudage, évidemment,
c'est d'aller capturer entre guillemets, là, des syndiqués qui
sont affiliés à...
M. Léonard: Ha, ha, ha! Capturer!
M. Johnson: ...une autre centrale, ou quoi que ce soit, et de
leur offrir...
M. Léonard: Vous avez le filet large, M. le
Président!
Mme Marois: Ha, ha, ha!
M. Johnson: ...de leur faire miroiter, à tout le moins, la
perspective d'une négociation d'une nouvelle convention collective
meilleure que celle dont le groupe dont ils sont issus pourrait les assurer.
Or, on est dans un contexte où, jusqu'au 30 juin 1993 - on peut penser,
là, qu'il n'y aura pas de changements? - c'est convenu, là, qu'il
n'y aura pas de changements, c'est tout connu, là, ce qui va arriver
jusqu'au 30 juin 1993. Alors, du maraudage, par les temps qui courent,
là, aucun intérêt, hein, aucun intérêt. Les
parties syndicales ont accepté, ont choisi, décidé, nous
demandent, exigent qu'on change le Code du travail pour ne pas qu'elles soient
habilitées à avoir...
Mme Marois: Oui, mais c'est... M. Léonard:
Là, c'est...
M. Johnson: ah, bien oui, mais c'est un fait. bien, là, ne
vous adressez pas à moi; appelez mm. daoust, larose, appelez tout ce
monde-là, et dites-leur...
M. Léonard: Nous sommes législateurs, nous.
M. Johnson: Bien oui. Alors?
M. Léonard: Et, à un moment donné, on tient
compte aussi de l'intérêt d'autres personnes là-dedans.
M. Johnson: Comme qui?
M. Léonard: Au fond, vous privez...
M. Johnson: Non, non, on ne fait pas de la démocratie en
direct, nous, là. Je ne peux pas négocier avec 400 000 personnes
et leur demander leur avis là-dessus. On se fie à leurs
instances, de la même façon que personne ne va voir dans le
comté de Labelle si tout ce que vous demandez pour eux à de
l'allure, du bon sens ou s'ils le veulent vraiment. On peut le
prétendre, là, mais, en définitive, vous détenez un
mandat. Si vous dites: Mon cas de comté, c'est telle chose et ma MRC
veut ça, c'est bien malvenu de commencer à faire faire des
référendums en démocratie directe dans votre comté
pour voir si c'est vrai, toutes ces demandes-là. On n'en sort plus. Je
ne dis pas que c'est impossible, mais on n'en sortirait plus. Là, on
fait affaire avec des instances légitimement constituées,
etc.
M. Léonard: Mais on pose une question de principe,
là. On ne pose pas...
Mme Marois: Je pense que c'est le droit des syndiqués que
le Code du travail essaie de reconnaître, non? Le droit des
syndiqués et de leurs représentants et de leurs institutions.
Ça, je suis bien d'accord. Mais il peut y avoir, soit dit en passant,
d'autres raisons que seulement le fait que son syndicat s'est entendu sur des
conditions de travail qui sont les mêmes que les conditions de travail
pour lesquelles s'est entendu le syndicat d'à côté.
M. Johnson: Ah oui, c'est sûr, oui, sauf que
là...
Mme Marois: Vous le savez très bien, même, qu'il y
a...
M. Johnson: Sauf que, là, tous les concurrents sont
d'accord.
Mme Marois: ...toutes les questions d'image et de...
M. Johnson: Tous les concurrents sont d'accord. C'est comme si,
indépendamment des sondages, malgré les sondages ou quoi que ce
soit, tous les partis politiques étaient d'accord que ce n'est pas le
temps de tenir des élections. On peut penser que les sondages ne nous
mettent pas tout le monde nez à nez tout le temps, là. Alors,
pour reprendre l'image que vous avez utilisée tout à l'heure
à l'égard de la tenue d'élections, tous les concurrents
sont d'accord ici, tous les concurrents sont d'accord. Tous les
représentants de tous les employés de tous les secteurs public et
parapublic sont d'accord pour ne pas se livrer à du maraudage,
considérant tous qu'il y en a eu du maraudage, que c'est ça qui
est en vigueur, là, et qu'ils n'ont pas l'intention de recommencer
l'exercice.
M. Léonard: M. le Président...
Le Président (M. Chagnon): II faut dire que le maraudage
dans le secteur public et dans le secteur parapublic n'a pas, mais, pas du
tout, les mêmes effets et les mêmes contraintes que ceux qu'on
connaît, entre autres, particulièrement dans le domaine de la
construction. Ça ne se vit pas du tout de la même
façon.
M. Léonard: Oui. Peut-être que c'est toujours
délicat de poursuivre dans les analogies, tout exemple cloche, mais
c'est comme si on décidait, nous, de suspendre les élections.
Ça prend des raisons très graves. En réalité, nous,
on pourrait préserver nos droits. On représente nos
électeurs, nous sommes élus, etc. Au fond, nous nous servons,
mais nous desservons les intérêts de chacun de nos
électeurs. C'est ça, le problème.
M. Johnson: Ah non, non.
M. Léonard: En l'occurrence, ici, quand on dit qu'il n'y
aura pas de maraudage, on prive de fait les syndiqués individuellement
du droit de choisir leur association représentative. On s'entend avec
les associations existantes, d'accord, pour elles, ça va bien, mais les
travailleurs, on les prive de leur droit de le faire.
Mme Marois: C'est ça...
M. Johnson: Non.
Mme Marois: ...de faire un choix différent.
M. Johnson: Non, je regrette, les travailleurs entérinent
ce que les instances syndicales ont conclu avec nous, je regrette.
Mme Marois: C'est vrai.
M. Johnson: À la CEQ, c'était 85 % et plus. Ils
sont d'accord pour qu'il n'y ait pas de maraudage. Les travailleurs sont
consultés sur une entente de principe, ils disent oui à 80 %.
Mme Marois: Oui, c'est vrai.
M. Johnson: Alors, je ne veux pas...
M. Léonard: Ils acceptent une convention...
M. Johnson: C'est ça.
M. Léonard: ...de travail avec certaines
modalités...
M. Johnson: Oui.
M. Léonard: ...mais, là, ce n'est pas la même
chose. C'est leur droit à la démocratie syndicale qui est
affecté, dans le cas, fondamental, et c'est deux niveaux
différents de considérations. Je maintiens...
M. Johnson: Si je ne connaissais pas le député de
Labelle, je serais convaincu qu'il fait du «filibuster». Si je ne
le connaissais pas...
M. Léonard: Qu'est-ce que c'est que cette...
M. Johnson: ...je dirais: II veut retarder les travaux de la
commission.
M. Léonard: Bien, là...
M. Johnson: Parce que, vraiment, on est en direct. La
démocratie s'exerce sur l'ensemble des dispositions qui sont là.
Je rappelle - ce n'est peut-être pas une analogie parfaitement applicable
- que les infirmières, la FIIQ, ayant accepté les conditions
salariales que nous leur avions offertes, les ayant fait accepter par le
conseil général de 600 personnes, se sont fait démolir, 2
à 1 minimum, dans tous les établissements où il y avait
des infirmières. Elles sont revenues et elles ont dit: Ça ne
passe pas. Alors, c'est en direct, ça aussi. Là, on se fait dire:
Ça passe comme une balle. Alors, venir ici dire: Un instant, les
dispositions mettent en danger la démocratie syndicale... Le processus
de démocratie syndicale qu'on connaît est en train
d'entériner ça à 80 %. (21 h 30)
Alors, je vois mal comment on peut se poser en gardien d'un
système qui fonctionne très bien. À la rigueur, les gens
diraient: Un instant! Pourquoi... Donc, les gens sont contents. La seule chose
- c'est très théorique, tout ça - il faudrait qu'un nombre
massif de membres d'un syndicat refusent l'entente parce qu'ils sont en train
de s'en faire passer une, parce qu'ils n'auront pas le droit de changer,
d'être maraudes. C'est incroyable!
Mme Marois: Mais je vais vous dire, moi, M. le Président,
sur ça...
M. Johnson: C'est théorique.
Mme Marois: ...et c'est particulièrement vrai dans celle
qui est devant nous, évidemment, que, dans toutes les ententes qui ont
été signées, paraphées, appuyées et
approuvées par les syndiqués, il peut y avoir des
éléments qu'on considère suffisamment majeurs,
évidemment, ça a tourné autour d'enjeux importants, et,
donc, on se dit: Bon, bien, on les prend, ceux-là, mais il peut y avoir
d'autres clauses, avec lesquelles on est plus ou moins à l'aise,
où on se dit: Bon, bien, c'est le paquet parce qu'on ne va pas se
remettre dans une perspective où on recommence le débat et la
discussion. Dans ce sens-là, je pense qu'il faut qu'il y ait quand
même une certaine prudence, parce que, moi, je suis aussi convaincue que
c'est le droit à la démocratie syndicale qui est concerné.
Il y a beaucoup de contraintes affectées à la possibilité
de changer son allégeance syndicale. La marge est quand même
mince, quand on dit: Sur 300 jours, c'est 30 jours où on pourra
débattre de ces questions-là. Je comprends votre logique, je
comprends votre raisonnement en disant: Oui, mais ça a été
entériné. Peut-on être plus catholiques que le pape,
finalement? Bon. Alors... Mais je pense qu'il faut quand même être
prudents.
M. Johnson: La réponse, c'est non. Des voix: Ha,
ha, ha!
M. Léonard: Non, mais, je maintiens quand même, et
je terminerai après, que, comme législateurs, on doit se
préoccuper que le cadre soit maintenu et qu'on ne doit pas amener des
syndiqués à voter pour le contenu contre le cadre, en quelque
sorte là. C'est ça qu'on les amène à faire. Et,
moi, je considère que le droit de choisir son association syndicale est
un droit fondamental et, évidemment, les travailleurs, dans l'ensemble
de la convention collective, ils laissent passer ça, ils disent: Oui,
oui, etc. Mais je trouve qu'on ouvre une porte très large et que c'est
d'une autre nature que le contenu même que le taux de 3 % ou le
forfaitaire qui sont, à mon sens, du type contenu, alors que l'exercice
de la démocratie syndicale se fait dans un cadre qu'on doit respecter et
protéger nous-mêmes comme législateurs. Si on ne le fait
pas, il y a des conséquences au bout de la ligne, à terme. C'est
ça que je veux dire, que je veux mettre en lumière. Sur cet
article-là, je dois dire que, pour moi, c'est l'interrogation que j'ai.
J'espère qu'on me comprend, que ce n'est pas par...
Le Président (M. Chagnon): Les annales de notre commission
vont conserver pour l'éternité cette considération tout
à fait particulière.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Léonard: Mon Dieu Seigneur!
Mme Marois: Mais ce n'est pas une considération...
M. Léonard: Je n'en demandais pas tant, M.
le Président. Je veux juste dire... Ha, ha, ha!
Mme Marois: Mais ce n'est pas une considération
particulière. Je pense que ça reste général.
M. Léonard: ce n'est pas mineur, ce que je dis, je pense.
ce n'est pas mineur. je suis convaincu. c'est en termes d'institutionnel,
à part ça, que je pose la question.
M. Johnson: Je persiste à croire que c'est largement
théorique. Le cadre, enfin, le principe est là, on le
décrit; il est dans la loi et dans le Code du travail. Mais c'est
largement théorique. Parce que ne serait-ce que la CSN, lorsqu'elle
consulte ses instances, on parle de 2000 personnes. Alors, il n'y a personne au
sixième étage de l'hôpital Notre-Dame qui n'est pas au
courant de ça ou il n'y a pas un délégué syndical
qui n'a pas été dans une assemblée pour expliquer
ça. Alors, c'est passablement répandu, la connaissance des
détails, je dirais, de cette entente de principe, enfin, a, b, c, d, e,
f, g, h, i, j, k. C'est 10 points, ce n'est pas énorme. Ce n'est pas une
convention comme ça. Et il faut savoir aussi, au point de vue pratique,
que le maraudage coûte une couple de millions de dollars pour pas grand
changement d'une fois à l'autre. Alors... Mais, le député
va dire: Le principe n'a pas de prix. D'accord, mais, en pratique, tout le
monde est d'accord, les concurrents sont d'accord.
M. Léonard: Effectivement. C'est peut-être une
certaine expérience aussi qui nous amène à
considérer qu'il n'y a pas un représentant syndical qui
désire être mis en ballottage dans une période de
maraudage.
Mme Marois: Bien non.
M. Léonard: Donc, l'intérêt de ceux qui
paraphent, c'est vraiment que ça reste ce que c'est, à moins
d'avoir des ambitions impérialistes chez les autres. C'est juste
ça. C'est ça dont il faut être conscients, pendant que les
syndiqués eux-mêmes pourraient avoir des velléités
de changer d'air, disons, simplement. Et c'est ça que je veux
protéger tout simplement. C'est le point que je voulais faire.
Le Président (M. Chagnon): Vous pourriez le faire d'une
façon particulière, par exemple, en votant contre l'article 9.
Ha, ha, ha! Est-ce que l'article 9 est adopté?
Mme Marois: Adopté. Une voix: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): L'article 9 est
adopté.
M. Léonard: O.K. À regret, M. le
Président...
Mme Marois: À regret.
M. Léonard: ...je vais me rendre.
Le Président (M. Chagnon): Vos regrets aussi sont
considérés pour l'éternité.
M. Léonard: J'ai fait un effort louable pour
protéger la démocratie syndicale pour la base.
Mme Marois: Je pense que la démonstration a
été faite très clairement.
Le Président (M. Chagnon): L'éternité vous
en saura gré. L'article 10.
M. Johnson: L'article 10, M. le Président...
M. Léonard: Est-ce qu'on peut retenir quand même le
jour et l'heure? Si vous parlez d'éternité, il faut se mettre
quand même une référence.
Mme Marois: A peu près 21 h 35. Le Président (M.
Chagnon): Le 9 juin. Mme Marois: Le 9 juin.
M. Johnson: Mais ça dure longtemps, ça,
l'éternité. Non?
M. Léonard: C'est ça. C'est pour ça que je
veux savoir d'où on part.
Mme Marois: Bon! Allez! Passons à l'autre article.
Le Président (M. Chagnon): Genèse.
M. Léonard: À moins que ce ne soit le point noir,
le grand trou noir avant l'explosion, le bang.
M. Johnson: L'article 9 est adopté, M. le
Président?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): Oui, M. le ministre. Nous
sommes à l'article 10.
M. Johnson: On vous remercie. L'article 10 vise à annuler
l'effet de l'article 61 du Code du travail, qui dit qu'une nouvelle
association, qui vient d'être accréditée, peut mettre fin
ou déclarer non avenue une convention collective en vigueur qui avait
été conclue par l'association précédente. Alors,
là, on dit: Bien, ça ne s'applique pas là.
M. Léonard: Pourquoi une nouvelle association? Ils disent
une association. Ce n'est pas une nouvelle.
M. Johnson: Une association, oui. Mais l'article 61 parle...
Mme Marois: L'article 61 du Code du travail.
Le Président (M. Chagnon): Dans le Code du travail.
M. Johnson: Dans le Code du travail, qui est en annexe, auquel se
réfère l'article 10, on parte d'une association
accréditée subrogée de plein droit dans les droits et
obligations qui résultent d'une convention collective en vigueur conclue
par une autre association. Ça, c'est le changement
d'accréditation suite au maraudage qui aurait déjà eu
lieu. L'article 61 loge sur la tête, je dirais, du nouveau syndicat,
entre guillemets,... ce pouvoir de dénoncer la convention collective
conclue par son prédécesseur. Alors, l'article 10 vise à
empêcher un tel comportement, dans le cadre de la convention collective
actuelle, là où il y a eu des changements d'accréditation.
Il y en a eu un petit peu...
Une voix: Oui.
M. Johnson: ...à l'occasion du maraudage du printemps
dernier. Alors, ce qu'on impose, entre guillemets, ce dont on a convenu, c'est
qu'il n'y aurait pas de telle dénonciation par les associations
nouvellement accréditées pour représenter un groupe
d'employés, ce qui, techniquement, leur aurait donné le droit de
grève, alors qu'on est en train de convenir avec tout le monde de
reporter d'un an et demi, avec le gel, puis le un an, l'effet de l'article 61
du Code du travail, qui était de permettre à certains
travailleurs de déclarer un droit de grève même pendant que
ça vient d'être conclu. Alors, ça reporte à la fin,
donc au 30 juin 1993, l'exercice éventuel des droits qui sont
prévus dans le Code du travail pour une nouvelle association: On me
signale que c'était dans la loi 149 aussi. À l'occasion du gel,
on a prévu une telle disposition à l'article 12, à
l'époque. Ça a l'air, mot à mot, la même chose.
Mme Marois: L'article 61 fait vraiment référence au
changement d'accréditation?
M. Johnson: Oui, c'est ça. C'est dans le contexte du
maraudage et du changement d'accréditation.
M. Léonard: Lis-le donc pour les fins du Journal des
débats.
Mme Marois: «Une association accréditée est
subrogée de plein droit dans tous les droits et obligations
résultant d'une convention collective en vigueur conclue par une autre
association - ah oui, d'accord - cependant elle peut y mettre fin ou la
déclarer non avenue par avis écrit transmis à l'employeur
et au commissaire général du travail.» Donc, c'est à
cela qu'on se soustrait, finalement, avec l'article 10, surtout à ce
deuxième alinéa.
Le Président (M. Chagnon): Donc, est-ce que l'article 10
est adopté?
M. Johnson: O.K.? Ça va?
Le Président (M. Chagnon): Adopté?
Mme Marois: Adopté.
M. Johnson: Oui. L'article 11.
Le Président (M. Chagnon): Adopté. J'appelle
l'article 11.
Mme Marois: Bon, le magnifique article 11. M. Léonard:
Le magnifique, oui, oui.
M. Johnson: À l'article 11, il y a un amendement, M. le
Président. (21 h 40)
Mme Marois: II y a un amendement, Jacques. Je pense que tu dois
l'avoir.
M. Léonard: Est-ce qu'il y a un amendement aussi?
Mme Marois: Oui.
M. Léonard: Ah! C'est remplacé. On l'oublie.
M. Johnson: C'est ça, un amendement qui remplace l'article
11 par le suivant: «Lorsque l'association de salariés, liée
par une convention collective dont la date d'expiration est reportée par
entente, est une nouvelle association accréditée à la
suite d'une demande faite conformément à l'article 111.3 du Code
du travail, la convention collective type de cette nouvelle association
s'applique, malgré cet article, à compter du trentième
jour suivant la date de l'entente ou suivant la date de la décision
d'accréd iter si celle-ci est postérieure. »
Alors, si on peut me permettre, c'est le pendant de l'article
précédent où on empêchait, oui, enfin, où on
a convenu que les syndicats s'empêchaient de déclencher un droit
de grève, de dénoncer la convention collective conclue par
l'ancienne association qui couvrait ces travailleurs. Mais là on
aménage, si vous voulez, cette interdiction-là en disant: Bien,
par ailleurs, la convention type du syndicat nouvellement
accrédité auprès de ces employés-là
s'applique en
lieu et place de la convention type qui s'appliquait
préalablement aux travailleurs visés.
Mme Marois: À compter du trentième jour...
M. Léonard: À quel moment ça se passe dans
le temps, ça?
M. Johnson: Le trentième jour après la nouvelle
accréditation...
M. Léonard: Parce que ou bien vous avez signé avec
une association...
M. Johnson: II y a le maraudage, oui.
M. Léonard: Oui, vous avez signé avec une
association existant de plein droit qui n'était pas contestée.
Là, vous avez annulé par la suite le droit de marauder. Alors,
comment se peut-il qu'une nouvelle association intervienne dans le
décor?
M. Johnson: On parle du maraudage qui a eu lieu au printemps
dernier. Il y a tout ce temps-là. Il y a des effets qui...
M. Léonard: Bon, bien, c'est ça. Ma question,
c'est: À quel moment se situe cette demande?
M. Johnson: Avril 1991.
M. Léonard: On parle d'avril 1991?
M. Johnson: Maraudage, nouvelle accréditation,
requête en accréditation auprès du commissaire
général du travail qui octroie l'accréditation. Ça
peut être, enfin, plusieurs mois plus tard. Les séquelles de
maraudage se font encore sentir, il y a encore des demandes
d'accréditation nouvelles devant des commissaires. Lorsque,
éventuellement, l'accréditation sera reconnue, le nouveau
syndicat, disons FTQ dans le secteur de la santé, qui est allé
marauder dans un centre d'accueil CSN, la convention qui va s'appliquer le
trentième jour suivant la nouvelle accréditation, sur la
tête des employés, FTQ maintenant, sera la convention type FTQ du
domaine de la santé plutôt que la convention type CSN. C'est
ça. Le trentième jour après l'octroi, si on veut, de
l'accréditation. Et la dérogation, à l'article 111.3, dont
j'ai fait état dans l'amendement, vise à contrer les dispositions
qui prévoient, par ailleurs, que c'est l'ancienne convention qui
continue à s'appliquer.
M. Léonard: Qu'est-ce que c'est, l'article 111.3? Est-ce
qu'on peut avoir lecture de l'article 111.3?
Le Président (M. Chagnon): Vous lavez à l'article
9.
Mme Marois: À l'article 9? Attendez un peu, je vais le
retrouver, à ce moment-là.
M. Léonard: On l'avait, mais on ne l'a pas lu. C'est
peut-être ça, le malheur qu'on a eu, c'est qu'on...
