Journal des débats de la Commission de l'aménagement du territoire
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
mardi 19 mars 2024
-
Vol. 47 N° 44
Consultations particulières et auditions publiques sur le projet de loi n° 50, Loi édictant la Loi sur la sécurité civile visant à favoriser la résilience aux sinistres et modifiant diverses dispositions relatives notamment aux centres de communications d’urgence et à la protection contre les incendies de forêt
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9 h 30 (version non révisée)
(Neuf heures quarante-six minutes)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
bon matin à tous. Alors, je déclare à la Commission de l'aménagement du territoire
ouverte. Je vous demanderais juste de vérifier vos sonneries pour ne pas
déranger le groupe. Alors, la commission est réunie ce matin pour entreprendre
des consultations particulières et auditions publiques sur le projet de loi n°
50, Loi édictant la Loi sur la sécurité civile visant à favoriser la résilience
aux sinistres et modifiant diverses dispositions législatives... relatives,
pardon, notamment au centre de communications d'urgence et de protection contre
les incendies.
Alors, est-ce que nous avons des
remplacements ce matin?
Le Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Setlakwe (Mont-Royal–Outremont) est remplacée par Mme Maccarone
(Westmount–Saint-Louis).
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Alors, pour débuter nos auditions, ce matin, nous allons recevoir la Fédération
québécoise des municipalités, l'Union des municipalités du Québec et l'Association
des gestionnaires en sécurité incendie et civile du Québec. Alors, nous... nous
allons procéder maintenant par les remarques préliminaires. Alors, j'invite M.
le ministre... de la Sécurité publique, pardon, à commencer. Vous avez six
minutes.
M. Bonnardel : Merci, M. le
Président. Alors, je serai bref parce qu'on aura la chance de parler de cette
loi, de cette refonte complète de la Loi sur la sécurité civile dans les
prochaines...les prochaines semaines. Ce qui est important pour moi, c'est
vraiment saluer mes collègues qui sont là aujourd'hui, la collègue de l'opposition,
les partenaires de la FQM, l'UMQ, qui vont être avec nous ce matin, mes
partenaires aussi, mon sous-ministre, qui sont avec moi, du ministère pour m'accompagner.
Rapidement, trois points majeurs, que j'ai
mentionnés lors du dépôt de cette loi, là, qui vont être partie prenante de
cette refonte. En premier lieu, c'est la mission de la SOPFEU, on va recevoir
la SOPFEU...
M. Bonnardel : ...comme on le
sait... comme on le sait, dû aux changements climatiques, aux catastrophes
naturelles que l'on vit depuis... depuis les dernières années, particulièrement
depuis 2023. Mais la mission de la SOPFEU a, je peux dire... a grandement
évolué. Sa mission première, dans les dernières décennies, a toujours été celle
de sauver l'industrie forestière, mais la matière ligneuse aussi. Puis il faut
comprendre qu'avec les catastrophes des dernières années, bien, la mission a
évolué. Elle devient celle de sauver des vies. Elle devient celle de sauver des
communautés, des infrastructures névralgiques et aussi, par la suite, donc, la
matière ligneuse de l'industrie forestière. Donc, la SOPFEU sera sous l'égide
du ministère de la Sécurité publique, après l'adoption de la loi. Donc,
d'ici... d'ici la fin de l'année.
Le deuxième point important, bien, c'est
une réponse aussi aux catastrophes, c'est une réponse aussi aux municipalités,
petites, moyennes, grosses, qui, dans les dernières années, on l'a vu, on l'a
entendu, que ce soient les inondations ou autres, les feux de forêt,
particulièrement, l'été passé, à la fin... à la fin du printemps ou au début de
l'été passé, où on s'est bien rendu compte que faire appel aux forces armées,
ça va de soi quand on a besoin des forces armées, mais de sortir de la boîte et
de créer une réserve opérationnelle, une réserve civile opérationnelle va nous
permettre de répondre à des impondérables, à des catastrophes que des
municipalités pourraient subir suite à une demande, sans faire affaire... sans
faire appel tout le temps, donc, aux Forces armées canadiennes. Alors, c'est
une réponse qui va être importante. C'est un financement aussi qui a suivi avec
l'annonce... l'annonce du ministre des Finances, voilà quelques jours déjà.
Donc, on va travailler en partenariat avec nécessairement la SOPFEU, avec la
mission de la Croix-Rouge aussi. On aura peut-être d'autres partenaires, mais on
aura la chance d'élaborer puis d'échanger aussi avec eux.
• (9 h 50) •
Un deuxième point qui touche... qui touche
les municipalités dans une certaine mesure, la gestion de risque, les
générateurs de risque aussi, donc une meilleure connaissance. On s'est
malheureusement rendu compte pendant les feux, l'année passée, qu'on avait
peut-être une méconnaissance de certains générateurs de risque dans certaines
municipalités. Parce que... parce que, bon, on n'avait pas... on n'avait pas
cette information. Donc, pour moi, ce qui... pour moi puis le ministère, ce qui
est important, c'est d'être capable de s'assurer d'avoir tous ces facteurs de
risque complet dans chacune... dans chacune des municipalités. Mais je sais que
c'est une... un questionnement. C'est un questionnement qui a plein de sens du
côté des municipalités, de se dire : Bien, comment on va y arriver? Est-ce
qu'on va être capable d'y arriver? Bien, je leur dis oui, parce que pour moi,
la base, c'est important d'être un... d'être un partenaire et qu'il y ait un
accompagnement pour la mise en œuvre de ces éléments du projet de loi qui sont
pour moi essentiels. Donc, que ce soit un soutien technique, que ce soient nos
directions... nos directions régionales qui vont y participer, que ce soient
les documents, guides de référence, outils informatisés à l'intention des
municipalités puis des MRC et accompagnement, accompagnement, bien important,
lors de... lors de la mise en place de la préparation du règlement. Je leur
dis... je vous dis en toute franchise et humblement que vous allez être des
partenaires dans tout ça. On ne vous abandonnera pas puis on va travailler
ensemble pour être capable de se donner tous les outils pour affronter...
affronter les prochaines catastrophes dans les prochaines années, qu'on va...
qu'on va... qu'on va nécessairement malheureusement avoir. Donc, voilà, je
termine ça...
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup, M. le ministre. Alors, nous allons du côté de l'opposition
officielle, et vous avez... Mme la députée de Westmount–Saint-Louis, vous avez
un quatre minutes 30.
Mme Maccarone : Merci, M. le
Président, un plaisir de siéger à cette commission, aménagement du territoire.
On disait juste avant l'ouverture des remarques préliminaires, que c'est une première
pour plusieurs d'entre nous. Alors, contente de vous trouver, M. le Président,
membres de la commission, ainsi que le ministre, son équipe et mon équipe,
évidemment, je suis bien entourée, vraiment, aujourd'hui.
On est en train d'entreprendre un projet
de loi important, majeur, je dirais même. Pourquoi? Parce que c'est la première
fois dans environ 20 ans, depuis que nous n'avons pas adressé tout ce qui
est en lien avec sécurité civile. Alors, c'est des enjeux très importants. J'ai
hâte à entendre les groupes qui vont témoigner en commission parlementaire,
parce que... de nous alimenter en ce qui concerne ce projet de loi, il n'y a
aucun projet de loi qui est déposé à l'Assemblée nationale qui ne peut pas être
bonifié, qui n'a pas besoin d'être amélioré avec des amendements qu'on fait en
collaboration. Pourquoi? Parce que chaque fois qu'on dépose un projet de loi,
ça n'appartient plus au gouvernement, ça n'appartient pas aux oppositions, mais
ça appartient à la société civile. Alors, j'ai vraiment hâte d'entendre les
échanges que nous aurons avec tous les partenaires qui vont venir témoigner.
D'abord, c'est un projet de loi que j'ai
dit majeur. Pourquoi? Parce que ça édicte une nouvelle loi sur la sécurité
civile afin de favoriser la résilience aux sinistres. Alors, on peut comprendre
pourquoi le gouvernement souhaite procéder avec ce projet de loi. Quand on
parle juste des feux de forêt historiques, l'an dernier, on peut imaginer les
inondations, j'ai une petite pensée pour les pompiers qui ont perdu leur vie,
dernièrement, à Baie-Saint-Paul, par exemple, en ce qui concerne une
inondation, un sinistre, le verglas...
Mme Maccarone : ...on ne peut
pas être contre le fait que de nous mieux préparés pour faire face au cynisme,
mais c'est un projet loi qui soulève aussi beaucoup de questions, alors on
espère que le ministre pourra nous répondre ainsi que son équipe.
Je comprends aussi les très bonnes
intentions derrière ce projet de loi, mais je pense que ça prend un équilibre,
puis c'est ça que nous souhaitons chercher. On se souvient tous ce qui est
arrivé pendant la pandémie, les pouvoirs extraordinaires que s'était doté le
gouvernement. Il arrive parfois que la ligne entre le devoir et l'État de ses
obligations a été questionnée et même critiquée. Ça fait que je pense qu'on a
une obligation de se souvenir de ceci lors des échanges.
Il faut donc être prudent, je dirais, il
faut être prudent de ce que nous voulons mettre en place pour assurer que
l'objectif de la protection du public demeure notre préoccupation principale.
Puis c'est ça que je souhaite. Ça va être dans cet angle-là que nous allons
aborder le débat pour l'opposition officielle. Le facteur déterminant,
vraiment, dans le projet de loi n° 50, c'est la
responsabilisation, la responsabilisation de la population, des partenaires,
des ministères, des municipalités. Il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de
pouvoirs qui vont être octroyés au gouvernement, au ministre ainsi qu'aux
municipalités. Alors, je comprends, on a aussi des préoccupations qui vont être
soulevées avec tous ces pouvoirs qui seront octroyés. Alors, M. le Président,
je dirais que, moi, je vais être là pour entendre, écoutez, de travailler en
collaboration. Encore une fois, on comprend l'importance de ce projet de loi majeur.
On souhaite travailler d'une façon concertée, en collaboration, mais surtout de
main en main avec tous les partenaires qui vont témoigner puis qui vont nous
aider avec notre travail. Alors, merci beaucoup.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup, Mme la députée. Alors, nous allons maintenant du côté de la deuxième
opposition, et je donne la parole au député de Laurier Dorion pour
1 min 30 s.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Donc, j'aimerais commencer par saluer M. le ministre, son personnel
et ses équipes de l'Assemblée nationale, mes collègues, là, pour entamer le
projet de loi n° 50 sur la sécurité civile visant à
favoriser la résilience aux sinistrés. Et donc c'est un projet de loi
important, surtout dans un contexte des changements climatiques qui provoquent
directement des grands désastres naturels de différents types, ne serait-ce
qu'on va se rappeler des grands feux de forêt qui ont affecté le Québec, des
inondations, etc. Donc, il est temps, après 20 ans, de moderniser ce
projet de loi à la lumière de la réalité actuelle des changements climatiques.
Donc, je vais être très attentif, essayer
d'améliorer, de bonifier, parce que la sécurité civile, on l'a dit, ça concerne
tout le monde, ça concerne tous les paliers de gouvernement et ça prend un
savant dosage entre les différentes responsabilités du monde municipal du
gouvernement du Québec, et même du gouvernement et fédéral. Donc, c'est un
projet de loi très important et on va y accorder toute l'attention requise. Merci,
M. le Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup, M. le député. Alors, nous allons procéder à débuter cet échange de
consultation avec la Fédération québécoise des municipalités. Alors, vous avez
10 minutes. Je vous demanderais de débuter par votre présentation à vous
deux et puis procéder à la période... à procéder à votre mémoire, voilà.
M. Larose (Steven) : Parfait.
Merci beaucoup. M. le ministre de la Sécurité publique, M. le Président, Mmes
MM. les membres de la commission, la Fédération québécoise des municipalités, à
titre de porte-parole des régions, réunissant plus de 1 000 membres,
dont la totalité des MRC, remercie les membres de la commission de
l'opportunité qui lui est offerte de présenter ses commentaires et recommandations
sur le projet de loi n° 50.
Ces dernières années, le Québec a été le
théâtre de nombreux sinistres importants, particulièrement sur le plan des
catastrophes naturelles. On n'a qu'à penser aux incendies de forêt sans
précédent de l'été 2023, du glissement de terrain de Rivière Éternité ou
encore de l'inondation dans la région de Charlevoix, pour ne nommer que les
plus récents. Les dérèglements majeurs de la nature, causés principalement par
les changements climatiques, sont portés à s'accroître. Malheureusement et
inévitablement, chacune de ces catastrophes, souvent naturelles mais parfois
liées à l'activité humaine, entraîne d'importantes conséquences pour la
population qui les subissent. Des dommages matériels, certes, mais aussi
parfois des pertes de vies humaines.
La Fédération québécoise des
municipalités, à travers ses membres, comprend la nécessité de mettre à jour la
Loi sur la sécurité civile qui date de 2001, afin qu'elle soit plus en phase
avec l'accroissement des risques des sinistres et le rôle des responsabilités
des élus locaux. En revanche, la fédération ne peut accepter certaines
dispositions du projet de loi, en particulier la relation à sens unique entre
le gouvernement et les gouvernements de proximité contenue dans le projet de
loi et l'absence de ressources humaines et financières pour accompagner les
municipalités et les MRC dans leurs nouvelles obligations.
Nous nous interrogeons également...
M. Larose (Steven) : ...sur la
portée de la modification proposée à la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme.
C'est donc principalement sur ces aspects que nous nous pencherons aujourd'hui.
La première partie de notre mémoire aborde le rôle des MRC, les municipalités
locales, dans la nouvelle loi sur la sécurité civile, telle qu'édictée par le
projet de loi n° 50. La municipalité constitue la
première ligne lorsque survient un... le fait est que, par sa proximité à la
fois avec les lieux physiques de la catastrophe et avec le citoyen, c'est vers
la municipalité que se tournera d'abord ce dernier, en quête de secours et de
solutions lors de situations d'urgence. C'est aussi la municipalité qui est la
plus à même de réagir en premier, de prendre les décisions urgentes qui
protégeront sa population. Advenant le manque de ressources, la municipalité se
tournera vers sa voisine ou encore la MRC, parfois mieux organisée pour faire
face aux sinistres. Nous sommes en accord avec la nécessité que tous les
acteurs doivent être mobilisés, dans un monde idéal, les ressources soient
optimisées en situation de mesures d'urgence. C'est l'objectif global du projet
de loi n° 50, et nous la comprenons.
En revanche, la FQM est déçue que le
projet de loi ne prévoie que des obligations des gouvernements de proximité
vers le gouvernement du Québec sans que rien ne soit demandé en retour à ce
dernier. Le projet de loi fait effectivement mention des responsabilités,
obligations du ministre par rapport à sa propre démarche de gestion de risques
de sinistres au niveau québécois. Mais à aucun endroit, il n'est question de ce
que les autorités gouvernementales québécoises entendent mettre en place pour
seconder les municipalités locales et régionales dans la gestion des mesures
d'urgence en cas de sinistre. Cet élément constitue, à lui seul, un élément qui
empêche la fédération, dans ces circonstances, de donner son aval au projet de
loi n° 50 tel que présenté.
• (10 heures) •
Nous tenons à rappeler au gouvernement les
résolutions que nos membres ont adoptées lors du congrès de septembre
dernier : De mettre à jour les méthodes de communication, de diffusion des
informations disponibles dans les différents paliers de gouvernance pour que
celles-ci soient plus efficacement assimilées sur le terrain, d'intégrer les
MRC lors de la collecte et la diffusion d'informations sur le terrain de
manière que l'information disponible soit la meilleure et la plus uniforme
possible et d'intégrer systématiquement des élus municipaux et leurs officiers
dans les rencontres de l'Organisation régionale de la sécurité civile lorsque
l'état d'urgence est déclaré dans une ou plusieurs municipalités. Les éléments
qui y sont développés sont le fruit d'observations et de réflexions de nos
membres lors de sinistres vécus au cours de l'année dernière. Le message est
clair nos membres ont eu à prendre action lors de sinistres et la réponse des
autorités de la sécurité civile n'a pas été à la hauteur, surtout en ce qui
concerne la communication. Or, comme mentionné précédemment, le projet ne
contient aucune obligation des autorités gouvernementales envers les
gouvernements de proximité, ce qui nous déçoit. Nous demanderons des
modifications au projet de loi à ce chapitre.
Le projet de loi oblige aussi les
municipalités locales à mettre en place une structure de coordination de la
sécurité civile chargée de la gestion des risques de sinistre et de la
coordination de la réponse au sinistre sur son territoire. Sous l'autorité d'un
coordonnateur municipal de la sécurité civile qui doit adopter un plan de
mesures de sécurité civile, elle doit de plus adopter un plan de sécurité
civile dans lequel sont constamment... notamment consignées des mesures de
préparation générales pour répondre à un sinistre ou à son imminence dans des procédures
d'alerte de sa population et de sa mobilisation des ressources.
Parallèlement à ce qui est demandé aux
municipalités locales, les articles 8 et 9 de la nouvelle loi introduisent
l'obligation, cette fois au niveau de la MRC, de réaliser une démarche de
gestion des risques de sinistre. Selon un processus d'amélioration continue,
toutefois, le projet de loi est silencieux quant au partage de responsabilités
entre la MRC et les municipalités locales, et ce manque de clarté quant au rôle
des MRC est problématique. De plus, et nous le soulignons, aucune nouvelle
somme n'est prévue par le gouvernement du Québec afin de soutenir les efforts
des municipalités dans la réalisation de cette démarche.
Dans le mémoire présenté au Conseil des
ministres, il est mentionné qu'un soutien financier sera nécessaire pour
permettre aux municipalités et aux municipalités régionales de comté de
s'acquitter de leurs nouvelles responsabilités. Or, ce soutien est carrément
absent et le monde municipal est en droit de s'interroger sur la suite des
choses après la lecture du budget du 12 mars dernier. En effet, nous... si
on n'assiste pas au premier transfert des responsabilités sans ressources,
alors que l'encre utilisée pour la signature de l'entente de réciprocité est à
peine sèche. Au moment où le gouvernement verse 127 millions aux MRC pour
la préparation du plan climat, l'absence d'engagements budgétaires concrets
nous inquiète au plus haut point, particulièrement dans le contexte où les
municipalités ont déjà plein les bras avec tous les règlements et obligations
légales déjà en place. C'est pourquoi la FQM demande au ministre de modifier
son projet de loi pour faire entrer en vigueur les articles de son projet de
loi décrivant les nouvelles responsabilités imposées aux municipalités et aux
MRC seulement lorsque les ressources financières et humaines suffisantes auront
été confirmées.
Pour terminer, le projet de loi n° 50 prévoit modifier la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme par...
10 h (version non révisée)
M. Larose (Steven) : ...l'ajout
de l'article 145.44 quant à la délivrance des permis. Cette disposition
obligerait par exemple une municipalité qui reçoit une demande de permis dans
un lieu qu'elle croit potentiellement exposé à un risque, mais qui n'est pas
déjà désigné à titre de zone de contrainte et qui n'est pas régi en ce sens, à
suspendre l'émission de permis pour une période maximale d'un an, le temps, le
cas échéant, d'adopter un règlement adapté encadrant l'usage du sol, la
construction ou la réalisation d'un ouvrage dans le lieu visé.
Nous sommes conscients des enjeux qui
sous-entendent cette modification législative et de l'importance de trouver de
nouveaux moyens pour assurer la protection de la sécurité de nos communautés
face à la hausse marquée de la fréquence et de l'ampleur des événements
climatiques. Toutefois, nous sommes d'avis que les implications de cette
disposition législative sera énorme par les municipalités et qu'une analyse
plus poussée de ces impacts est... nécessaire avant son adoption.
L'article 145.44, tel que proposé, a
une portée beaucoup plus large que le projet... que le sujet du projet de loi
et risque d'engager la responsabilité des municipalités. Les municipalités
pourraient faire face à de nombreuses poursuites judiciaires suivant cet
élargissement de principe de précaution et devoir s'engager dans des débats d'experts
pour démontrer les risques anticipés. Leur responsabilité pourrait également
être engagée dans les cas où, bien que conscientes d'un risque, elles ne
seraient pas en mesure de modifier leur réglementation et leur cartographie des
zones de contraintes dans le délai imparti et se verraient dans l'obligation de
délivrer un permis. Déjà en 2021, la FQM soulevait cette question de la
responsabilité municipale, suivant la publication d'un nouveau cadre
réglementaire en regard de la gestion des risques liés aux inondations. Dans un
mémoire, la FQM se questionnait quant à la responsabilité municipale de la
connaissance d'un risque, voire de l'absence d'un risque, alors que c'est le
gouvernement qui... l'utilisation d'une cartographie à jour. Cette
préoccupation a été soulignée de nouveau dans une résolution adoptée par notre
conseil d'administration en avril 2022.
Le projet de loi n° 50 propose donc
une solution qui va s'appliquer à tous, ce qui pourrait soulever un enjeu de
sécurité publique à cet élargissement de principe de précaution, est proposé
sans analyse complète. Aussi, ce qui paraît simple et évident à première vue
aurait probablement des répercussions énormes dont on ne connaît pas la portée
si cet article est adopté comme proposé.
Une réflexion rigoureuse s'impose donc
avant l'adoption d'une telle disposition. Les impacts doivent être mesurés et
discutés. Toutefois, ce qui est clair dès aujourd'hui est que l'ajout d'une
disposition de ce genre devrait inévitablement être accompagné d'une
exonération de la responsabilité pour les municipalités.
Voici donc quelques commentaires qui
auraient bien résumé le contenu plus élaboré de notre mémoire. Nous vous
remercions de votre attention et nous sommes disponibles pour répondre à vos
questions. Puis juste pour votre information, je suis aussi entouré de Pierre
Châteauvert, directeur des politiques de la Fédération québécoise des
municipalités, qui est là également pour m'assister.
M. Châteauvert
(Pierre) :Et toi.
M. Larose (Steven) : Et
Steven Larose, maire de la municipalité de Montcalm, MRC des Laurentides,
président de la Commission permanente de la sécurité civile, sécurité incendie
de la FQM puis administrateur aussi de la FQM.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
merci beaucoup pour votre présentation. Alors, nous allons débuter une période
d'échange avec les députés et le ministre. Alors, M. le ministre, vous avez un 16 minutes
30 s pour débuter vos échanges.
M. Bonnardel : Merci, M. le
Président. Je veux prendre quelques questions puis je vais laisser mes
collègues aussi en poser, s'ils en ont.
Merci pour votre mémoire. C'est... Vous
êtes les premiers à participer à l'exercice. Vous avez participé à l'exercice
en amont avec nous aussi pour être capables de préparer... de préparer ce
projet de loi, cette réforme qui n'a pas été faite depuis... depuis presque
plus que deux... deux décennies. Puis il y a quelque chose qui m'a titillé
tantôt. Au-delà de vous poser des questions, là, sur votre mémoire, quand vous
avez parlé de communication, j'ose croire que vous avez fait... Vous le savez,
depuis début 2023, on a eu notre lot de catastrophes, là, ça nous a
frappés, les municipalités, nous et les citoyens, partout... partout au Québec.
J'imagine que vous avez fait un post-mortem avec certains qui ont été touchés
plus fortement que d'autres peut-être. Et vous avez tantôt dit «manque de
communication». Je suis un peu surpris parce que je me suis promené quand même
pas mal, puis veux veux pas, quand je suis sur le terrain, je placote puis je
discute avec les maires. Puis là, les intervenants de la sécurité civile, puis
tous ceux qui sont partenaires, puis qui sont là le matin aux rencontres, aux
statutaires. C'est la première fois que... qu'on m'amène le fait que... Puis
quand je dis ça, bien, vous... ça concerne ceux qui sont à ma gauche, ça
concerne ceux qui sont en arrière de moi, vous parlez d'un manque de
communication ou d'une mauvaise communication entre les partenaires, donc entre
vous et la sécurité civile lors d'événements. J'ai un petit peu de la misère à
comprendre où... Vous avez dit ça, là, tantôt, là.
M. Larose (Steven) : Oui.
M. Bonnardel : Expliquez-moi
un petit peu plus, là, parce que ça me titille, ce genre de commentaires, là.
M. Larose (Steven) : Les
commentaires que vous avez entendus en lien avec le manque de communication
faisaient surtout référence quand qu'il y a des grands sinistres. On... Quand
qu'on parlait à nos collègues préfets, maires de l'Abitibi, de
Saguenay-Lac-Saint-Jean, même de... dans la région de Vaudreuil-Soulanges...
M. Larose (Steven) : ...à
chaque fois qu'il y a un grand sinistre, on a comme l'impression que la communication
ne se fait pas bien entre tous les intervenants municipaux, régionaux, la MRC
et le ministère de la Sécurité publique. On a quand même écouté dans d'autres
régions, comme entre autres dans Charlevoix, avec Baie-Saint-Paul, où est-ce
que la communication a très bien été, parce que le sinistre, il était vraiment
comme concentré à deux, trois municipalités. Mais les commentaires qu'on a
entendus, c'était surtout en lien avec les feux de forêt qu'on a eus puis les
grandes inondations de lac des Deux-Montagnes, entre autres, où est-ce qu'on a
cru comprendre qu'il y a plusieurs MRC qui essayaient d'intervenir, puis le MSP
tassait les MRC parce qu'il disait comme quoi qu'ils n'étaient pas... MRC
n'avaient rien... aucun rôle à jouer dans l'événement... puis chacune des
municipalités ne recevait pas la même information du MSP. Et c'est pour ça que
nous autres, dans notre mémoire, on demande justement que, quand il y a un
événement comme ça, de s'asseoir à table avec vous, du moins le monde
municipal, pour vraiment qu'on ait toute la même communication tous ensemble.
M. Châteauvert
(Pierre) :...si vous permettez, je vais
vous donner deux exemples. Lors du verglas l'an dernier, c'est nous qui avons
organisé les discussions, les rencontres entre Hydro-Québec et les élus à
travers... Et maintenant, depuis, c'est réglé chez Hydro-Québec. Ils se sont
réorganisés à la lumière de cette activité-là. Donc là, il y avait un problème.
Puis d'ailleurs on se parlait, on dit : Comment vous faites, puis tout.
Puis nous avons organisé des... pas... des webinaires, en fait, des rencontres,
avec... Avec nos moyens de communication, on a contacté tous les élus, toutes
les municipalités, membres, pas membres, et il y avait des centaines de
personnes qui se branchaient. Dans le cas de... et ce n'est pas
nécessairement... c'est que ça va vite, dans ces affaires-là, là, puis que
les... ce que les gens demandent, d'être à la table. Vous avez vu, dans les
feux de forêt, c'est souvent nos... notre monde qui était... qui était
interviewé par les journalistes. Et l'information n'était pas là, alors qu'elle
était disponible. Il y a un délai, et c'est ce problème-là.
• (10 h 10) •
Autre exemple, dans le nord du
Lac-Saint-Jean, l'actualité aujourd'hui parle de... C'est combien de kilomètres
de... C'est fou, là, le nombre de kilomètres en forêt, 500 000, je pense,
kilomètres en forêt, là, de... Et ça, c'est un problème. Et bon, l'auto de
police était à une place, mais ça rentre de partout. Et ce sont les MRC qui
elles-mêmes ont, la MRC de Maria-Chapdelaine, vous pourrez demander à Luc
Simard, le préfet, qui a eux-mêmes organisé l'évacuation puis le contact de
tous ceux qui étaient en forêt. Et c'est des milliers de personnes. Et c'est
eux-mêmes qui ont pris ça sur eux en disant : Regardez, si c'est
dangereux, et tout ça. Le contact n'avait pas été fait. En fait, on a comme
l'impression que c'est une question d'organisation. Et c'est pour ça que la
principale, ça a été discuté en assemblée... en atelier, en assemblée générale,
les préfets qui étaient là, les maires qui étaient des... qui... ils étaient
tous là, ceux qui avaient été à ce... malheureusement impliqués dans ce genre
de démarches, de problèmes là, de problématique là, ils ont tous dit la même
chose : On est... on n'est pas à la table où ça se prend puis... on a des
délais qui devraient être supprimés, qui ne devraient pas être là en termes de
communication. C'est là, le problème. Notre revendication, elle n'est pas
compliquée, elle est là, c'est... ce n'est pas d'envoyer... c'est... on n'a pas
besoin de louer un aréna, là, pour une réunion, là, mais d'ajouter une, deux
personnes responsables qui vont participer à la discussion, échanger
l'information, qui vont être capables d'informer, c'est... c'est... c'est
notre... c'est le problème qu'on a vécu et qui devient intense à certains
endroits.
M. Bonnardel : Qu'est-ce
qui... J'ai le goût d'aller plus loin, là, quant à... quant à ouvrir la porte.
Suite à votre post-mortem, au-delà de la communication, qu'est-ce qui ressort
d'un top trois à revoir, à améliorer ou à se dire : bien, on a fait un
bon... un bon travail? Comme je vous... j'ai mentionné, j'en ai vu pas mal, là,
mais vous étiez... vous étiez parties prenantes puis nécessairement plus sur le
terrain, là, que le commun des mortels, là. Mais qu'est-ce qui ressort après
ça, selon vous, là, de... des événements, là, surtout, là, des événements, là,
sur la façon de faire, au-delà de la... au-delà de la communication, là?
Une voix : La rapidité...
M. Bonnardel : Parce que... Juste...
Excusez-moi. Parce que je sais qu'à chaque... en tout cas, à chaque événement
majeur, j'ai vu des des façons de faire, vous avez nommé Baie-Saint-Paul
tantôt, chapeau! Chapeau. Il y en a d'autres places aussi, là. Pendant les feux
de forêt, là, c'était incroyable, la volonté des partenaires municipaux, des
employés, de la Sûreté du Québec, qui s'en va avec des bidons de gaz à
Chibougamau pour aider les gens puis à... Bon, ça, on... Mais au-delà de tout
ça, je sais qu'à chaque jour il y avait des rencontres, il y avait de
l'information qui se donnait. Là, vous semblez me dire : Bon, François...
Je prends note, là, je prends, là, note comme tel, là, de vos... de ce côté
plus négatif, là, de la situation, mais qu'est ce qui ressort outre ça, qui,
selon vous, aurait dû être amélioré au-delà des communications? Est-ce qu'il y
en a qui... est-ce qu'il y a d'autres choses qui étaient soulevées ou...
M. Larose (Steven) : Qu'est
ce qu'on a entendu, c'était surtout après le sinistre, c'était de dire que d'avoir
l'aide financière suivant le sinistre, des fois, ça peut être long. C'est des
commentaires qu'on a entendus, puis aussi les redditions de compte. Mais je
pense, les redditions de compte, on voit ça, je pense, parmi tous les autres
ministères. Mais...
M. Bonnardel : Quand vous
dites... excusez-moi, l'aide au sinistre, là, c'est-tu...
M. Bonnardel : ...au cynisme
de ceux qui sont les citoyens, là, parce qu'on a amélioré nos processus,
énormément, là, énormément, énormément. Ça, ça... on a envoyé les équipes,
exemple, Baie-Saint-Paul, on a envoyé des équipes sur le terrain directement
pour aller supporter les citoyens. Je comprends, là, je prends acte de ce que
vous me dites, là.
M. Larose (Steven) : Bien,
vous parlez beaucoup de Baie-Saint-Paul, mais c'est un exemple aussi. Si, à un
moment donné, le sinistre a lieu, les gens ont quitté, les caméras ont quitté,
mais par la suite, il y a des travaux à faire dans la rivière en aval. Et là,
c'est un petit peu plus difficile d'avoir de l'aide financière, d'avoir les
rapports, les permis, tout, pour procéder aux travaux. Ça, c'est un commentaire
qu'on a entendu, puis la reddition de comptes, bien, c'est quelque chose qu'on
entend régulièrement aussi.
M. Châteauvert
(Pierre) :...effectivement, l'après,
c'est... bon, les longueurs, hein, c'est toujours quand on fait face... Puis
c'est vrai qu'il y a une grande amélioration, une grande, grande amélioration.
Suite à la refonte, c'est 2019, je pense, le programme, là, qui avait été... et
tout ça. Et une grande... puis on en a besoin. Puis il faut qu'on se parle
rapidement puis il faut mettre en place des choses, parce que ce qui s'annonce
pour l'été prochain, c'est... ça ne s'annonce pas bien. On le sait tous, là,
les observations qui sont faites par la SOPFEU puis le ministère des Forêts,
là, sur le terrain, ça ne s'annonce pas bien. On va tous aller allumer des
lampions à Sainte-Anne-de-Beaupré pour ne pas que ça arrive.
Mais la... effectivement, le manque de...
dans la loi, on parlait, là, bon, l'organisation régionale de la sécurité
civile, les élus ne sont pas là, ou les représentants du monde municipal, ne
sont pas membres, ne sont pas là. Donc, ça, peut-être une modification à faire
là, et... et aussi de... on le fait beaucoup en aménagement, on le fait de plus
en plus en environnement. Il faut que les gens s'assoient pour mieux organiser.
Il y a encore... il y a encore un flou, un flou sur le rôle des niveaux
d'intervention sur le terrain, de la mise en commun, tu sais, entre la MRC puis
la municipalité, c'est... il y a probablement du travail à faire là, parce
qu'effectivement le maire, c'est lui qui est le responsable et le contact,
mais, on l'a vu, dans le cas notamment de Rivière-Éternité, c'est les gens de
la MRC qui étaient là, puis tout ça, puis les choses ne sont pas toujours
clairs. Et ça, ça crée des problèmes. Malheureusement, là, c'est essai erreur,
là, puis c'est... c'est des conclusions qu'on voit, mais peut-être qu'il
faudrait avoir un peu plus de précision à ce niveau là, au niveau du rôle de
chaque niveau d'intervention, quand il arrive une catastrophe, quand il arrive
un problème comme ça, quand il arrive un sinistre, et ça, là-dessus, il
faudrait peut-être travailler. Ceci étant, on reconnaît que c'est... l'effort
qui est là-dedans, là, puis effectivement, vous l'avez dit, on a participé,
puis il fallait le faire puis c'était urgent, mais, avec ce qui s'en vient, là,
c'est absolument urgent de mettre ça à jour. Mais disons qu'il y a encore
beaucoup... il y a encore du travail à faire sur le terrain... Ça a toujours
référence à la cohésion des interventions.
M. Bonnardel : Mais ce que
vous dites, si je vous suis là, c'est que les préfets vous ont dit : Si...
des fois, les préfets sont... bien, ce n'est pas des fois, ils sont maire d'une
ville, à majorité... oui. Ces préfets ne sont pas assez impliqués dans la prise
de décision, même s'ils peuvent paraître des fois dans un territoire très loin
d'un événement, je ne nommerai pas personne, là, très loin d'un événement. Eux,
ils se disent : Bien, nous autres, on est dans la structure...
structure... autorités régionales locales, ils ne sont pas là, ils ne sont pas
assez là. C'est un peu ça que vous dites?
M. Larose (Steven) : Bien,
nous avons vu des événements, entre autres en Abitibi, où est-ce que certains
maires peut-être qui étaient dépassés avec la situation, puis le préfet
arrivait en arrière, était prêt à donner un coup de main, puis le MSP les
tassait d'une certaine façon : Non, tu es juste préfet... avec les municipalités.
Et c'est pour ça que, dans notre mémoire, on mentionne que le rôle de la MRC
doit être un petit peu plus clarifié et que la MRC, elle a quand même un rôle à
jouer, je crois, pour supporter ces municipalités.
M. Bonnardel : Si on parle
de... parlez-moi un peu des plans de sécurité civile. Corrigez-moi, là, si on
dit que 80, 90 % des petites, moyennes municipalités au Québec ont un plan
de sécurité civile, sinon plus que ça, présentement, est-ce qu'on peut dire que
l'ensemble sont prêts à... Bien, peu importe la grosseur des catastrophes, ou
autres, a un plan en marche présentement au Québec? Est-ce que c'est bien le
cas?
M. Larose (Steven) : Vous
avez mis un programme en place, il y a déjà quatre, cinq ans, je crois, qui a
permis aux municipalités d'avoir toutes leurs pleines mesures d'urgence en
place, mais ce n'est pas toutes les municipalités qui le revoient de façon
régulière, de façon annuelle. Et on n'est peut-être pas au même niveau, là,
chacune des municipalités.
M. Châteauvert
(Pierre) :Bien, il faut le faire vivre et
c'est la structure pour le faire vivre, la mise à jour, et tout ça, on est en
train de relancer le processus d'aménagement, puis on s'en aperçoit de plus en
plus, pendant des années, il n'y a pas eu de... il n'y a personne qui
s'occupait vraiment des schémas, oui, il y a plein de monde qui travaillaient,
mais sur la mise à jour, puis tout ça... et là on le relance, puis on voit le
phénomène, en sécurité civile, on n'a pas ça.
M. Bonnardel : ...le
pourcentage, êtes-vous capables de me le dire ou... qui sont... qui sont... à
date, si on peut... si je peux le dire ainsi, c'est-tu 80 % ou moins que
ça?
M. Châteauvert
(Pierre) :Ce n'est pas... ce n'est pas
juste ça. Ça a des implications aussi au niveau de la réglementation. Lors de
l'inondation de 2019, on s'est aperçu qu'au-delà de 50 % des règlements
municipaux n'étaient pas... n'étaient pas conformes au schéma par rapport aux
réalités d'urgence si on a une inondation. C'est... l'importance de...
M. Châteauvert (Pierre) :...faire vivre ça, de l'alimenter. Parce que, là,
effectivement, comme M. Larose l'a dit, avec le... c'était via l'agence 9-1-1,
là, qu'on a fait financer tout ça. Mais il faut que le texte est adopté puis
tout ça. Puis ça demeure une base extraordinaire, parce que les gens s'y
réfèrent, mais il y a des fois, il faut qu'ils cherchent un peu, parce qu'il
est un peu loin dans les papiers, là, puis là, s'y référer. C'est quelque chose
qu'il faut vivre, c'est un système qu'on doit mettre en place, qui doit vivre.
C'est ça.
M. Bonnardel : Le financement
qui est octroyé pour le plan climat, est-ce que vous êtes... c'est déjà
enclenché, ces plans climat, ils sont déjà préparés? Parce... Je vous dis ça
parce que la démarche de gestion de risques va être pas mal calquée sur ce que
vous avez déjà fait comme travail. Donc, je ne vous dis pas que ça va être un
copié-collé, qu'on va prendre ce qui a été déjà fait puis on va le mettre à la
sauce MSP, mais ça va se ressembler, se ressembler pas mal. Il risque d'y avoir
un petit 10 %, là, pour les risques, les risques reliés aux sinistres
majeurs, là, tremblements de terre, industriels ou autres, ou autres, là, où
là, comme je l'ai mentionné d'entrée de jeu dans mon préambule, où là, nous, on
va participer grandement avec vous, là, pour vous accompagner dans ce... ce que
je trouve... 10%, là. Je dis 10%, 15%, peut-être 20%, là, mais on considère au
ministère que c'est un 10 % qu'on va devoir travailler avec vous pour être
capables de bien se préparer, puis je le disais tantôt, là, que ce soient nos
directions régionales, les guides-documents de référence, tout ce qui est
outils informatisés, et surtout, je sais que c'est un point, la préparation du
règlement.
Là-dessus, vous avez ma parole ce matin,
puis là je vois les gens de l'UMQ qui viennent d'arriver, vous allez être des
partenaires en préparation de ce règlement. On ne le fera pas en vase clos, on
ne le fera pas tout seuls dans notre coin, je ne peux pas faire ça sans mes
deux principaux partenaires, qui sont vous deux. Donc, je vous le dis, puis je
le répéterai s'il le faut tantôt, à la préparation de ce règlement, vous serez
partenaires. Puis, quand je dis quelque chose ici, c'est parce que ça va se
faire par la suite. Donc, c'est pour moi important qu'on clarifie ça, parce que
vous êtes des partenaires dans tout ça, donc pour moi c'est important que vous
soyez partie prenante de la préparation de tout ça. Je ne sais pas si mes
collègues ont une ou deux questions. Oui, peut-être que oui.
• (10 h 20) •
Mme Jeannotte : Bien,
bonjour. Merci d'être présents, M. le maire et puis membres de la FQM. Vous
savez que dans le comté de Labelle, on a vécu un... la menace d'une digue qui
nous menaçait de céder, donc, et puis effectivement les enjeux d'intégrer les
élus avec les officiers ont été soulevés, les enjeux de communication aussi.
Dans le fond, est-ce que c'est un enjeu de loi ou est-ce que c'est un enjeu de
gestion? Parce que... Puis il y a du court terme puis il y a du moyen terme.
Parce qu'effectivement, le très, très court terme, dépendamment des
personnalités, les gens vont réagir différemment face à une menace comme ça. Il
y a de l'anxiété, il y a énormément de... puis il faut... Donc, il y a une
question de leadership puis le court terme. Ça fait que je répète ma
question : Êtes-vous sûr que c'est dans le projet de loi, que ça
prendrait, par exemple, d'éclaircir cette espèce de confusion, ou si ce n'est
pas plutôt une question de gestion, à savoir : Est-ce que, dans le fond,
les équipes des hauts fonctionnaires pourraient, tout simplement, caller, en
bon canadien, un meeting avec les élus locaux?
M. Châteauvert
(Pierre) :Merci pour la question, Mme. En
fait, dans ce cas-là, c'est une propriété du ministère de l'Environnement, le
barrage en question. Donc, ça démontre l'importance de la démarche qui est
proposée, de s'asseoir puis de mettre en place. M. le ministre, tantôt, a fait
la référence au plan climat. C'est deux ans de travail, nous... ça fait deux
ans qu'on travaille ça avec le ministère de l'Environnement pour, premièrement,
connaître le territoire, identifier les problématiques puis prioriser aussi
les interventions... en tout cas, à identifier les interventions et aussi les
prioriser, parce qu'on sait qu'il n'y aura pas d'argent pour tout faire.
Donc, l'idée des plans climat, c'est
exactement ça. Et il faut faire la même chose en sécurité civile parce qu'il
faut connaître l'ensemble du territoire. Vous avez parlé des Laurentides... des
barrages privés, des barrages municipaux, c'est une région qui... les lacs,
hein, il y en a énormément. Donc, à quelque part, il peut... il peut arriver
quelque chose avec ça. L'entretien de ces barrages-là, c'est une problématique
de sécurité civile majeure dans ce coin-là, ce qui fait que... Et là, donc,
ici, avec le ministère de l'Environnement, il faut connaître l'ensemble des
barrages, et tout ça. Il est arrivé ça. Donc, il faut prévoir les interventions
par après. Donc, ce que M. le ministre disait tantôt, par rapport aux
ressources, on est très content d'entendre ça et... parce que c'est une
problématique majeure, parce que ça va coûter des sous, faire ça. Ça va
demander énormément d'énergie, mais là on embarque... Le gouvernement a
annoncé, et l'annonce est faite, je pense, c'est le 8 février, les deux
unions...
Le Président (M. Schneeberger) : On
n'a plus de temps, excusez, le temps est écoulé, peut-être...
Le Président (M. Schneeberger) : ...pourrez
poursuivre par la suite, là. Je m'excuse de vous couper, mais c'est le... je
veux être juste pour tout le monde. Alors, nous allons mettre maintenant du
côté de l'opposition officielle pour 12 min 23 s.
Mme Maccarone : Je vous
laisse le soin de terminer.
M. Châteauvert
(Pierre) :Ce que je disais, c'est que
l'annonce sur les plans climat, c'est fait. C'est un travail de deux ans avec
le gouvernement puis on est profondément fiers de ça parce qu'on met en
place... Je pense que le Québec va devenir le seul endroit... un des rares
endroits, où est ce que l'ensemble de son territoire habité va avoir des plans
d'adaptation et d'acclimatation et d'atténuation de changements climatiques. Et
tout le monde... toute la société va en profiter. Puis en même temps, c'est
avec les schémas d'aménagement, donc tout ça va se mettre ensemble. Mais,
effectivement, la sécurité civile, il faut mettre ça en place, puis là il faut
réunir les conditions pour que ça fonctionne. Voilà, merci.
Mme Maccarone : Ça conclut
bien parce que j'étais pour arriver à des schémas plus tard, mais parce qu'on
est déjà sur cet élan là, je serais curieuse de savoir... Parce que vous l'avez
évoqué, la cartographie, comment c'est compliqué. Ça prend combien de temps de
mettre en place ce schéma? Puis si ça doit être renouvelé à quelle fréquence?
M. Larose (Steven) : C'est
quel schéma que vous faites référence?
Mme Maccarone : Bien, on
parle du plan de sécurité civile.
M. Larose (Steven) : Pour les
municipalités?
Mme Maccarone : Oui.
M. Larose (Steven) : C'est
sûr que l'exercice, je vous dirais, il y a quatre ou cinq ans, il y a des
municipalités qui l'ont fait très rapidement parce que leur plan était déjà
très à jour, mais il y en a d'autres que ça a été plus long. Puis on a vu
certaines municipalités qui ont fait affaire avec des... une troisième partie,
des consultants, puis ça a été copier-coller. Dans plusieurs municipalités, on
voit, c'est les mêmes plans qui reviennent. Et c'est pour ça qu'à un moment
donné, comme disait M. Châteauvert tantôt, c'est important de les faire
vivre, ces plans-là puis de pas attendre qu'il y ait un désastre avant de les
sortir du placard, là. Et c'est pour ça qu'à un moment donné, nous autres,
qu'est ce qu'on dit dans nos mémoires, c'est important que la MRC, elle ait un
rôle peut être un peu plus important dans le processus, juste pour au moins
pouvoir épauler officiellement les municipalités qui le demandent. Parce qu'on
le sait que, quand il y a des grands sinistres, je reviens encore sur les feux
de forêt parce que ça a été plusieurs municipalités, plusieurs MRC, bien, les
municipalités ne sont pas toutes au même niveau et c'est là que la MRC, elle
arrive en appui, en arrière.
Mme Maccarone : O.K. Vous
avez évoqué dans vos remarques ainsi que dans votre mémoire... Merci pour votre
mémoire, en passant, c'est très étoffé, c'est très complet, c'est vraiment bien
fait. Vous avez des préoccupations en ce qui concerne, dans le fond, le... de
la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme. Ça représente un enjeu majeur pour
vous. Pourriez-vous élaborer un peu pour qu'on comprenne mieux vos
préoccupations?
M. Châteauvert
(Pierre) :Oui, merci beaucoup, Mme, pour
la question. En fait, effectivement, ça fait longtemps qu'on y pense, et tout
ça. La question d'origine, c'est à propos des cartographies. La cartographie,
c'est long à faire. Et à partir du moment où est ce qu'une municipalité ou une
MRC a une information concernant la dangerosité potentielle d'un territoire et
ne peut pas l'appliquer, qu'est ce qu'on fait? Qui est responsable? On a posé
régulièrement la question au ministère de l'Environnement, parce que, là, on
était avec le ministère, la réponse n'est jamais venue. Il y a eu des
interventions, comme M. Larose disait, et là on arrive avec cette
question... Quand on a vu le dépôt du projet de loi, on a vu la proposition qui
était faite, c'est global et on n'est pas sûr qu'on a évalué l'impact. Là, on
parle pour des motifs sérieux.
Bon, vous savez comment ça fonctionne.
L'officier municipal émet le permis et le conseil a un an pour dire : Bon,
oh, il y a peut-être quelque chose qui va arriver. Je suspends. Potentiel de
poursuite, parce que si on l'a fait sur les milieux humides, puis l'Assemblée
nationale nous a donné l'immunité par rapport à ça. Mais là, c'est après, donc
potentiel de poursuites. Puis là, après un an, si, effectivement, on n'a pas
réussi à le démontrer, on émet le permis, et là, mais, quand même, il y a une
catastrophe, donc autre potentiel de poursuite. Et ça, la définition du motif
sérieux et pourquoi, jusqu'où ça va? Ça a des impacts dans la vie de tous les
jours.
Tu sais, on regardait ça avec nos équipes.
Nous, on a... vous savez, la FQM, qui est une vraie compagnie d'assurance, on
assure 85 % des municipalités, on regardait ça, on a dit : Bien,
c'est quoi, l'impact? Jusqu'où ça va? Et c'est la discussion qu'on aimerait
avoir avec vous autres. En tout cas, une chose est certaine, c'est que, ce
qu'on demande, c'est l'exonération parce que, dans ce genre de... parce que
c'est des motifs sérieux, là, la sécurité, là. Bien là, ce moment-là, il ne
faut quand même pas... il y a un potentiel de... de poursuites à l'infini
là-dedans, là. Donc, c'est notre... On a vraiment, on est vraiment... on se
questionne énormément sur la portée de cet article-là. On n'est pas contre, au
contraire, là, tu sais, ce n'est pas ça qu'on veut, c'est que jusqu'où ça va?
C'est : Quelles sont les définitions là-dedans? On n'est pas certain que
l'analyse qui a été faite est complète.
