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(Dix heures dix-neuf minutes)
Le Président (M. Audet): Alors, à l'ordre, s'il
vous plaît. Bienvenue, mesdames, messieurs. La commission du budget et de
l'administration reprend ses travaux.
Projet de loi 170
Je vous rappelle le mandat de notre commission qui est d'étudier
le projet de loi sur la taxe de vente du Québec et modifiant diverses
dispositions législatives d'ordre fiscal, le projet de loi 170.
M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Non, M. le Président, il n'y a pas
de remplacement.
Le Président (M. Audet): Alors, la commission siège
ce matin jusqu'à 12 h 30 et, dépen-damment des ordres de la
Chambre qu'il y aura cet après-midi, elle pourra reprendre ses travaux
en cours de journée. Alors, nous en étions à l'article 89.
Je vais vous en faire la lecture immédiatement.
M. Savoie: M. le Président.
Le Président (M. Audet): M. le ministre?
M. Savoie: Avec votre permission. M. le Président, on
avait convenu ensemble que mardi matin, au lieu de continuer dans le texte, ce
qu'on pourrait faire, c'est reprendre certains des articles qui avaient
été suspendus.
Le Président (M. Audet): Des articles qui avaient
été laissés en suspens. D'accord.
M. Savoie: Et avec votre permission...
Le Président (M. Audet): Je n'ai pas d'objection.
M. Savoie: ...M. le Président, on pourrait vous
transmettre une copie des définitions qui, sur le fond, étaient
correctes, mais sur la forme...
Le Président (M. Audet): Oui, d'accord.
M. Savoie: ...pouvaient faire l'objet de...
Le Président (M. Audet): Certaines difficultés.
M. Savoie: Et avec le consentement de la commission, on pourrait
peut-être aborder ces articles suspendus.
Articles en suspens
Le Président (M. Audet): Je n'ai pas d'objection, moi. Pas
d'objection? Alors, on reprend l'article 1. O.K. M. le ministre, je vous
écoute.
M. Savoie: À l'article 1, M. le Président, on avait
convenu de modifier «activité commerciale» qui
commençait par un texte qui disait: «à l'exception d'une
activité exercée». Ce que nous avons fait, c'est indiquer
«"activité commerciale" signifie» et là, les
exceptions, on les a rajoutées à la fin par l'addition,
après le troisième paragraphe, de ce qui suit: «toutefois,
l'expression "activité commerciale" exclut...» Et on donne 4°,
5e, 6°. Par 4°, 5°, 6°, on dit: «une
activité exercée par une personne dans la mesure où elle
implique la réalisation par celle-ci d'une fourniture
exonérée; 5° une activité exercée par un
particulier sans expectative raisonnable de profit; 6° l'accomplissement
d'une activité ou d'une fonction relative à une charge ou
à un emploi».
Alors, ça corrigeait les iniquités qui avaient
été soulevées par la définition
d'«activité commerciale».
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a des commentaires
additionnels là-dessus? M. le député de Montmorency?
Allez-y.
M. Filion: Je pense que, dans un premier temps, ça vient
s'harmoniser intégralement avec la loi fédérale, la TPS.
Je pense qu'on a toujours la problématique, maintenant, qui va
être le cinquième alinéa de 123.1 concernant la
définition d'«activité commerciale». C'est toujours
une activité exercée par un particulier sans expectative
raisonnable de profit. Ça, on l'a maintenu, mais, moi, je voudrais juste
vérifier comme il faut mon interprétation parce que ça,
c'est très important, ça va arriver en pratique où,
toujours, la personne qui sera sans expectative raisonnable de profit ne pourra
pas être considérée comme une activité commerciale.
Si je comprends bien, quand on va se qualifier à e, on ne pourra pas se
qualifier à a, ni à b, ni à c, qui est 1°, 2°,
3° de la définition. On ne pourra pas être
considéré comme une entreprise exploitée par une personne.
On ne pourra pas être un projet comportant un risque ou une affaire
à caractère commercial, ni une activité exercée par
une personne qui implique la fourniture par celle-ci d'un immeuble ou d'un
droit dans un immeuble
par le fait qu'on vienne exclure 4°, 5° et 6° comme
étant des activités qui ne peuvent pas être des
activités commerciales.
Alors, si mon interprétation est exacte, c'est ça que je
veux vérifier dans un premier temps. Le fait de le lire de cette
façon-là, est-ce que mon interprétation est exacte, que
ça ne pourra être ni une exploitation d'entreprise, ni le
deuxième, ni le troisième alinéa? Alors, dès que je
me qualifie au cinquième alinéa, je ne peux pas être une
activité commerciale. C'est très clair, ça.
M. Savoie: Oui.
M. Filion: Bon! Alors, l'interprétation que je soulevais
relativement au chauffeur de taxi qui, lui, se fait qualifier par le
ministère du Revenu, au niveau de l'impôt, comme n'ayant pas une
expectative raisonnable de profit, mais ça se passe trois ans, quatre
ans ou cinq ans plus tard, qu'est-ce qui va arriver au niveau de la taxe de
vente? Il ne pourra pas être une activité commerciale et il va
avoir perçu la TVQ. Alors, c'est quoi qui va arriver comme
conséquence pour ce bonhomme-là?
M. Savoie: Ce n'est pas un principe qui est
présenté au niveau de la taxe de vente. C'est un principe qui
existe déjà dans la Loi sur les impôts. C'est un principe
qui est bien établi comme quoi on ne peut aller chercher des
dépenses si, effectivement, ce n'est pas une activité qui permet
une expectative raisonnable de profit. C'est déjà bien
établi. Vous auriez dû voir ça, normalement, dans vos
contextes de cours.
M. Filion: M. le ministre, je suis d'accord avec vous que c'est
bien établi, mais à partir du moment où je le qualifie
comme n'ayant pas d'expectative raisonnable de profit au niveau de
l'impôt sur le revenu, je suppose qu'il n'y aura pas d'expectative
raisonnable de profit au niveau de la TVQ, normalement, à moins que vous
ne me disiez que vous n'avez pas le même sens dans l'application des deux
lois au niveau d'expectative raisonnable de profit.
M. Savoie: C'est parce qu'on veut garder la notion
d'activité commerciale commune dans les deux lois.
M. Filion: Ça, je vous suis. M. Savoie: Oui.
M. Filion: Mais vous admettrez avec moi qu'il y a une
problématique majeure au niveau de l'interprétation de cette
expression-là parce que cette expression-là, dès que je
vais la qualifier ainsi, parce que j'en ai, moi... Encore tout
récemment, au cours de l'été, du printemps, j'avais des
cotisations du ministère du Revenu qui cotisait les individus parce
qu'ils n'avaient pas d'expectative raisonnable de profit. Il reculait trois,
quatre et cinq ans parce que, là, il considère qu'après
quatre ans de non-rentabilité il n'y a pas d'expectative raisonnable de
profit. Alors, cette notion-là, qui est une notion qui devient
jurisprudentielle au niveau de son interprétation...
M. Savoie: Oui.
M. Filion: ...vient compliquer drôlement mon application de
la TVQ parce que ce chauffeur de taxi là, si la TVQ s'était
appliquée il y a quatre ans, on aurait fait quoi dans son cas, au niveau
de la TVQ? C'est la question que je pose, compte tenu du texte tel qu'il est
libellé maintenant. Je comprends qu'on s'est harmonisé et c'est
déjà une amélioration importante, je pense, avec le texte
fédéral, mais il me reste toujours cette
problématique-là d'expectative raisonnable de profit que je vais
voir dans le champ de la pratique. Comment va-t-on jouer avec ça?
M. Brochu (André): Peut-être que le directeur des
impôts pourra m'infirmer ou me confirmer. André Brochu. Je veux
juste apporter une précision lorsque vous avez dit que si, au niveau des
impôts, il n'y avait pas d'expectative raisonnable de profit, ça
pourrait être la même chose au point de vue des taxes, qu'il ne
pourrait pas y avoir d'entreprise. Je ne suis pas certain qu'on puisse faire
cette adéquation-là. C'est-à-dire qu'au niveau des
impôts, s'il n'y a pas expectative raisonnable de profit, on va refuser
la dépense par rapport à l'article 128. Par contre, l'expectative
à laquelle on se réfère dans la loi sur la taxe de vente
ne serait pas pour autant annihilée et peut-être pourrions-nous
prétendre qu'il y a quand même entreprise au point de vue des
taxes. Je ne sais pas si François Tremblay...
M. Filion: Maintenant, dans votre nouveau libellé de
l'article, je pense qu'on les exclut et le fait de les exclure ne vous qualifie
plus aux alinéas 1, 2 et 3.
M. Brochu: Non, effectivement, si, au point de vue... Ça,
je suis d'accord avec vous que, s'il n'y a pas expectative de profit à
5°, on ne peut pas se qualifier au niveau de 1°, 2° et 3°. Mais
où je voulais préciser, c'est qu'on ne peut pas faire
l'adéquation... S'il n'y a pas expectative du point de vue de la Loi sur
les impôts pour le refus des dépenses, on puisse automatiquement
conclure qu'il n'y aura pas expectative en taxe de vente, c'est cette
nuance-là que je voulais faire.
M. Filion: Ah oui! J'aimerais ça peut-être qu'on ait
le "feeling" au niveau de la Loi sur les impôts. Parce que ça
devient des expressions...
C'est une expression qui est reprise intégralement dans la
jurisprudence. Je verrais mal comment on pourrait faire des nuances au niveau
de l'expression.
M. Brochu: C'est un fait que c'est une expression qui est
très bien cernée par la jurisprudence.
M. Tremblay (François): François Tremblay,
directeur des impôts. Oui, la précision que l'on devrait apporter,
si je reprends l'exemple de votre chauffeur de taxi, c'est qu'il n'est pas
évident, aux fins de l'impôt sur le revenu, que la perte qui est
refusée, dans l'exemple que vous donnez, doive être refusée
pour le motif qu'il n'y aurait pas d'expectative raisonnable de profit dans le
cadre de son activité. En fin de compte, la loi permet de refuser une
dépense ou des dépenses et, généralement, ça
se limite à ce volume de dépenses qui crée la perte
à l'égard d'une personne qui exploite une entreprise, et
ça demeure une activité faite avec une expectative raisonnable de
profit. (10 h 30)
Lorsque les dépenses ainsi faites n'ont pas été
encourues pour gagner un revenu, si on se réfère à
l'article 128 de la Loi sur les impôts - et ce doit être 18.1a
fédéral - on voit bien, à la lecture du texte, qu'il y a
néanmoins existence d'une entreprise, malgré le fait que des
dépenses et des pertes puissent être refusées. L'article,
si je le lis dans sa portion pertinente, dit que les dépenses sont
déductibles dans la mesure où elles peuvent raisonnablement
être considérées comme se rapportant à cette
entreprise ou ces biens, et dans celle où ils ont été
encourus pour gagner un revenu provenant de cette entreprise ou de biens. Donc,
la définition laisse intacte la définition de l'entreprise qui
est une activité à caractère commercial, etc., tout en
permettant de dire: Un certain nombre de dépenses, une ou plusieurs
dépenses n'ont pas été faites pour gagner un revenu,
permettant donc aux autorités fiscales, en fonction de la loi, de nier
la perte.
Dans l'exemple que vous nous donnez du chauffeur de taxi qui,
après quatre ou cinq ans d'exploitation, en arrive toujours à une
situation de pertes récurrentes année après année,
je pense qu'il ne s'agirait pas de dire qu'il n'exploite pas une entreprise. Il
s'agirait plutôt de dire que les dépenses qu'il encourt,
au-delà des revenus bruts qu'il génère, ne sont pas des
dépenses qui sont faites dans le but de gagner un revenu. Ce serait
ça davantage, me semble-t-il, la base du refus de la perte dans le
calcul de son revenu d'entreprise, sans mettre en cause le fait qu'il exploite
une entreprise.
Si on se réfère, je pense, à l'arrêt
Mol-dowan de la Cour suprême qui, dans le domaine des pertes agricoles, a
fait certaines distinctions, on s'aperçoit que là où la
Cour suprême a distingué les activités d'individus
s'adonnant à l'agriculture, c'est principalement lorsqu'elle qualifie
que quelque chose n'est pas une entreprise, elle qualifie ça de hobby.
Il s'agirait donc de savoir si l'activité de votre chauffeur de taxi
n'est effectivement qu'un hobby sur la base des faits et des circonstances. Si
c'était le cas, on pourrait peut-être dire qu'il n'exploite pas
une entreprise, mais je doute fort que quelqu'un puisse s'adonner pendant un
certain temps assez prolongé à une activité à
caractère commercial, au fond, simplement à titre de hobby. Moi,
je pense que la réponse, aux fins de l'impôt sur le revenu, ce
serait de dire qu'il a une entreprise, mais que cette entreprise-là,
bien que faite dans une expectative raisonnable de profit... de fait, il y a un
certain nombre de dépenses qui ne sont pas faites pour gagner un revenu
et, en conséquence, conserver à son activité le
caractère d'entreprise.
M. Filion: Je suis très bien votre exposé et je
pense que c'est vrai, c'est juste au niveau de l'impôt sur le revenu. Il
demeure quand même comme exploitant une entreprise. Ça, j'en
conviens et je pense que ça, on ne sort pas de cette notion sauf que,
quand on arrive au libellé de la TVQ, c'est qu'il exerce ou pas une
entreprise; dès qu'il va se qualifier au cinquième alinéa,
il va être exclu de l'activité commerciale parce que, au
cinquième alinéa, on ne parle que d'expectative raisonnable de
profit. Alors, ici, on ne fait plus... on ne se préoccupe plus de
l'entreprise de l'individu. Dès qu'il va se qualifier à
l'expectative raisonnable de profit au niveau de la TVQ, ça ne sera plus
une activité commerciale, peu importe qu'il ait une entreprise ou pas,
peu importe qu'il opère l'entreprise ou pas parce qu'on s'arrête
uniquement à l'expression «expectative raisonnable de
profit».
C'est là que j'ai de la difficulté à suivre le
débat de l'application de la TVQ parce qu'on sait que c'est une notion
dont on se sert pour qualifier ou pas une personne dans la loi de l'impôt
sur le revenu au niveau de ses pertes pour lui dire qu'il a droit ou qu'il n'a
pas droit. Cette notion-là, qui est au niveau des pertes au niveau de
l'impôt sur le revenu, est reprise pour qualifier une activité
commerciale et je trouve ça trop fort. C'est pour ça que
l'expression comme telle ne rend pas bien l'esprit du législateur au
niveau de la loi de l'impôt du Québec.
M. Bouchard (Serge): Alors, si je peux me permettre. Serge
Bouchard. Au niveau de l'application de la loi sur la taxe de vente du
Québec, finalement, ce que l'exposé de Me Tremblay nous apprend,
c'est que certaines dépenses pourraient être refusées en
vertu de l'article 128, non pas parce qu'il n'y a pas expectative raisonnable
de profit, mais parce que les dépenses ne peuvent être
raisonnablement considérées comme se rapportant à cette
entre-
prise.
Alors, dans le contexte de la TVQ, si on se ramène au contexte de
la TVQ, finalement, dans l'exemple que vous me donnez, il est fort possible que
le chauffeur de taxi exploite une entreprise même si, effectivement,
certaines dépenses lui sont refusées en vertu de l'article 128 de
la Loi sur les impôts. À ce moment-là, la
conséquence sera que, dans cette situation-là, la taxe qui a
été perçue par le chauffeur de taxi aura bel et bien
été perçue à juste titre et le remboursement de la
taxe sur les intrants qui aura été accordée au chauffeur
de taxi le sera.
Ce qu'il faut comprendre par le paragraphe 5e, finalement, ce
qu'on veut, les situations qui sont visées par le paragraphe 5°, ce
serait d'éviter les planifications pour permettre à une personne
de réclamer de façon indue le remboursement de la taxe sur les
intrants. Je donne un exemple: un salarié qui, finalement, n'a que du
revenu d'emploi en soi n'exerce pas une activité commerciale. Il ne
pourrait pas prétendre, finalement, pouvoir réclamer le
remboursement de la taxe sur les intrants payés lors de l'acquisition
d'un véhicule automobile sous prétexte qu'il utilisera le
véhicule pour vendre, je ne sais pas, moi, des crayons ou un bien.
Alors, ce qu'on vise par le paragraphe 5°, c'est d'éviter,
finalement, à une personne de pouvoir réclamer des RTI, alors
qu'effectivement elle n'est pas vraiment en affaires.
M. Filion: Mais pas seulement les RTI, ne serait-ce que pour ne
pas taxer les biens usagés aussi, quand on sait très bien... Si,
moi, je transfère des biens à une autre personne, mes effets
personnels, ces choses-là, je pense qu'on vise beaucoup, avec cet
alinéa-là, l'exclusion de ces gens-là.
M. Bouchard: Ça a cet effet-là également.
Vous avez raison.
M. Filion: C'est parce que, écoutez, au fond, ce que je
soulève, c'est une problématique d'interprétation. Si on
disait: «une activité par un particulier autrement que dans le
cadre d'une entreprise», on réglerait le même
problème puis on enlèverait l'expectative raisonnable de profit.
C'est l'expression. Parce que vous avez beau me dire qu'effectivement la loi de
l'impôt, via... Mais quand on reçoit la lettre du
ministère, c'est écrit noir sur blanc. On refuse vos pertes parce
que vous n'avez pas d'expectative raisonnable de profit. Puis vous regardez les
lettres qui sortent du ministère, ce sont des lettres qui parlent
uniquement d'expectative raisonnable de profit.
C'est là que je trouve qu'on a une problématique. Je pense
qu'effectivement, c'est une notion reconnue dans la jurisprudence et c'est
là que je trouve que... Le sens que vous voulez donner à
l'alinéa 5°, l'expression est mal choisie. C'est ça au fond.
Parce que, si vous disiez autrement que dans le cadre d'une entreprise, vous
auriez le même résultat et on n'aurait plus de confusion au niveau
de l'expression utilisée parce que là, «une activité
exercée par un particulier autrement que dans le cadre d'une
entreprise», ça veut dire que si le gars fait une transaction et
qu'il n'est pas en entreprise, qu'il soit en expectative raisonnable de profit
ou pas, on s'en fout. Automatiquement, on irait chercher l'individu sans
créer de confusion d'application. C'est ça qui me chicote bien
gros.
Au fond, c'est d'appliquer la loi pour éviter la confusion et,
pour moi, c'est pour ça que je vois qu'il y a une problématique
avec cette expression-là. Je suis sûr qu'au moment où on se
parle, c'est sûr, c'est nouveau, c'est une nouvelle loi, mais elle va
créer des problèmes à court terme, j'en suis convaincu, au
niveau de l'application. C'est une question de clarifier le texte pour
éviter... C'est dans ce sens-là que je me disais que si on
excluait «une activité exercée par un particulier autrement
que dans le cadre d'une entreprise», bien là, c'est certain qu'on
n'a même plus à se poser la question à savoir si le gars
fait des profits ou pas. Tu es une entreprise. Alors, tu exerces une
entreprise. Peu importe que tu aies des profits ou pas, tu vas payer la taxe de
vente. Ça, c'est clair.
Mais là, on met une condition suspensive de faire des profits
pour payer de la taxe de vente et ça, on ne le sait pas avant deux,
trois ou quatre ans. C'est ça, le "bug". Je comprends qu'on s'harmonise
avec le fédéral, là, mais, moi, je pense que c'est
là la problématique d'interprétation. En même temps,
on rejoindrait l'interprétation qu'on a dans la loi sur l'impôt
sur le revenu où, effectivement, le fait de juger ou non une expectative
raisonnable de profit ne compromet pas la notion d'entreprise, mais ici on la
compromet compte tenu de l'interprétation qu'on fait du texte parce
qu'on exclut cette activité-là. Donc, que j'aie une entreprise ou
pas, on l'exclut. Alors, je ne me qualifie plus comme activité
commerciale.
M. Bouchard: À première vue, j'aurais beaucoup de
difficultés à élargir l'exclusion, finalement, pour
l'appliquer à toute activité qui n'est pas exercée dans le
cadre d'une entreprise compte tenu des paragraphes b et c des inclusions,
à savoir les projets à risque et les affaires à
caractère commercial ainsi que les activités comportant la
fourniture d'immeubles ou de droit sur les immeubles. La question qu'il faut se
poser, finalement, à ce moment-ci, c'est: Est-ce qu'il est possible
d'exercer une activité commerciale sans nécessairement exploiter
une entreprise? Compte tenu que le législateur semble vouloir ajouter
les paragraphes b et c des inclusions, il semble bien que oui. Donc, à
ce moment-là, si par l'exclusion je devais retrancher toute
activité qui n'est pas exercée dans le cadre d'une entreprise, je
crains qu'on n'échappe,
finalement, aux situations visées par les paragraphes b et c.
M. Filion: Non, c'est parce que vous ne comprenez pas bien ce que
je dis. C'est que je suis dans une exclusion ici. Alors, j'exclus une
activité exercée par un particulier autrement que dans une
situation d'entreprise. Donc, c'est tous ceux qui ne sont pas en affaires, au
fond, qui sont des particuliers qui ne sont pas en affaires qui transigent et
qui y ont droit. Ils ne sont pas taxables sur la vente. Alors, c'est ça
que j'exclus. Mais de la façon dont c'est écrit, c'est vous
autres qui excluez la notion d'entreprise. C'est que vous venez l'exclure en la
remplaçant par une expression: «expectative raisonnable de
profit». Moi, je ne veux pas l'exclure, le caractère de
l'entreprise.
M. Savoie: II y a une différence entre une activité
d'entreprise et une expectative raisonnable de profit. Je constate très
bien la nuance et je comprends très bien pourquoi on doit l'avoir ici.
Si votre crainte, je pense, repose sur le fait qu'on pourrait retourner trois,
quatre ans en arrière, c'est ça votre principale objection. Elle
repose là-dessus: le fait de retourner trois ou quatre ans en
arrière pour dire qu'à ce moment-là vous n'exercez pas une
activité avec une expectative raisonnable de profit. Elle se fait
également au niveau de la Loi sur les impôts. Ce n'est pas une
activité qui est restreinte à la taxe de vente.
M. Filion: Je comprends, M. le ministre, sauf que la
différence avec la Loi sur les impôts, c'est que la Loi sur les
impôts ne m'enlève pas mon caractère d'entreprise aux fins
de me qualifier au niveau de la loi. Tandis qu'ici on m'enlève mon
caractère d'entreprise pour me qualifier au niveau d'une activité
commerciale.
M. Savoie: Oui. Elle t'enlève la notion d'activité
commerciale pour les fins d'intrants. C'est tout.
M. Filion: Pas juste les intrants. Si je n'ai pas
d'activité commerciale, je ne suis pas taxable.
M. Savoie: C'est pour ça. Les gars le font pour
l'intrant.
M. Filion: C'est parce que je ne me trouve pas à
être taxable.
M. Savoie: C'est ça.
M. Filion: C'est subtil, mais c'est très important, la
nuance. C'est très, très important. Très, très,
très important.
M. Savoie: C'est subtil! Ce n'est pas subtil, là. On voit
très bien votre point, là. On se comprend.
M. Filion: Oui, on se comprend.
M. Savoie: On sait ce que vous êtes en train de nous dire.
On sait très bien ce que vous êtes en train de dire. On n'est pas
d'accord avec ce que vous êtes en train de dire. Je veux dire, à
ma connaissance, ce n'est partagé par personne de ce
côté-ci de la table. S'il y avait un doute... Enfin, on a
débattu cette question-là amplement lors de la discussion sur
l'activité commerciale. On avait dit qu'effectivement il y avait un
problème sur le fond. On est revenu. On a convenu de modifier - pas un
problème sur le fond, plutôt un problème sur la forme - la
question de la forme. Maintenant, pour la notion d'activité commerciale,
bien qu'on comprenne bien votre raisonnement et bien qu'on comprenne bien les
motifs qui soulèvent votre argumentation, ce n'est pas
partagé.
Les gens disent qu'effectivement il y a une différence entre
arriver et dire tout simplement qu'une activité exercée par un
particulier, dans le contexte de l'entreprise, ne suffit pas à
décrire ce qui constitue, ce qui est exclu par le terme
«activité commerciale».
M. Filion: C'est que c'est exclu. Moi, je pense que dès le
moment où on va avoir une expectative... qu'il n'y aura pas
d'expectative raisonnable de profit, dès le moment où cette
notion-là pourra être démontrée, la personne n'aura
plus à percevoir de taxe de vente.
M. Savoie: Pardon?
M. Filion: La personne n'aura plus à percevoir de taxe de
vente.
M. Savoie: C'est ça.
M. Filion: Alors, le problème que j'ai, c'est
qu'effectivement je peux être dans une entreprise, où je n'ai pas
d'expectative raisonnable de profit et ne m'en rendre compte que trois ans plus
tard. À ce moment-là, j'aurai perçu des taxes de vente
dans une entreprise carrément. Le gars a une entreprise. C'est
très clair. Mais je vais avoir perçu la taxe de vente d'une
façon injustifiée. Même si je suis dans une entreprise
parce que... Que je sois dans une entreprise ou pas, dès le moment
où je ne suis pas en expectative raisonnable de profit, vous
m'excluez.
M. Savoie: Oui, enfin. On tourne en rond, là. Vous nous
avez présenté...
M. Filion: Alors, mon taxi, c'est très clair que mon taxi
a un problème. Moi, dans le cas dont je parle, là... (10 h
45)
M. Savoie: Dans votre taxi, pour votre taxi, il faudrait qu'il y
ait des circonstances incroyables, incroyables pour qu'il n'ait pas
d'expectative raisonnable de profit.
M. Filion: Oui, ce n'est pas incroyable.
M. Savoie: Oui. Pour rencontrer les normes...
M. Filion: Ce n'était pas citer le cas...
M. Savoie: ...que la jurisprudence a établies, ce n'est
pas un «Catch 22», le 5°.
M. Filion: Vous allez vous rendre compte assez rapidement que
l'économie... Il y a beaucoup de personnes qui ne seront pas en
expectative raisonnable de profit...
M. Savoie: Oui.
M. Filion: ...pour toutes sortes de raisons. Dès le moment
où ils ne sont en expectative raisonnable de profit, on peut
désallouer des dépenses fiscales à la loi de l'impôt
sur le revenu, mais ça demeure toujours une entreprise, dans mon sens
à moi. La TVQ, ce n'est pas ça qu'elle rend comme
définition.
M. Savoie: Oui. La TVQ, ce qu'elle dit, c'est que ça ne
constitue pas une activité commerciale.
M. Filion: Ni une entreprise. Ni une entreprise parce qu'on
l'exclut.
M. Savoie: Les principes qui s'appliquent sans expectative
raisonnable de profit, qui ont été déterminés par
la jurisprudence, vont continuer à s'appliquer au niveau de la taxe de
vente. Il n'y aura pas de modification, là.
M. Filion: Mais c'est nouveau, l'expression.
M. Savoie: L'expression n'est pas nouvelle. Moi, je me rappelle
avoir étudié...
M. Filion: Dans le libellé.
M. Savoie: ...cette formulation-là dans les années
soixante-dix. Ce n'est pas quelque chose de nouveau. Je me rappelle avoir
examiné aussi la jurisprudence de cette époque-là.
M. Filion: Mais ça n'a jamais été dans une
loi comme on le fait là.
M. Savoie: Bien, c'est dans la Loi sur les impôts.
M. Filion: Au niveau des dépenses personnelles, pour
qualifier une dépense personnelle.
M. Savoie: Au niveau des dépenses personnelles, au
niveau...
M. Filion: Mais là, on est dans la
définition...
M. Savoie: C'est dans la Loi sur les impôts.
M. Filion: ...d'un concept d'activité commerciale.
M. Savoie: Oui. Bien, là, ce que vous êtes en train
de nous dire, c'est qu'à l'avenir, vous allez le voir, ça va vous
créer des problèmes.
M. Filion: Parce que si, moi, effectivement... M. Savoie:
C'est hypothétique, là.
M. Filion: Ce n'est pas hypothétique. J'ai eu un cas de
taxi où on refuse des dépenses sur le plan de l'impôt.
Dès le moment où on me dit: Tu n'as pas le droit à des
dépenses pour l'impôt parce que tu n'es pas en expectative
raisonnable de profit, je serais justifié, selon cette ioi-là.
même si c'est une entreprise... Tous ceux à qui est
collectée la TVQ, il devrait y avoir remboursement. Ils n'étaient
pas en expectative raisonnable de profit. Qu'est-ce que vous voulez que je vous
dise? Il pourrait y avoir des remboursements à tous ceux qui ont
voyagé avec ce taxi-là. Ça devait bien... Vous allez me
dire: Oui. mais... Alors, comme je vous le disais, au lieu de prendre cette
expression, si on disait «autrement que dans le cadre d'une
entreprise», on réglerait le problème. On obtient le
même esprit du législateur.
M. Savoie: Bon!
M. Filion: C'est une question de «wording», de mots.
C'est juste ça, au fond.
M. Savoie: Bon! Alors, si je comprends bien, 4° vous va,
6° vous va; 5° ne vous va pas. La nouvelle définition, la
structure de la nouvelle définition d'«activité
commerciale», ça vous va aussi.
M. Filion: La structure, ça va.
M. Savoie: Le seul problème, c'est 5°.
M. Filion: C'est le cinquième alinéa, la question
d'expectative raisonnable de profit. Moi, je pense, dans un plan conceptuel,
pour éviter ce dont je vous parle, qu'on devrait changer les mots
«expectative raisonnable de profit» autrement que dans le cadre
d'une entreprise.
M. Savoie: Me Bouchard, est-ce qu'il est concevable qu'on puisse
effacer 5° et que, finalement, la notion d'activité commerciale
soit
utilisable?
M. Bouchard: Dans le fond, si je reprends mon argumentation de
tout à l'heure, vous avez trois inclusions dans les activités
commerciales: l'exploitation d'une entreprise, les projets à risque, les
affaires à caractère commercial et des activités
comportant une fourniture d'immeuble ou de droit sur les immeubles.
M. Filion: Oui.
M. Bouchard: On va convenir que les deux dernières
inclusions n'ont rien à voir, finalement, avec l'exploitation d'une
entreprise qui est visée par la première inclusion. D'accord?
Alors, si on devait exclure par le paragraphe 5° tout ce qui est fait
autrement que dans le cadre d'une entreprise, j'annule tous les effets des deux
dernières inclusions. J'échappe, finalement, dans la
définition de l'activité commerciale, les projets à risque
et les affaires à caractère commercial et des activités
comportant de la fourniture d'immeubles ou de droit sur les immeubles.
Donc, à mon opinion, l'exclusion serait...
M. Filion: Bien, écoutez...
M. Bouchard: ...beaucoup trop large.
M. Filion: ...vous pourriez... C'est une question de formulation.
Je comprends ce que vous voulez dire. Vous pouvez dire: «autrement que
dans le cadre des alinéas 1°, 2° et 3°
précédents». Ce n'est pas grave, ça. C'est une
question de l'écrire. C'est simplement pour enlever cette
notion-là.
Pour me requalifier à 1°, 2°, 3°, si jamais je ne
suis pas en expectative raisonnable de profit, c'est à peu près
ça, là.... Moi, c'est ce mot-là... Je vous avoue que c'est
un mot que je trouve qui...
M. Savoie: Bon!
M. Filion: ...c'est une expression que je trouve d'abord
compliquée.
M. Savoie: Alors, on doit refuser votre argumentation pour
l'exclusion de l'alinéa 5°.
M. Filion: Écoutez, sur le cinquième alinéa,
on va simplement enregistrer un vote, c'est tout.
M. Savoie: O.K.
M. Filion: C'est une question de principe.
Le Président (M. Lemieux): Ça va. Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Savoie: L'amendement...
M. Filion: Paragraphe par paragraphe?
Le Président (M. Lemieux): Paragraphe par paragraphe.
Alors, le paragraphe 1°, «activité commerciale», est-ce
que ça, c'est adopté?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Le deuxième... Le
deuxième est le suivant: «toutefois, l'expression "activité
commerciale" exclut», et là, nous passons au quatrième
paragraphe: «une activité exercée par une personne dans la
mesure où elle implique la réalisation par celle-ci d'une
fourniture exonérée». Est-ce que cet amendement-là
est adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons au
paragraphe 5°: «une activité exercée par un particulier
sans expectative raisonnable de profit». Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Filion: J'aimerais enregistrer le vote là-dessus, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Alors, vote enregistré,
M. le secrétaire.
Le Secrétaire: Pour ou contre le paragraphe 5° tel
qu'amendé? M. Savoie (Abitibi-Est)?
M. Savoie: Pour.
Le Secrétaire: M. Forget (Prévost)?
Le Président (M. Lemieux): Pour ou contre? Contre?
M. Forget: Pour.
Le Président (M. Lemieux): Pour.
Le Secrétaire: M. Audet (Beauce-Nord)?
M. Audet: Moi, j'appuie mon collègue. Je vote pour.
Le Secrétaire: M. Lemieux (Vanier)? Le Président
(M. Lemieux): Pour. Le Secrétaire: M. Filion (Montmorency)?
M. Filion: Contre.
Le Secrétaire: Alors, quatre pour, un contre.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est donc
adopté au paragraphe 5°. Nous passons maintenant au paragraphe
6° qui se lit comme
suit: «"Aqtivité commerciale" signifie - paragraphe six -
l'accomplissement d'une activité ou d'une fonction relative à une
charge ou à un emploi». Est-ce que cet amendement-là est
adopté?
M. Filion: J'aurais une petite question sur celui-là.
M. Savoie: Envoie donc!
M. Filion: Je reviens à mon histoire de concept.
Peut-être que M. Tremblay pourra nous donner des éclaircissements
au niveau des EPSP en même temps. Les entreprises de prestation de
services personnels, elles ne seront pas visées par le sixième
alinéa d'aucune façon? C'est parce que, ici, on se
réfère à une activité, l'accomplissement d'une
activité ou d'une fonction relative à une charge ou à un
emploi.
Mors, mon employé incorporé où l'activité de
l'entreprise est relativement à une charge ou un emploi, parce qu'on le
qualifie ainsi, au niveau de l'entreprise de prestation de services personnels
au niveau de l'impôt sur le revenu, est-ce qu'il sera en même temps
qualifié comme exempté de la TVQ? Parce qu'on ne peut quand
même pas avoir une double interprétation encore dans une loi par
rapport à une autre.
M- Bouchard: Finalement, au niveau de la taxe de vente, ce qu'on
a inscrit la semaine dernière, c'est qu'au niveau des entreprises de
services personnels, compte tenu qu'il y a une corporation qui s'interpose
entre l'individu et la seconde corporation, on ne lèverait pas le voile
corporatif et on reconnaîtrait, finalement, que la transaction qui
intervient entre les deux corporations constitue une fourniture taxable et non
pas une activité ou une fonction relative à une charge ou
à un emploi. On comprend que les explications qui nous ont
été fournies la semaine dernière, c'est qu'en
matière d'impôt, il y a des dispositions particulières pour
faire comme si la première corporation ne s'interposait pas entre
l'individu et la seconde.
M. Tremblay (François): Vous souhaitez des
précisions additionnelles?
M. Filion: Bien, moi, c'est parce que je me pose toujours la
question à savoir si l'EPSP, dans l'accomplissement d'une
activité, d'une fonction relative à une charge ou à un
emploi, quand on interprète la définition de la loi de
l'impôt...
M. Tremblay (François): Dans la Loi sur les impôts,
disons d'abord que, par définition, selon les principes du droit
ordinaire, une corporation ne peut pas exercer une charge ou un emploi.
M. Filion: C'est exact.
M. Tremblay (François): En conséquence, avant que
les définitions d'entreprises de services personnels n'existent dans la
loi, il y a eu des efforts des deux ministères du Revenu, tant au niveau
fédéral qu'au niveau québécois, pour faire en sorte
que certains individus normalement employés qui oeuvraient,
jusque-là, à titre d'employés d'un tiers, enfin, de leur
employeur en l'occurrence, commencent à s'incorporer. Il y a eu
énormément d'incorporés. Donc, leur activité, en
quelque sorte, si on peut placer les termes entre guillemets... Il y a eu des
efforts considérables pour mener des causes devant les tribunaux et
tendre à démontrer, par toutes sortes de notions, notamment le
«sham», qu'en réalité le tiers qui obtenait les
services était l'employeur de l'individu en question et pour faire en
sorte que soit oubliée la corporation.
Les tribunaux, d'une manière générale, ont
refusé ça, sauf dans les cas de certaines professions qui, en
vertu de leurs lois professionnelles, ne pouvaient agir de façon
incorporée, pour dire, en fin de compte, que la corporation était
là, qu'une corporation exploitait une entreprise, que le revenu
tiré de la corporation de la prestation des services rendus par
l'individu qui l'avait incorporée était un revenu d'entreprise et
qu'ainsi les professionnels ou autres individus en cause gagnaient un revenu,
que c'est la corporation qui gagnait le revenu et que le taux corporatif
s'appliquait.
Il a donc fallu introduire, à la suite de ça, toute une
série - ça s'est fait au niveau fédéral - de
mesures auxquelles le Québec s'est par la suite harmonisé visant
à dire, malgré tout ça: Voici un certain nombre de
règles qui font en sorte qu'on va taxer ça comme si l'individu
était employé du tiers en question. C'est ce qui explique ces
dispositions anti-évitement qui sont, au fond, des dispositions de
présomption en quelque sorte. On répute en quelque sorte... qui
font en sorte que le traitement est plutôt celui réservé
aux employés que celui réservé aux corporations exploitant
une entreprise.
M. Filion: Donc, ça ne s'appliquerait pas, à toutes
fins pratiques, aux entreprises de prestations de services personnels.
Le Président (M. Lemieux): Avez-vous d'autres
commentaires, M. le député de Montmorency, relativement à
l'amendement au paragraphe 6° ou est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Filion: Je n'ai pas d'autres commentaires, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement au
paragraphe 6° de la définition «activité
commerciale» est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Lemieux): Adopté sur division.
Alors, est-ce que l'ensemble de la définition «activité
commerciale» telle qu'amendée et incluant les paragraphes 1°,
2° et 3° est adopté?
Une voix: Adopté. M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Lemieux): Adopté sur division.
Alors, j'ai appelé les paragraphes 1°, 2° et 3° parce qu'ils
n'avaient pas été adoptés. Maintenant, nous passons
à la définition de «bien meuble corporel».
M. Savoie: Un bien meuble corporel désigné
d'occasion.
Le Président (M. Lemieux): Alors, c'est dans la
définition de l'expression «bien meuble corporel
désigné d'occasion», effectivement, par le remplacement de
ce qui précède le paragraphe 1° par ce qui suit: «"Bien
meuble corporel désigné d'occasion" signifie un bien meuble
corporel désigné, sauf s'il peut être établi de
manière satisfaisante». Alors, c'est le sens de l'amendement.
C'est bien ça, M. le ministre? (11 heures)
M. Savoie: C'est ça. C'est tout ce qu'on change, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'il y a des
interventions sur ('amendement?
M. Filion: Qu'est-ce qu'on disait au fédéral?
Est-ce qu'on va prendre la même chose au fédéral?
M. Savoie: Ce qu'on disait, c'est qu'il y avait «signifie
un bien meuble corporel désigné, à moins qu'une preuve
satisfaisante soit disponible pour établir». Oui, alors, on a
enlevé «à moins que» parce que ça fait un peu
curieux. Ça fait qu'on a mis «signifie un bien meuble corporel
désigné, sauf s'il peut être établi de
manière satisfaisante».
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est donc
adopté. Est-ce que la définition comme telle d'un meuble corporel
désigné d'occasion est adoptée telle qu'amendée
dans son ensemble?
M. Filion: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
à la définition du paragraphe 3°, «cadre». Cet
article-là a déjà été adopté. Alors,
l'amendement se lirait comme suit... c'est-à-dire le nouvel article:
«dans la définition de l'expression "cadre", par le remplacement
des paragra- phes 4° à 6° par les suivants.» Est-ce qu'il
y a consentement pour retirer? O.K.
Est-ce qu'il y a consentement pour ouvrir l'étude de la
définition de l'expression «cadre»?
M. Filion: Oui, oui, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Ça va. «4°
soit un député du Québec ou d'une autre province».
Alors, la nature de l'amendement, «soit un député du
Québec ou d'une autre province, soit un membre ou un conseiller du
Conseil des Territoires du Nord-Ouest ou de celui du territoire du Yukon, soit
un sénateur ou un député fédéral, le
titulaire de toute autre charge qui est élu ou nommé pour agir
à titre de représentant d'un groupe de personnes.» C'est
tout. C'est ça.
M. Filion: Cet article joue avec quel autre article? C'est pour
exclure de la taxation, ça, «cadre»?
M. Savoie: II joue avec l'article en anglais, là, tu veux
dire, la définition en anglais?
M. Filion: Non, non, au niveau... C'est parce qu'on
définit «cadre» comme les personnes suivantes. C'est pour
les exclure probablement de la taxation ou...
M. Bouchard: Dans la définition de services.
M. Filion: Ah! dans la définition de services! O.K.
À l'article 1 toujours.
M. Savoie: Toujours. M. Filion: Bon, O.K.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'amendement est donc
adopté.
M. Filion: Non, je disais: O.K., je vais regarder, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Pardon. O.K. ça va.
M. Filion: Qu'est-ce qu'on remplace au juste?
Le Président (M. Lemieux): Si vous regardez dans la loi,
«cadre» on l'avait défini comme un sénateur ou un
député fédéral.
M. Filion: Oui. Ici, on dit: «soit un député
du Québec».
M. Brochu: Ce que l'on fait, c'est qu'on incorpore 4° au
paragraphe 5°. Le «un sénateur ou un député
fédéral» arrive à la fin, après le mot
«Yukon»; on continue avec «un sénateur ou un
député fédéral», de sorte que ces deux
paragraphes sont fondés... M. Filion: Fondus.
M. Brochu: ...fondus - pardon - pour redevenir le paragraphe
4°.
M. Filion: O.K. Et le 5°, ça, c'est la même
affaire?
M. Brochu: Et le 6°, c'est tout simplement le numéro
du paragraphe qui change.
Le Président (M. Lemieux): II devient le paragraphe
5°.
M. Filion: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'amendement est
adopté. Est-ce que la définition de l'expression
«cadre» dans son ensemble est adoptée, telle
qu'amendée?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Alors, adopté. Nous
passons maintenant à la définition de «caisse de
crédit». L'amendement est de la nature suivante: Par le
remplacement de la définition de l'expression «caisse de
crédit» par la suivante: «"caisse de crédit" a le
sens que donne l'article 797 de la Loi sur les impôts (L.R.Q., chapitre
I-3) à l'expression "caisse d'épargne et de crédit" et
comprend également une corporation d'assurance-dépôts
visée au paragraphe b de l'article 804 de cette loi.»
M. Savoie: Alors, ce qu'on a fait, M. le Président, c'est
ajouter «assurance-dépôts» pour décrire le type
de corporation pour éviter d'aller...
M. Filion: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'ensemble de la définition «caisse de
crédit» telle qu'amendée est adopté?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
maintenant a l'expression, à la définition de
«constructeur». L'amendement est de la nature suivante: Dans la
définition de l'expression «constructeur», par le
remplacement de ce qui précède le paragraphe 1° par ce qui
suit: «"constructeur" d'un immeuble d'habitation ou d'une adjonction
à un immeuble d'habitation à logements multiples signifie une
personne qui»; b) par l'addition, après le paragraphe 5°, de
ce qui suit: «toutefois, l'expression "constructeur" exclut: 6° un
particulier visé à l'un des paragraphes 1° à 4°
qui réalise la construction ou la rénovation majeure ou acquiert
l'immeuble d'habitation ou un droit dans celui-ci autrement que dans le cadre
d'une entreprise, d'un projet comportant un risque ou d'une affaire de
caractère commercial; 7° une personne visée à l'un des
paragraphes 1° à 3e dont le droit dans l'immeuble
d'habitation consiste en un droit de l'acheter d'un constructeur de l'immeuble
d'habitation.»
M. Savoie: C'était, M. le Président, une
modification dans le but d'éclarcir le texte. Encore une fois, rien sur
le fond; ce n'est qu'une question de forme. Lors de la préparation du
texte, on avait suivi les normes établies dans le fameux guide bleu qui
avait été préparé en 1984, je crois, pour la
rédaction de ce genre de structure. Finalement, ça n'a pas
été jugé convenable, suite à une lecture que nous
avons faite et surtout suite à une intervention de la part du
député de Vimont.
M. Filion: Pour ce qui est du préambule, adopté, M.
le Président. Je vais regarder 6° et 7°.
Le Président (M. Lemieux): Les amendements de la
définition de l'expression «constructeur» sont donc
adoptés. Est-ce que la définition de l'expression
«constructeur» est adoptée dans son ensemble, telle
qu'amendée?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
maintenant à la définition de l'expression «immeuble
d'habitation». L'amendement se lit... Un instant, je vais le trouver dans
ma loi. L'amendement se lit comme suit: a) par le remplacement de ce qui
précède le paragraphe 1° par ce qui suit: «"immeuble
d'habitation" signifie»; b) par l'addition, après le paragraphe
3°, de ce qui suit: «toutefois, l'expression "immeuble d'habitation"
exclut: 4° toute partie d'un bâtiment ou du terrain ou des
dépendances relatifs à un bâtiment dans le cas où,
à la fois: a) le bâtiment comprend une auberge, un hôtel, un
motel, une pension ou un autre local semblable, b) le bâtiment n'est pas
visé au paragraphe 3°; c) la totalité ou la presque
totalité des fournitures par louage, licence ou accord semblable
d'habitations dans le bâtiment sont effectuées ou sont
censées être effectuées pour des périodes de moins
de 60 jours.»
M. Savoie: C'est la même chose que la
précédente, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que ça va, M. le
député de Montmorency, au niveau de l'amendement?
M. Filion: Ça ne sera pas très long, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Prenez tout le temps. Ça
va.
M. Filion: Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'amendement
à...
M. Filion: Vraiment, la clarté du texte est très
améliorée.
Le Président (M. Lemieux): ...«immeuble
d'habitation» est donc adopté. Est-ce que la définition de
l'expression «immeuble d'habitation» est adoptée dans son
ensemble, telle qu'amendée?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
à l'amendement concernant la définition de l'expression
«maison mobile», paragraphe 7°: par l'addition dans la
définition de l'expression «maison mobile»... C'est vrai, il
a déjà été adopté. Consentement pour rouvrir
l'étude de l'article...
M. Savoie: C'est en suspens.
Le Président (M. Lemieux): ...l'étude de
l'expression? Oui?
M. Filion: Oui, oui.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'amendement se lirait
comme suit: Par l'addition dans la définition de l'expression
«maison mobile», après le point-virgule, de ce qui suit:
«une maison mobile n'est pas un bien meuble, mais un immeuble.»
M. Filion: Mais vous n'abrogez pas l'article 15. Pourquoi ne le
dites-vous pas qu'on va abroger l'article 15?
