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(Onze heures cinquante-huit minutes)
Le Président (M. Lemieux): La commission du budget et de
l'administration débute ses travaux. Il s'agit du mandat suivant. Le
mandat de cette commission est d'entendre les intéressés et de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi d'intérêt privé 223, Loi concernant certains actes de
donation et de fiducie conclus par Eugène Waddell. M. le
secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Non, M. le Président, il n'y a pas
de remplacements.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le secrétaire.
Permettez-moi de vous rappeler brièvement les règles de
l'étude des projets de loi d'intérêt privé. Le
député proposeur, il s'agit du député de Fabre,
prendra d'abord la parole afin de présenter le projet de loi et les
personnes qui en requièrent l'adoption. S'il y a lieu, les membres
pourront ensuite formuler des remarques préliminaires. Le
requérant de ce projet de loi exposera à cette commission
parlementaire ses grandes lignes - les grandes lignes du projet de loi - en vue
d'en faire ressortir les principaux éléments, c'est-à-dire
le bien-fondé. Et les membres pourront ensuite échanger avec les
requérants, avec nos invités. Enfin, nous procéderons
à l'étude article par article du projet de loi.
Alors, comme les invites ont déjà pris place à la
table des témoins, je cède maintenant la parole à M. le
député de Fabre pour la présentation des requérants
et des remarques préliminaires, s'il y a lieu, relativement à ce
bill privé. (12 heures)
Remarques préliminaires M. Jean A. Joly
M. Joly: Merci, M. le Président. Je tiens à saluer
les membres de cette commission, la commission du budget et de
l'administration. Représentant les intérêts du bill
privé, ici, vous avez, à droite, au fond là-bas, M. Nunzio
Spino, qui est un des bénéficiaires, des fiduciaires; vous avez,
au centre, Me Drolet et vous avez aussi M. Mario Spino qui est relié
à ce projet de loi privé 223. Je ne sais pas si tout le monde est
au courant, mais dans le reste du Canada les fiducies peuvent s'amender. Au
Québec, actuellement, ça ne se fait pas encore. Alors, compte
tenu de cette particularité et compte tenu des objectifs visés
par la fiducie conclue par M. feu Eugène Waddell, il est demandé
à cette commission de se pencher sur la teneur du bill privé afin
de cor- riger ce qui semble être une forme d'injustice compte tenu,
disons, des visées et compte tenu du fait qu'au moment où cette
fiducie a été mise de l'avant la loi du gain en capital
n'existait pas. Alors, compte tenu que cette loi, en 1971, avait
été mise de l'avant, ça amène ce qu'on peut appeler
une disposition automatique tous les 21 ans. Je pense qu'il y aurait lieu de
corriger quelque chose pour éviter une problématique qui va vous
être expliquée sûrement tout au cours de cette audience par
Me Drolet et les intéressés. Je vous remercie, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
député de Fabre. Préalablement à l'exposé du
requérant et de son procureur des grandes lignes de ce projet de loi, je
demanderais: Est-ce que, M. le ministre, vous avez des remarques
préliminaires, de même que le représentant officiel de
l'Opposition, ainsi que les autres députés? M. le ministre,
est-ce que vous avez des remarques préliminaires relativement à
ce projet de loi?
M. Raymond Savoie
M. Savoie: Simplement pour saluer les invités et mes
collègues de l'Assemblée nationale, et pour vous indiquer
qu'effectivement ce projet de loi a été examiné de
très près par la Justice et également par le
ministère du Revenu. Ça constitue évidemment un projet de
loi privé qui fait suite à un projet de loi que nous avons
adopté ensemble, le printemps passé, dans une matière
semblable. Il y avait, à ce moment-là, deux dossiers; c'est le
deuxième des deux dossiers et on ne croit pas qu'il va y en avoir
d'autres à court terme. Cette mesure est un peu extraordinaire et,
effectivement, puisque nous n'avons pas les mécanismes comme institution
chez nous, à ce moment-là, nous sommes obligés de recourir
à ce genre de projet de loi, de bill privé; bien que de nature
exceptionnelle, ce qui nécessite l'adoption d'un projet de loi
privé, elle est conforme aux principes parlementaires et, en
conséquence, nous en recommandons l'adoption par la commission.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le ministre. M. le
député de Montmorency, est-ce que vous avez des remarques
préliminaires à ce moment-ci ou si vous préférez
attendre les explications d'ordre juridique du procureur?
M. Filion: non, je vais simplement attendre, m. le
président, au fur et à mesure qu'on avancera dans le projet, pour
avoir de l'information.
Le Président (M. Lemieux): Ça va. Merci, M. le
député de Montmorency. J'inviterais maintenant le
requérant ou le procureur de ce projet de loi à en faire
ressortir le bien-fondé ou à nous donner des explications d'ordre
juridique. Nous vous écoutons.
Exposé des requérants M. Drolet (Gaétan): M.
le Président... Le Président (M. Lemieux): Me Droiet,
oui?
M. Drolet: Me Drolet, oui. Le 11 février 1991, le ministre
des Finances à Ottawa a proposé certaines modifications à
la règle des 21 ans dans les cas exceptionnels. Cette publication d'un
projet de loi sur l'imposition des fiducies a été suivie par une
autre proposition, le 20 décembre 1991, qui touche le cas que nous avons
devant vous. Donc, le fédéral, dans sa loi de l'impôt, a
prévu le cas dont on est l'objet aujourd'hui. Également, dans une
déclaration ministérielle sur l'avant-projet de loi concernant
l'imposition des fiducies, le gouvernement du Québec a indiqué:
Le 11 février 1991, le ministre des Finances du gouvernement du Canada a
rendu public, par voie de communiqué, un avant-projet de loi. Cependant,
des mesures de concordance seront adoptées. Alors, il y a une
indication, de la part du ministre du Revenu du Québec, de s'harmoniser
avec la politique fédérale.
Alors, c'est la règle des 21 ans, qui est une disposition
présumée sur une fraction de gain en capital. Et, comme le cas
sous espèce, c'est un acte de fiducie et comme, dans le reste du Canada,
on peut modifier les fiducies par convention, le Québec projette de
modifier ces fiducies ou de créer des fiducies mais simplement avec
l'entrée en vigueur des dispositions du Code civil et il semblerait
qu'on aurait des difficultés pour le 1er janvier 1993, et c'est une des
raisons pour lesquelles on demande la modification. Et la modification, c'est
que M. Waddell, le donateur, est mort. Il y avait une donation
irrévocable - c'est prévu à l'acte de fiducie - et deux
conditions pour l'ouverture de la fiducie, qui était celle que les
héritiers aient 21 ans et plus - et tous les héritiers ont plus
de 21 ans - et la mort du père. Et le père, évidemment,
est encore, au moment où on se parle, en vie. Donc, une des conditions
ne donnait pas ouverture. Mais, étant donné que l'acte de
donation a été fait dans les années soixante et
qu'à ce moment-là il n'y avait aucune disposition de gain en
capital, deuxièmement, qu'il y avait deux conditions et que les
conditions ne sont pas encore ouvertes, et que c'est l'esprit des gens de
respecter les conditions du donateur, alors, le gouvernement a demandé
que la donation, pour éviter le problème de la
pérennité ou la perpétuité des fiducies... Le grand
problème des 21 ans, c'est un chiffre arbitraire qu'on a mis en 1971 et
on avait espéré qu'il y ait des amendements de 1971 à
1993. Tous les auteurs disent ça. C'est un chiffre qui a
été tiré comme ça en 1972, mais le but visé,
c'est d'empêcher la perpétuité ou la transmission de
fiducie en fiducie d'une façon perpétuelle. Alors, ici, c'est
clair, c'est irrévocable. Il y a deux conditions, les conditions sont
inscrites et, pour éviter qu'on interprète comme n'étant
pas dans le terme anglais «indefeasibly vested» c'est-à-dire
dévolu d'une façon définitive, on nous demande de rayer
d'autres possibilités de transmiss'on. Donc, c'est une transmission
finale, directe, pour éviter justement la perpétuité qui
était le principe en arrière des 21 ans. Quand le ministre des
Finances à Ottawa a voulu faire des cas très spécifiques,
il a couvert cette question très spécifique et aujourd'hui on est
juste ici pour nettoyer, pour s'assurer, pour vous démontrer que ce
n'est pas l'intention de perpétuer la transmission à l'infini,
mais juste, selon les conditions du donateur, dans son acte de fiducie. Je
rappelle, et c'est dans le bill, que cette dévolution a
été faite d'une façon irrévocable,
c'est-à-dire que, si vous lisez le premier paragraphe des actes de
fiducie: «The donor hereby conveys by gift inter vivos and
irrévocable». C'était le mot clé,
«irrévocable», parce qu'on ne pourrait pas aujourd'hui
rendre irrévocable ce qui était révocable. C'est le seul
commentaire que j'avais.
Le Président (M. Lemieux): merci, me drolet. est-ce qu'il
y a d'autres remarques préliminaires? comme il n'y a pas d'autres
remarques préliminaires, j'appelle le premier paragraphe du projet de
loi d'intérêt privé 223. est-ce qu'il y a des commentaires
relativement au premier paragraphe?
M. Filion: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Préalablement - j'ai
effectivement appelé le premier paragraphe - si les membres de cette
commission veulent poser des questions à Me Drolet, il n'y a aucun
problème. Ça va? Pas de questions. Alors, j'appelle le premier
paragraphe du projet de loi d'intérêt privé 223.
