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(Dix heures seize minutes)
Le Président (M. Lemieux): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission du budget et de l'administration est réunie afin de
procéder à l'étude détaillée - s'il vous
plaît! - du projet de loi 33, Loi modifiant de nouveau la Loi sur les
impôts et d'autres dispositions législatives d'ordre fiscal.
est-ce qu'il y a des remplacements, m. le secrétaire?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Doyon
(Louis-Hébert) remplacera M. Bélisle (Mille-Îles).
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le secrétaire.
Nous allons permettre, dans un premier temps, à M. le ministre du Revenu
et au porte-parole de l'Opposition officielle de faire des remarques
préliminaires. M. le ministre du Revenu.
Remarques préliminaires M. Yves
Séguin
M. Séguin: Oui. Merci, M. le Président. Alors, je
vais tâcher d'être bref, compte tenu que nous sommes maintenant...
Je pense que les membres de la commission sont maintenant assez familiers avec
les travaux concernant les projets de loi d'ordre fiscal. Je rappelle, M. le
Président, qu'il y a deux genres de projet de loi en matière
fiscale habituellement présentés devant la commission. C'est,
d'une part, le budget présenté par le ministre des Finances, qui
fait l'objet d'un projet de loi qui, en soi, fait habituellement l'objet des
travaux de la commission une fois dans l'année, bien sûr. Par
ailleurs, à un autre moment dans l'année, nous avons aussi un
autre projet de loi qui comprend les règles d'harmonisation, suite au
budget. Évidemment, tout ça est centralisé sur des
déclarations ministérielles faites par le ministre des Finances.
Je rappelle, dans cet ordre-là, que le ministre des Finances
élabore les politiques fiscales et que le ministre du Revenu
présente le projet de loi, conformément aux intentions
énoncées par le ministre des Finances, qui sont essentiellement
les intentions du gouvernement, d'ordre budgétaire, fiscal, etc. C'est
un système qui existe chez nous, maintenant, depuis toujours. Ce n'est
pas nouveau. C'est un système qui est consacré. Il est un peu
différent du fédéral.
Au gouvernement fédéral, le ministre des Finances, comme
chez nous, dépose son budget au Parlement, mais avec aussi une
espèce d'avant-projet de loi qu'on appelle les voies et moyens, et
ça, c'est préparé au ministère des Finances.
Chez nous, on a une espèce de double organisation. Le ministre
des Finances prépare seul son discours sur le budget, avec
habituellement des notes techniques en annexe. Ça, ça
élabore l'ensemble de la politique fiscale, qu'il dépose
lui-même dans son discours à l'Assemblée nationale. Partant
de là, les équipes du contentieux du ministère du Revenu
préparent les textes de loi et les règlements en
conséquence. On comprendra qu'il y a toujours un décalage de
temps entre la présentation du budget et l'élaboration des
textes; d'une part, parce que le ministère des Finances, à des
fins de confidentialité, pour préserver le secret de ses
travaux... On voit, depuis quelques années, que c'est devenu même
une hantise du ministère des Finances, tant au Québec qu'à
Ottawa, compte tenu qu'il y a eu des fuites. Alors, dans cette
optique-là, le ministère des Finances prépare ses
intentions, dans un premier temps. Et une fois que l'ensemble des intentions
est présenté, dans son discours sur le budget, c'est à
partir de ce moment-là que les équipes, les experts du
ministère du Revenu, en prenant connaissance de l'ensemble des
énoncés, préparent la rédaction, les amendements
à la Loi sur l'impôt. Évidemment, en pratique, ça
veut dire quoi? C'est que la Loi sur l'impôt est amendée, en
moyenne, deux fois par année. Pourquoi c'est long? D'abord, c'est
complexe. La Lot sur l'impôt est fort complexe. Alors, imaginez que
chaque amendement, chaque nouvelle disposition demande beaucoup de
doigté, beaucoup de vérification, étant donné que
chaque mot peut représenter des sommes d'argent importantes en plus ou
en moins. Alors, on essaie d'être très rigoureux, de ne pas faire
d'erreur. Heureusement, jusqu'à date, ma foi, on n'a pas eu de
problèmes particuliers au sujet de la rédaction de nos lois dans
des contestations judiciaires, ou quoi que ce soit qui aurait obligé
l'État à faire face tout d'un coup à des situations
très difficiles. Et là-dessus, je mentionne que, par mesure de
prudence - surtout dans des règles d'harmonisation avec le gouvernement
fédéral - tous les ministres des Finances à Québec
ont considéré absolument essentiel que, sur l'ensemble des
politiques fiscales au Québec, on ne mette pas les contribuables du
Québec dans deux systèmes complètement
différents.
Donc, il est nécessaire, à plusieurs points de vue,
d'avoir une harmonisation. Qu'on pense au Régime
d'épargne-retraite, qu'on pense aux régimes... Toutes sortes de
dispositions ou de déductions. Quoique, là, on s'est
distingués un
peu avec le temps, par exemple, dans nos déductions pour
personnes à charge. Elles sont passablement différentes des
déductions de personnes à charge du fédéral.
Mais au-delà de certaines distinctions issues de nos politiques,
l'ensemble de la fiscalité est le plus semblable possible, pour
éviter que les contribuables aient à vivre deux systèmes
de taxation différents. Pour ce faire, nous devons donc, avant de
rédiger... Je le mentionne avec insistance, parce que c'est important
pour comprendre les délais... Avant que nous puissions, nous,
rédiger, il faut s'assurer que le fédéral ait
déjà rédigé ses textes de loi. Exemple: quand le
ministre des Finances dépose son budget à Ottawa... Il vient de
le faire... Et lorsque le ministère des Finances du Québec fera
le sien, dans un avenir prévisible - habituellement au printemps. Le
ministre des Finances du Québec dépose son budget en mai ou en
avril, dépendant... C'est lui qui choisit le moment - alors, il
annoncera certaines choses, mais il y aura beaucoup de mesures qui vont
s'harmoniser avec celles du fédéral. Mais ce n'est pas suffisant.
Nous, on devra attendre que le gouvernement fédéral ait
déposé son propre projet de loi qui fait suite aux
décisions du ministre des Finances fédéral, et que ce
projet de loi ait été sanctionné. Quand le projet de loi
fédéral est sanctionné, suite au dépôt du
budget fédéral, nous, on prend ses règles et on
s'harmonise avec. Parce que, dans le passé, on a déjà
vécu le contraire. On arrivait dans des situations où le
gouvernement fédéral, comme il a le droit d'amender ses textes,
ses lois ou de les changer avant qu'elles soient sanctionnées... Nous
aussi, on faisait nos modifications avant. On pouvait arriver, dans des cas,
à faire adopter nos lois avant celles du fédéral. Puis
là, eux autres, en cours de route, ils changeaient d'idée. Alors,
on devait amender nos lois, nous, après. Alors, par précaution,
on ne le fait pas.
Tout ça n'a pas de conséquence. Puis je vais terminer
là-dessus, M. le Président. Ça n'a pas vraiment de
conséquence sur les contribuables, parce que le grand principe en
fiscalité, c'est que les règles sont rétroactives.
Dès qu'elles sont annoncées par le ministre des Finances, elles
sont en vigueur à compter de l'annonce ou à une date
précisée par le ministre des Finances; et le texte de loi, lui,
va simplement être adopté dans le temps, mais avec un effet
rétroactif à la date de la sanction.
Et, entre-temps, si des mesures sont favorables aux contribuables, elles
s'appliquent; celles qui ne sont pas favorables s'appliquent aussi. Alors,
à toutes fins pratiques, les contribuables sont mis au fait non pas lors
de la sanction du projet de loi comme tel, mais lors de l'énoncé
budgétaire ou de la date. Et ça, c'est un grand principe en
fiscalité. Ça existe partout et la Cour suprême... Je le
mentionne, parce que c'est souvent, dans nos travaux, une question qui a
été soulevée par le passé; je pense qu'à
tous nos travaux, M. le Président, on a eu l'occasion de parler de
ça. C'est devenu une habitude d'en parler un peu. Mais seulement pour en
rappeler l'essentiel, effectivement: la rétroactivité n'apporte
aucun préjudice à personne.
Cependant, pour ne pas que, dans le temps, le projet de loi arrive trop
tard - peut-être deux ou trois ans après - on a une
préoccupation de les faire au plus vite. Et je remarque que, dans le cas
actuel, la loi 33, si certains événements ne s'étaient pas
produits... Elle était, en tout cas, prête à être
présentée à la dernière session, au mois de
novembre.
Alors, je dis ça pour dire bravo aux équipes du
ministère qui, en l'espace... Le rêve, au ministère du
Revenu, c'était d'être capable, en principe, de sortir les textes
suite au budget en dedans de six à huit mois. On s'approche de
ça, on s'améliore beaucoup. Donc, bravo! Je pense que c'est utile
à l'ensemble des contribuables du Québec d'avoir au moins le
texte final, disponible chez l'Éditeur officiel, six à huit
mois... C'est normal.
Si, par ailleurs, il y a des incidents parlementaires hors du
contrôle des gens, ça, c'est une autre dimension. Mais, en tout
cas, ce que je suis heureux de constater, c'est que le travail de fond comme
tel était terminé dans les délais. Et bravo! Je pense que
les gens - connaissant la difficulté dans laquelle les gens de la
législation évoluent au ministère du Revenu à faire
face à deux amendements majeurs aux lois de l'impôt par
année - font un travail considérable. On peut apprécier,
d'ailleurs, la quantité d'amendements, M. le Président. Je pense
que les gens ne se rendent pas compte que... Quand le ministre des Finances
dépose son budget, ça a l'air tout simple. Il lit le discours
pendant 45 minutes. Alors, les principes qui sont évoqués
paraissent relativement simples à l'ensemble de la population. Mais vous
voyez que, sur l'aspect technique, c'est considérable. Les juristes, les
experts du ministère qui font ce travail-là méritent, je
pense, beaucoup de considération pour faire un travail aussi bon.
Là, vraiment, je vais terminer là-dessus, M. le
Président. Je pourrais en parler longtemps, mais je remarque que
plusieurs associations intéressées aux choses fiscales ont
souligné, l'année passée, la qualité des textes -
en français, évidemment - produits par le ministère du
Revenu dans la présentation des lois et des règlements.
L'année passée et encore cette année. Je me souviens que
l'année passée, l'Institut canadien des comptables
agréés ainsi que l'Association canadienne d'études
fiscales, la Canadian Tax Foundation, avaient souligné que
c'était probablement, actuellement, l'administration fiscale qui faisait
les meilleurs textes, comparé, par exemple, au fédéral et
à certains États américains. C'était probablement
là où les textes étaient le mieux faits, les plus
élaborés,
les plus lisibles même pour des non-initiés, et où
la qualité des mots, des textes, la recherche du français dans
l'expression était vraiment beaucoup améliorée par rapport
à d'autres. Ce n'est certainement pas le meilleur roman, ce ne sera pas
le best-seller; mais il faut souligner qu'il y a une recherche de
qualité.
Tout ceci, M. le Président, pour dire que, encore une fois, nous
avons fait notre possible pour que ces textes soient conformes au budget, aux
déclarations ministérielles, aux engagements du gouvernement.
C'est là notre rôle à nous. Et le mien, comme ministre du
Revenu, c'est de m'assurer uniquement de la conformité.
L'à-propos des mesures m'échappe. Ce n'est pas de mon
autorité. J'ai tâché, il y a trois ans, de fournir aux
membres de la commission une documentation pour aider à faire nos
travaux avec le plus d'intelligence possible, compte tenu du fait que c'est
fort complexe; je n'ai jamais hésité à répondre
à l'ensemble des questions. Les gens du ministère du Revenu
m'accompagnent, ici, pour compléter des informations qui pourraient
paraître utiles à nos débats. Alors, sur ceci, M. le
Président, je crois comprendre que nos travaux se feront sereinement et
je suis à votre disposition pour répondre aux questions.
Le Président (M. Lemieux): J'espère que vos
légistes ne seront pas à votre porte, demain matin, pour vous
demander une augmentation de salaire, M. le ministre.
M. Séguin: C'est déjà fait, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Je les vois sourire,
derrière. Ils ont tous l'air à être d'accord, à part
ça!
M. Séguin: Je les ai rencontrés il y a peu de
temps, et ça a été une de leurs...
Le Président (M. Lemieux): C'est consigné aux
galées, ce que M. le ministre vient de dire. Alors, vous avez un bon
pouvoir de négociation. M. le député de Bertrand. (10 h
30)
M. François Beaulne
M. Beaulne: Oui, M. le Président. J'aimerais, dans
un premier temps, m'associer aux propos du ministre du Revenu quant à la
qualité du document qui nous est présenté. Effectivement,
j'ai eu l'occasion de le parcourir, non pas comme un roman, mais, enfin, pour
remplir mes responsabilités, et j'ai constaté que c'était
bien rédigé pour un texte hautement technique. Je partage
entièrement vos commentaires sur la qualité de la
rédaction. Ça reflète la qualité du personnel que
vous avez à votre disposition au ministère du Revenu.
Lorsque le projet a été déposé en
première lecture à la dernière session, j'ai eu l'occasion
de faire des commentaires généraux préliminaires sur le
projet de loi. Bien sûr, ces commentaires s'adressaient beaucoup plus de
façon indirecte, par la bande, si vous voulez, au ministre des Finances;
puisque, comme l'a bien souligné le ministre du Revenu, non seulement
lui, mais nous-mêmes, ici en commission parlementaire, que ce soit du
côté ministériel ou du côté de l'Opposition,
finalement, nous n'avons pas une grande marge de manoeuvre pour amender, pour
changer ce document. Nous allons essayer de faire notre travail de
vérification du texte le mieux possible, mais vous comprendrez
très bien, compte tenu de la complexité et de l'aridité du
sujet, qu'on va être assez coopératifs avec le gouvernement,
à ce niveau-là. Nos commentaires ont été
adressés par les porte-parole respectifs, en ce qui concerne le contenu.
J'aurai l'occasion d'y revenir à quelques occasions pour poser certaines
questions et pour, également, souligner l'à-propos, ou ce qui
nous apparaît à nous la déficience, au niveau de certaines
mesures. Mais de façon générale, vous pouvez compter sur
notre collaboration pour expédier ce projet de loi, compte tenu du fait
que notre marge de manoeuvre est limitée.
De façon générale, le projet contient des mesures
qui, pour nous de l'Opposition, paraissent moins bonnes; mais il y a quand
même des points qui sont intéressants et qui valent la peine
d'être soulignés. M y a huit projets de loi là-dedans qui
sont modifiés et il y a des mesures... Je profite de mon
préambule pour souligner que ce sont des mesures dont on doit se
féliciter: par exemple, l'assouplissement de certaines
pénalités relatives au Régime d'épargne-actions, la
bonification de la déduction relative à un placement dans une
société de placements dans l'entreprise québécoise,
l'introduction d'une déduction dans le calcul du revenu imposable dans
celui du capital versé au Fonds de solidarité de la FTQ et,
également, l'introduction d'un crédit d'impôt à
l'égard des frais de déplacement et de logement qui sont
engagés pour obtenir des soins médicaux dans une région
éloignée. Ça fait l'objet d'une discussion de plus en plus
étoffée sur la place publique, toute cette question des
régions éloignées. Je pense que c'est un petit pas dans la
bonne direction.
Il y a d'autres mesures, bien sûr, M. le ministre, sur lesquelles
vous n'avez pas le contrôle quant au fond de la question, mais qui nous
apparaissent d'un caractère un peu plus contestable. Telles les mesures
se rattachant à la recherche et au développement, de même
que certaines hausses de la surtaxe applicable aux corporations, dans le sens
de leur impact sur les petites et moyennes entreprises
québécoises qui constituent... Je pense que, sur quelque 650 000
corporations inscrites au Québec, en termes strictement de taille, il
n'y en a pas plus que 2 % à 3 % qui sont considérées comme
des gran-
des entreprises. Mais, de façon générale, le texte
reflète bien les mesures annoncées dans le budget auquel il se
réfère.
Si vous me permettez, en conclusion... Je ne peux pas m'empêcher
de faire le commentaire suivant, lorsque vous parlez des contraintes qui
s'imposent à votre personnel et au ministère du Revenu au niveau
de l'harmonisation des mesures du budget du Québec et de ce qui en
découle avec celles du fédéral. J'ai eu l'occasion,
lorsqu'on a discuté d'autres sujets, «Je m'interroger
sérieusement sur les bienfaits économiques, entre autres, et sur
la pertinence de la participation du Québec à la
Confédération canadienne. Je pense que, dans votre propre parti,
vous avez abordé cette réflexion-là. Disons qu'un
réaménagement de nos structures sous une forme ou sous une autre
permettrait peut-être à vos fonctionnaires de travailler de
façon moins précipitée et sous des contraintes moins
pressantes.
Sur ce, je proposerais, M. le Président - compte tenu du fait,
comme je l'ai mentionné tout à l'heure, qu'on est un peu
limités en termes d'amendements qu'on peut apporter, que ce soit de
votre côté ou de notre côté - qu'on procède
à l'étude du projet par blocs.
Le Président (M. Lemieux): Alors, je prends en
considération la demande du député de Bertrand. J'avais le
goût de citer une petite remarque d'Honoré Mercier, mais je vais
m'abste-nir, eu égard aux commentaires du député de
Bertrand. C'est simplement pour lui dire que le député de
Bertrand... Je l'écoutais parler et je voulais lui faire état
qu'il me rappelle étrangement son prédécesseur, M.
Jean-Guy Parent, qui nous manque beaucoup par l'action positive qu'il avait au
sein de cette commission-là. Je me rends compte que le nouveau
député de Bertrand en est un digne successeur.
Sur ce, j'appelle l'étude du projet de loi 33, Loi modifiant de
nouveau la Loi sur les impôts et d'autres dispositions
législatives d'ordre fiscal. Conformément aux directives qui nous
ont été données par le député de Bertrand,
nous allons appeler les articles par blocs tel que vous allez me le demander,
sauf en ce qui concerne ceux où il y aura un amendement, où
préalablement il faudra adopter l'amendement et l'article tel
qu'amendé. Oui, M. le ministre.
M. Séguin: II faut préciser, sur une question
technique, nous avons 22 amendements. Nous avons un cahier des amendements que
nous avons remis à chacun des membres. Alors, à chaque article,
effectivement, où il y aura un amendement, on discutera de l'amendement.
Il y en aura un, par exemple... On commencera à l'amendement 2 de
l'article 12, l'article 1 étant le titre que l'on verra à la
fin.
Étude détaillée
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que vous me
suggérez, M. le député de Bertrand, d'appeler
immédiatement les articles 1 à 11 inclusivement?
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle les articles 1
à 11 inclusivement. Est-ce qu'il y a des commentaires
généraux?
Loi concernant l'impôt sur la vente en
détail
M. Séguin: II y avait peut-être un autre...
Étant donné que les articles 1 à 11 peuvent comporter
différentes choses. Ici, par exemple, nous sommes dans la loi de la taxe
de vente et nous modifions certaines définitions, entre autres, la
définition de boisson alcoolique à base de bleuets, qui se voit
donner une certaine forme d'exemption. Les articles 1 jusqu'à 7, c'est
la taxe de vente, comme telle, et ce sont des définitions qui sont soit
élargies, soit restreintes, dans certains cas.
Dans le cas du bleuet, je l'ai indiqué. C'est une nouvelle
exemption pour favoriser ce nouveau produit...
Le Président (M. Lemieux): On le retrouve à quel
article?
M. Séguin: À l'article 2.
Le Président (M. Lemieux): À l'article 2. Alors,
est-ce que les articles 1 à 11 sont adoptés inclusivement?
M. Beaulne: Oui, j'avais simplement un commentaire.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Bertrand.
M. Beaulne: Oui, les articles sont adoptés. Au niveau du
fond ici - je l'ai d'ailleurs souligné lors de mes commentaires
préliminaires à la session dernière - bien sûr, la
question de la liqueur de bleuets, c'est bien intéressant. Mais
ça ne fait pas partie d'un plan global de développement
régional. Je conçois que c'est fait pour aider certaines
régions où on cultive le bleuet, en particulier. Mais j'avais
souligné, à ce moment-là, que ce n'était pas
exactement ce qu'on pouvait considérer comme mesure s'inscrivant dans un
plan global de développement régional.
