(Dix heures deux minutes)
La Présidente (Mme Boutin) : Alors,
à l'ordre, s'il vous plaît! Je déclare la séance de la Commission de
l'aménagement du territoire ouverte et je demande à toutes les personnes dans
la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques,
moi, la première.
Alors, la
commission est réunie afin de procéder à l'interpellation de la députée de
Vaudreuil à la ministre des Affaires
municipales et de l'Habitation sur le
sujet suivant : L'inaction du gouvernement caquiste en matière
d'habitation.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, Mme la Présidente. M. Bussière (Gatineau) est remplacé par Mme Hébert (Saint-François), et M. Provençal (Beauce-Nord), par M. Campeau
(Bourget).
La Présidente (Mme Boutin) : Merci
beaucoup. Je comprends qu'il y a une entente à l'effet que le deuxième groupe
d'opposition interviendra lors de la troisième série d'interventions, alors que
le troisième groupe d'opposition interviendra lors de la cinquième série
d'interventions. C'est bien ça? Parfait.
Alors, nous allons maintenant débuter avec les
déclarations d'ouverture avec Mme la députée de Vaudreuil. Vous disposez de
10 minutes.
Exposé du sujet
Mme Marie-Claude Nichols
Mme Nichols : Parfait. Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Donc, ce matin, en ce beau vendredi matin, je sais
que ce n'est pas la même météo à Montréal et à Québec, mais enfin, c'est ce
qu'on... c'était le sujet avant qu'on se
concentre sur l'habitation. L'habitation, sujet superimportant, grande
préoccupation aussi, grande préoccupation, pas juste pour les
parlementaires... l'ensemble des citoyens du Québec, là, est touché par une
crise majeure en habitation. Je dis crise majeure, parce que le marché de
l'habitation craque de partout et à tous les niveaux. Donc, on ne parle pas
juste de la crise du logement, on parle aussi de l'accès à la propriété.
Puis c'est un sujet qui est déchirant. C'est un
sujet qui est déchirant, l'habitation, parce que, puis c'est ce que je disais
en point de presse un peu plus tôt, il y a une certaine détresse humaine dès
qu'on parle d'habitation, dès qu'on parle... Puis je suis certaine, là, il y a
125 députés à l'Assemblée nationale, là, je ne peux pas... je ne pourrais
pas croire qu'il n'y en a pas un qui n'a pas été sensibilisé par un de ses
citoyens qui a téléphoné pour dire : Bien, je n'arrive pas à me loger, je suis maman monoparentale, j'ai des enfants,
ça n'a pas d'allure, je consacre plus que 30 % de mon budget pour me loger. Il n'y en a pas chez
nous, je dois changer, je dois déménager, alors que les enfants fréquentent
telle école. Donc, il y a beaucoup de
détresse humaine quand on vient parler d'habitation, quand on vient parler de logement.
Alors, c'est pour ça qu'on est ici aujourd'hui,
pour parler de cette crise en habitation qui sévit pour une deuxième année
consécutive, une crise, puis il faut le reconnaître. Il faut être capable de le
prononcer, c'est une crise, puis ce n'est pas
juste une crise du logement, c'est une crise en habitation. C'est sans
précédent. C'est sans précédent. On n'a jamais vu ça dans les
15 dernières années. Et, bien, je vais être très sincère avec vous, moi,
je m'attendais à voir des mesures structurantes, des mesures importantes dans
le dernier budget, justement, pour essayer de rétablir un certain équilibre ou
du moins... puis je dis bien essayer, parce que je pense que ça prend,
justement, une volonté politique, je pense que ça prend un courage, une détermination
pour essayer de mettre en place des mesures structurantes pour donner un coup
de main à nos citoyens.
Puis, quand je dis ça, je pense, entre autres...
il y a eu un budget fédéral, là, hier, là, qui a été déposé, et je pense que le
fédéral... puis je ne veux pas me prononcer si c'est des bonnes ou des moins
bonnes... mais je vous dirais, de façon objective, le fédéral s'est dit :
Bien, on est conscients qu'il y a des besoins en habitation puis on met en place certaines mesures. Bon, ils les ajusteront,
si elles sont bonnes ou ne sont pas bonnes, mais tout de même, il y a
une volonté de mettre en place des mécanismes pour aider les citoyens, aider à
l'accès à la propriété, aider à bâtir du logement social, du logement
communautaire. Je pense à Terre-Neuve, Terre-Neuve—Labrador, là, qui, dans son budget
provincial, annonçait, entre autres, là, d'éliminer la taxe de vente sur les
maisons pour un an. Donc, il y a un mécanisme qui est mis en place pour un an
pour essayer quelque chose pour venir en aide aux citoyens.
Puis c'est là où je me dis : On est face à
un gouvernement passif, on est face à un gouvernement qui regarde tout ça puis
qui se dit : On va laisser ça aller, c'est vrai que c'est débalancé,
l'offre et la demande, mais tout va rentrer dans l'ordre, tout... Puis souvent
on écoute... J'écoutais le ministre, quand il a déposé son budget, ou même on a
fait des motions du mercredi sur le sujet, puis le message est toujours le
même : Oui, il y a un débalancement, on est conscients, mais on va laisser
ça aller, ça va rentrer dans l'ordre tout seul. Moi, Mme la Présidente, je
pense qu'à un moment donné, là, ça prend un petit coup de pouce, ça prend un...
bien, je ne veux pas dire du jus de bras, là, mais, tu sais, ça prend des
mesures, justement, là, pour venir en aide à nos citoyens.
Puis
je fais... j'ai un gros... je lève mon chapeau, je suis très fière des
municipalités, parce que la crise du logement de 2021 n'a pas été facile, puis
là on est à l'approche de la... de juillet 2022, mais les municipalités
ont fait preuve, là, d'une exemplarité incroyable en 2021. Ils ont mis en place
des cellules de crise pour répondre aux besoins de leurs citoyens. J'ai
Sherbrooke qui me vient en tête. Sherbrooke, il y avait plus qu'une centaine de
ménages qui n'arrivaient pas à se reloger, et c'est les municipalités qui ont
créé des cellules de crise pour les aider, soit entreposer des meubles, soit
payer leur déménagement, soit les aider... il y en a qui ont été logés dans des
hôtels, dans des motels pendant plus de six mois. Donc, moi, j'ai un gros coup
de chapeau aux municipalités qui... ce n'est pas dans leur champ de compétence,
là, mais qui ont tout de même, tu sais, qui ont tout de même donné un gros coup
de main ou, tu sais, qui ont pris à coeur cette détresse-là de leurs citoyens
et qui ont décidé de les aider.
Il y a, vous le
savez, il y a déjà des programmes, là, qui sont en place, justement, pour aider
les citoyens ou, en fait, pour aider à augmenter l'offre, parce qu'on sait que
c'est un débalancement de l'offre et de la demande. Puis, en fait, on ne se le cachera pas, hein, c'est un
gros cercle vicieux entre l'accès à la propriété, le logement. C'est une roue
qui tourne, mais il y en a, des projets. Ce que je veux dire, c'est qu'il y en
a, des projets qui attendent juste qu'on débloque des sommes pour
pouvoir les lever de terre puis pouvoir, tu sais, pouvoir les construire, ces
logements-là.
J'ai
visité, là, récemment, à Châteauguay, entre autres, là, le beau projet avec
l'ancien motel-hôtel, là, le Rustik. Bien,
ça, c'en est un, beau projet. C'en est un, beau projet, mais ça a pris combien
de temps débloquer ça, là? Ça fait que tout ce que ça prend... Ces
projets-là sont sur le bureau, en attente, puis ça prend des autorisations pour
débloquer des sommes pour voir un go.
Puis les organismes,
là, on a des superbons organismes, je pense qu'on aurait avantage à les écouter
puis on aurait avantage à collaborer avec eux. Puis c'est sûr que... puis je
suis très réaliste, là, je suis une ancienne mairesse, une ancienne préfète, ça
fait que je le sais que, des fois, dans les municipalités, il y a des
problématiques où des fois c'est un petit
peu plus difficile d'avoir le permis pour construire, parce que le zonage n'est
pas le bon ou parce qu'il y a des contraintes. Oui, j'en conviens, il y
en a, des contraintes, puis c'est peut-être même là que vient un peu, là, le...
je vais utiliser, là, le «backlog», là, mais il reste qu'il y a des projets qui
sont prêts à voir le jour puis qui attendent juste d'avoir du financement.
Et, selon moi, le
programme AccèsLogis est certainement un bon programme pour mettre de l'avant
ces projets-là. Le programme AccèsLogis a fait ses preuves. Le programme
AccèsLogis, ça fait 25 ans qu'il existe, là, le programme AccèsLogis. C'est un programme qui a besoin d'être modernisé,
disons-le comme ça. C'est un programme qui
a besoin d'être modernisé, c'est un programme où on pourrait ajouter des
volets, ajouter un volet pour les étudiants, ajouter un volet pour les
itinérants, mais c'est un beau programme, puis c'est un programme avec lequel
les organismes du terrain sont habitués de travailler. Et même les
municipalités aussi sont habituées de travailler avec le programme AccèsLogis.
Donc, je ne suis pas
certaine, en fait, je suis loin d'être convaincue que de mettre en place un
nouveau programme comme le PHAQ... Je ne dis pas que ce n'est pas un bon
programme, ce n'est pas ça que je dis, mais je pense que ce n'est pas le bon moment, en pleine crise en habitation,
pour mettre en place un nouveau programme, parce que ce n'est pas du
jour au lendemain qu'on va... tu sais, que vont lever de terre des habitations
abordables.
Donc,
je suis préoccupée par la situation, préoccupée par cette détresse citoyenne là
qui... Puis j'ai une pensée pour eux autres qui me disent... qui
appellent puis qui disent : Bien, tu sais, on est divisés, il faut faire
des choix. Il faut faire des choix entre se loger, se nourrir, payer le
chauffage, choisir notre moyen de transport, choisir des activités avec les
enfants. Donc, je le rappelle, l'habitation, c'est un... tu sais, c'est un
poste budgétaire important dans le budget familial. Et notre devoir, en tant
que législateurs, en tant qu'élus, c'est de trouver des mesures rapides pour
pouvoir les aider.
• (10 h 10) •
Quand je parle de
mesures rapides, bien, là, on va dire : Bien oui, mais il y a le Programme
supplément au loyer qui existe, le Programme supplément au loyer d'urgence.
Mais, encore là, les critères, là, je sais qu'il y a eu des ajustements qui ont
été faits aux critères, Mme la ministre pourra nous en parler, mais même,
encore là, je regardais les critères de
2021, en 2021, là, le PSLU, le 5 mai 2021, il y avait 1 800 qui
étaient débloqués, puis il y en a 215 qui ont été attribués. 215, là, c'est le PSLU, là. Alors, 215, c'est
peut-être... Il y en avait 1 800, ça fait qu'on aurait pu aider plus de
monde, mais, comme je vous dis, peut-être que les critères ne sont pas au goût
du jour.
Donc, il existe des
moyens, il existe des choses qu'on peut mettre en place rapidement. Je pense
qu'on aurait dû le voir, d'ailleurs, dans le
dernier budget, je m'attendais à des mesures un peu plus... ou, en fait, à des
mesures, là, même si c'est des
mesures de façon tentative, mais des mesures rapides, là, pour pouvoir aider
les citoyens, comme le font la plupart, là, des gouvernements un peu
partout.
Même chose pour
l'accès à la propriété. Je sais qu'il ne me reste pas grand temps dans
l'introduction, mais même chose pour l'accès à la propriété. Tout le monde, là,
je suis même certaine que dans vos familles, vos enfants se disent : Bien,
maman, papa, je ne serais jamais capable de m'acheter la maison que vous avez
présentement. Bien, pourquoi on ne met pas des mesures en place dans le budget
pour leur donner cette possibilité-là, puis élargir le RAP, élargir le RAP aux
grands-parents, élargir le RAP aux parents? Ça fait qu'il y a plein de petites
mesures comme ça, je pense, qu'on aurait pu
offrir facilement dans le dernier budget. Et c'est ce qui me désole, Mme la
Présidente, de voir qu'on est face à un gouvernement passif dans cette
présente crise en habitation.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci,
Mme la députée. Vous êtes tout à fait sur le temps. Je
laisserais maintenant la parole à Mme la ministre pour un
10 minutes également.
Réponse de la ministre
Mme Andrée Laforest
Mme Laforest : Oui. Alors, merci,
Mme la Présidente. Je suis très, très heureuse également d'être ici en ce beau
vendredi. Je salue ma collègue députée de Vaudreuil tout de suite. Je salue
également mes collègues, la députée de... le député de Mégantic, de
Saint-François et de Bourget, merci beaucoup de m'accompagner, l'équipe
également des Affaires municipales et de
l'Habitation. Je salue mes collègues de Gaspé et de Vaudreuil-Dorion...
Laurier-Dorion.
Alors, c'est
certain que ça me fait plaisir d'être ici. Ça me touche énormément,
l'habitation. C'est ma priorité, évidemment, parce qu'on le disait, même durant
la présentation de ma collègue, que l'habitation, même pour elle, c'est
une priorité. Je la comprends très, très bien, parce que ça doit être assez
délicat, délicat parce que je trouve que c'est très, très audacieux de venir
parler de l'habitation après le budget qu'on a eu, évidemment, parce qu'en
habitation, c'est... comment je pourrais dire, c'est vraiment du travail depuis
de longues années qu'on reprend, des annonces qui ont été faites, des projets
qui n'ont pas levé. Alors, je trouve qu'elle est courageuse parce qu'en
habitation, même son collègue, que
j'apprécie énormément, collègue de Robert-Baldwin, l'a mentionné avant-hier, il a dit : Durant
la dernière décennie, nous n'avons
pas assez construit. Alors, je crois que c'est quelqu'un d'assez... si je peux
dire, très, très crédible, donc de voir qu'il a été très honnête et très
transparent, je salue également sa transparence.
Maintenant, qu'est-ce qu'on fait? On doit aider
les locataires, on doit aider également tous ceux qui ont des besoins en
habitation. Alors, par exemple, si je peux vous donner l'exemple, on parlait du
projet le Rustik, qui a levé de terre... qui va lever de terre, c'est important
de le mentionner. Il y a plusieurs nouveaux projets. Par exemple, si je regarde
ma collègue ici, il y a un projet qui était vraiment attendu, qu'on a débloqué
aussi avec plus de montants, c'est le projet de 22 logements sociaux et abordables
qu'on a annoncé à Sherbrooke, qui a été initié par l'organisme Mon Shack.
Alors, on parle d'une construction qui va débuter tout de suite, cet été.
Alors, je remercie ma collègue pour avoir bien travaillé ce projet-là.
Maintenant,
il y a d'autres besoins réels partout au Québec, et tous les projets dans le
programme AccèsLogis ont été sélectionnés, tous les projets qui... il y en a
même qui étaient en attente depuis 10 ans. Donc, avec le montant de
mon collègue à l'Habitation, collègue aux Finances, 247 millions pour le
programme AccèsLogis, c'est quand même important
de voir qu'on va faire lever de terre même les plus anciens projets, comme
certains exemples que ma collègue mentionnait auparavant.
Alors, oui, l'habitation, on le sait, c'est une
priorité, puis notre gouvernement, on est vraiment proactif, on est en action, et je vais quand même souligner des
points importants. Puis honnêtement, j'aimerais aussi, peut-être à la fin de
l'échange, que ma collègue de Vaudreuil puisse aussi constater quelques bons
coups qu'on a faits en habitation. Je sais,
parfois, qu'on est là pour souligner les moins bons coups, mais honnêtement, en
habitation, depuis trois ans et demi, c'est
incroyable de voir tout ce qu'on a changé, même dans la réglementation en
habitation. Alors, on pourra peut-être ensuite approfondir davantage
certains bons coups.
Mais tout d'abord, au niveau des logements
sociaux, de l'offre des... pour les logements sociaux et abordables, jusqu'à
maintenant, je le dis souvent, c'est 8 000 logements sociaux qui ont
été construits ou qui sont en fin de construction. Alors, on a promis
15 000 logements pour... notre gouvernement, durant notre mandat, on
va en financer 15 000, et c'est important de le souligner, je le répète,
c'était aussi audacieux, 15 000, avec le retard qu'on avait à rattraper,
surtout qu'on voyait que tous les projets, plusieurs projets ne levaient pas de
terre.
