(Dix heures une minute)
Le
Président (M. Auger) : À l'ordre, s'il vous plaît! Je déclare la séance de la Commission de l'aménagement du territoire
ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien vouloir
éteindre la sonnerie de leurs téléphones
cellulaires.
La commission
est réunie afin de procéder à l'interpellation du député de
Gaspé au ministre délégué aux Transports et à l'Implantation de la stratégie maritime sur le sujet suivant : L'offensive
du gouvernement libéral contre les régions du Québec :
des actions soutenues contre le développement local et régional.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le
Secrétaire : Oui, M. le Président. M. Morin (Côte-du-Sud) est remplacé par M. Simard (Dubuc); M. Leclair
(Beauharnois) est remplacé par M. Lebel (Rimouski); et M. Laframboise (Blainville)
est remplacé par M. Spénard (Beauce-Nord).
Le
Président (M. Auger) :
Merci. Je vous rappelle brièvement le déroulement de l'interpellation. Dans un premier temps, le député de
Gaspé aura un temps de parole de 10 minutes, suivi du ministre
pour également 10 minutes. Par la suite, des périodes de cinq minutes seront allouées selon
la séquence suivante : d'abord un député
de l'opposition officielle, ensuite
le ministre, puis un député
du groupe formant le gouvernement, et ainsi de suite. Je comprends qu'il y a
une entente à l'effet que le deuxième groupe d'opposition interviendra
lors de la troisième et de la sixième série d'interventions. 20 minutes avant midi, j'accorderai
10 minutes de conclusion au ministre et un temps de réplique égal au
député de Gaspé.
M. le député de Gaspé, vous avez maintenant la
parole pour 10 minutes.
Exposé du sujet
M. Gaétan Lelièvre
M.
Lelièvre : Merci, M. le Président. Écoutez, c'est une
interpellation qui est extrêmement importante ce matin. Je salue les collègues, je salue le ministre
régional, le ministre délégué à la politique maritime, le ministre D'Amour, et
ses collègues qui l'accompagnent ce matin, également les représentants de la
deuxième opposition. Je considérais extrêmement
important d'avoir cette discussion-là avec le ministre régional sur l'opération
qui est menée par le gouvernement actuel
au niveau, je dirais, des interventions et de l'ensemble des remaniements des
différents fonds régionaux, mais aussi, malheureusement, des coupures, il faut utiliser ce mot-là, coupures au
niveau de plusieurs programmes, plusieurs mesures qui prévalaient depuis
fort longtemps au niveau de l'ensemble des régions du Québec.
La région de la Gaspésie—Les Îles et la région du
Bas-Saint-Laurent sont les deux régions que le député de Témiscouata—Rivière-du-Loup et ministre responsable de ces
deux régions-là a sous sa gouverne, et mon collègue et moi avons plusieurs questions à poser ce matin sur
des dossiers concrets qui concernent ces deux régions-là, bien sûr, mais également on voudrait déborder puis parler de
la portée des différentes mesures sur l'ensemble des régions du Québec.
Écoutez, je
pense que c'est important de peut-être faire une certaine récapitulation des
différentes mesures qui nous apparaissent extrêmement importantes pour
le débat de ce matin.
D'abord, une
mesure très, très globale qui consiste en la diminution des budgets, de
170 millions à 100 millions, pour
les enveloppes consacrées au développement local et régional. On parle de
170 millions, mais, au fur et à mesure que les semaines s'écoulent, on ajoute ou on trouve des coupures
supplémentaires. Donc, c'est davantage, je dirais, 181 millions, au moment où on se parle, qui a été répertorié
comme budget historiquement alloué aux régions, et maintenant on parle d'une
enveloppe de 100 millions, donc tout près de 80 millions de
diminution de budget.
Tout l'aspect de la concertation régionale aussi
m'apparaît important, toute la question, je vous dirais, de la concertation inter-MRC. Le gouvernement actuel
mise beaucoup sur l'implication des MRC dans le développement local et régional, mais on sait que, surtout dans les
régions dites ressources, les territoires de MRC sont extrêmement grands.
Et la nécessité de réaliser une concertation
inter-MRC, supra-MRC, et je pense que la démonstration n'est plus à faire,
c'est vraiment un élément qui fait partie intégrante des conditions de base du
développement d'un territoire. Donc, la concertation inter-MRC.
Le fameux
pacte fiscal également. On parle de coupures de 300 millions, oui,
négociées avec les deux unions, bien
sûr, mais 300 millions de coupures, ça fait quand même très mal dans
plusieurs municipalités, notamment au niveau des municipalités de plus
petite taille.
La question du développement rural également.
Tout ce qui est la Politique nationale de la ruralité, j'ai des questionnements à ce niveau-là, comme ex-ministre
responsable de cette PNR, PNR 3, qui avait une portée de 10 ans,
2014-2024. On parlait d'un budget de
470 millions de dollars pour les 10 prochaines années. J'aimerais
savoir quelles sont les orientations du
gouvernement, au moment où on se parle, en rapport de cette politique qui est
extrêmement importante pour les milieux notamment dévitalisés.
Également, à travers
la PNR, il y avait un volet supplémentaire qui avait été ajouté, qui touche
tout le travail intersectoriel. On avait
ajouté, comme gouvernement à l'époque, une enveloppe supplémentaire pour
favoriser la concertation et la mise en place d'interventions
intersectorielles sur un territoire de MRC. Il y avait une bonification de tout
près de 40 millions du budget de la PNR pour permettre justement aux
acteurs du milieu, là, scolaire, l'éducation, le municipal, la jeunesse, de travailler davantage en collaboration, pas
uniquement en concertation, mais d'élever la barre un cran de plus et d'arriver à réaliser des
interventions intersectorielles pour éviter des dédoublements, là, sur le
territoire mais aussi pour finalement
en faire plus avec moins et pour le bénéfice des citoyens qui... et ce, par
territoire de MRC.
La
diminution des crédits d'impôt pour les régions ressources, également une
mesure qui fait mal, notamment dans
le secteur des pêches. J'entends beaucoup parler de cette diminution-là par les
industriels. Le secteur des pêches avait, je dirais, réussi à traverser
une certaine crise après le moratoire sur le poisson de fond dans les années 90
grâce à l'imagination, grâce au caractère novateur que les industriels ont su
démontrer dans les régions Bas-Saint-Laurent, Côte-Nord,
Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine.
Donc, le crédit d'impôt à l'investissement permettait aux industriels
d'investir dans leurs entreprises et
de devenir plus compétitifs face aux Maritimes puis face à l'ensemble de la
planète. Donc, c'est un outil qui
était très apprécié, mais, avec la diminution, il y a beaucoup de
questionnements à ce niveau-là sur les impacts, par rapport au maintien
de la compétitivité.
Les
carrefours jeunesse-emploi. Les carrefours jeunesse-emploi, une diminution
certains vont dire strictement de
10 %, dans les pires cas, oui, mais, encore là, moi, j'attaquerais ce
dossier-là sous l'angle de l'équité, hein? Si on parle de 10 % de
diminution dans, par hasard, les carrefours jeunesse-emploi des régions, où on
a vraiment une problématique avec la rétention des jeunes et d'attirer
des jeunes en région, donc 10 % de diminution Abitibi,
Bas-Saint-Laurent, Gaspésie, Côte-Nord, mais
une augmentation de 30 % des budgets des carrefours jeunesse-emploi dans les
grands centres, donc 40 %
d'écart, ça m'apparaît majeur sur le plan de l'équité, sur le plan de
l'intérêt, de la volonté de supporter les régions les plus en difficulté
au niveau de la rétention des jeunes. Ça m'apparaît très questionnable.
Le
réseau de la santé. Écoutez, le réseau de la santé, j'ai été impliqué, dans une
ancienne vie, comme administrateur bénévole
au sein d'un hôpital, le centre de santé de Rocher-Percé. Écoutez, moi, je suis
extrêmement préoccupé par la modification
de la gouvernance au niveau des centres
de santé, parce que, vous savez... En Gaspésie, par exemple, quatre établissements, 15 bénévoles,
15 administrateurs bénévoles, des gens du milieu, impliqués dans le
milieu, qui vont être remplacés par
une dizaine d'administrateurs rémunérés et nommés par le ministre de la Santé, vous savez, c'est toute une
différence. Quand tu es un bénévole, tu travailles pour ton milieu, tu connais
les réalités de ton milieu, et, quand tu es un administrateur payé,
nommé par le ministre, rémunéré, bien, souvent, tu arrives avec une mission, un
mandat, une commande. Donc, ça m'apparaît extrêmement... J'aurai l'occasion d'y revenir un peu plus tard au cours du débat,
mais ça, c'est extrêmement important, parce que la santé, c'est une des
conditions de base au développement des régions.
Maintenant, il y a
plusieurs fusions aussi de directions régionales. Dans des régions comme la
Gaspésie, le Bas-Saint-Laurent, on parle de centaines de kilomètres entre chaque
MRC, souvent quatre, cinq, six MRC par région, 500, 600 kilomètres de territoire. Quand on fusionne des directions
régionales pour deux régions administratives, bien, c'est clair que la
présence dans le milieu de ces fonctionnaires-là, de ces employés-là, la
connaissance du terrain, l'appartenance au
territoire, à la communauté en prend un dur coup. Donc, entre autres, au niveau du ministère de la Culture, dans nos régions respectives, on a vu une fusion des deux directions
régionales. Donc, est-ce que c'est une tendance qui va se poursuivre? On sait qu'au niveau du ministère de l'Environnement c'est déjà comme ça depuis plusieurs années.
Donc, c'est inquiétant.
Donc,
toute la question du développement régional est présentement, je vous dirais,
attaquée de plein fouet directement par
un projet de loi omnibus où on retrouve au-delà de 300 articles,
et, bon, quelques dizaines d'articles touchent l'aspect du développement local et régional, et, quand on
regarde les impacts de ça, c'est énorme. Oui, on maintient une partie des budgets, mais environ 60 % des budgets.
C'est énorme. On demande aux élus municipaux... que je respecte au plus haut point, des gens déterminés, engagés dans leur
milieu, mais des gens qui ont besoin d'outils pour réaliser les mandats que les CRE, qui sont abolies, faisaient
antérieurement, pour réaliser... pour remplacer également les CLD. Donc, ces
gens-là ont besoin d'un coffre à
outils, puis les budgets sont souvent un des principaux éléments de ces coffres
à outils là. Donc, avec 60 % de
diminution de budget, je considère que c'est une demande ou c'est une attente
qui est un peu déraisonnable.
• (10 h 10) •
Et
j'ai pris la peine d'amener, ce matin, d'amener les différentes
politiques, écoutez, des 40 dernières années. Si on regarde ça dans l'ordre, là : 1983, Le choix
des régions; 1988, À l'heure de l'entreprise régionale; 1992, Développer les
régions du Québec; 1997, Le développement local et régional, politique de soutien;
2003, Devenir maître de son développement;
et 2005, Rendez-vous des régions, et je me permettrais d'ajouter, M. le
Président, 2014, la PNR 3, Politique
nationale de la ruralité. Donc, une dizaine de politiques de développement
régional qui ont été adoptées dans les
40 dernières années, et par tous gouvernements confondus, certaines sont
sous la couleur libérale, d'autres du Parti québécois, et 40 ans de reconnaissance de l'importance de la
régionalisation, de la déconcentration, de la décentralisation, mais également de la concertation, qui est un
élément essentiel, qui est une condition de base au développement, et, avec
le projet de loi actuel, projet de loi
n° 28, notamment, et avec l'ensemble des... plusieurs, je dirais...
pas l'ensemble, mais plusieurs décisions qui sont prises par le
gouvernement, bien, on tasse 40 ans de travail que différents
gouvernements ont fait, différents acteurs
dans le milieu ont fait. On tasse ça et on remplace ça par un projet de loi dit
mammouth qui va, finalement, enlever
l'obligation d'avoir une concertation au sein des régions. Donc, c'est
extrêmement préoccupant, M. le Président, et j'espère pouvoir entendre
mon collègue ministre sur cette question. Merci.
Le
Président (M. Auger) : Merci, M. le député de Gaspé. Je cède
maintenant la parole au ministre pour une période également de
10 minutes. M. le ministre.
Réponse du ministre
M. Jean D'Amour
M.
D'Amour : Alors, M. le Président, je vous remercie beaucoup. À mon
tour de saluer les collègues qui participent ce matin à cette interpellation. D'ailleurs, je remercie le député de
Gaspé pour son invitation. Ça va nous permettre non seulement de parler de développement régional,
mais de faire le point sur des initiatives du gouvernement qui sont porteuses
non seulement pour le Bas-Saint-Laurent, la
Gaspésie, mais l'ensemble des régions du Québec. Je salue également mon voisin de comté, le député de Rimouski, le député
de Beauce-Nord représentant la CAQ. Je tiens également à souligner la présence d'un spécialiste, d'un expert en
matière de développement régional depuis des années, le député des Îles-de-la-Madeleine. Le député de Dubuc également
nous accompagne ce matin, le député de Dubuc qui a une feuille de route tout à fait impressionnante en matière de
développement régional. Et je tiens à le dire aussi, M. le Président, je suis
entouré de gens qui proviennent des régions.
Dans mon cabinet, notamment, j'ai des Beaucerons, j'ai un Gaspésien, j'ai
des gens de la Mauricie. Bref, une belle couverture régionale.
Ceci dit, sur
toute la question du développement régional, pour moi, M. le Président,
j'oserais dire que c'est un mode de
vie depuis toujours. Sur le plan professionnel, je me suis consacré au
développement de ma région en particulier, mais de l'ensemble des régions aussi. J'y travaille depuis toujours. Notre
premier ministre est d'abord et avant tout un député de région, député
de Roberval. Et ce que nous avons proposé aux régions au cours des derniers
mois, c'est un véritable exercice de
centralisation comme pas souvent dans l'histoire du Québec on en a vécu. C'est
le député de Gaspé tout à l'heure qui parlait de décentralisation. Bien, la
marque de commerce de notre gouvernement, c'est ça. Pour avoir été maire moi-même pendant une époque, pendant près de
huit ans, bien, il est clair que les maires, que les préfets ont réclamé,
à travers les époques, cette grande décentralisation. C'est une reconnaissance
du monde municipal, sur le plan local et régional, de leur expertise, de leur
compétence et un respect de leur volonté.
Et, au-delà
des élus municipaux, c'est un partenariat qu'on propose aussi aux régions, à
différents niveaux. Et vous me
permettrez, M. le Président, d'y aller de quelques exemples, notamment la
forêt, la forêt qui a été l'objet de toute première décision de notre Conseil des ministres en arrivant en avril
dernier, une décision qui fait en sorte qu'on a augmenté, au niveau de
la forêt publique, les budgets, pour le Québec, de 40 millions de dollars,
comparativement à ce que le Parti québécois
faisait. Et récemment le ministre des Forêts a annoncé une enveloppe, pour deux
ans, de 450 millions de dollars. Et j'aurai l'occasion, comme
ministre régional, de faire connaître l'ampleur de ces enveloppes au cours des prochaines semaines, notamment dans le
Bas-Saint-Laurent ou dans la Gaspésie. Ça se traduit par des emplois nombreux
et nombreuses pour les hommes et les femmes de chez nous qui ont développé une
belle expertise.
Et la
forêt publique, ça appartient aux Québécois, d'où l'importance d'y injecter les
sommes nécessaires. 450 millions pour
les deux prochaines années, annoncés maintenant, ça permet de la prévisibilité.
Ça donne une assurance aussi, à nos industriels, d'un approvisionnement
forestier à long terme. La pérennité de notre industrie, c'est important. Et, à
ce moment-ci, là, en temps réel, au moment
où on se parle, il y a un dialogue qui est initié par le ministre des Forêts
vis-à-vis nos partenaires, qui sont
les industriels, pour développer la transformation, première et deuxième
transformation, parce que c'est important chez nous. La forêt privée est
aussi au coeur de nos préoccupations.
Lorsque je parle de forêt publique, de travaux
de sylviculture, c'est bon pour qui aussi? C'est bon pour nos pépinières régionales, c'est bon pour nos petites
municipalités. Je vous donne comme exemple la pépinière de Saint-Modeste,
qui est dans ma circonscription, petite
municipalité au sud de Rivière-du-Loup : au cours des prochaines semaines,
c'est 400 travailleurs et travailleuses qui vont prendre d'assaut la
pépinière — ces
gens-là viennent des municipalités autour — prendre d'assaut la pépinière
pour produire des plants de qualité, parce que telle est notre reconnaissance.
Pour nous,
c'est travailler en matière de développement régional avec nos partenaires en
transport. En transport, on a nos programmations routières. Là où le PQ
avait coupé pendant les 18 mois où ils ont été au pouvoir, nous, on a réinjecté de l'argent dans chacun des territoires
du Québec, dans chacune des régions. Et ça a des répercussions heureuses
dans les municipalités, des travaux réalisés par des hommes et des femmes de
chez nous.
Le transport,
évidemment c'est le volet maritime. J'aurai l'occasion d'en reparler plus tard
à l'intérieur de cette interpellation,
mais le transport maritime est important. Donnons à titre d'exemple d'autres
partenariats, la Société des traversiers
du Québec, qui est un outil de développement qui permet au Québec de faire en
sorte que nos régions soient découvertes
par des touristes, des gens qui viennent de l'extérieur, la Société des traversiers
du Québec aura aussi ce rôle de promotion de nos régions.
Et, puisqu'on
parle de la société, puisqu'on parle du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie, au
cours des prochaines semaines, des
prochains mois, à Matane, chez nous, chez nous, le nouveau navire, le
F.-A.-Gauthier, va faire son entrée. C'est
près de 200 millions de dollars d'investissement pour doter non seulement
la région de Matane, mais la Côte-Nord d'un
nouvel outil, premier traversier en Amérique du Nord qui va fonctionner au gaz
naturel liquéfié. Donc, sur le plan environnemental,
il y a un gain, et c'est la région qui devient en ce sens un point de mire non
seulement chez nous, mais en Amérique du Nord.
