Journal des débats de la Commission de l'aménagement du territoire
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
mercredi 8 novembre 2023
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Vol. 47 N° 27
Étude détaillée du projet de loi n° 31, Loi modifiant diverses dispositions législatives en matière d’habitation
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11 h (version non révisée)
(Onze heures douze minutes)
Le Président (M. Gagnon) : Alors,
bonjour, tout le monde. Bon 8 novembre, à l'ordre s'il vous plaît! Alors, ayant
constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de l'aménagement du
territoire ouverte.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 31, Loi modifiant
diverses dispositions législatives en matière d'habitation. Pour débuter, Mme
la secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements, s'il vous plaît?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Dionne (Rivière-du-Loup–Témiscouata) est remplacée par M.
Tremblay (Dubuc) et M. Ciccone (Marquette) par Mme Prass (D'Arcy-McGee).
Le Président (M. Gagnon) : Merci,
Mme la secrétaire. Alors, on poursuit en étude détaillée. Lors de l'ajournement
de nos travaux, hier, nous nous étions rendus à l'article 37.1 qui avait
été adopté. Nous sommes toujours dans le sujet quatre, c'est-à-dire préserver
et accroître l'offre du logement, faciliter la résiliation des projets d'habitation
et assurer une meilleure gestion des logements sociaux abordables et communautaires.
Selon notre plan de suivi, Mme la ministre, je vous prie à procéder à la
lecture de votre amendement introduisant un nouvel article qui s'intitulerait l'article 37.2.
Mme Duranceau : On va... M.
le Président, on va réouvrir certains articles adoptés hier pour refléter les
modifications pertinentes, là, relativement à des personnes aux études, il y a
des précisions qu'on voulait rajouter pour qu'il y ait une concordance entre
tous les articles de loi, si...
Le Président (M. Gagnon) : Vous
pouvez mentionner l'article, Mme la ministre?
Mme Duranceau : Oui. Alors,
ce sera les articles 9.1, l'article 10 puis l'article 12.2. Sur consentement...
Le Président (M. Gagnon) : 9.1,
10, et 12.2, c'est ça? Oui, Mme la députée des Mille-Îles.
Mme Dufour : Juste une
question de procédure, juste comprendre, là, parce que c'est rare qu'on fait ça,
mais l'amendement a été adopté. Là, on fait juste le réouvrir comme s'il n'avait
pas été adopté. Ce n'est pas comme on en fait un nouveau, là, c'est ça? Juste
comprendre. C'est... je vois M. Savoie qui dit oui, là, mais je voudrais que M.
le Président me le dise si c'est bien ça.
Le Président (M. Gagnon) : Je
vais suspendre quelques instants.
Mme Dufour : O.K., merci.
(Suspension de la séance à 11 h 15)
(Reprise à 11 h 22)
Le Président (M. Gagnon) : ...qui
vient d'être déposé, 9.1. J'ai demandé le consentement pour rouvrir
l'amendement introduisant l'article 9.1, qui a été adopté. Il y a consentement?
Également, j'ai demandé le consentement pour retirer cet amendement.
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Gagnon) : Consentement.
Puis dépôt de la nouvelle version de l'amendement introduisant l'article 9.1.
Mme la ministre, lecture.
Mme Duranceau : Oui. Donc,
l'article 9.1 se lirait comme suit : L'article 152 de cette loi est
modifié par le remplacement de «fonds du logement social» par «fonds du
logement et de projets de développement du logement social par projet d'habitation,
qui comprend des logements sociaux ou abordables ou des logements destinés à
des personnes aux études, au sens de l'article 1979 du Code civil».
Mme Dufour : J'ai une
question.
Le Président (M. Gagnon) : Il
n'est pas dans le Greffier?
Mme Dufour : Oui... Non,
bien, il n'est pas à la bonne place là, mais on l'a... moi, je l'ai trouvé. Ça,
c'est l'amendement que moi, j'avais déposé. Donc, est-ce que c'est maintenant
la ministre qui le dépose? C'est bien celui-là? 9.1, c'était... C'est parce
qu'il est présenté «Mille-Îles» dans le Greffier, et c'était l'amendement que
j'avais déposé.
Mme Duranceau : Bien là...
Mme Dufour : Cet
amendement-là qu'on a retiré, c'est un amendement que j'avais déposé. Ce ne serait
pas à moi, plutôt, de le retirer, et non pas à la ministre, qui retire un
amendement que moi, j'avais déposé?
Le Président (M. Gagnon) : On
va regarder.
On va suspendre.
(Suspension de la séance à 11 h 23)
(Reprise à 11 h 27)
Le Président (M. Gagnon) : Alors,
j'invite la députée de Mille-Îles pour reprendre l'amendement introduisant
l'article 9.1. Députée de Mille-Îles, la parole est à vous.
Mme Dufour : Merci, M. le
Président. Donc, juste, c'est ça, c'était un rappel que c'est moi qui avais
déposé cet article-là à l'origine, et donc, la version modifiée, je vais la
déposer. Puis je rappelle aussi que j'avais soulevé l'enjeu qui avait avec les
amendements, plusieurs amendements qu'on avait adoptés, qu'on ne faisait pas référence
au Code civil du Québec dans les amendements, et c'est pour ça qu'ils sont
déposés ce matin. Donc, l'article 9.1 : Insérer, après l'article neuf
du projet de loi, le suivant :
9.1. L'article 152 de cette loi est
modifié par le remplacement de «fonds du logement social» par «fonds du
logement» et de «projet de développement du logement social» par «projet
d'habitation qui comprend des logements sociaux ou abordables ou des logements
destinés à des personnes aux études au sens de l'article 1919 du Code
civil».
L'article 152 de la Loi sur la
Communauté métropolitaine de Montréal, tel qu'il serait modifié :
«152. La communauté peut constituer un
fonds du logement afin de soutenir, en collaboration avec les municipalités
locales de son territoire, la réalisation de tout projet d'habitation qui
comprend des logements sociaux ou abordables ou des logements destinés à des
personnes aux études au sens de l'article 1979 du Code civil.»
Merci.
Le Président (M. Gagnon) : Merci,
Mme la députée. Est-ce qu'il y a des interventions? Alors, s'il n'y a pas
d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'amendement introduisant l'article 9.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Gagnon) : Adopté.
Donc, le nouvel article 9.1 est adopté, ce qui nous amènerait à
l'article 10, n'est-ce pas, Mme la secrétaire? On va la réouvrir. Alors,
ce sera la même procédure. Pour ouvrir l'article 10, est-ce qu'il y a
consentement pour ouvrir l'amendement introduisant l'article 10? Il y a
consentement pour réouvrir l'article 10?
Mme Dufour : Consentement.
Mme Duranceau : Oui, oui.
Le Président (M. Gagnon) : Il
y a consentement. Mme la ministre, lecture de l'article, s'il vous plaît.
Mme Duranceau : Donc, le
nouvel article 10 se lirait comme suit, donc c'est l'article 153.1 de
la Loi sur la Communauté métropolitaine de Montréal : Remplacer, dans
l'article 10 du projet de loi, «contribution que celle-ci verse pour un
projet d'habitation qui n'est pas visé au premier alinéa» par «autre
contribution que celle-ci verse pour un projet d'habitation qui comprend des
logements sociaux ou abordables ou des logements destinés»...
Le Président (M. Gagnon) : ...de
vous couper. Nous allons suspendre quelques instants.
Mme Duranceau : Ah bon. O.K.
(Suspension de la séance à 11 h 30)
11 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 11 h 34)
Le Président (M. Gagnon) : Alors,
nous reprenons. Nous avons demandé le consentement pour le retrait de l'amendement
adopté à l'article 10. Est-ce qu'il y a consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Gagnon) : Consentement.
Alors, j'invite la ministre pour la lecture du nouvel amendement proposé par la
ministre, également, à l'article 10, s'il vous plaît.
Mme Duranceau : Alors, je
reprends. Alors, on vise l'article 153.1 de la Loi sur la Communauté
métropolitaine de Montréal : Remplacer, dans l'article 10 du projet de
loi, «contribution que celle-ci verse pour un projet d'habitation qui n'est pas
visé au premier alinéa» par «autre contribution que celle-ci verse pour un
projet d'habitation qui comprend des logements sociaux ou abordables ou des
logements destinés à des personnes aux études, au sens de l'article 1979 du
Code civil».
Donc, la précision ajoutée, c'est qu'on
réfère à l'article 1979 du Code civil pour qualifier «personnes aux études».
Le Président (M. Gagnon) : Est-ce
qu'il y a des interventions? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui, c'est ça, c'est
juste pour rappeler que l'amendement qui avait été adopté précédemment ne
faisait pas référence au Code civil et, donc, aurait pu laisser place à des
logements étudiants privés, ce qui n'était pas l'objectif initial de la
modification pour que la CMM puisse contribuer... pardon, verser une
contribution aux municipalités. Donc, voilà.
Le Président (M. Gagnon) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions?
M. Fontecilla : ...tel que
modifié?
Le Président (M. Gagnon) : Pardon?
M. Fontecilla : Lire l'article,
tel que modifié?
Le Président (M. Gagnon) : Oui.
Mme Duranceau : ...
M. Fontecilla : O.K. M. le
Président, moi, ça n'apparaît pas encore sur Greffier, donc...
Le Président (M. Gagnon) : ...est-ce
que vous voulez qu'on suspende ou nous vous reconnaissons? C'est bon. Alors,
s'il n'y a pas d'autres interventions, nous allons procéder à la mise aux
voix? Est-ce que l'amendement introduisant le nouvel article 10...
Une voix : ...
Le Président (M. Gagnon) : Est-ce
que l'amendement... Pardon. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Gagnon) : Adopté.
Est-ce qu'il y a des interventions en lien avec l'article 10? Alors, nous
pouvons adopter l'article 10 tel qu'amendé.
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Gagnon) : Adopté.
Ce qui nous amènerait à 12.2. Alors, nous allons faire...
Mme Duranceau : Tout à fait.
Le Président (M. Gagnon) : Est-ce
qu'il y a consentement pour ouvrir l'article 12.2?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Gagnon) : Il
y a consentement. Mme la ministre. Il y a consentement pour retirer
l'article 12.2? Consentement. Mme la ministre.
Mme Duranceau : Alors, on
dépose un nouvel article 12.2 qui serait inséré après l'article 12.1
du projet de loi tel qu'amendé. Donc, c'est la Loi sur les compétences
municipales.
12.2. La loi sur les compétences
municipales est modifiée par l'insertion, après l'article 91.3, du
suivant :
«Toute municipalité locale peut accorder
une aide aux fins de la réalisation d'un projet d'habitation visée par une
entente conclue entre un ministère ou un organisme du gouvernement et un tiers
qui comprend des logements sociaux ou abordables ou des logements destinés à
des personnes aux études au sens de l'article 1979 du Code civil. La Loi
sur l'interdiction des subventions municipales ne s'applique pas à une aide
accordée en vertu du premier alinéa.»
Le Président (M. Gagnon) : Merci,
Mme la ministre. Est-ce qu'il y a des interventions?
Mme Dufour : Bien non, M. le
Président. C'est juste pour rappeler que... C'est parce que c'est pour le
procès-verbal, on m'a dit qu'il fallait que je commente à chaque article. Donc,
juste rappeler que c'est la même chose, c'est on vient référer à
l'article 1979 du Code civil tel que je l'ai soulevé, hier, en commission.
Ne pas le faire aurait pu amener certains enjeux, notamment permettre qu'une
contribution soit... soit faite pour en fait du logement étudiant privé, et
donc là, on vient resserrer ça. Merci.
Le Président (M. Gagnon) : Merci,
Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article
10... Est-ce que l'article 12.2, pardon, est adopté?
Mme Duranceau : Adopté.
Le Président (M. Gagnon) : Donc,
le nouvel article 12.2 est adopté.
Une voix : ...
Le Président (M. Gagnon) :
...étape, article 37.2, Mme la ministre, est-ce que vous voulez nous en
faire lecture, s'il vous plaît?
Mme Duranceau : 37.2, donc.
Alors, on insère, après l'article 37.1 du projet de loi tel qu'amendé, le
suivant : «37.2. Une municipalité locale peut, avant le (alors on indique
ici la date qui suit de cinq ans, celle de la sanction de la présente loi)
autoriser un projet d'habitation qui déroge à la réglementation d'urbanisme
local en vigueur sur son territoire lorsque le projet comprend la construction
d'au moins trois logements, et que l'une des conditions suivantes est
respectée :
«Le projet est composé majoritairement de
logements sociaux ou abordables ou de logements destinés à des personnes aux
études au sens de l'article 1979 du Code civil.
• (11 h 40) •
«La population de la municipalité est de
10 000 habitants ou plus, et le plus récent taux d'inoccupation des
logements locatifs, publié par la Société canadienne d'hypothèques et du
logement à l'égard du territoire, de la municipalité ou d'une région
métropolitaine de recensement qui comprend ce territoire, est inférieur à
3 %, à un moment entre le (indiquez ici la date de la sanction de la
présente loi) et le (indiquez ici la date qui suit de cinq ans, celle de la
sanction de la présente loi).
«Aucune autorisation ne peut toutefois
être accordée en vertu du premier alinéa si le projet est situé :
«1° à l'extérieur d'un périmètre
d'urbanisation délimité, dans un schéma d'aménagement et de développement en
vigueur sur le territoire de la municipalité;
«2° dans un lieu où l'occupation du sol
est soumise à des contraintes particulières pour des raisons de sécurité publique,
de santé publique, de protection de l'environnement ou de bien être général;
«3° dans une zone où aucun usage
résidentiel n'est autorisé.
Une autorisation visée au premier alinéa
peut comprendre l'autorisation, malgré toute disposition d'un règlement
municipal relatif à la démolition...
Mme Duranceau : ...d'immeubles,
de démolir un immeuble compris dans le site d'implantation, à l'exclusion d'un
immeuble qui comprend un logement ou d'un immeuble patrimonial au sens de
l'article 148.0.1 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme.
«La résolution par laquelle le conseil
municipal accorde l'autorisation prévoit toute condition qui doit être
respectée aux fins de la réalisation du projet. Elle peut notamment prévoir que
l'autorisation est conditionnelle à la conclusion d'une entente entre le
demandeur et la municipalité qui établit des règles permettant d'assurer, pour
la durée qu'elle détermine, le caractère social ou abordable des logements ou
qu'ils demeurent destinés à des personnes aux études.
«La résolution doit être précédée d'un
projet de résolution soumis à une consultation publique comprenant une
assemblée publique lors de laquelle le représentant de la municipalité explique
le projet de résolution et entend les personnes et organismes qui désirent
s'exprimer. La municipalité annonce l'assemblée publique au moyen d'un avis
publié au plus tard le septième jour qui précède sa tenue.
«La résolution doit, pour entrer en
vigueur, être conforme au schéma d'aménagement et de développement en vigueur
sur le territoire de la municipalité. Cette conformité est établie selon les
règles applicables aux règlements d'urbanisme, dont celles prévues aux
articles 137.2... 137,5 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, avec
les adaptations nécessaires. Malgré toute disposition inconciliable, la
procédure suivante s'applique à l'égard de la résolution :
«1° la municipalité régionale de comté
doit se prononcer dans les 30 jours suivant la réception de la résolution;
«2° ...la municipalité régionale de comté
fait défaut de se prononcer dans les délais prévus au paragraphe 1°, la
résolution est réputée conforme au schéma d'aménagement;
«3° la municipalité régionale de comté ne
peut refuser de se prononcer pour le motif que la municipalité est en défaut
d'apporter une modification de concordance à son plan d'urbanisme ou à l'un ou
l'autre de ses règlements d'urbanisme;
«4° dans le cas d'une municipalité dont le
territoire n'est pas compris dans celui d'une municipalité régionale de comté,
une personne habile à voter du territoire de la municipalité ne peut pas
demander à la Commission municipale du Québec un avis sur la conformité de la
résolution au schéma d'aménagement et de développement.
«Le conseil de ville de la ville de
Montréal, de la ville de Québec ou la ville de Longueuil peut déléguer à un
conseil d'arrondissement l'exercice du pouvoir prévu au présent article.»
Donc : L'amendement proposé
introduirait dans le projet de loi un nouvel article 37.2, lequel permettrait
aux municipalités locales d'autoriser, à certaines conditions, un projet
d'habitation qui déroge à ces règlements d'urbanisme.
C'est un pouvoir exceptionnel qui aurait
une durée limitée à cinq ans suivant la sanction de la présente loi.
Et je pense que c'est ce que je vais
mentionner pour le moment. Le but, c'est un superpouvoir pour accélérer le
développement des projets.
Le Président (M. Gagnon) : Merci,
Mme la ministre. Est-ce qu'il y a des interventions en lien avec l'amendement
introduisant l'article 37.2? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Certainement, M.
le Président, il y en aura plusieurs. Je comprends qu'on veut présenter un
superpouvoir, par contre, on a adopté le projet de loi n° 16 il n'y a pas
très longtemps, on l'a adopté en juin, si je ne me trompe pas, ou fin mai, et,
à ce moment-là, il y a eu quand même un agrandissement, disons, un... des
pouvoirs qui a été donné aux municipalités, notamment le zonage incitatif qui a
été adopté à ce moment-là. Et, il y a deux semaines, on a eu un long débat de
2 heures sur une proposition que j'avais faite de faire du zonage
différencié, et, parmi... pendant ce débat, il y a eu plusieurs membres du
gouvernement qui sont venus parler du zonage incitatif, qui en ont parlé
vraiment en bien, parce que c'était une mesure que la ministre des Affaires
municipales a introduite dans son projet de loi n° 16... et, elle-même, a
exposé à quel point ça donnait beaucoup plus de latitude aux municipalités,
qu'ils pouvaient déroger... Mais il y a quand même certaines limites qui sont
établies dans le projet de loi n° 16. On parle d'un 33 % si c'est... On
peut déroger à la norme de 33 % partout ou de 50 % sur les axes de
transport en commun structurant. Là, ce qu'on vient dire ici avec cet
amendement-là, c'est que toute municipalité de 10 000 habitants et plus,
ça, c'est 112 villes, au Québec, ça toucherait 112 villes, parce
qu'on dit...
Mme Dufour : ...un taux
d'inoccupation de moins de 3 % ou inférieur à 3 %, ce sont l'ensemble
des 112 municipalités en question. Le Québec en entier est sous les
3 %, actuellement. Donc, on dit : tout l'ensemble des municipalités,
des 112 villes... puis là, je ne sais pas pourquoi qu'on s'est arrêtés aux
10 000, là, il y a des besoins en logement partout, pas juste dans ces
112 villes là, mais on a mis ça, 10 000. Pourquoi? Je ne le sais pas.
Puis là, après ça, on dit : Bien, eux pourraient autoriser ces villes-là,
sans possibilité de contestation référendaire quelconque, tout projet qui
déroge, de trois logements et plus, mais on s'entend que, quand que les
promoteurs viennent voir les villes, généralement, c'est des projets plus
denses que trois logements, pour proposer, dans le fond... dans le fond, qui
pourraient... Dans le fond, les villes auraient le pouvoir de déroger à leur
règlement d'urbanisme. Et là, les règlements d'urbanisme, ça n'a pas été fait
sur un coin de table. Des règlements d'urbanisme, c'est quelque chose qui
est... Qui a été réfléchi, qui a été analysé, qui répond à des objectifs.
D'ailleurs, le gouvernement est en train
de revoir ses OGAT, là, les objectifs gouvernementaux d'aménagement du
territoire, on est là-dedans actuellement. Il n'y a pas longtemps, en juin
dernier, la ministre des Affaires municipales et le ministre de la Culture ont
dévoilé le plan d'action de la Politique nationale d'architecture et
d'aménagement du territoire, et tout s'imbrique. Quand on lit d'ailleurs le
plan d'action, on constate, là, qu'il y a une feuille de route que le
gouvernement s'est donnée, que la ministre des Affaires municipales avait
travaillée en amont, et le projet de loi 16 faisait partie de cette
feuille de route là.
Puis là, on arrive avec... Rendus dans le
31, sur un amendement qui concerne la loi sur l'aménagement et l'urbanisme et
qui va bien au-delà de ce qui a été discuté dans le projet de loi 16,
alors que le projet de loi n° 16, c'était son objectif principal, on
discutait d'aménagement et d'urbanisme, on discutait de normes, on discutait
des objectifs des schémas d'aménagement. Et là, on arrive dans un projet de loi
qui, au départ, ne devait que s'adresser... La relation locateur locataire. Là,
on arrive avec un amendement qui, franchement, change la donne beaucoup.
Moi, j'aimerais bien entendre l'Ordre des
urbanistes du Québec sur cette question. J'ai discuté avec des gens en
urbanisme parce que j'ai été présidente de l'Association québécoise
d'urbanisme, dont j'ai pu échanger dans les derniers jours sur cette
proposition, et les gens sont sous le choc, là, quand je leur donne... quand on
leur donne les détails de ce que ça représente. Ici, il n'y a plus de limites
puis de critères, alors que le projet de loi 16, lui, venait encadrer. Il
y avait possibilité de déroger, pas de processus référendaire pour déroger de
33 % de la norme, du 50 % sur les axes de transport en commun, alors
il y avait quand même une latitude qui a été donnée aux villes.
D'ailleurs, Mme Laforest, il n'y a
pas plus que deux semaines, disait que ça permettait d'atteindre les objectifs,
le zonage incitatif, qu'il fallait lui donner du temps, que c'était un... qu'il
y avait beaucoup d'avantages, qu'il serait prématuré présentement d'introduire
le zonage différencié, qui, somme toute, est beaucoup moins... disons, beaucoup
moins... Comment dire, je ne sais pas comment... qui sortent beaucoup moins de
la norme que ce qui est proposé ici. Puis on dit : on va laisser les
municipalités le temps d'explorer le zonage incitatif. Ça, c'était il y a deux
semaines. Et là, elle rappelle qu'il y a possibilité de densifier de 33 %,
dans son intervention. Puis elle rappelle, à la fin, que les municipalités ont
quand même plusieurs pouvoirs en habitation. Puis on va voir comment ça se
passe avec tous les projets pilotes qu'on a lancés partout au Québec, il y a deux
semaines, deux semaines.
• (11 h 50) •
Et là, on arrive avec un amendement qui
sort complètement de ces balises-là. Au départ, je vous avoue, quand je l'ai
lu, l'amendement, je me suis dit : Ah! ça doit être on veut dire que si
c'est... Qui répond à deux conditions, que ça soit du logement social et que ça
soient des municipalités de plus de 10 000 habitants et... Mais là,
ce n'est pas ça. C'est... Dans le fond, je ne sais même pas pourquoi que le
critère un est donné, là. On dit d'au moins trois logements et plus, on dit que
le projet est composé majoritairement en logements sociaux ou abordables, ça,
ça... Je ne sais même pas pourquoi qu'on le mentionne, parce que, dans le fond,
tout projet pourrait être présenté et dérogatoire.
Petit... Le seul point positif, c'est
qu'on dit qu'il faut respecter au sens, tu sais, d'un immeuble patrimonial, là,
mais après ça, tout ce qui est règlement de démolition, si ce n'est pas
patrimonial, ça ne vient plus en règle... en...
Mme Dufour : ...en ligne de compte.
Je ne sais pas ce qui se passe avec le règlement de lotissement, le règlement
de construction. Ça, ce n'est pas clair pour moi. Mais ce qui est clair, c'est
que ça sort beaucoup, beaucoup du cadre de ce qu'on a discuté jusqu'à
maintenant, on s'en va à des places qu'on n'a jamais évaluées, et qui va
beaucoup trop loin sans avoir pu consulter tous ceux que ça impacterait.
Et, je vous le dis, c'est simple, là, ce
qui est proposé ici, ça court-circuite tous les outils de planification
d'urbanisme qu'une ville a mis en place, puis ils ont travaillé avec leur
comité consultatif en urbanisme, ils ont travaillé avec les citoyens pour
mettre ça en place. Ça a pris du temps, il y a eu des consultations pour mettre
en place... Moi, je l'ai fait, là, l'exercice, là, j'ai fait tout l'exercice
d'adoption, le schéma d'aménagement, puis tout l'exercice de nouveau règlement
d'urbanisme. Ça prend du temps, c'est... il faut le réfléchir. Puis pourquoi ça
prend du temps? Parce qu'on veut des milieux de vie qui font du sens. Puis je
peux vous dire, comme ancienne élue municipale, j'en ai vu, des projets
proposés qui n'avaient aucun sens. On a réussi, par nos règlements, par des
encadrements, à venir faire en sorte que la ville se tienne. Mais Laval vient
d'une... a été une ville construite à l'époque où il n'y en avait pas, de vrai
plan d'urbanisme... le schéma d'aménagement, c'était un peu rien, en fait. Et
les règlements d'urbanisme, à l'époque, c'était... ça permettait tout et
n'importe quoi, c'était le far west. Et ça a l'air de ça. Quand on laisse le
far west, ça a l'air de ça quand ça se construit. Après ça, on va dire :
Bien, les élus municipaux ont le choix de dire oui ou non, mais, dans les
faits, ce n'est pas comme ça, on a beaucoup de pressions. Et si on vient mettre
des balises, il y a une raison, il y a une raison.
Je pense que j'ai 20 minutes
d'intervention, là. Je pourrais parler pendant une heure de ça. Mais moi, ça
me... je n'en reviens pas comment cet amendement-là vient dire, dans le fond,
tout ce qui a été prévu par les élus, fonctionnaires, experts municipaux, ça
n'existe plus. Qu'est-ce qui va arriver avec les dérogations mineures? Est-ce
qu'on passe par-dessus ça, les marges? Les marges existent pour une raison. On
veut protéger les vues, par exemple, on veut protéger l'ombre, on veut. On veut
s'assurer qu'un projet ne soit pas trop dense, ce qui ferait en sorte qu'un
voisin n'ait plus du tout possibilité d'avoir un potager, parce qu'il serait
dans l'ombre toute sa journée. Puis ça, j'en ai eu des projets. Il y en a un
qui m'a été présenté une fois, 56 étages, 56 étages. Autour, c'était des un
étage, deux étages. Mais lui, il venait d'ailleurs, il y avait de l'argent,
puis ça lui tentait de faire une tour de 56 étages à cette place-là. Je suis le
genre d'élue que moi, ça ne m'a pas impressionnée. Mais là ce qu'on vient dire,
c'est que les élus pourraient autoriser... ils pourraient... Il faut qu'ils
fassent une consultation publique, mais elle n'a pas force de loi, elle n'a
pas... il n'y a aucun citoyen qui pourrait s'y opposer avec cette
proposition-là, donc on pourrait vraiment se ramasser avec tout et n'importe
quoi.
Et, je suis désolée, mais je dois dire, ce
n'est pas l'ensemble des 1 181 maires ou mairesses du Québec qui n'ont
qu'un seul objectif, le bien de la population, et, des fois, il y a du monde
qui se font convaincre, qui se font convaincre de construire des choses qui
n'ont pas de bon sens, puis de toutes sortes de façons, qu'ils se font
convaincre. Ça fait que...
J'avais...
Le Président (M. Gagnon) : ...
Mme Dufour : Ah! il me reste
10 minutes. Ah! mon Dieu, j'ai du temps. O.K., excellent. Puis je vais arriver
avec des amendements, tu sais, vous comprendrez, là. Pour moi, c'est... En tout
cas, je n'en reviens pas qu'on propose ça. Mais je vais peut-être introduire
des... C'est notre collègue qui est en face, je ne peux pas nommer son nom,
député de Chicoutimi, Saguenay?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Lac-Saint-Jean.
Mme Dufour : Lac-Saint-Jean,
oui. Le député de Lac-Saint-Jean, lors d'une allocution il y a deux semaines,
justement, sur le zonage différencié, a parlé quand même bien du projet de loi
n° 16, où il disait, là, que ça introduisait différentes exceptions
référendaires pour des projets qui visent la consolidation des milieux de vie
et, par extension, l'accroissement de l'offre de logements, que, c'est ça, ces
extensions visent certains objets de zonage moins sensibles pour les citoyens,
mais qui facilitent la densification. Donc, tu sais, déjà là, on dit «moins
sensibles», donc on vient... on est à la bonne place, les citoyens, ici. Des
modifications visant... Bon, et il y a eu aussi des modifications qui ont été
faites sur les logements accessoires, mais ça, on y reviendra. Et là il dit
bien qu'on vient mettre un maximum de 33 % des normes en vigueur. Déjà,
c'était quand même téméraire de proposer...