Pourquoi les projets ne levaient pas de terre,
Mme la Présidente? C'est qu'on a gardé la... on travaillait sur la liste des
coûts admissibles de construction, une liste qui datait de 2009. Alors, il
fallait mettre à jour les CMA, c'était essentiel. On ne l'a pas fait depuis
2009. Alors, imaginez, c'était impossible pour l'ancien gouvernement même de
construire, de faire lever de terre des projets, si on ne touchait pas à cette
mise à jour de la liste des coûts admissibles de construction, ce qu'on a fait
tout de suite en entrant en poste, les CMA qui ont été mis à jour, et c'est
certain que ça a été un investissement de 260 millions. Alors, tout de
suite, on a ajusté nos coûts admissibles. Puis ça, c'est certain que mettre à
jour les coûts admissibles dans le domaine de la construction pour les projets
qu'on veut voir lever de terre, bien, c'est sûrement un bon coup que ma
collègue va dire : Oui, c'était important. Puis sincèrement, si on ne
faisait pas ça, bien, aucun projet ne pouvait voir le jour. Alors, je pense
qu'on se trompe en disant qu'elle est où,
l'action en habitation, ou les propos qu'elle a mentionnés, parce que ça fait
tellement longtemps que c'était attendu, depuis 2009. Imaginez, on est
en 2022, puis quand on est arrivés, en 2008, c'était... 2018, c'était encore
impossible de voir ces coûts admissibles qui avaient été mis à jour.
Alors, si je pense, par exemple, au projet
Défi-Logis, à Salaberry-de-Valleyfield, ou encore l'autre projet, oui, de Châteauguay, le projet Habitations
Josette-Lachance, ce sont tous des exemples de projets qu'on attendait, qu'on
voulait faire lever de terre, mais que c'était impossible. Alors, moi, je pense
qu'il faut voir qu'on fait vraiment... on prend les bouchées doubles et
triples, on sort des sentiers battus. Oui, vous l'avez mentionné, il y a un
nouveau programme, on en parlera plus tard,
le Programme d'habitation abordable Québec. Alors, on essaie d'agir sur
plusieurs fronts.
Alors, on aura également l'occasion d'en
discuter, on va parler également du programme AccèsLogis. Parce qu'encore là il
faut être prudent, parfois on veut faire peur, mais le programme AccèsLogis...
jamais on n'a dit que le programme AccèsLogis était terminé. C'est des propos,
je crois, qui sont très, très sensibles, parce qu'en habitation, ma collègue a
raison, c'est une priorité, puis il ne faut pas faire peur aux gens qui ont
besoin de logement. Donc, le programme AccèsLogis est toujours en vigueur, a
même été reconduit. Alors, c'est quand même très important de donner cette
bonne information là.
Pour le Programme d'habitation
abordable, c'est quand même 300 millions qu'on investit. On a mis
200 millions dans la mise à jour
économique, grâce à mon collègue aux Finances, et 100 millions de plus au
budget. Donc, on essaie vraiment de renflouer tous les coffres qui ont besoin
pour faire lever rapidement les projets. Et au niveau du programme AccèsLogis, par exemple, on parle de
247 millions de plus qu'on a investis. Ça, ça va donner
3 500 nouveaux logements sociaux
et abordables grâce à ce 247 millions de plus. Alors, je pense que, quand
on dit que notre priorité, c'est d'augmenter l'offre, bien, c'est ce qu'on fait. C'est vraiment ce qu'on fait, un
budget qui est plus d'un demi-milliard dans le dernier budget, on
continue d'augmenter l'offre.
Maintenant,
je le sais très bien, on a eu la pandémie, deux ans de pandémie. Il y a eu
quand même un arrêt dans le domaine de la construction. On parle de la
main-d'oeuvre. Il y a des enjeux particuliers qu'on vit et qu'on n'aurait
pas souhaité vivre, évidemment, avec cette
fameuse pandémie, mais on continue quand même d'augmenter les unités en
logement.
Alors, si on parle,
par exemple, du... Oui, j'entendais parler tantôt de l'accès à la propriété,
bien, l'accès à la propriété, vous le voyez,
quand ça fait des années et des années, puis je vais répéter ce que le député
de Robert-Baldwin a dit, ça fait une décennie qu'on n'a pas construit en
habitation, bien, là, on dit qu'il faut accélérer le programme d'accès à la
propriété. La première des choses, il faut travailler sur l'offre, parce que si
les gens veulent accéder à la propriété, c'est parce que sûrement qu'il faut offrir
quand même des logements et des logements abordables. C'est pour ça qu'il faut
varier l'offre de logements autant sociaux qu'autant abordables.
• (10 h 20) •
Maintenant, avec la
pandémie, les gens ont quitté la... plusieurs ont quitté la région, la ville de
Montréal, par exemple, pour aller en région. Les étudiants sont revenus en
région. Les familles sont revenues en région. Donc, ce qui s'est passé, ça a
créé vraiment un besoin de logements en région. Il faut le considérer, ça,
c'est, encore là, depuis le début de la
pandémie. Avec le télétravail également, le télétravail a créé une demande, par
exemple, avec les logements, parce que les gens voulaient avoir des
logements plus grands parce qu'ils travaillaient à la maison. Alors, ça, ça a
créé beaucoup, beaucoup de demandes aussi.
Alors, moi, je pense
que, pour le 1er juillet qui arrive, c'est essentiel, Mme la Présidente,
de continuer à soutenir les locataires dans le besoin. Quand on parle de
soutenir les locataires pour le 1er juillet, bien, c'est important
vraiment de démontrer et d'être près des locataires qui ont besoin de logement.
On parle ici, évidemment, de notre programme
de PSL, le Programme supplément au loyer. C'est important, ce programme-là,
parce que pendant qu'on construit, il
faut loger les gens quand même, il faut loger les locataires, puis, avec les
programmes de supplément loyer, on arrive à bien accompagner les
locataires.
D'ailleurs, si je
peux le mentionner, il y a eu un autre programme qui a été adopté pour
accélérer l'offre de logements dans le projet de loi n° 49, alors... non,
c'était un projet de loi d'intérêt privé avec Gaspé d'ailleurs, que je salue,
ma chère collègue qui est ici. Bien, on a, oui, on a adopté un projet de loi
d'intérêt privé pour que les municipalités
puissent construire plus rapidement sur leur territoire. Alors, évidemment, ce
programme-là a tellement été bien apprécié, bien salué et bien
reconnu que les autres municipalités ont demandé qu'on l'offre à la grandeur du
Québec, ce qu'on a fait également.
Maintenant, quand on dit que les municipalités n'ont pas la compétence en
habitation ou encore les municipalités n'ont pas nécessairement la
responsabilité, bien, moi, je pense que travailler avec les municipalités, c'est le secret, parce que, si ce
projet-là d'intérêt privé est si positif, et on le voit, 143 logements,
que le maire de Gaspé a très, très bien vanté...
La Présidente (Mme
Boutin) : Merci.
Mme
Laforest : Alors, il faut continuer d'augmenter l'offre partout au
Québec.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci,
Mme la ministre. Nous allons maintenant débuter la période d'échange. Alors,
je céderais la parole à Mme la députée de Vaudreuil. Vous avez cinq minutes.
Argumentation
Mme Nichols :
Merci, Mme la Présidente. Bien, je suis contente. Je suis contente que la
ministre reconnaisse mon audace et mon courage de parler d'habitation. Oui, il
faut en parler. Oui, il faut en parler parce que je rappelle qu'au début du
mandat de la CAQ, là, notre gouvernement a remis des finances publiques en
excellente condition, les coffres étaient pleins. Le premier ministre lui-même
avait remercié le député de Robert-Baldwin pour sa gestion. Puis est-ce que la CAQ a pris soin de mettre une
partie de ces sommes dans le logement puis dans l'habitation? Bien, la réponse,
c'est non. Puis on le voit maintenant sur le terrain, ça a pris deux ans et
demi signer l'entente fédérale-provinciale, puis pendant ce temps-là,
bien, il n'y a rien qui s'est passé. Il n'y a rien qui s'est passé.
La réalité, c'est
qu'il y a eu un manque de planification et un manque de prévisibilité en termes
d'habitation, puis c'est ça qui crée la crise sans précédent qu'on n'a jamais
vue. Oui, il y a un débalancement, mais c'est parce qu'il ne s'est pas passé
grand-chose pendant deux ans, alors que les coffres étaient pleins puis que ça
aurait dû être une priorité.
La crise du logement,
il faut le reconnaître, hein, il faut le reconnaître, c'est une crise du
logement. C'est le seul gouvernement... Seul le gouvernement de la CAQ ne la
reconnaît pas cette crise-là. Bien, il faut être capable de la nommer pour être capable d'apporter les
correctifs, d'apporter les correctifs nécessaires. Puis, oui, il y a eu la
COVID, j'en conviens, là, la COVID a le dos large, là, mais ça fait
quand même trois ans que le gouvernement est au pouvoir, puis on s'attendait à
des gestes concrets.
C'est vrai que ça en
aurait pris plus, de construction, puis c'est particulièrement, là, dans les
trois dernières années. La ministre nous parle des logements sociaux. Elle nous
parle qu'il y a eu plus de 8 000 logements sociaux. Bien, moi, Mme la
Présidente, là, je suis allée voir le rapport annuel de gestion de la SHQ, là,
puis le nombre moyen de logements livrés par
année dans le cadre du programme AccèsLogis, de 1998 à 2018. C'est 1 585.
De 2018 à 2021, sous le gouvernement de la CAQ, c'est 864. Ça fait que quand on
dit qu'il faut accélérer la construction de logements sociaux hors
marché, là, bien, je pense que les données... je pense que les rapports annuels
de gestion de la SHQ, là, sont certainement un document auquel on peut se
référer.
Relativement au programme AccèsLogis, la
ministre nous dit : Bien non, on n'a jamais dit que c'était terminé. Ça n'a jamais été dit que c'était
terminé, ce que le monde et ce que les... ça a toujours été très vague, très
nébuleux. On dit que ce n'est pas
terminé, mais on n'explique pas, par exemple, ou on ne ventile pas, on ne donne
pas plus d'informations, on laisse planer un doute qu'on va écouler ce
qu'il y a dans AccèsLogis, les sommes qui sont là, puis qu'après ça, bien,
après ça, on va se tourner vers le PHAQ.
Donc, vous comprendrez la panique sur le
terrain, puis je suis certaine, la ministre est à l'écoute des organismes, elle
les entend. Les organismes, souvent, quand ils écrivent à la ministre, ils nous
mettent en copie. Ça fait que je le sais que la ministre le sait, là, la
panique qu'il y a auprès des organismes, à savoir : Oh! AccèsLogis,
qu'est-ce qui se passe avec ça? Mais au lieu de venir dire : Bien non, on
va faire telle, telle, telle chose avec AccèsLogis, bien, on laisse planer le
doute puis on dit : Bien non, on n'a jamais dit que c'était terminé. On
n'a jamais dit que c'était terminé, mais, par exemple, on rappelle que l'idée,
c'est de se tourner vers le privé, de donner vers le privé. Et l'inquiétude,
l'inquiétude des gens, des organismes, du milieu, c'est que... où va être la
pérennité des logements... du logement social, du logement communautaire. C'est
ça, la grande préoccupation, parce que le privé puis nos organismes
communautaires n'ont certainement pas le même objectif à la fin ou le même but.
On rappelle que le privé, il y a souvent un objectif pécunier de rentabilité à
la fin, ce que n'ont pas nos organismes.
Donc, vous comprendrez que, dans le milieu, on
se dit : Bien oui, le privé va construire, on va leur donner des beaux
mandats, puis après cinq ans, six ans, sept ans, bien, ça va retourner dans le
marché, puis les prix vont augmenter, alors que dans le communautaire, bien, on
sait qu'il y a une certaine pérennité, que ça va toujours rester du logement
social, du logement communautaire.
La ministre
nous parlait aussi du 247 millions de plus, mais il vient où? Parce que
dans le fond, on nous inonde de chiffres, là, puis c'est tout le temps
ça, la réplique, c'est tout le temps nous dire : Bien non, on a mis
247 millions dans le programme AccèsLogis. Oui, mais si on vient à le
ventiler, là, on apprend que ce 247 millions là, il avait déjà été annoncé
dans une autre affaire, mais on le ramène tout le temps. Donc, c'est pas mal
facile d'essayer de mélanger tout le monde avec... en lançant des chiffres un
peu comme ça.
Il reste que la préoccupation est là, sur le
terrain, en lien avec le programme AccèsLogis. Puis c'est l'objectif,
évidemment, une partie de l'objectif aujourd'hui, c'est de rassurer nos
organismes sur le terrain en leur disant : Bien, il va toujours y en
avoir, des programmes, être clair avec nos organismes, arrêter de laisser
survoler que, bien oui, il va être là, on n'a jamais dit qu'il ne serait pas
là. Non, c'est nos préoccupations, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci,
Mme la députée. Et c'est maintenant à votre tour, Mme la ministre. Vous
disposez également de cinq minutes.
Mme Laforest : Oui. Alors,
merci. J'aurais tellement de choses à dire. Je vais essayer d'y aller
rapidement. Tantôt, j'ai manqué un petit peu
de temps, alors je vais essayer d'aller plus rapidement. Parce qu'AccèsLogis on
a toujours dit que le programme était toujours en vigueur. Qu'est-ce qui
s'est passé? C'est quand on a annoncé, quand... juste avant le budget, Mme la Présidente, on a commencé à dire que le
programme AccèsLogis ne serait pas reconduit, et là les oppositions sont
parties sur cette fausse rumeur. Alors, c'est important de voir que nous, on le
dit aux organismes, le programme AccèsLogis est important. Il y a beaucoup trop
de projets depuis 10 ans qui sont dans le programme AccèsLogis. Alors, nous, on le dit, il fallait
garder AccèsLogis. Mais là c'est certain que reprendre parfois une mauvaise
nouvelle... On a fait le tour des
organismes, mais on en a rassuré plusieurs, mais il y en a quand même qui
continuaient à avoir la fausse information, si je peux dire, de
certaines oppositions.
Je veux quand même le dire, parce qu'on parlait
des ententes, négociations également avec mon homologue au fédéral ou encore
les ententes fédérales-provinciales, Canada-Québec, bien, quand je suis arrivée
en poste, ça faisait deux ans qu'elle était
supposée être signée. Elle n'était pas signée. Alors, depuis trois ans, on en a
signé quand même quatre. Ça va quand même très bien avec le fédéral. Nos
ententes vont bien. Si on regarde les programmes ICRL-1, ICRL-2, tous les
projets également pour les personnes en situation d'itinérance, les personnes
en situation de handicap, les femmes en
situation de violence, tous les projets ont été sélectionnés. Et vous le voyez,
là, je crois que, dans la majorité
des comtés, on annonce les projets, parce que ces clientèles-là, vulnérables,
ont besoin d'aide rapidement.
Puis juste une parenthèse, Mme la Présidente,
quand on dit qu'on est arrivés, et les propos de ma collègue, les coffres
étaient pleins, c'est comme si notre maison... on a une maison, pendant
40 ans, on n'investit pas sur notre maison et on se ramasse, après
40 ans, que le toit coule, il faut refaire les fondations et la maison. Nous,
ce qu'on fait, là, c'est qu'on investit en
habitation. C'est beau, ce que vous dites, mais pourquoi on n'a pas investi en
habitation dans les dernières années?
Pourquoi on l'a dit de la dernière décennie : On n'a pas construit assez,
on n'a pas investi? Alors, il ne faut
pas attendre 10 ans pour construire en habitation, il faut construire
immédiatement. Donc, c'est ce qu'on fait.
• (10 h 30) •
Le programme
AccèsLogis, Mme la Présidente, je le dis, nos chiffres sont bons, on est rendus
à 8 000 logements livrés ou
que ceux qui sont en chantier vont terminer prochainement. Même, j'ai un
meilleur chiffre, 8 143, qu'on a pris, le chiffre, hier, précisément. Alors,
évidemment, il y a également, dans le programme AccèsLogis, 907 millions,
depuis trois ans et demi, qui sont investis. Il y a même 70 millions,
c'est 500 nouvelles unités, ça, qui sont là. Donc, quand on dit qu'il n'y
a pas de nouvelles unités, c'est... encore là, il faut dire les vraies choses.