La Société
des traversiers, c'est une traverse du côté de L'Isle-Verte et Notre-Dame-des-Sept-Douleurs.
La Société des traversiers, c'est
l'ensemble de ces traverses qui sont opérées, notamment à Rivière-du-Loup—Saint-Siméon, sans compter, même si encore elles ne sont pas reconnues par la société,
Trois-Pistoles Les Escoumins, Saint-Juste-du-Lac. Il y a là un enjeu
transport, et on travaille avec nos partenaires, et on parle d'emplois.
On parle également sur... et ça, je
m'étonne que le député n'en ait pas parlé, on parle d'aéroports en
développement, notamment à Mont-Joli,
supporté par le gouvernement sur le plan des discussions. Je m'étonne également
que le député n'en ait pas parlé, de
ce projet de maintien de la voie ferrée en Gaspésie. J'ai eu l'occasion d'être
en Gaspésie la semaine dernière...
J'ai contacté d'ailleurs le député, on a traversé la Chambre, lui et moi, hier,
on s'est parlé d'un projet important. Alors,
il y a non seulement une présence de notre gouvernement, mais un intérêt à
régler cette problématique-là à long terme.
Nos
partenaires sont ceux de l'Éducation, M. le Président. Centre de formation
professionnelle, que nous avons inauguré
en présence du député de Gaspé, c'est la mairesse de Sainte-Anne-des-Monts, Mme
Pelletier, Micheline Pelletier, qui
fait part de son approbation en disant : «Maintenant, on est dotés d'un
outil qui nous permet de rejoindre des jeunes non seulement de la Gaspésie, mais de l'extérieur du Québec, qui vont
pouvoir fréquenter la Gaspésie.» Alors, ce sont des professeurs qui sont dans l'action, qui
développent, qui innovent et qui font en sorte qu'on crée de l'activité
économique.
C'est
la même chose chez moi, lundi matin nous allons procéder à l'inauguration d'une
aire de chantier faisant la promotion
des métiers de la construction pour les jeunes de chez nous, mais pour
l'ensemble des jeunes du Québec. C'est un réseau collégial diversifié pour lequel on a annoncé un CCTT, un centre
de transfert technologique, un centre collégial de transfert technologique, on l'a annoncé à Matane
au cours des dernières semaines. Il y en a trois dans le comté du député
de Gaspé. Il y en aura bientôt un dans le comté de Rivière-du-Loup, au cégep de
Rivière-du-Loup.
C'est
l'institut maritime de Rimouski, partenaire, qui va former des jeunes pour
répondre aux besoins de l'industrie maritime. Strictement au chapitre du
personnel navigant, on aura besoin de 2 000 ressources
supplémentaires sur un horizon de trois ans.
C'est l'ITA de La
Pocatière qui est un fleuron de formation en matière d'enseignement agricole.
C'est une agriculture qui développe son marché
dans le Bas-Saint-Laurent—Gaspésie, qui
est supportée par le gouvernement du Québec,
et, je sais le ministre de l'Agriculture à l'écoute de notre interpellation ce
matin, lui qui éprouve un élément... on va dire : Un intérêt
particulier pour tout ce qui touche la relève.
• (10 h 20) •
Mon
collègue des Îles-de-la-Madeleine parlera des pêches. Un mot sur le tourisme
également pour dire que Gaspé, Percé,
les Îles-de-la-Madeleine vont continuer à être supportées dans leur
développement touristique. Ça, ça fait partie des outils de développement, M. le Président. Que dire de nos
entreprises diversifiées dans le secteur de la tourbe, dans le secteur du verre
trempé, comme c'est le cas à Rivière-du-Loup, dans le secteur bioalimentaire,
où on compte les emplois par
centaines, ces entreprises-là qui sont des fleurons, qui exportent, qui font
rayonner notre région, nos régions, qui font rayonner le Québec ce faisant, bien, c'est des entreprises qui sont
supportées actuellement par le gouvernement du Québec. Parce que, oui,
M. le Président, nous avons mis en place des leviers.
Le
député faisait référence aux régions ressources, à ce programme. C'est drôle
parce, que pendant 18 mois où ils ont été au programme, on ne les a
jamais entendus, ce n'était pas contenu dans leur budget. Nous, on parle d'aide
au transport, bien sûr on parle de crédits
fiscaux, Investissement Québec, M. le Président, qui est devenu un partenaire
de premier plan des entreprises
régionales. Oui, c'est vrai à Québec, oui, c'est vrai à Montréal, mais c'est
aussi vrai en Estrie, en Mauricie,
dans le Bas-Saint-Laurent, en Gaspésie, dans la région de Charlevoix. Nos entreprises, il faut en prendre soin, et c'est un accompagnement quotidien. On
veut alléger sur le plan réglementaire. C'est notre collègue, là, qui est
délégué à la petite et à la moyenne entreprise
qui a fait une tournée du Québec, qui est encore présent sur le territoire, et
ça fait une différence.
Et
je vous dirais, M. le Président, qu'au-delà des structures... Parce que le Parti québécois nous fait ce matin
une démonstration claire que le développement régional, pour eux, c'est
synonyme de structures. Nous, c'est synonyme d'action,
d'initiatives locales. Mais notre plus grande
richesse, ce sont nos travailleurs, nos hommes et nos femmes qu'on retrouve
sur nos fermes, dans nos forêts, dans nos hôtels, nos restaurants, dans le
domaine de la santé, dans le réseau communautaire
et dans le monde de l'éducation. Il n'y
a personne qui va me faire dire ce
matin qu'on n'a pas les outils nécessaires.
Et,
en toutes circonstances, à travers tous ces ministères, tous ces champs d'activité,
le gouvernement est présent, le gouvernement répond présent, l'ensemble de nos collègues du Conseil des ministres sont à pied d'oeuvre, sont dans l'action
au quotidien. Je regardais ce matin la liste de nos présences régionales, on
n'est pas moins d'une dizaine de ministres partout dans les régions. D'ailleurs,
cet après-midi, avec ma collègue du Tourisme, mon collègue
délégué à la PME, on sera en Mauricie
pour annoncer un programme de 30 millions
de dollars — alors, les députés du PQ font dans la soustraction, nous, on fait dans l'addition — un programme important, 30 millions de
dollars, pour développer le tourisme maritime.
Je ne vais pas, évidemment, dévoiler les détails de ce programme-là ce matin.
Mais on ajoute des éléments.
Et
tantôt j'aurai l'occasion de parler de stratégie maritime, où les députés de
Rimouski et de Gaspé éprouveront sans
doute un intérêt particulier. On fait du développement dans un cadre de
partenariat. Nous, on est moins présents, je l'admets, dans les structures, M. le Président. On a fait un choix, qui est celui de l'équilibre
financier. On va livrer l'équilibre financier...
Le Président (M.
Auger) : En terminant...
M.
D'Amour : ...mais on va
faire dans l'action, parce qu'on veut provoquer la création et le développement des emplois au Québec.
Argumentation
Le
Président (M. Auger) : Merci, M. le ministre. Nous allons maintenant entamer la période
d'échange. M. le député de Gaspé,
vous avez la parole pour un maximum de cinq minutes.
M. LeBel : Ça
va être le député de Rimouski.
Le
Président (M. Auger) : Ah,
mais ça me fera un grand plaisir, M.
le député de Rimouski!
À vous la parole.
M.
LeBel : Ça me
fait plaisir de prendre la parole. Je salue tout le monde ici qui
participe à cette interpellation.
Le ministre,
je serais curieux qu'il vienne nous faire ce discours sur les structures devant
la Conférence régionale des élus
du Bas-Saint-Laurent. Je ne l'ai jamais entendu dire ça devant
la CRE. Pour les fois que j'ai participé à la CRE et où il était là, je ne l'ai jamais
entendu dire que ce n'était qu'une structure, que ça ne favorisait pas l'action
et que... Bien, c'est ce que vous dites.
Je vais
parler de la CRE. Malgré que le projet
de loi n° 28 n'est pas adopté,
déjà il y a un avis de licenciement collectif dans la CRE Bas-Saint-Laurent, où 20 personnes qui oeuvrent auprès de la CRE vont perdre leur
emploi. À partir du
1er avril 2015, les employés vont quitter progressivement l'organisation. La liquidation de l'organisation doit être réalisée pour le 31 mars 2016. Tous les mandats visés actuellement par la CRE devront... sont appelés à disparaître. C'est 50 % du
fonds de développement régional pour l'année 2015-2016 qui va partir, des
montants d'argent qui servent à soutenir des initiatives, l'action, sur
le terrain, pas la structure, de l'action sur le terrain.
L'impact
des coupures par rapport à la CRE dans le Bas-Saint-Laurent, je vais en nommer quelques-uns, et j'aimerais voir si le ministre est d'accord avec moi et s'il est prêt à venir rencontrer les
gens de la CRE dans le Bas-Saint-Laurent, d'être
présent. Parce que c'est beau, annoncer tout ça, mais il faut avoir
le courage d'aller l'expliquer sur le terrain, d'aller voir le monde, de leur expliquer concrètement
c'est quoi, notre vision. Et j'aimerais que le ministre puisse venir
rencontrer la CRE Bas-Saint-Laurent comme les autres et leur expliquer c'est quoi, l'action par rapport à... les fameuses structures.
Chez nous, ça veut dire l'incorporation de la Commission
jeunesse du Bas-Saint-Laurent, qui était intégrée dans la CRE. Il faudra que la commission s'incorpore et
définisse un peu plus son avenir. C'est une structure qui devra se former,
parce qu'avec l'abolition de la CRE la commission devra trouver une façon de
fonctionner.
C'est
l'entente sur l'adaptation régionale pour l'amélioration des conditions de vie
des aînés dans le Bas-Saint-Laurent qui
se termine le 31 mars 2016. Qu'est-ce qui se passe après? Qui va prendre le relais? On ne le sait pas. Les
gens, les aînés qui participent à ça sont inquiets
C'est
l'entente égalité entre les femmes et les hommes qui se termine le 30 décembre 2015. En plus de fermer
en région le Secrétariat à la condition
féminine, ces ententes-là, on ne sait pas le suivi. Les gens sont inquiets, ils
attendent des réponses. Il faudrait que le ministre vienne leur donner
des réponses.
Soutien à la
création artistique, c'est une entente sur le culturel où il y a plusieurs
milliers de dollars qui transitaient par
la CRE et qui soutenait en effet levier dans toutes les municipalités du
Bas-Saint-Laurent. Cette entente-là est mise en péril. Les gens sont
inquiets, les artistes sont inquiets. Et la culture, ça fait partie du
développement régional.
L'entente
pour la gestion et le soutien des proches aidants. Il y a un programme et un
groupe que vous connaissez probablement,
Appui, où la CRE était le fiduciaire régional. Bon, Appui devra s'incorporer et
travailler autrement. Il y aura une
nouvelle corporation, une nouvelle structure qui devra se créer, sinon comment
on va aider nos proches aidants dans le Bas-Saint-Laurent? Les gens sont
inquiets encore une fois, parce que ça transitait par la CRE.
COSMOSS — vous connaissez COSMOSS — et le travailleur de rue, même chose. Après
la fin de la CRE, où va se ramasser
ces structures-là, cette action? Pas les structures, l'action. Ces outils vont
être repris par qui? Les gens sont inquiets aussi.
L'entente
administrative sur l'immigration. En région, dans le Bas-Saint-Laurent, on a le
droit à l'immigration. On a le droit
à faire partie à une stratégie d'immigration au Québec, et l'entente n'a pas
été renouvelée après la fin des CRE.
Le fonds
d'innovation soutenu par la CRE, 22 projets d'innovation, que vous
connaissez probablement, Innov & Export qui appuie des
entreprises dans la réalisation de projets d'innovation par l'implantation,
entre autres, de nouvelles technologies et
de pratiques de gestion avancées. C'est beaucoup... 80 000 $ qu'il y
avait de la CRE. Où va aller... Comment on va soutenir les innovations
dorénavant?
Table de
concertation agroalimentaire du Bas-Saint-Laurent, qui était soutenue par la
CRE, comment on va faire le suivi de ces ententes, M. le ministre?
Les ententes
spécifiques, vous connaissez les ententes spécifiques dans le
Bas-Saint-Laurent. Vivre à temps plein : pour l'établissement durable des jeunes dans le Bas-Saint-Laurent. Ça
permettait d'agir auprès des jeunes et leurs familles dans le but de favoriser l'établissement durable.
Ça, c'est de l'action, ce n'est pas de la structure. Qu'est-ce qui se passe
avec cette action-là, M. le ministre? Comment on va faire le relais après la
fin de la CRE?
L'adaptation régionale pour l'amélioration des
conditions de vie des personnes aînées Bas-Saint-Laurent, améliorer les conditions de vie des personnes
aînées en soutenant des projets issus des communautés. Ça transitait par
la CRE, c'est de l'action, ce n'est pas de la structure. Qu'est-ce qu'on fait
avec ça?
Entente
spécifique en économie sociale pour soutenir, favoriser la concertation pour
soutenir des projets d'économie sociale. Ce n'est pas de la structure.
Qu'est-ce qu'on fait avec ça?
Gestion du
fonds d'initiatives sociales pour lutter contre la pauvreté, c'est de l'action,
ce n'est pas de la structure. Ça
transitait par la CRE, par la concertation, par du monde de bonne volonté qui
se réunissait au niveau régional pour trouver
des solutions, de l'action, agir sur le terrain. Vous coupez cette
concertation-là, c'est ça que vous faites. Dans un débat de structures que vous essayez de nous
imposer, ce n'est pas ça que vous faites. Vous empêchez les gens de travailler
sur le terrain, de se prendre en main.
Il y en a plein d'autres. Le Chantier
d'éclaircie commerciale en forêt...
Le Président (M. Auger) : En
terminant.
M.
LeBel : ...création de richesses par la population de communautés rurales,
c'est la même chose...
Le Président (M.
Auger) : Merci, M. le député de Rimouski.
M.
LeBel : ...c'était soutenu par la CRE. Ça fait que, là, je parle
d'actions. J'aimerais savoir si le ministre a le courage d'aller
expliquer qu'est-ce qui se passe avec toutes ces ententes.
Le Président (M.
Auger) : Merci, M. le député. Merci. M. le ministre.
M.
D'Amour : Merci, M. le Président. Encore une fois, structures,
structures, structures. Créer, créer, créer. Est-ce qu'il y a une loi, à quelque part, M. le
Président, où c'est écrit que la concertation, ça doit coûter des millions de
dollars?
Alors,
on met la structure de côté. Je tiens à dire une chose : Tous les outils,
tout ce dont le député de Rimouski vient
de parler, l'argent demeure au rendez-vous. D'ailleurs, je l'invite à prendre
exemple sur, enfin, les MRC, les municipalités
qui ont déjà pris en main leur développement, qui ont décidé de continuer. Je
vous donnerais simplement quelques
exemples. La MRC de Rocher-Percé, on a maintenu les structures... on a,
c'est-à-dire, maintenu le personnel, on a respecté l'expertise. MRC d'Avignon, MRC de la Haute-Gaspésie, la
Côte-de-Gaspé, on a gardé sept sur huit personnes à l'intérieur des CLD.
Maintenant,
sur la question des budgets, on les a conservés, M. le Président. Le député
vient de faire référence aux fonds locaux d'investissement, on les a
préservés intégralement. Les carrefours jeunesse-emploi, on a maintenu
intégralement les budgets.
Au
niveau des organisations communautaires, c'est
toujours un gouvernement libéral qui a augmenté les budgets liés aux
organisations communautaires. À la dernière campagne électorale, le PQ a pris
des engagements. Le seul problème, c'est
qu'il n'avait pas déposé de crédits. S'il y a un gouvernement qui a rendu
vulnérables les personnes les plus à
risque ou qui ont besoin d'aide, c'est bien le Parti québécois. On a fait des
promesses, à travers des organismes communautaires, qu'on n'a pas
respectées, parce qu'on n'avait pas déposé les crédits.
Nous,
tout ce qui touche la ruralité, à travers des enveloppes... Puis on va en
parler, des enveloppes, de l'argent, des
outils, qui va directement sur le terrain pour notre monde. Le pacte rural,
c'est le député de Gaspé qui l'a soulevé tantôt, on maintient l'aide. L'embauche des agents de développement, le fameux
4 millions, on le maintient. L'aide aux CLD, enfin l'argent qu'on mettait pour l'action et pour
le développement, 32 millions. Programme d'aide aux MRC,
9,2 millions. Le Fonds de développement régional, le FDR,
21 millions de dollars.
Le
député de Rimouski nous parle de culture, on va parler de culture. Le Programme
d'aide au fonctionnement pour les
centres régionaux de services aux bibliothèques publiques, 7 millions, ça
demeure. Le programme d'aide aux initiatives pour un partenariat en
culture, ça demeure. Le ministère de l'Environnement, le Programme d'aide aux municipalités, entre autres les municipalités
dévitalisées, on va en parler un peu. Quel est le gouvernement ou quelle est la
couleur de ce gouvernement qui n'a pas
renouvelé l'aide aux municipalités dites dévitalisées, M. le Président? C'est
le Parti québécois. Le programme a pris fin durant leur mandat, et ils
n'ont posé aucun geste pour le renouveler. Nous, lorsqu'on parle de municipalités dévitalisées, dans le cadre de la
négociation du prochain pacte fiscal, c'est notre collègue des Affaires municipales qui est très clair
là-dessus, c'est 100 millions de dollars, 100 millions de dollars
qu'on va mettre au profit des
municipalités, avec une attention particulière aux municipalités dites
dévitalisées. Et on va miser sur chacune de nos industries pour y
arriver. C'est pour ça, tantôt, que je parlais de forêt, je parlais
d'agriculture.