Étude détaillée Examen des actes
de fiducie
M. Filion: dans le premier paragraphe, on parle de plusieurs
actes de fiducie qui ont été faits. est-ce que ce sont des actes
de fiducie par enfant?
M. Drolet: Oui.
M. Filion: Les principaux actifs de ces fiducies-là se
résument à quoi?
M. Drolet: C'est des actions.
M. Filion: Uniquement des actions?
M. Drolet: Oui.
M. Filion: De compagnies privées?
M. Drolet: D'une compagnie qui est la compagnie Cadnam Holdings
Ltd.
M. Filion: À la fin de 1971, à combien on
évaluait ces actions-là?
M. Drolet: Là, on n'a pas fait d'évaluation, mais
le principal actif à l'époque, c'était une compagnie de
construction et il y avait des immeubles. La construction, vous savez,
aujourd'hui, si on en parlait, je pense que c'est plus calme et, si on parlait
également des bâtisses... Alors, je me demande par rapport
même au PBR de...
M. Filion: Mais vous n'avez pas fait le calcul technique?
M. Drolet: Non.
M. Filion: On sait que le PBR est une notion, de toute
façon, qui va vous servir dans le futur pour établir le gain en
capital. On n'a pas fait de calcul dans ce sens-là?
M. Drolet: II y a des chiffres qui ont peut-être
été avancés, mais il n'y a pas eu d'évaluation
parce qu'il n'y a pas eu de transaction. Il n'y a rien qui s'est passé.
Il n'y a jamais eu de dividendes de distribués; ça a
été détenu comme ça pendant toute cette
période. De 1960 à 1972, il y a eu une période de
croissance qui serait en franchise fiscale...
M. Filion: Exact. (12 h 10)
M. Drolet: ...évidemment et qui ferait le PBR, mais le
PBR, c'est une notion qui sera utile, j'imagine, lorsqu'il y aura une
disposition, lorsque, par exemple, le père mourra et qu'il y aura
ouverture à la fiducie.
M. Filion: Mais, avant ça, parce que, si on n'adoptait pas
ce projet de loi, ça aurait une incidence fiscale immédiate d'ici
la fin de l'année.
M. Drolet: Oui, il y aurait cette possibilité de
distribuer par roulement, c'est-à-dire qu'il y aurait toujours la
possibilité de distribuer au bénéficiaire, mais l'esprit
du donateur, c'était de ne pas distribuer. La loi que vous avez eue
devant vous il y a quelques mois, c'était une disposition; le
père disait: Bien, je vais faire le roulement. Alors, on pourrait faire
un roulement en vertu des lois et il n'y aurait pas d'incidence fiscale.
M. Filion: Vous l'éviteriez, de toute façon,
l'incidence fiscale.
M. Drolet: Oui.
M. Filion: On n'aurait pas besoin du projet de loi pour
l'éviter.
M. Drolet: Si on faisait un roulement, mais s'il y avait une
distribution... L'intention, c'était de ne pas distribuer avant
l'arrivée des deux conditions et, comme il n'y a qu'une des conditions
qui est arrivée et c'est la dernière qui compte,
c'est-à-dire que les enfants ont tous 25 ans... Donc, les 21 ans sont
dépassés, mais l'autre condition, c'était la mort du
père et, étant donné que c'était l'intention du
testateur, alors on demande tout simplement que cette intention-là soit
respectée.
M. Filion: Mais, au fond, le débat du gain en capital n'a
rien à voir dans la décision de ce bill-là.
M. Drolet: C'est ça.
M. Filion: Donc, qu'il y ait gain en capital ou pas, ça ne
change rien à la situation. C'est qu'on peut l'éviter, de toute
façon.
M. Drolet: On pourrait le différer, oui.
M. Filion: Parce que, dans votre préambule...
M. Drolet: Quand on fait un roulement, on ne l'évite pas,
on le diffère.
M. Filion: Exact. C'est parce que, dans votre préambule,
vous semblez relever le fait que c'a été formé en 1960,
que vous n'étiez pas au courant du gain en capital, mais, au fond, le
gain en capital en tant que tel n'a rien à voir à la
décision, au projet ou au bill que vous nous soumettez là.
M. Drolet: C'est-à-dire que, s'il y avait une disposition
présumée à tous les 21 ans, si on ne faisait aucun geste
et s'il n'y avait aucune planification, en principe, il y aurait un gain en
capital.
M. Filion: Exact. Mais je veux dire que le bill ne change rien
à cette situation-là, au fond.
M. Drolet: C'est-à-dire, dans le projet de loi
fédéral et harmonisé par le gouvernement du Québec,
on dit: «Ali interests in which hâve vested indefeasibly.»
C'est le mot «indefeasibly» qui semblait être le mot, quand
on interprétait
l'acte de fiducie, parce qu'il y avait une possibilité de
croissance des frères et des soeurs parallèle. Alors,
c'était sur l'interprétation d'«indefeaslbly vested».
Moi, je disais, parce que c'était irrévocable et que c'avait
été conditionnel à deux raisons, que ça pouvait
être interprété comme «indefeasibly vested»,
mais les ministères, eux aussi, je pense, ont droit à leur
interprétation et, étant donné qu'on avait une
difficulté d'interprétation, on a dit: On va tout simplement
faire une opération de nettoyage pour s'assurer qu'il n'y aura pas
d'ambiguïté sur l'interprétation. Alors, on fait juste
supprimer la possibilité de croissance aux frères et aux soeurs
pour dire que, si le père meurt, ça va aller directement aux
bénéficiaires. Fini.
M. Filion: Combien d'actions ont été
distribuées du holding? Chaque fiducie détient combien
d'actions?
M. Drolet: Alors, dans les fiducies, il y a deux
catégories d'actions: les catégories A et les catégories
B. Le père, Mario Spino, a des catégories B, puis il a des
catégories A; alors, il a 1190 actions de catégorie B, puis 10
actions de catégorie A. Pour chacune des cinq fiducies, il y a 100
actions catégorie A.
M. Filion: Les actions de catégorie B, elles ont
été émises à quelle valeur?
M. Drolet: Oh! À la valeur nominale, 2000 $, je pense.
Catégorie B, 1 $ chacune, capital versé.
M. Filion: Est-ce que c'est toutes des actions participantes, les
A et les B?
M. Drolet: Non, les B, celles du père, sont non
participantes et également elles ont droit de vote. Elles sont non
participantes et le taux de dividende est non cumulatif.
M. Filion: Puis il en a pour 2000 $.
M. Drolet: II y en a pour 2000 $. 2200 $.
M. Filion: C'était quoi, le but de... Est-ce qu'il y avait
un but particulier à ces actions-là?
M. Drolet: C'était de même que, à
l'époque, en 1960, on avait planifié la succession. On avait
donné aux fiducies des catégories A et on avait donné au
père certaines actions de catégorie A et la majorité,
c'étaient des actions de catégorie B. Mais, en 1960, on ne
parlait pas de gain en capital, on ne pariait de rien de ça; alors, c'a
été fait et c'est une des raisons pour lesquelles le ministre
à Ottawa à consenti à modifier sa loi parce que
l'intention était claire; c'a été fait 10, 11 ans avant
même l'arrivée de cette taxe. C'est des cas très
spéciaux qui ont été accordés, et ça,
c'était un cas spécial parce que l'intention était claire
que ce n'était pas de contourner un gain en capital qui n'existait
même pas en 1960.
M. Filion: Lesdites actions détenues par les fiducies qui
font l'objet du présent bill, vous les évaluez à combien
aujourd'hui?
M. Drolet: Aucune idée. Aucune idée. M. Filion:
Vous n'avez aucune idée?
M. Drolet: Aucune idée. Bien, là, il va falloir
prendre en compte les différents actifs, mais, principalement, ils
étaient dans la construction et ils avaient un immeuble. Alors,
l'immeuble, je ne sais pas si on peut dire qu'aujourd'hui il vaut la
moitié moins que ce qu'il valait peut-être il y a quatre, cinq
ans, et la construction est très ralentie. Alors, j'ai comme
l'impression qu'au moment où on se parle le gain sera moins
élevé que peut-être si ça avait été
fait dans une période de croissance.
M. Filion: La valeur aux livres de la fiducie, c'est combien?
M. Drolet: Aucune idée.
M. Filion: Franchement! On veut reporter du gain et on ne sait
même pas c'est quoi.
M. Drolet: Ce serait environ 8 000 000 $.
M. Filion: La valeur aux livres, 8 000 000 $. C'est
constitué, en proportion, de combien d'actifs et combien de
liquidités?
M. Drolet: Les actifs, c'est 40-60. Alors, 40 % en immeubles et
60 % en liquidités.
M. Filion: Et ça, c'est par fiducie ou pour toutes les
fiducies?
M. Drolet: Ça, c'est l'ensemble.
M. Filion: Vous êtes d'accord avec moi que les 60 % sur le
gain en capital n'a rien à voir en principe, hein? C'est uniquement au
niveau des 40 %.
M. Drolet: Oui.
M. Filion: et vous n'avez aucune idée de la valeur
marchande? la valeur municipale, c'est quoi? la valeur des taxes
foncières de ces 40 % là, de ces 3 200 000 $là?
M. Drolet: Bien, ils donnent la valeur aux livres. Je ne sais
pas...