Mme Dufour : ...mais tout le
monde été consulté, puis on a dit : O.K. On va de l'avant avec ça, puis
même une exemption, là, jusqu'à 50 % dans le cas des secteurs desservis
par un réseau de transport structurant. Ce n'est pas rien, là, aller 50 %
au-delà de la norme, ça, ça veut dire qu'autour du REM, autour des métros, si
un zonage actuellement, je ne sais pas, moi, permet du six étages, mais là on
pourrait en faire neuf étages, neuf étages de plein droit. Ce n'est pas rien.
Bien, de plein droit, en fait, ça vient avec une entente, là, dans le cas du
zonage incitatif, mais pas de consultation référendaire là-dessus, les gens ne
peuvent pas s'y opposer. Donc, on a donné quand même des grands pouvoirs aux
villes. Puis ils font, les villes, avec le zonage incitatif, elles le font en
échange d'une entente avec le promoteur.
Et là je pense qu'il en parle, mais, de
toute façon, je peux le dire moi-même. Le zonage incitatif vient avec une
entente où, en échange de cette densité, il y a un gain, il y a un gain pour
les citoyens, un gain pour la municipalité. Et ça, c'est, on laisse la latitude
aux maires, aux mairesses... ou au conseil municipal plutôt, de définir ce
serait quoi. Donc, ça peut être un meilleur bâtiment environnemental, mais ça
peut aussi être un banc de parc devant ou un petit parc, dépendamment de
l'ampleur du projet. Ça peut être du logement social. On veut des logements, ça
peut être des logements pour des familles. Si la municipalité dit : Bien,
tu sais, dans ton projet, là, on aurait besoin d'avoir, tu sais, au moins une
dizaine de logements famille, ça pourrait être dans l'entente. Donc, on donne
beaucoup de latitude, et ça, c'est déjà prévu dans la loi et les villes peuvent
le faire. Alors, difficile pour moi de comprendre pourquoi on veut aller encore
plus loin sans avoir même consulté les gens là-dessus.
Et là je vais lire, je vais lire, encore
une fois, les propos du député de Lac-Saint-Jean, donc : «La Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme confère aux municipalités plusieurs pouvoirs en la
matière. Pensons au règlement de zonage, au règlement de lotissement, de
construction. Ils permettent aux municipalités d'adopter des normes interpersonnelles...impersonnelles
qui s'appliquent sans distinction quant à la personne visée. Ce sont des
principes essentiels au bon fonctionnement de la société - écoutez celle-là -
ça garantit qu'une municipalité ne fera pas de discrimination dans l'application
de sa réglementation, et que tous sont égaux quant à leurs droits qui en
découlent.» Ça, c'est intéressant parce que, quand on pense comment ça se
négocie, des changements de zonage, bien, pour l'avoir vécu à maintes reprises,
les promoteurs viennent nous voir, comme élus municipaux, ils nous
disent : Moi, j'ai un beau projet, je veux te présenter ça.
Il y a eu un ancien maire à Laval qui a
fait de la prison, c'est le seul que je peux parler, parce que lui, il a été
condamné, mais il y en a eu plein d'autres qui ont fait la même chose, mais ils
n'ont juste pas été condamnés. Ça fait que je ne peux pas mentionner les
exemples. Mais c'est pour ça que je reviens toujours à Laval, parce que lui, je
ne peux pas me faire poursuivre, il a été condamné, mais tout le monde le sait
qu'il y en a eu beaucoup d'autres comme ça. Et, bref, ce maire-là, bien, il
autorisait des projets en fonction des changements de zonage, en fonction de ce
qu'il avait en échange, un petit bénéfice quelconque, ce n'était pas toujours
clair, c'était quoi, souvent, c'était des enveloppes, mais ça a pu être bien
d'autres choses. Il y a eu des changements de zonage qui ont favorisé son
frère, son frère, je ne me rappelle plus lequel parce qu'il en avait beaucoup,
qui ont favorisé son frère, qui lui a fait beaucoup de sous sur le dos de
d'autres personnes. Et c'est des choses qu'on pourrait voir.
Et là il n'y a même plus de changement de
zonage qui serait possible, donc les citoyens ne pourraient même plus venir au
micro puis s'opposer. Dans le fond, le changement, il serait de facto de plein
droit en échange d'une négociation qui n'est même pas avec une entente. Tu
sais, au moins, dans le projet de loi n° 16, on prévoyait une entente où là il
y avait quelque chose qui devait être entériné par, évidemment, le comité
consultatif en urbanisme et le conseil municipal. Là, on dit : Même plus
besoin de CCU là-dedans, le comité consultatif en urbanisme, on ne peut même
plus les consulter. On va aller au-delà de la norme si on le souhaite. Et,
comme je l'ai dit, ce n'est pas toujours des bons projets qu'on nous présente.
• (12 heures) •
Et là je vais revenir avec, toujours, les
propos du collègue de Lac-Saint-Jean, parce c'est vraiment... c'était une très
bonne allocution que le collègue a faite il y a deux semaines, très, très
étoffée. Il nous explique tout comment fonctionne le règlement de zonage,
comment fonctionnent les schémas d'aménagement. Je ne sais pas si la ministre
l'a lu, mais c'était vraiment un cours 101 en urbanisme que le collègue a fait.
Moi, j'avais bien apprécié de l'entendre, mais je n'étais pas d'accord avec
tout ce qu'il avait dit, mais, hein, c'est normal, c'est ça exactement. Et là
il disait : «Le règlement de zonage fixe des normes qui s'appliquent
uniformément par zone, par secteur de zone ou à l'ensemble du territoire.» Là,
on s'entend avec la proposition faite par la ministre...
12 h (version non révisée)
Mme Dufour : ...Il n'y en a
plus de normes, là, ça n'existe plus. Puis là, après ça, on dit que «le
règlement du zonage est un règlement d'application normative». C'est important,
les normes.
(Interruption)
Mme Dufour : Merci. C'est important,
les normes parce qu'il y a justement une question de droit où tout le monde
sait qu'est-ce qu'on peut faire sur un terrain.
«Le règlement doit donc être rigoureux et
précis, non seulement pour que les citoyens comprennent les normes qu'ils doivent
respecter, mais également, écoutez ça, pour que la municipalité puisse l'appliquer
objectivement, notamment dans le cadre de la délivrance de ses permis et de ses
certificats.» Je ne pourrais pas mieux dire que le député de Lac-Saint-Jean
là-dessus, c'est très bien dit, il ne faut pas de normes. Et il dit : les
normes de zonage ne peuvent pas être arbitraires ou déraisonnables. C'est
exactement... Et ça, cet article-là, ce qu'on nous propose, c'est de l'arbitraire
et peut-être du déraisonnable, vu qu'on n'a aucune idée de ce qui va ressortir
au bout du compte.
Donc, c'est pour ça, M. le Président, que,
de un, je vais proposer beaucoup d'amendements, et, de deux, j'invite la
ministre sincèrement à retirer l'article et à ce qu'on commence par travailler
avec le zonage incitatif, qui a été proposé par sa collègue. D'ailleurs, je
serais curieuse de savoir ce que sa collègue en pense, du zonage, du nouveau
zonage qui est proposé ici. En fait, on n'a pas de nom, là. Exactement, c'est
ça. Je serais curieuse de savoir pourquoi ça n'a pas été intégré dans le projet
de loi 16, il n'y a pas si longtemps.
Une voix : ...
Mme Dufour : Ah! j'ai deux
minutes encore. Je serais curieuse de savoir pourquoi ça n'a pas été intégré
dans le projet de loi 16, il n'y a pas si longtemps, qu'on a adopté il y a
quelques mois à peine, et pourquoi qu'on n'a pas consulté personne là-dessus. C'est
comme... ce n'est pas un changement qui est banal. C'est vraiment majeur. Et
quand j'en parle à des urbanismes, ils sont sidérés, M. le Président, sidérés
de ne pas avoir été consultés, évidemment, mais sidérés qu'on laisse, dans le
fond, sans contrôle aucun, aucun critère, aucune limite, la possibilité d'autoriser
à peu près n'importe quel projet. Parce qu'on s'entend que trois logements et
plus, c'est n'importe quel projet. On ne peut pas aller de l'avant sans avoir
au minimum consulté des gens là-dessus et voir comment on pourrait au moins l'encadrer
pour éviter qu'il y ait des dérives comme on a vu chez nous, à Laval. Merci.
Le Président (M. Gagnon) : Mme
la députée, si vous voulez déposer un amendement, il faut le faire dans le
temps restant.
Mme Dufour : Ah oui,
excusez-moi, oui. On me dit qu'il faut que j'annonce un sous-amendement. Je
vais... le premier.
Le Président (M. Gagnon) : Dans
le temps restant.
Des voix : ...
Le Président (M. Gagnon) : Nous
allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 04)
(Reprise à 12 h 09)
Le Président (M. Gagnon) : Alors,
nous avons une proposition de sous-amendement. S'il vous plaît, la députée de
D'Arcy-McGee, faire la lecture du sous-amendement, s'il vous plaît.
Mme Prass : Donc :
L'amendement à l'article 37.2 du projet de loi est modifié par :
1° le remplacement des mots «l'une des
conditions suivantes» par «la condition suivante»;
2° le retrait du paragraphe 2° dans le
premier alinéa.
L'amendement se lira comme suit :
Inséré, après l'article 37.1 du projet de loi tel que demandé, le
suivant :
«37.2. Une municipalité locale peut, avant
le (indiquer ici la date qui suit de cinq ans celle de la sanction de la
présente loi), autoriser un projet d'habitation qui déroge à la réglementation
d'urbanisme local en vigueur sur son territoire lorsque le projet comprend la
construction d'au moins trois logements et que la condition suivante est
respectée.
«1° le projet est composé majoritairement
de logements sociaux ou abordables ou de logements destinés à des personnes aux
études au sens de l'article 1979 du Code civil.»
• (12 h 10) •
Le Président (M. Gagnon) : Merci.
En fait, pour donner un petit point d'information, nous allons faire... Une
petite correction de forme sera faite, la commande de sous-amendement sera
ajustée, d'ailleurs un mot introduisant. Est-ce qu'il y a des interventions?
Oui, la députée de Mille-Îles, s'il vous plaît. La parole est à vous.
Mme Dufour : Oui, je ne
prendrai pas un 20 minutes en ligne cette fois-ci. Dans le fond,
l'amendement qui est proposé ici, c'est... Parce que, quand on a discuté du
zonage différencié, la ministre a dit à un moment donné... c'est peut-être plus
récemment, en fait, quand elle a déposé son amendement, qu'elle a dit que, dans
le fond, elle arrivait...
Mme Dufour : ...il y a
quelque chose qui allait faire la même chose et tout ça. Un amendement qui
allait faire la même chose que zonage différencié, vous comprendrez que ce
n'est pas du tout la même chose.
Ceci dit, pour atteindre les mêmes
objectifs, l'amendement que je propose viendrait le faire. Dans le fond, ce
qu'on viendrait dire, c'est que toute municipalité pourrait autoriser un projet
de façon dérogatoire, un projet majoritairement de logements sociaux ou
abordables, et ça, toutes les municipalités au Québec, parce que les besoins en
logements sociaux et abordables sont partout au Québec. Ils ne sont pas juste
dans les municipalités de 10 000 habitants et plus.
Par contre, on vient enlever l'enjeu que
j'ai décrit où il n'y a pas de critère, il n'y a pas de... En tout cas, on ne
sait pas trop d'où ça vient, là. Mais l'article... le deuxième alinéa, la
deuxième condition qui dit que, dans le fond, on peut déroger au règlement
d'urbanisme pour toute ville, pour tout projet de logement, là, tout projet de
logement, peu importe c'est quoi. Et donc cet amendement-là donnerait cette
latitude-là entière aux municipalités, entière, mais seulement pour des
logements sociaux abordables ou des logements destinés à des étudiants, à des
personnes aux études au sens de l'article 1917 du Code civil.
Et le raisonnement derrière ce pour quoi
donner cette latitude-là, c'est qu'à l'eau, moins on a un but public, ça va
servir le public, les citoyens, de pouvoir autoriser de façon dérogatoire des
projets sans qu'il n'y ait de critère, sans qu'il n'y ait de limite si c'est du
logement social abordable ou des résidences étudiantes.
Mais lorsqu'on parle de projets de condos
ou de maisons, de... bien là, ce ne serait pas des maisons parce que trois
logements et plus, mais lorsqu'on on parle de condos, de... puis ça peut être,
tu sais, des tours de 30 étages, etc. Là, on est plus dans le bien public,
là. Là, on est dans le bien privé, dans le bénéfice privé.
Et d'ailleurs, je ne sais pas si c'est la
ministre a fait le calcul de l'incidence de son projet de loi sur... de cet
amendement-là sur... sur la valeur des terrains quand il n'y a plus de critère
puis de contrôle des terrains, alors la valeur des terrains va en fonction de
ce que le zonage prévoit. Et donc, là, s'il y a plus de contrôle, il n'y a plus
de critère, là, les terrains vont commencer à s'échanger dans certains... dans
ces villes-là, à des prix de fous, ça risque d'avoir une incidence sur
l'inflation et retarder des projets de logements sociaux qui, eux, ne pourront
pas compétitionner. Ce qui était l'objectif du zonage différencié de permettre
aux projets de logements sociaux d'être compétitifs pour l'achat des terrains.
Mais bref, ma proposition d'amendement,
c'est la suivante. J'ai ouvert le débat, je reviendrai donc pour commenter cet
amendement-là, un sous-amendement-là, plutôt, ultérieurement. Puis je pense que
mon collègue aussi... Les autres collègues, je vais les laisser parler. Merci,
M. le Président.
Le Président (M. Gagnon) : Merci,
Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Une voix : ...
Le Président (M. Gagnon) : Oui.
Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Duranceau : Je pense que
c'est important, là, de se rappeler qu'on est dans un contexte de crise du
logement, là, et que ce n'est pas le logement social puis le logement abordable
qui sont financés par l'État, qui vont nous faire sortir à eux seul de la
crise.
Alors, on a entendu l'APCHQ, la semaine
dernière, nous dire qu'il y a 50 000 unités de logement qui sont
bloquées partout sur le territoire. C'est exactement pour ça, là, cette
mesure-là. C'est qu'à un moment donné, le pas dans ma cour, l'inertie des
administrations municipales, il faut que ça bouge. Puis, parce qu'on est en
situation de crise, c'est une situation exceptionnelle, puis on pense que des
pouvoirs exceptionnels sont nécessaires. Et ce n'est pas le «free for all»,
«une municipalité peut». En fait, je ne fais pas le débat pour nécessairement
que tous les gens qui nous écoutent, là. C'est pour qu'on puisse avancer
ensemble. Donc, le «une municipalité peut», donc ce n'est pas partout permis,
garanti, soudainement, tout prend de la valeur. «Une municipalité peut», on
s'entend que ça va provoquer, là. Les gens sont troublés par la mesure. Bien.
Je comprends. On a une crise, ça fait qu'il faut agir, puis... Donc cette
mesure-là va attirer l'attention. Donc, les municipalités qui vont décider de
s'en prévaloir vont être sous les projecteurs et donc vont agir dans les règles
de l'art.
Aussi, je tiens à rappeler que tout le
code de surveillance qui n'était pas en place, toute la gouvernance qui n'était
pas en place du temps du maire Vaillancourt, là, bien, elle est, elle est en
place aujourd'hui. Il y a... il y a vraiment un...
Mme Duranceau : ...une attention
particulière qui est portée sur ça par les oppositions, par les médias. Donc,
je veux dire, ça va être surveillé, cette mesure-là, puis la bonne chose, c'est
que, dans des cas où finalement tout est fait dans les règles de l'art, bien,
on va pouvoir avancer. Parce que, là, il y a beaucoup de monde qui a peur
d'avoir peur puis qui n'avance plus justement, suite à ces... à toutes les
restrictions qui ont été mises en place. Et le «pas dans ma cour» est présent,
il est présent, il est présent pour du logement social abordable mais il est
présent pour d'autres choses aussi. Et puis je pense que, là, l'intérêt global,
l'intérêt collectif est mal servi parce qu'on focus sur l'intérêt de quelques
individus qui veulent protéger... qui ont des avis qui veulent protéger. Alors,
cette mesure-là vient... Elle est d'ailleurs très, très, très appréciée, là,
par les municipalités qui en ont pris connaissance. Les gens sont contents...
on leur donne les pouvoirs d'agir puis que ça aille plus vite. Je ne comprends
pas qu'on soit... Puis là, peut-être précisions, il n'y a pas de restriction
quand on parle de logement social abordable ou pour des personnes aux études,
mais on est venus mettre... on est venus restreindre, quand on parle de
logement de manière générale, aux municipalités de plus de 10 000
habitants puis quand les taux d'inoccupation sont en bas de 3 % pour
justement viser des municipalités plus grosses, donc plus organisées, donc avec
une gouvernance peut-être plus... plus développée, là. Alors, c'est pour ça qu'elle
est là, cette mesure-là? Le chiffre de 10 000, c'est la statistique
annuelle... les statistiques annuelles disponibles, là, c'est... ne vont pas en
bas de 10 000 habitants, ça fait que c'est pour ça qu'on a choisi ce
chiffre-là.
Mais on est bien conscients, on est bien
conscients que ça secoue, ça aussi, les colonnes du temple, mais c'est
nécessaire dans le contexte actuel. Et ce n'est pas pour rien que c'est une
disposition qui est maximum de cinq ans, on donne ces pouvoirs-là exceptionnels
parce qu'il y a une crise, et ce n'était pas dans le projet de loi n° 16,
que ça devait être pris en compte, parce que, bon, c'est un projet de loi qui
visait à une pérennité à plusieurs égards, là, on veut des pouvoirs
exceptionnels dans un contexte exceptionnel. Puis vous avez parlé du projet de
loi n° 16 tantôt. C'est vrai, c'est tout le schéma d'aménagement, mais, vous le
savez mieux que moi, là, mettre en place, ça va prendre plusieurs années. Donc,
les OGAT, le schéma d'aménagement, après ça les règlements d'urbanisme, là, on
veut accélérer les... On veut accélérer le processus. On ne peut pas se
permettre d'attendre trois ans, que tout ça soit en place, je veux dire, on va
juste continuer de tirer dans notre chaloupe puis on ne règle rien pour la
crise. Alors, ça prend des mesures exceptionnelles parce que le contexte est
exceptionnel. Puis je pense que c'est une mesure qui vise au bien collectif
plutôt que le bien de groupes restreint, et là on est mal servi collectivement
si on n'adresse pas ça.
Le Président (M. Gagnon) : Merci,
Mme la ministre. D'autres interventions? Je vois la députée de Mille-Îles.
• (12 h 20) •
Mme Dufour : ...merci. Bon,
là, la ministre a parlé que les maires pourront faire ça dans les règles de
l'art, qu'il y a des moyens de contrôle qui n'existaient pas à l'époque...
bien, à l'époque, il y avait la Commission municipale du Québec et il y avait
même de la police, mais personne ne bougeait. Elle a parlé des médias, de
l'opposition qui est présente, mais j'aimerais rappeler qu'il y a beaucoup
d'endroits où il n'y en a pas, d'opposition, et il y a de moins en moins de
médias. Malheureusement, on le voit, ils ferment à vitesse grand V, les médias
régionaux, et, avec l'annonce, là, de TVA la semaine dernière, ça va faire mal
en région encore plus, et donc, tu sais... Puis c'était un des enjeux à Laval,
c'est que, justement, on était dans un vide médiatique. Montréal prenait toute
l'attention, il n'y avait rien, rien, rien qui touchait Laval. C'était très
difficile, malgré qu'on était juste à côté. Ça fait qu'imaginez un endroit où
on est plus éloignés. Ce n'est pas juste des grandes villes, là, il y en a un
paquet, de villes qui atteignent les 10 000, là, mais qui ne sont pas
nécessairement des grandes villes. Là, elle a parlé... La ministre a parlé
qu'on avait choisi des villes avec une gouvernance plus développée. Moi, je
peux peut-être vous donner l'exemple d'une ville où ma mère habite, je la
connais bien, j'ai passé mon enfance là, Carignan, Carignan, une ville, c'est ça,
de 11 931 habitants, donc on rentre dedans. Il y a quelques années, il y a eu
un promoteur qui a déposé un projet... là, je cherche l'article, déposé un beau
projet pour aller...
Mme Dufour : ...au Foin, hein?
Un beau projet... Je ne sais pas s'il y en a qui connaissent l'île Goyer...
Carignan, mais l'île au Foin, c'est une île, là, absolument magnifique,
naturelle, où on allait marcher. Et, bref, le promoteur avait convaincu la
mairesse... Je cherche l'article, mais en tout cas, il avait convaincu la
mairesse que ça prenait une tour de 10 étages dans cette île-là. Donc,
c'est ça, il a proposé un projet de 10 étages, l'île au Foin. C'est sûr
que ça aurait fait des logements, mais je ne suis pas si on le sait, là,
mais... Je ne sais pas si j'ai le droit de montrer une petite photo, mais c'est
un beau milieu naturel, très, très beau. Puis c'est ça que... c'est là qu'il
voulait faire un 10 étages. Bien, la population... Il y a eu une
consultation de zonage, ça a été battu en référendum par les citoyens, et,
depuis, Carignan a acheté cette île-là pour la protection. Ça ne faisait aucun
sens ce projet-là. Donc, même si c'était fait dans les règles de l'art puis que
c'était une ville avec une gouvernance, bien, c'était un projet qui aurait pu
se faire, qui aurait détruit un endroit absolument magnifique, donc... Puis là,
ce qu'on propose, là, ça bafoue complètement la démocratie citoyenne. Et je
suis d'accord avec la ministre pour dire qu'actuellement ça n'a pas de bon sens
le «pas dans ma cour». Il y a... Il faut revoir les règlements, la façon qu'on
consulte les citoyens, le processus référendaire. Et je l'ai dit maintes fois
pendant l'étude du projet de loi n° 16, il faut faire cet exercice-là. Mais de
là à dire qu'on enlève tout puis qu'il n'y en a plus du tout, ça, c'est une
étape-là, une marche très haute qu'on nous propose de prendre, où, à mon avis,
les citoyens... Dans le cas que je vous ai donné, Carignan, les citoyens, là,
il y a une sagesse, une sagesse. Puis d'ailleurs, ce qui est drôle, c'est que
l'endroit exact où le projet devait se faire ça, c'était à peu près trois ans
plus tard... je ne sais pas si vous pouvez voir, M. le Président, trois ans
plus tard, inondé complètement. Le projet aurait pu se faire, là, puis il
aurait été inondé. Ce n'était pas le bon endroit pour faire un projet. Les
citoyens, eux, le savaient, mais ça aurait été légal de le faire si le
processus... Si on avait suivi ça, la mairesse n'aurait même pas eu à faire un
référendum, et il se serait fait, tu sais, de plein droit, ça n'a pas de bon
sens.
Et donc là, j'ai entendu la ministre qui
nous a... qui a dit que, bien, il fallait agir, que ça prendrait des années
avec les... Je rappelle que le projet de loi n° 16 permet... a adopté le zonage
incitatif. Le zonage incitatif, ça ne prend pas trois ans, là, il est en
vigueur maintenant. Les villes peuvent déjà densifier davantage grâce à ce
zonage-là sans processus référendaire. Alors, j'aimerais qu'elle m'explique
pourquoi le zonage incitatif ne peut pas faire la job. Pourquoi il y a deux
semaines, on me disait que c'était la meilleure merveille du monde, le zonage
incitatif, là? Puis là je vous le dit, là, j'ai la ministre des Affaires
municipales, je peux vous citer, là, qui en parlait. M. le député de
Lac-Saint-Jean aussi. Même la ministre de l'Habitation, là... J'ai tout un pan
de ce qu'elle a dit elle-même, il y a deux semaines sur le zonage incitatif.
Donc, c'était la meilleure nouvelle merveille du monde il y a deux semaines,
puis là, aujourd'hui, on dit : Finalement, non, on scrap ça puis on s'en
va avec quelque chose qui a plus de contrôle.
Donc, qu'on me l'explique parce que je ne
la comprends pas. Puis, tu sais, quand que j'entends la ministre qui dit :
Il faut agir, là. Bien, je m'excuse, là, mais c'est son sixième... vous êtes...
excusez, le gouvernement est dans sa sixième année de mandat. Je pense que ça
aurait pu être intégré dans le projet de loi no 16 pour qu'on entende tout
le monde. Mais, au minimum, moi, j'invite, encore une fois, qu'on en parle avec
les groupes parce que ça n'a pas été discuté avec aucun groupe. Ce n'est pas
une petite discussion en privé au téléphone, là, qui fait office de
consultation publique là. Un amendement comme ça demande qu'on consulte tout le
monde. C'est trop gros, ça pourrait trop laisser de traces longtemps. Puis, en
plus, on a... Le gouvernement, la ministre des Affaires municipales et le
ministre de la Culture ont déposé, en juin dernier, ça ne fait pas longtemps,
là, le plan d'action sur la politique nationale d'architecture et d'aménagement
du territoire où on parle à quel point c'est important l'architecture puis que
maintenant, là, on veut absolument la qualité de notre cadre bâti. Mais ça, ça
va permettre de construire n'importe quoi, sans encadrement du cadre bâti. Il n'y
a plus d'encadrement. On peut se faire convaincre de faire tout projet, même si
ça ne répond pas à un minimum de conditions, tu sais, du voisinage,
d'intégration architecturale, de qualité architecturale. Puis ce qu'on
construit aujourd'hui, ça va être encore là dans 50, 75 ans, 100 ans.
Il faut régler la crise du logement, mais il y a déjà un zonage incitatif qui
permet d'agir fort. Ce qu'on...
Mme Dufour : ...on propose
ici, c'est l'anarchie, c'est carrément on propose l'anarchie. Bien, c'est ça,
ça pourrait devenir ça. Puis un bel exemple, Griffintown...
Des voix : ...
Le Président (M. Gagnon) : ...
Mme Dufour : Bien, ce n'est
pas l'anarchie du... ce qu'on propose, ce n'est plus... le bar ouvert, on
propose un bar ouvert, hein?
Une voix : ...
Mme Dufour : Oui, c'est ça,
c'est pour ça. Ce n'est pas la ministre qui est... ce n'est pas ça. On enlève
les contre-pouvoirs, dans le fond des citoyens, complètement là-dedans. Puis la
planification territoriale, elle a une importance, tu sais, on regarde
Griffintown, ça a beaucoup été discuté. Griffintown, ça s'est construit,
construit, construit, pas d'école. Pas d'école. Là, on a voulu construire,
construire, construire. Puis là, après ça, qu'est-ce qu'on fait, là? Ils ont
fait en sorte que les gens sont obligés de se déplacer très loin parce qu'il
n'y a aucun service dans Griffintown. Et là, les gens doivent se déplacer. Ça
fait que, là, on est en train, finalement, de créer un autre problème.
Griffintown, ça s'est densifié, par exemple, ça s'est densifié. Il y en a du
logement là, mais au bout du compte, tu sais, ce que ça a fait, ça fait qu'on a
créé d'autres problèmes. La crise du logement, ça n'enlève pas la crise énergétique
par exemple, ça n'enlève pas la crise environnementale, ça fait que... Puis,
de facto, c'est plus simple développer dans des terrains vacants éloignés
souvent que de redévelopper des secteurs qu'on devrait densifier. Ça fait que,
là, il va être où, l'incitatif? Il va être où, l'incitatif à densifier là où il
faut densifier? Et comment cet article-là ne va pas plutôt favoriser
l'étalement urbain? Je ne le vois pas, je ne le vois pas du tout. Ça fait que
je vais continuer après, je vais laisser la parole à d'autres.
Le Président (M. Gagnon) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions en lien avec le sous-amendement?
