(Onze heures trente-six minutes)
Le
Président (M. Auger) : À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission de l'aménagement du
territoire ouverte. Je demande à
toutes les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie
de leurs appareils électroniques.
La commission
est réunie afin de procéder à l'audition des intéressés à l'étude détaillée du projet de loi d'intérêt
privé n° 215, Loi concernant la Municipalité de Sainte-Anne-de-Sorel.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Carrière (Chapleau) est remplacé par Mme Tremblay
(Chauveau) et Mme Ouellet (Vachon) est remplacée par Mme Jean (Chicoutimi).
Remarques
préliminaires
Le Président (M. Auger) : Merci
beaucoup. Je cède maintenant la parole au député de Richelieu pour ses remarques
préliminaires. Vous avez 20 minutes à votre disposition, mais c'est une durée
maximale, M. le député.
M. Sylvain
Rochon
M. Rochon : Merci,
M. le Président. Vous savez combien l'opposition n'aime pas faire du temps pour faire du temps, alors je serai
bref.
Alors, M. le Président, M. le ministre, collègues députés, M. le maire de Sainte-Anne-de-Sorel, aviseur légal de la
municipalité et directeur général, mesdames
messieurs. Alors, à titre de député de Richelieu, il me fait plaisir... c'est
sans hésitation que j'ai accepté de
parrainer le projet de loi d'intérêt privé n° 215 intitulé Loi concernant
la Municipalité de Sainte-Anne-de-Sorel,
Sainte-Anne-de-Sorel que connaît le ministre
parce qu'il est né pas loin de là et que connaissent sans doute
la plupart des collègues ici. C'est une connaissance que plusieurs
ont grâce au célèbre roman de Germaine Guèvremont, dont les personnages
évoluaient dans le magnifique environnement du chenal du Moine.
Alors, ce projet de loi, il s'avère très important pour la municipalité, qui est aux
prises avec un problème de lopins de terre abandonnés par ses propriétaires et de taxes non payées depuis
des années. L'origine de cette situation-là, elle remonte
aux années 60. Un promoteur immobilier, dans ces années-là, avait décidé de
morceler les terres et d'en vendre des
parcelles à des étrangers de divers pays, à des Américains, notamment,
en leur faisant miroiter que c'était un très bon placement et qu'ils en
tireraient de nombreux avantages. C'était le jackpot.
Au fil
des ans, ces propriétaires-là, ils ont abandonné ces lots et surtout ils ont
cessé d'acquitter leurs taxes municipales et
scolaires. Ce sont des terrains entièrement situés en zone agricole protégée. Alors, par ce projet de loi, la municipalité de Sainte-Anne-de-Sorel,
ce qu'elle demande à l'Assemblée nationale, c'est là-dessus que nous avons à
nous pencher, c'est de lui accorder
des pouvoirs spéciaux pour lui permettre de récupérer les terrains abandonnés
et de remembrer ces terres en vue de les remettre dans le domaine
agricole.
La commission
scolaire de Sorel-Tracy, elle est propriétaire de parcelles dans le secteur
visé par le projet de loi et elle va participer au remembrement. Elle a
adopté une résolution indiquant son intention de vendre ses parcelles à la
municipalité si le projet de loi est adopté.
Je vous fais
remarquer que l'Assemblée nationale a déjà accordé des pouvoirs semblables à d'autres
municipalités dans la même situation.
Et j'aurai l'occasion, là, d'élaborer davantage pendant l'étude article par
article à laquelle, étude, nous
procéderons. Le ministère des Affaires municipales a contribué à la réflexion,
à la bonification du projet de loi. Alors, je pense que tout est à peu près attaché et que nous
avons maintenant à en faire l'examen rigoureux qui impute à nos
devoirs de parlementaires.
• (11 h 40) •
Le
Président (M. Auger) : Merci, M. le député de Richelieu. Maintenant, M. le
ministre, pour vos remarques préliminaires.
M. Martin
Coiteux
M. Coiteux : Oui. Merci, M. le
Président. Alors, je salue évidemment tous les parlementaires ici présents, en particulier le député de Richelieu, qui est le parrain de ce projet de loi privé, et l'ensemble des membres
de la commission Commission de
l'aménagement du territoire, et les représentants de la ville de Sainte-Anne-de-Sorel, effectivement très
proche de mes propres origines. Donc, ça fait toujours plaisir de voir des gens
du grand univers sorelois.
Alors, on va
procéder aujourd'hui à l'étude
détaillée du projet de loi d'intérêt privé n° 215, Loi
concernant la ville de
Sainte-Anne-de-Sorel, qui est parrainé par le député de Richelieu. C'est une
étape, à laquelle on arrive, qui donne suite à la présentation du projet de loi lors de la
séance de l'Assemblée nationale du 12 novembre dernier. Il y a eu un certain
nombre de consultations qui ont été faites
par la suite. S'il est sanctionné — on présume que tout va bien se passer, là,
mais il faut toujours attendre la fin des
travaux, y compris les votes à l'Assemblée — le projet de loi d'intérêt privé n° 215
concernant la municipalité de Sainte-Anne-de-Sorel va permettre de corriger une
situation qui perdure depuis une cinquantaine
d'années et qui ne favorise pas le plein développement économique, agricole,
environnemental et foncier de la municipalité.
On a ici un
territoire qui est parsemé d'une multitude de petits lots qui sont laissés en
friche, et le projet de loi autoriserait
notamment la municipalité à déterminer le secteur visé par le remembrement des
terres. Il permettrait également l'acquisition
d'immeubles, l'imposition annuelle d'une surtaxe et la constitution d'une
réserve financière pour favoriser le
remboursement des terrains visés en plus de donner à la municipalité les outils
pour assurer une meilleure gestion des terres en zone agricole.
Alors, en
considérant l'ensemble des avantages pour les parties en cause, et
particulièrement pour les citoyens, et
afin que le remembrement des terres soit permis par le cadre légal actuel, je
suis très ouvert aux propositions ou aux commentaires des intervenants et je souhaite que ces auditions publiques
se concluent sur une note positive pour tous les acteurs concernés.