• (10 h 30) •
Qu'on
parle de culture, d'organisations communautaires, ce qu'on fait, c'est qu'on
amène le développement dans une autre
dimension, on passe à une autre vitesse. D'un programme de 55 millions qui
n'a pas été renouvelé par le Parti québécois... Nous, on croit aux régions,
aux hommes et aux femmes des régions au point d'y investir, d'y consacrer 100 millions de dollars. Et, dans chacune des
organisations dont le député de Rimouski vient de parler, c'est bien de vouloir
faire peur au monde, cependant les outils
financiers demeurent. On va prendre soin de notre monde en région, parce que
c'est notre mission fondamentale de
gouvernement. Jamais on ne laissera tomber les régions, jamais on ne va le
faire.
Les
clientèles les plus vulnérables, le député parlait des aînés, on est présents
au rendez-vous avec les aînés. On va les
soutenir. Tout ce que touche le monde communautaire, on va le supporter. On l'a
toujours fait. Et je me permets de le rappeler,
là : C'est nous qui avons augmenté de façon significative les budgets au niveau
communautaire. On l'a fait avec notre coeur, parce que c'est important
de le faire ainsi. On l'a fait avec le souci de développer les régions. Ce
qu'on souhaite, nous, c'est de garder nos
familles en région, de garder nos jeunes en région. C'est pour ça, tantôt, que
je vous parlais d'éducation puis de
formation, parce que ça fait partie de nos objectifs. On veut s'occuper de
notre monde, on veut le faire et on va le faire.
Maintenant,
le député, lui, nous parle de CRE, de CRE, de CRE, à chacune de ses phrases. On
peut faire de la concertation. Pour
son information, les préfets, non seulement je les rencontre, mais j'ai des
projets avec eux. La semaine dernière, j'ai rencontré Mme Lebouthillier,
j'ai rencontré M. Poirier, j'ai rencontré Mme Ritchie, en Gaspésie. Lundi dernier, il y a un peu plus d'une semaine, le
président de la CRE du Bas-Saint-Laurent, M. Lagacé, que tout le monde
connaît, je l'ai reçu à mon bureau de comté dans trois dossiers différents,
dans un climat de cordialité absolument extraordinaire.
On a parlé de quoi? On a parlé des projets. Il est très conscient que l'argent
est au rendez-vous, qu'on est là pour aider. Et, par nos présences, on
fait en sorte de créer cette différence dans les régions du Québec.
On
va supporter notre monde. On ne coupe pas au niveau des outils financiers, oui,
au niveau des structures. Et c'est ce que les Québécois nous demandent,
et on ne l'a pas caché, ça, on l'a dit en campagne électorale...
Le Président (M. Auger) : En
terminant.
M.
D'Amour : ...ce qu'on avait l'intention de faire au profit de chacune
de nos communautés régionales.
Le Président (M.
Auger) : Merci. Je cède maintenant la parole à un député ministériel.
M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M.
Chevarie : Merci, M. le Président. D'abord, je salue M. le ministre,
salutations à mes collègues, le personnel également, qui entoure les
députés et le ministre.
Dans
un premier temps, vous dire que je suis fier d'être Madelinot, un passionné des
Îles. Je pense que je l'ai prouvé à
quelques moments. Et, même si je considère qu'évidemment, dans chacune des
régions, il y a des belles particularités partout, je suis fier et honoré de défendre les Madelinots et
Madeliniennes à l'Assemblée nationale du Québec. Et non seulement j'ai la fierté d'appartenir à cette
grande région qui comporte deux grands territoires, la Gaspésie et les Îles, je
suis aussi heureux de défendre leurs préoccupations puis leurs dossiers.
Maintenant,
M. le Président, vous allez me permettre d'exposer en préambule quelques
notions sur le concept de
centralisation puis décentralisation, parce que ça fait l'objet d'un certain
débat. Et nous, au gouvernement libéral, on est convaincus que ce qu'on... la nouvelle approche que nous mettons en
place, c'est vraiment une approche de décentralisation.
Et
je suis allé vérifier un peu sur le Web comment est-ce qu'on définit la
centralisation versus la décentralisation. On nous dit, dans un premier temps : «[C'est] l'organisation
d'un État dans lequel toutes les décisions sont prises dans un même lieu.» Ça, c'est une première définition
par rapport à la centralisation. C'est bien important de... J'attire votre
attention sur le mot «toutes les décisions».
Larousse nous dit : Une autorité centrale détenant tous les pouvoirs.
Encore là, on a le mot «tous» et
«toutes» au niveau de la définition de la centralisation. Si on regarde, par
ailleurs, la décentralisation, c'est «un transfert de pouvoirs de l'État
vers des personnes morales de droit public», ou encore, une autre définition,
c'est «un transfert des attributions de l'État vers des collectivités
territoriales ou des institutions publiques».
Donc,
je pense que c'est assez clair, la ligne directrice de notre gouvernement par
rapport à l'ensemble de l'action gouvernementale,
c'est réellement de la décentralisation. Et, à l'intérieur de ça, c'est
évidemment... c'est de créer une nouvelle
gouvernance, une nouvelle gouvernance qui, dans cet exercice, vise à réduire ou
abolir les structures intermédiaires entre
l'appareil gouvernemental et également les instances publiques. Quand on enlève
des structures intermédiaires, on augmente
les pouvoirs vers les territoires. Je pense que c'est assez clair. Donc,
l'objectif qu'on a, c'est réellement d'accorder plus de pouvoirs aux
élus locaux, aux élus locaux par territoire de MRC. Dans le cas des
Îles-de-la-Madeleine, c'est l'agglomération.
Évidemment,
cette approche-là, c'est dans l'objectif d'établir une nouvelle relation, mais
pas n'importe quelle, une relation de
proximité entre le gouvernement et le
citoyen ainsi que nos différentes instances au niveau des élus. Et, en
bout de ligne, c'est rendre nos régions, nos
territoires de MRC ou d'agglomération beaucoup plus efficaces et plus efficients également
pour transmettre les économies vers des services à la population.
Donc, cette approche de décentralisation, c'est réellement une nouvelle
gouvernance sur la base Québec-territoires de MRC ou territoires
d'agglomération, et l'objectif, c'est que ça va avoir des retombées
économiques, sociales, communautaires très positives.
Ça
me permet en même temps d'aborder un programme qui est complètement dédié à la
région Gaspésie—Les Îles...
Le Président (M.
Auger) : En terminant.
M. Chevarie :
...le programme FAIR, le Fonds d'aide aux initiatives régionales que...
Le Président (M.
Auger) : Merci, M. le député des Îles.
M. Chevarie :
...j'aborderai un peu plus longuement à la prochaine intervention.
Le Président (M.
Auger) : M. le député de Gaspé.
M.
Lelièvre : Merci, M. le Président. Écoutez, on commence à
tomber dans le coeur du sujet. Le ministre responsable de la région Bas-Saint-Laurent—Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine nous parle beaucoup de
structures. Tu sais, on va dire les vraies choses, là, ce matin. On va parler
de transparence, là, on va parler des vraies affaires. Si on a pris la peine de consacrer deux heures de nos agendas à
discuter des régions, j'aimerais qu'on parle des vraies choses, là. De toute façon, le Parti libéral doit savoir c'est
quoi, c'était un de leurs slogans. Ce serait le fun de le mettre en
application. Moi, je vais vous parler
des vraies choses. Je ne parlerai pas de structures, parce que je pense que
tout a été dit, si vous ne comprenez pas ou si vous ne voulez pas être d'accord
avec notre vision, on ne peut pas vous obliger.
Vous
parlez de... Vous avez mentionné dans votre intervention l'importance... une
des plus grandes richesses, ce sont
nos travailleurs. Bien, moi, je vais vous parler de concret. Vous ne voulez pas
parler de structures, on va parler de
concret. Hier, je parlais au directeur de l'association des employeurs
bioalimentaires de la Gaspésie. Cette personne-là me disait que, pour 23 000 $ par année
d'aide financière d'Emploi-Québec, on va mettre fin à une organisation — il ne faut pas dire le mot
«structures», je vais vous donner les paroles en bouche pour les trois
prochaines réponses — une
organisation, un groupe de travail, des gens qui travaillent pour les
travailleurs saisonniers...
Écoutez, le
regroupement des employeurs bioalimentaires, ça a été mis en place en 2007, à
l'époque où les usines de pêche
avaient de la difficulté à qualifier leurs employés à l'assurance-emploi. On
est parti de 1 700 employés qui ne pouvaient pas se qualifier
à l'assurance-emploi, qui faisaient 12, 14, 15 semaines, on a amené ces
gens-là, grâce à un travail de deux employés
dans la région de la Gaspésie et des Îles, deux employés pour un budget de
170 000 $ par année, qui a
été coupé par votre gouvernement, l'année passée, de 50 %, donc un budget
coupé à 76 000 $... Ces
deux employés-là ont
permis de coordonner 1 800 employés qui travaillaient dans sept, huit,
neuf, peut-être, usines de pêche en Gaspésie. Et, de 2007 à
2015, à aujourd'hui, on amène ces gens-là à travailler au-delà de
20 semaines par année.
Hier,
cette personne-là, qui s'implique activement depuis le début de ce
regroupement-là, était découragée, il me disait : Écoute,
Gaétan — il
dit — pour
23 000 $, Emploi-Québec est en train de mettre fin à une organisation
qui coûtait au gouvernement du Québec, là... toute la démarche qui était
réalisée avant leur arrivée comme organisation, ces deux employés-là, deux personnes, là, ont remplacé plusieurs
ministères, qui coûtait en termes d'intervention, notamment au MAMROT, 900 000 $ par année. Ça
coûtait 900 000 $ par année pour aider à qualifier les employés des
usines de pêche. Et, en 2014, l'année
dernière, dans leur bilan, on réussissait à amener 1 700 employés...
On est passé de 800, 900 à 1 700 employés
sous cette forme de coopérative là. On a permis à ces gens-là de travailler non
pas 12 à 14 semaines, mais monter
à au-delà de 20 semaines. Et c'est 900 000 $ que le gouvernement du Québec a
sauvé pour un investissement, cette
année, qui était demandé, de 23 000 $. Donc, qu'est-ce que vous
répondez à ce gestionnaire-là qui, aujourd'hui, se pose la
question : Qu'est-ce qui va se passer dans les prochains mois? Ça, c'est
du concret, M. le ministre.
• (10 h 40) •
On
peut parler de concret aussi. Vous savez, la Gaspésie et les Chic-Chocs, c'est
une des plus belles destinations du
tourisme hivernal à l'est des Rocheuses. Nous avions annoncé l'année dernière
un investissement de 10 millions pour le développement du tourisme hivernal dans les Chic-Chocs en Gaspésie,
le secteur de Murdochville qui en a grandement besoin, une municipalité fortement dévitalisée, mono-industrielle,
10 millions d'investissement de concert avec la société d'exploitation et de plein air du Québec, la
SEPAQ. Et cette somme-là a été coupée dans votre budget. Nous, on l'avait
prévue à notre budget, mais ça a été coupé.
Ça a été coupé par votre gouvernement. Et c'est sûr que les crédits n'étaient
pas au rendez-vous. Donc, on parle de 10 millions d'investissement que les
gens de la Haute-Gaspésie attendent mais malheureusement n'auront pas cette
année.
1,2 million
d'investissement, également annoncé par notre gouvernement, budgété dans notre
budget, coupé par votre gouvernement,
pour le développement de l'Île Bonaventure et du parc du Rocher-Percé.
1,2 million Percé, 10 millions pour les Chic-Chocs. Par hasard, ce sont les deux MRC les plus démunies
du Québec. Puis «démunies», là, on va s'entendre, c'est un mot poli pour les deux MRC les plus
pauvres du Québec, malheureusement, sur le plan économique. Donc, 12 millions,
tout près, d'investissement de coupé par votre gouvernement.
Ça,
c'est du concret, là. C'est des gens de La Haute-Gaspésie, c'est des gens de
Rocher-Percé. Qu'est-ce qu'on répond
au maire de Percé, André Boudreau, hier, qui a lancé un cri du coeur dans tous
les médias? Et il s'adressait aux deux paliers de gouvernement, à savoir
qu'est-ce que les gouvernements vont faire avec notre capitale touristique
gaspésienne, Percé. L'icône la plus répandue en Amérique du Nord, le rocher
Percé, hein? Un dossier qui... ou une communauté
qui a besoin du soutien des deux paliers de gouvernement. Le gouvernement
fédéral qui abandonne le quai à une
communauté de 300 personnes l'hiver, 800 l'été. Une promenade qui sert de
mur d'érosion, qui protège l'arrondissement naturel de Percé. Cette promenade-là, ce mur d'érosion là a été
transféré du gouvernement du Québec à une communauté dévitalisée comme
Percé.
Le Président (M.
Auger) : Merci, M. le député.
M. Lelièvre :
Qu'est-ce qu'on répond à ces gens-là au niveau du tourisme en Gaspésie? Ça,
c'est du concret, M. le ministre.
Le Président (M.
Auger) : Merci, M. le député. M. le ministre.
M.
D'Amour : Bien, on va répondre par des éléments porteurs pour
l'avenir, des décisions qui ont été prises par notre gouvernement. Mais, juste avant, concernant les CRE, pour le
bénéfice du député de Rimouski, ce que disait son voisin de droite, le député de Gaspé, au moment de
la campagne électorale, parlant des CRE, et je cite : «Chaque fois qu'un
organisme reçoit un montant de la CRE, il y
en a une partie qui s'en va dans les frais de gestion.» Enfin, «[le député de
Gaspé] ne s'avance pas davantage sur leur
avenir mais ouvre la porte à une réflexion.» Ce qui était dit en 2014
concernant les CRE. Nous, ce qu'on
dit, c'est qu'au-delà des frais de gestion on veut que l'argent aille sur le
terrain pour notre monde.
Sur
la question de la stratégie du tourisme hivernal 2014-2020 annoncée par le
Parti québécois, bien, il n'y avait pas
d'argent au rendez-vous. Une belle stratégie dans laquelle il n'y avait aucun,
aucun financement d'annoncé, d'accordé par
le Conseil du trésor. J'en veux pour preuve le fait que les crédits n'ont pas
été déposés par le gouvernement du Parti québécois au moment du dépôt du
dernier budget. Alors, sans doute que ça va rafraîchir la mémoire.
Lorsqu'on
parle de concret, vous savez, on parle de la Gaspésie, le Fonds d'aide aux
initiatives régionales, un fonds
quand même important, strictement pour l'année qui nous concerne, là, c'est
3 792 000 $ qui ont été annoncés. Ça crée des emplois,
près de 150 emplois créés, M. le Président, plus des emplois maintenus,
consolidés, près de 1 856.
Je
vous donne quelques exemples. Vous savez, on peut couper dans une structure...
Parce que le député de Gaspé, on le
sait très bien, est favorable aux structures. Pas tout le temps. Enfin, on ne
sait pas trop, avec les CRE, sa position. Mais, des projets annoncés 2014-2015, je vous donne des exemples,
là : 150 000 $ pour la consolidation et le développement
d'une usine deuxième, troisième transformation à Saint-Elzéar — je
suis allé faire l'annonce — 15 emplois
créés et maintenus; 150 000 $ pour
l'aménagement d'un havre polyvalent à Fatima, ça, c'est aux
Îles-de-la-Madeleine; 110 000 $ pour le démantèlement de
l'embâcle rivière Saint-Jean, à Gaspé, ça permet un maintien d'emploi;
150 000 $ pour l'implantation d'une usine de fabrication de
plaquettes de frein à Gaspé, 18 emplois.
M. le
Président, j'en ai des pages, des exemples concrets de choses qui ont été
faites qui créent de l'emploi. Parce que
ce qu'on veut, nous, ce n'est pas des solutions à court terme, c'est des
solutions à long terme, des emplois sur le temps le plus long possible
dans l'année, 20 semaines, 24, 25. Si on peut faire le tour, tant mieux.
Ce qui m'amène à aborder, M. le
Président, avec vous la fameuse stratégie maritime que nous allons proposer aux
Québécois au cours des prochaines semaines.
Parce qu'il y a à l'intérieur de notre région du Bas-Saint-Laurent—Gaspésie des
opportunités. Vous le savez, cette stratégie maritime, qui est l'un des piliers
économiques que propose notre gouvernement aux Québécois, c'est
30 000 emplois sur un horizon de 15 ans. Et c'est un programme
qui est calqué sur mesure, une stratégie qui définit très bien le
Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie.
Et
le député de Gaspé va être très heureux d'apprendre que nous allons proposer
très bientôt, donc, cette stratégie avec
un volet important sur la création de zones industrialo-portuaires. Sait-il, le
député de Gaspé, que Gaspé est compris à
l'intérieur de la stratégie dans ce volet spécifique? Ce qu'on veut, c'est
d'amener des entreprises à l'intérieur d'une zone industrialo-portuaire
du côté de Gaspé.
Le député de Gaspé
sera sans doute heureux d'apprendre que les chantiers maritimes occupent une
place importante. Ça crée de l'emploi.
Forillon, ça lui dit sans doute quelque chose, le chantier maritime Verreault.
On les a visités, il y a là des opportunités d'emploi.
Lui
nous parle d'Emploi-Québec. Je tiens à le rassurer aussi. J'ouvre une
parenthèse pour lui dire que la formation, pour nous, c'est une
priorité, puis le soutien pour nos travailleurs, c'est une priorité. Est-ce
qu'on va le faire de façon différente? C'est certain.
Le
député de Gaspé et le député de Rimouski vont être heureux d'apprendre aussi...
J'ai abordé cette question-là tantôt.
Il y aura, à l'intérieur des trois prochaines années, des besoins de
main-d'oeuvre : 2 000 travailleurs et travailleuses, du
personnel navigant dont on aura besoin sur les navires. On a l'Institut
maritime, du côté de Rimouski, qui peut les former.
