(Dix heures deux minutes)
Le
Président (M. Auger) : À l'ordre, s'il vous plaît! Je déclare la séance de la Commission de l'aménagement du territoire ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien
vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
La commission
est réunie afin de procéder à l'interpellation du député de Gaspé au ministre responsable de la région de la Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine sur le sujet suivant : La Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine délaissées par le gouvernement libéral.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le Président. M.
Gaudreault (Jonquière) est remplacé
par M. Lelièvre (Gaspé); M.
Ouellet (René-Lévesque) est remplacé par M. Roy (Bonaventure); et M. Laframboise (Blainville) est remplacé par Mme D'Amours (Mirabel).
Le
Président (M. Auger) :
Merci. Je vous rappelle brièvement le déroulement de l'interpellation. Dans un premier temps, le député de Gaspé
aura un temps de parole de 10 minutes, suivi du ministre pour également
10 minutes. Par la suite, des
périodes de cinq minutes seront allouées selon la séquence suivante : d'abord,
un député de l'opposition officielle,
ensuite le ministre, puis un député du
groupe formant le gouvernement, et ainsi
de suite. 20 minutes avant midi,
j'accorderai 10 minutes de conclusion
au ministre et un temps de réplique égal au député de Gaspé.
Et je comprends qu'il y a une entente à l'effet que le deuxième
groupe d'opposition interviendra lors de la troisième et de la sixième séries
d'intervention.
Enfin, je vous
rappelle que le débat ne peut, à moins d'un consentement, dépasser midi.
Et, compte tenu que nous avons déjà dépassé de trois
minutes, je demande le consentement pour poursuivre jusqu'à 12 h 3. Consentement?
Consentement. Merci. Sur ce, M. le député de Gaspé, vous avez la parole pour
les 10 prochaines minutes.
Exposé du sujet
M. Gaétan Lelièvre
M. Lelièvre : Merci, M. le Président.
Je tiens à saluer l'ensemble des participants, notamment le ministre responsable de la région, notre collègue des Îles-de-la-Madeleine, ainsi que notre collègue de la deuxième opposition et, bien sûr,
mon collègue le député de Bonaventure, mais aussi souligner la présence de gens
de la Gaspésie qui se sont déplacés, une quinzaine
de personnes qui ont cru essentiel de se déplacer pour venir nous supporter
dans notre interpellation pour faire valoir les priorités de la région.
Donc, je remercie les préfets, le préfet de La Haute-Gaspésie, le préfet de La Côte-de-Gaspé, maire de Cloridorme, maire de
Marsoui, conseillère municipale de La Martre et plusieurs représentants du dossier du ferroviaire, notamment, ferroviaire,
santé et services sociaux, président régional de la centrale des syndicats
nationaux. Donc, merci de votre appui.
Écoutez, M.
le Président, l'interpellation d'aujourd'hui est vraiment nécessaire,
nécessaire parce que la Gaspésie et les Îles se sentent oubliées dans les
priorités gouvernementales. Même s'il y a eu quelques annonces récemment
un peu plus marquées du côté des
Îles-de-la-Madeleine, nous aurons l'occasion de venir appuyer notre collègue
des Îles dans les besoins de sa
population. On veut être solidaires avec les Madelinots et les Madeliniennes
qui font partie de notre région administrative et qui ont notamment des
défis au niveau du transport et au niveau de la santé.
Si je reviens
sur ce qu'on appelle la péninsule chez nous — hein, les gens du continent, les gens de la
péninsule — beaucoup d'enjeux. Écoutez, ce matin, M. le
ministre, soyez assuré que ce n'est pas un débat partisan que nous allons faire, mon collègue et moi, en tout
cas, de ce côté-ci, ça va être un débat de coeur, un débat de raison pour
aider notre région, pour tenter de
sensibiliser le gouvernement par l'entremise du ministre responsable de la
région aux priorités prioritaires. On
est rendus, en Gaspésie puis aux Îles, à parler de priorités prioritaires,
tellement on a des dossiers importants.
Ce qui ressort comme priorités, c'est la question des transports. La Gaspésie
est une région éloignée, mais, de
plus en plus, on se demande si nous ne sommes pas une région isolée. Je fais un
bref rappel des principaux dossiers.
Le chemin de
fer a été acquis par le gouvernement du Québec en 2015, par le ministre des
Transports de l'époque, avec un
engagement de le remettre en opération. Après plus de deux ans, il n'y a
toujours pas d'investissement majeur qui a été apporté au train et
L'Amiral, le train touristique L'Amiral à Percé, à Gaspé et Percé, qui relie
les croisières internationales, est toujours
cloué à la gare depuis sa troisième saison. Le train de Via Rail ne
dessert plus la région. Et le train
des marchandises, qui a fait l'objet d'un consensus... Les six MRC de la région
Gaspésie et les Îles ont reconnu la priorité au transport des
marchandises pour répondre notamment aux besoins de l'usine
LM Wind Power qui vit une croissance
sans précédent, on passe de 200 à 500 emplois, mais la direction générale,
la haute direction a été claire, ça prend
un service de transport ferroviaire. Ce n'est pas normal de transporter des
pales de 48 mètres de long par la route dans une région touristique comme la Gaspésie. La cimenterie de
Port-Daniel s'est prononcée également en faveur du besoin du retour du train des marchandises. Et
d'autres entreprises d'importance dans le secteur de Gaspé attendent aussi
le retour du train pour annoncer leurs
projets de développement. Donc, extrêmement important, le retour du transport
par train des marchandises.
Mais aussi il
ne faut pas oublier le transport passagers. Même s'il y a eu un consensus dans
la région pour prioriser le retour du
train des marchandises, n'oublions pas que la Gaspésie a besoin de moyens de
transport pour ses passagers, et
malheureusement, faute de budget suffisant pour régler les deux modes de
transport dans un premier temps, bien, on doit malheureusement, je dis bien malheureusement, prioriser, nous, en
Gaspésie. On n'a pas le droit d'avoir des transports des marchandises et des personnes en même temps,
il faut prioriser. Pourtant, il y a d'autres régions du Québec qui ne
sont pas appelées à faire de tels choix.
Vous savez,
le train, c'est important. Pourquoi? Bien, parce que les autres modes de
transport sont pratiquement absents.
L'avion, 1 000 $,
1 500 $, 1 600 $ un billet d'avion. Une personne qui est
allée voir son médecin à la dernière minute à Québec, elle est venue me
voir, m'a montré son billet d'avion, 1 640 $, Gaspé-Québec — est-ce
que c'est normal? — pour
des raisons médicales. Non, ce n'est pas normal. Quand le gouvernement va-t-il avoir une vision pour développer le
service aérien dans les régions, pour connecter les régions avec la balance de
la planète en 2017? National Geographic a reconnu six reconnaissances internationales à la
Gaspésie et aux Îles, les plus beaux bords de mer au monde, un des 10 plus beaux endroits à
voir dans le monde. Mais malheureusement, pour se rendre en Gaspésie, pour
voir ce beau coin de pays, ça nous prend des
modes de transport. L'avion n'est pas abordable. Chez nous, en Gaspésie puis aux Îles, on dit que l'avion, c'est réservé
aux fonctionnaires, aux employés de l'État. Pourquoi? Parce qu'ils ne paient
pas leurs billets. Mais les gens d'affaires,
les touristes, M. et Mme Tout-le-Monde n'ont pas les moyens de prendre
l'avion. Ce n'est pas normal en 2017.
Réseau
routier. Pas d'avion, pas de train, est-ce qu'on peut avoir un réseau routier
en état? 100 kilomètres de réseau routier
qui a été fermé dans la Haute-Gaspésie — je vois le préfet, M. Cormier, qui est
ici — 100 kilomètres
de routes fermées pendant trois
jours, des villages enclavés, des communautés qui étaient inquiètes, des gens
de La Martre, là, qui n'avaient
pas de voie de contournement pendant près de trois jours. Est-ce que c'est une
situation normale? Notre route 132, c'est la seule voie de
circulation. On a le droit d'avoir au moins une route nationale en bon état.
Pourtant, les budgets d'entretien du réseau
routier sont passés de 84 millions en 2014 à 48 millions l'an
dernier, et à 56 millions cette année. C'est les plus petits budgets d'entretien du réseau routier de
l'histoire de la Gaspésie — est-ce que c'est normal? — avec des pareils investissements qui sont dus notamment dans la
Haute-Gaspésie pour la route qui a été détruite par les tempêtes en
décembre et janvier.
• (10 h 10) •
Au niveau
plus global, les coupures dans le développement des régions ont fait
extrêmement mal à la région de la Gaspésie.
On avait, avant la loi 28, avant la fermeture des CRE et des CLD, un budget de
13,5 millions dans la région. Si
on prend la moyenne du budget des CRE des dernières années, avec les coupures
des CLD, ça nous donne une enveloppe autour
de 13,5 millions par année gérée par les gens du milieu, les organes...
pas des instances, pas des structures comme le gouvernement se plaît à dire. Parce que, quand on dit qu'on ferme des
structures, ça fait plaisir au monde. Moi, je vous parle d'organes de concertation, M. le ministre,
organes de développement. Puis un organe, là, dans le corps humain, c'est
essentiel pour la vie du corps humain. Bien, nos organes de développement, nos
budgets étaient essentiels pour la vie sociale
et économique de la région. Vous avez coupé, M. le ministre, comme responsable
de la région... votre gouvernement a
accepté de couper de 13,5 à 1,5 million le budget de développement
régional de la région. Je comprends, il y a quelques semaines, que vous êtes venu annoncer en privé,
aux préfets, cette faible enveloppe.
Pourtant, partout ailleurs, on a fait
des annonces avec le ministre des Affaires municipales, avec le ministre
régional pour annoncer le budget FARR. Mais, devant
l'ampleur de la coupure en Gaspésie, l'annonce s'est faite en catimini avec les
préfets seulement. Je
comprends. 1,5 million pour remplacer 13,5 millions.
Moins de 10 %. On peut ajouter l'enveloppe des Îles,
disons qu'on monte à 2,5, 2,5 versus 13,5, c'est nettement insuffisant.
La question,
M. le ministre, en tout respect, vous êtes le deuxième ministre à être
responsable de la région depuis l'arrivée
du gouvernement actuel : Avez-vous une vision, votre gouvernement, et
avez-vous une volonté, vous, comme ministre
responsable de la région, d'aider la région? Ce qu'on veut, c'est des réponses.
Il y a plus de la moitié de votre mandat
de passé. On sait qu'on se dirige vers une situation qui va nous rapprocher des
élections. Moi, je suis rendu, comme député
d'opposition, à souhaiter les bonnes nouvelles du gouvernement, parce que je
suis prêt à tasser ma partisanerie politique
pour prendre le pouls de ma région, prendre l'intérêt de ma région. Puis je
souhaite que vous annonciez, dans les
prochains mois, des dossiers majeurs pour notre région, notamment au niveau des
transports, notamment au niveau du
développement social, le développement économique de notre région. Et je serais
le premier pour être à côté de vous pour
vous féliciter, comme je l'ai fait avec le ministre de la Santé la semaine
dernière, quand il est venu annoncer enfin le dossier d'hémodialyse.
Ce matin,
c'est vraiment une interpellation qui est très importante. Ce n'est pas pour
passer un vendredi à Québec qu'on est
ici, là, c'est parce que la Gaspésie a besoin d'un signal clair de la part du
gouvernement, à savoir quelle est votre vision, puis quelle est votre volonté, puis quels sont les projets
concrets, là, que les gens qui sont ici, dans les estrades, puis les gens qui nous écoutent... Si vous saviez
le nombre de personnes qui m'ont dit : Gaétan, on va écouter ça, on a hâte
de voir qu'est-ce que le gouvernement va nous répondre.
M. le
ministre, la Gaspésie et les Îles fait partie du Québec. On est 1,5 % de
la population, mais on a aussi une stratégie
d'occupation dynamique des territoires, une politique d'occupation dynamique
des territoires qui fait en sorte que
l'ensemble des régions ont droit à
leur coffre à outils, à leurs outils de développement, notamment leurs moyens
de transport.
Vous savez,
en terminant, ça prend une volonté, ça commence par une volonté puis une
vision, aider une région. Puis je
vous invite fortement, à la demande d'ailleurs des préfets, de la table des
préfets de la Gaspésie et des Îles, qui vous a adressé
cette demande-là il y a quelques semaines, de prendre le document, hein, la
stratégie de développement de la Gaspésie et
des Îles, qui a été déposé en 2013 par notre gouvernement et qui malheureusement
n'a pas pu être réalisée. On connaît
les raisons. Je vous invite à suivre les projets, les dossiers qui sont
là-dedans. Puis ce n'est pas le Parti québécois qui les a inventés, ces
dossiers-là, en 2013, là, c'est nos gens du milieu, les préfets, les maires,
les intervenants socioéconomiques, le
communautaire. Ce sont ces gens-là qui nous ont, suite à une vaste consultation
que j'ai faite comme ministre
régional... on a reçu des demandes du milieu, on les inclut dans notre
stratégie de développement de la région, et je demande votre collaboration pour démontrer votre vision et votre
volonté de répondre aux besoins, au cri du coeur des Gaspésiens et des
Madelinots. Merci.
Le
Président (M. Auger) : Merci, M. le député de Gaspé. Maintenant, le
ministre, pour également 10 minutes. M. le ministre.
Réponse du ministre
M. Sébastien Proulx
M.
Proulx : Merci, M. le
Président. D'abord, à mon tour de saluer vous-même et l'équipe de la table, les
collègues interpelant et de
l'opposition, mon collègue des Îles-de-la-Madeleine qui est avec moi, les gens
qui m'accompagnent, les gens qui sont dans nos tribunes également pour
nous entendre et ceux qui nous écoutent également.
D'abord, vous
rappeler qu'en ce qui me concerne — je comprends qu'on parlera du gouvernement,
je vais parler de moi aussi
également — depuis
ma nomination, le 28 janvier dernier, j'ai eu l'occasion de me rendre à 10
reprises, au moins, en Gaspésie. Je
faisais le décompte non pas pour le plaisir, mais pour aujourd'hui, hier, et
j'ai plus d'une vingtaine de jours de passés déjà dans la région, ce qui
n'est pas banal. J'ai eu l'occasion d'y faire énormément de rencontres, si vous
avez l'occasion de voir mon agenda, de toute façon, je peux vous le montrer, à
temps plein, si vous voulez, il m'occupe
passablement. Mais, quand je suis dans la région, je n'y vais pas non plus pour
aller passer du bon temps. J'en passe
du bon en rencontre, mais je n'y vais pas pour m'amuser, j'y vais aussi pour travailler
et beaucoup pour travailler.
J'ai
l'occasion, bien sûr, d'être appuyé par une équipe qui est présente tant en
Gaspésie qu'ici, à Québec. Je suis appuyé
par des collègues autant du Conseil des ministres que de députés qui ont
l'occasion de travailler avec les gens de la Gaspésie également et de s'y rendre. J'ai plusieurs collègues qui vont
en Gaspésie également intervenir, faire des annonces, participer à des rencontres. M. le député de Gaspé
parlait de l'hémodialyse il y a quelques instants, ce n'est pas anodin. Et c'est normal, ce n'est pas un travail qui a été
fait seul, j'ai travaillé avec mon collègue de la Santé. J'ai rencontré les gens localement, j'ai rencontré des gens en attente. J'ai eu l'occasion
de m'exprimer aussi sur le sujet, disant qu'il était inconcevable qu'on doive avoir des distances si
longues et surtout du temps de déplacement. C'est important
pour avoir droit aux traitements.
J'ai souvent eu l'occasion de rencontrer des
gens à Québec dans différents dossiers. D'ailleurs, vous parliez, M. le député de Gaspé, de... M.
le Président, M. le député de Gaspé parlait de la stratégie d'intervention gouvernementale en
Gaspésie, qui, effectivement, va connaître, je vais dire, une révision, une réflexion
à l'égard de sa révision pour s'assurer qu'on soit bien enlignés sur des enjeux d'aujourd'hui aussi. Ce n'est pas seulement parce
que ça a été demandé, c'est aussi
parce que, dans les premières rencontres que j'ai eues avec les préfets, notamment,
j'ai mis ça à l'ordre du jour après que nous en avions parlé ensemble, justement,
dans une première rencontre.
