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(Dix heures dix minutes)
Le Président (M. Gobé): Si vous voulez bien
regagner vos sièges, la commission va recommencer ses travaux.
Dès que ça sera fait, je commencerai à vous rappeler le
but de notre commission aujourd'hui. MM. les représentants de
l'Opposition officielle, bonjour. Il me fait plaisir de vous rencontrer. M. le
ministre, bonjour. Mesdames et messieurs. Bonjour à tout le monde!
Alors, je vous rappelerai aujourd'hui le but de notre travail qui est de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 170, Loi sur la taxe de vente du Québec et modifiant diverses
dispositions législatives d'ordre fiscal.
La commission est maintenant ouverte. M. le secrétaire, avez-vous
des remplacements aujourd'hui?
Le Secrétaire: Oui. M. Camden (Lotbinière) est
remplacé par M. Houde (Berthier); M. Chagnon (Saint-Louis) est
remplacé par M. Williams (Nelligan); M. Després (Limoilou) est
remplacé par M. Gobé (LaFontaine).
Le Président (M. Gobé): Alors, bienvenue parmi nous
à ces remplaçants. Et sans plus attendre, je pense que nous
allons maintenant recommencer l'étude article par article qui a
été entamée hier. Nous en étions donc au
douzième alinéa et je vais en faire lecture: "le fait de
consentir à effectuer un service visé aux paragraphes 1°
à 9° ou de prendre les mesures en vue d'effectuer un tel
service."
C'est à la page 21 du projet de loi, presque l'avant-dernier
paragraphe. M. le député de Montmorency, vous aviez la
parole.
Définitions Service financier (suite)
M. Filion: M. le Président, pour terminer la discussion
d'hier sur l'interprétation du dictionnaire du mot "consentir", je pense
que, aujourd'hui, si on veut reprendre où on était, c'est
là qu'on était vraiment. Écoutez, je ne pense pas qu'on
ait à s'attarder outre mesure, là. On peut peut-être
comprendre ou chercher à comprendre pourquoi on a mis le mot
"consentir", mais, de toute façon, ça ne changera rien à
l'interprétation comme telle de l'article de la loi. Alors, c'est
peut-être compliqué. Je pense qu'on peut, quant à
moi...
Le Président (M. Gobé): Adopté? M.
Filion: Adopté.
Le Président (M. Gobé): Alors, le 12° est
adopté. Le 13° se lit comme suit: "un service prescrit." M. le
député.
M. Filion: Alors, "service prescrit". Ici, M. le
Président, j'aimerais savoir si on a déjà commencé
à prévoir un règlement à ce niveau-là pour
nous dire ce que ça pourrait être, comme on l'avait dans la
définition d'un effet financier. Dans la définition d'un effet
financier, on parlait d'effet prescrit. Hier, on nous indiquait qu'on
n'entrevoyait rien à ce niveau-là. Mais est-ce qu'on entrevoit
quelque chose au niveau du service prescrit?
Le Président (M. Gobé): M. le ministre.
M. Bouchard (Serge): Ce qu'on peut vous dire à ce
moment-ci, compte tenu que nous sommes en harmonisation avec la Loi sur la taxe
d'accise, donc à la TPS, c'est qu'il apparaît assez probable que
les règlements qui ont déjà été
adoptés en vertu de la Loi sur la taxe d'accise seront
éventuellement repris en matière de taxe de vente du
Québec. Ainsi, à l'égard des services financiers, il
existe déjà un règlement sur les services financiers en
matière de TPS. C'est le règlement concernant les services
prévus aux alinéas m et t de la définition des services
financiers. Et on y réfère, entre autres, aux services fournis
par l'association des paiements ou par un de ses membres liés à
la compensation et au règlement des chèques. Alors, je n'ai pas
fait l'analyse globale du règlement mais comme indice, comme point de
départ...
M. Filion: Ça inclurait ça? M. Bouchard:
C'est ça.
Le Président (M. Gobé): Pourriez-vous juste vous
identifier? Je ne l'ai pas fait au début de la séance et les gens
qui travaillent à la console n'ont pas la... Peut-être en
commençant par madame avec les lunettes.
Mme Pelland (Ginette): Ginette Pelland, du ministère du
Revenu.
M. Bouchard: Serge Bouchard, du ministère du Revenu.
M. Brochu (André): André Brochu, du
ministère du Revenu.
Le Président (M. Gobé): Merci beaucoup. Alors,
est-ce que vous êtes satisfait, M. le député?
M. Filion: Écoutez, je pense qu'on va vivre avec
ça. C'était pour essayer d'éclaircir immédiatement
ce qu'on entendrait, avoir une idée de ce que voudrait dire cette
expression-là. Cela me satisfait, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Merci beaucoup. Alors, le
13° est maintenant adopté. J'appelle l'alinéa 14° qui se
lit de la façon suivante: "le paiement ou la réception d'argent
à titre de contrepartie de la fourniture d'un bien autre qu'un effet
financier ou d'un service autre qu'un service financier."
M. le député de Montmorency, avez-vous des
commentaires?
M. Filion: "Le paiement ou la réception d'argent à
titre de contrepartie de la fourniture d'un bien autre qu'un effet financier ou
d'un service autre qu'un service financier." Qu'est-ce qu'on veut dire
exactement? On définit l'expression "service financier". On veut dire
simplement que tout ce qui ne s'est pas appliqué avant, ça n'en
sera pas? J'essaie de comprendre. Parce que, ici, il faut relire cet
alinéa-là avec le préambule de l'article où on dit:
« "service financier", en excluant ce qui est décrit aux
paragraphes 14° à 20°.» Alors, quand j'arrive au
paragraphe 14° et que je lis: "le paiement ou la réception d'argent
à titre de contrepartie de la fourniture d'un bien autre qu'un effet
financier ou d'un service autre qu'un service financier", je suis dans la
définition. On l'a déjà exclu et si j'exclus ça...
J'essaie de comprendre le sens ici. C'est parce qu'il y a comme deux
négations. On me dit d'exclure le paragraphe 14°, mais, quand je lis
le paragraphe 14°, on dit "autre que..."
M. Bouchard: Ce qu'on vient confirmer ici, c'est ce qu'on disait
hier, finalement, c'est que le fait de payer, de remettre un montant d'argent
à titre de contrepartie de la fourniture d'un bien ne constitue pas en
soi une fourniture ou un service, pour éviter finalement de taxer deux
fois une même transaction: une fois lors de la délivrance du bien
et une deuxième fois lors du paiement de l'argent à titre de
contrepartie de la fourniture.
M. Filion: "Le paiement ou la réception d'argent à
titre de contrepartie de la fourniture - ça, ça va, c'est ma
contrepartie - d'un bien autre qu'un effet financier - alors, là, on
vient spécifier le type de contrepartie qui est autre qu'un effet
financier - ou d'un service autre qu'un service financier."
Mme Dussault (Lyne): Lyne Dussault. En fin de compte, par
exemple, si vous achetez une automobile, ça va être une
transaction ou, par exemple, une coupe de cheveux, ça va être un
service. Lorsque, vous, vous allez débourser, on ne considère pas
que ce paiement-là va être un service financier. C'est tout
simplement ça, pour éviter de taxer ce genre de transactions
comme un service financier. Ce n'est pas un service financier. Donc, ce
paiement d'argent ne sera pas taxé. Pardon, ça va être
taxé, mais ce n'est pas un service financier; c'est pour distinguer. Le
paiement comme tel ne sera pas taxé. La transaction, la vente de
l'automobile va être taxée, mais, lorsque vous allez
débourser un montant d'argent, ce ne sera pas considéré
comme un service.
M. Filion: O.K. Cela vise uniquement la contrepartie.
Mme Dussault: C'est ça.
M. Filion: C'est beau, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Très bien, le
paragraphe 14° est maintenant adopté. Nous allons passer au
paragraphe 15°, qui se lit de ia façon suivante: "le paiement ou la
réception d'argent en règlement d'une réclamation, autre
qu'une réclamation en vertu d'une police d'assurance, en vertu d'une
garantie ou d'un autre accord semblable à l'égard d'un bien autre
qu'un effet financier ou d'un service autre qu'un service financier."
M. le député de Montmorency.
M. Filion: Ici, on parle toujours de la contrepartie au niveau
d'une transaction. Est-ce que c'est bien le même sens qu'on doit lui
accorder qu'on avait à l'alinéa précédent? C'est
que le paragraphe 15° vient dire: "le paiement ou la réception
d'argent en règlement d'une réclamation..." À
l'alinéa précédent, on parlait de "réception
d'argent à titre de contrepartie de la fourniture d'un bien". La
fourniture d'un bien, ça n'inclut pas une réclamation?
M. Bouchard: Pas vraiment, il peut y avoir des situations
où je réclame un montant, mais pas en raison de la fourniture
d'un bien ou de la prestation d'un service.
M. Filion: Mais la fourniture d'un bien, ça inclut tout
ça, non? Je pose la question à brûle-pourpoint.
M. Bouchard: Non. La fourniture d'un bien, c'est qu'if doit y
avoir délivrance d'un bien. Exemple: je peux...
M. Filion: Mais, quand on définit le mot "bien" dans la
loi, on parle de biens mobilier, immobilier, corporel, incorporel; on parle
à peu près de tous les types de biens possibles et imaginables.
Est-ce qu'à ce moment-là la fourniture d'un bien en tant que tel
n'inclut pas déjà une réclamation? C'est ça ma
question.
M. Bouchard: Non, parce que, finalement, on dit que "bien" ne
comprend pas l'argent. L'exemple qu'on pourrait donner ici, à
brûle-pourpoint... Si, par exemple, j'ai acquis un bien, que c'est un
bien qui offre une garantie et que j'exerce finalement ma garantie pour
réclamer un montant d'argent, à ce moment-là, ce serait
visé par le paragraphe 15e: "le paiement ou la
réception d'argent en règlement d'une réclamation..."
Alors, mon bien est garanti; plutôt que de le faire réparer,
finalement, j'obtiens une somme d'argent de la personne qui me l'a garanti.
Alors, ce ne sera pas un service financier, à ce moment-là.
M. Filion: Je comprends très bien, sauf que j'essaie de
comprendre... Un droit, ce n'est pas une fourniture de bien, ça? Dans le
sens général de la fourniture de bien, est-ce que ça
inclut un droit?
M. Bouchard: Oui.
M. Filion: Parce qu'une réclamation, une garantie ou un
cautionnement, peu importe, quand je suis appelé à
m'exécuter face à une exigence légale ou à un
droit, pour moi, ça fait partie d'une fourniture de bien normale,
non?
M. Bouchard: La fourniture d'un droit, c'est la fourniture d'un
bien incorporel. La seule définition qu'on a donnée d'un bien,
c'est pour signifier qu'elle ne comprend pas l'argent. Donc, on retourne au
Code civil. La définition de "bien", dans le Code civil, comprend les
biens meubles corporels et les biens meubles incorporels, donc les droits.
M. Filion: C'est ça. Pour moi, c'était tellement
large, la fourniture d'un bien, que la réclamation, à la limite,
ou l'exécution d'une garantie était incluse dans cette
expression-là. Et si c'est inclus dans cette expression, à ce
moment-là, ce dont on parle au 15° est peut-être inclus dans
le 14°, non?
M. Bouchard: II y a une précision qui est
apportée...
M. Filion: Écoutez, je pousse la réflexion, mais
j'ai l'impression que c'est déjà inclus au 14°, la
réclamation. En tout cas. Est-ce que c'est retranscrit
intégralement de la TPS, ça?
M. Bouchard: Oui, on y retrouve les mêmes dispositions.
M. Filion: Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): O.K.? Le 15° est
maintenant adopté. "16° les services de conseil autres qu'un service
visé au paragraphe 10°." M. le député de Montmorency,
avez-vous des ré- flexions ou des questions?
M. Filion: Oui, j'aurais une question, M. le Président.
Les conseillers en placement, vraiment ceux qui en font une
spécialisation et qui rendent des services professionnels, ces
conseillers-là, en matière de placement, ne seront pas des
services financiers comme tels.
M. Bouchard: C'est ça.
M. Filion: Par contre, une banque qui conseille son client en
placement, est-ce qu'elle rend un service financier? Un directeur de banque ou
de crédit, peu importe, est-ce que, lui, rend un service financier quand
il conseille son client?
M. Bouchard: Non. Finalement, il n'y a pas de restriction quant
à l'identité de la personne qui rend le service de conseil. Donc,
tous les services de conseil ne se qualifient pas à titre de service
financier.
M. Filion: Et même si c'est un service de conseil au titre
d'un service financier?
M. Bouchard: C'est ça.
M. Filion: Tout l'élément "honoraires" va sortir de
l'expression "service financier". C'est bien ça?
M. Bouchard: C'est ce qu'on me confirme.
M. Filion: Que ce soit par une banque, un courtier ou des maisons
spécialisées, ces honoraires-là sont vraiment
traités comme n'étant pas des services financiers.
M. Bouchard: Voilà.
M. Filion: Très bien, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Alors, le 16° est
maintenant adopté. Je vais faire lecture de l'alinéa 17°: "la
prestation de services d'administration ou de gestion à une corporation,
à une fiducie ou à une société dont
l'activité principale consiste à investir des fonds pour le
compte d'actionnaires, de membres ou d'autres personnes." M. le
député de Montmorency, vous avez la parole.
M. Filion: Oui, M. le Président. Je suppose que le
17° complète un peu ce qu'on disait dans l'alinéa 16°. On
parle toujours de "prestation de services d'administration ou de gestion
à une corporation, à une fiducie ou à une
société dont l'activité principale..." Ça va, M. le
Président. On ne fait que compléter l'alinéa 16°.
Le Président (M. Gobé): O.K. Alors, le 17°
est maintenant adopté. "18° un service professionnel rendu
par un actuaire, un avocat, un comptable ou un notaire dans le cadre de
l'exercice de sa profession."
M. le député de Montmorency, c'est à vous.
M. Filion: Pourquoi faire une énumération
spécifique de ces professions-là? Pourquoi faire une
énumération spécifique? Est-ce que ça veut dire
qu'il y a d'autres professions qui ne sont pas visées là?
Non?
M. Bouchard: Évidemment, on a repris
l'énumération qui existe dans la Loi sur la taxe d'accise. Je
pense qu'on vient préciser que les services rendus par ces quatre
catégories de professionnels, qui, à l'occasion, pourraient
accompagner des montages financiers, par exemple, ne constituent pas des
services financiers.
M. Filion: Mais ils vont, de toute façon, être
visés dans 16° et 17°.
M. Bouchard: On évite toute ambiguïté,
finalement. Alors, on est certains que la question ne se posera pas. Il n'y a
pas d'interprétation possible. Dès qu'un service professionnel
est rendu par une catégorie de professionnels, qu'il s'appelle un
actuaire, un avocat, un comptable ou un notaire, dans le cadre de l'exercice de
sa profession, ça ne peut pas se qualifier comme un service
financier.
M. Filion: Oui, oui, ça, j'en conviens très bien,
mais, moi, je pensais que c'était déjà très clair
avec 16° et 17°, que c'était déjà prévu. En
tout cas! Ça fait un paragraphe de plus. À moins que je ne me
trompe. Est-ce que je me trompe quand je dis...
M. Bouchard: Non.
M. Filion: ...que c'était déjà prévu
à 16° et 17°?
M. Bouchard: Je pense que, par interprétation, on aurait
pu conclure que 16° ou 17° permettaient d'exclure.
M. Filion: C'était suffisant.
M. Bouchard: C'est ça. Mais la précision est
apportée pour éviter toute ambiguïté ou toute
interprétation possible.
M. Filion: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Alors, le 19°: "un
service dont la fourniture est réputée, en vertu du
présent titre, constituer une fourniture taxable." Y a-t-il des
commentaires?
M. Filion: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Alors, c'est à
vous.
M. Filion: Oui, parce que, là, on utilise l'expression
"fourniture taxable". Je voudrais juste vérifier quelque chose. Ce que
je trouve un peu spécial dans la rédaction, c'est ceci. Quand on
définit "fourniture taxable" dans la loi, on exclut deux situations: on
exclut la fourniture exonérée et la fourniture non taxable. Quand
on s'en va définir "service financier", qui, à toutes fins
pratiques, devient une fourniture détaxée, on exclut la
fourniture taxable. On vise quoi, à ce moment-là?
M. Bouchard: L'exemple qu'on me souligne ici, qui pourrait
être visé par le paragraphe 19°, c'est celui qu'on a vu hier,
l'escompteur d'impôt où, en vertu d'une seule contrepartie,
l'escompteur rend un service de préparation de la déclaration
d'impôt et une forme de financement du remboursement attendu.
M. Filion: Ça, je comprends ça. J'aurais envie de
vous poser la question: Pourquoi ne pas avoir également inclus dans la
définition de fourniture taxable "ni une fourniture
détaxée"? Parce qu'on s'exclut à un autre endroit. En tout
cas, ce n'est pas de la même façon, mais tout comme. Pourquoi on
ne l'aurait pas mis au niveau de la définition de "fourniture
taxable"?
M. Bouchard: En fait, là, c'est toute ia structure du
projet de loi qui prévoit, finalement, que les fournitures taxables ne
comprennent pas les fournitures exonérées, ni les fournitures non
taxables. Pourquoi est-ce qu'on n'a pas, finalement, retranché de
"fourniture taxable"...
M. Filion: Les fournitures détaxées.
M. Bouchard: ...les fournitures détaxées? Ce qu'on
me dit, finalement, c'est qu'on verra à l'article d'imposition tout
à l'heure, à l'alinéa 176...
M. Filion: Oui.
M. Bouchard: ...qu'une fourniture détaxée, c'est
effectivement une fourniture taxable, mais à un taux zéro, ce qui
permet à la personne qui rend une fourniture détaxée de
réclamer le remboursement de la taxe sur les intrants à
l'égard de la taxe payée pour des achats de biens et services qui
sont nécessaires pour rendre la fourniture détaxée.
M. Filion: Vous me dites que c'est une fourniture taxable.
M. Bouchard: C'est ça. k un taux zéro, à un
taux nul.
M. Filion: Mais, moi, je définis le service financier qui
constitue une fourniture détaxée et vous me dites que c'est une
fourniture taxable.
M. Bouchard: Toutes les fournitures détaxées sont
des fournitures taxables, mais taxables à un taux zéro, à
un taux nul.
M. Filion: Ici, on dit: Un service financier exclut "un service
dont la fourniture est réputée, en vertu du présent titre,
constituer une fourniture taxable". Mais est-ce que je suis une fourniture
taxable ou si je ne suis pas une fourniture taxable? On me dit que je l'exclus,
ici. Je ne sais pas, je ne saisis pas bien là. "Un service dont la
fourniture est réputée, en vertu du présent titre,
constituer une fourniture taxable", ça, c'est une exclusion. On me dit
que ce n'est pas un service financier, une fourniture taxable.
M. Bouchard: C'est ça. (10 h 30)
M. Filion: Mais vous me dites: Un service financier, ce n'est pas
une fourniture taxable; par contre, c'est une fourniture détaxée
qui est une fourniture taxable. Je ne comprends pas. Je ne comprends pas parce
que, si je définis le service financier pour faire une fourniture
détaxée et qu'on me dit qu'un service financier va exclure une
fourniture taxable, et vous me dites qu'une fourniture détaxée
est une fourniture taxable...
M. Bouchard: C'est qu'on vise des situations très
particulières. L'exemple que je peux vous donner, c'est l'exemple de
l'escompteur d'impôt. C'est qu'on ne veut pas que la partie honoraires,
qui représente la préparation de la déclaration
d'impôt, soit considérée être un service financier,
donc une fourniture détaxée, parce que la taxe est exigible
à l'égard de la partie honoraires; par contre, la taxe n'est pas
exigible à l'égard de la partie financement du remboursement
attendu de la déclaration fédérale.
M. Filion: C'est parce qu'on utilise également: "un
service dont la fourniture est réputée..." C'est quoi, cet
exemple-là? Ou on donne "un service dont la fourniture est
réputée, en vertu du présent titre". Quel titre?
M. Bouchard: Le présent titre, c'est le titre premier,
c'est celui qui impose la taxe de vente du Québec.
M. Savoie: Le titre deuxième, c'est d'autres
éléments; le titre troisième, je pense que c'est...
Le titre 1, c'est toute la taxe de vente au complet.
M. Filion: Donc "est réputée, en vertu du
présent titre", ça veut dire en vertu de la présente
section, admettons.
M. Savoie: Le titre premier, oui. C'est ça, sur la taxe de
vente.
M. Filion: "Constituer une fourniture taxable". Est-ce que
"réputée", c'est dans le sens de la définition que je
viens de lire?
M. Bouchard: C'est qu'on va retrouver exactement les mêmes
mots à l'article 40, au paragraphe 1°, où on dit:
"l'escompteur est réputé avoir effectué une fourniture
taxable d'un service pour une contrepartie égale".
M. Filion: Oui, je comprends. C'est le mot
"réputée". Souvent, dans la loi, on va utiliser le mot
"réputée" pour "réputer" une chose qui, en fait, n'en est
pas une.
M. Bouchard: C'est juste.
M. Filion: Bon. Quand, moi, je prends le sens du mot
"réputée" ici, est-ce qu'il y a des situations où je
"répute" une fourniture taxable qui ne correspond pas vraiment à
la définition du texte? C'est ça que veut dire le sens du mot
"réputée"?
M. Bouchard: Ce que ça veut dire, le paragraphe 19°,
finalement, c'est: Vérifions, dans le titre premier, là où
des fournitures sont réputées être des fournitures taxables
et, à ce moment-là, ces fournitures, qui sont
réputées être des fournitures taxables, ne seront pas des
services financiers. C'est ce que ça veut dire.
M. Filion: Elles seront réputées. M. Bouchard:
C'est ça.
M. Filion: Maïs, si elles correspondent à la
définition, elles ne seront pas réputées.
M. Bouchard: Elles ne seront pas visées, finalement, par
le paragraphe 19°, vous avez raison.
M. Filion: Et c'est quoi l'exemple, à ce
moment-là?
M. Bouchard: N'importe quelle fourniture taxable: la vente d'un
véhicule automobile.
M. Filion: Non, parce qu'une fourniture taxable n'est pas une
fourniture réputée. Si elle est taxable, en vertu de la
définition, ce ne sera pas une fourniture réputée.
M. Bouchard: Ça ne sera pas visé par le paragraphe
19°, la définition de "service
financier".
M. Filion: Je cherche à comprendre qu'est-ce que ça
pourrait être une fourniture réputée qui n'est pas
prévue dans la définition de "fourniture taxable".
M. Bouchard: C'est l'exemple que je viens de vous donner.
M. Filion: Les escompteurs?
M. Bouchard: Les escompteurs d'impôt, le paragraphe
1°.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que c'est
satisfaisant pour vous, M. le député?
M. Filion: Écoutez, les escompteurs d'impôt...
Écoutez, on va le prendre comme ça, on pourra le regarder un peu
plus tard. J'essaie de comprendre la mécanique.
Le Président (M. Gobé): O.K. Alors, le paragraphe
19° est maintenant adopté et j'appelle le dernier paragraphe, soft
le paragraphe 20°, qui se lit comme suit: "20° un service
prescrit."
M. Filion: Hier, on a bien sûr soulevé la remarque
qu'on ne peut pas à la fois se qualifier et se disqualifier avec une
même expression, mais je suppose que votre règlement va faire en
sorte qu'il va distinguer les inclusions et les exclusions d'un service
prescrit. C'est adopté, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Le paragraphe 20° est
maintenant adopté, ce qui fait que l'alinéa "service financier"
et ses paragraphes sont adoptés dans leur ensemble. Maintenant, nous
allons passer à l'alinéa suivant: « "taxe" signifie toute
taxe payable en vertu du présent titre.»
Avez-vous, M. le député de Montmorency, des remarques sur
cet alinéa?
M. Filion: Ce ne sera pas très long, M. le
Président, je veux juste voir la loi. C'est beau.
Le Président (M. Gobé): Très bien? M.
Filion: Ouï.
Le Président (M. Gobé): Alors, adopté. Le
suivant: « "titre de créance" signifie le droit d'être
payé en argent et comprend le dépôt d'argent, mais ne
comprend pas un louage, une licence ou un accord semblable relatif à
l'utilisation ou au droit d'utilisation d'un bien autre qu'un effet
financier.»
M. le député, vous avez la parole.
M. Filion: C'est adopté, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Adopté. Nous allons
donc au suivant qui se lit comme ceci: « "titre de participation"
signifie une action du capital actions d'une corporation ou un droit relatif
à une telle action.» M. le député de
Montmorency.
M. Filion: J'ai simplement une question. Un titre de
participation, en soi, ça peut... Pourquoi, une définition comme
celle-là, la limiter uniquement aux actions? Pourquoi pas aux
participations dans une société? Parce qu'on définit les
mots "titre de participation". Comme, moi, je participe à une
société et...
M. Bouchard: C'est ça. Alors, "titre de participation"
signifie une action du capital-actions. Titre de participation" est
utilisé, par la suite, à la définition d'effet
financier...
M. Filion: Oui.
M. Bouchard: ...l'expression étant elle-même
utilisée dans "service financier" pour en faire une fourniture
détaxée. Alors, si on revient à "effet financier", il y a
le paragraphe 4° qui prévolt qu'une participation dans une
société est un effet financier.
M. Filion: Cette définition-là ne sert qu'au
service financier.
M. Bouchard: Ce que j'ai comme note explicative, c'est que la
définition se retrouve à la définition d"effet financier",
effectivement.
M. Filion: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Adopté? Merci.
Maintenant, « "trimestre civil" signifie une période de trois mois
commençant le premier jour de janvier, d'avril, de juillet ou d'octobre
dans chaque année civile.»
M. le député de Montmorency.
M. Filion: « "Trimestre civil" signifie une période
de trois mois commençant le premier jour de janvier,
d'avril...»
Le Président (M. Gobé): Chaque trois mois. M.
Filion: Oui, c'est beau.
Le Président (M. Gobé): Adopté. «
"Université" signifie un établissement d'enseignement de niveau
universitaire au sens de la Loi sur les établissements d'enseignement de
niveau universitaire (L.R.Q., chapitre E-14.1).»
M. le député de Montmorency.
M. Filion: Oui, M. le Président. Toujours en suivant
l'harmonisation, au niveau fédéral, après "trimestre
civil", on a défini "trimestre d'exercice" et, nous, on ne l'a pas
défini. Je voudrais
savoir si on le définit quelque part.
M. Bouchard: Non, "trimestre d'exercice" n'est pas défini
chez nous puisqu'on n'a pas les déclarations, là, sur une base de
trimestre d'exercice.
M. Filion: Vu que vous ne vous êtes pas harmonisés
sur ça, vous ne l'avez pas défini?
M. Bouchard: C'est ça.
Le Président (M. Gobé): Adopté?
M. Filion: Je vais juste prendre une note, M. le
Président. Je n'ai pas à l'adopter, on ne l'a pas repris, le
trimestre d'exercice.
Le Président (M. Gobé): Non.
M. Filion: Alors, O.K. « "Université"
signifie...»
Le Président (M. Gobé): C'est ça.
Voulez-vous que j'en fasse lecture? « "Université" signifie un
établissement d'enseignement de niveau universitaire au sens de la Loi
sur les établissements d'enseignement de niveau
universitaire.»
M. Filion: Ça semble être différent un peu de
la TPS fédérale. Parce que, ici, on semble vouloir être
plus large, du moins quand je le vois à première vue. Dans la
TPS, on dit: "Institution reconnue qui décerne des diplômes, y
compris l'institution de la partie d'une institution qui administre une
école affiliée à une telle institution ou l'institut de
recherche d'une telle institution."
M. Savoie: Institution reconnue. Il faut dire que, par
"reconnue", là, ils comprennent bien en vertu des lois provinciales. Il
ne faudrait pas voir, par exemple, un type qui s'accroche une pancarte, qui
s'appelle "université de je ne sais pas trop quoi", là, et qui
accorde des doctorats -...
M. Filion: Du Rwanda?
M. Savoie: ...oui - constituer une université au sens
reconnu. Alors, on l'attache un petit peu plus à une loi.
M. Filion: Mais ça va être une institution reconnue
en vertu de règlements? Reconnue en vertu de quoi, eux?
M. Savoie: En vertu de la Loi sur les établissements
d'enseignement de niveau universitaire au Québec.
M. Filion: Au Québec.
M. Savoie: Au Québec. Alors, nous, on l'attache.
M. Filion: O.K. Et ça inclut également la recherche
via uniquement les universitaires. Ça ne serait pas des instituts de
recherche qui seraient dans une structure autre qu'universitaire. Je pense,
entre autres, je ne sais pas moi, là...
M. Savoie: L'INRS, par exemple.
M. Filion: ...aux instituts de recherche. Oui.
M. Savoie: L'Institut national de la recherche scientifique.
NI. Filion: Parce que, ici, on semble quand même...
M. Savoie: Ce n'est pas une université ça, c'est un
centre de recherche.
M. Filion: Oui, oui, à part, qui n'est pas une
université. Est-ce que, eux, à ce moment-là, ces instituts
de recherche, à l'extérieur du cadre universitaire, vont avoir
droit à la définition ou aux exemptions prévues?
M. Bouchard: Ils sont dans la loi.
M. Filion: Bien, c'est là que je ne suis pas sûr,
sûr.
M. Savoie: Oui, c'est ça, oui. On parle
d'université. Donc, ce qui va être officiellement affilié
ou associé à une université va y avoir droit
également. Je pense, par exemple...
Le Président (M. Gobé): A un hôpital
universitaire...
M. Savoie: Oui, le CHUL, peut-être, oui...
Le Président (M. Gobé): ...celui qu'il y a à
Rivière-des-Prairies.
M. Savoie: ...pour la partie de la formation, des choses comme
ça. Et je pense à certains cours qui se donnent par affiliation
à l'université.
M. Filion: C'est uniquement de la recherche en milieu
universitaire. Tout ce qui est de la recherche à l'extérieur du
milieu universitaire, ça n'en fait pas partie.
M. Savoie: Bien, la recherche, oui. La recherche va être
reconnue en partie, mais ce qu'on vise surtout, c'est l'université comme
un bloc.
M. Filion: L'université. O.K.
M. Savoie: C'est ça.
Le Président (M. Gobé): Bon, c'est donc
adopté.
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Gobé): Nous allons passer à
l'alinéa suivant qui se lit comme ceci: « "vente", à
l'égard d'un bien, comprend, sauf pour l'application du paragraphe
2° du deuxième alinéa de l'article 18, tout transfert de la
propriété du bien et tout transfert de la possession du bien en
vertu d'une convention visant à transférer la
propriété du bien.»
M. le député de Montmorency, si vous avez des
réflexions ou des commentaires, nous sommes prêts à vous
écouter.
Vente
M. Filion: Pourquoi on définit spécifiquement le
mot "vente"? Parce qu'on a vu, dans la définition de "fourniture de
service" que ça incluait vente, aliénation, troc, transfert.
Pourquoi toutes ces définitions-là ou ces mots-là ne
sont-ils pas repris dans une définition, mais qu'on se limite uniquement
au mot "vente"?
Mme Simard (Agathe): Agathe Simard. C'est parce que, dans le
projet de loi, on utilise à quelques reprises l'expression "vente" et on
veut lui donner un sens, à cette expression-là. Quand on parle de
fourniture, ça peut comprendre la fourniture par vente, par louage ou
autre transfert. Mais lorsqu'on utilise l'expression "vente" isolément,
c'est cette définition-là qu'on veut lui donner.
M. Filion: Parce qu'il y a des endroits où on va prendre
uniquement l'expression "vente"?
Mme Simard: C'est ça.
M. Filion: "À l'égard d'un bien, comprend, sauf
pour l'application du paragraphe 2°..." C'est parce qu'on l'a
définie différemment là?
Mme Simard: Non, c'est qu'on veut lui donner son sens ordinaire
qui est donné dans le droit civil. C'est parce que là, dans cette
définition de "vente", on étend le sens de L notion de vente. Une
vente, normalement, c'est défini comme étant l'aliénation
d'un bien moyennant un prix de vente. Et, selon notre définition, on
dit: C'est tout transfert de la propriété d'un bien. Je veux
dire, ça, ça pourrait comprendre la donation sans qu'il y ait
prix de vente; ça veut dire qu'on étend. Et, au paragraphe 2°
du deuxième alinéa de l'article 18, c'est qu'on veut lui donner
son sens ordinaire. On ne voudrait pas comprendre la donation dans ce
cas-là.
M. Filion: Pourquoi l'article 18 aurait-il un sens ordinaire?
C'est ça que j'essaie de comprendre.
Mme Simard: C'est parce que l'article 18 concerne les apports de
biens effectués au Québec. Et puis cet article-là concerne
finalement la taxe applicable lorsqu'une personne apporte au Québec un
bien pour son utilisation ou sa consommation au Québec. Et, là,
on dit: Elle doit payer une taxe égale à 8 % de la valeur du
bien. Et, au deuxième alinéa, on nous dit ce que signifie la
valeur du bien et, là, on nous donne des critères. Et, quand on
arrive au 2°, on dit: "Dans le cas d'un bien fourni à la personne
hors du Québec par vente", c'est la valeur de la contrepartie,
c'est-à-dire le prix de vente. Puis, dans le cas d'un bien fourni
à la personne hors du Québec par vente, si on avait dit que
ça comprenait la donation, ça aurait été
zéro. On n'aurait pas taxé, finalement, l'apport du bien
lorsqu'il avait été donné à la personne dans les 12
mois précédant cet apport. Dans le cas de la donation, on va lire
le 4° à l'article 18 et on dit que c'est la juste valeur marchande
du bien.
M. Filion: Là, on définit, à l'article 18,
ce que la valeur d'un bien signifie. Bon. "À l'égard d'un bien,
comprend, sauf pour l'application du paragraphe 2° du deuxième
alinéa de l'article 18, tout transfert de la propriété".
O.K. Ici, vous venez dire simplement, au fond, qu'il n'y a pas eu de transfert
de propriété, le bien est simplement venu au Québec. C'est
ça? (10 h 45)
Mme Simard: Non.
M. Filion: Non, ce n'est pas ça.
Mme Simard: À 2°, lorsque la personne apporte son bien
au Québec, on dit: Elle doit payer une taxe égale à 8 % de
la valeur du bien.
M. Filion: Oui.
Mme Simard: Deuxièmement, on dit: Dans le cas où le
bien est fourni à la personne à l'extérieur du
Québec par vente dans les 12 mois qui précèdent,
finalement, son apport, là, on dit que, pour déterminer la
valeur, on va prendre le prix de vente pour, finalement, pouvoir calculer notre
taxe. O.K.? Dans le cas où c'est une donation, la personne... Moi, je
suis à l'extérieur du Québec, je vais visiter ma soeur en
Ontario, elle me donne un bien et je l'apporte. Dans ces 12 mois là, je
n'ai pas payé de contrepartie, je ne peux pas mettre un prix de vente,
c'est zéro, alors on va lui donner la juste valeur marchande qui est
prévue à 4°.
M. Filion: Mais qu'est-ce que ça change - j'essaie de
comprendre - que j'aie deux définitions du mot "vente"? Pourquoi l'un a
un
sens commun et l'autre a un sens que vous donnez dans...
Mme Simard: Dans le cas de l'article 18, on veut lui donner son
sens en droit civil. La vente, c'est de...
M. Filion: Mais, si vous ne l'aviez pas, ça aurait
changé quoi?
Mme Simard: Ça aurait changé que, dans le 2°,
on aurait dit qu'une vente comprend une donation, O.K.?
M. Filion: Oui.
Mme Simard: Et, là, on aurait dit: On va prendre la valeur
du bien qui est la contrepartie de la fourniture. La contrepartie est nulle; on
aurait fait 8 % de zéro. On n'aurait pas eu la taxe sur l'apport de ce
bien-là dans ce cas-là.
M. Filion: Mais vous auriez pu simplement indiquer une
réputation, dans le cas d'un don, que c'était égal
à la valeur marchande du bien.
Mme Simard: On aurait pu faire ça mais on a choisi de
l'exclure finalement de l'application de l'article 18 pour...
M. Filion: C'est un choix.
Mme Simard: ...pouvoir dire qu'on va appliquer la juste valeur
marchande. Il y a toutes sortes de façons d'arriver aux fins auxquelles
on veut arriver.
M. Filion: O.K. Vous avez préféré deux
définitions du mot "vente".
Mme Simard: C'est ça.
M. Savoie: Ça comprend le crédit-bail, ça?
Vous l'assimilez à la vente ou...
Mme Simard: Ça comprend le transfert de la
propriété d'un bien, ça ne comprend pas le...
M. Savoie: Ça ne comprend pas le crédit-bail?
Mme Simard: Non.
M. Savoie: Je me demandais si, effectivement, vous aviez inclus
le crédit-bail là-dedans. Ça ne comprend pas le
crédit-bail.
M. Filion: Mais vous admettrez avec moi que c'est très
spécial quand même...
Mme Simard: Oui.
M. Filion: ...deux définitions de "vente" quand on a une
définition de "fourniture d'un bien". Là, vous me l'expliquez,
mais mettez-vous dans la peau d'une personne qui n'a pas la chance de vous
poser la question, qui lit la loi et qui essaie de la comprendre parce qu'elle
sait qu'avant de vous parler ça peut prendre trois mois. Alors, elle
essaie de comprendre la loi. Il a deux définitions du mot "vente" pour
aller chercher une problématique ou corriger une problématique de
don où on aurait simplement à dire: La situation d'un don sera
égale à la valeur marchande du bien au moment où on
l'amènera au Québec. Ça, c'est clair pour elle. Mais c'est
loin d'être clair quand elle va lire la définition du mot "vente"
à l'exclusion... Là, sincèrement, elle va "bugger" au
moins 10 heures pour essayer de comprendre pourquoi on a fait ça. Je
vous donne l'impression de la personne qui lit la loi. Je pense que, si j'avais
eu à choisir entre les deux options, j'aurais certainement choisi
l'option de dire: Quand ça sera un don, ça sera égal
à la valeur marchande. Là, ça, c'est clair pour le
lecteur, plutôt que de faire deux définitions du mot "vente" et
d'essayer de comprendre pourquoi j'ai deux définitions du mot "vente"
dans ma loi. Ça fait spécial. Et, avant qu'on réussisse
à comprendre pourquoi on a deux définitions du mot "vente", c'est
très long, M. le ministre. Dans ce sens-là, je pense que...
Est-ce que c'est une transcription intégrale de la TPS?
M. Savoie: Oui.
M. Filion: Autrement dit, ce n'est pas vous qui avez fait le
choix, au fond, c'est Ottawa.
Mme Simard: Concernant la définition de l'expression
"vente", oui. On s'est harmonisés à l'article 123.
M. Filion: En tout cas, écoutez, je porte ça
à votre attention comme lourdeur de texte. Je pense que ça serait
quelque chose de simple, à mon avis, à repenser. D'ailleurs, si
vous lisez l'article 69 de la Loi de l'impôt sur le revenu, on va vous le
dire, à l'article 69. On ne prendra pas deux ou trois définitions
du mot "vente" pour dire qu'à l'article 69, quand c'est un don, c'est
à la valeur marchande. On vous le dit direct dans le texte. On n'a pas
besoin de se poser la question des deux définitions, pour savoir
pourquoi ils ont fait deux définitions. En tout cas. Écoutez,
c'est un commentaire, mais je pense que ça se veut constructif, et qu'on
puisse le considérer éventuellement dans un ajustement technique
de la loi. M. le Président, sur ça, ça va.
Le Président (M. Gobé): Ça va bien?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Gobé): Alors, c'est
adopté.
M. Filion: Adopté sur division.
Le Président (M. Gobé): S'il y a quelqu'un qui
transfère une voiture à un autre? Le suivant: « "voiture de
tourisme" a le sens que lui donne l'article 1 de la Loi sur les
impôts.»
M. le député, avez-vous un commentaire sur l'article
1?
Voiture de tourisme
M. Filion:
Le Président (M. Gobé): C'est quoi une "voiture de
tourisme" selon la Loi sur les impôts?
M. Filion: L'auto de tourisme selon la Loi sur les impôts,
c'est une voiture utilisée à des fins personnelles, à des
fins familiales.
Le Président (M. Gobé): Est-ce qu'il y a un
poids?
M. Filion: Non, ce n'est pas une question de poids, c'est une
question d'utilisation.
Le Président (M. Gobé): Une camionnette, par
exemple? Oui, M. le député de Verdun. Je vous revois dans deux
minutes parce que j'ai...
M. Gautrin: Oui, j'ai une question.
Le Président (M. Gobé): ...une discussion avec M.
le député de Montmorency.
M. Filion: Ça ne sera pas très long, je vais vous
la donner, M. le Président. J'ai ma loi ici, là.
M. Gautrin: Je peux répondre parce que j'ai lu le
texte.
Le Président (M. Gobé): Vous aurez la parole
après, M. le député.
M. Filion: Ça ne sera pas très long. On va aller
directement à l'article, on va être sûrs qu'on ne se
trompera pas. "Voiture de tourisme", M. le Président, désigne une
automobile acquise après le 17 juin 1987, à l'exclusion d'une
automobile acquise après cette date conformément à une
obligation écrite contractée avant le 18 juin 1987 ou une
automobile louée par contrat de location conclu, prolongé ou
renouvelé après le 17 juin 1987. C'est une voiture en
général.
Le Président (M. Gobé): Un minibus peut être
considéré comme une voiture de tourisme?
M. Filion: Oui. Si ça constitue une automobile.
Le Président (M. Gobé): Une camionnette, des choses
comme ça.
M. Filion: Si c'est une automobile, cela constitue, dans le sens
large du terme, une voiture de tourisme. C'est beaucoup plus des questions de
date face à des changements législatifs qui ont eu lieu dans le
temps, d'application de règles fiscales qui viennent cerner la
définition.
Le Président (M. Gobé): Merci de votre
information.
M. Filion: Ça me fait plaisir, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que c'est
adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Gobé): Alors, c'est
adopté.
M. Gautrin: Hé, hé, hé!
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Verdun, il me fait plaisir...
M. Gautrin: Franchement! On ne va pas fonctionner de cette
manière-là, non!
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Verdun, il me fait plaisir de vous saluer. On voit que vous êtes
revenu pour nous rencontrer.
M. Gautrin: Non, non, mais, écoutez, vous devez quand
même reconnaître les gens avant d'adopter un argument comme
ça. C'est tout à fait inacceptable.
Le Président (M. Gobé): M. le député,
je crois comprendre que vous demandez là la parole.
M. Gautrin: Oui, M. le Président. Je vous l'avais
demandée tout à l'heure.
Le Président (M. Gobé): Et, en vertu de notre
règlement, il me fait plaisir de vous l'accorder. Je vous rappelle que
vous avez jusqu'à 20 minutes...
M. Gautrin: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): ...pour questionner le
ministre sur le sens de "voiture de tourisme".
M. Gautrin: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Vous avez la
parole.
M. Gautrin: Merci, M. le Président. La question que je me
pose... Là, on fait référence à une date, donc,
essentiellement, la définition de "voiture de tourisme", qui fait
référence à la Loi sur les impôts, est liée
à une date, 1987. Je pense, si ma mémoire est bonne, que c'est le
mois d'avril ou de mars 1987.
M. Filion: La date précise du 17 juin 1987.
M. Gautrin: Je comprends qu'une loi c'est fait pour perdurer,
alors plus le temps va passer... Autrement dit, l'idée de mettre une
date, c'est de dire que les vieilles autos ne sont pas des autos de tourisme
mais que les autos nouvelles sont des autos de tourisme. J'imagine que c'est
ça le sens de la loi. Mais plus on va vieillir, plus les autos de
maintenant vont devenir de vieilles autos, pour ne pas dire des minounes.
Alors, j'ai du mal à mettre dans une définition, dans une loi,
une date précise pour définir une auto de tourisme, une voiture
de tourisme. Vous comprenez mon argument?
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Montmorency.
M. Filion: Dans la loi, on dit: "...acquise après le 17
juin 1987".
M. Gautrin: Donc, avant le 17 juin 1987, ce n'est pas une voiture
de tourisme.
M. Filion: C'est ça. D'ailleurs, on donne une exclusion.
Quand on l'a acquise après le 17 juin, c'est clair, c'est une voiture de
tourisme.
M. Gautrin: Je suis en train de poser la question - j'imagine la
logique du législateur: Pourquoi fixer une date? C'est pour distinguer
entre les autos normales, en bon état, qui peuvent fonctionner...
M. Filion: Non.
M. Gautrin: ...et les espèces de vieilles minounes.
M. Filion: Non, non, ce n'est pas ça. M. Gautrin:
Non, ce n'est pas ça.
M. Filion: Ce n'est pas ça, c'est que... Allez-y, vous
pouvez répondre.
Mme Dussault: C'est que, finalement, le 17 juin 1987 correspond
à la date d'une réforme de la Loi sur les impôts et,
à partir de ce moment-là, on appelle les autos ordinaires des
voitures de tourisme pour les fins de la Loi sur les impôts.
M. Gautrin: Et avant ça, c'était quoi?
Mme Dussault: Ah! C'était, je pense,
"véhicule...
M. Gautrin: Si j'ai acheté une auto le 15... Mme
Dussault: ...à moteur".
M. Gautrin: C'était un véhicule à moteur.
Mais ça n'existe pas dans votre loi, les véhicules à
moteur.
Mme Dussault: Pour la taxe de vente, ça va être
"voiture de tourisme"; c'est le choix qu'ils ont fait.
M. Filion: La raison du législateur, à
l'époque, de ce que je me souviens de mémoire d'homme, c'est
qu'on changeait les calculs d'amortissement. C'est une règle surtout...
Je me souviens de la catégorie 10.1 qui a pris naissance à
l'époque où on changeait les calculs des règles
d'amortissement. Ce changement de calcul a donné naissance à la
voiture de tourisme. Alors, tout ce qui était acquis avant,
c'étaient des automobiles en général. Pour être
"acquise après le 17 juin", là, on tombait dans une qualification
de voiture spécifique, d'une catégorie x qui était 10.1 de
la loi fédérale. Ne me le demandez pas pour le Québec.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que c'était
une concordance avec la loi sur le Code de la route qui définit les
véhicules?
M. Filion: Non, du tout.
Le Président (M. Gobé): Non, du tout.
M. Filion: Du tout. C'est simplement une question de calcul des
déductions fiscales sur un plan d'amortissement fiscal.
M. Gautrin: Donc, ça n'a rien à voir avec le fait
que l'automobile est une voiture neuve, une voiture usagée, fortement
usagée ou très fortement usagée.
M. Filion: Non, ça n'a rien à voir avec
ça.
M. Gautrin: Bon. Alors, maintenant, on va avoir un trou puisque
nulle part on n'utilise "véhicule à moteur".
Mme Dussault: Avant ça, oui, c'était un
véhicule à moteur.
M. Gautrin: Est-ce que vous savez où est-ce que ça
va entrer dans la loi, les voitures de tourisme?
M. Filion: C'est parce que les anciennes
voitures qui étaient acquises avant, elles étaient dans
une catégorie fiscale autre que celle de l'article 10.1. Vous comprenez?
C'est qu'on est venu créer une nouvelle catégorie, une nouvelle
façon de faire des déductions pour amortissement. Alors, les
anciennes qui étaient dans une catégorie générale,
la catégorie 10, elles sont demeurées là et, au fur et
à mesure qu'elles disparaissent, la catégorie
disparaît.
M. Gautrin: Mais elles ne sont pas dans la définition de
la loi 170.
M. Filion: C'est que les voitures de tourisme se retrouvent dans
la loi.
M. Gautrin: Non, non. Celles qui sont avant 1987, elles sont
où, dans nos définitions?
M. Filion: Ah bien, là! Ça, c'est une bonne
question.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Filion: Par contre, elles ne seraient pas taxables parce que
ça va devenir des biens usagés.
M. Bouchard: C'est ça, compte tenu, finalement, que ce
qu'on veut viser par là, ce sont des acquisitions de véhicules
à compter du 1er juillet 1992. Pour nous, ce qui a pu se passer entre
1987 et le moment où la TVQ sera en vigueur n'a pas d'impact en
matière de taxe de vente.
M. Gautrin: O.K.
M. Filion: Par contre, il reste que, si la voiture, une 1986 ou
une 1985, était vendue via un dépositaire, lui...
M. Bouchard: À ce moment-là, le contribuable en
ferait l'acquisition en 1992. Donc, ce serait une voiture de tourisme parce
qu'il l'aurait acquise en 1992.
M. Filion: O.K.
M. Gautrin: Le terme "acquis", ce n'est pas la première
acquisition, c'est l'acquisition par l'individu.
M. Filion: Oui.
M. Gautrin: Donc, une voiture, dès qu'elle est vendue, si
je comprends bien, elle peut changer de définition. Elle passe de
"véhicule à moteur" à "voiture de tourisme" dès
qu'elle change de propriétaire.
M. Bouchard: Non, non.
M. Gautrin: Bien, écoutez, certains disent oui, d'autres
disent non.
Le Président (M. Gobé): Non, non, ce n'est pas
ça. C'est toujours une voiture de tourisme.
M. Gautrin: Non, non, un instant. Avant, si ça avait
été acquis avant le 1er juin 1987, ce n'est pas une voiture de
tourisme, c'est un véhicule à moteur, c'est ça?
Mme Dussault: C'est ça.
M. Gautrin: Bon. Alors, par contre, c'est ce qui avait
été...
Mme Dussault: C'est pour les fins de la Loi sur les
impôts.
M. Gautrin: O.K. J'ai bien compris, là. Mais quelque chose
qui a été acquis comme "véhicule à moteur", que,
moi, je vous vends, ça cesse d'être... Une fois que, moi, je le
possède, c'est un véhicule à moteur et, quand je vous le
vends, vous me l'achetez, ça devient une voiture de tourisme. C'est
ça? On est d'accord tout le monde.
Le Président (M. Gobé): Oui. L'appellation change.
C'est une technicalité de la loi.
M. Gautrin: C'est bien. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Alors, M. le
député de Verdun, on peut adopter cet alinéa?
M. Gautrin: Oui.
Le Président (M. Gobé): Alors, nous allons
l'adopter, M. le député de Verdun, et je vous en remercie. Ceci
met fin à l'étude de l'article 1. Vu qu'il y a des articles de
suspendus, on ne l'adoptera pas pour l'instant et on va maintenant passer
à l'article 2.
M. Savoie: Wo, wo, wo!
Le Président (M. Gobé): À moins que, M. le
ministre, vous ayez des...
M. Savoie: Je m'excuse. C'est parce que j'étais en train
de regarder...
Le Président (M. Gobé): ...représentations
à faire à la commission.
M. Savoie: ...le rapport à l'Assemblée nationale du
Vérificateur général du Canada. Je suis certain que
ça va susciter beaucoup d'intérêt au cours des prochains
jours.
En effet, nous avons environ un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept,
huit, neuf, dix articles, dont sept ont été soulevés par
vous et
trois par moi, qui seront revus. Maintenant, on doit continuer à
travailler dans le texte. Évidemment, le texte va faire
référence-Le Président (M. Gobé): À
ces articles. (11 heures)
M. Savoie: ...à ces définitions. Ce que je propose,
c'est que... Je ne sais pas si c'est possible d'avoir une proposition au niveau
des définitions pour lundi prochain. Attendez une seconde. Ça, on
est mieux de faire ça le matin parce que, le soir, on a tendance
à être poqué. Le mardi matin, à 10 heures, est-ce
que ça vous convient, ça?
M. Filion: Oui, ça va. D'accord.
M. Gautrin: Qu'est-ce qui se passe mardi matin à 10
heures?
Le Président (M. Gobé): Bien, on aurait les...
M. Savoie: C'est qu'on est moins poqué le lundi matin,
à 10 heures, le mardi matin.
Le Président (M. Gobé): On reviendra sur les
définitions.
M. Savoie: Mardi matin, à 10 heures, on fera une
séance sur les définitions.
Le Président (M. Gobé): Sur les définitions
suspendues.
M. Filion: On revient sur les définitions. Le
Président (M. Gobé): O.K.
M. Savoie: À ce moment-là, on pourra régler
les...
M. Filion: Définitions.
Le Président (M. Gobé): Alors, il y a consentement
de la commission, M. le ministre. Donc, mardi matin, lors de notre
première séance de travail, nous ferons l'étude des
propositions...
M. Savoie: De l'article 1.
Le Président (M. Gobé): ...de l'article 1.
M. Savoie: C'est beau.
Le Président (M. Gobé): Alors...
M. Savoie: Alors, 10 sur 61...
Le Président (M. Gobé): C'est ça.
M. Savoie: ...ou 62. C'est ça? Sur 75, excusez-moi.
Le Président (M. Gobé): Alors, nous allons
maintenant passer à l'article 2.
Interprétation M. Savoie: L'article 2.
Le Président (M. Gobé): Je vais en faire
lecture.
M. Savoie: Excellent, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Si vous le permettez, M. le
ministre.
M. Savoie: Vous avez un si beau français, M. le
Président.
Le Président (M. Gobé): Que dirais-je du
vôtre? "Lorsqu'en vertu du présent titre, un montant ou un nombre
doit être déterminé ou calculé selon une formule
algébrique et qu'une fois qu'il a été ainsi
déterminé ou calculé, sans égard au présent
article, il est inférieur à zéro, ce montant ou ce nombre
est réputé être égal à zéro, sauf
disposition contraire du présent titre."
M. le député de Montmorency, ou est-ce que vous voulez
peut-être passer... Juste une explication, M. le ministre et,
après ça, je passe la parole à M. le député
de Montmorency.
M. Savoie: Oui. Bien, c'est-à-dire...
Le Président (M. Gobé): Ou
préférez-vous que, directement, je la lui passe?
M. Savoie: Je pense qu'il est assez clair, je ne vois pas de
difficultés avec ce texte-là. On prévoit, tout simplement
que, lorsqu'un montant est calculé selon une formule algébrique -
qui va certainement intéresser notre député de Verdun - et
qu'il donne un montant négatif, il est réputé égal
à zéro.
M. Gautrin: C'est très clair. Je dois dire que je n'ai
aucune remarque.
M. Filion: Moi, j'ai une question.
Le Président (M. Gobé): Je m'excuse, M. le
député de Verdun, la préséance veut que le ministre
parle en premier, par la suite l'officiel de l'Opposition officielle et,
ensuite, la parole vous revient.
M. Gautrin: Je m'excuse, M. le Président, sur quel
règlement?
Le Président (M. Gobé): Sous les règles de
procédure et la coutume établie dans les commissions
parlementaires depuis de nombreuses années, depuis la réforme des
commissions parle-
mentaires.
M. Gautrin: Non, non. Enfin, continuez, mais vous devez
reconnaître les gens qui lèvent la main. Continuez.
Le Président (M. Gobé): Non, M. le
député, je m'excuse, mais le côté
ministériel, l'alternance, la coutume fait que l'Opposition
officielle...
M. Gautrin: Absolument.
Le Président (M. Gobé): ...a
préséance et, par la suite, c'est vous.
M. Gautrin: Absolument.
Le Président (M. Gobé): C'est ça que je vous
disais.
M. Gautrin: C'est ça, le côté
ministériel et l'Opposition.
Le Président (M. Gobé): Mais on peut revenir par la
suite à l'Opposition.
M. Filion: Le côté ministériel! Ha, ha,
ha!
M. Gautrin: C'est bien, vous avez parfaitement dit ce que je
voulais dire.
M. Filion: Le ministre délégué du
comté de Verdun.
Le Président (M. Gobé): Mais, si vous voulez, on
peut faire l'Opposition de ce côté-là et l'Opposition de
l'autre côté.
M. Gautrin: Non, non, vous avez parfaitement raison. Vous avez
dit tout à fait ce que je voulais dire.
Le Président (M. Gobé): Non, non, mais... Des
voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gobé): L'Opposition, il n'y a pas
de problème, elle peut être des deux bords, vous savez.
M. Filion: De toute façon...
M. Gautrin: Allez, continuez, cher ami.
M. Filion: Oui, j'ai une question, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Allez-y, M. le
député.
M. Filion: Quand on lit le mot "algébrique", "lorsqu'en
vertu du présent titre, un montant ou un nombre doit être
déterminé ou calculé selon une formule algébrique",
c'est que l'algèbre, c'est des x et des y - vous vous souvenez de votre
algèbre - mais une formule mathématique et une formule
algébrique, c'est différent.
M. Savoie: Oui.
M. Filion: C'est très différent et je peux vous
dire qu'on a beaucoup plus de règles de trois - qui est une formule
mathématique - dans la loi sur l'impôt que de formules
algébriques. En tout cas, écoutez, c'est anodin et, en même
temps, ce serait plus clair si on marquait "une formule mathématique"
parce que la mathématique va englober l'algèbre automatiquement.
C'est simple mais, quand même, c'est plus précis.
M. Savoie: Je vais laisser le député de Verdun vous
répondre.
Le Président (M. Gobé): Alors, M. le
député de Verdun...
M. Gautrin: M. le Président...
Le Président (M. Gobé): ...vous qui êtes
docteur en physique mathématique, connaissez-vous l'algèbre?
M. Gautrin: Entre autres choses, je voulais vous poser une
question. Si je connais l'algèbre? Non, je ne suis pas un
algébriste moi-même, mais il faut savoir ce que c'est être
un algébriste dans notre jargon. Écoutez, moi, je peux vivre avec
"formule algébrique" parce que, vous, vous regardez tout ce qui est
à l'intérieur de la loi. Elle est, en général, en
formule de type algébrique, c'est-à-dire où on laisse des
variables qu'on remplace après par des montants. Il est clair que
"formule mathématique" ou "formule algébrique"... Pour vous faire
plaisir, je ne sais pas si le ministre la changera, mais ça ne changera
rien, de fait, à l'esprit de la loi.
M. Filion: Écoutez...
M. Savoie: II me semble qu'algébrique est plus
précis que mathématique.
M. Gautrin: Regardez, c'est toujours algébrique dans le
sens que vous avez une manière de calculer et, après, vous mettez
à l'intérieur de la manière de calculer des montants pour
les variables que vous avez établies. Dans une certaine extension,
ça pourrait vouloir dire que c'est de l'algèbre, en
extension.
M. Filion: En extension, c'est pour ça. En tout cas,
écoutez, c'est un mot... C'est parce que "mathématique", c'est
très clair.
M. Savoie: Sauf qu'en mathématique le zéro
est arrivé très tard.
M. Gautrin: Oui, mais ça, c'est en arithmétique,
que vous pariiez.
M. Savoie: En mathématique.
M. Gautrin: Oui, d'accord, en mathématique, mais... On ne
fait pas de l'histoire mathématique, bien sûr.
M. Savoie: En mathématique, c'est arrivé
relativement tard. C'est arrivé avec les Arabes.
M. Gautrin: Avec les Arabes.
M. Savoie: Et "algebra", évidemment, "algébrique",
on va aller voir la définition parce que c'est ce qu'un juge va faire.
Il va sortir le "Robert", et non pas le "Larousse"...
M. Filion: C'est ça.
M. Savoie: ...et il va tourner les pages, à peu
près comme ceci. Il va mettre ses lunettes, s'il en a - moi, je devrais
en porter, je vous dis que mes bras commencent à raccourcir. Alors, on
parle, ici, exactement d'une formule algébrique. C'est ça.
Formule algébrique: affectée d'un signe, plus ou moins.
M. Filion: Mais c'est plus que ça dans la loi.
M. Savoie: Oui. L'algèbre, c'est: Théorie des
opérations portant sur des nombres réels - positifs ou
négatifs - ou complexes, et résolution des équations, avec
substitution de lettres aux valeurs numériques et de la formule
générale au calcul numérique particulier."
M. Gautrin: C'est beaucoup plus général que
ça.
M. Savoie: Oui.
M. Gautrin: Parce que ce n'est pas nécessairement sur les
nombres, ça peut être sur des éléments qui sont
autre chose que des nombres.
M. Savoie: Oui, mais...
M. Gautrin: Vous avez l'algèbre des matrices, par
exemple...
M. Savoie: Je ne fais que vous lire la définition dans le
"Robert".
M. Gautrin: Bien, il faudrait qu'elle soit changée.
M. Filion: Dans mathématique, est-ce que c'est plus
clair?
M. Savoie: Je ne sais pas si c'est plus clair dans
mathématique. On va aller voir. De toute façon, c'est purement
académique.
M. Filion: Oui, c'est académique. C'est simplement une
suggestion que je faisais.
M. Savoie: "Ensemble des sciences qui ont pour objet la
quantité et l'ordre [...] 2° Classe spécialisée dans
l'enseignement des mathématiques." Alors, tu vois, c'est
intéressant parce que, eux, disent que la mathématique, c'est
l'ensemble des sciences qui ont pour objet la quantité et l'ordre.
M. Filion: Tout, l'ensemble des sciences, ça va tout
chercher.
M. Savoie: Ils parient de géométrie,
mécanique, analyse, géométrie, physique. Je pense
qu'algébrique est la bonne expression.
M. Gautrin: C'est plus précis.
M. Savoie: Oui, c'est ça qu'il faut faire.
Mathématique. Je ne sais pas, j'ai peut-être échappé
quelque chose, je ne sais pas. Je vais aller revoir.
M. Filion: Écoutez, vous pourrez regarder plus tard, mais,
pour moi, "mathématique", c'est plus englobant.
M. Savoie: Oui, c'est peut-être trop englobant. C'est
tellement englobant qu'on ne parle pas... Ce que nous cherchons vraiment,
c'est...
M. Filion: C'est parce qu'une opération de a moins b, par
exemple, qui donnerait un montant inférieur à zéro, ce ne
serait pas une opération algébrique.
M. Gautrin: Si, elle serait algébrique parce que, quand
vous l'énoncez comme ça, elle devient algébrique: a moins
b.
M. Filion: C'est là que je me pose la question. Est-ce que
a moins b, c'est une opération algébrique?
M. Savoie: Hein?
M. Filion: A moins b, est-ce que c'est une opération
algébrique? Une soustraction, est-ce que c'est une opération
algébrique?
M. Gautrin: Bien sûr. M. Filion: Si oui... M.
Savoie: Oui, oui. M. Gautrin: Bien sûr.
M. Savoie: Ça respecte des règles de
mathématique. "Ensemble des sciences qui ont pour objet la
quantité et l'ordre", ça c'est 1°; 2° dans des
expressions, classe spécialisée, etc., ou une des classes
préparant au baccalauréat. Ils n'arrivent pas à dire ce
que tu veux que ça dise, nulle part.
Le Président (M. Gobé); Bon! Je pense que...
M. Filion: Écoutez, pour moi, c'est adopté.
Le Président (M. Gobé): L'article 2 est maintenant
adopté. Nous allons passer à l'article 3 et je vais vous en faire
lecture. M. le député de Verdun, pardon, est-ce que l'article 2
est adopté?
M. Gautrin: Bien sûr, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le
député. L'article 3: "Des personnes liées sont
réputées avoir entre elles un lien de dépendance et la
question de savoir si des personnes non liées entre elles ont, à
un moment donné, un lien de dépendance en est une de fait."
M. le ministre, c'est clair?
M. Savoie: Oui, c'est clair. Moi, je n'ai pas de
difficultés avec ça.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Montmorency?
M. Filion: Non, ce n'est pas clair.
Le Président (M. Gobé): Je vous reconnais par la
suite, M. le député de Verdun.
M. Filion: "Des personnes sont réputées avoir entre
elles un lien de dépendance et la question de savoir si des personnes
non liées entre elles ont, à un moment donné, un lien de
dépendance en est une de fait."
M. Savoie: Oui, c'est une question d'appréciation au
moment où la transaction a lieu, par exemple, si elles sont liées
ou non. Alors, c'est un peu comme la résidence. On a des principes mais,
en bout de piste, c'est une question de fait.
M. Filion: C'est parce que... Je veux qu'on relise
tranquillement.
M. Savoie: O.K.
M. Filion: On dit: "Des personnes liées sont
réputées entre elles...
M. Savoie: "Avoir".
M. Filion: ...avoir entre elles un lien de dépendance - on
parle de personnes liées - ... M. Savoie: Bon.
M. Filion: ...et la question de savoir si des personnes non
liées...
M. Savoie: "Entre elles".
M. Filion: ...entre elles ont, à un moment donné,
un lien de dépendance en est une de fait. Est-ce que c'est
également une question de fait pour déterminer si les personnes
sont liées?
M. Savoie: Non. C'est tout simplement... "Si des personnes non
liées entre elles ont [...] un lien de dépendance en est une de
fait." C'est une question de fait. C'est ça. Le mot clé
là-dedans, c'est "dépendance", hein? Ce n'est pas le liage. C'est
la notion de dépendance. Alors, des personnes liées sont
réputées avoir entre elles un lien de dépendance et la
question à savoir si des personnes non liées entre elles ont un
lien de dépendance en est une de fait. Alors, c'est rien que le gros bon
sens.
M. Filion: Non, c'est plus que ça.
M. Savoie: Ça va être très bon pour les
avocats ça.
M. Filion: C'est parce que des personnes sont liées entre
elles si elles le sont en raison des articles 17,19 à 21.
M. Savoie: Oui. Mais, là, on saute dans le deuxième
paragraphe.
M. Filion: Attention là, attention! Ici, moi, s! je lis la
loi, j'ai une disposition statutaire.
M. Savoie: Oui.
M. Filion: Je peux être non lié si je ne corresponds
pas à la disposition statutaire qu'on prévoit au deuxième
alinéa. Alors, je peux être non lié non seulement pour une
question de fait, mais également parce que je ne respecte pas l'exigence
de la loi. Mais pourquoi dire que je suis une personne non liée si c'est
une question de fait? C'est plus qu'une question de fait. Je peux être
non lié statutairement et je peux être non lié avec une
question de fait; les deux, pas seulement une question de fait. Je ne sais pas
si on suit ce que je veux vous expliquer.
M. Savoie: C'est beau. C'est-à-dire que je le suis
là, mais allez-y.
Mme Pelland: Moi, ce que je pense, c'est qu'on ne devrait pas
lire cette disposition comme vous la lisez. Je pense qu'on devrait d'abord
déterminer si c'est une personne liée en vertu de
la Loi sur les impôts. Puis, si on en vient à la conclusion
que ce n'est pas des personnes liées en vertu de la Loi sur les
impôts, là, on doit se demander, à ce moment donné
là où il y a la transaction, par exemple, si, de fait, elles ont
un lien de dépendance. Puis, après ça, on peut en venir
à la conclusion qu'elles ne sont pas liées de fait,
effectivement, comme vous dites.
M. Filion: "La question de savoir si des personnes non
liées entre elles ont, à un moment donné, un lien de
dépendance est une question de fait."
Mme Pelland: Là, on conclut: Est-ce qu'elles ont, de fait,
un lien de dépendance ou non?
M. Brochu: En d'autres termes, si c'est des personnes
liées au sens du deuxième alinéa qui réfère
à la Loi sur les impôts, il y a réputation qu'il y a un
lien de dépendance. Si ce n'est pas des personnes liées, au sens
de la Loi sur les impôts, à ce moment-là, il faut se baser
sur les faits pour le déterminer. Ce n'est pas automatique. Il n'y a pas
une réputation. Il faut aller aux faits pour déterminer s'il y a
un lien de dépendance parce qu'elles ne sont pas réputées
liées.
M. Filion: C'est ça. J'aurais mieux compris ça si,
effectivement, on avait dit "à savoir" parce qu'on définit le non
lié en fonction d'une question de fait. Si on avait dit
également...
M. Brochu: Non, non, je ne pense pas. La question de fait, c'est
pour déterminer s'il y a un lien de dépendance. On est devant un
fait, ce n'est pas des personnes qui sont liées au sens de la Loi sur
les impôts. Si on était devant des personnes liées au sens
de la Loi sur les impôts, 17 et 19 à 21, à ce
moment-là, à la question "Est-ce qu'il y a un lien de
dépendance?" on n'aurait même pas besoin d'aller aux faits. Ce
serait réputé. C'est ce que l'article dit ici. Les personnes
liées sont réputées avoir un lien de dépendance.
Or, vous êtes devant des personnes qui ne sont pas liées. Par
contre, se pose la question aussi de savoir s'il y a un lien de
dépendance? Dans ce cas-là, vous ne pouvez pas vous appuyer sur
une présomption, sur une réputation - je ne sais pas si le mot
existe - donc vous devez être obligé d'aller au fait, à ce
moment-là. (11 h 15)
Le Président (M. Gobé): Alors, M. le
député de Verdun, vous m'avez fait signe, je crois.
M. Gautrin: M. le Président, en effet, je vous avais
demandé la parole.
Le Président (M. Gobé): Alors, vous l'avez! M.
Gautrin: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Utilisez-la!
M. Gautrin: Merci, laissez-moi le temps. Ceci étant dit,
qu'est-ce que ça veut dire "lien de dépendance"?
M. Savoie: C'est dans les transactions pour évaluer, par
exemple, différents éléments, la valeur de la transaction,
des choses comme ça, établir des règles d'imposition, des
taxations, des liens de dépendance. Par exemple, si vous
contrôlez, si vous êtes dans une compagnie dont le seul actionnaire
est une autre compagnie, vous êtes des personnes liées et vous
avez des liens de dépendance.