On paie de bons salaires. On a besoin d'officiers de navigation ou de pont, de
matelots, d'officiers mécaniciens, de
matelots salle des machines, de cuisiniers, d'électriciens, de commissaires de
bord, pour des emplois qui rapportent, pour nos jeunes travailleurs, des
salaires de 40 000 $ à 75 000 $ puis, les officiers, de
50 000 $ à 120 000 $. Ça, c'est maintenant. S'il veut travailler avec nous pour la promotion de ces
professions et de ces métiers, ça va nous faire grand plaisir.
C'est
ça, la stratégie maritime. Mais malheureusement le député de Gaspé ne m'a
jamais vraiment interrogé sur la stratégie,
mais ça se passe chez lui, comme ça se passe à Rimouski. Le député de Rimouski,
d'ailleurs, a été un témoin lorsqu'on
a fait des annonces. Le centre de développement des biotechnologies marines,
c'est chez lui. Merinov, M. le député
de Gaspé, c'est en Gaspésie, on les soutient, on les supporte, et on va
continuer. Le développement des croisières, M. le député de Gaspé, M. le député de Rimouski, si ça ne vous concerne
pas, vous, dans vos régions, ça me concerne, moi, là. Parce que, du côté de Gaspé, il y a un volet international
qu'on veut développer. C'est la même chose du côté des
Îles-de-la-Madeleine. Si vous voulez travailler avec nous, on pratique la
politique de la porte ouverte chez nous.
Le Président (M.
Auger) : En terminant.
M. D'Amour :
Et on ne fait pas dans les structures. On fait dans le développement.
Le
Président (M. Auger) : Merci, M. le ministre. Je cède maintenant la
parole à un député ministériel. M. le député de Dubuc.
M.
Simard : Merci, M. le Président. D'abord, M. le Président, moi, je
suis député parce que ce qui m'anime, c'est vraiment de m'assurer que les gens aient du pain sur la table, là, c'est
ce qui m'anime à tous les matins que je me lève. Mais, je vous dirai, M. le Président, quelle ne fut pas ma surprise
lorsque j'ai entendu le député de Gaspé interpeller le gouvernement sur l'abandon des régions du Québec
par le gouvernement. J'ai été surpris. Et puis je me suis demandé
pourquoi. J'ai fait des vérifications, M. le Président, puis je voulais voir si
véritablement ça sied au gouvernement. Et véritablement
il y a un problème, dans ma tête à moi tout au moins, M. le Président, parce que je vais m'évertuer, pendant les minutes qui viennent, de vous prouver le contraire. Dans cette
courte période, lorsque j'aurai terminé, je pense que les gens vont
comprendre qu'est-ce qui se passe entre un gouvernement libéral et un gouvernement
du Parti québécois.
M. le Président, pour faire suite à, tout à
l'heure, ce que le ministre a
indiqué, je vais vous parler de la forêt et bien sûr vous indiquer également que tout ce que le gouvernement
fait pour le bien des régions, mais... Parce que vous comprendrez que, la forêt du Québec, c'est 52 000 emplois, et c'est des
emplois importants dans 140 municipalités du Québec.
Pour le Québec et sa forêt, je suis obligé de dire, M. le Président, que le plus grand malheur qui leur est arrivé, c'est 18 mois de gouvernement péquiste. Je suis obligé de dire ça comme ça puis
je vais vous expliquer pourquoi, M. le Président.
Écoutez, en 2012, les
péquistes avaient fait... le gouvernement péquiste avait fait son élection en
promettant 235 millions de dollars en sylviculture, M. le
Président. Et, si vous me permettez,
je vais vous lire qu'est-ce qu'un article,
qui a paru sur Internet, bien sûr, à Radio-Canada... qui disait : Le
budget du Québec — le budget Marceau — peu
de mesures concrètes pour les régions. Là, on parle de concret. On voulait parler de
concret, le député de Gaspé, tout à
l'heure, parlait des vraies affaires puis du concret. Donc,
Radio-Canada disait : «...le Parti
québécois entend valoriser le milieu
sylvicole afin qu'il devienne un levier
économique des régions qui ont été durement touchées par la crise forestière lors
[de la] dernière année. Alors [...] le gouvernement libéral disait dépenser 189 millions
de dollars [par le passé] en sylviculture,
le ministre des Finances annonce qu'il investira 200 millions de dollars dans ce secteur. Les péquistes [pourtant]
promettaient [...] des investissements de 235 millions de dollars lors de
la dernière campagne électorale.» Imaginez, M.
le Président, ça fait deux mois
qu'ils sont élus, là. Au lieu de 235, c'est 200 millions de dollars.
C'est quand même 35 millions de moins qui est dans le budget.
• (10 h 50) •
Maintenant, M. le Président, si vous me
permettez également, je vais lire un relevé de presse qui date du 14 mars 2013. On parle encore des vraies
affaires, puis c'est du concret, M.
le Président. C'est un relevé de presse
qui date, je
dirai, du 14 mars : «Aujourd'hui, près de 200 entrepreneurs et travailleurs
forestiers de toutes les régions du Québec
sont venus ici, à l'Assemblée nationale, pour entendre la première
ministre sur son engagement électoral
d'investir 235 millions de dollars [par] la mise en place d'un
vaste chantier [de] travaux sylvicoles.
«"Le
secteur de la forêt assure 52 000 emplois directs dans l'économie
québécoise et a un impact économique majeur dans
140 municipalités — comme
je venais de vous le dire. Tous ces entrepreneurs et ces travailleurs sont
insatisfaits et inquiets."» Ce n'est pas moi qui dis ça, M. le Président,
là, c'est des travailleurs et des entrepreneurs.
«En
campagne électorale, la première
ministre disait — je la cite : "Avec un gouvernement du Parti québécois, les entrepreneurs et les travailleurs forestiers
auront un allié de taille pour le développement de l'industrie. Nous allons
permettre à des milliers de travailleurs sylvicoles de travailler à
l'année."» Fin de la citation.
«Or,
lors d'une rencontre [du] 15 février dernier avec des gens des
associations forestières, le ministère des Ressources naturelles — avec
sa ministre, Mme la députée de Vachon — a
confirmé que 129,6 millions seront investis en travaux sylvicoles non
commerciaux [comme] la saison 2013...» C'est-à-dire «...pour la saison
2013-2014, soit 105,4 millions de moins que l'engagement initial», M. le
Président. Vous comprendrez que ça n'a pas de bon sens.
C'est
ça, les vraies affaires. Alors que nous, nous avons déjà annoncé
235 millions pour l'an passé et, pour les deux prochaines, je vous
dirai, un demi-milliard de dollars, ça c'est du concret...
Le Président (M.
Auger) : En terminant.
M. Simard :
...et puis ça fait travailler les gens, M. le Président.
Le Président (M.
Auger) : Merci, M. le député. Je cède maintenant la parole au député
du deuxième groupe d'opposition, M. le député de Beauce-Nord.
M.
Spénard : Merci, M. le Président. Alors, je salue mes
confrères des groupes de l'opposition ainsi que M. le ministre. J'écoutais parler le député de Dubuc. Si
on veut discuter des promesses électorales brisées par le Parti québécois
et celles brisées par le Parti libéral
depuis qu'il est au pouvoir, je pense que la liste serait longue. Mais mon
intervention ne portera pas
là-dessus. Mais il ne faudrait pas s'engager là-dedans, parce que je pense que
le Parti libéral a renié la majorité de ses engagements lors de la dernière
campagne électorale.
L'autre
chose qui m'interpelle beaucoup, on parle beaucoup de la Gaspésie, j'apprécie
beaucoup la Gaspésie, les Îles-de-la-Madeleine,
c'est un beau coin, mais moi, je veux parler du développement économique
régional dans tout le Québec,
développement économique local et régional. J'ai seulement cinq minutes pour le
faire, mais c'est... En tout cas, je vais essayer d'être très concis.
Je n'en reviens pas
comment ce gouvernement-là a déstructuré les régions depuis qu'il est au pouvoir,
et je m'explique. Déstructuration à partir,
premièrement, de la loi n° 3 : coupe de 300 millions en
fiscalité municipale, 300 millions
dans les municipalités. Je vais vous dire que couper 1 million à Montréal,
ça équivaut à peu près à couper 10 millions
dans la Beauce, parce que, dans les régions du Québec, un emploi... Un bon
emploi de qualité dans les régions du
Québec a beaucoup plus de signification localement qu'un emploi dans une ville
de 200 000 personnes. Un ingénieur dans une région ou un professionnel dans une région du Québec, qui
travaille là, avec un emploi de qualité, on ne peut pas comparer ça égal à égal à un emploi qui
travaille à Québec puis un emploi qui travaille à Montréal. Ça, c'est en
partant.
La
deuxième affaire, l'abolition des CRE et la dévitalisation évidente des CLD du
Québec. Et là j'entends M. le ministre
nous dire : Les élus municipaux nous demandaient plus de pouvoirs, alors
on leur donne. Ah bon! Mais il faudrait au moins savoir ce quoi qu'on leur donne. Ça, ça m'apparaît primordial.
On leur donne quoi? Mais on leur donne un champ de ruines. On leur donne un fonds de développement pour les
municipalités dévitalisées qui est à zéro. On leur donne une coupure de 40 millions dans les CLD, et
pourtant les CLD dépendaient des élus municipaux, dépendaient des MRC. Ça doit être une logique de parti politique au
pouvoir, ça, de dire : On va appeler ça autrement, puis on va changer les
cartes d'affaires, puis on va remanier le tout. En tout cas.
Et
ça, les CLD, je peux vous dire que ça marchait. Moi, quand j'entends le ministre
de l'Économie dire que les CLD représentent une lourde structure, on y
emploie 1 400 emplois, dont environ 800 conseillers, et il en
coûte 100 millions par an pour gérer
une redistribution de 25 millions en des projets locaux, c'est une
méconnaissance totale, de ce
gouvernement, en ce qui concerne le rôle des CLD. C'est une méconnaissance
totale, de ce gouvernement, en ce qui concerne
le développement économique des régions. Le CLD, c'est un service de première
ligne pour toutes les régions du
Québec. Il y en a que la première ligne était peut-être moins bien tenue que d'autres, mais, quand on décide de faire
le ménage dans une bâtisse, on ne
jette pas la bâtisse à terre. Et vous avez jeté la bâtisse à terre, c'est le
moins qu'on puisse dire.
C'est
quoi que ça faisait, les 120 CLD au Québec? Ça répondait à 30 000 demandes de plans d'affaires par
année, 30 000. Qui c'est qui va
faire ça? Les élus municipaux? On va dire bonne chance dans les régions, bonne
chance dans les petites
municipalités. Il y a 800 municipalités au Québec dont, les élus
municipaux, c'est une job à temps partiel très mal payée... et puis qui n'ont pas beaucoup de
connaissances en ce qui concerne le plan d'affaires, l'opportunité d'affaires.
L'autre
chose, qui va valider l'opportunité d'affaires? Qui va préparer le plan
d'affaires pour les jeunes entrepreneurs? Qui va élaborer son montage
financier puis ses prévisions financières? Qui va rechercher des terrains puis
des locaux disponibles à l'intérieur d'une
banque, à l'intérieur de la MRC? Comment allez-vous faire avec les villes
centres, dans 27 MRC dont la ville centre constitue plus que
50 % de la population? Comment obtenez-vous l'assurance qu'elle va contribuer à maintenir un organisme de
développement économique ou si elle ne rapatriera pas simplement son argent...
puis son argent qui n'avait pas le droit
d'«opting out» en ce qui concerne le CLD, mais là le droit d'«opting out» va
être redonné à cette municipalité. Que vont faire les petites
municipalités autour?
Alors, moi, c'est autant d'explications, autant
de...
Le
Président (M. Auger) : En terminant.
M.
Spénard :
...de promesses en l'air qu'on a du Parti libéral, mais jamais de réponse.
Le Président (M.
Auger) : Merci, M. le député. M. le ministre.
M.
D'Amour : Bien, je constate encore une fois, M. le Président, que la
CAQ a changé d'idée. Parce que le député qui vient de s'adresser à cette Chambre, le 10 décembre 2014,
parlant des CLD et de la réforme, disait : «...s'il y a une région capable de relever ce défi, c'est bien la
Beauce. D'un bout à l'autre du pays, on connaît le miracle beauceron, qui
repose sur cette capacité d'entraide, de courage, de débrouillardise, cette
capacité à se surpasser dans les moments difficiles...»
Et là il disait : Bien, il faut se prendre en main. Il disait : «Il
revient aux élus municipaux...» D'ailleurs, il vient de dire — et ça, ça m'a frappé, M. le Président — il vient de dire que les élus municipaux,
ils n'ont pas beaucoup de connaissances. Hein, c'est des bénévoles, ils
n'ont pas beaucoup de connaissances. C'est insultant pour le monde municipal du Québec. Mais il disait quand même, le
10 décembre 2014 : «Il revient aux élus municipaux actuels de
prendre leurs décisions pour l'avenir
du développement économique local et régional.» C'est ce que nous, on a fait,
on a annoncé comme réforme, c'est une décentralisation.
Pour son information,
M. le Président, là, dans les communautés locales, on est déjà organisés. Au-delà
de la réforme, les maires et mairesses du
territoire québécois ont saisi cette opportunité. Et j'ai parlé tantôt des MRC
de la Gaspésie, du Bas-Saint-Laurent qui sont déjà fort bien organisées.
Puis faites-vous en pas, M. le député, ils savent très bien où il y a des
terrains à construire puis ils en font une excellente promotion.
Lorsqu'on
parle des outils de développement, un autre exemple, la CAQ est contre ça.
L'industrie éolienne, on pourrait
s'en parler longtemps, à chaque fois que la CAQ s'élevait en cette Chambre pour
parler du développement de l'industrie
éolienne, c'était au mépris des régions du Québec. Et pourtant, et pourtant, on
s'est tenus debout, on a mis en place
des leviers qui font en sorte que des municipalités locales récupèrent de
l'argent, des redevances. C'est le cas chez nous. J'ai 43 municipalités dans mon comté, et présentement, là,
elles en bénéficient, de ces engagements-là du gouvernement.
Donnons
comme exemple Saint-Paul-de-la-Croix, le projet Viger-Denonville. Il y a des
éoliennes qui tournent depuis plus d'un an. Résultat, cette année, en 2015, là,
en 2015, M. le Président, les municipalités de la MRC de Rivière-du-Loup
vont toucher 1 million de dollars de revenus. C'est de l'argent qui va
servir à leur développement.
En
septembre, Hydro-Québec a ouvert... est allée en appel de propositions pour
450 MW. Résultat, la Gaspésie et
le Bas-Saint-Laurent se sont associés ensemble. On parle de retombées de près
de 1 million en moyenne, 1 million de dollars par MRC. Si ce n'est pas de l'argent qui va directement au
développement des communautés locales, je me demande qu'est-ce que
c'est.
• (11 heures) •
L'industrie éolienne,
contre laquelle ils sont, du côté de la CAQ : 1 200 emplois
directs, bien payés, dans le Bas-Saint-Laurent
et la Gaspésie, une expertise détenue par 5 000 travailleurs du
Québec. Est-ce que ce n'est pas là pour nous un levier économique
important dans les régions du Québec, M. le Président?
Lorsqu'on
parle du Plan Nord, la CAQ en parle avec un profond mépris. Et pourtant, dans
la prochaine version du Plan Nord...
C'est le cas déjà, il y a des entreprises actuellement qui en bénéficient dans
nos comtés respectifs. Il y en a à
Rimouski, il y en a dans le comté de Gaspé, il y en a dans le comté de
Bonaventure, il y en a très certainement en Beauce. On travaille. La
CAQ, M. le Président, est contre ça.
À
chaque fois qu'il y a une initiative, c'est normal, la CAQ, elle est contre. La
CAQ, la vérité, c'est qu'elle est contre
les régions du Québec, hein? J'ai déjà entendu un député de la CAQ dire en
cette Chambre : Investir en Gaspésie, c'est du gaspille. J'ai
entendu ça de mes propres oreilles. Nous, la Gaspésie, on va la défendre,
monsieur, on va être présents sur le
territoire gaspésien, comme je l'ai été au cours des dernières semaines et des
derniers mois. On va parler à nos partenaires, les gens d'affaires. On
va maintenir ce développement-là parce qu'on y croit. Le développement économique régional, là, ça va au-delà des
discours. Ça doit passer par des gestes concrets. Ça doit passer par l'appui
des formations politiques à l'égard de certains éléments de notre
industrie. Et c'est ce pour quoi on agit.
Je
regrette de devoir le rappeler, là, la CAQ, dans chacune de ses interventions
en cette Chambre, lorsqu'il est question
des régions, ça se fait malheureusement avec un ton méprisant. Aujourd'hui, on
dit : On coupe. On ne coupe pas,
on ajoute, on diversifie les sources de revenus. Lorsqu'on parle des
municipalités dévitalisées ou de l'aide aux municipalités, l'aide, dans le temps, là, le programme qui n'a
pas été reconduit par nos voisins ici, en face, 55 millions, nous, on le
reconduit dans une mesure de
100 millions de dollars. On donne aux communautés locales les leviers
financiers nécessaires pour assurer et
assumer leur développement de belle manière en maintenant en place les outils
liés à la formation, au développement de la main-d'oeuvre.
Les
entreprises, là, on va en parler rapidement, malheureusement il me reste peu de
temps, mais les leviers, là : réduction
de la cotisation au Fonds des services de santé, réduction du taux d'imposition
sur le revenu, déduction additionnelle pour
les coûts de transport pour nos entreprises en région — je ne sais pas si ça vous dit quelque chose,
mais c'est important — disponibilité en termes de capital de
risque, appui aux centres d'entrepreneuriat universitaire, appui à l'entrepreneuriat féminin par Essor — le programme Essor qui est fort bien géré en
région. Il faut être fier des régions, il faut les soutenir — mise en place du programme Créativité Québec, création de Capital
Mines Hydrocarbures, mise en place de la stratégie maritime — j'en
ai parlé — comité
sur l'allègement réglementaire.