Mme Maccarone : Ça existe
quelque part, une définition dont vous pensez qu'il serait juste qu'un...
pourrait aborder? Parce que je présume que ça fait partie de vos
recommandations, en plus de l'exonération?
M. Châteauvert
(Pierre) :Ce qu'on comprend, ce qui se
passe ailleurs, c'est que le débat est pas mal partout. Jusqu'où on va avec la
sécurité, là? C'est des... la notion de sécurité, qui peut arrêter un permis,
tout ça, en fonction... Parce que nous, là...
M. Châteauvert
(Pierre) :...quand le règlement est en
vigueur, tu donnes... c'est oui ou non, tu donnes le permis ou tu ne le donnes
pas, ce n'est pas à des conditions, c'est le fonctionnement. Mais là, à ce
moment-là, il y a une intervention en dedans d'un an. Puis les municipalités
peuvent dire : Oups! On pense qu'il peut y avoir glissement de terrain, on
a une information, puis là, bien, au bout d'un an, tu n'as pas la démonstration
et après il y a un glissement de terrain.
Mme Maccarone : Ça fait que,
quand vous parlez d'exonération, vous, vous parlez d'une immunité contre les
poursuites.
M. Châteauvert
(Pierre) :Bien, c'est ça. Puis là la...
Mme Maccarone : O.K.
M. Châteauvert
(Pierre) :Aussi, c'est... C'est quoi, le
motif sérieux? Supposons, après il arrive... tu donnes ton permis, tu n'es pas
intervenu et il arrive quelque chose, c'est jusqu'où ça va?
Mme Maccarone : Vous l'avez
abordé dans votre mémoire, c'était abordé un peu dans les échanges, mais on...
Tu sais, quand on parle de l'autonomie, je pense que c'est ça qu'on veut, on...
je crois personnellement... des gouvernements de subsidiarité, vous, vous êtes
un gouvernement de proximité, puis on aura beaucoup de respect pour ça, mais
l'autonomie fiscale, ce n'est peut-être pas la même chose. Alors, seriez-vous
capable de livrer tout ce qui est évoqué dans le projet de loi dans sa mouture
actuelle sans voir du financement?
M. Larose (Steven) : On parle
de rajouter des ressources supplémentaires dans chacune des MRC pour pouvoir
livrer ces plans-là. Et c'est comme... tu sais, on ne veut pas comparer avec le
schéma de couverture de risques d'il y a 22 ans, 23 ans, mais, à
cette époque-là, il y avait eu quand même une ressource qui avait été dédiée à
la MRC pour développer ces plans de schéma de couverture de risques. On pense
que ça va être à peu près la même énergie qui va devoir être déployée à
l'ensemble du territoire. Et encore là, bien, quand on est... qu'on connaît les
responsabilités des municipalités, des MRC, on n'a pas les ressources, là,
présentement, là, en place pour pouvoir livrer correctement.
M. Châteauvert
(Pierre) :On a aussi donné l'exemple des
plans de climat, mais aussi... je vais vous en donner un autre. On relance,
comme on disait tantôt, les schémas d'aménagement. Ça va coûter énormément
d'argent à tout le monde municipal de refaire les schémas d'aménagement, mais
le ministère des Affaires municipales a une contribution aussi, qui part... qui
est... le 1ᵉʳ avril pour trois ans, justement, pour contribuer à la mise à
jour des schémas d'aménagement. Ça ne veut pas dire qu'on veut la... on va... on
demande la... mais on... Et, à quelque part, c'est une responsabilité
conjointe, donc financement conjoint, financement... financement...
• (10 h 30) •
Mme Maccarone : Financement
conjoint. O.K., c'est ça. Parce que ce n'était pas clair puis je voulais juste
m'assurer que ce que vous souhaitez vraiment, c'est d'avoir un accompagnement
du gouvernement en ce qui concerne le financement, qui m'amène aussi aux
obligations. Quelles devront être les obligations du gouvernement versus les
obligations du municipal?
M. Châteauvert
(Pierre) :Bien, en fait, c'est... Il va
falloir discuter de ça. Il y a un règlement qui s'en vient, il y a... qui est
prévu, c'est l'article neuf ou 10, je ne me souviens pas, là, et tout ça,
puis, jusqu'où ça va, et tout ça, il va falloir qu'on discute. Tantôt, M. le
ministre a dit... puis ce qui... il disait qu'il... En fait, grosso modo, ce
qu'on comprend, c'est que le ministère puis le gouvernement va être là. On est
très contents. Mais effectivement nous, on est disponibles à la discussion pour
voir jusqu'où ça va puis qu'est-ce qu'il faut faire. Ça, c'est certain qu'on
est... on va être aux réunions, présents aux réunions.
Mme Maccarone : Bien, moi
aussi, je suis disponible. Si jamais on peut faire... Parce que, dans le fond,
ce que vous évoquez, c'est quelque chose qui est cher pour nous aussi, je
dirais que je serais très contente. Puis je pense que c'est une belle... une
belle démonstration de transparence, si le gouvernement peut déposer leurs
orientations en ce qui concerne le cadre réglementaire. On l'a déjà fait quand
nous avons fait le débat pour plusieurs projets de loi en matière d'éducation,
ça fait qu'on sait qu'il y a un précédent de ceci. Ça a fait derrière les
portes closes, mais ça reste quand même... C'est des enjeux parce qu'il y a
beaucoup d'orientations dans ce projet de loi, c'est très technique, que... Je
comprends vos préoccupations puis je pense que ce serait bien aussi, d'avoir ce
partage pour mieux comprendre, ça va aider, nous, à vous accompagner dans vos
préoccupations.
Vous, vous êtes parmi, à date, de ce que
j'ai vu, les seuls à date qui parlent du 9-1-1 puis la loi sur les centres de
la communication d'urgence. Peut-être vous pourriez parler un peu de vos
préoccupations, parce que, dans le fond, on comprend, c'est un enjeu, le 9-1-1.
Puis c'est quoi... Ce que je souhaite voir, parce que j'ai vu votre
recommandation, mais je veux savoir comment la mettre à l'oeuvre. Ça fait que,
dans votre réponse, peut-être si vous avez des recommandations, mais juste de
nous vous faire un préambule de pourquoi vous l'évoquez comme préoccupation
puis c'est quoi, vos recommandations.
M. Châteauvert
(Pierre) :En fait, la recommandation, on
est tout à fait d'accord sur le transfert de responsabilité, ce qui est dans la
loi, là. Il y a une mise à jour, actuellement, des centres de 9-1-1, le
gouvernement a prévu des sommes, il y a une hausse de la taxe et... bon, le
financement est là, bien, il va peut-être falloir... puis il y a aussi une
indexation qui est prévue. Bon, ça, ça va bien par rapport ça. Non, la question
qui était posée dans notre mémoire, c'est que ça a été... c'est que... soulevé
par nos membres qui sont le long de la frontière, c'est que, lorsque ça répond
en anglais, puis tu es en français, là, puis que ça a un poste... c'est un
centre qui est en Ontario, et tout ça, là, donc, bien là, il faut trouver
une...
10 h 30 (version non révisée)
M. Châteauvert
(Pierre) :...que les gens puissent avoir
le service en français partout sur le territoire, là, mais, grosso modo, on est
tout à fait d'accord avec l'orientation. De toute façon, les discussions sont
toujours avec le ministère de la Sécurité civile, bon, le financement vient des
Affaires municipales... monde, et tout ça. Ça fonctionne bien, l'agence. Moi,
je suis membre du conseil d'administration, ça fonctionne bien, on a une
nouvelle directrice générale, là, elle fait très bien son... elle remplit très
bien ses fonctions. Et donc, grosso modo, on est tout à fait d'accord avec l'orientation
qui est prévue, dans le mémoire.
Mme Maccarone : O.K. Votre
recommandation 8, «que le gouvernement s'assure que le financement de la SOPFEU
soit en adéquation avec les besoins grandissants, considérant l'accroissement
des risques de feux de forêt amplifiés par les changements climatiques. Par la
même occasion, il reconsidère la décision de fermer la base de Maniwaki et s'engager
à rouvrir...» Notre collègue le député de Pontiac s'est impliqué dans ce
dossier. Peut-être que vous pourriez juste expliquer un peu pourquoi c'est un
enjeu important pour vous.
M. Larose (Steven) : En
premier, juste pour mentionner que je pense que le fait que la SOPFEU s'en va
avec le ministère de la Sécurité publique, c'est une excellente nouvelle.
Bravo pour ça! Mais on sait qu'il va y avoir de plus en plus d'événements en
lien avec les feux de forêt et on a une certaine inquiétude que tout soit
centralisé dans certains secteurs, dans un, deux, trois secteurs, à la grandeur
de la province, sachant très bien que les feux de forêt, les feux de
broussaille sont comme partout. Et là on avait déjà, nous autres, dans l'Outaouais,
une bonne base qui couvrait très bien l'ensemble de Lanaudière, Laurentides, l'Outaouais,
même la Montérégie. Et là, savoir que cette base-là est rendue en Abitibi, qu'elle
est rendue quand même très loin d'où est-ce qu'il y a beaucoup d'incendies nous
amène une certaine inquiétude. Et c'est pour ça qu'avec le nombre qui s'en
vient, bien, on ne voudrait pas que ça soit tout centralisé dans deux, trois
villes centres du Québec, tu sais, on voudrait que l'urgence puisse être
répondue à plusieurs endroits, là, à la grandeur de la province.
Mme Maccarone : O.K.
Peut-être j'ai le temps pour une dernière question.
Le Président (M. Schneeberger) : 30
secondes.
Mme Maccarone : 30 secondes.
Dans les dispositions transitoires, le projet de loi sera en vigueur le 1ᵉʳ
janvier 2025. Est-ce que vous serez capables de mettre tout ça à l'oeuvre rendu
cette date-là?
M. Larose (Steven) : Comme qu'on
mentionnait dans notre mémoire, on veut vraiment avoir des ressources pour
pouvoir nous donner un coup de main. Pour pouvoir mettre ces plans-là en place,
ça prend les ressources pour débuter.
Mme Maccarone : Message reçu.
Merci.
Le Président (M. Schneeberger) :
Merci beaucoup pour l'échange. Alors, nous allons maintenant du côté de la
deuxième opposition, et je laisse la parole au député de Laurier-Dorion pour 4
min 8 s.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Bonjour, messieurs, merci beaucoup d'être ici. Écoutez, vous avez
été très clairs dans votre mémoire, vous craignez un transfert des
responsabilités sans les ressources qui les accompagnent. Vous en avez fait
mention. Moi, je voudrais, plus précisément, voir des conséquences de cette
situation. Si ça persiste tel quel, si on continue, si votre prédiction se
concrétise, là, qu'est-ce qui va arriver, là, et quels sont... concrètement,
quels sont les... comment ça se traduit, les moyens, les ressources que vous
demandez, là, sur le terrain, là, pour accomplir les mandats qu'on vous donne?
M. Châteauvert
(Pierre) :Merci. En fait, pour faire ces
plans-là, il y aura énormément d'acquisition de connaissances et des travaux à
faire sur le terrain, en fait, des travaux de... et... mais ça, ça demande des
ressources, ça demande des sous. Et ces sous-là, actuellement, là... les
municipalités, comme le gouvernement, et tout le monde, on est tous sous
pression, on a des responsabilités qui débarquent et qui demandent énormément
de temps, puis, en fait, on ne les a pas, pour répondre à ce besoin, à cette
loi-là.
De façon... Comme les plans climat, comme
les schémas d'aménagement, en fait, c'est une responsabilité partagée. Donc, à
quelque part, il faut qu'il y ait une contribution. Nous, ce qu'on dit, c'est :
Il faut qu'il y ait absolument une contribution importante du gouvernement pour
la mise en place de cette loi-là. On a des plans, au niveau de la MRC. Ce n'est
pas toutes les MRC qui sont dotées de responsables au niveau de la sécurité
civile, et tout ça, et les ressources, souvent, des fois, c'est une personne,
et... bon, il y en a quelques-unes qui sont mieux équipées, mais il faut
vraiment qu'on obtienne... en fait, que le gouvernement mobilise des ressources
puis les transfère au monde municipal pour livrer, sinon, bien, ce qui va
arriver, ça va s'étirer dans le temps, et il va peut-être arriver des catastrophes,
puis on va les... on va manquer le bateau, le... Il faut... Parce que, comme on
disait tantôt, c'est une question de cohésion puis d'organisation, de partage,
et tout ça, puis il faut que les... ça, ça coûte des sous, il faut connaître...
Prenez la MRC de Maria-Chapdelaine, c'est des milliers de personnes, l'été, qui
sont sur le territoire, sur des... c'est des dizaines de milliers de kilomètres
carrés. Puis là, bon, ils savent, grosso modo, où est-ce qu'ils sont parce qu'ils
ont la responsabilité de la gestion de la villégiature sur les terres
publiques. C'est via ce canal-là qu'ils sont capables de rejoindre les gens,
puis de s'assurer...
M. Châteauvert
(Pierre) :...les gens quand il y a...
qu'ils ont évacués l'été passé, mais c'est un peu bancal, ça. Il faut qu'il y
ait un système mieux organisé que ça, parce que c'est des... c'est des vies
humaines qui sont... qui sont en jeu, et ça, c'est sur l'ensemble du
territoire. Donc, il faut vraiment se mettre ensemble puis travailler puis de
professionnaliser la démarche. C'est ça qu'on veut.
M. Fontecilla : Juste pour
bien comprendre, vous demanderiez, par exemple, que le ministère de Sécurité
publique vous permette d'embaucher des spécialistes, des urbanistes ou vous
transfère des... du personnel spécialisé aux différentes MRC, concrètement, ou
aux municipalités?
M. Châteauvert
(Pierre) :Comme on l'a vécu... Comme on
l'a vécu en développement local, où est-ce que le ministère de... le ministère
de l'Économie... il y a 200 000 $ par année pour deux ressources,
deux ou trois ressources pour le développement local. C'est la contribution. Il
y avait déjà des ressources sur le terrain, puis ils sont venus appuyer parce
qu'il y avait des objectifs supplémentaires qu'ils sont venus ajouter, fixés
aux... qu'ils ont déterminés au... aux MRC au niveau de leur action en
développement local. Donc, le gouvernement est venu appuyer.
La même chose en aménagement du
territoire. À partir du 1er avril, on met à jour les schémas, le ministère des
Affaires municipales transfère des sous pour permettre l'engagement de
ressources pour livrer. Et c'est à la municipalité, c'est à la MRC de s'occuper
quelles ressources elle a besoin. Ce n'est pas nécessairement des... C'est eux
qui s'organisent, et, habituellement, la très, très, très grande majorité des
fois, ils livrent très bien le... la... en fait, ils répondent à la commande.
La même chose qui est en train de se faire
en plans climat. Il y a une mobilisation incroyable actuellement sur le terrain
pour livrer ces plans climat là. Les gens... il y a des sous qui s'en viennent,
ils sont en train de s'organiser, ils vont aller voir les ressources qu'ils ont
de besoin en fonction des objectifs qu'ils se sont fixés et ils vont livrer des
plans climat, que, je suis certain, vont être vraiment de très haute qualité.
On l'a vécu avec les milieux humides. Le
système est en train de se mettre en place. Il y a des ressources. Le
gouvernement a mis en... a transféré des sommes aux MRC. Ce sont les MRC qui
ont décidé...
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup. On n'a plus de temps.
M. Châteauvert
(Pierre) :...qui qu'ils allaient engager.
M. Fontecilla : Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup. Alors, merci beaucoup pour le... votre présentation. Alors, nous
allons suspendre quelques... quelques instants pour accueillir le prochain
groupe.
(Suspension de la séance à 10 h 40)
(Reprise à 10 h 45)
Le Président (M. Schneeberger) :
Alors, nous poursuivons cette période d'échange. Alors, nous accueillons
maintenant l'Union des municipalités du Québec. Alors, bonjour à vous deux.
Alors, vous avez 10 minutes pour présenter votre mémoire. Et puis après
ça, par la suite, il y aura une période d'échange. Alors, je vous inviterais à
vous présenter en premier temps et continuer pour... sur votre mémoire par la
suite.
M. Angers (Michel) : Parfait!
Bien, bonjour à tous! Merci de nous recevoir. Michel Angers. Je suis le maire
de la ville de Shawinigan puis président de la commission sur la sécurité
publique de l'Union des municipalités du Québec depuis quelques années déjà,
passablement.
M. Létourneau (Yves) : Oui.
Bonjour. Yves Létourneau, conseiller stratégique au politique, notamment, sur
les dossiers de sécurité publique à l'UMQ.
M. Angers (Michel) : Alors,
on démarre. Bien, M. le ministre de la Sécurité publique, M. le Président de la
commission, Mmes, MM. les membres de la commission, je vous remercie de nous
donner l'occasion aujourd'hui de vous faire part de nos commentaires sur le
projet de loi no 50, sur la Loi sur la sécurité civile visant à favoriser
la résilience aux sinistres. Je suis accompagné, bon, d'Yves Létourneau,
conseiller stratégique senior, je dirais bien, aux politiques de l'UMQ. Alors,
depuis maintenant plus de 100 ans, l'UMQ rassemble les gouvernements de
proximité de toutes les tailles et de toutes les régions du Québec afin de
mobiliser l'expertise municipale, accompagner ses membres dans l'exercice de
leurs compétences et valoriser la démocratie municipale. Nos membres
représentent plus de 85 % de la population du territoire du Québec.
J'aimerais avant tout souligner l'important du travail accompli par le ministre
et son équipe dans l'élaboration de ce projet de loi qui vise avant tout à
favoriser la résilience des Québécoises et des Québécois.
En effet, tous reconnaissent que la loi en
vigueur jusqu'à maintenant ne répondait plus aux besoins ni aux réalités des
municipalités et de la population. Le contexte de la sécurité civile a changé
de manière importante dans les deux dernières décennies, avec une augmentation
de la fréquence et de l'ampleur des sinistres. Un grand nombre de sinistres
survenus au Québec au cours des dernières années démontre plus que jamais
l'importance pour les municipalités de se préparer à agir rapidement lors d'une
situation d'urgence. La nécessité de développer la connaissance des risques de
sinistre, en tenant compte notamment de l'impact des changements climatiques,
n'est plus à démontrer. Par conséquent, l'UMQ appuie la révision de la Loi sur
la sécurité civile et les objectifs poursuivis par celle-ci.
Pour ce faire, nous offrons notre entière
collaboration au ministre de la Sécurité publique pour y arriver. À la lecture
du projet de loi no 50, certaines ambiguïtés sont constatées notamment
quant aux attentes du ministre de la Sécurité publique en lien avec la mise en
œuvre d'une démarche de gestion des risques. Ainsi, le projet de loi oblige les
municipalités à réaliser une démarche de gestion des risques de sinistre et
exige également de chaque municipalité l'adoption d'un plan régional de
résilience aux sinistres dans lequel sera consigné les mesures planifiées à la
suite de la démarche de gestion des risques, plutôt qu'un schéma de sécurité
civile qui était auparavant utilisé. Ainsi, selon les articles...
M. Angers (Michel) : ...7 et 8
de la nouvelle loi, les autorités locales et régionales n'auront plus...
n'auront pas seulement à documenter les risques et à déterminer des objectifs
de protection qui peuvent être atteints en fonction des mesures et des
ressources disponibles, elles auront également l'obligation de traiter les
risques et de mettre en place des mesures pour prévenir les sinistres, en plus
de préparer la réponse à ceux-ci.
Notre inquiétude porte sur les moyens
qu'auront les autorités municipales pour s'acquitter de ses obligations de
prévention des sinistres sur leur territoire. Nous croyons que l'obligation de
prendre les mesures de prévention des sinistres qu'impose la nouvelle loi aux
autorités municipales devrait être atténuée par les mots suivants dans la
mesure des pouvoirs et des moyens dont elle dispose. Il est davantage dans les
possibilités de planifier la réponse aux sinistres que de les gérer et de les
prévenir.
Par ailleurs, un règlement suivra
l'adoption du présent projet de loi, qui permettra de préciser les attentes du
ministère à cet effet. Ce règlement permettra, nous l'espérons, aux
municipalités de mieux identifier leurs obligations municipales. L'UMQ souhaite
également que le ministre s'assure de consulter le monde municipal — et
quand on est arrivé, le ministre le disait justement — et que des
estimations de besoins municipaux en matière de ressources humaines et
financières soient réalisées, et ce, avant le dépôt de ce règlement.
Une autre préoccupation majeure de l'UMQ
concerne le rôle des municipalités régionales et des municipalités locales dans
la prévention des risques de sinistre. Selon la nouvelle loi, la responsabilité
de mettre en place une structure de coordination de la gestion des risques et
la réponse au sinistre relève de la responsabilité de la municipalité locale.
Cependant, l'obligation de réaliser la démarche de gestion des risques de
sinistre relève de la MRC. Le projet de loi donne alors une grande souplesse
aux municipalités locales et aux MRC pour s'entendre entre elles afin de
déléguer leurs responsabilités à l'une ou à l'autre.
• (10 h 50) •
Le projet de loi n° 50
donne des opportunités aux municipalités locales qui le souhaitent de
s'entendre avec les municipalités avoisinantes pour s'assurer d'offrir la
couverture exigée par la Loi sur la sécurité civile. Contrairement aux services
incendie, la MRC peut totalement déléguer les responsabilités en sécurité
civile à une municipalité locale. La diversité des situations dans les
relations entre les municipalités locales et les MRC à travers les régions du
Québec nécessite de proposer un cadre législatif souple qui permet de répondre
aux différentes réalités municipales. Ainsi, il serait souhaitable que la mise
en place d'une structure de coordination des services de sécurité civile et la
réalisation d'une démarche de gestion des risques relève de la responsabilité
de l'organisation locale. Je précise qu'il dispose déjà des ressources et qu'il
connaît donc mieux les informations sur les risques présents sur le territoire.
Ceci est dans un objectif d'optimisation des ressources et afin d'éviter des
dédoublements des actions.
Par ailleurs, le gouvernement déterminera
par règlement les personnes dont les biens et les activités peuvent être à
l'origine d'un sinistre. Ces derniers devront alors collaborer avec les
autorités municipales sur les territoires desquels les biens sont situés ou les
activités exercées en produisant une déclaration de risque. En ce sens, le
législateur confère aux municipalités un nouveau pouvoir réglementaire en leur
permettant notamment d'imposer aux générateurs de risque sur le territoire
l'obligation de mettre en place et de déployer des mesures supplémentaires à
celles prévues par le règlement du Gouvernement. Le législateur octroie donc le
pouvoir d'inspection aux municipalités, également aux fins d'application de
leurs règlements. Ainsi, et comme mentionné plus tôt, le législateur octroie
davantage de pouvoirs aux municipalités. Étant donné l'importance et les
impacts potentiels de cette mesure sur les niveaux d'imputabilité et de
conformité attendus de la part des municipalités, nous croyons qu'une
consultation plus approfondie auprès du secteur municipal avant l'adoption d'un
règlement détaillé est plus que nécessaire.
Par ailleurs, le projet de loi prévoit de
transférer la responsabilité de la SOPFEU au ministre de la Sécurité publique.
Jusqu'à maintenant, la SOPFEU relevait du ministre des Ressources naturelles.
L'UMQ est d'accord avec ce changement. En ce sens, le mandat de la SOPFEU
serait élargi afin d'organiser la protection des communautés, des
infrastructures stratégiques et du milieu forestier contre les incendies de
forêt et ceux qui la menacent pour le territoire pour lequel il est désigné. La
SOPFEU devrait alors accomplir sa charge en conformité avec les orientations et
les directives que lui donnent conjointement le ministre de la Sécurité
publique et la ministre des Ressources naturelles et des Forêts.
Pour atteindre l'objectif commun, la
sécurité des populations et des infrastructures, nous demandons de prévoir le
financement des sommes nécessaires pour assurer la formation des combattants
des feux de forêt au sein des équipes de pompiers, des communautés et des
villes. Nous avons d'ailleurs constaté depuis que des sommes à cet effet ont
été prévues dans le budget déposé la semaine dernière.
Également...
M. Angers (Michel) : ...nous
aimerions revenir sur un élément de l'article 18 de la loi, à... soit le
nouveau pouvoir du ministre d'ordonner le déploiement des mesures
d'intervention ou le rétablissement d'un plan de sécurité civile de la
municipalité dans le cas où une municipalité locale est empêchée d'agir ou fait
défaut d'agir. Nous comprenons la raison d'être de cet article. En cas de
situation d'urgence, il faut très certainement agir. Toutefois, nous rappelons
au ministre que les cas où la municipalité locale met en œuvre adéquatement son
plan de sécurité civile (Interruption) désolé, la priorité du ministère doit
être de collaborer avec celle-ci, la collaboration est l'élément essentiel de
la réussite, selon nous. En terminant, l'UMQ appuie la prolongation de la durée
maximale de la déclaration d'état d'urgence local à 10 jours et
l'élimination de l'autorisation de renouvellement par le ministre. Nous vous
remercions de votre attention et on est maintenant disponible pour répondre à
vos questions.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci,
M. Angers, pour votre présentation. Alors, nous allons maintenant débuter une
période d'échange avec le ministre pour un temps de 16 minutes 30.
M. Bonnardel : Merci, M. le
Président. Merci, Messieurs, pour votre mémoire très enrichissant. Bien, je saute
d'entrée de jeu, là, l'état d'urgence local. Je pense que ça allait de soi.
J'en parle, là, mais à chaque cinq jours, ça n'avait plus de bon sens que je
doive signer ces documents à chaque fois, ça n'avait plus de bon sens. De
l'amener à 10 jours, sans autorisation ministérielle, puis que vous ayez
l'obligation, six mois plus tard, là, de faire une reddition de compte pour
expliquer à vos concitoyens pourquoi, je pense qu'on a convenu... on a convenu
que c'était une approche, là, qui était... un allègement qui était, je pense,
normal avec les situations que l'on vivait puis qu'on risque de vivre,
malheureusement, dans les prochaines années.
J'ai le goût de vous... de vous poser un
peu la même question que vos collègues tantôt de la FQM, bon... ont a été
frappés de l'autre catastrophe, vous le savez très bien, dans les dernières
années, particulièrement depuis... depuis le début de 2023. Vous êtes dans
ce... ce comité spécifique de la sécurité publique, sécurité civile. Qu'est-ce
qui est ressorti, là, un peu, là, de... j'imagine, vous avez fait un
post-mortem, peut-être, là, avec certains... certaines villes qui ont été plus
touchées. Qu'est-ce qui est... Au-delà du projet de loi, là, qu'est-ce qui est
ressorti, là, de positif, négatif sur... si je vous demandais un top trois, là,
de ce qui est sorti fortement. Parce que, bon, vous le savez, je le disais
tantôt, je me suis quand même promené pas mal, dû aux événements. Puis j'ai vu
des... peut-être des fois des inégalités. Tantôt, on parlait, là, de communication,
tu sais, des fois, il y en a qui me disaient : François, on a trop de
rencontres, puis là des fois... ils me disaient : Pas assez de rencontres,
mais... mais bon, c'était... c'était peut-être inégal, mais je vous laisse
m'exposer, là, en quelques minutes un peu votre pouls, votre pouls terrain sur
ce qui s'est passé... sur ce qui s'est passé, là, dans les derniers événements
qu'on a connus, là.
M. Angers (Michel) : Bien, je
ne vous cache pas qu'il y a des territoires, des municipalités ou des villes
qui ont été touchés plus fortement que d'autres, puis deux fois, puis trois
fois plutôt qu'une. Alors, ça, ça a été extrêmement difficile. On est revenus
régulièrement en conseil d'administration sur la préparation comme telle à ces
sinistres, qui, à une certaine époque, arrivaient une fois par... par jamais,
mais qui maintenant nous arrivent de façon assez régulière. Donc, tout est dans
la préparation à contrer, éventuellement, ces sinistres, quand c'est possible
évidemment de le faire.
Là, toute la notion des changements
climatiques, vous le savez, on a interpellé votre gouvernement sur des montants
assez importants, hein, pour qu'on fasse face aux changements climatiques, donc
dans des mesures qui nous permet, justement, comme villes et comme municipalités,
de voir venir les choses. Bon, j'écoutais tout à l'heure la FQM. C'est la même
chose de notre côté aussi. On a évidemment des budgets qui sont... qui sont
limités dans ce genre d'interventions. Et souvent les préparations à ça nous
demandent beaucoup de temps, beaucoup, beaucoup d'énergie, et il faut être en
mesure de pouvoir y répondre, parce que c'est une question de sécurité civile.
C'est une question également de protéger l'ensemble de nos populations. Alors,
on peut parler de digues, on peut parler de tranchées, on peut parler
d'énormément de choses qui, je vous dirais, il y a 15 ou 20 ans, étaient
plus ou moins sur le radar. Aujourd'hui, il faut, il faut s'y attarder de façon
plus importante.
On se... bon, le terme n'est pas exact,
mais on se nourrit évidemment des difficultés que plusieurs villes ont eues
pour faire en sorte qu'on soit capables de mieux se préparer dans l'éventualité
où il y a des cas qui peuvent être similaires, particulièrement avec les
inondations, l'eau, les fortes pluies, c'est des éléments aussi importants.
J'entendais tout à l'heure toute la notion également des forêts, des feux de
forêt, de la rapidité avec laquelle on peut intervenir, jusqu'où on peut aller.
Alors, c'est extrêmement complexe. Puis je me mets dans vos bottines, M. le
ministre, c'est toute une tâche de s'assurer de faire en sorte qu'on soit
capables de travailler en collaboration avec les villes pour être... mieux les
préparer. On pourra parler d'argent tantôt, de ressources, etc., mais
essentiellement, c'est ça. Je termine sur un constat important. Bon, il y a le
concept des MRC et il y a le concept des villes. Bon, moi...
M. Angers (Michel) : ...le
grand privilège à Shawinigan d'être une ville MRC, alors je suis en mesure de
m'entendre avec moi-même puis mon conseil puis je vous dirais que ça va
relativement bien. Dans la plupart des villes au Québec, ça va aussi
relativement bien, mais il y a des poids proportionnels différents d'un endroit
à l'autre. On peut voir des MRC avec 82 % d'une population dans une MRC où
ils sont 8, 9, 10, 11, 12. On peut voir Thetford Mines, on peut voir
Drummondville, on peut voir toutes sortes de choses. Il y a déjà présentement
des expertises qui existent dans les villes locales, des endroits où déjà on
est mieux équipés, et je vous dirais que le constat qu'on a pu faire — je
vais terminer là-dessus — le constat qu'on a pu faire, M. le
ministre, c'est que, dans les villes où ils sont bien équipés, donc une
population suffisamment importante, ils ont été en mesure de mieux répondre aux
différentes attentes, parce que ça prend... ça prend beaucoup de temps,
beaucoup d'énergie, beaucoup de déploiement, ça peut être les cols bleus. Il y
a beaucoup de choses aussi à mettre en place. Alors, il faut retenir qu'il y a
des expertises qui sont déjà là un peu partout à travers le Québec, et il faut
juste faire attention à ne pas rajouter des dédoublements un peu partout qui
vont faire en sorte qu'on va perdre du temps, perdre de l'énergie et perdre de
l'argent.
M. Bonnardel : Ça fait que
c'est un peu... Si je vous suis, là, c'est un peu... c'est... c'est... je le
dis bien respectueusement, ces inégalités, dans une certaine mesure, entre une
moyenne ville, petite ville de 9 000 habitants,
1 000 habitants, où là tu te rends compte que c'est plus compliqué,
là, appliquer les... les plans... les plans de... les plans de sécurité civile,
puis là, la participation du MSP est encore plus fortement demandée, parce que,
bon, il y en a qui peuvent... qui sont moins capables d'y répondre, sinon de
faire appel à la MRC, si possible, ou à une plus grande ville voisine, là,
qui... qui est capable d'adapter puis de supporter cette ville.
• (11 heures) •
Mais une question communication :
Est-ce que... Pour vous, les communications entre les municipalités et les
partenaires pour accomplir les efforts de guerre, pour rassurer, réparer et
s'assurer de répondre aux besoins, est- ce que c'était convenable, correct? Ça,
ce n'est pas un... Vous ne me l'avez pas mentionné tantôt? Vos collègues me le
disaient, là, communicationnellement, ce n'était peut-être pas parfait, puis on
en... on prend acte de ça. Mais pour ça, est-ce que c'est... pour vous, ça a
été soulevé ou pas pantoute?
M. Angers (Michel) : Bien,
jusqu'à maintenant, la collaboration avec...
M. Bonnardel : Était bonne?
M. Angers (Michel) : ...avec
le ministère de la Sécurité publique a toujours été... a toujours été là. Bon,
vous avez raison, il y a des schémas de sécurité civile qui sont à géométrie
variable d'un endroit à l'autre. Il y a des petites municipalités qui sont
incapables, malgré qu'ils sont sur le bord de cours d'eau, bord du fleuve, bord
de rivière, dans des situations un peu plus problématiques. Ils sont très
limités dans leur capacité d'intervention. Mais de notre côté... bon, je vais
prendre mon exemple, moi, chez nous, la collaboration avec... avec la Seécurité
civile, elle est impeccable. Bon. Au niveau de l'Union des municipalités du
Québec, avec votre personnel, vos gens, à chaque fois qu'on a fait des demandes
de rencontre, etc., pour préparer les documents, des choses comme ça... puis
sans flagornerie, là, vous faites partie des... des ministères où c'est assez
facile de pouvoir discuter. Votre niveau d'intervention est très rapide également,
et vous êtes disponibles aussi pour aller faire un tour partout où ça va moins
bien. Alors, moi en tout cas, je ne sais pas... Tu as peut-être plus, Yves, au
niveau des autres municipalités, mais moi, dans ce que j'ai entendu de
Gatineau, de différents endroits, ça va relativement bien.
M. Létourneau (Yves) : Oui,
tout à fait. Évidemment, on a eu beaucoup d'événements au cours des dernières
années dans plusieurs endroits, donc c'était à géométrie variable question
aussi de rapidité d'action, mais c'était fort généralement, les communications
avec votre ministère étaient bonnes. Il y avait évidemment beaucoup
d'intervenants sur le milieu. Il n'y a pas que votre ministère, puis les gens
de la ville, il y a plusieurs autres intervenants, puis c'était à ce niveau-là
aussi qu'on essaie d'améliorer la... la communication. Mais je pense qu'avec
votre ministère, comme Michel le dit, ça a bien été.
M. Bonnardel : C'est bon...
c'est bon à entendre, puis je veux juste resoulever un peu les similitudes dans
vos deux mémoires entre la FQM et vous, là, où vous vous questionnez sur la
démarche de gestion de risques, puis là-dessus, je veux vous rassurer, là.
Tantôt, vos collègues, on a mentionné, la question que je leur ai posée :
Le plan climat qui a été financé par le ministère, je pense que c'est
127 millions, si je ne me trompe pas, là, pour... Puis les vos collègues
tantôt, disaient : François, c'est deux ans de préparation.
Quand je parle de démarche de gestion de
risque, pour moi, ce n'était pas d'alourdir un autre processus puis que ça
prenne encore deux ans. Je le disais tantôt, ça va être calqué à 90 % de
tous les éléments qu'on a besoin pour définir cette démarche de gestion de
risque qu'il y ait 10 % où là, c'est des risques plus entropiques qu'on dit,
là, des tremblements de terre ou autres catastrophes plus... plus... plus
importantes où là on va... on va rentrer plus fortement pour vous épauler
pour... pour... pour l'exercice comme tel. Puis je le mentionnais tantôt, là,
que ce soit nos directions régionales, que ce soit les guides documents de
référence, que ce soit les outils informatisés, en tout cas, on va tout mettre
en place...
11 h (version non révisée)
M. Bonnardel : ...pour vous
faciliter la tâche puis pas que ça prenne... puis je ne veux pas que ça prenne
un an, là, puis ça prend un an et demi, là, il faut que ce soit simple. Comme
je vous le disais, on va se calquer pas mal sur le plan climat, puis, de l'autre
côté, pour nous, ça va être des... des... un travail surtout pour la
préparation du règlement par la suite où là, je le disais tantôt, juste quand
vous êtes arrivés, là, vous êtes des partenaires dans tout ça archi importants
pour moi, archi importants pour nous. Donc, vous allez être partie prenante de
la préparation de... de ce règlement, ça, vous avez ma parole, vous avez ma
parole là-dessus.
Petite question. J'imagine la réponse, là,
mais j'ai vu plus souvent qu'autrement jusqu'à quel point, dans les... surtout
les grandes villes, mais même les... même ceux qui ont des travaux... qui ont
une expertise de travaux publics avec quelques employés, jusqu'à quel point,
des fois, ils peuvent être débordés face à une inondation ou autre, aller
chercher des citoyens en chaloupe ou autre. La réserve opérationnelle, veux
veux pas, quand on a commencé à préparer ce projet de loi, on s'est bien dit :
On ne peut pas faire appel aux forces armées à chaque fois. Oui, oui, si une
situation majeure. Mais je pense que cette création de réserve pour vous,
répondre à vos attentes, besoins si particuliers, vous le voyez, je pense, d'une
bonne... d'une bonne façon, d'une bonne manière, cette réserve?
M. Angers (Michel) : Bien,
évidemment. Évidemment, un des objectifs poursuivis, c'est d'être en mesure de
pouvoir répondre à des situations qui peuvent être critiques. On a déjà vu l'armée
débarquer... débarquer chez nous, on a déjà vu l'armée aussi débarquer à d'autres
endroits, je pense que ça, c'est quand même important de pouvoir, dans des cas
spécifiques et extrêmes, être en mesure de pouvoir compter sur cette... ces
forces là, mais en même temps aussi il faut que nous, comme ville, comme
municipalité, on soit capables de bien se préparer aussi, d'avoir un bon plan,
de bien se préparer et d'être capables d'anticiper, parce qu'on est capables
souvent d'anticiper éventuellement les... les difficultés qui peuvent nous
arriver; on peut être enclavés entre deux barrages puis d'avoir une excellente
entente avec Hydro-Québec pour nous assurer que quand le réservoir... vous
savez, bon, quand il y a 12, 13 barrages sur une... une rivière comme la
rivière Saint-Maurice, et qu'on se retrouve dans des situations de débordement,
de fortes pluies, là, il faut être en mesure d'avoir aussi des bons partenaires
et il faut que, du côté de... des générateurs de risques, éventuellement, qu'on
ait une excellente collaboration avec... avec eux, parce que, bon, l'entreprise
privée a peut-être des fois tendance à vouloir peut-être cacher un certain
nombre de choses pour ne pas faire peur à la population ou autre, mais en même
temps, s'il arrive des difficultés importantes, bien, il faut être en mesure de
pouvoir y répondre rapidement, puis si on n'a pas l'ensemble des informations,
mais là, c'est là qu'on se retrouve à improviser, et il n'y a rien de pire que
de faire de l'improvisation quand on se retrouve en situation de risque.
Donc, tous les éléments du projet de loi
sont fort intéressants, les pouvoirs accrus aussi au niveau des municipalités.
Il s'agit maintenant que le message se passe aux sociétés d'État,
particulièrement au niveau de... d'Hydro-Québec, parce que, bon, il y a
certains endroits où ils peuvent réguler le niveau de l'eau. On ne peut rien
faire avec le fleuve ou autre, mais il reste qu'il y a... il y a quand même une
préparation que nos employés peuvent être faite.
Alors, j'en profite également pour vous
reparler des... des feux de forêt. Une des... un des éléments, bon, vous l'avez...
on l'a mentionné, puis vous nous avez fait signe de tête, bon, de la formation
aussi. Plus on va former de pompiers pour être en mesure de pouvoir combattre,
faire la prévention... il est important de pouvoir le faire, mais vous
comprenez qu'on ne pourra pas, par mesures préventives, faire des tranchées un
peu partout autour des villes, des municipalités, un peu partout dans les
forêts, au cas où. Il y a un facteur de risque qu'il faut... faut prendre d'une
certaine façon. Et plus on sera rapide à intervenir, plus on sera rapide à
circonscrire les incendies ou autre, bien, plus on va être efficaces à ce
moment-là. Et mieux on est préparés, mieux on est... on est en mesure d'y
répondre.
M. Bonnardel : En rafale,
vite, vite, avant de passer la parole à mes collègues. Les générateurs de
risque, vous les connaissez déjà, je pense que j'ai la réponse, là, mais vous
les connaissez déjà grâce aux... aux schémas de couverture incendie, ça, ce n'est
pas une surprise, là, à moins... à moins qu'une entreprise qui arrive, une
nouvelle, puis que vous ne soyez pas informés, mais vous les connaissez déjà.
Puis je termine en vous disant, là, la
SOPFEU, c'est une priorité pour moi, là... bien, quand... il y en a plusieurs,
mais ça, c'est en est toute une, pour s'assurer... premièrement, le
financement, vous l'avez vu, là, puis de s'assurer d'avoir... puis de donner
tous les outils à la SOPFEU pour être capables de répondre le plus
convenablement.
On a vécu une saison historique l'année
passée, on ne souhaitera pas en avoir une pareille, mais les conditions et les
conditions étant ce qu'elles sont, là, avec ce qu'on vit avec un hiver un
petit peu plus... un petit peu moins l'hiver qu'on connaît, ça pourrait être...
ça pourrait être un peu plus difficile. Donc, j'arrête ça là. Mes collègues,
avez-vous une petite question ou deux?
M. Létourneau (Yves) : Si je
peux juste répondre concernant les générateurs de feu.
M. Bonnardel : Oui.
M. Létourneau (Yves) : Oui,
on a... de risque, oui, de générateur de feu éventuellement.
M. Bonnardel : Oui, c'est ça.
M. Létourneau (Yves) : Nous
avons l'information, mais c'est... ça peut être inégal d'une municipalité à l'autre,
c'est ça qu'on voulait soulever, là. À l'intérieur du MRC, il y a des
services...
M. Létourneau (Yves) : ...pour
prendre ces exemples-là qui ont beaucoup plus d'informations sur l'ensemble des
générateurs de risques, pas juste de leur territoire, parfois, parce qu'ils
desservent d'autres municipalités. Ça fait que c'est inégal d'une municipalité
à l'autre, mais nous l'avons de façon générale.
M. Angers (Michel) : Je me
permettrais, M. le ministre, si vous permettez. Bon, j'ai fait le lien tantôt
entre les MRC et les grandes villes. C'est une grande préoccupation, je ne vous
le cache pas. On l'a fait, Mme Laforest, également, la ministre des Affaires
municipales. C'est une grande préoccupation pour nous, parce que les plus
grandes villes, les plus grandes municipalités sont en mesure de pouvoir
intervenir rapidement, efficacement... Et malgré que, presque partout à travers
le Québec, il y a des bonnes ententes, on l'a mentionné, il y a des endroits où
ça va plus ou moins bien, où ça se tiraille un petit peu. Puis la municipalité,
la grande ville est souvent mise un peu de côté au profit du nombre de maires
et mairesses autour d'une table de territoire de MRC.
Alors, ce qu'on veut, c'est de faire en
sorte qu'on soit les plus efficients possibles. Alors, même chose au niveau des
schémas de couverture de risques, au niveau des incendies, c'est vrai, en
sécurité civile aussi. Prenons l'expertise où elle est, puis tentons, autant
que possible, de favoriser les échanges pour faire en sorte qu'on soit capable
d'être le meilleur possible.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Alors, pour une minute, députée de Labelle.
Mme Jeannotte : ...des enjeux
justement... le diable est dans les détails, entre les élus et les officiers
qui sont désignés parfois. Est-ce que vos membres vous ont mentionné des enjeux
où ce n'était pas assez clair, le rôle des intervenants sur le terrain?
• (11 h 10) •
M. Angers (Michel) : Entre la
responsabilité du maire ou de la mairesse et des officiers qui ont... la
responsabilité, moi, je ne peux pas parler nécessairement pour les autres. Chez
nous, les rôles sont parfaitement bien définis, structurés et organisés. Alors,
il arrive une situation : Voici le a, b, c et d. Tout est là, les livres
sont là, tout est prêt. En théorie, ça devrait être comme ça partout, en
théorie, ça devrait être comme ça partout. Est-ce qu'on est exempt d'en
échapper? Possiblement. Mais il reste que c'est... et je pense qu'un projet de
loi comme celui-là ou la... Même si c'est un peu plus difficile pour des plus
petites municipalités, on a tous des citoyens, des humains qu'on a à protéger
d'une certaine façon. Alors, on doit faire les efforts nécessaires puis trouver
les moyens d'être égal pour tout le monde.
Mme Jeannotte : Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup. Alors, nous poursuivons maintenant du côté de l'opposition
officielle. Alors, je vous laisse la parole.
Mme Maccarone : Moi, je suis
la députée de Westmount-Saint-Louis. Bonjour. Bonjour, M. Angers, M.
Létourneau. C'est un plaisir d'échanger avec vous. Merci beaucoup pour votre
mémoire. C'était très intéressant puis vos remarques ainsi. Je veux revenir un
peu sur le sujet du budget puis le financement. Je sais que vous avez déjà eu
des échanges puis... mais je veux mieux comprendre, parce que vous, vous l'avez
évoqué dans votre recommandation 4, l'aide du gouvernement, puis c'est bien
qu'on ne devrait pas se limiter aux outils et guide. Je comprends qu'il va
avoir un accompagnement, puis c'est essentiel, puis je salue l'intervention,
mais ça devrait inclure aussi un engagement financier, l'instauration des
programmes adéquats. Puis vous l'avez aussi évoqué lors de votre recommandation
8 où vous avez parlé un peu de la formation. Avez-vous estimé les coûts
nécessaires pour l'implantation de ce projet de loi? Qu'avez-vous besoin pour
faire ceci?
M. Létourneau (Yves) : Bien,
écoutez, la réponse ne sera pas très compliquée. Sans avoir de règlement qui
précise quelles sont nos obligations, il est très difficile, je pense qu'on l'a
écrit à quelque part, d'arriver à évaluer les impacts pour les municipalités.
Donc, non, en ce moment, on ne pourrait pas dire... mais on demande que ça se
fasse au moment où le règlement va prendre forme... parce que, souvent, on
voit, dans d'autres ministères, que des règlements arrivent avec des
obligations aux municipalités sans tenir compte des impacts financiers que ça
peut avoir sur les municipalités. On demande que ça soit réfléchi en ayant une
estimation, autant que possible, de quels seront les impacts pour les
municipalités, mais, sans le règlement, à ce moment-ci, c'est très difficile.
M. Angers (Michel) : Puis,
comme je le mentionnais tout à l'heure, bien, si, dans l'éventualité... Bon,
j'écoutais tout à l'heure nos collègues de la FQM mentionner que chaque
territoire de MRC devrait avoir ses ressources pour préparer ses choses. Je
vais vous donner l'exemple d'une MRC. Quand Drummondville est en mesure de
pouvoir prendre l'ensemble de la charge de la MRC à 82, 83 %, bien, ça
évite probablement de mettre une ressource... une ou deux ou trois ressources
directement au niveau du territoire de la MRC et de pouvoir en confier la responsabilité
à une ville comme Drummondville, avec des coûts probablement moindres pour le
ministère, le gouvernement. Alors...
M. Angers (Michel) : ...c'est
là qu'on vous dit que c'est important d'être capable de faire une bonne
évaluation. Vous savez, du mur-à-mur, hein, ce qui est bon pour minou est bon
pour pitou, on le dit, que ce n'est pas une bonne chose, mais ça existe encore
trop souvent. Alors nous, ce qu'on dit, c'est : Dans l'éventualité où la
MRC est le meilleur véhicule pour être en mesure de faire le travail, allons-y.
Dans l'éventualité où il y a des villes qui veulent le faire, puis qui sont en
mesure de pouvoir le faire, et qui ont l'expertise de pouvoir le faire, et de
prendre en charge, bien, pourquoi pas? Alors, c'est pour ça qu'il faut faire...
Il ne faut pas faire deux poids, deux mesures. Il faut s'assurer qu'on soit
efficient en fonction de la réalité de chaque territoire.
Mme Maccarone : Pas
juste du mur-à-mur, mais du sur mesure. C'est ça qu'on a besoin. Je comprends.
La ville de Gatineau fait partie de l'UMQ?
M. Angers (Michel) : Oui.
Mme Maccarone : Parce
qu'eux, dans leur mémoire, c'est la première recommandation. Eux ils disent que
la ville de Gatineau recommande que ce soit inclus dans le projet de loi
n° 50, la mention d'une aide financière accrue et pérenne aux
municipalités afin de leur fournir les ressources nécessaires et la flexibilité
pour faire face aux nouvelles responsabilités qui leur incomberont. Vous, vous
ne faites pas cette même recommandation. Pourquoi?
M. Angers (Michel) : Non,
mais attention! On fait la même recommandation.
