Journal des débats de la Commission de l'aménagement du territoire
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
jeudi 30 janvier 2025
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Vol. 47 N° 88
Consultations particulières et auditions publiques sur le projet de loi n° 86, Loi visant à assurer la pérennité du territoire agricole et sa vitalité
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11 h (version non révisée)
(Onze heures trente minutes)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
bon matin à tout le monde! Ayant le quorum, je déclare à la Commission de l'aménagement
du territoire ouverte. Alors, je rappelle que ce matin, nous sommes encore
réunis dans le cadre de poursuivre les consultations particulières et auditions
publiques sur le projet de loi n° 86, Loi visant à assurer la pérennité du
territoire agricole et sa vitalité.
Alors, ce matin, nous recevons la
Fédération québécoise des municipalités et, en débutant, nous avons l'Union des
municipalités du Québec. Alors, bonjour à vous trois. Je vous... Là, vous avez
un 10 minutes en débutant par votre... par vous présenter et enchaîner par
la présentation.
Tout d'abord, avant de commencer par
contre, j'aurais besoin du consentement pour finir à 13 heures, étant
donné qu'on a du retard, à avoir deux minutes... un 10 minutes de plus. Ça
va? Parfait.
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci.
Consentement. Ah oui, c'est vrai, il y avait des remplacements. J'essaie d'aller
vite, rattraper le temps, puis finalement pas tant. Alors, allez-y.
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Émond (Richelieu) est remplacé par Mme Blais (d'Abitibi-Ouest);
M. Girard (Lac-Saint-Jean), par M. Rivest (Côte-du-Sud); M. Ciccone (Marquette)
par M. Fortin (Pontiac); Mme Setlakwe (Mont-Royal—Outremont)
par Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis); et Mme Labrie (Sherbrooke) par Mme Zaga
Mendez (Verdun).
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup. Alors, vous avez la parole.
M. Tremblay (Guillaume) : Bien,
merci beaucoup, M. le Président, M. le ministre. Mmes et MM. les membres de la
commission. Je vous remercie de donner l'opportunité à l'Union des
municipalités du Québec de vous présenter ses commentaires sur le projet de loi
n° 86. Je suis Guillaume Tremblay, vice-président de l'UMQ et maire de
Mascouche. Je suis accompagné aujourd'hui par M. Normand Dyotte, président de
la Commission de l'aménagement et des transports de l'UMQ, et maire de Candiac,
ainsi que par Mme Charlotte Legault-Bélanger, conseillère aux politiques à l'UMQ.
Depuis plus de 100 ans, l'UMQ,
représente des municipalités de toutes tailles et régions, regroupant à
85 % de la population et du territoire du Québec. L'UMQ tient à saluer ce
projet de loi, fruit d'une collaboration constructive avec le ministère de l'Agriculture,
des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec et très certainement le MAPAQ.
Nous notons plusieurs avancées
importantes, notamment la valorisation des terres en friche, une demande
historique de l'UMQ qui facilitera la remise en culture des terres agricoles et
leur accès pour la relève.
Deuxièmement, le soutien à l'agrotourisme
en valorisant les produits locaux, renforçant le lien avec le milieu agricole
et contribuant au dynamisme de nos régions.
Troisièmement, on apprécie beaucoup que
vous allez permettre le dépôt simultané de demandes d'inclusion et d'exclusion
à la CPTAQ.
Et finalement, la demande à portée
collective, c'est une grande avancée et c'est très bien balisé. Ça va très
certainement maximiser les infrastructures qui sont déjà en place.
M. Dyotte (Normand) : Merci, M.
Tremblay. Alors, M. le Président de la commission, M. le ministre, distingués
membres de la commission. Alors, cette initiative, que vient de mentionner M.
Tremblay, renforce le rôle des municipalités comme partenaires essentiels dans
la gestion et la valorisation des zones agricoles. Certaines mesures doivent
toutefois être ajustées afin de concilier les intérêts agricoles, municipaux et
environnementaux.
Nous attirons votre attention sur la
cohérence entre le régime agricole et le régime d'aménagement du territoire qui
soulève des enjeux de gouvernance dans certaines MRC. Les dynamiques
décisionnelles varient selon la répartition des voix au sein des MRC. Les
dynamiques de gouvernance du Québec montrent que tout ne peut pas se régler à l'étape
de révision du schéma. Cette mesure pourrait freiner les infrastructures
régionales essentielles et limiter une gestion durable de l'urbanisation.
Notre recommandation serait donc de
supprimer l'article 65.0.3 de la Loi sur la protection du territoire et
des activités, introduit par l'article 52 du projet de loi, et ce, afin
que les demandes d'exclusions non planifiées dans un schéma d'aménagement et de
développement puissent être déposées et analysées par la Commission de
protection du territoire agricole du Québec.
M. Tremblay (Guillaume) : Aussi,
l'article 65.1 de la LPTAA a des impacts négatifs sur la vitalité
économique des municipalités et le développement d'infrastructures
essentielles. Voici deux exemples concrets qui illustrent les impacts
préoccupants de certaines décisions. Tout d'abord, à Saint-Hyacinthe, l'agrandissement
d'une entreprise horticole située à la limite du périmètre urbain a été refusé.
Cette décision n'a pas tenu compte des répercussions graves qu'un déménagement
aurait sur l'entreprise. Malheureusement, celle-ci a dû fermer ses portes à
regret quelques mois plus tard, après 40 années d'activité. À
Drummondville, la construction d'une école primaire à l'extérieur du périmètre
urbain a été refusée. Le motif invoqué, la présence d'un terrain vacant destiné
à l'agrandissement d'un cimetière pour lequel on estimait qu'une expropriation
par la municipalité était possible...
11 h 30 (version non révisée)
M. Tremblay (Guillaume) : ...destiné
à l'agrandissement d'un cimetière pour lequel on estimait qu'une expropriation
par la municipalité était possible.
Nous recommandons donc de modifier l'article 65.1
pour supprimer la démonstration d'un autre espace approprié disponible, tout en
maintenant les critères de l'article 62 de la LPTAA, qui assurent déjà une
protection adéquate des terres agricoles.
Si vous retenez la planification des
demandes d'exclusion directement dans le schéma d'aménagement et de développement,
l'obligation de démontrer l'absence d'espace approprié disponible doit être
retirée pour soutenir le développement harmonieux des territoires. À la lumière
du projet de loi, cette exigence représente une étape bureaucratique
contre-productive qui entre en contradiction avec la planification régionale
rigoureuse des MRC exigée par les OGAT.
En termes clairs, vous savez, on a des
plans métropolitains d'aménagement et de développement, des schémas d'aménagement
au niveau de nos MRC. Donc, si, demain matin, avec les OGAT, vous donnez... que
le gouvernement du Québec donne l'autorisation, par la voix de sa ministre des
Affaires municipales, avec l'expertise du MAPAQ, puis que, dans deux, trois
ans, bien, on a une contre-expertise ou un avis défavorable de la part de la
CPTAQ, bien, on voit là un... quelque chose qui n'aurait comme pas de bon sens.
C'est pour ça qu'on vous demande de revoir un peu ces critères.
M. Dyotte (Normand) : Alors
que les communautés sont de plus en plus vulnérables à des problématiques de
conflits d'usage de l'eau, le volet environnemental ne peut être écarté, ce
pourquoi l'UMQ est préoccupée par l'augmentation des risques de conflits d'usage
de l'eau en raison des modifications proposées dans le projet de loi n° 85 et
de deux projets de règlement. Permettre pendant cinq ans de ne pas analyser les
impacts des prélèvements de plus de 350 millions de litres d'eau par an en
milieu agricole et... piscicole, pardon, compromettrait la planification
durable de la ressource par les municipalités et les MRC.
De plus, l'article 62 de la LPTAA
donne à la CPTAQ un droit de veto sur l'utilisation de l'eau pour d'autres
usages qu'agricoles. Cela va à l'encontre des principes établis par la Loi sur
l'eau et la Loi sur la qualité de l'environnement qui affirment le caractère
collectif de l'eau et la nécessité de répondre aux besoins en eau de la
population en priorité. La Loi sur l'eau est pourtant claire : l'eau est
une ressource collective non appropriable, dont la protection relève de la
responsabilité de l'État.
Nous recommandons donc de modifier l'article 12
de la LPTAA afin de s'assurer que la CPTAQ tient en compte les besoins en eau
de la population.
En conclusion, l'UMQ tient à remercier le
MAPAQ pour son écoute et sa collaboration dans l'élaboration de ce projet de
loi. Ces discussions sont essentielles pour soutenir un développement
harmonieux et durable pour l'ensemble de nos territoires. Merci beaucoup.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup. Alors, nous allons procéder à une période d'échange. M. le ministre,
vous avez un 15 minutes 15 à disposition.
M. Lamontagne : Merci, M. le
Président. Merci. Merci beaucoup. Bienvenue à l'Assemblée nationale. Mais merci
pour le mémoire. Merci pour votre contribution. On le sait, ce chantier-là de
cette révision importante là de la Loi sur la protection du territoire et des
activités agricoles, officiellement, on a entrepris ça en juin 2023, mais Dieu
sait le travail qui a été fait en amont. Puis, à toutes les fois qu'on a eu à
faire du bilatéral avec vous autres, à vous consulter, à vous entendre, à
discuter, vous avez toujours levé la main, vous avez toujours été présents,
vous avez toujours fait ça dans une attitude d'accueil, une attitude de vouloir
contribuer, de comprendre. Ça fait que je veux... je veux saluer puis vous
remercier de votre contribution. Puis aujourd'hui... tu sais, je vous dirais,
on a entendu sept groupes mardi, on a entendu sept groupes hier, et il reste
deux groupes. Puis ce qu'on... ce qu'on a entendu puis ce dont on a été
témoins, c'est... parmi plusieurs groupes, c'est le même niveau d'engagement
puis de volontarisme dans le bien-fondé de ce qu'on cherche à faire puis de
contribuer à tout ça. Ça fait qu'un gros merci.
Puis, d'entrée de jeu, je vous dirais,
dans votre mémoire, un élément qui m'a un petit peu surpris, c'est que, pendant
les... puis là je ne fais pas ça pour vous mettre en porte à faux, des fois ça
peut évoluer, nos idées, et tout ça, là, puis on est là juste pour jaser
ensemble, mais, pendant la consultation, vous nous avez parlé de façon assez
précise de l'importance d'être aidant dans la planification puis l'importance d'avoir
une planification du territoire, là, qui est à l'échelle de la...
M. Lamontagne : ...Merci. Puis
là on arrive avec le projet de loi dans lequel on amène, justement, au niveau
des schémas d'aménagement, on amène des dispositions qui vont à notre sens, qui
allaient dans le sens de vos revendications. Puis là, bien, finalement, vous
arrivez avec un autre angle, si on veut, là, par rapport au fait de... les
demandes... avant de déposer les demandes d'exclusion, d'avoir des schémas qui
sont mis à jour, ces choses-là. Ça fait que je voudrais vous entendre, là, sur,
à notre sens, l'importance d'une cohérence quand on est pour parler de
planification du territoire, une cohérence entre les différents gestes qui vont
être posés sur le territoire en amont, après ça, de poser les gestes. Ça fait
que je voudrais vous entendre plus en détail un peu.
• (11 h 40) •
M. Tremblay (Guillaume) : Bien,
écoutez, je vais commencer la réponse, puis si ma spécialiste à côté de moi,
Charlotte, elle veut bien sûr continuer, ça va me faire plaisir. Il faut
comprendre que, dans le fond, on le voit de bon œil. La seule chose qu'on dit
qu'il n'y a comme pas d'allure, c'est de dire : Bien, il va y avoir... il
y a des OGAT qui viennent de la part du gouvernement du Québec.