M. Fontecilla : J'aurais une
journée une question à notre collègue de Mille-Îles. Elle propose dans son
sous-amendement, si je comprends bien, c'est ça, de biffer, donc, le deuxième
critère, là, établissant la limite de l'application de cette mesure aux villes,
aux municipalités de 10 000 habitants
et plus. Donc, par le fait même d'annuler cette... ce critère-là, ça voudrait
dire que ça s'applique à toutes les municipalités du Québec, là, mais en même
temps, j'entends que vous avez un point de vue critique par rapport à ce que ça
s'applique un peu partout, mais en abolissant la limite de 10 000, ça va aller
même pour les très petites municipalités. Expliquez-moi, s'il vous plaît.
Mme Dufour : Oui, avec
plaisir. En fait, l'amendement que je propose, c'est que ça se limite à du
logement social et abordable, que c'est cette dérogation-là, que les
municipalités auraient, bien, que ça soit limité à du logement social,
abordable et résidences étudiantes, qu'on n'enlève pas la limite de 10 000,
mais plutôt la possibilité que des villes de 10 000 habitants et plus
puissent autoriser tout projet, excusez-moi, tout projet d'habitation, peu
importe c'est quoi, le type de projet. Alors, en enlevant le deuxième
paragraphe, parce qu'il est là, l'enjeu, c'est dans le deuxième paragraphe.
Mais le premier c'est... on vient dire : Bien, on permet à toutes les
villes du Québec d'autoriser, en dérogation de leur règlement, des projets de
logement social, abordable et résidences étudiantes. C'est la nature de
l'amendement. Est-ce que ça, ça répond à la question ou vous auriez besoin de
plus de détails?
M. Fontecilla : Pas tout à fait.
Donc, le premier critère défini... le projet est composé... je veux revenir
là-dessus, là, majoritairement des logements sociaux ou abordables. Donc, ça
pourrait être un projet de nature mixte, comportant une... enfin, je pense que
50% pour 1... 50 % plus un, on pourrait, on va en... on pourrait en
discuter avec le ministre, et il y aurait une partie du même projet qui serait
du logement privé, là, par exemple.
• (12 h 30) •
Mme Dufour : C'est...
effectivement. Et, tu sais, c'est quelque chose qui serait possible.
M. Fontecilla : O.K. On
peut... mais donc... mais est composé majoritairement de logements sociaux.
Donc, cette dérogation-là ne s'applique qu'aux projets composés majoritairement
de logements sociaux, d'une part, si je comprends bien. Ensuite, on établit un
deuxième critère, c'est ce que ça s'applique aux municipalités de
10 000 habitants et plus.
Mme Dufour : Ça, c'est le
critère que la ministre a mis.
M. Fontecilla : Et vous vous
demandez...
Mme Dufour : Bien, en fait,
non. C'est que le critère de 10 000 et plus, ce n'est pas pour des logements
sociaux et abordables, c'est pour tout projet de.... d'habitation, peu importe
le type de projet. Ça peut être des condos, ça peut être du...
M. Fontecilla : Mais là...
Mme Dufour : Ça peut être du
locatif à 4 000 $ par mois, il n'y a pas de contrôle, là, dans le deuxième
amendement, et c'est ce que je viens retirer.
M. Fontecilla : Et je me
tourne vers la ministre maintenant, là. Ma compréhension, c'est que c'est un
article qui tourne... c'est une dérogation qui vise la création de logements
sociaux, communautaires ou aux...
12 h 30 (version non révisée)
M. Fontecilla : ...aux
personnes aux études, et ça exclut, cette dérogation-là, à part les
majoritaires de l'article un, on peut y revenir, mais l'esprit, c'est que ça
vise le développement de logements sociaux abordables et aux personnes aux études,
et voilà, là. Expliquez-nous, Mme la ministre.
Mme Duranceau : O.K. je
vais... L'esprit de cette mesure-là, c'est que, si quelqu'un veut construire du
logement social abordable ou pour étudiants, la municipalité peut lever toutes
les étapes d'approbation, donc rapidement, et donner le permis de construire.
Sauf qu'il doit y avoir une consultation publique malgré tout, puis entendre
les citoyens sur ce qu'ils pensent de ce projet-là et suggérer des
améliorations au besoin. Mais après ça, tous les comités d'approbation, CCU,
puis tous les comités qui suivent, peuvent sauter, donc on gagne. À Montréal,
ça peut représenter un an, là, toutes ces approbations-là, alors ça peut... Ça
a un effet réel sur notre capacité à sortir des permis plus vite.
L'autre paragraphe, ce qu'il vise, c'est
que, pour du logement qui est normal, donc pas social, pas abordable, donc du
logement de marché, on vient donner la même permission, sauf qu'il faut que ça
soit dans une ville de plus de 10 000 habitants, puis il faut s'assurer
que le taux d'inoccupation est en bas de 3 %. Puis la raison pour laquelle
on vient donner cette même permission là au logement de marché, c'est qu'on a
besoin de plus de logements. Puis ce n'est pas le logement social qui va tout
régler la crise du logement, ça nous prend le privé qui construit pour le privé
puis qui a un effet domino sur tous les autres types de logement. Mais on est
venu baliser parce qu'on pense que, dans des plus petites municipalités, ça
pourrait être plus dommageable, alors que, dans des grandes municipalités,
bien, il y a une opposition plus forte, il y a des médias plus forts, il y a...
tu sais, il y a un cadre peut-être plus structuré, qui va encadrer cette
mesure-là.
Encore une fois, ce n'est pas une
obligation, c'est «la municipalité peut», parce que, je veux dire, le projet a
été présenté, tout le monde en parle, mais là, on le voit bien, en ce moment, c'est
que des petits groupes sont capables de lever le nombre de signatures requises,
ils ont des... un référendum, puis ils bloquent des projets qui seraient d'intérêt
public. On l'a vu à Pointe-Claire, là, c'est un exemple. Tu sais, à côté du
REM, toutes les coches... Toutes les cases sont cochées, puis c'est bloqué,
parce que, bon, il y a 72 personnes qui ne sont pas d'accord. Mais là,
collectivement, on n'est pas aidés par ça. Ça fait que c'est une logique de
mesures exceptionnelles parce qu'il y a une crise, c'est pour ça qu'elle est
cinq ans aussi, là, qu'elle est limitée à cinq ans.
Des voix : ...
M. Fontecilla : vous n'êtes
pas sans savoir, Mme la ministre, peu importe la nature du projet d'habitation,
là, mais le plus grand écueil, là, dans le domaine de l'acceptabilité dans le
milieu, dans les communautés locales, là, c'est le volume, la volumétrie. Comment...
Et c'est ça qui suscite grands débats un peu partout, là. Surtout lorsque...
Évidemment, tout le monde est pour la vertu, et moi, j'en suis, d'augmenter
pour la densification douce, et cetera, mais c'est lorsque les projets
atterrissent concrètement sur le terrain, là, c'est là qu'on assiste à la... au
surgissement d'une forte opposition, là. Vous parlez de 72, on a maints
exemples. Mais la question de la densification, qu'elle soit douce ou
autrement, ou autre, ou... peut susciter un certain nombre d'éléments. Vous
êtes au courant de ce qui se passe, du débat qui existe autour du bassin Peel à
Montréal. D'un côté, la Ville de Montréal qui propose un certain type de
densification, d'autres, d'un autre côté, les promoteurs qui en proposent une
autre, les secteurs communautaires qui en proposent une troisième, qui se
rapproche à celle de la Ville de Montréal quand même, là. Et on a l'exemple de
Griffintown, que tout le monde veut éviter, là. C'est-à-dire, est-ce que, par
votre deuxième critère, ne craignez-vous pas qu'il y ait, comment dire, la
construction de bâtiments avec de grands... Avec une très grande volumétrie,
qui vont nécessairement susciter un ressac dans l'opinion publique? Comment...
En fait, est-ce qu'il y a une limite à... Notre collègue de Mille-Îles parlait
d'un projet de six étages...
M. Fontecilla : ...dans ce qui
était devenu plus tard un parc, là, si je comprends bien, là. Bon, six étages,
en même temps, à Montréal, ça ne paraît pas beaucoup, là, mais dans une petite
municipalité, ça peut paraître beaucoup. Et comment éviter... et c'est toute la
difficulté du législateur, je suis d'accord. Et ce que... comment éviter, on
pourrait dire, cette exagération-là ou est-ce que vous avez considéré cette
question-là?
Mme Duranceau : Bien,
écoutez, il y a quand, là, même des mesures de... il y a quand même des mesures
de surveillance, là. D'une part, bon, la décision est prise par le conseil,
alors il y aura débat puis il y aura transparence sur ça. Ensuite, on le
prévoit, là, la MRC exerce encore un contrôle puis elle capable d'analyser si
c'est en conformité avec le schéma, puis s'il y a une aberration, on s'attend à
ce que les gens réagissent.
Après ça, pour ce qui est de la... pas de
la transparence, mais de, oui, de l'éthique, si on veut, face à tout ça, il y
la commission municipale, quand même, qui fait la surveillance avec le Code
d'éthique puis des actes répréhensibles. Il demeure qu'il y a un cadre, là, qui
est présent puis qui vient assurer une bonne gouvernance. Moi, cette mesure là,
vraiment, je la vois pour accélérer les projets, et je ne pense pas que les
municipalités vont se servir de ça. Puis s'ils s'en servent, bien là, je pense
qu'ils vont avoir d'autres enjeux. Se servir de ça pour nécessairement passer
des projets hautement... pas litigieux, mais controversés, c'est ça, c'est ce
que je cherchais, alors si une municipalité veut faire ça, bien, effectivement,
elle va avoir le pouvoir, mais je pense qu'ils vont y avoir d'autres troubles
après, là.
Alors, il y a un poids politique qui vient
avec cette mesure-là, de décider de mettre de l'avant certaines mesures parce
qu'il faut contrer... Encore une fois, c'est pour contrer le pas dans ma cours
puis favoriser la construction de plus de logements. On n'y arrivera pas, là,
ce n'est pas à coups de projets de 50 logements... tu sais, avec nos
logements sociaux puis abordables qu'on va régler ça. Ça nous prend d'autres
acteurs du milieu de la construction qui construisent puis des développeurs qui
peuvent mener à bien leurs projets. Puis je pense que ça peut être utilisé
aussi pour sauter des étapes. Ça se peut qu'il y ait des processus de
consultation, mais, après ça, on va sauter l'étape c, d, e, f qui vont
permettre de gagner du temps parce que l'esprit du projet est accepté de tous.
Après, on saute d'autres étapes, là, parce que Dieu sait que c'est long, là,
toutes les étapes au niveau des Affaires municipales. Donc, c'est solidé. Puis
je pense qu'il est super bien perçu ou, en tout cas, nous, les échos qu'on a de
l'UMQ, de la FTM, c'est une belle avancée dans le contexte actuel puis les gens
voient ça d'un très bon oeil.
Le Président (M. Gagnon) : Une
autre intervention, M. le député?
M. Fontecilla : J'aimerais
aborder un autre sujet qu'on a soulevé rapidement il y a quelques minutes, là.
Le critère 1. «Le projet est composé majoritairement de logements sociaux
ou abordables ou de logements destinés à des personnes aux études au sens de
l'article 1979 du Code civil». La question est à savoir, c'est composé à
quelle proportion de logements sociaux ou abordables? Est-ce qu'en inscrivant
dans cet article-là les mots «composé majoritairement de logements sociaux», la
ministre est en train d'envoyer un message à l'ensemble du... comment dire, du
monde de la production de logements, qu'ils soient logements sociaux ou privés,
qu'ils peuvent faire des projets conjoints, que c'est ça, une ligne directrice
de la ministre?
• (12 h 40) •
Mme Duranceau : Bien, je
pense que c'est une excellente idée, ce que vous proposez là. Ce n'est pas
inclus là, là, mais...
M. Fontecilla : Mais parce
que vous dites... Moi, si je vois «composé majoritairement de logements
sociaux, etc., donc c'est un c'est un bâtiment, peut être un bâtiment, dont la
moitié va être des logements... la moitié, majoritairement 50 plus un, et puis
on va y revenir tantôt, là, et l'autre moitié, c'est autre. Si ce n'est pas du
logement social ou communautaire, c'est du logement privé. Je ne vois pas
d'autre option. Donc, la ministre a-t-elle en tête, là, la construction de
projets mixtes?
Mme Duranceau : Écoutez, de
toute façon..
Mme Duranceau : ...les
logements sociaux, là, on l'a... on a eu la discussion hier, logements sociaux
et abordables, c'est souvent ça, les projets, là, il y a une mixité, puis, on
l'a dit, c'est les PSL qui rendent ça social. Ça fait que ça... il n'y a pas
d'intention, là, autre cachée, là, derrière ça, c'est vraiment de dire :
Si c'est pour des projets sociaux abordables ou étudiants, pas de restriction
quant aux villes qui peuvent s'en prévaloir. Si ce sont des projets privés, à
ce moment-là, c'est les villes les plus... les plus populeuses qui pourront
s'en prévaloir. C'était vraiment ça, la logique, là, si vous y voyez une autre
tentative d'insérer quoi que ce soit.
Ceci dit, moi, je suis en... je suis
d'accord avec... avec les partenariats pour la mixité dans l'élaboration des
projets, puis, que ça soit des partenariats privés communautaires, je pense, ça
peut donner une très belle efficacité dans la livraison des projets, mais, je
pense, c'est en dehors du cadre de ça, là.
M. Fontecilla : Je vais y...
Je vais y arriver. Mais c'est parce que je pense qu'on part de... de deux
schémas mentaux différents, et ça arrive... ça a arrivé souvent. Moi, lorsque
je parle de logement social ou communautaire, j'ai en tête une coopérative
d'habitation ou une OSBL avec une... une nature, comment dire, d'une
inscription juridique très claire, office municipal d'habitation, HLM, OSBL
d'habitation ou coopérative d'habitation, et... et, lors de nos... et, pour...
pour moi, c'est... c'est du logement hors marché, égale logement... logement
social. Mais la ministre, je... je constate qu'elle a peut-être une — et
je m'avance, là — une autre conception de ce qui est le logement
social. Pour elle, un logement... un logement qui reçoit un PSL, c'est de facto
un logement social. Donc, on pourrait concevoir un édifice de... dans une
petite municipalité, je ne sais pas... Par exemple, j'ai sorti des
municipalités de... qui ont autour de... de... non, autour de 20 000... de 1
000, 1 000 habitants, là, Varennes, Saint-Lambert, L'Ascension, Belœil,
Sept-Îles, Thetford Mines. Ce n'est pas des grosses villes, mais bon, on
suppose qu'à partir de... Je... Je... Je... J'ai une image de ces... de ces
municipalités-là comme ayant une administration municipale plus robuste, et...
et ces... ces villes-là pourraient construire... autoriser un édifice avec une
grande volumétrie à un... à un promoteur privé, un... un... un privé qui
construit un édifice et qui postule au... au... au programme PHAQ, et, par le
fait qu'il reçoit du... du PSL, mais ça rentrerait dans cette définition-là, en
tout cas pendant la durée de la... de la convention. Je pense que c'est ça,
le... c'est ça, la... la... la... l'image que la ministre met... en tout cas,
là, la vision que la ministre met de l'avant, là. Ça pourrait être ça, ça
pourrait être un promoteur privé qui construise, je ne sais pas, un... un... un
immeuble de 10 étages — je vais... je... je pousse un peu — 10
étages avec 300 logements, et, par le fait que la moitié de ses... de ses
locataires reçoivent... la moitié plus un reçoivent du PSL, ce serait considéré
comme un logement social et admissible à la mesure que... permise par
l'article.
Mme Duranceau : Bien,
écoutez, ce que vous décrivez, c'est un projet... Là, «logements sociaux
abordables» ou «logements destinés à des personnes aux études», là, c'est ce
dont on parle depuis deux jours, là, c'est la... les mêmes types de projets du
PHAQ, des fonds fiscalisés, c'est les mêmes projets, là, qui pourraient être
visés par... par cette mesure-là, là.
M. Fontecilla : ...c'est
parce que...
Mme Duranceau : Là, si c'est
le «majoritairement» qui... qui dérange, là, on peut l'enlever, le
«majoritairement», là. C'est-à-dire, ce qu'on veut viser, c'est des
logements... Dans un contexte où c'est la construction de logement social ou de
logement social couplé avec de l'abordable, go, on ne veut pas de restriction.
Là, le «majoritairement», là, n'était... n'était pas là pour... pour
restreindre, là, honnêtement. Il pourrait être composé à 100 % de
logements sociaux ou majoritairement de logements sociaux, puis, s'il est
composé accessoirement de logements sociaux, là, puis qu'on avait un très
faible pourcentage, bien, il ne serait peut-être pas visé au paragraphe 1°, il
serait visé au paragraphe 2°, donc peu... peu d'enjeux, là. Mais, moi, le
«majoritairement», je n'y tiens pas... Si vous voulez l'enlever, on peut
l'enlever. Je ne pense pas que ça soit...
Mme Duranceau : ...problématique,
là.
M. Fontecilla : C'est...
J'essaie juste de... de préciser les... de préciser la... la... la vision de...
de... de la ministre par rapport à ce... à cet article-là. Qu'est-ce que c'est,
le projet composé majoritairement? Mais c'est parce que, finalement, si le...
le projet n'est pas composé majoritairement de logements sociaux, bien, il
tombe dans le deuxième paragraphe, que la collègue de Mille-Îles propose de...
d'enlever, et... et la mesure devient... finalement, ne devient pas une... un
article visant au développement de... du logement... de... du logement social,
mais devient une mesure visant la production de logements, là, tout court, là,
à partir de... d'une limite, à partir des... avec les... pour les municipalités
de 10 000 habitants et plus.
Mme Duranceau : Oui. Bien,
écoutez, donc, vous me suggérez quoi?
M. Fontecilla : J'essaie
de... juste de comprendre votre... où est-ce que vous... c'est quoi, votre
intention, là, par rapport à tout cela, là, et...
Le Président (M. Gagnon) : Si
je peux me permettre, tout simplement le rappeler, peut-être, les collègues,
là, on est à l'étude du sous-amendement de la députée de D'Arcy-McGee, juste...
M. Fontecilla : Oui. Donc,
c'est que ce soit un seul critère, le premier, et de biffer toute la... la...
la deuxième partie. Donc, ce que la ministre... la... la collègue de Mille-Îles
propose, là, c'est que ce soit plutôt... cette mesure-là, ça concerne
uniquement les projets de logements sociaux abordables ou des logements
destinés à des personnes aux études au sens de l'article 79 du Code civil.
J'invite... Voilà.
Le Président (M. Gagnon) : Il
y a d'autres interventions? M. le député de Laurier-Dorion, est-ce que votre
intervention était terminée?
M. Fontecilla : Oui.
Le Président (M. Gagnon) : Oui.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur le sous-amendement, bien entendu?
Mme Dufour : Oui, bien...
Le Président (M. Gagnon) : Oui,
députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : En fait, la...
la... Je m'excuse, j'étais... j'étais avec notre recherchiste. Mais la question
du député de Laurier-Dorion, si je ne me trompe pas, c'était de comprendre...
c'était de savoir si mon intention, c'était d'enlever, dans le fond, ce
superpouvoir aux villes qu'on tente de mettre ici...
M. Fontecilla : C'est de le
restreindre aux logements sociaux.
Mme Dufour : ...de le
restreindre au logement social et abordable. Alors, si vous voulez déposer un
sous-amendement pour qu'il n'y ait pas le «majoritairement», moi, je n'ai aucun
enjeu.
M. Fontecilla : Ça, c'est une
autre question, mais je veux savoir votre intention.
Mme Dufour : Bien, moi...
Moi, mon intention, c'est d'abord de... d'encadrer ce superpouvoir-là et, en
fait, de l'enlever de la... la proposition de cet amendement-là de la ministre,
le... l'article 37.2, parce que je considère qu'on a déjà donné des superpouvoirs,
avec le zonage incitatif qu'on a adopté en... en juin dernier, lors du projet
de loi n° 16, on a déjà donné des super... des suprapouvoirs ou des
superpouvoirs qui sont... pas de... qu'il n'y a pas de processus référendaire
et que je considère que l'article... l'alinéa deux de cet article-là, là, je ne
sais pas si on dit «l'alinéa deux», mais le point 2, là, va beaucoup trop loin,
parce que, là, ce n'est pas du logement social ici, c'est vraiment tous
logements confondus, locatifs ou condos, peu importe. Donc, le seul critère,
c'est que ce soient trois logements et plus, et on s'entend qu'actuellement,
les projets qu'on voit pousser, c'est tous des projets de trois logements et
plus, tu sais, c'est... ça fait que... surtout dans ces municipalités-là qui
sont visées.
• (12 h 50) •
C'est quand même 112 villes, là, qui sont
visées qui n'auraient à mon sens plus de contrôle sur l'urbanisme,
l'intégration. Vous êtes... vous êtes à Montréal, député à Montréal, vous savez
à quel point c'est important, l'intégration architecturale, pour... pour créer
des... des milieux de vie complets et harmonieux. Et j'ai... j'ai des grandes
craintes, malgré tout ce que la... la ministre souligne, qu'il y a aujourd'hui
des contrôles, etc., mais on a vu trop de... de... de dérives. Puis les
exemples, là, on pourrait arriver avec des... des dizaines d'exemples de... de
choses qui se sont faites à travers le Québec qui... qu'aujourd'hui on
regrette, tu sais. Mais... mais là, on a adopté une politique nationale
d'architecture et d'aménagement du territoire où on veut... on veut densifier,
c'est essentiel de densifier, mais on veut que ça se fasse de façon
harmonieuse, on veut que... que... que... on ne veut pas avoir mal au cœur
dans... dans 30 ans en se disant : On a permis ça, ça n'a pas de bon sens.
Tu sais, on a des remparts aujourd'hui démocratiques, les citoyens. Il faut
revoir quand même ce processus-là, parce que c'est vrai que, des fois, il y a
des projets qui sont bloqués par un... un nombre vraiment très petit de citoyens.
Moi, j'ai vu, à un moment donné, un projet bloqué par cinq personnes. Ça, il
faut encore... S'il faut...
Mme Dufour : ...mais entre,
tu sais, revoir l'encadrement puis tout permettre, il y a une marge, et le
zonage incitatif qu'on a adopté dans le projet de loi n° 16, bien, il y a
cette marge-là déjà. On propose... Avec le projet de loi n° 16, si vous
vous rappelez, là, dans le fond, la densification supplémentaire qu'on permet
de plein droit, que les municipalités peuvent donner, c'est 33 % pour tout
projet, partout. Donc, si c'est... je ne le sais pas moi, un trois étages,
bien, partout, ça peut être quatre étages en partant, mais c'est 50 % sur
les axes de transport en commun importants. Donc... donc là, on est rendu à...
donc, si c'est un six étages, bien là on tombe à neuf étages. C'est quand même
une bonification importante pour... Et on veut favoriser le développement sur
les axes de transport en commun. Donc, à la base, je pense que c'est on doit
concentrer.
L'enjeu que je vois aussi avec ça, c'est
que ça pourrait permettre l'étalement urbain parce qu'on ne vient plus... on ne
respecte plus aucun critère dans le fond, plus aucun critère, alors que la
planification que les villes ont fait, c'est en fonction d'essayer de concentrer
le développement à certains endroits pour pour faire en sorte, dans le fond,
qu'on densifie puis pouvoir éventuellement avoir du transport en commun.
Mais quand on étale, puis on l'a vu en
banlieue, rive nord, rive sud, là, de la région métropolitaine, puis même la
même chose à Québec, on le voit, les développements qui se font, c'est les
développements les plus faciles et rarement axés sur le transport en commun,
malheureusement, donc, parce que c'est plus facile de développer des terrains
vacants que de redévelopper.
Tu sais, moi, j'ai Curé-Labelle, chez
nous, à Laval, il aurait le potentiel, c'est du huit étages tout le long. Mais
la première chose que les développeurs veulent développer, c'est les boisés,
ceux qui ne sont pas protégés, parce que c'est plus facile. Souvent, les
services sont là aussi. Ça fait... Ça fait que ça, le risque, c'est la dérive,
à mon sens. C'est pour ça que je voulais proposer de limiter au logement social
et abordable, vu qu'il y a déjà le zonage incitatif.
M. Fontecilla : Et la
question de l'étalement urbain est intéressante. J'aimerais entendre l'opinion
de la ministre, là, à savoir si elle a considéré les éventuelles conséquences
sur l'étalement urbain lors de cette mesure-là, là.
Mme Duranceau : O.K.
Le Président (M. Gagnon) : Mme
la ministre.
Mme Duranceau : Oui. Alors,
trois choses que j'aimerais dire. Je vais répondre à votre question sur
l'étalement urbain, mais peut-être juste revenir sur la notion de... Le projet
est composé majoritairement de logements sociaux. Si j'enlève le
«majoritairement», ça va présumer qu'il faut que ça soit 100 % social ou
abordable, ou personnes aux études. Je pense que, ça, c'est contraignant, puis
on ne veut pas aller là. Je pense qu'on devrait reprendre le libellé qu'on a
dans nos autres amendements, puis dire «qui comprend des logements sociaux ou
abordables». Ça fait qu'on va être... on va être cohérent partout dans la
formulation qui a été adoptée avant. Ça, c'est un.
Deuxièmement, votre question sur
l'étalement urbain, on voit, là, un petit peu plus bas qu'«aucune autorisation
ne peut toutefois être accordée en vertu du premier alinéa si le projet est
situé à l'extérieur du périmètre d'urbanisation délimité dans un schéma
d'aménagement». Ça fait que c'est déjà prévu. Puis ce qu'il faut comprendre,
c'est... Bien ça, c'est dans mon initial, là, j'imagine que ça n'a pas dû être
enlevé, là. Et ce qu'il faut comprendre, là, c'est que «la municipalité peut»,
puis il y a plusieurs... Elle peut après ça sauter plusieurs étapes, mais elle
peut décider de les faire. Puis, parmi les étapes qui peuvent être
sautées : l'exemption de la consultation avec le CCU, l'exemption de
l'autorisation du comité de démolition lorsque le projet remplacerait un bâtiment
existant, exemption de l'approbation référendaire, exemption du mécanisme de
conformité au plan d'urbanisme, réduction du délai d'analyse de conformité au
schéma d'aménagement et de développement---c'est 30 jours plutôt que 120.
Tu sais, juste là, c'est extraordinaire---exemption du mécanisme de suspension
des avis de conformité pour les organismes en défaut de concordance.
Alors, tout ça pour dire qu'une
municipalité peut sauter toutes les étapes pour en sauter une, peut choisir. On
vient, encore là, je le répète, donner de la souplesse. Tout ça est pris dans
de la mélasse, là, c'est trop lent, trop lent, trop contraignant. Alors, il y a
une crise, il faut agir.
Moi, j'ai entendu tout le monde qui est
venu nous voir et tout le monde a émis, les unions municipales, les gens qui
développent, tout le monde a émis les mêmes critiques : Ça prend trop de
temps. On l'entend dans les médias. On l'entend tout le monde. Alors, cette
mesure-là, elle vise à assouplir tous les processus. Mais on maintient... Vous
vous imaginez bien, là, que je n'ai pas écrit ça toute seule dans mon salon,
là, tout...
Mme Duranceau : ...seule dans
mon salon. Il y a certains contrôles qui ont été... Ça a été bien revu. Puis on
pense... le gouvernement pense que c'est une bonne mesure puis que les
contrôles en place demeurent suffisants.
Le Président (M. Gagnon) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? Sinon, nous allons passer aux voix.
Mme Dufour : Oui, j'ai une
question.
Le Président (M. Gagnon) : Question?
Mme Dufour : En fait, la
ministre, je me demandais si elle connaissait, si elle avait vu des schémas
d'aménagement, si elle savait ce que ça avait l'air, un schéma d'aménagement.
Je veux savoir si la ministre a déjà vu un schéma.
Mme Duranceau : ...
Mme Dufour : Est-ce qu'elle
sait ce que ça contient, ce que... C'est parce que, vu qu'elle a référé le
collègue au fait que ça doit être conforme au schéma d'aménagement, je me
demande si elle sait ce que ça veut dire, être conforme au schéma, ce que ça a
l'air, parce que ce n'est pas vrai que ça vient tout contrôler le
développement, là. C'est ça que je veux savoir, si elle le sait, parce que
c'est quand même une... un article qui a été proposé, qui implique un énorme
changement. Il faut bien comprendre toutes, toutes, toutes les ramifications.
Je n'ai pas la certitude que la ministre l'a, cette compréhension-là.