Alors, dans
les faits, ces enjeux-là d'orientation sont à mon ordre du jour, sont à ceux du gouvernement, et il
y a un travail qui doit être fait, également,
localement. D'ailleurs, les gens qui nous écoutent et les gens de la table des
préfets vous le diront, je suis en entente d'un mémoire de leur côté à
ce sujet-là.
Je veux — et
on aura la chance d'en parler durant l'interpellation également — parler
des transports, parce que vous avez tout
à fait raison que c'est un point extrêmement important. Je pense avoir fait la démonstration que j'étais
aussi en attente du ministère des Transports que vous l'êtes. Je pense l'avoir exprimé assez clairement
également. En même temps, je suis obligé de recommencer un peu ce que je dis à chaque fois en
disant que... Vous dites qu'il n'y a pas d'investissement
important qui a été fait sur le chemin de fer depuis l'acquisition. D'abord, vous
rappeler que l'ensemble des créanciers ont été payés. Le jour où le gouvernement
du Québec a acheté le train, là, il
ne l'a pas fait pour lui, il l'a fait pour la Gaspésie. Et, dans ce
contexte-là, ceux qui devaient être payés l'ont été. Alors, il y a des gens
contents, je le sais.
Deuxièmement, il y a eu des sommes pour
maintenir son entretien. Vous me dites : Ce n'est pas suffisant. Je l'entends. Il y a quand même une annonce qui
aurait dû être faite, qui aurait pu être faite à l'hiver dernier, qui avait des
sommes importantes et qui nous plaçait dans un plan de développement par
étapes, qui, à mon avis et à mon sens, aurait
pu faire le premier bout de chemin dont vous parlez. Alors, dans la mesure
où... et là je peux sortir nombre de citations, d'exemples, de communiqués, et autres rencontres qui disent : Un
jour ou l'autre, ça nous prenait des passagers, ensuite des passagers en deuxième temps, des marchandises
tout le temps. On a eu un changement dans le consensus, ce qui nous a amenés à devoir retourner au ministère des
Transports faire des analyses. Ce n'est pas de ma faute s'il faut retourner
faire des analyses. C'est tant mieux si on
doit faire analyses. C'est n'est pas sur mon contrôle quand les analyses vont
se terminer. C'est peut-être tant mieux
aussi, parce que, dans les faits, à moins que quelqu'un ici soit un spécialiste
des analyses de chemins de fer, moi, je n'en suis pas, il faut que ce
soit fait par les gens qui doivent le faire. Et, dans ce contexte-là, dès que nous aurons ces résultats-là,
je pense qu'on aura l'occasion de discuter ensemble de ce qui sera le
mieux pour le chemin de fer.
Je voulais
parler également de... et, dans les remarques préliminaires, M. le Président,
parler, bien sûr, des enjeux plus
globaux qui touchent également la région, mais l'ensemble des régions. Vous
avez parlé du transport dans son sens large. On pourra
peut-être parler de transport aérien, tout à l'heure, qui ne touche pas que la
Gaspésie, qui touche les îles, qui
touche la Côte-Nord, qui touche l'Abitibi. J'en suis, je le fais, le tour.
Alors, je le prends, l'avion, je le vois comment ça se passe.
On
pourrait aussi parler de la main-d'oeuvre, de l'adéquation, de la difficulté à
avoir des gens prêts à travailler dans
des emplois qualifiés, alors qu'il y a des gens disponibles mais qui n'ont pas
les qualifications. Il y a un enjeu. Et là j'en suis, j'en parle régulièrement, ça fait partie de mes missions
comme ministre, notamment, de l'Éducation. Alors, dans ce contexte-là, moi, je suis bien prêt à parler de
tout ça, parce qu'il faut trouver des solutions autant à la démographie qu'à
la diplomation, qu'à l'adéquation entre la formation et l'emploi.
On
pourra peut-être parler également de Percé un peu. Je pense que, là-dessus,
vous serez d'accord avec moi que le processus va bien, que les
discussions sont toujours adéquates, que les rencontres se font, que les sommes
sont au rendez-vous, que les appréhensions
que vous aviez, notamment, à l'égard des discussions avec le fédéral sont en
cours. Alors, peut-être qu'on aura
l'occasion d'en parler plus longuement. Mais, là-dessus, je pense qu'il n'y a
pas de défaut, ni de notre part ni
des gens qui travaillent avec nous. Il n'y a que des bonnes nouvelles qui se
succèdent pour en arriver là où on veut arriver, c'est-à-dire d'être en
mesure de réhabiliter le site, bien entendu, mais ensuite d'avoir cette saison
touristique, comme nous l'avons dit.
• (10 h 20) •
Et,
bien, écoutez, moi, je veux prendre l'occasion, au cours de l'interpellation
aussi, pour rappeler, M. le Président,
plusieurs de nos investissements, bien entendu, parler des priorités.
Ce que je pourrais peut-être
faire maintenant, c'est parler de la concertation régionale — je
vais appeler ça ainsi — parce que je suis allé, c'est vrai, avec le
sous-ministre des Affaires municipales, rencontrer la table des préfets élargie. Ça ne s'est pas fait en cachette, là, il
y avait pas mal de monde. Il n'y a pas eu un processus différent de ce qui se
fait ailleurs, ça s'est fait de la même
façon. Il n'y a pas eu de montant confirmé, en passant, comme ça s'est fait
ailleurs. Mon collègue ministre des
Affaires municipales n'était pas là — parce que j'avais l'impression que vous me le
reprochiez — il était en même temps dans une autre
région. Il n'a pas, lui non plus, la capacité d'être à deux endroits en
même temps.
Ça
a été une rencontre très intéressante, ça a été une rencontre qui nous a permis
de se rappeler qu'il faut aussi, localement,
trouver des consensus régionaux. Il y a des gens qui évoquaient même... comment
je vais faire, moi, ou comment on va
faire, nous, à l'intérieur de notre région, MRC contre MRC, pour y définir des
priorités sans se désavantager? C'est ça,
une concertation régionale. C'est ça, notre responsabilité, comme élus, de
devoir, dans certains cas, faire des arbitrages, pousser ses priorités,
établir des consensus et faire en sorte que les choses puissent se développer.
Alors, j'entends ce que vous dites à l'égard de la
concertation des structures et des organes. Moi, j'ai la chance de parler avec beaucoup de collègues, j'ai la
chance de voir beaucoup de régions, j'ai la chance de voyager pas mal dans
le Québec, et c'est clair que ce n'est pas
partout pareil, et c'est tant mieux, chacun ses façons de faire, chacun son
historique, mais il n'en demeure pas moins que la prise en charge à
l'intérieur des outils que nous offrons est possible, que les consensus à l'intérieur des outils que nous
offrons sont possibles et même souhaitables, et qu'à la fin de la journée la
réalité, c'est la suivante :
lorsqu'un projet sera déposé dans le fonds FARR par exemple, c'est parce que la
région nous l'aura déterminé, et le
gouvernement va l'appuyer, va le mettre en oeuvre. Alors, dans le contexte
actuel, c'est difficile... c'est toujours difficile pour moi de réconcilier une
demande, de dire : Laissez-nous faire nos affaires, mais, en même temps,
vous m'avez enlevé tous mes outils, maintenant, je ne suis plus capable de
construire mes affaires. Il y a une réalité là-dedans.
Oui, les choses changent, oui, les structures sont moins nombreuses, et c'est
tant mieux, mais il n'en demeure pas
moins qu'il y a de l'espace pour de la collaboration et de la concertation dans
les régions, et ce n'est pas vrai que, parce que les CRE ne sont plus, que l'ensemble de l'argent qui transitait par
les CRE n'est plus disponible. Dire cela, c'est dire une fausseté.
Alors,
dans le contexte actuel, j'aurai l'occasion, j'imagine, d'échanger avec les
collègues, et mon collègue de la Gaspésie...
mon collègue des Îles-de-la-Madeleine, pardon, M. le Président, sera avec moi
pour parler de sujets qui lui sont
chers, puisqu'il est adjoint parlementaire aux pêches, notamment, et d'affaires
maritimes, qui sont très présentes en Gaspésie. Merci.
Argumentation
Le
Président (M. Auger) : Merci, M. le ministre. Nous allons maintenant
débuter les échanges. M. le député de Gaspé, pour... M. le député de
Bonaventure, avec plaisir. Cinq minutes, maximum.
M.
Roy : Cinq minutes. Merci, M. le Président. Écoutez, je vais
dire comme mon grand-père disait : Je vais prendre mon coeur puis
je vais le mettre dans ma poche d'en arrière 30 secondes.
Je
vais exprimer une situation, les gens chez nous sont révoltés, révoltés par une
attitude qu'ils trouvent méprisante. Ils se sentent traités comme des citoyens
de seconde zone, O.K., dans un contexte où votre gouvernement protège une classe opulente, qu'on appelle les
«corporate bums», avec des salaires qui se donnent qui sont scandaleux.
Écoutez,
deux ministres sont venus mardi à Carleton. Et là les journalistes ont
dit : Il va y avoir une belle annonce. Et qu'est-ce qu'on a
annoncé? Un bar rayé de plus pour la pêche puis un budget pour le saumon. Et
les gens ont été... il y a eu une
stupéfaction, parce qu'on s'attendait à des grandes annonces. Non, rien. Comme
si on essayait d'acheter les Gaspésiens
temporairement avec un potentiel de pêche. C'est correct, j'ai vendu le projet
au ministre Forêts, Faune et Parcs, qui
ne connaissait pas le bar rayé... est venu l'annoncer avec le ministre
responsable de la région en Gaspésie, sans inviter le député de Bonaventure et porte-parole de la
faune. Il faut le faire. À quelque part, c'est un peu une forme de mépris
par rapport à la démocratie.
Les
Gaspésiens, là, je vais vous le dire, ce sont des gens ambitieux, courageux,
entrepreneurs puis déterminés, puis ils méritent d'être écoutés, et ils
ont droit à leur développement.
Vous avez
parlé de consensus, vous l'avez dit à peu près 10 fois, M. le ministre.
Écoutez, quand vous avez détruit les
structures de concertation, qu'est-ce que ça a créé? Une division entre les élus. C'est sûr, les enjeux
ne sont pas les mêmes. Et ça prend
une structure, un organisme qui permet une concertation pour arriver d'une voix
forte, unie. Mais ce que vous avez
fait, c'est exactement le contraire, vous avez divisé les élus entre eux
pour régner. Et là vous leur mettez la
balle sur le dos pour nous dire que, s'il
n'y a pas de consensus, on n'ira pas
de l'avant avec les grands projets de développement?
Je vais vous
dire, M. le ministre, il y a un consensus par rapport au train. Il n'y a
personne qui s'y oppose. Et vous dites
que, bon, les élus ont changé d'enjeu, d'idée, on était sur le train passager jusqu'à
New Carlisle, c'est là, on change, le
train de marchandises. Bien, écoutez, ce qu'on veut, c'est le train, puis on
veut le train de marchandises et de passagers, ce n'est pas compliqué.
En 2017, là,
une région comme la Gaspésie qui n'a pas accès au train, écoutez, on va où, là?
Pour le développement économique,
c'est essentiel, notre développement
social, pour assurer de la mobilité. On est dans le monde de l'accélération
des transports puis de la vitesse dans un
contexte où, nous, on est, je dirais, stérilisés dans notre capacité de
développement et, je dirais, de
déploiement de qui nous sommes en tant qu'entrepreneurs pour nos étudiants,
pour toutes les entreprises qui veulent se développer.
Écoutez, tu
sais, Ciment McInnis, là, puis LM Wind Power, à Gaspé, là, ce sont de grandes entreprises qui ont un potentiel de développement extraordinaire. Mais là qu'est-ce qu'on voit dans un article du jeudi 30 mars 2017?
Le train n'est pas
essentiel au développement des entreprises gaspésiennes,
selon le ministre des Finances.
Bien, je suis désolé, là, mais je
pense que — et là je vais faire une boutade — si le ministre croit que le train n'est pas
essentiel au développement de la
Gaspésie, bien, je pense que le ministre n'est pas essentiel non plus, parce
qu'il n'a pas compris nos enjeux, puis notre
réalité, et nos besoins, qui ne sont
pas différents des autres régions du Québec. Nous ne sommes pas des citoyens de seconde zone, nous avons droit à notre développement. Et il va falloir arrêter de structurer, je dirais, de la chicane entre
les élus pour leur mettre sur les épaules le fait qu'il n'y a pas de consensus.
Ça, c'est évident.
Autre article,
16 février 2017, Avenir du rail : quand les ministres
désinforment. Pas drôle,
celle-là, là, hein, ce n'est pas
drôle. Et là vous nous dites : Il faut aller voir le ministère des Transports, on attend du ministère des Transports les évaluations.
Ce n'est pas compliqué, allez les demander. Faites votre travail,
défendez-nous. On le mérite au même titre
que les autres régions du Québec. Donc, le dossier du train, c'est une priorité,
c'est... Puis il y a un consensus. Ne venez pas nous dire qu'il
n'y a pas de consensus, il y a un consensus, tout le monde le veut. On attend
les réponses.
Le
Président (M. Auger) : Merci, M. le député de Bonaventure. M. le
ministre, pour également
cinq minutes.
M.
Proulx : Oui. Merci, M. le Président. Concernant l'annonce du bar rayé et du saumon,
vérification faite, vous étiez
invité. Moi, je n'ai jamais, jamais, jamais fait une annonce dans mes missions sans qu'un député de l'opposition ait été invité.
Non, mais c'est parce que dire n'importe quoi, ça ne marche pas non plus,
là. Je veux dire, vous étiez... J'ai rencontré
votre attaché sur place. Il m'a serré la main, il m'a dit bonjour. J'ai
dit : Vous allez m'excuser de passer outre le protocole, tu diras bonjour à Sylvain. Alors, ça, c'est... Je veux
bien, là, mais, si vous n'étiez pas invité, je m'en excuse et je fais
une vérification. On me dit que vous l'étiez. Alors, je veux juste m'assurer
que ce ne soit pas dit comme ça, parce que je ne fais pas ça, ni en Gaspésie, ni ailleurs
dans l'ensemble du Québec. Vous pouvez en parler à tous vos caucus et à mes collègues. Je dois être exemplaire à ce
sujet-là. Mais l'annonce n'était pas sous ma responsabilité, alors on fera
les vérifications. Mais, moi, on me dit que vous l'étiez, je voulais m'en
assurer que vous le sachiez.
Deuxièmement, concernant le train, il y a une réalité avec le train... Et moi, je suis du
même avis que vous et du même avis
que tout le monde qui nous écoute : c'est important, le train,
c'est important pour la Gaspésie, le train. On ne l'a pas acheté pour le démanteler en planches de
8 pieds, là. La réalité, c'est qu'on a acquis le train pour qu'il puisse
demeurer en Gaspésie, pour que le
train soit utilisé par les Gaspésiens et par les Québécois. Et moi, j'ai toujours
cru, et je le crois encore aujourd'hui, que la finalité, là, c'est que, oui, les marchandises pourront
l'utiliser, mais aussi des passagers. Moi, je crois ça, là. Il y a un enjeu de mobilité en Gaspésie. Puis on n'est quand même
pas pour, dans nos plans de développement,
faire en sorte de se priver de notre
capacité de transporter des gens pour y entrer, pour en sortir. Ça, pour
moi, là, c'est essentiel.
• (10 h 30) •
Là où je
dis que le consensus a changé — et je pense qu'on pourrait ressortir
l'ensemble des pétitions, des demandes, des discussions, des articles, on pourrait faire la revue de presse tant
qu'on veut, là : jusqu'à l'automne dernier, là, tout le monde
savait qu'on y allait par section, par étape, puis qu'on ne pouvait pas faire
ça d'un coup. Alors, s'il y a quelqu'un
qui pense, ici, là, que le gouvernement a annoncé que le train... tout d'un coup, était pour l'annoncer du
début jusqu'à la fin sans prendre en
compte les difficultés puis c'était pour être dans un seul appel de
projet, je ne pense pas que ça a été dit. Si ça a été dit, corrigez-moi. Je ne pense pas que c'est le
cas. Alors, dans ce contexte-là, on a parlé d'y aller par étapes, puis on part de la Matapédia, puis on tourne, puis
on monte. Dans le contexte où nous étions prêts à faire cette annonce-là
pour des marchandises et des passagers, on
n'arrêtait pas loin de Caplan. On voulait se rendre à New Carlisle. Ça, c'est
le projet que nous avions. Pour moi, c'est logique, c'est comme ça qu'on
s'en va.
