Journal des débats de la Commission de l'aménagement du territoire
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
mardi 7 novembre 2023
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Vol. 47 N° 26
Étude détaillée du projet de loi n° 31, Loi modifiant diverses dispositions législatives en matière d’habitation
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9 h 30 (version non révisée)
(Neuf heures cinquante-trois minutes)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
un bon matin à tous. Ayant le quorum, je déclare la Commission de l'aménagement
du territoire ouverte. La commission est réunie aujourd'hui afin de poursuivre
l'étude détaillée du projet de loi no 31, Loi modifiant diverses dispositions
législatives en matière d'habitation.
M. le directeur... secrétaire, pardon,
est-ce que nous avons des remplaçants aujourd'hui? Je pense que oui.
Le Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Dionne (Rivière-du-Loup-Témiscouata) est remplacée par Mme
Bourassa (Charlevoix-Côte-de-Beaupré); M. Gagnon (Jonquière) est remplacé par
M. Martel (Nicolet-Bécancour).
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup. Alors, lors de la fin des travaux, jeudi passé, nous étions au bloc
numéro 4. Je répète le titre, c'est Préserver et accroître l'offre de
logements, faciliter la réalisation de projets d'habitation et assurer une
meilleure gestion des logements sociaux abordables et communautaires.
Alors, Mme la ministre, je pense que nous
en étions à la lecture de l'article 14, si mes informations sont bonnes. Voilà.
Mme Duranceau : Bonjour, M.
le Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Bonjour.
Mme Duranceau : Alors donc, je
vais lire l'article 14. Il y aura un amendement que je lirai après. Donc :
«L'article 221.2.3 de cette loi est
modifié par le remplacement, dans ce qui précède le paragraphe 1, de «a été
construit, acquis, restauré ou rénové dans le cadre d'un programme d'aide à l'habitation
du gouvernement, du gouvernement fédéral ou de l'un» par, «y compris un fonds
de terre ayant une affectation sociale ou communautaire a été acquis,
construit, restauré ou rénové aux fins de cette affectation grâce à une aide en
matière d'habitation octroyée à cette coopérative par le gouvernement...
Mme Duranceau : ...le
gouvernement fédéral ou l'un»;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Le premier alinéa s'applique également à
une coopérative qui acquiert un immeuble visé à cet alinéa lorsque cette
dernière est liée par l'entente portant sur l'aide en matière d'habitation
conclue par le cédant.»
Donc, ça, c'est l'article tel que proposé.
Et l'amendement qui est là, on dit :
À l'article 14 du projet de loi, supprimer, dans le paragraphe 1°, «à cette
coopérative», puis supprimer le paragraphe 2°.
Donc, le présent amendement modifierait
l'article 14 du projet de loi, lequel modifie l'article 221.2.3 de la Loi sur
les coopératives. Il vise à uniformiser cette loi aux dispositions similaires
prévues à la Loi sur les compagnies, incluant les changements introduits à
cette loi par l'article 12 du projet de loi, tel qu'amendé.
Alors, c'est la continuité de ce qu'on a
discuté la semaine dernière, là, sur l'article 12, là. Je pense que c'est la
Loi sur les compagnies qu'on modifiait dans l'article 12. Là, c'est la Loi sur
les coopératives, pour que ce soit cohérent entre les deux lois. Ça fait que
c'était très administratif et technique comme modification. Peut-être que je
vais laisser notre juriste, peut-être, exposer un peu ou remettre en contexte,
peut-être, pour que ce soit plus clair pour tout le monde, là, pour revenir
dans le...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
alors j'ai besoin du consentement de la table pour que Mme... Me Leduc puisse
intervenir. Est-ce qu'il y a consentement? Alors, Me Leduc, vous nommer, et
avec votre titre.
Mme Leduc (Véronique) : Véronique
Leduc, je suis juriste à la Direction des affaires juridiques de la SHQ. Donc,
la modification proposée à l'article 14 est, essentiellement, le pendant de
l'article 12, tel qu'amendé, à ceci près qu'il est aussi proposé, à l'article
14, de remplacer l'exigence que l'aide financière soit versée dans le cadre
d'un programme, pour que ce soit toute aide versée en matière d'habitation, et
donc, ainsi, harmoniser, dans le fond, la Loi sur les coopératives à la Loi sur
les compagnies. Et donc l'article 12 est visé aussi, peut-être, pour rappeler
ce que ça prévoyait, là, la précision par rapport au fait que les fonds de
terre sont aussi visés par les deux lois, et non seulement le bâtiment qui
serait construit sur un terrain.
Le Président (M. Schneeberger) : Voilà.
Est-ce que ça va, Mme la ministre? Vous souhaitez intervenir?
Mme Duranceau : Non.
Le Président (M. Schneeberger) : Non?
Ça va? O.K. Alors, est-ce que nous avons des questions sur l'amendement qui est
proposé à l'article 14? Mme la députée de Mille-Îles. Bonjour, bon matin.
Mme Dufour : Bon matin, M. le
Président. J'aimerais juste comprendre pourquoi on veut enlever l'aide à... Tu
sais, parce que là, l'amendement... l'article 14 initial disait... parlait
d'une aide en matière d'habitation octroyée à cette coopérative, et là on
enlève «à cette coopérative» dans l'amendement qui a été déposé. J'aimerais
comprendre pourquoi on retire ça.
Le Président (M. Schneeberger) : O.K.,
parfait. Alors, Me Leduc.
Mme Leduc (Véronique) : ...à
la suite des consultations particulières, il a été choisi de maintenir le statu
quo quand qu'on fait que l'aide financière, elle vise un immeuble et non pas le
propriétaire, la personne qui a reçu l'aide financière. Donc, le retrait de la
précision «à cette coopérative» vise à s'assurer que l'aide est vraiment liée à
l'immeuble, et pas à la personne qui l'a reçue. Donc, on maintient, on fait ce
qui existe, actuellement, dans la loi. C'était la même chose qui était prévue à
l'article du projet de loi.
Mme Dufour : Mais je ne
saisis pas, parce que... je ne comprends pas, parce que l'article 221.2.3 de la
Loi sur les coopératives parle d'une coopérative d'habitation, dont un
immeuble. Ça fait que j'essaie juste de comprendre. Je comprends quand on parle
de l'immeuble, mais ça reste que c'est la coopérative qui est visée par
l'article.
Mme Leduc (Véronique) : Bien,
c'est peut-être plus facile de comprendre quand on voit la mention dans son
contexte. Si vous voulez, je peux le lire, ce que ça donne, au final.
Mme Dufour : Bien, je le lis,
là, je l'ai devant moi, mais c'est ça que j'essaie de comprendre. Dans le fond,
pourquoi on ne dit pas, d'abord, «grâce à une aide en matière d'habitation
octroyée», bien, pour l'immeuble, par le gouvernement? En tout cas, c'est
difficile pour moi de saisir pourquoi on élimine cette portion-là, là, de
l'article, là, qui était dans la version initiale. Puis je ne saisis pas non
plus le «supprimer le paragraphe 2°». On disait... Le paragraphe 2°, j'imagine,
c'est le...
Mme Dufour : ...premier alinéa
s'applique également à une coopérative qui acquiert un immeuble visant à cet
alinéa lorsque cette dernière est liée par l'entente portant"... O.K., ça,
cela, je le saisis, ça, c'est «le cédant» qu'on a jasé avant.
Mme Leduc (Véronique) : Exact.
Mme Dufour : O.K.
Mme Leduc (Véronique) : Mais
il avait également été apporté une modification au premier alinéa pour
s'assurer qu'également, dans le premier alinéa, l'aide soit liée à la personne
qui l'a reçue et non pas à l'immeuble. Donc, on a tout simplement retiré cette
mention-là en supprimant le deuxième alinéa. Et c'est ça qui est prévu
actuellement, là, donc ça ne modifie pas ce qui est présentement dans la loi.
Le Président (M. Schneeberger) : Députée
de Mille-Îles, est-ce que ça va?
Mme Dufour : Je vais laisser
mon collègue, parce que j'essaie de comprendre.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Bonjour, M. le de député de Laurier-Dorion.
• (10 heures) •
M. Fontecilla : Bonjour, M.
le Président, Mme la ministre, collègues, M.. J'aimerais, moi aussi, mieux
comprendre. Donc, l'article 221.2.3, si je comprends bien, vise à établir
les obligations d'une coopérative d'habitation, donc constitue une réserve,
nommer un vérificateur, procéder à une inspection de l'immeuble, établir une
planification quinquennale et... entre autres, donc. Et là on vise à effectuer
des changements dans la partie... dans l'introduction de cet article qui
établit des obligations et pour... afin d'inclure la question du fonds de
terre. J'essaie de voir quelle est la... Je comprends bien, là, que l'aide
accordée, ce n'est pas seulement une aire... un bâtiment, mais ça comprend les
fonds de terre. Expliquez-moi la mécanique. Qu'est-ce qui vient changer
concrètement cette inclusion du fonds de terre dans cet article-là qui vient
établir des critères pour une coopérative... «des critères», des obligations,
plutôt.
Le Président (M. Schneeberger) : Me
Leduc.
Mme Leduc (Véronique) : En
fait, c'est une précision quant à la portée de l'immeuble pour être certain que
les organismes sachent s'ils sont assujettis ou pas à cette section-là de la
loi parce que, comme vous l'avez mentionné, ça vient avec plusieurs
obligations. Puis il y a aussi des sanctions quand même assez sévères en cas de
non-respect de la section de la loi. Par exemple, un immeuble qui va être visé
va devoir faire l'objet d'une autorisation de la ministre avant d'être aliéné,
en cas de défaut, bien, la conséquence, c'est la nullité de la transaction. Ça
vient aussi avec beaucoup de responsabilités en matière de préservation de
l'affectation sociale et communautaire, on doit faire des évaluations des
bilans de santé à tous les cinq ans, etc. Donc, c'est important que l'organisme
sache s'il est ou pas assujetti à cette section-là de la loi, et donc de
préciser est-ce que les fonds de terre sont bien visés, dans le fonds, visent
à... C'est plus une mesure qui est peut-être préventive, là, pour permettre aux
organismes de bien comprendre s'ils sont ou pas assujettis aux dispositions de
la loi.
M. Fontecilla : Et donc...
Parce qu'ici on ne parle pas d'aliénation dans cet article-ci et ça se trouve
ailleurs.
Mme Leduc (Véronique) : Effectivement.
M. Fontecilla : Donc,
mettons-nous dans les cas de figure où une coopérative, pour différentes
raisons, décide d'aliéner son immeuble, son seul et unique immeuble, on va
dire. Si j'ai bien compris, il a besoin d'aliéner, donc vendre, et il a besoin
de... pour ce faire, il a besoin de l'autorisation de la ministre selon une
procédure établie ailleurs, dans la Loi sur les coopératives, là. Et de quelle
façon le fait de ne pas avoir mentionné auparavant la question du fonds de
terre aurait pu compliquer cette opération-là ou la facilité?
Mme Leduc (Véronique) : Ça ne
va pas la facilité, l'idée, c'est plus de faire en sorte que, si on est dans un
cas, par exemple, de cession de terrain, parce que ce n'est pas toujours le
bâtiment qui va être cédé, c'est après une partie du terrain... bien,
s'assurer qu'il soit clair que cette cession de terrain là soit assujettie à la
loi.
M. Fontecilla : Parfait. Donc,
c'est... Par exemple, la cession d'une... la coopérative pourrait procéder et
ne pourrait pas procéder à la cession d'une portion de terrain, je ne sais pas,
un entrepreneur privé, par exemple, mais est-ce qu'il pourrait le céder à une
autre coopérative, par exemple?
Mme Leduc (Véronique) : Il
pourrait le faire, mais ça prendrait quand même une autorisation.
M. Fontecilla : Très bien.
Tant que ça demeure dans le domaine du coopératif, il pourrait y avoir des
transactions de cession des fonds de terre?
Mme Leduc (Véronique) : Oui,
ça peut être possible. Il faut rappeler que...
M. Fontecilla : Avec
l'autorisation de la ministre.
Mme Leduc (Véronique) : Oui.
Puis le fonds de terre, bien, évidemment, il doit avoir reçu une aide en matière
d'habitation, là...
10 h (version non révisée)
Mme Leduc (Véronique) : ...mais
dans cette mesure-là, oui, ça pourrait être possible, avec l'autorisation de la
ministre.
M. Fontecilla : Lorsqu'on dit
«avoir reçu une aide»... En général, lorsqu'une coopérative se construit, bon,
on achète un terrain. Éventuellement, un bâtiment qui était bâti là, ce
bâtiment-là est conservé ou pas, il peut être démoli, donc lorsqu'on dit de l'aide,
ça comprend... Parce que les cas de figure... est-ce que ça existe, un cas de
figure, une coopérative reçoit une aide qui ne comprend pas le fonds de terre?
Ça me semble difficile à concevoir.
Mme Leduc (Véronique) : Bien,
la mesure, en fait, elle porte... c'est l'acquisition, la construction, la
restauration, la rénovation. Donc, ça peut être possible qu'il y ait une aide,
effectivement, là.
M. Fontecilla : L'ancienne
version de cet article-là permettait, par exemple, à une coopérative d'acheter
seulement un bâtiment et non pas le fonds de terre?
Mme Leduc (Véronique) : Bien,
en fait, ça ne vise pas l'achat du fonds de terre. Tout ce que ça dit, c'est
que, si vous avez reçu une aide en matière d'habitation à des fins d'une
affectation sociale et communautaire, pour l'acquisition, la construction, la
restauration ou la rénovation, vous êtes assujetti à cette section-là de la
loi. Après ça, pour arriver à cette acquisition-là ou cette construction-là,
normalement, il y a un programme d'aide financière ou une aide financière, une
subvention qui va être versée à la suite d'une autorisation gouvernementale, par
exemple, par décret.
M. Fontecilla : Ce que j'essaie
de comprendre, c'est qu'avant, la notion de fonds de terre, elle était comme
implicite, dans l'ancienne version, et là on la rend explicite.
Mme Leduc (Véronique) : Exact.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va comme ça, député de Laurier-Dorion? Parfait. Est-ce qu'il y a d'autres
questions? Alors, s'il n'y a pas d'autre question, est-ce que l'amendement de l'article
14 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Maintenant, alors je vais mettre aux voix aussi, s'il n'y a pas d'autre
question, l'article 14 tel qu'amendé. Est-ce que l'article 14, tel qu'amendé,
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Parfait. Alors, maintenant nous en sommes à l'article, si je ne me trompe pas,
11. Oui. Oui, députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : On avait accepté
de soumettre à l'avance toute la série d'amendements concernant le zonage
différencié, mais là on arrive à 1, qui était dans la liste, donc je vais
simplement le lire, et, si tout le monde accepte de le suspendre
immédiatement... mais juste s'assurer qu'il soit au procès-verbal qu'il a été
déposé. Excusez-moi, ma voix est en train de me lâcher.
Le Président (M. Schneeberger) : Là,
vous voulez déposer, j'ai bien compris?
Mme Dufour : L'amendement a
été envoyé à l'avance, mais là c'est le moment que j'en dépose un,
effectivement. Il y a eu une série, là, d'amendements qui ont été envoyés...
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Alors, on vous écoute.
Mme Dufour : C'est le 14.1, c'est
pour ça.
Le Président (M. Schneeberger) : O.K.
Allez-y.
Mme Dufour : Il a été envoyé,
donc je vais le lire.
Le Président (M. Schneeberger) : Vous
venez de l'envoyer?
Mme Dufour : Non, non. Il
avait déja été envoyé.
Le Président (M. Schneeberger) : Bon,
alors, à ce moment-là, il a déjà été envoyé, là, les gens... les députés l'ont.
Mme Dufour : Oui, tout à
fait. Donc, l'article 14.1, 221.2.3 de la Loi sur les coopératives :
Insérer, après l'article 14 du projet de loi, l'article suivant :
«14.1. L'article 223.2.3 de cette loi est
modifié par l'insertion, dans ce qui précède le paragraphe 1 et après
«organisme» de «ou qui a bénéficié d'une dérogation en application de l'article
14 de la Loi modifiant principalement la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme,
afin de permettre aux municipalités d'adopter un règlement relatif au zonage
différencié visant à accroître et à pérenniser l'offre de logements sociaux ou
abordables» (indiquer ici l'année et le numéro de chapitre de cette loi ou d'un
zonage différencié en application de la section x.2 du chapitre 4 du titre 1 de
la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme (chapitre A119.1).
L'article se lirait comme suit :
221.2.3. Une coopérative d'habitation dont
un immeuble a été construit à qui... là, évidemment, ça n'a pas pris en compte
ce qui vient d'être modifié, là. Une coopérative d'habitation dont un immeuble
a été construit, acquis, restauré ou rénové dans le cadre d'un programme d'aide
à l'habitation du gouvernement, du gouvernement fédéral ou d'un de leurs
ministères ou organismes, qui a bénéficié d'une dérogation en application de l'article
14 de la Loi modifiant principalement la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme
afin de permettre aux municipalités d'adopter un règlement relatif au zonage
différencié visant à accroître et à pérenniser l'offre de logements sociaux ou
abordables (indiquer ici l'année et le numéro de chapitre de cette loi ou d'un
zonage différentiel en application de la section x.2 du chapitre 4 du titre 1
de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme (chapitre A-19.1) doit constituer
une réserve suffisante pour assurer la gestion saine et prudente, l'entretien
et la préservation de l'immeuble;
2° nommer un vérificateur conformément au
deuxième alinéa de l'article 135; et
3° Faire procéder à une inspection de l'immeuble
par un expert au moins tous les cinq ans...
Mme Dufour : ...et
présenter le rapport de l'expert, l'assemblée de la coopérative qui suit son
dépôt et quatre établir une planification quinquennale des travaux d'entretien
et de préservation de l'immeuble ainsi que les budgets y afférents.
«5° En plus des exigences prévues à
l'article 132, faire état dans ce rapport annuel de la date de la dernière
inspection de l'immeuble, des travaux d'entretien et de préservation réalisés
et des budgets liés à la planification quinquennale.
Terminé. C'était long.
• (10 h 10) •
Le Président
(M. Schneeberger) : Est-ce que vous aviez des explications ou
quoi que ce soit?
Mme Dufour : Bien, en
fait... En fait, c'est ça, c'est que... Je ne sais pas, peut être que vous
n'étiez pas présent quand c'est arrivé, mais, dans le fond, on a accepté, là,
de déposer en bloc les amendements liés à l'introduction du zonage différencié
dans le projet de loi. Mais tous ces articles-là vont être discutés plus loin
dans le bloc, le thème quatre. C'est juste que je voulais m'assurer qu'il soit
inséré au bon endroit vu qu'on traite du même article, tout simplement, pour
cette portion-là.
Le Président
(M. Schneeberger) : Parfait C'est bon.
Mme Dufour : Voilà...
C'est exact.
Le Président
(M. Schneeberger) : O.K. Ça fait que, là, vous voulez le
suspendre automatiquement pour la suite. Parfait. Alors, suspension...
Consentement? Oui, consentement. Parfait. Ça fait qu'à ce moment-là, c'est...
c'est fait. Alors, Mme la ministre, on poursuit avec l'article 11.
Mme Duranceau : Bon.
Oui, on poursuit avec l'article 11 qui devrait être simple. Donc,
l'intitulé de la section III.2 de la partie III de la Loi sur les
compagnies est modifié par le remplacement de «construit, acquis» par «acquis,
construit».
Alors je pense qu'on en a parlé la semaine
dernière, là. C'était juste une rédaction pour être cohérent partout dans la
loi sur comment... comment les choses sont décrites.
Le Président
(M. Schneeberger) : O.K. Parfait. C'est un article de
concordance, si on peut l'appeler comme ça?
Mme Duranceau : Oui.
Le Président
(M. Schneeberger) : Oui. Parfait. Alors, est-ce vous avez des
questions, députée de Mille-Îles?
Mme Dufour : Ce n'est
pas vraiment un article de concordance, là. C'est juste que... Ce que j'ai
compris, là, c'est qu'il y avait une crainte que ce soit... ça puisse être mal
interprété de dire que c'est construit et acquis versus acquis et construit,
juste l'ordre logique, mais ce n'était pas une concordance par rapport à un autre
article.
Le Président
(M. Schneeberger) : O.K. Parfait. Bon. Oui, allez-y.
Mme Duranceau : Sur
l'article, commentaire. L'article 11 du projet de loi est une modification
de concordance nécessaire à la suite de l'inversion des termes «construit et
acquis» à l'article 227.7 de la Loi sur les compagnies tel que proposé par
l'article 12 du projet de loi.
Le Président
(M. Schneeberger) : O.K. Ça va.
Mme Dufour : Juste
comprendre.
Le Président
(M. Schneeberger) : Une minute.
Mme Dufour : Est-ce que
ça aurait changé quelque chose de pas le changer à l'article 11?
Mme Duranceau : On veut
que ça... Tout concorde. On s'est obstiné sur d'autres choses, là, déjà. Là, on
s'assure que tout soit cohérent dans la loi, dans toutes les lois sur la
manière dont les choses sont décrites.
Mme Dufour : Parfait.
Le Président
(M. Schneeberger) : Un débat de virgules.
Mme Duranceau : C'est
ça? Exactement.
Le Président
(M. Schneeberger) : Alors, est ce que nous avons d'autres
questions sur l'article 11? S'il n'y a pas d'autre question, alors, est-ce
que l'article 11 est adopté.
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Schneeberger) : Parfait. Alors, nous poursuivons avec
l'article 13.
Mme Duranceau : Alors,
dans la même logique, l'article 13 : L'intitulé de la
sous-section II de la section I du chapitre IV du titre II de la
Loi sur les coopératives est modifié par le remplacement de «construit, acquis,
restauré ou rénové dans le cadre d'un programme d'aide à l'habitation» par
«acquis, construit, restauré ou rénové grâce à une aide en matière
d'habitation».
Donc, l'article 13 du projet de loi
propose une modification de concordance afin que l'intitulé de la sous-section
visée par cet article reflète les modifications proposées à
l'article 221.2.3 de la Loi sur les coopératives par l'article 14 du
projet de loi.
Le Président
(M. Schneeberger) : Merci beaucoup. Est-ce que nous avons des
questions sur l'article 13? Je ne vois pas? Alors, oui. Député de
Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Deux
questions de précision. Ça a déjà été dit mais j'aimerais que vous me le... Il
y a deux... Donc, on met... Fondamentalement, on met «acquis» avant
«construitt», alors que c'était construit, acquis, là. Quelle est la logique,
là? Pourquoi fait-on fonctionner une commission parlementaire pour le
changement de... inverser les termes?
Mme Duranceau : Pardon,
je n'ai pas entendu ce que vous... Je comprends ce que vous avez dit, mais...
M. Fontecilla : Avant,
c'était «construit, acquis». Maintenant, c'est «acquis, construit». Quelle est
la... expliquez-nous la logique de ce simple changement de termes?
Mme Duranceau : Ecoutez,
vous imaginez bien, là, que je ne déchirerais pas ma chemise sur ce
changement-là, là. Alors, je vais laisser notre juriste vous préciser le
bien-fondé de ça.
M. Fontecilla : Très
bien.
Le Président
(M. Schneeberger) : Me Leduc.
Mme Leduc (Véronique) : C'est
qu'en fait, le sens des mots pourrait donner l'impression qu'il faut construire
avant d'acquérir...
Mme Leduc (Véronique) : ...et
en apportant la précision par rapport aux fonds de terre, mais on s'est assuré
de fermer toutes les portes qui pourraient donner une interprétation qui est
contraire à ce qu'on souhaite, soit que les fonds de terre ne pourraient ne pas
être assujettis à l'application de la loi. C'est tout simplement ça. Et donc,
dans le contexte de l'article 13, bien, c'est le titre de la section qui est
modifié, là, donc on fait la concordance.
M. Fontecilla : Je vois moins
le lien explicite entre les fonds de terre et la notion de «construit» et
«acquis», là. Pouvez-vous être plus précise?
Mme Leduc (Véronique) : Bien,
en fait, c'est vraiment le sens des mots, en prévoyant qu'il faut construire
avant d'acquérir quelque chose, ça pourrait peut-être... Je n'ai pas un cas
précis à vous soumettre. L'idée, c'est vraiment que c'est préventif. On veut
s'assurer que la portée de la loi, elle soit claire. Et donc, tant qu'à
modifier la disposition de la loi, bien, on s'est assuré de faire toutes les
modifications qu'on jugeait pertinentes pour s'assurer que les fonds de terre
soient visés. Puis on va voir un petit peu plus loin dans le projet de loi,
aussi, que la version anglaise de la loi pourrait porter à confusion.
Donc, l'ensemble de ces modifications-là
permettent, à notre avis, de s'assurer que le fonds terre et le bâtiment est
visé par la loi.
M. Fontecilla : Très bien.
Est-ce qu'on pourrait nous expliquer quelle est la nuance entre, enfin, je
crois la comprendre, mais j'aimerais ça l'entendre de votre bouche, là, entre
restaurer ou rénover.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Est-ce que... Il y a une question de M. le député de Laurier-Dorion. Par
contre, là, je ne sais pas si c'est la ministre ou Mme... Me Leduc qui va
répondre? Me Leduc.
Mme Leduc (Véronique) : La
différence, elle est relativement ténue. On pourrait dire que rénover, on...
restaurer, on remet quelque chose en état, rénove, on pourrait apporter des
améliorations. Mais, au final, je ne suis pas certaine qu'il y ait une grande
distinction qui soit faite, dans l'application, là.
M. Fontecilla : Est-ce
qu'ailleurs dans cette loi, la loi sur les coopératives ou dans une autre loi,
il y aurait une définition plus précise de restaurer ou rénover?
Mme Leduc (Véronique) : Pas
dans la Loi sur les coopératives ou les compagnies. À ma connaissance, non. Il
faudrait faire la recherche. Dans la Loi sur la SHQ, il y a un objet où est-ce
qu'on parle de permettre la construction, l'acquisition, l'aménagement, la
restauration d'habitation, mais il n'y a pas plus de définition dans la Loi sur
la SHQ.
M. Fontecilla : Est-ce que
restaurer, ça a un lien, par exemple, avec tout l'aspect du caractère
patrimonial d'un immeuble?
Mme Leduc (Véronique) : Bien,
comme il n'y a pas de définition, dans le fond, pas nécessairement, mais on va
prévoir la restauration, effectivement, dans un caractère patrimonial. Je pense
que l'idée du libellé, c'est que ça soit le plus large possible pour prévoir
toutes les situations où il y aurait une forme de rénovation, restauration, des
changements qui seraient apportés.
M. Fontecilla : Vous avez dit
tantôt que, pour vous, restaurer, c'est de remettre en l'état, et rénover,
c'est apporter une amélioration à l'immeuble. C'est la nuance que vous avez
faite tantôt?
Mme Leduc (Véronique) : C'est
l'annonce que j'ai faite, mais la loi ne comporte pas de définition, donc je ne
pense pas que ça ait fait l'objet nécessairement de débats dans l'application
en prévoyant les deux termes dans la loi, mais ça permet justement d'éviter que
toutes les situations où on restaure, à des fins patrimoniales ou pas, on
rénove, on fait des améliorations, que ça soit visé, dans le fond.
M. Fontecilla : Très bien.
Est-ce que cette nuance-là pourrait, selon vous, être interprétée d'une façon
ou d'une autre de façon litigieuse, c'est-à-dire, c'est ça que j'essaie de
voir.
Mme Leduc (Véronique) : À mon
avis, non. Il pourrait y avoir débat s'il y avait juste un des deux termes,
mais en mettant les deux, je pense qu'on couvre toutes les possibilités.
M. Fontecilla : Très bien,
merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
s'il n'y a pas d'autre question, nous allons adopter... en tout cas, mettre aux
voix l'article, pas l'adopter, mais le mettre aux voix. Alors, est-ce que
l'article 13 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Parfait. Alors, je pense qu'il y avait un amendement de 13.1. Alors, députée de
Mille-Îles.
Mme Dufour : ...M. le
Président. Donc, encore une fois, pour le zonage...
Mme Dufour : ...celui-là va
être plus court à lire. Donc, article 13.1... Dans le fond, c'est parce
qu'on vient insérer dans la loi... tout à l'heure, c'était dans la Loi sur les
compagnies, c'est la Loi sur les coopératives. Donc, l'article 13.1,
sous-section 2 de la section I du chapitre IV du titre II Loi sur les
coopératives, Insérer après l'article 13 du projet de loi l'article
suivant :
13.1. L'intitulé de la sous-section 2
de la section I du chapitre IV du titre II de la Loi sur les
coopératives (chapitre C-67.2) est modifié par l'ajout, à la fin, de «ou
d'une dérogation ou d'un zonage différencié en vue de favoriser le logement
social ou abordable pérenne».
• (10 h 20) •
L'article se lirait comme suit : 1.
Dispositions générales ou d'une dérogation ou d'un zonage différencié en vue de
favoriser le logement social ou abordable pérenne.
C'est complet. Et pour les gens à la
maison, c'est absolument incompréhensible ce que je viens de lire, mais ça fait
son sens quand on regarde le projet de loi dans son ensemble.
Le Président (M. Schneeberger) : Je
dois vous dire que moi aussi j'ai... ça prend un petit peu d'attention pour
suivre. Alors, est-ce que là vous le déposiez? Puis on le...
Mme Dufour : Oui. Bien, il
est suspendu. On va le suspendre aussi.
Le Président (M. Schneeberger) : ...le
suspendre. C'est ça. Parfait. Alors, j'ai besoin de... consentement pour la
suspension.
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Schneeberger) : Consentement.
Parfait. Alors, nous poursuivons avec l'article 12.1.
Mme Duranceau : Tout à fait.
Alors, «Insérer, après l'article 12 du projet de loi, le suivant :
«12.1 L'article 227.10 de cette loi
est modifié par le remplacement, dans le premier alinéa, de «un état certifié
de l'Officier de la publicité foncière des charges qui grèvent l'immeuble» par
«une copie à jour de la fiche immobilière établie pour cet immeuble au registre
foncier faisant état des charges le grevant et couvrant une période minimale de
35 ans.»
Alors, le présent amendement introduirait
dans le projet de loi un nouvel article 12.1, lequel modifierait
l'article 227.10 de la Loi sur les compagnies afin de prévoir la
présentation d'une copie à jour de la fiche immobilière d'un immeuble lors du
dépôt d'une demande d'autorisation auprès de la ministre responsable de
l'Habitation. Cette demande est requise avant l'aliénation ou la modification
de l'affectation d'un immeuble qui a été acquis, construit, restauré ou rénové
grâce à une aide en matière d'habitation. Ce document serait présenté en
remplacement d'un état certifié de l'Officier de la publicité foncière. La
fiche immobilière devrait faire état des charges grevant l'immeuble pour une
période minimale de 35 ans.
Alors, l'objectif de ça, c'est vraiment
d'alléger pour les OBNL la procédure de demande d'autorisation de l'aliénation
d'établissement d'une emphytéose ou de changement d'affectation ainsi qu'en
accélérer le traitement. On s'attend à ce que ça réduise les coûts et les
délais associés à l'obtention d'un état certifié de l'Officier de la publicité
foncière des charges qui grèvent un immeuble.
Alors, une fiche immobilière de l'index
des immeubles du Registre foncier du Québec est suffisante pour ce type de
transaction, car le Code civil du Québec lui confère un caractère authentique
et une force probante. L'affiche immobilière ferait état des charges grevant
l'immeuble et couvrirait une période minimale de 35 ans.
Alors, la consultation du site Internet
étant instantanée, les organismes n'auraient plus à attendre la réponse de
l'Officier de la publicité foncière pour l'obtention d'un état certifié des
charges, permettant ainsi de réduire le délai de production des documents et
informations exigées par les articles 227.10 de la Loi sur les compagnies.
Oui. Les frais de consultation sont de 1 $.
Et malgré ce que prévoit la Loi sur les
compagnies, le ministère de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie et la
Société d'habitation du Québec demandent actuellement la fiche immobilière
plutôt que l'état certifié des charges. Donc, les modifications législatives
proposées à cet égard viseraient à régulariser la situation.
Alors, en pratique, on fait déjà ça pour
simplifier les choses parce que l'on considère que le document est déjà
pertinent et qu'il a force probante. Alors, on vient juste d'inscrire dans la
loi ce qui est déjà pratique courante, encore là dans une perspective de
souplesse et d'efficacité.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va comme ça? Peut-être juste faire mention, notre secrétaire nous dit, qui est
sans faille et qui voit tout, que la numérotation de l'article devrait plutôt
être de 12.0.1 étant donné qu'il y a déjà un article de 12.1 qui est à l'étude
présentement et qui, je pense, qui est suspendu, c'est bien ça? Parfait. Alors,
c'était juste une précision, là, pour les... au niveau juridique, on peut dire,
pour l'article...
Le Président (M. Schneeberger) : ...voilà.
Alors, nous... poursuivre les échanges là-dessus.
Mme Dufour : M. le Président,
12.1, c'est un article du zonage différencié, justement, un autre. Peut-être
une question par rapport à l'amendement qui nous est proposé ici par la
ministre. J'essaie de comprendre la... en fait, juste la mécanique « d'une période de 35 ans », là. Comment ça se fait au
registre foncier d'avoir l'information sur les 35 prochaines années
exactement? C'est... Juste juste comprendre la mécanique.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
mais Maître... Me Leduc, pardon.
Mme Leduc (Véronique) : C'est
les années passées, les 35 années passées, là, pas les années futures.
Mme Dufour : O.K., c'est
parce que ce n'est pas précisé... O.K. Excusez... quand je le disais, je
pensais les 35 prochaines années. Pourquoi on ne précise pas les
35 dernières années à ce moment-là? Pour ne pas qu'il y ait aucun...
aucune.
Mme Leduc (Véronique) : Bien,
je pense qu'un peu comme vous l'avez fait inféré, ça serait difficile de
prévoir le futur, là.
Mme Dufour : Bien,
excusez-moi, on parle de charges grevant... tu sais, c'est parce que... moi, je
ne sais pas. J'avais en tête, je pensais par exemple à une emphytéose, où il y
a comme une entente qui est pour, mettons, les 50 prochaines années ou...
j'essaie... je ne sais pas pourquoi j'avais ça en tête, là, si on veut... ce
qu'on veut, c'est retourner 35 ans en arrière, mais je ne comprends pas
pourquoi on ne voudrait pas savoir c'est quoi, tu sais, les engagements.