On veut prioriser, dans chacune de nos
MRC, par exemple, des secteurs qui pourraient un jour être développables dans
l'intérieur de nos schémas d'aménagement. La ministre des Affaires municipales
va l'autoriser avec l'aide, je suis certain, de votre ministère à s'assurer que
tout est conforme, tout est correct, puis, à terme, bien, quand tout ça va être
adopté par le gouvernement du Québec, parce qu'il ne faut pas oublier que tout
est adopté à terme dans les PMAD, dans les schémas par le gouvernement du
Québec, bien, si un jour c'est autorisé ou, du moins, qu'il y a une volonté de
puis qu'on arrive à terme puis que la CPTAQ donne une recommandation non
favorable, nous, on se dit : Si le travail est fait en amont, ça ne donne
rien de le refaire au milieu d'un... un coup qu'il a été adopté par le
gouvernement du Québec. C'est un peu le sens de notre message.
M. Lamontagne : Mais, tu
sais, il faut quand même... tu sais, on est rendu, je pense, à la cinquième
génération des schémas d'aménagement sur le territoire, là. Puis aujourd'hui,
on a encore des MRC, sans vouloir les nommer, qui sont à la première
génération, il y en a qui sont à la deuxième génération. Ça fait que de penser
pouvoir utiliser les leviers qui vont être dans la loi ou qui vont être
inscrits par l'adoption éventuelle de ce projet de loi là, de dire : Bien,
écoutez, le prérequis, c'est qu'il faut que le schéma d'aménagement reflète
aujourd'hui la réalité qu'on veut qu'il soit sur le territoire en termes de
planification du territoire, il me semble, de dire que c'est une condition sine
qua none pour qu'on puisse, après ça, s'activer en fonction des mesures qu'on
retrouve dans notre loi et des leviers qui vont être mis à disposition. Parce
qu'il faut se le dire, il y a des nouveaux leviers qui sont mis à la
disposition des municipalités avec ce qu'on présente dans le projet de loi. Ça
fait que de lier ça avec le fait qu'on ait des schémas d'aménagement qui soient
conséquents avec ce qui se passe aujourd'hui, en 2025, je pense que c'est
conséquent, je pense que c'est...
M. Tremblay (Guillaume) : Il
n'y a rien qui empêcherait d'en rajouter, mais, du moins, ceux qui ont été...
quand le schéma va être adopté par le gouvernement, nous, on pense qu'on ne
devrait pas recommencer encore la tournée de la roue pour ravoir l'autorisation
de la CPTAQ, on fait juste dire que le travail va avoir été fait en amont pour
ceux qui sont là, puis, si on veut rajouter au courant... Parce que, oui, vous
avez raison, il y a des conseils de ville... on en a parlé tantôt ensemble, il
y a des conseils de ville qui changent les orientations qui peuvent changer.
Mais si, à l'intérieur du schéma d'aménagement qui est adopté par le
gouvernement du Québec, il est déjà à l'intérieur puis il a été adopté par
vous, je trouve ça un peu spécial que la CPTAQ au-dessus vienne dire :
Bien non, ça ne fonctionnera pas. Donc, c'est un peu dans ce sens-là. Donc,
ceux qui sont autorisés, de ne pas recommencer un chapeau de roue une fois
qu'ils sont autorisés. Je ne sais pas si tu avais quelque chose à rajouter.
M. Lamontagne : Oui, allez-y.
Mme Legault-Bélanger
(Charlotte) : Oui. Bien, effectivement, là, c'est par rapport aux
nouvelles OGAT. Donc, c'est un chantier énorme, là, en aménagement du
territoire qui a débuté. Et donc, si on exige cette planification rigoureuse là
par les MRC en amont, qui est effectivement... c'est jugé conforme aux OGAT, il
y a une OGAT agricole aussi qui vise spécifiquement à assurer la superficie et
la pérennité du territoire agricole. Donc, cette conciliation là des usages,
pour nous, doit être respectée. Ce sont des décisions politiques en aménagement
du territoire, tant des MRC que du gouvernement. Donc, à partir de ce
moment-là, on croit qu'il faut que ce soit respecté. Puis, en fait, la preuve
qui va être soumise à la ministre au moment de l'adoption des schémas, ce
serait l'équivalent de la même preuve qui serait soumise à la CPTAQ. Donc,
même, on y voit une certaine étape bureaucratique à la lumière de l'ajout de la
planification en amont dans le schéma par le projet de loi.
Donc, c'est pourquoi on suggère de
supprimer la démonstration d'un autre espace approprié disponible à l'extérieur
de la zone agricole, donc supprimer 65.1.
M. Tremblay (Guillaume) : Puis
si vous permettez, si on a rajoute, par exemple, si on a rajoute un, comprend
qu'il faudrait refaire toute cette démonstration-là, c'est normal...
M. Tremblay (Guillaume) : ...mais
là on parle, dans ce qui serait adopté, qui serait conforme, on...
M. Lamontagne : Mais,
mettons, là, qu'on ne se dit pas mettons, mais la Loi sur la protection du
territoire agricole, l'objectif, c'est de protéger le territoire agricole. Puis
on souscrit à tout ça. Mettons qu'on dit : Bien, avant de vouloir
s'implanter en zone agricole, est-ce que... Est-ce que c'est correct? Est-ce
que... légitime de demander qu'il y ait un... vraiment un travail de fait pour
faire faire une recherche puis une démonstration, soit qu'il y a un espace
disponible en dehors de la zone agricole ou soit qu'il n'y en a pas? Tu sais,
l'objectif de la loi, c'est de faire en sorte qu'on empiète le moins possible
en zone agricole. Puis la démonstration d'espaces disponibles ou, justement, de
pas d'espace disponible me semble que, philosophiquement, là, on ne peut pas
avoir de meilleur alignement que ça par rapport à la loi puis l'objectif
recherché par la loi.
Mme Legault-Bélanger
(Charlotte) : En fait, l'objectif recherché par la loi, qui devait
maintenir la superficie du territoire agricole, c'est exactement l'OGAT
agricole. Donc, les MRC doivent s'assurer de maintenir une superficie. Donc,
c'est là que la réflexion est faite en amont. Est-ce que la CPTAQ pourrait
collaborer d'une certaine façon au moment de l'élaboration du schéma? Je pense
qu'on est ouvert à ça, mais après, une fois que la décision est prise, bien, en
fait, de ne pas remettre en question les décisions en aménagement du territoire
qui ont été prises, là. Et tout... la CPTAQ examinerait bien sûr, là,les
demandes d'exclusion qui lui sont soumises en vertu des articles 12 et 62,
qui sont déjà à la loi et qui, selon nous, là, assurent la protection du
territoire agricole de manière suffisante.
M. Lamontagne : Ça fait que,
là, vous, ce que vous dites, c'est que, dans le fond, on n'a plus besoin de ça,
à partir du moment où le schéma d'aménagement, le travail de planification a
été fait par la MRC, le schéma a été autorisé. On a l'article 12 qui est
là pour le commissaire qui va... qui va pouvoir prendre tout son temps, avec
tous les critères, dont les nouveaux critères qu'on ajoute pour lui permettre
de faire son travail. C'est un petit peu ça que...
M. Tremblay (Guillaume) : C'est
exactement notre message.
M. Lamontagne : C'est un
petit peu ça que vous nous dites. O.K., excellent. Vous parlez beaucoup d'eau
dans votre... dans votre mémoire. Entre autres, vous parlez des puits. Puis,
les puits, je demandais les statistiques, tu sais, puis c'est 94 % des
demandes, tu sais, qui sont faites qui sont acceptées, tu sais, pour les puits.
Puis c'est sûr que, quand la CPTAQ... on
demande à la CPTAQ d'analyser, tu sais, si c'est possible, à tel endroit, de
mettre un puits. Il y a deux choses. C'est sûr que ça peut avoir un impact sur
la zone agricole, tu sais, ça peut avoir un impact sur ta superficie
cultivable, on s'entend là-dessus, mais surtout, aussi, c'est que ça peut avoir
un impact sur des activités agricoles. Parce qu'à partir du moment où on a un
puits, à quelque part, on sait qu'il va y avoir de l'eau qui va aller pour les
citoyens, bien, il y a toute une réglementation qui vient s'appliquer, tu sais,
au niveau de s'assurer, là, qu'il n'y ait aucun enjeu présent puis futur avec
cette eau-là qui va être utilisée pour les citoyens, les citoyennes. Ça fait
que, déjà, on est à 94 % d'autorisations en...
Puis nous, on se dit : En ajoutant le
critère de développement durable à 62, on vient donner des... encore là,
potentiellement. D'ailleurs, je veux vous demander un peu votre pensée par
rapport à ça. On vient donner des outils additionnels au commissaire pour faire
en sorte que, potentiellement, on pourrait avoir davantage cette eau-là qui est
déjà, tu sais, quand même très, très élevée. Bien, il pourrait y avoir encore
davantage d'autorisations, toujours dans un contexte où, un, il y a la
superficie, mais c'est surtout aussi des activités agricoles. Tu sais, ça fait
que j'aimerais ça vous entendre.
M. Dyotte (Normand) : Oui.
Alors, écoutez, M. le ministre, c'est sûr, cette préoccupation-là, elle est
importante, c'est sûr, autant pour le monde agricole aussi que pour les
municipalités. Alors, avec la densification qui se fait, avec les OGAT qui sont
en cours actuellement, qui ont été adoptées, bref, on se doit de densifier et
de penser aussi nos villes différemment. Donc, la préoccupation de l'eau, elle
est très importante aussi.
C'est surtout le fait que la CPTAQ a comme
le droit de dire non et de refuser des puits à certaines municipalités. C'est
là, je pense, que le rôle est un petit peu trop fort pour ce qui est de la
CPTAQ, parce qu'il faut tenir compte du contexte aussi, encore une fois, de
chacune des régions de chacune des municipalités. Le mur-à-mur est des fois
très difficile, on le voit dans plusieurs endroits, dans plusieurs dossiers. Je
pense que, de plus en plus, il faut vraiment tenir compte du contexte régional.
Et l'eau potable, si une municipalité en a de besoin pour desservir ses
citoyens, puis ce n'est pas que le milieu agricole n'est pas important, au
contraire, il est...
M. Dyotte (Normand) : ...très
important, mais le milieu municipal est important aussi pour pouvoir subvenir
aux besoins de base des citoyens, donc d'avoir de l'eau potable. Alors, c'est
dans ce contexte-là que l'on dit que... qu'actuellement... que la loi fait en
sorte que la CPTAQ puisse dire non, on dit : De quel droit elle peut dire
non? Parce que l'eau appartient à l'État. Alors, c'est dans ce sens-là qu'on
demande un ajustement.
• (11 h 50) •
M. Lamontagne : Moi, les
questions que j'ai pu poser - parce que c'est une problématique qui est portée
à mon attention, moi, que ce soit comme député, là, mais après ça aussi comme ministre
- souvent, ce que je me... ce que... ce qu'on me rapporte, c'est que le
demandeur n'a pas nécessairement fait la démonstration qu'il n'y a pas une
autre place qu'il pourrait mettre son puits qui serait moins... il y aurait
moins d'impact sur la zone ou soit moins d'impact sur les activités agricoles.
Puis, dans bien des cas, dans le 6 %, là, il y a un nombre important de
situations que c'est parce que, tu sais, le demandeur ne se donne pas le... ou
n'a pas la volonté, ou ne voit pas le bénéfice ajouté de faire cette
démonstration-là. Ça fait que j'aimerais ça, vous entendre là-dessus.
Mme Legault-Bélanger
(Charlotte) : Oui, en fait, évidemment, il faudrait qu'il y ait une
démonstration qu'il n'y a pas... qu'il n'y a pas d'autres solutions possibles
envisageables. Dans certains cas, puis sans parler de cas spécifiques... mais,
en fait, il faut s'assurer pour l'avenir, également, que la CPTAQ puisse avoir
accès à tous les critères nécessaires pour prendre en compte les besoins en eau
de la population, mais l'article 62.1 est clair, là, elle ne peut pas
prendre en compte d'autres critères qui ne sont pas dans la loi A-62. Elle
peut prendre en compte les besoins en eau du milieu agricole, mais on souhaite
que les besoins en eau de la population puissent également être un critère pour
s'assurer qui... enlever tout doute pour l'avenir, étant donné qu'en contexte
de changements climatiques, les risques de conflits d'usage ne vont
qu'augmenter. Alors, notre proposition va dans ce sens-là.