M. Filion: Oui, mais la valeur municipale; on évalue
ça à quoi au niveau foncier?
M. Drolet: II dit que c'est à peu près le
même prix, il n'y a pas grand différence.
M. Filion: C'est pareil. La fiducie génère des
revenus. Est-ce qu'elle reçoit des dividendes à chaque
année?
M. Drolet: II ne se déclare jamais de dividendes, ce n'est
pas déclaré.
M. Filion: Les compagnies à holding ne déclarent
jamais de dividendes en fiducie?
M. Drolet: Ce n'est jamais déclaré, les
dividendes.
M. Filion: Merci.
M. Drolet: D'ailleurs, c'est un allégué du projet.
Il ne s'est jamais rien donné. Ça a toujours été
accumulé. Je pense que, si on regarde à la page 4 du bill, c'est
«la politique de non-distribution de dividendes en vigueur depuis 1960
jusqu'à ce jour».
M. Filion: Elle n'a jamais rien reçu de dividendes?
M. Drolet: Non.
M. Filion: Et la liquidité de la fiducie, ça se
résume à quoi, à ce moment-là? Ils reçoivent
quoi, eux autres? Ils vivent avec quoi? La liquidité qu'elle
reçoit? Elle ne reçoit rien?
M. Drolet: Bien, il y a certaines dépenses qui sont
permises, c'est tout. Ils ne reçoivent rien.
M. Filion: Mais je veux dire qu'il y a de l'argent liquide dans
la fiducie?
M. Drolet: II n'y a rien dans les fiducies. Il n'y a rien dans
les fiducies. Il y a juste certaines dépenses qui sont permises en vertu
de l'acte de fiducie, que Montréal Trust... Bien, il y a certaines
choses qui sont prévues à l'acte de fiducie: l'éducation,
la formation...
M. Filion: Oui. Je comprends, mais ça prend de l'argent
pour payer ça. Elle le prend où, la fiducie, l'argent?
M. Drolet: Bien, c'est juste pour payer ces
dépenses-là.
M. Filion: mais la liquidité, elle l'a eue comment, la
fiducie? il a fallu qu'elle reçoive de l'argent à quelque part
dans le temps pour payer ces dépenses-là.
M. Drolet: II n'y en a pas dans les fiducies. Il dit que c'est
lui-même qui a pourvu à tout.
Lui-même personnellement, M. Mario.
M. Filion: Les fiducies n'ont pas d'argent? (12 h 20)
M. Spino (Mario): Elles ont de la valeur, mais elles n'ont pas
d'argent.
M. Drolet: D'ailleurs, ça serait un problème: il
faudrait vendre juste pour payer l'impôt, si jamais il y avait une taxe.
D'ailleurs, c'est une des raisons. C'est un cas très précis qui
est prévu même dans la loi de l'impôt. On n'a pas voulu
prendre ce chemin-là, mais c'est un autre chemin qui était
possible. C'est-à-dire qu'il faudrait vendre les actions pour payer
l'impôt parce qu'elles n'ont pas de liquidités, les fiducies.
M. Filion: Ou recevoir des dividendes. M. Drolet: Ou
recevoir des dividendes.
M. Filion: Et faire le fractionnement de revenus à travers
les bénéficiaires. Expliquez-moi donc ça. Si elle n'a
jamais reçu de revenus, la fiducie, elle a servi à quoi, dans le
temps? À rien?
M. Spino (Mario): Elle ne sert encore à rien parce qu'ils
n'en ont pas besoin, du revenu. C'est pour ça qu'on ne déclare
pas de dividendes depuis 30 ans.
M. Drolet: Ça fait 30 ans que les...
M. Spino (Mario): Ils n'en n'ont pas besoin.
M. Filion: Mais l'objectif du donateur, à l'époque,
c'était quoi?
M. Spino (Mario): L'objectif, c'était de faire tenir
ça, deux, trois, quatre générations. C'est ça qu'il
dit là. C'est ça qu'on veut changer. Lorsque je vais mourir, ils
vont le prendre directement. Ça va être à eux autres.
M. Drolet: M. Spino a toujours cru à bâtir quelque
chose de monolithique. Et je pense que le levier, en affaires, a toujours
été à travers la teneur de cet ensemble plutôt que
de le diviser. Je comprends qu'au point de vue fiscal c'est mieux de le diviser
là, mais, au point de vue affaires, c'est mieux de le garder.
M. Filion: La relation, c'était grand-père,
petit-fils. C'est ça?
M. Drolet: C'est ça.
M. Filion: Vous, M. Spino, excusez...
M. Drolet: Est le père.
M. Filion: ...vous êtes le père. M. Drolet:
Le père de Nunzio.
M. Spino (Mario): Le père de ces
fiduciai-res-là.
M. Filion: O.K. Je comprends. Et c'est vous qui administrez,
à toutes fins pratiques.
M. Spino (Nunzio): C'est Montréal Trust. M. Filion:
C'est Montréal Trust.
M. Spino (Nunzio): C'est Montréal Trust qui est le...
M. Drolet: Mais c'est lui qui contrôle Cadnam à
travers les actions. C'est ça que vous m'avez demandé
tantôt, là, le nombre d'actions que Mario Spino détient
dans...
M. Filion: Des actions B?
M. Drolet: D'actions B.
M. Filion: C'est des actions de contrôle.
M. Drolet: Des actions de contrôle, mais des actions non
cumulatives et non participantes.
M. Filion: Mais c'est lui qui a le contrôle de la
gestion.
M. Drolet: C'est ça. Une voix: C'est ça.
M. Filion: Alors, c'est à ces fins-là qu'on les
avait émises.
M. Drolet: C'est ça.
M. Spino (Mario): Vraiment, c'est la raison.
M. Filion: O.K.
M. Spino (Mario): II n'y a pas d'autre raison que ça.
M. Filion: O.K. Avez-vous fait le calcul? Vous avez certainement
dû faire le calcul de l'incidence fiscale. Combien ça
occasionnerait d'incidence fiscale?
M. Drolet: Ça dépendra des évaluations.
M. Spino (Mario): Dans quel sens?
M. Filion: Mais, vous avez quand même une idée.
M. Spino (Mario): Mais l'incidence dans quel sens?
M. Filion: Si jamais le projet de loi n'était pas
adopté et que vous ne distribuez pas les biens.
M. Spino (Mario): on prendrait les méthodes qu'il vous a
expliquées, les roulements et toutes sortes de choses et on ne paierait
pas plus. là, ça me détruirait, moi, personnellement, dans
un sens, parce que ça serait une division.
M. Filion: C'est vous qui y perdriez au niveau du
contrôle.
M. Spino (Mario): C'est ça. Ça revient à
ça.
M. Filion: C'est de sauver votre contrôle, au fond.
M. Spino (Mario): Dans le fond, c'est ça. Les enfants sont
d'accord.
M. Drolet: Mais étant donné que le donateur...
M. Filion: Mais vous pourriez récupérer le
contrôle, si les enfants sont d'accord. Vous n'avez pas besoin d'un
projet de loi privé pour ça?
M. Spino (Mario): Oui, mais là, à l'âge
où je suis rendu, je ne veux pas m'embrayer dans des choses de
même. Ça fait que ça serait une affaire du passé. Je
mettrais ça dans les archives. Ha, ha, ha!
M. Filion: Alors, ce n'est pas une question de débat
fiscal?
M. Drolet: Non, c'est une question de gestion parce qu'il y a
plusieurs méthodes.
Une voix: Ce n'est pas une question d'impôt.
M. Drolet: II y a plusieurs méthodes. C'est pour ça
qu'on est revenus à l'intention du testateur. C'est pour respecter
l'intention du testateur qui dit: Moi, je fais une donation irrévocable
à deux conditions. J'y mets deux conditions et les deux conditions,
c'étaient, et vous lisez ça: ...attaining the âge of 25
years upon the beneficiary or the death of the father whichever shall last
occur. Alors, étant donné qu'on veut respecter l'esprit du
donateur, on vient ici pour empêcher, évidemment, que ça se
perpétue d'une façon éternelle. D'ailleurs, c'est
ça, le but des 21 ans. Le gouvernement demande qu'on la rende
«indefeasibly vested» et, pour être «indefeasibly
vested», bien, il faut enlever quelques mots de l'acte de fiducie pour
s'assurer
qu'il n'y aura pas de perpétuité. Ça ne durera pas
99 ans. En d'autres termes, ce qu'on visait en Angleterre ou ailleurs, c'est
des choses de 50 ans, 80 ans et alors c'était la continuité,
passer ça d'une fiducie à l'autre et ne jamais payer de
l'impôt. Là, il y a des conditions très certaines. C'est
une donation irrévocable et il y a deux conditions, et, quand les deux
conditions vont être accomplies, c'est fini.
Spino (Mario): Je pense que la demande simplifiée... Si on
demandait ça pour ne pas payer d'impôt, j'aurais demandé de
diviser, puis de ne pas payer. Mais je ne veux pas diviser. Alors, c'est une
question de continuer tel quel. Depuis 32 ans que ça marche. Parce que
ce n'est pas depuis 1971; c'est depuis 1960 que ça marche comme
ça. Ça fait 32 ans. Là, est-ce que j'en ai encore pour
encore 32 ans? Je ne pense pas. Ça fait que, quand j'irai faire mon tour
de l'autre bord, eux autres, ils prendront leur affaire. Mais, dans le moment,
c'est pour ça. Il n'y a pas de division. Ça continue tel
quel.