Mme Leduc (Véronique) : Sauf
que l'inscription, elle va avoir été faite dans les 35 années, là. Dans le
fond, ce qu'on veut, c'est permettre à la ministre d'avoir en main
l'information qui lui permet de prendre sa décision d'autoriser ou pas
l'aliénation, le changement d'affectation ou l'établissement de l'emphytéose.
Puis, pour cela, bien, elle a besoin de l'information, de certaines
informations qui sont à l'index des immeubles, notamment s'il y a des charges,
s'il y a des hypothèques.
Mme Dufour : O.K., donc, le
fait qu'une hypothèque, par exemple, qu'il reste 20 ans à payer, ce n'est
pas ça qu'on veut savoir. On veut juste savoir qu'il y a une hypothèque, c'est
pour ça. Quand je l'ai lu... c'est ça que je pensais, je pensais qu'on parlait
des 35 prochaines années, des charges qui vont être imputées à l'immeuble,
mais ce n'est pas de ça qu'on parle, là.
Mme Leduc (Véronique) : Bien,
en fait, selon ce qu'on va découvrir à l'index, ça pourrait influer la décision
de la ministre puis c'est ça qu'on veut savoir. Donc, est-ce qu'il y a une
hypothèque? Est-ce qu'il y a une emphytéose? Je pense que c'est une information
qui pourrait être pertinente.
Mme Dufour : Mais l'hypothèque,
quand on consulte le registre, l'hypothèque, on a le terme, est-ce qu'on a...
l'échéance, là, dans le fond, là?
Mme Leduc (Véronique) : On
peut l'obtenir.
Mme Dufour : O.K., mais ça,
on le voit, là, au registre.
Mme Leduc (Véronique) : Il y
a un lien où est-ce qu'on peut cliquer puis obtenir l'information pour un coût.
Mme Dufour : O.K. Ça fait que
ça pourrait être une hypothèque, qu'il reste 40 ans, par exemple, ou il
reste 30 ans, mais ça n'a pas rapport avec le 35 ans.
Mme Leduc (Véronique) : Ça
n'a pas rapport avec le 35 ans. Le 35 ans, si je peux donner une
explication à ce sujet là, c'est que normalement, sauf exception, une
hypothèque s'éteint après 30 ans. Donc, il est de pratique un peu
courante, dans les instructions qui sont données aux notaires, de faire des
validations sur 30 ans. Puis ici on a mis 35 ans, parce qu'il y a
beaucoup d'aide qui a été accordée dans le cadre des programmes de la SHQ et
les conventions d'aide financière, ils sont souvent sur une période de
35 ans. Donc, on propose 35 ans pour couvrir ces situations-là.
Mme Dufour : Question, mais,
tu sais, on l'a vu au niveau résidentiel, il y a eu, dans les derniers temps,
des gens que les hypothèques se sont étirés sur une plus longue période parce
qu'ils ne payaient en fait que la portion des intérêts, puis que, là, le
capital, ça s'éloigne, ça s'éloigne, ça s'éloigne, et il y a certains cas que
ça va monter à 40 ans. Peut-être que ce n'est pas un cas possible dans le
cas ici, mais je me demandais, tu sais, pourquoi, rendu là, on va juste... tu
sais, 50 ans, puis voilà, on couvre tous les cas de figure, pour ne pas
avoir à réouvrir la loi. En tout cas, je... suggestion, là, je veux dire, mais
c'est juste que je me dis : Actuellement, ce qu'on voit, il y en a, des
cas de plus de 35 ans, dans le marché résidentiel, évidemment, là, mais
privé, là.
Mme Duranceau : ...ça va être
prospectif, là, on va les capturer, parce que c'est moins 35. Ça fait que dans
les 35 dernières années, si on a des hypothèques pour plus que 40 ou
50 ans, on va le capturer. À moins que notre juriste...
Mme Leduc (Véronique) : Bien,
dans le fond, dans le contexte où une institution financière ferait une
hypothèque, à la trentième année, il faudrait qu'il la renouvelle. Donc, on
pourrait le voir à l'index.
Mme Dufour : O.K.... O.K.,
c'est bon, oui.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
est-ce que nous avons d'autres questions sur l'amendement? Alors, est-ce que
l'amendement est adopté?
Mme Dufour : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté...
Le Président (M. Schneeberger) : ...Parfait.
Alors là, par contre, vu que c'est un amendement supplémentaire, il n'y avait
pas d'article 12. Alors, nous poursuivons sur l'article 15.
• (10 h 30) •
Mme Duranceau : ...Donc,
l'article 15, c'est : L'article 221.2.6 de cette loi est modifié
par le remplacement, dans le premier alinéa, «de tout programme date visé» par
«d'une aide visée».
Donc : L'article 15 du projet de
loi apporterait à l'article 221.2.6 de la Loi sur les coopératives une
modification de concordance liée à l'élargissement de la portée de
l'article 221.2.3 de cette loi, proposé par l'article 14 du projet de
loi.
Et j'ai un amendement.
Le Président (M. Schneeberger) : Allez-y
avec l'amendement.
Mme Duranceau : Alors :
Remplacer l'article 15 du projet de loi par le suivant :
«L'article 221.2.6 de cette loi est
modifié par le remplacement, dans le premier alinéa, «de tout programme d'aide
visé» et de «un état certifié de l'Officier de la publicité foncière des
charges qui grèvent l'immeuble» par, respectivement, «d'une aide visée» et «une
copie à jour de la fiche immobilière établie pour cet immeuble au registre
foncier, faisant état des charges le grevant et couvrant une période minimale
de 35 ans».
Alors, je pense, ce sont vraiment des
modifications, là, de concordance. Je peux offrir le commentaire, si ça
intéresse mes collègues des oppositions. Donc : Le présent amendement
modifierait l'article 15 du projet de loi, lequel modifie
l'article 221.2.6 de la Loi sur les coopératives, afin de prévoir la
présentation d'une copie à jour de la fiche immobilière relative à un immeuble
lors du dépôt d'une demande d'autorisation auprès de la ministre responsable de
l'Habitation et du ministre responsable de l'application de cette loi. Cette
demande est requise avant l'aliénation ou la modification de l'affectation d'un
immeuble qui a été acquis, construit, rénové ou rénové grâce à une aide en matière
d'habitation. Ce document serait présenté en remplacement d'un état certifié de
l'Office de la publicité foncière. La fiche immobilière devrait faire état des
charges grevant l'immeuble pour une période minimale de 35 ans.
Alors, encore là, c'est pour rendre
l'application de cet article cohérente avec la modification proposée à
l'article 14 du projet de loi qui prévoit de ne pas limiter à l'aide reçue
dans le cadre d'un programme l'assujettissement de certains immeubles de... à
la Loi sur les coopératives. C'est allégé aussi pour les coopératives
d'habitation, la procédure de demande d'autorisation d'aliénation,
d'établissement d'une emphytéose ou de changement d'affectation ainsi qu'en
accélérer le traitement. Donc, je le répète, une modification de concordance.
Le Président (M. Schneeberger) : Voilà.
Est-ce qu'il y a des questions sur l'amendement? Bon, député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : En quoi la
formulation d'une aide visée est meilleure que de... ce qu'on va biffer, de tout
programme d'aide? Des précisions sur cette formulation-là. Pourquoi vous avez
choisi cette formulation-là?
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre.
Mme Duranceau : Oui. Alors,
c'est le... Référer à un programme, ça voudrait dire référer à AccèsLogis,
référer aux PHAQ, alors qu'une aide visée, ça réfère à un programme, en plus,
ça va référer à des décrets qui auraient pu être faits pour donner une aide
financière, ça va viser aussi les fonds fiscalisés, tout ce qui est passé par
les fonds fiscalisés. Alors, c'est plus englobant que se limiter à ce qui est
financé à travers les programmes.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va?
M. Fontecilla : Donc, à
l'article 221.2.3, on spécifie... on spécifie, attendez une minute... Dans
le cadre d'une aide visée à l'article 221.2.3, quels sont... quel est
ce... le cadre spécifié par l'article 221.2.3... on doit se promener dans
le Code civil...
Mme Duranceau : J'ai une
question...
M. Fontecilla : En fait, quelles
sont... la définition, là, des aides visées, là? Est-ce que c'est la définition
que vous venez de donner, Mme la ministre?
Mme Duranceau : C'est
l'explication que je viens de vous donner, je vais laisser notre juriste
préciser.
Le Président (M. Schneeberger) : Maître
Leduc.
Mme Leduc (Véronique) : Donc,
c'est exact, la seule distinction, c'est que l'aide, comme Mme la ministre l'a
dit, n'a besoin d'être versée dans le cadre d'un programme, mais ça pourrait
être beaucoup plus englobant et prévoir d'autres formes d'aides financières.
Puis c'est comme ça aussi dans la Loi sur les compagnies présentement. Donc, il
y a aussi un aspect d'harmonisation entre les deux lois...
10 h 30 (version non révisée)
M. Fontecilla : ...très bien.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Alors, il n'y a pas d'autre question, est-ce que l'amendement de l'article 15
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors
là, est-ce que l'article 15, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté,
parfait. Alors, nous en sommes à l'article 16.
Mme Duranceau : O.K. L'article 16,
mais toujours dans la même logique. Donc, l'article 246.1 de cette loi est
modifié par le remplacement, dans les paragraphes 4° et 5°, de «construit,
acquis, restauré ou rénové dans le cadre d'un programme d'aide à l'habitation»
par «acquis, construit, restauré ou rénové grâce à une aide en matière d'habitation».
L'article 16 du projet de loi
apporterait, à l'article 246.1 de la Loi sur les coopératives, des
modifications de concordance avec les articles 13 à 15 du projet de loi.
Le Président (M. Schneeberger) : Est-ce
que vous avez un amendement sur l'article 16?
Mme Duranceau : Oui, vous
avez raison. Donc : L'article 246.1 de cette loi est modifié. Alors,
on remplacerait l'article 16 du projet de loi par le suivant :
L'article 246.1 de cette loi est
modifié par le remplacement, dans le paragraphe 4°, de «construit, acquis,
restauré ou rénové dans le cadre d'un programme d'aide à l'habitation sans l'autorisation
du ministre» par «acquis construit, restauré ou rénové grâce à une aide en
matière d'habitation sans l'autorisation conjointe des ministres»;.
par leur remplacement, dans le paragraphe
5°, de «du ministre et de construit, acquis, restauré ou rénové dans le cadre d'un
programme d'aide à l'habitation» par «respectivement conjointe des ministres et
acquis, construit, restauré ou rénové grâce à une aide en matière d'habitation».
Donc, le présent amendement remplacerait l'article 16
du projet de loi afin de modifier les paragraphes 4° et 5° de l'article 246.1
de la Loi sur les coopératives par cohérence avec l'autorisation conjointe, la
ministre responsable de l'habitation et du ministre de l'Économie, de l'Innovation
et de l'Énergie requise à l'article 221.2.5 de cette loi. Alors, cohérence
législative entre les différentes dispositions de la Loi sur les coopératives.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci.
Est-ce que nous avons des questions sur l'amendement? Députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci. J'essaie
juste de comprendre pourquoi l'autorisation du ministre... Tout à l'heure... Tu
sais, la semaine passée, on parlait beaucoup de l'allègement, qu'on voulait
faciliter les choses. Là, on parle, tu sais, dans le fond d'avoir deux
autorisations de ministre. Peut-être, juste préciser d'ailleurs, c'est quel
ministre. J'imagine, la ministre de l'Habitation en fait partie, mais quel
autre ministre? Ah! je viens de le lire, excusez-moi, et de l'Économie. Excusez-moi,
je n'avais pas vu ce bout-là. Mais, c'est ça, pourquoi c'est nécessaire que les
deux l'autorisent dans ce cas-ci? Pourquoi la ministre de l'Habitation ne
pourrait pas l'approuver elle-même?
Mme Duranceau : Parce que la
Loi sur les coopératives relève du ministre de l'Économie. Ça fait que, là, il
faudrait exclure certaines dispositions de la Loi sur les coopératives pour les
rendre... Que certaines dispositions relèvent uniquement de la ministre de l'Habitation,
puis, bon, ce n'est pas ce qui a été... ce n'est pas ce qui est souhaité.
Mme Dufour : Ça aurait été
plus simple comme ça.
Mme Duranceau : Je suis d'accord
avec vous. Je suis d'accord avec vous, mais, des fois, il y a des batailles qui
ne valent pas la peine d'être menées. En tout cas...
Mme Dufour : D'accord, c'est
bon.
Mme Duranceau : ... il faut
choisir le bon moment.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va comme ça?
Mme Dufour : Oui. Mais, tu
sais, juste par curiosité, comment ça fonctionnait avant? Parce qu'avant c'était
l'autorisation du ministre. Donc, la ministre de l'Habitation avant n'avait pas
son mot à dire, entre guillemets?
Mme Duranceau : Non, il l'a
toujours eu en matière de... relativement aux coopératives d'habitation. Il y
avait... Ça fait que, là, je pense qu'il y a des concordances qui sont
ajoutées, là, mais c'était toujours une autorisation conjointe. Peut-être,
notre juriste peut préciser.
Le Président (M. Schneeberger) : Me Leduc.
Mme Leduc (Véronique) : En
fait, initialement, avant qu'il y ait des modifications qui soient faites à la
Loi sur les compagnies, c'était seulement une autorisation du ministre de l'Économie
qui était requise.
Mme Dufour : Donc, le
ministre qui ne connaissait pas les programmes, qui ne connaissait pas les
organismes, c'est lui qui l'autorisait, mais la ministre qui, elle, chapeautait
les programmes, elle, elle n'avait pas son mot à dire. O.K. Au moins
maintenant, elle aura son mot à dire. C'est bon.
Le Président (M. Schneeberger) : O.K.
Ça va?
Mme Dufour : Mais, par
contre...
Le Président (M. Schneeberger) : Députée
de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. Juste
une... Parce que, dans l'explication, on explique, c'est quels les ministres,
mais dans l'article, on ne le précise pas. On dit : L'autorisation
conjointe des ministres, puis prévue à l'article 221.2.5. Est-ce qu'à l'article 221.2.5
on précise c'est quel ministre? On comprend qu'il y a le ministre de...
Mme Dufour : ...de l'Économie,
mais est-ce que c'est précisé, l'autre ministre?
Le Président (M. Schneeberger) : ...on
va suspendre, étant donné qu'il y a des discussions, là. Peut-être... Ils
veulent juste suspendre pour le besoin... Vous reposerez votre question par la
suite. Alors, nous suspendons quelques instants.
(Suspension de la séance à 10 h 40)
(Reprise à 10 h 42)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
nous reprenons les travaux. Peut-être, juste par souci que tout le monde ait
bien compris, reposer votre question, Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui, merci, M.
le Président. On est en ondes, là, c'est ça? On est revenus?
Le Président (M. Schneeberger) : ...
Mme Dufour : Parfait. Donc,
dans le fond, je voulais juste qu'on... m'assurer... Parce que, dans
l'amendement qu'on propose, on dit «l'autorisation conjointe des ministres». On
sait que la Loi sur les coopératives relève du ministre de l'Économie, donc que
lui, il fait partie des... d'un des ministres. On ne dit pas les... Mais le
deuxième ministre, il n'est pas précisé dans l'article. Et donc, tu sais, je
comprends que c'est peut-être implicite, mais est-ce que... tu sais, vu que ça
dit «l'autorisation conjointe des ministres», ça peut-tu être deux, trois
ministres... puis n'importe quel autre ministre? Pourquoi ce n'est pas précisé,
tout simplement?
Mme Duranceau : Mais on va...
on va demander à notre...
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre.
Mme Duranceau : On va
demander à notre juriste pour ça, là, parce que là on prend l'article de loi
hors contexte. Probablement que les autres références réfèrent aux bons
ministres, en l'occurrence Économie et Habitation.
Peut-être une précision. 246.1, ce n'est
pas en vertu de ça que l'autorisation est demandée. Ça, c'est un article pour
imposer des pénalités, là. Et l'autorisation pour demander... ou la demande
pour une autorisation de disposer qui doit être approuvée par le ministre de
l'Économie puis le ministre de l'Habitation, c'était déjà là. Ça fait que,
tantôt, quand... Alors, tantôt, quand vous avez dit : C'est le ministre de
l'Économie qui approuve quelque chose dont il n'est vraiment, ultimement, pas
tant que ça responsable, bien, ce n'est pas vrai, là. Les modifications avaient
déjà été faites et... puis c'est... je me souvenais avoir approuvé des choses
conjointement avec lui cette année.
Alors, pour des dispositions, déjà la
ministre de l'Habitation était habilitée à intervenir en même temps que le
ministre de l'Économie, donc une autorisation conjointe, mais cet article-là
n'avait pas été mis à jour pour refléter ces modifications-là. Alors, c'est ce
qu'on est venu faire ici, en incluant tous les petits autres ajustements, là,
sur l'ordre des mots. Alors, c'est ça. Donc, je voulais offrir cette
précision-là.
Maintenant, on réfère bien aux bons ministres
dans le contexte plus global, là?
Le Président (M. Schneeberger) : Me
Leduc.
Mme Leduc (Véronique) : Dans
la Loi sur les coopératives, dans le fond, quand on réfère au ministre, c'est
le ministre qui est responsable de l'application de la loi. C'est prévu à 328
de la loi, quel est le ministre, qui est le ministre de l'Économie. Et donc,
quand on parle de la ministre responsable de l'Habitation... mais là c'est
spécifié pour la distinguer du ministre responsable de l'application de la loi.
Mme Dufour : Et c'est écrit à
quel article que c'est la ministre de l'Habitation pour la Loi sur les
coopératives?
Mme Leduc (Véronique) : De
l'Habitation, c'est dans l'article.
Mme Duranceau : ...
Mme Dufour : O.K. C'est bon. Je
ne l'ai pas devant moi, mais... O.K. Parfait. Merci. Je vais aller le vérifier.
Le Président (M. Schneeberger) : Député
de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Justement,
merci, M. le Président, je lis l'article 221.2.5, donc c'est la formulation
telle qu'elle apparaît aujourd'hui, là, c'est : «...doivent être
autorisés...
M. Fontecilla : ...conjoint
par le ministre, donc le ministre responsable de la Loi sur les coopératives,
qui est le ministre de l'Économie, conjointement par le ministre et par le
ministre des Affaires municipales, des Régions et de l'occupation. C'est juste
une question de, comment dire, comment nommer le ministre, mais je ne vois pas
la ministre de l'Habitation, si vous permettez...
Mme Duranceau : Je peux
offrir une réponse. Alors, merci au député de Laurier-Dorion, là, de
s'intéresser aux pouvoirs de la ministre de l'Habitation, pour s'assurer qu'ils
sont bien respectés. Donc, par décret, quand j'ai été nommée ministre de
l'Habitation, il y a certains éléments des lois qui ont été, par décret,
transmis, là, sous ma responsabilité, puis ça, c'est un des éléments qui a été
dévolu à la ministre de l'Habitation. Donc, il faudrait aller lire le décret
pour comprendre que cet article-là réfère à la ministre de l'Habitation. Alors,
c'est très juridique, là, et on peut vous fournir le numéro du décret, si vous
voulez aller au fond des choses.
M. Fontecilla : Je vous fais
confiance, Mme la ministre. Mais s'il y a litige? Parce que cet article-là, à
la base, là, c'est un article qui définit des... qui peut être passible d'une
infraction, si je comprends bien. Et là on réfère à l'article 121.2.5. Est-ce
que quelqu'un va... Comment se fait le lien entre un article de la Loi sur les
coopératives et le décret? Je pense que des avocats de votre ministère vont
dire : Ça ne se réfère pas, il faut se référer au décret numéro tel, etc.,
là. C'est ça, là. Comment fait-on le lien entre la loi et le décret, là,
concrètement, en cas de litige?
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre.
Mme Duranceau : Je vais vous
avouer, là, que moi, j'ai été plus préoccupée par faire sortir le logement que
vérifier ces concordances-là, alors je vais référer à ma spécialiste en la
matière.
Le Président (M. Schneeberger) : Me
Leduc.
Mme Leduc (Véronique) : Est-ce
que vous pouvez répéter la question? Je suis désolée.
M. Fontecilla : Ici, dans la
loi, c'est écrit que la... et c'est le ministre responsable de la loi, donc le
ministre de l'Économie et le ministre des Affaires municipales, des Régions et
de l'Occupation du territoire. Je ne sais plus si le ministère, ça s'appelle
comme ça, tel qu'il est aujourd'hui, là. Mais comment se fait cette... Et là la
ministre m'informe qu'il y a eu un décret qui officialise la chose, mais le
décret et la loi, c'est deux corps différents, là. Comment qu'on fait le lien,
là, à un moment donné, s'il y a des questionnements, un litige, etc., là?
Mme Leduc (Véronique) : Bien,
en fait, les lois, elles ne sont jamais modifiées quand il y a des
responsabilités qui sont confiées à d'autres ministres. Puis ça peut... il y a
souvent une mention, là, si vous allez sur Légis Québec, quel est le bon
ministre pour clarifier lequel qui a la responsabilité en question. Ça ne cause
pas de problème, là, en pratique. Puis, s'il y a un litige, on peut retracer
quel est le bon ministre.
M. Fontecilla : Très bien. Ça
va.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? Parfait. Alors, s'il n'y a pas d'autre question, nous allons mettre aux
voix l'amendement de l'article 16. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté,
parfait. Est-ce que l'article 16, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté,
parfait. Alors, nous en sommes maintenant à l'article 17. Mme la ministre.
Mme Duranceau : Oh! alors, on
sort notre anglais. Alors : Cette loi est modifiée par le remplacement,
dans le texte anglais, de «a building» et de «the building» par,
respectivement, «an immovable» and «the immovable», partout où cela se trouve.
L'article 17 du projet de loi vise à
corriger la version anglaise de la Loi sur les coopératives, qui emploie
présentement le terme «building» afin de référer à un immeuble. Il est proposé
de le remplacer par «immovable» afin que la version anglaise de la loi concorde
avec la version française de celle-ci.
Donc, vraiment, c'est pour éviter toute
confusion sur l'application des dispositions de la loi à un immeuble qui a été
acquis, construit, restauré ou rénové grâce à une aide en matière d'habitation.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Questions sur l'article 17? M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : La traduction
exacte de «immeuble», c'est «immovable». C'est ça, là, c'est pour préférer
faire une traduction la plus précise possible.
Mme Duranceau : Bien, c'est
pour la cohérence, là. La version française de la loi utilise le terme
«immeuble», et non «bâtiment», donc, si on... En anglais, «building», c'est
«bâtiment», ça fait qu'on veut quelque chose de plus...
Mme Duranceau : ...englobant,
donc «immovable» le serait.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? Oui, le député de... oui.
Mme Duranceau : ...précision
additionnelle, puis la notion de «immovable» permet d'inclure les fonds de
terre. Vous vous souviendrez qu'on a ajouté ça dans les modifications aux
articles 12 et 14. Ça fait que c'est ça, la logique.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Vous avez une question, la députée de Mille-Îles?
Mme Dufour : Oui, bien, en
fait, je voulais juste, c'est ça, commenter que «building», c'est vraiment
l'édifice, traduction pure, c'est édifice, alors que, dans le cas ici, on parle
aussi du terrain de... Tu sais, c'est qu'«immeuble», ça va plus loin que juste
un building, juste un édifice. Donc, c'est ça.
• (10 h 50) •
Le Président (M. Schneeberger) : C'est
lu projet dans l'ensemble.
Mme Dufour : Hein?
Le Président (M. Schneeberger) : C'est
le projet dans l'ensemble.
Mme Dufour : Oui, bien, c'est
ça. Bien, tu sais, quand on parle d'immeuble, là, ce n'est pas nécessairement
quelque chose qu'on peut toucher, donc c'est pour ça... tu sais, quelque chose
ne peut pas se déplacer, mais pas nécessairement quelque chose qu'on peut
toucher, comme le fonds de terre, ce que disait la ministre, là. C'était juste
pour préciser.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Merci pour les précisions. Alors, est-ce que l'article 17 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Parfait. Alors, maintenant nous en sommes à l'article 12.2 qui est un
amendement pour introduire un article. Mme la ministre.
Mme Duranceau : Oui.
Alors : Insérer, après l'article 12.1 du projet de loi tel qu'amendé,
ce qui suit :
«Loi sur les compétences municipales.
«La Loi sur les compétences municipales
(chapitre C-47.1) est modifiée par l'insertion, après l'article 93.1,
du suivant :
«91.4. Toute municipalité locale peut
accorder une aide aux fins de la réalisation d'un projet d'habitation visé par
une entente conclue entre un ministère ou un organisme du gouvernement et un
tiers.
«La Loi sur l'interdiction de subventions
municipales (chapitre I-15) ne s'applique pas à une aide accordée en vertu
du présent alinéa.»
Cet amendement propose d'introduire dans
la Loi sur les compétences municipales un nouvel article 91.4, lequel
permettrait à toute municipalité locale d'accorder une aide pour la réalisation
d'un projet d'habitation visé par une entente conclue entre un ministère ou un
organisme du gouvernement et un tiers.
Ce nouvel article prévoit une dérogation à
la Loi sur l'interdiction de subventions municipales, ce qui permettrait que
l'aide soit versée à une entreprise de nature commerciale.
Donc, l'explication de ça ou les objectifs
poursuivis, c'est vraiment de permettre aux municipalités d'accorder une aide à
un projet d'habitation du simple fait qu'un projet est soutenu dans le cadre
d'une entente conclue entre le gouvernement et un partenaire, comme, entre
autres, avec les Fonds, le Fonds FTQ et le Mouvement Desjardins, puis c'est
d'exempter ce type d'aide par une municipalité de l'application de la Loi sur
l'interdiction de subventions municipales.
Alors, sincèrement, on réussissait à s'y
retrouver ou à atteindre les objectifs, là, mais ça va vraiment faciliter le
montage financier des projets immobiliers qui sont soutenus par des partenaires
du gouvernement, entre autres les fonds fiscalisés. Alors, c'est pour rendre ça
plus simple dans la loi plutôt qu'être obligé de passer par un programme
spécifique pour faire aboutir l'argent qui va aux fonds fiscalisés.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
pour les explications. Est-ce qu'il y a des questions sur l'amendement? Députée
de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui, évidemment,
quand on parle de permettre à une municipalité de verser une aide à une
entreprise de nature commerciale, c'est toujours délicat, passé de Laval en
fait foi, donc il faut toujours s'assurer d'avoir les bretelles et la ceinture
dans des cas comme ça. Donc, moi, je veux juste m'assurer qu'il n'y a pas
possibilité qu'on sorte du bien commun et qu'il n'y ait pas de bien... qu'il
n'y ait pas de profit privé favorisé par une telle disposition. Et là on parle
d'un projet d'habitation visé par une entente conclue entre un ministère et un
organisme du gouvernement, c'est somme toute assez vague, et un tiers, ce
tiers-là étant une entreprise de nature commerciale. Là, on réfère probablement
juste à Desjardins, parce que j'imagine la FTQ... quoique, oui, la société
Ivanhoé Cambridge, ils doivent probablement faire partie d'une nature
commerciale, mais bref, je crains qu'on ouvre une brèche et que ça puisse
aller, disons, ailleurs. Tu sais, on sait, par exemple, que la SHQ, quand elle
offre des aides, on en a parlé avec M. Foster la semaine dernière, que c'était
quand même encadré puis il y a une vision. Mais là ici, c'est plus...
Mme Dufour : ...une entente
conclue entre un ministère ou un organisme du gouvernement. Donc, ça peut être
un peu n'importe quoi, là. Et donc est-ce qu'on pourrait se ramasser, dans le
fond, à permettre à des municipalités de subventionner du logement privé? Ce
qui... comme je vous l'ai dit, dans un passé pas si lointain, là, c'était assez
incroyable, ce qu'on permettait de faire chez nous, à Laval, là, des
promoteurs, tout ça. Ça fait que je veux juste m'assurer qu'on a vraiment les
ceintures puis les bretelles, puis là je ne les vois pas, dans cet
amendement-là. Donc, moi, j'ai une certaine crainte et je me demandais pourquoi
on n'était pas allé plutôt... Parce que, même tous ces projets-là, les projets
Desjardins, moi, ce que j'entends, c'est que, même si c'est financé par
Desjardins, il y a quand même un organisme qui le gère, qui gère le projet. Ce
n'est pas Desjardins qui construit, là, ils font affaire avec un organisme, un
OBNL. Donc, pourquoi on n'est pas allé plutôt de... subventionner l'OBNL au
lieu de permettre de subventionner Desjardins? C'est... Pour moi, il y a
quelque chose de... En tout cas, j'ai besoin de précisions là-dessus.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci.
Est-ce que... Mme la ministre, oui.
Mme Duranceau : Oui. Même
préoccupation que vous. Dieu sait que je sais ce qui s'est fait à la ville de
Laval et que j'ai suivi ça. Ceci dit, dans ce cas-ci. Là, on vient de
permettre, habiliter dans la loi ce qu'on fait déjà, là, c'est-à-dire permettre
aux municipalités de contribuer dans les projets d'habitation qui sont visés
par une entente conclue entre un ministère ou un organisme du gouvernement et
un tiers. Alors, on a déjà le ministère, disons, ou l'organisme du
gouvernement, là, donc la SHQ, dans ce cas-ci. Donc, la SHQ qui aurait une
entente avec un tiers, donc un tiers sera qui, ce sera qui ce sera, mais il va
falloir que ça respecte les normes des programmes, là. Sinon, il n'y aurait pas
d'entente possible entre la SHQ et un tiers. Donc là, on vient inférer que la
SHQ pourrait s'acoquiner avec n'importe qui, là.
Mme Dufour : Non, je n'ai pas
dit ça.
Mme Duranceau : Bien non,
mais c'est ça que ça sous-entend.
Mme Dufour : Non, parce que
j'ai dit : Vu que ça... J'ai dit, au contraire, si c'était précisé que
c'était la SHQ, je serais rassurée.
Mme Duranceau : Bien, un
organisme de gouvernement, encore là, on ne veut pas venir énumérer tout le
monde. Un organisme du gouvernement, il me semble que ça doit...
Mme Dufour : Bien, il y a
beaucoup d'options possibles. Je vais vous demander : Est-ce que le
ministère... Ce n'est même pas précisé, quel ministère. Est-ce que ça peut être
le ministère de l'Économie, pour un projet de développement d'habitations que
Northvolt voudrait faire pour loger ses employés?
Mme Duranceau : Ce serait une
bonne idée.
Mme Dufour : Bien, je ne suis
pas sûre. Est-ce qu'on veut, en plus, que les villes financent en plus les
logements pour les travailleurs qui vont arriver là? Il me semble qu'ils
reçoivent déjà assez de subventions, là, du gouvernement pour venir s'installer
au Québec, là.
Mme Duranceau : Bien là, on
s'entend, là, on ne mélangera pas les choses, là. L'habitation, ce n'est pas
pour Northvolt, ça va être pour les citoyens résidents du Québec qui veulent se
loger à proximité de l'entreprise en question.
Mme Dufour : Bien là on parle
de... Northvolt va devoir faire venir les employés d'ailleurs.
Mme Duranceau : Bien,
écoutez, vu qu'encore une fois, là, on...
Le Président (M. Schneeberger) : ...vous
vous interpellez trop, là. Je vous laisse aller, là, mais là, quand vous parlez
des deux en même temps, ça devient dur pour comprendre. Alors, juste essayer
que l'autre finisse de parler pour entreprendre la conversation. Sinon, bien,
je vais intervenir, là, en vous nommant, puis je trouve que ça prolonge pour
rien. Voilà. Alors, je ne sais pas, peut-être juste laisser Mme la ministre
finir, puis, après ça, Mme la députée de Mille-Îles poursuivra.
Mme Duranceau : Bien,
écoutez, je n'ai pas grand chose à ajouter, là, à part que je pense que ce
serait encore une fois... Vous voyez comment c'est compliqué, changer une loi,
là, ça fait que, si on vient dire, ici, «toute municipalité locale peut
accorder une aide aux fins de la réalisation d'un projet d'habitation visé par
une entente conclue entre un ministère ou un organisme du gouvernement et un
tiers», si, là, on vient encore restreindre, je pense qu'on ne se sert pas, là,
dans le contexte où il y a urgence d'agir et que ça prend de la souplesse...
quoi, votre proposition?
Le Président (M. Schneeberger) : Députée
de Mille-Îles.
Mme Dufour : Bien, qu'on
précise qu'on parle... Et merci du rappel, M. le Président. Je me suis... l'émotion,
hein, quand on parle de ce qui s'est passé dans mon passé lointain de Laval, ça
vient me chercher. Mais quand... Si on venait préciser que c'est une entente
où la SHQ est impliquée... Là, on parle du ministère de l'Habitation. Là, déjà
là, là, on vient circonscrire...
Mme Dufour : ...Et ce n'est
pas n'importe quoi, de n'importe quel organisme du gouvernement, ou... puis là,
on ouvre à n'importe quel... parce que c'est quand même une brèche importante,
de permettre aux Municipalités d'offrir des subventions à des privés, à des
entreprises de nature commerciale. On a toujours voulu le circonscrire pour que
ce soit très bien encadré. Il y a quand même 1 181 municipalités au
Québec, là, ce n'est pas vrai qu'on sait partout ce qui se passe, et donc, là,
devenir le circonscrire, moi, je serais beaucoup, beaucoup plus rassurée. Je
comprends l'intérêt, là, de venir soutenir les projets qui sont faits par
les... avec les fonds fiscalisés, mais il reste que... Tu sais, c'est pour ça
que je disais, au début, que, si au moins on mentionnait la SHQ, qu'on sait
que, dans sa mission, c'est un certain type de logement, et dans... avec une...
C'est ça, qu'il y a une mission claire. Là on ouvre ça un petit peu trop, à mon
avis. Il y a des gens très, très, très créatifs pour interpréter nos lois, qui
pourraient trouver ça. C'est ça. Puis je pense, c'est ça, il faut circonscrire
ça beaucoup plus. Même là, je me demande encore, j'ai posé la question, mais je
n'ai pas la réponse, mais par rapport au pourquoi que ce serait pas l'organisme
qui gère le projet qui recevrait l'argent de la ville plutôt que le fonds
spécialisé, tu sais. Je ne comprends pas pourquoi les villes devraient,
mettons, donner un chèque à Desjardins plutôt qu'à l'OBNL. Et là, on dit «de
nature commerciale», là, mais tout ce que j'ai compris, c'est que tous les
projets avec les fonds fiscalisés ou presque, c'étaient tous des projets qui
étaient gérés par des OBNL, au bout du compte, là.
• (11 heures) •
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre.
