Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Seize heures cinq minutes)
Le Président (M. Saintonge): Bonjour, mesdames et
messieurs. Je déclare donc cette séance de la commission du
budget et de l'administration ouverte.
Le mandat, aujourd'hui: La commission se réunit afin de
procéder à l'élection du président et du
vice-président de la commission. Je vous rappelle que, suivant l'article
135 du règlement, le président et le vice-président de
chaque commission sont élus à la majorité des membres de
chaque groupe parlementaire. Conformément à l'article 127 du
règlement, la commission de l'Assemblée nationale a
arrêté aujourd'hui que la présidence de cette commission
revenait à un membre du groupe parlementaire formant le gouvernement et
la vice-présidence à un membre du groupe parlementaire formant
l'Opposition officielle. Je suis donc maintenant prêt a recevoir toute
candidature au poste de président de la commission. M. le
député de Prévost.
Élection du président
M. Forget: Je propose M. Jean-Guy Lemieux, député
de Vanier.
Le Président (M. Saintonge): Très bien.
C'était une proposition. Alors, est-ce qu'il y a d'autres propositions?
Pas d'autres propositions. Est-ce que cette proposition est adoptée?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Saintonge): Adopté. En
conséquence...
Une voix: Vous acceptez?
Le Président (M. Saintonge): Oui?
M. Lemieux: Oui, M. le député, avec plaisir.
Le Président (M. Saintonge): Constatant que le
député de Vanier accepte, je déclare donc que M. Jean-Guy
Lemieux, député de Vanier, est président de la commission
du budget et de l'administration et, en conséquence, je le
félicite pour la confiance que ses collègues lui ont
témoignée. Je l'invite à prendre maintenant son poste de
président pour procéder à l'élection du
vice-président.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
vice-président. M. le Président, pardon!
Nous allons maintenant passer à l'élection du
vice-président de cette commission. Nous sommes prêts à
recevoir les candidatures au poste de vice-président de cette
commission. Est-ce qu'il y a des suggestions?
Élection du vice-président
M. Boisclair: M. le Président, j'aimerais faire la motion
suivante: Que la commission du budget et de l'administration désigne
comme vice-président le député de La Prairie, M. Denis
Lazure.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que cette motion est
adoptée? Est-ce qu'il y a d'autres suggestions? Cette motion est
adoptée. Je déclare donc élu au poste de
vice-président de la commission du budget et de l'administration le
député de La Prairie, M. Denis Lazure.
Maintenant, nous allons ajourner la séance sine die. Je vous
remercie de votre collaboration.
(Suspension de la séance à 16 h 7)
(Reprise à 16 h 27)
Étude des projets de loi
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous allons attendre. M.
le secrétaire devrait être ici dans une minute. Le voici. Je le
vois à l'arrière. M. le secrétaire de la commission, s'il
vous plaît, auriez-vous la gentillesse, l'amabilité de bien
vouloir prendre place après avoir fait 1000 pas pour retrouver M. le
député de Louis-Hébert?
M. Doyon: Là-dessus, M. le Président, je vous dirai
que j'étais retenu pour permettre à mes collègues de
manifester la confiance qui m'honore, c'est-à-dire de m'étire
à nouveau comme président de la commission de la culture, ce qui
m'a retardé de quelques minutes.
Le Président (M. Lemieux): Et je crois que votre retard a
été imputable au député de D'Arcy-McGee.
M. Doyon: Oui. Ça, il faudrait peut-être ië
souligner, M. le Président, sans trop de plaisanteries, cependant. C'est
que cette commission aurait pu commencer à siéger plus tôt,
n'eût été l'absence de consentement de la part du
député de D'Arcy-McGee, pour que les choses soient claires
vis-à-vis de nos invités que nous avons
fait patienter un peu trop longtemps à mon goût. Le
député de D'Arcy-McGee a refusé catégoriquement
d'accorder son consentement, ce qui aurait permis à cette commission et
à d'autres commissions de procéder normalement à leurs
travaux, alors que dans le salon bleu se déroulait un hommage au maire
de Lachine qui est décédé il y a deux jours. Alors,
à cause de cette absence de consentement de la part du
député de D'Arcy-McGee, que je m'explique difficilement et qui a
eu pour effet, malheureusement, de retarder les travaux de cette commission et
de nombreuses autres commissions, de même que de l'Assemblée, nous
n'avons pu commencer avant. Je le regrette personnellement et je m'en sers en
même temps, pour que nos collègues ici présents, de
même que nos invités, puissent comprendre le genre d'obstacle
auquel nous avons à faire face parfois avec ce genre d'attitude.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
député de Louis-Hébert. On a compris votre message,
à savoir que la collaboration du député de D'Arcy-McGee
est une collaboration, je dirais, légendaire.
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! La commission du budget
et de l'administration débute ses travaux. Le mandat de cette commission
est d'entendre les intéressés et de procéder à
l'étude détaillée des trois projets de loi
d'intérêt privé suivants et ce, dans l'ordre
indiqué, soit le projet de loi 291, Loi concernant Les Services de
santé du Québec; le projet de loi 293, Loi concernant Mutuelle
des fonctionnaires du Québec et le projet de loi 292, Loi concernant
Betts Realty Ltd. M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président, M.
Bergeron (Deux-Montagnes) remplacera M. Després (Limoilou) et M.
Charbonneau (Saint-Jean) remplacera M. Gautrin (Verdun) pour les trois projets
de loi.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
secrétaire. Permettez-moi de vous rappeler brièvement les
règles de l'étude de chacun des trois projets de loi
d'intérêt privé. Le député proposeur - dans
le premier cas il s'agira du député de Louis-Hébert -
prendra d'abord la parole afin de présenter le projet de loi et les
personnes qui requièrent l'adoption du projet de loi. Le
requérant exposera ensuite les grandes lignes du projet de loi en vue
d'en faire ressortir le bien-fondé. La commission entendra, s'il y a
lieu, les autres intervenants. Les membres de la commission pourront ensuite
échanger avec nos invités. Enfin, nous procéderons
à l'étude article par article du projet de loi.
Permettez-moi d'appeler immédiatement l'étude du projet de
loi 291, Loi concernant Les Services de santé du Québec. Comme
les requérants ont déjà pris place à la table des
invités, je demanderais maintenant à M. le député
proposeur de bien vouloir vous faire part de ses remarques
préliminaires, s'il vous plaît.
Projet de loi 291
Remarques préliminaires
M. Doyon: Merci, M. le Président.
Tout d'abord, permettez-moi de saluer les représentants de la SSQ
qui sont ici devant nous. Je sais que M. Demers est ici ainsi que M. Genest. Il
y a peut-être M. Lemay qui est ici. Oui, M. Lemay est là. Bonjour,
M. Lemay. Est-ce que M. Saucier est ici? Oui, M. Saucier est ici. Bonjour, M.
Saucier. Il y a aussi M. César Simon qui est secrétaire. Bonjour,
monsieur. M. Richard Mathieu, qui est adjoint au président,
peut-être qu'il est ici. Bonjour. Il y a M. Jacques Cloutier et M. Marcel
Poulin, qui est vice-président aux finances.
Alors, c'est donc pour moi un grand honneur et un plaisir que de
parrainer ce projet de loi d'intérêt privé qui concerne Les
Services de santé du Québec, compagnie mieux connue sous le sigle
SSQ, mutuelle d'assurance-groupe.
Très brièvement, M. le Président, qu'il me suffise
de dire que cette société d'assurances est un chef de file en
assurance collective. Par ses contrats d'assurance, elle regroupe plus de 480
000 adhérents et assure ainsi plus de 1 300 000 personnes au
Québec, lorsqu'on inclut les adhérents et leurs personnes
à charge. À titre d'exemple, je veux juste vous signaler que la
société assure les fonctionnaires du Québec, les cadres,
la plupart des employés du secteur parapublic ainsi que - soulignons-le
en passant - les membres de cette Assemblée.
Parmi tous les autres assureurs qui font affaire au Québec, la
SSQ occupe aujourd'hui le second rang en assurance-maladie, le cinquième
rang en assurance-salaire et le huitième rang pour tes affaires
d'assurance de personnes dans leur ensemble. Sans inclure les actifs distincts,
les actifs de la société dépassent 850 000 000 $ en ce
moment. Par l'entremise de ses filiales, elle offre également de
l'assurance-automobile et habitation et gère ses investissements
immobiliers.
Les débuts de cette société ont été
plus que modestes. Sait-on, par exemple, que c'est par l'initiative d'un
médecin de la région de Québec, qui demeurait à la
Haute-Ville, quelque part, qui a décidé de former un groupe
d'entraide mutuelle qui a pris forme, que la compagnie a été
conçue, en 1944, sous la forme d'un syndicat coopératif connu
à l'époque sous le nom de la Coopérative de santé
du Québec. Le concept original qui y était
développé à ce moment-là visait à regrouper
dans une organisation volontaire privée et à but non lucratif des
individus désireux de se procurer des services médicaux.
On sait qu'à ce moment-là, quand la
maladie frappait, quand l'Incapacité frappait et qu'on
était obligé de faire appel aux médecins ou aux
hôpitaux, très souvent, dans les familles du Québec,
c'était la ruine, c'était la catastrophe financière parce
que les gens n'avaient pas les moyens de se faire soigner, n'avaient pas les
moyens d'aller chez le médecin. C'est ce problème-là
auquel le nouveau syndicat, la Coopérative de santé du
Québec, a voulu faire face.
L'année suivante, c'est-à-dire en 1945, le nom
était changé pour devenir celui des Services de Santé de
Québec. Une nouvelle modification est intervenue en 1949, donc quatre
ans après, pour élargir les activités de la
société à la grandeur du Québec. C'est alors
qu'elle est devenue Les Services de Santé du Québec.
Le statut corporatif de SSQ a été modifié une
première fois en 1956, alors que cette Société est devenue
une société de secours mutuels. Ce nouveau statut a
été modifié à nouveau 20 ans plus tard, donc en
1976, lors de l'entrée en vigueur de la Loi sur les assurances, la
Société devenant alors une compagnie mutuelle d'assurances. Tout
au long de ces années, la Société a conservé son
esprit coopératif du départ.
Encore aujourd'hui, neuf assemblées régionales des membres
sont tenues chaque année dans autant de régions du Québec.
On y fait une présentation des activités et des projets de la
Société ou des autres sociétés du groupe SSQ, et
les membres élisent les délégués qui les
représentent l'année suivante à l'assemblée
générale. Aucun vote ne s'effectue par procuration.
Aujourd'hui, la Société se présente devant la
commission pour exposer une restructuration corporative qui lui permettra, tout
en conservant une structure mutualiste, d'améliorer sa capitalisation et
de poursuivre sa croissance.
Alors, c'est avec beaucoup de fierté, M. le Président, que
je suis parrain de ce projet de loi. Je sais qu'il appartient aux
requérants de faire la démonstration de l'à-propos et du
bien-fondé du projet de loi. Je suis sûr qu'ils sont bien
armés pour le faire. Ils m'ont déjà fourni un certain
nombre d'explications qui, personnellement, m'ont satisfait. Je sais que les
membres de cette commission auront probablement des questions à leur
poser. Il vous appartiendra bien sûr, M. le Président, de
reconnaître les demandes de parole qui vous seront faites en temps et
lieu. Je sais aussi que le projet, tel qu'il est présenté, vise
un but primordial, c'est-à-dire améliorer les services à
la clientèle tout en assurant une structure corporative
financière solide, qui ne mettra aucunement en danger les acquis et qui
permettra d'atteindre les objectifs qui ont toujours été ceux de
la SSQ. Alors, c'est ce que j'avais à dire là-dessus pour le
moment, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
député de Louis-Hébert. Je demande- rais maintenant, dans
un deuxième temps, aux requérants de bien vouloir nous exposer
les grandes lignes du projet de loi, de tenter d'en faire ressortir le
bien-fondé et, si vous êtes accompagnés d'un procureur,
s'il y a lieu, qu'il nous donne les explications d'ordre juridique. Alors, je
suis prêt à l'entendre celui qui a comme responsabilité de
bien vouloir nous exposer les grandes lignes de ce projet de loi.
M. Deniers (Yves): M. le Président, je veux d'abord
remercier le député de Louis-Hébert de sa
présentation et d'avoir si aimablement accepté de parrainer notre
projet de loi d'intérêt privé. Il l'a fait avec beaucoup de
clarté et je pense que le jeu de lumière auquel il s'est
prêté pendant cette petite présentation a permis de donner
un éclairage excellent sur notre société.
Il s'agit pour nous d'un projet auquel nous tenons beaucoup et qui a
été accepté par nos membres après de longues
études et après des consultations qui nous ont menés aux
quatre coins du Québec, à l'occasion de nos assemblées
régionales. Comme M. Doyon l'a si bien dit, le changement que nous
voulons faire permettra de préserver le cadre coopératif à
l'intérieur duquel la société a toujours
opéré. Il s'agit là d'un cadre qui nous convient
parfaitement bien et où nos membres se sentent bien à l'aise.
Après cette transformation, nous allons continuer à opérer
avec l'esprit coopératif qui a toujours caractérisé
SSQ.
C'est ainsi que, dans ce processus de transformation, nous avons voulu
nous assurer que nos membres puissent exercer leurs droits dans la mutuelle de
gestion, avec les mêmes modes d'élection et le même pouvoir
d'orienter les décisions du groupe et de la société
d'assurance-vie. Le caractère mutualiste de la société
sera également préservé par le maintien d'un capital
commun, qui a été développé petit à petit,
année après année, par nos membres, à l'occasion
d'un contrôle constant et efficace des opérations. Nos mutualistes
entendent poursuivre le développement de leur société dans
des domaines où elle excelle vraiment et acceptent d'y associer des
partenaires qui partageront la même volonté, la même vision.
Ils savent et comprennent bien que seuls, ils auront de la difficulté
à supporter ce développement et ce, même dans des champs
d'activité où SSQ opère déjà. Cependant,
avec l'appui de partenaires qui leur ressemblent, nos mutualistes ont confiance
que SSQ pourra continuer son développement naturel sans
précipitation, sans risque. L'aventure n'est pas pour SSQ.
La rencontre des ratios, tant ceux de nos autorités de
contrôle que ceux de la Société d'indemnisation des
assureurs de personnes, est une bonne base, mais cela demeure un minimum. Nous
voulons nous donner une marge de manoeuvre que nous n'arrivons pas à
développer par nos seuls moyens. Un apport externe de capital nous
est nécessaire à moyen terme si nous voulons conserver et
développer notre marché. Cette recherche de capital nous
amène à cette transformation que nous recherchons maintenant.
M. le Président, nous sommes à votre disposition pour
répondre aux questions des membres de cette commission.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie. Vous n'avez
pas d'autres interventions? D'autres personnes n'ont pas d'autres
interventions? Ça va?
Alors, nous allons immédiatement appeler le préambule de
ce projet de loi. Est-ce qu'il y a des interventions relativement au
préambule de ce projet de loi?
M. Boisclair: M. le Président, juste quelques informations
avant de débuter et d'avoir l'occasion de saluer Me Demers et les gens
qui l'accompagnent. Est-ce qu'il est de l'intention de la ministre de
procéder à des remarques préliminaires ou si nous
procédons immédiatement à l'étude du
préambule? Quant à moi, j'aimerais annoncer immédiatement
que j'aimerais bien pouvoir prendre quelques instants pour discuter de
l'ensemble du projet de loi et des principes qui le sous-tendent.
Le Président (M. Lemieux): Mme la ministre.
Mme Robic: Alors, M. le Président, non, je n'avais pas
l'intention de faire des remarques. Je pense que tout a été dit
ici et c'était assez clair. Je vais vous dire que si je suis ici, c'est
que j'appuie le projet de loi. Pour nous, il n'y a pas de raison de ne pas
appuyer ce projet de loi, M. le Président. Alors, je n'ai pas de
remarques. J'aurai peut-être des remarques à la fin, mais en ce
moment, je n'en ai pas.
Le Président (M. Lemieux): Alors, M. le
député de Gouin, si vous avez des remarques d'ordre
général avant que...
M. Boisclair: Oui, à ce moment-ci, M. le Président,
il me semble quand même nécessaire de rappeler, pour le
bénéfice des membres de cette commission, les débats que
nous avons souvent eus, particulièrement lorsqu'il est venu le temps
d'étudier un projet de loi semblable à celui-ci dans le cadre de
La Laurentienne et aussi dans le cadre de l'entreprise Les Coopérants.
Le modèle que nous allons étudier dans sa forme et dans son
détail reprend essentiellement la forme de ces projets de loi que nous
avons vu passer dans les mois qui ont suivi. Il est important aussi de rappeler
l'opposition et les craintes que nous avions manifestées au moment de
l'étude de ces projets de loi.
Essentiellement, le premier commentaire général qui nous
venait à l'esprit, lorsque venait le temps d'étudier ce genre de
projet de loi, c'était, d'une part, le mécanisme qui était
retenu par le gouvernement pour procéder, pour faciliter cet
accès à des capitaux supplémentaires pour nos compagnies
d'assurances mutuelles. il nous apparaissait - et je le pense encore
aujourd'hui, m. le président - que ces remarques-là tiennent et
méritent d'être reprises par le gouvernement et d'être
étudiées plus à fond.
M. le Président, faut-il se rappeler que nous sommes
réunis aujourd'hui pour étudier un projet de loi privé qui
est soumis, comme vous le savez encore mieux que moi, à des
règles bien précises dans son adoption et qui sont fort
différentes d'un projet de loi public qui nécessite trois
lectures en Chambre, une étude en commission et qui donne passablement
de temps non seulement pour l'ensemble des parlementaires, mais aussi pour
l'ensemble de la population, afin de bien connaître les tenants et les
aboutissants des lois qui sont étudiées devant le Parlement.
La ministre n'a pas cru bon, au moment de la révision du rapport
quinquennal de l'application sur la loi des assurances, d'étudier plus
à fond cette problématique que vivent plusieurs compagnies
mutuelles d'assurances, qu'elle avait cependant soulignée au passage,
dans un petit paragraphe, lorsqu'elle parlait de restructuration dans le
rapport quinquennal. Elle était quand même consciente du
problème, mais d'aucune façon ne proposait une solution et un
débat public sur la façon dont on pourrait faciliter, finalement,
l'accès à de nouveaux capitaux pour nos compagnies mutuelles
d'assurances de personnes.
Faut-il rappeler cependant que la ministre avait mandaté un
groupe de travail présidé par M. Garneau, président de
l'Industrielle-Alliance, pour étudier toute cette question. M. Garneau,
qui est même venu témoigner devant nous, M. le Président,
se faisait défenseur et portait haut et fort le discours que tient
l'ensemble des compagnies mutuelles d'assurances de personnes et s'interrogeait
sur la façon dont le gouvernement pourrait, finalement, donner suite aux
problèmes qui sont vécus dans l'industrie. M. Garneau proposait,
à l'époque, un fonds pour financer les mutuelles d'assurances,
dont vous connaissez comme moi les détails. La ministre accueillait avec
beaucoup d'intérêt, nous disait-elle par voie de
communiqué, ce rapport fait par M. Garneau, sans cependant jamais
concrétiser sa pensée, jamais concrétiser ses intentions.
(16 h 45)
C'est donc pour ça, M. le Président, que nous nous
retrouvons encore aujourd'hui, puisque le gouvernement, devant le peu
d'intérêt qu'il a manifesté de façon concrète
à la problématique soulevée par le rapport Garneau... Je
dis ça, M. le Président, parce que jamais nous n'avons eu
l'occasion d'en rediscuter. Pas plus en Chambre qu'Ici à cette
commission, nous n'avons discuté des suites à donner à ce
rapport Garneau. Tout ce que nous avons eu, M. le Président, c'est un
mince communiqué de la ministre qui nous disait
tout son intérêt pour la proposition qui était
formulée par M. Garneau. Mais, concrètement, rien ne s'est fait,
M. le Président, pas plus de projet de loi déposé, pas
plus de débat en commission parlementaire.
Ce que l'Opposition tient encore une fois à souligner, c'est que
le problème demeure entier. C'est que nos compagnies d'assurances, dans
l'ensemble même de nos institutions financières, se sont
finalement inscrites dans un courant où la collectivisation de
l'épargne nous semblait fondamentale. Vous savez comme moi, M. le
Président, que nos mutuelles appartiennent aux mutualistes qui en sont
les propriétaires de la même façon que ce sont les
sociétaires qui sont les propriétaires du Mouvement Desjardins et
de la même façon que c'est l'ensemble des Québécois
et des Québécoises qui sont propriétaires de la Caisse de
dépôt et placement.
Donc, finalement, nous avons une particularité assez remarquable
sur la structure de propriété de nos institutions
financières. Je crois que c'était la voie à suivre et je
crois encore aujourd'hui retenir finalement ce principe de collectivisation de
l'épargne pour plusieurs intérêts, M. le Président,
que je n'ai pas à rappeler, mais vous connaissez ce discours qui,
à l'époque, avait mené au décloisonnement des
institutions financières pour permettre à ces quatre grands
piliers des institutions financières d'interargir les uns avec les
autres.
Je crois que cette réforme que le Parti québécois
avait mise de l'avant était pertinente et prend encore tout son sens
aujourd'hui. Cependant, de façon indirecte, malgré le fait que
dans les formules qu'on nous propose je conçoive très bien que
dans les faits, ce sont les mutualistes qui, en bout de course, demeurent
toujours les propriétaires de l'entreprise, il s'agit toujours de voir
qu'est-ce qu'on compare. Est-ce qu'on va étudier ce genre de formule qui
nous est proposé en fonction de ce qui se passe à l'heure
actuelle dans l'industrie ou si c'est plutôt en fonction d'une vie
démocratique plus vigoureuse qu'on pourrait souhaiter dans nos
compagnies de mutuelles d'assurances?
Parce que le mutualisme, M. le Président, ce n'est pas rien
qu'une structure de propriété qui met à l'abri nos
compagnies mutuelles d'assurances de certaines tractations du marché. Il
y a certaines transactions que le marché pourrait conclure ou amener sur
la table. Le mutualisme, c'est une structure de propriété qui
appelle la responsabilisation des membres, qui appelle, finalement, un
intérêt marqué, qui amène, finalement, une
volonté très claire des gens qui font affaire dans ces mutuelles
de se prendre en main.