Sur ce, M. le
Président, je suggérerais que nous procédions à l'étude détaillée du projet de
loi d'intérêt privé n° 215, Loi concernant la ville de
Sainte-Anne-de-Sorel.
Le
Président (M. Auger) : Merci, M. le ministre. Mais avant, M. le
porte-parole de l'opposition officielle, vous avez également le droit à
des remarques préliminaires.
M. Martin
Ouellet
M. Ouellet : Merci, M. le Président. Donc, à mon tour de
souligner la présence des représentants de la municipalité de Sainte-Anne-de-Sorel. Écoutez, je vais être
très bref. On est devant un fait. On est en train de corriger, je ne veux pas dire
des erreurs, mais on est en train de corriger le passé pour assurer un meilleur
avenir pour la municipalité. Alors, assurément,
grâce au travail du député de Richelieu, nous allons offrir notre pleine
collaboration pour arriver à une fin heureuse
et prospère dans le cas qui vous concerne. Alors, c'est ce qui termine mes
remarques préliminaires, M. le Président.
Le
Président (M. Auger) : Merci, M. le député de René-Lévesque.
M. le porte-parole de la deuxième opposition et député de
Blainville.
M. Mario
Laframboise
M. Laframboise : Oui, merci beaucoup, M. le Président. M. le
ministre, M. le député de Richelieu, collègue de René-Lévesque, collègues du gouvernement, M. le maire, M. le directeur
général, Me Delisle. Pour un notaire comme moi, là, de formation, j'ai tout un casse-tête devant moi, là. Écoutez, là!
Évidemment, j'ai été aussi président de l'Union des municipalités, donc,
dans votre situation, M. le maire, il y a de cela plusieurs années.
Évidemment,
là, le problème qu'on a, c'est que la seule façon de corriger un terrain, c'est
de le reprendre pour taxes avec les
frais que ça donne, puis il n'y a pas d'acheteur. Donc, le seul acheteur à la
fin, c'est la ville pour être capable... Puis je comprends que les frais que ça
vous occasionne à toutes les fois, là, c'est effrayant, là. Puis, pour ceux qui
nous écoutent, les personnes, là, c'est zoné
agricole. Donc, il n'y a pas d'intérêt à racheter ces terrains-là parce que tu
n'as pas le droit de bâtir, tu n'as
pas le droit de rien faire. Donc, inévitablement, moi, je pense que le projet
de loi doit être autorisé par notre commission parlementaire. Merci, M. le
Président.
Le
Président (M. Auger) : Merci, M. le député de Blainville. Est-ce
qu'il y a d'autres collègues qui aimeraient faire des remarques
préliminaires? Sinon, nous allons maintenant procéder à l'exposé.
Auditions
J'invite
maintenant les représentants de la municipalité de Sainte-Anne-de-Sorel, bien
sûr, dans un premier temps, à vous
présenter et nous faire votre exposé de votre projet de loi. Vous disposez
d'environ cinq minutes, et par la suite nous allons procéder à une
petite période d'échange également de cinq minutes.
Exposé
de la requérante
M. Péloquin
(Michel) : Merci, M. le Président. M. le
Président, M. le ministre, Mmes et MM. les députés, je me présente,
Michel Péloquin, maire de la municipalité de Sainte-Anne-de-Sorel.
Je suis accompagné du directeur général à l'extrême gauche, Mme Diane Leduc, conseillère, M. Roger
Soulières, conseiller, et de nos procureurs, M. Conrad Delisle ici,
à ma gauche, et Me Odette Roy.
Notre
municipalité est située sur la rive sud du Saint-Laurent, à l'entrée du lac
Saint-Pierre et en face des îles de Sorel et du chenal du Moine. Tout le monde
connaît ou a entendu parler des îles et du chenal du Moine, qui, pour notre
mémoire, ont été magnifiquement dépeints par
une écrivaine de chez nous, Germaine Guèvremont, dans, notamment, son roman Le survenant. La population de notre municipalité est d'environ 2 700 personnes, et 90 % de son territoire est en zone agricole et protégé
en vertu de la LPTAQ. De plus, la villégiature dans les îles de Sorel et le
long de la rive du fleuve constitue une activité secondaire importante
pour nous.
Nous
nous adressons à vous afin d'obtenir des pouvoirs spéciaux pour régler une
situation qui perdure depuis des dizaines
d'années et qui nuit considérablement à la santé financière de notre
municipalité. En effet, au début des années 60, un promoteur a morcelé 12 terres agricoles en plus de 750 petits lots et
les a vendus principalement aux États-Unis dans le cadre d'un projet d'un immense parc industriel
dans la région de Sorel et de la transformation de la rivière Richelieu en voie
maritime vers New York en leur faisant
miroiter que c'était là un très bon placement pouvant leur rapporter plus de
600 fois leur investissement.
Au
fil des ans, plusieurs propriétaires ont abandonné ces terrains ou désirent les
abandonner. Ils ont cessé de donner signe
de vie et de payer les taxes municipales et scolaires. À ce jour, on compte
plus de 500 propriétaires inscrits, et, de ce nombre, plusieurs ont déjà abandonné leurs terres. Et ce nombre augmente
chaque année en tenant compte de l'âge avancé des propriétaires de ces lots. Ces terrains délaissés sont situés en
zone entièrement agricole et boisée environ 20 %. Pour administrer
ces terrains désertés, la municipalité doit tout de même les évaluer et
transmettre les comptes de taxes foncières
aux propriétaires, sachant à l'avance qu'ils reviendront à l'expéditeur avec la
mention «inconnu à cette adresse» ou «ignoré par le destinataire». La
commission scolaire doit effectuer la même procédure administrative.
La
municipalité estime à un coût de plus de 20 000 $ par année pour
gérer sans espoir de retour ces 500 comptes de taxes dont le montant varie entre 0,90 $ et 3,60 $.
L'affranchissement total s'élève à 1,20 $ par envoi aux États-Unis.
La procédure de la vente d'immeuble par
défaut de paiement de taxes foncières, soit la vente pour taxes, a été exclue à
cause des frais élevés, soit environ
500 $ par terrain, et ne trouvera pas preneur... et dont l'évaluation
municipale varie entre 100 $ et 400 $.