Mme Duranceau : Il n'y a pas
de chèque envoyé par la Ville à Desjardins, là. Ça s'en va effectivement dans
les OBNL qui produisent les projets. Je pense qu'il faut partir avec la
prémisse que le gouvernement va agir de bonne foi, là. Parce que c'est ça que
ça prend, ça prend une entente entre le gouvernement puis un tiers. Alors, il
faudrait présumer, là. Ça va mal, si on présume que le gouvernement n'agit pas
de bonne foi, bien là, on a d'autres problèmes, là.
L'autre chose, moi, je ne voudrais pas
restreindre à un ministère. Parce que, prenez l'exemple de toute l'économie
sociale, c'est sous l'égide du ministère de l'Économie, ça, bien, il peut
émaner de belles choses ou de nouvelles approches de financement en lien avec
l'économie sociale, en lien avec l'habitation, donc je ne voudrais pas que,
pour des projets à venir, s'il y avait une entente entre le ministère de
l'Économie puis un tiers X pour un projet d'habitation, qu'on... Ça demeure
assez hypothétique, là, parce que l'habitation, au gouvernement du Québec, ça
passe par la SHQ. Ça pourrait passer en partie par le ministère des Affaires
municipales. Là, j'ai donné un exemple où ça pourrait passer par Économie. Je
ne pense pas qu'il est souhaitable d'énumérer tous les ministères possibles
puis tous les organismes possibles. C'est une compétence qui est générale et
qui, de toute façon, doit être liée à une entente que le gouvernement aura
convenue avec un tiers, ça fait que déjà, elle est là, notre mesure de
protection, quant à moi, là.
Mme Dufour : Bien non, il n'y
a aucune mesure de protection, quant à moi, là-dedans. Mais est-ce que vous
avez... la ministre a mentionné...
Mme Duranceau : O.K. mais...
M. le Président?
Le Président (M. Schneeberger) : Bien,
c'est juste peut-être... c'est important, vous... bon, je ne veux pas qu'on
insinue des choses, là, mais en même temps, c'est important de préciser des
choses, alors, pour la bonne suite des travaux, là. Vous avez quelque chose à
rajouter, Mme la ministre?
Mme Duranceau : Oui, M. le
Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
allez-y.
Mme Dufour : J'étais en train
de parler, par contre, M. le Président, là.
Le Président (M. Schneeberger) :
Bien, O.K., je vais vous... Finir de laisser Mme la députée de Mille-Îles,
parce que, si vous voulez amener quelque chose, vous pouvez le faire,
maintenant, on ne peut pas sous-entendre des choses et... Vous comprenez?
Alors, Mme députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Bien, ce que je
dis, c'est que, et je l'ai souligné, que dans l'article qu'on a là, on n'a pas
les ceintures et les bretelles du tout. C'est très ouvert. Je comprends qu'on
ne veut pas préciser tous les ministères, mais quand on dit «un organisme du
gouvernement et un tiers», c'est très très, très... ça peut être tout, un peu
n'importe quoi, et sans présumer de bonne foi ou quoi que ce soit.
Mais par contre, ce que je voulais
revenir, c'est... Mme la ministre a parlé de... Que c'est vrai que c'est des
OBNL, et que les villes ne vont pas faire un chèque à Desjardins, mais plutôt
la subvention va aller à l'OBNL. Si c'est le cas, pourquoi est-ce qu'on vient
dire qu'on permettrait que l'aide soit versée à une entreprise de nature
commerciale? C'est ça que l'article nous propose de faire, c'est le commentaire
qui est écrit, là, à la fin : «cet article prévoit une dérogation à la loi
sur...
11 h (version non révisée)
Mme Dufour : ...subvention
municipale, ce qui permettrait que l'aide soit versée à une entreprise de
nature commerciale.» C'est là, moi, mon enjeu, c'est qu'on permette à des
villes de verser une aide ou une subvention à des entreprises de nature commerciale.
Il est là, mon enjeu. Donc, moi, si on me dit que ça s'en va à un OBNL, je n'ai
pas d'enjeu, mais ce n'est pas ça que ça dit, là, ici.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
pour les commentaires, explications. Est-ce que nous avons...
Des voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Est-ce
que...
Des voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Est-ce
que vous souhaitez qu'on suspende quelques instants pour... Parce que, là, ça
ne me semble pas... On va... Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 05)
(Reprise à 11 h 06)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
nous reprenons. Mme la ministre. C'est à vous.
Mme Duranceau : O.K. Je le
répète, ce qu'on cherche, là, dans tout ce projet de loi là, c'est de la
souplesse puis de l'agilité. Je comprends le commentaire sur : il ne faut
pas ouvrir de brèche puis qu'on se retrouve dans une nouvelle commission
Charbonneau, mais ici on... le principe, c'est qu'il y a une entente entre le
gouvernement puis un tiers, et ce qu'on a en tête, là, avec ça, ce sont les
fonds fiscalisés. Donc, c'est entente entre la SHQ ou le ministère des Affaires
municipales puis Desjardins ou Fonds de solidarité. Ça pourrait être la Caisse
de dépôt. Donc... Et, en vertu de ces ententes-là, les entités en question font
des projets d'habitation et respectent les critères du Programme d'habitation
abordable Québec. Et, dans ce programme-là, il y a possibilité de soutenir des
projets privés avec des grilles, Dieu sait, contraignantes, mais qui permettent
d'avoir de l'habitation. Puis ce sera aux municipalités de décider s'ils
soutiennent ce projet d'habitation là ou pas dans leur municipalité. Et les
contraintes sont telles que l'abordabilité doit demeurer, là, entre 10 et 35
ans, selon le montant de la subvention qui est offert par le gouvernement du
Québec.
Alors, tout est déjà balisé puis encadré
pour qu'il n'y ait pas d'abus. Donc, sincèrement, moi, je pense que je
privilégie la souplesse dans ça. Il n'y a personne qui va donner de subvention
au privé sans que ça soit à l'intérieur d'un programme qui est déjà normé de
manière très stricte par le gouvernement. Alors, je pense que c'est bien de
poser la question, je pense que j'y ai répondu.
Mme Dufour : Oui, mais, M. le
Président...
Le Président (M. Schneeberger) : ...
Mme Dufour : ...je dois
souligner que la ministre... et je comprends l'objectif de viser les fonds
fiscalisés, mais ce n'est pas ce que l'article dit. Ça ne vise pas les fonds
fiscalisés, ça ouvre à toute entente conclue entre un ministère, quelconque
ministère, et un organisme du gouvernement, quelconque organisme du
gouvernement, et un tiers, quelconque tiers. Donc, je ne vois pas les
bretelles, je ne vois pas les... la ceinture et je ne vois pas qu'ici ça ne
serait pas une possibilité... j'ai donné l'exemple Northvolt parce que ça
parle, mais je ne vois pas que ce ne serait pas une possibilité que,
finalement, une ville vienne en plus à subventionner des logements pour des
travailleurs étrangers qui viendraient combler des postes, parce qu'on s'entend
qu'ils vont en avoir besoin, des postes... des gens de l'extérieur, donc...
Donc, moi, je ne le vois pas. Je pense qu'on
aurait intérêt à venir préciser qu'on parle du PHAQ ou qu'on parle de la SHQ,
mais un élément de plus, parce qu'ici ça ouvre vraiment la place à beaucoup,
beaucoup d'éléments.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci.
Est-ce que, Mme la ministre, vous souhaitez intervenir? Oui?
Mme Duranceau : Je vais
offrir un dernier commentaire, peut-être un exemple. On a besoin de logements
pour les travailleurs de la santé. Si le ministère de la Santé, là, décide de
faire... de lancer une initiative...
Mme Duranceau : ...du logement
pour les infirmières en région, puis qu'ils ont des sommes à attribuer à ça, et
qu'il y a une entente avec un tiers. Donc, le gouvernement, à ce moment-là,
peut-être, c'est la Santé qui fera une entente avec un tiers, puis que la ville
en question a bien besoin de travailleurs pour son hôpital. Bien oui, on vient
permettre de contribuer. C'est ce que les municipalités nous ont demandé tant
et plus d'avoir de la souplesse, puis de les laisser gérer sur leur territoire
ce qu'ils pensent être pertinent. Encore une fois, il y a une entente avec un
ministère, puis un organisme du gouvernement et le tiers. Donc, l'entente, elle
est déjà balisée selon les critères que le gouvernement trouve acceptables.
Alors, ça ne peut pas être un tiers qui part avec une idée farfelue puis qu'il
n'a pas les balises que le gouvernement impose. Alors, ça, c'est la prémisse de
base et s'ajoute à une possibilité de subvention municipale. Moi, je veux
garder la flexibilité là-dedans. Je vous ai nommé trois cas, là, vous-même,
vous en avez évoqué un. Il y aura plein d'options possibles. Il faut laisser...
ça, ça permet aux municipalités d'agir si elles le veulent. C'est tout.
• (11 h 10) •
Le Président (M. Schneeberger) : Merci.
Est-ce que vous souhaitez... Oui, députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. Une
question. Lorsque les logements pour... modulaires pour les travailleurs de la
santé ont été et ont été annoncés. est-ce que la SHQ était impliquée dans ce
projet-là?
Mme Duranceau : Bien, tout à
fait.
Mme Dufour : Voilà. Alors, le
projet... l'exemple que vous venez de donner pourrait très bien s'appliquer
avec la SHQ. Donc, ça revient à ce que je disais, en précisant la SHQ, on
viendrait quand même se donner beaucoup de latitude, mais pas se permettre tout
et n'importe quoi. Parce que Mme la ministre est à ce poste-là, mais elle a
plein d'autres ministres qui sont ailleurs, qui ont peut-être des visées
différentes et qui vont peut-être s'entendre avec une ville, puis dire :
Bien, aïe! Tu vas aller subventionner ça. Alors, actuellement, ce n'est pas
possible, tu sais, c'est juste que, là, on ouvre la brèche et on l'ouvre très
grande. Moi, j'ai un très, très grand malaise.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci.
Bon, je pense que... Oui, député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Oui, merci,
M. le Président. Il y a des craintes légitimes qui sont soulevées par cet
article-là. Tout d'abord, j'aimerais poser une question de précision, là. En
2001, on a adopté le projet de loi n° 49, là, qui prévoit, entre autres, là,
que les municipalités locales peuvent adopter un programme d'aide financière
visant à favoriser la construction, rénovation, location annuelle de logements
locatifs servant à des fins résidentielles. Ici, on a mis au... on n'est pas
allé avec beaucoup de précautions. La Société d'habitation du Québec n'est pas
dans cet... n'était pas considérée, en tout cas, dans ces articles-là, très
précisément. Et carrément les municipalités pouvaient subventionner le
développement de logements, des logements locatifs plus précisément. Quelle est
la différence entre ce qui est... ce qu'on est en train de discuter ici et ce
qui a été adopté dans le p.l.49 en 2001... en 2021, pardon.
Mme Duranceau : Ici, là, on
vise les fonds fiscalisés. C'est ça qu'on vise, alors que dans le PL 49, c'est
de l'aide... je pense que c'est des crédits de taxes, hein, entre autres qui
étaient possibles. C'était une mesure temporaire, là, dans le contexte de la
COVID. Donc, c'est deux types d'aide, là, tout est régi, sur les aides que les
municipalités peuvent donner. Donc... mais ici, c'est vraiment dans le contexte
d'entente avec les fonds fiscalisés, puis qu'on veut un peu plus souple là pour
ouvrir la porte à d'autres options, s'il y a lieu.
M. Fontecilla : Très bien.
Donc, dans le p.l. 49, là, c'était jusqu'en 2027, donc il y avait une limite
temporelle. On s'entend, là, les fonds fiscalisés ne sont qu'un véhicule pour
produire du logement. Et en parallèle, il y a le programme PHAQ, là, qui a été
initialement conçu pour inciter le secteur privé et les promoteurs privés à se
lancer dans la construction du logement locatif destiné aux populations à plus
faible revenu, ce qu'ils ne faisaient pas du tout, préférant se concentrer, on
peut le comprendre, dans les logements locatifs...
M. Fontecilla : ...de haut de
gamme, là, on a beaucoup plus de de gains intéressants, là. Et, à ma
connaissance, si la ministre pourrait peut-être nous confirmer confirmer cela,
dans le programme PHAQ, il n'y a... finalement, il y a eu comme, comment
dire... je vais utiliser les bons termes, mais la réalité a fait en sorte de
faire perdre un peu la visée principale du programme PHAQ, là, le Programme
d'habitation abordable du Québec, parce que la plupart des projets ne sont pas
privés, mais une très grande majorité, et la ministre pourrait peut être nous
confirmer, ont été présentés, en fait, par des organismes communautaires, des
OSBL d'habitation, des coopératives et peut être aussi la Société d'habitation
du Québec, là, via les offices municipaux d'habitation. C'est à confirmer.
Mais, en quelque sorte, il a fallu faire une... devant le peu d'intérêt du
secteur privé, là, à se lancer dans un programme, dans le programme PHAQ, le
communautaire a présenté beaucoup de projets et la plupart des projets qui
avaient été initialement conçus dans le programme AccèsLogis, mais devant
l'impossibilité d'avoir des fonds du programme AccèsLogis pour le logement
social, ils ont réaménagé les projets pour les présenter dans le programme
PHAQ. Et ici, on ne parle pas des fonds fiscalisés.
Ce qui est important, M. le Président, là,
oui, c'est produire du logement, mais c'est produire du logement aussi qui va
rester dans le giron de ce qu'on qualifie de logements hors marché, là. Et dans
ce sens-ci, il y a deux critères, là, faisant sorte que l'aide gouvernementale
produise un effet concret, donc de la production de logements, surtout destinés
à des ménages à plus faible revenu, mais aussi qui est d'assurer la pérennité
par la nature même de ce logement-là, donc qu'il reste du logement, on va le
dire, entre guillemets, du logement social, hors marché, sous la forme de HLM,
OSBL d'habitation ou coopératives.
Mais ici, la ministre ouvre la porte à ce
que ce soit du logement nettement privé qui reste dans le secteur privé, là, à
très long terme et qui, après une période où les loyers vont être, disons,
réglementés, vont être maintenus plus bas, là, mais ces logements pour... le
prix de ces logements-là locatifs, là, pourraient, dans l'avenir, n'être soumis
à aucun type de réglementation. Donc, en quelque sorte par le fonds fiscalisé,
la ministre se donne la possibilité d'agrandir, de façon importante, les aides
au secteur privé pour du logement privé, alors que la nécessité aujourd'hui,
c'est de conformer, de construire un parc de logements qui reste sous une forme
hors marché, là.
Donc, pourquoi la ministre ne vise pas à
aider surtout les secteurs qui construisent du logement hors marché, là, au
lieu de privilégier des aides à l'entreprise privée?
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre.
Mme Duranceau : Bien,
écoutez, je pense qu'il y a beaucoup de choses qui sont amalgamées dans cette
déclaration-là. Ici, là, on vise à permettre aux municipalités de soutenir des
projets d'habitation sur leur territoire dans la mesure où ces projets-là sont
déjà financés par le gouvernement et un tiers. Donc, je pense que je vais
laisser mon sous-ministre adjoint commenter, là, sur les présomptions qu'il
faut avoir quand le gouvernement embarque dans un projet, parce que, là, on
sort vraiment... ou on prête beaucoup d'intentions au législateur.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Alors, M. Savoie, vous présenter avec votre titre, et j'ai besoin du
consentement de la table. Consentement?
Des voix : Consentement.
M. Savoie (Jocelyn) : Jocelyn
Savoie, sous-ministre adjoint aux impacts climatiques, fiscalité, finances et
infrastructures. Oui, on a changé d'affectation lundi... je me souvienne de mon
titre. Simplement pour contextualiser...
M. Savoie (Jocelyn) : ...les
façons dont les dossiers fonctionnent, à l'intérieur du gouvernement, en
Habitation... le ministère des Affaires municipales et de l'Habitation, comme
il est responsable de ce champ d'expertise là, est systématiquement interpellé
dans le contexte des approbations d'ententes entre un tiers puis un autre pour
des fins d'habitation. Donc, le ministère va être amené à commenter les projets
d'entente et faire un avis. Et, à ce moment-là, la ministre responsable de
l'Habitation se retrouve à être interpellée par le biais, là, de l'organe
administratif.
Donc, dans le fonctionnement du
gouvernement, tu sais, je ne vous dirai pas que... normalement, ce qui va se
produire, si un ministère va conclure une entente avec un tiers, disons, en
habitation, pour atteindre un projet, l'élément va devoir être entériné par le
Conseil des ministres. Très peu de ministères ont des compétences en
habitation, ils vont donc être en dehors de leur champ d'action normal, ils
vont donc devoir aller au Conseil des ministres. Il va y avoir avis du
ministère, puis là la raisonnabilité du projet va être étudiée puis examinée,
donc, en détail pour être certain que le projet concorde avec les objectifs
poursuivis par le gouvernement. Les objectifs poursuivis par le gouvernement
sont habituellement exposés, soit via les plans en... par exemple, le plan
gouvernemental en habitation va être publié prochainement, ou d'autres prises
de position publiques, là, du gouvernement.
• (11 h 20) •
Dans le cas présent, la disposition vise à
permettre aux municipalités, là, de pouvoir subventionner un tiers, puis on
parle des fonds fiscalisés parce qu'on peut imaginer que, dans la liste des
entreprises ou des organismes qui vont faire l'objet d'un financement via le
Fonds fiscalisé, il pourrait y avoir une entreprise privée qui fait un projet,
puis, à ce moment-là avec la... elle ne peut pas le financer, donc elle ne
pourrait pas contribuer.
La façon dont ça a été contourné, en ce
moment, c'est que ça a été fait via un programme de la SHQ, mais c'est un
programme qu'on pourrait qualifier de factice. Ça crée une lourdeur
administrative qui est inutile dans les circonstances. La disposition vient
donc régler ce problème-là. Si on s'obligeait à créer des programmes à chaque
fois qui ne servent qu'à faire transiter de l'argent, ce n'est pas une méthode
qui est recommandée en gestion des affaires publiques. Donc, la mesure vient
habiliter, dans la loi sur les compétences, qui est une loi, là, générale,
donc, la plupart des compétences sont énumérées de manière générale et large,
puis elle se trouve de facto limitée par la façon dont le gouvernement va
adopter ces ententes-là entre un ministère et un tiers, qui va venir garantir
que le sujet est conforme aux orientations du gouvernement.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
pour les explications. Est-ce qu'il y a d'autres questions sur l'amendement? Ça
va? Ça va comme ça? Député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Oui. Tantôt,
Mme la ministre nous expliquait qu'il y avait... que ce programme-là pourrait
financer des logements produits via des ententes avec plusieurs ministères, ça
peut être le ministère de l'Économie, par exemple, le ministère de la Santé.
Donc, on pourrait se retrouver dans une situation où plusieurs ministères
développent selon leurs besoins particuliers ou leurs visées particulières,
là... Comment dire, je sais que le mot «programme», là, peut poser des
problèmes, là, mais des miniprogrammes, si je peux m'exprimer ainsi, là, où la
société... un miniprogramme dans lequel la Société d'habitation du Québec n'a
aucun rôle. Par exemple, le ministère de l'Économie pourrait aider des
compagnies à développer du logement, par exemple, Northvolt pourrait accueillir
des travailleurs et travailleuses, le ministère de la Santé pourrait avoir un
programme ou... Pour construire des logements en régions éloignées pour
accueillir des travailleurs et travailleuses qui appartiennent... qui
appartiendraient au privé, là.
Donc, est-ce que la ministre ne craint
pas, là, une multiplication de ces programmes selon la nécessité, sans aucune
intervention de la Société d'habitation du Québec, qui pourrait avoir une idée
d'ensemble et sur les besoins et sur les modalités, mais aussi sur les véhicules
qui sont utilisés et la destinée à long terme de ces bâtiments-là? Donc, de
financer, à gauche et à droite, pour les différents types de programme, le
secteur privé, sans avoir aucune garantie que ces logements vont rester dans la
finalité où est-ce qu'on les a construits et qui vont avoir des loyers
accessibles à long terme, donc ne craint-elle pas qu'il y ait une
multiplication de ces programmes-là selon les différents ministères?...
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre.
Mme Duranceau : Bien, je peux
juste vous dire que c'est des... Il y en a déjà, là, des initiatives dans les
différents ministères. Puis on est toujours impliqués parce qu'on a le
leadership de s'impliquer puis de vouloir savoir ce qui se passe. Mais des fois
trop centraliser, ce n'est pas optimal non plus. Donc, on n'est pas en train de
créer rien, là, ça se fait déjà. Là, ce qu'on vient de dire, c'est que la
municipalité qui voudra aider le ministère de la Santé, qui est le gouvernement
qui va avoir conclu une entente x, bien, la municipalité peut le faire. Ça fait
qu'on vient répondre à une demande des municipalités d'aider sur leur
territoire et on pense qu'on est protégés, que ce sera des ententes dont la
finalité sera dans le respect des champs d'intervention du gouvernement,
puisque ça prend, à la base, une entente entre un tiers et le gouvernement.
Donc, il faudra que ce se soit respecté. Puis il y a une finalité à chacune de
ces ententes-là qui doivent être respectées, et la municipalité aura le choix
d'y contribuer ou pas.
Le Président (M. Schneeberger) : Député
de Laurier Dorion.
M. Fontecilla : Oui, les
explications nous informent... En fait, le libellé de l'amendement, là, c'est
une entente conclue entre ministère ou organisme du gouvernement et un tiers.
On suppose que c'est le gouvernement du Québec. Qu'arrivera-t-il? Est-ce que
cet amendement-là concerne... Est-ce qu'il est permis, par exemple, qu'une
municipalité accorde une aide, aux fins de réalisation d'un projet
d'habitation, là, à un organisme ou une entité privée, là, qui fait... qui a
obtenu des fonds, là, du gouvernement fédéral en vertu d'un programme fédéral?
Est-ce que cet article permet cette possibilité-là aussi?
Mme Duranceau : Bien, là, on
parle du gouvernement du Québec ici, là, c'est une entente entre un ministère
du gouvernement du Québec puis un... ou un organisme du gouvernement du Québec
et un tiers. Moi, je ne viens pas légiférer sur le fédéral.
M. Fontecilla : Donc,
c'est... on a... je veux juste me rassurer, là, cela permet que nos
municipalités financent un projet qui est financé par le gouvernement fédéral,
essentiellement, là?
Mme Duranceau : Là, on parle
du Québec ici, le gouvernement du Québec.
M. Fontecilla : Donc, cette
possibilité-là existe. Est-ce qu'une municipalité peut financer un projet
financé par le gouvernement fédéral?
Mme Duranceau : À l'intérieur
de son... de ses champs de compétence, je présume qu'ils ont le droit, là, je
ne le sais pas, là.
Le Président (M. Schneeberger) : Me
Savoie... maître, pas maître, bien non, M. Savoie.
M. Savoie (Jocelyn) : En
fait, la disposition qui est ici vise le gouvernement du Québec. Mais on
pourrait imaginer qu'un projet fait l'objet d'un financement parallèle par le
fédéral, ça peut se produire. Il faut se rappeler qu'il y a différents
programmes fédéraux... et autres pour lesquels le gouvernement du Québec n'a
pas nécessairement le contrôle, puis le fédéral distribue son argent. Puis, à ce
moment-là, quand ça concerne un organisme municipal ou autre, il va y avoir une
décision... qui va être rendue en vertu, là, de la Loi sur le MCE pour
autoriser, là, le fait d'obtenir la subvention fédérale. Mais, dans le cas du
privé, ils peuvent passer sans autorisation du gouvernement. On pourrait
imaginer un cas de figure où, peut-être, il y aurait une portion d'argent
fédérale, mais la disposition qui est ici vise les ententes entre le
gouvernement du Québec et un tiers, pas le gouvernement fédéral, enfin, là, ce
n'est pas de même que c'est libellé.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? Parfait. D'autres questions? Députée de... Oui, députée de Mille-Îles.
Mme Duranceau : M. le
Président, j'ai peut-être juste... je vais déposer un amendement...
sous-amendement, pardon, un sous-amendement à l'amendement de la ministre, et
je pense qu'il est en train de partir.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Alors, nous allons suspendre, là, pour en prendre connaissance.
(Suspension de la séance à 11 h 29)
11 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 11 h 59)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
nous sommes revenus en ondes. Alors, à ce moment-là, suite aux discussions qu'il
y a eu, la ministre souhaite retirer l'amendement qu'elle a déposé, qui est l'article
12.2, pour en soumettre un nouveau. Alors, Mme la Ministre, premièrement, j'ai
besoin du consentement pour retirer l'article... l'amendement. Consentement?
Mme Dufour : M. le Président,
juste une précision. Quand on a quitté, j'étais en train de déposer un amendement.
Je voudrais juste souligner que je ne le déposerai pas, parce qu'il y a eu
beaucoup de discussions pour que, dans le fond, il y ait une modification suite
à ma proposition. Donc, je voulais juste le souligner, là.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
C'est vrai. Super.
Mme Dufour : Merci. Mais je
ne le déposerai pas, mon amendement.
Le Président (M. Schneeberger) : O.K.
Alors, c'est pour ça que, suite à ça, il y a eu des discussions, et la ministre
retire l'amendement, pour déposer... Alors, j'ai besoin du consentement pour le
retrait de l'amendement.
Mme Dufour : Consentement.
Le Président (M. Schneeberger) : Et
maintenant, Mme la ministre, je vous laisse déposer le nouvel amendement
12.2...
Mme Duranceau : ... Oui.
Alors... Donc, on va insérer, après l'article 12.1 du projet de loi, tel
qu'amendé, ce qui suit — donc, c'est sur la loi... la Loi sur les
compétences municipales :
12.2. La Loi sur les compétences
municipales est modifiée par l'insertion, après l'article 91.3, du
suivant :
• (12 heures) •
«Toute municipalité locale peut accorder
une aide aux fins de la réalisation d'un projet d'habitation visé par une
entente conclue entre un ministère ou un organisme du gouvernement et un tiers
qui comprend des logements sociaux ou abordables ou des logements destinés à
des personnes aux études.
«La Loi sur l'interdiction de subventions
municipales ne s'applique pas à une aide accordée en vertu du premier alinéa.»
Donc, on est venu préciser que ce
contexte-là d'aide des municipalités devra se faire dans le contexte d'ententes
existantes entre le gouvernement et un tiers, mais que ces ententes-là doivent
viser la construction de logements sociaux ou abordables... ou comprendre la
construction de logements sociaux ou abordables ou de logements destinés à des
personnes aux études. Alors, je pense que les préoccupations de... des
oppositions, là, sont prises en compte dans l'amendement proposé.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup. Est-ce que... avoir des questions? Député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Oui. M. le
Président, moi, je... je voudrais revenir sur la question de la définition de
«logements sociaux». J'ai cru comprendre auparavant, là, qu'il n'y avait pas de
définition exacte, et j'aimerais aborder cette question-là. Voilà.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Par contre, il y avait une entente pour suspendre nos travaux plus tôt qui
était de 12 h 30 à midi. Alors, maintenant, si je comprends bien, ça
reste comme ça, là, l'entente, l'accord.
Ça fait que je vais suspendre les travaux,
et nous allons revenir après la période de questions.
(Suspension de la séance à 12 h 02)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 20)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
bon après-midi à tous. Alors, je rappelle que la Commission de l'aménagement du
territoire est réunie ici pour le projet de loi n° 31, Loi modifiant
diverses dispositions législatives...
Le Président (M. Schneeberger) : ...diverses
dispositions législatives en matière d'habitation, et, avant la suspension ce
matin, nous en étions à l'amendement de l'article 12.2, qui venait d'être
déposé, et le député de Laurier-Dorion avait des questions. Alors, c'est à
vous, M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Oui. Merci,
M. le Président. On a aujourd'hui une... une visite... une visite inattendue,
il s'agit d'une citoyenne de la circonscription de notre collègue de Jean-Lesage,
Mme Porter, qui est assise derrière la salle. Elle est venue nous voir parce
qu'elle va être rénovictée l'année... l'année prochaine. Elle a 67 ans, elle
a... elle a plusieurs... elle a toutes les caractéristiques pour être protégée
par... sauf quelques éléments, là, par la loi Françoise David, et j'aimerais
savoir si la ministre est prête à... à rendre une décision. Elle nous... Elle
nous avait montré de l'ouverture à étudier les amendements concernant une
meilleure protection des locataires aînés. J'aimerais savoir si elle... elle
est prête à nous donner une réponse et, peut-être, rassurer Mme Porter, qui vit
beaucoup de... beaucoup de stress de ce temps-ci.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Merci. Mme la ministre.
Mme Duranceau : Oui. Merci,
M. le Président. Bien, écoutez, M. le député de Laurier-Dorion, je l'ai
mentionné en Chambre tantôt, on est en train de regarder la proposition que
vous avez faite. Alors, on va vous revenir quand l'analyse sera terminée.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Oui.
M. Fontecilla : Très bien, M.
le Président. Et, si... si on suit l'ordre tel que... tel que prévu, on
m'informe qu'aujourd'hui on pourrait arriver à étudier aussi l'amendement
présenté par notre collègue de... de Mille-Îles. Donc, j'aimerais savoir si
c'était... qui a été présenté, et non pas suspendu, je crois. J'aimerais
clarifier le statut de cet amendement-là sur les... les 67 ans. C'est ce que...
1959.1. J'aimerais juste clarifier mon... l'ordre des choses.
Le Président (M. Schneeberger) : Bien,
député de Laurier-Dorion, on peut vérifier. Normalement, si ma mémoire est
bonne, c'est des... des amendements qui ont été présentés qui ont été suspendus
pour revenir ultérieurement. Alors, nous y reviendrons, là, en temps opportun
quand on...
M. Fontecilla : O.K.
Le Président (M. Schneeberger) : ...sera
rendu au niveau des blocs ou des sujets qui seront rendus. Est-ce que ça va
être aujourd'hui? Ça va dépendre de l'avancement des travaux. Alors, je ne peux
pas...
M. Fontecilla : Voilà.
Le Président (M. Schneeberger) : Je
ne prédis pas l'avenir, sinon je serais très riche, je peux vous le dire.
Alors...
M. Fontecilla : Mais,
justement, justement, nous, ce qu'on se dit, c'est qu'il apparaît sur le site
Greffier, comme quoi il va être... il y a une... il y a une possibilité qu'il
puisse être étudié aujourd'hui. Mais ce ne serait pas convenable qu'on étudie
tous ces amendements-là au... au même temps, lorsque Mme la ministre de
l'Habitation va... va nous annoncer une... bien, une décision concernant les
amendements que nous... qu'on a présentés, qui tournent autour du même sujet,
là.
Le Président (M. Schneeberger) : Bien,
tu sais...
M. Fontecilla : Donc, il y en
a un qui est comme à l'avance, là. On se... On se... On a... On... On
procéderait aujourd'hui à étudier un des trois éléments qui ne... Est-ce qu'il
ne vaudrait-il pas la peine de le suspendre formellement?
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Bien, ça, c'est nouveau. Je veux dire, là, vous posez la question. Tu sais, je
veux dire, il n'y a personne qui a été mis au courant de ces questions-là
tantôt. Alors, je ne peux pas vous répondre, moi. Nous, on a... on a une.... Je
pense que ça avait été préétabli d'avance, tout le monde avait dit que c'était
correct au niveau du bloc.
Maintenant, bien, on... on est à la suite
des blocs, on... on... dans le fond, on suit le bloc actuel. On était à
l'article 12.2. Vous aviez une question là-dessus en finissant les travaux,
puis, bien, je vous invite à la... à la poser. Pour ce que vous demandez
présentement, bien, comme je vous ai dit, on ne peut pas... on y reviendra
quand on sera rendus à ces... à ces blocs-là, là. Alors, je vous invite à poursuivre
au niveau de l'article 12.2, M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Très bien.
Donc, on était à... pour... Pour la mémoire de tout le monde, c'était un...
l'article qui vise à changer... — laissez-moi.... — la Loi
sur les compétences municipales, à l'article 81.4, et c'est une... c'est un
nouveau libellé, c'est un article qui... qui stipule que toute municipalité
locale peut accorder une aide aux fins de la réalisation d'un projet
d'habitation visé par une entente conclue entre un ministère ou un organisme du
gouvernement et un tiers qui comprend des logements sociaux ou abordables ou
des logements destinés à des personnes aux études.
Moi, la question que je me posais, parce
que c'est... il y a eu une nouvelle formulation afin d'ajouter «qui comprend
des logements sociaux ou abordables», j'ai cru comprendre que la définition de
«logements sociaux», en fait, soit qu'elle n'existait pas...
M. Fontecilla : ...soit qu'il
n'existait pas, soit qu'il posait problème et ont préféré utiliser d'autres
types de définition, comme du logement abordable qui existe dans d'autres lois,
habitations à loyer modique, coopératives d'habitation ou habitations en OSBL.
Et si je comprends bien, logements sociaux, il n'y a pas de définition en tant
que telle, là, c'est un nom générique qui n'existe pas, entre autres, dans le
Code civil, là. Est-ce que j'ai raison de penser comme ça?
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre.
Mme Duranceau : Vous voulez
savoir la définition de logement social et abordable, c'est ça?
M. Fontecilla : Social, en
particulier, parce qu'on a des contraintes de logement.
Mme Duranceau : Bien, on a eu
cette discussion-là il y a une semaine, là, je pense.
M. Fontecilla : Mais voilà,
mais la réponse qu'on avait eue, si j'ai bien compris, c'est que les logements
sociaux n'existaient pas en tant que tels. Il y avait d'autres définitions qui
étaient logements de coopérative d'habitation, habitations en OSBL, habitations
de loyer modique, ça, ça a une définition. Mais le logement social, est-ce que
ça a une définition?
Mme Duranceau : Je vais
demander à notre juriste de préciser, là. Je sais qu'on référait à loyer
modique, loyer faibles revenus, puis que tout ça, ça englobait le logement
social, je pense, mais je vais référer à la bonne... la bonne définition, là,
si vous voulez.
Le Président (M. Schneeberger) : O.K.
Alors, je sous-entends que c'est Mme... Me Leduc. Alors, allez-y.
Mme Leduc (Véronique) : Il
n'existe effectivement pas une définition dans la loi de logement social. La
dernière fois qu'on en a parlé, c'était dans le contexte de la Loi sur la SHQ
puis des offices d'habitation qui ont le pouvoir de faire du logement
abordable. Donc, c'est dans ce contexte-là que ça avait été discuté. Quand on
parle de logement social, si on y va selon le sens courant, on parle de HLM
puis de PSL, donc des gens qui ont des faibles revenus en deçà des...