Il faut se rappeler la présentation que nous faisait Denis
Moffet, professeur à l'Université Laval, sur l'évolution
des sociétés de secours, ce qui nous ont menés aux formes
de compagnies mutuelles d'assurances comme celles qu'on connaît. Il est
d'ailleurs intéressant d'entendre le député de
Louis-Hébert qui nous rappelait, dans le cas de SSQ, les débuts
très modestes de cette compagnie d'assurances. Je crois que ce principe
qui a permis à ces gens de se prendre en charge mérite
d'être retenu, mérite aussi d'être parfois revigoré,
et ce n'est certes pas en procédant comme ça, par le biais d'un
projet de loi privé, que l'on va permettre aux gens de se prendre en
main, qu'on va permettre aux mutualistes de s'informer sur leurs droits, qu'on
va permettre aux mutualistes de pouvoir même exercer leurs droits dans un
contexte qui serait peut-être plus harmonieux.
Je conçois très bien que l'ensemble de la technique
démocratique a été suivi, mais je serais curieux de voir,
par exemple, quels sont les budgets que ces compagnies mutuelles d'assurances
utilisent ou prévoient pour faire de l'éducation auprès
des mutualistes. Faut-il rappeler, finalement, que le débat que nous
allons faire tout à l'heure sur ce projet de loi se fera dans le cadre
d'un projet de loi privé, sans que nous ayons eu l'occasion à
l'Assemblée nationale d'étudier l'ensemble, finalement, ou
l'orientation que le gouvernement tient à donner. je trouve donc
déplorable, m. le président - et je n'en tiens d'aucune
façon rigueur aux représentants de ssq, pas plus que je ne
tiendrai rigueur aux représentants de la mutuelle des fonctionnaires qui
se présenteront devant nous tout à l'heure. je ferais la
même chose si j'étais à leur place parce qu'ils ont
effectivement un certain nombre d'impératifs qui les amènent
à faire la requête que nous connaissons devant nous.
Cependant, j'aurais souhaité, je crois, dans le meilleur
intérêt des mutualistes et dans le meilleur intérêt
de ceux et celles qui s'intéressent au développement de nos
institutions financières, qui jouent un rôle fondamental dans la
répartition de l'épargne et dans la canalisation de
l'épargne... Je trouve déplorable, M. le Président, que
nous ne puissions pas faire un débat plus public que celui-là. La
ministre avait l'occasion de le faire, au moment du dépôt du
rapport quinquennal. L'Opposition a toujours réclamé une
loi-cadre qui pourrait fixer un certain nombre de balises pour procéder
à une restructuration, une remutualisation.
Nous aurions souhaité aussi, M. le Président, qu'on puisse
définir de façon plus claire la façon dont on peut
utiliser le patrimoine des mutualistes, la façon dont on peut
l'aliéner, là façon dont on peut le protéger. Il
aurait été intéressant, M. le Président, de faire
le débat sur la façon dont se vit le mutualisme dans ces
compagnies mutuelles d'assurances. La ministre a décidé
d'écarter ce débat. La ministre a décidé de
procéder par cas particuliers, en cas par cas. Chaque compagnie viendra
se présenter devant nous pour obtenir ses faveurs.
Ça me fait un peu penser, M. le Président,
à cette époque que je n'ai pas vraiment connue, mais dont
j'ai souvent entendu parier, où les gens venaient à Québec
faire leurs doléances aux gens du gouvernement. Finalement, on ne leur
accordait peut-être pas des faveurs, mais ils devaient venir se
présenter, faire la révérence aux autorités
gouvernementales pour obtenir un projet de loi privé - une faveur, je ne
voudrais pas utiliser ce mot-là - ou, à tout le moins, obtenir un
certain nombre de modifications, dans ce cas-ci à leur statut.
C'est aussi un processus qui amène les compagnies mutuelles
à débourser des coûts importants. Si nous avions, par
exemple, une loi-cadre, il est très clair que les efforts et les
énergies que les compagnies qui veulent procéder à une
restructuration de leur compagnie n'auraient pas à débourser. Un
projet de loi privé est rédigé, il faut le rappeler, M. le
Président, par les procureurs, par les représentants, par les
experts juridiques des entreprises qui rédigent le projet de loi, qui
discutent ensuite du contenu avec les représentants de l'Inspecteur
général et, selon certaines modalités, finalement, on en
vient à une entente qui amène l'Inspecteur général
à recommander à la ministre et à la commission l'adoption
du projet de loi. C'est un processus que je n'estime pas nécessairement
efficace, plutôt coûteux, particulièrement pour ces
compagnies d'assurances, et il aurait été beaucoup plus utile
tout simplement pour le respect de l'Institution, M. le Président,
qu'est notre Parlement que nous puissions faire un véritable
débat sur cette question.
Alors, M. le Président, ce sont, finalement, les mêmes
remarques que je faisais à l'occasion du projet de loi qui m'a
amené à étudier la restructuration des Coopérants.
Mon collègue député de Lévis, Jean Garon, faisait
cette démonstration sans doute avec plus de vigueur que je ne peux la
faire, mais je crois que sur le fond il avait raison. Je tiens à mon
tour à reprendre son argumentation, particulièrement au moment
où nous avons débattu la restructuration de La Laurentienne.
Alors, M. le Président, c'est dans ce contexte-là, sans
beaucoup d'enthousiasme, que nous nous retrouvons encore une fois à
étudier ce projet de loi. Nous le ferons, bien sûr, dans le
meilleur intérêt des gens qui présentent cette
requête devant nous. Mais je tiens à souligner d'entrée en
jeu que je trouve déplorable que ce soit sans véritable
débat, sans orientation très claire parce que la formule qu'on
nous propose a aussi ses lacunes. J'aurai l'occasion d'en discuter tout
à l'heure. Mais c'est finalement sans débat ouvert, comme on
l'aurait souhaité, que nous parvenons à étudier ce projet
de loi.
Donc, c'étaient quelques remarques préliminaires, M. le
Président, que je voulais faire. L'Opposition, dans ce contexte, bien
sûr, offrira sa collaboration pour l'étude du projet de loi. Nous
avons l'intention de l'étudier attentivement article par article, en
prenant le temps nécessaire et questionner particulièrement quant
à la façon dont s'est fait le processus de consultation au sein
même de l'entreprise. Mais je tiens à vous dire, M. le
Président, que nous le faisons parce que nous n'en avons pas le choix et
que ce sont certains impératifs qui nous amènent à le
faire. Je vous remercie.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
député de Gouin. Mme la ministre, est-ce que vous
préférez aussi, comme le veut la tradition, y aller de quelques
remarques préliminaires avant l'étude détaillée du
projet de loi?
Mme Robic: Oui, M. le Président, et je vais être
très brève, M. le Président.
Premièrement, M. le Président, je voudrais revenir sur les
remarques du député de Gouin concernant le comité que
j'avais mis en place, le comité Garneau, qui a déposé un
rapport. Malheureusement, la recommandation qui nous a été faite
n'a pas pu être retenue, M. le Président, mais ça ne veut
pas dire pour autant que ça a été mis sur une tablette et
que le gouvernement n'est pas encore fort intéressé à
travailler avec l'industrie pour trouver une solution à un
problème qui n'est pas québécois, M. le Président.
Je voudrais bien le spécifier. Bien des compagnies mutuelles à
travers le monde ont des problèmes de capitalisation, M. le
Président, et nous espérons, nous au Québec, pouvoir
trouver une solution qui pourra - d'ailleurs, on nous dit qu'ailleurs on
regarde ce que l'on fait ici - aider nos compagnies mutuelles.
D'ailleurs, M. le Président, suite à des rencontres que
nous avons eues avec les membres du comité Garneau, j'ai demandé
au ministère des Finances de travailler avec l'industrie. Donc, il y a
un comité qui est composé de hauts fonctionnaires du
ministère des Finances, qui travaillent avec les membres du
comité Gameau pour trouver une solution.
Alors, M. le Président, vous comprendrez que je suis une ministre
discrète, je ne fais pas de conférences de presse à toutes
les semaines, mais ça ne veut pas dire pour autant que je ne suis pas
efficace.
M. le Président, les remarques du député de Gouin,
ses dernières remarques répondent à sa question. Les
lacunes d'un modèle précis, c'est ce qui a fait, M. le
Président, que je n'ai pas voulu couler un modèle dans une loi
générale, comprenant qu'il y a de grands avantages à
certains modèles, mais il y a également des lacunes. Ça
doit être une décision qui vient de l'entreprise, des chefs de
l'entreprise qui étudient les possibilités d'une
réorganisation et qui en informent leurs membres et qui en discutent
avec leurs membres et qui arrivent à leurs propres solutions.
Je ne voulais pas brimer les initiatives et faire en sorte qu'en mettant
un modèle dans un
projet général l'on dise à l'Industrie que... que
l'on puisse laisser croire à l'industrie que c'est ce
modèle-là, qu'il n'y en a pas d'autres, et vous devez tous
rentrer dans cette voie-là. Je croyais qu'il y avait encore de l'espace
pour de l'innovation. Vous vous souviendrez qu'au moment de la
préparation du rapport quinquennal, ce modèle était... Il
y avait des interrogations sur le modèle.
Alors, c'est pour ces raisons que je n'ai pas voulu le mettre dans une
loi générale, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Pardon, M. le
député de Gouin. Vous avez terminé, Mme la ministre?
Mme Robic: Oui, j'ai terminé, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Alors, je vous remercie, Mme la
ministre.
M. Boisclair: Alors, M. le Président, juste une question
de procédure. Puisque la ministre, au tout début, avait
indiqué son intention de ne pas faire de remarques préliminaires,
je conçois donc son intervention comme une réplique à la
mienne.
Le Président (M. Lemieux): Non. Je m'excuse. Je m'excuse,
M. le député de Gouin.
M. Boisclair: Juste rapidement, M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Non, non, s'il vous
plaît. Je ne voudrais pas que ça devienne un débat. J'ai
fait état... j'ai appelé le préambule. Mme la ministre m'a
manifesté le désir d'aller immédiatement à
l'étude du projet de loi. Je vous ai demandé si vous aviez des
remarques préliminaires; vous m'en avez fait état. Il est de
tradition que, si l'Opposition y va de remarques préliminaires, la
ministre peut revenir sur sa position et décider, par la suite, de faire
ces remarques-là. Alors, je voudrais quand même éviter le
débat et appeler immédiatement l'étude du projet de loi.
D'ailleurs, vous aurez l'occasion, lors de l'étude du préambule
ou de chacun des articles de ce projet de loi, de faire valoir votre point de
vue, M. le député de Gouin.
Étude détaillée
Alors, nous passons à l'étude détaillée du
projet de loi et j'appelle immédiatement le premier alinéa du
préambule. Au lieu d'appeler le préambule dans sa
totalité, nous allons procéder alinéa par alinéa.
Alors, l'alinéa 1°: "Attendu que..." (17 heures)
M. Boisclair: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Gouin.
M. Boisclair: Je reprends. Il y a un certain nombre de... Avant
qu'on procède alinéa par alinéa, la première
question: Normalement, lorsqu'on étudie ce genre de projet de loi, nous
retrouvons toujours la recommandation de l'Inspecteur général
dans nos dossiers. Dans ce cas-ci, je ne retrouve pas la recommandation de
l'Inspecteur général. J'aimerais bien pouvoir...
Mme Robic: on va vous en faire faire une copie.
Le Président (M. Lemieux): Nous allons en faire faire
quelques copies.
M. Boisclair: Je présume que la ministre dépose ce
document, si vous en autorisez le dépôt, bien sûr, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui, je vais en autoriser le
dépôt. Alors, nous allons faire faire immédiatement, M. le
député de Gouin, des copies de ce document.
Mme Robic: Vous n'avez pas pour l'autre projet non plus un...
M. Boisclair: On discutera de ça...
Le Président (M. Lemieux): Nous allons, dans un premier
temps, procéder à l'étude de ce projet-ci et, par la
suite, vous aurez l'occasion de déposer votre autre document
relativement à votre autre projet de loi d'intérêt
privé. Alors, nous passons maintenant à l'étude du
préambule. Le premier alinéa, est-ce qu'il y a des
commentaires?
Préambule M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons au
deuxième alinéa du préambule. Est-ce qu'il y a des
commentaires?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
maintenant le troisième alinéa du préambule.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Nous passons maintenant au
quatrième alinéa du préambule.
M. Boisclair: Adopté. Écoutez, M. le
Président, pour faciliter la procédure...
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Boisclair: ...on en est rendu au quatrième. Le
cinquième, le sixième et le septième seraient...
Le Président (M. Lemieux): Alors, cinquième,
sixième et septième...
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): ...sont adoptés?
M. Boisclair: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Alors, cinq, six et sept sont
adoptés. Nous passons maintenant au huitième.
M. Boisclair: Oui, alors, j'aurais peut-être à ce
moment-ci un certain nombre de questions, particulièrement en ce qui a
trait au huitième et au neuvième alinéas des attendus du
préambule. Il serait intéressant, je crois, pour le
bénéfice des membres de cette commission, que nous puissions
peut-être être à même saisir le processus consultatif
qui vous a amenés à discuter de cette proposition-là
auprès des membres. J'apprécierais peut-être que les
requérants puissent nous renseigner sur la façon dont on a
procédé pour adopter et, finalement, discuter, débattre
cette proposition au sein même de la structure démocratique de la
compagnie.
Le Président (M. Lemieux): Préalablement, je vais
quand même faire la lecture de ce huitième alinéa qui dit
ceci: "Que les membres de Les Services de santé du Québec ont
adopté le 7 novembre 1991 une résolution approuvant la
transformation et la réorganisation de cette société lors
d'une assemblée générale extraordinaire convoquée
à cette fin".
M. Doyon: M. le Président, si cette commission est pour
étudier, d'après ce que dit te député de Gouin, les
huitième et neuvième alinéas en même temps,
j'aimerais peut-être dès maintenant proposer, avec votre accord
bien sûr, une modification au neuvième attendu, qui permettra de
savoir...
Le Président (M. Lemieux): Si M. le député
de Gouin est d'accord...
M. Boisclair: Oui.
Le Président (M. Lemieux): ...nous allons passer au
neuvième alinéa. J'appelle le neuvième alinéa, le
huitième étant suspendu pour le moment. Nous allons y revenir
immédiatement après l'adoption de l'amendement. Il se lit comme
suit: "Qu'une expertise sera effectuée afin de déterminer
notamment la juste valeur marchande de Les Services de santé du
Québec".
Pouvez-vous faire valoir votre amendement maintenant, M. le
député de Louis-Hébert?
M. Doyon: Oui, c'est...
M. Boisclair: M. le Président...
Une voix: C'est l'autre avant.
Le Président (M. Lemieux): Ah! c'est l'autre avant.
Pardon! "Que les membres..."
M. Doyon: Oui, c'est le neuvième attendu, M. te
Président.
Le Président (M. Lemieux): "Que les membres..." Pardon, je
m'excuse. Vous avez raison. "Que les membres de Les Services de santé du
Québec ont adopté le 7 novembre 1991 une résolution
approuvant la transformation et la réorganisation de cette
société lors d'une assemblée générale
extraordinaire convoquée à cette fin".
M. Doyon: et l'amendement proposé, m. le président,
est le suivant, au neuvième attendu: "le neuvième attendu est
modifié, dans la deuxième ligne, par l'insertion, après
les mots "le 7 novembre 1991" des mots ", à la majorité," et,
dans la quatrième ligne, par le remplacement du mot "extraordinaire" par
le mot "spécial".
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Louis-Hébert. Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Boisclair: Adopté, bien sûr.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est adopté.
Est-ce que...
M. Boisclair: Une discussion sur l'amendement.
Le Président (M. Lemieux): Oui. Est-ce que vous avez des
commentaires sur l'amendement?
M. Boisclair: Oui. Je voudrais juste savoir... Je remercie le
député de Louis-Hébert de faire cet amendement. Je
m'étonne juste de voir que les procureurs de l'entreprise n'aient pas
dès le départ inscrit dans le projet de loi ces
amendements-là. Je ne sais pas si c'est suite à une discussion
qu'ils ont eue avec l'Inspecteur que nous nous retrouvons en présence
d'un amendement ou...
Le Président (M. Lemieux): M. l'Inspecteur
général, est-ce que vous avez des commentaires?
M. Boisclair: Vous vous souvenez des discussions qu'on avait eues
dans le cas des
Coopérants où, à la dernière minute, on
avait apporté des...
M. Bouchard (Jean-Marie): Si vous me permettez, M. le
Président...
Le Président (M. Lemieux): Oui, oui, monsieur.
M. Bouchard: ...il ne faut pas tenir rigueur... Il faut tenir
rigueur aux presses parce que, lorsque le texte nous a été
soumis, le mot "majorité" y était. C'est lors de l'impression que
ce mot a sauté. Alors, "majorité" y était.
Le Président (M. Lemieux): Alors, ça va, M. le
député de Gouin?
M. Boisclair: Oui, bien là, je vais prendre votre parole.
J'ai le texte préliminaire moi aussi.
M. Bouchard: Celui qu'on a étudié, nous. M.
Boisclair: Mais qui l'a fait sauter?
M. Bouchard: Ça a disparu en cours de route.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'amendement est
adopté dans le cadre du neuvième alinéa. Est-ce que le
neuvième alinéa tel qu'amendé est adopté?
M. Boisclair: Sur le neuvième alinéa, j'aimerais
bien, M. le Président, qu'on puisse me renseigner. D'une part,
j'étais, à la lecture du projet de loi, convaincu que ce projet
avait été adopté à l'unanimité. Je ne sais
pas s'il y a des... Je présume, M. le Président... Est-ce que
vous avez reçu des représentations de gens qui voulaient se faire
entendre? S'il y a des gens qui ont voté contre cette proposition, c'est
donc parce qu'ils voulaient manifester...
Le Président (M. Lemieux): La commission n'a rien
reçu, M. le député de Gouin, à cet
effet-là.
M. Boisclair: Alors, est-ce qu'on pourrait peut-être en
savoir plus sur la structure de consultation?
Le Président (M. Lemieux): Parce que ce dont vous parlez,
c'est la façon dont cette consultation a été faite?
M. Boisclair: La façon dont cette consultation a
été faite.
Le Président (M. Lemieux): Alors, pouvez-vous donner de
l'information à cette commission relativement à la façon
dont la consultation s'est faite, s'il vous plaît?
M. Demers: Oui, M. le Président. Ce projet de
transformation, d'abord, a déjà fait l'objet, à l'interne
de la Société, de consultations, d'études, de
préparation de documents, etc. Le conseil d'administration a
accepté à l'unanimité, à la fin d'août, ce
projet de transformation. Aussitôt, les consultations ont
été menées auprès de nos membres.
Chez nous, chez SSQ, depuis 1977, nous avons un processus
d'assemblées régionales qui permet aux administrateurs et aux
dirigeants de la Société d'aller dans les régions
rencontrer les gens, principalement pour l'élection des
délégués de chacune des régions mais, en même
temps, profiter de l'occasion pour faire la formation ou donner de
l'information sur ce qui se passe au sein de la Société. Ces
assemblées régionales là se tiennent toujours à
l'automne, dans le courant du mois d'octobre. Préalablement, nous avions
envoyé en septembre les 485 000 circulaires d'information à tous
les membres assurés de la société, toutes les personnes
qui sont signataires de polices d'assurance ou assurées chez nous.
Toutes ces circulaires d'information là donnaient le processus. À
la même occasion et comme ça se fait à chaque année,
nous avons invité nos membres à se présenter aux 9
assemblées régionales qui se tiennent, comme je vous le dis, dans
les 9 régions. À ces occasions-là, nous avons
présenté le projet de transformation, expliqué en long et
en large tout le processus que nous entendions suivre et avons répondu
à toutes leurs demandes d'information là-dessus.
Le Président (M. Lemieux): Quel est le taux de
participation à ces assemblées?
M. Demers: C'est à peu près le même taux de
participation qu'à nos assemblées régulières. Les
gens ne semblent pas friands de se présenter à ces
assemblées-là, mais il y a toujours un noyau, disons,
vraiment...
M. Boisclair: Quelle somme consacrez-vous?
M. Demers: ...important qui se présente quand même
parce que ce sont des gens beaucoup plus concernés: des chefs de groupe,
par exemple, pour les assurances, qui sont principalement les gens qui
s'intéressent à la question.
Or, nous avons eu au total 397 personnes que nous avons
rencontrées individuellement lors de ces assemblées-là.
Nous leur avons expliqué en long et en large le projet. Les membres
à ces occasions-là ont élu leur collège
électoral, leurs délégués qui, eux, les
représentent lors des assemblées générales, qu'il
s'agisse de l'assemblée générale régulière
ordinaire ou d'une assemblée générale spéciale.
Nous avons tenu une assemblée générale
spéciale le 7 novembre où tous les délégués
étaient évidemment convoqués. Nous avons eu 84
délégués qui se sont présentés sur
une possibilité de 91 et le vote a été - c'était
une assemblée spéciale qui a été appelée
pour voter sur le projet... Nous avons à nouveau repris l'information,
nous avons pris soin de bien répondre à toutes les interrogations
des gens et nous avons demandé le vote sur le projet de transformation.
Sur 95 votes enregistrés, 93 ont été enregistrés
pour la transformation, soit un pourcentage de 98 %. Une seule personne a
voté contre et une autre personne s'est abstenue.
C'était le processus de consultation que nous avons suivi tout au
long de la procédure de modification.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Gouin.
M. Boisclair: Alors, M. le Président, si je comprends
bien, dans vos 9 régions, au total, 397 personnes se sont
présentées sur une possibilité de combien, M. le
Président?
M. Demers: 485 000 assurés.
M. Boisclair: Est-ce que vous vous estimez satisfaits de cette
consultation?