Vous
conviendrez qu'il est dans l'intérêt des contribuables de Sainte-Anne-de-Sorel
de liquider cet héritage et de mettre
fin au gaspillage de fonds publics. C'est pour cette raison que, comme d'autres
municipalités dans la même situation l'ont
déjà fait, nous nous adressons à vous aujourd'hui pour l'obtention de pouvoirs
spéciaux qui permettront à la municipalité
de remembrer cette aire abandonnée et de la remettre à l'agriculture en
collaboration avec les ministères et les organismes publics concernés.
Je vous remercie pour votre attention.
Document
déposé
Le
Président (M. Auger) : Merci à vous, M. le maire. Je dépose les
documents que vous avez remis à la commission. Et nous allons maintenant débuter la période d'échange avec les trois
groupes parlementaires d'une durée de cinq minutes réparties de la façon suivante : le
gouvernement, 2 min 30 s, l'opposition officielle,
1 min 30 s, et la deuxième opposition, une minute. Donc,
le gouvernement, M. le ministre.
M. Coiteux : Écoutez, de mon côté, je
pense que la situation
est très claire quant à la nécessité d'aller de l'avant avec une situation qui, franchement, pour vous, était absurde, mais
je comprends que vous avez l'assentiment de l'ensemble de vos concitoyens. Il n'y a personne qui a émis la
moindre opposition.
M. Péloquin
(Michel) : Pas à ma connaissance.
Le Président
(M. Auger) : Ça va, M. le ministre? Donc, M. le député de Richelieu,
une grosse 1 min 30 s.
M. Rochon : Ça va être un gros 30 secondes, M. le Président, pour, mais
ça, j'y tiens, féliciter le conseil municipal
de Sainte-Anne-de-Sorel d'enfin mettre cette
question sur la table, d'en avoir fait une priorité qui se
transporte jusqu'ici à l'Assemblée nationale pour qu'enfin cette situation
que le maire a décrite cesse au bénéfice des contribuables. Voilà.
Le Président
(M. Auger) : Merci. M. le porte-parole, ça va? M. le député de Blainville.
M. Laframboise : Juste une question. Combien de dossiers, là, que vous pensez régler? Parce que, là, vous dites qu'il y a un nombre de plus en plus grandissant,
là, qui ne paient pas leurs taxes, et tout ça. C'est-u la grande majorité?
• (11 h 50) •
M. Delisle
(Conrad) : Conrad Delisle. Il y a à peu près, actuellement, 700 lots de propriétaires différents. Il y en a eu
qui ont été regroupés par la réforme cadastrale, il y a eu
tout un jeu, et la commission
scolaire en a 22 sur les... Alors,
à peu près 700.
On
en a 500 actuellement dans la situation factuelle d'abandon. Et, à chaque année, on
reçoit des téléphones ou des lettres nous disant : Vous ne pouvez
pas les prendre? Vous ne pouvez pas les prendre et les obtenir? Alors, à ce moment-là,
il faudrait passer par, comme c'est des donations immobilières, bien, un acte
notarié, etc., pour un terrain qui est
évalué à 100 $ parce qu'en
évaluation c'est la base. Dès qu'il y a un chiffre, c'est 100 $. Donc, on
ne peut pas le mettre à 10 $.
Alors, c'est pour ça que vous avez des comptes de taxes à 0,90 $. Puis la commission
scolaire, bien, répercute ça dans sa propre administration.
Alors, on parle à peu
près de 500, M. le maire...
M. Péloquin
(Michel) : Oui, de mémoire, là.
M. Delisle
(Conrad) : ...actuellement, là, qu'on pourrait récupérer demain matin
dans une première étape, là. Puis après ça ce sera du cas par cas pour
compléter le remembrement.
Le
Président (M. Auger) : Merci beaucoup.
Étude détaillée
Nous
sommes maintenant rendus à l'étude article par article, et je demanderais au
député de Richelieu de faire la lecture de l'article 1.
M. Rochon : Oui. Vous allez voir, c'est passionnant, M. le Président. Un peu moins
facile à saisir que la vulgarisation du maire.
«La
municipalité de Sainte-Anne-de-Sorel — article 1 — peut, en vue de remembrer des terrains dans
la partie de son territoire
délimitée, au nord, par le chemin du Chenal-du-Moine, au sud, par la limite de
la municipalité, à l'ouest, par le lot 4 799 328 et, à l'est,
par les lots 4 799 862, 4 799 863 et 4 799 864 du
cadastre du Québec, se faire déclarer propriétaire
d'un immeuble dont les taxes municipales n'ont pas été payées pendant trois
années consécutives et se faire déclarer
propriétaire d'un immeuble non porté au rôle d'évaluation ou exempt de taxes
foncières et identifié ou considéré par le tribunal comme voie de
circulation projetée.»
Quelques...
Le Président
(M. Auger) : Explications, oui.
M. Rochon : ...explications. Alors, l'article 1 du projet de loi, il permet à la
municipalité de Sainte-Anne-de-Sorel de
se faire déclarer propriétaire d'un immeuble afin de remembrer une terre
agricole fractionnée en de nombreuses parcelles. L'immeuble doit être situé à l'intérieur du périmètre décrit dans
l'article et il doit faire l'objet de taxes municipales impayées depuis
trois ans.
Je
sais qu'il y a un amendement qui sera — j'en sais, des choses — proposé afin d'ajuster le texte de
l'article, là.
Le Président
(M. Auger) : Donc, je crois que vous avez effectivement anticipé.
Il y aurait un amendement, M. le ministre. Oui, juste un instant.
M. Delisle
(Conrad) : Pour des questions pratiques. Il y a des amendements à
plusieurs articles. On les a tous lus
et on est d'accord avec les amendements. Peut-être que si... Je ne connais pas
les règles de la commission, là, mais, au lieu de procéder à la lecture
de l'article, peut-être procéder à la lecture de l'article amendé. Ça va
peut-être accélérer beaucoup les choses.