Le Président (M. Lemieux): On prend bonne note de vos
commentaires. Alors, les articles 1 à 11 étant adoptés
inclusivement, nous passons maintenant à l'article 12. À
l'article 12, nous avons un amendement. M. le secrétaire. Un
instant, parce qu'il y a beaucoup d'amendements. M. le ministre.
Loi sur les impôts
M. Séguin: Je vous signale, M. le Président, que
nous sommes dans la Loi sur les impôts, dans le chapitre de la recherche
et du développement, qui touche d'ailleurs un nombre considérable
d'articles. Même si le principe introduit est peu élaboré,
il faut amender 60 à 70 articles, dont la plupart par concordance
technique. Alors, c'est un exercice assez laborieux. L'amendement, ici, fait
suite à l'énoncé, à la déclaration
ministérielle du ministre des Finances du 19 décembre 1989, qui a
apporté un correctif pour prévoir une règle de transition
entre les anciennes règles et les nouvelles concernant la recherche et
le développement, dans les règles anti-évitement lors de
certaines opérations dans la recherche et le développement.
Alors, comme on le dit aux articles 223 et suivants, qui sont des
nouveaux articles, on va prévoir une certaine règle de
transition; l'amendement ne porte que sur cette règle de transition.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que vous avez des
interventions sur l'amendement, M. le député de Bertrand?
M. Beaulne: Non.
Le Président (M. Lemieux): Ça va. Est-ce que
l'amendement est adopté? Adopté. Alors, l'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 12, tel qu'amendé, est
adopté? Adopté. Alors, l'article 12, tel qu'amendé, est
adopté.
Nous appelons maintenant les articles 13 à 20 inclusivement.
Est-ce que vous avez des commentaires, M. le ministre, relativement aux
articles 13 à 20 inclusivement?
M. Séguin: Nous sommes dans le chapitre de la recherche et
développement.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Séguin: Expliquer la portée de chacun des
articles pourrait demander beaucoup d'heures d'explication, mais ici, ce sont
des correctifs relativement simples qu'on apporte; mais ils apparaissent
très élaborés dans l'ensemble des articles. À
chaque année, dans le chapitre de la recherche et développement,
on est obligés, pour des ajustements, de redessiner un petit peu
l'ensemble des mesures. Chaque article a un effet différent. Par
exemple, ici, à l'article 226.1, la question, c'est qu'on va permettre
de la recherche expérimentale hors du Canada. Alors, il peut y avoir
certains avantages consentis, même si certaines recherches peuvent
être faites hors du Canada.
Le Président (M. Lemieux): Les articles 13 à 20
inclusivement sont-ils adoptés?
M. Beaulne: J'aurais certains commentaires, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le
député de Bertrand.
M. Beaulne: Ça, ce sont des articles qui touchent, de
façon générale, la recherche et le développement,
les crédits d'impôt à la recherche et développement.
On se pose de sérieuses questions, nous, du côté de
l'Opposition officielle, quant à la pertinence de ce genre de
stratégie pour développer la recherche et le développement
au Québec; compte tenu des commentaires du Conseil canadien de la
science et de la technologie, qui a indiqué que ce genre de mesures,
finalement, n'incitait que de façon marginale la recherche et le
développement.
À ce chapitre-là, j'aimerais peut-être que le
ministre puisse, non pas maintenant, mais peut-être éventuellement
nous déposer l'estimation du manque à gagner du gouvernement du
Québec; ou, si vous voulez, si on met la question autrement, le
coût pour le gouvernement du Québec d'octroyer ces crédits
à la recherche et au développement pour les dernières
années où vous avez ces chiffres. Pour 1989, je suppose que c'est
trop tôt pour les avoir. Mais peut-être que vous pourriez nous les
fournir pour 1988, pour qu'on ait une idée du coût de ces mesures
en termes de manque à gagner pour le gouvernement du Québec.
Je sais qu'au niveau fédéral, on avait estimé ces
mesures à 2 000 000 000 $. Ce serait intéressant de savoir, au
niveau du Québec, à combien on peut évaluer ce manque
à gagner, d'une part. D'autre part, il y a peut-être une petite
question d'information à laquelle le ministre pourrait répondre.
Pourrait-il nous apporter des précisions quant au traitement fiscal qui
est réservé, par le gouvernement fédéral, aux
crédits d'impôt qui sont octroyés par le gouvernement du
Québec en matière de recherche et de développement?
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Séguin: D'un côté, nous, au
ministère du Revenu, on ne fait pas d'élaboration de coûts.
On a le coût que peut représenter ce qu'on appelle une
dépense fiscale, une déduction comme telle. D'ailleurs, ça
apparaît au budget, en annexe. D'ailleurs, ces nouvelles mesures sur la
recherche et le développement sont chiffrées en coûts dans
le budget, en annexe. Mais vous n'aurez pas le coût que peut
représenter, dans les dernières années, une mauvaise
interprétation des mesures concernant la recherche et le
développement.
II y a deux ans, trois ans, le gouvernement fédéral a
été obligé de stopper l'ensemble des mesures fiscales sur
la recherche et le développement, parce qu'il y avait une forme d'abus
dans l'interprétation. Alors, si c'est l'évaluation de ce genre
d'abus que vous voulez, il faudrait que je m'informe auprès du
ministère des Finances qui, lui, fait ce genre d'évaluation, en
constatant, d'une année à l'autre, si les mesures qui sont
introduites dans un budget sont des mesures positives ou négatives.
Nous, au ministère du Revenu, on n'a pas ce genre de calcul et
c'est très difficile pour nous. On n'a pas tous les paramètres
économiques extérieurs à la déduction pour savoir
quels sont les effets. Mais je pourrais m'informer auprès du
ministère des Finances. Je vais transmettre votre question, d'ailleurs,
comme je le fais... Si les membres de la commission ont des questions sur le
budget, je me ferai un devoir de les transmettre au ministre des Finances. (10
h 45)
Le Président (M. Lemieux): Voulez-vous, M. le
secrétaire, prendre note de la question qui a été
posée au ministre par M. le député de Bertrand? M. le
ministre va faire parvenir les informations à la commission.
M. Séguin: Je vais tâcher d'avoir le plus de
renseignements possible pour satisfaire la question.
M. Beaulne: sur le coût de ces mesures. maintenant, sur
l'incidence, enfin, l'impact, le traitement réservé par le
fédéral à ces crédits d'impôt.
M. Séguin: Là, c'est encore plus difficile
d'évaluer le coût pour le fédéral...
M. Beaulne: Pas le coût pour le fédéral,
mais... Par exemple, je suis sous l'impression que le fédéral,
finalement, taxe les crédits d'impôt qui sont octroyés par
le gouvernement du Québec. En quelque sorte, le gouvernement du
Québec se trouve, par la bande, à défrayer une part des
coûts de recherche et de développement que le
fédéral devrait normalement assumer.
M. Séguin: En fait, c'est que les crédits ou les
avantages s'appliquent dans le calcul du revenu des entreprises et des
individus qui bénéficient de certains crédits, etc. Donc,
évidemment, ça peut influencer. Pour les entreprises qui ont
droit à des crédits, ça peut influencer le calcul de leurs
revenus, parce qu'aux fins de l'impôt fédéral, le montant
du crédit est considéré comme une aide gouvernementale,
une subvention. Donc, comme les subventions font partie du revenu, alors,
à ce moment-là, ça peut les affecter, bien sûr. Ce
n'est pas le crédit qui est carrément taxable par Ottawa, mais il
peut être pris en compte dans le calcul du revenu aux fins de
l'impôt fédéral.
M. Beaulne: Au fond, ce que j'essaie de faire, c'est
d'évaluer l'impact, pour le gouvernement du Québec,
d'établir des mesures incitatives fiscales comme celle-là en
matière de recherche et de développement. Finalement, on ne se
retrouve pas, jusqu'à un certain point... Sous forme de revenu pour le
gouvernement fédéral, du fait que ça augmente le revenu
imposable de la corporation québécoise ou des individus qui
bénéficient de ce genre de mesure.
En d'autres mots... Si je peux faire l'analogie avec le débat
actuel sur la TPS, c'est un peu la même chose. Si nous, par exemple, on
applique notre taxe de vente fédérale, compte tenu du fait qu'on
n'a pas examiné laquelle des deux taxes va être perçue la
première. Si au prix du produit on impose la taxe fédérale
et que le fédéral taxe le coût du produit plus notre taxe
provinciale, ça lui fait bien plus d'argent dans les poches. Vous
comprenez?
M. Séguin: Vous remarquez, on le faisait
déjà avec la taxe d'accises. Le Québec a toujours
perçu sa taxe par-dessus la taxe d'accises fédérale, qui
s'ajoutait sur le produit vendu au Québec. Ce n'est que relativement
récemment que les contribuables du Québec peuvent demander un
remboursement de la taxe provinciale s'ils ont eu un remboursement de la taxe
d'accises, mais jusqu'à il y a deux ans - je pense que ça a
été changé - le Québec chargeait carrément
sa taxe de vente par-dessus le produit qui, lui, comprenait la taxe
fédérale.
Maintenant, je comprends un petit peu le sens de la question. C'est
difficile d'évaluer l'impact monétaire qui se dégage de
ça, parce que d'un autre côté, il faudrait faire des
études économiques pour voir quels ont été les
effets d'entraînement de la recherche et du développement dans
l'économie. Ça, c'est une question qui m'échappe
complètement. Je présume qu'il y a eu des effets
bénéfiques puisque, par la fiscalité, on encourage des
secteurs industriels ou des secteurs de recherche et de développement.
Sans ça, on n'en ferait pas. Alors, les gouvernements ont cru bon
intervenir dans la recherche et le développement par des crédits
d'impôt, comme par les actions accréditives dans les mines, comme
par des déductions de 133 1/3 % ou 166 2/3 % dans l'industrie du film
pour soutenir des investissements économiques importants et qui
amènent une création d'emplois, des retombées
économiques.
Faire une étude comme celle-là serait considérable,
et ça échappe complètement au ministère du Revenu.
Mais dans l'ordre des choses, je vais quand même transmettre
l'interrogation à mon collègue des Finances et voir, avec les
chiffres qu'on peut avoir chez nous, si on peut essayer de cerner, en tout cas,
certains coûts qui sont inhérents aux opérations de
recherche et de développement.
M. Beaulne: Vous comprendrez, M. le ministre, que les
interventions que je fais ne sont pas faites sur une base partisane. Je pense,
pour avoir participé avec mes collègues de la commission du
budget et de l'administration à l'étude d'engagements financiers
des ministères, que c'est dans l'intérêt, notre
intérêt collectif, compte tenu de la contrainte de plus en plus
serrée de l'assiette fiscale dans laquelle peut puiser le gouvernement
du Québec, qu'on s'interroge de façon non partisane sur les
meilleures façons de faire fonctionner le gouvernement du
Québec...
Une voix: Ce n'est jamais partisan.
M. Beaulne: Sans égorger le contribuable. Non, mais
c'est...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Saint-Louis, avez-vous quelque chose à dire?
M. Chagnon: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Vous brûlez d'envie.
M. Chagnon: Vous n'y allez pas de main morte. C'est une
volonté qui est évidemment partagée des deux
côtés de cette table que de ne pas vouloir égorger les
contribuables.
M. Beaulne: Effectivement, c'est dans ce sens que si on
s'aperçoit qu'il y a des mesures qui, finalement, sont bien
intentionnées... Je suis sûr que les mesures qui touchent les
mesures incitatives à la recherche et au développement sont bien
intentionnées, puisqu'on est tous conscients du retard du Québec
en cette matière. Mais, parfois, il y a peut-être moyen de
parvenir aux mêmes objectifs sans que ça nous coûte trop
cher ou sans donner de l'argent par la bande au gouvernement
fédéral, ce qui est encore pire.
M. le ministre, pour rattacher ma question à vos commentaires,
est-ce que le ministère du Revenu a donné un avis au
ministère des Finances sur le traitement fiscal qui était
accordé par le gouvernement fédéral aux crédits
d'impôt en matière de recherche et de développement?
M. Séguin: Non. On ne donne pas de... C'est rare qu'on est
amenés à donner un avis comme tel. Pas du tout. On a eu des
discussions à un moment donné, comme je vous disais tantôt.
Il y a à peu près deux ans, les deux gouvernements,
c'est-à-dire le gouvernement fédéral et le gouvernement
provincial, se sont rendu compte que, dans le domaine de la recherche et du
développement, quelque chose ne marchait pas. Il y avait beaucoup de
demandes de projets, de présentations de projets, de demandes de
crédits et d'avantages qui semblaient plus ou moins bien
orientées vis-à-vis de la véritable recherche et
développement. Le gouvernement fédéral, le premier,
à un moment donné, a tout stoppé, parce qu'il avait
consenti beaucoup de crédits, beaucoup d'avantages fiscaux à des
projets qui ne s'avéraient carrément plus de recherche et de
développement. Donc, ça a stoppé pendant un temps, nous
avons suivi le mouvement pendant, si je me souviens bien, à peu
près six à huit mois. Et après, comme ministre du Revenu,
on a accepté de rouvrir nos services de décisions
anticipées aux fins des différents projets, mais avec des
conditions assez précises, avec des contrôles plus
sévères, pour s'assurer qu'on soit limitatifs. Vous remarquerez
que, présentement, dans le projet de loi, on rend obligatoire, avant de
procéder, d'avoir auprès du ministre du Revenu une
décision anticipée pour faire agréer le projet dans ses
aspects fiscaux. Ça, c'est un minimum de contrôle. L'ensemble des
opérations est maintenant recalibré et se dirige mieux vers la
recherche et le développement. Je pense qu'il y a eu une période
trouble, mais là je pense que c'est redevenu mieux.
Mais nous ne sommes pas en mesure, au ministère du Revenu,
d'évaluer l'à-propos des mesures. On peut constater que certaines
déductions n'atteignent pas leur objectif. On pourrait se demander la
même chose pour les actions accréditives dans le secteur minier.
Est-ce que le coût fiscal supporté par l'État et les
aspects économiques générés dans l'industrie sont
suffisants, intéressants? Peut-être que oui, peut-être que
non, je l'ignore. Je présume que ça l'est, puisque le milieu
industriel les réclame à chaque année et que le
gouvernement a finalement consenti, dans la question des actions
accréditives comme dans les films certifiés
québécois... On a maintenu un crédit relativement
élevé, un avantage fiscal relativement élevé.
Comme, dans d'autres secteurs, on les a abandonnés. Je pense à
l'épargne-logement; le Régime enregistré
d'épargne-logement qui a été abandonné en 1984 ou
en 1985, même si Ottawa l'a maintenu un peu plus longtemps, mais pour des
raisons que j'imagine économiques ou de rentabilité
vis-à-vis des coûts à supporter, etc. Mais nous, nous ne
sommes pas ceux-là qui faisons ce genre d'évaluation. On n'a pas
ce qu'il faut pour faire ce genre d'évaluation. Nous avons des
statistiques. Nous avons des coûts reliés à la
réclamation des déductions. Ça, on les a, dans nos
statistiques. On pourrait vous dire, par exemple, qu'en telle année, il
s'est réclamé au Québec tant de crédits, tant
d'avantages en recherche et développement. On pourrait même vous
les ventiler dans certains secteurs. Ça, c'est le genre de travail que
l'on fait. C'est plutôt, à mon humble avis, le ministère
des Finances qui, lui, fait des projections - j'appelle ça, moi,
économétriques - pour évaluer tous les aspects
dans l'économie du Québec, pour voir si c'est avantageux
de les maintenir ou non. Mais ça, ça nous échappe,
à nous. Mais je peux transmettre le maximum d'informations qu'on peut
avoir, nous, au ministère, dans la recherche et le développement
et transmettre le complément d'information au ministère des
Finances, qui va donner suite à ça, j'imagine.
M. Beaulne: Oui, effectivement. D'ailleurs, si on pouvait en
avoir une copie, ici à la commission, ça serait peut-être
intéressant pour l'ensemble des membres, la ventilation dont parte le
ministre.
M. Séguin: Ce sont nos statistiques publiques, alors
ça me fera plaisir. On a eu notre dernier recueil de statistiques de
l'année 1987 ou 1988, je pense, qui est sorti au ministère il y a
un mois ou deux... Plutôt 1987. On est deux ans en arrière sur nos
statistiques. Alors, ça me fera plaisir d'avoir le recueil pour chacun
des membres de la commission.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le ministre.
Avez-vous pris note de ceci, M. le secrétaire?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Alors, est-ce que les articles
13 à 20 inclusivement sont adoptés?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous appelons
maintenant l'amendement à l'article 21.
M. Séguin: Ici, nous avons déjà eu quelques
articles qui ont traité des parts permanentes des caisses populaires.
Vous savez, ce nouveau régime fiscal qui consent un avantage fiscal pour
la détention de parts, d'actions. En fait, ce ne sont pas vraiment des
actions, mais on les appelle des parts, des unités de
propriété dans les caisses populaires - grosso modo, vous avez
droit à 1000 $ par année, maximum de 3000 $ sur la durée
du régime qui ne doit pas dépasser 21 années - qui est la
fiducie détentrice. C'est un avantage fiscal intéressant pour les
bénéficiaires. Ici, évidemment, on voit à l'article
21 un des articles faisant partie de ce chapitre des régimes
d'épargne, des parts permanentes des caisses populaires.
Une voix: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): ...m. le député
de bertrand.
M. Beaulne: Cette mesure, qui a d'ailleurs été
assez publicisée, me fait poser la question suivante: Est-ce que ce
n'est pas une mesure qui privilégie à outrance le Mouvement
Desjardins par rapport aux autres institutions financières, d'une part?
D'autre part, je m'interroge d'autant plus - je me pose cette question non pas
parce que je conteste l'amendement qui est apporté ici, mais parce que
je ne peux pas m'empêcher de songer dans ce cas-ci à un exemple,
dans un domaine différent, mais quand même, qui a une
signification, au niveau fédéral... Lorsque le gouvernement a
nationalisé ou acheté Pétro-Canada sous prétexte de
faire bénéficier les Canadiens d'essence et de produits
pétroliers à de meilleurs coûts, alors que cette
compagnie-là s'est empressée de joindre les rangs des sept soeurs
avec, finalement, aucun avantage particulier pour les consommateurs canadiens.
Je veux bien croire qu'on encourage la croissance du Mouvement Desjardins, mais
à la condition que ce mouvement soit réceptif et qu'il contribue
véritablement à l'épanouissement économique du
Québec. Je me réfère ici, M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Vous n'êtes pas sur
l'amendement comme tel. Vous...
M. Beaulne: Sur le concept de fond de l'affaire.
Le Président (M. Lemieux): Vous êtes sur le fond,
oui, parce que l'amendement ne concerne que...
M. Beaulne: Non, non, d'accord, je suis sur le fond de la
question.
Le Président (M. Lemieux): D'accord. Je vous laisse aller
pareil, M. le député de Bertrand. C'était seulement pour
vous le souligner.
M. Beaulne: C'est sur le fond de la question. De toute
façon, l'amendement, on va l'adopter.
Le Président (M. Lemieux): D'accord. (11 heures)
M. Beaulne: Sur le fond de la question. D'ailleurs, je pense que
c'est important qu'on s'interroge sur le fond de la question, dans le sens...