M. Drolet: Alors, au point de vue affaires, si vous avez 10 000
000 $ ou 5 000 000 $, vous pouvez aller chercher 30 000 000 $. Si vous divisez
ça au point de vue fiscal, je comprends très bien l'aspect
fiscal, là, c'est cinq têtes et puis chacune a 2 000 000 $. Mais,
vous perdez le levier financier. Et, quand vous êtes en affaires, vous
cherchez un levier financier. Ça n'a rien à faire avec la
fiscalité. C'est un problème... Bien, c'a toujours affaire parce
qu'il y a des lois qui prévoient une disposition présumée
à tous les 21 ans.
M. Filion: Oui, c'est ça l'histoire.
M. Drolet: Mais le ministre des Finances a accepté que,
dans ces cas particuiliers, il amendait sa loi de l'impôt.
M. Filion: Bien, écoutez, on pourrait peut-être en
parier un petit peu plus loin des articles, des amendements, compte tenu de la
modification que vous avez, malgré que j'aie des bémols sur
ça. Mais, au départ, je voulais surtout bien comprendre
l'objectif du bill privé. Et là, c'est beaucoup plus clair dans
mon esprit. Dans ce sens-là, c'est un peu demander au législateur
de légiférer une transaction familiale. Et je trouve ça
assez particulier, quand vous pouvez, de toute façon, Me Drolet...
Pardon?
M. Savoie: On a fait la même chose l'année
passée.
M. Filion: Oui, je l'ai vu, M. le ministre.
M. Savoie: On vous a mentionné que, lorsque le projet de
loi a été adopté, il y avait deux cas.
M. Filion: Je l'ai vu, M. le ministre.
M. Savoie: Et je pense que vous y avez assisté,
d'ailleurs.
M. Filion: Non, je n'étais pas là.
Le Président (M. Lemieux): Tu n'étais pas
présent?
M. Filion: Je n'étais pas là.
M. Savoie: Tu n'étais pas là. Alors, c'était
le député de Labelle à ce moment-là...
M. Filion: Oui.
M. Savoie: ...et ça n'a pas présenté de
difficultés. Si ma mémoire est fidèle, il a même
accepté, il a même voté en faveur du projet de loi
privé. Ce sera à vérifier, mais je pense que c'a
été le cas. C'était le deuxième cas et c'est un cas
identique.
M. Filion: Est-ce que vous acceptez les gestes qu'on a faits en
1985, M. le ministre?
M. Savoie: Non, mais je fais rien que parler de ces deux
cas-là. Tout ce que je fais, c'est que j'essaie de vous apporter un
éclairage.
M. Filion: Je vous comprends. Mais, moi, écoutez, le but,
ce n'est pas de... Je veux bien qu'on se comprenne. Le but, pour moi, ce n'est
pas d'empêcher nécessairement l'adoption d'un projet. Mais je veux
bien savoir pourquoi on va voter. Et, dans mon esprit à moi...
Le Président (M. Lemieux): M. Drolet, oui?
M. Drolet: M. le député, j'ai indiqué
tantôt qu'on a une anomalie au Québec. D'ailleurs, dans les lois
de l'impôt - j'ai cru comprendre que vous avez une formation en
fiscalité - il y avait...
M. Filion: Mais vous l'aviez en 1960, l'anomalie aussi.
M. Drolet: Non, ce n'est pas de ça que je veux parler. Le
donateur est mort.
M. Filion: Le donateur n'a rien à voir avec la
décision qu'on prend.
M. Drolet: Non, mais le donateur est mort.
M. Filion: Oui.
M. Drolet: Et puis, en plus, le Code civil n'est pas encore en
vigueur. Il va l'être rien qu'en 1993. Partout au Canada, on a des
disposi-
tions où on peut amender ou modifier des choses de consentement.
Ici, il faut passer devant l'Assemblée nationale pour faire une
modification lorsque le donateur n'est plus présent et pour respecter sa
volonté. Dans cet esprit, c'est la seule raison pour laquelle on est
ici, parce que aussitôt qu'en 1993 les dispositions du Code civil vont
être en force au Québec, on aura des amendements consensuels entre
les parties et ça va être simple. D'ailleurs, c'était pour
corriger une anomalie fiscale qu'on a introduit au Code civil toutes les
modifications aux fiducies. Vous vous souvenez qu'il y avait 900
références dans la loi du ministère du Revenu sur les
fiducies. Et on est arrivés à la conclusion devant les tribunaux
que les fiducies n'existaient pas au Québec. On avait un problème
juridique. Alors, ça avait été un copiage...
M. Filion: De «common law». M. Drolet: De
«common law», oui.
M. Filion: Je suis d'accord avec vous. Je comprends très,
très bien ce que vous m'expliquez. Mais, moi, également, dans un
deuxième temps, je me dis: Dans une planification juridique autre qu'un
projet ou un bill privé, vous pourriez régler aussi le
problème que vous soulevez de maintenir le contrôle entre les
mains de monsieur. (12 h 30)
M. Drolet: Je comprends, mais c'a été la même
histoire lorsqu'on avait les surplus. Il fallait les distribuer et puis M.
Spino ne les distribuait pas. On dit: Ah! Ils avaient une chance d'avoir un
surplus protégé. Mais, lui, son hypothèse de travail, c'a
toujours été de dire: Quand j'ai l'argent unifié dans un
seul vase, plutôt que de l'avoir dans cinq vases, c'est plus facile pour
moi d'obtenir les lignes de crédit, les marges à la banque, de
faire des affaires. Je pense que c'est une décision d'affaire. C'est de
même qu'il mène ses affaires. Je ne peux pas l'empêcher.
Mais c'est sa philosophie, puis, lui, ce n'est pas la question primordiale de
dire: Bien, tu peux faire un roulement, faire ci, faire ça, faire des
compagnies de portefeuille, etc.
M. Filion: je comprends bien la philosophie, mais on ne peut
quand même pas, non plus, adopter des lois spécifiques à
une philosophie particulière.
M. Drolet: Mais, dans ce cas-là, on a un acte de fiducie,
quand même, qui est clair.
M. Filion: Oui.
M. Drolet: On a un donateur qui dit: Je donne d'une façon
irrévocable...
M. Filion: Oui.
M. Drolet: ...et je mets deux conditions. Et, nous autres, on
essaie de repecter l'esprit de ces deux conditions-là, avec un acte
irrévocable qui a été fait en 1960. Dans le fond, on
essaie juste de rencontrer la philosophie... Comme M. Spino vient de
l'expliquer, ça fait 32 ans qu'il ne déclare pas de dividendes.
Ce n'est pas quelque chose qu'il décide tout d'un coup. C'est la
mentalité. C'est de même que ça fonctionne.
Le Président (M. Lemieux): D'autres commentaires, M. le
député de Montmorency, sur le premier paragraphe?
M. Filion: On va passer à l'autre paragraphe.
Le Président (M. Lemieux): Alors, le premier paragraphe
est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
maintenant le deuxième paragraphe. J'ai dit le deuxième
paragraphe, c'est le deuxième attendu.
M. Filion: Ici, on parle un peu de ce que vous souleviez au
niveau des deux conditions, je pense, Me Drolet. On dit effectivement:
«Que, aux termes de chacun des actes de donation et de fiducie, les biens
visés par la donation (les biens en fiducie) - c'est-à-dire les
liquidités et les immeubles, bien, les actions dans notre cas - doivent
être détenus en fiducie pour le bénéfice de chaque
bénéficiaire jusqu'à ce que le bénéficiaire
atteigne l'âge de 25 ans ou jusqu'au décès du père
du bénéficiaire, selon l'événement qui se produit
en dernier». Alors, c'est ça qui vous empêche actuellement
de distribuer les biens aux enfants. Qui bénéficie de l'usufruit?
Là, on parle du capital de la fiducie? Mais qui bénéficie
de l'usufruit de la fiducie?
M. Drolet: C'est toujours réinvesti. Ça reste dans
le fonds.
M. Filion: Oui, mais je veux dire, dans votre acte de fiducie,
qui est bénéficiaire du capital et qui est
bénéficiaire des revenus? Est-ce que ce sont les mêmes?
M. Drolet: Oui.
M. Filion: Ce sont les mêmes.
M. Drolet: Oui.
M. Filion: Je n'ai pas d'autres commentaires sur le paragraphe,
M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle le
troisième attendu, le deuxième et le premier étant
adoptés.
M. Filion: J'aimerais savoir, vos immeubles sont situés
où? À Montréal? Ils sont tous situés à
Montréal?
M. Spino (Mario): Oui. Il y en a une partie dans le nord, une
maison de campagne.
M. Drolet: Vous avez ça, hein? À
Montréal.
Le Président (M. Lemieux): Le troisième attendu est
adopté?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
maintenant le quatrième attendu.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle le
cinquième attendu.
M. Drolet: II est ici.
Le Président (M. Lemieux): Adopté?
M. Filion: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Le
sixième attendu?
M. Filion: Le sixième attendu. Là-dessus, je veux
simplement... M. Drolet, vous êtes d'accord avec moi pour dire qu'au fond
le gain en capital n'a rien à voir avec le présent bill. C'est
simplement pour fins d'information, mais ce n'est pas le but recherché
parce que vous pourriez...