Peut-être, je me trompe.
Une voix : ...
Mme Dufour : Non, pas du
tout.
Une voix : ...
Le Président (M. Gagnon) : ...
Mme Dufour : Mais c'est qu'on
est en train de regarder une loi avec un changement à une loi, qu'il y a des
instances importantes. Je pense que c'est bien... Il faut que tout le monde
comprenne...
Le Président (M. Gagnon) : Je
vous invite à garder un bon ton pour poser des questions.
Mme Dufour : Oui. Je pense,
c'est important que tout le monde comprenne l'incidence de ce qui est proposé.
Puis, tu sais, je n'ai pas eu, moi, ma réponse à savoir pourquoi on considère
que le zonage incitatif, ce n'est pas... Tu sais, pourquoi qu'on ne laisse pas
la chance au coureur au zonage incitatif, comme il y a deux semaines, on disait
que c'était nécessaire. Et pourquoi on n'a pas consulté? Pourquoi on ne l'a pas
mis avant même les consultations particulières, pour qu'on puisse consulter les
gens sur ça? Ça change l'aménagement du territoire sur les 112 villes les plus
populeuses au Québec, puis on va adopter ça sans consulter personne. Ce n'est
pas parce que l'UMQ est d'accord que ça fait qu'on a consulté tout le monde
là-dessus, là.
Le Président (M. Gagnon) : Il
vous reste une minute, Mme la députée.
Mme Dufour : Je laisse la
parole...
Le Président (M. Gagnon) : ...est
ce qu'il y a d'autres interventions? Mme la ministre, je pense que vous vouliez
intervenir.
Mme Duranceau : Bien,
écoutez, effectivement, je ne pense pas que j'ai besoin d'être la spécialiste
des orientations gouvernementales en aménagement du territoire, là. Mais je
comprends que c'est, oui, on peut faire des grands airs. Mais je comprends que
ce sont les règles qui chapeautent et qui donnent les grandes orientations,
puis c'est justement ce qui est important de respecter au niveau du schéma
d'aménagement. Puis, après ça, le détail, peut-être que je devrais arrêter tout
de suite... Alors, le détail et est défini dans tous les règlements puis
dans... voyons, le schéma... les règlements d'urbanisme. Et c'est justement ça,
la problématique. Là, on est dogmatique sur des grandes orientations, sur des
grands schémas, sur des grands règlements...
Mme Dufour : ...être
dogmatique, c'est aussi blessant, alors que ce soit des deux côtés...
Le Président (M. Gagnon) : Je
vous invite à poursuivre sur un bon ton. Et, de toute manière, je vous
invite... Compte tenu de l'heure, je suspends les travaux jusqu'à 15 heures.
Mme Dufour : Merci. On finit
sur une belle note.
(Suspension de la séance à 13 heures)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 11)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
bon après-midi à tous. Nous reprenons les travaux. Nous poursuivons les travaux
sur le projet de loi n° 31, Loi modifiant diverses
dispositions législatives en matière d'habitation.
Alors, avant la suspension ce midi, nous
étions au niveau des discussions pour...
Le Président (M. Schneeberger) : ...un
sous-amendement présenté par la députée de D'Arcy-McGee et introduisant
l'article 37.2. Alors, je ne sais pas qui était... l'intervention, mais députée
de Mille-Îles, vous aviez... il vous restait quelques secondes, alors vous
pouvez les utiliser.
Mme Dufour : Alors, merci, M.
le Président. Vous avez manqué des bons échanges. Définitivement, l'amendement
que la ministre a déposé, 37.2, soulève beaucoup de questions. Et moi, j'aurais
une suggestion à faire de suspendre l'étude de ça pour qu'on puisse avancer
puis qu'on ait le temps entre-temps de se parler entre le moment qu'on y
reviendrait parce que... bien, on peut proposer beaucoup d'amendements, puis
tout ça parce qu'il y a vraiment beaucoup d'éléments qui accrochent. Mais moi,
ce serait ma suggestion qu'on suspende puis qu'on avance dans le reste du
projet de loi si la ministre est ouverte à ça.
Le Président (M. Schneeberger) : Bien,
il y a discussion, moi je ne sais pas, ce n'est pas moi qui décide... vérifier
avec la ministre.
Mme Duranceau : Bien, on peut
suspendre quelques minutes pour se parler du principe de suspendre l'article en
question, oui.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Alors, vous voulez qu'on suspende, qu'on fasse, O.K., un huis clos pour parler
de ça.
Mme Duranceau : C'est ça. On
suspend pour avoir une discussion, ensuite, on décidera si on suspend
l'article.
Le Président (M. Schneeberger) : O.K.
Parfait. Alors, nous suspendons quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 13)
(Reprise à 15 h 25)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
nous reprenons les travaux. Alors, nous poursuivons les échanges sur le
sous-amendement introduisant l'amendement à 37.2. Je rappellerais par contre
que la députée de Mille-Îles n'a plus de temps sur le sous-amendement. Par
contre, députée de D'Arcy-McGee en a encore et le député de Laurier-Dorion
aussi. Alors, nous poursuivons.
Mme Prass : Pour commencer,
je voudrais poser une question à la ministre, avant qu'on ne suspende la
dernière session. Mon collègue de Laurier-Dorion, pour le premier alinéa, lui
avait proposé «le projet est composé»... il demandait pourquoi on dit
«majoritairement de logements sociaux», il aurait voulu uniquement «logements
sociaux». Puis là la ministre a suggéré que ce soit «comprend», qui est un
recul de «majoritairement», donc... parce que «comprend», ça peut être un
logement. Donc, je voudrais comprendre le sens derrière cette proposition de sa
part.
Mme Duranceau : Oui, bien, si
on utilise «comprend» comme verbe, on va être aligné avec toutes les autres
modifications qu'on a faites qui reprennent ce libellé-là précisément, là,
«comprend des logements sociaux abordables, destinés aux personnes pour étude».
Puis, de toute façon, même si c'est un recul, le paragraphe 2 vient le
permettre. Donc, si c'était si c'était un...
Mme Duranceau : ...un projet
qui comprenait un seul logement social, bien, il pourrait être visé, de toute
façon, au paragraphe 2. Donc, ça a peu d'importance, le nombre de logements
sociaux que ça comprend.
Mme Prass : Bien, je pense
que ça a une importance pour nous puis, et justement, avec notre
sous-amendement, on suggère d'enlever le deuxième alinéa. Donc, votre argument
ne tient pas, parce que, justement, si on garde ce que nous avons présenté,
c'est juste le premier alinéa qui reste. Puis, encore une fois je ne comprends
pas le recul de «majoritairement» à «comprend», parce que, quand vous avez
déposé votre amendement 37.2, ça restait «majoritairement». Donc, je ne
comprends pas, honnêtement, le changement de cap.
Mme Duranceau : Bien,
écoutez, moi dans ce que j'ai déposé, ça tient la route, là. Effectivement, si
vous enlevez le paragraphe 2, ça ne tient plus la route. Mais moi, mon
commentaire sur le «comprend» est par rapport à ce que, moi, j'ai déposé.
Mme Prass : O.K. Pour ce qui
est du deuxième alinéa qu'on propose de soustraire, moi, dans mon comté, j'ai
justement une municipalité... Bien, deux questions. Premièrement, pourquoi
est-ce que vous avez ciblé les municipalités de 10 000 personnes et plus et non
ceux des 10 000 et moins...
Mme Duranceau : Je l'ai
mentionné tantôt, là, la notion de 10 000, c'est que c'est une statistique
annuelle pour les villes qui est disponible, en bas de 10 000, on n'a pas cette
statistique-là. C'est très...
Mme Prass : Parce que je vous
donne l'exemple, moi, dans mon comté, j'ai une municipalité de moins de 10 000
habitants, Hampstead, où, justement, il y a quelques années, le maire avait
proposé... Hampstead, premièrement, c'est... complètement des maisons. Puis là
le maire avait suggéré un plan, un plan de développement pour un immeuble de
condos à 12 étages, si je ne me trompe pas. Et là il y avait eu une grande
manifestation de la part de la population qui ne voulait pas, justement,
changer l'architecture, l'image de cette municipalité-là. Et, en fin de compte,
ça n'a pas été construit, et le maire, aux prochaines élections, sur ce
sujet-là, s'est vu ne pas réélire.
Mme Duranceau : C'est ça.
Mme Prass : Donc, je voudrais
savoir, comme je dis, je comprends... Parce qu'aussi, tu sais, quand on dit
«logement», c'est gros, là. On se comprend que les municipalités... leur
intérêt, c'est d'augmenter le montant qu'ils peuvent aller chercher dans les
taxes municipales. Donc, ce n'est pas nécessairement objectif la façon dont ils
vont approcher ces projets-là, parce qu'eux, ils voient de l'oeil de la
municipalité qui veut avoir plus de rendement. On peut avoir, par exemple, des
logements de luxe qui vont être construits. Un logement de luxe, ce n'est pas
ce qui va faire en sorte... qui va répondre à la crise de logement, parce que
la crise du logement, c'est surtout les personnes qui ne peuvent pas trouver de
logement abordable.
Donc, vous avez dit que, dans votre vue,
il y a un encadrement qui reste, mais, avec ce que vous proposez au deuxième
alinéa, moi, je ne vois justement pas d'encadrement pour s'assurer que les
logements qui vont être construits ne seront pas uniquement pour une certaine
partie de la population qui peut se le payer, pour que ça devienne des
rendements plus gros en taxes municipales pour ces municipalités-là. Donc, je
suis curieuse... bien, pas curieuse, je voudrais savoir quels sont...
l'encadrement qui demeure, justement, pour éviter de telles situations.
Mme Duranceau : Bien,
écoutez, là, il y a plusieurs éléments, là. Le 10 000 ferait que, dans
l'exemple, Hampstead ne serait pas visé, là, parce que c'est 10 000 et moins.
Mme Prass : Mais, justement,
on aurait voulu que Hampstead soit visé dans tout ça dans le sens que... bien,
Hamstead, mais que toutes les villes...
Mme Duranceau : Disons que ce
ne serait pas proposé, il ne pourrait pas y avoir de projets autres que des
logements sociaux abordables ou étudiants à Hampstead, dans l'exemple qui est
ici, là.
Mme Prass : Non, non. Ce
qu'on dit... Là, je parle de logements, on ne parle pas juste de logements
abordables.
• (15 h 30) •
Mme Duranceau : Puis l'objectif
du deuxième paragraphe, là, c'est n'importe quel type de logement. Vous
dites : Ah! ça ne prend pas des logements luxueux. Un logement luxueux
libère une maison qui libère... qui permet de faire déménager une famille qui
est capable de se payer cette maison-là qui en libère une autre. Il y a un
effet domino, pour moi, qui est clair. Il y a un effet domino qui ne percole
pas, peut-être, jusqu'à nos populations les plus vulnérables, puis c'est pour
ça qu'il faut investir dans le logement social et abordable. Ça fait que ça, on
le fait. Mais le logement de marché, il faut qu'on crée un... Écoutez,
combien... Tout le monde l'a dit, là, tous les développeurs, tous les
constructeurs, c'est devenu tellement contraignant de construire que les gens
déplorent tout le temps que ça prend pour obtenir les permis. Donc, cette
mesure-là, elle est là pour ça, là, pour accélérer le processus.
Mme Prass : Je veux faire un
petit... que, moi, j'entends souvent sur le terrain, la SHQ, justement, les
programmes à la SHQ qui sont très rigides. Alors, pour les programmes, pour les
projets de logements abordables, le logement social. Souvent, des projets sont
présentés, ça va prendre 15 ans à réaliser s'ils se réalisent, parce que, s'ils
ne rentrent pas dans ce cadre-là, exact, mais il faut le travailler, il faut...
15 h 30 (version non révisée)
Mme Prass : ...il faut
revenir, revenir. Donc, justement, pour nos populations vulnérables qui ont
besoin de ce type de logement, nous, ce qu'on entend énormément, c'est que c'est
tellement difficile, c'est tellement serré, c'est tellement rigide qu'il
faudrait faire en sorte, justement, dans la réalité dans laquelle nous vivons
aujourd'hui puis avec des personnes avec un handicap, avec des personnes sur le
spectre de l'autisme, les aînés, et cetera... Pourquoi est-ce que, justement, on
ne s'attaque pas à... Parce que, là, vous voulez encourager, c'est parfait, on
veut encourager la construction aussi. Mais pourquoi est-ce que, du côté de la
SHQ, on fait en sorte qu'on rend la vie plus difficile à ces organisations qui,
justement, veulent faire du logement abordable et social?
Mme Duranceau : Bien, je suis
contente de pouvoir parler de la SHQ, c'est rare qu'on se parle, toutes les
deux, là. Ça prenait 15 ans effectivement sous le fameux programme
AccèsLogis, là. Là, on a évacué ça. On a un programme, le programme d'habitation
abordable Québec, qui oblige les projets à sortir en dedans de 12 mois. Si
ça ne sort pas en dedans de dans 12 mois, possibilité d'extension d'un
autre six mois puis on est là-dedans, là. Si, quand on analyse les projets,
la... on n'a pas... on n'est pas convaincu. Dans ce cas-ci, c'est au 31 mars
2024. Si on n'est pas convaincu que les projets sont en mesure d'aller en appel
d'offres, on va retirer les projets, on va donner le financement à d'autres
développeurs communautaires, là, qui ont un projet qui est prêt à partir. C'est
que l'écosystème a été... écoute, c'était comme ça que ça fonctionnait, là. On
octroyait les unités sur la base d'une bonne idée, puis après ça, les choses
évoluaient. Ah! j'ai un terrain, je n'ai plus de terrain, j'ai des gens prêts à
s'occuper du projet. Les gens évoluent. Le projet n'allait pas de l'avant.
Alors, malheureusement, là, ça n'a pas...
Ça a très bien fonctionné au début, mais après il a commencé à manquer de
rigueur dans tout ça et aussi de financement, là, qui n'était pas à la hauteur.
Donc, ça, évidemment, ça n'aidait pas. Donc là, on est sortis de ce carcan-là.
Puis, par ailleurs, moi, j'ai dit à la SHQ, là : On est en mode exécution,
là, ça ne rentre pas dans les cases, remontez ça plus haut, puis on va trouver
une solution. L'heure est grave, il faut que ça sorte. Alors, si les programmes
ne fonctionnent pas, on remonte ça plus haut. Puis on analyse le dossier pour
voir comment ça peut quand même respecter nos normes gouvernementales. Mais on
va être beaucoup plus souple parce que les bons projets, le financement est là,
ça répond à un besoin, comme vous avez énoncé, là, pour des clientèles
vulnérables ou moins vulnérables, mais ça répond à un besoin de la communauté.
On veut que ça marche. Donc, à la SHQ, soyez vraiment rassurés, ils ont une
commande que ça opère. Puis ça, c'est un peu le même type de commande au sein
des administrations municipales qui, malgré la volonté souvent des élus, bien,
les administrations... Mme Plante l'a dit elle-même cette semaine, c'est trop
long, les permis. Bon, bien, écoute, là, on est en train de le lui proposer...
bien, à Mme Plante ou à l'administration montréalaise puis à toutes les autres
administrations que, dans la mesure où ils trouvent que le projet a du bon
sens, qu'il y a une acceptabilité sociale, sans doute, parce que les élus
locaux vont devoir répondre de ces décisions-là. Vous l'avez évoqué. Donc les
élus locaux vont devoir répondre de ces décisions-là en 2025, là. Alors, moi,
je pense que ce contexte-là fait aussi en sorte qu'il y a une protection quand
même, là. Je ne veux pas sembler naïve dans tout ça, mais il s'opère quand même
une vigie puis une surveillance à l'égard des projets. Puis, s'il y a des élus
locaux qui décident de faire des aberrations, bien, je pense qu'ils vont payer
pour, là. Puis ils veulent aussi, comme élus, être en mesure de vivre avec la
construction qui aura lieu puis qui aura des répercussions sur leur territoire,
je pense.
Donc, nous... en tout cas, on entend de
leur part que ça serait un bon outil. Moi, j'ai entendu de la part de l'APCHQ
qu'il y a 50 000 logements
qui sont bloqués. J'ai entendu des maires puis l'UMQ me dire : Des fois,
on n'est même pas au courant que c'est bloqué. Puis quand ça vient à leurs
oreilles, bien, ils pourraient faire en sorte d'accélérer les processus. Donc,
c'est un outil parmi d'autres. Le logement incitatif demeure. Évidemment, ils
ont leur règlement de zonage. Là, on ne peut pas, avec ça, décider de
construire en zone industrielle. Il faut que tous les autres critères soient
rencontrés. On vient préserver... quand on avait une discussion entre nous,
mais toute la question des milieux humides va continuer de s'appliquer. Alors,
on n'est pas en train d'outrepasser tous les grands principes, là, je pense qu'il
demeure un parapluie qui est bien... qui est...
Mme Duranceau : ...qui est
bien étoffé, là. Puis, comme je vous disais, il y a une surveillance qui va
s'exercer par le milieu, par les oppositions, par les médias puis par le désir
des élus d'être réélu probablement, là.
Mme Prass : Oui, mais vous
venez de dire, vous-même, si un projet va de l'avant qui est aberrant, puis,
ensuite, l'élu va se mettre à la porte. Ce n'est pas vraiment une solution,
c'est... Donc, il peut faire quelque chose d'aberrant qui sera... Il n'y aura
pas d'acceptabilité sociale. Puis là, bien, s'il perd sa job, c'est correct,
mais l'immeuble va rester l'immeuble aberrant, vous avez dit vous-même. Donc
là, on dit : Faites ce que vous voulez, puis c'est votre carrière
politique, comme, vous gagnez ou vous perdez, c'est beau, mais l'immeuble va
rester. Donc, vous voyez, vous avez utilisé le mot «aberrant» vous-même. Donc,
j'ai de la difficulté à comprendre le fait qu'on peut avoir une structure qui
va être permanente même si la personne ne le sera pas à cause de son choix, je
pense que vous vous contredisez un petit peu dans ce sens-là.
Mme Duranceau : Bien,
écoutez, j'ai dit ça. Moi, je pense que les élus sont des élus, ils vont se
gérer. Puis on ne ferait pas ça dans un contexte où il n'y a pas de crise. Là,
c'est ça, la... C'est un risque qu'on accepte de prendre. C'est un risque qu'on
accepte de prendre dans le contexte parce que, si on reste figé dans nos
principes, nos façons de faire, notre petit carcan, qui est très contraignant,
bien, je m'excuse, mais... On veut des mesures massue pour aider la crise du
logement? Bien, ça fait partie des mesures.
Puis j'aimerais ajouter aussi qu'on
regarde nos collègues en Ontario. En Ontario, c'est le gouvernement ontarien
qui force la main des villes puis qui dit : Bien, on s'en va dans cette
direction-là puis, si vous ne livrez pas, on va intervenir. Donc, au Québec, on
n'a pas choisi d'aller dans une approche... une telle approche avec les villes,
on est dans un mode de collaboration où les élus locaux connaissent leur
territoire, connaissent ce que leur population veut puis on tient à leur faire
confiance. Donc... Mais, effectivement, il y a un risque, puis on est... on
pense que ce risque-là est balisé et qu'il est bien mesuré dans les
circonstances. Puis on l'a vu en pandémie, là, on a fait des choses qui étaient
hors norme parce que la situation était hors norme, bien, c'est la même chose
ici. Je pense que ça a beaucoup de bon sens, là.
Mme Prass : Mais il y a aussi
une question de contrôle et de qualité, parce que, par exemple, ils ont une
municipalité qui décide qu'ils vont faire du logement social abordable mais ils
vont tous le mettre dans le même coin de la ville. Donc, on crée, si vous
voulez, un quartier qui est vulnérable, si vous le voulez. Parce qu'encore une
fois il n'y a aucune... il n'y a aucune... Il n'y a aucun encadrement des choix
qui vont être faits. Vous avez dit : O.K., pas dans les milieux humides,
par exemple, pas dans certains milieux, mais il n'y a rien qui fait en sorte
qu'on vous dit que vous ne pouvez pas prendre un coin du quartier puis mettre
tous les logements sociaux abordables dans ce coin-là, et donc vous créez un
quartier qui est un petit peu plus démuni, si vous voulez. Donc, il n'y
aucun... il n'y aurait aucun contrôle de cet aspect-là dans ce que vous
proposez.
• (15 h 40) •
Mme Duranceau : Actuellement,
on n'intervient pas plus, là, les municipalités décident où elles veulent faire
tel ou tel projet, ça fait qu'on ne vient pas légiférer sur ça, là. Ça fait
qu'on ne change pas la situation actuelle.
Mme Prass : D'accord, mais,
en leur donnant un petit peu... Parce que ce que vous faites avec ça, vous leur
donnez un petit peu la carte blanche de pouvoir, justement, faire n'importe
quel projet, n'importe où tant que... bien, comme j'ai dit, de... fournissez...
À part les espaces des milieux humides, etc., je ne vois toujours pas
l'encadrement qui va être... qui va rester pour s'assurer que... justement, que
ça ne soit pas carte blanche puis qu'il y ait quand même une certaine
responsabilité de la part de ces municipalités.
Mme Duranceau : On libère les
municipalités ici de leurs propres règles, tous leurs règlements, là, puis tous
les comités, c'est leur règle. Les orientations gouvernementales, il faut
qu'ils continuent de les respecter. Alors, de ce point de vue là, on ne s'immisce
pas, là, nous, dans leur gestion. On ne leur dit pas plus quoi faire, on dit
juste : Vous pouvez sauter certaines de vos étapes. Je pense, ça pourrait
être intéressant, là... puis moi, je ne veux pas m'étendre plus qu'il faut sur
le sujet, mais d'écouter notre sous-ministre adjoint, qui a participé à toutes
les consultations par ailleurs sur le PL 16 puis qui pourrait peut-être
donner un peu de couleur à la proposition, là, pour permettre de bien
comprendre le cadre aussi dans lequel les villes opèrent aujourd'hui, là,
c'est... On n'est plus au temps de... comment il s'appelle de... du maire
Vaillancourt, là, il y a un...
Mme Duranceau : ...beaucoup
plus circonscrit, et il y a un cadre de surveillance et d'éthique qui est
beaucoup plus solide.
Mme Prass : Justement, je
trouve qu'il y a une certaine crainte avec ce que vous proposez, que,
justement, cet aspect soit enlevé, parce que, si la municipalité peut
dire : Écoute, on est en crise de logement, donc nous, accepter les
projets, puis on ne se posera pas tant de questions que ça, parce qu'on veut
que du logement soit construit. Qu'est-ce qui fait en sorte qu'on protège,
justement, les citoyens et les municipalités? Parce que là, ça devient :
On n'a pas de logement, on voit plus de taxes municipales, donc c'est bar
ouvert, là.
Donc, je pense que c'est juste, encore une
fois, c'est donner carte blanche sans vraiment qu'il y ait de mesures pour
s'assurer que, justement, tout ce que vous voulez enlever de la part des
municipalités, côté procédural, c'est là pour une raison. Je ne dis pas
nécessairement qu'il faut tout garder, mais je ne comprends pas ce qui va faire
en sorte qu'il y aurait certaines protections qui existent justement avec le
processus maintenant.
Mme Duranceau : M. le
Président, est-ce que c'est possible que mon sous-ministre adjoint commente?
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
me prend le consentement. Alors, consentement de la table...
Mme Prass : Mais je voudrais
entendre de la part de la ministre, s'il vous plaît. Je voudrais une réponse de
la part de la ministre.
Le Président (M. Schneeberger) : O.K.
Alors, s'il n'y a pas de consentement, je ne peux pas...
Mme Duranceau : Bien, je n'ai
pas d'autre chose à ajouter. Je vous ai dit ce que je pensais.
Mme Prass : O.K. Allez-y.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
ça me prend le consentement. M. Savoie, vous présenter avec votre titre
M. Savoie (Jocelyn) : Jocelyn
Savoie, sous-ministre adjoint aux impacts climatiques, fiscalité, finances et
infrastructures. Juste apporter quelques éléments de contexte pour comprendre
dans quel univers s'insère cette disposition-là, compte tenu de tout ce qui a
été évoqué depuis le début du débat aujourd'hui.
Au cours des 13 dernières années, le
contexte opérationnel du milieu municipal a beaucoup changé. Si on parle de la
commission Charbonneau jusqu'à aujourd'hui, là, les élus, aujourd'hui, ne
fonctionnent plus dans le même univers que ceux d'alors. Sur cet horizon de 13
ans, sont passés notamment des changements au niveau de la façon dont la
commission municipale exerce son mandat et la façon dont les plaintes sont
formulées à la commission municipale. Avant, les changements introduits au
cours des années 2016-2017, chaque fois qu'un citoyen voulait dénoncer un élu,
il devait faire une déclaration publique et son identité était dévoilée. La
capacité d'un citoyen de dénoncer un comportement malveillant d'un élu était
très limitée.
Un des premiers changements qui a été fait
a été de permettre que ça devienne confidentiel, après ça, d'octroyer des
pouvoirs d'initiative à la commission municipale. Ce qui fait qu'aujourd'hui la
commission municipale peut agir sans qu'un citoyen soit obligé de dévoiler son
identité, ce qui donne une plus grande base d'encadrement des mauvais
comportements. Sont également entrées en vigueur l'ensemble des dispositions
qui encadrent les actes répréhensibles et qui sont aujourd'hui, également,
confiées à la Commission municipale du Québec. Au cours de cette période-là, la
façon, dont les lois ont été rédigées, a aussi beaucoup évolué. On est passé de
lois qui étaient très prescriptives à des lois qui tendent graduellement à
donner beaucoup plus de marge de manœuvre aux élus municipaux et à les
responsabiliser dans leur prise de décision.
Je vais vous donner un exemple qui est
très éclairant. En 2011, il y avait l'octroi des contrats, en bas de
100 000 $, se résumait à du gré à gré en bas de 25 000, puis des règles
d'invitation pour les contrats de 25 000 à 100 000. En 2017-2018, on est venu
changer les règles en demandant au milieu municipal d'adopter par règlement ces
règles. C'est un changement important puis qui dénote un grand changement
d'attitude attendu des élus, puis qu'on a perçu leur changement de comportement
par rapport à ça. Aujourd'hui, les villes doivent se responsabiliser, adopter
leurs règlements, les justifier à leurs citoyens. Puis il y a un ensemble de
règles, comme ça, qui ont été changées. Aujourd'hui, les villes doivent
prépublier leurs règlements. Ce n'était pas le cas en 2011, en 2015, en 2017,
ça a commencé en 2018.
Tous ces changements-là ont créé un
univers dans lequel, aujourd'hui, les citoyens ont accès à l'information à
l'avance. Ça force les administrations municipales à faire davantage leurs
devoirs. Ça amène les élus dans une situation où ils doivent davantage rendre
des comptes de leurs décisions. Ce n'est pas une panacée à tout, mais c'est
simplement pour contextualiser l'univers dans lequel les élus d'aujourd'hui
travaillent par rapport à ceux d'avant. Et on l'a observé dans les cohortes
d'élections, les élus ont changé. Il y a beaucoup d'anciens élus qui ne sont
plus en poste. Beaucoup de nouveaux jeunes élus qui embarquent dans un univers
qui est complètement transformé et qui change leur façon d'exercer leur rôle.
On assiste beaucoup moins à la décision à l'emporte-pièce prise au détriment
des citoyens ou sans consulter personne.
Et aussi un autre phénomène qui est d'importance,
le fait que le rôle de contrôle et surveillance a été déplacé à la Commission
municipale du Québec, a permis au ministère de se concentrer sur son rôle
d'accompagnement, ce qui n'était pas fait auparavant. Ce que ça veut dire
concrètement, c'est qu'aujourd'hui les plus petites...
M. Savoie (Jocelyn) : ...sont
accompagnées directement par le ministère ainsi que les deux associations, avec
un ensemble de partenariats, pour créer une capacité, là, de soutien concrète à
l'administration municipale, ce qui aide même les plus petites à assumer leur
rôle, qui... on s'entend, là, le corpus législatif municipal est complexe,
beaucoup de lois, et qui aide à faire en sorte que les décisions soient
meilleures. Ce n'est pas une garantie de perfection, mais ça donne quand même
le contexte que les élus aujourd'hui ont des fonctions publiques qui sont plus
professionnelles qu'avant, ont accès à plus de soutien pour prendre leurs
décisions puis ils sont dans un univers dans lequel leurs gestes sont davantage
surveillés et pour lesquels il y a un certain contrôle qui s'exerce, qui est
plus solide que celui qui s'exerçait auparavant.