M. Gautrin: J'ai regardé la loi de l'impôt et les
articles 17, 19. Sont perçus être liés aussi des gens qui
sont maritalement, qui sont...
M. Savoie: Ah non! On ne joue pas là-dedans. On parle
surtout du droit corporatif.
M. Gautrin: Mais les articles 17,19 à 21... M. Savoie:
Oui.
M. Gautrin: ...touchaient à ça aussi, je m'excuse
là, si vous me permettez.
M. Savoie: Oui, oui, tu as raison, tu as raison, tu as
raison!
M. Gautrin: Si je me rappelle, l'article 17...
M. Savoie: C'est les personnes physiques comme les personnes
morales, mais...
M. Gautrin: L'article 21: les personnes unies par les liens du
sang, par les liens du mariage, par les liens de l'adoption.
M. Savoie: Oui, c'est ça.
M. Gautrin: Le concept que je me suis posé, c'est:
Qu'est-ce que ça veut dire le lien de dépendance, par exemple,
entre les personnes unies par les liens du mariage? Ce n'est pas évident
qu'il y a une dépendance de l'un sur l'autre ou de l'autre sur l'un,
enfin!
M. Savoie: Non, en termes économiques, surtout pour les
fins de l'impôt, on appelle ça un lien de dépendance. C'est
une très vieille notion qui est...
Une voix: Qui fait couler beaucoup d'encre.
M. Savoie: ...oui, c'est ça, qui fait couler beaucoup
d'encre et qui est une source d'enrichissement considérable pour des
comptables, des avocats et des notaires.
M. Gautrin: Vous la laissez là parce que ça leur
permettra de faire de l'argent dans le futur.
M. Savoie: C'est une vraie petite mine d'or!
M. Gautrin: Bon, alors, favorisons la profession!
Le Président (M. Gobé): Est-ce que c'est
adopté, M. le député de Verdun?
M. Gautrin: Je ne comprends pas, mais j'adopte.
Le Président (M. Gobé): Mais le ministre l'a
compris, lui!
M. Savoie: Bon, vous comprendrez que des personnes qui ne
traitent pas à distance...
M. Gautrin: Je comprends ce que vous dites, mais mon
problème ça aurait été sur les personnes... Par
exemple, est-ce qu'il y a toujours un lien de dépendance lorsqu'il y a
un lien par le sang?
M. Savoie: Oui.
M. Filion: Le lien du sang, du mariage. Sang, mariage et
adoption.
M. Gautrin: Mais ça, vous dites implicitement oui, puis
alors là...
M. Savoie: II est réputé avoir. Par contre, on peut
faire la preuve contraire.
M. Filion: II n'est pas réputé, il est
lié.
M. Savoie: Oui, c'est-à-dire qu'on l'attribue, mais ce
n'est pas là une affaire d'office. On peut le contourner.
M. Filion: Dès qu'il y a une relation de lien de sang, de
mariage ou d'adoption, c'est lié. Les personnes entre elles sont
liées. Ça, c'est statutaire dans la loi.
M. Gautrin: Le lien du sang, il va jusqu'à combien au
niveau du lien du sang?
M. Filion: Le lien du sang va jusqu'aux frères, soeurs.
Les oncles, les tantes, ce n'est pas un lien.
M. Gautrin: Ce n'est pas un lien?
M. Filion: Oncles, tantes, ce n'est pas un lien.
M. Gautrin: Les papas, les mamans?
M. Filion: Les ascendants directs et les enfants, petits-enfants.
Beaux-frères, belles-soeurs, ce n'est pas lié.
M. Gautrin: Je ne suis pas sûr parce que j'ai cru
comprendre que, quand vous êtes lié à quelqu'un qui est
lié, vous devenez lié à la personne qui est liée
à...
M. Filion: Non, non, ce n'est pas ça qui est écrit,
je pense. Ici, on fait simplement se référer au paragraphe.
M. Gautrin: Écoutez...
M. Filion: Écoutez, moi, je vous donne ce que j'en
sais.
M. Savoie: C'est beau.
Le Président (M. Gobé): Oui, M. le
député.
M. Gautrin: Moi, je veux bien. Allons-y! On se posera les
questions quand ça viendra!
M. Filion: M. le Président, toujours dans ia philosophie
de l'harmonisation avec la TPS, on a sauté un paragraphe ou un article,
qui est le 124, où on parle des intérêts composés.
Je me demande où on l'a foutu dans notre loi.
M. Savoie: Dans la Loi sur le ministère du Revenu, me
dit-on.
M. Filion: Est-ce que, dans le projet de loi, ici, on parle de la
modification de la Loi sur le ministère du Revenu?
M. Savoie: Oui, il y a des modifications, oui.
M. Filion: Est-ce qu'on donne les articles?
M. Savoie: Au chapitre 5, je pense, hein? C'est ça? Au
titre cinquième.
M. Filion: Mais, êtes-vous sûr que vous l'avez
prévu?
M. Brochu: Ce titre-ci, c'est les derniers articles. Vous voulez
savoir où on a prévu ia modification?
M. Filion: Oui. Je ne suis pas sûr.
M. Brochu: On ne s'est peut-être pas harmonisé avec
les intérêts. Il va falloir qu'on le vérifie.
M. Filion: Vous n'êtes pas harmonisés? Elle n'est
pas prévue l'harmonisation sur les intérêts?
M. Bouchard: C'est-à-dire que, moi, je n'ai pas la
responsabilité au niveau des modifications
de la Loi sur le ministère du Revenu. C'est un de mes
collègues, un des mes collaborateurs.
M. Brochu: On va le vérifier et on va vous donner la
réponse.
M. Filion: Est-ce que l'intention, c'est de s'harmoniser
là-dessus?
M. Brochu: II faudrait le vérifier.
M. Filion: Je sais que vous avez une formule plus
alléchante, normalement, au niveau du calcul, mais je veux savoir si
vous allez vous harmoniser au fédéral dans un geste...
M. Savoie: Bien, il faut voir qu'on était là avant
eux, encore.
M. Filion: Ah oui! Ça, je le sais.
Le Président (M. Gobé): Avant qui, monsieur?
M. Savoie: L'impression qu'ont les officiers du ministère
du Revenu, c'est qu'au niveau de la taxe de vente on a plus
d'expérience, plus d'expertise dans ce secteur que le gouvernement
fédéral. En conséquence, au niveau de certains
éléments d'administration comme, par exemple, les versements
obligatoires, on mène plutôt que suivre.
Le Président (M. Gobé): Alors, je n'avais pas fait
lecture du deuxième paragraphe de l'article 3, mais je pense qu'on en a
parlé. Le député de Verdun l'a abordé. Alors, je
présume que nous pouvons donc maintenant adopter l'article 3 dans son
ensemble.
Une voix: Adopté.
M. Filion: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Alors, l'article 3 est
adopté. Je vous fais lecture de l'article 4: "Le membre d'une
société est réputé lié à
celle-ci."
Je ne vois pas là de problème. Est-ce que c'est
adopté?
M. Savoie: Quant à moi, c'est adopté, mais ce n'est
pas moi qui décide.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Verdun, je vois que vous froncez les sourcils. M. le député de
Montmorency, adopté?
M. Filion: Excusez, M. le Président.
M. Gautrin: Je réfléchis.
Le Président (M. Gobé): Le 4.
M. Gautrin: C'est...
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Verdun, je m'excuse, mais c'est le député de Montmorency qui a
la parole.
M. Gautrin: Vous m'avez interpellé, M. le
Président.
Le Président (M. Gobé): C'est que je vous voyais me
faire des froncements de sourcils.
M. Gautrin: Mais non! Mais, ce n'était pas à vous
que je les faisais.
Le Président (M. Gobé): Ah bon!
M. Filion: M. le Président, "le membre d'une
société est réputé lié à celle-ci".
Pourquoi ne réfère-t-on pas à la loi de l'impôt?
Le Président (M. Gobé): M. le ministre.
M. Savoie: Pourquoi est-ce qu'on ne fait pas
référence à la Loi sur les impôts?
Mme Pelland: Dans la Loi sur les impôts, on ne parle pas de
lien de dépendance entre un membre et une société. On ne
parle de lien de dépendance aux articles 17 à 21 que pour des
contribuables, et une société n'est pas un contribuable au sens
de la Loi sur les impôts. Donc, si on veut prévoir dans cette loi
un lien de dépendance entre une société et ses membres, il
faut le prévoir explicitement.
M. Filion: Mais, même si on ne l'a pas prévu dans la
loi de l'impôt, il reste que les règles de fait couvrent ces
situations-là quand même.
Mme Pelland: On parle de personnes. À 3, on parle de
personnes. Une société n'est pas une personne.
M. Filion: Mais, dans la loi de l'impôt...
Mme Pelland: II faudrait peut-être élargir.
M. Filion: ...quand vous transigez entre une
société et des membres d'une société?
Mme Pelland: II faut le prévoir expressément, on ne
peut pas présumer. Quand on parle de personnes dans la Loi sur les
impôts, on ne parle pas de société.
M. Filion: Je comprends, mais êtes-vous en train de me dire
qu'il ne peut pas y avoir de lien de dépendance dans la loi de
l'impôt, parce qu'on ne l'a pas défini, entre une
société et son membre?
Mme Pelland: On ne l'a pas défini... On n'en a pas
parlé entre 17 et 21.
M. Filion: Mais, au niveau de la loi de l'impôt. Moi, je me
ramène à la loi de l'impôt.
Mme Pelland: Eh bien, là...
M. Filion: On dit qu'on ne l'a pas défini dans la loi de
l'impôt, mais ça n'empêche pas pour autant que les articles
qu'on a mis dans la loi de l'impôt où on parle de
société ou de personne liée, c'est une question de fait.
On va chercher quand même indirectement cette relation-là.
Mme Pelland: Mais il ne faut pas employer le mot "personne",
à ce moment-là. Il faut employer "société", il
faut... Si, dans certaines dispositions de la loi, on veut, par exemple,
établir une valeur marchande pour une transaction entre une
société et ses membres, il faut le prévoir à
l'intérieur de cette disposition-là.
M. Filion: Oui, je comprends très bien. Il faut bien se
situer. Moi, je vous donne l'exemple d'une société. Prenons un
gros bureau de comptables...
Mme Pelland: Mais, là, on a des dispositions
particulières à 520, je pense, ou 521... Pas 521, mais je pense
à 520, où on parle de transaction entre des membres et leur
société. Là, on présume des montants, on
établit les règles qu'il doit y avoir pour cette
transaction-là, entre le membre et sa société. On le
prévoit expressément. On ne réfère pas aux articles
17 à 21, à ce moment-là.
M. Filion: Écoutez, je suis très bien votre
démarche. C'est que je me demande pourquoi vous l'avez
spécifié dans cette loi-ci...
Mme Pelland: Parce que, là, 3... M. Filion: ...et
non dans l'autre?
Mme Pelland: ...ne permet pas de couvrir ce cas-là.
M. Filion: Bien, c'est ça. Je doute un peu...
Mme Pelland: On aurait peut-être pu écrire 3
autrement, mais on n'a pas...
M. Filion: ...parce que, dans la loi de l'impôt, on se
réfère constamment quand même à des notions de
valeur marchande...
Mme Pelland: Effectivement, mais à l'intérieur de
dispositions bien particulières.
M. Filion: ...quand on transige avec une
société.
M. Bouchard: Ici, en matière de taxe de vente, finalement,
on a toujours une harmonisation avec la Loi sur la taxe d'accise. À
l'égard des membres et des sociétés, on en crée
une., présomption. Donc, le membre de la société est
réputé lié à celle-ci. Donc, par application de
l'article 3, à ce moment-là, la société et son
membre seront réputés avoir entre eux un lien de
dépendance. Donc, si jamais la société devait donner
finalement un bien au sociétaire, bien, on verra par l'article 56 un peu
plus tard que ia TVQ sera exigible. Autrement, ce serait une façon
d'éviter la taxe.
M. Filion: Écoutez, ça va. C'est parce que je
faisais toujours le parallèle avec l'autre lien.
Le Président (M. Gobé): Alors, c'est
adopté.
M. Gautrin: Pas du tout, M. le Président, j'avais
levé la main.
Le Président (M. Gobé): Je m'excuse M. le
député. Je n'avais point vu. Alors, vous avez la parole.
M. Gautrin: Regardez. Merci, M. le Président. Moi, j'ai
une question. La définition de "société", vous ne l'avez
pas donnée dans vos définitions. C'est...
M. Savoie: Une société de personnes.
M. Gautrin: ...une société de personnes au sens que
vous avez. Comme c'est une société de personnes, le concept de
membre d'une société est donc implicitement évident. O.K.
Ça marche.
Le Président (M. Gobé): Alors, c'est très
bien. Donc...
M. Gautrin: Donc, il y a une distinction claire entre
"société" et "corporation".
M. Savoie: Oui.
Le Président (M. Gobé): Donc, l'article 4 est
maintenant...
M. Filion: Ce qui éviterait... Si vraiment on enlevait
l'anglicisme, ça simplifierait beaucoup.
M. Savoie: Une personne morale.
M. Fillion: Ou compagnie tout simplement, le mot "companie".
Le Président (M. Gobé): Ça peut être
une compagnie, oui.
M. Filion: Compagnie, c'est très français.
M. Gautrin: Du genre de compagnie ou société...
M. Filion: C'est toujours... mais, en tout cas. J'espère
que ça va faire son bout de chemin. Oui.
M. Gautrin: Parce que, par exemple, M. le Président...
Le Président (M. Gobé): Excusez.
M. Gautrin: ...la Corporation des médecins est une
société et non une corporation.
M. Savoie: La Corporation des médecins. Ah bien, c'est une
partie 2, ça.
Le Président (M. Gobé): C'est une corporation
professionnelle, je m'excuse...
M. Gautrin: Oui, mais c'est une...
Le Président (M. Gobé): ...au sens de la loi sur
les corporations professionnelles du Québec.
M. Gautrin: M. le Président, si vous me permettez... Est
une société tel que défini par le ministre actuellement,
mais n'est pas une corporation.
Le Président (M. Gobé): Pas au point de vue fiscal,
au sens de la Loi sur les impôts.
M. Gautrin: Au sens de ce qu'on travaille ici...
Le Président (M. Gobé): Non.
M. Gautrin: ...une corporation professionnelle est une
société et non une corporation.
M. Savoie: C'est-à-dire que la Corporation des
médecins, je pense que c'est une partie 2. Des corporations, au
Québec, il y en a trois types: il y a une partie 1, une partie 2, une
partie 3. La partie 3, ce sont les organismes à but non lucratif. La
partie 2, ce sont celles qui sont créées par le gouvernement. La
partie 1, ce sont les activités commerciales, les corporations
ordinaires, c'est-à-dire commerciales. Ce n'est pas ça,
là. Ce sont des corporations par actions, c'est ça?
Le Président (M. Gobé): Corporations publiques.
Mme Pelland: Oui, oui, des sociétés par
actions.
M. Savoie: Sociétés par actions.
Le Président (M. Gobé): Publiques, donc...
M. Filion: Mais c'est créé par la Loi sur les
compagnies.
Le Président (M. Gobé): Bien oui, (es compagnies.
Oui, c'est ça.
M. Savoie: La Loi sur les compagnies. Il s'agit de corporations
et le Code civil est très clair. Au titre onzième, on parle des
corporations. Hier ou avant-hier, on vous a expliqué qu'on s'en vient
avec la notion de personne morale vis-à-vis de personne physique et
qu'il fallait attendre. Le gouvernement fédéral est
déjà embarqué sur "personne morale", mais on aime autant
attendre... Les gens, chez nous, ont préféré attendre de
voir...
M. Gautrin: M. le Président, je reviens sur...
M. Savoie: ...et je trouve que ce n'est pas
déraisonnable.
M. Gautrin: ...le sens de société. Une
société est un groupe de personnes.
M. Savoie: Une société, oui, c'est
peut-être...
M. Gautrin: Un groupe de personnes constitué en
société.
M. Savoie: Ce sont 3 ou 4 personnes, par exemple, qui
décident de s'unir pour une entreprise quelconque.
Le Président (M. Gobé): L'article 4 est donc
adopté. J'informe les membres de cette commission qu'à la demande
de M. le ministre du Revenu je vais suspendre les travaux pour cinq minutes.
Alors, la commission suspend ses travaux pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 30)
(Reprise à 11 h 42)
Le Président (M. Gobé): La commission reprend
maintenant ses travaux. J'appelle l'article 5 et je vais en faire lecture: "Une
corporation est associée à une autre corporation si elle est
associée à celle-ci en raison des articles 21.4 et 21.20 à
21.25 de la Loi sur les impôts (L.R.Q., chapitre I-3) pour l'application
de cette loi."
M. le député de Montmorency.
M. Filion: Est-ce que cette référence-là
couvre toutes les situations d'association? Je n'ai pas vérifié,
mais au fédéral, eux, ils disent: 256.1 à 256.6.
M. Bouchard: Oui. On me dit effectivement
que ça couvre l'ensemble des règles d'association.
M. Filion: Écoutez, M. le Président, on ne peut pas
rentrer dans ce débat-là parce qu'on...
Le Président (M. Gobé): Oui.
M. Filion: ...aurait quatre heures à en discuter et
à poser des questions. Je pense qu'on n'entrera pas dans ce
débat-là. Mais je dois vous dire, M. le Président, ce que
ça implique de se référer à des notions aussi
complexes. Si on voulait prendre quelques minutes pour vous démontrer la
complexité de ces notions-là, vous allez vous rendre compte que,
quand on fait une loi et qu'on se réfère à une autre loi
pour se référer à des notions complexes comme
celles-là, je peux vous dire que ça va prendre des experts dans
tes deux lois pratiquement pour commencer à appliquer une loi. On va
devoir bien comprendre les notions d'autres lois pour venir appliquer une loi
à la consommation. Dans ce sens-là, oui, on alourdit et on
complexifie la vente au détail parce qu'à ce que je sache on
avait environ 31 articles au niveau de l'ancienne loi de la vente au
détail et je ne pense pas qu'on faisait mention ou qu'on se
référait à des notions aussi complexes que
celles-là. À partir du moment où on le fait, on alourdit
d'une façon magistrale l'application de la loi.
Bien sûr qu'on le fait dans un contexte d'harmonisation, mais
ça va devenir très lourd sur le plan de l'exécution. Ce
que je trouve un peu spécial, c'est que je pensais, au départ,
qu'on s'harmonisait et que ce serait intéressant. Mais je pense que plus
on s'harmonise, plus je me rends compte que la simplification tant
recherchée va demeurer une espèce de mirage. Effectivement, ce
n'est pas sûr qu'on va simplifier. Je pense qu'en bout de piste, quand on
va avoir fini l'examen, on va se rendre compte que l'harmonisation n'a pas tant
simplifié que ça. Je pense qu'ici, quand on voit des
références à des notions complexes comme celles-là,
ça devient très, très lourd pour les praticiens. Je ne
pense pas qu'on puisse débattre l'exclusion de ces articles-là
parce que je pense que ça devient dans un concept de loi. Mais, c'est
très compliqué, très compliqué.
Écoutez, moi, je peux simplement dire qu'on peut l'adopter, mais
je tenais quand même à spécifier cette
complexité-là.
Le Président (M. Gobé): Alors, nous avons pris
bonne note de vos remarques, M. le député. Donc, l'article 5 est
maintenant adopté. Je vais appeler l'article 6: "Une personne autre
qu'une corporation est associée a une corporation, si celte-ci est
contrôlée par la personne ou par un groupe de personnes dont la
personne est membre et dont chacun des membres est associé aux autres
membres."
M. le ministre, il y a beaucoup de person- nes là-dedans.
M. Savoie: C'est toujours la même personne. Des voix:
Ha, ha, ha!
M. Savoie: Toujours la même personne. "Une personne autre
qu'une corporation est associée a une corporation, si celle-ci est
contrôlée par la personne - et non pas par une personne - ou par
un groupe de personnes dont la personne est membre et dont chacun des membres
est associé aux autres membres." Alors, la disposition prévoit
une règle d'association particulière applicable entre une
corporation et une personne.
M. Filion: C'est que... Allez-y, M. le Président. C'est
parce que je cherche une référence.
Le Président (M. Gobé): Le mot
"personne1, le mot "contribuable" serait mieux? Non?
M. Savoie: Ah non! C'est mieux d'utiliser le mot "personne".
Le Président (M. Gobé): "Personne". Pour quelle
raison?
M. Savoie: La différence entre "personne" et
"contribuable" est considérable.
Le Président (M. Gobé): Dans cet article, oui?
M. Savoie: Oui.
Le Président (M. Gobé): QueHe est la
différence, M. le ministre?
M. Savoie: Le contribuable, ça peut être toutes
sortes de choses. Ça peut être, par exemple, une compagnie.
Le Président (M. Gobé): Oui. Une personne ne peut
pas être une compagnie?
M. Savoie: Dans ce cas-ci, non, c'est une personne physique parce
qu'on dit que c'est "une personne autre qu'une corporation".
Le Président (M. Gobé): Oui, oui, une corporation
ou une compagnie...
M. Savoie: On parle d'une personne physique, là.
Le Président (M. Gobé): Une corporation, ce n'est
pas forcément une...
M. Filion: Ici, c'est parce que je me pose des questions au
niveau des références de la loi. Quand on lit l'article 5
précédent, on se réfère
à 21.4 et 21.20 à 21.25. Quand je regarde la TPS
fédérale, l'article correspondant se réfère
à 256.1 à 256.6.
M. Savoie: Oui. Les articles 251.2 à 251.6.
M. Filion: Les articles 256.1 à 251.6, au niveau du
fédéral. Dans 256.1, on parle un peu de cette situation-là
parce qu'on dit: "Pour l'application de la présente loi, deux
corporations sont associées l'une à l'autre au cours d'une
année d'imposition s), à un moment quelconque, l'une
contrôle l'autre, directement ou indirectement, de quelque manière
que ce soit, la même personne ou le même groupe de personnes
contrôlent les deux corporations directement ou indirectement."
Quand on vient lire ici, la personne qui contrôle l'une ou l'autre
des corporations... j'ai l'impression qu'il y a de la redondance. Il faudrait
que je voie, au niveau de la loi du Québec, l'équivalence, mais
je suppose qu'il va y avoir l'équivalence de l'article 256.1. Au
fédéral, c'est redondé, à mon avis. Quand on lit
256.1 à 256.6, on prévoit la situation qu'on nous donne au
deuxième paragraphe. On dit: "Une personne autre qu'une personne morale
est associée à une personne morale pour l'application de la
présente partie si elle la contrôle seule ou avec un groupe."
Mais, quand on lit 256.1 auquel on s'est référé
dans l'article précédent, on couvre cette situation-là.
Quand je le lis, c'est ça que ça me donne. Alors, pourquoi, si je
le couvre à l'article 256.1, on me le décrit différemment
dans le deuxième alinéa? C'est ma question.
Le Président (M. Gobé): Vous êtes revenu
à l'article 5?
M. Filion: Oui, je reviens parce que, là, on m'oblige
à revenir.
M. Brochu: O.K.
Le Président (M. Gobé): Oui, pas de
problème.
M. Filion: On m'oblige à revenir parce qu'on me donne une
situation...
Le Président (M. Gobé): On est là pour
travailler.
M. Tardif (Benoît): Je vais me présenter,
Benoît Tardif.
M. Filion: Oui.
M. Tardif: Alors, ce que je voudrais préciser, c'est que
l'article 5, lui, ne vise que l'association entre une corporation et une autre
corporation, alors que l'article 6 - celui qu'on étudie
présentement - vise la situation où c'est une personne, qui n'est
pas une corporation, qui serait associée a une corporation. Alors, les
deux situations sont distinguées dans deux articles
séparés qui permettent de reconnaître les deux
situations.
M. Filion: "Une personne autre qu'une corporation est
associée à une corporation, si celle-ci est
contrôlée par la personne..." Oui, mais cette
règle-là, la personne qui contrôle une corporation, c'est
déjà défini au niveau de l'article de la loi
fédérale, ça.
M. Tardif: Les situations sont plus particulières ici que
dans la loi fédérale. Ici, on ne vise que la situation où
la personne qui n'est pas une corporation est associée à une
corporation, alors qu'au fédéral on associe d'autres
éléments qui ne sont pas tout à fait identiques. J'ai dit
au fédéral, je m'excuse. Je voulais dire dans la Loi de
l'impôt sur le revenu et la Loi sur les impôts.
M. Filion: Mais, ici, on dit: "Une personne autre qu'une
corporation est associée à une corporation, si celle-ci est
contrôlée par la personne". "Celle-ci", c'est la personne, une
corporation?
M. Tardif: "Celle-ci", c'est la corporation.
M. Filion: On dit: "Une personne autre qu'une corporation est
associée à une corporation".
M. Tardif: "Si celle-ci, c'est-à-dire si la corporation
qu'on vient de mentionner est contrôlée par la personne, la
première personne qui est mentionnée dans l'article - d'ailleurs,
c'est la seule qui est mentionnée - ou par un groupe de personnes dont
cette personne-là serait membre." Alors, on imagine une personne ou un
groupe de personnes dont cette personne-là fait partie qui
contrôle ensemble, ou la personne individuellement, la corporation en
question.
M. Filion: Mais ça, ce n'est pas prévu
déjà dans la définition où on se
réfère aux corporations associées, à 256?
M. Tardif: Non, c'est que ces articles-là prévoient
les règles d'association entre corporations, alors que nous autres, ici,
on veut viser une association particulière qui serait entre une personne
ou un groupe de personnes et une corporation dont elle serait les personnes qui
la contrôlent.
M. Filion: Mais, quand on regarde...
M. Brochu: Dans la loi du Québec, c'est à
21.20 qu'on se réfère. C'est bel et bien marqué:
"Aux fins de la présente partie, une corporation est associée
à une autre..." Donc, ça prévoit les règles
d'association de corporations, alors que 6 prévoit autre chose.
M. Filion: C'est que, vous autres, vous considérez qu'une
personne qui, à toutes fins pratiques, est liée à la
corporation est également associée. C'est ça que vous
faites là.
M. Tardif: La personne peut être seule et contrôler
une corporation ou la personne peut faire partie d'un groupe de personnes qui
contrôle la corporation.
M. Filion: Je comprends. Mais, moi, quand je vais dans la
définition précédente au niveau des personnes
liées... Là, on revient à 2 et 3. À 3, la
disposition statutaire qui me lie - entre les liens du sang, du mariage et de
l'adoption - va me lier également à une corporation que je
contrôle.
M. Tardif: C'est que cette situation-là n'est pas
visée particulièrement par 3 qui se réfère à
des personnes liées en vertu des présomptions qui sont dans la
Loi sur les impôts ou liées par une question de fait.
M. Filion: Oui, oui, mais je suis lié. Je n'irai pas voir
le détail, mais je suis sûr qu'on est lié quand on
contrôle une compagnie. Ça, c'est certain qu'on est
lié.
M. Tardif: Non, mais ce qui arrive, c'est que les dispositions
auxquelles on se réfère, nous autres, dans l'article 3, ne visent
pas une règle de lien de dépendance entre une personne et une
compagnie. Les règles particulières qui sont prévues dans
la Loi sur les impôts pour associer ces personnes-là, c'est les
règles qu'on mentionne à l'article 6 qui ne vise que les
corporations qui sont associées entre elles. Alors, nous autres, on a
voulu apporter un élément de plus, c'est-à-dire celui
où on a une personne physique qui est associée, qui
contrôle ces corporations-là.
M. Filion: Moi, je pense que l'élément de plus que
vous amenez, c'est que, dès que je suis en position de liaison avec une
corporation, je suis automatiquement associé. C'est ça que vous
faites.
M. Tardif: Effectivement, oui.
M. Filion: L'élément nouveau que vous donnez
à votre loi, si je comprends bien, c'est que, dès que je suis une
personne liée à une compagnie, je suis associé - c'est
bien ça, l'interprétation? - au sens de la taxe de vente du
Québec. Au sens de la loi de l'impôt, ce n'est pas ça.
M. Brochu: Voulez-vous reposer la question, s'il vous
plaît? Dès que...
M. Filion: Dès que je suis une personne liée
à une compagnie, je suis une personne associée, ce qui n'est pas
dans la loi de l'impôt. Je vous pose cette question-là parce que
j'ai l'impression que c'est ça la conclusion de cet
article-là.
M. Tardif: Ce qui arrive, c'est que les dispositions qui
concernent l'association des personnes ne sont pas les mêmes que les
dispositions qui concernent les liens de dépendance. Alors, je ne pense
pas qu'on puisse conclure automatiquement que des personnes liées
à une corporation seraient associées aux fins de l'application de
l'article 5 quoique, dans certains cas, ça pourrait être le cas.
C'est pourquoi on doit le préciser. On parle de l'association et non du
lien de dépendance.
M. Filion: Mais, moi, quand je lis 251.2 de la loi
fédérale - vous allez m'excuser, mais je suis plus familier avec
cette loi-là - on dit: "Définition du lien. Aux fins de la
présente loi, des personnes liées ou des personnes liées
entre elles sont des particuliers unis par le lien du sang, du mariage ou de
l'adoption; une corporation et une personne qui contrôle la corporation
si cette dernière est contrôlée par une personne - ce qui
est notre cas, qu'on définit, vous me corrigerez si je me trompe, et on
rajoute aussi - une personne qui est membre d'un groupe lié qui
contrôle la corporation ou toute personne liée à une
personne visée au sous-alinéa i ou ii."
Est-ce que c'est ça que vous avez repris ou si c'est ça
que vous avez cherché à reprendre dans l'article qu'on lit
là, 6? À mon avis, oui. Si c'est ça, automatiquement vous
calez un automatome, que j'appelle: dès que je suis lié à
une compagnie, je suis associé en taxe de vente. C'est là ma
question.
M. Tardif: Je pense qu'effectivement ça serait le
résultat que...
M. Filion: Que vous recherchez.
M. Tardif: C'est le résultat qui apparaîtrait dans
cette situation-là, lorsqu'on aurait des corporations qui sont
liées entre elles...
M. Filion: Non.
M. Tardif: Non, lorsqu'on aurait une personne liée
à une corporation en vertu de l'équivalent de 251.2 au
Québec.
M. Filion: Vous la considérez automatiquement
associée.
M. Tardif: En fonction de la définition du
lien qui est là. Compte tenu que la définition du lien
requiert qu'elle soit associée à cette corporation-là,
elle serait considérée comme associée aux fins de
l'article 6.
M. Filion: Dès qu'elle est liée, elle est
associée à une compagnie.
M. Tardif: Effectivement. Par ailleurs, il peut arriver, selon
moi, que des corporations soient associées alors qu'elles ne
répondent pas à la définition du lien. Alors, à ce
moment-là, notre article permet d'aller chercher non seulement les
personnes qui sont liées à une corporation...
M. Filion: Ça, je comprends. C'est que vous allez chercher
des personnes dans une compagnie. Vous associez... C'est qu'on avait toujours
eu une notion au niveau de la loi de l'impôt... Je le comprends pourquoi
c'étaient juste des compagnies. Parce que, au niveau de la loi de
l'impôt, la notion de compagnie associée, c'est uniquement dans un
but de déduction de petits taux d'impôt, de réduction de
taux d'impôt d'une compagnie. La notion sert exclusivement à aller
chercher une réduction de taux d'impôt. Alors, c'est normal qu'on
parle juste entre compagnies au niveau de la loi de l'impôt. (12
heures)
Mais, quand on arrive au niveau de la taxe de vente, vous ajoutez une
notion qui est celle d'une personne associée. Et, là, vous dites:
Dès que je suis en position de notion de personne liée... En taxe
de vente, dès que tu es lié, tu es associé. C'est
ça que vous faites. Vous rajoutez une notion additionnelle. Ça a
sûrement un objectif. Là, on verra après parce que je veux
vous poser une autre question. Pour la compréhension et
l'interprétation de l'article, dès qu'on est une personne
liée à une compagnie, au sens fiscal et au sens de la taxe de
vente, on est une personne associée à une compagnie. C'est
ça?
Une voix: Oui.
M. Filion: C'est parfait. Alors, pourquoi avoir ajouté
ça à ce niveau-là? Est-ce que c'est parce qu'il y a un
objectif particulier au niveau de la taxe?
M. Tardif: C'est que, dans notre loi, on a le concept
d'association, dans d'autres articles, qui fait en sorte qu'on a besoin de
rattacher cet article-là à d'autres dispositions qu'on a par
ailleurs dans la loi où on parle de personnes qui sont associées
entre elles et à l'égard desquelles on a des règles
particulières.
M. Filion: Mais si, à toutes fins pratiques, c'est des
personnes liées, pourquoi rajouter associées?
M. Tardif: C'est parce que ces autres dispositions là ne
parlent pas uniquement de corporations, mais visent aussi d'autres personnes.
Alors, pour que ces articles-là puissent s'appliquer
généralement à l'ensemble des personnes et à
l'ensemble des situations où on peut rencontrer les personnes
associées, on a utilisé ce mécanisme-là qui est
utilisé à l'instar de la Loi sur la taxe d'accise.
M. Filion: Mais si, dans la loi, vous aviez utilisé
uniquement l'expression "personne liée", vous l'auriez eu
automatiquement.
M. Tardif: C'est que ça nous permet de donner un
traitement différent dans certains cas où il y a des
entités qui sont associées entre elles et dans d'autres cas
où des entités ne sont que liées entre elles. On ne veut
pas nécessairement que les personnes liées reçoivent le
même traitement que les personnes associées.
M. Filion: On vient de conclure ensemble qu'une personne
liée est un automatisme pour une compagnie; elle est associée,
dans votre jargon. Alors, si vous utilisez les mots "personne liée",
vous avez le même résultat qu'une personne associée
à une compagnie.
M. Tardif: Ce qui arrive, par exemple, en ce qui concerne les
dispositions de la Loi sur la taxe de vente, du projet de loi qu'on
étudie, en ce qui concerne les règles particulières pour
déterminer le statut de petit fournisseur, à ce moment-là,
pour que quelqu'un se qualifie à titre de petit fournisseur, on doit
vérifier quelles sont ses recettes globales ainsi que celles des
personnes avec lesquelles il est associé. Alors, c'est un exemple
où on doit retenir...
M. Filion: Si vous aviez pris l'expression "personne
liée", vous l'auriez regroupé aussi, parce que vous avez fait une
définition identique, sauf que vous avez changé le nom, vous
l'avez appelé "personne associée à une compagnie", mais,
en réalité, c'était "personne liée à une
compagnie". Vous avez pris la même définition, comme on a
déjà dans la loi. Alors, pourquoi l'avoir créée si
c'est du pareil au même? On aurait pu utiliser la même expression
"personne liée à une compagnie" et on aurait retrouvé la
même chose au niveau des définitions.
M. Tardif: C'est que, par ailleurs, comme tout à
l'heure... On va revenir aux articles qui précèdent. Je peux
peut-être me permettre de nous ramener aux articles 4 et 5; on parle de
règles d'association dans ces articles-là aussi. Il y a d'autres
articles, effectivement, dans la loi où on ne veut viser que des cas
où il y a des gens qui sont associés. Ça nous permet,
à ce moment-là, de viser uniquement les articles
d'interprétation où on a parlé de personnes ou
d'entités qui sont associées entre elles. Alors, ça
évite que l'on contamine certains articles en devant spécifier
qu'une corporation est liée pour les fins de l'application de tel
article, et ainsi de suite. Ça nous permet de référer
uniquement à celles qu'on a décrites comme étant
associées.
M. Filion: Vous avez des articles où vous traitez à
la fois de corporations associées et de personnes qui seraient
associées à une compagnie.
M. Tardif: Exactement. On a des dispositions
générales qui établissent des règles pour des
personnes qui sont associées. Ces personnes-là, qui sont
associées, quand on regarde les articles précédents, ce ne
sont pas, comme à l'article 6, des personnes qui sont liées par
ailleurs nécessairement.
M. Filion: Également à l'article 7 - je suis en
train d'aller voir un peu plus loin parce que je me dis qu'il va y avoir
d'autre chose pour la société - c'est le même principe, je
suppose, qu'on retrouve pour la société. Vous avez rendu les gens
qui étaient liés à une société des gens
associés à la société, c'est ça? L'article
7, c'est ce qu'il nous dit. Écoutez, on va plus vite, mais je veux avoir
une compréhension de l'article 6.
À l'article 7, lorsqu'on lit, pour devancer un peu: "Une personne
est associée à une société si le total des parts
des bénéfices..." C'est que, là, vous venez chercher
également, au niveau des autres lois, le même concept
d'association pour la société. Est-ce que...
M. Tardif: C'est un peu particulier, l'article 7, puisqu'on
mentionne que les parts de la personne et des autres personnes qui y sont
associées doivent représenter plus de la moitié des
bénéfices totaux, mais, effectivement, comme l'article 6, c'est
une règle d'association entre les associés, entre les membres
d'une société et la société à laquelle ils
appartiennent.
M. Filion: Et, là, vous allez chercher toute la notion
d'association au niveau des individus et des sociétés.
M. Tardif: C'est ça.
M. Filion: La société, elle, n'est pas
définis dans la loi de l'impôt.
M. Tardif: Non.
M. Filion: Celle-là, je la comprends mieux. La 6, elle
était déjà définie au niveau du concept de personne
liée. Mais vous avez fait un choix, si je comprends bien, uniquement de
rédaction pour dire que, quand on va parler de concept de personne
associée, que ce soit une société ou que ce soit des
individus avec une compagnie ou entre compagnies, c'est ça qu'on va
choisir.
Et, là, vous continuez avec les fiducies. En tout cas,
écoutez, quand on va arriver sur les autres, M. le Président, on
pourra voir, mais je comprends très bien. Ça s'explique mieux
quand on lit les autres, parce que, sur celui-là, je m'expliquais mal
qu'on ait créé cet artifice-là quand on le couvre
déjà au niveau d'une personne liée.
M. Tardif: Ça, c'est en raison de l'ensemble des articles
sur l'association.
Le Président (M. Gobé): O.K.? M. Filion: Oui, M. le
Président.
Le Président (M. Gobé): Alors, le 6 est
adopté. Je vais donc maintenant vous faire lecture du 7: "Une personne
est associée à une société si le total des parts
des bénéfices de la société auquel la personne et
toute autre personne associée à la personne ont droit
représente plus de la moitié des bénéfices totaux
de la société, ou le représenterait si celle-ci avait des
bénéfices."
Est-ce clair, là?
M. Filion: Non.
Le Président (M. Gobé): Voulez-vous que je
recommence?
Une voix: Oui.
M. Filion: Non, non, non.
M. Savoie: Le texte est clair; il faut le lire lentement. Je l'ai
lu à trois reprises.
Le Président (M. Gobé): O.K. "Une personne est
associée à une société si le total des parts des
bénéfices de la société auquel la personne et toute
autre personne associée à la personne ont droit représente
plus de la moitié des bénéfices totaux de la
société, ou le représenterait si celle-ci avait des
bénéfices."
Une explication, M. le ministre?
M. Savoie: Bien, il s'agit de lire comme... Il faut savoir ce
qu'on recherche. "Une personne est associée - alors, c'est le principe -
à une société si le total des parts des
bénéfices de la société auquel la personne et toute
autre personne associée à la personne ont droit représente
plus de la moitié des bénéfices totaux de la
société, ou le représenterait si celle-ci avait des
bénéfices."
Le Président (M. Gobé): II ne manque pas une
ponctuation dans la phrase?
M. Savoie: Bien moi... Si vous voulez faire
des suggestions, je pourrais les entretenir.
Le Président (M. Gobé): Bien, je ne sais pas. C'est
parce que, de la manière dont vous le lisez, vous mettez quasiment des
virgules vous-même.
M. Savoie: Ah bien, il faut... Oui, bien, c'est parce qu'il y a
un effet recherché.
Le Président (M. Gobé): C'est ça. Est-ce que
l'effet ne devrait pas être mentionné par...
M. Savoie: Bien, l'effet est là: "Une personne est
associée à une société si le total des parts des
bénéfices de la société auquel la personne et toute
autre personne associée à la personne ont droit
représente..." Alors, la personne est associée à une
société si le total représente plus de la moitié
des bénéfices totaux de la société.
Le Président (M. Gobé): Vous clarifiez ça
bien, oui.
M. Savoie: Oui, oui. Je pense que ça va, là. "Ou le
représenterait si celle-ci avait des bénéfices".
Le Président (M. Gobé): C'est le problème
des très grandes phrases, hein?
M. Savoie: Oui. C'est un peu grand, mais c'est parce que ce qu'il
fallait faire... Tu vois, ça va bien là. "Une personne est
associée à une société si le total des parts des
bénéfices de la société auquel la personne et toute
autre personne associée à la personne ont droit représente
plus de la moitié des bénéfices". Finalement, c'est tout
simplement le petit bout: "...et toute autre personne associée à
la personne ont droit représente..." Alors, c'est tout. Ça va
bien. C'est parce que je crois qu'au niveau de la rédaction - le guide
bleu - on ne peut pas mettre des choses entre parenthèses comme on peut
le faire au fédéral. Ça va bien, ça, les
parenthèses, mais ce n'est pas considéré comme de la bonne
législation au Québec.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Montmorency.
M. Filion: Oui, M. le Président. On dit: "Une personne est
associée à une société si le total des parts des
bénéfices..." "Le total des parts des bénéfices",
ça a quel sens, ça, "part des bénéfices"? "Le total
des parts des bénéfices", vous voulez dire quoi par
ça?
Le Président (M. Gobé): Pourcentage d'actions? Non?
De dividendes, 20 %, 30 %?
M. Savoie: Les profits.
M. Filion: La participation au partage des
bénéfices.
Une voix: C'est ça.
M. Savoie: C'est ça. Les bénéfices.
M. Filion: "De la société auquel la personne et
toute autre personne associée à la personne ont droit
représente plus de la moitié des bénéfices totaux
de la société, ou le représenterait si celle-ci avait des
bénéfices." Je comprends très bien le concept. C'est
simplement de la rédaction, à la limite. Je vous dirais que ce
n'est pas si pire, M. le Président, celui-là, par rapport
à bien d'autres. C'est plus la notion de part des
bénéfices. Et ce que je trouve un peu particulier et un peu
aventurier en même temps, c'est que, là, on va essayer de cerner
ce qu'on appelle des personnes associées à une
société. On va se retrouver dans des... Je ne sais pas, je pense
à voix haute, mais imaginez-vous la personne qui, au lieu de partager
les bénéfices, se verse un salaire incroyable, transfère
ses parts à son épouse et se retrouve, à toutes fins
pratiques, en n'ayant pas de parts pour partager dans la société,
parce que ce n'est pas à lui, et, là, il a décidé
de se prendre un salaire plus grand. Alors, il va se produire quoi?
C'est parce qu'on s'aventure, et je dis bien: On s'aventure. Je vois
très bien, immédiatement, le monde de la fiscalité
s'activer et commencer à regarder comment on pourrait faire en sorte que
ce ne soit pas lui qui ait les parts, mais qui retire le bénéfice
quand même, parce qu'à toutes fins pratiques on lui verserait un
salaire plus élevé. (I aura bénéficié quand
même et on se retrouvera avec une participation dans les parts qui... Il
n'en aura plus besoin, il aura pris ses bénéfices autrement.
C'est là que je vous dis...
M. Savoie: Oui. C'est une déformation professionnelle,
ça.
M. Filion: Bien, ce n'est pas une déformation
professionnelle. Je veux en faire bénéficier cette
commission.
M. Savoie: Ha, ha, ha!
M. Filion: Je pense qu'effectivement on s'aventure, M. le
Président.
M. Savoie: Oui. Mais je vais peut-être vous lire le texte
de la loi fédérale. C'est quasiment exact, mot pour mot.
M. Filion: Non, non. Écoutez, je comprends.
M. Savoie: J'ai regardé le texte anglais. Il n'y a qu'une
petite affaire qui différencie, là. Il faut savoir, je pense,
qu'à Ottawa la règle est toujours bonne, que c'est le texte
anglais qui
prime, hein? Est-ce que c'est ça?
M. Filion: Oui, oui. D'abord, dans l'interprétation,
généralement, on va se référer au texte
anglophone.
M. Savoie: Oui, c'est ça.
M. Filion: Le texte francophone...
M. Savoie: Je me demandais s'il n'y avait pas eu des changements
là-dessus, "...a partner-ship if the total of the shares of the profits
of the partnership to which the person and ail other persons who are associated
with the person are entitled is more than half of the total profits of the
partnership, or would be if the partnership had profits." Alors, on dit:
"...more than half of the total profits", "représente plus de la
moitié des bénéfices totaux". Non, c'est beau. On l'a.
C'est correct. Il n'y a pas de problème.
M. Filion: Mais là, écoutez, dans la
rédaction...
M. Savoie: Dans la rédaction.
M. Filion: ...du texte, il n'y a pas de problème. Moi, je
vous dis...
M. Savoie: Oui.
M. Filion: ...qu'on s'aventure avec ce texte-là.
M. Savoie: Tu penses...
M. Filion: Quand je vous ai posé la question du total des
parts des bénéfices... Il y a un concept que le
législateur recherche. Alors, "bénéfice", comment on le
définit? Est-ce qu'on va dire que le bénéfice pourrait,
à la limite, inclure le salaire qu'un sociétaire se serait
versé dans le calcul de ses bénéfices? Comprenez-vous ce
que je veux dire?
M. Savoie: Oui, oui.
M. Filion: Et enfin... immédiatement commencer à
penser à bien cerner l'objectif du législateur. Si le
législateur dit que le bénéfice, en réalité,
c'est le salaire que la personne s'est versé également, bien,
attention, parce que...
M. Savoie: Ça peut être toutes sortes de choses.
M. Filion: Oui, oui, oui. Mais, si je ne le définis pas et
que je m'en vais... Vous m'excuserez encore une fois, M. le Président,
de ma référence à la loi fédérale, à
l'article 9, où on fait le calcul des bénéfices, en
général, au niveau des entreprises. À ce moment-là,
le salaire, comme tel, il va être soustrait et ça va être
mon bénéfice net.
M. Savoie: Oui.
M. Filion: C'est là que je me dis: Est-ce qu'on doit
immédiatement penser au concept qu'on veut véhiculer? Il faut
bien se remettre dans la position d'une société aussi. Une
société, c'est une mécanique particulière. Alors,
il faut l'adapter à la mécanique particulière. Est-ce
qu'on va avoir couvert ce qu'on cherche à viser, là?
M. Savoie: Oui. L'aventure de l'un est l'harmonisation de
l'autre, hein? Toi, tu parles d'aventure et, nous autres, on parle de
s'harmoniser. Tu dis que cette harmonisation constitue une aventure. Moi, ce
que je vous dis, c'est que...
M. Filion: Conjointe, à la limite.
M. Savoie: Oui, à la limite. Mais il faut bien comprendre
qu'on ne peut pas légiférer en présumant
nécessairement que les gens vont chercher uniquement à se
défaire... Et, effectivement, ça réussit, parce qu'on ne
parle pas de salaire, on parte de bénéfices, comme vous l'avez
mentionné. Les bénéfices, il y a...
M. Filion: Des parts de bénéfices, ce sont des
parts de bénéfices qui restent dans la société,
là.
M. Savoie: Ah! mais le mot "bénéfices", "si le
total des parts des bénéfices", il y a plusieurs façons
d'évaluer ça.
M. Filion: Je comprends, M. le ministre... M. Savoie:
Oui.
M. Filion: ...sauf que vous admettrez avec moi que, dans le sens
commun du terme, c'est les bénéfices nets qu'on réalise
dans une société. Est-ce que c'est ça qu'on vise par cette
expression-là?
M. Savoie: Bénéfices d'une façon
globale.
M. Filion: On vise les bénéfices nets qu'on
réalise dans une société. Alors, si on vise cet
élément-là et qu'on fait une déviation du revenu
via un salaire...
M. Savoie: Oui, mais, à ce moment-là, oups! les
règles du jeu changent.
M. Filion: Bien, je comprends que les règles du jeu
changent, mais... (12 h 15)
M. Savoie: Si le type, pendant six ans, s'est tapé un
salaire de 20 000 $ dans la société et puis, bang! ça
rentre en force et il se rend à 80 000 $ du jour au lendemain...
M. Filion: Mais qu'est-ce qui l'empêche de faire ça?
Rien.
M. Savoie: Ah bien, là, il y a une question de preuve et
d'interprétation puis d'intervention.
M. Filion: Non, je ne pense pas, M. le ministre. Ça, c'est
une question de planification.
M. Savoie: II y a des limites à la planification.
M. Filion: Je ne sais pas. La règle, on ne l'applique pas
souvent. On ne l'applique pas souvent, M. le ministre.
M. Savoie: Ça dépend de quoi on parle. Ha, ha,
ha!
M. Filion: Moi, je trouve qu'on ne l'applique pas assez
souvent.
M. Savoie: II y a des limites à la planification.
M. Filion: II y a des limites, mais, dans le contexte que je vous
explique, je ne la vois pas, cette limite-là. Je me dis: Ça ne
serait pas mauvais qu'on se penche sur l'expression "parts des
bénéfices" dans le sens qu'on entend, parce que, dans le sens de
la particularité d'une société, ça peut amener une
problématique d'exécution. Du moins, on pourrait
immédiatement bien canaliser les intentions du législateur pour
éviter, justement, qu'on fasse ce genre de transaction là, que
j'ai soulevée à brûle-pourpoint, mais qui pourrait se
faire.
Alors, pourquoi ne pas immédiatement bien cerner cette
définition-là? Je comprends qu'on copie le fédéral
- il se tire à l'eau, on se tire à l'eau, je comprends ça
- mais au-delà de ça, pour les bénéfices toujours
d'une bonne application de la loi... parce qu'on sera le leader, on sera la
personne chez nous, celui qui fera en sorte qu'on va appliquer une loi. Comme
vous le disiez vous-même, c'est le fédéral qui vous suit.
Vous étiez déjà là. Alors, je pense que vous devez
garder le leadership dans ce sens-ià aussi et faire penser à nos
gens d'Ottawa que ce serait bon qu'on suive vos recommandations. Alors, c'est
ça que je voulais surtout apporter comme commentaires, M. le
Président.
Le Président (M. Gobé): Très bien, M. le
député.
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Gobé): Alors l'article 7 est
adopté sur division. Je vais maintenant faire lecture de l'article 8:
"Une personne est associée à une fiducie si le total de la valeur
de sa participation dans la fiducie et de celle de toute autre personne
associée à la personne représente plus de la moitié
de la valeur totale de l'ensemble des participations dans la fiducie."
Ça, c'est plus clair.
M. Filion: Oui et non. Je peux laisser parler M. le ministre.
Est-ce que M. le ministre parle en premier?
M. Savoie: Allez-y.
Le Président (M. Gobé): M. le ministre,
voulez-vous...
M. Savoie: C'est la même chose que 7.
Le Président (M. Gobé): Sauf que c'est pour
une...
M. Filion: À toutes fins pratiques, c'est la même
chose, mais dans une circonstance différente. Une fiducie puis une
société, c'est quelque peu différent.
M. Savoie: Oui, c'est ça. C'est pour ça qu'il y a
deux articles.
M. Filion: Oui. Ha, ha, ha! Effectivement, M. le ministre, on ne
peut rien vous cacher!
M. Savoie: Ha, ha, ha!
M. Filion: Écoutez, ici, moi, ce que je vois, c'est que la
fiducie, elle, on parle de participation, mais on oublie de nuancer une
participation dans une fiducie. Vous pouvez avoir une participation au capital
et une participation au revenu. On a toujours la notion de capital et de revenu
d'une fiducie. Je pense que, pour les bénéfices toujours de celui
qui va lire la loi... Là, je n'ai pas regardé le texte
fédéral. La concordance de 8, c'est quoi au
fédéral?
M. Tardif: Sous-paragraphe 127.3b.
M. Filion: Merci. Est-ce qu'on inclut les deux participations
dans ce calcul-là?
M. Tardif: On comprend toute participation de la personne dans la
fiducie.
M. Savoie: Alors, des participations, de l'ensemble des
participations. C'est au pluriel, hein? Alors sinon, ça aurait
été une erreur de député, de débutant.
Une voix: Pas de député.
M. Filion: Quand même, on n'est pas des débutants.
Écoutez, quand même, la question se pose parce que, quand on lit
le texte: "Une personne est associée à une fiducie si le total de
la valeur de sa participation dans la fiducie et de celle de toute autre
personne associée à la personne - ça commence à
être du monde ça, hein? - "représente plus de la
moitié de la valeur totale de l'ensemble des participations dans la
fiducie", alors ça inclut les participations au capital et
également les participations au revenu. Alors, une fois que cette
précision-là est faite, M. le Président, les fiscalistes
vont pouvoir s'activer en conséquence.
Le Président (M. Gobé): Sur division? Même
principe que celui d'avant ou...
M. Filion: Division. Moi, j'aime les précisions. C'est
pour ça, M. le Président, que vous comprendrez que j'aurais
aimé voir le mot "participation" nuancé.
Le Président (M. Gobé): Nous en prenons note, M. le
député. L'article 9: "Une personne est associée à
une autre personne si chacune d'elles est associée à une
même tierce personne."
C'est un quorum. C'est une erreur. C'est la soupe.
Une voix: Ah, la soupe! C'est une bonne idée
ça.
Le Président (M. Gobé): Alors, voilà: "Une
personne est associée à une autre personne si chacune d'elles est
associée à une même tierce personne."
M. le ministre, avez-vous des explications?
M. Savoie: Oui, ça veut dire, M. le député,
que...
Le Président (M. Gobé): Le président.
M. Savoie: ...M. le Président, si vous êtes trois,
vous êtes liés.
Le Président (M. Gobé): Si on est trois, on est
liés. Mais est-ce qu'il faut qu'on soit liés tous les trois
ensemble, ou une qui est liée avec l'autre, puis l'autre avec
l'autre...
M. Savoie: Si vous êtes trois, vous êtes
liés.
Le Président (M. Gobé): Alors, c'est le
ménage à trois.
M. Savoie: C'est le ménage à trois. Vous avez tout
compris.
Le Président (M. Gobé): Ça coûte cher
des fois.
M. Savoie: Oui. On dit que, derrière chaque grand homme,
il y a une femme...
Le Président (M. Gobé): Et derrière la
femme, il y a...
M. Savoie: ...et on dit ensuite qu'en arrière de chaque
échec il y en a deux.
Le Président (M. Gobé): Bon, si nous restions
à nos...
M. Savoie: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gobé): Est-ce que l'article 9, M.
le député de Montmorency...
M. Filion: Un instant, M. le Président. "Une personne est
associée à une autre personne si chacune d'elles est
associée à une même tierce personne."
M. Savoie: C'est ça.
M. Filion: Je sais que cette règle-là existe au
niveau des corporations dans la loi de l'impôt. On s'entend? Et le mot
"personne" inclut une corporation au sens fiscal.
Le Président (M. Gobé): C'est ça que je
demandais tout à l'heure, si ça pouvait inclure quelque chose
d'autre qu'un individu.
M. Filion: Ah oui! Une personne, oui.
Le Président (M. Gobé): Oui, la réponse
est...
M. Filion: Morale et... Pas immorale, là.
Le Président (M. Gobé): Non, il n'y a pas de
personne immorale.
M. Filion: II n'y en a pas de personne immorale. Il y a juste des
projets de recherche immoraux.
Le Président (M. Gobé): Mais il y a des personnes
amorales...
M. Filion: Alors, M. le ministre, la question que je pose c'est:
Si, effectivement, ça inclut une corporation, vous ne pensez que la
partie corporation est... Il faudrait préciser "une personne autre
qu'une corporation".
Le Président (M. Gobé): On l'a aussi,
ça.
M. Filion: Non, mais ici, si la personne inclut une corporation
et que je l'ai déjà couvert ailleurs... C'est couvert ailleurs.
Cette règle-là de tierce personne, elle est couverte dans la
référence que vous faites aux corporations asso-
ciées: "...est associée à une autre corporation si
elle est associée à celle-ci en raison des articles 21.4 et 21.20
à 21.25".
M. Savoie: II faut lire ça en fonction de la
définition de "personne"...
M. Filion: Qui inclut une compagnie.
M. Savoie: ...qui inclut "une corporation, une fiducie, un
particulier, une société, une succession ou un organisme qui est
une association, un club, une commission, un syndicat ou une autre
organisation".
M. Filion: C'est parce que la partie corporation...
M. Savoie: Oui.
M. Filion: ...que vous incluez dans le mot "personne"...
M. Savoie: Oui.
M. Filion: ...est déjà prévue ailleurs, dans
votre définition à l'article 5.
M. Tardif: Je voudrais préciser ici que ce n'est pas tout
à fait exact. Ça pourrait arriver que ce soit le cas, mais
ça peut arriver aussi qu'on rencontre une corporation qui soit
associée à une autre personne qui n'est pas une corporation.
L'article 9 permettrait de rencontrer et de couvrir cette situation-là,
alors que l'autre disposition qu'on a vue précédemment ne couvre
que des corporations qui sont associées entre elles.
M. Filion: Vous auriez une personne...
M. Savoie: Oui, oui. Je comprends ce qu'il dit. Il parle comme on
rédige.
M. Filion: Ça, je le comprends... M. Savoie:
Oui.
M. Filion: ...mais il faudrait qu'il explique quand même.
Ça, je le sais qu'il va chercher l'autre personne avec ça. Il est
là pour ça...
M. Savoie: C'est ça.
M. Filion: ...sauf que la situation de deux compagnies
associées à une même personne, elle, elle est couverte dans
l'alinéa précédent et, quand vous parlez du mot
"personne", vous devriez exclure cette situation-là.
M. Brochu: Non. M. Filion: Oui.
M. Brochu: Si on l'excluait, on n'irait pas chercher son cas.
M. Filion: Non, non, on va aller le chercher pareil.
M. Savoie: Là, on parie de trois personnes. On ne parle
pas de deux personnes.
M. Filion: Quand on parie de deux corporations
associées...
M. Savoie: Oui.
M. Filion: ...la notion de deux corporations associées, la
règle de la tierce existe.
M. Savoie: Là tu parlais de l'article 7, hein?
M. Filion: Oui.
M. Savoie: Bon. L'article 7,6 ou 5?
M. Filion: L'article 5. Je me référais à
l'article 5.
M. Savoie: L'article 5 parle de a qui est associé à
b. Ici, on parle de a qui est associé à b et de a qui est
associé à c et là on dit que b et c sont ensemble.
M. Filion: Oui, ça c'est prévu déjà
au niveau de deux compagnies.
M. Savoie: Ce n'est pas couvert par l'article 5.
M. Filion: Oui, c'est couvert par l'article 5, deux
compagnies.
M. Savoie: Ah! M. Filion: Bien oui.
M. Tardif: Si je peux me permettre de préciser. Ce qui
arrive c'est que l'article 5 couvrirait le cas où les trois parties
qu'on recherche sont des corporations, alors qu'en vertu de l'article 9 l'un ou
l'autre des trois éléments peut ne pas être une
corporation.
M. Filion: Je ne sais pas.
M. Savoie: II n'y a pas de problème avec l'article 9, mais
je comprends l'inquiétude du député de Montmorency. Je
comprends son inquiétude, mais ça ne soulève pas de
difficultés.
M. Filion: Vous êtes bien sûr, M. le ministre, que
vous comprenez mon inquiétude?
M. Savoie: Oui.
M. Filion: Ce que Je dis c'est que la règle de la tierce
existe entre deux compagnies. Le fait qu'elle existe entre deux compagnies et
que j'y réfère au paragraphe précédent... Elle
existe déjà, j'y ai référé au paragraphe
précédent, qui est l'article 5. Quand vous revenez avec le mot
"personne" qui réinclut deux compagnies...
M. Savoie: Oui, mais c'est comme je vous ai... L'article 9 fait
l'association entre a et b et a et c en disant que b et c sont liés.
M. Filion: À l'article 256.3...
M. Savoie: 256.3?
M. Filion: ...de la Loi sur les impôts...
M. Savoie: Oui, O.K.
M. Brochu: Dans la mesure où les trois entités sont
des corporations, je pense que vous avez raison, c'est couvert par l'article
5.
M. Filion: Voilà.
M. Brochu: Lorsque les trois entités ne sont pas des
corporations...
M. Filion: Ce n'est pas couvert, vous avez raison...
M. Brochu: ...ce n'est pas couvert par l'article 5, d'où
on a besoin de l'article 9.
M. Filion: ...mais, quand vous prenez le mot "personne", vous
incluez trois corporations...
M. Brochu: Oui.
M. Filion: ...ce qui est déjà couvert ailleurs.
M. Savoie: Oui, mais, là, ce n'est pas ça qu'on
couvre ici. On dit qu'on établit un lien avec b et c.
M. Filion: Vous incluez tout ça. Vous l'incluez au complet
parce que par définition, "personne", c'est trois corporations.
M. Savoie: Oui, c'est ça.
M. Filion: En tout cas, écoutez, je vous le dis, il y a de
la redondance. Ce n'est pas catastrophique, mais, dans la rédaction du
texte, il y a une redondance.
M. Brochu: II y a une redondance encore pour aller chercher
le...
M. Filion: Les trois premiers.
M. Brochu: ...triumvirat où ça ne serait pas trois
compagnies. Si c'est trois compagnies, les articles 5 et 9 sont redondants, si
je vous saisis bien.
M. Filion: Voilà.
M. Brochu: O.K. Mais si ce n'est pas trois compagnies...
M. Filion: II n'est pas redondant. M. Brochu: ...il n'est
pas redondant.
M. Filion: Alors, vu que je l'ai déjà défini
ailleurs, pourquoi je ne l'exclus pas là?
M. Brochu: Mais je me demande... Pour éviter cette
redondance-là avec laquelle on ne se fait pas de mal, vous l'admettrez,
je crois qu'on aurait un article beaucoup, beaucoup trop compliqué.
M. Filion: Bien, en tout cas...
M. Brochu: Là, il faudrait prévoir, éviter
la redondance, mais...
M. Filion: Non, on dirait simplement: Une personne...
M. Brochu: ...conserver dans le cas où c'est deux
corporations...
M. Filion: ...autre que la règle prévue entre trois
corporations, "est associée à une autre personne si chacune
d'elles est associée à une même tierce personne". C'est
juste une question de précision.
M. Brochu: Mais, encore là, on recherche... M. Filion:
Mais, encore là, écoutez...
M. Brochu: ...la plus grande sécurité
juridique.
Le Président (M. Gobé): C'est ça. Je pense
que...
M. Filion: Vous auriez autant de sécurité, mais
ça serait plus précis.
M. Brochu: Oui.
Le Président (M. Gobé): Alors, on adopte
ça?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Gobé): Oui, vraiment?
M. Savoie: L'article 256 ne parte que de corporations entre
elles.
Le Président (M. Gobé): Vous ne voulez pas
être unanime là?
M. Savoie: Vous êtes d'accord avec ça.
M. Filion: Non, non. Division, parce que c'est une question de
redondance.
Le Président (M. Gobé): Alors, division.
M. Savoie: L'article 256 ne parle que de corporations entre
elles...
Le Président (M. Gobé): Donc, l'article 9 est
adopté.
M. Savoie: ...et rien d'autre.
Le Président (M. Gobé): L'article 9 est maintenant
adopté...
M. Filion: C'est vrai. Mais, quand vous utilisez, M. le ministre,
le mot "personne", vous incluez les trois corporations entre elles.
M. Savoie: Oui, oui, je veux bien là.
Le Président (M. Gobé): ...sur division.
Étant donné l'heure qu'il est actuellement, je vais donc ajourner
les travaux de cette commission sine die et nous aurons un avis du leader en
Chambre vers 15 h 30, vers 15 heures après les affaires courantes. Je
crois que vous pouvez laisser... Y a-t-il des choses prévues ici? Vous
ne savez pas. Je ne penserais pas. Vous pouvez probablement laisser vos
affaires ici. Alors, la commission ajourne ses travaux et bon appétit
à tout le monde.
(Suspension de la séance à 12 h 32)
(Reprise à 15 h 41)
Le Président (M. Gobé): Bon après-midi,
mesdames et messieurs. Il nous fait plaisir de vous accueillir encore cet
après-midi. La commission du budget et de l'administration va maintenant
reprendre ses travaux. Je vous rappelle brièvement le but de nos travaux
cet après-midi, qui est de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 170, Loi sur la taxe de vente du
Québec et modifiant diverses dispositions législatives d'ordre
fiscal.
À l'ajournement des travaux à 12 h 32, nous avions
adopté sur division l'article 9. Donc, maintenant nous allons passer
à l'article 10 du projet de loi, et je vais en faire lecture. Alors, il
se lit de la façon suivante: "10. Les règles suivantes
s'appliquent à l'égard du fonds réservé d'un
assureur: "1° le fonds réservé est réputé
être une fiducie qui est une personne distincte de l'as- sureur, ayant un
lien de dépendance avec ce dernier; "2° l'assureur est
réputé être un fiduciaire de la fiducie; "3° les
activités du fonds réservé sont réputées
être celles de la fiducie et non celles de l'assureur."
M. le ministre, des explications sur cet article de loi?
M. Savoie: Alors, M. le Président, le présent
article crée certaines présomptions applicables au fonds
réservé d'un assureur. Celles-ci visent principalement à
traiter le fonds comme étant une personne distincte de l'assureur afin
que les transactions intervenant entre celui-ci et le fonds puissent donner
lieu à l'application de la taxe de vente.
Le Président (M. Gobé): Très bien, merci, M.
le ministre. M. le député de Montmorency.
M. Filion: Je sais, hier, qu'on a vu un article qui était
en relation avec cette réputation-là, parce qu'on parlait de
personnes et on citait le fonds dans la définition. Je me demandais ce
que c'était déjà l'article. Dans les définitions,
oui.
M. Tardif: Oui, oui, c'est dans l'article des définitions
qu'il y a une définition de "fonds réservé d'un
assureur".
M. Filion: C'est qu'on cite le fonds comme étant une
institution financière. C'est ça? "Institution financière
désignée", c'est celle-là?
M. Savoie: À une personne distincte.
M. Filion: Ah! c'est ça. C'est effectivement à
"institution financière désignée".
M. Savoie: C'est ça.
M. Filion: On parlait du fonds réservé d'un
assureur, que l'on vient interpréter à l'article 10.
M. Savoie: C'est ça.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que ça va
comme explication, M. le député?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Gobé): Alors, l'article 10 est
donc maintenant adopté. Je vais vous faire lecture de l'article 11: "11.
Une personne est réputée résider au Québec à
un moment quelconque si: "1° dans le cas d'une corporation, elle est
constituée ou continuée au Québec et n'est pas
continuée ailleurs; "2° dans le cas d'une association, d'un
club,
d'un organisme, d'une société ou d'une succursale de l'un
de ceux-ci, le membre, ou la majorité des membres, ayant la gestion et
le contrôle de la société, du club, de l'association, de
l'organisme ou de la succursale, résident au Québec à ce
moment; "3° dans le cas d'une association de salariés, elle exerce
une activité à ce titre au Québec et a une unité ou
une section locale au Québec à ce moment."
M. le ministre, quelques explications sur cet article de loi.
M. Savoie: Je pense que c'est assez évident. Ça
fait tout simplement établir une présomption quant à la
résidence de certaines personnes, là. Je ne pense pas que
ça soulève des difficultés particulières.
Le Président (M. Gobé): Très bien, M. le
ministre. M. le député de Montmorency, de votre
côté, des commentaires, des interrogations?
M. Filion: Non, moi, je n'ai pas d'interrogations, si ce n'est
que de dire qu'on y va avec des circonstances de fait, là, au
deuxième alinéa. Est-ce qu'on reprend cette notion-là
ailleurs dans la Loi sur les impôts? Non? C'est vraiment repris
uniquement au niveau de la taxe de vente du Québec?
M. Savoie: Oui. Je ne sais pas s'il y a des dispositions
particulières au niveau de la Loi sur les impôts, mais... C'est
spécifique à la taxe.
M. Filion: Ça va.
Le Président (M. Gobé): Alors, l'article 11 est
adopté. Oui.
M. Filion: Juste une dernière question. On était au
deuxième alinéa, mais au troisième alinéa, c'est
quoi, exactement, qu'on vise dans le cas d'une association de
salariés?
Le Président (M. Gobé): Syndicat? Est-ce que c'est
un syndicat, M. le ministre? Oui, madame.
M. Savoie: Oui, le syndicat ouvrier qui exerce au Canada des
activités à ce titre. Il y a une unité ou une section
locale à ce moment-là. Alors, c'est ça.
M. Filion: C'est vraiment un syndicat?
M. Savoie: Oui. On parle d'une association de salariés. Je
suppose que c'est... Dans la loi fédérale, on parle d'un syndicat
ouvrier.
M. Filion: C'est beau.
Le Président (M. Gobé): O.K. Je vous donne donc,
maintenant, lecture de l'article 12: "Une personne qui ne réside pas au
Québec et qui y a un établissement stable est
réputée résider au Québec, mais seulement à
l'égard des activités qu'elle exerce par l'intermédiaire
de cet établissement."
