(Dix heures huit minutes)
Le
Président (Allaire) : Alors,
à l'ordre, s'il vous plaît! Je déclare la séance de la Commission de l'aménagement du territoire
ouverte. Bon matin à tous. On est vendredi, dernière journée de la semaine.
Alors, j'espère que cette séance se déroulera merveilleusement bien. Je
rappellerai que je souhaite avoir des discussions dans le respect, naturellement,
comme d'habitude. Alors, je vous souhaite, là, une belle interpellation.
Alors, la commission est réunie afin de procéder
à l'interpellation de la députée de Saint-Laurent à la ministre responsable de
la région de la Capitale-Nationale sur le sujet suivant : Leadership
nécessaire pour la prospérité... pardon, et le développement de la
Capitale-Nationale.
Donc, M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Lévesque (Chauveau) remplace M. Bussière (Gatineau); Mme Boutin (Jean-Talon) remplace M. Girard
(Lac-Saint-Jean); M. Caron (Portneuf) remplace M. Jacques
(Mégantic); Mme Rizqy (Saint-Laurent) remplace Mme Nichols
(Vaudreuil); M. Ciccone (Marquette) remplace Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel); et Mme Dorion (Taschereau) remplace M. Fontecilla
(Laurier-Dorion).
Le
Président (M. Allaire) :
Merci. Alors, je comprends également qu'il y
a une entente à l'effet que le
deuxième groupe d'opposition intervienne lors de la troisième série d'interventions
et que le troisième groupe d'opposition intervienne lors de la cinquième
intervention. Donc, ça va pour tout le monde? Oui, naturellement. Parfait.
Merci.
On a débuté à peu près à 10 h 07, là.
Donc, j'ai besoin de votre consentement pour qu'on puisse poursuivre au-delà de
l'heure permise, à 12 h 07. Est-ce que j'ai votre consentement?
Des voix : Consentement.
• (10 h 10) •
Le Président (M. Allaire) : Consentement.
Parfait. Merci. Alors, Mme la députée de Saint-Laurent, on va commencer
avec vous. Donc, vous avez 10 minutes pour votre déclaration d'ouverture.
La parole est à vous.
Exposé du sujet
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Merci beaucoup, M. le
Président. Bonjour à tous nos collègues qui sont avec nous aujourd'hui.
Effectivement, c'est important d'avoir des débats dans le respect, comme vous
l'avez si bien souligné, M. le Président, d'autant plus que, dans les us et
coutumes, la ponctualité est aussi un beau signe de respect.
Ceci étant, on est aujourd'hui ici, à la
Capitale-Nationale, car c'est important de parler du leadership que toute la
Capitale-Nationale mérite d'avoir. Et à ce sujet, vous comprendrez qu'avant de
parler de tous les sujets, c'est important de revenir sur un événement qui est
quand même important, toute la saga entourant le tramway, qui a pris beaucoup
de retard. Et, vous savez, des fois, les titres en disent long, quand on fait
notre revue de presse, que ce soit, par exemple : Le tramway : une
saga qui dure depuis trois ans; Un tramway nommé Discorde; «Une
claque dans la face» de la part du premier ministre; Tramway : la
Chambre de commerce de Québec s'impatiente aussi face au gouvernement caquiste;
Tramway du Québec : le gouvernement caquiste «met en péril le projet»,
s'insurgent quatre organismes environnementaux; Québec traité comme un
«village», selon le maire de Québec; 100 millions plus cher pour
chaque année de retard du tramway. Vous comprendrez que tout ça, ici, c'est
simplement une courte revue de presse des dernières semaines.
J'ai eu la chance, le privilège de ma cheffe,
d'être nommée porte-parole de la Capitale-Nationale puis, sincèrement, je ne
m'attendais pas à être aussi rapidement plongée dans une saga. Et aujourd'hui,
oui, il y a un dénouement, mais ce dénouement laisse encore des questions en
suspens. Et je crois que les gens de Québec, les citoyens de Québec méritent
d'avoir des réponses parce qu'à la fin de la journée, c'est 100 millions
de dollars plus cher pour chaque année de retard. Bien, un an de retard, c'est
arrivé, là. Pourquoi? Je la pose, la question. Pourquoi?
Au départ, moi... Fin janvier, début février, on
nous a dit : Oui, mais, vous voyez, il y a un problème avec les banlieues.
On a dit : Ah oui? C'est quoi, le problème avec les banlieues? Là, on nous
a dit : Ah! mais, vous savez, ça ne dessert pas assez bien les banlieues,
il n'y a pas assez d'argent pour les banlieues. O.K. C'est quoi, les banlieues?
Puis là on nous a parlé de Val-Bélair, Loretteville. Là, on leur a dit :
Bien, pour vous, Charlesbourg puis Cap-Rouge, ce n'est pas suffisant? Ce n'est
pas des banlieues? Puis, non, apparemment, selon la définition du premier
ministre, bien, tout ça, c'était le centre-ville de Québec.
Puis là je sais que vous direz : Bien,
écoutez, c'est quand même la députée de Saint-Laurent, là. Bien, je n'ai pas de
poignée dans le dos, puis je suis capable de regarder une carte, puis de me
dire c'est quoi, le centre-ville de Québec. Puis les
gens de Québec connaissent pas mal bien leur centre-ville, puis eux autres
aussi sont pas mal du même avis que nous. Bien, Charlesbourg puis Cap-Rouge, ce
n'est pas le centre-ville de Québec.
Alors, cet argument-là n'a pas tenu la route
très longtemps, puis il a fallu que le premier ministre se rétracte puis que
ses ministres disent : Non, non, mais on parlait plus de Val-Bélair,
Loretteville. Mais, à l'origine, il n'a jamais été question, dans les tracés,
de Val-Bélair puis de Loretteville.
Alors, quand
cet argument-là a été tassé, ils nous sont arrivés avec : Oui, mais il faut qu'il y ait
de l'acceptabilité, il faut que les gens de Québec le veuillent, il faut
que ce soit populaire. O.K. Sondage qui sort encore. Surprise, surprise pour les gens de la CAQ, bien, les gens
de Québec sont favorables. Malgré la pandémie, malgré le
télétravail, un appui fort et constant, un appui encore majoritaire. Alors là, évidemment,
ouf! le gouvernement de la CAQ est un petit peu mal pris lorsque le sondage,
pouf! Sort. Elle est encore favorable à travers le temps, un appui constant. Et
là les gens d'affaires de Québec sortent. La table de concertation de quartier
même de Cap-Rouge sort, puis ils disent : Bien, Mme la ministre, vous êtes
notre élue à nous, là, défendez le projet. Vous ne pouvez pas être contre un
projet qui vient dans votre comté.
Puis on n'a pas senti un appétit au sein, là, du
caucus de Québec de la CAQ sur ce projet. On a surtout entendu à travers les branches que le ministre du Transport, lui, y croyait.
Lui, il le disait, là, ouvertement, qu'il y croyait. Mais on a entendu,
par contre, le shérif, ou le député de La Peltrie, dire à qui veut
l'entendre : No way, tramway. No way, tramway. Là, je comprends qu'il ne
sera pas à l'inauguration, là, il serait un petit peu gêné d'être là. Moi
aussi, à sa place, si j'étais sur toutes les tribunes de radio pour dire «no
way, tramway» puis que je ne crois pas à ça, bien, c'est sûr que je ne me
présenterais pas pour aller couper le ruban. Ça, c'est correct. Mais il y a
quand même un autre député, là, de la CAQ, là. Parce qu'on peut se poser des
questions, là. Charlesbourg n'est plus là, puis le député de Charlesbourg, il l'a échappé. Il l'a vraiment
échappé, le député de Charlesbourg, là. Bien, ce n'est pas la première
fois qu'il échappe de quoi, là, on comprend, mais là il est député, puis, dans
son comté, Charlesbourg, là, pouf! il n'a rien dit.
Moi, là... imaginez une seconde, là, c'est comme
si moi, là, j'ai une ligne qui s'en vient dans Saint-Laurent, puis je m'écrase
dans mon comté, puis je ne dis rien, je ne me lève pas pour mon monde dans
Saint-Laurent. Les Laurentiens, là, aïe! ils vont être en beau fusil. Ils vont
me dire : Aïe! on ne t'a pas élue pour tes beaux yeux, on t'a élue pour
porter notre voix, on t'a élue pour dire que nous, on a des besoins. Je n'ai
pas du tout entendu le député de Charlesbourg, pas une fois. Puis pourtant,
habituellement, là, il est assez vocal. Je dirais même, là, que, quand il
parle, on a tendance à l'écouter. Ça nous fait sourire. Mais là, c'est drôle,
pas un mot.
Puis on nous dit : Bien, écoutez, le MTQ va
s'en charger. O.K., mais encore. Ça laisse, là, une trame de fond avec un
mautadit arrière-goût qui nous dit la chose suivante : Il y a eu de la
chicane dans le caucus de Québec, de la grosse chicane. Il y en a qui ont crié
plus fort que d'autres. Il y en a d'autres, là, qui n'ont rien dit, qui se sont
plutôt écrasés. Mais, à travers tout ça, il y en a une, cheffe du caucus du Québec,
c'est la vice-première ministre. Il a fallu attendre, là, que, finalement, ce
soit le premier ministre du Québec qui intervienne dans ce dossier.
Là, on va parler de relance économique, mais
avant de parler de ça, il y a quand même quelque chose de gênant : il y a
100 millions de dollars qui ont quand même été perdus. 100 millions
de dollars, là, qui viennent d'où exactement? De nos impôts. Nos travailleurs qui se lèvent le
matin, là, puis qui ont une ponction à chaque paie, ça s'en va dans le coffre du Trésor. Puis il faut faire attention
à cet argent-là parce que 275 000 $
par jour, bien, c'est une maison pour
bien des Québécois. Puis, dans certains cas, avec la flambée des prix, là, ce
rêve-là commence même à s'éloigner, là. Mais 275 000 $, là,
par jour, là, c'est énorme. Puis ça, c'est pour ça que je le répète, c'est pour
le remettre en perspective, ça veut dire quoi, 275 000 $. Pour bien
des gens à Québec, c'est une maison, bien des gens ici. Bien des gens pour
Charlesbourg, c'est l'équivalent d'une maison. Alors, aujourd'hui, on va en
parler, de ça, puis on espère avoir des réponses, parce que les gens de Québec
ont droit de savoir c'est qui qui a freiné ce projet-là puis pourquoi.
Puis la décision des banlieues nord, là, on est
tous d'accord, mais encore. Là, on ne peut plus avoir, là, la cassette qui
dit : Ça s'en vient, ça s'en vient, là. Ça fait trois ans, là. Ça va
faire. Puis il faut se rappeler que le tramway, là, c'était un des engagements,
là, quand même prioritaires de la CAQ. Dans les trois engagements prioritaires,
il y avait le tramway. Bien, vous m'excuserez, on va aussi parler de
l'engagement principal. Je vous annonce tout de suite mes couleurs, comme ça,
vous allez avoir le temps de vous préparer. On va parler du troisième lien
parce que, ça, c'était la promesse. On n'a toujours pas de tracé. La seule
chose qu'on sait, c'est que ça s'en vient. On ne sait pas où, on ne sait pas
quand, on ne sait pas combien, mais il doit s'insérer dans le tramway. Alors,
parfait, déposez-le, votre tracé, puis dites-nous combien ça va coûter. Soyez
transparents. Ça prend du leadership.
L'autre affaire, là, qui a été promise... puis
là-dessus, je suis 100 % d'accord avec la députée de Jean-Talon qui a
dit : À tout le moins, là — elle disait ça en entrevue en
janvier — ça
nous prendrait, là, un échéancier pour la tête des ponts. Ça, c'est l'autre
engagement, là, parmi les trois principaux pour Québec, la Capitale-Nationale,
la tête des ponts. Parfait. Il est où, l'échéancier? C'est quoi, le projet? Ça
s'en va où? Parce que si vous me dites : C'est 2031, on est loin de ce que
vous disiez en 2018. Alors, tout ça, M. le Président, on va devoir en parler.
Puis j'espère que la saga du tramway ne sera pas
plus tard la saga du troisième lien, plus tard la saga de la tête des ponts.
J'espère qu'on est capables, à Québec, d'avoir des élus qui osent — bien,
je ne sais pas s'ils ont droit, là, parce qu'on a vu que, des fois, ils n'ont
pas le droit de parler aux journalistes — mais qui osent quand même,
là, parler au nom de leurs citoyens. Parce qu'on vient en politique d'abord et
avant tout pour être leur porte-voix, pas pour entrer, là, docilement dans les
rangs, puis ne rien dire, puis attendre, puis attendre. Parce que, sinon, ça
veut dire qu'on laisse en plan nos propres citoyens, et ça serait très malheureux,
surtout qu'ici, à Québec, il y a quand même plusieurs élus caquistes, ça serait
le temps qu'ils se lèvent puis qu'ils nous donnent des explications.
Et je lui dis tout de
suite, je la connais quand même bien, notre vice-première ministre, je l'invite
à se gâter dans sa première minute avec ce qu'on entend souvent dans sa réponse
en Chambre, au salon bleu. Si vous voulez, là, vous
pouvez dire 15 fois «les 15 années libérales». Comme ça, ça va être
sorti de vos poumons. Vous allez pouvoir libérer, puis enfin vous allez pouvoir
dire des vraies affaires, puis parler franchement sur les profondeurs.
• (10 h 20) •
Le Président (M.
Allaire) : Merci, Mme la députée de Saint-Laurent. Ça termine votre
premier 10 minutes. Votre réplique, Mme la ministre. La parole est à vous
pour 10 minutes.
Réponse de la ministre
Mme Geneviève Guilbault
Mme
Guilbault : Bien, M. le Président, écoutez, la députée de Saint-Laurent
a mis la table à ma place, a mis la table à ma place, mais j'ai quand même des documents
à l'appui de ce que je vais avancer, M. le Président.
Écoutez, je veux quand
même la remercier parce que, quand j'ai appris, la semaine dernière ou au début
de la semaine, cette semaine, je ne sais pas exactement quand, quand j'ai appris
qu'il y aurait une interpellation sur la Capitale-Nationale, je vous le dis, là...
puis je suis du genre à essayer de m'exprimer de manière, tu sais, appropriée,
mais là je vais me permettre de dire: J'ai capoté, M. le Président. J'ai capoté
quand j'ai appris ça parce que je me suis dit : Est-ce que je comprends
bien qu'on s'en va parler pendant deux heures uniquement, toujours du même
sujet de la Capitale-Nationale, qui est carrément un de mes sujets préférés, évidemment,
qui est une de mes fonctions, mais je suis aussi, d'abord et avant tout, une citoyenne
puis une fille de Québec? Et là, effectivement, on me confirmait que c'était
ça, le projet. Ça fait que c'est comme un genre de cinq à sept, mais à
10 heures le matin, où on a juste un sujet de conversation, puis on parle
de la même chose pendant deux heures, puis tout le monde est heureux d'être
content.
Ça fait qu'écoutez,
moi, d'abord, je remercie la députée de Saint-Laurent. Puis je lui ai déjà dit
ça, en Chambre, d'ailleurs, quand elle a été nommée porte-parole, et là je le
dis en tout respect de son collègue de Marquette qui l'a précédé au dossier,
mais disons qu'avant son arrivée il n'y a pas grand monde l'autre bord, ici,
qui m'a demandé grand-chose sur la Capitale-Nationale en deux ans et demi.
Donc, ça aura pris deux ans et demi avant que le Parti libéral redécouvre qu'il
existe quelque chose en dehors de Montréal. Mais mieux vaut tard que jamais, M.
le Président. Et vraiment, depuis qu'elle a été nommée porte-parole, je pense
même que je pourrais dire qu'on s'aime bien. En tout cas, moi, je l'aime bien.
Et, bon, donc, c'est ça. Alors, assez de flagornerie, mais, bref, on est tous
heureux d'être ici ce matin.
Et là la table a été
mise, parce qu'effectivement on me parle de leadership, ou on n'en a peut-être
pas encore parlé, mais j'ai entendu que c'était dans un avis de médias quelque
part ou dans le titre de l'interpellation, je pense, le leadership. Elle a fait
référence aux engagements de la CAQ, elle a dit que des choses étaient
gênantes, etc. Ça fait que, si vous voulez bien, on va commencer par le
commencement, M. le Président.
Moi, je suis arrivée
comme ministre en octobre 2018. Avant ça, c'était, pendant 15 ans, le
Parti libéral, avec petit passage très bref du Parti québécois au gouvernement,
dans les 15, 16 dernières années, donc, mais mettons ça dans le même tas,
là, parce que, de toute façon, c'était la même chose ici, dans la Capitale-Nationale,
très peu de choses ont été faites, ça fait que, donc, avant notre arrivée.
Et là, quand je
dis : Partons du commencement, pour nous, le commencement, c'est quoi?
C'est la dernière élection, parce que c'est
l'élection qui nous aura permis d'être élus au gouvernement. Et déjà,
dans la dernière élection...
Une élection, c'est
un exercice démocratique qui est quand même très, très, très important, là.
C'est là que tu as l'occasion, comme parti politique, de te positionner sur une
foule de choses, entre autres sur la Capitale-Nationale. Et nous, la Capitale-Nationale,
à la CAQ, quand on était dans l'opposition puis depuis la fondation, ça a toujours
été une région extrêmement importante pour nous, raison pour laquelle on est arrivés
en élection puis on a dit : On ne va pas seulement dire que c'est important,
puis faire des entrevues, puis dire ça dans les médias, puis finalement qu'il
n'y ait pas plus de substance que ça à ce qu'on dit, on va camper clairement,
substantiellement, tangiblement, matériellement nos engagements et notre vision
pour la Capitale-Nationale dans une plateforme électorale on ne peut plus
claire et complète. 20 engagements, qu'on a pris, très clairs, noir sur
blanc, que j'ai ici et que je peux même déposer.
Même, j'aimerais ça
qu'on me demande de le déposer pour que nos collègues de l'opposition puissent
en prendre connaissance. Parce que, vous voyez, là, c'est ça, moi, je n'ai pas
souvent de visuel, puis là, aujourd'hui, j'en ai un. Oui, mais moi, j'ai la
version, là, cartonnée bleue, qui est belle, et tout ça. Et là il y a les
20 engagements là-dedans — donc là il y a mes signets, puis tout ça,
parce qu'évidemment je l'ai potassé abondamment durant ladite campagne — mais
donc notre cahier, notre cahier d'engagements pour la Capitale-Nationale, où il
y a effectivement le soutien au projet de réseau de transport structurant, il y
a le troisième lien, mais il y a une foule d'autres affaires, là-dedans, M. le
Président. Parce que, oui, les projets de transport sont importants, mais il y
a bien d'autres choses à faire dans la Capitale-Nationale, surtout qu'on arrivait après notamment quatre ans d'inertie, mais l'inertie
s'enracinait bien avant ça. Donc, il y a cette plateforme-là.