On
le fait en temps réel. Le gouvernement prend ses responsabilités, parce que
nous, comparativement à vous, on croit aux régions.
Le
Président (M. Auger) : Je cède maintenant la parole à un député
ministériel. M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Chevarie : Merci, M. le
Président. Comme je le mentionnais à ma première intervention, je vais
compléter avec le programme FAIR, le
Fonds d'aide aux initiatives régionales. D'ailleurs, le ministre a illustré
quelques projets qui ont été appuyés
par notre gouvernement, et ça illustre bien, ce programme-là, la volonté et les
décisions du gouvernement d'être près de la région de la Gaspésie et des
Îles-de-la-Madeleine, et surtout de déployer des actions concrètes pour
soutenir son développement.
On
sait que le programme FAIR, c'est un budget de 6 millions, d'ailleurs qui
a été initié par notre gouvernement il
y a plusieurs années, et ça a été reconduit, et ça va l'être encore. Et ce qui
est intéressant par rapport au programme FAIR, c'est un outil de
développement, c'est des subventions qui permettent à des instances, des
organismes ou encore des entreprises de
compléter un montage financier pour s'assurer d'investissements nouveaux ou
encore implanter ou mettre en place un nouveau service.
Et ce n'est pas une
vision de l'esprit, c'est des actions concrètes de notre gouvernement en
Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine, parce que ce fonds-là, il est
expressément attribué à la Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine. Je regarde... Pour compléter ce que mentionnait le
ministre : 190 000 $ pour le développement des municipalités
locales de la MRC de Bonaventure;
130 000 $ pour le développement des municipalités locales de la MRC
de La Haute-Gaspésie; 130 000 $
pour le développement des municipalités locales de la MRC Rocher-Percé;
80 000 $ à la MRC de Côte-de-Gaspé; 50 000 $ aux Îles-de-la-Madeleine; 93 000 $ pour le
développement d'une usine d'assemblage de chalets à Saint-Elzéar, 15 emplois créés; 118 000 $ pour le
démarrage d'une microbrasserie à Sainte-Anne-des-Monts; 75 000 $ pour
le Club nautique de Carleton, huit
emplois maintenus; 100 000 $ pour l'amélioration des infrastructures
de l'anse aux Baleiniers à Fatima.
Donc, je pense qu'on peut très bien rassurer le député de Gaspé que les
millions prévus pour la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine sont bel et
bien déployés dans notre belle région.
Maintenant,
il me reste environ deux minutes pour vous parler un peu des pêches. Les
pêches, évidemment, ça fait partie de
la structure économique Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine, de la Côte-Nord également.
Bien entendu, on a eu... il y a eu des périodes un peu plus difficiles
avec la crise du poisson de fond. Mais, pour illustrer un peu ce que ça représente,
les pêches aux Îles-de-la-Madeleine, en Gaspésie et sur la Côte-Nord, on parle
de débarquement à quai de quelque
61 000 tonnes, en termes de poissons ou encore de crustacés. En
termes de valeur, pour la partie des poissons et crustacés pêchés dans le golfe, c'est 166 millions; en eau
douce, 1,3 million; en aquaculture, 12 millions; en exportation,
particulièrement vers les États-Unis, c'est
près de 400 millions de dollars. C'est 955 entreprises de pêche.
C'est 2 000 aides-pêcheurs. C'est des communautés autochtones qui
sont impliquées. C'est 38 entreprises aquacoles.
Maintenant,
si on regarde par rapport à tout ce déploiement, tout ce secteur, au niveau
de... à partir de la mer avec les
pêcheurs jusqu'à les usines de transformation, comment notre gouvernement est
présent dans ce secteur-là des pêches et de l'aquaculture, eh bien, les données
au 1er avril 2014 jusqu'au 18 décembre, on était à près de
20 millions d'investissement en
termes — parce
qu'il y a deux grands programmes — de garantie de prêt ou encore de subvention.
Alors, le gouvernement du Québec,
particulièrement pour la Gaspésie, les Îles et la Côte-Nord, a investi près de
20 millions, cette année, là, cette année, l'exercice financier 2014-2015, auprès de plus de
100 entreprises. Et c'est vraiment un geste, un signal concret
qu'on est présents, que le gouvernement du Québec libéral est dans les régions
avec des mesures concrètes. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Auger) : Merci, M. le député. Je cède maintenant la parole au député
de Rimouski.
M.
LeBel : Merci, M. le Président. Le député de Dubuc disait qu'il était
surpris, je ne sais pas, le matin, s'il lit les journaux ou... mais il se passe des choses dans les régions du
Québec, là. Puis, Chicoutimi, l'Université du Québec à Chicoutimi,
Christiane Gagnon, Pierre-André Tremblay, avec d'autres chercheurs un peu
partout, une quarantaine de chercheurs,
45 chercheurs un peu partout, hier ils ont demandé... ces gens-là de
toutes les universités du Québec
ont demandé d'être entendus en commission parlementaire pour donner leurs opinions sur le projet de loi n° 28. La majorité libérale a refusé de les entendre. Ça fait
qu'ils ont fait une conférence de
presse. C'est des chercheurs, c'est
des gens partout au Québec qui observent le développement local et
régional depuis une quarantaine d'années, et hier ils sont venus dire que ça
n'allait pas bien. Ça fait que je ne sais pas pourquoi
il est surpris, le député de Dubuc, là, mais ça n'allait pas bien dans les
régions.
On
est en train de remettre en doute, comme disait mon collègue, 40 ans de façons
de faire dans le développement
des régions, mais façons de faire pas dictées par le gouvernement, par du monde qui se sont donné des outils de développement, pas des structures, des outils de développement. Et là on remet
tout ça en question. Du haut de la tour ici, à Québec, Dieu le Père est à Québec, il décide. Par deux,
trois articles dans un projet
de loi fourre-tout, on décide qu'on
scrape tout ça. C'est ça que vous faites. Puis les gens sur le terrain,
ils disent : Non, ça ne marche pas. Mais vous ne les entendez pas,
vous ne les entendez pas.
Les
gens, là, de... ces chercheurs-là, ce qu'ils nous disent, c'est qu'on a développé un modèle qui n'était pas parfait,
qu'il faudrait peut-être réfléchir sur
certaines choses, mais pas tout jeter. Les CLD, comme mon collègue le disait
tantôt, c'est important. On a trouvé une façon de s'assurer que le développement local ne se fasse que pas dans les grandes villes mais qu'on ait une vision territoriale, de la MRC,
du développement. On a réussi à mettre ça en place. Et là, présentement, on met tout ça en danger parce que vous avez décidé un bon
matin que c'était fini.
Moi,
là, je vous lance le défi, comme les chercheurs l'ont fait : Est-ce que
vous seriez prêts à lancer un mandat
d'initiative dans une commission, puis d'aller sur le terrain, puis de vraiment
en parler, de décentralisation? Pas aller voir
la définition dans le Larousse, mais d'aller voir la définition que les
gens en disent sur le terrain. Moi, je pense que c'est ça qu'on devrait faire,
une vraie commission, puis aller voir le monde, puis les écouter, pas faire des
débats partisans ici.
Moi,
je pense qu'on devrait, un, faire ça, deux, parler des gens qui travaillent sur
le terrain. L'UPA était dans nos murs hier. Ils nous ont rencontrés, ils ont
rencontré un peu tout le monde. Ils sont inquiets, eux autres aussi. Ils en
voient, eux autres, des conséquences
de ce qu'on fait avec La Financière agricole, les coupures qui sont faites à La
Financière agricole. Ils en voient,
les outils... Quand il y a une directive du ministère... du Conseil du trésor qui dit aux fonctionnaires de
ne pas sortir, de ne pas aller voir le monde sur le terrain, comment vous
pensez que ça fait? Quelles réactions... autant dans le domaine agricole que dans d'autres domaines. Bon. Ça a des
réactions sur le terrain. Ils viennent vous le dire. On est-u capable
d'entendre ce que les gens disent sur le terrain?
• (11 h 10) •
En forêt, le ministre
nous faisait des... On est rendu, là, que vous annoncez : Il n'y aura
pas de coupure dans la forêt
publique. Juste annoncer qu'il n'y a pas de coupure, ça devient une grande
nouvelle nationale, puis on sort le premier ministre. Franchement! Qu'est-ce qui arrive dans la forêt privée? Dans
le Bas-du-Fleuve, la forêt privée, c'est important. Ils attendent, dans
l'Est du Québec, 7 millions à peu près pour le programme de création
d'emplois. Ils attendent, ils attendent encore. Ça va être quoi, la nouvelle,
là, là-dessus?
Moi, je pense
qu'on est dus pour une vraie discussion. Il a été une époque où il y avait le
gouvernement national, parce qu'il y
avait un vrai gouvernement national qui pensait à autre chose qu'un
gouvernement provincialiste à Québec, puis
il y avait ça... il y avait des gouvernements nationaux libéraux aussi mais qui
allaient parler aux régions. Il y avait des sommets économiques, il y avait des discussions qui se faisaient
avec des régions. Les ministres, à l'époque, ils avaient le courage d'aller sur le terrain, d'aller
expliquer leurs affaires. Marc-Yvan Côté y allait, sur le terrain, à l'époque,
je me rappelle de l'avoir vu faire, Yvon Picotte le faisait. Mais j'attends qu'un ministre
responsable d'une région, j'attends qu'un ministre de ce côté-là va aller voir le monde puis avoir le
courage d'aller rencontrer les gens
pour leur dire qu'est-ce qui va
arriver avec les ententes spécifiques pour
la jeunesse, pour les aînés, pour les femmes, pour la culture en région, pour la
vie en région, pour rester en région. Qu'est-ce qui arrive avec ces actions-là?
Qu'ils nous
sortent de la cassette de la structure. On s'en fout, de la structure. Ce qu'on
veut, c'est que l'action se passe en
place puis qu'il y ait une concertation régionale. C'est ce que le monde vous
disent. Ils sont prêts à réfléchir. Allez
les voir! Les CRE, les CLD sont prêts à discuter avec vous autres. Mais allez
les voir. Arrêtez de dicter du haut de votre
grand savoir ce que vous avez... que
vous savez par-dessus tout le monde ce que le monde veulent sur le terrain. C'est
ça que les gens disent dans nos régions, c'est ça qu'ils veulent vous parler,
qu'ils voudraient vous voir dans les municipalités rurales dévitalisées. Je sais que le ministre
le connaît, le programme Dévitalisées, puis je sais qu'il l'a déjà utilisé dans son comté d'une façon assez intense,
mettons, mais je sais... d'une façon assez intense et partisane, mettons.
Mais ça, ça... Ah oui! C'est ça, c'est comme ça que ça fonctionne.
Moi, je
vous dis : Allez voir les municipalités, expliquez-leur... municipalités dans les régions, partout, expliquez-leur c'est quoi, votre vision des régions du Québec,
comment vous voyez... c'est quoi, la logique derrière vos interventions,
qui sont dictées d'en haut sans consulter personne. C'est ça que les gens
attendent de vous. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Auger) : Merci, M.
le député de Rimouski. M. le ministre.
M.
D'Amour : Voyez-vous, M. le Président, on l'a vécue, l'époque péquiste, 18 mois. On a vu ce que ça a
donné. On a eu les références,
tantôt, en transport, des coupures. Le député de Rimouski nous parle de forêt,
ça va me donner l'occasion de
rappeler qu'on a ajouté, en forêt publique, 40 millions de dollars par
année, 40 millions de dollars de plus par
année. On a annoncé le programme pour les deux prochaines années, une première,
ce qui va permettre aux gens de retourner
au travail plus tôt. Et je vais décliner cette annonce-là bientôt dans les
régions. Le Bas-Saint-Laurent, là, ça se passe lundi, puis, en Gaspésie,
on va y aller également au cours des prochaines semaines. On fait notre
travail.
Le député de Rimouski
dit : Voyez-vous, ça fait 40 ans qu'on fait ça. Ça fait 40 ans
qu'on fait les choses à peu près de
la même manière. Est-ce qu'on peut changer? Est-ce qu'on peut faire dans
l'action? Est-ce qu'on peut provoquer des
emplois? Est-ce que les députés de Beauce-Nord, de Rimouski et de Gaspé vont saisir l'opportunité qu'on leur offre? Ils
font penser à des gens qui sont à la maison, on frappe à votre porte, vous ne
répondez pas.
On parle de
stratégie maritime. Est-ce que le député de Gaspé m'a parlé de Gaspé
dans le cadre de la stratégie maritime?
Non. Mais je suis convaincu qu'il va le faire bientôt, parce qu'il y a,
pour Gaspé, des opportunités. Je parlais tout à l'heure de zones industrialo-portuaires. Ça, c'est chez vous que ça se passe,
ça se passe dans votre cour. Ça va se passer
à Matane aussi. Le maire de Matane, pour votre information, M. Landry, il
est déjà en communication avec nous, on travaille ensemble, et lui, au
niveau des CLD, il est déjà passé à autre chose, il travaille avec
Mme Fournier, de la SADC, et lui a déjà déposé sa propre stratégie
maritime. Est-ce que vous allez l'appuyer comme nous, on l'appuie?
Dans mon
comté, il y a Gros-Cacouna qui est aux premières loges du
développement de cette stratégie maritime. On m'accusera sans doute d'être partisan. Oui, je le suis. Je suis
partisan des régions au Québec, de chacune des régions que je représente, et, oui, je suis un partisan de
mon comté. Puis, oui, on va développer Gros-Cacouna, parce qu'il y a
une opportunité. Et j'espère que les députés vont se lever puis ils vont
être au rendez-vous, plutôt que de défendre des structures. On a fait les choses d'une certaine façon depuis 40 ans.
Il est temps maintenant de modifier des éléments, faire en sorte
de reconnaître nos organisations.
La stratégie
maritime, là, Merinov, en Gaspésie — c'est
chez vous, M. le député — on
y tient. On a conclu des ententes, on
est en négociation pour l'avenir. Le centre de développement des
biotechnologies marines, M. le député de Rimouski, c'est dans votre cour, il est temps qu'on en
parle ensemble. Ce serait, il me semble, intéressant. Je vous ai déjà
tendu la ligne là-dessus, je vous ai déjà dit que c'est intéressant.
L'école
nationale des pêches, est-ce qu'on en a besoin? À l'époque du gouvernement du Parti québécois, on laissait un rapport, on ne le rendait pas public, on ne voulait pas le rendre public
avant les élections. Avec le collègue de l'Éducation, on s'est rendus à Grande-Rivière, on
a rencontré la direction de l'école puis on s'est... On se donne un plan
de développement. Pourquoi? Pour qu'il y ait des jeunes dans l'école qui puissent aspirer à un emploi de qualité,
qui puissent intégrer nos entreprises de pêche, travailler au niveau de
la transformation. Ça, nous, on le fait, et ça fait partie de la stratégie maritime. J'espère qu'à un moment donné
vous répondrez à ce rendez-vous-là, rendez-vous avec l'histoire, parce que la stratégie maritime, c'est d'abord et avant
tout un projet, un programme, une stratégie gouvernementale pour l'emploi.
Les
croisières, encore là, c'est dans votre cour. Ce serait intéressant que vous
commenciez à vous intéresser à ça. Ça
se fait déjà du côté de Gaspé. Nous, notre gouvernement dit : On
veut aller plus loin. Le député des Îles-de-la-Madeleine
fait un travail remarquable là-dessus. Lui,
il a déjà levé la main en disant : Je suis présent. Moi, je réponds que, quelqu'un qui
frappe à ma porte, j'ouvre la porte, et on parle de développement. On le fait
résolument. C'est ça, la stratégie maritime.
Puis
j'espère... Il y a des jeunes de la Beauce, j'en suis convaincue,
qui pourraient s'intéresser à une carrière dans le domaine maritime. Et on parle d'emploi, je le répète, là, au cours
des trois prochaines années, c'est 2 000 travailleurs et
travailleuses dont on a besoin. Ça, c'est du réel, c'est du concret.
Je vais
participer ce soir à la rencontre des armateurs. On va les soutenir, les
armateurs, on travaille avec eux, on développe. On parle de parc
d'hivernage, du côté des Îles-de-la-Madeleine. Ça, c'est dans la stratégie
maritime. On a besoin de le faire et on va le faire.
Je vous donne
juste un exemple des retombées sur les croisières, un exemple. L'été passé, en
juillet, je suis aux Îles-de-la-Madeleine. On est en tournée, on rencontre des
organisations. Un bateau qui accoste au quai, on achète pour 5000 $ de fromages, à la fromagerie aux Îles-de-la-Madeleine, en plus de combien de dollars en poissons? Je
pense que c'est 8 000 $ de poissons. On laisse à l'économie
des Îles-de-la-Madeleine plus de 10 000 $, un bateau.
J'espère que
vous allez en parler éventuellement, de la stratégie maritime, que vous allez
intervenir, puis que vous allez
dire : Bien, on est là, on aimerait ça être là, nous autres aussi. Heureusement, nous, on veille au grain puis on parle déjà à vos communautés, hein? On parle déjà à vos communautés parce que
c'est important pour l'économie du Québec.
C'est ce qu'on est en train de bâtir au Québec.
Il serait intéressant que, pour une fois, là, tant la CAQ que le Parti québécois, vous acceptiez de travailler dans un sens constructif. Plutôt que de
défendre le passé, travaillez en fonction de l'avenir. Je vous le dis, ça va rapporter à vos communautés.
Nous, on fait ce pari-là parce qu'on a confiance aux régions. Puis on travaille avec l'ensemble de nos partenaires. On
est très présents sur le terrain, soit dit en passant, M. le député de Rimouski. On passe notre vie sur le terrain. Moi, là, je
suis à Trois-Rivières cet après-midi, puis demain matin je vais être
dans le Bas-Saint-Laurent...
Le Président (M. Auger) : En
terminant.
M. D'Amour : ...puis on va être en
Gaspésie au cours des prochains jours. C'est comme ça qu'on travaille.