M. Savoie: Oui, on va abroger l'article 15.
M. Filion: C'est parce que je n'ai plus d'autre chose
après.
M. Savoie: Oui, mais on va en avoir un autre.
M. Filion: Ah! il va venir l'abroger plus tard?
M. Savoie: Oui.
M. Filion: O.K. Je vais marquer: À suivre avec abrogation.
Puis la définition du mot «immeuble», vous ne vous
référez pas au Code civil d'aucune façon, quand
même. Vous restez toujours sans indication sur le mot
«immeuble». Parce que là, ça, ça vient
corriger, je pense, ce qu'on discutait ensemble. On définissait, dans la
TPS, l'expression «immeuble». Et nous, on ne donnait aucune
définition dans nos définitions puis on se référait
à un immeuble réputé à l'article 15, comme quoi
c'était «immeuble». Mais on n'avait pas plus la
définition du mot «immeuble» dans notre loi, par rapport au
fédéral. Le fédéral l'avait; nous, on ne l'avait
pas. Et ce qu'on avait discuté, je pense, c'était de voir
à ce qu'on puisse avoir cette expression-là dans notre loi
à nous, «immeuble», comme définition, comme le fait
la TPS. (11 h 15)
M. Savoie: Lorsqu'on définit le mot
«immeuble», on sent que c'est la loi sur la taxe de vente. On
n'apporte que des précisions au terme général. Le terme
général est toujours défini au sens du Code civil et on ne
joue pas dans la définition du Code civil. On fait des ajouts. Par
exemple, on ajoute la notion de baux, des choses semblables. Ici, ce qu'on
fait, c'est qu'on va dans «maison mobile» puis on dit: Bien, en
plus de ça, «maison mobile», c'est un immeuble.
M. Filion: Mais nous, la notion de baux, on l'a ajoutée
ailleurs dans la loi. C'est ça?
M. Savoie: On l'a ajoutée dans la définition au
niveau des immeubles.
M. Filion: Mais on ne l'a pas défini, nous,
«immeuble».
M. Savoie: Oui. On ne définit pas «immeuble»
parce qu'on veut lui donner le sens du Code civil. Alors, si vous avez,
à la définition d'wimmeuble», pour...
M. Filion: Mais les baux, nous, on les définit
où?
M. Savoie: Pardon?
M. Filion: Mais, à ce moment-là, comment est-ce que
je vais chercher les baux dans ma taxation, moi?
M. Bouchard: Un bail qui se rapporte à un immeuble, en
droit civil, a la qualification d'immeuble. Finalement, il y a jurisprudence
constante. C'est: Câblevision versus le sous-ministre du Revenu que, dans
une loi québécoise, lorsqu'on utilise la notion de meuble et
d'immeuble sans les définir, c'est le concept du droit civil qui
s'applique. Alors, il n'y a pas lieu, finalement, dans une loi
québécoise, de définir les mots «meuble» ou
«immeuble», sauf si on veut y retrancher ou y ajouter un
élément par comparaison à son contenu en droit civil.
M. Filion: C'est ça.
M. Bouchard: Alors, ici, nous, par corn-
paraison à la Loi sur la taxe d'accise où on dit qu'un
immeuble, c'est un immeuble et des baux afférents, les
vérifications qu'on a faites, finalement, c'est que ça constitue
des immeubles en droit civil. Donc, il n'y avait pas lieu pour nous de le
définir. La seule exception concernait la maison mobile où, en
droit civil, une maison mobile peut être un bien meuble, d'où la
nécessité de dire que ce n'est pas un bien meuble, mais bien un
immeuble.
M. Filion: Mais ce n'est pas ça à l'article 31
qu'on faisait? La fourniture par louage, licence ou accord semblable d'un droit
d'utilisation d'un immeuble...
M. Bouchard: Non, l'article 31 est en harmonisation avec
l'article 136, paragraphe r, de la Loi sur la taxe d'accise où l'on
vient préciser, à ce moment-là, pour plus de certitude,
que la fourniture d'un bail qui est relatif à l'utilisation d'un meuble
ou d'un immeuble constitue la fourniture d'un meuble ou d'un immeuble, selon le
cas, et non la fourniture d'un bien incorporel. C'est que si on n'avait pas eu
31, il y aurait eu risque, finalement, que la fourniture par louage d'un droit
d'utilisation d'un immeuble soit considérée non pas comme la
fourniture d'un bien corporel, mais d'un bien incorporel. Donc, on voulait
régler la question «bien corporel» versus
«incorporel» à 31, et non pas la qualification comme telle
du bail comme meuble ou immeuble.
M. Filion: Peut-être, mais, à ce moment-là,
le bail peut être les deux.
M. Bouchard: Le bail, finalement, suit la nature du bien auquel
il se rapporte.
M. Filion: Mais le fait que la TPS l'ait mis comme immeuble,
ça ne crée pas un problème?
M. Bouchard: Non, parce que nous, s'il se rapporte à un
immeuble en vertu du droit civil, le bail va également être
considéré comme un immeuble.
M. Filion: Mais moi, j'essaie de voir, via la TPS, le fait qu'ils
l'aient inclus à leur définition, eux, d'immeuble.
M. Bouchard: En droit québécois, là,
ça n'ajoute rien et ça n'enlève rien.
M. Filion: Mais est-ce que je peux avoir un traitement
différent au fédéral qu'au Québec? C'est ça,
ma question.
M. Bouchard: Non.
M, Filion: Mais si je suis classé meuble au Québec,
le fédéral me classe immeuble; ils m'ont inclus dans les
immeubles.
M. Bouchard: Au Québec, vous allez être
classé immeuble également en raison de l'application du Code
civil.
M. Filion: Oui, mais je ne peux pas être classé
meuble, selon le fédéral?
M. Bouchard: C'est que je peux être classé meuble si
le bail se rapporte à un meuble et non pas à un immeuble. Parce
que la définition fédérale nous dit qu'un immeuble est un
immeuble ainsi que les baux qui sont afférents.
M. Filion: Est-ce que l'article 31 est repris au
fédéral? Est-ce qu'on le reprend au fédéral?
M. Bouchard: Oui, c'est l'article 136, paragraphe 1°.
M. Filion: Alors, O.K. C'est à ce niveau-là qu'ils
vont se distinguer selon le cas. Donc, il y aurait simplement l'ajout de la
maison mobile. Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est adopté.
Est-ce que la définition de l'expression «maison mobile» est
adoptée dans son ensemble telle qu'amendée?
M. Filion: Oui, adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Nous allons maintenant passer
à deux définitions qui étaient suspendues et que nous
n'avions pas adoptées: organisme de bienfaisance et organisme sans but
lucratif. Il n'y a pas d'amendement, je crois? Non? Alors, on revient aux deux
définitions. Nous allons commencer par «organisme de
bienfaisance». Vous le trouvez à la page 18 du projet de loi,
après «note de crédit». Elles avaient
été suspendues dans les deux cas.
M. Savoie: ...effectivement, si une association canadienne de
sport amateur pouvait porter atteinte à une organisation quelconque au
Québec. Évidemment, la réponse là-dessus, c'est
non.
M. Filion: De quelle façon ça ne peut pas porter
atteinte? Comment est-ce qu'on explique ça?
M. Savoie: II n'y a pas de classement en tant que tel
d'associations canadiennes de sport amateur. Alors, il faut aller voir les
mots. Il faut que ce soit une association, il faut que ce soit canadien, il
faut que ce soit le sport amateur. C'est tout.
M. Filion: Comment on décide qu'une association... On
s'enregistre tout simplement?
M. Savoie: Oui, c'est ça. Il faut respecter les mots qui
sont utilisés, association canadienne de sport amateur.
M. Filion: Puis on envoie ça au fédéral,
puis c'est un automatisme.
M. Savoie: Je présume que oui. Je présume que c'est
un automatisme. Allez-y, Me Tremblay, sur l'automatisme.
M. Tremblay (François): Oui, c'est-à-dire qu'au
niveau fédéral, c'est défini dans leur loi, une
association canadienne de sport amateur, mais au niveau du Québec, ce
n'est pas défini. Aussi dans la mesure où quelqu'un, une
association canadienne de sport amateur veut s'enregistrer auprès du
ministre du Revenu du Québec, c'est la réponse que vient de
donner M. le ministre qui s'applique.
M. Filion: Mais on a simplement à l'envoyer puis on est
enregistrés. Il n'y a pas de...
M. Tremblay (François): Non, ce n'est pas...
C'est-à-dire que le ministère va s'assurer que c'est une
association canadienne de sport amateur et aussi, comme je l'avais
laissé entendre lors de mon intervention sur le sujet, étant
donné qu'on est en matière de dons, en impôt sur le revenu,
là, c'est pour qualifier. C'est sûr que c'est un organisme sans
but lucratif.
M. Filion: C'est un organisme sans but lucratif.
M. Tremblay (François): C'est-à-dire un organisme
qui est organisé, formé et opéré dans un but non
lucratif. Autrement, on n'émettra pas de numéro pour que les dons
de charité puissent être admissibles. Mais ça, c'est
commun, si l'on veut, à tout ce qui...
M. Filion: Oui, oui.
M. Tremblay (François): II n'y a rien de particulier
à cet égard.
M. Filion: Au niveau de la Loi sur les impôts du
Québec, on se réfère à quoi comme expression?
Même expression?
M. Tremblay (François): Pardon? Dans la Loi sur les
impôts.
M. Filion: Au niveau de la Loi sur les impôts du
Québec, moi, je vais (n'enregistrer au fédéral et je vais
m'enregistrer aussi à Québec.
M. Tremblay (François): Bon, voici. Au niveau
québécois, il y a deux enregistrements possibles, deux voies pour
être enregistré aux fins de la Lot sur les impôts. Un
enregistrement fédéral suffit et, automatiquement, la loi va
prévoir que vous êtes réputé enregistré
à ce titre aux fins de la loi du Québec. Par ailleurs, un autre
mécanisme, qui est de s'enregistrer seulement au Québec, va
permettre aussi... Autrement dit, si le fédéral ne veut pas, le
Québec peut vouloir et enregistrer lui-même.
M. Filion: Si le Québec veut, comment est-ce que je vais
l'appeler? Est-ce que je vais être une association canadienne de sport
amateur?
M. Tremblay (François): Ça va être une
association canadienne de sport amateur...
Une voix: Enregistrée au Québec seulement.
M. Tremblay (François): ...enregistrée par le
ministre du Revenu du Québec au lieu d'être une association
canadienne de sport amateur qui est enregistrée par le ministre
fédéral.
M. Filion: Fédéral. Parce que, ici, on dit:
«ou une association canadienne de sport amateur prescrite en vertu de
cette loi.» À ce moment-là, si je ne l'enregistre pas au
fédéral, je l'enregistre juste au Québec, est-ce que c'est
toujours en vertu de cette loi?
M. Tremblay (François): Oui. Dans la Loi sur les
impôts, vous avez «association canadienne de sport amateur»
et on prévoit qu'est une telle association canadienne de sport amateur
celle qui bénéficie de l'un ou de l'autre enregistrement.
M. Filion: Mais c'est deux lois. M. Tremblay
(François): Pardon?
M. Filion: Parce que, là, on va fonctionner avec deux
lois, hein? On fonctionnerait... Si vous, vous le considérez comme
enregistré, vous allez le considérer comme enregistré en
vertu de la loi canadienne.
M. Tremblay (François): C'est-à-dire qu'il faut
qu'il soit un organisme de sport. Si je comprends bien la définition
d'organisme de bienfaisance qui est ici, qui fait l'objet de votre
étude, on dit qu'il faut que ce soit une association canadienne de sport
amateur prescrite en vertu de cette loi qui est la Loi sur les impôts.
N'est-ce pas? Or, en vertu de la Loi sur les impôts, lorsque j'y vais
à l'article 710 de la Loi sur les impôts et aux règlements
adoptés, j'ai, si on veut s'exprimer simplement, deux
définitions. J'ai celle enregistrée par le ministre du Revenu du
Québec au premier plan et celle également enregistrée par
le ministre du Revenu fédéral, deuxièmement. Si bien qu'au
sens de la Loi sur les impôts une association canadienne de sport amateur
est enregistrée, au sens de la Loi sur
les impôts, peut être enregistrée à l'un ou
l'autre lieu.
M. Filion: Si je comprends très bien, vous vous
référez à la Loi sur les impôts. À la limite,
on pourrait se retrouver à avoir la TVQ pour un organisme ou la TPS pour
un organisme, mais pas de TVQ, dépendamment si c'est enregistré
aux deux ou pas.
M. Tremblay (François): Non. Puisque si vous l'avez
enregistrée au niveau fédéral...
M. Filion: Mais si elle ne l'est pas au fédéral et
qu'elle l'est au Québec?
M. Tremblay (François): Si elle ne l'est pas au
fédéral et qu'elle l'est Québec, ça va être
une association canadienne de sport amateur au sens de la Loi sur les
impôts.
M. Filion: Québec.
M. Tremblay (François): Bien, au sens de la Loi sur les
impôts, c'est Québec, ça.
M. Filion: C'est ça, mais, à ce moment-là,
cet enregistrement-là aurait une TPS à percevoir si elle ne l'est
pas au fédéral. Parce que eux doivent se référer
à leur loi fédérale.
M. Tremblay (François): Ah! là, la loi
fédérale sur la TPS, je ne sais pas si... Je veux dire que
peut-être d'autres peuvent répondre à cette
question-là.
M. Bouchard: Je pense qu'il faut convenir que, compte tenu des
avantages d'être considéré comme organisme de bienfaisance,
puisque l'association va se faire rembourser une partie de la taxe, elle va
vouloir sûrement s'enregistrer aux deux niveaux.
M. Filion: Je suppose que oui. C'est parce qu'on a... En tout
cas, écoutez, la problématique, c'est qu'on pourrait, pour des
raisons x, ne pas être enregistré au fédéral et
être enregistré au Québec.
M. Bouchard: Vous avez la même chose en fonction de la Loi
sur les impôts ou au niveau des dons de charité. Effectivement, si
quelqu'un s'enregistre au Québec sans faire la même
démarche au niveau fédéral, la déduction pour dons
de charité qui existe au niveau du Québec, où va
s'appliquer le crédit d'impôt pour dons de charité, qui
existe au niveau fédéral, à ce moment-là, ne
s'appliquerait pas.
M. Filion: Ça va.
Le Président (M. Lemieux): La définition
d'«organisme de bienfaisance» est adoptée?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Nous passons maintenant
à «organisme sans but lucratif».
M. Brochu: C'était la même problématique dans
«organisme sans but lucratif».
M. Filion: Oui. La promotion du sport amateur au Canada...
Adopté.
Le Président (M. Audet): Alors, l'article est
adopté. «Organisme sans but lucratif», c'est adopté.
Ça va? O.K. Alors, ça complète les amendements à
l'article 1. Est-ce que l'article 1 dans son ensemble est adopté?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Audet): Adopté. Alors, on a
d'autres...
M. Filion: Sur division, bien sûr.
Le Président (M. Audet): Sur division. Alors, l'article
15. L'article 15 était: «Une maison mobile n'est pas un bien
meuble mais un immeuble.» C'est bien ça, M. le ministre? Alors,
l'article 15 de ce projet de loi est retiré. Une motion pour le retirer,
là. Des commentaires ià-dessus, M. le député? (11 h
30)
M. Filion: Quand est-ce qu'on utilise «abrogé»
et «retiré»? Je suppose que c'est quand c'est une loi qu'on
dit «abrogé»?
M. Savoie: Oui, c'est une modification.
M. Filion: C'est juste une information personnelle. Il faut que
ce soit déjà une loi pour dire qu'on abroge, et quand ce n'est
pas une loi on retire.
M. Bouchard: Est-ce que c'est ça?
M. Filion: Bien, je ne sais pas, je pose la question.
M. Bouchard: C'est ce qu'on comprend.
Le Président (M. Audet): Alors, ça va pour...
M. Filion: Oui, ça va, adopté.
Le Président (M. Audet): ...cet amendement-là?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Audet): Alors, l'article 15 est
retiré. Est-ce qu'il y en a d'autres? Ça va? On poursuit à
l'article où nous en étions lors de
la dernière séance, soit l'article 89.
M. Brochu: L'article 36 était-il adopté? Le
Président (M. Audet): Pardon?
M. Savoie: L'article 36 était adopté. Ah! oui,
c'est ça, l'article 139.
Le Président (M. Audet): Ah! O.K. À la
dernière séance. C'est parce que j'étais absent. Alors,
à l'article 36 il y avait un amendement apporté par le
député de Montmorency à l'effet de modifier l'article 36
par la suppression du deuxième alinéa.
M. Savoie: On avait pris l'engagement d'examiner la
possibilité de modifier le deuxième alinéa de 36, suite
à des échanges que nous avons eus, et la recommandation de
modifier le deuxième alinéa de 36 n'a pas été
retenue.
Le Président (M. Audet): Elle n'a pas été
retenue.
M. Filion: C'est quoi, les raisons qui...
M. Bouchard: Ce qu'il faut comprendre, finalement, c'est que dans
le régime de la TPS les services financiers constituent des fournitures
exonérées. C'est donc dire qu'une institution financière
n'a pas avantage, finalement, à ce qu'une fourniture qui, autrement,
serait taxable soit considérée comme étant une fourniture
exonérée parce qu'à ce moment-là elle augmente la
proportion de fournitures exonérées qu'elle réalise et
diminue ainsi le pourcentage de remboursement de la taxe sur les intrants
qu'elle peut réclamer, parce qu'il n'y a pas de remboursement de la taxe
sur les intrants à l'égard des fournitures
exonérées.
Donc, dans le régime fédéral, finalement, une
institution financière n'a pas avantage à maximiser les
fournitures exonérées au détriment des fournitures
taxables parce qu'elle diminue d'autant les crédits de taxe sur les
intrants qu'elle peut réclamer. Cependant, dans ie régime
québécois, les services financiers sont considérés
comme étant des fournitures détaxées. Donc, même si,
à l'aide de la présomption des fournitures mixtes, elle change le
traitement d'une fourniture autrement taxable par celui de fourniture
détaxée, l'institution financière n'est pas
pénalisée puisqu'elle peut réclamer quand même le
plein remboursement de la taxe sur les intrants.
Donc, après que le ministère des Finances eut
accepté, à la demande des institutions financières,
d'insérer dans la loi québécoise la règle de la
fourniture mixte pour simplifier l'administration de la taxe aux institutions
financières, il a quand même été reconnu qu'il
serait indispensable de l'allier à l'utilisation de la
présomption dans la loi fédérale pour éviter que,
dans le régime québécois, l'institution financière
ne maximise ses remboursements de la taxe sur les intrants en utilisant
à outrance la règle de la fourniture mixte.
Le Président (M. Audet): Ça va?
M. Filion: Une seconde, M. le Président. Ça veut
dire qu'il va y avoir une fourniture mixte uniquement si c'est reconnu au
niveau fédéral. C'est ça?
M. Bouchard: II y aura une fourniture mixte uniquement si
l'entreprise a fait en sorte que la présomption prévue dans la
Loi sur la taxe d'accise s'applique également. Il n'y a pas
d'autorisation à obtenir de Revenu Canada ou de Revenu Québec
là-dessus.
M. Filion: Non, c'est sûr. C'est juste une question de
voir... Comment vous dites ça? Pourquoi ça ne serait pas
intéressant que ce soit... Pourquoi faut-il vraiment que ce soit juste
le fédéral? Si on l'enlevait, ça changerait quoi à
notre affaire?
M. Bouchard: Ça changerait que, dans le régime
fédéral, une institution financière, par exemple, pourrait
penser mettre au point deux factures à l'égard d'une même
transaction: une facture pour calculer la TPS, en vertu de laquelle la
règle de la fourniture mixte ne s'appliquerait pas parce qu'il y aurait
des contreparties distinctes et une facture pour le calcul de la TVQ où,
là, nous n'aurions qu'une contrepartie unique et, à ce
moment-là, l'article 36 pourrait s'appliquer. Ce qui veut dire que
l'institution financière y gagnerait, finalement, sur les deux tableaux,
à ce moment-là.
M. Filion: Mais ça ne changerait rien, ça,
même si je n'avais pas la référence à 139.
M. Bouchard: Oui, ça changerait parce que, à ce
moment-là, par le principe de la double facturation, la règle de
la fourniture mixte ne s'appliquerait pas dans le régime
fédéral mais s'appliquerait dans le régime
québécois.
M. Filion: Mais pourquoi elle ne s'appliquerait pas? Parce qu'ils
ne l'ont pas prévue, la fourniture mixte, eux autres?
M. Bouchard: Non, elle ne s'appliquerait pas parce qu'une des
conditions pour que la présomption s'applique, c'est qu'il doit y avoir
une contrepartie unique pour une fourniture mixte. Alors, la facture qui serait
émise par l'institution financière pour le calcul de la TPS
prévoirait des contreparties distinctes: pour la fourniture du service
financier et une contrepartie distincte pour la fourniture taxable. Donc,
à ce moment-là,
l'article équivalent, 139, je pense, dans la Loi sur la taxe
d'accise, ne s'appliquerait pas. Par contre, pour le calcul de la TVQ, une
seule contrepartie serait identifiée sur la facture, serait
utilisée sur la facture pour le calcul de la TVQ. Donc, en l'occurrence,
36 s'appliquerait.
Le Président (M. Audet): Alors, est-ce que vous maintenez
votre amendement?
M. Filion: Adopté sur division.
Le Président (M. Audet): Alors, l'amendement, vous le
maintenez, M. le député de Montmorency? Oui?
M. Filion: Est-ce que je peux revoir l'amendement, ce que j'avais
dit?
Le Président (M. Audet): Alors, l'amendement était
à l'effet de supprimer. «L'article 36 est modifié par la
supression du deuxième alinéa.» C'est ce que vous aviez
proposé ici.
M. Filion: Je vais maintenir l'amendement et on va voter dessus,
tout simplement.
Le Président (M. Audet): Alors, est-ce que l'amendement
est adopté?
M. Filion: On va voter.
Le Président (M. Audet): Ah! Vous votez? O.K. Alors, M. le
secrétaire.
Le Secrétaire: M. Filion (Montmorency), pour ou contre
l'amendement?
M. Filion: Pour.
Le Secrétaire: M. Savoie (Abitibi-Est)?
M. Savoie: Contre.
Le Secrétaire: M. Forget (Prévost)?
M. Forget: Contre.
Le Secrétaire: M. Audet, (Beauce-Nord)?
Le Président (M. Audet): Contre.
Le Secrétaire: Alors, un pour, trois contre.
Le Président (M. Audet): Alors, l'amendement est
rejeté. Est-ce que l'article 36 est adopté?
M. Savoie: Adopté, M. le Président. Le
Président (M. Audet): Adopté. M. Filion: Sur
division.
Le Président (M. Audet): On avait les articles 72 et 79
qui étaient en suspens. Alors, on peut aller à 72. 79, on ne peut
pas en discuter ce matin, en disposer ce matin puisqu'il y a un amendement qui
a été déposé et le président de
séance, M. Gautrin, est en train de délibérer sur sa
recevabilité. Alors, l'article 72.
M. Filion: II n'a pas fait part de son jugement sur
ça?
Le Président (M. Audet): 72, non. 79, oui, mais pas 72.
72, il n'y a rien. Sur 79, on m'informe que la décision n'a pas
été rendue sur la recevabilité.
M. Savoie: C'est beau.
M. Filion: Là, on est sur 72, hein?
M. Savoie: On est sur 72.
Le Président (M. Audet): Alors, à l'article 72, on
a un changement ici. L'article 72 de ce projet de loi est modifié par le
remplacement de ce qui précède le paragraphe 1° par ce qui
suit: «Dans le cas où une fourniture est effectuée, et que
la contrepartie de celle-ci est payée, le tout au moyen d'un appareil
automatique, les règles suivantes s'appliquent».
M. Savoie: C'est simplement l'ajout des mots «le
tout», M. le Président, non pas la toux d'un rhume, mais le tout
au moyen d'un appareil automatique.
M. Filion: J'aurais une couple de questions, moi, M. le
Président.
Le Président (M. Audet): Sur l'amendement?
M. Filion: L'amendement et, en même temps, l'article qui
est suspendu, le paragraphe. L'amendement, ça, je pense bien qu'on ne
s'obstinera pas là-dessus longtemps. C'est uniquement au niveau...
Ça, ça vise a imposer les services de
télécommunication, ou je ne sais pas quoi, dans ce
milieu-là, les appareils automatiques. Est-ce que cet article-là
vise également les frais minimums des téléphones payants?
Il semble y avoir une distinction au niveau des frais minimums des
téléphones payants par rapport à la TPS. Je pense qu'on ne
s'est pas harmonisé là-dessus. Est-ce que c'est cet
article-là qui...
M. Bouchard: L'article 72 vise, finalement, la fourniture de
n'importe quel bien au moyen d'un appareil automatique, donc, c'est vraiment
les machines distributrices conventionnelles. Et l'article 72 n'a pas pour
effet de venir imposer la taxe comme telle mais uniquement de venir clarifier
le moment auquel l'acquéreur du bien est réputé avoir
payé la taxe et le moment
auquel le fournisseur du bien est réputé l'avoir
perçue. Évidemment, il n'y a pas nécessairement un
synchronisme entre les deux mouvements, à savoir que je peux acheter un
bien aujourd'hui et le fournisseur peut très bien venir vider l'appareil
des pièces de monnaie dans deux semaines.
M. Filion: Mais pour les téléphones où tu
mets des 0,25 $ dedans, par rapport à ce qui est déjà
prévu probablement ailleurs dans la loi, je suppose qu'il y a un minimum
qui n'est pas taxable. Au niveau de la télécommunication.
M. Bouchard: De mémoire, le minimum n'a pas
été retenu au niveau de la politique fiscale, si je me souviens
bien. Les premiers 0,70 $ en matière de TPS, là?
M. Filion: Oui.
M. Bouchard: C'est ça.
M. Filion: Les premiers 0,70 $ en matière de TPS, ici,
mais quand je mets 0,25 $ dans une cabine téléphonique, je me
trouve à avoir une TPS sur ce minimum-là?
M. Bouchard: Une TVQ.
M. Filion: Une TVQ, oui, c'est juste. Pourquoi on ne le retient
pas?
M. Bouchard: Là, c'est une question de politique fiscale
qui a été déterminée par Finances. Je ne pourrais
pas vous dire tous les motifs.
M. Filion: Où prévoit-on ça, le minimum de
0,70 $? À quelle place on le prévoit, lui?
M. Bouchard: Dans notre loi, il n'y est pas. M. Filion: li
n'a pas été retenu du tout? M. Bouchard: li n'a pas
été retenu.
Le Président (M. Audet): Ça va?
M. Filion: Ça va pour l'amendement.
Le Président (M. Audet): Alors, l'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 72 tel qu'amendé est
adopté?
M. Filion: Adopté sur division.
Règles relatives au moment d'imposition
(suite)
Le Président (M. Audet): Sur division. Alors, nous
reprenons à l'article 89: «La taxe prévue à
l'article 17 à l'égard de la fourniture taxable d'un immeuble par
vente est payable le premier en date du jour où la pro-
priété du bien est transférée à
l'acquéreur et du jour où sa possession est
transférée à celui-ci en vertu de la convention relative
à la fourniture. «Malgré le premier alinéa, dans le
cas de la fourniture d'un logement en copropriété dont la
possession est transférée à l'acquéreur en vertu de
la convention relative à la fourniture après le 30 juin 1992 et
avant que la déclaration de copropriété relative à
l'immeuble d'habitation en copropriété dans lequel se trouve le
logement n'ait été enregistrée, la taxe est payable le
premier en date du jour où la propriété du logement est
transférée à l'acquéreur et du soixantième
jour après le jour où cette déclaration est
enregistrée. «Le présent article s'applique malgré
les articles 83 et 86.»
M. le ministre.
M. Filion: M. le Président, est-ce que...
M. Savoie: Cet article prévoit le moment où la taxe
devient payable à l'égard de la fourniture taxable d'un immeuble
ou d'un logement en copropriété. Alors, il s'agit tout simplement
de déterminer le moment où la taxe devient payable.
Le Président (M. Audet): M. le député de
Montmorency.
M. Filion: M. te Président, on est rendu à 89, mais
est-ce qu'il y a d'autres articles qui sont suspendus?
Le Président (M. Audet): il y a l'article 79, comme je
l'ai mentionné tantôt, où le président de la
séance, M. Gautrin...
M. Filion: O.K. C'est le seul qui reste suspendu?
Le Président (M. Audet): Oui. À ma connaissance,
oui. Évidemment, il en reste près de 600, encore, à
être adoptés. Ha, ha, ha!
M. Filion: Ah! ça, c'est important! Pourtant, je fais du
bon travail, M. le Président.
Le Président (M. Audet): Je sais ça.
M. Filion: C'est pour les citoyens qu'on travaille, M. le
Président.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a des questions,
M. le député de Montmorency, sur l'article 89 ou si ça va?
(11 h 45)
M. Filion: Deux petites secondes. Pourquoi 60 jours? Est-ce qu'il
y a une raison pour ça?
M. Bouchard: Je ne pourrais pas vous dire la raison du
soixantième jour. Je ne la connais pas.
M. Filion; Est-ce que c'est comme ça dans la loi
fédérale aussi?
M. Bouchard: Oui.
M. Filion: 60 jours, c'est comme ça, c'est en l'air,
ça? Ce n'est pas une période, là? Je vous pose la
question.
M. Bouchard: Je ne pourrais pas vous dire la raison qui a
justifié le soixantième jour plutôt que le
quatre-ving-dixième ou le trentième jour.
M. Filion: Oui, c'est ça.
M. Bouchard: Je ne la connais pas.
M. Filion; L'article a été modifié compte
tenu du report, mais vous n'avez pas modifié ce
délai-là.
M. Bouchard: L'article a été modifié compte
tenu du report.
M. Filion: On a reporté l'application de la taxe au 30
juin.
M. Bouchard: Oui.
M. Filion: Mais quand vous avez fait ce repprt-là au 30
juin, vous n'avez pas joué sur le soixantième jour. C'est
demeuré pareil, ça.
M. Bouchard: Parce que je sais que - je ne me souviens pas,
là - je me souviens d'avoir vu des délais qui avaient
changé. Je me demandais où ils avaient changé.
M. Filion: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): L'article 89 est adopté.
Nous passons donc à l'article 90. Oui, nous sommes à l'artiqle
90.
M. Filion: Est-ce qu'on a des exemples de 90?
M. Savoie: Où la taxe n'est pas vérifia-ble?
M. Filion: Oui.
M, Bouchard: L'exemple qu'on pourrait donner, finalement, c'est
si un bien est vendu, moyennant un prix fixe plus un certain pourcentage des
ventes. Alors, mon prix d'achat varie en fonction d'un élément
qui va survenir un peu plus tard. À ce moment-là, sur la partie
vérifiable...
M. Filion: Sous conditions suspensives.
M. Bouchard: À ce moment-là, sur la partie qui est
vérifiable, donc sur le prix, sur le montant fixe, la taxe est exigible
immédiatement. Mais sur le montant qui ne se réalisera que dans
le futur, bien, la taxe, évidemment, ne pourra être exigible qu'au
moment où le montant sera connu, se vérifiera, finalement.
M. Filion: Si je vends payable en trois ans, dans la mesure
où il y aura tant de profits qui seront réalisés au cours
des trois prochaines années, par exemple, en fonction d'une condition
suspensive, je connais le montant mais je vais le savoir uniquement dans trois
ans. À quel moment je vais appliquer ma taxe?
M. Bouchard: Vous avez une question d'interprétation,
là. Dans le fond, le prix est connu sauf qu'on ne connaît pas son
exigibilité. compte tenu qu'il est fonction de certains
événements qui restent à venir.
M. Filion: On connaît le montant. Ça, c'est clair,
sauf que ce montant-là est conditionnel à des circonstances qui
vont se passer dans les trois prochaines années. Qu'est-ce que je
retiens comme valeur taxable? D'abord à quel moment, puis quelle est la
valeur que je retiens? Est-ce que j'actualise? De toute façon, je ne le
sais pas. Je pose la question. Mais à quel moment je vais taxer
ça, cette affaire-là?
M. Bouchard: Je vous avoue qu'on ne s'est pas posé encore
cette question-là. Je ne pourrais pas vraiment vous donner une
réponse certaine. Il faudrait faire l'analyse pour dégager la
réponse.
M. Filion: Est-ce que ça entre dans cet article 90
là, où ce n'est pas vérifiable?
M. Bouchard: Dans le fond, dans l'exemple que vous me donnez, la
partie est vérifiable, sauf qu'on est incertain sur son
exigibilité ou non, compte tenu qu'elle est liée à la
réalisation d'un événement futur. Pour y répondre,
il faudrait prendre quelques minutes pour en faire l'analyse. A
brûle-pourpoint comme ça, je ne peux pas. Je pourrais tenter une
réponse, à savoir que la partie est vérifiable en soi,
mais il y a quand même un événement qui risque de survenir,
qui met en jeu son exigibilité.
M. Filion: Si la valeur est payable dans trois ans... Supposons
que l'exigibilité soit de trois ans, puis qu'on en arrive à cette
con-clusion-là, est-ce que je vais actualiser la valeur taxable
aujourd'hui ou bien si je vais attendre dans trois ans?
M. Bouchard: On a vu la semaine dernière qu'il y a des
règles de préséance qui font en sorte que même si le
prix d'achat n'est payable que dans trois ans, dans la mesure où la
posses-
sion ou la propriété du bien a été
transférée, la taxe est exigible immédiatement. Donc,
ça évite, finalement, d'avoir à actualiser le montant qui
ne va devenir exigible que plus tard.
M. Filion: Oui. Même si elle est payable
immédiatement, la valeur de la contrepartie qui est donnée dans
trois ans, est-ce que je l'actualise?
M. Bouchard: Non. Il n'y a pas de règles à cet
effet-là.
M. Filion: Ah non?
M. Bouchard: Donc, c'est le prix qui apparaît au
contrat.
M. Filion: Mais la valeur dans le temps n'est pas la même,
la contrepartie. Non, mais, moi, si je vous paie un bien dans 10 ans, vous
allez voir que les 100 000 $ que je vous donnerai dans 10 ans, ça n'aura
pas la même valeur qu'aujourd'hui. Vous me taxez 100 000 $ aujourd'hui,
que je vous donnerai dans 10 ans. C'est ça?
M. Bouchard: C'est ça.
M. Filion: La TPS n'a rien prévu là-dessus non
plus?
M. Bouchard: Non plus.
M. Filion: Pas d'actualisation? Mais c'est spécial, M. le
ministre, ça. Qu'est-ce que vous en pensez, vous? Je paie dans 10 ans,
puis on me taxe à une valeur actuelle identique.
M. Savoie: Oui, je pense qu'on n'est pas arrivé au bout de
son argumentation. Il disait qu'il demandait justement un petit peu plus de
temps pour y réfléchir.
M. Filion: Non, mais il a répondu à mon
actualisation. Il a dit que pour l'actualisation il n'y avait rien de
prévu. Où il me demandait du temps pour réfléchir,
c'était au niveau de ma condition suspensive de réalisation
d'exigible ou pas. Mais dans la loi on taxe à la première des
deux dates. La livraison ou l'exigibilité?
M. Bouchard: On taxe généralement au moment
où le prix est payé ou au moment où la facture est
émise. Cependant, s'il y a un retard indu dans l'émission de la
facture, ou si le bien est livré, si j'en prends possession ou si la
propriété m'est transférée avant que je ne le paie,
la taxe est exigible à ce moment-là. À ma connaissance,
moi, au niveau des taxes à la consommation, sur une base canadienne, je
n'ai jamais vu le principe d'actualisation des montants pour calculer une taxe
à la consommation. On calcule toujours les taxes sur le montant qui
apparaît au contrat.
M. Filion: Ça allait quand on était juste sur la
consommation mais, là, on va vendre des entreprises, on va vendre des
biens, on va vendre toutes sortes de choses où, souvent, les
contreparties... C'est parce qu'à partir du moment où on dispose
de tous les biens possibles qui sont taxables dans une entreprise, là,
on se retrouve dans des conditions de paiement qui ne sont pas des conditions
de paiement journalières comme pour acheter puis vendre des bottines. Et
ça, c'est très particulier.
M. Bouchard: Vous avez raison. Cependant, en matière
commerciale, le fait pour une entreprise d'avoir à payer la taxe de
vente du Québec ou (a taxe sur les produits et services, finalement,
elle a droit immédiatement à un crédit de taxe sur les
intrants ou au remboursement de la taxe sur les intrants. Donc, même si
le montant n'est pas actualisé, on ne peut pas dire que l'entreprise,
vraiment, est désavantagée puisqu'elle obtient le plein
remboursement de la taxe qu'elle a payée, de toute façon.
M. Filion: Mais c'est parce qu'il y a une charge de taxation qui
est faite quand le paiement n'est pas fait. Puis le paiement est
différé de deux ans, trois ans, dépendamment des
condftions de transfert ou de vente. Et c'est là que je dis, mon
travail... Je suis obligé de vous remettre une taxe mais je n'ai pas
encore perçu l'argent.
M. Bouchard: C'est-à-dire que l'entreprise qui acquiert le
bien doit payer la taxe et, immédiatement, dans sa déclaration
mensuelle, peut demander un montant équivalent comme remboursement de la
taxe sur les intrants. Donc, c'est un plus et un moins.
M. Filion: Oui, mais ça dépend des biens que je
vends. Si je vends mes immobilisations, je vais collecter une taxe.
M. Bouchard: Oui.
M. Filion: Moi, mes immoblisations, le gars peut me les payer
dans trois ans, je ne sais pas...
M. Bouchard: Donc, le vendeur va percevoir la taxe et la remettre
au ministère du Revenu. Et l'acheteur, dans sa déclaration, va
réclamer un montant équivalent comme remboursement de la taxe sur
les intrants. Donc, l'acheteur débourse la taxe et en demande le
remboursement immédiatement au ministère.
M. Filion: Sauf que le vendeur, lui, reçoit moins.
M. Bouchard: Mais le vendeur, lui, là-dedans, a un
rôle de percepteur, finalement.
Donc, l'argent qu'il a perçu, il le remet au
ministère.
M. Filion: Mais il ne le perçoit pas, justement, c'est
ça l'affaire, là. Il ne perçoit pas l'argent. Il n'est pas
payé tout de suite.
M. Bouchard: Ça dépend des règles qu'on a
vues la semaine dernière. Il peut avoir à le percevoir,
même s'il n'est pas payé immédiatement.
M. Filion: En tout cas, j'aimerais ça qu'on regarde la
condition suspensive, à un moment donné, qu'on revienne
là-dessus pour éclaircir ça.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 90 est
suspendu ou s'il est adopté?
M. Filion: Suspendu... C'est que, là...
M. Savoie: Ce n'est pas nécessaire de le suspendre, M. le
Président, parce qu'on va revenir sur la question qui se pose. Mais pour
ce qui est de 90, 2°, on a une petite modification à faire. Il
s'agit d'ajouter le mot «pas».
M. Filion: Le mot? M. Savoie: «Pas». M.
Filion: «Pas». À quelle place?
M. Savoie: Entre «n'est» et
«vérifiable». Il s'agit d'un oubli; ça se
complète à l'intérieur du texte.
M. Filion: «...n'est pas...» Ah oui!
Le Président (M. Lemieux): Vous allez nous le faire? O.K.
Ça va.
M. Filion: Par contre, j'avoue que la condition suspensive, on ne
peut pas dire que c'est vérifiable, quand je suis en condition
suspensive. J'ai un montant mais on ne le sait pas. Le montant, je ne le sais
pas, en condition suspensive.
M. Bouchard: Un montant invérifiable, pour nous, on
l'assimile beaucoup plus à un montant qui est fonction des recettes
à venir. Dans l'exemple d'un contrat de vente avec condition suspensive,
le prix de vente, disons, de 100 000 $ est déterminé, est
établi. Cependant, ce qu'on dit, à toutes fins pratiques, c'est
que le montant n'est payable que dans la mesure où telle et telle
condition se réalise. Il faudrait voir l'incidence en fonction des
autres articles du projet de loi.
M. Filion: Avez-vous fait une modification?
M. Savoie: Oui, mais on attend le texte.
Le Président (M. Lemieux): Nous attendons
l'amendement.
M. Savoie: À l'article 90, la proposition, M. le
Président, est que l'article 90 de ce projet de loi soit modifié
par le remplacement du paragraphe 2° par le suivant: «la taxe,
calculée sur la valeur qui n'est pas vérifiable ce jour-là
de la contrepartie ou de la partie de celle-ci, est payable le jour où
la valeur devient vérifiable.»
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Filion: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article 90 tel qu'amendé est adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous appelons
l'article 91. Est-ce qu'il y a des remarques? (12 heures)
M. Filion: C'est quoi, le sens de 91?
M. Savoie: Je pourrais vous lire les notes explicatives. Cet
article prévoit le cas où, conformément à une loi
provinciale ou fédérale ou à une convention écrite,
l'acquéreur retient une partie de la contrepartie qu'il est tenu de
payer afin de garantir la qualité des travaux qu'il fait faire. Dans ce
cas, la taxe calculée sur le montant retenu devient payable à la
date du versement de la retenue ou, si elle est antérieure, à la
date d'expiration de la période de retenue. Une retenue qui peut
être de 10 % à 15 %, d'habitude, dans les contrats
d'exécution de travaux.
M. Filion: Alors, la taxe s'applique uniquement le jour où
il peut vraiment l'encaisser?
M. Savoie: C'est ça. Ou, si elle est antérieure,
à la date d'expiration de la période de retenue.
Le Président (M. Lemieux): Adopté, l'article
91?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous appelons
maintenant l'article 92.
M. Filion: J'aimerais avoir des explications sur 92.
M. Savoie: Je vais vous lire les notes
explicatives. Cet article s'applique lorsqu'un fournisseur effectue en
même temps la fourniture de plusieurs genres de fournitures pour une
contrepartie unique. Il permet de déterminer si une fourniture
combinée dort être considérée comme une fourniture
de biens meubles, d'immeubles ou de services afin de préciser la date
à laquelle la taxe est payable selon les autres dispositions de la
loi.
M. Filion: Mais un exemple qu'on pourrait appliquer à 92
par rapport à... Tantôt, on a vu qu'on avait... À l'article
36, c'est là qu'on a vu qu'il y avait deux... Où on parlait de la
facture unique, là aussi?
M. Bouchard: À 92, finalement, l'exemple qu'on pourrait
donner, c'est l'achat d'un lave-vaisselle avec le service d'installation.
À ce moment-là, ça serait l'achat d'un bien meuble, le
lave-vaisselle, avec l'achat du service, le service d'installation. On a vu un
peu plus tôt qu'à l'égard d'un bien meuble, la taxe peut
être exigible au moment où le transfert de propriété
intervient, alors qu'à l'égard d'un service,
généralement, le service doit être rendu. Alors, si ce
n'était de cette règle, la taxe pourrait être exigible en
deux parties, finalement, ce qui rendrait plus complexes les transactions
commerciales. Alors, par 92, on va faire en sorte que, dans l'exemple que je
vous donne, la taxe va être exigible au même moment, à
savoir au moment du transfert de propriété du lave-vaisselle,
même si l'installation va se faire-, un peu plus tard.
M. Filion: Et l'installation va être facturée au
moment où on livre le lave-vaisselle.
M. Bouchard: Généralement, la facture peut
prévoir la vente du lave-vaisselle et le montant exigé pour son
installation si c'est fait par la compagnie venderesse. Alors, ça
évite, finalement, d'avoir à diviser l'exigibilité de la
taxe entre le transfert du bien mobilier et la prestation du service.
M. Filion: Mais dans le cas qui nous concerne, le lave-vaisselle,
on vend à un prix installé. Ça veut dire qu'on ne
disséquera pas l'installation, à moins de faire deux factures.
Parce que la taxe sur l'installation va devenir exigible même s'il n'est
pas installé.
M. Bouchard: Vous voulez dire s'il y a un prix unique pour la
vente du lave-vaisselle et son installation?
M. Filion: Oui.
M. Bouchard: À ce moment-là, c'est encore plus
catégorique. La taxe est exigible...
M. Filion: Au moment de la livraison. M. Bouchard: Au
moment de la livraison.
M. Filion: Et si c'est spécifié
séparé, à ce moment-là, la taxe est exigible pareil
à la livraison?
M. Bouchard: C'est ça. Par l'effet de 92, on revient
à la même règle. Quand on dit «livraison»,
ça peut être facturation également. On se comprend
bien.
M. Filion: Si quelqu'un vient chez vous avec son tracteur puis
fait des rénovations, la personne puis tout ça, comment ça
fonctionne? C'est la même mécanique? On loue le tracteur puis...
Comment ça marche?
M. Bouchard: C'est quoi...
M. Filion: On met le temps de la personne à part, sur une
facturation? La personne qui fait des travaux chez vous avec une grosse
machinerie lourde, est-ce qu'on va disséquer le temps de la
main-d'oeuvre du...
M. Bouchard: Non. M. Filion: Non.
M. Bouchard: Ça ne sera pas nécessaire de le faire,
justement, en raison de 92. Ou, autrement dit, même si on le faisait on
arriverait au même résultat.
M. Filion: Parce que le temps de la main-d'oeuvre peut être
aussi élevé que l'article utilisé, à un moment
donné. Ça dépend des choses.
M. Bouchard: C'est possible.
M. Filion: Et peu importe la disproportion ou le pourcentage de
main-d'oeuvre ou du bien vendu, il n'y a pas de distinction?
M. Bouchard: Non mais, là, je pense qu'il faut
reconnaître l'élément principal de la transaction. C'est ce
que nous dit le premier paragraphe: «dans le cas où la valeur d'un
élément peut raisonnablement être considérée
comme excédant celle de chacun des autres éléments, la
fourniture de tous les éléments est réputée
constituer uniquement une fourniture de cet élément;».
Alors, dans l'exemple que vous nous donnez, si jamais le taux horaire
était bien supérieur au taux exigé pour la location de
l'appareil, à ce moment-là on qualifierait l'ensemble de la
transaction comme étant un contrat de services.
M. Filion: C'est beau.
Le Président (M. Lemieux): Article 92, adopté. Nous
appelons l'article 93.
M. Filion: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): L'article 93 est adopté.
Nous passons à l'article 94.
M. Filion: Bon, on change de chapitre.
M. Savoie: Et de un. Il n'en reste plus que quatre, M. le
Président.
M. Filion: Ça va bien.
M. Savoie: On devrait être bons pour terminer pour jeudi,
M. le Président. Volume 2.
M. Filion: Je l'ai oublié, mon volume 2. Vous n'en avez
pas un de plus, des fois? Non?
M. Savoie: Ah oui! On peut vous prêter le volume pendant
une demi-heure. Ce n'est pas grave ça, voyons!