M. Demers: Nous avons envoyé les lettres, la circulaire
d'information à tous les gens, à toutes les adresses des gens
à la résidence, pour être sûr de bien rejoindre tout
notre monde. C'est le taux de réussite que nous avons eu à
l'autre bout. Évidemment, nous avons eu quelques
téléphones, des demandes d'information au siège social,
des gens qui voulaient en savoir un peu plus long sur le projet, mais on ne
peut pas vous dire si ces gens-là étaient présents ou non
aux assemblées régionales.
M. Boisclair: Est-ce que vous estimez que tous ceux et celles qui
auraient voulu se présenter dans une assemblée régionale,
dans une des neuf, auraient pu le faire, compte tenu des déplacements et
des distances que ça implique?
M. Demers: II est certain qu'à l'intérieur
même des régions, les distances peuvent paraître grandes.
Si, par exemple, on se situe en Abitlbi, on tient notre assemblée
à Rouyn-Noranda, c'est sûr que le territoire est immense, sauf que
nous avions quand même quelqu'un qui est venu de Chibougamau, d'autres
qui sont venus de Ville-Marie, d'autres qui sont venus de Val-d'Or et d'autres
qui sont venus d'Amos pour participer à ces assemblées-là.
Ce sont des gens vraiment qui croient à SSQ et qui croient au principe
démocratique que nous vivons.
M. Boisclair: Vous votez par procuration, chez vous,
monsieur?
M. Demers: Non. Chez nous, le vote par procuration n'a jamais
été utilisé. C'est dans nos règlements et
là, ça va être dans notre loi, le fait qu'on ne veut pas
avoir de... On ne veut pas utiliser les modes de procuration.
M. Boisclair: Est-ce que les listes de membres sont
accessibles?
M. Demers: Les listes de membres, elles sont accessibles, ce sont
des listes, disons, qui... En fait, nous assurons des groupes. Nous avons
à peu près 3500 ou 4000 groupes - je pourrais vous le
préciser. Et ces groupes-là réunissent, quand ce sont des
grands groupes... Par exemple, le groupe des infirmières du
Québec, les infirmières et infirmiers du Québec, c'est
énorme. Or, nous autres, nous communiquons avec les groupes qui, eux,
rejoignent les membres.
M. Boisclair: Vous avez raison, M. le président, de
souligner que ce sont effectivement des groupes... Vous donnez l'exemple des
infirmières. Il y a même certains représentants, si je ne
m'abuse, qui sont sur votre conseil d'administration. J'oublie la composition
exacte du conseil. Lorsqu'il y a des représentants qui siègent
à ce conseil, est-ce qu'ils sont redevables devant leurs instances ou
est-ce qu'ils siègent là à titre individuel?
M. Demers: Ils siègent à titre individuel, sauf
qu'ils sont recommandés par leurs instances pour siéger sur notre
conseil. C'est une règle qui n'est pas écrite, mais nous avons de
ces traditions-là chez nous, chez SSQ: la moitié du conseil vient
précisément des milieux syndicaux et ils nous sont
délégués par des exécutifs de centrales ou des
exécutifs de grands syndicats qui veulent avoir des représentants
sur notre conseil. On vit très bien avec ça.
M. Boisclair: Je présume, M. le Président, que ces
gens qui représentent - "représentent" n'est peut-être pas
le mot adéquat, mais en tout cas - ou qui sont recommandés par
leurs instances démocratiques doivent insister pour que vous fassiez de
la promotion, de l'éducation auprès de vos membres de la
même façon que les centrales, de façon quotidienne,
renseignent les membres sur leurs droits, sur les recours, dans le fond, sur ce
qu'est le syndicat, ses mandats et, bon, renseignent aussi sur d'autres lois.
Est-ce que vous pourriez peut-être nous dire de quelle façon, chez
vous, vous contribuez à l'éducation et à la promotion,
finalement, d'une plus grande participation des mutualistes?
Vous êtes sans doute au fait, comme moi, de l'étude que M.
Moffet avait produite en collaboration avec un de ses collègues de
l'Université Lavai pour le Conseil de coopération, et il nous
renseignait, entre autres, disant qu'un pourcentage important des mutualistes
n'étaient même pas au courant des droits qui étaient
rattachés à leur titre de mutualiste. Est-ce que, chez
vous, vous essayez de corriger cette constatation qu'a faite M. Moffet et vous
consacrez des budgets à l'éducation de vos membres? (17 h 15)
M. Demers: Je dois d'abord vous dire que le milieu syndical en
général est un milieu très sensible et très au fait
de la coopération et qui rejoint des principes mutualistes,
évidemment. Là-dessus, il se fait déjà une bonne
partie de l'éducation au sein même de ces syndicats-là. Les
syndicats nous appuient dans toutes nos démarches, disons, pour former
nos membres et SSQ est membre du Conseil de coopération, membre de
Socodevie, membre d'organismes, disons, à caractère
coopératif qui font que la société s'implique. Elle a des
budgets pour ça. Elle s'implique vraiment dans ces organismes-là.
Mais, au-delà de ça, nous avons des réunions. D'abord,
à l'occasion des assemblées annuelles, nous faisons de la
formation. Nous avons toujours une séance spéciale de formation
sur des sujets qui peuvent être très variés. Ça peut
être sur la coopération. Ça peut être sur le
mutualisme. Ça peut être aussi même sur des choses, le
fonctionnement d'un conseil d'administration, l'examen des états
financiers pour que les délégués, les représentants
des membres soient vraiment formés le plus possible à leur
rôle.
Quant au rôle qui doit se jouer dans toutes les régions,
nous le faisons à l'occasion des assemblées régionales,
alors que nous rencontrons autant d'assurés que possible. Nous
lançons l'invitation à tout le monde, mais, évidemment, ne
viennent que ceux qui le veulent bien. Or, à ces occasions-là,
nous avons des séances de formation, encore une fois, qui sont
préparées et qui cherchent à informer, attacher les gens
à leur institution et les amener à participer le plus
possible.
Nous avons organisé pendant nombre d'années des
séminaires qui étaient sur des sujets donnés, qui
pouvaient être des sujets qui pouvaient les intéresser et, dans
ces séminaires-là, nous avons investi des sommes quand même
considérables. Des gens préparaient toute une série de
cours qu'ils allaient donner en région pour renseigner les gens. Encore
là, c'était ouvert à la population. On a suspendu,
effectivement, ces travaux-là au niveau des séminaires en raison
des coûts considérables que ça amenait, mais c'est
peut-être juste partie remise. C'était vraiment utile et
c'était efficace. Disons que la Société comme telle
faisait un travail de formation qui était vraiment important.
M. Boisclair: M. le Président, moi, ça
m'étonne. J'ai reçu moi-même à la maison... Je
présume que la ministre aussi et l'ensemble des membres de cette
commission ont dû recevoir à la maison ou à leur bureau la
circulaire d'information que SSQ a fait parvenir à ses membres. Il est
cependant intéressant de constater que, lorsque vous nous dites que vous
nous invitiez dans cette circulaire, vous disiez: "À l'occasion d'une
assemblée générale extraordinaire de SSQ qui aura lieu le
7 novembre prochain à 14 h 30, les membres habilités à
voter présents à cette assemblée se prononceront sur
l'opportunité d'adopter cette nouvelle structure organisation-nelle.
Comme vous le savez, les délégués à cette
assemblée extraordinaire seront ceux que vous aurez élus lors
d'assemblées régionales tenues en octobre 1991. Je vous invite
à assister à votre assemblée régionale. Pour tout
renseignement supplémentaire concernant cette recommandation du conseil
d'administration..."
Je n'ai jamais reçu et je n'ai jamais été
informé de la tenue d'une assemblée régionale parce que je
me serais fait moi-même un devoir d'y aller. Il était même
assez intéressant de voir qu'on disait dans le texte: "qui auront
été élus lors des assemblées régionales
tenues en octobre 1991" comme si elles avaient déjà
été tenues - on utilise le passé - alors que la circulaire
est signée de septembre 1991.
Le Président (M. Lemieux): ...M. le député
de Gouin.
M. Boisclair: Mais comment se fait-il... Oui, mais c'est
ça, la question, M. le Président. Je ne veux pas faire... Je ne
veux pas devenir procédurier. Je ne veux pas soulever ce genre de
question là. Mais tout le monde, M. le Président, vient ici nous
vanter les vertus du mutualisme et, souvent, je suis surpris de voir ia
façon dont ça se vit dans les entreprises. M. le
Président, le mutualisme, c'est plus qu'une structure de
propriété qui peut conforter parfois des dirigeants
d'entreprises.
Regardez, par exemple, les sommes que le Mouvement Desjardins consacre
à l'éducation de ses membres. Il y a encore d'importants
débats au sein de Desjardins, particulièrement sur les fonctions
intermédiaires de gestion. Mais je trouve ça dommage, M. le
Président, que personne ne semble s'inquiéter d'une faible
participation. Je ne m'attends pas à ce qu'il y ait 485 000 membres qui
se présentent aux assemblées mais, M. le Président, si
nous, nous étions élus par un pourcentage - 485 000; ce n'est
même pas 1 %, M. le Président - si nous, nous étions
élus par 1 % de la population, je pense que les gens auraient lieu de
s'inquiéter.
C'est la seule remarque que je fais et c'est le seul plaidoyer que je
veux faire, M. le Président. C'est le seul plaidoyer pour des gens qui
viennent ici parader en commission parlementaire, qui nous parlent des vertus
du mutualisme, mais qui, concrètement, lorsqu'ils retournent chez eux,
ne le pratiquent pas de façon aussi énergétique et de
façon aussi convaincante qu'il viennent le faire ici en commission. Je
ne veux pas faire le procès de qui que ce soit, M. le
Président, mais si nous tenons à cette formule de
propriété, si nous estimons qu'elle est celle qui est la plus
adéquate et qui répond à notre façon de faire et
aux objectifs du gouvernement, même si les gouvernements
précédents ont favorisé la structure de
propriété mutuelle par une série d'avantages qui ont
amené certaines compagnies qui étaient à capital-actions
même à se convertir en société mutuelle, M. le
Président, le seul plaidoyer que je veux faire, c'est pour une plus
grande participation, c'est pour plus d'éducation.
Je ne peux, au-delà des principes qui sont là, partager
l'opinion qui consisterait à dire que les gens ont participé et
ont été consultés, alors qu'if y en a 397 sur 485 000 qui
y ont participé. On nous disait, dans la circulaire d'information qu'on
devait recevoir, que nous allions être convoqués à une
assemblée régionale. Je suis convaincu qu'il y a des
démarches qui ont été faites pour rejoindre les gens, mais
une chose est sûre, moi, je n'ai jamais été
convoqué. J'ai même regardé sur les murs du Parlement. Je
me suis dit que peut-être on allait à tout le moins nous
rejoindre, nous-mêmes, notre personnel, les gens de la fonction publique
qu'on peut facilement rejoindre; ii y a des lieux communs de rencontre, des
choses semblables. Jamais je n'ai vu une seule convocation. Alors, c'est
ça le plaidoyer que je veux faire, M. le Président. Ce n'est pas
de la procédure que je fais là, ce n'est pas être
pointilleux, ce n'est pas aller sur des détails; c'est tout simplement
pour que des gens passent du discours aux actes. C'est la seule remarque, M. le
Président, que je voulais faire.
Il y a des enjeux importants qui sont soulevés par cette
structure de propriété. La ministre nous dit que c'est le
modèle, qu'on a besoin de souplesse, qu'il faut s'adapter à
chacun des cas. Je suis d'accord avec la ministre, M. le Président. Mais
rien n'empêche de fixer un certain nombre de règles, entre autres
sur la façon dont on peut aliéner le patrimoine des mutualistes.
La ministre sait comme moi que ce n'est pas seulement le député
de Gouin, ni l'Opposition officielle, qui s'inquiète de la façon
dont on opère des démutualisations. J'aurai l'occasion de faire
part tout à l'heure, M. te Président, de la documentation et de
certaines positions que des gens de l'industrie ont prises sur ce dossier; pas
des professeurs d'université, pas des politiciens, des gens qui vivent
quotidiennement ce qu'est cette industrie. J'aimerais bien consulter la
ministre sur ces opinions-là.
Alors, ce que je dis, M. le Président, à un moment
où ce modèle-là ne fait pas consensus, à un moment
où on se retrouve dans une situation où il n'y a pratiquement pas
d'éducation qui est faite auprès des membres, à un moment
où une étude faite par le Conseil de coopération nous
indique que la très forte majorité des membres n'est pas au fait
des droits qui se rattachent à leur titre de mutualiste, il ne faut pas
s'étonner, M. le Président, qu'il y en ait 397 sur 485 000 qui se
présentent. Ce que je demande à l'industrie, M. le
Président - et je regrette à chaque fois d'avoir à le
faire - c'est d'avoir finalement... de prendre les mesures nécessaires
pour qu'il y ait une vie démocratique plus vigoureuse.
La démocratie, M. le Président, ça a aussi des
coûts. Par exemple, chez nous, celui qui supervise nos élections,
celui qui supervise le processus démocratique de l'élection, le
Directeur général des élections, consacre des sommes
importantes pour renseigner (a population sur la façon de participer au
vote, sur la façon de s'inscrire, sur la façon de faire
réviser les listes. Le gouvernement du Québec dépense -
j'oublie les coûts exacts d'une élection - des sommes
considérables pour susciter la participation.
Je ne vois pas pourquoi ces principes qui sont bons pour nous ne
seraient pas bons pour d'autres instances. Regardez les efforts qui sont
consacrés par les autres corps publics. Je ne vois pas, M. le
Président, pourquoi on devrait appliquer cette règle de
façon différente, qu'on soit dans l'entreprise privée ou
qu'on soit au gouvernement. Je conçois très bien que les
contraintes ne soient pas les mêmes. Je conçois très bien
que tout le monde dans ce milieu se bat pour des parts de marché, a
à faire face à des impératifs du marché qui ne sont
pas seulement locaux, qui sont nationaux, qui sont internationaux. Cependant,
que cette structure de propriété ne soit pas qu'un refuge et que
la contrepartie, M. le Président, exige qu'une éducation soit
faite, que le débat soit fait aussi. Qu'on informe les gens qui se
présentent à l'Assemblée non seulement sur la position de
la haute direction, mais sur le véritable débat en cours. Ce que
je reprochais tout à l'heure à la ministre, c'est de ne pas avoir
fait ce débat-là parce que si nous, à l'Assemblée
nationale, nous avions eu l'occasion, dans un débat public
télévisé, de nous prononcer puis de discuter des pour et
des contre de cette formule de propriété, je suis convaincu qu'il
y aurait eu beaucoup plus d'interrogations soulevées à l'occasion
de ces assemblées générales et je suis convaincu qu'il y
aurait plus de gens qui auraient participé. C'est la remarque que je
tenais à faire à ce moment-ci.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Gouin. Mme la ministre, sur l'alinéa 9.
Mme Robic: Oui, M. le Président, vous comprendrez qu'on ne
peut qu'être d'accord avec la majeure partie des remarques du
député de Gouin. Je pense bien que nous l'avons fait
nous-mêmes, déplorer le manque de participation des membres, que
ce soient des mutualistes ou même des membres du Mouvement Desjardins
à des réunions aussi importantes, des réunions
spéciales, des assemblées générales. Et ça
prend certainement... Les organismes eux-mêmes, les compagnies
elles-mêmes ont un devoir d'informer
leurs membres, de faire de l'éducation auprès de leurs
membres. Mais il faut également se souvenir que, comme membres, nous
aussi, on a une responsabilité, une responsabilité individuelle
de participer si on a des intérêts. On fait peut-être
confiance aux gens que l'on a nommés comme membres de conseils
d'administration ou on a peu d'intérêt. C'est dommage parce que le
vote est à peu près ce qu'on a dans la démocratie. Ce qui
est le plus important dans la démocratie, c'est de pouvoir jouir, de
pouvoir participer, par un vote, à des décisions importantes.
Je suis tout à fait d'accord pour dire qu'il faut faire un effort
supplémentaire pour faire de l'éducation au niveau des membres et
tenter... Les remarques sont faites en étudiant le projet de loi
privé de SSQ qui fait des efforts. Cette compagnie fait des efforts,
puisqu'elle fait des réunions régionales. Donc, c'est plus facile
pour les membres d'assister à ces réunions régionales. Je
comprends que si on n'est pas convoqué, on a un problème,
là. Alors, je ne peux pas répondre à ça. Il va
falloir que ce soit des officiers de SSQ qui répondent à votre
interrogation. Mais vous avez mentionné, M. le député de
Gouin, le Mouvement Desjardins qui consacre des montants importants à
faire de l'éducation auprès de ses membres. Avez-vous
assisté dernièrement à des réunions des
caisses?
M. Boisclair: ...dans ma paroisse.
Mme Robic: Pas chez nous. Je vais vous dire franchement, pas chez
nous. Ça ne s'est pas rendu chez nous, l'éducation. Alors, c'est
un problème que l'on vit et, encore une fois, on peut demander à
ces gens-là d'éduquer leurs membres. Mais il faut que le membre
s'intéresse lui-même, qu'il participe et qu'il voit sa propre
responsabilité à participer à ces réunions. Pour
revenir à SSQ, si vous regardez l'article 20, SSQ reconnaît
même comme membre directement ou par adhésion à un groupe.
Chaque personne est reconnue membre. Alors, je pense que là, c'est un
effort que SSQ fait pour reconnaître que, même si on fait partie
d'un groupe, on est membre et on a les mêmes droits.
Alors, M. le Président, oui, je donne raison au
député quand il dit: II faut faire de l'éducation, il faut
sensibiliser les membres, il faut tenter de les faire participer plus
assidûment aux réunions, surtout à celles où on
prend des décisions aussi importantes que celles-ci. Mais,
également, je dis à chaque membre: Vous avez une
responsabilité personnelle de vous impliquer.
Le Président (M. Lemieux): Merci, madame. Est-ce que
l'alinéa 9, tel qu'amendé, est adopté?
M. Boisclair: J'aimerais avoir la réaction de M. Demers et
des gens qui l'accompagnent. Je pense que c'est intéressant que la
ministre concoure à mon propos, mais ce n'est ni elle ni moi qui allons
prendre la barre et qui allons faire que ces voeux que nous émettons, je
pourrais dire, d'une façon conjointe, soient repris...
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que vous avez des
remarques relativement aux propos du député de Gouin, Mme la
ministre?
M. Boisclair: Je le demande surtout à M. Demers et...
Le Président (M. Lemieux): M. Demers, oui? M. Genest.
M. Genest (Pierre): Oui, M. le Président.
Après avoir envoyé les 485 000 circulaires d'information au mois
de septembre, ce qui, nous croyions, allait inciter à avoir plus de gens
présents à nos assemblées régionales... Nous aussi,
on vit le problème, on essaie d'avoir le plus de gens possible à
nos assemblées générales. Je dois vous dire que c'est
très désappointant d'aller dans une région, certaines
années, et d'être plus de représentants de la SSQ,
d'internes de SSQ que le nombre de membres qui est présent. Après
avoir envoyé les 485 000 circulaires d'information, on a imprimé
des affiches qu'on a envoyées à 3500 groupes. On a envoyé
au moins trois affiches par groupe, dans certains groupes, comme les groupes
qui sont dans le public; on envoie les affiches dans tous les hôpitaux,
etc., dans tous les centres où nos membres ou nos assurés
travaillent. (17 h 30) nous avons, lors du mois de septembre, inclus dans les
réclamations que nous payons - nous avons payé environ 40 000
réclamations au mois de septembre; donc, les gens qui ont envoyé
des réclamations de médicaments - des informations sur la tenue
des réunions régionales. donc, on fait des efforts au niveau de
tous les groupes pour fournir l'information au niveau des individus pour les
réclamations dans le mois qui précède, il faut dire que
certaines années, ça va mieux, on a plus de représentants,
on a plus de membres. cette année, on pensait avoir beaucoup plus de
membres, vu l'importance du sujet qui était discuté.
malheureusement, on n'a pas eu beaucoup plus de membres que l'année
dernière.
M. Boisclair: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Gouin.
M. Boisclair: ...permettez-moi une remarque. Vous savez
très bien qu'il y a des choses simples qui auraient pu être
faites. La ministre sait comme moi comment, par exemple, dans nos formations
politiques, on procède pour rejoindre nos membres. Souvent, des
organisations natio-
nales envoient des lettres à l'ensemble des membres et, souvent,
il est loisible, pour une circonscription ou même pour une région,
de rajouter un document, une lettre du député ou du ministre,
incluant des informations supplémentaires.
On aurait très bien pu, au moment de l'envoi de la circulaire
à l'ensemble des membres, profiter de l'occasion pour rajouter une
feuille indiquant aux membres intéressés à se
présenter aux assemblées régionales l'endroit, le lieu et
l'heure de la convocation et ce, sans assumer des frais plus importants puisque
dans le coût de l'envoi, ce qui compte le plus, c'est l'enveloppe et le
timbre. Alors, moi, c'est ce genre de chose là que je trouve contraire
à l'esprit mutualiste, qui ne nécessite pas de grandes choses.
C'est juste une question, à mon avis, d'attitude.
Je trouve déplorable que ça n'ait pas été
fait, à moins qu'il n'y ait des problèmes de temps, des
délais qui ont empêché de le faire, mais, encore là,
ce n'est pas un argument. On aurait pu faire une meilleure planification et
procéder, comme on le fait, nous, pour nos assemblées
générales dans chacune de nos circonscriptions. La ministre, je
suis convaincu que c'est la même expérience dans sa formation
politique. Alors, c'est une petite chose simple qui aurait pu se faire ou
indiquer peut-être à tout le moins la liste des régions et
des lieux où se présenter. On aurait pu rajouter ça dans
la circulaire ou rajouter une feuille. Il y aurait des choses, sans trop de
coûts, qu'on aurait pu très bien faire.
Le Président (M. Lemieux): Vous avez terminé, M. le
député de Gouin?
M. Boisclair: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Vous avez parte d'affiches,
tout à l'heure. Est-ce que vous avez une copie de ces
affiches-là? Est-ce qu'on pourrait, pour les besoins de la
commission...
M. Demers: C'est le type d'affiche qui est distribué dans
tous les lieux de travail de nos assurés. Les gens, disons...
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'on pourrait en avoir
copie, s'il vous plaît?
M. Demers: Oui, sûrement, on peut la déposer.
Le Président (M. Lemieux): Oui, s'il vous plaît.