M. le ministre, des explications?
M. Savoie: C'est quasiment un Verbatim du 132.2 de la Loi sur la
taxe d'accise. Toutefois, je vois "par l'entremise" et, ici, on dit "par
l'intermédiaire", "un établissement stable". Oui. 'Une personne
qui ne réside pas au Québec et qui y a un établissement
stable est réputée résider au Québec, mais
seulement à l'égard des activités qu'elle exerce par
l'intermédiaire de cet établissement." "Par
l'intermédiaire" ou "par l'entremise", c'est la même chose. C'est
beau.
Le Président (M. Gobé): O.K. M. le
député de Montmorency.
M. Filion: Ça va.
Le Président (M. Gobé): Alors, l'article 12 est
adopté. L'article 13: "Une personne qui réside au Québec
et qui a un établissement stable hors du Québec est
réputée ne pas résider au Québec, mais seulement
à l'égard des activités qu'elle exerce par
l'intermédiaire de cet établissement."
C'est assez clair.
M. Filion: Oui, c'est beau.
Le Président (M. Gobé): L'article 13 est donc
adopté. L'article 14: "Pour l'application de l'article 352, une personne
qui réside au Canada et qui a un établissement stable hors du
Canada est réputée ne pas résider au Canada, mais
seulement à l'égard des activités qu'elle exerce par
l'intermédiaire de cet établissement."
Même chose.
M. Savoie: Oui, évidemment, on parle, dans ce cas-ci, d'un
Canadien, aux fins de l'établissement du droit de remboursement de la
taxe de vente du Québec aux non-résidents. Cet article vise
à faire en sorte qu'une personne qui réside au Canada soit
considérée comme un non-résident du Canada à
l'égard des activités qu'elle exerce par l'intermédiaire
d'un établissement stable situé hors du Canada.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Montmorency.
M. Filion: C'est qu'ici on fait appel à la notion de
résidence canadienne et de non-résidence canadienne. Cette
définition joue où, avec quel article de loi de la taxe?
Mme Simard: C'est l'application de l'article 352. C'est qu'on
prévoit un remboursement de la
taxe que les non-résidents canadiens ont payée lors de
l'acquisition de biens ici, au Québec.
M. Filion: Les non-résidents canadiens ont payé une
taxe au Québec...
Mme Simard: C'est ça, à l'égard de la
fourniture d'un bien meuble acquis ici pour être utilisé à
l'extérieur du Canada. C'est une disposition équivalente à
la loi fédérale. Les non-résidents canadiens qui viennent
acheter ici ont droit à un remboursement de taxe lorsqu'ils quittent le
Canada. On s'est harmonisé à cette disposition-là. Il
fallait parler des non-résidents canadiens, à ce
moment-là.
M. Brochu: Donc, c'est le touriste qui vient au
Québec.
M. Filion: C'est le touriste autre qu'on-tarien. L'Ontarien qui
vient chez nous n'a pas un remboursement de taxe.
Mme Simard: C'est ça. Il y a un remboursement, mais les
conditions sont différentes, et il est prévu dans une autre
disposition, dans le chapitre des remboursements. C'est que le remboursement
est accordé selon des conditions différentes.
Le Président (M. Gobé): O.K. M. le
député?
M. Filion: Ce qui rejoint, à ce moment-là, le
système de la taxe de vente du Québec.
Mme Simard: Le remboursement, vous voulez dire?
M. Filion: Oui. Moi, j'aimerais ça qu'on parle un peu,
qu'on profite un peu de cette interprétation, M. le Président,
concernant... D'ailleurs, j'aimerais poser une question au ministre, en
même temps. On est censé percevoir la taxe de vente du
Québec aux frontières à compter de janvier. Est-ce que la
date est toujours janvier?
M. Savoie: Je présume que oui. L'entente n'est pas encore
signée. On cherche une date pour effectuer la signature de
l'entente.
M. Filion: Vous présumez que oui? M. Savoie:
Oui.
M. Filion: Mais, là, on est au mois de décembre. Il
faudrait être certain.
M. Savoie: C'est une question de signer, la date.
M. Filion: Donc, les gens peuvent s'attendre que dès
janvier, quand ils vont passer aux douanes, il va y avoir une
déclaration à faire au niveau de la taxe à payer au
Québec.
M. Savoie: Au niveau de la TPS et, en bout de piste, il va y
avoir un petit ajout pour la TVQ.
M. Filion: Sur le même formulaire. M. Savoie: Sur le
même formulaire.
M. Filion: Chaque dollar va être taxable et il n'y aura pas
d'exemptions. La douane, c'est une chose; la taxe de vente du Québec,
ça va être...
M. Savoie: Ça va être clairement identifié.
M. Filion: ...identifié. M. Savoie: Oui.
M. Filion: Tous les biens vont devoir être
déclarés aux douanes.
M. Savoie: C'est ça. Ça existait avant.
M. Filion: Ça existait? Ah oui?
M. Savoie: Oui.
M. Filion: Ça a été arrêté en
quelle année?
M. Savoie: Pas la collecte à la frontière, mais le
fait qu'on devait payer la taxe.
M. Filion: Ah! ça a toujours existé... M.
Savoie: Oui, c'est ça.
M. Filion: ...ça, selon la loi, sauf qu'il n'y avait pas
de "procédurite" aussi claire comme on va le faire présentement.
Ça, j'en conviens très bien. Mais le fait que la personne ait
payé une taxe aux États-Unis, parce que la personne a
déjà payé une taxe à la consommation aux
États-Unis...
M. Savoie: Oui, c'est ça.
M. Filion: ...est-ce que cette taxe-là, il y a des
ententes avec les États américains pour qu'elle soit
remboursée?
M. Savoie: Ça existe avec l'Ontario et les provinces
canadiennes. Maintenant, lorsqu'on achète à l'extérieur,
on n'est pas obligé de payer (a taxe deux fois. Je pense qu'ils sauront
s'organiser pour être remboursés.
M. Filion: Moi, je vais en vacances dans le Maine. Je reviens
avec des produits, je paye la taxe à la douane.
M. Savoie: Oui, c'est ça.
M. Filion: La taxe que j'ai payée dans le Maine, au niveau
de la consommation, est-ce que vous en tenez compte lorsque je vais faire ma
déclaration à la douane ou bien si je vais devoir m'adresser
à l'État américain pour me faire rembourser?
M. Savoie: Oui, c'est ça. Tu vas être obligé
de t'adresser à l'État américain pour te faire
rembourser.
M. Filion: Ah oui? Mais je vais avoir droit à la...
Autrement dit, c'est ça la procédure?
Mme Simard: C'est en fonction de la juridiction qui impose,
finalement, ce remboursement. On ne peut pas rembourser la taxe
américaine.
M. Filion: Non, mais, sans la rembourser, je ne sais pas... En
passant, tant qu'à faire un formulaire, on aurait pu... Je ne sais pas,
moi. Je me pose des questions pour bien comprendre.
M. Savoie: On va vérifier cet
élément-là pour voir où c'est rendu exactement sur
le remboursement de la taxe d'un État américain.
M. Filion: Oui, parce que... Est-ce qu'on ne pourrait pas donner
le crédit et que, nous, on fasse un... Je ne sais pas si le gouvernement
peut faire ça au nom de tout le monde, signer une déclaration,
l'envoyer à l'État américain et refaire un chèque
à l'État. Je cherche une façon simple.
M. Savoie: Je pense que ça demande une entente.
M. Filion: Oui, mais c'est vite, janvier, hein?
M. Savoie: Oui, c'est très vite. On est vîtes
aussi.
M. Filion: Vous êtes vites aussi? M. Savoie:
Oui.
M. Filion: Mais, en tout cas, moi, je sais que, dans 15 jours ou
3 semaines... C'est bientôt Noël, M. le Président. Ceux qui
vont aller aux États-Unis, il faudrait leur dire comment ça va
marcher.
M. Savoie: Bien, il faudrait leur dire comment ça va
marcher... Au pire, supposons qu'il y a une anicroche, ça va être
retardé au mois suivant, une affaire comme ça.
M. Filion: II n'y aura pas de perception en janvier? Ça
sera le cadeau de Noël, un mois plus tard.
M. Savoie: Là, tout est prêt pour la signature de
l'entente. On cherche une date, là. On parlait des obligations
vis-à-vis de cette belle commission parlementaire.
M. Filion: Oui, M. le ministre.
Le Président (M. Forget): L'article 14...
M. Filion: Actuellement, est-ce que, théoriquement, sans
adopter la TVQ, il y a une entente qui existe avec l'État
américain?
M. Savoie: Actuellement, ce qui se passe c'est qu'un
Québécois qui va faire des achats à
l'extérieur...
M. Filion: II est tenu de payer la taxe au Québec sur une
déclaration volontaire.
M. Savoie: C'est ça.
M. Filion: Mais est-ce qu'il doit faire sa déclaration
volontaire ou aller chercher son crédit de taxe aux États-Unis?
Pourrait-il le faire sans faire sa déclaration volontaire?
M. Savoie: Je pense qu'il est obligé de faire une
déclaration volontaire ici.
M. Filion: II y a une entente dans ce sens-là?
M. Savoie: Je ne sais pas s'il y a une entente. C'est ça
qu'on va vérifier. On va voir exactement c'est quoi et on va vous
redonner la réponse précisément.
M. Filion: Alors, nous étions à l'article 14. Je
comprends le sens de la... Oui, ça va, M. le Président.
Le Président (M. Forget): II est adopté? Alors,
j'appelle l'article 15: "Une maison mobile n'est pas un bien meuble mais un
immeuble."
M. le ministre, est-ce que vous avez des commentaires sur l'article
15?
M. Savoie: Oui, je voudrais suspendre l'adoption de cet article,
parce qu'on regarde la possibilité de le mettre ailleurs, suite aux
discussions que nous avons eues mardi.
M. Filion: On dit... Un immeuble. Oui, oui, on le
définissait comme un bien immeuble, effectivement, et on disait qu'on
jouait à la cachette. Oui, je me souviens.
M. Brochu: On va rapatrier 15 et 31. On a quelqu'un qui travaille
là-dessus.
M. Filion: Oui, oui. Je suis bien d'accord avec ça. On le
suspend, M. le Président.
Le Président (M. Forget): L'article 15 est suspendu.
Alors, j'appelle l'article 16: "La juste valeur marchande d'un bien ou d'un
service fourni à une personne s'établit sans tenir compte de
toute taxe exclue par l'article 53 de la contrepartie de la fourniture."
M. le ministre, vous avez un commentaire?
M. Savoie: Oui, pour 15, ce n'est pas un engagement de le sortir
de là. On ne fait rien que le regarder pour voir si on peut le sortir de
là.
M. Filion: C'est parce que, si on le regarde, c'était la
raison qu'on avait invoquée à l'époque. Je voulais
justement rappeler la raison pourquoi on le suspendait.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Montmorency, avez-vous des commentaires concernant l'article 16?
M. Filion: J'aimerais avoir, M. le Président, le
commentaire du ministre sur cet article-là.
M. Savoie: Cette règle sert, dans certaines circonstances,
à déterminer la contrepartie reçue pour la fourniture du
bien ou du service. Par exemple, entre des personnes ayant un lien de
dépendance, la contrepartie sera considérée comme
étant la juste valeur marchande du bien ou du service.
M. Filion: Sans tenir compte de la taxe exclue. C'est à
l'article 53. C'est le taux général, ça? 53, c'est le taux
général?
M. Savoie: Le taux général?
M. Filion: Je veux dire, la taxe à 53, c'est les 8 % qui
sont prévus là?
M. Savoie: Non, ça, c'est l'article 17. 53, ça doit
être à calcul: "La contrepartie d'une fourniture comprend les
droits, les frais et les taxes qui sont imposées, en vertu d'une loi du
Québec, d'une autre province, des Territoires du Nord-Ouest, du
territoire du Yukon..." Alors, la contrepartie d'une fourniture comprend les
droits "à l'égard de la fourniture, de la production, de
l'importation au Canada, de la consommation ou de l'utilisation du bien ou du
service fourni et qui sont payables par l'acquéreur ou le fournisseur.
Malgré le premier alinéa, la contrepartie d'une fourniture ne
comprend pas la taxe payable en vertu du présent titre ni les droits,
les frais ou les taxes prescrits."
Une voix: Ça, c'est le deuxième
alinéa...
Mme Simard: C'est le deuxième alinéa. Les taxes
sont exclues si elles sont prévues dans le deuxième alinéa
de 53. On a dit: "...la taxe payable en vertu du présent titre". Si on
ne l'avait pas exclue, normalement, la juste valeur marchande du bien aurait
compris cette taxe-là, puis on aurait calculé... Lorsqu'on doit
calculer la taxe sur la juste valeur marchande d'un bien, on l'aurait
calculé deux fois si on ne l'avait pas exclue, parce que la juste valeur
marchande aurait déjà compris la taxe. C'est pour ça qu'on
la sort.
M. Savoie: "Sans tenir compte de toute taxe prescrite par
l'article 53." Alors, "sans tenir compte de toute taxe exclue par l'article
53", on ne peut pas arriver puis marquer seulement le deuxième
alinéa.
M. Filion: Bien, on se réfère à tout
l'alinéa.
J'ai l'impression que le premier alinéa de 53 serait, je suppose,
la TPS et les droits de douane, etc. Est-ce que la TPS est visée au
premier paragraphe de 53 également?
M. Savoie: En tout cas, on regardera ça quand on regardera
53.
M. Filion: Non, mais c'est parce que, là, on l'exclut. Je
voulais juste savoir ce que j'excluais. C'est beau, M. le Président.
Le Président (M. Forget): L'article 16 est adopté.
J'appelle l'article 17: 'Tout acquéreur d'une fourniture taxable
effectuée au Québec doit payer au ministre du Revenu une taxe
à l'égard de la fourniture égale à 8 % de la valeur
de la contrepartie de la fourniture. 'Toutefois, le taux de la taxe à
l'égard d'une fourniture taxable qui est une fourniture
détaxée est nul."
Commentaires de M. le ministre?
Imposition de la taxe Assujettissement
M. Savoie: C'est beau, ça. C'est ça, le noyau de la
guerre.
M. Filion: Le noyau. C'est là qu'on commence à
jouer sur l'application? Toutes les fournitures détaxées, hein?
Il n'y a pas d'exception? Tout ce qui est détaxé, c'est nul.
M. Savoie: C'est nul.
M. Filion: Et ils ont droit au RTI. Vu qu'on commence à
parler des RTI, est-ce qu'il y a une raison pourquoi on a pris RTI ou lieu de
CTI par rapport au... Pourquoi prendre...
M. Savoie: Remboursement au lieu de
crédit...
M. Filion: Les praticiens ont souvent soulevé ça.
Pourquoi prendre cette terminologie: remboursement de la taxe sur les intrants
au lieu de crédit de la taxe sur les intrants?
Mme Simard: II semblerait que le terme "remboursement"
était plus juste que le terme "crédit".
M. Filion: II est plus français, celui-là.
Mme Simard: Étant donné qu'on voulait bonifier le
texte sur le français, on a choisi le mot "remboursement". Mais
ça ne crée pas beaucoup de confusion. On parle de crédit
de la taxe sur les intrants ou de remboursement de la taxe sur les
intrants.
M. Filion: Non, quand on parle juste de l'expression en soi,
c'est vrai, mais, quand on parle de RTI, de CTI, de REER, de REPI, etc. -
mettez-les tous - à un moment donné, on se retrouve avec une
foule d'expressions. Je me dis... En tout cas, écoutez, c'est une
remarque simple au fond, mais je pense qu'à juste titre on aurait pu. en
tout cas, garder ou demander au fédéral d'appeler ça des
RTI.
Mme Simard: Oui, mais, là, je pense que c'est une des
rares exceptions où l'on rencontre une terminologie différente
dans des concepts de base comme ça.
M. Filion: Le livre comme tel, est-ce que c'est une fourniture
détaxée?
M. Savoie: Ce n'est pas une fourniture détaxée,
c'est comme une situation à part. Ce qui se produit, c'est que, lorsque
tu effectues l'achat, on te charge la taxe, on te rembourse la taxe et c'est
zéro. Alors, c'est un peu à part.
M. Filion: Mais c'est quelle sorte de fourniture, un livre?
Une voix: Taxable. M. Savoie: Taxable.
M. Filion: C'est une fourniture taxable qui a droit à un
remboursement de la taxe sur les intrants égal au taux de taxation.
Mme Simard: C'est un remboursement de taxe qui est
appelé...
M. Savoie: Un remboursement sur ta facture de 8 %. En
conséquence, finalement, ça constitue une subvention directe
à l'industrie, de 40 000 000 $. (16 heures)
M. Filion: Non, M. le ministre, je voulais juste le situer dans
le concept des catégories de biens.
M. Savoie: Ça n'entre pas dans les catégories.
C'est dans une catégorie à part. Ce n'est pas
détaxé, ce n'est pas exonéré et c'est taxable
seulement à partir... Parce que, en réalité, elle est
taxable lors de l'achat, mais elle est également remboursée
immédiatement. Alors, elle est un peu dans une catégorie à
part. Elle est seule. En plus de ça, elle donne droit au RTI.
M. Filion: Elle donne droit au RTI, mais ce n'est pas une
détaxée.
M. Savoie: Non.
M. Filion: Vous n'appelez pas ça une
détaxée.
M. Savoie: Ce n'est pas une détaxée, ce n'est pas
une exonérée. Il y en a qui parlent, justement, de compensatoire.
Mais, en réalité, c'est le livre, et c'est à part.
M. Filion: On peut appeler ça une catégorie non
harmonisée avec le fédéral, pour les besoins de la
cause.
M. Savoie: Si vous voulez.
M. Filion: C'est une catégorie dans laquelle on a
simplement un bien ou si on va en avoir d'autres?
M. Savoie: II y en a certains qui disent même que c'est une
catégorie subventionnée.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Savoie: La taxe est subventionnée par l'État.
C'est exactement ça. C'est parce que les types, à ce
moment-là, ont droit au remboursement. Il n'y a pas de taxe qui est
perçue lors de la vente, d'une façon définitive, parce
qu'elle est perçue, elle est remboursée et, en bout de piste,
elle est de zéro. En conséquence, il y a une subvention directe
de 40 000 000 $ qui, selon moi, devrait être inscrite dans les registres
du ministère des Affaires culturelles.
Une voix: Une subvention, il faut le dire vite.
M. Filion: Une subvention, c'est sûr... Autrement dit, vous
lui donnez le traitement...
M. Savoie: C'est une subvention "franc". C'est franc, c'est une
subvention directe à l'achat, de 8 %.
M. Filion: Au fond, vous l'avez exonéré tout
simplement.
M. Savoie: II n'est pas exonéré, parce que
"exonéré", c'est une notion précise.
M. Filion: Oui, je comprends, mais le résultat que vous
faites... vous l'exonérez. Vous lui dites: Regarde, tu mets un 8;
t'enlèves ton 8; 8 moins 8 donne zéro, on n'en parle plus. La
solution mathématique est parfaite.
M. Savoie: Oui, sauf que, pour les gens qui impriment le livre,
ceux qui sont reliés à l'industrie du livre, eux autres ont droit
au remboursement. Ils ont droit au RTI.
M. Filion: Ça, j'en conviens. M. Savoie: Oui.
M. Filion: Mais pourquoi ne pas l'avoir mis exonéré
pour faire une exception au RTI pour le livre?
M. Savoie: "Exonéré" implique d'autres choses.
M. Filion: Implique quoi d'autre?
M. Savoie: Bon, ça implique... "Exonéré",
c'est une catégorie à part.
M. Filion: Je le sais, c'est parce que, moi, j'essaie de me
situer. Combien vais-je en avoir, de catégories différentes,
quand je vais arriver à la fin?
M. Savoie: Bien, le livre. Moi, ce que je fais, c'est que je
parle de détaxer, d'exonérer le livre.
M. Filion: Le livre puis des fournitures non taxables, c'est une
catégorie à part pour le Québec, face à
l'harmonisation.
M. Savoie: Oui. Finalement, il y a quatre catégories:
taxables...
M. Filion: Bien là, je suis rendu à deux de
plus.
M. Savoie: ...non taxables, détaxées et
exonérées.
M. Filion: Sauf qu'au Québec on a une non-taxable
additionnelle et une catégorie "livre" à part.
M. Savoie: C'est ça, si vous voulez.
M. Filion: Si on l'avait mis dans "exonérées", avec
une petite nuance sur le RTI pour les livres, on n'aurait pas eu une
catégorie addition- nelle. C'est ça que je fais comme
remarque.
M. Savoie: C'est un peu à part, parce que les biens
exonérés, sur la facture, ça n'apparaît pas cette
histoire-là.
Une voix:...
M. Filion: Excusez-moi, M. le ministre. Vous avez commencé
et je n'ai pas suivi votre...
M. Savoie: Je m'excuse. C'est traité un peu à part,
parce que les biens exonérés, il n'y a pas de situation où
on voit la taxe apparaître et où, ensuite, on voit la taxe
remboursée.
M. Filion: Ah oui! je comprends. Mais, si vous dites plus 8,
moins 8, c'est comme si vous ne le taxiez pas pareil.
M. Savoie: Oui, sauf qu'on veut que ia population soit consciente
du fait qu'on est en train de subventionner. Dans les faits, ce qu'on est en
train de faire, c'est de subventionner le livre pour 40 000 000 $.
M. Filion: Vous ne pouvez pas faire ça, M. le ministre, ce
n'est pas une subvention. Je veux bien qu'on appelle les mots par leur mot,
mais ce n'est pas une subvention. Quelque chose qui n'est pas taxable, ce n'est
pas une subvention.
M. Savoie: Ce n'est pas une subvention proprio motu.
M. Filion: Parce qu'une vraie subvention vous auriez dit: Paye
ton 8, puis fais-moi un beau formulaire, tu vas voir, on va te faire un beau
chèque. Ça, c'est une subvention.
M. Savoie: C'est ce qu'on fait sur la facture. Je ne sais pas si
tu as remarqué, là, bang! bang! bang!
M. Filion: Oui, mais ce n'est pas la procédure normale des
subventions. Quand on ne taxe pas, on ne taxe pas. On ne subventionne pas.
M. Savoie: Non, je le sais.
M. Filion: II ne faut pas, non plus, déformer les...
M. Savoie: Ce qu'on fait, c'est qu'on veut que le citoyen le voit
sur sa facture.
M. Filion: Que ce soit clair. Oui, je comprends très
bien.
M. Savoie: On veut que tout le monde soit au courant de la
situation.
M. Filion: Que vous faites un cadeau au
livre.
M. Savoie: C'est ça.
M. Filion: Dites-moi - c'est parce que, là, on entre dans
le coeur et ça devient intéressant, c'est là qu'on va
vraiment commencer à échanger sur l'harmonisation, puis au niveau
fédéral, et tout ça - quand vous allez discuter avec
Ottawa, est-ce qu'Ottawa va finir par vous suivre dans l'orientation? Je sais
que l'entente dit que chacun va rester maître de son assiette fiscale,
puis...
M. Savoie: Au niveau du livre? M. Filion: Oui... M.
Savoie: Non.
M. Filion: ...mais dans l'ensemble? Ils ne suivront pas?
M. Savoie: Au niveau du livre, non.
M. Filion: Je comprends que la culture c'est important, j'en
conviens, mais pourquoi s'est-on arrêtés au livre? Il y a bien
d'autres secteurs de l'économie que je considère aussi valables,
sinon plus.
M. Savoie: C'est qu'à un moment donné il y a eu de
la part d'une partie du public, je pense, une incompréhension du
dossier. Il pensait qu'effectivement la taxe serait un facteur négatif,
au lieu de réaliser que la taxe, finalement, aurait un effet neutre, et
il y a eu une réaction très forte. Alors, c'est dû, je
pense, à un problème de perception, et je suis à peu
près certain que les libraires vont changer assez rapidement leur fusil
d'épaule.
M. Filion: Ils vont vous demander de taxer?
M. Savoie: Bien, c'est-à-dire que, nous, on va prendre les
40 000 000 $... et ce que je prétends, c'est que normalement, pour
être objectif, il faudrait que les 40 000 000 $ apparaissent dans le
budget du ministère des Affaires culturelles, parce que, effectivement,
c'est une subvention directe à l'entreprise du livre, au Québec,
de 40 000 000 $. Et, là, on ne parle pas des livres qui proviennent de
l'extérieur du Québec, qu'on est en train de subventionner en
même temps. Cette position-là a été une position du
Parti libéral, à son congrès de l'année
passée. Il y a eu un vote et ils ont dit: C'est fini. Alors, ils ont
adopté cette résolution-là. Je pense qu'il y avait
également une volonté publique "at large" de s'embarquer dans
cette voie-là. On a respecté, je pense, l'orientation, et
c'était défendu également par la ministre des Affaires
culturelles. Alors, des fois, on est obligés de vivre avec des
problèmes de perception.
M. Filion: Je comprends. Ça m'amène a parler de
ça, parce que je pense que... C'est vrai que c'est au niveau de la
rédaction, et ce n'est pas au niveau de la rédaction qu'on change
les concepts, ça j'en conviens, sauf que c'est au niveau de la
rédaction qu'il faut s'assurer qu'on comprend bien également,
qu'on transmet bien les concepts qu'on voulait. Parce que c'est évident
que ce que vous voulez faire dans le livre, le monde de l'hôtellerie et
le monde de la construction, je suis sûr qu'ils vous demanderaient le
même traitement et qu'ils seraient aussi justifiés. Actuellement,
je pense qu'on commence à faire des pressions également dans ce
sens-là et...
M. Savoie: Non. M. Filion: Non? M. Savoie: Non.
M. Filion: Parce qu'on a reporté l'application de six
mois?
M. Savoie: Oui.
M. Filion: Ils ne sont pas encore vraiment touchés, mais,
quand ils vont devenir vraiment touchés, vous ne pensez pas qu'on va se
retrouver dans le même débat?
M. Savoie: Non. Il y a un problème de perception au niveau
de la taxe de vente, la TPS-TVQ. C'est surtout ça.
M. Filion: Vous pensez que ça se limite juste à une
perception?
M. Savoie: Oui.
M. Filion: En tout cas, on va vivre plus abondamment comment les
gens vont réagir à la perception, mais je vous dis
qu'actuellement, même déjà là, elle n'est pas en
application et on assiste sur la place publique à un grognement. Moi,
ça fait quand même plusieurs années que je suis dans le
monde de la fiscalité et je vous avoue que ce qui se passe actuellement
sur la place publique, je n'avais jamais vu ça. Il n'y a pas à
dire, on est à six mois d'une nouvelle application, qui s'en vient
bientôt, et, quand on va être rendus dans six mois, ce qui va se
passer, ça va être phénoménal. Je pense que, si vous
cédez, comme vous semblez m'expliquer, à une pression populaire
pour donner une exemption, comme le livre, on peut s'attendre à avoir
des exemptions au niveau de la construction, peut-être du monde de
l'hôtellerie aussi.
M. Savoie: II faut comprendre qu'une structure comme une taxe sur
la valeur ajoutée
est avantageuse pour l'ensemble du monde des affaires. Elle devrait
normalement permettre aux entreprises québécoises d'être
plus compétitives et de faire face à une compétition
très vive de l'extérieur.
M. Filion: Au niveau des biens, ça va. Mais, quand vous
allez toucher les services, le résultat net va être beaucoup plus
coûteux pour l'entreprise.
M. Savoie: II faut regarder les pays qui réussissent
très bien à tirer leur épingle du jeu...
M. Filion: M. le ministre...
M. Savoie: ...ils ont tous une taxe sur les services, ils ont
tous une taxe sur les biens.
M. Filion: Ça, on se la fait servir, celle-là. Mais
j'aimerais vous dire ceci, c'est qu'au niveau des pays qui appliquent...
Prenons l'exemple de la Nouvelle-Zélande...
M. Savoie: Prenons l'exemple du Japon, tiens!
M. Filion: Mais prenons celui de la Nouvelle-Zélande
aussi. Je vais compléter celui de la Nouvelle-Zélande, je vais
vous expliquer la mécanique. C'est que, souvent, dans ces
pays-là, lorsqu'on est arrivé avec une taxe à la
consommation, on a donné un coup de barre au niveau de l'impôt sur
le revenu. Mais vraiment un coup de barre! On est parti de taux de 60 %, puis
on est tombé à 33 % au niveau des taux marginaux maximums. Mais
on y est allé carrément, puis on a dit: C'est vrai qu'on ne
taxera plus les gens qui travaillent, on va taxer la consommation. Mais ils ont
vraiment fait un virage majeur. Chez nous, on n'a pas fait ça. On a
gardé nos taux hauts...
M. Savoie: Ah non! Non, non, non. Ce n'est pas vrai,
ça.
M. Filion: Ah non? Ce n'est pas vrai? M. Savoie: Non, ce
n'est pas vrai, ça.
M. Filion: Vous avez réduit votre taux de 50 %, vous!
M. Savoie: Oui, monsieur. M. Filion: Ah oui?
M. Savoie: Quand on est arrivés au pouvoir en 1986...
M. Filion: Attention, attention, attention! Quand vous avez fait
l'application de votre loi, vous étiez à 50 %.
M. Savoie: Non, non, non. Laissez-moi terminer puis vous allez
comprendre. Vous allez comprendre qu'il y a eu un coup de barre important de
donné. Quand on est arrivés au pouvoir en 1986, la
déduction pour une famil-leavec deux enfants et un revenu, le montant
total des revenus non imposables était de l'ordre de 10 700 $. En 1991,
on est rendus à 25 000 $. Alors, si vous n'appelez pas ça un coup
de barre, là... C'est un coup de barre.
M. Filion: Non, non. M. Savoie: Oui.
M. Filion: Non. Moi, quand je parle d'arrêter de taxer les
individus, c'est qu'on enlève le taux d'imposition, à toutes fins
pratiques. Je ne vous parle pas de la situation de réévaluer les
besoins essentiels, le coût de la vie, etc., au niveau des
crédits, qui a suivi l'inflation, puis tout ce qui était dans le
livre blanc sur la fiscalité. Puis, au moment où on a
écrit le livre blanc sur la fiscalité, ce n'était pas pour
mettre en application une taxe sur la valeur ajoutée, sur la
consommation. Au moment où on se parle, lorsqu'on l'a mise en
application, parce qu'il ne faut pas se leurrer, c'était pour aller
chercher des fonds, point à la ligne, sans aucune justification
économique d'implantation... On ne va pas mettre une taxe pour dire: Je
veux être comme un Japonais, je veux avoir une taxe sur la consommation
comme eux autres; ils en ont une, j'en veux une. Non. Je pense qu'on est
arrivés sur un besoin strictement financier, et c'est là qu'on a
manqué le bateau, parce que, strictement sur les besoins financiers, on
se retrouve dans une situation où on impose une taxe sans fondement
véritable au niveau de l'économie, si ce n'est que de percevoir
pour percevoir. Et ils y sont allés sur le bout des doigts. On devait
avoir une TPS à 9 %; il y a eu des pressions, c'est tombé
à 7 %.
M. Savoie: Non, non, non.
M. Filion: Oui. Au départ, elle était prévue
à 9 %,laTPS.
M. Savoie: Oui, elle était prévue à 9 % au
début.
M. Filion: Elle est tombée à 7 %...
M. Savoie: Oui, c'est ça.
M. Filion: ...sous des pressions populaires.
M. Savoie: C'est vrai.
M. Filion: On s'entend?
M. Savoie: Pas sous des pressions, non.
M. Filion: Ah non? M. Savoie: Non.
M. Filion: En tout cas, moi, je pense que c'est sous des
pressions. Et là, on s'en vient, nous, on s'harmonise à
ça, bien sûr, mais pas vraiment dans une implantation comme on
aurait dû assister, en fonction de besoins économiques
réels et de s'assurer que l'implantation aurait été faite
dans ce sens-là. Si j'ajoute une taxe à la consommation, puis que
je ne réduis pas mon impôt sur le revenu, puis que je dis:
Écoutez, j'ajoute une taxe à la consommation, c'est pour ne plus
taxer la main-d'oeuvre mais je la taxe encore au même titre que je la
taxais avant de mettre la TPS, je n'ai rien changé au système, je
suis allé chercher des impôts additionnels. Et c'est ça que
les gens vivent actuellement, ils ne comprennent pas toute la fiscalité,
mais ils comprennent que leur pouvoir d'achat a drôlement pris une claque
et c'est là qu'ils se disent: Bien, là, ça ne marche
plus.
M. Savoie: Le pouvoir d'achat n'a pas pris une claque au
Québec. Il faut bien s'entendre.
M. Filion: Ah non?
M. Savoie: Non. On ne peut pas s'étendre
là-dessus...
M. Filion: Non, non, je le sais. (16 h 15)
M. Savoie: ...ad nauseam. La situation du Québec est un
peu particulière. Ce n'est certainement pas la situation de la
Nouvelle-Zélande ni du Japon, mais on peut quand même tirer
certains exemples de certains pays européens. La dette du Québec
ne nous permet pas une marge de manoeuvre dont, par exemple, pouvait jouir la
Nouvelle-Zélande ou le Japon.
M. Filion: La dette du Québec, ce n'est pas un
problème, ça.
M. Savoie: Ah bien, là!
M. Filion: La dette du fédéral, oui, mais pas du
Québec.
M. Savoie: C'est ce que vous dites, mais ce n'est pas vrai.
M. Filion: Bien, 46 000 000 000 $, ce n'est pas un
problème au Québec comme endettement.
M. Savoie: Le remboursement de la dette constitue une
dépense du gouvernement de 17 % sur une base annuelle.
M. Filion: Oui, et, au fédéral, 33 %. Qu'est-ce que
vous en pensez, vous?
M. Savoie: Laisse faire. 17 %, c'est beaucoup pour le
Québec. C'est vraiment beaucoup Le fait est qu'on a beaucoup de
difficultés à rencontrer nos obligations au niveau des soins de
santé, de l'éducation, et le ministère...
M. Filion: Ce n'est pas là, M. le ministre, qu'on a un
problème au Québec. Ce n'est pas sur l'endettement, c'est sur les
transferts qu'on se fait couper depuis 1988.
M. Savoie: Je t'ai laissé parler. Quand tu as fait ton
truc, je t'ai laissé parler, je t'ai laisse finir.
M. Filion: Allez-y.
M. Savoie: Merci. La dette du Québec ne nous donne pas
cette marge-là pour intervenir, par exemple, avec des structures comme
une réduction additionnelle au niveau des impôts, quoique les
impôts au Québec soient très compétitifs avec ce qui
se fait ailleurs, premièrement.
Deuxièmement, la dette, comme je vous l'ai mentionné, ne
nous donne pas de marge de manoeuvre. On parle de 17 % de nos revenus qui vont
au service de la dette sur une base annuelle, et je ne crois pas que comparer
notre situation avec celle d'Ottawa va améliorer l'intelligence du
discours. Je pense que ça va plutôt l'abaisser.
M. Filion: Je comprends, mais je veux que vous compreniez que
notre problème qui vient d'Ottawa avec sa TPS, parce que, lui, son
problème, et c'est vrai, son endettement est du double du nôtre
par rapport, effectivement, juste au niveau du pourcentage...
M. Savoie: Oui, c'est encore drôle, là. M.
Filion: Mais ce n'est pas drôle.
M. Savoie: En tout cas. Tout ça pour vous dire que,
finalement, ces questions relèvent...
M. Filion: D'ordre financier... M. Savoie: Oui.
M. Filion: ...du ministre des Finances. Ça, j'en conviens
très bien.
M. Savoie: Oui, il faut bien le comprendre. Il faut comprendre
aussi, par contre, que la décision qui a été prise
d'introduire une taxe, un processus d'harmonisation avec ia TPS, ça a
été sans aucun doute la bonne décision, que la taxe de
vente du Québec, avec les modifications qu'on va y apporter, devrait,
selon Howe, scion Fraser...
M. Filion: Howe.
M. Savoie: ...selon plusieurs, nous mettre en position
concurrentielle et, troisièmement...
M. Filion: Pas concurrentielle avec l'Ontario, ils ne l'ont pas
appliquée, l'harmonisation.
M. Savoie: Oui, ça devrait...
M. Filion: Ni avec le Nouveau-Brunswick.
M. Savoie: Non, non, je parle des marchés
extérieurs, d'une façon générale.
M. Filion: Oui, mais c'est un marché extérieur au
Québec, l'Ontario et le Nouveau-Brunswick.
M. Savoie: Alors, ça nous met dans une meilleure situation
que le Nouveau-Brunswick ou l'Ontario.
M. Filion: Bien non! Ça nous met pire au niveau des zones
frontalières, on se retrouve non compétitifs.
M. Savoie: Ce n'est pas ce que Howe pense, hein? et Howe est
d'accord avec ça.
M. Filion: Allez en parler aux gens de l'Outaouais et vous allez
voir ce qu'ils vont vous dire. Ils n'auront pas le même discours. C'est
eux autres qui le vivent, le système.
M. Savoie: Oui, mais c'est comme je vous dis...
M. Filion: Howe, lui, c'est des gens de McGill qui
s'arrêtent sur des réflexions.
M. Savoie: Non, non, non. Ce n'est pas des gens de McGill qui
s'arrêtent sur des réflexions. C'est des gens crédibles,
sérieux, qui font des évaluations qui sont très suivies et
qui sont très écoutées.
M. Filion: Contradictoires.
M. Savoie: Qui sont très écoutées par
plusieurs. Et vous regarderez ce qu'ils ont dit au niveau de la taxe de
vente.
Tout ça pour vous dire que, finalement, personnellement, j'appuie
l'introduction de cette taxe-là, une taxe visible, les gens vont la
voir, ils vont savoir que plus rien n'est gratuit. Lorsque les politiciens vont
faire des engagements ou lorsqu'ils vont exercer des pressions sur les
politiciens pour prendre des engagements, ils vont savoir que le taux va passer
de 8 % à 9 % et que la notion d'État-providence - il y a des
choses qui sont gratuites, il y a des choses qu'on peut facilement obtenir de
la part de l'État sans en supporter le prix - est fausse. Et ça
commence à se faire sentir. L'état d'endettement, c'est terrible
ce qu'on a fait aux enfants. C'est terrible ce qu'on a fait, c'est monstrueux.
Moi, je prétends...
M. Filion: À Ottawa.
M. Savoie: Ottawa et Québec.
M. Filion: À Ottawa, point.
M. Savoie: Et Québec, et ça, c'est fondamental.
M. Filion: Québec a un taux d'endettement très
raisonnable par rapport à son équilibre financier. Si ce
n'était...
M. Savoie: Le Québec aussi.
M. Filion: Si ce n'était de se faire puiser des sommes
faramineuses dans son économie pour aider l'Ouest et aider les
Maritimes. C'est qu'on aide des gens de l'extérieur avant de penser
à aider les générations qui s'en viennent chez nous. C'est
ça, notre problème.
M. Savoie: C'est un discours politique que je ne partage pas.
M. Filion: Écoutez, c'est le résultat des chiffres
que, moi, j'analyse quand on voit les budgets. Qu'est-ce que vous voulez que je
vous dise?
M. Savoie: Je pense que l'analyse est subjective. Il faudrait au
moins avoir la prétention...
M. Filion: Elle n'est pas subjective.
M. Savoie: Tu n'as pas la vérité...
M. Filion: Je n'ai pas la vérité, je constate.
M. Savoie: ...et je ne l'ai pas non plus, sauf que j'ai mes
croyances et je fonctionne avec ça. La croyance que j'ai, ce qu'on a
fait, c'est qu'on a créé un cauchemar pour nos enfants, pour ceux
qui vont nous suivre, depuis 20, 25 ans, qui va avoir des conséquences
très lourdes pour eux. Ils vont hériter de municipalités
fortement endettées avec des infrastructures vieillies. Ça va
être la même chose au niveau provincial. C'est la même chose
au niveau fédéral. Et je pense que, dans 5, 10 ans, le discours
va être très à point chez ces gens-là. Ils vont
savoir ce que nous avons fait, que nous avons mangé le gâteau au
complet.
M. Filion: Ça ne prendra pas 10 ans, à mon avis, M.
le ministre, parce qu'à l'allure où va le déficit
fédéral, dans une courbe exponen-
tielle alarmante, on devrait être, à toutes fins
pratiques... quand on va être autour de 600 000 000 000 $ ou 650 000 000
000 $ d'endettement au Canada, on va être un régime,
économiquement, de bananes.
M. Savoie: C'est un héritage, ça.
M. Filion: Je peux vous dire que, si on se fie à 1984,
où nous étions à 200 000 000 000 $ d'endettement, qu'en
1991 on est rendu à plus de 400 000 000 000 $, soit sept ans plus tard,
et qu'on ne contrôle pas encore le déficit, même avec la
TPS, je me demande à quel moment on va atteindre 600 000 000 000 $ ou
650 000 000 000 $. Ce n'est pas 10 ans. On va sortir les budgets, vous allez
voir - ils ont tellement ralenti l'économie, ils continuent le
gaspillage à outrance - qu'on va se retrouver avec un déficit
galopant à une allure phénoménale. Quand on va être
rendu à 650 000 000 000 $ d'endettement au Canada, là on aura un
grave problème, mais ce ne sera pas dans 10 ans.
M. Savoie: Non, non. Je vous dis que la prise de conscience chez
les jeunes doit effectivement se faire. Ça va être un discours qui
va être omniprésent, et je prétends que ça va se
produire dans 10 ans. Les générations montantes, je pense qu'on
va commencer à entendre parler de stress
intergénérations.
M. Filion: Ça ne sera pas drôle.
M. Savoie: Mais je dois dire que c'est un discours qui me semble
assez évident. Au Québec, on va se pencher sur les gens qui ont,
justement, hérité d'une situation où il n'y en avait pas,
de déficit et, lorsqu'ils ont quitté le pouvoir, qui ont
laissé un déficit très, très élevé
qui rend la chose publique difficile à gérer. C'est ça, le
problème. Les 17 %, ils sont là.
M. Filion: Mais ce n'est pas ça, le problème, M. le
ministre. Ce n'est pas au Québec. C'est ça que j'essaie de vous
expliquer.
M. Savoie: Écoutez. Moi, je suis au Québec...
M. Filion: Si vous me disiez que 17 % c'es* pire que 33 %, je
vous comprendrais, mais ce n'est pas pire.
M. Savoie: Écoutez, ça fait six ans que je suis
ministre au Québec et, je vous le dis, le problème, il est
là. Si je n'avais pas les 17 %, si les 17 % étaient, en
réalité, 8 %, 7 %, 6 %, on ne serait pas dans la même
position du tout. On n'aurait pas les mêmes contraintes et les
mêmes obligations au niveau de la taxation que nous avons aujourd'hui
à cause de ces 17 %. Ces 17 %, c'est de l'argent.
M. Filion: Je comprends, M. le ministre, mais vos 17 % pour
lesquels vous paniquez, c'est provoqué par quoi? C'est provoqué
par un siphonage de l'économie québécoise via le
système fédéral.
M. Savoie: Non.
M. Filion: Bien oui! Parce qu'on prend 25 000 000 000 $ et on
continue à couper */os transferts. Et, si je vous donne moins d'argent,
venant du fédéral au Québec, comment allez-vous faire pour
équilibrer vos finances publiques si on coupe de l'argent qui,
normalement, aurait dû revenir...
M. Savoie: Je ne partage pas ce point de vue là.
M. Filion: Ah non? M. Savoie: Non.
M. Filion: Alors, vous ne partagez pas le point de vue de votre
ministre des Finances.
M. Savoie: C'est-à-dire que je ne partage pas cette
option-là du tout.
M. Filion: Mais c'est écrit dans le budget, M. le
ministre.
M. Savoie: C'est-à-dire qu'il y a une partie de ça
qui est indiquée dans le budget comme étant une partie du
problème, mais ce n'est pas l'orientation que vous lui avez
donnée.
M. Filion: Mais c'est majeur quand même. C'est des
milliards. Des milliards, c'est de l'argent en taxation, ça. C'est
beaucoup d'argent.
M. Savoie: Oui, c'est beaucoup d'argent. Vous connaissez
ça, vous autres.
M. Filion: Les quoi?
M. Savoie: Les milliards, le déficit.
M. Filion: Mais, moi, je... Écoutez...
M. Savoie: On y va, M. le Président, avec l'article
18?
M. Filion: J'ai hâte de voir si vous allez gagner le prix,
cette année, au niveau du déficit le plus élevé.
Moi, j'ai hâte de voir ça. Je sais que le ministre des Finances
cherche à ne pas être celui qui va avoir eu le déficit
historique le plus élevé, je comprends ça, mais on va voir
avec ce qui s'en vient, avec ce qui va se passer.
M. Savoie: On va voir.
Le Président (M. Forget): Alors, l'article 17 est
adopté?
Une voix:...
M. Filion: Oui, c'est sûr. Ici, dans cet article-là,
qui est le premier de l'assujettissement, je vous ferai remarquer qu'il y a un
autre point important de la non-harmonisation. Moi, j'aurais aimé que
vous gardiez vos 7 %, quant à s'harmoniser. Il me semble que 7 %,
ça aurait été intéressant. Pourquoi avez-vous pris
8 %?
M. Savoie: On ne peut pas à cause, justement, des
dettes.
M. Filion: De l'endettement du Québec. M. Savoie:
Oui, c'est ça.
M. Filion: Bien oui, évidemment. Je comprends
ça.
M. Savoie: On n'a pas cette marge de manoeuvre.
M. Houde: M. le Président, l'endettement du Québec
par rapport à l'ancien gouvernement qui nous a forcé a payer nos
intérêts, aujourd'hui, avec un déficit de 30 000 000 000 $,
c'est ça qui est la différence. Lorsqu'on a laissé le
pouvoir en 1976, nous avions 5 000 000 000 $ de déficit au
Québec. Quand on a repris le pouvoir en 1985, nous avions tout
près de 30 000 000 000 $. Si vous comptez vite, mettez-le rien
qu'à 10 %, c'est là qu'on a le déficit d'aujourd'hui, qui
est accumulé.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Berthier...
M. Houde: M. le Président, continuez. Merci.
M. Filion: M. le Président...
Le Président (M. Forget): M. le député de
Montmorency.
M. Filion: ...M. le député de Berthier, je trouve
ça intéressant, sa remarque. Mais je voudrais lui faire remarquer
qu'on vit dans un système où on est pris avec un État
central et que sa remarque de 30 000 000 000 $ à 46 000 000 000 $, c'est
une pinotte d'augmentation si je compare le déficit d'Ottawa, en 1980,
qui était de 60 000 000 000 $, qui était rendu à 200 000
000 000 $ en 1984 et qui est rendu à plus de 400 000 000 000 $.
M. Houde: Le mal de l'un ne guérit pas le mal de l'autre.
On parle du Québec.
M. Filion: Non, mais, écoutez, le cas d'Ottawa, il s'en va
en déficit et il s'en vient ralentir mon économie dans sa
taxation, lui.
Le Président (M. Forget): Je pense qu'on s'éloigne
du projet de loi 170, M. le député de Berthier.
M. Houde: O.K. Je m'excuse.
M. Filion: Je comprends, mais c'est parce que je voudrais
apporter une précision. Il ne faut pas regarder des chiffres avec des
oeillères, il faut les regarder dans l'ensemble canadien.
M. Houde: Mais je parle uniquement du Québec pour le
moment. Je ne parle pas du fédéral.
M. Filion: Bien oui, mais le Québec vit dans le Canada,
que je sache.
Le Président (M. Forget): Alors, M. le
député de Montmorency, est-ce que l'article...
M. Filion: Oui, M. le Président, on se ramène
à l'ordre sur la taxe, la TVQ.
Le Président (M. Forget): O.K. À l'ordre, oui!
Une voix: Bon. C'est bien.
Le Président (M. Forget): Est-ce que l'article 17 est
adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Forget): Sur division.
M. Filion: Les 8 %, on ne peut pas les prendre, nous autres, M.
le Président.
Le Président (M. Forget): Alors, j'appelle l'article 18:
'Toute personne qui apporte au Québec un bien corporel, pour
consommation ou utilisation au Québec par elle-même ou à
ses frais par une autre personne, doit, immédiatement après
l'apport, payer au ministre une taxe à l'égard de ce bien
égale à 8 % de la valeur de celui-ci."
M. le ministre, est-ce que vous avez des commentaires sur cette partie
de l'article 18?
M. Savoie: Non, M. le Président. Non, je n'ai pas de
commentaires, sauf pour dire qu'évidemment c'est une mesure qui se
trouvait dans l'ancien projet de loi, dans l'ancienne loi, plutôt,
à l'article 7, je crois. Est-ce que c'est ça? Oui, à
l'article 7 de la loi sur la taxe de vente.
Le Président (M. Forget): Est-ce que vous avez
terminé, M. le ministre?
M. Savoie: Oui.
Le Président (M. Forget): Oui? M. le député
de Montmorency.
M. Filion: Écoutez, je suis ça. C'est parce que je
voulais juste poser une question. Est-ce que le même principe de
taxation, lorsqu'on amène un bien chez nous, va également viser
les biens incorporels?
M. Savoie: Les biens incorporels?
M. Filion: Est-ce que je peux amener un bien incorporel chez
nous?
M. Savoie: L'article 18 ne vise que les biens corporels pour
consommation.
M. Filion: Non, mais à partir du moment où
j'importe un bien, un droit, je ne sais pas, une franchise que j'achète
de l'extérieur, est-ce que...
Mme Simard: C'est l'article 19 qui prévoit... M.
Filion: O.K. C'est beau.
Le Président (M. Forget): Adopté, monsieur...
M. Filion: Non, non, non, M. le Président. Je pose mes
questions.
Le Président (M. Forget): Non?
M. Filion: Pour ce qui est du préambule, ça va. On
va continuer. "Pour l'application du premier alinéa, la valeur d'un bien
signifie..."
Le Président (M. Forget): O.K.? M. Filion: Oui.
Le Président (M. Forget): "Pour l'application du premier
alinéa, la valeur d'un bien signifie: "1° dans le cas d'un bien
produit par la personne hors du Québec au Canada et apporté au
Québec dans les 12 mois de sa production, le prix de revient du bien, y
compris la taxe payée ou payable par cette personne en vertu de la
partie IX de la Loi sur la taxe d'accise - Statuts du Canada - à
l'égard des éléments de ce prix de revient."
M. le député de Montmorency.
M. Filion: J'aimerais que le ministre m'explique c'est quoi
exactement, cet alinéa-là.
M. Savoie: Allez-y.
Mme Simard: Oui, c'est pour déterminer la valeur du bien.
Vous voulez dire le paragraphe 1°?
Une voix: Oui.
Mme Simard: C'est ça. C'est dans le cas ou c'est un bien
qui est produit par la personne à l'extérieur du Québec
qu'elle apporte au Québec. Pour calculer la valeur de la taxe, la valeur
sur laquelle on va calculer la taxe, on dit qu'on va prendre le prix de revient
du bien, y compris la taxe payée en vertu de la Loi sur la taxe
d'accise, étant donné qu'on ne prend pas la valeur de la
contrepartie qui est prévue à l'article 53 et en vertu duquel on
inclut la TPS.
M. Filion: C'est quoi ça, un prix de revient?
Mme Simard: C'est le coût, le coût du bien.
M. Filion: Votre prix de revient, c'est le coût du
bien.
M. Bouchard: Ce qu'on a fait, finalement, à l'article 18,
c'est qu'on a simplement repris l'article 7 tel qu'il existe
présentement dans la Loi concernant l'impôt sur la vente en
détail et qui y avait été introduit, qui avait
été modifié l'année dernière par le projet
de loi 89 pour inclure la TPS. Alors, le paragraphe 1° vise le cas d'une
entreprise qui aurait, par exemple, fabriqué le bien en Ontario et qui
l'apporterait au Québec. Donc, l'assiette sur laquelle se calcule la
TVQ, à ce moment-là, c'est le prix de revient du bien. Donc,
c'est le prix de revient dans son sens comptable. (16 h 30)
M. Filion: Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Forget): Adopté. "2° dans le
cas d'un bien fourni à la personne hors du Québec par vente et
consommé ou utilisé au Québec dans les 12 mois de la
fourniture, la valeur de la contrepartie de la fourniture."
M. le député de Montmorency.
M. Filion: "Dans le cas d'un bien fourni à la personne
hors du Québec par vente et consommé ou utilisé au
Québec dans les 12 mois de la fourniture." C'est quoi le délai de
12 mois, exactement?
M. Bouchard: Le délai de 12 mois, finalement, c'est que la
situation au paragraphe 2° vise les apports au Québec par un
particulier ou par une entreprise qui aurait acquis un bien à
l'extérieur du Québec. 12 mois, c'est que, si le bien est
apporté plus de 12 mois après son coût d'achat, il risque,
finalement, d'avoir déprécié, d'avoir une juste valeur
marchande inférieure au prix d'achat et, à ce moment-là,
il sera visé par
le paragraphe 4°, donc il sera taxé sur sa juste valeur
marchande. C'est une mesure, finalement, qui nous permet d'ajuster le montant
de la taxe à la valeur du bien au moment où il est
apporté.
M. Filion: C'est beau.
Le Président (M. Forget): Le paragraphe 2°est adopté. "3° dans le cas d'un bien fourni à la
personne par louage, licence ou accord semblable hors du Québec, la
valeur de la contrepartie de la fourniture qui est raisonnable attribuable au
droit de jouissance du bien au Québec."
M. le député de Montmorency.
M. Filion: "Qui est raisonnable attribuable au droit", ça
veut dire quoi, ça?
M. Bouchard: "Qui est raisonnablement". M. Filion:
"Attribuable au droit".
M. Bouchard: Alors, le paragraphe 3° nous permet, finalement,
de calculer la taxe de vente sur la valeur de la contrepartie qui est
attribuable au droit de jouissance du bien au Québec. Donc, dans la
majorité des cas, ce sera des biens loués à
l'extérieur du Québec. Par exemple, je loue un bien à
l'extérieur du Québec, mais je l'utilise en partie au
Québec et en partie à l'extérieur du Québec, donc
la TVQ va se calculer sur la valeur de la contrepartie qui est attribuable au
droit de jouissance au Québec. Donc, ça nous permet, finalement,
de calculer la taxe en proportion de l'utilisation au Québec et de
l'utilisation à l'extérieur du Québec.
M. Filion: Ça, c'est en proportion de l'utilisation sur le
territoire?
M. Bouchard: C'est ça.
M. Filion: Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Forget): Adopté. "4° dans tout
autre cas, la juste valeur marchande du bien."
M. le député de Montmorency.
M. Filion: C'est beau.
Le Président (M. Forget): Le paragraphe suivant:
"Malgré le deuxième alinéa, la valeur d'un bien
apporté au Québec dans les circonstances prescrites doit
être déterminée de la manière prescrite."
M. Filion: "Malgré le deuxième alinéa, la
valeur d'un bien apporté au Québec dans les circonstances
prescrites doit être déterminée de la manière
prescrite." Il va y avoir un règlement sur ça?
M. Bouchard: Oui. Finalement, c'est qu'encore là on
reproduit en TVQ des dispositions qui existent déjà dans la Loi
concernant l'impôt sur la vente en détail. Alors, le
règlement qui sera rédigé visera les apports temporaires
de biens au Québec.
M. Filion: Est-ce qu'il va rejoindre le règlement
déjà existant?
M. Bouchard: Bien, c'est-à-dire qu'il va falloir faire
l'analyse, mais, grosso modo, je pense qu'on peut dire dès maintenant
que le règlement actuel sera notre base pour rédiger le
règlement.
M. Filion: C'est quoi le numéro de ce
règlement-là?
M. Bouchard: C'est le règlement 8 dans les
Règlements refondus du Québec de 1981, Règlement sur
l'équipement, la machinerie et les autres biens mobiliers
apportés temporairement au Québec.
M. Filion: Oui. C'est beau.
Le Président (M. Forget): Adopté. "Le premier
alinéa ne s'applique pas à l'égard, selon le cas: "1°
d'un bien corporel, si la taxe prévue à l'article 17 est payable
à l'égard de la fourniture du bien."
M. le député de Montmorency.
M. Filion: C'est quoi cette exception-là, M. le
ministre?
M. Savoie: Pardon?
M. Filion: C'est quoi l'exception, exactement? On dit: "Le
premier alinéa ne s'applique pas à l'égard, selon le cas
d'un bien corporel". Un exemple de ça, ce serait quoi?
M. Bouchard: La première exception, finalement, vise
à éviter la double taxation, de taxer une première fois
par l'article 17 et une deuxième fois par l'article 18. Alors, ce serait
le cas où la délivrance du bien a lieu au Québec, mais que
le vendeur est une entreprise de l'extérieur du Québec et qui
aurait perçu la taxe qui est exigée par l'article 17. Alors, il
ne faudrait pas que, parce que le bien est apporté au Québec par
cette personne-là, on ait la taxe deux fois à l'égard de
la même transaction. Ça évite, finalement, d'avoir la taxe
deux fois à l'égard de la même transaction.
M. Filion: O.K.
Le Président (M. Gobé): Où est-on rendu?
M. Filion: Le 2°, c'est quoi? "Des biens visés
à l'article 82."
Le Président (M. Gobé): "2° des biens
visés à l'article 82."
Très bien, M. le député.
M. Filion: L'exemple, c'est quoi sur ça?
M. Bouchard: Une série de biens, finalement, qui sont non
taxables dans le régime de la TPS, qui ne sont pas taxables dans le
régime de la TPS lorsqu'ils sont apportés au Canada. Alors, les
mêmes exceptions sont accordées dans le régime de la
TVQ.
M. Filion: Identiques? M. Bouchard: Identiques.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que c'est
adopté?
M. Filion: Non, non, non. Je suis en train de le regarder.
Le Président (M. Gobé): Je m'excuse, M. le
député.
M. Filion: Vous avez repris intégralement
là-dessus.
M. Bouchard: C'est ça.
M. Filion: Et ce genre de biens là, c'est quoi, grosso
modo?
M. Bouchard: C'est vraiment très, très
varié. On parle de médailles, de trophées, on parle
d'imprimés mis à la disposition du grand public par un
gouvernement de l'extérieur.
M. Filion: Est-ce que ce sont des biens exonérés?
Moi, je cherche à catégoriser mes biens. Est-ce que ce sont des
biens exonérés, ça?
M. Bouchard: C'est des apports de biens qui ne sont pas taxables
en vertu de l'article 18.
M. Filion: Est-ce qu'ils sont non taxables?
M. Bouchard: Je ne voudrais pas créer ia confusion. Ce
n'est pas des fournitures non taxables parce que ce n'est pas une fourniture,
finalement, c'est un apport de biens. À l'article 17, on taxe les
fournitures.
M. Filion: Oui.
M. Bouchard: Et, à l'article 18, on taxe les apports de
biens.
M. Filion: Mais est-ce que l'apport de biens, c'est une
fourniture? M. Bouchard: Non.
M. Filion: Au sens de la loi? Quand je lis la définition
du mot "fourniture", est-ce que l'apport de biens, c'est une fourniture?
M. Bouchard: Non. La fourniture, au sens de la Loi sur la taxe de
vente du Québec, c'est la délivrance d'un bien ou la prestation
d'un service.
M. Filion: Quand j'apporte un bien, est-ce que je délivre
un bien?
M. Bouchard: Non, la délivrance du bien, c'est
généralement l'obligation du vendeur de mettre à la
disposition de l'acheteur le bien ou de le lui livrer sur le plan physique.
M. Filion: Bon. Alors, si je comprends bien, je me retrouve avec
une autre catégorie de biens. C'est ça?
M. Bouchard: C'est-à-dire que ça rejoint ia
structure actuelle de la Loi concernant l'impôt sur la vente en
détail. En vertu de l'article 6, on taxe les ventes effectuées au
Québec et, en vertu de l'article 7, on taxe les apports de biens au
Québec. Alors, dans la Loi sur la taxe de vente du Québec, en
vertu de l'article 17, nous taxons les fournitures de biens au Québec
et, en vertu de l'article 18, nous taxons les apports de biens au
Québec.
M. Filion: Mais les apports de biens au Québec, est-ce
qu'ils rejoignent les concepts d'exonération, de détaxation et de
non-taxable? Est-ce que ces biens-là rejoignent... On va avancer dans la
loi et je veux bien comprendre quand on va se retrouver dans ces
définitions-là.
M. Bouchard: C'est un concept totalement différent,
finalement. Vous avez, d'un côté, les fournitures de
différentes catégories: fournitures taxables, non taxables,
exonérées et détaxées, et vous avez, d'un autre
côté, les apports de biens.
M. Filion: Si je comprends bien, ces biens qui sont visés
à l'article 82 ressemblent, par exemple, à l'exception, dans la
définition du mot "bien", du mot "argent".
M. Bouchard: C'est des biens pour lesquels ni la TPS ni la TVQ ne
sont exigibles. Un autre exemple que je pourrais vous donner, c'est une
personne qui vient prendre résidence au Québec et qui apporte ses
biens; ce sera des biens non taxables.
M. Filion: Mais ces biens-là que, moi, j'apporte au
Québec, si j'en achète, de ces
biens-là, au Québec, est-ce qu'ils sont taxés au
Québec?
M. Bouchard: C'est évident que, si une personne prend
résidence au Québec et qu'elle apporte ses biens... Exemple, une
personne...
M. Filion: Non. Supposons que, moi... Je ne sais pas, je n'ai pas
lu la liste des biens qui sont là. Juste une question de
conceptualisation.
M. Bouchard: Oui, il peut y avoir des biens à
l'intérieur. Il peut arriver des cas où des biens qui sont dans
la liste pourraient être taxables s'ils sont achetés au
Québec. L'exemple que je peux vous donner, si vous me le
permettez...
M. Filion: Oui, envoyez donc!
M. Bouchard: Une personne qui vient prendre résidence au
Québec et qui apporte ses biens, qui apporte son véhicule, qui
apporte ses vêtements, qui apporte ses bijoux, etc., la taxe n'est pas
exigible à l'égard de ces biens-là. C'est évident
que, si cette personne achetait les mêmes biens au Québec,
à ce moment-là ce serait une fourniture taxable.
M. Filion: Alors, à part de biens, de catégories...
Ne bougez pas.
Le Président (M. Gobé): Alors, c'est
adopté?
M. Filion: Ce ne sera pas long, M. le Président, je vais
juste prendre une note.
Le Président (M. Gobé): Oui, je vous en prie.
M. Filion: Alors, c'est quoi l'objectif visé? Pourquoi,
pour ce genre de biens là que j'acquiers, je suis taxable? Est-ce que
c'est parce que vous voulez permettre à quelqu'un qui
déménage chez nous... C'est quoi? Est-ce qu'il y a juste
ça?
M. Bouchard: Je vais vous donner simplement un exemple. Si on
allait à l'article 82, il y a à peu près...
M. Filion: J'aimerais qu'on le regarde, parce que c'est
important. Pourquoi, quand je l'apporte, je ne suis pas taxable et, quand je
l'achète, je pourrais être taxable? C'est quand même une
nuance importante. On va aller voir ce qui se passe là. Ah, Seigneur!
Ça, ça t'explique de quoi, mon cher ami! As-tu vu ça,
l'article 82? Pouvez-vous me lire ça, M. le ministre?
M. Savoie: Quoi? L'article 82?
M. Filion: Oui, je voulais aller voir quelle sorte de biens
c'était. Ha, ha, ha! Quelle sur- prise!
M. Savoie: Ah oui! C'est bien, ça. M. Filion: C'est
bon, hein? M. Savoie: Oui.
M. Filion: Ça explique quelque chose pour le lecteur.
M. Savoie: Je le sais. Je me demandais c'était quoi; je le
sais, là.
M. Filion: Écoutez, M. le ministre, je veux bien
comprendre quelque chose, là, je veux savoir. Moi, quand j'apporte des
biens via les numéros tarifaires des douanes, parce qu'ils viennent de
l'extérieur, ils ne seront pas taxables au Québec, mais, si j'en
achète des similaires au Québec, ils vont être taxables.
C'est quoi le jeu? Pourquoi on fait ça? C'est pour créer une
mauvaise compétition face à l'importation?
M. Bouchard: Non. Le seul exemple que je vous ai donné,
c'est une personne qui vient s'établir au Québec, donc un
non-résident, par exemple, une personne qui demeure aux
États-Unis et qui vient prendre résidence au Québec.
M. Filion: Oui, je vous comprends, sauf que, quand on va lire
l'article 82, ce n'est pas juste ça.
M. Bouchard: Non. Les autres biens, par exemple le numéro
tarifaire 98.01, ce sont des moyens de transport, une entreprise de transport
internationale, d'accord, une entreprise de transport internationale qui fait
du transport entre les États-Unis et le Québec.
M. Filion: Mais, M. le ministre...
M. Bouchard: Techniquement, si on n'avait pas l'exclusion
à l'article 18, la personne apporterait au Québec son camion et
on le taxerait sur la valeur de son camion.
M. Filion: Moi, je pense, M. le ministre, pour fins de
rédaction de la loi, qu'il y a des limites à la
compréhension. Moi, je voulais aller voir quelle sorte de biens
c'était; je m'en vais lire l'article 82 et on me sort un paquet de
séries de numéros tarifaires. Qu'est-ce que vous voulez que j'en
foute, de ces numéros tarifaires? Je veux savoir c'est quoi. Pouvez-vous
me répondre en détail, vous, aujourd'hui, qui lisez la loi?
M. Savoie: On pourrait peut-être traiter de ça quand
on va arriver à 82.
M. Filion: Bien, écoutez. Moi, je suis en
train de me prononcer sur l'adoption d'une exemption, je veux
vérifier un concept et je ne peux même pas le vérifier.
M. Savoie: On peut répondre à vos questions sur la
vérification du concept, mais le truc, c'est que 82, on le traitera
quand on sera rendu à 82.
M. Filion: Bien, le truc... Moi, je suis en train d'adopter un
article, je veux savoir c'est quoi 82 et vous me dites: On va attendre à
82 pour adopter l'article. Voulez-vous le suspendre?
M. Savoie: On va traiter 82 une fois qu'on va être rendu
à 82. Là, ce que vous voulez savoir, c'est...
M. Filion: Je veux savoir, au deuxième alinéa...
Vous me dites: Une exclusion de biens non taxables, on vient exclure des biens
que... On n'appelle pas ça des non-taxables parce que des non-taxables,
c'est autre chose. Ils ne sont pas taxables. C'est une catégorie pas
taxable.
M. Savoie: On est capable de vous fournir, j'imagine, une
photocopie du texte qui donne toutes les exclusions.
M. Filion: C'est spécial, hein? On a des pas taxables, on
a des non-taxables, on a des exonérés, des pas taxables, des
non-taxables, des exonérés, des détaxés. C'est
spécial! Il faut nuancer le mot "non-imposition", hein? Pensez-y deux
secondes. Là, on est dans une catégorie de biens pas taxables.
Alors, là, je veux savoir c'est quoi les pas taxables. Je m'en vais
à l'article 82 et je lis un paquet de chiffres.
M. Savoie: On va traiter 82 une fois rendu là. S'il y a un
problème... Avec ça, j'imagine qu'on va avoir une annexe.
M. Filion: Bien moi, je serais d'accord qu'on suspende cet
article-là.
M. Savoie: Non, non. Non, non.
M. Filion: Mais, écoutez, M. le Président, on se
comprend bien là? J'essaie de lire la loi pour avoir quelque chose pour
comprendre mon alinéa et je ne l'ai pas.
M. Savoie: Oui, mais, si vous voulez savoir c'est quoi 82, on va
vous fournir, on va vous donner les explications nécessaires pour que 82
devienne compréhensible.
M. Filion: Non, mais on va le suspendre et on réglera les
deux en même temps, ce n'est pas grave.
M. Savoie: Bien non! On n'est pas pour suspendre l'article 18,
parce qu'il y a seulement un sous-alinéa...
M. Filion: Ce n'est pas la question du seulement, c'est la
question qu'on cite des biens et qu'on ne sait pas c'est quoi, et on lit
l'article de loi pour l'adopter.
M. Savoie: Oui.
M. Filion: II y a toujours bien une limite!
M. Savoie: Non, je ne suis pas d'accord.
M. Filion: On ne peut quand même pas adopter quelque chose
qui est écrit en chinois alors que vous ne pouvez pas le parler
personne.
M. Savoie: Mais on va vous fournir un listing de ce qu'il y a
dans 82 pour vous expliquer c'est quoi 82. Et là, si vous avez des
modifications à apporter à 82, je vais certainement les
"entretenir". Mais, tu sais, on ne peut pas commencer à suspendre un
article parce que tu me dis que l'autre article est difficile.
M. Filion: Donnez-moi l'explication de 82 pour que je puisse
adopter celui-là.
M. Savoie: D'accord. On va vous fournir une photocopie. Est-ce
que tout est là-dedans? On pourrait le lui fournir?
M. Brochu: C'est parce que c'est des annexes, ça.
Ça bouge beaucoup. On ne peut pas mettre tout ça dans la loi.
Alors, on se réfère à l'annexe.
M. Savoie: On va vous le fournir.
M. Brochu: S'il fallait mettre tout ça dans la loi et que
ça bouge...
M. Filion: Je comprends que vous avez copié ça sur
le fédéral, j'en conviens, mais, moi, je veux savoir c'est quoi
les biens que je ne taxe pas.
M. Brochu: Ah bon! On va vous les énumé-rer ici. Je
pense que M. le ministre peut vous les dire.
