Journal des débats de la Commission de l'aménagement du territoire
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
mercredi 17 avril 2024
-
Vol. 47 N° 52
Étude des crédits budgétaires du ministère des Affaires municipales
et de l'Habitation, volet Métropole
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11 h (version non révisée)
(Onze heures vingt-neuf minutes)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
bon matin à tous. Je déclare le quorum et la Commission de l'aménagement du
territoire ouverte.
Alors, la commission est réunie ce matin
afin de procéder à l'étude du volet Métropole des crédits budgétaires du
portefeuille Affaires municipales et Habitation pour l'exercice financier
2024-2025. Une enveloppe de 1 h 30 est allouée aux discussions des
crédits.
Est-ce que nous avons des remplaçants, M.
le secrétaire?
Le Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Gagnon (Jonquière) est remplacé par Mme Haytayan (Laval-des-Rapides);
Mme Jeannotte (Labelle) est remplacée par Mme Schmaltz (Vimont); M. Rivet
(Côte-du-Sud) est remplacé par Mme Boivin Roy (d'Anjou—Louis-Riel); Mme Setlakwe
(Mont-Royal—Outremont) est remplacée par Mme Rotiroti
(Jeanne-Mance—Viger); et M. Fontecilla (Laurier-Dorion) est remplacé par M. Marissal
(Rosemont).
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Alors, comme d'habitude, nous allons procéder à une série de blocs d'échange
entre le ministre et les... les députés des oppositions. Par la suite, il y
aura une mise aux voix des crédits environ vers 13 heures, étant donné que
nous sommes à l'heure.
Alors, pour débuter le premier bloc, j'entends
la députée de Jeanne-Mance Viger de partir ça. Vous avez eu 17 min 51 s
pour ce bloc-ci.
Mme Rotiroti : Parfait.
Merci beaucoup, M. le Président. Alors, rebonjour, M. le ministre. Bonjour à
les gens qui vous accompagnent de votre ministère. Merci d'être là. À mes
collègues du gouvernemental et de l'opposition officielle.
Alors, très contente d'être ici ce matin
pour parler de notre métropole, hein. Alors, M. le ministre, je vais... je vais
commencer drette sur le sujet, vu qu'on a très peu de temps ensemble. Je vous
ai posé la même question l'année passée aux études de crédits, je vous ai
demandé c'était quoi vos dossiers prioritaires pour la métropole?
• (11 h 30) •
M. Fitzgibbon : Alors,
bonjour, chers collègues du gouvernement, messieurs, mesdames les députés, Mme
la députée, collègues, toute l'équipe ici qui va m'aider si jamais je n'ai pas
les réponses à vos questions.
Alors, écoutez, l'année passée,
clairement, j'avais parlé de deux choses qui est importantes, c'est l'habitation
puis la sécurité publique. Puis je ne parlerai pas de l'économie comme telle
parce que, dans mon rôle de ministre de l'Économie, évidemment l'est de
Montréal est important aussi, là, mais pour ce qui a trait à mon rôle comme
ministre de la Métropole, c'étaient deux enjeux importants. Et je pense que
beaucoup été fait, on va sûrement en parler tantôt, au niveau de l'habitation,
je pense que ma collègue a annoncé le programme du PHAQ dans lequel il y a
des... il y a des programmes qui vont être... ou des projets, plutôt, qui vont
être faits pour... pour Montréal, on parle de 763 nouveaux logements qui
vont être mis en chantier. On implique aussi beaucoup le privé qui va aider
à... à vouloir avoir plus de logements qui vont être mis en chantier.
Et l'autre, c'est la sécurité publique, c'est
clairement... La sécurité publique ce n'est pas juste les policiers, on parle
de santé mentale, toxicomanie. Je pense qu'on a quand même fait des choses. On
a travaillé aussi avec la ville de Montréal, avec Fady Dagher pour le côté
coopératif, puis je pense que, dans le métro, entre autres, on a augmenté notre
présence aussi. Donc, c'était mes deux priorités.
Et l'économie aussi, puis on va en
reparler tantôt, l'Est de Montréal, on fait des choses quand même, on
progresse, là, c'est un dossier qui va prendre du temps, là, mais qui est quand
même au cœur de notre stratégie de développement pour Montréal. Et en plus dans
mon rôle de...
Mme Rotiroti : Parfait.
Merci, M. le ministre. Je suis contente que vous repreniez certaines priorités
que vous avez mentionnées l'année passée, incluant l'habitation, la sécurité.
Vous avez mentionné l'est de Montréal, on
aura le moment opportun pour en parler. Je remarque que vous... puis je ne vous
prête pas des intentions, peut-être c'est juste un oubli, mais vous n'avez pas
mentionné le REM de l'Est. Alors, on aura l'occasion d'en parler.
J'irais drette au... au vif du sujet par
rapport à le Stade olympique. On a vu, vous êtes ministre de la Métropole,
ministre de l'Économie, ministre de l'Énergie, vous avez un siège important au
sein du Conseil des ministres, c'est un quand même un projet, un gros projet d'envergure
qui... qui engage à peu près 870 millions de dollars pour la
réfection du toit et l'anneau, j'ai eu l'occasion de poser plusieurs fois
plusieurs questions à la ministre de Tourisme par rapport à les chiffres qu'elle
avançait par rapport les retombées économiques, on parlait de 1,5 milliard de
dollars sur 10 ans, je sais que, pour vous, c'est important les retombées
économiques pour la métropole, malheureusement, on n'a pas eu de... de réponse,
la réponse que j'ai eue, même en débat de fin de séance avec la ministre, c'est
un communiqué, elle m'a lu un communiqué qui, dans le fond..
11 h 30 (version non révisée)
Mme Rotiroti : ...n'expliquez absolument
rien, vous prenez un chiffre de 1,5 milliard, avancez un chiffre en disant
que ça va amener des festivals, des Taylor Swift, etc., quand on a tout le
milieu qui dit : Bien, le toit, c'est une chose, mais il y a tout l'aspect
sonorisation, etc. Alors, moi, ma question c'est : Pour vous, M. le
ministre, vous êtes autour de la table du Conseil des ministres, quand ce
projet-là est venu... sans me dévoiler, parce que je sais que les discussions
au Conseil des ministres sont confidentielles, vous, est-ce que vous êtes
confiant et rassuré de le... chiffre avancé de 1,5 milliard de retombées
économiques pour la métropole?
M. Fitzgibbon : Bien,
premièrement, je pense, je vais répondre macro puis je vais aller dans le micro
après. Je pense qu'il a été clair pour moi comme Montréalais que le Stade olympique,
il fallait faire quelque chose. En fait, il y avait deux choix, on détruisait
ou on l'habillait. Alors, je pense, détruire le Stade olympique, même si peut-être
économiquement, ça aurait été désirable, j'étais contre ça. Le Stade olympique,
pour Montréal, je pense, c'est une image intéressante. Bien, je dis une image
intéressante, mais c'est l'icône, il y a notre fierté des Olympiques, moi, c'est
ma génération. Alors, je pense que moi, j'étais le grand promoteur de faire
quelque chose pour le Stade olympique. C'est un dossier qui a été piloté, comme
vous savez, par ma collègue au ministère du Tourisme. C'est elle qui a mis le
dossier jusqu'au bout. Moi, je la poussais à aller plus vite. Alors, qu'est-ce
qu'elle a fait? Elle a présenté un projet effectivement au Conseil des
ministres. Je n'ai pas... Le ministère de l'Économie n'a pas été responsable de
regarder les retombées économiques. Le chiffre qu'elle a avancé, c'est 150 millions
de retombées économiques par rapport aux 60 millions précédemment. Donc,
une augmentation importante des retombées, si le stade était pour être couvert
et réhabillé de l'intérieur. Alors, je n'ai pas revu ces chiffres-là, mais moi,
j'étais satisfait que le gouvernement prenne position pour qu'on puisse, une
fois pour toutes, régler une pérennité certaine du Stade olympique.
Mme Rotiroti : Merci. Merci,
M. le ministre. Très d'accord que c'est un emblème québécois qui est reconnu à
l'international. Moi, ma question, elle portait surtout sur les retombées. Je
pense qu'il y a eu un chiffre qui a été avancé sans nécessairement être capable
de décortiquer comment pour rassurer les Québécois qui vont rentrer dans leur
argent, si je peux dire ça ainsi. Vous avez dit, si j'ai bien compris, puis
vous pouvez me corriger si j'ai mal compris, que, malgré le fait que la
destruction du stade était favorable économiquement, vous avez fait le choix de
le garder et de refaire le toit. Est-ce que j'ai bien compris?
M. Fitzgibbon : Non, je n'ai
pas dit ça parce que ce n'est pas ça... J'ai dit... moi, si économiquement on
avait dit : On va le détruire, ça va être mieux pour les Québécois à long
terme, moi, j'aurais dit non à ça. Je pense que la destruction du stade sans
égard aux enjeux économiques pour moi n'était pas une option. Après ça, un coup
qu'on a fait ça, bien, on dit : O.K., qu'est-ce qu'on fait avec le stade?
Puis j'avais une voix... Qu'est-ce qu'on fait avec le stade? Donc, Mme la
ministre du Tourisme a pris ce dossier-là en main, a fait faire des études...
des études, bien, en tout cas, ils ont travaillé sur des plans, puis le chiffre
qui était évoqué, celui que vous mentionnez, moi, c'est 150 millions par
année, vous mentionnez 1,5 milliard sur 10 ans, on parle de la même
chose, qui était une augmentation importante par rapport à ce qu'il y avait
avant. Alors, moi, à la lumière de ça, c'est parfait, on va de l'avant avec le
projet. C'est-tu 150, 140, 160, pour moi, ça n'a pas beaucoup d'importance.
Mme Rotiroti : Oui, c'est ça.
Bien, justement, vous dites : Il y a eu des études qui ont été faites,
des... bien, c'est exactement ce que nous, on demande, c'est la transparence, c'est
de dire : Bien, vous avez fait des études qui démontrent que ces
retombées-là sont au rendez-vous. J'imagine que vous, comme ministre de la Métropole,
vous avez vu ces études-là?
M. Fitzgibbon : Non. Je ne
les ai pas demandées et je pense qu'on a chacun nos responsabilités. D'ailleurs,
il y a une commission parlementaire, si je ne me trompe pas, le 23 avril
avec le ministère du Tourisme. Je pense, vous devriez lui demander à ce moment-là,
mais c'est sûr qu'il y a tout le travail qui a été fait par le ministère pour
arriver à un chiffre. Il n'a pas inventé ce chiffre-là. La teneur ou la
profondeur des documents, je ne les ai pas vus, donc je ne peux pas commenter
sur ça, mais vous devriez lui poser la question.
Mme Rotiroti : Parfait, on
va... Je vous rassure que je vais poser la question au ministre du Tourisme,
mais je doute qu'on va avoir les réponses à nos questions, parce qu'on a fait
même des demandes à l'accès à l'information, que ce soit le ministre de...
votre ministère, le ministère de Tourisme, tout le monde se lance la balle,
personne n'est capable de nous dire : Oui, il y a des études qui existent,
mais personne n'est capable de nous dire... un, de dévoiler ces études-là, ne
serait-ce d'un sommaire pour être capable de voir vraiment sur quoi on s'est
basé pour arriver à ces chiffres-là. Alors, vous vous dites: Bien, ce n'est pas
ma responsabilité comme ministre de la Métropole, ça relève du ministre du
Tourisme. La ministre du Tourisme lance la balle au Parc olympique. Alors, on
se demande c'est qui... vraiment, là, c'est qui qui porte... c'est qui qui va
porter de l'avant ce dossier-là? Vous comprenez notre inquiétude pour la suite
des choses?
M. Fitzgibbon : ...bien,
comme j'ai dit, effectivement, c'est une question qui doit être posée au
ministère, au ministre du Tourisme. Le ministère de la Métropole... en fait, ce
n'est pas un ministère, hein, c'est un secrétariat, on est là pour... mon rôle
à moi est de travailler interministériellement à des projets puis de m'assurer
que mes...
M. Fitzgibbon : ...collègues
qui sont responsables, autant Mme la ministre du Transport que ministre du
Tourisme, qu'on avance les dossiers. Alors, un coup que ça est fait, le
ministère du Tourisme a fait son travail, de toute évidence, pour arriver avec
un chiffre, ils ne l'ont pas inventé, alors je pense que ce serait pertinent
que vous lui demandiez de commenter sur d'où les chiffres viennent. Nous ne les
avons pas vus.
Mme Rotiroti : Est-ce que
vous allez avoir, M. le ministre, un mot à dire par rapport à toute la
construction puis tout le... tu sais, au niveau de l'écosystème qui entoure le
stade? Là, avec les rénovations du toit, il va y avoir quand même des
fermetures, déplacement du personnel qui est déjà dans le stade, etc. Est-ce que,
vous, vous avez un rôle à jouer là-dedans ou c'est strictement le Parc
olympique, avec le ministère du Tourisme?
M. Fitzgibbon : Généralement,
ce qu'on fait... pour des projets d'envergure comme ça, il y a des comités
interministériels qui vont se faire au niveau de l'administratif. Donc, ma
collègue, à ma gauche, qui est la sous-ministre au secrétariat de la ville de
Montréal, va travailler avec ses collègues au Transport, à l'Emploi puis ainsi
de suite. Au niveau ministériel, on va créer des comités interministériels au
besoin. À ce moment-ci, il n'y en a pas qui a été créé parce que je pense qu'au
niveau administratif on va probablement arriver à résoudre les enjeux, mais, si
jamais il y avait un problème quelconque, définitivement, mon rôle va être de
m'assurer que mes collègues... des ministres puissent participer à résoudre les
enjeux, si enjeux il y a, avec la démolition... pas démolition, mais la
construction du nouveau toit, là.