M. Bouchard: Vous les avez? Ils ont été
distribués.
M. Filion: Ils ont été distribués.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le vôtre, il
était annoté?
M. Savoie: Oui, c'est ça qui arrive. Celui-là aussi
était annoté.
Le Président (M. Lemieux): On va suspendre. Allez le
chercher, M. le député de Montmorency.
M. Filion: Oui parce que, là, on tombe dans des...
Le Président (M. Lemieux): Oui. M. Savoie: Dans des
fournitures exonérées. Le Président (M. Lemieux):
Oui, on suspend. M. Filion: On va suspendre deux minutes.
(Suspension de la séance à 12 h 10)
(Reprisée 12 h 16)
Fourniture exonérée Immeuble
Le Président (M. Lemieux): La commission du budget et de
l'administration reprend ses travaux pour l'étude du projet de loi 170,
Loi sur la taxe de vente du Québec et modifiant diverses dispositions
législatives d'ordre fiscal. Nous en étions au chapitre
troisième, Fourniture exonérée, à la section I,
Immeuble, à l'article 94. C'est bien ça?
M. Savoie: Titre premier, chapitre troisième, section
I.
Une voix: C'est en plein ça.
M. Filion: Pourquoi reprendre une définition
d'«amélioration» ici? On l'avait défini à
l'article 1. C'est quoi la nuance qu'il faut retenir?
M. Savoie: C'est pour la présente section.
M. Bouchard: La définition
d'«amélioration» qui est prévue à l'article 1
est surtout utile dans le contexte des remboursements de la taxe sur les
intrants, alors que la définition d'«améliora-tion»
qui est ici va nous permettre de définir, dans les prochains articles,
dans quelle mesure un bâtiment ou la partie d'un bâtiment constitue
une fourniture exonérée. Ce qu'on y ajoute ici, c'est dans la
quatrième ligne avant la fin: «incluse dans le calcul du
coût» pour la personne. Alors que dans le cas de
l'amélioration telle que définie à l'article 1, on vise
uniquement les biens dans la mesure où la contrepartie est
ajoutée au prix de base rajusté des biens.
M. Filion: II sert à quoi, le 1, lui?
M. Bouchard: Ici, «amélioration», on va le
voir, entre autres, à l'article 95.
M. Filion: L'article 1, lui, sert pour les intrants, vous avez
dit tantôt?
M. Bouchard: Remboursement de la taxe sur les intrants, c'est
ça.
M. Filion: Puis lui, il sert uniquement à faire un calcul
de coût? Il sert à quoi, celui qui est ici?
M. Bouchard: Celui qui est ici, on verra, par exemple, à
l'article 95, qu'il va nous permettre de déterminer si un bâtiment
peut constituer une fourniture exonérée, un bâtiment ou la
partie d'un bâtiment, son amélioration.
M. Filion: Est-ce qu'il y a une différence dans la
définition entre les deux?
M. Bouchard: Oui. Ici, finalement, il n'est pas nécessaire
que l'immeuble soit une immobilisation de la personne. Dans la mesure où
la contrepartie est incluse dans le calcul du coût - qu'on voit à
la quatrième ligne avant la fin - ça constitue une
amélioration pour cette
personne-là.
M. Filion: Tandis que dans l'autre cas il fallait que ce soit
quoi?
M. Bouchard: Une immobilisation de la personne, et que la
contrepartie soit incluse dans le prix de base rajusté pour la
personne.
M. Filion: Est-ce qu'il y a un exemple de ça?
M. Bouchard: Dans le fond, c'est tout immeuble qui serait
détenu en inventaire par la personne.
M. Filion: Donc, l'immeuble en inventaire ne peut pas être
une fourniture exonérée? C'est parce qu'une amélioration
et un immeuble en inventaire... C'est rare qu'une amélioration ne soit
pas un bien d'immobilisation. C'est pratiquement automatique, ça. Un
bien d'inventaire... Je ne peux pas améliorer mes biens d'inventaire
vraiment.
M. Bouchard: Ça pourrait être un immeuble
détenu par une personne en vue de le vendre et qui le modifie, qui
l'améliore, finalement, en vue de le vendre.
M. Filion: O.K. Ça inclut le bien d'inventaire. C'est
beau.
Le Président (M. Lemieux): L'article 94 est adopté.
J'appelle l'article 95.
M. Filion: Ce serait quoi, l'exemple où la personne
demande un remboursement de la taxe sur les intrants à l'égard de
l'acquisition d'un immeuble d'habitation ou à l'égard d'une
amélioration faite à celui-ci?
M. Bouchard: L'article 95, ça, c'est le principal article
qui vise l'exonération des immeubles d'habitation. Le premier paragraphe
vise le cas où la personne a utilisé, finalement, l'immeuble
à des fins commerciales. Donc, à ce moment-là, il faut
comprendre que l'immeuble est dans le secteur commercial et que la revente, par
la suite, ne constitue par une fourniture exonérée. Ce qu'on vise
par l'article 95, c'est les résidences qui sont vendues par des
particuliers parce que, à ce moment-là, ce sera la fourniture par
vente d'un immeuble par une personne qui n'en est pas le constructeur, une
résidence usagée, j'entends.
M. Filion: «...qui n'en est pas le constructeur».
Mais ici, on dit: «la personne a demandé un remboursement de la
taxe sur les intrants à l'égard de l'acquisition de l'immeuble
d'habitation ou à l'égard d'une amélioration faite
à celui-ci». Moi, si je construis une résidence... Ici, on
parle d'une résidence; on dit que la personne a demandé les
crédits sur intrants. Je ne suis pas le constructeur et j'ai
demandé des crédits sur intrants quand j'ai acheté ma
maison neuve, est-ce parce que le constructeur m'a chargé la taxe?
M. Bouchard: Non, c'est parce qu'il s'est passé autre
chose après que vous avez acquis la résidence neuve. Par exemple,
je peux acquérir une résidence pour l'habiter et,
subséquemment, décider de la transformer pour en faire un local
commercial, un salon de coiffure ou je ne sais pas quoi.
M. Filion: II faut que ce soit, d'abord, un bien qui ait une
activité commerciale.
M. Bouchard: C'est ça.
M. Filion: On ne vise pas la résidence, ici, à cet
article-là.
M. Bouchard: Non. Dans le fond, ce qu'il faut comprendre, c'est
à l'égard des immeubles commerciaux; les immeubles commerciaux ne
pourront jamais constituer des fournitures exonérées.
M. Filion: Est-ce que ça vise un immeuble que je loue?
Moi, j'ai un immeuble que je loue; j'ai 48 logements.
M. Dupont (Pierre): Pierre Dupont. Alors, effectivement,
l'article 95 vise un immeuble d'habitation. Donc, finalement, c'est du
résidentiel et c'est du résidentiel qui est vendu par quelqu'un
qui n'en est pas le constructeur. Donc, c'est du résidentiel non neuf.
Les précisions qui sont apportées aux premier et deuxième
paragraphes nous disent que, finalement, si après avoir acquis du
résidentiel non neuf je l'utilise à des fins commerciales - par
exemple, je transforme ma résidence en bureau de comptable ou de
notaire, donc je la transforme en immeuble commercial - à ce
moment-là, la fourniture de cet immeuble-là ne constituera pas
une fourniture exonérée parce que je ne fournirai pas un immeuble
d'habitation. Les précisions qui sont apportées à 1°
et 2° ont pour effet de nous indiquer que si j'ai utilisé un
immeuble d'habitation à des fins commerciales et qu'au moment où
je le fournis il est encore utilisé à des fins commerciales,
à ce moment-là, je n'entre pas dans l'exonération qui est
prévue à l'article 95.
M. Filion: Donc, ma résidence personnelle n'est pas
prévue là.
M. Dupont: C'est-à-dire que si vous me vendez votre
résidence personnelle, à ce moment-là, vous me vendez un
immeuble d'habitation et, en supposant que vous n'en soyez pas le constructeur,
cette fourniture-là est une
fourniture exonérée. Cependant, si vous avez
transformé votre résidence personnelle en bureau de comptable et
que vous me vendez un bureau de comptable, à ce moment-là, la
fourniture n'est pas visée à 95, ce n'est pas une fourniture
exonérée.
M. Filion: O.K. Mais si j'ai un bloc de 48 logements que je loue
pour l'habitation, c'est une fourniture exonérée.
M. Dupont: Là, il y a un article subséquent - je
pense que c'est l'article 98 - qui prévoit la fourniture par vente d'un
immeuble d'habitation à logements multiples, laquelle fourniture va
être exonérée si on rencontre les conditions qui sont
prévues à cet article-là. C'est qu'on y va par exclusion.
Ici, ce qu'on dit, c'est que la vente d'un immeuble d'habitation par quelqu'un
qui n'en est pas le constructeur, c'est exonéré de façon
générale, sauf si 1° et 2° s'appliquent. Ensuite de
ça, dépendant de la nature de l'immeuble d'habitation, bien, il
peut y avoir des règles particulières qui s'appliquent.
M. Filion: Je comprends. Par contre, pour bien comprendre le
paragraphe, quand je me limite à la lecture de cet article-là,
mon immeuble que je loue entre dans ça, parce que je suppose que
l'immeuble que je loue va avoir droit à des crédits sur intrants
au niveau des fournitures. Est-ce que c'est ça? Si, moi, je loue, j'ai
un paquet de dépenses, je paie la TPS, en principe...
M. Dupont: Pour ce qui est de la location, il y a
également une série de règles particulières au
niveau des exonérations qui s'appliquent à l'égard des
locations. Je pense que c'est à l'article 103 ou 104. Et,
dépendant du fait que vous louiez du résidentiel à long
terme ou que vous louiez du commercial, bien, là, il y a des
règles particulières qui s'appliquent.
M. Filion: Mais, en principe, la généralité
que j'ai ici, la personne a demandé un remboursement de la taxe sur les
intrants. Ça marcherait. Je me qualifierais à ce
«sauf»-là. Mais peu importent les règles
particulières; c'est le principe général.
M. Dupont: Oui. Le principe général, c'est que si
vous me vendez un immeuble que vous louez, si c'est un immeuble qui est
loué à des fins résidentielles à long terme...
M. Filion: Oui.
M. Dupont: ...ça devrait être une fourniture
exonérée. Alors que si vous me vendez un immeuble que vous louez
à des fins commerciales, pour lequel vous avez droit à un
remboursement de la taxe sur les intrants...
M. Filion: Sur intrants, court terme.
M. Dupont: ...à ce moment-là, vous allez me vendre
du commercial et ça devrait être une fourniture taxable.
M. Filion: O.K. «2° après que la personne ait
demandé le remboursement de la taxe sur les intrants et avant que la
propriété de l'immeuble d'habitation ou du droit soit
transférée à l'acquéreur de la fourniture, la
personne n'est pas réputée avoir effectué une autre
fourniture de l'immeuble d'habitation par vente», qu'est-ce que ça
veut dire, ça?
M. Dupont: Bon. Les articles 259, 262 et 244 sont des articles
qui précisent qu'est-ce qu'il advient quand une personne transforme un
immeuble commercial en immeuble résidentiel. Alors, ce qu'on nous dit
ici, au deuxième paragraphe, c'est que si j'ai transformé mon
immeuble d'habitation en immeuble commercial parce que j'ai
réclamé des RTI et que je ne suis pas réputé, par
ailleurs, avoir transformé cet immeuble commercial en immeuble
résidentiel, à ce moment-là, la transaction demeure
taxable parce que j'ai transformé un immeuble en immeuble commercial et
je l'ai gardé comme immeuble commercial. Donc, au moment où je le
vends, je vends du commercial et non pas un immeuble d'habitation. Alors,
«n'est pas réputé avoir effectué», c'est parce
que les règles qui sont prévues à ces articles-là
nous disent que, quand un individu utilise à des fins personnelles un
immeuble qui est commercial, il est réputé se fournir à
lui-même l'immeuble; par conséquent, il doit payer la taxe,
à ce moment-là.
M. Filion: Non, je ne lis pas ce que vous me dites. Lisez-le et
expliquez-le-moi au fur et à mesure que vous le lirez. Peut-être
que ça va m'aider parce que je n'ai pas l'impression de lire ce que vous
me dites.
M. Dupont: Oui. Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'il faut lire
à la fois... 1° et 2°, ce sont des conditions qui
s'additionnent. D'accord?
M. Filion: Oui, ça, çava.
M. Dupont: Alors, 1°, on a dit...
Le Président (M. Lemieux): Alors, la commission... Est-ce
que l'article 95 est adopté? Je devrais ajourner sine die.
M. Filion: Non.
Le Président (M. Lemieux): Alors, comme la commission a
terminé son mandat, je dois ajourner les travaux sine die, sous
réserve d'un nouvel ordre en Chambre relativement à
l'étude du projet de loi 170, Loi sur la taxe de vente du
Québec et modifiant diverses dispositions législatives
d'ordre fiscal.
(Suspension de la séance à 12 h 32)
(Reprise à 15 h 21)
Projet de loi 180
Le Président (M. Lemieux): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission du budget et de l'administration reprend ses travaux
relativement à l'étude du projet de loi 180, Loi modifiant la Loi
sur le ministère des Approvisionnements et Services et d'autres
dispositions législatives. Nous en étions à l'article 4,
mais, préalablement... Il y a des remplacements. M. le
secrétaire, auriez-vous l'amabilité de nous faire part des
remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Gobé
(LaFontaine) remplacera M. Camden (Lot-binière) et Mme Dupuis
(Verchères) remplacera M. Léonard (Labelle).
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le secrétaire.
Nous en étions à l'article 4 et la parole était à
Mme la députée de Verchères. Mme ia députée
de Verchères.
Loi sur le ministère des Approvisionnements et
Services
Fonctions et pouvoirs du ministre (suite)
Mme Dupuis: Avant d'entamer l'article 4, je voudrais proposer un
amendement à l'article 1, le 7.4, qui se lit comme suit: L'article 7.4
tel qu'amendé, proposé à l'article 1 du projet de loi, est
modifié par l'addition, à la fin du deuxième
alinéa, de ce qui suit: «et rendre ces règles
publiques.»
Le Président (M. Lemieux): Écoutez, l'article a
déjà été adopté et je ne peux y revenir que
sur consentement. Est-ce qu'il y a consentement?
M. Dutil: Consentement.
Le Président (M. Lemieux): Ah! j'ai compris! Alors, il y a
consentement. Alors, l'amendement est recevable. Est-ce qu'il y a des
interventions sur l'amendement?
M. Dutil: Oui. M. le Président, on vous a
déposé, nous, l'amendement que propose l'Opposition et nous
sommes d'accord avec cette proposition d'amendement.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est donc
accepté. L'article 7.4 tel qu'amendé est-il adopté dans
son ensemble?
Mme Dupuis: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
donc maintenant, Mme la députée de Verchères, à
l'article 4.
Fonds spéciaux
M. Dutil: II y a un amendement à l'article 4, qu'on
voudrait vous passer, M. le Président, qui est tout à fait
mineur.
Le Président (M. Lemieux): Je vois, M. le ministre, que
votre chef de cabinet remplit de multiples fonctions, y compris celle de
secrétaire de la commission à l'occasion.
M. Dutil: II y a une souplesse, à mon cabinet, qu'on ne
retrouve nulle part ailleurs.
Le Président (M. Lemieux): Je l'apprécie
grandement. Quand il y a des papiers dans le corridor, M. le ministre, je les
ramasse aussi. Nous continuons.
M. Dutil: Tout simplement, il s'agit d'enlever le mot
"cinquième". Je pense que la commission désirerait
peut-être parler de l'ensemble de l'article avant de parler de ce petit
détail.
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée de
Verchères, s'il vous plaît.
Mme Dupuis: Est-ce que le ministre, comme on va prendre la
même habitude qu'hier, on va lire d'abord l'article et là on
pourrait peut-être commenter...
Le Président (M. Lemieux): Je peux vous lire l'article,
Mme la députée de Verchères, si ça fait votre
affaire.
Mme Dupuis: S'il vous plaît, oui.
Le Président (M. Lemieux): «L'article 15.1 de cette
loi est modifié: "1° par la suppression, dans les première et
deuxième lignes, de "le Fonds d'entretien et de réparation des
machines de bureau," et, dans les troisième, quatrième et
cinquième lignes, de "le Fonds pour les équipements
informatiques, le Fonds des fournitures et de l'ameublement,"; «2°
par l'insertion, dans la quatrième ligne et après
"l'ameublement," de "le Fonds du service aérien gouvernemental, le Fonds
du courrier et de la messagerie,"; «3° par l'addition de
l'alinéa suivant: "Est également institué, au sein du
ministère, le Fonds des approvisionnements et services qui a pour objet
le financement des biens et services suivants: les biens et services fournis
par le directeur général des achats en application de la Loi sur
le Service des achats du gouvernement
(L.R.Q.,chapitre S-4), les fournitures et l'ameublement, les
équipements informatiques ainsi que l'entretien des équipements
bureautiques.»
Est-ce que vous avez des commentaires, M. le ministre, relativement
à l'article 4?
M. Dutil: II peut paraître curieux de procéder de
cette façon-là. On supprime les fonds avant de les reconstituer
dans le Fonds des approvisionnements et services. C'est exactement ce que le
premier paragraphe fait, II supprime les fonds et on voit
ultérieurement, ce n'est pas ici, mais on voit ultérieurement
qu'ils seront réintégrés au Fonds des approvisionnements
et services.
L'objectif de cette procédure est de diminuer le nombre de fonds.
Nous gardons les centres de coûts des fonds pour que l'objectif ne soit
pas perdu de vue, à savoir que chacun des fonds doit s'autofinancer,
c'est-à-dire que chacune des opérations doit s'autofinancer.
Toutefois, on ne voulait pas avoir une multitude de fonds, et ce, pour diverses
raisons, en particulier une administrative. On ne veut pas avoir quatre
administrations pour quatre fonds différents. On pense qu'il y a des
pertes qui peuvent être affectées si on fait une division aussi
considérable. Donc, au premier paragraphe, on les supprime. Au
deuxième paragraphe, on ajoute le Fonds du service aérien et le
Fonds du courrier et de la messagerie. Et au dernier paragraphe, on reconstitue
les fonds.
Mme Dupuis: Ça va.
Le Président (M. Lemieux): Ça va, Mme la
députée de Verchères?
Mme Dupuis: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous allons revenir
à l'amendement. Oui, allez-y, Mme la députée de
Verchères, la parole est à vous.
Mme Dupuis: Concernant l'article 4, on voit que, finalement,
c'est un regroupement puis c'est la création de deux nouveaux fonds le
regroupement en ce qui concerne les ameublements et tout ce qui s'appelle
fourniture de bureau, informatique, tout ce qui concerne les bureaux, mais on
garde cependant la reprographie à part. J'aimerais savoir pourquoi on la
garde à part et pourquoi la création du Fonds du courrier et de
la messagerie et du fonds aérien? Je pose la question pour les trois en
même temps, mais surtout pour le transport aérien et le courrier
et la messagerie. Est-ce que c'est dans un but de meilleure rentabilité
ou de meilleure gestion, d'économie?
Courrier et messagerie, on en a parlé un petit peu hier. Je pense
que le ministre nous a dit qu'il pouvait y avoir un meilleur contrôle
à chacun des ministères du fait que ça devenait
identifiable au lieu que ce soit dans le même fonds. Mais j'aimerais tout
de même savoir combien il y a d'argent pour ce fonds-là et combien
d'employés ça peut commander? Là, quand je demande le but
visé et qu'est-ce que cherche le ministre, et c'est un petit peu ce que
je reproche au projet de loi en général... C'est que ce n'est pas
précisé dans le préambule et on cherche toujours à
savoir le pourquoi de la chose. Il y a sûrement des motifs qui ont
inspiré ce projet de loi. J'aimerais que le ministre puisse nous les
préciser.
M. Dutil: Alors, hormis le Fonds du service aérien, ce
sont toutes des activités que nous faisons. Ça ne change pas du
tout les activités que nous faisons. Ce que ça change, c'est la
façon de les financer. Au lieu d'obtenir des crédits du
gouvernement pour financer nos services et les donner gratuitement aux divers
ministères, dorénavant les divers ministères recevront les
crédits qu'ils requièrent et achèteront au prix
coûtant, c'est-à-dire au prix de toutes les dépenses qui
sont concernées par ces acquisitions de biens là, du
ministère des Approvisionnements et Services, leurs services et leurs
biens. Nous estimons que ceci aura pour effet d'amener les ministères
à s'interroger sur leurs véritables besoins. C'est à eux,
dans leur planification du début de l'année, d'estimer quels sont
leurs besoins et de faire des choix. Ces choix-là, à notre avis,
seront mieux faits s'il y a un prix qui est le juste prix, qui est le prix du
coûtant au bout de ces choix-là.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que vous croyez que
ça va amener un meilleur contrôle des coûts? C'est votre
objectif?
M. Dutil: Absolument. Non seulement j'en suis convaincu, mais on
l'a expérimenté à date. On se rend compte - j'ai
donné certains exemples hier à notre commission - que les
ministères, lorsqu'on les fait réfléchir sur le
véritable besoin par une demande de planification, comme on l'a vu au
niveau du courrier et de la messagerie, on a des rendements là-dessus.
Si, en plus de ça, on les fait réfléchir sur le coût
véritable de l'acquisition, on pense que cette deuxième
réflexion pourra être encore profitable. Globalement, on estimait
hier qu'on pourrait probablement sauver encore entre 5 % et 10 % des courriers
et messageries.
Le Président (M. Lemieux): Une question là-dessus,
M. le ministre. Est-ce que ça va amener un peu plus de concertation et
de coordination entre les différents ministères? Est-ce que c'est
l'un des objectifs que vous pouvez vous fixer comme ministère, eu
égard à cet aspect-là de la loi?
M. Dutil: Oui, en ce sens que si les minis-
tères savent qu'ils paient maintenant le coût
véritable, ils pourront eux-mêmes, de leur propre initiative, nous
donner des idées. Je donne un exemple: dans le rapport Poulin, on parle
d'avoir le matériel juste en temps. Évidemment, si on peut avoir
le matériel juste en temps, ça exige une coordination avec les
ministères, c'est évident, et s'ils y trouvent leur compte, si on
peut leur dire: Lorsque vous nous faites une planification de vos besoins et
une planification des livraisons que vous souhaitez dans l'année, il
peut y avoir une économie parce que, nous, on l'a et on vous la refile
de 5 %, on va améliorer notre coordination avec les ministères au
profit de l'ensemble du gouvernement.
Le Président (M. Lemieux): Je suis content de vous
l'entendre dire parce que je crois que c'est dans le rapport du
Vérificateur général de 1986 ou 1987. Je crois que, dans
les deux cas, c'est repris par M. Châtelain, cette façon de voir
à une gestion qui soit plus efficace. Ça va dans l'optique que
vous venez de nous énumérer.
M. Dutil: Ça va dans cette optique-là, sauf que
l'élément nouveau, c'est que les ministères auront
maintenant non seulement un intérêt de bons gestionnaires, mais
ils auront un intérêt financier à le faire. Je pense que,
les humains étant ce qu'ils sont...
Le Président (M. Lemieux): Un gain positif, d'accord. Je
faisais remarquer à Mme la députée de Verchères, M.
le ministre, que le rapport du Vérificateur général en
1986-1987 reprenait un peu cet objectif-là de concertation et de
coordination entre les différents ministères, et M. le ministre
dit que c'est dans son optique à lui d'aller dans ce sens-là,
pour en arriver à un meilleur contrôle des coûts.
Mme Dupuis: Maintenant, avez-vous une idée du budget que
commandera le Fonds du courrier et de la messagerie?
M. Dutil: 18 000 000 $ à 20 000 000 $. Maintenant, si on
sauve 5 % à 10 %, il pourrait être réduit de 1 800 000 $
à 2 000 000 $.
Mme Dupuis: Puis le nombre d'employés que vous
prévoyez utiliser?
M. Dutil: Actuellement, c'est 130 personnes qui y
travaillent.
Mme Dupuis: Est-ce que vous prévoyez que ça devra
augmenter ou diminuer ou si ça va rester à peu près... que
ça ne changera pas?
M. Dutil: Écoutez, on ne sait pas quel sera l'impact d'une
rationalisation des services dans le sens des demandes, des besoins
différents. Je vous rappelle ce que je vous disais tout à
l'heure. Si les ministères trouvent des façons de nous
économiser de l'argent parce qu'ils en économisent
eux-mêmes, évidemment on va leur refiler la baisse des coûts
qu'ils pourront générer par des méthodes
différentes. En fait, on installe un processus d'autorégulation,
si je peux m'exprimer ainsi. On va permettre à ceux qui ont de
l'imagination d'avoir intérêt à laisser aller leur
imagination et à l'exploiter, au profit du gouvernement. Alors, est-ce
qu'il y aura une économie directement sur le personnel? Est-ce qu'elle
sera substantielle? Peut-être pas. On s'attend à ce qu'il y ait
une économie plus considérable sur les timbres eux-mêmes.
On s'attend à ce que ce soit surtout sur les timbres que
l'économie, dans ce cas-ci, soit faite.
Mme Dupuis: Maintenant, pour le Fonds du service aérien,
j'aimerais savoir combien il prévoit... Quel sera le budget pour ce
fonds-là?
M. Dutil: Oui. Le budget actuel est aux alentours de 35 000 000 $
et il y a environ 200 personnes au Fonds du service aérien.
Mme Dupuis: 35 000 000 $? M. Dutil: Oui.
Mme Dupuis: Actuellement, il y a, vous m'avez dit? Je m'excuse de
vous faire répéter.
M. Dutil: 221 postes se répartissant comme suit: 193
permanents, 28 occasionnels et ça inclut 2 cadres supérieurs et
23 cadres intermédiaires.
Mme Dupuis: Et ça, c'est uniquement pour? M. Dutil:
Le Fonds du service aérien.
Mme Dupuis: Pour les services dans les airs et non pour les
hangars et tout. Ça, c'est à part.
M. Dutil: C'est-à-dire que, nous, on devra inclure
l'ensemble des coûts. Il est possible que ce soit augmenté, parce
que le ministère des Transports va nous charger le coût
véritable des hangars et des pistes qui restent à leur
entretien.
Mme Dupuis: Là, c'est...
M. Dutil: Oui, en fonction de nos besoins. Donc, à ce
moment-là, il faudra charger le coût complet aux divers
utilisateurs. Le fonds n'existe que... Le fonds spécial... Auparavant,
c'était un fonds renouvelable. Les fonds renouvelables n'incluaient pas
tous les coûts. Les fonds spéciaux incluent tous les coûts,
y compris les coûts administratifs, et n'existent que depuis avril
dernier. Donc, il y a peut-être certains coûts qui n'ont pas encore
été considérés, qui n'ont pas
encore été imputés aux clients, et qui devront
l'être.
Mme Dupuis: Alors, c'est possible que ça augmente aussi,
à ce moment-là.
M. Dutil: Oui, c'est possible qu'on ait l'impression que le
coût a augmenté, mais ce serait plutôt le rapatriement de
coûts qui étaient au ministère des Transports et qui seront
inclus, à ce moment-là, au fonds aérien. Je pense, entre
autres, au transport exécutif. Le transport exécutif
n'était pas payé par le fonds, pour l'instant; il était
payé par le ministère des Transports. On s'attend à ce
qu'il soit dorénavant payé directement par les différents
ministères.
Mme Dupuîs: En ce qui concerne le Fonds du service
aérien, on sait que c'est parce qu'on reprend du ministère des
Transports. Est-ce que c'est encore dans le but de rentabiliser et d'un
meilleur contrôle, comme pour la messagerie?
M. Dutil: Non. Dans ce cas-ci, le service aérien existe
déjà comme fonds spécial. Donc, on ne le constitue pas, on
le transfère du ministère des Transports au ministère des
Approvisionnements et Services. Les raisons, je peux vous en
énumérer quelques-unes. On pense - et on l'a fait à partir
d'une analyse volontaire des deux ministères - que la fonction
s'apparente mieux à la vocation du ministère des
Approvisionnements et Services qu'à celle du ministère des
Transports. C'est véritablement un service. Il est donné aux
ministères et organismes, il n'y a pas de clientèle externe. Le
ministère des Transports est beaucoup plus habitué à
donner des biens - parce qu'il construit des routes, il fait toutes sortes de
choses - à l'ensemble de la population. On pense qu'il y aura
également une plus grande visibilité au niveau du
ministère des Approvisionnements et Services, en ce sens qu'étant
spécialisé dans le domaine des services et étant moins
gros que le ministère des Transports, nous pourrons être plus
proches de ce service-là, avec notre expertise, mais également
avec notre distance qui est moins grande. Le ministère des Transports,
on le sait, a 7000 employés; c'est une grosse boîte, c'est une
boîte qui est importante et qui avait un service aérien de 200
personnes sur 7000 employés. Pour nous, le service aérien, ce
sera un service de 200 personnes sur, actuellement, 600 employés, donc
une proportion beaucoup plus importante du ministère des
Approvisionnements et Services. Étant donné que la
députée de Verchères, hier, trouvait que le ministre et le
ministère des Approvisionnements et Services n'avaient pas assez de
"glamour", n'avaient pas assez de présence, n'avaient pas assez de
force, ça vient renforcer le ministère des Approvisionnements et
Services.
Mme Dupuis: J'aimerais avoir quelques précisions. Si je
comprends bien, Approvisionnements et Services rend des services de transport
au personnel, aux employés du gouvernement, comme l'avion du ministre,
etc., mais il ne rend pas de services directs à la population, sauf que,
là, présentement...
M. Dutil: II y a une chose qui est fournie directement à
la population - évidemment, c'est très spécialisé,
c'est le transport des malades - c'est l'avion-ambulance.
Mme Dupuis: Puis les feux de forêt, maintenant. C'est qu'en
faisant ce transfert-là du ministère des Transports au
ministère des Approvisionnements et Services on crée un petit peu
un précédent au niveau des services. Là, on a deux
services à donner à la population. Les feux de forêt, c'est
à la population?
M. Dutil: Non, on ne peut pas considérer que les feux de
forêt, c'est à la population.
Mme Dupuis: Non?
M. Dutil: C'est un service qu'on accorde au ministre des
Forêts, sur demande. C'est le ministère des Forêts qui
requiert le service. De la même façon que, pour le transport des
malades, c'est le ministère de la Santé et des Services sociaux
qui requiert notre service et non pas un client directement. Un client ne peut
pas appeler l'avion-ambulance pour dire: Venez me chercher, je suis à
Chibougamau. Ça ne marchera pas. C'est le ministère de la
Santé et des Services sociaux qui coordonne la demande du service alors
que vous pouvez, comme citoyen, appeler une ambulance, si vous voulez, de chez
vous.
Mme Dupuis: Ce que vous me dites, c'est que ça
relève de la santé et, là, on rend un service, si vous
voulez, ou on vend nos services au ministère de la Santé et des
Services sociaux en ce qui concerne les avions pour transporter les malades.
Pourquoi on ne prendrait pas les ambulances à ce moment-là aussi?
Pourquoi ne prend-on que les airs?
M. Dutil: II y a seulement 650 transports par année qui
sont faits par avion, sur 300 000 transports par année dans le service
ambulancier qui sont faits. Il n'y en a pas énormément. Alors,
c'est vraiment les cas d'évacuation.
Mme Dupuis: Pourquoi ne prend-on pas tout le service
téléphonique?
M. Dutil: II y a des évacuations qui ne peuvent se faire
autrement que par avion. Par exemple, il peut y avoir des malades dans le
Grand-Nord. Quelqu'un tombe malade dans le Grand-Nord, on ne peut pas
l'évacuer, si c'est une urgence de Kuujjuaq à Montréal,
autrement que par évacuation aéromédicale. On peut donner
d'autres exemples. Toute la Côte-Nord, elle n'a pas nécessairement
de route pour se rendre à certains endroits. Il peut arriver certaines
urgences également qui font que, bien qu'une personne puisse ne pas
être si éloignée que ça d'un grand centre, elle ne
puisse être évacuée autrement que par avion. Alors, il y a
à peu près 600 à 700 transports par année qui sont
faits là-dessus.
Mme Dupuis: II reste que si on veut garder la cohérence,
même s'il n'y en avait que trois, pourquoi? Je ne veux pas prêter
d'intention au ministre, loin de là, et je ne veux pas dire que si on
grossit, qu'on donne plus d'importance au ministère des
Approvisionnements et Services... Remarquez que tant que j'aurai le dossier, je
n'ai rien contre, mais, à ce compte-là, pourquoi on ne prend pas,
par exemple, au niveau des communications, toutes les
téléphonistes? Est-ce que le ministre...
M. Dutil: C'est une suggestion?
Mme Dupuis: ...a l'intention, après ça,
d'étendre...
M. Dutil: C'est une suggestion que vous me faites?
Mme Dupuis: ...à chaque ministère des secteurs
où il pourrait aller...
M. Dutil: Écoutez...
Mme Dupuis: ...qui relèveraient du ministère des
Approvisionnements et Services?
M. Dutil: ...une décision de ce genre-là
relève du gouvernement. Est-ce que le gouvernement souhaitera,
éventuellement, faire des regroupements différents au niveau du
ministère des Approvisionnements et Services? Ce sera son choix et, s'il
a à le faire, il l'annoncera en temps et lieu. Dans ce cas-ci, le
gouvernement suggère à l'Assemblée nationale de faire ce
"move" suite à une concertation qui a été faite entre le
ministère des Transports et le ministère des Approvisionnements
et Services sur une base tout à fait volontaire.
Personnellement, je ne me vois pas aller imposer à un
collègue - je ne pense pas qu'un ministre puisse le faire non plus - des
rapatriements de services qu'il a dans son ministère. Si le gouvernement
le juge à propos dans un sens ou dans l'autre, à ce
moment-là, on l'amènera à l'Assemblée nationale et
on verra si l'Assemblée nationale est d'accord avec ces
dispositions-là. Pour l'instant, il s'agit uniquement du service
aérien gouvernemental.
Mme Dupuis: En ce qui concerne le fonds aérien, moi, je ne
trouve pas ça clair, les motifs. Je n'ai pas l'intention de revenir
encore sur les difficultés qu'on avait eues, dont les journaux avaient
fait état. Je pense que ça a été vu, revu et
ressassé, je ne veux pas revenir là-dessus, mais je trouve
qu'à ce moment-là, si on veut être cohérent, on
devrait regarder dans chaque ministère et dire: Ça, ce serait
plus rentable si ça relevait du ministère des Approvisionnements
et Services, on donnerait de meilleurs services. Ou: On ne le prend pas. Ou: On
l'extensionne à d'autres ministères aussi, au niveau d'autres
services.
Alors, si on l'adopte, moi, sur cet article-là, ce serait sur
division.
Le Président (M. Lemieux): Un instant, il y a
l'amendement, Mme la députée de Verchères. Est-ce que
l'amendement, dans un premier temps, est adopté?
M. Dutil: II s'agit de l'amendement...
Le Président (M. Lemieux): II n'y a pas de
problème?
M. Dutil: ...juste biffer le mot "cinquième" parce qu'il
n'y avait pas de cinquième ligne.
Le Président (M. Lemieux): O.K. Alors, l'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 4 tel qu'amendé est maintenant
adopté?
Mme Dupuis: Sur division.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'article 4 tel
qu'amendé est adopté sur division. Nous passons maintenant
à l'article 5 qui se lit comme suit: «L'article 15.8...»
À moins que M. le député de Prévost ne veuille nous
faire la lecture de l'article 5?
M. Forget: Ça va bien, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Vous me le permettez? Merci, M.
le député de Prévost. Alors: «L'article 15.8 de
cette loi est modifié par l'insertion, dans la première ligne et
après "49", de "49.2".»»
M. Dutil: Évidemment, c'est une disposition de concordance
suite à l'amendement à la Loi sur l'administration
financière, plus particulièrement à l'article 49.
Mme Dupuis: C'est seulement une chose...
Le Président (M. Lemieux): Oui.
Mme Dupuis: ...de concordance. Adopté.
Loi sur le curateur public
Le Président (M. Lemieux): Adopté, Mme la
députée de Verchères. J'appelle l'article 6:
«L'article 65 de la Loi sur le curateur public (L.R.Q., chapitre C-81)
est modifié par le remplacement, dans la troisième ligne, du
chiffre "7" par "7.1".» Est-ce qu'on peut savoir ce qu'est l'article 65
de la Loi sur le curateur public?
M. Dutil: Oui. L'article se lit comme suit: «Sous
réserve des adaptations prévues par règlement, les
règlements adoptés en vertu de l'article 49 de la Loi sur
l'administration financière (chapitre A-6), et de l'article 7 de la Loi
sur le ministère des Approvisionnements et Services (chapitre M-23.01)
s'appliquent aux contrats susceptibles de grever le budget du curateur
public.»
Le Président (M. Lemieux): Ça va, c'est de la
concordance.
M. Dutil: Concordance, oui.
Le Président (M. Lemieux): Ça va, Mme la
députée de Verchères?
Mme Dupuis: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous appelons
l'article 7.
M. Dutil: «L'article 68 de cette loi est modifié par
le remplacement, dans la troisième ligne du paragraphe 11°, du
chiffre "7" par "7.1".» Alors, même remarque, c'est de la
concordance.
Mme Dupuis: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Alors...
Mme Dupuis: C'est de la concordance, tout simplement.
Le Président (M. Lemieux): ...adopté, l'article 7.
Nous appelons l'article 8.
Loi sur le ministère des Transports
M. Dutil: «L'article 3 de la Loi sur le ministère
des Transports, modifié par l'article 1 du chapitre 38 des lois de 1990,
est de nouveau modifié par la suppression du paragraphe d.» Le
paragraphe d se lit comme suit... Si on le supprime, il ne se lira plus comme
suit, mais il se lit comme suit: «Fournir, sur demande et moyennant
considération, des services de transport aérien, dans le cadre de
fonctions ou de missions gouvernementales.»
Alors, évidemment, puisqu'on rapatrie ce service-là au
ministère des Approvisionnements et
Services, on l'enlève au ministère des Transports.
Mme Dupuis: Sur division, parce que c'est un article de
concordance. Comme on a adopté l'autre sur division, il faut être
concordant aussi.
Le Président (M. Lemieux): Vous voulez suivre votre
logique.
Mme Dupuis: Bien, il faudrait être concordant aussi.
Le Président (M. Lemieux): Suivant votre logique,
l'article 8 est adopté sur division. L'article 9. (15 h 45)
M. Dutil: «Les articles 12.11 à 12.21 de cette loi,
édictés par l'article 2 du chapitre 38 des lois de 1990, sont
abrogés.» Pour la même raison, évidemment. Tous ces
articles-là se réfèrent au service aérien qui
était au ministère des Transports. En voulez-vous la lecture, M.
le Président?
Le Président (M. Lemieux): Ça va.
Mme Dupuis: II y avait toute une série de
procédures de l'ancienne loi qui étaient
énumé-rées à cet article-là. Est-ce que
ça va fonctionner de la même manière qu'avant ou, puisqu'on
les enlève et qu'il n'y a pas de remplacement...
M. Dutil: Oui, sensiblement. Ça peut être des textes
différents parce que les légistes aiment bien raffiner leur
français au fur et à mesure qu'on passe à
l'Assemblée nationale. Mais on va fonctionner de la même
façon. Est-ce qu'il y a des différences?
M. Gignac (Clermont): C'est la même chose.
M. Dutil: ...que la qualité, évidemment, de la
langue française.
Mme Dupuis: Là, c'est peut-être par manque
d'expérience au niveau des projets de loi, mais pourquoi ne pas les
remettre quand on les enlève puisque c'est un mode de
fonctionnement?
M. Dutil: Madame, je vais vous poser la même question:
Pourquoi supprimez-vous et ressuscitez-vous? C'est si simple de changer de
pièce tout simplement, sans tuer et ressusciter.
Le Président (M. Lemieux): Voulez-vous avoir la
réponse de la part du directeur du contentieux? Vous aimeriez
ça?
Mme Dupuis: S'il vous plaît, oui, ça
m'intéresserait.
Le Président (M. Lemieux): Oui. Moi aussi.
Mme Dupuis: Remarquez que j'aimerais mieux avoir la
réponse du ministre lui-même.
M. Dutil: Vous voulez...
Le Président (M. Lemieux): C'est-à-dire sous
l'autorité du ministre. Si le ministre le permet. Est-ce que vous le
permettez, M. le ministre?
M. Dutil: Absolument, mais je suis certain que votre lanterne va
être beaucoup mieux éclairée par lui que par moi sur le
sujet.
Mme Dupuis: Et vous vous êtes posé la même
question?
M. Dutil: Oui. Étant donné que je n'ai pas pris en
note la longueur de la réponse, il va vous la refaire. M. Desmarais a
une mémoire exceptionnelle, alors...
Le Président (M. Lemieux): Vous savez, un ministre parle
par plusieurs bouches!
Mme Dupuis: En autant que c'est juste du même
côté à la fois!
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée de
Verchères. S'il vous plaît, monsieur, sous l'autorité du
ministre.
M. Desmarais (Claude): Nous avions déjà, dans la
Loi sur le ministère des Approvisionnements et Services, des
dispositions analogues à celles qui se retrouvaient dans la Loi sur le
ministère des Transports et qui régissaient le fonctionnement du
Fonds du service aérien gouvernemental. Transférant le service
aérien gouvernemental au ministère des Approvisionnements et
Services, il était inutile de répéter, dans la loi, les
règles auxquelles les fonds déjà en opération
étaient assujettis au ministère des Approvisionnements et
Services. Il était inutile de les répéter, elles
existaient déjà chez nous. Alors, il s'agissait de
transférer le fonds. Dès qu'il est transféré, il
est assujetti aux règles auxquelles il était assujetti dans la
Loi sur le ministère des Transports. Et comme on n'aime pas laisser des
lois sans objet, il devenait, conséquemment, requis de rayer ou de
supprimer, dans la Loi sur le ministère des Transports, les dispositions
qui concernaient le fonctionnement du Fonds du service aérien. Remarquez
bien que si la Loi sur le ministère des Transports avait contenu
d'autres fonds spéciaux, on n'aurait pas touché à ces
dispositions-là puisque les dispositions auraient eu comme objet de
régir le fonctionnement des fonds qui demeuraient au ministère
des Transports. Mais il n'y en a pas d'autres. Alors, il s'agit de rayer les
dispositions qui sont là.
Mme Dupuis: Si je comprends bien et si je me mets dans la peau
d'un citoyen ordinaire, je vais essayer de vous résumer. Ce mode
d'emploi relevait du ministère des Transports, c'était une loi du
ministère des Transports. Puisque cette partie-là du
ministère des Transports s'en va au ministère des
Approvisionnements et Services, elle relève des lois du ministère
des Approvisionnements et Services. Donc, tout ça devient caduc.
M. Desmarais: Tout à fait.
Mme Dupuis: Voilà, c'est bien compris. Vous êtes un
bon professeur, M. Desmarais.
M. Desmarais: Non.
Le Président (M. Lemieux): Si vous voulez vous recycler,
vous n'aurez pas de problème. Vous pouvez devenir ministre.
Alors, Mme la députée de Verchères, est-ce que
l'article 9 est adopté?
Mme Dupuis: Sur division. Moi aussi, il faut que je sois
concordante avec...
Le Président (M. Lemieux): Sur division, Mme la
députée de Verchères. Nous passons à l'article
10.
Loi sur le Service des achats du gouvernement
M. Dutil: L'article 10 se lit comme suit: «L'article 4 de
la Loi sur le Service des achats du gouvernement est modifié par
l'addition, après le deuxième alinéa, du suivant: "Le
directeur peut également, à leur demande, procéder
à l'achat et à la location de biens meubles pour les corporations
du réseau de l'éducation, de l'enseignement supérieur et
de la santé et des services sociaux ainsi que pour les
universités".» Alors, ce texte vient donner effet à la
recommandation 16 du groupe de travail Bernard qui mentionnait justement qu'on
pourrait sans doute offrir nos services, sur une base volontaire, aux
établissements des réseaux d'éducation et de
santé.
Le Président (M. Lemieux): Que disait le rapport Bernard,
M. le ministre?
M. Dutil: Recommandation 16: Que le ministère des
Approvisionnements et Services rende disponibles et fasse connaître les
services d'acquisition de biens et de services qu'il peut offrir aux organismes
du gouvernement et du secteur public et que le ministère de
l'Éducation, le ministère de l'Enseignement supérieur et
de la Science et le ministère de la Santé et des Services sociaux
puissent faire la promotion de ces services dans leur réseau respectif.
Voulez-vous l'argumentaire?
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Dutil: II n'est pas tellement long. Nous avons jugé
pertinent d'élargir le champ d'application de la réglementation
générale non seulement pour des raisons de cohérence et de
transparence, mais aussi pour maximiser le rapport qualité-prix dans
l'acquisition des biens et services. À cet égard, il serait
même souhaitable que les services du ministère des
Approvisionnements et Services, notamment ceux du directeur
général des achats, pour les achats regroupés, puissent
être davantage étendus et être offerts, sur une base
volontaire, aux réseaux de l'éducation et de la santé et
des services sociaux. Ces services pourraient comprendre une expertise
technique en matière de sélection des fournisseurs, d'octroi de
contrats, par exemple: proposition d'un contrat type, évaluation de la
qualité des produits, expertise sur les marchés, etc. Il ne
s'agit pas d'alourdir le processus, mais plutôt de rentabiliser une
institution existante. Dans cette perspective, nous recommandons... Ce que j'ai
lu tout a l'heure.
Mme Dupuis: M. le ministre, moi, j'aurais quelques questions. Ce
n'est pas clair. «Le directeur peut également, à leur
demande, procéder à l'achat et à la location de biens
meubles pour les corporations du réseau de l'éducation, de
l'enseignement supérieur et de la santé...» Bon. Prenons
par exemple la santé. Un hôpital a besoin d'un scanner, pour
donner un exemple. Est-ce qu'il s'adresse au ministère de la
Santé ou au ministère des Approvisionnements et Services, et je
dis un scanner là? Pour acheter des meubles, il s'adresse à qui?
Peut-être...
M. Dutil: Actuellement, ils s'adressent à eux-mêmes.
C'est eux qui décident de leurs fournisseurs dans les réseaux.
Par ce texte de loi, on vient de leur ajouter une alternative et non pas une
obligation. Ils pourraient, par exemple pour leurs achats de papier ou pour les
achats où ils estiment que nous sommes plus spécialisés
que d'autres et où ils peuvent obtenir un meilleur prix, venir
directement à Approvisionnements et Services avec protocole
d'entente.
Mme Dupuis: C'est ça. Pour papier ou...
M. Dutil: Ça pourrait être pour un scanner, madame,
mais ça ne sera probablement pas pour ça parce qu'on n'est pas
spécialisé dans l'achat de scanners et ils n'auraient pas
d'intérêt à venir l'acheter chez nous parce qu'on ne
pourrait le faire à meilleur prix.