M. Savoie: Pourquoi est-ce que, moi, je serais...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Brochu:...
M. Savoie: Un vrai "chum"!
M. Filion: Mais la question que je pose aussi en discutant,
c'est: Pourquoi cette annexe
de biens là qui est décrite ne fait pas partie d'un
règlement? Au moins que Je puisse, à même ma propre loi,
aller voir ce qui passe.
M. Savoie: Oui, on pourrait examiner ça. Peut-être
qu'on va faire ça, suite à nos échanges, pour 82.
M. Filion: Je comprends, mais, comme la loi est écrite
ici, il n'est pas question de règlement.
M. Savoie: Bien, on pourrait l'organiser. On pourrait dire "des
biens visés à l'article 82" et, à l'article 82, dire que
c'est par règlement. C'est tout. On peut s'organiser comme ça.
Mais je ne bloquerai certainement pas l'article 18 parce que l'article 82 a un
listing que je suis capable de vous fournir.
M. Filion: Alors, ces biens qui ne sont pas taxables, parce qu'on
ne peut pas dire qu'ils sont non taxables, qu'ils sont détaxés et
exonérés, ils ne sont pas taxables...
M. Savoie: Oui.
M. Filion: ...ils sont décrits dans une annexe que vous
avez là?
M. Savoie: Oui.
M. Filion: Est-ce qu'on peut en avoir une copie, M. le
ministre?
M. Savoie: Oui, certainement. M. Filion: S'il vous
plaît! M. Savoie: Ça me fait plaisir.
Le Président (M. Gobé): Vous déposez un
document?
M. Savoie: Oui, c'est-à-dire, on ne veut pas
déposer...
Le Président (M. Gobé): Ça prend
l'autorisation du président de la commission.
M. Savoie: Oui, c'est ça.
Le Président (M. Gobé): On se doit de consulter
avant, M. le secrétaire?
Une voix:...
Dépôt de document
Le Président (M. Gobé): Alors, c'est pertinent.
Donc, on accepte le dépôt du document. M. le secrétaire, si
vous vouiez en faire des copies et les distribuer aux membres de la commission.
Voulez-vous qu'on suspende en attendant?
M. Filion: Vous pouvez suspendre cinq minutes.
Le Président (M. Gobé): Oui? À la demande
générale, nous allons suspendre les travaux pour quelques
minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 48)
(Reprise à 17 h 1)
Le Président (M. Gobé): "3° d'un bien meuble
corporel devant être composant d'un autre bien meuble corporel
destiné à faire l'objet d'une fourniture."
M. le ministre, avez-vous des explications sur cet alinéa, sur ce
paragraphe, je m'excuse?
M. Filion: Pourquoi on en parie ici, M. le ministre? On l'a
définie ailleurs dans la loi, cette situation-là. Êtes-vous
d'accord avec moi?
M. Savoie: Ici, on dit: "Malgré le deuxième
alinéa, la valeur d'un bien apporté au Québec dans le...
Le premier alinéa ne s'applique pas à l'égard, selon le
cas... "Le premier alinéa ne s'applique pas selon le cas. Alors, on dit:
"...d'un bien meuble corporel devant être composant d'un autre bien
meuble corporel destiné à faire l'objet d'une fourniture." Non,
ça va, ça. C'est correct, ça.
M. Filion: Qu'est-ce qui est correct? M. Savoie: Dans la
loi fédérale, 212...
M. Filion: Ah! O.K. Je peux peut-être comprendre. Parce
que, là, on est dans une situation d'apport. C'est ça?
M. Brochu: C'est ça.
M. Filion: Parce que, dans le 17, on est dans une situation
d'achat.
M. Brochu: Voilà.
M. Filion: Je comprends, M. le ministre.
M. Savoie: Ça marche avec 212, en tout cas.
Le Président (M. Gobé): Alors, c'est bon, M. le
ministre?
M. Savoie: C'est bien.
Le Président (M. Gobé): On va aller au no 4,
quatrième paragraphe. J'en fais lecture: "4° d'un bien corporel
qu'un inscrit apporte au Québec pour consommation ou utilisation
exclu-
sive dans le cadre de ses activités commerciales et à
l'égard duquel l'inscrit aurait le droit de demander un remboursement de
la taxe sur les intrants s'il avait payé la taxe prévue au
premier alinéa à l'égard du bien."
Est-ce que c'est clair ou voulez-vous que je recommence?
M. Filion: S'il vous plaît, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Oui, très bien.
"4° d'un bien corporel qu'un inscrit apporte au Québec pour
consommation ou utilisation exclusive dans le cadre de ses activités
commerciales et à l'égard duquel l'inscrit aurait le droit de
demander un remboursement de la taxe sur les intrants s'il avait payé la
taxe prévue au premier alinéa à l'égard du
bien."
C'est clair ça, hein?
M. Brochu: Très.
Le Président (M. Gobé): M. le ministre, des
commentaires?
M. Savoie: Non, c'est beau. Je pense que ça
va.
Le Président (M. Gobé): Je pense que je l'ai,
hein?
M. Filion: Je suppose qu'on parte de la même
activité commerciale que quand on achète au Québec. C'est
sûrement la même affaire.
Le Président (M. Gobé): Adopté,
monsieur?
M. Filion: Non, non, M. le Président, deux petites
secondes.
Le Président (M. Gobé): Je m'excuse.
M. Filion: "À l'égard duquel l'inscrit aurait le
droit de demander un remboursement de la taxe sur les intrants...
M. Savoie: S'il avait payé la taxe prévue.
M. Filion: ...s'il avait payé la taxe prévue..."
Est-ce qu'on reprend le concept du non-taxable ici? C'est ça? Est-ce
qu'on reprend le concept de la définition de non-taxable ici, pour les
apports?
M. Bouchard: On veut éviter, finalement, à
l'entreprise québécoise d'avoir à inclure dans la
déclaration, à débourser le montant de la taxe, alors que,
de toute façon, on aurait droit à un remboursement de la taxe sur
les intrants. Et je m'explique. Une entreprise québécoise qui
apporte un bien au Québec serait visée par l'article 18, par le
premier alinéa. Cependant, comme le bien serait apporté pour
être utilisé dans le cadre de ses activités commerciales,
elle aurait droit à un remboursement de la taxe sur les intrants.
M. Filion: Qui n'est pas nécessairement le même.
M. Bouchard: Qui est le même si elle apporte le bien pour
utilisation exclusive dans le cadre de ses activités commerciales. C'est
100 % de la taxe. Et, comme l'article 18 c'est un système
d'autocotisation, l'entreprise apportant le bien au Québec devrait la
taxe mais, au même moment, aurait droit à un remboursement de la
taxe sur les intrants.
M. Filion: Mais son intrant...
Une voix:...
M. Filion: Ah! O.K.
M. Brochu: Elle a payé 8 % sur ça. Elle aurait
droit à un...
M. Filion: Oui, oui, c'est beau. Ça va.
Le Président (M. Gobé): Vous avez votre document
à côté de vous?
M. Filion: Alors, merci, M. le Président. On
réutilise des numéros dans la définition, c'est bon.
4°, ça va, M. le Président. Je suis d'accord.
Le Président (M. Gobé): Alors, 4° est
adopté. Mais il y avait deux lignes que je n'avais pas lues, qui
disaient: "Une personne qui apporte au Québec un bien corporel s'entend
aussi d'une personne qui fait apporter au Québec un bien corporel."
Je ne vois pas de problème là, mais je voulais le lire
malgré tout parce que...
M. Filion: C'est un autre paragraphe.
Le Président (M. Gobé): C'est un autre... Oui?
M. Filion: Oui, c'est un autre paragraphe.
Le Président (M. Gobé): Un autre alinéa,
oui, vous avez raison.
M. Filion: Moi, je viens d'adopter le quatrième
alinéa mais, là, on est à un autre paragraphe. "Une
personne qui apporte au Québec un bien corporel s'entend aussi d'une
personne qui fait apporter au Québec un bien corporel."
Le Président (M. Gobé): "Un bien corporel s'entend
aussi d'une personne qui fait apporter..."
M. Filion: C'est quoi, cet exemple-là?
M. Savoie: Ça le dit un peu. C'est-à-dire
que...
M. Filion: Mais un exemple pratique. Comment ça se
passe?
M. Savoie: Tu vas l'apporter...
Le Président (M. Gobé): Toi-même, ou
quelqu'un qui le fait apporter par un autre. C'est ça?
M. Savoie: Oui.
Le Président (M. Gobé): En somme, le mandataire ou
l'importateur.
M. Savoie: Je ne sais pas si c'est exactement le mandataire.
M. Filion: Non, mais c'est le propriétaire qui apporte, de
toute façon.
M. Savoie: D'une façon globale, qui fait apporter.
M. Filion: Ce n'est pas le geste physique qu'on veut
décrire quand on parle d'apport, on parle d'un bien que j'ai, que
j'apporte au Québec.
M. Bouchard: C'est l'apport dans son sens... M. Filion: Du
propriétaire.
M. Bouchard: Le geste physique d'apporter le bien au
Québec. Alors, c'est une disposition qu'on a déjà dans la
Loi concernant l'impôt sur la vente en détail. Ça serait
trop facile d'échapper à la taxe. Plutôt que d'apporter
soi-même le bien, on le ferait apporter par une autre personne.
M. Filion: Non, mais, de toute façon, vous taxez le
propriétaire du bien, vous ne taxez pas le gars qui le transporte. Si je
l'envoie par messager, le principe veut que... Non, mais, écoutez, je
veux comprendre, là. Moi, j'apporte un bien au Québec; c'est bien
clair que le bien que je possède, que j'apporte au Québec, c'est
le propriétaire qui sera taxé dessus, ce n'est pas le gars qui
l'apporte. Je ne vois pas pourquoi on parle du gars qui l'apporte.
M. Bouchard: C'est parce que le liminaire de 18 prévoit,
au premier paragraphe, que c'est une personne qui apporte au Québec un
bien pour consommation ou utilisation au Québec. Ce n'est sûrement
pas la Société canadienne des postes, vous avez raison.
M. Filion: Ce n'est pas un intermédiaire non plus. On ne
peut pas viser un intermédiaire qui apporte, au niveau de la taxation.
On va parler de l'individu qui apporte un bien. C'est moi, qui suis le
propriétaire, qui apporte le bien, même si je prends un
véhicule intermédiaire pour l'apporter. Est-ce que c'était
aussi confus que ça avant que vous mettiez cet
alinéa-là?
M. Bouchard: Ça existe déjà dans la Loi
concernant l'impôt sur la vente en détail.
M. Filion: Parce que vous l'avez repris, déjà,
intégralement. Il y a eu des cas de jurisprudence pour que vous mettiez
ça? Ça ne se peut pas.
M. Bouchard: Je ne peux pas vous dire.
M. Filion: Je suis d'accord avec ça, M. le
Président.
Le Président (M. Gobé): O.K. Alors, l'alinéa
est maintenant adopté. Nous allons revenir au deuxième
paragraphe.
M. Filion: Oui, oui.
Le Président (M. Gobé): Nous l'avions suspendu pour
quelques minutes. Alors, M. le député de Montmorency, vous avez
la parole.
M. Filion: C'est parce que, ici, M. le Président, quand je
demandais de regarder la liste, c'est qu'on étudiait un principe ou je
voulais qu'on regarde un principe. C'est qu'on apporte des biens chez nous et
on ne les taxe pas. Ces biens-là qu'on apporte chez nous et qu'on ne
taxe pas, je voulais savoir ce que c'était et la loi me donnait un
paquet de numéros, alors je n'étais pas plus avancé. Et
là je veux savoir ce que c'est parce que je veux m'assurer que ces
biens-là, qui rentrent chez nous, ne créeront pas de distorsion
économique, de compétition déloyale. Alors, pourquoi, moi,
j'encouragerais un commerçant de chez nous en achetant son bien si je
suis pour avoir une taxation? J'ai juste à passer par un Japonais qui
produit le même produit et je vais éviter ma taxe de vente du
Québec. Alors, c'est ça que je voulais évaluer. Et
là je ne sais pas si je suis encore en mesure de l'évaluer
correctement. Mais, de toute façon...
Le Président (M. Gobé): On ne voit pas le
principe.
M. Filion: Le principe, M. le Président, c'est que...
Le Président (M. Gobé): C'est
intéressant.
M. Filion: Oui, c'est très intéressant. C'est pour
ça que je soulevais le point. C'est que vous avez l'alinéa 2°
qui parte des biens visés à l'article 82. Alors, ces
biens-là ne sont pas
taxables lorsqu'ils sont apportés au Québec. Le
Président (M. Gobé): Apportés. M. Filion:
Apportés. Le Président (M. Gobé): O.K.
D'accord.
M. Filion: Alors, la question que je me pose, c'est que ces
biens-là que l'on décrit, que I on apporte au Québec, que
je ne taxe pas...
Le Président (M. Gobé): Qui sont
ceux-là.
M. Filion: ...ces mêmes biens là que j'apporte, si
je les achète et si je les taxe au Québec, je crée ce que
j'appelle une mauvaise compétition à ceux qui font le bien et qui
me le vendent parce que, eux, ils ont la taxe.
Le Président (M. Gobé): Ils ont la taxe à
payer dessus.
M. Filion: Oui. Alors, moi, qui suis un consommateur de ce
bien-là, je vais préférer l'apporter au Québec que
de l'acheter chez nous. Et là je me dis que, si, effectivement, on a
fait ce résultat comme tel, là, je vais vous dire, M. le
Président, ça ne va pas bien dans la "shop".
Le Président (M. Gobé): Si c'est ça,
là, il y a quelque chose qui est...
M. Filion: Ça ne va pas bien, là, c'est vrai. On a
beau copier des lois, mais, de là à faire une fausse
compétition sur mon propre territoire par une loi, parce que je
m'harmonise avec le fédéral, là, je ne marche pas. C'est
pour ça que je voulais qu'on évalue ce qu'était cette
liste là.
Le Président (M. Gobé): Ça peut être
quoi?
M. Filion: C'est ça. Je vous avoue qu'elle est assez
longue.
Le Président (M. Gobé): M. le ministre, avez-vous
des...
M. Savoie: Non, non. Bien, tout simplement, l'article 82 de notre
projet de loi est semblable à l'annexe VII de la loi
fédérale. La loi fédérale, dans l'annexe VII, donne
tout simplement les mêmes conditions que l'article 82,
c'est-à-dire-Si vous me permettez, je pourrais vous en lire un petit
peu, ça dit: "Les produits classés sous les numéros 98.01,
98.02, 98.03, 98.04 [...] dans la mesure où ils ne sont pas soumis
à des droits aux termes de cette loi, à l'exclusion des produits
classés sous le numéro tarifaire 9804.30.00."
On vous a dit que faire une énumération ça ne
serait pas tellement pratique puisqu'il y a des modifications d'une
façon constante; c'est constamment en évolution, cette
liste-là.
M. Filion: Je comprends.
M. Savoie: C'est à être utilisé uniquement
par - j'imagine - des gens qui travaillent dans ce secteur-là. Alors, je
pourrais peut-être, très rapidement... On parle des moyens de
transport internationaux, des moyens de transport importes temporairement par
un résident du Canada aux fins de son propre transport international;
à 98.11, on parle des armes militaires; on parle des publications des
Nations unies; on parle d'articles pour usage personnel ou officiel des
représentants en pays étrangers des gouvernements de Sa
Majesté et pour l'usage personnel de leur famille; on parle des
marchandises importées par un membre des Forces canadiennes; on parie de
choses comme ça. Je crois bien que, finalement...
M. Filion: Mais quelle sorte de marchandises pour les membres
de...
M. Savoie: C'est pour leur usage personnel.
M. Filion: Ce sont des gens qui vont être
exonérés, eux autres...
M. Savoie: Ça tombe...
M. Filion: ...sur notre territoire.
M. Savoie: ...sous le 82 et on dit: "...qui revient au pays
après une absence du Canada d'au moins une année et acquis par
lui pour son usage personnel ou domestique, lui ayant effectivement appartenu
à l'étranger et ayant été en sa possession et
à son usage pendant au moins six mois avant son retour au Canada."
Alors, ça peut être quoi, là? Ça peut être
toutes sortes d'affaires, finalement. Il n'y a pas de limite à
ça.
M. Filion: On dit que ça ne comprend pas les produits
susceptibles d'être vendus, ni les médailles, les trophées
ou...
M. Savoie: Ah ouil C'est ça. M. Filion: ...prix de
sociétés.
M. Savoie: C'est toutes des affaires "coa-cher" qui sont,
finalement, nécessaires dans ce genre de projet de loi là pour
s'assurer que le bon sens règne. On ne peut pas en donner un listing
parce qu'on n'en sortirait pas. Ça va être sujet à des
modifications de façon constante, et de Québec et d'Ottawa.
Alors, tu vois...
M. Filion: Oui, oui, je comprends.
M. Savoie: ...on marque: des vêtements et livres provenant
de donations faites à titre de charité; des photographies, au
nombre de trois ou plus, envoyées par des amis et non
destinées
à la vente; cadeaux occasionnels expédiés de
l'étranger par des personnes à des amis au Canada ou
importés par des non-résidents du Canada personnellement à
titre de présents à des amis et n'étant pas des objets de
réclame, du tabac ni des boissons alcooliques, quand leur valeur ne
dépasse pas 40 $ dans un cas quelconque, conformément au
règlement qu'a pu prendre le ministre - alors, c'est comme ça;
échantillons commerciaux, autres que les marchandises du numéro
tarifaire 98.19, importés temporairement aux fins d'exposition ou de
démonstration. Il n'y a rien de vraiment...
Le Président (M. Gobé): ...de marchandises.
M. Savoie: C'est des affaires qui sont tout simplement du gros
bon sens.
M. Filion: On parle des cigarettes.
M. Savoie: Oui. On parie de la déduction de 300 $ "et
contenues dans les bagages accompagnant la personne revenant de
l'étranger après une absence du Canada d'au moins 48 heures".
M. Filion: Si, moi, je me fais venir des cigarettes des
États-Unis...
M. Savoie: Oui, monsieur.
M. Filion: ...pour moins de 300 $, est-ce que je paie...
M. Savoie: Tu n'as pas le droit...
Le Président (M. Gobé): Sans les 48 heures.
M. Savoie: ...c'est d'autres normes.
M. Filion: II faut que je sois absent 48 heures.
Le Président (M. Gobé): Oui. Sinon, tu paies.
M. Savoie: Pas pour 300 $ de cigarettes.
M. Filion: Alors, celui qui est absent 48 heures, qui va passer
aux douanes avec ses cigarettes, allez-vous le collecter?
M. Savoie: Bien non.
Le Président (M. Gobé): Non. Lui, il est "duty
free".
M. Savoie: C'est 82, ça.
Le Président (M. Gobé): Exemption fiscale.
M. Savoie: 82.
Le Président (M. Gobé): C'est quoi? Tu prends,
l'avion, là?
M. Filion: J'essaie de comprendre.
Le Président (M. Gobé): Quand tu vas aux
États-Unis...
M. Filion: Non, non, moi, je parle des cigarettes.
M. Savoie: Oui. Le Président (M. Gobé): Oui.
M. Filion: On parle des cigarettes. M. Savoie: C'est
ça.
M. Filion: Prenons quelque chose que tout le monde comprend.
M. Savoie: Bien là, vous voyez...
M. Filion: li faut que je sois absent 48 heures.
M. Savoie: ...qu'il y a des biens visés à l'article
82. On dit que le premier alinéa ne s'applique pas à
l'égard, selon le cas, des biens visés à l'article 82.
M. Filion: Bon! Est-ce que les cigarettes sont visées
à l'article 82?
M. Savoie: Est-ce qu'elles sont dans l'article 82?
M. Filion: Je ne le sais pas; je vous pose la question, M. le
ministre.
M. Savoie: Non, ce n'est pas dans 82. M. Filion: Elles
sont où? M. Savoie: Je ne le sais pas.
M. Filion: Bien, pourquoi vous m'avez parlé de
cigarettes?
M. Savoie: C'est toi qui parles de cigarettes.
Le Président (M. Gobé): Non, non, c'est vous, M. le
ministre, qui avez employé en premier l'exemption.
M. Savoie: Non, non, non.
M. Filion: Écoutez, M. le ministre, vous m'avez
parié de cigarettes et de 48 heures.
M. Savoie: II y avait un cadeau d'usage, je
pense, c'est tout.
Le Président (M. Gobé): Non, mais les
cigarettes...
M. Filion: M. le Président...
Le Président (M. Gobé): ...c'est douanes et
accise.
M. Filion: ...on a atteint le summum d'une rédaction de
loi. Je vous le dis, ça dépasse l'entendement humain.
M. Savoie: Bien, voyons donc!
M. Filion: Bien, voyons donc! On ne se comprend même pas et
on en discute!
M. Savoie: Bien voyons donc, toi!
M. Filion: Bien voyons, M. le ministre! Je vous pose une question
et vous ne savez pas si c'est...
M. Savoie: Je t'ai montré des articles de loi dans la Loi
sur les impôts, puis c'est exactement la même chose.
M. Filion: Ah oui! Montrez-moi donc. Vous allez voir que des
numéros tarifaires, vous n'en trouverez pas dans la Loi sur les
impôts. Je vous le dis tout de suite.
Le Président (M. Gobé): Écoutez, M. le
ministre...
M. Filion: Cherchez-les pas, il n'y en a pas.
M. Savoie: Bien non, mais c'est la même chose. On fait
référence, on donne 10 articles.
Le Président (M. Gobé): ...au deuxième
paragraphe de l'article 18... Je pense qu'on s'éloigne un peu du sujet.
Mais, pour en revenir à votre explication sur les cigarettes, le tabac,
pour un particulier, ça dépend des lois sur l'absence hors du
territoire. Après 48 heures, vous pouvez ramener un certain nombre de
choses en franchise...
M. Filion: Moi, c'est parce que... Écoutez,
là...
Le Président (M. Gobé): ...mais, comme importateur,
vous, résidant au Québec ou au
Canada, vous ne pouvez pas faire venir des cigarettes et ne pas
être taxé.
M. Filion: Quand je lis l'article 18, ici, on dit: Toute personne
qui apporte au Québec un bien corporel..." (17 h 15)
M. Savoie: Et ça exclut. M. Filion: Hein?
M. Savoie: Ça exclut. On dit: "Le premier alinéa ne
s'applique pas à l'égard, selon le cas: 2° des biens
visés à l'article 82." Dans l'article 82, moi, j'avais lu comme
exemple, gratuitement, comme ça: des cadeaux occasionnels
expédiés de l'étranger par des personnes à des amis
et n'étant pas des objets de réclame, du tabac ni des boissons
alcooliques. Ça ne peut pas être du tabac. C'est ça que
j'avais lu. C'est tout. C'est rien que le gros bon sens. Il n'y a pas de
problème avec ça.
M. Filion: Le gros bon sens. Écoutez, M. le
ministre...
M. Savoie: Bien oui, des articles... Écoute bien
ça...
M. Filion: ...le gros bon sens, c'est qu'on n'est même pas
capable d'étudier la loi convenablement. C'est ça, le gros bon
sens.
M. Savoie: Bien oui, voyons donc! Le Président (M.
Gobé): M. le...
M. Savoie: Je te l'ai montré. Tu le vois, ce que c'est:
des articles importés par ou pour des musées, des
bibliothèques publiques, des universités, des collèges ou
écoles et qui doivent être exposés dans ces institutions
conformément au règlement que peut prendre le ministre; des
marchandises importées pour au plus six mois aux fins d'exhibition lors
d'un congrès, d'une exposition publique; des articles retournés
au Canada après avoir été exportés pour être
réparés aux termes d'une garantie, conformément au
règlement; échantillons commerciaux, des choses comme ça.
C'est rien que des...
M. Filion: La question que je vous pose, M. le ministre, est
très simple...
M. Savoie: Oui.
M. Filion: ...et je veux que vous répondiez si,
effectivement...
M. Savoie: Oui.
M. Filion: ...du fait qu'on exclue ces biens-là...
M. Savoie: Oui.
M. Filion: ...on ne crée pas de fausse compétition
sur notre propre territoire...
M. Savoie: La réponse est non.
M. Filion: ...en fonction de biens que je pourrais
acquérir ici.
M. Savoie: La réponse est non. T'as vu la liste,
là.
M. Filion: Écoutez, j'ai la liste. De toute façon,
je ne la lirai pas cet après-midi parce que, là, je pense qu'il
va falloir passer à autre chose.
M. Savoie: Oui.
M. Filion: Je vais la regarder.
M. Savoie: D'accord.
M. Filion: Je veux avoir votre réponse. Et c'est une
question de principe.
M. Savoie: D'accord.
Le Président (M. Gobé): C'est pertinent
comme...
M. Filion: C'est très pertinent, M. le
Président.
Le Président (M. Gobé): II peut arriver, des fois,
qu'il y ait une échappatoire avec une marchandise, pour une raison x, y,
z...
M. Filion: Et vous me permettrez de...
Le Président (M. Gobé): ...mais le cas est
démontré que ce n'est pas le cas. Ça aurait pu.
M. Filion: Écoutez, M. le ministre, vous me permettrez de
prendre votre réponse avec un grain de sel parce qu'à peu
près personne ne savait ce qui se passait là.
Le Président (M. Gobé): M. le député,
je pense que nous allons prendre les efforts du ministre qui a voulu nous
clarifier la situation.
M. Savoie: Tu savais ce que c'était.
Le Président (M. Gobé): M. le ministre, le
vouvoiement étant de rigueur selon le protocole en vigueur...
M. Savoie: Qu'est-ce que tu veux, toi? Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gobé): ...dans cette commission,
je vous demanderai de bien vouloir vous y soumettre.
M. Savoie: Ça marche.
Le Président (M. Gobé): Même si votre
amitié pour le député de Montmorency vous
amène à parler avec lui de manière plus amicale...
M. Filion: C'est important, M. le ministre, le protocole.
Le Président (M. Gobé): ...on doit garder,
malheureusement, le protocole. Alors, voilà, je pense que le paragraphe
2° est maintenant adopté. Vous êtes d'accord, M. le
député?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Gobé): Oh! Pardon. Sur
division.
M. Filion: J'espère.
Le Président (M. Gobé): Vous m'en voyez
désolé. Je n'en avais pas pris note. Ce qui fait que l'article 18
dans son ensemble est adopté sur division. Nous allons maintenant
appeler l'article 19, et je vais vous en faire lecture: Tout acquéreur
d'une fourniture taxable d'un bien meuble incorporel ou d'un service
effectuée hors du Québec doit payer au ministre une taxe à
l'égard de la fourniture égale à 8 % de la valeur de la
contrepartie de la fourniture, s'il réside au Québec et s'il est
raisonnable de considérer qu'il a reçu le bien ou le service pour
utilisation au Québec autrement qu'exclusivement dans le cadre d'une
activité commerciale. "Le premier alinéa ne s'applique pas
à l'égard: "1° d'une fourniture à l'égard de
laquelle la taxe prévue à l'article 17 est payable; "2° d'une
fourniture détaxée; "3° d'une fourniture prescrite. "La taxe
prévue au présent article à l'égard d'une
fourniture taxable effectuée hors du Québec est payable par
l'acquéreur au premier en date du jour où la contrepartie de la
fourniture est payée et du jour où cette contrepartie devient
due."
Alors, j'en ai fait lecture entièrement, mais on peut le prendre
paragraphe par paragraphe, ça va être plus facile, si vous le
désirez. Sinon, on peut l'adopter dans son ensemble.
M. Savoie: Dans son ensemble, je pense bien.
M. Filion: Non, non, M. le Président, paragraphe par
paragraphe.
Le Président (M. Gobé): Alors, si c'est là
votre souhait, M. le député...
M. Filion: S'il vous plaît, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): ...nous allons nous y
rendre parce que c'est votre droit le plus strict.
M. Filion: Alors, bien, écoutez, d'abord, quand on lit le
préambule de 19, moi, je trouve, pour fins de transparence... Est-ce
qu'il ne serait pas plus juste de dire 8,56 %?
M. Savoie: Ah! Ha, ha, ha! Dis-moi pas! Dis-moi pas que tu vas
commencer ça, toi!
M. Filion: Écoutez. Pour fins de transparence, j'ai bien
dit.
M. Savoie: Ce n'est pas 8,56 %, la taxe, attendez; c'est 8 %.
M. Filion: Mais, M. le ministre, pour fins de transparence, on
aurait pu parler de 8,56 % et prendre la même valeur taxable que la
TPS.
M. Savoie: On n'est pas à 8,56 %. M. Filion: Pour
fins d'assiette taxable.
M. Savoie: Elle n'est pas à 8,56 %, elle est à 8 %.
À 8,56 %, ce serait encore plus élevé parce qu'on le
prend...
M. Filion: Si vous vous étiez vraiment harmonisés
sur l'assiette, avec le fédéral, comme vous voulez le faire dans
un élan de pureté... Hein? On se comprend bien, M. le
ministre?
M. Savoie: Non, on ne se comprend pas.
M. Filion: Bien oui, on se comprend bien. Moi, je m'harmonise
à une assiette du fédéral. Alors, si je m'étais
véritablement harmonisé à une assiette du
fédéral, dans un élan de pureté, comme vous voulez
le faire, puis je pense que...
M. Savoie: M. le député...
M. Filion: ...ça a sa place, sauf que, si vraiment vous
aviez fait ça...
M. Savoie: M. le député de Montmorency...
M. Filion: ...vous auriez eu un taux de 8,56 %.
M. Savoie: ...je m'attendais à un discours un petit peu
plus élevé de votre part.
M. Filion: Non, mais, écoutez...
Le Président (M. Gobé): M. le ministre, s'il vous
plaît, vous pouvez peut-être vous adresser à la
présidence et ne pas qualifier le discours du député. Nous
sommes à l'étude d'un article du projet de loi.
M. Savoie: Tout ce que je disais, c'est que je m'attendais
à un discours un petit peu plus élevé. Je ne m'attendais
pas à ce qu'il arrive avec ça...
Le Président (M. Gobé): On ne commencera pas
à se garrocher, là, s'il vous plaît.
M. Savoie: ...lui qui est censé connaître ça
II est censé savoir que, depuis toujours, la taxe du Québec sur
tous les biens...
M. Filion: Je ne garroche pas. Je vous parle de transparence, M.
le ministre.
M. Savoie: Bien, c'est transparent. 8 %, c'est transparent.
M. Filion: Mais, en réalité, dans la
mécanique que l'on recherche, d'harmonisation d'assiette...
M. Savoie: Oui.
M. Filion: Vous savez ce que je veux dire par une "assiette
fiscale"?
M. Savoie: Oui, oui, ça va.
M. Filion: Alors, si vraiment j'avais une assiette fiscale
identique à celle du fédéral, pour aller chercher
l'impôt que vous allez chercher actuellement, je devrais avoir 8,56
%.
M. Savoie: Si l'harmonisation devait être parfaite,
ça devrait être à 7 % et non pas à 8 %. Elle est
à 8 %.
M. Filion: Ça, j'en conviens. Oui, oui, j'en conviens
très bien.
M. Savoie: On est à 8 % parce qu'on est une
société distincte.
M. Filion: II y a une première dérogation à
ce niveau-là, ça, j'en conviens.
M. Savoie: Alors, c'est à 8 %, ce n'est pas à 8,56
%.
Le Président (M. Gobé): Bon! Alors, est-ce que cela
satisfait votre question pour le premier paragraphe, M. le
député?
M. Filion: Je vais simplement vérifier quelque chose. Deux
secondes, M. le Président.
Ici, qu'est-ce qu'on cherche à viser, comme taxation de biens,
par rapport aux articles précédents?
M. Savoie: Des biens incorporels... M. Filion:
Incorporels?
M. Savoie: ...ou des services, hein? Les deux. Dans le 18, on
avait les biens meubles
corporels et, ici, on est rendu dans les biens meubles incorporels et
les services; les intangibles.
M. Filion: Incluant les désignés, les
non-désignés? Oui?
M. Savoie: On parle d'un bien meuble incorporel ou d'un
service.
M. Filion: O.K., je comprends très bien. Pour ce qui est
du préambule, ça va, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Oui? Très bien.
Donc, maintenant, le paragraphe suivant, c'est: "Le premier alinéa ne
s'applique pas à l'égard: "1° d'une fourniture à
l'égard de laquelle la taxe prévue à l'article 17 est
payable."
M. le député de Montmorency, avez-vous des commentaires
sur ce paragraphe?
M. Filion: Mais on ne peut pas appliquer la double taxation.
Comment pouvez-vous faire la double taxation à 17 si on parle de biens
incorporels à un et incorporels à l'autre? Est-ce qu'on peut
avoir un bien qui soit les deux?
M. Savoie: C'est la même chose que ce qu'on a vu à
18.
M. Filion: Non, mais, là, on parle ici des biens.
M. Savoie: Allez à 18, vous avez la même
exception.
M. Filion: M. le ministre, vous m'avez dit... D'abord, à
17, on parle de corporel et incorporel, on parle de fournitures taxables, on
parle de tout.
M. Savoie: De tout.
M. Filion: Bon. Et vous m'avez dit qu'ici on visait les biens
incorporels et les services. Alors, pourquoi je fais une distinction si je le
ramasse à 17?
M. Brochu: O.K. Justement, si on le ramasse à 17, on ne
veut pas le ramasser à nouveau à 19; c'est pour ça qu'on
marque: "Le premier alinéa ne s'applique pas..."
M. Filion: Non, mais, si vous ne l'aviez pas mis, à 19, on
ne l'aurait pas ramassé là.
M. Savoie: Non, non, mais ça, c'est pour hors du
Québec.
M. Filion: Si on le ramasse à 17, pourquoi on le remet
à 19?
M. Savoie: À 17, on ne parle pas d'en dehors du
Québec, on dit tout simplement: "...effectuée au Québec
doit payer au ministre du Revenu [...] 8 %..." À 18, on parlait des
biens corporels hors Québec et on avait quatre exceptions dont une
disait: "...d'un bien corporel, si la taxe prévue à l'article 17
est payable à l'égard de la fourniture du bien." Là, on
parle de 19; c'est "incorporel ou d'un service", avec la même exception
que pour 17.
M. Filion: Hors Québec. M. Savoie: Hors
Québec.
M. Filion: II faut que ce soit vendu hors Québec, des
biens incorporels ou services.
M. Savoie: C'est ça. On ne veut pas taxer deux fois le
même bien.
M. Filion: Moi, je vais taxer les biens qui vont être
utilisés hors Québec?
M. Savoie: Non. On va taxer un bien, un service effectué
hors du Québec...
M. Filion: Bien, je le taxe.
M. Savoie: ...si on réside au Québec et s'il est
raisonnable de considérer qu'on a reçu le bien ou le service pour
utilisation au Québec. Exemple: les services d'un architecte qui demeure
au Vermont, pour la construction d'un gymnase dans mon comté au
Québec.
M. Filion: O.K.
Le Président (M.Gobé): O.K.? Alors, le premier
paragraphe est adopté. Deuxième paragraphe: "d'une fourniture
détaxée." Là, ça semble assez clair.
M. Filion: "Détaxée", M. le Président,
oui.
Le Président (M. Gobé): D'accord. Alors, le
troisième paragraphe: "d'une fourniture prescrite."
M. Filion: C'est quoi, une fourniture prescrite?
Le Président (M. Gobé): On avait la
définition un peu plus loin.
M. Savoie: Définie par règlement.
M. Brochu: C'est un peu la même explication que l'on vous a
fournie lorsqu'on a rencontré cette expression-là, de
"prescrite", là.
Le Président (M. Gobé): "Service prescrit." M.
Brochu: "Service prescrit."
Le Président (M. Gobé): Ça ici,
là.
M. Brochu: Ils seront éventuellement
déterminés par règlement.
Le Président (M. Gobé): Page 21.
M. Filion: Et qui seront quoi? Quelle sorte de fournitures? Parce
qu'il faudrait que je sache quel type de fournitures ça va être
pour le traitement des RTI et non des CTI.
M. Brochu: Présentement, on me dit que c'est à
venir. On avait ça au fédéral, je crois?
M. Filion: Vous l'avez écrit et vous ne savez pas ce que
c'est.
M. Brochu: Souvent, c'est mis, ça, parce que, si, dans la
pratique, on s'apercevait qu'il y a d'autres biens, d'autres motifs pour
lesquels on ne devrait pas utiliser 19, à ce moment-là, avec une
disposition comme telle, on pourrait passer un règlement, ce qui est
plus rapide que de revenir avec une modification de la loi.
M. Filion: Mais c'a du bon de revenir pour une modification de la
loi.
M. Brochu: On n'en doute pas.
M. Filion: En tout cas, écoutez, c'est parce que,
là, vous me parlez d'un autre type de fournitures qu'on appelle des
fournitures prescrites. C'est la première fois que je vois les mots
"fourniture prescrite". N'oubliez pas que "fourniture prescrite", c'est la
première fois qu'on rencontre ça; on a vu, par exemple, des
effets qui seront prescrits, dans les définitions, mais...
Le Président (M. Gobé): Oui.
M. Filion: ...dans la catégorie de fournitures - parce
qu'on taxe selon des catégories de fournitures - c'est la
première fois qu'on rencontre la fourniture prescrite. Jusqu'à
maintenant, j'avais des fournitures pas taxables, des fournitures non taxables,
des fournitures détaxées, des fournitures
exonérées. Là, vous voulez en ajouter une autre, une
"fourniture prescrite". C'est bon! C'est parce que, dans la mécanique
d'application, comment elle va jouer dans la loi, celle-là? Est-ce qu'il
y a de quoi de pensé dans ce sens-là ou bien si c'est vraiment
"at large" et on verra quand ça va se produire, parce qu'on ne sait pas
ce qu'est la bebite encore? C'est la question que je pose.
M. Brochu: Je ne peux pas rajouter à ce que je vous ai
dit.
M. Filion: Qu'est-ce que vous en pensez, vous, M. le
Président?
Le Président (M. Gobé): C'est une question. (17 h
30)
M. Filion: C'est de la mécanique. C'est qu'on peut mettre
une fourniture, là. Est-ce qu'on ne pourrait pas mettre le livre
là. à la limite? Non?
M. Brochu: Sûrement pas là, parce que ce sont des
fournitures qui...
M. Filion: Des fournitures qui viennent de l'extérieur du
Québec.
M. Brochu: Oui, et on parle de meubles incorporels et de
services. À tout le moins, il faudrait que ce soit des fournitures de la
même nature que celles décrites dans le préambule.
M. Savoie: Adopté, M. le Président?
M. Filion: Deux secondes, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Non, il reste un petit
paragraphe ensuite, M. le ministre.
M. Filion: Donc, on aura des fournitures prescrites mais on ne
sait pas le traitement qu'elles auront sur le plan fiscal.
M. Brochu: En fait, je pense que, si on utilise le pouvoir
réglementaire que l'on retrouve à 3, ça va être pour
détaxer.
M. Filion: C'est parce que, dans l'application de la
rédaction de la loi, si vous prescrivez quelque chose par
règlement, vous ne pouvez quand même pas la rendre
détaxée par règlement ni la rendre... Comment vous allez
faire ça? Comment vous allez faire pour la rendre détaxée
par règlement? Il faut que vous reveniez dans la loi. J'essaie de voir
la mécanique pratique. Est-ce qu'on va pouvoir prescrire un bien, une
fourniture prescrite dans un règlement et, dans ce
règlement-là, la rendre détaxée ou bien s'il faut
revenir modifier la loi pour... Je ne sais pas, je vous pose des questions,
là.
M. Brochu: Je pense que, dès qu'on aura le pouvoir
habilitant, on va pouvoir procéder à une
énumération de fournitures qui n'est pas déjà
comprise à l'article 19, pour lui donner le traitement du
préambule de 19.
M. Filion: À ce moment-là, ça inclut des
fournitures exonérées. En principe, cette
définition-là, ça va inclure des fournitures
exonérées et des fournitures détaxées. On est dans
une exclusion où on va laisser, à toutes fins pratiques, des
fournitures détaxées et des fournitures exonérées
dans l'application possible du préambule de 19. Alors, si je laisse ce
type de catégorie là, ça "veut-u" dire que mes fournitures
prescrites... J'avoue qu'il y a un problème au
niveau de la qualification. Je ne sais pas comment vous allez voir
ça mais, moi, je ne vois pas le... C'est loin d'être clair dans
mon esprit. Vous, M. le ministre?
M. Savoie: Voulez-vous qu'on reprenne la lecture ensemble?
M. Filion: Non, non, non. Ce n'est pas nécessaire. C'est
parce que je voyais là une possibilité d'une nouvelle fourniture
puis je cherchais le traitement qu'on lui donnerait.
M. Savoie: Oui.
M. Filion: Et là on va citer une nouvelle fourniture par
règlement; et, en la citant par règlement, elle va se qualifier
où, dans ma loi?
Est-ce que je peux qualifier ma fourniture par règlement au
niveau d'une fourniture taxable et taxée si elle n'est pas
définie dans la loi? C'est ça, ma question.
Mme Simard: C'est qu'elle n'aura pas de classification comme
telle; la fourniture va sortir du champ d'application de l'article 19, elle ne
sera pas taxable. Elle ne sera pas assujettie, plutôt. On n'aura pas
besoin de la classifier d'exonérée, de taxable ou de
détaxée, elle ne sera pas assujettie en vertu de 19.
M. Filion: Oui, je comprends. Mais, même si elle
n'était pas assujettie en vertu de 19, une fourniture qui arrive chez
moi, si elle était non assujettie, par exemple, parce que c'est une
fourniture non taxable, elle donnerait droit à des crédits
d'impôt sur intrants. Supposons que, moi, ici, j'ai une fourniture
détaxée qui n'est pas sujette à 19... O.K.? Vous me
suivez?
Mme Simard: Oui.
M. Filion: J'ai une fourniture détaxée qui n'est
pas sujette à 19, mais, elle, cette fourniture détaxée
là, peut me donner des droits au niveau des remboursements sur intrants.
Mais, elle, qui ne sera pas taxable à 19, est-ce qu'elle le pourrait? Et
c'est une fourniture qui pourrait se qualifier - je ne sais pas si ça se
peut -comme étant une fourniture non taxable qui donne également
droit à des remboursements sur intrants.
Mme Simard: Bien, si elle n'est pas assujettie à 19, il
n'y aura pas de taxe de payée à l'égard de cette
fourniture-là. Je veux dire, il n'y a pas lieu de donner un RTI.
M. Filion: Oui, mais c'est mes intrants qui me chicotent.
Mme Simard: Mais une fourniture taxable, comme on l'a dit, c'est
une fourniture effectuée dans le cadre d'une activité commerciale
et les RTI, eux autres, ils sont accordés dans la mesure où on
paie une taxe à l'égard d'une fourniture qui est utilisée
dans le cadre de ces activités commerciales. Mais si on n'a pas de taxe
de payée sur une fourniture, on n'aura pas droit à des...
L'application du RTI ne peut être...
M. Filion: Même si je ne paie pas de taxe, je peux avoir
des RTI?
Mme Simard: Oui, à l'égard des autres. Je veux dire
à l'égard des autres biens qui servent à effectuer cette
fourniture-là.
M. Filion: Mais une fourniture prescrite "va-tu" me donner le
droit à ça aussi?
Mme Simard: Oui, parce que la fourniture prescrite...
M. Filion: C'est ça que je pose comme question.
Mme Simard: Tout d'abord, il faut qu'elle se qualifie comme
fourniture taxable. Vous êtes d'accord avec ça? Parce qu'à
19 on dit qu'il faut que ce soit une fourniture taxable pour appliquer 19.
O.K.?
M. Filion: Oui. Et, là, on exclut
détaxée.
Mme Simard: Donc, il n'y a pas de taxe à payer.
M. Filion: C'est parce que, quand on lit... Mme Simard:
Ça ne donne rien d'avoir...
M. Filion: ...la définition de "fourniture taxable", on
exclut toujours deux choses.
Mme Simard: Oui.
M. Filion: On exclut les fournitures... De toute façon,
même sans lire 19, on exclut les fournitures exonérées et
les fournitures détaxées. On les exclut déjà. Et,
là, vous venez ici en me disant: Bien, on va les exclure à
nouveau, les détaxées, dans l'application. Mais c'est
déjà exclu, de toute façon, à mon avis. Est-ce que
je me trompe?
M. Brochu: C'est déjà exclu au niveau de... Mme
Simard: De 17.
M. Brochu: ...17 qui est... Ici, on est dans une situation,
toujours, d'apport au Québec.
M. Filion: Dans la définition de l'article 1...
Mme Simard: On ne sort pas de la fourni-
ture détaxée ou de la fourniture taxable.
M. Filion: C'est qu'à la définition de la
fourniture taxable, là...
Mme Simard: C'est une fourniture "effectuée dans le cadre
d'une activité commerciale".
M. Filion: ...on dit: « "fourniture taxable" [...] ne
comprend pas une fourniture exonérée ni une fourniture non
taxable.»
Mme Simard: O.K.
M. Filion: Donc, en principe, les exonérées et les
non-taxables, ce n'est pas les taxables. Alors, là, vous venez enlever
les détaxées.
Mme Simard: Parce qu'une détaxée est taxable au
départ.
M. Filion: Oui.
Mme Simard: D'accord?
M. Filion: Je comprends.
Mme Simard: Alors, si on n'enlève pas les
détaxées, on va les taxer à 8 %, en vertu de 19.
M. Filion: O.K. Et la prescrite, elle?
Mme Simard: La prescrite, c'est dans le cas où elle
serait, par ailleurs, taxée par 19 et où on ne veut plus
l'assujettir.
M. Filion: Mais ça serait une fourniture qui n'est pas
déjà définie dans la loi. Ça serait autre
chose.
Mme Simard: Elle se qualifierait. Il faut, premièrement,
qu'elle se qualifie, en vertu de 19, fourniture taxable. Après
ça, à partir du moment où on la prescrit, elle va sortir
du champ d'application de l'article 19.
M. Filion: Pourquoi prévoir ces biens prescrits là
au niveau des fournitures extérieures et ne pas les prévoir au
niveau des fournitures chez nous? C'est une question de principe de
mécanique que j'essaie de comprendre.
Mme Simard: C'est une question de... Je ne peux pas
répondre à ça. Le législateur a
décidé d'avoir la possibilité de créer une
catégorie de fourniture prescrite.
M. Filion: Le législateur, je pense que c'est tout le
monde.
Mme Simard: Oui. C'est dans le cadre de l'harmonisation, de toute
façon, à la Loi sur la taxe d'accise.
M. Filion: Je sais. Celle-là, c'est la plus facile. Je
vous comprends, là, mais je cherche toujours à comprendre
pourquoi j'ai une nouvelle... Je vous avoue, moi, j'essaie
d'énumërer toutes les fournitures de biens qu'on a depuis le
début, et ça en est affolant. Mais, là, je viens d'en
découvrir une nouvelle et je la découvre quand on est à un
niveau de services hors Québec. Et, là, vous l'insérez,
celle-là. Je me dis: Pourquoi vous l'avez prévue pour les
fournitures hors Québec et on ne la prévoit pas pour les
fournitures au Québec? Il doit y avoir une raison?
Mme Simard: Dans la Loi sur la taxe d'accise, ils ont
créé cette catégorie-là, comme je vous le disais.
Ils n'ont pas créé une catégorie équivalente dans
le cas des fournitures effectuées au Québec. C'est pour ça
que, finalement, on n'en a pas, là, de catégorie de fournitures
correspondante dans le cas des fournitures effectuées au Québec.
Je veux dire la catégorie de fournitures...
M. Filion: Vous n'avez jamais demandé à Ottawa
pourquoi ils avaient mis ça?
Mme Simard: Oui. M. Filion: Ah oui?
Mme Simard: Oui. J'ai parlé à des personnes de
Finances Canada et ils nous ont dit que c'était une catégorie "au
cas où", dans le cas où, finalement, l'article 19 taxerait une
fourniture qui, selon eux, ne devrait pas être taxée. C'est un
genre de droit de regard, finalement, sur l'interprétation que Revenu
Canada va faire de cet article 19, je veux dire, si jamais Revenu Canada
décidait de taxer une fourniture, un service effectué à
l'extérieur du Québec alors que le ministère des Finances
du Canada juge qu'il n'est pas approprié de taxer cette
fourniture-là.
M. Filion: Eux, probablement que c'est hors du Canada, leur
définition?
M. Brochu: Remarquez qu'une fois que... Si jamais le
fédéral exerçait ce pouvoir-là, ce n'est pas dit
qu'on l'exercerait par automatisme. On aurait l'outil, mais il y aurait quand
même une appréciation du bien. Comme vous le dites si bien, pour
le Canada, ça vient de l'extérieur tandis que, pour nous...
M. Filion: C'est ça, c'est que...
M. Brochu: Mais on a voulu se donner quand même l'outil
pour évaluer. Tout à coup que ce serait une bonne idée et
que ça ferait l'affaire, bien, avec ça on pourrait réagir
immédiatement. Puis si ce n'est pas une bonne idée, mon
Dieu, on n'est pas obligé d'utiliser ce pouvoir.
M. Filion: Alors, c'est la fourniture "au cas où"? On peut
l'appeler comme ça, celle-là?
M. Brochu: C'est à peu près... M. Filion: Au cas
où. C'est bon.
Le Président (M. Gobé): Alors, maintenant, je vais
vous lire le dernier paragraphe, M. le député? "La taxe
prévue au présent article à l'égard d'une
fourniture taxable effectuée hors du Québec est payable par
l'acquéreur au premier en date du jour où la contrepartie de la
fourniture est payée et du jour où cette contrepartie devient
due." Est-ce assez clair?
M. Filion: Oui, c'est beau, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Donc, l'article 19 est
adopté dans son ensemble. Nous allons maintenant passer à
l'article 20: "La fourniture d'un bien à un acquéreur qui le
reçoit uniquement afin d'en effectuer la fourniture par donation ne
constitue pas une fourniture non taxable."
Est-ce que vous voulez que je recommence?
Fourniture Règles relatives à une
fourniture
M. Filion: Non, ça va aller, je vais le regarder un peu.
M. le ministre, pouvez-vous m'expliquer le but de l'article, s'il vous
plaît?
M. Savoie: La disposition apporte une exception à la
définition de l'expression "fourniture non taxable" en prévoyant
que la fourniture d'un bien à un acquéreur qui le reçoit
afin d'en effectuer la fourniture par donation ne constitue pas une fourniture
non taxable.
M. Filion: Ça a quoi comme conséquence,
ça?
M. Savoie: Ça a comme conséquence de soulever une
particularité québécoise dans le but de mieux
éclaircir et de rendre plus transparent notre texte.
M. Filion: Écoutez, j'avance dans le texte, mais, comme je
l'ai expliqué, pour nous dire que des biens n'étaient pas
taxables, on a fait trois catégories; on a fait des non-taxables, on a
fait des exonérés et on a fait des détaxés.
Là, on a défini la fourniture non taxable, elle est
déjà définie dans la loi.
M. Savoie: C'est ça.
M. Filion: Là, on nous dit: "La fourniture d'un bien
à un acquéreur qui le reçoit uniquement afin d'en
effectuer la fourniture par donation..."
M. Savoie: "Uniquement afin d'en effectuer la fourniture",
ça veut dire que...
M. Filion: Par donation, par don? (17 h 45)
M. Savoie: C'est ça. Ça veut dire que ce n'est pas
pour revente, ce n'est pas dans le cadre d'une activité commerciale,
ça ne constitue pas une fourniture non taxable.
M. Filion: O.K. Autrement dit, vous êtes en train de me
dire qu'une activité commerciale... Quand on y va par don, on n'est pas
en affaires. C'est ça que vous dites, là? C'est une extension de
la définition d'activité commerciale. C'est ça qu'on
recherche?
M. Savoie: Bien, ce n'est pas une extension de l'activité
non commerciale. Je pense que ce qu'on cherche à faire, c'est à
définir "fourniture" davantage, là. On est dans la section II,
"Fourniture et activité commerciale"; 1, "fourniture"; I, "Règles
relatives à une fourniture". Alors, le fait d'en effectuer la fourniture
par donation ne constitue pas une fourniture non taxable.
M. Filion: Mais une fourniture non taxable, là, en
principe, c'est quelque chose que j'achète dans le but de le
revendre.
M. Savoie: C'est ça.
M. Filion: Alors, ici, on dit: "La fourniture d'un bien à
un acquéreur qui le reçoit uniquement afin d'en effectuer la
fourniture par donation..." Ça veut dire que, moi, je l'ai reçu
dans le cadre d'un inventaire. Parce que, quand j'ai une fourniture non
taxable, c'est dans le cadre d'une activité commerciale. Alors, je suis
en affaires, je reçois un bien ou j'achète un bien...
M. Savoie: Mais ici, c'est par donation, là. M. Filion:
...mais je le donne. M. Savoie: Oui. Bon! C'est ça.
M. Filion: Bon. Alors, là, on dit: Ça ne sera pas
une fourniture non taxable.
M. Savoie: C'est ça.
M. Filion: Alors, c'est une extension de la définition de
"fourniture non taxable". C'est ça, au fond. C'est ça? Est-ce que
je comprends bien? Autrement dit, je continue à définir mon bien
non taxable un article plus loin. C'est ça que je
veux comprendre.
M. Savoie: Oui, bien, ce n'est pas pire, ça.
M. Brochu: Et, si vous le donnez, on estime que vous en
êtes le consommateur et vous payez la taxe. C'est pour éviter que
vous souteniez que vous l'avez acheté pour fins de revente. À ce
moment-là - et comme vous le dites si bien - il n'y aurait pas de taxe
à payer, ce serait non taxable. Parce que vente comprend donation, dans
la définition. Pour bloquer ce raisonnement-là, on dit que, si
vous l'achetez pour le donner, à ce moment-là, ce n'est pas un
bien non taxable. Donc, vous allez payer la taxe dessus.
M. Filion: Je suis d'accord avec vous mais je n'avais pas besoin
de ça pour l'exclure, pour la raison qu'il faut que j'aie une
activité commerciale pour avoir un bien non taxable. Alors, quand j'ai
défini le bien non taxable, si, moi, je fais juste acheter un bien puis
je le donne à quelqu'un, je n'ai même pas besoin de cet
article-là pour savoir que le bien n'entre pas dans une catégorie
non taxable. Je ne suis même pas une activité commerciale.
Mme Simard: Sauf que, quand vous l'achetez, on peut
prétendre que vous l'achetez à des fins de revente, donc que vous
n'avez pas la taxe à payer. C'est pour faire payer la taxe par
l'acquéreur qui a l'intention de donner le bien. Comprenez-vous?
M. Filion: Oui, je comprends. C'est parce que, ici, on dit: "La
fourniture d'un bien à un acquéreur qui le reçoit
uniquement afin d'en effectuer la fourniture par donation ne constitue pas une
fourniture non taxable."
Mme Simard: Donc, elle est taxable, l'acquisition du bien.
M. Filion: Je suis d'accord. C'est parce que je l'exclus. Mais je
veux dire que, si, moi, j'acquiers un bien uniquement dans le but de le donner,
ça ne pourrait pas être une fourniture non taxable, par la
définition qu'on en a faite. Il faut que ce soit une activité
commerciale. Je ne sais pas si vous me suivez?
Mme Simard: Oui, je vous suis, mais à la définition
de la fourniture non taxable, si ma mémoire est bonne, là, c'est
qu'on dit...
M. Filion: Ça exige que j'aie une activité
commerciale.
Mme Simard: La fourniture taxable, oui. M. Filion: Non
taxable.
Mme Simard: À "fourniture non taxable", on nous dit que
c'est l'acquéreur d'une fourniture...
M. Filion: Mais la définition de la fourniture non taxable
exige une activité commerciale.
Mme Simard: On nous dit que la fourniture non taxable, c'est la
fourniture d'un bien meuble à un acquéreur qui le reçoit
uniquement afin de le fournir à nouveau.
M. Filion: Voilà! Donc, dans une activité
commerciale.
Mme Simard: La fourniture à un acquéreur qui le
reçoit. On ne parle pas de fourniture taxable. Une fourniture taxable,
c'est une fourniture effectuée dans le cadre d'une activité
commerciale. Mais la fourniture simple n'a pas à être faite dans
le cadre d'une activité commerciale.
Une voix: C'est intéressant.
M. Filion: Alors, je n'ai pas besoin de la notion "commerciale",
là-dessus. Et ça vient compléter la définition
qu'on avait à l'article i.
Parce qu'à l'article 1 on l'avait définie, la fourniture
non taxable.
Mme Simard: Bien, c'est pour éviter que les personnes
prétendent, dans le cas où elles achètent pour donner,
qu'elles n'ont pas à payer la taxe.
M. Filion: Je comprends, mais si, moi, je l'avais lu, "fourniture
de biens meubles", dans la fourniture non taxable, si j'avais mis un
cinquième alinéa pour dire "exclut une fourniture achetée
dans le but d'être donnée", je l'aurais eu tout à la
même place. C'est un peu comme ma définition dont on parlait, dans
mes articles 15 et 31, là, au niveau... Je ne sais plus quelle
définition. C'était "immeuble", hein, je pense. On
définissait "immeuble" à l'article 1 et on prenait pour acquis
qu'Immeuble", c'était défini dans le Code civil et qu'au fond on
allait dans les articles 15 et 31 pour compléter la définition,
mais on ne le savait pas. Et là, moi, je dis que, pour la fourniture non
taxable, je me réfère à un autre article qui est l'article
20 pour venir compléter la définition de la fourniture non
taxable.
Mme Simard: Elle se retrouve dans une section, justement, qu'on a
intitulée "fourniture", qui apporte des précisions concernant les
fournitures définies à l'article 1.
M. Filion: Je comprends, mais vous admettrez avec moi que cet
article-là vient compléter une définition que,
normalement, on fait à l'article 1.
Mme Simard: Dans le fond, c'est plus une règle qu'une
définition. On nous dit que dans tel cas... On ne définit plus la
fourniture non taxable.
M. Filion: C'est une règle. Mme Simard: Oui.
M. Filion: On ne jouera pas sur les mots, là. Pour moi,
c'est une spécificité d'un bien, ce qui est taxable et non
taxable. Et on me dit qu'un bien non taxable ça n'exclut pas un don.
C'est ça qu'on me dit. Alors, pour moi, un bien non taxable qui n'inclut
pas un don, c'est un bien non taxable. Ce n'est pas une règle.
En tout cas, je fais simplement une critique comme lecteur de la loi. Je
vous avoue, moi, comme lecteur, que j'aurais aimé voir apparaître
directement dans l'article 1 que vous enleviez cette exception-là. On
l'aurait eue à la même place. Parce que, moi, quand je suis
arrivé dessus, j'ai cherché à comprendre pourquoi il
était là. Mais c'est uniquement dans le but d'apporter une
extension à la définition, mon interprétation. Parce qu'on
vient de passer, justement, une série de mots définis, une
série de mots interprétés et là on rajoute, dans
une autre section, une règle qui vient clarifier une
interprétation d'une définition. Je trouve ça assez
compliqué.
Est-ce que c'est repris directement de la TPS?
Mme Simard: Non, ça, c'est une particularité
québécoise.
M. Filion: Ah! C'est vrai, c'est notre particularité,
ça, c'est vrai, le non taxable. M. le Président, moi, je ne peux
pas l'adopter parce que c'est évident que je voudrais le voir
apparaître ailleurs, alors ça va être sur division.
Le Président (M. Gobé): Alors, c'est sur division.
Nous allons donc maintenant aborder l'article 21: "Dans le cas où une
fourniture donnée constitue à la fois une fourniture
exonérée et une fourniture non taxable, la fourniture
donnée est réputée n'être qu'une fourniture
exonérée."
M. Filion: Quelle sorte d'exemple on peut avoir de ça, qui
ait les deux classifications en même temps? Avez-vous des exemples en
tête?
Mme Simard: Oui, j'ai l'exemple d'un immeuble résidentiel,
un immeuble d'habitation usagé.
M. Filion: Une résidence usagée?
Mme Simard: Oui, c'est ça, un immeuble d'habitation non
neuf. La fourniture par vente de ces immeubles d'habitation là fait
partie des fournitures exonérées.
M. Filion: Oui, exact.
Mme Simard: Prenons le cas où, mettons, moi, je
décide de spéculer. Je vois une belle maison sur le coin d'une
rue; ça me tente de l'acheter et je sais qu'il y a quelqu'un qui est
intéressé à l'acheter aussi. Et je l'achète pour la
lui revendre. O.K.? Alors là je pourrais prétendre que j'ai fait
une acquisition d'une fourniture non taxable parce que j'ai acquis l'immeuble
afin de le revendre. À ce moment-là, cette fourniture-là
va se qualifier de fourniture non taxable et de fourniture
exonérée, O.K.? Et si on ne précisait pas que ça
constituait... qu'une fourniture exonérée... C'est que la
personne qui fait cette acquisition-là pourrait prétendre qu'elle
fait aussi une fourniture dans le cadre d'une activité commerciale et
pourrait vouloir réclamer des RTI à l'égard de la taxe
qu'elle aurait payée, peut-être pour améliorer la maison
avant de la revendre - je ne sais pas, moi, de la peinture ou ces
choses-là. On sait que, lorsqu'on effectue des fournitures
exonérées, on n'a pas le droit de réclamer des
remboursements de la taxe sur les intrants. C'est simplement pour éviter
ça. Avez-vous compris?
M. Filion: Ça, ça a été pris dans la
TPS fédérale aussi, je suppose?
Mme Simard: Bien, c'est une particularité
québécoise.
M. Filion: Parce que là, quand on touche au non-taxable,
on est toujours dans de la particularité.
Mme Simard: Oui, c'est une particularité
québécoise, d'autant plus que, dans le document technique du
ministère des Finances, ils nous ont annoncé que, lorsqu'une
fourniture non taxable constituait par ailleurs une fourniture
exonérée, elle devait garder le traitement qu'on accordait aux
fournitures exonérées, c'est-à-dire ne pas pouvoir
recevoir des RTI à l'égard des activités qui consistent
à effectuer des fournitures exonérées.
M. Filion: C'est beau, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Bon. Alors, l'article 21
est maintenant adopté. Nous allons passer à l'article 22, qui est
assez long. Je pourrais peut-être en faire la lecture complètement
et, après, on reviendra.
Présomptions relatives au lieu de la
fourniture
M. Filion: Comme vous voulez, M. le
Président.
Le Président (M. Gobé): Je ne sais pas. M.
Filion: Je vous suis.
Le Président (M. Gobé): Oui? Bon. Alors, on va en
faire la lecture complètement; ça va permettre de voir l'ensemble
de l'article. "Sous réserve des articles 24 et 25, une fourniture est
réputée effectuée au Québec si: "1° dans le cas
de la fourniture d'un bien meuble corporel par vente, celui-ci est
délivré au Québec à l'acquéreur de la
fourniture ou doit l'être; "2° dans le cas de la fourniture d'un bien
meuble corporel autrement que par vente, la possession ou l'utilisation du bien
est accordée au Québec à l'acquéreur de la
fourniture ou y est mise à sa disposition; "3° dans le cas de la
fourniture d'un bien meuble incorporel, selon le cas: "a) le bien peut
être utilisé en tout ou en partie au Québec et
l'acquéreur réside au Québec ou est inscrit en vertu de la
section I du chapitre huitième; "b) le bien se rapporte à un
immeuble situé au Québec, à un bien meuble corporel
habituellement situé au Québec ou à un service qui doit
être exécuté au Québec; "4° dans le cas de la
fourniture d'un immeuble ou d'un service relatif à un immeuble,
l'immeuble est situé au Québec; "5° dans le cas de la
fourniture d'un service de télécommunication, l'appareil ou les
installations permettant l'émission, la transmission ou la
réception du service à l'égard duquel la facture pour la
fourniture est émise ou doit l'être, sont habituellement
situés au Québec; "6° la fourniture constitue la fourniture
d'un service prescrit; "7° dans le cas de la fourniture de tout autre
service: "a) celui-ci est exécuté en tout au Québec ou
dort l'être; "b) celui-ci est exécuté en partie au
Québec ou doit l'être."
Alors voilà, c'est l'ensemble de l'article. Maintenant,
peut-être pourrions-nous passer au premier paragraphe qui se lit: "1°
dans le cas de la fourniture d'un bien meuble corporel par vente, celui-ci est
délivré au Québec à l'acquéreur de la
fourniture ou doit l'être."
M. le ministre, des explications?
M. Savoie: Ça va. Je pense que ça s'explique
relativement bien.
M. Filion: Le premier alinéa, ça va, M. le
Président.
Le Président (M. Gobé): Bon. Alors, le premier. Le
deuxième: "2° dans le cas de la fourniture d'un bien meuble corporel
autrement que par vente, la possession ou l'utilisation du bien est
accordée au Québec à l'acquéreur de la fourniture
ou y est mise à sa disposition." Des commentaires de part et
d'autre?
M. Filion: "Autrement que par vente", M. le Président,
ça pourrait aussi vouloir dire par aliénation"?
M. Savoie: Non. Parce que "vente" comprend
"aliénation".
Le Président (M. Gobé): C'est ça qu'on a vu
hier, hein?
M. Filion: Bien, ce n'est pas sûr, là. On l'a
défini hier à l'article 1. C'est à l'article... Ne bougez
pas, M. le Président, je vais revoir ça.
M. Savoie: II n'y avait pas... Ah non, non, non!
M. Filion: Ah oui! Page 13.
M. Savoie: Ce n'était pas ça, là. Attends
une seconde. Je suis en train de me mêler avec un autre article.
M. Filion: Quand on parle de fourniture...
Le Président (M. Gobé): Donation ou
aliénation.
M. Savoie: "Vente à l'égard d'un bien." Oui, c'est
ça. Ça comprenait deux choses, la propriété et la
possession.
Le Président (M. Gobé): Troc, échange,
licence, louage, donation ou aliénation.
M. Savoie: Et le cadre, ça, c'est une autre affaire. Non,
ce n'est pas ça. Il y avait une autre définition...
M. Filion: II s'agit de s'y arrêter.
M. Savoie: ...dans laquelle on avait... C'est ça. Oui,
c'est beau.
M. Filion: Qu'est-ce qui est beau?
M. Savoie: C'est beau. "Par vente", dans le sens de la
définition donnée.
Le Président (M. Gobé): Y compris
aliénation.
M. Filion: Y compris aliénation?
M. Savoie: Oui.
M. Filion: C'est qu'on dit...
M. Savoie: Non, c'est justement ça. C'est le transfert de
la propriété et de la possession.
M. Brochu: Ça, c'est "vente".
M. Savoie: Ça, c'est "vente". (18 heures)
M. Brochu: C'est ça. Ici, on dit "autrement que par
vente". Pensons à location.
M. Filion: C'est ça. Donc, ici, un bien est
réputé effectué au Québec si, dans le cas d'une
fourniture d'un bien meuble corporel par aliénation, la possession ou
l'utilisation du bien...
Je pourrais dire "par aliénation, la possession ou l'utilisation
du bien". Pourquoi j'exclus "par vente", à ce moment-là?
Mme Simard: Pour aller chercher une location.
M. Brochu: Quel article vous lisez?
M. Filion: Mais je pourrais avoir également "par
aliénation" parce que, "autrement que par vente", c'est
"aliénation" aussi.
M. Savoie: Non, alors, c'est ça, l'affaire. "Autrement que
par vente", ça veut dire que ça exclut "vente" telle que
définie à l'article qu'on a vu dans les définitions,
c'est-à-dire le transfert de droit de propriété, le
transfert de la propriété plutôt et tout transfert de la
repossession du bien.
M. Filion: Je ne peux pas me référer à
ça. Il faut que je me réfère à une autre
définition, M. le ministre, parce que, quand on part à
l'alinéa, on dit: "dans le cas de la fourniture d'un bien meuble".
Alors, on a défini dans la loi la fourniture d'un bien meuble corporel:
et la fourniture d'un bien meuble corporel à un acquéreur qui le
reçoit uniquement afin d'en effectuer la... Non, ce n'est pas ça.
On reparle de fourniture: « "fourniture" signifie la délivrance
d'un bien.» Alors, ici, on vient exclure la délivrance d'un bien
par vente.
M. Brochu: Oui, ça peut être par
aliénation.
M. Filion: Alors, ça pourrait être par
aliénation, par louage, donation, échange, troc...
Le Président (M. Gobé): Troc, échange. C'est
ça.
M. Savoie: C'est ça.
M. Filion: D'accord.
Le Président (M. Gobé): C'est à la page
13.
M. Filion: Mais alors, pourquoi exclure le mot "vente" si je
ramène le terme "aliénation"? C'est ça, ma question.
M. Savoie: Parce que "vente", c'est dans le premier,
là.
Le Président (M. Gobé): Le débat d'hier
soir.
M. Filion: Oui, quand on disait qu'il y a de la redondance,
est-ce que vous comprenez ce que je veux dire?
M. Savoie: Dans 1°, moi, ce que je comprends, c'est que,
"dans le cas de la fourniture d'un bien meuble corporel par vente, celui-ci est
délivré au Québec à l'acquéreur de la
fourniture ou doit l'être". Dans 2°, "dans le cas de la fourniture
d'un bien meuble corporel autrement que par vente, la possession ou
l'utilisation du bien est accordée au Québec".
M. Filion: Oui, je comprends, M. le ministre. C'est quand on
vient exclure "autrement que par vente".
M. Savoie: Oui.
M. Filion: C'est parce que, dans la loi, on définit les
mots "fourniture d'un bien".