M. Drolet: Non, parce que...
M. Filion: ...l'atteindre différemment.
M. Drolet: ...on aurait pu rouler, comme vous dites. D'ailleurs,
dans le projet de loi qui est venu devant vous, ils ont décidé de
le distribuer et de rouler. C'est une décision de politique de
non-distribution de dividendes depuis 32 ans. Il continue. Tant qu'il est
vivant, il dit que c'est ça qu'il veut. C'était ça la
volonté du testateur et il veut continuer ça.
M. Spino (Mario): D'ailleurs, si je ne me trompe pas,
après l'adoption de ce bill-là, je pourrais même le faire,
si on décide de rouler ou je ne sais pas quoi.
M. Drolet: Oui, avant 1993.
M. Filion: Parce que, moi, j'ai l'impression que votre projet de
loi... En tout cas, je questionnerai plus tard le ministre du Revenu, mais pour
l'instant je veux juste bien comprendre la situation. Est-ce que vous avez
déjà fait une demande de décision anticipée ou une
planification quelconque que vous auriez eue?
Règle des 21 ans
M. Drolet: II y a eu une tentative d'amendement à la loi
des 21 ans, en 1987...
M. Filion: Oui.
M. Drolet: ...et il y a un bureau de Montréal qui avait,
à ce moment-là, fait une demande...
M. Filion: De décision anticipée?
M. Drolet: ...qui a été retirée. Parce qu'on
croyait qu'en 1987 la règle des 21 ans serait changée. Tout le
monde est d'accord, tous les auteurs disaient que les 21 ans qui ont
été lancés en 1972, ça a été fait au
pifomètre, ça a été fait comme ça
arbitrairement parce que certains pays mettaient 99 ans, d'autres 50 ans,
d'autres 30 ans. Et les auteurs disent: De 1972 à 1993, on va le
modifier, de toute façon. Et, en 1987, il y a eu une tentative, il y
avait d'ailleurs des indications, mais ça n'a pas été
suivi. Et c'est simplement en 1991 que les modifications sont venues, le 11
février et le 20 décembre 1991. Et là, aujourd'hui, c'est
pour ça qu'on est ici pour couvrir cette situation-là.
M. Filion: C'était quel bureau de Montréal qui
avait fait la demande?
M. Drolet: II y avait le bureau d'Ogilvy, Renault, je pense,
ou...
M. Filion: Vous ne vous en souvenez pas? Est-ce que vous en aviez
fait une, M. Spino, une demande?
M. Drolet: De toute façon, elle est inexistante, parce
qu'ils l'ont retirée.
M. Spino (Mario): Nous autres, la demande qu'on a faite,
c'était des roulements.
M. Drolet: C'est ça qu'il demande s'il y a eu une
planification qui a été faite ou une demande de...
M. Spino (Mario): On a considéré de rouler et on
l'a mis sur les tablettes après. On aime mieux ça.
M. Drolet: Mais expliquez donc votre question de décision
anticipée, peut-être pour M. Spino.
M. Fiiion: Ce que je pose comme question, M. Spino, c'est que,
dans le passé, je demande si vous vous êtes adressé au
ministère du Revenu
pour trouver des transactions pour régler votre problème
parce que vous saviez que vous auriez un problème important.
Alors...
M. Spino (Mario): ah oui! ah oui! ça, ça a
commencé en... ça fait combien? ça fait trois ans,
à peu près, qu'on est allés là. en gros, trois,
quatre ans.
Une voix: Cinq ans, peut-être.
M. Spino (Mario): Le bureau d'Ogilvy, Renault nous a fait
différentes suggestions que j'ai dit d'étudier afin d'y faire
suite. Mais, après ça, il n'y a pas eu de décision de
prise.
M. Filion: Mais, à ce moment-là, ils
évaluaient le gain en capital à combien, eux autres?
M. Spino (Mario): À ce moment-là, ça roulait
à peu près dans les 9 000 000 $ à 10 000 000 $, au
total.
M. Filion: De gain en capital. M. Spino (Mario): Total.
M. Filion: Total. Oui.
M. Drolet: Pas le gain en capital. Il parle du total.
M. Spino (Mario): En tout, en tout.
M. Drolet: Alors, si le PBR était, disons, de 5 000 000 $
et que là il parle de 8 000 000 $, valeur aux livres, si on se
replace... on parle peut-être de 3 000 000 $.
M. Spino (Nunzio): Ça valait plus cher il y a trois,
quatre ans, qu'aujourd'hui.
M. Filion: Oui, le marché immobilier en a pris pour son
rhume.
Une voix: C'est ça. En d'autres termes, le gain...
M. Filion: et, à ce moment-là, vous avez juste
rencontré le bureau d'avocats. le bureau d'avocats ne s'était pas
adressé au ministre du revenu.
M. Spino (Mario): Ah, je pense qu'ils ont fait bien des
démarches dont je ne suis pas au courant, parce que j'ai payé
assez cher. Mais...
M. Filion: Oui. Ce n'était pas écrit sur votre
facture, ce qu'ils avaient fait?
M. Spino (Mario): Ha, ha, ha!
M. Filion: II y avait juste un gros chiffre dans le bas de la
facture.
M. Drolet: La finalité, c'est que ça
été retiré. Alors, moi, j'ai... Ce n'est pas mon bureau
qui a agi. C'est un bureau de Montréal, mais j'ai compris que ia
finalité, c'est qu'il n'y a plus rien devant les ministères du
Revenu et des Finances d'aucune façon.
M. Filion: Alors...
Le Président (M. Lemieux): Ça va, l'attendu no 6.
Attendu no 7. (12 h 40)
M. Filion: C'est «les gains de capital n'étaient pas
imposables», 7, c'est ça? Je suis bien d'accord avec ça, M.
le Président.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. M. Filion:
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Attendu no 8: «Que le
ministre fédéral des Finances a annoncé son intention de
proposer au Parlement du Canada...»
M. Filion: J'aurais quelques questions sur ça. D'abord,
peut-être au ministre du Revenu, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Filion: M. le ministre, avez-vous un projet de loi en cours
sur ces équivalences au Québec?
M. Savoie: Je pourrais peut-être demander à Me
Tremblay, directeur du contentieux au ministère...
M. Filion: Oui.
M. Savoie: ...de faire l'état de la question...
Le Président (M. Lemieux): Me Tremblay.
M. Tremblay (François): Oui, c'est-à-dire que le
ministre des Finances du Québec a annoncé son intention de
s'harmoniser dans le budget du 2 mai 1991 et qu'en conséquence de
ça il y aura un projet de loi d'harmonisation, qui est à
l'étude pour l'instant, qui n'est pas près à la
présentation; il n'a pas encore les stades même d'une
rédaction totale.
Mais, avant qu'il soit présenté, il faudra, de toute
façon, que le ministre des Finances du Canada lui-même
réussisse à faire sanctionner son projet de loi, ce qui n'est pas
le cas. Pour l'instant, c'est en avant-projet de loi auprès de la
Chambre des communes. Là, on aura eu le temps de parfaire la
rédaction du projet de loi en cause et ce sera présenté
à l'Assemblée
nationale par la suite.
M. Filion: Donc, au moment où on se parle, vous êtes
à étudier, au fond, les articles - vous me corrigerez si je me
trompe - 104. 5. 1 à 104. 5. 6, à toutes fins pratiques, ou
même ça va jusqu'à 104. 5. 8. Ce sont les articles auxquels
vous référez, Me Drolet, hein...
M. Drolet: Oui.
M. Filion:... pour les fins de la discussion de ce projet de
loi?
M. Drolet: II y a 108. 1 j aussi.
M. Filion: O. K., c'est beau, 108. 1J. Mais,
spécifiquement, en ce qui nous concerne, c'est que vous soyez
considérés comme des bénéficiaires exemptés,
qu'au moins un bénéficiaire soit exempté dans votre projet
de loi.
M. Drolet: Non, il l'est, je pense, d'après
l'interprétation. Ce n'est pas de ça que... Je pense, si vous
regardez 108. 1J, à la fin, on dit: «All interests in which have
vested indefeasibly and no interest in which may become effective in the
future». Je pense que c'est de ça que l'on discute. Pour
éviter la perpétuité, ou éviter la
pérennité, ou de transférer d'une fiducie à
l'autre, ou de faire une planification de fractionnement, comme vous parlez,
à l'infini, le gouvernement veut que ce soit dévolu d'une
façon définitive. Et, pour être dévolu d'une
façon définitive, si vous regardez dans le cas qui nous occupe,
un des enfants est mort et ç'a accru aux autres. Alors, si on prend
l'hypothèse que le plus jeune va survivre 50 ou 60 ans, en tout cas, je
ne sais pas... Alors, là, il a dit: Ça va aller aux successions,
puis ça va être final, dévolu d'une façon
définitive. Alors, c'est ça qu'on...
M. Filion: Mais à 108. 1 j, on définit...
M. Drolet: Qu'est-ce que c'est qu'une fiducie.
M. Filion:... ce que c'est qu'une fiducie. M. Drolet:
C'est ça.
M. Filion: Mais, vous voulez vous prévaloir des
modifications...
M. Drolet: C'est ça, 104.
M. Filion:... qui permettent que vous puissiez continuer à
nouveau le report des 21 ans.
M. Drolet: C'est ça.
M. Filion: Alors, ça, c'est à 104. 5. 1 à
104. 5. 7. Est-ce que je me mets...
M. Tremblay (François): C'est exact... M. Drolet:
C'est ça.