Merci. Alors, est-ce que l'alinéa 9 est adopté?
M. Boisciair: Moi, j'ai juste une question. Quelle somme est-ce
que vous consacrez à l'éducation, à la promotion et au
respect des principes mutualistes, aux exigences, finalement, qui sont celles
d'une mutuelle? Vous n'êtes pas une compagnie à capital-actions.
Vous êtes une mutuelle avec une philosophie de gestion aussi.
M. Genest: M. le Président, les sommes qui sont investies
pour les assemblées régionales - parce que le système
qu'on utilise le plus, c'est qu'on va voir nos membres en assemblée
régionale - sont d'au-delà de 100 000 $, les assemblées
annuelles, les assemblées spéciales. Nous dépensons
également au moins la même somme pour la formation au niveau de
nos employés qui, eux, voient les groupes dans le champ. On a des
employés qui sont en contact avec les groupes. Donc, on a une formation
au niveau de nos employés à chaque année. Donc, les sommes
totales qui peuvent être investies dans ce cadre-là sont
au-delà de 200 000 $ par année.
Le Président (M. Lemieux): D'accord. Alors...
M. Boisclair: Bien, écoutez, avec les réserves que
j'ai émises, souhaitons que nos propos, autant les miens que ceux de la
ministre, ne demeureront pas lettre morte.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'alinéa 9 tel
qu'amendé est donc adopté.
M. Boisclair: Oui. Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Nous revenons maintenant
à l'alinéa 8 qui avait été suspendu.
M. Boisclair: Adopté.
Le Présidant (M. Lemieux): L'alinéa 8 est
adopté. L'alinéa 10 est-il adopté?
M. Boisclair: C'est l'expertise, hein? M. Genest: C'est
ça. C'est que...
M. Boisclair: Je voulais juste avoir une information. Cette
expertise sera faite, je présume, par une firme privée ou
peut-être même par vos actuaires. Est-ce qu'il y a moyen de savoir
exactement quel sera le processus? Qui va la faire? Je présume que
l'Inspecteur sera impliqué aussi dans ces discussions.
Le Président (M. Lemieux): ...l'expertise dont vous faites
état à l'alinéa 10.
M. Genest: Oui, M. le Président, nous avons confié
un mandat à la firme d'actuaires-conseils Sobeco qui doit faire une
évaluation complète des actifs et des passifs de la
société et qui, à
toutes fins pratiques, devrait être déposée au cours
des prochaines semaines. Ce rapport sera déposé
immédiatement lorsqu'il sera terminé et signé par la firme
Sobeco à l'Inspecteur général des institutions
financières.
M. Boisclair: ...à ce moment-ci, l'Inspecteur, sur
réception du rapport, pourra peut-être questionner et, si
nécessaire, même proposer un certain nombre de modifications. Vous
n'accepterez pas le rapport comme tel, vous. Là, je m'adresse à
l'Inspecteur, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): M. l'Inspecteur
général.
M. Bouchard: Écoutez, le rapport a été
soumis il n'y a pas tellement longtemps. Je l'ai reçu le 13 novembre.
C'est un rapport, comme vous vous en doutez bien, extrêmement technique,
n'est-ce pas? Hypothèses actuarielles, évaluation des filiales,
évaluation des immeubles, réévaluation de tous les actifs
à la valeur marchande. Alors, nous devons reprendre cette
étude-là, non pas parce qu'elle n'est pas bien faite - au
contraire, c'est une firme reconnue, la firme Sobeco - mais la
responsabilité qui est prévue pour la mise en vigueur de la loi
implique que l'Inspecteur doit approuver la juste valeur marchande. Donc, nous
allons prendre le temps requis, évidemment, pour étudier ce
rapport et, dans les meilleurs délais, émettre nous-mêmes
notre propre opinion sur l'évaluation.
Le Président (M. Lemieux): Ça va, M. le
député de Gouin?
M. Boisclair: À l'expertise dont on fait mention, est-ce
que vous soumettrez, vous, une contre-expertise ou je présume que ce
sera par...
M. Bouchard: Non, mais, évidemment, le projet de loi
prévoit que l'entrée en vigueur de la loi se fasse à la
date prévue, au 31 décembre, comme vous le savez, mais il n'y a
aucune émission d'actions qui peut se faire tant et aussi longtemps
qu'il n'y a pas eu approbation de la juste valeur marchande de la compagnie.
Alors, la garantie, c'est qu'on s'assure de la juste valeur marchande de
l'entreprise, et c'est à ce moment-là que je ferai part à
la compagnie des conclusions de nos propres évaluations. Si on accepte
le rapport tel quel, tant mieux. Sinon, eh bien, il y aura des discussions et
II y aura nécessairement quelqu'un qui devra trancher.
M. Boisclair: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'alinéa 10 est
donc adopté. Est-ce que le préambule concernant le projet de loi
privé 291 est adopté dans son ensemble? Adopté dans son
ensemble, tel qu'amendé.
Dispositions générales
Nous passons maintenant à l'étude de l'article 1 du projet
de loi d'intérêt privé 291. Est-ce que l'article 1 est
adopté? Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'article 1?
M. Boisclair: Non. Adopté, M. le Président.
Le Président
(M. Lemieux): l'article 1 est
adopté. j'appelle maintenant l'article 2. est-ce qu'il y a des
commentaires relativement à l'article 2?
M. Boisclair: C'est toujours cette même notion de
contrôle qu'on retrouve dans la Loi sur les assurances qui est reprise.
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
donc à l'article 3. Est-ce qu'à l'article 3, il y a des
commentaires, des observations relativement à l'article 3?
Transformation
M. Boisclair: Là, c'est la clé du projet de loi.
C'est, finalement, cette transformation des Services de santé du
Québec en une mutuelle de gestion qui sera en haut, finalement, de la
structure organisationnelle de SSQ, en une compagnie d'assurances à
capital-actions et en cette société mutuelle de gestion.
M. le Président, permettez-moi - et je veux aussi interpeller
surtout la ministre, à l'occasion de l'étude de cet article-ci.
J'ai essayé de plaider tout à l'heure pour qu'il y ait une
meilleure codification des droits des mutualistes afin qu'ils soient eux autres
mêmes en mesure d'évaluer l'effet de cette remutualisation sur
leurs droits et aussi d'en contrôler l'opportunité. La
première question que j'aimerais adresser, M. le Président, ce
serait au président, qu'il puisse essayer de nous faire la
démonstration de l'avantage, pour les mutualistes, de cette nouvelle
structure de propriété.
M. Demers: Dans un premier temps, les mutualistes ne perdent pas
le contrôle de leur institution. Ils exercent leur droit de
propriété qu'ils ont toujours eu, ils l'exercent encore au niveau
de la mutuelle de gestion et ils procèdent eux-mêmes à
l'élection de leur conseil d'administration, de ceux qui les
représentent dans la direction de leur mutuelle de gestion. Cette
mutuelle de gestion garde le contrôle du groupe SSQ, qui est la
première, le holding, et, immédiatement après, garde aussi
le contrôle de la société d'assurance-vie, comme ils l'ont
toujours eu par le passé.
Le problème qui se pose, qui sous-tend tout notre projet et qui
nous amène à faire cette transformation, vous l'avez dit
tantôt, c'est une question de capitalisation des mutuelles d'as-
surances. Or, comment amener les mutualistes, comment amener une
meilleure capitalisation de nos mutuelles? Évidemment, il y a
peut-être beaucoup de moyens, mais les mutualistes ne sont pas capables
individuellement d'investir dans leur mutuelle, certainement pas à titre
individuel - vous avez 485 000 personnes; ça devient une
impossibilité à organiser - et ils se disent simplement qu'une
partie de la société qu'ils vont contrôler pourrait
être cédée à des tiers Intervenants qui veulent
investir dans le groupe qu'ils contrôlent et, à ce
moment-là, ils obtiennent une amélioration de leur
capitalisation. C'est une des façons de faire et c'est celle, disons,
que nos mutualistes ont retenue. Mais je pense que nos mutualistes ne perdent
aucun de leurs droits de contrôle, aucun de leurs droits de nommer leurs
représentants sur le conseil d'administration.
M. Boisclair: J'aimerais vous demander, parce qu'il y a un
certain nombre d'arguments qui peuvent nous amener à diverger
d'opinion... En tout respect pour votre mutuelle, entre autres, permettez-moi
de vous en citer trois, trois arguments de poids. Je pense même que la
ministre pourrait... J'adresserai ensuite de ça la question à la
ministre. Trois arguments.
Le premier, c'est que plusieurs craignent que le patrimoine des
mutualistes, constitué bien sûr des excédents, des recettes
au surplus qui, en principe, sont ristournâmes, qui peuvent être
retournés aux mutualistes par certains avantages, ne soit muté en
capital permanent de la corporation mutuelle de gestion. Certains maintiennent
qu'il s'agit d'une quasi-expropriation des mutualistes. Premier argument.
Deuxième argument, M. le Président. Rien, dans ce qui nous
est proposé, ne garantit que les membres de la corporation mutuelle de
gestion ont la faculté de recouvrer les excédents des recettes
actuelles et futures de la compagnie d'assurance-vie. Ce n'est qu'en cas, si je
ne m'abuse, de dissolution. Alors, je reprends pour le bénéfice
de l'Inspecteur, qui semble intéressé à... Et je relis un
certain nombre de résultats des recherches qu'on a pu faire.
En premier lieu, rien ne garantit que les membres de la corporation
mutuelle de gestion ont la faculté de recouvrer les excédents des
recettes actuelles et futures de la compagnie d'assurance-vie. Ce n'est qu'en
cas de dissolution des deux entités corporatives, la compagnie
d'assurance-vie et la corporation mutuelle de gestion, que les mutualistes
pourraient recouvrer leur avoir. Il va sans dire que l'ensemble des mutualistes
ne peuvent pas s'attendre à ce que cet événement survienne
pendant leur vie. (17 h 45)
Permettez-moi de vous soumettre un troisième argument: la formule
proposée comporte une inégalité dans le traitement entre
les mutualistes et les actionnaires minoritaires de la compagnie
démutualisée. En effet, les dividendes de la compagnie
démutualisée seront payés, d'une part, aux actionnaires
minoritaires et, d'autre part, à la corporation mutuelle de gestion
puisqu'on transformera... il y aura du capital-actions qui sera émis et
il est possible de croire, selon une saine gestion des affaires, qu'il y aura
des dividendes qui seront versés, les actionnaires cherchant, bien
sûr, à obtenir un rendement. Mais les actionnaires minoritaires
toucheront immédiatement le fruit de leur avoir, alors que les
mutualistes devront attendre le bon vouloir des gestionnaires de la corporation
mutuelle de gestion. Troisième argument, M. le Président, que je
trouve important de souligner.
Bien sûr, certains pourront répliquer en disant que
ça dépend avec quoi on se compare. Si on compare avec ce qui se
passe à l'heure actuelle, c'est sûr qu'il n'y a pratiquement pas
de ristourne, il n'y en a pas de concrète, il n'y a pas d'argent qui est
retourné. Certains le font par des avantages sur les polices qui sont
souscrites - ça, je le conçois bien - mais je pense que ce n'est
pas parce que ça ne se fait pas que ça ne devrait pas se faire.
Il est un peu fallacieux de vouloir comparer et amener les commentaires sur ce
troisième élément en comparant à ce qui se fait
à l'heure actuelle.
Donc, moi, ce sont mes trois arguments. J'aimerais qu'on m'y
réponde et qu'on me convainque. Je ne prétends pas avoir, non pas
la compétence, mais la perception du milieu comme vous, de l'industrie,
pouvez l'avoir, ce sont certes des objections qui sont formulées, et je
suis convaincu que c'est ce genre d'interrogations que nous aurions pu soulever
à l'occasion d'un projet de loi public.
Le Président (M. Chagnon): Merci, M. le
député de Gouin. M. l'Inspecteur général,
peut-être voulez-vous commenter? M. Genest? Peut-être que M.
l'Inspecteur... Effectivement, c'est par lui que je commençais,
d'ailleurs.
M. Bouchard: Le premier point, le patrimoine "ristournable" qui
est muté en capital permanent, si j'ai bien compris, et qui n'est
retourné, en définitive, aux mutualistes seulement qu'en cas
d'expropriation. C'est vrai et c'est vrai dans la formule mutualiste. C'est ce
qui fait que vous avez les plus grandes compagnies mutuelles du Canada qui ont
bâti une capitalisation parce qu'ils n'ont jamais rien ristourné
à leurs membres, en ayant des taux d'intérêt de 2 %, 3 % ou
1 % durant des années, ce qui fait qu'ils ont maintenant des milliards
d'accumulés dans leurs compagnies, et elles, ces compagnies, n'ont pas
besoin de se démutualiser, au sens propre où on l'entend, parce
qu'elles ont accumulé ces sommes au cours des années sans
redonner bénéfice aux mutualistes, soit sous forme de
bonification, soit sous une autre forme quelconque.
Il faut dire aussi qu'il faut faire une distinction, parmi les
mutualistes, entre les
contrats participants et les contrats non participants. Et vous avez
raison, il y a même une autre faille qui existe, même dans le cas
des contrats participants. Même si vous êtes détenteur d'un
contrat participant et qu'il est prévu dans votre contrat une
échelle de participation quelconque, ça ne vous donne pas droit
automatiquement à cette participation parce que les lois sont ainsi
faites qu'une participation, tout comme un dividende, ça dépend
de la discrétion du conseil d'administration. Donc, l'échelle de
participation ou la participation véritable qui est donnée
dépend d'une décision du conseil d'administration.
En réalité, dans une compagnie mutuelle, on a voulu la
démocratie à l'état pur, au fond, et la
propriété effective aux membres qui devaient eux-mêmes
voir, au cours de leur assemblée générale, comment ils
pourraient profiter de leur entreprise. Et l'idée, c'est de leur mettre
dans la tête que c'est leur entreprise et que les sommes qui
s'accumulent, bien sûr, comme dans n'importe quelle entreprise, ne
doivent pas obligatoirement être ristournées chaque année.
Elles doivent accumuler des surplus, c'est clair, comme dans n'importe quel
dividende. Bien sûr. Mais le surplus qui s'est accumulé dans les
compagnies mutuelles provient du fait que les administrateurs ont jugé
que l'administration se faisait de cette façon-là et que les
excédents n'étaient pas ristournés. Sauf que vous avez -
et c'est le cas, entre autres, de certaines compagnies - des compagnies qui
accordaient des ristournes, surtout pour les assurances-groupe, qui ne seront
pas tout à fait l'équivalent d'un contrat en participation, mais
qui donnent des ristournes. Pourquoi? Parce que vous aviez des groupes de
pression qui se faisaient et qui... Dans l'assurance collective, il y a une
compétition tellement féroce et le coût de revient pour les
compagnies est tellement petit que les compagnies doivent faire en sorte que,
dans la concurrence, le groupe est en mesure de pouvoir juger de ce qui lui est
offert par la compagnie. Donc, vous avez des ristournes qui se donnent.
Je reviens à votre question maintenant. Dans le cas d'une
compagnie mutuelle, avant la transformation ici, l'excédent existe, oui,
n'est pas ristournable, non. Et je répondrais... Vous allez me dire: Ce
n'est pas une réponse. Mais ça rejoint votre préoccupation
du point de départ du peu de démocratie qui existe dans les
mutuelles qui forcent leur conseil d'administration, leur administration et
leurs administrateurs, qu'elles sont censées élire annuellement,
qui sont censés être leurs mandataires. il n'est pas ristournable
mais, dans ce cas-ci, ce n'est pas pire que dans le cas d'une mutuelle, sauf
qu'il est converti en capital-actions. vous allez me dire: lorsque, au moins,
le surplus existait dans une mutuelle, c'était non pas un
capital-actions permanent, c'était une espèce de surplus. on
appelait ça un surplus, dans le cas des compagnies mutuelles.
Possibilité, évidemment, de ristourne dans le cas d'une
mutuelle.
Ici, dans le cas de la transformation, le surplus est converti en
capital permanent. C'est très vrai. Le surplus devient donc un capital
non ristournable comme tel parce que, comme vous le savez, le capital
permanent, à moins de faire une réduction de capital, je ne peux
pas le retourner aux détenteurs de polices. C'est le surplus qui a
été converti. On sait le surplus comme étant le capital.
Première question: C'est tout à fait vrai que le surplus comme
tel n'est pas ristournable, sauf par réduction de capital.
Évidemment, vous avez dit: Sauf en cas de liquidation des deux
compagnies. C'est très juste. Je ne sais pas si ça répond
à votre question sur ce point-là? Oui?
M. Boisclair: Oui, ça confirme mon propos.
M. Bouchard: Le deuxième point, bien ça recouvre un
petit peu ça. Vous disiez que le recouvrement de l'excédent...
Ça revient un peu... J'ai répondu peut-être
implicitement.
Le troisième point: inégalité dans les traitements
des dividendes. Vous avez des actionnaires minoritaires et vous avez la
corporation mutuelle de gestion qui, elle, est cette espèce de
corporation de fiducie qui représente les mutualistes et qui
reçoit, elle aussi, ses dividendes.
Le but, comme le président l'a expliqué, c'est d'apporter
un capital externe. Il est évident que le capital externe doit
être rémunéré, sinon les gens ne souscriront pas
dans une compagnie. Et même, ça n'assure pas
nécessairement, vous savez, la capitalisation. On peut très bien
faire une démutualisation. Puis il y a des cas qui sont bien connus
où on n'a jamais émis de capital-actions encore. Tout
dépend de la rentabilité de l'entreprise, bien sûr.
Les actionnaires minoritaires, qui souscrivent jusqu'à
concurrence de 49 % dans cette compagnie-là ou qui recevront des actions
de la corporation mutuelle de gestion, vont recevoir tout de suite leurs
dividendes versés. C'est évident. Dans le cas des corporations
mutuelles de gestion, ça s'accumule au niveau de la corporation mutuelle
de gestion et, tout comme dans le cas de la mutuelle, les mutualistes t'auront
lors de la liquidation.
Le Président (M. Chagnon): Je m'excuse. Est-ce qu'on
poursuit à l'article 3?
M. Boisclair: Oui, nous sommes toujours à l'article 3.
Nous sommes...
Le Président (M. Chagnon): Mais est-ce que vous voulez
poursuivre à l'article 3?
M. Boisclair: Oui, c'est ça. Comme...
Le Président (M. Chagnon): Alors, je vous cède la
parole.
M. Boisclair: ...l'Inspecteur le soulignait, on en vient
finalement à la même conclusion. Finalement, vous me dites que
vous partagez, là, les trois constatations, les trois arguments que je
soulevais. Ce n'est pas parce que ça ne se tait pas à l'heure
actuelle que ça ne devrait pas se faire.
Je peux vous donner deux exemples. Prenez ce qu'on a fait avec la
Régie de l'assurance automobile. C'est une compagnie d'assurances. On .
peut en arriver à cette extrapolation-là. On a soutiré les
surplus de cette compagnie d'assurances, de la Régie, pour aller
financer la construction de routes. On a vu ça dans le dernier budget,
là, qui a... Et dans un budget qui a été
présenté... Au lieu de se servir de cet argent-là soit
augmenter les services couverts par la Régie au lieu de diminuer les
primes des assurants, donc les conducteurs québécois, on s'est
servi de cet argent-là pour financer la construction de routes. Je pense
que c'est encore un bel exemple. Tout exemple a ses défauts. Là,
je comprends qu'on peut difficilement faire de parallèle avec la
situation actuelle. Cependant, la question est: Ces fameux surplus, à
qui appartiennent-ils et comment peut-on, finalement, en obtenir le versement?
C'est sûr que si vous me dites que vous voulez responsabiliser les
gestionnaires, pas les gestionnaires, mais les membres, et vous assurer qu'ils
élisent des représentants qui vont voir à ce qu'on
retourne des ristournes aux membres, c'est sûr qu'on peut en arriver
là. Mais il va falloir que quelqu'un, quelque part, prenne ses
responsabilités. Il va falloir que quelqu'un, quelque part, s'assure
d'une participation, d'une éducation et que le mutualisme soit à
tout le moins au fait de cette possibilité-là.
On ne peut pas tout simplement se fermer les yeux et dire que la
situation est celle qu'on nous décrit: qu'il y a 397 personnes sur 485
000 qui se sont présentées à des assemblées
régionales. Le législateur aurait peut-être
intérêt à fixer certaines conditions. Il y a des gens du
milieu de l'industrie qui proposent que le législateur prévoie
que la compagnie mutuelle doit redistribuer une certaine portion des
excédents de recettes suivant l'une ou l'autre des modalités
choisies par un membre: un versement comptant ou une augmentation temporaire
des bénéfices du contrat d'assurance. Il y a des gens au
Québec qui proposent ça, M. l'Inspecteur. On pourrait très
bien le faire. Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas le faire de la
même façon que les caisses. Alors, atlez-y!
Le Président (M. Chagnon): M. l'Inspecteur.
M. Bouchard: Écoutez, oui. Théoriquement parlant,
oui. Mais vous le savez, l'histoire des mutuelles au Québec, c'est
récent. Nos compa- gnies d'assurances... Seulement, il y a 30 ans, on
n'en avait pas, presque pas, de compagnies d'assurances. On commence. Leur
existence, c'est depuis 1944, 1945 ou 1950, ce n'est pas plus que cela. On a
à peu près 25 ou 30 ans d'existence dans le cas des compagnies
d'assurances au Québec, sauf dans le cas des Coopérants qui avait
100 ans, les Artisans qui avait 100 ans d'existence. Donc, théoriquement
parlant, la réponse que je vous ai donnée tout à l'heure
rejoint les vôtres, sauf qu'en pratique les surplus ne peuvent pas
être ristournâmes à cause des exigences de capitalisation.
Les exigences sont tellement fortes, de plus en plus fortes, à cause des
problèmes de solvabilité très graves qui se posent depuis
10 ans - on ne remontera pas à 25 ans - depuis au moins 10 ans dans
l'industrie, que vous avez des excédents affectés et des
excédents non affectés.