Dans le programme, justement, au niveau des
PSL... parce que c'est beau, les programmes supplément au loyer, mais on le
sait que les logements ont... évidemment, il y a l'inflation, puis les
logements coûtent plus cher. Qu'est-ce qu'on a fait avec les PSL? On a haussé,
on a assuré les locataires que les PSL, par exemple, pouvaient être admissibles
à la hauteur de jusqu'à 80 %. Donc, on s'ajuste également avec nos PSL sur
une période de cinq ans.
Il y a également les... pour les clientèles en
situation, comme je le mentionnais, d'itinérance, les personnes en situation de handicap, tous les programmes en
habitation ont été sélectionnés. Puis aussi, la liste des coûts admissibles,
dans le programme AccèsLogis, ont été ajustés, une liste qui date de 2009.
Alors, il faut voir que, je le dis, on investit.
On a des programmes, on essaie d'aller très, très rapidement. Puis, quand je parle d'AccèsLogis, évidemment, et
des programmes ICRL-1, ICRL-2, bien, c'est quand même 1,8 milliard qui
ont été annoncés pour des investissements, encore là, en logement et en
logement abordable. Parce que moi, je le sais, je le dis, tout le monde le dit,
oui, je fais le tour de toutes les demandes, les demandes sont autant au niveau
du logement social qu'au niveau du logement abordable.
Alors, c'est
important, quand même, je le dis, les montants dans le... Vous dites qu'il y a
beaucoup de chiffres, bien, c'est important, c'est plus d'un
demi-milliard, là, qu'on a annoncé en habitation.
Montréal a des situations particulières. On a
respecté, dans le budget, les demandes de Montréal, 30 millions pour
Montréal. Et d'ailleurs toutes les grandes villes — j'ai quand même des
communiqués de presse — toutes
les grandes villes ont salué le budget en habitation, dernièrement. Ce n'est
quand même pas rien, Mme la Présidente.
Alors, oui, on va être prêts pour le
1er juillet. Le programme AccèsLogis est reconduit. On a même les
100 millions qu'on a investis pour les HLM qui étaient barricadés, à
Montréal, depuis 10 ans. On les a. On a investi 100 millions pour les
HLM barricadés à Montréal. Ils sont présentement en rénovation. Et moi, ce que
je peux dire, Mme la Présidente — je
vais encore manquer de temps — c'est
qu'autant pour le logement social, autant pour le logement abordable et
tous les autres programmes qu'on peut travailler avec les deux gouvernements,
on va de l'avant. Alors, merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci,
Mme la ministre. Je céderais maintenant la parole à M. le député de Mégantic.
M. Jacques : Merci, Mme la
Présidente. Et je vais débuter par saluer la collègue ministre des Affaires
municipales et de l'Habitation, l'équipe du cabinet, l'équipe de la
sous-ministre, le D.G. de la SHQ, les collègues de la banquette
gouvernementale, la députée de Saint-François, ma voisine de comté, le député
de Bourget. Bonjour à tous. J'aimerais également saluer la députée de
Vaudreuil, que j'ai beaucoup côtoyée dans les trois dernières années sur la
Commission de l'aménagement du territoire. On a eu des discussions longues,
souvent, on a passé beaucoup de temps... et je sais que la députée de
Vaudreuil... on peut passer quelques jours, ici, à en jaser.
Donc, vous savez, je la remercie aussi pour son
interpellation qui va nous permettre, aujourd'hui, de mettre les points sur les i et les barres sur les t. Si
je dis «mettre les points sur les i», Mme la Présidente, et «les barres sur les
t», c'est parce que, quand j'entends... la députée de Vaudreuil, au nom
de sa formation politique, on va la nommer d'ailleurs,
le Parti libéral du Québec, parle d'inaction en habitation, je tombe en bas de
ma chaise, Mme la Présidente, et je
sais que j'ai une chaise très haute aujourd'hui aussi. Je tombe en bas de ma
chaise parce qu'entendre le Parti libéral du Québec parler d'inaction en
habitation, c'est comme entendre une mégaporcherie parler d'inaction en termes de
culture de laitues, Mme la Présidente. Il y a quelque chose qui sonne faux.
Je ne vais
pas m'étendre plus longtemps sur l'incurie libérale en habitation de 2003 à
2018, Mme la Présidente, parce qu'on en aurait pour l'interpellation au
complet d'aujourd'hui et, en plus, pour celle de la semaine prochaine. Je vais plutôt mettre l'accent sur... l'accent de
notre gouvernement en habitation et illustrer à quel point la situation est enfin
en train de débloquer. Ce n'est pas compliqué, Mme la Présidente, afin d'aider
les ménages à faibles revenus qui peinent à
se loger convenablement, le dernier budget prévoit des investissements
totalisant 633 millions de dollars, Mme la Présidente.
633 millions, je ne vois vraiment pas dans quel univers on peut appeler ça
de l'inaction. Ça va nous permettre, d'une
part, d'accroître l'offre de logements sociaux et abordables et, d'autre part,
d'améliorer la qualité du parc de logements locatifs au Québec.
On parle notamment de 247 millions pour
compléter la livraison de près de 3 500 logements AccèsLogis. On parle de 100 millions pour construire environ
1 000 unités additionnelles du Programme d'habitation abordable
Québec. On parle de 69 millions afin d'accorder des suppléments au loyer
et de venir en aide aux municipalités offrant des services aux ménages
se trouvant sans logis. Ça, Mme la Présidente, c'est des mesures structurantes.
D'autres exemples, Mme la Présidente : 52 millions pour rénover le parc
d'habitations à loyer modique, 165 millions pour améliorer l'habitation des Québécois à travers différents programmes de
la Société d'habitation du Québec, dont RénoRégion.
Je ne sais pas si la députée de Vaudreuil s'est
trompée de mots dans son dictionnaire des synonymes, mais «inaction», ça ne colle pas à la réalité. Ça ne
colle pas à la réalité, Mme la Présidente, que... La ville de Montréal a salué les investissements dans le budget, le maire de
Québec a reconnu avoir obtenu plus de logements sociaux et abordables de
ce... qu'il s'attendait, la ville de Laval s'est réjouie des investissements
pour la rénovation des HLM. Et l'Union des municipalités du Québec, vous allez
me permettre de les citer, Mme la Présidente : «Nous avons aujourd'hui
plusieurs avancées en matière de logement. Avec les sommes annoncées, on a
grand espoir qu'on pourra régler une bonne fois pour
toutes l'arriéré qui perdurait depuis plus de 10 ans en logement social.» Mme
la Présidente, j'avais promis que je ne reparlerais plus de l'incurie libérale
en matière d'habitation, Mme la Présidente, mais, bon, ce n'est pas moi qui le
dis, c'est l'UMQ.
Je pourrais continuer
encore longtemps, Mme la Présidente, mais je pense que la démonstration est
faite, le gouvernement est en mode action. Cette action est saluée par les
partenaires sur le terrain, et on va continuer de faire avancer les choses au Québec. Je voudrais juste souligner qu'il y a
26 unités, présentement, qui sont en construction dans ma circonscription, des trois et demie, des quatre
et demie, des studios pour les personnes de 70 ans et plus, avec
deux services de repas, et ça va garder les gens sur leur territoire. Merci,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci,
M. le député. Nous revenons maintenant à Mme la députée de Vaudreuil
pour un autre cinq minutes.
Mme Nichols :
Oui. Merci, Mme la Présidente. D'emblée, je souhaite... Je vais rester
polie dans les mots que je vais utiliser,
parce que, des fois, de comparer des partis politiques à des porcheries, ce
n'est pas nécessairement les... ce n'est quand même pas des... Moi, en
tout cas, je n'oserais jamais traiter un collègue comme ça. On fait de la
politique puis on est sur des sujets sensibles, j'en conviens, mais, des fois,
les comparaisons, il faut faire attention. Je veux tout simplement rappeler que
durant son...
La Présidente
(Mme Boutin) : ...ou mal compris, puis je pense que...
Mme Nichols :
Oui, c'est correct. C'est correct, Mme la Présidente. On fait des projets
de loi ensemble puis on fait des beaux
projets de loi qui avancent quand même assez bien, donc c'est juste que...
C'est pour ça que je trouve ça dommage qu'on soit rendu, là, mais, du
moins, je veux juste rappeler que, durant le mandat de la CAQ, là, le
gouvernement aura budgété, là, à quelques millions près, les mêmes sommes
qu'aura budgété le gouvernement libéral pendant son mandat, mais que, durant
leur mandat, ils ont livré moins de la moitié des logements qu'ils ont promis. Alors, ça, je pense que c'est une
différence qui est quand même assez appréciable puis qu'on devrait regarder.
Je
suis préoccupée. Je suis préoccupée par les augmentations, des augmentations de
loyer, Mme la Présidente, puis, sur
ce point-là, je me demande qu'est-ce que fait... comment on peut venir en aide
à ces gens-là. Vous le savez, là, les citoyens, puis je regardais, là...
Entre autres, là, je parlais avec la députée de Verdun, la députée de Verdun me
disait qu'elle a beaucoup d'appels, au bureau de comté, que c'est des
augmentations de loyer considérables, puis qu'il y a des familles, bien, qui ne
sont pas capables de se loger à ce prix-là. C'est des augmentations importantes
qui viennent jouer dans le budget familial, mais qui, étant donné le manque de
logements, n'ont pas le choix et doivent rester
là. Donc, elles doivent consacrer près de 50 % de leur revenu familial
pour pouvoir garder un toit ou, en fait, pour pouvoir rester là. Ça n'a
pas de bon sens, Mme la Présidente.
• (10 h 40) •
Il
y a une crise du logement. Ça ne va pas se régler tout seul. Ça ne coûte pas
500 $ par mois, se loger. Ça, c'est faux. Ça nous prend... ça prend des
mesures. Oui, je comprends qu'il y a le Programme de supplément au loyer, là,
qui va venir en aide aux familles, mais est-ce qu'on va venir en aide à
l'ensemble des familles qui doivent subir des augmentations de 20 %,
30 %? Puis ces familles-là, souvent... c'est dommage, là, mais c'est
souvent des familles plus démunies ou des familles qui ont déjà des
difficultés. Donc, ces familles-là, ils disent oui à la hausse, hein, ils ne cochent pas, ils resignent le bail puis ils
restent là. Puis là, bien, c'est ça, ils se disent : Bien, on va couper
sur nos activités, on va couper sur le transport, on va couper sur
l'épicerie pour pouvoir continuer à se loger. Ça n'a aucun sens. Est-ce qu'on
a... est-ce qu'on prend des mesures pour les aider, ces gens-là? Puis on en
voit, on en voit partout.
Puis ça, c'est sans
parler du terme, puis là je vais utiliser «rénoviction»... Moi, ce n'est pas un
terme que j'aime beaucoup, «rénoviction», je
trouve que c'est... évidemment, c'est deux mots qui ont été collés ensemble,
mais, tu sais, force est de constater qu'il est utilisé un peu partout
puis qu'on y associe... C'est vraiment triste et dommage, là, ceux qui sont victimes des rénovictions, puis
c'est des gens qui reçoivent des notices, comme ça, à la dernière minute,
pour dire : Bien, vous allez devoir quitter, on reprend possession de
votre logement. Ça n'a aucun bon sens. C'est des centaines de familles qui vont
se retrouver à la rue.
Puis ça, est-ce qu'on
a une politique qui vient encadrer ça? Tu sais, est-ce qu'on a pris des
mesures? Non. Ça se retrouve devant le TAL. Puis c'est ce qu'on dit, là... on a
interpellé la ministre, là, lors des différentes périodes de questions, puis ce
qu'on nous dit, bien, c'est qu'on a le Tribunal administratif du logement. Le
Tribunal administratif du logement va gérer
ça, lui, les augmentations de loyer, le Tribunal administratif du logement va
gérer ça, les rénovictions.
Bien, Mme la
Présidente, là, moi, j'invite... puis je suis pas mal certaine que la ministre
est au courant de ce qui se passe au TAL, là. Moi, j'ai des collègues avocats
puis je vais vous dire, au TAL, ça ne va pas trop, trop bien. D'ailleurs, je pense que justement, hier, hein, il
était... il y avait un dossier qui était entendu à la cour. Ça ne fonctionne
pas. Le TAL ne fonctionne pas. Un, ça ne fonctionne pas à l'interne, mais le
TAL ne fonctionne pas non plus pour rendre des décisions rapidement, pour aider
nos plus vulnérables. Ça ne fonctionne pas, donc il faut mettre en place d'autres choses pour aider nos familles, pour
aider. Puis j'ai souvent la maman monoparentale... c'est souvent ceux-là qui
nous appellent, là, la maman monoparentale qui a un seul revenu, avec ses deux
enfants, qui va se retrouver à la rue en juillet prochain.
Donc, on voit ça
venir. Je ne pense pas qu'une campagne de publicité puisse aider en
disant : Cherchez tout de suite votre logement. Il n'y en a pas. Plutôt
que de chercher un logement puis déménager ses enfants, bien, cette maman-là,
elle resigne son bail, avec des augmentations tout à fait démesurées. Donc, une
autre préoccupation, Mme la Présidente, sur laquelle on aimerait entendre
la ministre.
La
Présidente (Mme Boutin) : Merci beaucoup, Mme la députée. Mme la ministre,
vous disposez d'un cinq minutes.
Mme Laforest : Oui. Alors,
merci. Tout de suite, je veux vraiment... Moi, j'aime toujours ça, les échanges
très cordiaux et je suis convaincue que le
député de Mégantic n'a pas dit de propos comme on a cru, parce que, normalement...
en tout cas, je sais très bien qu'il vous apprécie énormément. Donc, je ne sais
pas, ça ne devait pas porter sur ce que vous avez mentionné. Alors, c'est
important, on va continuer normalement, ça se passe très bien.
L'autre chose que je veux mentionner : le
prix, le loyer médian au Canada. J'ai la liste ici. Au Québec, c'est 800 $ de prix médian, le loyer, par mois.
Donc, on est la moins... la province... on est le gouvernement qui est le moins
dispendieux au niveau du coût des loyers. On parle, là, dans les autres
provinces... On y va, par exemple, nous, de 800 $
à 1 750 $ par mois... en Colombie-Britannique, 1 350 $ par
mois. Alors, c'est important, vraiment, de mentionner que le loyer
médian, ici, au Québec, on est le plus bas prix de loyer payé... à payer par
mois. Maintenant...
Une voix : ...
Mme Laforest : Au Canada, oui.
Alors, ce qui est important de mentionner également, c'est que, dans les quatre dernières années... on parle des
investissements en habitation, dans les quatre dernières années, notre gouvernement
a investi 1 milliard de plus que l'ancien
gouvernement sur quatre ans. Alors, on a investi 1 milliard de plus sur
quatre ans. Donc, c'est vrai que l'habitation, c'est une priorité pour
nous.
Ensuite, si on parle, par exemple, des hausses
des loyers, je le dis toujours... on parle du TAL, il faut faire attention, il faut être prudent. Au Tribunal
administratif du logement, on a donné quand même 24 millions en arrivant en
poste. On a augmenté de 24 préposés, 10 régisseurs de plus, au
Tribunal administratif du logement, pour accélérer les délais. On est rendu
quand même à une amélioration de 56 % au niveau des délais, Mme la
Présidente, au niveau du Tribunal
administratif du logement. On disait que tout était stagnant, les causes
n'avançaient pas vite. Alors, quand même, on a une amélioration de
56 %. Et, pour les autres sujets, je vais laisser quand même le travail se
poursuivre. Il y a des sujets quand même
délicats, mais, quand même, au Tribunal administratif du logement, les délais
sont vraiment améliorés.
Au niveau des évictions, si on parle des
évictions, des reprises de loyer, on a 286 demandes sur un parc locatif de 1,3 logement... 1,3 million
de logements, Mme la Présidente. Alors, il faut quand même considérer que les
causes en éviction, 286, sur un parc de 1,3, c'est quand même... C'est toujours
trop, mais, en même temps, il faut mentionner qu'on a des moyens, des mécanismes d'urgence, sur le
site du Tribunal administratif du logement, pour entendre les causes ou...
soit de hausse ou soit de possible éviction.
Alors, pourquoi, Mme la Présidente... Je veux
mentionner que notre gouvernement, on prend tous les moyens pour accélérer la construction en habitation. On
le sait, il faut augmenter l'offre, et c'est pourquoi on a mis en place le
Programme d'habitation abordable Québec.