Donc, le fait d'amener un pouvoir comme
celui qui est présenté aujourd'hui, qui permet aux municipalités de déroger à
ses règlements d'urbanisme, donc ce n'est pas des pouvoirs de subvention, c'est
simplement de déroger à ces règlements d'urbanisme pour pouvoir accélérer sa
prise de décision, ne l'empêcherait pas de maintenir en action certains de ces
éléments-là si elle souhaitait ne pas y surseoir. Mais ça lui donne cette marge
de manœuvre là pour pouvoir accélérer sa prise de décision, essentiellement.
C'était le point qu'on voulait juste préciser, là, pour mieux contextualiser
dans quel esprit cette disposition-là est introduite. Puis on faisait le lien
avec le projet de loi n° 16 au printemps et
l'ensemble des dispositions du projet de loi n° 16 au
printemps vont prendre leur effet essentiellement d'ici, je dirais, deux ou
trois ans, le temps que les nouvelles orientations gouvernementales en
aménagement du territoire soient publiées, c'est-à-dire au début de l'hiver,
que les MRC puissent les intégrer dans la révision de leur schéma d'aménagement
et que, par conséquent, les villes puissent changer leur plan d'urbanisme et
leur réglementation d'urbanisme qui en découle. L'exercice va quand même
prendre 3 à 5 ans en fonction de la complexité, là, de l'environnement
réglementaire de chacune des municipalités concernées. Voilà.
Le Président (M. Schneeberger) : Est-ce
que vous souhaitez poursuivre, Mme la ministre?
Mme Duranceau : Non, non. Je
remercie mon sous-ministre adjoint d'avoir été clair et limpide sur le sujet.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Merci. Alors, oui, la députée de D'Arcy-McGee.
Mme Prass : Eh bien, c'est
parce que, justement, l'importance que vous donnez à cet amendement, encore une
fois, j'ai de la difficulté à comprendre si c'est tellement essentiel, ça fait
tellement partie de l'essence du projet de loi, pourquoi ça ne faisait pas
partie du projet de loi que vous avez déposé pour que ça soit discuté lors des
consultations? Parce qu'on se comprend, il y a tellement de groupes à part les
municipalités, des groupes de citoyens, des groupes environnementaux, etc., qui
auront un mot à dire parce que c'est quand même un énorme changement de cap qui
fait en sorte que, bien, ça change complètement les règles. Donc, j'ai beaucoup
de difficulté à comprendre comment c'est tellement important, c'est tellement
essentiel pour vous, mais, en même temps, ce n'était pas essentiel de consulter
tous les acteurs qui sont concernés.
Mme Duranceau : Je pense que,
dans le p.l. no 16, ma collègue a mis en place des règles pour un horizon qui
est plus long terme. Tu sais, on revoit les orientations gouvernementales.
Après ça en découleront les schémas d'aménagement, les plans d'urbanisme. Là,
on est vraiment dans le conceptuel, long terme. C'était ça, l'objectif du p.l.
no 16, des mesures pour le long terme. Là, moi, j'agis, j'arrive, ministre responsable
de l'Habitation, il y a une crise, ça me prend une multitude de mesures pour
que les choses bougent. Et donc on a une mesure massue, effectivement, pour
faire débloquer les projets puis qui est une mesure qui est acclamée par
plusieurs acteurs des milieux municipaux. Donc, c'est ça. Le contexte est
différent. C'est un pouvoir qui est temporaire pour régler une problématique
spécifique.
• (15 h 50) •
Le Président (M. Schneeberger) : Députée
de...
Mme Prass : Oui, si je peux
poser une question, justement, à ce que le sous-ministre a répondu. Vous
parliez de la période de cinq ans, et là je voudrais savoir : Est ce que
présentement il existe du zonage incitatif qui est actuellement en vigueur?
Mme Duranceau : Dans les
villes?
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre.
Mme Duranceau : Oui, c'est
ça. Donc, le p.l. n° 16 a permis le zonage incitatif.
Alors, s'il y a des villes qui ont été plus rapides que d'autres, ils l'ont
peut-être adopté. D'autres ne l'ont peut-être pas encore adopté et l'adopteront
avec tous les processus, là, qui sont requis. Ça, c'est une mesure qui permet
d'aller plus vite, donc d'adopter, en quelque... ça pourrait être du zonage
incitatif ou d'autres mesures en sautant les étapes.
Mme Prass : Sauf que, là, il
faudrait attendre cinq ans pour que ça rentre en vigueur.
Mme Duranceau : Non, non,
non, c'est en vigueur...
Mme Duranceau : ... à partir
de la sanction du projet de loi pour une durée de cinq ans.
Mme Prass : Ah! pour les
prochaines cinq années, O.K.
Mme Duranceau : C'est ça.
Le Président (M. Schneeberger) : Est-ce
que ça va, Mme la députée de D'Arcy-McGee?
Mme Prass : ...combien de
temps qui reste?
Le Président (M. Schneeberger) : Vous
avez encore du temps, mais là je n'ai pas...
Une voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Douze
minutes? O.K. Douze minutes, environ.
Mme Prass : Puis, donc, si
votre objectif, c'est justement que la construction puisse se faire tout de
suite, pourquoi est-ce qu'on n'étend pas le zonage incitatif partout, justement
pour que ça soit un élément davantage pour que la construction se fasse tout de
suite?
Mme Duranceau : Là, je ne
sais pas, le zonage incitatif, je ne pense pas qu'il soit limité, là, chaque
ville peut adopter ce qu'elle veut. Ici, là, c'est pour... il y a des projets
d'habitation qui sont bloqués, et on... je l'ai énuméré tantôt, là, j'ai... la
liste de toutes les étapes d'approbation qui peuvent... qui sont obligatoires
en ce moment puis qu'on peut permettre de sauter, si c'est le désir de la
municipalité, pour permettre à un projet d'aller de l'avant rapidement, un
projet d'habitation, d'habitation sociale, communautaire, peu importe. Donc,
encore une fois, tout ce que le p.l. 16 permet, les villes vont l'adopter dans
les règles de l'art, avec le temps que ça prendra. Là, on leur permet d'agir
aujourd'hui, au mois de novembre, au mois de décembre, pour que les projets
partent au mois de mars. Alors, il y a urgence d'agir. Vous me reprochez que ça
ne sort pas assez vite. Bien, voilà une belle mesure pour accélérer les choses.
Mme Prass : O.K. Parce que je
voudrais... On parle de suspendre certains éléments de processus des
municipalités, puis là je voudrais amener l'exemple de, par exemple, ce qui...
une situation qui se passe maintenant à Montréal, à Saint-Henri. Donc, un
permis a été donné pour un immeuble à logements abordables, qui a été donné à
un organisme communautaire. Cet organisme communautaire n'a pas fait de
consultation de façon préalable. Ils les ont faites, là... Donc, ce qui est
arrivé, on a donné un permis pour un immeuble, puis dernièrement, bien, ils ont
reçu un permis pour un site d'injection au rez-de-chaussée. Et là les
consultations ont eu lieu dans les dernières semaines, sauf que c'est supposé
ouvrir dans les prochaines semaines. Donc, les consultations ont été faites une
fois que c'était un fait accompli. Et donc il y a une certaine... Ça, c'est une
question... Ce n'est pas question de «pas dans ma cour», c'est une question
d'harmonie puis c'est une question que les gens savent... Parce que, là, on est
à 80 mètres d'une école, par exemple, et cetera.
Donc, si justement on suspend le processus
de consultation qui doit se faire avant que le projet débute, comment est-ce
qu'on s'assure justement que cette cohésion existera par la suite? Parce que ce
qu'on a vu, c'est un projet qui est allé de l'avant, les gens n'étaient pas
informés. Là, tout d'un coup, ils se retrouvent avec cette réalité-là, puis,
plutôt que de les consulter à savoir comment bien implanter le projet, bien, le
projet est implanté, puis là on... ce n'est pas vraiment une consultation, on vient
vous dire ce qui... le projet qui va être implanté dans votre communauté dans
les prochaines semaines. Donc, je pense qu'encore une fois, pour que les
citoyens soient également informés, consultés... qu'il faudrait qu'il y ait un
mécanisme justement pour s'assurer que ce processus continue sans que ça fasse
en sorte qu'on arrive avec un fait accompli, parce qu'une consultation, ce
n'est pas avec un fait accompli.
Mme Duranceau : Bien,
effectivement, les consultations publiques demeurent obligatoires, là, dans ce
contexte-là.
Mme Prass : Mais, comme j'ai
dit, l'exemple de Saint-Henri, les consultations ont été faites après que le
projet a été réalisé, pas avant que le projet soit réalisé. Donc, c'est... Pour
moi, une consultation, ce n'est pas quand on arrive avec un fait accompli,
c'est quand on consulte les gens justement pour s'assurer que l'implantation se
fait de façon... en cohésion. Donc, est-ce qu'il y a un mécanisme justement
pour s'assurer que la consultation va se faire préalablement puis pas après que
le projet a déjà été approuvé et construit, comme c'est le cas à Saint-Henri?
Mme Duranceau : Bien là, je
ne change rien au processus de consultation. Donc, les villes ont un processus
de consultation. On leur laisse, ils l'encadrent comme... elles l'encadrent
comme elles veulent et si leur... Dans le cas de Saint-Henri, là,
effectivement, j'ai lu la même chose que vous, là je ne sais pas quel a été
leur processus de consultation dans ce cas-là.
Une voix : ...
Mme Duranceau : Bien,
effectivement, là, ça ne touche pas... Le processus de consultation en amont
demeure obligatoire et doit être fait dans les règles de l'art de chacune des
municipalités. Ça, ça reste là. S'ils ne le font pas comme il faut, ils ont déjà
un problème, là. Ce n'est pas mon projet de loi qui vient changer quelque
chose.
Mme Prass : Sauf qu'eux, de
ce que je comprends, ce n'est pas la municipalité dans ce cas-là...
Mme Prass : ...Ont été
octroyés par le gouvernement à un organisme communautaire. Il n'y a rien dans
la loi qui fait en sorte que l'organisme communautaire doit consulter en amont.
Donc, justement, je ne sais pas si c'est quelque chose auquel vous pourrez
penser en voyant ce qui est arrivé avec Saint-Henri?
Mme Duranceau : Non, non.
Mme Prass : Parce que, oui,
il y a une consultation, mais comme j'ai dit, si on arrive à la consultation,
puis que l'immeuble est déjà là puis qu'il va aller... On va commencer à
recevoir du monde dans les prochaines semaines, ce n'est pas vraiment une
consultation, c'est plus une rencontre d'information à ce moment-là. Puis ce
n'est pas comme... Et ce n'est pas les municipalités, c'est les organismes
communautaires, donc le gouvernement octroie de l'argent à des organismes qui
ne sont pas tenus au même processus que les villes, donc il y a...
Mme Duranceau : Oui, mais là,
c'est un cas spécifique, là. Puis C'est ça, la règle. Puis là, je n'ai pas
l'intention de rajouter des complications parce que c'est déjà assez compliqué,
c'est déjà assez long. Ça, c'est une mesure pour aplanir les difficultés. Là,
si la Ville permet à un organisme d'acheter une bâtisse, puis que, finalement,
ils ne savent pas ce qu'ils vont faire dans la bâtisse, puis que là, ça ne
rencontre pas les... L'acceptabilité sociale autour de cette bâtisse-là, bien,
écoutez, c'est à l'arrondissement puis à la Ville de gérer ça, là. Là, moi, je
ne vais pas légiférer là-dessus. Elles ont tous les pouvoirs, les villes, pour
éviter des situations comme celle-là, ce n'est pas le temps de venir en
rajouter, là, de mon point de vue. Ils veulent l'autonomie, on leur donne, ça
fait que je m'attends à ce qu'ils gèrent adéquatement aussi, là.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va pour ça. Il y a-tu d'autres interventions? Oui?
Mme Prass : Non, je vais
céder.
Le Président (M. Schneeberger) : Député
de Laurier-Dorion, vous souhaitez intervenir?
M. Fontecilla : Oui, s'il
vous plaît, M. le Président. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : O.K.
Le contraire m'aurait étonné. Alors, allez-y.
M. Fontecilla : Vous me
flattez, vous me flattez. Écoutez, on est clairement ici devant un dilemme qui
est... Comment dire, objectifs réels. On a une crise du logement, plusieurs acteurs
nous informent qu'il y a, comment dire, un déficit de production de logements
et qu'il faut, par différents moyens, comment dire, promouvoir la construction
de nouveaux logements, et d'autre part, on a une nécessité de mieux protéger
certains segments de la population. Je pense que le p.l. 39 est une réponse
insuffisante, nettement insuffisante, mais il adresse quand même quelques
mesures. D'autre part, encore une fois, en vue de... on doit, d'une part,
produire des logements, et d'autre part, on doit faire en sorte que... de
respecter tout le processus réglementaire qu'on s'est doté à travers les années
afin de faire en sorte que ce soit un développement viable, conforme à ce que
les populations locales veulent. Et c'est important quand même de toujours
garder en vue, là, les nécessaires appuis des populations locales aux projets
qu'on veut mettre de l'avant, parce que, si on n'a pas cet appui-là, cela peut
avoir un effet contre-productif et finalement faire reculer l'intention
première qui est celle d'avoir plus de logements.
• (16 heures) •
Ceci étant dit, la mesure que le ministre
vient de nous présenter est assez significative. Et j'aimerais m'attarder, ne
serait-ce que quelques secondes, à La nouveauté de la mesure, qui n'était pas
présentée dans la version initiale du projet de loi n° 31 et qui aurait pu, qui
aurait pu susciter un débat public très intéressant, ne serait-ce que par...
qui aurait pu s'exprimer par certains... Un grand nombre de mémoires qui
auraient été présentés en commission parlementaire, et plusieurs groupes qui
auraient pu venir donner leur opinion dans un sens ou dans l'autre. Par contre,
on a... Cette question-là ne faisait pas partie du projet original du p.l. 31.
Ça nous arrive aujourd'hui un peu à la dernière minute... bien, «à la dernière
minute», ça nous arrive en amendement, et les organismes de la société civile
n'ont pas eu le temps de se faire une tête, de l'analyser, de voir les...
16 h (version non révisée)
M. Fontecilla : ...les
conséquences, les avantages et pouvoir s'exprimer. Et surtout je mets cela en
lumière, étant donné l'importance du... l'importance de l'amendement présenté
par la ministre, là, parce que complètement...Ce que la ministre vient de dire,
on donne au... vient nous... vient permettre... c'est... pendant cinq ans, on
donne aux municipalités la possibilité de contourner toute une série de
procédures réglementaires qui ont été construites à travers les années pour
arriver à produire davantage de logements. Et on n'a pas encore parlé du
résultat que ça pourrait donner, là, mais concrètement c'est là que ça fait, ça
aurait mérité une consultation un peu plus large, évidemment, même si je
reconnais la nécessité de se pencher sur cette problématique-là afin de voir...
revoir notre processus d'approbations réglementaires pour l'approbation des
projets en habitation.
Cela dit, on pourrait toujours se poser,
là, la... Il ne faut pas non plus surdimensionner l'importance de la réglementation
existante dans le ralentissement des projets de construction et d'habitation.
Et les... je pense que les principaux problèmes se trouvent ailleurs. Oui, la
réglementation peut avoir une influence, mais la production d'habitation... en
tout cas, le ralentissement de la production et de l'habitation, c'est... la
raison se trouve surtout dans les taux d'intérêt, les renchérissements des
matériaux de construction, les... certains disent l'absence... de manque de
main-d'oeuvre, etc., et, oui, peut-être aussi, la... je dirais, à un certain
degré, la présence d'une réglementation là où... d'un certain nombre de
processus qui ralentissent cette production-là. Mais il faut placer, il faut
placer les choses dans leur juste perspective aussi, hein?
Ceci étant dit, la ministre de l'Habitation
nous informe que le Québec, contrairement à l'Ontario, a choisi une tout autre
voie, là. Au Québec, c'est le gouvernement qui dit aux villes où aller, et je
paraphrase ce que la ministre nous a dit il y a quelques quelques minutes, au
Québec, on a décidé de... c'est davantage se fier à l'autonomie des
municipalités. Je suis tout à fait d'accord avec ces principes-là, même si je
reconnais à l'État, à l'État du Québec, là, la... comment dire, la
responsabilité d'orienter les débats et le développement, là, dans... parce que
c'est ça, c'est sa fonction. Mais, ceci étant dit, tout en donnant l'autonomie,
et malgré les problèmes qu'on a connus dans les dernières années, tout en
donnant de l'autonomie aux municipalités, on sait bien... on a bien pris soin
de doter cette autonomie-là, cet encadrement-là d'une série des processus
réglementaires qui encadrent cette autonomie-là et qui ont permis... qui évite
un développement... je veux utiliser le terme, même si... comment dire, j'espère
qu'il est parlementaire, mais qui permettent d'éviter un développement
anarchique, parce que ça a été utilisé tantôt, ça. Et c'est sûr qu'on veut
éviter, c'est... Je pense que c'est une préoccupation légitime, là. Et, malgré
tous les... tout cet ensemble... j'essaie de tenter... de dire cet appareillage
réglementaire et décisionnel, on a connu des dérives importantes qui ont été
mises à jour et qui ont abouti à la commission Charbonneau.
M. le sous-ministre nous a informés tantôt
qu'on a appris nos leçons depuis cette époque-là et on a réintroduit dans,
justement, cette autonomie municipale des améliorations qui permettraient d'éviter,
en tout cas, espérons-le, un grand nombre des dérives qu'on a déjà connues dans
le passé. Mais tout ça, c'est là, et ça a, comment dire... on... C'est un acte
de foi, là. On espère que cette évolution-là va nous permettre d'éviter
certains écueils, là, et, dans le futur, on croise les doigts pour qu'un...
M. Fontecilla : ...davantage
d'autonomie aux municipalités, tel que le propose la ministre, mais on va
éviter certaines horreurs qu'on a connues dans le passé. On est tous ici, tous
et toutes, autour de la table, on a en tête, là, en se promenant dans nos
différentes villes et villages du Québec, là, des exemples d'urbanisme
horripilants, là, qui est carrément horrible et qui aurait dû être empêché, là.
Donc, comment corriger les excès? C'est ça qu'il s'agit, là. Et malgré tous
les...
Le Président (M. Schneeberger) : 30 secondes,
il vous reste 30 secondes.
M. Fontecilla : 30 secondes...
malgré tous les éléments qu'on a mis en place, ces horreurs-là peuvent encore
se produire. Donc, moi, j'approuve les demandes de dérogation pour construire
du logement social, mais je trouve très dangereux, là, de donner ce pouvoir-là
à l'ensemble du secteur pour produire du logement.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup pour vos commentaires. Est-ce que nous avons d'autres commentaires?
S'il n'y a pas d'autres commentaires, nous allons soumettre aux voix le
sous-amendement de 37.2. Alors... Oui, Mme... Ça va?
Une voix : Pour voter, je
suis comme...
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
est-ce que le sous-amendement de l'article introduisant 37.2 est adopté?
Une voix : Par appel nominal.
Le Président (M. Schneeberger) : Vote...
appel nominal. Mme le secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Prass (D'Arcy-McGee)?
Mme Prass : Pour.
La Secrétaire : Mme Dufour
(Mille-Îles)?
Mme Dufour : Pour.
La Secrétaire : Mme Duranceau
(Bertrand)?
Mme Duranceau : Contre.
La Secrétaire : Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Contre.
La Secrétaire : M. Rivest
(Côte-du-Sud)?
M. Rivest : Contre.
La Secrétaire : M. Fontecilla,
Laurier-Dorion?
M. Fontecilla : Pour.
La Secrétaire : Et M.
Schneeberger (Drummond–Bois-Francs)?
Le Président (M. Schneeberger) : Abstention.
Voilà. Alors... est-ce qu'on a le... Comment? Oui, ça prend le...
Une voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) : C'est
fini. O.K., parfait. Alors, de toute façon, l'amendement... le sous-amendement
est rejeté. Alors nous poursuivons les discussions sur l'amendement en tant que
tel de 37.2. Est-ce que nous avons des questions sur l'amendement 37.2? Ça
va comme ça. Alors, s'il n'y a pas de questionnement... député de
Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : J'aimerais...
la ministre l'a nommé, tantôt, très rapidement. J'aimerais qu'elle nous le
répète. Puis peut-être s'attarder un petit peu sur certains éléments de cette
réponse-là, là, concernant les différentes instances et processus
règlementaires que cet amendement-là viendra, comment dire... on donnera aux
villes et aux municipalités la possibilité de passer outre. Est-ce qu'elle
pourrait répéter les... ces instances-là, par exemple les comités... les
comités... attendez une minute, que je retrouve, le comité consultatif sur
l'urbanisme, et il y en avait d'autres?
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
Mme la ministre. Oui, allez-y.
• (16 h 10) •
Mme Duranceau : Donc, les
allègements aux règles procédurales de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme
s'appliqueraient ici. Et on pourrait voir une exemption de la consultation du
comité consultatif d'urbanisme, exemption de l'autorisation du comité de
démolition lorsque le projet remplacerait un bâtiment existant, exemption de
l'approbation référendaire, exemption du mécanisme de conformité au plan
d'urbanisme, réduction du délai d'analyse de conformité au schéma d'aménagement
et de développement... oui, c'est ça, donc passer de 30 jours... de
120 jours à 30 jours. Exemption du mécanisme de suspension des avis
de conformité pour les organismes en défaut de concordance.
Par contre, je le répète, un projet
demeure assujetti aux consultations publiques avant d'être autorisé. Et je le
répète, ça doit se faire à l'intérieur d'un périmètre d'urbanisation. Ça doit
être situé dans une zone où les usages résidentiels sont déjà autorisés, ne pas
être situé dans une zone de contrainte naturelle ou anthropique puis comprendre
trois logements et plus... ou plus.
M. Fontecilla : Est-ce que la
ministre a songé à faire en sorte que chacun de ces processus puisse prendre
moins de temps, par exemple? Parce que, là, il y en a un, entre autres, la
réduction de temps... je n'ai pas pris la terminologie...
M. Fontecilla : ...de
120 jours à 30 jours. Il y a une procédure, là, ça peut se
comprendre, ça peut être justifié. Mais est-ce qu'elle a pensé à aller jouer
dans la possibilité de raccourcir les... et peut-être même simplifier les
différents processus, par exemple, dans le comité consultatif d'urbanisme?
Est-ce qu'il y a des possibilités d'aller jouer un peu plus dans les détails,
là, pour rendre ces instances plus efficaces?
Mme Duranceau : Oui. On est
dans un mode souplesse, ça fait qu'on a... alors on a décidé de ne pas jouer
sur les délais.
Une voix : ...
Mme Duranceau : C'est :
tu le fais ou tu ne le fais pas, là. Donc, ça vise à accélérer le processus,
là.
M. Fontecilla : Parce que,
par exemple, et vous allez me corriger si je me trompe, là, dans le comité
consultatif sur l'urbanisme, il y a plusieurs lectures, mais ça permet au même
temps aux municipalités, à travers le Comité consultatif d'urbanisme,
d'améliorer les projets, de faire en sorte que ces projets aient une meilleure
intégration architecturale dans une trame urbaine donnée, et d'autres éléments
qui peuvent faciliter non seulement un meilleur résultat, mais aussi une plus grande
acceptabilité sociale.
Mme Duranceau : Oui. Bien,
écoutez, les villes, effectivement, s'ils sentent que le projet en question n'a
pas toute l'acceptabilité, là, anticipée, suite aux consultations publiques,
ils pourront choisir de le faire, leur CCU, puis ils pourront choisir soit de
suivre l'entièreté du processus ou juste une portion. Donc, selon
l'acceptabilité qui sera démontrée, bien, les villes auront le choix. On vient
leur donner ici la souplesse de procéder plus vite dans les cas où elles jugent
qu'il y a urgence d'agir, puis que ça s'inscrit, là, adéquatement dans la
vision de la ville puis de ses résidents.
M. Fontecilla : Est-ce que...
Dans la formulation actuelle de l'amendement introduit par la ministre, est-ce
que les villes, je suppose et je voudrais une confirmation, peuvent dire :
ce processus-là, cette instance-là, on conserve le fait que les projets doivent
s'y soumettre, et telle autre, on peut dire : non, ils ne s'y soumettront
pas, c'est-à-dire choisir, ou... Vous avez nommé une série de mécanismes :
Est-ce que les municipalités peuvent choisir les mécanismes qu'ils peuvent
appliquer ou pas?
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre.
Des voix : ...
Mme Duranceau : Je vais
laisser mon sous-ministre adjoint répondre à ça.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Alors, M. Savoie.
M. Savoie (Jocelyn) : Dans
les dispositions, la disposition permet d'abroger, là, toutes les règles qui
ont été énumérées. Par contre, rien n'empêche un conseil, s'il le souhaite, de
solliciter l'avis de son CCU. Il peut le faire, parce que c'est un comité, puis
il peut donc lui demander de siéger pour avoir son avis malgré tout. C'est
dans son mandat de base, là. Les autres éléments sont éliminés, là.
Le Président (M. Schneeberger) : Député
de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Et dans...
ça, ça concerne le comité consultatif d'urbanisme, mais est-ce que ça peut
concerner aussi les autres étapes, là? C'est-à-dire, un conseil municipal
dit : Cette étape-là, je la conserve, et l'autre, je ne la conserve pas,
ou je permets que le projet soit exempté, là?
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
Mme la ministre.
Mme Duranceau : Oui. Je
m'excuse, je n'écoutais pas, M....
M. Fontecilla : Encore une
fois, là, pour le CCU, j'ai eu la réponse, mais pour les autres, est-ce que ça
doit être... Lorsqu'une ville décide de passer... de ne pas soumettre un
projet, d'exempter un projet, est-ce qu'elle doit choisir en bloc tous les
processus que vous avez nommés tantôt ou peut choisir quelques processus dans
lesquels le projet est exempté?
Mme Duranceau : là, ce qu'on
m'explique, c'est que, CCU, tu as le choix, tu le gardes ou tu ne le gardes
pas. Le reste, c'est que les autres éléments, ils viennent plus loin dans le
processus. Alors, si tu choisis de ne pas prendre le premier, bien, la suite
non plus, là, ne sera pas...
M. Fontecilla : ...bloc?
Mme Duranceau : C'est ça.
C'est un bloc...
M. Fontecilla : Sauf le CCU,
là?
Mme Duranceau : Exactement.
M. Fontecilla : Le CCU, on
pourrait toujours faire passer par le CCU, mais les autres, pour les autres
procédures, on les prend en bloc?
Mme Duranceau : C'est ça.
M. Fontecilla : Sont
exemptées en bloc...
Le Président (M. Schneeberger) : D'autres
questions? Ça va?
M. Fontecilla : Je n'ai pas
d'autre question pour l'instant, M. le Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Pas
d'autre question. O.K. Alors, à ce moment-là, s'il n'y a pas d'autre question,
est-ce... Oui, députée...
Mme Prass : Je voudrais
déposer un...
Le Président (M. Schneeberger) : Députée
de D'Arcy-McGee.
Mme Prass : Oui. Je voudrais
déposer un sous-amendement.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
est-ce que vous l'avez déposé au greffe?
Mme Prass : Oui.
Le Président (M. Schneeberger) : O.K.
Alors, nous allons suspendre, le temps de le recevoir et d'en prendre
connaissance. Nous suspendons quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 17)
16 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 16 h 39)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
nous reprenons les travaux. Alors, je pense que la députée de Mille-Îles va
déposer un sous-amendement de l'article 37.2. Voilà. Allez-y.
Mme Dufour : Merci, M. le
Président, alors je vais aller rapidement. Donc, le sous-amendement suivant
pour l'article 37.2 : L'amendement introduisant l'article 37.2
du projet de loi est modifié par l'ajout, à la fin du paragraphe 2e du premier
alinéa, la phrase suivante :
Le projet ne doit pas déroger de plus de
40 % des normes de densité et de hauteur prévues à la réglementation du
zonage.