Mme Dupuis: C'est simplement leur donner la possibilité
d'aller acheter à Approvisionnements et Services lorsque, par
l'entremise d'Approvisionnements et Services, ça pourrait les avantager,
par exemple.
M. Dutil: Lorsqu'ils estiment avoir intérêt à
le faire.
Mme Dupuis: Maintenant, est-ce que vous vous attendez à
avoir beaucoup de demandes sur ça ou si...
M. Dutil: Oui. Il y a effectivement des gens qui en ont fait la
demande et on regardait ça. Evidemment, tant que la loi n'était
pas passée, c'était bien difficile, mais on regardait ça
et je pense qu'il y a là un intérêt pour eux et pour nous:
pour nous, en termes de volume et pour que nos fonds spéciaux soient
rentables, puissent faire leurs frais, et pour eux, en termes de prix.
Mme Dupuis: Maintenant, est-ce qu'ils sont libres de le faire?
Supposons qu'on se rende compte que ce serait plus avantageux pour une
école ou pour une commission scolaire d'utiliser les services
d'Approvisionnements et Services justement, est-ce que vous pouvez les obliger
à le faire ou si... Donc, supposons qu'ici ce soit pour améliorer
les coûts. Ils peuvent continuer de gaspiller puis vous ne pouvez pas
envoyer d'avis ou de recommandation. On voyait précédemment que
vous... Ils disaient: Bien là, ça réduit un peu...
M. Dutil: Non.
Mme Dupuis: Vous ne pouvez pas donner votre avis là-dessus
ou...
M. Dutil: Non. Je trouve que le terme «gaspiller» est
peut-être un peu excessif. Il faut se rappeler...
Mme Dupuis: Bien, je le mets entre guillemets.
M. Dutil: Oui. Disons qu'ils peuvent continuer à choisir
d'autres fournisseurs que nous...
Mme Dupuis: Oui, c'est mieux dit, effectivement.
M. Dutil: ...pour des raisons qui leur appartiennent. Je pense
qu'il est important de se rappeler, entre autres, qu'au niveau des commissions
scolaires, non seulement ce sont des corporations différentes du
ministère, mais ce sont des corporations qui sont dirigées par
des élus. Ce n'est pas le cas dans le réseau de la santé,
on le sait. Ça pose peut-être un dilemme puisque ce sont des
corporations, mais que leur conseil d'administration est nommé au lieu
d'être des élus. Mais on peut assimiler le réseau de
l'éducation aux municipalités jusqu'à un certain point.
Bien que leur financement vienne, à toutes fins pratiques, à 80 %
ou 90 % du gouvernement, ce sont, par contre, des réseaux qui sont
dirigés
par des élus qui ont donc une autonomie plus grande qu'un
ministère ou qu'un organisme gouvernemental qui, lui, est directement
dirigé par le gouvernement.
Mme Dupuis: Est-ce que vous avez l'intention de leur envoyer une
liste des services que vous pourriez...
M. Dutil: Absolument. Nous avons l'intention de donner toutes les
informations pertinentes sur les services qu'on peut leur offrir, sur les prix
qu'on peut leur donner. Nous avons des catalogues et nous avons toutes sortes
de documents. Ça fait également partie des recommandations du
rapport Bernard, que d'avoir un certain marketing, un service de
commercialisation de nos produits, en autant qu'il s'autofinance, bien
sûr.
Mme Dupuis: Maintenant, dans chacun...
M. Dutil: Dans le cadre du réseau de la santé et
des services sociaux et des organismes gouvernementaux et des
ministères.
Mme Dupuis: Je prends l'éducation, par exemple. Vous
attendez la demande de qui? De la commission scolaire, de l'école?
M. Dutil: Normalement, c'est de la corporation, donc, c'est la
commission scolaire. Si c'est une école de commission scolaire
regroupée, j'imagine que ça va être par la commission
scolaire regroupée, donc primaire et secondaire. Dans d'autres cas, ce
seraient les commissions scolaires locales, donc qui peuvent regrouper
plusieurs écoles ou régionales. Si on parle de ministère
de l'Éducation, de l'Enseignement supérieur, ça peut
être l'université elle-même qui décide de nous
contacter parce qu'on lui a envoyé la documentation ou un catalogue.
Mme Dupuis: C'est sûr. Comme les cégeps, selon la
grosseur. Une petite école de campagne, par exemple, ou une école
primaire, là, vous feriez affaire avec la commission scolaire, à
ce moment-là.
M. Dutil: Avec la corporation, oui, effectivement. On ne fait pas
affaire avec un établissement, on fait affaire avec une corporation. En
général, un cégep, c'est une corporation. Mais, dans le
cas des commissions scolaires, on sait que ce n'est pas le cas.
Mme Dupuis: Voilà. Au niveau de la santé, est-ce
que, là, vous allez... Là, il n'y a pas de corporation, ce sont
des hôpitaux.
M. Dutil: II y a des corporations.
Mme Dupuis: Le CLSC, centre d'accueil...
M. Dutil: Oui.
Mme Dupuis: ...les hôpitaux...
M. Dutil: Les hôpitaux, ce sont des corporations.
Mme Dupuis: Oui, mais ils sont regroupés en corporation?
Non.
M. Dutil: Non. Un hôpital...
Mme Dupuis: C'est individuellement, mais ce sont des
corporations.
M. Dutil: Oui, les centres d'accueil aussi, et tout le
réseau.
Mme Dupuis: Donc, les hôpitaux peuvent faire la demande
individuellement.
M. Dutil: Oui.
Mme Dupuis: Les réseaux de centres d'accueil aussi.
M. Dutil: Les centres d'accueil...
Mme Dupuis: Ou ils peuvent le faire en réseau ou
individuellement.
M. Dutil: Non. En tout cas, je pense que ça se fait par
corporation. Maintenant, on sait que les centres d'accueil, on parle de
regroupement, de conseils d'administration et de corporations. S'ils sont
regroupés, ils pourront desservir plusieurs centres d'accueil. Mais,
pour l'instant, les demandes seraient individuelles.
Mme Dupuis: Mais est-ce que vous vous attendez à beaucoup
de demandes et la demande de qui surtout? Peut-être que
l'Éducation ne fera pas de demande. Peut-être l'Enseignement
supérieur... Vous vous attendez...
M. Dutil: II y a des demandes des commissions scolaires. Il y a
plusieurs commissions scolaires, pour les fournitures de bureau, actuellement.
D'ailleurs, dans le passé... La loi nous habilite à le faire,
mais il s'est fait quelques transactions dans le passé alors que la loi
était muette. C'était un peu une de nos inquiétudes. Il
n'y avait pas de commercialisation qui était faite par le
ministère. Il y avait des demandes, il y avait certaines relations entre
les commissions scolaires et le ministère qui étaient d'une
façon très réduite.
Moi, j'étais très heureux de voir que le rapport Bernard
considérait que ça devait se faire sur une base... d'abord, de le
légaliser, de s'assurer que ça puisse se faire en toute
légalité, et de l'étendre en fonction de la demande.
Est-ce qu'il y en aura beaucoup? Je n'en ai aucune
idée, madame. Ça dépendra de notre capacité
d'offrir des services à des prix compétitifs et d'une
qualité...
Le Président (M. Lemieux): Tout ce que vous avez comme
moyens contraignants. Il n'y a pas autre chose que ça.
Mme Dupuis: Et en supposant que vous soyez d'une
rentabilité extraordinaire, que vraiment vous appliquiez le principe de
la qualité totale, vous pouvez peut-être être
dépassé en peu de temps ou être appelé à
grossir.
M. Dutil: On est toujours libre de refuser des commandes. Ce
n'est pas notre intention, mais si on n'est pas obligé... On peut monter
nos prix si les demandes viennent trop vite. On peut faire toutes sortes de
choses.
Mme Dupuis: Avez-vous l'intention d'offrir le même service
aux écoles privées aussi?
M. Dutil: Je pense que les écoles privées auraient
droit à la même chose. Une corporation du réseau de
l'éducation, les écoles privées qui sont
subventionnées par l'État, en général, devraient
être incluses. Les universités sont des écoles
privées.
Le Président (M. Lemieux): Le rapport Bernard n'allait pas
plus loin que ça, M. le ministre? Parce que votre seul moyen de
pression... D'abord, c'est un peu, ce n'est pas coercitif, c'est le rapport
qualité-prix. Vous dites: On offre des services, mais toutes ces
corporations-là ont des budgets autonomes. Moi, j'ai deux
hôpitaux, j'ai un centre d'accueil, j'en ai trois et je suis
profondément inquiet parfois des dépenses qui peuvent se faire
dans certaines de nos universités. J'en ai une, entre autres, à
l'esprit, dans certains de nos cégeps. (16 heures)
Ce que je constate, c'est que c'est une forme d'atteinte à leur
autonomie. Quels moyens de pression... On ne semble pas d'accord lorsque je dis
que c'est une atteinte à leur autonomie. Qu'est-ce qui va amener ces
gens-là - leur seul élément, c'est le rapport
qualité-prix - à aller voir chez vous le directeur et à
faire une demande pour son réseau de l'éducation ou l'achat de
biens meubles? C'est le seul élément, il n'y en a pas d'autres
que celui-là. Vous offrez des services, point, et vous espérez
que... Vous ne trouvez pas que c'est un voeu un peu pieux, M. le ministre?
M. Dutil: Pas du tout, pas du tout. Moi, je suis convaincu que le
ministère des Approvisionnements et Services est capable d'offrir des
services dans le réseau à un prix tout aussi
compétitif.
Le Président (M. Lemieux): Non, je ne parle pas pour vous.
Vous, je suis certain que vous y croyez. Mais je parle aux corporations
décentralisées, à nos hôpitaux, à nos
cégeps, à nos institutions.
M. Dutil: On va faire des listes avec des prix, mon cher ami, M.
le Président.
Le Président (M. Lemieux): Vous croyez qu'on peut
même aller, avant d'acheter un TACO, jusqu'à faire appel à
vos services.
M. Dutil: Non, non, je ne pense pas qu'on puisse aller
jusqu'à des choses que nous ne connaissons pas. Nous n'avons aucune
spécialité dans le domaine de l'achat d'équipement
d'hôpital et je serais bien étonné qu'on y touche jamais.
Ce n'est pas notre rôle. Mais que des gens viennent nous voir pour des
meubles, pour des articles de bureau, pour des ordinateurs, pour des...
mettez-en. Regardons toute la liste des services sur lesquels actuellement on a
développé une certaine expertise, on peut certainement offrir des
coûts avantageux.
Le Président (M. Lemieux): Je souhaite que vous ayez
raison. Je vais être un de ceux qui, dans peut-être deux ou trois
ans, vont vous demander combien de corporations sont venues vous voir. En tout
cas. Prions, prions le Seigneur, là, mais j'ai de sérieuses
réserves.
M. Dutil: Alors, j'espère que Mme la députée
de Verchères aura raison et qu'on sera envahi par les commandes.
Le Président (M. Lemieux): Je vous le souhaite.
M. Dutil: C'est des beaux problèmes, ça.
Mme Dupuis: Tantôt, j'ai posé la question. Est-ce
que ça peut s'étendre aux écoles privées? Vous
m'excuserez, mais... Finalement, M. le Président a pris la parole
aussi... Est-ce que vous... Bon, je pense aux universités. Est-ce que
vous offrez votre service uniquement à l'Université du
Québec ou si ça peut aller à des universités
privées comme McGill, Laval, Montréal?
M. Dutil: Ce sont des universités du Québec,
McGill, Montréal, Laval.
Mme Dupuis: Non...
M. Dutil: Oui.
Mme Dupuis: ...ce ne sont pas...
M. Dutil: Au Québec.
Mme Dupuis: Oui, oui, ce sont...
M. Dutil: O.K., O.K., vous parlez de la...
Mme Dupuis: ...des universités au Québec, je parle
du réseau de l'Université du Québec. Il y en a une
à Chicoutimi, Trois-Rivières...
M. Dutil: Les universités, toutes les universités
sur le territoire du Québec.
Mme Dupuis: Donc, vous donnez le même service aux
universités privées.
M. Dutil: On leur offre le même service.
Mme Dupuis: Vous leur offrez le même service. Ce qui
pourrait, je veux dire... s'ils font vraiment des coûts... parce qu'il va
y avoir du personnel pour rendre ces services-là. Ça suppose que
c'est l'université qui peut en bénéficier, finalement.
M. Dutil: Oui.
Mme Dupuis: Ça peut peut-être amener à couper
les subventions ou des choses comme celle-là, si on parle de
rentabilité.
M. Dutil: Les universités comme les écoles sont
payées en fonction du nombre d'étudiants qu'elles ont. Alors,
elles ont tout intérêt à...
Mme Dupuis: À rentabiliser.
M. Dutil: ..rentrer dans ces coûts-là, à
rentabiliser, à performer.
Mme Dupuis: Est-ce que le ministre a l'intention de se payer un
peu de publicité à cet effet auprès des organismes
où il peut offrir ses services?
M. Dutil: Je ne prendrais pas le terme
«publicité». Évidemment, je prendrai l'expression
«faire de la promotion». C'est-à-dire qu'on va certainement
envoyer des catalogues dans les endroits qui sont dans le réseau. Je ne
pense pas qu'on ait intérêt à faire de la publicité
dans les journaux à cet effet-là puisqu'on peut identifier les
organismes d'une façon très facile sur des listes.
Le Président (M. Lemieux): Ça va, Mme la
députée? L'article 10 est adopté?
Mme Dupuis: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous appelons
l'article 11.
Autres dispositions législatives
M. Dutil: L'article 11. «Les membres du personnel du
ministère des Transports affectés à la fonction du
transport aérien gouvernemental deviennent, selon que le
détermine le gouvernement, membres du personnel du ministère des
Approvisionnements et Services.» Alors, c'est une disposition transitoire
qui est inspirée de l'article 17 de la Loi sur le ministère des
Forêts, lequel se lit ainsi: «Les membres du personnel du
ministère de l'Énergie et des Ressources affectés à
des fonctions dévolues au ministère des Forêts deviennent,
selon que le détermine le gouvernement, membres du personnel du
ministère des Forêts.» Voilà.
Mme Dupuis: Si le ministre le permet, est-ce que... Il y a une
explication, d'abord, je pense. Mais avant même qu'il ne donne, pour
l'article 11, son explication, si le ministre le permet - je suis très
consciente de déroger - mais, hier, j'ai posé une question au
ministre concernant les graphistes: Et là, je viens de recevoir les
galées, la réponse du ministre, et je l'informe que j'ai eu
quelqu'un, un graphiste qui est venu me rencontrer ce matin. Le ministre me
répondait hier, à cet effet: Une dérogation est
demandée en attendant que le règlement passe pour permettre aux
graphistes d'avoir des contrats de moins de 10 000 $, même s'ils ne sont
pas inscrits au fichier, donc même s'ils n'ont pas un revenu annuel de
100 000 $. Mais ce n'est pas ça qu'ils avaient avant, eux, et je pense
que ça leur convient. Ça ne leur convient pas, mais pas du tout.
Je l'ai rencontré ce matin puis hier. Ce n'est pas que je veuille
retirer, M. le ministre, les félicitations que je vous ai
adressées hier. Je les maintiens, mais il faudrait peut-être qu'on
maintienne ce qu'on avait avant, la politique qu'on avait pour nos
graphistes.
Il n'y avait pas de limite. Si vous le permettez, j'aimerais faire un
petit plaidoyer en leur faveur dans le sens que ce sont des travailleurs
autonomes. Ce sont des travailleurs autonomes qui, avant, pouvaient... Ils
faisaient partie du fichier puis ce n'était pas nécessaire qu'ils
aient un chiffre d'affaires de 100 000 $. C'est impensable qu'un graphiste,
même s'il a un employé ou deux, arrive à un chiffre
d'affaires de 100 000 $. Ils ne l'ont pas. Donc, ça équivaut
à leur faire ramasser des petites miettes de 10 000 $ et, même
s'ils sont dans le groupe 1, même après cinq, six ou sept ans
d'expérience, ils n'auront jamais accès, ou pratiquement pas,
à certains contrats qui ne dépasseront jamais 10 000 $.
Ça, ça équivaut pratiquement à les condamner
à mort. C'est une attaque directe à nos gens... On parle de nos
PME québécoises. On pourrait parler de la petite entreprise.
Ça, c'est un des facteurs.
Deuxième facteur, ce sont surtout des jeunes. On dit à nos
jeunes: Allez à l'université, allez vous faire instruire, allez
vous chercher des baccalauréats, allez vous chercher des DEC, puis on
sait qu'ils n'ont pas de travail. Ça fait qu'on
les incite à l'«entrepreneurship». Il y a même
eu une campagne de sensibilisation dans ce sens-là. Je l'ai fait quand
j'ai enseigné à l'université. Je disais: Partez à
votre compte. Ces jeunes-là, on les condamne quasiment à mourir.
C'est une autre facette, ça. On ne les aide pas. Ils n'ont pratiquement
pas le choix, s'ils veulent gagner leur vie, de partir à leur compte. Et
il y en a. Puis ils sont très débrouillards, surtout en
région, surtout dans la région de Québec. Un des gros
clients, c'est le gouvernement.
M. Dutil: Oui, évidemment. Écoutez, on ne fait pas
ça au hasard, ce genre de règle. On avait un comité
conjoint. Les graphistes qui représentaient l'ensemble des graphistes se
sont dit très satisfaits de ce que nous proposions. Dans ce que nous
proposions, il y avait évidemment la possibilité pour ceux qui
n'étaient pas inscrits au fichier de quand même pouvoir obtenir
les contrats de 10 000 $ et moins. C'est la plupart et c'est pour ça
que, cet imbroglio, je tenais à le régler parce que,
effectivement, ça ne s'est pas fait immédiatement. On semblait
les exclure. Là, on va les inclure.
Vous me dites que ça ne les satisfait pas. Moi, je vais faire une
vérification plus en profondeur auprès de mes gens, auprès
du comité conjoint pour voir si le problème vient de quelques-uns
ou s'il vient du fait que le comité conjoint ne représentait pas
fidèlement l'opinion de ses membres. Je vais vérifier ça
et je pourrai vous répondre cette semaine là-dessus.
Mme Dupuis: Ils ont une rencontre de prévue avec des
membres de votre cabinet.
M. Dutil: D'accord.
Mme Dupuis: Ils vont vous faire part... Ils ont un document.
Une voix:...
Mme Dupuis: Demain.
M. Dutil: D'accord. Je pense qu'on pourra clarifier ça
rapidement parce que, au comité conjoint, il y avait un accord entre les
représentants...
Mme Dupuis: Des graphistes.
M. Dutil: ...des graphistes et nous, puis ils se disaient
très satisfaits.
Mme Dupuis: Oui. Peut-être qu'un groupe de graphistes qui
travaillent pour des grosses compagnies, oui. Ce n'est pas sûr que je
l'aurais mis en cause.
M. Dutil: Quand on a un comité conjoint, on essaie d'avoir
la représentation fidèle de l'industrie. On peut se tromper. Il
semble que ce soit le cas. On le vérifiera.
Mme Dupuis: De la petite entreprise.
M. Dutil: Y compris les petites. Les petites et les grosses. Dans
le comité conjoint, on essaie d'avoir des gens qui représentent
les petites entreprises et des gens qui représentent les grosses
entreprises. Quand il y a une association, c'est encore mieux, parce qu'on
estime que l'association, à ce moment-là, représente
fidèlement l'ensemble de l'entreprise. Mais comme je vous dis, s'il y a
eu des problèmes de ce côté-là, on va refaire une
vérification, puis on va s'ajuster en conséquence.
Mme Dupuis: Oui mais, encore là, quel était le but
d'éliminer du fichier tous les petits qui n'avaient pas un chiffre
d'affaires de 100 000 $?
M. Dutil: L'idée, c'est qu'on estime ne pas pouvoir donner
un contrat d'envergure à quelqu'un qui n'a pas la structure minimale
pour l'accueillir et que c'est inutile de le sortir du fichier et de
l'éliminer, de le sortir pour un contrat et de l'éliminer.
Ça, ça les offusque aussi, je dois vous dire, parce qu'il n'est
pas assez gros pour un tel contrat et qu'il perd son tour pour le petit contrat
d'ensuite. Quand on sort quelqu'un du fichier - ils sont 300 dans le fichier,
actuellement - quand on fait tirer les noms de ce qu'on appelle Rosalie et
qu'on sort cinq noms, si on élimine trois de ces individus-là
parce qu'ils ne sont pas assez gros pour faire un contrat, par exemple, de 50
000 $, ça peut arriver... On a un délai; le ministère peut
exiger ça dans un certain délai, ça prend une boîte
où il y a quatre ou cinq individus qui y travaillent pour que ça
puisse se faire rapidement et ainsi de suite. Il peut y avoir des raisons qui
font qu'ils n'ont aucune chance d'obtenir un gros contrat, sauf que ce qui se
produit, c'est que, quand ils sont sortis du fichier, ils s'en vont à la
queue; ils ne repasseront que lorsque les 300 autres seront sortis du
fichier.
Mme Dupuis: Mais en les regroupant...
M. Dutil: Alors, l'idée, c'était d'en arriver
à faire une répartition un peu plus équitable,
c'est-à-dire qu'on va sortir pour les gros contrats ceux qui peuvent
faire les gros contrats et ils vont avoir autant de chances que les autres de
les avoir. Ils ne seront pas éliminés à cause de leur
petitesse et, pour les petits contrats, ça va être ouvert à
tout le monde.
Mme Dupuis: De toute façon, vous les rencontrez
demain.
Le Président (M. Lemieux): Oui. Alors, l'article...
M. Dutil: Je vais essayer de faire sortir l'information suivante:
Quelle est la proportion des contrats au gouvernement qui sont de moins de 10
000 $ et quelle est la proportion...
Le Président (M. Lemieux): C'est intéressant, M. le
ministre.
M. Dutil: ...qui sont en haut de 10 000 $?
Le Président (M. Lemieux): Nous en étions à
l'article 11. Alors, on dit que les membres du personnel du ministère
des Transports affectés à la fonction du transport aérien
deviennent des gens sous votre responsabilité. Vous aviez parlé
de 221 personnes, tout à l'heure?
M. Dutil: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Alors, est-ce qu'ils
s'intègrent immédiatement dans votre structure ou s'il faut qu'il
y ait un nouveau plan d'organisation?
M. Dutil: II n'y a aucun problème pour la raison
très simple que c'est un fonds spécial.
Le Président (M. Lemieux): O.K., ça va.
M. Dutil: Donc, c'est beaucoup plus clair qu'au ministère
des Forêts avec celui de l'Énergie et des Ressources où il
y avait un certain partage à faire puisqu'il y avait des services qui
étaient partagés.
Le Président (M. Lemieux): Ils relèvent de quelle
autorité de votre ministère, de votre structure
administrative?
M. Dutil: Ils ne relèvent pas de mon ministère.
Le Président (M. Lemieux): Ils ne relèvent pas du
tout du ministère des Approvisionnements et Services?
M. Dutil: Bien non! On est en train de passer une loi pour les
faire relever de mon ministère, mais ils ne relèvent pas, pour
l'instant, de mon ministère.
Le Président (M. Lemieux): Non, je parie de ceux qui
passent des Transports au Fonds du service aérien.
M. Dutil: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Alors, 220...
M. Dutil: De qui ils relèveront?
Le Président (M. Lemieux): De qui ils relèveront,
oui.
M. Dutil: Actuellement, on est à discuter de qui
gérera, au niveau sous-ministériel...
Le Président (M. Lemieux): O.K. M. Dutil: ...ce fonds
spécial.
Le Président (M. Lemieux): Ce n'est pas encore fait.
M. Dutil: Bien non! Évidemment... Le Président
(M. Lemieux): O.K.
M. Dutil: ...en tout respect pour l'Assemblée nationale,
j'attends qu'elle se prononce...
Le Président (M. Lemieux): Oui, vous attendez que le
projet de loi passe, que vous allez me dire.
M. Dutil: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Ça va. O.K.
Mme Dupuis: Avant de poursuivre l'article...
Le Président (M. Lemieux): Oui.
Mme Dupuis: ...j'aimerais remercier M. le ministre d'avoir bien
voulu répondre et de me permettre de m'éloigner, d'être un
petit peu hors d'ordre.
Le Président (M. Lemieux): Vous n'étiez pas hors
d'ordre, madame.
Mme Dupuis: Je vous remercie pour votre souplesse...
Le Président (M. Lemieux): Vous n'étiez pas hors
d'ordre.
Mme Dupuis: ...dans le cas des graphistes.
Le Président (M. Lemieux): C'est aussi le président
que vous devez remercier pour ça, madame.
Mme Dupuis: Merci, M. le Président! Je ne voudrais surtout
pas créer de la jalousie entre les deux.
Le Président (M. Lemieux): Ah! J'en ai vis-à-vis du
ministre des Approvisionnements et Services! L'article 11 est
adopté?
Mme Dupuis: On n'en a pas parlé beaucoup.
J'aimerais...
Le Président (M. Lemieux): Non. J'ai demandé
à M. le ministre....
Mme Dupuis: ...peut-être passer un petit commentaire.
Le Président (M. Lemieux): ...ce qui en était de la
structure organisationnelle, mais c'est avec une très grande pertinence
qu'il m'a fait comprendre qu'il ne pouvait pas organiser la structure avant que
le projet de loi ne soit adopté.
Mme Dupuis: Ça va.
Le Président (M. Lemieux): Adopté.
Mme Dupuis: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Nous passons à l'article
12.
M. Dutil: «Les crédits visés à
l'article 3 de la Loi modifiant la Loi sur le ministère des Transports
(1990, chapitre 38), en tant qu'ils n'ont pas été
transférés aux ministères et organismes concernés
et en tant qu'ils n'ont pas déjà été
utilisés, sont, dans la mesure que détermine le gouvernement,
transférés au ministère des Approvisionnements et
Services.»
Alors, je pense que ça se passe de commentaire, mais je peux en
faire, si requis.
Mme Dupuis: Oui.
M. Dutil: Oui! L'article 3 de la Loi modifiant la Loi sur le
ministère des Transports se lit ainsi. «Les crédits
alloués au ministère des Transports pour le financement des biens
ainsi que des services visés au paragraphe d de l'article 3 de la Loi
sur le ministère des Transports édicté par l'article 1 de
la présente loi sont, pour le premier exercice financier du fonds,
transférés à la date du début de ses
activités aux ministères et organismes publics
bénéficiaires de ces biens et services dans la mesure
déterminée par le gouvernement. Il en est de même des
crédits alloués à l'Office des ressources humaines au
titre des contributions d'employeur pour le premier exercice financier du
fonds.»
Je sais que vous allez me dire que M. public n'aurait pas compris
grand-chose...
Mme Dupuis: Voilà!
M. Dutil: ...à cet article-là. Alors...
Mme Dupuis: L'explication est aussi confuse que l'article.
M. Dutil: Je viens de vous lire l'article du ministère des
Transports.
Mme Dupuis: O.K.
(16 h 15)
M. Dutil: Alors, je viens de vous lire un article de loi. Ce
n'était pas une explication que je vous donnais, c'était pour
introduire l'explication que je vais vous donner. Alors, ça a
été mis en opération, le fonds aérien, le 4
septembre 1991 avec effet rétroactif au 1er avril. On voit que c'est
récent. C'est un nouveau fonds qui a été constitué.
C'est un nouveau fonds spécial. L'ensemble de crédits qui avaient
été alloués, à ce moment-là, pour le
financement du service aérien ont été, lors de la
création du fonds, transférés aux ministères et
organismes publics qui bénéficiaient de ces services, à
l'exception de la somme de 4 200 000 $ dont je vous parlais tout à
l'heure qui, elle, demeurait à l'élément 3 du programme 5
du ministère des Transports. C'était dans le but de lui permettre
de défrayer le coût des services qui lui seront fournis à
titre de client du fonds, bien sûr, parce que le ministère des
Transports lui-même était un client et, d'autre part, d'assumer,
en lieu et place des usagers réels, une partie des coûts
inhérents à certains services fournis par le fonds, tel le
transport exécutif.
Dans le ministère des Transports, il y a un montant d'argent qui
est demeuré là pour payer au service aérien son propre
usage et le transport exécutif avait également été
laissé au ministère des Transports. Alors, dans l'analyse du
projet de loi, le Conseil du trésor était d'avis qu'une
disposition devait être insérée au projet de loi afin de
permettre le transfert de ce solde de 4 200 000 $, en totalité ou en
partie, au ministère des Approvisionnements et Services qui.
dorénavant, sera responsable du fonds, bien sûr dans la mesure
déterminée par le gouvernement, mesure qui sera probablement...
On laisse au ministère des Transports le transport qui le concerne, lui,
en fonction du service aérien et on rapatrie dans les endroits où
ils doivent l'être les autres services qu'il donnait à d'autres
ministères.
Le Président (M. Lemieux): Adopté? Mme Dupuis:
Sur division.
Le Président (M. Lemieux): L'article 12 est adopté
sur division. Nous passons à l'article 13.
M. Dutil: L'article 13: «Dans toute proclamation ou entente
ainsi que dans tout arrêté, décret, règlement,
contrat ou autre document, les mots «ministre des Transports» et
«ministère des Transports» sont remplacés
respectivement par les mots «ministre des Approvisionnements et
Services» et «ministère des Approvisionnements et
Services», s'il s'agit du transport aérien gouvernemental.»
Sans commentaire.
Mme Dupuis: C'est de la concordance... M. Dutil: Oui.
L'article 14 est adopté.
Mme Dupuis: ...mais c'est sur division aussi.
Le Président (M. Lemieux): L'article 13 est adopté
sur division. J'appelle l'article 14.
M. Dutil: «14. Le Fonds du service aérien
gouvernemental institué par la présente loi continue le Fonds du
service aérien gouvernemental institué au sein du
ministère des Transports; les pistes d'envol et d'atterrissage,
aérogares et hangars ne sont toutefois pas transférés au
fonds institué par la présente loi et demeurent sous
l'autorité du ministre des Transports.» C'est une disposition
d'ordre transitoire et elle précise que le Fonds du service
aérien gouvernemental est la continuation de celui qui avait
été créé au ministère des Transports.
Ça, je pense que ça va de soi; ça ne sera probablement pas
là-dessus que les questions porteront. Ça évite les
interruptions légales de ce fonds-là.
La disposition précise également que les pistes d'envol et
d'atterrissage ne sont pas visées par ce transfert et que ces
éléments demeureront sous l'autorité du ministère
des Transports. Il faut ajouter, M. le Président, qu'il va y avoir des
ententes entre le ministère des Transports et le Fonds du service
aérien gouvernemental pour l'utilisation par ce dernier des pistes
d'envol, d'atterrissage et autres équipements demeurant sous
l'autorité du ministère des Transports. Probablement que tout
ça se fera à titre onéreux pour la même raison que
nous créons ces fonds, que nous envisageons ces façons de
procéder, pour s'assurer que tous les coûts seront pris en compte
dans le fonds aérien et que tous ces coûts, donc, seront
chargés aux utilisateurs des services aériens.
Mme Dupuis: C'est là, M. le Président, que
j'aimerais que le ministre élabore un peu plus.
M. Dutil: Pourquoi les pistes demeurent sous la
responsabilité...
Mme Dupuis: Voilà.
M. Dutil: ...du ministère des Transports et ainsi de
suite? Il y a plusieurs usages, il n'y a pas que le service aérien
gouvernemental qui utlise les pistes d'envol. Prenons les pistes, par exemple,
qui seraient la propriété du ministère des Transports dans
le Nord. À Kuujjuaq, il y a une piste d'atterrissage. Est-ce qu'elle est
la propriété du ministère des Transports ou du
fédéral? En tout cas, il y en a quelques-unes dans le Nord qui
sont la propriété du ministère des Transports. Il n'y a
pas lieu, parce qu'il y a un transfert du service aérien gouvernemental,
de transférer la piste qui sert à bien d'autres usages. On ne va
pas donner des services à d'autres compagnies qui vont atterrir sur ces
pistes-là, c'est le ministère des Transports qui gère
ça. C'est sa propriété et ça devait continuer
à être sous sa gestion. Évidemment, nous allons l'utiliser
à l'occasion; on va également utiliser certains bâtiments
que l'on devra louer au ministère des Transports pour s'assurer que le
coût sera bien tenu en compte.
Je veux juste donner un exemple qui va peut-être situer Mme la
députée de Verchères et la commission. Ce n'est pas la
seule façon de procéder. Il y a bien des ministères qui
sont dans des bâtiments qui ne leur appartiennent pas. Les
bâtiments, on le sait, en 1983, ont tous été
transférés à la Société immobilière
du Québec.
Le Président (M. Lemieux): Ils paient un certain montant
de loyer.
M. Dutil: Ils louent des bâtiments qui appartiennent
à la Société immobilière du Québec, qui est
un organisme gouvernemental, une société d'État, comme on
le sait, et ça ne pose pas de problème en autant que tout
ça, toutes ces transactions-là se fassent au juste prix, qu'il y
ait une transparence et une visibilité de ces coûts pour qu'on
puisse, justement, avoir cette autorégulation, qu'il y ait une critique
normale. Les ministères, à la Société
immobilière, quand ils ne sont pas satisfaits du prix ou du service ou
de quoi que ce soit, connaissant tous les facteurs, sont en mesure de
critiquer, d'essayer de trouver des solutions.
Le Président (M. Lemieux): Allez-vous augmenter les
coûts du service aérien, M. le ministre?
M. Dutil: Sans doute qu'on devra tenir compte de certains
coûts qui n'étaient pas tenus en compte parce que le fonds est
trop nouveau. Le fonds vient d'être constitué. On ne tenait
probablement pas en compte, par exemple, le coût des aérogares et
l'usage des pistes. Il faudra les tenir en compte.
Mme Dupuis: Est-ce que ça veut dire que les coûts,
par exemple, ça pourrait augmenter pour chacun des ministères?
Que ce soit le ministère de la Santé, en ce qui concerne les
avions-ambulances, ça pourrait augmenter?
M. Dutil: Oui.
Mme Dupuis: Pour le ministère en question?
M. Dutil: Oui.
Mme Dupuis: Quand on parle des fonds du gouvernement, ça
augmente, oui, mais pour un meilleur service ou quoi?
M. Dutil: C'est-à-dire que, dans le cas de
l'avion-ambulance, ça ne devrait pas diminuer l'usage parce que je ne
pense pas que l'usage
soit dépendant du coût véritablement. Qu'ils sachent
que ça coûte plus que ce qu'ils pensaient, c'est bien, c'est
correct, mais on ne refusera pas une évacuation
aéromédicale parce que le coût a été
haussé d'une centaine de dollars par voyage, par exemple. Sauf que, dans
le cas de voyages de fonctionnaires, par exemple, il est possible qu'on se
fasse dire au Fonds du service aérien que l'on coûte plus cher que
le privé et qu'il y a des réajustements à faire, sinon les
ministères vont recommander au gouvernement de ne plus utiliser les
services aériens...
Mme Dupuis: Voilà!
M. Dutil: ...et d'utiliser le privé.
Mme Dupuis: Là, ça peut amener à donner des
contrats au privé aussi.
M. Dutil: Je pense que l'effet véritable va être de
sensibiliser le service aérien gouvernemental à un maximum de
coûts qu'il peut charger, donc à une rationalisation des services
qu'il donne, de ne pas donner n'importe quoi à n'importe quel
coût. Il y a des services très spécialisés qui vont
rester, qui demeureront toujours et qui ne peuvent pas être autrement que
donnés par le service aérien gouvernemental, mais il y a d'autres
services plus compétitifs où il faudra que le service
aérien gouvernemental fasse la preuve qu'il est capable d'offrir un
service d'aussi bonne qualité et à un aussi bon prix que le
privé.
Mme Dupuis: C'est là que, moi, je pense que, finalement,
il y a peut-être des services... On les rapatrie, on les passe aux
Approvisionnements et Services, mais ces services-là peuvent ne pas se
donner parce que les ministères de la Santé et des Transports ne
sont pas tenus de les prendre d'eux, non plus, ou ils peuvent aller dans le
privé.
M. Dutil: Oui. C'est le cas... Mme Dupuis: C'est
ça.
M. Dutil: Je dois vous dire, pour être bien clair, que
c'est le cas...
Mme Dupuis: Ils peuvent le faire maintenant aussi, vous allez me
dire.
M. Dutil: Non, même dans les autres fonds. Dans les autres
fonds, ils ne sont pas tenus de faire tous leurs achats au ministère des
Approvisionnements et Services. C'est le risque de...
Mme Dupuis: C'est le ministre qui surveille.
M. Dutil: Oui. Mais vous comprendrez la pression sur la hausse
des coûts que ça fait et qui est importante aussi. On gère
des deniers publics et il n'y a pas de raison fondamentale qu'on paie plus cher
pour un service équivalent parce que c'est le gouvernement qui l'accorde
Cette question-là, il faut se la poser d'une façon constante et
c'est ce qu'on est en train d'établir au niveau d'Approvisionnements et
Services. Ce sont des fonds spéciaux presque partout maintenant.
C'est-à-dire que la question sur les coûts se pose de façon
constante.
Mme Dupuis: Oui. Son collègue de la Santé devrait
appliquer la même politique, j'ai comme l'impression. Mais là,
moi, je me dis: C'est à l'usage qu'on va le savoir.
M. Dutil: Oui.
Mme Dupuis: Là, j'ai comme l'impression que: ou on va
couper des services, ou ça va coûter plus cher et ça peut
amener un certain conflit de juridiction avec... Peut-être que je me
trompe et j'espère que je me trompe, mais avec votre collègue des
Transports, ce n'est pas évident qu'il va acheter vos services à
plus cher. Il peut aussi bien se tourner de bord et aller à l'entreprise
privée.
M. Dutil: Oui.
Mme Dupuis: Et là, nous, on peut être pris avec des
appareils et un équipement que, finalement, le ministère des
Transports n'achète pas...
M. Dutil: Non, mais ça...
Mme Dupuis: ...ou des services.
M. Dutil: Oui, je comprends. Vous voulez dire qu'on a une
infrastructure, donc il faut la viabiliser en...
Mme Dupuis: C'est à l'usage. C'est ça.
M. Dutil: Oui, oui. O.K. Autrement dit, le nombre d'usages qui en
est fait peut affecter le coût et, évidemment, s'il y a moins de
monde qui utilise les mêmes services, le coût peut être
haussé. Mais je dois vous dire que tous ceux qui louent des avions dans
la province de Québec - et vous avez entendu celui qui est venu
représenter l'Association des transporteurs aériens le dire - ont
le même problème, c'est-à-dire que, s'ils achètent
un avion et qu'ils le louent moins souvent, il faudrait qu'ils le louent plus
cher l'heure pour en arriver a une certaine rentabilité.
C'est un problème très réel et il faut apprendre
à vivre avec, c'est-à-dire qu'à ce moment-là il
faut trouver le moyen, en fonction de nos besoins, d'offrir exactement le bon
service, de ne pas avoir d'appareils inutiles, de
ne pas acheter de nouveaux appareils si on estime qu'ils ne peuvent pas
se rentabiliser et qu'on aurait intérêt, nous, comme service
aérien, à louer l'appareil. Il pourrait arriver que, pour
certains besoins rares dans l'année, le service aérien dise ceci:
On va louer au privé à un tel prix et c'est cet avion qu'on vous
laisse pour votre usage parce qu'on estime que c'est la meilleure façon
de procéder pour éviter des coûts
supplémentaires.
Alors, ça amène la réflexion à savoir si on
doit acheter certains appareils ou non. Ça l'amène, cette
réflexion-là. Elle est nécessaire. C'est facile de dire:
On vote un budget au service aérien gouvernemental puis utilisez-le
selon vos besoins, les besoins étant illimités puisque le prix
était de zéro. Maintenant, le prix, c'est la
réalité, donc réfléchissez avant d'établir
vos besoins. Donnez-nous votre planification et, nous, on essaiera de s'ajuster
en conséquence, en tenant compte qu'il y a un marché et qu'il ne
faut pas être hors marché, en tenant compte que vos besoins sont
maintenant pondérés par un prix.
Le Président (M. Lemieux): Peut-être une petite
question, M. le ministre. Le service aérien, c'est un peu un monde
à part au ministère des Transports; si on régarde la
structure du ministère des Transports, ils sont 221 sur une
possibilité des Transports de 6000 et plus, comme employés. Ils
sont un peu éloignés de la structure. Lorsqu'ils seront
attachés à votre ministère, c'est donc dire une
augmentation de plus du tiers de votre effectif actuel. Est-ce que c'est votre
intention - et je pense que c'est une bonne occasion et c'est la raison pour
laquelle je vous le demande - de procéder à une
vérification du service, de la façon dont la gestion se fait
actuellement au service aérien? Est-ce que c'est votre intention de
regarder de très, très près postes et effectifs et la
façon dont on gère au service aérien actuellement?
M. Dutil: Je dois vous dire, M. le Président, que c'est
une chose que je fais avec mes bons amis, le sous-ministre, les directeurs et
les sous-ministres adjoints constamment au ministère des
Approvisionnements et Services. On ne se cache pas que, depuis que, moi,
j'occupe ce poste-là, les difficultés budgétaires n'ont
pas diminué au gouvernement, donc on a à faire notre part de
rationalisation et notre part de travail. Alors, de façon constante, on
réfléchit sur la façon de donner le même service
à meilleur coût.
Le Président (M. Lemieux): Si je comprends bien, vous
serez très près du service aérien dans l'évaluation
de la gestion.
M. Dutil: C'était ma réponse en un seul mot,
oui.
Le Président (M. Lemieux): Je voulais bien la comprendre
pour qu'elle soit bien claire. Merci, M. le ministre.
Mme Dupuis: Le ministre a sûrement des vues, à
savoir: On privatise, on va réduire ou on grossit puis on donne de bons
services, puis on va charger pour puis on va rentabiliser tout ça. Le
ministre a sûrement des vues.
M. Dutil: Non, M. le Président. Je vais vous dire, M. le
Président, que ma vue est la suivante: Sommes-nous capables, comme
organisme gouvernemental, ministère des Approvisionnements et Services
avec des fonds spéciaux, d'être compétitifs et de donner de
la qualité? Moi, ma réponse, M. le Président,
là-dessus, c'est: Oui, on est capable. Si on ne l'est pas, on va
chercher pourquoi on ne l'est pas et on agira en conséquence. Si on ne
l'est vraiment pas, je pense que l'intérêt du gouvernement, comme
l'intérêt des membres de l'Assemblée nationale, comme
l'intérêt de la population, c'est, à même les taxes
des citoyens, de payer les mêmes services le moins cher possible.
Je n'ai pas de préjugé favorable envers le fait que
ça doit être donné par le privé ou le public ou tel
autre organisme. Moi, ça, ça ne me dérange pas et je
n'attribue pas au secteur privé une recette miracle. Le secteur
privé par rapport au secteur public a habituellement l'avantage suivant,
c'est qu'il y a une espèce de promotion par le succès; ceux qui
n'ont pas de succès dans l'entreprise privée, malheureusement, ne
peuvent plus avoir le plaisir d'offrir des services parce que le client n'en
veut plus et, donc, on retrouve ceux qui survivent, ceux qui sont les
meilleurs. Moi, je pense que c'est le défi que je demande à mes
gens, dans le ministère que je dirige, de relever: sommes-nous capables
d'être aussi bons, peut-être même meilleurs que les autres?
Nous avons des atouts, nous avons des clients qui ont plutôt le
goût de venir chez nous, à prix égal, que d'aller ailleurs.
(16 h 30)
Mme Dupuis: II y a rapport coût-service.
M. Dutil: Ils font affaire avec un autre ministère. Je
pense que les autres ministères sont sensibles quand on leur dit: Bien,
on est capables de vous offrir le même service à meilleur
coût ou à un aussi bon coût. Venez chez nous. Bon, ils le
font puis, en général, il n'y a pas de trop de
difficultés. La question se pose lorsqu'on n'est pas capables de leur
offrir le même service au même prix. Et c'est normal. Et il faut
accepter que cette question-là se pose si on veut en arriver à
une gestion des finances publiques qui soit adéquate. Alors, c'est pour
ça que, moi, je prétends toujours et je maintiens que des
mécanismes de marché, ça s'applique même dans le
secteur public, dans certains cas, et c'est le cas chez nous. Parce que, nous,
on offre des
services. On n'offre pas des services à la population. On n'a pas
à jouer avec la question de services gratuits et universels. Ce n'est
pas notre cas à nous.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que c'est adopté,
Mme la députée de Verchères, l'article 14, ou vous avez
d'autres questions?
Mme Dupuis: Simplement, un petit point d'information.
Le Président (M. Lemieux): Oui, allez-y, Mme la
députée.
Mme Dupuis: Avez-vous une idée de l'inventaire de ce que
vous avez? Combien d'avions possède le gouvernement actuellement?
M. Dutil: M. le Président, je peux sans doute
répondre à diverses questions, mais je dois vous avouer que je
n'ai volontairement pas fouillé le dossier des services aériens
parce que le service aérien ne relève pas du ministère des
Approvisionnements et Services pour le moment.
Le Président (M. Lemieux): Ça revient à la
question que je vous posais tout à l'heure.
M. Dutil: Mais étant donné que je m'attendais qu'il
puisse y avoir certaines questions, j'avais fait relever certaines notes et je
vais répondre à la commission, par le biais de Mme la
députée de Verchères. Les aéronefs sont les
suivants: 2 HS-125, 2 F-27, 1 Challenger 601-A, 8 hélicoptères
Bell 206-B, 5 Canso, 15 CL-215.
Mme Dupuis: Est-ce que je peux vous arrêter? Moi, je ne
sais pas c'est quoi l'avant-dernier. Je n'ai aucune idée de ce que
ça représente, un Canso.
Le Président (M. Lemieux): Avez-vous une photo?
Mme Dupuis: Un Canso, c'est un avion ça? C'est quoi?
M. Dutil: On n'a pas ça, ici. On n'est pas rendu
là. On s'en vient.
Mme Dupuis: Des hydravions?
Une voix: Un Canso, c'est l'avion-citerne. Ça, ce sont les
avions-citernes de première série.
Une voix: Pour éteindre les feux.
Le Président (M. Lemieux): Les gros avions jaunes.
Mme Dupuis: Des hydravions-citernes.
M. Dutil: C'est ça. Canso aussi. Canso, c'est citerne?
Une voix: Oui, c'est les anciens.
Le Président (M. Lemieux): Ça, ce sont les
CL-215.
Mme Dupuis: Ça va.
M. Dutil: Alors, il y a 24 Canso et CL-215 au total qui servent
particulièrement aux incendies.
Mme Dupuis: Ils ne servent qu'à ça?
M. Dutil: II y a le Sherpa qui n'est pas là-dessus. Et
l'autre qui a été acquis également dernièrement, le
Cheyenne, c'est ça.
Mme Dupuis: Simplement à titre d'information... Vous
admettrez que c'est intéressant, ce point-là.