Je comprends l'objectif visé par la mesure. Mais je m'interroge sur ces
stratégies qu'on a et qu'on a eues - et qu'on a eues d'ailleurs, nous
aussi, au Parti québécois - d'encourager la naissance de
corporations, d'entreprises, ainsi de suite, dans le but de desservir le
public, le consommateur québécois, alors que, une fois mises au
monde et une fois qu'elles ont atteint le rythme de croisière, ces
entreprises-là contribuent de façon plus ou moins mitigée
aux objectifs pour lesquels on les avait favorisées. Je vous ai
donné l'exemple de Pétro-Canada au fédéral. Dans le
cas du Mouvement Desjardins, je veux bien croire que c'est une institution
de
chez nous et ainsi de suite, mais vous savez le débat qui se
déroule en ce moment au sein du Mouvement Desjardins: à savoir si
c'est devenu une grosse banque ou si ça respecte encore la philosophie
fondamentale d'Alphonse Desjardins, d'une part. Et, d'autre part,
également, je pense au débat qui a eu lieu au niveau
fédéral en 1988, lorsque le comité des finances a
examiné et s'est penché sur toute la question des frais
bancaires. Lorsque est venu le moment de déposer les chiffres
comparatifs sur les frais bancaires des institutions financières, je
peux vous dire que le Mouvement Desjardins n'était pas le meilleur
exemple à citer, en ce qui concerne les frais financiers et les autres
services qui sont chargés aux consommateurs. Alors, dans ce sens, je
veux bien croire que les mesures incitatives pour favoriser la croissance du
Mouvement Desjardins sont bonnes. C'est une institution
québécoise. Encore faudrait-il rappeler au Mouvement Desjardins,
en temps opportun, et lorsque les circonstances le justifient, que si on
favorise sa croissance par des mesures comme celles-là, il faudrait que
le Mouvement Desjardins soit également responsable quant à
l'établissement de ses politiques de frais de service et quant à
rétablissement de ses politiques de prêt face aux individus et
face aux entreprises.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre, vous avez des
commentaires?
M. Séguin: Bien... Rapidement, M. le
Président...
Le Président (M. Lemieux): Nous sommes sur le fond comme
tel.
M. Séguin: C'est ça. Sur le fond, c'est toujours le
même déchirement intellectuel pour le ministre du Revenu, de ne
voir qu'à vérifier la conformité et non l'à-propos
des mesures. Nous sommes dans une discussion fort intéressante. Et il y
en a plusieurs aussi au gouvernement qui, à l'époque, se sont
interrogés sur l'à-propos de consentir, par une loi, un avantage
fiscal à un organisme particulier - non pas à une industrie mais
à un organisme particulier. Personnellement, je ne suis pas tellement
sympathique, en général, à faire des avantages fiscaux sur
mesure pour une entité, que ce soit le Fonds de solidarité de la
FTQ, même si j'aime beaucoup ce qui s'est fait dans le temps. Mais je
pense que la fiscalité doit être générale. Alors si
on a, par exemple, un régime, il dort être neutre. Il doit
s'offrir à l'ensemble des entreprises, des entités qui
rencontrent les conditions du régime. Faire des déductions, des
avantages fiscaux sur mesure pour une entité particulière,
j'avoue que ça ouvre la porte aux commentaires que vous faites, à
savoir: Pourquoi eux et pourquoi pas d'autres?
Par ailleurs, il faut être juste et dire que les autres
institutions financières ont bénéficié du REA. Les
caisses pop ne pouvaient pas souscrire aux REA. Donc, elles se sont senties,
elles, à contre-courant. Et, par le genre de déductions, elles
voulaient avoir une espèce de système qui s'apparentait aux REA.
De là l'idée des parts avec une déduction. Comme le REA a
avantagé des banques qui ont émis, comme vous le savez, des
souscriptions publiques et qui ont eu, du public, des acheteurs de leurs parts,
avec des avantages fiscaux. Donc, la question, au niveau des consommateurs...
C'est une question intéressante et l'avenir démontrera - mais
ça, c'est un autre débat qui se fera ailleurs, sans doute - si ce
genre de mesures est correct ou non.
Moi, je me souviens que, suite au fléchissement de la bourse il y
a deux ans, des détenteurs de REA s'estimaient lésés et
reprochaient au gouvernement d'avoir cautionné, par des avantages
fiscaux, une telle initiative à la bourse. Parce que les gens... Le
petit consommateur, quand il a perdu ses 3000 $ ou ses 5000 $ et qu'il a vu que
c'était par le REA et par la caution du gouvernement, son réflexe
a été de dire: Pourquoi le gouvernement a-t-il autorisé
ça? Comment se fait-il que le gouvernement soit derrière
ça? Et vous laissez des compagnies partir comme ça? Ça,
ça me préoccupe. Ça, je l'ai eu comme vibration, comme
réaction des gens de mon comté, des gens dans la population qui
ont dit: J'ai mis mes économies. J'ai acheté des actions par
l'entremise d'un courtier. C'était un régime REA. C'était
autorisé par le gouvernement. Je perds ma chemise là-dedans et le
gouvernement ne dit pas un mot. Et je m'étais demandé, moi, quand
j'étais membre de la commission... M. le Président, vous vous en
souviendrez, on avait eu un débat à un moment donné, il y
a trois ans. Et comme membre, je partageais l'opinion du député
de Lévis. On était les deux à partager la même chose
et on avait amené d'ailleurs... Notre débat avait amené un
mandat d'initiative vis-à-vis la Commission des valeurs
mobilières. Parce qu'on était, nous, dans l'optique qu'il fallait
que la Commission des valeurs mobilières joue un rôle de
protecteur du public beaucoup plus fort que juste vérifier un prospectus
et émettre une autorisation. On aurait souhaité, nous, que la
Commission des valeurs mobilières sort davantage un agent de discipline
sur les entreprises qui vont chercher des prospectus et offrent des parts au
public. La Commission des valeurs mobilières était venue nous
expliquer qu'elle n'a pas les moyens, qu'elle n'a pas l'expertise de faire
toutes les analyses. Donc, elle se contente de voir la conformité. Et
une fois que c'est conforme, ça procède.
Autrement dit, il n'y a personne actuellement qui est en mesure, sauf
les maisons de courtage... Mais on a vu que, quand il y a eu ce qu'on a
appelé le petit krach de la Bourse, il y a deux ans, deux ans et demi,
les firmes de courtage se sont fait reprocher publiquement par
tous tes commentateurs, les éditorialistes, d'avoir
été très faibles dans la défense de leurs clients.
Parce qu'elles sont un peu déchirées entre leur mandat
contractuel de sortir un prospectus avec une commission et, en même
temps, de vendre ce même prospectus à leurs propres clients.
Alors, elles ont peut-être été amenées à
vendre des affaires un peu vite. Les gens achetaient à peu près
n'importe quoi et ils se ramassent avec des actions qui valaient 10 $ et qui
valent rien que 0,60 $ aujourd'hui; et il n'y a plus d'espoir que ça
renaisse. Et ça, ça a complètement massacré,
jusqu'à un certain point, la crédibilité des
émissions publiques REA. Aujourd'hui, il n'y a pas beaucoup
d'émission REA et, pour un temps, ça va rester comme
ça.
Il y a toute la question de la défense du public. A cela, moi, je
m'étais interrogé, même comme ministre du Revenu. Ça
a touché un petit peu ma plate-bande; à savoir si on ne devait
pas contrôler mieux la publicité faite au public. Quand on voit,
dans les journaux: Avantage fiscal, vous déboursez 10 $, vous
déduisez 3000 $ et vous vous retrouvez avec un capital de 10 000 $.
C'est magique! Et ça, on voit ça, encore, dans le temps de
l'impôt. On le voit avec les REER. On le voyait déjà
sur d'autres affaires comme les films, et tout ça. Il y avait une
publicité absolument fantastique. Évidemment, comme la
popularité de ces produits-là auprès des acheteurs... La
publicité, on la voit moins. Mais je vous avoue que je me suis
interrogé, pour savoir si on ne devrait pas, nous, au ministère
du Revenu, initier une réflexion auprès de la Commission des
valeurs mobilières ou du gouvernement pour dire: La publicité sur
les avantages fiscaux ne devrait pas apparaître comme un effet magique.
D'autant plus, ça ne devrait pas apparaître que... Si le
ministère du Revenu a donné une décision anticipée,
ce n'est pas une caution sur le projet. Alors que je vois ça, moi, dans
beaucoup de petites publicités, de prospectus: "Autorisé par
Revenu Québec", avec la fleur de lis. Ça donne l'impression au
consommateur qui n'est pas initié à ça... Il s'en va dans
un salon d'épargne quelque part et là, il se fait
présenter un produit quelconque: C'est merveilleux, vous ne
déboursez pas une cenne, on vous fait crédit, vous allez
déduire 10 000 $, vous réduisez vos impôts de 3000 $ et
vous vous retrouvez enrichi de 25 000 $. C'est tout le temps fait avec le plus
de caution gouvernementale possible. Ça, ça me chatouille, je
n'aime pas ça. Quels moyens avons-nous de l'interdire? Bien là,
évidemment, liberté d'expression, d'opinion... On ne peut pas
interdire à ces organismes-là de vendre un produit et de faire
valoir des avantages. Mais est-ce qu'il n'y aurait pas des normes, des
contrôles, pour éviter que ce soit utilisé et que le seul
aspect du produit qui est véhiculé dans les pages des journaux,
ce n'est plus le produit, c'est l'avantage fiscal? Vous déduisez 3000 $,
mais le reste, le produit, c'est quoi? Le produit peut être
zéro.
On va vous donner un exemple, M. le Président. Je ne suis pas
gêné de le dire, j'ai acheté des actions
accréditives il y a deux, trois ans: MVP quelque chose inc.
C'était annoncé dans une demi-page: Devenez copropriétaire
de l'Abitibi. C'est mon lieu natal; je viens de Val-d'Or, M. le
Président. Alors ça me faisait plaisir d'acheter des parts dans
une mine pour encourager l'industrie et avoir un avantage fiscal. J'ai eu un
avantage fiscal; mais les parts, aujourd'hui, valent zéro. La compagnie
me dit: II n'y a aucun espoir de plus-value d'ici l'an 2000 probablement ou je
ne sais pas quoi; alors ça n'a aucune valeur, vous pouvez les vendre,
les donner, ça ne vaut rien. Mais je fais un calcul rapide: ça me
coûte plus cher de les avoir achetées, malgré l'avantage
fiscal. Parce que j'ai beau avoir un petit avantage fiscal... D'accord,
c'étaient des actions accréditives. J'ai déduit un certain
montant, bien sûr: sur 10 000 $ ou 12 000 $, j'ai peut-être
déduit 6000 $, 7000 $, 8000 $ - je ne sais pas trop - mais j'ai perdu
les 12 000 $ au bâton et je ne les retrouverai jamais, ou à peu
près. Il y a peu de chances, dans l'état actuel des choses, qu'on
voie revivre ça. Et est-ce que je vais les garder 20 ans, juste pour
avoir une chance un jour de les vendre? Donc, ça, c'est un
problème. Maintenant, je ne reproche rien à l'entreprise, sauf
que, comme individus, on se fait offrir des choses... Puis ils nous disent:
C'était écrit dans le prospectus. Je vais vous dire franchement,
la lecture du prospectus... Moi, ça fait 20 ans que j'en lis, des
prospectus. J'ai fait de la consultation pour des clients pendant douze ans en
matière fiscale. Puis encore aujourd'hui, j'en lis des prospectus et
j'ai de la misère à comprendre ce qui est dit dedans.
Alors, j'imagine que le pauvre contribuable, lui, qui n'est pas
initié à ces choses-là... Il reçoit un prospectus:
Diable! Ce n'est pas clair, ça! Ça, c'est un sujet énorme!
J'en parle, parce que je sais qu'à l'époque, quand j'étais
membre de la commission, c'était un sujet sur lequel je suis intervenu
à chaque fois. Puis ça nous avait amenés... M. le
Président, vous vous en souvenez. On avait tous partagé un peu la
même opinion à un moment donné, puis on avait fait venir la
Commission des valeurs mobilières. Mais elle disait: Qu'est-ce que vous
voulez qu'on fasse? On a à peine 30 ou 35 analystes. Il y a des milliers
de projets. On ne peut pas analyser là-propos et tout ça.
Le Président (M. Lemieux): Ça a eu comme effet que
leurs effectifs ont été augmentés par après, tout
de même, M. le ministre. Légèrement augmentés.
M. Séguin: Oui, puis je remarque qu'ils sont un petit peu
plus interventionnistes, au niveau de la commission, sur la rigueur, sur tout
ça.
Le Président (M. Lemieux): Et je ne peux pas...
M. Séguin: Mais il existe encore, le problème, M.
le Président. On ne peut pas passer outre à ça. Je veux
dire... Moi, je vois encore des publicités qui m'horripilent, que j'ai
de la misère à accepter...
Le Président (M. Lemieux): Mais je ne peux pas passer sous
silence...
M. Séguin: ...Dont je trouve que c'est une
présentation...
Le Président (M. Lemieux): Et je ne peux pas
m'empêcher de souligner que les propos du député de
Bertrand sont, à mon avis, très pertinents. Et ça a
été l'inquiétude de la commission. Et son conseiller, qui
est à côté de lui, s'en souviendra: ça avait
été soulevé par le député de Lévis,
par son prédécesseur, par le député de
Mille-Îles aussi et le député de Saint-Louis.
M. Séguin: Ah oui!
Le Président (M. Lemieux): Et ça a fait l'objet -
et c'est ce qui est important - d'un rapport où il est fait état
qu'effectivement... Une des recommandations était à l'effet -
dans le sens que M. le ministre le disait - d'augmenter ce pouvoir de
surveillance-là. À mon jugement, vos propos sont plus que
pertinents, et on devrait peut-être s'inquiéter parfois de la
tournure que peuvent prendre certaines choses. M. le ministre en a subi
lui-même les conséquences et il n'est pas le seul. Il y a aussi
des contribuables malheureux où c'était peut-être la seule
économie qu'ils avaient le loisir de faire. Et c'est peut-être le
seul commentaire que j'ai à faire là-dessus. M. le
député de Bertrand.
M. Beaulne: Oui. J'ai simplement deux commentaires que
m'inspirent les propos du ministre. D'abord, d'une part, pour revenir un peu en
arrière sur le Mouvement Desjardins. Vous avez dit que le Mouvement
Desjardins n'avait pas bénéficié des REA comme certaines
institutions financières, comme la Banque Nationale, par exemple. Mais
je voudrais simplement souligner - c'est un petit commentaire en passant - que
si le Mouvement Desjardins et les caisses populaires ont pris l'ampleur qu'ils
ont, c'est parce qu'ils ne sont pas non plus astreints aux mêmes
politiques de réserve que les banques. Et ça, c'est un avantage
qui a été longuement disputé.
Alors, je pense qu'à ce niveau-là, ça
s'équivaut pas mal. Mon deuxième commentaire, c'est lorsque vous
avez commencé un peu à donner vos réflexions sur certains
sujets. Ça me rappelle une discussion qu'on a eue. Vous vous rappelez,
M. le Président, quand on a examiné les engagements financiers du
ministère des Approvisionnements et Services, où je pense que
c'était le député de Mille-Îles... Ou, en tout cas,
c'était un de vos collègues qui avait sorti le projet de loi puis
qui avait dit au ministère des Approvisionnements et Services: Votre
rôle, ce n'est pas simplement d'être un comptoir de Distribution
aux consommateurs, mais d'apporter également une réflexion
auprès du Conseil du trésor sur la façon dont les sommes
d'argent sont dépensées, un peu.
Et dans ce sens-là, M. le ministre, peut-être que
même si, à 90 %, le rôle du ministre du Revenu consiste
à harmoniser les mesures fiscales avec le budget, je pense que certaines
réflexions qui ont été faites auraient avantage à
être communiquées au ministère des Finances et à
d'autres ministères pertinents.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Bertrand, je prends bonne note de vos commentaires et je tiens à vous
souligner qu'on aura peut-être dans l'avenir, à discuter en
séance de travail, suite aux propos du député de
Mille-Îles, de la possibilité - ce sera un
précédent, ici au Parlement - de joindre une recommandation,
lorsque j'aurai à faire le dépôt du rapport en Chambre.
Alors, je prévois convoquer très bientôt une séance
de travail qui va aller dans le sens de vos observations et dans le sens des
députés ministériels, en ce sens-là.
Est-ce que l'amendement à l'article 21 est adopté? (11 h
15)
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Est-ce que
l'article 21, tel qu'amendé, est adopté?
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté.
M. Séguin: ...l'article 26 puis...
Le Président (M. Lemieux). ...tel qu'amendé est
adopté. Adopté. Vous pourriez peut-être m'indiquer vos
blocs, s'il vous plaît.
Une voix: Ce serait peut-être mieux, comme ils connaissent
ce qu'il y a là-dedans, de donner les blocs.
Le Président (M. Lemieux): O.K. Alors, M. le
ministre, voulez-vous m'indiquer vos blocs?
M. Séguin: II y a les articles 21 à 26.
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous appelons maintenant
les articles... L'article 21 ayant été adopté, nous allons
appeler les articles
22 à 26 inclusivement. M. le ministre.
M. Séguin: Oui, alors ça touche le même
sujet. Les articles traitent d'une déduction additionnelle de 33 1/3 %
pour l'exploration minière, pétrolière ou gazière
engagée au Québec. Alors, toute la mécanique est un peu
exposée, mais le principe, c'est ça: c'est une déduction
additionnelle de 33 1/3 %.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que ça va, M. le
député de Bertrand? Alors, les articles 22 à 26 sont
adoptés. Adopté. Le deuxième bloc, M. le ministre.
M. Séguin: Les articles 27 à 53.
Le Président (M. Lemieux): Alors, J'appelle les articles
27 à...
M. Séguin: Avec un amendement.
Le Président (M. Lemieux): Nous avons un amendement
à l'article 43.
M. Séguin: Je peux parler de l'amendement tout de
suite?
Le Président (M. Lemieux): J'aimerais peut-être
mieux, M. le ministre, que nous passions des articles 27 à 42
inclusivement.
M. Séguin: O. K.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'il y a des
commentaires?
M. Beaulne: Ce serait peut-être simplement de nous
résumer en quoi consiste le bloc.
M. Séguin: C'est à la suite de l'autre bloc qu'on
vient d'adopter. C'est la même chose, c'est la déduction
additionnelle pour les frais d'exploration, mais d'exploration de surface.
Alors, c'est une petite distinction par rapport à l'exploration en
profondeur; aux fins de l'impôt, il y a une légère
distinction. Les articles visent ici l'exploration de surface, jusqu'à
l'article 53, mais si vous préférez...
Le Président (M. Lemieux): Tout à l'heure, on va
revenir à l'amendement et vous pourrez peut-être élaborer
après.
M. Séguin: C'était de le faire en deux temps, c'est
ça.
Le Président (M. Lemieux): Alors les articles 27 à
42 sont-ils adoptés?
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous allons
maintenant passer à l'amendement à l'article 43 et vous allez
pouvoir revenir sur le sujet, m. le ministre. alors, l'amendement à
l'article 43.
M. Séguin: Oui. Alors, ici, c'est en
référence à l'article 1027 qui est précisé
dans l'amendement. C'est une question de clarté. C'est un renvoi
technique, finalement.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 43, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Maintenant, M.
le ministre, que nous suggérez-vous d'appeler?
M. Séguin: Les articles 43 à 53.
Le Président (M. Lemieux): Les articles 44 à 53
inclusivement.
M. Séguin: Excusez, oui.
Le Président (M. Lemieux): Les articles 44 à 53
inclusivement. M. le ministre, vous avez la parole.
M. Séguin: C'est ça. On est toujours dans le
chapitre de l'exploration de surface, et c'est la déduction
additionnelle de 33 1/3 % aux contribuables. C'est la petite mécanique
qui est traitée ici dans différents articles, mais le principe
est toujours le même.
M. Beaulne: Ça va.
Le Président (M. Lemieux): Ça va. Alors, les
articles 44 à 53 inclusivement sont adoptés. Le prochain
bloc.
M. Séguin: Je suggère les articles 54 et 55
ensemble.
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous appelons les
articles 54 et 55. M. le ministre. Nous avions adopté le bloc des
articles 44 à 53 inclusivement et vous nous avez conseillé
d'appeler les articles 54 et 55.
M. Séguin: Ici, ce sont des renvois techniques à
une date... C'est l'année 1994, dans un cas, 1996 dans l'autre, pour la
recherche et le développement et la définition d'une
entité universitaire admissible. Parce que, maintenant, il y a des
crédits additionnels sur la recherche universitaire, et on modifie la
durée dans laquelle la recherche peut être faite. Dans un cas,
c'est 1994 et dans l'autre, c'est 1996.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que les articles 54 et
55 sont adoptés?