Vous avez raison, toutes les municipalités ont salué le Programme d'habitation
abordable Québec. Pourquoi? Parce qu'elles veulent participer. Elles veulent
diversifier l'offre de logement sur leur territoire.
Alors, le PHAQ, c'est un nouveau programme d'habitation abordable qui
correspond... et qui va aider et qui va entendre tous les organismes qui en ont besoin, parce que tous les
acteurs dans le domaine de l'habitation peuvent déposer des projets dans
le Programme d'habitation abordable, le PHAQ. L'appel de projets a été lancé.
Maintenant, la date importante à retenir, c'est le 5 mai, pour le dépôt
des projets.
Alors, moi, je pense que de prendre les bouchées
doubles, d'aller avec un programme rapide d'habitation abordable Québec...
Parce qu'on le dit, au niveau du logement social, les logements sociaux, on
aide, on est là, on a fait... on fait lever
tous les projets qui étaient dans AccèsLogis, maintenant, avec un programme
d'habitation abordable plus souple,
plus efficace, moins de paperasse. Alors, c'est ça que ça nous prenait pour
travailler avec nos municipalités. C'est nos municipalités, également,
qui le demandaient, à l'exemple, évidemment, du projet de loi d'intérêt privé
qui avait été travaillé avec Gaspé.
Alors, vous... voilà, Mme la Présidente, que...
ce programme est très, très bien accueilli. Les entreprises sont satisfaites
également. On touche tous les acteurs en habitation. Par exemple, si on
regarde, pour le premier appel de projets qui a été lancé en mars dernier... et
évidemment, les coopératives d'habitation, les organismes à but non lucratif,
les offices d'habitation, les entreprises du secteur privé sont tous invités à
déposer les projets à la Société d'habitation
du Québec. Alors, moi, je crois vraiment fermement et fondamentalement que le
Programme d'habitation abordable Québec est vraiment important. Et, pour
terminer, même le fédéral, maintenant, a lancé un programme pour du logement
abordable. C'est parce qu'il y a un besoin. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci,
Mme la ministre. Je céderais maintenant la parole à Mme la députée de
Saint-François. Vous disposez de cinq minutes.
Mme Hébert : Merci, Mme la
Présidente. Très heureuse d'avoir l'occasion de parler à cette interpellation.
En tant que whip adjointe du gouvernement, je n'ai pas souvent la chance de
pouvoir participer à des commissions. Donc,
ça me touche particulièrement aussi, l'habitation, parce que, la députée de
Vaudreuil l'a souligné, hein, Sherbrooke vit quand même une réalité avec
un taux de logement qui est en bas de 1 %.
La question du logement, bien, c'est
fondamental. On s'entend, se nourrir, se vêtir, se loger, bien, c'est des besoins de base. Donc, il s'agit d'un minimum
nécessaire pour la dignité humaine. Puis notre gouvernement, bien, ça,
il le reconnaît qu'il y a une problématique
très préoccupante dans plusieurs régions du Québec, dont la mienne. Pour la
plupart d'entre nous, bien, il s'agit d'un enjeu
politique ou économique, une problématique sociale qui nous mobilise tous en
tant qu'élus.
• (10 h 50) •
Je pense qu'il n'y a
pas personne qui n'en a pas entendu parler, même la députée de Vaudreuil l'a
souligné tantôt, mais je prends la parole
aujourd'hui pour rappeler à mes collègues que, pour plusieurs familles,
plusieurs aînés, plusieurs personnes seules, c'est un enjeu extrêmement
réel et tangible. Le 1er juillet, il arrive bientôt puis il y a plusieurs
personnes qui devront se loger. Il y a la rareté, l'augmentation des prix de
loyer, puis ça, c'est un véritable casse-tête. D'ailleurs, j'en profite pour rappeler
à nos concitoyens qui ont de la difficulté à se loger ou à trouver un logement,
bien, qu'ils peuvent demander de l'aide à leur office municipal de l'habitation
ou à la Société d'habitation du Québec. Il y a des professionnels qui sont
qualifiés, qui vont pouvoir vous accompagner dans votre recherche. Ils peuvent
aussi visiter le site Web Québec.ca, sous la rubrique «recherche logement»,
puis ça, c'est quelque chose qu'on a mis en
ligne, puis ils trouveront différents outils pour les aider dans leur recherche
de logement. Je souligne aussi que,
depuis le 31 janvier, nous avons amorcé une campagne de sensibilisation
sur le Web et à la radio qui permet de faire connaître aux Québécois les
outils à leur disposition.
Donc, notre
gouvernement, il est parfaitement conscient de l'enjeu du marché locatif, puis
ça, c'est dès notre entrée en poste. C'est
pourquoi on a travaillé sans relâche depuis 2018, dès qu'on est arrivés en
poste, afin de rattraper le retard accumulé par nos prédécesseurs. Il y
avait un retard. La situation actuelle, là, de rareté, bien, ce n'est pas arrivé avec la CAQ. C'est pourquoi je vous dirais
qu'on travaille pour augmenter le nombre de logements abordables au Québec.
Pendant de nombreuses années, bien, le secteur de l'habitation a été sous-financé.
On peut bien annoncer des constructions, des belles constructions,
15 000 logements abordables, comme l'ont fait les libéraux, ou
promettre 50 000 logements, comme l'a fait Québec solidaire en juin
2021, mais encore faut-il que les bottines suivent les babines. Une promesse
qui ne reçoit pas de financement adéquat, bien, ça ne donne pas les moyens
logistiques pour la réaliser. Bien, on appelle ça des promesses en l'air.
De notre côté, bien,
on a mis de l'argent sur la table, puis les actions, là, bien, elles commencent
déjà à donner des résultats concrets sur le terrain. Juste pour la ville de
Sherbrooke, il y a 191 unités qui ont été livrées depuis 2018, puis là-dessus, il y a une surchauffe, là, avec la
construction. Puis j'en ai géré, moi-même, des chantiers, avant d'être en politique, puis je sais comment
que ça peut-être, aujourd'hui, avec la rareté de main-d'oeuvre, comment
ça peut être difficile. En 2021, il y a eu 68 000 mises en chantier
résidentielles au Québec, dont 35 600 logements locatifs. C'est une
année record depuis 2017... depuis 1987, c'est encore pire. Jusqu'à maintenant,
ce sont plus de 8 000 logements AccèsLogis que nous avons construits
ou qui sont présentement en chantier. Nous avons conclu quatre ententes historiques
sur le logement avec le gouvernement fédéral, qui permettent au Québec d'aller
chercher 2,3 milliards supplémentaires
pour le domaine de l'habitation. Ce sont des milliers de logements abordables
qui verront le jour grâce au travail de ma collègue la ministre des
Affaires municipales et de l'Habitation.
En plus de cette
importante campagne de construction, nous avons aussi amorcé une opération
majeure de rénovation du parc de logements
sociaux et HLM au Québec. Depuis notre élection, bien, c'est plus de
1 milliard de dollars que nous avons investis dans ce secteur. Mme
la Présidente, moi, je vous dirais que présentement, quand j'écoute ce qui se discute ce matin, on parle d'un verre...
Pour certains, il y en a que c'est un verre à moitié vide, puis d'autres, c'est
un verre à moitié plein. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Boutin) : Merci beaucoup, Mme la députée. Nous en serions maintenant
au deuxième groupe d'opposition, avec M. le député de Laurier-Dorion. Vous
disposez également de cinq minutes.
M.
Fontecilla : Merci, Mme la Présidente. Je salue Mme la ministre. Je
salue les collègues ici présents ce matin. Écoutez, d'emblée, la ministre nous
demandait de reconnaître quelques bons coups du gouvernement. Bien, on va aller
avec les... on va commencer par les fleurs, là. Je salue les investissements
faits dans la rénovation des HLM, là.
C'était nécessaire, et il fallait le faire, là. Je salue également, non pas la
mise à mort d'AccèsLogis, mais ils l'ont mis... le gouvernement l'a mis
dans une voie de garage. Au moins, ce n'est pas la mort, là, mais il est dans
une salle d'attente, perdu dans le système, là. Il n'y a pas de nouvelles
unités, là. On ne sait pas ce qui va advenir avec le programme AccèsLogis.
En novembre dernier,
la ministre de l'Habitation a enfin prononcé les mots «crise du logement» ici,
en Chambre. Il était temps, après trois ans de mandat. Et les augmentations...
malgré cela, les augmentations de loyer ont atteint des sommets historiques et
des gens continuent à se faire évincer un peu partout à travers le Québec, à
Montréal, à Rouyn-Noranda, à Sherbrooke, à Rimouski, à Gaspé, etc. La ministre
nous disait qu'à la Régie du logement il y a 286 causes pour éviction.
Malheureusement, les gens ne connaissent pas leurs droits, et la plupart des
locataires qui sont évincés ne se réfèrent pas au Tribunal administratif du
logement.
Et j'aimerais
rappeler à la ministre que, juste au Mont-Carmel, il y a 206... dont elle a
entendu sans doute parler, là, 206 résidents aînés qui vont être évincés,
donc, à peu près deux tiers des causes qui se trouvent à la Régie du logement,
là. C'est la preuve qu'il y en a beaucoup plus, des évictions, de ce qui se
retrouve à la régie du... au Tribunal administratif du logement, pardon. Les
histoires d'horreur, donc, continuent, se succèdent, et, dans mon bureau de
comté et dans les bureaux de comté de mes collègues, le téléphone sonne sans
arrêt. C'est la détresse généralisée pour beaucoup des locataires. Hier encore,
on apprenait, à Radio-Canada, qu'une trentaine de locataires de Limoilou, à
Québec, allaient être évincés de leurs logements le 1er juillet prochain.
On va voir si ces gens-là vont aller au Tribunal administratif du logement, là.
Des personnes
âgées, des personnes vulnérables, des personnes qui ont passé toute leur vie
dans leur logement et qui paient des loyers normaux, évidemment, ce
n'est pas très intéressant pour une compagnie qui veut maximiser les profits. Alors, que font ces propriétaires? L'on
intimide, l'on débarque à l'improviste chez les locataires en brandissant un
quelconque bout de papier, en leur disant que c'est fini, qu'ils doivent
partir, l'on ment à pleines dents à des gens
qui ne connaissent pas leurs droits, parce qu'après ça on pourra refaire les
comptoirs, changer les panneaux d'armoire et relouer ça trois fois le
prix en rajoutant un gym et un sauna au sous-sol. À ce jeu-là, il y a des
milliers de perdants au profit de seulement
quelques gagnants qui s'enrichissent. Et c'est tout notre système qui encourage
ça. Il faut que ça change. Il faut
encadrer les reprises des logements, imposer un moratoire sur les évictions
sauvages et obliger les propriétaires et les compagnies de gestion à
informer convenablement les locataires de leurs droits.
Encore une fois, l'an dernier, j'ai demandé à la
ministre d'agir en urgence pour mettre fin aux rénovictions. La ministre a
accepté de mettre sur pied une consultation sur la protection des locataires
concernant les rénovictions. Elle nous a fait miroiter la possibilité de
changer les choses. Pourtant, aujourd'hui, à quelques semaines de la fin du
mandat du gouvernement, il n'y a rien qui se passe. En février dernier, j'ai
déposé un projet de loi afin d'abolir la section F du bail, une clause qui,
comme je viens... comme ça a été dit, permet aux propriétaires d'immeubles de
moins de cinq ans de hausser sans limite, et j'insiste sur le «sans limite»,
les loyers des locataires. La ministre nous a dit,
ici même, au salon bleu, en Chambre, devant tous les collègues députés, qu'elle
allait s'en occuper. Depuis, toujours rien. Il reste combien de semaines
avant la fin du mandat? Elle pourrait rapidement nous présenter ici un projet
de loi pour abolir ou, à tout le moins, encadrer la clause F, là.
Le temps presse, Mme la ministre. Quand est-ce
que vous allez nous... remplir ce que vous avez dit ici, en Chambre, et déposer quelque chose pour encadrer la
clause F et les rénovictions? C'est deux promesses, et on les attend toujours.
La question qui se pose, Mme la ministre : Est-ce que vous travaillez pour
protéger les propriétaires qui abusent des locataires ou vous travaillez pour
protéger les locataires qui sont abusés? C'est ça, la véritable question que vous devez répondre, aujourd'hui, à cette
interpellation, et que vous allez devoir répondre aux électeurs, aux électrices
à la prochaine élection. Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Boutin) : Merci beaucoup, M. le député. Mme la ministre,
vous disposez de cinq minutes.
Mme Laforest : Oui. Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Je crois que, si le leader parlementaire serait
ici, il dirait que c'est porter des
intentions, parce qu'honnêtement je travaille autant pour les locataires et les
propriétaires. Parce que, oui, je le dis, ça prend un équilibre.
Alors, je
vais prendre tout de suite la balle au bond. Quand vous parlez de la clause F,
je pense que la clause F, encore une
fois... ça fait des années qu'on aurait pu travailler la clause F. Ça fait des
années, ça fait des dizaines d'années. Cette loi-là existe depuis 1980,
imaginez, depuis la Régie du logement. Ce qu'on fait, oui, on la travaille.
Puis restez positif, parce que je crois que ça va bien aller, je vous le dis,
sincèrement, mais il y a du travail à faire parce qu'il faut travailler autant
avec les propriétaires que les locataires. Mais, encore là, on va changer les
choses, comme on a changé les choses avec la réglementation des HLM, Mme la
Présidente, des HLM qui étaient vacants depuis 10 ans. Parce que, pour
habiter un HLM, évidemment, il faut respecter le PRBI, le... les revenus des
locataires. C'était 21 000 $, Mme la Présidente. Ça n'avait jamais,
jamais été considéré, de travailler les revenus pour habiter dans les HLM. On
préférait les laisser vides, Mme la Présidente, imaginez, au Québec. Alors, ce
qu'on a fait, on a changé la réglementation des HLM.
Alors, évidemment, j'entends aussi, ça me touche
énormément, parce que la situation de Mont-Carmel, je l'ai dit cette semaine... J'ai écrit, mon équipe a même
écrit à une de vos collègues députée pour dire : On veut aller assister,
on veut envoyer même le centre d'assistance et d'accompagnement aux plaintes,
on vous offre... La directrice s'est même offerte pour aller à la soirée
d'information. On nous a écrit... par écrit que ce n'était pas nécessaire. Ils
saluaient notre aide, ils saluaient notre volonté, mais, peut-être plus tard,
ils allaient nous contacter. Alors, pour la situation de Mont-Carmel, je le dis
toujours, je m'en suis occupée quand même, puis ça me préoccupe, puis j'essaie
de voir qu'est-ce qu'on va faire avec la situation de Mont-Carmel, mais c'est à
ma collègue aussi aux Aînés... il faut comprendre, c'est une résidence pour
aînés. Alors, on travaille tous ensemble.
• (11 heures) •
Ce que je
veux dire, juste parce que, là, vous parlez également... Qu'est-ce qu'on fait
au niveau des évictions? Je l'ai déjà mentionné, mais je vais le redire, parce
que c'est important, parce qu'avec la Loi
sur l'aménagement et l'urbanisme, les municipalités, même les arrondissements...
Puis vous le voyez, bien, à Montréal, en fait, il y a certains
arrondissements qui ont tout de suite décidé de déterminer l'endroit,
exactement, ou encore si on pouvait continuer de
donner des permis de rénovation pour affectation ou subdivision. Alors, oui, il
y a des arrondissements qui le font, et, oui, les municipalités peuvent s'occuper de bien gérer les nouvelles
affectations dans les logements, soit... possiblement pour en faire soit
des condos... mais les municipalités peuvent nous aider également.
Dans les logements, on le sait, les personnes de
70 ans, les personnes qui habitent dans le logement depuis 10 ans, il faut les protéger, et, oui, quand
vous parlez d'éviction, elles sont protégées. Alors, il y a des mesures à
prendre et, évidemment, comme je le
dis, avec le Tribunal administratif du logement. On est très sensible, on a
des... On travaille sur la situation.
Vous parlez
des évictions. Oui, on a eu deux rencontres, on s'est rencontrés à deux
reprises, Mme la Présidente. Il y a une question aussi de Code civil,
puis je l'ai dit toujours à mon collègue. Il y a des travaux qui se font, par exemple, comme la clause F. C'est quand même un
travail... c'est long à faire, mais on va essayer de le faire rapidement, quand
on peut le faire, évidemment.