Alors, cette
annonce-là, elle n'est pas faite. Elle n'est pas faite pourquoi? Parce qu'on nous a dit... Et là il y a eu des demandes, j'ai parlé avec vous puis avec votre
collègue de Gaspé, on a eu les préfets qui nous ont dit : Non, non, non,
ce n'est pas ça qu'on veut. Puis, en
passant, j'étais là, moi, à une rencontre des préfets où ils ne s'entendaient
pas. Je ne leur reproche pas, là. Je
ne suis pas toujours d'accord, moi non plus, avec mes collègues, là. Mais, je
veux dire, je suis capable de
constater, quand je vais dans une rencontre, que ce n'est pas toujours clair
que tout le monde s'entend sur le point. Tout le monde s'entend sur le fait qu'il faut
investir sur le rail. Tout le monde s'entend sur le fait qu'il faut, à terme,
avoir un rail qui est fonctionnel.
Tout le monde s'entend sur le fait qu'il faut être capable de l'utiliser pour
nos entreprises et, à terme, nos passagers. Ça, je le sais. Mais il faut
être capable de prioriser, c'est ce qu'a dit le député de Gaspé.
Et,
dans ce contexte-là, là, moi, je suis tout à fait d'accord qu'il faut être
capable de dire : Bien, donnons-nous, là, un plan. Qu'est-ce que ça veut
dire, à terme, l'ensemble des tronçons, étape par étape, jusqu'à New Carlisle
ou à Caplan, Caplan jusqu'à
L'Anse-à-Beaufils, de L'Anse-à-Beaufils jusqu'à Gaspé, qu'est-ce que ça veut
dire en matière d'investissement? Je
ne suis pas en mesure maintenant de donner ces informations-là, pas parce que
je ne vais pas les chercher, pas
parce que je n'ai pas traversé la rue pour aller les chercher, pas parce que je
ne connais pas le numéro de téléphone,
parce que les analyses ne sont pas complétées. Alors, qu'est-ce que vous voulez
que je vous dise de plus que : Je ne suis pas en mesure de le dire
maintenant?
Ce que je sais, par
exemple, c'est que, pour faire ce qu'on souhaitait faire, ce qui était le
consensus jusqu'à l'automne, ça coûte à peu
près 50 millions, c'est ce qu'on avait dans nos cartons, puis on pouvait
se rendre là où je vous ai dit.
Alors, si quelqu'un me dit : M. Proulx, au moins, faites cette annonce-là,
je vais retourner... M. Proulx... M. le ministre, je m'excuse, on n'aime pas ça parler de nous à la
troisième personne. Si quelqu'un me dit : Écoute, pourrais-tu, s'il te
plaît, reconsidérer cette décision-là puis
faites-la, cette annonce-là, je vais retourner voir mes collègues. Je vais y
aller.
Mais
ce que j'ai entendu et ce que j'ai compris, ce que j'ai accepté, en respect
pour les élus et pour les gens de la Gaspésie,
c'est que vous souhaitiez que, pour les sommes que nous avions de disponibles,
qu'on puisse faire le plus long tronçon possible, et ça, j'en suis.
Alors, c'est dans ce contexte-là que nous sommes. Alors, ces semaines-là, je ne
les souhaite pas, moi, attendre. Je souhaite
que ce soit dans l'action qu'on se trouve. La réalité, c'est la suivante, et là
il me reste quatre secondes pour exprimer que, quand j'aurai les
informations, je vais y aller vous les annoncer.
Le
Président (M. Auger) : Merci, M. le ministre. Désolé. M. le député des
Îles, pour cinq minutes également maximum.
M.
Chevarie : Merci, M. le Président. D'abord, permettez-moi de vous
saluer, ainsi que votre équipe, saluer mes collègues de la première opposition, également la collègue de la
deuxième opposition, M. le ministre et tout le personnel ici. J'aimerais saluer les Madelinots qui nous écoutent
également, les Gaspésiens qui nous écoutent et qui... ceux qui sont présents
actuellement sur la galerie.
J'aimerais
revenir, dans un premier temps, avec la déclaration préliminaire du député de
Gaspé, dont j'apprécie sa grande
sensibilité envers les Madelinots et envers les Îles, et je pense que c'est
tout à votre honneur et je vous en remercie.
Mais,
en tout respect, je ne partage pas votre opinion sur une partie de votre
déclaration, par rapport à ce que les Îles
aient été oubliées par le présent gouvernement. Bien au contraire, même si tout
n'est pas parfait, le gouvernement du
Québec, actuellement, le gouvernement libéral a posé des gestes significatifs
et des gestes extrêmement importants, et
je pourrais qualifier d'historiques, avec le décret sur la reconnaissance de
l'insularité et le statut particulier des Îles-de-la-Madeleine, un
décret qui a été adopté le 4 de mai, et donc qui a été annoncé le 6 de mai 2016
aux Îles-de-la-Madeleine par le
ministre de la région et également par le premier ministre du Québec. Un décret
majeur, un décret qui est important. Je le qualifie d'historique, et ce
n'est pas gonfler les mots.
Les
Îles sont en plein centre du golfe du Saint-Laurent, sans lien terrestre vers
le continent. Mon collègue de la Gaspésie évoquait les problématiques du
transport aérien. Nous, il y a des problématiques de transport aérien, mais également maritime aussi. Et, pour un Madelinot,
pour avoir accès au continent, c'est cinq heures de bateau, traverser
deux provinces, l'Île-du-Prince-Édouard et également le Nouveau-Brunswick, pour
se retrouver au Témiscouata, au Québec.
Alors, vous voyez que le défi est quotidien dans à peu près tous les secteurs
de la vie d'un Madelinot et d'une Madelinienne.
Que ce soit sur le plan social, économique, de la santé, de l'éducation,
culturel, municipal, il y a des impacts à ce facteur insulaire là.
Et
on a, depuis des vingtaines d'années, aux Îles-de-la-Madeleine... on essayait
d'avoir quelque chose, là, qui allait encadrer...
Selon l'expression populaire, on disait toujours : Les Îles, ce n'est pas
pareil. On n'avait jamais été en mesure de le qualifier avec une position gouvernementale qui allait apporter
des choses très concrètes. Et vous avez été témoins, durant le discours du budget du ministre des
Finances, que les Îles-de-la-Madeleine ont eu trois mesures extrêmement
importantes, qui vont avoir des impacts non seulement en 2017‑2018, mais pour
l'avenir des Îles-de-la-Madeleine, pour la population actuelle et pour la jeunesse. Et d'ailleurs, le journal Le
Radar qualifiait... C'est la première page du journal local. Puis là ce n'est pas nous qui le dit. Il
mentionne : «L'insularité nordique, c'est payant.» Et, effectivement,
c'est majeur.
Et,
en ce qui concerne la présence... et aux investissements, il y a eu des
investissements, aux Îles, constants. Depuis avril 2014, c'est plus de 40 millions qui ont été investis aux Îles,
sans compter le décret sur l'insularité, une moyenne d'un ministre par mois aux Îles-de-la-Madeleine. Et là
où je rejoins mes collègues de la Gaspésie... C'est effectivement vrai que le transport, l'accessibilité au continent,
l'accessibilité aux centres urbains pour les activités importantes de la vie
quotidienne, ça prend une organisation, au niveau du transport, extrêmement
fonctionnelle et adéquate.
Le
Président (M. Auger) : Merci, M. le député des Îles. Maintenant, pour
encore cinq minutes, M. le député de Bonaventure.
M.
Roy : Merci, M. le Président. Juste pour clore sur le dossier
du train, il n'en demeure pas moins que, si nous avions juste 1 % du budget du REM, à Montréal, là, bien, peut-être
qu'on pourrait se développer comme il faut puis avoir accès à un moyen
de transport qui fait de l'allure.
Créneau
éolien. Bon, c'est un créneau, bon, qui a débuté en Gaspésie et qui, selon nous...
puis qui venait d'une volonté
gouvernementale du Parti québécois, à l'époque, et qui est un créneau qui était
porteur d'avenir, qui était porteur, je dirais, de diversification du portefeuille
énergétique des Québécois, et qui a été abandonné, d'une certaine manière.
Encore une fois, on a un exemple ici de déconstruction d'un secteur d'activité
économique.
Le créneau éolien,
là, ou la filière éolienne, c'est 1 200 emplois. C'étaient 1 200
emplois en Gaspésie puis en Matanie, 4 000 au Québec. Et on sait que, dans
votre politique énergétique, vous voulez construire d'autres barrages
hydroélectriques. Très intéressant. Par contre, ce qu'on sait, c'est
qu'actuellement des barrages hydroélectriques vont produire de l'énergie à 0,08 $ ou 0,09 $ le kilowatt, et la
filière éolienne, maintenant, est capable de la fournir à 0,063 $.
Une voix :
...
• (10 h 40) •
M.
Roy : Et mon collègue me souffle à l'oreille :
0,055 $. Donc, extrêmement concurrentiel. Belle expertise de développée
au Québec, on est en demande, nos produits sont reconnus au
niveau mondial, mais c'est un créneau gaspésien.
Et là on ne comprend pas, on ne comprend vraiment pas où est-ce que vous allez.
Vous êtes prêts à faire des barrages hydroélectriques à 0,08 $,
0,09 $ le kilowatt quand, dans un contexte où on est capables de fournir
l'énergie éolienne à 0,055 $ ou
0,06 $ le kilowatt... donc là, on a une problématique. Puis vous avez dit
à l'industrie éolienne : Regardez, on ne fera plus de projet de développement éolien, mais essayez de
développer, essayez de développer des marchés extérieurs.
LM
Wind Power le fait, ils ont développé un marché, mais ils n'ont pas de moyen de
transport, on revient encore au
train. Ils ne sont pas capables de fournir... Écoutez, pour leur rentabilité,
leur survie, de poursuivre du transport par camion et transférer sur le train à New Richmond, ça implique une
augmentation de coûts significative qui met en péril la rentabilité de l'entreprise, la survie de
centaines d'emplois en Gaspésie, ça, c'est clair et net, encore un enjeu. Donc,
en plus d'avoir abandonné la filière
éolienne, d'avoir dit aux acteurs : Trouvez-vous des marchés extérieurs,
vous ne leur donnez pas les moyens de survivre et de pérenniser.
J'aimerais
aussi vous entendre, M. le ministre, sur un modèle d'affaires, là, qui est
unique, qui a été développé en Gaspésie, qu'on appelle l'éolien
communautaire. Bien, ce que ça veut dire, l'éolien communautaire, c'est que nos
municipalités, nos MRC sont actionnaires de
parcs d'éoliens. En Gaspésie, là, on parle de 3 millions de dollars de
retombées pour les municipalités,
c'est extrêmement important. Et on aimerait savoir si vous êtes en accord avec
ce modèle d'affaires là, si vous
considérez que ça peut être porteur de développement régional, et si vous allez
faire pression sur le ministre de
l'Énergie pour faire valoir un modèle d'affaires qui correspond aux besoins des
communautés, et si vous allez aussi
intervenir pour développer la filière éolienne, qui est un créneau de chez
nous, qui mérite d'être soutenue, et de ne pas strictement favoriser un projet hydroélectrique qui va coûter des milliards
de dollars, sans parler des dépassements de coûts, dans un contexte où les prix de construction, je
dirais, des éoliennes, diminuent, et où ça vient diminuer aussi des coûts
de l'énergie.
Donc,
écoutez, la balle est dans votre camp, je pense que vous avez l'opportunité de
donner un signal positif aux Gaspésiens et de dire que vous croyez au
créneau éolien et à l'éolien communautaire.
Le Président (M.
Auger) : Merci. Donc, toujours pour cinq minutes, M. le ministre.
M. Proulx :
Merci, M. le Président. D'abord, effectivement, le collègue a tout à fait
raison sur l'importance de l'éolien
dans l'économie gaspésienne, mais aussi dans l'économie québécoise, je pense
qu'il faut reconnaître toutes les avancées
qui ont été faites. Il donnait tout à l'heure des coûts d'exploitation; c'est
assez extraordinaire de voir comment, en
peu de temps, quand même, on a été en mesure d'abaisser ces coûts-là. Et il
faut reconnaître tout le talent des gens qui y ont travaillé.
Je
veux peut-être parler, quelques instants, de LM Wind Power, parce que vous avez
parlé de l'entreprise et de la nécessité
d'utiliser le train. Pour faire un débat d'interprétation... surtout ne pas
inclure dans nos débats une entreprise qui
n'est pas là pour en parler, mais j'ai souvent quand même l'occasion, par
l'entremise des gens avec qui je travaille et moi-même, la chance d'avoir de leurs nouvelles, de me tenir informé,
de prendre des informations, de suivre mes dossiers, et je l'entends, l'avantage du train pour eux. Je ne
veux pas quand même qu'on dise qu'aujourd'hui c'est ce qui va empêcher d'embaucher, de faire les contrats qui sont
actuellement sur leur table de travail. Il faut juste être en mesure de dire
les choses telles qu'elles sont. C'est un peu de prudence, ce à quoi je
nous appelle.
Deuxièmement,
vous avez raison, c'est 1 200 emplois en Gaspésie, c'est tout près de
5 000 dans tout le Québec, là,
c'est important. C'est vrai que, dans le cadre des choix qui ont été faits par
le gouvernement, il y aura de prochains appels de projets une fois les surplus... ou lorsqu'on aura une demande
plus importante en matière d'électricité dans la demande intérieure. C'est comme ça que ça a été présenté par mon
collègue, ce qui a fait en sorte, dans le fond, qu'en travaillant avec les gens de l'éolien on leur a
dit : Écoutez, il y a de la place pour vous à l'exportation. L'information que j'en ai, puis pour parler à des gens, puis je
comprends que vous êtes encore plus branchés que moi sur eux au quotidien,
mais il n'en demeure pas moins qu'il y a
plusieurs succès, je pense, et perspectives intéressantes en matière d'exportation.
Le Nord-Est américain
est un milieu qui est propice à ce développement-là. On est dans un contexte
qui est différent, parce que chaque
industrie vit des contextes économiques différents, ce qui ne veut pas dire
qu'il n'y aura pas des projets dans
l'avenir. La préoccupation qu'on doit... avoir, pardon, vous, nous et tous ceux
qui s'intéressent à la chose, et qui
ont à coeur les emplois et l'économie locale, c'est de se dire : Il ne
faut que notre filière, notre force économique en éolien cesse d'être ce qu'elle est dans l'intervalle du temps où
viendra des projets supplémentaires. Alors, ça, là-dessus, je l'entends, j'ai cette préoccupation-là. Vous me
demandiez de donner ce signal-là. Elle est bel et bien présente, elle est au
coeur des discussions que nous avons, notamment dans la mesure où,
aujourd'hui... Et, quand il y a eu des enjeux d'acceptabilité
sociale dans l'ensemble du Québec, ce n'était pas à l'encontre des emplois et
des employés, c'est parce qu'un
kilowattheure coûtait beaucoup plus cher que construit, et fabriqué, et
développé autrement. Et là je l'entends, cette compétitivité-là, je la
vois, on me la représente régulièrement.
Je
vais parler quelques instants et vous dire que, dans le cas LM Wind Power,
quand même, là, on les a supportés de
manière importante. Il y a une aide financière de 5,7 millions de dollars
qui ont été versée à l'entreprise. Le collègue de Gaspé était là, de mémoire, avec nous à ce moment-là, avec des
collègues. Mais je pense que ça a été extrêmement bien accueilli. C'est toujours renversant de voir
que l'entreprise est aujourd'hui dans l'obligation de mettre de la publicité
à l'extérieur de la Gaspésie pour des emplois locaux.