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Le prochain
bloc.
M. Séguin: Après, l'article 56 est
isolé.
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous appelons l'article
56.
M. Séguin: On peut le voir rapidement. C'est la
définition de centre hospitalier universitaire, à la suite de ce
qu'on vient de voir.
Le Président (M. Lemieux): Article 56. Voulez-vous
attendre un instant, j'aimerais ça...
M. Séguin: Pour la présentation d'une
décision anticipée au ministre. Alors, l'université ou
l'entité qui fait la recherche peut la présenter elle-même
directement, sans être obligée de passer par une fondation, comme
c'était le cas jusqu'à maintenant. L'université
était obligée d'avoir un intermédiaire. Là, elle
peut le faire direct.
Une voix: C'est bon.
Le Président (M. Lemieux): Ça va? Alors, il s'agit
de l'article 57, c'est ça, M. le ministre?
M. Séguin: L'article 56.
Le Président (M. Lemieux): L'article 56, pardon. Alors,
l'article 56 est adopté. Nous passons maintenant...
M. Séguin: Oui, ici, c'est concernant un assouplissement
des conditions d'application de l'exemption d'impôt à un centre
financier international.
Le Président (M. Lemieux): Alors, il s'agit de l'article
57. J'appelle l'article 57 du projet de loi. Est-ce que l'article 57 est
adopté?
M. Beauine: Oui, j'ai simplement un petit commentaire, ici.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Bertrand.
M. Beaulne: Je trouve que cette mesure-là est de nature
à inciter l'implantation à Montréal du centre bancaire et
du centre financier international. Il serait à souhaiter que le
gouvernement fédéral se grouille un peu plus pour ajouter sa part
à l'effort qui est déjà consenti par le gouvernement du
Québec. Et si je peux en profiter... Encore une fois, vous me permettrez
de souligner un autre secteur où le Québec se trouve jusqu'ici
désavantagé, par rapport à l'objectif qui est
partagé unanimement par la communauté d'affaires et la
communauté commerciale de Montréal et du Québec.
M. Séguin: Évidemment, c'est un problème de
politique gouvernementale. Pourquoi le fédéral n'a pas encore
adopté ces mesures au niveau de la fiscalité...
M. Beaulne: On sait pourquoi.
M. Séguin: on peut s'en douter, mais effectivement,
ça enlève beaucoup d'intérêt, sachant que la
fiscalité fédérale compte pour au moins 50 % dans le
fardeau fiscal d'un individu. alors, l'avantage pour lui de
bénéficier d'une exemption au québec mais d'être
assujetti à l'impôt fédéral... ça
démolit un peu l'attrait. mais que voulez-vous? nous, de ce
côté-là... en tout cas, nous, on l'a fait, et puis on
essaie de bien encadrer le centre financier international. je pense qu'au point
de vue fiscal, dans notre loi, il est bien assis, il est bien cadré, et
là, on apporte un assouplissement pour permettre aux promoteurs qui
travaillent à l'établissement du centre de ne pas
nécessairement résider au québec pendant douze mois, en
autant que le centre financier se mette en opération après.
Une voix: Effectivement.
Le Président (M. Lemieux): L'article 57 est-il
adopté?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Maintenant nous
passons au prochain bloc, s'il vous plaît. Nous appelons l'article
58.
M. Séguin: L'article 58, c'est un congé fiscal pour
chercheurs étrangers. Ça fait suite à la recherche
universitaire.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'article 58 est-il
adopté? Adopté. Nous appelons l'article 59.
M. Séguin: L'article 59, c'est le Fonds de
solidarité. Oui, M. le Président. Rapidement, c'est une
déduction dans le calcul du revenu imposable du Fonds, tant sur
l'impôt sur le revenu que la taxe sur le capital. C'est une demande du
Fonds depuis cinq ans, depuis son existence; l'année passée,
j'avais moi-même agi pour sensibiliser le gouvernement à consentir
peut-être cette exemption, comme l'ont les détenteurs de fonds de
pension. Parce que ça causait une inéquité fiscale au
Fonds de solidarité, de devoir subir une forme de taxation sur des
revenus accumulés qui sont censés être accumulés
dans l'esprit d'un fonds
fiduciaire, à être détenu à long terme. On
sait que les fonds ne peuvent pas être retirés par le
souscripteur, donc c'est une forme de banque de pension. Il nous apparaissait
rationnel d'avoir une exemption de taxation sur des fonds accumulés
semblables à un fonds de pension à long terme.
M. Beaulne: Oui, M. le Président. Le
Président (M. Lemieux): Oui.
M. Beaulne: Simplement un petit commentaire pour revenir à
ce que le ministre avait dit lorsqu'on a discuté du Mouvement
Desjardins. Je partage entièrement votre point de vue sur le... Moi je
trouve que faire des exceptions à la carte, non pas sur des secteurs
mais sur des institutions... J'ai des réserves à ce
niveau-là, comme vous d'ailleurs. Je pense que par rapport, par contre,
au commentaire que j'avais formulé sur le Mouvement Desjardins... Dans
le cas du Fonds de solidarité de la FTQ, j'ai beaucoup moins de
réserve à appuyer cette mesure, pour la raison suivante: c'est
que le Fonds de solidarité a prouvé et démontré, au
cours des dernières années, qu'il était un
véritable partenaire économique du Québec. Le Fonds de
solidarité a investi dans des entreprises, et parfois dans des
entreprises qui auraient tout simplement fermé leurs portes, et qui ont
eu un essor assez considérable. Vous pariiez tout à l'heure de
l'Abitibi... Je cite Tembec comme exemple, qui a été une
excellente réussite et où le Fonds de solidarité
était intervenu. Dans ce sens-là, je pense que cette mesure faite
à la carte pour le Fonds de solidarité m'apparaît
très valable et, dans ce cas-ci, je pense que... Pour revenir à
la préoccupation qu'on avait de donner des concessions à la carte
à des institutions particulières, pour autant qu'elles apportent
quelque chose à la société québécoise... Je
pense que, dans le cas de la FTQ, personne ne va mettre en doute la
contribution de la FTQ, jusqu'ici, comme partenaire économique. Ce qui
n'est pas le cas des autres syndicats, comme la CEQ ou la CSN, qui n'ont pas ce
genre d'intervention au niveau économique. Alors...
Le Président (M. Lemieux): L'article 59 est-il
adopté?
M. Séguin: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté.
M. Séguin: Je vous ferai remarquer, M. le
Président...
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Séguin: ...que la loi constituante du Fonds ne
prévoyait pas l'exemption fiscale. C'est une correction qui
apparaît, maintenant...
M. Beaulne: Oui. Ça, c'est encore mieux. M.
Séguin: C'est ça.
Le Président (M. Lemieux): ...qui va dans le sens des
commentaires de M. le député de Bertrand.
M. Séguin: Oui, c'est ça.
Le Président (M. Lemieux): L'article 59 est-il
adopté?
M. Séguin: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Maintenant, le
prochain bloc. L'article 60. J'appelle l'article 60.
M. Séguin: oui. en fait, quelques mots là-dessus.
c'est l'indexation des déductions de personnes à charge, comme
ça se fait maintenant à chaque année.
M. Beaulne: Pas de problème.
Le Président (M. Lemieux): L'article 60 est-il
adopté? Adopté, M. le député de Bertrand?
M. Beaulne: Oui, oui.
Le Président (M. Lemieux): L'article 60, oui.
M. Séguin: Je suggère les articles 61 à
67.
Le Président (M. Lemieux): Nous appelons maintenant les
articles 61 à 67 inclusivement.
M. Séguin: C'est relatif aux déductions
personnelles. Ici, ce sont les différents crédits, par exemple:
soins médicaux dans les lieux éloignés, etc. C'est
relié aux déductions personnelles qu'on vient de voir.
M. Beaulne: Oui, effectivement. D'ailleurs, j'ai eu l'occasion de
souligner l'à-propos de ces mesures-là dans mes commentaires
préliminaires.
Le Président (M. Lemieux): Les articles 61 à 67
inclusivement sont donc adoptés.
M. Séguin: Juste une seconde, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui, oui, prenez votre temps.
On n'ira pas trop vite, pour être certains. J'ai aussi demandé
à M. le secrétaire de bien vérifier que les amendements et
que chacun des articles soient adoptés. On a tout le temps.
Oui, le prochain amendement est aux articles 75.1 et 75.2. Nous en
sommes rendus à
l'adoption de l'article 67, qui a été adopté
inclusivement.
M. Séguin: O.K.
Le Président (M. Lemieux): Nous allons attendre que M. le
ministre...
M. Séguin: Alors là... Les articles 67 à 69,
M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Les articles 67 à
69.
M. Séguin: ..traitent...
Le Président (M. Lemieux): L'article 67 a
été adopté. Nous appelons donc les articles 68 et 69.
M. Séguin: Les articles 68 et 69... Le Président
(M. Lemieux): Oui.
M. Séguin: ...traitent de la taxation au niveau des
corporations. C'est une indexation du taux qui est impliquée, ici.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Bertrand.
M. Beaulne: Oui, effectivement, M. le ministre. Dans mes
commentaires préliminaires, j'avais simplement soulevé une.
préoccupation, à savoir de quelle façon... Je ne sais pas
si vous êtes en mesure de me répondre immédiatement -
d'ailleurs je n'y tiens pas non plus si vous ne pouvez pas - mais simplement
pour soulever la question: De quelle façon est-ce que cette hausse
affecte les petites et moyennes entreprises par rapport aux grandes
entreprises, compte tenu de l'importance des petites et moyennes entreprises
dans l'économie québécoise?
M. Séguin: Encore là, c'est une question
d'économétrie, hein? Il s'agit d'évaluer les impacts. Il y
a dans le budget une évaluation du coût de la mesure, comme
fardeau additionnel au niveau des corporations; parce qu'il faut comprendre ici
que c'est une augmentation de la surtaxe. Les effets économiques sont
très difficiles à établir. Il y a une école de
pensée qui souhaiterait que les corporations, que les grandes
entreprises soient plus taxées pour fournir un effort fiscal
supplémentaire à l'État. D'autres, comme école de
pensée, préconisent une diminution, parce que les entreprises,
c'est le moteur économique. Si on paie moins d'impôt, elles vont
investir davantage; donc ça a des effets économiques.
Ce que je regarde dans tout ça, juste pour faire un commentaire
qui sort un peu de nos travaux... Mais on peut réfléchir deux
secondes.
On peut constater que l'effort fiscal... Et ça, c'est dans le
dernier budget fédéral, page 150, en annexe. Ils donnent un
tableau qui reproduit l'effort fiscal des individus et des corporations, etc.,
depuis 1931. En pourcentage de l'assiette totale collectée par le
gouvernement fédéral, l'effort fiscal des entreprises diminue
à chaque année. On est partis de 25 %... (11 h 30)
M. Beaulne: Je vous arrête, M. le ministre. Ça,
c'est un renseignement intéressant. Vous dites que c'est dans l'annexe,
dans le dernier budget fédéral?
M. Séguin: Page 150, dans le budget fédéral.
Vous allez trouver un tableau qui donne ce qu'on appelle - et c'est dans chaque
budget au fédéral - l'effort fiscal. C'est, par exemple, le bloc
des entreprises par rapport à l'ensemble de tout ce qui est
collecté... Ce qu'elles fournissent comme pourcentage à
l'ensemble des fonds collectés par le fédéral. Depuis
1931, elles sont parties de 25 % et elles sont tombées à 10 %.
Les individus, eux autres, sont partis de 32 % ou 33 % et sont rendus à
50 %. Alors, le bloc des individus que nous sommes fournit de plus en plus dans
le grand portefeuille de l'Etat, et l'ensemble des entreprises fournit de moins
en moins, comme pourcentage. Ça ne veut pas dire qu'en dollars absolus,
elles paient moins qu'en 1931.
M. Beaulne: Non, mais en pourcentage.
M. Séguin: Et ça, c'est frappant. Je vous avoue
que, un peu social-démocrate comme je me sens, je regarde ça et
je me dis: Est-ce qu'il n'y a pas là matière à
réflexion? Il faudrait peut-être, idéalement, souhaiter que
la fiscalité, non pas frappe davantage l'ensemble de toutes les
entreprises mais, un peu comme la réforme américaine l'a fait en
1984, taxe mieux, à travers les différentes catégories
d'entreprises. Aller chercher l'effort fiscal de celles qui sont capables de
faire un effort fiscal; et pondérer davantage pour celles qui sont moins
capables. Par exemple que les petites, celles en démarrage, soient moins
amenées à fournir un effort, au début. On se retrouve dans
une situation où des grandes entreprises au Québec font des
centaines de millions de chiffres d'affaires - des centaines de millions, des
fois, de bénéfices - et ne paient pas d'impôt, pour toutes
sortes de bonnes raisons légitimes...
M. Beaulne: Oui, légitimes.
M. Séguin: ... Mais c'est un point d'interrogation et je
vous avoue que moi, personnellement, depuis au moins trois ou quatre ans,
ça m'agace. Je m'interroge et je souhaiterais personnellement qu'on
puisse être amenés à avoir une fiscalité qui, sous
le grand discours de dire
qu'il ne faut pas désavantager l'ensemble des entreprises... Mais
est-ce qu'il n'y a pas des pondérations à amener dans certains
secteurs du calcul du revenu des entreprises, pour s'assurer que, si elles ont
moins d'impôt à payer, ça serve directement dans
l'entreprise, et non pas dans des réinvestissements?
Je pose une question, M. le Président. On pourrait faire une
commission, là-dessus. D'où vient l'argent qui a servi aux OPA,
c'est-à-dire aux offres publiques d'achat ou aux "takeover bids", pour
prendre une expression connue dans le milieu des affaires? D'où vient
l'argent des entreprises pour acheter d'autres entreprises? Ça vient de
profits et d'endettement, mais surtout de profits qu'ils ont accumulés.
Est-ce que ça veut dire que notre fiscalité, au lieu d'être
dirigée pour inciter les entreprises à réinvestir leurs
bénéfices dans leur développement, a été
assez laxiste dans ses réglementations et a permis à ces genres
d'entreprises d'acheter davantage des filiales et des opérations? Est-ce
que notre fiscalité ne devrait pas être réorientée
autrement, comme c'était le cas il y a une dizaine ou une douzaine
d'années, où il y avait des pénalités fiscales
très fortes si, par exemple, des dividendes n'étaient pas
réorientés à l'intérieur de l'entreprise?
C'est une bonne question. J'avoue, pour aimer la fiscalité, que
ce serait là un domaine extraordinaire. Par contre, il faut faire
attention de ne pas arriver avec une mesure qui frapperait toutes les
entreprises parce que, tout d'un coup, on voudrait les mettre au pas. Il faut
faire attention. Il y a des entreprises qui ne méritent pas et qui ne
sont pas capables de supporter un effort fiscal. On a donné une
exemption totale d'impôt et de taxes sur le capital aux nouvelles
entreprises du Québec dans leurs trois premières années
d'opération, justement pour leur donner une chance. Mais les entreprises
ne sont pas toutes sur le même pied, et les 200 000 000 000 $ de chiffre
d'affaires faits au Québec qui fournissent à peine 650 000 000 $
d'impôt au ministre du Revenu et à peine 500 000 000 $ de taxes
sur le capital... Donc moi, je collecte par année 1 200 000 000 $
auprès de l'ensemble des entreprises du Québec qui fournissent
plus de 250 000 000 000 $ de chiffre d'affaires, parallèlement à
85 000 000 000 $ de salaires déclarés où je vais chercher
11 000 000 000 $, dans les poches des contribuables. Voyez-vous, le ratio me
semble questionnable, et c'est un point intéressant. Maintenant,
ça déborde nos travaux.
Le Président (M. Lemieux): On pourra peut-être,
lorsqu'on auditionnera le ministre des Finances, lui en faire état.
M. Séguin: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Ça pourrait être
très intéressant.
M. Séguin: C'est un point intéressant. J'en discute
souvent avec les gens des finances et de tous les milieux, et même avec
mon collègue...
M. Beaulne: Bien, c'est ça que j'allais dire.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Bertrand.
M. Séguin: On a eu l'occasion de s'en parler, mais c'est
difficile de trouver la solution, aussi. C'est un point intéressant,
mais...
M. Beaulne: C'est effectivement, M. le Président, ce que
j'allais soulever. On a eu l'occasion de s'en parler. Je ne parlerai pas de
collusion, ici, mais on a eu l'occasion de soulever cette
problématique-là. Ce serait effectivement quelque chose, une
question importante à se poser. Je pense que le moment va probablement
venir plus vite qu'on le soupçonne, lorsqu'il va falloir -
peut-être, à ce moment-ci, l'an prochain - harmoniser les lois du
ministère du Revenu avec la TPS du fédéral.
Le Président (M. Lemieux): Et avec les paiements de
transfert qui diminuent aussi.
M. Beaulne: Compte tenu des propositions qui ont
été mises sur la table d'une TPS québécoise et
d'autres possibilités où, là, on a encore les mains
liées constitutionnellement, jusqu'à un certain point, la
question ne me semble pas tout à fait déplacée. Elle est
peut-être un peu anticipée, mais je pense que c'est quelque chose
qu'on doit garder à l'esprit. M. le ministre, dans ce sens-là,
vous avez parlé d'une sorte de tableau récapitulatif dans le
budget fédéral; est-ce qu'on a le même type? Est-ce que
vous avez, vous, à votre ministère, le même type de
ventilation pour les contributions des entreprises au Revenu du
Québec?
M. Séguin: À ma connaissance, non. A ma
connaissance...
M. Beaulne: Si on pouvait faire ce genre d'étude pour le
Québec, comme on a les chiffres pour le faire, au
fédéral.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Séguin: Je ne pourrais pas dire à l'oeil,
là. À ma connaissance, non, ce tableau-là, je l'ai
consulté lors du dernier recueil présenté par le ministre
fédéral, c'est public, c'est rien de...
M. Beaulne: Oui, je le sais. Mais on n'a pas l'équivalent,
nous, au Québec...
M. Séguin: Pas à ma connaissance, mais je
dirais que ça a probablement suivi la même tendance, et
davantage dans les années 1979 à 1983, je suis obligé de
le dire. À l'oeil, on dirait que les entreprises ont eu une
légère diminution, particulièrement dans ces
années-là.
M. Beaulne: Bien, il y a eu la récession...
M. Séguin: C'est ça. Mais, à ma
connaissance, non. Je n'ai pas vu ce genre de document d'étude.
M. Beaulne: Pensez-vous que ça serait utile, au
ministère du Revenu, de commencer à préparer ça,
surtout dans le contexte de la discussion tout à fait à propos
que vous-même vous avez soulevée, pour qu'on puisse discuter de
ça sur la base de données les plus précises possible?
M. Séguin: bien, au revenu, on a des bonnes idées,
de temps en temps, et on les transmet aux finances, mais nous ne sommes pas les
décideurs dans les politiques fiscales. alors, je transmets, chaque
année, au ministre des finances, beaucoup de commentaires, de
réflexions. à titre d'exemple, c'est bien sûr qu'avec un
taux corporatif de 3 % ou de 5,5 % au québec, ça rend les
vérifications fiscales auprès des entreprises moins attrayantes
que pour le fédéral qui, lui, a un potentiel de 38 % de taux
d'impôt. alors, si on se demande la question: pourquoi le
fédéral est toujours le plus articulé dans les
vérifications auprès des entreprises? c'est qu'il travaille sur
une base de 35 % ou 38 % de taux d'impôt, alors que nous, nous
travaillons à 3 % ou 5 %. alors, vous voyez tout de suite que, pour
nous, l'attrait, le potentiel est limité. on le fait pareil, je vous
assure que, depuis deux ans, j'ai suggéré à ma direction
au ministère d'accorder plus d'attention aux grandes entreprises, aux
grands secteurs de l'économie en termes de vérification non pas
des opérations, mais de l'interprétation de la loi pour voir si
on ne pourrait pas aller chercher des revenus additionnels, très
légitimement, dans nos interprétations. on y accorde plus
d'importance aussi.