Mme Maccarone : Oui...
C'est bon
M. Angers (Michel) : Ce
qu'on dit, c'est qu'on... Une ville comme Gatineau, bon, puis on connaît bien
la situation là-bas, une ville comme Gatineau a déjà des moyens, des
ressources, du personnel de disponibles, mais en même temps, ils sont
incapables, ce n'est pas prévu dans leur... dans leur... dans leur profil, de
faire face à des situations comme ils ont vécu. Donc, oui, ils ont besoin
d'avoir un argent supplémentaire pour être en mesure de pouvoir le faire. Mais
dans l'éventualité où une situation comme celle-là se retrouve dans une MRC à
côté, ou à l'autre, de quelle façon on est en mesure de pouvoir intervenir le
mieux? Gatineau a besoin d'argent, a besoin de ressources, a besoin de tout ça.
Est-ce que ça sera moins que si on partageait ça de façon différente avec
d'autres petites MRC... d'autres petites municipalités autour? Peut-être que
oui, peut-être que non, mais leur première préoccupation, leur première
demande, c'est exactement la demande aussi de la plupart des villes et des
territoires de MRC pour faire face à une situation qui existait beaucoup moins
il y a 30 ans.
Mme Maccarone : Merci.
La FQM, lors des interventions qu'on a eues avec eux quand ils ont passé juste
avant vous, ils ont quand même soulevé une préoccupation pour eux, c'était
identifié comme un enjeu majeur, en ce qui concerne la modification de la Loi
sur l'aménagement du territoire et urbanisme, parce que ça a commencé par
l'ajout d'un article quant à la délivrance des permis. Ils ont demandé d'être
exonérés, une immunité. Est-ce que vous, vous êtes de la même d'avis qu'eux?
Est-ce que, ça, c'est quelque chose que vous souhaitez voir dans le projet de
loi?
M. Angers (Michel) : De
l'immunité...
Mme Maccarone : Face aux
poursuites.
M. Létourneau (Yves) : Oui,
c'est le... J'oublie le numéro, mais c'est la modification à la LAU qui
permet... bien, qui oblige le conseil municipal d'intervenir si, je n'ai pas
les termes exacts, là, ils jugent qu'il y a... qu'il y a un risque évident.
Écoutez, on a consulté certains de nos membres, Gatineau notamment, sur ça. Il
y avait des préoccupations, mais on comprenait encore une fois pourquoi c'était
là. Puis on trouvait que le 12 mois qui permettait aux municipalités de
modifier un règlement répondait généralement aux... nos préoccupations.
Évidemment, là, il y a peut-être des... certaines municipalités qui ont moins
de ressources. Puis, devant l'obligation de... d'interdire, d'émettre un
permis, il peut y avoir des poursuites, il peut y avoir des conséquences, et on
en est conscients que ça peut créer des problèmes. Donc, oui, il y a une
réflexion, une réflexion à avoir, mais ce n'était pas une... une priorité pour
le moment.
Une voix : ...
M. Létourneau (Yves) : Non.
Mme Maccarone : Je suis
quand même surprise qu'à date, dans tous les échanges qu'on a eus, puis ce
qu'on a lu aussi dans les mémoires, on ne parle pas des matières dangereuses,
toxiques. Puis je souhaite vous lire un commentaire qu'on a reçu d'un citoyen
qui s'appelle M. Lemire, qui a envoyé à tous les membres de la commission.
Je ne sais pas si M. Lemire suit nos travaux, mais je vais quand même le
citer parce qu'il a dit que je suis déçu de constater que la notion de sinistre
n'inclut pas la gestion des risques de sinistre de nature technologique, qui
peuvent mettre en danger la population du Québec. À titre d'exemple, les
réseaux de distribution d'énergie, la gestion des barrages, les systèmes de
contrôle de l'eau potable, de filtration et de l'assainissement. Oui, c'est ça,
vous m'avez compris. Ce sont des infrastructures qui mettent la population à
risque en cas de défaillance ou surtout d'intervention malveillantes comme une
cyberattaque. Ce n'est plus de la fiction. Ce genre de sinistre, accidentel ou
non, doit être pris en compte dans l'analyse des risques des villes et MRC, et
des mesures de mitigation doivent être prises. La même situation s'applique
pour les villes possédant des industries minières ou des usines de procédés
complexes comme les... alumineries. Un dysfonctionnement peut avoir des
conséquences pour la santé et la sécurité...
Mme Maccarone : ...publique.
Bref, je crois que ce projet de loi est incomplet si les sinistres
technologiques ayant des conséquences sur la sécurité publique ne sont pas
inclus dans les exigences en matière de gestion de risques.» Vous, votre
opinion là-dessus?
M. Angers (Michel) : Bien,
déjà, dans notre schéma de couverture de risques, on a une préoccupation pour
nos usines d'eau potable, pour les entreprises, pour un peu tout ce qui
touche... En théorie, il faut avoir une excellente connaissance de notre
territoire puis des éléments qui pourraient potentiellement être à risque. Je
trouve intéressant ce que vous avez mentionné, tout l'aspect de la
cybersécurité, bon. On est justement en train de travailler, à l'Union des
municipalités, on a rencontré le ministre Caire à quelques reprises, également,
et on va, on veut et on va, collaborer avec eux, justement, pour ces risques
technologiques là, de cyberattaque, de cybersécurité ou autre, qui est un
phénomène qui est grandissant, qui est déjà là, présentement. Et il y a peu,
très peu de gens qui sont vraiment au fait des risques, des risques importants
pour les municipalités, pour les entreprises, pour le gouvernement, pour des
institutions publiques ou autres. Et c'est un enjeu majeur. Tant et aussi
longtemps que ça ne nous a pas frappé, on n'est pas là.
Alors bon, le citoyen pense peut-être que
le projet de loi est peut-être incomplet, il y a d'autres, lois ou il y a
d'autres réglementations municipales qui nous permettent, là, de travailler sur
ces éléments-là. Est-ce qu'on peut tout prévoir? Non, on ne peut pas tout
prévoir, mais on va tenter d'en prévoir le plus possible, et tous les risques
technologiques, on peut parler d'intelligence artificielle, on va parler de
plein de choses, hein, alors tout ça, bien, c'est en mode évolutif, puis je
pense que M. Caire est bien et bien aligné dans cette question-là. Puis on va
collaborer avec lui puis avec tous ceux qui vont vouloir travailler avec
l'Union des municipalités du Québec.
• (11 h 20) •
Mme Maccarone : Ça fait que,
vous, vous serez confortable avec un amendement, mettons, à l'article 2? Parce
que, quand on parle de la définition des sinistres, on ne parle pas des
événements imprévisibles, on ne parle pas de la technologie, on ne parle pas
de, mettons, les attaques cyber.
M. Angers (Michel) : Ça fait
partie de la réalité d'aujourd'hui, très certainement.
Mme Maccarone : O.K. O.K.
C'est très bien. Je dirais que... Peut-être juste une dernière question. Que
devons-nous prévoir lors de l'éventuelle adoption de ce projet de loi pour
informer la population, faire un accompagnement de la population? Je pense que
c'est quelque chose qu'on n'énumère pas assez. Je comprends qu'il va y avoir un
règlement, mais vous, vos souhaits sont quoi en ce qui concerne l'information
qu'on va partager avec vos citoyens?
M. Angers (Michel) : Bien,
deux souhaits. D'abord, dans un premier temps, le ministre l'a bien indiquée,
sa volonté de travailler avec les partenaires importants que sont les villes et
les municipalités. Et, dans la préparation du règlement, comme on l'a fait un
peu dans la préparation du projet de loi... d'avoir été entendus, mais pas
seulement entendus, écoutés, également. Donc, il y a eu des modifications qui
se sont faites en cours de route. Et ça, c'est un élément qui est majeur.
Maintenant, au niveau de la communication,
il n'y a rien de mieux que deux gouvernements, celui de proximité puis le
gouvernement provincial, qui parlent en même temps et de la même façon,
d'informer l'ensemble de la population sur l'importance comme telle. Parce que,
vous savez, un projet de loi comme celui-là peut rassurer, éventuellement, une
population qui sait que ses gouvernements de proximité et provincial
travaillent main dans la main pour assurer le maximum de sécurité. Et, quand on
parle d'argent pour en... pour travailler sur la sécurité des gens, les gens
sont assez ouverts, à ce moment-là. Quand on dit : Bien, on va protéger
vos résidences, vos maisons, on va protéger, éventuellement, des cyberattaques
ou autres, tout ça, je pense que les gens sont très ouverts.
Et nous, on ne demande qu'une chose, on
l'a obtenue, jusqu'à maintenant, mais on le redit encore une fois, on veut
avoir la collaboration du ministre puis de l'ensemble des députés pour mener à
bien un projet de loi comme celui-là.
M. Létourneau (Yves) : Peut-être
juste en complément, on parle beaucoup de responsabilités partagées, puis, dans
le projet de loi, on en parle, ça inclut le citoyen, ça inclut... Donc, oui, au
niveau de l'information des citoyens, c'est vraiment une responsabilité
partagée, là, que nous avons.
Mme Maccarone : J'ai une
autre question pour vous. Vous avez évoqué, dans vos remarques, l'article 18,
le pouvoir d'intervenir du ministre puis votre responsabilité à... Qu'est-ce
que vous souhaitez voir à l'intérieur du projet de loi en ce qui concerne le
pouvoir du ministre d'intervenir?
M. Angers (Michel) : Dans des
situations où ça n'a pas de bon sens, bien, le ministre a raison d'intervenir
puis de faire en sorte de corriger une situation. Mais, en même temps, il faut
toujours faire attention, avec le pouvoir du ministre, également, bon, il faut
le faire de la bonne façon, il faut respecter la loi, il faut respecter les
règles, il faut respecter les orientations. Et, jusqu'à maintenant, bon... Tant
et aussi longtemps que les choses font en sorte que le ministre peut corriger
une situation qui est déficiente, c'est une chose. Quand on voit l'incapacité
d'une petite municipalité à répondre aux grandes lignes de la loi, à ce
moment-là, une discussion va de soi...
M. Angers (Michel) : ...on
peut... on peut appliquer une règle très stricte, je veux dire : Voici,
c'est ça, et ça s'arrête là. Tu te conformes ou on discute ensemble, on parle,
puis éventuellement on trouve des solutions ensemble.
Mme Maccarone : O.K. Merci.
Je dirais... Je... conclure, M. le Président, en demandant au ministre et son
équipe de déposer et de partager avec les membres de la commission l'analyse
d'impact. Parce que, suite à ce que nous avons entendu en ce qui concerne les
préoccupations budgétaires, l'accompagnement, une analyse d'impact, ça existe,
puis je pense que ça peut juste être aidant entre nous pour des travaux que
nous sommes en train de faire, d'avoir copie de cette analyse pour en discuter en
toute transparence avec tous les partenaires puis les gens qui sont concernés
suite à l'application de ce projet de loi. Merci. Merci beaucoup.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis. Alors, il n'y a pas d'autre
intervenant, alors là-dessus, je vous dis merci pour votre apport à la
commission. Nous suspendons quelques instants pour accueillir le prochain
groupe.
(Suspension de la séance à 11 h 24)
(Reprise à 11 h 29)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
nous voici de retour. Alors, nous poursuivons avec le troisième groupe de ce
matin, avec l'Association des gestionnaires en sécurité incendie et civile du
Québec. Alors, bonjour à vous quatre. Alors, dans un premier temps, vous avez 10
minutes pour faire votre présentation et vous présenter aussi. Alors, la parole
est à vous.
M. Bartolo (Jean) : M. le
Président, M. le ministre, Mesdames et Messieurs les députés, l'AGSICQ remercie
la Commission de l'aménagement du territoire de se prononcer sur le projet de
loi n° 50. Pour notre présentation, je suis accompagné de notre directeur
général, Sylvain Mireault, de M. Jean Melançon, qui est directeur du service
d'incendie de l'agglomération de Longueuil et coprésident de l'association, de M.
Richard Amnotte, qui est directeur adjoint au service de sécurité de la ville
de Lévis et aussi vice-président à la sécurité civile pour notre association,
et moi-même, Jean Bartolo, je suis directeur du service de prévention et de
lutte contre les incendies de Repentigny et également coprésident de
l'association.
• (11 h 30) •
M. le Président, l'AGSICQ salue les
efforts du gouvernement afin de faire évoluer la loi pour améliorer la gestion
des sinistres et reconnaît certains ajouts qui sont pertinents. Notre
organisation est en faveur d'une modernisation du cadre de gestion de la
sécurité civile au Québec pour lui permettre de surmonter avec plus d'agilité
les défis croissants auxquels la collectivité fait face, principalement face
aux aléas des changements climatiques. L'AGSICQ tient à vous partager son
expertise afin de bonifier réalistement le projet de loi et de vous transmettre
certaines observations constructives que mon collègue Richard Amnotte vous
exposera.
Notre compréhension est que le projet de
loi n° 50 offre des pistes de solution innovantes et efficaces en sécurité
civile. Notre humble compréhension nous dit qu'un certain nombre de précisions
et ajustements seront nécessaires afin que les changements proposés puissent
trouver écho sur le terrain.
M. Amnotte (Richard) : Merci.
Alors, M. le Président, M. le ministre, Mesdames et Messieurs les commissaires,
bonjour. L'association souhaite porter à votre attention six principaux points.
D'abord, relativement à l'article 5
portant sur la responsabilité des personnes à concourir à la sécurité civile et
être responsables de leur sécurité de même que celle de leurs biens et leurs
activités, pour l'association il apparaît juste que les citoyens soient bien
engagés et impliqués en ce qui concerne leur préparation et leur capacité de
faire face aux sinistres pouvant les impacter. L'article 5 du projet de
loi prévoit désormais que les personnes devront, selon la situation et la...
dans la mesure de leurs capacités, assurer leur autonomie en cas de sinistre et
contribuer à en limiter les conséquences. À cet égard, notre préoccupation
réside dans les attentes qu'auront les citoyens en cas d'urgence versus la
réalité des municipalités en matière de réaction au sinistre. Nous croyons que
la loi devrait s'accompagner de programmes de soutien appropriés permettant de
mettre de l'avant des initiatives de valorisation et de sensibilisation pour un
meilleur état de préparation des personnes pour y répondre.
Deuxièmement, relativement aux devoirs des
municipalités en matière de planification de la sécurité civile et de la
résilience aux sinistres, l'AGSICQ en faveur des mesures proposées qui
permettraient d'outiller les municipalités pour une meilleure planification de
sécurité civile. Ce qui nous apparaît très important est l'adoption du
règlement afférent dans les meilleurs délais et sa réalisation en collaboration
avec les parties prenantes du milieu municipal, ce qui favoriserait une
cohérence et une cohésion avec la réalité du milieu. Nous sommes à même de
constater qu'il s'agit d'un changement majeur qui va bien au-delà de l'actuel
règlement sur la réalisation des plans de sécurité civile. La charge de travail
qui s'imposera alors aux municipalités locales et régionales est
substantiellement plus élevée. De plus, au Québec, nous ne retrouvons pas un
bassin suffisamment important de ressources habilitées et compétentes pour
répondre des obligations découlant de l'application...
11 h 30 (version non révisée)
M. Amnotte (Richard) : ...pour
plus de 1 000 municipalités locales et une centaine de municipalités
régionales.
Troisièmement, pour répondre à la
formation en sécurité civile, il y a des besoins d'uniformisation de la
formation. À l'heure actuelle, il existe au Québec plusieurs organismes d'éducation
favorisant... offrant, plutôt, la formation en sécurité civile et la gestion de
risques, lesquels proposent un contenu pédagogique qui diffère d'un endroit à l'autre
puisqu'il n'existe pas de programme défini. Nous sommes d'avis qu'il serait
avantageux que les obligations de formation prévues par règlement incluent une
définition claire des niveaux de services attendus pour développer l'expertise,
soutenir les travaux à venir, en incluant des moyens financiers et une offre de
formation standardisée et accessible dans tout le Québec. Nous croyons que le
Québec possède déjà une institution gouvernementale à qui cette responsabilité
pourrait être confiée.
En ce qui concerne la responsabilité d'inspection
des personnes dont les biens et activités peuvent être à l'origine de
sinistres, nous recommandons au gouvernement d'instaurer, à l'image des
préventionnistes pour l'application de la réglementation en prévention
incendie, un programme de formation sur l'analyse de risque et l'application
réglementaire afférente à la sécurité civile.
Quatrièmement, portant sur la notion des
générateurs de risque et la réglementation qui en découle, l'AGSICQ est
favorable à la réglementation relative aux personnes dont les biens et
activités peuvent être à l'origine de sinistres. Cela permettra aux
municipalités d'avoir une meilleure connaissance des risques entropiques et de
voir à ce que les mesures de contrôle et de réduction des risques soient
réalisées pour atténuer les conséquences d'un incident. Toutefois, les
municipalités locales et régionales font face à une importante difficulté d'accès
à une main-d'œuvre compétente dans ces champs d'expertise pointue et les
ressources financières sont limitées pour réaliser les obligations qui en sont
afférentes. Un mécanisme uniformisé doit être envisagé pour permettre une
appréciation juste des risques, visant un niveau équivalent de sécurité à la
population sur tout le territoire québécois. Nous croyons donc que la
réglementation provinciale en cette matière doit avoir une portée provinciale
favorisant une application équitable partout quant au niveau de sécurité
recherché et facilitant l'application des mesures de prévention.
Cinquièmement, à propos des centres de
communications d'urgence 9-1-1, nous saluons la décision du gouvernement
de créer une loi spécifique pour ceux-ci, ainsi reconnaissant la spécificité de
ce domaine primordial pour la santé et la sécurité de la population du Québec.
Nous espérons que ce n'est qu'un début et que les nouvelles améliorations
visant à assurer la robustesse de la chaîne d'intervention pourront être
apportées dans l'avenir. À cet égard, nous indiquons à la commission qu'il
serait intéressant d'analyser la possibilité de prévoir une gouvernance unique
du système encadrant le cheminement des appels d'urgence au Québec, premier
maillon de la chaîne d'intervention. Cette gouvernance unique aurait pour but d'assurer
un cadre légal uniforme s'appliquant à la fois au centre 9-1-1 ainsi qu'à
l'ensemble des centres secondaires de communications d'urgence au Québec,
garantissant ainsi des normes cohérentes et un niveau de qualité de service à
la grandeur du territoire québécois. Cette gouvernance assurerait que les
centres... s'assurerait que les centres disposent des mêmes équipements de
processus uniformes et des systèmes de communications interopérables, allant
des centres 9-1-1 aux intervenants sur le terrain, et ce, au grand
bénéfice de l'ensemble des citoyens et des municipalités du Québec.
Sixièmement, au regard des modifications
permettant la suspension de délivrance d'un permis de construire pour une
raison de sécurité, l'AGSICQ croit que le délai statutaire de 12 mois,
proposé à la modification de l'article 145.4 de la Loi sur l'aménagement
et l'urbanisme, est trop court, considérant toutes les étapes inhérentes à une
modification réglementaire. Nous suggérons l'ajout d'une mesure qui permettrait
d'accorder un prolongement pouvant aller jusqu'à une période additionnelle de
12 mois sur démonstration des mesures entreprises à l'appréciation du
ministre pour l'autoriser.
Finalement, l'AGSICQ soutient sans
équivoque la position du gouvernement avec son intention d'inclure la
protection contre les incendies de forêt à la Loi sur la sécurité incendie. Je
vous remercie.
M. Bartolo (Jean) : Merci,
Richard. Il est important de préciser que pour l'ensemble des points énoncés
par mon collègue Richard et ceux inclus dans notre mémoire, il faudra
maintenant avoir les moyens de nos ambitions qui nécessiteront les ressources
financières et humaines dédiées dans les organisations municipales.
En terminant, M. le Président, M. le
ministre, Mmes et MM. les députés, la sécurité des citoyens et la confiance
envers les pompiers sont à la base de la légitimité du travail qu'ils
effectuent. C'est pour cette raison que l'AGSICQ soutient les efforts du
ministre visant à améliorer la gestion des sinistres, favoriser la résilience
aux sinistres, soutenir les autorités en cas de catastrophe naturelle, entre
autres par la mise en place d'une réserve d'intervention d'urgence, soit d'une
équipe d'intervention d'urgence en sécurité civile. Possédant des connaissances
bien pointues en sécurité civile, l'association est prête à collaborer bien
humblement dans les différents règlements qui suivront le projet de loi n° 50. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
merci beaucoup pour votre présentation. Alors, nous allons débuter une période
d'échange avec...
Le Président (M. Schneeberger) : ...M.
le ministre, pour un temps de 16 min 30 s.
M. Bonnardel : Merci, M. le
Président. Merci, Messieurs, d'être là ce matin, là, votre... votre mémoire est
important pour la suite... la suite de nos travaux. J'ai quelques questions
pour vous puis peut-être que mes collègues en auront aussi par la suite. Puis
j'ai le goût de commencer un peu de la même façon que j'ai commencé avec les
autorités municipales. Vous le savez, on a vécu, dans les dernières années,
particulièrement 2023, là, des catastrophes naturelles qui nous ont frappés.
Vous êtes des acteurs non négligeables, que ce soient les pompiers volontaires,
que ce soient les réguliers, vous êtes des acteurs non négligeables, je le
répète, quand il arrive des... quand il arrive des catastrophes. J'imagine que,
de votre côté, il y a une sorte de post-mortem aussi qui se fait, annuellement,
peut-être, suite aux catastrophes que... malheureuses que l'on connaît aussi,
là, dans les dernières années. Qu'est-ce qui... Qu'est-ce qui ressort un peu,
là, des deux, trois dernières années, et particulièrement 2023, des derniers
événements qui, pour vous, méritent d'être soulignés? Des bons coups, les
mauvais coups, ce qu'on... peut-être une approche qui n'est peut -pas reliée au
projet de loi, mais donnez-moi un peu votre portrait, là, de la situation que
nous avons vécue ensemble, là, dans les... dans les 24, 36 derniers mois,
là.
M. Melançon (Jean) : En fait,
M. le ministre, quand on a fait un post-mortem des événements qui est arrivé
dans les dernières années, ce qu'on constate, c'est que nous, avec le COG à
Québec, on est en mesure de soutenir le COG, puis on a l'ensemble des
ressources et des équipements qu'on a sur le territoire. Donc, on travaille
avec le ministère pour s'assurer de travailler en amont et aussi pendant
l'intervention. Ce qu'on constate, comme par exemple les feux de forêt l'année
passée, quand on a voulu intervenir comme pompier municipal, évidemment on
n'était pas formés, et là on discutait... pendant la crise, on discutait
comment on pourrait se former, comment on pourrait le faire, comment on va
financer ça, qui va payer, comment ça va fonctionner. Donc, on se questionnait
alors qu'on était en pleine crise. C'est là qu'on dit, nous autres :
Dorénavant, on devrait en amont se préparer davantage. Puis on souligne
d'ailleurs ce que vous soulignez comme une force, là, une force d'urgence, là, qui
serait déjà en amont, préparée pour justement faire face à la situation et de
ne pas réfléchir et trouver des solutions alors qu'on est en pleine crise, mais
plutôt de mettre les efforts sur... sur les événements ou l'événement en cause.
• (11 h 40) •
M. Bonnardel : Est-ce qu'on
peut considérer que... bien, j'imagine que oui, la réponse, là, que plusieurs
de vos... de vos collègues étaient prêts à intervenir. Puis je reviens,
excusez-moi, je reviens juste, juste ce que vous avez dit, certains de vos pompiers,
vos collègues étaient prêts à intervenir, mais pas formés. Oui, on s'est rendu
compte jusqu'à quel point, du côté de la SOPFEU, ceux qui étaient habiles à
former étaient débordés. Je pense que je vous... je vous vois tous hocher de la
tête, là, vous convenez... vous convenez, là, qu'on était en mode urgence puis
on n'était malheureusement pas capables de dire : On prend une cohorte de
20, de 10, puis on essaie d'en former le plus rapidement possible. C'était...
c'est pour ça que l'aide internationale a été plus que la bienvenue, sinon on
n'y serait pas arrivé. De là, de là, la... notre volonté de créer cette réserve
civile opérationnelle. Puis de quelle façon... de quelle façon, selon vous,
vous pourrait être... vous pourriez être des acteurs, des acteurs importants
pour la suite? J'ai le goût de vous demander, là, ça... j'imagine que oui, là,
ça devait lever la main assez fortement, là, quand vous disiez : Aie! Moi,
là, je suis formé, mais je ne suis pas formé pour aller dans le bois. Qu'est-ce
que ça me prend de plus pour être capable d'aller... d'aller... d'aller épauler
les pompiers qui étaient... qui étaient formés, là, de la SOPFEU, sur le
terrain?
M. Bartolo (Jean) : Vous
savez, M. le ministre, dans notre métier, vous avez effectivement raison, quand
on lève la main, on a des volontaires. Je crois que, dans l'ensemble, au niveau
de la préparation, il y a quand même 21 000 pompiers, que ce soit
permanents, volontaires au Québec. Je pense que c'est une belle force de
frappe. D'ailleurs, on est impliqués dans tout ce qui touche souvent les
premières interventions. On est rapidement sur le terrain. Alors, je pense que
de former ces gens-là sur les divers aléas, entre autres on l'a vu avec les
feux de forêt. Des gens spécialisés par la SOPFEU... on s'entend tous qu'un
incendie de bois ne se traite pas de la même façon qu'un incendie de bâtifent.
Donc, d'aller en amont avec ça pour faire en sorte d'avoir des ressources quand
même pas mal partout sur l'ensemble du territoire du Québec, prêtes à intervenir,
c'est une façon, là, de prévenir et de se préparer justement à différents
événements dus aux aléas des changements climatiques.
M. Bonnardel : Donnez-moi un
petit... Selon vous, là, si on levait... on faisait un sondage, là, à matin,
sur vos 21 000, là, il y en a quoi? Il y en a 1000 qui lèvent la main, il y en
a plus?
M. Bartolo (Jean) : Assurément,
je vous dirais, là, vous dirais plus que 1000, oui.
M. Bonnardel : Ah! Oui, hein?
M. Melançon (Jean) : Oui.
M. Bonnardel : O.K.,
intéressant.
M. Melançon (Jean) : Le défi,
M. le ministre, c'est les conditions aussi dans lesquelles ils s'engagent. Tu
sais, dans le fond, quand on va constituer la réserve, là, dans le fond, c'est
dans quelles... dans quelles circonstances, comment ils s'intègrent à cette
ressource-là.
M. Bonnardel : Bien, c'est
tout ça qu'on va nécessairement évaluer et travailler avec nos partenaires là.
Je ne mets pas de chiffres, là, sur la table, là, pour ne pas...
M. Bonnardel : ...mais il
reste quand même qu'on... que c'est la première fois. On était... on était
au... à une rencontre fédérale-provinciale voilà à peine trois semaines, un
mois avec différents partenaires, ministres de la Sécurité civile, puis je peux
le dire sans gêne, là, humblement, on est les seuls, les premiers au Canada à
sortir de la boîte, là, puis à mettre en place cette réserve qui va nous
permettre de répondre aux municipalités, là, et puis, veux veux pas, vous
risquez d'être des parties prenantes non négligeables... non négligeables pour
la suite. J'ai le goût de vous demander aussi, là... L'article cinq, là, vous
parlez, là, comme tel, là... Pouvez-vous me détailler un petit peu plus
votre... votre... votre proposition comme telle dans votre mémoire, là, sur
l'article cinq?
M. Amnotte (Richard) : Bien,
notre préoccupation, c'est, en fait, la responsabilité que l'on accentue vers
le citoyen quant à sa... son besoin de se prendre en charge, d'assurer sa
propre sécurité dans l'éventualité d'un sinistre. C'est une approche qui est...
qui est novatrice, mais qui est nouvelle. Généralement, au sein de notre
population, elle s'attend à une réponse très rapide des services d'urgence.
Elle arrive rapidement sur les lieux et prend... assure le... en fait, la prise
en charge du citoyen. Maintenant, ce changement-là va amener le citoyen à
devoir mieux se préparer. Et, pour mieux se préparer, c'est de savoir aussi
comment le faire. Et cette... ces mesures-là vont au-delà de, bon, la publicité
qu'on peut entendre de la trousse 72 heures, ça demande une meilleure
autonomie, ça demande le développement d'une meilleure pratique, de meilleurs
réflexes quant à comment une population, comment des personnes, une famille
peut assurer son autonomie dans les circonstances d'un sinistre majeur et
pouvoir savoir quels sont les repères qui lui permettraient de pouvoir réussir
à... les recours qu'elle pourrait prendre pour pouvoir assurer son autonomie.
Alors, dans la circonstance ou la
promulgation de la loi, ce changement-là amène nécessairement une modification
importante qu'on doit s'attendre des comportements de nos citoyens, et on
devra, à mon avis, faire une... à notre avis, faire une... prendre des mesures
qui sont appropriées pour bien informer la population de cette réalité.
M. Bonnardel : Bien, je
trouvais que c'est un point... c'est un point important, là, de tenir compte
que la population et les citoyens à la base ont une responsabilité. J'ose vous
poser la question, puis je pense que j'ai la réponse, puis on part de loin, là,
mais la trousse 72 heures, avec l'expérience que vous avez sur le terrain,
il y a combien de pourcentage de Québécois, selon vous, qui sont... Oui, c'est
ça. Je vous vois... je vous vois réagir... Pour moi, on a du travail à faire,
mais il faut commencer à quelque part, là. C'est archi important... archi
important avec ce qu'on vit depuis les dernières années puis ce qu'on risque de
vivre. Ce n'est pas d'infantiliser les gens, mais il faut... il faut leur
mettre dans... il faut leur faire comprendre jusqu'à quel point, quand tu es
bien préparé, bien, tu peux mieux affronter, puis tu es moins dans une
situation de catastrophe, qui peut... qui peut te toucher. Ça fait que la
réponse, bien, vous allez me dire : François, il n'y en a pas beaucoup.
M. Bartolo (Jean) : Bien, il
y a très peu ou... On fait souvent des... on intègre souvent dans des journées
portes ouvertes, ou, etc. des... la trousse 72 heures. Les gens
connaissent le principe, mais quand on commence à poser des questions
sur : O.K., avez-vous des piles? Avez-vous... Là, c'est comme... Ah oui,
j'ai de l'eau, mais pas de piles. Ils n'ont pas de radio, pas de... Ça fait
que, tu sais, ce n'est pas... c'est connu, mais au niveau de la pratique, ce
n'est peut-être pas bien appliqué. Puis là on parle vraiment de la préparation
de base, là, des gens. Ce n'est pas rare, quand on est en mesure d'urgence, que
les gens rapidement téléphonent après 1 heure, après 2 heures. Donc,
c'est tout ce concept de préparation, là, puis d'autonomie, là, qui... qui doit
être... qui doit être pris en charge, puis les gens doivent se prendre en
charge pour justement faire en sorte de passer les premières heures. Quand on
ouvre un centre de coordination de mesures d'urgence, souvent, ce ne sont pas
dans les premières minutes qu'on va être en mesure de prendre des décisions sur
où on va héberger les gens, comment on va le faire. Ça prend plusieurs heures
avant de s'organiser souvent et les gens doivent être en mesure d'être
autonomes pendant ce temps-là.
M. Bonnardel : Non, je sais
qu'on a un travail à faire là-dessus, là, puis on va y répondre. Parlez-moi de
la... détaillez-moi un petit peu le sujet de la formation standardisée, là.
M. Amnotte (Richard) : ...la
formation en matière de sécurité civile est surtout dépendante des organismes
et des entreprises qui dispensent cette formation-là. Dans le contexte actuel,
on parle d'homologation de la formation par le ministère de la Sécurité
publique. Toutefois, chacune des entreprises peut constituer ses programmes de
formation, puis je donnerais, exemple, sécurité civile 101, 102, 103, par
exemple. L'entreprise A a un programme qui s'étale sur ces trois cursus-là,
mais... compagnie a peut-être des... des concepts de formation aussi 101, 102,
103, mais sans nécessairement qu'ils s'arriment l'un, l'autre. Et dans...
notamment dans les lois de marchés publics, bien, on est appelé à devoir faire
des appels d'offres. Et donc formation 1 est donnée à l'année A, la
formation 2 est donnée...
M. Amnotte (Richard) : ...donné,
bon, à une année subséquente... fait en sorte que ce n'est peut-être pas
nécessairement la même entreprise qui sera appelée à devoir fournir la
formation. Et il y a peut-être absence de cohérence ou de continuité.
M. Bonnardel : 30 secondes.
Ce sont des entreprises qualifiées quand même, là, mais qui ont un cursus un
peu différent. C'est-tu ça que vous dites?
M. Amnotte (Richard) : Elles
ne qualifient pas, elles offrent de la formation. Alors donc...
M. Bonnardel : Oui. O.K. Oui,
oui, c'est ça.
M. Amnotte (Richard) : La
formation qui est offerte, elle est en fonction du programme qu'elles ont
développé en fonction de leurs critères, cette formation-là qui aura été, dans
plusieurs des cas, soumise au ministère pour une homologation de contenu de
formation, mais sans pour autant qu'il y ait, à notre avis, le fait que
formation de la compagnie a et formation de la compagnie B soient compatibles
l'une de l'autre, dans l'éventualité où on a à assurer une continuité dans la
livraison des programmes de formation.
M. Bonnardel : Donc, c'est
des inégalités dans le cursus de formation. C'est ça que vous soulevez, là.
M. Amnotte (Richard) : Bien,
le cours... le cours Sécurité civile 101 de compagnie a n'est peut-être
pas nécessairement le même contenu que la compagnie B, ce qui fait en sorte
que, quand on passe aux étapes subséquentes...
M. Bonnardel : Même s'ils
sont autorisés à le faire. C'est ça?
M. Amnotte (Richard) : Elles
pourraient être autorisées à le faire. Il y a peut-être aussi des entreprises
qui n'ont pas nécessairement de formation homologuée et qu'ils offrent des
possibilités de formation sur l'intérêt.
M. Bonnardel : Il y en a qui
le font?
M. Amnotte (Richard) : Ce
n'est pas impossible, là. Alors, il y a un besoin, il y a des attentes sur le
terrain. Alors, quelles sont toutes ces entreprises qui offrent de la formation
et qui assurent la livraison de cette formation -à? On peut aussi se permettre
de faire une analyse des besoins.
M. Bonnardel : O.K. Merci
pour vos réponses. Si mes collègues veulent...
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
nous poursuivons avec la députée de Labelle.
• (11 h 50) •
Mme Jeannotte : Merci, M. le
Président. Dans mon comté, j'ai vécu une menace de digue qui était pour s'effondrer,
donc on a évacué pas loin de 2 000 personnes, donc. Mais j'aimerais
revenir sur la réserve d'intervention, puis c'est... c'est formidable, là,
l'ouverture que vous avez pour lever la main, mais justement, le cursus de la
formation, est-ce que vous le voyez aussi, aussi large, parce que... dans
d'autres secteurs? Par exemple, ce qui arrive très, très fréquemment, c'est des
manques d'électricité, des feux. Ça, on le voit aussi chaque année. Les
inondations, les vents violents, exemple. Moi, j'ai beaucoup de citoyens qui
sont venus à mon bureau puis ils avaient besoin d'aide pour ne serait-ce que
couper des arbres, puis ça coûte une fortune couper des arbres, tasser des
branches, tu sais, quand il y a des vents violents, des tornades. Je voulais
vous entendre sur... Est-ce que vous seriez ouverts aussi à une panoplie...
Parce qu'il y en a plusieurs, là, ce n'est pas juste les feux. Donc, est-ce que
les pompiers sont ouverts à une formation qui serait vraiment... où les
pompiers pourraient intervenir dans toutes sortes d'enjeux?
M. Melançon (Jean) : Oui,
absolument. Bien, on le fait déjà, d'ailleurs, les pompiers, sur les
interventions de toute nature. Puis nous, ce qu'on voit aussi, la force de
réserve, on la voit aussi multidisciplinaire, avec plusieurs métiers, plusieurs
corps de métier, plusieurs corps professionnels. Parce que vous soulevez
certains éléments où ce n'est pas nécessairement des pompiers, mais ça pourrait
être, par exemple, des gens au génie, les gens de travaux publics, tu sais. Je
pense que cette réserve-là doit être multidisciplinaire pour faire en sorte,
justement, selon les besoins et selon l'événement, qu'on puisse avoir
l'expertise de plusieurs personnes, là, dans le dossier.
Mme Jeannotte : Parfait. Puis
peut-être, si j'ai encore du temps, j'aimerais vous entendre sur
l'accompagnement du MSP dans les schémas d'intervention à sécurité incendie.
Est-ce que, de ce côté-là, vous, vous aimeriez développer... Non? Dans... Ça va
bien, l'accompagnement avec le ministère, dans le fond?
M. Bartolo (Jean) : Pour les
schémas de couverture des risques d'incendie?
Mme Jeannotte : Oui. Oui.
M. Bartolo (Jean) : Oui,
actuellement, ça va bien au niveau de l'accompagnement avec le ministère. On a
une bonne collaboration avec les gens du ministère puis on a de l'écoute.
Mme Jeannotte : Parfait.
Merci beaucoup.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va comme ça?
Mme Jeannotte : Oui.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
parfait. Alors, nous poursuivons maintenant avec la députée de Westmount—Saint-Louis
de la première... l'opposition officielle, pardon. Alors, allez-y. Bien, je
voulais dire «première opposition», mais c'est l'opposition officielle. Alors,
allez-y, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci, M. le
Président. Un plaisir de vous avoir avec nous en commission parlementaire pour
échanger sur le projet loi 50. D'emblée, je veux juste dire, pour répondre
un peu à la question de ma collègue, quand j'ai eu l'occasion de passer du
temps à la caserne de Repentigny avec vous, M. Bartolo, je dois dire, pour tous
les gens qui nous écoutent, eux, là, ils sont sur la coche. Ça fait que, quand
on parle des schémas de couverture puis la façon qu'ils déploient leurs
équipes, la façon qu'ils font l'information, on a quelque chose à apprendre de
vous, puis la façon de faire à la ville, en ce qui concerne tout ce qui est
sécurité incendie. Alors, je vous félicite, hein, parce que j'ai été
extrêmement impressionnée. Et je dirais la même chose à vous, M. Melançon,
quand nous avons passé du temps ensemble à... pour comprendre un peu la
formation de nos pompiers, des gens qui oeuvrent, qui souhaitent... qui
souhaitent œuvrer, dans le fond, dans ce métier, j'étais également très
impressionnée par ce que j'ai vu puis ce que vous faites sur le terrain,
accompagnement. Ça m'a donné beaucoup d'espoir. Puis, dans le fond...
Mme Maccarone : ...quand j'ai
quitté cette formation que nous avons faite ensemble, j'ai senti vraiment en
sécurité, ce que j'ai réalisé, c'est.... Mais c'est à coût variable, parce que
ce n'est pas partout qu'on a cette même formation, puis j'ai hâte à avoir votre
mémoire, parce que je pense que ça va nous aider à élaborer des amendements,
s'il y a lieu, ou bien de bien comprendre votre position en ce qui concerne le
projet de loi, mais, évidemment, c'est la formation. Le ministre a évoqué, il y
a plusieurs questions en ce qui concerne la formation, vous aussi, hein? Ça
fait que je souhaite vous entendre.
Puis je vais quand même partager des
chiffres, des statistiques. S'ils ne sont plus bons, bien, je vous invite à me
corriger, mais, en 2018, au Québec, près de 21 000 pompiers étaient répartis
dans plus de 600 services incendie afin d'assurer la sécurité de la population.
Sur ce nombre, près de 16 000 d'entre eux étaient à temps partiel ou encore des
pompiers volontaires. Puis vous, votre association, en février 2023, ça fait
que ça fait à peu près un an, vous avez dévoilé des résultats dans votre étude,
intitulée Les enjeux de relève chez les pompiers, et vous avez évoqué que plus
la municipalité est petite, plus les défis en matière de recrutement et de
rétention des pompiers sont importants. Hors des grands centres, c'est
extrêmement préoccupant, notamment pour les autorités municipales.
Ça fait que je souhaite vous entendre un
peu en ce qui concerne ces préoccupations, parce qu'on parle de sécurité
civile. Vous, vous serez interpellés, vos membres seront interpellés. Que
souhaitez-vous qu'on sache comme matière la plus importante, lors des échanges,
lors de l'étude détaillée du projet de loi, pour s'assurer qu'on rejoint vos
besoins? Ça fait que je vous donne le temps, je ne veux pas vous interrompre.
On peut parler de recrutement, de pénurie de main-d'oeuvre et formation, des
trois écoles. C'est quoi, votre vision?
M. Bartolo (Jean) : Écoutez,
il y a effectivement plus de 600 services d'incendie au Québec. On a constaté,
dans les dernières années, plus de difficultés à embaucher des pompiers. On
parle de pompiers à temps partiel, ici, là, il faut faire la distinction entre
le pompier permanent puis le pompier à temps partiel. On a eu, dans les
dernières années... plusieurs régions au Québec avaient de la difficulté
d'embauche et de rétention de personnel.
Toute la question de la formation, qui
s'est améliorée énormément au cours des dernières années, mais il reste encore
du travail à faire au niveau de la formation, de la collaboration entre les
maisons d'enseignement aussi, pour faciliter encore davantage cette
formation-là, au niveau des pompiers, au Québec, et de faciliter l'attraction
de ce métier-là, bon.
Il y a... ce n'est pas une critique, c'est
un constat, on change... on a changé de génération, on change en génération.
Vous savez, je suis sûr que mes collègues ici, avec moi, on dort encore avec
une paire de pantalons sur le coin du lit puis on est prêt à partir quand ça
sonne. Maintenant, aujourd'hui, c'est un peu différent. Les gens qu'on embauche
ont des priorités ou des valeurs qui sont très bien, mais un peu différentes de
ce que... dans lequel on a été habitués de travailler. Il faut s'adapter, nous,
à ces changements-là, mais il faut aussi adapter tout l'aspect de la formation,
la disponibilité de la formation, faciliter à ces gens-là leur implication,
valoriser, dans certaines régions, le travail d'implication au niveau du métier
de pompier volontaire, pour faire en sorte d'avoir de la relève, tu sais.
Comme je vous dis, ce n'est pas partout
pareil, on parle de pompiers temps plein, pompier temps plein, ce n'est pas une
problématique. Pompier à temps partiel, ça commence à devenir une
problématique, et on voit, dans les prochaines années, cette problématique-là
s'accentuer, compte tenu du manque d'implication dans certaines régions du
Québec. Ce n'est pas partout, non plus, certaines régions du Québec. Ça fait
qu'il faut commencer à travailler, se poser des questions, faciliter l'accès à
la formation puis la valorisation du métier de pompier pour être en mesure
d'assurer la relève.
M. Melançon (Jean) : Donc, un
autre élément, Mme la députée, c'est que, rappelons-nous, au début des années
2000, on avait à peu près de 900 services d'incendie au Québec. On est rendu
autour de 600 et on travaille activement, je pense que... tout le monde, pour
essayer de diminuer le nombre de services pour être davantage efficaces puis
travailler davantage en collaboration. Et aller aussi trouver des éléments pour
comment convaincre ou convenir de la pénurie de main-d'oeuvre, comment on peut
venir corriger cette lacune-là, entre autres, en... peut-être en se fusionnant
ensemble ou en travaillant multicasernes, en équipe. Donc, 900 services en
2000, 600 en 2024, puis on s'en va de plus en plus vers une diminution du
nombre de services, qui est une bonne chose en soi.
M. Bartolo (Jean) : Ce qu'on
pense, c'est que ça va être la clé du succès des prochaines années, la
collaboration, les regroupements, les ententes de services, pour faire en sorte
d'être en mesure d'avoir des forces de frappe qui soient efficaces partout au
Québec, et ça va passer par là. Vous savez, des fois, on se dit : Le
métier de pompier volontaire, volontaire, volontaire, là, ça devient de plus en
plus difficile.
Mme Maccarone : Quand vous
avez fait votre présentation puis vous avez parlé des obligations de
formation...
Mme Maccarone : ...je ne sais
pas si vous l'avez dit, mais je l'avais écrit, standardisé, parce qu'on sait qu'il
y a quand même trois endroits généralement. Je sais qu'on a d'autres places où
les gens peuvent avoir un genre de technique ou une formation qui est non
accréditée. Quelle est votre vision en ce qui concerne la formation? Parce
qu'on a les trois endroits. Peut-être vous pourriez expliquer un peu aussi,
pour les gens qui nous écoutent, pour qu'ils comprennent de quoi je parle un
peu. Je vais vous laisser le soin de faire. Mais que devons-nous faire pour
s'assurer de la standardisation? Puis je soulève la question, M. Melançon,
quand on était ensemble, j'ai vraiment vu, c'est à coût variable. Les gens ne
sont pas formés de la même façon, tout dépendamment où on va se déplacer.
Alors, je veux bien comprendre. Qu'avons-nous besoin à cet égard?
M. Melançon (Jean) : Bien,
rapidement, peut-être pour ne pas... pas être trop long, il y a différentes
maisons d'enseignement au Québec au niveau du métier de pompier. Nous, ce qu'on
pense, c'est que l'École nationale des pompiers du Québec doit prendre le
leadership de la formation, de la coordination, de la pertinence puis de la
cohérence de la formation des pompiers au Québec et s'assurer que les maisons
d'enseignement travaillent toutes en collaboration pour faire en sorte d'offrir
des programmes de formation qui sont innovants, des programmes de formation à
la grandeur du Québec. Mais on pense que le leadership doit être prise par
l'École nationale des pompiers du Québec.
Mme Maccarone : O.K. Merci.
J'aurais une autre question pour vous. On a... vous avez évoqué... vous avez eu
de la chance aussi avec la ministre, on parle de la réserve — l'article 33,
paragraphe 6° — la réserve opérationnelle. On a déjà entendu
ça, la réserve civile. Vous n'êtes pas préoccupés de ça, parce qu'on parle
déjà... on a des pompiers, surtout des pompiers volontaires qui n'ont peut-être
pas la même formation. Mais j'amène ça comme... Je suis inquiète, je veux
savoir votre vision si vous avez écrire cet article ou si vous avez écrire la
formation que ces personnes devront avoir avant de participer dans, je ne sais
pas, de ce... un déploiement parce qu'on a eu un enjeu. C'est quoi votre vision
là-dessus? Vous serez à l'aise à faire quoi? C'est qui qui devra offrir cette
formation? Ce serait quoi, l'accompagnement?
• (12 heures) •
M. Melançon (Jean) : Mais
nous d'abord, pour la force de la réserve, on n'est pas préoccupé. Bien au
contraire, comme on vous disait tantôt, les 21 000 pompiers, il y a
plusieurs pompiers qui y peuvent participer. Comme on vous disait tantôt, on
voyait vraiment ça multidisciplinaire.
Mme Maccarone : O.K.
M. Melançon (Jean) : Si ça
prend différents corps de métier, différents professionnels pour faire en sorte
de faire face à toute situation. Et nous, dans les circonstances, on est
conscients qu'en travaillant avec le ministre dans les... les formations qu'on
va donner aux pompiers, c'est si, par exemple, on dit : Bon, bien, les
pompiers urbains, on voudrait qu'ils interviennent aussi au niveau forestier,
bien, on va leur donner une formation additionnelle pour qu'ils soient capables
d'intervenir au niveau forestier. Ce genre d'exemple là. Nous, on est on est...
on est très confiants à l'effet qu'on va amener nos pompiers à un niveau
nécessaire où on s'est... où on décidera ensemble comment cette réserve-là
sera... sera constituée, avec quelles compétences ils devront avoir. Mais ne
pas faire ce qu'on a fait l'année passée où, pendant la situation critique, on
n'était pas en mesure de préparer notre monde pour être capable d'aider le
Québec.
Mme Maccarone : Justre pour
la clarité, c'est vous qui ferez la formation, mettons, feux de forêt ou ce
serait la SOPFEU qui ferait ça?
M. Melançon (Jean) : Bien, je
pense que ce serait la SOPFEU puis les maisons d'enseignement, les personnes
qualifiées dans le domaine.
Mme Maccarone : O.K.
M. Bartolo (Jean) : Si je
peux peut-être me permettre, Jean, c'est... l'idée, c'est il faut travailler
dans le futur. Et il y a différents aléas au Québec, dans différentes régions
du Québec, et ça pourrait être inclus dans un cursus de formation dès le départ
chez les pompiers. Alors, on pourrait, dès la base, donc, dans le futur, les
pompiers embauchés, soit des pompiers à temps partiel ou des pompiers à temps
plein, pourraient bénéficier de cette formation-là à la base, et tout ça encore
chapeauté par l'École nationale des pompiers du Québec.
Mme Maccarone : Mais c'est...