Mme Marois: On va le lire: Époque de la demande
d'accréditation. «Malgré le paragraphe d de l'article 22,
l'accréditation peut être demandée à l'égard
d'un groupe de salariés des secteurs public et parapublic entre le deux
cent soixante-dixième et le deux cent quarantième jour
précédant la date d'expiration d'une convention collective ou de
ce qui en tient lieu. «Cette convention ou ce qui en tient lieu lie les
parties pour toute sa durée malgré l'accréditation d'une
nouvelle association de salariés. La nouvelle association est
liée par cette convention comme si elle y était nommée et
devient par le fait même partie à toute procédure s'y
rapportant aux lieu et place de l'association
précédente.»
(Consultation)
Mme Marois: est-ce que c'est fréquent qu'on ait des lois
particulières, des lois spécifiques où on s'est soustrait
de l'application du code du travail?
M. Johnson: Je peux passer la parole à l'expert, Me
Brière.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce qu'il pourrait se
présenter, pour le bénéfice du Journal des
débats?
M. Johnson: L'expert, enfin, peut-être, l'historien.
Mme Marois: Oui, Me Brière qui a suivi ça depuis un
long moment.
Le Président (M. Chagnon): II y a tout un catalogue
d'horreurs dans son bureau.
M. Brière: Évidemment, il y a la loi 149 de l'an
dernier, qui comportait les trois mêmes dispositions que celles qu'on
vient de voir et, dans la plupart des cas où on a traité de
façon particulière des conditions de travail dans le secteur
public, on a dérogé d'une façon analogue...
M. Johnson: En 1982, par exemple, en 1981-1982.
M. Brière: Enfin, au cours de plusieurs circonstances que
vous vous rappellerez sans doute.
Mme Marois: Oui, oui, je me souviens très
bien.
Des voix: Ha, ha, ha! M. Léonard: Et
antérieures. M. Brière: Et antérieures.
M. Léonard: Et antérieures aussi, et
postérieures.
M. Brière: Et antérieures aussi, en effet, je dois
dire.
Mme Marois: Mais c'est quand même des situations
exceptionnelles...
M. Brière: Oui.
Mme Marois: ...et ça reste exceptionnel quand même.
Alors, c'est donc exceptionnel ici aussi, on en convient.
M. Brière: Oui, c'est exceptionnel.
Le Président (M. Chagnon): Ce qu'il y a d'exceptionnel,
particulièrement dans ceux-ci, c'est que tout le monde s'est entendu
pour le faire, contrairement aux autres exemples que vous avez
suggérés.
Mme Marois: Oui.
M. Johnson: oui. voyez-vous, c'est par définition...
évidemment, c'est exceptionnel, mais c'est exceptionnel de convenir d'un
gel, c'est exceptionnel de réaménager...
M. Léonard: Ce n'est pas une des causes des
problèmes qui existent qu'au fond, les lois, on peut toujours y
déroger. On connaît ça depuis 1960, disons, de ma
mémoire à moi, de voir qu'à chaque fois qu'il y a des
conventions collectives ce n'est jamais conforme, et on vient mettre dans une
loi, finalement, ce qui est du ressort d'une entente parce que l'entente n'est
pas conforme à la loi. Donc, à toutes fins pratiques, est-ce
qu'il existe une loi? Est-ce que le Code du travail a une valeur
quelconque?
Le Président (M. Chagnon): M. le député de
Labelle, puisqu'on demeure dans le domaine de la théorie et que je sais
que vous êtes un homme cultivé, vous avez sûrement lu ou
vous devriez lire Montesquieu, «De l'esprit des lois».
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Marois: Cela fait un moment, n'est-ce pas?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Chagnon): Le relire...
M. Léonard: Actuellement, je suis dans Chateaubriand.
Le Président (M. Chagnon): Ah! C'est bien. C'est bien.
Mme Marois: Bien, ce n'est pas si mal.
Le Président (M. Chagnon): Mais c'est moins bon pour
l'étude du droit.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Chagnon): C'est excellent, excellente
lecture.
M. Léonard: Les «Mémoires
d'outre-tombe». Les «Mémoires d'outre-tombe», M. le
Président.
Mme Marois: Par contre, pour la langue, c'est excellent.
Le Président (M. Chagnon): Ah, pour la langue,
c'est...
M. Johnson: Chateaubriand?
M. Léonard: Chateaubriand, oui. Ce n'est pas mal.
Ça fait un peu vieillot, mais c'est encore pas mal.
Mme Marois: Ça a quand même bien vieilli,
malgré tout?
M. Léonard: Oui, oui.
Le Président (M. Chagnon): Une relecture de
Montesquieu...
Mme Marois: Montesquieu, vous nous le recommandez, M. le
Président?
M. Léonard: Oui, je pense que ça va être le
suivant.
M. Johnson: Est-ce qu'on peut revenir à l'article 11?
Le Président (M. Chagnon): Sûrement. Mme Marois:
Revenons au Code du travail.
M. Johnson: Oui, au Code du travail ou à la loi qui nous
concerne ici.
M. Léonard: II reste quand même que ça
m'amène à me poser la question: II me semble que le Code
municipal, ça existe. Vraiment, il y a des dispositions auxquelles on ne
peut pas déroger et là on est, sans arrêt, en train de le
faire.
M. Johnson: Non, mais il y a des bills privés. Il y a des
bills privés tout le temps. Il y a des projets de loi privés,
constamment, qui dérogent au Code municipal et à la Loi sur les
cités et villes, on le sait.
M. Léonard: C'est plus des aménagements que
des...
M. Johnson: Oui, si on veut.
M. Léonard: Ce n'est pas important.
M. Johnson: C'est pour refléter une situation
particulière et, si on ne trouve pas que c'est particulier de
négocier, avec 400 000 personnes, un gel, de négocier une
prolongation de six mois, de renégocier une prolongation d'un an, je ne
sais pas ce qui l'est, exceptionnel, là. C'est vraiment ça qui
est en cause ici, c'est les relations de l'État avec ses 400 000
employés. Ce n'est pas banal. Ce n'est pas banal. Alors, je pense bien
que le Code du travail souffre des aménagements, à ce
moment-là.
M. Léonard: Si on poursuit l'analogie, je sais très
bien que dans le Code municipal, à chaque fois que l'on accepte un
projet de loi privé et des dispositions de ce type, on fait bien
attention que les administrés ne soient pas brimés, et c'est le
principal souci du ministre de le faire, tandis qu'ici on dit: Ah, les
représentants se sont entendus, puis les syndiqués, oh!
moyennement importants. C'est l'impression que ça me laisse. En tout
cas, je trouve ça bizarre.
M. Johnson: Moi, je veux bien, oui... Bon. Alors, pour reprendre
l'analogie municipale...
M. Léonard: J'ai vu que M. Brière vous avait
soufflé quelques mots à l'oreille.
M. Johnson: Quelques exemples. Oui, oui, il m'a donné des
exemples. Encore une fois, sa grande connaissance de nos lois...
M. Léonard: Ça, je sais.
Mme Marois: Oui, nous le connaissons bien. (21 h 50)
M. Johnson: ...lui permet avec facilité de faire tout
ça et de nous éclairer davantage. Le Code municipal, c'est une
chose; la Loi sur les cités et villes, c'en est une autre. Mais
Montréal et Québec ont des chartes. Il n'y a pas de
référendum sur un règlement d'emprunt à
Montréal. Est-ce que la démocratie en est bafouée? Enfin,
il y a des Montréalais qui pensent que oui. Mais on n'en sort plus si,
pour des situations comme celle-là, on ne prévoit pas un
régime particulier. C'est un régime assez particulier,
l'État qui négocie avec ses 400 000 employés et qui les
paie avec les fonds publics, avec les taxes.
M. Léonard: Ah! Mais c'est un bel exemple qu'a
apporté Me Brière quand il vous a soufflé à
l'oreille. Bel exemple. Mais ça ne va pas à l'en-contre de ce que
je dis, au contraire. Tout le monde voudrait qu'il y ait des
référendums, qu'il y ait des processus de consultation. Le
problème qu'il y a dans ce contexte - par exemple, vous dites:
Montréal a une charte privée, et Québec -c'est la
difficulté d'arrimer la loi à la réalité dans ce
cas-là. Quand on a pu le faire, par exemple, en ce qui concerne les
dispositions de la loi de l'aménagement, on l'a fait, mais avec trois ou
quatre ans de retard sur la loi générale dans le Québec.
Mais on l'a adaptée cependant, mais ultérieurement. Parce que le
faire dans le cadre de la loi générale, ça aurait
été très difficile à faire et on trouvait que
ça aurait retardé le processus, qu'on trouvait urgent par
ailleurs. Mais ça plaide plutôt dans mon sens, parce qu'on essaie
de généraliser et de rendre la loi plus parfaite, de sorte
qu'elle couvre le plus de cas possible, et non pas, a contrario, de dire qu'une
convention quelconque va contre la loi générale. Au contraire, on
essaie de généraliser.
Mme Marois: C'est ça.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que le code des
cités et villes prévoit des référendums pour des
cas de fusion de municipalités, par exemple?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Chagnon): Lorsqu'il y a eu une
législation concernant la fusion de Hauterive et Baie-Comeau, est-ce
qu'il y avait eu un référendum ou des référendums
avant?
M. Léonard: Non.
Mme Marois: Non.
Le Président (M. Chagnon): Non.
M. Léonard: Non.
Le Président (M. Chagnon): Alors, je présume que,
si le législateur, à ce moment-là...
M. Léonard: C'est un exemple que tout le monde regrette,
qu'on a été forcés d'adopter, et on espère ne pas
être obligés d'y revenir.
M. Johnson: Oui, c'est à cause de Lucien. C'est Lucien qui
a forcé ça.
Mme Marois: On espère que ça ne se reproduira
plus.
M. Johnson: C'est Lucien qui a forcé ça.
M. Léonard: Ce n'est pas nécessairement exact de
cette façon...
Mme Marois: Non. Je pense que... M. Léonard: ...je
peux vous dire.
Mme Marois: ...il en allait de l'intérêt de la
majorité.
Le Président (M. Chagnon): Je cherchais une analogie dans
notre passé législatif.
M. Johnson: La majorité avait l'air pas contente de
l'intérêt qu'on lui vouait.
Mme Marois: C'est parce que l'intérêt à court
terme peut être une chose, mais l'intérêt à moyen et
a long terme est une autre chose.
M. Johnson: c'est ça. alors, à long terme, on est
mieux de s'entendre avec 400 000 personnes que de les décréter
à tour de bras et, en conséquence, on donne suite à une
entente ici, par l'article 11 notamment.
M. Léonard: Ce n'était pas nécessairement
une disposition nécessaire.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 11 est
adopté tel... Est-ce que l'amendement à l'article 11 est
adopté?
M. Johnson: Adopté. Mme Marois: Oui.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 11 est
adopté?
M. Johnson: Adopté. Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 8 est
adopté?
M. Johnson: Adopté. M. Léonard: Ah!
Mme Marois: Oui, il faut revenir à l'article 8 qui
était...
M. Léonard: Là, là, c'est le coeur.
Le Président (M. Chagnon): C'est le choeur de
l'Armée rouge.
M. Léonard: C'est le coeur du projet. (Consultation)
Mme Marois: Cet* article-là, dans le fond, ne s'applique
pas aux sociétés qui sont identifiées ici dans leurs
relations avec leurs syndiqués: Hydro-Québec, la
Société des alcools, la Société des
établissements de plein air du Québec, le gouvernement du
Québec et l'Association des policiers provinciaux du Québec, et
les établissements d'enseignement...
M. Johnson: Privés.
Mme Marois: ...de niveau universitaire. C'est ça.
M. Johnson: Le troisième alinéa aussi. Les
écoles privées.
Le Président (M. Chagnon): Alors, est-ce que l'article 8
est adopté?
M. Johnson: Adopté.
M. Léonard: M. le Président...
Le Président (M. Chagnon): Oui, M. le député
de Labelle.
M. Léonard: ...si je relis l'article, quand on lit le
dernier alinéa: «Le troisième alinéa de l'article
5...», étant donné qu'on a inséré,
après le deuxième, l'alinéa suivant, ça devient le
quatrième alinéa?
Mme Marois: Non. On a modifié le deuxième
alinéa. On a amendé le deuxième alinéa.
M. Léonard: Ah! O.K.
Le Président (M. Chagnon): Voulez-vous me
répéter ça, s'il vous plaît?
Mme Marois: On n'a pas ajouté un alinéa. M.
Léonard: O.K. Correct.
Le Président (M. Chagnon): Je n'ai pas saisi.
Une voix: On ajoute un alinéa à 8, pas à
5.
Mme Marois: Ça va. On s'est compris. C'est parce qu'on a
tout simplement modifié, tu comprends?
M. Léonard: O.K. C'est correct. Ça va.
Le Président (M. Chagnon): Ça va? Ça
m'apparaissait... O.K. Il est tard. Il est tard. Est-ce que l'article 8 est
adopté?
Mme Marois: Ça nous donne une idée de la
complexité, ou le niveau de fatigue est un peu élevé.
Le Président (M. Chagnon): Oui, c'est sûr. Est-ce
que l'article 8 est adopté?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): Adopté.
M. Johnson: Si le député de Labelle pose d'autres
questions comme ça, je vais commencer à le soupçonner de
vouloir retarder nos travaux.
Le Président (M. Chagnon): Tut, tut, tut! M. le
président, je vous exhorte à ne pas avoir ces pensées.
M. Léonard: Ah, bien là, on a du café. Ouf!
C'est du carburant. On peut prendre du carburant.
Le Président (M. Chagnon): Ça s'en vient, ça
s'en vient. Ça va vous réveiller.
Mme Marois: Ça va nous stimuler.
Le Président (M. Chagnon): Nous sommes à l'article
12.
Mme Marois: Bon. O.K.
M. Léonard: Qu'est-ce que c'est que ces accusations de
vouloir ou de dire que je veux retarder les travaux?
Mme Marois: On ne veut pas retarder les travaux. On a
passé un long moment, ce matin, à essayer de comprendre juste ce
dont on parlait.
M. Johnson: Non, non, c'est parce que c'est complexe, c'est une
matière importante. Il y a des droits de beaucoup de gens qui sont
affectés. Non, je prends ça à sa face même. Je
badinais un peu.
M. Léonard: Un peu?
M. Johnson: Un peu.
M. Léonard: Qu'est-ce que c'est que ça, un peu?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Léonard: Que laisse-t-il sous-entendre, M. le
Président?
M. Johnson: Allons-y. L'article 12, M. le Président...
M. Léonard: Ah!
M. Johnson: Je badinais moins que le député, cet
après-midi, sur la loi sur la fête du Canada.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Léonard: C'était excellent, ce que j'ai dit,
hein?
Mme Marois: C'était tout à fait pertinent.
M. Léonard: Ça a eu l'heur de vous faire bondir de
votre siège, je vous ai réveillé. Si j'ai compris, je vous
ai réveillé.
M. Johnson: Ha, ha, ha!
M. Léonard: Très bien.
Le Président (M. Chagnon): Continuons.
M. Johnson: À l'article 12, il y a un amendement.
Le Président (M. Chagnon): II n'y a que
Marivaux pour badiner.
M. Johnson: Vous avez appelé 12?
Le Président (M. Chagnon): Oui, j'ai appelé
l'article 12. Je l'attends.
M. Johnson: II y a un amendement, M. le Président. Dans la
dernière ligne du deuxième alinéa, remplacer les mots
«modifiés - au pluriel - en conséquence» par les mots
«calculés - au pluriel - avec les adaptations
nécessaires». Ça, c'est plus correct, là. C'est la
forme, purement et simplement. On appelle ça une bonification.
M. Léonard: C'est inspiré de Montesquieu, cette
fois.
Le Président (M. Chagnon): Non, de Chateaubriand.
Des voix: Ha, ha, ha! (22 heures)
Mme Marois: Dernière ligne du deuxième
alinéa...
(Consultation)
M. Johnson: Si les députés le souhaitent, je peux
peut-être apporter des explications.
M. Léonard: Oui, parce que c'est ardu. Mme Marois:
Oui.
M. Johnson: À partir du moment où la nouvelle date
d'échéance est le 30 juin 1993, l'application de la loi ferait en
sorte qu'il y a tout un processus qui s'enclenche à partir du cent
quatre-vingtième jour précédant, c'est-à-
dire à partir du 1 er janvier 1993.
M. Léonard: Six mois avant la fin de la date de la
convention, comme il l'est dans le Code du travail.
M. Johnson: C'est ça, avec le début de la phase de
négociation, 111.7, dépôts syndicaux deux mois
après, trois mois après...
Une voix: 30 jours après.
M. Johnson: ...30 jours après, l'échange, enfin le
dépôt patronal, la réponse. Bon. Ce dont on a convenu,
c'est que ça commençait en mai, tout ça. Ça ne
commençait pas en janvier, ça commençait en mai.
M. Léonard: 1993.
M. Johnson: Oui, plutôt qu'en janvier. Et, dans l'article
12, s'il n'y a pas d'entente, enfin, avec les groupes avec lesquels on ne
s'entendrait pas - parce que la loi prévoit qu'on s'entende, c'est 3 %,
1 %, neuf mois plus tard, etc. - à l'égard de la phase de
négociation, ça prévoit que le délai commence le
jour de l'échéance. Ce n'est ni en janvier 1993, ni en mai. Je
pense que c'est le 30 juin que la phase de négociation commence pour le
renouvellement de la prochaine convention.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce qu'il y a des
questions?
M. Léonard: Donc, c'est la dernière phrase du
premier alinéa qui s'applique: «Les parties peuvent toutefois, par
entente...»
M. Johnson: C'est ça, c'est le 1er juillet. Je m'excuse,
je corrige tout de suite, c'est le 1er juillet. «Le jour suivant la date
à laquelle est reportée la date d'expiration», c'est cette
date qui va marquer le début de la phase de négociation, donc le
1er juillet 1993, à défaut d'entente. Dans les ententes, ce qu'on
vise, c'est de prévoir que c'est en mai que tout ça va commencer,
en mai 1993.
Mme Marois: Si on n'avait pas suspendu... pas suspendu, si on ne
s'était pas soustrait aux articles du Code du travail, ça aurait
eu quoi comme effet?
Une voix: Six mois avant...
Mme Marois: Six mois avant.
M. Léonard: Concernant le maraudage?
M. Johnson: Le 1 er janvier.
Mme Marois: Non, ça, ce n'est pas le...
M. Léonard: Non, ce n'est pas le maraudage. C'est le
renouvellement.
Mme Marois: C'est le renouvellement, la négociation.
M. Johnson: La nouvelle négociation pour la convention
collective, vraiment nouvelle, qui prendrait effet à partir du 1er
juillet 1993, cette phase de négociation débuterait le 1er
janvier 1993. Mais là on a une entente. L'article d de l'entente
prévoit que c'est le 1er mai. La prochaine phase de négociation
débutera le 1er mai 1993, dit-on ici. Les propositions syndicales seront
déposées en juin, les propositions patronales en septembre 1993.
Alors, on a tout décalé de quatre mois, à peu près,
plus ou moins. Alors, les lois existantes, le Code du travail, dans la mesure
où il s'applique au secteur public, etc., prévoit toute une
série de dates qui sont celles qu'on évoque: six mois avant,
trente jours plus tard, etc. Alors, il faut, là aussi, au point de vue
des dispositions d'ordre public, les amender pour refléter
l'entente.
M. Léonard: Pourquoi avez-vous fait ça?
M. Johnson: surtout pour couvrir ceux avec lesquels on ne se
serait pas entendus et également pour donner suite à l'entente,
les deux.
M. Léonard: Mais ça a été
discuté et négocié aux tables. La loi selon laquelle
ça commençait le 1er janvier, pourquoi ne l'aurie-vous pas
laissée courir, puis négocier? En d'autres termes, finalement,
vous allez appliquer une nouvelle convention collective seulement à
partir du 1er janvier. L'effet net, ça va être de décaler
le tout de six mois après la date. Vous décalez le processus d'au
moins quatre mois et, dans certains cas, de six mois.
M. Johnson: C'est ça.
M. Léonard: Parce que, quand ça commence le 1er
juillet, c'est six mois dans ce cas-là.
M. Johnson: C'est ça. Alors, on a négocié
ça.
M. Léonard: Vous avez négocié ça?
Mme Marois: Évidemment, c'était une demande
patronale.
M. Johnson: C'est une entente. Enfin, qui a demandé quoi,
là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Léonard: On soupçonne. Est-ce qu'on peut
soupçonner?
Mme Marois: Peut-on avoir des doutes? M. Léonard:
Peut-on présumer?
M. Johnson: On peut présumer qu'on était en
demande.
Mme Marois: Oui.
M. Johnson: On peut présumer qu'on était en
demande, oui. D'accord.
Mme Marois: D'accord.
M. Léonard: Alors, je vous demande pourquoi, donc, vous
vouliez retarder tout le processus.
M. Johnson: Parce que c'est dans notre intérêt.
M. Léonard: Quel est votre intérêt? Puisqu'il
faut aller chercher ça morceau par morceau.
M. Johnson: L'intérêt, ce qu'on recherchait - on le
sait et c'était connu de part et d'autre - c'était la plus longue
prolongation possible. Alors, quant au texte, c'est jusqu'en juin 1993. Quant
à l'espace dont on a besoin pour évaluer de la façon la
plus précise possible les paramètres de la prochaine entente,
nous, on considérait, on essayait de... Évidemment,
écoutez, je vous rappelle que j'ai suggéré une
prolongation de deux ans pour commencer. On règle pour un an dans les
textes, puis il y a quatre mois de plus sur lesquels on s'est entendus. Alors,
ça aussi, c'est un aspect de la négociation qui nous donne le
temps de voir venir les choses. C'est tout ce qui est en cause là. Ce
n'est pas plus compliqué. C'est ça qu'on recherchait en
suggérant deux ans, qu'on a obtenus avec la CEQ, d'ailleurs.