M. Tremblay (Guillaume) : Et,
si vous permettez aussi, ça va être important pour les municipalités qu'on ait
les données aussi des agriculteurs, la quantité d'eau qu'ils prennent, parce
que, présentement, on veut bien faire preuve de prévisibilité, de
planification, mais c'est assez difficile comme ville lorsqu'on n'a pas la
donnée de combien d'eau qu'ils prennent, de s'organiser puis de se planifier.
J'ai entendu dans des.. dans des.. par certains intervenants auparavant :
On n'a pas cette donnée-là, et c'est une donnée... pour une ville, c'est
vraiment, vraiment important. Puis, si on veut faire preuve... On ne peut pas
refaire le passé, mais on peut sûrement faire différemment pour le futur, puis,
si on veut mieux faire les choses, bien,il faut s'assurer d'avoir l'ensemble de
ces données-là. Puis, comme ville, je pense qu'on a... on se doit d'avoir ces
données-là pour bien planifier notre territoire. En pleine crise de logement,
comme mon collègue disait tantôt, si on veut mieux développer puis aller
peut-être un peu plus vite, mais cette donnée en capacité d'eau, elle est
extrêmement importante. M. le ministre.
M. Lamontagne : Bien,
excellent. Écoutez, c'est mon temps. Je vais céder la parole à mon collègue de
l'opposition officielle, mais un gros, gros merci pour votre présence ce matin.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
merci beaucoup. Nous allons maintenant du côté de l'opposition officielle, et
j'entends le député de Pontiac.
M. Fortin :Merci, M. le Président. Bonjour, Messieurs les maires,
madame, merci d'être avec nous ce matin. Sur la question de l'eau, dans le
fond, là, votre dernier propos, est-ce que vous nous demandez d'avoir une
certaine... à l'intérieur du projet de loi, une certaine... pas une mesure de
contrôle, mais une mesure d'évaluation du nombre d'eau qui est utilisée par les
différentes entreprises agricoles? Je n'ai pas vu ça dans votre mémoire, mais
j'entends votre propos. Puis je comprends pourquoi vous demander ça.
M. Tremblay (Guillaume) : Bien,
écoutez, tu sais, on n'irait pas... Je ne pense pas nécessairement qu'il faut
que ce soit dans la loi, mais ça... Il faut que ce soit une orientation qui est
claire, que les villes, c'est une donnée qui est importante pour nous.
Mme Legault-Bélanger
(Charlotte) : En fait, actuellement, ce qu'on mentionne dans le
mémoire, c'est qu'il y a.. il y a un projet de loi, le projet loi 85, et deux
projets de règlement qui, en parallèle, cheminent et qui touchent les pratiques
agroenvironnementales du milieu agricole. Donc, on le met de l'avant parce que,
pour nous, il faut avoir un portrait global. Et, dans un des projets de
règlement, en fait, on vient repousser, là, la... pour faire la demande de
prélèvement d'eau, donc, de quatre ans. Donc, c'est l'équivalent de 350 millions
par année d'eau prélevée par les agriculteurs, sur lesquels on n'aura aucun...
aucune connaissance. Donc, le ministre ne pourra pas... le ministre de
l'Environnement ne pourra pas évaluer les impacts de ces prélèvements-là sur la
population, les besoins en eau de la population.
Et, dans un deuxième temps, on le demande
depuis plusieurs années. Il y a une exception pour le milieu agricole au niveau
des déclarations de prélèvement d'eau. Donc, on souhaite, là, que l'ensemble de
la population, même les municipalités doivent déclarer leurs prélèvements
d'eau. Donc, on souhaite que cette exception-là soit levée pour avoir
l'ensemble des données, là, puis planifier adéquatement les besoins en eau pour
les usages anthropiques pour l'avenir, ce qui est une obligation par ailleurs,
à travers les OGAT, l'OGAT de gestion intégrée des ressources en eau.
M. Dyotte (Normand) : Rapidement,
évidemment...
M. Dyotte (Normand) : ...évidemment,
avec les changements climatiques que l'on connaît depuis plusieurs années, puis
ce n'est pas terminé non plus, la question de l'eau potable, on le sait, elle
est primordiale aussi. Les nappes phréatiques ne sont pas nécessairement non
plus remplies comme elles étaient auparavant. Donc, toute cette question-là,
autant au niveau agriculteurs qu'au niveau citoyens et municipalités, elle est
très importante. Si on veut prendre des bonnes décisions, comme n'importe quel
dossier, ça nous prend des données. Alors, c'est dans ce sens-là qu'on fait la
proposition.
M. Fortin :J'essaie de saisir l'ampleur de l'enjeu de la cohabitation
puis de la nécessité en eau, là, de quartiers... que ce soient des quartiers
résidentiels, avec le milieu... le milieu agricole. Moi-même, dans... à la
ville de Gatineau, il y en a, des secteurs, où la cohabitation n'est pas
toujours simple. À Mascouche... Mascouche, la cohabitation entre les nouveaux
quartiers résidentiels puis les exploitations agricoles, c'est souvent côte à
côte, là. Alors, j'essaie de mesurer l'ampleur du phénomène pour lequel vous demandez
une solution, là. Est-ce que c'est quelque chose qui est... qui est vraiment au
cœur des préoccupations de l'union?
M. Tremblay (Guillaume) :
Vous parlez au niveau des données?
M. Fortin :Oui. Est-ce que vous en avez? Est-ce que vous savez s'il y
a beaucoup de quartiers qui sont affectés par des manques d'eau à cause
d'exploitations agricoles ou vice versa?
M. Tremblay (Guillaume) : Bien,
moi, je pense, c'est... je ne peux pas vous dire, comme vice-président de
l'UMQ, là, quand je me promène, je ne suis pas sûr qu'on en... qu'on a des
données... comment dire, on n'a pas des cris d'alarme, mais, je pense, c'est
une façon... il faut être prévoyant, là, on voit... on voit les choses arriver.
Tu sais, Charlotte, les données
techniques, est-ce que tu as des villes, toi, qui t'ont déjà...
Mme Legault-Bélanger
(Charlotte) : Mais, en fait, il y a... il manque énormément de données
pour les eaux souterraines, là, notamment. Les eaux de surface, ça peut être
plus... plus facile à calculer, mais il y a énormément de municipalités qui...
dont l'approvisionnement dépend des nappes phréatiques. Et, c'est ça, c'est une
demande aussi qu'on fait au ministère de l'Environnement, là. Ces données-là
sont essentielles, et il en manque pour le moment.
M. Fortin :O.K. Si je comprends bien, c'est un peu pour ça que vous
demandez de faire attention, là, quand on parle de ne pas analyser pendant cinq
ans l'impact de pluie. O.K.
Les changements de 2021 par rapport aux
municipalités locales, la possibilité pour les municipalités locales de faire
des demandes à la CPTAQ, est-ce que... En lisant votre mémoire, je crois
comprendre qu'il peut y avoir parfois des... soit des conflits entre les
municipalités puis les MRC, des enjeux de priorisation peut-être, mais est-ce
que... est-ce que c'est vraiment ressenti? Y a-tu des municipalités qui n'ont
pas été capables de faire avancer leurs dossiers à la CPTAQ à cause qu'ils ne
peuvent pas eux-mêmes faire leurs propres demandes?
M. Tremblay (Guillaume) : Bien,
tu sais, sans commencer à faire le procès, comme M. le ministre tantôt disait,
de l'ensemble des MRC du Québec, mais oui, il y a des réalités que, des fois,
des MRC, ça peut... ça va mieux, des MRC, des fois, ça peut moins bien aller.
Chaque réalité de chaque territoire est existante. Dans le fond, nous, ce qu'on
dit, c'est qu'on souhaiterait ardemment qu'une municipalité locale puisse
déposer une demande à la CPTAQ. Je pense que ça pourrait juste être sain, puis
il n'y a rien de mal là-dedans, là.
Mme Legault-Bélanger
(Charlotte) : Puis même, au-delà des dynamiques de gouvernance, dans
les faits, c'est la municipalité locale qui monte le dossier, elle le soumet à
la MRC. Donc, elle connaît les particularités de son territoire. Elle est
souvent la mieux placée pour le défendre auprès de la CPTAQ. Donc, c'est dans
cette optique-là de subsidiarité, en fait, de permettre au palier de
gouvernement qui est le mieux placé de défendre son dossier.
M. Fortin :Puis d'ailleurs, si je ne me trompe pas, il y a beaucoup
des demandes qui sont faites à la CPTAQ par des particuliers ou à laquelle on
demande l'avis de la municipalité elle-même et non nécessairement de la MRC,
là, alors...
M. Tremblay (Guillaume) : ...puis,
tu sais, je vous dirais aussi les villes, des fois, puis je te laisse y aller,
M. Dyotte, Normand... je te laisse y aller après, des fois, la ville aussi, on
a les employés pour le faire. Des fois, dans la MRC... Des fois, il y a des
villes au Québec, les villes, ils ont plus d'employés que la MRC. C'est une
réalité. C'est pour ça qu'il ne faut pas faire du mur-à-mur, mais laisser la
possibilité de.
M. Dyotte (Normand) : En
fait, le processus, il est très lourd. Pour avoir vécu l'expérience dans la
dernière année pour un dossier, le fait de vouloir demander à la MRC de
s'impliquer dans un dossier qu'il connaît plus ou moins... Bref, les
municipalités sont les mieux placées, comme gouvernement de proximité,
connaître leur territoire et ce qu'ils ont de besoin. Alors, c'est un processus
qui est très, très, très lourd et qui pourrait être vraiment allégé. Ça va être
dans le cadre de tout autre dossier qu'on demande l'allègement des processus
administratifs. Alors, c'est pour ça que la MRC... Puis la MRC peut être très
grande aussi. Quand on parle de regarder dans une zone potentielle où il
pourrait y avoir un autre terrain, bien, dans les MRC qui sont grandes, comme
la nôtre, à titre d'exemple, bien, il peut y avoir 50 kilomètres de distance,
alors, pour installer une infrastructure. Alors, bref, est-ce que c'est logique
de penser qu'il faut le regarder au niveau de la MRC plutôt que de regarder au
niveau local et d'agir au niveau local? Je pense que c'est là, la question
qu'il faut se poser.
M. Fortin :Peut-être juste une dernière... une dernière chose pour ma
part. Je vais revenir sur le... l'article 53, vous l'avez mentionné. Puis,
en lisant votre mémoire...
M. Fortin :...mais il y a quand même des situations, appelons ça
crève-cœur, là, d'entreprises qui ont fait faillite, parce qu'elles n'ont pas
pu faire l'agrandissement nécessaire ou qui ont fermé leur... cessé leurs
activités parce qu'elles n'ont pas pu faire les agrandissements nécessaires. Le
cas d'une école primaire. Moi, j'aimerais ça davantage juste comprendre, là, comment
ça se produit, un cas comme celui-là. Parce que, ce que vous dites, c'est qu'il
y a une école primaire qui était prévue à l'intérieur du périmètre urbain et
qui a été refusée parce qu'il y avait un autre terrain supposément disponible,
là. Tu sais, c'est...
• (12 heures) •
Une voix : ...
M. Fortin :Oui, c'est chez vous, en plus. Alors, j'aimerais ça que
vous nous l'expliquiez comme il faut, parce que je ne suis pas sûr qu'il y a
beaucoup de monde qui comprenne cette réalité-là, de différence d'usage, là.
M. Lamontagne : ...
M. Fortin :Non, je n'ai pas parlé de vous, M. le ministre. Non, non.
M. Tremblay (Guillaume) : C'était
à l'extérieur, par exemple. Juste, il y a une petite coquille, c'était à
l'extérieur du périmètre urbain.
M. Fortin :Ah, c'était à l'extérieur du périmètre urbain. O.K.
M. Tremblay (Guillaume) : Mais
je vais laisser Charlotte vous l'expliquer.
