(Douze
heures trente-sept minutes)
La Présidente
(Mme Boutin) : Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté
le quorum, je déclare la séance de la Commission de l'aménagement du territoire
ouverte.
La
commission est réunie afin d'entendre les intéressés et de
procéder à l'étude détaillée du projet
de loi n° 214, Loi concernant la Ville de Sutton.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la Présidente. Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel) est remplacée par M. Benjamin (Viau).
La Présidente
(Mme Boutin) : Merci. Alors, avant de commencer, je vous informe
qu'en vertu de la motion adoptée par l'Assemblée le 25 mai 2021 les votes
pour ce mandat devront se tenir par appel nominal, et ce, jusqu'au 11 juin
2021.
Remarques
préliminaires
Nous en sommes
maintenant aux remarques préliminaires. Dans un premier temps, je vais céder la
parole au député de Richmond afin qu'il
puisse vous présenter brièvement le projet de loi et faire ses remarques
préliminaires. Par la suite, je vais
donner la parole à Mme la députée... Mme la ministre des Affaires municipales
et de l'Habitation et ensuite à Mme la députée de Vaudreuil, qui est
pour l'opposition officielle. M. le député de Richmond, la parole est à vous.
M. André
Bachand
M. Bachand :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je dois vous avouer que ça fait un petit peu
bizarre d'être à l'autre bout de cette table-ci, mais on va s'habituer.
Alors, Mme la
Présidente, Mme la ministre, Mme ma collègue de Vaudreuil, gens du secrétariat
avec qui je travaille régulièrement et l'équipe technique, les gens du
ministère, un grand plaisir d'être ici pour un dossier important pour les
Cantons-de-l'Est, pour la magnifique ville de Sutton.
Alors, je vais mettre
mon outil de travail. Donc, rapidement, la ville de Sutton a adopté les
règlements d'urbanisme et de lotissement 254 et 256 et qui ont été mis en
application le 2 novembre 2015. Cela dit, et avec d'autres règlements, ça
a été porté devant la justice, et, en première instance, la municipalité de Sutton
a gagné. Ça a été porté en appel, et il y a eu cassure du jugement et
annulation des règlements et... adoptés.
Donc,
ce que ça fait, essentiellement, c'est que ça crée un vide. Et ce qui est
clair, dans la Loi d'interprétation du Québec, on dit : «Quand une
disposition législative qui en abroge une autre est elle-même abrogée — c'est
le cas ici de la municipalité de Sutton — la première disposition
abrogée ne reprend [...] que si le Parlement en a exprimé l'intention.» Donc,
ce qu'on voit ici, c'est que la municipalité, pour se confirmer... conformer,
pardon, au jugement de la Cour d'appel, pour faire en sorte de respecter
l'ensemble de la réglementation, doit avoir une aide du Parlement du Québec.
Parce qu'il faut se souvenir que, depuis le 2 novembre 2015, il s'est émis
des permis, il s'est émis des certificats, et, à ce moment-là, ça pourrait
créer un aspect négatif pour ces dits permis.
Donc, ce que la municipalité
demande au Parlement, c'est de régulariser la situation, de faire en sorte que
les règlements antérieurs à l'abrogation prennent force et que ce qui a été octroyé, en termes de règlement, certification, etc., depuis le 2 novembre
2015, soit valide. Voilà, Mme la Présidente.
• (12 h 40) •
La Présidente (Mme
Boutin) : Merci beaucoup, M. le député. Je cède maintenant la parole à
la ministre des Affaires municipales et de l'Habitation.
Mme
Andrée Laforest
Mme
Laforest : Oui. Je remercie le député de Richmond. Merci. Bonjour, M.
le maire, je suis quand même heureuse d'être ici pour votre projet de loi. Je
comprends qu'on vient régulariser la situation et redonner effet, justement, à
cette date-ci, de ce qu'on pourrait corriger du passé, de ce qui a été annulé.
Parce que, comme il est mentionné, avec l'adoption du projet de loi, c'est
seulement le seul moyen qu'on vient... pour légaliser des actions pour les citoyens dans le respect des règlements
qui ont été annulés. Alors, bref, on va essayer de collaborer avec vous.
Je crois... J'ai
quand même... Bien, je vais poser mes questions par la suite, parce que je
comprends la situation, là, qu'évidemment, quand on parle de règlement annulé,
bien, il faut repartir comme si de rien n'était et comme si rien ne s'était
passé. Donc, c'est important pour l'émission des permis qu'il y a eu durant
cette période-ci, donc je comprends tout à fait que c'est, comme, très, très
important de régulariser la situation.
En même
temps, ma question sera celle-ci : Qui était en poste? Parce que je crois
que ni M. le maire, M. Lafrance, ni M. Smith,
M. Théberge, ni M. Pilon n'étaient... ou, je ne sais pas qui était en
poste, mais je pense que c'étaient vraiment d'autres
élus, ou d'autres acteurs, ou d'autres... c'est ça, hein, d'autres gens qui
étaient en poste durant cette situation-là. Ça fait que c'est important de voir
qu'il n'y a personne, présentement, qui était ou qui est encore en poste, avec cette problématique-là qu'on a vécue
dans le passé. Donc, on repart quasiment le... on corrige la situation,
tout simplement.
Merci, Mme la Présidente. Vous répondrez
peut-être à ma question, peut-être, plus tard, là. Merci à vous tous. Merci à
mes collègues d'assister à ce projet de loi.
La
Présidente (Mme Boutin) :
Merci, Mme la ministre. Je cède maintenant la parole à Mme la députée de
Vaudreuil.
Mme Marie-Claude Nichols
Mme
Nichols : Merci, Mme la Présidente. Alors, à mon tour de vous saluer,
messieurs. Merci d'être présents, évidemment, pour votre projet de loi.
Je suis certaine que vous pourrez, d'ailleurs, par consentement, là, mais intervenir et éclairer... nous éclairer.
Parce que, disons-le, c'est un dossier... bien, évidemment, c'est supporté
par le député de Richmond, je le remercie
d'être parmi nous. Mais vous pourrez nous éclairer, c'est définitivement un
dossier très légal, donc je suis bien
contente, aussi, de voir les avocats, dans cette salle, qui accompagnent, entre
autres, Mme la ministre.
Puis il y a quand même un laps de temps, un laps
de temps qui est assez important, hein, on parlait... on parle de novembre
2015, la mise en application de plusieurs règlements, on parle, après, de la
Cour d'appel qui a rendu un arrêt en
septembre 2018. Bon, et moi, je ne prétends pas... j'ai quand même pris... j'en
ai quand même pris connaissance, là, je l'ai lu en diagonale, c'est sûr
qu'on va toujours lire les conclusions, mais il y a quand même des petites
choses sur lesquelles mon oeil a accroché. Mais je ne veux pas, tu sais... je
ne veux pas faire un... je vous le dis d'emblée, là, je n'ai pas l'intention de
faire un débat juridique, vous n'êtes pas à la cour, vous êtes à l'Assemblée
nationale. Mais, tout de même, il y a certains points, là, qui méritent, là,
d'être précisés, en fait, pour nous, les parlementaires, parce qu'on n'est
pas... nous ne sommes pas les experts de ce dossier, mais je suis certaine que
vous saurez nous éclairer.
Puis vous comprendrez, évidemment, que... bien,
les 125 députés, là, à l'Assemblée nationale, ont à coeur la défense de nos citoyens, hein? On prend souvent
position pour aider, collaborer avec nos citoyens, puis c'est un peu ce qu'on va faire, là, entre autres, là, avec nos
questions, peut-être par rapport au juridique, là, essayer de démêler
tout ça.
Je comprends, là, l'objectif du projet de loi,
mais je me demande encore... puis je vais vous laisser, là, faire votre
présentation, mais je vous le dis d'emblée, je me demande, tu sais, quelles
sont les situations dérogatoires qui peuvent être préjudiciables. Plusieurs
petites, là, questions comme ça qui vont nécessiter, évidemment, là, votre
intervention, peut-être, là, l'intervention de votre député ou sinon
l'intervention, là, des juristes dans cette salle.
Donc, je ne veux pas prendre plus de temps, au
contraire, je fais ça court parce que c'est un PLIP, puis on va aller
directement, évidemment, directement au but.
Mme la Présidente, peut-être, là, avant de
commencer l'étude détaillée, j'ai deux petites demandes. Ma première demande,
ça serait de redistribuer le temps pour les partis qui ne sont pas présents.
La Présidente (Mme Boutin) : Est-ce
que nous avons consentement pour redistribuer le temps? Parfait. Consentement.
Mme Nichols : Parfait. Puis j'avais
une autre question relativement à l'article 245, pour que soit, là,
étudié... Parce que je ne sais pas où est-ce qu'on s'en va avec le projet de
loi, ça fait que je prends l'avance pour que le projet de loi soit étudié
article par article, alinéa par alinéa puis paragraphe par paragraphe.
La Présidente (Mme Boutin) : Oui.
Pas de problème.
Mme Nichols : Parfait. Merci.
La
Présidente (Mme Boutin) :
Parfait. Est-ce qu'il y a d'autres membres qui souhaiteraient faire des
remarques préliminaires? Non?
Auditions
Alors, nous en sommes maintenant à l'audition.
J'invite maintenant les représentants de la ville de Sutton à se présenter et à
nous exposer les grandes lignes de ce projet de loi. Vous disposez de cinq minutes,
après quoi nous allons procéder à une période d'échanges avec les membres de la
commission. Alors, à vous la parole.
Exposé de la requérante
M. Lafrance (Michel) : Alors, bonjour,
Mme la Présidente et membres de la commission. Je me présente, je suis Michel
Lafrance, maire de Sutton. Je suis accompagné aujourd'hui de notre directeur
général, M. Pascal Smith, notre directeur en urbanisme, M. Claude
Théberge, et M. Louis Pilon, qui est notre directeur adjoint.
Alors, je ne vais pas répéter ce que le député
de Richmond a dit, il a très bien résumé le contexte et le but visé de ce projet
de loi privé pour la ville de Sutton. Le seul point que j'aimerais vous dire,
c'est qu'avant les élections du mois de novembre nous
aimerions régler ce litige-là et ne pas laisser en héritage un vide juridique,
là, au conseil. Alors, voilà. Et on fait ça pour le bénéfice de nos citoyens,
pour s'assurer qu'il n'y ait pas de vide juridique et de questionnement qui
serait posé à la lueur de ce contexte-là.
Alors, si vous me permettez, Mme la Présidente,
je céderais maintenant la parole à M. Louis Pilon, qui est la personne qui a
piloté ce dossier.
La Présidente (Mme Boutin) : Oui,
sans problème. Allez-y, M. Pilon.
M. Pilon
(Louis) : Merci, Mme la Présidente. Mme la Présidente, Mme la
ministre, Mmes, MM. les membres
de la commission. Écoutez, dans vos remarques préliminaires, vous avez très
bien résumé l'esprit du projet de loi qui vous
est présenté, ses causes et ses objectifs. Et Mme
la ministre a également
souligné que tous les acteurs qui étaient, à l'époque, à la ville de
Sutton, impliqués dans le dossier, à savoir le maire, les membres du conseil,
le directeur général et le directeur de l'urbanisme, ils ont tous quitté,
depuis. Alors, nous, la connaissance que nous avons de ce dossier-là, elle nous
vient surtout, là, du jugement à la fois de la Cour supérieure et de la Cour
d'appel.
Mais, voilà, je préfère laisser plus de temps
pour les échanges avec les membres de la commission et, le cas échéant, bien,
répondre à vos questions.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci
beaucoup. Est-ce que vous aviez d'autres interventions? Il vous reste
deux minutes. Sinon, on peut procéder à la période d'échange, là, sans
problème, là, si ça vous va.
M. Pilon (Louis) : Si vous me
permettez peut-être un dernier mot, Mme la Présidente. Oui? Simplement
mentionner que l'objectif, l'objectif principal de ce projet de loi, c'est de
protéger les citoyens qui se sont conformés à une réglementation en vigueur à
une certaine époque, mais qui a été, par la suite, cassée par la Cour d'appel.
Alors, le projet de loi vise à protéger, donc, les citoyens de tout recours, de
tout préjudice, là, que cela pourrait leur causer, puisque la réglementation à
laquelle ils se sont conformés n'existe plus et a été jugée — là,
je cherche le bon terme, là — ...donc, a été cassée par la Cour d'appel.
La Présidente (Mme Boutin) :
Merci. Est-ce que vous aviez terminé votre intervention?
M. Pilon (Louis) : Oui, Mme la
Présidente.
Discussion générale
La Présidente (Mme Boutin) :
Parfait. Je vous remercie infiniment. On va procéder maintenant à une période
d'échange. On va débuter avec Mme la ministre. Vous disposez de
2 min 30 s.
Mme Laforest : Oui. Alors,
bien, moi, là, je vous félicite quand même parce que je sais que le but, c'est
de régulariser la situation puis, je sais très bien, avant les élections, comme
vous le dites. Alors, ça, je tiens à vous féliciter, parce que c'est important,
avec les gens qui vont arriver en poste ou encore si c'est les mêmes personnes,
le même conseil qui est en poste. Donc, vous venez quand même
régulariser une situation importante avant les élections. Puis, en
même temps, bien, je pense qu'on vient libérer certains citoyens qui sont comme pris en otages, malheureusement,
donc on vient quand même les aider, si je peux dire.