Et,
en contrepartie, quand on dit... Bon, le Parti libéral est ici ce
matin, il dit : C'est important, la Capitale-Nationale,
durant la même élection, je me souviens, moi, m'être souvent posé la question
avec mes collègues candidats à l'époque, maintenant députés avec moi à Québec :
Qu'en est-il du Parti libéral? Premièrement, est-ce qu'ils sont conscients que
c'est intéressant d'avoir une plateforme pour une région importante comme la Capitale-Nationale?
Si oui, où est cette plateforme? Puis là, à force qu'on en parle, je me
souviens, dans la dernière élection, on disait souvent : Ça n'a pas de bon
sens, le Parti libéral, ils sont donc bien déconnectés. Ils sont arrivés, un
peu in extremis, à un moment donné, en campagne, avec quelque chose. Probablement
qu'ils se sont dit : Aïe! C'est vrai que ça n'a pas
de bon sens. Et là on a eu ça ici, là. Vous voyez? Ça, c'est la plateforme
libérale de la dernière campagne électorale. C'est une feuille, recto seulement,
deux tiers de page. Puis il y a de l'espacement, là. Puis, la police, tu sais,
je n'ai pas rapetissé la police parce que j'ai dit, là : Coudon, il faut toujours
bien qu'il y ait quelque chose sur la feuille. Ça fait que ça, c'est la
plateforme électorale du Parti libéral en 2018.
On connaît le
résultat de la dernière élection. Bon, est-ce que c'est lié à la disparité
flagrante entre la hauteur des engagements et de l'envergure des plateformes
respectives? Ça, ça serait les citoyens qui votent qui pourraient nous
répondre, mais, chose certaine, je pense que, déjà là, ça démontrait bien
l'océan de différence d'importance qu'on peut accorder, au Parti libéral versus
à la CAQ, pour la région de la Capitale-Nationale.
Et ça donnait le ton,
la suite nous l'a prouvé, ça donnait le ton pour la suite, parce que, donc, là
on a eu l'extrême privilège d'être élus au gouvernement, et je suis arrivée comme
ministre de la Capitale-Nationale en octobre 2018, oui, moi comme ministre,
mais surtout avec mes huit collègues, on est neuf députés. En fait, à l'époque,
on était huit, et la députée de Jean-Talon s'est ajoutée, en
décembre 2019? Oui, j'étais enceinte, ça fait que décembre 2019,
après un an de présence au gouvernement, après un an déjà où on avait fait énormément
de choses dans la Capitale-Nationale. Et il y a une élection partielle dans
ladite Capitale-Nationale et on la gagne. Donc, M. le Président, déjà, ça nous
confirmait qu'on était... pas parfaits, on n'est jamais parfaits, il y a toujours
d'autres affaires qu'il reste à faire, mais probablement qu'on ne faisait pas
une si pire job que ça si on a remporté une élection partielle dans la Capitale-Nationale
un an après notre arrivée. Et donc, maintenant, on est neuf avec ma chère amie
de Jean-Talon, et donc on travaille hyperfort.
Qu'est-ce que j'ai
fait, moi? Quelle a été ma première action, une de mes premières actions comme ministre
responsable de la Capitale-Nationale? Premièrement, j'ai constaté l'ampleur de
l'inertie qui m'avait précédée. Moi, je suis arrivée... M. le Président, là, il
faut quand même le dire, là, il y avait eu trois ministres dans le précédent gouvernement
libéral, trois ministres différents de la Capitale-Nationale qui se
succédaient. Ils ne savaient pas trop, pas le temps de ne rien faire, ça...
fantomatique un peu, quatre années d'austérité, un rapport dévastateur du
Vérificateur général sur la gouvernance de la Commission de la capitale
nationale qui était sous l'administration du gouvernement libéral pendant
quatre ans.
Il y avait des
déboires, une inertie totale pour la phase III de la promenade Samuel-De
Champlain. Je ne sais pas si la députée de Saint-Laurent connaît ce projet-là,
sinon je l'invite à se pencher là-dessus parce que ça, ça avait été fait dans
la foulée du 400e de Québec, et la phase III a toujours niaisé avec le
gouvernement libéral. Jamais personne n'a été capable de la livrer. Puis je me
souviens, à l'époque, Sébastien Proulx, qui était ministre de la
Capitale-Nationale, on lui disait : Pourquoi ça n'avance pas, la
phase III? Il disait : C'est plus compliqué que tu penses. Ce n'est
pas si facile que ça a l'air. Ça fait que, bon, on fait ce qu'on peut, mais ce
n'est pas facile. Puis, bon, on n'est pas capables. C'était ça, la réponse.
Puis vous savez quoi?
Il avait raison. Il avait totalement raison, mon prédécesseur, de dire que
c'était extrêmement compliqué. C'est lourd. Plus d'une trentaine d'ententes
qu'il fallait conclure pour la promenade Samuel-De
Champlain, entre autres avec le fédéral. On sait comment ça peut être long et lourd, des fois, avec
certaines... ces organisations indépendantes au fédéral. Pas juste au fédéral.
Des fois, c'est des grosses organisations, et tout ça. Les gros projets, ça
peut être très, très, très compliqué, et il avait raison de dire que c'était extrêmement
compliqué.
Qu'en est-il? On l'a
fait, nous, M. le Président. Là, où ils ont échoué pendant quatre ans, nous, on
l'a fait. Un an, un an et demi, c'était réglé. Au premier crédit de la Capitale-Nationale,
on s'apprêtait à signer les dernières ententes pour faire avancer
171 millions pour la phase III de la promenade Samuel-De Champlain. Peut-être
que la députée, quand on aura le droit cet été, pourra venir s'y promener avec
moi. Si les poussettes ne la dérangent pas, on pourrait aller se promener tout
le monde ensemble. Et donc, c'est ça. Mais alors bien d'autres choses.
Le troisième lien, on
pourra en reparler, là, je vois le temps qui avance. Le troisième lien, absence
totale de volonté du Parti libéral de faire avancer le troisième lien.
Ambiguïtés, ambivalences. Comment s'en sortait-il? Bien, il dit : On
étudie cinq scénarios, dont un à l'ouest, carrément collé sur les deux ponts
actuels. Pourquoi ne pas faire un troisième pont à la même place pour être sûr
de ne pas désengorger? On va étudier un scénario à la même place que les deux
autres. Ça fait que, là, on étudiait des scénarios, on ne savait pas trop. J'ai
entendu dernièrement la députée de Saint-Laurent dire au maire de Lévis qu'elle
appuyait le troisième lien, apparemment. Je ne sais pas si sa cheffe est au
courant, je ne sais pas si son caucus est au courant, on va les laisser se
démêler entre eux, mais l'ambivalence du Parti libéral sur le troisième lien
est légendaire ici, à Québec. Or, nous, qu'est-ce qu'on fait? Premier budget,
325 millions, plans et devis, on avance, on y va. Et donc, c'est ça.
L'EBI...
Je vais revenir un bloc sur le tramway au complet parce que, là, j'y vais en
rafale, là, mais le tramway mérite au moins un bloc au complet pour
parler, entre autres, de l'EBI, un autre succès de mon prédécesseur ministre
responsable de la Capitale-Nationale.
Je vais terminer avec
Cartier-Roberval. Cartier-Roberval, là, c'est quelque chose qui est méconnu,
mais c'est un site historique extrêmement important à Québec, qui se trouve à
être dans Louis-Hébert en plus, ça fait que je le connais
très bien, qui était en décrépitude totale, complet désintérêt des députés
libéraux à l'époque pour ce site-là qui était en train de se dégrader, des
trouvailles historiques. Je suis certaine que la députée de Taschereau est
d'accord avec moi que c'est très important... c'était très important de stopper
la dégradation de ce site-là puis de le remettre en valeur. Décembre 2018,
un mois et demi après mon arrivée, j'annonce 8,4 millions pour sauver le
site Cartier-Roberval. Et je pourrai le décliner comme ça encore longtemps, je
le ferai dans les prochains blocs.
Le Président (M.
Allaire) : Merci, Mme la ministre.
Argumentation
Alors, on
débute la première série d'interventions. Qui va débuter? Mme la députée de Saint-Laurent. Allez-y, la parole est à vous, cinq
minutes.
• (10 h 30) •
Mme Rizqy : Merci beaucoup, M. le
Président. 10 minutes et... La vice-première ministre avait
10 minutes pour répondre à mon premier bloc, qui était essentiellement sur
le tramway, et c'est à 9 min 20 s que le mot «tramway» est
arrivé. Je sais que ma collègue la députée de Taschereau est superbonne à faire
des vidéos pour justement démontrer la pertinence de certaines réponses. Peut-être
que ce sera l'objet d'une nouvelle série, cette interpellation, parce que, moi,
mon premier bloc, ma première question était sur les réponses que les gens de Québec
méritent d'avoir par rapport à la saga du tramway, pour savoir exactement qui a
bloqué. Est-ce que c'est à Charlesbourg qu'il y a eu un problème? Ou est-ce que
c'est le député de La Peltrie? Il y a quand même 100 millions de
dollars, là, qui sont en jeu. Puis c'est à 9 min 20 s que, oups!
elle a vu le temps puis elle a fait : Ah! il faut que je parle du tramway.
Puis elle s'est dit : Bien, je vais revenir au prochain bloc et...
Tu sais, c'est aussi, là, important, là, nos
échanges, puis de voir une interpellation... Puis j'ai beaucoup de respect
envers la vice-première ministre quand elle dit... Je l'aime, là, pour vrai,
là, je trouve que c'est une femme intelligente. Puis c'est pour ça que j'ai de
la misère à croire qu'elle peut penser que c'est comme un genre de 5 à 7 le
matin, une interpellation. C'est bien au-delà de ça, là, c'est... L'objectif,
c'est d'avoir des réponses dans tout ça. Là, je comprends que je n'ai pas de
réponse sur...
Puis je
comprends, c'est sûr, là, que c'est difficile pour elle, ce matin, de
dire : Bien, écoutez, finalement, c'est vrai, l'histoire de «No way, tramway», puis je n'ai pas été capable de
raisonner le député de La Peltrie. C'est vrai, finalement, la guéguerre avec le député de Charlesbourg, puis elle avait encore une petite... elle avait une petite crotte sur
le coeur encore, plusieurs années plus tard, avec son... le maire de Québec, puis c'est pour ça que ça a traîné, puis
qu'elle, elle n'était pas capable
d'asseoir son leadership, puis que, finalement, il a fallu que le premier
ministre intervienne pour calmer le jeu à travers le caucus de Québec. Mais, tu sais, l'objectif de cette
interpellation, c'est de parler aussi de la suite des choses.
Puis, oui, moi, je l'ai lu. Je n'ai pas,
évidemment, imprimé, comme vous, en couleur, laquée, la version la plus
épaisse. J'ai pris le papier, là, recyclé. Ça fait mon affaire, là, mais
là-dedans, il y a des engagements. Puis, par exemple, là, si vous êtes capable
de me répondre pour l'échéancier. Tant qu'à nous déposer des documents
aujourd'hui, déposez-moi l'échéancier pour la tête des ponts. C'était une des
demandes, d'ailleurs, qui a été faite par votre
collègue la députée de Jean-Talon. C'est dans une entrevue qu'elle a accordée, Le
Journal de Québec, à Marc-André Gagnon. Elle a dit : À tout le
moins, ça nous prendrait l'échéancier pour la tête des ponts. Puis je suis
d'accord avec elle, à tout le moins. Parfait, déposez-le-nous, votre
échéancier.
À tout le moins, déposez-nous aussi l'échéancier
pour le troisième lien, parce que ça fait partie de vos engagements
prioritaires. Dans ce document-là... Puis j'ai pris la peine de le lire. Je
vous rassure tout de suite, je l'ai lu comme il faut, votre document, puis je
vous poserai d'autres questions là-dessus.
Aussi, si
vous êtes capable tout de suite de nous dire c'est quoi, vos orientations sur
la pénurie de main-d'oeuvre à Québec. Parce que la relance économique,
il va falloir s'assurer qu'il y ait des gens... Puis on s'est parlé, vous et
moi, sur ce sujet. Vous le savez, on a toujours, là, à Québec, là, le grand
défi d'attirer des gens pour venir nous donner un coup de main. Et que ce soit
dans les gens, là, de la restauration, le secteur hôtelier, ici, là, c'est un
enjeu qui persiste. Il y a aussi la question au niveau de l'agriculture. On a
un problème de main-d'oeuvre. Et c'est là que j'ai besoin peut-être de vous
entendre là-dessus.
Est-ce que
vous êtes capable de nous déposer un plan pour la relance économique de Québec, la Capitale-Nationale? Puis il y a aussi la chambre de commerce,
là, vous l'avez sûrement lu, Mme la vice-première ministre, la Chambre de
commerce de Lévis qui demande aussi ce plan. Eux autres aussi, ils ont compris
qu'il y avait une interpellation ce vendredi. Ils ne l'ont pas vue comme un 5 à
7, cette interpellation, au contraire, ils ont décidé d'écrire puis de
dire : Bien, ça nous prendrait une vision. Puis cette vision, là, c'est à
vous de la porter, à titre de vice-première ministre, mais aussi la chef du
caucus de Québec, puis de dire : Bon, on a eu une pandémie, mais on est
conscients que malgré la pandémie, bien, le taux de chômage, là, est revenu,
là, à 4,1 %, là. C'est assez exceptionnel, là, à Québec, là, puis c'est
beau. On sait, là, que, si... on est capables de trouver des bons emplois, à
Québec. Mais le problème que nos entreprises ont, c'est d'avoir de la main-d'oeuvre.
Alors, je ne sais pas si vous êtes capable, dans le prochain bloc, d'être
capable juste de nous déposer votre plan pour la relance économique, attraction
de main-d'oeuvre.
Si vous êtes capable de faire ça, là, je vais
dire : Bon, au moins, là, on a avancé, c'est moins partisan, on est
capable de répondre aux questions des citoyens. Puis, si vous n'avez pas
beaucoup de considération, là, pour... mettons... puis je sais que, des fois,
ça peut être fatigant, des échanges comme ça, mais il y a des gens, quand même,
pour de vrai, qui nous écoutent. Puis il y a aussi des journalistes qui nous
écoutent, puis ils aimeraient ça, peut-être, eux autres, avoir des réponses
pour dire aux gens : Voici, les gens de Québec, il y a du leadership,
finalement, on en a trouvé, puis, oui, il y a un plan de relance économique,
oui, on va être capable d'attirer de la main-d'oeuvre, puis, non, les
agriculteurs puis les gens de l'hôtellerie puis de la restauration ne seront
pas en reste.
Le Président (M. Allaire) : Merci,
Mme la députée de Saint-Laurent. On poursuit la première série d'interventions.
Mme la ministre, cinq minutes.
Mme Guilbault :
Oui. Merci beaucoup. Bon, alors je comprends que c'est un peu, peut-être,
inconfortable, ce matin, ou disons que ce n'est peut-être pas ce qu'ils avaient
pensé, parce que c'est toujours hasardeux pour le Parti
libéral de gratter le dossier de la Capitale-Nationale. Je pense que tout le
monde sait, chez eux, incluant la députée de Saint-Laurent, qu'ils n'ont rien
fait et qu'ils ont un bilan nul dans la Capitale-Nationale, au moins pour les quatre années qui ont précédé notre arrivée.
C'est peut-être pour ça qu'avant elle personne n'a trop osé s'aventurer,
en disant : On ne fera pas exprès de se faire remettre sur le nez que
nous-mêmes, on ne faisait rien. Ça fait que, là, laissons ça comme ça puis
laissons les choses aller, de toute façon, on n'a pas de député à Québec,
puis... pas plus important que ça. Ça fait qu'il y a ça, mais en même temps, la
députée est aventureuse.
Ça fait que possiblement qu'elle aime se frotter
au dossier en se disant : On va quand même y aller. Puis là elle avait
trouvé l'os du tramway pour dire : On va questionner puis on va
requestionner le tramway, puis là, bien, c'était... ça n'en finissait plus, ça
n'a pas de bon sens, la CAQ n'est pas capable de livrer ce projet-là, on
prenait en pitié le maire qui disait : Ça n'a pas de bon sens. On m'a même
accusée de me battre, son collègue de Pontiac, qui se faisait une fierté de
dire : C'est la première fois que je vois une députée qui ne défend pas sa
circonscription. On me prenait... puis elle l'a fait tout à l'heure, là, la
revue de presse. Tu sais, je comprends qu'elle prend les revues de presse, là,
mais, je veux dire, il y a la revue de presse puis il y a la réalité des
dossiers qui avancent dans les bureaux, là, et on a toujours fait la différence
entre les deux.
Donc, elle me dit : Dans les revues de
presse, il y a ci, il y a ça. Mais la réalité, M. le Président, c'est qu'elle a
demandé cette interpellation-là avant de savoir qu'on avait réglé le dossier du
tramway, mais là elle se retrouve ici ce matin, puis là, bien, elle me sort un
tableau, elle me sort des affaires, les citoyens, le conseil de Cap-Rouge, mais
la réalité, c'est que le dossier du tramway, il est réglé.
Puis ce que je trouve bizarre, c'est que, dans
son tableau puis sa revue de presse, il ne semble pas y avoir les titres de
cette semaine où le maire Labeaume dit en toutes lettres : On s'est
entendu avec le gouvernement, ou de la semaine précédente quand j'ai rencontré
le maire Labeaume avec mon collègue ministre des Transports, rencontre à
la suite de laquelle le lendemain il y a eu un déblocage majeur dans le
dossier. Et là aussi c'était dans les journaux. M. Labeaume, quand il nous
a quittés, mon collègue des Transports et moi, a fait une courte déclaration, a
dit : Bien, ça s'est bien passé, puis tout ça, tout le monde travaille
fort.
Et là ces titres-là, elle ne m'en parle pas ce
matin. Pourtant, elle devrait être contente de lire ça dans les journaux. Si elle a une sincère préoccupation pour
l'avancement du projet de réseau de transport structurant à Québec, elle
devrait, elle aussi, capoter en lisant un matin que le maire Labeaume et
le gouvernement de la CAQ se sont entendus pour un projet de tramway à Québec.