Votre réponse est rassurant. Mais j'avoue que je reste quand même un peu
préoccupée parce que ce qu'on a vu avec les deux pompiers qui sont décédés à
Saint-Urbain, dans la région de Charlevoix, c'est ils ne savaient pas nager.
C'est quand même une formation de base, tout dépendamment de l'école où on...
qu'on fréquente. C'est ça aussi, je comprends. Mais comment est-ce qu'on va
éviter ce type de tragédie quand on fait face à l'insécurité civile?
M. Bartolo (Jean) : Écoutez,
on va laisser le... le rapport de... le rapport d'enquête au niveau de cet
événement-là particulier, et ce que je vous dirais, c'est que la grande majorité
des pompiers au Québec sont formés pour différents types d'intervention.
Évidemment, est-ce qu'on peut prévoir et prémunir tous les pompiers du Québec
contre un événement fortuit comme... comme il s'est produit? Ce serait
difficile d'y répondre. Mais honnêtement, en ce qui nous concerne, on est... on
est encouragés par justement cette cette réserve-là ou cette constitution de
réserve- là, bien... bien encadrées, bien formées, avec des paramètres précis
où les gens connaissent les conditions dans lesquelles ils vont travailler, ils
travaillent... ils connaissent les conditions de formation. Former nos gens, on
croit que c'est un... c'est un pas par... de géant par en avant. Vous savez, on
dit tout le temps qu'on fait la glace au fur et...
12 h (version non révisée)
M. Bartolo (Jean) : ...au
fur et à mesure en sécurité civile des fois. Alors, de la préparer avant, ça
serait déjà très bien.
M. Melançon (Jean) : Il
faut que nos citoyens soient conscients de cette force-là, éventuellement, puis
de la faire connaître. Parce que ce qu'on voit sur le terrain souvent, c'est
que les gens sont confiants, puis ils se sentent sécures quand l'armée atterrit
chez nous alors que, si la force de frappe qu'on se donne ensemble au Québec, c'est
connu des citoyens, bien, ils vont être déjà conscients de dire : Regarde,
la force est là, les gens s'en viennent. Puis on vient s'occuper de notre monde
à même les sources qui existent au Québec.
M. Bartolo (Jean) : Et
ça, c'est la collaboration, c'est de se parler puis de se préparer.
Mme Maccarone : Et sur
ça, il me reste peu de temps ou très peu de temps. Mon temps est écoulé, mais
je voulais juste vous remercier pour l'échange puis aussi par, M. Melançon,
comme vous le savez, j'avais... j'ai déposé un mandat d'initiative en ce qui
concerne directement l'échange qu'on vient d'avoir ici, la formation puis ce
que nous devons faire pour mieux vous accompagner, pour protéger nos pompiers
puis nos pompières. Alors, j'espère d'avoir l'occasion de continuer cet échange
avec vous si jamais le gouvernement vote en faveur d'étudier le mandat d'initiative
parce que, malgré qu'on a le projet de loi no 50, ici, qui parle de
sécurité civile, vos enjeux sont vraiment spécifiques. Alors, vous, vous devez
avoir la chance, je pense, d'être entendus en commission parlementaire pour
mieux vous accompagner dans tout ce que vous faites pour nous protéger. Alors,
merci beaucoup.
Le Président (M. Schneeberger) :
Merci beaucoup, Mme la députée de Westmount-Saint-Louis. Alors, nous allons
maintenant du côté de la deuxième opposition. Et, M. le député de
Laurier-Dorion, vous avez 4 min 8 s
M. Fontecilla : Merci, M.
le Président. Bonjour, messieurs. Je vais y aller pour un point relativement
précis. Vous avez... Vous avez nommé tantôt, comment dire, le... le processus,
l'orientation de diminuer le nombre des services d'incendie. Vous êtes passés
de 900 à 600, je crois bien. Et donc peut-être que ça va continuer, ce
processus-là. Donc, ça... Automatiquement, ça fait allusion à une couverture en
terme territoriale plus grande pour, en moyenne, là, pour chaque service d'incendie,
là, et surtout en région non urbaine. Et d'autre part on a entendu que la part
du monde municipal, là, et toute la question de la préparation des plans, les
schémas de couverture de risques en sécurité d'incendie qui, si on croit, là,
ce qu'ils nous ont apporté en termes de... dans les mémoires, ça n'a pas été de
tout repos, là, ce processus-là de préparation de schéma qui exige une
concertation et une coordination entre les municipalités locales et les MRC.
Plusieurs ont pointé la nécessité de mieux clarifier le rôle des MRC et, etc.
là. Et dans tous ces silos, comment pensez-vous... Est-ce que... Est-ce qu'il y
aurait des choses à améliorer à ce niveau-là en termes de coordination, là, des
municipalités locales, MRC, et en vue de mieux se préparer pour d'éventuelles
catastrophes?
M. Melançon (Jean) : En
fait, la loi, la Loi sur la sécurité incendie a été modifiée dans les derniers
mois. Et nous, avec ça, on avait apporté des commentaires. Les commentaires ont
été retenus à l'intérieur de la loi. Par exemple, les schémas de couverture de
risques qui étaient avant sur cinq ans, maintenant sur 10 ans pour
permettre justement la meilleure collaboration puis la meilleure... le meilleur
travail ensemble pour faire évoluer les schémas. Il est trop tôt pour en faire
un constat. C'est à dire que, comme la loi vient d'être... de passer et on est
en train de l'implanter tranquillement pas vite, c'est dans les prochains mois,
dans les prochaines années qu'on va être en mesure de dire ce qui a été fait au
niveau des amendements de loi, est-ce qu'on a atteint l'objectif? On pense que
oui. Ce qui se retrouve dans la loi, on pense qu'on va être en mesure de
faciliter ces... ces éléments-là en lien avec le schéma de couverture de risque
incendie.
M. Fontecilla : Très
bien. Merci. Vous avez joué un rôle crucial lors des grands feux de... de
forêt. Vous avez... Vous avez fait mention de quelques éléments à améliorer, la
formation, etc. Mais j'aimerais vous entendre sur quel est le, comment dire, le
bilan de les... dans les... suites à ces... à ces feux de forêt, le bilan que
vous faites de l'état de préparation ou ce qu'il vous faudrait pour mieux être
préparé, là, avoir ces grandes lignes, là, pour affronter à nouveau, peut-être,
des grands feux, là, qui viendront, pas plus tard que cet été, là?
M. Melançon (Jean) : En
fait, vous savez, y a les quatre dimensions en sécurité civile, préparation,
prévention, intervention puis rétablissement. Et on pense, là aussi, dans...
dans l'aménagement de la loi qu'on... le projet de loi no 50 qu'on est en
train d'étudier ensemble, on pense que, là-dedans, il y a les outils,
justement, pour être capables davantage de faire face à ces quatre plans là. Et
on se le dit depuis le début, tantôt, ici, là, la préparation et la prévention,
c'est là que ça commence et non pas à l'intervention. Souvent, on attend, et on
attendait qu'arrive une intervention pour un peu s'organiser. Tandis que ce qui
est dans le projet de loi no 50, nous, ce qu'on constate, c'est qu'on va
travailler en amont justement pour être capables de faire face aux quatre
phases de la sécurité civile. Puis il y a un élément qui est important pour
la...
M. Melançon (Jean) : ...pour
l'avoir vécu dans les inondations dans le passé, le rétablissement...
Rappelez-vous, au niveau des citoyens aussi, c'était quand même assez
laborieux, le rétablissement puis le financement, mais ça aussi, il y a des
modifications importantes qui vont faire en sorte, justement, qu'on devrait
être plus agiles pour supporter le citoyen et les organisations aussi en
matière de sécurité civile dans les quatre dimensions. On mettait souvent
l'emphase sur l'intervention. On se disait : Bien, si un jour il arrive de
quoi, on a un plan puis on va le mettre à exécution. Mais là, qu'est ce qu'on
peut faire en amont? Comme on disait tantôt, préparer le citoyen à être
autonome, et le reste et le reste, là. Tu sais, il y a un paquet d'éléments qui
sont dans le projet de loi n° 50 puis, je pense, dans
les règlements que M. le ministre va... éventuellement...
Le Président (M. Schneeberger) :
En terminant.
M. Melançon (Jean) : ...où on
va voir justement des changements significatifs pour améliorer notre desserte
en sécurité civile.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup. Alors, cela met un terme à notre commission ce matin. Alors, je vous
remercie. Et nous suspendons les travaux jusqu'après la période de questions.
(Suspension de la séance à 12 h 09)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 17)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
bon après-midi à tous. Alors, la Commission de l'aménagement du territoire
reprend ses travaux. Alors, juste à vérifier vos appareils électroniques qu'ils
soient bien fermés.
Alors, nous poursuivons les consultations
particulières et auditions publiques sur le projet de loi n° 50, Loi édictant
la Loi sur la sécurité civile visant à favoriser la résilience aux sinistres et
modifiant diverses dispositions relatives notamment aux centres de
communications d'urgence et à la protection contre les incendies de forêt.
Alors, cet après-midi, nous recevons la
Société de protection des forêts contre le feu, la Croix-Rouge canadienne
Québec, l'Association des centres d'urgence du Québec, la Sûreté du Québec et l'Assemblée
des premières nations Québec, Labrador.
Alors, nous débutons immédiatement. Alors,
je vous salue, les représentants de la Société de la protection des forêts
contre le feu. Alors, vous avez 10 minutes pour présenter votre exposé, et je
vous demanderais de commencer par vous présenter, et vous poursuivez par la
suite. C'est à vous.
M. Cantin (Daniel) : Donc,
mon micro est ouvert. Bonjour à tous. Permettez-moi de me présenter, Daniel
Cantin, président du conseil d'administration de la SOPFEU et directeur du
service de sécurité incendie de la ville de Dolbeau-Mistassini. Je suis
accompagné, à ma gauche, du directeur général de la SOPFEU, M. Éric Rousseau;
et, à ma droite, de M. Stéphane Caron, coordonnateur des communications et de
la prévention à la SOPFEU.
Donc, aujourd'hui, nous souhaitons donner
notre avis sur les articles 47 à 65 du...
M. Cantin (Daniel) : ...projet
de loi et également sur le sixième alinéa de l'article 33.
D'entrée de jeu, la SOPFEU accueille très
positivement le dépôt de ce projet de loi. Par les changements qui la
concernent, le gouvernement reconnaît le rôle essentiel de la SOPFEU en matière
de sécurité civile pour la protection des vies humaines, des communautés, des
infrastructures stratégiques et, en plus, de la ressource forestière. Il s'agit
de modifications législatives qui étaient attendues puisqu'elles sont
cohérentes avec l'esprit de la nouvelle mission de notre organisation, de son
plan stratégique 2021-2024 et de la volonté de la SOPFEU de devenir un leader
en matière de gestion des feux de végétation et un partenaire clé des
collectivités.
M. Rousseau (Éric) : Alors, à
mon tour. Bonjour à tous et à toutes. Un changement de paradigme important.
Depuis le début du XXᵉ siècle, le gouvernement du Québec et l'industrie
forestière ont assuré la protection des forêts contre le feu. On commence avec
l'association coopérative de protection, les sociétés de conservation et,
depuis 1994, la SOPFEU. Avec le projet de loi no 50, il ne s'agit plus
uniquement de protéger les forêts contre le feu, mais bien de protéger le
Québec contre les incendies de forêt.
Ce changement de paradigme est
l'aboutissement logique de l'évolution des besoins et des attentes, tant du
gouvernement que de la population, en matière de protection contre les
incendies de forêt. Le transfert de la responsabilité ministérielle des
activités de la SOPFEU vers le ministère de la Sécurité publique est donc très
bien accueilli. De plus, on se réjouit que le projet de loi no 50 maintienne
des liens étroits entre la SOPFEU et le ministère des Ressources naturelles et
des Forêts, puisque la protection des forêts et de cette importante ressource
pour le Québec doit demeurer au cœur de notre mission.
• (15 h 20) •
Des événements qui ont changé le cours des
choses au cours de la dernière décennie. Plusieurs événements ont pavé la voie
à ce changement de paradigme, donc, de revoir nos priorités d'intervention. On
se rappelle qu'en 2013 il y a eu... il y avait un feu qui menaçait ... dans la
Minganie, et puis la première ministre de l'époque, Mme Marois, avait demandé à
la SOPFEU d'intervenir. La même année, même préoccupation, toutefois, c'était
dans la région Nord-de-Québec, près de... Ces événements sont les précurseurs
d'un début de protection dans la zone nordique au niveau de sécurité civile. En
2020, un feu de tourbières à Rivière-Ouelle, dans le Bas-Saint-Laurent, qui a
causé la fermeture de l'autoroute 20, et feu au nord du lac Saint-Jean qui
s'approchait du barrage Péribonka 4, où le premier ministre, M. Legault, nous
rappelait l'importance de nos priorités d'intervention. Évidemment, on ne peut
pas oublier 2023, où près de 30 communautés ont été menacées et évacuées par
des feux de forêt, puis qui nous ont tenus en haleine tout l'été. Tous ces
événements et bien d'autres, nous ont obligés à intervenir au-delà de notre
strict mandat de protection de la forêt québécoise, mais bien d'inclure
également la sécurité civile. En ce sens, on peut dire que les faits ont
précédé la réflexion qui s'en est suivie.
Plan stratégique et nouvelle mission.
C'est donc à la lumière de ces nouvelles attentes implicites du gouvernement et
de la population que la SOPFEU s'est dotée d'un nouveau plan stratégique pour
les années 2021 à 2024. L'esprit du projet de loi no 50 s'avère donc tout à
fait cohérent avec les orientations de notre plan stratégique, dont l'une des
cibles visait à revoir le mode de fonctionnement avec l'appareil
gouvernemental. En ce sens, la volonté du législateur de transférer la
responsabilité ministérielle de la SOPFEU vers le ministère de la Sécurité
publique et d'élargir notre mandat à la protection des communautés et des
infrastructures stratégiques est une évolution naturelle pour aujourd'hui, mais
surtout pour demain.
Feux de forêt et feux de végétation. La
véritable menace pour la sécurité de la population et des infrastructures ne
vient pas uniquement des feux de forêt, mais est surtout le fait de feux de
végétation ou de ce que l'on nomme en anglais des «wildfires». Avec
l'augmentation des températures et des changements climatiques qu'elle
entraine, il sera de plus en plus fréquent de voir apparaître au Québec des
feux de végétation menaçant des communautés. Soulignant qu'un peu partout sur
la planète, ce ne sont pas les feux de forêt à proprement parler qui sont les
plus menaçants pour les communautés, mais bien les feux de végétation. En ce
sens, il serait approprié que le projet de loi en fasse mention.
Ce qui ne veut surtout pas dire que la
SOPFEU devienne responsable de la suppression de l'ensemble des feux de
végétation, incluant les feux de broussailles, mais nous croyons que la
problématique doit être prise en compte de façon globale. À cet égard, la
SOPFEU peut jouer un rôle de leader et de partenaire pour la gestion de l'aléa
feux de végétation, et ce, dans sa globalité, notamment en matière de
formation, d'atténuation des risques et de prévention.
M. Caron (Stéphane) : L'un
des mandats importants dévolus à la SOPFEU par l'actuelle Loi sur l'aménagement
durable du territoire forestier est la prévention. Cela est inscrit en toutes
lettres dans cette loi. Or, le projet de loi...
M. Caron (Stéphane) : ...pour
sa part, résume le rôle de l'organisme de protection à la protection contre les
incendies de forêt. Nous sommes d'avis que l'importance que le gouvernement
accorde à la prévention doit transparaître dans le projet de loi. Ainsi, nous
proposons de définir, au nouvel article 150.3 de la Loi sur la sécurité
incendie, les moyens à prendre par l'organisme de protection en stipulant
«entre autres pour prévenir, atténuer les risques, détecter et éteindre les
feux de forêt et de végétation».
Rappelons aussi qu'en matière de
prévention, la SOPFEU joue un rôle important relativement à la mise en place
des mesures préventives telles que la délivrance des permis de brûlage
industriel et l'interdiction de faire des feux à ciel ouvert. Aux yeux de
l'organisme de protection, ces mesures s'inscrivent dans une logique d'un
continuum cohérent lié à la sévérité de la situation. Or, si le projet de loi
est adopté tel quel, ces mesures relèveront de deux ministères différents.
Ainsi, afin d'assurer la cohérence des mesures et d'en élargir surtout la
portée au-delà de l'industrie forestière, nous recommandons de transférer
l'essentiel de la section trois de la Loi sur l'aménagement du territoire...
durable du territoire forestier dans la nouvelle loi sur la sécurité incendie.
Aussi, je voudrais vous parler de trois
causes de feu importantes. Dans le même esprit, la SOPFEU croit qu'il serait
opportun de saisir l'opportunité que représente l'étude du projet de loi
n° 50 pour revoir l'encadrement législatif et réglementaire des trois
principales causes de feu qui sont actuellement couvertes par la Loi sur
l'aménagement durable du territoire forestier. On parle de mégot de cigarette,
de brûlage domestique et de feu de camp. À eux seuls, ces trois causes
représentent 60 % des feux de forêt de cause humaine au Québec. Ainsi, on
recommande de rapatrier sous la loi de la sécurité incendie les pouvoirs
réglementaires en matière de prévention de ces feux en prévoyant notamment le
pouvoir de donner... de donner aux corps policiers et aux services incendie le
pouvoir de remettre des constats d'infraction, ce qui n'est pas le cas en ce
moment.
M. Rousseau (Éric) : Un petit
mot maintenant sur l'équipe d'intervention en cas de sinistre majeur. Pour le
gouvernement du Québec, la SOPFEU a démontré à de nombreuses reprises sa
capacité à gérer tous les aspects d'une situation d'urgence à la grandeur du
Québec. La solidité et l'agilité de la SOPFEU sont reconnues et ont fait leurs
preuves. Souvenons-nous de 2023, un mandat taillé sur mesure pour la SOPFEU.
Évidemment, la SOPFEU ne détient pas l'expertise pour supporter les
municipalités et le gouvernement pour tous les types de sinistres aujourd'hui.
Cependant, notre expertise en intervention d'urgence et notre agilité nous
permettraient de s'approprier rapidement ces nouveaux champs de compétences.
Notre organisation tient donc à réitérer auprès du gouvernement du Québec notre
ouverture à explorer avec les autorités du ministère de la Sécurité publique et
autres partenaires les possibilités d'élargir nos champs d'intervention
respectifs dans l'esprit du projet de loi n° 50.
M. Cantin (Daniel) : Le
rehaussement des températures entraîne un assèchement important des
combustibles et augmente le niveau d'inflammabilité. Cela a pour conséquence que
les feux sont plus nombreux, plus intenses et leur propagation est plus grande.
Les changements climatiques ont également pour effet d'étirer la durée de la
saison de feux. Conséquemment, ça entraîne une augmentation... une augmentation
significative de la sévérité de la saison et génère des impacts tant pour la
forêt et ses écosystèmes que pour la population. La saison 2023 en est une
éloquente démonstration.
Face à ces défis, la SOPFEU a entrepris
une importante réflexion qui l'a conduite à adopter un plan stratégique qui
aura certainement contribué à alimenter les orientations gouvernementales en
matière de protection contre les incendies de végétation. Le projet de loi
n° 50 vient nous donner les moyens de réaliser une part importante de ces
objectifs. Ce changement important, allié au rehaussement de son financement et
aux investissements gouvernementaux en matière d'atténuation des risques,
permettra à la SOPFEU de poursuivre son développement et de répondre aux
attentes du gouvernement et de la population québécoise. Celui-là... Cela lui
permettra également d'appuyer le gouvernement et les communautés lorsque
surgissent différents sinistres majeurs. On protège la forêt, on protège le
Québec. Merci beaucoup.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
merci beaucoup pour votre présentation. Alors, nous débutons une période
d'échange avec M. le ministre. Alors, vous avez 16 minutes trente.
M. Bonnardel : Merci, M. le
Président. Messieurs, bonjour. Très heureux de vous revoir. On s'est vus assez
souvent l'année passée. On va peut-être se revoir aussi souvent cette année, je
ne le sais pas, mais les prévisions ne sont quand même pas, en tout cas à date,
joyeuses. Mais je veux le dire d'entrée de jeu, là, je vous l'ai dit... je vous
l'ai dit en privé, mais je veux vous dire merci encore, au nom de tous les
Québécois, vous... puis là vos... tous les employés de la SOPFEU, là, tous ceux
qui ont participé de près et de loin, là, vous avez été...
M. Bonnardel : ...des acteurs,
des combattants, des hommes et des femmes qui n'ont pas compté les heures, qui
étaient là pour une mission qui était, celle initiale dans votre mandat, de
sauver la matière ligneuse, sauver l'industrie forestière, mais je le disais,
ce pourquoi on s'en va là aujourd'hui, la SOPFEU sous l'égide du MSP, du
ministère de la Sécurité publique, on en est fiers, c'est parce que votre
mission a évolué, votre mission change.
Quand je dis la mission change, bien,
aujourd'hui, je l'ai répété assez... publiquement, assez... quelques fois,
assez souvent, je disais : Bien, maintenant, la SOPFEU, c'est aussi sauver
des vies. Ce l'était aussi avant, mais là, sa mission principale, c'est celle
des vies, des communautés, des infrastructures névralgiques, névralgiques, puis
oui, la matière ligneuse, l'industrie forestière.
Expliquez-nous un peu en quoi cela change
la mission comme telle de la SOPFEU aujourd'hui, quand on se dit bien pendant
des décennies, ou à peu près, on était concentré, on était concentré sur... sur
un secteur. Puis là, aujourd'hui, mais notre mission est plus élargie et... et
c'est nécessairement, bien, ça amène... ça amène peut-être une... pas une
pression additionnelle, mais quand même un mandat additionnel qui pour... pour
vous puis qui est pour nous est important pour ceux qui nous écoutent, puis
ceux qui vous ont vu puis qui vous ont entendu, puis qui ont levé la main pour
vous donner un coup de main, là.
M. Rousseau (Éric) : Si je
peux me permettre, M. le... M. le ministre, je pense qu'on est comme chanceux
un peu parce que c'est arrivé graduellement. Tantôt, quand je disais que ça
fait déjà une décennie qu'on a...
M. Bonnardel : Vous avez dit,
excusez-moi, tantôt, «une évolution naturelle», j'ai pris une note, c'est ça,
hein, que vous avez dit?
M. Rousseau (Éric) : Oui.
M. Bonnardel : O.K. Je...
Excusez. Je vous ai coupé.
• (15 h 30) •
M. Rousseau (Éric) : ...naturelle
qu'on n'a pas provoqué, mais qui nous a permis de... de goûter un peu à c'est
quoi la... la protection... la sécurité civile, donc d'élargir notre mandat
sans l'avoir officiellement, mais on... on a appris à travailler avec, on s'est
fréquentés un peu sans le savoir avant de... de procéder à ce qu'on vit
aujourd'hui. Donc, ça nous a permis de... de faire évoluer nos pratiques, nos
processus, pour être en mesure de mieux s'adapter à cette nouvelle réalité-là.
Puis je dirais qu'autant les changements climatiques ont contribué à ça, autant
la... le nombre de personnes qui résident proche des forêts a augmenté aussi,
donc on se doit d'être plus près de... de... de cette éventualité-là, avec la
protection des... des vies humaines, premièrement, puis des communautés. Ça
nous a occupés beaucoup l'été passé puis c'était vraiment important. Donc,
c'est vraiment une progression naturelle. Puis je pense qu'aujourd'hui on est
rendus à une étape, qu'on va franchir un pas de façon officielle pour la
protection de la sécurité civile.
M. Bonnardel : Je veux vous...
vous entendre un peu sur... Je sais que le post-mortem, on l'a fait ensemble,
là, vous l'avez fait vous aussi, autant le C.A. avec vos équipes. Je dis
souvent : Le nerf de la guerre quand il arrive des catastrophes comme ça,
c'est l'information, l'information qu'on partage pour donner la bonne info à
nos élus. Les élus que c'était nos partenaires ce matin. Vous n'avez peut-être
pas entendu, là, mais la FQM était là, l'UMQ était là, puis certains nous
disent : Bien, il y avait peut-être une... dans le post-mortem qu'on fait,
de la mauvaise communication. Puis, de l'autre côté, ce que j'entendais dire,
c'est que, des fois, il y avait trop de communications, dans le sens où trop
de... trop de meetings, bien là, on n'est pas sur le terrain puis on ne travaille
pas assez. Qu'est-ce que vous... qu'est-ce que vous répondez à ça? Selon vous,
est-ce que c'était un aspect qui était problématique avec le partage
d'informations que... que la sécurité civile, vous-même, les acteurs
principaux, Hydro-Québec, ou autres, là, comment vous avez vu... comment vous
avez vu ça, là, pendant cette saison qui a été historique, là, au bas mot, là?
M. Rousseau (Éric) : Oui,
c'est un... c'est un bon point, puis je ne cherche pas d'excuses avec ça, parce
que c'est... nous autres aussi, on a constaté des... certaines ratées ou
certaines... certains manques, mais ça fait des décennies qu'on travaille avec
peut-être une communauté par année qui est menacée, tandis que là, dans
l'espace d'une journée, on a eu 180 feux qui sont apparus à travers la
grandeur du Québec, puis là ce n'était pas juste une communauté, c'en était
beaucoup, beaucoup, ça a mis à rude épreuve tous nos processus, nos façons de
faire, il a fallu s'adapter puis il a fallu apprendre à marcher en marchant...
mais non, il a fallu qu'on apprenne à marcher en courant parce que c'était
vraiment... c'était vraiment le cas. Et puis, là, bien, étant donné qu'il y
avait beaucoup de communautés qui étaient menacées, la sécurité civile était
très présente en plus du ministère des Ressources naturelles et des Forêts, ça
a été : Euh, oh, à qui qu'on parle? Puis comment est-ce qu'on peut rendre
ça plus fonctionnel? Je vais dire ça de même. Donc, il y a eu des petits ratés,
mais je pense qu'on a beaucoup appris.
M. Bonnardel : J'imagine. Je
sais que M. Caron a été un visage, bien, vous le savez, là, a été un
visage qu'on a vu assez souvent, là. Bien, est ce qu'au-delà des communications
officielles pour la population comme telle, à l'interne, j'imagine que vous
avez... vous allez revoir certaines affaires ou améliorer certaines choses qui
vont nous permettre de... de... qui vont vous permettre de mieux communiquer?
Je le dis bien...
15 h 30 (version non révisée)
M. Bonnardel : ...respectueusement,
là, comme vous dites, on fait un peu ce constat, nous aussi, là.
M. Rousseau (Éric) : Bien, on
a fait des changements à l'intérieur, chez... pour mieux s'adapter à ça, parce
que c'est une nouvelle réalité puis, si on n'a pas appris l'année passée, on va
y avoir un souci...
M. Bonnardel : C'est ça, c'est
sûr... avec l'année passée qui était extrêmement difficile, j'en conviens. La
réserve, la réserve civile opérationnelle, jusqu'à quel point, jusqu'à quel point,
selon vous, ça peut être un outil additionnel pour vous donner un coup de main,
ou même vous-même, vous-même nous donner un coup de main dans des situations?
Hormis les feux d'été, hormis les feux d'été, tu sais, comment vous voyez ça,
cette réserve civile opérationnelle dans tout le processus, tout le processus d'amélioration
qu'on veut pour répondre, répondre aux catastrophes, que ce soit les feux ou
autres?
M. Rousseau (Éric) : Je vous
dirais, premièrement, c'est venu de la base chez nous. Moi, je suis entré au
printemps 2018, et puis quand je faisais le tour de mes différentes bases pour
rencontrer les pompiers, je ne sais pas combien de personnes qui me l'ont dit :
Éric, on peut-tu aller aider les pompiers municipaux? Parce que c'était l'année,
en 2018, c'était l'année qu'il y avait eu des grosses inondations dans le coin
de Montréal. Puis mes gens voulaient y aller, mais on n'était pas organisés à l'époque.
Donc, il y a un besoin. Vous savez, éteindre un feu, on joue dans l'urgence, on
joue dans des catastrophes, tu aimes ça ou tu n'aimes pas ça. Nos gens qui
travaillent chez nous, ils aiment ça. Puis quand je dis, ils aiment ça, ils
sont faits pour ça. Puis ils y voient qu'ils peuvent être utiles différemment
dans des périodes qu'on n'a pas des feux de forêt à éteindre.
Puis je pense que c'est vraiment la
base... qui nous le demande. Puis, en même temps, je vous dirais, de façon un
peu égoïste, si on pourrait allonger un peu leur période de travail, ça
permettrait peut-être de... je suis sûr qu'ils seraient contents, mais,
surtout, ça aiderait à avoir une meilleure rétention de notre personnel. Parce
que c'est long, former des pompiers, c'est très long, puis on a juste l'été
pour les former. Ça fait que, si on peut les garder plus longtemps, je pense
que tout le monde va être gagnant là-dedans. Puis je dirais... je rajouterais
aussi que ce n'est pas juste nos pompiers, c'est tout notre staff, parce qu'on
a le staff qui est nécessaire pour combattre des feux de forêt, mais qu'on peut
combattre... pas combattre, mais intervenir sur d'autres situations tragiques.
M. Cantin (Daniel) : On est
habitué aux urgences, c'est notre vie, on fait... l'organisation travaille
là-dedans. On carbure avec ça. On a des communications radio, on a des spécialistes
en météo qui peuvent aider, de façon hydrique, autrement. On est mobilisés
partout sur le territoire québécois. Je pense qu'on peut contribuer davantage à
la collectivité québécoise que ce qu'on fait présentement.
M. Bonnardel : Non, je suis
content de vous entendre, j'ai une dernière question puis je vais laisser mes
collègues après, je suis content de vous entendre, parce que je sais jusqu'à
quel point vous êtes... vous êtes bien formés, vous êtes des professionnels. Je
l'ai dit à plusieurs, plusieurs personnes. On a une saison historique, mais, à
quelque part, derrière toutes les heures puis tout le travail que vous avez
fait sur le terrain, l'aide internationale des différents pays. Vous me
corrigerez, là, mais je n'ai pas eu vent de blessures graves d'hommes et femmes
qui sont tombés au combat. C'est assez incroyable, c'est assez incroyable avec
les nombreuses heures que vous avez passées sur le terrain, puis vous le savez
autant que moi, là, il y en a qui ont passé plus que des huit heures puis des
12 heures, là, c'est phénoménal. Puis je vous le dis encore, au nom de tous les
Québécois, un énorme merci.
En terminant, de mon côté, parlez-moi un
peu de la saison 2024. Vous êtes déjà, vous êtes déjà prêts. Vous m'avez dit...
bien, vous avez dit, deux semaines, publiquement, là, en avance sur... déjà un
record. Parlez-nous un petit peu rapidement, là, juste pour la gouverne de tout
le monde, ce que vous voyez ça sur vos écrans radars, là.
M. Rousseau (Éric) : Bien,
veux veux pas, c'est la météo qui nous force à se préparer plus hâtivement,
parce qu'on a notre printemps est pas mal plus hâtif, on peut le voir. On a une
gang de météorologues à la SOPFEU, puis ça, ça nous aide à avoir l'information
juste et à temps. On a décidé qu'on ouvrait... on faisait le rappel de nos
pompiers et pompières deux semaines plus tôt. Si on fait ça, ça veut dire que
tout notre système, toute notre structure, il fallait qu'ils commencent deux
semaines plus tôt, et c'est fait. Il y a une semaine, jour pour jour, mardi
dernier, on a eu notre premier feu, le 11 mars. C'est... Donc, c'est une
journée plus tôt que le record qu'on avait dans le passé en 2010. Donc, on voit
qu'on a... On a bien fait de se préparer plus tôt. Quelle va être notre saison?
On n'en a aucune espèce d'idée, parce que ce n'est pas le printemps hâtif qui
va décider qu'on va avoir une saison avec beaucoup de feux ou pas beaucoup de
feux. Mais, nous autres, on se prépare au pire, comme toutes les années, et
puis on va être là.
M. Bonnardel : Rapidement, 30
secondes. Le terme «zombie fire», on a vu, en Alberta, des feux qui brûlent,
qui continuent de chauffer, là, sous la neige. Pour la gouverne de tout le
monde, ce n'est pas le cas au Québec...
M. Rousseau (Éric) : ...disons
que c'est important, puis c'est une bonne question. En Alberta, ils ont des
endroits qui ont de l'humus à une profondeur très, très forte. Ça fait que le
feu a dormi là pendant tout l'hiver, puis après ça, à un moment donné, il s'est
réveillé. Au Québec, les endroits qu'il n'y a pas eu beaucoup de
précipitations, l'été passé, c'est surtout la Baie-James, puis, dans la
Baie-James, pour ceux qui ont déjà été faire un tour là, il n'y a pas beaucoup
de sol. Ça fait que les endroits où est-ce que le feu a pu dormir là pendant
longtemps sont assez rares. Ce n'est pas impossible qu'on en ait, mais les
probabilités sont très faibles au Québec.
M. Bonnardel : J'ai mes
collègues... Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Alors, nous allons poursuivre avec le député de Lac-Saint-Jean.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Oui.
Merci, M. le Président. Bonjour, bonjour à vous trois. M. Rousseau, on se
connaît, quelqu'un de la région, puis on a quand même une base à Roberval, de
la SOPFEU, qui est très importante pour la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean et
tout le nord aussi du Québec. Puis vous avez parlé tout à l'heure un peu...
bien, premièrement, félicitations pour l'année que vous avez eue. Je sais que
ça n'a pas été facile. Puis même nous, dans les bureaux de députés... en tout
cas, chez moi, on a été beaucoup interpellés, là, par surtout des
villégiateurs, parce que j'aimerais ça, peut-être que vous... qu'on parle un
peu de l'aspect citoyen. Puis ce n'était pas évident, parce qu'à un moment
donné, il y a des accès partout puis ça devient très, très difficile, là, à
contrôler tout le monde. Donc, l'aspect citoyen, la responsabilisation
citoyenne, je pense qu'on en est rendu là. Puis peut-être entendre un petit
peu... vous entendre un petit peu sur aussi vos... je dirais, un peu les
partenaires qui sont les entrepreneurs forestiers, qui sont très, très présents
en forêt, puis on en a discuté tout à l'heure, Éric, un peu... excusez, M.
Rousseau, un peu, là, l'aspect, le côté des fois qui peuvent servir ou aider, puis
je sais que ce n'est pas facile, c'est complexe aussi. Donc, peut-être
commencer avec l'aspect citoyen, la responsabilisation.
• (15 h 40) •
M. Rousseau (Éric) : C'est
assez important, parce qu'il y a tellement de gens qui... qui ne voient pas l'ampleur
d'un feu de forêt, comment est-ce que ça peut arriver vite. Et puis notre
problème, pourquoi qu'on est assez strict pour... quand c'est le temps
d'évacuer, pourquoi qu'on est assez strict, c'est parce que, quand il reste des
gens puis qu'on s'en aperçoit, bien, on est obligé d'arrêter d'éteindre des
feux pour aller évacuer ces gens-là en hélicoptère. Ça, c'est... c'est aussi
dangereux pour notre personnel. Ça fait qu'on n'a aucun lien. Donc, on va
continuer d'en faire de la sensibilisation citoyenne.
Pour ce qui est de l'entreprise
forestière, entre autres, l'été passé, on sait, ils ont été arrêtés beaucoup,
très longtemps. C'est la première fois que ça arrive aussi longtemps pour une
aussi grosse partie du Québec. On a eu des discussions avec le CIFQ là-dessus
pour voir si on pourrait trouver une manière de les impliquer, peut-être de les
former d'avance. Et puis, actuellement, on discute avec une entreprise
forestière du nord du Québec pour avoir un projet pilote pour tester la
formation avec eux autres.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Interressant,
mais ce n'est pas facile nécessairement, parce que c'est une mobilité qui se
déplace beaucoup, ils sont habitués de travailler dans des équipements aussi.
Puis de combattre les feux en forêt, c'est différent, complètement, puis plus
physique, mais l'aspect au niveau des citoyens, parce qu'on sait qu'il y a
beaucoup plus de villégiature, puis c'est de la sensibilisation, mais je sais
que ce n'est pas nécessairement tout le temps évident de contrôler les accès.
Puis on a aussi d'autres partenaires, d'autres associations, entre autres les
SÉPAQ... pas... les zecs, il y a aussi la question des pourvoiries. Pour... il
y a la sensibilisation, mais d'autres solutions, peut-être, pour l'accès à la
forêt, qui pourraient... qui pourraient nous aider des fois à sensibiliser,
mais mieux aussi contrôler parfois, là, ces accès-là, si vous avez des pistes
de solutions.
M. Rousseau (Éric) : Oui, je
vais demander à mon collègue Stéphane là-dessus.
M. Caron (Stéphane) : Le
Québec a quand même une belle expertise et c'est historique, là, ça fait
longtemps qu'on fait de la prévention, mais... puis avec un certain succès,
hein? Il y a 40 ans, au Québec, là, 40, 50 ans, il y avait à peu près
1000 feux de forêt chaque année. Là, on est à 450. Donc, il y a des
interventions, autant des municipalités que de la SOPFEU, ou des organismes qui
l'ont précédée qui ont été efficaces. Cependant, avec les changements
climatiques, on observe un changement de tendance, c'est-à-dire qu'il y avait
toujours une diminution du nombre de feux chaque année, et là, cette
diminution-là est en train de s'affaiblir, et on pense que c'est lié avec les
changements climatiques. Donc, il faut faire maintenant des campagnes peut-être
plus vigoureuses que simplement la page Facebook, la diffusion du danger
d'incendie, la distribution de cahiers de gare aux feux dans les écoles. Et là
le gouvernement, le ministère des Ressources naturelles et des Forêts a donné,
vous l'avez probablement entendu à l'automne, une subvention particulière à la
SOPFEU, un montant de 16 millions, dont une bonne partie va être utilisée
en prévention. Donc, dès ce printemps...
M. Caron (Stéphane) : ...on va
avoir une première campagne média majeure, télé, radio, etc., qui va commencer
à la fin avril pour sensibiliser le public, parce que 80 % des feux de
forêt au Québec en zone de protection intensive sont dus à des feux de causes
humaines, puis je vous les ai mentionnés tantôt, là, le mégot de cigarette, le
feu de camp et le brûlage de rebuts, c'est les trois principales causes et vous
comprendrez que c'est facile à éviter. Il faut que la population apprenne, les
fumeurs, à ne pas jeter leurs mégots de cigarette par terre. 80 feux de forêt
chaque année sont causés par des mégots de cigarettes, puis ça, je ne compte
pas les feux de végétation qui n'entrent pas dans la catégorie feux de forêt.
M. Cantin (Daniel) : J'aimerais
peut-être faire le pont aussi avec la Loi sur la sécurité incendie. Si vous
vous souvenez...
Le Président (M. Schneeberger) : ...
M. Cantin (Daniel) : ...bon,
rapidement, l'orientation principale du ministre, à ce moment-là, était la
prévention. Donc, il faut continuer à faire l'éducation du public, c'est
évident.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup. Alors, nous allons voir du côté de l'opposition officielle et
j'entends la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci, M. le
Président. Bonjour, messieurs. Un plaisir de vous avoir avec nous en commission
parlementaire pour un projet de loi qui est fort intéressant. Je reflète les
mêmes paroles que le ministre. Merci. Merci pour tout ce que vous avez fait. Je
pense qu'on ne peut jamais assez faire la mention de votre travail acharné. La
population était derrière vous. Je ne peux même pas imaginer comment c'était
sur le terrain. Ça fait que merci beaucoup au nom de tous les Québécois et
Québécoises, c'était formidable. Une chance que vous êtes là. Puis j'espère que
tous les travaux que nous allons entamer ici, en commission parlementaire,
seront là pour vous aider à continuer à travailler sur la prévention puis,
malheureusement, aussi à combattre si jamais on fait face à d'autres incendies
de forêt.
Alors, je veux comprendre un peu. C'était
intéressant hier, hier et avant-hier aussi... ils parlaient beaucoup des
incendies de forêt puis de l'intelligence artificielle. Puis je serais curieuse
de savoir de vous au niveau des technologies, innovations dans les stratégies
SOPFEU en ce qui concerne la prévention, la détection. Est-ce que, ça, c'est un
angle que vous êtes en train aussi d'aborder dans vos stratégies?
M. Rousseau (Éric) : Le nerf
de la guerre pour éteindre un feu, c'est de le savoir le plus petit possible.
Donc, la détection est vraiment importante pour nous, puis les avancées
technologiques nous aident beaucoup. Juste l'été passé, on a réussi à avoir des
drones qui étaient capables de survoler pendant la nuit. Même s'il y a beaucoup
de fumée, ils étaient capables de survoler pour qu'on soit capable de détecter
les points chauds du feu. Ça, ça a l'air de rien, mais avant ça, on le faisait
en hélicoptère quand il y avait moins de boucane. Ça fait que, là, on a des
grosses avancées.
Un autre élément important, c'est via les
satellites. Ça nous permet, dans la zone nordique en particulier, de détecter
l'arrivée de nouveaux feux. Parce que c'est un territoire immense, le Québec,
on le sait, en particulier dans la zone nordique, c'est très loin des
populations. Donc, ça, ça nous permet de détecter rapidement. Puis, en plus,
ces satellites-là nous permettent de détecter l'évolution des feux, je dirais,
pas temps réel, mais pas loin. Ça fait que ça nous permet, là, à tous les jours
de voir la progression rapide des feux puis d'adapter nos moyens de suppression
en fonction de la nouvelle réalité que le feu a décidé de nous donner.
Mme Maccarone : C'est fort
intéressant. Puis j'étais aussi très intéressée par votre mémoire. J'ai appris
beaucoup. J'ai appris beaucoup parce que je pense que votre métier est méconnu.
Alors, je souhaite comprendre. Parce que, là, on parle des feux de forêt puis
les feux de végétation, «wildfires». Quel sera l'impact si, mettons, on
n'inclut pas «et de végétation»? Vous faites la recommandation, dans le fond, à
deux places, c'est votre recommandation no 1, mais vous l'évoquez aussi un
peu dans la recommandation no 2 parce que, selon vous, c'est écrit
uniquement à l'article 150.5 pour la zone nordique. C'est quoi l'impact
si, mettons, on ne fait pas cet amendement? Je veux juste comprendre les
implications.
M. Caron (Stéphane) : Au
Québec, on parle tout le temps de feux de forêt, entre autres à cause de notre
historique qui fait que c'était l'industrie forestière qui protégeait d'abord
et avant tout la matière ligneuse. Donc, c'est ce qui importait. Et les budgets
du ministère des Ressources naturelles ou du ministère des Forêts étaient axés
vers la protection de cette matière ligneuse là, ce qui fait qu'il y a une
définition de l'intervention, par exemple, de la SOPFEU qui vise à éteindre des
feux de forêt ou qui menace la forêt. Donc, tout le reste...
M. Caron (Stéphane) : ...les
autres feux de broussailles, les feux de tourbières, etc. sont hors du champ
d'intervention directe de la SOPFEU. Nous, ce qu'on dit... comme M. Rousseau
l'a mentionné, ce n'est pas nécessairement qu'il faut que la SOPFEU intervienne
sur tous les feux de broussailles, mais, dans une logique de sécurité civile,
le fait d'être cohérent et de travailler avec les services incendie municipaux,
par exemple la SOPFEU pourrait les former davantage pour être plus efficaces
sur le combat de ces feux-là, c'est là où il y a un intérêt de regarder la
problématique de façon globale. Tant qu'à changer de paradigme, là,
changeons-le au complet.
Puis, juste en terminant, quand vous voyez
à la télévision des feux comme en Australie, qu'il y a eu en 2020, ce n'est pas
des feux de forêt, là, qui étaient la catastrophe. C'est les feux de
broussailles qui rentrent jusque dans les quartiers. Moi, j'ai eu l'occasion de
visiter Fort McMurray, de voir des quartiers pareils comme le mien à Beauport
qui a brûlé complètement. Mais ça, ce n'est pas la forêt, ils n'étaient pas en
forêt ces quartiers-là. C'est les champs, à côté, de broussailles qui ont amené
jusqu'aux quartiers et qui ont causé les catastrophes qu'on connaît.
Mme Maccarone : Merci. C'est
très clair. Vous avez identifié les 60 % de feux de forêt, les trois
éléments clés. Les 40... le 40 % manquant, c'est quoi les causes?
• (15 h 50) •
M. Caron (Stéphane) : Bien,
il y a plein d'autres causes. Ça peut être des activités ferroviaires. Il y a
l'industrie forestière aussi qui... par ses opérations. Il y a aussi les feux
d'artifice, les VTT, mais c'est souvent... Les VTT, c'est 10 feux de
forêt, généralement, par année. Les feux d'artifice, c'est trois, donc ce n'est
pas des causes majeures comme la cigarette. Évidemment, il y a la cause
naturelle, là, qui est la foudre, là. La foudre, c'est 20 %, mais ça, on
ne peut pas faire de campagne pour arrêter la foudre.
Mme Maccarone : Évidemment.
Mais en parlant de campagne puis de collaboration, j'ai entendu la question de
le collègue. Je présume que vous avez une collaboration avec les communautés
autochtones? Si oui, comment ça fonctionne le lien avec eux? Parce que, quand
on parle aussi... comme, j'ai vu vos recommandations encadrer par voie
réglementaire des mesures de sécurité, mais je présume qu'il y a quand même des
éléments qui sont attribués à nos communautés autochtones, qui sont
traditionnelles, disons. Ça fait que que faites-vous pour faire un
accompagnement auprès d'eux?
M. Rousseau (Éric) : Disons
que l'année 2023 nous a aidés à établir des moyens de communication
peut-être plus directs, on va se dire les vraies choses, là, puis ça... c'est
très facilitant, puis nos échanges sont plus fréquents depuis un certain temps.
Par contre, si on regarde les communautés autochtones qui sont plus dans la
zone nordique, donc en montant vers la Baie-James ou en s'en allant vers la
Minganie, bien, depuis très longtemps, on est en communication avec eux autres,
on les forme, on les aide à former. Parce qu'ils sont dans des régions beaucoup
plus éloignées, c'est... il y a moins d'accès, ça fait qu'avec eux, je pense
que, particulièrement, on est déjà là depuis très longtemps.
Mme Maccarone : Bravo. Je
suis contente de l'entendre, surtout si la voie de communication est maintenant
ouverte parce que je pense qu'ils sont des partenaires essentiels.
M. Rousseau (Éric) : Disons
qu'elle n'était pas fermée, mais elle s'est... elle s'est améliorée.
Mme Maccarone : Super. Je
souhaite parler un peu des implications financières, le potentiel de la mise en
œuvre des mesures proposées dans le projet de loi. Je comprends que vous avez
reçu dernièrement un montant qui a été alloué par le dernier budget qui était
déposé par le gouvernement. Je présume que vous êtes content de ceci, mais je
veux comprendre un peu comment votre budget est octroyé. Par exemple, à
l'intérieur de ce 29 millions, c'est quoi l'état de votre flotte? Ça coûte
combien? Je sais que ça... ça ne s'appelle pas un avion, là, mais je pense
qu'on appelle ça un aéronef. Ça... c'est quoi le coût de ceci? J'ai compris
dans votre mémoire que vous avez près de 60 sous-contrats avec le secteur
privé et 14 avions-citernes opérés par le service aérien gouvernemental,
puis, vous-même, vous possédez également deux pistes d'atterrissage privées.
C'est quoi le budget octroyé à ceci? Est-ce que vous... est-ce que c'est prévu
d'acheter d'autres équipements, l'état de l'équipement actuel?
M. Rousseau (Éric) : Bon...
Mme Maccarone : Beaucoup de
questions dans une question, mais c'est parce que je trouve que c'est
fascinant. C'est très intéressant. On comprend aussi très peu, comme, le
fonctionnement.
M. Rousseau (Éric) : Oui.
Tout d'abord, la SOPFEU, elle a un budget d'opération qui est planifié tout
l'automne précédent. Une fois que la saison des feux est finie, on prépare déjà
notre budget pour la prochaine saison, puis on part de là, puis là, on voit qu'est-ce
qui risque d'augmenter, entre autres les salaires, mais aussi les contrats
qu'on a avec nos différents fournisseurs. Le secteur aérien est un gros
fournisseur pour la SOPFEU. C'est un peu plus que le tiers...
M. Rousseau (Éric) : ...de
notre chiffre d'affaires provient de... de tous les aéronefs. Puis le service
aérien gouvernemental, avec nos avions-citernes, qui est une grande force pour
nous, bien, c'est une grosse partie de ce budget-là aussi. Donc, on prépare ça,
puis c'est ce qu'on présente à notre conseil d'administration qui est challengé
puis qui... qui est... qui est validé, et puis qui... Une fois que ça est fini,
bien là, on s'assure de voir, on est-tu en mesure d'avoir cet argent par les
mesures budgétaires du gouvernement à toutes les années, comme on le fait
depuis belle lurette. Et puis quand la saison arrive, bien là on a notre budget
puis on suit ce qu'on a à faire.