Alors, ce que
je peux dire tout de suite, parce que... je vais prendre le moment important
pour dire que le 1er juillet s'en vient puis, oui, je demande à mes
collègues, quand même, de rassurer les locataires qu'il y a des moyens pour eux au 1er juillet.
On a quand même investi, avec les municipalités, 2 millions pour aider les locataires qui ont besoin
soit d'entreposer des meubles ou quoi que ce soit. Alors, il y a des moyens qui
se prennent. Il y a des montants qui ont été octroyés, à la hauteur de
2 millions, pour les municipalités.
Maintenant, pour ceux
qui nous écoutent, les locataires qui nous écoutent, n'attendez pas au
1er juillet. La Société d'habitation du
Québec, avec son nouveau président,
M. Claude Foster, tout le monde, on est déjà en action. On a même
rencontré les 10 plus grands offices d'habitation cette semaine, et, oui,
les offices d'habitation sont en action également. Puis, si je peux nommer
quelques mesures pour le 1er juillet, rapidement... l'allocation logement
a été haussée, c'est important pour nos locataires. Les suppléments au loyer
ont été augmentés. On a investi 77 millions, on les a augmentés à 2 200 PSL. Et, en plus, les offices
d'habitation nous disaient cette semaine : On n'a jamais vu ça, Mme Laforest,
on sait tout à l'avance, qu'est-ce qui va arriver. Ce n'est jamais arrivé dans
le passé. Avant, on arrivait au 1er juillet puis on savait combien on
allait avoir de PSL. On était en action, on est même en proaction. Les HLM vacants, on l'a changée, la réglementation. Il
n'y a plus de HLM vacants, chauffés, éclairés, qui vont rester vides au Québec. Ça n'avait aucun sens. Alors, on prend
tous les moyens. Puis on répare ceux qui étaient barricadés dans le passé.
On fait une campagne de sensibilisation. Alors, moi, je demande aux comités de
logement, aidez-nous aussi.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci,
Mme la ministre. Merci. Je céderais maintenant la parole à M. le député
de Bourget. Vous disposez de cinq minutes.
M. Campeau : Merci,
Mme la Présidente. J'ai affaire à parler peu après le député de Laurier-Dorion.
Je ne suis peut-être pas toujours d'accord avec lui, mais j'ai toujours
apprécié cette idée de ténacité, et j'ai du respect pour ça, par rapport au
logement. Par contre, quand j'entends : Est-ce qu'il faut favoriser les
locataires des propriétaires, c'est quoi ça? Il faut favoriser les deux. Si on
ne favorise que les locataires, les propriétaires ne verront pas leur compte
puis ils ne construiront pas. Alors, il faut le regarder des deux côtés, bien
sûr.
C'est un peu normal,
ce qui arrive aujourd'hui, le taux de logements est tellement bas, mais ce
n'est pas arrivé du jour au lendemain. On regarde combien de temps que ça prend
pour construire, ce n'est pas un hasard. Ça fait plusieurs années qu'on n'a pas
suffisamment construit. C'est mathématique, cette affaire-là. Évidemment, avec
la hausse du coût de la vie qu'on a eue, ça n'a pas aidé. Avec les besoins qui
ont évolué avec la pandémie, ça n'a pas aidé. Je pense c'est ça qu'on appelle
une tempête parfaite.
Alors, il faut agir
sur plusieurs fronts. Et, si on commence à donner des exemples, bien, je me
demande toujours, moi, si j'étais un citoyen, là... écoutez, les millions,
c'est intéressant, c'est important, mais, en même temps, de façon pratique, ça
veut dire quoi? Quand on parle de supplément au loyer, ça veut dire que
quelqu'un, un ménage à faibles revenus, peut payer l'équivalent de 25 % de
son revenu brut gagné, la différence étant payée par le gouvernement. C'est
quand même une façon d'aider de façon très directe.
Quand on parle
d'entreposage de meubles, il y a-tu bien des gouvernements sur la terre qui
vont entreposer les meubles des gens? Il y a-tu bien du monde qui fait ça? Je
pense que c'est quelque chose où on a un filet social, au Québec, qui est un
peu meilleur qu'ailleurs, quand même.
On a parlé de
construction par des intérêts privés. L'idée, c'est d'accélérer, qu'on aille
plus vite pour construire, parce qu'il y a un énorme déséquilibre, et il faut
aller le chercher. Et le gouvernement à lui seul ne peut pas régler tout ça, il
faut le faire ensemble.
J'aimerais parler un
petit peu plus de Montréal, vu que je viens de Montréal, et il y a une entente
particulière avec Montréal qu'on appelle le Réflexe Montréal. Alors, les
budgets et la responsabilité en habitation ont été transférés à la ville. Bon,
évidemment, les budgets peuvent venir de Québec, là, par exemple, là. Ça fait
que, donc, l'argent est transféré à Montréal pour que Montréal puisse agir sur
son territoire et décider où ils vont mettre les choses. Ça prend un temps
énorme avant d'arriver, entre le moment où l'argent est reçu puis une
construction érigée. J'en ai, des exemples dans mon comté. On ajuste par
coopératives, par OBNL d'habitation, par l'Office municipal d'habitation de
Montréal. Parfois, identifier le lieu seulement, ça prend un temps énorme.
Je
voudrais aussi mentionner, des fois, les chiffres que des gens lancent en
l'air. On dit : On veut 50 000 logements sociaux sur cinq
ans. Je comprends qu'on puisse viser comme ça, mais, en même temps, quand
l'industrie a de la misère à en livrer 3 000 par année dans les dernières
années, bien, il ne faut pas créer des crises où il n'y en a pas. Et je reviens encore sur cette idée où on a dit :
C'est une crise, ce n'est pas une crise, c'est une crise, ce n'est pas une
crise. Est-ce que ça fait quelque chose? Ça dérange quoi? Ce qui
dérange, c'est les actions que nous faisons. Et comme ce n'est pas un problème
simple à régler, il n'y en a pas, de solution simple à un problème complexe.
J'aimerais
aussi dire quelques mots sur les logements, qu'il y a
20 000 logements qui ont souffert de sous-financement, quand
on parle de rénovation. On parle d'un montant de 100 millions qui a été
mis pour rénovations des HLM. Ça, c'est des logements qui existaient, qui
étaient laissés vides parce qu'on ne les réparait pas. Bien, si on regarde dans les gouvernements qui se sont succédé depuis
très longtemps, depuis 30 ans, 40 ans, les routes, les écoles,
les hôpitaux, ce n'est pas pour rien qu'on est obligé de tout revoir ça, c'est
parce qu'il y a eu un manque. Mais, dans le cas du logement social, c'est un
peu ça aussi, les HLM qui étaient laissés là. Ça fait que, là, on investit
juste pour les rénover, mais ça donne quand même, de façon plus rapide, des
logements disponibles.
Alors, je pense qu'il
faut faire attention de dire qu'il ne fait rien... qu'on ne fait rien, tout ça.
Il ne faut pas créer de fausses attentes, il faut regarder les faits, ce qui a
été fait jusqu'à maintenant à l'intérieur du budget des trois, quatre dernières
années. Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Boutin) : Merci, M. le député. Nous revenons donc à
l'opposition officielle avec Mme la députée de Vaudreuil. Vous disposez
de cinq minutes.
Mme Nichols : Merci,
Mme la Présidente. Relativement aux HLM, là, j'entends le collègue, là, je
pense que le député oublie juste de parler des finances publiques, en fait, du
Québec. On oublie juste de mentionner, là, que, dans les HLM, à un moment
donné, on a perdu un partenaire important qui était le fédéral. Donc, bien sûr,
là, c'est venu jouer dans la rénovation des HLM. Puis quand on dit : Il
faut mentionner un bon coup, c'est un bon coup, c'est excellent, là, d'avoir...
de rénover les HLM, puis je pense que c'est reconnu aussi dans le milieu. Il
reste qu'il y en a beaucoup encore, de HLM
qui sont vacants puis, je pense, même dans la région de la ministre, là. Puis
je pense qu'elle s'attaque au
problème aussi, mais il y en a, des HLM qui sont vacants alors que plusieurs
citoyens se cherchent un logement.
• (11 h 10) •
Il y a des beaux projets qui ont vu le jour dans
le passé puis qui devraient peut-être, justement, être une référence. Puis je
me retourne vers la députée de Saint-François, on en a déjà parlé, le projet
Havre des Pins. Le projet Havre des Pins,
là, c'est un projet... c'est une coopérative, avec le fonds de la CSN, qui
avait été annoncé dans sa région, puis ça a été fait sous un
gouvernement libéral. C'était un projet de 10 millions, puis ça permettait
entre autres à des ménages, à des locataires
avec des revenus modestes de devenir propriétaires, tout en accumulant, en même
temps, un capital, un capital qui va servir
après ça à accéder à la propriété. Donc, je pense que, quand on est présentement,
comme, dans une crise en habitation, ce genre de projet-là de coopérative
devrait définitivement être mis de l'avant.
On parlait
des municipalités. Mme la ministre nous disait : Bien, toutes les
municipalités sont contentes du PHAQ. Bon, bien, moi, je suis la
porte-parole de l'opposition officielle aussi en affaires municipales et je
n'ai pas le même son de cloche. Je comprends qu'on est toujours un peu plus
poli quand c'est la ministre ou on se garde une certaine réserve quand on parle
à la ministre, mais ce n'est pas le son de cloche que j'ai sur le terrain. Les
gens ne comprennent pas encore qu'est-ce qu'est le PHAQ et les gens sont bien
conscients que le PHAQ, là, ça ne va pas se bâtir
demain matin, le logement abordable. Puis c'est ça, la problématique. C'est ça,
la problématique. C'est peut-être un super beau projet, programme qu'on
ne comprend pas, mais c'est... le problème, c'est que ça n'aidera pas l'offre
d'une façon rapide.
Et d'ailleurs, il y a eu beaucoup de réactions
dans le budget, dans le dernier budget provincial, puis je pense entre autres... beaucoup de réactions des maires
qui disaient que, justement, l'habitation devait être une grande priorité puis
ils voyaient... ils s'attendaient à ce que ça soit justement une plus grande
priorité. Puis je pense au maire, entre autres, de Rimouski, Guy Caron, qui
disait : Le logement, le logement, le logement, c'est vraiment le problème
numéro un à Rimouski et c'est clair qu'on aimerait avoir une implication plus grande
du gouvernement du Québec pour le logement
social. Les attentes étaient grandes au niveau municipal. On se disait un seul
mot : On veut du logement. Puis,
même dans les commentaires, le gouvernement de la CAQ nie toujours en évidence
pour plusieurs : Le Québec, le
Bas-Saint-Laurent, la Ville de Rimouski sont en plein coeur d'une pénurie,
parce que ce n'est pas juste à Rimouski, la pénurie, là, puis ce n'est
pas juste dans les grandes métropoles, c'est aussi en région. Puis le budget
est très loin de répondre aux attentes de milliers de Québécois et de centaines
de gens à Rimouski en attente d'un loyer, donc...
Puis ce n'est pas des chiffres en l'air, là. Je
ne pense pas qu'il n'y ait personne ni les organismes ni les organisations qui
lancent des chiffres en l'air. Habituellement, quand ils disent qu'ils veulent
avoir... qu'ils ont un besoin, qu'ils constatent un besoin sur le terrain de
50 000 logements sociaux sur cinq ans, ça fait 10 000 par
année, les organismes l'ont calculé puis ils
sont bien au courant. L'UMQ, pensez-vous sérieusement que l'UMQ lancerait des chiffres
en l'air, là? Aïe! L'UMQ, c'est l'Union des municipalités du Québec, là,
c'est un regroupement. Quand ils disent, là,
que, dans leurs attentes pour le budget 2022, ils s'attendaient à
4 500 nouveaux logements par année, je ne pense pas que c'est
des chiffres en l'air, là. Ils travaillent avec les maires qui rapportent les
faits. Ils travaillent avec... Ils travaillent même avec la ministre. Donc,
moi, je trouve que... Je trouve ça dommage qu'on dise que ces gens-là lancent des chiffres en l'air, là. Au contraire,
s'ils font cette demande-là, c'est parce qu'ils connaissent bien le besoin sur
le terrain.
Mme la Présidente, évidemment, il y a aussi
l'accès à la propriété, hein, qui est superimportant. On aura la chance, là, d'en parler, là, dans les autres
blocs, mais je sais que la ministre est sûrement aussi... Elle a des enfants,
elle est sûrement préoccupée par l'accès à la propriété. Parce qu'on
sait, c'est presque impossible d'accumuler la mise de fonds pour pouvoir
acquérir une propriété. Au-delà des dons personnels de papa, maman, qui sont
souvent de plus en plus fréquents, les REER,
le RAP, on a besoin d'un coup de pouce pour aider les plus jeunes à acquérir
des propriétés.
La
Présidente (Mme Boutin) : Merci beaucoup, Mme la députée. Mme la ministre,
c'est à votre tour pour un cinq minutes.
Mme Laforest : Oui. C'est important,
qu'est-ce qui a été mentionné, Mme la Présidente, parce qu'on parle juste... on parle justement de Rimouski, et il y a
un projet qui est essentiel, qu'on a annoncé. Puis je suis totalement d'accord
quand la municipalité le demande, puis on a
octroyé le projet, la maison Saint-Rosaire. Puis en plus, dans ce projet-là,
on octroie les PSL qui sont demandés, puis
c'est quand même 44 logements. Donc, ça aussi, à Rimouski, je le sais
très, très bien, c'étaient des... c'était discuté par le collègue aussi.
Puis je le redis aussi, la pandémie, au niveau
de l'habitation, a créé quand même des besoins. Puis on le sait très bien, le marché locatif s'est resserré, puis
ça, c'est dû à la pandémie. Parce que, je le répète, les familles ont quitté
la grande ville pour aller en région. Il y en a plusieurs. Les étudiants,
évidemment, qu'est-ce qui s'est passé avec la pandémie, ont quitté pour aller
en région, sauf que les étudiants ne sont pas nécessairement retournés à la
maison, les étudiants ont pris des logements. Ça, ça a été un autre point à
noter. Le télétravail, les gens travaillaient de la maison, donc les locataires
voulaient avoir des logements plus grands. Les gens n'ont pas voyagé, donc les
gens ont investi en habitation ou sont restés dans leur logement et là
voulaient avoir un déménagement ou changer d'appartement.
Alors, la pandémie a
vraiment accentué, si je peux dire, les demandes en habitation. Par contre, on
est présent, on est en action. Mais on est
tout à fait conscient, on est conscient que le marché s'est resserré. On est
conscient qu'on doit agir et on agit.
On est vraiment, si je peux dire... avec les investissements qu'on fait, avec
tout le changement dans la réglementation, on essaie vraiment de prendre
tous les moyens pour loger les locataires qui en ont besoin.
Alors, évidemment, je le répéterai souvent, le
Programme d'habitation abordable Québec, on a travaillé avec les demandes des
municipalités, oui, l'UMQ, qui est tellement importante, avec la FQM et les
grandes villes également, Montréal, dans les
projets en habitation, et ce programme d'habitation abordable a été très, très
bien accueilli. Il faut augmenter l'offre en habitation. On est
conscient. On travaille sur le terrain. On travaille avec les offices
d'habitation. Et le PHAQ, c'est quand même un programme plus souple, plus
agile. Puis le programme AccèsLogis, quand
on parle, par exemple, de la ville, par exemple, de Rimouski, bien, c'est vrai
que les projets étaient longs à lever. Donc, on essaie vraiment de
trouver tous les moyens pour accélérer les projets en habitation.
On parle... Ma collègue a parlé de l'accès à la
propriété. Bien, c'est vraiment important de mentionner que l'accès à la propriété... quand on dit qu'il faut
augmenter l'offre de logements au Québec, quand on dit que la pandémie a
été vraiment un sujet d'actualité parce que les gens ont acheté une première
résidence ou les gens ont déménagé, ont agrandi leur maison ou ont quitté le
logement pour avoir une première... soit un condo, soit un plus grand logement,
bien, c'était important de le dire, il y en
a moins, de résidences à vendre. Alors, qu'est-ce qu'on fait? C'est que, si on
a un programme d'accès à la propriété... pour dire aux gens ou aux
jeunes : Il y a un programme d'accès à la propriété, mais il n'y a pas de
maison à vendre. Il n'y en a pas, de résidences, il n'y en a pas beaucoup.