M. Savoie: Oui.
M. Filion: Alors, dans la loi, on définit la fourniture
d'un bien comme étant une série d'événements, comme
étant de la vente, du transfert, du troc, un échange, une
licence, un louage, une donation ou une aliénation.
M. Savoie: Oui.
M. Filion: Alors, là, vous m'enlevez le mot "vente". Mais
il n'y a rien qui empêche que tout le reste pourrait s'appliquer,
c'est-à-dire le transfert, le troc, l'échange, la licence, le
louage, la donation ou l'aliénation.
M. Savoie: C'est ça. Et c'est pour ça qu'on
a...
M. Filion: Alors, si je remplace le mot "vente" par
"aliénation", ça me donne quoi? C'est ça que je pose comme
question, si mon interprétation est juste.
M. Savoie: Bien, là, marque "par bail", ça va
être moins compliqué. Au lieu de "autrement que par vente", tu
marqueras "d'un bien meuble corporel par bail, la possession...
M. Filion: Je veux bien vous croire, mais...
M. Savoie: ...ou l'utilisation du bien est
accordée au Québec à l'acquéreur de la
fourniture ou y est mise à sa disposition."
M. Filion: Je comprends ce que vous me dites. Mais, moi, je ne
peux pas mettre "bail". Quand je lis ma définition de
"fourniture"...
M. Savoie: Oui.
M. Filion: ...on me dit une série: "...y compris par
vente, transfert, troc, échange, licence, louage, donation ou
aliénation".
M. Savoie: Oui.
M. Filion: Alors, le seul mot que j'exclus, c'est "vente". Vous
me l'excluez en disant "autrement que par vente". Alors, je peux le remplacer
par "aliénation" et je vous demande, à ce moment-là, si je
le remplace par "aliénation", ce qui m'est permis, pourquoi avoir
enlevé "vente"?
M. Savoie: C'est parce que "fourniture", c'est la
délivrance. Et, là, ce qu'on fait, c'est qu'on est en train
d'établir les règles relatives à la présomption au
lieu de la fourniture de la délivrance.
M. Filion: Elle est réputée effectuée au
Québec.
M. Savoie: Et, dans le cas de "vente", on dit: "dans le cas de la
fourniture d'un bien meuble corporel par vente, celui-ci est
délivré au Québec à l'acquéreur de la
fourniture ou doit l'être"; à ce moment, elle est
réputée effectuée au Québec. Dans le cas d'un bail,
d'une aliénation quelconque, la possession ou l'utilisation du bien est
accordée au Québec à l'acquéreur ou elle est mise
à sa disposition - il faut entendre au Québec; bien, la
fourniture est réputée effectuée au Québec.
M. Filion: Je vous suis, mais vous ne répondez pas
à ma question. Si je remplace "vente" par "aliénation", pourquoi
on exclut "vente"?
M. Savoie: C'est parce qu'il y a une disposition pour "vente" et
il y a une disposition pour "aliénation".
M. Filion: Pourquoi?
M. Savoie: II y a une disposition pour "vente" parce que la vente
transfère la propriété...
M. Filion: L'aliénation aussi.
M. Savoie: L'aliénation peut. Pas nécessairement.
Ça peut être le bail, par exemple, ça peut être un
usufruit, ça peut être... C'est ça. Là, ce qu'on
fait, c'est qu'on transfère la possession et non pas la
propriété. On a fan deux articles: l'un pour la vente et l'autre
pour la balance.
M. Filion: Je vous suis. Mais, moi, quand je le remplace par
aliénation, je remplace le même mot dans mon livre à
moi.
M. Savoie: Oui, mais c'est parce que là... C'est parce
qu'il y a une certaine confusion qui existe.
M. Filion: C'est ce que je trouve, M. le ministre.
M. Savoie: Oui. Alors, « "fourniture" signifie la
délivrance d'un bien ou la prestation d'un service, de quelque
manière que ce soit, y compris par vente, transfert, troc,
échange, licence, louage, donation», et, là, on avait fait
un "wrap-up" avec "aliénation". Là, on utilise le mot "vente". On
dit: Dans le cas de la délivrance d'un bien meuble corporel par vente,
celui-ci est délivré au Québec à l'acquéreur
de la fourniture ou il doit l'être. Dans ce cas-là, il y a une
fourniture qui est réputée effectuée au Québec.
À 2°: Dans le cas de la fourniture d'un bien meuble corporel
autrement que par vente, donc où il n'y a pas transfert du droit de
propriété...
M. Filion: Mais, quand je fais une aliénation, je
transfère mon droit de propriété.
M. Savoie: Peut-être.
M. Filion: Bien, pas peut-être.
M. Savoie: Peut-être. Ce n'est pas nécessairement
ça. Ce n'est pas obligatoirement ça, une aliénation.
M. Filion: On a même pris l'expression, au niveau des lois
de l'impôt, pour traduire le mot "disposition". La loi de l'impôt
fédérale utilise le mot "disposition" dans sa loi et le
Québec a toujours utilisé le mot "aliénation", parce qu'on
disait que "disposition", c'est un état d'âme. Mais, si je prends
le mot "aliénation", ça traduit bien un transfert
également et une vente.
M. Savoie: Non.
M. Filion: Non. Alors, comment je peux disposer sans faire une
vente?
M. Savoie: Comment ça marche, là? Un bien a trois
attributs. Il a l'usus...
M. Filion: Corpus.
M. Savoie: ...le fructus et l'abusus.
M. Filion: L'usufruit. Le corpus...
M. Savoie: Alors, l'usus, le fructus et l'abusus. Alors...
M. Filion: Alors, lequel vous prenez, M. le ministre?
M. Savoie: On peut, par exemple, démembrer son droit de
propriété et ça constitue une aliénation...
M. Filion: Écoutez...
M. Savoie: ...en cédant, par exemple, le fructus, et il y
a là aliénation...
M. Filion: M. le ministre...
M. Savoie: ...d'un droit dans le bien.
M. Filion: ...j'aimerais qu'on me dise ce qu'on en pense.
D'abord, est-ce que l'interprétation que je fais, à la limite,
peut s'appliquer? Est-ce que je pourrais, à la limite, dire que oui,
effectivement, je peux remplacer "autrement que par vente" par
"aliénation"? Ma première question, c'est ça. Si on
répond oui à ça, ma deuxième c'est: Pourquoi on
fait ça? Ce n'est pas compliqué. Si vous répondez non
à la première, parce que vous êtes convaincu que ça
ne se fait pas, on va passer à d'autre chose, ce dont je doute
là, mais...
M. Bouchard: Alors, évidemment, dans un premier
réflexe, c'est qu'on est en harmonisation parfaite avec la Loi sur la
taxe d'accise...
M. Filion: Oui, ça, c'est la classique,
celle-là.
M. Bouchard: ...et on retrouve à 142...
M. Filion: C'est la classique. Parfait, sauf sur l'assiette.
M. Bouchard: On retrouve à l'article 142 les mêmes
dispositions, à savoir que, dans un premier cas, on vise le bien
mobilier qui est fourni par vente, alors que, dans le deuxième cas, on
vise finalement les biens corporels qui sont fournis autrement que par vente.
Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'à l'article 17 ce qu'on veut taxer,
c'est les fournitures effectuées au Québec. Par le jeu de
l'article 22, on vient répu-ter certaines fournitures effectuées
au Québec. Donc, finalement, on vient préciser au lecteur quels
sont les éléments qui doivent être pris en
considération pour déterminer si la fourniture est
effectuée au Québec ou si la fourniture est effectuée
à l'extérieur du Québec. Alors, ce qu'on dit au lecteur,
finalement, c'est que, dans le cas où la fourniture du bien est faite
par vente, l'élément que tu dois vérifier, à ce
moment-là, c'est la délivrance du bien. Est-ce que le bien est
délivré au Québec? Si oui, la présomption joue et
la fourniture est réputée être effectuée au
Québec. Donc, la taxe est exigible.
Pour toute autre fourniture, donc pour toute autre fourniture que celle
par vente, l'élément à vérifier, à ce
moment-là, c'est l'endroit où la possession ou l'utilisation du
bien est accordée à l'acquéreur ou mise à sa
disposition. Encore là, si la possession ou l'utilisation est
accordée au Québec, la présomption joue et la TVQ est
exigée dans cette situation-là. Donc, on a simplement
isolé dans un premier temps.
M. Filion: Autrement dit, vous êtes en train de me dire
qu'on ne devrait pas aller référer... quand je dis le mot
"fourniture", je ne devrais pas aller voir la définition de l'article 1
du mot "fourniture" pour les fins de la lecture de cet article-là.
M. Brochu: II faudrait plutôt aller voir la
définition de "vente" de l'article 1.
M. Filion: Je comprends. Mais, à la limite, c'est parce
qu'il faut dire que je n'ai pas à aller voir l'article 1 parce que je
fais même de la redondance quand je dis l'alinéa 1, parce que
"fourniture", en principe, on le dit déjà que ça se fait
par vente.
M. Savoie: Non, on dit que c'est la délivrance d'un bien
et, là, on énumère les façons dont ça peut
se faire.
M. Filion: Bien oui, on le dit que ça se fait par
vente.
M. Savoie: Oui, ça peut se faire par vente, ça peut
se faire par toutes sortes de façons, y compris ça. Alors, on
dit: « "fourniture" signifie la délivrance d'un bien».
Ça couvre, bien sûr, la prestation d'un service, de quelque
manière que ce soit. C'est la délivrance d'un bien. Alors,
ça marche, là. Dans le cas de la fourniture, de la
délivrance d'un bien meuble corporel par vente...
M. Filion: Oui, mais une fourniture, ça se délivre
par vente ou par aliénation aussi. Par définition.
M. Savoie: Oui. Tout ce qu'on fait, c'est qu'on dit que la
délivrance d'un bien peut se faire...
M. Filion: Alors, je ne dois pas aller lire la définition
du mot "fourniture" pour fins de la lecture, sinon, de toute façon...
Écoutez, c'est parce que je faisais référence à la
définition, mais je pense que l'idéal, c'est de ne pas aller voir
la définition. Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Bon. Alors, c'est sur
division. Nous allons donc maintenant appeler le 3°: "dans le cas de la
fourniture d'un bien meuble incorporel, selon le cas..."
M. Filion: Une petite seconde, M. le Président. Ah! O.K.
Continuez l'alinéa a. Vous pouvez continuer l'autre parce qu'on a besoin
du reste.
M. Savoie: Oui, oui, faites a puis b.
Le Président (M. Gobé): Alors, vous le voulez tout
d'un coup? Je pensais que vous étiez en train de le lire.
M. Savoie: Non, non, vas-y. Fais a puis b.
Le Président (M. Gobé): O.K. "a) le bien peut
être utilisé en tout ou en partie au Québec et
l'acquéreur réside au Québec ou est inscrit en vertu de la
section I du chapitre huitième."
Des commentaires, M. le député? Alors, je passe au b: "b)
le bien se rapporte à un immeuble situé au Québec,
à un bien meuble corporel habituellement situé au Québec
ou à un service qui doit être exécuté au
Québec."
M. Filion: Ici, on est dans une fourniture
réputée.
Le Président (M. Gobé): Oui.
M. Filion: C'est quoi l'exemple?
M. Savoie: À b?
M. Filion: A et b.
Le Président (M. Gobé): A et b.
M. Savoie: Alors, ça va bien, là.
M. Bouchard: Alors, on est toujours, à ce moment-ci, dans
les biens meubles incorporels. On est toujours dans la section des
présomptions quant au lieu de la fourniture, à quel endroit la
fourniture est réputée effectuée. Alors, l'exemple qu'on
utilise, à ce moment-ci, c'est la licence qui permettrait à une
personne d'utiliser une machine de production au Québec. Alors, dans la
mesure où la machine de production est située au Québec,
la machine de production est un bien meuble corporel habituellement
situé au Québec. La licence qui nous permet d'utiliser la
machine, à ce moment-là, l'acquisition de la licence serait une
fourniture réputée effectuée au Québec, dans cette
situation-là.
M. Filion: Style franchise McDonald's, est-ce que ça
rentrerait là?
M. Bouchard: Franchise McDonald's, Je penserais que oui. À
première vue, première intuition, c'est sûrement un bien
meuble incorporel.
M. Savoie: B. Un exemple pour b.
Le Président (M. Gobé): B. Avez-vous un exemple
pour b?
M. Bouchard: Disons que l'exemple que je viens de donner pourrait
se raccrocher à b également, puisque c'est le bien meuble
incorporel qui se rapporte à un bien meuble corporel habituellement
situé au Québec. Alors, le bien meuble corporel situé au
Québec serait ma machine à production ou, si on parie d'un
immeuble, je pense que l'exemple de la franchise qui nous permettrait
d'utiliser un restaurant situé au Québec pourrait
également être utilisé.
M. Filion: Style McDonald's, là? Alors, ce qui veut dire,
en principe, que, quand je paie mes droits de franchise, j'aurais une
taxation.
Le Président (M. Gobé): Alors, est-ce que c'est
adopté?
M. Filion: Mais, vu que je la paie à un
non-résident, elle ne serait pas exonérée? Si je paie ma
franchise à un non-résident... McDonald's, le siège social
est à Washington, supposons. Je paie mes droits au non-résident.
Ça devient un... (18 h 15)
M. Bouchard: Dans le fond, ce qu'on m'indique, c'est que, dans la
mesure où cette entreprise-là exploite des franchises au
Québec, va exploiter une entreprise au Québec, à ce
moment-là, ce sera suffisant, pour nous, pour en faire un
fournisseur.
M. Filion: Mais il n'a pas d'établissement stable ici,
lui, McDonald's, qui me vend une franchise et dont le siège social est
à l'extérieur. Il n'a pas d'établissement stable ici. Il a
une franchise d'opération. C'est un droit incorporel.
M. Bouchard: Ça pourrait être ça, mais toute
personne, finalement, qui exploite une entreprise au Québec doit
s'inscrire.
M. Filion: Mais McDonald's n'exploite pas d'entreprises au
Québec.
Une voix: Wo! Wo!
M. Filion: Wo! Wo! Un instant, là.
M. Savoie: II y a le bureau...
M. Filion: Moi, j'achète une franchise. Celui qui
opère l'entreprise au Québec, c'est l'acquéreur de la
franchise. Ce n'est pas McDonald's.
M. Brochu: Je pense qu'on le prendrait en vertu des règles
de l'apport, à ce moment-là. Vous avez raison quant aux faits,
là. Vous achèteriez une franchise à l'extérieur du
Québec et vous l'apporteriez au Québec. Je pense qu'on vous
rattraperait via l'article 19 que l'on a vu précédemment.
M. Filion: Je comprends, là, mais il reste que c'est un
non-résident qui apporte des choses au Québec, mais qui
n'exploite pas d'entreprises au Québec.
M. Brochu: Non, c'est vous qui l'apporteriez. Vous achetez une
franchise de McDonald's...
M. Filion: Ah! Ah! Ah!
M. Brochu: ...si je comprends bien. Prenons pour acquis que vous
avez raison, qu'il n'exploite pas la vente de franchises au Québec. Il
l'exploite, par exemple, à l'extérieur, aux États-Unis.
Vous l'apportez au Québec. Donc, l'assujetti, à ce
moment-là, c'est vous-même qui devez faire rapport. Pensons
à l'article 19 que l'on vient de passer.
M. Filion: Donc, McDonald's, la franchise serait taxable.
M. Savoie: McDonald's Canada Itée a un bureau à
Montréal.
M. Brochu: Pour fins d'exemple.
M. Filion: Ça dépend. J'ai pris l'exemple des
États-Unis, malgré que ça puisse également
s'appliquer au Canada. On est à l'extérieur du Québec.
Le Président (M. Gobé): O.K. Est-ce que le
troisième paragraphe et les sous-paragraphes a et b sont
adoptés?
M. Filion: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Alors, sur division. Je
vais maintenant appeler le quatrième paragraphe: "dans le cas de la
fourniture d'un immeuble ou d'un service relatif à un immeuble,
l'immeuble est situé au Québec."
M. le ministre, des explications? Non?
M. Savoie: Non, ça va. C'est un principe de droit.
M. Filion: C'est très clair.
Le Président (M. Gobé): Adopté?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Gobé): M. le
député?
M. Filion: Oui, adopté, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): O.K. Alors, j'appelle
maintenant le paragraphe 5°: "dans le cas de la fourniture d'un service de
télécommunication, l'appareil ou les installations permettant
l'émission, la transmission ou la réception du service à
l'égard duquel la facture pour la fourniture est émise ou doit
l'être sont habituellement situés au Québec."
M. Filion: Ça veut dire quoi "habituellement situés
au Québec"?
Le Président (M. Gobé): Bell Canada. M. Savoie:
D'habitude, ils sont chez nous.
M. Filion: Non, mais on dit: "dans le cas de la fourniture d'un
service téléphonique, l'appareil ou les installations permettant
l'émission, la transmission ou la réception du service à
l'égard duquel la facture pour la fourniture a été
émise ou doit l'être sont habituellement situés au
Québec." Est-ce que ça se promène ces bibites-là?
C'est quoi, l'exemple? Qu'est-ce que ça veut dire "habituellement"?
M. Bouchard: "Habituellement situés", en matière de
télécommunication, ce qu'on utilise comme cadre de
référence, finalement, c'est le code régional de
l'appareil. Alors, avec le code régional, on peut déterminer dans
quel territoire...
M. Filion: Prenons un exemple. Tout à l'heure, je posais
une question au monsieur qui est en ondes là-bas. Il y a une grosse
coupole en arrière, ici. C'est un appareil de
télécommunication, ça. Il me disait que c'est un satellite
qu'on a ramené au Québec. Est-ce que ça veut dire que,
pour ce satellite-là, il va falloir que je surveille combien de temps il
est à l'extérieur et combien de temps il est au Québec
pour savoir s'il est habituellement au Québec ou à
l'extérieur? C'est ça, ma question. Qu'est-ce que ça veut
dire "habituellement"? Est-ce qu'il va y avoir des séjours de plus de
182 jours pour une notion de résidence sur l'appareil qui se
promène?
M. Bouchard: Mais le satellite en soi doit être
complété par d'autres équipements techniques qui
permettent de recevoir, finalement, la communication ou la
télécommunication, et cet équipement-là sera
situé à quelque part. C'est habituellement situé au
Québec. À ce moment-là, la présomption
prévue à l'article 22 s'appliquera.
M. Filion: Mais je n'ai pas plus de précision sur le mot
"habituellement".
M. Bouchard: Bien, on doit utiliser un
critère et le critère objectif, le plus objectif,
finalement, c'est le code régional.
M. Filion: Vous avez décidé de changer
"raisonnable" pour "habituel". Ça fait...
Le Président (M. Gobé): Est-ce que le 5°...
Une voix: Habituellement. M. Filion: Ou raisonnablement au
Québec. Le Président (M. Gobé): ...est
adopté?
M. Filion: Sur division, M. le Président. C'est
imprécis.
Le Président (M. Gobé): Sur division. "6° la
fourniture constitue la fourniture d'un service prescrit."
M. Savoie: Au cas où.
Le Président (M. Gobé): O.K. Je pense qu'on a
déjà...
M. Filion: Ça, c'est mon service au cas où. Non,
tantôt, c'était une fourniture au cas où. Là, c'est
un service au cas où qu'on avait dans les services financiers. C'est
ça, hein?
Une voix: Oui.
M. Bouchard: C'est-à-dire qu'ici, finalement, il y a une
règle générale. Lorsqu'on a écrit la Loi sur la
taxe de vente du Québec, on s'est donné le même pouvoir
réglementaire que celui que le gouvernement fédéral s'est
donné. On va voir, finalement, les règlements qui vont être
adoptés par le fédéral et une analyse cas par cas va
être faite. Mais de ne pas l'avoir fait nous aurait empêchés
de nous harmoniser, puisque, si le gouvernement fédéral avait
adopté un règlement sans pouvoir réglementaire, dans la
Loi sur la taxe de vente du Québec, on n'aurait pas pu s'harmoniser,
à ce moment-là.
M. Filion: Oui. Ça, c'est la remarque classique. Je la
suis. Non, écoutez, dans le fond, je n'avais pas de question sur
celle-là parce qu'on l'avait vraiment répondu lorsqu'on a vu la
définition de "service financier", et on a vu que c'étaient des
choses qui étaient à venir à ce niveau-là.
Le Président (M. Gobé): ...service prescrit. O.K.
"7° dans le cas de la fourniture de tout autre service: "a) celui-ci est
exécuté en tout au Québec ou doit l'être; "b)
celui-ci est exécuté en partie au Québec ou doit
l'être."
M. Filion: On dit: d'autres services... en partie. Pourquoi on
utilise les mots "en partie" par rapport à "habituellement" qu'on avait?
Ici. on y va avec une espèce de ramasse-tout pour finir. On dit dans les
autres cas de la fourniture de tout autre service: "celui-ci est
exécuté en tout au Québec ou doit l'être", et,
après ça, on dit: "celui-ci est exécuté en partie
au Québec ou doit l'être."
Mais, là, je m'en vais sur un réputé
effectué au Québec. Pourquoi on utilise "en partie" et.
tantôt, on utilisait "habituellement"? C'est parce que "habituellement",
ça veut pratiquement dire que c'est pratiquement toujours ici.
M. Bouchard: Oui, mais l'utilisation de l'adverbe...
M. Filion: Parce que là, "en partie", ça ne me dit
pas si c'est en grande partie ici ou avec 10 %, 20 %, 30 %, 40 %, 70 %, 75 % de
la partie.
M. Bouchard: Ce n'est pas un critère, finalement, qu'on va
retenir. Ce n'est pas le critère du "habituellement" pour
déterminer si le service est réputé...
M. Filion: Mais quel critère on va prendre? N'importe
quelle partie?
M. Bouchard: C'est à savoir, pour un service en
particulier dont on fait l'analyse, est-ce qu'il est rendu en tout ou en partie
au Québec? Si la réponse est oui, à ce moment-là,
la présomption va jouer. Le meilleur exemple que je peux vous donner, je
pense, c'est, dans te secteur du transport, le service de transport. Alors, si
c'est un transport, par exemple, par autobus entre Québec et
Montréal, c'est un service rendu en tout au Québec...
M. Filion: Oui.
M. Bouchard: ...donc c'est une fourniture taxable. Si c'est un
transport entre Québec et Toronto, c'est un service qui est rendu en
partie au Québec et ce sera également une fourniture taxable.
Le Président (M. Gobé): Oui...
M. Filion: Parce que j'aime...
Le Président (M. Gobé): Excusez. Oui.
M. Filion: Excusez, M. le Président. Allez-y, je vais y
aller après.
Le Président (M. Gobé): Je vous remercie. C'est
dans le même sens. C'est parce que le petit b, on aurait pu
l'éviter en marquant: "celui-ci est exécuté en tout ou en
partie au Québec ou doit l'être", et on aurait juste eu un a.
C'est
comme redondant le... C'est comme une répétition. On en
parle souvent avec M. le député de Montmorency.
M. Filion: Ah! écoutez, moi, j'en parle, mais...
Le Président (M. Gobé): Je pense qu'il y a une...
Je ne sais pas. Est-ce qu'il y a une raison?
M. Filion: ...je n'en parlerai jamais assez, M. le
Président.
Le Président (M. Gobé): II y a peut-être une
raison juridique. Je ne suis pas avocat, là. Alors, je conviens que je
peux... Mon sens commun peut peut-être me jouer des tours, je ne le sais
pas, mais...
M. Bouchard: II y a un choix de rédaction qui a
été effectué ici, effectivement, pour bien dissocier le
service qui est rendu en totalité au
Québec du service qui est rendu en partie au Québec.
Le Président (M. Gobé): Ou en partie.
M. Filion: Mais c'est quoi le jeu? C'est parce qu'on copie le
fédéral, je suppose? C'est ça? Ou bien si c'est une
initiative particulière du Québec?
Le Président (M. Gobé): Non, mais je pense que
c'est...
M. Savoie: Oui, mais je ne le sais pas. C'est comme il le
dit.
Le Président (M. Gobé): II y a peut-être un
détail. Ça m'intéresse de le savoir. Est-ce qu'il y a une
raison technique? Probablement, peut-être.
M. Bouchard: Souvent, finalement, au niveau de la
rédaction des lois, ce n'est pas toujours évident dans tous les
articles, mais on essaie de séparer, finalement, chacun des
éléments partout où on peut le faire, tout en assurant ta
sécurité juridique au niveau de l'harmonisation avec la taxe
fédérale, et, ici, il nous semblait approprié de le faire
pour pouvoir isoler chacun des éléments.
Le Président (M. Gobé): Écoutez, je ne vois
pas d'inconvénient. C'est simplement pour l'information de la
commission. Ça ne change rien à la teneur. C'est le sens de
l'article.
M. Filion: C'est juste l'histoire de rendre plus lourd. Moi, je
n'ai pas encore eu l'explication de principe que je posais. On est dans une
situation de fourniture. Une fourniture est réputée
effectuée au Québec. Dans toute chose non décrite ici...
Je ne le sais pas, moi, est-ce qu'on a décrit le transport auparavant?
Non, hein? Est-ce qu'on parle du transport dans la définition? Parce
que, ici, on parle d'un service; on n'en a pas parlé dans 1° a
5°, du transport. On prend l'exemple du transport. Donc, le transport:
"celui-ci est exécuté en tout au Québec". Bon. Si c'est
Québec-Montréal, il n'y a pas de problème; c'est
réputé au Québec.
Par contre, lorsque je quitte le Québec, on dit:
"exécuté en partie au Québec ou doit l'être", et,
là, je me pose la question suivante. Un billet d'avion que
j'achète à Québec pour aller à Vancouver, j'ai une
taxe.
Une voix: ...québécois.
M. Filion: Oui, M. le ministre.
M. Savoie: Tu as la TPS.
Une voix: Sur la totalité.
Le Président (M. Gobé): Mais la TVQ?
M. Filion: Oui, mais la TVQ aussi.
M. Savoie: Non.
Le Président (M. Gobé): Sur Paris. Prenons
l'exemple de Paris.
M. Savoie: Ah! O.K. Oui, c'est vrai. C'est l'inverse. C'est
lorsque tu l'achètes à Vancouver et que tu rentres au
Québec. C'est beau.
M. Filion: Bon. J'arrivais à cette alternative-là
sur le retour. C'est sûr que, si je le rachète de Vancouver, je
sais que... Mais la question que je me pose, quand j'achète mon billet
à Vancouver pour revenir... Si j'achète mon aller seulement pour
Vancouver, j'ai une TVQ, puis, quand je suis rendu là-bas, si
j'achète mon retour, je n'ai pas de TVQ ou est-ce que j'ai une TVQ?
M. Savoie: C'est-à-dire que tu n'as pas de TVQ si tu
l'achètes à Vancouver puis que tu rentres, mais tu vas avoir la
taxe de vente de là-bas, par exemple, celle de la
Colombie-Britannique.
M. Filion: Non, non, mais, moi, je parle de l'application de la
TVQ. On ne mélangera pas la taxe de là-bas. Sur la TVQ, ici, si
je prends l'aller-retour du Québec, je paie la taxe des deux bords, sur
l'aller puis sur le retour.
M. Savoie: C'est ça.
M. Filion: Si je prends mon billet d'avion pour l'aller au
Québec, je paie la TVQ au Québec et, quand je le prends à
Vancouver pour revenir,
je ne paie pas la TVQ au Québec. M. Savoie: C'est
ça.
M. Filion: Mais, sur les règles d'apport qu'on voyait tout
à l'heure, j'importe, moi; j'ai acheté un bien en dehors, un
service que j'amène au Québec. En tout cas. Non? Ça ne
marche pas, cette règle-là sur l'apport?
M. Savoie: Vente. Vente. Vente.
M. Filion: Non, non, la notion d'apport dont on pariait
tantôt, là.
M. Savoie: La fourniture d'un bien, la vente au Québec, si
la vente a lieu au Québec.
M. Filion: Mais, quand je l'achète à Vancouver,
j'apporte, non?
Le Président (M. Gobé): Est-ce que, par exemple...
Je comprends votre interrogation. Inversons le système. Disons que je
vais prendre un exemple facile. Votre beau-frère, M. le ministre, qui
habite Vancouver, achète un billet pour vous, vous le met dans une
enveloppe et, donc, ne paie pas de TVQ; un billet Québec-Vancouver.
À l'inverse, vous arrivez à l'aéroport, vous donnez le
coupon du retour puis vous faites... Quand vous êtes à Vancouver,
pour revenir, vous donnez le coupon de l'aller. Ça se fait, ça.
Je le fais des fois entre Québec et Montréal. Il me reste des
billets puis ils me les changent.
M. Savoie: Ah oui? Une voix: Bien oui! M. Savoie:
Ah oui?
Le Président (M. Gobé): Vous comprenez ce que je
veux dire? Des fois, je reviens en voiture et il me reste un retour. J'arrive
au comptoir, je le donne puis ils me donnent un billet d'aller pareil.
M. Savoie: C'est quoi votre nom encore, vous?
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gobé): Alors, est-ce que ça
peut se faire? C'est ça que je pense que... À l'inverse?
Allez-y.
M. Brochu: Je pense que, dans l'exemple que vous donnez, la
règle, l'article visant l'apport pourrait s'appliquer, mais je suis
moins certain dans l'exemple que monsieur donnait, c'est-à-dire si je
l'achète à Vancouver, je pars de Vancouver et je rentre au
Québec, mon billet de retour, j'entends. Là, je pense que les
règles d'apport... C'est une belle tentative, là, mais...
M. Filion: Ce n'est pas une tentative. C'est de bien comprendre
l'application de la loi.
M. Brochu: Mais, dans votre cas, si on envoie le billet au
Québec, il part du Québec, je n'aurai pas de difficultés
avec les règles de...
M. Filion: C'est parce que c'est important de répondre
à ça. Parce que vous savez...
Le Président (M. Gobé): C'est marginal, par
exemple. On conviendra que c'est très marginal. Je ne vois pas beaucoup
de monde commencer à s'envoyer des billets d'avion par enveloppe comme
ça.
M. Savoie: Je n'ai pas de beau-frère à
Vancouver.
M. Filion: Écoutez, la question, c'est de savoir, si
j'achète mon billet séparé puis, je ne le sais pas,
là...
M. Brochu: Je pense qu'il y a un élément de
réponse.
M. Bouchard: Est-ce que votre question était la suivante:
Est-ce que l'article 19 pourrait s'appliquer, l'article prévoyant une
taxe lors d'un service, finalement, à une personne qui réside au
Québec pour le trajet Vancouver-Québec? C'est ça?
M. Filion: Oui, oui, c'est ça.
M. Bouchard: Alors, la réponse, c'est non, finalement,
parce que le trajet Vancouver-Québec constitue une fourniture
détaxée qui sera dans le chapitre 4, "Fourniture
détaxée", et, à l'article 19, on a une exclusion,
finalement. On dit. "Le premier alinéa ne s'applique pas à
l'égard dune fourniture détaxée."
M. Filion: C'est que quand je t'achète à
l'extérieur, il devient une fourniture détaxée. C'est
ça?
M. Bouchard: C'est ça. C'est-à-dire que le
trajet... Quand je l'achète à l'extérieur, c'est une
fourniture détaxée, effectivement.
Le Président (M. Gobé): C'est ça. M.
Houde: Il est 18 h 30.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Berthier, avez-vous une remarque à nous faire?
M. Houde: Non, c'est parce qu'il est 18 h 30, s'il vous
plaît.
Le Président (M. Gobé): Votre estomac vous rappelle
à l'heure du lunch.
M. Houde: Pas à l'ordre, mais c'est pour savoir si...
Le Président (M. Gobé): Alors, est-ce que le
paragraphe 7, a et b, est adopté?
M. Filion: Le paragraphe... Vous avez dit? Le Président
(M. Gobé): Paragraphe 7.
M. Filion: Sur division, mais je ne voudrais pas... Le
deuxième, "en partie"... Ah! c'est parce qu'il est
détaxé.
Le Président (M. Gobé): Sur division. Donc,
l'article 22 est maintenant adopté sur division.
M. Filion: Alors, la loi est écrite pour qu'on
achète le bien en deux étapes. C'est ça?
Le Président (M. Gobé): Non, II est exempt de taxe.
C'est un service non taxable.
M. Filion: Non, mais c'est parce que... Le Président
(M. Gobé): C'est ça.
M. Filion: Non, M. le Président. La question que je
posais, c'est que, si j'achète mon bien en deux étapes, il y a
juste une moitié qui est taxable, et on m'a répondu oui.
Le Président (M. Gobé): II y a un commentaire
là-dessus.
M. Bouchard: C'est que, dans le fond, présentement,
lorsqu'une personne achète... Il est habituel, pour une personne qui
veut faire un trajet Québec-Vancouver-Vancouver-Québec, d'acheter
un aller-retour. D'accord?
M. Filion: Oui.
M. Bouchard: Avant toutes taxes. Présentement, si je veux
aller à Vancouver et revenir, règle générale, je
vais acheter mon billet au Québec, je vais acheter l'aller et je vais
acheter le retour.
M. Filion: Oui, oui, règle générale, mais,
si les compagnies d'avion, pour servir leurs clientèles, décident
d'aller dans une imagination fertile et disent: Écoutez, vous allez
payer juste sur l'aller, on s'organise pour le retour; votre billet va
être prêt, pas de problème... Est-ce que c'est ça que
la loi fait? C'est ça que j'ai posé comme question.
M. Bouchard: O.K. Alors, la précision qui a
été apportée par le ministère des Finances,
finalement, dans le bulletin d'information 91-3 du 12 juillet, c'était
que, si les pratiques commerciales actuelles devaient être
modifiées dans le but de commercialiser un produit offrant la
possibilité de segmenter au moment de la transaction un trajet
aller-retour au point d'origine situé au Québec, des mesures
seraient prises afin d'assurer l'intégrité du régime de fa
TVQ.
M. Filion: Mais, si on le fait tant que les mesures ne seront pas
prises, ça va marcher.
Le Président (M. Gobé): C'est ça. Alors,
merci beaucoup. Ceci met fin à notre séance de
l'après-midi. Je vous informe que la séance reprendra à 20
heures ce soir. En attendant, je vais suspendre les travaux afin que nous
puissions aller prendre notre dîner. Alors, bon appétit à
tout le monde. La commission est maintenant suspendue.
(Suspension de la séance à 18 h 32)
(Reprise à 20 h 7)
Le Président (M. Gautrin): Vous êtes prêts
à partir? Alors, la commission du budget et de l'administration reprend
ses travaux pour l'étude détaillée du projet de loi 170,
Loi sur la taxe de vente du Québec et modifiant diverses dispositions
législatives d'ordre fiscal.
Est-ce que vous avez des remplacements? Us ont déjà
été annoncés? C'est ça. On a seulement
ajourné. J'ai compris qu'on était rendus à l'article 23.
C'est bien cela? Il n'a pas encore été adopté? Bon.
M. Filion: 23, pas encore, bien non. On était entre les
deux.
Le Président (M. Gautrin): Vous étiez entre les
deux. Est-ce que l'article 22 a été adopté?
M. Savoie: Oui.
Le Président (M. Gautrin): Alors, l'article 22...
M. Filion: On discutait. Non, l'article 22 était
adopté presque en entier, sauf au niveau de a et b. C'étaient les
deux derniers éléments qu'il nous restait à couvrir.
M. Savoie: Non, non. L'article 22 était...
Des voix: Adopté.
M. Savoie: Oui, au complet.
Le Président (M. Gautrin): D'après les
éléments que j'ai sur le papier, que j'ai devant moi, l'article
22 au complet a été adopté.
M. Filion: C'est parce que nous étions en train de
discuter de l'histoire du billet d'avion, M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): Je comprends, mais, moi, je
n'étais pas là. Alors, simplement, ce sur quoi je voudrais qu'on
s'entende ici, au point de départ...
M. Savoie: L'article 22 a été adopté.
Le Président (M. Gautrin): Je veux bien vous laisser
parler des billets d'avion après, si ça vous amuse...
M. Rlion: Oui, oui.
Le Président (M. Gautrin): ...mais la question, c'est que
l'article 22, on s'entend, a été adopté.
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Gautrin): Donc, maintenant, je vais
appeler l'article 23. Est-ce que vous voulez que quelqu'un lise l'article
23?
M. Savoie: Oui, oui, avec votre voix impériale.
Le Président (M. Gautrin): Mais non. M. le
député de Prévost, vous avez été très
bon, hier, dans la lecture.
M. Forget: Je laisse ça au président.
Le Président (M. Gautrin): Alors, je commence et je vous
passerai après... "Une fourniture est réputée
effectuée hors du Québec si: "1e dans le cas de la
fourniture d'un bien meuble corporel - il faut se rappeler ce que c'est qu'un
bien meuble corporel - par vente, celui-ci est délivré hors du
Québec à l'acquéreur de la fourniture ou doit
l'être; "2° dans le cas de la fourniture d'un bien meuble corporel
autrement - c'est-à-dire différent de vente - que par vente, la
possession ou l'utilisation du bien est accordée hors du Québec
à l'acquéreur de la fourniture ou est mise à sa
disposition hors du Québec; "3° dans le cas de la fourniture d'un
bien meuble incorporel, selon le cas: "a) le bien ne peut être
utilisé au Québec; "b) le bien se rapporte à un immeuble
situé hors du Québec, à un bien meuble corporel
habituellement situé hors du Québec ou à un service qui
doit être exécuté entièrement hors du Québec
- j'ai un peu de difficulté, à comprendre ça;
"4e dans le cas de la fourniture d'un immeuble ou d'un service
relatif à un immeuble, l'immeuble est situé hors du
Québec; "5° dans le cas de la fourniture d'un service de
télécommunication, l'appareil ou les installations permettant
l'émission, la transmission ou la réception du service à
l'égard duquel la facture pour la fourniture est émise ou doit
l'être, sont habituellement situés hors du Québec; "6°
la fourniture constitue la fourniture d'un service prescrit; "7° dans le
cas de la fourniture de toux autre service, celui-ci est exécuté
entièrement hors du Québec ou doit l'être."
J'imagine, M. le ministre, que vous avez peut-être des
commentaires explicatifs pour commencer.
M. Savoie: Alors, c'est la même chose que l'article 22,
sauf que l'article 22 parlait d'une fourniture, c'est-à-dire de la
délivrance d'un bien réputé effectuée au
Québec et, ici, on dit "hors du Québec". Alors, c'est tout. C'est
les même conditions, la même phraséologie, sauf
peut-être pour 7°.
Le Président (M. Gautrin): Parfait! C'est la même
phraséologie. Alors, j'imagine que les membres de la commission ont
compris. Ce n'est pas parce que je n'étais pas là que... Je ne
veux pas manifester mon ignorance. Alors, je me tairai.
M. Messier M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): Oui, M. le député
de Saint-Hyacinthe. M. le député de Montmorency, vous avez des
remarques?
M. Filion: Oui, M. le Président, j'ai une remarque.
Le Président (M. Gautrin): Bon!
M. Filion: C'est que, là, on est en train de
définir le "hors du Québec" et il y a toujours un mot qui
m'agace...
Le Président (M. Gautrin): Oui.
M. Filion: ...comparativement à l'article 22,
alinéa 5°. Vous allez retrouver le même mot à 3b.
Le Président (M. Gautrin): Oui.
M. Filion: Alors, on utilise "habituellement situé hors du
Québec" et également "habituellement situés au
Québec". Alors, quand on veut prendre le sens de l'expression
"habituellement hors" et "habituellement au", c'est ce que j'ai
demandé tout à l'heure: Comment va-t-on déterminer
cela, "habituellement au" ou "habituellement hors du Québec"?
M. Savoie: "Habituellement", là?
M. Filion: Oui. Le fameux "habituellement", comment on
définit ça? Ce n'est pas facile. C'est un mot qu'on met...
M. Savoie: Tu veux savoir comment on va habituellement traiter
"habituellement" dans les cas habituels?
M. Filion: Disons le sens d'habituellement".
Le Président (M. Gautrin): Le sens du mot
"habituellement".
M. Filion: Oui, au niveau de l'application, avec un exemple,
parce qu'on va mieux comprendre avec un exemple.
Le Président (M. Gautrin): Madame, vous auriez
peut-être un "Petit Robert" pour "habituellement"? Mais continuez.
M. Filion: C'est parce qu'on comprendrait mieux, M. le
Président, avec un exemple, vous comprenez. Parce que là,
"habituellement hors" et "habituellement au"...
Le Président (M. Gautrin): Je comprends, non, non.
M. Savoie: Allez-y.
M. Bouchard: L'exemple, je pense que je peux reprendre l'exemple
fourni avant le dîner, à savoir l'appareil de communication qui
est situé à l'extérieur du Québec ou qui est
situé au Québec, selon le code régional qui appartient
à l'appareil.
M. Filion: C'est quoi ce code régional là,
exactement? Comment se fait-il... Il peut être en mouvement puisqu'on
parie de "habituellement".
M. Savoie: Oui, on peut penser à un appareil de
communication mobile, finalement, soit un téléphone cellulaire
ou...
M. Filion: Mais, quand vous me parlez du numéro, du
codage. Ce codage-là, c'est attribué à quoi? À une
région?
M. Savoie: C'est attribué, disons, selon diverses
régions. Alors, 418 dans la région de Québec.
M. Filion: Est-ce que je peux avoir un codage dans plusieurs
régions pour un appareil?
M. Bouchard: Non. L'appareil a son code régional, à
ce moment-là.
M. Savoie: L"'habituellement" fait le moine! Ça va?
Le Président (M. Gautrin): C'est beau?
M. Filion: Non, non, ce n'est pas beau. Non, non, il reste une
dernière petite chose.
Le Président (M. Gautrin): Alors, attendez un instant,
bon...
M. Filion: En tout cas, ce n'est pas plus clair. Vous admettrez
avec moi, M. le Président.
Pour vous, qu'est-ce que ça veut dire "habituellement", dans
votre esprit?
Le Président (M. Gautrin): Je vais vous le dire dans un
instant, mon ami. Habituellement: D'une manière habituelle. Ha, ha, ha!
Selon l'usage. Selon la coutume. Habituel, c'est passé à
l'état d'habitude. C'est coutumier, c'est ordinaire, c'est commun, c'est
traditionnel, c'est courant. Qui est constant ou très
fréquemment. Alors, j'imagine que ça veut dire qui est
très fréquemment au Québec, il y a un sens de
fréquence, et de fréquence importante. C'est ça qu'on a
avec "habituellement".
M. Brochu: Aussi, on doit dire qu'on va se référer
à la jurisprudence. Ce n'est pas inhabituel d'avoir ce genre de
difficulté là.
M. Filion: Ha, ha, ha! J'aime bien. Il va prendre le même
mot pour essayer de comprendre ce qu'il disait. C'est bien.
Le Président (M. Gautrin): Bon, alors, ça va quant
à l'article 23?
M. Filion: Ça ne sera pas long, M. le
Président.
Le Président (M. Gautrin): Pardon? M. Filion:
Ça ne sera pas très long.
Le Président (M. Gautrin): Parce que je peux
peut-être adopter paragraphe par paragraphe. Ça vous aiderait
peut-être.
M. Filion: Oui, allez-y. Allez-y paragraphe par paragraphe, c'est
beaucoup plus simple.
Le Président (M. Gautrin): Alors, l'article 23: "Une
fourniture est réputée effectuée hors du Québec
si..." J'imagine que ça ne pose pas de problème. Ça, c'est
adopté.
Une voix: Oui.
Le Président (M. Gautrin): Adopté. Le 1°, c'est
adopté?
M. Filion: 1°, oui, oui, ça va. Le Président
(M. Gautrin): 2°?
M. Filion: Bien, écoutez, je n'ai pas adopté le
1° pour la raison qu'il y a de la confusion dans le texte. Je l'ai
adopté sur division.
Le Président (M. Gautrin): Adopté sur division. Sur
le 2°?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Gautrin): Adopté sur division.
3°? C'est la remarque que vous venez de faire sur habituellement au 3b,
mais est-ce que ça...
M. Filion: Alors, adopté sur division.
Le Président (M. Gautrin): 3°, adopté sur
division. 4"?
M. Filion: C'est beau.
Le Président (M. Gautrin): Adopté sur division.
M. Filion: Non, non. Adopté.
Le Président (M. Gautrin): Adopté. J'imagine que
mes collègues ministériels, c'est d'accord? 5°?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Gautrin): 6°?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Gautrin): C'est adopté. Oui, mes
collègues ministériels aussi, c'est adopté?
M. Houde: Quand on ne parle pas, c'est parce que c'est correct.
On consent quand on ne parle pas.
Le Président (M. Gautrin): Parfait, oui. Oui, non, mais
des fois, moi, il fallait me rappeler, pour moi, quand j'étais à
votre place. 7°?
M. Houde: On ne s'appelle pas... Oui!
M. Filion: Le 7°, j'ai une question pour compléter mon
histoire de billets d'avion. Tout à l'heure, on a dit: Quand
j'achète mon billet pour m'en aller à Vancouver, je paie une taxe
de vente. Quand je prends mon retour à Vancouver, directement à
Vancouver, je ne paie pas de taxe de vente. Mais, si je fais l'aller-retour ou
si je prends le billet aller-retour à Québec, j'ai une taxe de
vente aller-retour. Alors, quel est l'article qui me rend non taxable quand je
prends mon billet de retour à Vancouver?
Le Président (M. Gautrin): Vous voyagez dans les petits
avions.
M. Filion: Les gros aussi, M. le Président. C'est juste
pour me situer.
Le Président (M. Gautrin): Me Dussault. vous voulez faire
un commentaire?
M. Bouchard: À l'article 195.
Le Président (M. Gautrin): L'article 195.
M. Filion: Et lui, l'article 195, il est au niveau d'une
définition de fourniture ou...
M. Bouchard: L'article 195 est dans le chapitre...
Une voix: "Fourniture détaxées".
M. Bouchard: Dans le chapitre quatrième, "Fourniture
détaxée".
M. Filion: O.K. Alors, c'est une fourniture
détaxée. Et, là, on a dit qu'on avait une décision,
c'est-à-dire un bulletin d'information du ministère des Finances,
9-13, qui venait dire que, si, effectivement, on commençait à
faire ce jeu-là, rapidement, on allait boucher le trou, mais on est
conscient que le trou est ouvert. C'est spécial, hein? On est conscient
d'un trou et on le laisse ouvert délibérément. C'est
très spécial, M. le ministre. Qu'est-ce que vous en pensez,
vous?
M. Savoie: II y a une disposition semblable que j'ai introduite
dans la Loi sur les mines.
M. Filion: Une disposition...
M. Savoie: Semblable dans la Loi sur les mines.
M. Filion: La loi sur la limite? M. Savoie: Sur les
mines.
M. Filion: Non, mais, là, on ne fait pas une disposition
semblable. Là, on dit: On est conscient que la loi favorise l'achat de
billets d'avion en deux étapes. On est conscient de ça. On
favorise l'achat en deux étapes. On est conscient de ça. On dit:
Par contre, même si la loi vous le permet, c'est spécial - bien,
écoutez, vous me donnerez autre chose, une autre explication -
même si la loi vous permet de l'acheter en deux étapes pour
éviter de payer la taxe sur le retour...
M. Savoie: II y a une taxe en Colombie-Britannique sur les
services, sur les biens.
M. Filion: On parle de la TVQ.
M. Savoie: Oui, oui. Il y a une taxe, par exemple.
M. Filion: Écoutez, moi, je veux bien que vous parliez des
taxes à travers le monde, mais, moi, je vous parle de la TVQ.
M. Savoie: Oui.
M. Filion: La taxe de vente du Québec me dit que, si
j'achète mon billet aller-retour, je paie la taxe sur les deux bords. Si
j'achète mon billet aller ici et mon billet retour là-bas, je
suis conscient que je ne la paie pas sur mon retour de là-bas. La TVQ,
je ne la paie pas.
M. Savoie: C'est ça. Alors...
M. Filion: Je pars du Québec et je reviens au
Québec pareil. Dans un sens, je paie des deux côtés la TVQ
et, dans l'autre sens, je ne la paie pas.
M. Savoie: Sais-tu combien ça coûte acheter un
billet à sens unique?
M. Filion: Oublions l'aspect des prix.
M. Savoie: Bon! Les compagnies vont s'ajuster à ça.
Les compagnies sont gagnantes dans ces affaires-là; elles sauvent de
l'argent avec ça. Le truc de la taxe de vente, c'est que ça va
réduire nos coûts d'exploitation. C'est ça, le truc.
M. Filion: Réduire les coûts d'exploitation de
qui?
M. Savoie: Écoute, le pays où je comprends qu'il y
a la taxe sur la valeur ajoutée la plus élevée au monde -
à ma connaissance, c'est limité - c'est la France. L'endroit
où les produits coûtent le moins cher au monde, c'est en
France.
M. Filion: M. le Président, j'en conviens, là.
Mais, moi, je pose une question sur l'affaire suivante: C'est que la loi, d'un
côté, permet d'éliminer une taxation si on y va en deux
étapes. On est conscient de ça et on ne fait rien pour la
corriger, sauf dans un bulletin où on dit: Si jamais on en abuse,
là, on va la corriger. C'est spécial!
M. Savoie: C'est sage.
M. Filion: C'est très spécial.
M. Savoie: Oui, oui, mais fourniture prescrite, il faut
être flexible parce que c'est nouveau. On l'introduit et c'est nouveau.
On sait qu'on va échapper des affaires. On sait qu'il va y avoir des
situations qui vont apparaître. On se donne un mécanisme
d'autocorrection. Si on ne l'avait pas...
M. Filion: Mais pourquoi ne pas modifier la loi en
conséquence?
M. Savoie: Si on ne l'avait pas - c'est parce qu'on ne le voit
pas là tout de suite - on le demanderait. Si on ne l'avait pas, vous
seriez assis, de l'autre bord, en train de nous dire: C'est nouveau. Vous avez
besoin d'un mécanisme d'intervention rapide, efficace.
M. Filion: M. le ministre, on est ici pour faire des ajouts ou
des corrections à une loi. Et, là, on vient nous dire
qu'effectivement la loi laisse un trou.
M. Savoie: Oui.
M. Filion: On prend un bulletin pour dire: On corrigera le trou
quand ils en abuseront.
M. Savoie: Oui.
M. Filion: Pourquoi laisser un trou ouvert pour laisser la
possibilité d'en abuser quand on pourrait le fermer?
M. Savoie: Ce n'est pas... Qui parle d'abuser, là?
M. Filion: Le bulletin d'information du ministère des
Finances.
M. Savoie: Qui parle d'abuser?
M. Filion: Le bulletin d'information du ministère des
Finances 91-3.
M. Savoie: Non, non, la mauvaise foi ne se présume
pas.
M. Filion: Bien, écoutez, là. Qu'est-ce qu'il dit
le bulletin d'information?
M. Savoie: "De plus, dans le cas où les pratiques
commerciales actuelles étaient modifiées dans le but de
commercialiser un produit offrant la possibilité de segmenter, au moment
de la transaction, un projet aller-retour au point d'origine situé au
Québec, des mesures seraient prises afin d'assurer
l'intégrité du régime."
M. Filion: Bien oui, mais alors, pourquoi faire une espèce
de règle pour dire: Allez-y et je vous suis.
M. Savoie: Parce que les compagnies vont être correctes,
les compagnies vont être correctes.
M. Filion: Écoutez, on est ici pour respec
ter l'intention du législateur. M. Savoie: C'est
ça.
M. Filion: Pourquoi on ne corrige pas la situation
immédiatement?
M. Savoie: On la corrige immédiatement.
M. Filion: On ne la corrige pas parce qu'il faudrait modifier la
loi.
M. Savoie: On est corrects là-dessus.
M. Filion: On n'est pas corrects comme ça.
M. Savoie: Oui.
M. Filion: On n'est pas corrects là-dessus.
Là-dessus, on n'est pas corrects. D'abord, on a droit à 20
minutes. L'histoire, c'est que... Je vous l'explique.
Des voix: On a compris. On comprend.
M. Filion: Bon, si vous le comprenez, êtes-vous d'accord
avec moi pour dire qu'il y a un trou dans la loi?
M. Houde: D'abord, il n'y a pas de questions...
Premièrement, un gars ne prend pas un billet aller puis un billet pour
revenir, normalement. Il prend un billet aller-retour. Premièrement.
L'économie est là. Premièrement. Deuxièmement,
quand est-ce que quelqu'un pourrait utiliser ce point-là que vous
soulevez? Moi, je ne vois quasiment jamais, si vous voulez, jamais! Pourquoi un
gars serait assez imbécle pour dire: Au lieu de payer mon billet 150 $,
je vais payer 325 $?
M. Filion: En supposant... Écoutez bien... Attention! Wo,
wo, wo, M. le député! Un instant, un instant, M. le
député.
M. Houde: C'est ça, là!
M. Filion: Un instant, M. le député. Je vais vous
expliquer une situation. Vous allez comprendre rapidement. On vient de vivre un
cas pratique en Chambre, ça fait à peu près trois
semaines, d'un système ou d'une espèce de planification fiscale
de recherche et de développement dans les universités. La loi
laissait un trou justement et, quand on l'a vu, on a sauté dedans
à deux pieds et on a fait ce qu'on appelle un système immoral
à la limite, tellement qu'on contournait la loi.
M. Savoie: Ah, ah! Tu reviens encore là-dessus toi? Ha,
ha, ha!
M. Filion: Bien, je reviens là-dessus parce que c'est un
exemple. Je veux expliquer à M. le député, ici
présent à la commission...
M. Houde: Aussi clair que le billet d'avion, ça va
être difficile, aussi clairement que le billet d'avion.
M. Filion: Non, mais imaginez-vous... Attendez une seconde.
M. Houde: Je vais écouter.
M. Savoie: 20 minutes là-dessus, puis cest fini,
là.
M. Filion: Le marché de la compétition étant
ce que c'est, ii est évident qu'il peut y avoir une agence de voyage,
via une compagnie d'aviation, qui dise: Moi, je vais prendre le marché.
Je vais éviter une taxe sur mon billet de retour. Je vais avoir des prix
réduits avec ça et je vais pouvoir, à la limite,
préparer une politique de "computer", je ne sais pas quoi, où le
gars prend son billet sur l'aller puis le ramasse sur le retour. Je ne sais
pas, moi. Ça peut avoir quoi comme conséquence au niveau d'un
ajustement et jusqu'où il pourrait devenir moins cher sur le
marché de l'achat des billets?
Moi, je n'ai pas fait le calcul, mais je sais très bien que, si
j'avais une possibilité de voir que je peux appliquer cette
règle-là pendant un bout de temps, faire mon calcul et me rendre
compte qu'effectivement je pouvais le faire, bien, je trouve que le
législateur manque le bateau en orgie! Parce qu'on a la chance de le
bloquer, hein?
M. Audet: M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): M. le député de
Beauce-Nord.
M. Audet: Je peux comprendre, à certains points de vue ou
à certains égards, l'opinion du député de
Montmorency, mais, dans tes faits, pour quelqu'un qui voyage, par exemple, un
billet aller seulement est beaucoup plus dispendieux ou plus dispendieux que le
billet aller-retour, hein?
M. Filion: Actuellement, c'est vrai
M. Audet: Ça, je pense qu'on peut s'entendre
là-dessus.
M. Filion: Oui.
M. Audet: C'est ça. C'est ça. Alors, si on prend
ça pour acquis, il n'y a pas d'avantage, à ce moment-là,
pour le consommateur, a profiter...
M. Filion: Pour l'instant, c'est vrai.
M. Audet: ...d'un trou dans la loi, comme
vous le supposez. Maintenant, il arrive qu'avant d'aller souper une
personne ici nous a donné des explications, que si, toutefois, il
arrivait - c'est ce que vous nous avez dit, il me semble - que des compagnies
se servent de ça pour offrir des choses, alors il y a un
mécanisme dans la loi qui prévoit justement de corriger
ça.
M. Filion: Non, il n'y a pas de mécanisme dans la loi.
M. Audet: Mais j'aurais aimé que le monsieur nous
réexplique ce qu'il nous a expliqué avant que nous
suspendions.
M. Filion: Ce n'est pas dans la loi. C'est dans une espèce
d'interprétation externe.
M. Brochu: C'est écrit ici.
M. Audet: Qu'est-ce que c'est, ça? Vous vous
référez à quoi, là, monsieur?
M. Bouchard: Je me réfère, finalement, à un
bulletin d'information technique qui a été préparé
le 12 juillet 1991 par le ministère des Finances, dans lequel on
annonçait des modifications à la politique fiscale en
matière de transports. Parce que ce qu'il faut comprendre, finalement,
c'est qu'à l'origine la politique fiscale du gouvernement du
Québec en matière de transports était de taxer le
transport aérien, le départ au Québec et l'arrivée
ailleurs au Canada, ou le départ ailleurs au Canada et l'arrivée
au Québec. Cependant, il y a eu de nombreuses représentations par
les compagnies aériennes, en raison de la complexité de percevoir
la TVQ à l'extérieur de la province d'application, au niveau
particulièrement des billets, puisque ce sont des billets d'avion,
finalement, qui sont standard.
Alors, suite aux représentations des compagnies aériennes,
le ministère des Finances a décidé de modifier la
politique fiscale, après avoir consulté les compagnies
aériennes, pour limiter l'application de la TVQ au départ au
Québec avec arrivée ailleurs au Canada. Ce qui est
précisé dans le bulletin d'information, à la page 5, c'est
le passage suivant: "Dans le cas où les pratiques commerciales actuelles
seraient modifiées dans le but de commercialiser un produit offrant la
possibilité de segmenter, au moment de la transaction, un trajet
aller-retour au point d'origine situé au Québec, des mesures
seraient prises afin d'assurer l'intégrité du régime de la
TVQ."
M. Filion: Alors, c'est là que je reproche à la
situation... Pourquoi ne pas l'écrire dans la loi? On bloque tout. On
n'a pas besoin de revenir sur un changement éventuel. C'est là
que je dis qu'on ne fait pas notre boulot. On a l'intention du
législateur. On n'a simplement qu'à la mettre dans la loi et
c'est fini, ça ne se fera jamais.
M. Audet: Est-ce qu'il y a des objections à l'inscrire
dans la loi comme telle?
M. Brochu: On n'a pas le mandat présentement de l'inscrire
dans la loi. Comme l'expliquait mon collègue...
M. Audet: Si on vous le donne...
M. Brochu: Ah! si notre ministre nous le donne, il va nous le
donner.
M. Filion: II n'y a pas de raison qu'on ne le donne pas. On est
là pour faire ça, cette job-là.
Le Président (M. Gautrin): Alors, là, la
situation... M. le député de Vanier.
M. Lemieux: M. le Président, je suggère au
député de Beauce-Nord de présenter une motion et nous
prendrons le vote.
Le Président (M. Gautrin): M. le député de
Beauce-Nord, vous auriez une motion à présenter.
M. Audet: M. le Président, avant de présenter une
motion sur un point comme celui-là, j'aurais peut-être
souhaité entendre davantage l'explication soit de la part du ministre ou
de ses aides. Je suis inquiet, moi aussi, à cet
égard-là.
M. Filion: Je suis inquiet, moi aussi. C'est parce que je me dis:
Écoutez, au moins, quand on les voit et qu'on est conscients qu'ils sont
là, bien, arrêtons d'attendre pour attendre, pour voir si
ça va arriver puis écrivons-le. La loi est là pour
ça. On est ici pour faire ce travail-là.
M. Brochu: II faut quand même bien comprendre qu'il s'agit
d'une politique fiscale que le ministère des Finances a mise de l'avant
suite à des négociations avec ces compagnies-là. Je veux
dire que ça ne s'est pas fait à la légère. Le
ministre des Finances est entré en communication avec ces
compagnies-là et c'est suite à une entente qu'il a
décidé d'agir ainsi. On n'a pas lu, d'ailleurs, les trois
dernières lignes où c'est bien dit: "À cette fin - pour
contrôler s'il y a réellement la bonne foi que le ministre des
Finances a présumée de la part de ces compagnies-là, et
c'était bien correct - notamment, des études périodiques
de ces pratiques commerciales seront menées sur la base des
différentes grilles tarifaires existant dans l'industrie du transport de
passagers."
Je n'ai pas participé à ces négociations-là,
à ce dialogue-là avec les compagnies, mais je présume que,
si le ministre des Finances, qui est maître de la politique fiscale, est
arrivé à cette
conclusion-là, c'est qu'il avait des motifs de le faire. Je
verrais mal que... (20 h 30)
M. Audet: II y a un suivi qui s'effectue...
M. Brochu: II va y avoir un suivi qui va s'effectuer, c'est
inscrit ici.
Le Président (M. Gautrin): Moi, j'ai une petite question
qui m'arrive comme ça dans la tête. J'ai un exemple concret qui
vient d'Abttibi. Si je prenais quelqu'un de Rouyn-Noranda - il y a un
aéroport à Rouyn-Noranda - qui prend un billet pour
Québec, un aller-retour, là, il est obligé de payer la
TVQ, bien sûr. S'il prend un taxi pour aller à North Bay, il prend
un vol de North Bay pour Québec, il n'y aura pas de TVQ. Est-ce que
ça va lui coûter moins cher?
M. Brochu: Non, effectivement, il n'y aura pas de TVQ, mais...
Écoutez, dans la vraie vie, il va falloir qu'il paie son taxi.
Le Président (M. Gautrin): Oui, mais je veux savoir:
Est-ce que le coût du taxi, ça vaut le coût de la TVQ?
M. Houde: M. le Président, est-ce qu'il va payer la TVQ
lorsqu'il va passer au-dessus du territoire québécois et, de
l'autre côté, non, c'est sur un territoire extérieur? C'est
quoi, l'affaire, là? Arrêtons de chercher des puces là
où il n'y en a pas. Pour moi, toujours.
M. Filion: La question qu'il posait - et je pense que...
M. Houde: J'ai compris ce qu'il a dit, oui, oui. Quand il s'en
vient, c'est ça que j'ai dit, il va prendre un billet là-bas,
va-t-il payer la TVQ? Non, il ne la paiera pas là-bas. Mais est-ce qu'il
va être obligé d'en payer une partie lorsqu'il va survoler le
territoire du Québec?
M. Filion: Non, non, il ne la paiera pas. M. Houde: Bon,
bien... Voyons donc!
Le Président (M. Gautrin): Ça pourrait être
concevable.
M. Houde: Oui, mais... Voyons, voyons!
Le Président (M. Gautrin): Je m'excuse, monsieur.
M. Houde: Moi, je proposerais l'adoption de cet
article-là. On va en finir, d'après moi...
Le Président (M. Gautrin): Vous avez la parole, M. le
député de Berthier, continuez.
M. Houde: Je proposerais qu'on en finisse sur ça. Je
propose qu'on (e vote, s'il faut le voter...
Le Président (M. Gautrin): Je comprends, mais j'ai...
M. Houde: ...à moins qu'il n'accepte que...
Le Président (M. Gautrin): Le temps de parole des
députés n'est pas terminé et...
M. Houde: Non, non, mais je dis ce que je pense.
Le Président (M. Gautrin): Je comprends.
M. Houde: Moi, je suis d'accord pour prendre le vote s'il le
faut. S'il a encore d'autres arguments, c'est libre à lui de... C'est
son choix.
Le Président (M. Gautrin): Le temps de parole du
député de Montmorency n'est pas épuisé.
M. Filion: Non, écoutez, c'est libre à moi, mais je
pense qu'on est ici pour faire un travail et éliminer s'il y a des
corrections à faire.
M. Houde: Oui, mais on a l'explication d'après les
personnes compétentes.
M. Filion: Vous êtes conscient comme moi qu'il y a un trou
dans la loi. On vient de vous expliquer qu'il y a un trou dans la loi.
M. Houde: Oui, mais... Un trou dans la loi... Est-ce qu'on peut
tout, tout mettre dans une loi au cas, au cas, au cas? Si c'est ça, on
n'en aura pas assez de celle-là. Ça va en prendre quatre pouces
d'épaisseur pour arriver à ce que vous voulez, pour s'entendre ce
soir.
M. Filion: Pour répondre à votre question, on a
même prévu une fourniture au cas, dans ce projet de loi là.
Est-ce que c'est assez fort pour vous? Je pense qu'effectivement, si on cherche
à faire ça avec la loi sur la fiscalité, c'est bien vrai,
on cherche à faire ça. Et c'est ça, l'objectif qu'on a
comme législateur. Alors, là, j'ai un trou.
M. Houde: Moi, je n'en vois pas la nécessité en
tout cas. C'est ça, c'est dans ce sens-là que... Je n'en vois pas
la nécessité. Vous, vous avez droit à votre...
Le Président (M. Gautrin): Bon. Je voudrais d'abord que
vous vous adressiez à la présidence...
M. Filion: Alors, vous, vous dites que...
Le Président (M. Gautrin): ...ça calmerait
les débats, n'est-ce pas?
M. Filion: ...quand il y a un trou, ce n'est pas une
nécessité.
Le Président (M. Gautrin): Adressez-vous donc à la
présidence, elle est là pour recevoir les...
M. Houde: M. le Président, on s'excuse.
Le Président (M. Gautrin): Merci. Je suis là pour
recevoir les invectives. Alors, continuez.
Bon. Le temps de parole était... Où est-on rendu?
M. Filion: M. le Président, est-ce qu'on veut passer un
vote enregistré sur cette histoire de trou là?
Le Président (M. Gautrin): J'ai l'impression qu'on va
être amené à ça. Alors, on va faire un vote
enregistré. C'est très bien. Alors, vous êtes prêts
à voter?
Une voix: Non, non, non.
Le Président (M. Gautrin): Non?
Une voix: Sur ça?
Le Président (M. Gautrin): Sur le septième
point.
M. Filion: Sur...
Le Président (M. Gautrin): On est à l'article 23,
paragraphe 7°: "dans le cas de la fourniture de tout autre service,
celui-ci est exécuté entièrement hors du Québec ou
doit l'être." En effet, M. le député de Beauce-Nord, vous
n'aviez pas épuisé votre temps de parole.
M. Audet: Non, bien moi... Écoutez, avant qu'on
procède, il me semble... En tout cas, moi, les informations qu'on m'a
transmises me semblent adéquates dans le contexte. J'espère que
je ne me trompe pas. Je suis inquiet, par exemple, je vous le dis là,
mais on ne peut pas voter pour avec des réticences. Sur un vote, ce
n'est pas diable, ça.
Le Président (M. Gautrin): ...le vote? M. Audet: Je
ne sais pas...
Le Président (M. Gautrin): Alors, vous êtes
prêts à voter? M. le secrétaire, pourriez-vous, s'il vous
plaît, appeler les membres de la commission?
Le Secrétaire: Pour ou contre le paragraphe 7°, M.
Savoie (Abitibi-Est)?
Le Président (M. Gautrin): M. Savoie, êtes-vous pour
ou contre?
M. Savoie: Pour.
Le Président (M. Gautrin): Pour. Merci.
Le Secrétaire: M. Houde (Berthier)?
M. Houde: Pour.
Le Secrétaire: M. Forget (Prévost)?
M. Forget: Pour.
Le Secrétaire: M. Audet (Beauce-Nord)?
M. Audet: Pour, M. Major, mais avec une petite part
d'inquiétude.
Le Président (M. Gautrin): C'est un petit "pour".
M. Audet: C'est un petit "pour".
Le Secrétaire: M. Lemieux (Vanier)?
M. Lemieux: Abstention.
Le Secrétaire: M. Gautrin (Verdun)?
Le Président (M. Gautrin): Abstention.
Le Secrétaire: M. Filion (Montmorency)?
M. Filion: Contre.
Le Secrétaire: 4 pour, 1 contre, 1 abstention.
Le Président (M. Gautrin): 2 abstentions. Le
Secrétaire: 2 abstentions, je m'excuse.
Le Président (M. Gautrin): Le paragraphe 7° est
adopté. Nous allons passer maintenant à l'article dans son
ensemble? Ah bon! L'article 23, dans son ensemble, j'imagine, est
adopté? Sur division? Donc, l'article 23 est adopté sur division.
Je passe à l'article 24. Est-ce que vous voulez une lecture? Non.
L'article 24...
M. Savoie: L'article 24, oui, oui. M. Filion: Oui, oui. On
fait la lecture.
Le Président (M. Gautrin): M. le député de
Berthier, vous semblez... Non. M. le député de Beauce-Nord.
M. Audet: "La fourniture d'un bien meuble ou d'un service
effectuée au Québec par une personne qui n'y réside pas
est réputée effectuée
hors du Québec, à moins que, selon le cas: "1° la
fourniture soit effectuée dans le cadre d'une entreprise
exploitée au Québec; "2° la personne soit inscrite en vertu
de la section I du chapitre huitième au moment où la fourniture
est effectuée; "3° la fourniture soit la fourniture d'un droit
d'entrée à l'égard d'une activité, d'un colloque,
d'un événement ou d'un lieu de divertissement que la personne n'a
pas acquis d'une autre personne."
Le Président (M. Gautrin): Bon. Commentaires, M. le
ministre?
M. Savoie: Effectivement, cet article prévoit que, de
façon générale, la fourniture d'un bien meuble ou d'un
service effectuée au Québec par une personne qui n'y
réside pas est réputée effectuée hors du
Québec. La taxe prévue à l'article 18 relative à
l'apport de biens de même que celle prévue à l'article 19
relative aux importations de biens meubles incorporels et de services pourront
alors s'appliquer.