En fait, c'est toute la fiscalité qui peut, à ce
moment-là, s'orienter autrement, mais il faut, en même temps,
protéger l'économie. Il ne faut pas tomber dans l'autre
excès et matraquer les entreprises, tout d'un coup, avec des fardeaux
fiscaux imprévus ou brusques, qui feraient que les marges de manoeuvre
d'investissement des entreprises, au lieu d'être orientées vers
l'investissement, servent à payer des impôts additionnels. Parce
qu'il y a une théorie, en fiscalité, qui dit que si l'impôt
n'est pas payé par la compagnie, elle est au moins payée par ses
actionnaires ou ses détenteurs qui, eux, tirent des profits. Notre
système de taxation ne vise pas les intermédiaires que sont les
entreprises. C'est tellement vrai que les dividendes payés à des
compagnies intermédiaires ne sont pas taxables parce qu'on taxe
là où ça aboutit. Ça a une certaine logique, M. le
Président.
Par ailleurs, il y a un questionnement qui s'est fait aux
États-Unis, en 1984, sur la taxation des entreprises. Le gouvernement
fédéral le fait, mais on n'a pas vu d'actions très
concrètes à date. Mais comme je l'ai dit tantôt, c'est
différent, parce qu'au fédéral, ils ont un taux
d'impôt beaucoup plus élevé; même,
théoriquement, ça peut aller jusqu'à 52 %, alors que nous,
parce que notre taux corporatif en termes d'impôt est très minime,
notre maximum, c'est 5,5 %; alors, l'effet économique pour nous est
très différent dans nos politiques fiscales au niveau des
entreprises que ça peut l'être, par exemple, pour le
fédéral.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Bertrand.
M. Beaulne: M. le ministre, si ma mémoire est bonne, je
pense que, sur l'ensemble de l'assiette des revenus fiscaux du gouvernement du
Québec, il y a à peu près 7 % qui sont fournis - concluez
- par les corporations, "corporation" définie au sens large du terme.
Sans enfreindre la loi de la confidentialité de l'impôt, je me
demande si vous avez déjà ou s'il y a moyen d'obtenir une sorte
de ventilation des entreprises qui contribuent à la part corporative des
revenus du gouvernement du Québec, dans le sens suivant. Là
où je veux en venir - c'est bien simple - c'est que, de la même
façon que ce qui découle de l'information très
intéressante d'ailleurs que vous nous donnez sur ce qui se passe au
fédéral et sur ce qui se passe au provincial, ce sont, à
toutes fins pratiques, les salariés de la classe moyenne qui sont en
train d'absorber le plus gros du fardeau fiscal. Et ce qu'il serait
intéressant de savoir, c'est la façon dont est ventilé le
revenu de source corporative pour le Québec, pour voir si les
corporations d'une taille importante au Québec sont les principaux
con-tributeurs à ces 7 % ou si ce sont, de la même façon
que les individus de classe moyenne contribuent l'ensemble de la plus grande
partie du fardeau fiscal des individus, si ce sont les petites et moyennes qui,
elles, ont leur fonds de roulement, qui n'ont pas de profits, comme vous avez
dit, suffisamment accumulés pour se lancer dans l'aventure des OPA qui
font les frais de cet impôt corporatif. C'est le sens de ma question.
M. Séguin: Non, malheureusement, on n'a pas
d'étude, et mes commentaires sont plus le fruit de ma propre
imagination, si je puis dire, ou de ma propre connaissance d'un sujet qui
m'intéresse personnellement que toute autre source. J'aime beaucoup la
fiscalité en général, D'ailleurs, sur la
péréquation, si on avait l'occasion, je pourrais vous en parler
longtemps. C'est un sujet qui me passionne depuis au moins 20 ans et sur lequel
il y aurait beaucoup de
constatations intéressantes, mais qui est fort technique...
Le Président (M. Lemieux): Laissez-vous aller, M. le
ministre du Revenu.
M. Séguin: Mais qui est fort technique, M. le
Président.
M. Beaulne: On va ramasser les galées après.
M. Séguin: Malheureusement, ce n'est pas supporté
par des études particulières. Enfin, il y en a beaucoup qui se
sont écrites. Il suffit de consulter la bibliothèque de la
Canadian Tax Foundation sur le sujet. Il y en a beaucoup. Mais c'est plus le
fruit de ma propre connaissance ou gouverne sur un sujet qui m'intéresse
que toute autre chose. D'ailleurs, au Revenu, il m'arrive de temps en temps de
m'interroger moi-même pour savoir s'il n'y aurait pas des études.
Vous savez, nos occupations, au Revenu, ne sont pas sur ce genre de
réflexion. C'est plus administrer la loi. On publie nos statistiques
annuellement dans notre recueil, qui sont plus une radiographie de l'ensemble
des contibuables. Je pense qu'il faut partir de là et faire des
constatations. Ce que je peux vous fournir, comme je le disais tantôt,
c'est certainement ce recueil de statistiques. Et je pense qu'en le consultant,
on lit beaucoup de choses. On y apprend, par exemple, sur ce que vous demandez
sur les entreprises... Si vous regardez les tableaux statistiques sur
l'ensemble des entreprises, on les a par secteur, par industrie. On vous donne
le revenu déclaré, le revenu imposable, les
bénéfices. Vous pouvez faire des déductions
intéressantes. Mais il faut le lire. Mais on n'a pas, nous,
d'interprétations de ces études. Ça, c'est plus du
côté des Finances ou de...
M. Beaulne: Mais les chiffres sont là.
M. Séguin: ...certains chercheurs en économie, dans
les facultés, qui, à chaque année, essaient de tracer des
réflexions macro-économiques de ces constatations-là.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le ministre. M. le
député de Limoilou, vous avez quelque chose à ajouter.
M. Després: Non, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Merci. Est-ce que les articles
68 et 69 sont adoptés?
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté.
M. Séguin: Les articles 70 à 74, 70, 71. 72...
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous appelons les
articles...
M. Séguin: ...73, 74...
Le Président (M. Lemieux): ...70 à 74
inclusivement, puisque le prochain amendement...
M. Séguin: Ce sont des modalités qui touchent
certaines pénalités. Ici, c'est d'ordre tout à fait
technique, M. le Président.
M. Beaulne: Oui, pas de problème.
Le Président (M. Lemieux): alors, adopté. les
articles 70 à 74 inclusivement sont adoptés. nous passons
maintenant à l'article 75.1, où il y a un amendement.
M. Séguin: On ajoute 75.1...
Le Président (M. Lemieux): Non. Nous allons adopter
l'article 75 d'abord, M. le ministre. J'appelle l'article 75.
M. Séguin: Oui. C'est un article de concordance technique
pour changer les renvois, compte tenu des changements qu'on apporte à la
loi. (11 h 45)
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'article 75 est
adopté. Maintenant, nous appelons l'article 75.1, l'amendement à
l'article 75.1.
M. Séguin: On ajoute deux articles.
Le Président (M. Lemieux): ...et 75.2. Les articles 75.1
et 75.2.
M. Séguin: Oui. Ça vise ici le calcul de
l'impôt minimum de remplacement. C'est un impôt minimum
chargé à certains individus compte tenu d'un certain seuil de
revenu, comme le fédéral l'avait fait. On est un peu concordant
et ce sont des renvois techniques qui doivent être changés.
Le Président (M. Lemieux): Les amendements sont
adoptés aux articles 75.1 et 75.2. Est-ce que les articles sont
adoptés tels qu'amendés?
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Les articles sont
adoptés tels qu'amendés. Nous appelons...
M. Séguin: L'article 76.
Le Président (M. Lemieux): ...maintenant l'article 76
seulement.
M. Séguin: C'est technique. Ça vise le
crédit d'impôt pour taxe à la consommation.
C'est un renvoi technique.
Le Président (M. Lemieux): Renvoi technique. Alors
l'article 76... Un instant. Avant, il faut que je sache si M. le
député de Bertrand a adopté l'article.
M. Beaulne: Oui, oui.
Le Président (M. Lemieux): L'article 76 est adopté.
Le prochain bloc.
M. Séguin: L'article 77 vise les coopératives. Ici,
c'est un changement relativement technique aussi.
Le Président (M. Lemieux): Nous avons appelé
l'article 77. L'article 77 est-il adopté? Adopté.
M. Séguin: L'article 78...
Le Président (M. Lemieux): Nous appelons l'article 78.
M. Séguin: ...est relatif aux articles 60 et 70. C'est
relativement technique ici.
M. Beauine: Oui, ça va.
Le Président (M. Lemieux): Alors, adopté pour
l'article 78.
M. Séguin: Les articles 79 à 81
inclusivement...
Le Président (M. Lemieux): Nous allons appeler les
articles 79 et 80 puisqu'à l'article 81 nous avons un amendement, je
crois?
M. Séguin: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Alors nous allons appeler les
articles 79 et 80.
M. Séguin: Ici, ça vise l'épargne-logement,
un régime qui a été fermé dans la
possibilité d'y inclure des déductions mais qui demeure, pour
ceux qui ont continué à y détenir des fonds,
jusqu'à certaines conditions.
Le Président (M. Lemieux): Les articles 79 et 80 sont
adoptés.
M- Beaulne: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous appelons
maintenant l'amendement à l'article 81.
M. Séguin: C'est également dans
l'épargne-logement. L'article 81 vise à permettre à un
contribuable qui acquiert des meubles meublants avant la fin de l'année
1989 de pouvoir bénéfi- cier de la disposition de non-inclusion,
dans le calcul de son revenu, des sommes retirées de son régime
enregistré. Alors le ministre des Finances avait donné un temps
pour acheter des meubles sans subir la taxation, mais à condition que
ça se fasse avant la fin de Cannée 1989.
M. Beaulne: Qu'est-ce que vous entendez par des meubles
meublants?
M. Séguin: Les meubles usuels que l'on retrouve à
l'intérieur d'une maison. Parce que des meubles au sens large, au sens
du Code civil, c'est n'importe quoi...
M. Beaulne: Bougeables.
M. Séguin: Meubles meublants ce sont des meubles, par
exemple, qui servent à l'usage des personnes dans une maison...
M. Beaulne: Des chaises, des trucs de même. M.
Séguin: ...des chaises, des tables, sofas...
Le Président (M. Lemieux): Tels que définis par des
dizaines de causes dans la jurisprudence.
M. Beaulne: Par rapport aux valeurs mobilières.
M. Séguin: C'est ça. Par exemple, un ordinateur est
un meuble mais ce n'est pas un meuble meublant.
Le Président (M. Lemieux): Une valeur mobilière, ce
n'est pas un meuble meublant.
M. Séguin: C'est ça.
Le Président (M. Lemieux): O.K. L'amendement à
l'article 81 est adopté. L'article 81, tel qu'amendé, est-il
adopté?
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Maintenant, nous
appelons...
M. Séguin: Oui, ici à l'article 82...
Le Président (M. Lemieux):... l'article 82.
M. Séguin: ...c'est également le Régime
d'épargne-logement. C'est un amendement pour le délai de 36 mois
suite au décès. Et ça, c'est par harmonisation avec la
législation fédérale.
Le Président (M. . Lemieux): Harmonisation. L'article 82
est-il adopté? Adopté. Nous passons maintenant...
M. Séguin: De l'article 83 à l'article 131,
ça
vise uniquement le Régime d'épargne-actions. C'est une
foule de petites mesures techniques...
Le Président (M. Lemieux): J'appelle les articles 83
à 96 inclusivement.
M. Beaulne: Ça va.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Les articles 83
à 96 inclusivement sont adoptés. Nous passons maintenant à
l'amendement à l'ariicle 97.
M. Séguin: L'amendement à l'article 97, ça
remplace... La plupart des amendements sont purement d'orthographe, sauf un qui
fait allusion à la décision anticipée que doit maintenant
rendre obligatoirement le ministre du Revenu.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement à l'article
97 est adopté. L'article 97, tel qu'amendé, est-il
adopté?
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous appelons
maintenant les articles 98 à 125.
M. Séguin: 98 à 125.
Le Président (M. Lemieux): Nous appelons maintenant les
articles 98 à 125 inclusivement.
M. Séguin: C'est toujours le Régime
d'épargne-actions. Les changements, comme j'ai dit tantôt, n'ont
strictement rien de fondamental. La plupart des petits correctifs sont des
mesures de contrôle et d'assouplissement dans les définitions,
dans les délais, dans les périodes de détention des
états financiers et dans toute la mécanique que je dirais "de
régie interne" du fonctionnement du Régime
d'épargne-actions. Il n'y a rien dans ça qui touche l'ensemble de
la population comme changement important.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que les articles 98
à 125 inclusivement sont adoptés?
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous appelons
maintenant l'article 126; il y a un amendement.
M. Séguin: À 126, c'est un correctif...
Le Président (M. Lemieux): L'amendement...
M. Séguin: L'amendement, oui. C'est suite à une
déclaration ministérielle, pour corriger des expressions comme
"coût rajusté", le mot "admissible", et ça fait allusion
à l'introduction des parts permanentes des caisses populaires qui,
maintenant, sont intégrées dans le chapitre du
REA, mais sans avoir, évidemment, le régime REA. Mais,
dans la loi de l'impôt, ils sont associés, pour certaines mesures,
aux REA.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement à l'article
126 est-il adopté?
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. L'article 126
tel qu'amendé est-il adopté?
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
maintenant...
M. Séguin: 127 à 131.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle les articles 127
à 131 inclusivement.
M. Séguin: Nous sommes toujours dans le Régime
d'épargne-actions. Ça vise plus particulièrement, ici, la
question des debentures et des obligations.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que les articles 127
à 131 sont adoptés?
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
maintenant les articles 132 à 139 inclusivement.
M. Séguin: Ici, nous visons un sous-chapitre des REA qui
est les SPEQ, Société de placements dans l'entreprise
québécoise, et on a apporté quelques correctifs qui
élargissent un peu les règles de définition de ce qui est
admissible comme entreprise dans les SPEQ.
Le Président (M. Lemieux): Les articles 132 à 139
inclusivement sont-ils adoptés?
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté.
M. Séguin: 140, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Nous appelons l'article
140.
M. Séguin: À l'article 140, ça traite du
coût rajusté d'un titre admissible dans le programme
d'investissement des travailleurs visé au régime d'investissement
coopératif. Ça, c'est une autre sous-division des SPEQ, parce
qu'il y a les SPEQ et il y a les coopératives. Alors, maintenant, il
peut y avoir des... On apporte les mêmes correctifs aux
coopératives qu'on a apportés aux SPEQ dans les
définitions d'admissibilité.
M. Beaulne: Oui, effectivement, c'est un bon point ça.
M. Séguin: C'est un assouplissement.
Le Président (M. Lemieux): L'article 140 est
adopté. Nous avons un amendement à l'article. J'appelle
l'amendement à l'article 141.
M. Séguin: Oui. À l'article 141, M. le
Président, ça vise à apporter un paragraphe b) à
l'article 965. 40. On supprime les mots "coût rajusté", comme on
l'a fait dans d'autres articles antérieurement, pour avoir des
expressions maintenant plus larges. Ça tient compte également des
parts permanentes des caisses populaires.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement à l'article
141 est adopté. L'article 141 tel qu'amendé est-il
adopté?
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
maintenant...
M. Séguin: question d'information, m. le président.
on approche de midi. est-ce qu'on va jusqu'à 13 heures et qu'on ajourne
après pour le dîner?
Le Président (M. Lemieux): La commission, c'est
jusqu'à midi et demi.
M. Beaulne: Écoutez, je ne sais pas ce que vous en pensez,
mais moi j'ai eu l'occasion de parcourir ça et puis, à part une
question lorsqu'on va arriver à l'augmentation des contributions au
Régime d'assurance-maladie, le reste à la fin, je peux vous dire
que c'est pas mal technique. C'est des blocs essentiellement techniques. Alors,
moi, je proposerais qu'on aille jusqu'à 13 heures et qu'on ait
peut-être la chance de liquider ça jusqu'à 13 heures.
Le Président (M. Lemieux): est-ce qu'il y a consentement
des membres de cette commission pour qu'on aille jusqu'à 13 heures?
M. Séguin: Est-ce que je peux suggérer... Oui. Une
suspension de cinq minutes.
Le Président (M. Lemieux): Suspension de cinq minutes et
il y a consentement.
M. Beauine: Parce qu'il y a simplement une ou deux questions. Le
reste, c'est vraiment technique.
(Suspension de la séance à 11 h 55)
(Reprise à 12 h 1)
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 142. Est-ce
que l'article 142 est... Est-ce un bloc, 142?
M. Séguin: 142...
Le Président (M. Lemieux): Alors 142 et 143. J'appelle les
articles 142 et 143.
M. Séguin: II est question ici de cotisations
supplémentaires et de calcul de l'intérêt.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que les articles sont
adoptés?
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
maintenant à l'article 144.
Une voix: 144 et 145.
Le Président (M. Lemieux): Et 145.
M. Séguin: Oui. On a déjà vu la surtaxe des
corporations. Ici, c'est un autre chapitre où on calcule la surtaxe.
C'est surtout un renvoi aux articles qui ont été modifiés
par notre projet de loi.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que les articles 144 et
145 sont adoptés?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous appelons
maintenant l'article 146. Il y a un amendement à l'article 147.
M. Séguin: II y a un bloc ici, de 146 à 167...
Le Président (M. Lemieux): Je dois malheureusement appeler
146 parce que nous avons un amendement à 147, M. le ministre.
M. Séguin: En tout cas, je peux vous indiquer que,
là, il y a un bloc.
Le Président (M. Lemieux): De 146, vous dites,
à?
M. Séguin: 167. Ce sont des crédits d'impôt
à la recherche et au développement.
Le Président (M. Lemieux): Alors peut-êtrenous expliquer ce que ça signifie, l'ensemble du bloc, et on
reviendra après à l'adoption de 147?
M. Séguin: Ce sont les crédits d'impôt pour
la recherche et le développement. C'est le parai-
lèle de ce qu'on a vu sur la recherche et le
développement, mais là, ici, c'est le calcul des crédits,
alors que, tantôt, on voyait le calcul des revenus admissibles, des
montants admissibles. Alors, ici, ce sont des crédits.
Le Président (M. Lemieux): Alors j'appelle l'article 146.
Vous avez l'oeil vif. Vos fonctionnaires me surveillent, M. le ministre.
M. Séguin: C'est bien. C'est leur travail.
Le Président (M. Lemieux): Ça m'inquiète.
Alors, 146, est-ce qu'il est adopté, 146?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Alors nous
appelons 147 et nous avons un amendement à 147.
M. Séguin: On veut modifier l'article 1029. 7. 2 pour
introduire l'expression "contrôler".
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est-il
adopté?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Alors l'article 147 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Maintenant nous
passons au bloc.
Une voix: 148.
Le Président (M. Lemieux): 148, pardon. Nous avons un
amendement à ouvrir, c'est vrai. 148. J'appelle l'article 148.
M. Séguin: Alors 148 à 167, c'est exactement le
même calcul de l'ensemble des crédits d'impôts, alors toute
la technique...
Le Président (M. Lemieux): Mais nous avons un amendement,
M. le ministre, à 148.
M. Séguin: Oui, mais je vous résumais ce
bloc-là...
Le Président (M. Lemieux): Non, non. Non parce que nous
avons aussi un amendement à 149, 152 et 154.
M. Séguin: Ah!
Le Président (M. Lemieux): Alors je dois appeler les
amendements préalablement.
M. Séguin: C'est un correctif aux articles 1029. 7. 7 et
1029. 7. 9 pour changer, comme tantôt, le mot "contrôler".
Le Président (M. Lemieux): Alors l'amendement à
l'article 148 est-il adopté?
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. L'article 148
tel qu'amendé est-il adopté?
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous appelons
maintenant l'amendement à l'article 149.
M. Séguin: C'est la même chose, M. le
Président. Ce sont d'autres articles qui sont changés pour
employer le mot "contrôler".
Le Président (M. Lemieux): Alors l'amendement à
l'article 149 est-il adopté?
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. Lemieux): L'article 149 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Oui. J'appelle les articles 150
et 151. Est-ce que les articles 150 et 151 sont adoptés?
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous appelons
maintenant l'amendement à l'article 152.