Alors, nous, on continue notre travail. On prend
nos responsabilités. On sait que le marché locatif est très, très serré. On continue d'augmenter l'offre. Je
travaille évidemment avec mon collègue aux Finances, parce que lui aussi
a travaillé avec, par exemple, les formulaires de l'OAICQ pour les courtiers
immobiliers, pour sensibiliser les futurs acheteurs
que, quand ils achètent une maison, c'est important de faire une inspection,
c'est important d'exiger la garantie légale,
c'est important d'avoir le certificat de localisation. Alors, mon collègue
travaille. Il a fait d'ailleurs une consultation avec le milieu. C'est
important, le travail a été fait. Maintenant, il y a des changements également
dans les formulaires avec les courtiers immobiliers pour les futurs acheteurs.
Il y a également... moi, je pense, c'est
important, on l'a travaillé d'ailleurs avec ma collègue dans un projet de loi
particulier, c'est la première fois qu'on parlait de l'obligation d'inspection
des maisons. Parce que les jeunes, au niveau de l'inspection des maisons, étant
donné qu'il y avait moins de maisons à vendre, moins de résidences à vendre,
bien, on ne demandait pas d'inspection, pas de garantie légale, pas de
certificat de localisation. Alors nous, ce qu'on a fait, c'est... on a vraiment
travaillé avec, d'ailleurs, l'AIQ, l'Association des inspecteurs en bâtiment du
Québec, on a travaillé pour voir si on ne pouvait pas travailler à, au moins
pour les maisons plus âgées, obliger l'inspection
des maisons, par exemple, les maisons de 25 ans. Ça fait que ça, on l'a
travaillé tous ensemble. Vous le savez, tous mes collègues étaient là. Donc, c'est quand même très important de
voir qu'on veut protéger les nouveaux acheteurs, et les maisons âgées de
25 ans sont considérées, évidemment. Quand on parlait de...
La
Présidente (Mme Boutin) : Merci, Mme la ministre. Merci beaucoup. Je suis
désolée de vous vous interrompre comme ça. Ce serait maintenant à votre
tour, Mme la députée de Saint-François. Vous disposez de cinq minutes.
Mme Hébert : Merci, Mme la
Présidente. Alors, maintenant, bien, je vais souhaiter prendre la parole qui
m'est donnée, encore une fois, pour ce deuxième bloc là pour souligner les
mesures en matière de maisons familiales pour les personnes victimes de
violence.
Malheureusement, lors de la dernière année, on a
pris conscience, par le biais de trop nombreuses tragédies, que les organismes
offrant un foyer aux personnes vivant avec des situations de violence sexuelle
et conjugale, bien, ils sont nécessaires et
primordiaux. Comme tout le monde, bien, j'ai été grandement choquée puis
attristée par le bilan du Québec en matière de protection des personnes
vulnérables. C'est 26 femmes qui ont été tuées au Québec en 2021, puis ça,
bien, pour la majorité, dans un contexte conjugal. C'est un triste record que
nous n'avons pas vu depuis 2018. C'est un sommet que j'espère
sincèrement que le Québec n'atteindra plus jamais.
En tant que société, bien, on se doit de prendre
un moment de réflexion afin de se demander comment qu'on pourrait faire mieux,
comment qu'on pourrait en faire plus. J'ai conscience que je ne suis pas la
première personne à m'indigner à ce sujet puis je ne compte pas me taire,
naturellement. Il faut nommer ces crimes afin que ça ne tombe pas dans l'oubli
puis afin que ça se reproduise plus. Évidemment, bien, ça ne doit pas rester
des belles paroles. Il est important d'agir, puis c'est ce que notre
gouvernement fait. Les actions, là, ça parle plus que les belles paroles.
• (11 h 20) •
Puis en ce sens, bien, je souhaite prendre un
moment pour réitérer certains faits, Mme la Présidente. Au ministère des
Affaires municipales, de l'Habitation, bien, il y a deux programmes à la SHQ en
lien avec les maisons pour les personnes
victimes de violence familiale, que ce soient des femmes, des hommes ou des
jeunes. En outre, grâce au volet III du programme AccèsLogis, un organisme
peut déposer un projet pour construire une maison d'hébergement pour les victimes de violence familiale. Rappelons
aussi que notre gouvernement a mis en place un nouveau programme, le
PHAQ, on en parle depuis tantôt, qui permettra de livrer plus rapidement des
logements abordables, notamment pour les femmes victimes de violence conjugale.
Dans le cadre du PHAQ, les coûts des maisons
pour femmes victimes de violence conjugale peuvent être payés jusqu'à
100 % par la subvention gouvernementale prévue. Ce n'est pas rien,
100 %. Au budget 2021‑2022, bien,
on a prévu 600 millions pour le programme d'aide municipale en habitation
sur trois ans, soit 2 millions par année. Ça, ça va permettre à plus... ça va permettre de faire environ
420 interventions. Le 23 avril 2021, Geneviève Guilbault, notre ministre de la Sécurité publique, a annoncé, dans le
cadre de son comité, 223 millions pour contrer la violence faite aux
femmes. De cette enveloppe, 92 millions sont réservés pour les maisons
d'hébergement pour les femmes victimes de violence conjugale, notamment pour
leur permettre d'embaucher plus de ressources, mais aussi pour construire plus
d'unités. Je rappelle également que, depuis notre élection, notre gouvernement
a livré 163 logements pour femmes victimes de violence conjugale.
Mme la Présidente,
nous revenons de très loin en matière de financement des logements pour les
personnes victimes de violence, de même que pour les organismes venant en
soutien à ces personnes. Le sous-financement dans ces secteurs a eu des impacts négatifs dans la vie des victimes, et trop
souvent, bien, le dénouement, il a été tragique. Notre gouvernement a grandement investi afin de prévenir
d'autres drames conjugaux et pallier des années de sous-financement dans
le secteur.
Nous avons travaillé
afin de tenter d'éviter que se reproduisent de nouveaux drames familiaux, mais également à l'ensemble... c'est à l'ensemble de la
population d'agir. En tant que société, nous nous devons de dénoncer les
crimes violents puis mettre l'épaule à la roue afin d'éviter que cela arrive à
nouveau dans notre belle province. Il faut
s'éduquer, en parler, dénoncer, trois gestes que tous peuvent mettre en
pratique dans leur quotidien. Entre-temps, notre gouvernement continuera
d'agir afin de fournir des logements sécuritaires aux personnes en situation de
vulnérabilité. Nous voulons offrir des
foyers sûrs, chaleureux aux familles du Québec afin que tous puissent se développer
dans un environnement accueillant.
Alors, moi, Mme la
Présidente, ce que je vois, c'est qu'on essaie de briser un certain cycle puis
qu'on a l'intime conviction que chacun des
citoyens mérite un foyer sûr, chaleureux dans des environnements les plus
accueillants. Donc, je vous remercie, Mme la Présidente. Ça a été un
privilège pour moi, en ce vendredi, de pouvoir intervenir.
La Présidente
(Mme Boutin) : Merci beaucoup, Mme la députée. Alors, ce serait
maintenant au tour de Mme la députée de Gaspé d'intervenir. Vous avez un cinq
minutes.
Mme Perry
Mélançon : Merci, Mme la Présidente. Donc, à mon tour de saluer la
ministre de l'Habitation, des Affaires
municipales, son équipe, les collègues de toutes les parties ici présents. Je
remercie également la députée de Vaudreuil pour le sujet de
l'interpellation, qui est fort important et intéressant, qui m'interpelle aussi
beaucoup.
Je suis seulement
porte-parole en habitation depuis janvier dernier, mais ça fait tout de même un
bon bout que je suis le dossier de très près et que je suis active dans tout ce
qui concerne l'habitation et le logement dans ma circonscription. Et j'ai pu faire quand même un bon portrait de la
situation en allant vers... à la rencontre de ces gens-là qui sont en quête de
logement dans le comté de Gaspé. Puis je pense que c'est un échantillon qui est
assez représentatif de comment est vécue la crise du logement partout
dans les régions du Québec.
Il y a deux, disons,
groupes sur lesquels je veux axer mon intervention aujourd'hui puis ça va être
vraiment là-dessus que j'aimerai entendre la ministre répondre. C'est la
question de la place qu'on doit faire aux jeunes sur le marché immobilier, mais locatif également, et aussi la protection de nos
personnes vulnérables dans toute la question de la gestion de
l'habitation.
Donc, pour commencer,
moi, j'ai parlé à beaucoup de jeunes, oui, qui reviennent depuis la pandémie.
Il y a un engouement, mais ça revient depuis longtemps, là. Moi, ça fait
longtemps que je suis de retour dans ma région, puis ça ne date pas d'hier, là,
la question de se chercher un logement. Ça fait en sorte que des jeunes ne sont
pas stables dans leur travail. Quand tu fais du «couchsurfing», quand tu es
forcé de faire du camping à même ton lieu de travail,
quand tu es dans une maison louée, mais sous toutes sortes de conditions qui
favorisent la reprise de logement sans
que tu aies vraiment de recours possible, tu vas te loger dans une maison, tu
vas être dans le quotidien de d'autres gens, donc ce n'est pas ce qui
permet à notre jeunesse de se stabiliser puis de vouloir rester, là.
En région, j'en ai
parlé à plusieurs qui... pour qui ça leur trottait dans la tête de repartir en
disant : Bien, j'aurais plus de facilité, là où je viens, à aller chercher
un logement, et donc ça fait en sorte que ma génération, soit qu'elle choisit de se surendettée avec une
hypothèque qui est beaucoup trop élevée pour ses moyens ou bien qui va se loger
à 1 500 $ par mois. Donc, on prive finalement une génération de
s'émanciper, puis moi, ça me fait énormément de
peine de voir que c'est sur nos épaules que tout ce malheur-là revient, puis
que ça cause beaucoup de détresse, puis qu'on n'a pas la même chance
qu'ont eue nos parents.
Puis donc, pour moi,
quand j'entends qu'il faut plus travailler l'offre, ce n'est pas vrai. Ce n'est
pas vrai qu'il faut juste travailler l'offre. Il faut aussi s'assurer que ceux
qui ont bien l'argent, puis qui sont à leur deuxième ou troisième maison, puis
qui achètent sur un marché où les prix explosent dans des régions qui sont
justement un peu plus populaires qu'elles l'étaient, et que ça fait que nous,
les jeunes, on est plus capables d'acheter une maison à un prix abordable, pour
moi, si c'est là où il faut s'attaquer, il faut s'attaquer à la spéculation
immobilière. Chaque fois qu'il y a un jeune qui cherche une maison, il y a huit
spéculateurs qui font le même travail pour acheter des blocs, pour rénover,
rendre ça bien chouette puis relouer plus cher. Donc, il y a un contexte dont
la ministre doit prendre en considération, et je lui demande de faire ce
travail-là.
Et oui, il y a
l'offre aussi, puis ça va être mon deuxième point. Je vois que le temps file.
C'est tellement dommage de voir qu'on a très peu de temps. Mais je ne vais pas
répéter tout ce qui s'est dit sur la construction de logements sociaux. Il faut
accélérer le pas, là, ça, c'est clair, mais quand on dit qu'on veut aider les
municipalités, il y a des moyens qu'on peut
encore leur donner. J'ai proposé le droit de préemption à toutes les
municipalités, comme c'est fait pour la ville de Montréal, donc qu'on y
aille puis qu'il y ait une priorité d'achat sur des bâtiments qui pourraient passer aux mains privées, qu'on puisse au moins
donner la possibilité aux municipalités de racheter ça puis de conserver
les logements sociaux et qu'on impose un moratoire sur les OBNL d'habitation.
Parce que, vous le savez, Mme la ministre,
qu'encore maintenant il y a des résidences pour personnes aînées, d'OBNL, qui
ne sont pas préservées de la même façon que la Loi
sur les coopératives le préserve. C'est-à-dire que, bien, il y a des pouvoirs à
la ministre d'autoriser ou non une transaction vers le privé puis de s'assurer
de préserver notre parc immobilier, notre parc de logements sociaux. Donc, ce
sera mes deux points.
Moi, ce que... parce
que ça va trop vite. J'ai multiplié, de toute façon, les propositions dans les
derniers mois. Je pense que la ministre connaît très bien quelles sont mes
propositions en habitation. Mais je pense que la question que j'ai pour la ministre,
c'est : comment elle compte régler les injustices qui écartent les jeunes
et les personnes plus vulnérables du marché locatif ou immobilier, mais comment
est-ce qu'on va travailler, avec tout son coeur, pour régler ces injustices?
La Présidente (Mme
Boutin) : Merci beaucoup, Mme la députée. Mme la ministre, à vous la
parole pour cinq minutes.
Mme
Laforest : Oui, je veux juste quand même donner l'information parce
que je parle souvent du Programme d'habitation abordable Québec. C'est sûr que
vous parlez des jeunes, alors je le dis aux municipalités, si parfois il y a des projets qui peuvent toucher
spécifiquement les jeunes, bien, c'est important aussi d'avoir des projets pour
les jeunes ou encore les jeunes en difficulté, évidemment. Alors, c'est...
comme je le dis, tous les programmes sont... tous les projets peuvent
être admissibles dans le programme d'habitation Québec.
• (11 h 30) •
Maintenant, un sujet
qui me touche, et je suis très, très sensible, puis vous le savez, au niveau des
OBNL... Évidemment, quand un OBNL est vendu ou veut être... en tout cas, il y a
des idées de vendre l'OBNL, on le sait très, très bien. On a vérifié avec la
situation, par exemple, à Richelieu, parce que, comme je le dis, oui, ça me
préoccupe grandement. Maintenant, encore là,
c'est une résidence pour des gens de 60 ans et plus, donc qu'est-ce qu'on
peut faire?
Maintenant, il y a
quand même deux, trois ministères qui sont touchés par une possible vente comme
ça. Évidemment, on travaille avec le ministère de la Santé quand il y a des
soins et services à continuer ou à offrir. Ça, c'est ça qui est essentiel. Maintenant, quand on travaille, par exemple,
avec des OBNL qui ont été sous convention fédérale... on a tout de suite
vérifié, parce que ça, c'est un exemple d'OBNL qui a été sous convention
fédérale. C'est dur, à ce moment-ci, de
nous, comme gouvernement... puis c'est ça qu'on regarde, comment reprendre,
parce que nous, on a le programme AccèsLogis, c'est sous convention,
évidemment, avec notre gouvernement, avec la Société d'habitation du Québec et c'est des conventions de 35 ans.
Et on a fait le tour de nos projets qui sont avec AccèsLogis et, pour
l'instant... et quand même, ce n'est pas inquiétant parce que les projets qui
sont avec AccèsLogis sous convention pendant 35 ans, bien, il n'y a pas de possible vente possible, mais on
surveille la situation quand même. J'aime mieux vous le mentionner.
Pour
les OBNL, comme c'est mentionné à Richelieu, bien, évidemment, j'ai parlé au
maire puis j'ai dit au maire : Qu'est-ce que vous pensez faire? Parce
que... est-ce que vous voulez quand même... les municipalités peuvent zoner certaines activités sur leur territoire.
Qu'est-ce que vous pensez faire? Le maire m'a vraiment dit :
Mme Laforest, je veux quand même
garder ce projet-là au moins cinq ans comme il l'est présentement. Et ce qu'on
entend, c'est que les futurs acheteurs veulent garder quand même la même
vocation. Il faut comprendre que les ventes, quand c'est au privé, bien,
ça appartient aux entreprises privées. On a quand même une limite comme
gouvernement où on peut s'ingérer, mais
c'est important toujours de respecter surtout les projets qui ont des vocations
avec des clientèles plus vulnérables. Alors, pour ce que vous
mentionnez, les OBNL, je peux vous dire, cette information-là, je suis vraiment
sensible.
Maintenant, pour
l'accès à la propriété, bien, c'est sûr que... je le mentionnais tout à
l'heure, parce que, qu'est-ce qui est offert présentement, c'est plutôt de
travailler comme on le fait sur l'offre de logements. C'est qu'on veut plutôt
stimuler la demande... parce qu'il ne faut pas stimuler la demande dans un
marché qu'on vit actuellement. On est quand
même... je le dis, on a un marché locatif qui est très, très serré. On a des
étudiants qui reviennent en région, des
familles qui reviennent en région, des gens qui font du télétravail, des gens
qui ne voyagent pas dû à la pandémie. Alors, c'est sûr qu'il faut faire
attention. Ce n'est pas le temps du tout de stimuler la demande.