Par contre, tout l'aspect plus
suppression, c'est vraiment parce qu'on ne peut pas la prévoir d'avance.
Celle-ci est rémunérée... elle nous est remboursée, là, à mesure qu'on présente
nos frais de suppression. Mais c'est très normé, là, on ne peut pas présenter
n'importe quoi. C'est... c'est très bien encadré.
Mme Maccarone : Et l'état de
la flotte? C'est-tu dans un bon état? C'est-tu...
M. Rousseau (Éric) : Bien,
le... le Québec, on est vraiment chanceux parce qu'au niveau canadien, le
Québec, on est l'endroit qui a le plus d'avions-citernes au Canada, on en a
14 avions-citernes. De nos 14 avions-citernes, on en a huit que c'est
des 415, vraiment les moins vieux, je vais dire ça de même, mais les moins
âgés. Et puis actuellement, ils sont dans un processus pour toute moderniser
l'avionique de ces huit avions-là. Ça va être les premiers au monde à être modernisés.
Le Québec, on fait... on fait vraiment oeuvre d'un leadership là-dedans. Par la
suite, on a quand même des avions à turbine qui...
Une voix : À pistons.
M. Rousseau (Éric) : ...à
pistons. Non, mais on a des avions un petit peu plus âgés, mais à turbine
aussi, qui vont avoir besoin d'avoir une revalidation leur avionique aussi. Il
nous reste quand même quatre avions à pistons. Ce n'est pas vieux, là,
50 ans, là, c'est très jeune. Moi, je trouve que c'est très jeune,
50 ans maintenant. Mais...
Mme Maccarone : Je suis
d'accord.
M. Rousseau (Éric) : Mais
pour un avion, ça commence à être assez âgé parce que ça... ça travaille dur
ces avions-là. Donc, on va avoir des décisions à prendre, je dirais, à moyen
terme, là, là-dessus.
Mme Maccarone : Et les
pilotes? Les pilotes, ça, ce n'est pas vous, les pilotes. Il me semble, c'est
un contrat avec le fédéral. Ça fait qu'eux, est-ce... non? Expliquez-moi
comment ça fonctionne.
M. Rousseau (Éric) : Le
service aérien gouvernemental qui appartient au gouvernement du Québec, donc
ont la responsabilité d'entretenir les aéronefs, et puis de... avec les
techniciens puis avec les pilotes aussi. Donc, c'est eux autres qui s'occupent
de tout l'aspect avion-citerne.
Mme Maccarone : O.K. Merci,
M. le Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va comme ça? Alors, merci beaucoup.
Mme Maccarone : Merci
beaucoup.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
nous allons maintenant du côté de la deuxième opposition et j'entends le député
de Laurier-Dorion pour 4 min 8 s.
M. Fontecilla : Merci. M. le
Président. Bonjour, messieurs. Je profite de mon tour pour vous féliciter pour
l'œuvre si importante que vous faites, essentielle. Écoutez... Mais je vais
commencer avec une question un peu... peut-être un peu plus difficile. La
Fédération québécoise des municipalités s'inquiétait, puis je vais aller
directement au but, là, de la fermeture... de la fermeture d'une base à
Maniwaki. Selon eux, ça risquait de moins protéger le reste du Québec. Je suis
sûr qu'il y a des raisons techniques, mais j'aimerais vous entendre.
M. Rousseau (Éric) : Bien,
tout d'abord, il n'y a pas de fermeture de base.
M. Fontecilla : O.K.
M. Rousseau (Éric) : Ça, ça a
été réglé quand on a fait l'unification de la région de l'Ouest. Avant ça, il y
avait deux bases, une à Maniwaki et une Val-d'Or. Et puis on avait des
problèmes de mobilité, puis d'agilité parce que c'était... et on avait des
difficultés organisationnelles avec ça. Ça fait qu'on a unifié cette région-là
comme on a au Centre et puis comme on a dans l'Est de la province. Puis nous,
quand on a fait ça, on s'est engagé à ne pas fermer la base, pas congédier des
gens, garder tout le même nombre de personnel. Tout a été fait, puis même,
depuis ce temps-là, il s'est rajouté bien du monde de plus à la base de
Maniwaki. Donc, il n'y a pas de fermeture à Maniwaki. C'est... on l'a prouvé,
on l'a dit, puis les faits sont-là, il y a plus de monde qui travaille là.
Une voix : ...la logistique.
M. Fontecilla : Merci
beaucoup, merci beaucoup pour les informations. Et je vous entendais, vous
parliez de l'utilisation des satellites, drones, ect., là. Je me demandais si
vous aviez une fonction de recherche et comment améliorer vos techniques, etc.
Je lisais, pas plus tard que cette semaine, un article sur les feux de nuit,
etc., là. Comment vous faites avancer vos connaissances? Est-ce que vous...
vous avez des partenariats? Est-ce que vous avez une fonction à l'interne?
M. Rousseau (Éric) : Quand on
n'a pas de chercheur en tant que tel à la SOPFEU. Ça, c'est bien clair. Par
contre, on a des... on a des anciens employés de la SOPFEU qui sont rendus
chercheurs, entre autres chez Ressources naturelles Canada. Et puis donc on collabore
beaucoup, autant au niveau technique qu'au niveau recherche avec...
M. Rousseau (Éric) : ...eux
autres, FP Innovation, qui est une organisation canadienne, fait beaucoup de la
recherche sur les feux de forêt avec les autres provinces, nos collègues des
autres provinces, donc on participe avec ça aussi. Puis avec les différentes
universités du Québec, il y a d'autres petits projets de recherche qu'on
collabore toujours, ça fait qu'on se tient à la fine pointe. Parce que, si on
veut être encore là demain, il faut être à la fine pointe. Tantôt, je donnais
l'exemple des drones, là, bien, c'est parce qu'il y a eu de la recherche avant
qu'on puisse les utiliser. Ça fait qu'on suit ça de très près.
M. Fontecilla : Je suis
curieux de mieux connaître votre... comment dire, votre fonctionnement. Vous
savez, dans le p.l. 50, on va parler beaucoup de coordination entre les
différents... différentes instances de la société, municipalités, MRC et
ministères, SOPFEU. Il y a énormément d'intervenants, là. Mais vous, lorsque
vous êtes appelés à intervenir, là, comment vous vous placez, là? Expliquez-moi
la mécanique, là, de cette coordination et votre rôle. Quand est-ce, qui vous
appelle pour vous dire : Bien là, faites décoller un avion, là? Comment ça
fonctionne?
M. Rousseau (Éric) : Bien,
premièrement, il faut détecter le feu. Une fois qu'on a détecté le feu, il y a
quelqu'un qui nous a...
M. Fontecilla : Qui le
détecte?
M. Rousseau (Éric) : ...qui...
qui a vu un feu, ou il y a un avion qui a survolé qui a détecté le feu, ou nos
avions, ou les satellites ont détecté le feu, là, bien là, on enclenche le
processus d'aller vérifier ça puis d'enclencher le combat automatiquement. Ça
fait que ça, c'est surtout pour la forêt publique.
• (16 heures) •
Quand il y a des feux qui décollent plus
sur... proche des communautés, dans des municipalités, bien, les services de
sécurité incendie, eux autres, ils sont rapides, ils sont déjà, ça fait qu'ils
vont déjà faire les premiers... les premiers pas. Puis, s'ils sont capables de
l'éteindre, ils vont l'éteindre. Sinon, nous autres, on arrive en renfort pour
les aider. Mais...
M. Fontecilla : Est-ce qu'il
y a une coordination entre les interventions au sol et...
M. Rousseau (Éric) : Environ
60 % du nombre de feux au Québec est éteindu par les services de sécurité
incendie de... des différentes communautés qu'on a au Québec. C'est... c'est...
ce n'est pas en termes de... ça peut paraître gros, 60 % des feux, mais
c'est des petites superficies. Le 40 %, là, c'est toutes les grosses
superficies.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci,
merci beaucoup. Alors, je vous remercie pour votre apport à la commission.
Alors, nous suspendons quelques instants
pour accueillir le prochain groupe.
(Suspension de la séance à 16 h 01)
16 h (version non révisée)
(Reprise à 16 h 04)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors
nous reprenons les travaux. Nous recevons la Croix-Rouge canadienne, division
Québec. Alors, bonjour à vous deux. Vous avez 10 minutes pour présenter votre
mémoire, alors je vous demanderais de commencer par vous présenter et ensuite
faire la présentation.
M. Mathieu (Pascal) : Bien
sûr. Bonjour, M. le Président. M. le ministre, Messieurs, mesdames les députés,
bonjour. Je suis Pascal Mathieu, vice-président de la Croix-Rouge pour le
Québec. Je me trouve à diriger l'ensemble des opérations au Québec, et je vous
présente Claudie Laberge, notre directrice principale aux interventions.
Vous avez probablement reçu copie du mémoire
qu'on a envoyé ce midi. M. le Président, j'aimerais débuter par une brève
présentation du rôle de la Croix-Rouge au Québec. Ensuite, quelques constats
sur le contexte émergeant de la sécurité civile au Québec et, ensuite, des
commentaires plus spécifiques sur des articles du projet de loi no 50.
Rappel de quelques chiffres, avant que
Claudie vous présente un survol de nos opérations, la Croix-Rouge, au Québec, c'est
avant tout 2400 bénévoles actifs d'un bout à l'autre du Québec, incluant des
employés libérés par des grandes entreprises. C'est aussi... ils sont... ils
agissent au sein de 98 équipes prêtes à intervenir 24 heures sur 24, sept jours
sur sept, une équipe pour chaque MRC du Québec. Nos bénévoles et employés sont
mis en action principalement par 890 municipalités. Presque toutes les
municipalités du Québec ont confié à la Croix-Rouge la prise en charge des
personnes sinistrées. Et le résultat de tout ça, c'est trois à quatre
interventions par jour, 1200 par année, principalement lors d'incendies
résidentiels, mais aussi d'événements de plus grande importance. Au-delà de nos
bénévoles, et employés, et partenaires, on a aussi la chance de compter 150
entreprises de formation que, nous, on appelle les partenaires de formation. Ce
sont eux qui dispensent les cours de secouristes ou de gardiens avertis pour la
Croix-Rouge. Claudie.
Mme Laberge (Claudie) : Merci,
Pascal. Merci, M. le Président, M. le ministre, Mmes, MM. les députés. En
termes de programmes, la Croix-Rouge intervient sur quatre dimensions de la
sécurité civile, c'est-à-dire en prévention, en préparation, en intervention et
en rétablissement. En prévention, nous intervenons principalement par de la
formation en secourisme auprès du grand public québécois. On parle, pour l'année
2022-2023, de la formation de 32 000 adultes et de 49 000 jeunes, dont, entre
autres, pour les cours de gardiens avertis, que vous connaissez sans doute. En
préparation, la Croix-Rouge est l'un des principaux formateurs d'employés
municipaux en sécurité civile ainsi qu'auprès des Premières Nations. La
Croix-Rouge a aussi un programme de préparation à l'évacuation lors de
sinistres pour les familles. En intervention. On parle d'accompagnement de
personnes sinistrées, de réconfort, de gestion de centres d'accueil et d'hébergement,
de coordination logistique. Enfin, en rétablissement, nous sommes en mesure de
faire la gestion des programmes d'aide et d'accompagnement à moyen et à long
terme pour des personnes sinistrées, ainsi que la collecte... la gestion de
collecte de dons de la population.
Notre entente avec le ministère de la
Sécurité publique prévoit la planification, l'organisation des services en
intervention, pour le soutien en hébergement intérimaire, en accompagnement
adapté aux besoins des personnes particulièrement vulnérables, en collaboration
avec le ministère de la Sécurité publique et les équipes de soins psychosociaux
du ministère de la Santé et des Services sociaux dans les diverses régions.
Nous assurons également la gestion du
matériel d'urgence, dont 20 000 unités de matériel, comme des lits de camp,
couvertures, oreillers et trousses d'hygiène réparties dans 15 entrepôts
partout au Québec, et nous gérons également deux unités mobiles...
Mme Laberge (Claudie) : ...Notre
force, comme organisation, repose sur notre capacité de mobiliser et de
déployer des ressources en période de pointe, de façon coordonnée et
holistique, afin de soutenir les communautés sinistrées. Nos forces vives sont
composées de plus de 2 400 bénévoles, répartis dans les grands centres et
toutes les régions du Québec. Parmi ceux-ci, nous comptons sur plusieurs
centaines d'employés de nos partenaires corporatifs, Partenaires dans l'action,
qui peuvent inclure des experts en logistique, des professionnels de la santé,
des professionnels en ressources humaines et en communication.
M. Mathieu (Pascal) : Merci,
Claudie. Si on tombe sur le contexte lui-même, le contexte d'intervention de
sécurité civile est en profonde évolution. Vous l'avez deviné, c'est, en bonne
partie, lié aux changements climatiques, mais pas seulement. Pour ce qui est
des changements climatiques, ce qu'on note, c'est une multiplication, une
intensification, une diversification des types de sinistres qui frappent le
Québec, des urgences plus fréquentes, plus complexes et, parce qu'elles
frappent parfois à répétition les mêmes communautés, un long processus de
rétablissement. À cet effet, vous le savez, l'été 2023 a été particulièrement
révélatrice. Rappelez-vous, des pannes de courant prolongées pendant l'hiver et
au printemps, suivies d'inondations printanières violentes, notamment dans... à
Baie-Saint-Paul, notamment, aussi, dans l'Outaouais, suivies de conditions
chaudes et sèches, qui ont mené à 690 feux de forêt, sur cinq millions
d'hectares. La SOPFEU était ici juste avant moi, alors je n'aurai pas besoin de
m'étendre, mais cela a mené à des milliers de personnes évacuées.
Nous, à la Croix-Rouge, on a mis en place
des dizaines de centres d'accueil, une douzaine de centres d'hébergement, et
plus de 11 000 personnes ont été inscrites auprès de nos services. Après
ce nombre record d'évacuations et de feux de forêt, on a aussi eu droit à un
nombre record d'épisodes de pluie abondante, suivis, rappelez-vous, de quelques
inondations et, surtout, d'un glissement de terrain tragique qui a frappé la
petite communauté de Rivière-Éternité, au Saguenay, où il y avait eu des décès.
Ajoutez à cela quelques vents violents, quelques tornades. Je crois qu'on vient
d'avoir une année dont on va se rappeler longtemps. Le problème, c'est qu'avec
les changements climatiques, j'ai bien peur que, dans ma carrière, je reverrai
ce type d'événements. Il y a un tableau, en page 9 de notre mémoire, qui
présente les types d'événements en croissance avec les changements climatiques,
la nature des impacts sur les populations et les types d'intervention que la
Croix-Rouge met en place habituellement.
• (16 h 10) •
Vous savez, ça va faire presque 20 ans que
je travaille avec la Croix-Rouge. Lorsque j'ai débuté... et Claudie était là
bien avant moi... lorsque j'ai débuté, on avait l'habitude d'avoir une
intervention majeure à chaque année. Je me rappelle même d'une année où il n'y
en avait pas eu, alors rendez-vous compte. Ensuite, on est passé à deux, à
trois, à quatre. Et, à l'été dernier, je vous ai donné une courte liste. Là, on
les compte... enfin, je n'ai plus assez de doigts sur une main pour les
compter. La réalité, c'est que la cadence des interventions de la Croix-Rouge
au Québec a augmenté à toute vitesse au cours d'une courte période de 20 ans.
Par ailleurs, dans nos interventions et en rétablissement, parce qu'on est
aussi en action avec le ministre de la Sécurité publique lors du
rétablissement, il faut tenir compte de l'état des personnes sinistrées que
nous soutenons. L'INSPQ, notamment, parle de trois types de facteurs de
vulnérabilité. La sensibilité individuelle. Pensez à l'âge, le handicap, aux
maladies chroniques ou à des revenus très faibles pour certaines personnes.
Pensez au lieu de résidence. En ce cas-ci, ce que j'ai particulièrement en
tête, c'est — réfléchissez, peut-être qu'il y en a dans vos comtés — à
des gens qui ont été inondés plus d'une fois, parfois, à chaque année. Mais
aussi, pensez à l'été dernier, à des communautés qui ont eu à vivre, pendant
des longues périodes, avec de la fumée intense, où, nous, on a côtoyé des
communautés, entre autres, autochtones, qui ont été évacuées deux fois dans le
même été. Et le niveau de préparation du citoyen, qui est un des éléments sur
lesquels le projet de loi annonce qu'il y aura plus de travail.
Finalement, j'ajouterais, dans les
facteurs de difficulté, notre contexte sociétal et mondial. On a, au Québec,
une population vieillissante. Ça se reflète lorsqu'on doit aider des sinistrés
moins mobiles. On doit aussi, lorsque le sinistre se prolonge... Il n'y a pas
eu de destruction de maisons par les feux de forêt, mais ça aurait pu. Mes
collègues, dans d'autres provinces, ont eu à faire face à ça. Disons que les
gens de la SOPFEU ont réussi à sauver les maisons, mais il n'y a pas de
garantie pour l'avenir. Pensez aussi à des inondations qui, fréquemment,
détruisent des maisons.
Alors là, je vais vous introduire un
deuxième sujet, qui est celui de la pénurie de logements. Lorsque nous, nous
avons une certaine quantité de sinistrés à aider, éventuellement, il y a des
programmes, menés par la municipalité, menés par le MSP, pour que les gens
retournent se réinstaller. Dans un contexte de pénurie de logements, c'est
toujours plus long, plus difficile. J'ajouterais l'arrivée importante de
ressortissants étrangers, qui amène une clientèle qui est moins...
M. Mathieu (Pascal) : ...familières
avec nos infrastructures, moins familières avec la langue qui demande une
attention particulière. Bon, je pourrais vous mentionner rapidement, vous le
savez, le risque de pandémie et la fracture numérique, pour ne nommer que
quelques-uns des facteurs qui aggravent le niveau de difficulté auquel nos
équipes font face. Tout cela, ça représente des demandes plus intenses qui
peuvent avoir lieu en même temps tout au long de l'année.
L'impact de ces effets combinés est
sournois. Tout d'abord, nous, on repère une usure, une fatigue chez les
personnes sinistrées, surtout ceux qui sont sinistrés à répétition. Mais on
repère aussi parfois une usure et une fatigue chez des intervenants. Je pense
entre autres aux intervenants municipaux avec qui on travaille. Fréquemment, on
en a vu qui sont très motivés, très efficaces au début d'une opération. Quand
ça se prolonge, quand ça se répète, ça devient un défi. Et finalement, parlons
d'usure et de fatigue parmi nos employés et nos bénévoles. Notre réseau est
composé d'employés qui doivent faire des très longues heures et de bénévoles
qui doivent prendre leur semaine de congé avec générosité et expertise pour venir
travailler sur le terrain. Le constat, c'est qu'on aura besoin de plus de
monde. Les citoyens et le gouvernement comptent sur nous, toutes les
municipalités. Alors, plus... Là, alors qu'on est en quasi-permanence
d'intervention, quelques-unes de nos opérations courantes doivent être parfois
mises de côté. Pensez à l'été dernier, on a eu moins de temps pour faire du
recrutement, moins...
Le Président
(M. Schneeberger) : Excusez-moi, je vous arrête. Je voudrais
juste avoir le consentement pour prendre le temps du... sur le temps du
ministre.
M. Mathieu (Pascal) : M.
le ministre...
Une voix : ...
Le Président
(M. Schneeberger) : Parce que je veux avoir le consentement pour
avoir sur le temps du ministre. Alors, poursuivez.
M. Mathieu (Pascal) : Merci.
Merci, M. le ministre. M. le Président, je vais aller rapidement. Donc, moins
de temps pour faire du recrutement et de la formation de bénévoles, moins de
temps pour des initiatives de prévention, moins de temps pour notre
préparation. Ma conclusion. Il devient de plus en plus urgent de renforcer,
d'adapter et de moderniser les... les outils collectifs de préparation
nationale.
J'en viens à nos constats sur le projet de
loi no 50. La Croix-Rouge au Québec salue toute amélioration du régime de
la sécurité civile qui vise la résilience de nos communautés. Et c'est le cas.
Il est clair qu'il faudra collectivement mieux se préparer à faire face au
risque, détenir une... une plus grande capacité de réponse et offrir davantage
d'appui aux municipalités qui le demandent. On côtoie des municipalités qui ont
des niveaux de capacité différents selon la nature de la municipalité et du
sinistre. On salue un projet qui va permettre de déployer des moyens pour les
aider. Claudie, tu passes vite sur le... O.K.
Mme Laberge (Claudie) : Donc,
premièrement, on le réitère, le projet de loi met l'accent sur la résilience
comme principe par une meilleure préparation des citoyens et des communautés.
L'aide aux individus pour les aider à renforcer leur propre résilience est
l'essence même de la mission de la Croix-Rouge et se reflète dans de
nouveaux... de nombreux programmes de formation que nous avons, que nous
offrons à un public de tous âges.
Deuxièmement, plusieurs considérations
sont mentionnées dans le projet de loi concernant la responsabilité partagée
entre les différents acteurs ainsi qu'une approche intégrée, voire régionale,
de la sécurité civile. Nous accueillons cet aspect favorablement. Un aléa peut
toucher plusieurs villes d'une même région et les plans pour augmenter la
résilience ou pour intervenir tiendront dorénavant compte de la planification
réciproque en collaboration avec les divers partenaires sur le terrain, tant
pour l'intervention que pour le rétablissement.
Troisièmement, nous applaudissons la
démarche de renforcer la coordination avec les différents acteurs et
partenaires de la sécurité civile, en particulier sa reconnaissance des
contributions bénévoles à la sécurité civile et le bien-être de leurs
concitoyens. Ensuite, nous voyons d'un bon œil la possibilité de conclure des
ententes avec des organisations internationales. Nous aimerions rappeler que
les différentes sociétés nationales de la Croix-Rouge ont chacune développé une
spécialité en aide humanitaire. Tout comme la nôtre, elles s'orientent sur le
déploiement d'hôpitaux mobiles. La Croix-Rouge mexicaine, par exemple,
travaille avec des chiens de recherche à un sauvetage dans les décombres en
milieu urbain lors de sinistres. En dernier lieu, nous soulignons la volonté de
faciliter l'accès à l'aide aux personnes et aux familles sinistrées concernant
les frais de remboursement de besoins essentiels en hébergement, ravitaillement
et alimentation. Voici ce qui contenu... qui conclut notre présentation, M. le
Président. Je vous remercie de votre attention.
Le Président
(M. Schneeberger) : Merci beaucoup. Alors, nous allons procéder à
une période d'échange avec le côté ministériel, avec le ministre. Alors, vous
avez... Il vous reste 13 min 20 s pour l'échange.
M. Bonnardel : ...M. le
Président. Messieurs dames, merci d'être là. Encore une fois, je vous l'ai déjà
dit, je l'ai dit à certains de vos bénévoles, un énorme merci pour tout le
travail que vos bénévoles ont fait en 2023, ont fait auparavant, mais je
regarde la liste de 2023, disons qu'on a eu une année toffe, entre
guillemets...
M. Bonnardel : ...et ma
première question, c'est sur le portrait comme tel. Vous l'avez un peu
mentionné, là, les... quand tu... quand vous dites qu'on a
2 400 bénévoles puis on regarde les années subséquentes versus 2023,
je peux comprendre... je peux comprendre le mot «fatigue». C'est des bénévoles.
Je vous ai vus à la digue Morier, je vous ai vus à Baie-Saint-Paul, je vous ai
vus aux feux de forêt un peu partout, que ça soit quand on a évacué
Chibougamau, Lebel, vous étiez là. Jusqu'à quel point ça a donné... ça a donné
un coup de fatigue, en 2023, face à vos bénévoles? Jusqu'à quel point il y a
certaines régions où ça a été un petit peu plus compliqué? J'imagine qu'il y a
une mobilité aussi entre certains de vos bénévoles. Vous n'avez comme pas le
choix, là. J'imagine, là, dû au bassin, des fois, là, plus important de
Montréal, qu'il y en a qui souhaitent aller donner un coup de main. Faites-moi
un portrait de 60... 60 à 90 secondes là-dessus, là.
M. Mathieu (Pascal) : La
bonne nouvelle, c'est qu'on a eu une période plus tranquille depuis janvier.
Alors, nos bénévoles sont à nouveau tous prêts à intervenir au moment où on se
parle. Nos bénévoles sont motivés par la capacité d'aider puis de faire une
différence. Disons qu'ils ont eu la chance d'être motivés l'été dernier.
Pour ce qui est de la mobilité, nous, on
gère l'ensemble de nos bénévoles au Québec comme étant un bassin. Alors,
l'intervention, peu importe l'endroit... Alors, tout à l'heure, je saluais Mme
Jeannotte parce que notre dernière opération a eu lieu... grande opération a eu
lieu dans son comté. Bien, les premiers à répondre, c'est nos bénévoles qui
habitent sur place parce que c'est les plus vite rendus. Mais c'est clair que
notre équipe à Mont-Laurier n'est pas énorme. C'est une petite équipe qui
répond aux incendies résidentiels. Les renforts, les bénévoles que vous avez
croisés à Mont-Laurier venaient de partout au Québec. Par exemple, ceux que
vous avez croisés, M. le ministre, à Baie-Saint-Paul, il y en a plusieurs qui
pouvaient, par exemple, venir, évidemment, de Charlevoix, mais aussi de Québec,
qui est la grande ville la plus proche. Alors, on utilise notre bassin.
• (16 h 20) •
On a refait nos forces. Là où on en est,
c'est que, si on devait avoir à nouveau, encore et encore des étés comme
celui-là ou des événements de cette ampleur, on a besoin d'augmenter la taille
de nos équipes, que ça soit le nombre de bénévoles, le nombre d'employés, le
nombre de partenaires et, je ne l'ai pas mentionné, le matériel disponible dans
certains cas aussi, pour se donner une réserve, une marge de manœuvre, qui
était plutôt mince à la fin de l'été dernier.
M. Bonnardel : ...je pose la
même question, là. Qu'est-ce qui ressort de cette année 2023, au-delà des feux
de forêt, là, de toutes les catastrophes qu'on a connues, qu'est-ce qui ressort
du post mortem que vous faites de 2023 en termes... en termes humains, en
termes d'aide? Puis peut-être que vous pourriez nous dire, tu sais, le modus
operandi du jour un au jour trois jusqu'à tant qu'on embarque du côté de la
Sécurité publique pour supporter les sinistrés. Vous constatez quoi, là, de
cette dernière année en vous disant : Bien, ça, ça, ça, là, c'est
peut-être... c'est peut-être à améliorer?
Sincèrement, je vous le dis, là, vous avez
fait un travail incroyable. Je ne peux même pas compter sur les doigts d'une
main les gens qui m'ont dit : La Croix-Rouge ne font pas le travail, on...
on ne répond pas à nos attentes. Sincèrement, vous avez fait toute une job,
toute une job, mais il reste quand même qu'on est toujours en constante... on
veut s'améliorer, on veut être encore meilleurs, puis c'est ce que j'ai dit à
tout le monde aussi. Malgré le fait qu'on a bien traversé cette saison des
feux, on peut toujours être meilleurs. Donc, qu'est-ce qu'on peut faire de
mieux avec le constat qu'on fait des événements passés, là?
M. Mathieu (Pascal) : C'est
très clair. Le premier élément nous concerne nous, en particulier, il faut
qu'on trouve des moyens d'investir plus de ressources dans nos équipes, que ça
soit les bénévoles... mais les bénévoles, ça implique du recrutement, de la
supervision, de la coordination. Ça, c'est fait par du personnel. C'est le
premier élément pour pouvoir avoir plus de gens disponibles au cas où il y
aurait plus d'événements, des événements de plus grande ampleur.
Le deuxième élément où... puis là c'est un
peu particulier puis c'est un peu en dehors, je vais vous amener un peu en
dehors. On avait commencé, nous, à recruter des bénévoles et des employés
autochtones. L'été dernier, une bonne partie de notre travail a été l'accueil
de communautés autochtones. Mon apprentissage : j'en ai besoin de plus,
parce que là où j'ai des bénévoles avec un grand cœur pour accueillir une
communauté évacuée, j'ai besoin de plus qu'une personne, qui ne peut pas tenir
24/7, pour faire l'adaptation culturelle, pour s'assurer que ça fonctionne bien
avec la communauté.
Je pense qu'on peut encore travailler, on
a eu beaucoup de rencontres avec vos équipes, M. le ministre, concernant notre
coordination, notre travail ensemble. Je pense qu'on a innové cet été, par
exemple, parce qu'on avait un bon système de vigie, une belle collaboration
avec la SOPFEU. On a... On a su un peu à l'avance où les évacuations auraient
lieu. Ça nous a permis, c'est la première fois qu'on le faisait, de déplacer
notre matériel à travers le Québec, en fait, votre matériel qu'on gère, pour
s'assurer qu'il soit à proximité. Je pense qu'il y a encore du chemin à faire
sur ces innovations-là. Alors, ça, c'est un secteur où on peut être encore plus
efficaces. Mais ma plus grande inquiétude... Je vous remercie de dire que les gens
étaient satisfaits du travail de nos équipes...
M. Mathieu (Pascal) : ...je
pense que ma plus grande inquiétude, c'est, ceux qui faisaient un bon travail,
il y a des semaines où je commençais à trouver qu'il n'en restait pas beaucoup
de disponibles, parce qu'ils étaient tous sur le terrain. Alors, c'est notre
plus grand défi.
Nos... Tout à l'heure, je mentionnais, on
a des ententes depuis... en fait, c'est Claudie qui le mentionnait, avec toutes
les villes du Québec, ou à peu près, on a aussi une entente avec le ministère
de la Sécurité publique depuis très longtemps, on en a une avec le ministère de
l'Immigration, le MIFI, aussi, avec... Je ne l'ai pas mentionné, mais, depuis
un an et demi ou dans la dernière année, c'est 8000 citoyens ukrainiens qui ont
été accueillis au Québec avec notre aide. Pendant que tout ce qu'on s'est dit
se passait, nous, on était aussi fidèles, à Montréal, au mandat que le MIFI
nous avait confié, qui était d'accueillir les citoyens ukrainiens.
Je pense que le prochain morceau, c'est
d'augmenter notre capacité, parce qu'on est aussi parfois demandés... Là, je
mentionnais le MIFI, mais gardez en tête, là, il n'y a pas que le MSP, on a
travaillé beaucoup avec le ministère de la Santé, le MSSS, lors de la pandémie.
Alors là, moi, dans mon rôle de vice-président, je dis : Bon, O.K., on
travaille pour le MIFI, on a des feux de forêt partout au Québec, des
inondations, des glissements de terrain, si quelqu'un d'autre m'appelait, par
exemple, le MSSS, qu'est-ce qu'il me reste comme marge?
M. Bonnardel : O.K.
Sous-question : jusqu'à quel point l'idée de cette réserve opérationnelle
peut vous aider, peut vous aider, comme partenaire? J'ai posé la même question
à la SOPFEU, jusqu'à quel point ça peut être utile pour vous, là, comme
organisation d'avoir cette réserve? Bon, il y a le côté terrain, bras, hommes
et femmes qui sont là, mais, de l'autre côté, le côté humain est aussi
important pour accompagner ces personnes évacuées pour des raisons x, y, z, là,
et selon les besoins des catastrophes qu'on pourrait avoir, là.
M. Mathieu (Pascal) : C'est
ce que... Ça va être très utile, M. le ministre. C'est ce que sous-tendaient
tous mes commentaires précédents, en disant : Avec l'augmentation, on a
besoin de plus de capacités. La réserve, dont beaucoup de détails restent à
discuter avec vous, pour ce qu'on en sait, est un investissement dans cette
capacité-là. Ça fait que je pense que la conclusion va de soi, alors, et je
travaille avec des collègues dans d'autres provinces, et le Québec est la
première province à prendre cette décision. Ça a soulevé beaucoup de questions.
J'ai des premiers ministres qui ont appelé certains de mes collègues pas plus
tard que la semaine dernière, suite à vos annonces.
M. Bonnardel : Je me fais plaisir,
lors de la rencontre avec le fédéral et les provinces, voilà trois, quatre
semaines...
M. Mathieu (Pascal) : Ah! ça
doit être pour ça qu'ils ont appelé.
M. Bonnardel : ...votre
président canadien était là, puis je le dis bien humblement, on est les
premiers, c'est ça, vous l'avez dit, les premiers au Canada à mettre cette
réserve en place.
Au-delà de tout ça, dernière question,
avant de laisser la parole à mes collègues, je suis surpris, là, 890
municipalités, il en reste une centaine qui n'ont pas de...
M. Mathieu (Pascal) : ...on
avait commencé avec les très grosses, puis, quand on fait une entente, il y a
tout un processus administratif, la municipalité doit passer ça au conseil,
nous, on les facture en fonction de la population. On a tranché, un moment
donné, que les municipalités de moins de 700 habitants, on n'avait pas besoin
de signer, on les couvrait gratuitement, parce que le processus administratif
de leur part et du nôtre coûtait plus cher que le chèque qu'ils nous feraient.
M. Bonnardel : Oui, c'est ça.
C'est une bonne chose. Bravo!
M. Mathieu (Pascal) : C'est
tout simplement ça.
M. Bonnardel : Bravo! Mes
collègues, avez-vous des questions?
Des voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
Mme la députée de Labelle.
Mme Jeannotte : Je vous
remercie. Merci, M. le Président. Parce qu'effectivement, là, vous avez... Moi,
je n'en suis pas revenue comment vous avez été présents, puis ça nous a aidés
énormément. Vous avez mentionné la question des logements, qui est un nouvel
enjeu, la crise du logement. Est-ce qu'il y a une entente avec la SHQ? Parce
qu'ils ont des outils de recherche de logement... pourrait être quelque chose,
une piste à explorer?
Mme Laberge (Claudie) : Bien,
en fait, on travaille un mandat... comme je vous l'ai mentionné tout à l'heure,
dans le cadre de notre entente avec le ministère de la Sécurité publique, on a
mandat d'organiser l'hébergement intérimaire. Donc, oui, on travaille avec les
ressources municipales, l'ensemble de toutes les ressources qui peuvent être
disponibles pour être en mesure de trouver des solutions, mais il reste que la
pénurie de logements et est un... S'il y avait vraiment des pertes majeures
dans certains milieux d'habitation, ça pourrait devenir un problème,
effectivement.
Mme Jeannotte : Et puis,
peut-être, vous savez, les fameux lits de camp qu'on installe, quand la fatigue
s'installe puis que les gens sont allés chez mon oncle, ma tante, le cousin, la
cousine, mais là, à un moment donné, le cousin puis la cousine sont un peu
tannés... ça fait que, là, il y a des lits de camp, tout ça. Malheureusement,
on s'est rendu compte, en tout cas, que ce n'est pas tant prisé, hein, parce
que ce n'est pas le fun, dormir dans un gymnase. Est-ce que, de ce côté-là,
vous avez des recommandations à faire?
M. Mathieu (Pascal) : Jusqu'à
maintenant la décision... Vous savez, les services que la Croix-Rouge offre...
O.K., je recule de deux pas. La décision, jusqu'à maintenant, d'évacuer puis de
mettre en place des services, provenait des villes. Jusqu'à maintenant. Donc,
nous, on est, en premier, en soutien...
M. Mathieu (Pascal) : ...aux
villes, d'où les ententes. La décision d'ouvrir un centre d'hébergement ou de
mettre les gens à l'hôtel, à la base, appartient à la ville. Donc, dans le cas
spécifique que vous mentionnez, c'est des décisions municipales de contrôle de
coût qui fait que c'était ça, cette option-là. Ceci dit, nous, on a aussi puis
on privilégie... privilégie, lorsque c'est possible, aussi de mettre des gens à
l'hôtel si les hôtels sont disponibles, principalement quand on parle de
familles plus vulnérables, pensez à des personnes âgées, des femmes enceintes,
des gens malades. Alors, généralement, on recommande aux villes. Mais là-dessus,
jusqu'à maintenant, c'était une décision municipale.
Mme Jeannotte : O.K. Ça fait
que, quand les hôtels ne sont plus disponibles, c'est là que...
M. Mathieu (Pascal) : Ah!
bien, s'il n'y a pas d'hôtel, là, on... c'est lit de camp.
Mme Jeannotte : C'est là
qu'on n'a plus le choix, là.
M. Mathieu (Pascal) : En
fait... oui, là, c'est un peu plus complexe. Quand il y a une opération
d'urgence, on a le choix, à la décision de la Ville, en collaboration avec le
MSP, de mettre les gens soit à l'hôtel, soit dans des centres d'hébergement sur
des lits de camp. S'il y a des hôtels de disponibles, parfois, souvent...
Pensez à votre exemple, à Mont-Laurier, il n'y avait pas assez d'hôtels pour
tout le monde, de toute façon. Alors, ça, c'est le premier scénario. Il y a
quelques instants, quand vous parliez de la SHQ, lorsque les sinistres se
prolongent très longtemps, pensez à Lac-Mégantic ou pensez à des inondations où
il n'y a pas suffisamment de main-d'oeuvre pour reconstruire toutes les maisons
rapidement, il y a des gens qui vont être longtemps en dehors de chez eux. On a
un mandat avec les MSP, dont financé par le provincial, qui est de chercher des
alternatives qui peuvent être par exemple louer un chalet pour plusieurs mois,
qui peuvent être... on a déjà pris des appartements, mais là on parle... Ce
n'est plus le cas de Mont-Laurier, là, c'est des opérations à plus long terme
qui peuvent aller, par exemple, jusqu'à l'option de nous louer quelques
appartements, les faire meubler puis les prêter aux gens qui sont tannés d'être
sur le divan, là. Et il existe même, dans notre coffre d'outils, on ne l'a
jamais fait au Québec, mais on l'a fait dans d'autres provinces, lorsque, dans
des conditions extrêmes, on pourrait installer un quartier de roulottes sur une
ville. Ça fait partie d'un mandat qui nous a été confié par le MSP. Et
justement, dans le cadre de l'analyse, on s'apercevait que c'était viable
seulement si tu as beaucoup de gens pendant une longue période. Ça fait que
c'est juste pour vous expliquer qu'il y a un continuum au-delà du lit de camp.
• (16 h 30) •
Mme Laberge (Claudie) : Je
voudrais juste compléter. En amont de ça, il y a la préparation des familles et
des citoyens, et ça, c'est vraiment fondamental. Si les familles sont prêtes à
être évacuées, et elles savent quoi faire, et qu'elles ont un plan, une
alternative à ce qu'ils soient hébergés par leur municipalité via la
Croix-Rouge, bien, tu es mieux d'aller vers une alternative. La solution des
parents, des amis, c'est une chose, la solution d'hébergement en hôtel, mais,
quand on parle de lits de camp, on parle à la Croix-Rouge. Nous, on appelle ça
des centres d'hébergement d'urgence, donc c'est d'urgence. Ce qu'on souhaite,
c'est une, deux, trois nuits, maximum, pour que les gens aient d'autres
ressources à leur disposition. Donc, ce n'est pas là... La meilleure des
solutions rapides, c'est le lit de camp, mais la meilleure solution pour
plusieurs jours, c'est autre chose qu'un lit de camp.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup. Alors, le temps est écoulé. Alors, nous en sommes maintenant du côté
de l'opposition officielle, et j'entends la députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci, M. le
Président. Bonjour, M. Mathieu, Mme Laberge. C'est un plaisir de vous avoir
avec nous. Merci beaucoup... tout ce que vous faites pour accompagner nos
citoyens ici et ailleurs, parce que, comme vous avez mentionné, vous avez un
déploiement d'expertises.
Je souhaite vous entendre un peu par rapport
à cette expertise que vous avez ici, comment c'est déployé. Est-ce que ça veut
dire que, quand cette expertise est déployée... est-ce que, nous, nos réserves
sont diminuées si on fait face à des difficultés? Ça fait que, peut-être, si
vous pourriez élaborer un peu... puis quand vous faites le choix de demander de
l'expertise d'ailleurs à l'international.
M. Mathieu (Pascal) : Donc,
vous faites référence à des déploiements hors du Québec.
Mme Maccarone : Oui.
M. Mathieu (Pascal) : O.K. Merci
de votre question. En fait, c'est des équipes complètement distinctes. Les
personnes que la Croix-Rouge canadienne déploie hors du Québec ne sont pas nos
bénévoles, sont des professionnels spécialisés là-dedans. Donc, ce n'est pas le
même bassin. Mais l'inverse, par contre, n'est pas vrai. Je vous explique.
Lorsqu'on se déploie à l'étranger... il existe 192 Croix-Rouge et
Croissant-Rouge à travers le monde, puis, lorsqu'on se déploie à l'étranger,
c'est toujours, toujours, toujours suite à une demande de la Croix-Rouge
locale. Les bénévoles, la main-d'œuvre, c'est leur responsabilité de les
fournir. Alors, ce qu'on envoie, c'est des experts, des spécialistes. Par
exemple, ça peut être le personnel médical des deux hôpitaux mobiles qu'on
possède. Ça peut être, par exemple, des experts, des ingénieurs pour planifier
une reconstruction d'un village ou ça peut... bon, vous pouvez un peu imaginer.
C'est des très hauts niveaux...
16 h 30 (version non révisée)
M. Mathieu (Pascal) : ...la
masse des travailleurs, on la prend sur place, donc ça n'a pas un impact sur
nos opérations. Mais quand je disais l'inverse n'est pas vrai, lorsque le
ministre de la Santé m'a appelé en avril 2020 pour demander de l'aide dans le
cadre de la COVID, on a rapatrié de nos équipes internationales nos médecins,
nos experts en santé publique et les deux hôpitaux qui ont été déployés sur le
territoire québécois. Donc, c'est plutôt l'inverse de ce que vous aviez
imaginé.
Puis ensuite, si on parle d'expertise,
Claudie y faisait allusion tout à l'heure, bon, j'ai dit il y a 192 sociétés
nationales de Croissant-Rouge ou de Croissant-Rouge, mais il y en a, je ne sais
pas, moi, une bonne vingtaine qui sont des grosses organisations, il y en a des
plus petites, nous, on compte parmi les très grandes. Alors, nos collègues des
autres sociétés nationales ont des niveaux d'expertise très élevés. Il y en a
qui ont aussi des hôpitaux mobiles comme nous. La Croix-Rouge française est
équipée pour alimenter des dizaines de milliers de personnes en eau potable
parce que c'est la spécialité qu'ils ont choisie. Tout à l'heure, Claudie
mentionnait la Croix-Rouge mexicaine, pratiquement nos voisins, qui, eux ont...
parce qu'ils vivent dans une zone de haut risque de tremblements de terre, ont
des équipes de recherche dans le cadre d'un tremblement de terre avec des
chiens, expertise très rare au Québec.
Alors, si on prend ces exemples-là à
travers le réseau, il y a une expertise qu'on pourrait... Puis il y a une
disposition, dans le projet de loi, qui fait référence à faire venir de l'aide
de l'étranger, qui nous permettrait, à nous, de faire venir des renforts à la
demande du gouvernement du Québec.
Mme Maccarone : C'est très
intéressant. Comment faites-vous le recrutement pour occuper ces postes
spécialisés des professionnels?
M. Mathieu (Pascal) : La...
une bonne partie des professionnels qu'on déploie à l'étranger font ça de façon
occasionnelle. À la Croix-Rouge, ça porte le titre de délégué. Un délégué, chez
nous, c'est une forme de pigiste, si vous voulez. Puis là, il y a... il y a...
vous pouvez faire un lien peut-être avec une future réserve d'opération au
Québec. Notre banque de délégués, c'est des gens qui ont un emploi ailleurs,
qui passent à l'avance tout le processus d'entrevue, qui passent à l'avance les
vaccins, les formations, et qui acceptent d'être sur des listes de rappel. C'est
une condition, qu'ils aient obtenu l'autorisation de leur employeur pour
prendre des sans solde de six semaines. Alors, ils prennent un sans solde de
leur employeur, ils tombent sur notre salaire, parce que je vous ai dit qu'à l'étranger
on ne déploie pas de bénévoles, alors ils tombent sur notre salaire et ils sont
employés. Quelques-uns d'entre eux font ça à temps plein parce qu'ils vont d'un
contrat à l'autre. Mais la majorité, entre autres notre personnel médical,
travaille dans le réseau de la santé québécois en majorité.
Lorsque la Croix-Rouge... J'étais déjà à
la Croix-Rouge à l'époque, en 2010, nous, on était en plein travail lorsque le
tremblement en terre en Haïti a frappé. On travaillait avec la Croix-Rouge
norvégienne, qui possédait un hôpital de campagne et qui, on avait convenu, qui
allait nous former pour que nous, on en possède un, un hôpital mobile. Et c'est
le gouvernement du Québec qui nous a permis de faire notre première campagne de
recrutement, où est-ce qu'on a recruté près de 200 médecins, infirmières
dans le réseau, qui, à l'occasion, prenaient des sans solde. Et le gain, à l'époque,
ma compréhension du gouvernement du Québec, c'est que ces gens-là, qui
travaillent dans le réseau, allaient chercher une formation puis une expérience
lors de catastrophes que peut-être qu'on n'aura jamais à vivre ici. Mais ils
ont ramené toute cette expérience-là chez eux. Pour vous dire, notre premier
déploiement s'est fait à Haïti.
Mme Maccarone : Ça m'amène à
une autre question en ce qui concerne la formation des intervenants. Ça fait
partie de votre mémoire. Je souhaite vous entendre parce que je... C'est bien,
vous êtes encouragés par l'emphase mise sur la formation des intervenants et
partenaires à tout niveau, mais c'est quoi votre... votre plan, c'est quoi
votre stratégie pour soit accompagner le gouvernement ou faire la formation
vous-mêmes? Surtout, je comprends, on parle beaucoup au niveau international,
mais ici, on ne sait pas à quoi s'attendre pour cet été.
Mme Laberge (Claudie) : O.K.
En fait, à la Croix-Rouge, on a notre propre équipe de formation, donc, pour
être en mesure de développer les formations. Nous, on est spécialisés
principalement dans... dans l'aide aux services aux sinistrés dans les centres
d'hébergement, etc. Donc, on a développé nos propres formations avec notre
équipe de spécialistes en formation. Et on a un réseau aussi de formateurs qui
est en mesure de faire ces formations-là, O.K.? Donc, on peut aussi aller
chercher de l'aide auprès des partenaires de formation qui donnent des cours de
premiers soins pour bonifier nos équipes de formation, si on avait des
centaines de personnes, par exemple, à former. Mais, bon an mal an, on forme à
peu près 300 à 400 de nos bénévoles nouveaux par année sur des formations de
base.
Qui est bénévole à la Croix-Rouge passe en
entrevue, fait un processus de sélection et s'engage à faire de la formation.
Le curriculum de base pour être un intervenant à la Croix-Rouge, c'est environ
15 h de formation...
Mme Laberge (Claudie) : ...formation,
donc incluant de la formation sur la sécurité, parce qu'on travaille dans des
situations qui peuvent souvent être à risque, et comment on intervient auprès
des personnes qui ont besoin d'aide, qui sont sinistrées. Ensuite de ça, ça
peut aller pour... jusqu'à... quelqu'un qui fait de la coordination d'un site
d'hébergement, jusqu'à une centaine d'heures de formation. Donc, tout ça est
fait avec des bénévoles.
M. Mathieu (Pascal) : Il y a
toute une hiérarchie puis des types de postes. Quand on parle de bénévoles à la
Croix-Rouge, des fois, les gens ont une image... Ceux qui ne les ont pas vus,
là, peuvent peut-être imaginer des retraités qui sortent de chez eux puis
qui... En fait, chez nous, nos bénévoles sont presque... sont souvent des
retraités, des jeunes retraités, mais des gens qui ont eu des hautes fonctions
professionnelles toute leur vie. Ils ont presque tous des diplômes
universitaires, c'est des gens avec un très haut niveau de compétence. Ici même
à Québec, là, notre chef d'équipe est un ingénieur qui gérait les bâtiments de
l'Université Laval avant sa retraite. Alors, c'est le niveau de bénévoles
auquel on a accès.
• (16 h 40) •
Par contre, pour ce qui est des formations
externes, Claudie le mentionnait, on forme déjà depuis une dizaine d'années les
employés municipaux, on a un programme de formation sur l'évacuation, sur des
éléments de leur plan d'urgence. On a aussi eu un mandat de former, depuis une
dizaine d'années, puis qui vient d'être renouvelé, les intervenants d'urgence
dans les communautés autochtones, et ça, c'est subventionné, ce qui n'est pas
le cas des formations municipales. Alors là, il y a une place où aller. Dans le
cadre de la Covid... Tantôt, je vous disais... je vous parlais de l'appel que
j'avais eu du ministère de la Santé. En cours de route, ils ont fait appel à la
Croix-Rouge pour former près de 20 000 personnes dans le réseau de la
santé, une certaine... puis on l'a fait dans des vitesses record. Dans certains
cas, c'était de former leurs médecins spécialistes sur la prévention et le
contrôle des infections de la façon que nous, on le fait en Afrique, parce que
nos experts ont combattu l'Ebola à plus d'une reprise. Alors, c'est plus... En
fait, l'objectif était de former 1 000 infirmières spécialistes et...