Mme Rotiroti : Ça fait que
j'imagine que vous êtes au courant que, par rapport... puis je reviens à les
retombées économiques et tout le volet d'accueillir des spectacles, etc.,
toutes les inquiétudes des gens d'affaires, des gens autour qui disent :
Bien oui, le toit, c'est une chose, mais toute la question de la sonorisation,
et tout ça, pour être capable d'accueillir ces festivals et ces grands artistes
là. C'est vraiment une inquiétude, M. le ministre, vous... j'imagine que vous
êtes conscient de ça.
• (11 h 40) •
M. Fitzgibbon : Absolument. On
parle des... des lumières du stade. Dans mon ancienne vie, je travaillais
là-dedans, là. Mais alors, c'est sûr que de l'habiller avec un toit, c'est le
point de départ, mais il n'y a aucun doute qu'à l'intérieur du stade, il manque
un peu d'amour. Je pense qu'on en est tous conscients. Puis, pour en faire un
stade d'envergure, quand on regarde ce qui se passe en Amérique du Nord, c'est
sûr, il va falloir investir là-dedans aussi.
Mme Rotiroti : Alors, ce
serait juste de dire que le 870 millions, c'est juste un début d'investissement
pour le stade?
M. Fitzgibbon : Oui, bien, il
y a de la maintenance qui se fait régulièrement, par exemple, tout le dossier
du LED pour l'éclairage... fait partie des frais de maintenance. Alors, il va y
avoir des dépenses additionnelles pour l'intérieur, c'est sûr. La portée et
l'ampleur des investissements n'est pas encore connue, mais il va y en avoir
d'autres.
Mme Rotiroti : Parfait.
Merci, M. le ministre. On va rester dans l'est de Montréal, hein, on a vu que
l'est de Montréal, pour la CAQ, c'est un enjeu important. Le REM de l'Est, un
grand projet qui était annoncé en grande pompe par votre gouvernement en disant
que c'était un projet structurant pour l'est de Montréal, une façon de lier
l'est de Montréal avec le centre-ville. Depuis ce temps-là, puis ça date de
2019, je peux vous faire, au niveau chronologique... les études qui ont abouti,
qui ne faisaient pas l'affaire parce qu'il y avait une partie qui était
souterraine, qui défigurait le centre-ville de Montréal. On retourne à la table
de dessin avec la CPDQ, qui nous sort un autre... un autre... un autre projet
qui était trop cher, qui a été revu... par votre... par le premier ministre, en
disant : C'est irréaliste, comme coût.
Aujourd'hui, on a plein de tracés, on a
des tracés qui s'en vont vers l'Est au lieu de s'en aller vers le centre-ville
de Montréal. Est-ce que vous pouvez un petit peu nous décortiquer où est-ce
qu'il en est, ce projet de loi, M. le ministre?
M. Fitzgibbon : Je pense
qu'effectivement il y a eu beaucoup de spéculation, des tracés, des coûts,
certains coûts étaient extraordinairement élevés. Et je pense qu'à travers tout
ça il fallait... parce que, je répète, je l'avais dit l'année passée, je ne
l'ai peut-être pas dit en entrée de jeu, mais, pour moi, le développement de
l'est de Montréal est essentiel. Je regarde les prochains 20 ans, 25 ans, pour
le développement du Québec, les terrains qu'on a dans l'est de Montréal vont
être des terrains qui vont être privilégiés par Investissement Québec pour
attirer des investisseurs, autant locaux qu'internationaux. Puis on le voit,
maintenant, avec la problématique d'avoir des parcs industriels qui sont aptes
à recevoir des entreprises. J'ai passé beaucoup de temps avec la mairesse de
Montréal et de Montréal-Est pour revoir les thématiques qu'eux étaient pour
supporter puis on s'est mis d'accord, pas mal, sur l'économie verte, sur
l'industrie légère, entre guillemets, là.
Alors, c'est clair pour moi que l'est de
Montréal va être un tremplin qu'il faut développer dans le futur. Maintenant,
si on ne... pas y loger ni s'y transporter, ça va être problématique. Alors...
l'habitation, on va en reparler, mais on a un plan très, très précis. Pour le
réseau structurant, on...
M. Fitzgibbon : ...on veut
quelque chose. Il y a des... il y a des avancées qui ont été faites, des
projets qu'on... que nous n'aimions pas. L'ARTM a été mandatée pour nous donner
un rapport qui va arriver au printemps. Donc, le printemps est pas mal avancé,
donc probablement en juin. Je présume que c'est juin ...j'ai parlé à ma
collègue la ministre du Transport, donc on va découvrir, à ce moment-là, ce que
l'ARTM recommande. Mais c'est un projet qui est toujours pour le gouvernement,
d'actualité, qui est toujours important pour être la fondation même du
développement de l'Est de Montréal.
Mme Rotiroti : Je veux juste,
juste pour la... pour la séquence des choses, M. le ministre, il y avait eu un
rapport fait par l'ARTM qui a sorti le... il était supposé sortir en juin
passé, ça a sorti en juillet. Les coûts étaient astronomiques. En disant... Le
premier ministre l'a reviré de la main en disant : Ce n'était pas le
mandat que nous avons donné. Alors, même le mandat qui a été donné à l'ARTM n'était
pas clair parce qu'ils ont sorti un projet à la hauteur de
38 millions de dollars, de mémoire, là, qui est... Bon. Alors, moi,
je veux savoir quel est l'échéancier, parce que c'est beau de dire que, l'Est,
c'est important, c'est un tremplin important. Là-dessus, M. le ministre, je
vous concerne. J'ai grandi dans l'Estde Montréal. Je sais le potentiel que
laisse à Montréal. D'ailleurs, nous, on a cru dans l'Est de Montréal parce que
toutes les infrastructures qui ont été mis présentement, que ça soit la ligne bleue,
que ça soit... Je sais que vous voulez prendre le crédit, mais la ligne bleue,
c'est nous qui l'avait annoncée. La 25, le SRB Pie IX, c'est nous... On
l'a fait parce qu'on croyait dans l'Est de à Montréal. Le seul dossier que vous
avez promis lors des élections, c'est le REM de l'Est. On est six ans plus
tard, puis il n'y a rien. On n'est même pas à l'étape où est- ce qu'il y a une
étude qui est viable, qu'on est capable d'étudier pour voir vraiment si
l'objectif du REM de l'Est qui était de connecter l'Est de Montréal avec le
centre- ville va se faire. Alors, moi, je peux bien prendre votre parole, M. le
ministre. Je sais que... je sais que vous êtes sincère quand vous dites que
l'Est de Montréal a un grand potentiel, parce que c'est la vérité. Tous les
acteurs de l'Est de à Montréal nous parlent de le potentiel que l'Est de
Montréal a au niveau du développement économique. On va revenir avec les
terrains qui restent à être décontaminés. Mais pour le REM de l'Est, c'est une
infrastructure, je vous concède, très importante. Avez-vous un échéancier?
M. Fitzgibbon : Bon, écoutez,
respectueusement, parce que je vous respecte beaucoup, là, le crédit de la
ligne bleue ne vous revient pas. Pour être clair, parce que vous l'avez mis
dans le PQI, il n'a jamais été en exécution. Le PQI, là, il en a peut-être 150,
200 milliards de projets. C'est facile de mettre des projets dans le PQI.
Mme Rotiroti : Mais on l'a
annoncé.
M. Fitzgibbon : Ce qui est
difficile... ce qui est difficile... Laissez-moi finir, c'est de prendre un
projet en étude puis le mettre en exécution. Ce que nous avons fait. Donc, le
crédit revient à la CAQ, juste pour mettre les choses claires. Maintenant, où
on est d'accord sur le REM de l'Est, c'est clair, le... le projet structurant,
on a changé de nom, c'est clair qu'on en a besoin. C'est clair que... moi-même,
comme ministre de l'Économie, oubliez la métropole, si je n'ai pas un projet
structurant de transport dans l'Est, il n'y aura pas de développement...
développement économique. Donc, c'est la fondation même de mon objectif pour le
développement futur du Québec.
Le projet qui avait été soumis à
36 milliards, j'ai le chiffre, là, ça n'a pas de bon sens. Ça... ça
n'arrivera pas tout simplement. Mais on n'a pas les ressources pour faire ça,
puis il n'y a personne, je pense, dans la salle ici qui pourra vous... Donc, ce
qu'on a demandé à l'ARTM, ma collègue ministre des Transports, c'est
d'optimiser ce qu'ils avaient présenté, puis là, il n'y aura pas des tunnels partout,
là, puis on est capables même de peut-être mettre d'autres moyens... d'autres
moyens de mobilité. Alors, ils ont accepté qu'on veut s'en aller vers l'Est, un
peu au nord. Est-ce qu'on va aller tout de suite à Terrebonne? On va-tu
attendre un petit peu? On va-tu prendre là? Il y a des choses qu'il fallait
qu'elles soient réaménagées. Donc, nous n'avons... nous n'avons pas aimé la
première mouture de recommandation, puis c'est le droit politique de le faire,
puis on a dit : Retournez à la table à dessin, optimisez ça. On a donné...
Je ne sais pas si ma collègue a eu des budgets pour le faire, mais clairement,
il fallait l'optimiser. C'est ce qu'ils ont fait. Et je suis très confiant
qu'au mois de juin, on va recevoir une recommandation qu'on va devoir analyser,
qui va être publique, et j'espère que, dans peu de temps par après, nous allons
pouvoir annoncer quel serait le projet structurant de l'Est.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup. Alors, nous allons maintenant du côté de la deuxième opposition et
j'entends le député de Rosemont pour 17 min 51 s.
M. Marissal : Merci. Merci,
M. le Président. Chers collègues, M. le ministre, ça fait un... ça fait un bail
qu'on ne s'est pas... qu'on n'a pas jasé. Je vais vous poser une question, puis
prenez, prenez la avec tout le respect que... que je vous dois, là. Quand vous
avez été nommé à la métropole en 2022, après l'élection, la deuxième
élection...
M. Marissal : ...de votre
parti. Je dois vous avouer que j'étais plutôt... j'étais plutôt heureux de
votre nomination. Malgré nos... nos accrochages passés qui étaient purement
politiques et absolument pas personnels, soyez-en assuré, j'étais plutôt
heureux comme Montréalais parce que je me disais : Il a la réputation de
livrer. Le ministre Fitzgibbon livre. Puis je m'attendais à de grandes choses.
Puis vous n'avez pas la réputation de marcher avec des ballerines et puis de
vous excuser d'être dans une pièce. Puis moi, je me disais : Bon bien,
voilà, enfin, on a besoin de ça à Montréal parce que ça fait trop longtemps que
des projets stagnent. Puis c'est désespérant même parfois à Montréal. On a
parlé de la ligne bleue. Je ne sais pas à qui revient le mérite, là. Moi, je
pense que le mérite revient aux gens de l'Est qui attendent ça depuis
40 ans, là, mais on ne chicanera pas là-dessus, là. Vous avez parlé du
stade, des projets structurants de transport dans l'Est et combien d'autres
problèmes. Je me disais : Bon, bien, en v'là un qui va peut-être livrer,
en tout cas, qui a la réputation de. Puis je vous regarde aller dans d'autres
projets, Northvolt, la semaine dernière, les lignes de transport à haute
tension. Vous avez des plans. Ça ne veut pas dire que je suis tout le temps
d'accord, hein, mais je ne peux pas vous reprocher de ne pas avoir de plan, de
ne pas avoir de bagout puis de ne pas avoir de chien.
Je ne reconnais pas ce ministre-là à
Montréal. En fait, je le cherche, je l'attends. Ça se peut-tu, M. le
ministre... Puis je vous le dis, là, ne prenez pas ça personnel, là. Ça se
peut-tu que vous en ayez trop puis que Montréal est devenu comme un peu
extracurriculaire sur votre carte d'affaires, là, qui est vraiment chargée?
Puis je le dis en tout respect, puis en tout respect aussi pour les gens que je
représente à Montréal, qui attendent des résultats. Ça se peut-tu que ça vous
en fait beaucoup puis que, nécessairement, il faut faire des choix, puis que
Montréal n'est peut-être pas votre top priorité?
• (11 h 50) •
M. Fitzgibbon : Bien, je
vais prendre votre commentaire comme un compliment... probablement comme un
compliment. Alors, il n'y a pas d'enjeu de ce côté-là. Quand je regarde mes
responsabilités, c'est clair que, quand on parle d'économie, qu'on s'occupe de
la science, avec le scientifique en chef, de l'innovation avec l'innovateur en
chef, je m'occupe de l'économie avec... de l'énergie, mais je m'excuse, avec
des responsabilités qui sont très linéaires. Donc, je suis responsable de ces
chantiers-là. Alors, ça incombe à moi et toute l'équipe qui m'entoure ici de faire
arriver les projets. C'est clairement plus facile qu'un rôle de ministre
régional, parce qu'on sait qu'on a des ministres régionaux, il y a
17 régions administratives, je suis un de ces ministres-là. Le rôle de
ministre régional, je n'ai pas la main dans le budget du transport, je n'ai pas
la main dans le budget du tourisme, je n'ai pas la main... En fait, on n'a pas
de budget. En fait, mon équipe, ma personne... Mme qui est à côté de moi, je
peux dire son nom, Mme Lecours, qui est sous-ministre adjointe pour le
secrétariat, puis qui a 22 personnes dans le secrétariat, mais je n'ai pas
de budget. Alors moi, mon rôle, c'est un rôle plus de fédérer, que mes
collègues ministres soient sensibles aux enjeux que, moi, je veux mettre de
l'avant. Alors clairement, je n'ai rien inventé quand je suis arrivé comme
ministre à Métropole, mais je regarde de loin le bilan de ce qu'on fait.