Le Président (M. Gautrin): Merci, M. le ministre. M. le
député de Montmorency, quelques remarques?
M. Filion: Bien sûr, M. le Président. Ici, on dit:
"La fourniture d'un bien meuble ou d'un service effectuée au
Québec par une personne qui n'y réside pas est
réputée effectuée hors du Québec, à moins
que..." C'est ça? À moins que...
Le Président (M. Gautrin): C'est exactement ça.
M. Savoie: Oui, oui.
M. Filion: Ça veut dire que...
M. Savoie: Vous avez bien fait ça.
M. Filion: ...ça va être réputé
résider au Québec dans les situations suivantes; fait au
Québec, ça va être réputé fait au
Québec, dans les situations qui suivent. C'est ça?
Le Président (M. Gautrin): C'est exactement ça.
M. Filion: Alors, ici, la fourniture... Et j'attire l'attention
des députés, c'est important ce que je veux soulever, il faut que
vous soyez conscients des lois qu'on adopte aussi. Au troisième
alinéa: "la fourniture soit la fourniture d'un droit d'entrée
à l'égard d'une activité, d'un colloque, d'un
événement ou d'un lieu de divertissement que la personne n'a pas
acquis d'une autre personne." Et, là, je fais appel... Quand vous
entendrez les gens de l'hôtellerie et du tourisme crier - et vous me
direz si je me trompe... C'est qu'on vient de créer une fausse
compétition déloyale à ceux qui font des colloques chez
nous au niveau de l'hôtellerie. Vous savez, les gens qui viennent de
partout pour venir faire un colloque au Québec, bien, ils se retrouvent
dans une situation où ils ont une TVQ à payer parce que, nous, on
a prévu que, quand les gens viennent de l'extérieur chez nous
pour faire leur colloque, on leur charge une TVQ. La personne qui
déciderait d'aller le faire en Ontario, son colloque, il n'y en aura pas
de TVQ, en Ontario ou ailleurs. M. le ministre, comme on le disait au
début ou même pendant le discours sur la TVQ, en Ontario, ils ne
se sont pas harmonisés. Ils ont eu une décence intellectuelle
d'attendre, à ce qu'ils disent. Alors, à partir de ce
moment-là, eux, n'étant pas harmonisés, peuvent tenir des
colloques et ne pas avoir de taxe, de TVQ. Alors, on se trouve à faire
chez nous une espèce de hara-kiri fiscal. C'est qu'on dit à nos
gens... Et le monde de l'hôtellerie se plaint. Ils sont à 58 %
d'occupation. Et, nous, on leur fait des lois pour leur créer une fausse
compétition parce que, justement, l'Ontario, qui est une province
voisine, entre autres, ne charge pas cette taxe-là au monde de
l'hôtellerie. Alors, vous comprendrez bien qu'en faisant ce genre de
situation, qu'est-ce que vous pensez qui se produit? C'est qu'on fait une belle
TVQ pour dire aux gens: Venez chez nous, on va vous charger une taxe. Alors, on
se fait mal sur le plan de l'économie. Non seulement on perçoit
une taxe à nos hôteliers pour les rendre encore moins
compétitifs, mais on vient leur enlever un marché
extérieur qui, autrement... La personne peut simplement choisir d'aller
en Ontario pour des raisons plus économiques, et, entre autres, la taxe
vient jouer contre eux. Dans ce sens-là, c'est important de regarder
pourquoi on fait ça chez nous. J'aimerais ça poser la question au
ministre. Pourquoi, nous, on accueille le touriste avec une belle taxe quand
nos voisins ne le font pas?
M. Savoie: Vous savez fort bien que c'est un faux discours.
M. Filion: Allez-y donc.
M. Savoie: Vous savez fort bien que, par exemple, quelqu'un qui
vient ici, dans le contexte d'un colloque, d'un congrès, au niveau de la
taxe de vente, il pourra se faire rembourser cette taxe de vente là sur
demande. Tout ce qu'il a à faire, c'est à écrire et on
rembourse la taxe de vente intégralement.
M. Filion: Attention! Attention là, attention. Quels sont
les critères de remboursement?
M. Savoie: Ha, ha, ha!
M. Filion: Écoutez, c'est important, ça peut
devenir une discussion théorique, cette histoire-là.
Allez-y donc, c'est quoi les critères de remboursement pour ces
gens-là?
M. Bouchard: Les remboursements sont prévus dans le
chapitre septième.
M. Filion: Combien doivent-ils dépenser pour être
remboursés?
M. Bouchard: Au niveau des chambres d'hôtel, pour les
résidents de l'extérieur du Canada, il n'y a pas de limite; je
pense que c'est 7 $ la réclamation minimale. Pour ce qui est d'un bien
mobilier acheté au Québec par un résident canadien de
l'extérieur du Québec, la valeur minimale est de 500 $.
M. Filion: Minimale?
M. Bouchard: C'est ça.
M. Savoie: Pour un bien.
M. Bouchard: Pour un bien mobilier.
Une voix: Pas pour une chambre.
M. Savoie: Pas pour une chambre là.
M. Filion: Mais, moi, je ne suis pas dans une chambre ici...
M. Savoie: Alors, attendez une seconde. Vous disiez tout à
l'heure, dans votre exposé...
M. Filion: ... Moi, je suis dans des droits de colloque.
M. Savoie: ...que les congressistes qui vont avoir leur
congrès ici vont être défavorisés et vont être
obligés de payer une taxe...
M. Filion: Attendez, M. le ministre. Ça devient un
discours théorique. Vous savez très bien que la personne qui
vient ici, au Québec, dans un colloque, vous pouvez lui demander de
faire une formule pour aller chercher 15 $, 20 $ de taxe, elle ne le fera
pas.
M. Savoie: Attends une seconde. Quand quelqu'un organise un
colloque et que ça part de Boston pour avoir lieu à
Montréal, c'est organisé. Les organisateurs prévoient et
organisent cette démarche-là. S'ils ne le font pas, les centres
hospitaliers vont le faire pour eux.
M. Filion: Qui? Les centres hospitaliers?
M. Savoie: Les centres hôteliers vont le faire pour
eux.
M. Filion: La démarche?
M. Savoie: Ah oui! Mon Dieu, pour avoir un congrès de 300
ou 400 personnes, tu peux être sûr que la responsable des
congrès va demander à l'organisateur s'il a les formules à
remplir pour aller chercher la taxe de vente puis le remboursement. Il n'y a
pas de doute là-dessus.
M. Filion: Mais il y a des montants minimums et il faudrait qu'on
les regarde. Mais vous rendez-vous compte que...
M. Savoie: On vous a donné le montant minimum, c'est 7
$.
M. Filion: Le montant minimum, c'est 7 $. Ça veut dire
qu'il faut que je dépense 7 $ pour être remboursé?
M. Bouchard: C'est ça. Pour un Américain, par
exemple, qui vient au Québec et qui veut obtenir le remboursement de la
TVQ à l'égard des biens achetés au Québec ou
à l'égard de sa chambre d'hôtel, etc., la
réclamation minimale... Je ne vous dis pas que c'est l'heure juste, mais
c'est aux environs.
M. Savoie: C'est un faux discours.
M. Filion: Ce n'est pas un faux discours. Dans la pratique des
choses, ça complique la vie de la compétitivité de
l'industrie avec l'Ontario.
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que je peux poser une
question? Imaginons que j'organise un colloque. Ça va? Je suis
l'organisateur d'un colloque d'une association scientifique...
M. Savoie: Quel colloque, M. le Président, quel
colloque!
Le Président (M. Gautrin): Non, non, mais j'en ai
organisé, des colloques aussi. Je suis membre d'un certain nombre
d'associations scientifiques quand même.
M. Savoie: Oui.
Le Président (M. Gautrin): Là, à l'heure
actuelle, je comprends que les gens vont venir et que, dans leurs frais
d'inscription, ils vont devoir payer la taxe...
M. Savoie:...
Le Président (M. Gautrin): Excusez-moi, M. le ministre, je
suis sérieux quand je... Je comprends que vous riez avec le
député de Montmorency...
M. Savoie: Moi, je suis tout à fait content, M. le
Président. Écoutez bien, je vais vous dire la
vérité, M. le Président.
M. Filion: M. le Président, moi, je ne ris pas.
M. Savoie: Lui, il me regarde et il rit parce qu'il vous a fait
décoller, il vous a fait embarquer dans le débat pour manger du
temps...
M. Filion: Ah non!
M. Savoie: ...et il m'a regardé, M. le Président,
et il est parti à rire.
M. Filion: M. le Président, il fait un jugement.
Le Président (M. Gautrin): Non. Ça m'est
égal. N'importe comment, ça n'a pas d'effet
là-dedans...
M. Savoie: Je lui ai dit: Toi, mon ami... Ha, ha, ha!
M. Filion: Non, non, M. le Président. Écoutez, il
porte un jugement. Je n'ai absolument pas eu...
Le Président (M. Gautrin): Non, ce n'est pas grave. Je
vous pose quand même la question parce qu'elle peut être
importante.
M. Savoie: Et vous êtes tombé dedans, là.
Le Président (M. Gautrin): Non, mais, écoutez, ce
n'est pas une question de tomber dedans ou pas. Je veux savoir actuellement
là-dedans, est-ce que, oui ou non, quelqu'un qui organise un colloque va
pouvoir escompter... C'est-à-dire que, si, moi, je dois avoir un
remboursement, je pourrai signer une formule de manière que la personne
qui s'inscrira au colloque me donnera, après, une formule pour que, moi,
je reçoive ou que l'organisateur reçoive... Est-ce que c'est
faisable ou non?
M. Savoie: M. le Président, c'est un faux discours. Il
vient juste de vous mettre sur une fausse piste.
M. Filion: Ce n'est pas un faux discours. M. Savoie:
Écoutez bien.
Le Président (M. Gautrin): Allez-y. Excusez-moi.
M. Savoie: J'échange avec le président. Si vous
êtes un résident québécois et que vous effectuez un
colloque au Québec, les taxes sont remboursées parce que c'est
une dépense. Ça devient donc sujet à des intrants. Si vous
êtes de l'extérieur du Québec, M. le Président, et
que vous venez au Québec, vous êtes en mesure de vous faire
rembourser la taxe.
Le Président (M. Gautrin): Merci, M. le ministre.
M. Savoie: D'accord.
Le Président (M. Gautrin): Ceci étant dit est-ce
que...
M. Filion: M. le Président...
Le Président (M. Gautrin): Oui?
M. Filion: ...je n'ai pas terminé.
Le Président (M. Gautrin): J'ai bien compris. (20 h
45)
M. Filion: D'abord, ce n'est pas un faux discours. Je m'excuse,
M. le Président. Actuellement, on demande au monde de l'hôtellerie
et du tourisme de se soumettre à des règles qui sont, à
toutes fins pratiques, théoriques au niveau de l'exécution
pratique. Vous le savez très bien. M. le Président, vous
êtes allé en voyage, vous, dans votre vie. Savez-vous que, quand
vous étiez en France, vous pouviez réclamer une TVA? L'avez-vous
réclamée, votre TVA, quand vous êtes allé en France?
Non. Alors, le discours n'est pas...
Le Président (M. Gautrin): La présidence n'est pas
obligée de déclarer ce qu'elle fait dans sa vie
privée.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Filion: Ça, j'en conviens très bien, M. le
Président. J'en conviens très bien, sauf qu'on ne vienne pas me
dire...
Le Président (M. Gautrin): Écoutez! Un peu d'ordre
là-dedans. Le député de Montmorency a la parole sur
l'article 24, paragraphe 3°.
M. Filion: Ça complique la vie du monde de
l'hôtellerie d'une façon qui n'est pas justifiée.
M. Savoie: Voyons donc! M. Filion: Ce n'est pas
justifié.
M. Savoie: II n'y a pas un hôtelier qui tient ce
discours-là parce qu'il va perdre de l'argent. Les hôteliers
savent tous et toutes qu'avec la taxe de vente telle qu'adoptée ils vont
être plus compétitifs. Leurs dépenses, au lieu d'être
sous les taxes de vente, ils vont avoir un remboursement. Ils vont donc
générer, en fin d'année, un bénéfice net
plus élevé. Ils seraient en mesure d'offrir l'échange. Les
hôteliers, ce qu'ils veulent surtout, c'est une question de perception
dans le public. Ils disent: Bien, au moins, ça ne paraîtra pas sur
la facture.
M. Filion: M. le ministre.
M. Savoie: Deuxièmement, ils cherchent à se
positionner pour avoir une meilleure intervention gouvernementale. C'est tout.
Alors, là, nous sommes à l'article 24, paragraphe 3°. Le
député de l'Opposition, le député de Montmorency
qui, de par son rôle, pose des questions au niveau du secteur
hôtelier, dit: Si quelqu'un vient de l'extérieur - bien,
là, j'imagine que c'est un moment d'oubli - cela se peut-il, au niveau
du remboursement de la taxe pour les étrangers, pour un organisateur
d'un congrès ou d'un colloque?
M. Filion: Non.
M. Savoie: Non. Alors, tout ce qui est affaires n'est pas sujet
à la taxe; tout ce qui est consommation est sujet à la taxe.
Là, au niveau de la consommation, justement, puisqu'il y a les intrants,
les hôteliers seraient en mesure d'être plus compétitifs
parce qu'on sait que le gros des dépenses des hôteliers, c'est des
biens...
Le Président (M. Gautrin): Ça marche.
M. Savoie: ...des services, l'électricité. Alors,
ces éléments-là ont un impact. Finalement, l'ajout de 7 %
pour les fins de consommation est un fardeau très léger et
même, comme je vous l'ai mentionné tout à l'heure,
ça constitue, je crois, pour la majorité, un avantage net.
M. Filion: M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): Attendez un instant...
M. Savoie: Alors, prétendre le contraire...
Le Président (M. Gautrin): ... M. le député
de Montmorency, le député d'Abitibi-Est n'a pas
terminé.
M. Savoie: Je vais tout simplement terminer en disant qu'il ne
faut jamais oublier et ne jamais perdre de vue que la taxe vise à nous
rendre plus compétitifs sur le court terme, sur le moyen terme et le
long terme. Le court terme présente des problèmes, surtout au
niveau de la perception, mais sur le moyen et le long terme, ça nous
donne un avantage net sur le marché nord-américain et ce n'est
qu'une question de temps avant que ça s'étende en Amérique
du Nord. Ce n'est qu'une question de temps. Ça existe déjà
dans 50 pays et, là, je ne parle pas du Botswana et du Rwanda. Je parle
du Japon, de l'Allemagne, de la France, de l'Angleterre.
Le Président (M. Gautrin): Je comprends, M. le ministre,
mais, là, on est sur l'article 24, paragraphe 3°.
M. Filion: Les États-Unis et le Canada. M. le
Président, écoutez, là.
Le Président (M. Gautrin): Allez-y! Je vous
écoute.
M. Filion: C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase
en matière touristique. Je vais vous expliquer pourquoi. Imaginez-vous
un Américain qui franchit les frontières tout près de la
Beauce. Il arrive à Saint-Georges de Beauce comme première
station. Il s'arrête, il prend de l'essence, il paie le double de ce
qu'il paie chez lui. Pourquoi? À cause des taxes à la
consommation. Là, ce n'est pas si pire encore. Un peu
ébranlé, il entre dans le restaurant. Il prend son repas. Il sort
avec une facture de 15,56 % de taxes dessus. Là, H commence à se
poser des questions. Comble de malheur, il s'achète des cigarettes. Ah
bien! là, il n'en peut plus. Il entre dans sa voiture et il retourne aux
États-Unis. Il ne demandera jamais son remboursement de taxes parce
qu'on est en train de faire une espèce de série de taxes en
cascade et on va même, dans le moindre détail, jusqu'à un
colloque qu'on tient chez nous quand en Ontario, effectivement, ils n'ont pas
cette problématique. Alors, qu'on arrête de me dire qu'on nous
rend plus compétitifs dans le monde touristique. C'est le comble du
ridicule. Ça n'a pas de bon sens.
M. Savoie: Franchement! M. Filion: Bien, écoutez...
M. Savoie: Franchement!
M. Filion: ...allez-vous me dire qu'aux États-Unis...
Comparez...
Le Président (M. Gautrin): M. le ministre, laissez donc le
député de Montmorency parler.
M. Filion: ...l'essence, la taxe à la consommation sur
l'essence qu'on paie chez nous et dites-moi qu'on est compétitifs sans
rire. Comparez la taxe qu'on paie sur les cigarettes chez nous et dites-moi
qu'on est compétitifs sans rire, et les repas pareil. Alors, ne venez
pas me dire que cette taxe-là nous rend plus compétitifs; au
contraire elle nous nuit au niveau du fonctionnement de l'industrie
touristique.
M. Savoie: M. le député, on va dire que c'est la
fatigue. Ça fait quand même plus de 27 heures que nous sommes sur
ce projet de loi...
M. Filion: Oui.
M. Savoie: ...et je vais attribuer ces commentaires à
votre fatigue plutôt qu'à votre capacité de juger comme il
se doit une situation.
Vous savez fort bien que le Québec offre à tous et
à toutes des services d'ordre social incomparables avec ce qui s'offre
aux États-Unis et qu'il y a un prix à payer...
M. Filion: Mais l'Américain n'a pas à le payer, ce
prix, il n'est pas ici, lui.
M. Savoie: ...et l'Américain, lorsqu'il vient chez
nous...
M. Filion: II ne vit pas ici, M. le Président,
l'Américain.
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que je pourrais vous
rappeler à la pertinence de l'article 24, paragraphe 3°?
M. Savoie: Oui. On est directement dessus. On parle de
l'Américain qui va venir, justement, se prévaloir de 24, 3°.
L'Américain qui vient chez nous, lorsqu'il regarde le coût de
l'essence, lorsqu'il regarde le coût des cigarettes...
M. Filion: II se dit qu'il retourne chez lui. M. Savoie:
II ne retourne pas chez lui. M. Filion: Ah non?
M. Savoie: Ce qu'il se dit, c'est que c'est ça le prix
à payer pour avoir...
M. Filion: Les hôtels sont vides, ce n'est pas pour
rien.
M. Savoie: ...des soins de santé comme nous avons, pour
avoir des services sociaux comme nous avons...
M. Filion: II s'en fout, lui, il vit aux États-Unis.
M. Savoie: ...qui sont incomparables avec ce qui s'offre aux
États-Unis. Aux États-Unis actuellement, il y a un débat
qui est en train de se développer autour, justement, des soins de
santé, il y a un débat qui est en train de se développer
autour d'un service social amélioré et le Canada est cité
constamment en exemple. Les deux camps...
M. Filion: Arrêtez-moi ça.
M. Savoie: ...citent le Canada. Les deux camps citent le Canada.
Les deux camps: ceux qui sont pour et ceux qui sont contre. Alors, quand il
vient chez nous, il sait - il le sait ou elle le sait - qu'effectivement il y a
un coût...
M. Filion: II vient payer notre régime de
santé.
M. Savoie: ...à payer. On les invite, ils sont bienvenus.
Ils sont toujours les bienvenus. S'ii y a un peu moins de touristes cette
année, ça n'a rien à voir avec la TPS et vous le savez
tort bien.
M. Filion: Non. Ça a affaire avec quoi, M. le
ministre?
M. Savoie: Ça a affaire avec les conditions
économiques de l'Amérique du Nord.
M. Filion: Ah oui!
M. Savoie: Oui. Actuellement, comme vous le savez, ce que nous
vivons actuellement au Québec, ils le vivent aux États-Unis. Ce
que nous vivons au Québec, actuellement, n'est pas propre au
Québec. Ça se vit à travers l'Amérique du Nord
parce qu'on est en train de se faire dépasser par les Japonais, les
Allemands et les Français qui s'en sortent remarquablement bien. Je n'en
reviens pas des Français. Au fur et à mesure que, nous, on
baisse, les Français remontent.
M. Filion: On parie du tourisme. Je ne vois pas comment on peut
se faire dépasser par les Japonais dans le tourisme.
M. Savoie: Alors, les Américains, s'il y a une baisse dans
le tourisme, c'est certainement à cause du fait que...
Le Président (M. Gautrin): Pas nécessairement.
M. Filion: Pardon, M. le Président?
Le Président (M. Gautrin): Non, je continue. Je vais vous
donner lecture...
M. Savoie: Alors, c'est tout. M. le Président, je pense
que notre temps est écoulé sur 24.
Le Président (M. Gautrin): Bon. Alors, vous voulez un
vote. Vous voulez appeler le vote ou pas?
M. Filion: Paragraphe par paragraphe, bien sûr.
Le Président (M. Gautrin): Bien sûr. Alors,
commençons. Le premier paragraphe, est-ce que c'est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Gautrin): Sur division?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Gautrin): Merci.
M. Filion: Je ne peux pas encourager, M. le
Président...
Le Président (M. Gautrin): Bien sûr.
M. Filion: ...une législature qui va nuire au tourisme
chez nous.
Le Président (M. Gautrin): J'ai compris ça. Le
paragraphe 1°, adopté sur division ou...
Une voix: Oui, c'est réglé.
Une voix: À l'unanimité.
Le Président (M. Gautrin): À
l'unanimité?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Gautrin): Sur division. Le paragraphe
2°, adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Gautrin): Sur division. Le paragraphe
3°, adopté?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Gautrin): Sur division?
M. Filion: Évidemment.
Le Président (M. Gautrin): Bien sûr, j'ai compris.
L'article 24, dans son ensemble, adopté sur division. J'appelle
l'article 25 et je pense que, ce coup-ci, c'est le député de
Berthier qui va nous faire le plaisir, de sa belle voix, de nous lire l'article
25.
M. Houde: Merci, M. le Président. C'est avec plaisir que
je vais prendre la parole. "La fourniture d'un bien meuble corporel
effectuée par une personne qui est un inscrit et qui ne réside
pas au Québec est réputée effectuée au
Québec si, à la fois: "1° le bien est un bien prescrit ou est
fourni par une personne prescrite; "2° le bien est envoyé à
l'acquéreur de la fourniture à une adresse au Québec par
courrier ou messager."
Le Président (M. Gautrin): Bon. M. Houde:
Commentaires.
Le Président (M. Gautrin): Commentaires, M. le ministre.
Quelques petits commentaires?
M. Savoie: Je ne pense pas que ça mérite des
commentaires, M. le Président, tellement le texte éclate par sa
transparence, sa limpidité.
M. Filion: II est d'une limpidité éclatante, M. le
Président.
Le Président (M. Gautrin): Je dois dire qu'il n'est pas...
Il y en a certains qui ont été moins clairs que
celui-là.
M. Filion: Oui, mais on a quand même une couple de
questions.
Le Président (M. Gautrin): Bien sûr. M. le
député de Montmorency.
M. Filion: Oui, M. le Président. "La fourniture
d'un bien meuble corporel effectuée par une personne qui est un inscrit
et qui ne réside pas au Québec est réputée
effectuée au Québec..."
Le Président (M. Gautrin): Ça, c'est pour les
personnes qui sont inscrites au sens de la définition qu'on a
donnée.
M. Filion: Les personnes inscrites, c'est qui ça, ces
personnes-là? "Qui est un inscrit et qui ne réside pas au
Québec", c'est quel genre de personne?
M. Bouchard: Toute personne, finalement, qui est visée
par...
Le Président (M. Gautrin): Quelqu'un qui a un commerce,
par exemple, à Hull et qui habite à Ottawa.
M. Bouchard: L'article 408: Toute personne qui exerce une
activité commerciale au Québec doit, avant d'exercer sa
première fourniture, s'inscrire.
Le Président (M. Gautrin): Quelqu'un qui, par exemple,
habite à Hull...
M. Filion: Qui a un commerce-Le Président (M. Gautrin):
...et travaille... Oui, M. le député de Beauce-Nord, vous
avez...
M. Audet: Non, M. le Président, je n'ai pas demandé
la parole. Je voulais juste faire appel aux services de la demoiselle qui est
à côté de vous.
Le Président (M. Gautrin): Ah! Elle a beaucoup plus de
charme que moi, je comprends.
M. Filion: Bon. "...et qui ne réside pas [...] est
réputée effectuée au Québec si..."
Une voix:...
Le Président (M. Gautrin): Ha, ha, ha!
M. Filion: Qu'est-ce que vous avez, M. le
Président? Il y a un problème?
Le Président (M. Gautrin): Non, non, pas du tout. C'est
une remarque.
Une voix:...
Le Président (M. Gautrin): Excusez-moi.
C'était...
Une voix:...
M. Filion: Je n'ai pas suivi. J'étais en train de lire la
loi, M. le Président. Bon. Alors, je continue la lecture puisqu'on est
ici pour lire.
Le Président (M. Gautrin): Oui.
M. Filion: "...est réputée effectuée au
Québec si, à la fois: 1° le bien est un bien prescrit ou est
fourni par une personne prescrite." Là, M. le Président, je ne
sais pas si vous le savez...
Le Président (M. Gautrin): Mais ça, c'est tout le
débat qu'on a fait hier sur...
M. Filion: Non, non, non.
Le Président (M. Gautrin): Non?
M. Filion: Non, non, non. Hier, on faisait le débat, M. le
Président, d'un effet prescrit et, cet-après-midi, on a fait le
débat d'une fourniture prescrite.
Le Président (M. Gautrin): Ah, ah!
M. Filion: Et, là, on vient faire le débat d'un
bien prescrit. Alors, là, je voudrais savoir quelle différence il
y a entre une fourniture prescrite et un bien prescrit. Est-ce que ça va
être des choses... C'est probablement toujours un bien "plug". On a eu
une fourniture au cas où; on va avoir un bien au cas où.
M. Bouchard: Non. À l'égard de cet
article-là, finalement, le règlement fédéral a
déjà été adopté.
M. Filion: Ah! C'est intéressant, on va le savoir.
M. Bouchard: On vise particulièrement... M. Filion:
Oui, c'est quoi qui se passe là?
M. Bouchard: On vise particulièrement les journaux et les
périodiques qui proviennent de l'extérieur du Canada.
M. Filion: Les journaux et les périodiques. M.
Bouchard: Oui.
M. Filion: Ah, ah! Les journaux et les périodiques qui
viennent de l'extérieur du Canada, est-ce que ce sont des biens
taxés, détaxés, exonorés, non taxables, pas
taxables? C'est quelle sorte de biens?
M. Bouchard: C'est-à-dire que, par l'application de
l'article 25, ça devient une fourniture d'un bien effectuée au
Québec, donc ce sera une fourniture taxable. Une fourniture
effectuée au Québec est une fourniture taxable, à moins
d'être, par ailleurs, une fourniture non taxable ou
exonérée.
M. Filion: Alors, c'est une fourniture taxable, sans entrer dans
une catégorie spécifique qui nous donne un traitement
particulier, selon qu'elle est classée dans l'une ou dans l'autre.
M. Bouchard: C'est ça.
M. Filion: Alors, c'est très bien. On paie la taxe puis
c'est tout ce qui se passe.
Le Président (M. Gautrin): Ça va pour vous?
M. Filion: Oui, oui, ça va, M. le Président.
C'est juste que je dois considérer qu'un bien prescrit, c'est une autre
catégorie de biens. Vous savez, M. le Président, l'exercice que
je fais là, c'est important.
Le Président (M. Gautrin): Je n'ai jamais
prétendu... Je suis d'accord avec vous. Je le fais avec...
M. Filion: Je vous explique immédiatement pourquoi et
peut-être que ça va un peu attirer l'attention des gens de la
commission. Vous savez, la TVQ a quelque chose de spécial; c'est qu'elle
rend les contribuables des percepteurs d'impôt. Vous rendez-vous compte
que M. Tout-le-Monde, demain matin, il devient un percepteur d'impôt, de
la TVQ, et qu'on va lui demander, pour bien percevoir la TVQ, de distinguer
entre? C'est de M. Tout-le-Monde qu'on parle, là, n'oubliez pas
ça, M. le Président. Il va devoir savoir si c'est un bien
prescrit; il va devoir savoir si c'est un bien taxable; puis, vu dans son
esprit à lui, si le bien n'est pas taxable, M. le Président, il
va penser qu'il est non taxable. On est d'accord avec ça? Pensez-vous
qu'il va se dire ça, lui, le citoyen dans l'épicerie du coin, qui
perçoit la taxe? Il va dire: Le bien, est taxable ou il n'est pas
taxable. Je pense qu'on s'entend là-dessus. Mais le législateur,
M. le Président, demande plus que ça. Il dit: Taxable, ce n'est
pas suffisant, on va nuancer les non-taxables. Alors, il va dire: II y a un
bien non taxable, une catégorie de biens non taxables, une
catégorie de biens pas taxables. On a vu, cet après-midi, qu'il y
avait des biens qui n'étaient
pas taxables. Savez-vous c'est quoi, ces biens-là, M. le
Président? (21 heures)
Le Président (M. Gautrin): Non.
M. Filion: Ce sont des numéros à l'article 82. Vous
irez voir ça, M. le Président, ça vaut la peine. Ce sont
des numéros tarifaires. Ha, ha, ha! J'en ris pour ne pas en pleurer.
Ça n'a pas de bon sens. On demande à notre épicier du coin
de distinguer nos numéros tarifaires. Non, mais, c'est vrai, M. le
Président.
Le Président (M. Gautrin): M. le Président... La
chaise doit être neutre, si vous permettez. J'écoute avec beaucoup
d'intérêt le discours du député de Montmorency.
M. Filion: Je continue, M. le Président.
M. Savoie: II est en train de vous crinquer, là,
encore.
M. Filion: Dans la nuance des biens non taxables, je disais: Un
non taxable, c'est un non taxable. Un pas taxable, ce n'est pas un bien non
taxable, c'est un pas taxable. Un exonéré, ce n'est pas un bien
pas taxable ni non taxable, c'est un exonéré. Vous suivez, M. le
Président?
Le Président (M. Gautrin): Je suis, je suis du mieux que
je peux.
M. Filion: Un bien détaxé, ce n'est pas un bien non
taxable, pas taxable ni exonéré, c'est un bien
détaxé. En plus de ça, on ajoute un bien prescrit et,
comme je vous le disais tout à l'heure, une fourniture prescrite, en
plus. Alors, là, M. le Président, je vous avoue... Et on va
demander ça non pas à des spécialistes en
fiscalité, non pas à des gens qui lisent des lois tous les jours,
on va demander à un simple citoyen, à un épicier du coin,
de bien vouloir faire la distinction de toutes ces belles notions pour bien
percevoir la taxe pour notre cher gouvernement. C'est ça qu'on est en
train de faire tranquillement pas vite. Et c'est pour ça que je prends
le temps de bien comprendre la loi et qu'on en discute tout le monde ensemble.
Tantôt, j'espère que vous ne serez pas surpris s'il y a quelqu'un
qui dit: Aïe! vous êtes malades! J'espère que vous ne serez
pas surpris parce que je pense que c'est vrai que ça va devenir d'une
complexité démesurée. C'est pour ça que j'attirais
l'attention.
Là, on vient d'avoir une autre définition. Ce que je vous
dis, dans exonéré, non taxable, pas taxable,
détaxé... Le bien prescrit qu'on a ici, c'est autre chose. Alors,
on va avoir les biens prescrits, aussi. Ce sont des journaux qui viennent de
l'extérieur. Alors, c'est ça qu'on va demander à un
citoyen d'administrer. On va lui donner ça en disant: Vous savez, au
fond, ce n'est pas compliqué, la TVQ, ne vous en faites pas avec
ça, c'est simple. On va aller le vérifier quatre ans plus tard
et, après ça, on va lui faire une belle cotisation. On va dire:
Tu t'es trompé, on va te cotiser et on va te charger des
intérêts et des pénalités. Nous autres, c'est
ça qui est payant, on charge deux fois les droits, trois fois les droits
quand on fait ça. Mais est-ce que vous pensez, M. le Président,
sans rire, qu'on rend service à une collectivité?
Le Président (M. Gautrin): La chaise est neutre et
écoute.
M. Filion: Vous écoutez, hein? Mais c'est ça qu'on
est en train de faire là. C'est pour ça que je prends le temps de
la décortiquer et de la commenter parce que c'est ça qu'on est en
train de faire ici, à cette commission. Moi, je suis rendu,
effectivement, dans des catégories de biens. Taxable et pas taxable, on
comprend ça. Mais taxable, pas taxable, non taxable,
exonéré, détaxé, bien prescrit... Et quand je
rajoute de l'argent et des livres, ce sont d'autres catégories de biens.
M. le Président, quand on aura fini d'étudier le projet,
j'espère qu'on n'aura pas le culot de dire qu'on a simplifié
l'application de la loi fiscale parce que, là, je pense qu'on ne se
comprend pas. Tout ça étant dit, je suis heureux de savoir qu'au
moins, les biens prescrits, on a déjà défini ça au
niveau de la TPS fédérale. Alors, on peut savoir ce que c'est.
Mais, cet après-midi, fourniture prescrite, on ne le savait pas. On nous
a dit: Une fourniture prescrite, c'est une fourniture au cas où. En tout
cas, c'est là qu'on est rendu. M. le Président, moi, je suis
prêt à continuer et à adopter...
Le Président (M. Gautrin): Alors, l'introduction de
l'article 25, vous l'adoptez?
M. Filion: L'introduction de l'article 25, oui.
Le Président (M. Gautrin): L'alinéa 1°, vous
l'adoptez?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Gautrin): Les ministériels
aussi?
M. Savoie: Oui.
Le Président (M. Gautrin): Adopté. L'alinéa
2°?
M. Filion: Un instant, M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): C'est l'un et l'autre. Il faut
à la fois 1° et 2°.
M. Filion: Oui, chaque fois.
Le Président (M. Gautrin): C'est la poste ou un
messager.
M. Filion: C'est beau.
Le Président (M. Gautrin): Merci. Adopté. J'appelle
l'article 26. Est-ce que j'ai un volontaire pour lire l'article 26? M. le
député de Prévost, l'article 26, vous pouvez nous lire
ça?
Autres présomptions M. Forget: Merci, M. le
Président. Le Président (M. Gautrin): Merci.
M. Forget: "Dans le cas où une personne exploite une
entreprise par l'intermédiaire de son établissement stable au
Québec et d'un autre établissement stable de celle-ci hors du
Québec, les règles suivantes s'appliquent: "1° tout transfert
d'un bien meuble ou toute prestation d'un service par l'établissement
stable au Québec à l'établissement stable hors du
Québec est réputé constituer une fourniture du bien ou de
service; "2° à l'égard de cette fourniture, les
établissements stables sont réputés être des
personnes distinctes sans lien de dépendance."
Le Président (M. Gautrin): Merci, M. le
député de Prévost. M. le ministre et député
d'Abitibi-Est, un commentaire?
M. Savoie: Oui, M. le Président. Je vais vous
donner quelques commentaires. Cet article vise à faire en sorte que le
transfert d'un bien meuble ou d'un service entre un établissement stable
situé au Québec et un autre situé hors du Québec,
d'une même personne, soit considéré comme une fourniture
entre personnes distinctes, sans lien de dépendance, afin de permettre
l'application des règles relatives aux expéditions des biens hors
du Québec et qui constituent des fournitures détaxées ou
qui donnent droit à un remboursement de la taxe accordée aux
non-résidents.
Le Président (M. Gautrin): Des commentaires, M. le
député de Montmorency?
M. Filion: Oui, M. le Président. Est-ce que, dans la loi,
on avait défini quelque part... Si on répute une personne ou un
établissement stable, est-ce que, dans la loi, on définit le mot
"personne"?
M. Brochu: On le retrouve dans les définitions. Ça
regroupe pas mal tout: association, corporation...
Le Président (M. Gautrin): Bien sûr, je vais vous
dire où c'est, c'est à la page 18, au bas. La dernière
définition au bas de la page 18, juste avant "petit fournisseur".
M. Savoie: On en a parlé, d'ailleurs. Le
Président (M. Gautrin): Oui, oui.
M. Savoie: On en a parlé beaucoup, d'ailleurs.
Le Président (M. Gautrin): Tout à fait, oui. Je
m'en rappelle bien.
M. Savoie: On en a trop parlé, même.
Le Président (M. Gautrin): Ça, je n'en suis pas
sûr!
M. Filion: Ça ne sera pas long, M. ie Président, je
veux juste vérifier quelque chose.
Le Président (M. Gautrin): Page 18, au bas de la page.
M. Filion: C'est un commentaire que je fais, là. Toujours
dans le même esprit dont on parle, est-ce qu'on ne devrait pas... Quand
on définit le mot "personne", ici on y fait une autre extension,
à l'article 26. L'article 26 vient donner un établissement stable
comme étant une personne au sens de la taxe. Je me demandais si,
effectivement, on ne devrait pas, pour les fins d'une meilleure
compréhension, venir le regrouper, ou le définir, ou
l'extensionner au niveau de la définition de l'article 1, toujours dans
l'optique d'une meilleure compréhension.
M. Savoie: Évidemment, loin de moi de penser le contraire.
Évidemment.
Le Président (M. Gautrin): Je ne vois pas.
M. Filion: Vous ne voyez pas quoi, M. le Président?
Le Président (M. Gautrin): Je ne vois pas comment un
établissement stable est une personne plus que dans la
définition.
M. Filion: Ici, on va le réputer une personne, M. le
Président. Alors, il est une personne. Je pense qu'on devrait, toujours
dans un but de mieux situer les termes... C'est que, dans l'article 1, on met
le mot "personne" et on continue dans un autre paragraphe en disant "est
réputé une personne un établissement stable". À ce
moment-là, on a tout de suite la définition du mot "personne"
à un seul endroit et on n'a pas à courir à travers la loi
comme on a vu pour la définition du mot "immeuble".
Le Président (M. Gautrin): Excusez-moi, mais là ce
n'est pas marqué "réputé une personne
un établissement stable".
M. Filion: Ici, on disait... Écoutez,
là-Deuxième alinéa... Voyez-vous?
Le Président (M. Gautrin): Oui, ça va.
M. Filion: Je pense qu'il y a assez que la loi est
compliquée, il faut essayer de la rendre la plus lisible et la plus
compréhensible possible, dans les circonstances. Je pense que la
remarque s'applique également dans ce genre de définition que
j'appelle extensionnée à travers différents articles de la
loi.
Le Président (M. Gautrin): M. le ministre, pas de
commentaires?
M. Savoie: On pourrait peut-être demander à Me
Bouchard.
M. Bouchard: En fait, ce qu'on veut faire par l'article 26, c'est
beaucoup plus que donner l'extension à la définition de
"personne" qui est prévue à l'article 1. On vient établir
une série de présomptions, une série de règles pour
permettre finalement à une personne qui réside au Québec,
mais qui a un établissement stable à l'extérieur du
Québec, de pouvoir expédier à l'extérieur du
Québec ses biens et bénéficier du remboursement de la
taxe. Ça complète finalement les articles 12 et 13 qu'on a vus ce
matin, où on disait qu'une personne qui réside au Québec,
mais qui a un établissement stable hors du Québec, est
réputée ne pas résider au Québec à
l'égard des activités exercées dans son
établissement stable. Donc, par le jeu de 13, de 26 et des articles de
remboursement qu'on va voir un peu plus tard, cette personne-là pourra
demander le remboursement de la taxe à l'égard des biens qui ont
été acquis au Québec, mais expédiés à
sa succursale ou à son établissement stable à
l'extérieur du Québec.
M. Filion: Ça, c'est uniquement dans un but de
remboursement, de RTI, quand je prends mes biens et que je les envoie dans une
succursale ailleurs qu'au Québec.
M. Bouchard: C'est l'objectif qui est visé par 26.
M. Filion: Alors, ça ne pourrait pas servir à un
autre article de la loi que celui-là, la notion de personne distincte
pour un établissement stable.
M. Bouchard: Ce que j'ai au niveau de la compréhension de
l'article, c'est qu'on va l'utiliser effectivement dans le chapitre des
remboursements aux non-résidents pour permettre à l'entreprise
québécoise s'il y a un établissement stable à
l'extérieur.
M. Filion: Mais il n'y a pas d'autres articles dans la loi qui
font appel à cette extension-là du mot "personne".
M. Bouchard: Pas que j'ai d'identifié ici.
M. Filion: Écoutez, dans ce sens-là, M. le
Président, je pense que, effectivement, on peut le laisser à ce
niveau-là.
Le Président (M. Gautrin): C'est bien. Est-ce que, M. le
député de Prévost, vous êtes d'accord pour adopter
ceci?
M. Forget: D'accord.
Le Président (M. Gautrin): M. le député de
Montmorency aussi? J'imagine que... Alors, c'est adopté.
M. Filion: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): Merci. L'article 27. M. le
député de Beauce-Nord, il y a longtemps qu'on vous a entendu.
M. Audet: Pardon?
Le Président (M. Gautrin): L'article 27.
M. Audet: On était attardé à d'autres
préoccupations, M. le Président. Je m'excuse.
Le Président (M. Gautrin): Je comprends, je comprends.
M. Audet: "Pour l'application de l'article 19, dans le cas
où une personne exploite une entreprise par l'intermédiaire de
son établissement stable au Québec et d'un autre
établissement stable hors du Québec, les règles suivantes
s'appliquent: "1° tout transfert d'un bien meuble ou toute prestation d'un
service par un établissement stable à l'autre
établissement stable est réputé constituer une fourniture
du bien ou du service; "2° à l'égard de cette fourniture, les
établissements stables sont réputés être des
personnes distinctes sans lien de dépendance; "3° la valeur de la
contrepartie de la fourniture est réputée égale: "a) dans
le cas où l'établissement stable qui effectue la fourniture est
hors du Québec mais au Canada, à la juste valeur marchande du
bien ou du service; "b) dans le cas où l'établissement stable qui
effectue la fourniture est hors du Canada, au montant qui est
déterminé relativement à la fourniture aux fins du calcul
du revenu des établissements stables en vertu de la Loi sur les
impôts (L.R.Q., chapitre I-3), ou qui le serait si la personne
était imposable en vertu de cette loi."
Le Président (M. Gautrin): Un lien de dépendance...
Il n'y en a pas, mais il pourrait y en avoir, pour une question
après.
M. Savoie: Oui. On va tomber dans les liens de dépendance
bientôt. On va nager là-dedans longtemps, tu vas voir.
Le Président (M. Gautrin): Alors, ça marche,
l'article 27, M. le ministre?
M. Savoie: Moi, ça va. J'adopte, M. le
Président.
Le Président (M. Gautrin): M. le député de
Montmorency.
M. Filion: Je voulais juste savoir... L'esprit derrière
ça, c'est quoi?
M. Savoie: L'esprit de...
M. Filion: De la loi derrière l'article.
M. Savoie: Derrière l'article.
Le Président (M. Gautrin): Me Bouchard, quelques
commentaires peut-être? Me Bouchard?
M. Savoie: Cet article établit que tout transfert d'un
bien meuble incorporel ou d'un service entre un établissement stable
situé hors du Québec et celui du Québec, d'une même
personne, est réputé constituer une fourniture, et ce, afin de
permettre l'application de la taxe prévue à l'article 19, le cas
échéant.
C'est lorsque vous êtes propriétaire d'un Tim Horton
à Ottawa, que vous êtes propriétaire, par la suite, d'un
Tim Horton à Hull et que vous allez transiger des services et des biens
entre les deux Tim Horton, comment vous allez faire pour calculer la taxe.
M. Filion: Sur les biens meubles, M. le ministre, je vous suis
relativement bien. C'est sur le transfert de services, quand on parie toujours
du temps. Comment ça marche?
M. Savoie: Oui, des services professionnels, des services de
cuisinier, des services de "cook", toutes sortes de services.
Le Président (M. Gautrin): Par exemple, si vous avez une
compagnie qui a deux trucs ou un service d'avocat.
M. Savoie: Oui, oui. Ne tombons pas dans des
obscénités là.
Le Président (M. Gautrin): Je comprends. Un service de
comptable, par exemple, ou de fiscaliste.
M. Savoie: Bien là, on rempire!
M. Filion: C'est pire pour notre ministre, c'est certain.
Écoutez, moi, ma question est simple. Ici, on parie d'un transfert de
bien meuble ou toute prestation d'un service par un établissement stable
à l'autre établissement stable. Comment vous faites ça un
transfert d'une prestation de service d'un établissement
québécois à un établissement américain?
M. Savoie: Je changerais mon royaume pour un Tim Horton, M. le
Président. Un Tim Horton qui roule là, ça roule, ça
roule longtemps.
M. Filion: Vous aimez ça fréquenter les policiers,
vous, M. le ministre?
Le Président (M. Gautrin): Raymond Savoie, roi de la
patate!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Savoie: M. le Président, je propose une suspension de
cinq minutes.
Le Président (M. Gautrin): Cinq minutes de suspension.
(Suspension de la séance à 21 h 17)
(Reprise à 21 h 23)
Le Président (M. Gautrin): À l'ordre, s'il
vous plaît!
L'article 27 est adopté. C'est bien ça? Il n'est pas
encore adopté, l'article 27?
M. Filion: Un instant, M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): Alors, les amis, attendez un
instant. On recommence.
M. Filion: Moi, le dernier A que j'ai mis, M. le
Président, c'est sur 26, deuxième alinéa.
Le Président (M. Gautrin): Merci. Alors, on est rendu
à l'article 27. C'est bien ça?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Gautrin): Est-ce qu'il a
été lu, 27?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Gautrin): Oui.
M. Filion: Et nous étions rendus...
Le Président (M. Gautrin): Alors, 27. Il y a eu quelques
commentaires du ministre.
M. Savoie: Oui, oui. Ça a été
adopté.
M. Filion: Non, non, ça n'a pas été
adopté.
M. Savoie: Tu as dis qu'il n'y avait pas de problème.
M. Filion: Pardon?
M. Savoie: Tu as dit qu'il n'y avait pas de problème.
M. Filion: J'ai posé une question et on a suspendu avant
de me répondre.
Le Président (M. Gautrin): Parfait. Alors, M. le
député de Montmorency, vous avez la parole.
M. Savoie: Ahnon!
M. Filion: Oui, c'est vrai, M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): Chut! M. le
député de Montmorency, on vous écoute avec beaucoup
d'attention et de sérénité.
M. Filion: Je demandais un exemple de transfert de prestation de
service d'un établissement québécois à un
établissement à l'extérieur du Québec. Un
exemple.
Une voix: Tim Horton.
M. Filion: Mais non. Tim Horton, c'est du meuble.
M. Bouchard: Je pense que l'exemple qu'on pourrait donner, c'est
une corporation dont le siège social serait à l'extérieur
du Québec et qui aurait une filiale au Québec, lorsque la
compagnie mère, lorsque le siège social impute finalement
à la filiale certaines dépenses qui sont communes parce que le
service bénéficie à la filiale. Dans cette
situation-là, 27 rendrait applicable l'article 19. Alors, un
regroupement de services...
M. Filion: Reprenez ça. Je veux comprendre ce qui se passe
là.
M. Bouchard: Donc, un regroupement de services qui seraient
effectués au niveau du siège social, mais qui
bénéficieraient finalement à l'ensemble des filiales d'un
groupe. Lorsque, dans le groupe, une filiale est située au
Québec, par application de l'article 27, l'article 19 deviendrait
applicable à l'égard du service rendu par la compagnie
mère à la filiale québécoise.
M. Filion: Mais, cet article-là, on en parlait
tantôt dans un but de RTI - c'est ça? - concernant le
remboursement, les RTI.
M. Bouchard: Pour l'application de l'article 19.
M. Filion: Au niveau de l'allocation... Bien, c'est ça.
L'article 19, c'était au niveau de l'apport. C'est ça, 19? Alors,
l'apport de biens, l'apport de services d'un établissement
québécois à un établissement ailleurs au
Québec, l'apport de services, c'est ça que j'ai de la
difficulté à visualiser. Ça a quoi comme
conséquence dans la loi?
M. Bouchard: Ça a pour conséquence de rendre la
taxe exigible.
M. Filion: Au Québec. M. Bouchard: C'est
ça.
M. Filion: Mais, vu que le transfert de service, je le fais et je
l'envoie dans un établissement à l'extérieur du
Québec...
M. Bouchard: C'est que le service est de l'extérieur du
Québec vers le Québec.
M. Filion: Oui, mais si c'est l'inverse?
M. Bouchard: C'est l'article précédent,
effectivement.
M. Filion: Pardon?
M. Bouchard: C'est l'article précédent si c'est
l'inverse.
M. Brochu: Si c'est l'inverse, c'est l'article 26, du
Québec vers l'extérieur, alors que, là, c'est...
M. Filion: Ah! Et, à ce moment-là, ces
services-là... O.K. Je comprends. Alors, le service en tant que tel...
Moi, c'est toujours au niveau d'imager le temps parce qu'un service, c'est du
temps. Quand je le transfère d'un établissement stable à
un autre... Comment ça marche?
M. Bouchard: L'exemple qu'on pourrait donner, c'est...
Le Président (M. Gautrin): Je m'excuse, je parlais
à mon collègue...
M. Bouchard: Tous les états financiers des filiales sont
dressés au siège social de la compagnie situé aux
États-Unis. La compagnie mère impute à la filiale
québécoise 10 000 $ finalement pour le mois, pour avoir
dressé ses engagements financiers. Alors, dans cette
situation-là, l'article 27 deviendrait applicable parce que la compagnie
mère allouerait finalement certaines dépenses du siège
social à la filiale québécoise pour un service qui...
M. Filion: Oh, oh! C'est intéressant ce que j'entends
là. C'est intéressant, ça. Ça veut dire que... M.
le Président...
Le Président (M. Gautrin): J'arrive.
M. Filion: Je voudrais juste me faire préciser
l'interprétation. Ça veut dire que j'ai une firme de comptables
à Montréal qui a une succursale à Toronto. Elle fait sa
facturation de Toronto, suite à un transfert de temps ou de service
venant de la firme de Montréal. Qu'est-ce qui se passe au niveau de la
taxe de vente sur la facturation faite à Toronto?
M. Bouchard: Le point de départ de votre exemple, c'est
que le service était rendu à Montréal.
M. Filion: J'ai un service qui se fait à Montréal
et un service comptable. Par exemple, j'ai une multinationale...
M. Bouchard: Qui est située à quel endroit?
M. Filion: Elle a des bureaux partout au
Canada. C'est une firme nationale qui fait le client national. Je le
facture de Toronto. La TVQ est quoi...
M. Bouchard: Le service est-il rendu au Québec? Le service
est fait au Québec?
Le Président (M. Gautrin): Pour que l'hypothèse ait
un sens, il faut que le service soit fait au Québec.
M. Filion: Le service est fait au Québec et au Canada,
partout, mais je le facture...
Le Président (M. Gautrin): Bien sûr, parce que
Québec est encore dans le Canada.
M. Filion: J'aime mieux ne pas répondre à
ça, M. le Président, sachant très bien que j'ai hâte
qu'on règle notre problème.
Le Président (M. Gautrin): Moi, j'ai hâte qu'on n'en
parle plus.
M. Filion: Alors, vous devriez nous aider à régler
ça, vous.
Le Président (M. Gautrin): Oui. Le problème,
c'est... La question qui est posée par le député de
Montmorency, c'est la suivante... Êtes-vous capable d'y répondre,
Me Bouchard, ou Me... Voulez-vous y répondre? Me Simard, c'est
ça?
Mme Simard: Oui.
Le Président (M. Gautrin): Ça me fait plaisir de
vous voir parmi nous. Mme Simard: Bonjour.
Le Président (M. Gautrin): Vous êtes la bienvenue.
Me Simard.
Mme Simard: À quelle question voulez-vous que je
réponde?
M. Filion: Ma question est simple, au fond; elle est simple parce
qu'elle existe souvent même en pratique. On a souvent, dans les bureaux
internationaux de comptabilité, un client national et on va se servir
des différents bureaux à travers le Canada ou l'Amérique
pour servir le client. La facturation, si elle part de Toronto, dans un
exemple, est-ce que cette facturation-là qui part de Toronto pour servir
un client national qui a des succursales partout, quei-ques-unes au
Québec, quelques-unes ailleurs... Comment ça va fonctionner au
niveau du transfert de temps?
Mme Simard: Si le service est rendu au Québec, comme Me
Bouchard disait tantôt, ça va être une fourniture
effectuée au Québec. A ce moment-là, on va taxer la
fourniture du service en vertu de l'article 17 ou peut-être - ça
dépend des circonstances - lorsqu'il y a un service qui est rendu au
profit d'un non-résident, sous certaines conditions...
M. Filion: Le service est rendu à la maison mère
à Toronto...
Mme Simard: Ah! Si le service est rendu à Toronto...
M. Filion: Elle utilise du temps d'une province...
Mme Simard: Vous voulez dire quoi, du temps d'une province...
M. Filion: Comme ici, on parle de...
Mme Simard: C'est que des services ont été rendus
dans une province...
M. Filion: En réalité, elle aurait très bien
pu envoyer du personnel de Toronto faire le travail au Québec, elle
aurait très bien pu faire ça.
Mme Simard: Le service va être rendu au Québec.
M. Filion: Pour faire un travail pour desservir un client de
Toronto.
Mme Simard: C'est ça, mais il y a des règles qui
sont prévues dans les fournitures des
taxis à l'effet que, lorsque la fourniture d'un service est faite
au profit d'une personne qui ne réside pas au Canada ou au
Québec, ça constitue les fournitures des taxis mais c'est sous
certaines conditions. Dans ces cas-là, je veux dire dans le cas
où on effectue un service au Québec, qui est par ailleurs taxable
mais qui est fait au profit d'un non-résident, comme dans votre cas
ça serait une firme non résidente, il se pourrait fortement que
le service soit détaxé.
M. Filion: Le service serait détaxable?
Mme Simard: C'est ça, détaxé.
M. Filion: Pour la partie rendue au Québec?
Mme Simard: Oui. Parce qu'il est rendu au profit d'un
non-résident.
M. Filion: Alors, il n'y aurait pas intérêt à
faire la facturation du Québec. Si la firme au Québec, qui a fait
le travail au Québec, n'a pas intérêt à faire sa
facturation au Québec, elle est mieux de le faire faire par Toronto.
Mme Simard: Bien, la facturation, dans ma tête, en tout
cas, je ne vois pas le rapport. On regarde l'endroit où le service est
effectué. Et ce, peu importe que la facture émane du bureau de
Toronto, si le service est effectué au Québec, la fourniture est
effectuée au Québec et elle est assujettie, à moins
qu'elle soit par ailleurs détaxée ou exonérée.
Le Président (M. Gautrin): Donc, la compagnie de Toronto
serait censée percevoir la TVQ à ce moment-là?
Mme Simard: Oui.
Le Président (M. Gautrin): Mais il faudrait qu'elle soit
inscrite.
Mme Simard: Normalement elle le sera parce qu'elle exploite une
entreprise au Québec.
M. Filion: Donc, elle aura à charger la TVQ, que je
facture de Toronto ou pas.
Mme Simard: Sauf si c'est détaxé.
Le Président (M. Gautrin): Me Simard, vous voulez ajouter
quelque chose? Non? Bon.
Mme Simard: Bien, je peux vous dire que ça serait en vertu
de l'article 186 que la fourniture serait détaxée. On dit: "Est
détaxée la fourniture d'un service effectuée à une
personne [...] qui ne réside pas au Québec..."
M. Filion: Mais le fait qu'elle ait un établissement
stable au Québec...
Mme Simard: Oui.
M. Filion: Le critère, c'est que ça ne la rend pas
réputée résidente du Québec?
Mme Simard: Oui. Je veux dire...
Une voix: ...le service est rendu pour quelqu'un à
l'extérieur du Québec. C'est ça qui fait que c'est
détaxé.
M. Filion: C'est ça. Mais, moi, je me posais la question.
Parce que tout à l'heure on a dit que, quand j'avais un
établissement dans un endroit, c'était considéré
comme une personne aux fins de l'application, justement, de cet
article-là. Et le fait que ce soit une personne, l'établissement
au Québec, c'est une personne au Québec, à ce
moment-là, même si je suis une personne résidente de la
personne réputée un établissement au Québec, je ne
serais pas détaxé. Est-ce que je serais détaxé?
Mme Simard: Bien là, pouvez-vous répéter, je
ne vous ai pas suivi?
M. Filion: C'est que, dans cet article-là, on utilise
rétablissement stable comme une personne. Alors, si un
établissement stable est considéré comme une personne aux
fins de la taxe et que cet établissement stable là est au
Québec, la personne est au Québec.
Mme Simard: Oui.
M. Filion: Et même si c'est une filiale et même si
elle est détenue par un non-résident, cette filiale-là,
à ce moment-là je ne serai pas dans une situation de personne
détaxée parce que mon établissement en tant que tel est
une personne résidente.
Mme Simard: Oui, mais ça dépend à qui la
fourniture est effectuée. Je vais vous donner l'exemple d'une personne
qui exploite une entreprise au Québec, qui a un établissement
stable au Québec et un établissement stable à
l'extérieur du Québec. Les établissements stables, entre
eux, peuvent se rendre des services. On peut prendre l'exemple d'un bureau de
comptables qui rend un service à un autre bureau de comptables, à
l'autre établisement du Québec. À ce moment-là,
l'effet de l'article 19 fait en sorte que la fourniture du service entre
l'établissement stable de l'extérieur du Québec à
l'établissement stable au Québec constitue une fourniture et on
va taxer le service à la juste valeur marchande.
Une voix: Comme apport.
Mme Simard: C'est ça qu'on veut.
Le Président (M. Gautrin): Boni
M. Filion: O.K. C'est ce que je voulais clarifier. Effectivement,
tout ce qu'on va faire, que ce soit au Québec avec des gens du
Québec, même si c'est pour servir un non-résident, à
toutes fins pratiques, ils vont payer la taxe au Québec.
Le Président (M. Gautrin): C'est ça, c'est ce que
j'ai compris.
Mme Simard: Si c'est une fourniture effectuée au profit
d'un non-résident, la fourniture d'un service, ça ne sera pas
taxé. Ça va être détaxé sous réserve
des exclusions. Mais, comme principe général, la fourniture
effectuée au profit d'un non-résident, c'est
détaxé.
Le Président (M. Gautrin): Oui, mais ça, c'est sous
réserve pour d'autres cas. Ce sera détaxé, si ça a
à être détaxé.
Mme Simard: C'est ça, mais le principe
général...
Le Président (M. Gautrin): Ça n'a rien à
voir avec le lieu de résidence ou le lieu d'échange.
M. Filion: Indépendamment des établissements
stables. Les établissements stables n'ont rien à voir dans la
résidence.
Le Président (M. Gautrin): C'est ça. Mme Simard:
Non, non. M. Filion: C'est beau.
Le Président (M. Gautrin): Ça marche. L'article 27
est adopté. M. le député de Vanier, adopté?
M. Lemieux: Adopté.
Le Président (M. Gautrin): L'article 28. Est-ce que j'ai
un volontaire pour lire l'article 28? M. le député de
Beauce-Nord, notre lecteur préféré.
M. Audet: Pourquoi pas, M. le Président? "Dans le cas
où une convention relative à la délivrance d'un bien ou
à la prestation d'un service est conclue, les règles suivantes
s'appliquent: "1° la conclusion de la convention est réputée
constituer une fourniture du bien ou du service effectuée au moment
où la convention est conclue; "2° la délivrance du bien ou la
prestation du service en vertu de la convention est réputée faire
partie de la fourniture visée au paragraphe 1° et ne pas constituer
une fourniture distincte."
Le Président (M. Gautrin): Alors, M. le ministre, vous
avez quelques petits commentaires?
M. Savoie: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): C'est adopte pour vous. M. le
député de Montmorency?
M. Filion: Je vais regarder ça, M. le Président,
ça ne sera pas long.
Le Président (M. Gautrin): Ça va, bien sûr.
Peut-être, voulez-vous qu'on en discute point par point? Ce serait plus
facile pour vous.
M. Filion: M. le Président, oui, oui, ça va
être plus facile.
Le Président (M. Gautrin): Alors, on commence. "Dans le
cas où une convention relative à la délivrance d'un bien
ou à la prestation d'un service est conclue, les règles suivantes
s'appliquent." J'imagine que ça, ça ne vous cause pas de
problème, ce morceau? Alors, je considère que ce
morceau-là est adopté.
Les règles suivantes s'appliquent. La première
règle: "La conclusion de la convention est réputée
constituer une fourniture du bien ou du service effectuée au moment
où la convention est conclue."
Vous n'avez pas de petit bonbon, M. le député de
Berthier?
M. Filion: Le moment où on est réputé
exercer la fourniture, c'est le moment où on signe l'entente? Mais c'est
un article qui va s'appliquer au reste de la loi aussi?
Mme Simard: C'est ça que je dis, c'est un article
d'application. Dans le cas où la conclusion de la convention se fait
avant que le bien ne soit délivré, on dit que la fourniture est
effectuée à ce moment-là.
Le Président (M. Gautrin): Au moment où il y a
conclusion de la convention. Donc, c'est cette date-là qu'on fixe comme
étant le moment où est délivrée la fourniture.
Ça va pour vous, M. le député de Montmorency, ce
premièrement?
M. Filion: "Est conclue, les règles suivantes
s'appliquent: 1° la conclusion de la convention est réputée
constituer une fourniture du bien ou du service effectuée au moment
où la convention est conclue." Ça va oui et non. J'essaie de
comprendre le moment où, effectivement... C'est parce que c'est à
ce moment-là que je charge la taxe? Si, moi, je prends une entente de
vendre un service, est-ce que c'est ce que j'appelle une convention? Supposons
que je m'entends, je signe un contrat de rendre tel service: Au moment
où je signe le contrat de rendre tel service, c'est à ce moment
que je charge la taxe?
Mme Simard: Là, il y a d'autres règles qui
concernent le moment d'imposition. On sait que, comme principe
général, la taxe est payable en date où la contrepartie
est payée, où elle devient due. Ça, c'est la
facturation.
M. Filion: Est-ce qu'elle devient due au moment où je l'ai
livrée?
Mme Simard: Ça, ça viserait le cas où il y
aurait eu une conclusion, une convention à l'effet d'effectuer une
fourniture et que la fourniture ne serait pas faite à ce
moment-là, parce que ce serait dans un mois, mettons, et où il y
aurait un paiement, un acompte de payé ou une partie de la contrepartie
qui serait payée à ce moment-là, ça permettrait de
charger la taxe à ce moment-là.
M. Filion: Sur cette contrepartie-là? Mme Simard:
C'est ça.
M. Filion: Mais au moment où je signe l'entente, ce n'est
pas à ce moment-là que c'est dû au sens fiscal?
Le Président (M. Gautrin): Ça va?
Mme Simard: Comme principe général, la taxe est
exigible au moment de la facturation ou du paiement, le premier en date qui
survient.
M. Filion: Au moment où je facture.
Mme Simard: C'est ça. Ou du paiement. Ça veut dire
que, s'il y a...
M. Filion: L'entente, la délivrance ou
l'expédition...
Le Président (M. Gautrin): Ça vient après,
la délivrance. La délivrance, c'est 2°.
M. Filion: Non, non, M. le Président. Le
Président (M. Gautrin): Excusez-moi.
M. Filion: On dit: "Dans le cas où une convention relative
à la délivrance d'un bien ou à la prestation d'un service
est conclue, les règles suivantes s'appliquent."
Le Président (M. Gautrin): Alors, la conclusion de
l'alinéa 1° donne la date.
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Gautrin): Et, après, on dit que la
délivrance, c'est la même fourniture.
M. Filion: Le but de l'article, c'est simplement de pouvoir aller
chercher une taxe si jamais on a un acompte?
Mme Simard: Dans le cas où il y aurait... Oui.
M. Filion: Est-ce que c'est ça qu'on vise par
l'article?
Mme Simard: II y aurait une partie de la contrepartie qui serait
payée avant que le bien soit délivré ou que le service
soit rendu.
M. Filion: Et c'est à ce moment-là qu'on peut aller
chercher une taxe sur un acompte.
Mme Simard: La taxe sur la partie du montant de la contrepartie
qui serait payée à ce moment-là.
M. Filion: C'est pour ça qu'on fait ça comme
ça. On taxe l'acompte...
Le Président (M. Gautrin): Ça va, pour vous?
M. Filion: ...sans que le service soit rendu. Mme Simard:
C'est ça.
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que ça va, pour
vous, M. le député de Montmorency?
M. Filion: Oui, le premier alinéa, ça va, M. le
Président.
Le Président (M. Gautrin): Alors, le premier alinéa
est considéré... M. le député de Prévost,
est-ce adopté?
M. Forget: Oui.
Le Président (M. Gautrin): Adopté. Le
deuxième alinéa.
M. Filion: "La délivrance du bien ou la prestation du
service en vertu de la convention est réputée faire partie de la
fourniture visée au paragraphe 1° et ne pas constituer une
fourniture...
Le Président (M. Gautrin): Distincte.
M. Filion: ...distincte." C'est quoi, une fourniture
distincte?
M. Bouchard: Au deuxième alinéa, finalement...
Le Président (M. Gautrin): Me Bouchard.
M. Bouchard: Excusez-moi. Si on n'avait pas le deuxième
paragraphe, compte tenu du premier, on aurait deux fois la taxe. Dans le
premier
paragraphe, on dit, finalement, que la conclusion de la convention est
réputée constituer une fourniture du bien. Donc, ça rend,
finalement, une taxe potentiellement exigible. Et la taxe deviendrait de
nouveau exigible au moment de la délivrance du bien. Alors, pour
éviter d'avoir deux fois la taxe à l'égard de la
même transaction, le deuxième paragraphe vient réputer que
la délivrance du bien dans cette situation-là est
réputée faire partie de la fourniture visée au paragraphe
1°. Donc, je n'ai qu'une seule fourniture à l'égard de la
transaction.
M. Filion: Pour éviter de taxer en double. M. Bouchard:
C'est ça.
Le Président (M. Gautrin): C'est ça. C'est
adopté?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Gautrin): Adopté, M. le
député de Prévost?
M. Forget: Oui.
Le Président (M. Gautrin): Alors, c'est adopté.
L'article 28 est-il adopté? Adopté. L'article 29. M. le
député de Berthier, vous êtes revenu, pourriez-vous nous
lire l'article 29?
M. Houde: Oui, M. le Président. "Dans le cas où, en
vertu d'une convention conclue à l'égard d'une dette ou d'une
obligation, une personne transfère un bien ou un droit dans un bien afin
de garantir le paiement de la dette ou l'exécution de l'obligation, le
transfert est réputé ne pas constituer une fourniture."
Le Président (M. Gautrin): "Dans le cas...
M. Houde: Pardon! "Dans le cas où, soit lors du paiement
de la dette ou de l'exécution de l'obligation, soit lors de l'extinction
de la dette ou de l'obligation, le bien ou le droit est transféré
à nouveau, ce nouveau transfert est réputé ne pas
constituer une fourniture." Merci.
Le Président (M. Gautrin): Commentaires de M. le
député d'Abitibi-Est et ministre du Revenu?
M. Savoie: Merci, M. le Président. Il s'agit tout
simplement, je pense, de constater encore la grande limpidité du texte.
Cet article fait en sorte que le transfert d'un bien ou d'un droit ne soit pas
considéré comme une fourniture si un tel transfert vise à
garantir l'exécution d'une obligation ou, lors de l'extinction d'une
telle obligation, vise à remettre en possession le propriétaire
d'origine d'un tel bien ou droit. Alors, ça va, ça, je pense.
Le Président (M. Gautrin): M. le député de
Montmorency.
M. Savoie: On ne veut pas taxer, effectivement, lorsqu'il y a
remise en possession, suite à l'extinction d'une obligation.
M. Filion: Ici, on a fait...
M. Savoie: Et, évidemment, lorsqu'on règle une
dette, on ne veut pas non plus que le règlement soit l'objet d'une
taxe.
M. Filion: Ça, je pense qu'on l'avait bien cerné au
niveau de la définition de "service financier". Mais, peu importe, la
question que je me pose, c'est au niveau de la définition du mot
"fourniture", parce que tout le préambule de l'article 29 nous dit que
ce n'est pas une fourniture parce qu'on parle d'une espèce...
"...transfère un bien ou un droit dans un bien afin de garantir..."
C'est un transfert de droit en vue de garantir le paiement de la dette.
M. Savoie: Tout le principe de la fiscalité est
basé sur le principe que quelque chose, lorsqu'il tombe, lorsqu'il est
consomme pour la première fois, est taxable. Lorsque le bien retourne en
exécution d'une obligation, lors de l'extinction d'une obligation, on ne
veut pas qu'il redevienne taxable encore une fois. C'est tout.
Le Président (M. Gautrin): M. le député de
Montmorency, est-ce que c'est clair pour vous?
M. Filion: Non.
Le Président (M. Gautrin): Excusez-moi.
M. Filion: Le but visé par l'article, c'est quoi? C'est
que je pourrais transférer un droit sur un bien, qui pourrait être
un bien meuble ou immeuble, sans qu'il y ait de transaction ou sans que ce soit
une fourniture.
M. Savoie: C'est ça, sans que ce soit une fourniture, sans
que ce soit constitué comme la délivrance d'un bien.
M. Filion: Une fourniture.
M. Savoie: Oui, c'est ça. Alors, c'est lorsqu'il y a
transfert d'un bien ou d'un droit, par exemple à titre de garantie, ou
dans l'exécution ou l'extinction d'une obligation.