Le Président (M. Auger) : Merci, M.
le ministre. M. le député de Dubuc.
• (11 h 20) •
M. Simard : Je suis convenu, M. le
Président, que je me trompe, là, mais, si je comprends mon collègue de Rimouski,
c'est le statu quo qui prime pour lui, parce qu'en réalité il faut... ça fait
40 ans que ça dure, il faut que ça reste comme ça. Mais, le problème qu'on a, la démographie du Québec
telle qu'elle est... M. le Président, on n'a plus les moyens, il faut changer nos façons de faire avec les
outils d'aujourd'hui, avec de nouvelles façons de faire qui vont
permettre aux générations futures de
profiter du développement du Québec. Si on ne fait pas ça, on est irresponsables, M. le Président. Il faut prendre les choses comme elles sont. C'est ça.
Donc, M. le Président, si vous me permettez, je vais faire un peu de pouce sur ce que le
ministre vient de parler. Vous
comprendrez que je pourrais en parler beaucoup, de la vision du gouvernement sur le Plan Nord,
je vous dirai, jumelée à la stratégie
maritime, parce que c'est une vision globale de développement pour toutes les
régions du Québec. Et, du concret,
encore une fois, comme disait tout à l'heure le député de Gaspé, chez
nous, en 2005, j'ai été l'initiateur — avant
ça, j'étais au municipal — j'ai été l'initiateur de développer, je vous dirais, un projet de
croisière au Saguenay, et après ça la
ville dans son entier. Parce que, tout le monde le sait, en tout cas chez
nous, j'étais président de mon arrondissement, pour ne pas dire... À
Montréal, c'est des maires d'arrondissement. Et nous avons travaillé, à La
Baie, pour s'assurer qu'il y aurait un projet de croisière.
Alors, aujourd'hui, M. le Président, avec la collaboration, le partenariat avec le
gouvernement, nous avons réussi des
choses intéressantes. M. le ministre a dit tout à l'heure que ça devrait être
intéressant également pour la Gaspésie, puis j'en suis convaincu. Savez-vous que, chez nous en 2007-2009, ma
région a gagné, Saguenay a gagné le lauréat Or et Argent aux Grands Prix du tourisme du Québec en raison de son service de croisière?
2009, on a gagné le Best Port
Welcome. En 2013-2014,
on a gagné le meilleur accueil au monde entier, M. le Président, Best Port
Welcome qui a été donné par le Cruise
Insight Awards. La participation du gouvernement dans ce projet-là, M. le Président, pour vous montrer comment le
gouvernement est ouvert à participer, ça a été 15,2 millions de dollars sur un projet de
45,5 millions de dollars. C'est ça, accompagner le développement
des régions, M. le Président.
En 2013, nous
avons reçu, dans ma région... à La Baie, là où je demeure, on a reçu
22 bateaux, 20 000 passagers, 11 200 membres d'équipage pour environ 1,2 million de
retombées économiques. Chez nous, M. le Président. Ça n'existait pas avant. C'est un nouveau projet qui a amené de
la nouvelle argent, qui vient d'ailleurs, parce que c'est de l'argent qui
vient d'ailleurs. En 2014, 32 bateaux avec 30 000 passagers et
14 348 membres d'équipage, M. le Président.
Je pourrais
vous en parler, des actions gouvernementales pour aider également la Mauricie,
M. le Président, à s'en sortir
économiquement. Cette région a subi l'élection du Parti québécois avec beaucoup
d'impacts sur son économie. Il faut
que je le dise. Il faut le dire, M. le Président. En effet, même en sachant,
pourtant, là, même en sachant que la Mauricie subissait beaucoup de contrecoups de fermetures
d'industrie... dans la fermeture au niveau de l'industrie forestière... Hein,
la Belgo a fermé. L'usine Laurentide a fermé. L'usine d'aluminium de Rio Tinto
était, je vous dirais, en survie à ce moment-là,
mais on parlait beaucoup plus de fermeture. La région de la Mauricie était
extrêmement difficile au niveau de
l'emploi. Et pourtant, le Parti québécois, aussitôt qu'il a été élu, M. le
Président, c'est quoi qu'il a fait? Il a fermé la centrale électrique qu'il y avait là. Le Gentilly
a été fermé avec 800 emplois de haute technologie. On aurait pu attendre
tout au moins pour leur donner une chance, M. le Président. Mais c'est la
première chose qu'on a faite.
Donc, en
sylviculture, M. le Président, on avait fait des promesses qu'on n'a pas tenues
pour créer de l'emploi. Mais, lorsque
ça a été le temps de fermer une usine de 800 jobs pour une région, on l'a
fermée. Aïe! Ça, c'est ça, développer des
régions, M. le Président? Avec une vision comme ça, là, le Québec n'ira pas
loin, c'est très, très, très clair. Je vous dirai, M. le Président,
là-dessus tout au moins, les bottines, ils n'ont vraiment pas suivi les
babines.
Le Président (M. Auger) : Merci, M.
le député de Dubuc. Maintenant, le député de Gaspé.
M.
Lelièvre : Merci, M. le Président. Écoutez, j'aurais le goût de
revenir sur quelques éléments que le ministre a mentionnés. On parlait de transparence. Je pense que c'est important
de se dire les vraies affaires, mais de se dire aussi les vrais chiffres si on veut informer les gens
qui nous écoutent de façon correcte. Écoutez, si on parle de budget... On
va parler d'éolien. C'est un dossier qui est
important, l'éolien. Le gouvernement actuel, bon, nous dit que c'est important,
qu'il y croit, puis, bon, jusqu'à un certain
point peut-être. Mais j'aimerais préciser qu'au niveau de l'éolien le
gouvernement libéral a failli tuer
l'industrie éolienne dans les dernières années avec des appels d'offres qui ont
donné des résultats... Oui, vous
pouvez être surpris, mais les chiffres, ça parle. Toute la mauvaise presse que
l'éolien a reçue au Québec, bien, c'est parce qu'on a eu des appels
d'offres qui ont donné des coûts de 0,12 $, 0,14 $ du kilowatt sous
le gouvernement libéral. Et notre
gouvernement, dans le dernier appel d'offres, qui a été... où les contrats ont
été accordés récemment, ce dernier
appel d'offres qui a été rédigé par notre gouvernement de façon, je crois...
avec une vision, de façon intelligente, a permis d'aller chercher des coûts de 0,063 $ du kilowatt. Ça, c'est
moins cher que l'hydroélectricité. Donc, il a fallu qu'on rétablisse de
l'ordre dans ce dossier-là, sinon on était en train de tuer l'éolien au Québec.
Et on peut
comprendre que l'opinion populaire, avec des chiffres comme 0,12 $ et
0,14 $ du kilowatt, commençait à se
poser des questions au Québec. Malheureusement, on a failli mettre à terre une
économie qui était extrêmement importante, notamment pour les régions.
Donc, au niveau de l'éolien, je pense qu'on n'a pas de leçons à recevoir du
gouvernement. On était en train de sauver les... de recoller les pots cassés du
Parti libéral. Et j'espère que vous allez continuer.
Seulement qu'à prendre le devis qu'on a mis en place, puis répétez-le dans les
prochaines années, ça va aller très bien.
Du côté de l'ATR, on parle de régions... Parce
qu'on entend un gouvernement qui se gargarise. J'écoutais le premier ministre, pendant la campagne, qui parlait
de régions à peu près dans toutes ses allocutions. Je me disais : Bien,
dans le fond, s'ils sont élus, dans le pire des cas, ils ont de l'air à savoir
c'est quoi, les régions. Mais, depuis que ce gouvernement-là
est en place, le discours du premier ministre dans la campagne versus les
actions de son gouvernement aujourd'hui,
bien, c'est complètement, complètement discordant. Quand on s'ouvre la bouche
pour parler de régions, quand on
adopte des mesures, bien, c'est pour faire mal aux régions, c'est pour couper
dans les régions. Ça, ce n'est pas ce qu'on s'attendait, les citoyens
puis les citoyennes des régions.
L'ATR, un
exemple concret, on va centraliser, puis ça, c'est... Le député de Dubuc peut
peut-être questionner notre vision
des régions, mais je pense qu'un exemple concret, écoutez, quand on parle de
reprendre des argents, on parle de 50 millions
de dollars qui étaient perçus par les ATR dans les régions, Gaspésie,
Bas-Saint-Laurent, l'Abitibi, dans l'ensemble des régions touristiques,
même dans les grands centres, 50 millions de budget que le gouvernement
actuel s'apprête à récupérer et ramener au
central. Bien, ça, si c'est se préoccuper des régions, on n'a pas la même
définition.
On parle de
l'opposition qui ne collabore pas, puis, bon, c'est le jargon, discours
habituel. Moi, je peux vous dire que
je suis là pour défendre les régions, puis, le jour où il y aura des véritables
mesures qui seront positives pour les régions, je ferai mon devoir comme critique à l'opposition...
de l'opposition en matière d'affaires régionales pour convaincre mon gouvernement d'appuyer ces mesures-là, si j'en
trouve un jour. Malheureusement, dans les 10 premiers mois, ces
exemples-là sont très, très rares.
Vous
n'écoutez pas les oppositions ce matin, bien, écoutez donc les
42 professeurs d'université qui vous disent carrément, de façon publique, que vous êtes en train de démolir ce qui
s'est fait dans les 40 dernières années. Ce n'est pas l'opposition qui le dit, c'est
42 chercheurs universitaires. Il ne doit pas seulement qu'avoir des
péquistes là-dedans, hein?
Du côté de
l'Abitibi, il y avait 5 000 personnes dans la rue le 29 janvier
dernier, il n'y a pas seulement que des péquistes qui étaient dans la rue pour dire : Woups! Le
gouvernement, là, prenez un temps d'arrêt. Arrêtez de démolir les régions. Écoutez, on existe, on veut être
entendus, on veut parler avec vous, on veut dialoguer.
5 000 personnes en Abitibi, faisons
une règle de trois, c'est combien de dizaines de milliers de personnes qui
seraient sur l'île de Montréal, dans la rue? C'est un message qu'il faut
écouter, ça, c'est très important.
Écoutez, au niveau du programme FAIR, on a parlé
du programme FAIR, on ne changera pas l'histoire de la Gaspésie et des Îles avec le programme FAIR, c'est un plasteur, le
programme FAIR, c'est un beau plasteur qu'on a besoin, mais c'est un plasteur. Oui, vous pouvez avoir
l'air surpris, mais, oui, c'est un plasteur. Parce que moi, je rêve du jour
que la région de la Gaspésie et les Îles
n'aura plus besoin d'un programme sur mesure parce qu'elle va pouvoir trouver
sa place dans le développement au Québec.
Malheureusement, avec l'ensemble des problèmes qu'on a dans la région, on doit malheureusement avoir un budget qui est
spécifique pour pallier au manque d'implication du gouvernement dans la région. Je rêve du jour où les Gaspésiens puis
les Gaspésiennes n'auront plus besoin du 6 millions parce qu'enfin on
aura une économie qui sera sur pied.
Puis je vous rappelle que vous ne
m'avez pas rassuré avec l'engagement des fonds, à date. On est présentement
le 20 février, on a 11 mois sur 12
de faits. L'année financière finit le 31 mars, et vous avez
3,4 millions d'engagés sur 6 millions. Ça ne prend pas un
comptable agréé pour comprendre que, 11/12 du temps de passé avec 50 % du
budget seulement d'alloué, oui, je suis inquiet comme député de Gaspé. Et
j'espère que le solde résiduel du FAIR...
Le Président (M.
Auger) : En terminant.
M. Lelièvre :
...qui est spécifique à la région n'ira pas dans le fonds consolidé du Québec.
Le Président (M.
Auger) : Merci, M. le député. M. le ministre.
M.
D'Amour : Définitivement, je n'en reviens pas, M. le Président. Un
programme fait sur mesure pour la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine, ce que j'ai entendu de la bouche du député
de Gaspé, c'est «un plasteur»? C'est le respect que vous avez pour les entrepreneurs de chez vous qui demandent de
l'argent, qui veulent être soutenus dans leur développement? Vous appelez ça, vous, un plasteur? Puis, pour
votre information sur l'engagement, là, du gouvernement à ce moment-ci, il vous
en manque un petit bout : 5,2 millions engagés, et la totalité du
programme FAIR va être engagée pour la Gaspésie puis les
Îles-de-la-Madeleine. Et je n'accepte pas que vous parliez de la Gaspésie puis
des Îles-de-la-Madeleine en employant ce
mot-là, «plasteur». Ça devrait être un partenariat qui nous unit, vous et moi,
dans un programme comme celui-là, aussi important puis aussi
déterminant.
Le
député de Gaspé parle de l'éolien, on va rappeler certains faits sur
l'industrie éolienne. En juillet 2014, c'est notre gouvernement qui
a annoncé la mise en place d'un groupe de travail commun gouvernement-industrie
sur les conditions nécessaires au
développement de l'industrie éolienne québécoise. On l'a fait. On l'a tellement
bien fait, M. le Président... Vous
connaissez le député de Matane — il n'est pas loin, là, habituellement, il
est à côté de vous — le
député de Matane dit... Mise en place
par le gouvernement d'un groupe de travail sur l'avenir de l'industrie. Le
député de Matane salue la décision et
offre sa collaboration. Alors, il dit : «C'est une excellente initiative
du ministre, et il fait ainsi preuve de
responsabilité et de lucidité quant aux défis de cette industrie. J'offre mon
entière collaboration...» Le député de Matane qui dit ça.
Dans
un geste récent posé par notre gouvernement cette semaine sur la cimenterie
McInnis, la MRC du Rocher-Percé, très heureuse de voir que le
gouvernement maintient son soutien à l'endroit de l'entreprise.
• (11 h 30) •
Et
c'est la... notre présence... c'est la présence qui a été soulevée tantôt par
le député de Rimouski. Il disait : Le gouvernement devrait être présent en région. On va rappeler certains
faits, avec dates à l'appui, M. le député de Rimouski. 5 et 6 mai 2014 — mes propres tournées, puis ça exclut mes
collègues, là — annonce
de la programmation routière en Gaspésie, rencontre avec différents
intervenants du milieu, Chambre de commerce et de tourisme de Gaspé, table des
préfets de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine, visite au chantier maritime
Forillon, visite à l'école des pêches de Grande-Rivière,
rencontre avec des membres de la chambre de commerce de New Richmond, avec le
maire de New Richmond. On a rencontré la coopérative forestière, GD
Rail, Ferme Bourdages.
2 juin,
annonce d'investissements majeurs à McInnis. 9 juillet, visite des
sinistrés et dommages, suite à la tempête Arthur, avec ma collègue de la
Sécurité publique. Et j'étais là également avec le premier ministre.
10 juillet, annonce concernant la
Coopérative Nature Tourisme Aventure. Hein, le plasteur dont vous parlez, là,
c'est des jobs créées puis maintenues,
M. le député. 11 juillet, visite des sinistrés encore une fois. Le
23 juillet, annonce à Gaspé de l'adoption sur le prélèvement des eaux. On l'a fait à Gaspé, pour le
Québec, sur le prélèvement des eaux et leur protection, avec mon collègue
le ministre de l'Environnement.
10 octobre,
M. le Président, visite et annonce à l'École des pêches et de l'aquaculture du
Québec. 21, 22, 23 novembre, annonce
et pelletée de terre pour la construction — vous savez quoi, M. le Président? — de logements sociaux, inauguration du centre de justice de proximité à Chandler,
dîner-rencontre avec la préfet de la MRC de Rocher-Percé, Mme Lebouthillier,
participation au forum de développement économique à Gaspé — c'était
le premier, je suis arrivé avant vous, M. le député — visite du quai de Petite-Vallée avec la
mairesse, visite de l'entreprise Cusimer à Mont-Louis, visite d'Exploramer,
déjeuner avec le préfet et les maires de la
Haute-Gaspésie. Puis, en février, la semaine dernière, rencontre avec les
préfets et les maires des municipalités touchées.
On
est allés aux Îles-de-la-Madeleine également, avec mon collègue, 13, 14,
15 juillet. On a rencontré CTMA, Moule
du large, Tourisme Îles-de-la-Madeleine, Chambre de commerce des Îles,
l'association des pêcheurs professionnels, l'Association des chasseurs de phoques, maires des Îles-de-la-Madeleine.
14 septembre, il y a eu le déversement d'hydrocarbures. Avec mon
collègue, j'étais là.
Bas-Saint-Laurent,
M. le député de Rimouski, vous allez vous reconnaître là-dedans, parce qu'on a
parlé de création d'emplois dans des organisations chez vous, dans votre
comté. 29 mai, remise du prix Inspiration à Amqui. 8 juillet, annonce du projet AccèsLogis — vous étiez là — à l'Office municipal d'habitation de
Rimouski, rencontre avec les gens de
Coop Paradis, rencontre avec la direction de l'aéroport de Mont-Joli.
29 août, M. le Président, visite de la Ferme Daniel Lajoie à
Sainte-Hélène-de-Kamouraska. 7 septembre, la Ferme Jaslyn. Rencontre avec
l'UPA le 29 septembre. 10 octobre, annonce
du CTCT à Matane. Du côté de toujours... toujours du côté de Rimouski, vous
vous rappelez, inauguration du banc
de test installé au quai de Rimouski. 14 novembre, inauguration de la gare
fluviale à Matane. 23 novembre, visite du chantier maritime Verreault et rencontre avec la direction.
14 décembre, inauguration officielle de Kamouraska Chrysler,
Haut-Kamouraska. On était là le 18 janvier également.
Quant à la
présence sur le terrain, là vous avez la présence de votre ministre régional.