1 000 médecins spécialistes et infirmières, je pense qu'au final on en a
formé 1 400. À ça, on a reformé un bon... une bonne dizaine de milliers
d'infirmières et de préposés sur le port sécuritaire des items de protection,
et en cours de route s'est ajouté aussi un cours d'initiation aux premiers
secours psychologiques à l'intention des préposés qui vivaient des moments très
difficiles.
Alors, il y a une gamme, là. On parle...
On passe d'un cours de 40 minutes à un cours de plusieurs jours, avec des
niveaux différents, mais on a la possibilité de former. Mais, après ça,
l'application de tout ça dépendra des discussions qu'on aura avec les équipes
au ministère et des mandats qui seront dessinés.
Mme Maccarone : Fascinant.
C'est fascinant, puis je pense que c'est aussi peu connu. Alors, merci d'avoir
partagé ça. J'espère que c'est de l'information qu'on va trouver plus souvent
sur la place publique quand on parle de la Croix-Rouge, parce que c'est vrai,
l'image que nous avons, ce n'est peut être pas représentatif de la réalité. Je
souhaiterais vous voir plus souvent dans nos écoles, parce que la prochaine
question que j'aurais, c'est le recrutement. Puis je comprends qu'il y a eu
quand même des échanges, mais... Vous faites une campagne de recrutement en
prévention. Comment ça fonctionne? Parce que, moi, ce que je souhaiterais,
c'est... comme par exemple, mes enfants s'impliquent parce qu'ils ont eu un
appel, il y a une présentation à l'école, parce qu'ils aiment ça, faire du bénévolat,
puis ils sont prêts, ils sont jeunes, ils sont habiles.
M. Mathieu (Pascal) : Jusqu'à
maintenant, on a arrêté de faire des campagnes de recrutement il y a quelques
années, parce qu'on reçoit beaucoup, beaucoup, beaucoup de candidatures sans
faire d'efforts. On refuse...
Mme Maccarone : O.K. Mais
vous avez dit que vous avez besoin.
M. Mathieu (Pascal) : On
refuse... Oui, l'enjeu. J'y arrive.
Mme Maccarone : O.K.
M. Mathieu (Pascal) : On
refuse 60 % des gens qui appliquent, d'une part parce qu'on a des critères
de sélection très élevés, ensuite en raison de nos critères de disponibilité.
Si tu veux être bénévole à la Croix-Rouge, soit qu'il faut que tu sois capable
de prendre à court préavis six à 10 jours de congé pour aller sur une opération
qui a lieu loin de chez toi, soit que tu choisis de pouvoir te promener de
garde pendant une certaine période puis d'être capable de te présenter sur un
incendie dans une heure. Ça exclut beaucoup de gens qui travaillent, ça exclut
beaucoup d'étudiants. Vous comprenez? Mais il y a des gens qui peuvent le
faire. Alors, ça, on est très sélectifs là-dessus, ça et les compétences,
l'attitude.
On relance... Le deuxième élément pour
lequel... Puis là, c'est là que je disais tantôt... parce que, là, vous voyez
une dichotomie : je disais à M. le ministre que j'ai besoin de plus de
bénévoles, je vous dis que je ne fais pas de campagne. Le problème :
former les bénévoles actuels nous coûte 2 millions de dollars par
année, les gérer, 1 million de plus. Alors, je n'ai pas d'argent
présentement pour grossir nos équipes de bénévoles. Ça fait que l'enjeu, ce
n'est pas le manque de candidats. Quand le ministère de la Santé nous a demandé
de remplacer l'armée, on avait six semaines pour trouver 1 100 personnes.
En six semaines, on a passé 6 000 entrevues, on a eu plus de
12 000 candidatures. Alors, on est capables d'avoir des candidats.
...
M. Mathieu (Pascal) : ...on
a l'image de marque la plus forte au monde. On a le logo le plus connu au
monde. Quand on est sorti sur les médias sociaux et en entrevue pour dire le
gouvernement du Québec veut qu'on remplace l'armée, les gens se sont bousculés
à nos portes. Et comment on a fait pour faire 6 000 entrevues? Bien,
les entreprises avec qui on fait affaire, nommément Desjardins, entre autres,
et d'autres nous ont prêté à temps plein pendant un mois 40 professionnels
de ressources humaines. Comment peux-tu faire des 6 000 entrevues?
Avec des amis. On a un fort réseau d'amis. Mais... Mais l'idée derrière ça,
c'est que recruter, ce n'est pas le défi. Le défi, c'est de maintenir notre
monde. Puis ça, ça va prendre un investissement.
Mme Maccarone : Oui, je
vous ai compris, c'est... Oui, évidemment, ça prend de l'investissement, mais
aussi les gens sont brûlés. La fatigue...
M. Mathieu (Pascal) : Oui,
c'est ça. C'est ça. Oui.
Mme Maccarone : Oui, un
accompagnement.
Le Président
(M. Schneeberger) : ...temps est écoulé.
M. Mathieu (Pascal) : ...les
réponses sont un peu longues. Je m'excuse, M. le Président.
Le Président
(M. Schneeberger) : Nous allons maintenant du côté de la deuxième
opposition, et j'entends le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Merci,
M. le Président. Bonjour, monsieur, madame. Merci beaucoup. À vous entendre, on
voit un peu l'ampleur de votre... votre travail. C'est impressionnant. Je
vous... Je vous... Je vous félicite. Écoutez, je vais aller du côté de... d'un
point que vous avez soulevé dans votre mémoire, le renforcement des liens entre
les municipalités et avec les MRC. Évidemment, si je comprends bien, vous allez
m'expliquer, là, vous avez, comment dire, vous êtes un acteur, un témoin
privilégié lors des moments de crise. Vous êtes là avec les... les gens qui
décident, qui prennent des décisions, là, de toutes sortes, là, dans un moment
de crise, là. Ça dépend de la crise, une inondation, un feu, l'ampleur, etc.,
là. Et vous êtes en mesure de voir, d'une part, les obstacles, les difficultés,
les problèmes institutionnels qu'il pourrait y avoir dans... dans cette
coordination-là et des fois qui vous concernent directement et qui vous
empêcheraient peut-être de faire votre travail. D'autres fois, c'est des
obstacles qui empêchent les gens de faire un bon travail, là. Qu'est-ce que
vous pourriez nous... nous dire, là, sur ces obstacles-là et ces
difficultés-là, en termes de coordination et en quoi ce projet de loi pourrait
venir aider ces situations-là?
Mme Laberge (Claudie) : Oui.
La première chose, je pense, c'est un renforcement de la formation que les
intervenants municipaux devraient avoir, O.K., je dirais bien, devraient avoir.
Il y a déjà de la formation, mais je pense qu'il faut rehausser ça pour mieux
comprendre, pour mieux... pour être plus préparés d'une part. Et une autre clé
que, nous, on a vue à quelques reprises, c'est tout ce qui est d'entraide
municipale, donc des municipalités qui vont aider d'autres municipalités. Ça
aussi, c'est une clé du succès. On l'a vu dans les... dans les inondations
printanières, on a vu la ville de Québec qui est allée aider la ville de
Baie-Saint-Paul, on a vu le directeur général de Lac-Beauport qui est allé
bénévolement aider Saint... le D.G. de Saint-Urbain dans son travail. Ça, c'est
une bonne clé du succès également, puis qui a... qui fait en sorte qu'on diminue
l'épuisement des ressources également qui sont disponibles pour être à... qui
travaillent au niveau municipal.
M. Fontecilla : Mais
est-ce que cette aide doit se... se produire spontanément? Est-ce qu'on devrait
l'institutionnaliser ou ça va se produire quand même, cette collaboration?
Mme Laberge (Claudie) : Bien,
il y a déjà des entraides, des ententes d'entraide municipale. Il y a déjà les
associations de... de D.G. municipaux. Il y a... Il y a aussi du partenariat au
niveau des services incendie, des organisations de sécurité civile qui sont
très, très sensibles à ça. Mais il faut... il faudrait promouvoir davantage,
parce que ce n'est pas évident pour une ville, pour des élus, de dire : On
a besoin d'aide. O.K.? Et ça, on voit souvent des gens épuisés dans les
municipalités qui sont... qui ont beaucoup de difficulté à prendre des
décisions ou à analyser les situations. Et c'est souvent le... C'est souvent
le... le frein de demander de l'aide. Oui.
M. Mathieu (Pascal) : Ce
qu'il faut comprendre derrière ça, là... Quand Claudie parle de villes qui
peuvent avoir besoin d'aide, il y a une immense différence entre des très
grandes villes qui, souvent, ont un ou des professionnels à temps plein en
sécurité civile, des professionnels hautement compétents et beaucoup, beaucoup
de villes plus petites dont l'équipe parfois est composée de trois ou quatre
professionnels en tout. Woups! Excusez. Quand on prend l'exemple de Saint-Urbain,
je m'en rappelle, le D.G. expliquait, ils sont trois, là, ça fait que c'est sûr
qu'il n'y a personne dans leur équipe qui est à temps plein, là, en sécurité
civile. Alors, une partie de la... Puis ça, c'est un facteur. L'autre facteur
que je vous amènerais, c'est qu'il y a des villes qui ont beaucoup de
récurrences et qui ont bâti une expérience. J'ai vu au fil des ans... Gatineau
a frappé quatre fois...
M. Mathieu (Pascal) : ...consécutives,
par des sinistres, devenir très compétents en sécurité civile, parce que les
sinistres revenaient. Donc, si une intervention se produit dans une ville plus
petite, où il y a peu d'expériences, bien là, ils ont besoin, possiblement,
d'appui. Alors, une partie de la solution, comme Claudie disait, ce serait de
réinvestir dans la formation. L'autre partie pourrait se situer dans
l'entraide. On a aussi des villes, parfois, qui s'échangent de l'aide entre
eux, deux villes voisines.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci,
votre temps est écoulé.
M. Mathieu (Pascal) : ...M.
le Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va, merci beaucoup. Alors, je vous remercie pour l'apport à votre... pour la
commission.
Alors, nous allons suspendre quelques
instants afin d'accueillir le prochain groupe.
(Suspension de la séance à 16 h 49)
(Reprise à 16 h 55)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
nous reprenons nos travaux. Alors, nous accueillons maintenant les gens de
l'Association des centres d'urgence du Québec. Alors, bonjour à vous trois. Alors,
vous avez un 10 minutes pour faire votre exposé. Alors, je vous donne...
je vous demanderais, pardon, de commencer par vous présenter et poursuivre par
la suite.
Mme Raîche (Carole) : Oui.
Bonjour. Moi, je suis Carole Raîche, je suis présidente de l'Association des
centres d'urgence du Québec, et dans ma vraie vie, je suis aussi directrice
générale du Centre d'appel d'urgence des régions de l'Est du Québec.
M. Roberge (Pascal) : Pascal
Roberge, vice-président de l'Association des centres d'urgence du Québec et
également directeur général du Centre de communication santé Estrie, à
Sherbrooke.
Mme Chouinard (Patricia) : Bonjour.
Patricia Chouinard, administratrice de l'ACUQ et également, je vais dire comme
Carole, dans ma vraie vie, coordonnatrice de la centrale 9-1-1 de la Ville
de Lévis.
Mme Raîche (Carole) : Donc,
l'ACUQ souhaite remercier M. le Président, la Commission pour l'opportunité qui
lui est offerte de présenter son mémoire dans le cadre des travaux sur la loi
sur les centres de communications d'urgence, donc la loi qui va découler du
même... du projet de loi actuel.
M. le ministre, Mme et messieurs les
députés, l'Association des centres d'urgence du Québec a été créée en 2001 pour
représenter les centres d'urgence 9-1-1. En 2009, notre association
élargit son mandat afin de représenter également les missions couvertes par
l'ensemble des centres d'urgence, soit l'émission de centres de répartition
d'un service de sécurité incendie, de centres de répartition d'un service de
police ou de centres de communications santé. Il existe 38 centres de
communications d'urgence au Québec. Tous sont membres de l'ACUQ.
L'ACUQ souhaite confirmer à la Commission
qu'elle supporte totalement la mise en œuvre de la Loi sur les centres de
communications d'urgence. Cette loi permet de reconnaître le maillon important
que représentent les centres de communications d'urgence au sein de la chaîne
d'intervention d'urgence. Cette reconnaissance spécifique par une loi
facilitera le développement et la mise en valeur de l'expertise de ces centres
ainsi que la reconnaissance des personnes qui assurent au quotidien la
véritable première ligne du service auprès de la population.
L'ACUQ souhaite aussi profiter de
l'occasion pour remercier le ministère d'avoir procédé, le 20 février
2023, à la création d'une direction du 9-1-1 et des télécommunications
d'urgence, qui témoigne l'importance qu'accorde le ministère au rôle
qu'assument les centres de communications d'urgence auprès de la population.
Elle souhaite aussi remercier la qualité de son équipe, sa collaboration et
particulièrement son écoute et son respect face à l'expertise de nos centres.
Recommandation numéro un. On souhaiterait,
l'ACUQ, apporter un amendement à l'article un afin de soumettre les centres de
communications santé à l'application de la loi sur les centres de
communications d'urgence. L'article un dit «la présente loi a pour objet
d'assurer une réponse appropriée, efficiente et de qualité aux communications
que reçoivent les centres de communications d'urgence. Un centre
d'urgence 9-1-1, bien, est un centre qui reçoit les communications,
détermine la nature d'urgence et la transmet avec des renseignements pertinents
dont ils disposent aux centres secondaires de communications d'urgence appropriés.
On parle ici qu'il s'agisse d'un centre de répartition, d'un service de
sécurité incendie, d'un corps de police ou d'un...
Mme Raîche (Carole) : ...centre
de communication santé en vertu de la Loi sur les services préhospitaliers
d'urgence.
Toutefois, le deuxième alinéa de cet
article vient soustraire à cette loi certains centres de communication
d'urgence, que sont les centres de communications santé. Il y a 10 centres
de communication santé au Québec, sept centres de communications santé seront
exclus de la présente loi. Pourquoi inclure les centres de communications
santé? Les travaux des deux dernières années relativement à la mise en œuvre du
réseau 9-1-1 de prochaine génération, réseau de communication pan
canadien, dont la mise en œuvre officielle est prévue le 4 mars 2025, nous
dicte sans équivoque l'importance de l'inclusion de tous les centres de
communications d'urgence à cette nouvelle loi. En 2014, le Conseil de la
radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, qu'on appelle le CRTC,
indiquait que les Canadiens devraient avoir... à des services 9-1-1
nouveaux, améliorés et novateurs dotés de capacités fondées sur la technologie
IP, aussi appelé services 9-1-1 de prochaine génération ou services... on
va dire 9-1-1 PG comme acronyme, là, usuel.
En 2018, le CRTC révisait sa position
quant à la portée de l'application de ses décisions relatives à la mise en
œuvre du 9-1-1 PG. Ce dernier redéfinissait la portée des limites du 9-1-1 PG
aux centres secondaires de communications d'urgence, qui sont les polices,
pompiers, ambulances, qui jusqu'alors n'étaient pas considérées dans toutes les
décisions relatives au 9-1-1.
• (17 heures) •
En 2019, le CRTC convenait que certaines
mesures devaient être établies à l'avance pour qu'une demande d'aide d'urgence
puisse être acheminée de façon adéquate, fiable et sécurisée à travers le
Canada et puisse être intelligible entre toutes les parties. Cette décision
venait imposer de nombreuses obligations en matière de technologie, de sécurité
des réseaux, d'interopérabilité entre les centres, etc. Aucun centre de
communication d'urgence au Québec n'était encore branché au nouveau
réseau 9-1-1 PG, et, normalement, on a jusqu'au 4 mars 2025 pour le
faire.
Au niveau canadien, toutes les provinces
qui ont légiféré en matière de 9-1-1 incluent leur centre de communication
santé à la loi. J'ai mis d'ailleurs en annexe, vous allez voir, les lois et les
articles de loi correspondants. Au niveau du ministère de la Sécurité publique,
ce dernier détient déjà une équipe d'inspecteurs qualifiés pour tenir les
inspections, assume, depuis avril 2022, les coordinations provinciales du
déploiement du 9-1-1 PG par des tables d'échanges regroupant toutes les parties
prenantes concernées, incluant les centres de communication santé. Et en mars
2023 le ministre de la Sécurité publique, M. Bonnardel, annonçait un
financement de 45,5 millions pour tous les centres de communications
d'urgence, incluant les centres de communication santé, deux exceptions, qui
est la Sûreté du Québec et Urgence santé, mais j'en fais... j'en fais part dans
mon mémoire. L'inclusion des centres de communication santé dans le projet de
loi sur les centres de communication d'urgence est essentielle pour éviter la
création de deux classes de centres secondaires. Exclure les centres de
communication santé de cette législation pourrait entraîner des disparités dans
les normes, les critères de qualité et les pratiques entre les centres
secondaires, ce qui pourrait compromettre l'interopérabilité et la coordination
entre les différents services d'urgence. Il nous apparaît donc crucial que tous
les centres de communications d'urgence soient régis par des normes et des
critères similaires pour assurer une réponse efficace et cohérente pour la
population.
Il est important de souligner que le
ministère de la Santé et des Services sociaux n'adresse pas les enjeux couverts
par la Loi sur les centres de communications d'urgence parce qu'il ne s'agit
pas de son expertise. La performance des services publics prend racine sur
l'identification de porteurs appropriés des dossiers et sur la mise en œuvre de
processus communicationnels, administratifs, et simples, efficaces, en appui à
l'expertise des acteurs locaux.
Recommandation numéro 2 :
apporter un amendement à l'article 17 afin de prévoir la notion d'omission
à l'exonération de responsabilités. Bien qu'il y ait eu consensus dans le cadre
des travaux concernant l'ajout de la notion de l'omission à l'exonération de
responsabilité, cette notion n'apparaît pas au libellé de l'article 17 du
projet de loi. Là, je parle toujours de la future loi sur les centres de
communications d'urgence. Toutes les provinces qui ont légiféré en matière
d'exonération à l'égard de leurs centres de communications d'urgence ont
considéré la notion d'omission involontaire au libellé de leur article de loi.
Ajouter la notion d'omission à l'article de loi n'enlève rien à personne et
permet de s'assurer que l'interprétation des tribunaux à l'égard de cet article
sera conforme aux attentes advenant une situation délétère qui pourrait
résulter d'une omission involontaire.
Recommandation 3 : apporter un
amendement à l'article 23 pour alléger le fardeau associé à la
présomption...
17 h (version non révisée)
Mme Raîche (Carole) : ...d'infractions
afin de répondre à la réalité des organisations visées. L'article tel que
proposé par le projet de loi n° 50 a pour effet d'imposer une importante
présomption de commission d'infraction pour tout administrateur ou dirigeant d'un
centre de communications d'urgence. De plus, le moyen de défense qui est prévu
à cet article est trop lourd à rencontrer dans le contexte particulier des
centres de communications d'urgence. Le libellé proposé par le projet de loi se
retrouve dans certaines lois provinciales québécoises. L'objet de ces lois
diffère de celui que vise la Loi sur les centres de communications d'urgence,
laquelle s'inscrit dans un tout autre contexte. En effet, les infractions
prévues à ces lois visent principalement des propriétaires et des exploitants d'entreprises
à but lucratif, qu'elles soient des personnes physiques ou morales.
Compte tenu de la nature particulière de
la gouvernance des centres de communications d'urgence — et je les ai
mis aussi en annexe, les gouvernances, les types de mandats dans le mémoire — il
est important de considérer qu'une telle disposition insérée dans lei... dans
la Loi sur les centres de communications d'urgence, impose une présomption et
un fardeau de preuve injustifiés. Il s'agit d'un texte d'article de loi
uniforme à d'autres lois qui n'est pas cohérent au type de gouvernance
municipale et publique des centres de communications d'urgence. Il s'agit
également d'un libellé à caractère général et imprécis quant aux critères à rencontrer
par les administrateurs et les dirigeants de ces organismes afin d'assumer le
fardeau qui leur sera imposé. Au surplus, la confusion qui risque de découler
de cette disposition pénale représente un défi d'application pour le ministère
comme pour les organisations, administrateurs et dirigeants qui devront
composer avec une incertitude quant aux critères d'application du moyen de
défense.
Conséquemment, l'ACUP considère qu'il n'est
pas justifié d'imposer un fardeau de preuve aussi important en obligeant les
organisations et les administrateurs à démontrer qu'ils ont fait preuve de
diligence raisonnable en prenant toutes les mesures nécessaires. Et là, j'appuie
sur le mot «nécessaire» qui a quand même une portée importante en
jurisprudence, et ce, si une infraction à la présente loi est commise par une
autre personne ou un autre organisme. Voilà le résumé du mémoire.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup. Vous êtes juste à temps. Alors, nous procéderons maintenant à une
période d'échange avec le ministre pour une durée de 16 minutes 30 s.
M. Bonnardel : Merci, M. le
Président. Merci, messieurs, dames d'être là cet après-midi. Je suis content de
vous avoir. On a fait un petit bout de chemin assez important ensemble
depuis... depuis 18 mois avec les sommes qui vous ont été dédiées. Cette
loi qui est importante, puis là ses particularités, là, qui vont vous toucher,
là, dans cette loi... une loi... dans une loi, si je peux presque dire... que
dire ainsi. Donc, je pense que ça, ça répond en majorité à... à ce... à ce que
vous souhaitiez. Il y a quelques petits points d'interrogation qu'on va essayer
de répondre ensemble. J'ai déjà fait un peu de travail, là, pour essayer de
vous donner des éléments, des éléments de réponse. Mais juste avant, là, je
pense que la réponse, je l'ai, mais je veux juste vous entendre pareil, là, sur
le prolongement de la période de validité des certificats de conformité. Je
pense que, ce qu'il y a là-dedans, ça vous... ça vous, ça vous convient. L'adaptation
aux avancées technologiques, les pratiques interdites, tout ça, là, rapidement,
là-dessus, je pense qu'on est à la bonne place.
Mme Raîche (Carole) : Oui, je
vous le confirme, M. le ministre. Écoutez, je l'ai dit en début de mémoire puis
je le redis, la qualité du travail que nous avons avec votre équipe est
exceptionnelle dans le sens qu'on travaille ensemble, il y a une coordination,
il y a un travail et un respect qui se fait et, effectivement, le prolongement
du délai de certification, c'était une demande qu'on avait. Tu sais, on était
certifié aux deux ans, mais ça prenait un an à se faire certifier, puis on
avait un an de «break», comme on peut dire, en bon français et puis on
recommençait. Donc, je pense que ça, c'est... c'est tout à fait à point. Et
tout ce qu'on retrouve effectivement dans... dans le projet de loi répond à des
demandes que nous avions, à part, effectivement, quelques petits points qui se
précisent un peu plus d'avance, tu sais, comme le fardeau de la preuve, ce n'est
pas des choses qu'on avait discuté. L'exonération, nous en avions déjà discuté,
mais, en tout cas, je ne sais pas ce qu'il... de quoi. Puis les centres de
communications en santé, bien, c'est plus... je pense qu'effectivement comme
vous disez, au cours de la... des deux dernières années, avec le 9-1 de
prochaine génération, que ça devient un évidence, que là on ne peut plus
fonctionner avec deux gouvernances, il faut regrouper ça au sein d'une
gouvernance pour assurer une cohérence du service qu'on doit livrer à la
population.
M. Bonnardel : Vous répondez
quand même un peu à ma prochaine question qui était celle de votre
recommandation 1, là.
Mme Raîche (Carole) : Oui.
M.
Bonnardel
: Bon,
je vous laisse, mais me... nous réexposer pour notre notre gouverne
personnelle, puis je vais vous donner un peu le sens pourquoi on va là, puis
pourquoi on va... Je vous laisse nous exposer avant d'aller plus loin, là.
Mme Raîche (Carole) : Bien,
votre question est précisément?
M. Bonnardel : Mais bien, c'est...
c'est... vous, vous dites d'apporter un amendement à l'article un, là.
Mme Raîche (Carole) : Oui.
M. Bonnardel : Pour vous, les
communications sur santé, il faudrait les incorporer.
Mme Raîche (Carole) : Oui.
M. Bonnardel : Bon, on le
sait que c'est sous le... le... c'est sous l'égide du MSSS présentement. Donc,
donnez-nous pour... en 60 secondes, pourquoi, absolument, il faudrait il
faudrait... il faudrait aller là, puis je vais vous donner un élément de
réponse qui est... qui... qui va suivre.
Mme Raîche (Carole) : Bien,
écoutez, je vais vous dire, à brûle-pourpoint, la meilleure... la première
réponse serait : Il n'est jamais trop tard pour bien faire...
Mme Raîche (Carole) : ...ça,
c'est ma première réponse. La deuxième, c'est que, bon, oui, effectivement, il
y a des budgets qui appartiennent au ministère de la Santé, qui sont financés
par le ministère de la Santé, au niveau des centres de communication santé,
sauf que, tu sais, je veux dire, la loi s'applique aux centres d'urgences
municipaux, puis ce n'est pas le budget du ministère de la Sécurité publique,
c'est le budget des municipalités, et c'est quand même le ministère qui
encadre.
L'autre chose, bien, tu sais, on nous dit,
bien, la Loi sur les services préhospitaliers d'urgence prévoit déjà des normes
de qualité, qu'éventuellement eux aussi veulent développer. Mais tu sais, dans
un contexte de performance de l'État - tu sais, on en parle beaucoup dans les
derniers temps - bien, pourquoi réécrire... Parce qu'il va falloir que ce
soient des mêmes normes, là. On s'entend, là, les normes ne pourront pas être
différentes. Donc, pourquoi réécrire deux fois les mêmes normes dans deux
ministères, alors que ce serait beaucoup plus facile d'avoir une gouvernance unique,
avec une loi qui regroupe l'ensemble des éléments qui concernent les centres de
communication d'urgence? Tu sais, on a déjà la loi sur les services
préhospitaliers, on a la loi sur les services incendie et les services de
police qui nous impactent, dans leurs décisions, dans leur cadre, par rapport
à... Ça fait que, tu sais, je veux dire, les schémas de couverture de risques,
les déploiements, les... dépendamment en fonction du niveau de risque, en
santé, les priorités, bien, c'est tous des éléments qui nous impactent. Par
contre, on a besoin d'avoir une loi-cadre, pour les centres de communication
d'urgence, en lien avec nos enjeux et nos mandats, qui sont précis, pour
assurer une transparence puis une fluidité du service à la population. Ce
que... Vous voyez dans notre annexe, là, il y a plein de centres d'urgence. Les
gens pensent, quand ils font le 9-1-1, là, que, tu sais, c'est...
M. Bonnardel : Oui, c'est
tout... Oui, mais c'est complexe.
• (17 h 10) •
Mme Raîche (Carole) : ...ce
n'est pas si complexe que ça, mais au fond, c'est toute une complexité en
arrière de ça. Et ça, je pense que le ministère de la Sécurité publique a
l'expertise pour gérer ce mandat-là, global, cette interface-là... que le rôle
qu'on joue entre les citoyens et les intervenants d'urgence, et cette
interface-là, qu'on soit santé, qu'on soit pour la police, qu'on soit pour
l'incendie est le même, on doit travailler en collaboration, puis le... nous
amène beaucoup d'éléments qui vont nécessiter ce travail de collaboration là,
beaucoup, beaucoup, beaucoup. Ça vient renforcir, et c'est là qui... dans nos
éléments, nous dit : Bien, on n'a pas le choix, il faut aller vers ça.
Puis, peut-être, je ne sais pas si M. Roberge veut ajouter quelque chose. Parce
que quel centre de communication santé a un mandat unique? Moi, j'ai les deux.
M. Roberge (Pascal) : Si je
peux rajouter, en fait, on écoutait les gens de la SOPFEU, tantôt, quand ils
ont parlé de plusieurs intervenants au niveau d'interventions, et tout ça.
Bien, c'est un peu le même type de situation qui peut nous... qui peut se
produire si on a deux ministères, avec deux règles différentes, ou des
paramètres qui ne sont pas les mêmes. Bien, quand vient le temps de faire des
interventions au niveau terrain, ou quand vient le temps de descendre des
procédures, des politiques, bien là, on a... on va avoir deux instances, qui...
avec des centres différents. Il faut comprendre que les centres de
communication santé comme le mien, on ne fait pas de police, on ne fait pas
d'incendie, donc on est gérés à 100 % par le ministère de la Santé. Mais
les interventions qu'on fait ensemble au quotidien, parce que c'est vraiment au
quotidien qu'on travaille ensemble avec les autres centres secondaires, bien,
si les critères sont différents ou si les intervenants... même si les critères
sont pareils, quand on fait face à des individus, si les individus sont
différents, bien, la façon de les interpréter ou la façon de les gérer devient
peut-être problématique. Donc, de là l'importance d'être chapeautés par une
seule et unique loi, au niveau des centres de communication d'urgence, pour
pouvoir, effectivement, rendre un meilleur service aux patients.
Parce qu'on a parlé... Tantôt, on a parlé
d'événements tragiques avec la Croix-Rouge. On les traite au quotidien, ces
événements-là. Donc, si on n'est pas sur les mêmes règles, sur les mêmes IJID,
sur les... avec les mêmes personnes, quand il va arriver des situations
problématiques au niveau terrain, bien, on peut s'en ressentir au quotidien, et
à ce moment-là c'est le service à la population direct qui peut être menacé,
puis on joue avec des vies, là, on... Je deviens un peu émotif quand je parle
de ça, mais on joue réellement avec des vies au quotidien. Ça fait que je pense
que c'est important que la ligne directrice vienne de la même source.
Mme Raîche (Carole) : Puis,
pour allonger votre 30 secondes, M. le ministre, que vous m'avez accordé, parce
qu'on y croit vraiment, si on y va avec la technologie du 9-1-1 PG, bien, je
veux dire, on va éventuellement, avec le 9-1-1 PG, on va pouvoir faire du texto
en temps réel aux centres d'urgences. Actuellement, la population ne peut pas
texter aux centres d'urgence 9-1-1. On va pouvoir faire ça. Bien, ça, c'est...
soit santé, police ou incendie, ça ne change rien sur la technologie,
l'arrimage de la technologie. On va... Et on doit répondre, mais ils appellent
ça le «EIDO», là, mais c'est en anglais, c'est qu'on va être... devoir être
capables de s'échanger en temps réel des données dans nos cartes d'appel, dans
nos systèmes informatiques pour être capables de... Par exemple, je vais
pouvoir envoyer à Lévis, écrire une information, si on intervient ensemble sur
des interventions, lui écrire une information, puis elle, elle va pouvoir le
consulter, me le modifier, me le renvoyer. Et ça, ça prend... c'est les
technologies, c'est au-delà du mandat, de... terrain qu'on dessert, c'est
vraiment le mandat de centre de communications d'urgence. Et le 9-1-1 PG, là,
ce n'est que le début. Le 4 mars 2025, là, si la date n'est pas reculée, ce
n'est que le début, ce n'est pas un aboutissement, là. Éventuellement, il va y
avoir probablement des vidéos qu'on va pouvoir se transférer, de la
documentation, comment on applique la gestion de la documentation, des...
Mme Raîche (Carole) : ...renseignements
personnels, quelqu'un nous envoie son dossier médical au 9-1-1, qui qui a
accès? L'application de la loi 25 sur les renseignements... Écoute, il y
en a, là, il y en a pour avoir du fun pendant encore plusieurs années, mais il
va falloir avoir une gouvernance qui va être plus... qui va être vigoureuse par
rapport à l'ensemble des centres de communications d'urgence. Je l'ai mis dans
ma chaîne à la fin, puis on le voit bien, là, tu sais, la santé est comme une
bibitte à part, c'est un peu ça.
M. Bonnardel : Non, non,
mais je peux comprendre, je peux comprendre, là, les points que vous apportez.
Vous le savez, vous l'avez sûrement suivi, le p.l. 15 a été voté, c'est un
projet de loi qui était énorme, il y a une refonte du préhospitalier, dans tout
ça. Veux veux pas, les deux ministères, nous et eux, il y aura un arrimage qui
va se faire, autant du côté des dispositions législatives ou réglementaires.
Donc, on va... pour la suite, là, je veux
quand même vous rassurer, vous rassurer là-dessus, là, pour nous, si ça reste
comme tel, il y aura nécessairement des images importantes qui seront faites
entre les deux pour s'assurer qu'autant du côté du 9-1-1 conventionnel, si je
peux le dire ainsi, versus santé, mais il n'y aura pas des disparités, là, ce
n'est pas le but, là, ce n'est pas le but d'en arriver à qu'un soit plus sévère
que l'autre, là. Je pense que l'arrimage des deux, là, je pense que c'est le
bon mot, là, doit être partie prenante des activités que vous faites, là, pour
la suite, là.
L'autre point que je veux vous rassurer
aussi, c'est le critère d'omission. J'ai lu la portion de mémoire où vous le
mentionnez, là. Déjà, notre sous-ministre va... a mis l'équipe au travail pour
voir de quelle façon on peut intégrer ce... Bon, il y a toujours des
particularités avec les légistes.
Mme Raîche (Carole) : ...
M. Bonnardel : Je reste
là-dessus, là, je ne vais pas plus loin, mais c'est ça. Alors, on est... on va
être au travail, là, pour être capable de voir si on peut adapter cette
recommandation, apporter un amendement, là, pour prévoir la notion d'omission
dans cet article.
Et voilà, donc c'est un peu de la
recommandation trois, là, donc je veux vous entendre un petit peu plus aussi,
là, sur le dernier point que vous avez mentionné, là, dans votre mémoire, là,
sur la présomption d'infraction, là, qui est reliée, qui serait reliée aux
organisations visées, plus précisément, là, aux administrateurs, je pense que
c'est ça qui est...
Mme Raîche (Carole) : Oui,
c'est ça, exactement.
M. Bonnardel : Je vous
laisse m'exposer un peu ça aussi, là, rapidement, là.
Mme Raîche (Carole) : Bien,
en fin de compte, dans les... au niveau des organisations, tu sais, les
administrateurs qui sont sur nos conseils d'administration, qu'on parle des
régies intermunicipales de police ou qu'on parle d'un centre comme... un OBNL,
comme nous, bien souvent, c'est des élus ou, tu sais, c'est des gens qui vont
travailler peut-être avec des jetons ou du bénévolat. Donc, si on n'est pas
dans le même niveau que quand on s'adresse par la loi, par exemple, à la loi
sur... tu sais, contre le tabagisme ou ces choses-là, c'est quelque chose qui
est complètement différent. Et, tu sais, dans un centre d'urgence, bien, je
veux dire, tu dois, comme administrateur, faire preuve de diligence
raisonnable, c'est-à-dire d'assurer une vigilance, d'assurer un niveau de
risque, mais là on va très, très loin... toutes les mesures nécessaires. Mais
c'est quoi, toutes les mesures nécessaires? Comment l'administrateur peut se
prémunir contre toutes les mesures nécessaires et comment, après ça, on peut
établir son fardeau de preuve ou son fardeau de dire : Bien, voyons, j'ai
tout fait. C'est quoi, les mesures nécessaires? Ce n'est pas clair.
Et là, je trouve que, par rapport à nos
organisations publiques, des organisations qui sont majoritairement aussi
municipales, on ne fait pas... tu sais, on ne fait pas affaire avec le privé,
ici. Donc, je trouve que c'est un autre niveau de responsabilité qui devrait
être considéré, qui soit plus en relation avec ce qu'on retrouve normalement
dans nos organisations publiques, là, comme fardeau de preuve.
M. Bonnardel : On va
faire notre travail, mais les deux mots, je pense, importants dans l'article de
loi, c'est «diligence raisonnable».
Mme Raîche (Carole) : Exact.
M. Bonnardel : Ce sont
ces deux mots là qui... qui font foi tout, là, pour s'assurer que... que, bien,
quand on le prononce, on le prononce, on le dit, cette diligence, elle est
faite en bonne et due forme, bien, ça exonère les... les administrateurs comme
tels. Puis c'est un texte ou des termes qui sont utilisés dans d'autres lois,
mais je regarde, on va le regarder quand même aussi, là, pour être certain
qu'on... qu'on répond convenablement à vos... à.vos craintes, là, par exemple.
Mme Raîche (Carole) : Oui,
parce que nous, le petit bout qui nous fatigue, l'approche diligente
raisonnable, ça va. C'est quand il ajoute en prenant toutes les mesures
nécessaires. Que c'est que ça veut dire, ça, pour un administrateur, tu sais,
toutes les mesures nécessaires, dans un contexte d'une loi comme celle-là?
M. Bonnardel : Bien.
Merci pour vos interventions. Je ne sais pas si mes collègues ont des questions
pour...
Le Président
(M. Schneeberger) : Oui. Députée de Labelle.
Mme Jeannotte : Oui.
Merci, M. le Président. Donc, merci pour votre mémoire. Puis peut-être vous
entendre sur le 9-1-1 prochaine génération. Dans le fond, qu'est ce que ça va
changer, ça, pour les Québécois, ça?
Mme Raîche (Carole) : Bien,
comme on dit, là, on est présentement sur des liens analogiques. Donc, on peut
faire un appel vocal standard, tandis que la téléphonie IP, premièrement, c'est
un nouveau réseau pancanadien. Donc, tous les centres d'urgence au Canada, on
va être reliés ensemble. Donc, on va pouvoir, nous, prendre un appel puis si
c'est un appel de quelqu'un qui s'inquiète de sa fille qui est à Vancouver, on
va pouvoir prendre l'appel puis transférer à Vancouver sans problème. Et là,
pour être capables...
Mme Raîche (Carole) : ...de
faire ça. Un peu comme le CRTC dit, bien, il faut rehausser tout l'ensemble de
notre technologie à un niveau qui nous permet de tous parler le même langage.
Et c'est là qu'arrive la notion d'éthique des normes technologiques, la notion
de cybersécurité, on s'entend-tu, par rapport à ça, que c'est un énorme enjeu.
Donc, c'est vraiment tous ces éléments-là.
Et on va avoir... ça va... L'objectif du
CRTC, c'est d'améliorer l'accessibilité des Canadiens et des Canadiennes au
réseau 9-1-1 en leur donnant d'autres opportunités que juste un appel
vocal. Tu sais, on a déjà eu, à un moment donné, dans des tueries, tu sais, aux
États-Unis, on voyait ça, tu sais, les gens faisaient des textos, là. Bien, tu
sais, nous, vous ne pouvez pas texter au 9-1-1 même si vous êtes en danger,
mais éventuellement, ça va être ça. Mais ça va... ne sera pas un SMS, ça, on
appelle ça un texto en temps réel, c'est-à-dire que, tu sais, la personne va
texter, puis si elle recule puis elle efface puis elle écrit un autre mot, on
va le voir en direct.
Donc, c'est vraiment des technologies qui
sont vraiment poussées. Ça demande beaucoup d'investissement. D'ailleurs, c'est
pour ça qu'on a remercié le ministre de mettre de l'argent parce que ça prend
beaucoup d'argent à l'intérieur de ça. Et éventuellement, ça va nous permettre
d'envoyer beaucoup d'autres choses aux centres d'urgence 9-1-1, que... Là
on parle du texto, mais on parle de toutes sortes de documents que les gens
vont pouvoir nous envoyer, ils vont pouvoir envoyer de la vidéo, de la photo,
tu sais, des... ils vont filmer un événement en direct, ils vont pouvoir nous
envoyer ça. Mais comment on gère cet événement-là, on envoie quoi à la santé,
qu'est ce qui est... qu'est-ce qui est approprié, puis nos répartiteurs, là, ce
n'est pas tous des policiers puis des pompiers, des ambulanciers, donc comment,
nous, on va gérer cette information-là, comment on va... comment on va
l'ouvrir, ce dossier-là, quels sont les enjeux de post-traumatique associés à
ça, tu sais, donc il y a énormément de questions. Écoutez, les
10 prochaines années, on va avoir du fun pour... pour...
• (17 h 20) •
Mme Chouinard (Patricia) : Souvent,
je le résume à Carole ou à mes gens ou les gens qui connaissent moins ça, c'est
le plus gros changement que le 9-1-1 va vivre depuis les 20, 25... depuis
son... depuis son entrée en fonction, en fait. Puis c'est vraiment,
actuellement, il y a des contraintes technologiques qui fait que ce n'est
pas... ce n'est pas possible de transférer un appel à Vancouver. Donc là, c'est
vraiment ça qui va ouvrir cette... cette nouvelle technologie là. Mais au gré
de plusieurs investissements, va faire qu'il va y avoir une facilité pour le
citoyen et entre centres à communiquer ensemble.
Mme Raîche (Carole) : Donc,
de là notre importance d'une gouvernance unifiée, je le répète. Je suis comme
une goutte, moi. C'est plus de la goutte, M. le ministre.
Des voix : Ha, ha, ha!
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
ça va comme ça. Alors, s'il n'y a pas d'autre question, nous allons du côté de
la... l'opposition officielle avec la députée de Westmount-St-Louis.
Mme Maccarone : Merci, M. le
Président. J'aime ça, l'image de la Goutte, je trouve très bon. Je suis à
l'opposition, alors, souvent, je me trouve moi aussi comme un petite goutte.
J'essaie de faire avancer les choses. Merci. Merci pour votre présence puis vos
explications qui sont très claires. J'apprécie énormément ce que vous faites.
C'est quelque chose que depuis que j'ai de la chance de porter le dossier de
sécurité publique pour... pour ma formation politique, je suis passionnée par
ce que vous faites. Les répartiteurs, les appels 9-1-1, c'est fascinant.
Puis c'est vrai, vous êtes première ligne.
Alors, je suis curieuse de vous entendre
parce que c'était médiatisé dernièrement, malheureusement, parce que là, on
parle de prochaine génération, la technologie, faire un appel d'ici, transférer
à Vancouver. Mais on a entendu dernièrement qu'il y avait des Québécois quand
même qui ont fait des appels, qui sont francophones, qui n'ont pas pu être
répondus en français. Quelle est votre vision, solution, maintenant qu'on parle
d'un règlement? C'est CRTC. Je peux vous donner tout le temps que vous
souhaitez, ça fait que... mais je souhaite vous entendre là-dessus parce que je
comprends que c'est... c'est complexe, c'est délicat. Puis là c'est des
contrats qui sont sous-traitants, ce n'est pas nécessairement géré ici, ça fait
que ce n'est pas sous votre responsabilité nécessairement, mais étant donné
qu'on va faire une évolution qui est une révolution à l'intérieur de le 9-1-1,
comment voyez-vous cette transition?
Mme Raîche (Carole) : Bien,
écoutez, je suis contente de nous poser la question parce que ça, c'est la
patte du canard qui est cassée. Donc, dans le sens qu'au niveau... ce que le
CRTC a pris comme décision, c'est qu'il permet à des... Lui, son objectif au
départ, c'est d'améliorer la compétitivité pour les Canadiens et les
Canadiennes relativement aux économies ou aux frais de facturation des
compagnies de téléphone cellulaire. Et puis cellulaire puis la téléphonie IP,
particulièrement. C'est plus IP. Je ne veux pas mêler les choses. Donc, puis
ces gens-là, ces compagnies-là sont... sont autorisées par le CRTC de faire
affaire avec un tiers parti, qu'on appelle, donc de ne pas être sur le
réseau 9-1-1 et de ne pas avoir à payer les frais pour être sur un... le
réseau 9-1-1, qui est un réseau privé. Donc, ces gens-là signent des
contrats avec des centres d'appel qui ne sont pas régis, qui ne sont pas
réglementés par personne, qui sont un peu dans l'air, mais c'est autorisé. Et
ils signent avec ces gens, avec ces centres d'appel là, ces compagnies de
téléphone là signent avec ces centres d'appel là, qui, eux, après ça, bien,
doivent faire une évaluation de l'appel et nous le renvoyer dans le bon centre.
Et ça, la mise en place du 9-1-1 PG ne changera rien à ça. Donc, c'est...
Mme Raîche (Carole) : ...compagnies
de... de téléphone IP là qui veulent... Tu sais, c'est une notion économique,
le CRTC. Parce que nous, on s'est déjà opposés contre, là, puis je ne sais pas
si Patricia veut renchérir, mais on s'est déjà, comme ACUQ, dit contre cette
notion-là, parce qu'on trouvait que ça avait un préjudice face à la sécurité
publique. Mais lui, le CRTC, sa position, c'est d'améliorer la compétitivité
entre les fournisseurs de téléphonie IP en leur... en leur diminuant les frais
qu'ils ont à payer, puis un frais de réseau 9-1-1, bien, ça, il semble que ce
soit un frais, donc ils font affaire par ces tiers parties là, et
malheureusement ça, ça va demeurer.
Et l'enjeu qu'on a, c'est que normalement,
quand ils vendent, ces compagnies-là, ils sont supposés de dire : Bien, tu
sais, tu as... tu fais affaire... tu vas avoir un accès limité au service
9-1-1. Ils sont supposés écrire ça dans leurs publicités, sur leurs
facturations, probablement qu'ils le disent dans leurs contrats en petit, mais
les gens ne sont pas vraiment informés de ce que ça représente comme risque
puis comme décision éclairée quand ils font l'achat de... le choix d'un
forfait. Donc, ils se ramassent avec des situations comme ça. Et, si on veut
porter plainte au CRTC pour dire... Porter plainte, là, bien, nous, on a déjà
essayé d'appeler, là, puis nous, on est dans le milieu, là, puis on n'a pas été
capables de trouver la personne. Donc, il n'y a pas vraiment de processus pour
être capable de porter plainte au CRTC, mais ça, c'est fédéral, là, tu sais,
que... On est... Nous autres, on est, tu sais... si on va, là, dans le palier
de gouvernement, on est fédéral, provincial, municipal, donc nous, nous autres,
notre pouvoir qu'on a de changer ça... Mais l'ACUQ, on travaille avec l'agence
municipale au niveau du CRTC. On a déjà déposé un mémoire, parce qu'il y a déjà
eu un rapport du coroner sur un décès suite à une situation comme ça dans
l'Outaouais, mais ça n'a rien changé. Donc là, je ne peux pas vous en dire
plus.
Mme Chouinard (Patricia) : Puis
malheureusement, c'est ça, la médiatisation de cette... de ces situations-là,
c'est bien, mais, en même temps, ça arrive au moment où on se dit : Les
gens vont confondre justement la téléphonie IP versus le 9-1-1 PG, qui est de
la téléphonie IP, là. On se dit : Les gens vont penser justement qu'il va
y avoir de l'amélioration, puis malheureusement ce n'est pas le cas. Et, pour
tous les centres 9-1-1, ce n'est pas agréable de gérer ces appels-là, ce type
d'appel là, parce que l'appelant arrive et souvent ça fait 10 minutes qu'il se
fait balader d'un centre à l'autre puis c'est...
Mme Maccarone : Mais le choix
est fait parce qu'on sauve de l'argent? Parce que je sais que vous faites face
aussi à des difficultés de recrutement. C'est un poste qui est très, très, très
difficile. Il y a un impact majeur sur les personnes qui travaillent sur la première
ligne, santé mentale, il faut... ça prend un accompagnement, surtout quand on
parle des centres de répartition. Souvent, on perd les gens des centres de
répartition pour aller au 9-1-1. Alors, est-ce que la réponse à ça, c'est de
faire plus de recrutement, d'ouvrir plus d'OBNL pour être en mesure d'offrir ce
service? C'est quoi, la réponse pour éviter qu'on fait recours à...
Mme Raîche (Carole) : Aux
parties tiers? C'est que les fournisseurs... Tu sais, je veux dire, il y a...
il y a un centre au Québec, entre autres, qui fait du partie tiers, qui répond,
mais c'est des centres d'appels qui sont... c'est des centres d'appels privés
qui vont répondre à des compagnies privées avec lesquelles ils font des
ententes. Ça ne nous touche pas du tout, nous autres, on est... C'est comme un
réseau parallèle, on va dire, au vrai réseau 9-1-1, tu sais. Donc, ça n'a pas
rapport avec notre recrutement, ça n'a par rapport avec l'argent, parce que, de
toute façon, la téléphonie IP, ils nous versent quand même une taxation, mais
c'est juste que, pour embarquer sur, on va dire, le réseau 9-1-1 privé, bien,
il y a des frais additionnels, et ça, le CRTC leur permet de ne pas... d'être à
part. Mais, tu sais, ces appels-là nous arrivent sur une ligne à 10 chiffres
standard, là, même ligne qu'on appelle n'importe qui, là. Donc, il n'y a pas
d'affichage, il n'y aura pas de fonctionnalité, puis il n'en aura pas plus avec
le 9-1-1 PG, mais... Puis les gens achètent ces forfaits-là de ces
compagnies-là parce que c'est moins cher.