Le
Président (M. Auger) : Deux choses. Donc, pour la suite de notre
commission, il doit y avoir un consentement pour que vous puissiez intervenir. Donc, ça, c'est dans les règles de
l'art. Donc, si jamais vous avez des questions que vous aimeriez que les gens de Sainte-Anne-de-Sorel
puissent répondre, on doit avoir un consentement. Et, écoutez, la façon de procéder, c'est qu'on doit lire l'article
et, par la suite, aller à l'amendement. Donc, c'est la façon de procéder.
En espérant que ça répond très bien à votre question, Me Delisle.
Donc, M. le ministre,
présentation de votre amendement.
M. Coiteux :
J'ai effectivement un amendement qui consiste à remplacer l'article 1 par le
suivant :
«1. La municipalité
de Sainte-Anne-de-Sorel peut, dans le but de remembrer des terrains, se faire
déclarer propriétaire d'un immeuble dont les
taxes municipales n'ont pas été payées pendant trois années consécutives et qui
est situé dans la partie de son
territoire délimité, au nord, par le chemin du Chenal-du-Moine, au nord-est,
par les lots 5 608 943, 5 383 665,
5 555 390 et 4 800 571, au sud, par la limite de la
municipalité (rivière Pot au Beurre) et, au sud-ouest, par la limite de la municipalité, les lots
4 799 211 et 4 799 238 et la rue Saint-Martin, tous les lots
mentionnés étant dans le cadastre du Québec, circonscription foncière de
Richelieu.»
Alors,
cet amendement, M. le Président, corrige la description du territoire qui peut
faire l'objet des pouvoirs spéciaux accordés
à la municipalité de Sainte-Anne-de-Sorel par le présent projet de loi. Il
ajuste également le libellé de l'article.
Le
Président (M. Auger) : Merci, M. le ministre. Des interventions
concernant cet amendement? M. le député de Blainville.
M. Laframboise :
Oui. Là, c'est déformation professionnelle, là. D'après moi, il manquerait le 4 668 825
au sud-ouest parce que, quand vous arrêtez
au sud-ouest avec le 4 799 211, 4 799 238, là, c'est comme
si ça n'incluait pas le
4 800 462 puis le 4 800 489, là. Si on rajoutait le
4 668 825, ça irait compléter la ligne jusqu'aux limites de la ville,
qui est la rivière au Beurre, là. C'est pour se rendre jusqu'à la rivière au
Beurre.
Le Président
(M. Auger) : M. le ministre.
M. Coiteux :
Je pense que la municipalité, qui nous a fourni la description et qui était
d'accord avec cette description, pourrait peut-être répondre à la
question.
Le Président (M. Auger) : Dans
un premier temps, est-ce qu'il y a un consentement pour cette intervention? Il
y a consentement. Me Delisle.
M. Delisle
(Conrad) : J'ai l'explication.
Le Président
(M. Auger) : Allez-y.
M. Delisle
(Conrad) : C'est que l'arpenteur a revalidé parce qu'il y a eu des
modifications cadastrales depuis le dépôt
du projet de loi, puis les numéros ont changé. Et on me dit ici que le lot en
question, il est d'accord... Mais il coïncide aussi avec la limite municipale. Alors, en mettant la limite municipale,
ça ferme. Ça a été validé par notre arpenteur lundi.
M. Laframboise :
O.K.
Le
Président (M. Auger) : Merci. D'autres interventions concernant
cet amendement à l'article 1? S'il n'y a pas d'autre intervention, je
vais le mettre aux voix. Est-ce que l'amendement à l'article 1 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Auger) : Adopté. Donc, nous revenons à l'article 1
tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a des interventions?
S'il n'y a pas d'intervention, je vais le mettre aux voix. Est-ce que l'article
1, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président
(M. Auger) : Adopté. Article 2. M. le député de Richelieu.
M. Rochon : Merci, M. le Président. Article 2 : «La demande...» Est-ce que je
lis bien l'article 2, là? Je me demandais si j'étais dans les notes
explicatives ou bel et bien l'article. Alors, libellé de l'article 2 :
«La demande se fait
par requête présentée devant la Cour supérieure du lieu où est situé l'immeuble
et cette requête peut viser plusieurs
immeubles appartenant à des propriétaires différents pourvu que le nom de
chaque propriétaire inscrit au rôle d'évaluation foncière soit indiqué
en regard de son immeuble.
«La requête ne peut
être accordée qu'après la publication, dans un journal circulant sur le
territoire de la municipalité, d'un avis
requérant toute personne qui peut avoir des droits contre ces immeubles de
comparaître à la cour dans les 60
jours suivant cette publication pour réclamer une indemnité correspondant à la
valeur de ses droits, soustraction faite d'une somme suffisante pour
acquitter tous les arrérages de taxes foncières municipales et scolaires. Avant
cette soustraction, l'indemnité réclamée ne
peut excéder la valeur réelle de l'immeuble à la date de l'entrée en vigueur de
la présente loi.
«La publication de
cet avis remplace toute signification et cet avis énonce qu'il est donné sous
l'autorité de la présente loi.
«Le
jugement qui fait droit à la requête ordonne à l'officier de la publicité des
droits d'inscrire au registre foncier des immeubles le jugement pour
valoir titre en faveur de la municipalité.
«Il n'y a pas d'appel
du jugement rendu sur la requête.»
Explication.
L'article 2 du projet de loi, il prévoit que, pour être déclarée propriétaire
d'un immeuble, la municipalité doit
présenter une requête à la Cour supérieure. Cette requête peut viser plusieurs
immeubles appartenant à des propriétaires différents. La signification de la
requête est remplacée par la publication d'un avis dans un journal diffusé sur
le territoire de la municipalité. La décision de la Cour supérieure n'est pas
susceptible d'appel. Voilà.
Le Président
(M. Auger) : Merci beaucoup. Je crois que vous avez un
amendement, M. le ministre?
M. Coiteux :
Oui, M. le Président, qui consiste à modifier l'article 2 par la suppression du
quatrième alinéa. Alors, cet
amendement supprime le quatrième alinéa de l'article 2 du projet de loi, qui
n'est plus utile en raison des modifications proposées à l'article 3. Ce dernier article, s'il est amendé, prévoirait
expressément la publication du jugement au registre foncier.