D'ailleurs!
M. Léonard: II n'y aura pas d'élections à ce
moment-là?
M. Johnson: Je ne sais pas.
Le Président (M. Chagnon): Pas avant quatre ou cinq ans,
je suppose, si on en croit...
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Marois: Si on se soustrait à la Constitution dans le
cas présent.
M. Léonard: Oui, parce que, là, on pourrait se
soustraire...
Mme Marois: Parce que, là, c'est la Constitution à
laquelle il faut se soustraire...
Le Président (M. Chagnon): Si les parties en
conviennent.
Mme Marois: ...parce qu'elle prévoit un maximum... Bon,
bien...
Le Président (M. Chagnon): Si les parties en conviennent,
Mme la députée.
Mme Marois: Alors, vous irez vous défendre. Ha, ha,
ha!
Le Président (M. Chagnon): Si les parties en
conviennent.
M. Léonard: Pas de période de maraudage non plus,
si les parties en conviennent.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 12 est
adopté?
Mme Marois: Mais, là, il faut commencer par...
Le Président (M. Chagnon): L'amendement. Vous avez raison,
madame.
Mme Marois: ...l'amendement, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): Je m'excuse.
M. Johnson: Sur l'amendement, il n'y avait pas grand-chose,
là?
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'amendement
à l'article 12 est adopté?
M. Johnson: C'était de la bonification de la langue, de la
formulation.
Mme Marois: Au lieu d'être «modifiés en
conséquence», ils sont «calculés avec les...
M. Johnson: «Avec les adaptations
nécessaires.»
Mme Marois: ...adaptations nécessaires».
M. Johnson: Les délais ne sont pas modifiés, en
fait. Les délais sont de 30 jours, 60 jours, 180 jours. Mais les
délais sont calculés en les adaptant. C'est mieux dit. C'est
ça que ça veut dire.
Mme Marois: Ils sont calculés en les... M. Johnson: On n'a
pas modifié les délais.
Mme Marois: Sauf qu'ils sont décalés dans le
temps.
M. Johnson: On a changé les dates auxquelles les
délais créent des effets.
Mme Marois: Ils sont décalés dans le temps
où ils devaient s'appliquer.
M. Johnson: C'est ça.
Mme Marois: C'est ça, hein?
M. Léonard: C'est une nuance élégante...
Le Président (M. Chagnon): Absolument.
M. Léonard:... je dois l'admettre.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Chagnon): Je trouve que cette commission
est fort civilisée.
Mme Marois: C'est toujours le cas, M. le Président, vous
avez remarqué?
Le Président (M. Chagnon): Absolument.
Mme Marois: Alors, moi, ça va pour l'amendement.
M. Léonard: Pour l'amendement.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Mme Marois: Oui, ça va pour l'amendement.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 12 est
adopté?
Mme Marois: Là, on commence à avoir des
problèmes avec cette question de suspension du Code civil... pas du Code
civil, du Code du travail.
M. Léonard: Plus ça va, pire c'est.
Mme Marois: Plus on avance, je veux dire... Est-ce qu'on en a
encore beaucoup d'articles où on va, comme ça, se soustraire au
Code du travail...
M. Johnson: Non, non. Il n'y en a plus.
Une voix: Pas vraiment, peut-être quelques-uns, vers la
fin.
Mme Marois:... même si c'est entériné par les
parties? Vous savez, parfois, les représentants des institutions ont
tout intérêt à préserver leur poste, leur rôle
et leur fonction, sans être dérangés, justement, en se
soustrayant aux grandes lois générales.
M. Léonard: M. le Président, vous voyez que j'ai
convaincu ma collègue.
Mme Marois: Oui, parce que, là, je trouve que ça
commence à en faire beaucoup, beaucoup.
M. Léonard: Est-ce que ma collègue veut revenir et
voter sur division sur 9, 10, 11, 12?
Mme Marois: J'ai toujours un peu de difficultés à
revenir sur des...
M. Léonard: Mais il y a une logique dans tout
ça.
Mme Marois: Oui, il y a une logique.
M. Léonard: Finalement, on se soustrait aux dispositions
du Code.
Mme Marois: C'est ça.
Le Président (M. Chagnon): Implacable. Implacable.
M. Léonard: Pardon?
Le Président (M. Chagnon): Une logique implacable.
Mme Marois: Oui. Mais, là, ce serait vraiment notre
trop-plein qui ferait en sorte qu'ici ce serait sur division par rapport au
fait qu'on aurait dû le faire tout au long.
M. Léonard: Bien, on voit les conséquences.
À partir du moment où on dit: Ah! On laisse passer 9...
Mme Marois: C'est ça.
M. Léonard:... on a la main dans le tordeur, comme on dit.
(22 h 10)
Mme Marois: Oui, exactement, tout à fait.
Le Président (M. Chagnon): Alors, est-ce que l'article 12
est adopté?
M. Léonard: Je suis convaincu que les syndiqués ou
les représentants des syndiqués avaient quelques regrets de
prolonger de quatre mois, de six mois.
M. Johnson: Je n'ai pas trouvé.
M. Léonard: Vous n'avez pas trouvé?
M. Johnson: Non.
M. Léonard: Ce sont des renseignements de première
main que vous me livrez là?
M. Johnson: Comment?
M. Léonard: Ce sont vraiment des rensei-
gnements de première main que vous me livrez là?
Mme Marois: Comme il est aux premières loges,
j'imagine...
M. Johnson: Oui, oui. Moi, j'ai trouvé l'atmosphère
très sereine à travers tout ça. Je cherchais une exception
pour avoir une réponse complète, mais c'était très,
très serein, un respect, une crédibilité qu'on s'accordait
de part et d'autre, qui a permis d'en arriver à une entente. Alors,
là-dessus, aussi.
M. Léonard: Mais il me semble qu'au début c'est
vous qui aviez dit: C'est zéro.
M. Johnson: C'était 1 %. C'était 1 %.
M. Léonard: M. le Président, le ministre avait dit
effectivement qu'il n'y avait pas d'augmentation.
M. Johnson: C'était 1 %.
M. Léonard: Vous avez commencé à 1 %?
M. Johnson: C'était 1%. Quand même!
M. Léonard: C'était 1 %. Ça a monté
à 3 %, puis il a intégré l'autre 1 % au bout de...
Mme Marois: l'autre 1 % plus tard, après un gel.
M. Johnson: Tout ça alors qu'on devait 4 %.
Le Président (M. Chagnon): On n'est pas ici pour juger de
l'obligation de moyens, mais plutôt de l'obligation de
résultat.
Mme Marois: Enfin, on légifère...
M. Léonard: Bien, si c'est l'obligation de
résultat, il y a quelques problèmes de la part du
président du Conseil du trésor...
Mme Marois: C'est ça.
M. Léonard: ...parce qu'il est parti en lion, puis il a
fini moins faraud. Ha, ha, ha! C'est le moins qu'on puisse dire.
M. Johnson: C'est quoi, le problème?
M. Léonard: Ah! Je n'ai pas dit que c'était un
problème. J'ai juste décrit une situation et des
comportements.
M. Johnson: On a conclu une entente. C'était ça,
l'idée.
Le Président (M. Chagnon): II faut avouer que c'est rare,
dans une négociation qu'une ou l'autre des parties part avec son point x
ou y, puis arrive à la fin de la partie avec le même point.
M. Léonard: II y en a qui font plus de chemin que d'autres
et qui ont la langue plus longue en arrivant.
M. Johnson: Évidemment, écoutez, je ne veux pas
éterniser, je ne veux pas allonger le débat, mais on se souvient
que, de l'autre côté de la table, on exhibait ma signature. C'est
peu commun. Et on est arrivé, en bout de piste, à conclure sur la
base d'autres choses que ce qu'on avait signé. C'est autre chose,
là, que ce qu'on avait signé.
Mme Marois: Je ne répéterai pas au président
du Conseil du trésor ce que je lui ai dit cet après-midi, M. le
Président. Il admettra d'entrée de jeu que c'était un peu
cavalier et ça présentait des risques assez élevés.
Cela étant dit, on constate avec lui...
M. Johnson: Que ça a marché.
Mme Marois: ...le résultat auquel on est
arrivé.
M. Johnson: Oui.
M. Léonard: Bien, son 1 %, il l'a donné pareil.
Mme Marois: Oui. Tout à fait. M. Johnson: 125 000
000 $.
M. Léonard: Au fond, c'est ce qui avait été
entendu l'an dernier qui est le résultat.
Mme Marois: Oui.
M. Léonard: Effectivement, je dois convenir que
c'était mieux comme ça.
Mme Marois: C'est préférable. Je pense qu'il n'y a
pas personne qui va être en désaccord avec ça.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 12 est
adopté?
Mme Marois: Nous allons d'abord adopter l'amendement.
Le Président (M. Chagnon): C'est fait. M. Johnson:
Oui. Mme Marois: C'est fait.
M. Johnson: Calculés en conséquence avec les
adaptations. Ça va?
M. Léonard: Calculés en conséquence.
Mme Marois: Calculés en conséquence avec les
adaptations. Tout ça, ça va. C'est juste mon
hésitation...
M. Léonard: Alors, tu l'acceptes sur division.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 12 est
adopté?
Mme Marois: On va l'adopter, parce qu'il faut être
cohérents.
M. Johnson: Je vais expliquer ce qui est arrivé. M. le
Président, à ce moment-ci, je me permets...
Mme Marois: C'est ça. La prochaine fois, on sera un petit
peu plus prudents.
M. Johnson: ...avant que nous ne passions à l'article
13... Mme la députée de Taillon se souviendra que, ce matin,
séance tenante, nous avons modifié le libellé...
Le Président (M. Chagnon): De l'article 7. M. Johnson:
...d'un amendement à l'article 7. Mme Marois: Oui.
M. Johnson: Vraiment, il y avait un problème de
formulation. Suite aux questions et réponses, nos conseillers se sont
aperçus qu'il fallait modifier ça. Ça a été
fait séance tenante, au crayon.
Mme Marois: II nous a été déposé.
M. Johnson: Ça a été reproduit
mécaniquement. On l'a distribué. On en a disposé. Depuis
ce temps-là, au lieu de faire ça séance tenante, les
heures de répit aidant, on a constaté qu'il fallait nettoyer
même ce texte-là qui a été composé
rapidement, ce matin.
Mme Marois: Sur l'article 7?
M. Johnson: Oui, l'article 7. Alors, j'amènerais un
amendement pour remplacer l'article 7 tel qu'il existe, tel qu'on l'a
adopté ce matin.
M. Léonard: Est-ce que le secrétaire va être
d'accord?
M. Johnson: On va lui demander.
M. Léonard: Quels sont les problèmes de
procédure pour modifier un article déjà adopté?
Le Président (M. Chagnon): Le consentement.
M. Johnson: Le consentement. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Johnson: II n'y a pas de problème avec la
procédure s'il y a consentement. Autrement, ça va aller à
la prise en considération du rapport en Chambre. À moins qu'on
fasse motion, à la rigueur, s'il n'y a pas consentement, et que la
majorité des parlementaires se prononce dans ce sens-là.
Mme Marois: On constatera que nous avançons. Ça
reste un peu laborieux parce que complexe et technique, mais...
M. Johnson: Oui, mais c'est justement, si on le distribuait, on
verrait tout de suite, Ça va être limpide là.
Mme Marois: Oui, d'accord. M. Johnson: Ah bon!
D'accord.
Mme Marois: Je n'en doute pas, mais je veux juste terminer mon
idée plus générale...
Le Président (M. Chagnon): Allez, allez, Mme la
députée de Taillon.
Mme Marois: ...pour constater qu'il y a un fignolage et une
amélioration assez substantielle à apporter au projet de loi qui
est devant nous, de telle sorte que peut-être que la réflexion
plus longue sur le texte aurait été nécessaire avant qu'il
ne soit abordé en commission. Mais, enfin. Je comprends que c'est
toujours les aléas...
M. Johnson: II y a les délais. On a conclu,
évidemment, l'entente le 21 mai. C'est signé, c'est
paraphé le 21 mai, ça. Alors, on ne pouvait pas rédiger le
projet de loi avant qu'on s'entende le 21 mai. Alors, c'est le temps,
évidemment, disponible qui a fait défaut. C'est bien
évident.
M. Léonard: En tout cas, M. le Président de la
commission, j'espère que...
M. Johnson: Si on avait réglé le 14
février...
M. Léonard: ...le président du Conseil du
trésor ne fait pas ça dans le but de retarder nos travaux ce
soir.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Marois: On espère qu'il n'a pas l'intention de
ralentir même nos travaux.
Le Président (M. Chagnon): J'avoue que j'y songeais.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Chagnon): Je commençais à y
songer.
M. Johnson: Ça serait un peu fort, quand même!
Alors...
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que j'ai votre
consentement pour revenir à l'article 7?
Mme Marois: Expliquez-nous, là. Oui, oui, il n'y a pas de
problème, on va revenir sur l'article 7.
Le Président (M. Chagnon): Alors, il y a consentement.
M. Johnson: D'accord. Merci. Alors, remplacer l'article 7 par le
suivant: «Tout montant forfaitaire calculé selon un pourcentage
maximal de 1 % de chacun des taux et échelles de salaires, prévu
par une convention collective liant un organisme public et une association de
salariés, en vigueur le (indiquer ici la date d'entrée en vigueur
de la présente loi) ou expirée avant cette date, cesse
d'être versé dès qu'il l'a été pour une
période de douze mois.»
Alors, c'est tout ce qu'on expliquait tout ce temps-là à
l'égard de la cessation obligatoire du forfaitaire après 12 mois.
C'est tellement mieux dit, tout ça, là...
Mme Marois: Vous trouvez vraiment?
M. Johnson: ...que toutes les autres versions.
M. Léonard: Vous déchirez. Tout le reste est
déchiré.
M. Johnson: Bien, l'article 7 serait amendé. M.
Léonard: Tous les autres articles 7.
M. Johnson: II serait remplacé par le suivant.
Mme Marois: Tous les articles 7 précédents.
Le Président (M. Chagnon): On a trouvé une version
un peu plus compliquée.
Mme Marois: C'est ça que j'allais dire. On ne s'est pas
simplifié beaucoup la vie, là.
Le Président (M. Chagnon): C'est plus clair.
Mme Marois: Peut-être que c'est plus clair. On va le relire
tranquillement.
M. Johnson: On y réfère tellement ailleurs qu'il
faudrait être sûr qu'au moins, lorsqu'on en prend connaissance, ce
soit clair et que ça ne laisse de doute nulle part.
M. Léonard: C'est vrai que c'était laborieux dans
l'autre.
Mme Marois: Oh oui! Mais regarde celui-là, ce n'est pas
nécessairement...
M. Léonard: Je le dis en toute déférence
pour les experts qui l'avaient écrit, je dois dire.
Le Président (M. Chagnon): On n'a pas de misère
à se convaincre de leur niveau d'expertise.
Mme Marois: Puis très élaborée. Ha, ha, ha!
Le problème, c'est que ça devient un peu compliqué,
là.
(Consultation)
M. Léonard: C'est indifférent de savoir à
quel moment cette période de 12 mois commence? (22 h 20)
M. Johnson: Oui, c'est ça, parce que ça varie. On a
donné l'exemple tout à l'heure: HydroQuébec, ça va
commencer en juillet prochain. D'autres, la plupart, c'était juillet
dernier. Il y en avait même avant juillet dernier.
M. Léonard: Bien oui, ceux avec qui vous vous êtes
entendus, vous avez imposé...
M. Johnson: Non, non, il n'y avait personne avant juillet. Ce
n'est pas vrai.
M. Léonard: Vous vous êtes entendus au mois
d'avril?
M. Johnson: Ça a commencé en juillet.
C'était pour le gel, ça. On disait, ce matin, qu'il y a des gens
qui ont été en avance sur le secteur public, mais c'était
pour le gel.
Mme Marois: C'était pour le gel. M. Johnson: Pas
pour le 1 %.
Mme Marois: Comme Hydro, ils n'avaient pas eu le 1 %,
c'est-à-dire Hydro et toutes les autres sociétés, ce
n'était pas leur cas.
M. Johnson: Non, c'est ça.
Mme Marois: C'était d'autres ententes que
celles-là. (Consultation)
M. Léonard: lorsqu'il a été versé en
un seul versement, au fond, il l'a été pour une période...
c'était le forfaitaire de l'année. c'est ça que ça
veut dire.
M. Johnson: C'est ça.
M. Léonard: Ou pour la durée de la convention.
M. Johnson: C'était pour un an. Ce n'était pas pour
la durée de la convention. Je dirais que c'était...
M. Léonard: Ma conception d'un forfaitaire, c'est un
montant, «lump sum payment».
M. Johnson: C'est ça.
M. Léonard: C'est ça, et c'est drôle que,
tout à coup, on arrive et ça doit être versé sur une
période de 12 mois.
M. Johnson: Oui, mais on peut... M. Léonard: C'est
presque un salaire.
M. Johnson: Vous pouvez acheter une voiture 20 000 $ et la payer
pendant quatre ans ou vous pouvez faire un chèque de 20 000 $,
évidemment, chez le détaillant. C'est le même principe.
M. Léonard: Oui, mais on ne parle pas de montant
forfaitaire, à ce moment-là. On parle d'une série de
paiements de...
Le Président (M. Chagnon): Le montant forfaitaire indique
une chose; la façon dont on le verse, c'est une autre question.
M. Léonard: Vous dites «calculé selon un
pourcentage maximal de 1 %». Ça pourrait être moins? Il y a
des conventions où c'est moins?
M. Johnson: Ça ne peut pas être plus. M.
Léonard: Moins que 1 %?
M. Johnson: Non, l'idée, c'est que ça ne peut pas
être plus...
M. Léonard: Ça ne peut pas être plus, mais
c'est 1 %.
M. Johnson: À ma connaissance, il n'y en pas qui sont
moins que ça.
M. Léonard: Alors, pourquoi ne dites-vous pas: 1 %, point?
C'est quoi le sens du mot «maximal»?
Le Président (M. Chagnon): Le contraire de
«minimal».
M. Léonard: Pardon?
Le Président (M. Chagnon): C'est le contraire de
«minimal».
M. Léonard: Oui, mais «minimal», il y aurait
autre chose. Si on dit que tout le monde a 1 %, pourquoi emploie-t-on le mot
«maximal»?
M. Johnson: C'est parce que c'est comme ça. C'est par
référence à la formulation qu'on retrouvait dans la
convention collective qu'on a conclue en octobre 1989, où on voulait
prémunir nos employés contre une hausse de l'inflation
excédant 5 % juin 1991 sur juin 1990, compte tenu de... Voyons donc!
Le Président (M. Chagnon): Du taux d'inflation.
M. Johnson: Non. Je vais le trouver, là. Une voix:
De l'IPC.
M. Johnson: Non. Ha, ha, hal De l'introduction de la TPS et de
son effet sur l'indice des prix à la consommation. Et on
prévoyait, à l'époque, que ça ne pouvait pas
être plus que i % qu'on versait à ce titre-là. donc,
c'était 4 % sur échelle plus 1 %, maximalement aussi,
d'indexation en examinant décembre 1990 sur décembre 1989.
ça a été 5 % éventuellement, cette
inflation-là; donc, on a donné 1 %. il y avait également
le versement d'un pourcentage maximal de 1 % à l'égard de la
protection contre l'inflation excédant 5 % juin 1991 sur juin 1990. ii
s'est avéré que ça a été 6 %, ça a
donné 1 %. si ça avait été 7 % ou 8 %, peu importe,
c'était 1 % maximal. alors, c'est pour ça, on reprend la
description du forfait. il est de 1 %, parce que la convention collective de
1989 disait que c'était un pourcentage maximal de 1 % de chacun des taux
et échelles de salaires qui pouvait être versé à
compter du 1 er juillet.
M. Léonard: Bon. C'est un peu...
M. Johnson: Alors, c'est l'image miroir. C'est ça, on
traîhe ça, là.
M. Léonard: On traîne ça.
M. Johnson: Oui, pour qu'on sache qu'on parle toujours de la
même chose. C'est juste ça, l'idée.
M. Léonard: C'est «tout le monde le fait,
fais-le donc». C'est ça.
M. Johnson: II faut parler de ce forfaitaire-là. Est-ce
qu'on peut concevoir qu'il y en avait d'autres, à d'autres titres, des
forfaitaires? Certaines primes pour certains employés... Il faudrait
relever ça.
M. Léonard: Bien, c'est parce que, en mettant le mot
«maximal», ce que ça veut dire, c'est que, finalement,
ça pourrait être moindre, mais ce ne l'est pas dans les faits,
c'est 1 %. Mais le législateur peut être redondant, si je
comprends?
M. Johnson: Mais il faut l'appeler par son nom. Autrement dit,
c'était 1 %, c'est un paiement... Il faut l'appeler par son nom et son
nom, c'est «pourcentage maximal de 1 % de chacun des taux et
échelles». C'est comme ça qu'on se promène avec la
description caractéristique de ce paiement-là pour le distinguer
des autres forfaits qui peuvent être traînés dans le
portrait, vous me passerez l'expression.
M. Léonard: Ce qui serait explosif, ce serait de mettre
«minimal».
Le Président (M. Chagnon): Mais ce serait le contraire de
ce que le législateur a voulu dire.
M. Léonard: o.k. l'autre chose, le 1 % s'applique aux taux
et échelles. des taux de salaires, c'est des taux horaires, je suppose.
c'est à ça que vous faites référence?
M. Johnson: Ça peut être des taux hebdomadaires.
Enfin, ça varie. Ça dépend des classes d'emploi.