Ensuite, il y a eu
d'autres propositions qui ont été déposées, mais, en même temps, il faut
comprendre qu'on travaille avec l'organisme
d'autoréglementation des courtiers immobiliers du Québec pour protéger les
nouveaux acheteurs dans les formulaires d'achat. Ça, on le fait
également. Il y a, dans le projet de loi n° 16, l'obligation d'inspection
sur les maisons de 25 ans. Donc, le règlement a été déposé dernièrement,
le 23 février. Le règlement, évidemment, est en période de consultation. Ça, ça va permettre aussi de protéger les
futures familles, les jeunes familles, les jeunes acheteurs.
Et
c'est sûr que ce qu'on veut, nous, on veut accélérer toutes les possibilités au
niveau de l'offre de logements. Donc, c'est pour ça que, quand on parle d'aider
les jeunes, bien, nous, aider les jeunes, c'est du logement également abordable
avec le Programme d'habitation abordable Québec. On a vécu aussi les taux
d'intérêt qui étaient très, très bas. Ça fait que c'est certain, ça
aussi, ça a été un effet qu'on a vécu durant la pandémie.
Donc, on voit très
bien que... C'est quoi, la solution? Bien, c'est sûr que, si on a un programme
d'accès à la propriété présentement, ce n'est peut-être pas le bon moment
exactement. Ce qu'il faut faire, c'est augmenter l'offre, construire rapidement,
avoir des programmes diversifiés, et on le fait présentement.
Alors, ce qu'on fait
avec... comme vous le mentionnez, pour certains projets présentement, comme je
le vivais... j'en parlais tantôt avec la situation de Mont-Carmel, c'est
certain que nous, on a vraiment une préoccupation et on est en train d'analyser qu'est-ce qu'on peut faire. Je le disais
tantôt, même pour certaines nouvelles constructions, pour du logement
abordable ou quelques projets, on travaille la clause F. C'est important de le
mentionner aussi.
La Présidente
(Mme Boutin) : Merci, Mme la ministre. Je vous ai laissé
plusieurs secondes. Je suis désolée de vous interrompre encore une fois. Je
sais que c'est malpoli, mais c'est mon travail.
Alors, je laisserai maintenant la parole au
député de Mégantic. Vous disposez de cinq minutes
M. Jacques :
Merci, Mme la Présidente. Plus tôt, là, je veux juste exprimer que je
voulais soulever la contradiction entre les actions du gouvernement et les
inactions reprochées par les oppositions, et non pas autre chose. Donc, c'était
très contradictoire. Mais c'est un plaisir quand même d'être ici, pour moi,
aujourd'hui encore.
Et puis vous savez
qu'on continue d'aller de l'avant en habitation et de nous projeter vers
l'avenir, ayant toujours en tête que les projets sur lesquels nous travaillons
seront des legs pour les générations actuelles et toutes les générations
futures.
Vous savez, depuis
quelques semaines, on lit beaucoup de propositions des oppositions dans les
journaux. On dirait presque qu'on est en campagne électorale. Donc, je vais me
permettre d'un peu parler des propositions qui ont été faites par les
oppositions dans les dernières semaines et derniers jours.
D'abord, le Parti
libéral projette d'abolir la taxe sur les droits de mutation, la taxe de
bienvenue, à l'achat de sa première propriété, et cela, la mairesse de Montréal
s'est déjà objectée royalement à cette proposition-là parce que ça va lui faire
perdre des revenus. On sait que les libéraux ont quand même proposé de
compenser pour les pertes de revenus qu'il
pourrait y avoir, mais la taxation, cette taxation-là, est un droit municipal.
Donc, c'est une taxe municipale. Donc, c'est leur... on joue dans leur
cour.
Une autre proposition
du Parti libéral est de faire passer le plafond du RAP de 35 000 $ à
50 000 $. On ne savait pas trop quel plan pour y arriver car, encore
une fois, ce n'est pas des compétences provinciales, mais c'est une compétence
fédérale. Puis hier, dans le budget, là, le budget fédéral, on a pu apprendre
qu'il va y avoir un CELIAPP, là, qui va être disponible, là, pour les premiers
acheteurs.
D'autre part, les
experts s'entendent pour dire qu'entendre... qu'étendre les modalités du RAP
n'est peut-être pas la meilleure idée du monde. Le prêt REER donne en fait
l'impression d'avoir accès à plus de moyens. Par contre, ce que ça fait, c'est
la capacité d'emprunt et de remboursement qui est le problème, et non pas le
fait de pouvoir mettre de l'argent pour accéder à la propriété. Ce n'est pas le
capital investi, c'est des remboursements par la suite. Et le ministre des
Finances a affirmé à juste titre que c'est plus judicieux de laisser le marché
se réguler de lui-même en conservant et surtout en améliorant les services aux
citoyens contre les mauvaises pratiques immobilières. D'ailleurs, pour la
situation spécifique de Montréal, nous sommes déjà en processus de rattrapage,
et la situation tend à s'améliorer.
La dernière
proposition retenue du Parti libéral est de mettre sur pied une politique
d'encadrement des achats et de revente, les flips, mais, encore une fois, peu
de détails nous ont été donnés sur le comment y arriver. Et on a vu, encore
hier, le budget fédéral qui s'y est attardé.
Si je me tourne vers
mes collègues, mon collègue de Laurier-Dorion et de Québec solidaire — je
sais qu'il travaille très fort, comme mon collègue de Bourget l'a dit plus tôt,
il ne lâche pas, il est tenace — la proposition principale est le gel des loyers pour un an afin, paraît-il, d'améliorer
l'accessibilité au logement. C'est une idée qui a été testée l'an dernier dans
les provinces de l'Ontario et de la Colombie-Britannique, sans trop de succès,
Mme la Présidente. Vous savez aussi que j'ai côtoyé plusieurs
propriétaires d'habitation locative, de multiplex, de duplex, probablement comme vous en avez aussi rencontrés. En dehors des
grandes bannières de logements, il y a beaucoup de petits propriétaires
d'immeuble à logement qui ne roulent pas sur l'or, et loin de là. Donc, tous les
revenus qui sont accessibles doivent être
autant pour les locataires que pour les propriétaires, parce que tout le monde
est touché par l'inflation présentement, Mme la Présidente.
Vous
savez que le parc immobilier est vieillissant. Les propriétaires doivent
s'occuper de leurs blocs-appartements, mais
aussi avec un coût de loyer plus bas en Amérique du Nord. Il ne
faudrait pas leur imposer un fardeau supplémentaire.
Donc, Mme la
Présidente, c'est simple, j'aurais aimé beaucoup continuer, mais je vais me
limiter à ça. Bonne fin de journée.
La Présidente (Mme
Boutin) : Merci beaucoup, M. le député.
Maintenant, j'aurai
besoin de votre consentement pour terminer à 12 h 01.
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Boutin) : Consentement?
Parfait. Alors, avant de procéder à la période des conclusions, Mme la
députée de Vaudreuil, vous disposez d'un deux minutes.
Mme Nichols :
Oui, merci. Alors, deux minutes, ce n'est pas long. Je veux tout
simplement... je veux... la députée de
Saint-François, là, nous parlait des femmes un peu plus tôt, mais je veux tout
simplement lui rappeler que la Table des groupes de femmes de Montréal ont
sondé les organismes, entre autres, puis devinez quoi, Mme la députée? Bien, combien d'organismes se sont qualifiés pour
le PHAQ? Seulement un organisme s'est qualifié pour le PHAQ. Donc, moi,
j'ai une préoccupation, là, j'ai une préoccupation de ce côté-là.
• (11 h 40) •
Et relativement... je
vais revenir aussi sur l'offre. Mme la ministre nous disait : Oui, mais
c'est parce que, tu sais, c'est un cercle vicieux, ça prend plus d'offres, puis
on manque d'offres. Bien, je veux simplement rappeler qu'on a eu une année presque historique avec les mises en chantier en
2021. Puis, je pense, même... la ministre a donné des chiffres, on est à
67 810 unités. Puis Desjardins fait déjà les prévisions, puis ça
indique un refroidissement pour les mises en
chantier avec 55 000 mises en chantier pour 2022 et 52 000 pour
2023. Ça fait que, si on veut bonifier l'offre, là, il y a certainement un moyen d'agir pour donner un coup de pouce
pour l'augmenter, l'offre. On a déjà les... On a déjà une idée de ce qui
s'en vient. Donc, un gouvernement proactif, je pense que... s'occuperait déjà
de mettre en place des mesures pour stimuler le tout.
Mme
la Présidente, je réitère... en fait, j'étais contente d'entendre le député de
Mégantic parler des propositions du Parti libéral parce que le Parti libéral a
fait une belle stratégie en habitation. Puis, oui, dimanche dernier, on a fait une annonce relativement à la
taxe de bienvenue, mais je vais juste me permettre de la préciser, parce que
ce n'est pas tout le monde qui l'a comprise, donc je l'explique. Donc, on
propose d'abolir la taxe de bienvenue pour les premiers acquéreurs et on
propose de compenser 100 % les municipalités. Et, avant de faire
l'annonce, on a pris la peine d'appeler Montréal, Québec, Gatineau, l'UMQ, la
FQM. Donc, je pense que ça avait été quand même assez bien reçu.
Conclusions
La Présidente (Mme
Boutin) : Merci, Mme la députée. Vous allez pouvoir poursuivre
bientôt.
Nous
en sommes maintenant aux dernières interventions. Alors, Mme la ministre, vous
disposez de 10 minutes.
Mme Andrée Laforest
Mme
Laforest : Bon, alors, c'est sur cette note... la fin, par exemple, ça
finit quand même très, très bien, parce qu'encore là il faut corriger une
mauvaise information. Cette semaine, j'ai rencontré le groupe des tables des
femmes de Montréal, évidemment, et elles sont admissibles au Programme d'habitation
abordable Québec. Je leur ai dit également. Alors, ça, encore là, des fois, il
faut faire attention. Il faut vraiment... Oui, elles sont admissibles. Puis d'ailleurs elles étaient très, très heureuses.
Puis je leur ai dit : Travaillez avec votre municipalité, déposez votre
projet, puis c‘était très, très bien accueilli comme proposition.
Alors, pour terminer,
Mme la Présidente, je suis quand même heureuse, aujourd'hui, d'avoir rétabli
des faits parce qu'il faut dire les vraies choses. On travaille avec
l'habitation, on le sait, puis je l'avoue, on a un marché locatif très serré.
On travaille étroitement avec certaines municipalités. Je peux mentionner
Sherbrooke, Granby, Rimouski, Gatineau.
D'ailleurs, la mairesse de Gatineau a salué tous les montants en habitation.
C'était du jamais-vu. Ça fait que je les salue. Mais, oui, il y a des
municipalités avec lesquelles on travaille étroitement, puis c'est important et
surtout avec le nouveau programme qu'on a annoncé dernièrement.
Pour les jeunes familles,
je voulais le mentionner aussi parce qu'on est le premier gouvernement à avoir
abaissé la taxe scolaire partout au Québec. Alors, ça, c'est une mesure que
j'avais oublié de mentionner. Ça aide, évidemment... surtout dans ma région à
moi, au Saguenay, ça a été très apprécié. Je le dis, il faut augmenter l'offre de logements, on va continuer de l'augmenter. Et
c'est sûr que j'aurais aimé ça qu'on salue certaines mesures, que... au moins, qu'on donne les bons coups. Au moins, il y
a les bons coups qui ont été salués pour les HLM. Alors, je remercie ma
collègue.
Puis, je le redis,
AccèsLogis est toujours en vigueur. Il a été renouvelé, encore là, puis on a
des projets pour quatre ans. Alors, je veux
rassurer également le député de Laurier-Dorion. Ensuite, dans le budget, ça va
donner 3 500 nouveaux logements sociaux et évidemment
300 millions pour le Programme d'habitation abordable Québec. J'invite tout le monde, tous les organismes que
j'ai mentionnés, communautaires, les offices d'habitation, les entreprises
privées, les coopératives d'habitation, à
déposer un projet d'ici le 5 mai. C'est important, et évidemment le comité
de la Société d'habitation du Québec pourra analyser les demandes.
Alors, mon intention,
c'est sûr que c'est de loger le plus rapidement tout le monde, tous ceux qui en
ont besoin. Les besoins sont criants. Les
municipalités peuvent offrir des subventions, un prêt quelconque, un crédit de
taxes. Alors, les municipalités peuvent collaborer, évidemment. On a
assoupli plusieurs critères d'admissibilité dans les HLM vacants au Québec. On travaille avec le Tribunal administratif du logement pour que, oui, les délais soient toujours plus courts, parce que c'était demandé dès qu'on
est arrivés en poste, une réforme du Tribunal
administratif du logement, qui
s'appelait la Régie du logement. Alors, les délais sont diminués à la hauteur
de 54 %.
Alors, je crois que,
et je l'espère beaucoup... parce que j'espère que ça vous a éclairés pour
démontrer tout le travail qu'on fait en habitation. C'est énormément de
changements qu'on a faits depuis trois ans et demi, parce que, je le redis,
j'ai tellement de respect pour le député de Robert-Baldwin, parce que, oui, il
l'a mentionné dans la dernière décennie, on n'a pas assez construit. Alors,
merci. Nous, on va continuer les efforts parce qu'il faut rattraper les
15 000 unités, qui ont été annoncées, qui n'ont pas été construites.
Si les unités avaient vu le jour, bien, les 15 000
plus nos 15 000, on en aurait 30 000 aujourd'hui, Mme la Présidente.
Alors, voilà, c'est comme ça, si on avait travaillé, évidemment, pour
immédiatement investir les sommes qu'on avait pour l'habitation.
Alors, moi, je pense
que je veux rassurer tout le monde. Si vous avez besoin d'un logement pour le
1er juillet, n'attendez pas, contactez votre office d'habitation. On a
travaillé, si je peux dire, pour ajuster les coûts admissibles au niveau de la
construction. On est conscients de la migration en région. Dans les projets
admissibles en région, dans l'ICRL-1, ICRL-2, on a eu la compétence respectée
du gouvernement fédéral pour que, nous, la seule province, le seul gouvernement
ait la possibilité d'offrir des logements en région. Donc, ça, on est allés
chercher ça de plus également.
Il y a la
possibilité, pour toutes les municipalités, d'avoir des PLIP, des projets de
loi d'intérêt privé, comme on a fait à
Gaspé. Il y a les ententes qu'on a signées pour augmenter
l'allocation-logement, pour augmenter les montants de Supplément au loyer. Et moi, ce que je peux
dire, Mme la Présidente... Est-ce que j'ai cinq minutes ou 10 minutes?
La Présidente (Mme Boutin) : Il
vous reste cinq minutes.
Mme Laforest :
Cinq minutes? Ah mon Dieu! je vais y aller plus lentement, je me dépêche.
Alors, ce que je veux mentionner, c'est certain que je veux qu'on continue de
travailler quand même en collaboration, parce que je sais que... puis ma
collègue de Vaudreuil le disait, on est tous sensibles, on est tous sollicités,
comme députés, avec des projets que les gens veulent voir le jour dans leur
municipalité. Je le répète, là, on a une occasion, on a une opportunité depuis
trois ans. Nos projets, on essaie soit de les passer avec le programme
AccèsLogis, qu'on est allés chercher tous les projets possibles. Les autres, on
les fait passer dans les ententes fédérales-provinciales qu'on a signées dans nos ententes. Ensuite, on va chercher
des PSL pour essayer de loger des gens parfois dans des logements
privés, parce que, oui, les propriétaires de logements privés nous aident. On a
besoin d'eux également.
Alors, c'est certain que moi, je le dis, on a
une société d'habitation du Québec, puis je suis très fière de le mentionner,
qui a connu une certaine réforme. Il y a eu beaucoup d'amélioration, beaucoup
d'écoute avec la Société d'habitation du Québec. Je vais prendre le temps pour
remercier, évidemment, Jean-Pascal Bernier, qui a travaillé très, très fort
dans les trois dernières années; Mme Guylaine Marcoux, Guylaine Marcoux
est au programme, évidemment — alors, vous voyez le nombre de nouveaux
programmes qu'on a, c'était important de travailler ensemble — le
nouveau président-directeur général, Claude Foster, évidemment, parce que
M. Foster était directeur de l'office
d'habitation de Québec, donc c'est quelqu'un qui connaît les besoins de
terrain. On essaie vraiment d'y aller avec des gens qui connaissent le milieu
en habitation et qui travaillent en collaboration avec les municipalités, comme
ça s'est fait ici, avec la ville de Québec.