M. Filion: Bon. Jusque-là ça va, mais de toute
façon c'est toujours en fonction de la définition. Est-ce que
ça s'applique à l'ensemble général des
transactions? Oui, je pense que oui. Là ce n'est pas spécifique,
par cette définition-là, à toute la loi. (21 h 45)
M. Savoie: Oui, à l'égard d'une dette ou d'une
obligation. C'est très général.
M. Filion: Je fais toujours la même remarque, si on ne
devrait pas considérer et venir rajouter directement dans l'article 1
cette définition d'extension là au niveau de la fourniture, parce
qu'on vient à nouveau, plus loin dans la loi, dire ce qui n'est pas une
fourniture, quand on définit une fourniture à l'article 1. C'est
toujours la même remarque qui revient pour revoir ou
réévaluer la façon de définir un terme à un
endroit et en avoir la pleine définition au même endroit.
M. Savoie: Eh bien, là, si on regarde notre plan de
travail un peu, au niveau de la facture de la loi, on a le secteur
assujettissement, ensuite on a fourniture et lieu. Je pense que j'ai
sauté par-dessus le lieu. "Règles relatives à une
fourniture", qui comprend... "Présomptions relatives au lieu",
plutôt, excusez-moi, dans la deuxième section. Ensuite, on a
débuté "Autres présomptions" et là ce qu'on est en
train de faire, c'est une présomption qui dénature même en
quelque sorte la définition qu'on pourrait avoir au niveau de
fourniture.
Le Président (M. Gautrin): Là, c'est
réputé ne pas constituer une fourniture.
M. Filion: C'est ça.
Le Président (M. Gautrin): Donc, c'est probablement...
M. Filion: Alors, dans la définition...
Le Président (M. Gautrin): On ne peut pas mettre dans la
définition tout ce que ça ne constitue pas, parce qu'à ce
moment-là c'est la fin du monde: un chameau n'est pas une
fourniture.
M. Filion: Je suis d'accord avec vous, M. le Président,
mais, moi, si je fais une recherche dans ma loi, je veux savoir si, quand je
fais une hypothèque, c'est une fourniture.
Le Président (M. Gautrin): Je comprends.
M. Filion: II faut aller voir l'article 1. C'est là qu'on
le définit. C'est juste là que je peux le savoir, en fonction
d'une référence normale et habituelle. Alors, si je m'en vais
lire le mot "fourniture" à l'article 1 et que je m'aperçois que
je n'ai pas de distinction comme celle qui est spécifiée à
l'article 29, je ne le saurai jamais. Je vais le savoir une fois que le
Vérificateur va avoir fait son inspection, trois ans plus tard, pour me
taxer ou si j'ai rencontré un fiscaliste qui avait du temps pour me
répondre.
M. Savoie: Non.
M. Filion: Sûrement pas l'épicier du coin.
M. Savoie: Ce n'est certainement pas dans le contexte d'une
définition, ici. Certainement pas. Et on parle... Il faut vraiment
voir...
M. Filion: Non. Mais, dans un contexte de définition, on
ne peut pas regrouper, je ne sais pas, moi, on pourrait appeler ça une
fourniture réputée ou...
M. Savoie: On est dans le titre présomptions là,
hein? On est dans la section présomptions.
Le Président (M. Gautrin): "Autres
présomptions".
M. Filion: Alors, on présume.
M. Savoie: On a cinq, six exemples. Lorsqu'on a abordé 15,
je pense que c'était assez évident que 15 devait être au
niveau des définitions.
M. Filion: Des meubles.
M. Savoie: Oui. On n'a pas encore statué de ce
côté-ci, d'une façon définitive, mais je
présume, à première vue, que ça ne
présentera pas trop de difficultés.
M. Filion: Oui.
M. Savoie: Vous avez parlé de 15 et de 31.
Le Président (M. Gautrin): Ça vient, 31.
Attendez.
M. Savoie: Oui.
M. Filion: On y arrivera bientôt.
M. Savoie: Oui, mais on pourrait peut-être sauter et aller
le voir, 31. Vous allez voir.
Le Président (M. Gautrin): Bon. Vous me laissez adopter
l'article 29, parce que je comprends vos principes sur la définition, M.
le député de Montmorency, quitte, éventuellement, à
ce qu'on puisse revenir sur l'écriture de la loi. D'abord, il y a deux
éléments. Sur le fond de l'article 29, je pense qu'actuellement
les explications ont été données. On est prêts
à adopter l'article 29.
M. Savoie: C'est ça.
M. Filion: Mais il reste le deuxième paragraphe.
Le Président (M. Gautrin): Oui, les premier et
deuxième paragraphes. J'imagine que le premier paragraphe de l'article
29 est adopté.
M. Filion: Oui, oui.
Le Président (M. Gautrin): O.K. M. le député
de Prévost, c'est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Gautrin): Adopté.
M. Filion: Au deuxième paragraphe, j'aimerais ça
qu'on le relise. Je voudrais poser une question.
Le Président (M. Gautrin): Alors, je vais peut-être
relire: "Dans le cas où - on est en train de définir ce qui n'est
pas des fournitures - soit lors du paiement de la dette ou de
l'exécution de l'obligation, soit lors de l'extinction de la dette ou de
l'obligation - bien, soit qu'on l'a payée, soit qu'elle arrive à
l'extinction - le bien ou le droit est transféré à
nouveau, ce nouveau transfert est réputé ne pas constituer une
fourniture."
M. Filion: Si le droit est transféré à
nouveau... SI l'obligation est exercée dans le sens que je donne un bien
en hypothèque, qu'on se prévaut du privilège, qu'on
l'exerce et qu'on prend la garantie, l'expression "transféré
à nouveau", est-ce que ça exclut le fait que je prenne la
garantie, que je m'accapare l'immeuble?
Le Président (M. Gautrin): Me Bouchard.
M. Bouchard: Non. Ce qui est visé, finalement, par le
deuxième alinéa de l'article 29, c'est le cas où le
créancier remet au débiteur le bien qui avait été
donné en garantie, soit parce que la dette a été
carrément payée, soit parce qu'il y a eu remise de dette ou soit
que, par toute autre façon, la dette est éteinte.
Une voix:...
M. Filion: "Est transféré à nouveau", mais
on ne dit pas à qui. Tant qu'il est transféré, il ne se
passera rien. C'est uniquement lorsqu'on va exercer le droit qu'il se passera
quelque chose. Tant qu'on joue avec le transfert du droit pour le donner en
garantie, il ne se passe rien.
M. Bouchard: C'est ça.
M. Savoie: C'est le gros bon sens. Les gens savent...
Le Président (M. Gautrin): Ça va? M. Filion:
Oui.
Le Président (M. Gautrin): Adopté. Écoutez,
avant d'aller à l'article 31, j'ai l'article 30. Je pense que c'est un
élément de même nature. Est-ce qu'on peut passer l'article
30 aussi? Après, on suivrait notre suite logique quitte à...
M. Filion: On passe l'article 30, oui.
Le Président (M. Gautrin): Ça va pour l'article
30?
M. Filion: Oui, on y va sur l'article 30.
Le Président (M. Gautrin): Alors, c'est a votre tour, M.
le député de Berthier. L'article 30.
M. Houde: Oui. "Dans le cas où un organisme de services
publics fournit, à une personne qui parraine une activité de
l'organisme, soit un service, soit l'utilisation par licence d'un droit
d'auteur, d'une marque de commerce, d'un nom commercial ou d'un autre bien
semblable de l'organisme, pour être utilisé par la personne
exclusivement pour faire la promotion de l'entreprise de celle-ci, la
fourniture par l'organisme du service ou de l'utilisation du bien est
réputée ne pas constituer une fourniture. "Le présent
article ne s'applique pas s'il est raisonnable de considérer que la
contrepartie de la fourniture est relative principalement soit à un
service de publicité à la radio ou à la
télévision ou dans un journal, une revue ou un autre
périodique, soit à un service prescrit."
Le Président (M. Gautrin): Merci, M. le
député. M. le ministre, j'imagine que là vous voulez
discuter les deux éléments. Ce qui s'applique et quand ça
ne s'applique pas, c'est quand même deux idées
différentes.
M. Savoie: Bien, l'article vise à ne pas soumettre
à la taxe de vente le parrainage d'une activité d'un organisme de
bienfaisance qui est effectué par une personne en échange d'un
service de promotion ou du droit d'utiliser son emblème. Alors, c'est
tout. C'est une exception à l'assujettissement de la taxe de vente.
Le Président (M. Gautrin): Par contre, si c'est un service
de publicité, on précise bien que ça ne s'assujettit pas.
C'est ça, l'idée.
M. Savoie: "Est réputée ne pas constituer une
fourniture".
Le Président (M. Gautrin): C'est ça.
M. Savoie: Mais I'"article ne s'applique pas s'il est raisonnable
de considérer que la contrepartie de la fourniture...
Le Président (M. Gautrin): C'est ça.
M. Savoie: ...est relative principalement soit à un
service de publicité..."
Le Président (M. Gautrin): Publicité à la
télévision, dans un journal. Ça va.
M. Savoie: C'est ça.
M. Filion: Autrement dit, on parraine sans retirer une
publicité. C'est là qu'on n'est pas taxable.
Le Président (M. Gautrin): C'est ça. Si vous
parrainez parce que vous voulez que les gens fassent une grande
publicité politique pour vous, à ce moment-là...
M. Filion: On est taxable.
M. Bouchard: L'exemple qu'on pourrait donner c'est un club de
hockey sans but lucratif qui accepterait d'arborer sur son uniforme la marque
de commerce d'une entreprise.
Le Président (M. Gautrin): ...le député de
Montmorency. Ça marche? L'article 30 est adopté dans son
intégralité.
M. Forget: C'est beau.
Le Président (M. Gautrin): C'est beau, M. le
député de Prévost? L'article 31. M. le
député de Prévost.
M. Forget: Merci, M. le Président. "La fourniture par
louage, licence ou accord semblable de l'utilisation ou du droit d'utilisation
d'un immeuble ou d'un bien meuble corporel est réputée constituer
la fourniture d'un immeuble ou d'un bien meuble corporel, selon le cas."
Le Président (M. Gautrin): Ça, c'est tout le
débat que vous avez déjà eu à savoir si
c'était une définition ou non, c'est ça?
M. Savoie: C'est ça.
Le Président (M. Gautrin): Quelle est votre position, M.
le ministre?
M. Savoie: M. le Président, après une
lecture...
Le Président (M. Gautrin): Approfondie.
M. Savoie: ...attentive, je pense qu'il faut bien comprendre
qu'il ne s'agit pas d'une définition. Je pense que ça saute aux
yeux.
M. Filion: M. le ministre, il faut faire attention. Il faut
reprendre le débat où il était. Parce que la TPS
définissait, elle, l'expression qu'on a reprise ici au niveau du sens
dmim- meuble", à l'article 1. On avait, à 123, une
définition de la TPS qui incluait ce qu'on a mis à 31, dans un
endroit bien précis. Non seulement on ne l'a pas utilisée, mais
on ne l'a pas définie du tout parce qu'on prenait la notion du Code
civil et on allait chercher par la suite dans la loi la partie qui
n'était pas dans le Code civil quand eux, la loi fédérale,
ils l'avaient mis dans l'article 1. Je pense que ce qu'on discute ici est
très différent par rapport à ce qu'on a discuté
auparavant au niveau de ramener ça à l'article 1. Ce n'est pas
pareil. Il y a une nuance. C'est pour ça que c'était suspendu. Je
pense que celui-là doit rester suspendu.
Le Président (M. Gautrin): Je comprends. M. Savoie:
Je ne pense pas, non.
Le Président (M. Gautrin): Bon. Là, pour l'instant,
les gens ne sont pas suspendus. Écoutez, je vous laisse, M. le
député de Montmorency...
M. Filion: Comment voulez-vous, M. le Président,
réévaluer l'article 15 qui est suspendu sans tenir compte de
l'article 31, parce que...
M. Savoie: II n'y a aucune ressemblance entre 15 et 31.
M. Filion: Quelle est la différence? M. Savoie:
C'est que 15...
Le Président (M. Gautrin): Je vais relire l'article 15:
"Une maison mobile n'est pas un bien meuble mais un immeuble."
M. Savoie: C'est clair.
Le Président (M. Gautrin): Ça, ça va.
M. Savoie: O.K. L'article 31 dit que la fourniture par louage et
autres est réputée constituer la fourniture d'un immeuble ou d'un
bien meuble corporel. C'est l'un ou l'autre. Alors, ce n'est pas une
définition. Finalement, ce qu'on fait, c'est qu'on catégorise, on
étiquette, on classifie la fourniture par louage. L'un ou l'autre.
M. Filion: M. le Président, c'est sur division parce que,
moi, je pense...
Le Président (M. Gautrin): M. le député de
Prévost, c'est adopté?
M. Forget: Adopté.
Le Président (M. Gautrin): Adopté sur division.
J'appelle l'article 32. M. le député... À qui est-ce de
lire? M. le député de Berthier.
M. Houde: Merci. "Dans le cas où la fourniture d'un
immeuble comprend la délivrance d'un immeuble d'habitation et d'un autre
immeuble qui n'est pas une partie de l'immeuble d'habitation, les règles
suivantes s'appliquent: "1° l'immeuble d'habitation et l'autre immeuble
sont réputés être des biens distincts; "2° la
délivrance de l'immeuble d'habitation et celle de l'autre immeuble sont
réputées constituer des fournitures distinctes; "3e
aucune des fournitures n'est accessoire à l'autre."
Le Président (M. Gautrin): Merci, M. le
député de Berthier.
M. Filion: C'est quoi l'esprit de la loi, M. le ministre,
là-dedans?
M. Savoie: L'article vise à ne pas appliquer les
règles relatives aux immeubles d'habitation à tout immeuble qui
ne fait pas partie de l'immeuble d'habitation lorsqu'ils sont fournis
ensemble.
Le Président (M. Gautrin): Me Bouchard, vous semblez
vouloir faire quelques commentaires? Non? Bon.
M. Filion: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): Pardon? (22 heures)
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Gautrin): Adopté. L'article 33.
C'est à vous, M. le député de Prévost.
M. Forget: "Dans le cas où la fourniture par vente d'un
immeuble d'habitation à logements multiples par le constructeur d'une
adjonction à l'immeuble d'habitation constitue une fourniture
exonérée en vertu de l'article 98, mais que la partie de la
fourniture qui est la fourniture de l'adjonction ne constitue pas une
fourniture exonérée en vertu de cet article, les règles
suivantes s'appliquent..."
Le Président (M. Gautrin): Tout le monde semble avoir
compris que c'est une founiture, qui est la fourniture, qui ne constitue pas
une fourniture.
M. Forget: "1° l'adjonction et le reste de l'immeuble
d'habitation sont réputés être des biens distincts; "2" la
vente de l'adjonction et celle du reste de l'immeuble sont
réputées constituer des fournitures distinctes; "3° aucune
des fournitures n'est accessoire à l'autre."
Le Président (M. Gautrin): Merci, M. le
député de Prévost. M. le ministre et député
d'Abitibi-Est.
M. Savoie: Effectivement, M. le Président, le texte est un
peu lourd, surtout après l'article 98, mais je pense que, malgré
tout ça, il en ressort assez clairement que la fourniture par vente d'un
immeuble d'habitation à logements multiples effectuée par le
constructeur d'une adjonction à cet immeuble est réputée
constituer deux fournitures distinctes afin de ne taxer que la partie de la
fourniture qui se rapporte à l'adjonction n'ayant pas encore fait objet
d'une taxation.
Le Président (M. Gautrin): Oui.
M. Savoie: Alors, en gros, 1°, 2 °, 3° ne
présentent pas de difficultés. Je regarde le texte un peu: "Dans
le cas où la fourniture par vente d'un immeuble d'habitation à
logements multiples par le constructeur d'une adjonction à l'immeuble
d'habitation constitue une fourniture exonérée en vertu de
l'article 98 - alors, ça, ça va - mais que la partie de la
fourniture...
Le Président (M. Gautrin): Fourniture. M. Savoie:
...qui est...
Le Président (M. Gautrin): "La fourniture de
l'adjonction...
M. Savoie: ...la fourniture de l'adjonction - bon, et
voilà - une...
Le Président (M. Gautrin): ...ne constitue pas une
fourniture exonérée..."
M. Savoie: ...constitue pas une fourniture exonérée
en vertu de cet article, les régies suivantes s'appliquent."
Le Président (M. Gautrin): J'ai compris. C'est clair.
M. Savoie: C'est un peu lourd, mais ça va.
M. Filion: Oui. J'ai compris aussi, M. le Président.
L'adjonction à l'immeuble, c'est quoi au juste?
Le Président (M. Gautrin): Ah! Ça, ça avait
déjà été défini, je pense.
M. Bouchard: Alors, je pense que l'exemple qu'on pourrait
donner... Je suis propriétaire d'un immeuble qui contient 8 logements et
je construis moi-même 8 logements supplémentaires. Donc, je fais
un immeuble de 16 logements et je le vends, mon immeuble, par la suite. Compte
tenu qu'on a déjà taxé une première fois le 8
logements, lors de la seconde transaction, ce
qu'on voudra taxer c'est simplement l'ajout à l'immeuble, donc le
deuxième 8 logements qui, lui, n'a jamais été
taxé.
M. Savoie: Moi, j'avais pensé à des
stationnements.
M. Bouchard: Des stationnements?
M. Savoie: Oui. Le type est propriétaire de 8 logements et
il prend son lot en arrière, il le divise, il fait 8 stationnements avec
et, là, il vend des stationnements.
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que c'est une adjonction
à un immeuble ou pas? C'est une bonne question, M. le ministre.
M. Savoie: Non, ça ne marche pas?
M. Bouchard: On va faire un appel à tous.
Le Président (M. Gautrin): Attendez. Me Simard, la
spécialiste de tout, ou Me Dussault, vous voulez répondre? Des
stationnements, ce n'est pas des adjonctions?
M. Filion: Est-ce que c'est défini, "adjonction", quelque
part? Ce n'est pas défini. Alors, on ne sait pas si c'est un
stationnement ou une autre partie de l'immeuble d'habitation qui se
qualifierait... L'adjonction, est-ce qu'il faut qu'elle se qualifie comme
étant un immeuble d'habitation pour être une adjonction?
Le Président (M. Gautrin): Passez-moi le... Adjonction,
c'est adjoindre, joindre.
M. Savoie: Adjunctio.
Le Président (M. Gautrin): Adjunctio. Alors, je vois que
vous avez fait, comme nous tous, un peu de latin, qui ne nous a servi à
rien, mais enfin...
M. Savoie: Non, ça a servi. D'où est-ce que vous
sortez, vous?
Le Président (M. Gautrin): Oui, adjonction.
M. Filion: Mais la question est intéressante, M. le
ministre. Il faudrait le savoir parce que...
M. Savoie: La notion d'adjonction... Bien, ils auraient pu
enlever le mot "adjonction" et trouver un autre mot un petit peu plus
civilisé, j'imagine, mais ils ont préféré
"adjonction".
M. Filion: C'est parce que "adjonction"... Parce que le
stationnement...
M. Savoie: C'est rare, c'est plutôt rare. Qu'est-ce qu'on
dit pour "adjonction" dans le dictionnaire?
Le Président (M. Gautrin): "Action d'ajoin-dre".
M. Filion: Alors, c'est ça.
Le Président (M. Gautrin): Adjoindre.
M. Savoie: J'imagine qu'ils ont eu de la misère avec le
mot anglais. 136.3. On va aller voir ça.
Le Président (M. Gautrin): Adjoindre: "Associer pour aider
[...] joindre, ajouter..."
M. Savoie: À 136.3, on parle de "this addition", un ajout,
et, ici...
M. Filion: Un ajout à l'immeuble d'habitation.
M. Savoie: Oui, on parle de "an addition to the building".
Le Président (M. Gautrin): Mais je pense qu'un ajout, ce
serait mieux qu'une adjonction, entre vous et moi. Un ajout, c'est clair. C'est
un élément ajouté à l'original, au plan primitif.
Ça, c'est un ajout et c'est clair.
M. Filion: Ah oui! Mais il y a un élément...
Le Président (M. Gautrin): Tandis que, quand vous dites
"une adjonction", c'est l'action d'adjoindre.
M. Savoie: Oui, mais il y a un élément qui nous
échappe, là.
Le Président (M. Gautrin): Oui? Lequel?
M. Savoie: On parle de "multiple unit residential complex", et
là c'est vraiment des logements additionnels qui sont prévus
parce qu'on parle d'immeubles d'habitation à logements multiples et on
parle d'adjoindre d'autres logements. C'est ça, l'affaire.
M. Filion: D'autres logements.
Le Président (M. Gautrin): Et c'est ce dont on parle ici
aussi.
M. Savoie: Ce n'est pas un stationnement.
Le Président (M. Gautrin): Non, mais ici on parle des
immeubles d'habitation à logements multiples aussi.
M. Savoie: Alors, c'est votre faute. Si vous m'aviez fait penser
au fait que c'était un immeuble d'habitation à logements
multiples, je
n'aurais pas parlé de mon stationnement.
Le Président (M. Gautrin): Parce que l'adjonction dans...
Mais, un instant! Si on avait manqué "un ajout", on n'en aurait pas
parlé, mais l'adjonction, je m'excuse en termes de... Moi, je suis avec
le dictionnaire. Adjoindre, on peut adjoindre... Vous aviez raison dans votre
stationnement.
M. Savoie: Non.
Le Président (M. Gautrin): Un ajout, non, mais une
adjonction, oui.
M. Savoie: Non.
Le Président (M. Gautrin): Vous êtes sûr?
M. Savoie: Oui.
Le Président (M. Gautrin): Mais expliquez-moi pourquoi
parce que je ne suis pas sûr.
M. Savoie: C'est parce que je suis allé voir le texte
anglais, à l'article 136.3, et j'ai constaté deux choses.
Le Président (M. Gautrin): Allez-y.
M. Savoie: La première, c'est qu'on parlait d'un immeuble
d'habitation à logements multiples.
Le Président (M. Gautrin): Comme nous, ici. M. Savoie:
"Multiple housing unit".
Le Président (M. Gautrin): Mais, c'est ça qu'on dit
ici aussi, "immeuble à logement multiples".
M. Savoie: Oui, et, deuxièmement, on a ajouté le
mot "addition". Alors, on parle de logements additionnels.
Le Président (M. Gautrin): Oui, je comprends, mais la
traduction de "addition" par "ajout", c'est mieux qu'"adjonction".
M. Savoie: Non, mais on parle vraiment de la construction de
logements. On ne parle pas de...
Le Président (M. Gautrin): Oui, je comprends, mais un
ajout, ce serait... Techniquement, sur le plan français, je pense
qu'"ajout" serait mieux qu'"adjonction".
M. Savoie: Un ajout, j'imagine...
Le Président (M. Gautrin): "D'un ajout à l'immeuble
d'habitation" plutôt que "d'une adjonction".
M. Savoie: Oui.
Le Président (M. Gautrin): D'après ce que je
comprends ici après, "ajout" c'est un élément
ajouté à l'original, au plan primitif.
M. Savoie: Oui, on pourrait toujours ajouter "ajout".
Le Président (M. Gautrin): "Par le constructeur d'un ajout
à l'immeuble d'habitation..."
M. Savoie: Je pense que le mot "adjonction" est...
Évidemment, ça sent la lampe à l'huile, mais ça va
aller.
Le Président (M. Gautrin): Bon. Alors...
M. Filion: Moi, j'ai une question, M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): Ah bon! Allez-y.
M. Filion: Je voudrais savoir, un immeuble d'habitation à
logements multiples, il faut qu'il soit neuf pour être taxable.
Une voix: C'est 98 qui parle de l'exemption.
M. Filion: II faut qu'il soit neuf, hein? Alors, il est bien
évident... Pourquoi je fais la distinction? Quand je vais...
M. Savoie: Alors, on a pris l'exemple du 8-8, mais supposons que
j'ai un immeuble d'habitation à logements multiples... Il faut combien
de logements pour le qualifier comme ça?
Une voix: Un et plus.
M. Savoie: Oui? Ce n'est pas des unités plus complexes que
ça pour tomber sous la loi? C'est un et plus? Alors, supposons, par
exemple, pour les fins de la discussion, que j'ai un 5 logements qui constitue
un immeuble d'habitation à logements multiples et que, là, je
construis une adjonction, j'en ajoute 25.
M. Filion: Oui.
M. Savoie: Et, là, je vends le tout. Le 5, pas de
taxe.
M. Filion: Je comprends.
M. Savoie: Oui.
M. Filion: Mais celui-là, il n'est plus neuf.
M. Savoie: Pardon?
M. Filion: II n'est plus neuf au moment ou je vends.
M. Savoie: C'est ça, alors il n'y a pas de taxe.
M. Filion: Alors, il ne l'aurait pas été de toute
façon.
M. Savoie: Oui, mais on aurait pu dire, parce que c'est une
adjonction et donc qu'elle est construite, qu'elle est incorporée avec
l'autre, que ça constitue une nouvelle entité, donc une taxe.
Alors, ils disent: Non, non, non. Même s'il y a une adjonction,
même si tu commences avec un 5 et que tu ajoutes un 25 - c'est ça,
hein? - les 5 premiers ne sont pas taxés. Je pense que c'est
relativement facile.
M. Filion: Et comment...
Le Président (M. Gautrin): Si je commence avec un tout
petit et que j'en fais un immense?
M. Savoie: Oui. Le tout petit reste sans taxe.
Le Président (M. Gautrin):... M. Savoie: Oui. C'est
"cute", hein?
M. Filion: Et je suppose qu'on va évaluer
l'exonération en fonction d'un partage de la contrepartie, parce qu'on
va vendre ça dans un bloc, cette affaire-là.
M. Savoie: Oui.
M. Filion: Et on va partager...
M. Savoie: Ah! Ça, c'est pas trop compliqué,
ça.
M. Filion: Non, mais la formule... Je suppose que ça va se
faire automatiquement dans un calcul quelque part.
M. Savoie: Oui, j'imagine. Moi, ça ne m'inquiète
pas, ça, parce qu'on fait déjà ça dans d'autres
contextes.
M. Filion: Oui, oui. M. Savoie: Oui. M. Filion:
Ça va. M. Savoie: Ça va? M. Filion: Oui.
Le Président (M. Gautrin): Ça va? L'article 33 est
adopté?
M. Savoie: L'article 34.
Le Président (M. Gautrin): J'arrive à l'article 34.
L'article 33 est adopté, M. le député de Berthier?
Ça va?
M. Houde: Oui, adopté.
Le Président (M. Gautrin): L'article 34.
M. Houde: "Dans le cas où un bien meuble corporel est
fourni dans une enveloppe ou un contenant qui est habituel pour la
catégorie à laquelle le bien appartient, l'enveloppe ou le
contenant est réputé faire partie du bien."
Le Président (M. Gautrin): C'est un article limpide,
celui-là. L'emballage fait partie du bien. Adopté?
M. Savoie: Oui, c'est ça. Pourquoi est-ce qu'on n'a pas
utilisé "emballage"?
Le Président (M. Gautrin): Bon. Alors, on suspend
l'adoption pour voir ce qu'est l'emballage plutôt que l'enveloppe? Me
Bouchard.
M. Bouchard: C'est que, dans certains cas, les contenants
n'emballeront pas nécessairement le bien qui est fourni. On peut penser,
par exemple, à un contenant qui sert à transporter des boissons
gazeuses.
Le Président (M. Gautrin): Mais, un emballage et une
enveloppe, c'est la même chose? Ou enveloppe, il faut...
M. Bouchard: Emballer un bien, il faudrait peut-être
vérifier, mais, intuitivement, je pense qu'emballer un bien c'est...
Le Président (M. Gautrin): Emballer, est-ce que ça
veut dire envelopper?
M. Bouchard: II faut dire que c'est les termes retenus.
M. Filion: Pourquoi, M. le ministre, vous posez la question,
exactement?
M. Savoie: Pardon?
M. Filion: Voyez-vous une situation qui vous embarrassait entre
"emballage" et "enveloppe"?
M. Savoie: Oui. Bien, c'est parce qu'on a des cas, par exemple,
où l'enveloppe n'enveloppe pas...
M. Filion: Je ne comprends pas. Quelle sorte de cas?
M. Savoie: ...ou le contenant ne contient pas. Non. Je me
demandais pourquoi effective-
ment on avait utilisé "l'enveloppe ou le contenant" plutôt
qu'emballage", tout simplement comme ça.
Le Président (M. Gautrin): On peut tout mettre si vous
voulez: l'enveloppe, le contenant, l'emballage, si ça vous
plaît.
M. Filion: Vous savez, il s'agit de le proposer ou de faire une
motion.
M. Savoie: Lisez-moi donc "emballage".
Le Président (M. Gautrin): Emballage, cher ami. Emballage:
"Action d'emballer". Non, ce n'est pas ça qu'on veut. Tout ce qui sert
à emballer, enveloppes de matière et de forme diverses dans
lesquelles on emballe." Exemples: une ampoule, une bâche, une banne, un
bidon, un bocal, une boite, une bourriche, une bouteille, un cadre, un cageot,
une caisse, un carton, un châssis, un container, une corbeille, un
cornet, un couffin, un étui, un flacon, une harasse - je ne sais pas ce
que c'est - une malle, un panier, une poche, un pot, un sac, un sachet, une
toilette, un tonneau, une touque...
M. Filion: Une toilette?
Le Président (M. Gautrin): Oui, une toilette.
M. Filion: C'est un emballage?
Le Président (M. Gautrin): C'est ce qui est marqué
ici.
M. Savoie: Oui, oui, une toilette, mais pas une toilette
où tu vas d'habitude.
Le Président (M. Gautrin): Une certaine toilette,
enfin.
M. Filion: Comment vous l'écrivez, "toilette"?
Le Président (M. Gautrin): "Toilette"? Comme toilette:
t-o-i-l-e-t-t-e.
M. Savoie: Allez-y, allez-y.
Le Président (M. Gautrin): Une touque, une tourie, un tube
et une valise.
M. Savoie: O.K. Et "emballer"?
Le Président (M. Gautrin): Emballer: "Mettre une
marchandise, un objet dans un emballage, pour le transport ou pour la
vente."
M. Savoie: Merci.
Le Président (M. Gautrin): Familièrement,
même si ça ne vous intéresse pas, ça veut dire
emballer quelqu'un. Alors, vous mettez "emballage" ou pas dans le...
M. Savoie: Non, non, non.
Le Président (M. Gautrin): Pas d'emballage.
M. Savoie: Non, non. On va le laisser tel quel. C'était
rien que par curiosité.
Le Président (M. Gautrin): C'est tel quel. C'est
adopté. Bon. Alors l'article 35. M. le député de
Berthler.
M. Houde: "Dans le cas où un bien ou un service est fourni
avec un autre bien ou un autre service pour une contrepartie unique et qu'il
est raisonnable de considérer que la délivrance de l'autre bien
ou la prestation de l'autre service est accessoire à la
délivrance du bien ou à la prestation du service, l'autre bien ou
l'autre service est réputé faire partie du bien ou du service
ainsi fourni."
M. Filion: Avez-vous un exemple, M. le ministre?
M. Savoie: "Dans le cas où un bien ou un service est
fourni avec un autre bien ou un autre service pour une contrepartie unique et
qu'il est raisonnable de considérer que la délivrance de l'autre
bien ou la prestation de l'autre service est accessoire à la
délivrance du bien ou à la prestatioin du service, l'autre bien
ou l'autre service..." (22 h 15)
M. Filion: Le texte est clair, mais c'est l'exemple.
Le Président (M. Gautrin): Quand vous achetez un meuble,
par exemple, avec la livraison du meuble incluse...
M. Filion: Non, non. Ce n'est pas ça que ça veut
dire, M. le Président.
M. Savoie: Dans le cas où un bien ou un service est fourni
avec un autre bien.
M. Filion: Parce qu'on parle d'une fourniture de bien... C'est un
bien et un accessoire. Dans la mesure où l'accessoire ne
représente presque rien, la fourniture du bien...
Le Président (M. Gautrin): Mais le... M. Savoie:
Alors, j'en ai un exemple. M. Filion: Oui, oui.
M. Savoie: On pense à une boite de céréales
avec un jouet dedans. Alors, "dans le cas où un bien ou un service est
fourni avec un autre
bien ou un autre service pour une contrepartie unique..."
Le Président (M. Gautrin): Combien de fois les enfants
font acheter des céréales à cause de la "patine", de
l'affaire qui est dedans?
M. Savoie: Oui, oui. "Et qu'il est raisonnable de
considérer que la délivrance de l'autre bien ou la prestation de
l'autre service est accessoire à la délivrance du bien ou
à la prestation du service, l'autre bien ou l'autre service est
réputé faire partie du bien ou du service ainsi fourni." Alors,
c'est un tout.
M. Filion: "Qu'il est raisonnable de considérer que la
délivrance de l'autre bien ou la prestation de l'autre service est
accessoire à la délivrance du bien..."
Le Président (M. Gautrin): Les cartes de hockey dans les
"bubblegum".
M. Savoie: Oui, les cartes de hockey dans les "bubblegum". Oui,
c'est un bon exemple ça. Oui. C'est bien, ça.
Le Président (M. Gautrin): On se raffine. M. Savoie:
On s'instruit.
Le Président (M. Gautrin): Ça marche. Non?
Excusez-moi.
M. Filion: Quand j'achète la boîte de
céréales, je n'achète pas l'accessoire, moi,
j'achète les céréales.
M. Savoie: Oui, c'est ça. C'est ce qu'on dit.
M. Filion: II n'y a pas d'accessoire quand j'achète la
boîte.
M. Savoie: Oui, il y a un accessoire dedans.
M. Filion: Quand j'achète la boîte de
céréales... Oui, mais il n'y a pas d'accessoire à la
boîte de céréales.
M. Savoie: C'est-à-dire...
Le Président (M. Gautrin): Excusez-moi, M. le
député. Je crois que ce qu'il faut lire c'est: être
accessoire en. Ce n'est pas un accessoire.
M. Savoie: "Est accessoire à la délivrance du
bien".
Le Président (M. Gautrin): C'est "être accessoire".
Ce n'est pas un accessoire que...
M. Filion: Non, mais écoutez, là, moi, j'ai
acheté une boîte de céréales qui avait un jouet
dedans. Mettons que ce que j'ai acheté, ce n'est pas... Il n'y a pas
d'accessoire dans ça. C'est une boîte de céréales
que j'ai achetée.
Le Président (M. Gautrin): Non, non, mais le jouet est
accessoire à la boîte de céréales.
M. Savoie: II n'y a pas de taxe sur le sifflet qui est dans la
boîte de "Corn flakes".
M. Filion: Non, mais il fait partie du prix, lui, de la
boîte de "Corn flakes".
M. Savoie: Oui, il fait partie du prix, mais, lorsque tu avais
une boîte de "Corn flakes" pour 0,95 $ sans sifflet, que là tu
garroches un sifflet dedans et que tu vends encore le truc 0,99 $, là,
il n'y a pas de distinction qui se fait. On l'oublie, la taxe sur la bebelle,
le sifflet qui est dedans.
M. Filion: J'aurais plus vu chez McDonald's.
Le Président (M. Gautrin): C'est un fait aussi. Les
petites voitures...
M. Savoie: Chez Pierre Macdonald?
M. Filion: Chez McDonald's, c'est évident. On paie le
hamburger et ils nous donnent une petite auto.
M. Savoie: Oui, c'est ça, oui. Peut-être...
M. Filion: Souvent on paie, mais, des fois, ils donnent des
affaires qu'on ne paie pas.
M. Savoie: Oui. C'est ça.
Le Président (M. Gautrin): Bon, ça va.
Adopté. Ça marche pour vous, M. le député de
Montmorency?
M. Filion: Oui, oui, M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): Merci. L'article 36. Qui est-ce
qui veut lire, là? M. le député de Berthier.
M. Houde: "Dans le cas où une institution
financière désignée effectue la fourniture d'un service
financier avec un bien ou un service non financier pour une contrepartie unique
et que le montant qui représenterait la contrepartie du service
financier, s'il avait été fourni séparément, est
supérieur à la moitié de la contrepartie unique, la
fourniture est réputée constituer la fourniture d'un service
financier. "Le premier alinéa ne s'applique qu'à une fourniture
à l'égard de laquelle s'applique l'article 139 de la Loi sur la
taxe d'accise (Statuts du Canada)."
Le Président (M. Gautrin): J'ai un peu de
difficultés à comprendre.
M. Filion: C'est quoi, cet article-là?
Le Président (M. Gautrin): M. le ministre.
M. Savoie: C'est lorsque le service financier représente
plus de la moitié de la contrepartie unique.
M. Filion: Non. C'est 139, M. le ministre. C'est parce qu'il
s'applique juste lorsque ça, ça s'applique.
M. Savoie: Ah! je pensais que vous vouliez des notes sur 36.
Le Président (M. Gautrin): On arrive sur 36.
M. Filion: Vous pouvez me les donner aussi, peut-être que
ça va répondre à mon article.
M. Savoie: Le premier alinéa ne s'applique qu'à une
fourniture à l'égard de laquelle s'applique l'article 139 de la
Loi sur la taxe d'accise.
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que quelqu'un a, ici, la
Loi sur la taxe d'accise?
M. Savoie: Oui, oui. Depuis tantôt qu'on...
Le Président (M. Gautrin): Statuts du Canada.
M. Savoie: Oui, oui.
Le Président (M. Gautrin): Me Dussault, je suis sûr
que vous avez ça?
M. Savoie: C'est parce que j'ai enlevé...
Le Président (M. Gautrin): Me Bouchard, vous avez
ça. Bon, alors, on va lire ça. L'article 139: "Services
financiers dans une fourniture mixte." Je peux vous le lire. C'est ça
que vous voulez?
M. Filion: Oui, allez-y, M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): "Pour l'application de la
présente partie, dans le cas où un service financier est fourni
avec un bien ou un service non financier et où le total des montants
dont chacun représenterait la contrepartie d'un service financier ainsi
fourni, s'il était fourni séparément, compte pour plus de
la moitié de la contrepartie unique, la fourniture du bien ou du service
est réputée être une fourniture de service financier."
Quelle différence y a-t-il entre ça et l'article 36?
M. Savoie: II n'y en a pas beaucoup. Il y a quelques...
Le Président (M. Gautrin): M. le ministre. M. Savoie:
...différences, mais c'est mineur. M. Filion: L'article 36,
c'est quoi, ça?
M. Savoie: Je ne le sais pas. On pourrait peut-être
demander à Me Bouchard.
Le Président (M. Gautrin): Me Bouchard, voulez-vous...
M. Bouchard: Finalement, l'article 36 de la Loi sur la taxe de
vente du Québec correspond à l'article 139 de la Loi sur la taxe
d'accise.
Le Président (M. Gautrin): C'est presque du Verbatim, mot
pour mot.
M. Bouchard: L'exemple qu'on peut donner, finalement, c'est les
frais globaux de services bancaires qui sont exigés d'un client.
L'institution bancaire exige, par exemple, 40 $ par mois de son client. La
majorité des services fournis ou qui sont disponibles en payant les 40 $
sont des services financiers. L'un des services fournis est un service non
financier, par exemple obtenir des chèques personnalisés.
L'article 36 vient préciser, dans cette situation-là, que
l'ensemble des services constitueront des services financiers
détaxés. Ça évite, finalement, à
l'institution bancaire de faire...
Le Président (M. Gautrin): J'ai une petite question,
là. Moi, je ne comprends plus...
M. Filion: Moi, j'ai plusieurs petites questions, M. le
Président.
Le Président (M. Gautrin): Pardon? Vous en avez
après moi?
M. Filion: J'en ai plusieurs après vous.
Le Président (M. Gautrin): Moi, j'en ai une qui...
Pourquoi dites-vous: "Le premier alinéa ne s'applique qu'à une
fourniture à l'égard de laquelle s'applique l'article 139", si le
premier alinéa, c'est exactement l'article 139?
M. Bouchard: O.K. Dans le bulletin d'information 91-3 du 12
juillet 1991 du ministère des Finances, il était
précisé la politique fiscale suivante: "De plus, la
présomption relative à une fourniture mixte ne s'appliquera que
si la présomption fédérale est appliquée à
l'égard de cette même fourniture." Donc, la politique fiscale qui
a été retenue par le ministère des Finances est de forcer
l'institution financière finalement à utiliser les mêmes
règles dans les deux régimes.
Le Président (M. Gautrin): Donc, si les
fédéraux disent oui, nous, on dit oui. Si les
fédéraux disent non, nous, on dit non. C'est ça?
M. Bouchard: C'est-à-dire que, si l'institution
financière prend avantage de la règle prévue...
Le Président (M. Gautrin): Je comprends.
M. Bouchard: ...à l'article 139 dans la Loi sur la taxe
d'accise, elle devra prendre avantage de la présomption prévue
à l'article 36 de la Loi sur la taxe de vente.
Le Président (M. Gautrin): M. le député de
Montmorency.
M. Filion: J'essaie de voir la référence à
l'article... J'essaie de comprendre, j'ai de la difficulté à
suivre. Ici, on me définit le premier alinéa comme l'article 139
et, après ça, on me dit que ce premier alinéa qui est,
à toutes fins pratiques, l'article 139, ne va s'appliquer que pour ce
qui est écrit, ce qui est défini dans l'autre loi...
M. Bouchard: C'est que, si on ne remplace pas...
M. Filion: ...ce qui est la même chose, au fond, comme
définition.
M. Bouchard: Oui, c'est ça.
M. Filion: Ça donne quoi de plus de dire ça? Je ne
comprends pas là. Je me réfère... On dit: "...ne
s'applique qu'à une fourniture à l'égard de laquelle
s'applique l'article 139". Ça veut dire...
Le Président (M. Gautrin): Moi, j'ai cru comprendre, si
vous me permettez, que ça veut dire qu'on se lie aux
interprétations par le ministère des Finances
fédéral, le ministère du Revenu fédéral sur
l'application de l'article 36. Est-ce que c'est ça, Me Bouchard, ou
quoi?
M. Bouchard: C'est-à-dire que l'intention du
ministère des Finances, c'est que l'institution bancaire effectue les
mêmes calculs dans le régime de la TPS que dans le régime
de la TVQ.
Donc, si elle offre des frais bancaires globaux, c'est-à-dire que
si elle offre différents services pour une contrepartie...
Le Président (M. Gautrin): Oui.
M. Bouchard: ...unique et que, dans les services, une certaine
proportion constitue des services financiers détaxés et une
portion minime des services taxables, dans les deux régimes, l'ensemble
des services fournis seront qualifiés comme étant des services
financiers.
Le Président (M. Gautrin): Parfait, je comprends.
M. Filion: Autrement dit, vous êtes en train de nous dire,
en bon français, que, dans une banque, le conseiller en placements,
à toutes fins pratiques, lui, ses honoraires ne seront jamais taxables,
tandis que le conseiller en placements, lui, à l'extérieur de la
banque, va être taxable. Est-ce que me trompe quand je pense à une
interprétation comme celle-là?
Le Président (M. Gautrin): Me Dussault, vous n'avez pas
encore parlé, c'est ça? Venez donc ici, à
côté du ministre. C'est peut-être ce qui arrivera dans
nombre d'années.
Mme Dussault: En fait, au fédéral, eux autres, ils
le donnent à l'ensemble des services financiers, alors que la
volonté du ministère des Finances était de le donner
seulement aux institutions financières désignées,
contrairement... C'est ça la différence qu'il y a entre nous et
le fédéral. Nous autres, on limite ça aux institutions
financières désignées.
M. Filion: Oui, oui, je comprends, sauf que, quand on a vu la
définition de "service financier", on a vu qu'un service financier
ça excluait les honoraires. En principe, quand on a lu la
définition de "service financier", on a vu que les honoraires, dans une
banque, a priori, comme les honoraires dans une maison de courtage, a priori,
l'une comme l'autre étaient traitée sur le même pied au
niveau de la taxation de l'honoraire. Mais, quand on vient lire l'article 36,
j'ai l'impression que là on privilégie le conseil financier
à l'intérieur d'une banque ou d'une institution fiancière
parce que le conseil financier est, à toutes fins pratiques, noyé
dans le service financier. Et, là, on vient dire: Effectivement tu l'as
noyé dans un service financier, ton service-conseil, on ne te le taxera
pas. C'est ça qu'on dit, à moins que je ne me trompe.
Mme Dussault: Ça va mal, je n'ai pas de loi devant
moi.
Le Président (M. Gautrin): Maître, vous voulez la
loi? Tenez, chère amie. Me Dussault, avec l'article 36 de la loi.
M. Filion: Et, là, on crée une distorsion
économique majeure.
Mme Dussault: Non. Il y a quand même une
nécessité que ce soit supérieur à la moitié
de la contrepartie. Je veux dire là, quand même...
M. Filion: Oui, mais je suis dans une banque, moi, là.
Mme Dussault: Oui.
M. Filion: Je rencontre des clients. Je donne des conseils. Je
les fais souscrire dans des REER. Je les fais souscrire dans toutes sortes
d'affaires. Je passe par ma banque. Comment allez-vous faire pour m'identifier
ça, vous là, vite, vite, en pratique, si c'est inférieur
ou supérieur? À toutes fins pratiques, dans une banque, on peut
prendre presque pour acquis que, bon, ça va être noyé dans
le service financier qu'on rend dans l'ensemble, ce qui n'est pas le cas d'un
conseiller en placements à l'extérieur. Lui, le conseiller en
placements à l'extérieur qui, à toutes fins pratiques, va
donner à peu près les mêmes conseils qu'un gérant de
banque sur un REER ou, peu importe, sur un placement, une transaction
financière...
Mme Dussault: Mais c'est le traitement...
M. Filion: ...lui, ses honoraires vont être taxables parce
que je ne serai jamais capable de venir le noyer dans une transaction
financière d'un service financier.
M. Bouchard: Mais, moi, je pense que... Le Président
(M. Gautrin): Me Bouchard.
M. Bouchard: Merci. L'institution financière pourrait
très bien inclure, dans les frais de financement exigés, les
coûts assumés à titre de conseiller en placements. Donc,
d'une façon ou d'une autre, il serait possible de qualifier de "service
financier" les honoraires, entre guillemets, de placements qui pourraient
autrement être exigés du client, dans la mesure où le
service rendu...
M. Filion: Oui, mais ils n'ont pas intérêt à
faire ça. Ils ont intérêt à le garder comme service
financier détaxé.
M. Bouchard: C'est ça. C'est ce que je dis. C'est que
finalement, même en l'absence de cette règle-là, il est
facile pour - si on pense à une planification - une institution
financière d'assumer dans les coûts de financement les honoraires
qui auraient pu être autrement exigibles à titre de conseiller en
placements.
M. Filion: Je comprends, sauf que, si on n'avait pas fait cette
mixture-là, à 36, j'aurais très bien pu aller distinguer,
à l'intérieur d'une banque, le "payroll" qui sert, à
toutes fins pratiques, aux services-conseils et aller chercher dans la
facturation un équivalent de facturation qui doit être
taxé, et non comme étant une fourniture
détaxée.
M. Bouchard: Oui, mais on n'aurait pas eu de base pour taxer
parce qu'à ce moment-là il n'y aurait pas eu de contrepartie
payée par le client.
M. Filion: Bien, écoutez, moi, je sais très bien
que la base, c'est parce qu'on ne veut pas la taxer, parce que vous allez
très bien taxer le conseiller en placements. Le conseiller en
placements, vous ne le manquerez pas, lui. La base est très claire. Le
gars travaille, il a des employés, puis vous dites: Bon, taxe. Mais,
à l'intérieur d'une banque ou d'une institution
financière, vous auriez très bien pu prendre l'histoire du
"payroll". Vous avez des gens qui ont des titres très précis, qui
font du conseil et non pas de l'exécution de transactions
financières. Le "payroll" est assez volumineux, merci, quand même,
et je pense que la façon de l'établir aurait pu très bien
se faire en pratique aussi, sauf que, là, l'intention du
législateur est très claire. C'est qu'on ne veut pas taxer le
service ou le conseil financier à l'intérieur d'une institution
financière - et c'est ça que je veux comprendre - et on veut le
taxer à l'extérieur. C'est là que je dis que je trouve
ça spécial, parce qu'on crée une distorsion
économique de compétition. C'est ça que je suis en train
de dire, M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): Me Bouchard, vous n'avez pas de
commentaires? Me Dussault? Si je comprends bien, tout le monde accepte qu'il y
a une distorsion économique, mais c'est l'esprit du législateur.
C'est ça? Alors, j'ai l'impression que tout a été dit.
Une voix: Adopté?
M. Filion: Non, non.
(22 h 30)
Le Président (M. Gautrin): Non? Non non, vous n'avez pas
épuisé votre temps.
M. Filion: À ce moment-là, cet article-là,
en réalité, vise à exclure qui ou quelle situation en
général? À part les banques, est-ce qu'on veut exclure
d'autres personnes, tant au niveau fédéral que chez nous?
M. Bouchard: II ne vise pas à exclure...
M. Filion: De toute façon, nous, on s'est mis à la
remorque. Si j'ai bien compris, nous, ici, carrément, on s'est mis
à la remorque du fédéral pour l'application de cette
règle-là.
M. Bouchard: C'est-à-dire que, par le deuxième
paragraphe, il est certain que, dans une même situation de fait, le
résultat sera le même dans les deux régimes, TVQ, TPS.
M. Filion: Autrement dit... Je prends l'exemple suivant: le
fédéral décide que les services-conseils dans les caisses
populaires - je
lance une idée - sont taxables. Ils ne sont pas
détaxés. Là, vous autres, automatiquement, vous prenez
ça pour du "cash", c'est-à-dire que vous êtes liés
par cette interprétation fédérale là parce que vous
vous en remettez à l'interprétation de l'article 139 du
fédéral pour appliquer votre article 36.
M. Bouchard: C'est-à-dire qu'à compter de juillet
1992 l'interprétation de la TPS sera réalisée par le
ministère du Revenu également.
M. Filion: Automatiquement, dès que le
fédéral va avoir pris position sur une façon
d'appliquer... Supposons qu'on dit: Au niveau des caisses populaires, le
service-conseil est taxable...
M. Bouchard: C'est-à-dire que c'est la même
administration fiscale qui va donner l'interprétation TPS et
l'interprétation TVQ.
M. Filion: Mais le fait que vous vous en remettiez à
l'article 139, c'est comme si vous preniez pour acquis que c'est le
fédéral qui va décider comment va s'appliquer cet
article-là.
M. Bouchard: II est exact qu'on veut atteindre le même
résultat dans les deux régimes.
M. Filion: Bon! Dès que le fédéral va avoir
pris position, vous autres, vous l'acceptez.
M. Bouchard: Dans le fond, ce que je voulais dire, c'est que le
fédéral va prendre position via le ministère du Revenu
puisqu'à compter de juillet 1992, c'est le ministère du Revenu
qui va donner l'interprétation en matière de TPS.
M. Filion: Attention, attention! Non, non, non, ce n'est pas de
même que ça marche. Même si le ministère du Revenu
prend charge, il reste qu'il y a une entente où on reconnaît
individuellement que chacun est souverain dans sa loi et dans sa
rédaction, etc. etc. Mais vous, votre souveraineté, vous
l'abandonnez pour cet article-là. C'est ça que je veux
comprendre. C'est ça qu'on fait?
Le Président (M. Gautrin): C'est ça qu'on fait, si
j'ai compris.
M. Filion: On abandonne la souveraineté de l'article en
faveur du fédéral.
Le Président (M. Gautrin): C'est ça.
M. Filion: Bien, si on veut prendre un mot qu'on comprend,
là.
Le Président (M. Gautrin): Ça va?
M. Filion: Écoutez, on s'entend pour dire oui
là-dessus. C'est parce que je veux continuer le raisonnement, M. le
Président.
Le Président (M. Gautrin): Continuez.
M. Filion: Si on répond oui à ça et que le
fédéral décide que les caisses populaires rendent des
services-conseils qui sont taxables et non détaxés, est-ce que,
nous, on est liés par cette position-là au niveau de
l'application de l'article 36? C'est la question que je pose.
Le Président (M. Gautrin): Me Bouchard. Me Dussault
peut-être? Je ne sais pas, Me Bouchard?
M. Bouchard: Alors, l'hypothèse que vous posez,
finalement, c'est que les services-conseils de la caisse populaire...
M. Filion: On les taxe, ce ne sont pas des fournitures
détaxées.
M. Bouchard: ...seraient des fournitures taxables.
Le Président (M. Gautrin): Oui.
M. Filion: On décide que les caisses populaires,
effectivement, c'est important, le service-conseil qu'elles font parce qu'elles
ont une façon à elles d'opérer.
M. Bouchard: Mais 36, finalement, vise la situation où
vous avez une fourniture mixte de services.
M. Filion: Oui, oui, mais...
M. Bouchard: Un service financier avec un service non
financier.
M. Filion: Oui, je comprends, mais mon conseiller financier,
c'est une fourniture mixte, ça...
M. Bouchard: Lorsqu'elle s'accompagne...
M. Filion: ...par définition.
M. Bouchard: O.K., c'est finalisé.
M. Filion: Mon service financier l'exclut, mon service, mon
conseil. Mon service-conseil est exclu des services financiers. Alors, quand je
le rends, je suis dans une fourniture mixte à l'intérieur d'une
institution financière. Ça va jusque-là? Mais, si le
fédéral dit qu'effectivement... Je lance l'exemple qu'au niveau
des caisses populaires il applique l'article 36 et il dit: Effectivement,
l'article 39, pour ça, ne peut pas s'appliquer pour les caisses
populaires, ou du moins la fourniture mixte qui est rendue au niveau du
service-conseil est taxable. Je ne
l'applique pas, l'article 139, pour les caisses populaires. Alors, moi,
je ne pourrai jamais l'appliquer parce que, si, moi, je juge que les caisses
populaires, effectivement, c'est noyer le service-conseil dans le service
financier, je ne pourrai pas l'appliquer. C'est comme ça que je dois
l'interpréter.
M. Bouchard: C'est qu'on doit atteindre le même
résultat dans les deux régimes, effectivement.
M. Filion: Bon! On fait ça pour les caisses populaires. Je
pousse l'exemple plus loin. On dit: Pour la Banque Royale, l'article 139
s'applique au niveau du service-conseil. Alors, vous autres, ici, au
Québec, vous allez accepter que, pour la Banque Royale, la fourniture
mixte s'applique, mais pas pour les caisses populaires.
M. Bouchard: Dans le fond, ce que vous me dites, c'est que, dans
une même situation de fait, dans un cas, pour les caisses populaires, ce
serait une fourniture taxable, alors que, pour la Banque Royale, ce serait une
fourniture détaxée.
M. Filion: Oui, et vous n'auriez pas un mot à dire
là-dessus en tant que législateur québécois.
Le Président (M. Gautrin): C'est ça que vous... Me
Dussault, à nouveau.
Mme Dusaault: En fait, ce qu'on veut viser, ici... Ce que dit
l'article, c'est qu'on parle de contrepartie unique. Alors, ce qu'on ne veut
pas que les gens fassent, c'est qu'au Québec ils arrivent avec une
contrepartie unique qui facture de cette façon-là. À ce
moment-là, on aurait une fourniture mixte qui serait visée par
l'article. Il y aurait une fourniture détaxée au Québec
et, du côté fédéral, ils factureraient
séparément pour avoir une partie exonérée et une
partie taxable pour avoir droit à leur CTI. En fait, on veut qu'ils
facturent de la même façon. C'est tout simplement ça. Si on
choisit une facturation, une contrepartie unique au Québec, ils doivent
faire la même chose au fédéral. Ils ne peuvent pas agir de
deux façons compte tenu que, chez nous, les services financiers sont
détaxés. Ils ont leur RTI et, au fédéral...
M. Filion: Ça, je vous suis très bien.
Mme Dussault: À ce moment-là, je veux dire, ils
peuvent avoir avantage à "splitter" pour avoir leur...
M. Filion: Je vous suis très bien sur l'uniformisation que
vous recherchez. C'est que l'uniformisation que vous recherchez... Si vous
dites au fédéral: Décide, toi, comment tu vas
interpréter l'application de cet article au niveau des contreparties
uniques... C'est ça que vous faites.
Mme Dussault: C'est une contrepartie unique ou ce n'est pas une
contrepartie unique.
M. Filion: Je le comprends.
Mme Dussault: II n'y a pas de place à
interprétation.
M. Filion: Sauf que vous laissez l'interprétation ou le
champ de la souveraineté de cette application au fédéral
et c'est lui qui va décider, au niveau des institutions
financières, laquelle contrepartie unique...
Le Président (M. Gautrin): II faut bien que quelqu'un
décide entre les deux.
M. Bouchard: Mais on ne peut vous donner que les explications
techniques, finalement. Au niveau de l'explication technique, ce que ma
collaboratrice vous indique, finalement, c'est qu'on veut éviter la
situation où l'institution financière utilise deux factures
à l'égard d'une même transaction: une pour le calcul de la
TPS et une autre pour le calcul de la TVQ, afin de prendre avantage de la
règle uniquement dans un des deux régimes. Maintenant, quant
à l'opportunité, j'essaie de ne rien...
M. Filion: Non, mais, écoutez, pourquoi rajouter le
deuxième alinéa? Je trouve qu'il n'a pas sa place, surtout dans
le concept de l'entente qu'on a signée où on demeure le
maître de la législation, chez nous. Bien, M. le ministre, vous
l'avez signée, à que je sache, là. Je l'ai lue, moi, et
chacun garde sa souveraineté législative dans le projet de la TVQ
et de la TPS. Alors, pourquoi, quand je cherche une application pratique, je me
mets, ici, à la remorque du fédérai pour que lui
décide comment on va appliquer cet article-là?
Le Président (M. Gautrin): Pour être sûr que
la décision soit la même.
M. Filion: Non, c'est justement. En faisant ça, on se
remet entre les mains de quelqu'un qui va juger une situation qui peut
être différente chez nous qu'ailleurs. Je parle, justement, pour
protéger nos droits chez nous, M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que vous me permettez de
répondre, monsieur? Il faut que la décision soit la même au
fédéral par rapport à cette loi-là. Alors, tout ce
qu'on fait, c'est qu'on dit: On prendra la décision du
fédéral.
M. Filion: Moi, j'aimerais, dans le but de
récupérer la souveraineté d'application de cet
article-là, M. le Président...
Le Président (M. Gautrin): Oui.
M. Filion: ...effectivement, déposer une motion pour que
soit éliminé ce paragraphe. J'ai un amendement. L'amendement se
lirait comme suit: L'article 36 est modifié par la suppression du
deuxième alinéa.
Le Président (M. Gautrin): L'article 36 est modifié
par la suppression du deuxième alinéa. Donc, il faut que je
statue sur sa recevabilité, d'abord. Est-ce qu'il a pour effet d'engager
des dépenses? Ça, je ne pense pas.
M. Filion: Non.
Le Président (M. Gautrin): J'ai l'impression que cet
article est, prima fade, recevable. Alors, sur l'amendement, tel que
proposé, M. le député de Montmorency, vous avez, je pense,
20 minutes.
M. Filion: Pour commenter l'amendement?
Le Président (M. Gautrin): Bien, c'est-à-dire vous
faites... Là, on est en termes strictement de procédure.
M. Filion: Voilà!
Le Président (M. Gautrin): Vous venez de déposer
une motion qui est recevable et vous avez 20 minutes, si vous voulez, pour
parler de ça. Je ne pense pas que...
M. Filion: Alors, je vais prendre les 20 minutes, M. le
Président, c'est important.
Le Président (M. Gautrin): Je comprends.
M. Filion: Je reprends ce que je voulais dire.
M. Savoie: Est-ce que vous me permettez, avant qu'il commence, de
faire un petit commentaire pour que vous...
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Gautrin): Vous êtes prêt
à lui laisser... Normalement, vous avez le temps de parole, mais, enfin,
vous pouvez être prêt à laisser la parole au ministre.
M. Savoie: Ce qu'on pourrait peut-être faire après,
M. le Président, c'est, avant que vous commenciez vos 20 minutes,
prendre 2 minutes de pause.
Le Président (M. Gautrin): Ce serait tout à
fait...
M. Savoie: Alors, tu auras le temps de voir un peu... En gros, ce
n'est pas pour te... M. Filion: Non non.
M. Savoie: Bulletin d'information, gouvernement du Québec,
ministère des Finances. Précisions concernant la réforme
de la taxe de vente du Québec, août-juillet 1991, à la page
trois: "Afin, notamment, de tenir compte des pratiques commerciales, les
notions et les règles relatives aux fournitures mixtes prévues
dans le régime de la TPS seront introduites, en les adaptant, dans le
régime de la TVQ à l'égard des services financiers offerts
par les institutions financières désignées, tel que
généralement défini par l'application de la TPS. De plus,
la présomption relative à une fourniture mixte ne s'appliquera
que si la présomption fédérale est appliquée
à l'égard de cette même fourniture." Là-dessus, on
me dit que ça nécessite l'introduction de l'alinéa
concernant l'article 139 de Loi sur la taxe d'accise.
Le Président (M. Gautrin): On a convenu que nous allions
ajourner pour 2 minutes. Ensuite, vous allez avoir 20 minutes, M. le
député de Montmorency, pour plaider sur votre amendement.
M. Filion: Oui, pas de problème.
Le Président (M. Gautrin): Alors, on ajourne pour deux
minutes.
(Suspension de la séance à 22 h 42)
(Reprise à 22 h 50)
Le Président (M. Gautrin): La commission recommence ses
travaux. Nous avons reçu un amendement à l'article 36. M. le
député de Montmorency, vous avez 20 minutes sur cet
amendement.
M. Filion: M. le Président, c'est l'un des premiers,
d'ailleurs. Peut-être qu'il y en aura d'autres, on verra au fur et
à mesure qu'on avancera dans le projet de loi, mais je pense qu'ici on
se retrouve dans une situation où on se remet à la remorque
du...
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que je pourrais demander
aux membres de la commission d'écouter avec attention et
sérénité le député de Montmorency? Je pense
que ce qu'il est en train d'exposer est extrêmement important.
M. Filion: ...fédéral au niveau de l'application
d'un article de loi. La question de principe, c'est qu'un législateur
québécois doit garder sa souveraineté au niveau de sa
législation et de son interprétation sur son territoire, en
fonction
de situations qui pourraient lui être particulières. Quand
on fait cette brèche, on contrevient, d'abord, à ce principe
général et, aussi, à une entente qu'on avait signée
avec le fédéral à l'effet que chacun gardait sa pleine
juridiction et sa pleine souveraineté dans sa législation
respective.
Ici, on fait une brèche qui, pour moi, m'apparait importante
parce que, là, elle vise une situation qui vise le monde financier.
Comme vous le savez, et sans vouloir lancer la pierre à qui que ce soit,
chez nous, on a un modèle économique qui est celui des caisses
populaires, qui fait l'envie d'ailleurs, M. le Président, de tous les
Canadiens et, même, qui est un exemple à travers le monde. Je ne
voudrais surtout pas qu'on se remette à la remorque d'Ottawa pour faire
interpréter, chez nous, un service financier ou un conseil financier
à l'intérieur d'une caisse populaire, ce qui serait
décidé par le pouvoir central, qui, à toutes fins
pratiques, n'y comprend pas grand-chose, au niveau du fonctionnement
coopératif. Je ne voudrais surtout pas que ce soit eux qui
décident et que, nous, on soit pris avec cette décision-là
si on n'était pas d'accord avec leur décision au niveau du
fonctionnement.
À ce moment-là, si on veut garder cette liberté
d'action, on se doit d'éliminer le deuxième paragraphe pour
garder notre pleine souveraineté d'interprétation et
d'application. Si on le laissait, ce deuxième paragraphe, ça
aurait pour effet que, si jamais Ottawa décidait que le service-conseil
dans une caisse populaire est, bien sûr. un service mixte où la
contrepartie est unique, que la majeure partie des services-conseils
dépassent le service financier comme tel, qu'on voulait distinguer la
partie taxable et non taxable et ainsi pénaliser les caisses populaires
au niveau du service-conseil et qu'on faisait ainsi, on n'aurait pas un mot
à dire, M. le Président. On n'aurait pas un mot à dire et
on pourrait, par contre, à Ottawa, décider de prendre une
interprétation différente au niveau d'une autre institution
financière qui pourrait être la Banque Royale.
À tort ou à raison, le législateur
québécois n'a pas à permettre une telle décision
qui pourrait être prise par une autre législation, surtout quand
on avait convenu, chez nous, qu'on gardait notre plein pouvoir de
légiférer dans cette entente d'harmonisation. Je pense que cet
article-là, dans ce sens-là, n'a aucune raison d'être. Je
ne vois pas pourquoi on placerait un paragraphe pour permettre une
harmonisation avec le fédéral. Ce n'est pas une harmonisation
qu'on lui concède, on lui concède d'être le seul
maître d'oeuvre d'une décision au niveau des institutions
financières.
Je ne veux pas relancer le débat qu'on vient de vivre
récemment au niveau du pouvoir centralisateur d'Ottawa, au niveau de
l'entente qu'on nous a proposée pour renouveler le Canada.
Vous savez, comme moi, M. le Président, que. dans cette
entente-là, l'intention était de récupérer à
peu près tout ce qu'on appelle pouvoirs économiques à
Ottawa. Même si cet article-là a l'air anodin, on parle de
services financiers et ces services financiers doivent demeurer, dans
l'application de cette loi, sous juridiction québécoise. Je pense
que, dans la continuité d'application harmonieuse entre les deux
paliers, il n'y a rien qui exclut un fonctionnement identique quand même
et on pourrait garder notre plein pouvoir de fonctionnement.
Je ne vois pas pourquoi, encore une fois, on adopterait cet
article-là avec ce paragraphe-là quand on sait pertinemment que,
quand la loi est sortie, on n'a jamais fait référence, ni dans la
TPS, à ce genre d'ajout là. C'est drôle, il arrive à
un moment subséquent qui, à toutes fins pratiques,
peut-être même... je ne sais pas a quelle date. Que ça
corrobore les intentions des propositions fédérales ou pas, je
n'en ai pas la moindre idée, je n'ai pas fait cet exercice-là,
mais je pense qu'on n'en a pas besoin aux fins d'application de notre loi, de
ce paragraphe-là.
Moi, je pense qu'on devrait tout simplement, par mesure de
sécurité et d'autonomie québécoise, penser
carrément à l'abroger, à l'éliminer. Dans ce
sens-là, je pense qu'on respecterait l'entente qu'on a signée
avec Ottawa et qu'on ne compromettrait absolument pas l'exercice pratique
d'harmonisation qu'on nous demande. Je pense que, si, nous, on avait envie - et
non seulement envie - de considérer les caisses populaires à
notre façon, parce qu'on peut les voir d'un oeil différent, on
aurait encore cette liberté d'action. Comme législateur, on ne
peut pas laisser cette souveraineté d'application entre les mains
d'Ottawa. On vient de leur expliquer depuis deux mois qu'il n'était pas
question qu'on leur cède notre souveraineté économique, et
je pense qu'un petit article aussi anodin que celui-là entre dans cet
esprit-là. On n'en a pas besoin dans notre loi.
Moi, effectivement, je demande que la commission se penche sur
l'amendement que j'ai proposé pour éliminer le deuxième
paragraphe. C'est uniquement dans un esprit de souveraineté
législative, qui ne changera rien à l'application pratique de cet
article-là, que je demande à la commission de l'abroger et de
l'éliminer. Alors, ça se résume ainsi, M. le
Président, et je demanderais qu'on passe au vote sur la motion
d'amendement.
Le Président (M. Gautrin): Bien, attendez, avant qu'on
passe au vote, peut-être qu'il y a d'autres interventions. Est-ce qu'il y
a des interventions du côté ministériel sur
l'amendement?
M. Savoie: Simplement, M. le Président, pour dire que nous
avons eu droit à un discours qui relevait plus de la démagogie
que de l'ad-
ministration gouvernementale. Pour ce qui est des caisses populaires,
des caisses de crédit qui, de façon globale, existent à
travers le Canada - dont la caisse populaire, bien sûr, constitue un
exemple de succès, mais n'est pas du tout unique... Je tiendrais
à souligner qu'au niveau, par exemple, de l'article 37, il y a des
prévisions spécifiques pour une structure semblable aux caisses
populaires. La loi fédérale contient plusieurs
références à nos caisses populaires. Il y a là une
volonté, je pense, assez claire de respecter les institutions
québécoises et les allégations à l'effet contraire
ne sont pas méritées.
Les éléments qu'il a soulevés ne tiennent pas
compte de la réalité. Ils tiennent compte d'une croyance, d'un
dogme qui, finalement, nuit à la compréhension qu'ont plusieurs
de l'administration de la chose publique au Québec. J'ai lu au
député de Montmorency ie texte provenant du ministre des Finances
et le texte était clair. Dans ce sens-là, nous avons cru qu'il
était dans l'intérêt de tous de maintenir la
référence à l'article 139. Toutefois...
Le Président (M. Gautrin): Excusez-moi.
M. Savoie: ...à date, le député de
Montmorency participe d'une façon positive à cette commission
parlementaire.