Mais elle ne nous fait pas part de ces états d'âme là.
Puis je ne sais pas pourquoi, M. le Président,
parce que, si on dit : On ne veut pas faire de partisanerie, on veut le
bien des gens de Québec... Le bien des gens de Québec, c'est d'avoir un
gouvernement, un caucus, une ministre responsable de la région qui est capable
de dire : Oui, ça prend un projet, mais ça prend le meilleur projet. Avec
ses huit collègues, là, nous, là, les neuf députés de Québec, on représente
l'entièreté de ce qui est à l'extérieur du centre-ville de Québec, et c'est
notre travail, comme gens payés avec les fonds publics, de s'assurer que les
banlieues, c'est-à-dire les gens qui habitent en dehors, disons, des
circonscriptions de Taschereau et de Jean-Lesage, sont aussi desservies par le
projet de réseau de transport structurant. Et c'est très exactement l'objectif
qu'on a réussi à atteindre en collaboration avec la ville de Québec, avec mon
collègue des Transports, avec mes huit collègues députés. Et donc c'est un
succès, cette affaire-là.
Là, évidemment, ça fait bizarre de parler de ça
ce matin parce qu'on n'a pas fait l'annonce encore comme telle. Et elle aura l'occasion
de voir le tracé. Mais je peux vous dire une chose, M. le Président, j'ai hâte
de voir ce qu'elle va trouver à redire là-dessus quand elle va voir notre
annonce et qu'elle va s'apercevoir qu'on a réussi à atteindre l'objectif qu'on
s'était fixé en toute harmonie et en toute préoccupation, souci du bien-être de
toute la grande région de Québec, et on inclut la rive sud là-dedans, rive sud
qui a toujours fait l'objet d'un désintérêt total de la part du Parti libéral
aussi. Mais nous, on trouve ça important. Elle semble avoir découvert le maire
de Lévis aussi dernièrement. Bien, tant mieux, tant mieux. Pourquoi le Parti
libéral ne s'est jamais intéressé aux choses avant aujourd'hui, tu sais?
Ça fait que donc, M. le Président, elle arrive
aujourd'hui à son interpellation pensant pouvoir nous faire des cinq minutes en
cinq minutes sur le dos du tramway, mais le tramway est réglé. Ça fait que
c'est bien embêtant pour elle, mais, en même temps, réjouissons-nous tous puis
disons-nous que c'est une bonne chose pour tout le monde, incluant pour les
gens de Montréal, apparemment, d'avoir un beau projet de réseau de transport
structurant à Québec. Et ça, c'est grâce à la CAQ, parce que l'entente qui
avait été négociée par le précédent ministre libéral de la Capitale-Nationale
avec le gouvernement fédéral aurait condamné Québec, tenez-vous bien, à avoir seulement
400 millions du gouvernement fédéral, ce qui est insignifiant pour
financer un projet de cette envergure-là, et grâce à nous on a obtenu 1,2 milliard
du fédéral, M. le Président.
Le
Président (M. Allaire) : Merci, Mme la ministre. On poursuit les interventions avec le parti
gouvernemental. M. le député de Portneuf, vous avez cinq minutes.
• (10 h 40) •
M. Caron : Merci, M. le Président.
Très heureux, moi, finalement, de cette interpellation de ce matin.
Souvenez-vous, Mme la députée de Saint-Laurent, de ce slogan, On va se
parler des vraies affaires, parce que ce matin j'ai envie qu'on s'attarde
un petit peu sur notre capitale nationale, qui mérite bien qu'on le fasse. Cinq
minutes par bloc, ça ne sera pas assez, forcément, pour vous parler de tout ça.
Je vous entends parler, bien entendu, du projet
du tramway, mais, depuis que vous êtes responsable du dossier de la capitale
nationale, jamais je ne vous ai entendue parler des deux comtés qui la
juxtaposent, Portneuf et Charlevoix—Côte-de-Beaupré. Je suis très fier aussi
d'intervenir à titre de président du caucus de la Capitale-Nationale, justement un caucus soudé avec des députés et des ministres
qui sont absolument ancrés sur le terrain et qui sont connectés à la
population. Je suis fier d'être l'animateur de ce caucus, justement, qui est
fort, qui est déterminé et qui prend le temps de discuter des enjeux
importants. Contrairement à ce que la députée de Saint-Laurent affirme, les
discussions chez nous, bien, elles peuvent se passer à l'interne, et on discute
des dossiers, on fait progresser les dossiers, d'où l'annonce prochaine qui
aura lieu à propos du tramway de Québec à notre grande satisfaction.
J'aime ce caucus de la Capitale-Nationale parce
que, justement, contrairement à ce qu'on pouvait voir par le passé, les députés qui sont plus des députés de la
ville de Québec ou des alentours comprennent les réalités des députés de
Charlevoix—Côte-de-Beaupré ou les députés de Portneuf, et
tous ensemble... et, également, les députés des deux comtés aux
extrémités comprennent aussi les réalités des députés en fonction ici, dans la
ville de Québec ou à proximité.
Permettez-moi, M. le Président, de faire un
petit bond en arrière de 20 ans, lorsque je me suis installé au Québec,
précisément dans Portneuf, parce que j'ai choisi Portneuf, et le constat n'a
pas été long pour moi, je me suis... je n'ai pas tardé, plutôt, à faire un
constat rapide, je me suis rendu compte à quel point Portneuf manquait
d'ambition. C'est ce qui m'a finalement amené en politique, parce que je me
suis dit qu'il fallait faire quelque chose, et
je me suis creusé la tête : Pourquoi Portneuf manque d'ambition? Eh bien,
tout simplement parce que Portneuf avait été oublié par le passé,
Portneuf ne faisait pas partie de l'équation Capitale-Nationale. On avait
l'impression à l'époque, avec le précédent gouvernement, que la Capitale-Nationale,
finalement, se terminait à Saint‑Augustin‑de‑Desmaures ou à Beauport, mais on n'avait pas de champ élargi, champ de vision
élargi. Donc, j'inviterais la députée de Saint-Laurent, qui a une allure
sportive d'ailleurs, à venir visiter un petit peu à la fois la région de
Portneuf, à la fois la région de Charlevoix—Côte-de-Beaupré pour voir à quel
point les réalités peuvent être différentes.
Vous parlez depuis tout à l'heure de leadership.
Je vais vous donner pour exemple un dossier qui m'a profondément agacé par le
passé, le dossier de l'Hôpital régional de Portneuf. À l'époque, des gens
s'étaient mobilisés. La fondation des services sociaux de Portneuf s'était
mobilisée pour amasser 1 million de dollars. Ce million de dollars servait
à équiper l'Hôpital régional de Portneuf d'un appareil médical qu'on appelle
communément un TACO. À l'époque, le ministre de la Santé de l'époque était venu
dans Portneuf. Il nous avait regardé dans les yeux en nous disant
globalement : Expliquez-moi de quoi vous avez besoin et je vais vous
expliquer comment vous en passer.
Eh bien, nous, quand nous sommes arrivés au
pouvoir, Mme la députée de Saint-Laurent, M. le Président, on a réalisé ce
projet très rapidement. On est allé même au-delà de ce qui avait été envisagé à
l'époque. On a aménagé, réaménagé plutôt, un étage à l'Hôpital régional de
Portneuf, on a créé une nouvelle urgence, on a créé un centre d'hémodialyse, on
a créé un centre d'unité de chimiothérapie. Et tous ces travaux sont encore en
cours, mais le secteur du TACO est déjà en application. Donc, en fait, des
dossiers qui tardent, qui tardent à être mis en place. Pour quelle raison, M.
le Président? Parce que, justement, par le passé il y avait un manque sérieux
de leadership.
Je reviendrai
un peu plus tard sur un autre dossier parce que je vois qu'il y a 30 secondes
qui me sont permises encore, mais sur
un autre dossier qui est le dossier des inondations. Toujours à
Saint-Raymond-de-Portneuf, à l'époque où, oui, des crédits étaient
débloqués pour qu'on puisse multiplier les études, mais jamais les deux ministères
ne se parlaient, le ministère de la Sécurité publique et le ministère de
l'Environnement, on a réussi, nous aussi, lorsque nous sommes arrivés au
pouvoir, à mettre en phase toutes ces actions pour qu'on puisse poser des
gestes concrets. Donc, j'aurai l'occasion d'y revenir au prochain bloc qui me
sera accordé, M. le Président. Merci beaucoup.
Le
Président (M. Allaire) : Merci à vous, M. le député de Portneuf.
On débute la deuxième série d'interventions. M. le député de Marquette,
la parole est à vous pour cinq minutes.
M. Ciccone :
Merci beaucoup, M. le Président. Bonjour à tous. Je suis content de voir que la
vice-première ministre a été contente de
passer un beau six mois avec moi. Je comprends qu'on n'a pas fait de grandes
choses, mais si le coronavirus, la
pandémie est bonne pour tous les maux de la CAQ présentement, c'est également
la situation aussi. C'est difficile de faire du
terrain, c'est difficile de travailler sur certains dossiers. Cependant, on a
fait un bout de chemin.
Je comprends que... On a des questions à poser,
je comprends que ce n'est pas évident non plus d'y répondre aussi en
ce moment parce qu'on veut attendre des grandes annonces, on veut faire ça de
belle façon. Mais moi, j'aimerais vraiment, avec cette pratique
démocratique aujourd'hui, d'être capable d'entendre vraiment ce que la
vice-première ministre a à dire. Parce que, vous savez, je suis issu de la
communication également, M. le Président, et le principe numéro un en
communication, là, c'est : Quand qu'on n'a pas de contenu, on va embellir
le contenant. Puis c'est ce que j'ai entendu
depuis les 30 quelques minutes, depuis le début. On voit une vice-première
ministre qui met énormément d'énergie à lancer son fiel sur les
autres... sur les oppositions, sur les autres groupes. J'aimerais qu'elle mette
autant d'énergie à lancer son fiel, M. le
Président, à régler, justement, les dossiers et à faire avancer les dossiers,
ça avancerait un peu plus vite.
Contrairement à ce que la ministre peut dire, on
est contents, là, que ça soit vraiment... que ça soit débouché avec le tramway.
Cependant, il y a des questions qui se posent. Il y a des questions qui se
posent parce que, un, on a retardé le projet. Ce n'est pas gagnant dans ce
temps-là. On a vu le ministre des Finances qui nous annonçait, pas plus tard qu'hier, une hausse des prix. On pense à
la croissance économique, mais, en même temps, on sait que l'inflation
est forte présentement. On sait que le prix des matériaux a augmenté
considérablement. Alors, je veux dire, est-ce que ça va être le même budget?
Est-ce qu'on va garder encore le 3,3 milliards de dollars, mais on va
réduire? C'est qui qui... Est-ce qu'on va en avoir autant pour notre argent?
Puis je pense que c'est des questions légitimes.
Puis je fais un parallèle avec le troisième
lien, M. le Président, parce que, justement, pour retarder le projet du
troisième lien, mais on voulait accorder les deux avec le tramway. Je
comprends, c'est une tactique, là. Ça, je comprends ça.
Parce qu'on commence à réaliser, du côté de la CAQ, qui était la promesse, la
promesse dans la Capitale-Nationale de... la première promesse, troisième lien,
deuxième promesse pour l'Est du Québec, c'était le troisième lien, la troisième
promesse pour garder un collègue de La Peltrie, c'était justement le
troisième lien. Parce que moi, j'aimerais ça, le garder, le député de
La Peltrie, qui a mis son siège en jeu, justement, sur le troisième lien.
Alors, il faut faire un parallèle entre les deux.
On était supposé... on s'était engagé, du côté
du ministre, à déposer son plan au printemps 2020, ça n'a pas été fait.
Après ça, bien, ça a été annoncé pour l'automne 2020. Ça n'a pas été fait.
Maintenant, en décembre, il a déclaré qu'il ne serait pas en mesure de
respecter ses engagements. Là, il reste un an et demi avant la prochaine campagne
électorale. Il y a du laxisme, évidemment. En 18 mois, on ne voit pas comment...
personnellement, à moins qu'on fasse une pelletée de terre, là, vraiment
symbolique, là, juste pour dire qu'on l'a fait, pour dire qu'on va sauver la
job du député de La Peltrie. Mais moi, j'ai des questions puis j'aimerais vraiment
qu'on s'y attarde puis que la ministre puisse répondre à mes questions.
On comprend maintenant que c'est le MTQ qui va
s'occuper de coordonner les désertes des banlieues. Il y a un bureau de projet
qui est là. Moi, si vous me donnez le choix... Je pense que le bureau de projet
est là depuis le début. Pourquoi le MTQ? J'aimerais avoir des détails à ce
niveau-là. La vice-première ministre, le ministre des Transports, les députés
de Charlesbourg, Chauveau déchiraient leur chemise pour desservir les
banlieues. Là, ce qu'on semble voir avec la fameuse colonne vertébrale, on
réduit la colonne vertébrale vers les banlieues, à moins qu'on nous annonce
quelque chose d'extraordinaire. Mais, habituellement, on laisse couler des
choses dans les médias pour tenter d'aller chercher le pouls de la population.
Encore une tactique de communication. Ça, ça vient de mes 18 ans de communication,
je comprends ça, M. le Président.
C'est quoi le budget final pour le tramway? Également,
on ne sait pas encore ce que la CAQ souhaite faire pour les banlieues ni pour
le troisième lien, puis à quel moment la ministre s'engage à annoncer les
détails du troisième lien. Je pense que ce sont des questions légitimes. Encore
une fois, je comprends le principe numéro un, quand on n'a pas de contenu, on
embellit le contenant, mais j'aimerais avoir du contenu de la vice-première
ministre. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Allaire) : Merci à
vous, M. le député de Marquette. On enchaîne avec Mme la ministre. La parole
est à vous.
• (10 h 50) •
Mme Guilbault :
Oui. Merci, M. le Président. Bien là, coudon, j'ai quasiment pitié du député de
Marquette qui dit que ce n'était pas facile d'avoir du temps puis de
l'attention pendant la pandémie, puis qu'il s'excuse quasiment de ne pas avoir
assez parlé de la Capitale-Nationale avant sa collègue de Saint-Laurent. Mais
on ne lui en tient pas rigueur, M. le Président, on l'aime beaucoup, là. La
question n'est pas là. Puis j'espère que tout le monde sait qu'on s'aime quand
même. Mais, je veux dire, à un moment donné, si quelque chose ne t'intéresse
pas, peut-être que ça ne te vient pas à l'esprit d'en parler. C'est normal.
Mais, bon. Mais on n'est pas pires amis, et donc, aujourd'hui, on est là puis
on peut en parler. Puis on peut bien reparler du tramway.
Il me dit, à la fois : Je comprends que
c'est difficile, je comprends qu'on va attendre les annonces, ça fait que c'est
normal que vous ne puissiez pas m'en parler, tout en me posant après ça une
série de questions puis en me demandant de répondre à ce dont il m'a déjà dit
qu'il comprend que je ne peux pas répondre. Ça fait que, bon, je vais répéter
un peu la même chose, mais l'important, l'important, puis, oui, il y aura une
annonce plus tard avec les montants, le tracé, bon, plus de détails, et les ajouts,
les modifications qu'on aura fait au projet final par rapport à la dernière
mouture présentée par la ville en juin dernier, mais l'important, M. le
Président, puis je vais y revenir, c'est que le dossier, il est réglé, il est
réglé, il est réglé. Ça fait des jours, semaines, que la députée de Saint-Laurent
essaie de s'arracher des minutes de gloire sur le dossier du tramway, et là, aujourd'hui,
ils se retrouvent ici, elle et son collègue, un peu le bec à l'eau parce qu'ils
ont callé l'affaire avant de savoir que c'était réglé. Ça fait que, là, ils
nous disent : Bon, bien, en tout cas, c'est plate que ça n'ait été plus
vite. On n'en sait pas plus. On a hâte de savoir. Bien oui, mais vous
regarderez l'annonce quand elle va se faire. L'important, c'est que le dossier,
il est réglé.
Puis je répète, s'ils ont envie d'aller voir les
titres des derniers jours dans les grands journaux, où le maire de Québec
lui-même fait certaines déclarations à l'effet... et je dirais même que son non
verbal s'ajoute à son verbal à l'effet qu'il est très heureux que le gouvernement
et lui se soient entendus, et sa ville, se soit entendus pour un projet duquel tout
le monde se réjouit. C'est ça, l'important, M. le Président.
Il fallait trouver un projet qui allait chercher
un certain consensus, qui allait chercher l'assentiment de tout le monde à Québec,
qui allait chercher la vision régionale qu'on a toujours eue. Moi, comme ministre
responsable de la Capitale-Nationale, j'ai toujours eu une vision régionale du développement,
une vision inclusive du développement, de Portneuf à Charlevoix. Je me plais à
le répéter tout le temps, sur toutes les tribunes, parce que les extrémités ont
été oubliées, comme le reste, par le précédent gouvernement libéral. Et
d'inclure la Rive-Sud, là-dedans, c'est ça, avoir du leadership, M. le
Président.
Ce n'est pas faire un point de presse puis dire
aux journalistes : Tel ministre n'a pas de leadership. Puis, bon, on a
hâte de voir ce qu'elle va faire pour montrer qu'elle a du leadership. C'est de
prendre un dossier. Premièrement, c'est d'avoir une vision, d'être capable de
l'exposer clairement, de l'exposer matériellement, tangiblement, avec des engagements
clairs, 20 engagements clairs. Ça, c'est d'avoir une vision. Et donc, ça,
c'est l'avant-goût du leadership. Mais la validation du leadership se fait par
la capacité à livrer les projets puis la vision que tu as mise de l'avant
durant une campagne électorale, en l'occurrence en politique ou quel que soit
le gestionnaire ou le leader dont on parle dans son secteur d'activité. C'est
ça, du leadership, M. le Président.
C'est de prendre un
dossier, c'est de prendre une région, c'est de prendre un secteur d'activité
qui a été laissé en plan par la personne avant toi, puis ça, c'était effectivement
le cas par le précédent, les précédents ministres libéraux qui n'ont absolument
rien fait. Pas de projet, pas d'argent à Québec. Je vais revenir plus tard sur
les budgets du Secrétariat de la Capitale-Nationale, M. le Président.
Tenez-vous bien.
Mais, là, je vais finir. Je vais finir encore
sur le tramway parce qu'effectivement c'est très important. Mais le leadership,
c'est quoi? C'est ça. C'est d'arriver puis de dire : Nous autres, là, ça
va être fini l'inertie. Ça va être fini de dire : Il n'y a jamais une cent
pour Québec nulle part. Tout va à Montréal. Il n'y a rien d'autre ailleurs.