Le
Président (M. Auger) : Des interventions concernant cet
amendement à l'article 2? S'il n'y a pas d'intervention, je vais le
mettre aux voix. Est-ce que l'amendement à l'article 2 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Auger) : Adopté. Donc, nous revenons à l'article 2
tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a des interventions? S'il n'y en a pas, je
vais le mettre aux voix. Est-ce que l'article 2, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M. Auger) :
Adopté. Article 3. M. le député de Richelieu.
• (12 heures) •
M. Rochon :
Oui. Alors, article 3 :
«La
municipalité devient propriétaire des immeubles visés par la publication du
jugement déclaratif de propriété au Bureau de la publicité des droits et
aucune réclamation ne peut être ultérieurement produite pour ces immeubles. Cette publication confère
à la municipalité un titre dont la validité ne peut être contestée pour aucune
raison. Les droits réels pouvant affecter les immeubles visés, y compris
les priorités, les hypothèques, les clauses résolutoires ou celles donnant un
droit de résolution et les servitudes autres que celles d'utilité publique,
sont éteints.
«La municipalité peut
dresser une liste des droits réels autres que les servitudes d'utilité publique
grevant les immeubles décrits au jugement
déclaratif de propriété qui ont été publiés et qui sont éteints en vertu du
présent article et, sur réquisition à cet effet, l'officier de la
publicité des droits procède à la radiation de l'inscription de ces droits.
«La
municipalité peut renoncer à un droit lui résultant du jugement de déclaration
de propriété en produisant au greffe de la cour un désistement total ou
partiel. Aucun avis ou signification n'est requis.
«Dans
le cas où le désistement vise un droit publié au registre foncier, le tribunal
homologue le désistement et ordonne
la radiation de l'inscription à l'égard de l'immeuble visé. La réquisition de
la radiation au registre foncier prend la
forme d'un avis donné par la municipalité qui indique, en outre de ce qui est
exigé au règlement d'application pris en vertu du livre neuvième du Code
civil, la disposition législative en vertu de laquelle il est donné.»
Explications. L'article
3 du projet de loi, il prévoit que le jugement qui déclare la municipalité propriétaire
d'immeubles est publié au Bureau de la
publicité des droits. Il prévoit également l'extinction des droits réels qui
grèvent les immeubles visés. Et là je
n'avais pas l'air de faire de point, mais j'allais vous dire : Mais c'est
aller au-devant de ce qui s'en vient que je pressens qu'il y a un amendement,
là, qui sera proposé pour ajuster le texte de l'article.
Le Président
(M. Auger) : Encore un excellent pressentiment.
M. Rochon :
Oui, hein?
Le Président
(M. Auger) : M. le ministre, je crois que vous avez un amendement
à l'article 3.
M. Coiteux : Oui, le pressentiment visait juste. Alors, ça
consiste, cet amendement, à remplacer l'article 3 par le
suivant :
«3.
Le jugement déclaratif de propriété
est publié au Bureau de la publicité des droits. Les droits réels qui grèvent
les immeubles visés sont éteints, à
l'exclusion des servitudes d'utilité publique. La municipalité dresse la liste
des droits éteints et présente une réquisition de radiation selon les
règles applicables au registre foncier.»
Alors, cet amendement
simplifie le texte de l'article 3 et supprime le mécanisme de renonciation
prévu aux troisième et quatrième alinéas, qui n'est pas nécessaire puisqu'il
existe déjà d'autres solutions administratives et judiciaires aux
problèmes qui pourraient découler d'une erreur dans la requête de la
municipalité.
Le
Président (M. Auger) : Merci. Des interventions sur cet
amendement à l'article 3? Il n'y a pas d'intervention. Je vais le mettre
aux voix. Est-ce que l'amendement à l'article 3 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président
(M. Auger) : Adopté. Donc, nous revenons à l'article 3 tel
qu'amendé. Est-ce qu'il y a des interventions?
S'il n'y a pas d'intervention, je vais le mettre aux voix. Est-ce que l'article
3, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président
(M. Auger) : Adopté. Article 4. M. le député de Richelieu.
M. Rochon :
Oui. Un court article, M. le Président :
«La
municipalité peut, en vue de remembrer des terrains pour constituer ou pour
reconstituer des exploitations agricoles
dans le secteur à remembrer, acquérir un immeuble de gré à gré ou par
expropriation, le louer, ou en confier l'exploitation à un organisme à
but non lucratif et aider financièrement cet organisme.»
Alors,
sur l'explication, l'article 4 du projet de loi permet à la municipalité
d'acquérir des immeubles à l'amiable ou
par expropriation. Elle peut également, nous l'avons entendu, à des fins
d'exploitation agricole, louer ces immeubles ou en confier
l'exploitation à un organisme à but non lucratif.
Le
Président (M. Auger) : Merci. Des interventions concernant
l'article 4? S'il n'y a pas d'intervention, je vais le mettre aux voix.
Est-ce que l'article 4 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président
(M. Auger) : Adopté. Article 5. M. le député de Richelieu.
M. Rochon : Oui, M. le Président. Bien que je sache que la municipalité semble
s'être rendue aux avis exprimés par le ministère des Affaires
municipales et a choisi ou aurait choisi de retirer cet article, mais je vais
faire...
Le Président
(M. Auger) : J'aimerais que vous en fassiez la lecture, s'il vous
plaît.
M. Rochon :
Je vais faire dans les normes, vous avez raison. Alors, article 5 :
«Malgré
l'article 1104 du Code municipal du Québec (chapitre C-27.1) et l'article 272
de la Loi sur l'instruction publique (chapitre I-13.3), la municipalité
peut acquérir des immeubles et droits réels dont la commission scolaire de Sorel-Tracy est propriétaire dans le secteur à
remembrer, sauf le lot 4 484 510 du cadastre du Québec. À défaut
d'une entente approuvée par le
ministre de l'Éducation, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, la
valeur d'un immeuble ne peut excéder
celle inscrite pour cet immeuble au rôle d'évaluation de la municipalité à la
date de son avis d'acquisition, multipliée par le facteur comparatif
établi pour ce rôle en vertu de l'article 264 de la Loi sur la fiscalité
municipale (chapitre F-2.1).»
