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(Vingt heures huit minutes)
Le Président (M. Poulin): Je déclare la
séance ouverte. La commission des affaires sociales se réunit
afin de procéder à l'étude détaillée du
projet de loi 136, Loi modifiant la Loi sur les services de santé et les
services sociaux.
Est-ce qu'il y a des remplaçants, Mme la secrétaire?
La Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Khelfa (Richelieu)
sera remplacé par M. Gauvin (Montmagny-L'Islet). C'est tout.
Le Président (M. Poulin): Merci, Mme la secrétaire.
Est-ce qu'il y a des remarques préliminaires?
Remarques préliminaires M. Marc-Yvan
Côté
M. Côté (Charlesbourg): La seule que je voudrais
faire à ce moment-ci, M. le Président: J'ai fait beaucoup de
législation dans le passé avec différents
présidents qui se sont succédé à cette commission,
mais c'est un très grand honneur pour moi que de vous voir
présider au moins à l'adoption d'un projet de loi en commission
parlementaire avant mon départ de la vie politique. Et j'ai très
hâte de voir comment ça va se dérouler. Je sais votre
connaissance profonde des règlements, mais soyez sûr qu'on va en
abuser pour tester votre connaissance de la jurisprudence.
Le Président (M. Poulin): Je tiens à vous
remercier, M. le ministre, d'autant plus que nous avons, à travers les
années, travaillé ensemble l'un près de l'autre dans les
comtés. Donc, aujourd'hui, on se rejoint, je pourrais même dire
à la fin de votre carrière politique pour le moment. Donc, j'en
suis encore très fier, et j'ai hâte que vous mettiez à
l'épreuve, encore une fois, mes connaissances juridiques de ce que
c'est, la commission des affaires sociales.
Est-ce qu'il y a des remarques préliminaires, M. le
député de l'Opposition de Rouyn-Noranda...
M. Rémy Trudel M. Trudel: Alors, j'en avais, M. le
Président...
Le Président (M. Poulin): ...Témiscamingue.
Ha, ha, ha!
M. Trudel: Oui, tout à fait. Alors, j'en avais
dompté un autre pour bien prononcer le nom de mon comté: M. le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue. Parce que, vous
savez, si on oublie les gens du Témiscamingue dans la désignation
de ce comté-là, on est mort électoralement. Vous savez ce
que je veux dire, M. le Président.
Le Président (M. Poulin): Je sais que je ne me
présente pas dans ce coin-là, mais je me souviens de vendredi
passé où j'ai appris à connaître le nom de votre
comté. (20 h 10)
M. Trudel: Très bien. Je m'aperçois que vous avez
une bonne mémoire. Je vais aussi m'associer au ministre pour dire que
j'espère qu'on aura autant de plaisir, tout en vous décrivant,
cependant, et j'espère que ça fonctionnera comme cela, que, avec
le vice-président auquel nous étions habitués, il ouvrait
la séance et la fermait quatre heures plus tard, et, entretemps, disons
que nous avions peu de problèmes de règles. Je souhaite autant de
souplesse de votre part, étant donné que ça a toujours
fonctionné pour les autres présidents et vice-présidents.
Je souhaiterais de votre part, M. le député de Chauveau et
vice-président de la commission, autant de souplesse, en vous disant que
nous avons eu toujours, avec le ministre de la Santé et des Services
sociaux, des débats assez vigoureux. Cependant, nous avons toujours
réussi à atteindre les objectifs que le législateur nous
avait demandé d'atteindre en commission parlementaire. Alors, c'est
avec...
Le Président (M. Poulin): Je pourrais vous dire...
M. Trudel: Allez-y, M. le député, oui.
Le Président (M. Poulin): Oui, M. le député,
je pourrais vous dire que, avec un consentement ou à l'unanimité,
je pourrais travailler avec vous plus que quatre heures, si vous avez besoin
d'être là jusqu'à minuit et cinq.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Vous commencez très
mal, M. le Président.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: À l'occasion d'une autre loi, dans ses
remarques préliminaires, M. le Président, à l'occasion de
l'étude article par article de la loi 120, nous avons eu le bonheur
d'avoir le député de Verdun pour présider
cette séance pendant à peu près une demi-heure sur
les 250 heures que nous avons passées ensemble, et ça a
été une bien courte séance pour le député de
Verdun qui a pu constater la piètre connaissance des règles de
procédure du ministre et du député de l'Opposition en
commission parlementaire et quelquefois, dois-je dire, un peu de manque de
respect pour la vice-présidence à travers ces débats un
peu chauds que nous avions eus. On s'en excuse encore aujourd'hui et on
souhaite vivement que ça ne vous arrive pas dans votre cas, à
vous. Je suis sûr que ça ne se produira pas.
Le Président (M. Poulin): Je pourrais vous dire une chose,
que je suis un homme de consentement et que je n'aime pas le trouble du tout.
Donc, je vais vous laisser discuter, vous et le ministre, et, à minuit,
on se reverra en cours de route.
M. Trudel: Ça nous fera plaisir. Alors, bonne
soirée!
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Poulin): Merci beaucoup de m'avoir
invité. Ha, ha, ha! Donc, est-ce qu'il y a des motions
préliminaires?
M. Trudel: Non, M. le Président, il n'y aura pas de
motions préliminaires et, en tout cas, j'ai, pour ma part,
indiqué déjà à l'Assemblée nationale,
à l'occasion de la deuxième lecture, quels étaient les
points qui me préoccupaient surtout il est inutile de les
répéter ici précisant au ministre qu'à
l'occasion d'un certain nombre d'articles, puisque le projet de loi comporte
deux dimensions particulières, c'est-à-dire des modifications en
ce qui concerne l'organisation des services de santé et les services
sociaux en territoire inuit et, par ailleurs, aussi, des questions relatives au
Centre de référence des directeurs généraux et des
cadres, j'en profiterai pour poser un certain nombre de questions afin d'avoir
de l'éclairage sur des dimensions relatives à la loi d'origine,
la loi 120. Voilà. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Poulin): Donc, j'appellerai l'article 1
du projet de loi, Loi modifiant la Loi sur les services de santé et les
services sociaux. M. le ministre.
Étude détaillée
Dispositions particulières applicables sur le
territoire visé par la Loi
sur les villages nordiques et l'administration
régionale Kativik
Champ d'application
M. Côté (Charlesbourg): La Loi sur les services de
santé et les services sociaux est modifiée par l'insertion,
après l'article 530, de ce qui suit: «Partie IV. 1 Dispositions
particulières applicables sur le territoire visé par la Loi sur
les villages nordiques et l'administration régionale Kativik
«Titre I Dispositions générales «Chapitre I Champ
d'application «530.1 La présente partie s'applique aux
établissements dont le siège est situé sur le territoire
défini à l'article 2 de la Loi sur les villages nordiques et
l'Administration régionale Kativik et à la régie
régionale instituée pour ce territoire en application de
l'article 530.25.»
En réalité, il y a deux établissements couverts
dont on a fait mention, à Povungnituk et à Kuujjuaq. Le
territoire déterminé, je pense, n'est pas...
M. Trudel: J'aimerais quand même faire un petit peu...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...le point, au départ, de la situation sur le
territoire...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...eu égard à ce que nous avons fait
jusqu'à maintenant avec les principaux points de repère suivants.
Pour ce qui est des Cris...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...la situation a été
régularisée... En tout cas, elle est déjà
régularisée pour les Cris et c'est ça que je
voudrais avoir comme précision pour les Blancs et les Inuit, dans
le territoire du Nord du Québec. J'aimerais ça que vous nous
donniez, pour les fins du débat aussi, si vous permettez, le
score...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...en ce qui concerne le Nord, les Blancs, les Cris et
les Inuit. Parce que, ici, on s'intéresse au territoire inuit.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, on est dans une
situation où cette région nordique, qui incluait Chibougamau,
Chapais, Lebel-sur-Quévillon et Matagami en allant vers le nord, a eu
plusieurs tentatives de définition de région...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...y compris par l'OPDQ
à l'époque. Et, lorsqu'on a complété la carte, en
1986, des régionsj'étais ministre responsable à
l'époque on a laissé ouverte cette région-là
avec tous les problèmes que ça supposait.
Ce qu'on a donc fait avec la loi 120, c'est un certain nombre de
discussions qui ont été menées tantôt
avec les Blancs des quatre villes concernées, tantôt avec
les Cris, tantôt avec les Inuit, pour en arriver à la conclusion
que la seule solution possible était de faire en sorte que les Cris
puissent avoir leur propre gestion, donc, sur leur territoire. Et, comme il y a
déjà des pouvoirs délégués qui font l'objet
d'ententes avec les Cris au niveau des services sociaux, à titre
d'exemple, que ce soit à Chisasibi avec le centre hospitalier qui est
là, de même nature qu'à Povungnituk ou Kuujjuaq, nous
devions donc reconnaître le territoire des Inuit et former une
régie régionale, mais adaptée à leur milieu, ce qui
nous obligeait à ouvrir la Convention de la Baie James, à tout le
moins à renégocier.
Et, quand on parle de renégociation dans un cas comme
celui-là, il est clair qu'il faut qu'il y ait entente qui ne lie pas,
comme vous l'avez très bien dit cet après-midi, les
parlementaires. On sait dans quelle situation on a pu se retrouver à
l'été 1990. On avait toutes les interprétations possibles
à l'époque, et tous les parlementaires ont toujours la
liberté d'accepter telles quelles ou de modifier en cours de route les
ententes avec les différentes communautés. Et, dans ce cas-ci, le
territoire inuit, donc, est couvert par cette loi-ci, puisque c'est avec eux
qu'on a échangé et où il y a une entente. Et il y avait un
désir de le régulariser très rapidement dans un projet de
loi, ce qui se fait par ce projet de loi.
Dans le cas des Cris, ce n'est pas fait. C'est une tout autre histoire,
une tout autre histoire. Et, historiquement, il a toujours été
plus facile avec les Inuit de progresser dans des négociations qu'avec
les Cris, alors que, dans le cas des quatre communautés blanches,
Chapais, Chibougamau, Lebel-sur-Quévillon, Matagami, des organisations
sont reconnues et adaptées, finalement, au territoire et, comme c'est
plus petit, bien, on reconnaît, sur le plan de l'organisation, ce
territoire-là, mais à sa dimension.
Dans le cas des Cris, j'ai moi-même séjourné en
territoire cri, il y a deux ans, j'ai fait le tour avec le grand chef Matthew
Coon Come et le vice-chef Roméo Saganash pour tenter de régler un
certain nombre de problèmes dans les différentes
communautés, que ce soit à Mistassini, que ce soit à
Chisasibi, à Whapmagoostui et ainsi de suite, là. Donc, on a
tenté de régler des problèmes pour nous amener à
une situation d'échanges pour régulariser la situation. Mais il y
avait d'énormes problèmes sur le plan financier avec les Cris au
niveau des budgets alloués aux Cris pour dispenser les services à
gauche et à droite, et, finalement, il a fallu assainir les finances
là-bas, ce qui est fait maintenant, de la gestion crie parce que
c'était un peu spécial. Et c'est un redressement qui est à
se faire actuellement. Donc, à proprement dit, afin d'adapter les
services cris à la loi 120, il n'y a rien d'entamé dans le
contexte actuel.
M. Trudel: Si bien que, si vous me permettez, pour les
communautés cries, en gros, entre le 51e et le 53e parallèle,
c'est la régie régionale du Nord du Québec, région
10, qui coordonne les services? (20 h 20)
M. Côté (Charlesbourg): C'est...
Une voix: C'est encore l'ancienne loi qui s'applique sur le
territoire.
M. Côté (Charlesbourg): O.K., venez donc...
Le Président (M. Poulin): Oui. M. le ministre, je voudrais
juste...
M. Côté (Charlesbourg): Peut-être pour
régler ça tout de suite, là, je pourrais identifier les
personnes qui sont avec moi, là.
Le Président (M. Poulin): Oui, identifiez les personnes.
Monsieur, si vous voulez vous joindre à nous, là.
M. Côté (Charlesbourg): Compte tenu des appels
lancés cet après-midi par le député de
Rouyn-NorandaTémiscamingue, j'ai demandé à mon
sous-ministre, M. Caron, qui est responsable du suivi de la réforme,
d'être présent parmi nous. Donc, on l'a appelé à
Drummondville, et il est revenu. Alors, merci. Vous connaissez, à ma
droite, Mme Malenfant, qui a été une assidue de la loi 120 et de
tout ce que ça comporte, là, pendant de nombreuses années,
donc, du service juridique du ministère. À ma gauche, M. Pierre
Michaud, qui est à la direction du soutien aux opérations, un
Gaspésien d'origine; il n'est pas arrivé parce que je suis
Gaspésien moi-même, mais parce qu'il a du talent. M. Jocelyn
Bernier, qui est coordonnâtes de l'unité de coordination dans le
milieu autochtone; et, à l'arrière de moi, à
côté de Simon, Mme Sauvageau, qui est agent de liaison au niveau
de la coordination de la médecine chez les Inuit. Donc, M. Bernier.
M. Trudel: Je veux en profiter, en faisant cette
parenthèse-là, pour présenter aussi celui qui m'accompagne
ce soir, le nouveau recherchiste en santé et services sociaux, M. Martin
Caillé, qui va maintenant accompagner l'aile parlementaire en
matière de santé et de services sociaux, et d'autres dossiers, me
dit-il à l'oreille. M. le ministre connaît bien ce travail pour
l'avoir pratiqué à certains étages du Parlement.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai commencé
député, mais je suis revenu recherchiste. Vous voyez où
ça mène.
M. Trudel: Ha, ha, ha! Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Poulin): Donc, à tous ces
gens-là, je voudrais souhaiter la bienvenue et surtout aussi à
mon collègue, Russell Williams, qui vient de se joindre à la
commission parlementaire qui sera encore, avec sa présence, fort
intéressante. Donc, nous
continuons avec M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Juste un petit
détail. J'ai connu M. Bernier, moi, au moment où j'ai
visité Kuujjuaq; il était, donc, au centre de santé de
Kuujjuaq. Donc, je suis très heureux d'avoir ses services avec nous, et
c'est un gars qui connaît très bien le milieu.
Donc, en territoire cri, on est encore dans nos vieilles affaires, avec
des ententes, aussi, avec les Cris pour la dispensation des services. Donc, ils
sont dirigés par eux... Bon, c'est un gros mot,
«dirigés» par eux, là. Il y a beaucoup de Blancs qui
sont là, aussi, pour donner les services et qui influencent
quotidiennement la gestion, la dispensation de ces services. M. Bernier.
M. Bernier (Jocelyn): Oui, c'est ça. Pour répondre
à votre question, c'est encore un conseil régional, selon
l'ancienne Loi sur les services de la santé et les services sociaux,
avec un conseil d'administration cri, avec la représentation d'une
personne qui représente chaque village, des représentants du
personnel clinique du conseil d'administration. Et c'est un conseil
d'administration qui fait office de conseil régional de la santé
et des services sociaux en même temps qu'établissement, avec un
établissement qui dispense l'ensemble des missions que l'on rencontre,
là, dans notre réseau: mission centre hospitalier...
M. Trudel: Ah oui.
M. Bernier (Jocelyn): ...mission CSS, mission
réadaptation...
M. Trudel: J'écoute toujours, M. Bernier.
M. Bernier (Jocelyn): O.K. ...et mission CLSC.
M. Trudel: Si vous me permettez, donc, jusqu'à
présent, en quelque sorte pas en quelque sorte, en
réalité... Non, on va dire que, jusqu'à il y a un certain
nombre de mois, c'était le CRSSS 08 de l'Abitibi-Témiscamingue
qui composait avec les ressources cries? Non?
M. Bernier (Jocelyn): Non.
M. Trudel: Non?
M. Bernier (Jocelyn): Ça a toujours...
M. Trudel: II y avait le CRSSS cri?
M. Bernier (Jocelyn): Depuis la Convention de la Baie James, la
structure des services de santé chez les Cris était semblable
à celle des autres régions, à l'exception que
c'était CRSSS établissement et établissement avec
l'ensemble des missions. Mais ils ont leur propre autonomie, je dirais, depuis
la Convention de la Baie James.
M. Trudel: Bon. Et là, la nouvelle situation, après
120, va nous amener je vais prendre le terme le plus simple
à composer quand même avec Nord du Québec, puisque la
nouvelle régie régionale du Nord du Québec on va le
dire comme ça elle va surtout desservir les communautés
blanches?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Pas surtout, elle va
les desservir exclusivement.
M. Trudel: Elle va desservir exclusivement les communautés
blanches, et les Cris demeurent avec leur CRSSS.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Qui
deviendra éventuellement une régie crie...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...adaptée, comme on
le fait dans le cas des Inuit.
M. Trudel: C'est sûr, on y reviendra. L'objet principal de
la loi, c'est pour les Inuit, mais c'est juste pour dégager la piste sur
les Cris. Mais, comme diraient les juristes, là, mut. mut., c'est S-5
qui s'applique encore aux communautés cries. Ils reçoivent les
mêmes subventions, avec les mêmes normes. Ils sont dans la machine
administrative gouvernementale ministérielle, à toutes fins
utiles, comme une régie, ce qui nous amenait, cet après-midi,
à dire 17. Il y a 17 régies, actuellement, et il y en aura 18
avec la création de celle-là, ici. Parce qu'il faut que j'adapte
mes termes, vous savez. C'était 1, 17, 400; là, on est à
1, 18, 400. Il faut que je m'adapte à la réalité, au
développement de la loi.
M. Côté (Charlesbourg): Vous pouvez toujours
demeurer à 17: 17a, 17b.
M. Trudel: Ah, il y a 17a, 17b. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Pour les communautés cries je suis
d'accord avec vous sur votre vision des choses c'est plus difficile.
Compte tenu qu'il y a un grand nombre de facteurs qui ne jouent pas ici, mais
qui sont d'un autre secteur, d'un autre type de problème, est-ce que le
ministère, est-ce que le gouvernement a fixé des objectifs pour
s'entendre avec cette communauté-là pour en arriver à une
régie régionale?
M. Côté (Charlesbourg): De la même
manière qu'on l'a fait avec les Inuit. Et il y avait une volonté,
chez les Inuit, de régler qui était manifeste au moment où
j'y suis allé; c'est en mai, fin mai début juin. Il y avait,
à ce moment-là, un colloque sur le sida à Kuujjuaq, et on
a convenu ensemble d'accélérer le processus dans le
règlement des différends qui restaient à
l'époque. Ce travail-là s'est fait avec des officiers du
ministère et, dès le moment où les gens nous ont dit
qu'ils étaient satisfaits du texte législatif et qu'on pouvait
procéder, on a donc procédé.
La difficulté que nous avions, elle est du même ordre que
la loi 120 à l'époque, c'est d'avoir une loi et de revenir
éventuellement avec une loi d'application, parce qu'on aura besoin d'une
loi d'application aussi dans ce cas-là. Donc, je vous l'apprends.
J'aurais peut-être dû le dire dans mon discours, cet
après-midi, mais je n'y ai pas pensé. Il y a, donc, une loi
d'application qui suivra celle-là et qui est pas mal plus
compliquée.
Après quelques années, on a tendance à oublier tout
ce qu'on a fait en termes législatifs ici, mais on se rappellera nos
semaines et nos mois passés à étudier article par article
pour tenter de comprendre des choses, voir de quelle manière ça
se passait. Et revenir, par la suite, avec la loi d'application, ce
n'était pas facile. Donc, on est dans une situation, ici, où la
loi énonce des principes, mais il y aura l'obligation d'une loi
d'application qui viendra, elle, ultérieurement, en 1994.
M. Trudel: Donc, une loi d'application aussi pour l'application
à ce territoire et des applications différenciées de 120,
parce qu'il y a plein de choses qui ne peuvent pas fonctionner compte tenu de
tout ce qu'on a invoqué, par exemple, en...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: ...deuxième lecture: la géographie, la
sociologie, la culture, l'ethnie, etc. Ça viendra par votre successeur,
j'imagine.
M. Côté (Charlesbourg): À n'en point douter,
parce qu'il serait assez extraordinaire qu'on puisse, dans si peu de temps,
faire une loi d'application et passer à travers tout le processus
législatif. Donc, bien sûr, ce sera quelqu'un d'autre en 1994.
M. Trudel: C'est parce que ça fait deux, trois fois que
vous me l'annoncez, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Hein?
M. Trudel: Ça fait deux, trois fois que vous me l'annoncez
que c'est la fin des haricots, que c'est la prochaine...
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez! Non, mais je
vais vous...
M. Trudel: Écoutez, je n'ai pas déclaré que
je n'étais pas heureux de travailler avec vous.
Le Président (M. Poulin): Un instant! Un instant, s'il
vous plaît!
M. Côté (Charlesbourg): Vous allez pouvoir
l'apprécier quand vous allez voir les autres. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
' M. Trudel: Oups! Il y a du bruit, il y a du bruit sur la ligne!
Attention! Ha, ha, ha!
Le Président (M. Poulin ): Je m'excuse. Je ne voudrais pas
qu'on parle de carrière politique, parce que, pour d'aucuns, on aura de
la peine de voir des gens quitter et, pour d'autres, ça fera
plaisir.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
Le Président (M. Poulin): Mais je voudrais qu'on se
reporte au projet de loi 136 pour continuer à discuter article par
article des éléments très importants. Je ne voudrais pas
être, ce soir, morose...
M. Trudel: Non, non. N'ayez crainte...
Le Président (M. Poulin): ...avec vos discussions. Ha, ha,
ha!