C'est comme si... C'est comme si ça n'existait pas. C'était ça, Québec, avant
qu'on arrive. Et c'est d'être capable de dire : Voici ce à quoi je m'engage
pour notre Capitale-Nationale parce que c'est important et, ensuite de ça,
d'avoir la chance d'être au gouvernement et de dire : Voici comment je
vais m'y prendre pour livrer les engagements que j'ai pris envers vous avec mes
huit collègues de la Capitale-Nationale. Et, M. le Président, on est à près de
90 % des engagements soit réalisés ou en cours de réalisation. On vient de
s'entendre sur le réseau structurant — on avait déjà
1,8 milliard de toute façon noir sur blanc dans le premier budget; on a
débloqué le financement fédéral, qui avait été dangereusement mal attaché par
le précédent gouvernement, qui faisait en sorte qu'à part Montréal, il n'y a
pas une seule région au Québec qui aurait eu une cent significative dans cette
enveloppe-là fédérale.
Mais ça, ça n'a pas l'air non plus de déranger
la députée de Saint-Laurent. Pourtant, je sais très bien qu'elle comprend les
modalités de cette mauvaise entente là que son gouvernement avait conclue. Mais
ça non plus, elle n'en parle pas. Bon, on
comprend pourquoi, mais elle devrait peut-être avoir le courage d'en parler
puis d'admettre que son précédent
gouvernement a sacrifié les intérêts de la Capitale-Nationale dans ses ententes
sur le transport avec le fédéral.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
Merci, Mme la ministre. Ça termine votre cinq minutes. M. le député de
Chauveau, vous aussi, vous avez cinq minutes, la parole est à vous.
M. Lévesque (Chauveau) : Merci, M.
le Président. Ça me fait plaisir de participer, et je me permets de vous
saluer, saluer la ministre, l'ensemble des collègues, les députés d'opposition.
C'est intéressant de débattre de la Capitale-Nationale, puis je remercie la
députée de Saint-Laurent de lancer le sujet, ça nous a...
On a tous très à coeur la Capitale-Nationale, et
c'est quand même le fun de débattre de la Capitale-Nationale avec les députés
de l'opposition libérale. Vous savez que le député le plus proche de Québec
maintenant est à 250 kilomètres du centre-ville de Québec, le député de
LaFontaine. Je pense que la députée de Saint-Laurent, c'est la deuxième plus
proche, M. le Président. Ça fait qu'on est quand même bien contents, et... pas
trop loin, là, tu sais, 250 kilomètres. Mais ce n'est pas parce qu'on ne
vient pas de Québec et on ne reste pas à Québec qu'on ne peut pas avoir à coeur
la Capitale-Nationale. Alors, je la remercie de la question.
Ceci étant
dit, le sujet de l'heure à Québec, c'est les transports, le transport, le tramway,
transport structurant, le troisième lien, et, dans ce premier bloc là,
j'ai le goût de vous parler un peu... Parce que la députée de Saint-Laurent
nous amène des points intéressants. Elle nous parle du retard de 100 millions,
supposément, qui est lié au leadership de la ministre de la Capitale-Nationale.
M. le Président, il y a un historique qui doit se faire dans ce dossier-là.
J'ai fait une petite recherche, pour nous donner des résultats : en 2000,
là, le MTQ recommandait l'analyse du tramway à Québec; en 2003, il y avait une
recommandation pour le construire — ça, c'est un mois avant
l'élection du gouvernement de Jean Charest;
en 2005, la ville de Québec a inscrit le tramway dans son plan directeur
d'aménagement et de développement 2005‑2025;
puis en 2010, cinq ans plus tard, un rapport du comité sur la mobilité durable
recommande que le tramway soit construit d'ici 2030. M. le Président, si on
regarde des retards de 100 millions, là, logiquement, de 2003 à 2018, là,
calculez-les, les 100 millions de retards, si c'est ça, là, le problème,
là. Le manque de leadership, honnêtement, là, il vient de ce côté-là. Avant, il
était du côté du gouvernement, mais, la ministre l'a dit, il ne s'est rien
passé. Le problème, M. le Président, avec le Parti libéral, c'est qu'ils ont la
fâcheuse manie de blâmer le gouvernement
actuel pour les choses qu'ils n'ont pas faites au cours des années qu'ils
étaient là. Ce n'est pas du «bashing», c'est un constat. Et ce n'est pas
pour rien qu'en 2018 la ville de Québec, la région de la Capitale-Nationale a
durement sanctionné le Parti libéral. Il restait un élu, celui-là a
démissionné, et, fort heureusement, on a remporté une circonscription qui était
rouge depuis 1966, le comté de Jean-Talon. Maintenant, on a une collègue qui
représente cette belle circonscription-là. Alors, ça, c'est le premier élément.
Un élément
que la députée de Saint-Laurent nous a dit, c'est : C'est quoi, les
banlieues? Pourquoi ce caucus-là n'est pas uni? Ils ne s'entendent pas.
M. le Président, je voudrais informer la députée, là, qu'on a un caucus très
uni, un caucus qui travaille ensemble à améliorer, justement, la desserte des
banlieues. Notre objectif, c'est, bien sûr, travailler sur les quartiers
centraux de Québec. On les connaît, nos quartiers centraux, le secteur de
Jean-Lesage, le secteur de Taschereau, Jean-Talon, une partie aussi de Louis-Hébert, qui fait partie de nos quartiers centraux.
Mais il faut penser à nos banlieues, M. le
Président. Les secteurs de Loretteville, Val-Bélair, qu'elle a dit, mais
Saint-Émile, Lac-Saint-Charles. Mais ça va plus large que ça. Beauport,
Charlesbourg, le nord, il faut les desservir. Il faut s'occuper du secteur de
Portneuf, il faut s'occuper du secteur de la Côte-de-Beaupré, de l'île
d'Orléans, du monde qui s'en viennent travailler à Québec. Ça fait que c'est ça
qu'on a travaillé dans les dernières années, à améliorer la desserte, de
rabattre le trafic lourd du nord, les gens qui utilisent leur voiture pour être
capables de descendre vers le sud.
Vous savez, en matière de transport en commun,
là, le Parti libéral, qui n'avait rien fait pendant 15 ans, tout d'un
coup, là, à quelques mois des élections provinciales de 2018, nous sort un
projet structurant de transport griffonné, pas écrit, pas bien dessiné. On
pensait même amener le tramway sur de la Faune, dans mon comté, M. le
Président. Imaginez-vous, amener un tramway sur de la Faune, à Saint-Émile,
dans le secteur de Charlesbourg, du zoo. Ça n'avait pas de bon sens. J'ai débattu avec
mon ancien adversaire sur ce sujet-là, pour constater que ça ne tenait
pas la route. Mais c'est ça aussi, le leadership que la ministre, actuellement,
et l'ensemble des députés de Québec...
On a réfléchi sur un tracé, on a réfléchi à une
meilleure desserte de la Capitale-Nationale, parce que bien desservir Québec,
ce n'est pas seulement les quartiers centraux. Ils sont très importants, les
quartiers centraux, oui, ça prend quelque chose, mais il faut aussi penser à
nos personnes qui vivent dans le nord, parce que, tout le monde vous le dira,
ceux qui vivent de Québec, la grande difficulté, c'est de voyager nord-sud à
Québec. C'est très difficile, très complexe, et il n'y a pas... C'est très
difficile si tu ne réfléchis pas en ce sens-là.
M. le Président, le temps me manque. Je
reviendrai dans un deuxième bloc.
• (11 heures) •
Le Président (M. Allaire) : Merci,
M. le député de Chauveau. On débute la troisième série d'interventions. Mme la
députée de Taschereau, d'abord, bon retour. Je n'avais pas eu l'opportunité de
vous le dire. Alors, la parole est à vous pour cinq minutes.
Mme Dorion : Je n'ai pas vraiment
envie de faire semblant d'être de bonne humeur puis d'envoyer en même temps des
petites phrases assassines par en dessous, comme on fait souvent dans cette Assemblée.
Ça me tente que ça soit vraiment précis et clair parce que j'espère vraiment
avoir une réponse qui parle de ma question, O.K. Je devrais être contente que
le dossier du tramway soit supposément réglé. Puis je suis contente. Mais j'ai
le droit comme citoyenne de Québec de savoir pourquoi ça a bretté autant. Ce
n'est pas une question qu'il faut faire : Ah! Ce n'est pas grave, ça. On a
perdu un an. On a perdu 100 millions. Comme députée de Québec aussi, j'ai
le droit de demander pourquoi ou qui et dans quel but ça a bretté autant.
Depuis que la
CAQ est élue majoritaire, le projet a
commencé à bretter. C'est là que niaisage est embarqué. Il y a eu l'histoire des enveloppes du fédéral. On a mêlé
tout le monde dans les médias avec des tonnes de chiffres. Finalement,
la pression était forte, la CAQ a été obligée de dire : O.K. On continue.
Des mois plus tard, un autre prétexte :
Ah! Ça ne va pas assez dans les banlieues. Pourtant le projet allait plus dans
les banlieues que le projet que la CAQ
avait déjà accepté en 2018. Et on a su quand c'est sorti dans les médias que
c'étaient les députés eux-mêmes ou les ministres eux-mêmes de la CAQ qui
ne voulaient pas que ça aille à Cap-Rouge, qui ne voulaient pas que ça aille à
Charlesbourg.
Après ça, il
y a eu : Non, c'est impossible que ce projet-là dépasse de
3,3 milliards. Ça, ça a été dit maintes fois par le gouvernement. Pourtant les projets
autoroutiers, eux autres, ils dépassent tout le temps puis ce n'est jamais un
problème. On pourrait dire : Ah! C'est parce que c'est un gouvernement qui
aime les autoroutes. On pourrait dire ça, mais non. À Montréal, le REM dépasse de 2,5 milliards. Puis il y a un autre
projet de 10 milliards pour l'allonger. On pensait que le gouvernement, que la CAQ était un gouvernement des
banlieues. Bien, peut-être qu'on est en train de se rendre compte que
c'est un gouvernement du 450. Les gens des banlieues de Québec, là, j'ai passé
10 ans à Charlesbourg, les gens de Charlesbourg, là, ils ne l'auront pas,
leur tramway. Ils ont le droit de savoir c'est qui, c'est comment et pourquoi.
Le seul argument qui tienne la route dans tout
ce qui a été avancé par la CAQ depuis le début de la saga, c'est : Ah!
Bien, ça a été le caucus puis le Conseil des ministres. On a eu des discussions,
et c'est ça qui a fait freiner la chose. Je rappelle qu'on a perdu à peu près
100 millions de dollars, qu'on aurait pu en perdre plus, qu'on a
décrédibilisé le projet à travers cette saga-là puis qu'on a perdu un an.
Ah! O.K. Ça fait que, si c'est le caucus, si
c'est le Conseil des ministres, c'est quoi, c'est qui puis pourquoi? Les gens
de Charlesbourg, ils ont le droit de savoir. Mon député, moi, est-ce qu'il
s'est battu pour qu'il n'y ait pas de tramway à Charlesbourg, pour qu'on reste
encore avec un autobus qui fait du bruit, qui ne va pas vite, qui pollue, qui
n'a pas du tout le niveau de confort et de pratique... le côté pratique du
tramway? Est-ce que c'est le député de La Peltrie, l'ancien de Radio X,
qui criait «No way, tramway», qui est dogmatiquement opposé à tout projet de transport
en commun puis qui a dit : Moi, je vais mener ce combat-là à l'intérieur?
C'est des questions auxquelles vous ne voudrez peut-être
pas répondre, mais là les gens vont se poser la question de plus en plus. Parce
que ce n'est pas vrai qu'on peut dire : Ah! bien, c'est réglé, on s'en
fout de ce qui s'est passé. Non, on a besoin de savoir. À Québec, les citoyens
de Québec ont besoin de savoir qui se bat pour nous, puis qui ne travaille pas
pour nous. Est-ce que les citoyens de Cap-Rouge, il faut qu'ils remercient leur
conseil de quartier, qui a osé ressortir
dans les médias? Ou est-ce que leur députée, la ministre de la Capitale-Nationale, les a défendus à l'interne, dans... Le
seul argument qui a été évoqué, c'est à l'interne que ça a été problématique.
Donc, c'est quoi?
Puis j'ai parlé tantôt de... Et, pendant ce
temps-là, tout le monde capotait, là, tout le monde se demandait : Mais pourquoi
ça bloque, pourquoi ça bloque? Et cette question-là va rester longtemps puis
elle va vous rester longtemps. Pourquoi ça a bloqué? Puis si ça bloque encore, pourquoi
ça bloque? Tout le monde est sorti... Puis là je ne parle pas juste des groupes environnementalistes puis étudiants, là. La Chambre de commerce, Restos Plaisirs, Groupe Germain, Corporation des parcs
industriels, Mouvement Desjardins, Capitale Assurances, Institut de développement
urbain, Agnès Maltais, etc. C'est quoi, la raison?
Il y en a
qui disent : C'est peut-être... On sait que... J'ai parlé de l'ancienne Radio
X, avec le député de La Peltrie. On
sait que des radios privées antitramway ont fait des grosses campagnes très importantes
contre le transport en commun,
contre le transport actif, contre les voies
réservées. Ils ont fait reculer deux ministres pour des histoires de voies réservées sur
des autoroutes à Québec. Est-ce que la CAQ est dans cette nébuleuse-là de trip
dogmatique anti-transport en commun? Est-ce que c'est ça? C'est peut-être ça,
la réponse.
Mais on veut savoir la réponse, puis on ne peut pas
balayer ça en disant : Ah! bien là, c'est réglé, ça fait qu'arrêtez de
niaiser. Surtout quand on passe notre temps à dire : Bien, dans le temps
des libéraux, blablabla. Non, on a le droit de se questionner sur ce qui s'est
passé dans le passé et de se demander : Si je réélis la CAQ à Québec, est-ce
que ça va se passer encore comme ça?
Le Président (M.
Allaire) : Merci, Mme la députée de Taschereau. Mme la ministre.
Mme Guilbault :
Oui, merci. La députée de Taschereau veut des réponses précises. Bien, je vais
lui en donner. Parce qu'elle me dit : C'est du «brettage», c'est du
niaisage, on essaie de se brandir des chiffres du fédéral, puis là, puis tout
ça. Peut-être qu'elle n'a pas bien compris le concept de l'entente avec le
fédéral, ça fait que je vais lui répondre très, très, très précisément. Puis,
en même temps, ça va faire du bien au Parti libéral de le réentendre.
Parce que la réalité de ce projet-là, quand on
est arrivés, nous, notre premier budget — le budget, qui est un
document important par lequel le gouvernement se prononce sur ses
investissements pour la prochaine année, les cinq
prochaines années en fait — 1,8 milliard pour le réseau structurant, parce que, dans
cette plateforme, c'était écrit qu'on allait l'appuyer. Donc, ça,
c'était très clair, le soutien du gouvernement du Québec. Mais il restait
l'enjeu du financement du fédéral. Or, le précédent ministre de la Capitale-Nationale,
anciennement député de Jean-Talon, avait négocié à son époque, avec son gouvernement
libéral, une entente avec le fédéral pour le financement des projets de
transport collectif à Québec, qui s'appelle l'Entente bilatérale intégrée que
j'appelle l'EBI, et cette entente-là a été signée le 6 juin 2018. Donc,
c'était, de fait, un ministre libéral à Québec. Et cette entente-là prévoyait
entre autres 5,2 milliards pour le transport en commun d'argent fédéral
pour le Québec au complet, mais avec un critère d'achalandage qui faisait en
sorte que si tu n'étais pas Montréal, t'étais condamné à avoir des sommes
carrément insignifiantes pour des projets de transport en commun parce que
c'était basé sur un critère d'achalandage.
Donc, qui dit achalandage dit que ça prend beaucoup
de monde qui le prend. Pour avoir beaucoup de monde qui prend ton transport en
commun, il faut que tu aies beaucoup de monde dans ta ville, donc il faut que
tu sois une grosse ville. Ça fait qu'un moment donné c'est un cercle vicieux,
M. le Président, là. Une grosse, grosse, grosse ville, il y en a une au Québec puis c'est Montréal. Ça fait que si tu n'étais
pas Montréal, critère d'achalandage égal : Tu n'as quasiment pas
d'argent. Puis je l'ai dit tout à l'heure, avec les modalités négociées par le
Parti libéral à l'époque, Québec aurait eu seulement 400 millions d'argent
fédéral. Je ne sais pas si la députée de Taschereau, là, réalise, là. C'est le
tiers de ce qu'on a réussi à aller chercher, finalement, parce qu'on
disait : Ça n'a pas de bon sens, le fédéral, il faut qu'il paie plus que
400 millions sur 3,3 milliards. Voyons donc! C'est un projet... Puis
on voyait les ministres fédéraux puis tout
le monde disait : C'est la Capitale-Nationale, c'est important, puis tout
ça. Bien, parfait, il faut payer. Bien, le fédéral disait : Bien
oui, mais qu'est-ce que vous voulez que je vous dise? C'est le précédent
gouvernement qui a négocié de même avec nous. Ça fait qu'arrangez-vous avec ça.
Ça fait que c'était le Parti libéral qui a
négocié ça, une mauvaise entente, 400 millions. J'espère que tout le monde
va se rappeler de ça, là. Quand on dit, là : Ce n'est pas important que le
projet soit réglé, l'important, c'est de se demander pourquoi ça n'a pas été
réglé avant. Bien, je pense que l'important, c'est aussi de de demander
pourquoi le gouvernement libéral avant nous a négocié de tellement mauvaises
ententes, a fait niaiser, effectivement, l'affaire, mon collègue a fait la
genèse, là, depuis 2000, là, 2003, du pur niaisage, M. le Président. Puis même
chose d'ailleurs dans le troisième lien de la part des libéraux, puis ils ont
été là 15 ans. Ça fait que qu'est-ce que vous voulez que je vous dise,
nous, on peut juste répondre des deux dernières années et demie.
Ça fait que cette mauvaise entente là... Ça fait
que qu'est-ce qu'on a été obligés de faire, l'ironie de la chose, comment on
l'a débloqué, le financement fédéral? Mon collègue qui était président du
Conseil du trésor, à l'époque, est allé négocier avec Montréal pour que
Montréal accepte de nous laisser plus d'argent en échange d'une autre entente,
sur laquelle je ne m'étendrai pas. Ça fait que, tu sais... voyez, M. le
Président... Non, mais c'est important, parce que quand on parle de leadership,
quand on parle de trouver quelque chose d'important, tu ne peux pas être juste
là, comme ministre, puis dire : Ah! Ça, c'est important. Ça, c'est beau,
c'est important. Faire des conférences de presse puis dire que c'est important.