Mme Legault-Bélanger
(Charlotte) : Mais il n'en demeure pas moins que c'était pour un besoin
particulier d'une population précise dans un quartier précis, dans ce cas-là,
c'était à Drummondville, là. Donc, d'analyser les besoins, les autres espaces à
l'échelle de la MRC, donc ça venait... ça devenait contre-productif pour le cas
de cette infrastructure publique et essentielle, là, là. Donc, ça ne répondait
pas aux besoins. Puis aussi ça s'inscrit... Pour les écoles, oui, il y a la
CPTAQ, mais il y a également, là, la... l'obligation pour les municipalités de
céder les terrains et même de les acquérir à fort coût. Donc, une fois tout ce
processus-là fait, l'accord de la commission scolaire, là, on passe devant la
CPTAQ puis on se fait dire : Ah, bien là, ça pourrait être ailleurs.
Donc...
M. Fortin :Je n'ai pas besoin d'en rajouter, on est d'accord sur ce
point-là, que ça ne fait pas de sens que vous soyez obligés...
M. Tremblay (Guillaume) : Mais
une école, c'est un milieu de vie, tu sais, c'est... À un moment donné, il faut
que l'école soit... Je pense qu'une ville, il n'y a pas meilleur qu'une ville
pour décider c'est où le meilleur milieu de vie. Mon collègue de Québec l'a dit
souvent, ça prend de la mobilité. C'est une réalité en soi.
M. Fortin :Je pense qu'il y a juste un groupe autour de la table, ça,
M. le ministre, qui est... qui est en désaccord sur cet enjeu-là. Puis
malheureusement c'est le vôtre, là, mais...
M. Lamontagne : ...
M. Fortin :Ah, vous êtes d'accord pour que les municipalités ne payent
pas?
M. Lamontagne : ...
M. Fortin :Ah, O.K. D'accord. Oui, M. Dyotte.
M. Dyotte (Normand) : ...d'ajouter
un point pour compléter, c'est que dans un genre de demande semblable, nous, on
s'est fait répondre qu'il y avait des terrains de disponibles ailleurs, O.K.,
au niveau de la MRC et qu'il y avait un terrain, entre autres qu'il y avait des
zones humides, mais ce n'était pas la préoccupation qu'on s'est fait répondre
de la CPTAQ. L'important, c'est que le zonage le permettait. Mais s'il y avait
des milieux humides, ce n'était pas grave. Alors, je pense que, là, il y a une
incohérence entre ce qu'on doit appliquer aussi en termes de protection des
milieux humides, les municipalités avec les PMRHH que nous avons adoptés.
Alors, je voulais juste spécifier cet aspect-là.
M. Fortin :J'en profite pour revenir sur les propos qu'on a tenus hier
quand la CPTAQ était ici, là, à l'effet que, parfois, leurs décisions ne font
pas de sens quand on va voir les terrains en tant que tels. Ça demeure une
préoccupation. J'ai entendu la CPTAQ dire : Bien, nous, on se fie sur des
cartes, puis tout ça. Mais il y a une différence entre les cartes puis se fier
sur la réalité, là. Puis surtout, surtout quand on fait affaire avec des
projets comme ceux-là, les projets d'école, où est-ce qu'on a toutes sortes
d'autres considérations aussi, là, c'est-à-dire la proximité, être capable de
marcher pour aller à l'école, de milieux de vie, et tout ça. Je comprends,
c'est des conflits de priorités, appelons ça, mais ça demeure un milieu de vie.
M. Tremblay (Guillaume) : Si
vous me le permettez, peut-être qu'il serait intéressant, là, à l'UMQ, on
travaille avec plein de villes au Québec, peut-être, ça pourrait être
intéressant de... parce que j'ai entendu dire hier à la commission, par la
CPTAQ, que, des fois, les dossiers n'étaient peut-être pas nécessairement bien
présentés. C'est beau de le dire, mais, à un moment donné, si on veut mieux les
présenter, nous autres, on lève la main, l'UMQ, que la CPTAQ vienne s'asseoir
avec nous, qu'on monte un dossier exemplaire pour qu'on puisse avoir des
exemples aux villes de comment le faire, parce que c'est beau de le dire
aujourd'hui, mais si vous nous l'avez dit il y a cinq ans, peut-être qu'on
serait ailleurs aujourd'hui. Donc, on lève la main, l'UMQ, puis on veut être
des partenaires à cet égard là.
M. Fortin :On va très certainement passer le message aux gens de la
CPTAQ. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci.
30 secondes.
Mme Maccarone : Merci.
J'aurais voulu vous entendre par rapport à votre recommandation numéro 9,
en ce qui concerne l'immunité pour la pollution lumineuse parce que vous n'avez
pas pu l'adresser dans vos remarques.
Le Président (M. Schneeberger) : C'est
correct? Ça va?
Mme Maccarone : Il n'y a pas
de trouble.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui?
Parfait. Alors, merci beaucoup. Nous allons maintenant du côté de la deuxième
opposition, et j'entends la députée de Verdun pour 3 min 49 s.
Mme Zaga Mendez : Merci.
Merci beaucoup pour votre exposé, M. le maire. J'aimerais vous entendre
principalement sur deux sujets, peut-être pour approfondir. On se penche aussi
sur des mécanismes pour encourager, voire d'une façon ou d'une autre
contraindre la remise en culture des terres en friche. Dans votre mémoire, vous
parlez, la recommandation 11, d'aller...
12 h (version non révisée)
Mme Zaga Mendez : ...un peu
plus loin que la surtaxe et se donner des pouvoirs de... vous parlez d'expropriation.
Moi, j'aimerais ça vous entendre un peu plus là-dessus puis comment vous voyez
autant l'application de la surtaxe, mais comment l'expropriation pourrait vous
aider à remettre en culture les territoires agricoles.
M. Tremblay (Guillaume) : Bien,
écoutez, l'expropriation pourrait nous aider à fermer des grands lots, là. Des
fois, vous avez des petits lots en friche, mais vous en avez... Je vais vous
donner un exemple super local de chez nous. Dans le temps, bien, il y a des
gens de d'autres nationalités qui achetaient des petits... des petits lots de
terrain au Québec pour un jour peut-être développer ça. Ça, ça s'est fait dans
les années 50-60. Mais tous ces petits bouts de terrain là ensemble
pourraient faire un super de beau lot qui pourrait être soit utilisé pour faire
de l'agriculture, mais c'est tellement des petits lots présentement. Donc, si
on... si on avait le droit de les exproprier pour remembrer pour faire des
grands lots, ça pourrait être intéressant. Je vais laisser Charlotte continuer
si tu avais d'autres choses à dire. Merci.
Mme Zaga Mendez : Merci pour
l'exemple. Puis, pour revenir sur votre recommandation cinq, vous parlez de
rendre conditionnelles les sommes du programme des crédits des taxes foncières
à l'aménagement des bandes végétalisées. Je vois là de l'écoconditionnalité. Je
vois là d'avoir des leviers pour à la fois valoriser l'écosystémique, mais j'aimerais
savoir si vous avez des exemples à nous donner de comment ça marcherait.
M. Dyotte (Normand) : Bien,
en fait, on demande évidemment la collaboration, évidemment, de l'UPA, des
agriculteurs dans ce dossier-là. On sait que la protection de l'eau potable qui
s'en va autant dans les ruisseaux, peut importe, les rivières est fort
importante. On fait la même chose, nous autres aussi les municipalités, avec l'eau
que l'on rejette évidemment, là, de nos usines sanitaires. Alors, bref, on
demande aussi la même chose pour pouvoir contrôler le tout.
Alors, ce qui est demandé, c'est qu'il y
ait une bande riveraine qui soit protégée et de cinq mètres, et donc on ne sent
pas qu'il y a une collaboration pour l'instant parce que les agriculteurs
demandent des compensations pour les cinq lots aux cinq rangées, on va dire,
admettons d'épis de maïs, là, qu'ils ne pourront pas cultiver. Alors, il y a
une réticence de ce côté-là. Je pense qu'il faut trouver un moyen d'en arriver,
je pense, avec le ministère, de quelle façon on peut vraiment les protéger.
Bon, eux ont des besoins en terme peut-être de compensation. Bien bref, nous,
on a besoin de protection. Alors, je pense qu'il faut trouver un moyen pour en
trouver de faire en sorte que ces bandes-là puissent être vraiment protégées.
Donc, c'est là où on en est.
Et c'est sûr qu'une des propositions, mais
c'est de dire si, en fait, ce n'est pas ça, bien, le crédit de taxes, à ce
moment-là si ce n'est pas fait, bien, pourrait, à ce moment-là, être retenu.
Alors, c'est une proposition que nous mettons sur la table. Il y en a peut-être
d'autres, mais je pense qu'on est rendus, depuis le temps qu'on en parle,
depuis des années, à vraiment trouver des solutions au point de vue
environnemental autant pour les besoins des agriculteurs et ainsi que les
besoins aussi des municipalités.
Mme Zaga Mendez : Bien, merci
beaucoup. Je pense que c'est tout le...
Le Président (M. Schneeberger) : 40 secondes.
Mme Zaga Mendez : 40 secondes,
si vous voulez les prendre pour peut-être répondre à ma collègue, je pense que
c'est la recommandation 9.
Mme Legault-Bélanger
(Charlotte) : Oui. En fait, par rapport à la pollution lumineuse.
Donc, ce qu'on suggère, suite à l'introduction de l'immunité par rapport à la pollution
lumineuse, c'est qu'il y ait des normes prévues ou règlements sur les
exploitations agricoles pour la pollution lumineuse à l'échelle du Québec.
Actuellement, il n'y en a pas d'encadrement, là. C'est l'article 20 de
manière générale, donc quiconque ne peut pas rejeter à l'environnement un
contaminant qui est susceptible d'affecter l'environnement. Donc, on souhaite
des normes plus précises et on pense que ça va aider les municipalités, là
aussi, à mieux encadrer puis à améliorer la prévisibilité aussi pour les
agriculteurs qui souhaitent installer des serres, puis améliorer l'acceptabilité
sociale, en fait, de ces projets-là.
Mme Zaga Mendez : Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
merci beaucoup. Alors, nous allons suspendre quelques instants pour accueillir
le prochain groupe. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 12 h 08
)
(Reprise à 12 h 12)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
nous reprenons les travaux et, maintenant, nous recevons le dernier groupe de
ces auditions. Alors, je salue les gens de la Fédération québécoise des
municipalités. Bonjour à vous quatre. Alors, comme d'habitude, je vous laisse
vous présenter et enchaîner avec votre présentation. Vous avez 10 minutes.
M. Demers
(Jacques) :Parfait. Merci, M. le
Président. Bonjour, Mesdames, Messieurs, Mmes les députées, MM. les députés, M.
le ministre, bien sûr. La Fédération québécoise des municipalités remercie les
membres de la commission parlementaire de lui permettre d'exprimer son point de
vue sur le projet de loi n° 86, Loi visant à assurer
la pérennité du territoire agricole et la vitalité.
Je suis Jacques Demers, maire de
Sainte-Catherine-de-Hatley, préfet de la MRC Memphrémagog, président de la
Fédération québécoise des municipalités. Je suis accompagné de Guy St-Pierre,
agriculteur, maire de Manseau et membre du comité exécutif de la fédération,
ainsi que de Mélanie Harvey, conseillère politique, et de Pierre Châteauvert,
le directeur des politiques à la FQM.
Nous autres, on est un groupe... dans le
fond, on a 1 050 municipalités, c'est l'ensemble du territoire, c'est
les MRC. Si on regarde le territoire agricole puis on regarde le territoire
qu'on représente, on est en lien direct. Si on regarde les citoyens qu'on représente
puis le nombre de citoyens qui sont des agriculteurs, des gens qui vivent de
l'agriculture, au moins qui vivent à l'intérieur de là où est-ce qu'il y a de
l'agriculture, c'est en grande partie nos membres aussi. C'est ce qu'on va
retrouver.
Ça fait que, de voir ce groupe-là
aujourd'hui nous accueillir pour parler de tout ça, s'il y a un dossier qui,
pour la fédération, est en lien direct d'aménagement du territoire, c'est bien
l'agriculture. On pourrait en parler d'un point de vue économique, mais on va
beaucoup essayer de vous en parler d'un point de vue communautaire. C'est un
milieu de vie... Trop souvent, ce dossier-là, on a tendance à le séparer, à
l'amener sur : O.K., là, on fait de l'agriculture, là, on fait de
l'humanisation, là on fait... non. Je pense que de l'agriculture, ça doit être
un milieu de vie, c'est de la...