Ce n'est pas
la seule dans cette situation-là. Moi, je viens d'une région où, Marmen, dans
le passé, pas seulement pour son
établissement dans le Bas-Saint-Laurent, à l'entrée de la Gaspésie, mais aussi
ses établissements que le président de
notre commission, ce matin, d'interpellation connaît bien, aussi en Mauricie...
Il y a des réalités comme celles-là où, là, ça revient à ce que je disais tout à l'heure : Il y a une question
d'adéquation entre la formation et l'emploi. Écoutez, il y a 370 personnes qui travaillent chez LM
aujourd'hui, à peu près, on va monter à près de 500. Ça va être un magnifique
succès.
Je veux
parler quelques instants, parce qu'il me reste peu de temps, de l'éolien
communautaire, pour vous dire que
c'est effectivement un modèle de développement extrêmement intéressant. Je le
vois, je l'entends, je peux constater, moi
aussi, les retombées lorsque j'ai la chance de parler avec les élus. Ils nous
en parlent. Et, à moins de me tromper, j'ai l'impression qu'il y a
encore des projets sur la table avec mon collègue des Ressources naturelles au
Québec.
Le Président (M. Auger) : Merci, M.
le ministre. M. le député des Îles, toujours cinq minutes.
M. Chevarie :
Merci, M. le Président. Bien sûr que, pour l'économie de la Gaspésie et des
Îles-de-la-Madeleine, il faut tenter,
au maximum, d'avoir une bonne diversification de nos secteurs économiques, et
l'éolien en fait partie, tout comme
le tourisme, la forêt, l'agriculture, les pêches, bien sûr, la mariculture. Et
il faut se donner également les outils pour réaliser nos ambitions en
termes de diversification économique.
Il y a, entre
autres, une ressource dont mes collègues n'ont pas mentionnée, puis je pense
que c'est important de le mentionner, c'est la zone industrialo-portuaire qui a
été annoncée pour Gaspé. Je pense que ça fait partie, là aussi, des moyens ou des ressources qui vont augmenter les
différentes possibilités de développement régional, comme l'a mentionné le député de Bonaventure. Les ZIP, comme on les
appelle, c'est la mise en commun de différentes ressources pour vraiment
créer une synergie, et c'est l'intermodalité au niveau des transports. Et ça va
toucher, évidemment, dans sa vitesse de croisière ou dans son plan et
développement, les services portuaires, l'éolien, le train, la pêche, la
transformation.
• (10 h 50) •
Et, par
rapport à la pêche, ça me permet d'en parler un peu, parce que le gouvernement
a été extrêmement présent dans le
secteur des pêches et de la mariculture pour les Îles-de-la-Madeleine et pour
la Gaspésie dans son ensemble. Et j'ai
beau essayer de retracer des problématiques importantes dans les pêches qu'on n'a pas résolues pour la Gaspésie
et les Îles... d'ailleurs
j'ai travaillé assez régulièrement
avec le député de Gaspé sur certains
dossiers qui posaient des petites problématiques, mais on a toujours
réussi à passer au travers.
Bien sûr,
il y a eu des problèmes sur le plan de la pêche en termes de négociation entre les prix des produits marins au débarquement et les acquéreurs ou les entrepreneurs au niveau de la transformation, mais
la pêche pour la Gaspésie et les Îles
et l'aquaculture a été réellement soutenue puis à juste titre également, parce
qu'on a des produits vedettes pour la Gaspésie
et les Îles. M. le Président, je sais que vous appréciez particulièrement le
crabe, alors le crabe en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine, un excellent produit, des eaux saines, froides
avec un environnement non pollué, alors des produits de qualité
qui en ressortent. Donc, nos produits vedettes, le homard, le crabe, la
crevette, des produits évidemment très appréciés
sur le plan local et sur le plan national pour l'ensemble du Québec et du Canada, mais également à l'international. Et, à l'international, ce qui est intéressant, c'est que, de plus en plus, nos produits
sont écocertifiés, et le consommateur recherche
la traçabilité du produit, et la qualité, et l'écocertification. Donc, on est
bien situés par rapport à ces éléments-là, et nos produits, bien qu'on n'a pas nécessairement des volumes extraordinaires pour aller sur le marché international, notre qualité de produits nous permet
d'en tirer une plus-value assez intéressante.
Et j'aimerais
mettre un peu en lumière, si j'ai assez de temps, pour prendre une année
financière à la fois, puis vous faire la démonstration... j'ai
l'impression que je n'aurai pas assez de temps, mais je vais essayer de le
passer rapidement. Je regarde du
1er avril 2014 au 31 mars 2015, au niveau des flottes de la
pêche, huit interventions pour une aide
financière à la relève autant en Gaspésie
qu'aux Îles-de-la-Madeleine, 63 interventions sous forme de garantie de prêt pour un total de 20 millions de dollars. Ça, c'est du 1er avril 2014 au 31 mars 2015.
On a investi, en recherche et en développement, au
niveau des initiatives
collectives, dans la transformation, M. le
Président, 32 projets qui ont été
supportés et soutenus, pour un total de 3,4 millions...
Le
Président (M. Auger) :
Désolé. Merci, M. le député. C'est tout le temps que nous avions. Nous allons
maintenant poursuivre, pardon,
avec le deuxième groupe d'opposition, Mme la députée de Mirabel.
Mme D'Amours : Merci,
M. le Président. Permettez-moi de
saluer M. le ministre, mes collègues députés ainsi que leurs employés, et les gens qui nous
accompagnent ici aujourd'hui.
D'entrée de
jeu, j'aimerais rappeler le rôle fondamental des députés, soit celui de la
représentation. L'épinglette que vous
voyez ici, là, c'est le symbole de ce
privilège. En tant qu'élue, j'ai le devoir de représenter, oui, mes citoyens de
Mirabel, mais également tous les Québécois et les Québécoises. De plus, je joue
un rôle de porte-parole au sein de ma formation
politique, porte-parole responsable des régions du Bas-Saint-Laurent et de la
Gaspésie-les Îles. Ça, M. le Président, ça veut dire que j'ai à coeur les intérêts de cette région du Québec, et
que moi aussi, j'ai le privilège de porter leurs voix, des gens de ce coin-là. À ces gens-là qui travaillent
extrêmement fort et qui sont fiers, je leur dis que, moi aussi, je travaille
pour vous et que je suis fière de le faire.
Je n'ai peut-être pas l'accent du coin, mais j'ai la région dans mon coeur.
Ceci étant,
j'aimerais féliciter le député des Îles, car, depuis 1962, là, il y a une
alternance les deux partis, puis passer un décret sur l'insularité, oui,
eh bien, je pense qu'il était temps.
Le
dossier du prolongement de la piste de l'aéroport des Îles-de-la-Madeleine
traîne depuis 25 ans. La communauté locale est en faveur de l'allongement de la piste. Les gens savent et constatent qu'une piste d'atterrissage est un service essentiel.
Pourquoi l'archipel isolé? M. le Président, on se souviendra longtemps de la tragédie aérienne qui a coûté la vie de sept personnes, dont le regretté
Jean Lapierre. Le maire des Îles-de-la-Madeleine, M. Lapierre, a
rappelé l'importance de procéder à
l'allongement de la piste de l'aéroport de Havre-aux-Maisons. Essentiellement, la municipalité souhaite faire passer la piste de 4 500
pieds à 5 900 pieds. Cela permettrait, entre autres, d'assurer presque
tout le temps l'atterrissage de
l'avion d'urgence du gouvernement du Québec. Chaque année, l'appareil vient
chercher 70 patients dont la vie est en péril et 350 autres qui doivent être transportés pour être opérés à
Québec. On estime qu'environ 20 % des vols récréatifs sont annulés chaque année — parce que la piste est trop courte — lorsqu'il y a une bruine, du vent, de la
neige ou du brouillard. Et on est au Québec, M. le Président, on ne peut
pas contrôler la météo.
En
2016, le ministre du Revenu national a déclaré qu'il fallait faire une étude
d'impact pour connaître les besoins de
l'aéroport des Îles-de-la-Madeleine. Le mois suivant, le ministère fédéral des
Transports, le ministre Garneau, a refusé de financer une étude sur le sujet, jugeant que la longueur actuelle de
la piste était adéquate. En mars dernier, le ministre des Transports a de nouveau fermé la porte au
projet d'allongement de la piste. Pourtant, le député des Îles-de-la-Madeleine
disait travailler en collaboration avec son
homologue fédéral dans ce dossier. Est-ce qu'il peut nous apprendre davantage
sur le travail qui a été fait? Parce que c'est silence radio depuis ce moment.
Est-ce
qu'on peut espérer un peu plus de leadership de la part du gouvernement pour
les Îles-de-la-Madeleine? Il faut
obtenir du fédéral qu'il s'engage, dans les plus brefs délais, à procéder à
l'allongement de la piste de l'aéroport à Havre-aux-Maisons. Il est inacceptable que des vols soient annulés
chaque année parce que la piste est trop courte, quand les conditions
météorologiques sont difficiles. L'avion d'urgence du gouvernement doit pouvoir
y atterrir en tout temps. Les
citoyens des Îles-de-la-Madeleine méritent un aéroport fonctionnel et
sécuritaire permettant aux avions d'y atterrir en tout temps.
J'espère,
M. le Président, que, du côté ministériel, on entend ce cri du coeur de ces
citoyens-là, qui sont pris en otages.
Ça a pris 55 ans pour un décret sur l'insularité de cette île, 55 ans. Combien
de temps ça va prendre pour qu'on puisse
avoir un avion qui atterrisse... que les avions atterrissent en tout temps sur
cette île? Est-ce que ces gens sont d'une deuxième zone? Les Îles-de-la-Madeleine sont une île, sont un joyau, il
faut préserver la vie sur cette île, les Îles-de-la-Madeleine. Et il faut absolument ne pas prendre 55 ans pour
faire un décret, et que la piste d'avion soit prolongée pour la sécurité,
la sécurité des citoyens. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Auger) : Merci, M. le député de Mirabel. M. le ministre.
M. Proulx :
Oui, M. le Président. Est-ce que c'est un accroc au règlement, si c'est le
député des Îles qui répondait directement en lien avec...
Le Président (M.
Auger) : Mais c'est avec vous, et, après vous, il aura la chance.
M. Proulx :
Ah bon! D'accord. Alors, je vais le faire. Mais c'était juste, puisque la
question était posée sur les Îles, je trouvais pertinent...
Le Président (M.
Auger) : Il aura l'opportunité.
M. Proulx :
...étant donné le rôle du député, je trouvais que c'était important.
Maintenant, deux choses. D'abord, dire
à notre collègue, d'abord, merci de participer à l'exercice d'aujourd'hui, lui
dire qu'autant pour moi que pour notre gouvernement — je parlais des Îles-de-la-Madeleine pour
débuter — c'est un
lieu qui est extrêmement important, vu sa situation géographique et aussi les limites pour y accéder. J'ai eu
l'occasion d'y aller à plusieurs occasions, c'est un lieu que je ne connaissais pas avant d'être de retour
en politique, mon collègue le sait, les gens des Îles le savent. C'est un lieu
extraordinaire, mais c'est un lieu où c'est
difficile d'y aller si nous n'y sommes pas déjà présents et c'est un lieu qui
nous... Et, dans plusieurs occasions,
on est obligés, comme vous le dites, de faire face avec la météo notamment pour
l'équité. Ce n'est pas juste vrai pour les Îles, par exemple, c'est vrai
aussi dans bien d'autres secteurs.
Mon
collègue de Gaspé pourra le dire, qu'à l'aéroport de Gaspé, quand on atterrit
dans cet espace-là qui est plus bas...
en tout cas, qui me donne l'impression d'être plus bas, c'est dans la cuve— oui, je l'entends, je m'excuse, puis ce
n'est pas péjoratif, là, il sourit
lui aussi — c'est
effectivement le cas, ce n'est pas toujours simple. Puis moi qui n'ai pas
toujours... je ne trouve pas toujours
les vols très agréables, notamment parce que ça bouge beaucoup, c'est un cas,
c'est une réalité.
• (11 heures) •
Vous
savez, petite anecdote personnelle. Moi, j'avais la chance de bien connaître
Jean Lapierre et je devais me rendre
aux Îles le jour de son décès. Je prenais l'avion de Bonaventure à 16 heures
pour m'y rendre. Bon. Sur l'heure du midi,
on m'a avisé, d'abord, de son décès et, nous, le vol avait été annulé depuis le
matin. J'ai réalisé là tous les dangers associés à un vol comme celui-là. Vous rappeler que le lendemain, je
suis allé le lendemain, et là il faisait beau, c'était magnifique, et on était 24 heures plus tard.
Alors, je constate. Mais la météo, la piste, c'est aussi deux choses, dans la mesure où c'est vrai que des
installations rehaussées nous donneraient l'occasion effectivement d'améliorer la fluidité et la sécurité, mais on va toujours
demeurer sur un archipel avec un climat différent de celui qu'on connaît ici.
Ça, c'est une chose.
La deuxième, c'est : vous parlez des îles
en disant qu'il faut s'en occuper. Écoutez, je pense qu'on a fait la démonstration que c'était cher à notre coeur et à
nos pensées. Mon collègue ici est extrêmement présent aux îles et ici, au gouvernement. Il a énormément d'impact et d'influence au sein de notre caucus
et il s'exprime toujours et souvent au nom des Madelinots en rappelant les
différences. Le décret sur l'insularité, c'est nous qui l'avons pris, et je
vous entendais dire que c'était une
bonne nouvelle. Je pense que tout
le monde est d'accord
avec ce décret. Moi, j'ai la responsabilité,
au sein du Conseil des ministres, de
m'assurer que, lorsqu'une loi est adoptée, on fasse en sorte de respecter le décret,
pas juste l'esprit, le décret. J'ai aussi la
responsabilité de m'assurer — et c'est vrai avec la Gaspésie, puisque j'en parle
souvent avec les collègues — qu'il y ait une modulation dans les différents services, parce que
ce n'est pas vrai que c'est partout
pareil et ce n'est pas vrai qu'une loi avec des moyens uniformes va trouver application sur l'ensemble du territoire
du Québec.
Alors, sur
les îles proprement dites, sur le transport, vous dire qu'il y a
effectivement des discussions qui sont en cours, mon collègue pourra en parler plus
longuement, vous rappeler que l'installation n'est pas sous
la responsabilité du gouvernement
du Québec et que les difficultés
que vous évoquez à l'égard de l'aéroport, tant des installations que du climat, sont une réalité qui existe ailleurs.
La Gaspésie vit aussi ses difficultés. La Gaspésie a plusieurs aéroports. Et il y a, des
fois, consensus, des fois, on n'est pas certains, sur comment
devrait se faire le développement de tout ça. Tout le monde et tous ceux qui
ont un aéroport près de chez soi veulent voir cet aéroport-là se développer. Et
là je ne suis même pas encore dans les
coûts pour pouvoir l'utiliser. Ça, c'est un autre enjeu. Mais cet enjeu-là, il
va être discuté parce que notre gouvernement a décidé de tenir un sommet sur le transport
régional, et ce sommet-là va se tenir, si ma mémoire est bonne, chers collègues, janvier 2018, je pense. Je ne veux pas me
tromper dans les dates. Si ce n'est pas ça, je corrigerai, mais je pense
que c'est au début de l'année 2018.
Alors, on va
discuter de cette problématique-là et on ne va pas le faire entre nous, on va
le faire avec les autres, et mes collègues
qui sont touchés par les transports, les collègues des régions, les collègues
de la Gaspésie seront présents pour
discuter de cette problématique-là de la difficulté au niveau des coûts pour se rendre dans des lieux, mais aussi des
installations.
Le
Président (M. Auger) : Merci, M. le ministre. Merci. À la demande générale, donc, M. le député des Îles, puis, s'il vous plaît, arrêtez de parler de crabe, ça
commence à être difficile pour moi. M. le député.
M. Chevarie : Merci, M. le Président.
Bien, je remercie la collègue de la deuxième opposition d'amener la problématique de l'aéroport aux Îles-de-la-Madeleine. Ça me permet de donner un peu d'information sur ce qui a été fait puis qu'est-ce qui
s'en vient au cours des prochains mois et des prochaines années.