M. Fontecilla : Donc, merci
beaucoup. Et la question qui se pose, ce nom nom générique là, mais qui n'a pas
une assise juridique, là, si je comprends bien, est-ce que l'utilisation de ce
terme-là dans un dans une telle... La loi sur les compétences municipales est
appropriée ou il faudrait trouver une autre formulation pour dire... se référer
exactement à ce dont on veut se référer?
Le Président (M. Schneeberger) : Est-ce
que Mme Leduc ou la ministre qui parle?
Mme Duranceau : Mme Leduc.
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
Leduc.
Mme Duranceau : Non. Bien,
Mme Leduc ou tout autre juriste qui peut commenter sur la Loi sur les
compétences municipales, à savoir si de référer à logement social, c'est une
problématique dans la Loi sur les compétences municipales puis si ça va porter
à confusion sur le type de logement qu'on pourrait voir construit en lien avec
cette dénomination-là.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
parfait. Est-ce que... Attendez-moi un instant. Me Cartwell, c'est-tu, ça?
M. Cantwell (Philip) : Cantwell,
oui.
Le Président (M. Schneeberger) : Cantwell,
oui. Alors, excusez-moi la prononciation. Alors, juste vous nommer, et puis
j'ai besoin du consentement de la table pour prendre la parole aussi. Alors, je
pense que j'ai le consentement. Oui. O.K. Et puis... Alors, vous nommer avec
votre titre, puis vous êtes... vous avez la parole, pardon.
M. Cantwell (Philip) : Oui,
bonjour, merci, M. le Président. Philip Cantwell. Je suis avocat au ministère
de la Justice. Je pense que l'expression «logement social» a un sens, un sens
courant qu'on peut... qui fait en sorte qu'on peut l'utiliser dans une loi
municipale à portée générale, comme la Loi sur sur les compétences municipales,
sans nécessairement la définir. Je pense que ce serait la première occurrence,
là, le logement social dans cette loi-là, mais, dans d'autres lois, je pense
notamment à la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, là, on a introduit des
pouvoirs qui visent le logement social, le logement abordable, le logement
familial, sans imposer à même la loi une définition. Et je pense que ça fait en
sorte que la municipalité a une marge de manœuvre, dans son programme, pour
déterminer elle-même les critères, dans la mesure où ça demeure cohérent avec
le sens courant de logement social ou la municipalité pour déterminer les
critères d'admissibilité à une aide et déterminer pour elle ce qui constitue un
projet de logement social ou un projet de logement abordable qui est admissible
à une aide municipale.
Le Président (M. Schneeberger) : Député
de Laurier-Dorion, autre question?
• (15 h 30) •
M. Fontecilla : Oui, M. le
Président. Il y a aussi une définition du logement social dans le cadre des
références sur le soutien communautaire et dans... sur le soutien
communautaire, mais c'est un cadre de référence, ça, ce n'est pas une loi. Et
évidemment, lorsqu'on parle de logement social, tout le monde a...
15 h 30 (version non révisée)
M. Fontecilla : ...sauf que c'est
important quand même dans une loi d'avoir certaines définitions, parce que là
aujourd'hui déjà on est en train d'introduire une différence entre logements
sociaux ou abordables. La question qui pourrait se poser... Puis la question
est importante parce que c'est une municipalité pour... qui sont financées par
un organisme du gouvernement et un tiers. Est-ce qu'une municipalité peut
financer des logements sociaux, et on fait la différence, et abordables? Il y a
deux catégories. Et, je trouve, M. le Président, que depuis le début de ce
projet de loi on nage dans ces deux catégories sans vraiment les définir. On a
défini des loyers abordables, des logements sociaux. C'est une dénomination
courante, un sens général, mais encore là, on ne le sait pas, là. Et il me
semble que c'est la tâche du législateur de définir mieux les termes.
Ceci étant dit, moi je ne m'opposerai pas
à utiliser des logements sociaux ou abordables, mais, selon moi, il serait
opportun, là, à un moment donné, là, bien, savoir à quoi exactement on se
réfère lorsqu'on dit «logements sociaux» et lorsqu'on dit «abordables». Est-ce
qu'un logement abordable est un logement social? Est-ce qu'un logement social
est un logement abordable ou c'est deux choses complètement différentes? Et qu'est
ce que c'est chacun, là? Pour l'instant, on nage dans la confusion.
Le Président (M. Schneeberger) : Est-ce
qu'on a... C'est un commentaire, il n'y a pas de question en tant que telle,
alors... Oui, députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci, M. le
Président. Je partage les appréhensions de mon collègue par rapport à la
définition. Par contre, je pense qu'on a quand même une avancée, là, avec la
modification qui a été faite puisqu'auparavant il n'y avait rien de ça. Donc,
ça aurait pu laisser la porte ouverte à faire des... à offrir des aides
municipales à des projets d'habitation privés, donc privés, privés, privés,
sans but social ou abordable. Ça fait qu'au moins, on a un gain. Mais je suis d'accord
avec mon collègue que le terme abordable aurait besoin d'être précisé pour l'ensemble
des lois. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
s'il n'y a pas d'autre question, est-ce que l'amendement de l'article 12.2
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Alors, adopté. Alors, nous en sommes maintenant à l'article 12.3, qui
introduit un amendement, si je ne me trompe pas.
Mme Duranceau : Bon, alors
12,3 : insérer, après l'article 12.2 du projet de loi tel qu'amendé,
le suivant :
12.3 L'article 101 de cette loi est modifié
par le remplacement, dans le premier alinéa, de «et 88 à l'article 91» par
«88, 91 et 91.4».
Cet amendement propose de modifier l'article 101
de la loi sur les compétences municipales afin de permettre à une municipalité
régionale de comté d'accorder une aide visée à l'article 91.4 de cette
loi, proposé par l'article 12.2 du projet de loi tel qu'amendé.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
c'était pour la présentation. Est-ce qu'on avait des questions sur...
Mme Duranceau : Alors,
peut-être...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Mme Duranceau : Peut-être, M.
le Président, juste pour donner l'objectif de la mesure, là. C'est vraiment
pour permettre aux MRC d'accorder une aide du simple fait qu'un projet est
soutenu dans le cadre d'une entente conclue par le gouvernement avec un
partenaire, en l'occurrence ceux qu'on a discutés ce matin, là... dont on a
discutés ce matin, c'est-à-dire les fonds fiscalisés. Donc, on a permis à la
municipalité d'intervenir puis là, maintenant, on permet à la MRC d'intervenir,
si elle le souhaite, modification grandement... demandée et attendue de la part
des MRC aussi.
Le Président (M. Schneeberger) : Est-ce
qu'il y a des questions sur l'amendement 12.3?
Mme Dufour : Oui, M. le
Président. Est ce qu'on a...
Le Président (M. Schneeberger) : Députée
de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. Merci, M.
le Président. Est-ce qu'on a regardé la nécessité de faire la même précision
que dans l'article 12.2? Je suis en train de vérifier, mais je me
demandais si la partie gouvernementale avait fait cet exercice-là.
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre.
Mme Duranceau : Je vais
demander aux juristes de préciser, là. Je comprends que les modifications ou
les références vont tenir compte de la modification qu'on a faite, parce que
12.2 réfère... 12.2, il modifie 91.4, puis à 12.3...
Mme Duranceau : ...on réfère à
91.4. C'est ce qu'on vient d'ailleurs ajouter, l'article 91.4, alors il est
déjà modifié tel qu'on vient de l'adopter, ça fait que je pense que les nuances
vont être là.
Le Président (M. Schneeberger) : Est-ce
que ça va comme ça?
Mme Dufour : Oui. Excusez,
c'est quand même, hein... vous comprendrez que ce n'est pas toujours facile à
suivre, là.
Mme Duranceau : C'est quand
même complexe.
Mme Dufour : Ça fait que je
voulais juste être sûre qu'on le faisait.
Mme Duranceau : Non, non,
non, bon point. Alors, c'est la teneur de 12.3.
Le Président (M. Schneeberger) : O.K.
Bon. Est-ce que ça va comme ça? Alors, est-ce que l'article... l'amendement qui
introduit l'article 12.3 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Bon. Maintenant, nous en sommes, si je suis, à l'article no 10.
Mme Duranceau : Ça, il y aura
un amendement, qu'on va me donner. Alors, je commence par l'article tel qu'il
avait été présenté, puis il y aura amendement pour tenir compte de nos
conversations de ce matin.
«L'article 153.1 de la loi est modifié par
l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant :
«Elle peut rembourser à une telle
municipalité toute contribution que celle-ci verse pour un projet d'habitation
qui n'est pas visé au premier alinéa.»
Donc là, on va aller lire l'amendement,
qui va être déposé.
Le Président (M. Schneeberger) : Est-ce
que l'amendement a été déposé? Oui, il est au...
Une voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) : O.K.,
alors nous allons suspendre, le temps d'en prendre connaissance, parce que le
transfert se fait, alors nous suspendons quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 37)
(Reprise à 15 h 39)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
nous reprenons les travaux. Mme la ministre, je vous laisse commenter et
présenter votre amendement.
Mme Duranceau : Alors,
l'amendement... puis ça, c'est à l'article 10, l'article... l'article 10 du projet
de loi, article 153.1 de la Loi sur la Communauté métropolitaine de
Montréal :
Remplacer, dans l'article 10 du projet de
loi, «contribution que celle-ci verse pour un projet d'habitation qui n'est pas
visé au premier alinéa» par «autre contribution que celle-ci verse pour un
projet d'habitation qui comprend des logements sociaux ou abordables ou des
logements destinés à des personnes aux études».
Donc là, si on regarde l'entièreté...
O.K., alors le premier...
Des voix : ...
Mme Duranceau : Voulez-vous
des commentaires ou...
Mme Dufour : ...parce qu'on
avait déjà un amendement 10, que moi j'avais dans... ce n'est pas le même.
• (15 h 40) •
Mme Duranceau : Mais là on
vient de le remplacer, notre amendement, pour tenir compte de la discussion de
ce matin.
Mme Dufour : O.K. Je
cherchais...
Mme Duranceau : ...puis il y a
deux volets à l'amendement, là. Le but de ça, c'est de, premièrement, permettre
à la CMM de rembourser aux villes leur contribution à des projets d'habitation.
Initialement, elle pouvait seulement rembourser la contribution de base dans un
projet d'habitation. Là, on vient dire que la CMM peut rembourser une
contribution additionnelle quand les coûts des projets augmentent, comme on a
amplement vu, bien, les villes, des fois, remettent un montant, puis cette...
ce deuxième montant là, vu qu'il ne se qualifie pas de remboursement de
contribution de base, c'est une contribution additionnelle, ça fait qu'on vient
prévoir qu'elle peut être remboursée. C'est ça qu'on fait par cet article-là.
Et c'est quoi, l'autre élément?
Une voix : ...
Mme Duranceau : Oui, O.K.
Puis la même clarification que ce matin, c'est ça.
Le Président (M. Schneeberger) : ...avez-vous
des questions?
Mme Dufour : Oui.
Le Président (M. Schneeberger) : Députée
de Mille-Îles.
Mme Dufour : Ce n'est pas des
questions, des commentaires. Dans le fond, quand le projet de loi avait été
déposé, c'est un élément sur lequel j'avais quand même amplement posé des
questions et commenté. J'avais posé des questions notamment aux gens de la CMM,
je crois, s'il y avait un enjeu de... de parler... d'être plus précis que juste
«projet d'habitation», que je trouvais qui laissait de la place à beaucoup
d'interprétations puis justement à du logement privé. Donc, c'est ça, moi,
j'avais un amendement qui était prêt, là, sur... pour venir modifier ça, donc
c'était sensiblement, là... c'était un peu différent de celui-là, mais ça... on
a le même objectif, donc ça me va, pour que, dans le fond, c'est ça, on limite
les sommes. Encore une fois, la CMM, ce sont des fonds publics qui sont payés
par les villes, bien, que ça aille au logement qui a un legs public, entre
guillemets, donc...
Puis l'autre enjeu qu'on sait... qu'il y
avait cette demande-là, c'est qu'à l'époque, avant le changement, ici, de
l'article, c'était... il fallait que ça soit lié à une entente avec la... un
programme de la SHQ, et là ce que je comprends, c'est qu'il y avait beaucoup de
projets, comme des projets d'UTILE, qui étaient... qui, en fait, ne rentraient
pas dans les programmes de la SHQ et qui... là, les villes auraient voulu
contribuer, mais ils ne pouvaient pas se faire rembourser par la CMM leur
contribution. Donc, ça, ça viendrait solutionner. C'est pour ça qu'il y a
l'élément aussi des logements destinés à des personnes aux études. Puis
d'ailleurs on a tout un bloc qui va venir parler de ça tout à l'heure... ou
plus tard, là, je ne sais pas quand, mais, les études, on va venir le définir
aussi. Donc, merci, M. le Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
pour les commentaires. Est-ce que ça va comme ça? Oui? Alors, est-ce que
l'amendement de l'article 10 est adopté?
M. Fontecilla : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui?
M. Fontecilla : ...de ma
compréhension, là.
Le Président (M. Schneeberger) : Député
de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. J'aimerais bien être sûr de ma compréhension. Donc : «Elle peut
rembourser à une telle municipalité toute contribution que celle-ci verse pour
un projet d'habitation qui n'est pas visé au premier alinéa.» Au premier
alinéa, les projets d'habitation qui sont visés, c'est un organisme à but non
lucratif, aussi connu comme OSBL, à un office d'habitation ou régional... à un
office municipal ou régional d'habitation et à une coopérative qui réalise un
projet conformément aux programmes mis en œuvre par la Société d'habitation du
Québec, là. On a trois formes et qui sont... et qui sont mises en œuvre par la
SHQ. Donc, ça permet maintenant la réalisation par des fonds fiscalisés et par
des promoteurs privés via le PHAQ, si je comprends bien. Les trois fonds...
Maintenant, ce qui s'ajoute, là, c'est que ça permet, cette... ce
remboursement, là, pour des projets réalisés par les trois fonds fiscalisés et
des promoteurs privés qui réalisent via le PHAQ.
Mme Duranceau : Alors...
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre.
Mme Duranceau : ...oui, le
premier alinéa vise les programmes mis en œuvre par la Société d'habitation du
Québec, alors le programme d'habitation abordable est visé par le premier
alinéa. Le deuxième alinéa viendrait viser, effectivement, les fonds
fiscalisés. Donc, on ne veut pas pénaliser une municipalité qui aura la chance
de développer un projet avec un OBNL ou un promoteur privé, à travers les
ententes avec les fonds fiscalisés, de pouvoir recevoir une contribution de la
ville.
M. Fontecilla : Et vous
projetez combien de logements créés par les fonds fiscalisés, Mme la ministre?
Mme Duranceau : Bien, on a
annoncé...
M. Fontecilla : 11 700,
si je ne me trompe pas.
Mme Duranceau : ...on a
annoncé 1 000 avec...
Mme Duranceau : ...avec
Desjardins, 1000 avec le fonds d'action, puis 1000 avec le Fonds de solidarité.
C'est nos annonces jusqu'à ce jour.
M. Fontecilla : Et il n'y a
pas, dans ce fonds-là... il n'y a pas d'obligation qu'il soit... ça peut
être... que ce soit une coopérative d'habitation ou un OSBL, là, ça peut être
du logement, d'autres types de logements, là?
Mme Duranceau : Tous les
projets doivent respecter les critères du programme d'Habitation abordable
Québec.
M. Fontecilla : Un certain
niveau de...
Mme Duranceau : D'abordabilité.
M. Fontecilla : D'abordabilité.
Très bien. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? Alors, est-ce que l'amendement de l'article 10 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Est-ce que l'article 10, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Parfait. Ça fait que nous en sommes maintenant à l'article 8.
Mme Duranceau : Tout à fait.
Voilà ce que ça doit avoir à la maintenance.
Des voix : ...
Mme Duranceau : O.K. Alors,
l'article 8...
Des voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Vous
avez un amendement avant l'article 10?
Mme Duranceau : Est-ce qu'on
peut suspendre?
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
ça va.
Des voix : ...
Mme Dufour : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Mme Dufour : ...on a quelques
amendements, à 10, là.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Mme Dufour : Donc, on a,
pour... toujours pour le zonage différencié, ce qu'on en a parlé plus tôt
aujourd'hui, il y a plusieurs amendements dans le 10, donc : 10.1, point
2, point 3, point 4, point 5, point 6, point 7, point 8, point 9, que je vais
devoir vous lire pour les soumettre officiellement.
Le Président (M. Schneeberger) : O.K..
Allez-y.
Mme Dufour : Donc, je vais
commencer, ça va prendre un petit... Donc l'article 10.1, article 2.2.1 de la
Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, insérer, après l'article 10 du projet de
loi, l'article suivant :
10.1. L'article 2.2.1 de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme (chapitre A-19.1) est modifié par l'insertion, à
la fin du paragraphe 3, de «y compris en matière de logement social ou
abordable pérenne».
L'article se lirait comme suit :
2.2.1. La planification territoriale des
communautés métropolitaines, des municipalités régionales de comté et des
municipalités poursuit sans s'y restreindre les finalités suivantes :
1° l'utilisation optimale du territoire,
notamment en vue de limiter l'étalement urbain de manière à assurer que les
générations futures pourront y vivre et y prospérer;
2° la création de milieux de vie complets,
de qualité, conviviaux et propices à l'adoption de saines habitudes de vie;
3° le développement et le maintien d'une
offre en habitation répondant à la diversité des besoins, y compris en matière
de logement social ou abordable pérenne;
4° la prévention et la réduction des
risques et des nuisances susceptibles d'affecter la santé et la sécurité des
personnes et la sécurité des biens;
5° la lutte contre les changements
climatiques, incluant l'adaptation à ceux-ci;
6° le développement de communautés
prospères, dynamiques et attractives;
7° la mobilité durable dans une
perspective de sécurité, d'accessibilité et de multimodalité;
8° la protection, la mise en valeur et la
pérennité du territoire et des activités agricoles;
9° la conservation et la mise en valeur
des milieux naturels et de la biodiversité ainsi que l'accessibilité à la
nature;
10° la préservation et la mise en valeur
du patrimoine culturel et des paysages;
11° la gestion optimale des
infrastructures et des équipements publics;
12° la gestion durable et intégrée des
ressources en eau; et
13° la préservation et la mise en valeur
des ressources naturelles.
C'était le premier amendement.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors
là, je pense que vous voulez tous les déposer un après l'autre.
Mme Dufour : Oui.
Le Président (M. Schneeberger) : Bon,
alors...
Mme Dufour : Et ils seront
tous suspendus, il faut les suspendre, j'imagine, un après l'autre, là,
j'imagine. Je dépose, on suspend, je dépose l'autre, on suspend, c'est ça?
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Ça fait que vous le déposez, on le suspend. Alors, consentement pour la
suspension?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Schneeberger) : Consentement.
Mme Dufour : Donc, c'est
bon...
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
allez-y avec le prochain article.
Mme Dufour : Alors, article
10.2, l'article 2.24 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, insérer, après
l'article 10.1 du projet de loi, l'article suivant :
10.2. L'article 2.24 de cette loi est
modifié par l'insertion, après le paragraphe 6 du deuxième alinéa, du
paragraphe suivant :
«6.0.1. La planification du développement
de logements sociaux ou abordables pérennes.»
• (15 h 50) •
L'article se lirait comme suit :
2.24. Le plan métropolitain, dans une
perspective de développement durable, définit des orientations, des objectifs,
des cibles et des critères aux fins d'assurer la compétitivité et
l'attractivité du territoire de la communauté métropolitaine. Les objets sur...
Mme Dufour : ...lesquels
portent les orientations, les objectifs, les cibles et les critères sont les
suivants :
1° la planification du transport
terrestre;
2° la protection et la mise en valeur du
milieu naturel et bâti ainsi que des paysages;
3° l'identification de toute partie du
territoire de la communauté qui doit faire l'objet d'une planification intégrée
de l'aménagement et du transport;
4° la définition de seuils minimaux de
densité selon les caractéristiques du milieu;
5° la mise en valeur des activités
agricoles;
6° la définition des territoires voués à
l'urbanisation optimale de l'espace;
6.0.1° la planification du développement
de logements sociaux ou abordables pérennes;
6.1° la planification de l'aménagement
d'une manière compatible avec la protection, la disponibilité et la gestion
intégrée de la ressource en eau;
7° l'identification de toute partie du
territoire de la communauté qui, chevauchant le territoire de plusieurs
municipalités régionales de comté, est soumise à des contraintes majeures pour
des raisons de sécurité publique, de santé publique ou de bien-être général;
8° l'identification de toute installation
qui présente un intérêt métropolitain et la détermination, pour toute nouvelle
telle installation, du lieu et de son implantation, de sa vocation et de sa
capacité.
Le plan délimite, en appui aux
orientations, objectifs et critères et pour l'atteinte des cibles définis conformément
au premier alinéa et qui portent sur un objet visé au paragraphe 6° du deuxième
alinéa, tout périmètre métropolitain.
Il peut également, en appui aux
orientations, objectifs et critères et pour l'atteinte des cibles définis
conformément au premier alinéa et qui portent sur un objet visé au paragraphe 1°
à 5°, 7° ou 8° du deuxième alinéa, délimiter toute partie de territoire et
déterminer toute localisation.
C'est épuisant, ça.
Le Président (M. Schneeberger) : ...vous
souhaitez la même chose, c'est-à-dire de... vous l'avez présenté, vous le...
souhaitez le suspendre, c'est ça?
Mme Dufour : Exact.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Alors, est-ce que... consentement pour la suspension?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Alors, allez-y avec le prochain.
Mme Dufour : 10.3,
article 5 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme. Insérer après
l'article 10.2 du projet de loi, l'article suivant :
10.3 L'article 5 de cette loi est
modifié par l'insertion, à la fin du paragraphe 6° du deuxième alinéa, de «, y
compris en matière de logement social ou abordable pérenne.»
L'article se lirait comme suit :
5. Le schéma planifie l'aménagement et le
développement durable du territoire de la municipalité régionale de comté. Il
en définit les grandes orientations et contient des objectifs, des cibles ainsi
que toute autre mesure propre à assurer ou à favoriser sa mise en oeuvre.
Il doit notamment :
1° décrire l'organisation du territoire;
2° déterminer les grandes affectations du
territoire;
3° délimiter tout périmètre d'urbanisation
et en déterminer les densités d'occupation;
4° déterminer toute partie d'un périmètre
d'urbanisation devant faire l'objet d'une consolidation de façon prioritaire;
5° planifier l'organisation du transport,
notamment de ses différents modes, d'une manière intégrée avec l'aménagement du
territoire;
6° décrire les besoins projetés en matière
d'habitation et prévoir des mesures en vue d'y répondre, y compris en matière
de logement social et abordable pérenne;
7° définir les grands projets
d'infrastructures et d'équipements utiles ou nécessaires à la poursuite des
orientations et des objectifs et à l'atteinte des cibles définies;
8° planifier l'aménagement d'une manière
compatible avec la protection, la disponibilité et la gestion intégrée de la
ressource en eau;
9° déterminer toute partie du territoire
ou tout immeuble qui présente un intérêt d'ordre historique, culturel,
esthétique ou écologique et prévoir des mesures en vue d'assurer sa protection
ou sa mise en valeur;
10° déterminer tout lac ou cours d'eau qui
présente un intérêt d'ordre récréatif en vue d'assurer son accessibilité
publique;
11° identifier toute partie du territoire
où l'occupation du sol est soumise à des contraintes pour des raisons de
sécurité publique ou de protection environnementale ou en raison de sa
proximité avec un lieu ou une activité, réelle ou éventuelle, qui soumet
l'occupation du sol à des contraintes liées à la sécurité publique, à la santé
publique ou au bien-être général.
Aux fins du premier alinéa, le schéma
d'une municipalité régionale de comté dont le territoire comprend une zone
agricole établie en vertu de la Loi sur la protection du territoire et des
activités agricoles (chapitre P-41.1) doit assurer, dans une telle zone,
la compatibilité des normes d'aménagement et d'urbanisme en vue de favoriser
l'utilisation prioritaire du sol à des fins d'activités agricoles et, dans ce
cadre, la coexistence harmonieuse des utilisations agricoles et non agricoles.
Le schéma décrit son interrelation avec
tout autre document de planification que la municipalité régionale de comté est
tenue d'élaborer.
Le schéma peut délimiter tout territoire
incompatible avec l'activité minière au sens de l'article 304.1.1 de la
Loi sur les mines (chapitre M-13.1).
Le Président (M. Schneeberger) : Merci,
Mme la députée de Mille-Îles. Alors, la même chose, je pense, il est déposé et
vous souhaitez le suspendre?
Mme Dufour : Exact.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
le consentement pour la suspension.
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Schneeberger) : Consentement.
Alors, vous... je pense que vous avez un 10.6?
Mme Dufour : 10.4.
Le Président (M. Schneeberger) : Ah,
10.4. O.K.
Mme Dufour : Article 83
de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme. Insérer après l'article 10.3
du projet de loi l'article suivant...
Mme Dufour : ...10.4.
L'article 83 de cette loi est modifié par l'insertion à la fin du
cinquième... du paragraphe 5 du deuxième alinéa de, «y compris en matière
de logement social ou abordable pérenne»
L'article se lit comme suit : «83. Le
plan d'urbanisme planifie l'aménagement et le développement durable du
territoire de la municipalité en harmonie avec le schéma. Il en définit des
orientations. Il contient des objectifs, des cibles ainsi que tout autre,
toutes autres mesures propres à assurer ou à favoriser sa mise en œuvre.
Il doit notamment :
1° décrire l'organisation du territoire;
2° déterminer les affectations du sol et
d'un périmètre d'urbanisation, les densités minimales de son occupation;
3° planifier la consolidation de toute
partie du territoire devant faire l'objet de façon prioritaire.
4° planifier l'organisation du transport,
notamment de ses différents modes, d'une manière intégrée avec l'aménagement du
territoire.
5° décrire les besoins projetés en matière
d'habitation et prévoir des mesures en vue d'y répondre, y compris en matière
de logement social ou abordable pérenne.
6° — merci — planifier
la localisation des services et des équipements de proximité. Prévoir des
mesures pour favoriser leur accessibilité.
7° définir des projets d'infrastructures
et d'équipements utiles ou nécessaires à la poursuite des orientations et des
objectifs et à l'atteinte des cibles définies.
8° prévoir des mesures en vue d'assurer la
protection et la disponibilité des ressources en eau.
9° déterminer toute partie du territoire
ou tout immeuble qui présente un intérêt d'ordre historique, culturel,
esthétique ou écologique, et prévoir des mesures en vue d'assurer sa protection
et sa mise en valeur.
10° identifier toute partie du territoire
municipal qui est peu végétalisée, très imperméabilisée ou sujette au phénomène
d'îlots de chaleur urbains et décrire toutes mesures permettant d'atténuer les
effets nocifs ou indésirables de ces caractéristiques.
Ça fait une bonne révision parce que ça
comprend des schémas puis des plans d'urbanisme. Ceux qui ne le savaient, bien
là, je suis en train de faire la liste. Ça fait qu'on va le soumettre et le
suspendre.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Alors, c'est soumis et la même chose aussi, vous souhaitez le suspendre. Alors,
consentement pour la suspension? Consentement?
Une voix : Consentement.
Le Président (M. Schneeberger) :
Alors, députée de Mille-Îles, vous en avez d'autres?
Mme Dufour : oui.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Allez-y.
Mme Dufour : Trois, quatre,
cinq, mais il va être plus court.
L'article 10.5, article 84 de la
Loi sur l'aménagement et l'urbanisme : Insérer, après l'article 10.4
du projet de loi, l'article suivant. 10.5 :
L'article 84 de cette loi est modifié
par l'ajout, à la fin du deuxième alinéa, du paragraphe suivant :
4° déterminer les secteurs propres au
développement de logements sociaux et abordables pérennes.
L'article se lit comme suit — Ah!
c'est encore long : 84. Le plan d'urbanisme peut comprendre un plan
particulier d'urbanisme pour une partie du territoire de la municipalité.
Le plan particulier d'urbanisme peut
contenir des éléments visant à favoriser un urbanisme durable et les objectifs
des cibles, ainsi que toute autre mesure propre à assurer ou favoriser sa mise
en œuvre.
Il doit notamment énoncer objectifs qu'il
poursuit, planifier de manière détaillée l'aménagement de la partie du
territoire qu'il vise, préciser les règles et les critères d'urbanisme
proposés :
4° déterminer les secteurs propres au
développement de logements sociaux et abordables ou abordables pérennes.»
Le Président (M. Schneeberger) :
Merci. Alors le dépôt est fait. Est-ce que j'ai le consentement pour la
suspension de l'article?
Une voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Consentement.
Parfait. Vous en avez un autre?
Mme Dufour : Oui, il en reste
quatre,
Le Président (M. Schneeberger) :
Oui. OK. Quatre. OK. Alors, prochain.
Mme Dufour : 10.6. Donc, l'article 110.10.1
de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme : Insérer, après
l'article 10.5 du projet de loi, l'article suivant :
10.6 L'article 110.10.1 de cette loi
est modifié par le remplacement, dans le premier alinéa, de «ou le règlement
relatif au zonage incitatif» par «le règlement, le règlement relatif au zonage
incitatif ou les règlements relatifs au zonage différencié».
L'article se lirait comme suit :
110.10.1. Pour remplacer le règlement de
zonage, le règlement sur les usages conditionnels, le règlement relatif au
zonage incitatif ou le règlement relatif au zonage différencié, le conseil de
la municipalité doit, sous peine de nullité, adopter le règlement de
remplacement au plus tôt le jour où il adopte celui qui révise le plan et au plus
tard le jour qui suit de 180 jours celui de l'entrée en vigueur du plan
révisé.
Le règlement de remplacement doit être
conforme au plan révisé. L'adoption d'un règlement de remplacement dispense le
Conseil de l'obligation d'adopter un règlement de concordance visé à
l'article 110.4.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci.
Alors, la même chose, le dépôt est fait, et j'ai besoin du consentement pour la
suspension.
Une voix : Consentement.
Le Président (M. Schneeberger) :
Consentement. Parfait. Article suivant, Mme la députée de Mille-Îles.
• (16 heures) •
Mme Dufour : Donc,
l'article 10.7. C'est un ajout d'un article dans la Loi sur l'aménagement
et l'urbanisme. Insérer, après l'article 10.6 du projet de loi, l'article
suivant — lui, il est un peu long :
10.7. Le projet de loi est modifié par
l'insertion, après l'article 145.30 5.4 de cette loi, de la section
suivant section X.2. Le zonage différencié...
16 h (version non révisée)
Mme Dufour : ... « 145.35.5 :
Le conseil d'une municipalité dotée d'un comité consultatif d'urbanisme peut
adopter un règlement relatif au zonage différentié visant à accroître l'offre
de logement social et abordable pérenne;
« 145.35.6 : Le règlement peut
contenir toute norme conforme aux dispositions de l'article 113, à l'exclusion
d'une norme relative aux usages qui est destiné à s'appliquer de façon
différenciée pour les projets dont la totalité des logements nouvellement
construits ou convertis est destinée au logement social ou abordable pérenne et
dont la gestion est confiée à un office municipal ou régional d'habitation, une
coopérative d'habitation autre que celle dont l'objet principal est de
faciliter l'accès à la propriété ou d'une entreprise d'économie sociale
constituée en personne morale à but non lucratif en vertu de la partie trois de
la Loi sur les compagnies (chapitre C-38);
« 145.35.7. Le règlement doit
notamment prévoir en outre des éléments que la municipalité peut prescrire, que
chaque logement doit conserver sa destination initiale pour une durée minimale
de 30 ans suivant la fin des travaux. Un logement demeure abordable au sens de
ce règlement, s'il est disponible à un prix d'au moins 20 % inférieur au
prix évalué à la valeur du marché;
« 145.35.8. Quiconque contrevient à l'une
ou l'autre des dispositions du règlement ou à l'article 227.7 de la Loi
sur les compagnies (chapitre C-38) ou à l'article 221.2.3 de la Loi
sur les coopératives, chapitre C-67.2, est passible d'une amende dont la
municipalité prescrit les montants minimal et maximal pour autant que le
montant maximal par logement n'excède pas 10 000 $;
« 145.35.9. Le règlement est réputé
ne pas contenir de dispositions propres à un règlement susceptible d'approbation
référendaire. »
Le Président (M. Schneeberger) : Merci,
Mme la députée. Alors, la même chose, est-ce que nous avons le consentement
pour suspendre l'article?
Mme Dufour : Consentement.
Le Président (M. Schneeberger) : Consentement.
Il en reste un ou deux autres, alors, allez-y.
Mme Dufour : Alors, l'article 10.8 :
article 227 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme : Insérer,
après l'article 10.7 du projet de loi, l'article suivant :
10.8. L'article 227 de cette loi est
modifié dans le paragraphe un du premier alinéa :
1 : par le remplacement, dans le sous
paragraphe B de « et 145.35.1 » par « ,145.35.1
et 145.35.5 »;
2 : par l'insertion à la fin du
sous-paragraphe f de « ou
visé à l'article 14 de la loi modifiant principalement la Loi sur l'aménagement
et l'urbanisme afin de permettre aux municipalités d'adopter un règlement
relatif au zonage différencié visant à accroître et à pérenniser l'offre de
logements sociaux ou abordables (indiquer ici l'année et le numéro de chapitre
de cette loi) ».
L'article se lirait comme suit : « La Cour supérieure peut, sur
demande du procureur général de l'organisme compétent, de la municipalité ou de
tout intéressé, ordonner la cessation :
« 1 : d'une utilisation du sol
ou d'une construction incompatible avec :
« a) un règlement de zonage, de
lotissement ou de construction;
« b) un règlement prévu à l'un ou l'autre
des articles 79.9 à 79.3, 116, 145.21 et... non, 145.35.1 et 145.35.5;
« c) un règlement ou une résolution
de contrôle intérimaire;
« d) un plan approuvé conformément à
l'article 145.19;
« e) une entente visée à l'article 145.21,
145.35.3, 165.4.18 ou 165.4.19;
« f) une résolution visée à l'article
145.35.4 au deuxième alinéa de l'article 145.7, 145.34, 145.38, 165.4.9 ou
165.4.17 ou au troisième alinéa de l'article 145.42 ou visé à l'article 14
de la loi modifiant principalement la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme afin
de permettre aux municipalités d'adopter un règlement relatif au zonage
différencié visant à accroître et pérenniser l'offre de logements sociaux ou
abordables (indiquer ici l'année et numéro de chapitre de cette loi);
« 2 :
D'une intervention faite à l'encontre de l'article 150;
« 3 : d'une utilisation du sol ou
d'une construction incompatible avec les dispositions d'un plan de
réhabilitation d'un terrain approuvé par le ministre du Développement durable,
de l'Environnement et des Parcs en vertu de la section quatre du chapitre
quatre du titre un de la Loi sur la qualité de l'environnement, chapitre Q-2.