L'habitation, on va en parler, je pense que tout le monde le sait, on a une
ministre de l'Habitation qui travaille fort pour faire arriver les choses.
Donc, moi, je peux la pousser, mais à un moment donné, c'est elle qui en est
responsable.
L'économie, l'Est de Montréal, bien ça,
c'est moi. Si on n'est pas satisfait, s'il y a des critiques sur la vitesse à
laquelle on va développer l'Est de Montréal, je vais en prendre la
responsabilité parce c'est moi qui est responsable, c'est moi qui gère l'Est de
Montréal au niveau économique. Après ça, on est évidemment la santé. Vous étiez
un des grands supporteurs, évidemment, de... la maison des aînés. Et donc, je
pense que mon collègue de la santé a livré sur ça. Ç'a été plus long qu'on
l'aurait voulu, mais il l'a fait. Je n'ai pas eu beaucoup à lui tordre le bras.
Ça s'est fait un peu naturellement. L'éducation, évidemment, mes deux collègues
en enseignement supérieur et éducation ont beaucoup de choses à faire. Là avec,
je les supporte. Les infrastructures, bien, c'est le PQI avec le Conseil du
trésor.
Alors, vous avez raison de dire que ce
n'est pas facile d'avoir un impact direct dans des ministères qui ne sont pas
les miens. Mais je peux vous assurer que mon désir de voir Montréal aller bien
parce que, Montréal, c'est le poumon du Québec, et ça, je l'ai... C'est pour ça
que j'avais demandé... En fait, c'est moi qui avais demandé d'avoir Montréal,
on ne me l'a pas donné, parce que je pense que, comme Québécois et comme
Montréalais, je voulais voir le développement. Alors, en partie, je donne
raison, là, mais il faut comprendre aussi que ce n'est pas toujours simple, là.
M. Marissal : Ah! Ce
n'est pas simple. Il n'y a rien de simple, là. Ça, c'est complexe, là. On le
sait. Puis je ne doute pas de votre désir. Et je pense que vous êtes aussi
Montréalais que moi à la fin, là. Et le désir que ça marche, on le souhaite à
Montréal. Mais ce n'est pas un peu frustrant pour quelqu'un comme vous de
reconnaître que vous n'avez pas les moyens de vos ambitions parce que,
justement, vous êtes dans un secrétariat puis que c'est... Est-ce qu'on devrait
revoir cette structure-là pour qu'on ait un réel impact...
M. Fitzgibbon : ...de dire
oui, là. Comme, moi, je vais tout prendre le transport, l'éducation, santé,
mais je pense... pas réaliste, je pense, tu sais, on... le Québec, on est neuf
millions de personnes, on n'est pas les États-Unis. Alors, je pense qu'il faut
composer avec ça. Je pense que ce qui est important, c'est : est-ce qu'au
conseil des ministres, le ministre... de Montréal a de l'influence... pas
d'autorité, de l'influence sur ses collègues? C'est ça, la question. Puis est-ce
que le gouvernement, largement défini, considère Montréal comme étant
important? Je pense que c'est là les enjeux. Alors, moi, je peux vous dire...
en tout cas, je suis biaisé, parce que je suis juge et partie, là, mais avec ma
collègue de Pointe-aux-Trembles, on est tous les deux au Conseil des ministres
et ma collègue députée qui est ici avec moi, là, on est tous les trois très,
très, très, très porteurs de Montréal. Et je pense que, quand je parle de
Montréal, je pense qu'on m'écoute. Maintenant, on parle d'habitation, on parle
de transport, il n'y a pas juste Montréal. Le transport, ma collègue au
Transport, il y a des enjeux nationaux. Alors, c'est sûr qu'à un moment donné,
bon, quelle partie du ministère des Transports est focalisée sur Montréal?
Bien, ce n'est pas 100 %. Alors, il faut que je compose avec ça. Alors,
c'est clair qu'il y a des enjeux, mais je ne dirai pas que je n'ai pas les
moyens pour... pour opérer, parce que je pense que j'ai de l'influence, mais
c'est sûr qu'il faut... il faut pousser.
M. Marissal : Alors,
justement, parlant de pousser puis d'influence, et de priorités, vous avez dit
à pas mal de monde, à Montréal, en tout cas, ce qu'on me dit, c'est que vous
aviez fait du Quartier latin une de vos priorités. Sans vouloir être méchant,
le Quartier latin, en ce moment, c'est une zone sinistrée à Montréal. Puis je
le dis à regret, là, à regret. Moi, je suis un gars de l'UQAM, là, j'ai grandi
dans ce coin-là. Ça fait dur, là. Est-ce que vous êtes satisfait des résultats
de votre priorité, qui était le Quartier latin?
M. Fitzgibbon : Écoutez,
effectivement, je mentionne que, si je veux un legs, ça va être le Quartier
latin. Bon, il y a... le Quartier latin, je l'élargis un peu, j'inclus Émilie
Gamelin, j'inclus l'îlot voyageur, j'agrandis le Quartier latin, et je mets
beaucoup d'efforts là-dedans. Bon, certains efforts, ce n'est pas visible, mais
il y a des choses qui se font quand même qui sont importantes. Il y a 11 ou
12 projets dans le Quartier latin. Il y a plusieurs projets qui sont
portés par mes collègues ministres, entre autres la ministre de la Culture en a
quelques-uns, où je l'aide un petit peu au niveau financier. Encore là, je
prends mon chapeau Économie, parce que souvent, dans des projets, je pense au
TNM, par exemple, à d'autres, on va... on va activer un peu les...
Investissement Québec pour arrondir, là, pour que ça fonctionne.
Mais, plus globalement, on... je travaille
présentement, puis j'espère pouvoir en parler assez prochainement, sur une
structure. Ce qu'il faut , pour le Quartier latin, c'est une vision, comme le
Parti libéral avait eu pour le Quartier des spectacles, il faut faire la même
chose, ça prend quelqu'un qui n'est pas un politicien qui va se lever debout,
qui va dire : Voici comment le Quartier latin va avoir l'air dans
10 ans ou 15 ans. Et ça, on travaille sur ça. Clairement, c'est un
focus pour moi. Et là-dedans, mon rôle ne sera pas d'aller dire : On va
faire ça à Émilie Gamelin, ou ça à l'îlot voyageur, avec la mairesse, c'est
compliqué, on a la ville qui est impliquée là-dedans. Ce n'est pas simple, on a
le gouvernement, le gouvernement, il a différents ministères, mais
définitivement je m'engage à vous revenir dans pas trop longtemps sur une
structure qui va faire en sorte qu'il va y avoir des gens qui vont être
responsables, comme à l'époque du Quartier latin... le Quartier des spectacles,
je m'excuse, qui vont dire : Voici ce que ça va avoir l'air, le Quartier
latin, et des projets spécifiques interministériels vont avoir lieu quand même,
il y a avoir culture, il va y avoir tourisme, mais ça, c'est un projet,
effectivement, qu'on... il faut qu'il soit plus visible.
M. Marissal : Je vais y aller
plus en mode rafale, parce que le temps file, puis j'ai beaucoup plus de sujets
que j'ai de temps. Est-ce qu'il est toujours réaliste de penser que les cinq
stations de la ligne bleue seront inaugurées en 2030?
M. Fitzgibbon : Je n'ai pas
la réponse pour l'échéancier. Je sais qu'on a donné... on a ouvert les valves
pour les... pour les contrats, là, mais je n'ai pas... On a-tu des nouvelles?
Une voix : Ça n'a pas
changé...
M. Fitzgibbon : Je n'ai pas
de nouvelles, mais c'est parti, sortie des blocs, c'est un mode d'exécution.
M. Marissal : Si vous trouvez
la réponse, par ailleurs, d'ici là, je serais preneur. Je pense qu'il y a bien
du monde qui attend ça aussi à Montréal. Vous le savez, ça fait longtemps qu'on
l'attend. Terrain d'Esso, vous disiez, il y a six mois, qu'on était à quelques
mois. On en est où?
M. Fitzgibbon : Bien,
premièrement, Esso, deux terrains, comme vous savez, il y a un processus de
vente. On a créé la SMTEM... de commandites, dans lequel on a mis
100 millions d'Investissement Québec pour avoir un plafond d'action. On
est en discussion avec Esso présentement, mais on n'est pas les seuls acheteurs
potentiels. Je pense que notre structure qu'on a mise en place a fait réaliser
à Esso qu'on était sérieux, eux, ils veulent maximiser, évidemment, le prix de
vente. Je pense qu'on... on leur parle présentement. On n'est pas en contrôle
total, c'est la situation, mais on a l'argent, on a les fonds pour le faire, le
100 millions est disponible pour ça.
M. Marissal : En fait, il y a
six mois, vous avez dit : D'ici un an, donc on serait dans le six mois.
Est-ce que vous êtes toujours sur cet échéancier-là?
M. Fitzgibbon : J'aimerais
dire que oui, mais, encore une...
M. Fitzgibbon : ...on n'est
pas en contrôle. Nous sommes prêts à acheter. Ça... c'est clair. Maintenant,
est-ce que le prix qu'on veut payer est le prix que tu veux avoir? Il y a
d'autres promoteurs... Mais ça, c'est une bonne nouvelle. Il y a d'autres
promoteurs qui montrent un intérêt. Puis, en bout de piste, je ne veux pas
qu'on détienne, Investissement Québec, les terrains, là, ce n'est pas ça qu'on
veut, là. Nous, on veut que ça se développe. Ça fait que, si un prometteur nous
bat, entre guillemets, parce qu'il paie plus cher, bien, tant mieux. Ce n'est
pas l'argent du public. Alors, Esso est en train de regarder les différentes
alternatives, mais on n'est pas les seuls qui est intéressé.
M. Marissal : Décontamination
des terrains, ça, c'est un marronnier à l'étude des crédits, là. L'an dernier,
on avait dit qu'on était, quoi, 15 %, je pense, de l'argent dépensé. On en
est où maintenant?
M. Fitzgibbon : Bien,
écoutez, on a... Je l'avais, mais j'ai perdu ma feuille, là, je vais la
retrouver. Mais on est a... Je vais y aller de mémoire. On a 86 millions du 100
millions qui est engagé. En fait, le vrai chiffre, je l'ai ici, on a 31
millions de projets spécifiques de... Non, ce n'est pas ce chiffre-là que j'ai
besoin. On a 86 qui est... qui est engagé, identifié, il en reste 14, puis on a
reçu de l'argent du ministère de l'Environnement, puis il y a de l'intérêt que
la ville a gagné, là. On a à peu près 30 millions qui n'est pas encore alloué.
Des voix : ...
M. Fitzgibbon : 30 millions
qui n'est pas alloué. Le reste, c'est identifié.
M. Marissal : Ça n'a pas
beaucoup bougé depuis l'an dernier.
M. Fitzgibbon : Non, mais on
a quand même que... 52 millions de choses tangibles, puis il y a 33 millions
qui étaient en évaluation. C'est la ville qui est responsable de ça. Ça fait 85
millions. Quand même pas si pire, là. 86 plus l'intérêt, 10 millions qu'on a de
disponibles, plus le 14, ça fait 24. On a 30 millions de disponibles, 85
d'engagés.
M. Marissal : Êtes-vous
satisfaits?
• (12 heures) •
M. Fitzgibbon : Écoutez,
j'aurais aimé que ça aille plus vite, c'est sûr, mais c'est compliqué, là,
parce que, tu sais, décontaminer, qu'est-ce qu'on fait avec ça? Alors, tu sais,
je pourrais blâmer la ville de Montréal, qui n'a pas été assez vite... 100
millions qu'on lui a donnés, là, mais, tu sais, honnêtement... la ville de
Montréal, je ne suis pas prêt à leur lancer la pierre au complet, là, parce que
l'environnement n'est pas facile non plus.
M. Marissal : O.K. Quand on
s'est vus en janvier, je crois, je regarde ma collègue d'Anjou-Louis-Riel,
c'était janvier, je crois, au Stade olympique, le sommet de l'Est, début
février, quelque part par là, vous aviez décrété la fin du projet de zone
d'innovation en santé. Ça a été un coup dur, ça, pour l'est de Montréal, des
gens attendaient ça, travaillaient là-dessus. On voyait un bel arrimage avec le
nouvel HMR, qui, un jour, arrivera. On vit d'espoir. Est-ce qu'il y a un prix
de consolation pour l'est de Montréal? Avez-vous travaillé autre chose? Parce
que je sais que c'était un projet qui vous tenait à cœur aussi, ça.
M. Fitzgibbon : Et qui me
tient toujours... Et qui me tient toujours à cœur. Parce que la raison pourquoi
j'avais enlevé la nomenclature de zone d'innovation, c'est que, quand on
regarde nos règles, entre guillemets, internes, il ne les respectait pas, il
n'y avait pas assez d'argent privé à ce moment-là. Alors, je voulais un peu
enlever la pression, parce que tout le monde travaillait sur ça, les questions,
zone d'innovation. Ça devenait un peu ridicule. Alors, moi, j'ai enlevé cette
pression-là.
