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(Vingt heures neuf minutes)
Le Président (M. LeSage): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission du budget et de l'administration est réunie
afin de procéder à l'étude détaillée du
projet de loi 126, Loi modifiant diverses dispositions législatives
concernant les régimes de retraite des secteurs public et parapublic.
Est-ce qu'il y a des remplacements, M. le secrétaire?
Le Secrétaire: Non, M. le Président, il n'y a pas
de remplacement.
Le Président (M. LeSage): Merci. Est-ce que le ministre a
des remarques préliminaires à livrer aux membres de cette
commission?
M. Johnson: Non, M. le Président, pas au-delà de
celles que j'ai déjà données lors de l'adoption du
principe du projet de loi, à l'Assemblée.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. fe ministre. Est-ce
que le député de Labelle a des remarques
préliminaires?
Rémarques préliminaires M. Jacques
Léonard
M. Léonard: Oui, je vais en faire quelques-unes comme
cela. Hier, j'ai fait quelques commentaires à l'Assemblée
nationale, à la deuxième lecture. Je voudrais m'assurer de
façon générale, ce soir, que les articles du projet de loi
qui noUs est présenté ne recèlent aucune difficulté
particulière, qu'il y a eu des ententes avec les syndicats ou les
représentants des employés en cause, notamment en ce qui concerne
les employés fédéraux qui sont intégrés
à la fonction publique québécoise parce que je pense qu'il
y a des dispositions qui touchent leur fonds de retraite, enfin, si j'ai bien
compris le projet de loi ou le principe. J'aimerais avoir des réponses
à un certain nombre de questions que nous nous posons là-dessus.
J'ai eu vent qu'il y avait quelques inquiétudes dans le paysage et je
veux juste savoir si ça s'est résolu entre-temps ou pas. Alors,
c'est dans ce sens-là, à l'occasion de ce projet de loi.
Vous comprendrez, M. le ministre, qu'il y a 550 employés
fédéraux qui sont transférés au gouvernement du
Québec ou qui vont l'être au terme d'une entente, je suppose, qui
a été négociée. On nous a dit que l'entente venait
d'être signée. Mais ç'a créé des remous chez
eux. On comprend qu'ils puissent avoir des inquié- tudes, ces
gens-là, parce que ça touche à leur fonds de retraite,
entre autres. Je pense que c'est ça qui était en cause ici. Si
tout a été réglé, on maintient l'appui que nous
avions donné en deuxième lecture au projet de loi. Mais je
voudrais Juste être bien sûr de ce fait En tout état de
cause, vous comprendrez qu'eux sont touchés personnellement de
façon significative. Quant à moi, comme il va y en avoir
plusieurs dizaines de milliers qui vont suivre le même chemin dans le
temps, alors, il faut être bien sûr qu'ils seront satisfaits de
leur sort. C'est une préoccupation que nous avons très à
coeur de ce côté-ci de la commission parlementaire. C'est le souci
qui nous préoccupe là-dessus. C'est le point que je voulais faire
dans ces remarques préliminaires. Nous aurons l'occasion donc d'en
débattre.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le
député de Labelle. Je ne commenterai pas sur les 10 000
fonctionnaires qui pourraient suivre. Je me réserve ces commentaires
pour plus tard. Est-ce que vous...
M. Léonard: Je ne vois pas pourquoi, M. le
Président, vous ne les feriez pas tout de suite.
Le Président (M. LeSage): Parce qu'on est...
M. Léonard: S'ils sont bons, vous pourriez en faire
bénéficier les membres de cette commission.
Le Président (M. LeSage):... ici, ce soir, pour
étudier le projet de loi 126 et non pour discuter des problèmes
ou de la problématique de l'Outaouais en ce qui concerne le rapatriement
des pouvoirs du fédéral.
M. Léonard: Ah! M.le Président, si vous
permettez, ce n'est pas juste la problématique de l'Outaouais, il s'agit
de tous les fonctionnaires fédéraux qu'il y a dans tout le
territoire du Québec, et il y en a un paquet.
Le Président (M. LeSage): Sauf que vous...
M. Léonard: II n'y en a pas juste dans l'Outaouais.
L'Outaouais, c'est une partie, c'est 10 % des fonctionnaires
fédéraux. Alors, ici, il y en a beaucoup, à Québec;
il y en a à Montréal, if y en a dans mon comté, il y en a
dans le comté... Il y en a aux Îles-de-la-Madeleine, dans le
comté de Prévost, partout, dans le comté du ministre
même, du président du Conseil du trésor. Alors, ils sont
tous touchés potentiellement. Ils nous regardent très
attentivement.
Le Président (M. LeSage): Sauf que pour l'Outaouais, M. le
député de Labelle, vous savez, que sur une population de 200 000
personnes il y a quelque 30 000 fonctionnaires fédéraux...
M. Léonard: Pas tout à fait là, mais...
Le Président (M. LeSage):... et je pense que les
proportions par rapport aux autres régions de la province...
M. Léonard:... nous avons...
Le Président (M. LeSage):... ça ne se compare
pas.
M. Léonard:... reconnu cette situation autour des travaux
de la Commission Bélanger-Campeau. 30 000, ça me paraît
gros ce soir, il me semble que vous gonflez un peu, c'était 26 000, les
chiffres dont on parlait, comme quoi vous seriez bien avisé de les
compter vous aussi. Ç'a été élaboré comme
question. J'ai eu l'occasion, moi-même, de prendre des positions
là-dessus. Vous savez que ça ne présente pas de
problèmes que de les intégrer tous à la fonction publique
québécoise, mais moi, Je ne dirais pas "intégrer", je
dirais qu'il s'agit de fusionner deux fonctions publiques, parce qu'il y a de
grandes compétences dans la fonction publique fédérale qui
vont venir ici, de toute façon.
Le Président (M. LeSage): Très bien.
M. Johnson: Enfin, sinon... Je dirais juste que je trouve
toujours ça intéressant de voir le double discours du
député de Labelle...
M. Léonard: Pas le double, c'est le même.
M. Johnson:... un peu comme ce matin. On dénonce la
duplication des services et on veut intégrer tout le monde qui rend les
services "duplicités" ou "duplicates" ou je ne sais trop. Alors, il y a
un petit peu un problème là.
M. Léonard: Non. Je dirais...
M. Johnson: Vous en avez besoin ou vous n'en avez pas besoin.
M. Léonard: II n'y a justement pas de
problème...
M. Johnson: Ne leur faites pas croire que vous allez les
intégrer si vous trouvez qu'ils sont de trop.
M. Léonard: Non. Je n'ai pas dit... M. le
Président, on fait une interprétation abusive de ce que j'ai dit.
Vous savez que la population du Québec représente 25, 5 % de la
population du Canada, qu'elle contribue à environ 24 % des recettes
canadiennes, 24 % et un peu plus, entre 24 % et 25 %, que les fonctionnaires
québécois de la fonction publique fédérale comptent
pour 18 % seulement de la fonction publique fédérale et 17 % de
la masse salariale. Donc, simplement, il y a un décalage d'au moins 7, 5
%, si on prend ça par rapport à la population, entre 25, 5 % et
18 %, et avant toute rationalisation il y a une économie importante en
ce qui concerne la fonction publique et son intégration, qui
représente des chiffres de l'ordre de 1 500 000 000 $ à 2 000 000
000 $. C'est ça que ça veut dire. Et, là-dessus, c'est
tout à fait conséquent. Mon discours n'est pas double, M. le
président du Conseil du trésor, absolument pas. Il est
très logique et conséquent et simplement par le fait de
l'intégration, je pense aussi que ces gens-là rendent des
services à la population québécoise. Alors, ils vont les
rendre à partir du gouvernement du Québec plutôt
qu'à partir du gouvernement fédéral et voilà, c'est
ça, la situation.
M. Johnson: C'est un petit peu sophiste. Le Président
(M. LeSage): La vie en rose.
M. Johnson: Non, mais il y a un peu de sophisme là-dedans.
Évidemment, si on transpose ça sur une autre échelle,
c'est comme si l'île de Montréal, qui constitue plus de 50 % de la
population du Québec, disait qu'elle devrait se séparer du
Québec et constater que, simplement, il y a moins de 30 % au lieu de 60
% des fonctionnaires québécois qui se trouvent sur l'île de
Montréal, donc, en conséquence, on devrait les intégrer.
Ça oublie un grand pan de mur, c'est que le siège social, bien,
il n'est pas à un endroit qui est considéré de la
même façon que le siège social, entre guillemets, des
opérations canadiennes. Ce n'est pas Québec, ce n'est pas
Saint-Hyacinthe, ce n'est pas Sherbrooke, c'est Ottawa et Ottawa est en
Ontario. Alors...
M. Léonard: C'est reconnaître une grande
réalité, M. le ministre, une grande réalité.
M. Johnson: Toujours est-il que l'article 1 se lit ainsi...
Le Président (M. LeSage): M. le ministre, MM. les membres
de la commission...
M. Léonard:... discussion quand même.
Le Président (M. LeSage):... j'aurais une suggestion
à vous faire pour procéder à l'étude du projet de
loi. Est-ce qu'on pourrait avoir une discussion sur le projet de loi et
procéder par la suite à l'adoption des articles par blocs,
étant donné qu'il y a des articles où il y a des
amendements et d'autres qui n'en ont pas?
M. Léonard: Adopter les articles par blocs?
Non.
M. Johnson: C'est le choix de l'Opposition. Ça,
c'est...
Étude détaillée
Le Président (M. LeSage): D'accord. Alors, j'appelle
l'article 1. M. le ministre, vous avez des commentaires?
Loi sur le régime de retraite de certains
enseignants
M. Léonard:... des explications à donner sur un
certain nombre. Quant aux explications, je veux bien qu'on nous donne des
explications qui touchent un certain nombre d'articles qui peuvent être
répétitifs et de même nature, ça, c'est correct.
Mais les questions en elles-mêmes sont différentes, il y a des
blocs très différents et je pense que les articles, il faudrait
les adopter un par un et non pas...
M. Johnson: L'article 1 a un papillon qui se lit ainsi:
Remplacer, dans la première ligne de l'alinéa proposé par
le paragraphe 2° de l'article 1, les mots "s'appliquent également
malgré les" par les mots "ont effet indépendamment des". On voit
ici que, de toute façon, dans le texte proposé, c'est une
reconduction de la clause dite dérogatoire, clause "nonobstant", dans la
mesure où le régime de retraite de certains enseignants fait
preuve, entre guillemets, de discrimination à l'endroit de certaines
personnes compte tenu de leur statut, soit certains enseignants étant
les religieux sécularisés après le 1er juillet 1965. Pour
fins de protection des droits qui leur sont consentis par l'Assemblée
nationale, nous avons recours ici, comme c'était le cas dès le
début, depuis 1982 à tout le moins, à la clause
"nonobstant".
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: Est-ce que, finalement, tous les enseignants
ex-religieux sont visés par cette clause? Vous dites ici
"sécularisés après le 1er juillet 1965". Il y en a, il me
semble, qui ont déjà été affectés dans
d'autres lois, d'autres modifications juridiques ou... Qu'est-ce qu'il reste
une fois qu'on aura adopté ça? Combien en reste-t-il de ces
ex-religieux enseignants qui ne seront pas visés ou qui n'auront pas
accès à un régime de retraite?.
M. Johnson: Qui n'ont pas été
sécularisés après, mais bien avant. le 1er juillet 1965?
Non, ils n'avaient pas à être couverts. Le régime de
retraite de certains enseignants visait à accorder des droits de
retraite éventuelle à un groupe qui n'avait pas, pour des raisons
historiques, cotisé à un régime quelconque. Or, les
religieux qui avaient effectivement été sécularisés
le 1er juillet 1965 ou antérieurement cotisaient à un programme,
à différents régimes de retraite. C'est ça?
M. Léonard:... les ex-religieux?
M. Johnson: Un régime de retraite comme celui des
fonctionnaires, c'est ça, à l'époque. Alors, il est
arrivé un trou dans la législation qui date des années
autour de 1965, on avait fixé à cette époque-là une
date de référence, le 1er juillet 1965, à l'endroit d'un
groupe d'enseignants. M. Sanschagrin, président de la CARRA, va nous
rafraîchir la mémoire à tous. Il était là en
1965.
M. Léonard: C'est un gros dossier qui est venu à
plusieurs reprises au Conseil du trésor. J'étais un peu au
courant de ce dossier-là parce qu'ils ont fait, par ailleurs, beaucoup
de représentations.
M. Johnson: Et beaucoup de gains au fil des ans, ils ont fait
beaucoup de gains.
M. Léonard: Oui, c'est ça. Je sais qu'il y a des
blocs parmi eux qui ont été touchés, d'autres moins, et
peut-être que ce serait bon d'en faire une rétrospective.
Le Président (M. LeSage): Pourriez-vous vous identifier,
pour le Journal des débats, s'il vous plaît?