M. Léonard: Taux hebdomadaires ou...
M. Johnson: ii y a des gens à l'égard desquels
c'est un taux horaire; d'autres, c'est des taux annuels; d'autres, c'est des
taux hebdomadaires. ça dépend des classes d'emploi. on a un petit
peu de tout.
M. Léonard: Oui, mais ça s'exclut parce que, si
vous avez une échelle de salaire, c'est 1 % de l'échelle.
M. Johnson: oui, mais il y a des gens qui ne sont pas dans des
échelles. il y a des taux uniques. chez nos ouvriers, par exemple, un
taux unique...
M. Léonard: C'est ça. Donc, c'est horaire.
M. Johnson: ...horaire. Alors, c'est des gens qui ont des taux et
d'autres ont des échelles, sont dans des échelles.
M. Léonard: Comme il y a de plus en plus de contractuels,
de non-permanents, ça va avoir cours de plus en plus.
M. Johnson: Même là, ces gens-là, on les
rémunère par rapport à la classe d'emploi
correspondant...
Mme Marois: Oui, ils sont classés selon le type de travail
qu'ils...
M. Johnson: ...à ceux qui sont logés dans une
échelle ou qui reçoivent un taux horaire ou hebdomadaire.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 7 est
adopté...
M. Johnson: Adopté. Merci.
Le Président (M. Chagnon): ...tel qu'amendé?
Mme Marois: Oui. Ça va.
Le Président (M. Chagnon): Merci. Nous revenons à
l'article 13.
Mme Marois: C'est vraiment re-re-re... M. Léonard:
Mais il y a...
Mme Marois: Attendez un peu, il y a une autre question, M. le
Président. C'est vraiment
ré-ré-ré-réamendé.
M. Léonard: II y a «(indiquer ici la date
d'entrée en vigueur de la présente loi)».
Le Président (M. Chagnon): Oui, oui. M. Johnson:
Pardon?
M. Léonard: Si la présente loi entre en vigueur
seulement le 30 septembre, est-ce que, ça ne poserait pas de
problème?
M. Johnson: Pourquoi vous dites ça?
M. Léonard: Parce que je ne veux pas présumer de la
date d'entrée en vigueur de la présente loi.
Une voix: C'est le jour de la sanction. L'entrée en
vigueur, c'est le jour de la sanction.
Le Président (M. Chagnon): La date de la sanction... Vous
pourriez peut-être nous indiquer quand vous suggérez qu'on devrait
la sanctionner. Ça nous aiderait.
M. Léonard: Non, non, non. Mme Marois: Non.
Le Président (M. Chagnon): Alors, nous revenons à
l'article 13. L'article 7 est adopté.
Personnes non comprises dans une unité de
négociation
M. Léonard: O.K. Ça va.
Le Président (M. Chagnon): À l'article 13, on a un
amendement.
Membres et personnes à l'emploi des organismes
publics
M. Johnson: Avant d'arriver à l'article 13 comme tel,
j'avais un amendement à suggérer dans le titre qui se lit:
«1. Membres et personnes à l'emploi des organismes
publics».
Une voix: C'est à la fin, ça.
Mme Marois: Est-ce qu'on ne revient pas aux titres, à la
fin...
M. Johnson: Ça va être à la fin, ça?
D'accord.
Le Président (M. Chagnon): Absolument, Mme la
députée, vous avez raison.
Mme Marois: ...il me semble, de la loi?
M. Johnson: On en reparlera éventuellement. Parfait.
Le Président (M. Chagnon): Oui, absolument, Mme la
députée, vous avez raison. Nous reviendrons à la fin.
Mme Marois: À l'occasion, je préside, parfois, des
commissions.
Le Président (M. Chagnon): Bien oui!
M. Johnson: On est dans une suite logique. Il faut changer les
titres et tout ça...
Mme Marois: C'est quand même plus rare que ça l'a
été.
Le Président (M. Chagnon): Les titres, la
numérotation, on fait tout ça à la fin.
Mme Marois: Voilà.
M. Léonard: C'est quoi, l'article 13?
M. Johnson: Bravo! L'article 13.
Mme Marois: C'est parce que le ministre souhaitait qu'on modifie
le titre, mais c'est à la fin de la loi. Une fois qu'on a fait toute la
loi, on revient sur chacun: sur les titres, sur la numérotation et tout.
Avant qu'on aborde même l'article 13.
Le Président (M. Chagnon): Alors, l'article 13, tel
qu'amendé.
M. Johnson: A l'article 13, j'ai un amendement, M. le
Président, qui se lit ainsi: 1. remplacer les deux dernières
lignes du premier alinéa par ce qui suit: «pour une période
d'au moins trois mois à compter du 1er avril 1993, ces taux,
échelles et primes ne peuvent être majorés de nouveau de
plus de 1 %». 2. ajouter l'alinéa suivant: «tout montant
forfaitaire équivalant au montant visé par l'article 7 cesse
d'être versé aux personnes auxquelles s'applique le présent
article dès qu'il a été versé pour une
période de douze mois».
(Consultation)
Le Président (M. Després): M. le ministre. (22 h
30)
M. Johnson: Ici, évidemment, on vise les administrateurs
d'État, les cadres et les non-syndiqués. C'est la disposition qui
embrasse tous ces gens-là qui ne sont pas compris dans toutes les
unités d'accréditation avec lesquelles on a convenu et on
conviendra de nouvelles conditions de travail, conformément à
l'entente du mois de mai.
Les amendements. Le premier, de la façon dont le premier
paragraphe de l'article 13 se lit, premier alinéa, à la toute
fin, on voit qu'à compter du 1er avril les taux auraient pu être
majorés d'au plus 1 % pour l'éternité. Très,
très rentable, très rentable comme disposition. Mais ce n'est
pas, évidemment, ça qu'on voulait faire. C'était pour
trois mois, au moins. Après ça, on verra.
Mme Marois: L'amendement vient préciser que c'est pour
trois mois.
M. Johnson: Que c'est pour une période d'au moins trois
mois.
Mme Marois: Au moins.
M. Johnson: Oui. Après ça, ça suivra en gros
les paramètres dont on conviendra, évidemment, avec le
reste...
Mme Marois: Dans le cadre de négociations ou
d'ententes.
M. Johnson: ...de notre personnel, effectivement. Alors,
ça, ça règle le problème.
Mme Marois: C'est essentiellement, évidemment, le
même cadre, les mêmes éléments de l'entente...
M. Johnson: Toujours. Parfaitement. Mme Marois: ...qu'il y
a eu avec l'ensemble. M. Johnson: Parfaitement.
M. Léonard: Mais quel a été le traitement
des cadres, dirigeants, etc.? L'an passé, vous avez fait un gel qui
s'appliquait à partir du 1er janvier...
M. Johnson: Plus que ça.
M. Léonard: Du 1 er janvier 1991.
M. Johnson: Janvier 1991, les syndiqués ont eu 5 %.
M. Léonard: Oui.
M. Johnson: 4 % plus 1 %.
M. Léonard: Oui.
M. Johnson: Avant le forfaitaire. Les 4 % dont je parlais, plus 1
% pour l'inflation de 1990. Les cadres, eux, sont décalés de six
mois. C'est donc au 1er juillet qu'on procède aux ajustements de la
rémunération.
M. Léonard: Ils ont bien eu...
M. Johnson: Ils ont eu 2,5 % au lieu de 5 %.
M. Léonard: L'an passé, oui.
M. Johnson: Ils ont eu 2,5 % au lieu de 5 %. C'est comme
ça.
M. Léonard: Pour un an. Donc, c'était pour un an,
les 2,5 % au lieu de 5 %?
M. Johnson: Oui, c'est ça. Alors, ils n'ont pas eu de gel,
ils ont eu moins. Alors, tout le monde va décoller ensemble en juillet,
3 %.
M. Léonard: O.K. Alors, ils ont eu 2,5 %, en quelque
sorte...
M. Johnson: Les cadres ont payé, entre guillemets, non pas
par un gel. Parce que, autrement, si on voulait être logique, les cadres
auraient dû avoir 5 % le 1er juillet pour un an, donc, jusqu'en juillet
qui vient, et là ne rien avoir jusqu'au 1er janvier 1993, et là
avoir 3 % et avoir 1 % le 1er octobre 1993. On n'a pas fait ça. On a
plutôt donné 2,5 % sur échelle, six mois après que
les syndiqués, eux, ont eu 5 %. Alors, ils ont eu 2,5 % de moins que ce
qu'ils auraient normalement eu à cette date-là.
M. Léonard: Alors, pour six mois. C'est ça.
M. Johnson: Oui, c'est ça. Oui, alors, ils ont 2,5 % pour
un an, pendant que les autres ont 5 % pour 18 mois. Et là, tout le monde
décolle à 3 % sur cette nouvelle base-là, le 1er juillet
qui vient. C'est une façon de le faire. On remet tout le monde... On
remet les horloges à la même heure, de cette
façon-là. À l'époque, les cadres ne l'ont pas
apprécié, mais, évidemment, la compensation, c'est que
ça dure 12 mois au lieu de 18 mois à un taux moindre. Ça
revient à peu près au même.
Mme Marois: Quand nous avons eu l'étude des crédits
du Conseil du trésor, on se souviendra que les collègues du
côté ministériel avaient soulevé la question de
montants forfaitaires assez généreux qui avaient
été versés aux cadres. Je le rappelle pour les fins de nos
travaux. Et ce que j'essaie de me rappeler, c'est à quelle
période de référence ça s'appliquait, ces montants
forfaitaires, parce qu'ils étaient, évidemment, beaucoup plus
importants que la hausse moyenne dont nous parle le ministre.
Je me souviens qu'il nous avait expliqué que ce n'était
pas le cas et tout ça, mais est-ce que c'était parce que
c'était la période sur laquelle ça s'appliquait ou si
c'était des cas particuliers qui faisaient qu'en moyenne les cadres
avaient été traités de la même façon que les
syndiqués et même moins bien, si on suit son raisonnement de tout
à l'heure?
M. Johnson: C'est que la rémunération des cadres,
à tous les niveaux et dans tous les réseaux, comporte, comme
telle, une portion de progression dans l'échelle - il y en a, là
- pour évoluer vers le haut de l'échelle, comme pour les
syndiqués, d'ailleurs, et une portion au mérite, forfaitaire
celle-là; elle n'est pas intégrée dans l'échelle.
Dans le réseau de la santé, c'est 2 % qui sont
dégagés. C'est en général 2 %. C'est 1 % maintenant
dans les commissions scolaires...
M. Léonard: 2 % de la masse... Mme Marois: 2 % de
la masse. M. Léonard: 2 % de la masse salariale?
Mme Marois: De la masse des cadres, je pense. C'est 2 % de la
masse salariale des cadres.
M. Johnson: C'est 2 % de la masse salariale des cadres dans le
réseau de la santé, dégagés au titre d'être
redistribués de façon inégale au rendement, selon un
classement d'évaluation. C'est la même chose dans
l'éducation, à cette différence près que seuls les
directeurs généraux ont ce régime, les autres cadres ayant
décidé, par leurs associations de cadres, qu'ils
préféraient non pas avoir 2 % de la masse salariale
distribués inégalement pour tout le monde, mais
1 % distribué également à tout le monde. De la
O'Keefe pour tout le monde! Bon. Alors, ça, c'est un choix qu'ils ont
fait. Ils refusent de se distinguer les uns des autres, ils sont tous aussi
performants les uns que les autres. Donc, tout le monde devrait avoir 1 % de
plus comme forfait. Moi, je veux bien. Alors, c'est ça qu'on fait.
Enseignement supérieur, 2 %; fonction publique: 2,5 %, les cadres
supérieurs; 2 %, les cadres intermédiaires. Autres
administrations, administrateurs d'État, etc., là, c'est de
l'ordre de 2,5 %. Bon.
Ce qui était en cause, à l'époque, je le rappelle,
je l'ai dénoncé vertement, j'en ai tancé mon
collègue, c'est qu'il a comparé - on ne le nommera pas - la
rémunération totale des hauts administrateurs au 1er juillet
1991... Quand je dis «totale», c'est le salaire de base, la
progression dans l'échelle et le forfait au titre du rendement, lequel
rendement avec le bonus est relié à l'année
précédente. Ce n'est pas pour l'année 1991 que ces
gens-là ont ça. Le bonus est payé à la fin de
l'année de référence. Il a comparé cette somme
globale avec le salaire de base de l'année d'avant.
Alors, ce qu'on peut admettre, c'est que, déjà, il y a une
grosse différence. On ne comparait pas les mêmes choses avec les
mêmes choses. Ça a donné 13 %. Bien oui, 13 %. Qu'est-ce
que vous voulez que j'y fasse? Alors, il y avait tous les bonus, tous les bonis
et toute la progression d'échelle d'une année comparés
avec le salaire de base de l'année d'avant. C'est sûr que
ça donne 13 %. La réalité, c'est que c'était 5,2 %
ou 5,3 %, de mémoire, là, qui avait été globalement
pour les 131 personnes en cause leur progression salariale d'une année
à l'autre pendant que, pour les syndiqués, avec
l'équité salariale, avec les relativités salariales, avec
les progressions dans l'échelle, puis avec le 4 %, plus le 1 % - on ne
parle pas du forfait encore - c'était un petit peu plus que 6 %.
Alors, vous me permettrez de ne pas avoir vu de scandale parce que la
haute administration a eu 5,2 %, puis le syndiqué a eu 6 %. Je trouvais
ça scandaleux qu'on accrédite la thèse qu'il y avait eu 13
% dans la haute administration, alors que c'était autour de 6 % chez les
syndiqués. Alors, ça a été une leçon de
choses pour moi, cet épisode-là. Je vous laisse tirer les
conclusions. Alors, c'est ça, la longue réponse à votre
courte question.
M. Léonard: Vous avez dit, tout à l'heure, que...
Le ministre a dit tout à l'heure - pardon, M. le Président - que,
dans le secteur de l'éducation, la prime au rendement était
réduite à 1 % pour les administrateurs.
M. Johnson: Pour les cadres qui ne sont pas des D.G., il n'y a
pas de prime au rendement.
M. Léonard: Pas de prime au rendement?
M. Johnson: Non. Après consultation avec toutes ces
associations-là...
M. Léonard: Puis le 1 % est réparti
également à tout le monde.
M. Johnson: ...tout le monde a 1 % en forfait, 1 % sur
l'échelle. On a donné 1 % sur l'échelle. C'est
ça.
M. Léonard: Donc, ça a été
intégré et il n'y a pas de prime au rendement.
M. Johnson: II n'y en aura plus jamais. Bien, en tout cas. Ils
ont préféré avoir ça plutôt que de distribuer
2 % à tout le monde.
Mme Marois: C'est ce qu'il souhaiterait.
M. Johnson: Plutôt que de distribuer 2 % de la masse
inégalement en forfait, ils ont dit: On aime mieux 1 % pour tout le
monde. J'ai dit: C'est correct. Ça revient au même,
essentiellement.
M. Léonard: Bien, ça ne revient pas au
même.
M. Johnson: Non, non, financièrement... M.
Léonard: Vous avez sauvé 1 %, vous. Mme Marois: Mais
c'est un forfait.
M. Johnson: ...non, non. Forfait... Une minute, là. 1 %
intégré dans l'échelle à terme-Une voix:
Intégré.
Mme Marois: Non, non. C'est un forfait. M. Johnson:
...versus 2 % en forfait... Une voix: II s'ajoute au salaire. M.
Johnson: ...distribués inégalement. Mme Marois: Au
lieu d'avoir dégagé...
M. Johnson: Financièrement... Ah, la règle, au
pouce, là, c'est que c'est à peu près la même chose,
que tout le monde ait 1 % ou que quelques-uns aient 2 %, d'autres 4 %, d'autres
0 en forfait. En forfait. Parce que l'effet d'échelle, ce n'est pas
négligeable, la récurrence. (22 h 40)
Mme Marois: Oui.
M. Johnson: Une fois qu'on hausse les échelles de tout le
monde de 1 %, il y a un coût constant.
M. Léonard: Ce que le ministre dit, c'est
que c'était la même chose que 2 % de forfaitaire. Le 1 %,
à long terme, fait que c'est la même chose que 2 % de
forfaitaire.
Le Président (M. Després): C'est ce que j'ai bien
compris, monsieur.
M. Léonard: Ça me paraît un peu bizarre.
Mme Marois: C'est parce que ça ne se peut pas presque,
non?
M. Léonard: C'est un 2 % qui se renouvelle à chaque
année.
Mme Marois: C'est ça.
M. Léonard: Ce n'est pas équivalent.
Mme Marois: Parce que ces 2 % qui se dégagent, j'imagine
que ça dépend, enfin, de la planification financière, des
contraintes, etc. Une année, ça pourrait être 2, 5 %; une
autre année, ça pourrait être 1, 5 %.
M. Johnson: Non, non, non, non. C'est 2 %. On m'avait
rappelé qu'au point de vue historique c'est à l'occasion des
décrets de 1982 qu'ils ont été...
Mme Marois: Vous savez, je n'ai pas souvenir de ça,
là, mais...
M. Johnson: On m'a rappelé qu'à l'occasion des
plafonnements salariaux de 1982, des récupérations, les cadres,
dans leur classe salariale, ont vu leur rémunération en niveau
fixée à 98 % de ce qu'elle était. Il y a eu un choix, puis
une négociation, je pense bien, à l'époque. Il y a eu un
choix de dire: Au lieu d'avoir 100 %, on va avoir 98 % en niveau et un 2 % de
notre masse salariale qui va se dégager qui va être
distribué au mérite. Alors, c'est un 2 % qui fait partie de leur
rémunération, mais qui n'est pas distribué sur la
tête de tout le monde de la même façon et c'est un forfait,
d'ailleurs. Ça varie. C'est ça.
Mme Marois: Ça va. Ça, c'est une chose, mais vous
dites: Ce 2 %, si on exclut certains cadres de l'éducation,
évidemment, il est distribué au mérite et il n'est pas
intégré à la fin de l'année sur laquelle il
s'applique, il n'est pas intégré aux conventions. Donc, on
recommence l'année suivante, l'un ayant eu 2 % une année,
l'année suivante; il pourrait ne rien avoir comme il pourrait avoir 4
%...
M. Johnson: C'est ça, absolument.
Mme Marois:... parce que sa performance s'est nettement
améliorée, bon, etc. Mais est-ce que j'ai compris que, dans le
cas des cadres de l'éducation, le 1 % - qui, lui, s'applique sans
évaluation au mérite d'aucune espèce de façon,
c'est tout le monde a le 1 % - lui, serait intégré à
l'échelle?
M. Johnson: Dans l'échelle, c'est ça. Ça a
été l'échange, là.
M. Léonard: Mais vous dites que c'est...
M. Johnson: Ou bien on maintenait un régime de
rémunération où, tous les ans, on prenait 2 % de la masse
et on les distribuait inégalement ou alors on abolissait ce
régime et on disait: Bon, cette année - en mai 1991? C'est l'an
dernier, en 1990; j'ai sauté une année - tout le monde va avoir 1
% sur échelle. Alors, ils ont dit: O. K., merci beaucoup, et ça a
fini là. C'est ça qu'ils ont eu. Alors, leur niveau a
été haussé de 1 % pour toujours. On ne peut pas avoir les
deux, on ne peut pas restaurer...
M. Léonard: Non, je suis d'accord.
M. Johnson: Mais ça, c'est pour les cadres scolaires, sauf
les D. G. qui, eux, maintiennent le régime avec les 2 %.
M. Léonard: Est-ce que j'ai bien compris que ce 1 %
intégré à l'échelle équivalait à 2 %?
Il me semble que ce n'est pas du tout la même chose.
M. Johnson: Ce qu'on dit, c'est que l'effet financier pour nous,
comme payeurs, de hausser de 1 % la base, le niveau, de façon
récurrente...
Mme Marois: Ah, je comprends.
M. Johnson:... c'est aussi dispendieux, à terme, en
déboursés que de distribuer 2 % sous forme de forfait.
Mme Marois: On ne rajoute pas chaque année 1 %?
M. Johnson: Non, non, non, non, absolument pas. Non, ils l'ont eu
une fois pour toutes.
Mme Marois: C'est le 1 % qu'ils ont accepté un jour et il
se continue, puisqu'il est intégré à leurs
échelles. Voilà. Ça va? O. K.
M. Johnson: C'est ça, on les a haussés de 1 % pour
une fois.
Mme Marois: II y avait une nuance qui, moi, m'échappait,
là.
M. Johnson: Alors, ils sont 1 % en avance pour toujours sur ce
qu'ils auraient eu autrement.
Mme Marois: Tu comprends? Alors, là, ça
équivaut...
M. Léonard: mais ces 2 %, il me semble quand même
que le forfaitaire se répétait d'année en année, en
quelque sorte. le gouvernement l'aurait déboursé à titre
de 2 %. j'ai de la misère à... il me semble que c'est difficile
que...
M. Johnson: C'est 2 % sur 98.
M. Léonard: ...ce 2 %, même non
intégré, équivaille à 1 % intégré.
C'est beaucoup plus, il me semble, mais enfin!
M. Johnson: Oui, c'est ça. D'une part, les 2 % sous forme
de forfaitaire, c'est 2 % de 98 - pour revenir à mon exemple, en niveau
- alors que le 1 %, il est dans la base et toutes les augmentations de salaire
sur échelle, les 3 %, les 4 %, peu importe...
Mme Marois: C'est ça.
M. Johnson: C'est sur 101...
Mme Marois: 99.
M. Johnson: ...pardon, sur 99 pour cette classe d'employés
là. Alors, quand on pousse ça, là, on me signalait que la
différence, ce n'est pas du simple au double.