Mme Chouinard (Patricia) : Le
citoyen choisit de faire affaire avec ces compagnies-là parce que c'est moins
cher.
Mme Raîche (Carole) : Mais il
ne le sait pas, quels sont les risques que ça représente au niveau de sa
sécurité parce qu'ils ne sont pas nécessairement expliqués, parce que personne,
au niveau du CRTC, ne supervise ça. Et puis, même s'il veut porter plainte,
bien, bonne chance, tu sais... Voilà. Mais, tu sais, c'est ni du gouvernement
provincial ni à... du niveau municipal, c'est vraiment de la responsabilité du
fédéral par rapport à ça.
Mme Maccarone : Je comprends.
J'essaie de penser, par contre, s'il y a un amendement que nous pouvons aborder
ici, dans ce projet de loi, pour s'assurer que, quand il y a des citoyens qui
font des appels qui sont francophones... qu'ils sont répondus en français
puis... Mais je comprends que c'est complexe. Je comprends qu'il y a aussi le
CRTC, je comprends qu'il y a fédéral, mais, il me semble, il y a quelque chose
que nous pouvons faire à l'intérieur de ce projet de loi pour s'assurer de la
protection de tous nos citoyens et citoyennes.
Mme Raîche (Carole) : Oui,
puis il y a... Bien, comme a dit Patricia, il n'y a pas juste la notion de
français, il y a la notion de connaître le territoire, là, tu sais...
M. Roberge (Pascal) : La
localisation.
Mme Raîche (Carole) : ...la
localisation, parce que c'est un enjeu. Bien, je vais te laisser peut-être...
Mme Chouinard (Patricia) : Bien,
des exemples, on en a au quotidien, là, que le siège social de cette
compagnie-là est à Montréal, donc, pour cette... ce centre d'appels là qui n'a
pas les données que nous avons dans les centres 9-1-1... Je ne sais même pas
si... Ils tapent-tu ça sur Google pour savoir l'adresse? Je ne sais pas ce
qu'ils font. Bien, ils vont transférer l'appel au 9-1-1 Montréal, mais la
situation...
Mme Chouinard (Patricia) : ...elle
ne se passe pas là, elle se passe dans l'autre usine qui est dans l'Est du
Québec. Donc, si c'est...on doit faire du rattrapage quotidiennement pour des
situations comme ça.
Mme Maccarone : Je souhaite
vous entendre par rapport à la formation. Vous avez... vous parlez beaucoup de
certification des centres de communications d'urgence, ça fait que ça peut être
une question à double tranchant, mais je souhaite comprendre toutes les mesures
que vous devez prendre pour avoir cette certification, puis ce que vous devez
faire aussi auprès de tous les membres qui font partie de votre regroupement en
termes de formation. Un an, c'est long, mais je pense que ça... ça va nous
aider à comprendre le rôle essentiel que vous vous occupez. Puis c'est aussi un
milieu méconnu, tu sais, veux veux pas, comme vous avez dit : On... 9-1-1,
on ne sait pas tout ce qui est derrière tout ça. Ça fait que je pense que ça va
être aidant pour les gens qui suit nos travaux de bien comprendre la
complexité. La raison que je pose cette question, c'est parce que, quand on
arrive à vos recommandations suivantes par rapport à des exonérations, je pense
que les gens vont mieux comprendre quand on comprend toute la complexité
derrière tout ce que vous faites.
Mme Raîche (Carole) : Bien,
c'est sûr que la formation, il y en a déjà de prévue dans le... au niveau de la
certification, sur le nombre d'heures qu'on doit donner, mais il y a...
Effectivement, il y a tellement d'enjeux, d'éléments à... Tu sais, quand on
reçoit un appel, puis quand on parle de l'exonération de responsabilité, là,
c'est qu'au niveau d'un appel, il y a tellement d'éléments que ce que notre
personnel doit faire, il y a tellement de coordination qu'il doit faire, et
quand on parle de déploiement d'équipes incendies, bien, il ne faut pas que tu
en oublies, là, tu sais, puis surtout que s'il y en a... puis à cette heure,
avec les déploiements, tu peux avoir trois ou quatre équipes incendies, il ne
faut pas que tu oublies de... des fois... Puis c'est tout informatisé, hein? Il
n'y a rien, là c'est tout informatisé, c'est des clics. Tu sais, on clique là,
on clique là, on clique là, puis on clique là, tu sais. Donc, des fois, vous ne
cliquez pas à la bonne place dans un écran, là, de... comme ça, bien, ça peut
faire que vous vouliez que ça soit une priorité urgente, que ça peut être une
priorité moins urgente, puis là c'est un déploiement qui est différent, qui
peut amener un délai supplémentaire. Et il y a tellement de mini, micro actions
que c'est sûr que c'est facile de faire un oubli par rapport à ça. Puis, quand
on parle de formation, avec qui s'en vient le 9-1-1 PG, dans lequel tous nos
centres vont être, bien, écoutez, on... Tu sais, même la technologie se
développe encore et ça va prendre énormément de formation. On parle juste en
texto, là, tu sais, comment les gens vont nous écrire? Tu sais, parce que nous,
admettons, on est plus vieux, tu sais, mais les jeunes, là, ils écrivent avec
des acronymes que, tu sais, ce n'est pas sûr qu'on comprend tout.
• (17 h 30) •
Mme Maccarone : Oui.
Mme Raîche (Carole) : Donc,
tu sais, il va y avoir une éducation du public à faire sur la façon d'écrire,
en éducation à nous comment on pourra comprendre ces messages-là, puis en plus
ça va avoir du traitement... beaucoup plus long. Tu sais, le traitement texto,
ce n'est pas mal quand on parle, là. Tu sais, moi je ne suis pas capable
d'écrire aussi vite que je parle, c'est sûr. Donc, tu sais, c'est un peu tout
ça. Donc, il y a beaucoup de formation qui... Puis sur le nombre d'heures et le
temps réel qu'on va avoir besoin de formation pour le 9-1-1 PG, ça nous reste
encore à définir.
M. Roberge (Pascal) : Oui,
effectivement, parce que c'est des choses inconnues pour nous encore, ce qui va
se produire, puis c'est des changements aussi de système en plus, c'est... nos
répartitions assistées par ordinateur vont changer aussi. Est-ce que le
répartiteur va voir si on a du vidéo? Comment on va traiter le
post-traumatique, comme a expliqué à Carole plus tôt? Puis je vais aller un peu
plus loin au niveau de la formation, suite à votre question, Mme la députée,
c'est en lien avec la santé, parce que je parle pour ma paroisse parfois...
Alors, on est formés cliniquement aussi pour comprendre les problèmes de santé.
En général, on a des formations de premiers répondants élargis, surtout
téléphoniques, parce qu'il faut comprendre que nous, on travaille avec nos
oreilles, pas nos yeux et nos mains. Donc, on a beaucoup d'heures de formation
qui est reliée aux cliniques pour essayer d'aider les patients en attendant
l'arrivée des secours, que ce soit le massage cardiaque, le...
Une voix : ...
M. Roberge (Pascal) : Oui,
plusieurs consignes au niveau médical. On a 33 protocoles médicaux. Il y a
des protocoles au niveau police qui s'en viennent. D'ailleurs, on revient à ce
qu'on disait tantôt par rapport à la norme numéro un, où le... ce qu'on demande
de modifier, c'est qu'on va avoir des interventions policières au niveau de
notre protocole santé qui vont être inclus à travers ça. Ça fait que, oui, il y
a beaucoup de formation sur les 33 protocoles, il y a des formations sur
l'utilisation des RAO, assistées par ordinateur, le territoire, les territoires
adjacents, les collègues, les ressources qui peuvent venir en entraide. Donc,
c'est tout ça qu'on travaille quotidiennement au niveau de la formation.
Vous avez parlé de recrutement. C'est sûr
que le recrutement, ce n'est pas évident. Dernièrement, il y a eu des
négociations au niveau des conventions collectives. Ça nous a donné un petit
coup de main, parce que les salaires des gens au niveau des 9-1-1, ce n'était
pas très élevé, n'en déplaise à ceux qui pensent que ce l'était, mais ça nous a
donné un petit coup de main. Mais il n'y a pas juste le salaire, il y a aussi
les gens qui font ce métier-là, ils le font par cœur puis...
Le Président (M. Schneeberger) : En
terminant.
M. Roberge (Pascal) : ...par
plaisir d'aider. Ça fait que... Oups! Désolé, ça se peut que, quand on... quand
je pose une question, je parle trop, je suis désolé.
Mme Maccarone : Bien non,
c'était bien. Merci.
M. Roberge (Pascal) : Merci
beaucoup.
Le Président (M. Schneeberger) : C'est
bon. Merci beaucoup. Alors, nous allons maintenant du côté de la deuxième
opposition, et j'entends le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Bonjour, messieurs, Mme. Vous nous introduisez dans un domaine...
17 h 30 (version non révisée)
M. Fontecilla : ...en tout
cas très nouveau pour moi, avec un niveau de complexité certain, là, e et vous
mettez beaucoup d'emphase sur la notion de centre... de l'inclusion, si je
comprends bien, des centres de communications santé dans le périmètre de la...
du... du p. l. 50, là. Mais vous avez fourni, dans votre mémoire, un
schéma très instructif, là, de la chaîne. Et je voudrais très rapidement, à mon
bénéfice et au bénéfice des gens qui nous écoutent, faire connaître...
connaître votre réalité et surtout votre fonction, là. Donc, un citoyen, je
suppose, pour un problème de santé urgent, et ça passe par un centre d'urgence.
C'est référé ensuite à un autre centre qui serait le centre de communications
santé. Ensuite, cet appel-là, ça devrait... à un intervenant terrain, et il y
aurait un service à la population au bout, là. Juste comprendre votre... votre
chemin. Mais vous, là, les centres de communications santé, là, quel est votre
rôle finalement?
M. Roberge (Pascal) : Tu y
vas?
Mme Raîche (Carole) : Bien,
écoutez, il faut juste comprendre... puis je je vais laisser Pascal continuer.
Tu sais, il y a plusieurs réalités. Par exemple, si on prend ici Lévis, c'est
un centre 9-1-1. Si c'est un appel qui concerne les... la police ou les
pompiers, elle va conserver son appel, elle va le traiter au complet parce qu'elle
a aussi ces mandats secondaires là. Et si elle a besoin de la santé, elle va le
transférer au centre de communications santé de son secteur.
Moi, ici, je suis une autre bibitte donc,
et je fais du 9-1-1, je fais de l'incendie et de la santé. Donc, si l'appel 9-1-1
sur l'Est du Québec rentre chez moi, bien, je vais traiter... je vais garder l'appel
si c'est un incendie, je vais garder l'appel, si c'est en santé, je vais faire
mon traitement, et si ça concerne la police, bien, sur mon territoire, c'est
principalement la Sûreté du Québec, et j'ai des communautés autochtones
policières, donc c'est mes partenaires. Tandis que, pour son territoire, bien,
lui, il va faire affaire avec différents 9-1-1, par exemple, la Ville de
Sherbrooke qui a un 9-1-1 et qui va, à ce moment-là, garder l'appel, si c'est
incendie et police parce qu'elle fait ces mandats-là et elle va transférer à un
centre de santé qui est le Centre de santé de l'Estrie.
Mme Chouinard (Patricia) : Selon
des standards attendus aussi, il faut préciser, là, il y a des délais, il y a
des délais.
Mme Raîche (Carole) : Exactement,
selon les protocoles, les délais, les temps et nos fonctions, donc tout que...
On parlait de la formation clinique tantôt, bien, on a une formation en
incendie pareil pour ceux qui font de l'incendie, puis il y a des formations
policières qui sont nécessaires aussi en complément pour répondre aux attentes
police parce que, tu sais, il y a plusieurs enjeux, puis réprimer le crime ou
prévenir... faire de la prévention, c'est autre chose. Donc, c'est un petit peu
ça. Puis, si on veut y aller plus précisément avec la formation santé, bien, je
vais te...
M. Roberge (Pascal) : Bien,
le rôle du centre communications santé, c'est, bien sûr, de prendre l'appel qui
provient du primaire pour affecter une ressource le plus rapidement possible.
Par contre, on passe à travers un protocole, comme je l'ai dit tantôt, de 33...
33 protocoles médicaux à travers un questionnaire assez rapide au niveau
avec l'appelant qui nous appelle. On a parlé de 9-1-1 PG tantôt, le 9-1-1
évolué actuellement dans lequel on vit, l'affichage, c'est le 9-1-1 primaire
qui nous dit... qui nous dicte les informations de la localisation de l'appelant.
Dans le futur, on va les avoir sans que ça soit dicté par le9-1-1. Donc, on
rentre ça à travers nos... d'appel. On traite le patient à travers le
protocole. L'appelant, je vous ai dit le patient, mais c'est toujours l'appelant
qu'on dit parce que ce n'est pas la personne qui souffre qui nous appelle. Des
fois, c'est le cas, mais des fois ce n'est pas le cas. Donc, on traite la
personne à travers le protocole santé. On envoie les intervenants. On gère
aussi des premiers répondants. Donc, c'est souvent des services incendie qui
sont affectés par les centres de santé, ce qui est une autre particularité de
notre... notre environnement. On gère aussi des premiers répondants DEA, donc
des policiers de la Sûreté du Québec ou des services municipaux qui se dirigent
vers les appelants avec des défibrillateurs, ou... ou ils ont des techniques
aussi de désobstruction, ou tout ce qui est choc anaphylactique, à titre d'exemple.
Il y a des niveaux de premiers répondants au Québec et les PRDEA, c'est celui
qui procède avec un défibrillateur. Donc, c'est comme ça que ça fonctionne au
niveau du centre de santé jusqu'à l'intervention terrain, puis après ça il y a
une gestion des équipes terrain, du déploiement dynamique qu'on appelle, on
positionne les véhicules ambulanciers un peu partout sur le territoire en
fonction de ce qui se passe ou du nombre de véhicules. Puis si je peux...
Le Président (M. Schneeberger) : Merci.
Oui, c'est terminé.
M. Fontecilla : C'est
terminé.
Des voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
merci beaucoup pour votre apport à la commission. Alors, nous suspendons
quelques instants pour accueillir le prochain groupe.
(Suspension de la séance à 17 h 38
)
(Reprise à 17 h 43)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
nous reprenons les travaux. Alors, la prochaine intervention est la Sûreté du
Québec, et j'accueille en visioconférence, M. Patrick Marchand, qui est
inspecteur-chef et directeur des mesures d'urgence. Alors, M. Marchand,
bonjour. Alors, vous avez 10 minutes pour présenter votre mémoire et, par
la suite, nous procéderons avec une période d'échange avec le ministre et les
députés.
M. Marchand (Patrick) : Alors,
merci beaucoup. Merci d'abord à la commission de nous permettre de représenter
la Sûreté du Québec et de présenter la mission...
M. Marchand (Patrick) : ...la
mission de la Sûreté du Québec. Donc, comme vous le savez, la Sûreté du Québec,
corps de police de niveau 6, assure les services en patrouille, gendarmerie et
en enquête, ainsi qu'en mesure d'urgence et en services spécialisés sur
l'ensemble du territoire du Québec. Pour ce faire, la Sûreté du Québec compte
sur 8200 effectifs, 5885 policiers et 2321 membres civils. Donc, notre mandat
est de maintenir la paix, l'ordre et la sécurité publique, prévenir et réprimer
le crime, en assurant la sécurité des personnes et des biens, en sauvegardant
les droits et libertés de chacun et en étant attentifs aux besoins des victimes
et collaborer avec la communauté. Le territoire desservi par la Sûreté du
Québec, c'est 1042 municipalités réparties dans 86 municipalités régionales de
comté, ce qui représente 2 752 500 habitants, le territoire couvert est d'un
peu plus de 1,1 million de kilomètres carrés.
Pour ce faire, nous avons quatre
districts, le district nord, sud, est et ouest, qui se redivisent chacun en
deux régions. Plus précisément, la Direction des mesures d'urgence dirige et
coordonne les opérations spéciales ou mesures d'urgence, par exemple, les
inondations, les tempêtes, les conflits et soutien à la desserte autochtone et
la protection des dignitaires et dignitaires étrangers, les opérations de
maintien et de rétablissement de l'ordre, les situations d'urgence et les désordres
sociaux d'envergure. Les missions de recherche et de sauvetage ainsi que des
équipes spécialisées telles que la plongée sous-marine, les maîtres-chiens,
l'équipe équestre et le volet héliporté.
Donc, nous maintenons une capacité
d'intervention à la Sûreté du Québec en mesure d'urgence via nos modules
d'intervention qui sont répartis dans trois points de service :
Saint-Hubert, Québec et Mascouche. Nous réalisons bien évidemment des activités
de veille et de suivi pour... ou assurons la coordination des événements qui
peuvent se dérouler sur le territoire du Québec. On assure une lecture
constante de l'environnement de façon à identifier les risques, les menaces et
les opportunités pour bien orienter les opérations. Nous avons également un
centre de vigie et de coordination opérationnelle qui est situé ici, au
quartier général, à Parthenais. Le centre compte des officiers dont quatre
capitaines, huit lieutenants qui travaillent sur des relèves de façon à assurer
une présence de gestionnaires 24 h sur 24, sept jours par semaine. Donc, ils
assurent une prise en charge en temps réel des événements opérationnels. Ils
peuvent coordonner les assignations et déploiements rapides des mesures des
ressources spécialisées. Ils assurent une coordination opérationnelle dans les
chaînes de communication des commandements jusqu'à la prise en charge de
l'événement par des gestionnaires de l'organisation et fait un lien avec la
direction pour le suivi.
Spécifiquement, pour réaliser notre
mission, nous avons une structure des mesures d'urgence qui nous permet
d'établir une chaîne de commandement structurée en cohésion. Pour ce faire,
nous avons des événements... donc, des critères de mise en place de la
structure des mesures d'urgence. Nous avons, que ce soit un événement d'envergure
demandant un déploiement d'effectifs au-delà de la capacité de la desserte
policière régulière, un événement qui peut impliquer un nombre élevé de
personnes impliquées, de victimes ou des circonstances hors du commun, ou des
événements impliquant plusieurs collaborateurs internes ou externes, ainsi que
plusieurs partenaires externes de la sûreté ou tout autre événement ciblé dans
un plan d'opération spécifique.
Précisément, dans le Plan national de
sécurité civile, nous avons la responsabilité de la mission évacuation,
sécurisation et réintégration. Conséquemment, lors d'un sinistre majeur, la
Sûreté du Québec doit notamment déployer en tout temps les effectifs
nécessaires pour assurer une évacuation massive, par exemple, et sécuritaire...
assurer la sécurité et la circulation prioritaire des travailleurs d'urgence
qui sont assignés à cette opération-là, qu'ils soient de l'intérieur de la
sûreté ou des partenaires, et organiser et coordonner l'exécution d'opérations
policières, donc, porter secours aux personnes qui peuvent être sinistrées,
donc les rechercher s'ils sont disparus. On a également le mandat, dans les cas
de catastrophe majeure, de s'assurer de faire les enquêtes sur les décès et de
porter assistance aux coroners. Au-delà de ces mandats principaux et...
M. Marchand (Patrick) : ...intermédiaires,
la sûreté doit également coordonner l'évacuation de ces sinistrés et mettre en
place des périmètres de sécurité et, selon le besoin, gérer les accès aux zones
qui sont interdites, répondre aux demandes d'assistance des partenaires
concernant les mandats et la mission de la sûreté, assurer la présence d'un
agent de liaison aux rencontres de l'organisation régionale de la sécurité
civile, agir à titre de responsable d'activité et de soutien pour les
11 autres missions des ministères et organismes prévues au plan national.
Notre structure, elle est à trois niveaux,
c'est-à-dire que le plus près de l'événement, il va y avoir autant de postes de
commandement établis que le besoin. On peut donner l'exemple des inondations ou
des feux de forêt qui, dans la dernière année, ont nécessité plusieurs postes
de commandement un peu partout dans le Québec. De façon régionale, nous avons
des centres d'opérations dans chacune des régions précitées un peu plus au
début de ma présentation. Et, pour coordonner le tout, nous avons un centre de
contrôle qui est situé ici, à Parthenais, qui agit pour prendre en charge les
opérations et donner les orientations stratégiques, ce qui est en lien avec la
mission... avec l'OSCQ, donc les... l'OSCQ, les organisations régionales et les
organisations municipales. Donc, il y a une cohésion entre chaque palier de
l'organisation de la Sûreté du Québec et celle de la sécurité civile.
• (17 h 50) •
J'agis à titre de coordonnateur
ministériel dans le cadre de l'Organisation de la sécurité civile. Donc, je
siège sur les différents comités et les différentes réunions et les... au
moment où la structure est déclenchée, je vais aussi participer ou faire des
présentations à l'OSCQ.
En terminant, bien, je voudrais vous
présenter quelques opérations qui vont venir un peu donner en image ce que ça
peut représenter. Dans la dernière année, d'avril à mai, nous avons eu des
inondations majeures. 142 municipalités ont été touchées par les inondations.
Plus de... de 800 résidents ont été évacués. Donc, on a activé notre
mission d'évacuation, sécurisation, réintégration. En décembre dernier, nous
avons intervenu dans notre mission dans le cadre des événements de la digue
Morier au réservoir Kiamika, donc deux municipalités touchées,
1 088 adresses au total et 2 334 personnes évacuées. En
juillet dernier, les pluies torrentielles et la crue des eaux qui ont frappé
l'ensemble du Québec, donc plus de quatre régions touchées. Et, bien évidemment,
du 27 mai au 25 août, la séquence des feux de forêt au Québec, où plusieurs
feux d'envergure ont menacé les municipalités, donc 13 déclarations
d'urgence locales qui ont été décrétées, 27 communautés évacuées, dont
certaines à plusieurs reprises, plus de 25 000 résidents évacués en
urgence.
La structure des mesures d'urgence avait
été mise en place de façon complète. Nous avons participé au Plan national de
sécurité civile. Plus de 500 policiers ont été déployés en surplus des
effectifs qui étaient déjà assignés en temps régulier sur les postes. Nous
avons mis en place des restrictions régionales pour assurer l'interdiction
d'accès à la forêt, collaborer avec différents ministères, dont le MRNF, et
nous avons réalisé 10 sauvetages héliportés pour 29 personnes qui
étaient en danger dans les endroits ciblés par les événements.
Donc, de façon assez rapide, ça présente
la Sûreté du Québec et sa mission à l'intérieur du Plan national de sécurité
civile.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup. Alors, nous allons maintenant procéder à une période d'échange avec
le ministre pour un temps de 16 minutes 30.
M. Bonnardel : Merci, M. le
Président. Bonjour, M. Marchand.
M. Marchand (Patrick) : Bonjour.
M. Bonnardel : Content de
vous avoir avec nous en cette fin d'après-midi. On va le dire, disons que la
Sûreté du Québec a été un acteur non négligeable, elle aussi, dans la dernière
année, 2023, puis je prends le temps de vous le dire au nom... au nom de mes
collègues, mais au nom de tous les Québécois et les Québécoises, là. Je vous ai
vu travailler à Baie-Saint-Paul, je vous ai vu travailler à la digue Morier, je
vous ai vu travailler aux feux de forêt, et, autant du côté professionnel que
du côté humain, vous avez fait tout un travail. Je vous dis merci, encore une
fois, au nom... au nom de tous les Québécois et en mon nom personnel.
Puis, quand je dis professionnel et
humain, pour ceux qui ne le savent pas, je vous raconte une petite anecdote...
qui en est une, mais qui en est une tellement le fun pour... c'est celle de
Chibougamau. M. Marchand, quand vos policiers, vos hommes et vos femmes ont
commencé l'évacuation...
M. Bonnardel : ...ceux
qui se promenaient avec des bidons d'essence dans la valise pour supporter et
aider les familles qui partaient puis qui n'avaient peut-être pas le plein
d'essence pour... pour quitter... quitter Chibougamau, bien, vos policiers et
vos policières ont aidé beaucoup, beaucoup, beaucoup de citoyens. Donc, ça, il
n'y a pas grand monde qui savait, mais je me fais plaisir aussi aujourd'hui de
le dire, de le dire publiquement.
Ça a été une question, M. Marchand,
que j'ai posée à pas mal tout le monde : Avec l'année difficile de 2023,
autant les feux, surtout les feux, mais aussi les inondations qui nous ont
frappées, puis le travail que vous avez fait, quelle sorte de post-mortem, un
peu, vous faites de cette dernière année? On est toujours dans un contexte
d'amélioration continue. C'est un terme qui est facile à dire, mais le mettre
en application, ce n'est pas non plus simple. Puis de se dire... bien, quand on
fait un pas de recul et on se dit : Bon, qu'est-ce qu'on aurait pu faire
mieux, que ce soit nos relations avec avec les citoyens, oui, mais relations
avec les villes, et tout ça? Donc, est-ce que ce qu'il ressort un ou deux
points importants pour vous, là, qui est une matière à amélioration face aux
événements qu'on a subis en 2023?
M. Marchand (Patrick) : Bien,
d'abord, merci beaucoup, M. le ministre, pour ces bons mots. C'est très
apprécié et ils seront relayés. Probablement un peu comme l'ensemble des
intervenants qui vont passer devant vous, force est d'admettre que la roue,
actuellement, ou la séquence des événements s'accélère dans les dernières
années. Vous savez, je fais des mesures d'urgence depuis plus de 13 ans et
je peux vous dire que cette année, ça a été la... l'année qui a été le plus
impactant en matière de sécurité civile, d'interventions, d'interventions en
mode catastrophe. Pour vous donner un exemple assez frappant, là, on sortait
des chiffres récemment et l'année passée, dans les feux de forêt, on avait
dépensé 2 000 $ dans une année qui était quand même un petit peu
tranquille. L'an passé, la Sûreté du Québec a investi en 2023‑2024, le
budget 2023‑2024, plus de 5 millions en argent pour les feux de
forêt. Donc, du temps supplémentaire, d'équipement, du temps-homme. Ça ne
compte même pas le temps régulier parce que, je vous le disais tantôt, les
500 policiers qui travaillaient en temps supplémentaire, bien, il y en
avait presque autant qui faisaient du temps régulier parce que c'était les
trois quarts du Québec qui étaient impactés par... par cette situation-là, ce
qui est assez particulier, là. On avait connu des feux de forêt localisés par
le passé. Maintenant, on a connu des sinistres qui étaient de plus grande
ampleur. Si je parle des... des inondations, anciennement, on avait une période
qui était très ciblée d'inondations, qui était le printemps, puis c'était... On
se préparait. Maintenant, on a des inondations et des glissements de terrain,
ce qui découle de l'eau, on en a en décembre, on en a un à peu près à toute
l'année. Donc, notre séquence, nos connaissances de... Nos préparations vont
devoir être maintenant sur 12 mois par rapport à avant, où on avait une
séquence. Les feux de forêt, c'était l'été et les inondations, c'était au
printemps. Tout, tout a changé, et je pense que ça va rester comme ça, là.
C'est une des constatations qu'on fait. Ça s'accélère, là. Ça, c'est sûr, il y
a une accélération du nombre et des impacts que ça a sur la sûreté.
M. Bonnardel : Parlez-moi un
petit peu du processus... des processus, parce que c'est arrivé plus d'une
fois, des processus d'évacuation des populations, relation avec... avec les
élus versus le fait qu'en peu d'heures on dit : Bon, bien là, on évacue.
Le processus de mettre en place ces évacuations, d'aviser les gens. Je le
disais tantôt, vous avez... vous, vous aviez des bidons pour supporter les
familles qui devaient quitter puis qui n'avaient pas le plein d'essence. Comment...
Est-ce que ça, ça s'est, selon vous, bien déroulé ou il y a matière à
s'améliorer en communication? Est-ce qu'on est allés... Est-ce qu'on n'a pas
été assez vite selon vous dans certaines situations, qu'on aurait pu faire
mieux? Je pense qu'on a bien fait dans son ensemble. Mais vous, qu'est-ce qui
ressort selon vous, là, de... des multiples évacuations qu'on a eues quand même
sur le territoire, là?
M. Marchand (Patrick) : Effectivement,
là, je pense que ça a très bien été. Là, si vous m'auriez demandé il y a un an,
est-ce qu'on pensait être capables d'être prêts à évacuer une ville de la
grosseur de Sept-Îles dans le temps où on l'a fait? J'aurais peut-être été un
peu plus sceptique. Maintenant, je sais qu'on est capables de le faire. Un des
facteurs importants et je pense que la préparation de l'OSCQ, la loi, le Plan
national de la sécurité civile, le fait qu'on est habitués maintenant de
travailler en synergie avec l'ensemble des partenaires puis peut-être que le
volet pandémique qui nous a amenés, là, depuis quatre ans à travailler beaucoup
avec les ministères, les organismes et les municipalités à mettre en place
cette structure-là nous a aidés. Quand il est arrivé les feux de forêt et on a
eu à faire une évacuation, les canaux de communication, ils étaient déjà, je
pense, assez bien ouverts entre les ministères, organismes et entre les
municipalités, ce qui a fait qu'on a pu le...
M. Marchand (Patrick) : ...réalisé
assez rapidement, ça, je pense que c'est un facteur vraiment intéressant puis qui
contribue au succès. Le fait que... soit là, quand on a ouvert le CNCG puis que
les acteurs étaient tous assis ensemble puis ils pouvaient échanger
l'information très rapidement. Parce que ce n'est pas, on va se le dire là, à
8 000 personnes à la sûreté, c'est sûr que je ne peux pas couvrir
l'ensemble du territoire complètement, j'ai besoin de partenaires pour réaliser
ça. Je coordonne, j'ai eu des bons partenaires. Si on prend l'exemple de
Sept-Îles ou de Chibougamau, les autorités municipales, que ce soit les
pompiers, que ce soit les travailleurs de la municipalité, les élus nous ont
donné un coup de main là-dedans, là. On s'est assis, on l'a fait puis on l'a
réalisé. Il n'y a pas assez de policiers au Québec pour faire ça tout seul. Ça
fait que c'était un mandat de coordination, mais c'est un mandat de
collaboration. On l'a vu dans les feux de forêt, pour restreindre l'accès à la
forêt à trois quarts du Québec, ce n'est pas vrai qu'avec les millions de
kilomètres de sentier forestier, on aurait pu réaliser ça avec
5 800 policiers. C'est... Puis je vais vous dire, là, le citoyen du
Québec a été bon aussi, il participe. D'ailleurs, c'est un des... c'est un des
des piliers du fondement de la loi puis il a bien participé à ça. Il a,
majoritairement, bien collaboré à ces actions-là. On a eu... Si on n'avait pas
eu le support, je pense, des citoyens, ça aurait été beaucoup plus compliqué.
• (18 heures) •
M. Bonnardel : Bien,
vous amenez un bon point. Souvent, on l'oublie, mais la responsabilité
citoyenne est importante puis, dans ces situations hors du commun, bien, tout
le monde doit faire un effort majeur.
Puis j'ai peut-être une dernière question.
Le déploiement, vous avez... Expliquez-nous un peu plus comment, rapidement,
vous avez pu... Juste pour les feux, là, je pense, je me souviens des chiffres
qu'on m'avait donnés, en Abitibi, c'était près de 200 effectifs d'un coup
qui avait été... qui avait été envoyé, là? Comment ça fonctionne chez vous
quand... Vous demandez aux collègues, vous levez la main, ça vous tente-tu
d'être d'être envoyé dans telle situation ou c'est : Bien, voici le
portrait, puis là on vous demande de donner un coup de main. Ça fait partie du
travail de policière, policier, là.
M. Marchand (Patrick) : En
mesure d'urgence, c'est un peu plus directif que ça, on tombe en structure
paramilitaire. C'est sûr que, bon, localement, en général, il va y avoir un
poste de commandement qui va être établi par le poste local de la Sûreté du
Québec. Ensuite, s'il y a plusieurs postes de commandement qui sont déployés un
peu partout dans une région, il va y avoir un centre d'opération qui va être
mis en place pour superviser ça. On en avait un en... bien, qui faisait tout le
district Nord, dans le fond, parce qu'on avait plusieurs postes de commandement
ouverts. Et là, bien, c'est eux qui vont nous dire leurs besoins. Ça fait que,
très rapidement, ils vont établir leurs besoins, ils vont dire : Moi, là,
pour faire ma patrouille de base, j'ai besoin de x polices. Pour venir m'aider,
j'ai besoin de x polices de plus. Moi, j'ai le pouvoir en plus de décréter en
fonction du contrat de travail et des politiques de gestion, ce qu'on appelle
le 12-12, c'est-à-dire que soit sectoriel, soit à la limite, ça pourrait aller
même jusqu'à l'ensemble des effectifs de la sûreté, je peux les... suspendre
des congés, suspendre les relèves normales et mettre autant de policiers que
j'ai besoin de jour ou de nuit pour faire la patrouille de base. Puis je prends
les sédentaires pour aller faire le travail que j'ai besoin. Donc, ça me donne
un capital humain de quand même 5 800 polices. Dans un cas comme les
feux de forêt, il a été un bout de temps où on a engagé, si on calcule, là, les
effectifs réguliers qui en même temps faisaient de la patrouille régulière,
mais qui travaillait aussi un peu pour les feux de forêt puis sécuriser, on
avait jusqu'à 800 personnes dans le nord, là, qui travaillaient pour...
pour rétablir ça. Mais j'avais quand même un bassin important que j'aurais pu
engager si la menace ou la situation se seraient envenimées. J'avais... J'avais
quand même un bon capital humain. On ne peut pas faire ça sur une très longue
période, les ressources s'essoufflent à un moment donné, on a des mécanismes en
place pour être capables de leur donner des temps de repos pour faire des...
faire des rotations. C'est ce qu'on a fait à un moment donné, surtout en
période d'été, là. On sait que c'est un peu plus dur parce que c'est... c'est
une période de vacances. Il faisait beau, il faisait très beau dans... dans la
partie où il y avait des feux, des feux de forêt.
M. Bonnardel : Merci,
M. Marchand.
M. Marchand (Patrick) : Ça
fait que c'est un peu comme ça.
M. Bonnardel : ...mes
collègues s'ils ont des questions.
Le Président
(M. Schneeberger) : Oui. Alors, nous allons du côté de la députée
de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
Mme Dionne : Merci, M.
le Président. Alors, bonsoir. Moi, je serais curieuse de voir aussi... Dans le
cas d'une évacuation, tu sais, on parle beaucoup de communication, c'est quand même
important aussi pour développer... déployer les équipes tactiques, mais je
voulais savoir comment la SQ travaillait avec la MRC à établir justement un
poste de commandement avec la SOPFEU, avec la Croix-Rouge, tu sais. Comment ça
se déploie sur le terrain, là, quand il y a une intervention qui arrive?
M. Marchand (Patrick) : Chaque
municipalité a sa propre structure de mesures d'urgence et...
18 h (version non révisée)
M. Marchand (Patrick) : ...en
temps régulier, là, les gens ont déjà des liens que ce soit avec les autorités
municipales, les maires par exemple. En général, les coordonnateurs en mesures
d'urgence sont désignés. Souvent, c'est des responsables des services d'incendie.
Donc, les liens sont déjà établis. Et lorsque nous... bon, nous, nous avons des
noms d'opérations, on aime beaucoup les noms à la Sûreté du Québec. Donc, tout
ce qui est désastre, c'est des noms d'insectes. Donc, à partir du moment où,
par exemple, dans les feux de forêt, on avisait qu'on déclenchait l'opération
Chenille, bien, immédiatement, le directeur du poste se mettait en lien avec le
coordonnateur municipal de la... de... de la région touchée, et là, on
commençait tout de suite à regarder quelle est la structure qu'on va mettre en
place, quels sont les besoins qui vont se qui vont se faire sentir. Est-ce que
tu as besoin d'un agent de liaison dans... parce qu'en général, on va mettre
une structure unifiée, là, c'est-à- dire que la municipalité ouvre un centre d'opération,
et nous, on met un agent de liaison. On a notre propre poste de commandement où
on prend nos décisions policières tactiques, mais on met un agent de liaison
avec la municipalité. C'est lui en général qui va nous donner des informations
sur des besoins que la municipalité a.
Les communications, elles, pour
communiquer avec les citoyens, bien, c'est sûr que notre service des
communications à la Sûreté du Québec est en lien avec Services Québec. Il y a
des lignes de communications qui sont préparées, qui sont autorisées par la
structure mesures d'urgence. Dans le fonds, il faut comprendre, là, une
structure des mesures d'urgence, c'est une sûreté parallèle à la Sûreté, et on
bâtit un organigramme parallèle pour prendre en charge une opération le temps
qu'elle va durer. Elle peut être très précise dans le temps.
Je vais vous donner... Par exemple, si on
pense aux événements malheureux de L'Isle-Verte, c'était restreint dans l'espace.
Donc, on a bâti une sûreté parallèle à ça pour prendre en charge ces
événements-là. Les feux de forêt, c'est un peu plus large, mais quand même, c'est
une structure complètement parallèle avec sa... pendant que le reste de la
Sûreté continue, elle, à desservir le reste de la Sûreté du Québec. Donc, si j'ai
besoin des gens de la logistique, des communications, des ressources humaines,
je me... moi, comme directeur des mesures de l'urgence, j'ai le loisir de bâtir
une sûreté parallèle à la Sûreté, et pour cette opération-là, on relève directement
de l'état-major et on fait des rapports à l'état-major sur l'état d'avancement.
Une fois que c'est terminé, on défait cette structure-là. Tout le monde
retourne dans sa structure normale, à ses occupations. Pour cette structure-là,
les gens relèvent de la structure, donc du commandement de la Direction des
mesures d'urgence.
Mme Dionne : Merci.
Mme Jeannotte : ...une
dernière question, M. le Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
oui, je... oui, il reste du temps.
Mme Jeannotte : Merci, M. le
Président. Bien, merci infiniment, M. Marchand, puis je tiens également à vous
remercier, là, pour les événements de la digue Morier. Donc, ça a été
incroyable, votre support. Puis justement je vais faire du pouce sur ce que ma
collègue vient de poser comme question. L'ayant vécu moi-même, on dit : Le
diable est dans les détails. Mais qu'est-ce que vous... Qu'est-ce que, dans le
fond, vous aimeriez qu'on... qu'on... quels étaient les éléments de surprise ou
les choses qu'on pourrait améliorer dans cette structure-là qui doit s'élaborer
très rapidement? Puis il y a des gens qui sont nerveux, il y a des
personnalités qui... qui réagissent, il y a... il y a sur le terrain à chaque
fois.
Maintenant que vous savez, toute cette
connaissance-là, cette expertise-là, y a-t-il des choses qu'on pourrait
améliorer dans... dans... lorsqu'on met en place rapidement cette structure-là?
Qu'est ce qui vous vient à l'esprit spontanément quand je parle, là, de... parce
que, quand on est dans les premières heures, là, il y a énormément de
nervosité. Vous avez parlé de communications. Mais y a-t-il des éléments qu'on
devrait s'attarder pour améliorer la mise en place de cette structure
rapidement, là, qu'on doit mettre en place?
M. Marchand (Patrick) : Bien,
oui. Ce qu'on s'aperçoit, c'est qu'en... plus, plus on connaît le rôle de
chacun des partenaires, plus on est efficace. D'ailleurs, je suis content que
vous vous posiez la question parce que, dans le cadre du Plan national de sécurité
civile, il y a un plan d'action. Ce plan d'action-là, l'an passé, on a choisi,
nous, la Sûreté du Québec, d'y mettre une action pour laquelle nous sommes
responsables, et cette action-là, c'est de faire connaître à l'ensemble des
élus du Québec le rôle de la Sûreté du Québec dans ce plan-là, de façon à ce qu'il
n'y ait pas de déception et pas de fausses attentes, que les gens sachent
exactement ce qu'ils peuvent s'attendre de la Sûreté du Québec si jamais le
plan est déclenché. Donc, on a entamé une série d'actions pour faire connaître.
D'ailleurs, on touche du bois, là, c'est... les fils en sont quand même bien
attachés. Il va y avoir, à l'UMQ, à la FQM, des kiosques de la Sûreté du
Québec. Et, cette année, on a choisi justement ce thème-là pour aller faire
connaître à l'ensemble des élus. Et là on essaie de se glisser dans les
plénières pour faire une présentation générale...
M. Marchand (Patrick) : ...à
l'ensemble des élus, de façon à ce qu'ils puissent connaître nos services. Et,
quand on va déclencher, ils vont savoir exactement ce qu'on peut leur apporter,
ce qu'on ne peut pas leur apporter, donc ce qui doit être fait par d'autres
intervenants. Mais la beauté de la chose, c'est que ça prend de la flexibilité,
et je pense qu'on l'a, cette flexibilité-là. Des fois, il y a des... il y a des
choses qu'on va faire qui ne sont pas notre mandat premier, mais il n'y a pas
personne d'autre ou on est les mieux placés.
Je vais vous donner un exemple tout
simple. Dans une inondation, pas celle-là, pas cette année, il y a quelques
années, il y avait une... il y avait un élevage de chiens qui était isolé sur
une île. Personne n'était capable de donner du support à ça. Le cours d'eau
était trop violent pour pouvoir y accéder en bateau. Et là on avait des bêtes
qui étaient à risque, qui n'étaient pas nourries. Bien, on a utilisé
l'hélicoptère de la sûreté, qui normalement n'est pas fait pour ça, pour amener
de la nourriture puis être capable de s'assurer que les gens qui avaient cette
mission-là de préserver, donc, ils pouvaient... Eux autres, ils ne l'avaient
pas, mais nous, on l'avait, cette capacité-là.
Donc, c'est ça que la Loi sur la sécurité
civile amène, c'est une flexibilité de... d'être assis, tous les intervenants,
puis de dire : J'ai un besoin. Qui peut me le faire? Ce n'est pas ma
mission, mais je suis capable de te le faire, je vais te le faire. C'est ça, la
beauté de la chose.
• (18 h 10) •
Mme Jeannotte : Ah! bien,
merci beaucoup. C'est intéressant puis ça démontre qu'on est dans la bonne
direction. Ça fait que je suis vraiment contente. Merci encore une fois, là,
pour votre intervention à Mont-Laurier... Chute-Saint-Philippe et
Lac-des-Écorces. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
nous allons maintenant du côté de l'opposition officielle avec la députée de
Westmount–Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui, merci,
M. le Président. Merci beaucoup pour votre présence, M. Marchand, puis pour
votre témoignage. Je reflète les mêmes sentiments que mes collègues. Votre rôle
est essentiel, puis on est chanceux de vous avoir sur le terrain pour
accompagner tous les citoyens, citoyennes, surtout en cas de sinistre puis dans
des états... quand on fait face à des catastrophes.
Je souhaite vous entendre... parce que
j'ai beaucoup apprécié votre présentation, mais je ne vous ai pas entendu en ce
qui concerne les dispositions à l'intérieur du projet de loi n° 50. Alors, je
voulais savoir si vous avez évalué les dispositions puis, si oui, s'il y avait
des éléments... Je présume que vous êtes en faveur parce que vous avez parlé
grandement en faveur de tous les travaux qui sont déjà entamés, mais est-ce
qu'il y a des éléments que, vous jugez, on a à améliorer ou des éléments que
vous jugez qui sont plus opportuns à discuter ici, en commission parlementaire?
M. Marchand (Patrick) : Bien,
merci beaucoup pour la question. Et d'ailleurs, la Sûreté du Québec avait
collaboré en amont à certains travaux via le... l'OSCQ, là, pour... pour amener
des réflexions. Je ne le sais pas si... c'est nos commentaires, mais entre
autres le fait que les décrets d'urgence des municipalités passent de 5 à
10 jours, bien, c'est quelque chose, ça, qu'on apprécie beaucoup, parce
que c'était rapide, cinq jours pour les municipalités. Le temps de la déclencher,
de faire quelques actions, puis on était déjà rendus à savoir : Est-ce
qu'on est encore dans le décret d'urgence? Puis ce n'est pas toutes les
municipalités qui ont nécessairement les mêmes capacités. Les plus petites
municipalités avaient des fois parfois de la difficulté à suivre un peu la
cadence. Je pense que le projet de loi, en modifiant et en amenant ces décrets
là, à 10 jours, ça va être beaucoup plus facile. Pour nous aussi, parce
qu'on va savoir qu'on est dans le cadre de mesures d'urgence. Il faut
comprendre que la loi, telle qu'actuellement elle est faite, elle ne donne pas
de pouvoirs spécifiques à la police. Nos pouvoirs à nous sont donnés par
d'autres lois, la loi sur la police, le code de la sécurité routière, le Code
criminel, ainsi de suite. Donc, là-dedans, il y avait... il y avait, je dirais,
sur les... Par exemple, ce qu'on a vécu cet été dans les feux de forêt, nous,
quand... quand on fait une restriction, c'était en fonction de la common law,
parce qu'il y avait... bon, le MRNF décrétait l'interdiction de forêt, mais
nous, pour interdire à quelqu'un d'y accéder, il n'y avait pas de conséquences
pénales, donc on se référait à la common law. Là, de ce qu'on peut comprendre
du projet de loi, il va y avoir des pouvoirs pour le ministre de décréter
l'interdiction et de nommer des gens... oh! excusez, de nommer des gens pour
pouvoir appliquer ça. Là, il va y avoir des conséquences pénales. Et, si nous
sommes désignés pour appliquer les conséquences pénales, bien, c'est sûr que
ça... ça rajoute un outil. Parce que l'utilisation de la common law, ça veut
dire que, bon, j'interdis à quelqu'un d'entrer, s'il n'écoute pas, on tombe
en... à ce moment-là, dans une portion du code...
M. Marchand (Patrick) : ...criminel,
et ce n'est jamais plaisant. On n'a pas eu à le faire dans les feux de forêt,
mais quelqu'un qui n'aurait pas écouté puis qui aurait voulu passer un barrage
ou une restriction, il aurait pu être arrêté, au Code criminel, pour entrave au
travail d'un agent de la paix ou différentes autres dispositions, alors que là,
on va avoir, on pense, là, des dispositions pénales qui vont nous aider. C'est,
grosso modo, les deux choses qu'on a remarquées, là, à l'étude du projet de
loi.
Mme Maccarone : Et vous
n'avez pas fait mention de la réserve opérationnelle, les civils qui vont venir
en aide. Est-ce que ça, c'est quelque chose que vous appuyez, que vous avez
peut-être des préoccupations... formation?
M. Marchand (Patrick) : Bien,
bien évidemment que le... je le disais tantôt, la... je pense, le succès ou la
pierre angulaire de la loi qui est... actuellement, c'est l'intercollaboration
entre les différents ministères et organismes. Donc, d'avoir un bassin plus
grand de gens qui sont formés, équipés, on ne peut pas être contre ça, parce
que c'est... le succès de la sécurité civile, c'est le travail coude à coude.
Mme Maccarone : Vous avez
parlé beaucoup de... le déploiement de vos effectifs lors des cas de sinistre,
surtout quand un état majeur est déployé. Comment est-ce que vous priorisez le
déploiement de vos équipes, étant donné que vous faites face à une pénurie
d'effectifs? On a beaucoup de vos policiers qui sont en temps supplémentaire,
on entend des histoires qu'ils sont brûlés, ils sont fatigués. Ça fait que
comment est-ce que vous priorisez le déploiement de vos équipes dans un cas
d'urgence?
M. Marchand (Patrick) : Bon.
Il faut comprendre d'abord que les premières ressources qui sont engagées dans
les premières minutes, c'est toujours le poste local qui fait face à la menace,
de façon à prendre en charge le plus rapidement possible, immédiatement. En
général, on va essayer de regarder si, régionalement, les gens sont capables de
subvenir à l'événement. Il faut comprendre aussi qu'il y a le service
d'intervention d'urgence, qui relève de moi. Au total, toute la direction chez
nous, on est 125 membres, et en général ce sont les premiers qu'on lance dans
la mêlée pour venir supporter les gens. Donc, c'est ce qui a été fait. Les
premiers policiers qui ont été envoyés en renfort à Sept-Îles pour l'évacuation
d'urgence, c'étaient les gens du service d'intervention d'urgence, donc une
trentaine de policiers qui sont formés, équipés, habitués à suspendre un peu le
quotidien et leurs congés pour remettre ça un peu plus tard. Donc, on les a
lancés dans la mêlée assez rapidement, et là, après ça, quand on a vu que ça
nécessitait des ressources supplémentaires qui étaient, il faut se le dire,
assez exceptionnelles... On n'était pas dans le régulier, là. Puis est-ce qu'on
va le revivre l'année prochaine, ou en tout cas cet été, de cette ampleur-là?