Par contre, depuis ce temps-là, je,
personnellement, et mon équipe des sciences de la vie, travaille étroitement
avec Denis-Claude Roy, travaille avec Jean-Claude Tardif, travaille avec
Laurent Busque, travaille avec... etc. Alors, on travaille sur un projet
d'innovation. Je pense que ce qui réside à HRM, en termes d'expertise en
thérapie cellulaire puis en thérapie génique, fait en sorte qu'on est capable
d'avoir un projet d'innovation, et je suis convaincu qu'on va en avoir un. On
travaille avec eux autres, on travaille pour financer des projets. Donc, il n'y
aura pas de zone formelle, mais il va y avoir quelque chose qui va être dans
l'est de Montréal.
M. Marissal : O.K. Je vous
soumets que ça serait un des pistons intéressants dans le moteur de la relance
de ce coin-là.
M. Fitzgibbon : Clairement.
Et la relance des sciences de la vie.
M. Marissal : Et de la
rétention du monde dans l'est de Montréal.
M. Fitzgibbon : ...je suis
totalement d'accord avec vous.
M. Marissal : Je vous soumets
ça. Mes collègues de l'ouest de l'île, en particulier, se plaignent de l'arrêt
ou du gel de développement de plusieurs écoles, 9 à 10 écoles. Celle dont on
parle le plus souvent, c'est l'Île-des-Soeurs, là, ça fait des années.
Qu'est-ce qui se passe avec le développement de nouvelles écoles?
M. Fitzgibbon : Je n'ai pas
d'information sur ça. Je pense que... quand monsieur... le ministre de
l'Éducation, c'est le 24 avril... Je n'ai pas réponse... On peut regarder. Je
n'ai pas... Je n'ai pas réponse à vos questions...
M. Marissal : Vous êtes au
courant ou...
M. Fitzgibbon : Vaguement.
M. Marissal : O.K.
M. Fitzgibbon : Vaguement.
M. Marissal : Idem, si vous
avez des infos... Puis je vais me permettre de vous suggérer de pousser, parce
que les enfants sont là, puis on a assez de monde à garder... on a assez de mal
à garder notre monde à Montréal, là, si on pouvait leur donner les structures
puis les écoles, ça serait quand même assez chouette qu'on puisse faire ça, là,
que ces enfants aient des écoles à proximité.
Le Président (M. Schneeberger) : ...
M. Marissal : Oui?
Le Président (M. Schneeberger) : Peut-être...
Ça fait deux fois qu'il y a eu des demandes, là, avec les écoles puis pour la
ligne bleue. Alors, si je comprends, il va y avoir un retour là-dessus
officiel, là, au niveau des... du secrétariat?
M. Fitzgibbon : J'ai une
réponse...
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Non, mais, moi, c'est parce qu'il faut que je le... il faut qu'on le prenne en
note. Ça, c'est une question de procédure. Alors, c'est pour ça que je le
demande.
M. Fitzgibbon : Ligne bleue,
2030.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
C'est bon...
12 h (version non révisée)
M. Fitzgibbon : ...ça n'a pas
changé. Je ne sais pas comment ça va coûter, mais ça va...
M. Marissal : On a un
post-it. On a un post-it, ici, là. O.K. Je ne peux pas ne pas parler du
transport structurant dans l'est, là, je sais que ma collègue en a parlé, mais
je sais qu'on est retourné à la table à dessin, on a reculé plus qu'on a
avancé, là-dessus, c'est... encore une fois, c'est pitoyable pour l'est de
Montréal. Est-ce que vous pouvez vous engager à nous présenter quelque chose de
structurant et que ce sera le bon projet avant la fin de votre mandat?
M. Fitzgibbon : Je ne vois
pas comment je pourrais dire non à ça. Évidemment, il y a des bouts que je ne
contrôle pas.
Une voix : ...dites oui. Oui,
c'est ça.
M. Fitzgibbon : Écoutez,
le... c'est un engagement qu'on a pris, donc la réponse est oui. La question...
quand ça va se faire, comment ça va se faire... Ma collègue, je lui parle
régulièrement de ce projet-là. Comme j'ai dit tantôt à votre collègue, moi, je
suis en charge du développement économique, s'il n'y a pas de réseau
structurant, il n'y aura pas de développement économique. Quand le premier
ministre me dit : Bien là, les terrains, il faut les développer, bien là,
il y a une chaîne, là. Alors, c'est clair, tout le monde d'accord avec ça, le
ministère des Transports, le ministère de l'Économie et le bureau du premier
ministre. Donc, c'est sûr qu'on va vouloir annoncer quelque chose, annoncer ce
qui va être logique et économiquement viable pour les Québécois. Ça, je m'engage
à ça, puis ça va être ma collègue qui va le faire, pas moi, là, mais je vais
pousser dessus.l
M. Marissal : Mais ce n'est
pas pour vous mettre en boîte que je vous demande ça, c'est parce que, sans
échéancier, ça ne se fait pas. Ces affaires-là ne se font pas par volonté, puis
je ne doute pas de la volonté.
M. Fitzgibbon : ...
M. Marissal : Oui, oui. Oui,
un exemple de... décennal, je dirais, d'exemples, mais vous devez avoir quand
même... vous vous êtes fait une petite idée du transport structurant dont on
aurait besoin dans l'est?
M. Fitzgibbon : Bien, je me
suis fait une idée sur où il faut aller puis comment... ça, c'est clair, mais,
maintenant, il faut que le projet fasse du sens au niveau des coûts. 36
milliards, tu sais, on sait que ça n'arrivera pas. On a beau se convaincre
entre nous autres qu'on a besoin de ça, ¸a n'arrivera pas...
M. Marissal : O.K., ça, c'est
ce qui ne se fera pas, mais ce qui se ferait, vous avez une idée? Je suis
curieux.
M. Fitzgibbon : Bien, mon
idée n'est pas importante pour l'instant. J'aimerais ça, voir le rapport de l'ARTM
parce que je ne veux pas défaire ce qu'ils vont faire, mais c'est sûr qu'on a
une idée, là, tu sais... coûte des ponts, ça coûte, la ligne bleue, ça coûte
cher aussi. Ça fait que c'est sûr qu'on prend la ligne bleue, on l'extrapole
puis on va arriver avec un projet structurant. On n'a pas le choix, on n'a pas
le choix, il faut faire les choses.
M. Marissal : Oui. Vous avez
dit récemment qu'il y a trop d'autos sur les routes au Québec.
M. Fitzgibbon : De quoi?
M. Marissal : Vous avez dit
qu'il y a trop d'autos sur les routes au Québec. Là, on va être vraiment d'accord.
Le Président (M. Schneeberger) : En
terminant.
M. Marissal : Même si j'ai
moi-même une auto, là, mais je vous suggère de pousser le temps que...
M. Fitzgibbon : Gardez-en
une, pas deux.
M. Marissal : Pardon?
M. Fitzgibbon : Ayez une
voiture, pas deux voitures.
M. Marissal : Oui, puis elle
est électrique, ça fait que ça va, là, je suis... je suis...
Le Président (M. Schneeberger) : ...
ministre. Merci beaucoup. Alors, nous retournons maintenant du côté de l'opposition
officielle pour un temps de 17 min 51s.
Mme Rotiroti : Merci, M. le
Président. Juste faire du pouce sur qu'est-ce que mon collègue disait par
rapport à la décontamination des terrains dans l'est de Montréal. Vous avez...
vous avez... vous avez annoncé au sommet, je crois, M. le ministre, 100
millions de dollars pour mettre en place une société de mise en valeur des
terrains de l'est de Montréal. Puis, dans le fond, c'est pour acquérir,
décontaminer, ça serait le mandat de cette société-là, puis vous avez mis...
vous avez injecté 100 millions de dollars. Si j'ai bien compris, vous avez
dit à mon collègue, de ce 100 millions de dollars là, il y a déjà un 50
millions de dépensés ou 86 millions?
Une voix : Engagés.
Mme Rotiroti : Engagés?
M. Fitzgibbon : Il y a deux
100 millions... Il y a un 100 millions qu'on avait alloué sur la
décontamination, qu'on avait octroyé en 2019, si je me rappelle bien. Ce 100
millions là, c'était pour la ville de Montréal, pour décontaminer les terrains.
J'ai dit qu'il y a 80 quelques millions qui ont été engagés, identifiés pour la
remédiation, donc il reste 20 plus l'intérêt, il reste 30 millions.
Le 100 millions auquel vous référez, c'est
ce qu'on appelle le MTEM, qui est... excusez, là, la Société de mise en valeur
des terrains de l'est de Montréal. Pourquoi on a fait ça? Parce qu'en plus de
la décontamination il fallait acheter des terrains puis qu'on trouvait que ça n'allait
pas assez vite. Alors, mon patron aime ça, quand ça va vite, alors on a créé
cette unité-là qui est financée par Investissement Québec, qui est gérée par le
Fonds d'action, parce qu'ils ont de l'expertise dans les terrains. Alors, eux
autres, ils sont mandatés pour acheter les terrains, qui seront plus tard
décontaminés ou non. Et ça, c'est les terrains... les fameux terrains d'Esso.
Tantôt, votre collègue à votre gauche parlait de ces terrains-là, ça, c'est
deux terrains qu'Esso va vendre, qui sont contaminés, qu'on veut acheter, en
fait, qu'on veut acheter ou qu'on veut voir développer. Alors, tant mieux si on
les achète, mais tant mieux si on ne les achète pas puis que d'autres les
achètent. Il y a des promoteurs qui me parlent, qui me disent : On va le
faire, nous. Là, évidemment, il y a... Alors, ce 100 millions là, c'est pour
acheter des terrains, qui n'est pas suffisant, en soi, là, mais, au moins, c'est
un point de départ.
Mme Rotiroti : Mais vous
êtes... J'ai compris ça, que le 100 millions, c'était pour...
Mme Rotiroti : ...il y a 200
millions, là. La ville de Montréal, elle en a un pour la décontamination. Vous
savez, je ne vous apprends rien de vous dire qu'il y a juste, au niveau de la
décontamination, il y a juste 400 millions de dollars qui... 400 000 $ de ce
100 millions $ là. Vous trouvez que ça va... Moi, je trouve que ça ne va
pas assez rapide, là.
M. Fitzgibbon : Mais, encore
une fois, il faut séparer... le... de la décontamination, il y a 86 millions
d'identifiés, évalués, l'autre 100 millions, c'est pour acheter des terrains.
Donc... c'est l'argent qu'on va acheter les terrains. On va acheter les
terrains, on va travailler avec Esso, la question m'a été posée tantôt, on est
rendu... Esso. J'aurais aimé qu'on puisse avoir acheté le terrain déjà, mais
Esso est le vendeur, il regarde d'autres alternatives. Donc, on a 5 millions,
je pense, qui a été investi dans le... donc 5 pour... tout ça, mais le vrai
argent, ça va sortir quand on va acheter les terrains.
Mme Rotiroti : O.K. Parce que
moi, l'information que j'ai, puis vous pouvez me donner les bons chiffres, M.
le ministre, moi, j'ai 13 millions de dollars. En mai dernier, il y avait
13 millions de dollars de l'enveloppe du 100 millions que vous parlez, qui
avaient été utilisés pour mettre en place le Programme de réhabilitation des
terrains... contaminés situés à l'est du boulevard Pie IX.
M. Fitzgibbon : Là, vous
référez...
Mme Rotiroti : Est-ce que
c'est le bon chiffre que j'ai?
M. Fitzgibbon : Bien, écoutez,
je ne sais pas... mais le 100 millions de décontamination, ça, c'est pour
rendre les terrains non contaminés. On a 85 millions, maintenant, qui a été
engagé ou identifié. Donc, le 13 millions, auquel vous référez... Donc, le 13
millions que vous avez est dans 85 millions, oui.
• (12 h 10) •
Mme Rotiroti : O.K. C'est
bon. Parfait. On va aller un petit peu vers le centre-ouest, le Village gai,
M.... le Quartier latin, M. le ministre. On a eu la même conversation lors des
études de crédits l'année passée. Puis je vous cite quand vous dites, je vous
ai posé en rigolant à la fin, en espérant qu'il y avait eu... qu'on aurait du
progrès et qu'on se retrouvait au même moment qu'on se trouve aujourd'hui, puis
qu'il y aurait eu une annulation dans le secteur et qu'on aurait un début d'un
commencement de revitaliser le village. Vous m'avez répondu, et je vous
cite : «Si on est à la même place l'année prochaine aux études des crédits
qu'on est cette année, je vais être un petit peu embarrassé.» Alors, êtes-vous
un petit peu embarrassé, M. le ministre?
M. Fitzgibbon : En fait, je
ne suis pas du tout embarrassé, je suis même content parce que, depuis qu'on
s'est parlé, il y a plusieurs projets qui sont en cours dans le Quartier latin,
là. Même si la toile de fond globale que je vais vouloir annoncée, à un moment
donné, n'est pas là. On a la Maison du théâtre, qui est un projet qui est
piloté par mon collègue au ministre de la Culture, un projet qui va être de 40
à 50 millions. On a toute la requalification de la bibliothèque Saint-Sulpice,
la Maison de la chanson qui a été annoncée par le premier ministre. C'est un
projet qui est inscrit au PQI, donc très bonne nouvelle, on est très contents.
Les travaux vont débuter en 2025, on pense les finir en 2027. L'École nationale
de l'humour, c'est un projet qu'on regarde étroitement. Le Théâtre Saint-Denis,
on en a parlé hier, il n'y a rien d'annoncé encore, mais on travaille sur ça
aussi. Alors, écoutez, l'ADISQ qui veut se relocaliser. L'îlot Voyageur, la ville
de Montréal a annoncé quelque chose, on travaille avec eux autres.