M. Trudel: ...M. le Président, les échanges avec le
ministre ne se sont jamais terminés dans le sang ou dans des divergences
tellement profondes que... Ça va se terminer dans le calme, soyez
rassuré. (20 h 30)
Le Président (M. Poulin): Ah non, non. Puis je n'ai aucun
doute que, ce soir, ce sera de la vraie construction!
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! On peut vous
garantir une chose: de la vraie construction, puis on ne sortira pas les bras!
Ha, ha, ha!
Le Président (M. Poulin): Donc, on continue sur le projet
de loi 136.
M. Trudel: Sur 136. Toujours, donc, en rapport avec 530.1,
c'est-à-dire l'article 1, combien de communautés sont
concernées dans le territoire Kativik?
M. Côté (Charlesbourg): II y en a 14.
M. Trudel: II y en a 14. On y reviendra un petit peu plus loin.
Mais à Kuujjuak, il y a les deux communautés?
M. Côté (Charlesbourg): Les Naskapis. M. Trudel:
II n'y a pas de Cris, là?
Une voix: II y a Chisasibi où il y a deux
communautés.
M. Bernier (Jocelyn): Chisasibi, c'est en
majorité une communauté de Cris, mais il y a quand
même 60 Inuit qui vivent à Chisasibi. Il y a Kuujjuara-pik et
Whapmagoostui où c'est partagé.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. C'est
presque 50-50.
M. Trudel: Kuujjuarapik.
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, une petite
anecdote en passant, ça pourra peut-être vous servir sur le plan
administratif. À mon premier voyage en territoire inuit, j'ai
visité ce village, et il y avait ce qui m'a toujours
impressionné une immense structure, une aréna, construite,
qui est là, puis qui est le fruit de la Convention de la Baie James,
sans pour autant qu'il y ait une glace, mais elle n'est pas terminée.
Les Inuit se sont construits à une extrémité du village,
peut-être 500 personnes, et les Cris, dans une autre partie du village,
la rivière les séparant. Les deux communautés souhaitaient
avoir leur dispensaire, à l'époque. C'était la chicane
depuis plusieurs années. Donc, on a réussi, en ne parlant pas
anglais, en parlant rien que français pour le ministre, à faire
en sorte qu'il y ait un dispensaire, mais qu'on entre par les deux
extrémités et que les services soient au centre.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: C'est un peu à ce genre de choses que je
faisais allusion cet après-midi, lorsqu'en deuxième lecture je
disais qu'il y a des avenues de dialogue avec cette communauté qui
n'existent pas ailleurs. Je me souviens d'avoir, par ailleurs, dans un autre
rôle dans une vie antérieure, signé une entente pour la
formation des maîtres à Ivujivik, Salluit et Povungnituk, en
remplacement de l'Université McGill, ce qui représentait une
évolution certaine, mettons, au point de vue de notre histoire,
puisqu'on acceptait de la faire en français et en inuktitut, la
formation, et, de notre côté, l'effort, aussi, de trouver des
maîtres qui pouvaient faire ce défi. Les premiers
diplômés en sciences de l'éducation de l'Université
du Québec en AbitibiTémiscamingue ont reçu leur
diplôme à l'été 1993. Il y a même eu une
collation des grades, cet été, de cette Université,
à Povungnituk. Alors, c'est plus...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, mais il y a une
progression, il y a une volonté de la communauté inuit
d'être du Québec. Moi, ce que j'ai senti... Mon premier voyage
était en 1987, comme ministre des Transports, et j'ai été
impressionné par Salluit, parce que Salluit est un village où on
enseignait le français, à l'école. C'était l'un des
seuls villages. Au fil des années, on se rend compte qu'à
Povungnituk, par exemple, dernièrement, les enfants sont initiés
au français et qu'il y a une progression assez intéressante
à ce niveau-là. C'est quand même des signes très
évidents de la volonté des Inuit de faire partie du
Québec.
M. Trudel: Tout à fait. C'est notable et c'est souvent ce
qu'on souhaiterait retrouver dans d'autres communautés, sans leur en
faire le reproche, mais...
M. Côté (Charlesbourg): Vous n'êtes pas rendu
à Sault-Sainte-Marie, là?
M. Trudel: Non, pas tout à fait encore. On
espérerait, dans quelques autres communautés, qu'on puisse avoir
une nouvelle ouverture comme celle-là.
Le Président (M. Poulin): Mais la preuve de vos
discussions, on l'a vécue, vous et moi, M. le député de
Rouyn-NorandaTémiscamingue, lorsque nous sommes allés
à l'ouverture de la maison des Inuit, ici, près du Concorde. Ces
gens-là se rapprochent énormément de la capitale, et je
pense que c'est fort intéressant.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
est-ce qu'on pourrait vous rappeler à l'ordre?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Si je vous demandais la
pertinence!
Le Président (M. Poulin): Non. M. le ministre, je vais
revenir à l'ordre, mais à vous écouter parler
d'historique, je m'emporte, moi aussi.
M. Trudel: Ça vous rend nostalgique, cher ami. Des
voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Poulin): Je m'emporte, moi aussi.
À vous écouter, on devrait fermer le projet de loi 136 et parler
de l'histoire des Inuit et de toutes nos communautés...
M. Trudel: Vous savez, ça servira un jour. Le
Président (M. Poulin): Et si vous... M. Trudel: Ça
servira un jour, vous savez.
Le Président (M. Poulin): Si vous voulez parler des
Hurons, un jour, je peux vous en parler aussi. Ils sont tout près de mon
comté.
M. Trudel: Si le ministre, puisqu'on est à l'article
1...
M. Côté (Charlesbourg): Si jamais il vous parle des
Hurons, vous m'inviterez, j'ai quelque chose à dire.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Ha, ha, ha! C'est bien noté. Puisqu'on est
à l'article 1, M. le ministre, pour un projet de
loi qui vise à former la 18e régie régionale de la
santé et des services sociaux en territoire inuit, la 17e plutôt,
la 18e étant les Cris, je ne peux m'empêcher, à ce
moment-ci, de me retrouver dans une part des discussions que nous avons eues
sur la loi 120, sur les responsabilités des régies
régionales. J'avais eu l'occasion de lire, dans la revue des CLSC, une
entrevue intitulée: La dernière entrevue du ministre de la
Santé et des Services sociaux.
M. Côté (Charlesbourg): II y a quelques
années, ça, hein?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: C'était comme les spectacles de Clémence
Desrochers. Ha, ha, ha! C'est ce soir le dernier spectacle de la
dernière tournée.
M. Côté (Charlesbourg): Et je dois vous dire que
j'ai eu chaud!
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Poulin): Je ne veux pas faire de
publicité, mais Clémence Desrochers est au Grand
Théâtre, ce soir. Donc...
M. Trudel: Que dire des spectacles de Jean Lapointe? Il en a
fait, des tournées d'adieu, au moins une dizaine de fois.
Le ministre se souviendra certainement que, dans un moment de discussion
assez chaud, ici, autour de la table, autour de la loi 120, à propos des
régies régionales et de leurs réels pouvoirs ou pas, on a
dit au ministre: Écoutez, on va changer les acteurs autour de la table,
mais on ne changera rien aux pouvoirs et aux réalités
régionales. Dans cette entrevue à la revue des CLSC, la question
était à peu près la suivante: Quelle est votre plus grande
déception des suites de la loi 120 ou de son application? Et vous
mentionniez une expression que je pense avoir déjà
employée, que votre plus grand regret, c'était peut-être
que les régies régionales n'aient, essentiellement, que
modifié la pancarte à la porte en la tournant de bord pour ne
plus indiquer «Conseil régional de la santé et des services
sociaux», mais «Régie régionale de la santé et
des services sociaux». Évidemment, on n'a jamais le droit de se
réjouir de ce que quelqu'un n'atteigne pas ses objectifs, mais je ne
peux m'empêcher, à l'égard de la création de cette
17e, de dire: Pourquoi en créer une 17e si on est dans le pareil au
même, que ça ne change rien de toute façon et qu'on ne fait
que changer la forme des acteurs ou la forme de la table autour de laquelle les
acteurs vont jouer?
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas exactement la
situation. Oui, j'ai dit ça, évidemment, par rapport aux
objectifs premiers. Il faut se rappeler le contexte de la loi 120 où ce
qu'on souhaitait... Avant même la loi d'application, on était dans
le pur, donc, de la loi 120 et, dans le pur de la loi 120, ce qu'on a toujours
voulu, c'est faire en sorte qu'on ne tourne pas la pancarte. Là
où on a eu un certain nombre de difficultés, c'est dans la loi
d'application qui a fait en sorte qu'on a dû faire des choix. À
l'époque, ça a été aussi expliqué quand on a
étudié la loi d'application. On a dû faire des choix de
virer la pancarte, parce qu'il était à peu près impossible
d'appliquer ce que nous voulions appliquer en ne faisant pas ce que nous avons
fait. Peut-être y avait-il de meilleures façons de le faire, mais
on ne les a pas trouvées, à l'époque.
L'idée était de faire en sorte que les réels
pouvoirs soient là. Ils sont toujours là. On est même
allés plus loin que ça, à l'époque. On a même
dit que les régies régionales devraient avoir encore plus de
pouvoirs, plus d'oxygène, qu'éventuellement ça devrait
venir. Il va falloir que ça vienne. Mais, au rythme où ça
progresse actuellement, avec les difficultés qu'on rencontre je
pense qu'on ne peut pas les repousser du revers de la main sur le plan
financier, qui ne sont pas finies... Même si ça changeait de
pouvoir demain matin, je pense que c'est la situation réelle des
finances publiques du Québec qui nous invite à une certaine
prudence. Mais on va devoir finir par arriver avec un pouvoir encore plus fort
sur le plan régional, et pas uniquement dans le domaine de la
santé, pas uniquement dans le domaine de la santé. Je ne vous
parle pas au nom du gouvernement; je vous parle comme individu qui a
vécu l'un des plus grands bouleversements souhaités. (20 h
40)
Dans ce sens-là, je l'ai dit à la Fédération
des CLSC lorsque je l'ai rencontrée c'est reproduit tel quel
qu'il fallait vivre avec. Donc, c'était l'étape qu'il
fallait passer pour s'assurer qu'on puisse appliquer la réforme, qu'il y
ait des gens qui continuent de donner les services, qu'on puisse, en avril
1993, transférer les responsabilités graduellement de telle sorte
que les décisions se prennent en région. Mais il n'y a pas grand
monde qui pouvait imaginer, à l'époque, la somme colossale de
travail que ça allait exiger de la part du ministère, de la part
des régies régionales en termes d'application. Je pense que c'est
un travail colossal qu'il y a eu à faire. Et le faire lorsque vous
constituez quelque chose de neuf et que vous progressez dans son application,
c'est difficile, mais ce n'est pas difficile comme faire quelque chose de neuf,
puis, en même temps, assumer la gestion quotidienne du système.
C'est tout un défi, c'est tout un défi.
L'histoire de la pancarte, c'est exactement ça qui est
arrivé. Donc, imaginez-vous que, dans une situation où on aurait
poussé ça à l'extrême, même tous les
employés des CRSSS auraient pu ne pas être des employés des
régies régionales. Je pense que ça aurait
été absurde. Il y a quand même des expertises, là,
qui sont très bonnes. L'idée était qu'il fallait donner le
pouvoir aux citoyens. Je ne suis pas prêt à dire que le pouvoir
est
totalement entre les mains des citoyens, mais je peux vous dire une
chose, c'est que ce que j'ai vérifié dans les rencontres que j'ai
eues, à chaque mois, depuis un an, avec les présidents des
régies régionales et ils sont après prendre le pouvoir.
Ils progressent, et ça, c'est intéressant. C'est très
intéressant. Ça, je suis fier de ça.
La pancarte, vous le savez aussi bien que moi, ce n'était pas les
présidents. Ça, c'est des élus. La pancarte,
c'était davantage de l'administratif. Là où on est
aujourd'hui, je pense qu'il s'est fait du chemin, une prise de conscience de
leurs responsabilités et de leur rôle, et une prise de conscience
que, s'ils ne mènent pas et ne gèrent pas la barque
eux-mêmes, en partenariat, ils vont avoir d'énormes
problèmes. C'est inégal sur le plan du résultat,
aujourd'hui, sauf que, sur le plan de la démarche d'application
administrative, tout le monde est à peu près au même niveau
à ce moment-ci.
Le résultat. On a à travailler avec des humains, des
territoires différents, des nouvelles régions. Donc, il y a des
partages qu'il fallait faire. Moi, si j'avais su au début tout ce que
ça nécessiterait comme efforts, je ne suis pas sûr que je
me serais embarqué là-dedans. On est toujours un peu gaga quand
on embarque dans ce genre d'opération là. Il faut y croire, puis
en manger jour et nuit. C'est exactement ce qui est arrivé. Parce que la
loi 120 finie sur les principes, ce n'était rien. Il y a eu la loi
d'application, puis, après ça, il fallait appliquer la loi
d'application, avec des cadres de partage qui n'étaient pas finis
vous le savez, d'ailleurs à Montréal, où on avait
à travailler avec des humains. Le ministère lui-même devait
se délester d'un certain nombre de personnes.
On se rappellera, à la même table, ici, qu'un de ces
matins, vous m'aviez posé la question. Vous m'aviez dit: Les
régies régionales viennent de sortir une étude: 57 000 000
$ additionnels que ça prend! Ça avait été mon choc,
ce matin-là, je peux le dire aujourd'hui. Je ne l'avais pas vu, le
chiffre, moi. C'est aussi simple que ça. Je ne l'avais pas vu, je le
trouvais énorme et pas très respectueux de notre capacité
de payer. C'était un message un peu différent. Je vous avais
même dit, à ce moment-là, que le ministère n'avait
pas suffisamment de monde pour faire ce qu'il avait à faire. Donc, ce
n'est pas par le ministère qu'on financerait l'ajout de ressources au
niveau des régies régionales. Avec l'équipe, on s'est
reviré de bord. On a passé le ministère en revue, de fond
en comble, puis on a dit: Ça n'a pas de bon sens. Le signal, ce
n'était pas le bon signal, à ce moment-là. Si ça
prend plus de monde pour faire le même travail, il y a quelque chose qui
ne marche pas dans le système, dans notre structure. C'est 200 postes
dans les régies régionales qui ont été
financés par 200 postes du ministère, qui, aujourd'hui, sont des
postes qui n'existent plus au ministère.
C'est pour ça que les échanges en commission
parlementaire, aussi bien qu'en Chambre, inspirent très souvent
l'action, pour peu que ces échanges-là soient teintés de
la volonté de trouver la bonne solution pour le bon problème.
Vous vous retrouvez très certainement dans plusieurs mesures, comme
Opposition, parce que vous en avez proposé plusieurs. Alors, il faut
avoir l'ouverture d'esprit afin d'être capable de modifier. Celui qui va
me suivre ou celle qui va me suivre, demain, peu importe sa couleur, lorsqu'en
1994 on devra faire l'exercice d'une analyse des choses... Je l'ai toujours
dit, c'est un processus qui est évolutif et qui devra
nécessairement subir un certain nombre de changements. Il faut
l'adapter, donc, aux réalités de 1995, 1996, 1997. Puis, on
l'avait dit même au moment où on le faisait ici. Même si on
scrutait les virgules avec les légistes... Pas moi, vous autres, parce
que, moi, ça m'a toujours tanné de faire cet exercice-là,
mais je m'y soumettais sur le plan de la discussion et des échanges, en
termes de volonté.
Il est clair que 1994 va être une année déterminante
pour la suite et les ajustements nécessaires, que ce soit au processus
électif... On sait que ça a été un beau
succès, mais il y a eu des ratés. Tout est prêt. Dans cette
partie-là, tout est prêt. C'est facile, parce que ça s'est
passé il y a quelques années. Donc, il faut avoir l'ouverture
d'esprit pour changer les choses qui ne fonctionnent pas et les adapter
à la réalité. Les régies régionales sont
après asseoir leur pouvoir, le pouvoir du conseil d'administration avec
la volonté de prendre en main leurs responsabilités et de les
appliquer même en des temps difficiles. Ça, c'est un beau signal.
Ça, c'est un très, très beau signal.
M. Trudel: À cet égard-là, pour les
régies régionales, actuellement, en tout cas, à vol
d'oiseau, il y a donc eu beaucoup de réaménagements de type
administratif pour se conformer, pour s'ordonner en fonction des
réaménagements prévus par la loi 120: s'ajuster par
rapport à l'appareil ministériel et à l'organisation des
établissements sur le terrain. En tout cas, on a l'impression, souvent,
que c'est le même carré de sable et qu'il est juste viré de
bord ou de «côté» sans mauvais jeu de mots
qu'il est juste viré sur l'autre sens et qu'on joue avec.
À tjtre d'indication, par exemple, on se souvient qu'avec la loi
d'application et, plus tard, avec la loi 15, si ma mémoire est
fidèle, on avait retiré de la loi 120 les programmations
budgétaires par...
M. Côté (Charlesbourg): Région.
M. Trudel: ...non pas par région, par programme, qui
constituaient l'épine dorsale de cette possibilité d'agir
autrement en matière de santé et de services sociaux dans une
région donnée. On ne reviendra pas là-dessus; je vous ai
asticoté autant comme autant, et vous avez réagi
là-dessus. Mais on n'a pas pu, selon toute vraisemblance, même
à l'intérieur du cadre actuel, donner un peu de marge de
manoeuvre aux actuelles régies régionales. L'année va
illustrer ça. Il m'apparaît que, dans la très grande
majorité des cas, sinon pour tous, on sert bien plus de boîte
à malle articulée autrement qu'à dire: Bon, par exemple,
nous avons une
marge de manoeuvre de 5 % dans le budget global accordé à
tous les établissements, dans une région socio-sanitaire
donnée, pour la régie. Et, disons à 5 % pour faire image,
ça ne permet pas de faire de véritables choix, mais ça
permet de donner des indications, des signaux, des orientations pour dire:
Là-dessus, dans cette région-là, compte tenu du contexte,
compte tenu de la population, compte tenu des problématiques
sociosani-taires, compte tenu du profil de la population, on va s'orienter dans
cette direction-là. Elles n'ont même pas eu ça, les
régies régionales.
Donc, à part d'avoir brassé le jeu de cartes, est-ce qu'il
y a davantage? Bien sûr qu'on peut dire pour l'année, mais est-ce
qu'il y a davantage? Il n'y a pas eu plus d'oxygène, pour prendre un
terme qu'on a utilisé, qui est apparu dans le système. (20 h
50)
M. Côté (Charlesbourg): Votre lecture n'est pas tout
à fait exacte, mais j'insiste pour dire que c'est évolutif, puis
il faut que ça le soit. On a eu de nombreuses discussions au
ministère, pas parce que le central veut absolument tout garder et
contrôler, mais trop d'oxygène aussi ça peut occasionner
des brûlements. 11 faut faire attention de ne pas tuer le petit,
hein!
On a eu des jugements d'opportunité sur la
délégation des responsabilités au niveau des régies
régionales, et on se rappellera qu'en avril 1993 c'était le
début de l'implantation des régies. Pour certaines régies:
Chaudière-Appalaches, Lanaudière, Laval et
GaspésieÎles-de-la-Madeleine, ce sont de nouvelles
régies. Donc, il y a un processus d'organisation qui est
nécessaire, d'implantation, et un partage, si on veut, des biens: de
Québec, par exemple, vers Chaudière-Appalaches, de
Bas-Saint-Laurent à GaspésieÎles-de-la-Madeleine, de
Montréal à Laval. On a été obligés
d'arbitrer des querelles assez épiques, merci, sur ce que signifie un
budget pour l'un comme pour l'autre, l'un voulant tout obtenir, puis l'autre
voulant tout garder ou à peu près.
Alors, on a donc fait cet exercice-là et on a
transféré des pouvoirs, en avril 1993, de suivi
budgétaire. Parce que je pense qu'il n'y a personne
d'intéressé, ni les régies régionales, demain
matin, à ce qu'on se retrouve dans une situation où les
équilibres financiers sont totalement débalancés, à
ce qu'on soit dans une situation déficitaire. Donc, une perte de
contrôle, ça serait une catastrophe nationale, et je vous
prédis une chose: II n'y a plus jamais un citoyen député
qui réussirait à passer une décentralisation au
gouvernement du Québec. Donc, l'exercice est gros. Quand on prend 13 000
000 000 $ et qu'on dit: Le suivi budgétaire des 13 000 000 000 $, il
n'est plus au ministère, il est à la régie
régionale, ce n'est pas une petite affaire, là. Tu peux avoir
l'impression d'être la police. La police, elle est partie de
Québec et elle est rendue à Rimouski. Puis, la police, elle est
partie de Québec et elle est rendue à Rouyn-Noranda ou ailleurs.
Donc, on est dans une situation où c'est une première
étape sur le plan du suivi budgétaire.
En avril 1994, ça va être l'allocation budgétaire.
Donc, c'est un processus qui évolue et qui va faire en sorte qu'on va y
aller graduellement, selon ce que les régies sont capables de prendre,
mais pour toutes les régions en même temps. Donc, évoluer
dans le temps pour que ce soit une situation de contrôle par les
régies. Je peux vous dire une chose, c'est que, avec tous les mandats
qu'on a donnés à gauche et à droite, on a
été obligé de s'arrêter, au ministère, dans
les mandats. Les régies nous ont demandé d'arrêter, parce
qu'il fallait qu'elles prennent le temps de digérer. Ils ont une
réorganisation à faire au niveau de chacune des régies.
Donc, on est dans une situation où le pouvoir réel a
déjà commencé à être dans les régies.