Elle peut également ordonner, aux frais du propriétaire, l'exécution des
travaux requis pour rendre l'utilisation du sol ou la construction...
Mme Dufour : ...conforme à la
résolution, à l'entente, au règlement ou au plan visé au paragraphe 1° du
premier alinéa ou pour rendre conforme au plan métropolitain applicable, aux
objectifs du schéma applicable ou aux dispositions du règlement de contrôle
intérimaire applicable l'intervention à l'égard de laquelle s'applique
l'article 150 ou, s'il n'existe pas d'un autre remède utile, la démolition
de la construction ou la remise en état du terrain.
«Elle peut aussi ordonner, aux frais du
propriétaire, l'exécution des travaux requis pour rendre l'utilisation du sol
ou la construction compatible avec des dispositions du plan de réhabilitation
mentionné au paragraphe 3° du premier alinéa ou, s'il n'existe pas d'autre
remède utile, la démolition ou la construction... non, la démolition de la
construction ou la remise en état du terrain.»
Le Président (M. Schneeberger) : Voilà.
Alors, merci pour le dépôt.
Mme Dufour : Il en reste un,
M. le Président. Je suis épuisée.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
est-ce que j'ai le consentement pour la suspension?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Schneeberger) : Consentement.
Alors, il reste un amendement de 10.9, si je ne me trompe pas.
Mme Dufour : Exact. 10.9, M.
le Président : L'article 264.0.9 de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme : Insérer, après l'article 10.8 du projet de loi,
l'article suivant :
«10.9. L'article 264.0.9 de cette loi
est modifié par le remplacement, dans le deuxième alinéa, de — ouvre les
guillemets — «ou son règlement relatif au zonage incitatif,» — ferme les
guillemets — par — ouvre les guillemets — «, son règlement relatif au zonage
incitatif ou son règlement relatif au zonage différencié,» — ferme les
guillemets.
L'article se lirait comme suit :
«264.0.9. La ville de Gatineau, la ville
de Laval, la ville de Lévis, la ville de Mirabel, la ville de Rouyn-Noranda, la
ville de Saguenay, la ville de Shawinigan, la ville de Sherbrooke et la ville
de Trois-Rivières peuvent maintenir en vigueur un document unique qui contient
à la fois les dispositions propres au contenu d'un schéma d'aménagement et de
développement et celles propres au contenu d'un plan d'urbanisme. Les
articles 47 à 53.11, 53.11.5 à 56.12, 56.12.3 à 56.12.5, 56.12.8 à 57,
57.3, 58, 59 à 61.1, 61.3 à 71 et 71.0.3 à 72 s'appliquent alors aux
dispositions propres au contenu d'un plan d'urbanisme, compte tenu des
adaptations nécessaires en remplacement des articles 88 à 100 et 102 à
112.8.
«Pour remplacer son règlement de zonage,
son règlement sur les usages conditionnels par son règlement relatif au zonage
incitatif ou son règlement relatif au zonage différencié, toute municipalité
visée au premier alinéa doit respecter les règles applicables à un règlement
visé à l'article 110.10.1, compte tenu des adaptations nécessaires. Toutefois,
le règlement de remplacement peut être adopté au plus tard le jour qui suit de
deux ans celui de l'entrée en vigueur du règlement qui révise le document
unique.» Merci, M. le Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Vous
avez fini. Alors, gorgée d'eau. Alors, merci. Alors, j'ai besoin du
consentement une dernière fois pour la suspension de l'amendement déposé par la
députée de Mille-Îles. Consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Schneeberger) : Consentement.
Alors là, nous revenons à l'article 8, Mme la ministre, et je pense que
vous avez un amendement aussi de l'article.
Mme Duranceau : Oui.
Le Président (M. Schneeberger) : Bon,
alors, présentez l'article original puis l'amendement par la suite.
Mme Duranceau : C'est ça,
l'amendement qui tient compte de nos discussions, puis je pense qu'il reflète
les préoccupations qui avaient été énoncées par ma collègue de l'opposition
libérale.
Alors, Loi sur la Communauté
métropolitaine de Montréal, l'article 119 de a Loi sur la Communauté
métropolitaine de Montréal est modifiée par le remplacement du paragraphe trois
par le suivant, donc numéro 3, «l'habitation».
Et si on lit l'amendement, on remplace
plutôt, dans l'article 8 du projet de loi, «l'habitation» par «le logement
social abordable ou étudiant». Alors... Donc, on vient prévoir...
L'article 8 du projet de loi modifiait l'article 119 de la Loi sur la
Communauté métropolitaine de Montréal afin d'élargir la portée de la compétence
actuelle de la communauté en matière de logement social à une compétence en
matière d'habitation. Là, il y avait des préoccupations qu'habitation c'était
trop large. Et là, donc, je comprends que nous parlerons d'habitation... mais
plutôt de logement social, de logement abordable ou de logement étudiant.
Le Président (M. Schneeberger) : Voilà.
Alors, est-ce qu'il y a des questions sur l'amendement à l'article 8?
Députée de Mille-Îles.
• (16 h 10) •
Mme Dufour : Oui. Peut-être
juste un commentaire, là, que j'apprécie, là, qu'on ait fait cette
modification-là, comme dans l'autre article, là, je ne me rappelle plus lequel
qu'on avait vu, là, c'était le 10, je pense. Il y avait cette même
préoccupation-là que j'avais soulevée à...
Mme Dufour : ...maintes
reprises, ce qu'on ne voulait pas, c'est qu'on affaiblisse le logement social.
C'est sûr que ce n'est pas juste du logement social dans ce cas-ci, mais on
s'entend qu'abordable, c'est déjà mieux qu'ouvert à du logement privé. Et
étudiant, bien, ça, encore une fois, c'étaient des demandes, notamment d'UTILE
et des villes qui voulaient soutenir des projets de développement de résidences
étudiantes comme UTILE. Donc, c'est un changement qui est fort apprécié et je
remercie la ministre pour son ouverture à avoir fait ce changement.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup pour vos commentaires. Alors, s'il n'y a pas d'autres questions, on va
soumettre l'amendement de l'article 8 aux voix. Est-ce que l'amendement
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
est-ce que l'article 8 tel qu'amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Nous en sommes maintenant à l'article 9. Mme la ministre.
Mme Duranceau : O.K. Je pense
qu'il y a un amendement aussi à l'article 9. Alors, à l'article 9,
c'est : L'intitulé de la section IV du chapitre III de cette loi
est modifié par le remplacement de «Logement social» par «Habitation». Puis,
c'est ça, on va lire l'amendement.
Le Président (M. Schneeberger) : ...le
mettre à l'écran... pour le mettre à l'écran. Voilà.
Mme Duranceau : O.K. Donc,
l'intitulé, là, dans l'amendement : La section IV du
chapitre III de cette loi est modifiée par l'ajout, à la fin, de
«abordable ou étudiant».
Le Président (M. Schneeberger) : Voilà.
Mme Duranceau : Je ne suis
pas sûre de ça, moi.
(Consultation)
Mme Duranceau : On devrait
voir «Logement social abordable ou étudiant».
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
il y a une erreur.
Mme Duranceau : Et non
«Habitation». Non?
Des voix : ...
Mme Duranceau : Oh! excusez.
Il est déjà là?
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Est-ce que vous souhaitez suspendre ou juste vérifier?
Mme Duranceau : Ah! Il était
là... «logement social», il était là dans ma première version, puis là on vient
rajouter «abordable ou étudiant».
Mme Dufour : Dans le fond,
là, juste comprendre, l'article 9 n'existe plus dans le fond, là.
Mme Duranceau : C'est le
titre de la section IV du chapitre III de la Loi sur la communauté
urbaine. Le titre avant, c'était juste.
Mme Dufour : Ah! c'est
remplacé par ça.
Mme Duranceau : C'est ça.
Mme Dufour : O.K.
Le Président (M. Schneeberger) : Est-ce
que l'amendement, on venait juste rajouter «abordable ou étudiant» ou...
Une voix : ...
Mme Duranceau : Parfait.
Mme Dufour : Qui est Logement
social.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
c'est un ajout, là, pour être conforme un peu à la suite de
l'article 10.8, là c'est ça?
Mme Duranceau : Donc, le
titre devrait se lire, là... Est-ce qu'un des juristes pourrait me le
confirmer, le titre global, c'est quoi?
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Alors, je ne sais pas qui veut prendre la parole. M. Cantwell...
Me Cantwell, pardon.
M. Cantwell (Philip) : Oui,
merci. Donc, l'article 9 tel qu'amendé, ce qui qu'il fait, c'est qu'il
ajoute des mots à la fin du titre existant, et le titre existant de la
section IV du chapitre III, c'est Logement social. Donc, le titre tel
que modifié serait Logement social abordable ou étudiant.
Mme Duranceau : O.K.,
parfait.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va comme ça? Oui, député de Mille-Îles.
Mme Dufour : En fait, j'ai
une question, c'est plus général, par rapport à la CMM, là. On a vu, à un
moment donné, dans un dans un des articles, il me semble, qu'on parlait d'un
fonds de logement social. Est-ce que c'est ici qu'on vient le modifier ou c'est
dans un autre bloc? Parce que ce que je comprenais, c'est que la CMM avait un
fonds qui s'appelait le Fonds de logement social et je n'ai pas souvenir qu'on
l'ait modifiée encore. Mais là on a d'autres articles que je ne vois pas qu'on
le change. Ça fait que je ne sais pas si j'ai manqué quelque chose, là.
Le Président (M. Schneeberger) : O.K.
Alors, est-ce que nous avons un élément de réponse?
Mme Duranceau : Donc, il
semble qu'on l'ait enlevé parce qu'on n'avait pas besoin de faire de
changement.
Mme Dufour : O.K.
Une voix : ...
Mme Dufour : Donc, c'était
prévu de le modifier, mais, finalement, on n'a pas besoin de le modifier. Pour
quelle raison, on n'a pas besoin de modifier?
Le Président (M. Schneeberger) : M. Savoie.
M. Savoie (Jocelyn) : En
fait, quand on a regardé les différentes dispositions au départ, on pensait
avoir besoin de venir modifier, prévoir des notions d'habitation et autres.
Puis, après coup...
M. Savoie (Jocelyn) : ...après
réflexion, on a constaté que ce n'était pas nécessaire d'intervenir.
L'amendement figurait dans la première liasse d'amendements, mais on l'a juste
retiré, puis il ne figure d'ailleurs plus dans la séquence, là, donc, qui est
déposée.
Mme Dufour : O.K. Donc, si je
comprends bien, le fonds de logement social de la CMM, dans la façon qu'il a
été créé, permet, dans le fond, de s'en servir pour du logement abordable ou
étudiant, sans contrainte... et social, évidemment. O.K.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Ça va? Est-ce que...
Mme Dufour : Bien, je vais
juste... je vais aller le vérifier, si vous...
Le Président (M. Schneeberger) : Regardez,
je vais suspendre quelques instants, étant donné qu'on n'est pas sur l'article
lui-même.
(Suspension de la séance à 16 h 16)
16 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 16 h 45)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
nous reprenons les travaux. Alors, suite... Il y a eu plusieurs discussions.
Alors, je pense que là, Mme le ministre avait une réponse pour l'article 9. Et
puis, suite aux questions...
Mme Duranceau : Oui, bien, l'article
9, tel qu'amendé, on était prêt à l'adopter, je pense.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Alors, est-ce que c'était correct? Tout a été répondu. Alors, à ce moment-là,
je vais passer à l'adoption de l'amendement. M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Oui, on a eu
des discussions quand même par rapport à cet amendement-là à l'article 9. Donc,
on va ajouter à la section IV... au titre de la section IV du chapitre III de
la Loi sur la Communauté métropolitaine de Montréal, là, qui est du logement
social, on va ajouter «abordable aux étudiants». Donc, excusez-moi, là, de
remplacer l'article 9 du projet de loi par le suivant... Donc, c'est «habitation
abordable aux étudiants»...
Une voix : ...
M. Fontecilla : O.K. C'est
«logement social», c'est «logement social» et on rajoute «abordable aux
éudiants» dans la mesure où c'est un fonds important de la communauté urbaine
de Montréal. Et moi, mon intérêt, c'est de conserver le plus possible les
subventions, les fonds provenant de l'État à la construction du logement social
destiné aux ménages à plus faibles revenus. Et je considère qu'«abordable... étudiants»,
ce n'est pas tellement un problème parce que ça définit exactement ce que ça
veut dire. Et les étudiants, c'est par excellence une population à très faibles
revenus, mais c'est «abordable» qui suscite beaucoup de questionnements parmi
beaucoup de personnes. Donc, ça suscite un certain niveau d'incertitude. Encore
une fois, concernant la définition de ce qui est abordable et ce qui l'est
moins, moi, je vais voter contre cet article-là.
Le Président (M. Schneeberger) : O.K.
Alors, Mme la ministre.
M. Fontecilla : Cet
amendement-là.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Mme la ministre, vous souhaitiez répondre ou ça va?
Mme Duranceau : Non, non,
non. C'est correct.
Le Président (M. Schneeberger) : O.K.
Parfait. Alors, à ce moment-là, je vais mettre l'amendement de l'article 9 aux
voix. Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Fontecilla : Sur division.
Le Président (M. Schneeberger) : Sur
division. Parfait.
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Alors, l'amendement est adopté. Est-ce que l'article 9, tel qu'amendé, est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Parfait. Alors là, nous en sommes, je pense, à un amendement de la députée de
Mille-Îles, qui va le déposer suite aux discussions. C'est l'article 9.1. Alors,
députée de Mille-Îles, je vous écoute.
Mme Dufour : Merci, M. le
Président. En fait, lorsqu'on était hors caméra, dans le fond, on a eu
plusieurs conversations ou discussions sur le logement... le Fonds du logement
social de la CMM, la Communauté métropolitaine de Montréal. Dans leur mémoire,
ils nous soulignaient qu'actuellement on a fait des changements dans le projet
de loi, là, il y a eu trois changements qui ont été faits pour ouvrir, dans le
fond, les contributions aux municipalités remboursées par la CMM pour permettre
des projets... dans le fond, que soient remboursés des projets de logement
social abordables et étudiants. Mais, par contre, dans le cas du fonds de
logement social, ça, il n'y a pas eu de modification dans le projet de loi.
Donc, on a eu plusieurs conversations à
cet effet-là. Moi, je crois que ça pourrait être bénéfique de permettre que ce
fonds-là puisse servir aussi pour, notamment, le logement étudiant. Abordable,
j'ai quand même certaines réserves, mais question de concordance, je pense que
ce serait mieux. Puis ça reste qu'abordable on comprend que, dans ce cas-ci, ce
sont des projets qui qui se font, généralement, avec des projets avec la SHQ et
qui sont coupés souvent avec des PSL. Donc, on a une certaine, tu sais,
assurance que c'est une abordabilité. Ce n'est pas parfait, là, «abordable»,
puis, tu sais, j'aimerais bien qu'on ait une définition claire, claire, claire
dans la loi. Mais, ceci dit, je pense que c'est un changement qui donnerait de
la souplesse à la CMM, notamment pour les projets...
• (16 h 50) •
Et donc il y a deux amendements, là, qui
étaient nécessaires pour pouvoir faire ce changement-là, leur permettre de
modifier leur fonds de logement...
Mme Dufour : ...social,
comment les... s'en servir. Et donc le premier, c'est l'article 9.1, qui
dit : Insérer, après l'article 9 du projet de loi, le suivant
«9.1. L'article 152 de cette loi...»
Puis là on parle de la Loi sur la Communauté métropolitaine de Montréal.
«L'article 152 de cette loi est modifié par le remplacement de «fonds du
logement social» par «fonds du logement» et de «projet de développement du
logement social» par «projet d'habitation qui comprend des logements sociaux
abordables ou des logements destinés à des personnes aux études».
Je ne sais pas si on a le libellé final,
qu'est-ce que ça aurait l'air par la... après, une fois l'article modifié. On
ne l'a pas, hein?
Le Président (M. Schneeberger) : Je
ne pense pas. Je ne sais pas s'il a été écrit, étant donné que c'est un
amendement qui vient d'être écrit, là.
Mme Dufour : Oui, qui vient
d'être écrit. Puis je veux remercier le gouvernement, qui l'a écrit pour moi.
C'est ça, j'essaie de...
Une voix : ...
Mme Dufour : Oui, c'est ça,
j'essaie de... de le substituer. C'est parce que j'aurais aimé lire l'article
tel que modifié.
Le Président (M. Schneeberger) : Souhaitez-vous
qu'on suspende pour le... pour l'écrire au niveau du...
Mme Dufour : O.K. Ça
serait... Dans le fond, je vais vous le lire : «La communauté peut
constituer un fonds du logement afin de soutenir, en collaboration avec les
municipalités locales de son territoire, la réalisation de tout projet
d'habitation qui comprend des logements sociaux ou abordables ou des logements destinés
à des personnes aux études.»
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Bien résumé.
Mme Dufour : Ça serait ça.
Le Président (M. Schneeberger) : C'est
bon.
Mme Dufour : Ça fait que ça,
ça serait l'article une fois modifié, le premier, donc...
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Alors, est-ce qu'il y a des... Est-ce que ça va comme ça pour tout le monde au
niveau de l'article 9.1, l'amendement? Est-ce que... Dans le fond, c'est
un amendement qui vient introduire un nouvel article. Alors, est-ce que
l'amendement... On va passer aux voix. Est-ce que l'amendement qui introduit
l'article 9.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté?
Des voix : Sur division.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté
sur division. Parfait. Et aussi, je voudrais énumérer... Dans le même ordre
d'idée, tantôt le micro du député de Laurier-Dorion était fermé. Alors, pour
que... le bien de tout le monde, le... l'article 9, tout à l'heure, a été
adopté sur division, pour que tout le monde soit clair, voilà.
Des voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
le... il y a consentement pour présenter un article présenté par la députée de
Mille-Îles? Est-ce que... J'ai besoin du consentement de la table. Alors,
est-ce que j'ai le consentement? Est-ce que j'ai le consentement pour que la
députée de Mille-Îles... Oui? Parfait.
Mme Duranceau : Oui, oui,
oui. Consentement.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
députée de Mille-Îles, il y a un article de 18.1 qui est un amendement.
Alors...
Mme Dufour : Oui, je voulais
juste attendre de le voir à l'écran, M. le Président. Moi, je ne l'ai pas dans
mon ordi.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Est-ce qu'on peut l'avoir à l'écran? Parfait.
Mme Dufour : O.K. Donc,
celui-ci, c'est dans la loi sur la SHQ. Donc, l'article 18.1 vient
modifier l'article 56.3 de la Loi sur la Société d'habitation du Québec.
Insérer, après l'article 18 du projet de loi, le suivant :
«18.1. L'article 56.3 de cette loi est
modifié par la suppression de, entre guillemets, "de la Loi sur la
Communauté métropolitaine de Montréal (chapitre C-37.01),".» Fermer les
guillemets deux fois. Et donc c'est... Je pense, c'est une erreur, le deuxième
guillemet, par exemple.
Donc, le présent amendement modifierait
l'article 56.3 de la Loi sur la Société d'habitation du Québec afin que
les règles prévues aux paragraphes 1° et 2° de l'article 56.2 de
cette loi à l'égard de l'objet, de la constitution ou de l'administration d'un
fonds de développement du logement social ne s'appliquent pas au fond — je
ne sais pas si on peut baisser — du — qui contrôle? O.K.,
merci — du logement social de la Communauté métropolitaine de
Montréal. L'article... Là, est-ce que je dois le lire au complet, là,
«l'article 56.3 se lirait ainsi»? Dans le fond, on voit, là, que la Loi
sur la Communauté métropolitaine de Montréal est retirée de ce paragraphe... de
cet article-là plutôt.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
est-ce que c'est clair pour tout le monde? Est-ce que nous avons des questions
sur cet amendement qui... de l'article 18.1? Ça va?
M. Fontecilla : Oui, moi,
je...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
député de...
M. Fontecilla : ...des
questions de compréhension, là, enfin...
Le Président (M. Schneeberger) : O.K.
Député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président...
M. Fontecilla : ...donc ça
concerne l'article 56.2. de la Société d'habitation du Québec, pour qui... à
l'égard d'un objet de... «la constitution de l'administration d'un fonds de
développement du logement social ne s'applique pas au Fonds du logement social
de la Communauté urbaine métropolitaine de Montréal». J'aurais besoin
d'explications, là. Qu'est-ce que vous voulez, au fond, là, plus précisément,
là?
Mme Dufour : Bien, moi, je
vais peux-être tendre la parole... bien là, là, je vois M. le sous-ministre qui
est debout, mais c'est une... c'était de la concordance, là, pour permettre
l'article précédent, il fallait que les deux soient modifiés, et donc...
Le Président (M. Schneeberger) : C'est
ça. Je ne veux pas mettre la table en erreur, mais je pense que la référence de
l'article... c'est un article qui est déjà dans la loi, là, ce n'est pas un
nouvel article, il est déjà. Il existe déjà, l'article.
Mme Dufour : L'article 56.3
existe, effectivement, mais il faut retirer de cet article la Loi sur la
Communauté métropolitaine de Montréal parce que, sinon, autrement, même si on a
fait le changement précédent, on ne pourrait tout de même pas se servir du
logement, du Fonds de logement social pour soutenir des projets abordables et
étudiants. C'est ma compréhension, là.
Le Président (M. Schneeberger) : O.K.
Alors, est-ce que, là, vous avez...
M. Fontecilla : À cause de la
loi... loi de la SHQ, là.
Mme Dufour : C'est ça.
Exactement.
M. Fontecilla : De l'article
de loi.
Mme Dufour : C'est ça. Puis
d'ailleurs, dans le mémoire de la Communauté métropolitaine de Montréal, ils
nous soulignaient bien qu'il fallait modifier la loi sur la SHQ. Ils disaient
que la CMM ne pourrait pas légalement utiliser son fonds de logement social, à
cette fin, là, de faire du logement abordable, une modification à la loi sur la
SHQ serait nécessaire pour corriger cette incohérence. Ce sont leurs termes,
l'incohérence.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Merci pour les explications. Est-ce que, le député de Laurier-Dorion, votre
question a été répondue? Oui? Parfait. Alors, à ce moment-là, je vais mettre
aux voix l'amendement de l'article 18.1. Est-ce que l'amendement de l'article
18.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté
sur division. Voilà. Alors, maintenant, nous en sommes à l'article... la suite,
12.4. Mme la ministre.
Mme Duranceau : Un long
article, ici. Donc :
«Insérer, avant l'article 13 du projet de
loi, l'article suivant, donc :
«12.4. La Loi sur les coopératives est
modifiée par l'insertion, après l'article 191, du suivant :
191.1. Dans le cas de la liquidation d'une
coopérative d'habitation, le ministère du Revenu ou le liquidateur désigné
peut, à l'égard d'un immeuble faisant partie de l'actif de la coopérative,
après avoir transmis au Conseil québécois de la coopération et de la mutualité
une description sommaire de chacune des offres d'achat reçues pour cet
immeuble, accepter une offre d'achat dont le montant n'est pas le plus élevé, sans
égard au moment de sa réception si les conditions suivantes sont
satisfaites :
l'offre préserve l'affectation sociale ou
communautaire de l'immeuble ou lui confère une telle affectation;
le montant de l'offre est égal ou
supérieur au moindre du montant de l'évaluation municipale ou celui de la
valeur marchande de l'immeuble établie par un évaluateur agréé, en tenant
compte, le cas échéant, de l'affectation sociale ou communautaire de
l'immeuble;
b) supérieur à celui des autres offres
satisfaisant à la condition prévue au paragraphe 1.
Le Conseil québécois de la coopération et
de la mutualité a, dans les 15 jours suivant l'obtention de la description
sommaire des offres, donné son accord ou ne s'est pas opposé à l'acceptation de
l'offre.»
Donc, le bien-fondé, là, de l'introduction
de cet article-là, c'est d'introduire dans la Loi sur les coopératives un
nouvel article, 191.1, afin d'établir des règles particulières applicables à la
vente d'un immeuble dans le cadre de la liquidation d'une coopérative
d'habitation.
Ces règles permettraient au liquidateur
d'accepter, à certaines conditions, une offre d'achat dont le montant n'est pas
le plus élevé. Et le but de tout ça, c'est de permettre à des OBNL ou des
coopératives d'habitation d'acquérir les immeubles en question à une valeur
moindre que la valeur marchande habituellement à retenir.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
merci pour les explications. Est-ce qu'il y a des questions sur l'article 12.4?
Mme Dufour : Oui, M. le Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Députée
de Mille-Îles.
• (17 heures) •
Mme Dufour : ...quelques
questions. Juste comprendre, d'abord, comment ça fonctionne quand... Parce que,
là, je lis, on parle d'une... que ça pourrait être dans le cas d'une...
17 h (version non révisée)
Mme Dufour : ...de la
liquidation d'une coopérative d'habitation, qu'il faut que le montant de l'offre
soit égal ou supérieur au moins du montant de l'évaluation municipale. On s'entend
que l'évaluation municipale, ce n'est jamais la valeur marchande, là, il y a
toujours un décalé assez important, là, avec la valeur marchande, en tout cas,
généralement. Et puis là, on dit, en plus, « en
tenant compte de l'affectation sociale ou communautaire de l'immeuble. Donc là,
on... puis Mme la ministre mentionnait que c'était pour que des coopératives
puissent acquérir. Moi, je lis plutôt que c'est plutôt pour qu'une coopérative
puisse se départir de son immeuble. Donc, j'aimerais bien, comme, comprendre la
mécanique puis voir comment on... c'est établi, là, que la valeur, en fonction
de l'affectation sociale ou communautaire de l'immeuble.
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre.
Mme Duranceau : Oui. Non, la
mesure... puisage vais laisser notre juriste, notre sous-ministre adjoint, là,
faire le commentaire, mais on a un cas spécifique où Revenu Québec a saisi les
biens d'une coop, là, je pense, qui ne remplissait plus ses obligations. Puis
là, il y aurait lieu de disposer de cet immeuble d'habitation là. Et l'idée, c'est
de permettre, dans ce cas-là, par exemple, à Revenu Québec de vendre à une
valeur, sous la valeur marchande, mais de vendre à un OBNL ou une autre coop.
Donc, ça va permettre aux OBNL ou aux coops d'acheter dans ce cas-ci de Revenu
Québec à une valeur autre que la valeur marchande. Bien, en fait, ça va surtout
permettre à Revenu Québec de vendre à une valeur autre que la valeur marchande.
Mme Dufour : ...que le
montant, l'offre est supérieure à celle des autres offres satisfaisant à la
condition prévue au paragraphe un. Ça fait que là, on...
Mme Duranceau : Bien, c'est...
en fait, on va... C'est ça, il y a différentes conditions pour qu'on puisse
choisir somme toute la valeur qui est moindre. Et je vais laisser notre juriste
habilité en la matière à commenter.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Alors là, excusez-moi messieurs, mais je ne connais pas votre... vos noms.
Alors, ceux qui vont prendre la parole, premièrement, j'ai besoin du consentement.
Ça fait que, peut-être, je vais demander le consentement pour... si, parmi les
quatre en avant de moi, ils prennent la parole. Alors, à ce moment-là, je vous
dirais ceux qui vont prendre la parole, de vous nommer et aussi par votre titre
et par la suite vous pouvez répondre aux questions.
M. Hudon (Alain) : Merci, M.
le Président. Alors, Alain Hudon, je suis légiste à l'administration des
affaires juridiques au ministère des Finances, Économie et Tourisme.
M. Carbonneau (Benoît) : Oui,
Benoît Carbonneau. Je suis avocat à la direction des affaires juridiques du
ministère de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie.
M. Hudon (Alain) : Donc, M.
le Président, juste pour situer l'article où on se... où ça peut s'appliquer,
là, on est dans un contexte de liquidation forcée. Donc, il y a eu un arrêté du
ministre de l'Économie qui a été pris en raison du fait qu'une coopérative n'a
pas respecté certaines obligations qui sont prévues dans la loi et lorsqu'un
tel arrêté est pris, bien, le ministre nomme soit un liquidateur ou à défaut,
c'est le ministre du ministère, le ministre du Revenu, qui va agir en tant que
liquidateur. Et le liquidateur, en principe... pas en principe, mais a la
pleine administration des biens de la coopérative et doit maximiser les
retombées des biens, dans le fond. Il doit s'assurer d'avoir le maximum de
valeur quand on veut liquider les biens de la coopérative. C'est en vertu du
Code civil que c'est prévu.
Ce qu'on prévoit ici, on donne la
possibilité au liquidateur de mettre de côté cette obligation là et de vendre,
dans ce cas-ci, un immeuble d'une coopérative d'habitation à une valeur moindre
que l'offre de... à une valeur moindre qu'une offre qu'aurait eue qui offrait
une valeur plus élevée. Donc, on reçoit plusieurs offres, au lieu de donner à
l'offre la plus élevée, ce qui serait l'application du Code civil, il va
décider de l'offrir à un acquéreur qui a offert un prix inférieur, mais dans...
à la condition que les trois conditions suivantes soient rencontrées. Donc, le
cas où on va pouvoir écarter une offre qui est plus élevée, ça va être
minimalement parce que l'autre offre qu'on veut accepter, qui est plus basse,
préserve l'affectation sociale ou communautaire de l'immeuble. Donc, si on
reçoit deux offres, une qui ne préserve pas l'affectation communautaire de
l'immeuble et une qui préserve, malgré que celle... le prix de l'offre qui
préserve l'affectation communautaire ou sociale soit moins élevé, il va pouvoir
quand même vendre cet immeuble-là à l'offre qui est la moins élevée. Ça, c'est
la première condition.
La deuxième condition, il y a quand
même... tu sais, on ne se rend pas jusqu'à zéro, là, on met un prix plancher.
Donc, cette offre-là, qui maintient l'affectation communautaire et sociale de
l'immeuble, doit minimalement être supérieure au moindre des deux valeurs qui
sont là, soit la valeur marchande ou l'évaluation municipale. Donc, c'est vrai,
comme le mentionnait...
M. Hudon (Alain) : ...et tout
à l'heure, la députée... qu'habituellement à la valeur marchande est plus
élevée que la valeur municipale. Mais si on est dans un contexte de liquidation
forcée, ça se pourrait que, si la coopérative n'a pas été bien entretenue, que
la valeur marchande soit inférieure à l'évaluation municipale. Donc, dans tous les
cas, le prix plancher, c'est le moindre de ces deux-là. Donc, jamais le
liquidateur ne pourrait vendre en dessous de ces deux montants-là, du moindre
de ces deux-là, la deuxième condition.
Et la troisième condition, bien, s'il y a
eu deux offres qui maintenaient le caractère... l'affectation sociale ou
communautaire, mais il ne prendra pas la plus basse des deux offres, il va
prendre la plus élevée de ces deux offres-là. Donc, quand on dit que la
troisième condition doit être supérieure à celui des autres offres qui
satisfont au paragraphe 1. Mais les offres qui satisfont au
paragraphe 1 ce sont des offres qui maintiennent l'affectation sociale et
communautaire de l'immeuble. Donc, il n'y a pas carte blanche pour prendre la
plus basse des plus basses. Donc, à travers toutes les offres qui maintiennent
le caractère social communautaire, il doit prendre la plus élevée de ces
offres-là.
Et la troisième condition, compte tenu que
le reliquat, dans le contexte d'une liquidation forcée, va... est versé au Conseil
québécois de la coopération des mutualités, on veut minimalement qu'ils soient
d'accord. Donc, il y a un processus de consultation qui est prévu, et on lui
donne un délai de 15 jours pour dire : Est-ce que t'es d'accord à ce
que je donne... je vende l'immeuble à une offrant qui ne m'a pas offert l'offre
la plus élevée, mais qui rencontre les trois conditions énoncées précédemment?
Merci, M. le Président.
Mme Dufour : De qui... de qui
relève le Conseil québécois de la coopération et de la mutualité?
M. Hudon (Alain) : C'est un
organisme, un organisme indépendant, le Conseil québécois. Il relève de... je
ne sais pas si, Benoît, tu peux...
M. Carbonneau (Benoît) : Oui,
Mme la députée. En fait, c'est un conseil qui est une coopérative et qui... en
fait qui agit... je peux même vous annoncer leur mission. En fait, il a pour
mission de participer au développement social et économique du Québec en
favorisant le plein épanouissement du mouvement coopératif et mutualiste
québécois, et ce, en accord avec les principes et les valeurs de l'Alliance
coopérative internationale.
Donc, cet organisme-là est en fait...
comporte plusieurs membres, dont le Conseil des coopératives d'habitation.
Attendez, je vais trouver le nom exact. Il y a notamment, parmi les membres, de
grands... de grands organismes de la coopérative et de la mutualité, comme
Desjardins par exemple, Promutuel également, Agropur ou Sollio. Mais plus
précisément, en matière de coopératives d'habitation, c'est la Confédération
québécoise des coopératives d'habitation qui est membre de ce conseil-là en
fait.
Mme Dufour : En fait, je
posais la question parce que quand... j'étais curieuse pourquoi on disait dans
les 15 jours, tu sais, que donner dans les 15 jours son accord ou ne
s'est pas opposé. Je me disais des fois, 15 jours ça peut être court comme
ça peut être long pour certains processus. Puis là, je ne sais pas qui, dans ce
conseil-là, a l'autorité de dire oui ou non, puis c'est en combien de temps que
généralement ils peuvent répondre? Puis est-ce que c'est des cas fréquents
qu'ils aient à donner leur accord ou pas?
M. Carbonneau (Benoît) : Bien,
en fait, c'est le conseil d'administration qui va se prononcer sur la question.
Et puis c'est des choses qui arrivent de temps à autre, je dirais, que le
conseil a à se prononcer sur ces types de dossiers là. Puis, généralement, la
réponse est quand même assez rapide. Donc ça, c'est plus, je vous dirais, sur
le plan administratif que juridique. Mais quand même ça, selon l'information
que j'ai, c'est que la réponse est quand même assez rapide.
Mme Dufour : O.K. Puis, à
l'heure, M.... Je suis désolée, je ne me rappelle pas de votre nom, Coulombe...
M. Coulombe, vous avez mentionné que le reliquat dans le fonds de la
coopérative serait allé au Conseil québécois de la coopération de la mutualité.
Le reliquat, c'est le reste de la vente. Ce que j'imagine c'est ce qu'on veut
dire par le reliquat.