Ce n'est pas pour rien que les compagnies d'assurances, même
mutuelles, sont forcées d'augmenter leurs surplus constamment parce que
c'est leur seul capital. Donc, théoriquement pariant, même si
j'avais une disposition dans la loi qui disait: Les membres, à
l'assemblée générale, doivent ou peuvent voter une
résolution pour se décréter une ristourne, je vous dirais
tout de suite, M. le député: II faudrait qu'il y ait une autre
disposition pour dire: Non, jusqu'à concurrence seulement du capital
requis et seulement si c'est permis, probablement avec l'autorisation de
l'Inspecteur général, comme c'est le cas pour une
réduction de capital d'une companie à capital-actions d'une
institution financière. Jamais.
Donc, en pratique, les surplus qui existent dans les mutuelles,
lorsqu'on dit qu'on les transforme en capital-actions, on ne fait en
réalité que simplement concrétiser sous une forme
juridique le capital permanent qui est requis. La compagnie qui aurait des
excédents, même pour ses polices participantes, autogérera
des réserves spéciales pour ses polices participantes, des fonds
distincts. Donc, une mesure spéciale prévue par une
assemblée annuelle sera toujours dépendante du besoin de capital
requis de la compagnie d'assurances.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que le texte de
l'article 3 est adopté?
M. Boisclair: Non, sur l'article 3, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): Je vous écoute, M. le
député de Gouin.
M. Boisclair: II vous est loisible, M. le Président, de
vaquer à d'autres occupations, et je pense faire mon travail le plus
honnêtement possible.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que quelqu'un vous a
accusé de quelque chose, M. le
député?
M. Boisclair: Si ça vous fait rire, M. le
Président, soit! J'en prends note. Ce que je voulais dire...
Le Président (M. Chagnon): M. le député, je
veux simplement vous... Est-ce qu'il y a un problème?
M. Boisclair: Non, pas du tout.
Le Président (M. Chagnon): Alors, je vous écoute.
(18 heures)
M. Boisclair: M. le Président, ce que j'aimerais souligner
auprès de l'Inspecteur, c'est la question de fond: À qui
appartient-il, ce surplus-là? Et c'est la même question qui se
pose avec les régimes de retraite, c'est la même disposition,
c'est le même problème qu'on pose, je ne dirais pas sur les
régimes de retraite, mais c'est la même question de fond qui est
soulevée. On a besoin de ces surplus-là pour assurer la
capitalisation des régimes, hein? Finalement, on en vient à
conclure que ces surplus appartiennent... Et les entreprises sont toutes
là pour venir nous le dire, hein? Même les gens de l'ACCAP, aussi
surprenant...
M. le député de Saint-Louis ne semblait pas comprendre le
lien que je faisais. Il me disait, et j'ai entendu son commentaire: Le
voilà parti sur les régimes de retraite. Mais le
député de Saint-Louis devrait savoir et vous-même, M. le
Président, puisque je dois m'adresser à vous, vous devriez savoir
que les gens de l'Association canadienne des compagnies d'assurances de
personnes, l'ACCAP, est venue présenter un mémoire à la
commission qui a étudié les surplus dans les régimes de
retraite-Le Président (M. Chagnon): Vous me prenez à
témoin, M. le député de Gouin. Vous devez faire erreur ou
substitution de personne parce que je n'ai jamais dit cela.
M. Boisclair: Oui, oui. Mais peu importe, ce que je veux dire,
c'est que même les gens de l'ACCAP soulevaient ce danger-là dans
la présentation qu'ils faisaient à l'occasion de la commission
parlementaire sur les régimes de retraite. Ils disaient que les
conclusions auxquelles on pourrait en venir pourraient fort bien influencer,
finalement, pas un comportement, mais des décisions qui pourraient
être prises lorsqu'on discute des surplus des compagnies mutuelles
d'assurances. Et moi, ce débat-là... Ce débat-là -
et c'est pour ça que j'insiste - devrait se faire publiquement, pas en
catimini, pas par des bills privés, pas en soirée, comme
ça, sans que les Québécois et Québécoises
puissent être informés. Le législateur a une
responsabilité là-dessus.
Je comprends que l'Inspecteur ne pourrait jamais... Il faudrait,
à tout le moins, l'avis de l'Inspecteur pour qu'on puisse verser,
ristourner une partie des surplus. Lui, il a bien sûr un
intérêt, il doit s'assurer de la saine capitalisation. Mais
où je voudrais en venir, c'est que finalement, c'est quasiment - le mot
est fort, mais le parallèle peut se faire - une expropriation du
patrimoine des mutualistes.
Mme Robic: M. le Président...
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que vous avez
terminé, M. le député de Gouin?
M. Boisclair: Je termine. Mme la ministre veut...
Le Président (M. Chagnon): Mme la ministre.
Mme Robic: M. le Président, je pense que ça aurait
été intéressant de faire ce débat-là,
à savoir qui appartient le patrimoine des mutualistes, au moment du
décloisonnement, en 1984, M. le Président. Ça n'a pas
été fait et je crois que c'est un débat qui serait
intéressant à faire. Mais en ce moment, M. le Président,
on n'en est pas là, on en est à une structure qui va permettre
à nos compagnies d'assurances, à nos mutuelles, de se
capitaliser. Alors, on ne parle pas, en ce moment, de la distribution du
patrimoine, M. le Président, on parle de faire en sorte que ce
patrimoine-là, qui existe sans être redistribué, puisse
continuer à prendre de l'importance et à grossir.
Est-ce que ce patrimoine-là appartient aux membres vivants?
Est-ce qu'il appartient aux membres... à une partie qui n'existe plus,
ou est-ce qu'il appartient au dernier mutualiste? Bien ça, je pense que
ce n'est pas ce soir, M. le Président, que nous allons régler ce
débat-là, mais c'est un débat qui serait certainement
intéressant à faire un jour. Il aurait peut-être dû
être fait en 1984.
M. Boisclair: Est-ce que la ministre peut... Mais c'est
ça, la ministre appuie même mon propos. La ministre dit qu'il est
important de faire le débat. Je dis: Faisons-le, faisons-le, le
débat.
Mme Robic: M. le Président, en ce moment, le
problème ne se présente pas.
Le Président (M. Chagnon): En tout cas, l'article 3...
M. Boisclair: Moi, j'ai plaidé ma cause sur l'article 3 et
vous comprendrez, bien sûr, que je ne voterai pas en faveur de cet
article.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que je
dois comprendre qu'il est adopté sur division? Est-ce que je dois
comprendre ça? Oui? Alors, l'article 4. Est-ce que vous
préférez, dans l'article 4, que nous l'étudiions
paragraphe par paragraphe ou en tout?
M. Boisclair: je veux juste prendre le temps de le lire.
normalement, le règlement nous indique, si je ne m'abuse, que le
président doit le lire, le proposeur.
Le Président (M. Chagnon):... que le président ou
le proposeur, dans le cas d'un projet de loi privé.
M. Boisclair: Je veux juste me donner le temps de...
Le Président (M. Chagnon): Voulez-vous qu'on demande au
proposeur de le lire?
M. Boisclair: Je suis capable de faire l'exercice
moi-même.
Le Président (M. Chagnon): Alors, Mme la ministre, est-ce
que vous avez des commentaires à faire sur l'article 4?
Mme Robic: Je n'ai aucun commentaire, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): Article 4. M. Boisclair:
Surdivision, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): Adopté sur division.
L'article 5.
M. Boisclair: On nous spécifie dans cet article, M. le
Président, que la mutuelle de gestion n'est pas autrement investie des
droits, biens et privilèges de Les Services de santé du
Québec et elle n'est pas autrement responsable des obligations de cette
dernière. " Ces obligations vont à la compagnie d'assurances de
personnes qui sera là et je présume que tout recours qui pourrait
se trouver, soit devant les tribunaux, tout différent, toutes les
obligations ou celles à venir sont toutes transportées à
la compagnie à capital-actions. Sur division.
Le Président (M. Chagnon): Alors, adopté sur
division. J'appelle l'article 6.
Compagnie d'assurances à capital-actions
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): Adopté. L'article 7.
M. Boisclair: J'aurais bien aimé... D'ailleurs, à
l'article 7, le siège social, je pense que les gens de Québec
peuvent se réjouir d'avoir une institution semblable à
celle-là dans la région de Québec. Il était
intéressant de voir le dernier rapport de l'OPDQ qui faisait même
des institutions financières une grappe intéressante pour assurer
le développement de la capitale nationale. Je trouve ça
intéressant de retrouver cet article dans le projet de loi. C'est
peut-être une façon de contribuer au développement de
l'ensemble de l'économie. Alors, bien sûr, nous sommes d'accord
avec.
Le Président (M. Chagnon): Alors, l'article 7 est
adopté. L'article 8.
M. Boisclair: Adopté, M. le Président Bien
sûr, la ministre voulait... J'ai entendu une remarque de la ministre.
Vous comprenez qu'à ce stade-ci on pourrait, bien sûr,
interpréter de façon générale les votes que
l'Opposition peut prendre. Mais je tiens immédiatement à
préciser que sur les articles qui concernent la transformation, bien
sûr, on ne peut pas... nous n'y souscrivons pas. Une fois que le
gouvernement et que les membres de cette commission ont pris la décision
d'accepter ces articles, je ne peux que continuer l'étude du projet de
loi avec la contrainte qui est celle que j'ai exprimée à
l'occasion des discussions sur le chapitre II du projet de loi.
Le Président (M. Chagnon): Merci. L'article 8 est donc
adopté. C'est ce que je comprends, M. le député de Gouin?
C'est ça?
M. Boisclair: Oui.
Le Président (M. Chagnon): O. K. J'appelle l'article
9.
M. Boisclair: Est-ce qu'on pourrait juste rapidement sur les
articles 9, 10 et 11, qui est l'administration... Les gens qui sont à
l'heure actuelle à la mutuelle d'assurances, les membres du conseil
d'administration se retrouvent sur le conseil d'administration de la compagnie
à capital-actions jusqu'à la prochaine assemblée
générale à moins, bien sûr, qu'ils ne
démissionnent. L'ensemble des dispositions d'élection et la
durée des mandats et des choses semblables sont celles qui sont
prescrites déjà dans tes règlements de SSQ.
Le Président (M. Chagnon): Ça va, M. le
député de Gouin?
M. Boisclair: Oui, c'est une mesure, finalement, transitoire
jusqu'à la prochaine assemblée générale.
Le Président (M. Chagnon): Alors, l'article 9... Dois-je
comprendre que les articles 10 et 11 sont aussi adoptés?
M. Boisclair: J'en étais à l'article 10, M. le
Président.
Le Président (M. Chagnon): Alors, l'article 9 est
adopté. L'article 10 est appelé.
M. Boisclair: Oui, adopté. C'est la même disposition
qu'on retrouvait dans les autres projets de loi.
Le Président (M. Chagnon): L'article 10 est adopté.
L'article 11.
M. Boisclair: L'article 11. Je me fie aux bons offices de
l'Inspecteur. Adopté.
Le Président (M. Chagnon): Adopté. L'article
12.
M. Boisclair: Bien sûr. Adopté.
Le Président (M. Chagnon): L'article 12 est adopté.
L'article 13.
M. Boisclair: Est-ce que l'Inspecteur pourrait, à tout le
moins, commenter cet article pour en faciliter la compréhension, pour
qu'on puisse l'adopter en bloc?
Le Président (M. Chagnon): Alors, M. l'Inspecteur,
l'article 13, on nous demande que vous le commentiez.
M. Bouchard: La description du capital-actions?
M. Boisclair: Oui.
M. Bouchard: Essentiellement, il s'agit d'avoir un
capital-actions avec une valeur nominale de 300 000 000 $ répartis en
actions spéciales, différentes catégories, actions
spéciales sans valeur nominale et actions privilégiées.
Les actions spéciales, c'est une des catégories d'actions
privilégiées, mais qui s'appellent actions spéciales, si
vous voulez, mais qui n'ont pas droit de vote. Actions
privilégiées, c'est en réalité les actions
privilégiées comme vous les connaissez qui n'ont pas droit de
vote, qui ont des privilèges, mais qui passent avant les actions
spéciales.
Alors, la compagnie, elle, en prévision de ses besoins
d'investissement, a cru qu'elle avait besoin de ces deux catégories
d'actions là, actions spéciales, actions
privilégiées, dépendant des circonstances d'investisseurs
qu'elle pourrait recruter. Mais les actions privilégiées prennent
rang avant les actions spéciales, évidemment.
Le Président (M. Chagnon): Ça va pour l'article
13?
Une voix:...
Le Président (M. Chagnon): Pas encore, M. le
député.
M. Boisclair: Adopté avec la réserve du chapitre
II.
Le Président (M. Chagnon): L'article 13 est adopté.
L'article 14, M. le député de Louis-Hébert, pourriez-vous
faire lecture de l'amendement, s'il vous plaît?
M. Doyon: J'avais comme le pressentiment qu'on y arrivait ou
à peu près.
Le Président (M. Chagnon): Vous étiez proche.
M. Doyon: II y a un amendement, M. le Président, à
l'article 14 qui est le suivant: Le premier alinéa de l'article 14 est
modifié par la suppression, dans les cinquième, sixième et
septième lignes, des mots "d'une valeur et d'un capital versé
équivalent à l'avoir des assurés de Les Services de
Santé du Québec au 30 décembre 1991". C'est
l'amendement.
Le Président (M. Chagnon): je vous en remercie. est-ce
qu'il y a des commentaires sur l'amendement? vous en avez une copie, m. le
député de gouin?
M. Boisclair: Oui, j'en ai une copie. Est-ce que l'Inspecteur
pourrait nous... à moins que le député de
Louis-Hébert ne veuille nous expliquer la nature de l'amendement.
M. Doyon: Non, je vais donner la chance à M. l'Inspecteur,
M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): mais si vous insistez, m. le
député de louis-hébert, on va vous céder la parole
facilement. vous préférez que l'inspecteur réponde?
M. Doyon: Non, je ne préfère pas, mais il vient
moins souvent que moi alors je vais le laisser parler.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Chagnon): Compte tenu, effectivement, que
c'est là une raison, un motif valable pour faire en sorte de demander
à l'Inspecteur peut-être de préciser le sens de...
M. Bouchard: De l'amendement.
Le Président (M. Chagnon): ...l'amendement. S'il vous
plaît.
M. Bouchard: Bon, le sens de l'amendement vous l'avez au
paragraphe suivant. Le principe
qui est à la base de l'article 14 est la conversion du capital,
du surplus existant au 30 décembre en capital permanent. Comme ce
surplus est constitué de revenus accumulés de différentes
périodes, les surplus avant 1972, avant les modifications qui ont
été apportées aux lois de l'impôt, étaient
considérés comme étant des surplus distribuables non
taxables. C'est la raison pour laquelle, pour maintenir aux compagnies
d'assurances cette possibilité, le deuxième alinéa
prévoit que ça sera un surplus d'apport. Donc, ils vont scinder
l'avoir dans la différenciation et le surplus équivalent avant
1972 sera comme surplus d'apport et le solde du surplus sera en capital-actions
permanent.
Alors, comme vous l'aviez déjà dans le deuxième
alinéa, l'effet combiné du capital-actions et l'excédent
d'apport qui était équivalent à l'avoir des
assurés, ce n'était pas nécessaire de le voir ici parce
qu'on prévoyait, d'une façon pas correcte, qu'on donnait du
capital-actions d'une valeur et d'un capital versé. Il ne fallait pas
que les actions équivalent au capital versé et à la
totalité du surplus.
Le Président (M. Chagnon): II est évident que le
député de Louis-Hébert nous aurait dit la même
chose.
M. Doyon: Dans d'autres mots.
Le Président (M. Chagnon): Dans d'autres mots. Alors, M.
le député de Gouin.
M. Boisciair: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article 14... J'appelle donc l'article 14 tel
qu'amendé.
M. Boisciair: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): L'article 14 est adopté.
J'appelle l'article 15.
M. Boisciair: Qu'est-ce qu'il dit cet article 43?
Le Président (M. Chagnon): M. l'inspecteur, l'article 43
de la Loi sur les assurances ne s'applique pas...
M. Bouchard: C'est pour l'attribution des... Toute attribution
d'actions requiert l'autorisation du ministre lorsque ça excède
10 % des actions. Comme j'ai un transfert total..
M. Boisciair: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): L'article 15 est adopté.
L'article 16. (18 h 15)
Société mutuelle de gestion M. Boisciair:
Adopté. L'article 17, adopté.
Le Président (M. Chagnon): L'article 16 est adopté.
J'appelle l'article 17...
M. Boisciair: Adopté.
Le Président (M. Chagnon):... qui lui-même est
adopté. J'appelle l'article 18.
Mme Robic: M. le Président, il faut revenir à
l'article 16. Il y a un amendement à l'article 16.
Le Président (M. Chagnon): Je n'ai pas d'amendement
à l'article 16, mon prochain amendement est à l'article 33.
Mme Robic: Ah! C'est à la fin? Je m'excuse, M. le
Président.
Le Président (M. Chagnon): Vous êtes toute
excusée...
Mme Robic: Je reviendrai.
Le Président (M. Chagnon): ... mme la ministre. alors,
l'article 16 a déjà été adopté, l'article 17
a déjà été adopté, j'en suis à
l'article 18. l'article 18.
M. Boisclair: "La mutuelle de gestion peut également
favoriser des activités économiques, sociales ou
éducatives notamment par le biais de fondations. " Est-ce qu'il est...
Peut-être que les requérants pourraient nous renseigner sur leurs
intentions à cet égard.
Le Président (M. Chagnon): M. Genest. Vous êtes bien
M. Genest?
M. Demers: Disons que la question des fondations n'a jamais
été abordée jusqu'à maintenant, mais c'est une
disposition qui nous permet d'y venir plus tard si jamais les mutualistes ou
nos membres, disons, jugent à propos de développer ces
activités-là, dans l'une ou l'autre de ces
activités-là, plus tard. Mais il n'y a absolument rien pour
l'instant qui a été...
Le Président (M. Chagnon): Vous êtes M. Demers,
toutefois?
M. Demers: Moi, je suis M. Demers; ça, c'est M.
Genest.
Le Président (M. Chagnon): Parfait. Alors, pour le
bénéfice du Journal des débats, vous serez M.
Demers.
M. Demers: Jusqu'à la fin, j'espère!
M. Boisclair: Bien, souhaitons-le, M. le Président. Ce
serait une façon, je pense, intéressante que cette entreprise
puisse contribuer dans la vie démocratique de la mutuelle. Alors, je
pense que c'est déjà une intention intéressante de la part
'"des requérants d'inscrire cet alinéa dans l'article 18.
Souhaitons tout simplement qu'on puisse l'utiliser.
Le Président (M. Chagnon): Mme la ministre.
Mme Robic: Oui. Alors, M. le Président, le
député de Gouin vient de m'enlever les paroles de la bouche.
Le Président (M. Chagnon): Bon. Alors... M. Boisclair:
Une fois de plus.
Le Président (M. Chagnon): ...l'article 18 est
adopté, si je comprends bien. L'article 19.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): L'article 19 est adopté.
J'appelle l'article 20.
M. Boisclair: Juste une question sur 19. "Elle peut aussi placer
ses fonds dans la compagnie de portefeuille." Donc, 19: La mutuelle pourra
placer des fonds dans la société de portefeuille, donc dans la
compagnie à capital-actions. D'aucune façon on ne limite cette
possibilité-là.
Mme Robic: C'est limité par l'article 245.0.1 de la Loi
sur les assurances. On dit: "visés à l'article 245.0.1 de la Loi
sur les assurances".
M. Boisclair: Alors, c'est des modifications qu'on a.
Mme Robic: D'accord?
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que l'article 19 est
adopté?
M. Boisclair: Pourquoi on rajoute...
Le Président (M. Chagnon): Oui, on l'a déjà
adopté.
M. Boisclair: Juste une précision, peut-être que
l'Inspecteur pourrait m'éclairer. "Elle peut aussi placer ses fonds dans
la compagnie de portefeuille." Je comprends très bien qu'il y a 245.0.1
de la Loi sur les assurances...
Mme Robic: Oui, O.K.
M. Boisclair: ...qui vient réglementer le type de
placement qu'ils peuvent faire, mais quel est l'intérêt de cette
dernière phrase?
M. Bouchard: C'est parce que entre la corporation mutuelle de
gestion et la compagnie...
M. Boisclair: Qui est la société de
portefeuille.
M. Bouchard: ...il peut s'intercaler un holding. Si on ne le
prévoyait pas, elle ne pourrait pas le faire.
M. Boisclair: Parfait. Adopté.
Le Président (M. Chagnon): Alors, l'article 19 est
adopté. L'article 20.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): L'article 20 est adopté.
L'article 21.
M. Boisclair: Je serais tenté d'y apporter un amendement
en changeant le "peut" pour "doit". Ce ne serait pas la première fois
que nous aurions ce genre de discussion au sein d'une commission parlementaire,
puisque c'est un débat qui refait souvent surface. Tout à
l'heure... Ce sont les règlements de SSQ qui étaient en vigueur
pour la compagnie à capital-actions. Nous venons donc ici, dans cet
article, fixer les règlements en ce qui a trait à la vie
démocratique pour la corporation mutuelle de gestion. Je suis surpris de
voir que le législateur et même que l'Inspecteur ne demandent pas
que ces assemblées se tiennent.
Le Président (M. Chagnon): M. l'Inspecteur.
M. Boisclair: "La mutuelle de gestion peut adopter un
règlement établissant que les assemblées régionales
de ses membres seront tenues avant toute assemblée
générale annuelle de la mutuelle de gestion afin d'élire
des délégués ainsi que leurs substituts."
M. Bouchard: C'est un peu législatif. M. Boisclair:
C'est un peu législatif.
Mme Robic: Oui. Nous allons écrire tes règlements
de régie interne, M. le Président, quand ces décisions
seront...
M. Boisclair: Ah oui!
Mme Robic: ...prises et c'est des décisions qui devront
être entérinées par les membres.
Le Président (M. Chagnon): Qu'en pensent les
requérants?