Ça va se poursuivre, et, moi, je suis heureux de ce qui se passe. Il n'y
a pas eu de dérapage sur le plan des suivis budgétaires.
Jusqu'à maintenant, j'ai vu des rapports très
intéressants. Par exemple, dans la région de Québec, un
seul établissement était en déficit budgétaire.
C'est assez extraordinaire. Évidemment, c'est un hôpital assez
grand de la région. On va dire, comme d'habitude: C'est toujours ces
grands-là qui sont en déficit. Mais je suis étonné
de voir ce qui s'est passé jusqu'à maintenant, et
agréablement étonné.
Donc, on est dans une situation où les programmes ne sont pas
là. On les avait retirés à l'époque, parce que
c'était illusoire de penser qu'on était prêts. Dans 120, on
a été très bien intentionnés, à
l'époque, et je pense que c'est là que ça va devoir
arriver. Ils vont devoir revenir, les programmes, mais pour autant que le
ministère, qui a une responsabilité provinciale, sache ce que
c'est que le programme et ce qu'il y a dedans. Donc, des équipes, chez
nous, travaillent maintenant à la définition des programmes.
Ça progresse, mais c'est une tâche colossale. Ça ne s'est
jamais fait. À partir du moment où, nous, on aura fait le cadre
très clair de ce qu'est le programme, on pourra envisager de revenir
à ce qu'on souhaitait, à l'époque, et transférer,
au niveau des régies régionales, des responsabilités.
Pouvoirs? Oui, mettons, gradués dans le temps. Programmes? Oui,
éventuellement, quand le ministère aura fait son nid. Et on
n'attendra pas d'en avoir cinq, six. Quand il y en aura un de prêt, c'est
comme ça qu'on va procéder.
M. Trudel: Avant les programmes... M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Je m'excuse, mais, avant les programmes, vous dites:
II y aura possibilité de donner un peu d'oxygène, là. Par
exemple, avril 1994, vous dites: Allocations...
M. Côté (Charlesbourg): Budgétaires. M.
Trudel: ...budgétaires... M. Côté (Charlesbourg):
Oui.
M. Trudel: ...du global, avec un pourcentage de marge
possible?
M. Côté (Charlesbourg): Jusqu'à maintenant,
il y a des programmes qui se font comme ça. Santé mentale: le
ministère accepte ce que les régies nous envoient, bien
sûr, dans la mesure où ça correspond, mais on respecte les
choix que font les régies. Dans d'autres programmes, on envoie le
montant et on dit aux régies régionales: Vous faites la
proposition de la ventilation. Au niveau du programme jeunesse, qui
était une des priorités de la réforme, de l'argent a
été transféré aux régies régionales
et c'est les régies régionales qui ont identifié
l'allocation, je pense. Aux personnes âgées aussi. Donc, dans tout
ce qui est additionnel, aujourd'hui, ce sont les régies qui
déterminent ce qu'elles vont faire.
Là où c'est un peu plus serré, c'est pour les
programmes où les budgets sont déjà donnés à
des centres hospitaliers. On a toujours dit, quant à nous, que, dans la
mesure où il y aurait une marge de manoeuvre, c'est par des allocations
additionnelles. C'est là que la marge va se trouver. Il ne s'agit pas de
dire qu'on va enlever, par exemple, demain matin, à Rouyn-Noranda, 1 000
000 $ pour dire à la régie régionale: Si tu penses que
c'est La Sarre, que c'est Amos ou que c'est Val-d'Or qui devrait l'avoir,
donne-lui, parce que ce serait très inéquitable.
En contrepartie de tout ça, on a continué nos
études sur le plan de l'équité interrégionale, des
études très sérieuses, très, très
sérieuses. Je peux vous dire qu'actuellement au Québec même
le GRIS n'est pas plus avancé que nous autres. C'est extraordinaire.
Toute cette science qui était ici à quelques...
M. Trudel: Vous pouvez aller témoigner vous-même en
commission parlementaire, monsieur.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, oui. Ça va
être, moi, le pouvoir «gris».
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Donc, on est dans une
situation où des travaux ont été faits sur
l'équité interrégionale, très avancés,
très, très avancés. On a eu des premières
rencontres avec les régies régionales, il n'y a pas tellement
longtemps, sur l'équité. Il y a du questionnement. Il est bien
clair qu'il y a du questionnement sur la méthode, mais c'est la
méthode la plus avancée qu'on connaisse actuellement, au niveau
du Québec, qui a été faite à notre
ministère, sous la responsabilité de Simon Caron. Donc, moi, je
pense qu'on progresse. On est à se donner des outils qui vont nous
permettre d'être justes et équitables envers toutes les
régions du Québec, et qui vont permettre une allocation et une
marge de manoeuvre dans l'allocation de différents programmes. Moi,
cette marge de manoeuvre là, j'y crois.
L'autre élément qui est important: on a prépu-
blié, à l'automne ou au printemps, le règlement qui
découle de la loi 120 sur le plan administratif. C'est une brique qui a
soulevé de la poussière, absolument épouvantable. Toutes
les maudites chicanes qu'on a vécues pendant trois ans sont revenues.
Ceux qui n'ont pas réussi à gagner à l'époque ou
qui pensent qu'ils n'ont pas gagné sont tentés de revenir avec le
règlement pour en gagner un morceau. D'autres en ont ajouté, de
telle sorte que la décision qu'on a prise... Parce que ce qu'on voulait,
c'était un règlement qui nous permette de passer à travers
la période qui vient pour avoir un règlement
dépoussiéré avec notre comité sur la
déréglementation. C'est toujours le chat qui court après
sa queue! Finalement, tout le monde a vu un signal qui allait à
rencontre de ce que la réforme voulait faire. C'est qu'on a donné
un règlement qui était supposément, malgré la bonne
volonté des gens qui l'ont fait, contraignant. Enfin...
Il faut comprendre les messages. On a compris le message. Ce qu'on a
fait, c'est qu'on a demandé à nos légistes et aux gens
chez nous de faire en sorte que le règlement soit amputé de tout
ce qu'on pouvait amputer afin de donner déjà le Signal d'une
déréglementation pour donner plus de marge de manoeuvre au niveau
des établissements. Il faut se le dire aujourd'hui, dans la
réalité, quand tu vas voir un conseil d'administration où
il y a des citoyens qui ont décidé de s'engager, qu'est-ce qu'ils
disent? Écoute, là, on a l'impression de gérer la peinture
et de gérer les poignées de porte. Bon! Moi, je ne me cache pas
et je ne me cacherai pas, là: c'est vrai.
M. Trudel: C'est un peu le sens de ma question.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. C'est vrai. Il est
illusoire de penser qu'on peut passer d'une situation qui a duré 30 ans,
où c'était le pouvoir central avec ses lois, ses
règlements et tout ce que tu voudras, ses contrôles au niveau
central, du jour au lendemain, à une situation où c'est le
conseil d'administration qui va tout diriger. Ce n'est pas possible. Il faut y
aller de manière graduelle, et il y a des gens très bien
intentionnés dans les conseils d'administration qui veulent avoir le
moyen de gérer telle affaire et telle affaire, telle affaire. J'en ai vu
un, moi, la semaine dernière. Il y en a un qui m'a dit: Donne-nous
l'autorisation de faire en sorte que les gens des buanderies, ils vont laver le
linge de 4 à minuit ou de minuit à 8 au lieu de 8 à 4 le
jour, et l'établissement vient de sauver 50 000 $. On est tellement
enfargés dans toutes nos conventions collectives, dans tous nos
règlements qu'on n'est pas capables de le faire. C'est absurde, au
moment où on cherche de l'argent pour être capables
d'aniéliorer les soins. Le linge, lui, il ne se rend pas compte de
ça, s'il est lavé de 4 à minuit ou de minuit à 8.
L'individu qui le porte, le lendemain, il ne se rend pas compte de ça,
lui, que ça a été lavé de 4 à minuit ou de
minuit à 8. Il faut donc aller chercher dans notre système un peu
plus de souplesse, ce qui va nous permettre de faire les économies dont
on a besoin et de donner la chance aux gens qui veulent administrer leur centre
pour sauver des sous de le faire. C'est vers ça
qu'on se dirige, graduellement, pour ne pas qu'il y ait de
dérapage. Évidemment, les gens sont conscients de ça, et
les efforts sont faits chez nous. (21 heures)
M. Trudel: Mais, dès avril 19... Excusez.
Le Président (M. Poulin): Je voudrais juste poser une
question, si vous me le permettez, parce que vous parlez des régies
régionales et vous parlez de buanderies. Je suis dans un comté
où c'est touché, les buanderies, et on se pose beaucoup de
questions au centre hospitalier Chauveau. C'est que, tout près du centre
hospitalier Chauveau, on a le centre de détention d'Or-sainville qui
pourrait même s'occuper de ça à des coûts...
L'hôpital, dernièrement, avait des chiffres d'entre 75 000 $ et
100 000 $ d'économie. On vit des choses, mais on sait tout le contexte,
là. Je pourrais vous en parler parce que j'ai déjà eu des
sous en 1987-1988, parce qu'il fallait respecter le centre, là...
M. Côté (Charlesbourg): Partagée.
Le Président (M. Poulin): Oui, Partagée, c'est
ça. Juste pour les régies régionales, M. le ministre, et
je pense que vous êtes là... On en a parlé
dernièrement parce que la loi nous oblige à revoir d'ici trois
ans chacune des régies régionales. Est-ce que, par ce projet de
loi là, on aura, sur l'expérience que le ministère a
vécue parce qu'on se souvient des CRSSS, etc. un meilleur
contrôle, nous, les politiciens, à voir ces gens-là des
régies régionales venir nous l'expliquer en commission
parlementaire, comme on va le faire dans les prochains mois? Est-ce qu'on
pourra poser les vraies questions? Est-ce qu'on pourra... Non, je vous pose la
question bien sincèrement parce qu'on en a discuté pendant deux
séances de rencontre; je pense que c'est intéressant que vous en
parliez.
M. Côté (Charlesbourg): Le principe est clair, le
principe est toujours le même, c'est imputabilité en bas et en
haut. Et je peux vous en parler avec passion, M. le Président, de la
réforme, 10 heures, 20 heures, si vous voulez, et je considère
que c'est toujours une très bonne réforme, malgré le
contexte financier difficile, que de parler d'imputabilité en bas et en
haut, on l'a dit, le conseil d'administration d'un établissement aux
gens qu'il dessert et à la régie régionale, alors que la
régie régionale, elle, c'est à son assemblée
générale qui est en dessous et à l'Assemblée
nationale en plus du ministre. Donc, en commission parlementaire, ils vont
venir répondre aux questions des parlementaires. Je disais même
à l'époque: Ce qui va être extraordinaire, c'est que, pour
une fois, le pouvoir et l'Opposition vont poser des questions sur
l'administration des sommes qu'on a déléguées, des
responsabilités qu'on a déléguées aux régies
régionales.
À l'exercice de février, que vous avez commandé, il
ne faut pas s'attendre à des miracles. Je pense que, si c'est ça
vos aspirations, vous allez être déçus. Ce que je veux tout
simplement que les gens comprennent... Parce que, moi, j'ai vu des gens, avant
même qu'on transfère des pouvoirs aux régies
régionales, qui me disaient: II n'y a pas de résultat. Je
comprends, ce n'est pas une petite transformation. L'idée est d'y aller
par étapes pour faire en sorte que chacune des étapes soit bien
faite, qu'on puisse apporter des correctifs en cours de route. On jugera dans
quatre ans, dans cinq ans, quand on sera rendu en vitesse de croisière.
Et on l'avait dit à l'époque, c'est une réforme qui va
nécessiter quatre ou cinq ans avant d'atteindre sa vitesse de
croisière.
Et, à ce moment-là, moi, je suis convaincu des
résultats; que de confier à des autorités locales et
régionales la responsabilité de faire des choix est toujours un
pouvoir qui est plus près que le pouvoir central de Québec. Et
ça va permettre au ministère, lui, de recentrer sa mission et de
faire en sorte que le ministère lui-même fasse ce qu'il a à
faire. Parce que le ministère ne faisait pas, sous l'ancienne loi, tout
ce qu'il avait à faire. Il y a des bouts qui étaient
laissés de côté, et, quand on dit: Avant, c'est le
ministère; pendant, ce sont les régies et les
établissements et, après, c'est le ministère, donc, c'est
clair que, sur le plan de la vérification de la qualité et du
retour sur le plan administratif aussi, sous toutes ses formes... Moi, je suis
convaincu que vous allez pouvoir le faire, et probablement que les
régies vont aussi parler de leurs limites, de leurs contraintes et que
ça va être très éclairant sur le plan des
ajustements qu'il y a à faire.
M. Trudel: Vous vous rappellerez certainement, M. le ministre,
que et vous avez donné votre accord à cela, il faut en
convenir c'est un amendement, c'est un ajout que nous avions
suggéré. Et si, oui, on ne peut pas être plus exigeants
vis-à-vis de la situation que ce que la réalité nous
présente j'ai passé le message l'autre jour, nous, nous le
passions, je le repasse ici cependant, pour les régies
régionales qui vont se présenter ici, elles seront, quant
à leurs activités actuelles et à leurs activités
passées, c'est-à-dire l'année où on va les
examiner, examinées sous toutes leurs coutures. Et je souhaite vivement
que la commission des affaires sociales, par ailleurs, fasse école en
pareille matière, puisque, à ma connaissance, ce sera la
première fois, oui, effectivement, que des instances régionales,
des instances déléguées, viendront répondre aux
élus de l'Assemblée nationale.
Et c'est pourquoi j'ai demandé à la commission d'informer
les régies régionales aussi que nous leur ferions parvenir
auparavant une série de questions pour avoir des informations
supplémentaires sur les activités. Parce qu'un rapport annuel ne
peut forcément pas contenir toute la gamme des activités et, dans
un certain nombre de cas, même si nous ne l'avons pas convoquée,
pour la régie régionale de la Gaspésie, le rapport annuel
a deux pages. Et je ne leur en fais pas grief, ni reproche: quant à leur
période d'existence, c'est plus théorique qu'autre chose. Puisque
ça se terminait, donc, en avril, au 1er avril, au 31 mars 1993, on ne
pouvait pas
exiger davantage de l'organisme qui n'existait pas, à toutes fins
utiles, pour la région de la Gaspésie. Cependant, oui, il va
falloir que ces personnes qui administrent l'argent du public soient redevables
à d'autres élus de la même façon, quant à
moi, et de façon très sévère.
Le Président (M. Poulin): Mais, je pense que...
M. Trudel: Sévère, au sens, là, de
l'exactitude et au sens de la réalité des chiffres et des
situations et des choix qui ont été faits aussi.
Le Président (M. Poulin): Je pense qu'on est en
discussion, c'est plaisant, mais autant le ministre et vous, lorsque nous avons
eu des discussions avec les membres de la commission, et certainement chacun de
nous, nous serons, je pense, des élèves avec ce nouveau projet
là. Je pense aussi qu'il faut être des vrais partenaires, et c'est
pour cette raison-là qu'on a pris la décision je ne dirais pas
d'avertir, mais de contacter ces gens-là auparavant. Et je pense qu'on
se devra, avec certaines régies qui ont une expérience et une
expertise qui est de longue date... Je prendrais celle de chez nous, qui est la
région de Québec; je ne parlerai pas de celle des
Chutes-de-la-Chaudière, parce que c'est nouveau. Mais il reste qu'une
chose est certaine, c'est que, nous, les élus, nous devons donner un
chemin à ces gens-là pour dire que, dans l'avenir, la
réforme, elle est là. Et, à chaque fois, peu importe qui
sera là d'un côté ou de l'autre, ces gens-là auront
à répondre à des politiciens qui vivent, dans chacun de
leur comté, des questionnements autant au niveau des conseils
d'administration qu'au niveau des usagers. Je pense que c'est ça qui est
intéressant dans cette loi-là.
M. Trudel: Alors, M. le Président, ne vous
inquiétez pas sur la vitesse de la progression de l'étude article
par article du projet de loi, on finira bien par y arriver...
M. Côté (Charlesbourg): Comme d'habitude. M.
Trudel: ...quasiment comme d'habitude.
M. Côté (Charlesbourg): Mais votre question
m'inspire. Comme on est toujours là pour passer des messages, on en
profite vu que tous les établissements à travers le Québec
sont branchés et qu'ils nous écoutent. Dans des économies
éventuelles, il faudra aussi peut-être examiner nos exigences,
à nous, quant aux rapports annuels. Si c'est imprimé sur du
papier 8V£ x 14, blanc, broché, ça pourrait faire pareil.
Et peut-être qu'on serait dans une situation d'économie
très appréciable. Donc, c'est toute une série de pratiques
et, finalement, des gens le font parce qu'on l'oblige et... Mais on n'oblige
pas...
M. Trudel: Vous m'enlevez déjà quelques images.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...que j'allais utiliser, parce que cette pile de
documents qui repose à l'arrière de moi, dans mon bureau, sur le
calorifère, j'y jette un coup d'oeil tous les matins et je vous prie de
croire que les courants d'air peuvent glisser jusque dans mon cou, parce que le
papier glacé est d'assez bonne qualité pour cela.
M. Côté (Charlesbourg): Mais c'est parce qu'on a
créé l'obligation de le faire. Et on sait que tout le monde a
trouvé le moyen de ne pas mettre, nécessairement, ce qu'on a
besoin dans les rapports annuels. Bon. Alors, je pense que c'est une pratique
qu'il faut revoir et il y aurait très certainement des économies
très appréciables à ce niveau-là.
M. Trudel: L'autre élément, M. le ministre,
extrêmement important, qui constitue l'essence même de la
régie régionale dans la réforme, c'est les PROS, les plans
régionaux d'organisation des services. Si ça peut se
résumer assez brièvement, est-ce que le ministre pourrait nous
faire un bref état de la situation sur l'état de progression du
design des PROS, des plans régionaux d'organisation des services dans
les régies régionales au Québec ou dans les régions
sociosanitaires du Québec, puisque toute l'opération, en
deçà ou au-delà de l'aspect budgétaire, là,
ça ne fait pas grand sens, ça ne correspond à rien, si non
seulement on ne l'applique pas, mais si on dit: Ça, ça accompagne
un plan régional d'organisation des services qui va faire en sorte que
les services vont être distribués de telle façon, avec
telle intensité, telle priorité, compte tenu du profil de la
population, compte tenu d'un ensemble de caractéristiques qui sont
énumérées dans la loi, mais qui peuvent être
interprétées et poussées ou plus ou moins prises en compte
dans l'organisation des services sur le territoire donné? Alors, quel
est l'état de cette opération? (21 h 10)
M. Côté (Charlesbourg): II faut quand même
admettre que c'est une opération qui est intimement liée aux
programmes, parce qu'on ne fait pas un PROS pour le plaisir de faire un PROS
sur à peu près n'importe quoi. Il y en a un certain nombre qui
sont en cours actuellement. Pour santé mentale, qui est, je dirais,
probablement la mère des PROS parce que ça a
été la première expérience vécue au
ministère, et santé mentale, c'est passablement avancé un
peu partout des ajustements ont été nécessaires,
mais c'est passablement avancé un petit peu partout.
Le deuxième qui est assez avancé: santé publique,
où on a exigé des PROS et des PROR. Parce que passer de 32
départements de santé communautaire à 16, c'est, sur le
plan du nombre, un, 17, 400, mais, de 32 à 16, c'est plus difficile un
peu. Ça, c'est la pyramide à l'envers. Donc, c'est toujours un
petit peu plus difficile et ça implique des personnes. Et on est dans
une situation
où on va pouvoir, au cours des prochains jours,
déjà accepter pour, si ma mémoire est fidèle, au
moins deux régions du Québec les plans régionaux
d'organisation en santé publique; pour quatre autres, donner des
indications précises, acceptation, mais avec un «no go» sur
certains points, alors que, dans d'autres cas, on est en attente de ces
PROS-là au niveau du ministère. Donc, ça évolue
à ce niveau-là.
Et il y a déficience intellectuelle. Il n'y en a pas, à ma
connaissance. À moins que M. Caron me l'indique, il n'y en a pas
d'autres en cours. Parce que nous devons, de manière prioritaire, si on
veut avoir une organisation digne de ce nom, de qualité, faire le
découpage des programmes. Quand on aura fait le découpage des
programmes, à ce moment-là, on peut entreprendre une
opération d'envergure sur les PROS dans les différents programmes
pour chacune des régions du Québec. Donc, c'est là
où est la situation. Santé publique, c'est santé publique
et, à ce niveau-là, les gens travaillent assez fort. Il a fallu
nommer pour le mois de juin, pour à peu près toutes les
régions, des directeurs de santé publique de chacune des
régions après des concours, ainsi de suite, et le reste suit.
Donc, au niveau des programmes, c'est le découpage d'abord et suivront
des PROS autres que ceux que je viens d'identifier: santé publique,
santé mentale et déficience intellectuelle.
M. Trudel: Mais, avec le découpage par programme,
idéalement, on se retrouverait avec des PROS en santé physique,
santé mentale, adaptation et intégration sociales...
M. Caron (Simon): Intégration et adaptation sociales.
M. Trudel: O.K., les deux. Et réadaptation?
M. Caron (Simon): Oui. En fait, ce qu'on a essayé...
M. Trudel: On va se réveiller avec cinq?
Le Président (M. Poulin): Juste pour fins
d'identification, M. Caron.