Maintenant, je sais qu'il y a eu des
constructions qui ont été permises durant cette période-là. J'aimerais savoir,
les constructions qui sont non conformes et qu'on va rendre... que vous allez
pouvoir rendre conformes, je veux avoir des explications, quelles sont les
constructions? J'imagine, c'est des constructions résidentielles ou...
comment... Donnez-moi juste un petit peu d'information, s'il vous plaît.
M. Lafrance (Michel) :
M. Théberge, voulez-vous répondre?
• (12 h 50) •
M. Théberge (Claude) : Ça me
fait plaisir, si vous me permettez, Mme la Présidente. Mme la ministre, écoutez,
juste pour faire un ordre de grandeur, dans la période de trois ans, plus ou
moins trois ans, qui s'est écoulée entre l'adoption des règlements et leur
annulation, là, par le jugement en Cour d'appel, on parle de
1 159 permis qui ont été...
certificats qui ont été émis, on parle de 143 unités de logement créées et
on parle d'une valeur, grosso modo, de 54 millions de travaux. Là,
je vous fais grâce des permis de lotissement, là, où on a fait des lignes sur
le territoire, là.
Et de dire... tous ces gens-là, dans le fond, ce
qu'on leur cause comme préjudice, c'est que, demain matin, vous seriez une
résidente de Sutton puis vous voulez vendre votre résidence et vous l'avez
construite en 2017, avec un permis émis en bonne et due forme, les demandes
d'information, on va demander : Est-ce qu'il y a eu un permis d'émis? Moi,
ce que j'en comprends, sans être un juriste, c'est qu'un permis qui est émis en
vertu d'un règlement qui n'existe pas, le
permis ne vaut plus rien. Ça fait que les gens se retrouvent à avoir une
conformité à des réglementations, comme vous l'avez si bien dit, qui n'existent
plus.
Moi, ce qui
m'intéresse dans ça, puis je ne veux pas m'étirer sur la réponse, c'est que,
dans le jugement, vous avez, si vous me permettez d'y retourner... dans le
jugement, il y a une analyse qui avait été faite des dispositions qui étaient
identiques de celles qui avaient été modifiées et de celles qui avaient été
abrogées. Et les chiffres suivants ressortent, on dit que le règlement de
zonage 254 comprend des dispositions identiques : 24 % sont
identiques au règlement
qui était là antérieurement, 32 % sont des modifications, 30 %
abrogent des règles qui étaient là antérieurement, et il y a un
15 % de nouvelles règles. Ça fait que, lorsque...
La Présidente
(Mme Boutin) : Je dois malheureusement vous interrompre,
M. Théberge, parce que j'ai déjà dépassé le temps. Je vais céder la parole
à Mme la députée de Vaudreuil, qui dispose également de
2 min 30 s.
M. Théberge
(Claude) : Je m'en excuse.
Mme Nichols :
...mais étant donné, là, qu'on s'en va tout de suite, là, dans le coeur du
sujet, là, je ne prendrai pas mon temps d'échange. Je pense qu'on peut
aller article par article puis en faisant... Je sais qu'on a 20 minutes
par article, par paragraphe, par alinéa, ça fait que je pense qu'on peut aller
tout de suite, là... M. Théberge était bien parti, là, pour aller, là,
dans le... sur le coeur du sujet. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Boutin) : Bon, bien, merci beaucoup, Mme la députée. Donc,
dans ce cas-là, je vous invite à rester avec nous, comme je vous l'avais
précédemment expliqué, là, pour répondre aux questions. D'emblée, là, après
que... lorsque nous serons rendus aux interventions, je vais demander le
consentement, puisque c'est une question de règlement, pour pouvoir vous
entendre. Ça a l'air spécial, mais c'est comme ça.
Étude détaillée
Alors, M. le
député de Richmond, je vous inviterais à faire la lecture de l'article 1,
s'il vous plaît.
M. Bachand :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Donc, l'article 1 : «Est validée
toute intervention faite sur le territoire de la Ville de Sutton dans la mesure
où elle reposait sur des dispositions annulées des règlements 254 et 256
et de leurs règlements modificatifs.
«Il est entendu que
l'annulation de ces dispositions ne constitue pas un obstacle à la
reconnaissance [des] droits acquis à l'égard de toute intervention qui leur
était conforme.
«Aux fins du présent
article, une intervention est une construction, un ouvrage, un usage, une
opération cadastrale ou toute autre intervention de même nature.»
Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente
(Mme Boutin) : Merci, M. le député. Alors, y a-t-il des
interventions? Mme la députée de Vaudreuil, vous y allez?
Mme Nichols :
Oui, bien sûr, je vais continuer. M. Théberge était... de consentement,
évidemment, là.
La Présidente
(Mme Boutin) : Bon. Il y a consentement. Vous pouvez y aller,
s'il vous plaît.
Mme Nichols :
Parfait. Alors, voilà, M. Théberge, si vous pouvez reprendre votre élan,
là, où vous expliquiez, entre autres, là, à la ministre, là, les
articles 254 et 256, le préjudice que ça pouvait causer aux citoyens.
M. Théberge
(Claude) : Bien, vous voyez que... Merci. Merci de me reposer la
question. Je vais essayer de reprendre où j'étais. C'est ça, dans le fond, le
préjudice pour... qui est assez simple, dans le quotidien, c'est si, par
exemple, vous voulez vendre votre propriété et vous demandez un certificat de
localisation à votre arpenteur, vous demandez une attestation de conformité à
la municipalité — c'est
un «due diligence» qu'on doit faire quand on veut vendre notre propriété, si ce
n'est pas le vendeur, c'est l'acheteur — bien, la réponse qu'on va
donner à ces gens-là, c'est que : Bien oui, il y a eu un permis d'émis,
mais les règlements auxquels vous étiez supposés être conformes n'existent plus
et, entre guillemets, n'ont jamais existé.
C'est un peu le
résultat de la Cour d'appel, là. Ça fait qu'on a un permis qui a été émis en
fonction d'un règlement qui n'existe pas et on ne peut pas émettre des permis
non conformes. Ça fait que le permis ne vaut rien. Ça fait qu'on se retrouve
avec des constructions sans permis qui ne sont pas conformes à la
réglementation. Puis, pourtant, tout le monde a été de bonne foi et a respecté
les règles.
Mme Nichols :
Les règlements, là, d'urbanisme 254 et 256, qui ont été mis en application
en 2015, là, ça concernait quoi directement? C'était quoi, le sujet de ces
règlements-là?
M.
Théberge (Claude) : Dans le fond, on parle du 254, qui était le
règlement de zonage, et le règlement 256, qui était le règlement de lotissement. Et ce qui a été
convenu et conclu par les tribunaux, c'est que ces règlements-là étaient
des règlements qui remplaçaient entièrement les règlements qui étaient là
auparavant. Ça fait que c'était un nouveau règlement de zonage en entier et un
nouveau règlement de lotissement en entier.
Mme Nichols :
Puis c'est pour ça que vous dites qu'en vertu de 254, 256, il y avait eu
1 159 permis d'émis puis 143 unités de créées?
M. Théberge (Claude) : Exact.
Mme
Nichols : Là, ce qu'on comprend, dans le fond, c'est que ça a été...
ces deux règlements-là ont été contestés en 2015, puis ont été... Qui les a contestés
en 2015?
M. Théberge
(Claude) : Je laisserais peut-être Louis répondre, si vous permettez.
M. Pilon
(Louis) : Puis-je intervenir, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme
Boutin) : Oui, allez-y, M. Pilon.
M. Pilon
(Louis) : Merci. Il s'agit d'un regroupement de 24 citoyens de la
ville de Sutton qui ont intenté un recours en contestation de la... des
règlements 254 et 256. Et la contestation se faisait notamment sur la
procédure utilisée par la ville, à l'époque, pour l'adoption desdits règlements.
Et, quand on lit comme il faut le jugement de la Cour d'appel, la décision de
la Cour d'appel, non pas celle de la Cour supérieure, tout tourne autour de la
notion de remplacement réglementaire versus modification, barre oblique,
abrogation.
Mme Nichols :
Là, je comprends que c'est 24 citoyens qui ont contesté les
règlements 254, 256 de 2015 puis que la Cour d'appel les a annulés en
2018, là. En fait, ça a été... ça a passé à la Cour supérieure, puis après ça
la Cour d'appel a rendu un arrêt puis les a annulés. Est-ce que... il y a
combien, là, de... parce qu'on parle entre autres, là, de... Je sais qu'on veut
venir régulariser les situations, parce qu'elles sont, en effet, dérogatoires,
là, puis elles causent un préjudice étant donné, là, le revirement de
situation. Mais est-ce que ça touche les 1 159 permis d'émis puis les
143 unités, ou... Qui ça concerne directement? Qui il faut venir
régulariser?
M. Théberge
(Claude) : Si vous permettez que je puisse répondre?
La Présidente (Mme
Boutin) : Oui, allez-y, M. Théberge.
M. Théberge
(Claude) : Merci bien. Écoutez, c'est pour ça que tantôt je vous
parlais des pourcentages de ce qui avait été modifié et de ce qui était
identique. Je rappelle ce qu'on disait, c'est qu'il y avait seulement 24 %
des dispositions du nouveau règlement de zonage qui étaient identiques au
règlement de zonage précédent. Ça fait que, si vous me demandez :
M. Théberge, avez-vous passé les, mettons, 100 permis un par un pour voir
lequel aurait une non-conformité?, écoutez, je n'ai pas fait l'exercice. Mais,
à sa face même, on parle de 76 % des dispositions du règlement qui étaient
changées. Je serais porté à croire que c'est quand même significatif comme
impact.
Puis ce qu'on veut
éviter, c'est de faire cet exercice-là et d'en oublier. Dans le fond, ce qu'on
dit, c'est que les règlements étaient en vigueur, les permis ont été mis en
vigueur, les gestes ont été faits en conformité, bien, on n'a pas à pénaliser
les gens pour ça et on veut s'assurer qu'on protège leurs acquis. Parce que,
vous comprenez, quand on émet un permis de construction, oui, c'est pour
vérifier les normes, mais c'est pour donner aux gens la sécurité que ce qu'ils
ont fait est en règle et qu'ils sont protégés par le permis et le respect du permis.
Là, aujourd'hui, ce qu'on leur dit, c'est que le permis qu'ils ont eu ne vaut
rien et les règlements qu'ils ont respectés ne sont plus applicables. Ça fait
que la protection qu'on donne au citoyen, normalement, par l'émission d'un
permis est complètement disparue.
Mme Nichols :
Bien, peut-être que c'est moi qui se mélange, là, peut-être que vous pouvez
m'aider à me démêler, mais je veux juste être certaine, parce que je pense que
je ne comprends pas. Dans le fond, là, on va venir régulariser, mais il y en a
qui ne seront plus dans les normes, parce qu'on vient régulariser des gens qui
étaient régularisés, qu'on a dérégularisés puis... Ça fait que je veux... c'est
pour ça que je me dis : Dans le fond, là, en revenant un peu comme ça
rétroactivement, en arrière, est-ce qu'il y a des gens qui vont avoir un
préjudice par le fait qu'on vient ici... on essaie de venir régulariser la
situation?
M. Théberge
(Claude) : Bien, écoutez, s'ils peuvent être...
Mme Nichols :
Je ne sais pas, si c'est clair, hein? Oui.
M. Théberge
(Claude) : Bien, écoutez, c'est pour ça qu'on se parle, on essaie de
se comprendre, c'est le but de l'exercice de la commission.
Écoutez, moi, ce que
je vous dirais, c'est qu'il y a trois temps, dans tout ça. Il y a avant
novembre 2015, où on avait les règlements, des règlements qui étaient en
vigueur, et tout ce qui a été fait avant l'entrée en vigueur, là, en 2015, des règlements,
tout ça, on n'y touche pas. Là, il y a eu la période de novembre 2015 à
septembre 2018, où on a eu un nouveau régime réglementaire, on a eu un nouveau règlement
de zonage et de lotissements qui se sont appliqués
sur le territoire. Donc, on oublie les règlements qui étaient avant, on vit dans ce régime-là
pendant trois ans. Et ce qui a été fait depuis...
• (13 heures) •
La Présidente (Mme
Boutin) : M. Théberge, je dois malheureusement vous interrompre,
sinon on va devoir redemander consentement, là.
Compte tenu de l'heure, la
commission va suspendre ses travaux jusqu'à 15 heures, où nous allons
pouvoir continuer, là, nos travaux, justement, l'étude détaillée. Alors, je
vous demanderais de vous rendre disponibles, s'il vous plaît. Merci.