Il faut que tu règles les dossiers. Il faut que tu livres les projets. Il faut
que tu ailles chercher de l'argent pour ta région. C'est ça, être ministre
d'une région. Je veux dire, c'est ça, là. C'est à ça qu'on en revient tout le
temps. Il faut que tu fasses des projets, il faut que tu ailles chercher de
l'argent, il faut que tu sois capable de dénouer les impasses, de rallier du
monde autour d'une même affaire pour que les projets aboutissent et que les
citoyens en bénéficient. C'est très exactement ça, le résumé de la responsabilité
d'un ministre régional, quelle que soit la région, et c'est très exactement ce
que je fais avec mes huit collègues depuis le début de mon mandat, incluant le
réseau de transport structurant de Québec.
Puis je vais terminer sur quelque chose, puis je
n'aime pas ça, moi non plus, lancer des pointes pour lancer des pointes, mais
ça m'a écorché l'oeil quand je l'ai lu. Ça fait que je veux lui dire parce que
je ne pense pas que c'est son genre, et pourtant ça a été fait. J'ai lu dernièrement,
parce que, là, la députée de Taschereau était insatisfaite du dossier du
tramway, puis là elle disait : «Des citoyens m'appellent puis ils me
disent : Je suis insatisfait du dossier du tramway». C'était avant qu'on
le règle. Et là elle dit dans les journaux : «Je suggère à mes citoyens d'écrire
à leur député. Vous pouvez écrire dans vos médias sociaux : "J'ai
écrit à mon député et je n'ai pas eu de réponse". Vous taguez le député.
Vous l'humiliez publiquement, là, pour ne pas vous avoir répondu.»
Je trouve ça spécial, M. le Président. Quand
c'est rendu qu'un élu de l'Assemblée nationale encourage les citoyens à
humilier d'autres élus parce qu'ils ne sont pas satisfaits de quelque chose, je
trouve que c'est une tangente un peu glissante. Je voulais lui dire parce que
j'ai du respect pour elle. Puis je sais que c'est une fille très articulée,
très intelligente, elle aussi. Donc, tu sais, je pense que, là, à un moment
donné, il ne faut pas virer fou non plus puis que ça devienne l'excuse à
n'importe quoi, cette affaire-là du tramway. D'autant plus que ce qui est important...
je ne suis pas d'accord avec elle là-dessus, ce qui est important, c'est que
c'est livré.
• (11 h 10) •
Le
Président (M. Allaire) : Merci, Mme la ministre. On continue, on poursuit avec la députée de
Jean-Talon. Vous avez cinq
minutes, la parole est à vous.
Mme Boutin : Merci
beaucoup, M. le Président. Petit aparté, moi aussi, j'ai trouvé ça un peu
blessant, la petite phrase sur l'humiliation, mais je suis sûre...
Une voix : Mais répondez à
vos citoyens...
Mme Boutin : ...mais je suis sûre
qu'on répond toujours à nos citoyens. Les gens me contactent jour et nuit, je
réponds.
Le
Président (M. Allaire) :
...je vais juste... Mme la députée de
Jean-Talon, adressez-vous à moi, s'il vous plaît.
Mme
Boutin : ...minutes, puis il
me reste déjà peu de temps. Moi, la ville de Québec, je la vois évoluer
depuis de nombreuses années, c'est une ville qui a évolué. Puis ville de
Québec, je dirais région de la Capitale-Nationale. C'est une région qui a
évolué quand même pas mal dans les dernières années, mais beaucoup sous
l'impulsion du dynamisme du milieu culturel
puis du milieu des affaires. C'était vraiment fantastique de voir ça, puis j'y
ai participé, tout était possible dans la région de la
Capitale-Nationale, mais, en parallèle, on voyait plusieurs projets, bon, qui
relevaient du gouvernement provincial, stagnaient, avançaient à pas de tortue.
Bon, tu sais, je ne veux pas m'étendre là-dessus
parce que ce n'est pas mon propos, mais je veux quand même mentionner un bel exemple : la promenade Samuel-De Champlain,
la phase 3, la seule réalisation de ce projet-là qui avait été un
engagement fort du gouvernement libéral. Il s'était engagé à réaliser
phase 3 et même phase 4 entre 2014 et 2018. Or, en 2018, la seule
réalisation, c'est une belle pancarte. On avait d'ailleurs fait une très belle
photo devant cette pancarte-là en 2018. Et nous nous étions engagés à réaliser
ce projet-là, qui est important, qui est dans mon comté. Et puis je suis très
fière de voir que ce projet-là avance de bon train et puis qu'on va pouvoir
aller prendre des marches là bientôt.
Bien sûr, le sujet de l'heure semble être le
tramway, je ne peux pas passer à côté, ne pas en parler, je pense que c'est
important d'en parler. Moi, j'en bénéficie énormément dans mon comté, j'avais
beaucoup d'appuis dans mon comté pour ce projet-là, c'est très évident,
quelques mécontentements aussi, là, c'est bien entendu. Mais je veux dire que,
dans notre caucus, pour nous, c'était très important, on l'a dit, publiquement,
là, il n'y a rien de caché, là, que la desserte des banlieues soit respectée.
On a travaillé très fort, parce que le projet du tramway, ce n'est pas juste
une colonne vertébrale, là, d'un projet lourd. Le projet du tramway, c'est un
projet de mobilité à l'échelle régionale, qui
va desservir toute la région de Québec, qui va être interconnecté avec le troisième lien, avec la Rive-Sud de Québec. Il y a des enjeux immenses, en
mobilité, à Québec, puis c'est dans cette perspective-là qu'on a voulu y
réfléchir puis mettre notre petit grain de sel. Puis on a vraiment hâte, en
fait, de présenter la nouvelle mouture, puis plusieurs personnes vont être
surprises. Je ne vois pas qui qui pourrait être contre ce projet-là. Et je vous
garantis qu'Éric Caire, mon collègue de La Peltrie, est également très
satisfait de ce projet-là.
Mais je ne veux pas seulement parler du tramway,
parce qu'à Québec notre leadership s'est exprimé à travers plusieurs projets.
Puis je n'aurai vraiment pas le temps de tous les présenter, mais ça ne semble
pas intéresser beaucoup les oppositions, mais c'est très important pour la communauté
d'affaires, quand on parle, par exemple, du projet Laurentia, qui est un projet
du port de Québec qui va générer des centaines d'emplois pendant la
construction, après la construction, qui va permettre à Québec de se
positionner de manière stratégique dans le secteur maritime à l'échelle
internationale. Un projet qui est intimement lié à la zone d'innovation du
littoral est, qui est un projet stratégique qui va stimuler l'innovation, la création
d'emplois qui vont... des emplois payants pour la région de Québec.
On parle ici d'investissements, de 4 milliards
de dollars d'investissements privés et publics. On n'en parle pas, mais c'est
un projet qui est important, qui rejoint... qui rassemble tous les partenaires
clés dans la grande région de Québec. On parle de l'Université Laval, INRS, Québec
International, la ville de Québec, la Coalition FORCE 4.0, le port de Québec.
C'est un projet qui va de l'avant, qui est très important pour nous, qui va
concrétiser l'aspect, là, stratégique, économique dans la grande région de Québec.
Je vois le temps passer, puis je ne peux pas ne
pas parler des projets qui font partie du projet de loi n° 66,
qui vont bénéficier à la grande région de Québec. Moi, je suis très contente
parce que je vais avoir une maison des aînés. On le sait, on est en grand
déficit du maintien des actifs, CHSLD, maisons des aînés, écoles, et j'en
passe, mais ma maison des aînés est en avance sur son échéancier et va être
réalisée avant la fin de l'été. Puis là je pourrais énumérer tous les projets qui sont dans la
Capitale-Nationale, on en a plusieurs, il y a une accélération au niveau de ces
projets-là, des maisons des aînés dans plusieurs... mon collègue de
Portneuf est là, il va en avoir une. Dans Charlevoix, un CHSLD qui va être rénové,
justement, le CHSLD Saint-Augustin, c'est un projet majeur.
Ces projets-là, là, M. le Président, ce ne sont
pas seulement des annonces, ce sont des projets concrets. Pour moi, dans mon
livre à moi, le leadership s'incarne dans des actions concrètes qui mènent à la
réalisation de projets qui vont être porteurs pour toute une région, pour des
citoyens. C'est ce qu'on a commencé à faire en 2018, c'est ce qu'on a continué
à faire pendant la pandémie, parce que même s'il y a une pandémie, on n'a pas
mis ça sur pause, on a continué à faire avancer des projets de loi, à faire des
annonces, à pousser des projets. Alors, imaginez-vous un petit peu ce qu'on va
être capable de faire une fois la pandémie réglée, M. le Président, ce n'est
que le début. Il y a énormément de projets, on aurait pu faire une interpellation
pendant des heures ici, pour parler de tous les projets porteurs pour la grande
région de Québec, c'est juste le début, et je souhaite que ça continue. Merci,
M. le Président.
Le Président (M. Allaire) : Merci à
vous, Mme la députée de Jean-Talon. On débute la troisième série
d'interventions... la quatrième série d'interventions. M. le député de
Marquette, la parole est à vous.
M. Ciccone :
Merci beaucoup, M. le Président. Je vais faire plaisir à tout le monde, on va
changer de registre, ça fait que la vice-première ministre va être contente, on
va être capable de passer à autre chose.
J'aimerais parler un peu de l'aéroport,
l'aéroport qui a subi les contrecoups de la pandémie cette année, puis ce n'est
pas juste à Québec, là, c'est partout à travers la province de Québec,
notamment ici, à Québec, on a perdu 90 % des revenus... du revenu et du
trafic aérien, on parle d'une perte de 100 millions de dollars. J'écoutais
le P.D.G., la semaine passée, qui disait que ça prendrait à peu près cinq à
sept ans pour un retour à la normale. On parle de l'Aéroport de Québec, mais en
même temps on parle d'autres... on parle de la Capitale-Nationale aussi, mais
avec d'autres régions autour, là, puis on
pourrait parler du Centre-du-Québec, de la Basse-Côte-Nord, Chaudière-Appalaches,
Bas-Saint-Laurent, mais on va s'attarder à notre aéroport ici.
En janvier 2021, on apprenait justement
l'annulation d'un vol Québec‑Toronto, ça, ça déçoit grandement la clientèle
d'affaires. Moi, j'aurais peut-être aimé ça entendre un peu la ministre
là-dessus, puis sauter dans les brancards puis dans les rideaux, puis
dire : Wo! Wo! je comprends qu'on va envoyer ça dans la cour du fédéral
quand ça fait notre affaire du côté de la CAQ, mais en même temps on parle
d'une relance économique, on parle des gens
d'affaires ici, du Québec, qui ont besoin de ressentir le soutien de leur
vice-première ministre qui est la responsable de la Capitale-Nationale.
Un dossier où, vraiment, on... ça faisait partie d'une promesse, parce que la
vice-première ministre l'a montré, là, la PRIORITÉ CAPITALE, ça, ce sont
les promesses à la Capitale-Nationale.
On parlait d'un centre de prédédouanement, on
s'est engagé, du côté de la CAQ, pendant les élections justement, à financer un
poste comme ça, à aider au financement et à une négociation avec le fédéral. Et
là je vais vous lire textuellement, là, justement, dans ce fameux PRIORITÉ
CAPITALE que la vice-première ministre nous a présenté : «Un
gouvernement de la Coalition avenir Québec négociera avec le gouvernement
fédéral afin de conclure une entente pour le financement des coûts reliés à
l'implantation d'un poste de prédédouanement américain...» Puis quand on parle
de prédédouanement, là, on comprend que ça aide les choses, également, ça aide
aussi au niveau de la chalandise, parce qu'on va devoir s'y attarder également
avec l'aéroport, le P.D.G., les groupes, les partenaires et même la vice-première
ministre, parce qu'on veut attirer les gens, on veut attirer les gens à
l'Aéroport de Québec. Parce que c'est comme la saucisse Hygrade, plus tu en
manges, plus tu l'aimes.
Alors, plus on a de personnes, plus on a de
passagers, plus on va être capables d'attirer les transporteurs, mais, en même
temps, c'est un ou l'autre. Les transporteurs vont dire : Bien, si vous
avez des passagers, on va vous donner du transport. Mais si vous n'avez pas de
passager, c'est le contraire. Et là on dit : Bien, amenez les passagers.
L'autre dit : Amenez-nous des transporteurs, vous allez avoir des
passagers. Alors, il y a un travail à faire au niveau de la chalandise.
Là-dessus également, on demande de l'aide aussi
du côté des terrains industriels. Moi, je m'attends à ce que, justement, on
puisse travailler de concert avec le P.D.G. de l'Aéroport de Québec pour,
justement, développer la zone industrielle.
Aussi, là, il me reste une minute, ça fait que
je vais poser mes questions, M. le Président. Qu'est-ce que la ministre est en
mesure de nous garantir... de nous garantir que sa promesse de conclure le
financement pour le poste de dédouanement à l'aéroport Jean-Lesage sera
acceptée... sera respectée d'ici les prochaines élections? En matière de
stratégie de transport aérien régional, il n'y a toujours rien du côté
gouvernemental depuis janvier. On attend la stratégie du ministre des
Transports. Est-ce que la ministre peut nous éclairer à ce sujet? Qu'est-ce que
la ministre... Est-ce que la ministre
supporte le plan de relance du P.D.G. de l'aéroport Jean-Lesage? Si oui, que
compte-t-elle faire concrètement pour le supporter? Est-ce qu'elle peut
nous déposer un cadre budgétaire, une stratégie d'allègement réglementaire
prochainement? Et quelle est la vision de la ministre en matière de transport
aérien et pour l'Aéroport de Québec?
Je reviens encore au poste de prédédouanement.
Je pense que ce serait un bon début, un bon début d'être capable de voyager, savoir qu'on est déjà en
territoire américain, par exemple, comme ça, ça aide beaucoup. Pour ceux
qui ont déjà voyagé, là, passer les douanes
en territoire américain, ce n'est pas toujours facile. Merci, M. le
Président.
• (11 h 20) •
Le Président (M. Allaire) : Merci à
vous, M. le député de Marquette. Mme la ministre, cinq minutes.
Mme Guilbault :
Oui, merci, M. le Président. C'est un bon sujet dont me parle le député de
Marquette, qui effectivement est dans notre plateforme. Puis je ne compte plus
les fois où je me suis entretenue avec M. Poirier. Avant lui, c'était M. Gagné au début de mon mandat. Et maintenant
c'est Stéphane Poirier, et toute son équipe, d'ailleurs.
C'est un partenaire très important, l'aéroport.
Et je ne sais pas si le député de Marquette est familier, là, avec le détail de
ce dossier-là, du centre de prédédouanement, mais le centre de prédédouanement,
c'est quelque chose qu'effectivement est nécessaire à l'Aéroport de Québec, une
des choses qui est nécessaire à l'Aéroport de Québec, mais tout ça est lié à
une entente qui a été négociée entre le Canada et les États-Unis. Et il faut
bien comprendre que Québec serait un des deux seuls aéroports au Canada pour
lesquels le personnel de ce centre-là devrait être payé par nous plutôt que par
les États-Unis. Ça fait que c'est ça qui fait en sorte que c'est très
agaçant... le deuxième aéroport étant Billy Bishop, de mémoire. C'est bien ça,
oui? En tout cas, bref, il y en a un autre dans le Canada, mais... c'est en
Ontario. Et donc c'est ça.
Ça fait que si le Parti libéral veut se joindre
à nous pour demander au gouvernement fédéral de se positionner puis d'aider à
faire en sorte qu'on puisse avoir ce qui est comparable dans les autres
provinces, les autres aéroports canadiens, bien, ils sont bienvenus.
Puis d'ailleurs, je dirais qu'au-delà de cet
engagement-là, parce que c'est sûr qu'en ce moment avec la pandémie les
aéroports, ça a pris une tournure que personne n'avait vu venir il y a quelque
temps, mais il serait temps, je pense, que le
gouvernement fédéral ait un plan d'aide canadien pour ses aéroports. Il y a
d'autres pays qui ont déjà beaucoup aidé leurs aéroports. Et ici, je trouve
que, là, effectivement, l'Aéroport de Québec est en mauvaise posture, donc ce serait intéressant. Un aéroport,
c'est fédéral, là, je pense qu'il faut le dire, là, c'est un organe
fédéral, donc c'est la responsabilité du
gouvernement fédéral au premier chef, mais nous, c'est notre responsabilité
aussi de dire : À un moment
donné, c'est important, dans notre région, ça nous prend un aéroport qui est
fonctionnel, qui se développe.
On aura, nous, une belle annonce aussi sur
laquelle malheureusement je ne peux pas encore trop donner de détails, mais on
a une belle annonce qui s'en vient, au gouvernement du Québec par rapport à
l'Aéroport de Québec. Et moi, comme ministre de la Capitale-Nationale, et là je
vais faire le lien avec mon prochain élément, moi, comme ministre de la
Capitale-Nationale, je soutiens abondamment l'Aéroport de Québec, non seulement
dans le principe de ses projets, et tout ça, mais avec de l'argent. J'ai donné,
dans la dernière année, déjà près de 400 000 $ pour le plan de
relance en question dont il parle. C'est un plan en cinq étapes, un plan très
intéressant qui comprend effectivement une zone industrielle, qui comprend un
centre de fret. Donc, il y a toutes sortes d'affaires là-dedans. Il y aura
aussi la future annonce dont je ne peux pas parler qui va venir aider aussi. Et
donc je soutiens, là, financièrement et de toutes les manières possibles le
plan de développement de l'Aéroport de Québec qui est un partenaire extrêmement
important, ça va de soi, pour le développement de Québec.
Et qui m'amène, je le disais, je parlais de
l'argent que j'ai donné à l'Aéroport de Québec... Et qu'est-ce qui me permet, moi, de soutenir... Parce que ma
collègue de Jean-Talon a raison, là, là, ils sont un peu pris dans le
tramway, puis tout ça, mais c'est comme
s'ils ne se rendent pas compte qu'il existe aussi à Québec une fibre
particulière. Et qu'est-ce qui fait
la vitalité, le dynamisme, le charme, la réputation de notre capitale
nationale? C'est aussi des événements, c'est aussi des projets, c'est
des festivals, c'est des initiatives, c'est tout ce qui peut se passer de
Portneuf à Charlevoix. Et qu'est-ce qui nous permet de faire tous ces
projets-là, de les financer, de faire en sorte que nos citoyens peuvent en
bénéficier? Parce qu'en bout de ligne, qu'est-ce qu'on veut? On veut que nos
citoyens aient une belle qualité de vie puis soient heureux dans la vie. Oui,
grâce à des routes décongestionnées, grâce à du transport collectif, grâce à
des maisons des aînés, à des écoles rénovées, mais aussi grâce au fait que tu
es capable d'avoir du plaisir dans ta ville.