M. Caron (Simon): Simon Caron. Je dirais que, depuis un an, outre
ce que le ministre vient d'indiquer où des régions sont en train
de développer certains plans régionaux d'organisation des
services, il y a beaucoup de travaux qui ont été faits avec les
régies régionales pour travailler à la nomenclature des
programmes, à la lumière des cinq grands champs de la politique
santé et bien-être. Et, avec santé physique, il y avait
santé mentale, il y avait intégration sociale, adaptation sociale
et il y avait également santé publique. À la
lumière de ces cinq grands champs, si on veut, on est en train,
actuellement, de faire l'exercice pour découper certains de ces champs
d'activité en programmes clientèles avec les régions.
C'est l'exercice qu'on a fait.
Pour certains secteurs d'activité, on est en mesure actuellement
de proposer certains programmes clientèles. Quand on pense, par exemple,
à intégration sociale, on voit très bien que,
là-dessus, il y a un programme personnes âgées en perte
d'autonomie; il y a aussi des personnes handicapées, problèmes au
plan des incapacités physiques et incapacités intellectuelles. On
le voit là-dessus, il y a déjà des orientations. On est
capables de reconstituer également des enveloppes budgétaires qui
existent dans ces trois, je dirais, programmes clientèles, et c'est cet
exercice-là qu'on a fait avec les régions depuis, je dirais,
au-delà d'un an. On est en train de conclure par rapport à cet
exercice-là et on a reconstitué l'enveloppe de 10 000 000 000 $
pour l'année 1991-1992 dans les cinq grands champs de la politique de
santé et de bien-être et également dans certains programmes
clientèles.
Là où on a des difficultés, M. le
député, c'est plus, actuellement, en santé physique.
Santé physique nous apparaît être un univers un petit peu
plus difficile, qu'il va falloir questionner. Santé mentale ne pose pas
vraiment de difficulté; il y a un grand programme en santé
mentale qui est, je dirais, l'ensemble de la politique qui est couvert en
santé mentale. Santé publique, ça va aussi assez bien par
rapport à ça. Dans les deux autres domaines, intégration
sociale et adaptation sociale, les programmes clientèles nous
apparaissent également corrects. La seule difficulté qu'il nous
reste donc, c'est plus en santé physique, et on travaille
là-dessus.
M. Trudel: Mais, pour l'instant, c'est comme la machine à
l'envers, c'est-à-dire que les budgets par établissement, les
allocations par établissement ont été, par ailleurs,
replacés dans un design par programme, pour l'instant en tout cas, pour
fins d'illustration et de progression dans l'espoir d'établir un
programme clientèle.
M. Caron (Simon): Exact. On ne veut pas que ce soit uniquement un
découpage théorique sur papier; on veut qu'il puisse y avoir des
orientations qui soient accolées à ça. On veut qu'il y ait
un univers face à des problèmes clientèles et on veut
également qu'il y ait des dimensions financières qui existent par
catégorie d'établissements. C'est cette matrice, en fait,
où on part actuellement des budgets d'établissement pour se
rendre à des clientèles; on est en train d'essayer d'inverser la
matrice en partant des microcentres d'activité, je dirais, fournis par
chacun des établissements, à partir des systèmes
d'information fournis pour les rapports budgétaires.
M. Trudel: Puis les études sur l'équité
interrégionale vont entrer dans cette matrice pour en modifier, enfin,
le contenu chiffré, des vraies piastres, là,
éventuellement? J'oserais même dire, dans la même question:
Ça va sortir à quelque part, ces études-là?
M. Côté (Charlesbourg): Vous vous rappellerez qu'il
y a deux ans on a mis sur pied, avec l'AHQ,
d'abord en centre hospitalier de courte durée, une étude
sur l'équité interrégionale, parce que tantôt
Val-d'Or trouvait qu'il était sous-financé par rapport à
Rouyn-Noranda, Rouyn-Noranda par rapport à Amos, et ainsi de suite. On a
voulu d'abord s'adresser à ce problème-là. Donc, il y a eu
des travaux au niveau de la courte durée qui ont été
faits, et l'équipe de Simon a travaillé sur une
équité interrégionale, mais plus englobante parce qu'on
s'est dit: Ça peut être le cas en courte durée, mais
ça peut ne pas être le cas dans le social et c'est une dimension
qui est assez importante. Donc, le travail s'est fait et le travail a
intégré les deux démarches, et, aujourd'hui, on est dans
une situation où le document n'est pas terminé, mais on aura un
document unique sur l'équité interrégionale.
Et ça faisait l'objet des discussions avec les régies
régionales. Les régies régionales nous ont dit: Si, dans
l'allocation additionnelle... Parce qu'il y aura toujours de l'allocation
additionnelle, même si on est en situation budgétaire difficile.
Il y aura toujours un peu d'argent qui va s'ajouter dans le système pour
de nouvelles priorités; donc, ce sera la base de l'allocation des
ressources par région. De la même manière, il faut que ce
soit notre base dans la mesure où il y aurait des compressions parce
qu'il faut tenir compte de ce phénomène d'inéquité
interrégionale. Parce que, si c'est une coupure aveugle comme on y a
été habitués dans le passé, je pense qu'on fait pas
mal également à tout le monde; on fait plus mal aux plus pauvres
qu'à ceux qui sont plus riches. Donc, elle va jouer dans les deux sens,
cette équité interrégionale, et il y a des travaux qui se
poursuivent avec les régies régionales sur la méthode.
Comme avec toutes les méthodes, il y a des résultats qui sont
surprenants dans l'application de la méthode, et c'est ça qu'on
tente de corriger à ce moment-ci en collaboration avec les
régies. (21 h 20)
M. Trudel: Mais, prenons un cas très hypothétique,
là, par exemple, sur la phase négative de compressions, comme,
par exemple, un chiffre de 250 000 000 $ qui va s'introduire il n'y a
rien de nouveau là-dedans, vous l'avez mentionné vendredi en
interpellation bien, le principe de la compression de 250 000 000 $
à travers le Québec, normalement, avec ce que vous venez de dire,
va se moduler suivant les missions et suivant un certain nombre de
comment dire facteurs d'équité suivant la situation de
chacune de ces régions-là, tout en donnant un total de 250 000
000 $ de compression pour l'ensemble du Québec, toutes les dimensions
comprises, tel que nous en avons discuté vendredi. C'est ça?
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'il faut comprendre,
l'exercice vise à déterminer le quantum à partir d'un
chiffre, disons 250 000 000 $, de compression. Si tel était le cas, tout
en tenant compte de l'équité interrégionale, on en
arriverait à dire à une région: Voici ce que vous devez
livrer en termes d'argent: 2 000 000 $. Et la régie régionale a
la responsabilité, par la suite, d'identifier comment va se faire la
récupération des 2 000 000 $ et dans quels secteurs et dans quels
services. Ce n'est pas le ministère qui le ferait. Donc, l'exercice
d'équité interrégionale et de quantum est uniquement
à titre de quantum à livrer, laissant aux régies
régionales le soin d'identifier les endroits les plus susceptibles de
fournir ces rendements, et davantage au niveau des services que des soins.
C'était ça, l'exercice qui était en cours, et ce que j'ai
compris, c'est qu'il va y avoir un temps d'arrêt, «time out»,
pas parce que l'Opposition le veut, mais parce que ça a l'air qu'il va y
avoir un autre ministre de la Santé et des Services sociaux, qui peut
regarder ça sur les modalités, mais pas sur le quantum.
M. Trudel: Ha, ha, ha! Donc, il va y avoir comme une
responsabilité additionnelle à cet égard-là pour
les coupures. Et j'allais dire et je ne le dis pas de façon
sarcastique, pas du tout, je veux avoir la précision les quantums
étant décidés suivant les profils sociosanitaires, les
quantités, puis les budgets actuels, et elles aussi, les régies
régionales, en tenant compte des objectifs de la loi 198. Est-ce que
«en tenant compte» de l'article 4 de la loi 198 va s'appliquer aux
régies régionales? Vous comprenez le sens de ma question, c'est:
Est-ce qu'on va demander aux régies régionales «en tenant
compte» ou si le «tenant compte» va arriver aux régies
régionales? Est-ce que le ministère, le gouvernement a
l'intention d'indiquer aux régies régionales que le «tenant
compte» de la loi 198, il est comme de rigueur quelque part?
M. Côté (Charlesbourg): La loi 198... On l'a
esquissé un peu dans le débat de vendredi matin parce que ce
n'est pas des formules qui permettent... J'ai dit, vendredi matin: Trois fois
moins que ce que vous avez véhiculé vous rappelez-vous de
ça? en termes d'impact.
M. Trudel: Très bien. On en a un tiers de
confirmé.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais je n'ai pas
à en confirmer d'autres parce qu'il n'y en a pas d'autres.
M. Trudel: Non, je parle de mon intervention à moi.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Évidemment,
quand tu vas à la pêche, puis que tu penses en prendre 21, puis
que tu reviens avec un tiers de ton 21, tu reviens avec sept.
M. Trudel: Et que tu espères zéro, dans ce
cas-là.
M. Côté (Charlesbourg): ii faut bien comprendre
l'enjeu, et je pense que l'échange permet de le préciser,
là. l'attrition, au ministère, était d'environ 4 %, en
période de croissance où tout le monde dit: bien,
écoute,
je suis tanné de cette job-là, mon boss, je ne lui aime
plus la face, j'aimerais bien ça aller voir ailleurs; il y a du monde
bien sympathique ailleurs, je vais changer...
M. Trudel: Votre illustration est au hasard, là. M.
Côté (Charlesbourg): Oui, c'est clair.
M. Trudel: II n'aime plus la face du boss, il change. Oui.
Ça, c'est réglé.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Aucune allusion
à mon cas, là.
M. Trudel: Non, jamais! Ça va de soi.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, on est dans une
situation, aujourd'hui, où c'est davantage 3 %. Dans une période
d'instabilité économique, je pense que les gens endurent leur
boss un peu plus. Ils essaient de lui trouver des qualités. Alors, 3 %
de 174 000, des chiffres ronds, disons que ça fait 5000 attritions par
année. C'est une opération sur trois ans, donc, ce qui veut dire
qu'il y aura plus ou moins 15 000 postes au cours des trois années qui
feront l'objet d'attrition. Et 15 000 sur 21 000, c'est pas mal plus que ce que
je vous ai dit. Parce qu'un tiers... Puis j'espère que ça va
être moins qu'un tiers aussi clair que ça, là
de ce que vous avez évoqué. Évidemment, ça
dépend d'un certain nombre de choses.
On est donc dans une situation où ce sont des choses qui ne sont,
je dirais, pas faciles. C'est pour ça que le 198 est inclus dans
l'opération que nous avons envisagée et, évidemment, il
n'y a plus personne qui croit aujourd'hui qu'il n'y a pas des économies
appréciables à faire au niveau des services, et ça, c'est
le prix à payer. Je vous l'ai dit vendredi, je ne veux pas compter les
corps, je veux équilibrer les comptes, et pas équilibrer les
comptes à tout prix, parce qu'on est dans une situation de
déficit assez respectable. Et ce qui est recherché en termes
d'opération, c'est de protéger à tout prix les soins.
C'est ça, l'objectif. Et les soins, le coeur du système, il faut
qu'ils soient protégés.
Oublions les débats sur la tarification, parce que ce n'est pas
ça dont il est question dans 198, en termes d'opération; la
tarification ou désassurance, je vous l'ai dit, ça devra faire
l'objet d'un projet de loi. Donc, il y en aura un, débat public, au
moment où ce sera abordé. Mais l'application de la loi 198, elle
est incluse dans ce que nous souhaitions. Si on veut se donner une marge de
manoeuvre, c'est 1 000 000 000 $; si on ne se donne pas de marge de manoeuvre
en termes d'allocation, c'est 750 000 000 $ en moins de la tarification qui
était envisagée.
Alors, on est donc dans une situation où on parle plus de 5000
à 6000 personnes sur un potentiel de 15 000 en termes d'attrition. Bon,
est-ce que ça veut dire, pour autant, que ça n'affectera pas le
monde? Ça va affecter le monde. Je ne veux pas essayer de faire croire
aujourd'hui que, si ce sont 5000 ou 6000 postes dans l'ensemble du
réseau sur 174 000 et qu'on peut le gérer par l'attrition,
ça ne nécessitera pas des changements à
l'intérieur. Mais il n'y a personne aujourd'hui qui peut me faire
accroire que, dans l'entretien ménager, dans les buanderies, dans les
cafétérias, on est dans une situation où il n'y a pas...
Dans les laboratoires, quand on se fait dire aujourd'hui que, bon, règle
générale, ça prend huit minutes ce n'est pas
beaucoup de temps, là, huit minutes pour un humain de faire une
analyse et qu'il y a des machines aujourd'hui qui permettent de le faire en 30
secondes, c'est sûr que ça a un impact sur le personnel, mais, au
bout de la ligne, si ça signifie 50 000 000 $ d'économie, il faut
le gérer. Alors, il faut le gérer, il faut prendre le temps de le
faire avec nos employés et il y a donc là des économies
appréciables.
Je me fais servir l'exemple d'Ottawa; à Ottawa, tous les
établissements du réseau de la santé sont desservis par
une seule cafétéria, avec le respect des diètes de chacun
des patients. Ils sont donc tous desservis par une cafétéria
centrale qui se permet même de livrer des repas chauds à Sudbury
à partir d'Ottawa, avec des économies extraordinaires. Bien, je
pense qu'on est rendus là. Et ça, il n'y a personne qui peut
faire la démonstration que ça touche aux soins, au coeur du
système. C'est donc ce à quoi il faut s'attaquer demain matin,
mais, s'il n'y a pas, au niveau de la ligne, dans l'exercice, un
intérêt pour l'établissement d'être associé
à une démarche comme celle-là, où il puisse y avoir
des économies qu'il va réallouer, il est bien évident que
ça va être difficile.
C'est une opération qui est intéressante pour la survie du
système, et, moi, je vous le dis, c'est la voie de l'avenir. On le verra
au cours des prochains mois, mais déjà beaucoup de travaux ont
été faits au ministère pour s'assurer de le faire de la
bonne manière et, par le phénomène de l'attrition, je
pense qu'il y a possibilité de livrer 198 en ne s'attaquant pas au coeur
du système. La tarification, c'est un autre débat.
M. Trudel: Oui, laissons la tarification, on aura bien l'occasion
de l'aborder, ne vous inquiétez pas là-dessus. Mais je veux bien
comprendre le sens de l'opération, donc, qui va aboutir,
forcément, sur le terrain des régies régionales, des
établissements: l'opération de récupération de 250
000 000 $ pour l'année qui vient.
M. Côté (Charlesbourg): Non, l'année
1994-1995.
M. Trudel: Je veux dire l'année financière qui
vient.
M. Côté (Charlesbourg): L'année 1994-1995.
Pas 1993-1994; pour 1993-1994, le budget est fermé, c'est fini.
M. Trudel: Oui, 1994-1995, je m'excuse; le temps va tellement
vite, bon. Et, dans ce sens-là, vous dites: On va probablement rejoindre
les objectifs de la
loi 198 à l'intérieur des processus d'attrition,
j'espère, je souhaite. C'est ça que vous dites. Parce que vous
dites, finalement: II y a 15 000 postes qui sont concernés, sur trois
ans...
M. Côté (Charlesbourg): Par attrition. (21 h 30)
M. Trudel: ...par attrition, c'est ça, et vous parlez plus
d'une réalité de 6000, 7000 ou 8000 postes pour l'application de
198 à l'intérieur de la commande de 750 000 000 $ ou 1 000 000
000 $, suivant l'an où on le ferait...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: ...comme minimum. Mais ça pourrait aller
à davantage si une régie régionale, par exemple,
choisissait, je ne sais pas, d'allouer plus d'argent pour le service
lui-même à la population, quitte à ce que, dans d'autres
secteurs, on rétrécisse davantage et que ça coûte au
niveau du personnel.
M. Côté (Charlesbourg): C'est exactement le sens
aussi. Les gens vont devoir procéder par réallocation au cours
des prochaines années. Donc, il faut faire des économies en
quelque part. Et qu'une régie régionale arrive avec un plan ou
qu'un établissement arrive avec un plan à une régie
régionale qui lui permette de dégager des marges de manoeuvre
dans le respect des conventions... Il n'y a personne qui s'imagine que, demain
matin, ces choses-là peuvent se faire sans le respect des conventions
collectives. Mais, à partir du moment où vous n'avez pas besoin
de personnel, vous n'avez pas besoin de personnel. Si vous pouvez, aujourd'hui,
par des cafétérias regroupées, faire exactement le
même produit avec la moitié du monde, ça, c'est
l'évolution de notre société. Je pense qu'il faut y
arriver.
Si c'est ça le prix à payer pour conserver le coeur de
notre système, moi, je pense que la population québécoise
est prête à ça. C'est ça qu'il faut faire et je
pense que c'est ça qui va garantir que le système passe à
travers. Dans la mesure où les régies régionales sont
impliquées, comme elles le sont maintenant, et qu'on gère en
collaboration et qu'il y a non seulement de l'espoir, mais des gains
réels qu'ils pourront réallouer pour des services, pour des soins
additionnels au niveau de leur milieu, c'est extraordinaire. C'est ça
qu'il faut faire.
M. Trudel: Donc, on était partis des PROS et de
l'application dans le positif ou dans le négatif ou dans la marge, pour
terminer sur cette partie des responsabilités des régies
régionales. Comme l'«Opération réalignement»
de l'État, pour prendre les termes qui ont été
utilisés dans les médias d'information, est décidée
et a été mise en route en juin, avez-vous dit, donc les
régies régionales seraient sur le point de se faire donner leur
quantum de prévision de rétrécissement de leur enveloppe.
Je dis les régies régionales; c'est l'ensemble des
établissements, des budgets des régions via les régies
régionales. Il va bien falloir que quelqu'un le dise quelque part, si on
veut qu'il y ait un résultat en 1994-1995.
M. Côté (Charlesbourg): Moi, il m'est arrivé,
à l'occasion, de me faire coincer sur la place publique et de me faire
brasser passablement parce que j'étais trop transparent. C'est assez
extraordinaire. Mais ça a toujours été ma règle et
c'est le meilleur moyen de faire progresser les choses, même s'il y a des
gens qui s'évertuent à tenter de déformer la
vérité, puis, là, je ne parle pas de vous. Si je parlais
de vous, je serais capable de vous le dire, vous me connaissez, puis je vous
connais aussi. donc, on est pris avec la maladie de la nouvelle, peu importe si
elle est vraie ou si elle n'est pas vraie, ou du détournement
d'intention. mon intention était très claire: à partir du
moment où il y a des décisions, le 22 juin, pour une des rares
fois parce qu'il n'y a pas juste du négatif là-dedans, il
y a du positif aussi pour une des premières fois, on aurait
été capables de dire aux régies régionales et aux
établissements: voici l'horizon de trois ans sur le plan
budgétaire. ils n'ont jamais vécu ça. us n'ont jamais
vécu ça, ni sous notre gouvernement de 1970 à 1976, ni
sous le vôtre, de 1976 à 1985, et ni sous le nôtre
jusqu'à aujourd'hui. ce qui arrive, c'est qu'on confirme des budgets, au
mois de janvier ou huit mois après le début de l'année
financière, aux établissements et, nous-mêmes, on se fait
aviser par le conseil du trésor en cours de route, par une
décision du gouvernement. comme les revenus sont moindres, il faut aller
dans les périmés qu'on ajoute au ministère, puis on envoie
des bonnes nouvelles aux trois ou quatre mois dans les
établissements.
Donc, pour la première fois, on était capables de dire aux
établissements: Voici l'orientation budgétaire pour trois ans et
c'est avec ça que vous allez vivre. Nous, on fait le pari d'une
récupération de sous qui se fait de la manière suivante.
Ce n'est pas tout de dire qu'il y aurait 1 000 000 000 $ de moins si
c'était le cas. Ce n'est pas vrai, d'abord. Il y a 250 000 000 $, il
faut le rappeler, qui seraient réalloués. Donc, on serait dans
une situation où ce montant serait comblé de différentes
manières. Il y a d'abord un manque à gagner. On n'enlève
pas l'argent, là.
M. Trudel: Manque à gagner...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais c'est très
important. Quand tu n'indexes pas, tu dis à l'individu: Tu vas faire les
mêmes services avec le budget que tu as, sans qu'il soit indexé.
Donc, tu ne lui enlèves pas l'argent, mais, dans la comptabilité
du 1 000 000 000 $, elle apparaît, la non-indexation.
Deuxièmement, par des compressions, bien sûr, parce qu'il va en
apparaître quelque part. Quel est le quantum des compressions
nécessaires? C'est ça qui est en cours d'étude et de
travail, selon différentes formules. Et, par la suite, la tarification
qui vient compléter le tout.
On est donc dans une situation où l'exercice était assez
clair, bon, dans «Défi qualité-performance», qui
était un premier document, suivi d'un deuxième qui a
été discuté à la dernière réunion que
j'ai présidée avec les régies régionales, où
il y a beaucoup de questionnement. C'était un processus très
ouvert avec les présidents, de même qu'avec les directeurs
généraux et mes sous-ministres, parce que c'est deux tables
différentes. Et c'est ça qui a été exploré,
avec des premières démarches sur la présentation
d'où on en était avec le document sur l'équité
interrégionale. Donc, un processus transparent avec les régies,
pas public encore sur le plan des données, parce que, évidemment,
il faut valider des choses, puis il faut voir s'il n'y a pas des erreurs dans
nos affaires. Il faut que ce soit partagé. Si on veut être
capables de l'appliquer, il faut que ce soit partagé par des
régies. Et c'était donc la deuxième étape.