Et, quand vous parlez des intervenants
qu'on doit écouter, qu'on doit rencontrer, vous nous parlez des chercheurs, des
gens extraordinaires, ça, c'est des gens de chez nous, en Gaspésie, aux
Îles-de-la-Madeleine, dans le Bas-Saint-Laurent, dans mon comté, dans nos
régions, ça devrait, il
me semble, vous intéresser. Parce que
nous, on fait du développement de cette manière-là, en parlant à nos
institutions, aux gens d'affaires, à notre communauté. On est en lien...
Le Président (M.
Auger) : En terminant.
M. D'Amour :
...tout ce qu'il manque, c'est vous.
Le Président (M.
Auger) : Merci, M. le ministre. M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M.
Chevarie : Merci, M. le Président. Je vais aborder le thème du système de la santé. Bien sûr, c'est un thème extrêmement prioritaire pour
notre gouvernement et pour l'ensemble des Québécois. Et je vous mentionnerais, d'entrée de jeu, M. le Président, que bien sûr que nous sommes actuellement, avec le projet de loi n° 10 et le projet
de loi n° 20, dans une
bonne réforme. On peut dire qu'on est dans une réforme de la structure du
réseau de la santé.
C'est un réseau, en
passant, que je connais passablement bien. Ma vie professionnelle a été affectée
pendant 33 ans au niveau du réseau de la santé, 31 ans comme
directeur général dans différents établissements, hôpital, CLSC, centre de réadaptation, CSSS. Et j'en ai connu,
des réformes, au cours de ces 33 années là. Et, au tout début, on travaillait
particulièrement... Moi, j'ai rentré en 1976
dans le réseau, et on travaillait particulièrement au niveau de l'établissement,
donc un peu en silo, et non en réseau comme on est actuellement, aujourd'hui.
Et
le réseau de la santé n'est pas à sa première réforme, hein? Vous savez, ça a
commencé particulièrement avec M. Tanguay dans... M. Castonguay dans les
années 60. On a eu, après ça, la réforme de M. Jean Rochon, qui était du gouvernement péquiste, et je pense qu'il a posé
des bons gestes. Et généralement, là, dans l'ensemble des réformes que j'ai vécues, ça a toujours donné un plus pour le
système de santé et de services sociaux. Et M. Rochon a eu particulièrement
l'excellente initiative et de bonnes
interventions par rapport à la prévention. C'est lui qui a un peu amené ou
intégré dans le réseau de la santé toute la question de la prévention,
les services de première ligne, la création des CLSC. Et ça a également installé le réseau à trois paliers, les
établissements, un appareil administratif régional, qui était, dans le temps,
les conseils régionaux des services de santé et de services sociaux, et
le ministère, donc trois paliers.
Après
ça, on a vu, en 2000... 1995-2000, toute l'approche avec la fusion des
établissements au niveau des territoires. Donc, aux Îles-de-la-Madeleine, on était quatre établissements, un
centre hospitalier, un CLSC, un CHSLD — un centre d'hébergement de soins de longue durée — et un centre de réadaptation. On a fusionné
ça. On a également aboli les conseils régionaux, on a institué les
régies régionales.
Un peu plus loin, on
a mis en place les agences de santé à la place des régies régionales. Et ce
qu'il faut comprendre par rapport aux agences de santé qu'on abolit avec le
projet de loi n° 10, c'est que les agences de santé étaient des établissements, des organisations qui avaient comme
principale mission la planification et l'organisation des services et la répartition ou l'allocation des budgets au sein des
établissements à l'intérieur de la région,
mais aucune mission en termes de
service à la clientèle. Et là, avec le projet
de loi n° 10, on vient créer un
centre intégré de santé et de
services sociaux, on abolit la structure régionale pour mettre en place un
CISSS avec ses établissements, et cette
instance-là qui est le CISSS, de par le projet de loi n° 10,
vient abolir le palier administratif régional pour faire en sorte qu'on va
mettre en place un système en santé
et services sociaux à deux paliers,
soit le ministère et le centre intégré de santé et de
services sociaux, avec ses établissements qui se déploient à l'intérieur de son
territoire.
Donc, si on fait une comparaison entre 2015 et les
années 70, c'est un travail immense et c'est un changement vraiment majeur
qui va directement dans un objectif d'améliorer la qualité et
l'accessibilité des services à la clientèle, et c'est ça que notre
gouvernement a...
Le Président (M.
Auger) : En terminant.
M. Chevarie :
...pour principal objectif. Merci.
Le
Président (M. Auger) :
Merci, M. le député des Îles-de-la-Madeleine. Je cède maintenant la parole au deuxième groupe de
l'opposition, au député de Beauce-Nord, pour une durée maximale de trois
minutes. M. le député.
M.
Spénard : M. le Président. Trois minutes, ce n'est pas beaucoup pour essayer de faire comprendre au gouvernement
qu'il se trompe en ce qui concerne les régions. J'ai remarqué aussi que M. le
ministre n'a pas répondu aux promesses électorales que M. le député de Dubuc
faisait allusion tout à l'heure, parce qu'on aurait pu en parler longtemps.
Moi,
je veux juste vous amener sur... M.
le ministre disait tantôt que la CAQ
est contre les régions, la CAQ est contre
les éoliennes, le développement de l'éolienne. Écoutez, je peux vous dire que
le développement de l'éolien, c'est une
décision gouvernementale. Tant mieux si c'est fait en Gaspésie. Mais il ne faut
pas oublier que nous, on est le parti des
contribuables de tout le Québec. Et, quand qu'on parle du parti des contribuables
et quand qu'on regarde que l'éolienne, qui
produit de l'électricité dont on n'a pas de besoin avant 2027, selon l'Hydro-Québec, et au coût d'environ 700 millions
de dollars de plus... qui concerne une perte sèche à Hydro-Québec de 700 millions pour subventionner les éoliennes, alors on se dit : Il n'y a pas un économiste qui
dit que ça tient la route. Alors, moi, lorsqu'on parle que la CAQ est contre le
développement des régions, je pense que
c'est fausser un peu les données. On devrait parler plutôt du coût des éoliennes.
• (11 h 40) •
Le
développement économique local, et
c'est ça que le ministre a de la misère à comprendre, ça ne se développe
pas sur des grands projets. Ça, c'est des
subventions déguisées, que j'appelle. Ça se développe petit à petit, en créant
une petite entreprise, en créant trois, quatre emplois
dans une petite municipalité de 500 habitants, en créant 10 emplois
dans une petite municipalité de
1 000 habitants. C'est ça qu'il faut que le gouvernement comprenne.
Ça ne se crée pas avec des Ciment
McInnis dont le financement public est assumé à 50 %. Ça ne se crée pas...
Parce que, quand ça va arrêter, ça fait
des villes mono-industrielles, et vous avez assez de problèmes avec les villes
mono-industrielles, vous en avez eu assez avec Thetford Mines, vous en avez eu assez... vous en avez assez avec
Sept-Îles, vous en avez assez avec Port-Cartier, avec des villes mono-industrielles. Diversifiez l'économie, diversifiez
les entreprises comme telles. Et je pense qu'on est loin de ça, très
loin de ça.
Quand la filière éolienne va arrêter, que
va-t-il se passer avec les 5 000 emplois? Est-ce qu'on exporte des éoliennes, nous, Québécois? Est-ce qu'on en envoie
en Europe? Est-ce qu'on en envoie aux États-Unis ou si c'est juste pour notre besoin local? À un moment donné, il va
falloir arrêter, parce que, de l'électricité, on en a déjà trop. Que va-t-il
se passer? Et ça, c'est à la veille
d'arriver, là. C'est demain matin, ça. Alors, que va-t-il se passer avec ces
travailleurs-là? Moi, c'est une
question que je me pose. Parce qu'on n'a pas su diversifier l'économie. Et
pourtant, avec la fibre optique, et la mondialisation, et avec Internet,
et tout, on pourrait diversifier l'économie de façon beaucoup plus rentable
pour les régions. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Auger) : Merci, M.
le député de Beauce-Nord.
Conclusions
Nous en
sommes maintenant aux dernières interventions. M. le ministre, vous avez un
maximum de 10 minutes.
M. Jean D'Amour
M.
D'Amour : Bien, très
rapidement, je veux revenir sur les dernières déclarations du député de la CAQ
ce matin. Vraiment, je suis un peu abasourdi de l'entendre. Lorsqu'il
parle de l'éolien, sait-il ce que rapportent à l'économie québécoise 50 travailleurs...
5 000 travailleurs et travailleuses dans le Bas-Saint-Laurent—Gaspésie? Sait-il ce que l'ensemble de cette activité économique là représente? Le
député fait référence au surplus énergétique. Ce à quoi je réponds : Tant
mieux! C'est une opportunité de développement
économique. Puis j'espère qu'éventuellement, au Québec, on parlera de surplus
énergétique au passé. On va s'en servir à titre de levier pour créer d'autres
emplois. Le député dit : Il faut avancer petit
à petit. C'est une vision vraiment petite que vous avez du Québec. Lorsque le
député de Beauce-Nord nous dit : Bien, il faut diversifier, je me permets de rappeler qu'en Gaspésie on parle
de pêche, on parle de forêt, on parle d'agriculture, on parle de tourisme. J'ajoute que, dans mon
comté, on parle de tourbe, on parle de transformation bioalimentaire, on parle
de diversité. C'est ça, le Québec, M. le député de Beauce-Nord. J'aimerais que
vous fassiez une tournée du Québec.
Et, sur les
CRE, qu'il défendait tout à l'heure, M. le Président, savez-vous ce qu'il
disait des CRE, le député de Beauce-Nord,
le 3 novembre 2014? Ça ne fait pas 20 ans. Ce qu'il disait pour
les CRE : «[Le député] trouve qu'il y a trop de personnes autour de la table et que les
préoccupations territoriales des élus ne sont pas les mêmes. [Et] il croit même
que la CRE a été un frein à
l'aménagement de la piste cyclable dans Robert-Cliche.» Le titre, c'est Le
député de Beauce-Nord prône
l'abolition des CRE, qu'il
défendait d'ailleurs il y a quelques minutes à peine. Ça démontre toute la
constance ou la consistance du propos de la CAQ en cette Chambre.
Maintenant, M. le Président, en guise de
conclusion, notre gouvernement s'est engagé, dès notre arrivée au pouvoir, à redresser les finances publiques dans
le but d'atteindre l'équilibre budgétaire d'ici la prochaine année. Nous
allons effectivement atteindre l'équilibre
budgétaire grâce au travail absolument phénoménal de la part de l'ensemble
des collègues du gouvernement. On l'a fait
de façon toute pointue avec le ministre des Finances et le président du Conseil
du trésor. On a fait le choix, M. le
Président, de miser sur la concertation avec nos partenaires, dont j'ai
abondamment parlé ce matin, et sur la
mobilisation pour assurer une chose : la prospérité de nos régions. Ce que
nous voulons, c'est que nos jeunes
demeurent en région, que nos aînés puissent continuer à vivre dans leur
communauté. On veut en même temps amener des entreprises non seulement à
prendre de l'expansion, mais à s'implanter, c'est ce qu'on souhaite. Et, à ce titre-là, on va mettre en place tous les leviers
nécessaires. Que ce soit lié à la santé, à l'éducation ou différents services
gouvernementaux, on va répondre aux attentes des régions.
Moi, je suis
comme mes collègues, et j'ose croire aussi pour les collègues de l'opposition,
nous sommes de fiers défenseurs de
nos régions. Évidemment, on a des idées qui sont différentes, des moyens qui
sont différents. Mais ce qui est important, c'est d'avoir un message
d'unité pour nos régions. Parce que les régions nous écoutent ce matin. Ce
serait intéressant de sortir des débats...
On faisait référence aux débats puis aux façons de faire des 40 dernières
années. Ce serait intéressant de sortir des structures et de parler de
développement, dans chacune de nos communautés.
Moi, je suis
fier de dire, là, qu'au terme des différentes tournées que j'ai eu l'occasion
de réaliser sur l'ensemble du
territoire — puis non
seulement dans le Bas-Saint-Laurent—Gaspésie, je suis allé aussi en Mauricie, sur la
Côte-Nord — il
y a des projets partout. Puis ce qui est
important pour un gouvernement, c'est de mettre en place les leviers pour être
en mesure de supporter chacun de ces
projets-là. Et c'est là qu'on parle de diversité, parce que les régions sont
différentes de l'une à l'autre, les
attentes et les opportunités sont différentes aussi. Bien, on parle de pêche en
Gaspésie, on parle de croisière en
Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine. La forêt est différente qu'on soit au
Saguenay—Lac-Saint-Jean
ou dans le Bas-Saint-Laurent. Le gouvernement, ce qu'il fait, c'est de
s'adapter à ces réalités régionales. C'est ça, avoir un dialogue qui est porteur pour les régions. Chaque projet compte, chaque
projet est important. Et, nous, ce qu'on a fait en sorte, comme gouvernement responsable que
nous sommes, bien, c'est de mettre en place les leviers qui vont servir, dans
le temps, rapidement, de répondre à ces attentes-là. Et c'est important, au Québec,
qu'on soit toujours de plus en plus performants. C'est pour ça qu'on parle
d'allègement sur le plan réglementaire. Nous avons un collègue qui est délégué
à la petite et à la moyenne entreprise qui
fait un travail, permettez-moi de vous le dire, M. le Président, un travail
qui est phénoménal.
De façon
toute pointue ou de façon particulière,
en Gaspésie il faut que chaque dollar investi, chaque dollar public serve à réaliser des projets économiques et à
soutenir nos entreprises. Je ne peux pas faire autrement, encore une fois, dans
ma conclusion, de relever le terme qui a été
employé par le député de Gaspé tout à l'heure, parlant d'un programme que les
Gaspésiens et que les Madelinots considèrent
comme étant... comme faisant partie des plus porteurs qu'on a connus dans
l'histoire, le programme FAIR, de parler de
plasteur, de mettre en doute le fait que notre gouvernement pourrait ne pas
engager des sommes qui avaient été annoncées
dans le budget. Non seulement les sommes sont dans le budget, mais les sommes sont engagées dans une mesure de
5,2 millions de dollars. Et nous allons aller au bout de cette
enveloppe-là au nom de la création
d'emplois et de la création de richesse. Les Gaspésiens ont besoin et ont droit
d'avoir cette part financière, tout
comme les Gaspésiens sont en droit d'espérer que leur gouvernement à Québec
travaille sur des projets importants, comme
celui de la relance du chemin de fer en Gaspésie. On y travaille. Merinov, on
en a besoin dans la stratégie maritime. La ferme marine, ça fait partie
de l'expertise qu'on doit développer au Québec.
Moi, je suis
fier de la Gaspésie. Je me sens comme quelqu'un qui l'a habitée toute sa vie.
J'y vais régulièrement. J'y étais la
semaine dernière. J'ai rencontré Jean-Guy Poirier, j'ai rencontré Diane
Lebouthillier, j'ai rencontré M. Stevens, Mme Ritchie, des gens avec qui nous sommes en contact de façon
régulière et avec qui, j'oserais dire grâce à qui, nous allons développer la Gaspésie, dans un esprit de
concertation, bien sûr. Je le répète, ce n'est pas nécessaire que ça coûte
des millions de dollars pour se concerter au Québec, on n'a qu'à se parler.
Et
d'ailleurs, dans cet esprit de concertation, moi, je me permets ce matin, au
nom de mes collègues, député de Dubuc,
député des Îles-de-la-Madeleine, à vous lancer l'invitation à travailler avec
nous. Et je pense qu'on a prouvé dans le
passé notre ouverture. Et je le répète, la semaine dernière, M. le député de
Gaspé, on se parlait au téléphone, vous et moi. Hier, à quelques mètres
d'ici, on se parlait, vous et moi, de voies ferrées, parce que c'est important.
M. le député de Rimouski, je vais être chez
vous dans les prochains jours et je vais vous inviter parce qu'on a des
annonces à faire. Ça touche notamment
le centre de développement des biotechnologies marines. C'est important. Soyez
à ce rendez-vous-là. Lâchez-les un
peu, les structures, parlez-nous, on est des partenaires. Et les régions, là,
ça ne devrait pas avoir de couleur, ça,
les régions, ça va au-delà de la partisanerie. On se doit d'intervenir au
quotidien, au profit... au bénéfice de chacune de nos régions. Moi,
c'est comme ça que je le fais. Il n'y a personne qui peut dire le contraire.
Moi, les régions, ça me coule dans les veines,
c'est un peu mon ADN. Quand je parle de forêt, quand je parle d'agriculture, quand je parle de pêche... mais
honnêtement le député des Îles-de-la-Madeleine, en matière de pêche puis
d'aquaculture, il est pas mal meilleur que
moi. On se complète, on fait une équipe. Et on va faire le pari qu'ensemble on
peut développer les régions du Québec de
façon encore plus prononcée qu'on le fait présentement. Il y a des projets...
notre rôle... Et je tiens à le dire aux
entreprises qui sont nos fleurons au Québec que le gouvernement a mis en place
et mettra en place des outils qui
sont collés sur leur réalité. Pas question de faire dans le mur-à-mur. Ce que
nous voulons, c'est de faire en sorte
que nos entreprises prospèrent, créent de la richesse, développent l'économie,
créent des emplois pour nos jeunes,
nos travailleurs et nos travailleuses. Ce que nous souhaitons, nous, comme
gouvernement — je ne
sais pas pour vous — c'est
de voir le taux de chômage au Québec diminuer de façon significative.
Moi
personnellement, j'ai le bonheur, j'ai la joie d'avoir quatre enfants. Et ce
que je souhaite pour mes enfants, c'est
qu'ils puissent vivre, qu'ils puissent gagner leur vie comme moi, j'ai pu le
faire dans ma région, qu'ils puissent le faire dans les secteurs d'activité qu'ils ont choisis. Puis je pense que
tout parent au Québec, c'est ce qu'on souhaite. Qu'on soit en Estrie, qu'on soit en Mauricie, qu'on soit en Abitibi, qu'on soit en
Gaspésie ou dans le Bas-Saint-Laurent, c'est ce qu'on espère et c'est ce qu'on souhaite. C'est du moins ce que notre gouvernement espère pour les prochaines années.