M. Sanschagrin (Michel): Michel Sanschagrin. En 1965, le
Régime de retraite des enseignants a été
créé. Existait antérieurement à cette
date-là un régime de retraite qui avait été
créé en vertu de la huitième partie de la loi de
l'instruction publique à l'époque. Lorsqu'on a modifié le
régime, les enseignants religieux n'étaient pas couverts, ou
n'avaient pas été couverts à aller jusqu'à cette
date-là. On a, à ce moment-là, par le biais d'une loi, la
loi 60 à l'époque, reconnu à ce groupe-là qui avait
été. laissé de côté pendant un certain temps,
c'est-à-dire des personnes qui avaient laissé, si vous voulez, la
protection de la communauté, devenant laïcisées et n'avaient
pas de moyens de faire reconnaître les années qu'elles avaient
faites au service de la population, on leur a permis, à ce
moment-là, de racheter ces années-là, les années de
service qu'elles avaient faites antérieurement.
M. Léonard: Avant 1965?
M. Sanschagrin: Les années ayant 1965, dans la mesure
où elles étaient laïcisées après 1965. Celles
qui ont été laïcisées ayant 1965 avaient, si ma
mémoire est bonne, obtenu, en vertu dé l'ancienne loi, des droits
dé rachat pour
ces périodes-là. Lorsqu'on a créé le
Régime de retraite des enseignants, on n'a pas prévu ce genre de
rachat pour les personnes qui étaient laïcisées après
la date d'entrée en vigueur de la loi. De telle sorte que ces
gens-là se sont formés en association à un moment
donné, ont entrepris, comme le ministre l'a souligné, des
discussions avec le gouvernement et, en 1978, par le biais de la loi 60, on est
venus leur accorder certains droits de rachat de ces périodes-là.
Et lés discussions ont quand même continué par la suite, de
telle sorte qu'en 1986, par la loi 55 qui créait le Régime de
retraite de certains enseignants, on est venus leur accorder un droit de rachat
à une prestation qui s'apparente à la prestation que les
employés, que les enseignants laïques de l'époque avaient
obtenue. Tout ça était en fonction du prix que les personnes
voulaient payer pour le rachat et des montants que le gouvernement était
disposé à mettre aussi. C'est pour ça que, dans le temps,
il y a eu certaines modifications à la loi, de telle sorte
qu'aujourd'hui ces personnes-là ont des droits de rachat qui leur
donnent plus, par exemple, que les employés des affaires sociales ou du
secteur du soutien scolaire, que ces personnes-là ont obtenu lorsque le
RREGOP a été. créé. Même si ces
personnes-là, par exemple, dans le secteur de ta santé, avaient
depuis plusieurs années, avant l'entrée en vigueur du RREGOP,
travaillé dans ces secteurs-là, elles ont eu droit à
certains rachats de crédit de rentes, mais rien qui se compare à
ce que les ex-religieux laïcisés ont obtenu au fil des ans, de
telle sorte que ces gens-là sont un peu privilégiés par
rapport au restant. C'est pour ça que la clause "nonobstant" qui leur
donne des avantages, disons, plus intéressants pourrait être vue
comme discriminante en faveur soit du statut civil ou de la religion,
finalement. Ce que les gens du ministère de la Justice nous ont
répété à plusieurs reprises, c'est qu'il fallait
garder ce genre d'article là pour pouvoir conserver à cette
population-là ces avantages-là.
M. Léonard: Je suppose que, de toute façon, il doit
y en avoir de moins en moins qui sont dans cette situation...
M. Sanschagrin: II y a à peu près 2000
personnes.
M. Léonard: II y a 2000 personnes au Québec. Puis,
actuellement, elles s'estiment contentes de leur sort. On n'a pas...
Effectivement, je n'ai pas eu d'écho...
M. Johnson: Bravo! Bravo!
M. Léonard:... récemment. J'en ai eu avant, il y a
deux ou trois ans.
M. Johnson: Écoutez, il y a eu longtemps...
Je ne veux pas réveiller un ours qui dort, mais longtemps nous
avons été saisis par les représentants des religieux
sécularisés après le 1er juillet 1965 du problème
de la coordination de la rente, du régime de retraite, RRQ Québec
avec leur rente en vertu de ce régime-là. Il y a toujours eu une
confusion dans leur esprit, à mon sens, sur le cadre et l'ampleur du
programme qui leur était réservé, disons-le, par la loi 55
et les ajustements qui sont intervenus, qui les ont amenés toujours
à réclamer qu'il n'y ait pas véritablement de coordination
complète de la rente de la Régie des rentes et de leur rente en
vertu du régime particulier.
Comme vous le savez, tous les régimes publics auxquels nous
cotisons, par exemple, nous-mêmes ou les gens qui nous entourent, qui
travaillent dans le secteur public, cotisent à un niveau qui fait en
sorte qu'on acquiert un droit à une rente qui est ajustée
à la baisse lorsque, à 65 ans, on reçoit la rente de la
Régie des rentes. C'est implicite, ça, dans les taux de
cotisation et la façon dont le régime est construit. Et, de
façon un peu courte - je sursimplifie - la demande de certains
enseignants était qu'ils échappent, parce qu'il était
prévu qu'ils échappent parce qu'ils avaient le droit
d'échapper à cette coordination de la rente de la Régie
des rentes du Québec.
Effectivement, ça fait plusieurs mois qu'ils ont constaté
que la réponse des gouvernements successifs a été finale
à cette demande, qu'ils ont quand même
répétée deux fois par année à ce temps-ci de
l'année d'habitude. Je suis étonné qu'on ne les voie pas
dans les galeries, ils venaient toujours assister deux fois par année,
lorsque le président du Conseil du trésor... Depuis 10 ans
à peu près, 8 ans, plus que ça, 15 ans, deux fois par
année, au printemps et à l'automne on avait droit à la
présence des représentants qui venaient nous
réitérer leur demande encore une fois. J'ai, quant à moi,
expédié, il y a plusieurs mois, une lettre à ces
représentants indiquant que nous n'étions pas disposés
à donner suite à leur demande, et je l'ai fait dans des termes
très précis, avec, à mon sens, suffisamment d'explications
cette fois que la demande n'a jamais été reformulée.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: Alors, dans le cas ici, pour revenir, parce
que là on a fait... Ça veut dire que, finalement, il y en a
encore qui ne se manifestent pas, ils se sont rendus à votre
argumentation, mais ils ne se manifestent pas ce soir, contrairement à
leur habitude.
M. Johnson: C'est ça. Il serait peut-être... M.
Léonard: Ils ont gagné, cependant.
M. Johnson: Avant que le député de Labelle le
souligne, c'est peut-être parce qu'ils ne sont pas habitués
à ce qu'on traite ces choses-là au mois de mai. D'habitude, c'est
les deux, trois derniers jours de la session de juin.
M. Léonard: Ça, ça ne m'étonnerait
pas, M. le Président.
M. Johnson: Ils vont peut-être se pointer ici le 19 juin,
mais ils vont s'apercevoir que ça fait un mois qu'on a fini.
M. Léonard: M. le Président, c'est pour ça
que je suis un peu sourcilleux, ce soir. Je trouve que le président du
Conseil du trésor presse le pas. Il a fait faire la deuxième
lecture hier, en Chambre, et tout de suite aujourd'hui, l'étude article
par article, parallèlement à l'étude du budget du
gouvernement. Alors, c'est pour ça que ça me rend sourcilleux.
Est-ce qu'il a des choses a cacher, qui le font aller plus vite?
M. Johnson:... la réponse.
M. Léonard: Ou bien, là je viens d'avoir la
réponse, vous vouliez échapper aux revendications de ce groupe.
C'est ça.
M. Johnson: Non, je voulais surtout échapper aux
revendications du député de Labelle et de son leader
parlementaire qui ne manquaient pas une chance de me souligner que
j'étais toujours en retard. Et, cette année, on a pris des
dispositions et, avec la collaboration de tout le monde, on a forcé le
pas effectivement pour pouvoir déposer avant le 15 mai.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le ministre.
M. Léonard: Bon, attendez un peu.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que l'amendement à
l'article 1 est adopté, M. le député de Labelle?
M. Léonard: Un instant, on vient de... C'est une question
de style d'amendement.
M. Johnson: Oui, c'est ça, et ça revient
incidemment, je le souligne, à quatre reprises.
M. Léonard: O. K.
M. Johnson: Dans le projet de loi 126.
M. Léonard: Ça ne change pas le sens. C'est
vraiment... O. K.
Le Président (M. LeSage): L'amendement à l'article
1 est-il adopté, M. le député?
M. Léonard: Oui, l'amendement estadopté.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que l'article 1 tel
qu'amendé est adopté, M. le député de Labelle?
M. Léonard: Un instant. Bon. Ça veut dire quoi,
là?
M. Johnson: C'est les employés du gouvernement
fédéral, qui se manifestent. On est à l'article 2, M. le
Président, si j'ai bien compris.
Le Président (M. LeSage): L'article 1.
M. Johnson: L'article 1, toujours. (20 h 30)
Le Président (M. LeSage): Nous avons adopté, M. le
ministre, l'amendement à l'article 1.
M. Johnson: Je m'excuse.
Le Président (M. Lesage): J'ai appelé l'article 1,
tel qu'amendé.
M. Johnson: C'est sûrement lancé... On parie de
forcer le pas. Vraiment, j'anticipe.
M. Léonard: Oui, ça va.
Le Président (M. LeSage): L'article 1 tel qu'amendé
est adopté. J'appelle l'article 2. M. le ministre.
Loi sur le régime de retraite des agents de la
paix en services correctionnels
M. Léonard: Vous allez comprendre, M. le Président,
que nous voyons ce texte explicatif pour la première fois. Le ministre
l'a étudié, analysé, ce n'est pas notre cas. Nous voyons
pour la première fois les explications aux modifications.
Le Président (M. LeSage): Alors, M. le
député de Labelle, vous avez tout le temps qu'il vous faut, et
prenez-le.
M. Léonard: C'est ça.
M. Johnson: II s'agit ici du Régime de retraite des agents
de la paix en services correctionnels, gardiens de prison, pour les appeler par
leur nom autrement plus connu, où, par concordance, on introduit un
article qui se réfère au Régime de retraite des
employés du gouvernement et des organismes publics, qui introduit,
dis-je, la faculté pour le gouvernement d'établir un
régime de retraite particulier, applicable aux employés
transférés du gouvernement fédéral au gouvernement
du Québec. Alors, on commence déjà à
répondre aux questions
soulevées par le député de Labelle dans ses
remarques préliminaires. En raison de l'intégration de certains
employés du gouvernement fédéral, notamment pour
l'administration de la TPS au Québec, nous avons prévu et il a
été convenu avec le gouvernement fédéral d'assurer
à ces employés des conditions de régime de retraite
similaires à celles dont ils bénéficient dans leur emploi
actuel, auprès du gouvernement du Canada, dans le régime de
retraite qui se dénomme...
Une voix: C'est un nouveau régime qu'on va
créer.
M. Johnson: Non, mais pour eux, il s'appelle comment, le
régime actuel?
Une voix: Actuellement, c'est le régime de retraite des
employés du gouvernement fédéral.
M. Johnson: Imaginez-vous que c'est simple. C'est le
régime de retraite des employés du gouvernement
fédéral.
M. Léonard: Qui est transféré
intégralement?
M. Johnson: Non, c'est-à-dire qu'ici on introduit,
à l'égard de ce régime de retraite, par concordance avec
ce qu'on fera dans le RREGOP un peu plus tard, le pouvoir, pour le gouvernement
du Québec, de mettre sur pied un nouveau régime de retraite,
similaire en tout point à celui qui couvre les employés
fédéraux, qui seront intégrés dans la fonction
publique québécoise, afin que d'aucune façon ils ne soient
lésés, désavantagés à l'égard de leur
régime de retraite éventuel. Parce que, évidemment, ils ne
peuvent pas demeurer membres du régime de retraite du gouvernement
fédéral tout en étant membres de la fonction publique du
Québec. Alors, on les intègre vraiment. Ce n'est pas un
prêt de services.
M. Léonard: J'ai quelques questions, M. le
Président, à poser au ministre. Je ne sais pas si c'est le
moment.
Le Président (M. LeSage): Oui, M. le député
de Labelle.
M. Léonard: Est-ce qu'il a fini ses explications, oui?
Le Président (M. LeSage): Est-ce que vous avez
terminé vos explications, M. le ministre?
M. Johnson: De mon côté, oui.
M. Léonard: Alors, vous dites que c'est des agents de la
paix en- services correctionnels. Ce n'est pas du tout en rapport avec
l'entente qui était signée sur l'administration de la TPS. C'est
autre chose complètement.
M. Johnson: C'est par concordance. Vous voyez, dans l'article 2
actuel, lorsqu'on définit un agent de la paix qui est visé par le
régime des agents de la paix en services correctionnels. L'agent de la
paix visé à l'article 1 est, aux fins de l'application du
régime, considéré comme un employé à moins
qu'il ne soit un pensionné en vertu d'un régime de retraite, le
RREGOP, RRE, RRF, Régime de retraite de certains enseignants ou des
régimes de retraite établis en vertu des articles 9, 10 et 10.0.1
à venir. C'est ça qu'on ajoute, le 10.0.1, qui parle justement de
ce régime.
M. Léonard: À quelle occasion y a-t-il des agents
de la paix en services correctionnels qui partent du gouvernement
fédéral et qui s'en viennent chez nous?
M. Johnson: Je recommence.
M. Léonard: Ah! je n'ai pas compris!
M. Johnson: Dans le RREGOP, on Introduira l'article 10.0.1 -
c'est bien ça?