M. Tremblay (François): Je veux juste vous dire que, dans
la proposition qui est dans l'avant-projet de loi fédéral, c'est
via une modification à la définition de fiducie qu'on atteint le
résultat. La législation prévoira qu'elle n'est pas une
fiducie aux fins de 104. 4. 5, 5. 2, 12, 14, 15, etc. Tel type de fiducie,
ça n'en sera pas une aux fins des articles et, notamment, celui
prévoyant la disposition réputée au terme de 21 ans.
Alors, c'est via une modification...
M. Filion: C'est parce que la disposition présumée
au terme de 21, elle est prévue à 104. 4.
M. Tremblay (François): C'est ça. Alors, on dit,
dans le projet de loi, dans la définition du mot «fiducie»,
qu'aux fins de 104. 4 ce n'est pas une fiducie lorsqu'une fiducie rencontre
telles conditions. Ce n'en sera pas une aux fins de 104. 4.
M. Filion: Mais, ça va en a être une, sauf qu'elle
va pouvoir faire un choix, si je comprends bien. À 104. 5. 3, il y a un
choix qui va être permis. S'il y a un bénéficiaire
exempté, on va pouvoir faire un choix de pouvoir répéter
à nouveau le délai du 21 ans, à 104. 5. 3. Mais, pour se
prévaloir de ce choix-là, il va falloir que vous ayez un
bénéficiaire exempté. Et, pour avoir un
bénéficiaire exempté, bien, il faut regrder 104. 5. 4. Et
la définition que, moi, je vois à 104. 5. 4, ça ne vise
pas les petits-enfants.
M. Drolet: 104. 5. 4.
M. Filion: Alors, vous avez une fiducie avec des
petits-enfants.
M. Drolet: 104. 5. 4. b). M. Filion: Oui.
M. Drolet: L'individu, ça comprend, à il), «a
grandparent, parent, brother, sister, child, niece, nephew. » M. Spino,
c'est le père, «parent».
M. Filion: Le particulier dans ce cas-là, c'est le
donateur?
M. Drolet: Oui. Le donateur est mort. Et on a prévu, dans
ce cas-là, le père, par une fiction.
M. Filion: En tout cas. Écoutez, a priori, ça ne
m'apparaît pas clair comme ça, mais le débat n'est pas
là-dessus.
Le Président (M. Lemieux): Le paragraphe 8
est adopté?
M. Filion: Le paragraphe...
Le Président (M. Lemieux): C'est-à-dire l'attendu
no 8 est adopté?
M. Filion: Je veux juste comprendre: «une exception
à cette règle au bénéfice des fiducies»,
c'est de quelle règle on parle là? Ici, on dit: «Que le
ministre fédéral des Finances a annoncé son intention de
proposer au Parlement du Canada qu'il soit apporté une exception
à cette règle au bénéfice des fiducies».
C'est de quelle règle on parle?
M. Drolet: C'est de cette disposition dont on vient de discuter
là, toutes ces annonces de février 1991 et de décembre
1991 d'un allégement aux 21 ans.
M. Filion: O.K. Cette règle des 21 ans.
M. Drolet: Oui.
M. Filion: O.K.
Le Président (M. Lemieux): Adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. L'attendu no
9?
M. Filion: Quand vous dites: «Qu'une modification aux actes
de fiducie conclus par Eugene Waddell est nécessaire pour que les
fiducies constituées en vertu de ces actes puissent
bénéficier d'une telle exception,» qu'est-ce que vous
voulez dire par ça?
M. Drolet: Quand on lit la disposition de l'acte de fiducie
«or if the beneficiary be then dead - si un des enfants est mort - to the
beneficiary's issue in equal shares if more than one, by roots and, failing any
such issue, to the beneficiary's surviving brothers and sisters.» Et
là, l'inquiétude est que ça va amener 30, 40 ans
peut-être, des hypothèses... Alors, pour s'assurer qu'avec la mort
du père ça aille directement et c'est fini, on fait enlever ces
dispositions-là. Dans le fond, c'est rien que ça. D'ailleurs,
vous avez dans le préambule le cas de Leo Spino; lui est mort et
ça a été à ses soeurs et frères, sa part.
C'est de ça que par les mots dévolu d'une façon
définitive, on a voulu donner une interprétation précise.
Et on demande tout simplement que, pour éviter que ça se
perpétue ou qu'il y ait une difficulté d'interprétation,
ce soit définitivement, dévolu et que ce soit clair. Alors,
l'acte de fiducie prévoyait ça et on fait juste nettoyer pour
s'assurer qu'il n'y aura pas de difficulté d'interprétation.
M. Filion: Mais je voudrais juste comprendre. Un des
petits-enfants est décédé et sa quote-part est
allée à ses frères et soeurs. C'est ça?
M. Spino (Mario): Un enfant.
M. Drolet: Un enfant, Leo. Il n'était pas
marié.
M. Spino (Mario): C'est mon fils, Leo, pas mon petit-fils.
M. Filion: Mais, par rapport au grand-père, je parle.
M. Spino (Mario): Ah! Je m'excuse. Oui, oui, oui.
M. Filion: Par rapport au donateur là. M. Spino
(Mario): Oui, oui, oui.
M. Filion: Et c'est allé aux frères et soeurs.
M. Spino (Mario): C'est ça. Il n'était pas
marié, lui.
M. Filion: dans l'acte de fiducie, de toute façon, comment
vous pensez corriger ça en ajoutant la phrase qui suit? vous voulez le
corriger en faisant quoi, en rajoutant simplement...
M. Drolet: bien, c'est-à-dire que là, si vous
regardez la conclusion, il est remplacé par «if the beneficiary be
then dead, to the beneficiary's estate». là, on enlève
toutes les ramifications possibles, en tout cas, ou que le ministre pourrait
voir. là, c'est limpide. ça caractérise d'une façon
définitive.
Le Président (M. Lemieux): L'attendu no 9 est-il
adopté?
M. Filion: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'attendu no 10.
M. Filion: Tous les bénéficiaires sont d'accord
avec ce projet de loi là?
M. Drolet: Oui, les consentements ont été
produits.
M. Filion: Mais, alors, s'ils sont d'accord, vous pourriez quand
même vous prévaloir du roulement fiscal et organiser ça
différemment sur le plan juridique, si tout le monde est d'accord. C'est
quoi, le problème? (12 h 50)
M. Drolet: Oui, oui, je comprends ce que vous dites, mais
l'hypothèse, c'est toujours l'hypothèse de distribution, alors
que l'intention, ce n'est pas de distribuer. Et également l'anomalie
qu'on a au Québec par rapport... On aurait dans les provinces de
«common law» à faire une requête de...
M. Filion: Oui, Me Drolet... M. Drolet: Oui.
M. Filion: ...s'ils sont d'accord avec le projet de loi, ils sont
d'accord pour ne pas distribuer.
M. Drolet: Oui.
M. Filion: Alors, vous pourriez, à toutes fins pratiques,
vous prévaloir des roulements fiscaux et replacer le contexte d'une
fiducie différente ou le contexte d'une gestion.
M. Drolet: En fait, ça va contre l'esprit de l'acte de
fiducie, du donateur. Et je pense que M. Spino essaie d'être
fidèle. Ça fait 32 ans qu'il essaie d'être fidèle
à sa volonté et il veut continuer. Je pense que c'est une
fidélité à un contrat qui a été fait en 1960
et puis qu'il veut continuer. C'est tout. Il y avait deux conditions et il dit:
II faut attendre les conditions. Je comprends très bien que, dans la
vie, il pourrait distribuer, il pourrait faire des roulements, il pourrait
travailler différemment, il pourrait vendre les actifs, changer la
nature des actifs. Il y a bien des hypothèses. On a vu plusieurs
hypothèses dans le dossier des avocats. Mais je pense que, lui, sa
volonté, c'est de préserver la volonté du testateur. On
est ici dans le respect intégral d'une volonté et c'est ça
qu'il exprime. Je pense que ça n'a rien à faire avec toutes les
possibilités que les fiscalistes peuvent imaginer, j'imagine.
Et je ne peux pas modifier un acte de fiducie autrement, parce que le
testateur est mort, qu'en venant devant vous. Et l'an prochain, avec le nouveau
Code civil, bien, on pourra le faire sans venir devant l'Assemblée
nationale. C'est une anomalie qui dure depuis un siècle au
Québec. On n'a pas de fiducie. On a découvert ça...
J'étais un des premiers à préconiser les fiducies au
Québec, il y a plusieurs années, et je trouvais ça des
anomalies. On copiait la «common law» et j'avais des
problèmes devant les tribunaux. J'essayais de parler d'une fiducie au
Québec et ça n'existait pas. On était obligés de
passer par l'Ontario pour faire nos fiducies, pour faire nos planifications au
Québec. Je trouvais ça scandaleux. Alors, je pense qu'on va le
corriger, mais pour l'instant on est encore dans un vacuum juridique.
Le Président (M. Lemieux): Adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Est-ce que
l'ensemble du préambule est adopté?
M. Filion: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): L'ensemble du préambule
étant adopté, j'appelle l'article 1 du projet de loi
d'intérêt privé. Est-ce qu'il y a des commentaires
relativement à l'article 1? M. le député de
Montmorency.
M. Filion: Le paragraphe 1 de l'article 1, adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Le paragraphe 1 de l'article 1,
adopté. Paragraphe 2 de l'article 1.