(Suspension de la séance à 13 h 01)
(Reprise à 14 h 59)
La Présidente (Mme Boutin) :
Alors, rebonjour à tous. Nous allons donc reprendre nos travaux. Je vous
rappelle que nous en étions à l'étude de l'article 1 du projet de loi
privé n° 214, Loi concernant la Ville
de Sutton. Au moment de se quitter, la parole était à Mme la députée de
Vaudreuil. Est-ce que vous souhaiteriez poursuivre?
Mme Nichols : Bien sûr.
La Présidente (Mme Boutin) :
D'accord, allez-y.
• (15 heures) •
Mme Nichols : En fait, quand
nous avons quitté, on a encore coupé l'élan de M. Théberge. Donc, on peut
peut-être reprendre où on en était à 13 heures. On demandait, entre
autres, à M. Théberge... On cherchait, là... C'est une question plutôt
imprécise, là. On cherchait à savoir comment c'était pour être régularisé ou,
en fait, à savoir est-ce que l'arrêt de la Cour d'appel, là, venait créer des
préjudices qui n'existaient pas, mais qui ont existé à cause des renversements
des différents jugements.
Puis c'était intéressant de la façon que vous
l'expliquiez, M. Laberge, là. Vous l'aviez divisé dans le temps. Vous avez
parlé d'avant 2015, de novembre 2015 à septembre 2018. Donc, voilà, peut-être
que vous pouvez poursuivre, là... poursuivre dans la même lignée. On voulait savoir
est-ce que... parce que, là, on va venir régulariser les situations, parce que,
d'après moi, il y a plusieurs situations. On va venir les régulariser, mais on
voulait savoir est-ce qu'il va y avoir des préjudices, là, qui vont être... ou
est-ce qu'il y en a qui vont avoir... comment je pourrais bien dire ça, là,
des... pas des droits acquis, mais est-ce qu'il y en a qu'on va venir
régulariser en leur disant : Bon, bien là, ça, ça été fait comme ça ou...
M. Théberge (Claude) : Bien,
c'est... je vais essayer de reprendre le même élan en tentant de ne pas me
répéter, si vous me permettez toutes et tous.
Écoutez, dans le fond, si on peut mettre ça
d'une autre façon, de ne rien faire et de ne pas adopter le projet de loi, pour
moi, il est là, le préjudice, c'est là qu'on crée un préjudice. Je m'explique.
Si on oublie... oublions, pour un instant, là, le jugement. Vous avez, comme on
a dit, la réglementation qui est en vigueur jusqu'au 2 novembre 2015.
C'est un standard. Il y a des règlements. On a des nouveaux règlements qui sont
adoptés en 2015. Ça aussi, c'est un cheminement normal. On a des règlements qui
remplacent d'autres règlements puis on continue. Jusque-là, il n'y en a pas, de
problème, tout va bien.
En 2018, là où on arrive avec un petit problème,
c'est que le jugement de la Cour d'appel vient dire que, les
trois dernières années, c'est un peu comme... Je ne me souviens pas de
l'émission américaine, là, c'est comme... On se réveille, puis, après
trois ans, dire : Vous avez rêvé, il n'y avait pas de règlement dans
les trois dernières années, et tout ce que vous avez fait est invalidé. Parce
qu'en annulant les règlements, Mme la députée, c'est qu'on vient dire que les
permis, les 1 100 quelques permis qu'on parlait tantôt, là, ces
1 100 permis là n'ont plus de cadre juridique. Ils ont été émis en
fonction des règlements 254 et 256 et... les annuler, les faire
disparaître de l'histoire.
Et là on a trois ans de permis qui ont été
émis à des gens pour des travaux qui ont été faits en conformité avec ces
règlements-là, mais ces règlements-là n'existent plus. Le préjudice que ça
cause pour ces gens-là, c'est qu'aujourd'hui je ne peux même pas dire qu'ils
ont des droits acquis, parce que les permis qui ont été émis, ils ont été émis
en l'absence de réglementation. Je ne peux pas leur dire que leur permis leur
donne un certain droit parce que le permis qui a été émis, il a été émis en
absence de réglementation. Donc, le permis qui a été émis ne vaut rien.
Ça fait que le jugement, ce qu'il a fait, c'est
qu'il est venu créer un vide en disant que les trois années qui se sont
passées entre 2015 et 2018, c'est des choses qui n'ont été faites avec
absolument aucune réglementation puis ce n'est conforme absolument à rien,
parce qu'on nous ramène à la réglementation d'avant, là. Vous avez mentionné
tantôt : On me ramène à la réglementation d'avant 2015, mais le règlement,
pendant ces trois années-là, n'était pas conforme à celui d'avant 2015. Ça
fait que tous les permis qui ont été émis, les 1 200, dans les
trois années de rêve, bien, ne sont pas
conformes à rien. Je ne sais pas si c'est précis. Je suis ouvert à plusieurs
questions si vous voulez, là.
Mme
Nichols : Bien, ça m'apporte à une autre question, parce que ce n'est
certainement pas la première fois, au Québec, qu'on vit ça, puis des
vides juridiques, ça a existé, puis... Ça fait que je me demande pourquoi ça se
rend à l'Assemblée nationale. Je me dis : Vous avez eu des recours devant
les tribunaux, vous avez des décisions de la Cour supérieure, de la Cour d'appel. Je me demande pourquoi ça prend
l'intervention... Puis peut-être que c'est l'équipe de la ministre, là, ou le juriste qui peut me répondre,
mais pourquoi ça prend... Pourquoi il faut... Tu sais, pourquoi
l'Assemblée nationale doit intervenir? Sérieux, je me sens plus comme un
tribunal aujourd'hui qu'un député... qu'une députée.
Ça fait que c'est... Puis je ne le dis pas
méchamment, mais, tu sais, je me dis, tu sais, des fois, c'est... Est-ce que
c'est notre rôle ou pas notre rôle ici, à l'Assemblée nationale, de trancher ce
genre de... Ça fait que je ne le sais pas. Je ne le sais pas. Je lance la question
peut-être à la partie... à Mme la ministre ou... mais je me demande...
C'est... Pourquoi nous, ici, on doit légiférer? Qu'est-ce qu'on fait que le
tribunal n'a pas pu faire? Puis, pourtant, au contraire,
là, ils sont revenus. Ils ont ramené... Pourquoi on ne fait pas un nouveau
règlement? Pourquoi on ne l'applique pas rétroactivement? Pourquoi... Ça
fait que c'est ça que je me demande. C'est ça, ma question.
La Présidente (Mme Boutin) : Oui,
Mme la ministre, vous pouvez intervenir.
Mme Laforest : Oui, bien, en fait,
qu'est-ce qui s'est passé, si je comprends bien, M. Théberge, de 2015 à
2018, évidemment, on était en procédures judiciaires. Donc, il y a eu quand
même des permis qui ont été octroyés. Considérant la situation qui a été jugée,
et finale, avec la cour, bien, si je comprends bien, les permis qui ont été
octroyés se sont... si je peux dire, se sont, comment je... présentés comme non
valides. Moi, je vois ça comme ça. Je ne suis pas légiste. Le légiste du
ministère des Affaires municipales va bien l'expliquer.
Donc, nous, on vient corriger une situation que,
de 2015 à 2018, il y a eu des permis qui ont été donnés, des constructions qui
ont été faites. Donc, évidemment, avec la situation et la position de la Cour
d'appel, qu'il y a eu un arrêt qui a été
rendu le 11 septembre 2018, bien, tous les permis, il faut quand même
les honorer. Moi, je vois ça comme ça. C'est certain qu'avant de
laisser, peut-être, la parole à Me Paradis, s'il y a consentement, moi, ce que
je vais vous demander, puis peut-être la donner en même temps, la réponse,
quand vous allez répondre par la suite, au niveau de l'urbanisme, les travaux
sont rendus où, chez vous, là, par rapport avec toutes les situations qu'on
va... avec la situation qu'on va faire avec le PLIP, projet de loi d'intérêt,
qu'on fait présentement? Au niveau de l'urbanisme, vous êtes rendus où dans
votre règlement?
Ça fait que ça, c'est ma petite question, les
travaux, comment ça va avec le règlement d'urbanisme. Puis, en même temps,
bien, pour ce qui est de la situation avec la Cour d'appel, peut-être, je
laisserais la parole à Me Paradis, si tout le monde est d'accord.
La
Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce qu'il y a un consentement? Parfait. Je vous inviterais à vous
présenter.
M. Paradis (Nicolas) : Merci,
Mme la Présidente. Nicolas Paradis, sous-ministre adjoint aux politiques au ministère
des Affaires municipales et de l'Habitation.
Je vous dirais, je le résumerais assez simplement,
c'est que, dans le fond, la Cour d'appel, en annulant les règlements de la municipalité
en 2018, a replacé la municipalité dans la situation antérieure, celle qui
prévalait, réglementairement parlant, là, donc, dans... aux fins des normes
réglementaires, en 2015, avant la modification et le remplacement des règlements,
ce qui amène, donc, le fait que toute norme qui a été modifiée en 2015, qui
créait un nouvel environnement normatif, pour lequel les citoyens pouvaient
faire une construction, implanter leurs bâtiments en conséquence, bien, les
nouvelles normes qui n'existaient pas en 2015, bien, ces nouvelles normes là
ont généré, momentanément, des droits. Les gens ont demandé des permis pour
pouvoir construire en fonction des règles existantes entre 2015 et 2018, puis
ces règles-là étant annulées, bien, le tribunal, lui, il ne légifère pas.
Dans le fond, le tribunal, il dit tout
simplement : J'annule ces règlements-là et je vous replace dans la
situation qui existait avant vos règlements, ce qui faisait en sorte, donc,
qu'il y a plein de gens qui ont construit pour des règles qui n'existent plus,
puis le tribunal ne peut pas statuer à cet égard-là, puis se substituer au
législateur. Le législateur municipal, si je
peux le dire ainsi, lorsqu'il réglemente... La municipalité aurait pu réamorcer
son processus pour revoir toute sa réglementation, mais, bon, c'est un
choix. Peut-être était-ce impossible, mais là, dans le contexte actuel, bien,
c'est vraiment pour éviter le préjudice de ces personnes qui se trouvent à
avoir obtenu des permis conformément à la
réglementation qui était alors applicable, qui est maintenant rendue... qui est
disparue, qui est annulée.
Mme Nichols : Merci, Me
Paradis. Mais pourquoi la municipalité ne peut juste pas faire un nouveau
règlement avec une rétroactivité pour combler ce vide-là? Moi, je me demande
juste pourquoi c'est ici, pourquoi on a à traiter ça à l'Assemblée nationale.
Ce n'est pas la première fois qu'une municipalité voit invalider un règlement
par un tribunal.
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui, allez-y.
M. Paradis (Nicolas) : Merci.
Bien, les municipalités ne peuvent pas, dans un cas comme ça, adopter de
règlement rétroactif. Le règlement serait effectif à l'égard toujours du futur.
On peut prendre un cas d'espèce, là, supposons, une personne, en 2016, a obtenu
un permis suivant une norme qui n'existe plus aujourd'hui, un cas hypothétique.
Je n'ai pas d'idée à l'égard des normes terrain, là. La municipalité pourra
mieux l'expliquer concrètement. Supposons qu'il y avait... un immeuble ne
pouvait pas avoir plus que deux étages dans le règlement de 2015, le règlement
avant 2015. En 2016, dans la nouvelle réglementation, il pouvait avoir trois
étages. Donc, il construit trois étages. Là, on se retrouve... annulation du règlement.
Normalement, il aurait dû y en avoir uniquement deux. Il y en a trois. Il est
non conforme.
On se retrouve aujourd'hui
dans la situation où la municipalité pourrait décider de modifier les normes
dans cette zone-là pour dire : Bien, finalement, malgré la décision de la
Cour d'appel, je réenclenche mon processus réglementaire pour qu'il y ait trois
étages permis dans cette zone-là. Est-ce que le règlement va être mené à terme?
Peut-être. L'intention politique, et tout ça, mais également tout le processus,
comme vous le savez, d'approbation référendaire, si la municipalité... la population
s'y objecte, le règlement n'entrera jamais en vigueur et le citoyen va toujours avoir un immeuble qui sera, à ce moment-là,
dérogatoire, qui n'aura jamais été conforme. Il va avoir de la difficulté,
potentiellement, à attester de la conformité pour son éventuel acheteur.
Donc, ça permet de
régulariser cette situation-là, puis, qui plus est, le permis ne peut jamais
être délivré pour du passé. Il pourrait... S'il y a une modification réglementaire
qui arrive, bien, on va lui constater... tantôt, va dire : Bien, s'il
demande un nouveau permis, un permis serait délivré, mais pour quoi, pour
construire quelque chose qui existe déjà? Ça ne s'arrime pas bien, ça ne
fonctionne pas bien dans cette logique-là. Il n'y a pas d'attestation de
conformité pour du passé. On donne un permis pour des choses qui doivent être
réalisées dans le futur.
• (15 h 10) •
Mme Nichols :
Oui, mais, quand on fait un nouveau projet, quand on revient... On le sait, là,
les conseils municipaux changent, là, puis ils ont des visions différentes. Ça
fait que, là, ça peut être un conseil municipal qui arrive à une place, qui
fait un projet de règlement que... là, ça va être du deux étages, un nouveau
conseil qui arrive, qui fait du trois, puis l'autre qui arrive quatre ans plus
tard, dit : Bien, moi, je reviens à du deux. Mais ça n'empêche pas que
celui qui a fait du trois, il est invalidé, sauf que...