M. Dutil: Oui, j'admets que c'est intéressant.
Mme Dupuis: Je ne suis pas d'accord, mais je suis
intéressée quand même. Supposons qu'il y ait un feu
à Mont-Saint-Hilaire, un feu de forêt sur la montagne, c'est la
ville qui commande les services?
M. Dutil: Madame, je n'en ai aucune idée... Mme Dupuis:
Vous ne le savez pas ça.
M. Dutil: ...parce que je ne suis pas le ministre responsable.
Donc, je n'ai pas approfondi l'aspect administratif.
Mme Dupuis: C'est ça, parce que...
M. Dutil: À mon avis, là, c'est le ministère
des Forêts qui requiert les services. Ce ne sont pas les
municipalités, a mon avis.
Mme Dupuis: Si c'est reconnu comme forêt, c'est ce que je
me demande. Ce n'est pas que je veuille revenir à l'article 10, mais
puisqu'on est ici pour avoir un petit peu de lumière, aussi bien poser
la question puis avoir une réponse. Là, c'est marqué:
Éducation, Enseignement supérieur. Vous pouvez peut-être
être appelés à donner un service comme celui-là
à une municipalité, par exemple.
M. Dutil: En tout cas, à ma connaissance, c'est le
ministère...
Mme Dupuis: Je ne sais pas, moi, s'il y a un feu dans une ville
ou une municipalité.
M. Dutil: Oui, les feux de forêt sont sous la
responsabilité du ministère des Forêts et c'est lui qui, en
général, gère cette chose-là. Nous, on lui loue,
à toutes fins pratiques.
Mme Dupuis: Vous louez l'appareil, en fait.
M. Dutil: Bien oui. On ne pilote pas ce genre d'avions pour
transporter les ministres d'un endroit à l'autre. C'est vraiment
exclusivement réservé pour les besoins d'avions-citernes.
Mme Dupuis: Mais en supposant qu'une municipalité... ou
c'est le cas pour les ministères... Supposons qu'une municipalité
ou, je ne sais pas, moi, la ville de Montréal ait un immense feu. Ce
n'est pas impossible, par le biais des Affaires municipales, que vous louiez
aussi à la ville de Montréal, non?
M. Dutil: C'est parce que...
Mme Dupuis: Je vous dis ça de même, là.
M. Dutil: ...je ne me suis jamais imaginé qu'on pouvait
éteindre un feu à Montréal avec les avions Canso, mais
ça pourrait arriver. Non, ce n'est pas impossible, effectivement.
Mme Dupuis: On ne sait pas.
M. Dutil: Non, effectivement, s'il y a une grande tour qui
brûle dans une ville, peut-être que les services d'incendie ne
peuvent pas y aller, puis ils pourraient faire appel au ministère des
Forêts.
Mme Dupuis: Moi, je dis Montréal, mais c'est parce que je
pense qu'à Saint-Hilaire, le mont Saint-Hilaire, je ne sais pas si
ça relève des Forêts ou de la municipalité ou de
l'Université McGill, parce que tout le centre appartient à
l'Université McGill.
M. Dutil: Juste à titre d'exemple, là...
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le ministre.
M. Dutil: ...le feu à Saint-Amable. Les avions
étaient disponibles. Les pompiers n'ont pas cru devoir les utiliser,
pensant que ça aurait plus d'effets polluants qu'autre chose, mais ils
auraient pu les utiliser à ce moment-là. Ça avait
été demandé au ministère des Forêts, sans
doute, qui les avait rendus disponibles pour cet
événement-là.
Mme Dupuis: Ce qui a été une erreur, d'ailleurs,
qu'ils ne les prennent pas, parce que c'a brûlé encore et on en a
encore des conséquences.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'article 14...
Mme Dupuis: Ça, c'est un cas typique, les pneus de
Saint-Amable, c'étaient des avions du gouvernement, des Transports.
Mais, là, maintenant, ça va relever des Approvisionnements et
Services.
M. Dutil: C'était un mauvais exemple, M. le
Président, je m'en excuse.
Le Président (M. Lemieux): L'article 14 est-il
adopté?
Mme Dupuis: Sur division.
Le Président (M. Lemieux): Adopté sur division.
Nous passons à l'article 15.
M. Dutil: «Les crédits alloués au
ministère des Approvisionnements et Services pour le financement des
services de courrier et de messagerie sont, à la date des débuts
des activités du Fonds du courrier et de la messagerie,
transférés aux ministères et organismes publics
bénéficiaires de ces services, dans la mesure que
détermine le gouvernement. «Il en est de même des
crédits alloués à l'Office des ressources humaines, au
titre des contributions d'employeurs.»
Alors, mêmes raisons qu'exprimées tout à l'heure.
Dorénavant, ce sont les ministères qui se retrouvent avec les
budgets et qui, par la suite, décident de réaffecter ces
ressources-là en fonction de «courrier et messagerie».
Le Président (M. Lemieux): Le deuxième paragraphe,
l'ORH, c'est quoi ça? Est-ce les régimes de retraite? C'est quoi,
ça?
M. Dutil: Ils seront crédités aux ministères
et organismes qui bénéficieront du service de courrier et de
messagerie puisque tous les coûts directs et indirects seront
dorénavant à la charge du Fonds du courrier et de la
messagerie.
Le Président (M. Lemieux): II en est de même des
crédits alloués à l'ORH au titre des contributions
d'employeurs?
M. Dutil: Oui. Excusez-moi, c'est moi qui ai été un
petit peu distrait. En fait, l'Office des ressources humaines va nous charger,
au fonds, pour qu'on puisse en tenir compte dans nos prix chargés au
ministère, les contributions de l'employeur qui sont retenues.
Le Président (M. Lemieux): Ah! O.K. Ça
va.
M. Dutil: Alors, c'est pour s'assurer que tout est tenu en compte
dans les fonds spéciaux.
Le Président (M. Lemieux): Ça va. Mme la
députée de Verchères.
Mme Dupuis: Oui, M. le Président, est-ce que le ministre a
une idée quand le fonds sera mis sur pied en ce qui concerne le courrier
et la messagerie?
M. Dutil: Dès que l'Assemblée nationale aura
décidé d'adopter la loi, que le lieutenant-gouverneur l'aura
sanctionnée, on va se mettre en marche. La mise en marche devra aller au
mois d'avril. Je pense que pour le début du prochain budget on devrait
être en opération. Il va falloir y aller avec toute notre ardeur.
J'ai l'impression qu'on va être prêts.
Mme Dupuis: Parce que, en fait, ce sont les mêmes
employés. Ils relèvent uniquement...
M. Dutil: Sauf qu'évidemment, ça apporte certaines
complications sur le plan administratif. Ça fait des regroupements. Il
faut établir nos tarifs parce que, là, il n'y avait pas de tarif,
c'était: Venez-vous-en, on va livrer la commande. Maintenant, il faut
qu'ils sachent exactement combien ça va leur coûter. Alors, on a
du travail à faire. On a bien l'intention de livrer la marchandise pour
le début du prochain budget.
Mme Dupuis: C'est ça. On pourra revenir à ce
moment-là, lors de l'étude des crédits.
M. Dutil: Oui, absolument. Mme Dupuis:
Éventuellement.
Le Président (M. Lemieux): Adopté, l'article
15?
Mme Dupuis: Oui. Parce qu'on ne parle pas du transport.
M. Dutil: Article 16.
Le Président (M. Lemieux): L'article 16.
M. Dutil: Oui, M. le Président. «Le fonds des
approvisionnements et services, en tant qu'il est affecté au financement
des biens et services autres que ceux fournis par le directeur
général des achats, continue le Fonds d'entretien et de
réparation des machines de bureau, le Fonds pour les équipements
informatiques et le Fonds des fournitures et de l'ameublement institués
par l'article 15.1 de la Loi sur le ministère des Approvisionnements et
Services, tel qu'il se lisait le jour précédant celui de
l'entrée en vigueur des dispositions du paragraphe 1 de l'article 4 de
la présente loi».
Alors, M. le Président, c'est le complément de 15.1 et je
pense que c'est pour s'assurer de la continuation légale des fonds que
l'on regroupe.
Mme Dupuis: C'est un article de concordance, je pense.
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté.
M. Dutil: «17. Les règlements pris en vertu de
l'article 7 de la Loi sur le ministère des Approvisionnements et
Services, tel qu'il se lisait avant d'être modifié par l'article 1
de la présente loi, demeurent en vigueur jusqu'à ce qu'ils soient
abrogés ou remplacés conformément à l'article
7.1.»
Alors, on veut éviter, avec cet article-là, d'avoir des
trous. C'est une mesure transitoire. Ça dissipe tous les doutes quant
à la légalité des règlements existant
actuellement.
Mme Dupuis: Êtes-vous obligé de faire ça pour
assurer la validité des règlements actuels?
M. Dutil: Si vous voulez, je peux vous faire venir M. Desmarais
qui va sûrement vous en convaincre en un temps deux mouvements.
Mme Dupuis: Oui? C'est simplement à titre d'information.
Si vous me dites que oui...
M. Dutil: Oui. On estime, pour qu'il n'y ait aucun doute sur la
légalité des transferts des règlements existant
actuellement et de tout, qu'il faut avoir cette mesure transitoire.
Mme Dupuis: C'est une précaution.
M. Dutil: Oui.
Mme Dupuis: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté? Oui.
M. Dutil: On a une petite modification au prochain article, M. le
Président. Si vous le permettez, on va la faire circuler.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement se lit comme suit:
L'article 18 du projet de loi est modifié par le remplacement, à
la première ligne, de «7.3 et» par
«à».
Voulez-vous que je répète? Vous en avez une copie?
Ça va? D'accord.
M. Dutil: La petite modification est simplement de dire: De 7.2
à 7.4, au lieu de 7.2, 7.3 et 7.4. «Les dispositions des articles
7.2 à 7.4 édictés par l'article 1 de la présente
loi s'appliquent à un organisme public, à compter de la date que
peut fixer le gouvernement pour chacun des organismes, mais au plus tard le 1er
avril 1993.»
Alors, c'est une disposition qui doit se lire avec l'article 7.1
proposé par l'article 1 du présent projet de loi. Ça a
pour effet de permettre la mise en application graduelle de la
réglementation relative à l'octroi des contrats par les
ministères ou organismes du gouvernement et entreprises du gouvernement,
et ce, par étapes, mais avec une date ne pouvant excéder le 1er
avril 1993. Il aurait été difficile de prévoir la mise en
application de la loi pour tous les ministères et organismes
visés par le rapport Bernard, et ce, compte tenu de la nature même
des différents organismes, de leur fonctionnement propre, de leur
particularité et des négociations qui devront
nécessairement être tenues avec ces derniers afin qu'ils puissent
modifier leur procédure interne et, s'il y a lieu, être
partiellement ou totalement exemptés en vertu de la présente
loi.
La disposition de l'article 18 permettra donc une application graduelle
de la loi avec une date limite ne pouvant excéder le 1er avril 1993. On
pense qu'il s'agit là d'un délai raisonnable, M. le
Président, pour s'assurer que tous les organismes seront inclus,
c'est-à-dire d'ici au 1er avril 1993. Mais je dois vous dire que notre
intention est, évidemment, d'essayer d'obtenir que ça se fasse le
plus rapidement possible pour chacun de ces organismes-là.
Mme Dupuis: Donc, il n'y a rien de particulier?
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Mme Dupuis: L'amendement est adopté. Oui. Il est
léger.
Le Président (M. Lemieux): L'article 18 tel
qu'amendé est-il adopté? Adopté. Nous allons passer
à l'article 19. On va avoir une question, probablement.
M. Dutil: Alors, un amendement similaire à celui que l'on
vient de déposer. La seule chose qui change, c'est qu'au lieu
d'écrire «article 18», on écrit «article
19». Et si on lit l'ensemble de l'article, M. le Président:
«Les dispositions de l'article 7 et 7.1 édictés par
l'article 1 de la présente loi, des articles 2 et 3 du paragraphe
2e de l'article 4, en tant qu'elles visent le Fonds du service
aérien gouvernemental ainsi que celles des articles 5 à 14 et 17
entrent en vigueur le... «Les dispositions - il faudra indiquer la date,
évidemment, de la sanction de la présente loi - des articles 7.2
à 7.4 édictés par l'article 1 de la présente loi,
du paragraphe 1° et 3° de l'article 4 du paragraphe 2° de ce
même article en tant qu'elles visent le Fonds du courrier et de la
messagerie ainsi que celles des articles 15, 16 et 18, entreront en vigueur aux
dates fixées par le gouvernement.»
Alors, encore là, c'est une brève transition pour nous
permettre de régler les problèmes administratifs, la tarification
et tout, et de les mettre en vigueur le plus tôt possible.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre, avant,
puisqu'on en est au dernier article, puisque vous aviez un inventaire des
avions tout à l'heure, avez-vous une idée du taux d'encadrement
qui existe au service aérien actuellement?
M. Dutil: C'est 10 %.
Le Président (M. Lemieux): II y a 10 % d'encadrement?
M. Dutil: En fait, je dirais que c'est plutôt de l'ordre de
10,6 %. C'est 23 sur 221, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Et le directeur du service
aérien, est-ce que c'est un «min» III, «min» II
ou «min» I?
M. Dutil: Un «min»?
Le Président (M. Lemieux): Administrateur.
M. Dutil: Ah bon!
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): Excusez, c'est un langage.
Administrateur IV, III, II ou I? Vous ne le savez pas pour le moment?
M. Dutil: Je ne le sais pas, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): O.K. ça va. Mme
Dupuis: Une petite question.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement... Oui,
Mme la députée?
Mme Dupuis: L'amendement, oui.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est adopté.
Ça va.
Mme Dupuis: II est long à lire. M. Dutil:
Ça, c'est l'amendement.
Le Président (M. Lemieux): Oui, l'amendement est
adopté.
Mme Dupuis: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée de
Verchères, la parole est à vous.
Mme Dupuis: En ce qui concerne l'article 19, je vois dans le
premier paragraphe de l'article 19 que ça s'adresse au Fonds du service
aérien et que ce sera effectif aussitôt que la loi sera
sanctionnée.
M. Dutil: Oui.
Mme Dupuis: Et que pour le Fonds du courrier et de la messagerie,
là, on leur donne le temps de s'ajuster.
M. Dutil: C'est ça.
Mme Dupuis: Pourquoi deux poids, deux mesures?
M. Dutil: C'est parce que le Fonds du service aérien
existe déjà et ce n'est qu'un transfert du ministère des
Transports à chez nous. On n'a pas à revoir les
procédures, à établir le fonds, à établir la
tarification et à faire toutes les démarches administratives que
ça implique. Tandis que, dans le cas des autres, ils n'existent pas. Le
Fonds du courrier et de la messagerie n'existe pas encore, il faut le
constituer et on a des questions administratives importantes à
régler avant. Alors, c'est pour ça que je vous mentionnais tout
à l'heure que, probablement aux alentours du 1er avril, on devrait
être en mesure de le mettre en vigueur, mais il faut faire ce
travail-là auparavant.
Mme Dupuis: II n'y avait pas de fonds comme tel?
M. Dutil: Non.
Mme Dupuis: Maintenant, est-ce que tous les employés du
Fonds du service aérien, aussitôt que la loi entrera en vigueur,
automatiquement, deviennent des employés du ministère?
M. Dutil: En fait, ils restent les employés du Fonds du
service aérien et sous l'autorité du ministère des
Approvisionnements et Services, au lieu d'être sous l'autorité du
ministère des Transports.
Mme Dupuis: De façon concrète, pour les
employés, ça change quoi dans leur vie quotidienne? Supposons que
je travaille à ce ministère-là, j'aimerais savoir.
M. Dutil: Rien. En fait, pour eux, c'est comme s'ils changeaient
de ministre. Surtout là. Le principal point qu'eux verront, c'est qu'ils
ont changé de ministre. Ce qui n'est pas rien, Mme la
députée.
Mme Dupuis: C'est un gain? Des voix: Ha,ha,
ha!
M. Dutil: Ce n'est pas ce que je voulais dire. Je voulais dire
que ce n'est pas rien en ce sens que, parfois, changer de ministre, pour des
fonctionnaires, c'est insécurisant.
Mme Dupuis: Oui, mais ça peut être perçu
comme un gain aussi, M. le ministre.
M. Dutil: Non, je pense que Mme la députée de
Verchères a peut-être interprété des paroles que je
n'ai pas dites. Je ne voudrais pas qu'on me prête de pareilles
paroles.
Le Président (M. Lemieux): On vous reconnaît
à votre juste mérite, M. le ministre.
Mme Dupuis: M. le ministre, il ne peut pas y avoir de confusion:
J'ai une voix de femme et c'est moi qui l'ai dit. Donc, c'est enregistré
comme tel. Combien d'employés, déjà?
M. Dutil: 221.
Mme Dupuis: 221. Ils sont avisés?
Le Président (M. Lemieux): Vous êtes certain que
ça n'amènera pas un nouveau plan de l'organisation
supérieure de votre ministère?
M. Dutil: Moi, à partir du moment où je deviens
ministre responsable du service aérien, je peux décider,
m'entendre avec mes gens, de réformes s'il y a lieu. Et si ces
réformes-là doivent être présentées à
l'Assemblée nationale je les présenterai; et si elles doivent
être présentées au gouvernement je les présenterai.
Mais je n'ai pas de démarches de faites en ce sens pour la raison que je
vous ai mentionnée tout à l'heure, par respect pour
l'Assemblée nationale qui, elle, aura à se prononcer si elle est
d'accord avec la loi ou non, d'abord et avant tout.
Mme Dupuis: Comme ça ne change rien dans leur quotidien,
il n'y a aucun inconvénient à ce qu'ils soient avisés la
journée même, parce qu'on ne peut pas les aviser... Ils sont
avisés?
M. Dutil: C'est-à-dire qu'ils savent qu'il y a une loi qui
a été déposée à l'Assemblée nationale
et que cette loi-là a pour objet de transférer le service
aérien du ministère des Transports aux Approvisionnements et
Services.
Mme Dupuis: ils sont prévenus.
Le Président (M. Lemieux): Ils le savent, Mme la
députée. Ils le savent.
M. Dutil: Oui, oui, évidemment. Je pense que le
ministère des Transports les a avisés avant le dépôt
de la loi même.
Le Président (M. Lemieux): Ils sont tous
avisés.
Mme Dupuis: Quand on dit que ça ne changera rien; des
fois, ça peut changer de quoi
dans la hiérarchie, non?
M. Dutil: Oui, évidemment. C'est en ce
sens-là...
Mme Dupuis: Pour les employés, oui. Il y a des
employés qui peuvent se trouver à perdre, à changer de
rang au niveau de la séniorité ou au niveau des années
d'ancienneté, non?
M. Dutil: Non. C'est-à-dire que, s'il y a des changements,
ce n'est pas dû au transfert. Ça peut être dû à
des décisions différentes du ministre des Approvisionnements et
Services par rapport au ministère des Transports, mais ce n'est pas
dû au transfert lui-même.
Mme Dupuis: Mais ce n'est pas dû au transfert. Ils ne
changent pas de bureau.
M. Dutil: Non.
Mme Dupuis: Ils restent dans les mêmes focaux où ils
sont actuellement et tout.
Le Président (M. Lemieux): J'ai l'impression qu'ils
passent du primaire au cégep avec M. le ministre.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Dupuis: Ils sautent l'étape du secondaire,
là.
Des voix: Ha, ha, ha! M. Dutil: Je suis un peu...
Le Président (M. Lemieux): Ils sautent le secondaire, M.
le ministre.
M. Dutil: ...insulté, M. le Président, que vous
n'ayez pas dit "à l'université", mais en tout cas!
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 19 - c'est
énorme, M. le ministre - est adopté, Mme la
députée?
Mme Dupuis: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Alors, adopté sur
division, tel qu'amendé. Est-ce que le titre du projet de loi 180, Loi
modifiant la Loi sur le ministère des Approvisionnements et Services -
l'université, ce sera pour après - et d'autres dispositions
législatives, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): II y a une motion de
renumérotation? Est-ce que vous pourriez nous faire une motion de
renumérotation, M. le député de Beauce-Nord?
M. Audet: Alors, je fais motion, M. le Président, pour
que...
Mme Dupuis: Non, c'est sur division.
M. Audet: ...le projet de loi soit renuméroté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que la motion est
adoptée?
Mme Dupuis: Sur division.
Le Président (M. Lemieux): C'est une motion de
renumérotation.
Mme Dupuis: Sur le projet de loi 180, sur division.
Le Président (M. Lemieux): O.K. Mais la motion de
renumérotation, elle est adoptée? Adopté, ça va.
Est-ce que le projet de loi 180, Loi modifiant la Loi sur le ministère
des Approvisionnements et Services et d'autres dispositions législatives
est adopté dans son ensemble?
M. Dutil: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté.
Mme Dupuis: Sur division.
Le Président (M. Lemieux): Adopté sur division.
Alors, nous allons suspendre nos travaux quelques minutes et je remercie les
membres de cette commission parlementaire. M. le ministre et Mme la
députée, avez-vous un petit mot de la fin?
M. Dutil: Oui, moi également, je voudrais remercier les
membres de la commission. Je pense que ça s'est déroulé
très correctement. Nous avons pu discuter, échanger et bonifier
quelque peu le projet de loi. Ce sera une bonne loi. Je n'ai qu'un regret, je
n'ai pas pu convaincre la députée de Verchères de voter
pour le projet de loi!
Mme Dupuis: Oui, j'aurais aimé, mais disons que la
démonstration n'est pas faite qu'on puisse arriver à rentabiliser
vraiment. Ce n'est pas évident, dans le projet de loi, la
nécessité ou les buts visés. Forcément, quand on
fait un changement comme celui-là, c'est l'avenir qui va le
démontrer. Peut-être que, oui, j'aurais dû l'adopter
à l'unanimité, mais, pour le moment, ce n'est pas évident
que ce sera plus rentable, qu'on aura les mêmes services aux mêmes
coûts. J'espère que oui. Si on fait une loi comme celle-
là, c'est pour rentabiliser les services et donner de meilleurs
services aux citoyens au meilleur coût possible. Je pense que c'est le
but de la loi, d'après les explications du ministre. C'est pour ces
raisons que c'est adopté sur division. Mais disons surdivision
amicale.
Le Président (M. Lemieux): Sur division amicale. Disons
que c'est très très positif.
Alors, la commission vous remercie. Nous suspendons nos travaux
jusqu'à 20 heures, ce soir.
(Suspension de la séance à 16 h 54)
(Reprise à 20 h 8)
Projet de loi 401
Le Président (M. Després): La commission du budget
et de l'administration est réunie afin de poursuivre l'étude
détaillée du projet de loi 401, Loi modifiant les régimes
de retraite des secteurs public et parapublic. Nous étions rendus
à l'article 46. Avant - excusez-moi, M. le ministre - il faudrait
peut-être demander au secrétaire de la commission s'il y a des
remplacements ce soir.
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Gobé
(LaFontaine) remplacera M. Camden (Lotbiniè-re).
Le Président (M. Després): Très bien. M. le
ministre, article 46. La parole est à vous.
Loi sur le régime de retraite des
employés du gouvernement et des organismes publics (suite)
M. Johnson: M. le Président, on a vu cette disposition
dans le régime de retraite de certains enseignants, je crois, un peu
plus tôt et, dans le régime de retraite des fonctionnaires plus
tard, on le verra. Alors, comme les commentaires l'indiquent, on prévoit
que les règlements en vertu des dispositions relatives à la mise
à la retraite de façon progressive peuvent avoir effet, au plus,
12 mois avant leur adoption, étant donné que les conditions de
travail qui concernent ces dispositions font l'objet de
négociations.
Mme Marois: Ça va.
Le Président (M. Després): L'article 46 est
adopté?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Després): J'appelle maintenant
l'article 47. M. le ministre.
M. Johnson: Ici, c'est véritablement de l'harmonisation
avec la loi C-52 qui nous invite a supprimer la possibilité de
prolonger, au-delà du 1er septembre 1992, les mesures relatives à
une retraite anticipée qui sont prévues au RREGOP. À
chaque cas, si nos collègues le souhaitent, M. Sanschagrin, qui
m'accompagne, est disponible pour des explications.
Mme Marois: J'aimerais bien, peut-être, qu'on obtienne
quelques explications sur cet article-là.
M. Sanschagrin (Michel): Michel Sanschagrin. Les dispositions de
la réforme fiscale font en sorte maintenant, avec les nouvelles
méthodes de calcul des espaces possibles de contribution à un
REER, qu'il est impossible pour un régime de retraite d'accorder des
années de contribution qui n'ont pas vraiment été des
années de participation, donc, des années fictives, si on veut.
Les mesures temporaires de retraite anticipée avaient ça comme
avantage, c'est-à-dire qu'elles permettaient à quelqu'un, par
exemple, qui avait 62 ans et quelques années de service de pouvoir
partir à la retraite en lui créditant immédiatement les
années de service qui lui manquaient pour se rendre à 65 ans.
Donc, on se ramassait avec une personne qui avait jusqu'à trois ans de
plus de service à son crédit que les années qu'elle avait
réellement faites.
L'effet secondaire de ça était d'augmenter la prestation
moyenne qu'on donnait au cours de la carrière d'un individu à un
niveau supérieur à 2 % qui est le maximum prévu par la
réforme fiscale. Donc, par la loi C-52, le gouvernement
fédéral est venu abolir cette possibilité-là ou
interdire cette pratique-là aux régimes de retraite. Il faut donc
l'enlever. Et, après discussion avec les gens du ministère des
Finances au fédéral, il a été convenu qu'on pouvait
laisser cette disposition, qui existe actuellement, qui a été
négociée de cette façon-là, jusqu'au 1er septembre
1992 sans difficulté. Par contre, comme on le verra plus loin, une autre
mesure a dû être abrogée, doit se terminer le 31
décembre 1991.
Mme Marois: Et ça, ça concerne évidemment
les régimes de retraite des employés du gouvernement et des
organismes publics? C'est cette section-là. Dans le fond, c'est un
avantage qu'ils avaient. Enfin, un avantage ou une espèce de
règle qui n'était pas prévue. On réduit à ce
moment-là; ça amène une certaine réduction de la
prestation par rapport à ce qu'on a connu dans le passé, si je
comprends bien?
M. Sanschagrin: C'est une mesure qui a été
négociée en 1987 sur une base temporaire, c'est-à-dire
qu'on a consacré des sommes. Ça a été
financé aussi à l'extérieur du régime de retraite,
il y a eu une comptabilité distincte de cette mesure-là, et on en
suivait l'évolution, parce qu'il y a des coûts rattachés
aux années de ser-
vice qui sont créditées de cette façon-là.
À la dernière négociation, en 1989, on avait reconduit,
puisqu'il restait un solde. Il y avait aussi une possibilité, qui
existait à l'intérieur de la loi, de poursuivre, de continuer
cette mesure-là au-delà de septembre 1992, si jamais il y avait
encore des crédits disponibles ou qu'on en dégageait dans le
contexte de la prochaine négociation. Mais, compte tenu que la
période de fin était déjà prévue au 1er
septembre 1992, on ne fait que dire ici qu'on ne pourra pas aller
au-delà de septembre 1992 et, éventuellement, lors d'une
prochaine négociation, les parties devront regarder ce qu'il y a lieu de
faire après cette date-là.
Mme Marois: D'accord.
M. Sanschagrin: Ça vaut également pour les
personnes qui avaient... Il y a deux mesures, effectivement: il y a les 62 ans
d'âge et 2 années de service et il y aura, éventuellement,
comme on le verra plus loin, la possibilité pour un cadre de partir
à 58 ans et 28 ans de service et d'avoir accès aux mêmes
avantages aussi, c'est-à-dire un crédit jusqu'à
concurrence de 3 ans, un crédit de service.
Mme Marois: Ça va.
Le Président (M. Després): L'article 47 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 48, M. le ministre.
M. Johnson: De concordance, M. le Président.
Le Président (M. Després): Mme la
députée de Taillon a-t-elle des questions?
Mme Marois: Attendez un petit peu. Ça allait bien quand la
concordance, nous l'avions étudiée il y a une heure, mais,
là, nous l'avons étudiée il y a quelque 24 heures. C'est
juste pour voir si ma mémoire ne me fait pas défaut. D'accord,
ça va.
Le Président (M. Després): L'article 48 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 48.1. Il y a un amendement, je
pense, M. le ministre.
M. Johnson: Oui, M. le Président. Insérer,
après l'article 48 du projet de loi, le suivant: «48.1 L'article
130 de cette loi est modifié par l'insertion, dans la dernière
ligne et après ce qui suit: "98", de ce qui suit: "et pour la partie du
service qui était crédité en vertu du régime de
retraite de certains enseignants et qui est crédité au
présent régime en vertu du quatrième alinéa de
l'article 10.1 ainsi qu'à l'égard des bénéfices ou
avantages visés à cet alinéa".»
Mme Marois: Oui. Ça aussi, c'est une concordance avec
l'article 31.
M. Johnson: Oui. Avec le papillon que nous avions apporté
à 31.
Mme Marois: Oui, ça va.
Le Président (M. Després): Ça va.
Mme Marois: Oui, adopté.
Le Président (M. Després): Donc, l'article 48.1 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 49. M. le ministre.
M. Johnson: C'est un changement de vocabulaire, ici, où on
parie maintenant de «différer», lorsqu'on parie du
congé sabbatique à traitement différé. Il faudrait
encore que le vocabulaire s'ajuste. Alors, on voit que le texte actuel
prévoit qu'une personne, dans le cadre d'une entente avec son employeur,
«qui a accepté de ne recevoir qu'une partie», il fallait
plutôt dire, comme on l'amène ici, «qui a accepté de
différer une partie de son traitement», etc.
Mme Marois: Et c'est toute personne qui, dans le cadre d'une
entente avec son employeur, a accepté de différer.
M. Johnson: C'est ça.
Mme Marois: Ça va, c'est de la concordance.
Le Président (M. Després): L'article 49 est
adopté. Article 50. Il y a amendement.
M. Johnson: II y a un papillon, M. le Président, oui.
Le Président (M. Després): Oui, M. le
ministre.
M. Johnson: Un amendement qui se lit ainsi: Insérer,
à la fin du premier alinéa de l'article 194 remplacé par
le paragraphe 1° de l'article 50 du projet de loi, ce qui suit: «,
lequel pourcentage correspond à celui prévu à l'entente
pour établir la partie non différée du traitement. Lorsque
le traitement excède le traitement admissible nécessaire pour
atteindre le plafond des prestations déterminées applicables pour
chaque année en vertu de la Loi de l'impôt sur le revenu (Lois du
Canada), ce pourcentage s'applique sur ce traitement admissible».
Le Président (M. Després): Mme la
députée de Taillon.
Mme Marois: Oui, c'est parce que je n'avais pas devant moi le
texte de l'amendement.
Le Président (M. Després): O.K. Excusez.
Mme Marois: Ça m'apparaît correct.
M. Johnson: C'est de la concordance, à chaque fois qu'on
introduit. On continue à introduire...
Mme Marois: Oui, c'est ça, des concordances.
M. Johnson: ...ce nouveau plafond à l'aide fiscale, alors,
évidemment...
Mme Marois: De la sédimentation, quoi!
M. Johnson: ...on introduit la notion un peu partout.
Mme Marois: Bon, ça va. Adopté.
Le Président (M. Després): O.K. L'amendement est
adopté. Donc, l'article est adopté tel qu'amendé.
M. Johnson: C'est ça.
Le Président (M. Després): L'article 51, M. le
ministre.
M. Johnson: Ce nouvel article, M. le Président, consiste
à introduire dans la Loi sur le RREGOP une disposition qui
précise que la mesure relative à la retraite anticipée a
effet jusqu'au 31 décembre 1991, conformément aux règles
de la réforme fiscale. Alors, là, c'est vraiment de la
concordance.
Mme Marois: Oui.
Le Président (M. Després): Adopté. L'article
52.
M. Johnson: Là aussi, prolongation des règles
applicables à la retraite anticipée. Cette prolongation ne sera
pas possible au-delà du 1er septembre prochain, soit 1992, pour les
mêmes raisons qui ont été évoquées tout
à l'heure, qui concernent, ici, les employés de niveau non
syndicable...
Mme Marois: C'est la même règle...
M. Johnson: ...qui bénéficient jusqu'à cette
date du régime. C'étaient les syndiqués tout à
l'heure.
M. Sanschagrin: Tantôt, on avait les syndiqués de 62
ans. Là, on a les non-syndicables de 58-28.
M. Johnson: Bon, voilà.
Mme Marois: Est-ce que je peux entendre?
M. Johnson: Tout à l'heure, ça visait les
syndiqués qui avaient 62 ans d'âge et, là, ça vise
nos employés de niveau non syndicable qui ont 58 ans d'âge et 28
ans de service.
Mme Marois: Ça va.
Le Président (M. Després): L'article 52 est
adopté. Donc, j'appelle l'article 53. M. le ministre, la parole est
à vous.
M. Johnson: De concordance ici, M. le Président, avec
l'article précédent.
Le Président (M. Després): Est-ce que l'article 53
est adopté?
Mme Marois: Oui.
Le Président (M. Després): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 54. M. le ministre.
Mme Marois: C'est la même chose, c'est de la concordance,
ça aussi?
M. Johnson: Oui, il y a eu deux cas de cette nature, qui visaient
la même chose, hier, deux articles qui visaient ce même objet.
Mme Marois: Oui, ça va. Pas de problème!
Adopté.
Le Président (M. Després): L'article 54 est
adopté. Article 55. Il y a amendement, papillon.
M. Johnson: Un amendement, M. le Président, qui se lit
ainsi: 1° supprimer, dans la cinquième ligne du deuxième
alinéa de l'article 220.1 proposé par l'article 55 du projet de
loi, le mot «actuellement»; 2° insérer, après le
deuxième alinéa de l'article 220.1 proposé par l'article
55 du projet de loi, l'alinéa suivant: «En outre, les sommes
payées en vertu de ce régime sont incessibles et insaisissables.
Toutefois, elles ne sont insaisissables qu'à concurrence de 50 % s'il
s'agit de l'exécution du partage entre époux du patrimoine
familial ou du paiement d'une dette alimentaire ou d'une prestation
compensatoire.»
Mme Marois: Pourquoi enlever «actuellement» dans
l'amendement? Parce que l'amendement qui est proposé, c'est qu'on
enlève au projet de loi qui est devant nous, à l'article 220.1...
On dit: Le gouvernement peut établir à l'aide de
catégories d'employés... Est-ce que c'est ça? Le 2e
alinéa, c'est ça. On dit: À cet effet, le gouvernement
peut rendre applicables à ce régime, en tout ou en partie, les
règles actuellement prévues.
M. Sanschagrin: C'est qu'éventuellement ces règles,
qui touchent le partage du patrimoine
familial, si ma mémoire est bonne, peuvent évoluer dans le
temps et on ne voudrait pas, en introduisant le mot
«actuellement»...
Mme Marois: Ah oui!
M. Sanschagrin: ...qui fait référence à la
date de modification de l'article...
Mme Marois: Donc, vous vous référez tout simplement
au chapitre et au titre du...
M. Sanschagrin: Effectivement. Et, donc, s'il y a des
amendements, ils s'appliqueront aussi à ce qui...
Mme Marois: Ça va pour celui-ci.
M. Johnson: Sans référence temporelle.
Mme Marois: Oui, voilà. On enlève la
référence temporelle. Ça va pour cet amendement-là.
L'autre. Je pense que ça va. Je comprends assez bien.
Le Président (M. Després): Est-ce que l'amendement
est adopté?
Mme Marois: «...elles ne sont insaisissables qu'à
concurrence de 50 %», vous l'insérez où? Après le 2e
alinéa.
M. Johnson: Après l'alinéa dont on vient de
discuter, où on retrouvait le mot «actuellement».
Le Président (M. Després): Ça va? Mme
Marois: Oui.
Le Président (M. Després): Donc, l'amendement est
adopté et l'article est adopté tel qu'amendé. J'appelle
l'article 56. M. le ministre.
Mme Marois: L'article, on ne l'avait pas vu. C'est l'article
220.1. On avait vu les amendements, on n'avait pas vu l'article.
Le Président (M. Després): O.K. Allons-y point par
point, à ce moment-là.
Mme Marois: Oui, allons-y sur l'article.
Le Président (M. Després): Revenons à
l'article 55. Le point 220.1 est adopté tel qu'amendé.
M. Johnson: Là, c'est le texte central.
Mme Marois: L'article 220.1. C'est-à-dire que non. On a
accepté les amendements, mais on n'avait pas accepté l'article
amendé. J'aimerais ça qu'on me donne un petit peu une
explication.
Le Président (M. Després): M. le ministre.
M. Johnson: C'est le pendant de la règle qui plafonne
l'aide à la retraite au point de vue fiscal pour le cas des
régimes qui prévoient l'accumulation de crédits d'or,
au-delà des 2 % par année, quitte à défoncer
éventuellement le plafond en numéraire. Ça permet ici de
mettre sur pied des régimes de prestations supplémentaires. On
parlait hier des députés. Le projet de loi d'harmonisation,
toutes choses étant égales, devrait prévoir un
régime de base plus un régime supplémentaire. C'est la
même chose pour le groupe de quelques centaines de personnes dont on
parlait hier, les hauts administrateurs du gouvernement du Québec, qui
ont également un régime de retraite qui dépasse ce plafond
de la réforme fiscale. C'est vrai pour les juges, pour les trois groupes
en cause. C'est ça. C'est la disposition habilitante de base.
Mme Marois: Ça va.
Le Président (M. Després): Donc, l'article 55 est
adopté.
Mme Marois: Les articles 55 et 220.1.
Le Président (M. Després): L'article 220.1 est
adopté. M. le ministre.
M. Johnson: L'article 220.2 prévoit l'obligation de faire
préparer une évaluation actuarielle à l'égard du
régime de prestations supplémentaires dont on vient de
parler.
Mme Marois: Ça va. Pas de problème.
Adopté.
Le Président (M. Després): Ça va? L'article
220.2 est adopté. J'appelle maintenant l'article 56. M. le ministre.
M. Johnson: À l'article 56, on prévoit donc
ajouter, à la liste des gens qui sont couverts par le RREGOP ou qui sont
exclus du RREGOP, en l'occurrence, que les employés de la STQ, la
Société des traversiers du Québec, qui participent au
régime de retraite du Syndicat canadien des officiers de la marine
marchande ou au régime du Syndicat international des marins canadiens,
ne sont pas visés par le RREGOP. Ils ont déjà des
conditions de retraite.
Mme Marois: Ce qu'on ne lit pas, là, et qui fait
référence à certains paragraphes, c'est ce que cela dit:
c'est que ça les exclut du régime.
M. Johnson: Ça les exclut, oui. L'article, c'est le texte
proposé, évidemment: L'annexe II de la loi est
modifiée...
Mme Marois: Oui, ça, je le vois, oui.
M. Johnson: ...en remplaçant les deuxième et
troisième lignes du paragraphe 2°.
Mme Marois: C'est pour ça que je dis qu'il faut vraiment
que quelqu'un nous l'explique parce que, sans ça, en le lisant, ce n'est
pas du tout limpide. Ça pourrait les inclure ou les exclure. Mais,
évidemment, la référence au paragraphe 2°...
M. Johnson: L'annexe II s'intitule: Employés et personnes
visés par le régime.
Mme Marois: Oui, c'est ça.
M. Johnson: «1. les employés des organismes
suivants.» Alors là, il y en a des tonnes dans les centres
d'accueil et tout.
Mme Marois: Oui. Tous les centres d'accueil et centres
hospitaliers.
M. Johnson: Voilà. Les écoles, les villas, tout ce
que vous voulez, les foyers...
Mme Marois: Foyers, corporations, hôpitaux.
M. Johnson: Hôpitaux. «2. Les employés de la
Société des traversiers du Québec...
Mme Marois: C'est ça.
M. Johnson: ...à l'exception des mécaniciens...
Mme Marois: Des mécaniciens.
M. Johnson: ...accrédités à la "Canadian
Marine Officers Union".» Et là, on remplace...
Mme Marois: On remplace ça. M. Johnson: ...ces
lignes-là... Mme Marois: Je le vois là.
M. Johnson: ...par les employés de la
Société des traversiers du Québec.
Mme Marois: C'est ça. Dans le fond, c'est ce que j'avais
compris.
M. Johnson: On enlève les mots «des
mécaniciens accrédités à la "Canadian Marine
Officers Union".»
Mme Marois: On remplace des mots anglais par des mots
français, quasiment.
M. Johnson: ...par les mots «de ceux qui participent au
régime de retraite du Syndicat canadien des officiers de la marine
marchande ou du Syndicat international des marins canadiens».
Mme Marois: Oui, c'est ça.
M. Johnson: C'a connu des traductions, je présume, ces
organismes-là depuis que ça existe.
Mme Marois: C'est ça.
M. Johnson: Et on l'élargit parce qu'il s'agit de deux
régimes différents, là, je présume. On exclut
vraiment les participants à ces régimes-là et non les
membres du syndicat accrédité auprès du Syndicat des
officiers de la marine marchande.
Mme Marois: Ça va.
Le Président (M. Després): L'article 56 est
adopté. L'article 57. Il y a papillon.
Loi sur le régime de retraite des
enseignants
M. Johnson: II y a amendement, M. le Président: Remplacer
les troisième et quatrième lignes de l'article 57 du projet de
loi par ce qui suit: «lois de 1990, est de nouveau modifié: 1°
par le remplacement, dans la première ligne du paragraphe 3°, des
mots "agent de la paix" par le mot "employé"; 2° par l'addition,
à la fin, du paragraphe suivant».
Mme Marois: II faudrait voir le texte de base.
M. Johnson:...
Mme Marois: Oui. Il est là, ici. Ça voudrait
dire... On lit «qui est un agent de la paix visé par le
régime de retraite des agents de la paix en services
correctionnels». Puis «qui est un employé visé par le
régime de retraite des agents de la paix en services
correctionnels»?
Le Président (M. Després): M. Sanschagrin, s'il
vous plaît.
M. Sanschagrin: On a vu plus tôt, quand on a regardé
le régime de retraite des agents de la paix en services correctionnels,
qu'en plus des agents de la paix, sont maintenant couverts par ce régime
les cadres intermédiaires qui font partie des fédérations,
plus les employés de l'institut Pinel. Ces gens-là ne sont pas
des agents de la paix. Donc, on ne peut plus se référer au terme
«agent de la paix».
Mme Marois: Au terme «agent de la paix».
M. Sanschagrin: II faut plutôt utiliser
«employé».
Mme Marois: Ça va, adopté.
Le Président (M. Després): Donc, l'amendement est
adopté. L'article 57 est adopté, tel qu'amendé. L'article
58, M. le ministre.
M. Johnson: Oui, bien, là, c'est de la concordance.
Mme Marois: Oui, ça va, adopté.
Le Président (M. Després): Adopté. Article
59.
Mme Marois: Ça, c'est la même chose, c'est de la
concordance.
M. Johnson: Demande de rachat, congé sans traitement.
Le Président (M. Després): Donc, adopté.
L'article 59 est adopté. L'article 60, M. le ministre. (20 h 30)
M. Johnson: On a déjà parlé des
congés de maternité un peu plus tôt, hier.
Mme Marois: Oui.
M. Johnson: II s'agit, là aussi, d'une concordance. On
recommence le même scénario, là. On vient de changer de
régime. On est maintenant dans le RRE.
Mme Marois: Oui, c'est ça, le Régime de retraite
des enseignants.
M. Johnson: Depuis quelques instants.
Le Président (M. Després): Oui, avec l'article
57.
Mme Marois: Voilà!
Le Président (M. Després): Donc?
Mme Marois: Ça va.
Le Président (M. Després): Adopté. L'article
60 est adopté. L'article 61.
M. Johnson: Concordance avec l'article
précédent.
Le Président (M. Després): L'article est-il
adopté?
Mme Marois: Oui.
Le Président (M. Després): L'article 62.
M. Johnson: Plafonnement du traitement admissible, une
disposition clé de la réforme de l'aide fiscale.
Le Président (M. Després): Adopté? Mme
Marois: Adopté.
Le Président (M. Després): Adopté. L'article
63.
M. Johnson: II y a un amendement, M. le Président, qui se
lit ainsi: Insérer, dans la troisième ligne de l'article 63 du
projet de loi et après le mot «service» le mot
«créditées» - féminin pluriel, pour la
transcription, M. le Président.
Le Président (M. Després): C'est très bien,
M. le ministre, de préciser.
M. Johnson: Ça évite des appels à mon
bureau. Ça arrive à l'occasion, quand les gens nous citent:
«Qu'est-ce que vous avez dit, exactement?»
Mme Marois: C'est ça, quel était...
M. Johnson: Ça vient d'où, où est votre
source, ça sort d'où, c'est marqué où, est-ce que
c'est féminin ou masculin, pluriel ou singulier?
Le Président (M. Després): On veut faire une
information claire et précise, M. le ministre.
M. Johnson: II le faut.
Mme Marois: Des années de service... être
créditées... Troisième ligne de l'article 63.
M. Johnson: Mais là on vient d'avoir un échange qui
va retarder la transcription.
Le Président (M. Després): Est-ce que
l'amendement...
Mme Marois: Tout à fait. Attendez un peu, je veux juste le
lire, là, avec l'amendement, juste pour me retrouver.
Le Président (M. Després): Pas de problème,
prenez votre temps.
Mme Marois: Je pense que ça va.
Le Président (M. Després): L'amendement est
adopté. Donc, l'article 63 est adopté tel qu'amendé.
J'appelle maintenant l'article 64. M. le ministre.
M. Johnson: Oui, M. le Président. Insérer, dans la
troisième ligne de l'article 64 du projet de loi et après le mot
«service», le mot «créditées» - encore
une fois féminin, pluriel.
Mme Marois: Ça va, pas de problème.
Le Président (M. Després): L'article 64 est
adopté. L'article 65. On n'avait pas...
Mme Marois: ...donc ça, s'il vous plaît.
M. Johnson: M. Sanschagrin, si vous voulez bien.
M. Sanschagrin: On a vu hier, dans le cas du RREGOP...
Le Président (M. Després): On s'excuse, mais M. le
secrétaire de la commission vient de me mentionner qu'à l'article
64 nous avions...
M. Johnson: On n'a pas adopté l'article tel
qu'amendé?
Mme Marois: On l'avait adopté. M. Johnson: Oui,
O.K.
Mme Marois: C'est parce que c'était le même que
l'article avant.
M. Johnson: On a adopté l'amendement puis l'article tel
qu'amendé.
Le Président (M. Després): On a tout fait en
même temps. Donc, là, c'est précisé. O.K., ça
va. L'article 65, excusez. M. Sanschagrin, la parole est à vous.
M. Sanschagrin: On a vu hier, dans le cadre du RREGOP, que le
programme de retraite progressive permet à quelqu'un de réduire
quelques années avant la retraite son temps de travail...