M. Léonard: Disons qu'au-delà de... Oui, ce n'est
pas du simple au double.
M. Johnson: Mais c'est plus proche d'être krf-kif que du
simple au double.
M. Léonard: Moi, j'aurais tendance...
M. Johnson: On m'avait montré des chiffres. Ça
m'avait presque impressionné.
Mme Marois: Ha, ha, ha! il a l'air de dire que ce n'est pas peu
dire.
M. Johnson: ...parce que ce n'était pas parfaitement
équivalent, mais ce n'était pas du simple au double, non plus.
Ça a été assez intéressant de voir comment
ça se comporte.
M. Léonard: Ça doit prendre des actuaires assez
équilibristes pour quand même démontrer que c'est la
même chose.
M. Johnson: Oui, oui, mais enfin!
M. Léonard: enfin, bon! mais, au-delà de ça,
ça veut dire que le gouvernement a abandonné, pour ces personnes,
la prime au rendement.
Mme Marois: C'est ça.
M. Léonard: Quelle est l'évaluation que vous en
faites après quelques années? Ça fait, disons, 10 ans que
ça a été implanté. Est-ce que c'est un bon
système? Est-ce que vous portez un jugement positif ou si vous
êtes vraiment indifférent?
M. Johnson: On est justement en train d'évaluer ça.
C'est assez intéressant. C'est cette semaine ou mardi dernier?
M. Léonard: Ah, c'est une question qui méritait
d'être posée, si je comprends.
M. Johnson: Ce matin. Les journées sont tellement pleines,
vous n'avez pas idée. J'ai même entendu...
Mme Marois: Ah oui, on a idée. Inquiétez-vous
pas.
M. Johnson: ...l'Opposition plaider pour qu'on dépose un
projet de loi faisant du 1er juillet la fête du Canada au Québec.
La seule province au Canada...
Mme Marois: Ha, ha, ha!
M. Johnson: ...où on aurait ce régime-là.
C'est extraordinaire!
M. Léonard: Le ministre se «filibuste»,
là.
Mme Marois: Ha, ha, ha!
M. Léonard: Ha, ha, ha!
M. Johnson: Alors, la journée a été
variée. La journée a été passablement
variée.
Mme Marois: Diversifiée.
M. Johnson: C'est ce matin, au Conseil du trésor, qu'on a
initié une étude, justement, de la rémunération
variable, au rendement, comment c'est administré, comment c'est
géré. Est-ce que, comme je l'ai déjà vu - pour ne
pas être trop long - dans un organisme sans but lucratif...
C'était un centre d'accueil, c'était sans but lucratif.
Mme Marois: C'est ça.
M. Johnson: C'est dans le secteur public. J'ai déjà
été sur un conseil. Ça m'avait frappé de voir que
la direction, lorsqu'elle recevait les 2 %, les distribuait absolument
également à tout le monde, en forfait, sous prétexte que
c'est un petit groupe, que tout le monde se connaît et que tout le monde
travaille bien fort. Alors, tout le monde était un A+ ou tout le monde
était un
C, tout le monde était un quelque chose, mais tout le monde avait
la même chose. Ça m'avait assez frappé, ça, de voir
que cette rémunération différentielle n'était pas
traitée comme telle. Bon, alors, c'est un endroit où, de toute
évidence, ça ne marchait pas. Ou, alors, ça motivait tout
le monde. Je ne sais pas, là, peu importe. Ça avait l'air de
motiver tout le monde. Ha, ha, ha! Tout le monde travaillait très
fort.
Mais, dans le vrai monde, il y a des A, il y a des B et il y a des C.
Ça, je pense bien que... C'est relatif. Et la gestion de ce facteur de
rémunération, de cet élément de
rémunération, s'il doit signifier quelque chose, doit amener les
gestionnaires à regarder de très près leur personnel,
à l'évaluer, à en discuter avec lui, à classer 30 %
dans les A, puis je ne sais pas combien dans les B, puis tant pour cent dans
les C et à distribuer le forfait, enfin, surtout aux A et un peu aux B,
et les C n'en ont pas. Sachant que le C, c'est un rendement satisfaisant compte
tenu de l'emploi, le B est un peu meilleur et le A est exceptionnel, pour
simplifier.
Alors, il faut vraiment regarder comment ça se comporte, tout
ça. C'est une série, enfin, je dirais, d'anecdotes un petit peu
partout qui ont été portées à mon attention, qui
m'ont amené à regarder ça de plus proche, de façon
organisée, parce que, vraiment, il y avait toutes sortes de
façons, à droite et à gauche, de gérer ça.
Il y avait de la O'Keefe pour tout le monde dans certains endroits et il y
avait de grosses différences dans d'autres. Il y avait une drôle
de modulation dans certains autres établissements. Toutes des bonnes
raisons.
Mais ça m'amène à dire qu'il faut le regarder de
près parce que c'est censé être un système qui
permet aux gens d'évaluer leurs troupes, de les récompenser en
conséquence, alors que ça ne se fait pas uniformément.
Ça devrait être assez uniforme, dans le fond. On devrait avoir une
distribution qui a un peu d'allure, un peu prévisible. Ce n'est pas
ça du tout qu'on observe, soit dans les réseaux, soit dans une
région, soit dans un établissement. Alors, on va regarder
ça.
M. Léonard: Si le ministre me permet, sans intention
malicieuse, assurément...
M. Johnson: Non, non, je n'ai jamais pensé ça.
M. Léonard: ...dans le domaine universitaire,
effectivement, on assiste à la même volonté
d'évaluer, par exemple, les gens qui sont dans la recherche ou les gens
qui sont dans l'enseignement, qui font des publications. Et les
universités américaines essayaient de classer tout le monde, ont
essayé de classer tout le monde. Effectivement, les très bons
chercheurs, par exemple, font, je ne sais pas, moi, quelque chose comme 60 % de
la recherche et aboutissent, dans 60 %, même parfois plus, des cas,
à des résultats très positifs. Vous avez 60 % qui sont des
moyennes ordinaires et puis 20 % de mauvais, et c'est une courbe qu'on a
constatée un peu partout. Lorsqu'on ne voulait pas ou qu'on refusait
d'évaluer, on avait des situations comme celle que vous décrivez.
Mais la réalité était, cependant, très standard: 20
% d'excellents, 60 % de moyens et 20 % de médiocres. En gros.
Mme Marois: La loi des moyennes, là...
M. Léonard: Mais les 20 % peuvent se discuter, 20 %, 25
%...
Mme Marois: Oui, oui
M. Léonard: ...dépendant où on situe la
barre, mais c'est une courbe de Gauss à peu près...
Mme Marois: C'est ça. M. Léonard:
...là-dessus.
Mme Marois: En tout, hein? (22 h 50)
M. Léonard: Oui, et c'est très, très
intéressant de voir comment il y a des comportements qui s'ajustent
là-dessus. C'est pour ça que je vous posais la question parce
que, au fond, les primes au rendement, il y en a de très fortes dans les
universités américaines, dans le domaine de la recherche; elles
produisaient des effets majeurs et, quand il y avait ces systèmes, il y
avait des publications qui en sortaient au bout du compte.
Mme Marois: Ce qui faisait que ça stimulait les meilleurs
pour...
M. Léonard: Ah oui! Ça stimule beaucoup les
meilleurs. Ils se distancient par rapport à la masse.
Mme Marois: Bon. À l'article 13.
M. Johnson: Alors, l'article 13, M. le Président.
Le Président (M. Després): Oui. L'amendement est-il
adopté?
M. Audet: Adopté.
M. Léonard: L'amendement...
Mme Marois: On va... Il y a deux...
M. Johnson: oui, c'est ça. alors, il y avait le fait qu'on
ne voulait pas donner 1 % pour l'éternité, là.
c'était pour au moins trois mois, ce qui laisse soupçonner que
ça peut être
n'importe quelle sorte de période d'au moins trois mois. Donc,
ça va suivre les paramètres généraux. C'est
ça qu'on envisage. Aussi bien le dire. Deuxièmement, on
prévoit le versement du 1 % pour pas plus que 12 mois.
Mme Marois: Où place-t-on l'alinéa... M.
Léonard: Oui. Avant ou après?
Mme Marois: ...justement, qui fait état, là, d'une
période de 12 mois? Est-ce qu'on le place à la fin de l'article
13?
Une voix: On l'ajoute.
M. Johnson: Ajouter l'alinéa suivant. Ajouter à
l'article 13, on l'ajoute. C'est ça.
M. Léonard: À la fin de l'article. Mme Marois:
À la fin de l'article 13. M. Johnson: Oui. Ajouté.
Mme Marois: C'est parce que ce n'est pas indiqué.
M. Johnson: Non, mais ce n'est pas nécessaire.
Mme Marois: Oh, habituellement, oui. «Ajouter, à la
fin», on le précise parce que sinon...
Une voix: À la fin, on peut l'ajouter. M. Johnson:
Si vous insistez.
Le Président (M. Després): On peut. Oui, on ajoute
donc...
M. Johnson: Ça m'apparaît être un
pléonasme, mais...
Mme Marois: C'est parce que l'alinéa
précédent, là... Non?
M. Johnson: Si on ne sait pas où le mettre, oui.
M. Léonard: On peut l'ajouter au début.
M. Johnson: Autrement, on l'insérerait, on ne l'ajouterait
pas.
M. Léonard: On peut l'ajouter au début. Mme
Marois: Ou... M. Léonard: À la fin. C'est plus clair. M.
Johnson: Oui, oui.
Mme Marois: C'est ça.
M. Léonard: Ça va. Bien. Je sais.
Le Président (M. Després): Oui. L'amendement est-il
adopté?
M. Johnson: Ha, ha, ha! C'est votre contribution...
Le Président (M. Després): M. le
député de Labelle, l'amendement est adopté?
Mme Marois: Oui. C'est adopté, M. le Président.
M. Johnson: Adopté.
Le Président (M. Després): Donc, est-ce que
l'article est adopté tel qu'amendé?
M. Johnson: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Després): Adopté. L'article
14.
M. Johnson: Article 14, il y a un amendement. C'est celui-ci,
j'espère.
Mme Marois: Est-ce que c'est le même qu'on a
déjà?
M. Johnson: L'amendement, M. le Président, que
j'amène ici, c'est: 1. remplacer le premier alinéa par le
suivant: «quiconque est habilité à déterminer les
taux et échelles de salaires ainsi que les primes de cadres ou autres
membres du personnel d'un organisme public non compris dans une unité de
négociation et ne faisant pas partie du personnel de la fonction
publique doit, pour une période de 12 mois à compter de 1992, de
1993 ou de 1994, fixer ces taux, échelles et primes en appliquant des
taux d'augmentation n'excédant pas ceux prévus par le premier
alinéa de l'article 13». 2. ajouter, après le
deuxième alinéa, le suivant: «le troisième
alinéa de l'article 13 s'applique à l'égard des cadres et
des autres membres du personnel visés par le présent
article».
Mme Marois: Bon, alors, on va lire l'article parce qu'on devient
tout mêlés. Voyez-vous, je ferai remarquer que... Ha, ha, ha! Vous
l'avez vu aussi, hein? Je voulais faire remarquer aux membres de la commission
que, dans le cas présent, on a dit: «Ajouter, après le
deuxième alinéa», qui était le dernier alinéa
dans le cas présent. Ça va.
M. Léonard: Alors, il faudrait dire, plutôt
qu'à la fin, après le deuxième alinéa.
Mme Marois: Ah, c'est ça. Après le deuxième
alinéa. On applique la formule...
M. Léonard: «II en est de même pour
quiconque...»
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que vous adoptez
l'amendement, M. le député de Beauce-Nord?
M. Audet: Ça va bien.
Le Président (M. Chagnon): Nous sommes tous fiers de
vous.
Une voix: C'est la continuation de l'article 13.
Le Président (M. Chagnon): Oui, parce que c'est 14.
Mme Marois: C'est celui qu'on a corrigé tantôt,
là. Maintenant que nous comprenons bien les méandres de la loi,
on peut plus facilement passer d'un article à l'autre en voyant un peu
où ça nous mène. Mais, encore une fois, il y a au moins
trois références, ici, à d'autres articles que celui
auquel on s'adresse nommément, hein?
Le Président (M. Chagnon): II y a les statuts refondus,
à part ça.
Mme Marois: Pardon?
Le Président (M. Chagnon): II y a les statuts refondus
à la fin.
Mme Marois: En plus, oui. On retourne aux statuts refondus, mais,
enfin, c'est normal.
M. Léonard: Moi, j'ai une question. Comment se peut-il
qu'on aille jusqu'en 1994 pour commencer à appliquer la loi ou les
dispositions, 3 %, etc.? Il me semble que c'est aller très loin dans le
temps parce que toute cette économie des rémunérations,
d'augmentation ou de modification de rémunération a
commencé en 1991, en quelque sorte, l'an passé, et là on
se retrouve à modifier 1993, commençant en 1992, 1993 ou 1994.
Ça va finir de s'appliquer en 1995, dans ce cas-là, la
dernière année. Est-ce parce qu'il y a des contrats? C'est
quoi?
M. Johnson: L'univers que ça recouvre, c'est celui
d'ententes ou de contrats avec du personnel cadre; c'est ça qui est en
cause. Le contrat aujourd'hui en vigueur ne prévoit pas les mesures dont
on a convenu avec les syndiqués l'an dernier, surtout celles dont on
parle ici, et ils ne sont donc pas sujets, dans le cadre du contrat qui est en
vigueur, à ces mesures de 3 % pour neuf mois, puis 1 % après
ça, etc.
Alors, quiconque, un administrateur, un organisme ou une régie,
a, dans les membres de son personnel, une telle personne ainsi visée
devra, dans les situations où même ça peut n'être
qu'en 1994... Effectivement, quelqu'un peut être en poste, qui a un
contrat de trois ans qui a commencé l'an dernier ou un contrat de quatre
ans qui a commencé en 1990; c'est seulement en 1994 que va s'offrir
l'occasion d'appliquer à cette personne-là les paramètres
qui sont ici. C'est ça qu'on vise. C'est une situation qu'on retrouve
chez les cadres, le personnel d'encadrement, certaines personnes à
contrat, dont, d'ailleurs, en général, les conditions de travail
sont publiées dans la Gazette officielle, etc. Toute personne non
syndiquée comme telle, mais l'exemple que je vous donnais pour 1994,
c'est celui-là qu'on pouvait imaginer.
Le Président (M. Chagnon): D'autres questions, M. le
député de Labelle?
M. Léonard: Oui. Quand vous dites: «Quiconque est
habilité», là, je comprends que c'est la grande disposition
générale, la clause pas grand-père, mais la clause
générale pour couvrir tout ce que vous n'avez pas frappé
jusqu'ici. C'est ça.
M. Johnson: On est dans la section où on parle des
organismes publics et on touche les administrateurs d'État, les cadres,
ces gens-là. L'univers qu'on vise, c'est celui-là: toute personne
non comprise dans une unité de négociation, section III.
Mme Marois: Toutes les personnes qui ne seraient pas
syndiquées.
M. Johnson: C'est ça. Alors, premièrement, on est
dans les membres et personnes... le personnel des organismes publics.
Deuxièmement, on verra les juges et députés;
troisièmement, les professionnels de la santé, toutes les
catégories de personnels qui ne sont pas syndiqués.
M. Léonard: Oui, d'accord, vous en faites des
catégories différentes. Mais ici, vous touchez, à
l'article 13, les administrateurs - c'est les administrateurs II, II! ou IV que
l'on vise - les dirigeants et membres d'organismes publics, etc. Donc,
là, ce sont des cadres supérieurs et même des dirigeants
d'entreprises. Dans le cas de 14, là, c'est vraiment autre chose. C'est
quiconque est en charge. Vous faites une obligation à celui qui est en
charge de viser tout ce qu'on ne vise pas autrement. C'est la clause
générale.
M. Johnson: C'est-à-dire que 13, c'est la haute
administration...
M. Léonard: 13, c'est les dirigeants.
M. Johnson: 14, c'est les non-syndiqués autres que ceux
qui sont couverts dans 13.
M. Léonard: Toute espèce de cadres... M.
Johnson: Qui ne sont pas dans 13.
M. Léonard: Qui ne sont pas dans 13, mais là on
prend des cadres de catégorie subalterne.
M. Johnson: Tous les non-syndiqués qui ne sont pas dans
l'article 13. C'est eux qui sont visés.
M. Léonard: Est-ce que les professionnels...
M. Johnson: Et ce qui n'est pas dans la fonction publique. (23
heures)
M. Léonard: Les professionnels sont tous syndiqués,
ceux qui sont permanents, nécessairement?
M. Johnson: Bien, au Trésor, ils ne le sont pas.
Mme Marois: Mais non, 13 fait référence aux
«autres membres du personnel de la fonction publique».
M. Johnson: De la fonction publique, oui.
Mme Marois: Et 14, c'est quiconque... Là, on fait
référence à celui qui est habilité à
décider et à agir,
M. Léonard: Oui, mais ceux qu'il vise, ce sont ses
subalternes.
Mme Marois: Oui.
M. Léonard: Donc, là, on...
M. Johnson: Oui, excusez-moi. L'amendement prévoit bien
que c'est les gens qui ne font pas partie du personnel de la fonction publique.
C'est ça qu'on a ajouté, notamment.
M. Léonard: «Non compris dans une
unité...»
M. Johnson: On a effacé le chevauchement qui pouvait
exister entre 13 et 14.
Le Président (M. Chagnon): Ce sont des organismes publics
ne faisant pas partie de la fonction publique tels que définis à
l'article 1 du projet de loi. Donc, on a les universités
là-dedans, on a le reste. Paragraphe 4° du premier article.
Mme Marois: «Non compris dans une unité de
négociation et ne faisant pas partie du personnel de la fonction
publique.»
M. Léonard: Est-ce que c'est ici que l'on vise les
personnels des universités? Non, on les a exclues, les
universités, tout à l'heure.
Mme Marois: On les a exclues.
Le Président (M. Chagnon): Non, elles sont là.
Elles sont là.
M. Léonard: C'est ici qu'ils sont, dans les
universités?
M. Johnson: Excusez-moi?
M. Léonard: Est-ce que les gens qui ne sont pas compris
dans une unité de négociation, exemple: les cadres de
l'université...
M. Johnson: L'Université de Montréal. M.
Léonard: ...c'est ici qu'ils sont? M. Johnson: Oui. Mme
Marois: Oh! M. Léonard: Oh!
Mme Marois: Ça couvre beaucoup de monde, ça,
là!
M. Léonard: Bien, c'est ce que je dis. C'est vraiment la
clause générale.
M. Johnson: Bien, ça couvre les gens qui ne sont pas
syndiqués et qui ne sont pas visés par l'article 13, et qui sont
en dehors de la fonction publique.
Mme Marois: Ce qui est confondant - on pourra reprendre - c'est
que, quand on lit la section I, l'article 1, Interprétation, là,
on voit: «Pour l'application de la présente loi, sont des
organismes publics». On ne dit pas, évidemment, s'applique
à, mais on détermine tous ces organismes-là et on reste
toujours sous l'impression, tout le temps qu'on travaille, qu'on passe à
travers la loi, que ceux-là sont tous concernés au début
par les règles générales. Puis, là, on se rend
compte...
M. Johnson: Par 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, que ce n'est pas le
cas.
Mme Marois: ...que, là, on les exclut les uns après
les autres pour les réintroduire d'une autre façon.
M. Johnson: D'accord, oui.
Mme Marois: Ce qui fait qu'à un moment donné on ne
sait plus quel article couvre qui. J'avoue qu'ici, moi, je n'avais pas
pensé du tout à ceux qui étaient dans les
universités.
M. Johnson: D'accord. Mais la députée aurait raison
si on disait, à l'article 1: La présente loi s'applique à
tous les employés de tous les organismes suivants: 1e,
2°, 3°, 4°, 5°...
Mme Marois: Voilà!
M. Johnson: ...et qu'on avait les articles 1 à 12, puis
que ça finissait là. Or, ce n'est pas le cas.
Mme Marois: Mais ce n'est pas ça.
M. Johnson: On définit les organismes publics. Là,
il y a des classes de personnel là-dedans.
Mme Marois: C'est ça, oui.
M. Johnson: Alors, il y a fonction publique, il y a hors fonction
publique, puis, à l'intérieur de ces deux classes-là,
l'une dans l'autre, en dehors de la fonction publique, il y a des
syndiqués et des non-syndiqués. Et la, on va arriver à des
gens qui émergent ailleurs, genre les juges, les députés,
les personnes nommées par l'Assemblée, enfin...
M. Léonard: Alors, là, on touche tous les cadres,
par exemple, de cégep?
M. Johnson: Oui.
M. Léonard: Des commissions scolaires?
M. Johnson: Oui.
M. Léonard: De tout le réseau de la
santé?
M. Johnson: Oui.
M. Léonard: Ou bien ça vient tout à
l'heure... Non. Tout le réseau de la santé, tous les cadres?
M. Johnson: Oui, ça, 13, 14, c'est les personnels
d'encadrement, je dirais, essentiellement.
Mme Marois: Et, à 17, parce qu'il faut quand même
voir les distinctions qu'on va faire plus tard, quand on parle des
professionnels de la santé, à ce moment-là, ce sont les
médecins, les spécialistes, les dentistes...
M. Johnson: Les médecins, les dentistes.
M. Léonard: Ah, c'est des conventions
particulières.
Mme Marois: O.K., bon.
M. Johnson: Enfin, les gens avec lesquels on négocie, avec
lesquels la RAMQ négocie les tarifs, puis les objectifs tarifaires.
Mme Marois: D'accord. Ça, c'est le bloc 3 qu'on verra
tantôt.