L'amendement se lirait comme suit :
Insérer, après l'article 37.1 du
projet de loi tel qu'amendé, le suivant :
«37.2. Une municipalité locale peut avant le
(indiquer ici la date qui suit de cinq ans celle de la sanction de la présente
loi) autoriser un projet d'habitation qui déroge à sa réglementation d'urbanisme
local en vigueur sur son territoire lorsque le projet comprend la construction
d'au moins trois logements et que... pardon, l'une des conditions suivantes est
respectée :
• (16 h 40) •
1° le projet est composé majoritairement
de logements sociaux ou abordables ou de logements destinés à des personnes aux
études au sens de l'article 1979 du Code civil;
2° la population de la municipalité est de
10 000 habitants ou plus et le plus récent taux d'inoccupation des
logements locatifs, publié par la Société canadienne d'hypothèques et de
logement à l'égard du territoire, de municipalités ou d'une région
métropolitaine de recensement qui comprend ce territoire, est inférieur à
3 % à un moment entre (indiquer ici la date de la sanction de la loi) et
le (indiquer ici la date qui suit de cinq ans celle de la sanction de la loi).
Le projet ne doit pas déroger de plus de 40 % des normes de densité de
hauteur prévues à la réglementation du zonage.
Là, le reste, il n'y a rien qui change.
Est-ce que j'ai besoin de tout lire? Je ne pense pas. Le reste, il n'y a rien d'autre
qui change.
Le Président (M. Schneeberger) : Non,
vous n'êtes pas obligée.
Mme Dufour : O.K. Donc, ce
serait... C'est beau.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
ça va comme ça? Alors, merci pour le dépôt. Alors, est ce que nous avons des
commentaires et questions sur le sous-amendement?
Mme Duranceau : Bien, je
comprends l'objectif, mais, en même temps ça bien, ça vient rajouter des
limites, là. Tu sais, on a trois logements, ça va en donner 1.2 de plus, on en
a quatre, ça va en donner 1.6. Ce n'est pas le... Justement, là, il faut plus
de souplesse. Dans le p.l. n° 16, on l'a prévue, la
densification...
Mme Duranceau : ...douce. Là,
on veut donner la souplesse que les municipalités n'ont pas encore parce
qu'elles n'ont pas toutes adopté les règlements, là, qui découlent du projet de
loi n° 16. Donc, on vient se remettre des bâtons dans les roues. Encore là,
c'est une mesure temporaire qui vise à accélérer les choses. Donc, je ne suis
pas... Ça défait la mesure, dans mon livre à moi.
Mme Dufour : En fait...
Mme Duranceau : Oh! j'ai
perdu mon sous-ministre.
Mme Dufour : En fait, non, je
ne pense pas. La souplesse qu'on tentait de gagner par rapport à tous les
processus qui ont été expliqués tout à l'heure à mon collègue de
Laurier-Dorion, le comité consultatif d'urbanisme, les changements de zonage,
et cetera, tout ça, là, ça reste la mesure, il n'y a aucun changement, là. Ce
qui est proposé, c'est simplement d'encadrer la densité parce que c'est ce qui
peut, disons, déraper et laisser des traces vraiment... vraiment profondes dans
notre paysage urbain.
Quand je parlais tout à l'heure de
l'exemple d'une tour de 10 étages à l'île au Foin... Tu sais, on gagne
toute, toute, toute la souplesse ici, ça ne change pas le fait que, si on veut
faire un projet qui déroge vraiment beaucoup en densité, il y a toujours les
autres processus qui sont existants, mais au moins on gagne cette souplesse-là
qui était recherchée, on peut densifier. Ça va dans le même sens que le zonage
incitatif qui, lui, prévoyait 33 % pour les projets réguliers de
dérogation. C'était en échange d'une entente. Là, il n'y a même pas l'entente.
Et on prévoyait 50 % pour les zones de transport en commun. Ça fait que là
c'est comme un... entre les deux, un 40 %. C'est quand même plus que le
33 %. Ce n'est pas parfait, ça, M. le Président, là, pour moi, quant à
moi, il faudrait encadrer plus, mais c'est un... c'est un compromis que
j'essaie de proposer pour qu'au moins on ait la souplesse que la ministre
cherche mais qu'on ne se retrouve pas avec des bâtiments qui dénaturent
complètement un quartier et qui... et qui pourrait laisser des traces, comme je
dis, pour les 50, 100 prochaines années.
Donc, j'aimerais vraiment qu'il y ait de l'ouverture
devant cet amendement qui accélérerait définitivement la construction puis...
pour les villes de 10 000 habitants et plus, et, tu sais, il y a même
la possibilité... je serais même ouverte à baisser le nombre d'habitants, mais
d'encadrer un peu plus les normes de densité. Puis on s'entend que, s'il y a un
règlement de zonage qui est venu mettre certaines densités, c'est que ça a été
discuté aussi, à une certaine époque, ça a été réfléchi en fonction des
réalités locales du terrain, et donc de permettre un 40 % de plus, ce
serait... c'est quand même un gain, mais c'est surtout... le gain qui est
recherché, c'est l'accélération. Bien, il y a beaucoup de projets qui
pourraient sortir de terre demain matin juste avec ça, parce que c'est quand même
beaucoup plus dense que ce qu'on permet déjà.
Je comprends que, si on le regarde en...
on dit : Deux étages, ce n'est pas beaucoup, mais, si on le regarde, par
exemple, une zone... Je parlais plus tôt du boulevard Curé-Labelle, à Laval, où
actuellement, je pense, c'est du huit étages. 40 % de huit étages, là,
c'est un bon trois étages de plus. On est rendu à du 11 étages. Ce n'est
pas rien là, et c'est comme ça dans, quand même, plusieurs villes, surtout
proches des axes de transport en commun.
Donc, c'est une proposition. Comme j'ai
dit, ce n'est pas... elle n'est pas parfaite, mais c'est un compromis que
j'essaie de trouver pour qu'au moins on ait un minimum d'encadrement. Compte
tenu qu'on n'a eu aucune consultation, on n'a pas consulté personne, ce qui...
je le dénonce, là, vraiment, parce que je pense qu'on aurait dû prendre le
temps, ne serait-ce qu'une semaine devant nous, la semaine de circonscription
la semaine prochaine, on ne siège pas demain, on aurait pu prendre le temps. Je
l'ai offert à la ministre aussi, ce qui a été refusé. Mais je pense que c'est
un compromis que j'essaie d'offrir, là, ici. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
pour vos explications. Est-ce que nous avons des...
Mme Duranceau : Oui, bien, en
fait...
Le Président (M. Schneeberger) : Donc,
Mme la ministre.
Mme Duranceau : ...j'apprécie,
là, qu'on ait l'ouverture pour la suite. Je pense encore que c'est trop
restrictif, ce qui est proposé là. Puis j'aimerais ça offrir les commentaires
de notre sous-ministre adjoint sur ça, par rapport au zonage qui est
actuellement en vigueur, parce que, là, c'est 40 % de ce qui est
actuellement en vigueur qui sera modifié, là... éventuellement par le p.l. 16,
mais, je pense, ça vaut la peine d'entendre ces commentaires-là qui...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Alors, M. Savoie.
M. Savoie (Jocelyn) : Oui, un
élément de contexte à se rappeler puis qui explique une des grandes difficultés
qui est rencontrée en ce moment par le milieu municipal pour permettre une
accélération des projets d'habitation, c'est que la plupart des plans
d'urbanisme ne prévoient pas de haute densité. La plupart des plans d'urbanisme
sont à faible densité en ce moment...
M. Savoie (Jocelyn) : ...Et ça
explique pourquoi, systématiquement, tous les projets qui s'éloignent de ce qui
est prévu se retrouvent dans des situations de référendum, de pas dans ma cour,
et cetera, parce que, nécessairement, tous les projets sont dérogatoires aux
règles d'urbanisme en vigueur.
C'est ce qui explique le ralentissement
des projets, actuellement. On sait, puis on en a amplement discuté lors du
projet... De l'étude du projet de loi 16 au printemps dernier, qu'avec les
nouvelles orientations gouvernementales qui vont favoriser la densification,
les MRC vont changer les schémas pour inclure cet objectif-là. Il va y avoir
d'ailleurs des objectifs qui vont être inscrits dans les bilans qu'on a fait
adopter, là, qui vont être produits aux quatre ans, et les municipalités vont
donc réviser leur plan d'urbanisme en conséquence pour pouvoir prévoir
davantage de densité, et va s'ensuivre une révision de leur réglementation
d'urbanisme pour prévoir de plus grande densité, de plus grande volumétrie
d'immeubles, et cetera. Ce processus-là prend cinq ans. Mais, cela étant dit,
d'ici là, c'est pour ça que le... la Mesure est présentée, parce que, si la
mesure actuelle devait avoir un plafond à ce qui serait permis, bien qu'on
comprenne l'objectif, là, qui est poursuivi, là, d'éviter l'apparition d'une
tour, disons, dans une zone à un ou deux étages, il demeure qu'elle aurait
également pour effet d'empêcher de déroger aux règles, pour l'essentiel, qui
pourraient déjà être réglées par le zonage incitatif, donc elle ne permettrait
pas de prendre en compte, là, les projets qui seraient davantage, je dirais,
agressifs au plan, là, de la densité par rapport à ce qui est prévu dans les
règles d'aménagement actuelles. C'est les projets qui sont actuellement, pour
la plupart, bloqués.
Au printemps, on avait présenté l'ensemble
des mesures, comme le zonage incitatif, comme étant ce qu'on appelait des
mesures de densification douces, puis c'était vraiment ce qui les
caractérisait, compte tenu des pourcentages d'augmentation qu'on y avait
prévus. C'est le commentaire, là, à retenir pour ça.
Par ailleurs, pour ce qui est du risque
qu'une tour, par exemple, de plusieurs étages apparaisse dans un ensemble
urbain, là, de faible densité, malgré tout ce qui a été débattu, on ne doit pas
penser qu'un conseil municipal ne se préoccupe pas d'acceptabilité sociale des
projets qu'il autorise sur son territoire. Ce serait... On le voit peu
fréquemment, ce type de situation se produire au niveau municipal, où des élus
accepteraient un projet qui déroge tellement aux règles, qui créerait une
crise. Ça ne veut pas dire que ça ne peut pas se produire parce que c'est un
pouvoir dérogatoire, donc ils pourraient connaître cette erreur. Mais, compte
tenu du degré de maturité des conseils municipaux, l'appréciation du
gouvernement est à l'effet que les conseils municipaux soient à même de prendre
la décision la plus éclairée dans les circonstances en tenant compte
d'acceptabilité sociale du projet qui serait approuvé par le biais, là, du
pouvoir dérogatoire.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
pour les explications. Est-ce qu'on a des commentaires ou suites? Mme la
députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. Je pense
qu'on va demander une suspension de deux minutes.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Alors, nous allons suspendre.
(Suspension de la séance à 16 h 50)
(Reprise à 17 heures)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
nous reprenons les travaux. Alors, suite aux discussions, je pense que, si j'ai
bien compris, nous suspendons le sous-amendement dont... de 37.2. Alors, à ce
moment-là, ça prend le consentement.
Une voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Allez... Députée de Mille-Îles, allez-y.
Mme Dufour : Oui. Mais ma
compréhension, c'est qu'on suspend le 37.2 dans son entièreté, incluant le
sous-amendement.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
mais je dois par contre quand même suspendre l'amendement aussi...
Mme Dufour : Parfait.
Le Président (M. Schneeberger) : ... — parfait — par
procédure. Alors, ça prend le consentement pour suspendre le sous-amendement
déposé de 37.2 et aussi le consentement du... de... de l'amendement de 37.2.
Alors, j'ai des consentements pour les deux?
Des voix : Oui.
Le Président (M. Schneeberger) :
Parfait. Alors, consentement.
M. Fontecilla : Bien, les...
les deux, lequel, les deux?
Mme Duranceau : 37.2,
l'amendement puis l'initial.
Le Président (M. Schneeberger) : Les
deux... 37.2, le sous-amendement et l'amendement.
Mme Dufour : C'est mon
sous-amendement.
M. Fontecilla : C'est beau,
tout est beau?
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Mme Duranceau : Oui.
M. Fontecilla : 37.2 Parfait.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Alors...
Mme Duranceau : On reporte la
discussion à la semaine... à la semaine postcirconscription.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors
là, nous allons débuter le... l'article 37.3. Mme la ministre.
Mme Duranceau : Alors, nous
poursuivons donc avec 37.3 : Insérer, après l'article 37.2 du projet de
loi tel qu'amendé...
17 h (version non révisée)
Mme Duranceau : ...le suivant :
«37.3. Aucun règlement d'urbanisme d'une
municipalité ne peut interdire l'aménagement d'un logement accessoire lorsque
les conditions suivantes sont réunies :
«1° Le site d'implantation est un lot
occupé ou destiné à être occupé par un bâtiment principal totalement
résidentiel séparé de tout autre bâtiment principal par des espaces libres qui
ne comportent qu'un logement outre un logement accessoire aménagé en
application du présent article, est compris dans un périmètre d'urbanisation
délimité dans un schéma d'aménagement et de développement en vigueur sur le
territoire de la municipalité, n'est pas situé dans un lieu où l'occupation du
sol est soumise à des contraintes particulières pour des raisons de sécurité
publique en vertu du paragraphe 16 du deuxième alinéa de l'article 113 de la
Loi sur l'aménagement et l'urbanisme;
«2° le logement accessoire est aménagé par
la subdivision ou l'agrandissement du bâtiment principal;
«3° un seul logement accessoire est
aménagé dans le bâtiment principal;
«4° le bâtiment principal n'est pas un
immeuble patrimonial au sens du paragraphe un de l'article 148.0.1 de la Loi
sur l'aménagement et l'urbanisme.
«Les normes d'implantation, de
construction, d'architecture, de stationnement et d'aménagement des terrains
prévues dans un règlement d'urbanisme demeurent applicables à l'aménagement du
logement, accessoire visé au premier alinéa. Et malgré ce qui précède, une
municipalité locale peut, par règlement, soustraire toute partie de son
territoire à l'application du premier alinéa, fixer des normes d'implantation,
de construction, d'architecture, de stationnement et d'aménagement des terrains
destinées à remplacer les normes prévues dans un règlement d'urbanisme...
Mme Dufour : ...
Mme Duranceau : Hein? Non.
Mme Dufour : ...je lis mon
original, excusez-moi, je n'ai pas le même 37.3, là, excusez-moi. Celui qui
nous avait été envoyé a dû être modifié depuis, parce que je n'ai pas le même,
la même version. Permettez-moi juste un instant d'aller chercher dans le
Greffier, là... Bien, de toute façon, je vais continuer à suivre là.
Mme Duranceau : Je continue
de lire. Donc, malgré... Alors, j'étais rendue : «Malgré ce qui précède,
une municipalité locale peut, par règlement, soustraire toute partie de son
territoire à l'application du premier alinéa, fixer des normes d'implantation
de construction, d'architecture, de stationnement et d'aménagement des terrains
destinés à remplacer les normes prévues dans un règlement d'urbanisme. Les
dispositions de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme ne s'appliquent pas à
un règlement adopté en vertu du troisième alinéa. Le conseil de ville de la
ville de Montréal, de la ville de Québec ou de la ville de Longueuil peut
déléguer à un conseil d'arrondissement l'exercice des pouvoirs prévus au
troisième alinéa.
«Le présent article cesse d'avoir effet le
(indiquer ici la date qui suit de cinq ans et six mois celle de la sanction de
la présente loi), sauf à l'égard de l'aménagement d'un logement accessoire visé
au premier alinéa, qui a fait l'objet avant cette date d'une demande d'autorisation
substantiellement complète et conforme aux normes municipales qui demeurent
applicables, dont les travaux ont débuté avant cette date, lorsque les normes
municipales qui demeurent applicables ne prévoient aucune autorisation.»
Donc, l'aménagement proposé introduirait,
dans le projet de loi, un nouvel article 37.3 qui permettrait... qui
permettrait, à certaines conditions, l'aménagement de plein droit d'un logement
accessoire dans une maison unifamiliale. Ces dispositions exceptionnelles s'appliqueraient
pour une période de cinq ans à compter de leur entrée en vigueur, laquelle
serait fixée à six mois suivant la sanction de la loi, six mois, c'est pour
permettre aux villes de réagir si elles veulent s'exclure.
Les dispositions proposées viseraient un
logement accessoire aménagé par agrandissement ou par subdivision d'une maison
unifamiliale située dans un lieu respectant les conditions prévues par la loi.
On viserait un seul logement accessoire par maison. Et bien que les
dispositions proposées permettraient l'aménagement de logements accessoires,
malgré toute disposition inconciliable d'un règlement d'urbanisme municipal,
les normes d'implantation de construction d'architecture, de stationnement, d'aménagement
des terrains prévus dans un tel règlement demeureraient applicables. Et une
municipalité peut, par règlement, soustraire toute partie de son territoire à l'application
des dispositions proposées ou encore se doter de normes d'urbanisme temporaires
visant à encadrer les logements accessoires aménagés grâce à cette disposition.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
pour les explications. Alors, est-ce que nous avons des commentaires, questions
sur l'article 37.1?
Mme Dufour : Oui, M. le
Président, dans le projet de loi n° 16 qu'on a abondamment parlé aujourd'hui,
il y avait eu un amendement qui avait... bien, un amendement, c'est un article
qui était proposé, et l'enjeu avec cet article-là, en fait, c'est que ça
permettait les logements accessoires. Ça donnait le pouvoir aux villes de faire
un changement pour le permettre partout, mais ça impliquait que...
Mme Dufour : ...1 181
municipalités, là, je ne sais pas s'il en reste toujours autant, aient à faire
ce changement-là. Puis, tu sais, on a eu une formation sur les changements
climatiques hier, puis je ne sais pas si vous étiez là, mais j'en ai parlé,
j'ai dit : C'est lourd pour les petites villes faire des changements,
autant pour les changements climatiques, faire des plans, etc. Donc, demander à
toutes les villes de faire des modifications de leurs normes, de, tu sais,
leurs règles d'urbanisme pour le permettre, ça impliquait effectivement des
délais importants. Alors, la proposition qui est ici est fort intéressante ou
elle de facto va le permettre partout les règlements accessoires.
J'ai peut-être juste un questionnement par
rapport à, tu sais, une inquiétude qui était souvent soulevée dans les villes
qui ont adopté. Il y en a quand même quelques-unes qui en ont adopté, là,
des... c'est les fameuses mini maisons, tu sais, en cour arrière, où là il y
avait comme une inquiétude de voir, c'est ça, un peu tout et n'importe quoi, ça
fait que je voulais juste savoir comment on encadre ça. Parce que les villes
qui ont fait soit par PPCMOI ou... tu sais, ça a été quand même fastidieux pour
elles de déterminer les normes, et tout ça, comment arriver... Quand que c'est
attaché au bâtiment ou c'est même intégré dans le bâtiment, tu sais, c'est le
sous-sol, un garage converti, ça s'intègre, tu sais, il n'y a pas d'enjeux
d'intégration. C'est plutôt quand c'est en cour arrière que j'aurais juste aimé
avoir un petit peu plus de détails là-dessus, là, savoir comment l'encadrement
est fait dans ce cas-là. Est-ce qu'on les permet ou pas, là?
Mme Duranceau : ...je
m'excuse.
Le Président (M. Schneeberger) : ...
Mme Duranceau : Oui. Merci.
Mme Dufour : C'est
vraiment... Il faut que ce soit attaché.
Mme Duranceau : Exactement.
C'est la mesure est... bien, elle est un petit peu restrictive dans ce sens-là,
là. C'est que le logement accessoire, au paragraphe deux, on dit : le
logement accessoire est aménagé par la subdivision ou l'agrandissement du
bâtiment principal. Donc, la mini maison dans la cour à côté du cabanon, ça...
Mme Dufour : Ça fait que dans
le cas de la mini maison, bien là, il faudrait quand même que les villes
modifient leurs règlements...
Mme Duranceau : Exactement.
Mme Dufour : ...pour pouvoir
les permettre.
Mme Duranceau : Exactement.
Mme Dufour : Donc ça, c'est
vraiment un gain très, très, très intéressant, très pertinent. Ça ne fera pas
des miracles, là, parce que les villes qui l'ont permis... Il y a eu un article
quelques semaines où il y en a eu très peu, dans le fond, là. C'était cinq à
Granby, six à Sherbrooke, là. Je dis des chiffres comme ça, mais c'est autour
de ça, là, tu sais.
Mme Duranceau : Oui.
Effectivement, là... Effectivement, ce n'est pas tout le monde qui est parti
chez Canadian Tire, là, acheter ce qu'il faut pour faire les travaux. Mais le
fait de le permettre de plein droit, bien, ça va encore là assouplir le processus
pour les villes, puis effectivement ils pourront par règlement venir préciser,
venir étendre. Mais encore là, si quelqu'un voulait partir demain matin pour
faire ces travaux, bien, la ville peut l'adopter par simple résolution, ça fait
que c'est ça l'idée, là.
Mme Dufour : Puis un grand
avantage, c'est l'histoire des normes de stationnement qui sont... Tu sais,
dans le fond, ce qu'on vient dire ici, c'est que les normes de stationnement ne
s'appliqueront pas, là, parce que souvent, c'était ça l'enjeu quand on voulait
rajouter... J'ai... beaucoup de projets où les gens voulaient rajouter, par
exemple un logement au sous-sol, puis on leur... il se faisait dire :
Bien, il faudrait que tu rajoutes un stationnement sur ton terrain. Bien, je
n'ai pas l'espace pour le faire. Donc, ce n'était pas possible. Ça fait que là,
ça, ça viendrait... ça réglerait cet enjeu-là. Les gens autour vont
peut-être... il y en a qui vont dire : Bien là, ça va rajouter du monde
dans ma rue. Mais dans les faits, là, on n'a pas le choix. Il faut rajouter du
monde dans les rues.
• (17 h 10) •
Et l'autre élément, c'est peut-être...
Vous avez parlé des personnes aînées qui veulent rester dans leur maison parce
qu'ils ont un attachement, mais ça devient lourd, lourd de maintenir un... tu
sais, au niveau, bien, financier. Actuellement, là, ça devient très difficile
financièrement pour les gens, les taxes municipales augmentent, les coûts de
tout. Donc, c'est une façon d'avoir un revenu pour les gens qui pourraient
avoir un revenu supplémentaire. Ma grand-mère à l'époque a eu des chambreurs,
puis ça l'a aidée, mais c'est aussi que ça lui amenait une présence d'avoir
quelqu'un. Donc, ça pourrait... je pense que c'est méconnu, mais ça va
peut-être être plus connu un coup que ça, ça sera en vigueur.
J'ai peut-être une petite question parce
que c'était un des éléments qui nous avaient été demandés par la FQM. Ils nous
avaient demandé... puis je pense que même on avait prévu un amendement pour ça.
C'était... mais je ne suis pas sûr qu'on l'a prévu. Mais en tout cas, on avait
cette discussion-là. Ils voulaient le permettre partout, la FQM, même en zone
hors périmètre d'urbanisation. Ça, est-ce que la réflexion... Parce que là ici
je ne pense pas qu'on touche à ça.
Le Président (M. Schneeberger) : ...
Mme Duranceau : Non,
effectivement, on ne touche pas à ça, on ne le considère pas ici. Mais je sais
que c'est en discussion aux Affaires municipales pour faire...
Mme Duranceau : ...le concept
de périmètre urbain. Justement, quand il y a certaines municipalités où
finalement tout est desservi.
Mme Dufour : Bien, c'est ça,
tu sais, moi, j'ai un citoyen dans mon comté, c'est arrivé. Il a voulu faire
une intergénérationnelle sur le terrain qu'il possède. Il a le droit de faire
une... Excusez-moi le terme en anglais, là, « Monster
house », là, ça, c'était
le terme à Laval, des mégachâteaux, il a le droit de faire ça. Mais il n'a pas
le droit de faire une inter... une bigénérationnelle. Parce que, dans la loi
sur la protection du territoire agricole, il faut une dérogation de la CPTAQ
pour pouvoir le faire. Ça, ça, c'est lourd, ça, c'est... On pense qu'un
changement de zonage, c'est lourd, bien, une dérogation à la CPTAQ, c'est très
lourd. Et donc, là, lui, il a été obligé d'abandonner son projet. Il aurait pu
loger sa mère et là, finalement, il a vendu le terrain. Tu sais, ça fait que...
je pense qu'il va falloir vraiment y réfléchir.
Puis je serais curieuse de voir les
agriculteurs, s'il y a... Qu'est-ce qu'ils en pensent? Parce qu'on parle
d'attaché aux bâtiments, là, tu sais, ce n'est pas... on ne parle pas d'un
bâtiment extérieur, mais je pense qu'eux aussi... puis j'ai rencontré certains
maires dans les... et mairesses, dans des petites localités qui disaient :
Bien, pour nous, ça nous permettrait de densifier notre territoire, d'assurer
une certaine vitalité, mais sans détruire, entre guillemets, le paysage, là, tu
sais, ça fait que je vous invite fortement à le regarder du côté hors périmètre
d'urbanisation parce que ça ne touche pas juste les petites villes, ça touche
même des villes comme Laval.
Mme Duranceau : Effectivement,
on le regarde, on le regarde, les Affaires municipales le regardent. Ça va être
dans l'application des OGAT, puis comment le ministère va regarder ça, ils vont
être invités à faire preuve de souplesse dans l'interprétation des OGAT, là,
puis de ce que constitue le périmètre urbain, dans certaines MRC ou...
Mme Dufour : Mais tu sais, ça
pourrait même être regardé dans le cadre d'une... s'il y avait une mise à jour
de la loi sur la protection du territoire agricole, tu sais, de consulter à ce
moment-là les agriculteurs sur un amendement, que sur cet aspect spécifique là,
il n'y aurait peut-être plus besoin de... tu sais, proposer de ne plus avoir à
demander une autorisation à la CPTAQ pour mettre un logement, que ce soit dans
un bâtiment qui est déjà occupé.
Mme Duranceau : Bien,
effectivement, c'est un commentaire qui m'a été fait ça aussi. Puis mon
collègue André, député de... pas Drummondville, mais mon collègue de
l'Agriculture, ministre de l'Agriculture... c'est Johnson, fait une
consultation, là, actuellement. Puis effectivement, la loi sur la protection du
territoire agricole a préséance malgré tout sur ça. Et dans le cadre des
consultations, ça va être quelque chose qui peut être amené puis qui va être
considéré. Ça m'a été effectivement soulevé avec les complexités que ça
représente, là. Mais je suis d'accord.
Mme Dufour : ...merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Voilà,
c'est tout, voilà. Alors, est-ce qu'il y avait d'autres questions sur
l'article 37.3?
M. Fontecilla : Oui, M. le
Président, merci, là.
Le Président (M. Schneeberger) : Député
de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Est-ce qu'il
existe des municipalités au Québec qui ont déjà une réglementation autorisant
du logement accessoire? Est-ce que ça existe dans le portrait?
Mme Duranceau : Oui, il y en
a. On n'a pas l'inventaire, mais il y a déjà des villes qui l'autorisent.
C'est... je pense que c'est Sainte-Catherine, entre autres, que... la Ville de
Sainte-Catherine que j'avais rencontrée, ils l'ont autorisé puis, en tout cas,
ils étaient bien contents, eux, de comment ça se déployait sur leur territoire,
là.
M. Fontecilla : Et parmi les
grandes municipalités, les grandes villes, là, est-ce que c'est... à votre
connaissance, il y a des règlements de cet ordre-là?
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre.
Mme Duranceau : Oui, on
vérifie. Dans les grandes villes, vous voulez dire à Montréal, est-ce que c'est
quelque chose...
M. Fontecilla : Montréal,
Québec, Sherbrooke, en fait, Trois-Rivières ou même Joliette, plus grandes villes,
là. Sainte-Catherine, c'est plutôt petit, là.
Mme Duranceau : Ce qu'on me
dit, c'est que dans les grandes villes, un logement accessoire attaché, c'est
déjà assez fréquent.
M. Fontecilla : Mais est-ce
que ça... il y a une réglementation spécifique à ce règlement... à ces
logements accessoires attachés, là?