Donc, je pense que beaucoup a été fait,
encore une fois, l'offre globale n'a pas été présentée, mais il y a des projets
qui sont très... très avancés. Puis on travaille avec, encore une fois, le
ministre de la Culture, quand il y a des spectacles, nous aide, Place des Arts,
ville de Montréal. Donc, tout le monde est mobilisé pour que le Quartin latin
reprenne ses lettres de noblesse qu'il avait quand j'étais jeune.
Mme Rotiroti : Je pense que
ce n'est pas nécessaire de vous rappeler qu'à l'époque, l'année passée, il y
avait eu même une pétition qui demandait la coordination de tous les... de tout
ce qui était pour se faire. Ils demandaient d'ailleurs que vous soyez la
personne qui coordonnerait tout ça. Vous, vous dites, vous êtes satisfait, vous
êtes content de le travail qui est en train de se faire, pourtant, qu'est-ce
qu'on entend sur le terrain puis qu'est-ce qu'on voit par rapport à ceux qui
s'expriment là-dessus, c'est totalement le contraire. Il y a toute la question
de l'itinérance, l'insécurité dans les villages qui demeurent encore très
présentes. Il y a même des dizaines de commerçants du village qui commencent à
partir, qui ne veulent plus rester. On a des titres de journaux qui
disent : Mettons Montréal sous tutelle, des gens... Puis je pense que vous
êtes à la même place que moi, le Quartier latin, c'est un endroit qui est non
seulement pour les Montréalais, mais c'est aussi pour les touristes qui
viennent d'ailleurs...
Mme Rotiroti : ...Est-ce que
vous avez réfléchi vraiment, M. le ministre, avec tous les... parce que c'est
un dossier quand même qui est transversal, la ville de Montréal a un rôle à
jouer là-dedans, de prendre le lead de ce dossier-là?
M. Fitzgibbon : Bien,
écoutez, comme j'ai dit tantôt à votre collègue député de Rosemont, j'en...
j'en fais un projet personnel, parce que je pense que le Quartier latin a été
délaissé depuis longtemps, incluant la période où vous étiez au gouvernement.
Alors, aujourd'hui, on est face à une situation qui est excessivement
stressante. Vous avez raison, l'itinérance, c'est le cœur du problème. Et quand
je parle à mon collègue de ministre de... services santé...
Une voix : ...
M. Fitzgibbon : ...Services
sociaux, il l'a à coeur. Et quand il voit que je veux travailler le Quartier
latin, il est... il est très, très supporter, au même titre que la ministre de
l'Habitation, parce qu'il faut travailler avec l'itinérance, on a des refuges
le soir, mais il n'y a pas de refuge le jour, donc il faut travailler avec
des... des logements assistés, et ça, c'est le... c'est mon collègue ministre
qui est responsable de ça pour s'occuper de... de la supervision, ma collègue à
l'Habitation prend les logements sociaux puis les logements abordables, alors
tout ça, ça fait un tout, eux travaillent sur ça. Et au même moment, nous, on
regarde de prendre des projets, j'en ai nommé, il y en a 11 projets dans
le Quartier latin, la Maison de la chanson a été... a été annoncée, d'autres
n'ont pas été formellement annoncés, mais on sait que ça, ça se trame. Alors,
je... clairement, je suis engagé à mettre en place cet écosystème-là, mais
c'est complexe puis c'est... ça va être long, c'est... j'aimerais ça faire ça
en deux, trois mois, mais ça va prendre probablement 10 ans avant que ça
soit matérialisé, mais il faut commencer à la base, et moi, je peux vous
assurer que mes deux collègues... bien, plus que mes deux collègues, Culture,
Tourisme un peu moins, Culture, Services sociaux et Habitation sont en ligne
avec moi, là, puis on veut tous la même chose, puis je n'ai pas besoin de leur
taper sur la tête pour que les choses avancent, mais... puis la ville de
Montréal, mais ce n'est pas... ce n'est pas simple, là, mais on est commis à le
faire.
Mme Rotiroti : Bien, la
question de sécurité à Montréal, c'est plus... ça va plus large que le Quartier
latin, puis on aura l'occasion d'en parler parce qu'il y a un sérieux enjeu par
rapport à la sécurité dans notre transport en commun, dans notre système de
métro. Mais juste pour revenir, vous êtes... vous êtes cohérent dans qu'est ce
que vous dites, M. le ministre, parce que vous avez dit la même chose l'année
passée que, pour vous, c'est... c'est un legs pour vous que vous voulez
laisser. Alors, vous... vous venez de répéter la même chose.
Je vais vous dire que la demande qu'on a
qui revient, c'est qu'ils doivent... il doit y avoir quelqu'un qui prend le
pôle, qui puisse coordonner tout ça. Vous dites que ça ne se fait pas au jour
le lendemain, j'en conviens, c'étaient des situations qui... qui ne se règlent
pas en 24 heures, mais s'il n'y a pas de coordination, il y a eu des
rapports avec des recommandations, il y a eu des choses qui sont faites, mais
quand on a des chiffres qui sont alarmants, tant qu'à moi, où est-ce qu'on a
93 % des commerçants du quartier qui sont insatisfaits de le niveau de
sécurité du Village et qui songent de partir, vous comprenez que si on veut...
ce n'est pas comme ça qu'on va revitaliser la... le Village, là.
M. Fitzgibbon : Je suis
entièrement d'accord avec vous, je pense que, tu sais, c'est clairement que le
Village fait partie du Quartier latin... je suis concerné, en termes de... de
géographie qui me préoccupe. Et la coordination, je vous assure que je la fais.
Est-ce que les choses vont aussi vite qu'on aimerait voir? Non, mais l'effort
est là, l'intention est là et surtout la coopération de mes collègues. Je pense
que le ministre de la Sécurité publique... Santé, Sécurité, je m'excuse...
Une voix : ...
M. Fitzgibbon : Services
sociaux, je m'excuse. Le ministre des Services sociaux, c'est de la musique à
ses oreilles quand je... je mentionne que je veux voir un développement
culturel du Quartier latin parce qu'il faut régler ça en premier. Alors, je me
répète, je m'excuse, mais je suis commis et j'ai mes collègues qui me
supportent aussi. La coordination est là, et on a... on va essayer d'avancer.
Puis le Village, c'est une partie intrinsèque de ça, puis on a... on a clairement
ça à coeur aussi.
Mme Rotiroti : Parfait. En
espérant qu'on va se retrouver l'année prochaine au même moment puis que ça va
être encore... ça va être un petit peu plus avancé qu'on est aujourd'hui.
M. Fitzgibbon : On l'espère.
Mme Rotiroti : Alors, je
vous... on verra comme... on verra l'année prochaine. Toute la question de
sécurité, je... on l'a mentionnée puis mon... mon collègue a fait référence,
ça... ça va au-delà du... du Quartier latin. On a une question de sécurité dans
notre transport en commun. Vous avez dit qu'on veut inciter les gens à prendre
le transport en commun pour avoir moins de véhicules sur... sur les routes. Et
là c'est rendu que les gens, que ça soit les personnes, les parents qui... qui
ont peur d'envoyer leurs enfants à l'école via le transport en commun, les
aînés qui ont peur de prendre le... le métro le soir, vous comprenez, comme
députée de Jeanne-Mance Viger, qui va recevoir la ligne bleue, sur cinq
stations, j'en ai trois dans mon comté, j'ai une population qui est
vieillissante dans mon comté et il y a toute la...
Mme Rotiroti : ...planification
qui se fait autour avec l'arrivée de la ligne bleue, où est-ce que j'ai des
tours de personnes... de résidences de personnes âgées qui sont en train d'être
construites et qui sont déjà dans le limitrophe de l'arrivée du métro. Vous
comprenez que, pour moi, c'est un enjeu que je prends très au sérieux. Je me
demande, M. le ministre, quand on dit... Vous dites : On veut... on veut
inciter les gens de prendre le transport en commun. C'est rendu que les gens
disent : C'est... ils craignent de le prendre. Ils disent : C'est
dangereux, en quelque sorte. Puis je ne veux pas être alarmiste parce qu'on est
quand même... tu sais, il faut dire que la métropole est quand même une ville
qui demeure sécuritaire. Il n'en demeure pas moins que c'est un enjeu majeur.
Et j'aimerais ça voir c'est quoi, votre vision, c'est quoi, votre rôle dans
tout ça avec le ministre de la Sécurité publique.
M. Fitzgibbon : Bien,
écoutez, clairement, je pense que la sécurité dans le métro va devenir
importante si on veut augmenter l'adhésion au transport public. D'ailleurs, je
pense que... mes notes, la STM... parce qu'en bout de piste c'est la ville de
Montréal qui est responsable de ça, ce n'est pas le gouvernement, sauf que mon
collègue à la Sécurité publique travaille étroitement avec la ville. On a fait
des programmes temporaires, qui ont été... qui ont terminé malheureusement,
mais qui sont remplacés par des projets de la ville. Je regarde, la ville a
augmenté de 10 stations la veille policière. Je pense que c'est important
de continuer là-dedans aussi. Puis, écoutez, je peux vous dire qu'on est... on
est clairement engagés sur la lutte à l'itinérance, la lutte évidemment, les
problèmes de santé mentaux sentimentaux qui peuvent en découler, puis de
s'assurer qu'on ait une vigie ou qu'on ait un investissement qui soit fait,
adéquat pour la sécurité publique, au niveau de la police, mais il faut
travailleur avec la ville de Montréal, parce que la ville aussi doit prendre
ça... prendre ça en charge.
• (12 h 20) •
Mme Rotiroti : Oui, parce
que, vous comprenez, c'est quand même la réputation de la métropole à l'échelle
internationale. C'est toute l'image qu'on veut... ce n'est pas l'image qu'on
veut donner à la métropole. Donc, au contraire, on veut que la métropole
rayonne partout à travers le monde. Est-ce que vous craignez que cette... le
fait que les gens craignent de prendre le métro ou d'utiliser nos
infrastructures publiques a un impact économique pour la métropole, pourrait
avoir un impact économique?
M. Fitzgibbon : Ultimement,
oui. Je pense que c'est important de maintenir un niveau de sécurité dans le
métro. Je pense que... je regarde plus globalement, là, je regardais les notes
ici, là, on a quand même... Le bilan 2023, là, c'est une première en
plusieurs années, on a quand même 362 policiers de plus que nous avions
avant. Bien, je pense que la ville a quand même... avec les budgets qui lui
sont accordés, la ville a quand même fait un rehaussement important. Alors, je
pense que... en fait, les chiffres, je me suis trompé, là, 362 embauches,
mais net, c'est 91 policiers de plus, là, net, par rapport à... Donc, je
pense qu'on s'en va dans la bonne direction. Puis je sais que la mairesse, elle
est très soucieuse du métro, parce qu'effectivement, si le métro, on le
délaisse, ça va avoir un impact sur le nombre de voitures additionnelles, avoir
un impact sur les goulots d'étranglement ou un impact sur la qualité de vie de
Montréal. Puis ultimement, les gens ne voudront plus y rester, puis ça va
être... ça va dévitaliser le Québec.
Mme Rotiroti : Mais vous
êtes... vous êtes gentil, M. le ministre, de... de mettre en évidence que ce
que la Ville de Montréal fait, d'autant plus qu'eux la ville nous disent que
vous, vous avez... le Québec, la réponse qu'ils ont eue du gouvernement, c'est
de... débrouillez-vous tout seul, organisez-vous tout seul. Ça fait les titres
des manchettes. Alors, si vous dites que la ville de Montréal fait sa job, très
bien. Nous, l'écho qu'on a, c'est que, oui, il y a eu rapidement des constables
qui ont été affectés à certaines stations de métro qui étaient plus
problématiques. C'est loin d'être... c'est loin d'être suffisant par rapport à
les enjeux, on peut dire c'est un début, mais de... nous, on comprend que
l'argent n'est pas au rendez-vous. Alors je ne sais pas si vous avez cet... le
même écho que moi.
M. Fitzgibbon : Non, mais, en
fait, je pense qu'il faut respecter les... les groupes, hein? On ne veut pas
que le fédéral joue au Québec, hein, et on ne veut pas que le Québec joue dans
les villes, ça fait qu'on laisse les villes s'occuper de ça, c'est leur
responsabilité. Maintenant, les budgets accordés par le gouvernement du Québec
sont en conséquence, puis mon collègue le ministre de la Sécurité publique a
été très clair sur ça. Il y avait des programmes temporaires qui sont venus...
venus à échéance. C'étaient des programmes temporaires connus. Alors, oui, ils
ne sont plus là. Mais, d'un autre côté, la ville a des budgets adéquats pour
s'occuper de ces choses. Alors, la police de Montréal, c'est la ville de
Montréal. Ce n'est pas le fédéral, ce n'est pas le provincial.
Mme Rotiroti : Le temps... Le
temps passe très vite, ça fait que je vais vous poser une question très rapide.
STM, RTM, le rôle un petit peu a changé. Vous avez... la ministre des
Transports a donné un rôle à la RTM...
Mme Rotiroti : ...il y en a
qui dise : L'ARTM n'a pas l'expertise par rapport à... Vous, est-ce que
vous avez une opinion là-dessus ou vous êtes d'accord avec cette décision-là?
M. Fitzgibbon : Je veux faire
écho à ce que ma collègue au Transport a mentionné, puis, tu sais, c'est...
elle a été publique sur ça, elle travaille sur comment on va... comment on doit
voir la stratégie du transport collectif au Québec. C'est une mission
nationale. Et je pense que, clairement, on ne peut plus juste voir ça en
morceau individuel, il faut avoir une vue globale, d'une part. D'autre part, je
pense qu'il faut démarquer où c'est politique, où c'est administratif et je
pense que ma collègue veut se doter de ressources humaines qui vont pouvoir
nous indiquer... on parlait du projet... le PSE.