M. Demers
(Jacques) :...pour mettre tout le monde
chez nous de la famille, c'est du milieu agricole. J'ai été impliqué longtemps
dans ce milieu-là aussi. C'est un mode de vie, c'est un milieu qu'on choisit,
mais on ne choisit pas juste d'y faire pousser des fruits, des légumes ou
d'élever des élevages d'animaux. Ce qu'on choisit, c'est un milieu avec des
services, avec des services de proximité, avec des milieux... Le lien entre le
municipal puis l'agricole est essentiel. Trop souvent, on a tendance à mettre
ça en confrontation. Ça n'a aucune raison d'être en confrontation. Ça doit être
en... en complimentarité... oh! c'est en complément, mais, en tout cas, vous
me comprenez. Excusez, mais je pense qu'un va avec l'autre. Puis c'est de la
façon de plus en plus qu'il faut le regarder. Puis, si... aujourd'hui, j'espère
dans vos questions puis dans ce qu'on va vous présenter, on va réussir à vous
expliquer l'importance que ce ne soit jamais regarder seulement dans un axe,
mais dans l'ouverture, parce que c'est un choix de vie qu'on décide. Puis on
veut nourrir le Québec, on veut le plus possible que ça vienne d'ici, mais,
pour ça, il faut leur donner une qualité de vie, il ne faut pas que les gens
aient l'impression qu'ils s'expatrient puis ils s'en vont dans un coin, parce
qu'on a tout fermé dans la communauté pour être capable de faire de
l'agriculture à cet endroit-là. Ce n'est pas ça, de l'agriculture au Québec. Je
vais passer la parole à M. St-Pierre.
M. St-Pierre (Guy) : Alors
donc, bonjour, M. le Président. Bonjour, M. le ministre. Mmes, MM. les députés,
vous avez pu constater l'ampleur de notre mémoire. Il traite d'un grand nombre
d'éléments contenus dans le projet de loi, ainsi que d'autres considérations
fondamentales liées à la protection du territoire et des activités agricoles.
Étant certains que vous avez tous pris connaissance de la première à la
dernière page, je me limiterai à quelques points spécifiques, là, qui est...
qui est important pour nous.
Comme M. Demers l'a mentionné,
l'agriculture pourra se développer si elle s'appuie sur des communautés fortes
et dynamiques plutôt que sur un modèle de zones dévitalisées d'extraction
agricole. Autrement dit, qu'on part, on va à quelque part produire, et on
retourne chez nous sans vivre dans le coin où est la terre qui est cultivée.
Notre mémoire s'appuie sur des études et des statistiques officielles. La
principale raison du recul des superficies agricoles exploitées au Québec vient
de l'abandon de l'exploitation. Et aujourd'hui, l'abandon n'est plus seulement
la réalité des régions les plus éloignées, on compte beaucoup d'agriculteurs
situés près des marchés qui ont abandonné leurs exploitations pour différentes
raisons. Pour nos membres, il est donc essentiel de corriger le problème
découlant de la loi afin de doter le Québec d'un véritable cadre légal qui
favorise la protection et le développement de l'agriculture et des communautés
qui l'accueillent.
Rapidement, notre mémoire propose une
solution originale pour corriger l'erreur introduite par le projet de loi
n° 103, en 2021, et la tendance trop souvent utilisée par la CPTAQ
d'utiliser la présence d'espaces vacants dans le territoire d'une MRC, qu'il
soit approprié ou non, pour refuser toute demande. Notre mémoire contient
suffisamment d'exemples pour décrire le problème, et la solution que nous
proposons est cohérente avec les politiques gouvernementales actuelles et offre
toutes les assurances possibles aux intervenants quant à la protection du
territoire agricole.
Il est aussi important de bien définir les
espaces appropriés disponibles afin de bien protéger le territoire agricole
sans faire fi des intérêts collectifs et des communautés. Par ailleurs, il est
également nécessaire de revoir le rôle de l'association accréditée dans les
demandes à portée collective pour que les projets élaborés, consensuels au
niveau local, se concrétisent.
De plus, notre mémoire démontre aussi que
les réflexions sur la lutte contre l'enrichissement doit être approfondie. En
effet, si le contenu du projet de loi séduit à première vue, vous constaterez
que les questions formulées par nos spécialistes démontrent la nécessité de
bonifications importantes pour que l'objectif soit rencontré.
En conclusion, notre mémoire fait écho aux
préoccupations exprimées par les municipalités et les MRC qui forment nos
régions et pour qui l'agriculture constitue le fondement de l'identité
territoriale. Pour ces communautés, le développement des activités agricoles
représente une opportunité d'assurer la vitaliser... la vitalité, pardon... la
vitalité de leur territoire, et nous croyons qu'il est important de le
rappeler, le dynamisme de nos communautés rurales constitue une condition
essentielle à la valorisation et à la pérennité des activités agricoles.
Le renforcement de l'implication des
organismes municipaux dans le développement des activités agricoles au cours
des 25 dernières années témoigne de cette volonté de consolider les liens
qui unissent agriculture et développement régional. La protection du territoire
des activités agricoles ne doit plus être désincarnée et dissociée des autres
aspects relatifs aux territoires et aux communautés. Le projet de loi
représente une fenêtre d'opportunité de remettre à l'avant-plan les objectifs
qui doivent guider l'interprétation de la loi... l'interprétation de la loi.
Nous espérons que les préoccupations soulevées et les propositions incluses
dans...
M. St-Pierre (Guy) : ...dans
ce mémoire seront considérées avec attention par le gouvernement et l'ensemble
des élus de l'Assemblée nationale. Elles visent une meilleure prise en compte
des réalités et défis auxquels sont confrontées les municipalités et les MRC
dans leur volonté d'assurer la pérennité du territoire agricole en harmonie
avec un milieu de vie qui doit s'épanouir, se développer et s'adapter à ces
enjeux sans cesse renouvelés.
• (12 h 20) •
Nos propositions ne visent pas à limiter
l'agriculture. Bien au contraire, ce sont des pistes de solutions pour assurer
le dynamisme des activités agricoles dans toutes les régions du Québec,
favoriser l'innovation des pratiques et l'atteinte de l'autonomie alimentaire.
Nous sommes d'avis que le projet de loi
doit être bonifié pour qu'enfin la protection du territoire et des activités
agricoles s'inscrive dans une démarche de développement territorial, dans un
réel partenariat d'égal à égal avec le milieu municipal.
Je veux vous rappeler que nous avons
travaillé ce document-là avec tout près de 300 personnes qui ont été
consultées au niveau... autant au niveau des élus, des associations comme les
aménagistes, comme les directeurs municipaux et les inspecteurs municipaux
aussi. Il y avait... il y a eu une grande consultation qui a été faite sur le
territoire pour pouvoir vous présenter quelque chose qui tient dans l'intérêt
de l'agriculture et dans l'intérêt du développement local aussi.
M. Demers
(Jacques) :C'est pour ça que, dans notre
présentation, on n'était pas là pour bloquer les choses, mais pour trouver des
solutions. C'est... c'est une approche qui mis à l'intérieur, c'est... c'est
d'avoir des solutions dans ces... ces choses-là. Trop facile de dire qu'on...
qu'on est contre quelque chose, plus difficile, mais en travaillant en groupe
comme ça, on peut y trouver des choses. Puis c'est vraiment notre but que ça
continue à fonctionner de cette façon-là, en façon collective, pas réduire le
groupe puis dire : Non, non, on y va avec une seule pensée, sans penser à
l'ensemble.
M. St-Pierre (Guy) : Je peux
peut-être ajouter que, depuis le temps, le monde municipal a appris à vivre
avec la loi du zonage agricole. Je pense que ça fait partie de notre
préoccupation aussi dans la préparation de nos schémas d'aménagement. Et...
mais on est... et on est d'accord avec les fondements de la loi, les principes
de la loi pour la protection du territoire agricole. Il y a des fois c'est dans
l'application de la loi ou on trouve qu'il y a des... une certaine
problématique ou dichotomie qui s'installe entre ministères, l'Environnement et
les décisions qui sont prises par les commissaires. Donc, c'est dans cet
esprit-là qu'on a préparé notre mémoire que nous vous présentons aujourd'hui.
M. Demers
(Jacques) :De là où est-ce qu'on y voyait
une opportunité incroyable de revoir la cartographie à ce moment-là pour qu'on
puisse tous parler de la même chose puis voir où on est rendus, pas toujours
nous ramener à un secteur du Québec, puis dire : Regardez ce que vous avez
fait, le monde municipal. Non, non, on veut le regarder au complet puis on va
regarder ce qui s'est passé, puis regardons où est-ce qu'on est rendus avec ça,
puis là on va parler de choses intéressantes. Sinon, regardons des rapports
comme celui de la CPTAQ, qu'est-ce qui est inclus puis qu'est-ce qui est exclu
du monde du milieu agricole. On va dire O.K. sur l'ensemble finalement s'il n'y
a pas de problème de ce côté-là. Ça fait qu'on les regarde-tu les vrais
chiffres? Puis pourquoi qu'on a si peur d'une cartographie qui serait quelque
chose de clair pour tout le monde?
Une voix : Une nouvelle
cartographie.
M. Demers
(Jacques) :Oui, une nouvelle
cartographie. Ça fait quand même tout près de 50 ans ou on approche...
c'est plus de 45 ans déjà que ça a été fait, là. Ce sera tout pour moi.
Voilà.
Le Président (M. Schneeberger) : Voilà.
Alors merci beaucoup pour votre présentation. Nous débutons une période
d'échange avec le ministre. Alors, vous avez le temps maximum 16 min
30 s.
M. Lamontagne : Merci
beaucoup, M. le Président. Merci beaucoup, M. le Demers, M. Châteauvert, M.
St-Pierre. Tantôt, j'ai fait une petite blague. Je dis la cerise sur le sundae,
mais c'est vraiment... Un, première des choses, je veux dire, on a... on a...
Jusqu'à maintenant, on a entendu 15 groupes, vous êtes le 16ᵉ groupe. En
plus de ça, bien, écoutez, ça a valu la peine d'attendre parce que vous avez
produit le mémoire le plus volumineux et le plus détaillé, si on veut. Alors,
je salue votre contribution puis je veux vous assurer, messieurs, que toute la
démarche, depuis le jour un, puis que vous avez pu en être témoins, mais je
veux vous réconforter encore, l'objectif, là, c'est de... avec la volonté
commune, c'est de réviser notre loi sur la protection du territoire, des
activités agricoles, puis de susciter une nouvelle adhésion de tous les
partenaires, hein, parce que vous l'avez identifié vous, de votre côté. Je veux
dire, 46 ans plus tard ,il y a des frustrations accumulées par... Tu sais,
l'agriculture a évolué, les communautés ont évolué, la société a évolué, bien,
est-ce qu'il y a lieu aussi de faire évoluer notre loi en fonction de cette
transformation-là aussi qu'il y a eu des gens, des pratiques puis notre
territoire? Ça, c'est une première chose. Puis on s'est engagés dans cet
esprit-là, on s'est engagés dans...dans la démarche, oui, en faisant le pari...
M. Lamontagne : ...esprit-là,
on s'est engagés dans la démarche, moi, en faisant le pari qu'on aurait la
maturité en 2023, quand on l'a lancé sur le territoire, de s'asseoir, toutes
les parties prenantes. Puis c'est sûr qu'on... Tu sais, au mois de mai, on
avait 30 groupes autour de la table, tout le monde a contribué, et tout
ça, mais on s'entend qu'on a deux partenaires qui sont très, très importants,
qui sont le monde agricole et le monde municipal, la Fédération québécoise des
municipalités.
Ça fait que c'est certain que, dans mon
esprit à moi, ce sur quoi je nous ai engagés, c'est que j'ai fait le pari que
vous puis que le monde agricole allait avoir cette maturité-là de prendre acte
de ce qui est, de prendre acte des besoins de chacun, d'éliminer ce qui est
virtuel un peu puis de faire affaire avec des réalités puis de redécider par
rapport au territoire agricole. Puis ça, je me suis inspiré...