Alors, moi,
je remercie mes collègues aussi parce que c'est important. On a parlé,
évidemment, de Montréal, hein? Avec le Réflexe, c'est important.
D'ailleurs, on a 30 millions qui est réservé dans le budget pour la ville
de Montréal. On a connu des... On a entendu
des enjeux, également, avec mon collègue député de Mégantic, adjoint
parlementaire, il est au courant, ça fait trois ans qu'on travaille des
programmes en habitation. Et la députée de Saint-François, qui est tellement
importante parce que, vraiment... Sherbrooke, oui, ça nous tient à coeur, comme
les autres municipalités. Je le répète, il y
a des municipalités qu'on regarde, à toutes les semaines, comment ça se passe.
On répond aux questions.
Alors, moi, je le dis puis je le redis, parce
que les 10 offices d'habitation, cette semaine, l'ont mentionné, on n'a
jamais eu autant d'écoute. On a tellement d'aide. On a une prévisibilité
maintenant. On peut signer des baux à l'avance.
On peut octroyer des PSL qui sont ajustés avec les prix du marché. Alors, on
essaie d'y aller le plus rapidement possible. On a notre programme
également, parce que ça a été mentionné, les projets à Sherbrooke, qu'on
travaille avec le Fonds de solidarité du Québec. On avait annoncé
1 500 logements abordables, 150 millions également qu'on
travaille pour débloquer ces projets-là avec la FTQ.
Alors, moi, ce que je peux dire, Mme la
Présidente, c'est que le logement sera toujours une priorité, est une priorité.
On a vécu une pandémie sans pareil. Évidemment, l'habitation, qu'est-ce qu'on a
fait, hein? Tout le monde, durant la pandémie, on était à la maison, on a
travaillé à la maison. Alors, c'est pour ça qu'il y a une considération
beaucoup plus grande, beaucoup plus importante pour l'habitation et pour le
logement. On essaie, si je peux dire, d'accélérer
le programme AccèsLogis. Parce que, oui, au début, on est arrivés en poste,
puis on l'avait dit, on va revoir le programme AccèsLogis, vous avez
raison. On a changé certaines modalités dans le programme AccèsLogis parce
que... par exemple, des logements qui ne peuvent pas être octroyés à une
famille ou non, c'était très, très sévère. Donc,
on a assoupli, également, certains critères avec le programme AccèsLogis. Et
AccèsLogis est toujours en vigueur, c'est important de le mentionner.
• (11 h 50) •
Je tiens
également à mentionner à ma collègue de Gaspé que, oui, les OBNL qui sont...
comme on le voit à Richelieu. Je travaille avec ma collègue aux Aînés,
ça me préoccupe beaucoup. À mon collègue de Laurier-Dorion, la clause F, oui, je la travaille parce que c'est
important. On regarde comment qu'on peut travailler, mais, en même temps,
si on n'a pas les propriétaires, on n'a pas les locataires... puis c'est la
même chose. Alors, ça prend un équilibre entre les deux. Oui, je me dépêche, je suis toujours à la course puis je suis
toujours à la vitesse grand V. Merci, mon équipe, de supporter tout
ça, parce qu'évidemment, en habitation, je pense qu'il y a eu beaucoup de bien
qui a été fait en habitation. Le ministère de l'Habitation est maintenant avec
les Affaires municipales. C'est pour ça qu'on peut avoir l'aide de nos
municipalités.
Puis nos
municipalités, je le dis, j'ai tellement confiance parce qu'il y a eu un
accueil favorable pour le PHAQ. Mais maintenant, dans un an ou deux, les
municipalités ne pourront pas dire : On n'a pas eu les moyens pour construire
sur notre territoire, on n'a pas eu les moyens pour construire dans notre
ville. Vous avez la possibilité et vous avez aussi la compétence. On n'a pas le
choix, quand on est maire, mairesse, il faut bien loger nos citoyens. Donc,
tout est possible. Des projets avec des maisons en situation d'itinérance, des
femmes violentées, des personnes en situation de handicap, les municipalités,
c'est une responsabilité, comme élus, d'aider notre monde et comme
gouvernement. Vous êtes entendus, et on est là pour vous aider. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci
beaucoup, Mme la ministre. Alors, Mme la députée de Vaudreuil, vous disposez
également de 10 minutes pour votre conclusion.
Mme Marie-Claude
Nichols
Mme Nichols : Merci,
Mme la Présidente. Je veux juste peut-être faire une parenthèse, là, pour
corriger. Je ne sais pas si mes propos... ou si ça été mal livré ou mal
entendu, là, relativement à la table du groupe des femmes, là. Mon point était qu'ils ne se qualifient pas. Oui,
ils sont admissibles, comme dit la ministre, là, oui, ils sont admissibles
au PHAQ, mais elles ne se qualifient pas ou, en fait, ce que nous a rapporté la
présidente, c'est qu'il y a seulement un groupe qui s'est
qualifié. Donc, c'est pour ça que je voulais juste... Je n'ai jamais dit qu'il
n'était pas admissible, je veux juste dire qu'il n'était pas qualifié. Ça fait
que... Mais on pourra s'en reparler après, mais je ne voulais juste pas que ça
soit mal interprété.
Mme la
Présidente, j'entends la ministre quand elle dit qu'elle est à l'écoute,
qu'elle est active, qu'elle est sur le terrain,
qu'on entend plein de chiffres à droite, à gauche sur le AccèsLogis, sur le
PHAQ, sur les HLM, les rénovations. On entend tout ça, mais, à la fin,
là, je me demande : Mais pourquoi qu'on est dans une crise du logement ou
une crise en habitation sans précédent depuis deux ans? Pas depuis 10 ans,
depuis deux ans, on est dans une crise sans précédent. Le gouvernement de la
CAQ, ça fait quatre ans qu'ils sont au pouvoir. On a bien beau dire : Oui,
mais c'est voilà 10 ans, oui, mais il y a des backlogs. Oui, O.K., c'est
correct, là, mais, quand ils sont arrivés, les coffres étaient pleins. Ils
connaissaient bien la situation, et depuis, il n'y a pas de mesures qui ont été
prises. Oui, il y a des annonces ici et là, mais, pour le moment, bien, si on
est à l'écoute, puis si on est sur le terrain, puis on voit tout ça, il n'y a
pas de changement, il n'y a pas de changement majeur.
C'est pour ça que je suis contente que le député
de Mégantic parle des propositions du Parti libéral, parce que ça fait deux ans... ça fait deux ans qu'on est en
mode solution, ça fait deux ans qu'on a élaboré une stratégie en habitation,
puis ça, sur plusieurs volets. Mon collègue de Mégantic parlait de la taxe de
bienvenue. Bien, moi, là, la taxe de bienvenue, là, ce n'est pas pour faire
plaisir aux municipalités. Puis d'ailleurs, les municipalités, vous allez être
compensées, là, vous n'allez rien perdre, c'est promis. Mais ça va aider les
jeunes qui veulent acquérir une maison, leur premier achat. C'est plein de
petites propositions comme ça. Je vous remercie d'en faire la promotion. Puis
ceux qui se permettent de critiquer l'abolition de la taxe de bienvenue pour
les premiers acquéreurs, là, il y a peut-être des petits points qui ont été mal
compris, mais ça me fera plaisir d'y répondre. N'hésitez pas à me contacter. Mon
numéro va apparaître dans le bas de l'écran.
Mais, Mme la Présidente, tout ça pour vous dire
que l'interpellation d'aujourd'hui, évidemment, c'est sur l'habitation.
L'habitation, c'est clairement... ça va être un enjeu de... On parlait de
campagne électorale, ça sent la campagne
électorale. Oui, ça sent la campagne électorale, ça sent les élections
provinciales à date fixe, mais peut-être déclenchées avant. Mais bon, ça
fait que, oui... oui, mais ça va être un enjeu. L'habitation va être un enjeu
parce que l'habitation touche tout le monde. Puis l'habitation touche tout le
monde sur plusieurs volets : sur le logement abordable, le logement social, le logement communautaire et aussi sur
l'accès à la propriété. Puis moi, ce qui m'embête dans tout ça, c'est qu'on dit qu'il y a plein de
mesures qui sont mises en place, mais qu'on n'en voit pas des bénéfices.
Il n'y a rien sur le terrain.
Ça fait qu'à la limite, pour l'accès à la
propriété, je vous dirais que le statut passif du gouvernement, bien, j'ai l'impression
qu'on est en train de se magasiner la plus grave crise sociale de notre
histoire. Si on pense... En pensant juste, là, qu'on est en pleine inflation,
là... puis c'est ce que je comprends aussi, le ministre des Finances nous disait, tu sais : Ça va passer
naturellement, ça va passer naturellement un peu comme à Toronto, comme à New
York, comme à Vancouver. Mais on ne veut pas ça, là.
Nous, au Québec, on veut aider les citoyens. Ils
ont des problématiques, on est là. On a toujours été comme ça, les Québécois, on a toujours voulu... il y a
un problème, trouver les solutions. Puis, des fois, le gouvernement a fait des
tentatives, ça n'a pas fonctionné, on l'a retiré, on l'a recommencé, puis c'est
ce qui se fait ailleurs aussi. C'est un problème qui est très humain. En
tout cas, moi, c'est une détresse qui me préoccupe beaucoup, beaucoup,
beaucoup.
Puis je pense qu'il faut mettre des petites
mesures. Des fois, là, la petite mesure ou un petit incitatif, ça va avoir un
gros impact ou, des fois, ça ne l'aura pas. Bien, essayons d'autres choses. Des
fois, il y a un programme qui fonctionne bien, mais que, 10 ans plus tard,
il ne fonctionne plus pantoute. Bien, il faut les ajuster. Puis je pense que
c'est... je pense, moi, que c'est là qu'il y a un gros manque.
Je pense...
l'accès à la propriété, là. L'accès à la propriété, là, il y a des histoires
d'horreur qu'on entend, mais des histoires d'horreur, là, parce que les gens ou
des jeunes n'ont pas nécessairement assez d'argent pour faire faire l'inspection, ça fait qu'ils abandonnent
l'inspection. Ou sinon il y a trop de monde qui veulent avoir la même maison, puis
là, bien, là, ça n'a plus d'allure, ça fait qu'on se dit : Bien, moi, je
vais la prendre telle quelle, je l'achète comme ça, pas besoin d'inspection au préalable. Bien, c'est complètement fou.
Ce phénomène de surenchère là, c'est en train de créer un gros problème. Nos
tribunaux vont être remplis de dossiers judiciarisés parce que, justement, on
n'est pas capables d'imposer cette inspection préachat obligatoire.
Puis pourtant, bien, on aura la possibilité d'en
parler aux crédits, mais il y avait quand même eu des engagements, là, à cet
effet-là, pour la fin mars, puis on est quand même au début avril, puis on n'a
pas eu de nouvelles. Donc, c'est superimportant.
Puis je me rappelle même, là, qu'au
printemps 2021 le ministre des Finances, il avait flirté avec l'idée de
légiférer pour rendre obligatoire, là, l'inspection professionnelle avant
achat. Puis je vais le... je vais même le citer, là. Il nous avait dit, entre
autres : «Les citoyens qui font des acquisitions ont tendance à limiter
leurs recours légaux, à renoncer à l'inspection. Ce n'est pas une bonne
pratique.» Bien, c'est reconnu que ce n'est pas une bonne pratique, mais, un an
plus tard, il n'y a rien qui est fait, alors qu'il pourrait y avoir un
incitatif. Pourquoi qu'on ne donne pas un crédit pour l'inspection préachat?
Bien, ça pourrait... pour l'inspection du bâtiment, tu sais, ça pourrait... il
y a toutes des petites mesures comme ça qui, je pense, pourraient justement,
là, être un incitatif.
À la page 59 du présent budget, là, on lit
que «les formulaires utilisés par les courtiers immobiliers ont été modifiés».
O.K. Ils contiennent désormais «des mises en garde claires indiquant qu'une
promesse d'achat sans clause d'inspection n'est appropriée que dans des
circonstances particulières.» C'est ça, la mesure incitative? Mais ça ne parle
pas à personne, ça. Tu sais, il faut que ça soit quelque chose qui parle à nos
citoyens, qui va dire à nos citoyens : Regarde, là...
Puis,
en plus, là, on est chanceux, au Québec, que ça soit... tu sais, que ça soit
déjà inscrit, qu'on ait déjà une garantie de construction. On est chanceux, on
a des droits ici. Mais, si on vient dire : Bien non, fais juste signer
comme quoi tu renonces à l'inspection, comme quoi tu renonces... ça va être des
cas, là, catastrophiques, là, Mme la Présidente, qu'on va voir. Donc,
c'est pour ça que je partage mon inquiétude puis c'est pour ça que, je vous
dis, on ne peut pas laisser ça aller. On peut intervenir en tant que
gouvernement.
Même chose, bien, on en a parlé beaucoup, là, du
logement social. La crise se fait sentir partout, mais partout en province,
c'est de la détresse... C'est de la détresse. Une fois de plus, comme disait
Mme la ministre, là, les municipalités sont là, sont à l'appui de leurs
citoyens, mais il reste que j'ai vraiment l'impression qu'on abandonne les locataires face à un marché qui est
complètement débrisé. On le voit, on le voit tous les jours avec des témoignages
d'éviction, des hausses abusives de loyer, des délais, là, intraitables, là,
devant les tribunaux.
Donc, vous comprendrez, Mme la Présidente, que
j'interpelle une fois de plus le gouvernement, bien que le budget est déjà déposé,
parce que, dans le budget caquiste du 22 mars dernier, le gouvernement
avait annoncé, en termes de logement social, puis Mme la ministre en a parlé,
une somme de 247 millions pour permettre de compléter la livraison des
3 500 logements sociaux et abordables par l'intermédiaire du
programme AccèsLogis, puis que ce programme-là a pour but, évidemment, de les
réaliser, ces logements-là, communautaires et abordables pour les ménages à
faibles revenus puis des personnes qui ont des besoins particuliers en habitation.
Mais il n'y a rien qui est prévu dans les 977 millions que s'efforce
d'expliquer la CAQ pour lancer des nouveaux projets, des nouvelles unités de logements qui n'avaient pas été planifiées au
sein d'AccèsLogis. Donc, est-ce qu'on les retrouvera ailleurs? Peut-être.
Ce qu'on comprend, c'est que ça s'en ira peut-être vers le privé. Et, sur ce
point-là, je pense qu'il n'y a pas juste moi, je pense que les organismes aussi
se sont fait entendre relativement à leur inquiétude que ça ne soit pas pérennisé
dans le milieu.
• (12 heures) •
Mme la Présidente, je vais y aller... je vais
dire, en conclusion, que je pense qu'on a besoin d'une politique globale en habitation. Je pense qu'on aurait
besoin, là, que tout le monde, autant les municipalités, autant les organismes,
parce qu'il y en a beaucoup, d'organismes, sur le terrain, je pense qu'on
aurait besoin d'une bonne politique globale en habitation. Il faut
financer le logement social massivement, mais aussi encadrer les marchés privés
puis surtout baser les interventions
gouvernementales sur les besoins les plus urgents. Puis les besoins les plus
urgents des deux dernières années, là, bien, ce n'est pas les mêmes que
voilà 10 ans.
Je le réitère
et je vais terminer comme ça, c'est qu'on est dans une crise en habitation pour
une deuxième année consécutive, une crise sans précédent. Bien sûr, on
va mettre ça sur la pandémie. La pandémie a le dos large, puis c'est vrai qu'on a eu des obstacles assez
impressionnants avec... causés par la pandémie. Mais, encore là, je le soutiens
puis je le soulève, je pense qu'on est en
mesure de s'ajuster, parce que notre objectif, comme législateurs, comme élus,
c'est d'aider l'ensemble des citoyens du Québec.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci
beaucoup, Mme la députée.
Alors, compte tenu de l'heure, je lève la
séance, et la commission, ayant accompli son mandat, ajourne ses travaux sine
die. Merci beaucoup à tout le monde.
(Fin de la séance à 12 h 02)