Le Président (M. Schneeberger) : En
terminant. Oui. Bien, c'est correct parce que... plus tard. Le temps file.
M. Fitzgibbon : O.K. On s'en
reparlera.
Le Président (M. Schneeberger) : C'est
bon. Alors, nous allons maintenant du côté de... député de Camille-Laurin pour
cinq minutes 48 s.
M. St-Pierre Plamondon : Merci
beaucoup. M. le ministre, bonjour. Sur le sujet de la métropole, je vais
revenir sur la sécurité dans le métro. J'ai interpellé le premier ministre en
Chambre en lui demandant : Est-ce que vous vous engagez au retour de
l'escouade pour la sécurité des usagers dans le métro de Montréal? Et on m'a
répondu que c'était un projet temporaire et que c'était prévu de retirer les
sommes au soutien de cette escouade-là. Rappelons que, dans cette escouade, il
y a des policiers et des civils pour prévenir des situations de problèmes de
sécurité entourant les métros. Ma question pour vous : Est-ce que c'est
toujours votre décision et, si oui, à quoi sert des programmes temporaires si,
lorsqu'on constate qu'il y a un besoin et que ça fonctionne, on est pour
retirer ces 7 millions de dollars et arrêter le programme temporaire?
Quel est le sens de ces programmes-là à ce moment-là?
M. Fitzgibbon : Clairement,
c'est une question qui serait mieux répondue par le ministre de la Sécurité
publique, avec... auquel... à qui j'ai parlé beaucoup de ce projet-là, parce
qu'évidemment c'est un enjeu qui touchait notre mairesse. Le problème était
temporaire pour trois ans, si je me rappelle bien, parce qu'on voulait tester,
voir s'il y avait besoin. Force est d'admettre qu'il y a un besoin. Alors, à ce
moment-là, bien, il faut retourner dans les... dans les budgets normaux. Il y
a... Il y a une certaine rigueur financière. De juste dire : Temporaire,
il y a un besoin, puis on le maintient en permanence... bien, il faut couper
ailleurs. Alors, il a été décidé de laisser à la ville de Montréal le soin de
réallouer des sommes pour le faire. Alors, on a respecté l'engagement qui avait
été de trois ans.
M. St-Pierre Plamondon : Je
n'en doute pas, mais donc vous convenez qu'il y avait une certaine utilité à
cette escouade de civils et de policiers. Le hasard fait bien les choses où...
Tu sais, je ne veux pas... je sais qu'on vous a vraiment accablé avec les Kings
de Los Angeles, mais c'est parce que c'est le même montant. C'est
7 millions de dollars. On s'entend sur le fait qu'il y a une utilité
puis on s'arrête au fait que c'était temporaire. Est-ce que vous pouvez au
moins le reconsidérer de manière à ce que, si ça a une utilité, on rehausse la
sécurité pour que justement, comme vous l'avez dit vous-même... Puis je suis
entièrement d'accord avec vous, ce n'est pas bon pour la ville de Montréal si
les gens arrêtent de prendre le métro, c'est plus de voitures, plein de problèmes
que ça crée. Est-ce qu'on peut au moins le considérer?
M. Fitzgibbon : Mais je pense
qu'il y a des discussions présentement entre mon collègue le ministre Sécurité
publique et la mairesse ou l'administratif de la ville de Montréal. C'est une
question de vases communicants parce que tu es... Vu en isolation, oui, c'est
ce montant-là. Je ne sais pas c'est quoi, le chiffre, 7 millions sur
trois?
Une voix : ...
M. Fitzgibbon : 7,4 sur trois
ans. Effectivement, ce n'est pas... On peut penser que ce n'est rien. Mais,
d'un autre côté, tu sais, on met ça sur un côté de l'autre... Puis la raison
qu'on a avec la ville a toujours été la même... sur demandes, demandes,
demandes. À un moment donné, je pense, ça prend une rigueur réciproque, là.
Puis honnêtement, sur ça, je n'ai pas été impliqué directement, mais la
position de mon collègue, je la supporte, de dire : Écoutez, c'est
temporaire, on vous l'avait dit, incorporez ça dans vos programmes. Maintenant,
est-ce qu'il faut rehausser des programmes plus globaux? On tente une
discussion constante avec la ville. Puis, comme vous savez, ce n'est jamais...
jamais simple, là. Moi, je le vois au niveau économique, là. Est-ce qu'on veut
prendre ça dans d'autres mamelles de ce qui est donné à la ville de Montréal?
Peut-être, mais il va falloir que la ville concède, comme travailleur, parce
qu'à un moment donné, il y a des limites à ce qu'on peut mettre, là.
M. St-Pierre Plamondon : Je
vous demande que, dans la... Je vous soumets que, dans la mesure où c'est un
sujet important puis que c'est... ce ne sont pas des sommes astronomiques, je
vous demande, comme ministre de la Métropole, de vous impliquer pour qu'il y
ait une suite là-dessus parce que ce serait un investissement judicieux et ce
n'est pas un investissement démesuré à mes yeux.
Le temps file. Les terres contaminées.
Donc, il y a eu un sommet de l'Est à l'automne 2023, puis là la principale
annonce, c'était un investissement de 100 millions de dollars avec...
pour créer la société de mise en valeur des terrains de l'Est de Montréal. Le
but, c'est d'accélérer la décontamination. Or, on sait qu'il y a eu des
investissements et des promesses de la CAQ pour décontaminer. On avait mis
100 millions à partir de 2019. Le problème, c'est que les résultats n'ont
pas été en rendez-vous parce que les sommes n'ont pas été décaissées. Donc, la
première question évidente : Après cinq mois de la création de cette
société de décontamination, là, de mise en valeur des terrains, est-ce qu'il y
a un résultat concret, et, si oui, lesquels..
M. Fitzgibbon : ...il y a
deux... il y a deux morceaux. Il y a le 100 millions original 2019 des
contaminations. À ce moment-ci, la bonne nouvelle, c'est qu'on a
83 millions qui a été engagé ou identifié. Donc, la ville a identifié 83,
il en reste 17. Il y a de l'intérêt qui est accumulé, 10 millions, puis le
ministère de l'Environnement a mis 6 millions. On a 30 millions
additionnels. Donc, 83 qui a été identifié, puis le 30 va venir. L'autre 100 millions
que je vais référer, le fameux projet... il faut que je regarde mes notes, là,
le SMTEM, de la valorisation, ça, on a fait ça... j'ai fait ça parce que ça
n'allait pas assez vite puis pour acheter des terrains. On ne parle pas de
décontaminer, on veut acheter des terrains qui vont être décontaminés. La
raison principale qu'on l'a fait, c'était pour les terrains d'Esso. Il y a deux
terrains Esso, comme vous le savez, le nord puis le sud. Puis on a créé ça, il
y a quoi? Cinq, six mois. 5 millions ont été déboursés pour des études
pour comprendre qu'est-ce qu'on va faire avec les terrains après, et nous
sommes en discussion avec Esso. Quand je dis nous, c'est le Fondaction qui est
responsabilisé pour gérer ce 100 millions-là, qui était financé par
Investissement Québec. Des discussions avec Esso, j'aimerais pouvoir dire qu'on
va débloquer pour acheter le terrain. On n'est pas les seuls.
M.
St-Pierre
Plamondon :En ce moment, c'est en
discussion. Puis est-ce que vous pouvez nous dire... Est-ce qu'on peut savoir
combien de projets de décontamination sont présentement en cours,
indépendamment des discussions.
M. Fitzgibbon : Pour le
83 millions?
M.
St-Pierre
Plamondon :Dans l'est, oui.
M. Fitzgibbon : On peut vous
revenir, je n'ai pas la réponse. On a l'enveloppe, là.
M.
St-Pierre
Plamondon :C'est possible de nous
revenir avec le nombre de projets en cours, en cours de décontamination, à
l'heure actuelle.
M. Fitzgibbon : Oui.
Le Président (M. Schneeberger) : O.K.
Alors, ça va être pris en note par la commission et envoyé au secretaire...
M. Fitzgibbon : ...développés,
en cours et puis ceux qui sont en évaluation.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Alors, ce qui met un terme aux échanges avec le député de Camille-Laurin.
Alors, nous retournons maintenant du côté de l'opposition officielle pour
17 min 21 s.
• (12 h 30) •
Mme Rotiroti : Merci, M. le
Président. Juste, question rapide, M. le ministre. Pour les terrains contaminés
dans l'est de Montréal, on met en place un projet de grande rigueur. C'est
quand même à se... quand on parle du REM, est-ce que les terrains contaminés
qui étaient... qui faisaient l'objet d'un avis de réserve pour le projet du
REM, est-ce que c'est encore le cas, ils sont-tu toujours en réserve ces
terrains-là dans l'est? Êtes-vous au courant?
M. Fitzgibbon : Pas à ma...
On n'est pas au courant. Parce que, de toute façon, le REM, le tracé n'est pas
encore fait. Ça fait que ce serait... J'aurais tendance à répondre que non,
mais...
Mme Rotiroti : Parce qu'en
2022 il y avait des terrains déjà qui faisaient l'objet d'un avis de réserves.
Ça fait que je voulais juste savoir si l'avis de réserve tient toujours ou si
ça a été enlevé.
M. Fitzgibbon : Comme j'ai
dit tantôt, le 83 millions, il y a des terrains vacants où on décontamine,
d'autres qui ont été évalués. Est-ce qu'ils sont sur un tracé potentiel du REM?
Ça, je ne peux pas vous répondre, mais les terrains qu'ils sont en train de décontaminer,
ils sont dans l'est de Montréal, là.
Mme Rotiroti : Je comprends
ça. Mais, M. le ministre, ce n'est pas ma question. Ma question, c'est :
Il y a eu des... dans le terrain industriel contaminé, on avait un avis de
réserve sur certains terrains avec l'espoir que le REM s'en venait, sans voir
le tracé nécessairement. Est-ce que c'est toujours le cas?
M. Fitzgibbon : M. le
Président, est-ce que je peux confier la réponse à mon cher collègue
sous-ministre adjoint au...
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
oui, il n'y a pas de problème. Il y a consentement?
Mme Rotiroti : Il y a le
consentement, oui, pour une réponse rapide.
Le Président (M. Schneeberger) : Consentement
pour une réponse rapide. Alors, vous nommez avec votre titre, s'il vous plaît.
M. Vézina (Alexandre) : Oui.
Alexandre Vézina, je suis sous-ministre au Développement économique régional et
à l'entrepreneuriat au ministère de l'Économie. La réponse, c'est oui. Les
réserves, c'est toujours d'actualité selon le tracé, mais il y a des réserves
qui sont prises sur des terrains par... sur les terrains d'Esso par la CDPQ.
Mme Rotiroti : Puis on parle
d'une superficie de... Avez-vous le chiffre, à peu près? Non?
M. Vézina (Alexandre) : Non,
je ne sais pas.
Mme Rotiroti : Mais ça
demeure le même. Les avis, c'est le même terrain, le terrain n'est pas plus
grand, n'est pas plus petit. Les deux droits de réserve, c'est les mêmes?
M. Vézina (Alexandre) : Je
n'ai pas la réponse. Je n'ai pas la réponse à cette question non plus. Mais je
sais qu'il y a toujours des réserves.
Mme Rotiroti : O.K. Parce que
moi, j'ai une superficie de 3,8 millions de pieds carrés qui sont
réservés, alors j'imagine que c'est le même montant, d'après vous?
Mé Vézina (Alexandre) : C'est
à vérifier.
M. Marissal : La dame en
arrière a l'air de le savoir.
Mme Rotiroti : La dame, oui?
Ah oui?
M. Marissal : Il y a
quelqu'un qui a l'air de le savoir.
Mme Rotiroti : Non? Ça va?
Parfait. Alors, si jamais vous avez la réponse, si vous pouvez l'envoyer, ça
serait apprécié. Est-ce que vous prévoyez d'attribuer une part de ces terrains
industriels là pour la construction des logements? Est-ce que c'est quelque
chose que vous envisagez ou pas du tout?
M. Fitzgibbon : Oui.
D'ailleurs, la création de la SMTEM, il faut que je retourne dans mes notes, on
l'a fait conjointement avec la ministre... de l'Habitation, parce qu'à
l'origine, c'était...
12 h 30 (version non révisée)
M. Fitzgibbon : ...il faut
aller plus vite pour faire des logements. Sauf qu'à un moment donné, les... les
terrains qu'on va acheter, ça peut être pour des logements ou pour des
industries légères. Alors, on va travailler conjointement parce qu'évidemment
on veut développer des entreprises, ça prend des logements, ça prend du
transport, donc ça va être en coordination avec la ministre de l'Habitation,
parce qu'elle aussi a besoin d'avoir des logements dans l'Est de Montréal.
Mme Rotiroti : Parfait.
Vous...
M. Fitzgibbon : Puis juste...
juste... Excusez-moi. Il y a des terrains qui sont fortement contaminés.
Mme Rotiroti : Oui, bien, je
m'en... je m'en allais là.
M. Fitzgibbon : Ces terrains-là,
ils ne s'en iront pas dans...
Mme Rotiroti : Vous avez lu
dans mes pensées. Oui.
M. Fitzgibbon : ...ils ne s'en
iront pas dans l'habitation, évidemment, parce que le terrain d'Esso...
Mme Rotiroti : O.K.
M. Fitzgibbon : ...entre
autres, ce n'est pas évident pour moi qu'on va mettre des condos ou des
garderies. Alors, il faut... faut être réaliste. Mais commençons par acheter
les terrains pour les décontaminer, pour les rendre industriellement
développables.