La troisième étape, arrivant après les fêtes,
était celle de l'identification. Pas dans la surprise, le 27 mars, au
moment où tu déposes des crédits, tu dis: Voici ton
budget. On a dit: Dans un exercice, dès le mois de janvier, où
les quantums seraient identifiés pour les régies
régionales, ce qui se traduirait par une démarche au niveau de
chacun des établissements.
Donc, ce à quoi on a assisté en cours de
routeà l'occasion, sur le plan politique, c'est de bonne guerre
c'est qu'on a pris le brut, donc, le montant, on l'a identifié
à chacune des régions, compte tenu du budgétaire dans
chacune des régions, sans tenir compte de l'équité
interrégionale qui est une situation assez importante dont il faut tenir
compte. Et, deuxièmement, on ne tenait pas compte du manque à
gagner qui est un élément très important dans le
processus. Et, finalement, ça s'est traduit par des peurs absolument
épouvantables.
Je ne dis pas que c'est négligeable en termes de piastres et de
cents. D'abord, c'est 1 000 000 000 $ sur 39 000 000 000 $, si on maintient le
budget relativement à 13 000 000 000$. Ce n'est plus 1000 000 000$,
parce qu'on le sait déjà aujourd'hui, il y a un 250 000 000 $ de
réallocation et un 250 000 000 $ de tarification, si on trouve les voies
pour le faire. C'est donc 500 000 000 $. Alors, 500 000 000 $ sur 39 000 000
000 $, c'est l'effort qui est demandé, donc, pour protéger le
coeur du système.
Et je suis convaincu que, si l'exercice est mené de bonne
manière, avec une bonne collaboration et ouverture, il va donner des
fruits plus importants. On en a discuté ici: regroupement des achats, 1
400 000 000 $ de biens et services achetés annuellement. Il y en a 400
000 000 $ qui sont «poolés» en termes de regroupement
d'achats. Il en reste 1 000 000 000 $. 10 % de sauvés, c'est 100 000 000
$. C'est de l'argent. Cafétérias, entretien ménager,
buanderies, laboratoires. Je pense qu'avec un exercice sérieux fait
à ces niveaux-là, on est capables d'aller chercher les sommes
dont on a besoin pour même ajouter un peu d'argent dans le
système.
Mais c'est de travailler de l'intérieur sur ce qui est moins
essentiel. Je ne veux pas dire que manger, ce n'est pas essentiel, là,
mais, évidemment, si, à bord des avions, à 35 000 pi dans
les airs, puis à trois heures de Montréal, ils réussissent
à nous servir un repas chaud, ce n'est pas garanti qu'une
cafétéria centralisée à Québec, pour
l'ensemble des établissements, ne donnerait pas un repas
approprié, commandé par des diététis-tes, donc, qui
va avec les besoins des personnes et qui est de bonne qualité. La preuve
est faite à Ottawa. C'est très clair, et même très
impressionnant. La seule chose que je regrette, c'est qu'on n'ait pas fait
cette démonstration-là avant parce que ce serait
déjà fait. (21 h 40)
Le Président (M. Gauvin): M. le député.
M. Trudel: Alors, là-dessus, on va, quant à moi,
progresser un peu dans le projet de loi, puisqu'il y aurait beaucoup d'autres
questions qui se poseraient, et j'en aurai d'autres en cours de route, de toute
façon, les prétextes étant nombreux à
l'intérieur du projet de loi. Quant à l'article 1, M. le
Président, c'est adopté.
Le Président (M. Gauvin): L'article 1 est et
adopté.
M. Trudel: Enfin, l'article 1...
Le Président (M. Gauvin): 530.1...
M. Trudel: 530.1, pardon.
Le Président (M. Gauvin): ...de l'article 1. J'appelle
l'article 530.2.
M. Côté (Charlesbourg): «Les dispositions de
la présente loi s'appliquent aux établissements et à la
régie régionale visés par la présente partie sous
réserve des dispositions particulières édictées par
celle-ci.»
Le Président (M. Gauvin): M. le député.
M. Trudel: C'est adopté.
Le Président (M. Gauvin): Adopté. L'article 530.3,
M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): «Le gouvernement peut
subdiviser en secteurs le territoire visé par la présente
partie.» Kuujjuaq, Povungnituk, c'est ça que ça veut dire.
Baie d'Hudson, Baie d'Ungava, oui.
M. Trudel: Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): Baie d'Hudson, Baie
d'Ungava.
M. Trudel: Ah.
M. Côté (Charlesbourg): Parce que c'est les
capitales de chacune des baies.
M. Trudel: Alors, pourriez-vous expliquer un peu l'avantage
à ce moment-ci, le pourquoi de cette division?
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre.
M. Trudel: Quand on a été sur le territoire un
petit peu, et c'est mon cas, j'ai bien dit un petit peu...
M. Côté (Charlesbourg): Bon.
M. Trudel: ...pas comme monsieur, le collaborateur ici,
là, mais...
M. Côté (Charlesbourg): Au-delà du fait que
c'est dans la Convention de la Baie James, que c'est déjà
reconnu, il y a quand même des différences sur le plan des us et
coutumes, même si c'est un même peuple, pas très,
très nombreux. Il s'agit d'y aller pour s'apercevoir que Povungnituk et
son rayon d'action, c'est une chose, Kuujjuaq et son rayon d'action
auprès des autres villages, c'est autre chose. Et ça
répond à ça. Et, sur le plan géographique,
uniquement sur le plan géographique, je pense que ça s'explique,
là.
M. Trudel: II ne peut pas y avoir de repas chauds entre Kuujjuaq
et Povungnituk, quoi.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Bien, ce n'est pas
sûr, parce que, s'il peut y en avoir entre Ottawa et Sudbury,
peut-être qu'on pourrait examiner ça, mais le volume n'est pas
là. Ha, ha, ha! Question de volume.
M. Trudel: J'aimerais vérifier la température,
arrivé à Sudbury, si vous me le...
M. Côté (Charlesbourg): Ce serait du
surgelé.
M. Trudel: Ça oui, on serait plutôt dans le
surgelé, le cas échéant, ici. Alors, c'est pour
refléter la réalité, dans le fond, de deux secteurs
géographiques qui ont leur vie en soi quant aux caractéristiques
particulières. Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Gauvin): L'article 530.3, adopté.
M. le ministre, j'appelle l'article 530.4.
Plaintes des usagers Examen par
l'établissement
M. Côté (Charlesbourg): «L'application de la
procédure d'examen des plaintes visée à l'article 29 peut,
de la façon prévue à cet article, être
confiée à un membre du personnel de l'établissement qui
n'est pas un cadre supérieur.»
M. Trudel: Alors, on comprend facilement que c'est parce qu'il
n'y a pas toujours de cadres supérieurs à l'intérieur de
l'établissement. Et, si je ne m'abuse, il y a des dispositions
particulières pour le membre de la communauté inuit qui recevrait
des soins dans un autre établissement. Exact? Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Ça va. M. Trudel:
Bon. Très bien. Adopté.
Le Président (M. Gauvin): L'article 530.4 est
adopté. J'appelle l'article 530.5. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): «En outre de ce qui
est prévu à l'article 31, la procédure d'examen des
plaintes permet à l'usager de porter plainte auprès d'un
établissement visé à l'article 530.1 sur les services
qu'il a reçus ou aurait dû recevoir d'un établissement dont
le siège est situé ailleurs que sur le territoire visé par
la présente partie. «Dans ce cas, la personne responsable de
l'application de la procédure d'examen des plaintes qui reçoit
une telle plainte doit la transmettre avec diligence au cadre supérieur
chargé de l'application de la procédure d'examen des plaintes de
l'établissement concerné; celui-ci examine alors la plainte de la
façon prévue aux articles 32 à 41 et communique avec la
personne responsable qui doit informer l'usager avec diligence des suites qui
ont été données à sa plainte. «Par ailleurs,
dans le cas où le cadre supérieur d'un établissement
visé au premier alinéa reçoit directement la plainte d'un
usager dont le lieu de résidence est situé sur le territoire
visé par la présente partie pour des services qu'il a
reçus ou aurait dû recevoir de cet établissement, il doit,
après avoir avisé la personne responsable visée au
deuxième alinéa, examiner la plainte de la façon
prévue aux articles 32 à 41 et communiquer avec cette personne
qui informe l'usager avec diligence des suites qui ont été
données à sa plainte.»
Le Président (M. Gauvin): M. le député.
M. Trudel: D'abord, au deuxième paragraphe, là, on
dit: «Dans ce cas, la personne responsable de l'application de la
procédure d'examen des plaintes qui reçoit une telle plainte doit
la transmettre avec diligence au cadre supérieur chargé de
l'application de la procédure.» Est-ce au cadre supérieur
prévu à 120?
M. Côté (Charlesbourg): À 530.4? Allez-y, Mme
Malenfant.
Le Président (M. Gauvin): Mme Malenfant.
Mme Malenfant (Jacqueline): C'est que la personne responsable de
l'application de la procédure d'examen des plaintes dans le Nord qui va
recevoir la
plainte d'un Inuk pour des services que cette personne-là a
reçus dans le Sud va transmettre la plainte au cadre supérieur de
l'établissement concerné dans le Sud.
M. Trudel: Dans le Sud?
Mme Malenfant (Jacqueline): Oui. Pour un Inuk qui a reçu
des services de santé du Sud...
M. Trudel: Oui.
Mme Malenfant (Jacqueline): ...et qui veut s'en plaindre, on lui
permet, plutôt que de porter sa plainte directement à
l'établissement concerné du Sud...
M. Trudel: Ah.
Mme Malenfant (Jacqueline): ...de cheminer par le Nord.
M. Trudel: II peut l'envoyer dans le Nord.
Le Président (M. Gauvin): Ça répond à
votre question, M. le député?
M. Trudel: Oui. Je vais vous dire ce que cherchais franchement:
Est-ce que le terme «transmettre avec diligence» est aussi le terme
que nous employons dans la loi 120?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
Mme Malenfant (Jacqueline): Oui, oui, oui.
M. Trudel: Oui? Donc, c'est la même vitesse, si possible.
On n'a pas une justice avec un traitement des plaintes à deux vitesses,
M. le sous-ministre. Très bien.
Au dernier alinéa: «Par ailleurs, dans le cas où le
cadre supérieur d'un établissement visé au premier
alinéa reçoit directement la plainte d'un usager dont le lieu de
résidence est situé...» Ah oui, je vois. Pour le
cheminement vers la région...
Mme Malenfant (Jacqueline): C'est qu'on veut toujours que le
cheminement se fasse par la personne responsable du Nord, compte tenu de la
langue, entre autres.
M. Trudel: Alors, il est à l'hôpital Notre-Dame, il
a une plainte, il l'achemine.
Mme Malenfant (Jacqueline): Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Plus au Royal Vie.
M. Trudel: Plus au Royal Vie, effectivement, dans ce
réseau-là, à Montréal. Donc, il achemine sa plainte
au cadre chargé du mécanisme dans le territoire nordique.
Mme Malenfant (Jacqueline): À la personne responsable,
là, qui n'est pas un cadre.
M. Trudel: À la personne responsable qui, elle, l'achemine
avec diligence au cadre supérieur concerné, dans
l'établissement concerné.
Mme Malenfant (Jacqueline): Du Sud. Mais l'Inuk pourrait porter
sa plainte directement au cadre supérieur du Sud et, à ce
moment-là, le cadre supérieur doit en aviser immédiatement
la personne responsable du Nord.
M. Trudel: Très bien. Quant au mécanisme
général de traitement des plaintes dans le réseau, puisque
c'est les deux seuls articles en ce qui concerne le mécanisme de
traitement des plaintes, est-ce que le mécanisme est fonctionnel
partout, aux trois niveaux? Je ne veux pas avoir la précision à
un établissement près, là, mais est-ce qu'en
général les établissements ont, effectivement,
nommé le cadre supérieur responsable? Ont-ils adopté la
procédure prévue? Est-ce que les régies régionales
ont... On va prendre juste la première étape, si vous voulez, les
établissements. Est-ce que c'est rendu à terme partout?
M. Caron (Simon): Tout à fait. Tout à fait.
M. Trudel: Et toutes les procédures ont été
adoptées?
M. Caron (Simon): Les procédures, normalement, ont
été adoptées et, si jamais l'établissement n'avait
pas été en mesure de faire sa propre démarche, il y avait
certaines propositions qui avaient été développées
par l'Association des centres d'accueil du Québec, qui avait fourni un
genre de procédure-cadre qui s'applique actuellement dans les
établissements, règle générale. À moins de
problèmes particuliers, les cadres ont été
désignés, le processus, je dirais, il fonctionne et il est
opérationnel.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. Caron.
M. Trudel: Et, deuxièmement...
Le Président (M. Gauvin): Oui, M. le
député.
M. Trudel: ...les organismes régionaux chargés
d'accompagner les bénéficiaires qui vont au deuxième
niveau à la régie régionale, est-ce que tous ces
organismes ont été désignés dans les 17?
(Consultation)
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre. (21 h 50)
M. Côté (Charlesbourg): On me dit qu'il en reste
peut-être deux ou trois, parce qu'il y a des régies
qui ont eu un petit peu plus de difficultés, qui n'ont pas
trouvé d'organismes communautaires tel qu'elles le souhaitaient. Il y a
eu, donc, des créations d'organismes qui pouvaient le faire. Mais je
pourrai vous fournir, si vous voulez, l'état de la situation pour
chacune des régions...
M. Trudel: J'apprécierais avoir cet état de la
situation.
M. Côté (Charlesbourg): ...avec l'organisme qui a
été désigné.
M. Trudel: Oui, avec les organismes qui ont été
désignés. Ça n'empêche pas les trois paliers de
fonctionner quand même.
M. Côté (Charlesbourg): Non, pas du tout. Pas du
tout.
M. Caron (Simon): Le commissaire aux plaintes, actuellement, est
en opération depuis le 1er avril 1993, et le processus fonctionne.
M. Trudel: Et le deuxième bon journaliste au
Québec, lui, fonctionne toujours bien et est donc en pleine fonction au
ministère de la Santé et des Services sociaux. Le ministre ne
peut pas tout savoir par coeur, mais j'imagine qu'il y a déjà un
certain nombre de plaintes qui lui sont adressées.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai eu un premier rapport
sur un certain nombre de plaintes et, évidemment, il y a des ajustements
à faire. C'est assez impressionnant, le travail qui a été
fait par le commissaire aux plaintes jusqu'à maintenant en termes de
préparation. Tout le monde connaît la rigueur avec laquelle il
écrivait à l'époque et c'est la même rigueur qu'on
retrouve au niveau du commissaire dans la préparation des documents,
dans l'information qu'il transmet. C'est un travail colossal qui a
été fait jusqu'à maintenant. Et le commissaire aux
plaintes a voulu aller voir sur le terrain exactement ce qui se passait, la
manière dont ça se passait. Je pourrai vous transmettre la note
qu'il m'a transmise, il y a déjà quelques mois, sur un premier
bilan des plaintes reçues, ce qui était acceptable ou pas, puis
l'information qui a été transmise aux gens en
conséquence.
M. Trudel: J'apprécierais beaucoup, M. le ministre, si
vous pouviez nous le faire parvenir, effectivement, pour d'abord voir comment
se comporte le système, en quelque sorte. Et, deuxièmement, vous
dites un travail colossal au niveau de la définition de la
procédure des mécanismes d'accès?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça.
Oui.
M. Trudel: Pour l'instant, je n'en fais pas grief, mais
publiquement ce n'est pas très élaboré, ça, comment
on se rend jusqu'au troisième niveau.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, tout
était à faire. C'est ça qu'il faut comprendre. Alors,
comme tout était à faire, il s'est d'abord attablé et a
fait ce qu'il y avait à faire sur le plan de la procédure. C'est
fait. Il a fait beaucoup d'éducation. Il a accepté à peu
près toutes les invitations pour aller dire aux gens ce que
c'était, ce que ça serait. Et, dans ce sens-là, je pense
que, si vous rencontrez, comme commission, à un moment donné, des
régies régionales, il serait intéressant d'entendre le
commissaire aux plaintes aussi. Et ça va donner une certaine
visibilité au commissaire aux plaintes. Ce n'est pas uniquement avec des
dépliants, des pamphlets et de la publicité qu'on réussit
à rejoindre le monde. Alors, je vous fournirai ce que j'ai.
M. Trudel: Y compris cette procédure-là, si elle
n'est pas encore à titre, comment dire, privé ou interne.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, c'est public.
C'est du domaine public. Si on veut que les gens s'en servent et sachent
comment ça fonctionne, il faut que ce soit du domaine public. Donc, tout
ce qui est public, à mon point de vue, je vous le transmets.
M. Trudel: Parce que je ne veux faire aucune comparaison, mais on
se souvient de ce qui s'est passé dans le cas du mécanisme de
traitement des plaintes en appel dans la loi du zonage agricole. C'est
zéro, plus zéro, je retiens zéro, égale
zéro, toujours zéro; on se sauve de dépenser de l'argent
à quelque part. Je ne fais pas allusion... Écoutez, je ne fais
aucune comparaison avec, évidemment, le titulaire du poste en
santé et services sociaux, loin de moi. Cependant, il faut avoir tout
l'appareillage qui entoure, là où on est rendu... Parce que vous
vous souvenez de nos discussions épiques là-dessus, en rapport
avec, par exemple, ce qui se passe chez le Protecteur du citoyen. Mais
l'important , c'est, de toute façon, que les plaintes soient
traitées avec équité, efficacité et
impartialité à chacun des niveaux.
M. Côté (Charlesbourg): M. Francoeur donne de la
crédibilité au poste, je l'ai toujours dit. J'ai toujours
souhaité trouver quelqu'un qui donnerait de la crédibilité
à ce poste-là sans pour autant créer un deuxième
Protecteur du citoyen.
M. Trudel: Vous voulez dire qu'il n'a pas de rapport annuel
à faire, lui?
M. Côté (Charlesbourg): II va avoir un rapport
à faire, on lui en a créé l'obligation. Mais une chose est
certaine, c'est que c'est une méthode de travail assez bien
articulée, et je pense qu'on ne regrettera pas d'avoir choisi ce
mécanisme-là, qui est un mécanisme plus souple et qui ne
se veut pas, d'abord et avant tout, une création d'emplois. Ce n'est pas
ça qui était cherché. Il faut responsabiliser les
établissements pour qu'ils
règlent à leur niveau les plaintes. Donc, je vous
fournirai F information.
M. Trudel: Le quantum d'argent qu'on a mis à la
disposition ou qu'on mettra éventuellement à la disposition des
comités, des organismes chargés d'accompagner les
bénéficiaires, les usagers, pardon, c'est de l'ordre de quelle
grandeur?
M. Côté (Charlesbourg): Disons, une moyenne, car
ça varie un petit peu selon la population, parce qu'il est bien
sûr que le mécanisme d'aide et d'accompagnement de
Montréal, par rapport à la Gaspésie et aux Iles,
même s'il y a du transport, ce n'est pas la même chose. Donc,
prenons une moyenne de plus ou moins 60 000 $. Mais, encore là, je peux
vous fournir, si vous le souhaitez, les montants qui ont été
alloués à chaque région.
M. Trudel: Très bien, 530.5 adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Gauvin): Donc, l'article 530.5
étant adopté, M. le ministre, l'article 530.6.
Examen par la régie régionale
M. Côté (Charlesbourg): «L'application de la
procédure d'examen des plaintes visée à l'article 43 peut,
de la façon prévue à cet article, être
confiée à un membre du personnel de la régie
régionale qui n'est pas un cadre supérieur.»
Concordance.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Gauvin): Adopté. L'article 530.7,
M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): «L'usager qui a
formulé une plainte par écrit dans l'une ou l'autre des
situations prévues à l'article 530.5 peut, s'il est en
désaccord avec les conclusions qui lui ont été transmises,
adresser une plainte à la personne responsable de l'application de la
procédure d'examen des plaintes de la régie régionale
visée à l'article 530.25. «Dans ce cas, la personne
responsable doit, avec diligence, transmettre une telle plainte au cadre
supérieur de la régie régionale concernée; celui-ci
examine alors la plainte de la façon prévue aux articles 44
à 52 et communique avec la personne responsable qui doit informer
l'usager avec diligence des suites qui ont été données
à sa plainte. «Par ailleurs, dans le cas où le cadre
supérieur de la régie régionale visée au
deuxième alinéa reçoit directement la plainte d'un usager
dont le lieu de résidence est situé sur le territoire visé
par la présente partie pour les motifs prévus au premier
alinéa, il doit, après avoir avisé la personne responsable
visée à cet alinéa, examiner la plainte de la façon
prévue aux articles 44 à 52 et communiquer avec cette personne
qui informe l'usager avec diligence des suites qui ont été
données à sa plainte.»
Le Président (M. Gauvin): M. le député.
M. Trudel: Alors, mut. mut. par rapport aux
établissements. Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Mut. mut.
Le Président (M. Gauvin): Alors, l'article 530.7,
adopté. M. le ministre, l'article 530.8.