M. Deniers: La vie démocratique des mutua-
listes doit se jouer dans la mutuelle alors, c'est dans la mutuelle
qu'on doit trouver cette réglementation-là qui crée les
assemblées régionales. C'est le fonctionnement qu'on s'est
donné et avec lequel nos membres sont familiers et qu'on veut
poursuivre. Or, à ce moment-là, c'est à ce
niveau-là, au niveau de la mutuelle de gestion, que ça doit se
poursuivre. Comme nos règlements sont reconduits dans la nouvelle
société, à ce moment-là, le processus reste
là, il est valable, et il va continuer à s'appliquer.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): Alors, M. le
député de Gouin. C'est adopté. L'article 22.
M. Boisclalr: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): L'article 22 est adopté.
J'appelle l'article 23.
Mme Robic: C'est ici qu'on a une...
Le Président (M. Chagnon): Non, à l'article 33, Mme
la ministre.
M. Boisclair: Les mêmes administrateurs vont se retrouver
à la fois au...
M. Bouchard: Au début.
M. Boisclair: ...au début, pour une période d'un an
et en haut jusqu'à l'expiration de leur mandat, à la mutuelle de
gestion jusqu'à l'expiration de leur mandat. Est-ce qu'il n'y aurait pas
lieu, dès l'entrée en vigueur de cet article, de demander la
convocation d'une assemblée générale pour qu'on puisse
finalement voir à ce que ceux qui représentent ou qui sont au
conseil d'administration soient vraiment mandatés, que leur mandat soit
clair et plus le même.
M. Bouchard: Le principe de base du projet de loi, ce n'est pas
une démutualisation, c'est une restructuration. On scinde la compagnie
en deux, donc il est tout à fait normal que les mêmes personnes se
retrouvent à deux conseils d'administration pour continuer leur travail
qui était celui antérieurement au sein d'une seule corporation.
C'est pour ça qu'au début on scinde purement et simplement et on
renomme les mêmes personnes dans les conseils, le temps nécessaire
pour que les membres à l'assemblée, la prochaine assemblée
qui suivra, décident, eux, s'il y a des changements dans leur conseil.
Là, il leur appartiendra de décider. Mais, comme on ne
démutualise pas mais qu'on restructure, il est normal qu'on retrouve les
mêmes personnes.
M. Boisclair: Après cette nouvelle élection,
finalement, qui aura lieu dans un an, il sera toujours possible pour un
administrateur de la compagnie à capital-actions de siéger sur la
corporation mutuelle de gestion.
M. Bouchard: Oui.
M. Boisclair: Les intérêts de la corporation de
mutuelle de gestion sont-ils toujours à ce point compatibles avec ceux
de la compagnie à capital-actions pour qu'on puisse permettre aux
administrateurs de siéger sur les deux corporations, sur les deux
entités, finalement?
M. Bouchard: C'est sûr que c'est une question qui a
été posée il y fort longtemps. C'est depuis deux ou trois
ans que nous avons des projets de cette nature. Mais il est difficile de brimer
le droit véritable des membres. Les membres à l'assemblée
générale de la corporation mutuelle de gestion, s'ils
décident eux-mêmes d'élire les mêmes personnes aux
deux compagnies, pourquoi le législateur viendrait-il leur interdire ce
choix-là?
M. Boisclair: Est-ce que la Loi électorale vient brimer
les Québécois et Québécoises lorsqu'on
empêche un parlementaire, un député d'occuper des fonctions
sur un conseil municipal?
M. Bouchard: Non, c'est très vrai, mais ici, encore une
fois les deux conseils ne sont pas censés être des conseils de
compagnies différentes. C'est une tête hybride si vous voulez,
mais c'est le même conseil divisé en deux, deux autorités
à l'intérieur d'une même corporation.
Le Président (M. Chagnon): M. le député de
Gouin, il y a le requérant, M. Lemay, qui voudrait ajouter à
ça.
M. Lemay (Yves): Effectivement, il est prévu qu'il y aura
une assemblée générale de la mutuelle de gestion comme de
la compagnie d'assurances dès le mois de mars 1992. alors, les
administrateurs ne seront pas en place pendant une période d'un an, ils
vont être en place pendant quelques mois seulement.
M. Boisclair: Je crois qu'il serait en tout cas dans
l'intérêt... Je comprends que c'est une tête hybride, ce
sont deux corps qui sont issus du même sein, mais je crois qu'il peut
parfois survenir des différends, des décisions d'affaires sur des
avances qui pourraient être faites, sur des... Moi, je ne pense pas que
ce soit et je ne vois pas pourquoi on ne le ferait pas. L'Inspecteur me dit
pourquoi on l'autorise et il dit qu'il ne veut pas brimer le droit des
mutualistes de choisir leurs représentants. Mais rien n'empêche
qu'on doit souvent rencontrer des qualités pour représenter, que
ce soit... Je ne vois pas pourquoi on ne le ferait pas.
Une voix: ...l'Inspecteur?
M. Bouchard: Non, mais je pense qu'on fait quelque chose de plus
grave que ça. C'est l'assemblée générale annuelle
des membres de la corporation mutuelle de gestion qui, au-delà de la Loi
sur les compagnies, va élire, en passant par-dessus le holding qui
pourrait exister, directement la majorité des membres de la compagnie
d'assurances parce que c'est comme ça qu'on fait le lit. On dit: Au
fond, c'est encore votre compagnie. On a donné un privilège
considérable parce que, si on n'avait pas fait ça, vous auriez,
en réalité, le conseil d'administration de la corporation
mutuelle de gestion qui se serait trouvé actionnaire, à toutes
fins pratiques, de la compagnie à capital-actions qui aurait élu
elle-même ses administrateurs. Alors, je pense que la
sécurité est beaucoup plus grande de cette façon-là
que de l'autre.
M. Boisclair: J'aurais souhaité qu'il en soit autrement.
Je voterai contre.
Le Président (M. Chagnon): Alors, l'article 22est
adopté sur division. j'appelle l'article 23.
M. Boisclair: Écoutez, contre.
Le Président (M. Chagnon): Alors, l'article 23est
adopté sur division. l'article 24.
M. Boisclair: C'est le tiers, hein? Adopté.
Le Président (M. Chagnon): L'article 24 est adopté.
L'article 25 est appelé.
M. Boisclair: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): L'article 25 est adopté.
L'article 26.
M. Boisclair: Les dépenses dont on fait mention à
l'article 26, c'est les dépenses de fonctionnement, que ce soit des
réunions, convocations, parce que, finalement...
Une voix:...
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): L'article 26 est adopté.
J'appelle l'article 27.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): L'article 27 est adopté.
L'article 28.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): L'article 28 est adopté.
L'article 29.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): L'article 29 est adopté.
J'appelle l'article 30.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): L'article 30 est adopté.
J'appelle l'article 31.
Maintien du contrôle de la compagnie
d'assurances à capital-actions et du
pourcentage de participation
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): L'article 31 est adopté.
J'appelle l'article 32.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): L'article 32 étant
adopté, j'appelle le...
Une voix: 33.
Le Président (M. Chagnon):... proposeur à nous
faire part de l'amendement à l'article 33.
M. Doyon: merci, m. le président. l'article 33 est
modifié, dans la huitième ligne, par le remplacement du mot
"extraordinaire" par le mot "spéciale".
Le Président (M. Chagnon): C'est une clarification.
M. Doyon: C'est beaucoup plus français. On pense qu'il n'y
aura pas trop d'objection de personne.
Le Président (M. Chagnon): Je vous en remercie. Est-ce
qu'il y a...
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): L'amendement étant
adopté, est-ce que l'article 33 tel qu'amendé est
adopté?
M. Boisclair: C'est le même taux de dilution qu'on a retenu
pour les projets qu'on a étudiés auparavant. C'est toujours ce
taux de 26 %?
M. Bouchard: Non, non, La Laurentienne, c'était 12
%...
M. Boisclair: C'est vrai, c'était 12 %.
M. Bouchard:... parce qu'il y avait de la corporation, il y avait
déjà des minoritaires.
Le Président (M. Chagnon): Le taux est plus
élevé ici.
M. Bolsclair: Pourquoi dit-on: II est interdit à toute
personne d'attribuer des actions participantes, d'enregistrer un transfert
d'actions si le pourcentage de participation de la mutuelle de gestion dans la
compagnie d'assurances devenait inférieur à 26 % ou à tel
autre seuil minimum approuvé aux deux tiers des voix exprimées
lors de l'assemblée spéciale des membres de la mutuelle de
gestion? C'est donc dire qu'on pourrait le baisser.
M. Bouchard: Comme c'était le cas dans Les
Coopérants, même principe de base.
M. Boisclair: Mais ça voudrait donc dire qu'on
insérerait dans la ligne un autre...
M. Bouchard: Pas nécessairement. Par exemple, si on
modifiait les structures de capital-actions pour donner des droits de
participation plus grands sans droit de vote pour qu'on ne perde pas la ligne
de contrôle, le contrôle étant défini ce qu'il est on
pourrait accorder des droits de participation, des actions
d'équité différentes.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): L'article 33 est adopté.
L'article 34.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): L'article 34 étant
adopté, j'appelle l'article 35.
Dissolution volontaire, liquidation et vente
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): À l'article 35, j'ai un
amendement.
M. Doyon: M. le Président, à votre appel...
Le Président (M. Chagnon): J'appelle le proposeur pour
qu'il nous en fasse lecture.
M. Doyon: II y a un amendement à l'article 35 qui se lit
comme suit: Le troisième alinéa de l'article 35 est
modifié, dans la deuxième ligne, par le remplacement du mot
"extraordinaire" par le mot "spéciale".
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article 35, tel qu'amendé, est adopté?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): L'article 35 est adopté.
J'appelle l'article 36.
Dispositions diverses et finales
M. Boisclair: Est-ce que l'Inspecteur, pour tout ce bloc, peut...
Dans le temps, comment la loi va-t-elle entrer en vigueur? C'est une formule
différente de celle des Coopérants. J'aimerais juste...
M. Bouchard: Cette loi-ci entre en vigueur... Vous avez l'article
40 qui dit le 31 décembre, ce qui veut dire qu'à ce
moment-là la compagnie transformée et les administrateurs peuvent
procéder, comme vous avez vu plus loin, à l'émission du
capital-actions, etc. Ce qui se fait, à ce moment-là, c'est une
simple écriture de livre. Les transferts se font à la valeur au
livre. La valeur véritable de l'entreprise sera déterminée
seulement lors de la première émission d'actions qui sera faite
précédée du rapport de l'Inspecteur pour approuver ou non
la valeur établie.
M. Boisclair: Avec les ajustements qui s'ensuivront au moment de
votre rapport.
M. Doyon: M. le Président...
Le Président (M. Chagnon): M. le proposeur.
M. Doyon: ...vous me permettrez peut-être d'indiquer qu'il
y avait un autre amendement qui changeait l'intitulé du chapitre IV.
Le Président (M. Chagnon): Nous sommes après
l'article 40, M. le proposeur.
M. Doyon: Ah! on peut le faire tout à l'heure! C'est comme
vous voudrez.
M. Boisclair: On va voir, parce que la ministre et moi serons
occupés en d'autres lieux tout à l'heure. Mais je voudrais qu'on
puisse procéder pour...
Le Président (M. Chagnon): Si vous vouliez, nous pourrions
prendre cinq minutes et traverser le projet de loi.
M. Boisclair: C'est ce que je veux vous proposer. C'est ce que je
veux proposer, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): c'est ce que j'allais vous
suggérer en arbitrage permanent comme on peut l'être quand on est
président. c'est le genre de choses qu'il faut, de façon
proactive, proposer. je propose qu'on termine le projet de loi, si vous voulez
bien.
M. Boisclair: Oui, ça me convient.
Mme Robic: Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Chagnon): Alors, l'article 36...
L'article 35 est adopté.
M. Boisclair: Oui, 35, adopté; 36, adopté, oui.
Le Président (M. Chagnon): L'article 36 est
adopté.
M. Boisclair: 37. je remercierai les gens de ssq qui ont cru bon
reprendre les recommandations de l'opposition officielle et les inscrire dans
le projet de loi. je ne pourrais qu'être en faveur de cet article.
Le Président (M. Chagnon): Alors, l'article 37 est
adopté. L'article 38 est appelé.
M. Boisclair: Juste un instant. Oui, effectivement. C'est 38,
ça.
Le Président (M. Chagnon): L'article 38 est
adopté?
M. Boisclair: Oui.
Le Président (M. Chagnon): J'appelle l'article 39.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): Juste une seconde. Après
l'article 40, il faudrait faire en sorte que l'intitulé du chapitre IV
soit remplacé par le suivant: "Mutuelle de gestion" plutôt que
"Dispositions diverses". Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que les
intitulés, tels qu'amendés, sont adoptés?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que le titre est
adopté?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): Est-ce que le projet de loi,
dans son ensemble, est adopté?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Chagnon): Alors, madame, messieurs, je
tiens à vous remercier de la façon je ne dirai pas
expéditive, mais sérieuse avec laquelle nos travaux se sont
déroulés. Je vous réinvite après l'ajournement,
donc, à 20 heures, pour la suite de l'étude des autres projets de
loi privés que nous avons. Merci. Les travaux sont suspendus
jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 h 35)
(Reprise à 20 h 15)
Projet de loi 293
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît, la
commission du budget et de l'administration reprend ses travaux relativement
à l'étude du projet de loi privé 293, Loi concernant
Mutuelle des Fonctionnaires du Québec. Je demanderais à M. le
député proposeur de bien vouloir nous présenter le projet
de loi, de nous introduire les requérants, leur procureur et les autres
personnes intéressées par le projet et d'expliquer en quelques
mots la teneur dudit projet de loi.
M. Leclerc: Merci, M. le Président. M. Boisclair: M.
le Président?
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Gouin.
M. Boisclair: Je ne voudrais pas interrompre mon collègue.
Juste deux questions. Nous avons procédé... Votre collègue
qui vous a remplacé, on a passé très rapidement à
l'adoption finale du projet de loi dans son ensemble, avec les têtes de
chapitre et tout ça, et on a un peu répondu en bloc. Je voulais
juste être bien sûr qu'au procès-verbal était
consigné que l'Opposition, sur l'ensemble du projet de loi, ne manifeste
pas son appui. Je voulais juste être bien sûr.
Le Président (M. Lemieux): On va en faire état au
procès-verbal, M. le député de Gouin.
M. Boisclair: Je voulais juste prendre... Et la deuxième
question que je voulais vous adresser, M. le Président, c'est en
fonction des règles...
Le Président (M. Lemieux): Oui. M. Boisclair:... de
procédure.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Gouin.
M. Boisclair: À l'article 53, si je ne m'abuse, concernant
les règles de fonctionnement pour un bill privé, le projet de loi
ne peut pas entrer en vigueur... Je voulais juste que vous m'apportiez une
clarification. Pour un projet de loi privé, il ne peut pas être
adopté durant la même session à laquelle il a
été déposé et il y a des dates avec le
Comité de législation.
Le Président (M. Lemieux): C'est le 15 novembre, je crois,
la date.
M. Boisclair: Oui, mais je vous inviterais juste, M. le
Président... C'est ce que je croyais, moi aussi, jusqu'à temps
qu'on me donne...
Le Président (M. Lemieux): On va regarder ça.
M. Boisclair: ...des indications qui m'ont pour le moins
surpris.
Le Président (M. Lemieux): Alors, quelle est la nature de
votre question?
M. Boisclair: La nature, c'est de savoir exactement quelle est la
portée des articles qui traitent de l'adoption d'un projet de loi
privé. Si vous me permettez, je pourrais vous indiquer l'article en
question auquel je fais référence.
Le Président (M. Lemieux): Article 53?
M. Boisclair: De mémoire, oui. On a attiré
ça à mon attention tout à l'heure, avant le souper.
Le Président (M. Lemieux): Ça relève
davantage de la Chambre que de la commission parlementaire, dans un premier
temps. Je pense que c'est ça qu'il est important que vous sachiez.
M. Boisclair: Écoutez, on va procéder, on pourra y
revenir.
Le Président (M. Lemieux): On va procéder, mais ce
que je veux que vous sachiez, c'est qu'en vertu de la procédure comme
telle la question que vous me posez relève de la Chambre et non pas de
cette commission-ci, eu égard à sa juridiction.
M. Boisclair: Parfait.
Le Président (M. Lemieux): Ce que cette commission a comme
juridiction, c'est l'étude de ce projet de loi là. O.K.?
M. Boisclair: Parfait, on va commencer et je ferai les
vérifications. Je suis convaincu d'ailleurs...
Le Président (M. Lemieux): D'accord. Mais je pourrai
vérifier aussi.
Mme Roblc: Avant de commencer, M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Oui, madame.
Mme Roblc: ...je veux bien comprendre ce que le
député de Gouin vous a dit. L'Opposition vote contre le projet de
SSQ. C'est ça que j'entends? C'est ça que je comprends?
Le Président (M. Lemieux): C'est-à-dire qu'il a
demandé...
M. Boisciair: Sur le principe.
Le Président (M. Lemieux): ...à ce que ce soit
consigné au procès-verbal.
M. Boisclair: Non, c'est parce que ça s'est fait
rapidement. Je ne veux pas en faire un drame, je voudrais qu'on procède
rapidement.
Le Président (M. Lemieux): non, c'est fait. alors, c'est
consigné au procès-verbal, m. le député de gouin,
tel que vous l'avez demandé et vous êtes en droit de le faire.
M. Boisclair: Merci.
Le Président (M. Lemieux): Alors, M. le
député proposeur, vous avez maintenant la parole.
Remarques préliminaires
M. Leclerc: M. le Président, il y a quelque temps, il m'a
fait plaisir de présenter à l'Assemblée nationale le
projet de loi privé 293, Loi concernant Mutuelle des fonctionnaires du
Québec, et comme nous en sommes à la discussion de ce projet de
loi devant notre commission parlementaire il me fait plaisir d'accueillir M.
Jean-Claude Simoneau, qui est le président du conseil et chef de la
direction, M. Jacques Labrecque, qui est président-directeur
général, M. Roger Bilodeau, vice-président, finances et
administration, ainsi que M. Alain Roch, vice-président, affaires
juridiques.
M. le Président, à sa réunion du 23 août
1991, le conseil d'administration de la Mutuelle des fonctionnaires du
Québec décidait de procéder à la transformation de
la Mutuelle en deux entités juridiques distinctes: une corporation
mutuelle de gestion et une compagnie d'assurance-vie à capital-actions.
Cette décision faisait suite à un long cheminement des
administrateurs orienté sur le maintien d'une gestion prudente et
ordonnée, dans la poursuite d'une expansion bien planifiée et,
bien sûr, appuyé sur une bonne solidité
financière.
Essentiellement, la transformation que propose le projet de loi 293
permet à la fois un large accès au marché financier, comme
c'est le cas pour toute compagnie à capital-actions, et fa protection
des droits des membres. Au moment de la transformation, les droits des membres
s'exerceront au niveau de la corporation mutuelle de gestion plutôt qu'au
niveau de l'entité qui exerce l'activité d'assurance-vie. C'est
ainsi que s'opère le transfert de mutualité.
Le projet de loi 293 prévoit notamment que la corporation
mutuelle de gestion aura le pouvoir de détenir une société
de portefeuille par l'entremise de laquelle elle devra en tout temps
contrôler indirectement la compagnie d'assurances à
capital-actions. La transformation proposée protège les droits
des membres et est sans effet à l'égard de la
propriété collective du groupe Mutuelle des fonctionnaires qui
compte une quinzaine d'entreprises.
Enfin, le projet de loi 293 maintient, au niveau de la compagnie
d'assurance-vie à capital-actions, le caractère
d'exclusivité de la mutuelle au service des secteurs public, parapublic
et péripublic.
M. le Président, je vous fais tout de suite part que j'aurai, au
cours du projet de loi, un certain nombre d'amendements.
Le Président (M. Lemieux): merci, m. le
député de taschereau. je demanderais maintenant au
requérant d'exposer les grandes lignes du projet de loi, d'en faire
ressortir le bien-fondé; et au procureur de donner les explications
d'ordre juridique si nécessaire. alors, m. le requérant.
M. Simoneau (Jean-Claude): M. le Président, Mme la
ministre, mesdames et messieurs les députés, permettez-moi
d'abord de remercier le député, M. Leclerc, pour son introduction
et ses notes explicatives. J'aimerais reprendre après lui, pour mieux
vous identifier mes collègues ici à la table: M. Jacques
Labrecque, président-directeur général de la Mutuelle des
fonctionnaires et chef de l'exploitation de la corporation financière
MFQ, la société de portefeuille qui détient la grande
majorité des filiales de la Mutuelle. M. Labrecque est à ma
gauche. À sa gauche immédiate, M. Roger Bilodeau,
vice-président, finances et administration, pour la Mutuelle des
fonctionnaires et, à ma droite, M. Alain Roch, vice-président,
affaires juridiques, pour la Mutuelle des fonctionnaires du Québec et
pour la corporation financière MFQ. Quant à moi, Claude Simoneau,
je suis ici à titre de président du conseil d'administration et
chef de la direction de la Mutuelle des fonctionnaires et la corporation
financière MFQ.
Permettez-moi un bref rappel historique. La création de la
Mutuelle des fonctionnaires du Québec remonte à 1941 sous forme
de société de secours mutuels. Ce n'est qu'en 1958, cependant,
que la Société de secours mutuels fut remplacée par la
Mutuelle que nous connaissons aujourd'hui.
À ses débuts, notre entreprise venait répondre
à un pressant besoin des employés civils de notre province qui
désiraient des protections d'assurance-vie à une époque
où les fonctionnaires ne représentaient pas nécessairement
une clientèle attrayante pour les assureurs, les conditions salariales
d'alors ne permettant que très peu de marge pour le paiement de primes
d'assurance. C'est d'ailleurs pour faciliter le paiement de telles primes que
fut instauré dès le début le paiement des primes par
retenue sur le salaire, une particularité qui caractérise encore
aujourd'hui notre organisation. Cette vocation très précise
explique pourquoi Mutuelle des fonctionnaires du Québec opère
encore aujourd'hui en vertu d'une charte restrictive, laquelle ne lui permet
d'exercer ses activités d'assurance-vie qu'auprès des
employés des secteurs public et parapublic de la province de
Québec.