D'ailleurs,
aux Îles-de-la-Madeleine, historiquement, on atterrissait sur les plages sur
L'Île-du-Havre-Aubert et sur l'île de
Cap-aux-Meules, et, bien sûr, avec le développement, on s'est passablement
modernisés, mais ce n'est pas encore suffisant.
À l'aéroport des Îles-de-la-Madeleine, il y a d'ailleurs eu des investissements
par le gouvernement fédéral. Il faut
que je le précise, ce n'est pas de juridiction provinciale, c'est de
juridiction fédérale. Et le fédéral a investi, là, des sommes assez
importantes pour rénover l'ensemble de l'aéroport, mais il y a une
problématique au niveau de l'agrandissement des deux pistes. On ne parle pas
d'une piste, mais de deux pistes, une première... la piste la plus souvent
utilisée est de longueur de
4 500 pi puis l'autre, de 3 800 pi. Et ce qu'on
souhaiterait, à peu près comme tous les aéroports régionaux, c'est des pistes de 6 000 pi.
D'ailleurs, à Bonaventure, puis sans diminuer la valeur de l'aéroport de
Bonaventure, mais pas mal moins d'achalandage qu'aux
Îles-de-la-Madeleine, ils ont une piste de 6 000 pi.
Ce qu'on fait
actuellement, on fait un grand travail de concertation avec la municipalité, la chambre
de commerce et d'autres partenaires
pour améliorer notre accès au continent, tant sur le plan maritime, parce qu'on
a des gros projets en termes de modernisation de la flottille de CTMA... CTMA, c'est la coopérative de transport aérien
et maritime, qui détient trois gros
navires, le Vacancier, le Madeleine et également le Voyageur, qui vient en
suppléance aux deux autres dans les grandes périodes d'achalandage.
Donc, le travail est amorcé depuis déjà quelques années.
On a eu le
plaisir de recevoir M. Marc Garneau, qui est ministre des Transports au
fédéral, l'été passé. J'ai eu une rencontre
personnelle avec lui pour exprimer la problématique, et la municipalité,
l'agglomération, en fait, également la communauté maritime, que je
devrais dire, a fait également la même chose. Par ailleurs, M. Garneau nous a
annoncé qu'il n'y aurait pas
d'agrandissement de la piste d'atterrissage, compte tenu qu'il jugeait qu'actuellement
c'est suffisant avec les appareils d'Air Canada et concernant également
pour les évacuations médicales d'urgence.
Évidemment,
je ne partage pas du tout, et l'ensemble des Îles-de-la-Madeleine, on ne
partage pas du tout cette opinion-là.
On considère qu'elle n'est pas complète et qu'elle devrait être révisée, compte
tenu que c'est une ressource essentielle,
autant pour, je vous dirais, les besoins individuels de déplacement des
Madelinots et Madeliniennes que pour tout l'aspect du développement
économique.
Et, si on
fait un parallèle, par exemple, avec les aéroports ou les pistes d'atterrissage
régionaux, aux États-Unis, c'est utilisé comme des moyens de
développement économique en premier lieu. Et je pense qu'au Québec... et je
suis extrêmement heureux que notre
gouvernement ait pris l'initiative de tenir un sommet sur le transport aérien
régional, parce que je pense que ça
va être évoqué beaucoup, bien sûr pour les besoins au niveau social, santé,
communautaire, municipal... qu'on
doit avoir accès au continent et aux grands centres urbains, mais aussi au
niveau du développement économique.
Et
actuellement — pour
donner un peu plus d'information à Mme la députée de la deuxième
opposition — on a
une rencontre de prévue avec Air Canada, pas plus tard que le 1er mai, et
également on est en train de compiler des statistiques sur le plan de
l'évacuation médicale également...
Le Président (M. Auger) : Merci, M.
le député des Îles.
M. Chevarie : ...pour compléter
notre dossier.
Le Président (M. Auger) :
Désolé. Donc, nous allons maintenant débuter la quatrième série d'interventions
avec le député de Gaspé, toujours avec cinq minutes.
M. Lelièvre :
Merci, M. le Président. J'aimerais passer à une étape qui serait peut-être de
parler un peu de deux des MRC de la
Gaspésie, deux sur six, qui sont les MRC malheureusement les plus dévitalisées,
soit la MRC de la Haute-Gaspésie puis
la MRC du Rocher-Percé. Loin de moi la pensée de dire que la MRC d'Avignon,
Bonaventure et Côte-de-Gaspé n'ont
pas de besoins, les Îles non plus, d'ailleurs on va essayer de couvrir tout le
monde, mais je pense qu'aujourd'hui c'est important de tenter de sensibiliser
le ministre à la situation particulière. Vous savez, il y a 94 MRC au Québec,
et malheureusement la MRC de la Haute-Gaspésie et celle du Rocher-Percé sont en
première et deuxième positions en
termes de dévitalisation. Bien, ça, qu'est-ce que ça veut dire? Ça veut dire
que ces MRC-là ont de la difficulté à
cadrer dans les programmes, dans les normes régulières. C'est deux MRC qui ont
besoin d'un coup de pouce particulier.
Puis d'ailleurs il y
a un coup de coeur qui a été lancé par le préfet de la Haute-Gaspésie, avec les
maires de la Haute-Gaspésie, il y a quelques
semaines, pour demander un statut particulier pour la MRC. Moi, je pense qu'un
statut particulier, on en a besoin
d'un pour l'ensemble de la région — c'est un peu ce que le gouvernement du Parti
québécois avait fait avec ses deux
plans de relance, celui de Bernard Landry en 2002 et celui de Pauline Marois en
2013 — mais
c'est sûr qu'il faut admettre qu'on a deux
MRC qui ont besoin, dans ce statut particulier là, d'une place particulière,
d'une intervention particulière. Puis ça, ça prend une volonté
d'intervenir véritablement dans ces deux territoires-là.
• (11 h 10) •
Les
enjeux qu'a la MRC de la Haute-Gaspésie présentement sur son territoire... un
dossier facile, M. le ministre, qu'on
pourrait régler facilement, la phase II de la formation professionnelle, hein,
vous êtes au courant du dossier, vous êtes
ministre aussi responsable de ce domaine-là. On a annoncé, en 2013, la phase I,
et là la MRC de la Haute-Gaspésie, la commission
scolaire attend une annonce depuis deux ans et demi, depuis votre arrivée. C'était sur le point... L'ancien ministre de l'Éducation, le Dr Bolduc, avait pratiquement fait l'annonce.
Et ce dossier-là, là, ne débloque pas. Les locaux sont prêts, la commission scolaire est prête,
la MRC, la communauté attend la formation
professionnelle au niveau du cours de conduite d'engins de
chantier.
Exploramer.
Exploramer, un petit bijou en termes de centre d'interprétation de musée de la
mer. Malheureusement, depuis votre arrivée, hein, on parle de tout près
de 200 000 $ de coupures qui ont été amenées au budget d'opération d'Exploramer, qui est en mode survie, sauvé in
extremis par une fondation privée l'an passé. Cette année, qu'est-ce qui va
arriver? C'est tout près de 30 emplois.
C'est un produit d'appel touristique pour la région, un investissement
d'au-delà de 20 millions. On ne peut pas laisser tomber Exploramer.
Orbite,
tout récemment, ressources naturelles. On parle beaucoup d'innovation dans le
budget du gouvernement du Québec actuellement, on parle de
100 millions d'augmentation de budget. Dans l'innovation industrielle,
est-ce qu'il y aura quelque chose pour
Orbite, hein, qui a été supporté, oui, en partie, par les deux paliers de
gouvernement, mais au-delà de
100 millions d'investissement par des entreprises privées qui ont
développé une technologie révolutionnaire? 30 à 40 emplois dans la municipalité de Cap-Chat. Extrêmement important.
Donc, un autre enjeu, là, qui vient de frapper la MRC de La
Haute-Gaspésie.
La
démographie. Malheureusement, la MRC de La Haute-Gaspésie est la MRC qui a le plus
piètre bilan en termes de démographie et vieillissement de la population.
Donc, je veux vous sensibiliser aujourd'hui à l'importance, là, d'attacher vraiment un
intérêt particulier à cette MRC-là.
Puis
également, rapidement, du
côté de la MRC Le Rocher-Percé,
j'aurai l'occasion de revenir en conclusion, vous savez, la MRC du Rocher-Percé, Percé, notre
capitale touristique, on aura l'occasion, à la prochaine étape de l'interpellation, de parler plus longuement du
dossier, mais Percé a besoin d'un bon coup de barre. Je sais que vous avez
amorcé un travail important du côté
de Percé, mais il y a
encore beaucoup de travail à faire, notamment
le quai. Le quai est extrêmement
important. C'est l'enjeu, c'est le coeur du
village de Percé, et malheureusement le gouvernement
fédéral a annoncé ses couleurs d'abandonner le quai. Écoutez,
le quai appartient au gouvernement
fédéral, on veut le céder à la municipalité, une municipalité de 3 000 de population qui n'a pas les
moyens de prendre un quai, c'est clair.
Puis,
fait très important, le quai sert à 90 %, 90 % des bateaux qui vont
utiliser le quai de Percé servent pour le tour de
l'Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé, un parc québécois. Vous savez, le
gouvernement du Québec doit être au rendez-vous
et doit prendre ses responsabilités. Je pourrais bien faire de la politique
partisane à matin puis taper sur le fédéral,
là, ça serait surprenant que le fédéral vire de bord. Même si, dans le milieu,
on me demande : Gaétan, essaie de travailler
avec nous pour remettre de la pression sur le fédéral, oui, je vais être avec
le milieu pour supporter les pêcheurs, supporter l'office du tourisme, la MRC
Le Rocher-Percé, mais honnêtement, M. le ministre, le gouvernement du Québec
a un rôle à jouer dans le quai de Percé.
90 % des bateaux qui utilisent le quai de Percé utilisent le quai pour
desservir un parc national, propriété de la SEPAQ.
Donc,
je vais vous parler tantôt également de la fameuse école des pêches de
Grande-Rivière. Donc, le temps est malheureusement terminé. On se
reparle tantôt.
Le Président (M.
Auger) : Merci, M. le député de Gaspé. M. le ministre.
M. Proulx :
Oui, M. le Président. Je veux remercier le collègue pour sa question, mais les
collègues pour leurs questions, de
toute façon. Deux choses. La première, c'est : je suis à même de constater
les disparités entre les différentes MRC,
là. Je ne pense pas qu'on ait besoin de s'étendre davantage là-dessus. Et ce
n'est pas, et comme vous le dites à juste titre, négliger les autres que de prendre quelques instants pour parler
de Haute-Gaspésie et de Rocher-Percé. Dans le cas de Rocher-Percé, j'entends qu'il y a, et je le sais,
beaucoup d'impacts et de solutions qui passent par ce qui va arriver avec
Percé, puis on aura l'occasion, si on a la chance de le faire dans le prochain
bloc, d'en parler.
Je veux parler de La
Haute-Gaspésie, mais de l'ensemble de la Gaspésie sur les sujets que vous avez
discuté. D'abord, la formation
professionnelle : vous dire que je suis, depuis une année, parce que j'y
suis depuis une année, en lien avec les
gens de Sainte-Anne-des-Monts. La commission scolaire sait que nous faisons
également des démarches pour les soutenir, qu'il y a de l'exploration qui se fait à l'intérieur du ministère et
avec des partenaires. Vous n'êtes pas sans savoir qu'il y a une réalité. Par
exemple, ce n'est pas le ministre de l'Éducation, le ministère de l'Éducation
qui dit : Voici, telle formation à
tout prix va se retrouver dans tel centre de formation professionnelle, parce
qu'il y a un lien à faire, et des décisions à obtenir, ou, en tout cas, des avals à obtenir, notamment de la
Commission des partenaires du marché du travail. Ces choses-là sont
liées.
La
formation dont vous parlez à l'égard des opérateurs de machinerie lourde est
notamment en question à toutes les
fois que j'ai la chance de parler, d'un côté, au monde du travail et, de
l'autre, à la commission scolaire. On me dit, d'un côté, qu'il y a des besoins, de l'autre, qu'il n'y en a pas, des
raisons qu'on pourrait évoquer. C'est-u parce que les grutiers sont à la
maison avec leurs cartes puis ils les ont toujours gardées? J'ai entendu toutes
sortes de choses. Et j'espère rapidement
être en mesure, moi aussi, de trouver les solutions nécessaires. J'ai rencontré
d'ailleurs la ville de Sainte-Anne-des-Monts
il y a quelques jours à peine pour discuter de cela. Mais il y a plusieurs
options, de ce que j'entends. Et je
pense que, dans les options qui sont sur la table, là, il pourrait y avoir des
choses très satisfaisantes pour combler le centre de formation
professionnelle, qui porte le nom de feue Mme Pelletier maintenant.
Je
veux vous parler des petites cohortes parce que, pour moi, c'est extrêmement
important. C'est une occasion, dans les régions et en Gaspésie, de faire
des nouveaux groupes. C'était important pour moi, et ça a été une bataille administrative au sein de mon ministère, dans la
mesure où ce n'était pas comme ça. C'est venu de moi, de d'autres. Ça a été
entendu en Gaspésie, ça a été rapporté dans
le cadre du Rendez-vous national sur la main-d'oeuvre. On a un enjeu dans les régions, notamment dans les régions où, pour
faire un groupe... je vais dire un exemple, qui n'est pas en cause ici, de
charpenterie-menuiserie. Alors, si ça nous
prend 12 pour partir le groupe, quand on en a 10, ce n'est pas vrai que,
l'année d'après, on va en avoir 13.
En réalité, ils vont soit s'être replacés ailleurs, soit avoir quitté les
lieux, soit avoir intégré le marché du travail, ou s'être découragés, ou
s'être déplacés.
Alors,
c'est une roue qui tourne, et elle ne tourne pas en faveur de la région. Dans
ce contexte-là, ce qu'on a fait, c'est mettre des sommes en
disponibilité pour s'assurer qu'on soit en mesure d'ouvrir des plus petits
groupes. Alors, il y a, de mémoire, dans les
sommes que nous avons annoncées, à peu près, si on obtient tous les appels de
projets que nous pensons obtenir, 80, 85 groupes de formation
professionnelle en petites cohortes qui vont ouvrir.
Et,
vous savez, pour la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine, c'est
260 000 $ de plus dans la région. Ce n'est pas banal parce qu'avec ces sommes-là, on peut, à ce
moment-là, rehausser le financement pour chaque place, ce qui fait en sorte
qu'on est capables d'avoir ces petits groupes là. Dans certains cas, ça nous
permet de débuter des formations professionnelles,
formations professionnelles qui ne pouvaient pas débuter parce que, même si on
avait les installations, même si on
avait l'accréditation, on ne pouvait pas dépasser du seuil minimal. Et, dans
d'autres cas, ça permet de sauvegarder des
formations professionnelles. Parce que ça, c'est l'autre enjeu. C'est bien d'en
avoir des nouvelles, et j'en suis. Il y en a à peu près 125 ou 150, des formations professionnelles. Alors, je ne
peux pas concevoir qu'on ne trouvera pas ce qu'il faut pour, notamment, Sainte-Anne-des-Monts. Mais
il y a une réalité, je veux dire, c'est aussi un risque. Si on n'est pas en
mesure de combler nos espaces de formation, si on n'est pas en mesure de
débuter nos groupes, bien on n'aura pas les sommes nécessaires.
Je
veux parler d'Exploramer un instant pour vous dire que je pense faire la
démonstration qu'on soutient Exploramer.
Je veux dire, si c'est encore ouvert, c'est aussi parce qu'on fait des pieds et
des mains pour les soutenir. Ils n'entrent
pas dans nos programmes, vous le savez. Je n'ai pas besoin de refaire ce
débat-là. Mais il y a une occasion en Gaspésie
actuellement, ça s'appelle le FARR. Si le FARR veut soutenir, si la Gaspésie
veut soutenir Exploramer, il y a une opportunité
de priorisation, il y a une opportunité des MRC de se mettre ensemble et il y a
de l'argent disponible pour soutenir la Gaspésie et soutenir Exploramer.