M. Séguin: Oui, on veut corriger un renvoi qui est apparu
erroné, alors on le corrige pour faire apparaître le bon article
de renvoi.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement
à l'article 152 est adopté?
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. Lemieux): L'article 152 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 153. L'article 153 est-il adopté?
M. Séguin: C'est toujours le même bloc.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'amendement à l'article 154.
M. Séguin: Oui. Ici, ça traite du crédit
d'impôt fédéral à l'investissement. On
apporte ici un correctif pour qu'il soit plus conforme à l'amendement
qui est suggéré.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement à l'article
154 est-il adopté? L'article 154 tel qu'amendé est-il
adopté? Adopté. Nous appelons les articles 155 à 159
inclusivement. Les articles 155 à 159 inclusivement sont-ils
adoptés?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'amendement à l'article 160. M. le ministre.
M. Séguin: Oui, il y a un amendement. Alors, on veut
changer l'expression "à faire effectuer pour leur compte". On
enlève cette expression parce qu'elle porte trop à confusion.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement à l'article
160 est-il adopté?
M. Beaulne: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. L'article 160
tel qu'amendé est-il adopté?
M. Beaulne: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
maintenant à l'article 161. Est-ce que l'article 161 est
adopté?
M. Beaulne: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'amendement à l'article 162. M. le ministre, la nature de
l'amendement?
M. Séguin: C'est un amendement qui traite de la recherche
scientifique et du développement. Évidemment, nous sommes
à l'intérieur du bloc et, ici, ce sont des renvois qui sont
apparus incorrects et, là, on les corrige.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 162...
Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Beaulne: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 162 tel
qu'amendé est adopté?
M. Beaulne: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Nous passons maintenant
à l'article 163 et à l'article 164.
M. Séguin: Oui, alors ici on modifie certaines expressions
et on corrige des renvois. C'est purement technique.
Le Président (M. Lemieux): Alors les articles 163 et 164
sont-ils adoptés?
M. Beaulne: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'amendement à
l'article 165. M. le ministre, l'amendement à l'article 165.
M. Séguin: Alors, l'article 165 est de la même
nature que l'ensemble du bloc. On est toujours dans la recherche et le
développement.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Beaulne: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est adopté.
L'article 165 tel qu'amendé est-il adopté?
M. Beaulne: Oui, oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 166.
M. Séguin: C'est la même chose.
Le Président (M. Lemieux): L'article 166 est-il
adopté?
M. Beaulne: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'amendement à
l'article 167. M. le ministre.
M. Séguin: alors, ici ça fait suite à une
déclaration ministérielle du 19 décembre 1989 pour la
règle transitoire en recherche et développement. j'ai
expliqué un petit peu ce sujet au début de nos travaux.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est-il
adopté?
M. Beaulne: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 167 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Beaulne: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous appelons
maintenant l'article 167. 1. Il s'agit d'un amendement.
M. Séguin: C'est concernant les questions de
pénalité et ça vise les valeurs convertibles, dont le visa
de prospectus définitif où la dispense a été
accordée après le 16 mai 1989. Alors, ça fait partie des
règles transitoires.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est-il
adopté?
M. Beaulne: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 167. 1 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Beaulne: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Alors, nous
passons maintenant à l'article... J'appelle les articles 168, 169 et
170.
M. Séguin: Alors, ici, nous sommes aux questions de
pénalité, productions tardives. Alors, ici c'est qu'on
précise qu'on va tenir compte, aux fins de la pénalité
pour la production tardive, des montants que le contribuable peut se voir
rembourser en vertu de certaines lois fiscales, afin que la
pénalité soit calculée sur le solde final établi
lors de la production de la déclaration de revenus et non pas sur le
montant brut. Alors, c'est plus avantageux pour le contribuable, parce que le
montant de la pénalité va être sur un montant moindre que
sur le brut.
Le Président (M. Lemieux): Alors, est-ce que les articles
168, 169 et 170 sont adoptés?
M. Beaulne: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 171.
M. Séguin: Maintenant, pénalités REA, c'est
de 169 à 183. Ce sont des...
Le Président (M. Lemieux): Attendez une petite minute s'il
vous plaît, M. le ministre. C'est parce que nous avons un amendement. Je
vais appeler l'article 171. Peut-être expliquer en bloc, M. le
député de Bertrand, les articles de 169 à 183? M. le
ministre.
M. Séguin: Oui, puis après on verra les
amendements.
Le Président (M. Lemieux): Et on reviendra après
à l'article 171.
M. Séguin: Alors, de 169 à 183, c'est le chapitre
des articles 1049 de la Loi sur l'impôt, qui vise les
pénalités sur le REA. Alors, ici. partout dans ces
articles-là, on n'a fait que changer quelques renvois tout le temps,
soit pour tenir compte des parts permanentes des caisses pop, soit pour tenir
compte de certaines expressions qu'on vient de changer, par exemple,
contrôle, l'émission d'une action qu'on a changée, etc.
Alors, ce sont vraiment des choses purement techniques qui s'ajoutent dans tous
ces articles-là.
Le Président (M. Lemieux): Alors, est-ce que l'article
171... J'appelle l'article 171. Est-il adopté?
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'amendement à
l'article 171. 1.
M. Séguin: Oui. Ça a pour but d'introduire
l'article 171. 1. C'est pour permettre d'appliquer, de viser dans la question
de ce chapitre-là les conversions de titres ou les titres convertibles,
comme certaines débentures, etc.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'amendement à
l'article 171. 1 est-il adopté?
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. Lemieux): L'article 171. 1 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous passons maintenant
aux articles 172 à 183 inclusivement. Est-ce que les articles 172
à 183 inclusivement sont adoptés.
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
maintenant à l'article...
M. Séguin: alors, les articles 184 à 193.
Le Président (M. Lemieux): Alors, j'appelle les articles
184 à 193 inclusivement.
M. Séguin: Maintenant, c'est la même chose que
précédemment, c'est le chapitre des pénalités, mais
ici, qui va viser les SPEQ avec les correctifs de concordance, au même
titre qu'on le fait maintenant, suite aux amendements apportés dans le
chapitre des SPEQ.
Le Président (M. Lemieux): Alors, les articles...
M. Séguin: Alors, les pénalités pour
production tardive, pour les prospectus en défaut, pour les
périodes d'états financiers qui excèdent douze mois, toute
la mécanique que la fiscalité prévoit. Alors, il y a un
ensemble de pénalités et, si on les modifie, c'est pour tenir
compte des changements apportés dans le budget au niveau des SPEQ. La
plupart des articles, ce sont des renvois très techniques, très
schématiques
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Bertrand.
M. Beaulne: Oui. De façon générale, M. le
ministre, à la suite de la modification ces pénalités
sont-elles à la hausse ou à la baisse? Dans le sens: Est-ce qu'on
intensifie les pressions pour que les corporations, les individus produisent
les trucs à temps ou si on assouplit (a règle?
M. Séguin: On assouplit, surtout dans le cas de rachat. On
s'est rendu compte que la pénalité de 25 % lors du rachat des
titres REA par la propre compagnie émettrice, dans certains cas, pouvait
se justifier. On apporte certains assouplissements, toujours à des
conditions bien spécifiques. Dans certains cas, ça peut
être vu comme davantage de contrôle, bien sûr, mais il y a un
des buts qui est exposé dans le budget, c'est... Comme on le dit dans le
budget, à l'annexe A, page 38: "Afin d'assurer l'intégrité
du régime et de placer toutes les corporations sur un pied
d'égalité, un mécanisme sera mis en place de façon
à garantir que de telles corporations qui ont procédé
à certains rachats ne puissent, en vertu d'un visa de prospectus
définitif ou d'une dispense de prospectus accordé avant ce
moment, continuer d'émettre des titres admissibles au REA. Cette
restriction sera applicable à compter du 1er janvier, etc. À
l'inverse, une corporation pourra, en vertu d'un prospectus définitif ou
d'une dispense... émettre des actions admissibles au REA à
compter du 1er janvier de l'année suivant celle où elle aura
procédé à l'émission d'actions conformément
aux modalités prévues en application de la pénalité
de couverture, à moins qu'elle ne procède à une nouvelle
émission publique." Alors, dans un cas, ça peut être plus
restrictif, mais dans d'autres, ça peut permettre... Quand
l'émission correspond aux normes, on veut permettre certains
assouplissements.
M. Beaulne: Je soulève cette question parce que ça
peut avoir des incidences, à moyen et à long termes, sur le
développement, par exemple, de la Bourse de Montréal et les
difficultés auxquelles on fait face surtout sur le marché des
valeurs mobilières, à l'heure actuelle, concernant
l'internationalisation des marchés boursiers. Comme vous le savez, un
des problèmes auxquels on fait face, en particulier à la Bourse
de Montréal, lorsqu'on cherche à attirer des compagnies
étrangères pour s'inscrire à la Bourse, c'est le manque
d'harmonisation avec les normes qui existent dans certains pays par rapport au
Canada ou par rapport aux États-Unis concernant les divulgations,
concernant les prospectus, etc.
Alors, c'est la raison pour laquelle ma question allait dans le sens
d'un assouplissement ou d'une restriction, parce que au niveau de la Bourse de
Montréal, il y a certaines exceptions qui ont été
tolérées et qui ont été faites pour permettre
à des compagnies étrangères de s'inscrire à la
Bourse sans nécessairement se plier aux exigences de rapports, tel qu'on
l'exige de l'ensemble des corporations. (12 h 15)
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Séguin: Oui. Remarquez que, depuis trois ou quatre ans,
la réglementation sur les REA s'est considérablement raffermie
dans tous les projets de loi qu'on a présentés ici. La
moitié de nos projets de loi, M. le Président, sont
carrément sous le REA, à chaque année, ici. Donc, ce n'est
pas la première fois qu'on en introduit une foule. Par contre, sur le
plan technique, quelquefois, il y a des modalités qui sont assouplies
pour ne pas pénaliser inutilement des émissions très
valables ou des façons de procéder qui sont, par ailleurs,
très valables, mais dans l'ensemble on ne fait que restreindre, depuis
trois ou quatre ans, tant les déductions qui ont diminué que les
contrôles de par la loi de l'impôt qui sont de plus en plus
vigilants. Par exemple, le rachat d'actions par une compagnie a apporté
beaucoup de problèmes, beaucoup d'inéquités. On a
amené, comme on le dit ici, des mécanismes pour s'assurer que,
quand une compagnie procède à un rachat d'actions, elle soit
forclose d'en émettre au REA. Alors c'est une pénalité. Si
elle décide d'en racheter, en plus de certaines pénalités,
comme de 25 % sur le rachat, elle peut être forclose de faire une
émission publique au REA. Alors ça veut dire qu'elle se
disqualifie, parce que la tentation de certaines compagnies de racheter leurs
propres actions a été faite et ça a amené des
expériences très douteuses; et on a pensé contrecarrer
ça. Cependant, dans d'autres circonstances, il peut être tout
à fait correct qu'une corporation fasse un certain rachat; mais on a des
normes.
L'autre problème qu'on a eu - ça, je le dis, c'est
très technique mais je veux dire que je révoque comme concept qui
a représenté un problème qu'on a essayé de corriger
beaucoup depuis trois ans - c'est la période de référence
dans les états financiers qui sert de référence au
prospectus. Est-ce les douze mois antérieurs ou les douze mois qui ont
formé l'année d'opération de la compagnie? Quelles sont
les références? On a vu depuis trois ans, à chaque
année, à introduire beaucoup de contrôle dans les
différents articles de loi qui touchent la période de
référence sur les états financiers. Le problème se
présente aussi dans des compagnies fusionnées. Quelle sera la
période de référence dans les états financiers qui
va servir de référence, effectivement, dans les corporations
réorganisées et surtout fusionnées? On a mis pas mal de
balises pour essayer de contrôler le genre d'échappatoire que
ça peut présenter.
M. Beaulne: O.K. Non, c'est simplement parce que beaucoup de ses
mesures-là peuvent avoir des incidences sur la crédibilité
des valeurs
inscrites à la Bourse de Montréal. Je n'insisterai pas sur
l'image qu'a la Bourse de Vancouver. Alors, vous savez... Quand on lance des
programmes comme le Régime d'épargne-actions, ainsi de suite, II
faudrait quand même que l'ensemble de nos mesures soient incitatives,
mais qu'elles garantissent quand même un minimum de sérieux au
niveau de la mécanique des corporations qui fonctionnent sur ces
marchés-là. C'était le seul commentaire, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que les articles 184
à 193 inclusivement sont adoptés?
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
maintenant aux articles... Voulez-vous m'indiquer le prochain bloc?
M. Séguin: M. le Président, 194 vise encore les
pénalités. Ici, c'est pour inclure dans ce chapitre-là les
parts émises par le Mouvement des caisses populaires Desjardins.
Le Président (M. Lemieux): L'article 194 est
adopté. Nous passons maintenant...
M. Séguin: Oui. Les articles 195, 196, 197 se lisent
ensemble.
Le Président (M. Lemieux): Alors, j'appelle les articles
195 à 197 inclusivement.
M. Séguin: Ce sont des pénalités dans le cas
de la recherche et développement, et ce sont tous des renvois techniques
qu'il faut modifier pour tenir compte des amendements que nous venons de faire
dans les articles antérieurs.
Le Président (M. Lemieux): Les articles 195 à 197
inclusivement sont-ils adoptés? Adopté, M. le
député de Bertrand?
M. Beauine: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Nous passons maintenant...
M. Séguin:... 198.
Le Président (M. Lemieux): Nous passons maintenant
à l'article 198.
M. Séguin: l'article 198 vise l'article 1051 qu'il faut
modifier parce qu'on a changé l'article 1010 et, donc, par renvoi
technique, on fait les correctifs.
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 198
est...
M. Séguin: C'est les fiducies de fonds mutuels.
Le Président (M. Lemieux):... adopté? M.
Beauine: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous en sommes
rendus maintenant...
M. Séguin: 199. C'est le paiement...
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 199.
M. Séguin: Oui.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle.
M. Séguin: Oui. C'est le paiement d'intérêts
à un contribuable lorsqu'il y a un report de perte dans une
année.
Une voix: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. L'article 199
est adopté. Un instant!
M. Séguin: L'article 200, M. le Président, c'est
ça?
Le Président (M. Lemieux): Non. Vous avez fait état
de l'article 199. Est-ce qu'il y a un bloc? Non. L'article 199 est-il
adopté?
M. Séguin: Oui. Une voix: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Non. L'article 199 est
adopté. Adopté. Nous appelons maintenant l'article 200.
M. Séguin: 200, c'est la possibilité pour une
corporation, qui bénéficie de l'exemption de trois ans, de
demander son exemption en retard.
Le Président (M. Lemieux): L'article 200... M.
Séguin: La nouvelle corporation. Le Président (M.
Lemieux):... est-il adopté? M. Beauine: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Nous appelons les articles 201,
202 et 203.
M. Séguin: Ici, on vise les corporations publiques qui
peuvent bénéficier d'une extension de délai. C'est de
concordance avec l'article 1010 que nous venons de modifier dans notre
projet de loi. Alors, par concordance, il faut modifier.
Le Président (M. Lemieux): O.K. Alors les articles 201,
202 et 203 sont-ils adoptés?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. M. le
ministre.
M. Séguin: Alors 204 et 205...
Le Président (M. Lemieux): J'appelle les articles 204 et
205.
M. Séguin: C'est la surtaxe des corporations. C'est par
concordance, ici, qu'on fait les corrections.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que les articles 204 et
205 sont adoptés?
M. Beaulne: Une question ici. Est-ce que c'est la contribution
additionnelle des employeurs?
Une voix: Oui, c'est ça.
M. Beaulne: Est-ce que vous avez une estimation du coût de
cette mesure pour les employeurs?
M. Séguin: II y a un coût qui est établi dans
le budget en annexe. Où exactement...
M. Beaulne: Oui, je l'ai. C'est à la page 86.
M. Séguin: Oui. C'est une surtaxe qui avait
été introduite le 1er mai 1986. Alors, dorénavant, elle
est fixée à 12 %.
M. Beaulne: À l'origine, est-ce que cette
surtaxe-là n'était pas supposée être temporaire?
M. Séguin: là, je ne le sais pas. je ne sais pas,
en 1986, dans quel contexte elle a été introduite, mais vous
avez, à l'annexe a, page 86...
M. Léonard: L'impôt sur le revenu a
été introduit de façon temporaire en 1914.
Une voix: C'est une mesure de guerre, oui. Le Président
(M. Lemieux): En 1914? Une voix: Oui.
M. Séguin: On dit que les mesures annoncées
aujourd'hui à l'égard de l'investissement dans les nouvelles
technologies, de la taxe de vente sur le matériel roulant et des
diverses autres mesures, jumelées à la hausse de la surtaxe de
7,25 % à 12 %, donc l'augmentation de 7,25 %à12 %...
Le Président (M. Lemieux): ...vérifier vos... M. le
député de Labelle.
M. Séguin: ...se traduisent par une augmentation du
fardeau fiscal des entreprises.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Séguin: Alors la hausse totale... M. Léonard:
Au début de la guerre.
M. Séguin: ...du fardeau fiscal supplémentaire
passe de 49 000 000 $ en 1989 à 83 000 000 $ en 1990.
Le Président (M. Lemieux): Je suis très sensible
à l'histoire. Excusez-moi, M. le ministre.
M. Séguin: Vous avez exposé, à cette
page-là, à la page 86, une évaluation du coût
additionnel que représente la mesure.
M. Beaulne: D'accord, on l'a ici.
Le Président (M. Lemieux): Alors, les articles 204 et 205
sont-ils adoptés?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
maintenant à l'article 206.
M. Séguin: Oui, 206, c'est une référence de
concordance au Fonds de la solidarité des travailleurs.
Une voix: Oui, ça va.
Le Président (M. Lemieux): 206 est adopté. Nous
passons maintenant aux articles...
Une voix: 207.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 207.
M. Séguin: Oui, ici, c'est une mesure de concordance
où on modifie le paragraphe b.1 de l'article 1137.
Le Président (M. Lemieux): L'article 207 est-il
adopté?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 208.
M. SéguHi: Ici, ce sont les prêts ou avances de
corporations à une société ou entreprise conjointe, et
ça vise le capital versé.
Le Président (M. Lemieux): L'article 208 est-il
adopté?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
maintenant à l'article 209.
M. Séguin: 209, c'est suite à l'article
précédent. c'est la réduction du capital versé, par
exemple, au fonds de solidarité des travailleurs du québec.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 209 est
adopté?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous appelons
maintenant l'article... Est-ce qu'il s'agit d'un bloc?
Une voix: C'est toujours...
Le Président (M. Lemieux): Nous appelons maintenant
l'article 210.
M. Séguin: On est toujours dans le calcul du capital
versé et, ici, ça vise certains reports.
Le Président (M. Lemieux): L'article 210 est-il
adopté?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous appelons
l'article 211.
M. Séguin: On vise ici un correctif à l'article
1160, qui vise le calcul des carburants. Il fait référence au
règlement sur les impôts, plutôt qu'à un article de
loi. C'est une mesure de concordance technique.
M. Léonard: Est-ce que les plaintes dont on entend parler,
c'est réglé, ces contentieux-là ou pas du tout? Parce
qu'il y a des différentiels de taxes selon les villes, peut-être
à partir de Hull seulement.
M. Séguin: Nous, au Revenu... M. Beaulne: Les zones
limitrophes.
M. Léonard: Oui, il y a les zones limitrophes, mais il y a
aussi, par rapport à certaines villes, la variation des taux de la
taxation.
M. Séguin: Au Revenu, nous, on n'a pas connaissance de
plaintes à cet égard-là, mais ça ne veut pas dire
qu'aux Finances, ils n'en ont pas eu, évidemment, sur
l'homogénéité du taux de taxation.
M. Léonard: J'ai déposé une pétition,
en particulier avant Noël, à l'Assemblée nationale
là-dessus.
M. Séguin: Ah oui!
M. Léonard: Oui. Je pourrai vous en faire tenir copie
pour...
M. Séguin: Évidemment, on est toujours dans le
même dilemme, l'élaboration des politiques fiscales tient le
ministre du Revenu à l'écart de ces préoccupations.