M. Léonard: Je ne sais pas où... Mme Marois:
Oui, je sais ce que...
M. Léonard: J'avais une question à poser au
ministre par rapport à ceci...
Mme Marois: C'est là qu'il faut la poser.
M. Léonard: On parle - c'est évoqué dans
toutes sortes de discours, de temps à autre, épisodiquement - de
décentralisation des négociations. Il y a des collègues du
ministre même qui l'ont évoqué. J'ai cherché
où je pouvais vraiment poser la question, puis, à plusieurs
recoins, oui, on peut la poser. Je vais la poser ici. On touche les cadres
sur...
M. Johnson: Pourquoi? Pourquoi?
M. Léonard: C'est parce que, comme c'est là, on
touche les catégories de personnes, les strates à travers tout ce
qui est organisme public, l'État, la fonction publique, les organismes
publics ou parapublics. Il y a les syndiqués, il y a les dirigeants, il
y a les cadres. Donc, là, c'est des strates que l'on prend. Mais,
lorsqu'on prend les secteurs les uns après les autres, par exemple, le
secteur universitaire, le secteur collégial, le secteur des commissions
scolaires, le secteur de la santé... mettez-les tous quand on parle de
décentralisation des négociations de conventions collectives, je
pense que l'on prend chacun de ces secteurs-là. Est-ce que le ministre
peut faire le point ici sur sa pensée en ce qui concerne la
décentralisation des négociations de conventions collectives? Je
sais qu'il y a des collègues qui nourrissent...
M. Johnson: Je ne pensais pas faire le point ce soir
là-dessus, sinon pour dire que, tant qu'on ne décentralise pas la
détermination de la rémunération, c'est bien difficile de
décentraliser. Or, on n'est pas en passe de décentraliser la
rémunération. Donc, on est loin de la décentralisation des
négociations au sens où on l'entend. Mais on peut souhaiter qu'il
y ait de plus en plus de capacité, puis de souplesse, d'arrangements
locaux pour refléter la réalité des établissements.
Ça, c'est important.
M. Léonard: Oui.
M. Johnson: On vient de le voir avec la CEQ au titre du
décrochage scolaire. C'est des initiatives locales, avec les parents,
l'école du lieu, les gens autour. Ça, c'est parfaitement ouvert,
et la loi 37 permet un tas de choses comme ça, de toute façon. La
pratique est loin derrière ce que la loi permet en matière de
négociations locales. Il y a des expériences dans le
réseau de la santé, qui ont été tentées dans
certains établissements, qui ont introduit une flexibilité
remarquable dans l'organisation du travail.
Mais, là, il ne faut pas confondre décentralisation et
reflet des préoccupations locales, des négociations, donc,
ententes ou organisation du travail pour refléter les besoins des
clientèles spécifiques. Sur les 900 établissements dans le
réseau de la santé, il n'est pas évident qu'il y en ait
même 2 qui sont parfaitement comparables, où on peut transposer le
modèle de l'un dans l'autre établissement. Alors, c'est des
êtres humains qui s'occupent d'êtres humains dans des lieux
physiques tous différents les uns des autres. Il faut laisser de la
place pour que ça se fasse, mais la négociation, le normatif
lourd, la rémunération globale, les régimes de retraite,
droits parentaux, disparité régionale, ça, là,
vraiment, il n'est pas question, à ce moment-ci, de décentraliser
ça, n'est-ce pas?
M. Léonard: Bon. Je reviens à ce que le ministre
vient de dire, bon, les salaires, les retraites et ce qu'il entend par du
normatif lourd. J'aimerais savoir exactement ce que ça veut dire.
M. Johnson: La tâche des enseignants, les horaires, le
nombre d'heures par semaine, les heures de travail, les congés...
Une voix: Fonds de pension.
M. Léonard: Ça, c'est du normatif lourd.
M. Johnson: Bien oui.
M. Léonard: C'est ce que vous appelez du normatif
lourd.
M. Johnson: Oui, oui.
M. Léonard: Alors, pas question de décentraliser
ça.
M. Johnson: Effectivement, on n'est pas dans un système
où il y a un payeur et où on va commencer à éclater
vers chaque établissement ou chaque région, chaque entité
qui regroupe un ou des établissements, la détermination des
échelles salariales, à Drummondville par opposition à
Saint-Hyacinthe.
M. Léonard: Mais c'est parce que j'essaie...
M. Johnson: C'a déjà existé, ça. C'a
été rapatrié parce que ça introduisait des
distorsions extraordinaires.
Mme Marois: Mais, dans la perspective où, justement, on a
commencé à procéder avec - je ne sais pas comment on
l'appelle dans le jargon; j'ai oublié les termes à cet
égard - si on parle du normatif lourd, il y a un certain nombre d'autres
clauses sur lesquelles on laisse de la latitude ou on laisse la
responsabilité au niveau local ou à un niveau
décentralisé. C'est quel type de clauses, actuellement? Puis
est-ce qu'on va dans le sens d'augmenter le nombre de clauses de cet ordre qui
seraient discutées, débattues sur une base locale ou
régionale?
Le Président (M. Chagnon): C'est un sujet
extrêmement intéressant qu'on devrait retrouver davantage dans
l'élaboration des nouvelles politiques en termes de lois qui devraient
circonscrire les relations du travail dans les secteurs public et parapublic.
Exemple: vous vous rappelez que nous étions - à tout le moins,
dans mon cas, dans le vôtre aussi, je pense - assez près de
l'ensemble de la législation qui s'appelait, à l'époque,
la loi 37...
Mme Marois: Oui.
(23 h 10)
Le Président (M. Chagnon): ...qui avait été
mise sur pied, là, il y a cinq ou six ans, et avec laquelle on travaille
encore. Ce questionnement-là, qui est sain en soi, devrait davantage
être fait au moment soit des crédits du ministère, du
Conseil du trésor ou encore par interpellation, ou encore au moment
où le gouvernement serait susceptible de modifier son approche
législative à l'égard de son propre rôle et du
rôle de ses partenaires, particulièrement les syndicats,
évidemment, dans ce cas-là, et les milieux patronaux aussi, parce
qu'il y a des groupes patronaux, dans l'élaboration d'une nouvelle
politique de négociation.
Mme Marois: C'est vrai, on peut le voir sous cet angle-là,
sauf qu'actuellement... C'est un vote ou un quorum?
M. Léonard: C'est un vote?
Une voix: Possiblement un vote sur la motion.
Le Président (M. Chagnon): On va venir nous avertir.
Mme Marois: Oui. Mais c'est qu'actuellement on débat, par
contre, dans le secteur de la santé et des services sociaux...
M. Léonard: Les ministériels sont
fatigués.
Mme Marois: ...toute la loi sur la restructuration et la
distribution des services sociaux et de la santé et, évidemment,
on aborde toute la question de la décentralisation. Évidemment,
je n'irai pas jusqu'à dire qu'on a laissé entendre qu'on irait
aussi loin que décentraliser les paramètres salariaux ou les
conditions de travail à tendance lourde, si on veut, mais il reste que
c'est Un petit peu ce à quoi les administrateurs de ces organisations,
de ces institutions s'attendent. Alors, dans ce sens-là, bon, bien,
voilà, dans le cas de tout le personnel d'encadrement et non
syndiqué de tous les secteurs autres que ceux de la fonction publique et
des sociétés d'État, bon, etc., donc, de ceux qui exercent
dans les CLSC, dans les centres hospitaliers, dans les centres de services
sociaux et les nouvelles institutions qu'on mettra en place, on dit: En tout
cas, pour les prochaines années, c'est sûr que ce ne sera pas le
cas en adoptant ce qui est devant nous.
Le Président (M. Chagnon): Non pas que les questions qui
sont soulevées ne soient pas intéressantes; au contraire, ce sont
des sujets qui, même personnellement, me passionnent parce qu'il faut
regarder ça de temps en temps, nos modèles de négociation,
mais, voilà, je pense qu'on peut évidemment poser des questions,
mais on ne pourra pas prendre beaucoup plus de temps que celui qu'on a pris
déjà sur les questions que vous avez posées qui seront
plus pertinentes dans le cadre d'un débat sur un nouveau cadre de
négociation, mais qui nous éloignent passablement de l'article
14.
M. Léonard: Je comprends, M. le Président, mais on
n'a pas beaucoup l'occasion de la poser, cette question.
Le Président (M. Chagnon): Non, c'est pour ça
que...
Mme Marois: Mais non, c'est ça.
Le Président (M. Chagnon): ...j'ai été assez
libéral, mais...
M. Léonard: Parce que les renouvellements de conventions
collectives, c'est là que ça se fait.
Mme Marois: C'est ça.
M. Léonard: C'est la seule occasion que l'Opposition a
pour poser cette question: Est-ce qu'il y a des virages...
Mme Marois: Ou à i'étude des crédits, sans
doute.
M. Léonard: ...auxquels on s'attend dans ce domaine des
négociations? Au fond, ça touche tout le projet de loi. C'est
l'approche même de la négociation qui est en cause. Je comprends
le ministre quand il dit qu'il ne peut pas décentraliser les salaires.
C'est lui qui paye. Par ailleurs, en termes d'efficacité,
jusqu'où il définit son normatif? Parce que, si on exclut les
salaires, on revient au normatif. Q'est-ce qui est le normatif lourd? Qu'est-ce
qui est le normatif léger?
Je suis convaincu qu'il y a une frontière là-dedans ou une
limite qui n'est pas facile, en tout cas, qui est assez arbitraire à
tracer. Donc, on sait que l'efficacité, sur le plan du travail et des
tâches, s'accroît lorsqu'on décentralise,
généralement. En tout cas, c'est l'expérience
là-dessus. Maintenant, il peut y avoir des coûts
considérables qui sont encourus en regard de ça. Alors, je pose
la question parce que...
Le Président (M. Chagnon): C'est un sujet qui
mériterait plus de temps.
M. Léonard: ...toute l'approche de ce projet de loi, c'est
par strates.
Le Président (M. Chagnon): Oui, sauf que c'est un projet
de loi dont l'objet est de légiférer sur une entente qui a
déjà été faite dans le cadre de...
M. Léonard: On légifère a posteriori.
Ça, vous avez raison.
Le Président (M. Chagnon): Exact, vous avez raison
là-dessus.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Chagnon): Parce qu'on ne pouvait pas
anticiper l'entente avant, on ne pouvait pas légiférer une
entente qu'on aurait voulu anticiper. Ça, ça s'appelle un
décret.
M. Johnson: Contrairement à 1980, je ne sais pas quoi,
là.
M. Léonard: Ce que vous faites aussi assez souvent
à l'occasion. Alors...
Le Président (M. Chagnon): Permettez-moi, madame,
messieurs. La genèse de ce projet de loi tire sa source du fait qu'il y
a eu une entente entre les parties syndicale et patronale au cours d'une
négociation. Le sujet que vous nous apportez est très
intéressant, mais cherche à regarder l'ensemble de l'encadrement
des négociations. C'est très sérieux, très
important, ce qui devra se faire comme débat, mais il
m'appa-raîtrait qu'au-delà de le regarder de façon
très superficielle, ce soir il vaudrait peut-être mieux continuer
nos débats et reprendre ce débat-là, parce qu'il va
falloir le faire, j'en suis convaincu.
M. Léonard: De quelle façon il va revenir? Parce
que, année après année, on renouvelle les conventions et
c'est toujours a posteriori qu'on légifère. En
réalité, disons qu'aujourd'hui on pourrait être en
désaccord avec tel ou tel article, telle ou telle clause, mais, comme
tout le monde s'est entendu, quelle est la raison pour laquelle on remettrait
ça en cause? Bon, il n'y a pas d'intérêt immédiat et
même il n'y a pas de raison de le faire. Pourtant, l'économie
même des négociations est en cause, mais, comme on est toujours
après le coup, on court derrière le train, en quelque sorte,
ici.
Le Président (M. Chagnon): Ça...
M. Léonard: Puis on a un Code du travail et on
reconnaît, de par les conventions qui sont signées, les ententes
qui sont signées, que, finalement, il ne s'applique pas et même
des dispositions particulièrement importantes touchant l'exercice de la
démocratie syndicale sont sautées, sont soustraites aux
conventions collectives. Alors, je trouve qu'on a un rôle.
C'est-à-dire que je me pose des questions. Il y a des conflits de
travail...
Le Président (M. Chagnon): Vous pourriez...
M. Léonard: ...et ce n'est peut-être pas pour
rien...
Mme Marois: Ça pourrait sûrement faire l'objet d'un
mandat d'initiative...
Le Président (M. Chagnon): Voilà!
Mme Marois: ...d'une de nos commissions.
Le Président (M. Chagnon): Absolument.
M. Johnson: Premièrement, il y a les interpellations du
vendredi. Ça me fait plaisir, de temps en temps, d'être des
vôtres, le vendredi matin, pour parler de ces choses-là.
Mme Marois: Est-ce que vous voulez dire par là: Pas trop
souvent?
M. Johnson: Non. C'est ça, de part et d'autre. On a des
comtés...
M. Léonard: C'est une invitation, mais c'est une
invitation réservée.
Mme Marois: Oui.
M. Johnson: On a des comtés aussi, évidemment. Non,
non, mais on doit aller dans nos comtés aussi.
Le Président (M. Chagnon): II y a d'autres débats
qui s'en viennent là-dessus, qui devront se faire.
M. Léonard: Ah! Ça entraîne d'autres
débats.
M. Johnson: On n'est pas obligé de les faire. Vous ne
voulez pas les initier, M. le Président?
Le Président (M. Chagnon): Absolument pas. J'invite nos
collègues de l'Opposition à revenir à l'article 14 depuis
quelques minutes.
Mme Marois: On va...
Le Président (M. Chagnon): Le sujet qu'ils
soulèvent, M. le président du Conseil du trésor...
M. Johnson: Est au coeur même des préoccupations
gouvernementales, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): Je suis heureux de vous
l'entendre dire.
M. Johnson: C'est la moitié des fonds publics, des
dépenses publiques qui sont consacrées à cette
tâche.
M. Léonard: Oui. Mme Marois: Oui.
M. Johnson: Mais c'est complexe. Il y a tout un bagage
historique, il y a toutes sortes d'habitudes. Il y a un vocabulaire qui est
propre à ces activités-là.
M. Léonard: Ah, ça, vous pouvez le dire.
M. Johnson: Le député disait: II faudrait qu'il
nous explique c'est quoi, le normatif lourd. En deux mots, c'est ce qui
coûte cher. Mais ça a évolué avec le temps. C'est la
tâche des enseignants, à titre d'exemple. C'est là que sont
les piastres, comme on dit, mais ça n'a pas toujours été
ça. Le normatif lourd, ça évolue selon les coûts que
ça représente. Il y a une question de jugement, à un
moment donné. Est-ce qu'on va décentraliser des affaires
énormes ou pas?
Le Président (M. Chagnon): Des ratios ou des ci, des
ça.
M. Johnson: Oui, oui, évidemment. Mme Marois:
L'encadrement et tout.
M. Johnson: II y a toutes sortes de choses de cette
nature-là, mais il y a un champ remarquable pour en retourner dans les
établissements, dans les réseaux. Bon, avec la CEQ, on a conclu
une entente qui prévoit les listes de rappel d'enseignants, et c'est
littéralement commission
scolaire par commission scolaire que ça peut être
constitué.
Mme Marois: Oui.
M. Johnson: À défaut de quoi, la
fédération va suggérer un modèle type s'il n'y a
pas entente locale. Ça va être ça qui va s'appliquer. C'est
formidable, ça. Il y a combien de commissions scolaires? 190.
Le Président (M. Chagnon): 175.
M. Johnson: 175. Il peut y avoir 175 modèles de listes de
rappel de profs au primaire et secondaire. Ce n'est pas exclu
théoriquement. Alors, c'est assez remarquable, la variété
qu'il y a là. Mais on ne peut pas commencer à dire: Bien, dans
cette école-là, il va y avoir 30 élèves par classe,
puis, dans l'autre, il va y en avoir 22. Un instant! Ça peut
coûter cher si on tombe à 22 plutôt que 30 ou 27. Alors,
c'est là la distinction, évidemment.
M. Léonard: II reste quand même que tout le monde se
plaint des contraintes de ces conventions à régler, loin.
M. Johnson: Mais pas le contribuable, pour le moment. Autrement,
il y a de la surenchère. Autrement, il y a de l'iniquité,
évidemment.
Le Président (M. Chagnon): Là, je vais...
M. Johnson: Les contribuables d'un endroit moins riche en
reviendraient.
Le Président (M. Chagnon): M. le président, je vais
vous inviter à revenir à l'article 14.
M. Johnson: Je ne fais que répondre aux questions, M. le
Président.
M. Léonard: M. le Président, est-ce que l'article
14...
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): De l'article 14?
M. Léonard: Sur l'amendement?
Mme Marois: Sur l'amendement?
Le Président (M. Chagnon): L'amendement est
adopté.
M. Léonard: Bien, c'est le coeur de l'article.
Mme Marois: C'est le coeur de l'article. On le reprend, à
toutes fins pratiques. On reprend au complet l'article.
Le Président (M. Chagnon): C'est ça. M.
Léonard: Oui.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que je comprends qu'il
est...
M. Johnson: oui, mais il y a des modifications de forme. on
ajoute les mots «et ne faisant pas partie du personnel de la fonction
publique»...
Mme Marois: Oui, oui.
M. Johnson: ...par exemple, et, autrement, c'est de la forme pure
et simple. (23 h 20)
Mme Marois: C'est ça, oui, oui, c'est des petits
changements, mais ça...
M. Johnson: Autrement, ça aurait été un mois
ici, un mois là. Ça aurait été
incompréhensible.
Mme Marois: Tout l'article a été
réécrit sous forme d'amendement.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce qu'il est
adopté?
M. Johnson: Adopté.
Mme Marois: Oui.
M. Léonard: Sur l'amendement.
Le Président (M. Chagnon): L'article 15.
M. Léonard: L'amendement?
Mme Marois: L'amendement est adopté.
M. Léonard: Une question sur le deuxième
alinéa, M. le Président.
M. Johnson: Oui.
M. Léonard: Le personnel d'un cabinet ministériel,
d'un cabinet ou le personnel d'un député, ça, ça
veut dire que chacun des députés, dans son bureau de
comté, va devoir, a un moment donné, statuer que son personnel a
une période de gel, une période de 3 % d'augmentation, plus 1 %,
et se conformer.
Mme Marois: Oui.
M. Léonard: C'est ça que ça veut dire, selon
les critères... C'est la même chose dans les cabinets
ministériels.
M. Johnson: Je rappelle - nous sommes tous députés
- que ce sont les taux et échelles qui sont visés. On peut
embaucher des gens dans nos bureaux de comté ou dans les cabinets, dans
le cas de ceux qui ont y accès, qui y ont droit, mais pas à
n'importe quelles conditions. On ne peut pas donner toute notre masse à
une personne tout d'un bout.
Mme Marais: Non.
M. Johnson: II y a des taux et échelles.
Mme Marois: II y a des règles.
M. Johnson: II y a des classes d'emploi, et c'est à
l'égard des taux et échelles qu'on peut modifier que
«quiconque est habilité à fixer la
rémunération des membres du personnel d'un cabinet
ministériel, d'un cabinet visé par l'article 124.1 [...] et du
personnel d'un député», cette personne-là, ces
gens-là qui fixent de telles rémunérations doivent
respecter les paramètres qui sont Ici. Ce n'est pas, à mon sens,
proprement sur la tête des individus visés, là.
Mme Marois: Oh, oh, oh!
M. Johnson: C'est les taux et échelles applicables aux
gens. Évidemment, si la personne ne change pas d'emploi, qu'elle fait la
même tâche, son taux et son échelle...
M. Léonard: Sont visés.
M. Johnson: ...ne changent pas.
Le Président (M. Chagnon): Mme la députée de
Taillon...
M. Johnson: On va être logique.
Le Président (M. Chagnon): ...demande une
précision.
Mme Marois: C'est parce que, moi, ce que j'ai cru comprendre par
les directives qui nous ont même été envoyées...
M. Johnson: Oui.
Mme Marois: ...et dont j'ai pris connaissance, c'est que
ça gelait... ça suivait essentiellement le même pattern que
ce que l'on regarde ce soir, qui a été adopté,
négocié et signé, etc., et que, nous, on n'avait pas
d'autre choix, comme députés, que de l'appliquer à notre
personnel.
M. Johnson: C'est ça.
Mme Marois: Donc, on n'a pas le choix, avec le personnel qui est
là, de dire: Nous, on joue un peu là-dedans; on ne peut pas jouer
dans ça. Si j'embauche quelqu'un de nouveau, là, je le classe
quelque part dans l'échelle...
M. Johnson: Oui, d'accord.
Mme Marois: ...qui est prévue pour un attaché
politique, pour un personnel de soutien, sans dépasser le plafond,
évidemment, puis en allant selon l'évaluation de la
compétence de la personne. Mais j'ai compris que, pour le personnel que
nous avions déjà, et je comprends que, dans le cas des cabinets
ministériels, ce serait la même chose, il n'est pas question,
à ce moment-ci, de sortir des paramètres qui ont
été retenus pour l'ensemble des syndiqués et
non-syndiqués auxquels on applique ces paramètres-là. Je
ne sais pas si je suis la seule à avoir compris ça, là,
mais, quand je regarde ça, je comprends qu'effectivement on suit cette
ligne-là, avec l'article qui est là.
Le Président (M. Chagnon): M. le député de
Beauce-Nord.
M. Audet: Oui, mais si vous avez, par exemple, un employé
de soutien qui est à votre emploi depuis quelques années, par
exemple, vous décidez, demain, de l'augmenter, de le changer
d'échelon, par exemple, de le nommer attaché politique, à
ce moment-là, il y a une augmentation par le fait même.