Et ce qui nous permet de financer des
projets, moi, comme ministre de la Capitale-Nationale,
c'est mon Secrétariat à la Capitale-Nationale, dont j'ai mon responsable, le
sous-ministre responsable ici, à mes côtés, d'ailleurs que je salue.
Et, vous savez, M. le Président, ce
secrétariat-là, ça nous permet de soutenir les projets à Québec. Et, quand je
suis arrivée, je me suis aperçue, saviez-vous, ça faisait combien de temps que
pas un gouvernement n'avait mis de l'argent dans budget du Secrétariat à la
Capitale-Nationale? Ça faisait 16 ans, M. le Président, 16 ans que
l'enveloppe de la Capitale-Nationale était au beau fixe, pas une cent pendant
16 ans, et après, ça vient nous dire : C'est important, Québec.
Comment il faisait d'année en année, je veux dire, si tu n'augmentes pas
l'argent à un moment donné, si tu as le même salaire pendant 16 ans,
l'épicerie va finir par te coûter plus cher. Je sais que le Parti libéral a,
malgré eux, développé une expertise dans le prix de l'épicerie. Tu sais, à un
moment donné, il faut que tu aies plus d'argent, là, pour pouvoir vivre.
Donc,
qu'est-ce que j'ai fait, moi? Je parlais tantôt de mon premier geste, mais je
m'aperçois que j'ai oublié de répondre
à ma propre question. Qu'est-ce que j'ai fait, comme premier geste, comme
ministre de la Capitale-Nationale? J'ai doublé, j'ai doublé le budget de
la Capitale-Nationale au Secrétariat de la Capitale-Nationale. Historique, 16
ans d'inertie, 16 ans, des intérêts, 16 ans où on ne met pas une cent, et
j'ai doublé le budget tout de suite en arrivant, 21,5 millions sur cinq
ans, doubler le budget, 60 %, en fait, plus de budget qu'à l'époque des
précédents gouvernements libéraux, incluant la petite anémie du Parti
québécois. Donc, ça, M. le Président, l'argent, c'est le nerf de la guerre, ça
parle de soi-même.
Le Président (M. Allaire) : Merci,
Mme la ministre. On poursuit avec le député de Portneuf. La parole est à vous
pour cinq minutes.
M. Caron : Merci, M. le Président. Écoutez,
je suis content qu'on aborde d'autres sujets, parce que j'avais quasiment
l'intention de suggérer à la députée de Saint-Laurent de rebaptiser le titre de
cette interpellation. Tout à l'heure, je parlais de santé. En effet, on est
capables de faire progresser plusieurs curseurs en même temps, et je notais justement,
en matière de santé, des projets importants qui sont en passe d'être réalisés,
qui sont, en tout cas, annoncés, 9,1 millions de dollars pour la construction d'un CHSLD à Wendake, 2,8 millions de dollars pour la bonification du PSOC, on sait à
quel point les organismes qui ont oeuvré, durant toute cette période de
pandémie, ont eu des besoins particuliers, bien, on est allé majorer l'aide que
le gouvernement leur apportait.
L'annonce,
une annonce aussi très importante du déménagement de Lauberivière, 32,5 millions, c'est quelque
chose de très attendu. On s'occupe aussi des plus démunis dans notre gouvernement. Annonce de la construction des aînés, ma collègue députée de Jean-Talon en parlait tout à l'heure,
277 places dans la Capitale-Nationale, dont 208 en maison des aînés et 69 en maison alternative. Notre ministre
de la Capitale-Nationale parlait des fonds injectés dans divers
endroits, mais je voulais aussi souligner ce
qui a été accordé, 75 millions de dollars supplémentaires sur trois ans dans le fonds
FRCN, des budgets qui sont importants puisqu'ils
ont permis de soutenir 169 projets dans la Capitale-Nationale. Et encore une fois, et je me fais toujours
un plaisir de la rappeler, de Portneuf à Charlevoix, comme notre ministre le dit également et souvent et le souligne, parce
que c'est important de noter ces particularités qui concernent les deux circonscriptions
à l'extrémité. On parle, ici, dans le Fonds
FRCN, de soutien aux organismes d'entrepreneuriat, de productivité, de
virage numérique, de vitrine technologique, de démarrage d'entreprise,
d'accompagnement au développement d'entreprise, de pôle d'innovation, d'acquisition d'équipement,
bref, une série de mesures qui ont été mises en place pour accompagner
la prospérité de notre région, la Capitale-Nationale.
Je ne passerai pas en
détail et en revue plutôt toutes les entreprises de Portneuf qui ont été
accompagnées dans ce projet, mais, vraiment, ça fait toute la différence.
D'ailleurs, notre partenaire majeur dans Portneuf est la MRC. Et je peux vous
assurer que l'ensemble des maires qui siègent au conseil des MRC sont vraiment,
comment dire... ont retrouvé espoir dans notre manière de faire et ont
retrouvé, justement, cette notion de leadership qui avait été abandonnée par le
passé.
On a aussi des projets majeurs dont on n'a pas
parlé encore, M. le Président : 10 millions de dollars pour le quai
de Beaupré, pour contribuer à la revitalisation... pardon, de
Sainte-Anne-de-Beaupré, 8,4 millions pour la mise en valeur du site
archéologique Cartier-Roberval, 7 millions de dollars pour l'aménagement
de la Pointe-Benson à Lévis. Bref, beaucoup, beaucoup de gestes qui sont posés
tout au long de l'année depuis que nous sommes arrivés au gouvernement pour
accompagner à la fois nos entreprises, à la fois nos municipalités, à la fois
nos citoyens.
En parlant des municipalités aussi, revenons sur
ce ballon d'oxygène qui leur a été accordé via les programmes conjoints
provincial-fédéral, le FIMEAU et le PRIMEAU. Total dans la capitale nationale,
28 projets FIMEAU pour un montant équivalent à 32 millions de
dollars. Six projets PRIMEAU cette fois pour un montant total de 1,7 million
de dollars. Des municipalités qui peuvent bénéficier de ces montants qu'ils
attendaient depuis longtemps parce que les négociations tardaient.
Tout à l'heure je parlais de situations propres
à Portneuf, je parlais de la situation de lutte aux inondations. Le leadership,
M. le Président, c'est, bien entendu, injecter des fonds, mais c'est aussi
poser des gestes. Tout à l'heure, je vous
disais que par le passé beaucoup d'argent était investi pour la lutte aux
inondations à Saint-Raymond, mais dans les études. En revanche, à aucun
moment on n'avait favorisé l'échange entre le ministère de la Sécurité publique
et le ministère de l'Environnement. Eh bien, depuis qu'on est au pouvoir, M. le
Président, on a permis de poser des gestes à même... sur le terrain, à même la
rivière, en installant des estacades, en posant toutes sortes de seuils
d'enrochement, bref, à la fois des moyens qui sont accordés, mais des gestes
qui sont posés pour s'assurer de reprendre le leadership qui avait complètement
été oublié par le passé et qui faisait en sorte que nos élus de la
Capitale-Nationale avaient parfois perdu espoir. Merci, M. le Président.
• (11 h 30) •
Le Président (M. Allaire) : Merci,
M. le député de Portneuf. On débute la cinquième série d'interventions. M. le
député de Matane-Matapédia, la parole est à vous pour cinq minutes.
M. Bérubé : Merci, M. le Président.
Ça me fait plaisir d'être ici en ma qualité de porte-parole en matière de
Capitale-Nationale, une région que j'habite depuis maintenant près de
14 ans, une région pour laquelle le Parti québécois a énormément
d'ambition. On souhaite qu'elle soit la capitale d'un pays, un pays qui
s'appelle le Québec. Ce n'est pas la région de la capitale provinciale. Ici, on
est une nation. Toutes les nations doivent accéder à ce qui est la conséquence
logique. Donc, nous, on souhaite que cette région soit une véritable capitale
d'un pays.
Très peu de temps, alors je vais aborder un
thème qui a été peu abordé jusqu'à maintenant, celui d'une infrastructure
stratégique qui s'appelle le port de Québec, et vous livrer notre position. Le leadership,
pour nous, c'est également de faire part de nos projets et de ce qu'on
souhaiterait faire pour la région de la Capitale-Nationale. Alors, je vais vous
parler de notre position et pourquoi nous avons cette position.
Le port de Québec échappe à nos juridictions, ça
relève du gouvernement fédéral. Donc, le gouvernement du Canada pourrait nous
imposer, notamment dans la Basse-Ville, un projet qui, au plan environnemental,
est très questionnable, notamment avec des émanations, avec, sur la question de
la qualité de l'air, la présence de particules fines, la circulation lourde
dans le secteur. Il y a un mouvement de population important qui conteste ce
projet.
Ce qu'on demande, c'est que le BAPE puisse
porter un regard sur ce projet. Et d'ailleurs on n'est pas les seuls. Je veux
rappeler les paroles du premier ministre, qui indiquait, lors de l'élection de
2018, que le Québec puisse mener seul les évaluations environnementales sur le
territoire du Québec, y compris sur les projets fédéraux. Donc, ça, c'est les
paroles du premier ministre du Québec. Puis on nous dit toujours qu'il faut
prendre la parole, alors je prends cette parole du premier ministre et je ne vois
pas pourquoi on ferait une exception avec un projet de cette envergure à Québec
qui va engager notre région et la qualité de vie des concitoyens de la ville de
Québec pendant des décennies. Alors, ça, c'est la demande qu'on fait, que ça
soit le BAPE qui puisse évaluer les impacts environnementaux pour la population
de Québec.
Et, après le BAPE, on peut se questionner sur
les avantages et les désavantages, mais il m'apparaît que les promoteurs font
abondamment état des avantages qu'ils ont, surtout pour eux, mais, pour les
désavantages, je pense qu'on doit avoir tout le tableau, et le gouvernement
pourra juger, faire la balance des inconvénients et juger d'aller de l'avant ou
pas après. Mais ça nous apparaît important de défendre ces citoyens qui, avec
peu de moyens, réussissent à se faire entendre.
D'ailleurs, posons-nous la question sur cette infrastructure
importante qu'est le port de Québec, où nos lois linguistiques également ne
s'appliquent pas. Donc, vous savez qu'il n'y a plus... il n'y a pas beaucoup
d'appétit, au gouvernement fédéral, pour
faire en sorte que la loi 101 s'applique dans les entreprises à charte
fédérale. Donc, ça nous échappe, ça aussi : les lois
environnementales, la question de la langue, la question du développement
stratégique.
Donc, je fais la proposition suivante au
gouvernement du Québec, qui repose sur une expérience récente. Le gouvernement
fédéral a cédé quatre ports au gouvernement du Québec, et il s'est créé une
administration portuaire pour les gérer. Ces ports sont : Cacouna,
Rivière-du-Loup, Rimouski... en fait, Cacouna, Rimouski, Matane et Gaspé, et
c'est maintenant des ports québécois avec une administration commune
québécoise, et je ne vois pas pourquoi le gouvernement du Québec ne pourrait
pas faire preuve d'ambition et de demander que le port de Québec, à terme,
relève de lui, et il y aurait une entente avec le gouvernement fédéral au même
titre qu'on l'a fait pour les quatre ports que je vous ai
évoqués. Donc, j'en fais une proposition. C'est ça aussi, le leadership, faire
part de propositions pour aller plus loin.
Où réside l'intérêt pour le gouvernement du
Québec que ça soit le gouvernement du Canada qui gère une portion importante de
notre développement économique dans la capitale nationale? Alors, je suis convaincu,
là, que la CAQ, là, pourra faire preuve, cette fois, de nationalisme et
dire : Bien, on est capables de gérer une infrastructure si importante
dans la voie maritime du Saint-Laurent.
Donc, c'est la proposition que je fais :
d'abord, le BAPE qui analyse ce projet, comme l'a demandé le premier ministre
du Québec; également qu'on puisse faire appliquer nos lois linguistiques dans
le port; et qu'on puisse, au même titre qu'on l'a fait pour quatre ports dans
l'Est du Québec, demander la cession du port de Québec au gouvernement du
Québec. Et je suis convaincu qu'on serait capables de faire une bonne
planification, on serait capables de bien faire les choses, j'en suis
convaincu. Alors, c'est une proposition concrète que je fais au nom du Parti
québécois.
Évidemment, il y a d'autres enjeux importants.
On pourrait parler de culture.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
M.
Bérubé : Hier, je
faisais remarquer à la ministre de la Culture que...
Le Président (M. Allaire) : Merci,
M. le député. Malheureusement, ça met fin à votre cinq minutes. Vous avez...
Oui, vous avez terminé déjà? Merci beaucoup, M. le député de Matane-Matapédia.
Mme la ministre, la parole est à vous pour cinq minutes.
Mme Guilbault :
Oui. Merci beaucoup, M. le Président. Merci au collègue de Matane-Matapédia
pour l'intervention. Je vais répondre quand même au sujet qu'il aborde, mais je
veux utiliser... parce que je ne sais pas si c'est mon dernier bloc, mais, en
tout cas, je veux être sûre de pouvoir parler de relance puis de ce qu'on fait
pour le développement économique à Québec. Ça a été très vaguement abordé par
les libéraux au tout début, mais après ça le député de Marquette n'en a pas
reparlé. Mais moi, je veux être sûre de pouvoir en parler de manière affirmée
et claire parce qu'évidemment c'est très important.
Sur le port de Québec, je vais parler de
Laurentia parce que c'est ça, le projet qui est sur la table en ce moment. Le
port a ce projet-là que tout le monde connaît, je ne m'étendrai pas sur les
détails, qui, sur le fond, est un bon projet. J'ai signé, moi, une lettre
ouverte. On est favorables au projet. Par contre, il y a des évaluations qui se
font en ce moment. Il y a certainement des bonifications à apporter, il y a
peut-être un dialogue à renforcer avec la communauté locale, et ça, nous, on
est tout à fait ouverts à ça. Il y a une évaluation, de toute façon, fédérale
qui se fait, et donc, c'est ça, on est en
lien constant avec le P.D.G. du port. Mais création d'emplois, développement
économique, proximité avec la zone d'inondation, comme le dit ma collègue de
Jean-Talon, donc il y a là, à l'évidence, là, une zone qu'on a intérêt à développer pour la prospérité de Québec, mais
toujours dans le respect des gens autour, dans le respect des normes
environnementales, etc. Donc, les choses avancent, mais, sur le fond, on est en
faveur du projet.
Et ça m'amène au développement économique, à la
prospérité, à la situation économique à Québec. Bien sûr, la Capitale-Nationale
n'a pas échappé aux contrecoups de la pandémie, puis je ne perdrai pas trop de
temps non plus... bien, perdre, façon de parler, là, mais, je veux dire, tout
le monde sait qu'il y a eu une pandémie puis tout le monde sait que ça a
affecté l'économie au Québec, incluant celle de la Capitale-Nationale. Bon,
partons de ce principe-là. Il reste que, dans la Capitale-Nationale, on était
quand même assez avantagés en termes de situation économique avant la pandémie,
et c'est ce qui nous a permis, peut-être, d'en ressortir, somme toute, je ne
dirai pas indemnes, loin de là, il y a eu des pertes d'emploi, il y a eu des
fermetures d'entreprises, il y a des secteurs d'activité qui ont été fermés
très longtemps, qui sont encore fermés au moment où on se parle. Il y a eu des
drames humains à travers ça, là, puis je
tiens à être très, très claire là-dessus. Mais, quand on regarde les
indicateurs économiques, quand on regarde la situation de l'emploi,
quand on regarde le taux de chômage... Puis, ce matin, je lisais le dernier
rapport de Québec International sur le taux de chômage, et Québec est encore la
première RMR, la région métropolitaine de recensement, au Canada. Au Canada, M.
le Président, là. Québec ici, là, première RMR pour le taux de chômage.
Donc, il reste que la situation de l'emploi, du
moins, et les indicateurs en général vont bien pour Québec, et ça, ça m'amène à la pénurie de main-d'oeuvre.
Parce qu'avant la pandémie, et, jusqu'à un certain point, pendant aussi,
mais surtout après, le principal problème de
nos entreprises... à Québec, 93 % de nos PME ont moins de
50 employés. Donc, oui, il y a les grandes entreprises, mais il y a aussi
énormément de PME, de petites et moyennes entreprises, qui ont moins de
50 employés puis qui, bon, ont vécu avec la pandémie. Et, eux, ce qu'ils
nous disent quand on leur parle, c'est... le principal problème, c'est la
pénurie de main-d'oeuvre, raison pour laquelle il faut agir là-dessus.
Et on a une série d'annonces... là, je ne veux
pas, encore là, prendre tout le temps, on a fait énormément d'annonces sur la
formation, l'orientation des talents vers des secteurs d'avenir, des secteurs stratégiques.
On travaille sur le front de l'immigration aussi, le Programme des travailleurs
étrangers temporaires, avec le fédéral. Là encore, il y a le fédéral là-dedans,
on peut juste avoir 10 % de notre masse d'employés qui sont des
travailleurs temporaires. On voudrait le faire monter à 30 %. Donc, il y a
tout ça.
• (11 h 40) •
Il
y a Québec International aussi, dont je veux souligner l'énorme contribution.
Juste en 2020, 1 800 travailleurs étrangers
qui ont joint les rangs de nos entreprises dans la Capitale-Nationale,
1 800 en incluant les étudiants, 1 900 entreprises qui ont été
accompagnées, que ce soit pour aller chercher de la main-d'oeuvre, que ce soit
dans le virage numérique, que ce soit pour plein d'autres
affaires, et donc, ça, c'est ce qu'a fait Québec International, qui est un
membre de notre alliance économique.
Et je vais conclure
là-dessus pour ce bloc-là, j'ai lancé, l'automne dernier... parce qu'à force de
parler à tout le monde, à un moment donné, la même chose revenait, c'est que,
oui, il y a des programmes, oui, il y a de l'argent sur la table, je ne
m'étendrai pas, mais on a le programme d'Aide d'urgence aux PME, on a l'AERAM,
il y a plein d'argent sur la table à travers les fonds locaux d'investissement,
à travers Investissement Québec.