Je ne veux
pas revenir sur les présentations que j'ai faites tout à l'heure avec des montants d'argent et des projets. Je l'ai fait pour illustrer le sérieux de notre
démarche, vous dire à quel point on
prend ça à coeur. Et ça, c'est notre mandat quotidien. Moi, quand le
premier ministre m'a confié la responsabilité du développement maritime, j'ai
accepté avec beaucoup de plaisir. Le premier
ministre a ajouté : Tu as aussi un mandat, une mission qui est
fondamentale, qui est la responsabilité
du Bas-Saint-Laurent—Gaspésie—les Îles-de-la-Madeleine. Honnêtement, ce jour-là,
j'ai été très heureux de la
responsabilité, parce que j'ai le sentiment de connaître profondément ces
régions-là, je m'y sens chez nous, et je suis bien reçu à chaque fois que j'ai l'occasion d'y retourner, et j'ai
toujours hâte aux prochaines visites. Pourquoi? Parce que je sais qu'on
va me soumettre encore des projets, et ces projets-là sont porteurs.
Chaque projet compte, chaque projet est
important, et on se doit de travailler ensemble là-dessus. Il n'y a pas
d'emploi qu'on peut négliger en Gaspésie ou dans le Bas-Saint-Laurent. Chacun
des emplois, qu'on soit en forêt, en agriculture
ou peu importe le domaine, c'est important. Alors, on fait des transformations,
on fait dans la décentralisation, on
fait confiance aux élus locaux. Tantôt, c'est le député... Ça m'a un peu
désolé, là, quand le député de Beauce-Nord a mis en doute la compétence des maires de certaines municipalités parce
que les municipalités sont petites. Il faut les respecter. Pourquoi?
Parce qu'ils ont été élus, comme nous. Ils ne sont pas moins compétents que
nous. Ce sont des partenaires potentiels, puis il faut les respecter.
Alors,
le message que je veux laisser à la fin de cette interpellation ce matin...
Premièrement, je veux dire au député de
Gaspé que nous avons été très heureux de participer à cet échange-là, qui
permet aux gens qui nous écoutent de savoir de quel côté tout le monde se trouve, hein? On sait que, du côté du PQ,
on défend les structures. Du côté de la CAQ, on ne défend pas les régions. Nous, on défend le monde,
les entreprises, les organisations, les compétences et on défend l'avenir
de nos communautés. Parce que c'est de ça dont on parle ce matin. Puis c'est de
ça dont on va parler cet après-midi à Trois-Rivières.
Avec ma collègue du Tourisme et le ministre responsable de la Mauricie,
aujourd'hui on va rendre public un
nouveau programme. Moi, je le fais avec coeur, à visière levée, en étant très
content. Tout comme, lundi matin, je vais être
dans mon comté pour inaugurer une aire de chantier qui va permettre à des jeunes
d'apprendre les métiers de la construction.
Tout comme je vais faire une annonce en forêt publique par la suite. C'est
comme ça qu'on bâtit les régions, qu'on les développe.
Et
vous êtes les bienvenus, dans ce processus-là, comme députés. On est des députés
qui pensons de façon différente sur le plan politique...
• (11 h 50) •
Le Président (M.
Auger) : En terminant.
M. D'Amour :
...mais les régions, ça doit nous unir comme jamais, M. le Président.
Le
Président (M. Auger) : Merci, M. le ministre. Pour le dernier temps de
parole de 10 minutes, j'ai une demande pour répartir le temps entre le député de Gaspé, sept minutes, et le
député de Rimouski, trois minutes. Par contre, ça me prend un consentement parce que, normalement, le
temps prévu de 10 minutes, c'est pour l'interpellateur. Donc, est-ce
qu'il y a consentement pour la répartition du temps entre les deux députés?
Des voix :
...
Le
Président (M. Auger) : Consentement? Consentement. M. le député de
Gaspé, vous avez sept minutes à votre disposition.
Une voix :
...peut commencer?
Le Président (M.
Auger) : M. le député de Rimouski, trois minutes.
M. Harold LeBel
M.
LeBel : Merci, M. le Président. Merci pour le consentement. Je prends
acte que je n'ai pas eu de réponse par rapport
à la forêt privée, qui est créateur d'emplois. Je prends acte aussi, dans tout
le débat, de la cassette sur les structures. Le ministre se pétait les bretelles sur l'éolien, mais, sans l'outil, ce
que lui appelle une structure... mais, sans l'outil de la CRE, ce programme éolien, ces retombées
économiques n'auraient pas existé dans le Bas-du-Fleuve et dans la Gaspésie.
Le
ministre est courageux de me parler d'AccèsLogis, parce qu'actuellement ce
n'est pas beau dans ce domaine-là non
plus. Plusieurs coops d'habitation dans son comté, dans le mien puis dans
plusieurs comtés au Québec sont mises en
péril. C'est des gens qui vivent dans des situations difficiles. Là, on parle
de personnes, on parle d'individus, de familles qui vivent dans des... en difficulté, qui attendent leurs projets de
coop d'habitation, puis, par les coupures à AccèsLogis, ils sont en
péril.
Le
ministre peut bien nous lire son agenda puis profiter de l'interpellation pour
prendre son cinq minutes pour lire son agenda des derniers mois. Je
comprends qu'il a été piqué au vif par certaines municipalités qui ont pris des
résolutions — c'est quand même assez rare — des résolutions pour dire qu'ils ne
voyaient pas le ministre, qu'ils ne pouvaient pas dire s'il était efficace pour la région parce qu'ils ne le voyaient
pas. Puis là je parle de municipalités puis je parle aussi de personnalités qui sont plutôt libérales que
péquistes, que même eux autres disent qu'ils ne voient pas le ministre dans
leurs régions. Et je comprends que l'opportunité de lire son agenda a peut-être
pu donner une réponse.
Je
comprends aussi que, pour le gouvernement, pour le ministre comme pour le
premier ministre, c'est une vue de
l'esprit, ce qui se passe en région, ça n'existe pas, on ne veut pas. Ils ont
raison, les autres ont tort. Les chercheurs ont tort, les gens sur le terrain ont tort. Il y a juste eux autres qui
entendent... qui ont raison. Mais j'aimerais, puis on va le voir avant
l'étude article par article du projet de loi n° 28, je sais qu'on peut le
faire, j'aimerais ça qu'on entende les chercheurs
qui ont déposé leurs mémoires hier, j'aimerais ça les entendre, peut-être pas
pour... ce n'est pas pour défendre les
derniers 40 ans, c'est pour donner leurs opinions, qu'est-ce qui a été bon
dans ces derniers 40 ans là puis qu'est-ce qu'on peut améliorer. On a refusé de les entendre. Je ne haïrais pas
qu'on puisse entendre ces chercheurs-là de toutes nos universités au
Québec, ce n'est quand même pas rien.
J'aimerais
aussi qu'on prenne leur proposition pour reprendre un dialogue avec les
régions, de lancer... dans une de nos
commissions parlementaires, avoir un mandat d'initiative. Parce que le député
des Îles-de-la-Madeleine va chercher sa
définition de décentralisation dans le Larousse. Moi, je ne pense pas
qu'on parle au Larousse, on parle au monde puis on devrait aller demander la définition de ce que les
gens nous disent en région, pour eux autres ce que c'est, une véritable décentralisation, pas un pelletage puis un
bulldozage de coupures puis de factures, mais des vrais pouvoirs puis des vrais
pouvoirs d'intervention. Mais j'aimerais ça
qu'on en discute. Puis la commission pourrait nous permettre... Parce qu'il
n'y a plus de confiance entre l'État
national et les régions du Québec. Là, il y a eu un bris de confiance, il n'y a
plus de dialogue. Le ministre a beau dire qu'il y a du dialogue, il n'y
en a plus, de dialogue.
Et,
pour terminer, dire que... Le ministre est dans le Bas-Saint-Laurent demain?
Mais, dans le Bas-Saint-Laurent demain, c'est... Touche pas à ma région! a
organisé un grand colloque à Rimouski, où les Bas-Laurentiens de toute la
grande région sont au cégep de Rimouski. Si
le ministre est aussi courageux qu'il a été courageux tantôt à essayer de nous
expliquer comment il voit sa vision, il devrait venir rencontrer Touche pas à
ma région! puis les gens qui sont là, qui cherchent
des solutions, puis venir leur dire c'est quoi, sa vision des régions du
Québec. Je serais bien curieux de l'entendre. Moi, je vais être là.
Le Président (M. Auger) : Merci, M.
le député de Rimouski. M. le député de Gaspé, pour sept minutes.
M.
Gaétan Lelièvre
M.
Lelièvre : Merci. Écoutez, d'emblée, je réponds à l'invitation
du ministre responsable de nos deux régions respectives : Oui, à un dialogue, il sera toujours ouvert. Quand on
parlera de choses structurantes pour développer les régions du Québec, soyez assuré de ma collaboration. Mais
il n'en reste pas moins que je serai aussi le défenseur de ma région et
des régions du Québec quand ça sera le temps.
Écoutez, mon
collègue vient de citer plusieurs organisations, puis on parle de Touche pas à
ma région!, on parle des professeurs
d'université, moi, je rajouterais à ça la CRE du Lac-Saint-Jean, hein, qui
faisait état également que, dans les
récentes coupures, on parle d'un effet de levier d'un pour huit, les pertes
dans cette région-là, c'est-à-dire que, pour chaque dollar investi par la CRE du Lac-Saint-Jean, en moyenne il y
avait 8 $ d'investis dans le milieu. Donc, 1 million signifie
8 millions de pertes dans le secteur du Lac-Saint-Jean.
Je parlerais
également du CGE de Mont-Laurier qui ont une coupe de budget majeure, puis on
parle d'une clientèle qui va se
limiter strictement, dans l'avenir, aux 16-17 ans avec des problèmes
d'employabilité. Tous les jeunes, jeunes hommes, jeunes filles qui ont des compétences, avec qui le CGE de
Mont-Laurier intervenait, bien, dorénavant on devra dire à ces gens-là qui ont des dossiers
d'ouverts : Nous, on ne s'occupe plus de vos dossiers, on doit se limiter
strictement à la clientèle 16-17 ans très démunie sur le plan de
l'employabilité, au niveau des nouveaux paramètres. Et c'est comme ça
dans l'ensemble du Québec.
Écoutez,
l'Outaouais, hein, l'Outaouais qui est pourtant une région qui n'est pas une
des régions les plus isolées, entre
Gatineau, Ottawa et Montréal... Et je me souviens de Mme Lalande, Paulette
Lalande, la préfet d'une MRC de ce coin-là,
une personne très engagée dans son milieu, qui, en commission parlementaire,
venait nous dire carrément sa grande déception puis son grand désarroi
face à la non-obligation d'avoir des instances de concertation en région, et
cette personne-là qui est très impliquée
dans son milieu, là, a vraiment lancé un cri du coeur. Donc, on pourrait en
nommer beaucoup, beaucoup.
Mais je pense que le gouvernement a choisi, bon,
de travailler sur la base territoriale, d'ignorer la dimension régionale, malgré le travail des 40 dernières
années, et je ne crois pas que c'est une décision qui est judicieuse.
J'espère que les dégâts vont être limités, mais c'est sûr qu'il va y en
avoir.
Quelques
éléments concrets pour finaliser. Je
comprends toute la bonne volonté du ministre
régional, je comprends qu'il a fait un élan de présence dans les régions,
surtout dans la région Gaspésie—Îles‑de‑la‑Madeleine dans les dernières semaines. Parfait. C'est bien. Je
pense que les gens veulent que vous
continuiez, les gens veulent vous voir, veulent travailler avec vous, comme les députés du coin veulent le
faire, mais, pour ça, il faut se parler, il faut avoir un dialogue
franc, il faut avoir un esprit
ouvert, puis de concertation, puis de collaboration.
La stratégie
maritime, votre dossier principal, j'ai entendu ce que vous avez dit, mais, écoutez,
il y a des éléments, je dirais, qui
jurent dans le portrait. Quand on parle de Merinov, oui, bon, vous dites haut
et fort que Merinov est important. Si
c'est si important, pourquoi avoir attendu neuf mois sur 12 pour leur verser
leur allocation? On a une entente de cinq ans de signée avec cet organisme-là, les deux gouvernements, libéraux, PQ,
on a passé là-dedans cinq ans, et ils ont reçu leur chèque en décembre, alors que l'année financière
finit en mars 2015. C'est ça, croire aux régions? C'est ça, croire aux
structures? Moi, j'ai de la misère. Quand on
respecte nos partenaires, on leur verse leurs sommes qui sont dues. On n'attend
pas que des avis de licenciement soient envoyés aux employés.
Je veux vous
croire, je veux dialoguer, je vais collaborer, mais il va falloir aussi que les
bottines suivent les babines. Ce
n'est pas ce que je constate. L'EPAC, page 45 de la stratégie,
on dit que c'est important. Pourtant, vous êtes venu avec votre collègue ministre
de l'Éducation en octobre
dernier : rien, dans la stratégie maritime, de concret pour l'EPAC, sinon qu'une mention que la survie est menacée. Ça a été
écrit pendant la campagne électorale, la stratégie. Pourquoi ne pas avoir profité de votre venue en octobre pour annoncer un minimum de
budget, un minimum d'espoir à ces gens-là qui ne savent plus trop, trop,
comment sauver une institution nationale qui est très importante, qui est
unique au Québec?
Vous avez
parlé des croisières internationales. Je suis heureux de l'entendre. Je parlais à
des gens impliqués dans les croisières en Gaspésie, qui sont inquiets, parce
qu'encore là, dans la stratégie maritime, on devrait retrouver les croisières
internationales de façon majeure. Écoutez, à la page 48, avec le budget de
la stratégie maritime, vous avez, comme
ministre porteur, alloué une somme de 2 millions seulement pour
l'amélioration des infrastructures. C'est dérisoire. C'est un message à l'effet que vous ne croyez plus
aux croisières internationales. Seulement qu'en Gaspésie, on a investi pas loin de 20 millions dans les cinq
dernières années. Et là, pour l'ensemble du Québec, à la page 48 dans le
budget, vous indiquez 2 millions
de dollars pour le développement des infrastructures de croisières
internationales dans l'ensemble du
Québec. Si j'étais gestionnaire des croisières internationales n'importe où au
Québec, je serais très inquiet. J'espère que les gens de Trois-Rivières,
cet après-midi, vont être rassurés, parce que, s'ils se fient au budget dans la
stratégie, extrêmement inquiétante,
2 millions, c'est dérisoire, quand on sait qu'on ne fait rien. C'est ce
qui est écrit à la page 48 de votre budget.
• (12 heures) •
Programme
FAIR, je tiens à préciser : Oui, je redis ce que j'ai dit, je continue à
penser que les Gaspésiens, les Gaspésiennes
et les Madelinots, qui sont des gens fiers, des gens qui veulent que leurs
régions se sortent de leur marasme... mais ces gens-là ont hâte de ne
plus avoir à quémander dans un programme d'ajustement sur mesure pour la
région. Pourquoi? Parce que, malheureusement, souvent, des régions comme la
Gaspésie et les Îles ne cadrent pas dans les programmes
nationaux. On a eu le réflexe, plusieurs gouvernements qui se sont remplacés...
Ça fait une vingtaine d'années que le
programme change de nom, mais existe, mais j'ai hâte, moi, comme député de
Gaspé, qu'on n'ait plus besoin d'avoir un
programme sur mesure pour pallier, je dirais, à l'absence de conformité des
programmes nationaux face à une région comme la Gaspésie. Donc, oui, je
redis : C'est un plasteur, et j'ai hâte, tout comme l'ensemble des
Gaspésiens et des Gaspésiennes,
de ne plus avoir besoin d'une allocation sur mesure parce que justement les
programmes mur à mur ne font pas le travail. Je vous vois sourire. Je
sais que vous êtes un bon communicateur. J'espère que, si vous voulez avoir un dialogue franc et honnête, vous n'exploiterez pas
ce filon-là de façon démagogue. La confiance, ça se gagne des deux côtés de la Chambre.
Le transport,
extrêmement important. Vous avez parlé d'aéroport, bien, je vous ferais
remarquer que Mont-Joli, c'est à
500 kilomètres de Gaspé. Bravo pour l'aéroport de Mont-Joli. Continuez à
épauler ce monde-là, ils en ont besoin. Mais, en Gaspésie, ça nous coûte entre 1 000 $ et 1 500 $, un billet d'avion, donc il y a
rien que les fonctionnaires qui prennent l'avion en Gaspésie, ce n'est
pas M. et Mme Tout-le-monde. Aux Îles, c'est à peu près similaire.
Au niveau du
chemin de fer, c'est la première année qu'on doit mettre fin au service de
chemin de fer. C'est la première
année depuis au moins 10 ans que le gouvernement du Québec n'est pas au
rendez-vous de façon significative pour
maintenir le chemin de fer. C'est inquiétant. On me dit qu'il y aura des bonnes
nouvelles, je l'espère, et, s'il y en a, je vais être le premier à les
saluer, soyez sûrs de ça, mais c'est important, le chemin de fer.
60 millions, la route 132. Vous avez
parlé de majoration de budget. On n'a pas les mêmes chiffres, M. le ministre : 84 millions de budget, dans
les deux dernières années, annoncés pour l'entretien de la route 132,
Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine. Votre gouvernement a diminué
de 84 millions, par année, à 60 millions l'allocation de la
route 132 en Gaspésie.
Le Président (M. Auger) : En
terminant.
M.
Lelièvre : Écoutez, c'est les chiffres que j'ai, donc
84 millions diminués à 60 millions pour l'entretien de la
route 132, c'est énorme, comme diminution.
Le
Président (M. Auger) : Merci, M. le député. Donc, merci, chers
collègues, merci à l'équipe de la commission.
Et, compte
tenu de l'heure, je lève la séance. Et la commission, ayant accompli son
mandat, ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 1)