Le Président (M. Lemieux): Ce dont a fait état,
tout à l'heure, le député de Bertrand.
Une voix: ...des Finances.
M. Séguin: Remarquez que je n'ai pas dit que le ministre
du Revenu n'avait...
M. Beaulne: N'avait pas d'idées...
M. Séguin: ...pas de préoccupations; j'ai dit
"l'élaboration ne fait pas participer le..."
M. Léonard: Mais je suppose qu'il y a consultation
à l'intérieur de ce cabinet...
M. Séguin: Oui, oui.
M. Léonard: ...et que le ministre des Finances ne vous
tient pas dans l'ignorance totale.
M. Séguin: j'achemine au-delà de 200
recommandations par année, sous forme soit d'opinions personnelles comme
ministre du revenu ou comme député ou toutes sortes de choses.
maintenant, c'est le ministre des finances qui décide ce qu'il retient
et ce qu'il ne retient pas quand il fait la confection de son budget.
M. Léonard: Je vous enverrai copie de cette
pétition, en tout cas de la teneur de la pétition.
M. Séguin: Oui. D'ailleurs, moi, j'ai toujours pris
l'engagement que tous les commentaires qui sont formulés ici... M. le
Président, je me fais un devoir de les transmettre par écrit au
ministre des Finances, comme étant des commentaires, des opinions des
membres, suite à l'étude que nous avons faite.
Le Président (M. Lemieux): Si on avait vos 211
recommandations, M. le ministre du Revenu,
on pourrait peut-être les envoyer au ministre des Finances.
M. Séguin: II y en a beaucoup qui sont, je ne dirais pas
verbales, mais qui sont personnelles, comme bien des députés
écrivent au ministre des Finances pour dire: Bien voici, pourquoi il n'y
a pas telle chose, telle chose? Pourquoi il n'y a pas, dans telle
déduction... ? Améliorez tel aspect. Bon, il y a quelque chose de
tout à fait normal, mais il y a aussi des préoccupations
particulières et on en a parlé ici tantôt.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Bertrand. Est-ce que l'article 211 est adopté?
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
maintenant, nous appelons les articles 212 et 213.
M. Séguin: Les articles 212 et 213. C'est par concordance
technique, ça concerne la surtaxe des corporations.
Loi sur les licences
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
maintenant aux articles 214...
M. Séguin: Les articles 214 et 215.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle les articles 214 et
215.
M. Séguin: Les boissons alcooliques à base de
bleuet, alors on a vu ça au début, ce matin.
Le Président (M. Lemieux): Sont-ils adoptés?
Adopté.
M. Beaulne: Juste un petit commentaire.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le député
de Bertrand.
M. Beaulne: Comme vous savez, le meilleur blé d'inde au
Québec vient des îles de Boucher-ville. Si on trouvait une
liqueur...
M. Séguin: Ah, je ne savais pas!
M. Beaulne: Oui, oui. Si on trouvait une liqueur
quelconque...
M. Séguin: Je pensais qu'il venait de l'île
d'Orléans, dans mon comté.
M. Beaulne: Non, non, non.
M. Séguin: Ah, c'est pas correct ça!
M. Beaulne: Je le dis objectivement. Mais si on trouvait à
faire une boisson avec ça, est-ce que ce serait admissible à ce
genre de truc-là aussi?
M. Séguin: J'imagine. Remarquez que je n'ai jamais
goûté à une boisson alcoolisée au maïs...
M. Beaulne: Mais n'importe quoi qui produit du sucre, on peut en
faire une boisson.
M. Séguin: II y a la tequila, depuis hier, qui est
populaire!
Le Président (M. Lemieux): II faudrait peut-être
demander au député de Lac-Saint-Jean.
M. Séguin: Non. Il y a la tequila, apparemment, qui est
populaire depuis hier.
M. Beaulne: Ah oui!
Le Président (M. Lemieux): La tequila, oui, oui.
M. Beaulne: Bon, ça, ça va pour les bleuets.
Le Président (M. Lemieux): Alors, ça va pour les
bleuets. Alors, les articles 214 et 215 sont adoptés.
Loi sur le ministère du Revenu
M. Séguin: L'article 216. On est dans la Loi sur le
ministère du Revenu...
Le Président (M. Lemieux): Nous appelons l'article
216.
M. Séguin:... je vous le signale. Et on fait en sorte que,
sur le calcul des intérêts sur des jugements rendus par les
protonotaires, je pense que ce sont des jugements rapides, il faut s'ajuster
sur le calcul des taux d'intérêt, de l'intérêt.
Le Président (M. Lemieux): Je ne comprends pas, M. le
ministre, moi. J'aimerais ça comprendre.
M. Séguin: Oui. C'est lorsqu'un jugement est rendu...
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Séguin:... en vertu de l'article 13 et porte
intérêt au taux applicable à l'égard de toute
créance fiscale jusqu'au jour du paiement. Alors, plutôt que
d'inscrire le taux d'intérêt légal à l'égard
des jugements, les greffiers ou les protonotaires qui rendent jugement en
faveur du sous-ministre devront prévoir que le montant attesté
pour un tel jugement porte intérêt au
taux prévu en vertu de l'article 28 et non pas en vertu du taux
légal qui, habituellement, est de 5 %, je pense.
Le Président (M. Lemieux): C'est le ministère du
Revenu...
M. Séguin: Donc, le taux d'intérêt va
être plus élevé.
Le Président (M. Lemieux): ...qui a comme obligation de
recouvrer ces...
M. Séguin: Non.
Le Président (M. Lemieux): Non?
M. Séguin: C'est que nous, on a le droit, en vertu de la
Loi sur le ministère du Revenu, quand nous avons un avis de cotisation
et que tous les délais sont écoulés, de le déposer
au bureau du protonotaire. Il équivaut à un jugement. (12 h
30)
Le Président (M. Lemieux): O.K.
M. Séguin: Donc, on peut, à partir de ce
moment-là, d'une part, prendre les mesures de saisie après
jugement...
Le Président (M. Lemieux): C'est ça que je veux
savoir.
M. Séguin: ...et toutes les mesures d'exécution.
Mais aux fins du calcul du taux d'intérêt, ce sera le taux
d'intérêt du ministère qui va s'appliquer à partir
du jugement du protonotaire, et non pas le taux légal.
Le Président (M. Lemieux): O.K. Ça va, je
comprends. Moi, je comprends. L'article 216...
M. Beauine: Oui, adopté.
Le Président (M. Lemieux): ...est adopté. Nous
appelons l'article 217.
M. Séguin: Ici, c'est l'abolition de l'exigence d'avoir un
procès-verbal pour les coffrets de sûreté au
décès d'une personne. Alors, on exigeait, dans notre loi,
antérieurement, l'ouverture du coffret de sûreté et
l'exigence d'un procès-verbal pour que nous, on puisse, aux fins du
calcul des droits de succession ou de l'émission du permis... Parce
qu'on sait qu'il n'y a plus de droits de succession au Québec; le
procès-verbal, ça, c'est aboli.
Le Président (M. Lemieux): Oui, monsieur... Est-ce que
c'est parce qu'il n'y a plus de droits de succession que ça n'a plus sa
raison d'être?
M. Séguin: D'une part, c'est sûr. Mais on ne donnait
pas le permis de disposer des biens. On sait qu'au Québec, pour disposer
des biens, il faut que le fiduciaire ou celui qui exécute la succession
obtienne du ministère du Revenu un permis de disposer, et on ne le
donnait pas si on n'avait pas le procès-verbal de l'ouverture du coffret
de sûreté. On croit que c'est une mesure tout à fait
disproportionnée par rapport à l'objectif qu'on doit avoir. Et ce
n'est pas à nous de nous assurer si quelqu'un a voté le coffret
de sûreté ou non. Je veux dire que ce qui nous importe, c'est que
si l'exécuteur testamentaire, dans l'exercice de ses fonctions, lui,
déclare son autorité, comme exécuteur...
Le Président (M. Lemieux): Qu'il y avait tant dans le
coffret de sûreté.
M. Séguin: C'est ça. Alors, nous, on n'a pas
à mettre en doute la foi de cette déclaration. Si, par ailleurs,
l'exécuteur a commis une faute, le Code civil prévoit la
responsabilité de l'exécuteur dans l'excution...
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que ça a
occasionné des problèmes, ça?
M. Séguin: Non. Justement, non. Mais à la suite du
changement du chapitre des successions du Code civil, ce n'est pas à
nous à être... On n'est pas en mesure, nous, de toute
façon, de faire enquête ou quoi que ce soit, à la suite de
l'ouverture d'un coffret de sûreté.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle
M. Léonard: Pour me rappeler les discussions qui ont eu
cours autour de l'abolition de l'impôt sur les successions, un des grands
arguments, c'était que c'était le moment ou l'occasion de faire
un bilan des successions des gens au moment où ils
décédaient. Donc, il apparaissait très important à
certains, à tout le moins, que même l'impôt sur les
successions reste parce que ça donnait une occasion au gouvernement
d'exercer un certain contrôle. L'argumentation contraire était
à l'effet qu'on pouvait exercer ce contrôle même sans les
impôts sur les successions, parce qu'il y avait des mécanismes
administratifs. Est-ce que vous n'êtes pas en train d'en faire sauter un
certain nombre, ce qui fait que, finalement, vous allez avoir des
difficultés par la suite?
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Séguin: Non, il demeure des exigences. La taxation sur
le revenu du défunt, incluant les biens de nature capitale, demeure dans
la taxation. Ce sont seulement les droits de succession, comme tels, qui sont
abolis. Demeure aussi l'obtention du permis de disposer par le
ministère
du Revenu. Alors, nous, quand on constate que le défunt est en
règle, si je puis dire, avec la fiscalité, qu'il continue
d'exister, par ailleurs, par exemple, sur son revenu, sur son gain de capital
s'il en a, etc., on émet un permis de disposer. Il est apparu que, pour
nous, l'exigence du procès-verbal fait par l'exécuteur n'ajoutait
rien à sa demande de permis de disposer parce que, dans le permis de
disposer, il atteste des biens du défunt. Alors, on se trouvait, d'une
part, à exiger un formulaire qu'il signait en son titre
d'exécuteur, donc il engage sa responsabilité et,
deuxièmement, on exigeait qu'il nous fournisse en plus un
procès-verbal que lui-même signait. Autrement, il se trouve
à faire deux fois la même chose. Et on ne voit pas...
M. Léonard: Est-ce que l'exécuteur testamentaire
est le seul à signer cette attestation ou cette demande du permis de
disposer?
M. Séguin: II doit être en autorité au sens
du Code civil pour... Donc, c'est quelqu'un. Ce n'est pas n'importe qui dans la
famille, dans les ayants droit ou dans les amis du défunt, qui peut
s'improviser...
M. Léonard: Les bénéficiaires ne signent pas
une telle...
M. Séguin: Non.
M. Léonard: Jamais. Il y a juste...
M. Séguin: Ça doit être l'exécuteur
testamentaire ou un officier en exécution de la succession qui agit. Ces
personnes-là engagent jusqu'à un certain point leur
responsabilité au sens du Code civil. Alors, nous, on est satisfaits
que... S'il y avait une anomalie, ce serait au Code civil à s'appliquer
ou aux ayants droit.
M. Léonard: Moi, je pose la question seulement pour des
personnes qui, par exemple, seraient bénéficiaires et qui
pourraient être lésées, où il y a une seule personne
et un seul moment où l'exécuteur intervient, où il y a un
seul papier. Remarquez, il ne faut pas compliquer les choses pour rien non
plus.
M. Séguin: Nous, on estime que ce n'est pas à nous
de nous immiscer dans l'exécution d'une succession. Ce n'est pas
à nous de mettre des règles pour savoir quand l'exécuteur
peut recevoir des biens? Quoi doit-il faire? Un exemple. Pourquoi exiger un
procès...
M. Léonard: Mais entre un bilan, une liste de biens et une
description des événements qui se fait, ce sont deux choses un
peu différentes qui n'ont pas nécessairement la même
signification pour la personnne, pour un certain nombre de personnes. Il y a
parfois beaucoup de problè- mes qui se posent à l'occasion de ces
successions-là. Deux précautions valent peut-être mieux
qu'une. Maintenant, si vous avez jugé le contraire.
M. Séguin: Mais par ailleurs, le Code civil, lui, dit
à l'exécuteur qu'il doit dresser un inventaire. Alors, il est
obligé de le faire. Quand il va ouvrir le coffret de
sûreté, c'est comme quand il ouvre les tiroirs des meubles dans la
résidence du défunt et qu'il trouve des enveloppes avec de
l'argent, etc. Il doit en faire l'inventaire. Alors, nous on dit: On a
là une double exigence. Et le même procès-verbal, c'est la
même chose qu'il nous fait. Dans le fond, quand il nous envoie la formule
de disposer, de permis de disposer, ça en est un procès-verbal.
Ça l'est ça. Là, il signe...
M. Léonard: Là, je n'ai pas votre formulaire devant
les yeux, mais un procès-verbal doit donner qui est présent au
moment où, je suppose, on ouvre le coffre ou des choses comme
ça.
M. Séguin: Ça peut être lui tout seul.
M. Léonard: Un bilan, c'est une liste de ce qu'il y a
là.
M. Séguin: Ça pourrait être lui tout seul,
c'est pour ça qu'on trouvait que ça n'ajoutait rien.
M. Léonard: Ça pouvait être lui tout seul?
M. Séguin: C'est ça.
M. Léonard: Une seule personne peut ouvrir un coffret de
sûreté?
M. Séguin: Ça pouvait être l'exécuteur
qui allait à la banque et, comme la banque n'est jamais présente
quand vous ouvrez, ça pouvait être lui tout seul qui allait
à la banque. J'ai ouvert le coffret et voici ce que j'ai trouvé
dedans. Alors, nous, dans l'exercice de nos fonctions en vertu de la Loi sur
l'impôt, ça ne nous intéresse pas, nous.
M. Léonard: Est-ce que le Code civil prévoit qu'il
doit l'ouvrir devant une personne, une autre personne?
M. Séguin: Ah, là, je ne suis pas assez
connaissant. Je n'ai pas fait de succession depuis fort longtemps.
Le Président (M. Lemieux): Je ne me souviens pas de mes
successions ab intestat, mais je sais que... Non, je ne me souviens pas de
ce...
M. Léonard: Ça me surprend ce que vous
dites parce qu'un exécuteur testamentaire qui va ouvrir un
coffre, comme ça, qui est-ce qui va dire qu'il a remis toutes les
pièces aux bénéficiaires?
M. Séguin: Mais c'est la même chose quand
l'exécuteur rentre dans la maison du défunt pour la
première fois. Il est tout seul. Il se promène dans la maison et
il découvre toutes sortes d'enveloppes, de ci, et d'argent caché
et de tout ce que vous voulez. Il a le même problème. Puis Dieu
sait que, dans les successions, dans certaines familles, ils contestent
l'inventaire des biens qu'il fait parce qu'ils vont dire: L'exécuteur,
comment se fait-il qu'il n'a pas trouvé telle affaire, et moi je savais
que dans la commode il y avait... Et là, ils vont se faire des
procès d'intention et de ci, etc. Alors, nous on n'a rien à faire
là-dedans. Nous tout ce qu'on veut, c'est de savoir si le défunt
est en règle avec l'impôt. Alors...
Le Président (M. Lemieux): L'article 217...
M. Séguin: ...l'exécuteur, lui, doit nous fournir
une demande de permis de disposer qui fait l'inventaire des biens, qui fait
l'inventaire du profil fiscal du défunt et, s'il y a de l'impôt
à payer, il doit l'indiquer. On vérifie ces choses-là.
Mais nous, on n'est pas en mesure d'aller vérifier l'inventaire des
biens. On n'est pas en mesure d'aller vérifier le coffret. On n'est pas
en mesure d'aller vérifier, dans la maison, la valeur des biens dont
disposait le défunt autrement que par la connaissance qu'on peut avoir
du permis de disposer et, à la rigueur, envoyer un vérificateur
qui peut aller sur place évaluer la maison ou... Mais comme il n'a plus
le droit de disposer, le montant d'argent détenu, soit dans un coffret
ou ailleurs, n'est plus directement taxable ou assujetti à
l'impôt. Nous, ce qui nous intéresse, c'est le revenu et le gain
de capital.
M. Léonard: Donc, finalement, il faut poser la question au
ministère de la Justice.
M. Séguin: Oui, c'est plus de l'ordre de savoir si les
choses se font correctement ou non, mais ça, nous, ça ne nous
intéresse pas.
Le Président (M. Lemieux): Surtout dans la réforme
du Code civil, il y aura peut-être lieu de demander au ministre s'il y a
des réformes majeures à ce niveau-là, à ma
connaissance. Alors, l'article 217 est-il adopté?
M. Beaulne: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Est-ce qu'il y a
un autre bloc?
M. Séguin: Là, on est...
Le Président (M. Lemieux): L'article 217 a
été adopté. Nous passons à l'article 218. Je ne
sais pas s'il y a un autre bloc.
M. Séguin: ...à l'article 218. Une voix:
C'est la même chose.
Le Président (M. Lemieux): C'est la même chose.
M. Séguin: C'est toujours les coffrets de
sûreté.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'article 218 est-il
adopté? adopté. j'appelle les articles 219à 223
inclusivement.
M. Séguin: Ce sont les relevés pour les obligations
d'épargne que doivent émettre les émetteurs pour ceux qui
achètent des obligations d'épargne pour qu'ils reçoivent
le relevé d'impôt lors de... Normalement, c'est
février.
Le Président (M. Lemieux): Ça va! Une voix:
Oui.
Le Président (M. Lemieux): Alors, les articles 219
à 223 inclusivement sont adoptés.
Une voix: Oui.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 224.
M. Séguin: L'article 224, c'est de concordance avec les
coffrets de sûreté que nous venons de voir.
Le Président (M. Lemieux): L'article 224 est-il
adopté?
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Loi sur la
Régie de l'assurance-maladie
M. Séguin: Ici, à l'article 225, c'est la nouvelle
Loi sur la Régie de l'assurance-maladie du Québec et c'est la
majoration des cotisations des employeurs, de 7,25 % à 12 %, dont on a
discuté tantôt.
Le Président (M. Lemieux): L'article 225 est-il
adopté?
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté.
Loi sur le remboursement d'impôts fonciers M. Séguin:
226 à 229 inclusivement.
Le Président (M. Lemieux): Nous appelons les articles 226
à 229 inclusivement.
M. Séguin: C'est le calcul du remboursement de
l'impôt foncier et l'indexation de certains éléments dans
le calcul; c'est, dans l'ensemble, plus avantageux pour les contribuables.
Le Président (M. Lemieux): Les articles 226 à 229
inclusivement sont-il adoptés?
M. Beaulne: Oui, adopté.
Loi concernant la taxe sur les
télécommunications
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Article 230.
M. Séguin: Article 230, M. le Président, la loi sur
les communications. C'est un assouplissement de la taxation sur les services de
télécommunications, de sorte que la taxe de 9 % que l'on charge
en vertu de la Loi sur les télécommunications... Alors, on va
introduire une exemption sur les services de télécommunication de
base utilisés directement par une entreprise pour rendre un service
amélioré de télécommunications.
M. Beaulne: Ici, un seul commentaire, M. le Président.
C'est encore quelque chose qui risque d'être un peu contourné par
l'application de la TPS fédérale.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Séguin: Mon Dieu! Je dois avouer mon ignorance dans la
Loi sur les télécommunications. Ce n'est pas un secteur que je
connais.
M. Beaulne: Exemptez-nous, ce n'est pas nécessairement
vrai pour ce que le fédéral va faire avec sa trousse. Simplement
un commentaire. Ce sont toutes des choses qu'on va voir à ce temps-ci
l'an prochain.
Une voix: Oui.
M. Séguin: II y aurait certainement un projet de loi
quelconque.
M. Beaulne: Je pense qu'il va y avoir des amendements.
Le Préaident (M. Lemieux): L'article 230 est-il
adopté?