M. Filion: Comme tous les députés.
M. Savoie: II a, à date, démontré,
malgré quelques lacunes, une bonne foi irréprochable. En
conséquence, à cause de ces deux derniers éléments,
je vais certainement consulter de nouveau les conseillers du ministère
pour voir si, effectivement, on est en mesure de tenir compte de la
possibilité de retirer le deuxième alinéa.
Le Président (M. Gautrin): Bon! Alors, là...
M. Savoie: Je demande donc la suspension de l'article pour le
moment...
Le Président (M. Gautrin): M. le ministre, je comprends,
mais...
M. Savoie: ...et on y reviendra mardi matin.
Le Président (M. Gautrin): ...techniquement, j'ai un
amendement. À moins que vous ne retiriez votre amendement sur un... ou
bien ce que...
M. Filion: On va suspendre l'amendement et l'article.
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que je peux suspendre
l'amendement? Alors, je suspends. On suspend l'amendement et l'article
jusqu'à nouvel ordre.
Ml. Savoie: C'est ça. Jusqu'à mardi matin, M. le
Président.
Le Président (M. Gautrin): Merci. On continue. L'article
37. Tiens, M. le député de
Nelligan, je vous ai vu là-bas. Pouvez-nous lire l'article
37?
Une voix: II n'a pas de projet de loi.
Le Président (M. Gautrin): M. le député de
Nelligan, vous avez la parole. L'article 37. Non? Alors, M. le
député de Beauce-Nord.
M. Audet: Merci, M. le Président. "Dans le cas où
un droit qui est fourni en vertu des modalités d'une action, d'une
obligation, d'une débenture ou d'un autre titre émis par une
personne, est soit un droit d'adhésion, soit un droit d'acquérir
un droit d'adhésion, la fourniture du droit est réputée ne
pas constituer la fourniture d'un service financier. "Une part d'une caisse de
crédit ne constitue pas un titre visé au premier
alinéa."
Le Président (M. Gautrin): Merci, M. le
député de Beauce-Nord. Commentaires?
M. Savoie: Alors, on voit bien, M. le Président, qu'on a
un souci pour les caisses populaires dans la rédaction de nos lois. On
voit également, je pense, que l'article ne mérite pas
d'éclaircissements additionnels puisque le texte est assez clair. On
constate que l'article a pour but de prévoir que la fourniture d'un
droit d'adhésion effectué en vertu des modalités d'une
action ou d'un autre titre ne constitue pas la fourniture d'un service
financier.
M. Filion: Le texte est très clair, c'est vrai. Juste une
question. Quand on dit que ça ne constitue pas la fourniture d'un
service...
M. Savoie: MM. les députés, s'il vous
plaît.
Le Président (M. Gautrin): C'est moi le président.
MM. les députés, simplement pour qu'on comprenne bien la question
du député de Montmorency. M. le député de
Montmorency.
M. Filion: Oui, M. le Président. Ici, je demande
simplement... Le droit d'adhésion - je suppose qu'on parle de la part de
5 $ - ne constitue pas la fourniture d'un service financier. À ce
moment-là, ça devient quoi? Une fourniture détaxée,
non taxable, taxable? Ça devient quoi si ce n'est pas un service
financier? Ce ne sera pas considéré comme une fourniture...
Mme Simard: Ce ne sera pas considéré comme une
fourniture détaxée, en tout cas.
M. Savoie: C'est ça. Il n'y aura pas de taxe
sur les 5 $.
M. Filion: Mais est-ce qu'on fait appel, à ce
moment-là, aux 5 $? Je veux comprendre.
Mme Simard: Le premier cas ne vise pas les 5 $ parce qu'on dit,
dans le deuxième alinéa, que "une part d'une caisse de
crédit ne constitue pas un titre visé au premier alinéa",
sauf que, dans les autres cas... Je peux avoir comme exemple... Dans le cas
où pour devenir membre d'un club ou d'une association, je ne sais pas...
Attendez donc, je vais y penser, à mon exemple.
Le Président (M. Gautrin): Chers collègues, dans la
sérénité. Ça va?
M. Filion: Non non, M. le Président. J'essaie
d'avoir un exemple de ce genre de droit qu'on va avoir comme service taxable,
autre que détaxé, du moins, parce qu'un service financier c'est
une fourniture détaxée. Je cherche à voir ce qu'on vise
comme droit. On ne vise pas les caisses de crédit, ça va. Mais on
vise quoi?
Mme Simard: En vertu des conditions d'une action, du droit de
devenir membre d'un club de golf, comme exemple.
M. Filion: Un club de golf.
Mme Simard: Un droit d'adhésion.
M. Filion: À un club de golf.
Mme Simard: C'est ça. Mettons qu'il est émis en
vertu des modalités d'une action, ce droit d'adhésion
là.
Le Président (M. Gautrin): Messieurs, je pourrais demander
au public, peut-être, de parler un peu moins fort parce qu'on a un peu de
difficultés à s'entendre ici.
Mme Simard: On ne voudrait pas qu'il constitue la fourniture d'un
service financier détaxé...
Le Président (M. Gautrin): Je demande au public de parler
un peu moins fort.
Mme Simard: ...mais on voudrait taxer, finalement, le droit
d'adhésion.
Le Président (M. Gautrin): Me Simard.
Mme Simard: Alors, je donnais comme exemple le cas où il y
aurait un droit d'adhésion à un club de golf qui serait fourni en
vertu des modalités d'une action. On ne voudrait pas que ce droit
d'adhésion là soit considéré comme étant la
fourniture d'un service financier et, par conséquent, devienne une
fourniture détaxée.
M. Filion: L'exemple que vous me donnez, c'est... De toute
façon, ce n'est pas un service financier, l'adhésion à un
club de golf.
Mme Simard: Non, mais on pourrait considérer que c'est
l'accessoire, finalement, s'il est émis en vertu des modalités
d'une action. L'action pourrait être un service financier...
M. Filion: Une part, O.K., à cause de l'effet financier,
de la définition de l'effet financier. Si jamais j'avais... O.K., c'est
là que vous voulez aller chercher la partie taxable. C'est beau.
Le Président (M. Gautrin): Ça va pour vous? M.
Filion: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): Ça va pour vous. M. le
député de Beauce-Nord? C'est adopté? Est-ce que, M. le
député de Beauce-Nord, pendant que vous y êtes, l'article
38?
M. Audet: Avec plaisir, M. le Président. «Dans le
cas où un inscrit, dans le cadre d'une activité commerciale,
effectue la fourniture d'un bien meuble pour le compte d'une personne qui n'est
pas un inscrit - appelée "vendeur" dans le présent article -
à un acquéreur à qui il ne dévoile pas par
écrit qu'il agit pour le compte d'une autre personne qui n'est pas un
inscrit, les règles suivantes s'appliquent: «1° le vendeur est
réputé ne pas avoir effectué la fourniture à
l'acquéreur; «2° l'inscrit est réputé avoir
effectué la fourniture à l'acquéreur; «3°
l'inscrit est réputé de pas avoir effectué au vendeur la
fourniture d'un service relatif à la fourniture à
l'acquéreur.»
Le Président (M. Gautrin): Merci, M. le
député de Beauce-Nord. Commentaires, M. le ministre?
M. Savoie: L'article prévoit la situation où un
inscrit effectue une fourniture à un acquéreur sans lui
dévoiler par écrit le fait que la fourniture est effectuée
pour le compte d'une autre personne...
M. Filion: Sans lui dévoiler...
M. Savoie: ...non inscrite. Dans ces circonstances, la
législation ignore les transactions qui ont pu intervenir entre le
véritable vendeur et l'inscrit qui effectue la fourniture et
considère que la vente a lieu directement entre l'inscrit et
l'acquéreur de la fourniture.
Le Président (M. Gautrin): Merci, M. le ministre. M. le
député de Montmorency.
M. Filion: J'essaie de voir dans la pratique
ce qu'on cherche à couvrir comme cas pratique parce qu'on a
l'impression de jouer à la cachette. Quelle situation on cherche
à couvrir par cette...
Le Président (M. Gautrin): Me... M. Tardif: Tardif.
Le Président (M. Gautrin): ...Tardif. Heureux de vous
accueillir.
M. Tardif: Merci. Alors, un des exemples les plus courants, ce
serait le cas où on assiste à une vente aux enchères.
À ce moment-là, l'en-canteur serait inscrit auprès du
ministère du Revenu et la personne qui serait propriétaire du
bien qui doit être vendu aux enchères, elle, n'est pas un inscrit.
Alors, l'encanteur qui vend le bien ne mentionne que rarement le fait qu'il
agit pour le compte de quelqu'un qui n'est pas effectivement inscrit. Dans ces
circonstances-là, notre article va faire en sorte qu'on ne
considérera pas la transaction entre le véritable
propriétaire du bien et l'encanteur puisque, dans les faits, il y a un
service qui intervient entre ces deux personnes-là. On va faire comme si
c'était uniquement l'encanteur qui transigeait avec l'acquéreur
du bien.
M. Filion: À ce moment-là, l'encanteur va percevoir
la taxe.
M. Tardif: Effectivement. Il va avoir droit, à ce
moment-là, à un RTI fictif, un remboursement de la taxe sur les
intrants fictif compte tenu du fart que (a fourniture a été
taxée.
M. Filion: Mais, à ce moment-là, lui, il ne sert
que d'intermédiaire dans une vente entre deux individus, au fond.
M. Tardif: C'est ça.
M. Filion: Normalement, si l'encanteur n'avait pas
été là, il n'y aurait pas eu de taxe.
M. Tardif: Non, normalement, il n'y aurait pas eu de taxe si le
particulier avait vendu directement dans un cadre qui n'est pas un cadre
d'activité commerciale, sauf que, là, c'est un peu particulier
parce qu'un encanteur, en fait...
M. Filion: C'est qu'en principe l'encanteur est simplement
l'intermédiaire pour une transaction entre deux personnes qui, à
toutes fins pratiques, ne serait pas taxable, on l'admet bien.
M. Tardif: Effectivement, sauf que le service d'encan, comme
ça, demeure une activité commerciale et il est régi
à un régime particulier compte tenu du fait que, là, la
personne choisit de faire procéder à la vente de son bien dans le
cadre d'un service qui se fait dans le cadre d'une activité
commerciale.
M. Filion: J'essaie de voir la différence entre un vendeur
à commission, par exemple... Le vendeur à commission qui va
chercher, à toutes fins pratiques, deux individus qui transigent
ensemble; le vendeur à commission qui fait, à toutes fins
pratiques, le même travail que l'encanteur, entre guillemets, au niveau
du résultat, la situation du vendeur à commission, est-ce qu'elle
nécessiterait, elle, l'application de la taxe lorsqu'on transfère
le bien d'une personne à une autre?
M. Tardif: Si le vendeur à commission n'a pas acquis le
bien de la part de la personne pour qui il le vend, s'il n'y a pas eu autrement
dit deux transactions...
M. Filion: Le vendeur à commission, s'il ne l'a pas
acquis, à ce moment-là, il n'aura pas de taxe. Comme, de
façon générale,...
M. Tardif: II y aurait une taxe qui serait imposée, mais
ça serait, en fin de compte, le vendeur du bien qui serait responsable
auprès du ministère de la percevoir et de la remettre, dans la
mesure où le vendeur est un inscrit, bien entendu.
M. Filion: Je comprends. Ce que je cherche à comprendre,
c'est que j'ai l'impression que, dès qu'on va passer par un encanteur,
on va aller chercher une taxe qui, autrement, n'aurait pas été
perçue si ça avait eu lieu entre les deux personnes. Mais, quand
je prends le substitut du vendeur à commission, lui, qui, à
toutes fins pratiques, met deux personnes ensemble qui... Prenons l'exemple
d'une automobile. Vous savez ce que c'est, ce sont des biens personnels souvent
qui sont vendus en encan ou des biens spéciaux pour les besoins
quotidiens. Souvent, ces biens-là ne sont pas des biens taxables,
à toutes fins pratiques, lorsqu'on les revend, parce qu'ils sont
usagés, etc. Parce que je les passe par l'encanteur, je vais aller
chercher une taxe et, si je les passais par un vendeur à commission, je
n'irais pas chercher de taxe. Est-ce que c'est ça?
M. Tardif: Je vois difficilement la situation où un
vendeur à commission pourrait détenir le bien pour le compte
d'une personne qui ne serait pas un inscrit. Je crois que, dans les pratiques
commerciales, les vendeurs à commission détiennent des biens qui
vont être vendus pour le compte de personnes qui sont également
inscrites. Puis, à ce moment-là, il y aurait de toute
façon une taxe qui serait perçue à l'égard de ces
transactions.
M. Filion: Je veux bien comprendre comment ça marche.
Quand l'encan est terminé, les biens appartiennent à qui?
M. Tardif: Aux personnes qui les ont acquis lors de l'encan, lors
de la vente aux enchères...
M. Filion: Non, mais s'ils ne sont pas vendus? Supposons que
l'encan...
M. Tardif: Ils retournent à leur
propriétaire...
M. Filion: Ils retournent à leur propriétaire?
M. Tardif: ...puisqu'ils sont demeurés la
propriété de ces gens-là. Ils n'ont été que
déposés entre les mains de l'encanteur.
M. Savoie: L'encanteur, c'est un contractuel.
M. Filion: L'encanteur, s'il n'est pas propriétaire du
bien? À ce moment-là, la transaction demeure toujours entre le
propriétaire et l'acheteur quand c'est vendu.
Le Président (M. Gautrin): Non, mais il est inscrit,
à ce moment-là.
M. Tardif: Sauf que l'article justement porte un
tempérament à cette règle-là. Nous autres, pour les
fins de notre loi, on va ignorer le fait que le véritable vendeur n'est
pas un inscrit. À ce moment-là, on considère que c'est
l'encanteur qui effectue la vente. Autrement dit, on évite les
intermédiaires et on considère simplement la transaction qui a
lieu entre le vendeur aux enchères et la personne qui va acquérir
le bien lors de l'encan.
M. Filion: Mais, en faisant ça, on vient taxer
systématiquement tous les biens qui, autrement, ne l'auraient pas
été si on laissait la propriété entre les mains de
l'individu à l'acheteur qui est un autre individu. C'est un bien
usagé qui se transfère, donc il n'y a pas de taxe.
M. Tardif: Effectivement, si ça avait été
effectué hors d'un cadre d'activité commerciale, ces transactions
n'auraient pas été assujetties à la taxe de vente.
M. Filion: Comme le principe au fond du vendeur à
commission qui met deux personnes ensemble pour faire une transaction.
M. Tardif: Mais là, comme je vous le disais, dans le cas
des ventes à commission, je crois que les pratiques commerciales sont
à l'effet que le vendeur à commission détient des biens
qui lui ont été confiés par des personnes qui sont
inscrites et, de toute façon, à ce moment-là, il y aurait
une taxe d'imposée.
M. Filion: Également par le vendeur à
commission?
M. Tardif: En fait, la taxe serait imposée lors de la
vente par le vendeur à commission et elle serait imposée pour le
compte de la vente qui est effectuée du mandant à la personne qui
acquiert le bien. En fait, il n'y aurait pas deux taxes d'imposées.
M. Filion: Je comprends, mais le vendeur à commission,
lui, il réalise une transaction pour le compte de deux personnes...
M. Tardif: C'est ça.
M. Filion: Bon. Le bien que je transige, c'est un bien, qui,
normalement, n'est pas taxable. Il est toujours pas taxable parce que, moi,
j'ai un bien et je vous le vends. Mais c'est lui qui m'a dit que vous pouviez
l'acheter. Je vous le vends, mais, quand je vous le vends à vous, ce
bien qui est, à toutes fins pratiques, pas taxable, parce que lui m'a
dit que c'est vous qui alliez l'acheter, ça devient taxable.
M. Tardif: Comme je vous le mentionnais, les pratiques
commerciales dans le cadre des ventes à commission ne sont pas à
l'effet que le vendeur à commission détient des biens de
personnes qui ne sont pas inscrites. Il les détient pour le compte de
personnes qui sont inscrites. De toute façon, à ce
moment-là, il y aurait eu une taxe d'imposée, que ce soit la
personne qui aurait vendu directement le bien ou que ce soit par
l'intermédiaire d'un vendeur à commission.
M. Filion: C'est parce que j'essaie de voir. Autrement dit,
dès qu'il y a un intermédiaire qui se pointe, la taxe s'applique.
C'est ça?
M. Tardif: Effectivement, comme on me le fait remarquer, dans un
cas où on dévoilerait le mandat,...
M. Brochu: Dans le mandat par écrit, il n'y aurait pas de
taxe.
M. Tardif: ...la taxe ne serait pas imposée parce que
l'acquéreur serait clairement conscient qu'il acquiert le bien par
l'intermédiaire d'une personne, alors que, dans la circonstance qu'on
vise ici, l'acquéreur ne connaît pas le vendeur.
M. Filion: Donc, mon vendeur à commission n'aurait pas de
taxe parce que, lui, il dévoile son mandat.
M. Brochu: li dévoile son mandat par écrit, il n'y
aurait pas de taxe.
M. Tardif: Non. Ici, l'article 38 ne vise pas les cas de ventes
à commission. (23 h 15)
M. Filion: Ils sont prévus ailleurs.
M. Tardif: Les ventes à commission, c'est la règle
générale et, comme je vous le mentionnais, les vendeurs à
commission détiennent les biens pour le compte de personnes qui sont des
inscrits. Alors, qu'elles passent par un vendeur à commission ou
qu'elles ne passent pas par un vendeur à commission, la transaction est
taxable.
Je peux peut-être vous apporter une précision à
l'effet que cet article-là déroge aux règles
générales du droit civil, alors que, normalement, on a la
règle à l'effet que, même si on passe par un
intermédiaire qui est, appelons-le, le mandataire, normalement on
considère la personne à l'origine, c'est-à-dire le
propriétaire du bien, comme étant le vendeur réel du bien.
C'est compte tenu de la qualité de cette personne-là qu'on
assujettit ou non le bien à la taxe de vente.
Alors, ici, on apporte une règle particulière pour
simplifier, en fait, les transactions commerciales, pour éviter d'avoir
à savoir qui est propriétaire du bien, si quelqu'un le
détient pour le compte d'une autre personne, dans la mesure où
c'est invisible pour le compte de l'acquéreur si le vendeur ne
dévoile pas sa qualité et où, en fin de compte,
l'acquéreur a l'impression que le vendeur est bel et bien
propriétaire du bien. À ce moment-là, ça simplifie
les relations commerciales et puis...
M. Filion: Mais, si l'encanteur vend un bien usagé, il est
taxable aussi? J'essaie de voir. Le fait que j'ai mis un encanteur dans une
transaction non taxable, j'essaie de voir si, effectivement, je ne peux pas
trouver la même nature de non-taxable aussi.
M. Tardif: Effectivement, les fournitures qui sont
effectuées, on ne mentionne pas que c'est une fourniture taxable ou non
taxable. On mentionne que c'est réputé être une
fourniture.
Puis, à ce moment-là, il faut aller voir les autres
règles relatives aux fournitures taxables, non taxables,
exonérées, détaxées.
M. Filion: Et, là, vérifier si, effectivement,
c'est taxable ou pas.
M. Tardif: Peut-être que là j'ai suscité un
peu de confusion. En effet, il faut toujours retourner voir la qualité
de la fourniture originale. Si la fourniture avait été
détaxée par ailleurs, si elle avait été
exonérée, elle a le traitement en conséquence.
M. Filion: Suivrait en conséquence. M. Tardif:
C'est ça.
Le Président (M. Gautrin): Ça va, pour vous,
l'article 38?
M. Filion: Non, j'aurais une autre petite question, M. le
Président?
Le Président (M. Gautrin): Excusez-moi. Bien sûr,
bien sûr.
M. Filion: La personne qui vend sa voiture via un encanteur,
est-ce que sa voiture usagée qu'elle vend, via un encanteur, va
être taxable?
M. Tardif: Si je ne m'abuse - il faudrait peut-être que
j'aie l'assistance de ma collègue, Lyne Dussault - il y a des
règles particulières en ce qui concerne les biens d'occasion.
Le Président (M. Gautrin): Me Dussault, venez donc
ici.
M. Tardif: II y a des règles particulières en ce
qui concerne les biens d'occasion, et il faut lire la loi dans son ensemble.
Ça dépend, en fin de compte, d'autres règles dans la
loi.
Mme Dussault: Bien sûr, les règles, ici, ne viennent
pas s'appliquer en fin de compte. Que ce soit un bien usagé ou n'importe
quoi, la règle du mandat va s'appliquer, la règle
particulière.
M. Filion: Je suis d'accord, mais, même si elle s'applique,
il faut que je vois maintenant si l'automobile que je vends, via l'encan, va
être taxable. Si je vous vends mon automobile usagée, il n'y a pas
de taxation entre nous deux. Si, moi, je vais à un encan et que vous
achetez ma voiture via l'encan, est-ce qu'il va y avoir une taxe que vous allez
payer lorsque vous allez acheter ma voiture via l'encan?
Mme Dussault: Compte tenu de ce qu'on vient de dire, si le mandat
n'a pas été dévoilé, il devrait y avoir une taxe.
Donc, c'est comme si c'était l'encanteur qui faisait la vente, à
ce moment-là.
M. Filion: II va y avoir une taxe?
Mme Dussault: Oui. On fait, en fin de compte... Dans ce
cas-là, on vient oublier le mandant et c'est le mandataire qui devient
responsable du...
M. Filion: Mais c'est là où je n'étais pas
sûr.
M. Savoie: Moi non plus, je ne suis pas sûr.
Le Président (M. Gautrin): Alors, si le ministre et le
critique ne sont pas sûrs, qu'est-ce qu'on fait?
M. Savoie: On fait appel à Me Michaud. Des voix:
Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gautrin): Alors, écoutez. Ou bien
vous voulez suspendre et regarder...
M. Filion: Oui, j'aimerais suspendre.
M. Savoie: Non, ça va. Es-tu sûr de ton affaire,
toi, là?
M. Filion: C'est parce que c'est important.
Le Président (M. Gautrin): Mais, là, je suis dans
une situation: le ministre n'est pas sûr, le critique n'est pas
sûr... Bon. M. le député de Berthier, est-ce que vous avez
une idée?
M. Filion: On va suspendre, M. le Président, deux
minutes.
Le Président (M. Gautrin): Peut-être qu'on peut
suspendre, au moins... M. le ministre, je pense qu'on va suspendre pendant une
minute, au moins, pour que vous puissiez consulter vos gens.
M. Savoie: C'est beau, c'est clair.
Le Président (M. Gautrin): C'est clair?
M. Savoie: C'est clair. Il n'y a pas de taxe.
Le Président (M. Gautrin): Alors, M. le ministre.
M. Savoie: II n'y a pas de taxe.
Le Président (M. Gautrin): II n'y a pas de taxe.
M. Savoie: II n'y a pas de taxe.
M. Filion: Je continue mon exemple, M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): Continuons.
M. Filion: Au lieu de choisir de vendre ma voiture via un
encanteur, je vends ma voiture via un "dealer" d'automobiles.
M. Savoie: Le "dealer", à ce moment-là, lorsqu'il
va recevoir la voiture, il va recevoir un remboursement équivalent
à la valeur de la taxe lors de la vente.
M. Filion: Mais le consommateur, lui, qui l'achète via le
"dealer", est-ce qu'il a une taxe à payer?
M. Savoie: Oui. Lui, il a une taxe à payer. Mais, par
contre, le "dealer" s'est fait rembourser cette taxe-là. Alors, il
devrait vendre le prix de la voiture moins la taxe.
M. Filion: Mais, moi, ce n'est pas le "dealer" qui
m'intéresse, c'est le gars qui achète...
M. Savoie: Le gars qui achète va payer la taxe à
l'achat.
M. Filion: ...ou la personne, mettons la dame qui
achète.
M. Savoie: Le gars qui achète va payer la taxe à
l'achat. Par contre, le "dealer" qui vend la voiture, pas le concessionnaire,
mais le commerçant qui vend la voiture usagée, va vendre la
voiture en ayant reçu l'équivalent de la taxe sous forme de
remboursement sur les intrants. C'est ça?
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que ça va?
M. Filion: Ça va et ça ne va pas en même
temps, M. le Président. C'est que...
M. Savoie: Exemple!
M. Filion: ...si, moi, je fais le choix de passer ma
voiture...
M. Savoie: Je vais te donner un exemple et tu vas le saisir tout
de suite.
M. Filion: Oui.
M. Savoie: Le président est un commerçant de
voitures d'occasion.
M. Filion: Oui.
M. Savoie: Tu es un acquéreur, je suis un vendeur. Je
prends ma voiture et je la vends au commerçant pour 10 000 $. Le
commerçant débourse 10 000 $, pas de taxation. Par contre, lui,
il reçoit un crédit équivalant à 8 %...
M. Filion: Ah! Lui, ça ne le touche pas.
M. Savoie: Lui, il reçoit un crédit lors de
l'achat, équivalant à peu près à 8 % de la valeur
des 10 000 $. Donc, il va recevoir 800 $ et, lui, à ce moment-là,
paie en réalité 9200 $ pour la voiture. À ce
moment-là, il doit te vendre ia voiture 9200 $. Toi, tu vas payer 9200 $
plus la taxe, 10 000 $. En réalité, dans le fond, il n'y en a pas
de taxation sur la vente.
M. Filion: Si je comprends bien, que je la vende via un encanteur
ou via un vendeur d'automobiles, le consommateur ne paie pas plus la taxe.
M. Savoie: Non.
M. Filion: C'est ça?
M. Savoie: C'est ça. C'est-à-dire qu'en
réalité la taxe s'annule.
Le Président (M. Gautrin): C'est-à-dire
équivaut au remboursement.
M. Savoie: C'est ça.
M. Houde: En autant que le président vend au même
prix, 10 000 $, parce qu'il a déjà eu 800 $ du gouvernement. Il
la revend 10 000 $, donc, ça coûte le...
M. Savoie: C'est ça.
M. Houde: L'acheteur ne paie pas une cent de plus, si je
comprends bien.
M. Filion: L'acheteur a... Mais, moi, j'avais l'impression que,
quand je passais par un vendeur d'automobiles, lui, il l'achetait à 10
000 $ et...
M. Savoie: II te la vendait à 10 700 $.
M. Filion: Oui. Il n'avait pas de crédit sur intrants
parce que, quand ça fait partie de son stock d'automobiles, on sait que
c'est une fourniture non taxable et qu'une fourniture non taxable ne donne pas
droit à un crédit sur intrants. C'est une
spécificité dans la loi, ça?
M. Savoie: Oui.
M. Filion: À quel article?
M. Bouchard: C'est un élément qu'on va voir plus
tard, finalement. C'est dans les articles avec les RTI.
Le Président (M. Gautrin): Ah!
M. Bouchard: C'est tout le système de remboursement de la
taxe sur intrants fictif...
Le Président (M. Gautrin): Conservez ça pour... On
va avoir du sport, à ce moment-là.
M. Bouchard: ...à l'égard des biens
usagés.
M. Filion: Alors, c'est là, dans les RTI qu'on va le
voir.
Le Président (M. Gautrin): C'est ça.
M. Filion: L'avez-vous précisément? C'est parce que
je ne veux pas l'oublier. Quel est l'article spécifique du RTI qui vient
rééquilibrer ma situation?
M. Bouchard: C'est à l'article 214.
M. Filion: À l'article 214.
Le Président (M. Gautrin): Merci, maître. Vous
pouvez rester.
M. Filion: Quand, ma voiture usagée, je la donne en
échange au "dealer", au vendeur, pour en acheter une neuve, est-ce qu'il
a aussi droit, dans ce RTI, à un remboursement pour la voiture
usagée que je lui ai donnée?
M. Savoie: Lorsque la voiture est destinée à la
vente, oui, il a droit au même remboursement.
M. Filion: Au niveau du vendeur d'automobiles.
M. Savoie: Le concessionnaire.
M. Filion: Le concessionnaire. Lui, je lui donne ma voiture en
échange. Il a droit automatiquement à un retour de la taxe sur
l'échange.
M. Savoie: C'est ça, du RTI.
M. Filion: Autrement dit, je devrais toujours lui demander une
réduction de la taxe de vente sur ma voiture neuve en fonction de ce
retour de RTI là.
M. Savoie: C'est-à-dire que, normalement, le
concessionnaire, lorsqu'il va le recevoir, il devrait créditer ton
compte pour l'équivalent des 8 %.
Le Président (M. Gautrin): Ça va?
M. Filion: II va créditer mon compte de 8 % de la valeur
d'échange.
M. Savoie: C'est ça.
M. Filion: Moi, je vais payer le net.
M. Savoie: C'est ça.
M. Filion: Ah oui?
M. Savoie: Oui.
M. Filion: Toujours en fonction du même article.
M. Savoie: Bien, ça devrait. M. Filion: L'article
214? M. Savoie: Ça devrait.
M. Filion: Je ne sais pas, je pose la question. C'est toujours en
vertu du même article, ce genre de situation dont on discute?
M. Bouchard: C'est l'article 214, finalement, qui prévoit
que toute personne qui est en affaires, qui acquiert un bien usagé,
quelle que soit la nature du bien, que ce soit un véhicule automobile,
un piano ou une table, finalement, a droit à un remboursement de la taxe
sur intrants fictif égal à 8/108 du prix payé.
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que vous ne pensez pas
qu'on pourrait débattre ça lorsqu'on arrivera à ces
articles-là? Parce que là...
M. Filion: Oui, oui. C'est pour bien comprendre. Oui, c'est
beau.
Le Président (M. Gautrin): ...on est en train de
s'écarter un peu de la substance.
M. Filion: C'est parce qu'on s'assure que tout va bien.
Le Président (M. Gautrin): Je comprends.
Non, non, je comprends. L'article 38. Est-ce qu'on peut
considérer que l'article 38 est adopté, maintenant? Non?
M. Filion: Deux secondes, M. le Président. Le
Président (M. Gautrin): Excusez-moi. M. Filion: C'est beau,
M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): Merci. C'est adopté,
l'article 38. C'est adopté, M. le député de
Beauce-Nord?
M. Audet: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): Merci. Tiens! M. le
député de Berthier, vous voulez lire l'article 39?
M. Houde: Oui, M. le Président. «Dans le cas
où un inscrit prescrit, dans le cadre d'une activité commerciale,
effectue la fourniture d'un bien meuble incorporel pour le compte d'une autre
personne relativement à l'oeuvre d'un écrivain, d'un
exécutant, d'un peintre, d'un sculpteur ou d'un autre artiste, les
règles suivantes s'appliquent, sauf en ce qui concerne les articles 295
à 298: «1° l'autre personne est réputée ne pas
avoir effectué la fourniture à l'acquéreur; «2°
l'inscrit est réputé avoir effectué la fourniture à
l'acquéreur; «3° l'inscrit est réputé ne pas
avoir effectué à l'autre personne la fourniture d'un service
relatif à la fourniture à l'acquéreur.» Merci.
Le Président (M. Gautrin): Merci, M. le
député de Berthier. M. le ministre et député
d'Abitibi-Est.
M. Savoie: II s'agit d'une fourniture d'un bien meuble incorporel
pour le compte d'un artiste. Cet article prévoit la situation où
un inscrit visé par le règlement effectue la fourniture de droits
incorporels pour le compte d'un artiste, relatifs à l'oeuvre de
celui-ci. Dans ces circonstances, la législation ignore les transactions
qui ont pu intervenir entre le véritable fournisseur et l'inscrit qui
effectue la fourniture et considère que la fourniture a lieu directement
entre l'inscrit et l'acquéreur de la fourniture.
Le Président (M. Gautrin): M. le député de
Montmorency.
M. Filion: Ce sont des galeries d'art, je suppose.
M. Savoie: Pardon?
M. Filion: Est-ce que ce sont les galeries d'art que vous voulez
viser par ça?
Le Président (M. Gautrin): Me Tardif.
M. Tardif: Si vous permettez, oui. Les inscrits prescrits en
question qu'on vise là, ce sont, en fait, les agences qui regroupent les
artistes et qui fournissent les droits d'auteur et tout ce qui concerne les
droits relatifs aux artistes.
M. Filion: Les agents.
M. Tardif: Les agences d'artistes ou les sociétés
d'artistes.
M. Filion: Les gérants? Non.
M. Tardif: II y a des sociétés qui sont
déjà prévues par règlement au fédéral
et auxquelles il y a tout lieu de croire qu'on va s'harmoniser, compte tenu du
fait que ça répond à la politique fiscale. (23 h 30)
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que je peux me permettre
une question? Pour quelle raison vous excluez les articles sur les petits
fournisseurs de cet article-là? L'article 296, c'est des histoires sur
les petits fournisseurs.
M. Tardif: C'est ça, parce qu'on ne veut pas que, pour les
fins de ces articles-là, les personnes soient pénalisées
de l'application de ces mesures.
Le Président (M. Gautrin): Je ne comprends pas.
M. Tardif: Ça va permettre que les règles relatives
aux petits fournisseurs concernent, malgré tout, les artistes, alors
qu'on pourrait comprendre que ça pourrait modifier les règles
de calcul de leurs revenus et d'autres facteurs de ce
genre-là.
M. Filion: Les petits fournisseurs. Un artiste au sens large - si
on regarde le salaire moyen d'un artiste, on va se rendre compte qu'il y en a
beaucoup qui vont être de petits fournisseurs - qui passe via une galerie
d'art, qui y laisse ses tableaux, est-ce qu'il va être touché par
ça? On sait comment ça fonctionne, une galerie d'art: on accroche
notre tableau et, quand il est vendu, on nous paie. Alors, la galerie d'art,
est-ce qu'elle est visée par cette disposition-là?
Le Président (M. Gautrin): Me Tardif.
M. Tardif: Non, la galerie d'art n'est pas visée par
ça. Tout ce qu'on vise, c'est le professionnel qui est un artiste et
l'agence qui effectue les fournitures des droits de cet artiste.
M. Filion: Parce qu'on dit: "Effectue la fourniture d'un bien
meuble incorporel pour le compte d'une autre personne...
M. Tardif: ...relativement à l'oeuvre d'un
écrivain..." Alors, l'autre personne, dans ce cas-là, ce serait
l'écrivain en question.
M. Filion: Oui, et la galerie d'art.
M. Tardif: La galerie d'art n'est pas l'artiste. C'est simplement
un endroit où on expose des toiles. Alors, c'est les peintres. On
mentionne les exécutants.
M. Filion: Oui, mais l'inscrit, c'est la galerie d'art.
M. Tardif: Non, l'inscrit, c'est l'agence qui effectue la
fourniture et ce sont les inscrits prescrits, comme je vous le mentionnais. Il
y a un règlement qui prévoit ça.
M. Filion: Des inscrits prescrits?
M. Tardif: L'inscrit prescrit.
M. Filion: C'est pas des inscrits ordinaires?
M. Tardif: C'est l'inscrit qui est visé par
règlement.
M. Filion: O.K.
M. Tardif: C'est l'utilisation du terme "prescrit", comme on a
par ailleurs dans la loi, qui nécessite l'adoption d'un
règlement.
M. Filion: On a les inscrits et, là, on va avoir les
inscrits prescrits qui sont des types particuliers?
M. Tardif: C'est une catégorie d'inscrits qu'on va vouloir
viser par règlement.
Le Président (M. Gautrin): Qui sont visés par
règlement.
M. Filion: O.K. Donc, ce sont ces gens-là qui sont
visés.
M. Tardif: Et ces inscrits prescrits sont des agences
d'artistes.
M. Filion: Ah bon! Ça, ça a été
prescrit au fédéral?
M. Tardif: Effectivement.
M. Filion: On a un règlement là-dessus? Bon,
agences d'artistes, point. C'est bien.
Le Président (M. Gautrin): Ça va pour vous? M.
Filion: Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): M. le député de
Beauce-Nord, ça va?
M. Audet: Ça va très bien, M. le
Président.
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que c'est
adopté?
M. Audet: Adopté.
Le Président (M. Gautrin): Adopté. Est-ce que je
peux appeler l'article 40? M. le député de Beauce-Nord, est-ce
que vous pouvez lire l'article 40?
M. Audet: Avec plaisir. «Malgré l'article 36, dans
le cas où un escompteur, au sens de la Loi sur la cession du droit au
remboursement en matière d'impôt [...] paie un montant à
une personne pour acquérir de celle-ci un droit à un
remboursement d'impôt, au sens de cette loi, les règles suivantes
s'appliquent: «1° l'escompteur est réputé avoir
effectué une fourniture taxable d'un service pour une contrepartie
égale au moindre de 30 $ et des 2/3 de l'excédent du montant du
remboursement sur le montant payé par l'escompteur à la personne
pour acquérir le droit; «2° l'escompteur est
réputé avoir effectué une fourniture distincte d'un
service financier pour une contrepartie égale à l'excédent
du montant du remboursement sur le total du montant payé par
l'escompteur à la personne pour acquérir le droit et du montant
déterminé en vertu du paragraphe 1°.»
Le Président (M. Gautrin): Ouais.
M. Filion: Là, on tombe dans une formule
algébrique ou mathématique, dépendamment comment on
l'interprète.
Le Président (M. Gautrin): Ouais.
M. Filion: Alors, M. le Président, on va peut-être
partir de l'esprit du législateur ou, je ne sais pas, peut-être
des commentaires que M. le ministre pourrait nous donner?
M. Savoie: On en a déjà discuté lorsqu'on a
discuté des définitions. On a parlé longtemps de
l'escompteur. On a expliqué qu'effectivement c'est un système qui
est structuré du côté d'Ottawa mais non pas du
côté du Québec. Mais, par contre, même si c'est
structuré du côté d'Ottawa, il y a beaucoup de
Québécois qui utilisent ces services d'escompteurs. Finalement,
il y a un processus d'harmonisation et il n'y a rien de bebête et
méchant. Alors, lorsque l'escompteur reçoit l'argent, il
reçoit l'argent pour le client et, par conséquent, ce n'est pas
taxable. C'est tout simplement ça, il n'y a rien de complexe
là-dedans, si ma mémoire est fidèle.
M. Filion: "Malgré l'article 36, dit-on ici, dans le cas
où un escompteur au sens de la Loi sur la cession du droit au
remboursement en matière d'impôt [...] paie un montant à
une personne pour acquérir de celle-ci un droit à un
remboursement d'impôt, au sens de cette loi, les règles suivantes
s'appliquent: "1° l'escompteur est réputé avoir
effectué une fourniture taxable - alors, il va y avoir de la taxe
là-dessus - d'un service pour une contrepartie égale au moindre
de 30 $..." Est-ce qu'on doit dire "30 $ et" ou "30 $ou"?
M. Savoie: "30 $ et des 2/3 de l'excédent", c'est le
moindre de 30 $ et des deux tiers de l'excédent.
M. Filion: Mais, quand on dit "au moindre de", normalement, on ne
prend pas un "ou" au lieu d'un "et"? C'est parce que, si je lis "et", je serais
aussi en droit d'avoir un "ou" plus loin, aussi. Je pourrais dire: De 30 $ et
de ça, en additionnant. En tout cas, écoutez, je trouve...
Le Président (M. Gautrin): "Au moindre de 30 $."
M. Savoie: "Au moindre de 30 $...
M. Filion: "Ou", c'est plus clair, parce que, quand on lit "et",
M. le Président...
M. Savoie: ...et des 2/3 - ça marche - de
l'excédent du montant du remboursement sur le montant payé par
l'escompteur à la personne..."
M. Filion: Alors, c'est le moindre de 30 $ ou des deux tiers du
montant payé...
M. Savoie: C'est le moindre des deux.
M. Filion: ...que l'on retient aux fins de la fourniture taxable.
Ça veut dire qu'on ne dépassera pas 30 $ pour une fourniture
taxable au niveau d'un escompteur. C'est ça?
M. Savoie: Ça va.
M. Filion: Jusque-là, ça va. Deuxièmement,
on dit que...
Le Président (M. Gautrin): Moi, j'ai une question, M. le
ministre. J'ai une réticence a mettre un montant. Vous savez qu'il y a
toujours une poussée inflationniste et que la loi, on ne la
révise pas régulièrement. Si on met un montant, ce qui est
dans l'esprit du législateur aujourd'hui, les 30 $, ce ne sera plus
nécessairement les 30 $ dans cinq ans. Est-ce qu'il y a une raison
particulière d'avoir un quantum, ici, et non pas un mécanisme?
Parce que plus le temps va passer, plus le montant de 30 $ va devenir quelque
chose qui va être rattrapé par l'inflation.
M. Savoie: C'est ça. Vous avez raison, mais,
malheureusement, c'est 30 $ dans l'article 158 de la LTA. En
conséquence, on est pris avec ça. C'est un peu un cas
spécial. J'imagine, effectivement, qu'on va être appelés,
dans une couple d'années, à modifier le montant de 30 $, mais,
pour le moment, compte tenu du fait qu'on doit s'harmoniser pour éviter
des difficultés...
Le Président (M. Gautrin): D'accord, ça marche.
Alors, je peux considérer que le 1° est adopté?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Gautrin): Merci. L'introduction est-elle
adoptée aussi?
M. Filion: Oui, oui.
Le Président (M. Gautrin): Alors, au 2°, est-ce que
vous avez des remarques?
M. Filion: "L'escompteur est réputé avoir
effectué une fourniture distincte d'un service financier pour une
contrepartie égale à l'excédent du montant du
remboursement sur le total du montant payé par l'escompteur à la
personne pour acquérir le droit..." J'avoue, là, que j'ai de la
difficulté à suivre cette définition. On va la
reprendre.
M. Savoie: "L'escompteur est réputé avoir
effectué une fourniture distincte d'un service financier pour une
contrepartie égale à l'excédent du montant du
remboursement sur le total du montant payé par l'escompteur à la
même personne pour acquérir le droit et du montant
déterminé en vertu du paragraphe 1°." M. Filion:
Alors, ça veut dire que...
M. Savoie: L'escompteur est réputé avoir
effectué une fourniture distincte...
M. Filion: Distincte.
M. Savoie: ...d'un service financier...
M. Filion: Oui.
M. Savoie: ...pour une contrepartie égale:
premièrement, à l'excédent du montant du remboursement;
deuxièmement, sur le total du montant payé par l'escompteur
à ta personne pour acquérir le droit.
M. Filion: Oui, "et du montant déterminé en vertu
du paragraphe 1°".
M. Savoie: Alors, la fourniture distincte... M. Filion:
Prenons un exemple.
M. Savoie: ...pour une contrepartie qui est égale,
premièrement, à l'excédent du montant du remboursement.
Alors, l'excédent du montant du remboursement sur le total du montant
payé par l'escompteur à la personne plus le montant établi
en vertu du paragraphe 1°. Alors, la fourniture est égale à
l'excédent du remboursement sur le total du montant payé plus
l'alinéa 1°. C'est ça?
Le Président (M. Gautrin): Me Tardif.
M. Tardif: Dans les faits, ça constitue l'écart
entre le montant global qui est concerné et le montant qui est
considéré comme étant une fourniture taxable en vertu du
paragraphe 1°. Alors, l'écart, on le considère comme
étant une fourniture de services financiers qui va recevoir le
traitement approprié.
M. Filion: Ça, je le comprends, sauf qu'à
l'alinéa 1° on parle de 30 $ et des deux tiers de l'excédent
du montant du remboursement sur le montant payé à l'escompteur.
C'est-à-dire que le montant payé à l'escompteur, c'est
toujours ma marge entre ce que je vais recevoir de l'impôt, du
ministère du Revenu, et ce que je vais lui donner. Alors, on travaille
toujours sur la marge de profitabilité. Là, on prend une fraction
de deux tiers sur la marge de profitabilité que je fais sur l'escompte.
Là, on fonctionne avec la règle des deux tiers,
c'est-à-dire qu'il reste un tiers, parce que ces deux tiers-là...
au maximum 30 $. Alors, là, je suis limité. Alors, ma fourniture
taxable est limitée à 30 $ et je la reprends pour venir me
constituer une fourniture distincte du service financier. Alors, la fourniture
distincte du service financier, elle, va être... Ça veut dire que
tout ce qui va dépasser les 30 $, ça va être un service
détaxé.
M. Tardif: Pas tout à fait. Il serait peut-être bon
de voir avec un exemple concret, si on mettait des chiffres.
M. Filion: Oui, c'est ça que j'essayais de faire
justement.
M. Tardif: Je peux vous en donner un, parce que j'en ai un devant
moi.
M. Filion: Oui, allez-y donc.
M. Tardif: Alors, c'est un exemple d'un contribuable qui a droit
à un remboursement d'impôt de 1000 $. D'accord?
M. Filion: 1000 $, oui.
M. Tardif: L'escompteur achète la créance, 85 % du
montant de la créance.
M. Filion: 850 $.
M. Tardif: Alors, c'est le montant maximum qui est permis, parce
que, de toute façon, la loi fédérale qui concerne ces
remboursements-là régit ces remboursements.
M. Filion: Ça ne peut pas dépasser un remboursement
de 1000 $.
M. Tardif: Ça ne peut pas dépasser 850 $.
M. Filion: Vous voulez dire que le remboursement d'impôt,
c'est 1000 $?
M. Tardif: Le remboursement est de 1000 $. L'escompteur ne peut
pas donner moins de 850 $.
M. Filion: Ah! il ne peut pas donner moins?
M. Tardif: Non.
M. Filion: C'est nouveau?
M. Tardif: II est régi par la loi. Je ne pourrais pas vous
faire l'historique de la loi fédérale, mais c'est prévu
dans cette loi-là.
M. Filion: Ah oui? M. Tardif: Oui.
M. Filion: Alors, il lui reste 150 $ de profit, l'escompteur.
C'est ça?
M. Tardif: C'est ça.
M. Filion: Alors, deux tiers de 150 $, ça va être
plus élevé que 30 $, j'en conviens. Alors, on
prend 30 $.
M. Tardif: Dans ce cas-là, ce serait 30 $ qui
prévaudrait pour l'application du paragraphe 1°.
M. Filion: Alors, là, on me dit 30 $, c'est taxable.
M. Tardif: Et pour l'application du paragraphe 2°...
M. Filion: Qui pourrait être un service financier, c'est la
différence entre 150 $ et 30 $.
M. Tardif: Non. Si on prend les termes de la loi, on dit:
"L'escompteur est réputé avoir effectué une fourniture
distincte d'un service financier pour une contrepartie égale à
l'excédent du montant du remboursement - le remboursement est de 1000 $
- ...
M. Filion: Oui.
M. Tardif: ...sur le total du montant payé par
l'escompteur à la personne pour acquérir le droit - dans ce
cas-là, c'est 850 $ - et du montant déterminé en vertu du
paragraphe 1e." Dans ce cas-là, c'était 30 $. Alors,
c'est 1000 $ moins...
M. Filion: Alors, c'est 150 $ moins 30 $. C'est ça que je
disais. Vous, vous y êtes allé par la formule très longue
du processus. Moi, je suis parti sur le "short eut" parce qu'on y va toujours
sur la marge de profitabilité.
M. Tardif: Ça donne 120 $.
M. Filion: C'est ça que je disais: 150 $ moins 30 $,
ça donne 120 $.
M. Tardif: C'est ça. J'ai suivi le processus du paragraphe
2°.
M. Filion: C'est ça. Ce que je vous disais, au fond, c'est
que ma marge de profitabilité qui dépasse 30 $ est un service
financier...
M. Tardif: C'est exact. M. Filion:
...détaxé.
M. Tardif: Un service financier traité comme les autres
services financiers.
M. Filion: Et pourquoi je le fais pour l'escompteur, ça?
Ah! parce que, au fond, l'escompteur se paie des honoraires de cette
façon-là.
M. Tardif: Exact. Des honoraires pour élaborer (a
déclaration fiscale du contribuable.
M. Filion: Que vous rendez comme un service
détaxé.
M. Tardif: Non, avec le paragraphe 1°, ce qu'on va chercher,
c'est la fourniture taxable qui consiste en...
M. Filion: Qui est de 30 $.
M. Tardif: ...l'élaboration de la déclaration
fiscale. On met un minimum.
M. Filion: 30 $.
M. Tardif: C'est ça.
Le Président (M. Gautrin): Ça va?
M. Filion: Non, ça ne va pas, M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): Ah bon! Excusez-moi. (23 h
45)
M. Filion: Ici, la différence de 120 $ qu'on va chercher,
vous la rendez comme un service financier, mais c'est pour l'exécution
d'un service professionnel qu'ils se font payer. Je veux dire; l'escompteur est
payé pour la déclaration d'impôt, sauf qu'il charge cher.
Si vous voulez mon opinion, il charge trop cher. Ça, c'est très
clair. Il charge trop cher pour un service de déclaration d'impôt,
mais il ne charge pas trop cher pour un service financier. Pourquoi a-t-on
prévu spécifiquement qu'on le détaxait, lui, parce quii
charge trop cher pour une déclaration d'impôt? Parce que, au fond,
c'est ça qu'on fait?
M. Tardif: C'est que dans les...
M. Filion: Par rapport au comptable agréé qui
chargerait le même prix, 150 $, lui, vous lui donneriez une pleine
taxation sur 150 $. Est-ce parce que je passe via un véhicule
d'escompteur? Vous dites: Bien non, il y a une partie qui va être
détaxée parce qu'on le fait passer par une formule
d'escomptage.
M. Tardif: Ce qui arrive, c'est que ce genre de situation, de
toute façon, est visée par la définition de "service
financier"...
M. Filion: Oui.
M. Tardif: ...et puis le traitement qu'on donne à cette
portion-là, le paragraphe 2°... elle reçoit le traitement des
services financiers de toute façon et ce genre de services financiers
qui s'apparentent à un prêt, en fin de compte parce qu'on se
trouve à mettre quelqu'un en possession de certaines sommes avant qu'il
puisse avoir droit à ces sommes-là, alors ce genre de transaction
serait assujettie de toute façon au
traitement des services financiers et serait détaxée.
M. Filion: Ça, je le comprends par rapport à la
définition de "service financier". Mais, moi, ce que je cherche à
comprendre... On s'entend bien pour dire que ce type de service, au fond, c'est
de la consultation professionnelle qu'on détaxe. Les 120 $ qu'on vient
de trouver ensemble, que je détaxe, c'est le prix que je charge pour
faire une déclaration d'impôt.
M. Tardif: Non, non, non. Ça, c'est la portion "service
financier" parce que, pour la déclaration d'impôt, on va la
chercher avec le paragraphe 1°. Le paragraphe 2° vise la portion
"service financier" de cette transaction-là.
M. Filion: Je comprends très bien, mais vous savez comment
ça marche, l'escomptage. C'est qu'on dit: Moi, je ne te charge rien pour
tes impôts. Je vais t'escompter ta déclaration d'impôt.
Mais, en réalité, ce qu'on fait, c'est qu'on lui charge 150 $
pour sa déclaration d'impôt. Ça, c'est la
réalité des choses. Mais le comptable dit: Moi, je ne marche pas
avec l'escomptage. Je marche "clean eut". Je te charge 150 $. Alors, c'est le
même résultat, à toutes fins pratiques, sauf que, dans un
cas, vous me traitez ça, les honoraires via l'escomptage, comme
étant détaxé tandis que le comptable, lui, vous le taxez.
C'est ça que je dis là: le résultat de la transaction. Et,
si le bureau de comptable escomptait sur ce principe-là, on ne taxerait
pas ces honoraires-là.
M. Tardif: II n'y aurait pas d'équivalent au niveau du
bureau de comptable parce que le bureau de comptable ne se trouverait pas
à avoir les recettes qu'il a, que l'escompteur d'impôt a dans
cette situation-là.
M. Filion: Non, mais le bureau de comptable, au lieu de charger
150 $, il dit: Moi, je vais l'escompter. Il pourrait faire ça.
M. Tardif: Le bureau de comptable, en ce qui concerne les
déclarations fiscales, ne fait que les élaborer.
M. Filion: Non, mais le bureau de comptable, il fait une
déclaration d'impôt, comme H & R Block fait une
déclaration d'impôt. Bon. C'est une question de formulation de
paiement. Si le bureau de comptable dit: Moi, je vais l'escompter, sa
déclaration d'impôt, et je ne lui charge rien, alors les 150 $
qu'il a escomptés, il fait le même profit que si, en
réalité, il les avait chargés; il va y en avoir une partie
qui va être détaxée, soit 120 $ et 30 $ qui vont être
taxables, mais, si je les charge directement comme un honoraire, j'ai 150 $
directement taxables. Est-ce bien, l'interprétation que j'en ai? C'est
correct, ça?
M. Tardif: Ce qui arrive, c'est qu'avec le bureau de comptable il
n'y aura pas l'aspect achat de créance qu'on retrouve ici.
M. Savoie: Avec un escompteur. C'est ça la
différence.
M. Filion: Non, mais il peut escompter, le bureau de comptable.
Il peut escompter.
M. Tardif: S'il est escompteur, l'article 40 va s'appliquer
à lui. S'il n'est pas escompteur, l'article 40 ne s'appliquera pas
à lui et, de fait, il n'achètera pas la créance. Mais,
s'il l'achète, l'article 40 s'applique à lui et ça va
être le même traitement. On réfère aux escompteurs
visés par la Loi sur la cession du droit au remboursement qui sont les
seuls...
M. Savoie: Comptable-escompteur.
M. Filion: Je comprends très bien. Ce sera une
façon de voir à charger nos honoraires pour être
détaxés. Peut-être. Ça vaudra peut-être la
peine, je ne le sais pas. J'essaie de voir.
M. Savoie: Fais attention de ne pas te faire prendre parce que tu
vas voir que les amendes, et les intérêts, et tout
ça...
M. Filion: Mais la question, ce n'est pas de se faire prendre, M.
le ministre, c'est vraiment d'appliquer la règle de l'escomptage pour se
faire payer des déclarations d'impôt.
M. Savoie: Mais tu feras attention. Après les prochaines
élections, tu vas retourner à ton cabinet. Tu feras
attention.
M. Filion: Ha, ha, ha! Ça, on verra bien en temps et lieu,
M. le ministre, qui va retourner à son cabinet.
M. Savoie: Oui.
Le Président (M. Gautrin): Alors, c'est bien. Ceci
étant dit, est-ce qu'on est prêt à adopter le
deuxième paragraphe?
M. Filion: J'ai très bien compris le deuxième
paragraphe, M. le Président, et je suis prêt à
l'adopter.
Le Président (M. Gautrin): Alors, on adopte. L'article 40
est adopté dans son intégralité. Adopté.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Gautrin): Alors, en 10 minutes, un petit
effort sur l'article 41.
M. Savoie: Excellent, M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): M. le député de
Berthier.
M. Houde: Oui, M. le Président. "La fourniture des droits
suivants est réputée ne pas constituer une fourniture: "1° un
droit d'exploitation de gisements minéraux, de ressources
forestières, de ressources halieutiques ou de ressources en eau; "2°
un droit d'exploration, d'accès ou d'utilisateur relatif aux gisements
ou aux ressources visés au paragraphe 1°; "3° un droit à
un montant calculé en fonction de la production des gisements ou des
ressources visés au paragraphe 1° incluant les
bénéfices, ou un droit à un montant calculé en
fonction de la valeur de leur production. "De plus, la contrepartie
payée ou due, ou les frais ou les redevances exigés ou
réservés, à l'égard d'un droit visé au
premier alinéa sont réputés ne pas être une
contrepartie pour le droit."
Le Président (M. Gautrin): Bon, moi, j'aurai une question.
M. le ministre.
M. Savoie: Alors, je ne pense pas que ça soulève de
grandes difficultés. "Water or fishe-ries". Je regardais, là, je
me demandais s'il n'y avait pas un conflit avec "halieutique ou de ressources
en eau", mais il n'y en a pas. C'est tout simplement pour dire que n'est pas
réputé constituer une fourniture un droit... non pas
l'exploitation mais un droit d'exploitation de gisements minéraux. Donc,
le "daim" minier. En tout cas, j'imagine que ce à quoi on fait
référence, c'est le "daim". Le "daim" ou peut-être
même aussi le bloc, je ne sais pas. En tout cas! "De ressources
forestières, de ressources halieutiques..." "De ressources
forestières", ce serait la licence. Ce serait ton droit à ton
CAAF; oui, ton contrat d'aménagement forestier.
M. Tardif: Ça pourrait être ça.
M. Savoie: Oui, c'est ça. "De ressources
halieutiques".
Le Président (M. Gautrin): Alors, tout ça, c'est le
droit de pêche.
M. Savoie: "Halieutiques", oui, ce sont des ressources marines.
"Halieutiques", comme je le soulignais tout à l'heure...
Le Président (M. Gautrin): Mais pourquoi... M. Savoie:
...vient du grec halios...
Le Président (M. Gautrin): ...n'utilisez-vous pas "droit
de pêche" plutôt que "droit d'exploita- tion de ressources
halieutiques"?
M. Savoie: Ah! C'est ça. Alors, je suis allé voir.
Je me suis posé la même question. Alors, je suis allé dans
l'article 662 et le texte dit "water or fishery resources". Alors, "water
resources or fishery resources". "Fishery" dans le sens de poisson, "water"
dans le sens, j'imagine, de plancton, je ne sais pas trop quoi. J'essaie de
voir la différence entre "water" et "fishery resources".
Le Président (M. Gautrin): Les ressources en eau, ce
serait quoi ça? Est-ce que ce serait des...
M. Savoie: "Water resources".
Le Président (M. Gautrin): ...eaux minérales
peut-être?
M. Savoie: Ah! Mais ça pourrait être des "water
resources" tout court, de l'eau tout court.
M. Tardif: C'est ça, la disposition d'eau.
Le Président (M. Gautrin): C'est de l'eau
minérale?
M. Savoie: Alors, de l'eau qu'on embouteille.
Le Président (M. Gautrin): De l'eau embouteillée,
par exemple.
M. Savoie: O.K. Je comprends. Alors, "marin" comprendra la
pêche et, c'est ça, l'eau. Ça marche. "Un droit
d'exploration". Ah non! Tu vois, là, un droit d'exploitation, ce n'est
pas un droit d'exploration. Alors, à 1°, on n'a pas le "daim". Le
"daim" serait à 2° et, à 1°, ce serait uniquement le
bloc, la concession minière. "D'accès ou d'utilisateur relatif
aux gisements ou aux ressources visés"; alors, le droit d'exploitation,
le droit d'explorer et un droit à un montant calculé en fonction
de la production des gisements ou des ressources visés au paragraphe
1°. Ça, c'est correct. "Incluant les bénéfices, ou un
droit à un montant"; alors, on ne taxe pas la taxe.
Le Président (M. Gautrin): Mais le droit à un
montant? On ne taxe pas le droit à un montant...
M. Savoie: On ne taxe pas la taxe.
Le Président (M. Gautrin): ...mais on peut taxer le
montant.
M. Tardif: Non, ici, quand on parle de droit, on ne vise pas un
droit qui aurait été payé pour...
M. Savoie: Non? On vise quoi?
M. Filion: On vise un droit d'exploitation.
M. Tardif: On vise la licence d'exploitation, par exemple.
M. Savoie: Oui, mais la licence, c'est taxée,
ça.
M. Filion: Non.
M. Tardif: Ce n'est pas une licence dans le sens qu'on paie un
montant au gouvernement pour avoir accès à ça.
M. Savoie: Non?
M. Filion: On vient exempter des biens de la taxation, ici.
M. Tardif: Le droit, effectivement, aurait pu être acquis,
mais, dans ce ças-là...
M. Savoie: Alors, ça veut dire que le transfert d'un
"claim" d'une personne à une autre, par exemple, ne sera pas sujet
à la taxe.
M. Tardif: C'est qu'on a des réserves à l'article
suivant qui précisent les cas de non-application de l'article 41...
M. Savoie: Ah! O.K. Je comprends.
M. Tardif: ...qui se lisent un peu en conjonction.
M. Fillion: Mais, en principe, l'article 41, ici, me disqualifie
d'une fourniture. Alors, je ne suis pas taxable. On me dit que je ne suis pas
une fourniture. Si je ne suis pas une fourniture, je ne suis pas taxable.
M. Savoie: Tu as bien raison.
M. Tardif: Sous réserve de l'article suivant.
M. Savoie: Alors, le droit n'est pas une fourniture.
M. Filion: Pourquoi ne l'ai-je pas indiqué dans mon
article 41, "sous réserve de l'article suivant"?
M. Tardif: Bien, il y a deux options de rédaction. On a
retenu une autre option à l'effet que c'est dans l'article 42 qu'on a
marqué qu'on dérogeait à 41.
M. Savoie: Alors, on a dit qu'ils ne sont pas une fourniture,
donc, le droit d'exploitation de ces quatre sources: minéraux,
forestières, halieutiques et eau; le droit d'exploration, d'accès
ou d'utilisateur relatif aux gisements ou aux ressources visés au
paragraphe 1° et, ensuite, un droit à un montant calculé en
fonction de la production des gisements et des ressources visés ne
constitue pas une fourniture. "De plus, la contrepartie payée ou due, ou
les frais ou les redevances exigés ou réservés, à
l'égard d'un droit visé au premier alinéa sont
réputés ne pas être une contrepartie pour le droit." Alors,
ça, c'est mes taxes?
M. Tardif: Non. C'est-à-dire que c'est la contrepartie
payée pour acquérir le droit mentionné plus haut.
M. Savoie: C'est ça. La contrepartie payée à
une autre personne ou au gouvernement?
M. Tardif: Pas au gouvernement. M. Savoie: Pas au
gouvernement.
M. Tardif: On vise, dans une autre disposition, ces
fournitures-là par un gouvernement.
M. Savoie: O.K. Alors, c'est entre personnes.
M. Tardif: C'est entre des personnes autres que le
gouvernement.
M. Savoie: Alors, ça ne constitue pas une fourniture.
M. Tardif: C'est ça. Il n'y a pas de taxe.
M. Savoie: Donc, c'est ça, pas de taxe. C'est beau.
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que je peux poser une
question sur le 3°? Si, moi, j'investis dans un bateau de pêche et
que la manière dont on me paie, dont on me rembourse, c'est une certaine
quote-part sur les pêches, je ne suis pas soumis à la taxe. C'est
ça?
M. Tardif: II faut aller voir l'article suivant qui dit que
l'article 41 ne s'applique pas à la personne qui consomme les
minéraux ou les produits ou à la personne qui n'est pas un
inscrit et qui acquiert le droit, dans le cadre d'une entreprise, qui consiste
à effectuer de telles fournitures à des consommateurs.
M. Savoie: O.K. J'ai compris.
M. Tardif: II se lit vraiment en conjonction.
M. Savoie: C'est bien. Parfait! Alors, 41 adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Gautrin): Je vais quand même
demander... C'est correct, oui?
M. Filion: Oui, adopté.
Le Président (M. Gautrin): C'est adopté. Alors,
écoutez, il est 23 h 58 et on aurait fini... Est-ce que...
M. Filion: Est-ce qu'on fait 42? M. Savoie: On va faire
42, oui.
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que vous êtes en
forme? On a moins deux minutes. Il est 23 h 58. Si on adoptait l'article 42,
s'il ne posait pas de problème, on aurait fini un chapitre.
M. Savoie: Oui.
M. Filion: Oui. On pourrait le terminer. On pourrait terminer
avec ça.
M. Savoie: Oui. On va terminer le chapitre.
Le Président (M. Gautrin): On aurait terminé et,
à ce moment-là, on pourrait recommencer frais, demain, en forme
pour les activités commerciales. Alors, l'article 42, qui est-ce qui
tient... M. le député de Vanier, vous n'avez pas lu depuis tout
à l'heure, pour vous réveiller.
M. Lemieux: Est-ce qu'il y a consentement pour poursuivre?
Le Président (M. Gautrin): Je vous pose la question:
Est-ce qu'on pourrait avoir le consentement de la commission pour poursuivre
jusqu'à la fin de l'adoption de l'article 42?
M. Lemieux: Je n'ai pas d'objection.
Le Président (M. Gautrin): II n'y a pas d'objection?
M. Filion: Pas d'objection.
M. Savoie: C'est beau, M. le Président. "Let's go".
Le Président (M. Gautrin): Alors, écoutez, on va
poursuivre jusqu'à la fin de l'article. Oui.
Une voix: Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): Ça va. Alors, M. le
député de Beauce-Nord, est-ce que vous pourriez lire l'article
42? Vous seriez gentil.
M. Audet: Oui. "L'article 41 ne s'applique pas à
l'égard d'un droit de prendre ou d'extraire des minéraux, des
produits forestiers, des produits de l'eau ou de la pêche ni à
l'égard d'un droit d'accès ou d'utilisateur relatif à ces
minéraux ou à ces produits, si le droit est fourni: "1° soit
au consommateur de ces minéraux ou de ces produits; "2° soit
à une personne qui n'est pas un inscrit et qui acquiert le droit dans le
cadre d'une entreprise qui consiste à effectuer (a fourniture de ces
minéraux ou de ces produits a des consommateurs."
M. Filion: Alors, qu'est-ce qui reste comme fourniture exempte de
ce qu'on avait à 41, quand on a lu ça?
Le Président (M. Gautrin): Alors, question de la part du
député de Montmorency. Me Bouchard.
M. Bouchard: II reste, finalement, lorsque ia personne qui
acquiert est un inscrit.
M. Filion: "Ne s'applique pas à l'égard d'un
droit..."
M. Bouchard: Parce qu'à 42...
Le Président (M. Gautrin): J'ai l'impression que, dans le
42, vous tuez tout ce que vous avez dit dans le 41.
M. Bouchard: L'article 42 vient diminuer ie champ d'application
de 41. D'ailleurs, on dit que l'article 41 ne s'applique pas à
l'égard de...
Le Président (M. Gautrin): Oui.
M. Bouchard: Et, le premier cas, c'est si !e droit est fourni au
consommateur des minéraux et, le deuxième cas, c'est s'il est
fourni à une personne qui n'est pas un inscrit.
Le Président (M. Gautrin): Ça limite sacrement
l'obligation.
M. Bouchard: Mais il reste la totalité des transactions
avec les inscrits.
M. Tardif: J'aimerais peut-être apporter juste un
élément...
Le Président (M. Gautrin): Allez-y, Me Tardif.
M. Tardif: ...particulier. C'est qu'il y a des fournitures qui
sont effectuées par un gouvernement, comme on le mentionnait tout
à l'heure, et ces fournitures-là, elles, sont taxables en vertu
de l'article 49, le paragraphe 3°.
M. Filion: Vous voulez dire lorsqu'on achète le droit du
gouvernement?
M. Tardif: C'est ça. Lorsque c'est le gouvernement ou un
organisme public qui effec-
tue la fourniture des droits qu'on mentionne dans l'article 41, à
ce moment-ià c'est taxable et c'est i'articie 49 qui prévoit
cette situation.
M. Filion: O.K. Est-ce que ça prévoit
également le transfert d'un droit entre deux individus? Est-ce qu'il y a
une taxation entre deux individus lorsque je vends mon droit?
M. Tardif: Entre deux individus, ce sont les articles ici qui
sont concernés. Alors, dans la mesure où on n'entre pas dans le
cas d'exception de l'article 42...
M. Filion: L'article 42.
M. Tardif: ...qui fait en sorte que ce serait une fourniture
taxable, ce ne serait pas taxable.
M. Filion: Alors, si, moi, j'ai un droit, comme le disait le
ministre tout à l'heure, dans un "daim" que je vends à une
personne pour continuer d'exploiter le puits ou la mine, à ce
moment-là la vente de ce droit-là n'est pas taxable.
M. Tardif: Si la personne est inscrite... En fait, il faut voir
les conditions de l'article 42. Là. on dit que l'article 41 ne
s'applique pas à l'égard de ces choses-là, dans la mesure
où le droit est fourni au consommateur des minéraux ou à
une personne, qui n'est pas un inscrit, qui acquiert le droit dans le cadre
d'une entreprise qui consiste à effectuer la fourniture de ces
minéraux ou de ces produits.
Le Président (M. Gautrin): Vendre des produits de la
pêche, est-ce que ça a un sens?
M. Tardif: C'est sujet à ces
réserves-là.
M. Filion: Alors, entre les individus, lorsque je vends mon
droit... Une fois que je l'ai acquis du gouvernement, si je le vends,
après ça, je n'ai pas de taxe.
Le Président (M. Gautrin): Je pense que c'est clair.
Ça dit ce que ça veut dire.
M. Tardif: Ça dépend toujours de
l'acquéreur.
M. Filion: Oui, mais, je veux dire, l'acquéreur qui ne
serait pas un consommateur régulier de minéraux.
M. Tardif: L'acquéreur qui ne serait pas un consommateur
de minéraux ou qui ne serait pas une personne qui n'est pas un inscrit
qui acquiert ces droits-là pour les fournir à des consommateurs,
à ce moment-là, il n'y aurait pas de taxe.
M. Filion: "Qui n'est pas un inscrit et qui acquiert un droit
dans le cadre d'une entreprise"; alors mon individu, il ne faut pas qu'il
exerce d'entreprise...
M. Tardif: La taxe aurait été perçue
seulement au premier niveau, en vertu de l'autre article, l'article 49.
M. Filion: Je comprends. Ça va, M. le
Président.
Le Président (M. Gautrin): Ça va? L'article 42 est
adopté? Adopté.
Alors, la commission ajourne ses travaux à demain, 10 heures,
salle 1.38, édifice Pamphile-Le May.
(Fin de la séance à 0 h 2)