Des voix: C'est ça.
M. Johnson: l'article 10.0.1 ouvrira la possibilité de
créer un nouveau régime où on logera, s'ils le veulent,
les employés fédéraux qui sont intégrés
à la fonction publique québécoise.
M. Léonard: Oui.
M. Johnson: Dans tous les autres régimes de retraite, il y
a l'équivalent de l'article 2 où on dit: L'agent de la paix... En
l'occurrence, dans le régime de retraite qui s'applique aux agents de la
paix en services correctionnels, il y a l'article 2 dans cette loi-là
qui définit ce qu'est un agent de la paix visé par le
régime qui s'applique aux agents de la paix en services
correctionnels.
M. Léonard: Oui.
M. Johnson: Alors, on dit que c'est un employé. L'agent de
la paix visé à l'article 1 est considéré comme un
employé à moins qu'il ne soit un pensionné en vertu de
tel, tel ou tel régime. Et on ajoute, évidemment, dans "tel
régime", celui qu'on introduira à 10.0.1 du RREGOP. Alors, c'est
une définition par exclusion, autrement dit, qui est dans le RRAPSC. Et
on doit tenir compte du fait qu'on doit également exclure les
fonctionnaires fédéraux qui seront des participants au nouveau
régime de retraite qu'on pourrait mettre sur pied. Autrement dit, c'est
justement le contraire, je dirais, de la façon dont le
député l'a formulé. Un
fonctionnaire fédéral intégré qui est dans
le nouveau régime qu'on va inventer ne peut pas être un agent de
la paix qui va être un employé visé par le régime de
retraite des agents de la paix en services correctionnels. On va voir ça
ailleurs aussi, je présume, dans d'autres définitions.
Le Président (M. LeSage): Un commentaire, M. le
député de Labelle?
M. Léonard: Je ne sais pas si...
M. Johnson: Logiquement, on aurait dû le prendre à
l'envers, je dirais.
M. Léonard: Ce n'est pas vite ce soir.
M. Johnson: On aurait peut-être dû commencer avec le
RREGOP, introduire 10.0.1, voir ce que ça signifie, et là,
traiter tous les autres régimes. L'article qui définit
l'employé par exclusion dit: un employé, c'est quelqu'un qui
n'est pas un pensionné de tel, tel ou tel régime, y compris le
nouveau régime. Alors, il faut l'introduire, le nouveau régime,
dans chacun des régimes de retraite autres que le RREGOP.
M. Léonard: C'est dit de façon bizarre. Alors,
quels employés allez-vous intégrer là-dedans? Il n'y en a
pas.
M. Johnson: Non, justement.
M. Léonard: II n'y en a pas à ce stade-ci, mais
vous allez créer une partie du régime...
M. Johnson: C'est ça. C'est pour ça que je dis,
dans la présentation du.:.
M. Léonard: ...dans laquelle vous allez mettre des
employés éventuellement.
M. Johnson: Oui.
M. Léonard: Pourquoi faites-vous ça
éventuellement? Qu'est-ce que vous avez en tête?
M. Johnson: Ce qu'on a en tête, c'est de laisser le choix,
essentiellement, aux employés du gouvernement fédéral
qu'on intégrera de se joindre au RREGOP. On peut présumer que les
conditions, par exemple, en matière de préretraite ou je ne sais
trop quoi... Enfin, chaque individu pourra juger, je présume, regardera
le RREGOP et, si ça fait son affaire, il pourra adhérer au RREGOP
ou, alors, il va dire: Non, moi, c'est mon régime du
fédéral que j'aime beaucoup, les conditions qu'il couvre...
M. Léonard: Alors, vous allez créer le
régime qu'il y a là.
M. Johnson: Alors, on va en mettre un sur pied.
M. Léonard: O.K.
M. Johnson: L'article 10.0.1 va permettre de mettre sur pied un
nouveau régime qu'on appellera - je ne sais pas - régime de
retraite des anciens employés fédéraux
intégrés à la fonction publique québécoise
pour fins d'administration de la TPS, point, le RRAEF... je ne sais pas
quoi.
Une voix: J'ai hâte de voir ce dont ça va avoir
l'air en abréviation.
M. Johnson: ça va être long comme ça comme
abréviation. mais c'est ça, l'idée. l'article 10.0.1 dans
le rregop va être habilitant, autrement dit.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Léonard: Juste une autre question.
Le Président (M. LeSage): Oui, M. le député
de Labelle.
M. Léonard: Est-ce que ça a fait l'objet de
négociations avec les représentants des employés
fédéraux ou pas du tout, ou s'il n'y en a pas eu du tout, ou si
c'est juste une clause habilitante, au cas où?
M. Johnson: À ce moment-ci, on transige... M.
Léonard: C'est parce que...
M. Johnson: Là, j'ai deux chapeaux sur la tête, je
dirais: un à l'égard des régimes de retraite et un comme
négociateur, un des deux négociateurs, parce que le ministre des
Finances aussi avec son homologue fédéral, de la façon
qu'on prend en charge l'administration de la TPS au Québec. J'ai
effectivement signé avec mon homologue, M. de Gotret, à
l'époque, un protocole qui visait à intégrer les
employés du gouvernement fédéral. Nous nous engageons
essentiellement à maintenir leurs conditions de travail, etc. Lui, comme
leur employeur à ce moment-ci, et moi comme éventuel employeur,
nous assurons tous deux que ces gens-là vont bénéficier de
conditions de travail, dans l'intégration, qui ne seront pas à
leur désavantage. Alors, ça, c'est une chose.
Maintenant, je crois savoir, je présume, à ce moment-ci,
qu'il y a eu des consultations quand même des instances syndicales de
l'Alliance de la fonction publique; elles auraient normalement
été consultées, quoiqu'elles prétendent... Je pense
bien qu'elles prétendent qu'elles ne l'ont pas été
suffisamment; ça, c'est fort possible parce que j'ai eu vent de plaintes
que
l'Alliance de la fonction publique a logées contre le
gouvernement fédéral dans ce dossier-là. C'est bien
compliqué, mais nous, on n'est pas partie prenante à ça du
tout. Ils ont des problèmes de relations du travail entre eux. J'en ai
été avisé, il y a quelques heures, je dirais, hier ou
avant-hier, de mémoire, par copie de courtoisie, dans la mesure
où ça affecte justement ces employés-là, mais c'est
une relation d'employeur à employés du gouvernement
fédéral. Nous, on n'a rien à faire avec ça,
à ce moment-là. Alors, je n'ai pas creusé l'affaire, mais
j'ai demandé à mes gens - je le ferai moi-même - de
regarder ça de plus près, mais ça ne nous affecte pas. Ce
ne sont pas nos employés, ce sont peut-être nos employés
éventuels, mais ce n'est pas M. X et Mme Y qu'on a identifiés
nécessairement. L'offre est là pour ceux qui, au ministère
du Revenu, Accise... Ces employés d'Accise du ministère du Revenu
fédéral qui sont visés seront intégrés
éventuellement. Mais là, on déborde du projet de loi 126.
On pourrait peut-être avoir une discussion avec d'autres de mes
collaborateurs, notamment ceux des politiques de personnel et non pas avec les
gens des régimes de retraite, sur la transition, si vous voulez, M. le
député de Labelle -ça me fera plaisir - mais ce
n'était pas prévu qu'on parlerait de ce volet-là, de
l'intégration.
On est en train de parler de la mise sur pied d'un cadre juridique,
entre autres, qui permettra d'accueillir des employés du
fédéral qui seront intégrés - s'ils le choisissent,
ils ne sont pas obligés - à la fonction publique
québécoise à l'égard de l'administration de la
TPS.
On me rappelle que nous avons, de notre côté,
manifesté tout l'accueil, l'hospitalité possible pour mettre sur
pied, prévoir des séances d'information justement sur le genre de
régime de retraite que constitue le RREGOP, par exemple, quelles sont
les conditions de retraite générales à l'égard de
la rémunération globale, le fait que nous pouvons effectivement
mettre sur pied un régime miroir, je dirais, du régime
fédéral pour ces employés.
J'ajouterais, à titre d'anecdote, que nous avions envisagé
un temps d'intégrer ces employés au régime de retraite -
je pense l'avoir déjà mentionné - de l'hôpital St.
Mary, l'ancien hôpital des vétérans près de
l'oratoire Saint-Joseph à Montréal.
M. Léonard: Oui, oui. Une voix: Queen Mary.
M. Johnson: Queen Mary, je m'excuse, St. Mary est plutôt
sur Lacombe, mais Queen Mary, l'ancien hôpital des vétérans
qui est maintenant intégré au ministère de la Santé
et des Services sociaux, l'hôpital Côte-des-neiges, sous sa
nouvelle appellation, mais qui avait gardé le régime de retraite
du fédéral parce que c'est un ancien hôpital des
vétérans, administré par le gouvernement
fédéral, comme celui de Sainte-Anne-de-Bellevue, par exemple...
Alors, on a pensé que les fédéraux de la TPS pourraient
être intégrés dans ce régime-là, mais il
n'est pas parfaitement identique à celui des fonctionnaires
fédéraux auquel appartiennent les gens de l'Accise. Aors, 10. 0.
1 permet d'en mettre un sur pied qui est identique à celui que ces
gens-là quitteraient éventuellement pour venir intégrer la
fonction publique québécoise.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: Disons que vous nous dites que le protocole
d'entente d'intégration des employés n'est pas directement
visé par le projet de loi. Je pense qu'on ne peut pas ignorer que ce
protocole qui était signé et l'entente qui aurait
été signée dans la foulée, il y a quelques jours,
paraît-il, vont nécessairement traiter des fonds de retraite de
ces gens. Et pour moi, ça me paraît important, en principe, qu'ils
soient bien traités. Donc, ça nous amène, ça
m'amène à poser une question factuelle à ce stade-ci. Vous
aviez signé un protocole d'entente autour du 30 août, dans les
jours qui ont suivi la déclaration de la TPS, mais maintenant l'entente,
elle-même, est-ce qu'elle a été signée ou pas ou
bien si c'est juste un écho que nous avons qui est... Est-ce qu'elle a
vraiment été signée? Elle a été
négociée durant plusieurs mois et les échos que j'en ai
eus, c'est qu'il y a eu des accrochages en cours de route.
M. Johnson: J'aimerais répondre de façon
complète au député de Labelle. Je ne voudrais pas me fier
à ma mémoire des dates et des différents documents qui ont
été signés. Vraiment, je pense qu'on reconnaîtra...
Je ne m'attendais pas à cette voie, à ce que le
député emprunté cette avenue-là, ce soir, dans le
cadre du projet de loi 126. Je répète qu'on met sur pied un cadre
qui permet un tas de choses, notamment en matière de retraite, notamment
d'accueillir dans un régime identique à celui qu'ils
quitteraient, les fonctionnaires fédéraux.
M. Léonard: Non, mais je reconnais que si... M.
Johnson: Alors...
M. Léonard:... dans l'article du projet de loi...
M. Johnson: Oui. (20 h 45)
M. Léonard:... on dit qu'on va créer un programme
de retraite similaire à celui du fédéral qui, en fait, en
tout point, est le même que celui du fédéral, bon, le
principe, ça me paraît correct, ça me paraît
équitable, au départ.
Par ailleurs, ce sur quoi je voudrais avoir des assurances... Quand
même, vous me dites ça, mais est-ce que... Le protocole a
été signé, ça, on le sait, au début de
septembre, il me semble que c'est ce qu'on nous avait dit. Mais l'entente
elle-même qui découlait du protocole, est-ce qu'elle a
été signée? Elle a sûrement été
négociée. Et je suppose que l'Alliance de la fonction publique
fédérale devait être au courant de la chose...
M. Johnson: Oui, oui.
M. Léonard:... et surveiller...
M. Johnson: C'était de notoriété publique,
je dirais. Oui.
M. Léonard: Oui, je sais. Est-ce qu'à un moment
donné on pourra avoir copie de cette entente signée?
M. Johnson: Oui, présumément. Écoutez, je
vais demander au ministère des Finances qui est le maître d'oeuvre
de tout ça, avec plaisir. Je vais voir, en vertu de nos
différentes lois, etc., et directives, ce qui est public, ce qu'on peut
déposer, ce qu'on peut envoyer par la poste, ce qu'on peut photocopier.
Ça va me faire plaisir de le faire en consultation avec le cosignataire
du gouvernement fédéral. Il n'y a pas de problème avec
ça. Je ne veux juste pas commencer à discuter de ça ce
soir. J'ai signé tellement de documents, j'ai échangé
beaucoup de lettres avec M. de Cotret et avec M. Loiselle, son successeur,
à un moment ou à un autre au. cours des négociations pour
tout finaliser. Je ne pourrais pas vous dire que tout était
attaché...
M. Léonard: Ç'a peut-être été
fait avec...
M. Johnson:... je ne pourrais pas vraiment... Je ne veux
même pas m'avancer, j'aurais peur d'en oublier un morceau ou...
M. Léonard: Ç'a peut-être été
fait avec le ministre du Revenu aussi. Il doit avoir été partie
aux négociations.
M. Johnson: Oui, oui, possible, possible.
M. Léonard: Parce qu'on a posé la question au
ministre du Revenu...