Mme Marois: Oui
M. Sanschagrin: ...mais de continuer d'accumuler le même
service au régime de retraite. Cet amendement-là, comme celui du
RREGOP, a pour effet de permettre à un employé qui n'aurait pas
accumulé le service, selon les estimations préliminaires qui
avaient été faites, de poursuivre...
Mme Marois: De l'accumuler dans les... Ça va.
M. Sanschagrin: ...jusqu'à ce qu'il ait
accumulé.
Mme Marois: ...qu'il atteigne l'objectif qui avait
été fixé au départ.
M. Sanschagrin: C'est ça.
Mme Marois: Oui, ça va. Je me souviens très bien de
l'explication.
Le Président (M. Després): Donc l'article 65 est
adopté.
Mme Marois: Oui.
Le Président (M. Després): L'article 66. M. le
ministre.
M. Johnson: De concordance. Mme Marois: Oui.
M. Johnson: On resouligne ici que ce sont des dispositions qui
sont négociées, alors les règlements qui sont pris en
vertu de ces dispositions sur la retraite de façon progressive peuvent
avoir effet au plus 12 mois avant leur adoption.
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Després): Adopté. L'article
67, il y a un amendement.
M. Johnson: II y a un amendement, M. le Président, oui:
Insérer, à la fin de l'alinéa proposé par l'article
67 du projet de loi le mot «créditées» -
féminin pluriel - toujours.
Mme Marois: Oui, ça va.
Le Président (M. Després): L'amendement est
adopté. L'article 67 est adopté tel qu'amendé. L'article
68.
M. Johnson: Concordance, M. le Président.
Mme Marois: On l'avait au tout début du projet de loi qui
est revenu aux différents régimes. C'est ça? Oui,
l'article 2. Adopté.
Le Président (M. Després): Donc, adopté.
L'article 69, il y a un amendement.
Mme Marois: Oui, il y a un amendement.
M. Johnson: Oui, M. le Président. Remplacer ce qui suit le
paragraphe 1° de l'article 34 proposé par l'article 69 du projet de
loi par ce qui suit: «2° Le montant obtenu en multipliant le
traitement admissible moyen par 2 % par année de service
créditée après le 31 décembre 1991. Toutefois, ce
montant ne peut excéder celui qui est obtenu en additionnant les
montants suivants: «a) le montant obtenu en multipliant le plafond des
prestations déterminées, applicable pour l'année de la
prise de la retraite et établi en vertu de la Loi de l'impôt sur
le revenu (Lois du Canada), par le nombre d'années de service
créditées postérieures au 31 décembre 1991 ;
«b) le montant obtenu en calculant la réduction prévue
à l'article 38 en ne tenant compte que des années de service
créditées
postérieures au 31 décembre 1991. «Pour
l'application du premier alinéa, les années de service
créditées de l'enseignant sont prises en considération
jusqu'à concurrence de 35.»
Mme Marois: Là, je pense que ça serait utile
d'avoir quelques explications.
Le Président (M. Després): Donc, l'amendement est
adopté. L'article...
Mme Marois: Non, non, non. Le Président (M.
Després): Ah!
Mme Marois: J'ai dit que ça serait utile d'avoir quelques
explications.
Le Président (M. Després): Vous voulez des
explications. Excusez cette rapidité du président, Mme la
députée de Dorion.
Mme Marois: Je veux bien saisir. Oui, le président est un
peu vite sur ses patins.
Le Président (M. Després): C'est ce que je vous
disais.
Mme Marois: Expliquez-moi généralement, là,
l'article.
M. Sanschagrin: Pour le service, avant 1992, là, on
crédite 2 % par année, sans tenir compte du maximum prévu
en vertu de la loi fiscale, de 1722 $. Et à compter de 1992, à ce
moment-là, on peut créditer 2 % du traitement moyen, mais
jusqu'à concurrence du fameux montant de 1722 $, auquel on ajoute, comme
on avait vu dans le RREGOP, la réduction pour le régime de
rentes.
Mme Marois: Oui, parce qu'il y a une intégration,
là.
M. Sanschagrin: Qui est l'article 38, là, le montant, qui
est la réduction prévue en vertu de... On peut ajouter aux 1722 $
pour tenir compte de la prestation initiale. Et, lorsque la personne atteint 65
ans, on va enlever cette réduction-là pour retrouver les fameux
1722 $, soit la prestation à 65 ans, la prestation maximale possible
à 65 ans.
Mme Marois: Parce que là, avant 65, il y a
intégration avec le régime de rentes, c'est ça?
M. Sanschagrin: C'est que, tant que la personne n'a pas 65 ans,
on peut ajouter au plafond de 1722 $ le montant qui correspond à la
réduction qu'on fera subséquemment. Donc, c'est-à-dire que
si une personne a une année de service et qu'elle est au salaire
maximum...
Mme Marois: Oui.
M. Sanschagrin: ...la prestation qu'elle a droit de recevoir
avant l'âge de 65 ans, c'est 1722 $.
Mme Marois: C'est ça.
M. Sanschagrin: ...plus un montant d'environ 200 $ qui correspond
au montant qu'on lui enlèvera à 65 ans, lorsqu'on
intégrera avec la rente du Régime de rentes du Québec pour
l'année en question.
Mme Marois: O.K.
M. Sanschagrin: Donc, avant 65 ans, cette personne-là
aurait droit à un montant légèrement supérieur
à 1900 $, mais qui deviendra, du fait de la réduction à 65
ans, le maximum, c'est-à-dire 1722 $.
Mme Marois: 1722 $.
M. Sanschagrin: Donc, c'est pour ça qu'on a la somme de
deux éléments, et le plafond plus l'intégration avant 65
ans, qui est la prestation initiale. Et un article, plus loin, vient dire
qu'à 65 ans on réduit ce montant-là de la
réduction.
Mme Marois: D'accord. Ça va. Alors, l'amendement...
Le Président (M. Després): Donc, l'amendement est
adopté. L'article est adopté tel qu'amendé. L'article 70,
M. le ministre.
M. Johnson: C'est la troisième fois qu'on voit un article
de cette nature.
Mme Marois: De cette nature.
M. Johnson: On l'a vu dans les deux autres régimes
là, pour les agents de la paix, et dans le RREGOP.
Mme Marois: C'est exactement les mêmes critères, les
mêmes règles? Il n'y a aucune...
M. Sanschagrin: C'est toujours les mêmes plafonds...
Mme Marois: ...différence par rapport à la
discussion qu'on a eue?
Le Président (M. Després): L'article 70 est
adopté?
Mme Marois: Oui.
Le Président (M. Després): L'article 71.
M. Johnson: Concordance avec l'article
précédent, M. le Président.
Le Président (M. Després): Mme la
députée de Taillon.
Mme Marois: 35 années... Oui, d'accord. Adopté.
Le Président (M. Després): Adopté. L'article
72. Il y a un amendement, M. le ministre?
M. Johnson: Oui, M. le Président, qui se lit ainsi:
Supprimer, dans la deuxième ligne du paragraphe 2° proposé
par le paragraphe 1° de l'article 72 du projet de loi, les mots «ou
plus».
Mme Marois: J'espère que vous faites des guides
d'explication simplifiés.
Le Président (M. Després): L'amendement est-il
adopté?
Mme Marois: Attendez un peu, là. Il faut que je le situe.
J'essaie au moins de voir où il se place dans l'article pour me sentir
à l'aise ensuite.
M. Johnson: Oui. Alors, page suivante, dans le 2°,
là...
Mme Marois: Oui. C'est ça... M. Johnson:
Deuxième ligne... Mme Marois: 80 ou plus?
M. Johnson: On enlève les mots «ou plus». On
enlève ces deux mots-là.
Mme Marois: Pourquoi les enlever, «ou plus»?
M. Johnson: Bien, parce que là, comme le commentaire
l'indique, le libellé...
Mme Marois: Oui...
M. Johnson: ...se réfère à une
réduction qui est calculée à partir de la date à
laquelle l'âge plus les années de service...
Mme Marois: ...égalent 80...
M. Johnson: ...totalisent 80 ou plus.
Mme Marois: Oui.
M. Johnson: Alors, si la réduction s'opère à
partir de 80, c'est superflu, même...
Mme Marois: Oui, c'est ça. Oui, d'accord.
M. Johnson: ...en français, logiquement, de parler de 80
ou plus.
Mme Marois: Ça va.
M. Johnson: On vient de l'attraper.
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Després): L'amendement est
adopté. L'article 72 est adopté tel qu'amendé. L'article
73. M. le ministre.
Mme Marois: O.K. Adopté 72. 73... M. Johnson: 31
décembre, 71 ans... Mme Marois: Oui, ça va.
Adopté.
Le Président (M. Després): Adopté. L'article
74.
M. Johnson: Là aussi.
Mme Marois: C'est la concordance encore?
Le Président (M. Després): Adopté. L'article
75.
M. Johnson: Et voilà! Même chose. C'est
l'introduction du fait que ce n'est pas la...
Mme Marois: Attendez un petit peu. Juste à 74,
là... Excusez-moi.
Le Président (M. Després): Oui. M. Johnson:
Oui. Pardon, madame.
Mme Marois: À 74, est-ce qu'on n'ajoute pas quelque chose
ici, ou si c'est essentiellement la concordance par rapport à ce qu'on a
adopté par le passé au deuxième alinéa de 74?
M. Johnson: Oui.
Mme Marois: «Toutefois les dispositions du premier
alinéa ne s'appliquent pas à compter du 31
décembre»... Oui, ça, ça va. «Et celui-ci
reçoit ses prestations plus tard à compter de cette date,
même s'il occupe une fonction visée.» C'est exactement le
même libellé, ça, qu'on a... O.K. C'est moi qui
étais...
M. Johnson: Oui, oui. C'est toujours la même chose
là. On introduit le fait que c'est le 31 décembre de
l'année qui suit le 71e anniversaire...
Mme Marois: C'est ça. C'est juste à la fin de
l'alinéa. Je voulais bien m'assurer qu'on le retrouvait...
M. Johnson: Oui.
Mme Marois: ...partout comme ça, là.
M. Johnson: D'accord.
Mme Marois: Ça va. Adopté pour 74.
Le Président (M. Després): L'article est
réadopté.
M. Johnson: II était adopté de toute façon.
L'article 75.
Loi sur le régime de retraite des
fonctionnaires
Le Président (M. Després): L'article 75, M.
le ministre.
M. Johnson: Même chose ici. Introduction d'une nouvelle
date.
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Després): Adopté. L'article
76 avec amendement, M. le ministre.
M. Johnson: L'amendement qui se lit ainsi: Insérer,
à la fin de l'alinéa proposé par l'article 76 du projet de
loi, le mot «créditées» - féminin pluriel.
Mme Marois: Ça va.
Le Président (M. Després): Mme la
députée de Taillon.
Mme Marois: L'amendement est adopté...
Le Président (M. Després): L'amendement est
adopté, l'article 76 est adopte tel qu'amendé. L'article 77. M.
le ministre.
M. Johnson: 77, M. le Président? Le Président
(M. Després): Oui.
M. Johnson: Là aussi, on vient encore... On a
changé de régime depuis qu'on s'est parlé de ça la
dernière fois.
Le Président (M. Després): A partir de l'article
75...
Mme Marois: On est rendus au RRF, là...
M. Johnson: On est dans le régime de retraite des
fonctionnaires, maintenant.
Mme Marois: C'est ça.
M. Johnson: Et, là aussi, il y a les calculs des
bénéfices à l'occasion des congés de
maternité, etc.
Mme Marois: Oui.
M. Johnson: Ils doivent être prévus...
Mme Marois: Oui. Ça va. Adopté.
Le Président (M. Després) L'article 77 est
adopté. L'article 78.
M. Johnson: Là aussi, le plafonnement des prestations en
vertu de la nouvelle loi est introduit.
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Després): Adopté. L'article
79.
Mme Marois: Ça va. C'est essentiellement de la concordance
avec tout ce qu'on a... La «combientième» fois, là?
Je ne le sais pas, combien.
M. Johnson: On doit être rendus à la 16e ou 17e,
certainement. (20 h 45)
Mme Marois: À peu près. Bon!
Le Président (M. Després): Adopté? Mme
Marois: Oui, adopté.
Le Président (M. Després): Adopté. L'article
80, M. le ministre.
M. Johnson: L'article 80. Le congé de maternité
là aussi.
Mme Marois: Oui, ça, ça va. C'est
l'équivalence. Ça va.
Le Président (M. Després): Adopté? Mme Marois:
Oui, c'est adopté.
Le Président (M. Després): L'article 81, M. le
ministre, avec amendement.
Mme Marois: II y a un amendement. M. Johnson: À 81,
il y a un amendement.
Mme Marois: C'est la même chose. On l'a vu aussi; 81, c'est
la notion d'«employé» plutôt qu'«agent de la
paix», pour être plus général. Ça va.
M. Johnson: Oui, c'est ça.
Le Président (M. Després): L'amendement est
adopté?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Després): Donc, l'article 81 est
adopté tel qu'amendé. L'article 82. M. le ministre.
M. Johnson: 82, référence à l'âge de
71 ans et du 31 décembre de l'année...
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Després): Adopté. L'article
83.
M. Johnson: Avec amendement, M. le Président...
Le Président (M. Després): Oui.
M. Johnson: ...qui se lit ainsi: Insérer, dans la
troisième ligne de l'article 83 du projet de loi et après le mot
«service», le mot «créditées» -
féminin pluriel.
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Després): L'amendement est
adopté. L'article 83 est adopté tel qu'amendé. L'article
84, avec amendement aussi.
Mme Marois: C'est la même chose que tous les amendements
qu'on a vus.
M. Johnson: Amendement mot à mot comme ce que je viens de
lire, M. le Président, sauf qu'on se réfère à
l'article 84 plutôt qu'à 83.
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Després): L'amendement est
adopté. L'article 84 est adopté tel qu'amendé. L'article
85.
M. Johnson: Concordance avec l'article 80, à
l'égard du congé de maternité.
Mme Marois: Parfait. Adopté.
Le Président (M. Després): Adopté. L'article
86. M. le ministre.
M. Johnson: Plafonnement du traitement dans le régime de
retraite des fonctionnaires.
Mme Marois: Qui est aussi...
M. Johnson: À l'égard du calcul des cotisations et
prestations, en vertu de la nouvelle loi de l'impôt.
Mme Marois: ...conforme... c'est ça. Le
Président (M. Després): Adopté. Mme Marois:
Oui, adopté.
Le Président (M. Després): L'article 87.
M. Johnson: L'article 87, avec un papillon, M. le
Président, qui se lit ainsi: Remplacer ce qui suit le paragraphe 1°
de l'article 63 proposé par l'article 87 du projet de loi par ce qui
suit...
Mme Marois: Vous n'êtes peut-être pas obligé
de le lire, M. le ministre, parce que c'est ce qu'on vient effectivement
d'adopter, oui.
M. Johnson: Très bien, madame. Mme Marois: C'est
tout à fait conforme.
Le Président (M. Després): Donc, l'amendement est
adopté?
Mme Marois: Oui.
M. Johnson: Adopté. Ça va.
Le Président (M. Després): Et l'article 87 est
adopté tel qu'amendé.
Mme Marois: Adopté, oui. Le Président (M.
Després): L'article 88. Mme Marois: Une fois qu'on l'a
compris... M. Johnson: C'est ça.
Mme Marois: C'est déjà un peu compliqué,
mais enfin... C'est la même chose, hein?
M. Johnson: Concordance sur les calculs du traitement admissible
moyen, antérieur au 1er janvier 1992 et postérieur au 31
décembre 1991.
Le Président (M. Després): Adopté? Mme
Marois: Oui, adopté.
Le Président (M. Després): Adopté. L'article
89.
M. Johnson: Concordance avec l'article 88 que nous venons de
voir.
Mme Marois: Oui, tout à fait. Adopté.
Le Président (M. Després): Adopté. L'article
90.
M. Johnson: M. Sanschagrin va nous expliquer ce qui en est.
M. Sanschagrin: Ça, c'est un article qui existe
déjà depuis un certain temps, qui permettait aux gens qui ont
été sous-ministres, qui participaient au régime de
retraite des fonctionnaires et qui faisaient cinq ans dans un poste de
sous-ministre, de se voir créditer, pour fins de calcul de leur
rente de retraite, 10 années de service; ces fameux 10 ans dont on aparlé souvent dans le régime de retraite des
fonctionnaires.
Mme Marois: Ah oui!
M. Sanschagrin: ...qui sont aussi des années
fictives...
Mme Marois: Complètement.
M. Sanschagrin: ...et auxquelles la réforme fiscale vient
mettre un terme. Donc, il fallait modifier cette loi-là...
Mme Marois: Pour le ramener au nombre d'années
réellement faites. C'est ça. Et éliminer la notion de
fictif.
M. Sanschagrin: C'est ça. Donc, après le 31
décembre 1991...
Mme Marois: Bien sûr, c'est ça.
M. Sanschagrin: ...on ne pourra plus créditer ces 10
ans-là. Par contre, cette modification-là permet au moins de
reconnaître les droits acquis au 31 décembre 1991, de telle sorte
que...
Mme Marois: On dit: Ceux qui sont déjà sous ce
régime et qui avaient cet avantage-là pourront le conserver. Les
nouveaux...
M. Johnson: Pour la fraction des cinq ans.
M. Sanschagrin: Et pour ceux qui n'ont pas encore fait leurs cinq
ans, qui sont en voie d'acquisition...
Mme Marois: C'est seulement la fraction qui aura
été réalisée.
M. Sanschagrin: Ils auront au moins la fraction, au prorata.
C'est ça.
Mme Marois: Bon! Parfait!
M. Johnson: Donc, s'il a trois ans de faits au 31
décembre, il aura six ans de crédités.
M. Sanschagrin: C'est en plein ça.
Mme Marois: C'est ça. Oui, parce qu'on le double
là.
M. Johnson: Même s'il complète ses cinq ans en
1994.
Mme Marois: Oui. Adopté.
Le Président (M. Després): L'article 90 est
adopté. L'article 91.
M. Johnson: L'article 91...
Mme Marois: Concordance.
M. Johnson: Concordance toujours à 71 ans.
Mme Marois: Adopté.
M. Johnson: L'article 92 de même. Je me permets de
l'appeler moi-même.
Mme Marois: Oui, adopté.
M. Johnson: L'article 92, M. le Président. Ça
va?
Le Président (M. Després): L'article 91 est
adopté. L'article 92.
M. Johnson: L'article 92 également. Mme Marois: II
est adopté aussi.
Le Président (M. Després): L'article 92 est
adopté. L'article 93. Il y a un amendement, M. le ministre.
M. Johnson: Oui, qui se lit ainsi: Insérer, à la
fin de l'alinéa proposé par l'article 93 du projet de loi, le mot
«créditées» - féminin pluriel.
Mme Marois: Ah oui! Ça va. Adopté.
Le Président (M. Després): L'amendement est
adopté. L'article 93 est adopté...
Mme Marois: L'amendement et l'article, oui. Adopté.
Le Président (M. Després): ...tel qu'amendé.
L'article 94.
Mme Marois: C'est toujours la même explication qu'on a eue
tantôt, sur la prolongation, compte tenu de la planification de
départ...
M. Sanschagrin: C'est ça.
Mme Marois: ...qui n'aurait pas été
réalisée et pour laquelle on pourra prendre le temps
nécessaire pour la réaliser. Bon, parfait, ça me va.
Adopté.
Le Président (M. Després): L'article 94 est
adopté? L'article 95.
M. Johnson: Là aussi, on a vu ça dans
d'autres...
Mme Marois: Oui.
M. Johnson: ...régimes.
Mme Marois: Ça va. Adopté.
Le Président (M. Després): L'article 96.
Mme Marois: Ça va. Adopté. C'est de la concordance
aussi, j'imagine. C'est toujours le même kit.
M. Johnson: Oui.
Le Président (M. Després): L'article 96 est
adopté. L'article 97.
Dispositions diverses et finales
Mme Marois: Bon. Ce sont les dispositions transitoires.
Le Président (M. Després): L'article 97.
Mme Marois: Ça concerne essentiellement l'Ordre des
infirmières et infirmiers?
M. Sanschagrin: Lors de la négociation de la
dernière convention collective de l'Ordre des infirmières et
infirmiers, la FIIQ, les infirmières qui retournent aux études et
vont chercher des crédits additionnels peuvent se voir créditer,
dans leur échelle de traitement, un échelon additionnel, si vous
voulez. Et ça, ça va bien pour les besoins du régime de
retraite, tant qu'on reste à l'intérieur de l'échelle.
Mais la personne qui était déjà au maximum de son
échelle et qui allait aussi accumuler ces années de formation ou
ces crédits de formation là, se voyait attribuer un
échelon qui n'était pas compris dans les échelles de
traitement négociées, donc, qui n'était pas du traitement
de base ou du traitement à l'échelle, qui est le traitement
visé par le régime de retraite.
Donc, ce qu'on vient faire par l'amendement, c'est qu'on vient dire que,
même s'il n'est pas visé dans la définition de "salaire
admissible", on va quand même le considérer comme s'il s'agissait
d'un...
Mme Marois: Comme une rémunération
additionnelle...
M. Sanschagrin: ...échelon additionnel au-dessus du
maximum prévu par l'échelle des infirmiers et infirmières,
actuellement. Mais il fallait modifier le règlement avec effet
rétroactif de plus de 12 mois.
Mme Marois: D'accord. Est-ce que c'est courant, dans le sens
où ça se produit ailleurs, ça, des
événements comme ceux-là?
M. Sanschagrin: Non.
Mme Marois: C'est vraiment particulier à l'Ordre des
infirmières et infirmiers.
M. Sanschagrin: Normalement, ces choses-là sont
intégrées dans les échelles de traitement et la
définition plus générale de la loi inclut ce genre de
situation là. Mais lors de la dernière négociation pour
l'Ordre des infirmières et infirmiers, ça n'a pas
été rédigé de cette façon-là, de
telle sorte qu'il a fallu venir amender la loi pour pouvoir
l'intégrer.
Mme Marois: Parfait. Alors, c'est adopté.
Le Président (M. Després): Adopté. L'article
98.
M. Johnson: L'article 98, M. le Président,
précisant la prise d'effet des articles 49 et 50 du projet de loi.
Mme Marois: Depuis le 29 avril 1987. Vous allez m'expliquer
ça.
M. Johnson: Oui. Tout à l'heure, on a parlé de
congé sans solde et de rémunération
différée...
Mme Marois: Oui.
M. Johnson: On a introduit un amendement, là. Et c'est
à partir de cette date d'avril 1987 que le programme a été
mis en place...
Mme Marois: Ah oui!
M. Johnson: ...que le mot «différé»
doit se comprendre.
Mme Marois: Et les articles 49 et 50, ce sont lesquels? Ce sont
les articles de la loi, du projet qui est ici?
M. Johnson: Oui, devant nous.
Mme Marois: Attendez un peu, on va y revenir, juste pour voir si
on se comprend bien. Ah oui! Ça va.
M. Johnson: Vous vous souvenez, là... Mme Marois:
C'est la notion de «différé».
M. Johnson: C'est ça. Au lieu de «ne recevoir qu'une
partie», on parlait de «différé». Alors
là, autrement dit, on amende la formulation de cet article de
façon rétroactive au moment...
Mme Marois: Pourquoi la rétroactitivé?
M. Johnson: II est déclaratoire du fait qu'au lieu de
dire: «ne recevoir que», on dit «différé»
et ça, on le dit depuis que le programme existe,
qui est avril 1987.
Mme Marois: Ah bon! D'accord. Alors, vous voulez être
sûr que le «différé» va s'interpréter de
la même façon pour...
M. Johnson: Depuis ce moment-là, depuis que le programme
est en vigueur. Oui, c'est ça. C'est simplement ça.
Mme Marois: D'accord. Ça va.
Le Président (M. Després): C'est adopté,
l'article 98? L'article 99.
Mme Marois: Les articles 45, 65 et 94 ont effet depuis le 1er
juillet 1990. Ce sont lesquels, ceux-là?
M. Johnson: L'article 99.
Mme Marois: On fait toujours une référence à
des articles de la loi.
M. Johnson: Sur la retraite progressive, cette fois-ci, qui a
été introduite à l'occasion des avant-dernières
négociations, les dernières ayant été conclues sur
un gel salarial.
Mme Marois: Les avant-dernières, donc? M. Johnson:
Oui.
M. Sanschagrin: Actuellement, la retraite progressive, c'est une
mesure qui a débuté le 1er juillet 1990. Donc, les
premières personnes qui en ont profité ont commencé
après le 1er juillet 1990, mais, possiblement, dans les jours qui ont
suivi. Et ces contrats-là ou ces ententes-là peuvent durer trois
ans. Et, pour être bien certain que toutes les personnes qui sont
déjà dans une situation comme celle-là vont pouvoir
prolonger, à la fin de leur entente, si les estimations ne se
réalisent pas, bien, on rétroa-git à la date où ce
programme-là a été mis sur pied, pour n'échapper
personne, si vous voulez. Donc, au 1er juillet 1990, en faisant entrer ces
dispositions-là en vigueur, à cette date-là, on est
certain que tout le monde va pouvoir en profiter, comme si elles avaient
toujours été dans le programme.
Mme Marois: D'accord. Ça va. Adopté.
Le Président (M. Després): L'article 99 est
adopté. L'article 100, M. le ministre.
Mme Marois: A effet depuis le 1er juillet 1973.
M. Johnson: Ça, c'est pour nos marins.
Mme Marois: Ah oui! D'accord. Ça va. C'est pour qu'on les
retrouve toujours dans les lois précédentes.
M. Johnson: Dans le RREGOP depuis juillet 1973.
Mme Marois: C'est ça.
M. Johnson: ...pas qu'on en perde la trace depuis ce
temps-là...
Mme Marois: Voilà.
M. Johnson: ...depuis que RREGOP existe.
Le Président (M. Després): Donc, l'article 100 est
adopté.
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Després): L'article 101.
M. Johnson: À l'article 101, un amendement, M. le
Président...
Le Président (M. Després): Oui.
M. Johnson: ...qui se lit ainsi: Remplacer, dans la
troisième ligne de l'article 101 du projet de loi, ce qui suit:
«29 à 44, 47, 48» par ce qui suit: «28.1 à 44,
47 à 48.1».
Mme Marois: Ça va. Ce sont les dates d'entrée en
vigueur de certains articles qui sont prévus pour le 1er janvier
1992.
M. Johnson: Oui. Tout ce qui concerne...
Mme Marois: Oui.
M. Johnson: ...la réforme fiscale.
Mme Marois: C'est ce que j'avais cru comprendre.
M. Johnson: Elle a été introduite,
évidemment, ici. Alors, on en tient compte dans les
références.
Le Président (M. Després): Donc, l'amendement est
adopté. L'article 101 est adopté, tel qu'amendé. Est-ce
que le titre du projet de loi, Loi modifiant les régimes de retraite des
secteurs public et parapublic, est adopté?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Després): Est-ce qu'il y a, M. le
ministre, une motion...
M. Johnson: Une motion de renumérotation, oui, M. le
Président.
Le Président (M. Després): Oui. Est-ce que cette
motion est adoptée?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Després): Adopté. Est-ce
que le projet de loi 401, Loi modifiant les régimes de retraite des
secteurs public et parapublic, dans son ensemble, tel qu'amendé, est
adopté?
Mme Marois: Adopté. M. Johnson: Adopté.
Le Président (M. Després): Adopté.
M. Johnson: Alors, la pièce maîtresse est
terminée, M. le Président, sur la réforme fiscale
fédérale...
Mme Marois: Mais c'est incroyable. Si vous permettez...
M. Johnson: Oui.
Le Président (M. Després): Oui.
Mme Marois: ...puisque on est entre deux lois...
Le Président (M. Després): Oui, Mme la
députée de Taillon.
Mme Marois: C'est assez incroyable, quand même, qu'on ait
autant de papillons, pour une loi qui a 100 articles. Il y en a combien, de
papillons? Je ne sais pas si... Il doit y en avoir une cinquantaine, au moins,
hein? C'est la moitié des... Je comprends que ce sont des projets de loi
techniques, mais qu'est-ce qui explique ça?
M. Johnson: La complexité. La plupart des gens que je
fréquente sont des êtres humains et non pas des ordinateurs.
Mme Marois: Oui. On fréquente les mêmes, ça
va.
M. Johnson: Y compris les juristes, à qui on demande,
à la CARRA, de façon saisonnière, et c'est de la nature
même de l'exercice, à cause des conclusions de conventions
collectives, de la façon dont tout s'engouffre dans un entonnoir,
à un moment donné... Il y a un très gros volume qui a
été déterminé par l'entrée en vigueur de la
réforme fiscale. Nous avions à respecter le 31 décembre
1992 plus qu'autrefois. Lorsqu'on négocie, on fait le mieux possible,
quitte à rétroagir, si c'est une suite a des conventions
collectives, à des décisions du comité de retraite, mais
là, vraiment, il y avait une date dans le portrait, et il fallait,
à notre sens, arriver à temps à cet
égard-là. C'est plus propre d'arriver avant le 31
décembre. Alors, on ne réussira pas dans tous les régimes
de retraite, apparemment. (21 heures)
Mme Marois: Ça ne semble pas être le cas. en
effet.
M. Johnson: Mais c'est plus propre de cette façon.
Mme Marois: Mais est-ce que le fédéral n'y est pas
un peu pour quelque chose dans les informations qu'il a pu nous transmettre, ou
les règles qu'il a pu nous donner?
M. Johnson: La réforme fiscale n'était pas
complète. On a dû commencer notre travail alors que la
réforme fiscale n'était pas complétée dans les
moindres détails. À tout le moins, si on pense à ce qui
concernait nos agents de la paix en services correctionnels, les
négociations n'étaient même pas terminées avec ces
gens-là. Vous avez vu l'introduction de dispositions qui visaient celui
qui est un cadre intermédiaire en milieu correctionnel... Bon, alors
ça, ça a été ajouté un peu plus tard. Il y a
un tas de clauses de style qu'on a corrigées de façon uniforme;
l'ajout du mot «créditées» qui est revenu je ne sais
pas combien de fois.
Mme Marois: Oui, c'est sûr qu'une fois qu'on...
M. Johnson: Je ne sais pas s'il y avait une raison
particulière, M. Sanschagrin?
Mme Marois: ...sur le fédéral.
M. Sanschagrin: Dans le «'créditées»,
c'est important... Finalement, il y a une décision qui s'est prise
à un moment donné. Vous avez vu, quand on a passé dans la
loi, qu'au niveau du RREGOP une personne va pouvoir continuer de cotiser
après 35 ans. Donc, cet amendement allait relativement bien. On n'avait
pas à limiter le niveau de la cotisation. La personne continuait. Dans
le régime de retraite des fonctionnaires et le régime de retraite
des enseignants, une personne qui, actuellement, a plus de 35 ans au
régime, cotise, et elle devra cesser de cotiser à compter du 1er
janvier 1992, compte tenu que la réforme fiscale ne permet pas aux
participants de cotiser s'ils n'accumulent pas de nouvelles prestations. Donc,
il fallait d'abord limiter la participation au régime de retraite des
fonctionnaires et au régime de retraite des enseignants à 35
années de service.
Mme Marois: Oui.
M. Sanschagrin: Mais 35 années de service
créditées, c'est-à-dire reconnues par le
régime.
Mme Marois: Oui.
M. Sanschagrin: Donc le mot «créditées»
est important dans ce contexte-là, et c'est à partir du moment
où la personne a 35 années de service créditées
que, d'une part, on va lui reconnaître le plein 70 %...
Mme Marois: Oui.
M. Sanschagrin: ...et que, d'autre part, on va cesser les
cotisations au régime dans son cas.
Mme Marois: Oui.
M. Sanschagrin: Donc, il était bien important de
préciser cet aspect-là et quand même il y a eu un certain
nombre d'études et de décisions à prendre,
d'évaluation de coûts aussi...
Mme Marois: Oui.
M. Sanschagrin: ...qui ont concouru à définir cette
modification-là. Tout ça s'est fait à la fin de
l'été, de telle sorte que lorsqu'on est arrivé avec cet
amendement-là, c'était à peu près au moment
où on finalisait la rédaction de la loi.
Mme Marois: Du projet.
M. Sanschagrin: II faut dire aussi que la réglementation
de la réforme fiscale n'a été publiée par le
gouvernement fédéral que la première semaine d'août,
alors que les contraintes de rédaction et de présentation des
projets de loi sont le mois d'août, effectivement. Compte tenu de
l'envergure de cette réglementation-là, il a fallu...
Mme Marois: Ça impliquait des réajustements par la
suite...
M. Sanschagrin: ...faire des réajustements.
Mme Marois: ...qui se traduisent, évidemment, par les
amendements qu'on a ici.
M. Sanschagrin: Même si, au niveau des discussions
préliminaires avec les gens de Revenu Canada, on avait quand même
réussi à assez bien cerner le genre d'amendements dont on avait
besoin...
Mme Marois: Oui.
M. Sanschagrin: ...pour vraiment coller au texte de la
réglementation, il a fallu apporter des ajustements de précision
au niveau du texte.
Mme Marois: Est-ce que toutes les... Là, vraiment, c'est
ma dernière question et on passera à l'article 402...
M. Johnson: Une question de fait. Il y a 4 lois là-dedans
qui étaient affectées et il y a 8 papillons pour chacune,
ça fait 32.
Mme Marois: Oui, c'est vrai, parce que, évidemment...
M. Johnson: Ça revient toujours.
Mme Marois: ...c'est tous les régimes, mais c'est toujours
le même...
M. Johnson: Alors, c'est 8 papillons, mais à cause de
la...
Mme Marois: Oui, ça va, 8 papillons qui, après
ça, se répétaient.
M. Johnson: ...multiplication, ça avait l'air
épouvantable.
Mme Marois: Juste une dernière question peut-être
plus générale, et après ça on pourra reprendre
l'autre loi. Est-ce que toutes les provinces se sont harmonisées pour
voir leurs régimes enregistrés? Là où il y en a,
évidemment.
M. Sanschagrin: Toutes les provinces actuellement - j'ai
rencontré mes collègues récemment - ont, sur la planche de
travail, des modifications à la loi. Elles ne sont pas toutes aussi
avancées que nous. Mais les discussions que j'ai eues avec elles et en
même temps avec les gens de Revenu Canada et du ministère des
Finances nous indiquent qu'ils devront de toute façon avoir des
amendements à portée rétroactive dans leurs régimes
de retraite, ce qui aura certains inconvénients aussi pour la
clientèle, pour les participants. C'est toujours embêtant dans un
régime de retraite de faire des amendements rétroactifs. C'est
pour ça qu'on a plutôt préféré
accélérer le mouvement.
Mme Marois: Quitte à ce qu'on ait des papillons.
M. Sanschagrin: Quitte à ce qu'on ait des papillons.
Mme Marois: Bon, ça va. On peut passer.
M. Johnson: Très bien, madame. Alors, avant qu'on passe
officiellement...
Le Président (M. Després): Oui, M. le ministre.
M. Johnson: ...au projet de loi suivant, je voulais simplement
souligner que moi, j'avais reçu copie... À ma connaissance, la
députée, suite à sa demande, aurait reçu les
dépliants et documents qui émanaient de la CARRA, tel
qu'elle le demandait hier. Alors...
Mme Marois: Tout à fait, c'était rentré ce
matin...
M. Johnson: Aujourd'hui, parfait.
Mme Marois: ...ou au début de l'après-midi. Alors,
j'en remercie le président de la CARRA.
Le Président (M. Després): Ça va, M. le
ministre?
M. Johnson: Oui, absolument.
Projet de loi 402
Le Président (M. Després): Donc, la commission du
budget et de l'administration est maintenant réunie afin de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 402, Loi modifiant la Loi sur le régime de retraite des élus
municipaux et la Loi sur le traitement des élus municipaux. Est-ce qu'il
y a des remarques préliminaires de la part du ministre?
Remarques préliminaires
M. Johnson: Oui, de deux ordres, M. le Président, si vous
me permettez.
Le Président (M. Després): Oui.
M. Johnson: Alors, d'abord, harmonisation à la
fiscalité fédérale, d'une part. On va voir des pans
entiers d'amendements qu'on vient de voir dans le projet de loi 401 mais,
également, les ajustements, compte tenu de cette harmonisation, aux
régimes de prestation de retraite et de traitement même des
élus municipaux, afin de maintenir globalement la valeur des
bénéfices qui leur étaient consentis par le régime
de retraite avant l'harmonisation à la fiscalité
fédérale.
En clair, les plafonds qu'on introduit ont fait en sorte que les
municipalités réalisaient des économies sur le dos - entre
guillemets - des élus. Alors, il a été question, il a
été convenu de recycler une partie de cette
économie-là sous forme d'une allocation de transition à
l'occasion du départ, de la démission ou, enfin, de la cessation
de mandat d'un élu municipal, le tout sans coût additionnel pour
la municipalité, respectant ainsi l'entente financière qui peut
exister entre une municipalité, en vertu du règlement qui mettait
sur pied leur régime de retraite, et les échevins, les maires,
les élus, donc, en cause.
Mme Marois: Est-ce que je dois comprendre qu'on a
amélioré certains bénéfices, compte tenu de ce
rattrapage nécessaire?
M. Johnson: C'est-à-dire qu'on n'a pas
amélioré, on a rabaissé les bénéfices
disponibles au titre de la retraite comme telle, au titre du régime de
retraite, pour se conformer à la réforme fiscale.
Mme Marois: À la réforme fiscale, oui.
M. Johnson: Ça dégageait une économie. Et,
consultation faite avec l'UMRQ et l'UMRCQ, le ministre des Affaires
municipales, les municipalités, tout le monde a suggéré et
s'est entendu là-dessus, qu'on introduise la notion d'un traitement
à l'occasion du départ d'un élu municipal, au taux de deux
semaines de salaire par année de service.
Mme Marois: Jusqu'à concurrence, j'imagine...
M. Johnson: Un an. Mme Marois: Un an.
M. Johnson: Donc, 26 ans de service là, pour l'acquisition
de ces 52 semaines...
Mme Marois: Oui, ça fait déjà pas mal.
M. Johnson: ...au niveau du traitement final. Alors, le
coût est globalement le même pour la combinaison de ces deux
prestations, si on veut.
Mme Marois: Le fait qu'on baisse certains avantages pour
s'harmoniser...
M. Johnson: Alors ça dégage une
économie.
Mme Marois: ...ces sommes-là ont été
transférées vers une autre couverture.
M. Johnson: Oui. Au net, pour tout dire, il y a une petite
économie pour les municipalités, une toute petite
économie.
Mme Marois: D'accord.
Le Président (M. Després): Mme la
députée de Taillon, est-ce qu'il y a d'autres remarques?
Mme Marois: Ça va, non, je n'ai pas d'autres
remarques.
Le Président (M. Després): O.K. Donc...
Mme Marois: Je pense que mon collègue en avait fait. Mon
collègue, le critique en matière d'affaires municipales, en avait
fait et a trouvé réponse à ses questions, ce qui fait
qu'on peut procéder, M. le Président.
Étude détaillée
Le Président (M. Després): Très bien.
J'appelle maintenant l'article 1, du projet de loi. M. le ministre.
Loi sur le régime de retraite des élus
municipaux
M. Johnson: Alors, là, c'est la première
règle de l'introduction de la date du 31 décembre de
l'année au cours de laquelle une personne atteint l'âge de 60 ans,
comme étant une date déterminante, plutôt que la date de
son 71e anniversaire de naissance. Alors, c'est une petite mesure
d'assouplissement qui a été introduite à l'occasion de la
réforme fiscale.
Mme Marois: Dans la loi, ici, on dit: 30 décembre. Puis,
en bas, dans l'explication, on parle du 31, mais...
M. Johnson: 30 décembre. Je m'excuse... Mme Marois:
...on ne se réfère pas à... M. Johnson:
À quel endroit, madame? Mme Marois: Ah! où est-ce que
j'ai lu ça? M. Johnson: Ah! L'article 9... Oui.
Mme Marois: Au premier alinéa: «ne peut se prolonger
au-delà du 30 décembre...»
M. Johnson: Oui. Alors, à compter... Mme Marois:
Après le 31 décembre. M. Johnson: À compter du
31, évidemment... Mme Marois: D'accord.
M. Johnson: Là, c'est la date d'entrée en vigueur.
Alors, au-delà du 30, il ne peut pas participer au régime, il
doit être à la retraite.
Mme Marois: Du 30 décembre. M. Johnson: II doit
percevoir... Mme Marois: D'accord. M. Johnson: ...une rente.
Le Président (M. Després): L'article 1 est
adopté?
Mme Marois: Ça va. Adopté.
Le Président (M. Després): Adopté. L'article
2. M. le ministre.
M. Johnson: L'article 2, plafonnement... Plafonnement du montant
du traitement admissible nécessaire au calcul des cotisations.
Mme Marois: Ça va. Adopté.
Le Président (M. Després): Adopté. L'article
3.
M. Johnson: C'est ici qu'on introduit le taux de cotisation...
Compte tenu de la baisse du bénéfice, la cotisation retenue par
la municipalité est égale maintenant à 4,75 % du
traitement au lieu de 10 %...
Mme Marois: Est-ce que ça, c'est un élément
d'harmonisation?
M. Johnson: Oui, ça résulte du plafonnement.
Mme Marois: Oui. C'est ça qui nous ramène
à...
M. Johnson: Alors, aujourd'hui, la cotisation, c'est 10 % du
traitement, moins l'effet de l'harmonisation avec la Régie des rentes du
Québec jusqu'au maximum des gains admissibles, ce qui fait en sorte que,
dans les faits, c'est 9,2 % ou 9,3 %, la retenue. Et ça, ça
permet d'acquérir certains bénéfices qui sont trop
élevés - entre guillemets - compte tenu de la réforme
fiscale. Alors, le plafonnement fait en sorte qu'on a calculé que c'est
à 4,75 % du traitement qu'on doit établir la cotisation du
participant.
Mme Marois: Oui, mais avant, il y avait une gradation dans
le...
M. Johnson: Je peux en profiter pour expliquer les chiffres; je
pense que je les avais évoqués à l'Assemblée, lors
de la présentation du projet de loi, l'adoption de principe. Coût
total du régime, actuellement 28,8 % du traitement, ainsi assumé,
là: 19,8 % par la municipalité et 9 % par la cotisation de
l'élu. Je ne me souviens plus si... Vous ne l'avez pas en face de vous.
Je croyais qu'on l'avait distribué à l'époque, mais je
peux faire erreur.
Mme Marois: Ah oui! J'avais l'analyse de chacun des articles, ou
chacune des orientations.
M. Johnson: Oui, ou alors peut-être dans le texte de mon
intervention lors de l'adoption, mais peu importe, c'est très court,
là...
Mme Marois: Oui...
M. Johnson: ...il y a simplement trois autres chiffres. Le
programme proposé représentera désormais un coût de
24,55 % distribué ainsi: 19,8 %, toujours par la municipalité, et
4,75 % par l'élu. Là où j'ai dit qu'il y avait une
économie réalisée par la municipalité au titre
du
régime de retraite, c'est que 19,8 %, c'est maintenant
composé de 16 % au titre même de ce régime de retraite et
le 3,8 %, c'est ce recyclage sous forme de l'allocation versée à
l'occasion du départ. Alors donc...
Mme Marois: Ah oui! Donc, il... (21 h 15)
M. Johnson: ...19,8 %. Ça coûte toujours 19,8 %
à la municipalité. Elle économisait, en raison de la
réforme fiscale, 3,8 %, alors, on le reporte...
Mme Marois: Parce que c'est seulement 16 % qu'elle versait pour
le cotisant...
M. Johnson: C'est ça. Oui.
Mme Marois: Sauf que ça baisse la participation quand
même d'une façon assez substantielle...
M. Johnson: Du cotisant, la moitié, oui. Mme Marois:
C'est ça, la moitié, hein?
M. Johnson: Oui. Mais il va recevoir, évidemment, une
allocation taxable en partant. Il pourra peut-être la transférer
à un REER, etc., mais ça va être un revenu taxable.
Mme Marois: Oui, qu'il pourra transférer. C'est
ça.
M. Johnson: Évidemment, il se trouve... Mme Marois:
Bon! Alors, ça va.
Le Président (M. Després): L'article 3 est
adopté. L'article 4.
M. Johnson: C'est intéressant. Je pense qu'on devrait
souligner ça tout de suite.
Le Président (M. Després): Oui, M. le ministre.
M. Johnson: La question non formulée, c'est: Pourquoi les
élus municipaux n'ont-ils pas, comme trois autres groupes de
travailleurs dans le secteur public, un régime de prestations
supplémentaires? C'est que le régime doit être
complètement capitalisé dans leur cas, dans le cas des
municipalités. Ça ne peut pas simplement être une
écriture, comme on peut le faire au niveau du gouvernement du
Québec et en tenir compte dans notre passif. Ça doit être
capitalisé. À ce titre-là, ça emporte la
constitution d'une réserve pour impôt fédéral, qui
sera éventuellement créditée lors de la retraite, je
présume, de l'individu, au fur et à mesure que la rente sera
versée. Alors, c'est des fortunes qui étaient en cause.
Mme Marois: Oui.
M. Johnson: Des montants considérables. Les
municipalités ont plutôt choisi la voie de la prestation à
verser à l'occasion du départ, jusqu'à un maximum de 52
semaines du traitement final, sur une base annualisée, là.
Mme Marois: Sur la base de 2 semaines par année de
service. Donc, 26.
M. Johnson: C'est ça, oui, par année de service. On
parle de maires, enfin de conseils municipaux...
Mme Marois: Oui, oui, on parle d'élus quand même,
hein? Toujours.
M. Johnson: Oui, de conseillers municipaux, etc. Ils ont
peut-être 8000 $, 10 000 $, 11 000 $, je ne sais pas, là.
Mme Marois: Oui.
M. Johnson: Alors, au bout de 26 ans, tu as droit, en partant,
à 11 000 $.
Mme Marois: Oui.
M. Johnson: Au bout de 2 mandats, 8 ans, ça fait 16
semaines, quelque 3000 $. C'est l'ordre de grandeur.
Mme Marois: Oui. Ça va. Il n'y a pas de problème.
On l'avait déjà adopté, de toute façon. C'est quand
même intéressant d'avoir cette explication aussi. J'en remercie le
ministre.
Le Président (M. Després): Oui, on revient à
l'article...
M. Johnson: C'est ça. Juste la toile de fond.
Le Président (M. Després): Comme information
complémentaire. Donc, l'article 4.
M. Johnson: On est rendu à 4. Alors, réduction
actuarielle. Ici, on prévoit la prise de la retraite avec
réduction actuarielle à l'âge de 50 ans au lieu de 55 ans;
ça fixe la réduction à 3 % par année, au lieu de 6
%, actuellement, dans ce régime. Alors, c'est une amélioration du
régime à cet égard-là. Globalement, j'ai
expliqué que le régime n'était pas amélioré,
il coûtait la même chose. Les bénéfices sont
distribués différemment.