Tu sais, en 2000, il y a eu un rapport
très, très important, le rapport de Gilles Brière. Puis, tu sais, dans les
années 90, il y avait beaucoup d'enjeux entre le monde municipal puis le
monde agricole par rapport à l'interprétation de la loi. Il y a eu une première
période où vous avez essayé, avec des comités, de vous entendre, 1995, 1996.
Finalement, vous ne vous êtes pas entendus sur... Puis, finalement, en 2000, tu
sais, vous avez accouché d'un partenariat, l'UPA puis la Fédération des...
québécoise des municipalités. Vous avez... vous vous êtes entendus sur une
interprétation puis sur une vue commune de comment vous vouliez que les choses
se passent sur le territoire. Puis M. Brière, dans son rapport, a dit, tu
sais : «Avant toute chose, je dois souligner l'ouverture d'esprit et la
détermination manifestées par les parties en vue d'en arriver à cette entente.
Bien qu'il subsiste entre elles une divergence de vues sur la signification de
deux dispositions, l'UPA et la FQM ont consolidé, au cours des négociations, un
partenariat véritable qui ne peut que favoriser éventuellement la mise en œuvre
effective du régime.»
Bien, moi, ce que vous avez réussi à faire
en 2000, bien, moi, j'ai fait le pari qu'on serait capable de le faire encore
en 2023, 2024, 2025. Ça fait que c'est... c'est dans cette optique-là que moi,
j'accueille. Tu sais, votre mémoire, honnêtement, là, il va me donner de
l'ouvrage pas mal puis il va nous donner de l'ouvrage pas mal. Mais, dans
l'optique d'améliorer ce qui est, on est prêts à accueillir toutes les
suggestions dans un contexte où c'est toute une question d'équilibre aussi.
Tu sais, s'il y a des mesures qui
carrément ne sont pas acceptables pour vous, bien, en bout de ligne, ça va être
dur pour le ministre puis tous les parlementaires d'avoir votre adhésion. S'il
y a des mesures qui ne sont pas acceptables pour le monde agricole, même après
avoir travaillé tout ça, ça va être difficile d'avoir leur adhésion. Puis on ne
peut pas penser conclure un parcours comme ça en se disant : Tu sais, il y
a un des partenaires, là, où... tu sais qu'ultimement, tu sais, il va sortir de
là puis il ne sera pas... il ne sera pas en accord ou il n'adhérera pas à...
là. Ça fait que c'est dans cette optique-là, puis on va être comme ça jusqu'au
bout. Ça fait que je voulais... je voulais vous rassurer... vous rassurer
là-dessus.
Un point, tu sais, quand on revient par
rapport à certaines réalités, parce que, tu sais, j'ai entendu, j'ai lu aussi,
tu sais, on parle de mur-à-mur, on parle de, tu sais, de décisions, tu sais,
c'est ça, encore là, mur-à-mur, tu sais, je vous dirais, avec le projet de loi
n° 103, là, à l'article 12, on est vraiment mis... venus mettre en
place, là une prépondérance pour la question des particularités régionales.
Puis tu sais, vous les connaissez, là, je veux dire, c'est quatre grands axes,
c'est 23 points qui permettent aux demandeurs, quand tu veux soumettre un
dossier à la CPTAQ, d'étoffer quelle est sa réalité puis pourquoi la CPTAQ
devrait souscrire à cette demande. O.K.? La CPTAQ depuis 2022‑2023, 2021‑2022,
maintenant, dans son plan stratégique, a des objectifs où un critère important
qui doit être utilisé pour rendre sa décision, c'est les particularités
régionales. 2020‑2021... 2021‑2022, l'objectif c'était 20 %, 2022‑2023,
25 %, 33... 2023‑2024, 30 %, 2024‑2025, 35 %. Puis je vous
dirais, pour l'année 2023‑2024, là, le nombre de demandes qui a été soumis
par les municipalités et les MRC qui avaient un argumentaire pour les
particularités régionales, là, c'est 12 %, 12 %. Le nombre de
décisions qui ont été rendues qui avaient des critères pour les unités
régionales, c'est 57 %. Entre le 12 % puis le 57 %, là, le gros
de l'ouvrage, il était fait par qui? Il a été fait par le commissaire, il a été
fait par la CPTAQ pour venir mettre des perspectives de particularités
régionales pour ultimement arriver avec une décision qui va refléter le
bien-fondé de la demande. Ça fait que, moi, ce que ce que ce que je dis, dans
la réalité qu'on a aujourd'hui et qu'on veut encore affirmer davantage nos
particularités régionales son amène la loi puis on amène les commissaires à une
place qui est tout sauf le mur-à-mur...
M. Lamontagne : ...on amène la
loi puis on amène les commissaires à être à une place qui est toute sauf le mur
à mur. Mais c'est sûr qu'ils ont besoin d'être encouragés là-dedans. C'est sûr,
il y a une question d'accompagnement. Je ne sais pas si c'est M. St-Pierre
ou... ah oui! je pense que c'étaient les gens du groupe précédent qui
parlaient. Tu sais, on peut-tu être accompagné là-dedans pour mieux remplir nos
dossiers, pour mieux... Ça, je dirais, c'est une consigne. Puis aussi, la
commission va être volontaire pour vous accompagner, que ce soit par des
ateliers, et tout ça.
• (12 h 30) •
Mais c'est important d'utiliser le plein
levier qui est disponible pour, justement, qu'on puisse se sortir de cette
idée-là ou réalité-là comme quoi c'est du mur-à-mur. Parce que ce qu'on a
introduit avec le p.l. n° 103, ce n'était pas pour du mur-à-mur, c'était,
justement, le contraire. Puis là on vient encore en rajouter une couche, tu
sais, avec le p.l. n° 86. Tu sais, je voulais mentionner ça, puis aussi,
tu sais, les demandes, tu sais, il y a... tu sais, aujourd'hui, la loi demande
qu'il y ait une démonstration d'espaces disponibles, O.K.? Bien, il y a 35...
M. Demers
(Jacques) :...
M. Lamontagne : Pardon?
Comment?
M. Demers
(Jacques) :Je peux vous répondre, si vous
voulez. Tu sais, je vous...
M. Lamontagne : Pour les
particularités régionales?
M. Demers
(Jacques) :Oui.
M. Lamontagne : Bien, ce que
je vais faire... je vais juste mentionner quelque chose, puis, après ça, je
vais...
M. Demers
(Jacques) :Parfait.
M. Lamontagne : Pour les
espaces disponibles, tu sais, il y a 35 % des demandes qui sont déposées qui
ont zéro considération par rapport à de quoi qui est requis par la loi. Ça fait
que, de 65 % qu'il reste, bien là, il y a un bout qui finit qui est
autorisé, puis un bout qui finit qui est refusé. Mais c'est sûr qu'il y a un
35 %. Si, dans la loi, ça dit : il faut que tu parles, il faut que tu
fasses une démonstration qu'il y en a ou qu'il n'y en a pas, puis le demandeur
a choisi de ne pas en faire, bien là, c'est sûr que ça ne part pas bien le
dossier, là. Ça fait que ça, c'est une réalité qu'on observe là. Je peux vous
entendre là-dessus.
M. Demers
(Jacques) :O.K., merci. Évidemment qu'en
théorie, ce que vous nous dites là, c'est quasiment parfait, puis on devrait
adhérer à ça. Le problème, c'est qu'on a du vécu dans ce dossier-là, puis avec
le même groupe, où ce que des réponses qu'on a c'est souvent surprenant, je
vais essayer de choisir quand même mes mots. Ce n'est pas des... des
réponses... On dirait que, tellement souvent, ces gens-là qui parlent de
particularités régionales ne connaissent pas notre région. Quand on les écoute,
on s'aperçoit à quel point qu'ils ne comprennent pas sur le territoire qu'ils
sont en train de... d'appliquer leurs décisions, qu'on se dit : comment ça
se fait? Quand que vous me remontez ça à l'an 2000, où est-ce que là, on a
commencé à faire l'article 59, la première qui a eu lieu, c'est dans
Memphrémagog, chez nous, avec le préfet qui était Roger Nicolet. C'est une des
seules qui a été refusée. Mais je comprends, c'était au début. Souvent, il faut
que ça se... On en a fait depuis ce temps-là.
Ces décisions là, maintenant, vont très
bien, elles sont faites localement, aussi bien du côté des agriculteurs que des
municipalités, là, souvent, en deux, trois jours. On connaît notre territoire,
on choisit les endroits, on sait où est-ce que ça doit être. Ça, ça fonctionne.
Si on confie à un groupe de dire : Parlez-nous de vos particularités
régionales, c'est quoi qu'ils veulent entendre là dessus?
Il faut comprendre qu'au
Bas-Saint-Laurent, quand que tu es entouré, ton village, de zones agricoles tu
ne peux pas rajouter une maison, tu dis : O.K., sur mon rang, là, où
est-ce que c'est de la roche, on ne le cultive pas, est-ce qu'on pourrait
rajouter des maisons? Bien, j'espère qu'on n'a pas besoin de faire cette
description-là à des gens qui sont supposés d'avoir des connaissances puis des
compétences sur ce territoire-là. Puis eux autres aussi, ils sont supposés de
le connaître, parce qu'ils en jugent de ce territoire-là. C'est... c'est là
qu'on a... c'est qu'il y a une rupture présentement, dans la confiance qu'on a
dans ce groupe-là, à décider de façon unilatérale, en finalité, sur le dossier,
de dire : Non, ça, ça fonctionne, ça, ça ne fonctionne pas, sans
considérer les autres éléments.
Tantôt, on a parlé de l'eau. C'est assez
incroyable, là. Tu sais, quand on veut protéger, on veut nourrir les Québécois,
les Québécoises : Mais l'eau, par exemple, avez vous vraiment fait une
recherche? Voyant... Voir si les municipalités ne cherchent pas la meilleure
place qu'ils peuvent mettre. Puis voir si elles ont le goût de payer plus cher
pour ça... Une fois qu'ils sont rendus là, quand ça fait plusieurs années,
là... On ne pense même pas que ces gens là, ça devait être une priorité d'avoir
de l'eau. C'est... c'est ces choses-là qui, présentement... Entre la théorie
puis la pratique, il se... il se creuse un mur qui est incroyable, là.
M. Lamontagne : Merci. Vous
avez parlé de l'article 59, M. Demers. On a entendu, par le biais de
l'article...
12 h 30 (version non révisée)
M. Lamontagne : ...dans le
projet de loi, on vient élargir la portée de l'article 59. Puis de tous
les groupes qu'on a entendus, on a un nombre très important de groupes qui sont
venus dire que ce n'était vraiment pas une bonne idée, que l'article 59, c'était
un cheval de Troie, que l'article de 59, c'était le début pour, tu sais, faire
en sorte qu'il y ait encore davantage de déstructuration de l'agriculture sur
un territoire. Puis honnêtement c'est sûr que ce n'est pas l'interprétation qu'on
en fait. Ça fait que moi, j'aimerais ça vous entendre. Le vécu, là, que vous
avez, le pourquoi, comment c'est utile pour vous autres, puis après ça, la
modification qu'on vient apporter, dans le projet de loi, comment c'est
accueilli, puis comment... Dans le fond, comment c'est utile pour vous, les
articles 59, puis comment ça se passe quand vous utilisez ça?
M. Demers
(Jacques) :Puis on parle de plus de 25 ans,
là, ça fait longtemps que c'est en place, que ça fonctionne, puis c'est... c'est
tellement la preuve qu'un milieu peut se parler. Quand je disais, au début, c'était
de dire : Le monde municipal puis le monde agricole, là, c'est les mêmes
gens qui habitent le territoire. S'ils viennent habiter chez nous, s'ils ne
font pas d'agriculture, au moins, ils vivent dans l'agriculture. Puis ils
profitent du paysage que l'agriculture... Souvent, on ne l'amène pas, cet
aspect-là. Pourquoi que c'est beau chez nous? Parce qu'il y a de l'agriculture.