Ce n'est qu'en 1975 que Mutuelle des fonctionnaires du Québec,
fière de ses 13 700 000 $ de primes nets, et forte, entre guillemets, de
ses 3 800 000 $ d'avoir propre, décidait d'élargir sa gamme de
produits et services en créant sa première filiale, La Capitale,
compagnie d'assurances générales. En 1983, Mutuelle des
fonctionnaires du Québec faisait l'acquisition de Société
nationale de fiducie, une société purement
québécoise alors devenue disponible suite aux problèmes
financiers que rencontraient ses propriétaires d'alors.
Aujourd'hui, Mutuelle des fonctionnaires du Québec est à
la tête du groupe MFQ, un ensemble de 16 compagnies dont les actifs
excèdent 1 300 000 000 $ et qui encaisse des revenus annuels de 450 000
000 $ et fourni de l'emploi à quelque 2300 travailleurs. En plus de ses
opérations d'assurance-vie, d'assurances générales et de
fiducie, le groupe MFQ est maintenant actif en gestion immobilière, en
courtage immobilier, dans les cartes de paiement et de crédit et dans
divers autres domaines accessoires ou complémentaires à ses
opérations principales. Ses activités d'assurances
générales et de cartes s'étendent à travers tout le
Canada.
Mutuelle des fonctionnaires du Québec a donc grandi en
préconisant de saines pratiques démocratiques et en respectant au
maximum les droits et pouvoirs de ses mutualistes. C'est ainsi que nous
retrouvons de 1200 à 1500 personnes participant chaque année aux
assemblées générales pour y élire les
administrateurs et contribuer à la prise de décisions
fondamentales. De plus, le vote par procuration n'est pas accepté chez
nous.
Au 31 décembre 1991, Mutuelle des fonctionnaires du Québec
devrait présenter un profit net de quelque 13 000 000 $, ce qui portera
l'avoir propre aux livres de l'entreprise aux environs de 67 000 000 $. Comme
la Mutuelle détient de nombreux investissements en filiales et en
immeubles et comme les pratiques comptables utilisées sont très
conservatrices, d'importantes plus-values latentes, il va sans dire, existent
au niveau de ses actifs, et il n'est pas audacieux d'avancer que la valeur
marchande de Mutuelle des fonctionnaires du Québec excède
largement sa valeur aux livres.
Mutuelle des fonctionnaires du Québec a donc réussi
à prendre avec succès le grand
virage du décloisonnement. Pourtant, malgré une
planification à long terme sagement mûrie, malgré des
politiques de développement très prudentes et malgré une
performance financière que je qualifierais d'impressionnante, Mutuelle
des fonctionnaires du Québec doit aujourd'hui avoir recours à des
capitaux externes, ne serait-ce que pour soutenir la croissance et le
développement des composantes existantes tout en protégeant
adéquatement ses mutualistes.
Au cours des 15 dernières années, la Mutuelle s'est
développée, comme on voit, de façon ordonnée, dans
le respect de ses limites financières. Elle a privilégié
les secteurs d'activité qui permettaient d'améliorer, en
qualité et/ou en quantité, la gamme des produits et services
offerts à sa clientèle première, les employés des
secteurs public et parapublic.
Les compagnies qui composent le groupe MFQ ont soit été
créées et développées par la Mutuelle
elle-même, soit été acquises à un moment de leur
existence où elles éprouvaient des difficultés
financières. Nous privilégions, comme nous l'avons fait dans le
passé, la rentabilité à la croissance et nous sommes
convaincus que le succès de toute entreprise passe par un haut niveau de
qualité des produits et services et par une haute productivité
administrative, de même que par un juste retour sur investissement pour
ses propriétaires.
Alors, permettez-moi maintenant d'inviter M. Jacques Labrecque,
président-directeur général de la Mutuelle, que j'invite
à vous expliquer plus en détail, n'est-ce pas, les
difficultés que nous rencontrons aujourd'hui, ainsi que les grandes
lignes de la solution que nous souhaitons adopter. M. Labrecque.
M. Labrecque (Jacques): Merci, M. Simo-neau. M. le
Président, Mme la ministre, mesdames et messieurs les
députés, comme l'a clairement expliqué M. Claude Simoneau,
Mutuelle des fonctionnaires du Québec jouit d'une excellente
santé financière. Elle représente possiblement une des
plus belles réussites de la politique de décloisonnement mise de
l'avant par le gouvernement du Québec.
Pourtant, notre Mutuelle est aujourd'hui confrontée à deux
problèmes majeurs. Premièrement, à l'heure de la
mondialisation des marchés et à une époque où les
fusions et acquisitions se multiplient à travers le monde, le groupe MFQ
souffre d'une trop grande concentration de ses activités dans la
province de Québec, ce qui pourrait éventuellement en faire une
proie /elativement facile pour un concurrent de grande taille désireux
de s'accaparer le marché québécois avec des pratiques
commerciales audacieuses.
Deuxièmement, depuis près de deux ans, les assureurs
doivent composer avec les normes de capitalisation minimale imposées par
l'ACCAP, l'Association canadienne des compagnies d'assurances de personnes.
Dans leur essence même, ces règles visent à enrayer le
double comptage du capital, une pratique qu'on retrouve particulièrement
chez les compagnies fortement diversifiées, dont certaines mutuelles
québécoises. Qui plus est, les gouvernements
fédéral et provinciaux établiront bientôt leurs
propres normes de capitalisation minimale, lesquelles s'annoncent encore plus
contraignantes que celles déjà élaborées par
l'ACCAP. (20 h 30)
La Mutuelle des fonctionnaires du Québec rencontre les normes de
l'ACCAP, mais ne jouit plus d'aucune marge de manoeuvre pour continuer le
développement déjà planifié ou soutenir
aisément une croissance normale. Il lui faut donc trouver des capitaux
nouveaux ou freiner son développement tout en contenant sa croissance
naturelle et celle de ses filiales. Les sources de financement accessibles
à une mutuelle diversifiée sont peu nombreuses et ne permettent
pas nécessairement le type de capitaux requis. En effet, pour soutenir
un développement harmonieux et efficace, une institution
financière doit pouvoir s'appuyer sur des capitaux à long terme
qui prévoient le réinvestissement de la majorité des
profits réalisés. or, les deux sources de capitalisation
disponibles sont les suivantes: d'abord, l'émission de titres de la
mutuelle. les titres qu'une mutuelle peut émettre sont des obligations,
debentures, billets en sous ordre ou actions privilégiées. tous
ces titres comportent une échéance plus ou moins
éloignée dans le temps et entraînent le versement
d'intérêts annuels élevés, ce qui ne correspond pas
aux types de capitaux recherchés. l'autre choix, c'est la venue de
partenaires au niveau des filiales. cette solution, déjà
utilisée timidement par la mutuelle des fonctionnaires, comporte des
difficultés importantes. il faut d'abord identifier et intéresser
des investisseurs disposés à prendre à long terme des
participations minoritaires dans l'une ou l'autre de nos filiales, en nous
assurant d'abord que les philosophie, orientations et objectifs de chacun
convergent avec les nôtres et ceux des autres partenaires
déjà en place. contrainte additionnelle, la présence de
nombreux partenaires à différents paliers de notre structure ne
peut que rendre difficile, sinon impossible, l'application de politiques
synergiques au sein d'un groupe comme le nôtre.
Étant donné que le recours aux sources de capitalisation
disponibles comporte des inconvénients majeurs, nous avons
analysé les possibilités qu'offre le concept de remutualisation,
c'est-à-dire la transformation de la Mutuelle en corporation
d'assurances et la création, en amont, d'une corporation mutuelle de
gestion entièrement détenue et contrôlée par les
assurés. Cette forme de structure nous semble comporter de nombreux
avantages. Premièrement, elle permet l'accès à des
capitaux nouveaux, du type recherché - soit des actions ordinaires - et
ce,
en amont de la compagnie d'assurance-vie. Deuxièmement, elle
permet le maintien du concept de mutualité, tel qu'appliqué
jusqu'à maintenant au niveau de la Mutuelle des fonctionnaires du
Québec. Troisièmement, après la restructuration, la
nouvelle corporation d'assurances peut opérer à partir d'une
charte restrictive comparable à celle déjà détenue
par la Mutuelle. Quatrièmement, la nouvelle structure offre la
possibilité de développer certaines opérations
commerciales en parallèle des opérations propres à
l'assurance-vie. Et, finalement, elle permet de déplacer l'ensemble des
filiales de la compagnie d'assurances sous la société de
portefeuille en amont, ce qui place l'assureur à l'abri des
problèmes pouvant résulter des opérations desdites
filiales.
La restructuration que nous demandons comporte les
caractéristiques qui suivent: premièrement, des règles
similaires à celles aujourd'hui en place à la Mutuelle seront
appliquées au niveau de la corporation mutuelle de gestion en ce qui a
trait aux droits démocratiques des membres. Deuxièmement, en tout
temps, la corporation mutuelle de gestion devra conserver le contrôle
direct ou indirect de la corporation d'assurance-vie créée par le
processus de remu-tualisation. Troisièmement, la nouvelle compagnie
d'assurance-vie verra ses activités limitées au seul
marché des employés des secteurs public et parapublic du
Québec, comme c'est présentement le cas pour la Mutuelle des
fonctionnaires du Québec. Quatrièmement, pour faciliter l'accueil
de capitaux externes, une société de portefeuille est
insérée dans la nouvelle structure, entre la corporation mutuelle
de gestion et la corporation d'assurance-vie.
Aussi, demandons-nous à l'Assemblée nationale d'accueillir
favorablement le projet de loi 293, lequel prévoit les principales
conditions et dispositions applicables à la remutualisation de la
Mutuelle des fonctionnaires du Québec. Merci beaucoup.
Le Président
(M. Lemieux): merci. maintenant, au
niveau des remarques préliminaires, mme la ministre, avez-vous des
remarques préliminaires?
Mme Robic: Non, M. le Président. Je pense que la
présentation a été assez bien faite. Je n'ai rien à
ajouter, si ce n'est de vous dire que je n'ai aucune objection à
l'adoption de ce projet de loi.
Le Président (M. Lemieux): Merci, Mme la ministre. M. le
député de Gouin, avez-vous des remarques
préliminaires?
M. Boisclair: M. le Président, je pense qu'à ce
moment-ci il n'est pas nécessaire pour moi de répéter le
plaidoyer que j'ai pu faire avant que vous ne suspendiez pour l'heure du
souper, si ce n'est de dire que j'apprécie tout particulièrement
la présentation de M. Labrecque et l'analyse qu'il fait des besoins et
des causes qui amènent la Mutuelle à se présenter devant
nous, et particulièrement les nouvelles exigences et les normes en
matière de capital et l'analyse qu'il fait de la situation de
l'industrie. On pourrait procéder immédiatement.
Étude détaillée
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
député de Gouin. Alors, nous passons immédiatement
à l'étude détaillée du projet de loi 293, Loi
concernant Mutuelle des fonctionnaires du Québec. J'appelle le premier
alinéa du préambule. Est-ce qu'il est adopté?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Le deuxième
alinéa?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Le troisième
alinéa?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Le quatrième
alinéa?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Le
cinquième alinéa?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Le sixième
alinéa?
M. Boisclair: Est-ce que vous pourriez nous renseigner, M. le
Président, sur la façon dont s'est tenu le vote? On nous dit,
ici: "...à la majorité". Lorsque vous parlez des membres, je
présume qu'il s'agit des membres de votre conseil d'administration.
Est-ce que vous pourriez nous glisser un mot, là, sur la façon
dont la décision s'est prise à l'intérieur de vos
instances?
M. Simoneau: Tel qu'il a été expliqué plus
avant, la circulaire explicative sur le projet - qui avait été
adoptée à l'unanimité par le conseil d'administration - a
été expédiée à plus de 80 000 membres et des
services d'information ont été mis à la disposition des
personnes désireuses de poser des questions ou de demander des
renseignements additionnels. Durant toute la période qui s'est
écoulée entre l'expédition de la circulaire en question et
la tenue de l'assemblée générale, il est bien sûr
aussi que nos représen-
tants dans tout le secteur public et parapubtic, de même que les
membres du conseil d'administration et les dirigeants, se sont affairés,
si vous me passez l'expression, à fournir tous les renseignements et
à répondre à toutes les questions qui nous étaient
posées. Le jour de l'assemblée générale,
après la convocation qui avait été faite en date du... La
date de la convocation?
Une voix: 16 septembre.
M. Simoneau: 16 septembre. Voilà. Alors, ce
soir-là, étaient présents plus de 150 membres.
Après explication, le vote a donné les résultats suivants:
143 personnes pour, 3 contre, 2 abstentions.
M. Boisclair: Vous avez donc tenu une assemblée
générale qui, je présume, a eu lieu à
Québec?
M. Simoneau: Oui, c'est exact.
M. Boisclair: Et vous estimez qu'il s'agit d'une saine pratique
démocratique lorsqu'on rejoint 150 membres sur un bassin d'au-dessus de
80 000?
M. Simoneau: je le pense vraiment, m. le député.
et, justement, j'examinais la situation avec des collègues juste avant
notre entrée en commission, et on me faisait la remarque qu'elles sont
rares, les assemblées générales des compagnies
d'assurances, au québec ou ailleurs, où on a plus d'une centaine
de personnes. je disais, dans mon topo de tout à l'heure, que nous
réunissons, lors de l'assemblée générale... qu'on
arrive à rassembler au-delà de 1200 personnes. lors d'une
assemblée générale spéciale, après toutes
les explications qui avaient été fournies, sachant qu'il n'y
avait que cela à l'ordre du jour, je ne suis pas étonné
qu'il n'y ait eu que 150 personnes. quand même, c'était un
vendredi soir et la température n'était pas ce qu'il y avait de
mieux.
M. Boisclair: On est habitués à composer, nous
aussi, lorsque nous faisons des assemblées, avec les
éléments comme ceux de la température.
M. Simoneau: Ça a un effet.
M. Boisclair: Sans aucun doute. Cependant, M. le
Président, en toute amitié, vous me permettrez... Vous disiez, en
réponse à ma question, que ce n'était que ça,
à l'ordre du jour, cette question de démutualisation. Je pense
que j'ai réussi à illustrer, même avec l'Inspecteur
général qui partageait ma façon de voir les choses,
peut-être pas les failles mais plutôt les faiblesses de cette
structure-là. J'estime, quant à moi, qu'avec une participation
semblable, peu importent les motifs et peu importe la façon de
procéder, il ne s'agit pas là d'un pourcentage suffisant et qu'il
n'y a aucune institution démocratique qui pourrait fonctionner avec une
participation de 150 membres sur plus de 80 000. Je ne voudrais pas reprendre
l'argumentation que j'ai faite tout à l'heure, mais ça me semble,
quant à moi, nettement insuffisant lorsque vient le temps de discuter de
ce genre de question.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Gouin. Est-ce que l'alinéa 6 est
adopté?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
à l'alinéa 7. L'alinéa 7 est-il adopté?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'ensemble du
préambule est adopté?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
maintenant à l'article 1. Est-ce qu'il y a des commentaires relativement
à l'article 1?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 2. Est-ce que l'article 2 est adopté?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): adopté. j'appelle
l'article 3. est-ce qu'il y a des commentaires, des remarques relativement
à l'article 3?
M. Boisclair: pour les mêmes remarques que tout à
l'heure, vous me permettrez de... pour tout ce chapitre, on ira article par
article...
Le Président (M. Lemieux): Çava.
M. Boisclair:... vous me permettrez de manifester mon opposition
à l'article 3.
Le Président (M. Lemieux): L'article 3 est
adopté?
M. Boisclair: Oui, sur division.
Le Président (M. Lemieux): Sur division. L'article 4,
adopté sur... Adopté?
M. Boisclair: Juste un instant, là. Je veux juste
faire...
Le Président (M. Lemieux): Oui, ça va. Prenez le
temps, M.le député de Gouin. Il est quand même
assez long, l'article 4.
M. Boisclair: Adopté sur division, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Adopté sur division.
L'article 5?
M. Boisclair: Sur division.
Le Président (M. Lemieux): Adopté sur division.
Nous passons à l'article 6. Est-ce qu'il y a des remarques à
l'article 6?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 6, adopté.
L'article 7?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président
(M. Lemieux): adopté. nous
appelons l'article 8. je vais vous donner le temps de le regarder, m. le
député de gouin. à l'article 8, nous avons...
M. Leclerc: M. le Président, nous avons un amendement.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Taschereau.
M. Leclerc: alors, l'article 8 est modifié par le
remplacement du paragraphe 4 par le suivant: "4° de capitalisation ou de
fonds d'amortissement. "
Le Président (M. Lemieux): Alors, le paragraphe 4 se
lirait comme suit: "de capitalisation ou de fonds d'amortissement. " C'est le
remplacement complet du paragraphe 4. Ça va. Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Boisclair: Adopté. Je pense que les objets sont les
mêmes que ceux qui sont en vigueur à l'heure actuelle? C'est tout
simplement une reprise de vos statuts, là, des objets de la
corporation?
M. Roch (Alain): C'est essentiellement la même chose, sauf
que c'est une façon, disons, plus claire de préciser que la
compagnie peut émettre des contrats de capitalisation ou de fonds
d'amortissement.
M. Boisclair: Au-delà de l'amendement, là, tout
l'article 8, c'est essentiellement ce que, déjà, on retrouve dans
les objets de la corporation?
M. Roch: Essentiellement, oui.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'amende- ment est donc
adopté. Est-ce que l'article 8 tel qu'amendé est
adopté?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
à l'article 9. Est-ce que l'article 9 est adopté?
M. Boisclair: Est-ce que je pourrais poser une question aux
requérants en leur demandant: À quel moment avez-vous l'intention
de tenir votre prochaine assemblée générale, ou quand
est-elle prévue?
M. Simoneau: L'assemblée générale est
prévue pour le mois d'avril. La date exacte...
M. Boisclair: Finalement, elle est annuelle et c'est...
M. Simoneau: Autour du deuxième lundi du mois, pourvu que
ça n'interfère pas avec la fête de Pâques.
Le Président (M. Lemieux): Adopté?
M. Boisclair: Oui, avec les mêmes remarques que j'ai pu
faire tout à l'heure, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Merci. L'article 9 est
adopté. nous avons, je crois, m. le député de taschereau,
un papillon à l'article 10?
M. Leclerc: Oui, M.le Président. L'article 10 est
modifié par la suppression du deuxième alinéa.
M. Boisclair: Est-ce que l'Inspecteur pourrait nous
préciser les motifs qui...
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'on pourrait avoir des
explications relativement à la suppression du deuxième
alinéa de l'article 10?
M. Bouchard: Oui. M. le député. C'est que l'article
8 prévoit qui sont les assurés, donc les membres, donc les
propriétaires, les détenteurs de polices de cette compagnie
d'assurances. Et par cet alinéa on restreignait le sens
d'éligibilité à certaines classes seulement
d'assurés, ce qui est assez inusité et assez
inéquitable.
M. Boisclair: Mais les mutualistes sont tous des membres qui
occupent une charge ou un emploi auprès du gouvernement du
Québec, ou qui en ont déjà occupé une?
M. Bouchard: Non, parce que l'article 8, tel que vous le lisez
maintenant, là...
M. Boisclair: Vous parlez de l'article 10, là, M.
l'Inspecteur.
M. Bouchard:... ce ne sont pas que des fonctionnaires.
Mme Robic: Oui. Mais il faut que vous fassiez la relation,
là. (20 h 45)
M. Boisclair: Oui, avec l'autre, c'est vrai. Alors, je concours
avec l'amendement.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'amendement est donc
adopté. L'article 10 tel qu'amendé est-il adopté?
M. Boisclair: Oui, juste un instant.
Le Président (M. Lemieux): Oui, d'accord.
M. Boisclair: Donc, on peut retrouver sur un exécutif des
membres qui ne sont pas membres de la Mutuelle?
M. Bouchard: C'est que l'article 8 vous donne le bassin
d'assurés potentiels. Tous les mutualistes, normalement, sont
éligibles dans une mutuelle.
M. Boisclair: Oui.
M. Bouchard: Et par ce sous-alinéa là, on
restreignait le sens d'éligibilité à certaines classes
seulement.
M. Boisclair: Je vous parle du troisième alinéa de
l'article 10. "... la majorité des membres ainsi choisis doit se
composer d'administrateurs élus par l'assemblée
générale des membres de la corporation mutuelle de gestion. "
M. Bouchard: Oui. Ça, c'est le pendant de...
M. Boisclair: c'est toujours dans le même bassin,
ça?
M. Bouchard: C'est ça.
M. Boisclair: Donc, on peut retrouver des membres de
l'exécutif qui ne sont pas élus par l'assemblée
générale?
M. Bouchard: Non, le but, c'est que si le conseil
d'administration élit un comité exécutif, comme le
comité exécutif est une émanation du conseil
d'administration et que l'on veut que le comité de gestion nomme la
majorité des membres du conseil d'administration, par ricochet, il faut
que le comité exécutif soit composé en majorité de
membres élus par l'assemblée, des membres de l'assemblée
de la corporation mutuelle de gestion.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 10 tel
qu'amendé est adopté. Nous passons à l'article 11. Est-ce
qu'il y a des commentaires relativement à l'article 11?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. L'article
12?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. M. le
député de Taschereau, avez-vous un papillon relativement à
l'article 13?
M. Leclerc: L'article 13, version anglaise, M. le
Président. Le troisième alinéa de l'article 13 de la
version anglaise est modifié, dans les première et
deuxième lignes, par le remplacement des mots "the preferred" par
"these".
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. L'amendement est
donc adopté. Est-ce que l'article 13 tel qu'amendé, version
anglaise, est adopté?
M. Boisclair: Oui, mais peut-être qu'on pourrait aller plus
loin avec certaines explications sur la composition de ce capital que vous
espérez aller chercher.
M. Roch: Alors, voici. Il y a quatre catégories d'actions.
D'abord, la catégorie de classe A, avec 10 droits de vote. Ce sont des
actions ordinaires, si on peut dire, mais à 10 votes par action. La
classe B comporte un vote par action. Alors, ce sont aussi des actions
ordinaires. La classe C ne comporte aucun droit de vote et la classe D est en
quelque sorte une catégorie d'actions privilégiées
à valeur nominale de 1 $ chacune, qui peuvent être émises
en séries, avec des droits et privilèges qui sont
déterminés au moment de leur émission.