Mme Duranceau : Bien, je
pense qu'ils doivent le permettre par règlement. Ils ont le droit de le
permettre par règlement. Ici, la mesure fait en sorte qu'ils ne seraient pas
obligés de passer par écrire un règlement, le soumettre. J'imagine que c'est
soumis au processus référendaire s'il y a... le nombre de personnes habilitées
à voter, là, est suffisant. Donc, encore une fois, on vient s'exclure de
cette...
M. Fontecilla : ...si un
règlement... s'il y a une ville qui a déjà un règlement, qui... comment dire,
qui encadre les logements accessoires, ce règlement-là n'a pas à s'appliquer,
ne s'applique pas à cette ville...
M. Fontecilla : ...dans quel endroit,
si c'est le cas, dans quel endroit de l'article proposé cela est spécifié?
Mme Duranceau : Bien, si une
ville l'applique déjà, effectivement, elle n'aura pas besoin de ça parce que ça
veut dire qu'elle a déjà fait toute sa réglementation en fonction de permettre
le logement accessoire, peut-être permettre un bâtiment. Là, dans ce cas-ci, on
permet seulement des bâtiments attachés ou une subdivision du bâtiment
existant, mais une ville peut avoir été plus plus audacieuse, déjà, puis permettre
les mini maisons dans les cours ou...
M. Fontecilla : Oui, mais...
On y reviendra, sur ce sujet-là, tantôt, mais mon intention est de savoir si ce
règlement-là vient, en quelque sorte... quel terme utiliser, tasser ou écraser
un règlement qui est déjà existant, là, et, si ce n'est pas le cas, où est-ce
qu'on peut voir, dans l'article proposé, là, que ce n'est pas le cas?
Mme Duranceau : Oui, le
règlement municipal a préséance, en fait. S'il existe, il aura préséance parce
qu'il vient déjà prévoir les règles. Ça, c'est un règlement qui est plus
général...
Une voix : ...
Mme Duranceau : Oui, c'est
ça. Si le règlement municipal est plus généreux, c'est le règlement municipal
qui va s'appliquer. S'il est moins généreux, celui-ci va avoir une influence
parce qu'il permet le logement accessoire tel que décrit ici. Alors, il va
falloir que la ville, qui avait un règlement moins généreux que ce que l'on
propose, vienne modifier son règlement. Puis c'est pour ça que l'application,
c'est cinq ans et six mois, on donne un premier six mois aux villes pour réagir
si elles veulent restreindre la portée de cet amendement-là.
M. Fontecilla : Pour bien
comprendre, de façon générale, un règlement du gouvernement du Québec, là, a
préséance sur un règlement d'une municipalité. Donc, ce règlement-là impose la
norme. Si un règlement municipal n'est pas... votre terme c'est «n'est pas
aussi généreux», c'est-à-dire, le règlement du gouvernement du Québec donne
plus de possibilités. Donc, c'est le gouvernement... c'est celui-ci qui a
préséance. Si un règlement municipal donne plus de possibilités que celui-ci,
est plus généreux, pour utiliser vos termes, donc qu'il dépasse les normes
définies par ce règlement, par cet article proposé, donc, on donne la
possibilité d'aller plus loin, là. Par exemple... Je comprends. Je comprends,
ça répond à ma question, là, mais là, vous, votre proposition s'arrête à la
subdivision ou à l'agrandissement, donc c'est un logement accessoire attaché,
en quelque sorte.
Question technique : Est-ce que ça
implique... est-ce qu'il y a une obligation ou pas que ces logements soient
liés, qu'il y ait une connexion intérieure, par exemple, pour... ce qui est
très utile pour les maisons bigénérationnelles, là.
• (17 h 20) •
Mme Duranceau : Bien,
écoutez, non, là, ce qu'on dit, c'est «subdivision», donc, nécessairement, on
subdivise l'espace existant. Il y a probablement un mur mitoyen ou un accès,
mais là il n'y a pas de précision à cet égard-là. Puis, après ça, l'agrandissement,
bien, ça pourrait... ça va être attaché, mais ça peut être une porte distincte
qui ne permet pas de communiquer entre les deux, mais on pourrait le permettre
aussi, là, il n'y a pas d'enjeu.
M. Fontecilla : Est-ce que ce
règlement-là l'interdit?
Mme Duranceau : Non, ça ne
l'interdit pas. Puis on dit que «les normes d'implantation, de construction,
d'architecture prévues dans un règlement demeurent applicables à l'aménagement
du logement accessoire». Donc là, ce sera les villes qui préciseront, tu sais,
leurs demandes en matière d'architecture, s'il y a lieu, là.
M. Fontecilla : Très bien,
mais est-ce que ce ne serait pas pertinent que le législateur permette, même si
ce n'est pas appliqué, là, mais permette la possibilité que ce logement-là, il
y ait un... en fait, que le législateur interdise aux villes d'interdire la
connexion intérieure, là? Mon but, c'est de permettre que les maisons
bigénérationnelles, où l'existence d'une porte intérieure, là, est très
facilitante... et je ne voudrais pas qu'une municipalité vienne...
M. Fontecilla : ...no, no,
no, mon règlement interdit la connexion intérieure. Je l'appelle comme ça, là.
Peut-être que ça a un autre nom, là.
Une voix : Portes
communicantes.
M. Fontecilla : Portes
communicantes. Merci.
Mme Duranceau : Oui. Bien
écoutez, on n'irait pas là, là, parce que, là, ça, c'est vraiment... Les
municipalités qui vont aller vers ça, c'est dans une perspective qui est celle
que vous décrivez. Donc, on leur laisse... on leur laisse ce champ
d'intervention là. Ce n'est pas... on ne pense pas que c'est au législateur
d'aller aussi dans le détail, là.
M. Fontecilla : Très bien. Et
encore une fois, c'est un logement accessoire qui est uni en quelque sorte, là,
au bâtiment principal, subdivision, agrandissement, là. Pourquoi vous ne
permettait pas un logement en fond de cour, par exemple, qui pourrait être un
logement accessoire?
Mme Duranceau : C'est... on a
pensé à ça, mais le fait que le bâtiment... Là, c'est une application
automatique ou d'office sur tout le territoire, à moins que la municipalité
s'en exempte. Donc, comme c'est un pouvoir qui est très large, on a quand même
voulu restreindre aux bâtiments existants, subdivision ou agrandissement, parce
que, disons, ajouter une mini maison dans la cour, ça peut constituer une
nuisance aussi pour les voisins et tout. Donc, de permettre ça de plein droit,
sans encadrement de la ville quant aux marges de recul, à la hauteur, ça pouvait
devenir un peu dangereux, là. Donc, on a voulu être très souple ici et après,
puis après ça permettre aux villes... En quelque sorte, ça vaut aussi... les
villes qui n'avaient pas encore réfléchi ou qui n'avaient pas encore fait
avancer ce volet-là de leur réglementation, bien, là, elles ont l'opportunité
de se pencher sur la question puis de le baliser. Donc, elles pourront adopter
un règlement qui va enchâsser les propositions qu'on a ici, puis inclure
d'autres éléments qu'elles voudront ajouter, puis peut-être permettre
effectivement la mini maison comme vous le suggérez. Mais là, ils vont venir
mettre leurs précisions, là, comme je le mentionnais les marges de recul, la
hauteur, le revêtement.
M. Fontecilla : O.K. Encore
une fois, l'article que vous proposez ne définit pas le type de logements
accessoires. Il peut y avoir une maison avec un logement accessoire qui a deux
étages par exemple. Donc, la ville devrait venir encadrer cette capacité-là. Le
revêtement, on pourrait installer n'importe quel revêtement, puis peu- être que
la municipalité en question n'apprécie pas ça. Donc, ça exige quand même...
au-delà de la possibilité que vous ouvrez là, que les municipalités comme
soient... comment dire, soient amenées à produire une réglementation spécifique
ne serait ce que pour encadrer ou peut-être pour être plus permissives même.
Mme Duranceau : Oui. Bien,
effectivement, on leur laisse... on leur laisse le droit de faire ça là, et
c'est prévu. Ce que c'est ce que l'article dit. Donc, les... malgré ce qui
précède, donc malgré le fait qu'on on dise écoutez d'office partout sur le
territoire d'une municipalité, il pourra y avoir du logement accessoire qui est
une subdivision du bâtiment existant ou qui est un agrandissement. Donc ça, c'est
la règle de base et, malgré cette règle de base là, on voit un peu plus loin,
là, dans l'article que la municipalité locale peut, par règlement, fixer des
normes d'implantation, de construction, d'architecture, de stationnement et
d'aménagement des terrains destinés à remplacer les normes prévues dans un
règlement d'urbanisme. Donc, la municipalité viendra préciser.
M. Fontecilla : Très bien. Et
nous aimerions bien comprendre le sens de ce que vous proposez, et vous
dites... comment dire, je ne sais plus quel paragraphe, là, au point... au
point 4 et suite au 12 ᵉ point, là : «Les dispositions de la Loi
sur l'aménagement et l'urbanisme ne s'appliquent pas à un règlement adopté en
vertu du troisième alinéa». Pourriez-vous me renseigner sur quel est le
troisième alinéa?
M. Fontecilla : ...Donc,
article 4. Le bâtiment principal n'est pas un immeuble patrimonial, etc.
Malgré ce qui précède, une municipalité locale peut, par règlement, soustraire
toute partie de son territoire, fixer des normes d'implantation, de
constructions, etc. Et ensuite les dispositions de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme ne s'appliquent pas à un règlement adopté en vertu du troisième
alinéa, le troisième alinéa étant lequel?
Mme Duranceau : Attendez, là,
j'essaie de vous suivre, là.
M. Fontecilla : Deuxième page
de votre...
Mme Duranceau : Deuxième
page. Oui. O.K. «Les dispositions de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme ne
s'appliquent pas à un règlement adopté en vertu du troisième alinéa». Notre
troisième alinéa étant...
(Consultation)
Mme Duranceau : M. le
Président, est-ce qu'on peut faire expliquer ça par notre juriste? C'est à
cause de la rédaction, là.
Le Président (M. Schneeberger) : Nous
allons faire une suspension.
Mme Duranceau : Ah, non, non,
on va le faire.
Le Président (M. Schneeberger) : Non?
Ah, vous le vérifiez tout de suite. Ah, O.K. Parfait.
Mme Duranceau : Oui, oui,
oui, en personne.
Le Président (M. Schneeberger) : Bon,
alors, je n'ai rien dit. M.... Me Cantwell, c'est ça? Alors, allez-y. Est-ce
qu'il a pris la parole aujourd'hui?
Une voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
j'ai besoin du consentement. Consentement pour M. Cantwell? Parfait. Allez-y.
M. Cantwell (Philip) : Oui.
Merci, M. le Président. Philippe Cantwell, je suis avocat au ministère de la
Justice. Le troisième alinéa de l'article, c'est l'alinéa qui est dit :
«Malgré ce qui précède, une municipalité locale peut, par règlement :
«1° soustraire toute partie de son
territoire à l'application du premier alinéa;
«2° fixer des normes d'implantation, de
construction, d'architecture, de stationnement et d'aménagement des terrains
destinés à remplacer les normes prévues dans un règlement d'urbanisme».
Donc, il faut garder en tête que
l'article, l'amendement dont on discute, l'article 37.3, ce serait une
disposition temporaire et ça donnerait la possibilité à une personne d'aménager
un logement accessoire alors que la réglementation municipale ne le permet pas
et n'est donc pas adaptée à ça.
Donc, le troisième alinéa, il donne la
possibilité à une municipalité d'adopter de la réglementation temporaire pour
remplacer les normes qui se trouvent dans son règlement de zonage, par exemple,
et qui ne sont pas adaptées aux résidences, aux résidences... je veux dire aux
logements accessoires. Sinon, elle serait tenue de modifier sa réglementation,
appelons-la permanente, pour réagir à une règle qui a une durée limitée de cinq
ans. Et quand on dit, dans l'alinéa suivant, que : «les dispositions de la
Loi sur l'aménagement et l'urbanisme ne s'appliquent pas un tel règlement»,
c'est pour confirmer qu'un tel règlement, même s'il contient des normes qui
viseraient à remplacer des normes prévues dans un règlement d'urbanisme, c'est
un règlement spécial temporaire qui n'est pas assujetti à toutes les règles
procédurales de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme.
• (17 h 30) •
Le Président (M. Schneeberger) : Est-ce
que ça va comme ça? Est-ce que c'est clair pour M. le député de Laurier-Dorion?
M. Fontecilla : C'est clair
dans la bouche du juriste, là, mais c'est parce que c'est très large de la
façon dont c'est formulé. J'essaie de faire l'adéquation entre ce que je lis là
et ce que j'écoute de la part d'un juriste et j'ai de la difficulté à faire...
parce que c'est écrit : «les dispositions de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme ne s'appliquent pas à un règlement adopté en vertu du troisième
alinéa», ne faudrait-il pas peut-être définir quelles dispositions de la Loi
sur l'aménagement et l'urbanisme? Parce que sinon c'est... enfin, je pose la
question, hein. J'ai de la difficulté à relire ce qui est écrit là, «les
dispositions de la Loi, etc., sur l'aménagement et l'urbanisme» et ce que vous
avez dit, là. Il ne faudrait pas préciser davantage?
M. Cantwell (Philip) : En
fait, ce qu'on veut confirmer, c'est que la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme, dans son ensemble, ne s'applique pas. Donc, le règlement en
question, ce règlement temporaire là pour encadrer exceptionnellement les
logements accessoires qui seraient permis grâce aux pleins droits prévus par la
disposition ne serait pas un règlement du régime de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme. Donc, on n'a pas à faire la...
17 h 30 (version non révisée)
M. Cantwell (Philip) : ...l'ensemble
des étapes procédurales prévues dans cette loi-là. Et ça se justifie par le
fait que c'est quelque chose de temporaire. Et quand la disposition cessera d'avoir
effet, que ce pouvoir habilitant là va cesser, et le règlement temporaire
municipal, lui aussi, cessera d'avoir effet. Donc, c'est vraiment... Tout...
Tout ça est temporaire et ne survivra pas plus longtemps que la disposition
elle-même.
M. Fontecilla : Très
bien. Je vais aller sur les temporaires. Pourquoi temporaire, Mme la ministre?
Mme Duranceau : Temporaire
parce qu'encore une fois le projet de loi no 16 prévoit aussi cette
possibilité-là d'inclure le logement, de faire du logement accessoire. Et puis,
là, tout le monde va refaire ses schémas d'aménagement et puis ses règlements d'urbanisme.
Alors, on pense qu'à l'intérieur de cette période-là, ça pourra être couvert et
donc ce ne sera peut-être plus nécessaire dans cinq ans d'avoir ça d'office. L'autre
chose, encore une fois, mesure exceptionnelle, donc une durée qui... qui est
délimitée. Et puis on verra, là, après cinq ans s'il faut faire autre chose,
là, s'il faut renouveler ou pas.
M. Fontecilla : Donc, le
p.l. no 16 stipule déjà que les... qu'on peut faire du logement accessoire,
qu'on peut donner cette... que les municipalités doivent créer une
réglementation permanente pour ce faire. Et aujourd'hui, avec le p.l. no 31...
Et là, c'est combien de temps que le p.l. no 16... Combien de temps qu'il
se donne? Trois ans, vous avez dit, je crois, là?
M. Savoie (Jocelyn) : En
fait, ce que j'ai dit, c'est que dans la logique du p.l. no 16, les
municipalités vont... On a inversé le processus, là, pour la révision de tout
le schéma, plan d'urbanisme et autres. Donc, on estime que ça va prendre entre
trois et cinq ans pour faire tous les changements, pour que ça prenne plein
effet, parce qu'on change les orientations et puis ils vont avoir l'obligation
de tout changer... de tout changer leur réglementation en fonction de ces
changements d'orientation là. D'où pourquoi que c'est dans l'espace-temps qui
précède, il apparaît approprié d'avoir des mesures exceptionnelles compte tenu
de la crise qui sévit en matière de logement. Puis voilà.
M. Fontecilla : Donc, c'est
pour faire en sorte que le processus actuel que vous avez déjà prévu dans le
p.l. no 16 puisse s'appliquer immédiatement.
Mme Duranceau : C'est
ça? Exactement.
M. Fontecilla : Je
reviens, là. Moi, je me pose la question sur l'adresse civique, là. Il va y
avoir combien d'adresses civiques, là, dans cet endroit-là? Qui définit ça? Si
j'envoie une lettre par Poste Canada, qui va la recevoir? Est-ce qu'il va y
avoir deux portes, deux numéros, A, B? Je ne sais pas.
Mme Duranceau : C'est
deux... C'est... Effectivement il y a deux adresses, là. Moi, j'en ai plusieurs
dans ma circonscription. C'est deux adresses. Puis c'est la municipalité qui
gère ça, là.
M. Fontecilla : Il
revient à la municipalité de définir le nombre d'adresses civiques, là...
Mme Duranceau : Oui.
Puis il ne faut pas oublier, là, la municipalité... Tu ne crées pas ton
logement... Il y a un permis à demander, là, présumément. Donc, la municipalité
va être bien au courant de ce qui est en train de se faire puis va pouvoir
intervenir, là, sur, par exemple, le revêtement extérieur, sur toutes les
normes d'architecture puis d'urbanisme et l'émission de...
M. Fontecilla : La
municipalité qui a déjà un règlement.
Mme Duranceau : Non,
non, la... Toutes les municipalités, là, seraient... C'est autoportant, cet
article-là, là. Ça permet d'avoir du logement accessoire de plein droit partout
sur le territoire.
M. Fontecilla : Oui,
mais, en ce moment, c'est seulement les municipalités qui réglementent les
logements accessoires.
Mme Duranceau : Oui. Si
on n'a pas ce... cet article de loi là, effectivement, les seules municipalités
qui peuvent avoir du logement accessoire seront celles qui se seront donné le
droit d'en avoir en passant par tout le processus réglementaire. Donc, c'est
plus contraignant. Là, l'article de loi va être applicable. J'imagine que ça va
être une résolution quand ils vont... Ou même pas, c'est d'office. Il n'y a
même pas de résolution requise, c'est permis.
M. Fontecilla : Très
bien. Je n'ai pas d'autre commentaire. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Schneeberger) :
Ça va? Merci. Alors, est-ce que nous avons d'autres questions? Alors, s'il
n'y a pas d'autre question, nous allons mettre aux voix l'amendement qui
introduit... Oui, c'est ça. Par appel... Par appel nominal ici? Non? O.K. Bon.
C'est bon? O.K. Alors, est-ce que l'amendement 37.3...
Le Président (M. Schneeberger) : ...est
adopté? Adopté. Parfait. Alors, nous allons maintenant... Oui.
M. Fontecilla : J'ai un
amendement sur... à apporter ici, là, il nous semble que c'est l'endroit rêvé
pour l'apporter, là. C'est un amendement à propos d'un éventuel, si le
gouvernement l'accepte, là, d'un éventuel registre de loyer. Ça irait au point
37.4.
Le Président (M. Schneeberger) : O.K.
alors, est-ce qu'il a été déposé au greffe? Non.
M. Fontecilla : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Ah!
O.K.
M. Fontecilla : Moi, j'ai
comptabilisé 37.4, mais ça peut être autre chose.
Le Président (M. Schneeberger) : O.K.
Alors, mes sources me disent que ce serait peut-être dans le bloc VI. Est-ce
que vous voulez attendre pour le déposer par la suite? Parce qu'à ce moment-là
la numérotation... en tout cas, ça doit...
M. Fontecilla : Ça va dans le
bloc VI, sauf que, dans l'ordre, ce serait à 37.4. On m'informe que, de façon
statutaire, ça viendrait ici.
Mme Duranceau : Bien, dans le
bloc VI, on a 36, ça fait que vous pouvez mettre ça plus loin, là... ou, en
tout cas, ce n'est pas...
M. Fontecilla : ...donc on le
mettrait après le premier article.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
O.K.
M. Fontecilla : On peut
l'envoyer puis procéder à une suspension si l'endroit... ce n'est pas
maintenant, c'est plus tard, là.
Le Président (M. Schneeberger) : Regardez,
M. le député de Laurier-Dorion, qu'est-ce qu'on peut faire, c'est qu'à ce
moment-là, dans les règlements, les procédures, là, on va... Est-ce qu'il a été
transmis au greffe? Pas encore. O.K. Ça fait qu'on va attendre de l'avoir au
greffe puis, par suite, on jugera s'il peut être déposable, ce bloc-là. Parce
que là, moi, j'en ai pas connaissance, on n'a pas connaissance, on ne sait pas
de quoi il s'agit. Alors, c'est dur, à la base, de dire si on est à la bonne
place.
M. Fontecilla : Tout à fait.
Je suis bien conscient. Mais moi, je veux être sûr de ne pas manquer ma fenêtre
d'opportunité, là.
Le Président (M. Schneeberger) : Non,
non, parce que vous avez demandé un dépôt. Alors, de toute façon, vous pouvez
le déposer ou, par la suite, on le déposera plus tard, là. Ce n'est pas... ce
n'est pas un problème.
M. Fontecilla : ...est-ce que
vous devez prendre une décision tout de suite ou on doit suspendre quelque...
le temps que vous regardez ça?
Le Président (M. Schneeberger) : On
va suspendre pour que vous puissiez avoir le temps de l'envoyer au Greffier, et
puis, à ce moment-là, d'en prendre connaissance aussi.
(Suspension de la séance à 17 h 40)
(Reprise à 17 h 56)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
nous reprendrons les travaux. Alors, je pense qu'il y a eu des discussions.
Alors, M. le député de Laurier-Dorion, l'amendement que vous déposez, je vais
avoir besoin du consentement de la table parce qu'il comprend plusieurs
articles. Alors, j'ai...
Le Président (M. Schneeberger) : ...besoin
du consentement pour le dépôt. Est-ce que j'ai le consentement?
Mme Duranceau : Consentement.
Le Président (M. Schneeberger) : Consentement.
Parfait. Alors, à ce moment-là, député de Laurier-Dorion, déposez votre
amendement, lisez-le, et puis par la suite, si j'ai bien compris, on va le
suspendre pour y revenir ultérieurement, c'est bien ça?
M. Fontecilla : Oui, tout à
fait, M. le Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
M. Fontecilla : Après
discussion, j'ai accepté que cet amendement soit traité dans le bloc six, qui
va... avec d'autres amendements qui vont traiter du même thème, donc c'est la
question des locateurs. Et nous, on l'avait placé ici parce que c'était dans
l'ordre. Donc, on... j'acquiesce tout à fait à cette demande et je remercie les
collègues de l'avoir... d'avoir accepté.
Donc, je vais procéder à la lecture de
l'article 37.4, et donc c'est : Insérer, après l'article 37.3
du projet de loi, le suivant :
37.4 La Loi créant le registre des loyers,
dont le texte figure au présent article est édictée.
Loi créant le registre des loyers
Le Parlement du Québec décrète ce qui
suit :
Code civil du Québec
1. L'article 1896 du Code civil du
Québec est modifié par le remplacement de «12 mois» par «cinq ans».
2. Ce code est modifié par l'insertion,
après l'article 1903, du suivant :
«1903.1 Dans les 30 jours du début du
bail, le locateur est tenu de l'inscrire au registre des loyers. Le bail est
inscrit au registre par la transmission d'un avis accompagné d'une copie du
bail au registraire des loyers. Cet avis identifie le locateur et indique
notamment la désignation des lieux loués, la date du début du bail et les
loyers. Si le loyer fait l'objet d'une demande de fixation, celle-ci doit
également être indiquée dans l'avis. Si les lieux loués sont aliénés, le
nouveau locateur doit transmettre au registraire des loyers, dans les 10 jours
de cette aliénation, un avis de changement de locateur.»
3. Ce code est modifié par l'insertion,
après l'article 1945, du suivant :
«1945.1 Dans les 30 jours de l'entrée en
vigueur d'une modification du loyer, le locateur doit transmettre un avis de
mise à jour du loyer au registraire des loyers. Cet avis indique le nouveau
loyer, la date de son entrée en vigueur et si le loyer a fait l'objet d'une
fixation de loyer en vertu des articles 1947 ou 1950. Le locateur peut
indiquer les motifs justifiant les modifications du loyer qui n'a pas été fixé
par le tribunal.»
Loi sur le Tribunal administratif du
logement
4. L'article 5 de la Loi sur le
Tribunal administratif du logement est modifié par l'ajout, à la fin du
deuxième alinéa, du paragraphe suivant :
«5° de rendre accessible sur son site
Internet le registre des loyers».
5. Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 107, du chapitre suivant :
«Chapitre V.1
«Registraire des loyers
«107.1. Le président du tribunal désigne
parmi les membres du personnel du tribunal un registraire des loyers chargé de
la tenue du registre des loyers.
• (18 heures) •
«Le registre des loyers est public et sa
consultation est gratuite.
«Pour chaque lieu loué pour lequel un bail
est inscrit, les renseignements suivants sont indiqués :
«1° la désignation des lieux loués;
«2° le nom du locateur;
«3° le loyer convenu ou fixé par le
tribunal;
«4° les loyers payés au cours des cinq
dernières années et les périodes pendant lesquelles ils ont été en vigueur;
«5° les motifs inscrits par le locateur
sur un avis pour justifier la modification du loyer, le cas échéant.
«Le registre doit identifier les loyers
qui ont fait l'objet d'une fixation par le tribunal.
«107.2. Le registraire vérifie si les avis
transmis contiennent tous les renseignements requis et s'ils sont présentés
dans la forme et selon les modalités prescrites.
«Il refuse tout avis qui ne contient pas
les renseignements requis ou qui n'est pas présenté dans la forme ou selon les
modalités prescrites. Il informe le locateur de ses motifs et, si les
circonstances s'y prêtent, il peut lui permettre d'apporter les corrections
requises.
«107.3. Le registraire peut radier du
registre tout renseignement inscrit depuis plus de cinq ans.»
6. L'article 108 de cette loi est
modifié par l'insertion, après le paragraphe 6° du premier alinéa, du
paragraphe suivant :
«7° établir des normes portant sur la
présentation des avis, la tenue du registre des loyers, les modalités de
consultation et la durée de conservation des avis, ainsi que les autres...
18 h (version non révisée)
M. Fontecilla : ...règles
nécessaires à la mise en œuvre et au fonctionnement de ce registre, y compris
les tarifs applicables.
5.7. L'article 113 de cette loi est
modifié :
1° par l'insertion après «1899», de
«1903.1»;
2° par l'insertion après «1935», de
«1945.1».
8. L'article 114 de cette loi est modifié
par le remplacement de «une formule ou» par «une formule, un avis ou
disposition transitoire et finale».
9. Dans les six mois de l'entrée en
vigueur de la présente loi, un locateur doit inscrire au Registre des loyers
tout bail de logement en vigueur auquel il est partie. Le bail est inscrit au
registre par la présentation d'un avis indiquant les renseignements suivants :
1° la désignation des lieux loués;
2° le loyer convenu entre les parties
et la date de son entrée en vigueur;
3° les loyers payés au cours des cinq
ans précédant le début du bail ou, s'il y a lieu... s'il y a eu aliénation des
lieux loués durant cette période, les loyers payés depuis l'acquisition des
lieux loués par les locateurs.
10. La présente loi entre en vigueur le
(indiquer ici la date de la sanction de la présente loi).
Voilà, M. le Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
pour les dépôts. Alors, comme il est venu... entendu, nous allons... j'ai besoin
du consentement pour suspendre l'amendement, et, justement, on va le reprendre
dans un autre bloc ultérieurement. C'est ça? Alors, est-ce que j'ai le
consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Schneeberger) : Consentement?
Parfait. Alors, nous revenons à nos travaux réguliers. Alors, je pense qu'on
avait l'article 10.1, si je ne me trompe pas. C'est bien la suite de choses que
vous vouliez faire, oui? Parfait. Alors, c'est un article qui avait été
suspendu, je pense, c'est ça? Oui?