M. Filion: J'aimerais poser une question à Me Drolet, M.
le Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency.
Transmission de la faculté de tester
M. Filion: J'ai un problème que j'aimerais soulever. Il y
a eu de la jurisprudence récente sur ça. C'est concernant la
faculté d'élire; on ne peut pas transmettre sa faculté
d'élire à d'autres personnes que soi-même. Et il y a eu
deux causes qui ont rendu un peu... Puis, dans ce sens-là, j'ai
l'impression qu'on ne précise pas, non plus. On y va «at
large». C'est comme si on transférait sa capacité
d'élire à une autre personne du fait qu'on tranfère
ça à une succession qui, à toutes fins pratiques, va
décider à qui ça va aller, puis on ne sait pas à
qui.
M. Drolet: C'est-à-dire que, si oit essaie
d'interpréter une décision ministérielle ou une
décision du ministre comme une opinion personnelle du ministre,
ça ne se délègue pas. Mais, ici, on est à
l'Assemblée nationale, on peut changer un homme en femme. Ce que j'ai
compris, c'est que vous avez des pouvoirs suprêmes. Alors, je pense qu'il
n'y a absolument rien qui empêche le législateur de faire ce qu'il
veut. Alors, je ne pense pas qu'il y ait de difficulté là.
M. Filion: Non, êtes-vous d'accord avec moi...
M. Drolet: Quand vous me pariez de jurisprudence, c'est parce que
vous me parlez de cas en dehors de l'Assemblée nationale, j'imagine.
Parce qu'il faudrait que vous me citiez un cas de jurisprudence à
l'Assemblée nationale. Mais je pensais que l'Assemblée
était suprême et qu'elle décidait.
M. Filion: Non, vous ne comprenez pas bien
mon interrogation. Je vous pose la question si, effectivement, le
«wording» ou les mots utilisés pour remplacer votre
paragraphe, ce ne sont pas des mots qui, à toutes fins pratiques, sont
nuls et n'ont pas d'effet juridique à cause, justement, qu'on
transfère sa capacité de tester à une autre personne, puis
on ne sait pas quel va être son choix à elle, parce qu'on
transfère ça à une autre succession et on ne sait pas
à qui les biens vont être transférés. Et ce
transfert, en tant que tel, a été récemment reconnu par
les tribunaux comme étant nul et non avenu. Et je me posais la question,
face à votre rédaction de texte ici, si on n'est pas face
à une clause qui est nulle et non avenue. Parce qu'on revient au
départ, où on était avant. Si jamais c'était
reconnu par les tribunaux comme étant nul et non avenu, vous n'avez rien
changé avec votre projet de loi.
M. Savoie: Non, ça ne présente pas de
difficulté.
M. Filion: Bien, écoutez, je peux bien citer les
arrêts de jurisprudence où, effectivement... D'ailleurs, Je vous
cite Marc Jolin, qui est quand même un bonhomme dans le monde des
fiducies qui est une compétence reconnue au Québec et qui a fait
Une conférence là-dessus à l'AQPFS, au congrès de
1991. Et, selon ce qu'il cite dans son article et la jurisprudence qui est
citée, M. le ministre, moi, je vois un problème.
M. Savoie: II n'y a aucun problème là-dedans.
M. Filion: Je comprends. Mais est-ce que vous êtes au
courant des cas de cour, M. le ministre? Pouvez-vous m'en parler?
M. Savoie: Je pense que c'est parce que vous mélangez des
concepts à la base. Alors, en conséquence, lorsque vous vous
déboutez, vous vous mêlez davantage.
M. Filion: Mais expliquez-moi donc, M. le ministre, si vous
pensez que je n'ai pas...
M. Savoie: Je vais demander à Me Tremblay de vous faire
part de l'état de la situation.
M. Tremblay (François): Je ne sais à quel cas de
cour spécifique vous vous référez. Mais, ici, on n'est pas
dans le cadre d'un testament; on est dans le cadre d'un acte de donation.
M. Drolet: Entre vifs.
M. Tremblay (François): Et M. Waddell, lorsqu'il a fait la
donation, l'a donnée à un fiduciaire. Il a dit à ce
fiduciaire: Vous garderez les biens, vous les conserverez au
bénéfice des bénéficiaires jusqu'à ce que le
plus tard de deux événements arrive. Alors, la faculté
d'élire, la faculté de choisir de disposer de ses biens, M.
Waddell l'avait totalement. Et, en conséquence de ça, ce sont les
bénéficiaires, c'est-à-dire les petits-enfants qui, eux,
d'une manière définitive et irrévocable, par l'amendement
qui est suggéré, sont les ayants droit définitifs de cette
fiducie, qui pourront eux-mêmes, à ce moment-là, tester de
la façon qu'ils souhaiteront, puisque, advenant leur
décès, ça tombe dans leur succession, ce qui
n'était pas le cas avec le libellé préalable qui
prévoyait que, même si lés petits-enfants étaient
bénéficiaires, si un enfant mourait, ça accroissait ses
frères et soeurs. Donc, qui a un droit irrévocable dans le
capital et les revenus de la fiducie? C'est indéterminé, car il
est toujours possible qu'un des bénéficiaires meurt et que
ça accroisse ainsi un autre. C'est déterminé quant au
nombre ou quant à la nature dès personnes, mais pas quant aux
personnes elles-mêmes. (13 heures)
Alors, ici, avec l'amendement qui est fait, les
bénéficiaires, qui sont les petits-enfants survivants maintenant,
c'est déterminé que ce sont eux qui sont les
bénéficiaires du capital et des revenus de cette
fiducie-là, et c'est déterminé qu'ils pourront donc:,
eux-mêmes, les transmettre parce que, à défaut, s'ils sont
morts, ça va à leur succession. Ils peuvent donc tester et
disposer de leurs droits dans cette fiducie.
M. Filion: Je vais vous lire un paragraphe des deux jugements.
C'est quand même important. Je comprends ce que vous dites, mais ce n'est
pas tout à fait ce que je veux vous dire. On dit: Deux jugements
récents...
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse, M. le
député de Montmorency. Il me faut absolument un consentement.
Sans ça, nos requérants devront revenir cet après-midi.
Est-ce qu'il y a consentement pour poursuivre...
M. Joly: Consentement.
Le Président (M. Lemieux):... l'ordre de la Chambre
étant à 13 heures?
Une voix: À condition qu'on finisse bientôt.
Le Président (M. Lemieux): Bien, écoutez,
là.
M. Filion: On peut revenir, M. le Président.
Une voix: C'est parce que c'est pour les gens.
Le Président (M. Lemieux): Parce que c'est pour les
requérants.
M. Joly: S'il nous reste cinq minutes, M. le
député, je pense qu'on serait peut-être mal vus
ou malvenus de garder et de mobiliser...
M. Filion: Non. Je comprends, mais, moi, je veux quand même
qu'on éclaircisse un point important. Si on est pour
légiférer quelque chose qui, à toutes fins pratiques,
n'est pas correct, M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Alors, il n'y a pas de
consentement pour poursuivre?
M. Filion: Non.
Le Président (M. Lemieux): O.K. Alors, je dois ajourner
nos travaux jusqu'à ce que j'aie un nouvel avis du leader du
gouvernement pour poursuivre ce projet de loi.
(Suspension de la séance à 13 h 2)
(Reprise à 13 h 3)
Le Président (M. Lemieux): Alors, on va rouvrir la
séance. Ça va, on va y aller. M. le député de
Montmorency.
M. Filion: On y va. Ce que je disais, et je cite: «Deux
jugements récents de la Cour d'appel du Québec ont
confirmé la nullité absolue des clauses conférant à
un fiduciaire ou à un bénéficiaire - ce qui est notre cas
- le mandat de désigner la ou les personnes qui recevraient le capital
de la fiducie au décès d'un bénéficiaire d'une
fiducie». Ce qui est notre cas. «De plus, cette nullité est
opposable aux autorités fiscales.» Alors, ce que je suis en train
de vouloir vous dire, c'est que, avec le fait de remettre à une autre
succession le loisir de disposer, on nous place dans une situation de clause
illicite. Et, si on nous place dans une situation de clause illicite, compte
tenu des ces jurisprudences-là, à quoi ça nous sert de
légiférer si on légifère une clause qui, à
toutes fins pratiques, ne s'appliquera pas? C'est ma question. Je peux vous
citer les arrêts dans l'affaire Godell, succession de C.A.
Montréal, le numéro un tel, un tel. Mais je veux pas entrer dans
le débat textuel, sinon on va en avoir pour trois heures, sauf qu'il y a
un élément important que je soulève aujourd'hui. C'est
qu'effectivement on est en train de légiférer sur une clause qui
à la façon dont elle est écrite... Bien,
écoutez.
M. Savoie: On va vous répondre, là.
M. Tremblay (François): Je vais essayer de
répondre. De toute façon, dans les causes auxquelles vous
référez, j'imagine que ce qui était en litige,
c'était la suffisance ou l'insuffisance de l'acte de fiducie
même.
M. Filion: C'est ça.
M. Tremblay (François): C'est-à-dire que, dans son
acte de fiducie, on devait se demander si, effectivement, ça avait
été fait par testament ou si ça avait été
fait par acte de donation. Ici, il n'y a pas de telle ambiguïté.
Les bénéficiaires sont bien connus. Ils sont
déterminés.