Je ne lirai pas
d'explication inutilement devant ce qui s'en vient.
Le Président
(M. Auger) : Merci, M. le député. Donc, vous avez un amendement,
M. le ministre.
M. Coiteux :
Amendement très simple qui consiste à retirer l'article 5 du projet de loi, et
c'est essentiellement parce qu'on a
d'ailleurs convenu avec le conseiller juridique de la municipalité que la
disposition visée par l'article n'était pas utile.
Le
Président (M. Auger) : Merci, M. le ministre. Des interventions
sur cet amendement à l'article 5? S'il n'y a pas d'intervention, je vais
le mettre aux voix. Est-ce que l'amendement à l'article 5 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président
(M. Auger) : Adopté. Donc, l'article 5 est retiré. L'article 6.
M. le député de Richelieu.
M. Rochon : Oui. «Une acquisition de gré à gré ou par expropriation ainsi que
l'aliénation prévue à l'article 12 ne constituent pas, le cas échéant,
une aliénation au sens de la définition de ce mot contenue à l'article 1 de la
Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles (chapitre
P-41.1).»
Explication.
L'article 6 du projet de loi prévoit que l'acquisition d'immeubles par la
municipalité conformément au projet
de loi ne constitue pas une aliénation au sens de la Loi sur la protection du
territoire et des activités agricoles. L'autorisation de la commission
n'est donc pas requise.
Le Président
(M. Auger) : Merci. M. le ministre, je crois que vous avez un
amendement à l'article 6.
M. Coiteux :
Tout à fait, M. le Président, qui consiste à modifier l'article 6 par
l'insertion, après le mot «expropriation», de «prévue à l'article 4».
Alors,
essentiellement, ça apporte une précision à l'article 6 afin d'en clarifier la
portée.
Le Président
(M. Auger) : Des interventions sur cet amendement à l'article 6?
M. le député de Blainville.
M. Laframboise : Oui, si je comprends bien, là, ce que vous souhaitez, c'est être
capable de remembrer, et après ça,
parce que, là, c'est jumelé à l'article 12, vous allez avoir le droit de
vendre, puis c'est toujours pour des fins agricoles, des lots qui ne seront pas des superficies
requises par la Loi sur la protection du territoire agricole, là. C'est-à-dire
que vous pourriez faire des entités
qui sont plus petites, là, pour être capable de permettre des exploitations
plus restreintes, là. C'est un peu ça?
M. Delisle
(Conrad) : Avec des regroupements de terres voisines déjà exploitées.
Alors, c'était une souplesse. Sinon,
il faudrait passer à chaque fois par la Commission de protection du territoire
agricole, y compris pour les relotir, ces
lots-là, uniquement pour changer les cadastres, parce que ça constitue une
activité qui nécessite le besoin de la Commission de protection du
territoire agricole.
Alors,
ici, c'était pour dire : L'opération remembrement, c'est un, donc on n'a
pas besoin de la commission pour remembrer. Une fois remembrés, là, on
tombera dans les règles, là, de remettre en agriculture et la vente. Alors,
c'est un peu, là... c'était pour éviter du
cas par cas à la commission puis une procédure administrative. Puis la majorité
des terrains vont revenir par abandon. Et là, dans un premier temps, on
va acquérir pour fermer, enlever les trous dans le fromage gruyère. Puis, une fois fermés, là, à ce moment-là...
Bien, tout ça, on n'a pas besoin d'aller à la commission. C'est un peu le
sens parce que le mot «aliénation» est très large. Il comprend les
lotissements.
M. Laframboise :
Oui, oui, tout à fait.
M. Delisle
(Conrad) : Alors, c'est une simplification administrative d'une foule
de procédures.
M. Laframboise :
Parfait. Merci.
Le
Président (M. Auger) : D'autres interventions sur cet amendement
à l'article 6? S'il n'y en a pas, je vais le mettre aux voix. Est-ce que
l'amendement à l'article 6 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Auger) :
Adopté. Nous reprenons avec l'article 6 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a des interventions? S'il n'y a pas d'intervention, je
vais le mettre aux voix. Est-ce que l'article 6, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président
(M. Auger) : Adopté. Article 7. M. le député de Richelieu.
M. Rochon : Oui, M. le Président, question de voir ce qui sera peut-être ultimement
retiré du projet de loi. Alors, l'article 7... C'est toujours mon
intuition masculine, là. Article 7 :
«La
présente loi n'a pas pour effet de limiter ou d'empêcher l'application en tout
ou en partie des dispositions d'une loi fiscale au sens de l'article 1
de la Loi sur le ministère du Revenu (chapitre M-31).»
• (12 h 10) •
Le Président
(M. Auger) : Donc, M. le ministre, vous déposez un amendement à l'article
7?
M. Coiteux : J'ai un amendement qui consiste à retirer cet article
7 du projet de loi parce
qu'encore une fois, tel qu'on l'a convenu avec le conseiller juridique de
la municipalité, c'était une disposition qui n'était pas vraiment
utile au projet de loi.
Le
Président (M. Auger) :
Des interventions sur l'amendement
à l'article 7? S'il n'y a pas d'intervention, je vais le mettre aux voix. Est-ce que l'amendement à l'article
7 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président
(M. Auger) : Adopté. Donc, l'article 7 est retiré. L'article 8. M.
le député de Richelieu.
M. Rochon :
Merci, M. le Président. Article 8 :
«La
présente loi ne s'applique pas à un droit réel immobilier publié dans le cadre
de l'application d'une loi, d'un règlement, d'un décret, d'un arrêté,
d'une entente ou d'un accord par le ministère du Revenu.»
Le Président
(M. Auger) : M. le ministre, vous avez un amendement à l'article
8.
M. Coiteux : Oui, similaire au précédent, consistant à retirer
l'article 8 du projet
de loi pour les mêmes raisons
que celles que j'ai évoquées auparavant.
Le
Président (M. Auger) :
Des interventions sur cet amendement à l'article 8? S'il n'y en a pas, je vais le
mettre aux voix. Est-ce que l'amendement à l'article 8 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président
(M. Auger) : Adopté. Donc, l'article 8 est retiré. Article 9. M.
le député de Richelieu.