Puis il y a des gens qui considèrent ça.
Puis on n'embarque même pas...
Présentement, je n'ai pas beaucoup entendu parler du droit de produire. On
devrait en parler puis en parler encore plus. Ça, c'est une priorité, puis il
devrait être défendu aussi bien par les municipalités, qu'il doit l'être par le
monde... le monde agricole. C'est... c'est là qu'on va être nourris, c'est par
eux. Puis on dirait que, quand on amène des choses qui nous semblent tellement
claires, chez nous, puis j'essaie de ne pas rentrer dans des exemples
spécifiques, qu'on amène ça à une commission qui dit : Non, non, à cause
de tel article, oubliez ça, nous, on ne juge que là-dessus, puis on ne prend
pas d'autres considérants. Ça fait qu'on vous dit non, sur une base comme ça.
Puis après ça, on dit : Non, O.K., à cette heure, ils vont regarder plus
large. O.K., mais vous me parlez de la même personne avec laquelle on a une
expertise, on a un vécu qui n'est pas bon, puis que, là, on se dit : Bon,
bien, pourquoi que, si on élargit, on n'inclut pas un peu plus le monde
municipal à l'intérieur de ça? Pourquoi qu'on ne considère pas un peu plus les
besoins des humains qui habitent ces territoires-là?
Si on ferme des commerces de proximité ou
on ferme des écoles parce qu'on n'a pas réussi à rajouter 10 maisons sur
un territoire, ce n'est pas bon pour personne. Ces choses-là, qu'on voudrait
avoir un endroit, qu'on peut rentrer puis qu'on ne se fait pas dire : Ah!
mais ça, ce n'est pas dans les critères, ou, quand on a un ministère comme l'Environnement
qui nous dit : Bon, bien, il faut protéger puis voulez la mettre là, votre
nouvel emplacement, mais vous ne pouvez pas. Bien oui, mais là, en agricole,
ils disent qu'on a de la place, mais ce milieu-là, c'est un milieu humide. Là,
on se fait dire par eux : Occupez-vous-en pas, deux ministères qui sont
là, tous les deux pour le territoire, mais qui s'opposent, puis que, nous, on
est dans le milieu de ces décisions-là, puis que je ne peux pas croire qu'autour
d'une table on ne peut pas se dire ces choses-là, puis juste savoir du gros bon
sens dans la décision en finalité, là.
M. Lamontagne : Les gens qui
disent que 59, ce n'est pas une bonne idée, puis l'article 40 dans le
projet de loi, ce n'est pas une bonne idée, parce que c'est... ça va faire en
sorte qu'il va y avoir une prolifération, puis tout ça, sur le territoire. Pour
vous, 59, c'est utile? Puis j'aimerais ça que vous parliez à ces gens-là, là,
qu'ils expliquent... qu'ils ne veulent plus voir ça dans le projet de loi.
M. Demers
(Jacques) :Bien, ce qui est le fun pour
ces gens-là, c'est qu'ils ne sont pas obligés de se fier à ce que je leur dis,
ils peuvent regarder ce qui s'est passé. Ça fait 25 ans que ça existe.
Allez voir ce que ça a créé sur le territoire puis ce qui s'est passé. Ces gens-là,
ils disent : C'est dangereux, on va tout défaire. Vous pouvez regarder
dans Memphrémagog, c'est la MRC chez nous, quand même une MRC qui attire quand
même pas mal de monde. Puis les gens quand ils se sont dit : Aïe, 59 dans
Memphrémagog, watch out, tous ces terrains-là vont se vendre. Il n'y en a pas
20 % puis ça fait une dizaine d'années qu'on l'a fait. Parce que tu as
beau décider que tu mets une maison en milieu agricole à un endroit, si avant
le zonage puis que les gens ont décidé de ne pas se situer à cet endroit-là, 45 ans
après, ça ne veut pas dire que c'est l'endroit qu'ils ont... de situer une
maison. Regardons comment... C'est pour ça que j'ai toujours besoin de l'humain
dans la discussion, dire : Lui, il a choisi d'aller à un endroit ou à un
autre, il y a des raisons. 59, là, on peut le regarder parce qu'il y a un vécu
en plus, s'il y a de quoi à redresser allant à certains endroits, moi, je suis
toujours ouvert à regarder ça, mais ce qui est super, quand on le dépose sur la
table, les deux groupes principaux sont là, puis le ministère aussi, puis même
la CPTAQ sont là comme observateurs. Ça fait que tout le monde est autour de la
table, puis on est capables de régler ça. S'il y a quelque chose qui se fait
autrement, mais je me dis : C'est l'occasion de se le dire, mais...
M. Demers
(Jacques) :...au moins, pas quelque chose
qu'on promet, c'est quelque chose qu'on a prouvé.
M. Lamontagne : Bien, merci
beaucoup. C'est tout le temps qu'on a, mais on a encore pas mal de temps qui
s'en vient.
M. Demers
(Jacques) :Merci.
M. Lamontagne : Merci,
messieurs, merci, madame.
• (12 h 40) •
Le Président (M. Schneeberger) : Merci.
Nous allons maintenant du côté de l'opposition officielle, et j'entends le
député de Pontiac pour 12 min 23 s.
M. Fortin :Très bien. Merci, M. le Président. Bonjour, bonjour à vous
quatre. Merci de votre honnête plaidoyer. Je représente beaucoup de
municipalités qui ont des réalités similaires à ce que vous avez décrit, M.
Demers, puis effectivement on n'a pas à se mettre la tête dans le sable. Il y a
une frustration évidente de la part de beaucoup, entre autres, de
municipalités, mais de gens qui ont des projets et qui ne comprennent pas
plusieurs des décisions de la Commission de la protection du territoire
agricole. On l'a évoqué hier avec eux, mais, honnêtement, je ne veux pas
minimiser l'ampleur de la frustration qui existe par rapport à certaines des
décisions. Et, en fait, la frustration, mais l'incompréhension aussi que vous
amenez. Là, vous nous demandez plusieurs choses, mais, d'entrée de jeu, deux
aspects qui pourraient être un peu reliés, vous demandez la révision de la
cartographie de la zone agricole.
Puis, en même temps, vous nous soumettez
certains... certains projets qui ont été rejetés qui, justement, causent
peut-être beaucoup de frustration. Et l'exemple qui est le plus parlant, c'est
celui pour lequel vous avez inclus une photo dans votre mémoire qui est
l'écocentre de la MRC de Marguerite-D'Youville. Honnêtement, moi, ce que je
vois, c'est un écocentre qui est comme pris entre deux routes, avec une petite
portion de terrain où il n'y aura jamais d'agriculture là-dessus, on s'entend,
là. Puis ils nous disent... La commission dit essentiellement : Bien, il
faut que tu ailles trouver un terrain ailleurs parce que c'est zone agricole.
Alors, de deux choses, qu'est-ce qui est
plus porteur pour éviter des décisions comme ça, selon vous? Est-ce que c'est
la révision du zonage agricole où on pourrait, si on fait une vraie révision,
là, voir des terrains comme ça puis dire : Bien, regarde, il n'y en aura
jamais d'agriculture, là, ça n'a pas d'affaire dans la zone agricole, on va
compenser ailleurs, ou es- ce que c'est simplement une nouvelle façon de voir
cette espèce de... ou cette réglementation-là qui dit qu'il faut absolument
trouver un espace approprié disponible ailleurs? Qu'est-ce qui est plus porteur
pour vous?
M. St-Pierre (Guy) : Bien,
les deux points que vous amenez, c'est les plus importants pour nous, de
refaire la cartographie, parce qu'elle a été faite en 1978, si on ne se trompe
pas, il faut la refaire. On ne veut pas avoir du «spot zoning» bien, bien, bien
précis, mais d'avoir de quoi d'un peu plus réaliste. Quand vous nous parlez des
des espaces appropriés, et c'est là l'échelle d'analyse qui nous dérange, parce
qu'on va voir dans des MRC, où une municipalité qui est dévitalisée va demander
quatre terrains, et elle va se faire refuser, parce que, dans la MRC, ailleurs,
il y a de la place pour installer quatre terrains pour construire une maison.
L'exemple que vous donnez, c'est quelque chose, à mon sens, qui n'a pas été
réfléchi avant de donner une réponse à cette demande-là, parce qu'on aurait
demandé d'installer à quatre, cinq, six kilomètres plus loin le restant de
l'écocentre. Donc, quand on voit l'écocentre, on amène tout à la même place,
puis, selon le volume d'accès qu'il y a là, dans l'exemple qui est devant nous,
qui a 45000 visites qui se fait durant l'année, bien, il aurait fallu qu'il
fasse deux sites ou tu fais juste un site, puis le restant s'en va au site
d'enfouissement.
Donc, tu sais, cette décision-là, au
niveau des espaces appropriés, ça, ça nous dérange parce qu'on l'a vu. Il y a
d'autres cas qu'on pourrait vous citer où une usine a demandé un
agrandissement... le village a demandé l'agrandissement, et ça a été refusé,
mais il aurait fallu qu'ils fassent 50 kilomètres pour installer leur cour
d'entreposage. Donc, ça n'a pas de sens. Tu sais, il y a une réalité, à un
moment donné, qui faut qui soit prise en compte dans l'analyse qui est faite,
et que les arguments qui sont amenés soient pris en considération pour refléter
le milieu.
M. Fortin :Pour vous, la proposition qui est faite par le ministre
dans le projet de loi, là, qui est, essentiellement, de dire : Bien,
maintenant, ils pourront faire des demandes en disant : On aimerait
exclure ça de la zone agricole puis inclure autre chose, tout en un. Ça ne peut
pas... Ça ne répond pas à cette demande-là, ou ça ne va pas assez loin, ou ce
n'est pas assez fort.
M. Châteauvert
(Pierre) :Ça, c'est un gain, on est tout
à fait d'accord, effectivement, parce que de séparer les deux, ce n'était pas
une bonne idée, puis la possibilité de prendre les deux aspects, c'est parfait.
Mais, nous, notre principale...enfin, une de nos principales propositions et
demandes, et c'est un compromis de notre part, et c'est vraiment majeur, c'est
de dire : 65.1, ça permet à la commission, comme on vient d'exprimer, de
dire non pour... Il y a du terrain ailleurs sans regarder le terrain. Il y a un
problème au niveau de l'échelle, la définition, dans l'article 1, sur le
terrain, disponible -ça, on pourra en discuter avec les gens - puis
effectivement, pour arriver à quelque chose de plus concret, parce qu'un
schéma, ça demeure au niveau des orientations...
M. Châteauvert
(Pierre) : ...on propose de retourner au zonage, mais nous, ce
qu'on dit, c'est qu'une fois que le schéma d'aménagement a été révisé en
fonction des nouvelles OGAT et on a accepté, on a discuté avec le gouvernement
des nouvelles OGAT, et elles vont... et elles seront exigeantes, à partir du
moment où est-ce que les schémas vont être entrés en vigueur, la possibilité
pour la commission de dire... alternatif disparaît, à 65.1, ne s'applique plus.
Donc, c'est... à ce moment-là, ce sont les critères de 62, auquel on fait aussi
des propositions pour... de bonification.
Donc, à ce moment-là, il va y avoir les
assurances suffisantes pour tout le monde. Oarce qu'on vous rappelle, un schéma
d'aménagement, ce n'est pas la MRC qui décide. Le schéma d'aménagement, c'est
une proposition au gouvernement, et donc c'est que le gouvernement et le milieu
mettent à l'intérieur d'un document les orientations de chacun. Donc, le gouvernement
doit dire oui aussi. Donc, le ministre de l'Agriculture, via la ministre des
Affaires municipales dit oui à ce schéma-là et entre en vigueur. Donc, à ce
moment-là, toutes les assurances sont là.