M. Johnson:... possible.
M. Léonard:... et il me semble que c'était assez
vague comme réponse aussi...
M. Johnson: II ne se souvenait pas, oui.
M. Léonard: Je pense qu'au moment où on l'a vu, ce
n'était pas encore signé...
M. Johnson: Oui.
M. Léonard:... et ce serait signé ces jours-ci.
Mais c'est parce que cette entente-là doit nécessairement traiter
des fonds de retraite, à mon sens, dans l'intégration des
fonctionnaires. Toutes les questions qui touchent au fonds de retraite sont des
questions importantes. Ça remet en cause jusqu'à un certain point
le traitement même du fonctionnaire, son salaire, ses conditions de
travail. Je suppose qu'ils vont prendre les conditions de travail de la
fonction publique québécoise à partir de maintenant. Et
puis ils ont un fonds de retraite qui comprend les cotisations pour les
services rendus lorsqu'ils étaient au gouvernement
fédéral. Quand ils arrivent ici au Québec, qu'est-ce qui
arrive? Ils pourraient continuer à contribuer, dans le projet qui est
ici, selon l'article du projet de loi qui est ici, l'article 2, à un
programme similaire ou au RREGOP, ils auront le choix, c'est ça que
ça veut dire. Quand vous nous...
M. Johnson: L'article 12 qu'on va voir éventuellement,
c'est ça que ça va signifier.
M. Léonard: C'est ça, oui, mais là, vous
commencez à ouvrir la porte ici par l'article 2...
M. Johnson: Oui.
M. Léonard:... qu'il y aura des dispositions. Il me semble
que ça doit s'appuyer sur une entente signée. C'est ça, il
doit y avoir un papier.
M. Johnson: oui, oui, oui. ah! des annexes et tout. j'ai quelques
documents ici, mais il n'y a rien de signé. alors, je serais bien mal
pris de vous dire si c'est le final ou si c'est le projet avant qu'on le signe
à l'époque ou a-t-il été signé même?
il y en a qui, effectivement, impliquent le ministère du revenu,
d'autres, c'est le ministère des finances, d'autres, c'est le ministre
délégué à l'administration et à la fonction
publique. je suis sûr que si vous posez la question à tout le
monde, on va se parler nous autres aussi et on peut faire un inventaire et il y
aura divulgation selon les normes et règles; je n'ai pas de
problème avec ça. mais le principe, c'est de faire en sorte que
les... comme employeur, je le dis, je constate que vraiment le gouvernement
fédéral s'assure des conditions qui seraient
réservées à ces gens s'ils intègrent la fonction
publique québécoise; ça, c'est un signal clair, net,
précis, selon les échanges qu'on a eus... comme employeur, il
s'assure du bien-être, je dirais, de ses employés et nous, de
notre côté, on s'assure qu'on ne veut pas les désavantager
de quelque façon que ce soit, d'où le fait, pour ne vraiment pas
prendre de chance, qu'on se donne la capacité de mettre sur pied un
régime qui est comme celui qui existe au fédéral pour
ces gens-là et ils le joindront s'ils veulent ou ils iront dans
le RREGOP s'ils préfèrent ou alors ils resteront à Ottawa
et ils feront autre chose dans la vie que d'administrer la TPS au
Québec.
M. Léonard:c'est une clause habilitante, bon. maintenant,
ce que je comprends de vos propos, c'est qu'il n'y a pas eu de
négociation. vous n'avez pas rencontré, vous, comme gouvernement
du québec, l'alliance de la fonction publique fédérale qui
représente aussi ces employés-là, du côté
fédéral. ils négocient avec le fédéral
habituellement, mais là, vous avez fait des négociations
d'employeur à employeur, il n'y a pas eu d'entente...
M, Johnson: Oui, mais en ce qui me concerne
personnellement...
M. Léonard:... avec les syndicats en cause.
M. Johnson:... oui, je vous affirme qu'effectivement je n'ai
discuté qu'avec M. de Cotret et M. Loiselle, en autant que, moi, je sois
concerné. Je pourrais me renseigner sur le genre de contact qu'il peut y
avoir eu à d'autres niveaux, mais en ce qui me concerne, c'est
effectivement en ma qualité de président du Conseil du
trésor que j'ai discuté avec mon homologue
fédéral.
M. Léonard: Et l'Alliance de la fonction publique
fédérale n'a pas fait de représentations ou n'a pas
tenté de se manifester, ne s'est pas manifestée?
M. Johnson: Ça aussi, il faudrait que je regarde encore
dans le courrier et que j'aille sonder les mémoires de mes
collaborateurs vraiment. C'est depuis six mois quand même là,
notamment l'automne dernier, ça date déjà un petit peu.
Ils se sont probablement manifestés, je dirais, pour être bien
sûrs qu'on ne leur réservait pas un triste sort, qu'on s'occupait
de leurs intérêts, ce qu'on a toujours eu comme objectif, autant
à l'égard de leur intégration dans des échelles de
salaire, par exemple, parce qu'on sait que les échelles de salaire et
que le système de rémunération au fédéral
n'est pas comme le nôtre; ce n'est pas du tout le même genre de
classification et d'échelles et d'échelons, etc., mais il faut
quand même que les gens rentrent dans un poste qui convient et à
leur expérience, à leur expertise et à la tâche que
l'on attend d'eux. Il faut tenir compte qu'il y aura des différences de
salaire qu'on devra aménager d'une certaine façon. Alors, ce
n'est pas simple, mais ce n'est pas impossible non plus. On se donne les outils
comme ce soir pour faciliter la transition.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que l'article 2 est
adopté, M. le député de Labelle?
M. Léonard: Dans la mesure où c'est une clause
habilitante et que vous vous donnez le droit de créer un programme de
retraite comme celui-là, est-ce que, lorsque vous allez le créer,
ça va impliquer que vous revenez devant l'Assemblée nationale
avec un projet de loi pour le créer?
M. Johnson: M. Sanschagrin va nous expliquer les distinctions,
s'il vous plaît, compte tenu de sa longue expérience
là-dedans.
Le Président (M. LeSage): M. Sanschagrin.
M. Léonard: Ça, on le sait qu'il a beaucoup
d'expérience. Lorsque, il a l'air tout jeune, je ne sais pas si on
pourrait dire cela.
M. Johnson: C'est tout à fait relatif, plus longue que la
vôtre et la mienne combinée, même.
M. Sanschagrin: Les régimes de retraite que l'on retrouve
dans la fonction publique et parapublique sont créés de toutes
sortes de supports. Les principaux régimes, quand on pense au RRE, au
Régime des enseignants, au régime des fonctionnaires, au RREGOP,
ce sont des régimes qui sont créés par loi.
M. Léonard: Oui.
M. Sanschagrin: D'autres régimes, si on prend par exemple
celui de la Sûreté du Québec, sont créés par
décret. Donc, une loi n'est pas nécessairement le véhicule
à travers lequel on crée un régime de retraite, où
on va définir l'ensemble des dispositions d'un régime de
retraite. Si on prend par exemple aussi le régime de retraite des
employés de Reine Marie, qui est un hôpital fédéral,
c'est un régime qui n'a pas été créé par
loi, mais qui a été créé par règlement, par
un décret, comme celui de la Sûreté du Québec. C'est
la même chose qu'on s'apprête à faire avec ce
régime-là, c'est-à-dire qu'on le situe au niveau de
l'administration, au niveau des droits des employés. On va voir plus
tard les droits de réexamen, droits d'appel etc., on va les retrouver
à l'intérieur du RREGOP dans la loi qui définit le cadre
général d'application de ces décrets-là, mais les
dispositions mêmes du régime ou de ces régimes-là
sont définies par décret.
M. Johnson: Je peux me permettre un commentaire, une fois que
cette description-là a été donnée. M. le
Président, je ne sais pas si c'est dans l'ordre des choses, avec le
consentement de l'Opposition, on pourrait tout faire. Évidemment, de
consentement, on peut tout faire avec nos collègues de la commission.
L'article 12 prévoit justement l'introduction de 10. 0. 1 dans le
Régime de retraite des agents de la paix en
services correctionnels incidemment. Ça ne se peut pas, ça
doit être dans le RREGOP. Alors, l'entête du cahier est inexacte,
c'est dans le RREGOP. Ça introduit justement la disposition qui
ressemble à celle dont M. Sanschagrin vient de parler, qui était
l'article 10, où on avait mis sur pied par décret le
régime de retraite de l'hôpital Reine Marie de Montréal.
Alors, ce serait la disposition importante et centrale peut-être dont on
pourrait discuter et on va découvrir qu'il y a 13 ou 14 autres articles
qui ne font qu'introduire par concordance une référence à
cet article-là. Il y en a un peu partout dans le cahier entre les
articles 5 et 26. Il y en a une douzaine qui sont exactement comme l'article 2
où on ajoute "10. 0. 1". Alors, ça va peut-être
accélérer les choses. Je le suggère pour
accélérer et qu'on commence avec le commencement, donc, et,
après ça, que ça suive.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Labelle.
M. Johnson: Au choix du député de Labelle et de mon
collègue des Îles-de-la-Madeleine.
M. Léonard: Pourquoi décidez-vous de créer
un tel programme par décret, parce que, au fond, c'est ça qu'on
va vous donner comme pouvoir, que Vous vous donnez comme pouvoir dans
l'adoption du projet de loi? J'ai l'impression que c'est une grosse
décision parce que, je ne sais pas, dans le cas de la
Sûreté du Québec, peut-être y a-t-il des dispositions
qui touchent la police et qui expliquent qu'il y ait une certaine
discrétion qui entoure les dispositions d'un programme de retraite dans
le cas de la Sûreté du Québec. Je connais un peu les
questions associées à la police, à l'administration de la
police dans les municipalités et, je suppose aussi, au gouvernement. Je
n'ai jamais eu la responsabilité de la sécurité publique,
mais je comprends que ça peut être délicat à
certains égards et que ça peut aller parfois jouer jusque dans
les régimes de retraite. Donc, O. K.
Mais dans le cas ici, ça touche 550 employés du
gouvernement fédéral qui s'en viennent ici. C'est plusieurs
employés. C'est important. Je dirais, quant à nous, que c'est la
première série de beaucoup d'employés et je suppose
même qu'avec les négociations - je ne dirais pas les
négociation - qu'avec les propositions fédérales
constitutionnelles, que le premier ministre pense obtenir du gouvernement
fédéral, compte tenu des travaux de la Commission
Bélan-ger-Campeau et compte tenu du rapport Allaire qui a
été adopté au congrès du Parti libéral, il y
aura une vaste décentralisation des pouvoirs, ce qui implique des
transferts massifs de fonctionnaires du fédéral au Québec,
dans une hypothèse comme dans l'autre, souveraineté ou
modification constitutionnelle, et que, lorsque vous adoptez un tel projet de
loi, vous vous donnez le pouvoir de fixer le régime de retraite par
décret. Un régime de retraite qui peut toucher des dizaines de
milliers de fonctionnaires fédéraux, ça m'apparaît
exorbitant.
De prime abord, je trouve que, tant qu'à se donner un pouvoir
habilitant, autant se le donner en toute transparence devant l'Assemblée
nationale, comme pour les régimes importants du gouvernement, le RRE,
les RREGOP 1, 2, 3, tout ce qu'on voudra. Ce sont des régimes de
retraite importants et, donc, je trouve qu'il devrait y avoir des
précautions de prises là-dessus. Là, c'est un
décret du Conseil des ministres. On dit que c'est similaire, mais quand
je lis l'article 12, similaire, conformément aux règles et
conditions fixées par le gouvernement. Oui, je trouve qu'on en
mène large, là. Moi, je trouve que c'est assez important comme
disposition dans le projet de loi. C'est central, en tout cas. Je vois
très bien que c'est central. Mais, créer un programme similaire,
qui va en juger?
Présentement, vous avez négocié entre employeurs,
fédéral et Québec. Il n'y a pas eu d'entente syndicale
là-dessus. Quand ces employés vont arriver ici, au Québec,
ils ne sont pas encore syndiqués, est-ce qu'ils vont avoir le choix de
l'appartenance syndicale? Est-ce qu'il y a d'autres syndicats qui vont se
créer ou si ce n'est pas une question qui... Évidemment,
ça relève des employés eux-mêmes, mais il n'y a rien
sur ce plan-là. (21 heures)
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Labelle, si vous le permettez, je sais qu'il y a un rapport indirect avec les
fonctionnaires qui pourraient peut-être, suite à
Bélanger-Campeau et au rapport Allaire, être
intégrés à la fonction publique provinciale, je sais
ça, mais c'est hypothétique encore. Le problème qu'on a
à discuter ce soir - le projet de loi, c'est 126 - je pense qu'on
s'éloigne pas mal du sujet, M. le député de Labelle.
M. Léonard: Non, M. le Président, je peux plaider
là-dessus.
Le Président (M. LeSage): Vous pouvez, M. le
député de Labelle.