Mme Marois: Je me pose une question depuis qu'on a
commencé à regarder cette loi. On a un projet qui est devant
nous, mais qu'on ne devrait vraisemblablement pas regarder avant le printemps
prochain, qui est notre propre régime, celui des députés.
Je me demandais s'il y
avait des similitudes ou pas. Et je pose naïvement la question
parce que j'avoue que je n'ai pas regardé dans le détail, compte
tenu qu'il vient d'être déposé, le projet de loi qui
concerne les députés, mais qui n'est qu'un projet pour l'instant,
évidemment.
M. Johnson: Ce qu'on introduit...
Mme Marois: Parce qu'il a été déposé
hier et j'avoue que je ne l'ai pas regardé dans le détail.
M. Johnson: Non, c'est ça. Tout à l'heure, dans le
projet de loi 401, on parlait... Je pense que c'est à l'article 220.1,
220.2, qui introduisait la capacité pour le gouvernement de mettre sur
pied le régime de prestations supplémentaires.
Mme Marois: Oui.
M. Johnson: Au-delà, donc, du plafond de 2 % du rythme
d'acquisition.
Mme Marois: Du rythme d'acquisition. C'est ça.
M. Johnson: Bon! Alors, j'ai évoqué, à ce
moment-là, que pour les juges, pour certains hauts gradés de la
fonction publique et pour les députés, c'est la voie qui
était empruntée. On aurait pu ici, comme je le disais tout
à l'heure, faire la même chose à l'endroit des élus
municipaux, mais il a été convenu avec les municipalités
que l'obligation qu'elles avaient de constituer une réserve pour fins
d'impôt fédéral, ça aurait été
vraiment trop dispendieux. Ça aurait été un fardeau
financier démesuré dans les circonstances. Alors, c'est donc
cette voie que nous avons devant nous qui est empruntée. Mais les
députés, quant à eux, ne serait-ce que pour
l'harmonisation... Ce qui est prévu dans le projet de loi qui est devant
l'Assemblée nationale, c'est la constitution d'un régime de
prestations supplémentaires simplement pour rester au point neutre.
C'est la voie que l'Assemblée nationale... c'est celle dont elle va
être saisie, dont elle a été saisie.
Mme Marois: D'accord.
Le Président (M. Després): L'article 4 est
adopté. L'article 5.
M. Johnson: L'article 5, 71 ans, 31 décembre.
Mme Marois: Ça va. Adopté.
Le Président (M. Després): Adopté. L'article
6.
M. Johnson: Plafonnement du taux d'acqui- sition de la prestation
à 2 % plutôt que 3,5 %. Mme Marois: Au 1er janvier...
M. Johnson: Le taux actuel étant supérieur à
celui qui est permis par la loi. Ce sont des droits qui sont acquis avant le 31
décembre; jusqu'au 31 décembre, ils sont maintenus, ils sont
acquis, donc.
Mme Marois: II serait peut-être intéressant d'avoir
des explications sur cet article-là.
M. Johnson: L'article 7? Mme Marois: L'article 6. M.
Johnson: L'article 6, pardon.
Mme Marois: On parle du crédit de pension qui est
accordé aux participants...
M. Johnson: Oui.
Mme Marois: ...le 31 décembre de chaque année
lorsqu'ils cessent de participer au régime, à la date de cette
cessation. Ce crédit de pension est égal à 3,5 % du
traitement admissible...
M. Johnson: Oui, ça, ce sont les droits acquis.
Mme Marois: ...postérieur. Ça, ce sont les droits
acquis.
M. Johnson: Oui. C'est le rythme d'acquisition, actuellement.
Mme Marois: D'accord, ça va. C'est parce que je lisais
l'article en lisant «postérieur» plutôt
qu'«antérieur».
M. Johnson: D'accord.
Mme Marois: Alors que c'est bien écrit
«antérieur».
M. Johnson: Oui, c'est ça. Mme Marois: D'accord.
Ça va. M. Johnson: Ça va?
Le Président (M. Després): L'article 5 est
adopté. L'article 6.
M. Johnson: Alors ici, c'est 2 % qui est le nouveau plafond
d'acquisition par année de service. L'ancien plafond cumulatif
était 70 % mais là, la réforme de la fiscalité
s'exprime plutôt en termes de prestation maximale par année de
service. On l'a fixée à 1722,22 $.
Mme Marois: Oui. Donc, on abroge les articles.
M. Johnson: On fait sauter... Oui, on abolit les
références à 70 % du traitement.
Mme Marois: Bon, ça va. Adopté.
Le Président (M. Després): Donc, l'article 6 est
adopté. Les articles 6 et 7 sont adoptés. Donc, l'article 8.
M. Johnson: L'article 8: 71 ans, 31 décembre.
Concordance.
Mme Marois: Oui.
Le Président (M. Després): Adopté. L'article
9.
M. Johnson: Là, on instaure, on introduit le principe que
quelqu'un peut être un élu municipal, devenir donc un
retraité, au sens du régime qui est devant nous...
Mme Marois: Et redevenir...
M. Johnson: ...revenir en politique active...
Mme Marois: C'est ça.
M. Johnson: ...être réélu. Il pourrait
théoriquement continuer à recevoir sa pension et son salaire de
conseiller municipal, par exemple, mais on lui donne ici le...
Mme Marois: Ou cesser de recevoir sa pension mais, à ce
moment-là, recommencer à cotiser.
M. Johnson: C'est ça. Alors, alternativement, on peut...
Et il peut nous aviser, évidemment, qu'il ne souhaite pas recevoir sa
pension. Alors on suspend pendant la période où il le souhaite et
lorsqu'on le remettra en paiement, bien là, on ajustera en
conséquence des nouvelles années qui ont été
accumulées au régime.
Mme Marois: Est-ce qu'une telle situation pourrait se
présenter dans d'autres régimes?
M. Johnson: Dans d'autres régimes? Bien, oui,
théoriquement, oui, absolument.
Mme Marois: Bien, j'imagine, n'importe quelle personne pourrait,
à la limite, être à la pension parce que ayant acquis tous
ses crédits et tout le reste et vouloir revenir en fonction pour toutes
sortes de raisons; est-ce que ce serait la même règle? Imaginons
dans le RREGOP ou dans un autre régime, ce serait la même
règle qui s'appliquerait?
M. Johnson: II y en a quelques-uns de votre côté de
la Chambre, qui sont revenus...
Mme Marois: Oui, je sais, mais il y en a qui avaient
liquidé leur régime aussi, je dois vous dire ça.
M. Johnson: Du nôtre aussi, sans doute. Oui.
Mme Marois: Ce n'était pas très intéressant,
voyez-vous. Non mais, cela étant dit, quelqu'un qui participe au RREGOP,
imaginons, puis il répond à tous les critères, il prend sa
pension, puis, à un moment donné, il revient au boulot. Est-ce
que ce seraient les mêmes règles qui s'appliqueraient ou ce serait
différent?
M. Johnson: Ce serait automatique, dans le cas du RREGOP.
M. Sanschagrin: De toute façon. En vertu de la
réforme fiscale, il y a une nouvelle règle générale
qui s'applique à l'ensemble des régimes de retraite. Une personne
ne peut pas cotiser à un régime de retraite tout en étant
prestataire.
Mme Marois: Et en être bénéficiaire.
M. Sanschagrin: Donc, la personne a le choix au minimum
prévu par la réforme fiscale: ou elle continue de recevoir sa
rente, cumule son salaire et ne peut pas participer, ou elle cesse de recevoir
sa rente et cotise sur son salaire et participe en bonne et due forme.
Mme Marois: C'est ça, mais là, comme il y a un
plafond...
M. Sanschagrin: En vertu des régimes de retraite du
secteur public, on retrouve différentes règles, mais la
règle générale qui prévaut pour une personne qui
revient travailler, si elle a moins de 65 ans, c'est que, normalement, elle
cesse de recevoir sa rente et va cotiser au régime, si on prend le
RREGOP. Il y a des dispositions particulières pour les enseignants et
enseignantes à la retraite ou les anciens fonctionnaires qui reviennent
et participent au RREGOP. Dans ces cas-là, il y a des
possibilités de cumul, qui vont devoir disparaître,
éventuellement, parce que c'est le même employeur, de toute
façon. Et, passé 65 ans, on a toute une autre série de
règles. Il y a à peu près 12 règles...
Mme Marois: Rien de moins.
M. Sanschagrin: ...qui valent pour le RRF et le RREGOP. Mais
passé 65 ans, on rentre, à ce moment-là, dans des formules
qui sont plus des formules de retraite graduelle où une personne peut
supplémenter son salaire à même une partie
de sa rente. Donc, si la personne travaille 2 jours par semaine, si sa
rente n'est pas trop grosse, elle va pouvoir continuer de la recevoir.
Mme Marois: D'accord, en intégrant les deux revenus.
M. Sanschagrin: Mais, si elle travaille quatre jours par semaine,
on va probablement être obligé de couper sa rente ou une partie de
sa rente. Même ces mesures-là devront être ajustées,
mais on attend d'avoir... La réglementation est moins claire
là-dessus, au niveau de la réforme fiscale, c'est pour ça
qu'on n'a pas voulu toucher, maintenant, à ces
dispositions-là...
Mme Marois: Dans les autres régimes.
M. Sanschagrin: ...dans les autres régimes, parce qu'il
reste encore des choses à éclaircir de ce
côté-là, spécialement au niveau de la retraite
graduelle. Le gouvernement fédéral n'a pas fait tout à
fait son nid encore, là-dessus.
Le Président (M. Després): L'article 9 est
adopté?
Mme Marois: Adopté. Le Président (M.
Després): L'article 10. M. Johnson: Une concordance... Mme
Marois: Oui.
M. Johnson: ...M. le Président, pour le retour aux
affaires.
Mme Marois: Voilà! Adopté.
Le Président (M. Després): Adopté. L'article
11.
M. Johnson: Là aussi, concordance. Mme Marois:
C'est ça. On l'a abrogé, 34?
M. Sanschagrin: On a abrogé l'article 34, effectivement,
qui donnait les modalités de calcul de l'intérêt. Donc, on
le recréera, un peu plus loin, sous forme de l'article 54.1 qui, lui, ne
traitera que de l'intérêt, sans traiter des 70 % qu'on voyait tout
à l'heure.
Mme Marois: Ça va. Ne nous attardons pas trop longtemps
sur ça, là.
Le Président (M. Després): L'article 11 est
adopté. L'article 12.
M. Johnson: Ça aussi.
Mme Marois: C'est la même chose.
M. Johnson: Oui.
Mme Marois: Ça va. Adopté.
Le Président (M. Després): Adopté. L'article
13.
Mme Marois: Là, on recrée notre... M. Johnson:
Et voilà! Ça revient.
Mme Marois: Article 7... Quelle est celle visée... On dit:
«Les cotisations remboursées en vertu de la présente loi
portent intérêt composé annuellement pour chaque
année de service, à l'exception de celles visées aux
articles 4, 15 et 59». Qu'est-ce que c'est, 4, 15 et 59?
M. Sanschagrin: Le régime des élus municipaux est
entré en vigueur le 1er janvier 1989. Antérieurement à
cette date-là existait le régime de retraite des maires et
conseillers des municipalités, qui était un régime
d'accumulation de capital, à toutes fins pratiques. On ne garantissait
pas de rentes. Et les personnes qui étaient là, le 31
décembre 1988, ou le 1er janvier au matin, en 1989, ont eu l'option de
continuer dans leur régime ou de ne pas continuer dans leur
régime et ont pu prendre un certain temps pour exercer cette
option-là. Ils avaient six mois pour le faire. Donc, finalement, si
elles font le choix de ne pas participer, les cotisations que ces
personnes-là auraient versées entre le 1er janvier et la date
où elles ont signifié leur option, doivent leur être
remboursées. C'est le cas de l'article 4. Donc, c'est les cotisations
versées du 1 er janvier 1989 à la date d'option. (21 h 30)
L'article 15, ce sont les cotisations qui ont été
versées. Dans certaines municipalités existaient des
régimes de retraite autres que le régime de retraite des maires
et conseillers. Mais ces personnes-là, qui participaient à ces
régimes-là en tant qu'élus, ont eu exactement le
même choix durant les mêmes périodes. Ils pouvaient renoncer
à participer au nouveau régime et se voir rembourser les
cotisations versées entre le 1er janvier et la date de leur option.
Donc, on a prévu encore ce...
Mme Marois: C'est ce que couvre l'article 15.
M. Sanschagrin: Oui, c'est ce que couvre l'article 15. L'article
59... Les anciens régimes prévoyaient le versement de cotisations
additionnelles volontaires. Donc, en plus de la cotisation exigée par le
régime...
Mme Marois: Oui.
M. Sanschagrin: ...la personne pouvait verser des sommes
additionnelles...
Mme Marois: En sus.
M. Sanschagrin: ...qui peuvent leur être remboursées
également, avec intérêts. C'est l'objet de l'article
59...
Mme Marois: D'accord.
M. Sanschagrin: ...qui est un remboursement de cotisations
aussi.
Le Président (M. Després): L'article 13 est
adopté?
Mme Marois: Oui.
Le Président (M. Després): L'article 14.
Mme Marois: Bon, on passe de juillet à janvier,
là.
M. Sanschagrin: Bon, dans le régime des élus
municipaux, lorsqu'il a été mis sur pied, il y avait une option
pour les municipalités qui ne participaient pas à l'ancien
régime d'adhérer au régime des élus municipaux et
d'aller reconnaître rétroactivement toute une série
d'années de service. Et la municipalité avait le choix mais
pouvait reculer jusqu'en 1974 si elle le désirait - le 1er janvier 1975
- et permettre le rachat de ces années-là. L'élu payait
une partie, la municipalité payait l'autre partie.
C'était également le cas des personnes qui participaient
à l'ancien régime d'accumulation de capital. Elles pouvaient
convertir les années de participation à ce
régime-là en années reconnues en vertu du régime
des élus municipaux, avec la même possibilité de
rétroaction au 1er janvier 1975.
Les personnes qui ont exercé cette option-là - et qui
peuvent toujours l'exercer au moment où on se parle - obtiennent des
années de service en vertu de la formule à 3,5 %...
Mme Marois: Oui.
M. Sanschagrin: ...qui est plus généreuse que la
formule qu'on doit imposer à compter du 1 er janvier 1992.
Mme Marois: Oui.
M. Sanschagrin: Donc, l'option de rachat, de transformation ou de
conversion qui, normalement, devait durer jusqu'en juillet 1992 doit être
ramenée à...
Mme Marois: À janvier.
M. Sanschagrin: ...à janvier 1992, parce qu'on ne pourra
plus accorder, passé cette date la. les prestations
prévues...
Mme Marois: Selon l'ancien...
M. Sanschagrin: ...par ces privilèges de rachat et de
conversion là. Donc, on doit corriger cette date-là.
Mme Marois: C'est une harmonisation.
M. Sanschagrin: Et je peux vous dire que les municipalités
ont été dûment informées de ça il y a
déjà plusieurs mois.
Mme Marois: D'accord.
M. Sanschagrin: Que si elles voulaient en profiter...
Mme Marois: Que ça allait être ramené...
M. Sanschagrin: ...ça allait être ramené pour
que personne ne perde de droits.
Mme Marois: D'accord. Ça va, adopté.
Le Président (M. Després): Adopté. L'article
15. M. le ministre.
M. Johnson: Une modification de concordance.
Mme Marois: Oui, c'est ça. Ça va,
adopté.
Le Président (M. Després): L'article 16. Il y a un
papillon, M. le ministre.
M. Johnson: Oui, M. le Président. Il s'agit ici de
remplacer le paragraphe 1° de l'article 16 du projet de loi par le suivant:
«par le remplacement, dans la quatrième ligne, des mots "continue
à recevoir sa pension" par ce qui suit: «à son égard
continue à recevoir sa pension et ne participe pas au présent
régime sauf s'il choisit d'y participer avant le 31 décembre de
l'année au cours de laquelle il atteint l'âge de 71
ans.»
Ça vise ici la personne qui pourrait être un
retraité en vertu de l'ancien régime de retraite des maires et
conseillers municipaux, qui revient alors que ce nouveau régime est en
vigueur. Alors, on lui laisse le même choix dont on parlait tout à
l'heure, là, de signifier qu'elle ne désire pas recevoir sa
rente...
Mme Marois: Oui.
M. Johnson: ...et qu'elle préfère cotiser au
nouveau régime.
Mme Marois: Oui, c'est ça. Bon, ça va.
Le Président (M. Després): L'amendement est
adopté. L'article 16 est adopté tel qu'amendé. L'article
17.
Loi sur le traitement des élus
municipaux
M. Johnson: Là, on change de loi, M. le
Président.
Mme Marois: Oui.
M. Johnson: On est dans la Loi...
Le Président (M. Després): Sur le traitement des
élus municipaux.
M. Johnson: ...sur le traitement des élus municipaux, et
on introduit ici un nouvel intitulé: «Allocation de départ
et allocation de transition», plutôt que de ne parler que
d'allocation de transition. En effet, la Loi sur le traitement des élus
municipaux prévoit déjà des dispositions d'allocation de
transition, mais là il s'agissait d'introduire ce que j'exprimais tout
à l'heure, la valeur de 3,8 % du traitement qui est constituée,
réservée, si on veut employer un terme très
général, afin de rencontrer cette nouvelle obligation de verser
une allocation de départ lors de la cessation du mandat, qui est la
deuxième phase, le deuxième élément du programme de
retraite que nous avons devant nous. Alors, on commence par le commencement, on
modifie le libellé qui apparaît au chapitre IV de la Loi sur le
traitement des élus municipaux.
Mme Marois: Ça, c'est le 17, là?
M. Johnson: L'article 17, oui, du projet de loi qui est devant
nous.
Mme Marois: Oui, c'est ça. Bon, bien, allez,
adopté.
M. Johnson: Adopté.
Le Président (M. Després): Adopté. L'article
18. Il y a amendement, M. le ministre.
M. Johnson: Oui, amendement qui se lit ainsi:
L'article 30.1 de la Loi sur le traitement des élus municipaux,
proposé par l'article 18 du projet de loi 402... Je pense qu'on devrait
dire «par l'article 18 du projet de loi», tout simplement. Est-ce
que j'en fais un sous-amendement, M. le Président?
Le Président (M. Després): Oui. Pourriez-vous juste
répéter?
Mme Marois: Du projet de loi 402.
M. Johnson: Alors, de biffer le chiffre «402».
Le Président (M. Després): O.K.
Mme Marois: Adopté.
M. Johnson: Donc, je relis l'amendement à l'article
18:
L'article 30.1 de la Loi sur le traitement des élus municipaux,
proposé par l'article 18 du projet de loi est modifié: 1° par
le remplacement, dans la deuxième ligne du quatrième
alinéa, des mots «était alors» - au singulier - par
le mot «est»; 2° par le remplacement, dans la sixième
ligne du quatrième alinéa, des mots «à partir»
par les mots «sur la base»; 3° par le remplacement, dans les
septième et huitième lignes du quatrième alinéa,
des mots «a exercé la fonction de membre du conseil au cours de
son dernier mandat» par les mots «a été membre du
conseil depuis qu'elle l'est redevenue».
Mme Marois: Mon Dieu! «depuis qu'elle l'est
redevenue». Je vais juste essayer de le lire. Ça va pour les
amendements.
Le Président (M. Després): Est-ce que l'amendement
est adopté?
Mme Marois: Oui.
Le Président (M. Després): Donc l'article 18
est...
Mme Marois: Bien, revenons sur l'article 18, là; il est un
petit peu plus complexe, un peu plus long.
Le Président (M. Després): Oui.
Mme Marois: Peut-être pas nécessairement complexe,
mais plus long.
M. Johnson: Alors, c'est ici qu'on prévoit l'allocation de
départ qui est égale à deux semaines de traitement par
année de participation au régime de retraite des élus
municipaux, lorsqu'un élu cesse d'être membre du conseil, à
condition qu'il ait deux années complètes de participation.
On introduit également, on prévoit également que
l'allocation est accrue du montant obtenu en multipliant le traitement
admissible afférent à ces deux semaines par la fraction qui
représente toute année de participation incomplète. Le cas
échéant, on prévoit également qu'aux fins du calcul
de l'allocation seules les années et parties d'année de
participation qui sont postérieures au 31 décembre 1991 sont
considérées et que, par ailleurs, on n'excède pas 52
semaines de traitement au titre de cette allocation de départ.
Et, finalement, c'est le traitement final qui est la base de nos
calculs.
Mme Marois: Et on exclut le traitement qu'il aurait pu obtenir en
participant à des activités reliées à des
organismes mandataires ou supramunicipaux.
M. Johnson: C'est ça, on exclut ça.
Mme Marois: Oui, ça, ça va. Bon, en fait, c'est
l'essence, c'est le coeur de la loi qui est là.
M. Johnson: Sauf si la fonction extramunicipale, je dirais, est
exercée d'office, c'est-à-dire qu'il exerce une charge
supramunicipale en raison de la charge municipale qu'il occupe.
Mme Marois: Attendez un peu. Expliquez-moi donc ça.
M. Johnson: Bien, s'il est prévu dans une loi constituant
un organisme que le maire de telle municipalité siège au conseil
de cet organisme supramunicipal, là, le traitement admissible comprend
le traitement...
Mme Marois: Le traitement qu'il a...
M. Johnson: ...à l'égard de cette
charge-là.
Mme Marois: D'accord. Par exemple?
Une voix: Exemple, la MRC, la municipalité
régionale de comté.
M. Johnson: Par exemple la MRC. Enfin, tous les maires
siègent au conseil de la MRC parce qu'il sont maires de leur
municipalité.
Mme Marois: Oui, c'est ça.
M. Johnson: Donc, le traitement qu'ils reçoivent au titre
de leur participation au conseil d'administration de la MRC est pris en compte
plutôt qu'exclu.
Mme Marois: Oui.
Le Président (M. Després): L'article 18. C'est
adopté tel qu'amendé?
Mme Marois: Oui. Mais ça exclurait le fait que quelqu'un
préside une société de transport, par exemple.
Voilà! O.K.
Le Président (M. Després): Adopté. L'article
19.
M. Johnson: Là, ça vise non pas l'allocation de
départ mais l'allocation de transition, ici.
Mme Marois: Oui.
M. Johnson: Je dirais que mon collègue des
Affaires municipales a pris le train, là. Mme Marois: Oui.
Ha, ha, ha!
M. Johnson: À l'occasion de ce projet de loi
là.
Mme Marois: Expliquez-moi donc ça. Ha, ha, ha!
M. Johnson: On en profite pour clarifier certaines choses. Enfin,
comme vous le voyez ici, ça permet à une municipalité de
20 000 habitants et plus d'accorder une allocation de transition non seulement
au maire de la municipalité mais également à toute
personne qui cesse d'être membre du conseil après l'avoir
été au moins pendant deux ans. C'est ça.
Mme Marois: On inclut le conseiller municipal, tout simplement.
C'est ça. La loi étant là, le ministre des Affaires
municipales en a profité pour s'assurer que ce soit...
M. Johnson: Ah! je dirais que oui, là.
écoutez...
Mme Marois: ...introduit.
M. Johnson: Oui, oui. Plutôt que de véhiculer - on
va appeler les choses par leur nom, là - un projet de loi
séparé.
Mme Marois: Oui.
M. Johnson: C'était vraiment tellement intimement
lié, toutes ces choses-là, qu'on les a véhiculées -
enfin, comme gouvernement, puis c'est moi qui le présente - on en a
profité pour faire ces petits ajustements et ne pas surcharger la
commission ou l'Assemblée.
Mme Marois: Est-ce qu'ils ont encore le fameux bill omnibus des
Affaires municipales, cette année? Ça ne s'appelle plus comme
ça, d'ailleurs, hein?
M. Johnson: Je m'excuse, madame?
Mme Marois: Est-ce qu'il y a encore maintenant... Il doit y avoir
encore devant la commission la fameuse loi de fin de session qui concerne les
Affaires municipales.
M. Johnson: Oui, la loi, oui.
Mme Marois: Devant la commission de l'aménagement...
M. Johnson: Et des équipements, oui.
Mme Marois: ...et des équipements. Comment ça
s'appelle, d'ailleurs, maintenant? On n'appelle
plus ça une loi omnibus, on appelle ça une loi...
M. Johnson: Non. Les lois de fin d'année... Bien, il y a
beaucoup de bills privés municipaux.
Mme Marois: II y a le bill privé mais il y a un
autre...
M. Johnson: II y a les différentes... Oui. Mais il y en a
moins cette année.
Une voix: II y a le projet de loi 119 qui a
été...
M. Johnson: On nous indique qu'il y en a moins cette
année.
Mme Marois: Oui, on a compris ça. Ha, ha, ha!
Déjà depuis un moment. Bon. D'accord. Ça va pour
ça. Adopté.
Le Président (M. Després): L'article 19 est
adopté. L'article 20.
M. Johnson: Pour fins de précision juridique, on
précise que lorsqu'une personne est réélue elle n'a pas
cessé d'être élue pour devenir élue. Ça fait
qu'il y a une continuité, là, qui n'est pas brisée. On ne
peut donc pas aller chercher l'allocation de départ...
Mme Marois: Oui, quelqu'un qui serait... Oui.
M. Johnson: ...lorsqu'on est réélu.
Mme Marois: C'est ça. Quelqu'un qui était
déjà conseiller, qui se représente et qui est élu
à nouveau.
M. Johnson: Oui. C'est ça.
Mme Marois: C'est ça. Oui, ça va. Il ne pourrait
pas profiter des deux heures où il ne sait pas s'il est élu ou
pas.
M. Johnson: Oui. Pendant 2 semaines ou 10 jours, ou je ne sais
pas quoi, officiellement, il n'est pas réélu.
Mme Marois: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Després): Adopté. L'article
21.
Dispositions transitoires et finales
Mme Marois: II n'y avait pas une proposition d'amendement
là-dessus? (21 h 45)
M. Johnson: Alors, on permet jusqu'au 31 décembre 1992,
donc pendant presque un an, en présumant de l'adoption... On a un peu
plus d'un an en présumant de l'adoption ou de la mise en vigueur de la
loi d'ici à quelques jours. On lui permet de rétroagir, s'il
utilise certaines des dispositions qui sont ici, pour amender son
règlement qui prévoit la constitution du régime de
retraite... à l'égard de l'allocation de transition. Je m'excuse,
ce n'est pas un régime de retraite mais une allocation de transition,
pardon. Vous voyez ce qui arrive quand on a un projet de loi qui touche des
éléments distincts. Il peut rétroagir, donc, à la
date d'adoption de son règlement, à condition, je le
répète, de le faire dans l'année qui vient.
Mme Marois: II n'y a pas un cas particulier qui concerne la ville
de Québec?
M. Johnson: Oui. Probablement qu'on devrait en traiter avant que
ça finisse.
Mme Marois: D'accord. C'est parce que vous m'avez dit que
ça venait à cet article-ci.
M. Johnson: Effectivement, c'est un ajout. Ça vient avant
22 plutôt qu'après 21.
Mme Marois: II n'y a pas d'amendement? Oui. Disons, avant 22. Ha,
ha, ha!
M. Johnson: Quand 21 va être adopté, on y
reviendra.
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Després): L'article 21 est
adopté. Article 22.
M. Johnson: Alors, j'introduis un amendement ici, à ce
moment-ci, M. le Président, 21.1.
Mme Marois: C'est mon... M. Johnson: Insérer,
après...
Mme Marois: Comme le ministre des Affaires municipales a pris le
train, mon critique des Affaires municipales m'a signalé un certain
nombre d'éléments. Oui, allez. Excusez-moi.
M. Johnson: Oui. Alors, il s'agit ici d'insérer,
après l'article 21 du projet de loi, l'article suivant: «21.1 Une
allocation de transition prévue à l'article 31 de la Loi sur le
traitement des élus municipaux et versée par une
municipalité avant le (indiquer ici la date de présentation du
présent projet de loi) ne peut être contestée au motif
qu'elle a été établie sur la base d'une
rémunération qui comprenait celle versée par un organisme
mandataire de la municipalité ou par un organisme supramunicipal au sens
de la Loi sur le régime de retraite des élus
municipaux.»
Mme Marois: Est-ce que ça ne couvre qu'une personne,
ça, effectivement? C'est ce qu'on m'avait souligné.
M. Johnson: Bien, on a souligné ça, mais ça
couvre n'importe quel cas qui pourrait surgir. C'est une loi dont la
rédaction est de portée générale. Si quelqu'un
d'autre démontrait...
Mme Marois: ...avait été concerné par une
telle situation.
M. Johnson: S'il était concerné, il serait
visé, là, mais on n'a attiré notre attention que sur un
seul cas.
Mme Marois: C'est ça. Oui, j'aimerais ça avoir un
petit peu d'explications.
M. Sanschagrin: Les autres cas, à partir du moment
où une municipalité dispose, d'abord, comme on l'a vu à
l'article 19, de la possibilité d'amender son règlement pour
pouvoir couvrir cette rémunération-là, à l'article
19 elle dispose d'une année pour rétroagir. Elle pourrait, s'il y
a d'autres situations qui, dans le futur, pouvaient se produire, y
remédier au cours de la prochaine année. Mais actuellement, c'est
le cas.
Mme Marois: Parce que la loi n'était pas claire à
cet effet-là.
M. Johnson: Oui.
Mme Marois: Dans le fond, donc, on l'a interprétée
en disant: Ça tient compte de la rémunération.
M. Johnson: Là, on calculait l'allocation en tenant compte
de la rémunération...
Mme Marois: L'allocation versée par... C'est
ça.
M. Johnson: ...de l'organisme supramunicipal.
Et il s'avère, au réexamen, que ce n'est pas
évident. Alors, pour être bien sûr qu'on couvre ce
cas-là, on introduit 21.1 pour que tout soit bien propre, bien en
ordre.
Mme Marois: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Després): Donc, l'amendement est
adopté. Le nouvel article 21.1 est adopté. L'article 22. M. le
ministre.
M. Johnson: Là aussi, M. le Président, c'est le
pouvoir habilitant pour nous, au gouvernement, jusqu'en juillet prochain, de
prendre un règlement qui pourrait avoir effet à compter d'une
date qui n'est pas antérieure au 1er janvier 1992 pour déterminer
le facteur servant à établir la contribution provisionnelle que
doit verser une municipalité.
Mme Marois: Pourquoi utilise-t-on cette formulation:
«à toute date non antérieure»? Je trouve donc que
ça fait un style lourd.
M. Johnson: L'alternative, ce serait de parler de dispositions
qui s'appliquent à compter du 1er janvier 1992 ou de toute autre date
qui lui est postérieure.
Mme Marois: Ce serait ça. C'est parce que ça fait
quand même... Relisez ça: «...ainsi s'appliquer à
compter de toute date non antérieure au 1er janvier 1992». Il faut
vraiment se forcer. Enfin, s'il y avait une façon, effectivement, de le
dire autrement, bien honnêtement, M. le Président, je trouve
que...
M. Johnson: Tout règlement pris en vertu... Je relis 22;
on peut voir...
Mme Marois: Je ne veux pas qu'on erre, mais...
M. Johnson: Enfin, écoutez, il y a plein de personnes ici
qui peuvent avoir une suggestion, je suppose, au même effet. Ça
doit avoir cet effet-là, c'est-à-dire celui de prendre un
règlement, en vertu de 75, 2°, d'ici au 1er juillet 1992, en
prévoyant que ça s'appliquera entre ce moment-là et le 1er
janvier 1992. C'est ça qu'on veut dire. Ça commencera à
s'appliquer à une date...
Mme Marois: C'est ça, une date postérieure au 31
décembre.
M. Johnson: C'est ça. On ne peut pas rétroagir en
deçà du 1er janvier 1992. Ça peut s'appliquer à
compter de telle date postérieure au 31.
Mme Marois: Postérieure au 31 décembre? On pourrait
le dire comme ça, hein?
M. Johnson: C'est la même chose. On pourrait dire...
Le Président (M. Després): Vous avez une
proposition à faire?
M. Johnson: Non.
Mme Marois: Toute date postérieure au 31
décembre.
M. Johnson: Ça veut tout dire la même chose, M. le
Président. Il y a des termes de l'art là-dedans. On m'explique
que, du côté des municipalités, si en 1992, au début
de l'année, une municipalité décidait de prendre un
règlement pour couvrir ses élus au titre de l'alloca-
tion ou du régime, elle ne pourrait pas, de toute façon,
rétroagir à une date antérieure au 1er janvier 1992. Alors
nous, comme gouvernement, quand on prend un règlement, à cet
égard-là on se soumet, en vertu de la loi, à la même
règle de ne pas rétroagir à une date antérieure au
1er janvier. Donc, on pourra rétroagir à une date non
antérieure.
Le Président (M. Després): Mme la
députée de Taillon, est-ce que vous avez des commentaires?
Mme Marois: Et si on le remplaçait, là... C'est
parce que j'essaie de vous suivre. Si on le remplaçait par la positive
en disant: toute date postérieure au 31 décembre 1991...
M. Johnson: Moi, à l'oeil, je ne vois aucun...
Mme Marois: ...est-ce qu'on n'atteint pas le même
objectif?
M. Johnson: Absolument. Je ne vois absolument aucune
différence, moi-même.
Mme Marois: Oui, c'est ça.
M. Johnson: C'est sujet à ce qu'on nous indique qu'il y a
une subtilité.
Mme Marois: C'est ça, si ça ne...
M. Johnson: Ça se lirait donc: Tout règlement pris
en vertu du paragraphe 2° de l'article 75 de la Loi sur les régimes
de retraite peut, jusqu'au 1er juillet 1992, et s'il en dispose ainsi,
s'appliquer à compter de toute date postérieure au 31
décembre 1991.
Mme Marois: 1991. Voilà. Moi, j'en ferais la
proposition.
M. Johnson: Aucune différence. Alors, M. le
Président, je fais l'amendement suivant, que je vous transmets par
écrit dans les secondes qui viennent.
Mme Marois: II est déjà écrit,
remarquez.
M. Johnson: Remplacer, dans la dernière ligne de l'article
22, les mots «non antérieure au 1er janvier 1992» par les
mots «postérieure au 31 décembre 1991».
Le Président (M. Després): Est-ce que cet
amendement est adopté?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Després): Donc, l'article 22 est
adopté tel qu'amendé.
M.Johnson: Ça va?
Le Président (M. Després): L'article 23.
M. Johnson: L'article 23. «La présente loi entre en
vigueur à la même date que la réforme de l'aide fiscale
à la retraite.»
Le Président (M. Després): Adopté? Mme
Marois: Adopté.
Le Président (M. Després): Adopté. Est-ce
que le titre du projet de loi, Loi modifiant la Loi sur les régimes de
retraite des élus municipaux et la Loi sur le traitement des élus
municipaux, est adopté? Oui? Un instant, s'il vous plaît. On va
suspendre deux minutes. Oui.
(Suspension de la séance à 21 h 55)
(Reprise à 21 h 56)
Le Président (M. Després): Nous revenons sur
l'article 22.
M. Johnson: 22, oui. On reviendrait sur 22.
Le Président (M. Després): Oui, M. le ministre.
M. Johnson: Oui. Je reformulerais l'amendement que j'ai
fait...
Le Président (M. Després): Sur l'article 22.
M. Johnson: ...sur l'article 22, en disant: Remplacer les mots
«de toute date non antérieure au 1er janvier 1992» par les
mots «d'une date postérieure au 31 décembre
1991».
Mme Marois: Ah oui! Parfait.
M. Johnson: «D'une date» au lieu de «de toute
date».
Le Président (M. Després): Oui. O.K. Pour plus de
sécurité, nous allons relire l'amendement de l'article.
M. Johnson: Oui.
Le Président (M. Després): Oui, M. le
secrétaire, est-ce que vous avez pris en note l'amendement?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. L'amendement
se lirait comme suit: Remplacer, dans la dernière ligne de l'article 22
du projet de loi, les mots «de toute date non antérieure au 1er
janvier 1992» par les mots «d'une date postérieure au 31
décembre 1991».
M. Johnson: Par les mots «d'une date postérieure au
31 décembre 1991». C'est ça.
Le Président (M. Després): Donc, ça va pour
tout le monde?
Mme Marois: Ça va.
Le Président (M. Després): Donc, l'amendement est
adopté.
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Després): L'article 22 est
adopté tel qu'amendé.
M. Johnson: Les non-initiés n'y verront aucune
différence.
Mme Marois: Sûrement pas, mais ça va mieux se lire
que ça ne se lisait auparavant.
Le Président (M. Després): L'article 23 avait
été adopté.
M. Johnson: Adopté, en effet. On était rendu au
titre.
Le Président (M. Després): On était rendu au
titre du projet de loi: Loi modifiant la Loi sur le régime de retraite
des élus municipaux et la Loi sur le traitement des élus
municipaux". Il est adopté?
M. Johnson: Avec renumérotation, M. le
Président.
Le Président (M. Després): Oui, une motion de
renumérotation est effectivement déposée. Est-ce que le
projet de loi est adopté dans son ensemble tel qu'amendé?
Mme Marois: Adopté. M. Johnson: Adopté.
Le Président (M. Després): Adopté. Nous
appelons maintenant..
Mme Marois: Le projet de loi 403.
Projet de loi 403
Le Président (M. Després): O.K. Nous
étudions maintenant le projet de loi 403, Loi modifiant la Loi sur les
tribunaux judiciaires en matière de retraite et d'avantages sociaux.
Est-ce que M. le ministre a des remarques préliminaires avant de faire
l'étude article par article du projet de loi?
M. Johnson: Non, pas véritablement, M. le
Président, sinon pour rappeler que là aussi il s'agit
d'harmoniser le régime de retraite qui s'applique à nos juges
à la réforme de la fiscalité générale.
Le Président (M. Després): Mme la
députée de Taillon a-t-elle des remarques
préliminaires?
Mme Marois: Je n'ai pas de remarques préliminaires.
Le Président (M. Després): Donc, j'appelle
maintenant l'article 1 du projet de loi.
Loi sur les tribunaux judiciaires
M. Johnson: Là aussi, M. le Président,
d'entrée de jeu, c'est une disposition de concordance avec l'article qui
suit, qui introduit, comme je le signalais un peu plus tôt en
soirée, le pouvoir pour le gouvernement de mettre sur pied un
régime de prestations supplémentaires à l'endroit de ce
groupe de gens que sont les juges, en raison du plafonnement,
évidemment, à l'égard du régime de base en
matière de retraite.
Le Président (M. Després): Est-ce que l'article
1...
Mme Marois: Ça va.
Le Président (M. Després): ...est adopté?
Article 2.
M. Johnson: Oui, avec amendement, M. le Président...
Le Président (M. Després): Oui, M. le ministre.
M. Johnson: ...que je lis. 1° Remplacer le deuxième
alinéa proposé par l'article 2 du projet de loi par le suivant:
«Pour les fins du calcul des prestations de ce régime, les
années de service prises en considération sont les mêmes
que celles prises en considération pour les fins du calcul de la pension
payable en vertu du régime de retraite. Les prestations annuelles
auxquelles le juge a droit en vertu du régime de prestations
supplémentaires ne peuvent, à la date où elles deviennent
payables, être supérieures à l'excédent de son
traitement annuel le plus élevé au cours de l'exercice de sa
charge sur les prestations annuelles payables à la même date en
vertu du régime de retraite. Les prestations payables au conjoint et aux
enfants du juge doivent également être calculées en tenant
compte de ce maximum.» 2° Ajouter, à la fin, les
alinéas suivants: «Les sommes payées en vertu de ce
régime sont incessibles et insaisissables. Toutefois, elles ne sont
insaisissables qu'à concurrence de 50 % s'il s'agit de
l'exécution du partage entre époux
du patrimoine familial ou du paiement d'une dette alimentaire ou d'une
prestation compensatoire. «En outre, pour déterminer le droit
à la pension minimum prévue aux articles 232 et 237, les
prestations supplémentaires du régime établi en vertu du
deuxième alinéa auxquelles le juge a droit ou aurait eu droit
doivent être ajoutées à la pension calculée
conformément à l'article 230.»
Mme Marois: Bon. Petite explication.
M. Johnson: Bien, là aussi, c'est la mise sur pied...
Mme Marois: II y a une partie où ça va bien, la
partie insaisissable, incessible.
M. Johnson: D'accord. La première partie, c'est la mise
sur pied du régime de prestations supplémentaires. C'est une
référence à ce régime. Ça précise sur
quelle base ces prestations sont calculées.
Mme Marois: Sur quelle base les prestations
supplémentaires seraient calculées.
M. Johnson: C'est ça. M. Sanschagrin va
compléter.
Mme Marois: Oui, j'aimerais ça qu'on me l'explique.
M. Johnson: Oui.
M. Sanschagrin: La première partie - si on prend les
quatre premières lignes de la modification - vient dire qu'on prend en
compte les mêmes années qu'en vertu du régime de base qui
va être le régime enregistré. L'excédent vient dire
qu'en vertu du régime supplémentaire, on ne peut pas donner, sous
forme de prestations, plus que le traitement moins la rente prévue par
le régime de base.
Mme Marois: Oui.
M. Sanschagrin: On dit autrement: La rente du régime de
base plus la rente du régime supplémentaire ne peuvent pas
excéder le traitement que reçoit un juge. Donc, un juge ne peut
pas accumuler sous forme de rente, globalement, plus que son traitement.
Mme Marois: Oui.
M. Sanschagrin: Ensuite, quand on passe au
deuxièmement...
Mme Marois: Çava, ça.
M. Sanschagrin: ...on a vu tantôt que les prestations vont
être considérées pour les fins du partage du patrimoine
familial.
Mme Marois: Non, ça, ça va bien. C'est le
deuxième paragraphe de cet amendement.
M. Sanschagrin: Et dans le deuxième paragraphe, on fait
référence à des prestations, à des rentes minimum
qui sont prévues pour le juge en chef et ses adjoints qui étaient
en poste en 1978. Donc, on parle de maintien de droits acquis en vertu de ces
articles, qui prévoyaient, dans certains cas, une rente minimum
égale à 56 % du traitement ou 63 % du traitement dans les cas de
ces personnes-là qui avaient été en poste pendant au moins
10 ans et qui avaient accumulé un certain nombre d'années de
service, 20 ans ou 25 ans.
Mme Marois: Et c'est ce que l'on vient couvrir par ce
deuxième paragraphe du deuxième alinéa.
M. Sanschagrin: C'est ce qu'on vient couvrir dans le
deuxième alinéa, ici. C'est-à-dire qu'on veut respecter
également ces prestations minimales.
Mme Marois: Ce qui veut dire qu'on remplace le deuxième
alinéa. Ça, ça va. On ajoute à la fin. Et les
autres alinéas restent, évidemment.
M. Johnson: C'est ça. Le premier et le troisième,
tels que proposés initialement.
Mme Marois: Si on lit le dernier alinéa de l'article 2, on
dit: «Pour déterminer le traitement annuel le plus
élevé, les traitements annuels pris en considération sont
ceux fixés par décrets [...] Toutefois, la
rémunération additionnelle - on identifie, qui concerne les juges
- et toute autre rémunération versée à un juge en
congé sans traitement ou à un juge visé aux articles 131
à 134, doivent être exclues de ces traitements.»
Par rapport à l'explication que vous venez de me donner sur les
autres éléments de l'article...
M. Sanschagrin: Pour les fins du régime de retraite, on ne
considère que la rémunération de base des juges. Tous les
excédents et autres éléments de rémunération
sont exclus. C'est déjà présent dans le régime de
retraite maintenant. C'est maintenu dans la base - on le verra plus loin
à l'article 231 - et il fallait également faire en sorte que le
traitement visé par les prestations supplémentaires soit le
même traitement que celui qui est considéré par le
régime de base. Donc, c'est plus un élément de concordance
sur la définition de traitement qui est visé par le nouveau
régime de prestations supplémentaires pour maintenir le
même traitement que celui qui est considéré par le
régime de base ou par le régime actuel, si vous voulez.
Le Président (M. Després): L'amendement à
l'article 2 est adopté?
Mme Marois: Oui.
Le Président (M. Després): Est-ce que l'article 2
est adopté tel qu'amendé?
Mme Marois: Ça va.
Le Président (M. Després): Adopté. L'article
3, M. le ministre. Amendement?
M. Johnson: M. le Président, se dessine à l'horizon
un essaim de papillons. Le premier que j'introduis ici, à l'égard
de l'article 122.1, je le lis: Supprimer, dans la sixième ligne de
l'article 122.1 proposé par l'article 3 du projet de loi, le mot
«actuellement».
J'en profite pour dire qu'on a eu un peu la même chose dans le
projet de loi 401.
Mme Marois: C'est ce qu'on vient de voir.
M. Johnson: Deuxièmement, à l'égard de
122.2.
Le Président (M. Després): L'amendement est
adopté? Ou tous ensemble?
Mme Marois: Oui, 122.1 est adopté, ça va.
Le Président (M. Després): 122.1 est adopté.
M. le ministre?
M. Johnson: Alors, autre amendement, que j'introduis: Ajouter,
à la fin du premier alinéa de l'article 122.2 proposé par
l'article 3 du projet de loi, ce qui suit: «établi en vertu du
deuxième alinéa de l'article 122». On précise ici en
vertu de quel article le régime de prestations supplémentaires
est établi.
Mme Marois: Oui, ça va, adopté.
Le Président (M. Després): L'amendement est
adopté. Donc, le point 122.2 est adopté. 122.3?
M. Johnson: Troisième amendement à l'article 3.
1° Insérer, dans la deuxième ligne du troisième
alinéa de l'article 122.3 proposé par l'article 3 du projet de
loi et après le mot «municipalités», les mots
«à ce régime»; 2° Remplacer, dans la
troisième ligne du troisième alinéa de l'article 122.3
proposé par l'article 3 du projet de loi, les mots
«l'évaluation» par les mots «la dernière
évaluation»; 3° Supprimer, dans la première ligne du
quatrième alinéa de l'article 122.3 proposé par l'article
3 du projet de loi, les mots «à la Commission».
Mme Marois: Ça va pour le premier. Ça, ça va
aussi, le deuxième alinéa de l'amendement. Bon, ça va pour
les amendements 1, 2, 3...
Le Président (M. Després): D'accord.
M. Johnson: 122.3.
Mme Marois: ...à l'article 3,122.3.
Le Président (M. Després): Donc, l'amendement est
adopté pour 122.3. Est-ce que l'article 3 est adopté tel
qu'amendé?
M. Johnson: Alors, il se décompose, évidemment.
122.1 prévoit que la valeur des prestations fait partie du patrimoine
familial.
Mme Marois: Ça, ça va.
M. Johnson: Deuxièmement, on prévoit que
l'administration est confiée à la Commission administrative des
régimes de retraite et d'assurances.
Mme Marois: Oui. Ça va.
M. Johnson: Et ça prévoit également des
recours à l'arbitrage pour les différends.