• (17 h 10) •
M. Hudon (Alain) : Effectivement,
M. le Président, déjà en vertu de la Loi sur les coopératives à
l'article 592, dans le cas d'une liquidation qu'on appelle forcée, là, à
la suite d'un arrêté du ministre, c'est prévu que le solde de l'actif de la
coopérative est dévolu au Conseil québécois de la coopération et de la
mutualité. Donc, c'est déjà la règle. Donc, en principe, on pourrait dire que
ce conseil-là a intérêt à ce que le liquidateur accepte l'offre la plus élevée
pour pouvoir avoir un retour plus important. Dans le contexte de l'article,
c'est la raison pour laquelle on demande le consentement ici, compte tenu que
la valeur...
M. Hudon (Alain) : ...qu'on
va accepter... la valeur de l'offre la plus élevée.
Mme Dufour : Bien, juste
encore pour comprendre, là. J'imagine que cette coopérative a reçu des sommes
de la SHQ, un cas, tu sais... On peut imaginer un cas d'une coopérative qui a
reçu des aides de la SHQ et là, si elle est dissoute, les sommes qui ont été
investies... Admettons que c'était pour un certain temps, là, puis que
l'entente n'est pas venue à échéance, il n'y a rien qui retourne à la SHQ? Je
suis un peu surprise que ça s'en aille à l'extérieur.
M. Hudon (Alain) : Ce qui
s'en va à l'extérieur, c'est... Une fois qu'on a payé tous les créanciers, les
dettes de la coopérative, c'est ce qui va rester à la suite de la liquidation.
Donc, c'est sûr que la liquidation, ce n'est pas... tous le produit de la
liquidation est versé au Conseil québécois de la coopération. C'est qu'à même
les sommes recouvertes, on va payer les dettes de la coopérative, puis, s'il y
a un reliquat, bien là il va être versé au conseil.
Mme Dufour : O.K. Puis
peut-être une dernière question pour moi, là. C'est... Dans un cas comme ça,
où, admettons, qu'un autre groupe prend ça, mais que ce groupe-là a une mission
autre que celle de la coopérative. Admettons qu'il se dédit plus aux personnes
âgées, puis que la coopérative se dédit plus, je ne sais pas moi, aux familles,
est-ce qu'il y a une protection des locataires actuels de la coopérative, de
ceux qui sont présents dans la coopérative? Comment ça fonctionne pour eux
quand qu'il y a une... c'est ça.
M. Hudon (Alain) : ...
Mme Dufour : Oui, une
liquidation comme ça. Qu'est-ce qui arrive?
M. Hudon (Alain) : Moi, je
n'ai pas la réponse, M. le Président, à cette question-là. Je ne sais si,
Benoît, de ton côté...
M. Carbonneau (Benoît) : Oui.
Pouvez-vous répéter la question? Excusez-moi.
Mme Dufour : Vous voulez, je
repose la question?
M. Carbonneau (Benoît) : Oui,
oui, oui. S'il vous plaît, oui.
Mme Dufour : Je demandais ce
qui arrivait si... lorsqu'il y avait liquidation d'une coopérative comme ça.
Admettons que le nouvel acquéreur, là, a une mission différente et il fait en
sorte que les gens qui vivaient dans la coopérative, bien, ça ne va plus dans
la mission, qu'est-ce qui arrive avec ces gens-là? Est-ce qu'ils sont
traités... Tu sais, est-ce que c'est une éviction avec les sommes qu'on a
discutées, des sommes d'éviction? Tu sais, j'essaie de comprendre c'est quoi
qui leur arrive.
M. Carbonneau (Benoît) : Non,
en fait, ce n'est pas la... M. le Président, ce n'est pas l'éviction
automatique. En fait c'est... Ce qui arrive, c'est que la coopérative
d'habitation, lorsqu'elle est dissoute, n'existe que pour les fins de sa
dissolution. Donc là, ce qu'il faut comprendre, c'est que la coopérative
n'existe plus pour accomplir sa mission, donc ça redevient un immeuble, un
actif qui va être vendu à soit un intérêt privé ou à un autre organisme,
peut-être sans but lucratif, qui va reprendre le relais. Mais pour l'instant,
actuellement, on n'a pas vraiment de dispositions qui permettent d'assurer
l'affectation sociale. C'est qu'auparavant, je peux vous... c'est que le
ministre du Revenu lorsqu'il agissait à titre de... Bien, je prends l'exemple
du ministre du Revenu parce que c'est celui qui agit d'office lorsqu'il n'y a
pas de liquidateur désigné. C'est que le ministre va... avait son obligation de
liquidateur en vertu de l'article 191 et, à ce titre, il doit agir comme
un administrateur du bien d'autrui. Son devoir, en fait, c'est... en vertu de
1309 du Code civil du Québec, c'est de vendre... c'est d'agir avec prudence et
diligence notamment, et diligence implique souvent... bien, comporte, en fait,
souvent le fait de vendre au plus haut prix, en fait, sur le marché.
Actuellement, c'était carrément... En fait, le ministre du Revenu n'avait pas
de faculté de choisir avec une autre offre, en fait, qui pouvait permettre de
conférer ou de conserver l'affectation sociale ou communautaire de l'immeuble,
en fait.
Mme Dufour : Mais mon
questionnement, c'était par rapport aux gens, s'ils sortent de l'immeuble, là.
Je vois qu'il y a peut-être quelqu'un d'autre...
Mme Duranceau : Est-ce qu'on
peut demander à notre sous-ministre adjoint de préciser?
Le Président (M. Schneeberger) :
Oui, oui, il n'y a pas de problème.
Mme Duranceau : On va donner
l'exemple concret puis...
Mme Duranceau : ...verra le...
Le Président (M. Schneeberger) :
Parfait. M. Savoie.
M. Savoie (Jocelyn) : Donc,
ce qui se produit puis ce qu'expliquait maître... enfin, j'ai oublié le nom de
famille, c'est que, quand les biens sont à Revenu Québec, il doit agir, dans le
fond, en bon père de famille, gérer le bien jusqu'à tant qu'il puisse le céder
à un tiers. Actuellement, le problème qui se pose, c'est que, compte tenu de
ses obligations d'aller chercher le prix le plus élevé, il est incapable de
fixer des conditions lors de la cession, de la vente, disons, pour exiger que
ça maintienne sa vocation sociale, dans le cas présent, coop sociale.
Donc, l'idée de la disposition, c'est de
faire en sorte qu'il puisse maintenir ces exigences-là lors de la vente puis
faire en sorte de vendre à quelqu'un qui va maintenir ça. Actuellement, s'il
faisait les ventes, comme la coop est dissoute, bien, les obligations de la
coop envers ses locataires sont à peu près inexistantes. Puis Revenu Québec
fait juste gérer l'immeuble dans le respect de la vocation antérieure de
l'immeuble, mais, une fois qu'il cède à quelqu'un, il ne peut rien exiger. Ça
fait que ce qui se produit ou, enfin, ce qui ne se produit pas, justement,
c'est que, si Revenu Québec est pris avec une coop dissoute puis les seuls
acheteurs qui se présentent, ils veulent raser la coop puis en faire un
immeuble de condos de luxe, bien, Revenu Québec ne cède pas l'immeuble parce
qu'il voit bien qu'il va mettre à la rue un paquet de monde. Ça fait que, là,
il reste pris avec la coop, puis là la coop reste prise dans un engrenage où
Revenu Québec la gère à titre de bien abandonné, ce qui ne permet pas
d'aller... de la gérer à long terme, ce n'est rien qu'une gestion au quotidien.
Donc, l'idée de la disposition, c'est de
faire en sorte que des acheteurs qui voudraient maintenir la vocation sociale
mais qui ont des moyens moindres, compte tenu de la vocation sociale est moins
rentable, puissent «bider», aller chercher le bien puis donc puissent, à ce
moment-là, remettre en action, là, puis aller chercher le bien...
Le Président (M. Schneeberger) : ...de
Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui, ça, j'avais
compris, mais ma question, c'était de savoir, même si la vocation sociale est
maintenue, ça peut être une vocation sociale distincte de la précédente.
M. Savoie (Jocelyn) : C'est
possible.
Mme Dufour : Et donc, si la
clientèle qui est visée par le nouvel organisme qui gère est distinct, puis là
je donnais l'exemple, admettons que c'était, je ne sais pas, moi, une coop...
je ne sais pas, là, de jeunes, puis là on passe avec des personnes âgées, et ça
ne va plus dans la mission, ou des familles, ou, en tout cas, comment, à ce
moment-là, la clientèle serait... bien, la clientèle, les membres coop
seraient... tu sais, dans le fond, qu'est-ce qui arrive?
M. Savoie (Jocelyn) : Bien,
le premier élément, on parle de maintenir l'affectation sociale ou
l'affectation communautaire de l'immeuble. Donc, on essaie de garder la même
vocation, mais, dans un cas où ça ne serait pas conservé, bien...
Mme Dufour : Bien, ce
seraient quelles règles qui s'appliqueraient? C'est-tu créer des règles
d'éviction? C'est ça... c'était ça, mon questionnement.
M. Savoie (Jocelyn) : Bien,
ils ne seraient pas nécessairement tous évincés, là, je ne pense pas que c'est
l'objectif, non plus. Là, en maintenant une vocation sociale et communautaire,
on essaie de maintenir, justement, l'atteinte de ce résultat-là. Mais, en ce
moment, avec les dispositions qui existent, il n'y a pas moyen d'exiger cette
garantie-là, donc la probabilité que tout le monde soit évincé si jamais Revenu
Québec se départissait d'un tel bien, ça pourrait se produire. Là, la
disposition vise à éviter que ça puisse se produire. Mais je peux vous
rassurer, Revenu Québec, n'a pas cédé de coop puis provoqué un tel désastre,
là, ils n'ont pas fait ça.
Mme Dufour : Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
ça répond à vos questions? Parfait. Alors, oui, député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Plusieurs
questions qui se posent dans ce cas de figure là. Il y a quelques jours, dans
l'étude détaillée de ce projet de loi, on parle des offices et de... pardon,
là, d'un projet financé, d'un bâtiment de logement social, un OSBL, une
coopérative, là, en fait, un OSBL qui était en difficulté. Je pense que c'est
ça, la description qu'on avait, là. Et l'OMH, l'Office municipal d'habitation,
prenait la responsabilité d'aller voir un peu la gestion, là.
La question avant... la question que je me
pose, là, c'est qui a la responsabilité d'aider une coopérative en difficulté
de gestion, là, avant d'être dissoute? Est-ce que ça appartient... c'est une
responsabilité de l'office... la Société d'habitation du Québec? Est-ce que
c'est une responsabilité du mouvement coopératif? En particulier, on a entendu
la Confédération des coopératives d'habitation, etc. Qui a la responsabilité de
faire en sorte que la coop n'arrive pas à la dissolution?
Mme Duranceau : C'est une
excellente question, parce que...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
Mme la ministre.
• (17 h 20) •
Mme Duranceau : Merci, M. le
Président. Je suis désolée. Alors, c'est une excellente question de mon
collègue de Laurier-Dorion. Elles sont indépendantes, les coops, puis les OBNL
aussi sont indépendants, puis c'est une de nos problématiques, actuellement,
c'est que certaines coops puis certains OBNL sont très professionnels dans leur
gestion puis le maintien de leurs...
Mme Duranceau : ...mais
d'autres malheureusement pas par mauvaise foi, mais juste parce que les membres
du conseil ont changé ou l'intérêt des membres de la coop peut avoir évolué
puis, finalement, les gens n'ont pas nécessairement les compétences pour gérer
ça, bien là, on se retrouve avec des situations comme... qui n'est pas hypothétique,
ça, c'en est une vraie. Et si finalement la coop ne fait pas partie du réseau,
hein, c'est du réseau du regroupement des coops d'habitations, bien, ils n'ont
comme pas beaucoup de coaching, ils sont laissés à eux-mêmes. Et puis il peut
survenir à un moment donné, là, quand tout va mal, que, bien là, finalement, il
y a une dissolution qui est requise en vertu de la loi. Donc, d'où l'importance
de professionnaliser cet écosystème-là. Puis ce n'est pas moi qui le dis, là,
bien, en fait, moi, je le dis, mais je sens aussi de la part des... du
regroupement des OBNL qu'on a rencontrés tous les deux la semaine dernière,
même chose au niveau des coops, qu'il y a un mouvement vers ça, vers un
regroupement pour avoir une masse critique qui va leur permettre d'être plus
efficaces dans la gestion, là.
M. Fontecilla : Tout à fait.
Le Président (M. Schneeberger) : Député
de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Bien, c'est
comme une entreprise privée qui refuse... qui est en difficulté, qui refuse d'aller
chercher de l'aide. Voilà. Mais dans ce cas-ci, c'est une entreprise sociale,
coopérative, OSBL, là. Il est évident que plusieurs coopératives... je pense
que la plupart sont affiliées à un mouvement national, un regroupement
national.
Mme Duranceau : Pas toutes,
non.
M. Fontecilla : Donc, je vous
entends dire non. Peut-être, pas la plupart, il y en a beaucoup qui sont comme
désaffiliées, indépendantes, etc. Et il n'y a aucune... donc, il n'y a aucune
possibilité d'aider ces coopératives-là si elles se retrouvent en difficulté de
gestion, là? On n'a pas une... en tant que législateurs... non, en tant que...
l'État n'a pas un droit de regard sur... pour aller frapper à leur porte, leur
dire : Bien là, il faut vous aidez, là?
Mme Duranceau : M. le
Président, vous me permettrez?
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
allez-y, allez-y.
Mme Duranceau : Alors, s'il y
a un prêt de la SHQ ou une garantie de prêt parce que c'est une coop qui est
née du programme AccèsLogis ou un OBNL aussi, à ce moment-là, comme il y a une
garantie de prêt, bien, la SHQ a un lien puis elle est capable d'intervenir
puis d'aider au redressement. Souvent, elle va confier le redressement au
regroupement des coops, par exemple, qui vont jouer le rôle, là, de coach puis
de, c'est ça, d'intermédiaire ou vont aider à redresser la situation. Mais si
la Coop n'a pas de financement de la part de la SHQ et existe de son propre
chef, bien, à ce moment-là, c'est comme vous l'avez dit tantôt, c'est comme une
entreprise privée, si ça ne fonctionne plus, bien, c'est les administrateurs en
place qui, bon, qui avaient une responsabilité. S'ils sont déchus, bien, à ce
moment-là, c'est dévolu à Revenu Québec, de ce que je comprends, puis une
liquidation forcée, là.
M. Fontecilla : On entend...
M. le Président?
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
allez-y.
M. Fontecilla : On entend
souvent parler des vieilles coops qui sont conventionnées avec des vieux
programmes du gouvernement fédéral, est-ce que... quel est le... est-ce que
la... de un, est-ce que la Société d'habitation du Québec a un droit de gestion
en cas de difficultés, là? Est-ce que des institutions fédérales ont un droit
de gestion, si elles sont encore conventionnées, là, avec... Ou c'est une
information qui nous échappe.
Mme Duranceau : Non. Il
semble que non, d'après ce qu'on me glisse à l'oreille.
M. Fontecilla : O.K. Et donc
il y a une, comment dire, il y a une bonne... il y a de bonnes chances qu'un
certain nombre de coops puisqu'elles ne sont affiliées à aucun mouvement, elles
sont complètement autonomes puis se retrouvent... il y a un pourcentage qui
pourrait se retrouver en difficulté, et on arrive à ce mécanisme-là qui vient
de... qui nous a été décrit, là. Et donc la compagnie... la compagnie, la
coopérative, pardon, arrive à un moment donné où, bien, voilà, elle fait défaut
à ses obligations, elle ne paye pas son hypothèque, mauvaise organisation, les
loyers sont plus... enfin, toute sorte de... Et qui prend la décision? On a
parlé tantôt d'un liquidateur désigné. Qui désigne ce liquidateur-là dans le
cas des coops?
Mme Duranceau : Bien, je
pense... là, vous pourrez préciser c'est qui? C'est le ministre de l'Économie?
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Alors...
M. Fontecilla : Très bien. Et
quand est-ce que le ministre de l'Économie arrive à la conclusion qu'il faut un
liquidateur pour cette coop-là? Est-ce que c'est lorsque... sur ce qu'elle a
été déjà dissoute, avant qu'elle soit dissoute, ou vous êtes en difficulté,
comment ça se passe, ce processus-là?
M. Hudon (Alain) : C'est
qu'il y a plusieurs événements qui peuvent survenir, qui vont générer un avis
de défaut de la part du ministre auprès de la coopérative. Donc, il va
transmettre un avis de défaut...
M. Hudon (Alain) : ...auprès
de la coopérative. Si la coopérative ne se remédie pas au défaut, c'est à ce
moment-là que le ministre pourrait prendre la décision de déposer un avis de
liquidation. Et en déposant cet avis-là... déposé au Registraire des
entreprises, il va désigner un liquidateur ou simplement confier la liquidation
à Revenu Québec. Donc, il y a quand même des échanges entre le ministère de
l'Économie et la coopérative avant d'en arriver à cette étape-là. Et pendant le
processus, même lorsque la dissolution est en cours, la coopérative a la
possibilité de remédier, même tardivement, à ce défaut-là et de rétablir le
tout.
M. Fontecilla : On parle de
deux... et on parle de l'acte de liquider et on parle aussi de dissolution de
la coopérative, là. Est-ce que c'est deux processus différents? Est-ce que
c'est la même chose? Est-ce que les deux sont codifiés par des articles de loi?
Expliquez-nous, s'il vous plaît.
M. Hudon (Alain) : Bien, dans
les deux cas, c'est prévu dans la législation, dans la Loi sur les
coopératives, là. La liquidation, c'est une opération de liquidation,
justement, là, on prend possession de tous les biens puis on essaie d'obtenir
le meilleur prix pour ces biens-là, mais la dissolution, c'est prononcé par la
loi à la suite d'un geste de dépôt d'un document au Registraire des
entreprises.
M. Fontecilla : Qui dépose ce
document?
M. Hudon (Alain) : C'est le
ministre...
M. Fontecilla : O.K., qui constate
qu'une coopérative ne fonctionne plus, par exemple.
M. Hudon (Alain) : Bien,
comme je vous ai dit, là, il va faire un avis de défaut, puis là, si la
coopérative ne remédie pas à son défaut, bien là, il va pouvoir déposer un avis
au Registraire des entreprises.
M. Fontecilla : Est-ce que la
liquidation s'effectue après la dissolution d'une coopérative?
M. Hudon (Alain) : Oui,
l'opération de liquidation va s'effectuer après le dépôt de l'Avis au
Registraire des entreprises.
M. Fontecilla : C'est
subséquent, un après l'autre?
M. Hudon (Alain) : Oui.
M. Fontecilla : Parfait. Mais
on a en tête... O.K, très bien. Là, vous dites, là, dans la troisième partie,
là, c'est qu'on doit soumettre cette transaction-là au Conseil québécois de la
coopération et de la mutualité, qui donne son accord. Et s'il ne donne pas son
accord, qu'est-ce qui se passe?
M. Hudon (Alain) : Bien, on
lui donne un délai pour se manifester à la fois s'il est d'accord ou pas avec
l'intention du liquidateur de céder l'immeuble de la coopérative à un offrant
qui n'a pas soumis la meilleure offre. Donc, on lui donne 15 jours pour
dire s'il est d'accord, mais s'il ne répond pas à l'intérieur des
15 jours, on considère que c'est possible de le faire.
M. Fontecilla : Mais est-ce
que le Conseil québécois de la coopération et de la mutualité peut dire :
Je ne donne pas mon accord à l'offre qui a été déposée?
M. Hudon (Alain) : Exact, il
peut refuser, oui.
M. Fontecilla : Et qu'est-ce qui
se passe à ce moment-là?
M. Hudon (Alain) : Bien, le
liquidateur devra vendre l'immeuble au plus offrant, en vertu de sa
responsabilité d'administrateur du bien d'autrui, donc de vendre dans le
meilleur intérêt du bénéficiaire, dans ce cas-ci, la coopérative. L'article ne
s'appliquera pas ici. La possibilité qui était prévue pour le liquidateur de
vendre un immeuble à un offrant qui n'a pas offert la meilleure offre, c'est
exceptionnel, ça ne s'appliquerait pas dans ce cas ci s'il y a un refus du Conseil
québécois de coopération et de la mutualité.
M. Fontecilla : Donc, il y a
toujours une possibilité que, malgré cet article-là, qui est l'immeuble en
question, cette coopérative d'habitation puisse être vendue à quelque chose
d'autre qui n'a pas une affectation sociale ou communautaire, par exemple, du
privé?
M. Hudon (Alain) : Oui.
M. Fontecilla : Et donc, en
d'autres mots, le législateur met en place un mécanisme visant à non pas
protéger à 100 %, mais, autrement dit, à mieux protéger l'affectation
sociale ou communautaire de l'immeuble, dans ce cas-ci, une coopérative, là,
mais il y a toujours une porte de sortie où cet immeuble-là pourrait sortir de
l'affectation sociale et communautaire, là, si, par exemple, vous l'avez dit, le
Conseil québécois de la coopération et de la mutualité refuse.
M. Hudon (Alain) : Si le
Conseil québécois de la coopération et des mutualités refuse, effectivement, la
transaction ne pourra pas se faire à l'égard de l'offrant qui n'a pas soumis la
meilleure offre.
M. Fontecilla : Est-ce que le
Conseil québécois de la mutualité a d'autres responsabilités octroyées dans
d'autres domaines du monde coopératif, là, octroyées par le législateur? Parce
qu'on lui donne quand même un pouvoir ultime.
• (17 h 30) •
M. Hudon (Alain) : Oui, mais
déjà dans la loi, c'est prévu que, dans toute liquidation forcée, le reliquat
de la liquidation est versé au Conseil québécois de la coopération et de la
mutualité. Il y a plusieurs autres dispositions de mémoire, puis je ne suis pas
un spécialiste en droit des coopératives, mais il y a plusieurs dispositions
qui renvoient...
17 h 30 (version non révisée)
M. Hudon (Alain) : ...au
Conseil québécois de la coopération, de la mutualité. Ce n'est pas uniquement
dans le cas... Je ne sais pas si Benoît, tu es plus connaissant que moi
là-dessus, là. Mais, effectivement, il a un rôle à jouer, le Conseil québécois
de la coopération, dans l'application de la Loi sur les coopératives dans sa
globalité.
M. Fontecilla : La question
que je me pose, c'est... Là, on parle de... On a en tête un petit projet, là,
un immeuble de 40 logements qui était une coopérative qui, à cause de multiples
problèmes, est arrivé à la dissolution. Il faut vendre cet acticle-là. Donc, on
prévoit, autant que possible, selon l'article, je suis bien d'accord, là, de
conserver l'affectation sociale ou communautaire, donc de le vendre à une autre
coopérative qui achète cet immeuble-là et garde les caractères social et
communautaire de l'immeuble de 40 logements.
Mais on sait aussi que plusieurs prônent l'effet
que le mouvement coopératif... acquière, comment dire, prenne de l'ampleur, que
ça devienne des actifs très importants. D'ailleurs, ça se voit, ça assure une
meilleure... ça assure une meilleure gestion, une meilleure viabilité
financière, donc des coopératives qui regroupent des milliers de portes,
finalement. Là, ça devient plus compliqué, là, parce que si le conseil, le
conseil - laissez-moi retrouver, là - le Conseil québécois de la coopération et
de la mutualité qui va recevoir le reliquat d'un actif qui comporte plusieurs
milliers, voire des dizaines de milliers de portes - j'exagère peut-être, là -
mais beaucoup de portes. Mais il pourrait être aussi intéressé à avoir un
reliquat qui est plus important pour la louer à d'autres... je ne sais pas trop
à quoi, là, et aliéner du domaine coopératif un actif immobilier très important,
là. Je ne sais pas si vous me comprenez. Lorsqu'il s'agit d'un petit immeuble,
pas de problème, on peut le vendre à une autre coopérative. Mais s'il s'agit de
plusieurs milliers de portes, l'intérêt pourrait être grand à les vendre au
plus offrant et à faire sortir cet actif-là du domaine de l'affectation sociale
et communautaire. Est-ce que ma crainte est justifiée ou pas?
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Mme la ministre.
Mme Duranceau : Bien, votre
crainte se justifie peut-être, mais, justement, ici, on veut habileter la
personne qui liquide à vendre... à ne pas vendre au plus offrant. Ça fait que
ce que vous ne voulez qu'il arrive là. On est en train de donner les pouvoirs
pour éviter ça justement. Alors là, je ne sais pas trop ce que vous voulez...
M. Fontecilla : Je suis bien
d'accord, on crée tout un système pour éviter ce genre de situation là, mais, à
la toute fin, avec le troisième paragraphe, on perd le système, là, et on dit
qu'en donnant la possibilité au Conseil québécois de la coopération et de la
mutualité de refuser cette offre-là, qui a été négociée par le liquidateur, et
on l'a entendu, donc on va accepter l'offre... la meilleure offre qui pourrait
être à l'extérieur de l'affectation sociale et communautaire, là. Donc, on
donne une porte... on ouvre la possibilité.
Mme Duranceau : Aimez-vous
mieux donner le pouvoir à la ministre?
M. Fontecilla : Moi, je veux
que ça demeure...
Mme Duranceau : Oui, mais les
coops, là, ils veulent que ça reste dans le monde des coops, là, je pense. Là,
on est en train de présumer de la plus ou moins bonne foi du Conseil québécois
de la coopération et de la mutualité de poursuivre le mouvement coopératif
OBNL, c'est ça qu'on veut faire, là. Puis, s'ils vendent au privé, bien, ils
vont pouvoir dire quelque chose aussi.
M. Fontecilla : Je ne veux
pas...
Le Président (M. Schneeberger) : Député
de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Oui, je ne
veux pas présupposer les intentions de personne. J'explore les possibilités
logiques, et je n'ai pas de solution, hein? Je suis bien d'accord avec cet
article-là qui, comment dire, balise en quelque sorte et de façon telle, lorsqu'il
y a dissolution et liquidation de nos coopératives, on tend à faire en
sorte... on tend à ce que ça demeure dans une affectation sociale ou
communautaire, mais le système n'est pas complètement verrouillé. Puis
évidemment... Et plus la valeur, la valeur d'un actif croît, plus l'intérêt pour
le faire sortir de l'affectation communautaire... c'est-à-dire donner un petit
peu d'argent...
M. Fontecilla : ...quelqu'un
qui en a besoin, là, c'est très bien, tout le monde a... mais donner des
millions de dollars à l'autre, ça change, là. Ça va avec avec la valeur. Donc,
je voudrais juste signaler cette possibilité. On a... On balise un processus de
liquidation d'une coopérative, là, mais il reste toujours une possibilité. Je
tiens à le faire remarquer. Je n'ai pas la solution parce que c'est important
aussi que les acteurs de la coopération au Québec aient leur mot à dire, là,
sur cette question-là.
Et la question que je pourrais me poser.
Souvent, on entend parler, et c'est le délai qui a été donné, là, la question
est a répondue, ça se fait assez rapidement parce qu'on a, en 15 jours,
là, l'aval ou la réponse du Conseil québécois de la coopération et de la
mutualité. Mais il peut arriver des situations où, si le mouvement coopératif
est appelé à grandir dans le domaine de l'habitation, là, et où on va se
retrouver avec des situations qu'il existe peut-être des études plus... plus en
profondeur, plus complexes, étant donné l'ampleur du parc à liquider. Est-ce
qu'il n'y aurait pas lieu de remettre un petit peu plus de temps, là, mettons
30 jours, là? Pourquoi... Pourquoi un délai... Parce que 15 jours, ça
me paraît court, hein?
Le Président
(M. Schneeberger) : Mme la ministre.
Mme Duranceau : Je
réfère à mon avocat.
Le Président
(M. Schneeberger) : Oui. Alors, M.... Me Hudon.
M. Hudon (Alain) : Merci,
M. le Président. Il ne faut pas oublier que dans un contexte de liquidation,
quand le liquidateur veut obtenir des offres, là, ceux qui font des offres
imposent quand même un délai de validité de l'offre. Donc, on veut s'assurer
minimalement que le processus ne se terminera pas une fois que les offres... le
délai de validité des offres va avoir été expiré. Donc, c'est pour ça qu'il y a
un délai assez serré ici, là, de 15 jours, là. Là, ça peut être
30 jours. Moi, je pense que 15 jours, c'est correct compte tenu que
ces cas-là, il n'y en a pas 10 000, là, par année, là, dans ça, là.
Et puis peut-être que la situation que
vous évoquiez tantôt, là, une grosse coopérative, etc., là, des situations qui
peuvent entraîner une liquidation forcée. Quand on regarde dans la loi, là,
c'est... Le nombre de membres devient inférieur au nombre minimum qui est
prévu. Donc, ça serait... ça ne pourrait pas se produire dans le cas que vous
soulevez. L'omis de tenir l'assemblée annuelle dans les délais prévus, dans les
six mois de la fin de l'année financière, ça me surprendrait qu'une coopérative
d'une telle ampleur ne tienne pas son assemblée annuelle dans les délais. Puis
elle n'a pas transmis de rapport annuel au ministre de l'Économie dans le délai
imparti. Je pense que, si la coopérative est relativement importante, je pense
que le conseil d'administration de la coopérative va être assez responsable
pour respecter cette disposition-là. Mais si on arrivait au-delà de ça, bien,
effectivement, là le délai qui est accordé au conseil québécois, c'est de
15 jours à la suite de la communication du liquidateur.
M. Fontecilla : Est-ce
que... Tantôt vous avez dit que vous avez en tête un cas précis. Très bien,
mais est-ce que c'est une situation courante, ou extrêmement rare, ou est-ce
que vous avez des...
M. Hudon (Alain) : Pas
les... Les informations que j'ai obtenues, là, qui ne sont pas précises, mais
les situations où il y a un avis de défaut qui est transmis par le ministre, il
y en a quand même quelques-unes par année, justement pour les cas que j'ai
mentionnés tantôt, défaut de tenir l'assemblée annuelle, de remettre le rapport
annuel dans les délais, etc. Mais compte tenu qu'il y a toujours une
possibilité de remédier au défaut dans les situations où on arriverait à... le
dépôt d'un avis de liquidation qui entraînerait... au registraire des
entreprises qui entraînerait la dissolution, là, je pense qu'on les compte sur
les doigts d'une main par année, puis je ne suis pas sûr, là. Je n'ai pas les
chiffres exacts, là, mais il n'y a pas beaucoup de cas, là.
M. Fontecilla : Est-ce
qu'il y a quelqu'un qui pourrait tenir à jour ce chiffre-là, ou c'est
vraiment... C'est tellement éclaté comme secteur parce qu'il y en a plusieurs
coopératives d'habitation qui ne sont même pas affiliées, d'après ce qu'on a
compris, là?
M. Hudon (Alain) : Moi,
j'ai l'impression, compte tenu que c'est des ministres qui délivrent les avis
de défaut, j'ai l'impression qu'au ministère, ils doivent avoir les chiffres
annuels, là, j'imagine. Mais je ne les ai pas, ces chiffres, personnellement,
chez moi.
M. Fontecilla : C'est
bien pour moi.
Le Président
(M. Schneeberger) : Oui, ça va? Alors, la députée de Mille-Îles
avait une question.
• (17 h 40) •
Mme Dufour : Oui, merci.
En fait, c'est plus philosophique peut-être, là. On a parlé tout à l'heure de
la difficulté, là, de coaching. Peut-être qu'il y avait des... Tu sais, on
poussait un peu vers un regroupement, puis une professionnalisation des membres
de coops. Et je me demandais si on avait envisagé de peut-être rendre
obligatoire la formation, une formation de base, comme d'ailleurs dans le p.l.
no 16, on l'a fait pour les membres de comités consultatifs d'urbanisme...
Mme Dufour : ...M. le
sous-ministre va peut-être s'en rappeler, c'était un amendement que j'avais
proposé, puis comme membre de conseil de ville, quand moi, j'étais élue, on
devait... même si la municipalité a 30 habitants, il faut suivre une
formation. Tu sais, donc, compte tenu qu'on gère de l'immobilier, que ça peut
avoir des conséquences quand même à long terme, est-ce que ça ne devrait pas
être comme dans les prérequis pour faire partie, être membre? Bien, être...
comment on appelle ça, là, mais membre du conseil d'administration, là, de la
coopérative, là, je ne sais pas si ça a été envisagé, si c'est quelque chose...
en tout cas, moi, il me semble que ça... en tout cas, à vous entendre, j'ai
l'impression que ça manque, qu'il devrait y avoir quelque chose juste minimal
ou minimum, pour que tout le monde comprenne c'est quoi, ses obligations, les
engagements, ses responsabilités puis dans quoi qu'il s'embarque. Il y a
peut-être... On éviterait peut-être d'avoir des membres qui iraient au-delà de
leurs droits, de leur... tu sais, comme ça se voit dans toutes sortes de
métiers ou de postes bénévoles où les gens quand ils ne connaissent pas trop
leur rôle, des fois, ils dépassent les limites, ou ils ne font pas le minimum
qu'ils devraient faire, donc, bref, c'était ma question. C'est pour ça que je
dirais : C'est plus philosophique, là.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Alors, est-ce que vous avez une réponse, Mme la ministre?
Mme Duranceau : Oui, j'ai une
réponse, mais peut-être ça peut être intéressant d'entendre M. Foster,
effectivement, c'est un peu plus philosophique, mais on s'en va vers...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Alors, allez-y, M. Foster.
M. Foster
(Claude) :Écoutez, les fédérations sont
présentes, il y a quand même plusieurs formations. Évidemment, on ne peut pas
obliger les gens présentement, mais la majorité des personnes qui travaillent
dans des coops, parce qu'ils veulent participer au milieu coopératif, vont
suivre les formations, vont être accompagnés par les regroupements. Et on parle
de fédérations locales, après ça, on a la Confédération en haut, donc ils ont
des congrès, des... des rencontres pour être capables justement, là, de trouver
les meilleurs moyens. Je dirais que le cas d'espèce qu'on a, là, puis ce qui
est amené dans la loi, là, c'est ce qu'on entendait tantôt de notre
collaborateur, c'est que c'est minime, hein? Parce qu'habituellement, là, le
milieu coopératif ne veut pas perdre de coops. Alors, habituellement, ils sont
là pour supporter, mais il y a présentement, là, de nombreuses formations qui
sont données. Il y a vraiment un accompagnement. Mais, si la personne ne veut
pas avoir l'accompagnement, vous comprendrez, là, que ça devient plus
difficile. Mais c'est une minorité qu'on peut constater.