Mme Marois: Ah oui! Mais ça, c'est autre chose. Il change
de statut.
M. Audet: Peut-être un alourdissement... Mme Marois:
II change de statut.
M. Audet: ...de la tâche aussi, mais, dans certains cas, on
a des employés de soutien qui jouent le rôle d'attaché
politique...
Mme Marois: Oui, mais ça, c'est possible. M. Audet:
...et par oubli ou...
Mme Marois: Mais il change de statut, à ce
moment-là.
M. Johnson: Oui, c'est ça.
Mme Marois: Mais quelqu'un qui ne change pas de statut...
M. Audet: Non, non.
Mme Marois: ...on lui applique la même règle sur
laquelle on s'est entendu avec les syndiqués et qu'on applique
maintenant aux cadres. On s'entend bien. J'interprète bien ce qu'on
adopte ici.
M. Audet: C'est l'individu et la masse.
M. Johnson: La masse est indexée, également...
M. Audet: Non, non, non.
M. Johnson: ...par définition.
M. Audet: Non, non.
Mme Marois: Oui. Il y a une hausse, mais...
M. Johnson: II ne devrait pas?
M. Audet: En octobre.
M. Johnson: Oui, mais en pratique.
M. Audet: La masse sariale des députés est
augmentée en octobre.
M. Léonard: C'est en octobre que les masses sont
augmentées?
Mme Marois: Oui. Elles sont gelées...
M. Audet: Les individus aussi, comme le disait le
président du Trésor.
Mme Marois: Et ça amène que les individus le soient
aussi.
Le Président (M. Chagnon): Absolument. (Consultation)
Mme Marois: Je ne fais pas ce que je veux avec, dans le contexte
actuel. Quand le gel sera terminé et même après, je ne peux
pas l'augmenter de plus de 3 % ou j'interprète mal ce qu'on est en train
de faire ici et les directives qui ont suivi l'entente avant même qu'on
ait la loi. La directive pouvait toujours venir.
M. Johnson: C'est ça. Les gens dans mon bureau de
comté, s'ils ne changent pas de statut... Si on prend une personne au
hasard, si elle fait les mêmes fonctions, ne change pas de statut, elle
connaîtra le gel de six mois, puis 3 %, puis 1 % un beau jour, oui.
Mme Marois: Puis, ensuite, c'est ça.
M. Johnson: Oui, absolument, absolument.
Mme Marois: Oui, et c'est ça qu'on adopte quand on adopte
cet article-là?
M. Johnson: Oui, c'est ça, l'idée. Oui, oui.
Mme Marois: Exactement.
M. Johnson: Vous avez raison.
Mme Marois: On vient le confirmer dans la loi.
M. Johnson: Vous avez raison.
Le Président (M. Chagnon): Oui, parce que, lorsqu'on parle
du gel jusqu'au mois d'octobre, c'est à cause de la loi 149 et non pas
à cause de la loi 37.
Une voix: Ça, ça va s'appliquer après. Le
Président (M. Chagnon): C'est ça. Mme Marois:
Pourquoi?
Le Président (M. Chagnon): Souvenez-vous de la loi 149 qui
a permis ce gel premier. Il y avait une clause dans la loi 149 qui était
semblable à celle-ci...
Mme Marois: C'est ça.
Le Président (M. Chagnon): ...et qui faisait en sorte que
le gel, pour les députés, pour les masses salariales des
députés ou des membres de cabinet, s'appliquait et s'appliquera
jusqu'au mois d'octobre cette année. Suite a celle-là, l'adoption
de cette loi-ci va permettre de connaître les conditions de travail des
employés pour après octobre.
Mme Marois: Oui.
Le Président (M. Chagnon): O.K. Je dis que le gel fait
référence à la loi 149, tandis que les conditions de
travail après sont celles que l'on retrouve ici.
Mme Marois: Oui, selon cette loi-ci, oui, oui, ça va. Mais
ça donne les mêmes résultats.
Le Président (M. Chagnon): Vous l'avez expliqué
clairement.
Mme Marois: D'accord. Bon, adopté.
Le Président (M. Chagnon): Alors, l'article 14 est
adopté. Nous en sommes à l'article 15.
Juges et députés
M. Johnson: À l'article 15, il y a une adoption, un
amendement, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): Une adoption éventuelle,
mais un amendement.
M. Johnson: Une adoption éventuelle. A l'article 15,
l'amendement se lit ainsi: Insérer, dans la dernière ligne,
après le chiffre «1 %» et
avant le mot «à», les mots «pour une
période d'au moins trois mois».
Même problème qu'à la fin de l'article 13 qu'on
corrige ici. Spécifier que ce n'est pas pour l'éternité,
le 1 %, à compter du 1er avril 1993, mais bien pour une période
d'au moins trois mois, laissant par là voir que ça suivrait
éventuellement les grands paramètres du secteur public. Alors,
même traitement pour les membres de la magistrature.
Le Président (M. Chagnon): On va savoir la
différence entre un juge gelé et un juge
dégelé.
(Consultation)
Mme Marois: Je veux comprendre. C'est le 1 % à la fin du
processus, là, hein? C'est bien ça? C'est-à-dire qu'il y a
toujours cette même logique, là, le gel, le 3 %, le 1 %. Et c'est
le 1 % de la fin du processus où on dit, comme dans les autres cas
où on a négocié, où on négociera:
Après trois mois, on recommence à négocier ou, enfin,
c'est là que ça s'arrête, puis on prévoit que l'on
puisse revenir sur les conditions de travail, recommencer à
négocier sur les conditions de travail? On s'entend bien, là?
C'est ça que ça signifie? Le 1 %... (23 h 30)
M. Léonard: II est intégré aux
échelles, le 1 % aussi.
Le Président (M. Chagnon): C'est la même chose.
Mme Marois: Oui, il est permanent, sauf que...
M. Léonard: Donc, intégré.
Le Président (M. Chagnon): Avant de recommencer une ronde
de négociations avec le conseiller syndical du Conseil de la
magistrature, des juges...
Mme Marois: Oui, c'est ça.
M. Léonard: mais à quelle période ils ont
été gelés? ils ont eu 2,5 % pour la période du 1er
janvier 1991 au 30 juin 1991. ensuite, ils ont été gelés
pour un an ou pour six mois?
M. Johnson: Je m'excuse.
Le Président (M. Chagnon): Le gel des juges, est-ce qu'il
a duré six mois ou un an?
M. Léonard: Le gel des juges, est-ce que le salaire
était gelé du 1er janvier 1991 au 30 juin 1991?
M. Johnson: Du 1er janvier au 30 juin? Non. Il avait
été ajusté. Les juges avaient été
ajustés.
M. Léonard: II avait été ajusté de
2,5 %.
Mme Marois: C'est parce que, là, je ne comprends pas ce
que ça vient faire.
M. Léonard: C'est-à-dire qu'ils ont eu 2,5 %.
Mme Marois: C'est ça.
M. Johnson: C'est le même traitement. Les juges ont
été traités comme les cadres...
Le Président (M. Chagnon): Gel de six mois.
M. Johnson: ...du secteur public.
Mme Marois: O.K. Ça fait...
M. Léonard: Donc, ça veut dire...
M. Johnson: Donc, 2,5 % en juillet dernier.
M. Léonard: Oui, 2,5 % du 1er janvier au 30 juin.
M. Johnson: Oui, 2,5 % en juillet dernier, en même temps
que les cadres.
Le Président (M. Chagnon): Les cadres commencent en
juillet, pas en décembre.
M. Johnson: Le 1er juillet 1991. Mme Marois: O.K.
M. Johnson: Pendant un an, et ils vont avoir 3 % en juillet qui
vient.
Mme Marois: En juillet...
M. Johnson: Au lieu d'avoir 5 %, ils ont eu 2,5 %.
Mme Marois: Oui. En juillet 1992, ils vont avoir 3 %.
M. Léonard: Ils ont été gelés un an,
pas six mois. Ils ont été gelés un an.
M. Johnson: bien, ils ont eu 2,5 %. M. Léonard:
bien, les 2,5 %...
M. Johnson: Comme les cadres. Les cadres auraient dû avoir
5 % pour un an, être gelés six mois, etc.
Mme Marois: Ils ont eu 2,5 % pour un an.
M. Johnson: Or, ils ont eu 2,5 % pour un an
à la place, comme je l'expliquais tout à l'heure. Les
juges ont le même traitement.
Mme Marois: C'est ça.
M. Léonard: Donc, le 1er juillet, ils ont eu 2,5 %.
M. Johnson: C'est ça.
M. Léonard: Ah! C'est le 1er juillet, disons, pour les six
mois qui venaient et, après ça, une période de gel de six
mois.
M. Johnson: Oui, si vous voulez, mais, en
réalité...
M. Léonard: O.K.
Mme Marois: Bon, maintenant...
M. Johnson: ...c'était comme ça que c'était
exprimé, mais le fondement, ce n'était pas ça. Le
fondement, ce n'était pas ça.
Mme Marois: O.K.
M. Johnson: Le fondement, c'est que c'était 2,5 % pour un
an au lieu de 5 % pour 18 mois.
Mme Marois: Oui.
M. Johnson: II y a une différence.
Mme Marois: Mais pour ramener tout le monde...
M. Johnson: Et tout le monde est dégelé en juillet,
à 3 %.
Mme Marois: ...sur les mêmes cycles, les mêmes
principes et les mêmes types de traitements.
M. Johnson: Oui, oui. En niveau, n'importe qui qui calcule
ça s'aperçoit que...
Mme Marois: Est-ce que ça voudrait dire ça...
M. Johnson: ...ça revient à peu près au
même à terme.
Mme Marois: ...qu'on accrocherait, dans le fond, les juges et
députés? Parce que, là, c'est nous qui sommes
concernés aussi.
M. Léonard: C'est dans 16, ça. Non. L'article 15,
ça ne concerne que les juges.
Mme Marois: Oui, c'est vrai, c'est l'autre après.
M. Johnson: Oui. Les députés, c'est l'article
suivant.
Mme Marois: C'est l'autre après qui concerne les
députés.
M. Johnson: C'est ça.
Le Président (M. Chagnon): Je vous annonce que j'ai un
amendement identique pour l'article 16.
M. Johnson: Ah oui! M. Léonard: Pour?
Le Président (M. Chagnon): Pour l'article 16.
M. Johnson: Ah oui?
Le Président (M. Chagnon): Oui.
Mme Marois: Bon. Ce qui veut dire, donc, que ma réflexion
s'applique aux deux articles.
Le Président (M. Chagnon): D'ailleurs, on pourra les
adopter les deux ensemble, si vous voulez.
Mme Marois: Ha, ha, ha! Comme nous sommes très
fatigués, je pense qu'il faut prendre le temps de bien comprendre.
M. Johnson: Qui est fatigué ici?
Mme Marois: Quelques-uns d'entre nous.
M. Johnson: On n'est pas fatigués, nous autres.
Mme Marois: Quand on dit «pour une période d'au
moins trois mois», c'est qu'on veut se garder la réserve. C'est
parce que j'essaie vraiment de voir ce que ça aura comme effet, ce qu'on
veut se garder comme réserve... De deux choses l'une: ou on dit:
Après ça, les juges s'accrocheront comme on les accroche
maintenant au résultat de nos négociations avec nos
syndiqués ou, sinon, on reverra ce qu'on fera avec ça. Mais au
bout de trois mois, ça signifierait... On dit: Pour au moins trois mois.
Au bout de trois mois, ça pourrait continuer, mais on pourrait
décider d'arrêter tout ça.
M. Johnson: Comment? Mme Marois: Ça permet
ça.
M. Johnson: Je m'excuse, madame. On revient toujours avec...
Mme Marois: Vous êtes fatigué. Ha, ha, ha!
M. Johnson: Bien, j'essaie de voir ce qu'il y avait de nouveau,
là. Je n'ai pas saisi peut-être.
Mme Marois: Non, non. C'est parce que, avec ce qui est dit ici,
l'amendement qu'on fait, «pour une période d'au moins trois
mois», ce que je dis, c'est qu'on accroche les juges à ce qu'on va
discuter et négocier avec les travailleurs et les travailleuses, avec
les syndiqués.
M. Johnson: J'y reviens, oui. L'objet de l'amendement...
Mme Marois: Ça laisse entendre ça.
M. Johnson: ...était de faire en sorte que ce
n'était pas pour l'éternité, premièrement, les 3
%.
Mme Marois: Ça, ça va.
M. Johnson: Et, deuxièmement, la formulation laisse
soupçonner qu'il y a des paramètres généraux qui
vont être appliqués. Mais il faut savoir que pour les juges il y a
un comité, évidemment, qui siège et qui examine leur
rémunération, et qui fait rapport au gouvernement. Là, on
en dispose en vertu de la Loi sur les tribunaux judiciaires.
Le Président (M. Chagnon): Les chefs syndicaux de la
magistrature.
M. Léonard: Donc, ils sont dans le même sac? Bien,
si M. Michel Chartrand vous entendait...
Le Président (M. Chagnon): II serait d'accord avec
moi.
M. Léonard: Ha, ha, ha! Mais j'espère qu'il
m'entend, Michel, je n'ai pas...
Le Président (M. Chagnon): Nos propos sont
conservés pour l'éternité, je vous l'ai déjà
dit. Alors, est-ce que l'amendement à l'article 15 est
adopté?
M. Johnson: Adopté.
M. Léonard: II y en a combien de juges qui sont
touchés par ça, là?
M. Johnson: Excusez-moi?
M. Léonard: II y a combien de juges qui peuvent être
touchés par ça au Québec?
Le Président (M. Chagnon): Tous.
M. Johnson: Tous.
Le Président (M. Chagnon): Tous? Alors, combien est-ce
qu'il y a de juges? 200 à peu près.
M. Léonard: Combien? M. Johnson: Tous. M.
Léonard: Oui, mais...
M. Johnson: Bien, la Loi sur les tribunaux judiciaires parle de
268, de mémoire. On a amendé la Loi sur les tribunaux judiciaires
récemment, on en a ajouté six ou huit, là. Je pense que
c'est 268.
Le Président (M. Chagnon): C'est 200 et quelques...
M. Léonard: Oui, 268 juges? M. Johnson: Pardon?
M. Léonard: II y en a 268 qui sont touchés par
ça.
M. Johnson: Bien, écoutez, là, tous les juges de la
Cour du Québec, là.
Le Président (M. Chagnon): À peu près. En
tout cas, c'est un ordre de grandeur. C'est un ordre de grandeur qui est pas
mal juste.
M. Léonard: Je vais mettre plus ou moins.
M. Johnson: Tous les juges de la Cour du Québec...
M. Léonard: En signifiant que ça pourrait
être 269, mais non pas...
M. Johnson: ...plus les juges municipaux... M. Léonard:
...268 et demi.
M. Johnson: ...et les juges de paix;
«rémunération additionnelle attachée à la
fonction de juge en chef, de juge en chef associé, de juge en chef
adjoint ou de juge coordonnateur».
Le Président (M. Chagnon): Les juges à la Cour des
petites créances.
M. Johnson: Je sais que le Directeur général des
élections a sa rémunération accrochée à
celle du juge en chef de la Cour du Québec. Oui, par
référence, la loi sur le Directeur général des
élections prévoit que sa rémunération est
accrochée à celle du juge en chef de la Cour du
Québec.
Le Président (M. Chagnon): II y a les autres cours aussi:
des petites créances, de la jeunesse, etc.
M. Johnson: C'est des juges de la Cour du Québec, tout ce
monde-là.
M. Léonard: Est-ce que, par exemple, cet article va
couvrir les juges à la Cour municipale?
M. Johnson: Absolument.
M. Léonard: Ils sont là-dedans?
M. Johnson: Oui.
M. Léonard: Ah bon! Mais non les membres, seulement le
juge en chef. Comment on dit ça, donc? Le président de la
Commission municipale du Québec, c'est une fonction...
Le Président (M. Chagnon): C'est un cadre, ça. Il
peut être juge, mais il peut aussi ne pas être juge. Alors, c'est
un cadre, il est considéré avec les cadres, donc, dans l'article
14.
M. Léonard: C'est un cadre.
M. Johnson: Non, non, mais excusez-moi, pour les juges
municipaux, là?
Le Président (M. Chagnon): Non, le président de la
Commission municipale.
M. Léonard: La Cour municipale.
M. Johnson: C'est un juge de la Cour du Québec? Le statut
qu'il a? Je ne le sais pas. Je ne m'en souviens plus.
Une voix: Pas en ce moment, non.
M. Johnson: Non. Ça a déjà été
vrai, cette affaire-là.
Le Président (M. Chagnon): Non.
M. Léonard: On parlait du juge Beaulieu, par exemple, dans
le temps...
Le Président (M. Chagnon): Non, il n'est pas juge.
M. Johnson: M. O'Bready n'est pas juge.
Le Président (M. Chagnon): II est à peine avocat.
Il est à peine avocat. À peine. Ha, ha, ha!
M. Johnson: Pour les juges municipaux de tout à l'heure,
là, j'attire l'attention que c'est ceux dont le traitement est
fixé par référence au traitement d'un juge de la Cour du
Québec. Alors, ça, ça veut dire la Cour municipale de
Montréal, Québec, Laval.
Le Président (M. Chagnon): Les grandes cours.
M. Léonard: Ah! O.K.
M. Johnson: Oui, et ce sont les trois cours municipales où
les juges ont le traitement d'un juge de la Cour du Québec.
Le Président (M. Chagnon): Et qui sont à plein
temps.
M. Johnson: Oui.
M. Léonard: Mais je parlais, par exemple, de la Commission
municipale qui était présidée, dans le temps, par le juge
Beaulieu.
M. Johnson: Oui.
M. Léonard: C'était un juge...
M. Johnson: C'était un juge de la Cour du
Québec.
M. Léonard: ...qui présidait. Je ne sais pas,
actuellement, si c'est un juge. Je ne pense pas.
M. Johnson: M. O'Bready, non. M. Léonard: O'Bready,
non. M. Johnson: M. O'Bready.
Le Président (M. Chagnon): L'ancien maire de
Sherbrooke.
M. Léonard: mais, à ce moment-là, les juges
qui occupent des fonctions comme celle de président de la commission
municipale auraient été visés par cet article.
Une voix: Ils auraient été visés comme
membres d'un organisme.
M. Johnson: ...d'un organisme. L'article 13 les aurait
visés.
M. Léonard: Ah! donc, ce n'est pas... O.K.
M. Johnson: Mais son salaire... Sauf s'il a le statut de juge.
S'il a le statut de juge, c'est une chose; sinon, c'est l'article 13 qui
s'applique.
Le Président (M. Chagnon): Bon. La question que pose le
député de Labelle, il prend un cas, il dit: Lorsque M. Beaulieu,
qui était juge, était président de la Commission
municipale...
M. Johnson: Oui, est-ce qu'il avait un salaire de juge ou un
salaire de président de la Commission municipale?
Le Président (M. Chagnon): II avait un
salaire de juge.
M. Johnson: Probablement, très certainement.
Le Président (M. Chagnon): II avait un salaire de
juge.
M. Johnson: Très certainement, il était juge. M.
Léonard: On l'appelait le juge Beaulieu.
Le Président (M. Chagnon): Absolument, et il était
traité comme ça.
M. Johnson: II était juge.
Le Président (M. Chagnon): II était juge.
M. Léonard: Oui.
M. Johnson: II était rémunéré, parce
qu'il était juge, à un niveau prévu pour les juges de la
Cour du Québec. Il occupait la fonction de président de la
Commission municipale du Québec.
Le Président (M. Chagnon): Maintenant, le successeur du
juge Beaulieu n'est pas juge. Alors, lui, son encadrement juridique, c'est
l'article...
M. Johnson: 13.
Le Président (M. Chagnon):... 13.
M. Johnson: Bravo, M. le Président! Belle pièce de
jeu.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'amendement
à l'article 15 est adopté?
M. Léonard: Je pense que ça va aller pour
ça.
Le Président (M. Chagnon): Oui. Est-ce que l'article 15
est adopté?
M. Johnson: Adopté.
M. Léonard: Alors, adopté, l'article 15.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'amendement
à l'article 16, qui est identique... (23 h 40)
M. Johnson: Article 16, M. le Président, un amendement qui
se lit ainsi: Remplacer, dans la septième ligne, le mot «A»
par ce qui suit: «Pour une période d'au moins trois mois
à».
M. Léonard: Un instant, je ne l'ai pas. J'ai 15, j'ai 17,
mais je n'ai pas 16.
Le Président (M. Chagnon): Prenez 15, mettez 16
dessus.
M. Johnson: Ça va? Plus ou moins. Pas vraiment.
M. Léonard: Non, ce n'est pas de même.
Le Président (M. Chagnon): Pas tout à fait. Je
m'excuse.
M. Johnson: Pas tout à fait. M. Léonard: M.
le Président! M. Johnson: C'est la même idée.
M. Léonard: Alors, remplacer dans la septième
ligne...
(Consultation)
M. Johnson: Tout va bien?
Le Président (M. Chagnon): Oui?
M. Léonard: Non. C'est compliqué, là.
M. Johnson: Non, non. C'est toujours pareil. C'est exactement la
même chose.
M. Léonard: C'est pour la période du 1er janvier
1993 au 30 septembre 1993.
M. Johnson: Ça, c'est neuf mois.
M. Léonard: Oui. Liquidons 149. Comment 149
gèle-t-il le salaire des députés?
M. Johnson: Le salaire des députés aurait dû
évoluer comme celui des cadres, avec un an de retard.