M. Léonard: Oui. C'est parce que ce qui est dit, à
la deuxième ligne de l'article 10. 0. 1, je vous le lis, parce que je ne
suis pas sûr que vous l'avez lu. "Les employés du gouvernement
fédéral qui sont intégrés à une fonction
visée par le présent régime dans le cadre d'une entente
entre le gouvernement du Canada et le gouvernement du Québec peuvent
opter. " Il y a une entente. J'ai posé une question au ministre. Il y
avait d'abord un protocole d'entente qui a été signé au
début du mois de septembre, m'a-ton dit...
Le Président (M. LeSage):... confirmé.
M. Léonard:... et puis, par la suite, il y aurait une
entente signée. Nous avons appris à travers les branches - je ne
sais pas de quelle façon le renseignement m'est parvenu - qu'il y aurait
eu une entente signée récemment Le ministre a dit: J'ai
signé des tas de papiers. Peut-être pourrait-il regarder dans son
bureau quels sont les papiers qu'il a signés?
Mais vous voyez, M. le Président, pour faire une remarque sur ce
que vous avez dit en toute déférence, il est mentionné
dans l'article même qu'il s'agit du cadre d'une entente. J'ai
l'impression que je suis tout à fait dans l'ordre.
Le Président (M. LeSage): Qu'on n'a pas.
M. Léonard: Qu'on n'a pas. Et puis on nous demande
d'exercer des pouvoirs dans le cadre de cette entente qu'on n'a pas vue.
M. Johnson: Ça n'a pas de rapport. On peut plaider
jusqu'à 22 heures là-dessus, mais on se réfère ici,
je le répète, à des dispositions et on va présumer
que vous avez appelé l'article 12, M. le Président; à ce
moment-ci, il ne l'a pas été vraiment.
M. Léonard: On l'étudie en rapport avec l'article
2. Je ne sais plus là.
M. Johnson: II est de notoriété publique que pour
administrer la TPS, cela prend une entente avec le fédéral pour
un transfert des employés. Indépendamment du contenu de
l'entente, est-ce qu'on peut s'entendre sur le fait qu'on est en train de
modifier le RREGOP pour se donner le pouvoir de décréter un
régime de retraite identique à celui qui couvre les
employés du gouvernement fédérai à qui on va faire
une offre d'emploi? Au moins, on va pouvoir les accueillir dans le même
cadre que ce qu'ils quittent, à l'égard du régime de
retraite.
Ce n'est pas nouveau. Lorsque le gouvernement du Québec a pris en
charge l'hôpital Reine Marie de Montréal, le 16 février
1978 - ça doit éveiller quelque chose historiquement pour le
député de Labelle - il avait comme membre du Conseil des
ministres lui aussi approuvé un décret, à cette date, qui
s'appelait Régime de retraite des employés du gouvernement et des
organismes publics, le RREGOP, en vertu de l'article 10, un décret qui
couvrait, à minuit et une, à une date dite, ceux qui, à
minuit moins une, au fédéral, étaient couverts comme
employés de l'hôpital des vétérans, par un
régime de retraite.
Et ce décret, il faudrait vérifier si, le 16
février 1978, le député de Labelle était au Conseil
des ministres, mais, s'il y était, il a décidé avec ses
collègues qu'un régime identique à celui qui couvrait les
employés à minuit moins une les couvrait à minuit et une,
afin de les accueillir au sein du secteur public québécois.
C'est ça que l'article 10. 0. 1 prévoit faire. L'article
10, actuellement, du RREGOP, dit: "Les employés en fonction dans un
hôpital fédéral désigné par le gouvernement
qui sont intégrés à une fonction visée par le
présent régime, RREGOP, peuvent opter, conformément aux
règles et conditions fixées par le gouvernement - mot à
mot là, mot à mot, ce qui a été adopté
à l'époque - de participer au présent régime ou
à un régime de retraite établi par le gouvernement et
similaire au régime auquel ils participaient. " Mot à mot,
à l'article 10, adapté pour les fins du transfert des
employés fédéraux à la fonction publique
québécoise.
Alors, ce n'est pas du droit nouveau et personne n'a soulevé des
histoires à savoir ce que ça veut dire "similaire", quel est le
contenu de l'entente. Ça s'est déjà fait là. Rien
de bien bien spécial là. C'est déjà arrivé,
des employés du gouvernement fédéral qui ont
été transférés à la fonction publique ou au
secteur public québécois, qui s'appelaient les employés de
l'hôpital Reine Marie de Montréal, et on a mis sur pied un
système pour les accueillir, dans le même cadre que celui qu'ils
quittaient. On est juste en train de suggérer qu'on va faire la
même chose.
Si débat il y avait, moi, je prétendrais que le
débat a eu lieu en février 1978. On n'est pas pour le reprendre
13 ans plus tard.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: Moi, je veux bien qu'on fasse valoir toute la
bonne foi autour de tout cela. Je ne la mets absolument pas en doute. Je veux
juste voir qu'on se donne des dispositions habilitantes. En 1978, vous nous
référez à cela, il n'y a pas eu de projet de loi
là-dessus. C'était une entente, point, et avec décret. Je
ne sais pas. Est-ce qu'il y a eu un projet de loi? 1978, ça fait 13
ans.
M. Johnson: La loi, m'indique un collaborateur, avait
probablement été modifiée par l'article 6, chapitre 21 des
lois de 1977, pour accueillir justement ces employés et permettre donc
la prise d'un décret qui constituait le régime de retraite de ces
gens-là, pour ne pas modifier leur régime de retraite sous
prétexte que tout d'un coup l'hôpital passait sous la juridiction
du gouvernement du Québec. Alors, on fait la même chose. On dit
aux gens de l'Accise fédérale auxquels on fera une offre
d'emploi: Si vous voulez travailler avec nous autres, dans la fonction publique
du Québec, pour administrer la TPS sur le territoire du Québec,
vous quittez un régime de retraite dont voici le miroir intégral.
On adoptera un décret, d'ici à quelques mois, je présume,
qui va reproduire les dispositions du régime de retraite qui couvre les
employés du gouvernement fédéral. Ce n'est pas plus
compliqué.
M. Léonard: Les objections dont vous avez eu vent, est-ce
que vous avez creusé davantage sur ce qu'elles étaient?
M. Johnson: J'ai littéralement été saisi
d'une lettre. J'ai regardé rapidement hier, c'était le Conseil du
trésor, débat restreint à l'Assemblée nationale,
loi 126; j'étais passablement occupé, d'ailleurs. Mais, dans mon
courrier, j'ai vu qu'il y avait une pile de documents qui semblaient indiquer -
je l'ai parcouru rapidement - par courtoisie, probablement qu'un membre de
l'Alliance de la fonction publique du fédéral a envoyé
ça au Québec, présumément à mon adresse,
pour simplement nous alerter au fait qu'il y avait des discussions entre
employeur et employés, notamment chez ceux de l'Accise, qui sont ceux
qu'on pourrait accueillir un jour. J'ai simplement vu, je dirais, le titre de
la matière qui est probablement couverte dans ces documents-là.
Mais je n'ai pas vu du tout ce qui en était. J'ai transmis ça
à mes gens pour qu'ils le regardent. Mais, comme je vous dis, ça
ne nous touche pas. Ça ne nous touche pas, non, non.
M. Léonard: Si vous n'avez pas lu la lettre, il me semble
que ça serait prudent de la lire.
M. Johnson: Oui, mais c'est indiqué que... À tout
le moins, la personne qui l'a fait parvenir, qui est une des parties
intéressées, nous dit: Ça ne vous touche pas, mais
ça peut vous intéresser. Alors, j'ai dit: C'est formidable, sauf
que, moi, j'ai le Conseil du trésor de 9 heures jusqu'à 14
heures, à 14 heures, période de questions, après
ça, on est en Chambre tout l'après-midi, après ça,
on passe à autre chose, etc. Vous me permettrez de ne pas
nécessairement lire 1000 pages par jour.
M. Léonard: Non, mais...
M. Johnson: Mais en fin de semaine je vais lire 2000 pages.
M. Léonard: M. te président du Conseil du
trésor, je comprends ça tout à fait, je le sais. Mais, en
même temps, ça m'inquiète quand même un peu. Si
quelqu'un a pris la peine de faire parvenir ça au gouvernement du
Québec et qu'on adopte un projet de loi et qu'on n'est pas au courant et
qu'on n'a pas eu le temps de lire une telle lettre, on ne serait pas mieux de
la déposer, de l'examiner et de voir ce qui en est, avant de
procéder davantage? Parce que, moi aussi, M. le...
M. Johnson: Mais ça n'a pas de rapport.
M. Léonard: Comment pouvez-vous le dire si vous ne l'avez
pas lue?
M. Johnson: Parce que la personne intéressée... Je
pense que, de mémoire, l'Alliance de la fonction publique indique
être en discussion avec son employeur et indique que, dans la mesure
où on pourrait être, nous aussi, en train de se demander comment
accueillir ces gens-là ou enfin considérer intégrer les
fonctionnaires fédéraux, on devrait peut-être regarder,
parce que ça nous intéresse, ce qui se passe entre ces
gens-là. De mémoire, c'est marqué: Par courtoisie à
votre endroit, ou je ne sais quoi. Donc, on n'est même pas
impliqués. Alors, on va arrêter de faire un plat avec ça,
s'il vous plaît. On est en train de mettre sur pied un cadre, ici.
Ça n'a rien à voir. S'ils ne sont pas contents de venir
travailler au Québec - on a fait une offre d'emploi - ils ont juste
à ne pas l'accepter et on va arrêter de se tirer en l'air et de se
tordre l'esprit. On fera une offre d'emploi à ces gens-là qui
sont des fonctionnaires fédéraux. Parmi les offres d'emploi, il y
a l'adhésion au RREGOP ou l'adhésion à un régime
identique à celui qu'ils quitteraient, point à la ligne. S'ils
veulent se lancer dans une guérilla ou une guerre nucléaire avec
le gouvernement fédéral, qu'ils le fassent, ça ne me
dérange pas. Moi, je vais faire des offres d'emploi à ces
gens-là et, s'ils ne veulent pas cette job-là, on va en engager
d'autres, on va aller en recrutement. Ça vient de s'éteindre.
M. Léonard: Oui, mais je pense quand même que
l'objectif, c'est de faire les choses correctement, de faciliter la vie
à ces employés qui vont être intégrés.
M. Johnson: Si le député de Labelle peut
arrêter de retarder le processus, on va le faire.
M. Léonard: Non, je ne retarde pas le processus.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que je peux poser une
question? J'aurais une question à poser au...
M. Léonard: Oui, mais je voudrais faire la remarque au
président du Conseil du trésor. J'ai une remarque à faire
et, après, pas de problème. C'est parce que ces employés,
comme...
M. Johnson: Oui? Ça avance? Bonjour, M. Grenier!
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Labelle, vous avez des remarques.
M. Léonard: Oui, bien, j'avais une remarque. Vous voyez
là-dedans les renseignements qu'on a. C'est qu'il y a des
négociations d'employeur à employeur, bien sûr. Mais
l'Alliance de la fonction publique fédérale n'a jamais
été elle-même contactée ou touchée. Je
comprends que vous puissiez me dire: Ça ne les regarde pas. Par
ailleurs...
M. Johnson: Ce n'est pas que ça ne les regarde pas,
ça les regardera éventuellement. Je dis que nous ferons une offre
d'emploi à des gens qui sont aujourd'hui des fonctionnaires
fédéraux. On va dire: Voici les conditions auxquelles on vous
accueille: premièrement, au titre du régime de retraite, garantie
des droits acquis, mur à mur, plafond à plancher, et partout sur
le plafond, en plus. Alors, c'est ça. Si le député de
Labelle nous laisse procéder, par l'article 10.0.1, on pourra
décréter un régime de retraite identique à celui
qui couvre ces gens-là. Il ne peut pas y avoir de chicane à ce
niveau-là. Moi, je ne peux pas comprendre une minute que des
employés fédéraux à qui on garantit
intégralement, à la virgule près, les droits qu'ils ont en
vertu de leur régime de retraite actuel, commencent à se jeter
dans le trafic à l'égard de cet aspect-là. Une chose.
Alors, disons que, pour le projet de loi 126, il n'y a aucun
problème à l'intégration des employés du
fédéral. À l'endroit des autres éléments, on
pourrait concevoir qu'ils veulent êfre sûrs que leur employeur...
Quand il va parler à l'employeur que je suis, moi, au nom du
gouvernement, l'employeur actuel des employés fédéraux va
bien s'assurer que, pour la rémunéré tion, la
classification, la garantie de salaire, la garantie d'emploi, toutes ces
choses-là, le gouvernement fédéral va faire les
représentations nécessaires auprès du gouvernement du
Québec afin d'assurer l'intégration harmonieuse de ces
gens-là et une protection de leurs droits. Alors, je n'ai pas à
consulter. Je vais vous le dire franchement, je n'ai pas à consulter
quelqu'un à qui je n'ai pas encore fait une offre d'emploi. Mais je dis
que, quand je ferai une offre d'emploi, je vais la faire avec une batterie
d'instruments, notamment un régime de retraite intégralement et
identiquement celui que ces gens-là quitteraient s'ils acceptent mon
offre d'emploi et, deuxièmement, un ensemble de conditions qui seront
celles de l'emploi et qui reconnaîtront, je dirais, les
différences et les nuances que la fonction publique
fédérale et celle du Québec ont l'une par rapport à
l'autre à l'égard de la progression dans les échelles, les
classifications et le régime de rémunération. Il est
très différent au fédéral; incidemment, ils n'ont
pas la sécurité d'emploi. Incidemment, les employés du
gouvernement, les fonctionnaires fédéraux n'ont pas la
sécurité d'emploi. Assez extraordinaire! Nous, on fait une offre
de les intégrer dans la fonction publique qui a une
sécurité d'emploi, juste en passant, là! (21 h 15)
Deuxièmement, il y a, au niveau de la rémunération,
des régimes de rémunération au mérite, à la
performance, au rendement et toutes sortes d'histoires comme ça, avec
des primes et pas de primes, qui sont propres à la fonction publique
fédérale, qui ne sont pas nécessairement identiques aux
nôtres. Il y a un tas de choses comme ça, où ces
gens-là recherchent des garanties de la part de leur employeur, qui a
fait des représentations pour bien les accueillir et qu'ils ne soient
pas désavantagés si jamais ils acceptaient mon offre d'emploi,
qu'ils ne se feront pas, dans le fond, mal à eux-mêmes, qu'ils ne
se feront pas de misère.