On ne le sait pas, mais... Et là, à ce moment-là, on y a été par déclenchement
de ce que je vous expliquais, c'est-à-dire le fameux article sur le 12-12,
c'est-à-dire qu'on prenait... On a commencé par un poste, la région, on a fini
avec presque tout le district pendant une certaine période, et là on s'est
assuré d'avoir une rotation dans nos gens, de façon à donner des journées de
congé pour que les gens puissent aller se reposer un peu.
Il y avait des gens là-dedans qui
étaient... Vous avez parlé... Ce n'est pas vous, mais vous avez parlé de
Chibougamau. Chibougamau, les gens, ils étaient en opération, ils étaient
évacués en même temps, ils faisaient les deux, et j'ai des gens en Abitibi qui
étaient évacués de Lebel-sur-Quévillon, mais qui en même temps devaient
assurer. Donc, on vient leur donner des périodes de congé, de façon à reposer
nos gens. Et on avait quand même une bonne capacité de réserves, là, on n'avait
pas encore atteint un point de rupture, parce que 800 sur 5 000, il y
avait encore un petit peu de... on peut aller chercher des enquêteurs qui sont
formés puis qui ont encore leur équipement de patrouilleurs, et j'ai mes
partenaires. La restriction des régions... Le MRNF, il a ses employés... en ont
fait, on a fait de l'éducation, on a fait de la prévention, on a fait... et on
a fait beaucoup de communication avec les citoyens, et en général ça a très
bien fonctionné.
Mme Maccarone : Parce que
c'est une formation spécifique, quand on parle d'évacuation?
M. Marchand (Patrick) : Non.
L'évacuation en tant que telle, ce n'est pas une formation, outre que... Parce
qu'en général, c'est un plan de porte-à-porte, il y a une opération qui est
prévue pour ça qui prévoit les actions qu'on doit poser dans du porte-à-porte.
Si on prend l'exemple de Sept-Îles, par exemple, on avait décidé... on avait
quadrillé la ville en secteurs et on avait assigné des ressources, et là,
dépendamment d'où le feu aurait été rendu, on entamait des quadrillages de
secteur, ça fait que les ressources avaient été identifiées. On prenait ce
secteur-là, par exemple le secteur nord, je ne me souviens plus exactement du
nom, et là on l'évacuait. Donc, c'est le premier qu'on faisait, et ensuite, si
le feu dépassait telle limite, on faisait un autre secteur. Ça fait que toutes
les ressources étaient identifiées d'avance.
Mme Maccarone : En parlant
d'évacuation, j'ai pris le soin de parler...
Mme Maccarone : ...avec
beaucoup de vos collègues, beaucoup de vos membres en ce qui concerne le projet
de loi, pour prendre un peu le pouls. Puis ce qui est sorti régulièrement des
policiers, c'est que vous n'avez pas les mêmes pouvoirs d'évacuation que les
pompiers. Ça fait que, malgré que vous travaillez dans ces mesures, là, l'état
d'urgence, mais vous n'avez pas le pouvoir d'e obliger quelqu'un de sortir de
chez eux comme les pompiers qu'ils ont. Puis c'était une demande d'eux de
formuler ce type de modification à l'intérieur du projet. Mais vous, vous ne
l'avez pas évoqué dans votre présentation. Ça fait que je veux juste peut-être
mieux comprendre.
M. Marchand (Patrick) : Bien
là, de ce... le ministre va avoir maintenant le pouvoir d'évacuer en matière
d'incendie. En matière d'inondations, on a toujours les pouvoirs de common law,
on a des pouvoirs. Cependant, et c'est correct comme ça, c'est que l'obligation
législative d'aller chercher les motifs en urgence, on se doit d'avoir des
partenaires. Et je vais vous donner l'exemple de comment on l'a fonctionné
cette année avec le MRNF et les feux de forêt... c'est-à-dire que le MRNF avait
décrété par exemple la restriction à une zone particulière, on prenait des
points de contrôle et on signifiait aux gens qu'ils n'avaient pas le droit.
Advenant le cas où on avait un signalement que quelqu'un n'avait pas écouté
notre ordre et avait contourné, là, on allait voir avec les spécialistes du
secteur, donc la SOPFEU. Est-ce qu'il y a un danger réel à ce moment-là, là,
qui... dans les... dans les prochains temps? Oui, parfait. On faisait
l'intervention, et là on avait le pouvoir de dire si tu n'écoutes pas, à ce
moment-là, ça devient une entrave au travail d'un agent de la paix. Et ça... ça
fait plusieurs années qu'on fonctionne comme ça, ça a toujours bien été et on
n'a pas de problème là-dedans.
• (18 h 20) •
De ce qu'on comprend, dans la nouvelle
loi, en matière d'incendie, pour restreindre, il va y en avoir. C'est sûr que
ça va peut-être faciliter un petit peu, mais la même logique s'applique, c'est-à-dire
que les policiers, avant d'aller de l'exécuter, se doivent d'utiliser le gros
bon sens aussi un petit peu. Il y a de l'émotivité dans les évacuations, vous
savez. On prend quelqu'un, on prend un citoyen, on lui dit : Tu vas
quitter, tu vas laisser derrière toi ta maison, tes biens, tu ne sais pas s'ils
vont être là mais qu'il revienne, il faut... il faut être humain là-dedans.
Puis il faut comprendre que les gens n'ont pas nécessairement la même lucidité
de prendre les décisions que lorsque... lorsque ça ne les touche pas. Ça fait
que je pense que nos policiers sont... sont bien formés à ça. Puis la chaîne de
commandement est bien consciente de tout ça aussi.
Mme Maccarone : Merci
beaucoup. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va comme ça? Alors, nous allons maintenant du côté de la deuxième opposition et
j'entends le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Bonjour, M. Marchand. Écoutez, à vous entendre, à entendre votre
témoignage, on prend un peu l'ampleur de votre travail, de votre niveau
d'intervention. On en comprend aussi que... deux éléments, somme toute, tout
d'abord la communication, la coordination, dans une année qui était comme une
sorte d'année test, l'année passée, là. Et ça... ça fonctionne bien, d'après ce
que je comprends, entre les différents ministères avec les paliers municipaux,
etc. Et, à moins que vous me disiez que ça... on peut améliorer cet élément, ce
qui est toujours possible. D'autre part, le p.l. 50 vous donne des outils
légaux pour mieux faire votre travail en termes de... lors des évacuations, là.
Il y a une... Vous avez dit quelque chose qui m'a intrigué, là, c'est... ça
concerne d'autres... d'autres niveaux que les vôtres, vous avez dit : Et,
des fois, les petites municipalités ont de la difficulté à suivre la cadence.
Et je me questionne sur la capacité des petites municipalités à faire face à
des catastrophes, des sinistres de grande ampleur. Qu'est-ce que vous avez
voulu dire par les... certaines... certaines petites municipalités ont eu de la
difficulté à suivre la cadence?
M. Marchand (Patrick) : Bien,
c'est-à-dire que vous comprenez qu'une municipalité, par exemple de moins de
1000 habitants n'a pas la même... n'a pas le même niveau de préparation
que la ville de Québec, la ville de Lévis pourrait avoir ou la ville de
Sept-Îles avait, mais la beauté de la chose, je pense, c'est que les
organisations régionales en sécurité civile, via le conseiller, sont justement
venues prendre en charge ces municipalités-là et les supporter dans la prise de
décisions et des actions à poser. Donc, ça, c'est un facteur, je pense, qui
est... qui est rassurant pour les... pour les municipalités. Et moi aussi, là,
comme Sûreté du Québec, comme police de juridiction, j'ai un rôle à jouer
là-dedans. Je vous le disais, on veut les... on veut les éduquer à...
M. Marchand (Patrick) : ...voir
exactement quel est notre rôle puis qu'est-ce qu'on peut faire pour eux. Mais,
rapidement, quand il survient un événement, il faut que je communique avec eux,
il faut que je leur dise : Voici ce qui risque d'arriver. Mais je pense
que les organisations régionales de la sécurité civile viennent bien supporter
les différentes municipalités qui n'ont peut-être pas des contentieux légaux,
ils n'ont peut-être pas les fonctionnaires autant que la ville de Sept-Îles,
Baie-Comeau pouvaient avoir ou Rouyn et Val-d'Or. Donc, je pense que les
organisations régionales de la sécurité civile viennent vraiment bien les
supporter là-dedans puis les conseiller, et eux-mêmes sont supportés par
l'appareil de l'OSCQ. Donc, si ça déborde et ça prend de l'ampleur, ils sont
capables d'aller chercher...
Et je vais vous dire, là, les quatre ans
de... bien, les trois ans de pandémie où on était pratiquement en opération
tout le temps, parce qu'on a eu différentes mesures à mettre en place, ça a été
un mausus de beau laboratoire pour attacher les fils de communication. On s'en
sert maintenant, là. On a les fruits de ces trois ans de pandémie. Il y aura eu
au moins des bonnes choses qui peuvent ressortir d'une pandémie, c'est que les
fils avec les différents ministères, organismes et partenaires de tous les
niveaux, on n'a pas eu le choix de se parler pendant trois ans pour mettre en
place différentes mesures, que ce soient les restrictions sanitaires ou les
restrictions de région qu'on a connues ou le couvre-feu. Donc, je pense que ça
a été un facteur qui a été... un facteur de succès pour les autres opérations
qu'on va vivre.
Là, c'est sûr qu'il y a toujours un roulement
de gens. Les acteurs parfois changent au niveau politique, municipal. C'est à
nous de maintenir la cadence pour bien tout le temps les informer de nos rôles
et responsabilités. Je parle, en tout cas, beaucoup à la Sûreté du Québec. On
va essayer d'être présent dans les prochaines années pour qu'ils comprennent
bien notre rôle.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup. 10 secondes.
M. Fontecilla : Merci
beaucoup.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
M. Marchand, merci pour votre implication au niveau de la commission.
Alors, c'est très précieux. Alors, je vous souhaite une belle fin de journée.
Et pour nous, nous suspendons quelques instants pour accueillir le dernier
groupe de la journée.
(Suspension de la séance à 18 h 26)
(Reprise à 18 h 32)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
nous reprenons nos travaux.
Alors, nous en sommes à notre dernier
groupe de la journée. Nous accueillons l'assemblée des premières nations du
Québec-Labrador, alors, représentée par M. Diamond et M. Lavigne.
Alors, bonjour à vous deux. Alors, vu que
les présentations ont été faites, je vous laisse, vous avez un 10 minutes
pour présenter votre mémoire et, par la suite, on va avoir une période
d'échange avec les députés et le ministre.
M. Diamond (Maxime) : Parfait.
Tout d'abord, merci à la commission de permettre à l'APNQL, l'Association des
premières nations Québec-Labrador, de prendre place ici aujourd'hui et
représenter les Premières Nations. Une petite nuance, nous ne sommes pas
l'APNQL, mais bien le grand conseil Waban-Aki, maintenant appelé W8banaki. Nous
sommes une organisation tribale. Un petit peu plus loin, je vais vous présenter
l'organisation en détail. Je me nomme Maxime Diamond, directeur des mesures d'urgence
et de l'habitation chez W8banaki. Je suis accompagné aujourd'hui de mon
spécialiste en gestion des urgences, Daniel Lavigne, qui va participer à sa
présentation un peu plus loin.
C'est quoi, le Conseil
tribal W8banaki? C'est une organisation abénaquise à but non lucratif
offrant des services aux communautés autochtones du Québec. Fondé en 1979 sur
le territoire de Wôlinak, W8banaki possède, entre autres, des expertises en
services techniques, services sociaux et gestion des urgences.
La représentation, le développement et
l'administration sont les missions primaires auprès des membres abénaquis, mais
l'ensemble des Premières Nations reconnaît W8banaki dans leurs différents
secteurs d'activités.
Apolitique, l'organisation ne prend aucune
position sur la gouvernance des communautés autochtones, de la province et du
fédéral. Elle partage ses observations et ses recommandations lorsqu'elle est
invitée à le faire, comme dans le cadre du projet de loi, du p.l. n° 50...
18 h 30 (version non révisée)
M. Diamond (Maxime) : ...depuis
2018, le Département de la gestion des urgences de W8banaki, mandaté par
services aux Autochtones Canada, SAC, soutient les Premières Nations dans le
cadre de quatre piliers de la sécurité civile, le Programme d'aide à la gestion
des urgences, communément appelé PAGU, W8banaki a été présent pour soutenir les
communautés des Premières Nations, entre autres durant la pandémie de la
COVID-19, les inondations de 2019 et plus récemment lors des feux de forêt de l'été 2023.
Durant ces événements, les communautés ont pu compter sur une équipe hautement
formée afin de répondre aux incidents, obtenir l'accompagnement nécessaire dans
l'implantation des services aux membres des communautés affectées, ainsi que le
rétablissement de la situation.
W8banaki prend la parole afin d'exprimer
ses interrogations face à la PL 50 et partage ses réflexions, ainsi que
ses recommandations aux membres de la Commission de l'aménagement du
territoire. La résilience des Premières Nations sur le territoire québécois.
Sur le territoire du Québec habitent 10 Premières nations différentes,
constituées de 99 638 membres, dont 58 147 membres vivent sur une
quarantaine de communautés reconnues, aussi appelées réserves. Les communautés
des Premières Nations réfèrent à la Loi sur les Indiens qui est de niveau
fédéral. Cette loi permet, entre autres, au gouvernement fédéral d'administrer
des gouvernements locaux des Premières Nations et de la gestion des terres de
réserve. La loi sur les Indiens définit aussi l'obligation du gouvernement
fédéral envers les Premières Nations. En matière de sécurité civile visant à
favoriser la résilience aux sinistres sur les communautés, rien ne figure dans
la loi sur les Indiens. Dans ce contexte, SAC, Services Autochtones Canada a
mis en place un programme d'aide à la gestion des urgences. Au Québec, SAC et
W8banaki soutiennent les communautés dans le cadre de la loi fédérale sur la
gestion des urgences et la diligence raisonnable. De ce fait, comme c'est le
cas dans la Loi sur la sécurité civile actuelle, il n'est pas surprenant de
constater qu'il n'y a aucune mention claire à propos des Premières Nations dans
le PL 50.
Dans la mesure où le PL 50 vise à
favoriser la résilience aux sinistres sur l'ensemble du territoire québécois en
responsabilisant principalement les municipalités, on pourrait penser que cela
inclut les principales communautés, réserves des Premières Nations. Toutefois,
et encore une fois, il n'y a rien de clair au sujet du statut de réserve du
côté municipal, bien que la plupart de celles-ci figurent au répertoire des
municipalités du Québec, non pas dans la liste de répertoire qui précise entre
autres que les villages Cris et Naskapis ne sont pas inclus dans la liste, mais
plutôt via l'outil de recherche de répertoire. Par exemple, la communauté de...
où à peine quelques données géographiquement figurent. Tout ceci laisse donc un
grand flou face, entre autres, aux interactions entre les municipalités et les
réserves en matière de résilience face aux sinistres, à l'analyse de risques au
plan des mesures d'urgence, ainsi qu'au traitement réservé aux membres des
Premières Nations vivant sur réserve, par exemple lors évacuations hors
réserve.
Une collaboration entre toutes les parties
prenantes lors de sinistres sur territoire québécois devrait être envisagée. Le
plan régional de résilience aux sinistres devrait prendre en considération la
présence des communautés près des municipalités. Qui plus est, le ministère de
la Sécurité publique ainsi que toute une autre organisation du gouvernement
provincial impliqué gagneraient à être plus proactifs auprès des organisations
et des communautés des Premières Nations pour tisser des liens solides afin de
bien définir le rôle et les attentes des parties prenantes, l'objectif commun
étant d'augmenter la résilience aux sinistres en territoire québécois. Merci
beaucoup.
M. Lavigne (Damien) : De mon
côté, je vais poursuivre avec l'analyse qu'on a faite du projet de loi n° 50
et on suggère quelques recommandations du côté de W8banaki. Donc, les quatre
prochains points vont suivre entre autres les observations qu'on a faites. Je
débute avec le premier. Nous avons noté l'absence de documentation claire
définissant la coordination entre la province, les municipalités et les Premières
Nations en cas de sinistre ou de catastrophe. C'est une lacune qui engendre des
difficultés significatives en matière d'interopérabilité et de coordination des
efforts de réponse. Aucun document n'a décrit la coordination entre la province
et les municipalités et les Premières Nations, comme nous le mentionnons. Ce
que nous suggérons, c'est que, comme les Premières Nations ne sont pas
intégrées dans les structures de sécurité civile au Québec, elles évoluent de
façon générale dans un monde plutôt parallèle. Il arrive qu'elles soient
exclues, ignorées ou encore intégrées bien après les autres parties prenantes
lors d'un sinistre ou d'un sinistre imminent. La concertation et la
coordination entre la province, les municipalités et Premières nations sont ardues
par cet enjeu de structure. Aucun document ne décrit comment la coordination
devrait se faire, tant sur le terrain ou du point de vue de la gouvernance. Les
MRC, les villes, les municipalités...
M. Lavigne (Damien) : ...devraient
devoir se concerter avec les Premières Nations, avec lesquelles elles partagent
le territoire pour les aspects de préparation aux urgences majeures dont la
source est hors réserve, mais qui ont un impact sur les personnes, les
infrastructures, l'environnement et le bien des Premières Nations. Un
document-cadre devrait identifier les méthodes de coordination entre les
Premières Nations et faciliter les interventions d'urgence à grande échelle. Un
document-cadre concernant les rôles, responsabilités et les normes applicables
devrait être rédigées afin de soutenir le bon déroulement des opérations
d'évacuation et assurer les standards applicables qui soient compris dans...
qui soient compris de tous lors d'évacuation. On met en exemple, entre autres,
le Joint Emergency Management Standard, qui provient de l'Ontario, qui couvre
ces éléments.
Mon deuxième point se porte sur le projet
de loi... ne prévoit pas d'interaction entre les mesures de gestion des risques
des municipalités, les droits, territoires et ressources propres aux Premières
Nations. Ce qu'il peut apporter comme solution, que les MRC, les villes, les
municipalités devraient devoir se concerter avec les Premières Nations avec
lesquelles elles partagent des territoires pour les aspects de gestion des
risques hors réserve, mais qui ont un impact tout de même sur les personnes,
les infrastructures, l'environnement et les biens et des Premières Nations.
• (18 h 40) •
En troisième point, nous parlons de la
protection du patrimoine culturel et environnemental autochtone qui devrait
être intégré comme principe dans la loi afin qu'il soit possible de les
protéger lors d'une l'urgence. Un exemple, le Old Post de Nemaska est situé
hors réserve, et, l'été dernier, il a été menacé par les flammes. Mais, en
revanche, comme ce site d'importance patrimoniale n'est pas reconnu, il n'était
pas possible de faire la défense de ce territoire qui faisait face aux flammes.
En quatrième lieu, nous abordons la
consolidation de la relation entre la SOPFEU et les Premières Nations dans le changement
de gouvernance. Pour nous, la SOPFEU est un partenaire qui est à... qui est
très, très important, qui accompagne les communautés dans l'atténuation des
risques et dans la préparation aux urgences. Le ministère qui est proposé
actuellement dans le projet de loi n° 50 devrait
convenir du maintien des services offerts par la SOPFEU dans l'objectif
d'éviter que les responsables des mesures d'urgence des Premières Nations
soient dépourvus de soutien par la province lors de feux de forêt.
Ce qui nous amène comme conclusion que
W8banaki comprend que le projet de loi n° 50 proposé
vise à renforcer la sécurité civile. L'objectif commun étant d'augmenter la
résilience aux sinistres en territoire québécois, on y décerne une volonté de
clarification des rôles et responsabilités de toutes les parties prenantes à la
gestion des urgences découlant d'un sinistre. Paradoxalement, l'ensemble des
Premières Nations du Québec, partie prenante lors de la majorité des derniers
sinistres majeurs survenus en territoire québécois, ne semblent pas être
clairement considérées. Finalement, il serait profitable pour toutes les
collectivités québécoises que ce soit défini... que soit définie la
coordination entre la province, les municipalités et les Premières Nations.
Dans le réseau des intervenants en mesure
d'urgence des Premières Nations, dont nous, on fait partie au W8banaki, il y a
quatre mots qui priment. Ce sont les quatre C : la coopération, la
collaboration, la coordination et la communication. Ces quatre C sont garants
d'un réseau fort prônant la proactivité et le travail d'équipe. Ceux-ci
résument bien la vision du... W8banaki concernant le projet de loi n° 50. C'est dans cet esprit que W8banaki tend la main aux
organisations du gouvernement provincial afin de tisser des liens solides en
matière de résilience et aux sinistres.
Pour les points mentionnés plus...
derniers, je tiens à remercier d'abord le président ainsi que le ministre
Bonnardel et Mmes et MM. les députés pour nous avoir écoutés lors de la... Ça
résume ma présentation. Merci grandement.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
merci beaucoup, M. Lavigne et M. Diamond, pour votre présentation.
Là, nous allons débuter... nous débutons, pardon, une période d'échange avec M.
le ministre. Alors, vous avez la parole.
M. Bonnardel : Merci, M. le
Président. Messieurs, vous êtes les derniers de la journée, hein, mais non les
moindres. Votre mémoire est très instructif. Puis je n'ai pas de leçon à vous
donner, là, sur les façons... les explications que vous nous donnez
aujourd'hui.
Vous savez très bien que la sécurité
civile sur les communautés, c'est de juridiction fédérale. On a dû travailler,
lors de la dernière saison des feux, qui a été majeure, avec Services
Autochtonse Canada. Vous le savez, on a évacué près de 10 000 de vos
compatriotes partout sur le territoire et quelquefois plus d'une fois. Mais je
vais aller... je voulais juste exposer la situation puis je voulais vous exposer
un peu les... Ce n'est pas parce que c'est de juridiction fédérale qu'on se
dit : On ne fait rien. Quand je dis ça, je le dis pour vous rassurer, oui,
dans une certaine mesure, en vous disant que ce qui va être important pour moi
puis pour le ministère, c'est que, dans les prochaines semaines, vous êtes un
acteur non négligeable...
M. Bonnardel : ...avec
Services autochtones aussi pour assurer, je vais dire des services-conseils,
mais c'est peut-être plus que ça encore vis-à-vis vos collègues, vos... les
différentes communautés. Donc, vous allez être partie prenante de futures
rencontres avec la sécurité civile, notre sous-ministre dans les prochaines
semaines, puis on va aussi mieux faire connaître le rôle de la sécurité civile
du Québec aux différentes communautés, parce que, bon, la situation de 2023
risque de se répéter. On ne le souhaite pas, là, mais, si ça se répète, il faut
continuer de bien faire notre travail, mais que vous soyez des partenaires
encore plus importants pour la suite des choses. Puis une des portions où vous
mentionnez... pour moi qui est importante, c'est la gestion des risques. Même
si on ne l'a pas mentionnée dans la loi, dans l'habilitation réglementaire,
vous allez être partie prenante de cette complémentarité, si je peux le dire
ainsi, entre les autorités municipales et vous-mêmes, les Premières Nations,
pour être capables de définir un partenariat entre vous et les communautés pour
que cette définition de gestion de risque, bien, soit autant utile pour vous
que pour les autres communautés. Donc, ça, soyez-en assurés, là, que vous allez
être partie prenante, là, de ce règlement, qui va définir votre rôle aussi dans
tout ça, et pour moi ça va être important.
J'ai juste le goût de... Ma première
question que vous... J'imagine qu'avec l'été qu'on a eu, vous avez posé des
questions, vous avez parlé aux différents membres des différentes communautés.
Comment ça s'est... Je pense... La réponse, je pense la savoir. Mais les 10 000
personnes de vos membres, de vos... des différentes communautés qui ont été
évacuées, j'étais quand même présent pas mal lors de ces évacuations. Est-ce
que dans l'ensemble on ressort avec un bilan positif de ces évacuations? Parce
que Services autochtones Canada, je le répète, nous ont dit... pas «François» :
M. le ministre, vos équipes, vous embarquez sur le terrain puis vous donnez
tout ce que vous pouvez pour... Tu sais, je le dis souvent, là, c'était sauver
des vies qui était le premier réflexe qu'on voulait pour l'ensemble des
Québécois qui étaient évacués, là. Est-ce que ça s'est bien déroulé, selon
vous, ou il y a matière à amélioration pour la suite des choses? Puis j'imagine
que c'est des questions aussi qu'on aurait... qu'on allait vous poser aussi de
la part du ministère, là, mais je veux vous entendre, pour le bénéfice de tout
le monde, là.
M. Diamond (Maxime) : Damien,
tu veux te prononcer, ou...
M. Lavigne (Damien) : Absolument.
M. Diamond (Maxime) : Premièrement,
oui, il y a toujours matière à amélioration dans peu importent les projets dans
lesquels nous participons. Cet été, on a vécu plusieurs événements, et qui se
sont reproduits. Vous l'avez mentionné, M. le ministre, on a dû évacuer et
ré-évacuer certaines communautés. Techniquement parlant, on a senti le support
aussi des municipalités qui ont accueilli nos membres des Premières Nations,
qui a été un... Ça a été un enjeu majeur pour nous, là. On a pu faire la
gestion des évacuations comme il se devait grâce au support de tout ce qui
était alentour de nos communautés. Damien, si tu veux poursuivre.
M. Lavigne (Damien) : Merci,
M. le ministre, pour votre question, c'est grandement apprécié. Actuellement,
étant donné qu'on est dans la préparation, on peut vous certifier que, de notre
côté, on est en rétroaction auprès des communautés à recueillir leurs
commentaires, à savoir comment était l'accueil dans les sites de sinistrés,
comment était le travail de la Croix-Rouge, qui est un partenaire direct avec
nous, ainsi que le travail de la SOPFEU, notre travail personnel ainsi que le
travail du fédéral. On ne mentionne pas le travail de la province, parce que de
façon générale, comme vous le mentionnez, les communautés sont sous juridiction
fédérale. Donc, dans le but où, généralement, le MSP offre différents services
et est également attaché à la SOPFEU, est également attaché à la Croix-Rouge,
il va de soi de faire tout de même un travail en amont avec eux, de mieux
comprendre nos rôles et responsabilités.
De ma part, j'ai été sur le terrain à
plusieurs reprises, que ce soit du côté de Val-d'Or, que ce soit du côté du
Saguenay-Lac-Saint-Jean. Rentrer dans les centres d'opération d'urgence,
directement sur les centres de sinistrés, était très facile, ça allait très,
très bien, la collaboration était numéro un. De façon générale, les
communautés, ce qu'elles vont préférer, c'est d'évacuer dans une communauté
soeur, où encore cette année on ne vise... le moins possible d'évacuations. On
a travaillé avec la santé, qui est une branche de Services autochtones Canada
qui s'appelle la Direction générale de la Santé des Premières Nations et des
Inuits, avec qui on a développé un projet qui s'appelle Les Centres d'air pur,
les centres d'air pur étant des endroits à pression positive, évitant justement
que la qualité de l'air à l'intérieur de cet endroit-là ne soit néfaste pour la
population vulnérable.
Ceci dit, ce n'est pas un outil qui est à
100 % étanche, ce n'est pas un outil qui va être 100 % «bulletproof»,
si vous me permettez l'anglicisme, pour l'été prochain. Donc, on s'attend
justement à avoir un bon travail, de notre côté, autant avec l'association de
la sécurité civile du Québec, qui nous donne un bon coup de main en approchant
différentes villes, pour nous permettre...
M. Lavigne (Damien) : ...d'avoir
des lieux... pour accueillir les différentes communautés qui risqueraient de
quitter, parce que, cette fois-ci, on ne veut pas que les communautés...
nécessairement, même s'ils ont le... le dernier mot, à ce niveau-là, ne
quittent seulement qu'à cause de la fumée. Les municipalités ne l'ont pas fait
l'année dernière et on aimerait que ce soit également applicable du côté des
communautés grâce à notre service-conseil, grâce aux conseils de la SOPFEU qui vont
mentionner le comportement du feu, par exemple, sans nécessairement prendre la
décision pour la communauté de dire : Vous devez évacuer, ce n'est pas
leur mandat. Donc, nous non plus on ne prend pas la décision. Ça va toujours
rester le mandat du chef. Mais avec des outils comme le centre... les bons
outils également d'analyse de la situation du feu, les bons plans de mesures
d'urgence, les bonnes analyses de risque. Et, en ayant des lieux stratégiques
près des municipalités ou des villes d'accueil, ça va être un travail qui va
être fait beaucoup plus facilement lors d'évacuations si celles-ci arrivent
durant l'été prochain.
• (18 h 50) •
M. Bonnardel : Comment vous
avez... comment vous avez évalué les... la communication entre les différents
partenaires, principalement la SOPFEU, mais autant de notre côté aussi? Est-ce
que, côté communicationnel, c'était adéquat, ou il y a matière à amélioration
sur certains... sur certains points? Est-ce que les chefs étaient bien informés
assez rapidement de la situation? Je crois que oui, là, mais peut-être que vous
allez m'exposer certaines situations que j'ai... ou je n'ai pas eu vent, là, de
plus... de problématiques. Mais comment, du côté communication, là... vous
considérez qu'on peut se donner une bonne note ou non?
M. Lavigne (Damien) : La
communication va toujours rester le nerf de la guerre, on ne se le cachera pas.
La désinformation est tout de même assez importante sur les communautés.
M. Bonnardel : Attendez, là.
La désinformation?
M. Lavigne (Damien) : La
désinformation, oui, effectivement. Certains membres qui se retrouvent dans le
territoire, des fois, nous donnent l'information où les flammes s'en vont vers
une direction ou vers une autre, et, par la suite, on donne... on lève le plan
en disant : Il y a une situation. Qu'est-ce qu'on fait? Comment on se
mobilise? Est-ce qu'on sait si la SOPFEU s'en vient? Donc, ça, c'est des
éléments clés qui sont importants de signifier, du côté de Service autochtone
Canada ou du côté de W8banaki, pour qu'on puisse engendrer les... nécessaires
afin de savoir quelle est la situation réelle. Donc, la circulation peut se
produire tout de même assez rapidement dans une communauté comme dans une
municipalité. Donc, ce n'est pas... ce n'est pas différent d'un endroit à un
autre, mais, lorsqu'on veut avoir l'élément clé, ça peut toutefois devenir
difficile avec les endroits régionaux. Nous, de notre côté, à moins que ça se
parle de ministre à ministre, on montre l'information à Service autochtone
Canada. Donc, en ayant une liste des personnes qui sont responsables des
régions desservies par le MSP, ça devient tout de même assez facile d'obtenir
l'information pour la descendre auprès de la communauté.
D'un autre côté, des relations comme on a
avec la Croix-Rouge ou la SOPFEU, ils sont tout de même très, très efficaces
étant donné qu'on les travaille beaucoup en amont. Donc, on a des relations
rapides. La note... vous avez tout de même une très, très bonne note concernant
les évacuations de l'année dernière, concernant la situation de la route, par
exemple, sur la Billy-Diamond, par exemple, des choses comme ça, ça allait
très, très bien. Des fois, c'était plus difficile de trancher les décisions,
parce qu'il y a des communautés qui risquaient de ne pas avoir de... comment
dire, de denrées essentielles comme du lait maternel ou des choses comme ça
auprès de leurs enfants. C'était tout de même difficile pour eux autres de
dire : Bien, nous, on patrouille la route qui mène à notre... à notre
communauté, du côté de la Baie-James, et le... actuellement, le risque est
moindre, mais la Billy-Diamond, qui était fermée à partir de Matagami, afin de
prévenir toute situation dangereuse pour les conducteurs. C'est tout à fait
justifié, mais, pendant ce temps-là, c'était difficile d'avoir tout ce qui
était aérien, tous les les outils supplémentaires en fait pour assurer la
sécurité de leurs membres sur leur territoire.
M. Bonnardel : Faites juste
me... je veux juste clarifier quelque chose. Tantôt, vous avez dit : Lors
d'évacuations... est-ce que, dans le processus d'évacuation, si la SOPFEU dit à
un chef, à une communauté : Vous... vous devriez évacuer, voici les
raisons x, est-ce que vous avez un rôle à jouer? Est-ce qu'on vous interpelle?
Est-ce que vous avez un rôle-conseil en disant : Messieurs, vous êtes des
experts en sécurité? Est-ce que... qu'est-ce que vous en pensez vis-à-vis la
recommandation de la SOPFEU? Est-ce que vous faites... vous êtes partie
prenante de cette décision ou pas du tout ou...
M. Lavigne (Damien) : On va
participer aux rencontres avec les communautés, mais, comme mentionné, ça
serait... ça serait très, très surprenant que la SOPFEU prenne une position
aussi importante, parce que, par la suite, ils pourraient se faire dire :
Bien, crime, on s'est fait recommander fortement d'évacuer. Ça serait très
surprenant, mais dans une rencontre où la SOPFEU serait autour de la table,
Services autochtones Canada ainsi que notre présence, on pourrait évaluer la
possibilité de, en conséquence, des informations spécifiques concernant la
météorologie, entre autres le comportement du feu, et par la suite donner
conseil à dire : Écoutez, actuellement, la situation avec le feu est à
20 kilomètres, les vents sont dominants vers votre communauté, vous avez
le choix d'évacuer. Mais avisez-nous pour qu'on puisse communiquer
l'information à l'endroit que vous désirez évacuer, que ce soit la ville de
Québec, que ce soit Val-d'Or, que ce soit Rouyn-Noranda. Donc, nous, notre
travail va être de communiquer l'information à SAC...
M. Lavigne (Damien) : ...la
branche pour faire le filament entre : on a parlé avec la communauté, on a
une confirmation d'évacuation et ils pensent se diriger là-bas, est-ce qu'on
peut savoir s'il y a un endroit, un centre d'hébergement d'urgence possible?
C'est une évacuation complète de 2000 personnes. On va avoir besoin de repas,
on va avoir besoin d'un espace pour leurs animaux de compagnie. Donc, on fait
le fil conducteur de toutes ces informations-là pour libérer le poids des
épaules des communautés, afin qu'eux autres puissent se concentrer sur les
opérations sur leur territoire local pour procéder à l'évacuation.
M. Bonnardel : Merci,
Messieurs, pour ces clarifications. Je ne sais pas si mes collègues ont des
questions, sinon on va aller à l'opposition. Ça va?
Des voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
ça va comme ça? Alors, nous allons maintenant du côté de l'opposition
officielle avec la députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci, M. le
Président. Bonsoir, M. Diamond et M. Lavigne. Merci beaucoup pour votre
présentation puis votre mémoire, ça... comme le ministre a dit, c'est très
instructif. Suite à votre recommandation d'un document-cadre qui devrait
identifier les méthodes de coordination que vous avez évoquées dans votre
mémoire puis votre discours... puis le ministre a dit que c'est quelque chose
que nous pouvons mettre peut-être ensemble par le biais d'un règlement, que
souhaitez-vous voir à l'intérieur de ce document? Il doit y avoir des éléments-clés.
Je comprends que ça prend une consultation, mais il doit y avoir des éléments
clés que, vous souhaitez, font partie de ce type de document?
M. Lavigne (Damien) : En
fait, ce serait tout ce qui serait au niveau de l'alerte, la préalerte, le
chemin directeur afin de décider vers qui on se tourne. Est-ce que vous, de
votre côté, vous préférez... de la province, que les communautés qui sont
desservies sur le territoire, dépendamment de leur emplacement, se tournent
davantage vers leurs régions ou vous accepteriez qu'ils se dirigent vers
d'autres régions? Ça pourrait être mis en branle, ça pourrait être discuté à ce
niveau-là. Donc, il y a tout ce qui est la concertation, également, savoir que
les communautés vont être considérées dans la prise de décision, le partage des
risques, sur le territoire des municipalités, qui pourraient affecter également
les communautés. Et peut-être obtenir, comment dire, la tradition, la culture
des communautés, savoir à quel point ça va être affecté. Si on décide de faire
un travail d'atténuation important, une bande d'aménagement pour libérer tout
combustible sur le sol, est-ce que cet endroit-là contenait des baies sauvages,
des choses comme ça, donc la concertation, afin d'avoir vraiment une idée
claire du risque, de l'impact, plutôt, sur la communauté.
Et le travail, bien entendu, de l'équipe,
par la suite, dans le cas d'une situation d'évacuation où... je vais donner
l'exemple de... décide d'évacuer, Lac-Simon, qui est environ six kilomètres, si
je ne me trompe pas, à ce moment-là, ce serait intéressant de savoir, bien,
vous, dans votre plan régional, si vous croyez évacuer vers Val-d'Or, bien,
c'est quel endroit vous vous dirigez, est-ce qu'on peut travailler ensemble
pour faciliter le transport, par exemple. Donc, c'est ce genre de choses là
que, moi, j'aimerais bien voir dans une loi ou, du moins, dans une procédure
écrite concernant les Premièresd Nations.
Mme Maccarone : Merci. Je
suis curieuse de savoir si vous avez des pratiques traditionnelles, des
connaissances de vos communautés dont vous représentez, en matière de gestion
de risques et d'urgence, que vous souhaitez partager avec les membres de la
commission. Parce que c'est quand même une expertise qui est spécialisée, quand
on parle du Grand Conseil de Waban-Aki, alors je souhaite vous entendre
là-dessus, s'il vous plaît.
M. Lavigne (Damien) : Waban-Aki
se tourne moins vers le traditionalisme. C'est davantage les aînés des
communautés qui m'ont apporté leur point, qui m'ont décrit un petit peu plus
quels genres de pratiques ils faisaient auparavant. Nous, on va toujours prôner
les bonnes pratiques, les meilleures, également, disponibles du côté de la
sécurité civile de la province puis les meilleures du côté du fédéral. Et on va
suggérer, par le biais de gabarits, de plans de mesures d'urgence, comment
procéder en temps et lieu. On utilise également le système de commandement
d'incident, le SCI, qui est mis en application à travers l'intérieur de la...
pancanadien, plutôt, pour faire en sorte qu'on ait un système de communication
efficace. Donc, des fois, c'est plus difficile, du côté des aînés, mais, du
côté des coordonnateurs de mesures d'urgence, donc nos principaux intéressés,
et des comités de mesures d'urgence, c'est ce qu'on prône et ce qu'on va
préférer que les communautés utilisent, mais, encore une fois, ils ne sont pas
obligés de la faire, bien entendu, mais c'est ce qu'on essaie de souligner,
l'importance d'une communication efficace, d'une bonne préparation. Donc, si,
eux, ils préfèrent, sur leur territoire, impliquer les personnes plus aînées
dont... Iis ont vécu différents feux, qui ont vécu différentes situations et
qu'ils ont des idées claires pour les partager, les mettre dans leur plan de
mesures d'urgence ou encore les partager auprès des municipalités, à ce
moment-là, on voit l'opportunité de les écouter, de les entendre et peut-être
d'utiliser ce qu'ils veulent nous partager. Maxime, j'ai remarqué que tu avais
libéré ton micro.
M. Diamond (Maxime) : Oui,
bien, pour faire un peu d'avancement sur les propos de...
M. Diamond (Maxime) : ...Damien,
le volet tradition a été touché cet été lors des évacuations, c'est-à-dire que
les communautés ont cuisiné des plats traditionnels lors d'évacuations dans les
centres d'hébergement d'urgence. Donc, les aînés ont participé. Puis ça joue
sur le psychologique des personnes évacuées. Donc, ils ont pu sentir un peu
leur chez eux en grande ville, et pour une période de 7 à 8 jours, et puis,
ensuite, ils sont retournés dans leurs communautés. Donc, les chants, la
cuisine autochtone ont été mis de l'avant, là, dans certaines régions.
Mme Maccarone : Merci. C'est
très intéressant. Est-ce que vous avez aussi les mesures que vous proposez pour
renforcer la résilience, la sécurité des communautés autochtones dont vous
représentez face aux menaces telles que les catastrophes naturelles aussi?
Parce que je présume... vous évoquez beaucoup communication, mais vous, le
moyen que vous communiquez puis protégez votre population, comment... c'est
quoi, la mise en œuvre ou le déploiement de ces initiatives?
• (19 heures) •
M. Lavigne (Damien) : La
gouvernance locale doit primer, d'abord et avant tout. Donc, chaque communauté
est maître chez elle, un peu comme une municipalité, si on pourrait dire. Donc,
à ce moment-là, on va laisser l'initiative à la communauté de gérer, selon
leurs ressources locales, la situation. S'ils se sentent dépassés, à ce
moment-là, ils peuvent communiquer avec Services autochtones Canada, comme ils
peuvent communiquer avec Waban-Aki, pour qu'on puisse mettre en branle soit une
mobilisation directement sur le territoire afin de les soutenir dans leurs
opérations, ou encore de le faire à distance, en communiquant avec eux, en leur
fournissant des outils comme des fiches, des outils, également, électroniques
pour un centre d'opérations d'urgence mieux adapté, un centre de commandement
directement sur la communauté afin de se mobiliser et se rapprocher de l'aléa
qui cause le sinistre.
Donc, c'est très variable selon la situation,
bien entendu, mais ça passe énormément également par la formation, bien
entendu. Je vous ai mentionné le SCI, mais on a également une entente avec...
qui propose une formation s'appelant La gestion des risques et la planification
des urgences, qui est basée, entre autres, sur les meilleures pratiques, autant
provinciales que fédérales. Et on a également tout ce qui est services aux
personnes sinistrées offerts par la Croix-Rouge, on a également Intelli Feu,
Fire Smart, qui est offert par la SOPFEU, ainsi que les formations spécifiques
pour tout ce qui est pompier auxiliaire sur communauté, par l'entremise de la
SOPFEU. Et on a également la possibilité de faire des exercices, des
entraînements selon les aléas, les catastrophes pouvant survenir sur le
territoire. Donc, on se rapproche très près du mandat du MSP... auprès des
municipalités et on fait le même travail du côté des communautés.
Mme Maccarone : Est-ce que
ces formations sont traduites? Parce qu'on parle quand même d'un service essentiel,
urgent? Est-ce qu'elles sont traduites pour les membres de votre communauté qui
ne parlent peut-être pas anglais ou français?
M. Lavigne (Damien) : J'aime
beaucoup votre question, et effectivement c'était... c'est une pratique qui est
tout de même assez difficile. On essaie de plus en plus de le faire, mais, de
façon générale, les communautés sont divisées à 50-50, donc ils vont parler
français, anglais cri, atikamekw. Donc, ils parlent au moins deux, trois
langages, de façon générale. Mais, pour les aînés, qui est une notion tout de
même assez importante, le maintien de la langue, nous tâchons le plus possible
de les traduire, mais c'est un défi de taille.
Mme Maccarone : O.K.
Peut-être une dernière question, juste par curiosité, est-ce que vous avez une
entente avec les policiers autochtones en ce qui concerne le déploiement des
mesures quand on fait face à un état d'urgence?
M. Lavigne (Damien) : Les
policiers sont davantage vers la sécurité publique, donc ils sont soutenus par
la province, ils sont également soutenus par Sécurité publique Canada. De façon
générale, ce sont des instances ou des ressources qui vont être mises en branle
dans le plan de mesures d'urgence, au même titre que les services incendie.
Donc, moi, je vous dirais, non, pas directement. Je sais que l'APNQL font un
travail assez important du côté des services des corps policiers autochtones,
mais nous, de notre côté, on va travailler selon la vue d'ensemble de la
communauté, par l'entremise du... mesures d'urgence, qui va aller chercher la
Sécurité publique, qui va aller chercher la Santé. Donc, je ne vous apprends
rien à ce niveau-là, c'est pareil comme les municipalités.
Mme Maccarone : Parfait.
Merci beaucoup. C'était très instructif d'échanger avec vous. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci,
Mme la députée de Westmount-Saint-Louis. Alors, nous allons maintenant du côté
de la deuxième opposition, avec le député de Laurier- Dorion.
M. Fontecilla : Oui. Bonjour,
messieurs. Merci de nous apporter ce point de vue essentiel à un projet de loi
de cet ordre-là. Et je voudrais juste préciser une information que vous avez
dite il y a quelques minutes. Pour la décision d'évacuer une communauté, si
j'ai bien compris, c'est... la décision finale, même s'il y a beaucoup
d'éléments de concertation, c'est le chef de la communauté qui doit donner son
aval pour... J'ai bien compris...
19 h (version non révisée)
M. Fontecilla : ...cela. Très
bien. Vous nous avez dit... vous nous avez informés, dans votre mémoire, qu'entre
autres... bien, non, vous êtes... un programme fédéral qui s'appelle le
Programme d'aide à la gestion d'urgence, qui est appliqué, qui est par... via
le Secrétariat aux affaires autochtones... non, avec le... qui est dirigé vers
des communautés. Est-ce que toutes les communautés autochtones du Québec
appliquent à ce programme d'aide à la gestion d'urgence?
M. Lavigne (Damien) : Votre question
est excellente. Le programme PAGU, le programme d'aide à la gestion des
urgences, est un programme pancanadien. Donc, l'ensemble des communautés, de
façon générale, peuvent obtenir les services, mais, bien entendu, les
territoires desservis par le programme sont ceux qui sont reconnus par la Loi
sur les Indiens. Je prends, par exemple... qui est une communauté située dans
le parc de La Vérendrye et à environ 1 heure de Val-d'Or, qui est une
communauté qui n'est pas reconnue. Donc, on peut les soutenir, mais tout ce qui
va être remboursement de frais suite aux mesures d'urgence devrait passer du
côté de la province, et le MSP aurait également un travail à faire en amont
avec cette communauté-là, en situation d'urgence, dans le soutien nécessaire
auprès de la communauté.
Bien entendu, on poursuit notre travail,
on les soutient, on leur offre le cursus de formation comme on le ferait à n'importe
quelle communauté, mais cette communauté-là, particulièrement, n'est pas
desservie directement par notre programme, au même titre que... est une
communauté mohawk limitrophe entre l'Ontario, le Québec et les États-Unis, donc
cette communauté-là est desservie par le programme de l'Ontario.
M. Fontecilla : Très bien.
Bon. Ça pose plusieurs types de questions, mais je voudrais aller à ce qui me
paraît essentiel, là. Vous dites que le p.l. 50 ne considère pas les
communautés autochtones. En effet, mais je voudrais... Est-ce que vous, votre
opinion, c'est de faire en sorte que le p.l. 50 considère la réalité autochtone,
considère certains aspects? Étant donné qu'il y a comme une double... comment
dire, il y a le fédéral qui rentre en ligne de compte, ou qu'on considère
certains aspects en particulier, là?
M. Lavigne (Damien) : L'importance
de notre mémoire est davantage vers la concertation. Donc, le travail
nécessaire à assurer la sécurité, la résilience de l'ensemble du territoire du
Québec, par l'entremise du projet de loi n° 50, afin d'assurer que les
communautés ne soient pas laissées à eux-mêmes. Si les municipalités ont le
soutien nécessaire du MSP pour une situation d'évacuation, si, nous, on crée
une ORSC auprès de ce secteur précis là, s'il y a une communauté environnante
juste à côté, bien, ça serait important que nous, par la suite, on puisse faire
le pont nécessaire afin de leur informer de la situation par le biais de la
municipalité qui est environnante. Tout ce qui va être travaux d'atténuation,
tout ce qui va être le plan, la gestion des risques régionale, ça serait une
bonne idée de pouvoir voir... pas l'amont, mais plutôt la collaboration entre
les Premières Nations et les municipalités. Ça serait davantage sur ça que
notre mémoire se base entre autres, là, pour valider l'approche auprès des
Premières Nations, malgré qu'ils sont sous juridiction fédérale.
M. Fontecilla : Donc, pour
vous, là, c'est... l'importance est située dans l'inclusion, dans le p.l. 50,
du principe de la collaboration et la concertation avec les communautés
autochtones. Est-ce que je traduis bien votre sentiment?
M. Lavigne (Damien) : Exactement.
M. Fontecilla : Je vous
remercie. Oui.
M. Diamond (Maxime) : On a un
parallèle à faire aussi... Pardonnez-moi. On a un parallèle à faire avec les
communautés qui ont le service urgence desservi par les municipalités, c'est-à-dire
les services de pompiers et policiers. Il y a plusieurs communautés au Québec
qui n'ont pas de service incendie, donc le service est provenu d'une
municipalité avoisinante. Voilà, ça, c'est... c'est des enjeux à considérer
aussi, là, dans cette loi.
M. Fontecilla : Tout à fait.
Je vous remercie.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
C'est fini. Alors, s'il n'y a plus de question, alors je vous remercie à vous
deux pour votre contribution à la commission. Alors je vous laisse là-dessus.
Je vous souhaite une belle soirée.
Pour notre part, bien, nous ajournons les
travaux à demain, mercredi 20 mars, après la période des questions.
Bonsoir.
(Fin de la séance à 19 h 08)