Mme Dufour : Mais, par
curiosité, tu sais, vous avez mentionné tout à l'heure : S'il y a une
garantie de prêt, il y a possibilité d'intervenir. Alors, s'il y a une garantie
de prêt, que la SHQ a mis des sommes, il n'y aurait pas moyen que ça, ça
implique de dire : Bien, ça... tout nouveau membre du conseil
d'administration doit suivre une formation minimale de, je ne le sais pas, moi,
1 h en ligne, tu sais, c'est... je ne parle pas de quelque chose de lourd, là,
mais un minimum de c'est quoi, ses droits et... c'est ça, responsabilités?
Le Président (M. Schneeberger) : M.
Foster.
M. Foster
(Claude) :La semaine dernière, on vous
parlait, là, des conseillers en gestion. Alors, dès qu'il y a une garantie de
prêt, il y a un conseiller en gestion de la Société d'habitation du Québec qui
va accompagner ces gens-là pour justement les amener vers, entre autres, les
fédérations, les confédérations. Puis, dans certains cas, même, du fait qu'on
ait... hypothécaire, les gens vont les aider s'ils ne font pas partie de ces
groupes-là, mais il va s'assurer que ces gens-là aillent chercher de par des
pairs, des gens qui connaissent très, très bien le milieu coopératif, le
support. Puis, ultimement, à la société d'habitation, on va être présents, là,
pour les aider par le biais des conseillers en gestion.
Mme Dufour : Puis ça, les
conseillers en gestion, c'est de facto, là, dès qu'il y a un... C'est ça, puis,
s'il y a un administrateur récalcitrant, là, je comprends qu'il y a des
dispositions qu'on a... tu sais, qu'on a passées, là, dans le projet de loi,
pour rendre inhabiles des gens. Mais dans le cas où c'est plutôt quelqu'un de
rebelle, entre guillemets, donc qui ne peut pas être inhabile, mais que ça peut
avoir des conséquences, est-ce qu'ils peuvent intervenir à ce moment-là pour
demander un changement d'administrateur?
M. Foster
(Claude) :Absolument. Ils sont présents à
des conseils d'administration et ultimement, on peut aller avec une
administration provisoire qui est recommandée auprès de la ministre.
Mme Dufour : O.K., excellent,
merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va comme ça? Député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Si je
comprends bien, là, votre dernière phrase, là, c'est comme... avec... c'est ce
qu'on a vu la semaine dernière avec les Offices municipaux d'habitation,
l'accès à un lien financier, là, une garantie de prêt, etc., la SHQ a un
pouvoir de mise en tutelle d'une coop?
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Alors, ça va comme ça. Alors, s'il n'y a pas d'autre question, est-ce que
l'amendement qui introduit l'article 12.4 est adopté? Adopté. Parfait.
Alors, nous en sommes maintenant à l'article 36.3.
Mme Duranceau : Oui, qui est
une modification pour les règles transitoires...
Mme Duranceau : ...donc, oui,
c'est un amendement qui introduit un article, oui.
Donc : Insérer, après
l'article 36.2 du projet de loi tel qu'amendé, le suivant :
36.3. Les dispositions de
l'article 191.1 de la Loi sur les coopératives édictées par
l'article 12.4 de la présente loi ne s'appliquent qu'à l'égard d'une
coopérative d'habitation ayant fait l'objet d'un décret de dissolution déposé
au registre des entreprises en application de l'article 190 de la Loi sur
les coopératives après le (indiquez ici la date qui précède celle de la
sanction de la présente loi).
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
est-ce que nous avons des questions sur l'amendement?
Une voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) : O.K.
Mme Dufour : ...ici, ça vient
modifier l'article qu'on vient juste d'adopter?
Le Président (M. Schneeberger) : Députée
de Mille-Îles.
Mme Duranceau : Ça vient dire
que ça va être applicable seulement à partir de la sanction de la présente loi.
Mme Dufour : O.K. O.K. donc
tout comme la cause qu'on parlait, là, ça ne serait pas applicable à ce
moment-là?
Mme Duranceau : Bien là, s'il
y avait une transaction ou une offre d'achat en ce moment, Revenu Québec serait
obligé de choisir la plus élevée des offres parce qu'elles n'ont pas... ils ne
sont pas habiletés en vertu du nouvel article à choisir autre chose. Donc,
toute situation telle que celle qu'on décrivait qui surviendra après la date de
la sanction pourra être visée par le nouvel article 191.
Mme Dufour : O.K. donc le cas
qu'on parlait tout à l'heure, il n'y a pas eu de décret de dissolution encore.
C'est ce que je comprends?
Le Président (M. Schneeberger) : Me
Hudon.
M. Hudon (Alain) : Merci, M.
le Président. Mais le cas dont on parlait, au contraire, il y a eu un décret
dissolution. Donc, ce que ça dit, l'article ici, c'est qu'il ne s'applique pas
aux affaires en cours à la sanction. Donc, ça va être uniquement les nouvelles
affaires, donc les nouveaux décrets de dissolution qui vont être déposés par le
ministre à compter de la sanction. La procédure exceptionnelle qu'on a prévue
précédemment va s'appliquer.
Mais pour les décrets de dissolution
déposés aujourd'hui, qui ont été déposés hier, qui seront déposés demain, bien,
ces coopératives qui seront visées par ces décrets ne seront pas visées par la
procédure qu'on a vue... exceptionnelle qu'on a vue précédemment.
Mme Dufour : O.K. Puis il n'y
a aucune mesure exceptionnelle, comme un décret justement, qui peut être pris
pour faire en sorte que celle-ci soit---c'est le cas que vous parliez tout à
l'heure puisse...
M. Hudon (Alain) : Bien, moi,
je ne peux pas parler d'un cas en particulier.
Mme Dufour : Mais tout à
l'heure...
M. Hudon (Alain) : Mais s'il
y avait un cas en particulier qui s'appliquait aujourd'hui, c'est le régime tel
qu'on le connaît aujourd'hui qui s'applique.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va comme ça?
Mme Dufour : O.K.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Alors, s'il n'y a pas d'autres questions sur l'amendement, est-ce que
l'amendement qui introduit l'article 36.3 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Nous en sommes maintenant à l'article 37.1.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui?
Des voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) :
Oui. Alors, oui, c'est bien. Moi, j'allais faire la même demande. Alors,
nous allons faire une... nous allons faire, pardon, une petite pause. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 48)
18 h (version non révisée)
(Reprise à 18 h 01)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
nous reprenons les travaux. Alors, je laisse la parole à Mme la ministre pour
présenter l'article... l'amendement de l'article 37.1.
Mme Duranceau : Oui. Donc, l'article
37.1, alors c'est une insertion, un nouvel article, et qui est plutôt long à
lire, là. Alors, je vous lis ça :
Le ministre ayant l'autorité sur un
immeuble peut, afin qu'il soit utilisé à des fins de logement social ou
communautaire ou de logement destiné à des personnes aux études, au sens de l'article
1979 du Code civil, l'aliéner à titre gratuit ou onéreux à une coopérative d'habitation,
un organisme sans but lucratif ou un office d'habitation. Le ministre peut
aussi en transférer l'autorité à un autre ministre pour que ce dernier l'aliène
aux mêmes conditions.
Une municipalité ayant la gestion d'une
partie des territoires du domaine de l'État en vertu d'une entente de
délégation de gestion visée à l'article 17.22 de la Loi sur le ministère des
Ressources naturelles et de la Faune, peut, avec l'autorisation du ministre
ayant l'autorité sur l'immeuble et malgré toute disposition d'entente de
délégation, aliéner un immeuble dont elle a la gestion aux conditions prévues
au premier alinéa.
Un centre intégré de services de... un
centre intégré de santé et de services sociaux, un établissement regroupé ou un
établissement non fusionné visé par la Loi modifiant l'organisation et la
gouvernance du réseau de la santé et des services sociaux, notamment par l'abolition
des agences régionales, un centre de services scolaire, une commission scolaire
ou un collège d'enseignement général et professionnel, peut également, avec l'autorisation
du ministre qui en est responsable, aliéner un immeuble aux conditions prévues
au premier alinéa.
La section 3.2 de la partie 3 de la Loi
sur les compagnies ou la sous-section 2 de la section 1 du chapitre IV du titre
2 de la Loi sur les coopératives, selon le cas, s'applique à tout immeuble
acquis en application du premier, du deuxième ou du troisième alinéa, avec les
adaptations nécessaires.
À l'exception des dispositions de la Loi
sur la conservation du patrimoine naturel, de la Loi sur le patrimoine
culturel, de la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles,
de la loi... de l'article deux 272.15 de la Loi sur l'instruction publique et
de l'article 180 de la Loi sur les services de santé et des services sociaux,
une aliénation visée au premier, au deuxième ou troisième alinéa n'est
assujettie à aucune autre condition que celle prévue par le présent article ou
par un règlement du gouvernement pris sur recommandation conjointe du ministre
des Finances et du ministre responsable de l'Habitation, ou que celle
déterminée par le ministre ou l'organisme visé au deuxième ou troisième alinéa.
Un règlement du gouvernement pris en vertu
du cinquième alinéa peut prévoir les cas où l'autorisation d'un autre ministre
est requise, auquel cas cet autre ministre peut assortir son autorisation d'autres
conditions.
Le présent article ne s'applique qu'à l'égard
d'un immeuble ayant fait l'objet d'une offre d'achat acceptée ou dont l'aliénation
a lieu au cours d'une période de cinq ans débutant à la date de l'entrée en
vigueur du premier règlement du gouvernement pris en vertu du cinquième alinéa.
Alors donc, oui, bien, écoutez, grosso
modo, là, on veut que des biens de l'État puissent être aliénés, selon qui les
détient dans l'État, là, selon le ministère, que ça puisse être disposé à titre
gratuit ou onéreux en faveur d'une coopérative d'habitation, d'un OBNL ou d'un
office d'habitation. Tout ça, évidemment, dans un contexte de montage financier
pour faire des projets d'habitation qui seront des projets...
Mme Duranceau : ...ou là, ici,
on dit à des fins de logements sociaux ou communautaires ou de logements
destinés à des personnes aux études. Donc, on pourrait rajouter notre notion
d'abordable, là, ici, amplement discutée tantôt, mais c'est ça la logique, là.
Ça fait que c'est les biens excédentaires de l'État, qu'ils soient au ministère
de la Santé, qu'ils soient au niveau du ministère de l'Éducation, pour que ça
puisse être... contribuer dans différents projets d'habitation. Puis là ça
pourrait être vendu, ça pourrait être transféré à titre gratuit ou à une valeur
inférieure à la valeur marchande, mais évidemment, ça va faire partie de la
contribution du gouvernement dans des projets d'habitation. Mais c'est juste
une autre façon de... tu contribues à un projet d'habitation social, abordable.
Là, c'est sociocommunautaire ou de logements destinés à des personnes
étudiantes. On pourra y revenir, là, mais c'est pour y contribuer en nature
plutôt qu'en argent dans ce cas-là.
Le Président (M. Schneeberger) : Ah,
députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. Une
question sur le deuxième...
M. Fontecilla : Gros article.
Mme Duranceau : Gros article,
oui.
Mme Dufour : Oui, c'est très
gros.
Mme Duranceau : Gros article
à six heures. Je suis d'accord.
Mme Dufour : J'ai réfléchi,
mais le deuxième paragraphe me soulève tout de suite une question, là, on
dit : «une municipalité ayant la gestion d'une partie des territoires du domaine
de l'État». Donc là, on...
Mme Duranceau : «En vertu
d'une entente de délégation».
Mme Dufour : «En vertu d'une
entente de délégation». Ça fait que là, ici, on ne parle pas... Parce qu'une
municipalité actuellement peut déjà, là, céder un terrain ou un... tu sais,
un... comme contribution.
Mme Duranceau : Oui, mais là
ça serait quelque chose... C'est le terrain qui est... dont la municipalité a
la gestion, mais en vertu de la Loi sur le ministère des Ressources naturelles.
Puis ça, ça existe.
Mme Dufour : Ça, c'est un cas
particulier? Là, je ne sais pas exactement...
Mme Duranceau : Non, non,
non. Bien, ça existe. Là, moi, j'en ai dans ma circonscription, là.
Mme Dufour : Mais c'est quoi?
C'est comme une réserve naturelle qui a été... c'est des terres de l'État, mais
ce n'est pas fédéral, là, on parle de...
Mme Duranceau : Non, non,
c'est des terres de l'État qui seraient... Puis il y a des terres qui
appartiennent au ministère des Ressources naturelles et de la Faune qui sont...
qui ne seront pas, qui ne seront pas exploitables sur le plan des forêts, là,
par exemple, mais qui appartiennent quand même à l'État, puis ça, les villes
peuvent les utiliser, là.
Mme Dufour : Mais là est-ce
que c'est une contribution? À ce moment-là, ça fait partie des contributions de
la municipalité, dans un cas comme ça, pour le deuxième...
Mme Duranceau : Bien, dans ce
cas-là, oui, ça serait... Bien non...
Mme Dufour : Parce que tout
le reste touche l'État, là.
Mme Duranceau : Non, ce
serait une contribution du gouvernement.
Mme Dufour : O.K.
Mme Duranceau : Donc,
probablement qu'on viendrait dire : Bien là, on contribue en nature, ça
vaut x, ça fait que la subvention qu'on va donner, par ailleurs, bien, elle
sera moindre. Mais encore une fois, parce qu'on voit ça souvent dans des
projets privés, là, je vais faire attention, mais où tu as plusieurs personnes
qui se mettent ensemble, il y a quelqu'un qui contribue le terrain, d'autres
vont amener d'autres expertises, puis là on a un montage du projet qui part
de... quelqu'un qui vient contribuer le terrain ou qui vient contribuer la
bâtisse puis, après ça, le projet se développe. Bien, c'est pour permettre à
l'État d'être agile. Puis on donne cette permission-là pour une période de cinq
ans pour que, dans le contexte actuel, puis là il y a quand même beaucoup de
restrictions, là, qui sont... qui demeurent imposées, mais venir donner une
opportunité de contribuer plus facilement un des biens de l'État dans un projet
d'habitation.
Mme Dufour : Ça fait que, par
exemple, une ancienne école pourrait... ou un ancien CHSLD qui ne serait pas
utilisé pourrait être cédé puis ça ferait... il y aurait une évaluation de la
valeur de ce qui est cédé.
Mme Duranceau : Puis ça
représenterait la contribution.
Mme Dufour : Une partie de la
contribution du gouvernement...
Mme Duranceau : C'est ça.
Exactement.
Mme Dufour : ...ou de la SHQ,
là. C'est la SHQ, à ce moment-là, qui fait le transfert? C'est vraiment, c'est
le gouvernement.
Mme Duranceau : Non, c'est
justement, c'est que pour pouvoir permettre le transfert direct, parce que
sinon, ce qu'il aurait fallu faire, c'est transférer à la JVM, à la valeur
marchande entre, disons, ministère de l'Éducation puis la SHQ, puis là après
ça, tu transfères. La SHQ aurait contribué. Mais même la SHQ n'était pas
habilitée à disposer en bas de... bien là, on contribuerait à valeur marchande
dans ce cas-là, là, de toute façon, mais ça évite un transfert entre ministères
avant que ce soit contribué à un OBNL, disons.
Mme Dufour : O.K.
Le Président (M. Schneeberger) : Députée
de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. Je...
peut-être, vous faire... je vais souligner un élément que j'ai beaucoup aimé
dans le premier paragraphe, c'est qu'on a parlé de logements sociaux ou
communautaires ou de logements destinés à personnes aux études. Ici, on ne
parle pas d'abordable.
Mme Duranceau : Je sais puis,
je pense, c'est un problème.
Mme Dufour : Bien, moi, je
trouvais ça bien, c'est... je trouvais ça très bien de même, qu'on s'assure que
ça reste des biens publics d'une certaine façon, là.
• (18 h 10) •
Mme Duranceau : Moi, je pense
que sincèrement, on a eu une bonne discussion sur ça tantôt, là, il faut le
modifier.
Mme Dufour : C'est drôle,
j'aurais pris celle-là pour toutes les autres.
Mme Duranceau : À moins
que...
Mme Duranceau : ...mes avocats
disent le contraire, là.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
Me Veilleux. Bien oui, moi, je vous ai fait un... tout à l'heure, là, pour les
trois, là, ça fait que le consentement est fait. Me Veilleux.
M. Veilleux (Jean-Pierre) :
Donc, Jean-Pierre Veilleux, notaire et légiste au ministère de la Justice. En
fait, la rédaction actuelle de l'article, se calque sur les dispositions qui
sont applicables en vertu de la Loi sur les compagnies et de la Loi sur les
coopératives, à l'égard des OBNL, des coopératives et également des offices
d'habitation auxquels on réfère au quatrième alinéa. Donc, on vient poser
certaines conditions à l'aliénation, notamment le maintien de l'affectation
sociale et communautaire, d'où la rédaction actuelle. Ça pourrait causer un
enjeu à cet égard-là.
Le Président (M. Schneeberger) : Députée
de Mille-Îles.
Mme Dufour : C'est exactement
ça que je disais. C'est bien, parce qu'ici on maintient... avec la façon que
c'est libellé, on maintient la vocation sociale, communautaire, alors que,
quand on ouvrait la porte, tout à l'heure, à «abordable», on n'avait pas cette
certitude-là, qui était une préoccupation de mon collègue de Laurier-Dorion, à
juste titre. Je ne sais pas si mon collègue a des questions, parce que j'en
aurais d'autres, mais je vais le laisser y aller.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Tout d'abord, on prévoit, à cet article-là, une date de péremption,
là, c'est cinq ans après. Et première question, donc : C'est dans les
commentaires qu'on le lit, là... attendez une minute, durée... pendant une
durée de cinq ans. J'ai lu rapidement. Mais pourriez-vous m'indiquer où la
période de cinq ans est indiquée dans l'article proposé?
Mme Duranceau : C'est au
dernier paragraphe : «Le présent article ne s'applique qu'à l'égard d'un
immeuble ayant fait l'objet d'une offre d'achat acceptée ou dont l'aliénation a
lieu au cours d'une période de cinq ans.»
M. Fontecilla : Et pourquoi
s'arrêter au bout de cinq ans, en si bon chemin, là, pourquoi ne pas avoir une
option de renouvellement de cet article-là? O.K., après cinq ans, on arrête, mais,
si jamais on décide... pour x, y raison, on décide de continuer, bien, il y a
un renouvellement de la disposition.
Mme Duranceau : Bien, je suis
d'accord avec vous, M. le député de Laurier-Dorion. En fait, moi, je pense que
ça ne devrait pas être temporaire, cette mesure-là.
M. Fontecilla : Ou temporaire
renouvelable.
Mme Duranceau : Bien, c'est
ça, la logique, c'est que c'était cinq ans, puis on verra. Vu que c'est des
pouvoirs, des superpouvoirs, entre guillemets, on les mettait, comme les
articles qui suivent, là, on les mettait temporaires, on les mettait pour une
période de cinq ans puis on allait, si... on allait se repencher là-dessus,
éventuellement. Parce qu'on sort du cadre. Vous comprenez qu'on sort du cadre
rigide habituel, alors je pense que tout le monde était d'avis que cinq ans
nous donnaient le temps de réagir et de se réajuster. C'est pour ça. C'est ça,
la logique.
M. Fontecilla : Je vais y
revenir parce que, ça, c'est un aspect important, là, mais, tout d'abord,
j'aimerais comprendre l'esprit et la mécanique, là, le cheminement de cet
article-là. C'est le ministre ayant l'autorité sur un immeuble. Donc, ça peut
être plusieurs ministres. Ce n'est pas la ministre de l'Habitation. Donc, c'est
chaque ministre qui peut décider, qui voit son parc immobilier, en tout cas,
celui... son parc immobilier, le parc immobilier sous son autorité, et il
dit : Bien, tel ou tel... ça peut être un établissement en santé ou en
éducation, tel et tel bâtiment, je pourrais considérer que... à l'aliéné, pour
un but... à une coopérative d'habitation, un OSBL ou un office d'habitation.
C'est ça? C'est chaque ministre qui va décider, là?
Mme Duranceau : Bien, c'est
que chaque ministre est... Merci, M. le Président. Chaque ministre est
responsable de ce qui est sous sa gouverne, là, évidemment. Donc, le ministre
de l'Éducation, s'il y a des écoles, bien, ultimement, la commission scolaire
ou le collège ne peut pas disposer en faveur d'un OBNL. Même s'il pense que
c'est une bonne idée, il faut qu'il s'en remette à leur ministre qui, lui, a...
honnêtement, le ministre, tu sais, il va regarder ça puis, s'il pense que c'est
une bonne idée ou pas une bonne idée, il peut dire oui ou non.
Mais, actuellement, ce qui se produit, c'est
qu'on a... On parlait d'une école, là, il y en a un, exemple d'école où, bien
là, ce n'est plus le bon édifice pour des fins scolaires puis...
Mme Duranceau : ...ce serait
peut-être un bon édifice pour l'habitation, alors nous, on a été interpellés,
mais on a un peu les mains liées pour provoquer une transaction ou une
contribution à un OBNL parce que, là, il y a obligation de transfert à la
valeur marchande puis qu'il y ait compensation pour ça. Alors, si on a cette
latitude-là ici, bien, ça pourrait permettre un montage financier qui est
différent, qu'on n'a jamais fait, qu'on n'a jamais vu avant en habitation. Mais
là, on pourrait dire : O.K. Donc, le ministre de l'Éducation donnerait son
accord ou dirait : Écoute, je transfère au ministre... je transfère mon
droit, par rapport à ça, au ministre de l'Habitation qui va décider ce qu'il
advient de ce...
M. Fontecilla : Ah! Donc, il
y a un transfert de responsabilités?
Mme Duranceau : Ça dit, au
premier paragraphe : «Le ministre peut aussi en transférer l'autorité à un
autre ministre pour que ce dernier l'aliène aux mêmes conditions». Ça, c'était
dans le premier paragraphe.
M. Fontecilla : Je sais que
les anciennes commissions scolaires, devenues aujourd'hui centres de services
scolaires, avaient toute une politique selon la commission, là, pour
l'aliénation, là. Souvent... à l'époque, là, c'était souvent au profit soit du
secteur communautaire ou des loisirs, parce que c'est des locaux appropriés
pour ça. Je suppose que ces politiques demeurent, mais le ministre responsable,
malgré la... Parce qu'il doit exister des politiques, une façon de faire pour
aliéner des biens de l'État finalement, mais il peut choisir une autre
procédure. Il peut dire : Soit que je le vends moi-même ou je transfère
cette responsabilité à non pas passer par la politique déjà établie, là, et la
transférer à bout à la ministre de l'Habitation ou à un autre ministre, on ne
spécifie pas ici, ou lui-même, il décide.
Donc, chaque ministre, par rapport à son
parc immobilier, va avoir deux chemins, là, soit que je suis la procédure
habituelle, là, c'est-à-dire j'aliène cette école-là au profit d'un centre
communautaire ou au profit d'un privé ou que sais-je, là. Si je comprends bien,
c'est toujours en fonction de la meilleure offre, là, le meilleur prix, ou je
choisis la deuxième option, je l'aliène au profit du logement social et
communautaire?
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
Mme la ministre.
Mme Duranceau : Là, la
prémisse de base, c'est qu'il y a un projet d'habitation. O.K.? Puis c'est dans
ce contexte-là qu'un immeuble est aliéné ou qu'on devra se poser la question,
là : Est-ce qu'on va à travers cet article-là... Normalement, chaque
ministère a des règles à suivre pour disposer d'un immeuble, puis il n'y a
personne au gouvernement qui peut disposer en bas de la valeur marchande. Donc,
si on veut permettre des dispositions à titre gratuit... on s'entend, là, si on
dispose à titre gratuit, bien, il n'y a pas de compensation. Donc, ça voudrait
dire, par exemple, que, si on prend un exemple d'une école, bien, il n'y a pas
de compensation. Donc, si l'immeuble vaut 10 millions, bien là, la
commission scolaire n'a pas sa compensation de 10 millions si c'est ça, la
valeur marchande.
Il y a peut-être d'autres raisons où on
ferait ça, ou il y aura peut être compensation ailleurs avec d'autres crédits
budgétaires, mais c'est vraiment pour une souplesse sur une transaction donnée,
pour un montage financier, de dire : Bien, l'école, la commission scolaire
va contribuer l'immeuble dans le projet, puis on va considérer, d'un point de
vue du gouvernement, bien, que cet immeuble-là, qui a une valeur X, va
correspondre à la contribution du gouvernement dans ce projet-là. Puis ça
pourrait être l'unique contribution du gouvernement qui sera comptabilisée à la
valeur marchande pour la... au niveau de l'OBNL, mais qui n'aura pas de
déboursé qui sera requis. Mais en ce moment, ça ne se peut pas, là, ça, l'OBNL
est obligé de payer la valeur au gouvernement.
Le Président (M. Schneeberger) : M.
le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Ça pourrait s'appliquer, peut être, dans un... comment dire, dans un
cas idéal, là, ça pourrait être un grand stationnement qui est... Bon, mettons
qu'on va en prendre une partie pour le donner à une...
Mme Duranceau : Oui, oui,
d'un CIUSSS, mettons, là, d'un hôpital.
• (18 h 20) •
M. Fontecilla : Par exemple.
Là, c'est simple. Donc, est-ce que vous parlez d'un immeuble? Est-ce qu'on
parle aussi du foncier, là? Est-ce qu'il y aurait une nécessité... Parce que,
tantôt, on a approuvé...
M. Fontecilla : ...on a
adopté des articles, là, où est-ce qu'on insistait... toute une série
d'articles, là, où est-ce qu'on insistait sur le foncier, là, l'immeuble
foncier. Ici, on parle de.
Mme Duranceau : Bien,
c'est immeuble encore. Je pense que ça inclut le fonds de terre, là.
M. Fontecilla : Il n'y
aurait pas... Ce n'est pas pertinent d'inclure le foncier, là?
Le Président
(M. Schneeberger) : Mme la ministre.
Mme Duranceau : Mon
avocat.
Le Président
(M. Schneeberger) : Ah! O.K.
Mme Duranceau : Je pense
que ça doit... En tout cas, ça doit être inclus, là.
Le Président
(M. Schneeberger) : Me Veuilleux. Oui. O.K.
Mme Duranceau : Ça
inclut, je crois.
M. Veilleux (Jean-Pierre) : Excusez-moi.
Pouvez-vous répéter la question?
Mme Duranceau : Est ce
qu'immeuble dans la lecture que vous faites, ici, «le ministre ayant l'autorité
sur un immeuble», on inclut le foncier, donc, on inclut le terrain là-dedans?
M. Veilleux (Jean-Pierre) : Lorsqu'on
parle d'immeuble, on parle de tous terrains, bâtiments, ou bâtiments sur un
terrain. C'est un... C'est le terme très large pour viser, en fait, tous les
cas de figure.
M. Fontecilla : Je suis
tout à fait d'accord avec vous, mais je ne sais pas si vous étiez là tantôt,
mais on a adopté des articles où est-ce qu'on voulait justement rendre le
foncier explicite. Et on disait que c'était implicite, mais on voulait le
rendre explicite. Et on disait le fonds foncier. Le fonds foncier, c'est
l'expression utilisée, et l'immeuble. On a fait cette opération-là tantôt pour
rendre... Parce que là... Là, vous nous dites, là, tout immeuble, de façon
implicite, ça comprend le foncier. Mais tantôt on a adopté des... justement des
articles, là, pour rendre le foncier explicite, pour éviter tout problème,
etc., etc. Donc, la question que je me pose, est-ce qu'on devrait faire la même
opération ici, là?
M. Veilleux (Jean-Pierre) : ...dans
une disposition très particulière qui serait des dispositions transitoires d'un
projet de loi annuel? Probablement que l'autre disposition s'intégrait dans...
dans un cadre législatif existant qui pouvait mener... Je ne sais pas
exactement de quelle modification vous parlez, mais qui peut mener à nécessiter
ces précisions-là. Ici, on n'en a pas besoin parce qu'on est... on peut référer
directement au Code civil et aux différentes définitions qui parlent
d'immeuble. D'ailleurs, c'est aussi des dispositions qu'on va retrouver dans
les différents... différentes lois sectorielles, des ministères, des organismes
pour la vente de biens immobiliers.
M. Fontecilla : Donc,
ici...
Le Président
(M. Schneeberger) : ...de vous interrompre, je pense que Mme la
ministre voudrait rajouter quelque chose à la question.
Mme Duranceau : Ce à...
Merci, M. le Président. Ce à quoi vous faites référence, c'est les
modifications qu'on a faites à la Loi sur les coopératives puis la Loi sur les
compagnies. Il y avait une précision... une précision qui était requise, là. Ça
fait que je ne suis pas sûre que c'est ce à quoi réfère notre légiste ici.
Donc, le terme immeuble à 37.1, selon mon avocate à la SHQ, on inclut les
terrains. C'est inclus dans la notion d'immeuble. Ça fait qu'il n'y aurait pas
d'ajout additionnel à faire, là. Donc, effectivement, ça pourrait viser... Ça,
c'est un très bon exemple. Un terrain de... Un terrain excédentaire, disons,
d'un... d'un hôpital pourrait être cédé dans un projet d'habitation par le
CISSS pour justement loger des infirmières. Puis on pourrait voir cette
nécessité d'agilité là des vraies transactions, là. Donc, c'est ce que ça
viendrait permettre, qui n'est pas possible en ce moment, là. Puis ça pourrait
permettre de boucler le montage financier dans certains cas, ce qui serait...
M. Fontecilla : Tout à
fait.
Le Président
(M. Schneeberger) : ...
M. Fontecilla : Oui. Là,
l'État est en train d'aliéner une partie de son... de son actif, là, et dans un
but très précis, habitation, mais encore plus précis, une coopérative
d'habitation, un organisme sans but lucratif ou un office d'habitation, là. Et
il faut, selon moi... Est-ce que les garanties, je suis sûr que vous allez me
répondre, en tout cas, par l'affirmative, là, est-ce que toutes les garanties
sont... existent dans tout le, comment dire, le système juridique québécois
pour que cette affectation... de communautaire existe à perpétuité.
Le Président
(M. Schneeberger) : Oui. Est-ce que...
M. Fontecilla : Donc,
pour que ça reste toujours dans... Parce qu'on... C'est une partie de l'actif
qui appartient à tout le monde, là. Que ça ne puisse jamais sortir de l'affectation...
communautaire.
Le Président
(M. Schneeberger) : Mme la ministre.
Mme Duranceau : Oui.
Bien, c'est la prémisse de base de l'article, hein? Qu'un ministre peut, s'il a
l'autorité sur un immeuble peut, afin qu'il soit utilisé à des fins de
logement... Puis là on va... on va redéfinir ça, là, mais à des fins de
logements sociaux abordables ou de logements destinés à des personnes aux
études. Donc, c'est juste dans ce contexte-là, qu'une aliénation...
Mme Duranceau : ...tel qu'on
la définit ou on la décrit ici pourront... pourra être faite. Donc, on le
préserve, là, c'est la condition de base. Sinon, cet article-là ne s'applique
pas.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? M. le député de Laurier -Dorion.
M. Fontecilla : Mais ma
question, c'est... J'ai la garantie, au moment de la transaction, c'est le cas.
L'affectation... Donc, on aliène un bien public, qui appartient à l'ensemble de
la population, au profit d'habitation qui est, par définition... bien, enfin, c'est
une entité qui n'est pas tout à faite publique, là, mais qui a une mission
sociale et communautaire, qui est bien comprise et implantée au Québec, là.
Mais moi, je vois dans le long terme, et dans l'immobilier, souvent, c'est à la
fin de l'hypothèque, après 35 ans, là. Est-ce qu'on a les assurances que
ce terrain-là, cet actif-là, qui, au début, appartenait à l'État, va rester à
perpétuité — quand j'utilise le terme perpétuité, là, c'est
perpétuité — c'est-à-dire qu'il va toujours rester dans une affectation
sociale et communautaire?
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre.
Mme Duranceau : Oui. Donc,
effectivement, c'est un bon point, puis c'est au paragraphe 4°. Là, on réfère à
des sections, là, avec des numéros, mais, grosso modo, la section 3.2 de
la partie III de la Loi sur les compagnies, puis, bon, l'équivalent,
disons, dans la Loi sur les coopératives vont s'appliquer aux immeubles en
question. Ça, ça va viser... ça fait en sorte qu'il ne pourrait pas y avoir
d'aliénation subséquente à un tiers ou être utilisé à d'autres fins que le
logement social... bon, social, abordable, étudiant sans l'autorisation
préalable de la ministre de l'Habitation et du ministre de l'Économie si on
parle d'une coopérative. Donc, ce paragraphe-là vise exactement ce que vous
décrivez.
Le Président (M. Schneeberger) : Est-ce
que ça vous convient, M. le député de Laurier-Dorion?
M. Fontecilla : Oui, mais...
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va?
M. Fontecilla : Très bien.
Mais là on est dans une... j'aimerais savoir... on est dans une situation où
soit un ministre, de l'Éducation, de la Santé... Bien, finalement, c'est le
ministère de la Santé et de l'Éducation les principaux concernés. Tous les...
je suppose que... enfin, il y a différents actifs un peu partout, là, mais les
grands détenteurs, c'est la Santé et l'Éducation, là. Donc, c'est soit...
Mme Duranceau : Transport.
M. Fontecilla : Le Transport,
c'est vrai. Le ministre en titre d'un ministère X va lui-même prédécider ou
donner la responsabilité à la ministre de l'Habitation. Comment... et ça, si
vous introduisez cet article, parce qu'on vit une crise du logement, parce
qu'il faut produire davantage de logements, etc., là, comment vous allez faire
pour opérationnaliser cette disposition-là si elle est adoptée? Comment vous
allez convaincre vos collègues, là : Donnez-moi de l'actif, là?
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre.
Mme Duranceau : Alors, deux
choses. Comme le mentionne ma collègue, là, députée de Labelle, souvent il y a
des opportunités qui viennent du milieu, puis là on va être capable d'y
répondre. Ça fait que ça, c'est une portion de la réponse. L'autre portion de
la réponse, on va dans les prochaines semaines, rendre disponible une liste de
tous les actifs excédentaires de l'État, puis là il y aura sans doute des
opportunités, encore une fois, qui vont venir du milieu pour créer des
opportunités de projets. Le travail est en train de se faire, là, pour
identifier ces actifs-là puis être certains... C'est une chose d'identifier les
actifs excédentaires, mais, après ça, sont-ils réellement propices au
développement de projets? Bien, on est en train de faire ce travail-là. Puis
dans les prochaines semaines, ça va être disponible.