Alors, je peux comprendre qu'ils sont en train de discuter avec le
gouvernement fédéral, mais je ne vois pas ce que ça vient
faire ici. Blague à part, on est en train au moins de se donner l'outil
qui permet de les accueillir convenablement et parfaitement. Le
député est en train de nous dire: Oui, mais ça a l'air
qu'ils sont en train de se chicaner avec leur employeur. Ça se peut!
Mais, en attendant, on leur fera une offre d'emploi et ils l'accepteront s'ils
le veulent et ils ne l'accepteront pas s'ils ne veulent pas.
M. Léonard: Je ne dis pas qu'ils sont en train de se
chicaner avec l'employeur, ils sont inquiets quant à leur statut. Je
pense que chacun de ces employés ne connaît pas le gouvernement du
Québec et, au fond... Actuellement, je comprends que l'employeur les
représente vis-à-vis du gouvernement du Québec, mais leur
association, comme employés, pourrait aussi avoir un mot à dire.
Je comprends qu'on est dans un processus de transition. Il ne faut pas
compliquer les choses inutilement, mais, en même temps, il ne faut pas
faire les choses imprudemment.
Moi, il me semble qu'il ne faut pas traiter les choses à la
légère là-dedans. S'il y a des objections, au moins qu'on
puisse les voir. Peut-être qu'on peut suspendre cet article-là
pour procéder et aller en voir d'autres et on pourra poser des questions
là-dessus, éventuellement.
M. Johnson: Non, non, mais évidemment...
M. Léonard: C'est une proposition que je vais faire...
M. Johnson: Si le député veut retarder le moment
où on adoptera un article qui permet la garantie mur à mur, un
des droits de retrait des employés fédéraux à qui
on va faire une offre d'emploi, pas de problème. Pas de problème
pour moi, mais un gros problème pour ceux à qui on va faire une
offre d'emploi.
M. Léonard: Bien, retarder...
Le Président (M. LeSage): M. le président du
Conseil du trésor, si je comprends bien le député de
Labelle, il ne s'objecte pas...
M. Léonard: Non.
Le Président (M. LeSage): ...à ce que vous
donniez de bonnes conditions... M. Léonard: Non.
Le Président (M. LeSage): ...au point de vue fonds de
pension des employés fédéraux, il s'objecte à autre
chose, à des garanties. On pourrait peut-être aller même, M.
le député de Labelle - c'est la question que je voulais poser au
président du Conseil du trésor... Comme député de
l'Outaouais, j'ai entendu parler souvent que la fonction publique était
à couteaux tirés, à savoir si les fonctionnaires qui s'en
viendraient dans la fonction publique provinciale seraient encore couverts par
l'Alliance de la fonction publique. En d'autres mots, ils feraient encore
partie de leur syndicat. Ça n'a pas de rapport avec notre projet de loi,
je m'excuse. Là, dans vos remarques préliminaires - là, je
m'inquiète - vous nous disiez qu'il n'y avait pas de problème,
les fonctionnaires, on était pour prendre ça et il n'y avait pas
de problème. On va en prendre juste quelques centaines et c'a l'air
compliqué.
M. Léonard: Pas du tout. Moi, je pense que je veux quand
même qu'ils aient toutes les garanties nécessaires.
Écoutez, vous ne me ferez pas dire le contraire de ce que je dis,
absolument pas, M. le Président. Vous présidez, mais vous ne me
ferez pas dire le contraire de ce que je dis. Justement, je veux m'assurer
qu'ils sont bien protégés, bien protégés. Je
comprends que, dans le processus de transition, il y a deux employeurs qui
discutent entre eux, mais ces personnes, généralement, pour
discuter avec l'employeur sont représentées par une association.
Actuellement, l'association les représente vis-à-vis de
l'employeur fédéral. Je comprends que, juridiquement, le
président du Conseil du trésor a raison de dire que ce n'est pas
un syndicat qui négocie avec le gouvernement du Québec;
généralement, c'est la fonction publique
fédérale.
Par ailleurs, vous allez comprendre, vous aussi, que les
représentants des employés sont, en quelque sorte,
impliqués dans le dossier, au moins au départ. Peut-être
qu'en cours de route ils vont les laisser et ce sera un autre syndicat qui les
prendra ou qu'il n'y aura pas de syndicat. Enfin, bref... Mais, M. le
Président, je pense que je défends les intérêts de
tous les employés fédéraux, y compris ceux de l'Outaouais,
quand je pose des questions au président du Conseil du trésor. Et
si vous, vous n'en avez pas à poser, moi, j'en ai à poser,
voyez-vous. C'est ce qui nous différencie.
Ce n'est pas parce que je veux retarder le processus, je veux quand
même m'assurer qu'ils sont, comme dit le président du Conseil du
trésor, garantis mur à mur. Mais, encore là, quand on
regarde ça, le régime de retraite va être
créé par décret. Peut-être que ça serait
mieux qu'il le soit par projet de loi, éventuellement. Maintenant, je
vois que c'est une discrétion qu'il se donne. Est-ce que c'est une
clause, l'article 2, une clause habilitante pouvant créer 50 groupes
comme celui-là ou 10 régimes de retraite? Je ne sais pas.
Peut-être que non, non plus. Mais si, à partir de là, on
crée des régimes de retraite strictement sur décret, bien
là, je ne suis pas sûr que les garanties soient si bonnes que
ça. Peut-être que la garantie de leur fonds de retraite qu'ils ont
au fédéral est meilleure et, donc, qu'ils perdent en passant ici
dans un fonds de retraite créé par décret. Voyez-vous,
c'est une belle question. Même juridiquement, il y a de quoi à
manger.
M. Farrah: Sauf que ça, c'est la même formule-Le
Président (M. LeSage): M. le député des
Îles-de-la-Madeleine.
M. Farrah: ...que celle introduite en 1978. Et ça n'a pas
créé de problèmes. Par décret. Si vous faites
référence à ces employés-là, de
l'hôpital Reine Marie, qui ont été touchés.
Le Président (M. LeSage): M. le président du
Conseil du trésor, est-ce que vous avez d'autres commentaires?
M. Johnson: À l'article 2?
Le Président (M. LeSage): Oui.
M. Johnson: Non.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Labelle, est-ce que l'article 2 est adopté?
M. Léonard: On peut suspendre l'article?
M. Johnson: 2? Pas 2. 2 ou 12, on parle de... Parce qu'on
discutait de 12, mais c'est l'article 2 qui avait été
appelé.
M. Léonard: Oui, on était entre les deux. C'est
deux articles de concordance. Quand on en adoptera un, l'autre va l'être
automatiquement.
M. Johnson: Bien, il y en a 13 autres, c'est pour ça.
M. Léonard: On peut suspendre. On va passer à
3.
M. Johnson: O.K.
M. Léonard: Là aussi, il y a à boire et
à manger.
Le Président (M. LeSage): Alors, il y a entente pour
suspendre l'article 2?
M. Johnson: Est-ce qu'on doit s'entendre pour ça ou est-ce
qu'on peut prendre un vote ou quoi?
Le Président (M. LeSage): On peut prendre...
M. Johnson: Moi, je suis disposé à m'entendre. Il
n'y a pas de problème. Je l'ai fait avec 400 000 personnes, je ne peux
pas croire que je ne serai pas capable de le faire avec le député
de Labelle.
Le Président (M. LeSage): M. le président du
Conseil du trésor, ça prend un consentement pour suspendre
l'article 2...
M. Johnson: Consentement.
Le Président (M. LeSage):... et procéder...
M. Johnson: Consentement, mon collègue? Consentement.
Le Président (M. LeSage): Alors, j'appelle l'article 3. M.
le président du Conseil du trésor.
M. Johnson: Oui, ça introduit pour les employées
qui ne sont pas nécessairement des enseignantes un congé de
maternité jusqu'à concurrence de 120 jours cotisables, le tout
sans cotisation, M. le président de la commission. J'ai
déjà exprimé en Chambre que déjà les
enseignantes bénéficiaient de cette disposition et que là,
dans les différents régimes, on le verra, on étend
ça à des employées, féminines, évidemment,
qui ne sont pas nécessairement enseignantes. On me signale que la
distinction qui existe entre la situation des enseignantes et celle des femmes
qui ne l'étaient pas, c'était que les enseignantes conservaient,
au-delà de l'année qui suivait leur retour au travail, cette
faculté de se faire reconnaître les 120 jours au titre du service,
alors que les autres employées, si elles négligeaient, dans
l'année de leur retour au travail, de demander qu'on reconnaisse ces 120
jours, le cas échéant, elles perdaient ce droit.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Labelle.
M. Johnson: Le droit couvre... On précise davantage. Ce
droit est celui de se voir reconnaître ces jours sans les payer, sans
cotisation au-delà de l'année du retour. Si ces femmes voulaient
exercer ce droit de se faire reconnaître 120 jours cotisables, elles
devaient payer la cotisation afférente à ces jours, alors que les
enseignantes n'étaient pas obligées. Là, ce qu'on fait,
c'est qu'on lève, pour toutes les femmes qui sont visées ici,
cette obligation au-delà de 'année du retour au travail de
cotiser pour la période de congé de maternité à
faire créditer.
Le Président (M. Farrah): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: En principe, nous n'avons pas
d'objection...
M. Johnson: En principe, il devrait nous féliciter. Il ne
faut pas trop lui en demander.
Le Président (M. Farrah): Avez-vous une motion de
félicitations, M. le député de Labelle?
M. Léonard: Pas trop d'arrogance là... Des voix:
Ha, ha, ha!
M. Léonard: Vous prenez un mauvais chemin.
M. Johnson: C'était
M. Léonard: II ne faudrait pas emprunter ces chemins
tortueux.
M. Johnson: C'était secondé par le
député de Prévost.
Le Président (M. Farrah): L'article 3 est-il
adopté, M. le député de Labelle?
M. Léonard: Moi, j'ai déjà indiqué en
Chambre que j'étais d'accord en principe avec cette disposition du
projet de loi. Sur le plan des détails, je ne vois rien qui accroche.
Maintenant, juste une question: Ça a pris quand même un certain
temps avant que ce dossier vienne ici en Chambre, est-ce qu'il y a une raison
à cela? Ça date de 1983-1984, ce qui a été
mentionné.
Le Président (M. Farrah): M. le président du
Conseil du trésor.
M. Léonard: C'est un congé qui remonte loin dans le
temps, finalement. En 1976.
M. Johnson: Oui, je ferai remarquer que ça vise la
période 1976-1983.
M. Léonard: Oui.
M. Johnson: C'est le congé de maternité qui
était en cours le 1er juillet 1976 ou qui avait débuté
après cette date, mais s'était terminé avant le 1er
juillet 1983. Alors, ça, c'est la période dans le temps. Ce sont
les enseignantes qui, les premières, ont, à l'occasion d'une
négociation, probablement en 1985-1986, quelque chose comme ça,
1987, par le projet de loi 31 - ça culminait par le projet de loi 31 -
réussi à acquérir, si on veut, ce droit de rachat sans
cotisation au-delà de l'année du retour de maternité.
Ensuite, les autres groupes, les autres syndicats, on peut présumer que
c'est la CEQ, je
présume, qui a les enseignantes.
M. Sanschagrin: Eux autres, oui, c'est la CEQ qui l'avait eu
en...
M. Johnson: Oui, c'est la CEQ qui l'avait obtenu en premier lors
de négociations, ça a été une demande. Bon,
ça a été reconnu et là...
M. Léonard: Ça vise...
M. Johnson: ...les autres syndicats sont venus viser les autres
femmes.
M. Léonard: Ça vise à donner la pleine
retraite pour les 120 jours pour lesquels il n'y avait pas eu de
cotisation...
M. Johnson: Services cotisés, c'est ça.
M. Léonard: ...ce sur quoi nous sommes d'accord sans aucun
problème.
M. Johnson: C'est ça, exactement.
M. Léonard: Cela étend à d'autres qu'aux
enseignantes une telle disposition.
M. Johnson: Oui, oui, toutes les autres femmes.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. LeSage): L'article 3 est adopté.