Le Président (M.
Auger) : Merci, M. le ministre. M. le député des Îles.
• (11 h 20) •
M.
Chevarie : Merci, M. le Président. Je vais me permettre de dire un mot
également pour la MRC de La-Haute-Gaspésie. D'ailleurs, Sainte-Anne-des-Monts
a été ma première expérience de travail dans le réseau de la santé. J'ai été 33
ans dans le réseau de la santé, mais
j'ai travaillé pendant deux ans avec les jeunes en difficulté au niveau de la
Gaspésie. Mon port d'attache était
Sainte-Anne-des-Monts, une ville que j'ai beaucoup appréciée. Puis j'ai
réellement apprécié l'ensemble du
territoire de La Haute-Gaspésie, des montagnes majestueuses et l'eau, les
rivières, vraiment, et les gens aussi. Ça a été une belle expérience de
travail pour moi.
Et,
à mon premier mandat comme député, j'étais adjoint parlementaire au ministre de
la Santé, le Dr Bolduc, dans le
temps. Et j'avais été interpelé pour participer à trouver des solutions, sur le
plan médical et sur le plan des infrastructures, à l'Hôpital de Sainte-Anne-des-Monts. Et c'est avec
un énorme plaisir... et je m'étais investi pour soutenir la communauté
de Sainte-Anne-des-Monts, qui dessert...
l'hôpital dessert une grande partie du territoire, évidemment. Et on avait un
peu basé... pris les Îles un peu en exemple par rapport au modèle médical,
où on a beaucoup d'omnipraticiens qui ont des bureaux
à l'hôpital des Îles-de-la-Madeleine.
Et on a travaillé sur un projet avec la mairesse du temps pour trouver des solutions et agrandir, et il y avait des travaux
d'infrastructure aussi pour l'urgence. Alors, ça a été un plaisir pour moi, et
ce sera encore un plaisir pour moi de
m'impliquer, particulièrement sur le plan des pêches, si l'occasion se
présentait.
Maintenant, je tiens à compléter ma liste que
j'avais entreprise tantôt, à ma première intervention, puis probablement que je n'aurai pas encore le temps,
parce qu'il y en a beaucoup. Mais ce que je veux dire, c'est que les pêches,
évidemment, c'est majeur pour nos communautés maritimes, la Gaspésie, les
Îles-de-la-Madeleine, la Côte-Nord, la Basse-Côte-Nord, c'est extrêmement
important, c'est des centaines d'emplois et c'est des retombées économiques.
Et j'inviterais... Les députés
de la CAQ et le chef de la CAQ, ils ne sont pas très présents dans les régions,
particulièrement à l'est du Québec et particulièrement dans nos communautés
maritimes, et...
Des voix : ...
M. Chevarie : Non, non, on parle...
Non, non, je ne porte pas des intentions, c'est des faits, c'est des faits.
Le
Président (M. Auger) : S'il vous plaît, s'il vous plaît! Pas entre vous, on s'adresse à moi. Vous pouvez
continuer, ça va bien.
M. Chevarie : Merci.
Le Président (M. Auger) : Merci.
M.
Chevarie : Les pêches. Tout
ça pour dire, M. le Président, les pêches, c'est la capture, c'est les bateaux,
c'est la transformation, c'est
l'exportation. Et ce qu'il faut que vous sachiez, c'est qu'il y a
de la relève dans les pêches, il y a
du potentiel également. Les perspectives d'avenir sont énormes au niveau des
biotechnologies marines. Au niveau du phoque, aux Îles-de-la-Madeleine, il y a
une industrie là, il y a un marché qui va s'ouvrir de façon
extraordinaire : le moratoire sur le sébaste, le poisson de fond, qui va
se lever bientôt. On a du potentiel, et les gens ont confiance et ils
participent.
Maintenant,
j'arrive à mes illustrations. Il me reste une minute, à peu près.
Tantôt, je disais qu'en 2014, au niveau de la transformation et de
l'aquaculture, il y avait 32 projets pour des investissements de 11,2 millions.
Ça, c'est en Côte-Nord, en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine. Je regarde des
compagnies qui ont été aidées : Fruits de mer de l'Est du Québec, le Groupe MDMP, dont le président est M. Jean-Marc
Marcoux; Poisson salé gaspésien, La Moule du large. Je prends l'année du 1er avril 2015 au 31 mars 2016. Au niveau de
la flottille des pêches, 450 000 $,
qui a été aidé... qui a été investi pour soutenir la relève. En
transformation, 44 projets qui ont été réalisés pour des investissements de 12 millions, le gouvernement
du Québec a accordé une aide financière de près de 4 millions de dollars.
Pêcheries G.A. Parent, Poisson salé gaspésien, Fruits de mer Madeleine,
Renaissance...
Le
Président (M. Auger) : Merci, M. le député des Îles. Nous en sommes maintenant rendus à la cinquième série
d'interventions. M. le député de Bonaventure, toujours avec cinq minutes.
M. Roy : Merci,
M. le Président. M. le député des Îles, écoutez, nous, en Gaspésie, on est contents des gains que vous avez faits aux Îles-de-la-Madeleine. Vraiment,
tu sais, on a à coeur l'amélioration des conditions de vie des Gaspésiens et des insulaires. On s'est toujours
battus pour assurer la mobilité des insulaires. Dans toutes les organisations dans lesquelles j'ai travaillé, bon, on faisait en sorte de permettre
aux insulaires d'être présents en Gaspésie pour venir défendre leurs enjeux,
et ça, on s'est toujours
battus pour ça, et on vous demande en retour de vous battre, vous aussi, pour
les Gaspésiens, pour la mobilité des Gaspésiens, pour le retour du train
et les autres infrastructures de transport qui sont essentielles.
Je
reviendrais sur l'éolien, M. le
ministre. Vous avez dit que, bon, il
faut combler le marché intérieur, là, on sait qu'il y a des projets de
centrale hydroélectrique. Mais il faut... Pour soutenir l'exportation,
on sait qu'actuellement, sur la côte est américaine, il y a des
opportunités d'affaires puis d'exportation.
Par contre,
on a une problématique, et là j'aimerais que... je vais vous expliquer la
chose, là : Hydro-Québec interdit l'exportation
d'énergie éolienne produite sur les terres de l'État, et entre autres les
projets communautaires. Donc, via un
changement réglementaire, via une ligne qui passe de la Matapédia directement
sur la côte Est américaine, on serait capables
de redonner un souffle à l'énergie... aux entreprises qui oeuvrent dans
l'éolien, on serait capables de développer d'autres parcs sur le modèle communautaire, des entrées d'argent pour
les Gaspésiens, et nous permettre de reprendre notre souffle un peu puis d'avoir de développement économique. Donc,
c'est une modification réglementaire sur laquelle vous êtes capables
d'agir et de donner un signal clair que vous êtes pour le développement de la
Gaspésie.
La santé, ça,
c'est un enjeu extrêmement important, la santé et l'éducation, hein? Je vais
lire quelques notes qui m'ont été
fournies. On parle d'une uniformisation déshumanisée des services de santé où
l'on traite les malades comme des
objets et les personnes salariées comme des robots dénués de jugement et de
sentiments. Et je cite : «Centralisation des pouvoirs entre les mains d'une seule personne, où les C.A. sont
maintenant bidon et où les gestionnaires et le personnel sont réduits au silence sous peine de subir les
foudres du ministre ou d'être tout simplement mis à la porte.» Bon, vous
allez dire : C'est un peu exagéré. Mais
c'est le sentiment que beaucoup d'acteurs du système de santé ressentent
actuellement. Et ça, ça a un impact
important sur les conditions de vie du personnel, où on voit une augmentation
des burnouts et les conditions de vie des patients.
Écoutez,
personne ne trouve ça comique, actuellement. Et, moi, bon, si on ferait une
prospective, là, si qu'on n'est pas en train d'assister à une diminution
de l'espérance de vie de certaines personnes, étant donné la détérioration des
conditions d'offres de soins de santé au Québec, la question se pose, O.K.?
Les CHSLD,
condition de vie des aînés. Écoutez, on va toujours en reparler, là. Il y a un
concept que mon collègue a développé,
bon, qui s'appelle la maltraitance institutionnelle, là. Admettons que c'est
quelque chose sur lequel on doit travailler
très fort, parce que c'est inacceptable, O.K.? Une personne âgée qui n'a pas de
bain, là, pendant des années, là, ou...
Bon, je n'entrerai pas dans les détails, mais je veux quand même, dans le souci
de parler des différents enjeux, que vous soyez sensibilisé à cette chose-là.
Dossier d'Optilab. À Montréal, là, il
n'y en a pas, de problème, mais, en Gaspésie... Vous êtes venu, là. C'est loin,
c'est grand, il y a de la route à faire, il
neige, des fois, les routes sont fermées. Et là on veut transférer l'analyse
d'échantillons à Rimouski. Là, on est dans le trouble, là, hein?
Une voix :
500 km.
M.
Roy : 500 km, oui. Pertes d'emploi, pertes d'argent,
pertes d'échantillons, donc dangerosité pour la santé des patients. Parce que, là, si on retarde des
diagnostics, hein, l'échantillon, il sert à quoi, là? Pas savoir s'il va
mouiller demain, là. As-tu le cancer
ou non? Ça sert à ça. Et, si on n'est pas capables de faire les diagnostics à
temps, donc le traitement peut arriver
trop tard, et la pathologie trop avancer. Donc, on met en danger la santé de la
population en Gaspésie via des réformes qui ne cadrent absolument pas avec nos besoins, avec notre réalité
territoriale, géographique, linéaire, et le millage qu'on a à faire. Donc, on vous demande de vous
positionner sur des enjeux qui sont importants pour l'amélioration ou la non-détérioration — parce qu'on ne parle plus
d'amélioration — non-détérioration
de l'ensemble de nos conditions de vie.
Le Président (M.
Auger) : Merci, M. le député. M. le ministre, toujours cinq minutes.
• (11 h 30) •
M. Proulx :
Oui, M. le Président, merci pour l'échange. D'abord, l'espérance de vie diminue
en raison des services de santé, la
question se pose. Ce n'était peut-être pas la meilleure, là. Mais, ça, une fois
que je l'ai dit, je vous laisse répondre à la question. Mais je pense sincèrement, très sincèrement que la
qualité des services dans notre société favorise l'espérance de vie, favorise la santé des gens et d'aucune
façon ne diminue l'espérance de vie des Québécois. Je pense que... et là où je
vous rejoins, par exemple, c'est que ce
n'est jamais simple, la santé, et ça ne le sera jamais, parce que, vous avez
raison, on a une population
vieillissante, on a des services qui coûtent extrêmement chers, on a un système
qui doit se moderniser aussi.
Moi,
j'ai la chance de le vivre avec les établissements scolaires. Il y a des
moments où on se trouve au siècle dernier ou à une autre époque. C'est aussi vrai dans notre système de santé. Je
suis passé pas loin de l'Hôpital de Maria, je pense, déjà. Ce n'est pas neuf, neuf. Par contre, quand
je suis allé, à Chandler, voir le centre ambulatoire de jour, il me semble
que, là, c'était complètement différent. La
semaine dernière, il me semble que le collègue de Gaspé disait qu'il y avait eu des bonnes nouvelles à l'égard de l'hôpital
chez lui pour l'agrandissement. Alors, il
y a des travaux dans l'ensemble du Québec, M. le Président, et je
pense qu'on fait la démonstration qu'on est présents dans l'ensemble.
Maintenant,
au niveau des services, l'hémodialyse, on en a parlé un peu en
introduction, ça n'a pas de bon sens, là, de se déplacer comme ça. Puis vous avez raison. Puis j'étais très
heureux qu'à la suite des discussions, puis des réflexions, et des interventions de tout
le monde, là — mon
collègue n'a pas attendu neuf années pour réagir, là — il
y aura des services supplémentaires.
Vous
avez parlé du traitement des analyses. Vous avez parlé d'Optilab, dans le fond. Il me semble avoir entendu mon
collègue, la semaine dernière ou l'autre avant, en tout cas, bien, lorsqu'il était en Gaspésie, effectivement, la semaine
dernière, dire que, d'abord,
les craintes, telles que je les ai entendues au cours des derniers mois,
n'étaient pas fondées, que ce n'est
pas l'ensemble des traitements qui quittaient la région, qu'il
n'était pas question de se mettre à perdre et/ou à retarder la transmission d'un diagnostic à un
patient parce qu'on faisait les analyses ailleurs.
Il faut savoir, M. le Président, qu'ailleurs au Canada il y a des modèles qui sont beaucoup
plus centralisés que ce que propose mon collègue. Et, sans mettre la santé des gens en péril par une réorganisation, il faut savoir qu'actuellement, même avec de nombreux labos à même les établissements près des gens, il y a énormément
d'échantillons qui malheureusement se trouvent périmés pour toutes sortes de raisons. Il y a d'abord et avant tout une intervention humaine. Ça amène parfois des difficultés.
Et, dans ce contexte-là, avec la technologie d'aujourd'hui, avec les avancées de ce point de vue là et ce que souhaite faire le collègue, je ne
pense pas, pour avoir fait le tour,
là, encore une fois, puis en avoir entendu parler un peu partout, et notamment
en Gaspésie, que les choses sont
telles qu'elles sont dénoncées. Mon collègue a également dit, si ma mémoire est bonne, que cette implantation-là et cette façon de travailler
là à l'égard de la Gaspésie se ferait aussi plus tard dans le temps. Alors,
je pense que les choses vont se faire correctement.
Et
moi, sincèrement, je n'aime pas ça quand on fait peur aux gens. Je
ne dis pas que c'est ce que vous faites du tout, mais j'ai entendu des commentaires ailleurs, en Gaspésie, mais aussi ailleurs,
de gens qui disent : Là, c'est dangereux pour les gens. Il y a des emplois qui vont bouger, peut-être,
mais, de là à devenir un danger pour les gens, moi, en tout cas, je suis toujours prudent.
Je
veux parler de maintien à domicile parce
que... Puis j'aurais pu parler plus longuement
de l'hôpital de Gaspé, du CHSLD, de l'hémodialyse. On l'a fait, là. J'ai, moi aussi, pris quelques
notes parce que je suis aussi mes dossiers. Mais je veux parler de maintien à domicile parce que
c'est extrêmement important, et c'est encore plus important
lorsqu'on est en situation où la population est vieillissante. Ce qu'il faut aujourd'hui, c'est offrir des services à proximité, c'est vrai, en
installation ou en établissement, c'est vrai, mais avoir la capacité de garder les
gens le plus longtemps chez eux.
Le Président (M.
Auger) : Merci, M. le ministre.
M. Proulx :
Si on a la chance d'aller dans un autre bloc là-dessus, on pourra en parler
plus longuement.
Le Président (M.
Auger) : Merci. M. le député des Îles.
M.
Chevarie : Merci, M. le Président. Oui, effectivement, je vais répondre positivement au député de
Bonaventure. Je
suis extrêmement volontaire à travailler pour l'ensemble
de la Gaspésie, des Îles et de la Côte-Nord, particulièrement dans le cadre de mes responsabilités comme adjoint parlementaire aux pêches, soutenir le ministre
évidemment dans ses grandes
responsabilités actuellement, et également, moi, à titre d'adjoint parlementaire, faire en sorte que l'ensemble des secteurs
de nos régions maritimes soit bien représenté et puisse bénéficier du soutien gouvernemental auquel ils ont droit, en
fonction des projets qu'ils
présentent, pour améliorer l'industrie et rendre encore l'industrie plus performante
sur le plan des pêches, et de l'aquaculture, et mariculture.
Je continue, M. le Président, dans mon
illustration, ça va être la dernière partie. On a aidé la flottille de pêche jusqu'au 31 mars 2017, là, c'est récent. On a 11
interventions sur le plan de la flottille, 68 interventions sous forme de
garantie de prêt pour 22,5 millions dans la dernière année; en recherche
et développement, 12 projets; au niveau des initiatives
collectives, 10 projets pour 368 000 $; en transformation,
aquaculture, mariculture, valorisation de la biomasse, 36 projets de
réalisés pour des investissements totaux de 12,6 millions. Alors, c'est
majeur.