Mme Rotiroti : Puis vous prenez
la responsabilité de décontaminer ces sols-là avant de construire.
M. Fitzgibbon : Ah!
clairement, puis la décontamination va être fonction de ce qu'on met dessus.
Mme Rotiroti : Absolument.
M. Fitzgibbon : Un CPE puis
un Northvolt, ce n'est pas pareil.
Mme Rotiroti : Oui. Parfait.
Lors du sommet dans l'Est, vous avez affirmé que les premiers efforts seraient
concentrés sur l'immense terrain, dont au moins 150 000 pieds carrés, le
propriétaire du Pétroles Esso, on en a discuté un petit peu, situé dans l'Est.
Est-ce que c'est toujours le cas?
M. Fitzgibbon : J'ai manqué
le début, si on a...
Mme Rotiroti : Vous avez dit
au sommet que vos premiers efforts seraient concentrés sur l'immense terrain de
le... d'Esso.
M. Fitzgibbon : Oui.
Mme Rotiroti : Est-ce que c'est
toujours le cas?
M. Fitzgibbon : La réponse, c'est
oui.
Mme Rotiroti : Oui.
M. Fitzgibbon : Il y a deux
terrains, le terrain sud, le terrain nord, puis il y avait un petit terrain
près du port de Montréal qui a été, je pense, acheté par la ville de
Montréal-Est, là. Mais oui, la réponse, c'est oui.
Mme Rotiroti : Oui, parce qu'il
y a de l'eau, hein, on s'entend. Ça fait que les deux demeurent prioritaires,
parfait.
Évidemment, toute la question, à Montréal,
par rapport à l'itinérance, on voit que... puis je pense que la pandémie a fait
en sorte que ce problème-là s'est accentué. Oui, on parle de la centre-ville de
Montréal, mais c'est rendu que c'est un peu répandu. Ça va au-delà du
centre-ville à cette heure. Oui, il y a les... les centres de refuge qu'on a,
qui vient en aide à ces gens-là. Évidemment, vous... vous n'êtes... sans savoir
qu'ils réclament, ce n'est pas suffisant. Il n'y a pas assez de places. Toute
la question d'être ouverts 24 heures sur 24, qui s'est... ce qui n'est pas
le cas présentement. C'est quoi votre rôle avec le ministre de Services sociaux
par rapport à cet enjeu-là qui commence à être quand même inquiétant sur l'île
de Montréal? Puis c'est des gens qui se retrouvent... qui ne se sont pas
nécessairement... qui se retrouvent, au jour le lendemain, dans la rue pour
des... des différentes raisons, mais qui fait en sorte que ces gens-là, ils n'ont
pas de place de se loger. Alors, vous, votre rôle dans ça avec votre... le
ministre, M. Carmant, c'est quoi?
M. Fitzgibbon : Écoutez,
comme je vous ai dit tantôt, effectivement, c'est un enjeu important, puis mon
collègue ministre des Services sociaux est enthousiasmé de voir que pour... on
parle du Quartier latin... on revient au Quartier latin, pour résoudre les
enjeux du Quartier latin, en termes de vision du développement culturel,
touristique, il faut adresser les enjeux de l'itinérance parce qu'on ne peut
pas juste dire on va les mettre ailleurs. Alors, l'enjeu est complexe parce qu'on
parle... on parle d'habitation, on parle de supervision. Alors, quand on
commence à la base, on a des maisons de refuge qui existent déjà, qui sont bien
supportées par les organismes, par le privé.
Maintenant, ce qu'on... ce que le ministre
des Services sociaux veut faire, c'est qu'il veut créer des logements assistés,
des logements où on va mettre les itinérants pour les réintégrer dans la
communauté, et pour ça, ça prend l'assistance supervisée. Donc le financement
de tout ça va devenir... va venir de son ministère. Le gouvernement a alloué
des sommes pour cette assistance-à. Il y a une partie logement. C'est ça, il
faut construire, il faut réhabiliter. Et là, la complexité, c'est : Est-ce
qu'on fait marier ça avec les logements sociaux, logements abordables? Ça va
être une question de définition des tâches. Mais la... ma collègue à l'Habitation
en est consciente, et on travaille pour offrir la première ligne pour la
réintégration, puis des logements assistés pour les itinérants, après, arrivera
les logements sociaux, après les logements abordables. Il y a trois catégories.
Alors, clairement, le ministre des Services sociaux et la ministre de l'Habitation
travaillent sur cet aspect-là pour le centre-ville de Montréal, parce qu'il
faut... il faut aider la réintégration de ces gens-là, sinon on n'y arrivera
pas, là.
Mme Rotiroti : Effectivement,
il y a trois types, trois catégories. Vous l'avez bien décrit. Dans la
catégorie pour l'itinérance, avez-vous quand même un échéancier? Avez-vous des
projets qui vont... qu'on va voir bientôt se... annoncés ou...
M. Fitzgibbon : Bien,
écoutez, je...
Mme
Rotiroti
: ...on
est encore à l'étape de l'étude ou de constat?
M. Fitzgibbon : Je... je
pense qu'il faut référer à... je ne sais pas c'est quand, là, qu'ils passent,
les Services sociaux. Hein?
Une voix : Demain.
M. Fitzgibbon : Demain,
demain. Je pense que le ministre est très... est très concerné par ça. Il a des
budgets. Il a reçu des budgets de M. Girard pour ça. Ma... ma collègue aussi me
dit qu'il y a 500 unités dans le FAQ qui ont été...
M. Fitzgibbon : ...qui
ont été identifiés de la clientèle étudiante avec accompagnement. Ah oui! M. le
ministre des Services sociaux a un échéancier. Il travaille sur ça. Demain,
vous pourrez lui poser la question.
Une voix : ...
Mme Rotiroti : Oui, on
continue. On a parlé un petit peu de notre... notre système de métro. On a
parlé de la sécurité qui est un enjeu majeur pour que les... pour qu'on incite
les gens à prendre le transport en commun. Mais il y a aussi les pannes qu'on
voit dans notre système de métro. Je me souviens très bien que pendant nos
études de crédits, l'année passée, il y avait... Pendant qu'on faisait l'étude
des crédits, il y avait une panne sur la ligne verte. L'idée de... Le REM de
l'Est, c'était de se connecter avec la ligne bleue. Il y avait... La station de
Lacordaire devenait une station intermodale pour lier les gens sur le réseau du
métro pour s'en aller au centre-ville. Et il y avait toute la question aussi du
financement de la STM qui... La STM dit qu'elle est sous-financée. Je vais vous
dire que je vous ai parlé un petit peu de la RTM par rapport à son rôle versus la
STM. Il y a beaucoup de gens qui disent que la RTM n'a pas l'expertise
nécessaire pour le transport en commun et le système de métro que la STM a.
Moi, je vais vous... J'ai quelques petites
questions très précises. Est-ce que vous êtes satisfait de l'investissement qui
a été fait à la STM? Est-ce que vous jugez que c'est suffisant pour qu'ils
puissent remplir leur rôle de maintenir un système viable, de s'assurer que
nos... notre système de métro, qui quand même date de 50 ans, reste quand
même... qu'il y a des... qu'on est capable de le maintenir pour qu'il... on a
une... qu'on a les services qu'on a... qu'on a droit. Est-ce que, vous, vous
trouvez que l'investissement qui a été fait dans la STM est suffisant?
• (12 h 40) •
M. Fitzgibbon : Bien,
écoutez, il y a... Pour avoir visité moi-même récemment le... la STM à ville
Saint-Laurent, j'étais préoccupé par l'électrification des transports. Et je
dois avouer que, quand j'ai mis les pieds là, j'ai réalisé qu'il y a des enjeux
importants au niveau des garages. Lorsqu'on parle de garage, on en parle...
Parce qu'on a des autobus à essence, on a des hybrides, on a des électriques
qui viennent de l'ouest, de l'est. Et ça devient excessivement difficile à
gérer pour la STM. Nous avons un enjeu. L'électrification des transports cause
un enjeu d'investissement. Alors, ma collègue, la ministre des Transports, fait
des audits présentement parce que le financement des agences de transport est
un problème. Les coûts augmentent de façon significative. Il faut faire
attention. Alors, Mme la ministre, regarde ça présentement, et le financement
va devoir suivre par après. Alors, il faut faire des choses pour... pour ça
parce qu'on veut augmenter le transport en commun. Mais ce qu'on a présentement
fonctionne... est un peu complexe en termes de coûts. Les municipalités ont des
problèmes pour supporter ça. Alors, il faut aussi être rigoureux. Alors, il ne
faut pas juste lancer de l'argent, mais il faut faire... Il faut revoir comment
ça va être opérationnalisé. Alors, il y a des enjeux importants à regarder dans
tout ça.
Mme Rotiroti : Puis pour
vous, l'idée, c'est de remplacer les autobus qu'on a, qui deviennent des
autobus hybrides ou électrifiés. C'est ça votre but?
M. Fitzgibbon : Avec
prudence, avec prudence parce que ce qu'on... Il faut faire attention pour que
nos objectifs de lutte aux changements climatiques, réduction de GES, tout
étant électrique, il ne faut pas que ça se fasse pendant qu'il n'y a pas
d'offre de produits, où qu'on encoure des dépenses qui vont être faramineuses.
Alors, il faut balancer la réduction des GES avec l'efficience des moyens de
transport. Alors, peut-être des ajustements à faire. Alors, mes deux collègues,
le ministre de l'Environnement et la ministre des Transports regardent ça
activement aujourd'hui, à savoir comment est-ce qu'on va balancer ça.
L'objectif demeure le même, la gestion des GES. La vitesse à laquelle on va le
faire va devoir être ajustée par rapport aux moyens financiers qui sont
disponibles.
Mme Rotiroti : Parce que
je... Je crois, je l'ai vu récemment, il y a eu des... Et vous parlez des
autobus électriques qui ont remplacé à peu près 200 autobus, de mémoire,
là, 190 autobus, mais ils n'ont pas remplacé la totalité. Ça fait qu'on
est en déficit d'autobus. Est-ce que vous craignez que ça peut avoir un impact
par rapport aux services? Parce que vous dites : Oui, il faut le faire
tranquillement pour s'assurer que le maintien de services pour les citoyens et
là. Déjà, on voit...
Mme Rotiroti : ...de moins en
moins d'autobus sur les routes. Est-ce que vous êtes inquiet ou, pour vous,
c'est... vous pensez qu'il n'y a pas un effet sur les services ou il n'y aura
pas d'effet sur les services pour les citoyens?
M. Fitzgibbon : En fait, l'effet
n'est pas tant sur le service que sur le coût du service. Je suis soucieux du
coût du service et je suis soucieux que l'offre de véhicules, autobus urbains
électriques à 100 %, ne soit pas là encore. On aurait espéré, il y a
quelques années, que ce soit là.
Et il faut juste faire attention quand on
impose aux sociétés de transport d'acheter des véhicules 100 %
électriques, bien, il faut qu'ils soient disponible, à défaut de quoi ça va
être du hybride. D'ailleurs, on a passé un décret, je pense que c'est public,
on a passé un décret sur le fait qu'on va permettre d'acheter des voitures
hybrides, des voitures... des autobus hybrides pendant un petit bout de temps
encore parce que l'électrification complète n'est pas là, là, Nova Bus, entre
autres, pour ne pas le nommer, ou New Flyer. Ils ne sont pas capables de livrer
100 % électrique, donc il faut s'ajuster. Alors, l'enjeu n'est pas le
service, le coût du service... les garages en arrière, là, qui chargent,
mettent de l'essence puis... Si on n'est pas cohésif... cohérent, plutôt, bien,
il va y avoir un problème là, puis ça va être beaucoup trop cher. Donc, on
est... on est soucieux du coût.
Mme Rotiroti : Oui. Bien, en
effet, si on veut des autobus électriques, il faudrait bien qu'ils soient capables
de se brancher, hein, effectivement. Entièrement d'accord avec vous.
Dites-moi, M. le ministre, vous dites que
ce n'est pas nécessairement le service, mais le coût du service... C'est noté.
Vous parlez beaucoup de l'électrification des transports, que ça soit
automobiles, que ça soit autobus, etc., mais vous avez quand même coupé...
votre gouvernement a aboli la prime pour les voitures électriques, et,
pourtant, il y avait... il y avait eu quand même du succès, parce qu'on voyait
de plus en plus des gens en train d'acheter des voitures électriques puis
répondre à votre demande de réduire les GES. Pourquoi vous avez aboli cette
prime-là qui fonctionnait extrêmement bien? C'est-tu juste une question de
calcul, parce qu'il n'y avait pas d'argent, puis vous avez tiré la plug sur
cette prime-là?
M. Fitzgibbon : Alors, c'est
mon collègue, évidemment, à l'Environnement qui a pris la décision, que je
supporte à 100 %, d'ailleurs. Une des raisons, c'est qu'il faut déterminer
où on met l'argent pour la réduction des GES. Je vais humblement suggérer qu'on
regarde ce qui se passe en Chine, présentement, les véhicules électriques
coûtent moins cher que les véhicules à l'énergie fossile. Aux États-Unis, on
parle de 5 % d'écart, donc plus cher, voiture électrique, donc. La prime,
à l'époque, était pour combler cet écart-là. Alors, M.... le ministre de
l'Environnement la réduit sur... jusqu'en 20227, je pense, le fédéral continue.
Là, je pense qu'il y a assez d'incitatifs. Et prochainement, d'ici un an ou deux,
le prix devrait être le même. Auquel cas, il faut arrêter de subventionner. Le
député de Rosemont, qui a une voiture électrique, il peut se la payer.