Donc, effectivement, ça va être très
exigeant, très, très exigeant. C'est pour ça que la cartographie... sur les
milieux humides, là, c'est extrêmement exigeant, c'est difficile, c'est la
science qui s'applique, et tout ça, puis ça a des impacts, mais les gens
sont... les gens ont été mobilisés puis intéressés par la démarche, mais on est
tout à fait conscients de la difficulté. Mais le compromis qu'on propose, c'est
de dire... c'est qu'une fois que le schéma va être révisé en fonction des
nouvelles OGAT et autorisé en fonction de 57 point quelque chose de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme, à ce moment-là, la disposition de 65.1 ne
s'applique plus parce que les assurances sur toutes, là, en termes de gestion
du territoire par tout le monde, par tous les niveaux. Donc, à ce moment-là, on
tombe à 62, les critères, mais aussi il faut viser 12, puis 1, puis ça, c'est
des... c'est technique, mais on pense que, là, il y a un compromis. Et ça a été
élaboré dans le cadre de nos travaux, avec, comme M. St-Pierre disait, 300
personnes, puis des juristes célèbres, et tout ça. C'est un compromis. C'est
difficile pour nous autres aussi, faire ça, ça va être... ça va être... c'est
quelque chose, là. Ça va être toute une opération. Et ça s'applique à tous les
toutes les MRC, que leur schéma soit à la cinquième génération ou la première
génération. Ça s'applique à tout le monde, donc, ça couvre l'ensemble du
territoire habité.
M. Fortin :Très bien. Je veux juste, peut-être, avant de vous poser
une prochaine question, là, faire un point, parce que la révision de la
cartographie de la zone agricole, là, je pense... Tu sais, depuis le début du
projet de loi, on parle de la meilleure utilisation possible des terres
agricoles, mais la meilleure utilisation possible du territoire. Puis ça faisait
partie de la consultation qui a été menée en amont du projet de loi mais je
pense, en toute honnêteté, M. le ministre, qu'on sous-estime le nombre de... le
nombre et la superficie totale de petites parcelles de terrain, comme celles
que vous avez illustrées, là, à Marguerite-D'Youville, et ailleurs au Québec,
là, dont il ne peut y avoir d'utilisation. Il y a des utilisations agricoles et
qui sont, donc, prises là, éternellement. Là, ici, on en avait un parce qu'il y
avait un projet précis qui nous a permis d'identifier qu'il y avait un enjeu,
mais il y en a des terres comme ça partout au Québec, puis on se prive de les
utiliser à leur meilleure utilisation, alors qu'il y a probablement d'autres
terres qui pourraient effectivement être incluses dans la zone agricole, puis
on ne les inclut pas dans la zone agricole parce qu'on ne fait pas ce
travail-là. Alors, il y a quelque chose derrière la recommandation que vous
faites, là, la cartographie agricole d'il y a plusieurs années, elle a... il y
avait bien des bonnes choses, dans la première loi de la protection du
territoire agricole, mais la réalité, aujourd'hui, c'est qu'on est capable
d'être pas mal plus précis dans l'utilisation de la zone agricole qu'à
l'époque.
Je veux vous amener sur les demandes à portée
collective. Là, si j'ai bien compris, là, vous accueillez bien, quand même,
qu'il y a une certaine ouverture, un certain élargissement pour les
municipalités, les MRC dans la zone DEF, là, disons. Tu sais, il y a beaucoup
de gens qui nous ont dit : Faites attention, ne faites pas ça, c'est une
entorse, ça va mener à toutes sortes d'ouverture de la zone agricole à d'autres
utilisations. Mais, si je vous entends bien, dans votre propos, vous
dites : Bien, la mesure, elle fait du sens, mais est-ce qu'on veut
vraiment la limiter uniquement aux DEF? C'est ça?
M. Demers
(Jacques) :Peut être, Mélanie, tu
aimerais compléter les deux. Parce qu'on a travaillé cet angle-là. Vas-y.
Mme Harvey (Mélanie) : L'élargissement
est en effet bien accueilli, là, de nouveaux objets, ça a été accueilli de
façon très positive, là, par nos membres. Toutefois, il y a un intérêt à le
mettre dans l'ensemble des MRC. De toute façon, c'est des consensus qui se font
entre les agriculteurs et le milieu municipal. Donc, s'il y en a dans d'autres
MRC, ça va être suivant un accord. Puis les typologies de MRC qui ont été
élaborées pour... aux fins des nouvelles orientations, elles prévoyaient une
modulation à l'intérieur même des MRC. Parce que, dans certaines MRC, il y a
des communautés très rurales, qui peuvent être très dévitalisées, donc on ne
peut pas faire du mur-à-mur...
Mme Harvey (Mélanie) : ...la
typologie, bien que c'est comme une première étape intéressante, donc, c'est
pour ça qu'on demande l'élargissement à toutes les MRC. Et on rappelle qu'il y
a des consensus entre les agriculteurs puis le milieu municipal.
• (12 h 50) •
M. Demers
(Jacques) : ...a vu de l'intérêt pour ça puis c'est qu'on dit
que c'est justement ce qu'on demande, un endroit où est-ce qu'on se parle puis
qu'on décide ensemble de ce qu'on doit faire de ce territoire-là. Puis c'est
pour ça qu'on pense que, oui, de l'élargir puis de regarder les différents
éléments à l'intérieur. Mais on se questionnait sur pourquoi limiter à
certaines MRC puis pas d'autres? Parce que cette idée-là de MRC ou même quand
on donne des autorisations en disant : Woups! Il y a de la place ailleurs.
Les MRC sont tellement grandes, puis ce n'est pas à vous... Moi, je suis obligé
de vous dire... On regarde un territoire comme chez vous, puis on peut
connaître même la pauvreté de certains de ces territoires-là qu'on dit qu'il y
aurait des besoins qui me semblent évidents. Bien, comment ça se fait qu'on
pense qu'il y a des gens qu'on va leur dire : Vous ne pouvez pas aller là,
qui vont rester dans les mêmes MRC? Ils vont s'en aller chez la voisine, ils
vont s'en aller... Ce n'est pas vrai que quelqu'un qui veut habiter Magog ou
Orford, tu vas lui dire : Bien, va à Stanstead. C'est là... Pourtant,
c'est dans la même MRC. Pourtant, ce n'est pas le même besoin. Si tu choisis
d'aller à Stanstead, c'est peut-être pour une raison. Puis à Orford on Magog,
peut-être pour d'autres raisons. C'est pour ça que quand on pense qu'une MRC
c'est homogène, c'est tout sauf ça là.
M. Fortin :
Je suis 100 % d'accord avec vous, mais plus je vous écoute, plus je me
demande est-ce que c'est... Est-ce que c'est le processus autour de la façon
que la CPTAQ regarde les dossiers d'enjeux? C'est-à-dire, là, ils reçoivent un
dossier. Ils vont consulter leur base de données, comme ils nous ont dit hier.
Ils regardent la position de l'UPA locale, la position de l'UPA nationale. Ils
regardent la position de la municipalité, ils voient les demandes. Ils
regardent dans d'autres régions, les comparatifs. Ça fait que c'est... Puis
honnêtement, des comparatifs entre la MRC Pontiac puis Saint-Hyacinthe là, j'en
ai déjà vu dans des décisions de la MRC, ça ne tient pas la route. Mais
est-ce... Mais ils ne prennent pas le temps, tu sais, ils ne prennent pas le
téléphone pour vous appeler, là. Il n'y a aucune... Il n'y a aucun plaidoyer
après... avant l'orientation préliminaire. Est-ce qu'il est là, l'enjeu, un
peu? C'est comme si c'étaient des... des juges qui décident sans parler à
personne. C'est-tu ça, le problème?
M. Demers
(Jacques) :Il y a des places qu'on peut
quand même donner notre opinion, mais votre... Pierre, vas-y.
M. Châteauvert
(Pierre) :Si vous permettez, c'est
effectivement de la gestion en silo, puis ça vient de 65.1. Puis l'erreur... On
pensait... Théoriquement, le système aurait pu fonctionner, mais la CPTA a pris
la... les tendances... Et à peu près tout le monde disent toujours : Oui,
effectivement, il y a un problème. On s'en va à 65.1. Donc, on dit il n'y a pas
d'espace disponible. Ça fait en sorte... L'exemple de Saint-Georges-de-Windsor,
dans notre mémoire, c'est celui qui est le plus parlant à ce niveau-là, la CPTA
a reproché à la MRC de protéger des milieux naturels en zone blanche, puis a
dit que la zone verte n'a pas à payer pour ça. Mais un milieu naturel, on ne le
choisit pas. On ne peut pas le zoner et dire... décider, on va le déplacer. Le
milieu naturel, il est là. C'est... Et ça, c'est de la gestion en silo et...
Parce que c'est facile d'aller à 65.1, excusez, mais c'est vrai, c'est facile,
au lieu de regarder 62. Il faut travailler. Il y a des propositions pour 62,
oui. Nous autres, on en a d'autres pour encore bonifier 62. Et c'est pour ça,
notre exemple, notre proposition par rapport au schéma d'aménagement.
Il faut regarder ça de façon globale. Un
système... M. Demers en avait parlé, et puis M. St-Pierre aussi,
c'est une communauté... C'est un territoire qu'on regarde, ça aussi de façon
globale. La protection de territoires agricoles, c'est... c'est dans les
objectifs les premiers, mais... Et puis la population. Mais on sait, ça ne peut
pas... L'agriculture ne peut pas vivre sans des communautés dynamiques. On le
sait, et on fait la démonstration. Tout le monde dit c'est... C'est
l'urbanisation, la perte... qui cause le plus de perte. C'est une catastrophe,
l'urbanisation, comment qu'on l'a gérée ces dernières années. Mais la réalité
des choses, c'est l'abandon, il faut regarder les vraies choses, c'est
l'abandon qui est faite... Et là, quand on fait face à des situations, des décisions
comme celle-là, ça ne fonctionne pas. Il faut revoir ça, cet équilibre-là à
l'intérieur de la loi.
M. St-Pierre (Guy) : Je
veux juste... Bien, je veux juste rajouter. Comme on dit, les principes de la
loi sont bons. C'est des fois dans l'implication et dans les décisions qui sont
rendues où, comme vous disiez tantôt, on se pose des questions et on ne
comprend pas à l'occasion.
M. Fortin :
Juste rapidement avec les deux minutes qu'il nous reste, là, vous dites que
vous avez des... Vous avez des propositions pour le 62. On les voit, là, elles
sont dans votre mémoire. S'il y en a une à retenir, en particulier, là, celle
qui serait la plus porteuse, ça serait laquelle?
M. Châteauvert
(Pierre) : C'est de tenir compte de... dans les critères, d'ajouter
un critère puis d'obliger la CPTA de tenir compte des façons raisonnables,
pas... l'ensemble des lois et règlements qui s'appliquent. Ça, c'est
Saint-Georges-de-Windsor. Il y a un milieu naturel. On vient de faire des
opérations. Les OGAT sont très exigeants au niveau de la protection de
l'environnement, puis c'est normal, et il faut que ça s'applique à tout le
monde, à toutes les activités. La...
M. Châteauvert
(Pierre) :...comprise aussi. La gestion
de l'eau, dans bien des endroits, c'est difficile, c'est problématique. Mais là
il faut regarder ça de façon globale, il faut avoir le courage de le faire. Ça,
c'est... ça va être difficile. Ça ne sera pas facile, mais il faut le faire.
Donc, c'est pour ça que c'est de façon raisonnable. Ça, c'est une des
propositions qu'on veut faire. Et aussi il faut regarder 12 et un au niveau des
espaces disponibles. Ça, c'est essentiel aussi. Ça, c'est des petits messages.
M. Fortin :Très bien, je vous remercie. Ça va pour moi, M. le
Président. Merci beaucoup. A
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? Parfait.
M. Fortin :Merci beaucoup.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
merci beaucoup. Alors... En tout cas, on vous a entendus. Je pense que ça prend
plus de gros... et un peu moins de dogmatique, je pense que ça va... ça va
sauver beaucoup d'argent dans des places. Alors, on a conclu ces auditions
particulières. Alors, avant de procéder, de mettre à terme, je procède au dépôt
des mémoires des personnes et des organismes qui n'ont pas été entendus lors
des auditions publiques.
Alors, la commission a accompli son
mandat, ajourne ses travaux sine die. Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 12 h 55)