Mme Dufour : ...pour l'ensemble
du bloc, M. le Président. Dans le fond, là, c'est tous les amendements qu'il y
a, suivants. Là, ça concerne le zonage différencié. Il y a quelques... deux
semaines, j'ai déposé un projet de loi pour permettre le zonage différencié,
et, dans le fond, c'était l'ensemble des articles pour venir s'imbriquer dans
le projet de loi ici, le projet de loi sur le zonage différencié, qui est
reproduit entièrement dans ces amendements-là. Je vais juste réexpliquer
brièvement, dans le fond, ce que c'est, puis expliquer pourquoi c'est différent
des autres options qu'on a sur la table, là. Le zonage incitatif que la
ministre de la Forêt... la ministre des Affaires municipales, pardon, a proposé
l'an dernier, ça permet ce qu'on appelle un «bonus zoning»... Est-ce qu'il y a
quelque chose, M. le Président?
Le Président (M. Schneeberger) : ...dans
le fond, vous présentez l'article, là?
Mme Dufour : Bien, je les ai
déjà tous présentés.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
c'est ça, ils ont déjà été présentés.
Mme Dufour : C'est ça.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
dans le fond, on les reprend, pour le... C'est ça?
Mme Dufour : Bien, c'est la
discussion... Bien, c'est ça. Mais ce que je propose, c'est de faire un
commentaire en bloc, là, pas à chacun de ceux-là, là, vu que je les ai déjà
lus.
Le Président (M. Schneeberger) : O.K.
Pas de problème, c'est bon.
Mme Dufour : Donc, c'est ça.
Ça fait que je reprenais le zonage incitatif, qui a été adopté dans le projet
de loi n° 16 au printemps dernier. Bien, ce qu'il permet, c'est... en
anglais, c'est un «bonus zoning», c'est un bonus de densification en échange de
quelque chose. Donc, la municipalité octroie un bonus de densification de jusqu'à
33 % ou 50 %, selon où se trouve le projet, et, en échange, il y a
une négociation. Est-ce que c'est des logements sociaux qu'on met dedans? Mais
est-ce que c'est une meilleure norme environnementale du bâtiment? Ça peut être
ça aussi. Ça peut être un petit parc, en face, par exemple, mais... Puis ça, c'est
quelque chose qui existait en Ontario dans le passé, mais qui n'était pas
aussi... qui n'était pas contraignant comme le 33 % ou 50 %, mais qui
était vraiment de la négociation.
C'est sûr qu'à l'époque, moi, j'avais
exprimé certains malaises à chaque fois qu'on met dans les mains, tu sais, des
villes le soin de négocier avec des promoteurs contre quelque chose il y a
toujours un... Tu sais, c'est un peu ce que je disais ici. Et là je comprends,
là... Puis d'ailleurs je ne suis pas vite revenue après que M. Savoie, plus
tôt, M. le sous-ministre ait parlé de toutes les nouvelles façons d'encadrer
les élus, et tout ça. C'est vrai, mais, pour, tu sais, l'avoir vu de très près,
il y a encore des fois que, malheureusement, les plaintes ne...
Mme Dufour : ...ne sont pas...
il n'y a pas de suite, là. C'est arrivé, des cas que j'ai vus, que les plaintes
qui sont allées là ont été déposées et qu'il n'y a eu aucun suivi de la
commission. Donc, ce n'est pas parfait encore. Et il y a toujours des risques,
surtout quand on est un peu sous les projecteurs, puis, comme je mentionnais
plus tôt ce matin, il y a de moins en moins de projecteurs sur ce qui se passe
dans les municipalités, donc il y a moins de journaux régionaux. Donc, bref,
ça, c'était le zonage incitatif.
Ce que la ministre aujourd'hui a déposé,
c'est de permettre... le 37.2, là, qui est suspendu, c'est de permettre, dans
le fond, là, encore une fois, aux maires, aux mairesses ou aux conseils
municipaux d'octroyer une densité supérieure mais pour tout le monde, tu sais,
pour tout le monde. Puis là, bien, il y a comme une incertitude de savoir
qu'est-ce qu'on va pouvoir avoir, ça va être, encore une fois, le jeu de
négociation, comme d'ailleurs le zonage incitatif, tandis que le zonage
différencié, là où il est utilisé, parce que c'est utilisé dans d'autres
juridictions... bien, dans le fond, c'est qu'on vient dire de plein droit, sur
un terrain donné ou tout... tu sais, puis c'est pour l'ensemble de la ville
qu'on le planifie, on vient dire : Bien, sur ce terrain-là, il y a deux
densités potentielles, il y a celle si on fait du logement, disons, à but
lucratif et il y a celle si on fait du logement à but non lucratif, donc du
social, abordable ou résidence étudiante aussi. Et donc... Et là c'est aux... c'est
l'option qu'on donnerait aux municipalités, avec cet outil-là, de donner un
bonus de densification, mais plus grand, là, il pourrait être... ça pourrait...
on pourrait passer du simple au double, par exemple, mais que, de plein droit,
on le sache.
Alors, quand on est un organisme et qu'on
travaille des projets, puis on se dit : On voudrait pouvoir acheter un
terrain, bien, face à ce terrain-là, c'est quoi, la valeur? Bien, nous, on sait
qu'on peut construire plus que l'autre qui est un promoteur privé, et donc on
peut, disons, acheter des terrains à une valeur similaire ou même supérieure
parce que le coût par unité va être moindre. Et donc ça permet aux organismes
d'être plus compétitifs pour la négociation des terrains. Ce qu'on a... ce
qu'on discute, actuellement, avec le 37.2, là, ce n'est pas ça du tout qui va
se passer, là, on va voir des projets qui vont... des organismes qui risquent
d'avoir plus de difficulté à compétitionner pour l'achat du terrain, parce que,
là, chacun des terrains qu'il va y avoir dans une municipalité de 10 000
habitants et plus pourrait tout d'un coup voir sa valeur augmenter, parce que
la valeur d'un terrain va en fonction de qu'est-ce qu'on peut y faire, et donc,
si on peut faire deux étages ou si on peut faire 10 étages... là, je dis en
étages, mais vous comprendrez que c'est en nombre de logements, là, ce n'est
pas la même valeur, le terrain. Et donc, si, face à n'importe quel terrain dans
la ville, on dit : Aie! Ici on peut faire du 10, 15 étages, bien, soudainement
ça vient de monter la valeur, beaucoup, beaucoup, de tous les terrains et ça
va... et donc les organismes à but non lucratif vont avoir de la misère à
compétitionner avec cette surenchère-là qu'il pourrait y avoir des terrains.
• (18 h 10) •
Ça fait que le zonage différencié vient
permettre, dans le fond, une meilleure compétitivité au niveau de l'achat, mais
c'est surtout du zonage de plein droit, pas de négociation, c'est : De
plein droit, voici ce qu'on... et donc c'est beaucoup moins d'incertitude et ça
implique qu'on n'a pas besoin de faire de changement de zonage ou quoi que ce
soit, on cite de plein droit. Donc, ça, normalement, devrait accélérer des
projets s'il y a avait ça en place.
Donc, voilà. Alors, c'est la prémisse.
Puis je voudrais rappeler que c'était un outil qui était demandé lorsqu'on a eu
les consultations particulières mais aussi lorsque les mémoires ont été
déposés. Beaucoup de mémoires qu'on a reçus pour le projet de loi n° 31
faisaient référence à ce zonage-là, cet outil-là, donc autant la CMM, si je ne
me trompe pas, la ville de Montréal définitivement, la ville de Gatineau, Vivre
en ville, et il y avait d'autres groupes aussi, là, que, là, je ne me rappelle
plus. Mais bref, ça a été demandé, puis ça a été utilisé ailleurs et ça porte
fruit ailleurs où c'est utilisé. Donc, ça fait, sensiblement, là, ce que... le
tour de qu'est-ce que c'est cet outil. Et là maintenant, bien, on va pouvoir
avancer. M. le Président, merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Merci pour l'explication. Est-ce que nous avons des questions suite au dépôt?
Mme Duranceau : Non. Là, on
discute-tu de l'ensemble, on discute... On discute de l'ensemble. O.K. Bien,
sur le sujet bien spécifique du zonage...
Mme Duranceau : ...Bien, évidemment,
on a... ce n'est pas la première fois qu'on en discute ensemble, que vous
discutez, vous en avez discuté aussi avec ma collègue des Affaires municipales,
il y a une position de notre gouvernement face à ça. On pense que le PL 16
est suffisamment permissif. Je comprends ce que vous mentionnez puis, si vous
voulez bien, je vais laisser mon sous-ministre adjoint préciser, puisque, je
pense, c'est technique, un peu, là aussi, et donc je vais laisser commenter sur
la question.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
M. Savoie, allez-y.
M. Savoie (Jocelyn) : je
séparerais les commentaires en deux parties. Vous avez cinq amendements qui
concernent les objets de planification, 10.1, 10.2, 10.3, 10.4, 10.5, on
pourrait les regarder, là, un après l'autre pour voir leurs impacts, mais
essentiellement, les cinq articles, les cinq propositions visent à inclure des
objets de planification faisant explicitement référence au logement social et
abordable dans les libellés de planification. Vous en avez un pour les objets
de planification, vous en avez un pour le PMAD, un pour les schémas, un pour
les plans d'urbanisme puis un pour les Plans particuliers d'urbanisme. D'entrée
de jeu, ce qu'on peut vous signaler, c'est qu'au niveau, là, de... les objets de
planification, le choix qui avait été fait dans le contexte du projet de
loi 16 puis qui a toujours été privilégié, ça a toujours été de garder ces
objets-là les plus généraux possible. Puis, quand il y a eu des précisions qui
ont été amenées au printemps, c'est parce qu'il y avait une crainte que le
thème principal ne puisse pas englober l'objet sous-jacent, là, l'objet
complémentaire, je pense notamment à celui sur les changements climatiques puis
dans lequel on est venu préciser «incluant l'adaptation», parce qu'il y avait
un doute sur le fait que «lutte aux changements climatiques» l'inclut. Mais,
dans le cas des objets de planification, habitation est nommément indiqué puis
donc, à ce moment-là, il apparaît moins pertinent de prévoir une sous-catégorie,
disons, dans l'objet de planification. Ça, c'est 10.1, si je ne me trompe pas,
dans vos listes d'amendements.
Pour ce qui est du... La question du plan
d'urbanisme... bien, pas «le plan d'urbanisme», le plan particulier
d'urbanisme, le PPU, la particularité des PPU, c'est ils peuvent se situer sur
toute partie du territoire. Et il pourrait être incongru d'avoir une obligation
de faire du logement social abordable dans un PPU, compte tenu qu'il se
retrouver dans une zone purement industrielle. Donc, les PPU ne sont pas
habituellement contraints avec trop d'exigences. Puis, dans lui, ça pourrait
sembler incongru de donner suite à cet amendement-là.
Pour ce qui est de... Quand on avait fait
le débat au moment du projet de loi 16, si vous vous rappelez, on avait
ajouté les questions d'habitation. C'était nouveau. Et puis on avait fait
exprès à ce moment-là de les prévoir seulement au niveau du schéma d'aménagement
et du plan d'urbanisme, on avait évité de les introduire dans le PMAD. Et une
des raisons, c'était comme c'étaient des nouveaux objets, puis que cet hiver,
il va y avoir de nouvelles OGAT qui vont être publiées, dont une qui va viser
spécifiquement à l'habitation, par prudence, on avait voulu cibler simplement
les schémas et les plans d'urbanisme qui devraient y aller par concordance,
puis on avait évité d'ouvrir le débat avec les PMAD, puis, à ce moment-là, une
triple... la double conformité, là, qui ferait qu'il faudrait qu'ils s'arriment
avec les schémas et le PMAD, et ça ouvrait un ensemble de débats additionnels.
Donc, il nous apparaît également que ça pourrait être en... je dirais, rendre
plus complexe l'exercice de prévision et de planification si on devait
l'inclure au niveau, là, de la... du PMAD.
Pour les deux autres, j'imagine qu'on
pourrait en débattre, là, sur la pertinence ou non d'être aussi explicite dans
l'objet de planification, mais ceux-là nous paraissent pouvoir faire l'objet
d'un débat, disons.
Une voix : ...
M. Savoie (Jocelyn) : Celui
qui concerne le schéma d'aménagement puis celui qui concerne le plan
d'urbanisme. C'est 10.3, 10.4, sauf erreur.
Pour ce qui est du zonage différencié
lui-même, qui est l'ensemble de vos autres articles, là, qui part avec le fait
de mettre au jeu, là, ce que serait la capacité de zonage différencié et
l'ensemble des dispositions afférentes, là, notamment les dispositions dans la
loi sur les coops puis les compagnies, et autres, pour venir prévoir les
obligations, là, dans le fond, vos amendements créent dans la loi les
obligations qui se retrouveraient dans une entente entre la municipalité puis
un promoteur en vertu du zonage incitatif. Grosso modo, c'est ce que ça fait,
l'idée étant de, comme vous l'avez expliqué, de venir prévoir que le logement
ne va pas changer d'affectation, par exemple, puis il ne va pas être transformé
en autre chose.
Je ne veux pas vous interrompre, si vous
voulez intervenir. Je ne suis pas député, là, ce n'est pas...
Mme Dufour : En fait, c'est
ça, je voulais juste rappeler qu'il n'y a pas d'entente dans le zonage
différencié. C'est du zonage de plein droit, là. C'est ça.
M. Savoie (Jocelyn) : Tout à
fait, d'où pour quoi vous présentez des articles pour venir le prévoir dans...
M. Savoie (Jocelyn) : ...la
loi.
Mme Dufour : C'est ça.
M. Savoie (Jocelyn) : Je le
précise parce que ça a des conséquences. Puis je vais vous expliquer les
arguments qu'on veut faire valoir sur le fait de ne toujours pas être, je
dirais, ouvert à aller dans le sens du zonage différencié. Il y a eu de
nombreux débats cet automne, là. Vous le savez, vous y avez participé. Les
éléments sont de deux ordres, puis il y en a un troisième compte tenu, là, du
fait qu'on viendrait préciser dans la loi, là, les différentes règles
applicables.
Bon, le premier, c'est que, comme il a été
maintes fois expliqué lors des débats sur les motions, lors du p.l. 16, on
demeure convaincus qu'on peut atteindre les mêmes résultats par le biais du
zonage incitatif, par exemple si le zonage incitatif prévoyait que les projets
100 % logement social donnaient droit à une bonification. Par contre, on
pense que le zonage incitatif est plus intéressant parce qu'il permettrait de
faire un choix au niveau municipal des zones où il serait favorisé ou non, puis
par ailleurs, de permettre d'avoir au cas par cas une entente pour pouvoir
tenir compte de la particularité de chacun des projets puis de son impact sur
le milieu puis, à ce moment-là, d'avoir des conditions afférentes de maintien
dans le temps, qui seraient propres à ce que chacun des projets apporte.
Mme Dufour : Bien, une
petite... juste une petite précision, là. Ce n'est pas un ou l'autre, les deux
sont complémentaires. Et je tiens à le dire parce qu'on me dit tu sais, le
zonage incitatif est plus intéressant pour ça et répond encore mieux aux
objectifs, mais il ne répond pas à l'objectif du zonage de plein droit, qui
permet que la valeur d'un terrain soit plus élevée pour un organisme sans but
lucratif, alors que zonage incitatif, ça dépend si l'entente est approuvée. Il
n'y a pas la certitude au moment de l'acquisition du terrain, contrairement à
un zonage de plein droit. Il faut quand même.... Il y a quand même une
distinction importante ici, là.
M. Savoie (Jocelyn) : Tout à
fait. J'allais y venir. Juste avant d'y arriver, ce que je voulais signaler,
c'était que dans le fait d'aller en zonage différencié puis en établissant dans
la loi les critères, ça fait en sorte qu'à la grandeur du Québec, ce sont les
mêmes critères qui vont devoir s'appliquer. Et donc il ne pourra pas y avoir
une prise en compte des particularités locales qui seraient possibles par le
biais d'une entente entre chacun des promoteurs et la municipalité dans le contexte
du zonage incitatif.
Je reviens à votre élément que vous
souleviez qu'avec le plein droit, effectivement, il pourrait y avoir un effet
de dépréciation de la valeur des terrains, disons, on va l'exprimer comme ça.
Une des difficultés d'adhésion que le ministère a avec la question du zonage
différencié, c'est que, justement, l'objectif du zonage n'est pas d'avoir un
effet de subvention indirecte pour les projets. Puis c'est effectivement un des
effets qu'aurait le zonage différencié dans la forme qu'il aurait parce qu'il
viendrait dire, dans le fond, à un organisme en fonction de son statut :
Tu vas pouvoir bénéficier du zonage différencié, puis, de facto, là le terrain
va se retrouvé à être déprécié parce qu'il peut être utilisé juste pour certains
usages. C'est un des éléments qu'on essaie d'éviter dans le zonage, de créer
ces effets-là puis de plutôt amener le milieu municipal à, s'il souhaite
subventionner, de le faire directement puis d'agir avec ses pouvoirs. Je vous
donne l'orientation, là, du ministère sur ses choix en matière d'orientation,
puis c'est un des éléments qu'il milite, là, pour... bien, qui explique, là, la
position du ministère à l'égard du zonage différencié.
• (18 h 20) •
Mme Dufour : J'avais bien
entendu. D'ailleurs, la députée de Labelle avait souligné lors du débat sur le
zonage différencié, à la motion du mercredi, elle avait dit : Bien, on a
juste à donner des plus grandes subventions. Mais tout le monde le sait, là,
que les subventions ont leurs limites puis, à un moment donné, il faut trouver
d'autres solutions, donc... Ailleurs, c'est utilisé. Si ailleurs, c'est
utilisé... Bon, en tout cas, on n'en fera pas un débat pendant des heures.
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre.
Mme Duranceau : Ailleurs où?
Mme Dufour : Il y a des
endroits aux États-Unis notamment qui l'utilisent. Il y a des endroits...
Vancouver, je dois le valider, mais on m'a dit qu'il y avait trois zones à
Vancouver qui l'utiliseraient, mais définitivement aux États-Unis c'est
utilisé. Et donc, tu sais, souvent on essaie d'aller chercher des choses qui
fonctionnent. Mais je m'en souviens très bien par contre, quand on a eu des
échanges sur le projet de loi n° 16, la ministre à l'époque avait
dit : On fera un projet pilote. Et ça, elle l'a rappelé d'ailleurs il y a
deux semaines. Et donc je voudrais savoir si c'est quelque chose qui est
toujours envisageable. Puis moi, j'avais même suggéré une ville, là, de
mémoire, là. Je pense, c'était Sherbrooke que j'avais suggéré...
Mme Dufour : ...exactement
parce qu'il y avait beaucoup d'étudiants et que c'était une demande utile.
Donc, ça faisait pour moi du sens de le proposer. Donc, est-ce que c'est
quelque chose qui est encore envisageable, de le faire en projet pilote et de
voir si ça... Parce que je comprends la question de... le zonage n'est pas
supposé de faire ça, mais la réalité, c'est que le zonage fait ça, il augmente
la valeur du terrain, il diminue la valeur du terrain. Et l'amendement 37.2,
qu'on a parlé aujourd'hui, là, il va faire exactement ça, avoir une incidence
sur la valeur du terrain. Donc, quand on me dit : On ne peut pas le faire
parce que, dans le fond, on ne veut pas que ça devienne des subventions, bien,
ça revient à la même chose, tu sais, on augmente la densité, on permet à des
promoteurs de faire soit plus d'argent ou réduire le recours aux subventions.
Mais on revient toujours à la notion que la valeur du terrain dépend de ce
qu'on y permet, et donc le zonage fait ça, naturellement.
Le Président (M. Schneeberger) :
Oui, Me Savoie.
M. Savoie (Jocelyn) : ...du
degré d'avancement des travaux, effectivement, on a pris contact avec la ville
de Sherbrooke. Nos démarches sont en cours, là, pour jauger de leur intérêt
puis organiser, là, le projet pilote, qu'on peut l'appeler comme ça. Et, si ça
ne devait pas fonctionner avec cette ville-là, parce que, par exemple, ils sont
trop occupés pour faire autre chose, on va en trouver une autre, là, justement
pour être capable de mettre en œuvre le projet pilote. Mais les travaux sont
entamés, là, on a transmis les lettres d'intérêt puis on les a interpellés
officiellement. Sauf erreur, c'est moi qui ai signé la lettre, j'essaie de me
rappeler, à l'automne, il y a tellement eu de choses, mais il est bel et bien
entamé, conformément à l'engagement qu'avait pris la ministre lors des travaux
parlementaires. Voilà.
Mme Dufour : O.K. Bien, c'est
des bonnes nouvelles. Donc, s'il y a une ouverture à un projet pilote, ça veut
dire qu'il y a quand même des éléments qui se tiennent dans ce que j'avance.
Surtout que c'était quand même demandé par des groupes qui sont quand même
forts en logement, là, utiles, ça vient d'eux, au départ. Bien, je pense que
c'est venu d'un autre groupe, mais ils sont quand même pas pires, ils font des
beaux projets, puis ça... ce n'est pas... en tout cas, ils savent de quoi
qu'ils parlent, je vais vous dire.
Peut-être une dernière... Bien, en fait,
il y a des éléments, lors des échanges... lors de la motion de mercredi, il a
fait état de, juridiquement, ça ne serait pas légal de faire quelque chose...
Il faudrait que je retourne les notes, mais, s'il y a un avis juridique à cet
effet-là, est-ce qu'il y a possibilité d'en prendre connaissance? Parce que,
là, on nous parle de ça, mais, en même temps, là, je suis un peu dans le néant,
là, face à ça. Puis, quand on consulte d'autres experts, on a des visions
différentes. Donc, c'est sûr que, si c'est quelque chose qui peut se partager,
ça pourrait être utile pour comprendre puis voir comment ça peut être modifié
pour corriger les enjeux qui sont soulevés, que je ne connais pas, parce que je
ne les ai pas vus. Donc, c'est... Ma question, là, ce serait : Est-ce que
c'est possible d'avoir accès, s'il y a avis juridique, d'y avoir accès, à
celui-là, précisément, sur cet élément-là? Je ne sais pas.
Le Président (M. Schneeberger) : O.K.
Parfait.
Mme Dufour : Bien, s'il y a,
peut-être, tu sais, on a parlé... Parce que, quand je relisais les notes, on
disait... il y avait des gens, là, de votre côté, qui avaient dit, bien, tu
sais, qu'il y aurait des enjeux légaux, qu'on ne pouvait pas discriminer pour
les groupes, puis il y avait toutes sortes d'éléments comme ça qui avaient été
mentionnés, ça fait que je voulais juste savoir s'il y avait quelque chose dans
cet effet-là. Mais, si on va... si on est ouvert à un projet pilote, j'imagine
que c'est parce qu'à quelque part quelqu'un s'est dit que, finalement, ça
serait peut-être possible de le faire.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci.
Est-ce que nous avons une réponse suite au questionnement de Mme la députée de
Mille-Îles? Mme la ministre.
Mme Duranceau : Personnellement,
je n'ai pas de réponse, là.
Le Président (M. Schneeberger) : M.
Savoie ou...
M. Savoie (Jocelyn) : On ne
peut pas partager les avis juridiques qu'on a de la part de nos affaires
juridiques. Par contre, on peut en exposer certains éléments. Un des éléments
qui a été soulevé, là, lors des différents discours, puis, je vous avoue, je ne
sais plus comment avaient été découpées, là, les interventions des différents
députés... Il demeure que, lorsque le zonage... plus zonage va avoir des effets
directs de créer des iniquités entre différentes personnalités, juridiques et
autres, plus il peut être sujet à contestation, puis c'est une des faiblesses,
là, dans l'élément du zonage différencié. Ce n'est pas qu'il est, en soi,
illégal... bien, enfin, à partir du moment que c'est dans la loi, il
existerait, là, on s'entend, avec les règles adéquates, mais il demeure que
plus les éléments de zonage créent des iniquités...
M. Savoie (Jocelyn) : ...ou
des... de fait et autres, plus ça ouvre la porte à des contestations. On le
voit déjà, là, à toutes les discussions qu'il y a sur les expropriations
déguisées et autres. Les actes de zonage ont toujours, comme vous l'avez dit,
pour effet de modifier l'usage que quelqu'un peut faire d'un bien. Mais a
contrario s'il crée d'autres inéquités, il peut également donner d'autres
sortes de contestations. Donc, c'est plus dans cet angle-là qu'il faut
comprendre le propos qui a été apporté.
Mme Dufour : O.K. Ça, je peux
vous dire, on a eu des discussions sur les usages dans mon ancienne vie, là,
quand on a eu le cas, disons, les barres de femmes effeuillées qu'on appelle,
qui ont... les femmes en petite tenue, disons, je vais dire ça comme ça. Ça
avait été... Il y a eu avant beaucoup de discussions, analyses de
commandements, cadres, etc., et je peux vous dire qu'un zonage être très précis
et sans sans nécessairement viser une entité juridique définie peut viser un
type d'entreprise tellement précis qu'on ne peut pas douter de qu'est-ce qu'on
parle, tu sais. Ça fait qu'il y a déjà, dans le zonage, cette possibilité-là,
puis ça a été contesté et ça n'a pas été gagné à ma connaissance le cas que je
vous donne de précis, là, c'est ça, ça fait que pour l'avoir en tout cas vu,
mais un projet-pilote viendrait nous nous montrer si c'est... s'il y a flan, ça
ou pas. C'est ça.
Là, il y a eu, on m'a parlé qu'il y aurait
peut-être une ouverture à accepter le 10.3 et le 10.4 s'il y avait un
changement. Est-ce que c'est toujours le cas? Une modification.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Mme la ministre.
Mme Duranceau : Oui. Bien, je
pense qu'on était ouvert à certaines adaptations, là, dans le 10.3 10.4,
peut-être pas aussi loin que vous le souhaiteriez, mais je pense qu'il avait
dit il y avait des aménagements possibles.
Mme Dufour : C'est ça. De ce
que j'ai compris, c'était l'abordable pérenne, qu'on voulait changer par
abordable. Moi, ça irait. Donc, je serais très à l'aise à faire ce
changement-là pour ces deux éléments-là. Ça reviendrait au moins, disons,
mettre l'obligation des villes de prévoir, de penser à ça, c'est ça, le
logement social et abordable parce qu'actuellement ça ne fait pas partie. Vous
l'avez dit, ça va venir dans les... avec les OGAT, mais ça ne fait pas partie
de la planification actuelle.
Mme Duranceau : On dirait le
logement abordable, c'est ça?
Mme Dufour : Oui, c'est ça,
social et abordable. Oui.
Mme Duranceau : Puis on ne
veut pas aller au libellé.
Mme Dufour : Ça va être la
prochaine question, là.
Mme Duranceau : Au libellé,
d'étudiants, là, là-dedans. Non?
Mme Dufour : Bien, en fait,
c'est que c'est déjà inclus, là. C'est que...
Mme Duranceau : O.K. Ça
serait dans le logement. Écoute, c'est que je suis rendue tellement ouverte.
Mme Dufour : C'est ça. C'est
que ce serait comme déjà inclus, parce qu'en fait le logement étudiant, dans ce
projet de loi là, la façon qu'il avait été écrit, il était inclus dans l'OBNL
dans le fond.
Mme Duranceau : O.K.
Mme Dufour : C'est tout OBNL
qui faisait du logement abordable, c'était inclus. Voilà.
• (18 h 30) •
Une voix : ...
Mme Duranceau : Bon, O.K. On
fera...
Mme Dufour : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Mme Duranceau : Bien là, ce
qu'on peut faire...
Mme Dufour : À peu près.
Mme Duranceau : Là j'imagine
que, considérant l'heure, on va bientôt...
Mme Dufour : C'est ça.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Mme Duranceau : On peut...
Mme Dufour : Moi, je pourrais
resoumettre.
Mme Duranceau : Avec la
modification.
Mme Dufour : En tout cas, je
ne sais pas quand est-ce qu'on va se revoir, là.
Le Président (M. Schneeberger) : Bien,
moi ce que je propose, c'est de laisser ça comme ça. Moi, je vais ajourner.
Prenez... regardez, puis au... Oui, c'est comme ça, exactement. C'est encore
moi quand même qui préside et qui dois ajourner la journée. Mais je
proposerais, comme que vous fassiez ça, que vous regardez au ... pour savoir
qu'est ce que vous voulez faire exactement, puis on reviendra au niveau, là,
d'une prochaine... prochaine journée de travaux. Ça va comme ça? Parfait.
Alors, compte tenu de l'heure, nous a journal des travaux sine die aujourd'hui.
(Fin de la séance à
18
h
31
)