Mais, en même temps, l'argent qu'on enlève
là, on le met dans les bornes de recharge. Je pense que c'est là, l'enjeu, pour
moi, qui est important. Parce que, si on veut électrifier le Québec dans son
ensemble partir de Québec puis s'en aller à Sept-Îles, là, ce n'est pas
toujours évident, là, le stress qu'on peut avoir d'avoir des bornes de
recharge. Donc, mon collègue a décidé que c'était préférable de prendre
l'argent puis de le mettre dans les bornes de recharge, puis ça, j'y souscris
totalement.
Mme Rotiroti : Si... juste,
si j'ai bien compris, l'argent qui était dédié aux primes pour l'achat des
véhicules électriques, vous avez pris le même montant pour les mettre dans les
bornes de recharge?
Le Président (M. Schneeberger) : ...
Mme Rotiroti : 30 secondes?
Oui? Non?
M. Fitzgibbon : Bien...
écoutez, c'est un vase communicant, ça, c'est une grande piscine, ça, hein,
puis, dans la piscine, on va choisir, on prend de l'eau, on enlève de l'eau, on
la met ailleurs. Alors, le ministre a un programme et il alloue à différentes
mesures. Je n'ai pas la mathématique, c'est-tu le même chiffre qui est réduit
pour mettre ça, mais on le transfère dans des initiatives qui, selon nous, vont
être plus pertinentes pour avoir une adoption des véhicules électriques.
Mme Rotiroti : Je peux? Non?
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup. Alors, nous allons maintenant du côté ministériel pour 9min et 47s.
Alors, je passe à la députée d'Anjou-Louis-Riel... Oui, c'est ça. Alors,
allez-y.
Mme Boivin Roy : Tout à fait,
Anjou-Louis-Riel Oui...
Le Président (M. Schneeberger) :
Oui, exactement. Anjou-Louis-Riel, exactement.
Mme Boivin Roy : Merci, M. le
Président. Bonjour à vous. Bonjour aux collègues des deux côtés de la
banquette. Bonjour, M. le ministre, également, Mme Lecours et toute l'équipe. Donc,
il y a quelques personnes qui sont présentes aujourd'hui, mais je n'en doute
pas, que vos 22 employés du secrétariat à la région métropolitaine sont bien à
l'écoute aujourd'hui.
M. le ministre, une première question pour
vous, relativement aux engagements de campagne électorale. Donc, dès l'automne
2018 et pour concrétiser ses... merci beaucoup, ses engagements énoncés en
campagne électorale, le gouvernement du Québec avait fait de la...
Mme Boivin Roy : ...de l'est
un dossier prioritaire. Plusieurs projets en cours s'inscrivent d'ailleurs dans
cette priorité, on pense notamment au déploiement du SRB Pie-IX, le
prolongement de la ligne bleue du métro, la mise en place d'un service et d'un
système de navettes fluviales, également, la réhabilitation des terrains
contaminés, on en a parlé largement aujourd'hui, la construction et la
rénovation d'écoles et d'hôpitaux et aussi l'amélioration de l'accès au fleuve
et des espaces verts.
Alors, lors de la campagne
électorale 2022, le premier ministre a un nouveau réaffirmé son intention
de prioriser l'est de Montréal avec des investissements majeurs. Alors
aujourd'hui, est-ce que vous pouvez nous donner des exemples d'investissements
qui ont été effectués dans l'est de Montréal au cours de la dernière année et
demie?
M. Fitzgibbon : Bien,
écoutez, merci pour... merci pour la question. Il y a tellement de choses qu'on
a faites qu'il a fallu que je fasse une liste, alors je vais vous la lire. Non.
Premièrement, on a fait évidemment l'agrandissement de... pas
«l'agrandissement», le projet majeur de HMR, là, qui va être un agrandissement,
je pense que ça, on en est très fiers. Et le ministre de la Santé a été très,
très, très convaincant pour le Conseil des ministres et le PQI pour le faire
passer, puis on le remercie.
On a aussi, plus proche de moi, annoncé
des investissements au niveau de l'ICM, l'Institut de cardiologie de Montréal,
avec M. Jean-Claude Tardif. Très heureux de cet investissement-là, en
technologie de pointe, qui va nous permettre, comme parlait tantôt le député de
Rosemont, d'avoir éventuellement un projet... projet d'innovation, qu'on va
faire annoncer, qui va être à la hauteur du talent qu'on a là-bas.
On a aussi une première Maison des aînés à
Montréal, donc la construction est en cours dans le quartier
d'Hochelaga-Maisonneuve. On a eu aussi, à Saint-Léonard... on ne peut pas dire
où encore, la deuxième maison, qu'on appelle Gaëlla Fedida, pour l'hébergement
des femmes puis les enfants de la violence conjugale. On a inauguré l'aire
ouverte de Montréal-Nord pour les jeunes. On a inauguré le centre de formation
en entrepreneuriat de Montréal-Nord, près de 600 000 $ qu'on a mis
là-dedans. On a la mesure financière que vous et moi avions annoncée pour le
congrès de l'est, soit 23 millions pour la revitalisation. Vous avez
d'ailleurs été sur le comité qui a sélectionné trois projets à date, à hauteur
de 5 millions de dollars, à Pointe-aux-Trembles, Anjou et
Rosemont-La-Petite-Patrie. On a fait d'autres annonces aussi au sommet de l'est
pour la création, la fameuse SMTEM, pour acheter des terrains. On a aussi fait
la réfection initiale du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine. On a finalisé le
fameux pont d'étagement à Anjou et on a fait la réouverture du pont Pie-IX, le
lien entre Montréal-Nord et Laval. Donc, j'arrête là parce que je n'ai plus de
temps.
• (12 h 50) •
Mme Boivin Roy : Effectivement,
si on veut pouvoir continuer avec d'autres questions. Mais ce qu'on peut
constater finalement, vous parliez tout à l'heure de votre rôle de fédérer au
sein du Conseil des ministres et d'avoir un pouvoir d'influence, donc, ce qu'on
constate des nombreux investissements, c'est que finalement, c'est transversal
à travers les différents ministères.
Maintenant, pour une deuxième question, M.
le ministre, en janvier 2024, l'administration de Valérie Plante a rendu
publique sa stratégie centre-ville 2030. C'est une stratégie qui est
déployée autour de trois priorités et de neuf projets. Donc, la Ville de
Montréal a annoncé qu'elle prévoit investir 1 million de dollars sur
10 ans dans cette stratégie. Trois objectifs au sein de la
stratégie : donc, on parle premièrement de mettre en valeur l'identité des
quartiers, donc on parle de la signature distinctive des quartiers, la stratégie
hivernale et également le Quartier latin, qu'on a abordé tout à l'heure,
deuxième objectif, miser sur une mixité urbaine vibrante, donc on pense
notamment au quartier du Faubourg et Bridges Bonaventure, des secteurs qui sont
stratégiques et de pointe également, et investir aussi dans les investissements
existants, et enfin, le troisième objectif de l'administration Plante est de
créer des parcours verts agréables et sécuritaires, donc on pense à la phase
trois du quartier international, du Palais des Congrès, des zones d'activités
et de mobilité active, la propreté et la gestion des entraves.
Alors, dans tout ce contexte, M. le
ministre, comment pouvez-vous appuyer la ville, évidemment, bien sûr, à
l'intérieur de vos champs de compétence provinciaux?
M. Fitzgibbon : Oui. Bien,
écoutez, je pense qu'on va revenir en partie sur mon rôle comme ministre de
l'Économie. Le développement économique du Québec passe par des stratégies très
sectorielles pour qu'on puisse... à travers ça, on va avoir les zones
d'innovation, mais d'autres projets aussi structurants ou d'innovation qu'on
veut faire. Le premier auquel je pense, c'est le côté aérospatial. On a une
stratégie très poussée sur l'aérospatiale. On est un chef de file mondial,
après Toulouse et Seattle, et la région... la grande région de Montréal en
bénéficie. On pense à la rive sud, évidemment, Longueuil, on pense à...
M. Fitzgibbon : ...Donc, on a
près de 75 millions de dollars pour cinq ans pour développer le
secteur. On peut peut-être imaginer qu'il y aura un jour une fameuse zone
innovation aérospatiale qui ne sera pas trop loin de Montréal. On va attendre
les développements. On a aussi les sciences de la vie. On en parlait tantôt
avec le député de Rosemont. Les sciences de la vie, j'ai beaucoup d'engagements
sur ça. Et on va voir dans l'Est... Bien, ce n'est pas juste de dire que c'est
des chercheurs de Montréal, mais aussi on a des sommes d'argent dans la
stratégie des sciences de la vie qui vont pouvoir être dédiées sur des projets porteurs
qui sont reliés à HMR et d'autres hôpitaux universitaires au Québec. Je pense à
l'intelligence artificielle. On n'en parle pas beaucoup de ça, mais on est
quand même une notoriété mondiale maintenant en IA. On a évidemment le Mila. On
a beaucoup de sommes qu'on a octroyées à la recherche fondamentale. Notre
enjeu, c'est de rendre applicable l'intelligence artificielle, et je pense
qu'on va voir du développement ici qui va se faire dans la région de Montréal,
considérant les forces vives que nous avons. Mon collègue à l'Environnement a
son... son plan pour l'économie verte 2030, dans lequel il y a beaucoup
d'argent qui sont... qui est disponible pour Montréal. On parle de
300 millions, là. Je ne sais pas si c'est juste Montréal, ça, mais je
pense que oui. Et clairement mes collègues à l'Éducation et à l'Enseignement
supérieur ont aussi des sommes d'infrastructure qui leur sont accordées. Alors,
je pense, dans notre budget 2024-2025, il y a beaucoup de mesures qui sont
d'intérêt pour la métropole et sa région, clairement.
Mme Boivin Roy : Merci
beaucoup, M. le ministre. Si on reste sur l'aspect particulier de Montréal, le
Réflexe Montréal, vous savez que ça désigne la prise en compte des spécificités
de la métropole dans l'élaboration des lois, des programmes, des politiques qui
la concernent. Il y avait deux mécanismes de prévus à cette fin, soit l'ajout
d'un chapitre Montréal dans toutes les politiques qui ont un impact sur la
métropole, identifiant ces impacts et aussi la consultation de la ville de
Montréal en temps utile sur toutes les interventions qui la concernent
directement. Donc, c'est un engagement qui a été prévu dans l'entente-cadre,
engagement qui est également enchâssé dans le préambule de la Charte de la
ville de Montréal.
Donc, cela dit, il y a une multitude
d'interventions gouvernementales qui tiennent compte des spécificités du
territoire de la métropole, et un grand nombre d'ententes ont été conclues
entre les ministères et la ville de Montréal dans le cadre soit de programmes particuliers
ou encore des ententes spécifiques qui tiennent compte de la taille ou encore
des besoins.
Alors, est-ce que vous pouvez nous parler
de certaines mesures gouvernementales, justement, qui prennent en considération
les particularités de la métropole?
M. Fitzgibbon : Oui. Bien, je
regarde justement des notes, là... de Réflexe Montréal, qui est un programme
qu'on a mis en en place, puis je regarde les ententes particulières que nous
avons. Bien, on a parlé beaucoup, là, de l'entente pour la décontamination. Je
pense, clairement, on a fait des progrès. C'est sûr qu'on aurait pu aller plus
vite, mais 83 millions sur 100 millions déjà identifiés. Le... Le
fameux projet, là, de... SMTEM, on en a parlé à moult reprises. Je n'en parlerai
pas. On a aussi toute la question, là, de... Les terrains industriels, on en a
parlé. Le MAPAQ... Le MAPAQ, on n'en parle pas souvent, mais on a un programme
aussi de développement du secteur bioalimentaire avec la ville de Montréal. On
a aussi la relance du centre-ville. J'en suis personnellement responsable. On a
identifié 40 millions pour cette relance-là. On a aussi au niveau de la
culture... Tu sais, je pense, c'est 48 % des artistes québécois sont à
Montréal. Alors, mon collègue ministre de la Culture a octroyé 25 millions
pour les ateliers d'artistes à Montréal. On a aussi le plan climat du ministère
de l'Environnement, qui a 117 millions. L'itinérance, on en a parlé
tantôt. Je n'ai pas les sommes précises en tête, là, mais mon collègue ministre
des Services sociaux est... 75 millions? 75 millions, ce n'est quand
même pas banal. Puis toute la question de la violence, on a beaucoup d'argent
qui a été identifié pour ça à... SPVM. On en a parlé tantôt aussi sur comment
on peut continuer à supporter la ville. Alors, je pense qu'on a beaucoup
d'initiatives qui sont un peu incorporées dans Réflexe Montréal.
Le Président (M. Schneeberger) : En
terminant.
M. Fitzgibbon : ...
Le Président (M. Schneeberger) : O.K.
Voilà. Alors, c'était tout le temps alloué. Alors, je vous remercie pour les
échanges tous les députés. Alors, ce qui met un terme aux crédits budgétaires
du portefeuille Affaires municipales et Habitation.
Alors, nous allons mettre aux voix le
programme 5 intitulé Promotion et développement de la région
métropolitaine de Montréal. Est-ce que le programme est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté
sur division. Alors, je dépose aussi les réponses aux demandes des renseignements
des oppositions.
Compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux à demain, jeudi 18 avril, 11 h 30, où
elle entreprendra l'étude du volet Sport, Loisir, Plein air des crédits
budgétaires du portefeuille Éducation. Bon midi, tout le monde.
(Fin de la séance à 12 h 58)