J'appelle l'article 4. M. le président du Conseil du trésor. (21
h 30)
M. Johnson: Oui, j'ai expliqué à l'Assemblée
nationale qu'il y a nécessairement coordination, comme je le disais tout
à l'heure, à l'égard de certains enseignants de la rente
payable en vertu du Régime de retraite des agents de la paix en services
correctionnels avec la rente de la Régie des rentes du Québec
lorsqu'on atteint l'âge de 65 ans ou qu'on devient incapables, soit
physiquement ou mentalement, ou lors - le troisième cas - de la retraite
comme telle. On devient admissibles à la Régie des rentes du
Québec, à une rente de la Régie des rentes et là,
la rente payable en vertu du régime particulier ici est diminuée
d'autant. C'est donc une coordination de la prestation de retraite mais qui est
maintenue au niveau prévu par les régimes de retraite. Sauf si
quelqu'un, pour quelque raison, soit qu'il ait cotisé au Régime
de pensions du Canada ou qu'il ne soit pas un résident du Québec,
lorsque sa prise de retraite s'effectue, ça échappe là; il
échappe à la loi telle qu'elle est rédigée
actuellement. Il recevrait donc sa pleine retraite du Régime de retraite
des agents de la paix en services correctionnels et sa pleine rente de la
Régie des rentes du Québec ou du Canada, en l'occurrence celle du
Canada. Il n'y aurait pas de coordination. Ça n'est jamais
arrivé, on me signale, ça n'a jamais été
appliqué, c'a toujours été réduit, imaginez-vous!
Alors, on vient légiférer pour reconnaître la
réalité qu'on appliquait pour être bien sûrs qu'il y
a un fondement juridique à la coordination qui, de toute
évidence, doit se faire. Il semble que, théoriquement, les gens
pouvaient lui échapper, mais n'y avaient jamais échappé.
Voilà!
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Labelle, avez-vous des commentaires?
M. Léonard: Est-ce que je comprends bien qu'il s'agit
d'entériner des ententes qui avaient déjà eu cours
là-dessus? Au fond, on entérine des choses qui se faisaient ou
qui se font actuellement, qui se sont toujours faites...
M. Johnson: Qui se sont toujours faites, oui.
M. Léonard: ...mais qui n'étaient pas couvertes sur
un plan juridique?
M. Johnson: Oui, par entente administrative, je présume,
entre le Régime de pensions du Canada et nous-mêmes. M.
Sanschagrin, donnez donc les détails historiques.
Le Président (M. LeSage): M. Sanschagrin.
M. Sanschagrin: Oui, Michel Sanschagrin. De la façon que
le Régime de rentes du Québec et le Régime de pensions du
Canada fonctionnent, quand quelqu'un a cotisé aux deux régimes
durant sa carrière, a travaillé un petit bout de temps à
l'extérieur du Québec, un petit bout de temps au Québec,
c'est le régime de l'endroit où il demeure lorsqu'il demande sa
rente du Régime de rentes du Québec ou du Régime de
pensions du Canada qui va lui verser la totalité de sa rente. Il y a un
mécanisme de transfert qui existe entre les deux régimes, de
telle sorte que, lorsqu'une personne devient admissible à une rente, il
y a seulement un seul des deux régimes qui va verser la rente. Quelqu'un
qui aurait fait carrière par exemple d'Ouest en Est, en
commençant en Colombie-Britannique et en finissant sa carrière au
Québec, c'est le Régime de rentes du Québec qui va lui
verser toute sa rente pour la totalité de ses années de
cotisation et il y a un mécanisme d'échange déjà
prévu avec le Régime de pensions du Canada. Lorsqu'on
prévoit l'intégration de la rente d'un régime de retraite
avec la rente d'un régime comme le Régime de rentes du
Québec, il y a habituellement une disposition qui dit qu'en bout de
piste on ne peut pas réduire dans la formule d'intégration plus
que la personne ne va recevoir effectivement du régime de rentes.
M. Léonard: Je comprends.
M. Sanschagrin: C'est cette disposition. Si la personne, par
exemple, a été fonctionnaire toute sa vie, mais quitte au
début de la cinquantaine pour aller travailler en Ontario - elle obtient
ici une rente qu'on va lui payer à 65 ans - finit sa carrière en
Ontario et prend sa retraite là-bas, c'est le Régime de pensions
du Canada qui va lui verser la totalité de sa rente, même si,
pendant trois années sur quatre, elle a cotisé au Régime
de rentes du Québec. Lorsque vient le temps d'intégrer la rente
qu'on va lui payer, rendue à 65 ans, sous forme de rente
différée, c'est une rente qui est réduite, qui est
intégrée de 0,7 par année jusqu'à concurrence de la
rente qu'elle recevrait normalement du Régime de rentes du
Québec. Dans ces cas-là, le régime a toujours
fonctionné en disant: Cette personne-là, c'est la rente qu'elle
va recevoir du régime général, du Régime de rentes
du Québec ou du Régime de pensions du Canada, qu'on appelle
habituellement dans le jargon du Régime de rentes du Québec et du
Régime de pensions du Canada; quand l'un parle de l'autre il parle
toujours du régime équivalent. C'est la terminologie que l'on
reprend ici pour être conséquents avec ce qu'on retrouve dans la
Loi sur le régime de rentes du Québec et dans la loi du
Régime de pensions du Canada en nommant l'autre régime
régime équivalent, qui est le Régime de pensions du Canada
effectivement. C'est le seul qui est visé par ça parce que c'est
le seul qui, en vertu de la définition même de régime
équivalent, est reconnu dans la Loi sur le régime de rentes du
Québec, si vous voulez.
M. Léonard: Je suppose que ça s'applique à
tous les employés ça, c'est universel au Canada, dans toutes les
provinces.
M. Sanschagrin: ça s'applique à tous les
employés et ça s'applique à tous les régimes de
retraite. c'est le genre de libellé que l'on retrouve.
M. Léonard: Effectivement, si on a 550 fonctionnaires de
plus, eux vont être particulièrement visés par une telle
chose, mais ce ne sont pas les seuls?
M. Sanschagrin: Oh! Vous savez, moi aussi, à un moment
donné de ma carrière, j'ai travaillé... Michel
Sanschagrin, pour les besoins du Journal. J'ai, à un moment
donné, travaillé en Ontario et j'ai cotisé au
Régime de pensions du Canada.
M. Léonard: Bien, il y en a beaucoup comme ça.
M. Sanschagrin: Dépendant de l'endroit où je serai
au moment de ma retraite...
M. Léonard: C'est très
généralisé comme situation.
M. Sanschagrin: C'est très
généralisé. C'est ce qu'on retrouve dans les
régimes privés aussi qui ont des formules d'intégration.
On retrouve le même genre de libellé et c'est pour ça que
vous verrez, plus loin dans le projet de loi, lorsqu'on arrivera aux dates
d'entrée en vigueur, ce sera aux dates d'adoption des différents
régimes en question et l'article en question sur le régime de
pension des gens en services correctionnels, la date d'entrée en vigueur
de ce régime-là, c'est le 1er janvier 1988 et cet
article-là aura effet à partir de cette date-là.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'article 4 est
adopté. J'appelle l'article 5. M. le président du Conseil du
trésor.
M. Johnson: Identique à l'article 2, M. le
Président. Par concordance, il s'agit d'ajouter une
référence à l'article 10.0.1 à l'article 75 du
Régime de retraite des agents de la paix en services correctionnels.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: II va être suspendu. C'est ça que
ça veut dire. Il y en a combien de ces articles-là?
M. Johnson: II y en a 13. Les articles 2, 5, 6,8, 11, 13, 15, 16,
20, 21, 22, 25 et 26.
M. Léonard: Attendez un peu, s'il vous plaît. Mon
Dieu Seigneur! Pas si vite. 2, 5, 6...
M. Johnson: 5, 6, 8. M. Léonard: Oui.
M. Johnson: 11, 13, 15, 16, 20, 21, 22, 25 et 26. Ce sont des
articles de concordance avec l'article 12 qui introduit 10.0.1, d'où la
suggestion de traiter d'abord l'article 12, M. le Président, pour
revenir aux 13 autres plus tard.
M. Léonard: Bon. On fera ça en bloc à ce
moment-là, quand on aura tous les éclaircissements. O.K. Donc,
l'article 5 suspendu. Article 6.
Le Président (M. LeSage): Alors, il y a consentement pour
suspendre l'article 5.
M. Johnson: Oui, oui.
Le Président (M. LeSage): L'article 6
également.
M. Johnson: C'est ça.
Le Président (M. LeSage): J'appelle l'article 7.
M. Léonard: Article 7. O. K.
Le Président (M. LeSage): M. le président du
Conseil du trésor.
M. Johnson: Depuis quelque temps, depuis quelques sessions, je
crois me souvenir que, dans les différents régimes qu'on touche
deux fois par année, chaque fois qu'on a une occasion, on en profite
pour changer le mot "normes" par "hypothèses et méthodes
actuarielles" qui sont les termes de l'art, n'est-ce pas? 113, dont nous avons
discuté ici au mois de décembre dernier, a introduit une
disposition semblable à son article 53, à titre d'exemple
récent.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Labelle. Est-ce que l'article 7 est adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. LeSage): J'appelle l'article 8... Non,
l'article 8 serait suspendu. Il y a accord pour suspendre l'article 8?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. LeSage): J'appelle donc l'article 9. M.
le président du Conseil du trésor.
M. Johnson: ii s'agit ici de la mesure de concordance, dans le
fond, pour assurer le financement des congés de maternité dont
nous discutions il y a quelques instants à peine.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. LeSage): L'article 9 est adopté.
J'appelle l'article 10. M. le président du Conseil du trésor.
M. Johnson: Ici aussi, remplacement du mot "normes" par les mots
"hypothèses et méthodes actuarielles".
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Labelle. Est-ce que l'article 10 est adopté?
M. Léonard: Bien.
Le Président (M. LeSage): Adopté. Donc, j'appelle
l'article 11.
Loi sur le régime de retraite des
employés du gouvernement et des organismes publics
M. Léonard: Suspendu.
Le Président (M. LeSage): Oui, suspendu. Alors, il y a
accord de principe pour suspendre l'article 11.
M. Johnson: Oui.
M. Léonard: 11, 12, 13. Donc, à 14.
Le Président (M. LeSage): II y a consentement
également pour suspendre l'article 12, M. le président du Conseil
du trésor?
M. Johnson: oui, oui, oui. oui. à 13, il y a un papillon
qui suggère de supprimer l'article. alors, on n'est pas obligé de
le suspendre, on peut s'en débarrasser.
M. Léonard: Si je comprends, oui. C'est quoi, l'article
13?
Le Président (M. LeSage): Est-ce que l'amendement
suggéré a été adopté, M. le
député de Labelle?
M. Johnson: On explique pourquoi ici. Ce qui était
autrement prévu par l'article 11 actuel, tel qu'il serait modifié
par l'article 13 proposé dans 126, c'était l'introduction d'une
faculté qu'on retrouvera après l'adoption de l'article 12 tel que
nous le proposons dans le projet de loi 126 qui fera en sorte que c'est dans le
décret qu'on prendrait conformément à l'article 10. 0. 1
éventuellement qu'on pourrait pourvoir aux différents
éléments, aux différentes matières qui sont
prévues dans l'article 13 proposé, d'où sa
suppression...
M. Léonard: On va le supprimer, O. K. M.
Johnson:... suggérée.
Le Président (M. LeSage): alors, 13 est supprimé.
l'amendement est adopté. j'appelle donc l'article 14. m. le
président du conseil du trésor.
M. Johnson: Ça va?
M. Léonard: J'attendais l'explication pour comprendre.
M. Johnson: Non, non, mais si vous comprenez, à la simple
lecture, je peux vous le relire tranquillement. Ou alors, on peut demander
à des gens qui font une profession et une occupation quotidienne de
rédiger et d'expliquer ces choses-là. Le député de
Labelle et moi-même sommes versés, par exemple, dans des
problèmes de notre comté, de nos responsabilités à
l'intérieur de notre groupe ministériel et d'Opposition.
Ça explique, d'ailleurs, j'y reviens, ça illustre parfaitement
bien pourquoi je sens dans l'intérêt public le besoin de me faire
accompagner de gens
comme M. Sanschagrin...
M. Léonard: Dans l'intérêt public.
M. Johnson: ...et ses collaborateurs pour répondre aux
questions du député parce que je constate qu'à la lecture
il ne comprend rien. Alors, pour ne pas me faire accuser de mal lui expliquer,
je vais demander à M. Sanschagrin de le faire.
M. Léonard: Je pense, quand même, M. le
Président, que le président du Conseil du trésor ne veut
pas prendre de chance, parce qu'à l'écouter on verrait et on
constaterait qu'il n'a rien compris de ce que, nous, on a compris.
Le Président (M. LeSage): Si je comprends bien, on va
demander à M. Sanschagrin de nous expliquer l'article 14.