M. Beaulne: Oui.
Loi modifiant la Loi sur les impôts et
d'autres dispositions législatives et
prévoyant certaines dispositions
concernant
l'impôt sur la vente en détail
Le Président (M. Lemieux): L'article 231.
M. Séguin: L'article 231, c'est un renvoi technique pour
la définition de centre hospitalier universitaire pour la recherche
médicale dans le chapitre de recherche et développement.
Le Président (M. Lemieux): J'espère qu'on va en
avoir un dans le comté de Vanier. L'article 231 est-il
adopté?
M. Séguin: Comté de Montmorency, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): J'en doute, M. le ministre du
Revenu.
M. Beaulne: Nous, on fait des pressions pour en avoir en
Montérégie.
M. Séguin: Tous les membres de la commission vont
avoir...
M. Beaulne: On peut faire des contrats de services, par
exemple.
Le Président (M. Lemieux): Pas de commentaire. Est-ce que
l'article 231 est adopté? Adopté.
M. Séguin: Articles 232 et 233.
Le Président (M. Lemieux): Nous appelons les articles 232
et 233.
M. Séguin: Ça concerne une règle
d'assouplissement intéressante, un premier pas vers les rentes
d'invalidité payées par la Régie des rentes, qui se voient
exonorées d'impôt dans la rétroactivité. Je dis que
c'est un premier pas parce que j'ai toujours souhaité, personnellement,
qu'on les rende non taxables. C'est un premier pas. Alors, le paiement
rétroactif qui est fait va bénéficier d'un
allégement fiscal.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que vous avez bien
compris les explications, M. le député de Bertrand?
M. Beaulne: Oui, ça va, ça va.
Le Président (M. Lemieux): Les articles 232 et 233 sont
adoptés?
Une voix: Oui.
M. Séguin: Nous sommes au dernier article.
II y a un amendement, le premier.
Le Président (M. Lemieux): II y a deux amendements, je
pense, M. le ministre. Après le dernier article. Nous appelons
maintenant l'article 234. Est-ce que l'article 234 est adopté?
Adopté, oui?
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
maintenant... Je crois que nous avons deux amendements. Nous avons l'amendement
d'ordre général.
Une voix: 21, 22.
Le Président (M. Lemieux): Pouvez-vous nous faire
état de l'amendement d'ordre général? Un instant, nous
allons donner le temps au député de Bertrand d'en prendre
connaissance. Je veux bien croire que ce sont des renvois techniques, mais il y
en a tellement que ça devient...
M. Séguin: on supprime un ensemble d'articles qui sont
devenus inutiles à cause de renumérotation, etc. ils suppriment
tout ce qui est avantageux pour les contribuables.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Beaulne: Oui, ça va, ça.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'amendement est
adopté.
Une voix: Oui.
M. Séguin: On veut renuméroter ici...
Le Président (M. Lemieux): Nous passons maintenant au
deuxième amendement, je pense, qui concerne le titre. J'appelle
l'amendement qui concerne te titre de la loi. (12 h 45)
M. Séguin: On est à 22.
Le Président (M. Lemieux): À la fin. Nous allons au
titre avant. L'amendement concernant le titre est le suivant: "Le titre du
projet de loi 33, intitulé Loi modifiant de nouveau la Loi sur les
impôts et d'autres dispositions législatives d'ordre fiscal est
remplacé partout où il se trouve par le suivant: Loi modifiant la
Loi sur les impôts et d'autres dispositions législatives d'ordre
fiscal. " Est-ce que l'amendement au titre du projet de loi 33 est
adopté?
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est adopté.
Alors, le titre tel qu'amendé est-il adopté?
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Le titre tel qu'amendé
est adopté. Je ne veux pas qu'il y ait d'erreur technique. Je pense, M.
le ministre, qu'il y a aussi une motion de renumérotation que vous avez
à faire.
M. Séguin: Ça se trouve à être
l'amendement 22.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement 22. C'est
ça.
M. Séguin: Numéroter un certain nombre...
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse, M. le ministre.
C'est vrai que ce n'est pas un amendement. C'est une motion. Allez-y.
M. Séguin: Alors oui, je fais une motion pour
renuméroter l'article 75.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que la motion de
renumérotation - vous allez me permettre de la lire - qui se lit comme
suit: "Sur la proposition du ministre du Revenu il est convenu de
renuméroter les articles du projet de loi 33 afin de tenir compte de
l'insertion, après l'article 75, des articles 75. 1 et 75. 2,
après l'article 167 de l'article 167. 1 et après l'article 171 de
l'article 171. 1. " La motion de renumérotation est-elle
adoptée?
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. Lemieux): La motion de
renumérotation étant adoptée, nous allons maintenant
adopter le projet de loi dans son ensemble. Est-ce que le projet de loi 33 - un
instant, je voudrais bien lire le bon titre...
Une voix: Le nouveau titre.
Le Président (M. Lemieux): Le nouveau titre, c'est ce que
je cherche dans... Une petite minute. Merci, monsieur. Est-ce que le projet de
loi 33, s'intitulant Loi modifiant la Loi sur les impôts et d'autres
dispositions législatives d'ordre fiscal, est adopté?
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Est amendé? Pardon. Est
adopté.
M. Beaulne: Est adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est adopté. Pardon.
Adopté.
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. Lemieux): est-ce que l'ensemble du
projet de loi 33, loi modifiant la loi sur les impôts et d'autres
dispositions législatives d'ordre fiscal, est adopté?
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous allons
ajourner nos travaux sine die. Je remercie les membres de cette commission pour
leur collaboration. M. le député de Bertrand, vous avez quelque
chose à ajouter.
M. Beaulne: Oui, simplement un petit mot. Je pense que c'est
peut-être une demande que j'adresserais au ministre du Revenu pour nos
futurs exercices du genre. Je me demande s'il n'y aurait pas lieu, pour
faciliter l'étude, dans les prochains cahiers explicatifs, d'indiquer
déjà dans le cahier ce que vous avez fait verbalement,
c'est-à-dire les blocs d'articles qui donnent suite à une
disposition budgétaire?
M. Séguin: J'avais déjà, l'année
passée... Au lieu... On peut le mettre soit dans le cahier ou avoir une
feuille de travail séparée...
M. Beaulne: Enfin...
M. Séguin: ...qui suggérerait...
Le Président (M. Lemieux): Vous l'aviez déjà
fait.
M. Séguin: Oui, je l'avais déjà fait
l'année passée. À un moment donné, je... Mais
maintenant, ça dépend toujours des collègues de la
commission, comment ils veulent... Il y en a qui étaient plutôt
désireux de faire article par article. Donc, si vous êtes ouverts
à ta possibilité qu'on examine un travail par blocs, quitte
à donner des explications sur l'ensemble des mesures d'un bloc,
ça faciliterait grandement le travail. Aussi on pourrait
préparer, pour un prochain exercice, ce genre de plan de travail et le
remettre d'avance à tous les membres de la commission. Et là,
vous pourrez juger des interventions que vous voulez faire.
Le Président (M. Lemieux): Ça n'empêche pas
effectivement, M. le député de Bertrand, un député
d'appeler article par article, s'il le désire. Mais ça simplifie
énormément la tâche.
M. Beaulne: Effectivement.
Le Président (M. Lemieux): Comme, d'ailleurs, je vois que
votre conseiller aussi acquiesce à ça.
M. Beaulne: Ça serait simplement un outil de
travail...
Le Président (M. Lemieux): Je le pense.
M. Beaulne: ...qui nous donnerait plus de flexibilité.
Moi, je préfère étudier ça par blocs. S'il y a
quelqu'un d'autre qui est nommé à ma place, je ne le sais pas, et
qui veut faire ça article par article, ça sera son
privilège. Mais au moins on a la flexibilité de travailler.
M. Séguin: On fera un plan de travail et on vous le
donnera avant.
M. Beaulne: D'accord.
M. Séguin: Alors comme ça, les membres de la
commission seront en mesure d'avoir un meilleur schéma de tout ce qui
est là-dedans.
Le Président (M. Lemieux): Si on pouvait aussi, M. le
ministre... Ça, je sais que c'est impossible. C'est évident
lorsqu'on a un projet de loi de cette nature-ci, si on pouvait avoir les
concordances avec l'énoncé du discours du ministre des Finances,
ça serait très pratique. Et je suis bien conscient que ça
représenterait pour l'ensemble de vos fonctionnaires un... Ça
serait très, très volumineux en termes d'indications.
M. Beaulne: Mais moi, si on peut fonctionner par blocs, comme
ça, c'est déjà...
Le Président (M. Lemieux): Par blocs, vous êtes
satisfait? Alors par blocs. Oubliez...
M. Séguin: Maintenant, M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): ...mon commentaire, M. le
ministre.
M. Séguin: ...si vous me permettez de
réitérer mon invitation annuelle aux membres de la commission qui
seraient désireux de visiter les installations les plus
intéressantes du ministère du Revenu, comme la réception
des formulaires, le traitement des chèques, l'informatique. Ce sont des
choses très visuelles, très intéressantes. Alors je
réitère mon invitation. Si les membres sont
intéressés, ils pourront m'indiquer leur disponibilité.
Ça nous fera plaisir d'organiser une visite au ministère du
Revenu.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le ministre du
Revenu.
M. Léonard: Je vous remercie de l'invitation. Je vais en
parler avec mes collègues, et ce n'est pas impossible qu'on le
fasse.
M. Beaulne: Oui, effectivement, on va aller voir surtout vos
refontes informatiques, pour voir ce que ça implique.
M. Séguin: Vous allez voir que c'est
considérable.
Une voix: On va changer les montants, mais on va jouer avec
l'appareil.
M. Beaulne: Oui. D'ailleurs, je pense que tous les membres de la
commission seraient intéressés...
M. Séguin: César et Cléopâtre sont
toujours là.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle, vous avez un commentaire?
M. Léonard: ii y a une chose qu'il m'intéresserait
de vérifier, en particulier, et sur laquelle je voudrais être
renseigné, c'est les dispositifs de sécurité que vous avez
quant aux renseigements personnels qu'il y a chez vous, que vous
détenez. on commence à entendre des rumeurs, qu'il y a des
fuites. ça m'inquiète.
M. Séguin: À toutes les années, dans les
grands systèmes, on se demande si c'est vraiment étanche. Il y a
quand même 5000 personnes qui travaillent au ministère. Il y a
à peu près 130 000 000 d'échanges entre le
ministère et les institutions financières et différents
intervenants, sauf qu'il y a une règle d'or chez nous, qu'on n'est pas
censés donner d'information du contenu d'un dossier fiscal à
personne. Ce qui peut arriver, quelquefois, des gens... Il y a un journaliste,
il y a deux semaines, qui essayait d'appeler au ministère, apparemment -
je n'ai pas vu personnellement mais j'ai vu ça un peu à la
télé - et il a dit qu'il peut avoir quelques renseignements comme
l'adresse d'un contribuable. Il se fait passer pour un proche dans la famille
et il dit: Écoutez... Ça peut arriver qu'il y ait des petits
renseignements nominatifs, mais je n'ai jamais entendu parler que personne
avait dévoilé un renseignement fiscal; ce serait un
péché mortel chez nous, et même fatal, si on
découvrait que des employés se livrent à ce genre de
choses. Ce serait une abomination et je serais...
M. Léonard: Mais...
M. Séguin: ...d'une rigueur sans merci. Je pense que c'est
Inacceptable, et on fait tous les efforts pour rendre ça le plus
étanche possible. Maintenant, s'il y a des bandits qui se faufilent avec
des méthodes très sophistiquées, comme criminels pour
voler de l'information, là... Je veux dire: À l'impossible nul
n'est tenu. Je ne sais, s'il entre la nuit par effraction pour voter des
bobines, ça... Encore là, ça va être
compliqué parce que, quand vous allez venir, vous allez voir que chaque
étage d'informatique est sous clé, avec des contrôles
d'accès, et n'entre pas là qui veut.
M. Léonard: La question...
M. Séguin: Et on a des détecteurs. On a des
contrôles pour savoir qu'un fonctionnaire ne travaille que sur un dossier
dans lequel il est assigné, pour ne pas qu'il y ait des piges
d'information. On essaie de contrôler toute l'information du mieux qu'on
peut.
M. Léonard: La question, M. le ministre, a
été soulevée hier à la commission qui a entendu le
Vérificateur général. Le Vérificateur
général n'a pas dit ou affirmé qu'il y avait du coulage
d'informations, sauf qu'il est demeuré une impression qu'il était
inquiet par rapport à la sécurité des informations, il en
a parlé notamment...
M. Séguin: Oui.
M. Léonard: ...au service de gestion informatique du
ministère des Communications mais, à partir de là,
ça peut avoir des effets un peu partout dans le gouvernement. Et il
reste une inquiétude générale et...
M. Séguin: Remarquez que le Vérificateur
général a accès...
M. Léonard: ...on n'est pas complètement
rassurés là-dessus.
M. Séguin: ...lui-même aux rapports
d'impôt.
M. Léonard: Bien je ne voudrais pas que vous l'accusiez
ici, là.
M. Séguin: Non, mais en vertu de nos lois, l'article 69
donne une exemption. L'article 69 de la Loi sur le ministère du Revenu
confère une confidentialité absolument étanche à
quiconque; évidemment, c'est notre article de référence,
mais il y a une exemption au Vérificateur général.
M. Léonard: Vous avez, je suppose, les dispositifs qui
font qu'il y a nécessairement collusion, s'il y a coulage
d'informations, entre plusieurs personnes, de sorte que ça devrait
être freiné le plus possible.
M. Séguin: Je peux vous dire qu'il est assez rare qu'on
suspecte ce genre de choses et, quand ça se produit, on a
immédiatement des enquêtes internes. Mais c'est le genre de choses
que, chez nous... Ça, comme je le disais tantôt, c'est le
péché mortel et fatal. On ne tolère pas ça,
d'aucune façon.
Par ailleurs, il y a des organismes qui, très
légitimement, très officiellement, demandent
d'avoir accès à des informations fiscales, et on refuse.
Dans les années passées, vous le savez, j'ai publiquement
refusé que d'autres ministères, que ce soit la Main-d'oeuvre ou
d'autres ministères, dans des opérations très
légitimes de dépistage, peut-être de faits plus ou moins
bien représentés, aient accès aux rapports d'impôt
pour "contrevérifier" des choses; au ministère, on s'interdit des
choses comme ça. Et, moi, comme ministre du Revenu, j'ai fait l'objet de
plusieurs représentations de différents organismes, pour avoir
accès, et je refuse. Et tant que je serai là, ce sera mon credo.
L'information fiscale doit demeurer confidentielle. C'est l'information la plus
sacrée d'un contribuable. Et ça, je vais défendre
ça jusqu'au bout. Je ne céderai jamais à ça,
même si ce refus doit occasionner des inconvénients à
d'autres qui voudraient y puiser des informations; même aux forces
policières, qui voudraient avoir accès - elles demandent assez
souvent au ministère du Revenu d'avoir accès, dans leur
enquête, à des rapports d'impôt - on refuse. Parce qu'on ne
peut pas ouvrir la porte un petit peu ou beaucoup; c'est un principe
sacré! Le fédéral, c'est la même chose. Ce qui est
contenu dans vos rapports d'impôt...
M. Léonard: Au fédéral, la GRC n'a pas
accès aux dossiers du contribuable.
M. Séguin: Non.
Le Président (M. Lemieux): Le crime économique
à Québec, M. le ministre?
M. Séguin: Je ne peux pas répondre, absolument pas.
Je ne peux pas répondre pour le fédéral, je sais,
d'information générale, qu'ils ne le font pas, mais moi, je peux
vous dire que, comme ministre du Revenu, on est d'une rigueur totale
là-dessus. On n'acceptera jamais, en tout cas, moi, tant que je pourrai
en répondre, ce genre de choses. Les rapports d'impôt sont
confidentiels, ils doivent rester confidentiels. On essaie même
d'introduire, depuis plusieurs années, des règles de
contrôle pour que les employés mêmes du ministère ne
soient pas capables de faire quoi que ce soit autre que leur travail dans les
rapports d'impôt, qu'il n'y ait pas de coulage d'information. Je dirais
même que, des fois, je m'interroge, pour savoir si on ne devrait pas
avoir une réglementation - en fait, peut-être que là j'ai
tort de dire ça - pour faire en sorte que les tiers qui tomberaient avec
l'information soient aussi sous l'effet de l'infraction. Autrement dit, si un
employé photocopie vos rapports d'impôt, qu'il envoie ça a
l'extérieur, soit dans des médias ou à des tiers, est-ce
que ces tiers-là, qui sont détenteurs de photocopies pour le
moins illicites, peuvent s'en servir? Actuellement, il n'y a rien dans nos lois
qui prescrit ça.
Alors, si on se donne beaucoup de trouble à rendre ça
très confidentiel, secret - et c'est un droit personnel au contribuable
de faire en sorte que ça lui est secret, à lui - il n'y a
absolument rien qui fasse que quand c'est entre les mains d'un tiers, que
ça soit utilisable ou non. Je pose la question. Je me suis posé
la question aussi, à savoir si on devrait laisser, dans
l'exécution de son travail, te Vérificateur général
avoir accès aux rapports d'impôt. Peut-être que ça
devrait être sous une autre formule, je ne le sais pas. Je m'interroge.
Il n'y a jamais eu d'incident, mais, sur la question théorique, vous
posez une question et je vous avoue que moi, comme ministre du Revenu, avec mes
collègues au ministère du Revenu, de temps en temps, on se
demande si tout est en place, si c'est suffisant. Est-ce qu'on devrait faire
plus? Est-ce que nos lois sont suffisantes? On se dit: Bien, jusqu'à
date, il n'y a pas eu d'éléments, de problèmes majeurs,
donc tant mieux, mais on ne sait pas; s'il y avait un vol, à moment
donné, etc., est-ce qu'on peut se prémunir contre ça?
On essaie, par tous les moyens, d'imaginer tout ce qu'on peut, mais je
vous avoue que c'est un domaine...
M. Léonard: Vous croyez que votre système est
étanche, là.
M. Séguin: Raisonnablement étranche, mais
écoutez, on ne résistera pas à une prise d'assaut d'un
groupe tactique qui rentrerait par...
M. Léonard: Non, je pense que... Ça, je
comprends.
Le Président (M. Lemieux): Du piratage informatique...
M. Léonard: Mais qu'il y ait quelqu'un...
Le Président (M. Lemieux): ...c'est ça qui est le
plus inquiétant.
M. Léonard: ...disons, en fonction, des fonctionnaires ou
professionnels ne peuvent pas...
M. Séguin: On essaie d'avoir... On a des
pénalités...
M. Léonard: ...couler de l'information.
M. Séguin: ...assez sévères, mais, des fois,
je me demande si on ne devrait pas être encore plus sévère.
Des fois, je me demande si on ne devrait pas arriver carrément avec un
amendement à nos lois, qui fasse que le piratage, le coulage
d'information ou la manipulation d'information soit un crime
sanctionné...
M. Léonard: II y a l'exemple bien connu...
M. Séguin: ah oui, sanctionné de façon
beaucoup plus forte et que les tiers qui en
bénéficient... Là, le truc, regardez dans toutes
les administrations fiscales qui connaissent du coulage, c'est le tiers qui en
bénéficie, et lui, il est intouchable. Lui se retrouve en
possession de tous les documents, il est dans la rue et il peut faire tout ce
qu'il veut avec. Le fonctionnaire, lui, s'il s'est prêté à
ça, il est difficilement retraçable; ce n'est pas lui qui
l'utilise, donc ce n'est pas à lui qu'on va être capable de...
Lui, il l'a juste transmis, s'il s'est prêté à ça.
Mais le tiers, lui, il l'a en sa possession, il peut faire ce qu'il veut avec,
il pourrait le publier dans le journal... Et on fait quoi? Je pose la question,
je n'ai pas de réponse.
Le Président (M. Lemieux): Alors, sur les interrogations
du ministre du Revenu, la commission ajourne ses travaux sine die. Nous
remercions M. le ministre de sa collaboration, M. le représentant de
l'Opposition officielle, les députés ministériels, ainsi
que les fonctionnaires qui vous accompagnent, M. le ministre.
M. Séguin: Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 13 heures)