Mme Marois: C'est ça, s'il y a litige. M. Johnson:
C'est ça.
Mme Marois: Mais ça, est-ce que c'est une règle
habituelle qu'on retrouve?
M. Johnson: C'est la même chose que dans le régime
de base. Oui.
Mme Marois: Bon, ça va, d'accord.
M. Johnson: Rien de spécial. Et finalement...
Mme Marois: C'est les évaluations actuarielles.
M. Johnson: L'évaluation actuarielle et la distribution,
la répartition des coûts du régime entre le gouvernement du
Québec et Montréal, Laval et Québec...
Mme Marois: Oui, qui ont des cours.
M. Johnson: ...dont les juges de cours municipales sont
évidemment couverts ou seront ou peuvent être couverts.
Mme Marois: Pourquoi «peuvent être
couverts»?
M. Johnson: Bien, vous allez voir un peu plus loin qu'on permet
à ces villes de manifester
que leurs juges municipaux peuvent être couverts par ce
régime et y adhérer. Elles ont déjà des
régimes.
Mme Marois: Mais ils pourraient adhérer à un autre
régime, c'est ça?
M. Johnson: Elles ont déjà des régimes, dans
certains cas.
Mme Marois: C'est ça.
M. Johnson: Le régime des juges de la Cour municipale de
la ville de Montréal, je présume.
M. Sanschagrin: C'est ça. Mme Marois: Oui.
M. Johnson: identique à celui de la Cour du
Québec.
Mme Marois: D'accord.
M. Johnson: Alors, pourquoi ne pas leur permettre
carrément d'adhérer? Et évidemment, les coûts seront
toujours à la charge de la municipalité.
Mme Marois: Quand même! C'est ça. M. Johnson:
Oui, absolument.
Mme Marois: Ça n'est pas imparti au gouvernement du
Québec.
M. Johnson: C'est les mêmes conditions. Mme Marois:
Bon. Ça va.
Le Président (M. Després): L'article 3 est
adopté tel qu'amendé. L'article 4.
M. Johnson: Concordance, ici. Pour bien numéroter le 122
qui devient le 122.3.
Mme Marois: Oui, ça va. Très bien.
Adopté.
Le Président (M. Després): L'article 4 est
adopté. L'article 5.
M. Johnson: Alors, les municipalités de Montréal,
Laval et Québec qui décideraient de faire adhérer leurs
juges à ce régime verseraient leurs contributions au fonds
consolidé. C'est ce qui est prévu ici.
Mme Marois: On dit: Cette modification consiste à
préciser. C'était déjà comme ça?
M. Johnson: M. Sanschagrin. Mme Marois: Oui,
c'était déjà...
M. Sanschagrin: Actuellement, les juges des municipalités
de Laval, Montréal et Québec participent à des
régimes établis au niveau municipal. Donc, l'argent reste
là. Mais à partir du moment où ces juges-là peuvent
participer au régime de base et au régime
supplémentaire...
Mme Marois: Alors, il faut prévoir qu'elles contribuent au
fonds consolidé.
M. Sanschagrin: ...les municipalités vont diriger leurs
cotisations vers le gouvernement...
Mme Marois: Ça va.
M. Sanschagrin: ...et il faudra les verser au fonds
consolidé.
Le Président (M. Després): L'article 5 est...
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Després): ...adopté.
L'article 6.
M. Johnson: Je me permets de poser une question avant ça,
M. le Président.
Le Président (M. Després): Oui.
M. Johnson: Je viens de le voir, là. Dans l'article 122.3
on précisait que les municipalités devaient verser leurs
contributions selon les règles et modalités
déterminées par le décret qui établit le
régime. Ça, c'est de façon générale. Mais on
précise ici à 127 que la contribution est versée au fonds
consolide du revenu. On n'attend donc pas de savoir qu'est-ce qu'il va y avoir
dans le décret. Le décret va prévoir les
modalités.
M. Sanschagrin: Mensuellement, par exemple.
M. Johnson: Mensuellement, les règles, etc. Mais la
destination des sommes, c'est la loi, ici, qui l'amène.
M. Sanschagrin: On n'a pas beaucoup le choix, d'ailleurs; il faut
que ce soit comme ça.
M. Johnson: Oui, c'est ça. Ça ne peut pas
être autre chose.
Mme Marois: À partir du moment où on peut...
M. Johnson: Ça ne peut pas être autrement que
d'être versé au fonds consolidé.
Le Président (M. Després): On a répondu
à vos interrogations, M. le ministre?
(22 h 15)
M. Johnson: Oui. Je soulevais ça, là. J'essayais de
faire le lien entre les deux, trois articles.
Le Président (M. Després): O.K. L'article 6.
M. Johnson: Oui. Alors, voilà. C'est ici qu'on
étend l'application du régime en question aux juges des cours
municipales de Montréal, Laval et Québec, si les
municipalités, dans chaque cas, adhèrent au régime.
Mme Marois: Est-ce qu'il y a un avantage à faire ainsi?
Parce qu'on abolirait le régime, à ce moment-là.
C'est-à-dire qu'on l'abolirait, c'est une façon de parler. Il n'y
aurait plus de régime dans les municipalités, sauf pour les gens
qui ont déjà participé au régime, qui sont
déjà là, et ces personnes s'inscriraient, à ce
moment-là, au régime central, là, si vous me passez
l'expression.
M. Sanschagrin: On garantit aux juges des cours municipales le
même niveau de prestations que celui des juges de la Cour du
Québec.
Mme Marois: Oui.
M. Sanschagrin: On a vu qu'avec la réforme fiscale on
plafonne maintenant les prestations. Quand on a vu le régime des
élus municipaux, on a été obligé, dans le cas de ce
régime-là, de ramener à la baisse les prestations parce
que les municipalités ne pouvaient pas mettre sur pied avec les
mêmes facilités, disons, des régimes de prestations
supplémentaires. Or, pour les quelques juges des cours municipales qui
doivent avoir accès aux mêmes prestations que les juges de la Cour
du Québec, on forcerait, pour un groupe beaucoup plus petit que celui
des élus, les municipalités à mettre sur pied un
régime qu'elles ont de la difficulté à mettre sur pied
pour leurs élus. Donc, la façon la plus simple de garantir
à ces personnes-là - puis il y en a une quinzaine au
Québec, des juges qui sont visés par cette disposition-là
- qu'elles auront les mêmes prestations que les juges de la Cour du
Québec, c'est de les faire participer au régime de retraite des
juges de la Cour du Québec. Et ce qu'on veut leur ouvrir, c'est une
porte pour pouvoir le faire.
Mme Marois: D'accord. Ça va. Adopté.
Le Président (M. Després): Adopté. L'article
7.
M. Johnson: II y a un amendement, M. le Président.
Le Président (M. Després): II y a un amendement?
Oui.
M. Johnson: Insérer, dans la troisième ligne du
paragraphe 3° de l'article 7 du projet de loi et après le mot
«est», ce qui suit: «À compter de cette date,
entre»,...
Le Président (M. Després): Excusez, M. le ministre.
Est-ce que c'est possible de déposer - M. le secrétaire me dit
que nous n'avons pas en main copie de... Merci.
Une voix: Ah! Ce n'est pas le bon?
M. Johnson: Comment? Ce n'est pas le bon?
Le Président (M. Després): C'est parce que nous
avions effectivement un amendement, mais je n'ai pas l'impression que
c'était le même.
M. Johnson: Effectivement, ce n'est pas le même. Ça
n'a aucun rapport...
Le Président (M. Després): Oui.
M. Johnson: ...d'ailleurs, avec ce que je viens de lire, ce qu'il
y avait dans mon cahier.
Le Président (M. Després): Donc, celui que vous
venez de déposer, M. le ministre, est retiré.
M. Johnson: Bien, évidemment. Une voix: II en
manque un bout.
M. Johnson: II en manque un grand bout. Bien oui, c'est
ça.
Une voix: C'est celui-là, ici.
M. Johnson: C'était incomplet, M. le Président.
Le Président (M. Després): Ah! À ce
moment-là, c'était le début.
M. Johnson: Incomplet. Non, c'était la fin. Le
Président (M. Després): La fin.
Mme Marois: Oui, parce que j'essayais de vous suivre...
Le Président (M. Després): De suivre sur le
début...
Mme Marois: ...pour sauver du temps - ha, ha, ha! - sur la
compréhension et je n'y arrivais pas.
M. Johnson: Alors, on vient d'amender mon cahier et je fais donc
lecture de l'amendement à l'article 7.
Le Président (M. Després): Oui, M. le
ministre.
M. Johnson: Premièrement, remplacer les paragraphes 1°
et 2" de l'article 7 du projet de loi par les suivants: «1° par le
remplacement, dans la première ligne du premier alinéa, des mots
"ou qui est atteint d'une" par ce qui suit: "est admis à la retraite
avec pension"; «2° par le remplacement des deuxième et
troisième lignes du premier alinéa par ce qui suit: "Le juge qui
est atteint d'une incapacité totale et permanente l'empêchant de
remplir les devoirs de sa charge est admis à la retraite avec pension
à compter du jour où il n'est plus admissible à recevoir,
en remplacement de son traitement, une prestation en vertu d'un régime
d'avantages sociaux établi en application de l'article 122. Toutefois,
si ce juge était admissible à cette prestation avant le 1er
janvier 1992, il est admis à la retraite avec pension au plus tard le 31
décembre de l'année au cours de laquelle il atteint l'âge
de 71 ans même s'il continue de recevoir cette prestation.
L'incapacité totale et permanente est établie, sur avis
médical et après enquête, par le Conseil de la
magistrature".»
Deuxièmement, insérer, dans la troisième ligne du
paragraphe 3° de l'article 7 du projet de loi et après le mot
«est», ce qui suit: «, à compter de cette
date».
Mme Marois: Est-ce qu'on peut avoir les explications?
M. Johnson: Oui. La réforme fiscale prévoit que
l'incapacité qui donne ouverture à ces droits doit être
totale. Non seulement permanente, mais totale. Ça, c'est le premier
élément. Il y en a un deuxième, M. Sanschagrin.
M. Sanschagrin: Elle doit être attestée par un avis
médical. Donc, il faut avoir, pour donner droit au versement d'une rente
d'invalidité, ces deux conditions-là. D'autre part...
Mme Marois: II faut que la...
M. Sanschagrin: II faut que l'invalidité soit non
seulement totale et permanente mais qu'elle ait été
attestée par un médecin.
Mme Marois: Par un médecin.
M. Sanschagrin: Donc, ça prend un avis médical au
dossier.
Mme Marois: C'est les mêmes règles qu'à la
Régie des rentes, ça, pour le régime public?
M. Sanschagrin: Pour l'incapacité totale et permanente, ce
sont les mêmes règles. Je ne pourrais pas vous dire si la Loi sur
le régime de rentes du Québec, de mémoire, exige... Mme
Marois: Un avis médical.
M. Sanschagrin: Mais, chose certaine, je peux vous dire que la
Régie des rentes exige toujours un avis médical avant de
déclarer une invalidité.
Mme Marois: D'accord. Donc, vous dites qu'il faut les deux
conditions.
M. Sanschagrin: II faut les deux conditions qu'on ne retrouvait
pas dans l'ancien régime, dans le régime tel qu'il existe
aujourd'hui.
Mme Marois: D'accord. Il n'y avait pas de condition ou...
M. Sanschagrin: C'était une incapacité qui
empêchait de remplir les fonctions de sa charge, pas plus que ça.
On ne rencontrait pas le libellé de la réforme fiscale. Donc, il
a fallu introduire ces modifications-là. Par ailleurs, les juges sont
protégés par un programme d'assurance qui prévoit le
versement d'une prestation d'invalidité en cas d'invalidité
totale et permanente. Et le régime de retraite prendra la relève
du programme d'assurance. Donc, c'est pour ça que le grand papillon
vient dire que dans... Actuellement, le programme d'assurance prévoit le
versement d'une rente d'invalidité à vie. Et la Loi sur les
impôts dit: Une rente de retraite doit être payable à
compter du 31 décembre qui suit le 71e anniversaire.
Mme Marois: C'est ça.
M. Sanschagrin: Donc, pour l'invalidité
décrétée actuellement les prestations vont être
versées mais, au plus tard le 31 décembre qui suit le 71e
anniversaire, on devra mettre la rente de retraite en paiement. Le
régime d'assurance est amendé à compter du 1er janvier
1992 pour prévoir que la rente d'invalidité payable en vertu du
régime d'assurance cesse au 70e anniversaire.
Mme Marois: Et entre, à ce moment-là, la rente de
retraite.
M. Sanschagrin: Et c'est à ce moment-là que le
régime de retraite prendra la relève au lieu du 31
décembre qui suit le 71 e anniversaire.
Mme Marois: D'accord. Ça va.
Le Président (M. Després): L'amendement est
adopté. L'article 7 est adopté tel qu'amendé?
Adopté. L'article 8, M. le ministre.
M. Johnson: Concordance avec ce qui est prévu à
l'article 6 à l'égard des juges des cours municipales de
Montréal, Laval et Québec.
Mme Marois: Oui.
M. Johnson: II y aura beaucoup d'articles de concordance.
Le Président (M. Després): Adopté?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Després): Article 9.
M. Johnson: L'article 9, même chose, concordance. C'est
pour les juges des trois cours municipales.
Mme Marois: Ah oui! D'accord. Oui. Adopté.
Le Président (M. Després): Adopté. L'article
10.
M. Johnson: L'article 10, le 30 décembre,
c'est-à-dire, évidemment, le fait qu'on ne peut pas participer
à un régime après le 30 décembre de l'année
au cours de laquelle un juge atteint l'âge de 71 ans.
Mme Marois: Ça, c'est l'article 10. Adopté.
Le Président (M. Després): Adopté. L'article
11, il y a amendement, M. le ministre.
M. Johnson: Oui. Premièrement, remplacer, dans les
sixième et septième lignes du paragraphe 2° du premier
alinéa de l'article 230 proposé par l'article 11 du projet de
loi, les mots «ou parties d'année de service
créditées» - où «parties» et
«créditées» sont au féminin pluriel - par les
mots «de service»;
Deuxièmement, remplacer le deuxième alinéa de
l'article 230 proposé par l'article 11 du projet de loi par le suivant:
«Pour l'application du premier alinéa, les années de
service du juge sont prises en considération jusqu'à concurrence
de 35.»
Mme Marois: C'est parce qu'on remplace... Je ne comprends pas. Il
y a quelque chose qui ne va pas, là. Le premier alinéa. D'accord.
Ça va. Tu as raison.
Le Président (M. Després): Ça va?
L'amendement est-il adopté?
Mme Marois: Si leur nombre est supérieur à 35,
c'est ça qu'on enlève, hein, par l'amendement qui est devant
nous, ici?
M. Johnson: On remplace...
Mme Marois: On le remplace au complet, là.
M. Johnson: Oui.
Mme Marois; Jusqu'à concurrence de 35. On ne peut pas le
dépasser.
M. Johnson: C'est ça. On enlève tout ça.
Mme Marois: Ça va.
Le Président (M. Després): L'amendement est
adopté. L'article 11 est adopté tel qu'amendé. L'article
12.
Mme Marois: Le mot «créditées»,
ici...
Le Président (M. Després): Oui, Mme la
députée de Taillon.
Mme Marois: ...on l'ajoutait partout tantôt.
M. Johnson: Oui, mais là il est rendu avant qu'on
arrive.
Mme Marois: Mais, on l'enlève, M. le ministre. On
l'enlève, je vous ferai remarquer.
M. Johnson: Ici, on l'a enlevé. Oui, M. Sanschagrin va se
faire un plaisir de nous expliquer la contradiction apparente.
Mme Marois: D'accord. Qui ne sera qu'apparente,
évidemment.
M. Johnson: II faut savoir que les juges ne cotisent pas à
leur régime de retraite. C'est un régime non contributif.
Mme Marois: Non contributif, oui.
M. Sanschagrin: Donc, les années qui sont
considérées pour fins de calcul de la rente de retraite sont les
années de charge, les années pendant lesquelles le juge a
été...
Mme Marois: De service.
M. Sanschagrin: La date de sa nomination et la date de sa
cessation de fonction. Donc, on ne parle plus vraiment de service
crédité en vertu du régime mais plutôt
d'années d'exercice, donc d'années de service.
Mme Marois: D'accord.
M. Sanschagrin: Ce qui est différent de ce qu'on a vu avec
les enseignants et les fonctionnaires.
Mme Marois: Ça va. De toute façon, il a
été adopté.
M. Johnson: Le régime n'est plus contributif.
Mme Marois: Non.
M. Johnson: C'est pour ça qu'on...
Mme Marois: Mais il ne l'était pas. Est-ce que...
M. Johnson: Ah oui! Il l'était. Absolument! Il
l'était. Il ne l'est plus depuis deux ans.
Mme Marois: II l'a été de 1979, vous dites,
à...
M. Johnson: Oui, depuis 1989, de mémoire.
M. Sanschagrin: 1er janvier 1990.
M. Johnson: 1er janvier 1990.
Mme Marois: D'accord. Ça va. Adopté.
Le Président (M. Després): Donc, l'article 11 est
adopté tel qu'amendé. L'article 12.
M. Johnson: Maximum fiscal et plafond. Mme Marois:
Ça va. Adopté.
Le Président (M. Després): Adopté. L'article
13.
M. Johnson: Concordance, là aussi, pour prévoir le
cas des juges municipaux de Montréal, Laval et Québec.
Le Président (M. Després): Adopté? Mme
Marois: Oui, adopté.
Le Président (M. Després): Adopté. L'article
14, il y a amendement.
M. Johnson: En effet, remplacer l'article 232.1 proposé
par l'article 14 du projet de loi par le suivant: «La pension du juge
admis à la retraite en vertu du paragraphe 2° ou du paragraphe
3° de l'article 228 avant que son âge et ses années de service
totalisent 80 est réduite, pendant sa durée, du montant obtenu en
multipliant le montant établi en application du paragraphe 2° du
premier alinéa de l'article 230 par 0,25 % par mois, calculé pour
chaque mois compris entre la date à laquelle le juge est admis à
la retraite avec pension et la date à laquelle son âge et ses
années de service auraient totalisé 80. «Cette
réduction s'applique également à la pension minimum
prévue à l'article 232.»
Mme Marois: Expliquez-moi ça en langage simple, vu
l'heure. Les réductions actuarielles...
M. Johnson: Bien, c'est la réduction actuarielle, au
rythme annuel de 3 %... Comment dites-vous?
Une voix: Mais seulement pour le service après 1991.
M. Johnson: Oui, oui. Mais seulement pour le service...
Mme Marois: C'est ça. Un quart de 1 % par mois. (22 h
30)
M. Johnson: ...après 1991, oui. Pour le service acquis
après le 31 décembre 1991. Une réduction actuarielle
pendant la période entre le moment de la prise de la retraite et celle
où l'âge et le service auraient totalisé la somme de 80. Si
un régime prévoit qu'on peut prendre sa retraite avant
l'âge de 60 ans...
Mme Marois: Oui.
M. Johnson: ...la réforme fiscale prévoit qu'il
doit y avoir une réduction actuarielle...
Mme Marois: C'est ça.
M. Johnson: ...reliée au facteur 80.
Mme Marois: ...qui est l'âge plus les années de
service.
M. Johnson: Donc, un juge qui a 55 ans et 25 ans d'exercice ou 20
ans, disons 20 ans d'exercice, le total en cause ici est 75...
Mme Marois: ...aurait une réduction actuarielle...
M. Johnson: ...donc, de 15 %. Alors, parce qu'il était
à...
Mme Marois: ...75
M. Johnson: Non, non, 7,5 %. Évidemment, à chaque
année, il vieillit, mais sa charge, également, elle vieillit de
deux ans. Ce facteur augmente de deux à tous les ans. C'est la somme de
l'âge et...
Mme Marois: ...et des années de service. Donc...
M. Johnson: ...des années d'exercice.
Mme Marois: ...c'est ça. Il est en exercice et il vieillit
comme tout le monde.
M. Johnson: Alors là, il y aurait une réduction de
7,5 %.
Mme Marois: Çava.
Le Président (M. Després): L'amendement est
adopté. Donc, l'article 14 est adopté tel qu'amendé.
L'article 15.
Mme Marois: Oui. Ça, c'est la même chose qu'on a
déjà vu.
Le Président (M. Després): Adopté?
M. Johnson: Oui.
Mme Marois: Oui.
Le Président (M. Després): II y a un...
M. Johnson: ...15.1...
Le Président (M. Després): ...nouvel article. M. le
ministre, l'article 15.1.
M. Johnson: Insérer, après l'article 15 du projet
de loi, l'article suivant: «15.1 L'article 235 de cette loi,
remplacé par l'article 9 du chapitre 44 des lois de 1990, est
modifié par l'insertion, dans la deuxième ligne et après
le mot "ou", de ce qui suit: ", dans le cas où une pension ne lui est
pas payable,11.»
Mme Marois: On a l'article 235 plus loin. Ah! il est ici!
M. Johnson: C'est la concordance avec «il atteint
l'âge de». Dans certains cas... M. Sans-chagrin va préciser,
c'est encore la notion des 71 ans qui surgit.
M. Sanschagrin: Quand on a vu, au premier article du projet de
loi, qu'un juge qui revient en exercice et qui est déjà à
ta retraite, qui reçoit déjà une rente, conserve sa rente,
on réduit son traitement. Donc, lorsqu'on parle d'un juge, de
l'application de certains articles, on l'a ici et on va le voir ailleurs, il y
a au moins trois endroits où ça se produit, dans le projet de
loi. Un juge qui est en fonction, on ne peut pas présumer qu'y ne
reçoit pas de rente. S'il a déjà pris sa retraite et est
revenu, il peut être un juge en fonction qui reçoit une rente.
Donc, lorsqu'on veut préciser dans une disposition qu'on
s'adresse à un juge en fonction, mais qui n'a jamais été
retraité, il faut également dire: Dans le cas où une
pension ne lui est pas payable. Dire qu'un juge est en fonction ne suffit pas
à dire que ce n'est pas aussi un retraité en vertu du
régime. Il faut être plus spécifique que ça,
d'où l'introduction de ce bout de phrase-là à
l'intérieur de l'article 235. Mais on verra plus loin, aussi... À
deux autres endroits, il a fallu introduire ce genre de disposition-là
ou ce bout de phrase-là.
Je peux aller peut-être plus loin en disant que l'article 235 est
un article qui prévoit la prestation... le paiement d'une rente
viagère de 50 % au conjoint en cas de décès.
Mme Marois: C'est ça.
M. Sanschagrin: Ça s'adresse aux retraités, mais
ça s'adresse également au juge en fonction qui n'a jamais
été retraité. Donc, que le décès se produise
avant ou après la retraite...
Mme Marois: Ah oui! D'accord.
M. Sanschagrin: ...le conjoint a toujours droit à 50 % de
la rente acquise.
Mme Marois: ...a toujours droit à 50 %. Ça va,
adopté.
Le Président (M. Després): Donc, l'article 15.1 est
adopté? L'article 16.
M. Johnson: L'article 16. D'une part, concordance pour les juges
municipaux de Montréal, Laval et Québec. Par ailleurs,
référence au facteur 80.
Mme Marois: À la réduction. C'est ça. Et la
réduction actuarielle.
M. Johnson: L'article 14 qu'on voyait plus tôt.
Le Président (M. Després): Adopté? Mme
Marois: Ça va, oui. Adopté.
Le Président (M. Després): L'article 16.1, un
nouvel article.
M. Johnson: L'article 16.1, M. le Président, oui...
Mme Marois: Oui.
M. Johnson: ...que j'introduis. «L'article 238 de cette
loi, remplacé par l'article 11 du chapitre 44 des lois de 1990, est
modifié par l'insertion, dans la deuxième ligne du
troisième alinéa et après le mot "fonction", des mots
"sans qu'une pension ne lui soit payable".»
Mme Marois: Ça va, je pense.
Le Président (M. Després): Donc, l'article 16.1 est
adopté. L'article 17. Il y a amendement.
M. Johnson: Article 17, remplacé. C'est l'amendement, M.
le Président. Remplacer, dans la première ligne du premier
alinéa de l'article 244.2 proposé par l'article 17 du projet de
loi, le mot «est» par les mots «a
été».
Mme Marois: Ah oui! Qui a été admis à la
retraite. C'est ça?
Le Président (M. Després): L'amendement est
adopté?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Després): L'article 17 est
adopté. L'article 18.
Mme Marois: Attendez un peu là, 17... Là, on a
adopté l'amendement...
M. Johnson: Oui. L'article 17, je pense qu'on l'a adopté
trop vite, M. le Président.
Le Président (M. Després): Oui.
Mme Marois: Oui, c'est ça, oui oui. Là, on va avoir
le temps de le regarder un petit peu.
Le Président (M. Després): Revenons sur l'article
17.
Mme Marois: Ça va, ça. C'est un peu d'harmonisation
avec...
M. Johnson: Pour l'âge... Mme Marois: L'âge,
c'est ça. M. Johnson: ...et les plafonds.
Mme Marois: Oui.
Le Président (M. Després): Donc, l'article 17 est
adopté?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Després): Tel qu'amendé.
L'article 18.
M. Johnson: Là aussi, concordance à l'égard
du pouvoir, pour le gouvernement, d'établir un régime de
prestations supplémentaires, et concordance...
Mme Marois: Pour les villes.
M. Johnson: ...avec l'extension de l'application du régime
aux juges des cours municipales qu'on connaît.
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Després): Adopté.
L'article...
M. Johnson: Oui, j'ajoute un 18.1, M. le Président.
Insérer, après l'article 18 du projet de loi, l'article suivant:
«18.1 L'article 244.5 de cette loi, édicté par l'article 11
du chapitre 44 des lois de 1990, est modifié par l'insertion, dans la
première ligne du premier alinéa et après ce qui suit
"fonction", des mots "sans qu'une pension ne lui soit payable et".»
Mme Marois: O.K., ça va.
Le Président (M. Després): L'article 18 est
adopté. L'article... Il y a maintenant...
Mme Marois: 18.1 qui a été adopté.
Le Président (M. Després): 18.1, excusez, est
adopté. L'article 19, maintenant.
M. Johnson: Concordance, M. le Président.
Le Président (M. Després): Mme la
députée de Taillon. Ça va?
Mme Marois: Oui.
Le Président (M. Després): Adopté?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Després): L'article 19.
Mme Marois: Bien, il a été adopté, l'article
19, là. Ça va. On est rendu à 20.
M. Johnson: 19, on vient juste de l'adopter. C'est 20, je
crois.
Le Président (M. Després): Oui, excusez-moi,
l'article 20.
M. Johnson: D'accord?
Le Président (M. Després): M. le ministre.
M. Johnson: Oui. Concordance là aussi où on
remplace le 25, dans le troisième paragraphe, par 35 années de
service.
Mme Marois: 35 années de service.
Le Président (M. Després): Adopté?
M. Johnson: Adopté.
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Després): L'article 21.
M. Johnson: 21 vise les pensionnés, les régimes des
cours municipales.
Mme Marois: Oui. Attendez un peu. Là, on parle des
pensionnés. Ce n'est pas les nouveaux qui arriveraient.
M. Johnson: Les anciens juges municipaux. Mme Marois:
C'est ça.
M. Johnson: M. Sanschagrin, vous voulez préciser?
M. Sanschagrin: Oui. C'est qu'en 1978 on a changé le
régime des juges de la Cour du Québec. On avait donné un
droit d'option à ceux qui participaient à l'ancien régime
pour conserver ce régime-là. Dans certaines cours municipales,
Montréal, Laval et Québec, il peut y avoir des juges qui sont
actuellement à la retraite - il faut qu'ils soient à la retraite,
compte tenu de la période - et qui se sont retirés en vertu des
dispositions de l'ancien régime.
Mme Marois: Oui.
M. Sanschagrin: Donc, dans la mesure où les
municipalités voudraient transférer aussi ces juges-là
à l'intérieur du régime des juges de la Cour du
Québec, ça, ça permet de transférer les juges
à la retraite en vertu des anciennes règles, ou la partie 6.a, au
régime de la Cour du Québec, uniquement ça.
Mme Marois: C'est toujours des règles qui leur
étaient applicables, qui vont continuer de s'appliquer?
M. Sanschagrin: C'est ça.
Mme Marois: C'est juste le transfert du régime
lui-même?
M. Sanschagrin: C'est qu'au lieu de s'en venir dans le nouveau
régime, eux autres s'en viendraient dans l'ancien régime qui
existait avant 1978.
Mme Marois: L'ancien régime. Ça va. M.
Sanschagrin: Avant le 30 mai 1978.
Mme Marois: Qui tiendrait compte du fait qu'ils ont
participé à un régime similaire...
M. Sanschagrin: Similaire...
Mme Marois: ...mais dans leur municipalité.
M. Sanschagrin: ...à l'ancien.
Mme Marois: C'est ça. Ça va. Adopté.
Le Président (M. Després): L'article 21 est
adopté. Article 22.
M. Johnson: Concordance, M. le Président, avec l'article
précédent.
Le Président (M. Després): Adopté?
Mme Marois: C'est l'article précédent. Ça
va. Adopté
Le Président (M. Després): Adopté. Article
23.
Mme Marois: II commence à se faire tard, alors...
M. Johnson: Oui, il y a un amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Després): Oui, M. le ministre.
M. Johnson: Remplacer, dans la deuxième ligne de l'article
23 du projet de loi, le mot «le» par les mots «la
troisième ligne du».
Le Président (M. Chagnon): Mme la députée de
Taillon.
Mme Marois: Bon.
M. Johnson: Vous avez changé de voix, M. le
Président, complètement?
Mme Marois: Tout à fait. C'est tout à fait
soudain.
Le Président (M. Chagnon): C'est le fantôme de
l'opéra.
Mme Marois: Votre voix mue? Non, ça va. Adopté pour
ce qui est de l'amendement. Après ça, on va venir à
l'article 23.
Le Président (M. Chagnon): L'amendement est adopté
et l'article 23, tel qu'amendé...
Mme Marois: Oui, ça va. C'est de la concordance, on
s'entend.
Le Président (M. Chagnon): L'article 23 est amendé.
J'appelle donc l'article 24.
M. Johnson: L'article 23 a été adopté tel
qu'amendé, oui?
Le Président (M. Chagnon): Tel qu'amendé. M.
Johnson: 24.
Le Président (M. Chagnon): Article 24, je pense qu'il y a
un amendement. M. le ministre.
Mme Marois: Oui.
M. Johnson: Pas à ma connaissance.
Mme Marois: On en a un, nous.
M. Johnson: Oui? Alors, on va sans doute me le fournir parce que
je n'ai pas souvenance... Voilà, effectivement.
Article 24. Insérer, dans la deuxième ligne de
l'alinéa proposé par le paragraphe 2° de l'article 24 du
projet de loi, et après le mot «est», ce qui suit: «,
sous réserve des contribu-
tions versées par ces juges pour les années 1979 à
1989 au régime de retraite équivalent en vigueur au sein de la
municipalité».
Le Président (M. Chagnon): Mme la députée de
Taillon. (22 h 45)
Mme Marois: Ah oui! D'accord, c'est...
Une voix: ...cotisant.
Mme Marois: Voilà, c'est ça. C'est l'ancien
régime qu'on...
Le Président (M. Chagnon): Je comprends que
l'amendement...
Mme Marois: ...transfère et dont on veut respecter les
règles d'opération. Ça va.
M. Johnson: C'est ça.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que je peux comprendre
que l'amendement est adopté?
Mme Marois: Oui, adopté.
Le Président (M. Chagnon): L'amendement est adopté.
L'article 24 tel qu'amendé est donc adopté. L'article 25, j'ai
aussi un amendement. M. le ministre.
M. Johnson: 1° Remplacer les troisième et
quatrième lignes du premier alinéa de l'article 246.26.1
proposé par l'article 25 du projet de loi par ce qui suit:
«municipalités - au pluriel - au régime de retraite
prévu à la partie VI, lequel est basé sur le
résultat relatif a ce régime et obtenu lors de la dernière
évaluation actuarielle. Ce règlement»; 2° Remplacer,
dans les première et deuxième lignes du deuxième
alinéa de l'article 246.26.1 proposé par l'article 25 du projet
de loi, ce qui suit: «à la Commission leur contribution au
régime de retraite prévu à la partie VI» par les
mots «leur contribution» - au singulier.
Mme Marois: Selon les règles et les modalités que
le gouvernement détermine par règlement. C'est ça?
Le Président (M. Chagnon): M. le ministre. M. Johnson:
En effet.
Mme Marois: On enlève «à la commission»
là.
M. Johnson: C'est ça.
Mme Marois: Jusqu'à «partie VI».
M. Johnson: On sait que c'est versé au fonds
consolidé, comme on se souvient. Mme Marois: Oui.
M. Johnson: À l'article 122.3, on prévoyait les
règles et les modalités.
Le Président (M. Chagnon): Mme la députée de
Taillon, est-ce que vous préférez étudier l'amendement
alinéa par alinéa, ou paragraphe par paragraphe?
Mme Marois: Non, ça va. Le premier, ça me va bien,
là j'ai... Ça ne cause aucun problème, le premier
alinéa. D'accord, ça c'est adopté.
Le Président (M. Chagnon): Alors, le premier alinéa
est adopté.
Mme Marois: Le deuxième, maintenant. Ça va.
Le Président (M. Chagnon): Ça va aussi,
alors...
Mme Marois: Je ne pense pas que ça pose de
problème.
Le Président (M. Chagnon): Le deuxième
alinéa est adopté. Donc, l'amendement est adopté.
L'article 25 est adopté tel qu'amendé.
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): J'appelle donc l'article
26.
M. Johnson: Concordance, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): Mme la députée de
Taillon.
Mme Marois: Oui, ça va.
Le Président (M. Chagnon): L'article 26 est
adopté
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): J'appelle l'article 27. M. le
ministre.
Dispositions transitoires et finales
M. Johnson: C'est ici qu'on permet à
Montréal, Laval et Québec d'adhérer au
régime qui est prévu dans la partie VI de la Loi sur les
tribunaux judiciaires...
Mme Marois: Oui.
M. Johnson: ...au moyen d'une entente de transfert qui serait
conclue avec la Commission
administrative des régimes de retraite et d'assurances. Alors,
les municipalités ont le choix d'adhérer à l'égard
des juges qui sont en fonction le 1er janvier 1992, et ceux qui ont droit
à une pension à cette date, ou alors ne concerner que ceux qui
sont en fonction à cette même date.
Le Président (M. Chagnon): Mme la députée de
Taillon.
Mme Marois: Oui, ça me va, ça. Ça ne pose
pas de problème. Je pense que ça définit, dans le fond,
qu'on n'est pas obligé de tout prendre le régime, l'ancien et le
nouveau et transférer. On peut faire des choix, c'est ça? Je
comprends bien le sens de cet article-là?
M. Johnson: C'est ça.
Mme Marois: Par entente, évidemment, avec le
gouvernement.
Le Président (M. Chagnon): Alors, l'article 27 est
adopté?
Mme Marois: Adopté. M. Johnson: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): L'article 28 est appelé.
M. le ministre.
M. Johnson: II s'agit ici, pour les mêmes trois
municipalités, de pouvoir adhérer au régime à
l'égard de leurs pensionnés, pensionnés évidemment
en vertu des anciens régimes équivalents.
Le Président (M. Chagnon): Mme la députée de
Taillon.
Mme Marois: Ce n'était pas couvert par l'article
précédent.
M. Johnson: Non, c'était pour les juges en exercice au 1er
janvier 1992.
Mme Marois: Les juges en fonction, toute personne qui a acquis un
droit à une pension...
M. Johnson: M. Sanschagrin va introduire les précisions
nécessaires.
Mme Marois: Oui.
Le Président (M. Chagnon): M. Sanschagrin, s'il vous
plaît.
M. Sanschagrin: L'article 27 traite de ceux qui participent au
régime tel qu'il a été mis en vigueur depuis 1978.
Mme Marois: D'accord.
M. Sanschagrin: L'article 28 prend soin des personnes à la
retraite en vertu de l'ancien régime qui était en vigueur avant
1978.
Mme Marois: Avant 1978, d'accord.
M. Sanschagrin: Donc, on parle de la partie VI et de la partie
VI.I qui sont les deux régimes.
Mme Marois: Pas de problème.
Le Président (M. Chagnon): Je comprends donc que l'article
28 est adopté.
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): J'appelle donc l'article 29. M.
le ministre.
M. Johnson: Où il y a un amendement.
Le Président (M. Chagnon): J'ai un amendement ici.
M. Johnson: Moi aussi.
Le Président (M. Chagnon): C'est la première fois
que nous en avons un ensemble.
M. Johnson: II se lit ainsi: Supprimer, dans les première
et deuxième lignes du premier alinéa de l'article 29 du projet de
loi, les mots «à la Commission administrative des régimes
de retraite et d'assurances». En effet, les sommes sont versées au
fonds consolidé du Revenu, n'est-ce pas?
Le Président (M. Chagnon): Mme la députée de
Taillon.
Mme Marois: Oui, ça fait là quelques fois qu'on
voit ça comme ça. Est-ce que c'est la règle ou c'est un
petit peu particulier? La loi ne prévoyait pas que ce soit comme
ça. Elle ne prévoyait pas que ça s'en aille au fonds
consolidé, mais que ça s'en aille à la Commission
administrative.
Le Président (M. Chagnon): M. Sanschagrin.
M. Sanschagrfn: Nous, dans le cas du régime des juges,
comme c'est le cas du régime des enseignants et puis du régime
des fonctionnaires, on sert simplement d'agent de perception, si vous
voulez.
Mme Marois: D'accord, et vous envoyez les sommes...
M. Sanschagrin: Les employeurs ou le ministère de la
Justice, dans ce cas-là, nous transmettent les contributions. Mais, dans
le cas du régime des juges, il n'y en a
plus depuis 1989. On a été absent du portrait
là.
Mme Marois: Bien non... ça n'est plus...
M. Sanschagrin: Mais, si on pense aux autres régimes, ils
nous transmettent ces sommes-là et, nous, on les dépose au fonds
consolidé. Mais ces sommes-là sont vraiment versées au
fonds consolidé. On est seulement intermédiaire.
Mme Marois: Là, on a décidé... Elles
étaient de toute façon versées. Mais vous serviez
d'intermédiaire à ce moment-là. Elles transitaient par la
Commission avant d'aller au fonds consolidé, on s'entend?
M. Sanschagrin: Oui.
Mme Marois: C'est-à-dire selon ce que la loi
prévoyait ici.
M. Sanschagrin: C'est encore ça qui va se produire.
Vraiment, la destination...
Mme Marois: D'accord. Mais là, on a enlevé quand
même l'élément de transit dans la loi parce qu'on l'a
enlevé ailleurs aussi.
M. Sanschagrin: C'est ça.
Mme Marois: Pour indiquer que ça s'en va directement au
fonds consolidé. Remarquez que c'est plus clair, dans un sens, parce que
ça dit la vérité des choses, si on veut, par rapport au
fait qu'en identifiant qu'on l'envoyait à la commission, on pouvait
avoir l'impression que c'était là aussi que c'était
géré, placé et tout le reste.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que je dois comprendre
que l'amendement est adopté?
Mme Marois: Ça va, il n'y a pas d'autre commentaire.
Adopté.
Le Président (M. Chagnon): Adopté. Est-ce que
l'article 29 est adopté tel qu'amendé?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): L'article 29 est adopté.
J'appelle l'article 30. M. le ministre.
M. Johnson: Alors, la date, évidemment, est celle de
l'entrée en vigueur de la réforme fiscale. Les ententes qui nous
lient éventuellement avec les municipalités prennent effet
à ces dates-là.
Le Président (M. Chagnon): Mme la députée de
Taillon.
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): C'est adopté. L'article
31. M. le ministre, j'appelle donc l'article 31.
Mme Marois: Comment ça, ça continue, je pensais que
c'était fini.
M. Johnson: Dispositions transitoires qui couvrent le cas d'un
juge de la Cour du Québec qui était juge d'une cour municipale
avant le 1er janvier 1992, si la municipalité en cause adhère au
régime de retraite prévu à la partie VI de cette loi,
à compter dud'rt 1er janvier 1992.
Mme Marois: Ça va, adopté.
Le Président (M. Chagnon): Alors, l'article 31 est
adopté. J'appelle l'article 32.
M. Johnson: Une municipalité, une des trois
municipalités là, l'une ou l'autre, qui n'adhérerait pas
au régime que nous instaurons ici à l'égard des
prestations supplémentaires doit, en vertu de l'article 32, proposer,
établir un tel régime équivalent.
Le Président (M. Chagnon): Mme la députée de
Taillon.
Mme Marois: Dans le fond, ça me fait penser aux relations
entre le Québec et Ottawa. Si on n'établit pas, si la province
veut se retirer, à la limite, elle doit quand même établir
un programme pour pouvoir bénéficier des sommes qui seraient
versées au programme national, elle doit établir un programme
semblable. Donc, dans le fond, on dit que si vous n'adhérez pas au
régime... Mais je comprends que dans le cas présent
là...
Le Président (M. Chagnon): Si je comprends bien, madame,
vous faites un plaidoyer pour l'harmonisation.
Mme Marois: C'est-à-dire que dans le cas de
l'harmonisation fédérale et des programmes nationaux, pas du
tout. Dans le cas présent, je pense que ça me convient mieux.
Le Président (M. Chagnon): Alors, est-ce que l'article 32
est adopté, madame?
Mme Marois: C'est adopté.
Le Président (M. Chagnon): L'article 32 est adopté.
J'appelle donc l'article 33.
Mme Marois: Ça, ça va aussi. Le
régime...
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que je dois comprendre
que l'article 33 est adopté?
Mme Marois: Quelles sont ces personnes autres?
M. Johnson: On me signale que ça vise les coroners, par
exemple, les commissaires de la Commission des valeurs mobilières...
Quelques autres personnes? Non?
Mme Marois: Est-ce que ça veut dire beaucoup de personnes,
ça?
M. Johnson: Ah bien non!
M. Sanschagrin: Quelques-unes...
Mme Marois: Quelques-unes, hein? C'est ça.
M. Sanschagrin: Quelques-unes.
Mme Marois: Pour lesquelles il n'aura pas été, de
toute façon, pertinent d'établir un régime qui leur soit
propre ou particulier...
M. Sanschagrin: 15, maximum.
M. Johnson: Une quinzaine de personnes, nous signale-t-on.
Mme Marois: Une quinzaine de personnes... M. Johnson: Oui,
c'est ça.
Mme Marois: Qui ont aussi des conditions de travail, si on veut,
qui se comparent à celles des juges?
M. Johnson: Ce n'était pas ça l'idée. Je
présume que c'était d'aller les loger dans une régime de
retraite de tel gabarit...
Mme Marois: Oui...
M. Johnson: ...pour les accueillir, compte tenu, peut-être,
de leurs fonctions, là, dans l'appareil dit judiciaire ou quasi
judiciaire, dans le cas de la Commission des valeurs... Quasi-judiciaire?
M. Sanschagrin: Oui, les coroners... Mme Marois: Les
coroners, oui, ça...
Le Président (M. Chagnon): Oui, madame, si vous voulez
vous nommer et ajouter.
Mme Lapierre (Lorraine): Lorraine Lapierre, du bureau des lois.
Ce qui arrive, c'est que ce sont des personnes, à une époque qui
est quand même assez lointaine, à qui on avait extentionné
le régime des juges, sauf qu'avec l'avènement des autres
régimes des secteurs public et parapublic ces personnes-là ont
dû être visées, mais les nouvelles personnes nommées
dans ces fonctions- là ont dû être visées par ces
régimes des secteurs public et parapublic là. Mais ça, ce
sont des personnes qui avaient des droits acquis, à qui on a quand
même conservé ces droits-là. On me dit qu'il en reste
15.
Une voix: Pas une quinzaine. Mme Lapierre: Une
quinzaine.
Mme Marois: D'accord. Ça va. Parfait. Adopté.
Le Président (M. Chagnon); Alors, l'article 33 est
adopté. J'appelle donc l'article 34.
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): C'est assez court.
M. Johnson: Adopté.
Mme Marois: La mise en vigueur, oui.
Le Président (M. Chagnon): C'est aussi adopté.
Est-ce que le...
M. Johnson: Motion de renumérotation, M. le
Président. Vous me permettrez?
Le Président (M. Chagnon): Pas tout de suite, M. le
ministre...
M. Johnson: Vous ne voulez pas?
Le Président (M. Chagnon): Je ne veux pas. Non.
M. Johnson: Très bien.
Le Président (M. Chagnon): Alors, est-ce que le titre du
projet de loi est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): Le titre du projet de loi est
adopté. Maintenant que le titre est adopté, M. le ministre, si
vous aviez votre proposition à faire, je l'accepterais.
M. Johnson: Je n'en ai pas, à ce moment ici, M. le
Président.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que quelqu'un voudrait
proposer une motion de renumérotation?
Mme Marois: Ha, ha, ha!
M. Audet: M. le Président, Jean Audet,
député de Beauce-Nord. Je fais motion pour que le projet de loi
403 soit renuméroté.
Mme Marois: On va vous appuyer et adopter...
Le Président (M. Chagnon): Je vous en remercie, M. le
député de Beauce-Nord.
Mme Marois: ...cette...
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que la motion est
adoptée?
Mme Marois: ...motion.
Le Président (M. Chagnon): La motion est adoptée.
Est-ce que le projet de loi dans son ensemble...
Mme Marois: Ça ne me tentait pas vraiment d'en
débattre. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Chagnon): ...tel qu'amendé... Vous
aviez droit à 20 minutes, en partant.
Mme Marois: Oui, je suis persuadée de ça.
Le Président (M. Chagnon): Le projet de loi, dans son
ensemble, tel qu'amendé, est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): Y a-t-il des remarques finales?
Madame.
Mme Marois: Non, M. le Président. Le Président
(M. Chagnon): Monsieur.
M. Johnson: Je remercie tout le monde de leur
disponibilité, M. le Président, tous les collègues
évidemment, des deux côtés de la table, de leur patience et
de leur intérêt, tous les deux, de même que nos
collaborateurs qui, comme vous le voyez dans cette matière hautement
technique, sont non seulement utiles mais indispensables.
Le Président (M. Chagnon): Et c'est en...
Mme Marois: ...et ont très bien répondu à
nos questions, effectivement. J'appuie le ministre dans cette motion de
félicitations.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce alors une motion
adoptée unanimement? Pour quiconque sait de quel travail il s'agit que
d'écrire des textes de loi ou des textes de projet de loi en
matière de droit et de régimes de retraite, Dieu sait que c'est
très compliqué, complexe et fastidieux aussi pour ces
dernières personnes... Est-ce que vous êtes pressés?
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Chagnon): Alors, j'ajourne les travaux de
cette Assemblée à demain matin, 10 heures.
Une voix: Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Ha, ha, ha! Sur division!
Des voix: Ha, ha, ha!
(Fin de la séance à 23 heures)