M. Côté (Charlesbourg): «La personne dont le
lieu de résidence est situé sur le territoire visé par la
présente partie et qui est usager d'une ressource de type familial
visée à l'article 310, qui utilise les services d'un organisme
communautaire visé à l'article 334 ou qui est
hébergée dans une résidence agréée aux fins
de subventions visée à l'article 454 peut, lorsque le
siège de cette ressource, de cet organisme ou de cette résidence
est situé ailleurs que sur son territoire de résidence, adresser
une plainte à la personne responsable de l'application de la
procédure d'examen des plaintes de la régie régionale
instituée pour ce territoire pour les services qu'elle a reçus ou
aurait dû recevoir de cette ressource, de cet organisme ou de cette
résidence. «Dans ce cas, la personne responsable doit, avec
diligence, transmettre une telle plainte au cadre supérieur de la
régie régionale concernée; celui-ci examine alors la
plainte de la façon prévue aux articles 73 à 76 et
communique avec la personne responsable qui doit informer le plaignant avec
diligence des suites qui ont été données à sa
plainte. «Par ailleurs, dans le cas où le cadre supérieur
de la régie régionale visée au deuxième
alinéa reçoit directement la plainte d'une personne pour l'une ou
l'autre des situations mentionnées au premier alinéa, il doit,
après avoir avisé la personne responsable visée à
cet alinéa, examiner la plainte de la façon prévue aux
articles 73 à 76 et communiquer avec cette personne qui informe le
plaignant avec diligence des suites qui ont été données
à sa plainte.»
Le Président (M. Gauvin): M. le député.
M. Trudel: Alors, je comprends aussi que c'est la
catégorie «autres plaintes» dans la 120...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: ...qui permettait à ce type de ressource
d'aller directement à la régie régionale, parce que, bon,
la notion d'établissement, entre guillemets, ne s'applique pas ici. On
ne peut quand même pas avoir un cadre supérieur dans chaque
résidence familiale. On procédera donc de la même
façon, par le même circuit, du Sud au Nord, du Nord au Sud, en ce
qui les concerne, en particulier cette contingence-là, c'est
toujours
la même chose à cause de la langue utilisée
par les personnes, ce qui peut faciliter la chose.
Je m'étais pris une note, M. le Président, à cet
article-là parce que, voyant réapparaître les notions
d'organisme communautaire, de ressource de type familial et de résidence
agréée aux fins de subventions, je me disais: Ça va
être le bon endroit pour poser la question. Qu'est-ce qu'il en est de la
politique de maintien à domicile en général, compte tenu
de la...
M. Côté (Charlesbourg): Elle est prête.
M. Trudel: Pas seulement dans le Nord, évidemment. (22
heures)
M. Côté (Charlesbourg): La politique de maintien
à domicile est prête. Mais si vous voulez la réponse
très claire et très nette, je ne sortirai pas une politique de
maintien à domicile s'il n'y a pas une décision du Trésor
quant au budget du maintien à domicile.
M. Trudel: Tout en disant que vous eussiez espéré
la sortir avant votre départ.
M. Côté (Charlesbourg): Bien sûr. Bien
sûr. Mais, compte tenu du travail colossal qui a été
effectué au ministère, je n'aurais pas suffisamment de tous les
jours qui restent dans l'année 1993 pour sortir toutes les excellentes
politiques que nous avons chez nous.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: II semble que c'est le cas au Conseil du trésor
aussi; il doit leur manquer de temps pour «friquer» les bonnes
politiques qui auraient été élaborées au
ministère. Est-ce que ça va permettre de mettre fin à la
différence de tarification pour le maintien à domicile dans la
région dé Montréal par rapport aux autres régions
du Québec? Il y a une différence du taux horaire payé dans
la région de Montréal aux personnes qui vont faire du maintien
à domicile, pour les catégories de personnes concernées
qui y ont droit, par rapport aux autres régions du Québec.
Ça perdure depuis un très long moment. On m'a déjà
expliqué qu'il s'agissait d'une situation vraiment particulière,
mais, bon, puisque la politique de maintien à domicile serait livrable,
sauf qu'elle ne peut l'être compte tenu des exigences du Trésor,
et ce n'est pas là-dessus ma question...
M. Côté (Charlesbourg): Ce dont vous parlez, c'est
du fait que des gens fournissant des services de maintien à
domicile...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...sont
rémunérés par des personnes au lieu des
établissements, les CLSC, en lien direct avec l'allocation directe.
M, Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Je sais que ce n'est pas
votre but, là, mais il n'y a pas de politique de
rémunération différente d'un CLSC à un autre. C'est
des personnes handicapées particulièrement qui, à
l'époque, ont réclamé l'allocation directe, donc la remise
de la subvention au maintien à domicile à l'individu qui,
lui-même, embauche une personne pour lui donner les services; ça
s'est retrouvé devant les tribunaux, en particulier quant à
l'assurance-chômage et aux responsabilités de l'individu.
M. Trudel: Oui, mais je ne vais pas à cette
situation-là tout de suite, M. le ministre. Je ne vais pas à
cette situation-là tout de suite.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça que
ça entraîne.
M. Trudel: Mais le taux... M. Côté
(Charlesbourg): Non. M. Trudel: Le taux horaire.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais on va se
comprendre, là. À partir du moment où on est dans de
l'allocation directe, nous donnons donc, nous, sur les mêmes bases,
à un individu par rapport à un autre, une allocation pour le
maintien à domicile. C'est les personnes qui ont réclamé
ça. Donc, à partir du moment où on le donne à la
personne, c'est la personne qui contracte le service.
M. Trudel: Parfait, classé. Ça va. Mais ce qui est
accordé à la personne en termes d'allocation directe, ce sont des
heures.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Des heures...
M. Côté (Charlesbourg): Assorties...
M. Trudel: ...assorties, évidemment, d'un multiplicateur
d'argent.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: Le nombre d'heures x pour un
bénéficiaire à Saint-Félicien et un
bénéficiaire à Montréal, le taux horaire pour dire:
Tu as je donne un chiffre tout à fait au hasard 158 $ par
semaine pour 10 heures, ce n'est pas le même taux de calcul sur le
territoire de l'île de Montréal et un certain nombre de
territoires aux alentours de Montréal qu'à Rouyn-Noranda,
qu'à Chicoutimi, qu'à Rimouski.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais juste vous poser une
petite question pour tenter d'éclairer. Il peut arriver des situations
où un CLSC se rendant dans un domicile évaluer les besoins d'un
individu détermine que cet individu a besoin de 15 heures-soins-semaine.
Pour le même cas ailleurs, évalué par un autre CLSC,
d'autres professionnels pourraient déterminer que c'est 13 heures. Ce
n'est pas ça dont on parle.
M. Trudel: Mais prenons 15 heures et 15 heures.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, 15 heures et 15 heures.
Donc, ce que vous dites, c'est qu'on est dans une situation où, au bout
de la ligne, ce que reçoit la personne à Montréal, c'est
plus élevé que ce que ça serait à Lévis.
M. Trudel: Voilà.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, bon, je vais
vérifier.
M. Trudel: On peut même, en vérifiant... Cinq
minutes?
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais je ne peux pas
avoir la réponse ici, là. Je vais vérifier parce que,
évidemment, on est dans une situation où les règles sont
les mêmes pour tout le monde. Peut-être y a-t-il à
l'intérieur de cela des facteurs qui viennent nous dire que, pour
certains éléments, ça coûte plus cher à
Montréal que ça coûterait à
Saint-Gédéon ou au Lac-Saint-Jean, c'est possible. C'est
peut-être ça dont ça tient compte, mais ça va me
demander des vérifications additionnelles.
M. Trudel: Très bien, parce que c'est une situation qui
perdure depuis un très long moment. J'avais toujours
espéré que l'apparition d'une nouvelle politique de maintien
à domicile, arrimée et «pairée» avec une
politique budgétaire afférente, ça nous permettrait de
régler cela. Parce que je n'ai pas, au cours des deux dernières
années, je dois bien le dire, trouvé à tous les endroits
où j'ai posé des questions de réponse satisfaisante au
différentiel par rapport à la région de Montréal.
La meilleure réponse que j'ai pu obtenir, c'est qu'il y avait de
l'expérimental à Montréal par rapport aux régions
du Québec. Et je vous avoue que ce n'était pas un argument
massue.
M. Côté (Charlesbourg): Mais on ne parle pas de
personnes âgées, là; on parle de personnes
handicapées, de maintien à domicile de personnes
handicapées.
M. Trudel: Oui, oui, de personnes handicapées.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Non, mais, c'est parce
que c'est très important sur le plan de la distinction, et on est dans
des situations où c'est des programmes qui, à l'époque,
étaient à l'OPHQ.
M. Trudel: Oui, mais qui se sont retrouvés... C'est
ça.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, d'accord, mais
avec tout l'historique qu'il a fallu ramasser dans à peu près
tous les programmes qui étaient sous la responsabilité de l'OPHQ,
qui sont transférés aujourd'hui, où il y a un certain
ménage de fait, avec un bon nombre de problèmes qu'il faut
continuer de gérer. Donc, lorsqu'on s'est attardé à une
politique de maintien à domicile, on pensait, bien sûr, à
nos personnes âgées, parce que c'était l'objectif premier;
se sont greffées à ça les personnes handicapées
parce qu'on est toujours dans une situation de maintien à domicile qui
est plus intéressante pour l'individu comme pour la communauté.
Mais nos problèmes sont davantage reliés aux personnes
handicapées. Et le principe lui-même, à l'époque, au
niveau des personnes handicapées, ce qu'on n'avait pas au niveau des
personnes âgées, était l'allocation directe. Ça
créait plus de problèmes que le reste.
Je ne vous évoquerai qu'un autre petit exemple pour vous dire
qu'il est fort possible qu'il y ait des taux de rémunération
différents à Montréal et ailleurs. C'est que, lorsqu'on a
commencé à faire le ménage au niveau de la
rémunération des familles d'accueil il y a trois ans, on
était dans une situation où des familles d'accueil
recrutées par Montréal à Laval, dans Lanaudière,
dans les Laurentides, étaient payées plus cher que des familles
d'accueil recrutées par la région des Laurentides ou la
région de Lanaudière, et ça semait tout un bordel dans la
gestion de tout ça. On a fait le ménage avec quand même
passablement de difficultés. On a fait le ménage et ce
ménage-là, maintenant, est fait. Donc, c'est assez
intéressant. Je pense que c'est de ça qu'il va falloir
s'inspirer. Mais il n'est pas impossible que certains items à
Montréal coûtent plus cher que dans d'autres régions. Donc,
il ne faut pas que ce soit du mur-à-mur, non plus; avec ça, je
pense qu'on ne rendrait pas service, non plus. Il faut que ce soit
adapté à la réalité de chacune des
régions.
M. Trudel: Oui, et je ne veux pas entrer dans ce
débat-là ce soir, parce que, évidemment, ce serait
très long, mais, dans tout ce que j'ai pu voir, il n'y a personne qui
m'a montré des facteurs différenciés dans la région
de Montréal par rapport à d'autres facteurs
différenciés dans les régions autres, qui justifient une
telle différence. C'est parce que, regardez, dans la mesure où,
par ailleurs, il semble que, dans le plan de relance du ministre de l'Industrie
et du Commerce hier, il va y avoir un volet création d'emplois via ou
avec le maintien à domicile, alors, il va falloir, à mon avis,
que cette question-là soit dégagée, la question de
l'allocation suivant les régions. (22 h 10)
Et, deuxièmement... Et mon objectif n'est pas de vous forcer
à sortir de la politique de maintien à
domicile, comme je l'ai dit tantôt, sauf que j'imagine qu'on va en
tenir compte, des éléments de cette politique, sinon qu'on en
tient déjà compte dans ce qui est proposé, en disant: Ce
seront des corporations intermédiaires qui agiront comme corporations de
travail pour faire faire du maintien à domicile.
M. Côté (Charlesbourg): L'objectif était de
faire en sorte que les gens aient des règles plus modernes au niveau du
maintien à domicile, donc de toute la politique de maintien à
domicile. On ne se retrouve pas dans des situations où deux individus
ayant les mêmes problématiques se retrouvent avec des niveaux de
services différents. Et il faut fournir ce que nous devons fournir. On a
toujours dit: Tondre le gazon on a déjà vu ça
dans le maintien à domicile, ce n'est pas sûr que c'est ce
qui est essentiel. Donc, on parle davantage d'autres sortes de services et de
soins à la personne. C'est ça qu'on a voulu clarifier dans une
politique modernisée et, évidemment, sur le plan de l'allocation
aussi, c'est bien évident.
M. Trudel: Bon, parce que c'est immense, la problématique
du secteur du maintien à domicile et de tout ce que ça
représente comme organisation du travail. Alors, on va souhaiter, pour
l'instant, parce qu'on ne peut pas aller plus loin, que ce qui est
annoncé dans le plan de relance tienne compte de la politique et que la
politique soit adéquate je ne peux pas dire autre chose puisqu'on
a peu d'éclairage sur le premier et pas du tout sur le deuxième
élément pour en arriver à faire en sorte qu'on ne
soit pas, comme ma collègue l'a dit, en matière de
«jobines» et en matière de services réduits et de
services de moindre qualité surtout auprès des personnes
âgées, vous l'avez bien mentionné, mais qu'on ne soit pas
en train de faire du déguisement, non plus, à travers ce
programme-là, sur des jobs qui n'en sont pas vraiment et un encadrement
qui ne serait pas adéquat quant aux services à rendre.
M. Côté (Charlesbourg): II y a du soutien à
domicile et, dans le soutien à domicile, il y a d'autres sortes de
travaux que l'évaluation des soins. Et je pense que c'est une bonne
opportunité parce qu'on veut créer des jobs et qu'on pense,
finalement, supporter le maintien à domicile. Il y a de l'espace pour
faire pas mal de travail pour des gens qui veulent se réintégrer
au marché du travail. Mais il est clair que notre politique, je la
sortirai la journée où j'aurai, pour l'année en cours ou
l'année prochaine, des sommes additionnelles et ce qui est requis au
niveau du maintien à domicile.
M. Trudel: Je ne peux pas donner d'appréciation, ni de
jugement sur cette politique; le quantum nécessaire, vous devriez
l'avoir ou pas, je ne l'ai pas. Mais en souhaitant, par ailleurs, qu'avec ce
qui est dans le plan de relance, qui est connu, lui, par rapport aux dimensions
que l'on connaît, par ailleurs, du maintien à domicile, on ne soit
pas en train de favoriser là une autre catégorie de travail au
noir...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non.
M. Trudel: ...parce qu'il se... Non, non, mais, écoutez,
vous le savez très bien. Vous n'avez qu'à vous
référer à l'enquête de Carole Beaulieu, de
L'actualité, il y a une année et demie maintenant, Carole
Beaulieu, si je me souviens bien, oui. On connaît à peu
près ce qui se passe sur l'ensemble du territoire du Québec et il
faut parfois regarder ça avec un oeil fermé pour ne pas voir ce
qui se passe sur toute la dimension que vous avez soulevée, par exemple,
tantôt sur la dimension de l'employeur, de l'usager devenu employeur. La
préoccupation de Santé et Services sociaux étant de rendre
le service, il ne faut pas que ça se fasse, non plus, à n'importe
quel prix, dans n'importe quelles conditions et dans n'importe quel cadre. Et
vous savez pertinemment, M. le ministre, que ça s'est fait...
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est parce que...
M. Trudel: ...un peu à tort et à travers, d'une
certaine façon, à travers le Québec, puis à travers
toutes sortes d'organismes.
M. Côté (Charlesbourg): J'imagine mon
collègue de l'Industrie et du Commerce assez responsable et qu'à
partir du moment où il y a possibilité de créer des jobs
dans le soutien à domicile ou le maintien à domicile ça ne
sera pas du travail au noir. Non, non, entre vous et moi, il y a quelqu'un qui
va payer quelque part, puis à partir des deniers du gouvernement. S'il
faut que ça soit au noir, on est dans le noir pas mal.
M. Trudel: Parce que vous savez, M. le ministre, qu'il y en a de
l'argent de l'État qui, par exemple, se rendant aux usagers directement
par l'allocation, finit par payer du travail au noir.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais, ça, c'est
les limites de...
M. Trudel: Bon, je vous parle de cet exemple-là. Il y
aussi des corporations intermédiaires, des corporations communautaires
qui donnent des responsabilités, du travail, et je ne peux pas vous
citer un nom exactement ici ce soir, mais elles donnent des
rémunérations sans respecter, pourrions-nous dire, toutes les
règles usuelles des lois et des...
M. Côté (Charlesbourg): II faut que ces
gens-là soient dénoncés parce que, si on est dans un
système où ces gens-là le font à la connaissance
d'individus et ne sont pas dénoncés... Le phénomène
de l'allocation directe, c'est une autre affaire. Les milieux des personnes
handicapées ont renvendiqué l'allocation directe pour être
capables davantage eux-mêmes de tirer le maximum de l'allocation. Donc,
l'individu qui a entre les mains
l'allocation que sa condition requiert contracte avec un individu des
services. Alors, bon, évidemment, j'imagine que, dans certains cas,
ça a bien fonctionné. Bon. Là comme ailleurs, il y a
certainement eu des gens qui ont tenté d'abuser, mais le donneur
d'ouvrage est la personne handicapée elle-même et, à partir
du moment où il y a une situation d'abus, il faut qu'elle arrête.
C'est elle qui peut arrêter.
M. Trudel: Alors, il faut donc s'assurer que l'argent de
l'État rendu chez l'usager ne sert pas, par ailleurs, à
rémunérer des personnels en dehors des cadres et de toutes les
lois prévues à cet égard, à titre, il faut le dire,
d'employeur. Parce qu'il y a une prestation de travail et il faut qu'il y ait,
de l'autre côté, une prestation de salaire et les charges sociales
et fiscales habituellement requises.
Alors, on ira très certainement poser la question du
côté du ministre de l'Industrie et du Commerce, parce que c'est
peu éclairé dans le document qui a été
présenté. Alors, voilà... Et vous me dites, quant à
la situation du différentiel, bon, que vous allez m'apporter les
informations supplémentaires là-dessus dans les meilleurs
délais possible, s'il vous plaît.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Gauvin): Donc, l'article 530.8 est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre, l'article
530.9.
Examen par le commissaire aux plaintes
M. Côté (Charlesbourg): «530.9 Lorsque le
commissaire aux plaintes examine la plainte d'une personne qui est un
bénéficiaire de la Convention de la Baie James et du Nord
québécois et dont le domicile est situé sur le territoire
visé par la présente partie, il doit être assisté
d'une personne nommée par le gouvernement sur recommandation de
l'Administration régionale Kativik. Cette dernière personne doit
être un bénéficiaire de la Convention de la Baie James et
du Nord québécois. Le gouvernement fixe son traitement ou ses
honoraires ainsi que ses autres conditions de travail.»
Le Président (M. Gauvin): M. le député.
M. Trudel: Lorsque l'usager va en appel au troisième
niveau, directement au commissaire, on s'assure qu'il y ait quelqu'un du
territoire. Alors, à cet égard-là, bon, le gouvernement
fixe son traitement et ses honoraires. Combien il y a de personnes actuellement
qui sont... C'est quoi, le budget, en gros, l'ordre de grandeur, du commissaire
aux plaintes du ministère de la Santé et des Services
sociaux?
M. Côté (Charlesbourg): Actuellement, à peu
près 450 000 $.
M. Trudel: C'est 450 000 $ de fonctionnement. Ça veut dire
une dizaine de personnes?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Moins que ça. Je
pense que c'est cinq à six postes.
M. Trudel: Très bien. Adopté.
Le Président (M. Gauvin): L'article 530.9, adopté.
M. le ministre, l'article 530.10.
Assistance par un organisme
M. Côté (Charlesbourg): «530.10 Malgré
l'article 54, le ministre doit, après consultation de la régie
régionale, des comités d'usagers des établissements et des
associations intéressées du territoire, confier à un ou
plusieurs organismes ou regroupements de personnes oeuvrant sur le territoire
le mandat d'assister et d'accompagner, sur demande, les usagers qui
désirent porter plainte en application des articles 530.5 à
530.9.»
Le Président (M. Gauvin): M. le député.
M. Trudel: «Ou plusieurs organismes». Dans toutes les
autres régies régionales, c'est un organisme qu'on
désigne. Alors, là, c'est la même chose...
M. Côté (Charlesbourg): Même chose.
M. Trudel: ...à cause de la distance, des
réalités qui font que... des autres grandes catégories de
réalités. Ça va. Très bien. Adopté.
Le Président (M. Gauvin): L'article 530.10, adopté.
L'article 530.11, M. le ministre.
Organisation des établissements Formation des
conseils d'administration
M. Côté (Charlesbourg): «530.11 Un conseil
d'administration est formé pour administrer chaque établissement
dont le siège est situé sur le territoire visé par la
présente partie.»
Le Président (M. Gauvin): M. le député.
M. Trudel: Alors, quelle est la différence par rapport
à ce qui s'applique à tous les autres établissements au
Québec?
M. Malenfant (Jacqueline): Dans 120, si vous vous en souvenez
bien, on a les articles 119 à 126 où on y va par... (22 h 20)
M. Trudel: Catégorie.
Mme Malenfant (Jacqueline): ...clientèle, par territoire
et, dépendamment des types d'établissements...
M. Trudel: C'est ça.
Mme Malenfant (Jacqueline): ...on avait un conseil
d'administration qui en administrait plusieurs à la fois. Là,
chacun a son conseil d'administration.
M. Trudel: Tous les établissements.
Mme Malenfant (Jacqueline): Bien, il y en a deux.
M. Côté (Charlesbourg): II y a Povungnituk et
Kuujjuaq qui ont toutes les missions.
M. Trudel: C'est ça.
Mme Malenfant (Jacqueline): C'est ça. On a deux
corporations dans le Nord, seulement, donc deux établissements.
Le Président (M. Gauvin): Adopté?
M. Trudel: Non, non.
Le Président (M. Gauvin): Non? Excusez.