Puis là je
vais en nommer quelques-uns rapidement, là : les crevettes du Nord de
l'Atlantique, Les Crustacés des monts,
Les Fruits de mer de l'Est du Québec, Les Pêcheries Marinard, la Poissonnerie
Cloridorme, l'association ACPG Innovation,
l'Association des chasseurs de phoques intra-Québec, le Regroupement des
pêcheurs professionnels du Sud de la Gaspésie,
Le Bon Goût frais des Îles; au niveau de la transformation, Lelièvre et
Lemoignan, E. Gagnon et fils, Poisson salé gaspésien.
Alors, ce
sont, pour en nommer... il y en avait encore, mais j'en passe parce que je veux
parler du tourisme également. Tous
ces projets-là, ce sont des projets où le gouvernement est intervenu, tant pour
les gens de la Côte-Nord, que pour la Gaspésie,
que pour les Îles-de-la-Madeleine. Le gouvernement a été présent, a été présent
dans le soutien au développement, à
la modernisation au niveau de la flottille, au niveau de la capture, au niveau
de la transformation. Donc, il y a réellement une volonté de notre
gouvernement d'aider la Gaspésie, d'aider les Îles, d'aider la Côte-Nord.
Maintenant,
on le fait aussi dans un autre secteur d'activité extrêmement intéressant et où
c'est présent, la Gaspésie, sur le
plan touristique, on ne peut pas contester ça, les Îles-de-la-Madeleine
également. On est vraiment orientés pour améliorer encore toute l'aide
gouvernementale par rapport à ce secteur-là parce que c'est des secteurs, encore
là, qui sont très significatifs pour
nous, qui font partie de la structure économique et qui ont des retombées
économiques et de la création d'emplois de façon importante.
Et un élément
qui est encore, je dirais, plus intéressant, c'est que ça permet aux gens de
d'autres collectivités, ailleurs qu'en
Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine, de se rendre compte de la beauté de la
Gaspésie, de se rendre compte de la beauté
des Îles-de-la-Madeleine et de prendre des vacances chez nous, d'investir, de
contribuer à l'occupation du territoire, parce qu'effectivement le tourisme, comme la foresterie, l'agriculture,
les pêches, c'est des éléments essentiels, c'est des vecteurs essentiels à l'occupation du territoire
pour les Îles et pour la Gaspésie. Alors, c'est majeur. Ce sont des leviers
économiques extrêmement importants pour nos
communautés, et le gouvernement est là. Au dernier budget, 125 millions qui va être investi dans le secteur touristique,
c'est majeur. Jamais un gouvernement n'a investi autant par les années passées.
Alors, la présence, la présence du
gouvernement, la présence du gouvernement en Gaspésie et aux Îles, non, on
n'oublie pas la Gaspésie puis les Îles-de-la-Madeleine, on est présents.
Au niveau du festival, on avait un programme
festivals et événements...
Le
Président (M. Auger) : Merci, M. le député des Îles. Et, pour les
quatre prochaines minutes, Mme la députée de Mirabel.
• (11 h 40) •
Mme
D'Amours : Merci, M. le Président. De 2002 à 2014, La Haute-Gaspésie a
perdu 13 % de sa démographie; 2014
à 2017, 6 %. La table des préfets de la MRC de la Gaspésie et des Îles,
là, c'est une table de préfets élargie, ont envoyé une liste au gouvernement. Et, dans cette
liste-là, je vais juste énumérer une demande, c'est : Lancement de travaux
routiers majeurs afin de protéger les
infrastructures et les ouvrages d'art de l'érosion des berges et des
changements climatiques. Bien, je
suis désolée de vous l'apprendre, parce que, vous avez entendu comme moi, là,
le ministre et le député nous ont parlé
d'un sommet début 2018, l'année 2018, année d'élection. Alors, vous allez avoir
droit à un sommet du sommet des sommets pour le transport en région,
c'est ce que vous allez avoir droit.
Moi,
j'espère, j'espère sincèrement qu'ils ont lu votre demande, je l'espère
sincèrement que, sur les demandes que
vous avez faites, qu'il y en a quelques-unes qui n'attendront pas le sommet des sommets du sommet. Je n'en reviens
pas, M. le Président, je n'en
reviens tout simplement pas. Le
député des Îles nous parle d'économie,
puis de crevettes, puis de... Moi,
j'aurais aimé ça entendre, aux Îles, parler des familles Arseneau, des familles
Boudreau, hein, qui ont besoin... qui
ont besoin d'une sécurité. J'aurais aimé ça entendre ça. J'aurais aimé ça
entendre, moi, en Gaspésie, les familles Cormier, Babin, Daraîche,
Landry. J'aurais aimé ça entendre ça aussi sur un point de vue plus humain.
On lance des
chiffres, on a l'air généreux, mais, mon député de Gaspé,
il l'a dit tout à l'heure : C'est des chiffres qui sont beaucoup moins élevés que les autres années. Puis là on
nous répond : Ah! bien, là, il
n'y a pas eu d'entente entre les
villes, les maires, les MRC. Il y en
a eu une, entente. Il y a
une lettre qui a été envoyée. Et d'ailleurs, la lettre, elle a été envoyée à tous les députés. Puis n'en déplaise aux collègues, on en a discuté au caucus
parce que, les régions, ça nous tient
à coeur, nous aussi, oui. Puis je suis déjà allée aux Îles-de-la-Madeleine
avant d'être élue, moi, M. le ministre. Avant d'être élue, j‘ai déjà été
aux Îles-de-la-Madeleine et...
Le Président (M. Auger) : ...
Mme D'Amours : Oui, oui,
pardon, pardon, M. le Président.
Le Président (M. Auger) : S'il
vous plaît! On parle au président.
Mme D'Amours :
O.K. Désolée de l'égarement, c'était trop... oui. Alors, M. le Président, je
trouve ça... je suis outrée, outrée
ce matin, d'entendre des beaux discours qui vont finir par, en 2018, un sommet
du sommet des sommets, puis que l'on va discuter. Puis c'est tellement des
belles phrases, des beaux mots. Est-ce qu'on a des résultats? Il n'y en a pas,
de résultat. On n'est pas capables
d'avoir un résultat. On n'est pas capables d'avoir une date, une... non, on
n'en a pas. Je n'ai rien entendu,
moi, aujourd'hui. Moi, j'ai entendu des visites, des rencontres, des
discussions, des demandes écrites. Ils ont
eu la même que moi, j'ai eue, là. Et je m'attendais à avoir plus de réponses.
J'aurais aimé avoir plus de respect envers ces gens-là, envers ces familles-là qui attendent. Qu'est-ce qu'on
attend? On attend que les villages se vident? Puis, vous savez, les chiffres que j'ai eus, là, c'étaient
des chiffres que, quand j'étais à la commission de la CAPERN, la Commission
de l'agriculture...
Conclusions
Le Président (M. Auger) :
Merci, Mme la députée de Mirabel, c'est tout le temps que nous avions. Nous en
sommes maintenant aux dernières interventions. M. le ministre, vous avez la
parole pour 10 minutes.
M. Sébastien Proulx
M. Proulx : Oui. Bien, merci, M. le Président. Là, tenter de
faire assez rapidement. D'abord, j'entends la députée de Mirabel dire : Il n'y a pas de date. Il y
en a une, c'est juste que la date ne fait pas son affaire. Ce n'est pas la même
chose, là. Puis, en passant, qu'il y
ait ou non élections, M. le Président, on va travailler jusqu'à la dernière
journée, et l'ensemble des députés vont faire ça, j'en suis convaincu. C'est
vrai pour les ministères, c'est vrai pour les députés, c'est vrai pour
les corporations. Les élus qui sont ici, là,
ils vont être en élection, eux, et ils vont travailler jusqu'à la dernière
journée, puis ils vont déposer un
mémoire, puis ils vont travailler avec nous à moderniser la stratégie
d'intervention gouvernementale, puis
ils vont se réunir pour faire en sorte que le FARR, qui va être un outil de
développement assez extraordinaire du point de vue régional, au-delà des MRC... Et ils vont le faire, le travail. Ce
n'est pas parce qu'ils sont en élection, M. le Président, qu'ils ne le feront pas. Ah! ils vont prendre
peut-être une pause de 30 jours parce qu'ils vont aller en élection s'ils
décident de se représenter, comme
l'ensemble de nous tous. Mais il y a une réalité, ils vont travailler jusqu'à
la dernière journée.
Le budget a
donné des mesures pour l'ensemble des régions du Québec, puis il y en a aussi
pour la Gaspésie, puis il y en a aussi pour les Îles-de-la-Madeleine. Il
y en a pour l'ensemble des régions, M. le Président.
On n'a pas
parlé aujourd'hui de l'érosion des berges. On aurait pu en parler parce que je
sais que c'est un sujet qui tient à coeur autant les élus en Gaspésie
que la population, puis mes collègues avec qui on a l'occasion de travailler localement sur les dossiers de la Gaspésie. C'est
vrai également pour le collègue des Îles. C'est vrai pour les collègues
du Parti québécois qui sont aussi sur la
Côte-Nord notamment. C'est un enjeu réel, M. le Président. Puis on aura beau se
faire accroire tout ce qu'on veut, là, ça ne date pas d'hier, mais ça ne
fait pas 400 ans non plus.
Il n'y a pas
longtemps, et j'en ai parlé avec le député de Gaspé, on pouvait partir à pied
du quai puis se rendre se rendre à
l'île Bonaventure. Ça ne fait pas 40 ans, M. le Président, ça ne fait même
pas quelques années. Il n'y en a pas, de glace, il n'y en a pas eu cette année.
On est dans des situations complètement différentes, un climat qui est
changeant, des tempêtes qui nous
causent des soucis très importants. Puis ce qu'on réalise, là, autant au ministère
des Transports que dans l'ensemble
des organisations, puis c'est vrai aussi pour les municipalités, c'est qu'on ne peut pas refaire la même chose qu'avant. Je vais vous donner un exemple : l'enrochement. Bien, je vais vous dire, on ne peut plus faire ça de la
même façon. Aujourd'hui, on a créé des espèces de... c'est presque un «step», si vous me prêtez
l'expression non française, pour dire
qu'on fait monter l'eau par-dessus, on mine par en dessous puis un crée de
l'éclaboussement, puis ça fait en sorte qu'on va briser les structures l'autre côté. On pensait qu'avec la roche
placée à angle comme ça on pouvait briser la vague, mais aujourd'hui elle s'en sert comme départ, puis elle vole, puis
elle finit de l'autre côté. C'est une réalité avec laquelle il faut
travailler. Il faut changer nos façons de faire.
Ça va être
vrai pour les routes. On aurait pu parler de la 132, on aurait pu en parler,
puis M. Cormier le sait, parce qu'il
est ici, puis je le salue, il est extrêmement interpelé et préoccupé par cette question-là, puis c'est normal. Si un jour
il fallait prendre la 132 puis la bouger, ça
aura des impacts géographiques, ça va avoir des impacts économiques, il y a des
coûts extrêmement importants rattachés à tout ça, alors, dans ce contexte-là,
il faut faire ces planifications-là. Mais qu'est-ce
que vous voulez, ce n'est pas qu'un enjeu politique, ça, on peut faire de la
partisanerie là-dessus, là, mais ça, ce
n'est pas bon, il faut en faire un enjeu, ça, c'est clair. Si tout le monde ici,
on dit : La 132, c'est un enjeu, parfait, il faut se donner les moyens d'aller travailler. Moi, j'ai
rencontré la CAR. Puis la CAR, ils travaillent sur des sujets comme ceux-là...
Une voix : ...
M. Proulx : Pardon?
Une voix : ...
M. Proulx : Oui. On pourra en reparler... l'occasion d'en
reparler de toute façon. Mais, dans ce contexte-là, je veux dire, ils ont une planification. Peut-être
que tout n'est pas prêt encore, là, c'est normal, ça, puis ça va arriver. Puis,
vous savez, quand on est au gouvernement, là, c'est notre responsabilité d'être
parfois le porte-parole de ça, comme dans le
train. Ça ne fait pas mon affaire, moi, chaque fois que je vais en Gaspésie,
d'être obligé d'expliquer aux gens qu'il faut que j'attende encore après les analyses. Mais je vais y aller
encore puis je vais le répéter encore, puis je l'ai dit aux journalistes cette
semaine, quand je suis allé : Écoutez, ça se peut que la prochaine fois,
là, je n'aie pas toutes les réponses encore. Mais ça, c'est parler honnêtement
aux gens, franchement, sans les prendre pour ce qu'ils ne sont pas.
Je
vais parler de Percé quelques instants, parce qu'on a parlé du quai. On n'a pas
eu l'occasion d'en parler dans le
cadre des échanges, mais on va le faire dans le cadre du mot de la fin. Moi,
là, une des préoccupations du député de Gaspé... je l'apprécie, il le sait, on a eu l'occasion d'avoir des
discussions avec les élus de Percé à savoir qu'est-ce qu'on fait avec l'élection municipale. On la tient-u là,
là, le plus tôt possible... puis, en passant, il faut déposer le projet de loi.
Bien, il aurait fallu faire une loi privée pour faire en sorte que l'élection
se tienne, pour ne pas se retrouver avec deux élections dans la même année.
Alors, on a fait le choix, il y avait un consensus chez les élus, de faire en
sorte que l'élection se tiendra en même
temps que les élections municipales pour l'ensemble du Québec. Pourquoi? Pour
que les efforts... pour que les gens
qui travaillent actuellement là-bas ne soient pas en train de préparer des
élections, soient en train de travailler à la saison touristique puis
aux enjeux reliés à la promenade.
Une
des questions du député de Gaspé, c'était : Oui, mais le quai? La
municipalité, elle, ne pourra peut-être pas travailler directement avec le fédéral. Pourquoi? Parce que le conseil
municipal n'est pas représenté de l'ensemble de ses élus. Alors, on
avait dit, à ce moment-là : On va travailler, nous, au gouvernement, avec
le fédéral. Le ministère de la Sécurité publique a rencontré les gens de Pêches
et Océans, j'ai rencontré, comme il l'a fait, je le sais, la ministre responsable de la Gaspésie au Parti libéral, au
fédéral, je l'ai rencontrée, Mme Lebouthillier, déjà, à une occasion,
d'ailleurs, je la vois à chaque fois
que nos agendas sont possibles... de se croiser, on le fait pour faire le tour
de bien des dossiers, mais celui-là,
c'est fait. Alors, dans ce dossier-là, ça avance, une première rencontre a eu
lieu. Puis il y aura un suivi, parce que
c'est vrai que le fédéral a l'intention de se désengager et de rétrocéder
plusieurs de ses installations à la grandeur du Canada, dont le quai de
Percé.
Alors,
où est-ce qu'on va arriver, à la fin, dans les prochains jours? C'est une bonne
question. Moi, je ne présume pas de la fin maintenant. Mon rôle, ce
n'est pas de présumer. Je veux des orientations, je veux qu'on soit capables de
travailler pour que ça se fasse, je sais que
le quai est essentiel dans le temps de la promenade, parce qu'au-delà du
transport il est aussi un ouvrage qui
fait en sorte qu'on peut protéger le secteur entre le quai et le rocher. Je
sais tout ça, M. le Président, et,
dans ce contexte-là, on travaille avec eux au quotidien. Et moi, je suis très
heureux de cette collaboration-là, je suis très heureux de voir qu'on
est capables de le faire.
• (11 h 50) •
Je veux rappeler, M. le Président, que, dans tous les investissements privés du Québec, là, c'est en Gaspésie qu'ils ont été les plus importants. Ils ont été les plus
importants, et c'est vrai, notamment à cause de la cimenterie. Et ça, là, c'est
extrêmement important pour la Gaspésie, c'est extrêmement important pour le Québec.
Il y a encore 500 personnes qui y
travaillent, il y en aura 200 de façon permanente, il y a
la grande majorité d'entre eux, des Gaspésiens, qui y travailleront.
Et moi, je suis allé visiter les lieux. Je
vais y retourner, là, quand ce sera complété. C'est quasi complété. Ils vont
commencer la production dans les
prochains mois. C'est extrêmement impressionnant. Et il y a de la volonté des gens
localement de défendre le projet, de le supporter.