M. Fontecilla : L'Hôtel-Dieu
à Montréal, ça en fait partie?
Mme Duranceau : Écoutez, on
va voir sur la liste, sans doute. Je ne sais pas, là, je ne sais pas à quoi il
est utilisé en ce moment, là, mais, effectivement, il y en a plusieurs à
Montréal.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va comme ça? Députée de Mille-Îles, vous avez une question?
• (18 h 30) •
Mme Dufour : Oui. Merci, M.
le Président. Peut-être juste pour continuer sur la lancée de mon collègue.
Comment on... Parce qu'il y a aussi des municipalités qui envisagent des fois
des terrains ou des immeubles excédentaires du gouvernement. Et donc comment on
va répondre...
18 h 30 (version non révisée)
Mme Dufour : ...dans le fond,
est-ce que ça va être en priorité au logement dans des cas comme ça? Parce qu'on
vient d'entendre qu'il y aura une liste qui va être produite, et je suis
absolument 100 % convaincue qu'il y a des villes qui vont dire :Aie!
moi, par contre, ce terrain-là ou, tu sais, ce bâtiment là, j'aurais peut
être fait quelque chose, une bibliothèque, etc., avec. Donc, comment... Je veux
juste voir si on va vraiment prioriser le logement dans un cas comme ça.
Mme Duranceau : La...
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre.
Mme Duranceau : Oui, merci. L'article
de loi pour le moment, là, à moins qu'on décide d'en débattre autrement, mais
ce n'est pas pour ça qu'il a été conçu. C'est vraiment à des fins de logements
sociaux abordables ou étudiants.
Mme Dufour : Là, on parle de
céder à titre gratuit. Mais dans le cas où une ville dirait : Bien, moi je
pourrais vous l'acheter. Est-ce que ça change la donne à ce moment-là?
Mme Duranceau : Bien, s'ils
veulent l'acheter, ils pourront l'acheter directement à la valeur marchande,
puis c'est ça.
Mme Dufour : Ça fait que là,
à ce moment-là, ça se peut que, dans cette liste-là, il y ait des bâtiments ou
des terrains qui sortent parce qu'il y aurait peut-être un intérêt à l'acquérir
par une municipalité. Ce serait pour un bien public...
Mme Duranceau : Ah! bien,
là...
Mme Dufour : Mais il reste
que le logement est plus important à mon avis en ce moment. Donc, c'est ça que
je veux valider, là, comment...
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre.
Mme Duranceau : Donc là, on
pourrait avoir, disons, un bout de terrain à Laval, exemple.
Mme Dufour : Oui, ça peut
être à Blainville.
Mme Duranceau : Bon, on va
prendre un cas, là, qui nous qui... nous touche. Donc, on pourrait avoir un
terrain à Laval qui est détenu par le ministère du Transport,
Mme Dufour : Par exemple.
Mme Duranceau : C'est ça.
Mme Dufour : À la sortie du
pont de l'autoroute 25.
Mme Duranceau : Bon, entre
autres.
Mme Dufour : Pas bien loin,
là, c'est ça.
Mme Duranceau : Et puis la
ville pourrait dire : Bien, O.K., tu vois, il est disponible, je vais l'acheter.
Bien là, ils savent qu'il est disponible. Ils peuvent l'acheter. Maintenant,
ce... Puis aujourd'hui ils peuvent savoir qu'il est disponible aussi. De toute
façon là, c'est de l'information que, quand tu creuses un peu, là, tu finis par
la trouver. Donc... donc, effectivement, la ville pourrait décider d'acheter ce
bout de terrain là pour d'autres fins que de l'habitation. Mais, à ce moment-là,
ce n'est pas cet article-là qui s'applique, puis ça peut déjà se faire en ce
moment.
Là, ce que vous me dites, c'est que dans
le fond, on va rendre l'information encore plus disponible. Oui. Mis je pense
que ça créera des opportunités, au moins pour l'habitation. Puis puis ils ne
seront pas tous acquis, là, ces terrains-là par des OBNL non plus. Puis peut-être
qu'effectivement ça créera d'autres types de transactions. Mais là, ce sera à
voir, de part et d'autre entre le ministère du Transport, dans l'exemple qu'on
a, et la ville, est-ce que c'est la bonne transaction. Mais je ne peux pas
légiférer sur tout par contre.
Mme Dufour : Non. L'article
cinq vient préciser des exceptions. Donc, on dit que l'aliénation n'est
assujettie à aucune autre condition que les dispositions qu'on mentionne, là,
les lois : la Loi sur la conservation du patrimoine naturel, la Loi sur le
patrimoine culturel, la Loi sur la protection du territoire et des activités
agricoles, la Loi sur l'instruction publique et la Loi sur les services de
santé... de services de santé et services sociaux. Et on n'a pas inclus la Loi
sur l'environnement, et je me demandais pourquoi.
Mme Duranceau : C'est une
bonne question que...
Le Président (M. Schneeberger) : Est-ce
que vous avez une réponse? Oui. Alors, Mme la ministre.
Une voix : ...
Mme Duranceau : Mais je ne
pense pas que ce soit la réponse.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Alors, est-ce que ça va?
Mme Duranceau : Mais je vais
laisser mon sous-ministre adjoint répondre.
M.
Schneeberger
:
Oui, alors, M. Savoie.
M. Savoie (Jocelyn) : Les
dispositions visent l'aliénation des immeubles. Mais, pour ce qui est des
questions d'environnement, le promoteur, que ce soit une OBNL ou un autre qui
va faire le projet, va quand même devoir aller chercher ses permis municipaux.
Et s'il a besoin d'un CA en environnement, il va devoir aller le chercher. À ce
moment-là, dans l'émission du CA, toutes les validations environnementales
requises y sont captées. Donc, il n'y a pas... les lois environnementales ne
sont pas jetées par-dessus bord, là. C'est juste que, dans les cas d'aliénation,
ce n'est pas une donnée qui est pertinente. Puis dans les dispositions qui sont
listées, là, pour les exceptions, là, c'est toutes des informations qui sont en
lien avec le processus d'aliénation comme, par exemple, informer le ministre de
l'Environnement, préalablement à l'aliénation d'une terre du domaine de l'État
qui est comprise dans une aire protégée, celle-là est maintenue avec les
exceptions qui sont listées. La Loi sur la conservation du patrimoine, mais c'est
le droit de préemption du ministre de la Culture à l'égard d'un immeuble classé
parce qu'il a toujours le droit, lui, de le garder dans le giron...
M. Savoie (Jocelyn) : ...il
reste la protection du territoire, des activités agricoles, évidemment, c'est
d'aller chercher l'autorisation de la CPTAQ, parce que ça veut dire de prendre
une terre agricole puis de la convertir. La Loi sur l'instruction publique,
c'est le droit de premier refus d'une municipalité à l'égard d'un immeuble
qu'elle a cédé à ses centres scolaires de services.
Mme Dufour : Ça, c'est
un cas que je parlais tout à l'heure. O.K. Ensuite.
M. Savoie (Jocelyn) : Puis
le dernier, c'est la Loi sur les services de santé et services sociaux, c'est
l'autorisation des deux tiers des membres d'un établissement à caractère
distinctif, là on parle ici de Jeffery Hale, l'Hôpital juif, ceux qui ont un
caractère particulier dans le réseau de la santé puis qui ont des règles...
Mme Dufour : Ça fait que
là je veux juste comprendre, parce qu'avec la Loi sur l'environnement, les CA22
pour remblaiement, par exemple, de milieux humides, la loi a été changée il y a
quelques années, qui fait en sorte qu'une demande de certains CA22 n'est pas...
On n'est pas obligé d'aviser la municipalité. Et, des fois, il y a eu
malheureusement des cas où ce n'était pas... tu sais, la municipalité avait
l'intention de protéger, parce que le plan régional, humide et hydrique était
en production, mais n'était pas encore adopté, c'est le cas de beaucoup de MRC
en ce moment, fait en sorte qu'entre-temps, pouf, la demande de remblaiement a
été faite. Et puis, bien, ça a été autorisé, parce que le ministère ne consulte
plus les municipalités, contrairement à ce que c'était avant. Donc, est-ce
qu'il y a un risque ici?
Le Président
(M. Schneeberger) : M. Savoie.
M. Savoie (Jocelyn) : Il
y a toujours un risque, par contre, on sait que, par exemple, pour la
production des plans sur les milieux humides, la plupart devaient les produire
pour décembre. Donc, normalement, ils vont sortir puis ils vont être enfin
connus. Puis ça va être plus facile d'en tenir compte. Il n'y a pas du risque
zéro, là, dans tous les systèmes comme ça. Mais en même temps, il faut
comprendre qu'il y a aussi un règlement qui va être adopté pour pouvoir
encadrer les transactions et un certain nombre de choses qui vont pouvoir être
prises en compte dedans, là. Et puis ça pourrait être des éléments qui
pourraient être mentionnés, le cas échéant. Il était d'ailleurs prévu... À moins
pour s'assurer que les ministères et organismes ont des crédits pour être
capables de disposer de leurs actifs parce qu'à titre onéreux, ça veut dire
qu'ils absorbent la perte, là.
Mme Dufour : O.K.
M. Savoie (Jocelyn) : À
titre... je veux dire, pas quand même à titre gratuit, là, ça veut dire que
la... assume la perte.
Mme Dufour : O.K.
Le Président
(M. Schneeberger) : Ça va comme ça?
Mme Dufour : Oui.
Le Président
(M. Schneeberger) : Oui? C'est bon? Là, je voudrais juste
vérifier. Je pense que vous vouliez... Suite aux discussions, est-ce que
vous... Oui.
Mme Dufour : C'est une
petite question.
Le Président
(M. Schneeberger) : ...
Mme Dufour : Oui. Les
règlements de démolition des municipalités parce que, là, on parle de la Loi
sur le patrimoine culturel pour les bâtiments cités, mais il y a maintenant les
bâtiments qui sont, bien, répertoriés par les municipalités, là, qui sont régis
par leur règlement de démolition. Est-ce que, là, dans ce cas-ci, ils doivent,
tu sais, comme la... Est-ce que la cession doit se faire conditionnellement à
ce qu'ils aient la confirmation que... que le bâtiment, par exemple, pourrait
être démoli?
Le Président
(M. Schneeberger) : Oui.
M. Savoie (Jocelyn) : Le
règlement municipal ne s'applique pas à l'État.
Mme Dufour : Je
comprends, mais le projet, lui, qui sera... le projet de remplacement, entre
guillemets, lui devra répondre aux règlements de la municipalité. Ça fait
qu'est-ce que l'État n'aurait intérêt à ce que la municipalité confirme
d'avance que c'est correct, tu sais, que le projet de remplacement va pouvoir
se faire. Parce qu'un coup que l'État l'a cédé, là, tu sais, si le projet ne
peut pas se faire parce que la ville n'octroie pas le certificat de démolition,
bien là, l'État a perdu une opportunité, peut-être, de faire autre chose avec
son bien. Mais elle ne l'a plus. Donc, vous comprenez, dans le processus, je me
demande si on n'aurait pas intérêt à ce que la municipalité confirme ça à
l'avance. Un peu la même chose pour les milieux humides et hydriques,
d'ailleurs.
M. Savoie (Jocelyn) : C'est
des éléments qui pourraient effectivement être considérés, là, pour la mise en
œuvre de la mesure, tout à fait.
Mme Dufour : Et ça, ça
serait dans un règlement, ça ne serait pas dans la loi.
M. Savoie (Jocelyn) : C'est
une des raisons pour lesquelles on a prévu un règlement puis que la disposition
ne s'applique qu'à partir du moment où le règlement est adopté pour être
capable de faire certains éléments de ce type-là, là, prendre en compte.
Mme Dufour : O.K. Parce
qu'il peut y en avoir beaucoup. Puis le risque, c'est qu'avec un règlement,
c'est qu'il n'y a pas de monde pour challenger que peut-être qu'il y a... il
manque des choses dedans. Tandis que quand on est ici, on échange, pose des
questions. On fait : Ah oui! C'est vrai. Peut-être que... Je fais juste...
M. Savoie (Jocelyn) : ...20 jours
de prépublication.
Mme Dufour : O.K
M. Savoie (Jocelyn) : Puis
deux semaines pour l'édiction.
Mme Dufour : O.K.
• (18 h 40) •
Le Président
(M. Schneeberger) : Parfait. Ça comme ça? Oui? Alors là, je veux
juste vérifier. Est-ce que vous souhaitez retirer l'amendement?
Mme Dufour : Non.
Le Président (M. Schneeberger) :
Puis là, en redéposer un autre, ou amener un sous-amendement pour modifier
l'amendement?
Mme Dufour : C'est un
remplacement...
Le Président
(M. Schneeberger) : Alors, O.K.
Mme Dufour : ...de
l'amendement...
Le Président (M. Schneeberger) : ...parfait.
Alors, à ce moment-là...
Mme Duranceau : Ça fait que
ça veut dire qu'on retire, on remet?
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
À ce moment-là, j'ai besoin du consentement pour retirer l'amendement actuel.
Consentement. Et à ce moment-là, Mme la ministre, bien, je vous invite à
déposer le nouvel amendement qui est avec la même numérotation.
Mme Duranceau : En 7.1
modifié.
Le Président (M. Schneeberger) : Voilà.
Mme Duranceau : Ça aurait été
le fun d'avoir les soulignements, de souligner les amendés.
Mme Duranceau : Dans le fond,
ce qu'on a modifié ici... donc c'est l'article 37.1, là, c'est le même que
tantôt, sauf qu'on a modifié la deuxième ligne : «Le ministre ayant
l'autorité sur un immeuble peut, afin qu'il soit utilisé à des fins de logement — ça,
je ne sais pas pourquoi on met communautaire, là — mais logements
sociaux, communautaires ou abordables ou de logements destinés à des personnes
aux études au sens de l'article 1979 du Code civil». Donc, parce qu'on a
beaucoup discuté, là, de logement social, dans toutes les autres modifications
qu'on a faites, on a inclus «logement social abordable ou destiné à des personnes
aux études».
Le Président (M. Schneeberger) : Est-ce
que ça va? Oui.
Mme Duranceau : Bien, on
peut-u suspendre?
Le Président (M. Schneeberger) : Nous
allons suspendre pour les besoins... Parce qu'il y a une erreur dans le texte,
là. Nous allons suspendre.
(Suspension de la séance à 18 h 42)
(Reprise à 18 h 47)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
nous reprenons les travaux. Alors, pour remédier au... je vais appeler ça une
coquille en même temps, remédier... Par contre, la procédure doit se faire
comme ça, alors nous retirons l'amendement qui... l'article 37.1. Alors,
ça prend le consentement pour le retrait et... Alors, consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Schneeberger) : Par
la suite, Mme la ministre, je vous invite à redéposer l'amendement du 37.1
modifié.
Mme Duranceau : Alors, le
37.1 modifié, je vais relire le premier paragraphe parce que c'est là qu'est la
modification pour tenir compte de toutes les discussions qu'on a eues sur le
type de projet de logement, là, qu'on voulait viser. Alors, partout ailleurs,
on a la même description. Donc : «Le ministre ayant l'autorité sur un
immeuble peut, afin qu'il soit utilisé à des fins de logements sociaux ou
abordables ou de logements destinés à des personnes aux études au sens de
l'article 1979 du Code civil, l'aliéner, à titre gratuit ou onéreux, à une
coopérative d'habitation, un organisme sans but lucratif ou un office
d'habitation. Le ministre peut aussi en transférer l'autorité à un autre
ministre pour que ce dernier l'aliène aux mêmes conditions».
Donc, on veut vraiment s'assurer que tous
les projets qui peuvent découler d'une telle aliénation, là, ne seront que des
projets de logements sociaux abordables ou destinés à des étudiants. Ça fait
que c'est la même logique que toutes les autres modifications qu'on a faites
précédemment et c'est cohérent avec les demandes formulées par nos
oppositions... notre opposition libérale.
Le Président (M. Schneeberger) : Bon,
alors là, je pense qu'on est corrects au niveau du texte. Alors, Mme la députée
de Mille-Îles, vous aviez quelque chose à... question ou commentaire.
Mme Dufour : Une question,
oui, juste une question. Je viens de réaliser qu'on a parlé ici de «logements
destinés à des personnes aux études au sens de l'article 1979 du Code
civil», alors que les amendements qu'on avait faits plus tôt, notamment quand
on parlait de la CMM, là, on parlait de logements étudiants, pourquoi on n'a
pas utilisé la même terminologie, «personnes au sens... l'article 1979 du
Code civil»?
Mme Duranceau : Bien, c'est
une bonne question.
• (18 h 50) •
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
est-ce que nous avons une réponse? Me Veilleux?
M. Veilleux (Jean-Pierre) : Oui,
en fait, lorsqu'on parle de logements étudiants, on va référer nécessairement
aux dispositions spécifiques du Code civil qui permettent de...
M. Veilleux (Jean-Pierre) : ...Louer
des baux à des étudiants, en fait, et c'est essentiellement ce qu'on fait ici.
Là, dans les autres dispositions, ça n'y était pas référé, mais implicitement,
on y faisait référence.
Le Président (M. Schneeberger) : O.K.
Députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Mais
«implicitement», c'est parce qu'on va toute avoir une section, là, le
thème 5, là, Renforcer l'accès au logement étudiant, où on vient définir,
puis il y a beaucoup d'amendements où on vient modifier, parce que, justement,
là, il y avait un enjeu qu'il manquait, par exemple, de dispositions claires, à
savoir qu'est-ce qui était du logement étudiant ou pas, qu'est-ce qui était
considéré comme des études, puis on exclut, de mémoire, là, des enseignements
privés qui ne seraient pas comme reconnus par le ministère de l'Éducation, tout
ça. Ça fait que là, est-ce qu'on a ouvert la porte, en ne précisant pas ça ici,
dans les autres amendements de la CMM, est-ce qu'on aurait ouvert la porte à
ces autres logements étudiants là, qu'on essaie, qu'on va essayer d'encadrer,
disons, dans le thème cinq, là? C'est ça, mon questionnement. Puis J'aurais
aimé le voir avant, là, mais ça m'a allumée en lisant celui-là.
Le Président (M. Schneeberger) : O.K.
Est-ce que... c'est-tu une question, un commentaire?
Mme Dufour : Bien, j'aimerais
savoir est-ce qu'on est en train d'ouvrir la porte, dans les amendements qu'on
a faits pour la CMM, à permettre, dans le fond, du financement de projets de
logement étudiant, mais qui n'est pas vraiment le logement étudiant qu'on vise
et qu'on va venir encadrer dans le thème cinq?
Le Président (M. Schneeberger) : O.K.
Mme la ministre.
Mme Duranceau : Oui. Bien, si
je retourne à l'amendement de 91.4...
Une voix : ...
Mme Duranceau : 12.2, là,
puis qui visait à introduire 91.4, on disait «visé par une entente conclue
entre un ministère ou un organisme du gouvernement et un tiers qui comprend des
logements sociaux ou abordables ou des logements destinés à des personnes aux
études.» Bon. Ça fait qu'ici, on visait le logement étudiant quand on a fait
cette modification-là, à 91.4, là à 37.1, comment c'était rédigé, on rajoute
«au sens de l'article 1979 du Code civil». Est-ce que c'est plus
restrictif à 37.1 que dans notre modification à 91.4, du fait qu'on ne réfère
pas au Code civil, là, dans...
Le Président (M. Schneeberger) : Me
Veilleux.
M. Veilleux (Jean-Pierre) : Vous
me dites que c'était destiné à des personnes aux études, donc dans ce cas-là,
peut-être que ça pourrait effectivement être plus large que ce qu'on a
actuellement ici, dans notre disposition, où est-ce qu'on vise vraiment les
baux des établissements d'enseignement au sens du Code civil, qui sont liés à
des règles particulières, notamment à des règles de maintien dans les lieux,
qui sont... qui changent avec le statut d'étudiant.
Mme Duranceau : Je suis
d'accord avec vous.
Mme Dufour : Donc, moi, je
vois un enjeu avec les amendements qu'on a adoptés précédemment.
Mme Duranceau : Je suis
d'accord. Il faut enlever «au sens de l'article 1979 du Code civil».
Mme Dufour : Bien, moi, c'est
le contraire, je pense qu'il faut l'ajouter aux autres amendements.
Mme Duranceau : Bien là, il
avait l'air de dire que c'est plus...
Mme Dufour : Bien, c'est qu'ici
il y a le maintien dans les deux.
Le Président (M. Schneeberger) : ...est-ce
que vous... tout le monde parle en même temps, c'est... Essayer de juste
respecter l'ordre.
Mme Dufour : Je voudrais
juste souligner que l'article 1979 vient préciser qu'on parle d'un
établissement d'enseignement : «puis tant qu'elle est inscrite à temps
plein dans l'établissement». Là, l'autre, les amendements qu'on a faits, on
parle juste de logement étudiant. Est-ce qu'on n'est pas à risque qu'il n'y ait
pas cette notion-là, que, tu sais, bien, quelqu'un qui a un cours par semaine
ou quelqu'un qui est à temps partiel, puis ce n'est pas ce qui est visé? Je
fais juste... parce que je sais, j'ai regardé beaucoup, là, le thème cinq, là,
les amendements qui s'en viennent, on les analysés puis on s'est posé beaucoup
de questions. Puis on vient bien, bien, bien encadrer ça là, mais on ne l'a pas
fait quand on a pris les... fait les amendements sur la CMM. Ça fait qu'il y a
une incohérence entre les deux à mon avis.
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre.
Mme Duranceau : je suis
d'accord. Je pense qu'ici ce qu'on veut, on veut viser des logements destinés à
des personnes aux études. Puis là, si on restreint à 1979 du Code civil, on va
viser les établissements d'enseignement, puis moi, je veux viser plus large que
les établissements d'enseignement.
Mme Dufour : c'est vrai,
comme «utile», ça ne serait pas...
Mme Duranceau : C'est ça.
Alors, il faut... Je pense qu'il faut enlever la référence pour rester plus
large dans les personnes visées. Puis après ça, on va venir encadrer, dans nos
mesures sur les étudiants, qui est étudiant, qui n'est pas.
Mme Dufour : C'est ça. O.K.,
moi, ça fait du sens. On va être finalement à quatrième version.
Le Président (M. Schneeberger) : O.K.
Alors, nous allons suspendre pour modifier l'article, j'imagine. Alors, nous...
Le Président (M. Schneeberger) : ...nous
allons suspendre.
(Suspension de la séance à 18 h 55)
19 h (version non révisée)
(Reprise à 19 h 06)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
nous reprenons les travaux. Alors, nous poursuivons sur l'article 37.1, et je
pense qu'on avait des questionnements, mais ça s'est résolu, alors. En tout
cas, on a une partie des réponses. Alors, je ne sais pas s'il y en avait... on
était... il y avait d'autres questions, ou on était prêts à adopter? Oui,
députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : M. le Président,
je voudrais peut-être juste souligner que ma question n'était pas loufoque, là.
Dans le fond, tout à l'heure, quand je posais la question... les personnes aux
études, au sens de l'article 1979 du Code civil et c'est la formulation qui
était recherchée. Et ce que je comprends, c'est qu'il y aura des modifications
qui devront être faites sur les autres amendements qui ont été... les autres
articles qui ont été adoptés plus tôt puis qui référaient à du logement
étudiant, pour qu'ils soient écrits exactement de la même façon, donc «des
personnes aux études, au sens de l'article 1979 du Code civil».
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Donc, si tout est... si on n'a pas... Oui, député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Il y a d'autres
cas de figure qui peuvent être... qu'il faut couvrir des angles. Et on sait que
les projets de logements sociaux abordables, les effets d'un projet, là, ça
peut prendre très longtemps, et il y en a qui ne se réalisent pas, qui sont... Ces
projets-là sont, comment dire, étroitement dépendants des programmes
gouvernementaux. Voilà, ça introduit une incertitude. Est-ce qu'il va y avoir
de l'argent ou pas d'argent? C'est une réalité. Bref, la question est à savoir
si l'État aliène une partie de son actif immobilier pour un projet qui,
finalement, ne se réalise pas, là. Est-ce que la ministre a prévu cette... Qu'est-ce
qui va se passer, là? Et quand est-ce que l'aliénation définitive va se faire?
Lorsque le projet va être réalisé? Mais j'imagine que, d'un point de vue...
pour effectuer l'aliénation définitive, le projet, il faut qu'il soit déjà
réalisé, parce que, sinon, si le projet ne peut pas compter sur un terrain, il
ne peut pas se réaliser lui-même. Enfin, j'aimerais explorer, voir cette
éventualité-là avec la ministre.
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre.
Mme Duranceau : Merci, M. le
Président. Les projets qui ne se réalisaient pas, là, c'est dans l'ancien
programme AccèsLogis. Je veux juste rappeler ça. Là, dans notre nouveau
programme, on retire les billes quand ça n'avance pas. Ça fait que ça, c'est la
première des choses. La deuxième chose — et c'est la poule ou l'oeuf,
hein, aussi — on veut... Disons que c'est un terrain, puis qu'on veut
construire sur ledit terrain, bien, il va falloir qu'il y ait un transfert de
propriété en amont, pour être capables, après ça, de faire les travaux, puis de
démarrer le travail, puis, après ça, d'avoir une hypothèque sur... pour le
projet, puis avoir tout le financement. Donc, moi, j'ai l'impression que ces
transactions-là, elles vont se faire en amont, elles vont se faire au début du
projet, sinon... Mais il n'y aura pas... En fait, il faut que tout se tienne,
là. Nous, on va approuver cette... on va approuver un tel transfert dans un
contexte d'un projet qui est viable dans son ensemble, là. Il n'y aura pas de
transfert avant ça, là.
M. Fontecilla : Donc, pour
être certains de la viabilité du projet, là, architecturale, en tous les
termes, y compris financière, il devra être assuré lorsqu'il l'aliénation de
cet actif-là va avoir lieu. Donc, l'État... aliéner un immeuble, doit être...
avoir absolument la certitude que le projet va se réaliser.
• (19 h 10) •
Mme Duranceau : On va
regarder la fin de l'article, là. On parle du ministre des Finances, c'est ça?
Non, c'est... Donc : «Une aliénation visée au premier, deuxième ou
troisième alinéa n'est assujettie à aucune autre condition que celle prévue par
le présent article ou par un règlement du gouvernement pris sur recommandation
conjointe du ministre des Finances et du ministre responsable de l'Habitation.»
Donc, ça va prendre tout de même une intervention du ministre des Finances puis
du ministre responsable de l'Habitation...
Mme Duranceau : ...puis le
ministre des Finances, il intervient, dans ce cas-là, parce que si tu as une
disposition en bas de la valeur marchande, bien, il y a une perte qui doit être
comptabilisée puis il y a des crédits budgétaires qui doivent être
comptabilisés. Ça fait qu'avant de comptabiliser une perte, on va s'assurer que
tout ça tient la route puis que le projet va aller de l'avant.
M. Fontecilla : Donc, vous
êtes en train de me dire que l'État, avant d'aliéner un bien public, il doit
avoir la certitude absolue que le projet va se réaliser, là. C'était ma
question.
Mme Duranceau : Bien, ça va
être présenté dans le cadre d'un projet qui va falloir qu'il tienne la route,
effectivement, là. Mais la bonne nouvelle dans ça, c'est que le projet, comme
dans tous les projets qui sont déposés, on nous présente un projet, puis il y a
un achat potentiel de terrain puis, après ça, il y a une structure financière
qui est montée, puis là on décide d'octroyer ou pas des unités. Bien, dans ce
cas-ci, ça va être la même chose, le terrain, il va être fourni dans le cadre
d'une transaction qui pourrait être permise, là, en vertu de cet article-là.
Puis ça va faire partie du montage financier. Donc, les unités vont être
octroyées, parce que le montage financier tient la route, ça fait que ça va
être ça, la prémisse de base. Puis, après ça, bien, l'organisme qui présente le
projet, exemple, dans le cadre du FAC, bien, va... pourra retourner voir la
commission scolaire puis dire qu'il a eu ces unités, puis que tout peut
s'enclencher. Donc, on va le regarder deux fois plutôt qu'une... On va la regarder
deux fois plutôt qu'une, la transaction, au début, quand on va mettre les
unités dans le cadre d'un appel à projets du FAC, puis, après ça, une deuxième
fois quand la transaction va être approuvée parce qu'elle est en bas de la
valeur marchande.
M. Fontecilla : Très bien. Ça
me donne les assurances comme quoi, comment dire, l'actif de l'État va être
utilisé à une bonne fin. Mais la question demeure... Même les meilleurs projets
peuvent échouer et même un projet très bien ficelé peut ne pas se réaliser pour
toutes sortes de raisons. Et moi, j'aimerais savoir si, pour une raison
quelconque, les projets ne se réalisent pas, est-ce qu'il y a une possibilité
que cet actif-là qui était aliéné puisse revenir à l'État, si, pour toutes
sortes de raisons, il n'y a pas de... les projets ne se réalisent pas aux fins
prévues, là, mais qu'il revienne d'abord à l'État?
Mme Duranceau : Bien...
M. Fontecilla : Parce qu'on a
une procédure qui va dans un seul sens, là. Mais si les projets ne se réalisent
pas, là, et je ne peux pas imaginer pourquoi, là, il arrive que des projets ne
se réalisent pas, mais qu'ils puissent revenir.
Mme Duranceau : Bien,
écoutez, ça va faire partie des conditions de transfert, là. Il va avoir un
contrat, là, qui va être rédigé, ça ne se fait pas sur le coin de la table.
Alors, effectivement, ça... Puis, par règlement même, c'est sûr que le
ministère des Finances va demander ça. Dans le règlement sur... relatif à cet
article-là, ça va faire partie des conditions. Vous avez les bons réflexes,
c'est ça.
M. Fontecilla : Est-ce que ça
existe dans d'autres dispositions du ministère des Finances concernant
l'aliénation, cette obligation-là, dans des règlements, etc.? Est-ce qu'il y a
un précédent, là?
Mme Duranceau : Effectivement,
tous les programmes d'aide comprennent des dispositions dans ce sens-là. Si tu
ne respectes pas les conditions qui te donnaient droit à une aide, dans ce
cas-ci, c'est de recevoir quelque chose à titre gratuit, bien, si tu ne
rencontres pas les conditions, mais la subvention est retournée. Dans ce
cas-ci, la subvention, c'est un bien immeuble, le bien immeuble serait
retourné.
M. Fontecilla : Mais
reviendrait...
Mme Duranceau : Reviendrait à
l'État, oui, oui.
M. Fontecilla : Très bien.
J'aimerais revenir, M. le Président, là, sur la notion de la possibilité de
renouveler cette disposition-là si jamais le législateur considère que... mais
il faut qu'elle se maintienne après cinq ans. Cinq ans dans un cycle
immobilier, ça peut être... ce n'est pas énormément... ce n'est pas beaucoup de
temps non plus. C'est une période de temps considérable, mais un cycle, un
cycle immobilier peut durer plus longtemps que ça. Bref, dans cinq ans, il se
peut - nous n'avons pas de boule de cristal - il se peut encore qu'on soit en
crise de logement et qu'on ait encore besoin de cet article-là et sans faire
une loi exprès pour refaire une job,... un travail qui a déjà été fait. Est-ce
que la minsitre...
M. Fontecilla : ...pour
reconsidérer l'opportunité d'inclure une clause de... pour qu'elle se
renouvelle. Pas besoin de l'utiliser, là, si ce n'est pas... si le législateur,
le gouvernement en place juge que ce n'est pas... ce n'est pas nécessaire, on
ne la renouvelle pas, mais il possède... l'État, le gouvernement possède
toujours, dans son arsenal juridique, la possibilité de renouveler cette
clause-là, là. Donc, est-ce qu'il pourrait prévoir peut-être la possibilité de
renouveler? C'est une assurance supplémentaire sans plus.
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la ministre.
Mme Duranceau : Oui, bien,
écoutez, dans sa forme actuelle, on considère que c'est convenable considérant
le fait qu'on vient, on vient ici aussi, là, bouger, ébranler les colonnes du
temple. C'est une mesure qui ne s'était jamais vue, qui touche plusieurs
ministères. Donc, ce qui est recommandé, c'est cinq ans, et on est confiant
qu'il y a des projets de loi à chaque session, puis qu'il y a des... que ce
soit aux Affaires municipales ou à l'Habitation. Donc, il y a moyen assez
facilement de renouveler cette mesure-là au bout de cinq ans, avec adaptations
nécessaires s'il y a lieu. Donc, pour le moment, si c'est ce qui a été accepté,
là, par les différentes administrations.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Ça fait que s'il n'y a pas d'autres questions, nous allons mettre aux voix
l'amendement. Est-ce que l'amendement... Oui?
Mme Dufour : Je pensais qu'on
terminait à 7 h 15. Ça fait que moi, j'aurais... je voulais juste souligner
l'enjeu que j'ai soulevé par rapport à ce que mon collègue disait, c'est qu'il
y a... il y a un paquet de cas où ça pourrait être un... tu sais, que le projet
ne pourrait pas se faire. Mais là, tu sais, dans la séquence, là, pour moi, ce
n'est pas si clair. Là, tu sais, l'aliénation se fait. Là, on dit : Oui,
c'est conditionnel. Mais une fois que... tu sais, surtout s'il y a des
autorisations, par exemple, municipales à avoir, comment... comment on le gère?
Parce que dans certains cas, certaines... certains changements peuvent demander
du temps. Tu sais, je parlais d'autorisations de démolition par exemple.
Si c'est un bâtiment qui est encadré par un règlement de démolition, il faut
que ça passe au comité de démolition puis là, ça, il ne siège pas
nécessairement tous les mois. Ça fait que, tu sais, il peut y avoir toutes
sortes de raisons que ça retarde, puis que, finalement, ça ne se fasse pas, le
projet. Donc... donc pour moi, il y avait cette... tu sais, je l'ai soulevé, je
comprends qu'il pourrait avoir le règlement, mais c'est important que la
propriété de l'État reste où que ça retourne, si ce n'est pas possible de se
faire, le projet, là. Tu sais, il faut absolument que ce soit encadré, là.
Le Président (M. Schneeberger) : Bon.
O.K. Est ce que, là, on est prêt à le soumettre aux voix?
Mme Dufour : Ça me va.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
s'il n'y a pas d'autres questions, nous allons soumettre l'amendement aux voix.
Est-ce que l'amendement de l'article 37.1... qui introduit 37.1 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Parfait. Alors compte tenu cette heure, la commission ajourne sine die. Bonne
soirée.
(Fin de la séance à
19 h
18
)