M. Trudel: Je m'excuse. Un centre de santé...
M. Côté (Charlesbourg): C'est le même
établissement, avec toutes les missions; un à Povungnituk,
l'autre à Kuujjuaq, la baie d'Ungava, puis tout ça. C'est
ça, hein?
Mme Malenfant (Jacqueline): Oui.
M. Trudel: Toutes les missions: santé physique,
santé mentale...
M. Côté (Charlesbourg): CLSC. M. Trudel:
CLSC.
Mme Malenfant (Jacqueline): Santé mentale, ce n'est pas
une mission, là.
M. Trudel: Non, ce n'est pas une mission.
Mme Malenfant (Jacqueline): Centre hospitalier, CHSLD, CLSC,
CPEJ, centre de réadaptation.
M. Trudel: Ah, O.K. Ce n'est pas parce que vous voulez en arriver
là pour les territoires du Sud, là?
M. Côté (Charlesbourg): Bien, c'est-à-dire
que ce que mon voisin de gauche me disait, c'est que plusieurs, au Sud,
souhaitaient ça. Et vous vous rappellerez très certainement la
discussion sur l'article 55.
M. Trudel: Tout à fait, tout à fait. Certains
concernés par le 55 le souhaiteraient. Très bien.
Adopté.
Le Président (M. Gauvin): Adopté. M. le ministre,
l'article 530.12.
M. Côté (Charlesbourg): «Le ministre peut
permettre que chacun des établissements exploite un centre de protection
de la jeunesse.»
Le Président (M. Gauvin): M. le député.
M. Trudel: Alors, possiblement deux centres de protection de
l'enfance et de la jeunesse.
M. Côté (Charlesbourg): Peut.
M. Trudel: Est-ce que c'est l'intention du ministre de permettre
la création de deux...
M. Côté (Charlesbourg): Je regarde à ma
gauche, puis on me fait signe que oui. Donc, le ministre doit dire oui.
M. Trudel: Bon. La réalité, toujours, impose
d'avoir deux centres. Je l'ai dit cet après-midi à
l'Assemblée nationale. Ça m'a rappelé, évidemment,
une autre situation de un ou plusieurs CPEJ sur le territoire de l'île,
en fait, la régie régionale de Montréal-Centre. J'avais eu
personnellement un très grand nombre d'appréhensions à
laisser ça aussi flou que cela dans la loi 120, dans le sens suivant:
c'est que nous n'avions pas de plan défini pour la protection de
l'enfance et de la jeunesse sur le territoire, sur l'île de
Montréal, en gros. Non, pas en gros, mais sur l'île de
Montréal. L'argumentation générale, sauf erreur, avait
été du type: Bon, notre intention, c'est de nous orienter vers un
franco et un anglo, en général; c'étaient les intentions
du ministre. Cependant, en utilisant les expressions un ou plusieurs, plus d'un
CPEJ sur le territoire de Montréal-Centre. ..
M. Côté (Charlesbourg): Plus d'un, moins de
trois.
M. Trudel: Plus d'un, mais il n'y avait pas de moins de trois.
Ça permettait, à ce moment-là, comme engagement, en
quelque sorte, que se fasse un véritable débat par les
concernés sur le territoire de l'île de Montréal parce que,
à cette époque-là en particulier, il y avait, donnons-le
comme illustration, une école de pensée qui amenait la
création de quatre CPEJ plus divisés géographiquement que
linguistiquement. Ma très grande appréhension était, si on
se retrouvait dans une situation où on avait un CPEJ anglo et un franco,
ma grande
préoccupation était les allophones. Je n'ai
malheureusement pas le texte avec moi. Je l'ai cherché cet
après-midi et, si j'avais eu quelques minutes supplémentaires de
temps d'arrêt, je l'aurais retrouvé, mais...
Un bulletin d'information de la régie régionale de
Montréal-Centre je cite de mémoire de juin dernier
indiquait à tous les intervenants que la réorganisation du
service jeunesse sur l'île était complétée par la
Régie au niveau des structures, qu'il y aurait donc deux CPEJ, un
francophone et un anglophone. Et là, je me souviens d'avoir
souligné ça dans le texte que j'ai gardé par-devers moi.
Et ce que nous disions à toutes les instances sur le territoire, comme
information, en termes de fonctionnement: Toutes les clientèles
francophones se rapporteront dorénavant au Centre de protection de
l'enfance et de la jeunesse francophone et, du côté du CPEJ
anglophone, ça servira toutes les clientèles anglophones et
allophones. Et allophones. Je dis que je cite de mémoire les dates et le
texte, mais c'était à la régie régionale de
Montréal, suite à l'aboutissement du processus de
réorganisation.
Le glissement, sur l'île de Montréal, en termes de services
de protection à l'enfance et à la jeunesse, semble inexorablement
aller dans la direction de beaucoup d'autres organismes. Mais, dans ce
sens-là, ce qui, en général, était traité au
niveau du CSSVM, Ville-Marie, à l'époque... Des informations
m'indiquent aussi qu'une grande partie des ressources et de l'expertise qui
existaient pour la clientèle anglophone, bon, forcément, s'est
retrouvée dans ce CPEJ. Mais on sait aussi que le CSSVM, le Centre de
services sociaux Ville-Marie, desservait une très grande quantité
d'allophones. Est-ce qu'il a été donné au ministère
d'être informé de cette situation, de la constater, de voir dans
quel sens ça se dirige? Et je dois dire que ce glissement
m'inquiète au plus haut point.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne suis pas
informé de la note transmise aux établissements. Si jamais...
M. Trudel: Je peux la retrouver.
M. Côté (Charlesbourg): ...vous pouvez en faire une
photocopie, on va marcher dans les deux sens sur le plan des documents.
M. Trudel: Oui, tout à fait. Je vais tout simplement.
..
M. Côté (Charlesbourg): Je vais m'enquérir
très rapidement de l'état de la situation. Je ne peux pas dire
autre chose que ça parce que personne n'a sensibilisé le ministre
à cela, et je ne suis pas informé, non plus, que des
fonctionnaires du ministère ont été sensibilisés
à cette situation-là, si elle existe. Je n'ai pas de raison de
douter de la note, mais il est clair qu'à partir de ça on va
faire les vérifications qui s'imposent.
M. Trudel: Je peux m'engager, effectivement, à faire
parvenir la note que j'ai au dossier tout de suite demain. Et, oui,
j'apprécierais que le ministre se penche et demande à des gens de
se pencher là-dessus rapidement pour ne pas qu'il y ait des engagements
qui compromettent l'avenir, dans un certain sens, puisque, en tout cas, en ce
qui me concerne, je n'ai pas eu d'écho que le débat que nous
avions exigé à la régie régionale de
Montréal-Centre ait eu lieu. On a procédé à une
réorganisation administrative selon des vues articulées et
supportées, ça va de soi, par un certain nombre
d'administrateurs, mais ça n'a pas donné lieu à ce
débat-là. (22 h 30)
Ce débat n'a pas eu lieu, et je pense qu'une des
conséquences, c'est d'avoir négligé le rôle d'un
établissement comme le Centre de protection de l'enfance et de la
jeunesse sur l'île comme autre élément intégrateur
des communautés allophones à la majorité francophone et,
par ailleurs, par la négative, d'une autre contribution, volontaire ou
pas telle n'est pas mon intention de la qualifier au glissement
des clientèles vers le réseau anglophone. Et on sait que, pour la
région de Montréal, ça représente des enjeux
cruciaux, c'est fondamental comme enjeux. Et, quand c'est des organismes
totalement contrôlés par l'État, bien, il faut surtout
faire attention, être très prudents afin que ces
organismes-là ne desservent pas une politique d'intégration ou
une volonté d'intégration des allophones, des nouveaux arrivants
à la majorité, en autant, bien sûr, que ce soit notre
objectif, et j'espère qu'il est partagé. Mais il y a tellement
d'autres organismes, comme l'entreprise privée, en termes de langue de
travail, sur lesquels l'État, forcément, n'a pas de
contrôle et sur lesquels nos influences sont très indirectes. Il
ne faudrait pas, en plus, que les organismes d'État...
Et on sait que, quand on parle de jeunesse, ça devient
extrêmement sensible, parce qu'on engage, comme disaient certains autres,
l'avenir pour longtemps, et plus longtemps lorsqu'il s'agit des jeunes. Je
trouve cette situation complètement anormale et je prie le
ministère et le gouvernement d'intervenir après
vérification de cette situation si tel était le cas, à son
avis, dans la région de Montréal.
M. Côté (Charlesbourg): J'en prends avis, M. le
Président, et je vais aller aux informations, réservant ma
réaction après confirmation des faits...
Le Président (M. Gauvin): Après avoir pris
connaissance du dossier.
M. Côté (Charlesbourg): ...en tout ou en partie.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que l'article 530.12 est
adopté?
M. Trudel: Adopté, M. le Président.
M. Côté (Charlesbourg): II y aurait, M. le
Président, juste un petit amendement.
Le Président (M. Gauvin): Oui.
M. Trudel: Un papillon. Ah! c'est le premier, on n'en avait pas
eu encore.
Le Président (M. Gauvin): Donc, M. le ministre, est-ce que
vous voulez nous présenter votre amendement?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, l'amendement à
l'article 530.12 introduit par l'article 1: Ajouter, après le mot
«protection», les mots «de l'enfance et».
M. Trudel: J'avais perdu mon oeil. «De l'enfance et de la
jeunesse».
Le Président (M. Gauvin): M. le député,
est-ce que l'amendement, tel que présenté, est adopté?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que l'article 530.12, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre, j'appelle
l'article 530.13.
Composition des conseils d'administration
M. Côté (Charlesbourg): On ne peut rien vous
refuser, M. le Président. «Un conseil d'administration est
composé des personnes suivantes qui en font partie au fur et à
mesure de leur élection ou de leur nomination: «Ie une
personne élue par une assemblée formée des habitants de
chaque municipalité de village nordique dont le territoire est compris
dans un secteur visé à l'article 530.3 et sur lequel est
situé le siège de l'établissement; «2° quatre
personnes élues par et parmi les personnes qui travaillent pour
l'établissement ou qui exercent leur profession dans tout centre
exploité par l'établissement, les personnes élues devant
toutefois être titulaires de titres d'emploi différents et, le cas
échéant, être membres de corporations professionnelles
différentes; «3° une personne élue par les membres du
comité des usagers de l'établissement; «4° deux
personnes nommées par les membres visés aux paragraphes 1°
à 3° et choisies l'une après consultation d'organismes
représentatifs des milieux communautaires et l'autre après
consultation d'organismes représentatifs du milieu scolaire;
«5° le directeur général de
l'établissement.»
Le Président (M. Gauvin): M. le député.
M. Trudel: Je suis à peu près sûr que le
ministre a un petit document en trois colonnes qui ferait le parallèle
avec ce qui existe comme conseil d'administration pour un établissement
constitué en vertu de la loi 120. Prenons un exemple dans un
hôpital; quelles sont les principales différences au niveau de la
composition? C'est assez long?
Mme Malenfant (Jacqueline): Au niveau du premier paragraphe,
ça, c'est quelque chose de complètement nouveau. Dans le Sud,
vous allez plutôt avoir quatre personnes élues par la
population.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Malenfant (Jacqueline): Maintenant, au niveau du
deuxième paragraphe, vous retrouvez ça dans le Sud, c'est les
travailleurs, les médecins.
M. Trudel: Oui.
Mme Malenfant (Jacqueline): Vous trouvez exactement le même
phénomène. Au niveau du troisième, pour le comité
des usagers, vous avez la même chose dans le Sud.
M. Trudel: Ça va.
Mme Malenfant (Jacqueline): Au niveau du quatrième
paragraphe, les cooptés, on a la même chose.
M. Trudel: Ça va.
Mme Malenfant (Jacqueline): Puis on a le directeur
général. C'est plutôt au niveau du premier paragraphe
qu'est la différence. Et ça, c'est déjà, ce qu'ils
avaient dans la loi S-5 et dans la Convention de la Baie James, le premier
paragraphe. C'était libellé différemment, mais c'est la
même chose.
M. Trudel: Alors, c'est une assemblée formée...
M. Côté (Charlesbourg): Des habitants de chaque
municipalité.
M. Trudel: ...des habitants, des résidents... M.
Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: En tout cas, des habitants de chaque
municipalité.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Oui. Une
personne élue par... C'est encore pas mal plus démocratique que
ce qu'on a ailleurs.
Mme Malenfant (Jacqueline): Le libellé actuel, c'est un
représentant de chaque municipalité du secteur. On est
obligé d'écrire ça différemment maintenant
à
cause de la réforme municipale et des termes qu'ils ont
changés. Mais c'est la même chose, c'est le même
phénomène.
M. Trudel: En très concret, ça veut dire une
personne, donc, qui est élue par les habitants de chacune des
municipalités.
Mme Malenfant (Jacqueline): Oui. Il y en a sept.
M. Trudel: Donc, il faut soumettre sa candidature.
M. Côté (Charlesbourg): II y en a sept. M.
Trudel: II y en a sept.
Mme Malenfant (Jacqueline): II y a sept municipalités;
donc, il va y avoir sept personnes élues à ce titre-là par
une assemblée formée des habitants de chaque municipalité
située dans le secteur. Il y a sept municipalités par secteur et
il y a un établissement par secteur, alors on va en avoir sept.
Le Président (M. Gauvin): Ça confirme un
représentant...
M. Trudel: Alors, ce n'est pas ce qu'on aurait pu lire
aussi une personne. Parce que c'est bien ça qui est
indiqué au début, là.
Mme Malenfant (Jacqueline): Oui, une personne élue par
chaque...
Le Président (M. Gauvin): Ça nous confirme qu'il y
a un représentant pour chacun des villages nordiques...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Mme
Malenfant (Jacqueline): C'est ça.
Le Président (M. Gauvin): Pour chacune des
municipalités.
M. Trudel: Et vous avez choisi enfin, ça ne
m'apparaît pas, là, cosmique de ne pas dire «sept
représentants...
Mme Malenfant (Jacqueline): Oui.
M. Trudel: ...élus par chacune des
municipalités», parce que vous ne voulez pas fermer, j'imagine, au
cas où il apparaîtrait une municipalité.
Mme Malenfant (Jacqueline): C'est ça. M. Trudel:
C'est ça?
Mme Malenfant (Jacqueline): C'est toujours possible. Il n'y a
rien de fermé, là. Il y en a 14 pour le moment, mais il peut y en
avoir d'autres dans le territoire.
Le Président (M. Gauvin): Ou une fusion de
municipalités.
M. Côté (Charlesbourg): Oh! il n'y a pas grand
chances, là.
Mme Malenfant (Jacqueline): Bien, là, je ne sais pas.
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a pas grand chances,
là. Il y a à peu près 150 mi entre chaque village, je veux
dire, puis, des fois, 200.
(Consultation)
M. Trudel: J'avoue que, sur le plan de l'écriture, je ne
trouve pas ça d'une clairvoyance extrême, parce que regardez
comment vous pouvez lire ça aussi. C'est une personne qui est
élue par une assemblée. Qui compose cette
assemblée-là? Elle est formée par les habitants de chaque
municipalité. Alors, c'est une personne élue par une
assemblée, laquelle assemblée est formée par les habitants
de chacune des municipalités. Alors, il y a rien qu'une
assemblée? C'est ça qui est marqué, là.
Mme Malenfant (Jacqueline): Si j'avais voulu l'écrire
comme ça, j'aurais marqué «l'assemblée».
M. Trudel: Bien sûr.
Mme Malenfant (Jacqueline): Non. Si j'avais voulu l'écrire
comme ça, j'aurais dit: «élue par l'assemblée
formée des habitants».
M. Côté (Charlesbourg): Moi, je fais confiance
à mes légistes, vous le savez.
Mme Malenfant (Jacqueline): Qui sont révisés, par
ailleurs.
M. Trudel: Qui sont révisés, par ailleurs. C'est
parce que, dans la loi 120, on en avait révisé
quelques-uns...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...tout en reconnaissant le travail, la
compétence du travail des légistes ici et de ceux qui font partie
de l'équipe de supervision. Il me semble qu'effectivement on pourrait
lire que c'est une personne seulement qui est élue par une seule
assemblée, hein? Par une assemblée, c'est l'article
défini; par une assemblée qui est formée des habitants de
chaque municipalité. (22 h 40)
Mme Malenfant (Jacqueline): Oui, mais, dans l'article 530.14,
quand on parle de «la procédure qui doit être suivie pour
l'élection des personnes visées au paragraphe
1°»...
M. Trudel: Alors, je ne veux pas faire de chichi, mais il me
semble que ça, au minimum... Parce que je ne tiens pas, non plus,
à fermer le nombre. Je sais ce que ça veut dire aussi de fermer
un nombre dans une loi. Alors, ça oblige le...
On avait dit minuit, M. le vice-président. Alors, vous êtes
rentré plus tôt, oui.
Si on ferme une loi avec un nombre, ça oblige à revenir;
le législateur va être obligé de revenir devant
l'Assemblée nationale pour changer le nombre, suivant qu'il y ait une
création de municipalité.
Un conseil d'administration est composé des personnes suivantes
qui en font partie au fur et à mesure de leur élection ou de leur
nomination: 1 ° les personnes élues par une assemblée
formée des habitants de chaque municipalité...
Mme Malenfant (Jacqueline): Vous n'atteignez pas votre but, de
toute façon, parce que ce que vous avez l'air de craindre, c'est qu'il y
ait une seule assemblée. Alors, qu'on mette «les» ou
«une personne», vous allez toujours avoir le problème
d'avoir une seule assemblée.
M. Trudel: Non, non, bien, là, écoutez, si on en
arrivait à être il me semble que j'ai entendu ce
mot-là quelque part tordu, ha, ha, ha! dans
l'interprétation...
Une voix: C'est ce qui se passe...
M. Trudel: ...au moins, il n'y en aura pas rien qu'une.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que je peux
suggérer, M. le Président...
Le Président (M. Poulin): Oui, monsieur.
M. Côté (Charlesbourg): ...puisque vous venez de
vous joindre à notre conversation...
Le Président (M. Poulin): Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...que l'on adopte l'article
530.13 tel que libellé, nous laissant, de part et d'autre, le soin de
peut-être faire une petite analyse additionnelle et, au moment du
dépôt du rapport, si jamais le député de
Rouyn-Noranda trouvait, de son côté, sur le plan
législatif, qu'il avait une meilleure formule que nous autres, on pourra
toujours l'introduire au moment du dépôt du rapport et
procéder par la suite?
M. Trudel: Le ministre sait que l'Opposition a aussi cette
souplesse pour rendre la loi meilleure. On l'a toujours fait.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ca. M. Trudel:
Très bien. Adopté.
Le Président (M. Poulin): J'aimerais que l'Opposition ait
cette même souplesse en haut, quand on entend les cloches d'ici, en bas,
en commission parlementaire.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Poulin): L'article 530.13 est
adopté.
M. Trudel: Qu'est-ce qui se passe en haut «by the
way»?
Une voix: C'est la construction en haut?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Poulin): Donc, l'article 530.13 est
adopté. Passons à l'article 530.14.
M. Côté (Charlesbourg): «Le ministre
détermine, par règlement, la procédure qui doit être
suivie pour l'élection des personnes visées au paragraphe 1°
de l'article 530.13. La régie régionale détermine, par
règlement, la procédure qui doit être suivie pour
l'élection des personnes visées aux paragraphes 2° et 3°
de l'article 530.13. Ces règlements doivent prévoir que les
élections auront lieu tous les trois ans, au mois d'octobre. «Une
fois complétée l'élection des membres visés aux
paragraphes 1° à 3° de l'article 530.13, ceux-ci doivent, dans
les 30 jours suivants, procéder à la nomination des membres
visés au paragraphe 4° de l'article 530.13.»
M. Trudel: Si bien qu'à cet égard la population se
retrouve donc sur le conseil d'administration à sept par rapport
à huit. Autres membres, quatre, cinq, six, sept, huit; quatre personnes
qui travaillent dans l'établissement...
Mme Malenfant (Jacqueline): Quatre, cinq, six, sept.
M. Trudel: ...cinq, six, sept, et le directeur
général.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça.
M. Trudel: Huit par rapport à quatre sur, par exemple, un
conseil d'administration de centre hospitalier dans la partie sud. Ce n'est pas
parce qu'on fait davantage confiance à la population du Nord par rapport
au Sud. Ce n'est pas ça, la raison. Très bien. Adopté.
Le Président (M. Poulin): Donc, l'article 530.14 est
adopté. passons à l'article 530.15, m. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Si l'élection ou la
nomination d'un membre n'a pas lieu, la régie régionale devra
procéder à cette élection ou nomination au plus tard le 31
décembre de l'année au cours de laquelle l'élection ou la
nomination devait avoir lieu.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Poulin): Donc, l'article 530.15 est
adopté. passons à l'article 530.16. m. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): «Toute personne
intéressée peut présenter devant la Commission des
affaires sociales une requête en contestation ou annulation de toute
élection tenue en vertu de l'article 530.13. «Les deuxième,
troisième et quatrième alinéas de l'article 148
s'appliquent alors.»
Le Président (M. Poulin): M. le député de
Rouyn-NorandaTémiscamingue.
M. Côté (Charlesbourg): C'est mut. mut. de la loi
120.
M. Trudel: Mut. mut. de la loi 120? M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Et le délai, pas le délai, mais la
période rétroactive qui avait été donnée
pour la contestation quant aux premières élections sur les
premiers conseils d'administration, évidemment, ça, c'est
épuisé. Il y avait une période de 90 jours qui avait
été donnée à partir de juin 1992 pour aller
contester des élections...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, tenues...