M. Paradis
(Nicolas) : Non.
Mme Nichols :
Bien, c'est pour ça... Tu sais, c'est pour ça que je me dis... Je me pose la
question : Est-ce qu'on fait un PLIP, un projet de loi d'intérêt privé,
pour... O.K., on dit que c'est pour régulariser, mais est-ce que ça serait pour
empêcher les citoyens de faire... de revenir avec un même recours?
M. Paradis
(Nicolas) : Bien, à vrai dire, dans les exemples que vous soumettez...
que Mme la députée soumet, on est dans une situation de modifications
réglementaires successives avec de la création de droits acquis. La personne a
obtenu son permis, a construit, a généré un droit. Et puis il y a une
modification subséquente qui arrive, qui fait en sorte que ce n'est plus
conforme, et elle bénéficie de droits acquis en fonction de la loi. Dans la
situation actuelle, c'est que la création du droit acquis n'était pas possible
à Sutton compte tenu que le règlement était annulé par la cour et était réputé
alors, par son annulation, n'avoir jamais existé, donc, ne pouvant pas créer ce
droit acquis là. Donc, c'est le résultat du projet de loi d'intérêt privé, ici,
de permettre de faire en sorte de créer, dans le fond, pour cette période-là,
de 2015 à 2018, l'équivalent d'un droit acquis pour ceux qui ont obtenu leur
permis conformément à la réglementation qui existait à l'époque.
Mme Nichols :
Puis ils ont... Ils peuvent... La municipalité ne peut pas le faire juste en
faisant un nouveau projet de loi... un
nouveau projet de règlement... un nouveau règlement, non, parce que ça ne
couvrirait pas la partie...
M. Paradis
(Nicolas) : Ça ne couvrirait pas, effectivement...
Mme Nichols :
...parce que ce ne serait pas rétroactif.
M. Paradis
(Nicolas) : Effectivement, ça ne serait pas rétroactif, tout ça, sans
compter l'issue, qu'on ne peut prédire, quant aux résultats de l'adoption d'un
tel règlement qui serait approuvé par les personnes habilitées à voter, le cas
échéant.
Mme Nichols :
Est-ce que le présent projet de loi qu'on est en train d'étudier, de regarder,
s'il est adopté... Est-ce qu'il y a des citoyens qui se sont déjà manifestés,
qui ne sont pas d'accord, ou est-ce que... Bien, deux, là, est-ce qu'il y a des
citoyens qui se sont manifestés, qui savent qu'on est ici, aujourd'hui, puis
qui ne sont pas contents, qui disent : La ville va faire un PLIP, puis ça
ne fait pas notre affaire? Ça, c'est ma première question, puis la
deuxième : Est-ce que ce PLIP là, justement, vient couper l'herbe en
dessous du pied de certains citoyens qui ont... qui veulent venir s'exprimer,
qui veulent se faire entendre?
La Présidente (Mme
Boutin) : Mme la ministre, voulez-vous répondre?
Mme
Laforest : Oui. En fait, qu'est-ce qu'on vient faire, c'est qu'en
régularisant la situation on vient confirmer aux citoyens que leur résidence
est conforme. Donc, c'est l'inverse. On vient rassurer beaucoup plus les
résidents. Ça, c'est vraiment important, puis c'est pour ça qu'on fait ça
aussi, pour arrêter la situation, parce que, quand même, il ne faudrait pas
continuer des années et des années avec l'annulation de ce règlement-là.
Peut-être, par exemple, ça serait au député de Richmond de peut-être ajouter...
mais, selon moi, nous, on a validé, puis, au contraire, c'est la demande des
citoyens de rendre conforme...
La Présidente (Mme
Boutin) : Oui, allez-y, M. le député.
M.
Bachand :
Je n'ai eu aucune communication des citoyens de la ville de Sutton. Il faut
dire une chose, c'est qu'il y avait deux groupes de... Il y a deux groupes de
citoyens concernés principalement par ce projet de loi, ceux qui avaient fait
les procédures judiciaires, et je rappelle qu'en première instance la ville de
Sutton avait gagné, avec le juge Tôth, et ça a été renversé, mais ça, ce groupe
de citoyens là, aujourd'hui, est satisfait parce qu'ils ont gagné en Cour
d'appel. Le deuxième groupe que le PLIP vient aider, c'est ceux qui ont reçu,
comme M. Théberge le disait, des
permis, des autorisations. Ces gens-là, eux autres, présentement, ce sont eux
qui sont en train de payer le prix.
Alors
donc, ce qu'on dit, c'est que le premier groupe de citoyens est heureux parce
qu'ils ont gagné leur procédure judiciaire, mais le groupe qui est pris entre
les années 2015 et 2018, c'est eux qui sont pris, présentement, dans une
situation qui est invivable, et les gens se disent : Qu'est-ce qui se
passe avec ma propriété, qu'est-ce qui se passe avec mon développement? Merci.
La Présidente (Mme
Boutin) : Merci, M. le député. Mme la députée, oui, allez-y.
Mme Nichols :
Oui, bien, je... Merci beaucoup, M. le député. Je comprends que vous n'avez pas
eu, au bureau de comté, là, de citoyens qui
se sont manifestés. Je vais vérifier avec la municipalité. Est-ce qu'à la municipalité... Vous avez
des assemblées municipales, évidemment, là. Peut-être, M. le maire, est-ce
qu'il y a des gens qui se sont manifestés relativement à ce projet de loi, là,
qu'on étudie ici, à l'Assemblée nationale?
M. Lafrance
(Michel) : Vous me permettez, Mme la Présidente, c'est certain que je
me rappelle à une réunion... (panne de son) ...que M. Benoît avait invoqué
le fait que... Il est, en fin de compte, la tête dirigeante, là, du groupe des
24 citoyens, là, qui avaient gagné leur appel... avait douté, à ce
moment-là, de la nécessité d'avoir un projet de loi. Par contre, nous... Et,
après ça, bien, je vais laisser, M. le directeur, peut-être, enchaîner, mais, à
ma connaissance, il était le seul qui invoquait un certain doute. Mais il n'y a
pas eu de levée de boucliers de la part de citoyens s'opposant à ce projet de
loi là, mais juste une personne, à ma connaissance.
Alors, Pascal, je ne
sais pas si tu peux ajouter...
Une voix :
...
M. Lafrance
(Michel) : Ton micro, Pascal.
La Présidente (Mme
Boutin) : Vous êtes là?
M.
Smith (Pascal) : Oui, j'y
suis, excusez-moi. Je n'avais pas rallumé mon micro. Alors, effectivement, il y
a M. Benoît qui avait soulevé des interrogations. Toutefois, il a été
rencontré par M. Pilon. On lui a expliqué la démarche, et, lorsqu'il a
bien compris la démarche et le but du projet de loi, donc, je ne veux pas
parler en son nom, mais il a compris la démarche et il n'a pas déposé
d'opposition officielle.
La Présidente (Mme
Boutin) : Allez-y, Mme la députée de Vaudreuil.
Mme
Nichols : Oui, bien, je regardais,
justement, là, sur le site de la commission... En lien avec le PLIP, il y avait justement
un citoyen de Sutton qui avait émis un commentaire relativement au projet de
loi d'intérêt privé qu'on est en train de travailler, qui disait que ce PLIP là
était inutile. Bon, j'espère qu'il écoute les travaux, puis là il va comprendre
qu'on échange justement pour comprendre, pour, tu sais, qu'on élabore ou qu'on
va en précision pour bien comprendre, là, les effets sur les citoyens. Je ne le
nommerai pas en ondes, là, mais vous pourrez aller voir, là, le site. Ce
n'était pas M. Benoit, là, mais vous pourrez aller voir, là, sur le site,
donc, il y avait au moins un citoyen qui s'était... qui s'est manifesté ici, à
l'Assemblée nationale.
Juste avant de
suspendre à 13 heures, là, on se disait que... Parce que vous aviez
mentionné qu'il y avait 1 159 permis d'émis et 143 unités, dans
la période de trois ans, là, qui ont été créées, puis là je comprends que ce
n'est pas tous ces gens-là, là, qui vont être recontactés, qui vont dire :
Bien, il faut... Comment on va le traiter? Ça va être à la pièce, ça va être quand les gens vont vouloir... parce qu'on donnait un exemple un peu
plus tôt, là, mettons, une
résidence construite en 2007, quand il va vouloir vendre, comment la ville va
traiter ça? Comment on va intervenir? Je veux dire, comment on va entrer en
contact avec eux? Ça va être quoi, le processus?
M. Lafrance (Michel) : Bon, bien, je peux répondre à votre question.
Normalement, j'imagine, Pascal, qu'on va émettre un
communiqué et puis, en plus de ça, bien, on va inviter les gens d'écouter les
débats de la commission. Maintenant, est-ce que tu peux rajouter aux modes de communication?
M. Smith
(Pascal) : En fait, oui, je vais y aller. Donc, point de vue
communication, nous allons utiliser notre département
des... notre service des communications. On fait des nouvelles pour diffuser
quotidiennement les informations de la municipalité. Donc, ce sera
diffusé vraiment très largement pour s'assurer que les gens en soient
conscients.
Maintenant, pour les
impacts sur les citoyens, bien, en fait, c'est au moment où les gens ont une
transaction, souvent, qu'ils vont nous contacter pour avoir la certitude que
leur propriété est correcte, et puis il n'y a pas d'enjeu avec les travaux qui
ont été faits dans le passé. Et, à ce moment-là, par l'adoption du projet de
loi, on va être en mesure de confirmer la légalité des interventions qui ont
été faites, ce qu'actuellement on n'est pas en mesure de faire puisque... bien, puisque, comme on l'a dit,
il y a une espèce de vide juridique qui fait que les permis ont été
émis, alors qu'aucun règlement ne le permettait. Donc, par l'adoption du projet
de loi, on va être en mesure de confirmer à la pièce que des travaux ont été
faits conformément. Est-ce que ça répond à votre question, Mme la députée?
• (15 h 20) •
Mme Nichols :
Oui, mais, juste pour être certaine, là, dans le fond, ce que je comprends, là,
c'est que... bien, parce qu'on le voit, là,
dans les attendus, que... il y a un attendu, «que ces situations dérogatoires
peuvent être préjudiciables à des personnes qui ont agi avec diligence
et bonne foi en conformité avec les règlements annulés».
Donc, ces situations
dérogatoires là, là, est-ce que vous avez une liste? Est-ce que vous le savez?
Est-ce que vous êtes capables de les chiffrer? Parce qu'on est capables... Ce
que je comprends, c'est que vous êtes capables de chiffrer, dans la période de trois ans, le nombre de permis d'émis, mais
ça ne veut pas dire qu'ils sont tous problématiques. Puis le nombre
d'unités créées, 143... puis elles ne sont probablement pas toutes
problématiques non plus. Ça fait que... Est-ce qu'on est capables de nous
chiffrer, peut-être, le nombre de situations dérogatoires juste pour essayer de
comprendre, là, l'impact que ça peut avoir?
M. Smith (Pascal) : En fait...
La Présidente (Mme Boutin) :
Allez-y.
M. Smith (Pascal) : Je peux y aller
d'une réponse?
Mme Nichols : Bien sûr.
M. Lafrance (Michel) : Allez-y,
M. Smith.
M. Smith
(Pascal) : En fait, c'est... Tel que l'indiquait M. Théberge, en
fait, on n'a pas fait l'exercice de regarder chacun des permis émis
durant ces trois années-là, mais, si on utilise le principe que 75 % ou 76 %
des dispositions réglementaires avaient été modifiées entre les anciens
règlements et les règlements n° 254 et 256, on peut
présumer que 74 % des travaux ou des permis émis avaient quelques
problématiques, quelques irrégularités.
Mme Nichols :
Puis, bien, je vais en profiter même pour vous poser une question
d'interprétation. «Il est entendu que
l'annulation de ces dispositions ne constitue pas un obstacle à la
reconnaissance de droits acquis à l'égard de toute intervention qui leur
était conforme.» Est-ce que vous pouvez nous expliquer ce que ça veut dire, ce
paragraphe?
M. Smith (Pascal) : Si vous me
permettez, je demanderais à M. Théberge, s'il est en mesure de mieux
répondre que moi.
M. Théberge (Claude) : Si vous
me permettez, je ne suis pas avocat. Vous faisiez appel au maître, et je suis
un maître, mais en urbanisme. Ce n'est pas pareil, mais ce que je dirais...
Dans le fond, le but là-dedans, c'est de ne pas venir... effectivement, voici
ce que ça dit, c'est que d'annuler... Le fait qu'on a annulé les règlements,
c'est un peu ça, là, qu'on dit, ça ne vient pas enlever le privilège aux gens
d'avoir des droits acquis ou la reconnaissance de ces droits acquis là.