Mais, des fois,
c'était de dire : Il faut mettre tout le monde ensemble, tous les
partenaires potentiellement concernés par le soutien à nos entreprises, pas
seulement le soutien financier, mais l'accompagnement en tous genres, le
mentorat, repenser les modèles d'affaires, etc., de mettre tout le monde
ensemble à Québec pour dire : On va créer une alliance économique où, là,
une entreprise, un organisme, une organisation qui a un projet ou qui a un
besoin va être capable d'appeler et d'avoir accès à ce qu'on appelle des
réseaux express, où on a tous les partenaires, mon Secrétariat à la
Capitale-Nationale, toutes les MRC, la ville de Québec, Développement
économique Canada, Québec International, Investissement Québec, ministère de
l'Économie, Université Laval, Québec International, etc. Je ne peux pas tous
les nommer, mais être capable d'avoir accès à tout ce monde-là ensemble en une
seule rencontre et de propulser toute l'aide qu'il est capable de recevoir avec
une seule rencontre. Et donc on simplifie en plus la vie de toutes ces petites
PME.
Le Président (M.
Allaire) : Merci. Merci, Mme la ministre. M. le député de Chauveau, la
parole est à vous.
M. Lévesque
(Chauveau) : Merci beaucoup, M. le Président. Pour poursuivre un peu
sur le bloc de tout à l'heure que j'ai eu le plaisir de parler, on s'est fait
attaquer sur du brettage, qu'on dit, de la perte de temps, puis, vu que le
sujet d'aujourd'hui, c'est quand même le leadership, je veux juste qu'on
revienne un peu sur ce qui est fait puis... ce qui a été fait puis qu'est-ce
qui se fait présentement.
Tout d'abord, revenir
un peu sur l'élément du tramway. J'en ai parlé tantôt, là, le 15 ans où ça n'a
pas été fait, où ça a été mis dans le plan d'action du ministère des
Transports, proposé, avancé à la ville de Québec. Bien, nous autres, en deux
ans, on a réussi à accoucher d'un projet final, et qui sera présenté sous peu, les
dernières lignes, et qui tiendra compte de l'ensemble de la Capitale-Nationale,
l'ensemble de la Capitale-Nationale, et qui impactera la région de Québec pour
les 25, 50 et 100 prochaines années. C'est important, maintenant, d'établir ça.
Dans le dossier du
troisième lien, un projet... D'ailleurs, je tiens à saluer mon prédécesseur,
Gérard Deltell, qui avait poussé ça en 2013. Il poussait, il poussait, sans
succès. À la dernière minute, les libéraux avaient promis de faire une étude,
de regarder ça. On avait mis 100 000 $. Quatre ans plus tard, on
était au même point. On avait mis un bureau de projet, là, qui n'avançait pas.
Puis maintenant, il y a eu beaucoup d'avancées dans le projet du troisième
lien. On proposait même des scénarios, la ministre l'a dit tout à l'heure, des
scénarios où ça débouchait, là... ça sortait de Saint-Augustin puis ça allait
sortir dans l'ouest de la région. Il y en avait un qui sortait sur la
raffinerie Valero, puis là il y avait un petit jeu, là. Aïe! En 2018, on
élimine un des tracés. En 2019, on élimine un autre. En 2021, on élimine un
troisième, puis, à quelque part en 2022, on va peut-être avoir un projet.
Ce n'est pas ça, du
leadership, M. le Président. Du leadership, c'est dire : Regardez, voici
un tracé, voici ce qu'on va... sur quoi on va travailler. Et le ministre des
Transports... Et la ministre de la Capitale-Nationale a fait des présentations
claires. Ça avance. Et vous pouvez être certains que c'est le projet-phare des
députés de la CAQ de la région de la Capitale-Nationale,
et j'inclus mes collègues de Chaudière-Appalaches aussi. Pour eux, c'est très
important.
Le
leadership, c'est quoi aussi, M. le Président? Bien, ça marche avec de
l'argent, ça marche avec de l'argent, puis
on travaille avec deux programmes, principalement, dans la région de Québec. Le
Programme d'appui aux activités régionales, le PAAR, la ministre en a
parlé tout à l'heure, elle a augmenté... Le budget était à 5,8 millions
chez les libéraux, il a augmenté à
10,1 millions. C'est presque le double, M. le Président. Vous voyez
l'impact important, comment on peut
faire plus d'actions, comment on peut plus rayonner. Il y a le fonds régional
de la Capitale-Nationale. Ça, c'est une enveloppe qui sert à
l'agglomération de Québec, qui sert à nos MRC : Portneuf, Charlevoix, la
Jacques-Cartier, que je représente, en
partie. Bien, on donne... on ne donne pas, on remet une enveloppe puis on leur
donne le leadership pour des projets
locaux et régionaux. L'enveloppe était à 16 millions sous les libéraux,
et, sous le ministre, actuellement,
on est à 21 millions, et il va augmenter jusqu'à 25 millions. C'est
prévu dans le budget, M. le Président. Alors, beaucoup d'actions qui se
font.
Un sujet que la
députée de Saint-Laurent a à coeur, l'éducation. Bien, nos écoles,
malheureusement, avaient été laissées pas mal à l'abandon dans les dernières
années, hein? On le voit, là, plusieurs écoles étaient cotées E, D. Il manquait d'écoles, il manquait d'infrastructures.
Bien, il y a quand même eu de la construction et de l'agrandissement
d'écoles dans la Capitale-Nationale pour 147 millions. Et il y a des
nouvelles annonces, notamment chez nous, une nouvelle école secondaire qui sera
construite sur le terrain du zoo, près de 200 millions de dollars qui
seront investis là pour nos jeunes dans le nord de la ville de Québec. Des
écoles secondaires, M. le Président, il n'y en a pas eu beaucoup d'annoncées dans les 30 dernières années, malheureusement. Bien,
on est en train de remédier à la situation.
Santé, mon collègue,
tout à l'heure, de Portneuf en a parlé, hein, l'Hôpital de La Malbaie, de ma
collègue de Charlevoix. Moi, j'ai le privilège, à Wendake, qu'on ait construit
un CHSLD en territoire autochtone. Quelle belle nouvelle, beaucoup, beaucoup
d'argent. Et je ne voudrais pas oublier les infrastructures sportives, hein? Il
y aura des annonces, dans les prochaines semaines, le programme PAFIRS, où les
municipalités, les différents quartiers de Québec,
de la Capitale-Nationale pourront bénéficier d'infrastructures sportives
renouvelées et améliorées. Franchement, je pense que le député de
Marquette sera d'accord avec ça, un grand sportif comme lui.
En conclusion, M. le
Président, je pense que le leadership dans la Capitale-Nationale... les gens de
Québec ont voté massivement pour les députés de la CAQ, et ils ont du
leadership. La ministre fait un travail extraordinaire, les
collègues, on l'alimente, on lui donne l'information, elle répond présent. Je
suis convaincu, M. le Président, qu'à la fin de la démarche... Parce qu'on
évalue un mandat sur quatre ans. Et, dans quatre ans, là, en 2022, les gens de
Québec pourront dire qu'aucun gouvernement n'aura fait plus pour la
Capitale-Nationale en termes d'investissement et de réalisation que le
gouvernement de la Coalition avenir Québec. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Allaire) : Merci, M. le député de Chauveau. On débute la sixième série
d'interventions. C'est uniquement pour l'opposition officielle. Qui va
intervenir? Mme la députée de Saint-Laurent, 2 min 30 s.
Mme Rizqy :
Alors, mon dernier bloc, un autre sujet qui parle encore de relance économique,
vous le savez, on s'en est parlé, Mme la vice-première ministre, les croisières
qui ont encore été annulées pour cette année, donc deux années de suite où ça
tombe à l'eau, sans mauvais jeu de mots. Et évidemment ça a un immense impact
ici, à la Capitale-Nationale, autant du côté de Lévis que du côté de la ville
de Québec. C'est 237 000 visiteurs, c'est plusieurs, plusieurs croisières,
c'est des millions de dollars, de façon plus précise, c'est plus de
100 millions de dollars qui est perdu pour eux autres. Ce
100 millions de dollars, là, si on l'illustre, là, c'est 73 millions
de dollars qui est pour l'approvisionnement. Donc, ça, c'est quand les bateaux
arrivent, ils s'approvisionnent chez nous, ici, à Québec, à la
Capitale-Nationale. Il y a un autre 30 millions de dollars qui est dépensé
par les passagers.
Or, ça, ici, là,
c'est un gros manque à gagner. Puis j'aurais aimé ça, là, juste avoir une belle
illustration de leadership, parce que vous-même, vous m'en parlez. Vous venez
ici, là, le titre est clair, «leadership nécessaire», je ne peux pas croire que
c'est la fille de Saint-Laurent qui vous parle des enjeux d'ici. Puis même
vous, vous ne me dites pas, d'entrée de jeu : Nous, on est proactifs,
voici, on a a entendu telle affaire. Ça aurait été intéressant.
Puis, tant qu'à
parler des touristes, moi, je suis un petit peu étonnée que, dans votre plan
que vous nous avez invités à lire, Priorité Capitale-Nationale, c'était
marqué clairement que vous vouliez faire déplacer le jeu, la salle de jeu vers
une région touristique. Or, quand je prends le temps de regarder l'analyse que
vous avez commandée, le corridor analysé, c'est sur l'axe autoroutier de
l'autoroute Félix-Leclerc. Le port de Québec n'est pas là. Puis je ne peux pas
croire que, vous, quand vous avez reçu l'analyse commandée chez KPMG — puis
je ne montrerai pas... dire tout le bien que je pense d'eux — que
vous n'avez pas réalisés que le corridor qu'ils ont étudié, bien, ils n'ont pas
mis beaucoup d'emphase sur le port de Québec. Ils disent juste que la première
année va être déficitaire. Mais par la suite, c'est quoi, la suite des choses
pour les années futures? Puis d'entendre la vice-première ministre : Oui,
mais, habituellement, les touristes, ils jouent plus dans le bateau, voyons
donc! À Montréal, ils débarquent puis ils s'en vont jouer au Casino de Montréal.
Puis évidemment on est contents, ça nous fait des sous puis ça fait surtout
travailler le monde de Montréal. Puis moi, je ne peux pas croire que vous, vous
avez décidé de partir essentiellement d'un quartier résidentiel à un autre
quartier résidentiel. Ça va coûter 10 millions de dollars, alors que votre
enjeu, vous, c'est votre promesse de déménager ça pour être proche des
touristes.
Donc, moi, j'aimerais
savoir clairement c'est quoi, là, votre plan pour relancer éventuellement le
tourisme, mais aussi, en attendant, aider le monde. Parce que, là, ils vont
souffrir.
Le Président
(M. Allaire) : Merci, Mme la députée de Saint-Laurent.
Conclusions
On débute le dernier
bloc, donc la conclusion. Vous avez 10 minutes de chaque côté. Mme la
ministre, c'est vous qui commencez. 10 minutes. La parole est à vous.
Mme Geneviève Guilbault
Mme Guilbault :
Oui. Merci beaucoup, M. le Président. Je vais compléter mon précédent bloc, que
j'ai terminé un peu abruptement faute de temps, puis qui va dans le sens de la
relance économique, du développement économique dans la Capitale-Nationale,
et tout ça. J'ai parlé de mon alliance économique. Donc, l'alliance
économique, j'ai déjà énoncé le principe de ça, c'est de mettre ensemble tous
les partenaires susceptibles de pouvoir aider nos PME et nos organismes à
Québec, tous nos porteurs de projets, en fait, dans la Capitale-Nationale, et
qui permet d'organiser ce qu'on appelle, nous, des réseaux express.
Donc, autrement dit,
quelqu'un qui a besoin d'aide va appeler, que ce soit sa MRC, sa ville ou
n'importe quel partenaire dans la Capitale-Nationale, et va avoir accès à une
rencontre avec tous ces partenaires-là. Ça facilite énormément les démarches
pour obtenir de l'aide. Je pense que le Parti libéral devrait convenir que simplifier
la vie des gens, oui, mettre de l'argent dans les programmes qui est
disponible, mais il faut aussi être capable de les aider puis de répondre aux
différents besoins.
Parce qu'ils n'ont
pas tous besoin juste d'argent. On parlait du virage numérique tout à l'heure,
là, il y a énormément d'entreprises qui ont
besoin d'accompagnement dans le virage numérique. Je suis certaine que la
députée de Saint-Laurent le sait. Donc, il y
en a qui ont besoin de mentorat, il y en a qui ont besoin de savoir comment, un
peu, se repositionner, comment s'adapter, comment repartir les affaires,
etc., comment être capable d'attirer des travailleurs. Donc, cette alliance
économique là, on a plus de 150 réseaux express, rencontres qui ont été
organisées, plus de 255 organisations, entreprises qui ont été aidées. Ça,
c'est important, M. le Président, là, 255, là. Je ne sais pas s'ils écoutent,
mes amis, là, ça, là, c'est plein de monde, là. À chaque fois, c'est un
gestionnaire, c'est un entrepreneur qui est
à la tête de ça, ou un dirigeant d'organisation, avec son équipe autour, qui
est capable de bénéficier de ce soutien-là extrêmement concret, à la
fois financier et humain.
Et
un autre élément qui fait la marque de commerce de la CAQ, l'ADN de la CAQ, qui
est bon dans la Capitale-Nationale, mais qui est bon en général, c'est tout ce
qui va dans le sens de simplifier la vie des gens, éliminer de la bureaucratie,
alléger les règlements, l'administration, la paperasse, le taponnage. Quand je
vous disais que 93 % de nos PME ont moins de 50 employés, ces
gens-là, ils n'ont pas des grosses DRH qui sont disponibles à temps plein pour
essayer de naviguer à travers les programmes, le fédéral, le provincial, le
municipal. Ça fait que de mettre en place une alliance économique qui va effectivement
leur permettre de gagner du temps et de l'énergie administrative, en plus de
pouvoir les aider, parce que 70 % de ces personnes-là qui ont fait appel à
nous ont été capables d'obtenir du
financement, donc ça, M. le Président, c'est extraordinaire, puis ça n'a pas de
prix. Être capable d'aider quelqu'un
qui a peut-être fermé, qui est peut-être encore fermé, qui est peut-être
désespéré, qui est tanné, qui cherche de l'information, qui essaie
d'appeler quelque part puis qui est en attente pendant 11 heures, comme on
a vu aux nouvelles, qui ne sait plus à quel
saint se vouer puis que, là, est capable d'appeler quelque part, ça répond, on
a accès, on présente nos affaires, on reçoit l'aide dont on a besoin,
ça, M. le Président, là, c'est extraordinaire. Je me mets à la place d'un
entrepreneur, puis, à date, les échos qu'on en a, c'est très apprécié. Ça fait
que je passe le message aussi, sachez-le : Tous nos porteurs de projets
dans la Capitale-Nationale, l'alliance est disponible pour vous.
• (11 h 50) •
Je
voyais, avant-hier, un superbel article sur une entreprise, des jeunes
entrepreneurs de Québec, Omy Laboratoires, qui fait du cosmétique et qui
allie intelligence artificielle et cosmétique, maintenant, c'est ce dont elle
parlait dans l'article, et cette entreprise-là est un exemple d'entreprise qui
a bénéficié de l'alliance économique, qui a été capable de venir chercher du
financement, ça a simplifié leurs démarches.
Donc,
je pourrais vous en nommer plusieurs, mais évidemment je ne le ferai pas parce
que mon temps est limité, mais toutes ces personnes-là qui ont bénéficié
de l'alliance, je pense qu'il faut le mettre en relief puis il faut aussi
surtout remercier tous les partenaires qui forment cette alliance et qui
permettent à nos PME d'obtenir cet argent-là.
Hier encore, une
autre chose intéressante, on parlait de la relance, on parle du tourisme, le
centre-ville de Québec, comme le
centre-ville de Montréal, a été très affecté par la pandémie, les artères
commerciales, les SDC, etc. 5 millions qu'on a annoncés hier avec
mon collègue de l'Économie pour la relance, retrouver la vitalité, retrouver
l'activité du centre-ville de Québec. Un autre geste très, très concret pour
que la Capitale-Nationale puisse reprendre le pôle position qu'elle avait à la
fois en tourisme, à la fois en développement économique, à la fois en affaires,
à la fois en termes de qualité de vie, etc.
Donc, je vais
terminer peut-être en revenant sur... Parce que le propos de cette
interpellation, c'était le leadership, notre leadership, nous, la CAQ, le mien
comme ministre. Mais moi, je le vois comme équipe, parce que tout ce que je
fais, je le fais parce qu'on est neuf et je le fais parce que j'ai des
équipes : j'ai mon secrétariat, j'ai mon cabinet,
j'ai... On a toutes ces personnes-là, compétentes et intéressées, qui ont
toutes, toutes, toutes... On est nombreux, là. Le dénominateur commun, c'est qu'on a tous Québec tatouée sur le
coeur, M. le Président, parce que ça part de là.
Je parlais de mes
prédécesseurs libéraux. Peut-être que le problème, c'était juste de dire :
Ça ne m'intéresse pas. Tu sais, quand quelque chose ne t'intéresse pas, c'est
difficile d'être bon puis d'être leader là-dedans parce que ce n'est pas
naturel, ça ne t'intéresse pas, tu n'as pas le réflexe de te battre, tu n'as
pas le réflexe de faire avancer, de créer des projets, de pousser des affaires,
d'aller voir tes collègues du gouvernement, puis d'aller voir... puis de
dire : Là, ça va prendre de l'argent pour ma région, ça va prendre de
l'argent pour mon projet. Il va falloir que telle affaire aboutisse, parce qu'à
un moment donné, nous autres, on est élus par des citoyens qui ont des
attentes, on a des engagements clairs, il
faut être capable de les livrer. Et c'est exactement ce que la CAQ a fait à
Québec depuis deux ans et demi, avec
moi comme ministre, mais avec mes huit collègues. On est neuf députés à Québec. Il y a 11 circonscriptions
dans la Capitale-Nationale, il y en a neuf qui sont occupées par des députés de
la CAQ. C'est notre travail de faire avancer ce qui doit avancer à Québec et
c'est très exactement ce qu'on a fait depuis deux ans et demi à Québec.