M. Filion: Ils ne sont pas connus. Quand vous dites que,
lorsqu'une personne décède, ça ira entre les
bénéficiaires de sa succession, vous ne les connaissez pas.
M. Savoie: Oui, oui, ils sont identifiables. On sait c'est
qui.
M. Filion: Oui, mais il faut les identifier, il faut les
nommer.
M. Savoie: Oui, oui.
M. Tremblay (François): Ce que vous êtes en train de
me dire, c'est qu'on ne pourrait plus, aujourd'hui, faire de fiducie à
l'égard de petits-enfants, par exemple, parce que, lorsqu'on a des
jeunes enfants et qu'on fait une fiducie, ils n'ont pas encore de
petits-enfants. Ils ne sont peut-être pas mariés et
peut-être qu'ils ne se marieront pas.
M. Filion: C'est que vous transmettez votre pouvoir de tester et
vous ne savez pas du tout qui va être le bénéficiaire.
M. Savoie: Oui, on sait qui.
M. Tremblay (François): C'est indiqué
clairement...
M. Savoie: C'est indiqué.
M. Tremblay (François): ...que c'étaient les
frères et soeurs. L'intention de M. Waddell était et demeure de
donner ça à ses petits-enfants. Ça va à ses
petits-enfants, de façon à ce qu'ils puissent eux-mêmes en
faire ce qu'ils voudront. Sa fiducie, en quelque sorte, s'arrête lorsque
le capital peut en être distribué. À partir de ce
moment-là, il n'y a plus d'acte de fiducie tenant, en quelque sorte,
puisqu'il a dit: Ça n'ira pas à mes enfants, ça ira
à mes petits-enfants. C'est ce qui demeure. Donc, ils sont
déterminés. C'est la même chose dans le cadre de l'ancien
article qui était là, qui disait: Ça va à mes
petits-enfants et aux survivants d'eux, disant qui ça allait
accroître s'il y avait prédécès d'un des
bénéficiaires. Ce sont donc des personnes
déterminées. Il a lui-même testé d'une façon
complète.
Il ne dit pas: Je donne ça à quelqu'un qui, lui, aura le
loisir d'en faire ce qu'il voudra. Je donne ça à un fiduciaire
qui, lui, décidera. Il ne dit pas: Je donne ça au Trust Royal ou
au Trust de Montréal, qui est le fiduciaire ici, de façon
à
ce que le fiduciaire décide. Le fiduciaire est tenu au respect
des clauses en question, et il sait précisément pour le
bénéfice de qui il doit administrer et à qui il doit faire
la dévolution des biens. Et c'est aux petits-enfants.
M. Filion: Parce que dans le texte on dit bien: Conférant
à un fiduciaire ou à un bénéficiaire le mandat de
désigner.
M. Tremblay (François): Le bénéficiaire qui
agit, j'imagine, à ce moment-là comme exécuteur
testamentaire. Il est possible, dans le cadre d'un testament, de nommer un des
légataires légataire universel et exécuteur testamentaire
et de dire: Je ne sais pas quoi faire avec mes biens. Je remets ça dans
les mains de tel légataire, ou bénéficiaire, ou
exécuteur testamentaire et à lui de décider. Ici, ce n'est
pas le cas.
M. Filion: Bien oui, c'est le cas. L'enfant est un
bénéficiaire qui décide.
M. Tremblay (François): Non, mais c'est à lui,
ça tombe dans son patrimoine à lui. Dans les exemples de cas, si
je les comprends bien... Remarquez, je n'ai pas eu le bénéfice
comme vous... J'en connais ce que vous venez de résumer et il y a aussi
les autres notions que je peux avoir par ailleurs. Les cas que vous me citez,
si je comprends bien, ce sont des cas où ça ne va pas dans le
patrimoine de personne en particulier. Ça va simplement entre les mains
de quelqu'un agissant comme mandataire, à charge par lui de
décider à qui la dévolution successorale se fera. Ici, ce
n'est pas le cas. M. Waddell dit: Ça va dans le patrimoine des
petits-enfants. Et les petits-enfants, évidemment, une fois qu'ils
l'ont, c'est à eux, la dévolution est faite. Ensuite de
ça, bien sûr, une fois que c'est dans leur patrimoine à
eux, ce n'est pas une fiducie perpétuelle, ils peuvent, par ailleurs,
indiquer qui sera leur successeur.
Lorsqu'on dit dans l'amendement suggéré: «or if the
beneficiary be then dead, to the beneficiary's estate», ça veut
dire que ça va dans la succession des mêmes
bénéficiaires. C'est au bénéficiaire dans le
patrimoine du bénéficiaire, c'est-à-dire des
petits-enfants. Ça passe d'un patrimoine, qui était le patrimoine
de M. Waddell, au patrimoine des petits-enfants. Ça ne va pas entre les
mains d'un tiers qu'on retient comme administrateur ou arbitre, à charge
pour lui de dire à qui ça va. Le Montréal Trust fiduciaire
n'a aucune discrétion et n'en aura pas davantage sur les personnes
à qui iront les capitaux ou les revenus de la fiducie.
M. Filion: Je comprends, mais dans le sens de la dernière
jurisprudence, on dit bien qu'avec un bénéficiaire qui serait un
enfant, si on n'identifie pas les gens à qui ça va, on a un
problème de transmission. On transmet notre volonté de tester et
c'est dans ce sens-là que c'est nul et non avenu. (13 h 10)
M. Savoie: Comment je pourrais dire donc? Ça a
été au ministère de la Justice, ça a
été examiné par lui, ça a reçu son
approbation. On vous dit que ça ne s'applique pas. Je ne suis pas
à ma première succession là, j'en ai fait plusieurs, je
vous le dis: Ça ne s'applique pas. Ce qui est ici devant nous est tout
à fait légitime, respecte tout à fait les normes et n'a
rien à faire avec les jurisprudences auxquelles vous faites
référence suite aux explications que vous avez reçues de
Me Tremblay. J'aimerais ça vous en parler davantage, mais, au
Comité de législation, ça n'a soulevé aucune
difficulté. L'article de Me Jolin, moi aussi, je le connais pour l'avoir
lu et étudié.
M. Filion: Vous avez lu le congrès de 1991, M. le
ministre.
M. Savoie: D'ailleurs, j'ai assisté aux conférences
Meredith qui ont porté justement sur la notion des fiducies. Me Jolin
était là, d'ailleurs, et j'ai lu son communiqué, pour dire
qu'on suit effectivement ce qui se passe. Pas seulement lui, il y en a eu
d'autres aussi qui sont fort intéressants au Québec.
Maintenant, ce que vous soulevez, on le constate, c'est de bonne foi,
c'est légitime. Vous avez aperçu peut-être un
problème, mais on vous dit que effectivement ça ne s'applique pas
à ce cas-ci, ça ne présente aucune difficulté. On
voudrait vous rassurer dans la mesure du possible. Maintenant, si ça
nécessite une opinion juridique de la part du ministère de la
Justice dans ce sens-là, on pourrait vous la fournir là dans un
temps ultérieur, ou demander au ministère de la Justice de sortir
la lettre pour confirmer qu'effectivement les deux articles de jurisprudence ne
présentent aucune difficulté vis-à-vis le projet de loi.
Ça pourrait peut-être, au moins là, mettre un terme aux
hésitations que vous avez vis-à-vis les...
M. Filion: Bien, écoutez, M. le ministre, si vous
êtes prêt à vous engager à ça, j'aimerais bien
les avoir, effectivement.
M. Savoie: Bon, on va tâcher de les obtenir et de vous les
transmettre.
M. Filion: Vous allez déposer ça à la
commission, il n'y a pas de problème.
M. Savoie: Oui, oui. On peut vous le transmettre directement
à vous, si vous voulez. On peut obtenir ça de la part du
ministère de la Justice et vous le transmettre immédiatement.
M. Filion: Oui.
M. Savoie: Ou dans les plus brefs délais.
M. Filion: Oui, le transmettre dans les plus brefs délais.
Alors, ça va être sur division, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'alinéa 1 du
paragraphe 1 est donc adopté sur division. Nous passons maintenant
à l'alinéa 2 de l'article 1 dont le... Alors, on adopte
l'ensemble de l'article? L'ensemble de l'article 1 est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Lemieux): Sur division. Alors, l'ensemble
de l'article 1 est adopté sur division. L'article 2 est-il
adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté.
M. Savoie: Est-ce que tu vas lui transmettre la
référence exactement là, pour ne pas qu'il y ait
d'accrochage?
M. Filion: Mais, vous l'avez lue, M. le ministre.
M. Savoie: Vous allez lui transmettre.
M. Filion: Oui, oui, je vais lui transmettre sans
problème.
M. Savoie: Oui, d'accord.
Le Président (m. lemieux): est-ce que le titre du projet
de loi 223, loi concernant certains actes de donation et de fiducie conclus par
eugene waddell, est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'ensemble du projet
de loi 223 d'intérêt privé, Loi concernant certains actes
de donation et de fiducie conclus par Eugene Waddell, est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Lemieux): Adopté sur division. Je
vous remercie, et je remercie les membres de cette commission. Je vous remercie
MM. les requérants, et je remercie M. le député de Fabre
qui a été le proposeur de ce projet de loi d'intérêt
privé. Et, nous ajournons maintenant nos travaux sine die, la commission
ayant rempli son mandat.
(Fin de la séance à 13 h 14)