Et, si vous me permettez de répondre un petit peu
en complément à ce que vous avez posé comme question précédemment, les gens, on
va les informer, oui, mais, pour le commun des mortels, le simple citoyen qui a
vécu cette période-là, pour lui, on ne l'appellerait jamais, puis il ne saurait
jamais ce qui s'est passé. Pour lui, ça va être complètement transparent, parce
que, dans le fond, il va se présenter à la ville, il va poser ses questions, on
va regarder ça en fonction d'un cadre
réglementaire qui est maintenant reconnu comme avoir existé, et les gens ne
verront pas la différence. Ça fait que, dans le fond, ce qu'on essaie de faire,
c'est que ce soit complètement transparent à l'usager et au bénéficiaire. Je ne
sais pas si ça vous aide un petit peu.
Mme Nichols : Bien, dans le
fond, j'ai retenu que les droits acquis qui étaient là... Ceux qui ont déjà des
droits acquis, là, qui sont reconnus, là, le droit acquis reconnu, là, ils ne
perdront pas leurs droits acquis.
M. Théberge (Claude) : Exact.
La Présidente (Mme Boutin) :
Mme la députée, avez-vous d'autres... est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Mme Nichols : Mon collègue...
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui, député de Viau, allez-y.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Bonsoir, tout le monde. Donc, très content de vous rejoindre au
sein de cette commission pour parler de ce projet de loi.
En fait, ma première question s'adresserait, si
vous permettez, Mme la Présidente, au sous-ministre, donc, c'est sur la portée
rétroactive des règlements municipaux. En fait, je voulais savoir : Est-ce
que c'est en vertu de la Loi sur les cités et villes qu'il n'accorde pas de
portée rétroactive des règlements municipaux? Donc, en vertu de quelle loi
précisément...
La Présidente (Mme Boutin) : Me Paradis,
vouliez-vous répondre?
M. Paradis (Nicolas) : Merci, Mme la
Présidente. Bien, à vrai dire, il n'y a pas de disposition qui dit qu'ils ne
peuvent pas être rétroactifs, c'est plutôt le fait que, pour que ça puisse être
rétroactif, il faut avoir une habilitation pour ce faire.
Donc, n'ayant pas d'habilitation, lorsqu'on réglemente, on réglemente pour
l'avenir dans ces cas-là. Donc, quand la modification est effectuée, elle est
effectuée pour l'avenir. On ne peut pas... Et, de toute façon, on n'émet pas,
on ne délivre pas un permis de construction pour le passé, par ailleurs.
Donc, le résultat, ici, c'est uniquement de
faire en sorte de reconnaître sans l'ombre d'un doute qu'il y a existence de
droits acquis à l'égard des gens qui ont obtenu un permis conformément à une
réglementation qui existait entre 2015 et 2018. C'est le résultat ultime du
projet de loi, c'est pour éviter qu'il y ait, en bout de ligne, des
contestations à l'égard d'un usage exercé conformément grâce, supposons, à un
certificat d'autorisation donné entre 2015 et 2018, une construction effectuée
entre 2015 et 2018 conformément au règlement prévu à l'époque, mais qui ne
serait plus conforme aujourd'hui du fait du jugement de la Cour d'appel.
Ainsi, le projet de loi, lui, dirait : Vous
avez obtenu votre permis entre 2015 et 2018, il était conforme à la
réglementation qui était alors effectuée, vous avez réalisé votre construction
de manière conforme au permis et à la réglementation qui était alors présente,
vous bénéficiez alors d'un droit acquis. Donc, on ne pourra pas requérir la
démolition de votre immeuble du fait que vous étiez sans droits. Donc, ça
permet de sécuriser, effectivement, comme le disait M. Théberge, la
municipalité, les citoyens, mais surtout de leur donner... consacrer le droit
qu'ils ont et qu'ils ont obtenu en agissant conformément à la réglementation
qui était alors applicable lorsqu'ils ont fait leur construction puis qu'ils
ont demandé leur permis.
M. Benjamin : Merci. Dans les notes
explicatives, donc, au troisième paragraphe, donc, la dernière ligne, on dit :
«Il est réputé n'avoir jamais existé, et cette annulation redonne, donc, effet
aux règles antérieures.» Peut-être que... Je ne sais pas, donc, si c'est au
sous-ministre à qui je pose la question, mais, en tout cas, s'il y a quelqu'un
qui veut y répondre, je serais très heureux. Donc, quand on dit :
«Redonne, donc, effet aux règles antérieures», j'aimerais savoir qu'est-ce que
ça veut dire et quelle est la portée de cet effet-là, sur des règles
antérieures, sur la situation qu'on a devant nous.
La Présidente (Mme Boutin) : ...
M. Paradis (Nicolas) : Merci, Mme la
Présidente. Donc, nous avons une règle... Je reprends le même exemple que
j'évoquais un peu plus tôt. Nous avons une règle qui était en vigueur jusqu'en
2015, donc, de 2010 à 2015, qui disait : Les immeubles ne peuvent avoir
plus que deux étages, un maximum de deux étages. 2015 à 2018, c'est un exemple
hypothétique, 2015 à 2018, le règlement aurait dit : Vous pouvez avoir
trois étages maximum. Donc, une personne construit trois étages, 2018,
invalidation par la Cour d'appel, l'annulation du règlement remet la situation
réglementaire dans l'état où elle existait avant que le règlement n'ait été
adopté.
Donc, on
replace, réglementairement parlant, légalement parlant, le tout, la municipalité,
dans la situation 2015. Donc, automatiquement, la norme qui devient
en vigueur était quoi? Deux étages, et elle est réputée, parce que le règlement
n'a jamais existé, il est annulé... C'est comme si, de 2015 à 2018, la norme
qui était prévue, c'était un maximum de deux
étages. Donc, les gens qui, entre 2015 et 2018, ont obtenu un permis pour trois étages, ont construit
trois étages, deviennent... donc, avec un immeuble qui n'est pas appuyé avec
une norme réglementaire qui a existé légalement parlant.
M. Benjamin : Quand on parle... Les
chiffres que j'ai devant moi, on parle de 1 159 permis émis,
153 unités de logement. Est-ce qu'il y a eu des permis qui ont été émis,
par exemple, pour des commerces aussi ou bien on parle seulement d'unités de logement?
Mme Laforest : M. le maire.
La Présidente (Mme Boutin) : Oui, M.
le maire, est-ce que vous êtes disposé à répondre?
M. Lafrance (Michel) : Bien, je vais
demander à M. Théberge puisqu'il a les statistiques. Pouvez-vous nous
éclairer sur la question, s'il vous plaît?
M. Théberge (Claude) : Ça va me
faire plaisir, M. le maire. Écoutez, la réponse va être très sommaire. Je n'ai
pas le détail de toutes les catégories de permis et certificats, mais, lorsque
j'indique à la commission qu'il y a eu 1 159 permis, dans le fond, il
faut entendre permis et certificats. Ça peut inclure des certificats d'autorisation
pour une piscine, pour de l'affichage, pour un nouveau commerce, pour de
l'abattage d'arbres, pour des maisons. Tout est compris dans ce volet-là, mais
ce que je retiens, c'est... Et je vous souligne le nombre de logements qui ont
été créés, mais, dans les 1 159, je pourrais toujours vous faire parvenir
les chiffres détaillés pour chacune des catégories, mais ça regroupe toutes les catégories de permis et
certificats qu'on peut émettre au service de l'urbanisme d'une municipalité.
• (15 h 30) •
M. Benjamin : Merci. Et, quand on
parle de 54 millions d'investis, on parle... est-ce qu'on parle de sommes
investies dans les travaux publics de la municipalité, ajouter à ça les coûts
d'habitation des logements? On parle de quoi, exactement, quand on parle des
sommes investies?
M. Théberge (Claude) : On ne parle
pas de sommes investies, on parle de valeur totale des travaux déclarée. C'est lorsque les gens font des demandes
de permis, les entrepreneurs, on leur demande d'établir la valeur
estimée des travaux
projetés. Si quelqu'un veut bâtir une maison de 275 000 $, il nous dit : La valeur des
travaux, c'est 275 000 $. Le prochain : J'ai une piscine
à faire de 35 000 $. On les additionne. C'est donc la valeur déclarée
des travaux projetés qui est indiquée.
M. Benjamin : Je ne sais pas si le
directeur général de la ville est avec nous ou, du moins, si le maire est avec
nous. Donc, puisque je présume que c'est un territoire, peut-être, qu'ils
connaissent un peu, est-ce qu'il y a, dans ces lots qui concernent le projet de
loi aujourd'hui... est-ce qu'il y a des commerces, dans ces lots-là, ou est-ce
qu'il n'y a pas de commerces, on parle seulement de résidences?
M. Lafrance (Michel) : Vas-y...
M. Smith (Pascal) : En fait, les
deux règlements dont il est fait mention couvrent l'ensemble du territoire de
la ville de Sutton. Donc, effectivement, il y a des commerces qui auraient pu
être touchés par la réglementation.
M. Théberge (Claude) : Si vous
permettez, sans vouloir m'imposer, c'est le territoire de la ville de Sutton
dont on parle, c'est des commerces, c'est des industries, c'est des activités
récréatives, c'est des activités agricoles, c'est tout ce qu'on retrouve sur le
territoire qui est susceptible d'avoir été touché pendant ces trois années de
réglementation là.
M. Lafrance (Michel) : Et je pourrais
ajouter que...
La Présidente (Mme Boutin) : Est-ce
que vous aviez terminé, monsieur?
M. Benjamin : Vous voulez ajouter
quelque chose?
M. Lafrance
(Michel) : Bien, si vous me
permettez, oui, il y a eu des... (panne de son). C'est certain qu'il y a eu des nouveaux commerces qui ont
été créés, que ce soit à... (panne de son) ...que ce soit... (panne de son)
...que ce soit autre, il y a eu beaucoup de commerces. Puis ce n'est pas...
(panne de son) ...j'ai sous la main, présentement, mais on pourrait les
fournir, M. Théberge, éventuellement.
La Présidente (Mme Boutin) :
M. Théberge?
M. Lafrance (Michel) : C'est terminé,
madame.
La Présidente (Mme Boutin) : Ah!
merci. Est-ce que... Mme la députée de Vaudreuil, oui.
Mme Nichols : Bien, je n'ai pas
compris ce qu'on voulait fournir, peut-être... Ma question, là, c'est... Puis
je vais vous expliquer mon malaise, là, c'est parce que j'ai l'impression que
ce n'est pas répertorié. Tu sais, on nous parle de 1 159 permis, on
nous parle de 143 unités créées, d'une valeur de 54 millions, on nous
donne ces chiffres-là, mais là ici on vient faire un projet de loi puis on
n'est pas... tu sais, on n'est pas capable de chiffrer, on n'est pas... on nous
donne des pourcentages, mais on n'est pas capables de venir nous dire, tu sais,
précisément sur quoi... le nombre de dossiers qu'on va venir régulariser ou exactement
c'est quoi. Ça fait que moi, je trouve ça difficile, puis là je vous le dis,
là, comme députée, je trouve ça difficile de venir... Puis c'est pour ça qu'on
pose des questions aussi, là, pour essayer de se faire rassurer puis essayer de
mieux comprendre.
Puis je me demandais, est-ce que... Puis, sincèrement,
tu sais, je ne voudrais pas qu'il y ait une demande, puis qui ne fait pas
partie de 254 du règlement d'urbanisme, 254, 256, puis on se dit : Bien,
on va la régulariser, là, tu sais, il y a un petit lien à faire avec 254, 256. Ça
fait que c'est pour ça que je vous exprime mon malaise, là. Puis je l'exprime
bien honnêtement, bien gentiment, là, puis c'est sans préjudice, évidemment,
là, mais c'est ça, mon malaise, puis c'est ça, mes questions, puis c'est ça que
j'essaie de voir. Est-ce qu'on ne peut pas créer un répertoire avec une date
qu'on publie sur le site de la ville? Est-ce qu'on ne peut pas...
Je ne sais pas si c'est clair, là, si c'est
clair, ce que j'exprime, là, mais, tu sais, j'ai l'impression qu'on... Je ne
dis pas qu'on ne veut pas, non plus... Et je la comprends, là, la situation,
là, pour ceux-là qui le subissent, le préjudice, là, puis je comprends aussi,
là, la municipalité qui se dit : On est dans une zone grise, il n'y a plus
personne qui n'est là, non plus, pour venir l'exprimer. Mais je ne peux pas
croire que la municipalité, elle n'a quand même pas un répertoire des permis
qui ont été donnés puis qu'on n'est pas capable d'être plus précis sur les cas,
là, qu'on doit venir... Bien oui, lui, il ne rentre pas, tu sais? La municipalité,
là, quand elle émet le permis... j'ai été mairesse, j'ai été préfète d'une MRC,
quand il y a des permis qui sont émis, là, on le sait, là, c'est documenté. Ça
fait que, tu sais, je me dis : Ça ne se peut pas que ça soit aussi imprécis
que ça puis qu'on n'est pas capable de mieux documenter le tout puis de... en
fait, du moins, de nous rassurer puis nous dire: Bien, il y a peut-être un 76 %.