M. Rochon :
Merci, M. le Président. Article 9 :
«La municipalité peut
créer une réserve financière aux fins de financer les dépenses de remembrement
des terrains et leur remise en exploitation
à des fins agricoles et, pour constituer cette réserve, imposer et prélever
annuellement sur un terrain du secteur à remembrer une surtaxe
n'excédant pas 100 $.»
Alors,
tout le monde a compris : constitution d'une réserve
qu'autoriserait le projet de loi à la municipalité, destinée à
payer les dépenses encourues dans l'exercice des pouvoirs qui lui sont conférés
par le projet de loi, réserve financière constituée du produit
d'une surtaxe imposée sur les immeubles, laquelle ne peut excéder 100 $.
Le
Président (M. Auger) : Merci.
Des interventions sur l'article 9? S'il n'y a pas d'intervention, je vais le mettre aux voix. Est-ce que l'article 9 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président
(M. Auger) : Adopté. Article 10. M. le député de Richelieu.
M. Rochon :
Oui, article 10 :
«Ne peuvent être
assujettis à cette surtaxe :
«1°
un terrain sur lequel il y a un bâtiment dont la valeur foncière excède 25 % de
la valeur foncière de ce terrain, d'après le rôle d'évaluation en
vigueur;
«2° un immeuble
exempt de taxes foncières;
«3°
un terrain faisant partie d'une exploitation agricole enregistrée conformément
à un règlement adopté en vertu de l'article 36.15 de la Loi sur le
ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (chapitre M-14);
«4°
un terrain pouvant être utilisé à des fins autres que l'agriculture, en vertu
d'une autorisation de la Commission de protection du territoire agricole
du Québec ou bénéficiant de droits acquis au sens du chapitre VII de la Loi sur
la protection du territoire et des activités agricoles.
«Le règlement
doit prévoir, notamment, la durée de l'existence de la réserve et l'affectation,
le cas échéant, de l'excédent des
revenus sur les dépenses de la réserve. À défaut d'une telle disposition, cet
excédent est versé au fonds général.»
Alors, l'article
10, explications à l'article 10 du projet
de loi, il énumère les immeubles qui
ne peuvent pas être assujettis à la surtaxe imposée en vertu de l'article
9.
Le
Président (M. Auger) :
Merci. Des interventions sur l'article 10? S'il n'y a pas d'intervention, je vais le mettre aux
voix. Est-ce que l'article 10 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Auger) :
Adopté. Article 11. M. le député de Richelieu.
M. Rochon : Merci, M. le
Président. Article 11 :
«Lorsque la
municipalité, dans le cadre de la présente loi, devient propriétaire
d'immeubles en superficie ou en nombre suffisants pour une utilisation à
des fins agricoles véritables et continues, elle dépose auprès du ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles un plan
d'opération cadastrale de remplacement pour remembrer et renuméroter les lots. Ce plan doit être approuvé par le
ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation après avoir pris
l'avis de la Commission de protection du territoire agricole du Québec.»
Explications.
L'article 11 du projet de loi, il prévoit le dépôt par la municipalité auprès
du ministre de l'Énergie et des
Ressources naturelles d'un plan d'opération cadastrale visant à remembrer un
terrain agricole. Il doit être approuvé
par le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation sur
avis la CPTAQ.
Le
Président (M. Auger) : Merci beaucoup. Des interventions sur
l'article 11? S'il n'y a pas d'intervention, je vais le mettre aux voix.
Est-ce que l'article 11 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Auger) : Adopté.
Article 12. M. le député de Richelieu.
M. Rochon : «La Municipalité doit, dans les deux années qui
suivent l'approbation prévue à l'article 11, offrir en vente, à leurs valeurs réelles, les lots visés
par la modification cadastrale, afin qu'ils soient exploités à des fins
agricoles et en aviser le ministre de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation ainsi que la fédération
régionale de l'Union des producteurs
agricoles. Le ministre peut autoriser
la vente des lots à un prix inférieur à leur valeur réelle et, le cas échéant,
accorder de nouveaux délais pour procéder à la vente.»
Bon,
explication rapide. Je pense que l'article parlait de lui-même. Alors, on y prévoit qu'un
lot remembré doit être offert en vente par la municipalité à sa valeur
réelle dans les deux ans qui suivent l'approbation du plan d'opération cadastrale et que le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation peut autoriser toutefois
la vente à un prix inférieur.
Le Président (M. Auger) :
Merci. Des interventions? M. le député de Blainville.
M. Laframboise : Oui. Peut-être une question d'éclaircissement, là. Comment on
fait, là, pour... parce que 12 vous oblige
à vendre dans les deux années, là, du remembrement, là, puis du nouveau
cadastre, puis, à l'article 4, vous voulez avoir la possibilité de louer de gré à gré à des organismes sans but lucratif, et tout ça, là. Juste me dire, là, dans le temps,
qu'est-ce que ça va faire, là, tout ça?
Le Président (M. Auger) : Me
Delisle.
M. Delisle
(Conrad) : Il y a eu
un projet semblable dans une municipalité, puis ça a été convenu que la municipalité ne pouvait pas les garder à
long terme. Elle peut les louer
temporairement pendant le remembrement, louer les parcelles dont elle va acquérir par abandon et les mettre en
location quand... Et par contre, à long
terme, il fallait que l'opération
soit fermée. Quand ça devient complété, le
remembrement, elle a deux ans pour les retourner dans le privé, à l'agriculture. Alors, c'est ça, le mécanisme. Mais, temporairement, elle devient propriétaire. Qu'est-ce
qu'elle fait? Alors là, le pouvoir
de louer, c'est une nouvelle fin municipale
pour la municipalité d'oeuvrer dans le monde agricole. Alors, c'est
temporaire puis c'est le deux ans qui vient chapeauter.
M. Laframboise : Parfait.
Le
Président (M. Auger) : Ça va? Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 12? S'il
n'y a pas d'autre
intervention, je vais le mettre aux voix. Est-ce que l'article 12 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Auger) : Adopté.
Article 13. M. le député de Richelieu.