Il y a
aussi des opportunités autour de la
cimenterie, d'abord parce qu'il y a du courant en s'il vous plaît qui va
arriver là, là, il y a une ligne électrique
très importante. Il y a des opportunités de parcs industriels autour qui vont
être en lien avec la cimenterie.
Puis, dans chacun de nos comtés, de nos circonscriptions, là, on a des gens qui
oeuvrent au quotidien ou qui ont travaillé sur des contrats de la cimenterie
pour sa construction. Dans toutes les
régions du Québec, là, il
y a des PME. Si on s'intéresse au
plus grand projet industriel du Québec des dernières années pour 1 milliard d'investissements, on va trouver des gens dans toutes les
régions du Québec qui ont travaillé dans ce dossier-là.
Je
veux rappeler que le taux de chômage, puis je termine avec ça, le taux de chômage, en Gaspésie, il est élevé. Il
est moins élevé qu'il l'était là; depuis 2014, il a connu une baisse
importante. Il est encore trop haut. Il
faut travailler à l'adéquation de la formation et de l'emploi,
il faut travailler à la démographie pour renverser les tendances. Et, vous
savez, on travaille également
avec nos collègues et ma collègue en Immigration pour voir comment est-ce qu'on va faire pour amener aussi des immigrants à s'établir dans nos
régions. Et il y a des opportunités d'affaires en Gaspésie.
Je
termine avec les lieux d'enseignement et pour parler du numérique, parce que, à chaque fois que j'ai l'occasion
d'aller en Gaspésie ou de recevoir ici des gens, on me parle de ça : c'est
vrai dans d'autres régions, mais, les collègues seront d'accord avec moi, ce n'est pas normal qu'on n'ait pas les mêmes
accès à la bande passante et au réseau sans fil qu'ailleurs. C'est une réalité sur le territoire du Québec qui est bien
réelle, là, à laquelle il faut trouver des solutions. Mais il y a des
opportunités d'innovation très intéressantes. Parce que le député de
Bonaventure a raison, c'est des gens extrêmement
brillants pour créer, des gens extrêmement résilients, des gens que j'apprécie
énormément. Et moi, je suis très fier
du travail qu'on fait. Ce n'est pas parfait. J'essaie d'être le plus présent
possible, et sincèrement je suis toujours disponible et je suis à la
recherche de solutions.
Et
je n'ai pas pris, en terminant les 12 secondes qu'il me reste, la stratégie
d'intervention gouvernementale du Parti
québécois comme étant quelque chose de pas bon parce qu'elle venait d'en face,
M. le Président. J'ai dit : On va bâtir là-dessus pour faire face
aux réalités d'aujourd'hui.
Le Président (M.
Auger) : Merci.
M. Proulx :
Ça, c'est dans l'intérêt des Gaspésiens. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Auger) : Merci, M. le ministre. Je cède maintenant la
parole au député de Gaspé pour également 10 minutes.
M.
Gaétan Lelièvre
M.
Lelièvre : Merci, M. le Président. Deux heures, ça paraît long quand
on le prépare, hein? Mais, quand on est dedans, ça passe beaucoup trop vite. Écoutez, quelques éléments, parce
que, même si ça s'appelle la conclusion, moi, je pense qu'avant d'arriver à la conclusion il faut encore parler de
certains dossiers. Les pêches, ça a été abordé abondamment par mon collègue des Îles-de-la-Madeleine.
Effectivement, les pêches vont bien, et bravo! Bravo aux industriels! Bravo
aux pêcheurs! Bravo aux travailleurs d'usine
qui ont pris en main cette économie-là puis qui... Heureusement, c'est un des
domaines qui se porte très bien. Donc, si on
a peut-être apporté moins de temps aujourd'hui aux pêches et à la mariculture,
ce n'est pas parce que ce n'est pas
important; je suis convaincu que les gens de ce domaine-là vont comprendre,
vont être solidaires, vont comprendre qu'on devait prioriser d'abord, je
pense, nos enjeux majeurs.
Vous savez,
les pêches, je me plais à le rappeler, c'est moins de 2 % de l'économie du
Québec, mais c'est plus de 30 %
de l'économie de la région Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine. Donc, c'est clair, c'est un
tiers de notre économie, c'est
extrêmement important. Et bravo si ça va bien. Entre autres, 2013, on avait
nommé, lorsque le ministre Gendron était
au MAPAQ, on avait nommé un sous-ministre associé aux pêches : c'était une
demande du milieu, et je crois que ça a
permis d'améliorer les communications entre le MAPAQ, cet immense ministère du
MAPAQ qui inclut notamment le secteur des pêches.
Si on demeure dans un secteur parallèle ou
corollaire, l'ÉPAQ, École des pêches et de l'aquaculture de Grande-Rivière, M. le ministre, on se rapproche de
votre cour, vous savez, l'ÉPAQ a eu des périodes sombres, des années sombres dans les dernières années, mais
heureusement ça va beaucoup mieux grâce au dynamisme de l'équipe en place,
je dirais, de la direction régionale du cégep,
du collège de Gaspé, M. Galipeau, en passant par Mme Jalbert, la directrice
de l'ÉPAQ, et toute l'équipe, là, qui a travaillé, professeurs, chercheurs,
techniciens, l'ensemble de la communauté. Puis
aujourd'hui on a des chiffres beaucoup plus intéressants, une augmentation du
nombre d'inscriptions. C'est la seule école
des pêches et de l'aquaculture au Québec, une des écoles spécialisées. Et les
gens sont inquiets. On pense que ça va bien aller, mais aujourd'hui je me
sens l'obligation de vous rappeler que, pour la première fois, hein, de
l'histoire, là, l'école des pêches, là,
l'ÉPAQ, est devant une situation où elle n'a pas de confirmation de son budget
après le 30 juin 2017. J'ose croire qu'il n'y aura jamais un gouvernement qui va oser
mettre fin ou fermer l'ÉPAQ, là, ce n'est même pas envisageable, mais c'est quand même une situation
préoccupante. Puis on sait qu'il y a un comité ministériel qui a été formé. Les gens du milieu, moi, je l'ai entendu,
je suis allé à l'école des pêches en janvier et en mars, et les gens me l'ont
rappelé, ils ont... regarde, on ne peut pas
imaginer qu'on n'aura pas de budget, mais ça serait bien de rassurer ces
gens-là puis de confirmer. Écoutez,
ça relève du niveau collégial. Est-ce qu'il y a un cégep au Québec, présentement,
qui attend la confirmation de son
budget pour sa survie? Je ne crois pas. Il n'y a rien qu'eux, seulement qu'à
l'école des pêches. Donc, on doit sécuriser ça.
Au niveau des
transports, vous l'avez vu, ça a ressorti, c'est une priorité extrêmement importante
en Gaspésie et aux Îles. Puis là je
ne peux pas faire autrement que revenir avec un petit aparté sur les Îles. J'ai
un article ici, là, qui dit, bon, le
30... en mars, début mars, cinq jours d'attente pour une évacuation médicale,
hein, un homme ou une femme aux
Îles-de-la-Madeleine qui a attendu cinq jours pour être évacué. C'est
inadmissible. Puis je comprends que l'aéroport appartient au
gouvernement fédéral, mais, vous savez, le Québec a une politique d'occupation
du territoire. J'ai des problématiques avec
mes aéroports chez nous, l'Abitibi a des problématiques, la Côte-Nord, la
Basse-Côte-Nord. 20 % de taux de
cancellation aux Îles-de-la-Madeleine, le plus élevé du Québec, Gaspé,
7 %, 9 %, beaucoup moins élevé, puis déjà on se plaint beaucoup à Gaspé. Puis vous avez bien
résumé, là, un peu la situation de Gaspé, ce n'est pas un aéroport facile,
mais 20 % aux Îles-de-la-Madeleine, il
faut absolument qu'on trouve une solution. Est-ce que Québec doit s'impliquer?
Peut-être. Vous savez, c'est vraiment
primordial. On parle d'aider les Îles avec l'insularité, mais je pense que, si
on veut briser ou diminuer les
inconvénients reliés à l'insularité, il faut commencer par les transports. Vous
avez parlé du transport maritime,
mais le transport aérien aux Îles-de-la-Madeleine, là, avec des exemples comme
on a, d'attendre cinq jours pour une évacuation médicale, c'est
inadmissible, là. Il n'y a pas grand pays dans le monde qui tolérerait ça.
Dossier santé
également, hein, on a une réforme de la santé, une réforme qui frappe fort, on
la qualifie souvent de bulldozer. Ce
n'est pas drôle, là, les gens des Îles, là, le CLSC de l'Est, là, hein, menace
de fermeture imminente, là. On parle
d'ajouter ou d'allonger le temps d'intervention de 10 minutes à tout près de 45
minutes si les changements proposés par
le CISSS des Îles se mettent en place. J'ai interpelé le ministre cette
semaine, à la période de questions, là-dessus. Oui, c'est vrai, pour une fois, on souhaite une intervention politique
du ministre, puis on sait que le ministre de la Santé est le style à en faire quand il juge que c'est
requis. Bien là, les gens des Îles-de-la-Madeleine... puis même leur député
s'est joint à eux, puis moi, comme
porte-parole de l'opposition au niveau de la Gaspésie et des Îles, j'ai dit au
ministre de la Santé : M. le ministre, s'il y a un dossier où il
faut que vous interveniez, c'est celui-là. Il n'y a plus de conseil d'administration local dans nos établissements. On
a diminué le rôle de nos C.A. Qui défend les gens dans les régions au
niveau de la santé? On peut se poser la question. Donc, très important, 200
personnes mobilisées cette semaine aux Îles-de-la-Madeleine.
J'ai parlé aux maires des Îles. Tout le monde est inquiet. Il y a vraiment une
mobilisation unanime à ce niveau-là.
Évaluation
médicale, il ne faut pas que ça passe sous silence. Vous savez, on a un
problème avec l'évacuation médicale pas seulement qu'aux
Îles-de-la-Madeleine, quatre aéroports sur cinq dans la région de Gaspésie—Les Îles, Sainte-Anne-des-Monts, Grande-Rivière, Gaspé,
Îles-de-la-Madeleine, tous sauf Bonaventure, ne peuvent pas accueillir
l'avion-ambulance, un des deux avions-ambulances, le fameux Challenger.
Pourquoi? Il a été modernisé, mais, en le modernisant, on a augmenté le poids de l'appareil et l'appareil doit
atterrir et décoller plus rapidement, puis on n'a pas les longueurs de
piste et les facilités en termes d'équipement d'approche pour permettre à cet
avion-là, qui est dédié à l'évacuation médicale dans les régions... Ça
m'apparaît absurde, là. On améliore un avion en termes d'équipements à l'intérieur, mais le
résultat, au final, on a moins d'aéroports dans les régions qui peuvent
l'accueillir. Il faut se pencher là-dessus. C'est presque scandaleux.
• (12 heures) •
M. le
ministre, vous avez parlé également à plusieurs reprises de l'importance des
consensus dans la région. Ça m'a
touché, ça m'a... vraiment, j'ai été très sensible à vos interventions, j'ai un
peu de difficultés avec ça. Vous savez, il faut être cohérent. On a un consensus unanime sur le train. Vous nous
dites : Ça nous prend du temps. Oui, ça prend du temps, mais, vous savez, les études, il y en a
eu beaucoup de réalisées, là. On a un consensus sur le dossier du train.
Il y avait des sommes, entre 50 et 75 millions, qui étaient apparemment
disponibles. Moi, je ne vois rien, là, dans le programme des infrastructures
publiques du Québec, pour le train de la Gaspésie, là. Ça m'inquiète beaucoup.
Est-ce qu'il y a de l'argent ailleurs?
J'espère, mais aucun dossier majeur dans les projets majeurs d'immobilisations
pour la région Gaspésie—Les Îles, aucun dans la programmation provinciale,
ce qu'on appelle projets majeurs, c'est inquiétant. Vous savez, la concertation, là, les gens, ils se
concertent, là, mais je ne veux pas gratter la gale, comme on dit, mais on avait 13,5 millions
de budget dans la région, il y a 1,5 million de budget affecté à la Gaspésie, on parle d'un
million, 1,3 million pour les Îles. Dans le meilleur des mondes, là,
c'est moins de 3 millions qu'on aura pour faire du développement dans la région et de la concertation. Et on avait 13,5 millions
en moyenne, antérieurement. C'est énorme, la coupure.
Ça fait qu'il
ne faut reprocher aux élus de la Gaspésie ne pas pouvoir se concerter. On leur
a enlevé leurs outils de
concertation, leurs budgets. Vous savez, à la CRE, il y avait
une trentaine d'employés. Peut-être qu'il y
en avait un peu trop. Mais, de là de passer à trente à zéro,
je ne suis pas sûr que c'est une bonne décision. Puis, dans ces agents-là,
il y avait des agents de développement, mais aussi des agents de concertation. Moi, je
voyais ces jeunes-là, sur le territoire, travailler partout en Gaspésie, aux Îles, venir appuyer les préfets, les
maires, les organismes du milieu, le communautaire. Ces 30 personnes là ne sont plus là. Les préfets,
les maires, les intervenants socioéconomiques se sentent un peu perdus.
On a enlevé leurs coffres à outils. Donc,
soyons prudents avant de dire... il ne faudra pas tomber dans le vieil adage — puis
je ne pense pas que vous êtes quelqu'un comme ça là : Entendez-vous, après
ça, on ira vous voir.
Vous savez,
la concertation sur 700 km de territoire, ça ne vient pas naturellement. C'est comme si on demandait aux
gens d'Ottawa à Rivière-du-Loup de s'entendre. Est-ce qu'on oserait leur
demander ça? Bien, chez nous, en Gaspésie puis aux Îles, et, en plus, avec les Îles, où on dit : Ce n'est pas
pareil aux Îles, ce n'est pas évident. Moi, je sens des élus qui sont
démunis, qui manquent d'outils dans leurs coffres, mais plein de bonne volonté,
mais ça prend des outils.
Écoutez, transport, transport terrestre, on parle
du train, on parle de l'avion, on aurait pu parler d'Orléans, même si on a trouvé une solution temporaire pour
Orléans. Transport terrestre, la route 132, j'en avais parlé tantôt, le
problème d'érosion, 100 km de
routes fermées pendant trois jours dans la Haute-Gaspésie. Ces routes-là ont
été conçues il y a... entre 35 et
38 ans. Ils ont une durée de vie de 35 à 40 ans. On est rendus à
maturité. Maintenant, la nature nous dit... hein, nous envoie un message
clair. Il faut vraiment penser à refaire ces ouvrages-là. Ça va coûter de
l'argent, c'est clair, mais on doit le
faire. On est en retard. Si les ouvrages avaient une durée de vie de 35 à
40 ans, puis on est rendus à 38 ans, aujourd'hui, on devrait être avancés dans la planification. Il n'y a
rien d'amorcé. Je ne vois rien dans le programme non plus au niveau des investissements. Oui, ça va
coûter plusieurs dizaines de millions de dollars, mais c'est ça, le prix pour
occuper le territoire au Québec.
Et la
Haute-Gaspésie a une seule route. Les villages qui sont enclavés, il faut que
le ministre des Transports, il faut que
le gouvernement du Québec, absolument, trouve une façon de désenclaver nos villages.
C'est absolument essentiel. L'estran,
Grande-Vallée, Petite-Vallée, Cloridorme, pas un sou pour refaire la
route 132. Des milliers de travailleurs partent de Grande-Vallée, Cloridorme, Petite-Vallée pour
se rendre à Gaspé tous les jours pour travailler, plus de 200 km. Vous
avez sûrement passé sur cette route-là, elle
est due pour être refaite, c'est clair. Il faut penser à la communauté de
L'estran.
Écoutez, M.
le ministre, moi, je sens de l'ouverture de votre part. Les gens nous le
disent, en région : Vous êtes quelqu'un de respectueux, mais on est
rendus à l'étape des actions. Merci.
Le Président (M. Auger) : Merci, M.
le député de Gaspé.
Et, compte tenu de l'heure, la commission, ayant
accompli son mandat, ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 3)