Puis ce qui m'embête, dans tout ça, c'est parce
qu'il ne faut pas non plus que... Il y avait un groupe de 200 citoyens,
là, qui ont... c'est 200 citoyens qui ont supporté financièrement, là, les
recours devant les tribunaux. Puis là je comprends, c'est 2015, 2018 puis qu'on
est rendu en 2021, là, mais il ne faudrait pas que... tu sais, il ne faudrait
pas repartir non plus, là, dans tout ça, puis là il ne faudrait pas repartir
des batailles juridiques pour dire : Bien, lui, il n'était pas couvert ou,
lui, ce n'était pas compris puis...
Ça
fait que, là, je l'explique en gros, comme ça, mais je vous explique mon
profond malaise de ne pas être capable d'identifier les situations dérogatoires
qui peuvent être préjudiciables pour des personnes qui ont agi de bonne foi,
là — puis
je ne dis pas qu'ils ont été de mauvaise foi, là — qui ont agi de bonne
foi, mais je... mais, à moins que quelqu'un ait une réponse ou qu'ils puissent
me... qu'ils peuvent... que quelqu'un puisse me rassurer à cet effet-là... ou
est-ce que ça ne serait pas une des solutions de créer, peut-être, un registre
ou de soumettre, avec le projet de loi, la liste des permis qui ont été donnés,
puis, quand il y aura une demande en lien avec cette adresse-là... Il n'y a pas
quelque chose de plus qu'on peut rajouter dans ce PLIP pour qu'on puisse donner
une autorisation, pour qu'on puisse donner un consentement éclairé?
La Présidente (Mme
Boutin) : Oui. Mme la ministre, vous souhaitiez répondre?
Mme
Laforest : Oui, M. le maire?
M. Lafrance
(Michel) : Bien, je demanderais à notre D.G., Pascal... Est-ce que ça
serait possible d'ajouter un addenda?
M. Smith
(Pascal) : Oui, bien, en fait, moi, ce que je voulais...
Mme
Laforest : Bien, est-ce que...
La Présidente (Mme
Boutin) : M. Smith, Mme la ministre va simplement intervenir,
brièvement. Allez-y, Mme la ministre.
Mme
Laforest : En fait, moi, qu'est-ce qu'il est important de voir... Je
comprends, là, les questions de ma collègue, mais c'est important de voir, par
exemple, qu'il faut réglementer une situation pour des citoyens qui, eux, c'est
comme s'ils ont investi, il y a eu des investissements, puis aujourd'hui on
leur dit que... ils ont investi sans règlement, sans règle, donc c'est
important, dû à la décision du tribunal. Donc là, on a des résidents, puis je
comprends très, très bien, puis je comprends votre position, c'est important de
régulariser votre situation. Donc, pour les citoyens, c'est évident, le PLIP
est essentiel pour dire à vos citoyens : Regardez, les permis qu'on vous a
octroyés durant la période de 2015 à 2018, les permis qu'on vous a octroyés
sont valides. Bref, c'est ça qu'il faut faire aujourd'hui. C'est important de
le faire.
Je comprends la
question de ma collègue parce que... bien, en tout cas, peu importe, moi, je
vois ça comme ça un petit peu, elle veut...
nous voulons savoir, juste... Vous allez faire un avis public, il faut quand
même répertorier. Vous allez faire... Les gens vont se manifester. Parce
que c'est plus, peut-être... qu'est-ce qui manque à vos propos, c'est de
dire : Nous allons peut-être envoyer un avis public, nous allons...
Parce que, veux veux
pas, c'est important, le PLIP aujourd'hui. Moi, je le vois juste... par
exemple, si quelqu'un veut vendre sa maison,
c'est complexe. Parce que moi, étant résidente, admettons, avec un permis qui
n'a pas été valide... ou validé,
bien, comment voulez-vous que je vende ma maison? Moi, je vois même ça durant
une situation que les citoyens, admettons... un propriétaire de maison
voudrait vendre sa maison. Donc, même avec les ventes de maisons, ça doit être
problématique.
Donc, je pense que
les questions sont tout à fait justes. Qu'est-ce que moi, je pense? Bien moi,
je vais la poser pour moi : Quelles seront vos procédures? Est-ce que vous
allez faire un appel, un avis public? Comment vous allez procéder? C'est juste
ça qu'on veut savoir. De quelle manière vous allez aviser les citoyens qui
ont... que vous devez... ou encore que les citoyens veulent être conformes?
C'est tout simplement ça.
On comprend, moi, je
comprends très, très bien la demande. Le PLIP est essentiel, vraiment, pour mon
collègue de Richmond, je trouve ça vraiment essentiel. On veut juste savoir,
votre procédure, une fois que le PLIP est adopté, comment vous allez rejoindre
les résidents, comment ça sera communiqué. C'est ça, en fait. Bien, pour moi,
c'est ça que j'aimerais savoir.
Une voix :
M. Smith.
M. Smith
(Pascal) : Alors, Mme la Présidente, en fait, deux choses. Comment
nous allons communiquer? Bien, évidemment,
par l'ensemble des avis que nous envoyons habituellement lors de
l'adoption d'une réglementation municipale. Donc, il y aura des avis
postés sur les babillards de la municipalité, tel que la loi le prévoit, il y a
une publication qui sera faite aussi sur le site Internet de la municipalité.
Donc, nous allons suivre notre règlement de publication, là, de l'ensemble de
la réglementation municipale de Sutton et, comme je le disais aussi, on va en
faire un peu plus en publiant aussi, sur le site Internet, une nouvelle, en
publiant aussi sur les réseaux sociaux. Donc, on est suivis, là, de très près par nos concitoyens, donc la diffusion
pourra être faite vraiment, là, selon les règles de l'art.
Et, quand Mme la
députée mentionne qu'il y a une imprécision sur la quantité de dossiers qui
sont impactés, en fait, pour être très
précis, le chiffre qu'on vous a donné, donc le 1 159, c'est le nombre de permis émis durant cette période-là, et présentement l'ensemble des
1 159 dossiers sont sans statut et sont, je pourrais même dire,
dérogatoires. Donc, en fait, il n'y a pas de
droits perdus par le projet de loi, c'est... le projet de loi confirme, en
fait, les 1 159 dossiers. Donc, c'est l'ensemble des dossiers
qui ont été émis durant cette période-là qui seront confirmés par l'adoption du
projet de loi ou qui vont demeurer non conformes, si le projet de loi n'est pas
adopté. Donc, est-ce que j'ai répondu à vos interrogations?
Mme Laforest :
Moi, j'aimerais ça que ce soit un engagement de votre part, là. Bref, moi, je
ne pense pas qu'on... on n'est pas obligés de l'indiquer dans le PLIP, là, on
s'entend, tout le monde, mais il faut absolument que, publiquement, vous vous
engagiez devant vos citoyens à poser ces gestes-là. C'est ça, c'est juste ça,
moi, selon moi, là, étant donné, en plus,
qu'en commission tout le monde... s'il y a des questions, les gens vont
réécouter la commission. Alors, moi, ça prend un engagement, je pense,
de votre part pour les démarches que vous avez mentionnées, moi, c'est clair,
c'est tout à fait clair, moi, c'est correct.
• (15 h 40) •
M. Smith (Pascal) : Alors, vous avez
mon engagement sans réserve.
M. Lafrance (Michel) : Mme la ministre,
vous avez mon engagement aussi.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci,
M. le maire. Mme la députée de Vaudreuil, allez-y.
Mme Nichols : Bien, je suis contente
d'entendre cet engagement-là. Moi, je n'ai aucun doute, là, je n'ai aucun doute
relativement aux communications qui vont être faites. Mais je ramène mon
inquiétude. Je la comprends, là, la... — voyons! je m'enfarge dans mes
mots — la
régularisation des cas. Puis, comme disait la ministre, oui, c'est vrai, là,
c'est ça qui est important, il faut les régulariser, ça, ça me va.
Moi, où ça ne me va pas, c'est de ne pas les...
tu sais, de ne pas savoir précisément où on s'en va, de ne pas savoir
précisément c'est... Je ne veux pas savoir les... Je sais qu'il y a
1 159 permis qui ont été émis, qu'il y en a pour une valeur de 54 millions.
Ça, on a tout compris ça. Mais ce n'est pas... les cas ne sont pas, tous,
pareils. Moi, ça m'embête, là, qu'on n'est pas capable de lister ça, qu'on
n'est pas capable de faire un suivi, là, précisément, qu'on n'est pas capable
de répertorier ça, d'avoir un répertoire.
Moi, j'aurais aimé ça qu'on arrive ici, là, puis
qu'on nous dise, là : Bien, là, on a besoin d'un PLIP, puis c'est
important, ce PLIP-là, là, je suis d'accord que c'est important, mais moi,
j'aurais aimé ça qu'on arrive ici puis qu'on nous dise : On a un
répertoire, là, il y a eu 159 permis d'émis... Vous les savez, les permis
qui ont été émis, je présume? Je vais peut-être commencer avec cette question-là :
C'est répertorié, les permis qui ont été émis?
M. Smith (Pascal) : Assurément.
Mme Nichols : Bon, ils ont été
émis. Vous êtes sûrement capables, là, depuis 2015, depuis 2018, au nombre de
procédures... Puis je suis sûre qu'il y a plein de preuves puis de documents
qui ont été déposés à la cour, là, des pièces, là, il doit y avoir des «p» jusqu'à
je ne sais pas comment bien... des «d», parce que vous étiez sûrement en
défense. En tout cas, peu importe, là, mais il y a des pièces qui ont été
déposées. Et vous les avez, ces répertoires-là, vous êtes capables de le faire,
le travail, là. Ce n'est pas une petite municipalité non plus, là, vous avez
un... il y a un greffier, vous avez le département du greffe, vous avez un
directeur à l'urbanisme, vous êtes sûrement capables de savoir : on va
avoir tant de dossiers à régulariser. Puis je ne sais pas, là, vous pourriez me
dire : 30 % des dossiers, c'est des trois étages qui ne passent pas.
Je ne comprends pas qu'on n'est pas... depuis 2015, puis on arrive ici, à
l'Assemblée nationale, on demande de légiférer, mais on n'est pas plus précis
que ça.
Puis moi, là, je le réitère, là, c'est important
de les régulariser. Ce n'est pas le fun pour des citoyens de subir ce genre de
préjudice là. Il y a peut-être même des citoyens qui ne le savent pas qu'il y a
eu un jugement en 2018. Puis, en effet, c'est quand ils vont arriver pour
vendre la maison qu'ils vont faire le saut. Mais je ne comprends pas, moi,
comme députée, comme ancienne mairesse, je ne comprends pas qu'on n'est pas
capable, aujourd'hui, d'être plus précis puis de ne pas arriver avec, tu sais,
un document pour nous convaincre qu'il faut le faire. Moi, je ne sais pas, je
l'ai exprimé plus tôt, j'ai un malaise. Tu sais, les situations dérogatoires,
là, il y en a qui peuvent être une petite dérogation, là, une petite
dérogation, mais, pour d'autres, ça peut être des plus gros préjudices.
La Présidente (Mme Boutin) :
Mme la ministre...
Une voix : M. Pilon,
pouvez-vous...
Mme Laforest : Non, j'allais
dire... Je vous parle à vous tous évidemment, là. Chaque propriété, chez vous,
a son dossier, comme partout ailleurs. Donc, c'est quand même... Moi, je pense
que la procédure à faire, vous la connaissez, certain. Vous prenez chaque
dossier des propriétés avec les permis qui ont été rendus. Parce que, là, vous
allez avoir deux problématiques et vous avez deux problématiques, puis c'est
pour ça que le PLIP est important, dans le sens que, si les gens vendent leur
maison, il faut régulariser la situation, ensuite, si les gens veulent rénover,
aussi, parce que c'est... et rénover et vendre les propriétés. Donc moi, je
pense que les... régulariser la situation, il faut absolument que vous vous
engagiez, avec les dossiers de chaque propriété, pour, justement, rendre
conformes les résidences, c'est certain.
En fait, ce qu'on... Moi, je pense que c'est
juste... c'est totalement nécessaire, ce qu'on fait aujourd'hui. Je vous
comprends très, très bien. Puis moi, je ne suis pas là... je suis là pour vous
aider. La seule chose, moi, comme je le dis, c'est important de vous engager à
ce que chaque dossier de propriété qui ont été émis par des permis, vous vous
engagiez avec une procédure. Puis c'est ça qu'il est important de faire,
présentement. Parce que c'est certain que, si on retarde le PLIP encore de...
Les PLIP, souvent, c'est... Peu importe, là, ce n'est pas à tous les mois qu'on
en fait. Bien là, c'est certain que les permis pour les résidents, qui sont non
conformes, c'est un stress. Vendre des maisons, vendre
des résidences, c'est compliqué, ça ne se fait pas, présentement, puis en plus
les rénovations sont comme impossibles.
Ça fait que c'est certain que déplacer le
PLIP... Moi, je préférerais quand même que vous soyez clairs dans vos
procédures et dire vraiment : On s'engage à faire cette procédure-là.