Le Président (M. Chagnon): Six mois. Six mois. Six mois,
M. le président du Conseil du trésor.
M. Johnson: Avec six mois, pardon. Oui, avec six mois de retard.
On aurait, comme députés, donc dû être
bénéficiaires d'une hausse salariale de 2, 5 %...
Le Président (M. Chagnon): De 2, 5 % au mois de
janvier.
M. Johnson:... au 1er janvier dernier. Le Président (M.
Chagnon): C'est ça.
M. Johnson: Ce qui n'est pas arrivé. On va appeler les
choses par leur nom parce que, alors qu'on gelait tout le monde le 1er janvier,
est-ce que ça avait du bon sens que les députés aient 2, 5
%, même si ça faisait à ce moment-là un an qu'ils
n'avaient eu aucune augmentation de salaire et que celle à laquelle ils
avaient droit en
vertu de la loi existante, c'était 5 %? Alors, on s'est
privés non seulement de 5 %, mais de 2,5 %.
M. Léonard: Additionnels.
M. Johnson: Oui, oui, littéralement. Alors, on ne peut pas
se vanter de ça et ce n'est pas ça, l'idée. C'est juste un
constat. On a donné l'exemple. À cet égard-là
à tout le moins, on a donné l'exemple. Et la façon dont
notre rémunération évolue...
M. Léonard: Alors, ça veut dire que, durant toute
l'année 1991, le salaire était gelé? Non? C'est en 1992
qu'il va être gelé.
M. Johnson: En 1991, au 1er janvier 1991, on a eu 5 %, comme les
cadres avaient eu en juillet 1990.
M. Léonard: Oui, 5 % comme en 1990. O.K.
M. Johnson: O.K. On est six mois après les cadres.
D'accord?
M. Léonard: Oui.
M. Johnson: Arrive juillet 1991, les cadres ont 2,5 %. En janvier
1992, les députés ont 0 %.
M. Léonard: Oui.
M. Johnson: on aura 2,5 % en juillet qui vient. on est donc un
an, plutôt que six mois, après les cadres qui, eux, le même
jour, ont 3 %.
M. Léonard: Oui, 2,5 %...
M. Johnson: Juillet 1992.
M. Léonard: ...en juillet 1992.
M. Johnson: Oui.
M. Léonard: O.K.
M. Johnson: Et, en janvier 1993, six mois après les
cadres, on reprend le pattern. On va avoir 3 % en janvier 1993, alors que nos
cadres vont avoir ça en juillet 1992. Alors, on reprend le cours des
choses, mais je veux faire remarquer qu'on accuse, en niveau, à terme,
une baisse. On a toujours été six mois derrière, puis,
tout d'un coup, on est un an en arrière avec les 2,5 %. Et, après
ça, on reprend six mois derrière avec les 3 %. Alors, on peut
voir de façon relative qu'on a pris du recul par rapport aux cadres.
M. Léonard: Oui, mais, si on additionne juillet 1992 et
janvier 1993, ça fait 5,5 % sur six mois.
M. Johnson: Pardon?
M. Léonard: Si on additionne juillet 1992 et janvier 1993,
là, ça fait 5,5 % sur six mois.
M. Johnson: En niveau, oui, mais pas en déboursé,
là.
M. Léonard: Non.
M. Johnson: Mais les cadres, eux aussi, sont à 2,5 % de
plus en juillet 1991. Nous, on n'y est pas avant un an plus tard. Et, le jour
où eux atteignent 5,5 %, 2,5 % plus 3 %, ça fait 5,5 % en niveau
aussi, là.
M. Léonard: En réalité, depuis janvier
1991...
M. Johnson: Nous, on passe à 2,5 %, à ce
moment-là.
M. Léonard: O.K. Je comprends. Depuis janvier 1991
jusqu'à juillet 1992, il n'y a rien eu; il n'y a rien qui a
bougé.
M. Johnson: C'est ça.
Le Président (M. Chagnon): II y a un gel d'un an.
M. Léonard: Non, il y a un gel...
M. Johnson: Un gel de six mois.
M. Léonard: De six mois. Comme les autres.
M. Johnson: C'est ça. Non, non.
Le Président (M. Chagnon): Non, un gel d'un an.
M. Johnson: II est plus dispendieux pour nous que les autres.
Le Président (M. Chagnon): Mais c'est un gel d'un an!
M. Johnson: Non, ce n'est pas un gel d'un an.
Le Président (M. Chagnon): De juillet 1991 à
juillet 1992.
M. Johnson: Oui, mais attend un peu. Un gel succède
à une période normale pendant laquelle un niveau de
rémunération est atteint. Alors, évidemment, on a eu 5 %
en janvier 1991, pendant un an. C'est au bout de la première
année qu'on doit se poser la question si on est gelés ou pas.
C'est sûr qu'on est gelés depuis le 2 janvier, et le 3 par rapport
au 2, et le 4 janvier par rapport au 3. On est gelés tout ce
temps-là. C'est une façon de le dire. Le 5 % est valable
en niveau pour un an. On doit voir au bout du douzième mois qu'est-ce
qu'on fait. Ce qu'on a fait? C'est qu'on n'a rien fait. On est gelés
pour six mois. Et, quand on décolle, on décolle à 2,5 % en
juillet qui vient, pendant que les cadres, eux, le même jour, ont 3 %,
après avoir eu 2,5 % pendant que, nous autres, on n'avait rien. Et on en
reprend, entre guillemets, une partie, mais une partie seulement, en nous
replaçant au niveau moyen des classes IV en janvier prochain. Là,
on va reprendre la place, le niveau qu'il a été convenu qu'on
occuperait à l'avenir, en moyenne du haut et du bas de l'échelle
des classes IV, les CS-IV. C'est là que les députés sont
logés. Alors, on observe la moyenne des classes IV, la moyenne de
niveau, de l'échelle, le milieu de l'échelle, et c'est ça
le salaire qu'on a, nous. Mais, en déboursé, on a
été privés de salaire pendant six mois par rapport au
niveau qu'on aurait dû occuper.
M. Léonard: C'est-à-dire qu'on a été
privés d'une augmentation de salaire durant six mois, Mais on va la
rattraper à partir du 1er janvier.
M. Johnson: Non. En déboursé, on ne la rattrapera
pas. Jamais.
M. Léonard: On prend un recul de 2,5 %.
M. Johnson: Non. En déboursé, c'est 1,25 %. En
niveau, on va se replacer au niveau que la Loi sur l'Assemblée nationale
prévoit.
M. Léonard: Le 1er janvier.
M. Johnson: et, en déboursé, il nous manque, entre
guillemets, 1,25 % de notre rémunération pour toujours. la
rémunération d'un député...
M. Léonard: C'est parce que la moyenne est calculée
sur une autre période de référence?
M. Johnson: Non. C'est à cause de la façon dont
notre échelle à nous, notre salaire a été
indexé. Il a été indexé de 2,5 %, d'abord,
plutôt que de 5 %. Mais ça, c'est comme les cadres. Eux autres
aussi ont eu 2,5 %. Et le jour où ils sont dégelés, entre
guillemets, ils ont 3 % et, nous, on a 2,5 %, six mois plus tard qu'on aurait
dû. Alors, on a perdu 1,25 % en déboursé. On a perdu 1,25 %
de notre salaire de base et des autres... de ce qui s'applique, les primes, le
cas échéant, selon les fonctions de chacun. Alors, pour 60 000 $,
c'est 900 $ ou presque, 750 $ en déboursé, en salaire sur le T4
de moins que si on avait servilement suivi les cadres; 1,25 % en
déboursé. Et, en janvier 1993, on se replace dans cette
échelle-là, des cadres supérieurs IV, au point milieu, tel
que prévu dans la Loi sur l'Assemblée nationale. C'est
là-dedans qu'on prévoit nos conditions salariales, oui? La Loi
sur les conditions de travail et le régime de pension des membres de
l'Assemblée nationale, et non pas la Loi sur l'Assemblée
nationale. (23 h 50)
Bon. Il faut faire l'exercice. En déboursé, en
chèque de paie, si on additionnait tous les chèques de paie que
la loi en question prévoit qu'on pourrait recevoir en étant
accrochés aux cadres supérieurs IV et qu'on regarde ce qu'en
réalité on a reçu, je vous annonce qu'un
député qui n'a pas de fonction additionnelle, etc., tout
l'exercice du gel non seulement l'a gelé, mais l'a privé, entre
guillemets, de 750 $ par rapport à ce que les cadres, eux, ont eu au
même niveau.
M. Léonard: En tout cas, j'ai de la misère à
comprendre comment ça se fait que ça joue comme ça de
façon permanente.
M. Johnson: Non, ce n'est pas permanent. Écoutez, c'est
permanent dans le sens que, sur une carrière, c'est un montant dont vous
aurez été privé au titre de votre
rémunération. Vous ne l'auriez jamais...
M. Léonard: Année après année? Non.
Le Président (M. Chagnon): Non, non. M. Johnson: Une
année. Oui, c'est ça.
M. Léonard: Une année particulière. Bof!
Enfin...
M. Johnson: Non, non, je comprends.
Le Président (M. Chagnon): Vous ne vous en étiez
même pas aperçu.
M. Johnson: Non, je comprends. Ce n'est pas ça qui est le
point. Le point, c'est que le traitement que les députés ont
reçu - je ne suis pas en train de plaider pour que ça change - je
dis que, comme membres de l'Assemblée nationale, certainement du
côté ministériel, ayant négocié un gel, on
pouvait difficilement augmenter les salaires des députés à
la date autrement convenue qui était le 1er janvier de tout temps. Or,
c'est la même date à laquelle le gel, symboliquement, entrait en
vigueur. C'est la date à laquelle personne n'avait d'augmentation.
Alors, on n'était pas pour s'en donner même si, en
réalité, à 2,5 %, on se faisait mal, entre guillemets,
comme les cadres. Alors, c'est une question de présentation.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 16 est
adopté?
M. Léonard: Un instant.
Le Président (M. Chagnon): L'amendement, je m'excuse. Vous
avez raison de me rappeler à l'ordre. L'amendement...
M. Léonard: «Pour une période d'au moins
trois mois», ça, je pense que c'est l'amendement tradi... J'allais
dire «traditionnel» parce que...
M. Johnson: Standard. Répétitif.
Le Président (M. Chagnon): L'amendement est-il
adopté?
M. Léonard: L'amendement, oui, ça va.
Le Président (M. Chagnon): O.K. Bon. Nous sommes à
l'article 16.
M. Léonard: Qu'est-ce que c'est? C'est un quorum,
ça?
Mme Marois: Ça, c'est un quorum.
M. Léonard: Alors, sur l'article lui-même:
«Pour la période du 1er janvier 1993 au 30...» Bon, on a
réglé 149. Parce que c'était ça, la question que je
posais, c'est-à-dire que le gel fait qu'on a été
décalés d'au moins 1,25 %. C'est un montant qui est pratiquement
forfaitaire. Là, on va retomber au système général
tel qu'il existait auparavant, c'est-à-dire l'indexation sur la classe
IV.
Le Président (M. Chagnon): C'est ça.
M. Johnson: C'est-à-dire accroché au milieu de
l'échelle des classes IV. C'est le milieu, là, c'est la moyenne
entre le plus haut et le plus bas de l'échelle, alors...
M. Léonard: Ah, O.K. «Pour la période du 1er
janvier 1993 au 30 septembre 1993, l'indemnité annuelle que
reçoit chaque député en vertu de l'article 1 [...] est
basée sur la moyenne du montant le plus bas et de celui le plus
élevé prévu à l'échelle de traitement de la
classe IV du corps d'emploi des cadres supérieurs de la fonction
publique le 1er juillet 1992.»
(Consultation)
M. Léonard: Oui, l'amendement est adopté.
Le Président (M. Chagnon): L'article 16 est
adopté?
M. Léonard: Pauline, ça va? Mme Marois: Oui.
Moi, ça va.
Le Président (M. Chagnon): L'article 16 est adopté.
L'article 17.
Professionnels de la santé
M. Johnson: L'article 17. Il y a un amendement, M. le
Président, dont je vous fais lecture à l'instant. 1. remplacer,
dans la première ligne, les mots «en vertu de» par les mots
«visée par». 2. insérer dans la dixième ligne,
après le chiffre «1°» et avant le mot
«à», les mots...
Le Président (M. Chagnon): Après le chiffre, je
pense que c'est 1 %, M. le ministre, et non pas 1 °.
M. Johnson: J'ai dit 1°? Je m'excuse. Le Président
(M. Chagnon): C'est un lapsus. M. Johnson: C'est 1 %. C'est un
lapsus. Le Président (M. Chagnon): Lapsus linguae.
M. Johnson: Oui, je m'excuse. Oui, oui. «La fourche m'a
langue», M. le Président. Après le chiffre «1
%» et avant le mot «à», les mots «pour une
période d'au moins trois mois». Et voilà.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Mme Marois: Alors, ça, c'est vraiment... Le premier, c'est
«visé» versus «vertu»; ça va,
ça.
M. Léonard: Quelle différence on fait entre les
deux: «en vertu de» ou «visé par»?
Mme Marois: C'est de la forme, mais à part
ça...
M. Léonard: Pourquoi est-ce qu'on change ça?
M. Johnson: C'est la différence entre un terme
français, puis un terme qui ne l'est pas, «by virtue
of».
Mme Marois: Ah oui?
M. Brière: Parce qu'une entente en vertu de, ça
n'existe pas.
M. Johnson: C'est un anglicisme, je pense. Mme Marois:
C'est un anglicisme? Ah oui!
M. Brière: II aurait fallu dire une entente faite ou
signée en vertu de.
Mme Marois: Ah oui! C'est vrai. Mais oui, oui, vous avez tout
à fait raison.
M. Johnson: Ce n'est pas un anglicisme,
c'est parce que c'est... M. Brière: Oui. M. Johnson:
Aussi, oui?
Mme Marois: «Faite en vertu de», ça a du bon
sens. Il aurait fallu qu'ils mettent «faite».
M. Johnson: Ça, c'est adopté.
Le Président (M. Chagnon): C'est excellent. Le
député de Beauce-Nord le trouve bon.
Mme Marois: C'est adopté, ça. O.K.
Le Président (M. Chagnon): Alors, l'amendement est
adopté à l'article 17. Est-ce que l'article 17 est
adopté?
M. Léonard: Un instant!
Mme Marois: Bon! Là, c'est les professionnels de la
santé.
M. Léonard: Un instant! Les professionnels de la
santé.
Mme Marois: Ça a été négocié,
ça aussi. M. Johnson: Comment?
Mme Marois: Ça a été négocié,
ça aussi, et entendu avec...
M. Johnson: Absolument, absolument, absolument. Je note, pour les
dossiers, pour les débats, que la députée de Taillon est
fortement impressionnée de notre capacité...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Johnson: ...de négocier, de nous entendre avec nos
employés.
Mme Marois: ha, ha, ha! vous avez remarqué que je n'ai
fait aucun commentaire; j'ai posé une question qui était un peu
sous une forme affirmative. ha, ha, ha!
Le Président (M. Chagnon): Mais est-ce que je dois...
Mme Marois: Le ministre a interprété ma
réaction.
Le Président (M. Chagnon): Êtes-vous d'accord avec
son interprétation?
Mme Marois: Vous me permettrez d'avoir quelques réserves,
quand même.
M. Léonard: J'aurais une question à poser au
ministre. Dans le dernier budget, il y avait la possibilité pour les
professionnels de la santé de s'incorporer; tout professionnel, en fait.
Et cela coûte en particulier au Trésor public une somme, sur une
base annuelle, disons, en 1993, de 63 000 000 $. Comment cela joue-t-il, dans
cet article, à partir du moment où c'est un professionnel
incorporé qui rend ses prestations plutôt qu'autre chose?
Le Président (M. Chagnon): Ça ne changera rien,
ça.
M. Johnson: Je ne vois pas le rapport, M. le
Président.
Le Président (M. Chagnon): C'est une dépense
fiscale.
M. Johnson: Non, mais je ne vois vraiment pas le rapport.
M. Léonard: II n'y a pas du tout de rapport? C'est les
mêmes taux de salaire à la corporation...
M. Johnson: Non, non, mais là, ici, c'est l'indexation des
objectifs tarifaires.
M. Léonard: ...aux médecins incorporés
qu'aux médecins professionnels non incorporés? C'est la
même chose.
M. Johnson: Mais non, mais pour la RAMQ, un acte médical,
c'est un acte médical. Un objectif tarifaire est un objectif tarifaire.
Ça coûte 2 200 000 000 $ ou 2 300 000 000 $. Ça va
être indexé, cette masse-là, à 3 % pour neuf mois, 1
% après ça, etc. Maintenant, après ça, les
médecins s'organiseront comme ils le voudront. Ils s'incorporeront, ils
ne s'incorporeront pas...
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 17 est
adopté?
Mme Marois: As-tu d'autres questions, M. mon collègue?
M. Léonard: C'est parce que ça peut avoir une
influence sur les rémunérations ultérieures parce que, en
termes de négociations, ça va être autre chose.
M. Johnson: Non, pas du tout, pas du tout.
M. Léonard: Les négociations vont se faire avec les
professionnels en tant que professionnels membres d'un ordre, par exemple, des
médecins ou des membres de l'Ordre des dentistes, etc.
M. Johnson: Non, non, comme prestataires
de services, point. Comme dispensateurs de services.
M. Léonard: Même s'ils sont incorporés?
M. Johnson: On ne rémunère pas une compagnie qui
rend des services, là; on rémunère une ablation, une
«appendectomie», un pontage coronarien. C'est ça qu'on paie,
nous autres.
M. Léonard: Oui, mais je pense que ça vient de
changer quelque chose.
M. Johnson: Pourquoi? Si on me permet de poser des questions au
député.
M. Léonard: Parce que votre médecin n'est plus un
professionnel agissant en son nom propre, c'est un médecin
incorporé.
Le Président (m. chagnon): oui, mais un médecin
incorporé, quand ça fait une angioplas- tie, ça ne charge
pas plus cher qu'un médecin non incorporé. ça ne change
rien.
M. Léonard: Ça ne change rien?
Le Président (M. Chagnon): Bien non.
M. Léonard: Parce que ça devient une personne
morale au titre de la loi.
M. Johnson: Un dispensateur de services. Il y a une prestation de
services. Il y a un pontage coronarien. Dans le livre des tarifs, ça
vaut 426,43 $; c'est ça que la RAMQ va payer...
Mme Marois: C'est ça.
M. Johnson: ...à la personne qui nous facture et qui a le
droit de nous facturer.
Le Président (M. Chagnon): Plus 3 %, plus 1 %, c'est
tout.
M. Léonard: L'économie de la loi que vous avez ici,
c'est une économie qui fonctionne par strate de personnel. Là
vont apparaître des professionnels incorporés.
M. Johnson: Alors?
M. Léonard: C'est ça.
M. Johnson: Alors?
M. Léonard: C'est des personnes morales.
M. Johnson: Alors?
M. Léonard: Pas des personnes syndiquées.
M. Johnson: Alors? Non, mais alors?
M. Léonard: Je pose la question. Ça ne change rien
du tout?
M. Johnson: Mais non. L'objectif tarifaire à la RAMQ,
c'est un chiffre global, 2 300 000 000 $.
M. Léonard: Ah! Vous rémunérez sur une masse
globale.
M. Johnson: Ah! Carrément. Et, s'il y a un
dépassement par rapport à l'objectif tarifaire, c'est
corrigé dans l'objectif tarifaire l'année suivante. Si la RAMQ
observe, enfin paie des factures pour toutes sortes de services de
santé, de soins de santé qui sont dispensés, si, au lieu
de 2 300 000 000 $, ça coûtait 2 320 000 000 $, en appliquant pour
l'année suivante, par exemple, le paramètre de 3 %, donc en
augmentant de 69 000 000 $ - 3 % de 2 300 000 000 $...
M. Léonard: Oui. O.K.
M. Johnson: ...elle augmenterait l'objectif tarifaire à 2
300 000 000 $ plus 69 000 000 $ moins 20 000 000 $.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 17 est
adopté?
M. Johnson: Ça prendrait les 20 000 000 $... Le
Président (M. Chagnon): Oui ou non?
M. Johnson: ...toujours sur une base cumulative.
Le Président (M. Chagnon): Parce que je vais ajourner,
moi, bientôt.
M. Léonard: Et ça n'affecte absolument pas le
régime par lequel vous allez... Le fait que le médecin soit
incorporé plutôt qu'à son nom personnel, ça ne
change absolument pas le traitement.
M. Johnson: II faudrait demander au ministre du Revenu, aux
Finances, et au médecin, ce que ça change pour lui. Mais, pour la
RAMQ, ça ne change rien.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que vous consentez
à ce qu'on continue le débat plus longtemps en commission?
M. Léonard: Non.
Le Président (M. Chagnon): Non. Est-ce que vous voulez
adopter l'article 17 avant que nous ajournions?
M. Léonard: Non. (minuit)
Mme Marois: Non, nous avons encore des questions.
M. Audet: M. le Président, puisque l'article 18 touche
essentiellement le même sujet, sous sa forme, on pourrait peut-être
adopter l'article 17. Ainsi, on pourrait dire à la fin de la
journée qu'on aura adopté ou étudié au moins la
moitié du projet de loi, puisqu'il y a 33 articles.
M. Léonard: M. le Président, c'est
terminé.
M. Audet: Alors, je propose qu'on adopte l'article 17. Ça
va, M. le député, on peut l'adopter?
M. Léonard: Non.
M. Audet: Non? Envoyez donc! Envoyez donc! Envoyez donc!
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Chagnon): Alors, j'ajourne nos travaux
sine die.
(Fin de la séance à 0 h 2)