M. Rochon : Oui, très bref, une
phrase, M. le Président :
«Le titre
obtenu par la municipalité sous l'autorité de la présente loi sur des immeubles
situés dans le secteur à remembrer est incontestable.»
Le
Président (M. Auger) :
Des interventions sur l'article 13? S'il
n'y a pas d'intervention, je vais le
mettre aux voix. Est-ce que l'article 13 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Auger) : Adopté.
Article 14. M. le député.
M. Rochon : Que je vous lirai,
j'ai bien l'impression, pour la forme. Vous pouvez lire entre les lignes, M. le
Président. Alors, article 14 :
«La présente
loi n'affecte pas une cause pendante immédiatement avant l'entrée en vigueur de
la présente loi.»
Le Président (M. Auger) :
Compte tenu, encore une fois, de votre anticipation, M. le ministre, vous avez
un amendement à l'article 14.
M. Coiteux :
C'est bien le cas, qui consiste à le retirer du projet de loi pour les mêmes
raisons que celles évoquées plus tôt, c'est-à-dire que ce n'est pas
véritablement utile au projet de loi.
Le
Président (M. Auger) :
Des interventions sur cet amendement à l'article 14? S'il n'y en a pas, je vais
le mettre aux voix. Est-ce que l'amendement à l'article 14 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Auger) :
Adopté. Donc, l'article 14 est retiré.
Article 15. M. le député de Richelieu.
M. Rochon : En effet, dernier
article traditionnel de tout projet de loi : «La présente loi entre en
vigueur le (indiquer ici la date de la sanction de la présente loi).»
Le
Président (M. Auger) :
Des interventions sur l'article 15? S'il
n'y a pas d'intervention, je vais le
mettre aux voix. Est-ce que l'article 15 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Auger) : Adopté.
Je vais vous demander, M. le député de Richelieu, de faire la lecture du
préambule.
M. Rochon : Alors, le fameux
«attendu que»?
Le Président (M. Auger) : Exactement.
M. Rochon : «Attendu que la municipalité de
Sainte-Anne-de-Sorel a intérêt à ce que certains pouvoirs lui soient
accordés principalement pour lui permettre de remembrer des terrains situés en
zone agricole et de se faire déclarer propriétaire des parcelles abandonnées ou
dont les taxes foncières non pas été payées pendant plusieurs années...»
Le Président (M. Auger) : Merci
beaucoup. Est-ce que le préambule du projet de loi est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Auger) : Adopté.
Est-ce que le titre du projet de loi est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Auger) : Adopté.
Je propose que la commission recommande la renumérotation du projet de loi amendé. Est-ce que cette
motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Auger) : Adopté.
Je propose que la commission adopte une motion d'ajustement des références.
Est-ce qu'elle est adoptée?
Des voix : Adopté.
Remarques finales
Le
Président (M. Auger) : Adopté.
Nous sommes maintenant rendus à l'étude des remarques finales en cédant la parole au porte-parole de la deuxième opposition. M.
le député de Blainville.
M. Mario
Laframboise
M. Laframboise : Alors, moi, je pense que, pour la municipalité, c'est un excellent projet de
loi. Donc, encore une fois, je suis content du travail
qu'on a fait.
Le
Président (M. Auger) : Merci beaucoup, M. le député. Maintenant, le porte-parole
de l'opposition officielle.
M. Martin Ouellet
M. Ouellet : Merci,
M. le Président. ...on peut dire d'entrée de jeu qu'on vient de corriger une histoire du passé pour bâtir une meilleure histoire du futur. Alors,
j'espère, MM. les représentants de Sainte-Anne-de-Sorel, que vous ayez...
vous allez avoir, pardon, avec ce projet de loi là le bénéfice d'exploiter vos
territoires de façon optimum et adéquate.
• (12 h 20) •
Le Président (M. Auger) :
Merci. M. le ministre.
M. Martin Coiteux
M. Coiteux : Très bref. Simplement pour... Vous avez bien fait
de nous saisir de ce problème, et puis vous avez vu qu'on est capable de
travailler rapidement pour y trouver une solution.
Le Président (M. Auger) :
Merci, M. le ministre. Et finalement M. le député de Richelieu.
M. Sylvain Rochon
M. Rochon : Oui, merci beaucoup, M. le Président. Écoutez, je suis très heureux que se règle ici, après presque un demi-siècle, hein, après un demi-siècle, ce
fameux problème. Nous vous parlions un
peu plus tôt de la situation
qui est née dans les années 60, un
promoteur qui a morcelé 12 terres agricoles en plus de 750 petits lots et les a
vendus séparément, principalement aux
États-Unis, dans le cadre du projet d'un parc industriel
dans la région de Sorel et de transformation de la rivière Richelieu en
voie maritime vers New York. Alors, au fil des ans, les propriétaires, je
le disais dans mes remarques préliminaires, ont abandonné ces lots, ils ont cessé de donner
signe de vie et de payer leurs taxes municipales
et scolaires, aujourd'hui plus de 500
propriétaires inscrits ayant abandonné leurs terres. Et leur nombre augmente
chaque année. Des terrains
abandonnés, situés en zone entièrement agricole, boisés à plus de 40 %. La
municipalité qui estime qu'il en
coûte plus de 25 000 $ pour administrer, sans espoir de retour, ces
500 comptes de taxe dont le montant varie entre 1 $ et 8 $.
Alors, c'est enfin, c'est enfin terminé.
M. le Président, voilà pour mes dernières
remarques. Avons-nous un enjeu avec une petite erreur, là?
Le
Président (M. Auger) : Oui, mais là on vient de me dire qu'on
n'en ferait pas de cas, que ça se corrigerait par les personnes en
autorité de le faire.
M. Rochon : Parfait. Excellent,
excellent.
Le Président (M. Auger) : Merci
à vous, M. le député de Richelieu, et à vous trois.
Donc, la commission ayant accompli son mandat,
je suspends les travaux de la commission quelques instants avant d'entreprendre l'étude détaillée du prochain
projet de loi d'intérêt privé. Merci à vous également, représentants de
Sainte-Anne-de-Sorel. Merci.
(Fin de la séance à 12 h 23)