M. Boisclair: Alors, finalement, c'est le rang dans lequel...
Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): L'article 13 est donc
adopté tel qu'amendé. Nous passons maintenant à l'article
14. M. le député de Taschereau.
M. Leclerc: Le premier alinéa de l'article 14 est
modifié par la suppression, dans les cinquième, sixième et
septième lignes, des mots "d'une valeur et d'un capital versé
équivalent à l'avoir des assurés de la Mutuelle au 31
décembre 1991. "
M. Boisclair: Ça, c'est le même amendement qu'on a
apporté tout à l'heure pour... Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement
est adopté. Est-ce que l'article 14 tel qu'amendé est
adopté?
M. Boisclair: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
maintenant a l'article 15. Est-ce qu'il y a des commentaires ou des remarques
relativement à l'article 15?
M. Boisclair: Non, adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
à l'article 16.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. L'article
17.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 18.
M. Boisclair: Je remarque que, contrairement au projet de loi que
nous avons étudié précédemment, il n'est pas de
votre intention ou vous ne prévoyez pas que la mutuelle de gestion -
puisque ce n'est pas inscrit - puisse favoriser les activités
économiques, sociales ou éducatives par le biais de fondations.
Est-ce que ce genre de dispositions, c'a été discuté avec
l'Inspecteur général?
Mme Robic: C'est le choix de la Mutuelle.
M. Boisclair: Adopté, M. le Président, avec les
mêmes remarques que j'ai pu faire.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
maintenant à l'article 19.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. L'article 20, M.
le député de Taschereau.
M. Leclerc: M. le Président, le premier alinéa de
l'article 20 est remplacé par le suivant: "Est membre de la corporation
mutuelle de gestion toute personne qui est propriétaire d'un contrat
d'assurance établi par la Mutuelle, la Mutuelle des employés
civils, société de secours mutuels, ou par la compagnie
d'assurances à capital-actions, tant que ce contrat reste en
vigueur."
M. Boisclair: Est-ce qu'on pourrait m'expli-quer la nature de
l'amendement?
M. Roch: Voici, M. le Président. L'ancêtre de la
Mutuelle actuelle s'appelait la Mutuelle des employés civils et
Société de secours mutuels. Il reste encore environ 3000
assurés de cette Société de secours mutuels, et ces
gens-là sont membres au même titre que les assurés actuels
de la Mutuelle. Alors, l'insertion de cette phrase-là a pour effet de
rendre ces gens-là membres comme ils doivent l'être.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement à l'article
20 est adopté. L'article 20 tel qu'amendé est-il
adopté?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. M. le
député de Gouin, nous passons maintenant à l'article
21.
M. Leclerc: M. le Président, l'article 21 est
modifié par la supression du deuxième alinéa.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est-il
adopté?
M. Boisclair: C'est la même chose que tout à
l'heure.
Le Président (M. Lemieux): Oui. Adopté? M.
Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 21 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Boisclair: Est-ce que vous avez déjà... M. le
Président, vous me permettez?
Le Président (M. Lemieux): Oui, oui, M. le
député de Gouin. Oui, c'est votre droit de parole.
M. Boisclair: Est-ce vous avez déjà envisagé
la possibilité de tenir des assemblées régionales,
particulièrement à Montréal, où doivent se
retrouver aussi une partie importante de vos membres?
M. Simoneau: Vous avez parfaitement raison, et c'est une pratique
que nous avons commencée depuis déjà, mon Dieu, aussi
longtemps que je peux me souvenir. Ça doit faire une couple de
décennies, à tout le moins, que nous tenons une prolongation de
l'assemblée générale à Montréal le lundi qui
suit l'assemblée de Québec. Vous avez tout à fait raison,
le bassin de Montréal est tout aussi important, sinon davantage
maintenant, que le bassin de Québec.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 21 tel
qu'amendé est adopté. Nous passons maintenant à
l'article 22.
M. Boisclair: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): L'article 22 est adopté.
M. le député de Taschereau.
M. Leclerc: Oui, M. le Président. Le projet de loi 293 est
modifié par l'insertion, après l'article 22, de l'article
suivant: "22. 1 Les dirigeants rémunérés et les
employés de personnes morales qui sont affiliées, au sens de la
Loi sur les assurances, à la corporation mutuelle de gestion ne peuvent
constituer plus du tiers du conseil d'administration de la corporation mutuelle
de gestion. "
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. L'article 22. 1
est donc adopté. J'appelle l'article 23.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
maintenant à l'article 24.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 24 est adopté.
J'appelle l'article 25.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 25 est adopté.
J'appelle l'article 26.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 26 est adopté.
Nous passons à l'article 27.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
maintenant à l'article 28.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 28 est adopté.
J'appelle l'article 29.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 29 est adopté.
Nous appelons maintenant l'article 30.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 30 est adopté.
Nous appelons maintenant l'article 31.
M. Boisclair: II est Intéressant. Est-ce qu'il est juste
de dire que, pour cet article, vous avez pris les précautions
nécessaires et vous vous êtes assurés que la ministre
donnait son autorisation alors que, dans l'autre cas, on ne le faisait pas?
C'est ça. On dit dans cet article: "... le pourcentage de participation
de la corporation... "
Mme Robic: La ministre a donné une première
autorisation conformément à l'article 29.
M. Boisclair: Donc, vous pourriez, fixer le taux à 26 %,
mais il pourrait aussi passer à 13 %.
M. Bouchard: Si les membres ont accepté d'avance de
baisser à 13 % dans la mesure où la ministre a dit oui pour
créer un autre holding, dans l'autre bill, ça n'a pas
été prévu et il faut aller en assemblée
générale spéciale pour faire baisser le taux.
M. Boisclair: Et, déjà, cette possibilité de
diluer le capital à 13 % a été discutée et
ça a été approuvé chez vos membres?
M. Bouchard: C'était explicitement mentionné dans
la circulaire d'information, cet aspect-là.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
maintenant à l'article 32.
M. Boisclair. Adopté.
Le President (M. Lemieux): Adopté. Nous passons à
l'article 33.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
à l'article 34.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 35,
l'article 34 ayant été adopté.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 36.
M. Boisclair: Adopté, en vous remerciant.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 37.
M. Boisclair: Adopté.
Le Présidant (M. Lemieux): Adopté. Nous appelons
maintenant l'article 38.
M. Boisclair: La loi entrera en vigueur le 1er janvier. Est-ce
qu'il y avait un intérêt quelconque à la faire reporter sur
l'autre année fiscale? Je vous le demande par curiosité.
M. Bilodeau (Roger): Non, c'est que ça nous permet de
coïncider avec la fin de l'année financière statutaire, qui
est le 31 décembre. Et, à 0 h 1 le 1er janvier, c'est la
Corporation mutuelle de gestion et la Mutuelle des fonctionnaires inc.,
compagnie à capital-actions, qui vont être en vigueur à ce
moment-là.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 38 est adopté.
M. le député de Taschereau, vous avez un amendement d'ordre
général à présenter.
M. Leclerc: Oui, un amendement d'ordre plus
général. Le projet de loi 293 est modifié par le
remplacement, aux articles 2, 18, 30, 31, 32 et 34, du chiffre "29" par le
chiffre "30".
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est-il
adopté?
M. Boisclair: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Maintenant,
est-ce que les intitulés des chapitres et des sections du projet de loi
d'intérêt privé 293, Loi concernant Mutuelle des
fonctionnaires du Québec, sont adoptés?
M. Boisclair: M. le Président, je veux juste prendre
quelques instants pour que ce soit bien clair, surtout dans l'esprit de la
ministre qui, tout à l'heure, semblait s'interroger sur le fait que
l'Opposition fasse valoir son opposition au projet de loi. Je pense qu'à
ce moment-ci, aussi, compte tenu des remarques qui ont été
faites... Non pas parce que l'Opposition n'est pas d'accord pour qu'une
compagnie, finalement, se serve d'une pratique que le gouvernement a
établie; ce contre quoi nous en avons, c'est contre cette pratique,
justement, qui suscite plusieurs débats dans l'industrie et qui aurait
dû, à notre avis, faire l'objet d'un débat public
certainement beaucoup plus étendu que celui en commission parlementaire
à l'occasion de l'étude d'un projet de loi privé. Et ce
contre quoi nous en avons, c'est ce procédé de transformation de
l'entreprise et l'impact que ça peut avoir sur les droits et les
privilèges des mutualistes.
J'ai fait part des objections, je les ai résumées à
trois, tout à l'heure. L'ensemble des intervenants semblent convenir que
ces interventions sont pertinentes. Donc, dans la mesure où le
gouvernement a décidé de faire son lit, de faire ce choix qui
n'est pas celui de l'Opposition, malgré le fait que nous comprenions
très bien que les membres de l'industrie, qui oeuvrent dans un milieu
concurrentiel, ont, bien sûr, intérêt à se
prévaloir des mêmes outils que leurs concurrents, surtout
lorsqu'on discute de cette sensible question de la capitalisation, donc, je
peux comprendre très bien tes dirigeants de la Mutuelle de
procéder de cette façon.
Cependant, nous ne sommes pas convaincus; on ne nous a pas fait la
démonstration que c'était la meilleure façon de
procéder. Et puisque, finalement, le gouvernement a établi un
certain cadre en reprenant de fois en fois pratiquement les mêmes
chapitres, le même contenu pour les projets de loi qui visent la
remutualisation de nos compagnies mutuelles d'assurance de personnes, je tiens
à souligner que, sans vouloir pointer du doigt qui que ce soit,
particulièrement les compagnies qui se prévalent de cette
possibilité que leur offre le gouvernement, nous demeurons convaincus
que le gouvernement n'a pas procédé de la bonne façon.
Pour ces raisons, nous voterons contre le projet de loi, non pas parce
que nous ne sommes pas d'accord avec les gens de l'industrie mais parce que
nous sommes convaincus que la ministre n'a pas accompli la mission,
particuliè-rment lorsque est venu le temps de discuter de cette question
à l'occasion du rapport quinquennal. Nous souhaitons toujours faire un
débat public, et ce, je crois, dans le meilleur intérêt de
l'industrie et de l'ensemble des mutualistes, des compagnies mutuelles
d'assurance de personnes.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Gouin, comme il y a une bonne entente entre les partis, je veux simplement vous
signaler qu'on n'en est pas aux remarques finales.
M. Boisclair: Non, mais je...
Le Président (M. Lemieux): Je vous ai quand même
laissé aller. Alors, il n'y a pas de problème. Ça va.
M. Boisclair: C'est parce que c'était sur...
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que les intitulés
des chapitres et sections sont adoptés?
M. Boisclair: Oui, adopté.
Le Président (M. Lemieux): Vous pourrez revenir en
remarques finales tout à l'heure. Adopté. Est-ce que le titre du
projet de loi d'intérêt privé 293, Loi concernant Mutuelle
des fonctionnaires du Québec, est adopté?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. M. le
député de Taschereau, est-ce que vous avez une motion de
renumérotation à faire?
M. Leclerc: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que la motion est
adoptée?
M. Boisclalr: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté, merci. Est-ce
que le projet de loi d'intérêt privé 293, Loi concernant
Mutuelle des fonctionnaires du Québec, est adopté dans son
ensemble, tel qu'amendé?
M. Boisclair: Avec les remarques que j'ai faites tout à
l'heure...
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que vous avez d'autres
remarques?
M. Boisclair: ...sur division.
Le Président (M. Lemieux): Adopté sur division.
Alors, est-ce qu'il y a des remarques finales de part et d'autre?
M. Boisclair: La ministre semble vouloir...
Le Président (M. Lemieux): Mme la ministre?
Mme Robic: Oui. M. le Président, je voudrais reprendre
certaines de mes remarques dans mon rapport quinquennal. Et je voudrais vous
dire que le gouvernement a voulu maintenir un cadre législatif qui
assure la souplesse, le pouvoir d'innovation et la capacité pour les
assureurs québécois de répondre aux forces du
marché. Il propose à l'industrie une marge de manoeuvre
adéquate pour opérer dans un contexte de flexibilité et de
saine concurrence.
M. le Président, le gouvernement peut certainement influencer.
C'est son rôle d'être à lavant-garde et c'est son rôle
de répondre à des besoins. Et ça, c'est chacun sa
façon de voir. Le député de Gouin semble penser, lui,
qu'il faudrait que le gouvernement se mêle des décisions dans les
entreprises, soit très dirigiste. Ce n'est pas ma façon de faire,
M. le Président, au contraire.
Je l'ai dit dans mon rapport quinquennal, et je le répète:
Les compagnies ont des décisions à prendre. Si elles
désirent se restructurer, elles font leurs propres devoirs, consultent
leurs membres et se réorganisent pour répondre à des
besoins. Si nous nous assurons que les porteurs de polices, les mutualistes,
sont protégés, que le patrimoine est protégé dans
une mutuelle de gestion où se retrouvent leurs droits, pour nous - pour
le gouvernement - je crois que le gouvernement a fait son travail, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Merci, Mme la ministre.
M. Boisclair: Me permettrez-vous une remarque finale, M. le
Président? L'étude de ces deux projets de loi a été
faite sans aucune partisanerie, et je trouve dommage de voir que la ministre
semble vouloir taxer nos intentions en les assimilant à du dirigisme.
D'aucune façon ça n'est ce que l'Opposition a soulevé, et
si c'est la compréhension que la ministre a de nos interventions, je
peux tout simplement vous dire, M. le Président, que ça ressemble
souvent à l'Interprétation qu'elle peut faire de l'ensemble des
représentations qui lui sont faites par l'industrie. En somme, elle ne
les comprend pas tellement.
M. le Président, j'aimerais ajouter que si la ministre, dans son
rapport quinquennal, s'interrogeait sur la nécessaire souplesse qu'on
doit donner à nos institutions financières, on aurait dû
aussi lire, à ce même chapitre, que le gouvernement avait la
responsabilité de s'interroger sur les conséquences de ces
remutualisations sur les privilèges, les droits et obligations des
mutualistes, ce qui n'a pas été fait.
C'est la seule remarque que je voulais faire, M. le Président, et
il y a bien des gens dans l'industrie qui partagent ce point de vue. La preuve
est, M. le Président, que jamais la ministre n'a donné suite
à la communication que les gens du regroupement des cabinets de courtage
lui faisaient parvenir sur cette question, et qui soulevait de sérieuses
interrogations sur la façon de faire.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Gouin, vous me permettrez de permettre à Mme la ministre de conclure,
parce que je vous ai permis des remarques finales avant l'adoption de
l'intitulé des chapitres et des titres, et je vous en permets parce que
je pense que ça s'est bien déroulé, à la toute fin.
Mais, Mme la ministre, si vous voulez conclure en deux minutes... Vous n'avez
plus rien à dire, Mme la ministre?
Mme Robic: oui, m. le préskient, on s'est assurés,
dans ce genre de projet de loi, que les droits et privilèges des
mutualistes soient préservés et se retrouvent dans la mutuelle de
gestion. donc, on a la responsabilité, comme gouvernement, de s'assurer
que les droits des mutualistes soient protégés. et c'est ce que
l'on a fait.
Le Président (M. Lemieux): Alors, je vous remercie. Je
remercie les participants. Pour le dernier mot, en toute neutralité.
M. Simoneau: nous tenons à remercier la commission toute
entière, et vous le premier, m. le président, d'avoir accueilli
favorablement ce projet de loi à cette étape de l'étude.
merci.
Le Président (M. Lemieux): Ça nous a fait plaisir;
bienvenue. Maintenant, nous allons sus-
pendre nos travaux. Je sais qu'il y a un autre projet, mais j'aimerais
suspendre quand même une minute avant de procéder à
l'étude du projet de loi d'intérêt privé 292.
Environ une minute.
(Suspension de la séance à 21 h 8)
(Reprise à 21 h 12)
Projet de loi 292
Le Président (M. Lemieux): à l'ordre, s'il vous
plaît. nous allons suspendre une minute. ça va? la commission du
budget et de l'administration reprend ses travaux concernant l'étude du
projet de loi d'intérêt privé 292, loi concernant betts
realty ltd. m. le député de saint-louis, auriez-vous
l'amabilité de nous présenter le projet de loi et de nous
présenter la personne intéressée par ce projet de loi ou
la requérante?
Remarques préliminaires
M. Chagnon: Je vous remercie, M. ie Président. Mme la
ministre, MM. les membres de cette commission, ce projet de loi, d'abord,
contrairement aux deux premiers que nous venons d'étudier depuis cet
après-midi, étonne par sa simplicité. Il ne s'agit
effectivement que d'une reprise d'existence comme nous en avons adopté
plusieurs ici.
C'est un projet de loi qui a d'abord été
déposé auprès du directeur de la législation le 10
avril dernier, 1991. L'avis a été publié à la
Gazette officielle du Québec le 20 avril et dans le journal La
Presse aux dates suivantes: les 13, 17, 24 avril et 1er mai 1991, tel que
le prescrit notre règlement. La copie de l'avis publié dans le
journal a aussi été produite auprès du directeur de la
législation.
Comme je le mentionnais, le projet de loi 292 n'est effectivement qu'une
reprise d'existence. La compagnie Betts Realty Ltd a eu ses lettres de
reconnaissance, a été reconnue comme corporation le 4 novembre
1959 et elle a cessé d'exister le 19 octobre 1974 pour faute de
production des renseignements que nous retrouvons à la Loi sur les
compagnies. Or, il s'agit ce soir, tout simplement, à la requête
de la demanderesse, de faire en sorte d'accepter la reprise d'existence de la
compagnie Betts Realty Ltd.
La procureure au dossier est Mme Marisa Giannetti, et je vous demande,
M. le Président, ainsi qu'aux membres de cette commission, de bien
vouloir accepter, adopter ce projet de loi qui est relativement simple par
rapport à ceux que nous avons reçus et adoptés cet
après-midi et en début de soirée.
Le Président (M. Lemieux): Mme la re- quérante,
est-ce que vous avez quelques mots à dire relativement à la
teneur de ce projet de loi?
Mme Giannetti (Marisa): Merci, M. le Président, Mme la
ministre, les membres de la commission. Merci, M. le député
Chagnon. Je pense que son exposé est assez complet. Je n'ai pas beaucoup
à ajouter, peut-être à l'exception du fait que cette
compagnie ne peut reprendre existence en vertu de l'article 11 de la Loi
concernant les renseignements sur les compagnies, parce qu'elle a
été dissoute avant le 10 mai 1975. Alors, il faut, comme le
constate le projet de loi 292, demander une autorisation afin de
présenter une demande de reprise d'existence à l'Inspecteur
général. C'est le but de notre présentation de projet de
loi d'intérêt privé, ici.
Le Président (M. Lemieux): Ça va. Est-ce qu'il y a
des remarques préliminaires, Mme la ministre?
Mme Robic: Non, M. le Président. Tout simplement vous dire
que je n'ai aucune objection à l'égard de ce projet.
Étude détaillée
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous allons passer
immédiatement à l'étude détaillée du projet
de loi d'intérêt privé 292. Est-ce que le premier
alinéa du...
M. Chagnon: II n'y a aucun amendement d'apporté au projet
de loi.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
député de Saint-Louis. Est-ce que le premier alinéa du
préambule est adopté?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Le deuxième
alinéa est-il adopté?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Le troisième
alinéa est-il adopté?
M. Boisclair: Juste une question, si on me permet, M. le
Président. Toutes les obligations que l'entreprise pourrait avoir
à l'égard du gouvernement du Québec sont
réglées, ou il n'y a pas l'impôt... Tout est conforme?
Le Président (M. Lemieux): Madame, est-ce que toute les
obligations envers le gouvernement du Québec, les impôts... Il n'y
a aucun problème de quelque nature que ce soit?
Mme Giannetti: Aucun problème.
Le Président (M. Lemieux): Tout a été
réglé?
M. Boisclair: Tout a été réglé?
Mme Giannetti: Oui. D'ailleurs, il n'y a aucun dossier qui existe
au nom de Betts Realty Ltd dans n'importe quel ministère. On a fait
beaucoup d'appels téléphoniques et, puisqu'elle a
été dissoute en 1978, il n'existe aucun dossier. Alors, ceci veut
dire que, s'il n'y a pas de note au dossier, c'est parce qu'elle a rempli
toutes ses obligations envers tous les ministères.
M. Boisclair: Est-ce que c'est une compagnie qui détient
encore des actifs?
Mme Giannetti: Ses actifs sont des propriétés, des
terrains sur une He qui s'appelle St Kitts-Nevis, dans les Caraïbes. Ce
sont ses seuls actifs. Elle n'est pas active comme tel.
M. Boisclair: L'Inspecteur recommande son adoption.
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'alinéa 3 est
adopté. Est-ce que l'ensemble du préambule est adopté?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Nous passons maintenant
à l'article 1. L'article 1 est-il adopté?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 2 est-il
adopté?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 3 est-il
adopté?
M. Boisclair: Adopté. En comprenant bien qu'il n'y a eu
aucune opposition qui a été manifestée, dans les
délais, auprès de la commission.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le titre du projet
de loi d'intérêt privé 292, Loi concernant Betts Realty
Ltd, est adopté?
M. Boisclair: Oui. Juste la question de tout à l'heure, M.
le Président, je vous l'adressais. Il n'y a eu aucune demande ou
opposition qui vous a été formulée?
Le Président (M. Lemieux): Non, aucune. Il n'y a aucune
note à cet effet-là, M. le député.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Je vous en aurais fait
état de facto, d'ailleurs.
Est-ce que l'ensemble du projet de loi d'Intérêt
privé 292 est adopté?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'ensemble du projet de
loi est adopté. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Mme Robic: Non, M. le Président. Félicitations.
Le Président (M. Lemieux): Nous vous remercions, madame,
de votre collaboration et nous ajournons, cette fois-ci, nos travaux
à...
M. Chagnon: Madame, messieurs...
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Saint-Louis. Nous ajournons nos travaux à
demain, 9 h 30.
(Fin de la séance à 21 h 18)