M. Sanschagrin: michel sanschagrin. lors d'un projet de loi
présenté à l'automne dernier on avait introduit une
disposition qui faisait suite aux dernières négociations
collectives, qui avait pour effet d'indexer... lorsque quelqu'un quitte avant
d'être admissible à une rente de retraite, il obtient une rente
différée, payable, par exemple, à 65 ans. et entre la date
où il quitte et la date où sa rente est mise en paiement, il y a
une nouvelle disposition qui permet d'indexer cette rente-là au 1er
janvier de chaque année, selon l'augmentation de l'indice des prix
à la consommation. or, comme, à 65 ans, ces sommes-là sont
réduites du montant payé par une intégration avec le
régime de rentes du québec et que le montant de cette
intégration est également déterminé sur la base des
salaires et du maximum des gains admissibles au moment où la personne a
quitté, il faut également indexer jusqu'au moment de la retraite
cette réduction-là, de telle sorte que la rente nette qui sera
versée à compter de 65 ans est une rente qui a été
indexée, mais selon sa valeur nette. donc, l'article en question a pour
effet de permettre l'indexation de la partie de la rente qui correspond
à la réduction faite pour le régime de rentes du
québec, l'intégration. (21 h 45)
M. Johnson: Je n'aurais pas pu le dire mieux que ça.
M. Léonard: Proportionnel.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que l'article 14...
M. Léonard: Ça, j'en suis vraiment convaincu.
M. Johnson: Je remarque que M. Grenier semble avoir compris mieux
que le député de Labelle.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que l'article 14 est
adopté?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. LeSage): L'article 14 est adopté.
Les articles 15 et 16 sont suspendus.
M. Johnson: II y a consentement.
Le Président (M. LeSage): II y a consentement pour
suspendre les articles 15 et 16?
M. Johnson: Oui.
Le Président (M. LeSage): J'appelle donc l'article 17. M.
le président du Conseil du trésor.
Une voix: L'article 17?
Le Président (M. LeSage): 17.
M. Johnson: Oui, cette fois-ci, c'est l'introduction des
dispositions sur les 120 jours cotisa-bles de congé de maternité.
Dans le RREGOP, nous avons vu tout à l'heure que c'était dans le
Régime de retraite des agents de la paix en services correctionnels.
Alors, c'est...
Le Président (M. LeSage): Est-ce que l'article 17 est
adopté?
M. Léonard: Oui, adopté.
Le Président (M. LeSage): Adopté. J'appelle donc
l'article 18. M. le président du Conseil du trésor.
M. Johnson: C'est comme l'article 9 qu'on a vu à
l'égard du régime des agents de la paix.
M. Léonard: L'article 17 s'appliquait aux enseignants,
tandis que le 18, c'est le RREGOP. C'est deux concordances... Ce n'est pas
pareil. Pourquoi est-on obligé de faire deux articles
là-dedans?
M. Johnson: Oui. Ça couvre le cas des enseignantes qui,
lorsqu'elles sont transférées, lorsqu'elles transfèrent
ou, enfin, changent d'emploi, dans le fond, et deviennent participantes dans le
Régime de retraite des agents de la paix en services correctionnels ou
dans le RREGOP, le cas échéant... On parle des articles 9 et 18.
Il faut, dans le régime auquel elles adhèrent maintenant,
facturer quelque part le coût de ces 120 jours - pour les appeler par
leur nom - auxquelles elles se sont donné droit lorsqu'elles
étaient enseignantes dans le régime des enseignants, RRE.
M. Léonard: ...régime.
M. Johnson: C'est ça. Si vous voulez, le financement...
Rattacher le coût à l'endroit où il appartient
véritablement.
M. Léonard: O. K. 18, adopté.
Le Président ( M. LeSage): alors, l'article 18 est
adopté. j'appelle l'article 19. m. le président du conseil du
trésor.
M. Johnson: concordance là aussi, mais c'est à
l'égard des évaluations actuarielles dans le rregop. comme le
commentaire l'indique, la modification vise à faire assumer le
coût de cette mesure - congé de maternité - par le rregop,
lorsque l'employée qui en réclame l'application n'était
pas enseignante, lorsqu'elle a bénéficié de son
congé de maternité. dans ce dernier cas, c'est le rre qui
paie.
M. Léonard: On ne fait pas pour le 18. C'est le
RREGOP.
M. Johnson: On assume le coût. Non, je dirais que ça
m'a l'air... M. Sanschagrin, vous pouvez préciser la distinction entre
18 et 19?
Le Président (M. LeSage): M. Sanschagrin.
M. Sanschagrin: Lorsqu'on se situe à l'article 18, on est
dans le cas des personnes qui ont opté historiquement pour
transférer du régime des fonctionnaires ou du régime des
enseignants pour s'en venir au RREGOP. Leur situation, leur position dans le
RREGOP résulte du fait qu'elles ont opté pour transférer,
à un moment donné. On maintient leurs droits acquis à
l'intérieur de leur régime d'origine. Par exemple, les
enseignants ou les fonctionnaires qui ont décidé de
transférer de leur régime vers le RREGOP ont gardé droit,
pour la partie du service qu'ils ont cotisé dans le Régime de
retraite des enseignants, par exemple, à une rente d'invalidité,
à une rente de conjoint en cas de décès, prestation qui
n'existe pas dans le RREGOP. Donc, dans la mesure où de telles
prestations sont rattachées à des congés de
maternité qui ont été crédités alors que la
personne était enseignante, il faut reprendre le coût de ces
prestations-là et les faire assumer par le Régime de retraite des
enseignants. Donc, ça, c'est la portée de l'article 18.
Lorsqu'on se reporte à l'article 19, ce sont les personnes qui,
à un moment donné, ont quitté le Régime de retraite
des enseignants ou le Régime de retraite des fonctionnaires et qui sont
revenues travailler à un moment donné et ont été
assujetties au RREGOP de facto parce qu'elles avaient été
absentes trop longtemps de la fonction publique ou du secteur de
l'enseignement. À ce moment-là, si elles ont effectivement obtenu
120 jours entre les années 1976 et 1983 à titre d'enseignante
durant un congé de maternité, il faut quand même prendre ce
coût-là et le faire assumer par le Régime de retraite des
enseignants. C'est la disposition originale qui avait été incluse
dans le projet de loi 31 de 1987, qui faisait que, lorsque les enseignantes ont
obtenu cet avantage-là, il avait été négocié
que le coût en était assumé entièrement par le
Régime de retraite des enseignants. Donc, il faut leur laisser ce
coût-là. Et comme on étend cette disposition-là
à l'ensemble de la clientèle, toutes les personnes qui ne
répondent pas à cette situation-là négociée
dans la loi 31, à ce moment-là, les coûts sont
assumés par les régimes propres où ils sont.
M. Léonard: Ça va.
Le Président (M. LeSage): L'article 19 est-il
adopté?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. LeSage): Les articles 20, 21, 22...
M. Johnson: Les articles 20, 21, 22 sont de concordanca
M. Léonard: L'article 23.
Le Président (M. LeSage): Alors, il y a accord pour
suspendre les articles 20, 21 et 22.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. LeSage): Consentement?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. LeSage): J'appelle donc l'article 23. M.
le président du Conseil du trésor.
Comité de placement des fonds pour les
employés de niveau non syndicable
M. Johnson: Oui. Il s'agit ici de constituer un
sous-comité de réexamen qui, autrement, appartient au
comité de retraite qui dorénavant pourra déléguer
une partie de son pouvoir de réexamen à l'égard de
certaines demandes des employés de niveau non syndicable qui participent
au RREGOP, au RRE, au RRF, aux régimes établis en vertu des
articles 9, 10 et, si jamais on l'adopte, 10. 0. 1 de la Loi sur le RREGOP.
M. Léonard: Là, il y a un peu une concordance. Oui,
oui, s'il n'est pas créé, il n'y a pas de problème.
Le Président (M. LeSage): L'article 23 est-il
adopté?
M. Johnson: Oui, d'accord avec ça, dans la
mesure où c'est une demande à laquelle on donne
suite...
M. Léonard: Dans les négociations.
M. Johnson: ...ce qu'on appelle la tribune des cadres, qui est
l'espèce de corps constitué ou de forum où on discute avec
les cadres, évidemment les employés non syndicables du
gouvernement du Québec. Ceux-ci nous ont demandé de mettre sur
pied auprès du comité de retraite un sous-comité qui
entendra les demandes...
M. Léonard: Donc, c'est entendu avec cet organisme...
M. Johnson: ...de réexamen.
M. Léonard: ...officieux qui s'appelle la tribune des
cadres.
M. Johnson: La tribune des cadres, oui, les représentants
des différents groupes de cadres du gouvernement. Alors, ils nous ont
demandé de...
M. Léonard: C'est un comité léger, trois
personnes?
M. Johnson: Oui, c'est indiqué, deux
représentants...
M. Léonard: Cinq?
M. Johnson: ...du gouvernement et deux représentants des
employés de niveau non syndicable, ces derniers nommés
après consultation du membre du comité choisi parmi le personnel
non syndicable ou le personnel d'encadrement.
M. Léonard: Moi, j'ai une question qui nous a... On
soulève: Un comité de retraite peut déléguer une
partie de son pouvoir de réexamen, delegatus non potet delegare.
M. Johnson: Oui, sauf que lui, ce n'est pas un "delegatus".
M. Léonard: Oui.
M. Johnson: Donc, il "potet delegare".
Une voix: Ils sont combien au comité? Combien de
monde?
M. Léonard: II y en a quatre. Le comité de
retraite, il comprend combien de personnes?
M. Johnson: 13,15... 15.
M. Léonard: 15 personnes.
M. Johnson: 7, 7 et vous-même.
M. Léonard: C'est un comité qui traite toutes les
demandes du gouvernement.
M. Johnson: oui, c'est 7 représentants employeurs, entre
guillemets, 7 employés, entre guillemets, et le président, m.
sanschagrin, qui est le quinzième.
M. Léonard: O.K., 15 personnes. M. Johnson:
Oui.
M. Léonard: Or, c'est un grand comité et on
délègue à un sous-comité de quatre personnes...
M. Johnson: Demandes de réexamen des employés non
syndicables.
M. Léonard: Là, ils font une recommandation au
comité de retraite ou bien s'ils décident?
M. Johnson: Ils décident.
M. Léonard: Ah! ils décident! Eh bien! Des
sous-comités qui décident. Et ils font rapport au comité
de retraite ou pas du tout?
M. Johnson: Non, ils décident.
M. Léonard: Pourquoi n'est-ce pas un comité qui est
créé pour les employés non syndicables à ce
moment-là, s'ils décident?
M. Johnson: Je m'excuse. C'est le comité de retraite
autrement qui verrait les demandes de réexamen. Toutes les autres
demandes de réexamen passent devant le comité de retraite. Donc,
toutes les demandes de réexamen sont traitées actuellement par
des sous-comités. Il y en a déjà trois: un pour la
fonction publique, deux représentants...
M. Léonard: En première instance, c'est
traité par des sous-comités?
M. Johnson: C'est ça, oui.
M. Léonard: O.K.
M. Johnson: Un pour la fonction publique...
M. Léonard: Oui.
M. Johnson: ...deux représentants, un SFPQ, un SPGQ, je
présume, un professionnel, et deux représentants employeurs, un
pour l'enseignement, CEQ, et deux membres CEQ, deux membres employeurs, entre
guillemets, et un pour les affaires sociales, un membre CSN et un membre FTQ et
deux membres employeurs, entre guillemets.
M. Léonard: Et là, on en crée un
quatrième?
M. Johnson: On en crée un quatrième, deux membres
employeurs et deux membres personnel d'encadrement. Et ça remonte au
comité de retraite de 15 personnes si, disons, ça finit 2-2, si
la demande d'examen ne mène pas à une décision par le
comité de quatre personnes. Est-ce que ça arrive souvent? Non,
ça n'arrive pas souvent. Donc, c'est unanime la plupart du temps. Il y a
des centaines de demandes d'examen de dossiers par année. Alors,
heureusement que ça se traite au niveau du sous-comité.
M. Léonard: oui, mais, là, l'examen est fait au
plan dés fonctionnaires et, après, le réexamen va à
un comité, c'est ça?
M. Johnson: Quelqu'un loge une demande auprès de la
CARRA...
M. Léonard: Oui.
M. Johnson: ...s'en montre insatisfait, il demande que ce soit
examiné par un comité de retraite qui le délègue
à un sous-comité quelconque et...
M. Léonard: Et là, c'est terminé
là?
M. Johnson: ...en cas de vote nul, entre guillemets...
M. Léonard: ...ça, ça va en haut.
M. Johnson: ...là, ça remonte au comité de
retraite. Mais, en général, c'est unanime et c'est le
sous-comité qui en dispose, qui décide majoritairement ou
à l'unanimité. Ça, il y a des centaines de demandes
d'examen des participants.
M. Léonard: Est-ce que les membres de ces
comités-là sont des membres du grand comité?
M. Johnson: Non.
M. Léonard: Non, c'est d'autres personnes
complètement.
M. Johnson: Elles sont choisies par les instances...
M. Léonard: ...par les 15...
M. Johnson: ...par résolution du comité de
retraite.
Le Président (M. LeSage): Alors, messieurs, est-ce qu'il y
a consentement pour poursuivre les travaux compte tenu de l'heure?
M. Léonard: Non, non. On va revenir. On a
avancé.
M. Johnson: Oui.
Le Président (M. LeSage): Alors, compte tenu de l'heure,
je suspends les travaux de la commission du budget et de l'administration sine
die. Je m'excuse, j'ajourne les travaux sine die.
(Fin de la séance à 22 heures)