Je suis fière de le
dire, je suis très fière de le dire parce que... Je dis souvent : On est
payés par les fonds publics, nous, M. le Président. Ça fait que, si on n'est
pas capables d'être utiles pour les citoyens, il y a quelque chose qui ne
marche pas. On est payés pour faire ça. Si on ne fait pas ça à chaque fois
qu'on se lève le matin jusqu'à tant qu'on se couche le soir, bien, on ne fait
pas notre job puis on n'est pas un bon député. On est tous des députés. Moi, je
suis la ministre, mais je suis aussi une députée.
Puis je reprenais les
pointes qu'envoyait le Parti libéral, toutes les insinuations qu'ils ont pu
faire qu'on n'entend plus. Tu sais, on les entend plus, là, les critiques. Le
Parti libéral s'est retrouvé ici, ce matin, pris avec le fait que la raison
précise pour laquelle ils nous ont convoqués ici leur a été un peu tirée sous
les pieds, puis ils se retrouvent un peu le bec à l'eau à matin. Ça fait que,
là, ils essaient de nous faire du millage sur le tramway, sans jeu de mots,
faire du millage sur le tramway, mais il n'en a pas à faire parce qu'il est
réglé. Ils essaient de nous dire : Vous n'avez pas de leadership. Près de
90 % des engagements réalisés ou en voie de l'être. Ils essaient de nous
dire : Vous ne faites rien, puis tout ça. Leurs précédents collègues n'ont
rien fait, pas une cent, pas un projet. Tout ce qu'on se faisait dire,
c'est : C'est compliqué, tu ne comprends pas, laisse-moi du temps. Tu vas
découvrir, peut-être un jour, si tu as la
chance d'occuper ma... Je me suis déjà fait dire ça par l'entourage du
précédent ministre de la Capitale-Nationale : Si, un jour, tu as
l'occasion de comprendre les dossiers, tu vas voir que c'est compliqué. Oui,
c'est compliqué, M. le Président, mais ça prend de la volonté, ça prend de la
détermination, ça prend du leadership, ça prend de l'argent, ça prend de la débrouillardise, ça prend tout ça.
Mais c'est ça, notre job, puis moi, je la prends très au sérieux comme
ministre.
Or, qu'en est-il? On
a débloqué ce qu'il y avait à débloquer. On a livré le tramway, on aura les
détails bientôt. Le troisième lien, ça avance, ça s'en vient. La promenade
Samuel-De Champlain, on l'a livrée puis on en a mis, de l'énergie, là-dessus, la Commission de la capitale nationale que
je remercie au passage, mais qui était un désastre sous la précédente
administration libérale. Je l'invite à lire le rapport de la Vérificatrice
générale sur l'administration libérale de la Commission de la capitale
nationale, si elle ne l'a pas déjà fait. Elle va découvrir que le problème...
Puis c'est peut-être ça
aussi. Je ne sais pas s'ils se sont enfargés trop longtemps devant un miroir,
le Parti libéral, puis ils se sont dit : Aïe, tout va mal dans la
Capitale-Nationale. Bien, je pense que c'est le reflet à retardement de leur
propre époque des 15 ans à Québec, où, effectivement, il y a bien des
affaires qui ne se sont pas faites, puis ils sont peut-être habitués que les
affaires traînent, puis qu'ils n'aient pas d'argent, puis que tout soit
compliqué. Mais, depuis deux ans et demi, M. le Président, on a fait débloquer
les projets, on a réalisé nos engagements, on est allés chercher de l'argent.
J'ai doublé le budget de la Capitale-Nationale. C'est simple, ça, comme phrase,
j'ai doublé le budget de la Capitale-Nationale. C'est un fait. Tu sais, au-delà
des articles de journaux puis des états d'âme, il y a les faits. Puis les faits
ont la tête dure, comme disaient des collègues. Et les faits, c'est ça :
plus d'argent que jamais dans la Capitale-Nationale, énormément d'argent dans
la Capitale-Nationale, énormément de projets. J'ai d'autres affaires qui s'en
viennent aussi, que je travaille avec mon secrétariat, qui vont dans le sens de
ma vision inclusive, qui vont dans le sens de toujours en faire plus pour le
grand développement régional.
Mais, M. le Président, puis je vais terminer
là-dessus, si on nous demande : Est-ce que la CAQ fait preuve de
leadership dans la Capitale-Nationale depuis deux ans et demi?, la réponse hors
de tout doute raisonnable, à la suite des nombreuses interventions qui ont eu
lieu ici ce matin, c'est oui. Et on est fiers de le dire. Et j'espère que les collègues libéraux sont heureux d'entendre que la
Capitale-Nationale est entre bonnes mains, parce qu'à deux quelques
kilomètres pour le plus près des députés libéraux, je ne suis pas certaine que
c'est eux qui, comment dire... qui ont la connaissance la plus fine et la plus
expérientielle de ce qui est bon pour la Capitale-Nationale. Le résultat de la
dernière élection le démontre.
Ça fait que je vais utiliser mes dernières
secondes pour remercier, M. le Président... parce que tout ce que je fais, je le fais, je l'ai dit, parce que je suis
entourée, je veux remercier mes huit collègues députés de la Capitale-Nationale.
J'en ai trois ici avec moi aujourd'hui. Il y
en a cinq autres qui, certainement, nous écoutent ce matin et qui se disent
que c'est important, Québec, c'est important, notre Capitale-Nationale. C'est
grâce à eux qu'on est capables de tout faire.
Je veux
remercier aussi mon équipe du Secrétariat de la Capitale-Nationale, mon
sous-ministre, M. Rousseau, qui est ici, mais toute son équipe
aussi, mon équipe de la Commission de la capitale nationale, ce sont eux,
aussi, qui m'aident à livrer les projets, et mon équipe du cabinet : j'ai,
ici, Dave Gravel et j'ai aussi Johanne Lapointe, mes deux conseillers
principaux qui s'occupent des dossiers de la Capitale-Nationale, et toutes les
personnes qui nous entourent aussi, qui travaillent... Dave est
particulièrement hyperactif, il travaille 24/7. Il n'y a pas une semaine, il
n'y a pas une journée où on ne parle pas de Capitale-Nationale avec mon équipe,
et c'est grâce à ça qu'on a pu livrer nos engagements, M. le Président.
• (12 heures) •
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Merci, Mme la ministre. On conclut avec vous, Mme la députée de
Saint-Laurent. La parole est à vous pour 10 minutes.
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Merci beaucoup, M.
le Président. Merci aussi à la vice-première ministre. Elle m'a bien fait
sourire lorsque... plusieurs éléments qu'elle a dits. Mais à l'écouter parler,
Québec a pris naissance en 2018. Honnêtement, la Capitale-Nationale a été
fondée, là, en 2018, si on l'écoute. Ça n'a pas de bon sens, là. Elle a pointé
ce cahier de promesses en disant : 90 % de nos engagements ont été
tenus. Donc, pour elle, c'est réglé, là.
Bien oui, le troisième lien, là... La page n° 1, construire le troisième lien, c'est déjà fait. Il n'y
a personne qui a vu le tracé, personne ne
sait combien ça coûte, mais c'est fait. Réaménager la tête des ponts. La
députée de Jean-Talon est ici. Elle a parlé, elle n'a pas dit un mot,
alors que la tête des ponts, ça a été son engagement à elle en campagne
électorale. Puis elle en a même parlé pas plus tard que janvier 2021, en
entrevue avec Marc-André Gagnon, de la tête des ponts, puis là, tout à coup, elle
n'en parle plus. Bon. J'imagine qu'elle n'a plus le droit d'en parler.
Attendez, là, on va continuer les engagements,
là. C'est quand même important, là. C'est fou, là, pareil, tout ce qu'on entend, 90 %. Arrimer la
main-d'oeuvre disponible avec les besoins des entreprises. Écoutez, j'ai dû
soulever avec Alexandre Duval, de Radio-Canada, un enjeu. Ici, à Québec, il y
avait des immigrants qui ne pouvaient pas s'inscrire à des cours de
francisation. Je n'ai pas entendu, là, un député de Québec en parler. C'est
moi, là, qui a dit : Aïe! Allo, la terre! On est à Québec, si on veut
travailler, encore faut-il parler le français. Il y avait des retards. Puis finalement, avec notre intervention, bien, il y a
quelqu'un qui s'est réveillé au gouvernement, qui a dit :
Effectivement, là, on devrait arrêter de mettre des bâtons dans les roues pour
ceux qui veulent faire des cours de francisation, puis par la suite ça a
débloqué. Alors, on est intervenu, mais, en tout cas, on n'a pas trop arrimé
les travailleurs avec les problèmes de pénurie. Puis là-dedans, là, il n'y a
pas grand monde qui nous a parlé de pénurie de main-d'oeuvre. Apparemment, ça
n'existe pas. Puis en passant, les écoles, c'est important de bâtir des belles
écoles, oui, mais assurez-vous d'avoir des profs. À date, ça ne va pas bien
avec eux, là.
Par la suite, harmoniser, là, l'offre de jeu
avec le tourisme, zéro puis une barre. Pire que ça, vous confiez une étude à
KPMG, qui est dans des beaux draps pour des histoires de paradis fiscaux, qui
ont aidé des gens, là, à être floués au Québec... à flouer le fisc québécois.
Et vous prenez, là, leur étude que, je vous rappelle, le corridor qu'ils ont
présenté, il n'y a même pas le port de Québec. C'était votre engagement
électoral de déménager vers une offre touristique. Le port de Québec est ici,
le corridor est en haut. Vous, vous prenez ça, puis, parfait, 90 %.
On continue, là, aïe! Voir grand avec l'aéroport
international de Québec. Elle dit qu'elle a rencontré le P.D.G., M. Poirier, plusieurs fois. C'est vrai,
j'ai regardé son agenda, la vice-première ministre, la dernière fois
qu'elle l'a rencontré, c'est en avril l'an
passé. Mais, en janvier, il y a eu une annonce qui disait que la liaison Toronto-Québec est dépassée, finie, hop!
partie. Je n'ai pas entendu qui que ce soit de Québec dire : Aïe!
Réveillez-vous, là, Air Canada. La liaison, là, d'affaires, Québec-Toronto,
doit être maintenue. Personne n'a parlé là-dedans, pas même la vice-première ministre. Bien, on va
dire : Bien oui, on va pelleter ça dans la cour du fédéral, arrangez-vous
avec ça.
Mettre de
l'avant le patrimoine religieux du Québec, là, de la ville, là, la capitale nationale.
Mettre davantage en valeur le
patrimoine religieux de la région. C'est drôle, Saint-François-d'Assise, rien
fait, église Saint-Coeur-de-Marie, rien
fait, Le Très-Saint-Sacrement, rien fait. Ça, c'est un engagement.
Donc, est-ce que ça, ça rentre aussi dans le calcul de 90 %,
là? C'est drôle, à moins que j'aie coulé mes maths, mais habituellement, là,
quand ça fait déjà cinq engagements sur cinq qui ne sont pas respectés,
ça frôle plus le zéro.
Développer tout le potentiel agrotouristique de
Portneuf à Charlevoix. L'an passé, là, c'est la première fois que tristement — nous
tous, on était tristes là-dessus — on a eu, là, des agriculteurs qui ont dû
mettre, là, dans les poubelles des récoltes parce qu'on n'a pas été capable de
les récolter. C'était la première fois que ça arrivait. C'était vraiment, là,
vraiment triste pour nous. Et puis, tu sais, c'est là qu'il faut prendre ça au
sérieux puis se dire : Dès maintenant, il faut sécuriser la main-d'oeuvre,
on a besoin, là, de cette main-d'oeuvre-là. Puis on va être honnête, c'est de
la main-d'oeuvre étrangère. Je sais, là, qu'il y en peut-être qui, dans votre
caucus, sont allergiques à ça, là, mais la vérité, là... Je comprends que vous
voulez réduire le nombre d'immigrants, mais on en a encore besoin, si on veut
être capable d'avoir de la main-d'oeuvre pour aller travailler aussi, là, au Québec,
là.
Puis là je peux continuer parce que, là-dedans,
dans les engagements, poursuivre le développement de la promenade
Samuel-De Champlain. La vice-première ministre, là, à l'écouter, là, elle
l'a créée, la promenade Samuel-De Champlain. On est rendu en
phase III. Est-ce qu'elle réalise que phases I et II, c'était avant
III, puis qu'avant phase I puis II, elle n'était pas là? Ça fait que, je
m'excuse, là, mais là il y a des limites à essayer de dire qu'on a tout fait,
là, puis que personne d'autre n'a existé.
Mais aujourd'hui j'espère que vous réalisez que
c'est quand même particulier que dans les différents enjeux qu'on a soulevés
avec vous, de votre côté, tu sais, vous n'en avez pas soulevé vous-même. Tu
sais, il y a du temps de parole, là, je sais que ce n'est pas tout le monde qui
est familier avec une interpellation, mais ce n'est pas juste les partis d'opposition, là, qui parlent, il y a la vice-première ministre qui parle, certainement, parce qu'elle
est la porte-parole de la Capitale-Nationale,
mais il y a aussi les députés de Québec qui parlent. Puis eux autres aussi, là,
tu sais, ils pourraient faire preuve, de leur côté, dire : Moi, j'ai un
enjeu de développement économique. C'était ça, le thème, là : leadership — il faut continuer à lire — nécessaire pour la prospérité et le
développement de la Capitale-Nationale.
Moi, j'ai l'impression que vous êtes arrivés ici
puis vous avez dit : Ah! il faut qu'on aille défendre notre caucus. Ah! il
faut qu'on aille défendre le leadership de la vice-première ministre. C'est
comme si vous, dans votre tête, vous partiez déjà avec la prémisse de départ
que le leadership de la vice-première ministre avait été entaché puis que, là,
vous venez à sa rescousse. Là, je ne sais pas c'est quoi, vos discussions de
caucus, ça ne m'appartient pas, ça vous appartient, mais visiblement, à
l'intérieur, vous avez senti que vous deviez venir ici aujourd'hui pour
défendre ça, alors que l'objectif, c'est la prospérité et le développement
économique de la Capitale-Nationale.
On a entendu, à juste titre, la députée de
Jean-Talon mentionner un enjeu, elle a parlé de Laurentia. Elle a dit, et je
cite : «C'est un projet stratégique.» Je suis d'accord avec elle, c'est un
enjeu stratégique. Oui, le député... le chef... je ne sais plus comment qu'on
l'appelle, parlementaire du troisième groupe d'opposition...
Le Président (M. Allaire) : ...
Mme Rizqy : Merci, M. le Président,
parce que je ne veux pas nommer le mauvais chef, là, donc vous me comprendrez.
Lui aussi en a parlé, sur un côté plus environnemental. Bien, moi, je suis
vraiment surprise que personne de votre côté, à ce jour, du côté gouvernemental
n'a pas soulevé l'autre enjeu, qui est quand même hyperimportant. On est
d'accord que c'est un projet hyperimportant, le projet Laurentia, mais il y a
un enjeu de sécurité nationale qui a quand même été soulevé dans les médias.
Mais personne, du côté gouvernemental, ne s'est dit : Hé! il y a peut-être
quelque chose ici intéressant à investiguer. Il y a peut-être ici, là, une
lumière rouge qui devrait s'allumer, puis on devrait se poser des questions.
Il me semble qu'après la débâcle de Flying
Whales, pour ceux qui nous écoutent, là, ça, c'est l'histoire des baleines
gonflables, là, que le ministre de l'Économie est parti sur sa grosse bulle
gonflable, a dit : On va mettre un paquet
d'argent avec Investissement Québec, l'argent des Québécois, sans se poser trop
de questions. Puis finalement, oups, enjeu de sécurité nationale. Dans
Flying Whales, il y avait un enjeu de sécurité nationale avec un partenaire
financier chinois. Puis ici, dans Laurentia, il y a aussi ce même enjeu qui a
été soulevé, qui est tellement assez important qu'on a quand même ici un des
membres du Five Eyes, qui est l'Australie, qui a dit : Nous, on ne
fait pas affaire avec cette entreprise. On a
aussi Israël qui a décidé de ne pas faire affaire avec cette entreprise dans un
autre enjeu.
Mais nous, au Québec, je n'entends personne,
personne dire : C'est un enjeu stratégique. Est-ce que par fierté
nationale un endroit aussi important qu'un port, il ne devrait pas y avoir lieu
de se poser la question si ce n'est pas plus intéressant d'avoir justement une entreprise
québécoise? Peut-être que ça, ce serait faire une belle preuve de leadership
et, d'une pierre deux coups, nationaliste. Puis peut-être que juste de poser la
question, ce serait, à tout le moins, faire preuve de leadership, de
dire : Ça nous intéresse. Parce que la seule personne que j'ai entendue, à
Québec, en parler, ça a été Jean-Yves Duclos, le ministre fédéral.
Et vous comprendrez que je suis obligée de
terminer avec... moi, ça m'a fait sourire aussi, quand elle dit : Ils se
regardent dans le miroir. Non, on ne passe pas notre journée à se regarder dans
le miroir, mais j'ai entendu beaucoup la vice-première ministre utiliser le «je»,
le «je», le «je» : J'ai donné de l'argent. J'ai mis de l'argent. J'ai fait
débloquer ci, j'ai, j'ai, j'ai. Bien, j'espère qu'elle réalise, de un, que ce
n'est pas son argent, mais l'argent des contribuables à même nos impôts, un, et
qu'elle fait partie d'une équipe, puis que ce serait peut-être intéressant, surtout pour ses collègues, je me mets à leur place, là, le
«nous», hein? Parce qu'on ne peut pas demander à nos collègues de venir avec
nous défendre le caucus, puis défendre son leadership à elle, puis, après ça,
juste parler au «je», là, c'est comme une petite incohérence. Mais, sinon, je
m'attends qu'on va le voir, finalement, les différents tracés, on va le voir,
oui, pour le tramway, oui, pour le troisième lien, mais aussi l'échéancier pour
la tête des ponts. On va avoir une idée beaucoup plus concrète de qu'est-ce
qu'on va faire pour les croisières, pour aider les gens qui travaillent. On va
s'assurer, là, d'avoir... pour faire face à la pénurie de main-d'oeuvre,
d'avoir des gens qui vont venir travailler, puis ça, ça commence maintenant.
Alors, j'espère un peu moins de communications,
un peu plus d'action, puis, dans la mesure du possible, un peu moins de
partisanerie. Et, sur ce, merci à vous tous d'être venus aujourd'hui à cet
exercice démocratique. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Allaire) : Merci à
vous, Mme la députée de Saint-Laurent.
Alors, compte tenu de l'heure, je lève la
séance. Nous avons accompli notre mandat, alors j'ajourne les travaux sine die.
Bonne fin de semaine, tout le monde.
(Fin de la séance à 12 h 09)