Parce que c'est simple, dans le fond, là, chaque maison a son dossier, dit dans
mes mots, bien entendu, mais moi, je pense que c'est très, très clair. Puis,
M. Théberge, selon moi, vous êtes un des acteurs clés là-dedans, puis
peut-être s'engager, là, se... Puis j'ai confiance aussi, là, ce n'est pas un
travail compliqué qu'on demande, c'est juste que ce n'était pas... On vous pose
la question puis on... moi, je demande vraiment un engagement. Parce que le
PLIP est essentiel. Moi, je ne voudrais pas être mal à l'aise de dire
qu'aujourd'hui on a retardé un PLIP, pour autant de citoyens qui ont un dossier
non conforme, dû à la décision du tribunal. Ça fait que c'est sûr que moi, je
comprends la situation, on est sensibles, mais c'est juste que, de votre part,
il faut juste que ce soit bien établi.
La Présidente (Mme Boutin) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée, vous souhaitiez intervenir?
Mme Nichols : Oui. Bien, je
partage, là, l'avis de la ministre. Moi aussi, je veux collaborer. Puis je
trouve ça vraiment inconfortable pour les
citoyens, cette position-là. Mais moi, je pense qu'on ne peut pas donner à la
municipalité la possibilité de les traiter à la pièce. Je ne vois pas comment on
peut arriver comme ça. On va donner un PLIP, comme ça, en disant à la
municipalité : Bien, vous les traiterez à la pièce, ils vont arriver... En
tout cas, moi, je ne suis pas à l'aise de donner un consentement à cet
effet-là.
Puis ma question, c'est que... Tu sais, on
dit : Ça ne peut pas attendre une session ou ça ne peut pas... O.K. On
peut peut-être prendre des engagements qu'on rajoute dans le projet de loi,
puis, quand les... comme par exemple, là, répertorier, là, les dossiers, là,
sur lesquels vous serez appelés à donner une certaine conformité. Ça peut être
quelque chose comme ça, un engagement qu'on ajoutera au projet de loi. Ça, je
n'ai pas de problème de ça... je n'ai pas de problème avec ça.
Ma question, c'est : Depuis 2018, là, il y
en a sûrement, là, des dossiers comme ça, êtes-vous capables de nous dire,
depuis... on est en 2021, donc, depuis 2018, là, combien de situations
problématiques vous ont été soulevées, de 2018 à aujourd'hui? Parce que je me
dis : Si on reporte de... mettons qu'on l'étudie à la fin de la prochaine
session ou on ajoute un engagement... Peut-être qu'on peut suspendre aussi, là,
pour s'en parler. Mais ma question, là : Combien de dossiers, depuis 2018,
qui ont été portés à votre attention, comme maire, ou comme D.G., ou... à la municipalité,
qui sont problématiques?
La Présidente (Mme Boutin) : Mme la
ministre, vous souhaitez intervenir? Vous souhaitez répondre?
Mme Laforest : Bien, peut-être, oui.
Puis, bien, je vais laisser, après ça, les gens répondre à la question de ma
collègue. Mais, en fait, moi, je pense qu'on complique trop les choses. Bref,
c'est que, les permis qui ont été émis de
2015 à 2018, on vient les rendre légaux. C'est simplement ça. Ça fait que c'est
certain qu'on n'a pas nécessairement besoin de savoir l'adresse, la
propriété et le permis qui a été donné. Les permis qui ont été donnés à partir
de ce jour, par exemple, si on adopte le PLIP... les permis qui ont été donnés
seront valides. C'est juste ça qu'il faut faire.
Moi, je suis... on ne peut pas commencer à
demander l'inventaire, et vous retourner à la table à dessin, et de calculer,
parce que ce n'est pas important de calculer, l'important c'est... Moi, ce que
je veux savoir, c'est qu'à partir de ce jour, les permis qui ont été obtenus
grâce au PLIP seront légaux. C'est tout simplement... c'est simple qu'est-ce
qu'on fait. C'est ça qu'on fait pour le député de Richmond et pour vous. Ça
fait que c'est juste de prendre tous les permis qui ont été donnés. Et
maintenant les permis qui ont été octroyés, on ne touche pas... on ne les
change pas. Maintenant, ils sont légaux. On conformise la situation de chaque
résident.
Maintenant, moi, c'était plus la communication
avec vos citoyens. Moi, je voulais juste que vous vous engagiez à dire :
Bon, on va s'engager, de la même manière, je crois, que le directeur général a
mentionnée tantôt. Parce que ce n'est pas une question de passer chaque permis
un après l'autre, est-ce qu'il y a des permis pour des commerces, est-ce qu'il
y a des permis... Ce n'est pas du tout, du tout ça qu'on aurait besoin, pour le
PLIP. C'est juste de la manière que vous allez le communiquer aux citoyens puis
de, justement, dire que tous les permis qui ont été émis entre telle date et
telle date, de toute manière, ils ont été émis, il y a eu des vérifications qui
ont été faites, seront légaux, dû à la décision du tribunal.
Parce que, si le tribunal avait donné une autre
décision, on ne serait pas ici aujourd'hui. Étant donné que le tribunal a donné
sa décision, les... comment je peux dire, on repart le compteur à zéro, bien,
maintenant, les permis qui ont été octroyés sont, grâce au PLIP, reconnus pour
les résidents de Richmond. C'est très simple. C'est juste la communication avec
vos citoyens, moi, que je demanderais. C'est tout.
• (15 h 50) •
La Présidente (Mme Boutin) : Merci, Mme
la ministre. Est-ce que M. le maire vous souhaitiez répondre à Mme la députée
de Vaudreuil?
M. Lafrance (Michel) : Bien, oui. C'est
sûr qu'on va avoir un plan de communication, là, Pascal a ...(panne de son)...
un plan de communication, on s'est engagés de le faire et puis... Mais je suis
un peu d'accord avec la ministre, de faire un addenda listant toutes les
personnes, les commerces ou les propriétés affectés, ce serait...
Mme Laforest : Mais ça ne changerait
rien, ce n'est pas ça.
M.
Lafrance (Michel) : ...puis je ne sais pas si on ajouterait... si ça ne
serait pas de la valeur ajoutée. Moi, je pense qu'un bon plan de communication
et une bonne transparence... Je ne sais même pas si ça nécessite une résolution au conseil, mais c'est sûr qu'on va
adresser ce... pas le problème, mais la solution de communication de A à
Z.
Mme
Laforest : Merci.
M. Lafrance
(Michel) : Tu veux ajouter quelque chose, Pascal?
M. Smith (Pascal) :
Bien, en fait, je pense que vous en avez dit beaucoup. C'est sûr que, nous, la
liste, elle est facile à sortir, là. La liste, nos systèmes informatiques nous
permettent d'établir la liste des 1 159 dossiers. Donc, si une
communication est nécessaire avec ces 1 159, c'est quelque chose qui peut
être faisable. Maintenant, on les traite à la pièce parce que, comme
M. Théberge le mentionnait, quelqu'un qui ne ferait pas de nouveaux
travaux, qui ne vend pas sa résidence, en
fait, n'est pas nécessairement conscient de la problématique actuelle. Donc,
quand la personne veut faire quelque chose, elle doit nous contacter, et
là c'est à ce moment-là qu'on aurait la problématique de dire : Bien, les
anciens travaux qui ont été faits n'étaient pas conformes.
Donc, s'il faut qu'on
communique avec l'ensemble des 1 159 propriétaires et leur mentionner
que les travaux qui ont été émis... les
permis qui ont été émis durant cette période-là sont dorénavant, par le projet de loi d'intérêt privé, devenus conformes, bien, ça peut être fait, là.
Donc, si c'est l'engagement qui est nécessaire pour qu'on puisse aller de
l'avant avec le projet de loi, on est en mesure de le prendre, là.
La Présidente (Mme
Boutin) : ...Vaudreuil.
Mme Nichols :
...deux points. Je reviens sur ma question d'avant : Combien de dossiers,
depuis 2018, que vous avez eus à traiter en
lien avec... Parce que c'est le 11 septembre 2018, là, qu'il y a eu
l'arrêt de la Cour d'appel du Québec . Donc, combien de dossiers, qui
ont été portés à votre connaissance, qui étaient problématiques, là, puis qui
étaient en lien directement?
M. Smith
(Pascal) : Je n'ai pas de chiffres pour vous dire exactement combien
de dossiers, mais ce que je peux vous dire, c'est que l'ensemble des dossiers,
les 1 159, sont problématiques.
La Présidente (Mme
Boutin) : ...
Mme Nichols :
Parfait.
Mme
Laforest : ...1 000, ou 3 000, ou 10 000, moi, je pense
que ce n'est pas ça, l'enjeu. L'enjeu, c'est de donner la légalité aux permis
qui ont été octroyés. C'est plus ça, là, M. Smith.
M. Smith
(Pascal) : C'est exact.
Mme Laforest :
Mais, en même temps, comme ma collègue l'a dit, c'est important qu'il y ait
une... quand même, au moins, qu'on sache il y a eu tant de permis puis que les
gens sont avisés que, maintenant, leur dossier est conforme. Ça va juste
rassurer les citoyens, évidemment.
La Présidente
(Mme Boutin) : Merci. Merci de vous adresser à la présidence,
s'il vous plaît. Alors, Mme la députée de Vaudreuil, vous pouvez continuer
votre intervention.
Mme Nichols :
Merci, Mme la Présidente. Élève modèle. Merci, Mme la Présidente. Donc, oui,
très bien, je suis d'accord. Mais les 1 159 dossiers, là, pourquoi on
ne les met pas... pourquoi on ne fait pas la liste puis on ne les met pas au
projet de loi? Pourquoi on ne fait pas... Ils sont répertoriés, ça fait que
les... Ce projet de loi là, là, si les 1 159, sans mettre le nom des
propriétaires... Vous allez me dire qu'il y a peut-être des données
nominatives, là, qu'il faut la
confidentialité, mais les adresses, là, je ne pense pas que ça soit tout
confidentiel, ou, sinon, que, dans le projet de loi, on fasse référence
aux 1 159 permis émis, qu'on soit plus précis.
Moi, c'est ça qui
m'embête, j'ai l'impression de... tu sais, j'ai l'impression de... je ne dis
pas... je ne veux pas dire «donner une carte blanche», là, je n'aime pas ça,
là, mais, tu sais, j'ai l'impression d'être en train de... Parce qu'on en
reparle, on le sait, mais, quand on lit le projet de loi puis même quand on lit
les... Écoutez, c'est un article, là, le
projet de loi, là, c'est un article, là, on comprend, on le comprend qu'il y a
des situations dérogatoires qui peuvent être préjudiciables à des
personnes qui ont agi de bonne foi, on le comprend. On comprend qu'il y a un
1 159, là... vous dites que les 1 159 sont peut-être problématiques,
il y en a peut-être qui ont été déjà, déjà corrigées, je ne le sais pas. Mais
pourquoi on ne trouve pas une façon de faire référence, précisément, à ces
1 159 là?
Comme je vous le dis,
je ne veux pas avoir le nom, l'adresse, le numéro de téléphone. Peut-être que
ça peut être juste aux numéros de permis qui ont été donnés, là, les numéros de
permis, là, hein? Pourquoi on ne ferait pas référencer aux numéros de permis?
Il y a 1 159 permis qui ont été donnés. Bien, parfait, mettez-nous la
liste des permis qui ont été donnés, là, puis ajoutons cette liste-là au
présent PLIP, puis l'affaire est ketchup.
Mme Laforest : Là, j'ai une
question, Mme la Présidente, de procédure évidemment.
La
Présidente (Mme Boutin) : Oui.
Mme Laforest :
Si on va de l'avant, ça veut dire qu'on ne peut pas adopter notre PLIP,
présentement? C'est ça qui est problématique.
La Présidente
(Mme Boutin) : Non, non. On pourrait peut-être suspendre quelques
instants pour voir les options possibles.
Mme
Laforest : On va suspendre.
La Présidente (Mme
Boutin) : Je vais suspendre, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à
15 h 57)
(Reprise à 16 h 27)
La Présidente (Mme
Boutin) : Alors, nous reprenons la séance. Mme la ministre, je vous
inviterais à nous résumer un petit peu les discussions qu'on a eues, hors
normes.
Mme
Laforest : Oui. Alors, bonjour. On a suspendu, mais notre suspension a
été très, très positive pour vous, ne soyez
pas inquiets. Par contre, c'est vrai qu'il fallait quand même
préciser certains enjeux, puis on l'a fait par amendement. Je vais vous lire l'amendement. Vous êtes au courant, c'est qu'on demandait, avant de suspendre, il y avait combien de propriétés, il y avait
combien de commerces. Alors, c'est sûr que c'est très, très complexe. Puis le
but de notre PLIP, si je peux dire, c'est
vraiment de redonner la légalité des permis qui ont été octroyés. Donc, il
fallait y aller plus simplement. C'est moins complexe.
Donc, l'amendement
qu'on vous propose, je vais vous le lire, puis vous allez me dire si vous êtes d'accord
avec ça. Alors, on proposerait un amendement qui serait à l'article 1.1,
après l'article 1.
Insérer, après
l'article 1 du projet de loi, le suivant :
«1.1. Toute personne
intéressée peut obtenir de la ville, à l'égard d'une intervention visée au
premier alinéa de l'article 1, un certificat indiquant qu'elle est validée
par la présente loi.»
Donc, c'est simple,
mais, en même temps, on vient, si je peux dire, mieux encadrer la situation
avec les citoyens présentement. Donc, c'est quand même positif. Ça fait que
toute personne qui serait intéressée pourrait obtenir de la ville un certificat
qui va indiquer que cette présente loi là est valide présentement. Puis, même
pour vous, M. le maire, je pense que ça va vous protéger dans un certain sens.
Ça fait que je pense que, Me Smith, j'imagine, vous êtes d'accord, mais,
maintenant, moi, je vous laisse la parole. Merci à vous tous.
La Présidente (Mme
Boutin) : Alors, est-ce qu'il y a des interventions?
M. Lafrance
(Michel) : Pascal, je te...
La Présidente (Mme
Boutin) : Oui, M. Smith.
M. Smith
(Pascal) : Oui, Mme la Présidente. Bien, simplement confirmer qu'on
est en complet accord avec l'amendement.
La Présidente (Mme
Boutin) : Parfait. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement
qui introduit l'article 1.1? S'il n'y a pas d'intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix de l'amendement qui introduit l'article 1.1
par appel nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire :
Pour, contre, abstention. Mme Laforest (Chicoutimi)?
Mme
Laforest : Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Bachand (Richmond)?
M.
Bachand :
Pour.
La Secrétaire :
Pour les membres de l'opposition officielle, Mme Nichols (Vaudreuil)?
Mme Nichols :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Boutin (Jean-Talon)?
La Présidente (Mme
Boutin) : Abstention. Alors, l'amendement introduisant l'article 1.1
est adopté. Bon, alors, nous allons revenir à l'article 1. Est-ce qu'il y
a d'autres interventions? Je veux simplement préciser que, pour l'article 1,
précisément pour vous, Mme la députée de Vaudreuil, il reste cinq minutes.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions pour l'article 1? Non? Alors, s'il
n'y a pas d'autre intervention pour l'article 1, nous allons procéder à la
mise aux voix par appel nominal. Mme la secrétaire.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Bachand (Richmond)?
M.
Bachand : Pour.
La Secrétaire : Mme Laforest
(Chicoutimi)?
Mme Laforest : Pour.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, Mme Nichols (Vaudreuil)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire : Mme Boutin
(Jean-Talon)?
• (16 h 30) •
La Présidente (Mme Boutin) :
Abstention. Alors, l'article 1 est adopté. J'inviterais maintenant le
député...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Boutin) : Ah oui!
J'inviterais maintenant le député de Richmond à faire la lecture de
l'article 2.
M.
Bachand : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Article 2 : «La présente loi entre en
vigueur le (indiquer la date de la sanction de la présente loi), mais a effet
depuis le 2 novembre 2015.»
Merci.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci. Y
a-t-il des interventions pour l'article 2? Alors, s'il n'y a pas d'intervention...
Mme la députée de Vaudreuil, oui?
Mme Nichols : Oui, donc, bien,
juste... C'est la rétroactivité du projet de loi pour régulariser les situations,
mais on peut l'adopter aujourd'hui? Je veux dire, on aurait pu l'adopter aujourd'hui sans rétroactivité
ou il faut vraiment qu'il soit rétroactif même si on... parce que, dans
le projet de loi, on dit qu'on vient régulariser la rétroactivité.
La Présidente (Mme Boutin) : Mme la
ministre, vous souhaitez répondre?
Mme Nichols : Juste par curiosité...
Mme Laforest : Oui, bien, en fait,
on est obligés de le faire évidemment à partir de la date de 2015 qui a été
annulée légalement par la cour. Donc, au moment de l'annulation, il faut absolument
que... rétroagir sur les permis qui ont été octroyés à partir de 2015.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci. Y
a-t-il d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix de l'article 2 par appel nominal. Mme la
secrétaire.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire
formant le gouvernement,
M. Bachand (Richmond)?
M.
Bachand : Pour.
La Secrétaire : Mme Laforest
(Chicoutimi)?
Mme Laforest : Pour.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, Mme Nichols (Vaudreuil)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire : Mme Boutin (Jean-Talon)?
La Présidente (Mme Boutin) :
Abstention. Alors, l'article 2 est adopté.
Est-ce que le préambule
est adopté? Mme la secrétaire.
La
Secrétaire : Pour, contre, abstention. Pour les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Bachand
(Richmond).
M.
Bachand : Pour.
La Secrétaire : Mme Laforest
(Chicoutimi)?
Mme Laforest : Pour.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, Mme Nichols (Vaudreuil)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire : Mme Boutin (Jean-Talon)?
La Présidente (Mme Boutin) :
Abstention. Alors, le préambule est adopté. Est-ce que le titre du projet de
loi est adopté? Mme la secrétaire.
La
Secrétaire : Pour, contre, abstention. Pour les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Bachand
(Richmond)?
M.
Bachand : Pour.
La Secrétaire : Mme Laforest
(Chicoutimi)?
Mme Laforest : Pour.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, Mme Nichols (Vaudreuil)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire : Mme Boutin (Jean-Talon)?
La
Présidente (Mme Boutin) :
Abstention. Alors, le titre du projet
de loi est adopté. Je propose que la
commission recommande la renumérotation du projet de loi amendé. Est-ce que
cette motion est adoptée? Mme la secrétaire.
La
Secrétaire : Pour, contre, abstention. Pour les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Bachand
(Richmond)?
M.
Bachand : Pour.
La Secrétaire : Mme Laforest
(Chicoutimi)?
Mme Laforest : Pour.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, Mme Nichols (Vaudreuil)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire : Mme Boutin (Jean-Talon)?
La Présidente (Mme Boutin) : Abstention.
Je propose maintenant que la commission adopte une motion d'ajustement des
références. Est-ce qu'elle est adoptée? Mme la secrétaire.
La
Secrétaire : Pour, contre, abstention. Pour les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Bachand
(Richmond)?
M.
Bachand : Pour.
La Secrétaire : Mme Laforest
(Chicoutimi)?
Mme Laforest : Pour.
La Secrétaire :
Pour les membres de l'opposition officielle, Mme Nichols (Vaudreuil)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire : Mme Boutin (Jean-Talon)?
Remarques finales
La Présidente (Mme Boutin) :
Abstention. Merci. Nous en sommes maintenant aux remarques finales, et je vais maintenant
céder la parole à l'opposition officielle. Est-ce que c'est la députée de
Vaudreuil?
Mme Nichols : Oui.
La Présidente (Mme Boutin) :
Allez-y, Mme la députée.
Mme Marie-Claude Nichols
Mme
Nichols : Oui, merci, Mme la Présidente. Alors, bien, tantôt, j'ai
dit : L'affaire est ketchup. Donc, c'est... Je pense qu'on a trouvé...
L'amendement est particulièrement intéressant. En fait, du moins, vous
comprendrez que ce n'était pas pour être
pointilleuse, mais on a, tout comme vous, là, chers élus du monde municipal, on a souvent le souci du citoyen, hein? On essaie tout le temps de leur
mettre le moins de fardeau possible. Je pense que les municipalités sont
capables d'avoir le fardeau ou, en fait,
sont capables d'en donner un peu plus aux citoyens, puis, nous, bien, notre
travail, c'est justement d'alléger peut-être le fardeau qu'on peut leur faire
porter.
Je comprends, là, la nécessité de ce projet de
loi là. Je le dis depuis le début, je suis d'accord avec Mme la ministre, je
suis d'accord avec le député de Richmond. C'est important qu'il soit ici
aujourd'hui devant nous, ce projet de loi là. Ça, je le comprends. Je
comprends, là, l'inconfort de la situation, là, pour les citoyens, le besoin de
régulariser le tout, c'est... non, non, mais c'est évident, là, c'est un
préjudice énorme.
On parlait un
peu tantôt à micro fermé, là, des jugements, là, de la Cour supérieure puis de
la Cour d'appel. C'est quand même
assez impressionnant aussi, là, juridiquement, ces deux jugements là,
mais, voilà, tout simplement, là, vous résumer que je comprends, là...
Personne n'était là, en plus, hein? Ça fait qu'on rencontre ici, là,
quatre personnes à l'Assemblée nationale de façon virtuelle, qui viennent
nous présenter un projet de loi, puis même M. le député de Richmond n'était pas
là dans ces années-là, donc, hein, ça fait qu'on vient légiférer, on vient
poser des questions sur un dossier où personne n'était là à ce moment-là.
Mais je suis rassurée. Je vois la bonne foi,
évidemment, de la ville de Sutton. Je vous remercie pour votre collaboration et
je vous remercie pour vos engagements. Vous les avez pris facilement, hein?
Quand on vous a demandé : Seriez-vous prêts à vous engager à faire des
communications?, tout de suite, la réponse a été oui. Donc, la bonne foi...
C'est évident qu'il y a une bonne foi puis c'est évident que vous faites ça,
là, pour vos citoyens, là, qui sont dans une zone grise, là, depuis de
nombreuses années. Donc, merci, évidemment, de votre collaboration.
Je me permets de remercier aussi, là, les
juristes. Quand on fait des amendements comme ça, ce n'est pas long que ça se
met sur l'ordinateur. Donc, merci aux personnes, là... Ils le savent. Donc,
merci aux personnes, là, concernées, là, de partager vos compétences avec
l'ensemble des parlementaires ici, dans cette salle.
Alors, bien, bonne chance pour... bonne chance à
la ville de Sutton pour la suite des choses. Et j'espère que les citoyens
seront reconnaissants du travail que vous faites pour eux, là, les
représentations que vous êtes venus faire ici, à l'Assemblée nationale. Il y a
un travail, hein, en arrière de tout ça. Les gens pensent que c'est facile,
mais il y a un travail en arrière de tout ça, donc, une préparation aussi.
Donc, je vous félicite pour le travail que vous faites au bénéfice de vos citoyens, même chose pour le député de Richmond, là, qui, on voit bien, était très engagé
vis-à-vis ce projet de loi qui était, on le sait, là, très important
pour lui, à la défense de ses citoyens, évidemment. Alors, voilà, Mme la
Présidente. Bonne chance pour la suite.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci,
Mme la députée. Je cède maintenant la parole à la ministre.
Mme Andrée Laforest
Mme Laforest : ...parce que je vais
dire comme mon collègue député de Richmond, un tout petit projet de loi,
deux articles, mais tellement important. Puis, parfois, ce n'est pas le
nombre d'articles qui démontre que le projet de loi est important, mais,
honnêtement, moi, je vous remercie, parce que c'est vrai qu'on avait plusieurs
questions. Merci, Me Smith, M. Pilon, M. Théberge,
M. Lafrance. Je souhaite que vous serez encore présents quelques années
évidemment, parce que, si vous voyez... quand... C'est très, très complexe,
reprendre des règlements du passé quand les gens qui ont pris certaines
décisions sont présentement... ne sont plus présents.
Alors, merci au député de Richmond. Vous lui...
Honnêtement, là, vous le remercierez, parce qu'il a travaillé très, très fort
puis il a porté ce projet de loi là, projet de loi d'intérêt, pour vous, pour
Sutton. Merci, et, bien, bonne continuité. Merci aux légistes, parce que
l'amendement était quand même important. Puis, juste pour terminer, on voit que
tout... c'est simple, mais parfois, avec nos citoyens, tout est dans la
communication. Alors, merci beaucoup de collaborer avec nos demandes
précédentes. Merci à tout le monde.
La
Présidente (Mme Boutin) :
Merci, Mme la ministre. Et je cède finalement la parole au député de
Richmond.
M. André Bachand
M.
Bachand : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Alors, merci aux membres de la commission, un
travail intéressant, et, effectivement, c'est un dossier qui est assez
complexe, malgré le fait que, comme le disait la ministre... très peu
d'articles, avec un jugement que j'invite, comme la députée de Vaudreuil, à
lire. Tous ceux qui s'intéressent à la politique municipale, au droit
municipal, à la loi de l'aménagement et l'urbanisme, allez lire le jugement de
la Cour d'appel.
Alors, merci à tout le monde au secrétariat,
bien sûr, à la technique, mais merci aux gens de Sutton, honnêtement, d'avoir été avec nous aujourd'hui. Et
j'en profite pour dire aux gens du Québec d'aller visiter la ville de Sutton, mais aussi de venir faire un tour dans
l'ensemble des Cantons-de-l'Est. Alors, merci beaucoup, tout le monde.
Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Boutin) :
Merci, M. le député. Je vous remercie également de votre belle
collaboration, là, aux membres de la commission. Et, vraiment, là, à tous les
gens de Sutton, merci beaucoup pour votre temps. Je sais que ça a été quand
même une bonne journée pour vous.
La commission ayant accompli son mandat, on va
suspendre les travaux pour quelques instants avant de poursuivre pour un autre
mandat. Alors, je vous souhaite une belle fin de journée.
(Fin de la séance à 16 h 39)