M. Trudel: ...qui avaient eu lieu en octobre.
M. Côté (Charlesbourg): ...en mars.
Mme Malenfant (Jacqueline): Tenues en mars.
M. Trudel: En mars.
M. Côté (Charlesbourg): En mars.
M. Trudel: En mars, pardon. À votre connaissance, sur tous
ces recours-là, la Commission des affaires sociales a rendu tous ses
jugements.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne peux pas dire. M.
Trudel: On ne peut pas dire. Oui, ça va.
Le Président (M. Poulin): L'article 530.16 est
adopté.
M. Trudel: Oui, si...
M. Côté (Charlesbourg): O.K.
M. Trudel: C'est parce qu'il y en avait un bon nombre qui avaient
été placés, alors...
M. Côté (Charlesbourg): On fera la
vérification, puis on va faire rapport à la commission, pas des
affaires sociales, là.
M. Trudel: La commission, la nôtre. M. Côté
(Charlesbourg): La nôtre. M. Trudel: Nos affaires sociales.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
Le Président (M. Poulin): Donc, l'article 530.16, avec le
rapport qui sera fait à la commission, est adopté?
M. Trudel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Poulin): Passons à l'article
530.17. m. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): «Une personne qui
travaille pour un des établissements visés à l'article
530.1 ou qui exerce sa profession dans l'un des centres exploités par un
tel établissement ne peut qu'à ce titre être élue
membre du conseil d'administration de cet établissement. Elle peut,
à d'autres titres, être élue ou nommée membre du
conseil d'administration de tout autre établissement.»
C'est mut. mut., ça, hein?
Une voix: Oui. M. Trudel: Mut. mut., ça? M.
Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Poulin): L'article 530.17 est
adopté. Passons à l'article 530.18. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): «Toute vacance
survenant après l'élection ou la nomination d'un membre d'un
conseil d'administration doit être portée à la connaissance
de la régie régionale et être comblée de la
manière prévue à l'article 156 en remplaçant
toutefois, dans le paragraphe 1° du premier alinéa, la
référence aux articles 129 à 132 par une
référence à l'article 530.13.»
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Poulin): Adopté. L'article 530.18
est adopté. Passons à la section III, l'article 530.19. M. le
ministre.
Fonctionnement des conseils d'administration
M. Côté (Charlesbourg): «En outre de ce qui
est prévu à l'article 164, les membres d'un conseil
d'administration peuvent, en cas d'urgence et si les deux tiers des membres
sont d'accord, participer à une séance du conseil à l'aide
de moyens permettant aux participants de communiquer oralement entre eux,
notamment par téléphone. Les participants sont alors
réputés avoir assisté à la
séance.»
M. Trudel: Pour vivre dans le Moyen-Nord, c'est très utile
d'avoir une pareille disposition, effectivement, compte tenu des distances.
Vous l'avez illustré, cet après-midi, à l'Assemblée
nationale. Peut-être qu'on fera des réunions pour certains membres
à partir du radiotéléphone pendant la période de
chasse sur le territoire. C'est des réalités qui sont...
M. Côté (Charlesbourg): Terrain.
M. Trudel: .. .terrain et qui se présentent.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: Est-ce que, sur le plan juridique, pour les preuves...
Par exemple, dans d'autres cas, pour les documents, on va dire: On a besoin
d'une résolution pour que la preuve photographique soit utilisée
pour certains documents. Est-ce que, ici, on a des dispositions...
Mme Malenfant (Jacqueline): De toute façon, il va devoir y
avoir des résolutions qui vont se prendre ultérieurement pour
entériner tout ce qui va s'être fait à cette
réunion-là, et ça, c'est déjà à
l'article 164 qu'on prévoit ça. Donc, il n'y aura pas de
problème de preuve. Ils vont tout entériner à la
réunion suivante.
M. Trudel: Ah!
Mme Malenfant (Jacqueline): On fera des résolutions
pour...
M. Trudel: II faut que ce soit entériné par une
réunion physique de tous les membres.
Mme Malenfant (Jacqueline): Ah! bien oui. M. Côté
(Charlesbourg): Oui, oui.
Mme Malenfant (Jacqueline): Bien oui. C'est vraiment
exceptionnel, ça, là.
M. Trudel: À l'article 164? Mme Malenfant (Jacqueline):
Oui. M. Trudel: L'article 164 de la loi 120.
Mme Malenfant (Jacqueline): Parce que l'article 164 s'applique
aussi. C'est en outre de ce qui est prévu là; en outre de ce qui
est prévu à l'article 164, ils vont pouvoir faire un bout par
téléphone, là.
M. Trudel: Ah! en plus.
Le Président (M. Poulin): Est-ce que l'article 530.19 est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
M. Trudel: C'est en outre. Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): En outre. Adopté.
Le Président (M. Poulin): Où la distance n'a plus
d'importance, même dans la santé. Passons maintenant à
l'article 530.20. (22 h 50)
M. Côté (Charlesbourg): «Les membres d'un
conseil d'administration sont indemnisés, conformément au
règlement pris par ce conseil, de la perte de revenu qu'entraîne
leur présence aux séances du conseil. Us ont également le
droit d'être remboursés, conformément à ce
règlement, des dépenses faites dans l'exercice de leurs
fonctions. «Ce règlement doit tenir compte des conditions qui
prévalent sur le territoire visé par la présente partie et
de celles qui suivent: «1° les séances du conseil
d'administration doivent se tenir, dans la mesure du possible, à des
dates fixées de façon à éviter les conflits avec
les heures de travail rémunérées des membres et de
façon à leur faire profiter de moyens de transport commodes et
économiques; «2° si, malgré ce qui est prévu au
paragraphe 1°, un membre subit une perte de revenu, le conseil
d'administration peut l'en indemniser sur demande pourvu que les trois
conditions suivantes soient remplies:
«a) que le territoire où se tient la séance ne soit
pas celui de la municipalité que le membre représente en
application du paragraphe 1° de l'article 530.13 ni celui de la
municipalité où il réside normalement; «b) que le
membre travaille pour son propre compte ou dans des conditions qui
l'empêchent de toucher une rémunération lorsqu'il est
absent pour assister à ces séances; «c) que la perte de
revenu soit certaine et non seulement probable. «Ce règlement doit
être soumis à l'approbation du ministre.»
M. Trudel: Ça, ce n'est pas mut. mut. M.
Côté (Charlesbourg): Non. Ha, ha, ha!
Mme Malenfant (Jacqueline): Non. C'est mut. mut. avec la
Convention de la Baie James, par exemple.
M. Trudel: Ah!
Mme Malenfant (Jacqueline): C'est déjà dans la
Covention de la Baie James. C'est tel quel.
M. Trudel: II y a des dispositions de la Convention en pareille
matière.
Mme Malenfant (Jacqueline): Oui.
M. Trudel: Est-ce qu'on peut me donner, du moins, l'esprit ou la
référence? Vous avez l'air à l'avoir, là.
C'est-à-dire que, pour tout organisme public...
M. Côté (Charlesbourg): C'est 15.0.15 de la
Convention de la Baie James. C'est bien trop long; allez donc faire une
photocopie.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Le ministre étant le législateur ici,
qu'est-ce qu'il entend par «moyens de transport commodes et
économiques»?
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas le transport en
commun, là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): C'est à ça que
je pensais quand j'ai fait la lecture.
M. Trudel: C'est ce que je voulais faire préciser au
ministre, s'il s'agissait...
Une voix: En traîneau.
Une voix: En traîneau à chiens.
M. Côté (Charlesbourg): Je veux dire, en commun,
c'est les chiens qui sont attelés sur le traîneau.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Poulin): Vous avez gardé certaines
notions du transport quand vous étiez ministre. Ha, ha, ha!
M. Trudel: C'est déjà dans la Convention en ce qui
concerne la santé et les services sociaux.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Alors, il devrait y avoir des dispositions dans le
règlement en ce qui concerne le fait que la perte de revenu soit
certaine...
M. Côté (Charlesbourg): Et non probable. M.
Trudel: ...et non seulement probable.
M. Côté (Charlesbourg): Et non seulement
probable.
M. Trudel: Vous aviez quoi derrière la tête
derrière la tête du législateur en écrivant
cela?
M. Côté (Charlesbourg): La même chose
que...
M. Trudel: Le bien du citoyen, vous allez me dire.
M. Côté (Charlesbourg): ...le législateur de
la Convention de la Baie James.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Si j'ai bien compris, le grand esprit a parlé.
Vous l'avez écouté.
Des voix: Ha, ha, ha! M. Trudel: Très bien.
Le Président (M. Poulin): L'article 530.20 est
adopté. Passons à l'article 530.21.
M. Côté (Charlesbourg): «Le conseil
d'administration d'un établissement se réunit au moins cinq fois
par année.»
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Poulin): L'article 530.21 est
adopté. Passons à l'article 530.22. M. le ministre.
Directeur général
M. Côté (Charlesbourg): «Les deuxième
et troisième alinéas de l'article 193 ne s'appliquent pas au
directeur général d'un établissement.»
M. Trudel: Pas de «Côté approval» dans
le Nord.
M. Côté (Charlesbourg): Pas de «CA» au
Nord.
M. Trudel: De toute façon, je comprends qu'il y a un autre
article spécifique pour qu'il n'y en ait plus à l'approbation...
Je m'excuse, oui.
(Consultation)
M. Trudel: De toute façon, ne s'appliqueront pas les
deuxième et troisième alinéas de l'article 193,
c'est-à-dire qu'on est dispensé, dans cet
établissement-là, d'avoir une attestation du Centre de
référence des directeurs généraux et des cadres
pour désigner quelqu'un ou pour renouveler le directeur
général.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, oui.
M. Trudel: Et, quand on touchera, tantôt, une autre section
de la loi, sur laquelle on fait... Parce qu'on fait du pouce dans cette
loi-là; pour d'autres dimensions, on va aussi retirer au centre de
référence des directeurs généraux cette mission de
la certification.
M. Côté (Charlesbourg): Pour cette région,
pour ces établissements.
(Consultation)
M. Trudel: Ça va. Je comprends que mon
interprétation première, là... Il n'y a pas d'autre
article général visant à la retirer. Par ailleurs, l'on
m'indique que, dans l'évolution du Centre de référence des
directeurs généraux et des cadres institué en vertu de
l'article 531, il n'aura plus cette mission de la certification des personnes
pour être engagées comme directeur général d'un
établissement. Est-ce exact?
M. Côté (Charlesbourg): Pas nous autres, non.
M. Trudel: Le Centre de référence des directeurs
généraux et des cadres existe.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Bon. Est-ce qu'il est toujours de l'intention du
législateur, du gouvernement, d'exiger que toute personne qui peut poser
sa candidature pour être directeur général d'un
établissement reçoive une approbation du Centre avant de le
faire?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, c'est toujours
ça, sauf dans le cas présent.
M. Trudel: Sauf dans le cas présent, là. Mais je
pose la question en général, par ailleurs.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, oui. J'ai dit que
c'était oui. C'est toujours la même orientation.
M. Trudel: Le conseil d'administration... M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...du Centre est d'accord avec cette
responsabilité et n'a fait part d'aucune dimension au ministre à
cet égard?
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez, là.
Il est clair que le centre de référence a été
contesté par, en particulier, l'Association des D.G. Mais tout le monde
est représenté maintenant parce que c'est paritaire,
rappe-lez-vous-le au niveau du conseil d'administration, et je n'ai pas
d'indication, à ce moment-ci, à l'effet contraire qui m'a
été transmise.
M. Trudel: Donc, il n'y a pas de demande qui est parvenue au
ministre pour...
M. Côté (Charlesbourg): Je vais être prudent,
là: pas à ma connaissance. Et vous savez que, quand c'est
à ma connaissance, vous le savez. Alors, je vous dis donc: À ma
connaissance, à moins que ce ne soit dans la malle...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): ...et que vous en ayez
été informé avant moi, ce qui ne me surprendrait pas de la
part des D.G.
M. Trudel: Non, non, ce ne serait pas dans la malle.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai cette
prudence-là, là. Donc, à ma connaissance, ce n'est pas le
cas. Si jamais je l'ai, je vous le signifierai.
M. Trudel: Par ailleurs, le centre de référence,
constitué en vertu des articles 521 et suivants, est complètement
opérationnel actuellement.
M. Côté (Charlesbourg): II est
opérationnel.
M. Trudel: Le directeur en est M. Claude Desjardins...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: ...l'ex-directeur général de...
M. Côté (Charlesbourg): Maisonneuve-Rosemont.
M. Trudel: ...Maisonneuve-Rosemont. Je vais vous avouer qu'il a
été porté à ma connaissance, puis j'ai
regardé un peu le fonctionnement de ce centre-là... Ce Centre,
cette corporation distincte du ministère, a donc un président et
un conseil d'administration constitué en vertu des dispositions de la
loi ici. Des bureaux à Montréal et à Québec?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
(23 heures)
M. Trudel: Des directeurs à Montréal et à
Québec?
M. Côté (Charlesbourg): Pour le moment, si ma
mémoire est fidèle, à Québec, les gens ne sont pas
totalement installés, et je pense que le meilleur moyen, puisque vous
semblez avoir un certain nombre de questions qui peuvent être
parfaitement légitimes, c'est de le convoquer en commission on
l'a fait à plusieurs reprises qu'on puisse inviter le
président du Centre à venir répondre à un certain
nombre de questions pendant une période déterminée de
temps moi, je n'ai pas d'objection à ça, et je suis
convaincu que lui-même n'en aurait pas pour dire exactement ce qui
a été fait jusqu'à maintenant et quelle sorte
d'organisation est en place actuellement. Moi, je n'ai pas de problème
avec ce genre d'intervention là. C'est ça, l'imputabilité,
venir répondre de tes faits et gestes.
M. Trudel: Écoutez, évidemment, la procédure
n'est pas toujours aussi claire que celle-là pour répondre ou
pour exercer de telles volontés, là, mais, effectivement, si mes
questions en rapport avec l'article que nous sommes à étudier
correspondaient au fait d'inviter le président-directeur
général de ce Centre j'ai toujours de la misère
avec le mot le Centre de référence des directeurs
généraux et des cadres supérieurs dans le réseau de
la santé et des services sociaux, je vous avoue que j'aurais un bon deux
heures de questions là-dessus.
Lorsque, M. le ministre, cet après-midi, nous avons eu un certain
nombre d'échanges sur le temps que j'entendais consacrer à ce
projet de loi là, compte tenu des questions qui sont soulevées et
de l'importance du projet de loi, et que je faisais appel à la
liberté du législateur, je pensais précisément,
entre autres, à cette question-là. On ne peut pas convoquer comme
cela le directeur général du Centre de référence
des directeurs généraux et des cadres supérieurs dans la
santé et les services sociaux. Mais, avec la permission ou
l'autorisation du ministre, écoutez, je suis prêt à
m'engager à ce que, M. le Président, nous puissions, possiblement
dans l'heure qu'il nous reste, conformément à notre
règlement, en arriver à la fin de l'étude de notre projet
de loi et même, à la limite, si notre procédure le
permettait, que nous puissions transmettre notre rapport à
l'Assemblée nationale sous réserve de convoquer, dans les
meilleurs délais, à cette commission le directeur du Centre et
que nous puissions lui poser un certain nombre de questions.
M. Côté (Charlesbourg): Moi, je n'ai pas de... Je
pense qu'il y a des mécanismes que la commission se donne sur le plan de
convoquer des gens et, dans la mesure où il y a un temps
déterminé, on ne peut pas passer une journée sur... Si
c'est deux heures, je n'ai pas d'objection à recommander à ma
formation politique qu'on puisse l'inviter, lui laissant le temps de se
préparer ça peut être en janvier, ça peut
être en février, mais il n'y a pas d'obligation que ça soit
au mois de décembre et, à une séance, qu'il puisse
être questionné, rendre compte de son mandat. Ça me
paraît tout à fait normal c'est un organisme qui est
créé en vertu de la loi et qui a un mandat qu'il vienne
répondre devant une commission de l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Poulin): Donc, je prends en
considération la demande du député de
Rouyn-NorandaTémiscamingue sur cette question-là. Nous
allons, à partir de la commission, statuer à savoir si, soit par
consentement, soit même par la commission ce n'est pas, à
mon avis, nécessairement l'imputabilité par le projet de loi 198,
mais peut-être par un consentement soit du ministre, soit des gens de la
commission on peut, dans le futur, au mois de janvier ou de
février, comme vous l'avez noté, questionner ces gens-là.
Je pense, a priori, qu'il n'y a aucun problème et, en plus,
nécessairement pas aussi obligatoirement par le projet de loi 198. Donc,
je vais regarder ça et je pourrai, je pense, avec le consentement
unanime des deux partis, voir le genre de mandat que la commission peut se
donner dans le futur, avec aucun problème, sur ce
questionnement-là de cet organisme.
M. Côté (Charlesbourg): Étant entendu que la
commission retient qu'il n'y a pas d'objection de la part du parti
ministériel à ce qu'une telle démarche soit entreprise
devant la commission, limitant le temps de l'interpellation à une
demi-journée, avec les trois heures habituelles ou quelque chose du
genre.
M. Trudel: L'esprit de ma demande est dans ce cadre-là. Ce
n'est pas un examen d'une semaine du fonctionnement, là.
Le Président (M. Poulin): Non, mais je pense que
c'est...
M. Trudel: On ne peut pas avoir plus de temps à lui
consacrer qu'à l'exercice même du mandat du centre de
référence des cadres, là.
Le Président (M. Poulin): Non.
M. Trudel: Cependant, oui, j'y tiens, M. le Président,
à cet engagement-là. Parce que, écoutez, on
est en matière de gros sous. Si mes informations sont
fidèles, on est sur un budget de tout près de 2 000 000 $ dans ce
nouveau centre-là.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'il faut comprendre,
c'est que, dans le nouveau centre, c'est peut-être même davantage
et, à ce moment-là, on ne parle pas de 2 000 000 $ de budget
d'opération ou de fonctionnement du Centre. Il faut faire attention,
là, parce qu'il y a des responsabilités qui incombaient au
ministère sur le plan d'un programme qui a été
transféré, en termes de responsabilité, au centre de
référence.
M. Trudel: Entre autres, le programme de mobilité des
cadres?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Poulin): Donc, si je comprends bien,
c'est avec le consentement, qui est très clair, du ministre, mais, avant
de statuer définitivement, je voudrais laisser la parole au
député de Matapédia.
M. Paradis (Matapédia): Merci, M. le Président. Je
suis tout à fait d'accord, comme je suis toujours d'accord à
étudier les mandats que la commission veut bien se donner. Encore
faut-il que, au comité directeur ou en commission de travail, on puisse
avancer ce genre de chose là. D est étonnant, par contre, que, ce
soir, on nous avance une telle opportunité, compte tenu que nous avons
eu plusieurs séances de travail et ce n'est pas en catimini,
c'est connu pour trouver des organismes que nous pouvions étudier
et cet organisme-là n'a jamais été soulevé,
malgré les différends que nous avions entre le parti de
l'Opposition et le parti ministériel. Je trouve pour le moins
étonnant, ce soir, qu'on en fasse une priorité prioritaire de la
part de l'Opposition. Si on devait changer ce que nous avions
décidé en commission, en séance de travail, moi, je suis
prêt à l'accepter, mais encore faut-il le dire et le dire
ouvertement aussi bien en séance de travail qu'en séance
publique.
Le Président (M. Poulin): Merci, M. le
député de Matapédia. Donc, je vais résumer
très simplement. Avec le consentement du ministre d'étudier ce
dossier, nous allons aller en séance de travail ultérieurement.
Donc, nous pourrons avoir la chance d'en discuter comme priorité de la
commission, à laquelle le député de Matapédia, le
député de Rouyn-Noranda Témiscamingue et moi aussi
avons participé, donc, revoir ce dossier-là avec toute la sagesse
qu'on peut se donner ensemble, à savoir les priorités aussi. On
parlait des régies tout à l'heure. On sait que c'est la loi qui
nous «conforme» à revoir l'ensemble des 17 régies A
et B dans le futur. Donc, nous verrons nos travaux à une séance
ultérieure de travail. Merci.
M. Trudel: Donc, M. le Président, pour terminer... M. le
Président, vous permettez?
Le Président (M. Poulin): Oui, allez-y, mon ami.
M. Trudel: Donc, ça pourrait nous amener à adopter
ici l'article qui fait en sorte que l'on dispense de l'autorisation du Centre
de référence des directeurs généraux et des cadres
supérieurs pour l'engagement du directeur général dans ces
deux établissements-là et, par ailleurs je veux le
répéter aussi de mon côté sans remettre en
question tous les choix qui ont été faits par la commission
jusqu'à maintenant par rapport à d'autres lois ou à
d'autres exigences de notre règlement, et à accepter l'invitation
du ministre en ce qui regarde le centre concerné, le Centre de
référence des directeurs généraux et des cadres.
Voilà. Adopté. (23 h 10)
Le Président (M. Poulin): Adopté. Donc, nous
passons maintenant à l'article 530.23.
Conseils
. M. Côté (Charlesbourg): «Le conseil des
infirmières et infirmiers institué pour un établissement
en application de l'article 219 n'est pas tenu de constituer le comité
d'infirmières et infirmiers auxiliaires visé à l'article
223.»
M. Trudel: Parce qu'il n'y a en pas suffisamment dans l'un ou
l'autre des établissements ou... Excusez-nous. Ha, ha, ha!
M. Bernier (Jocelyn): Dans les infirmières auxiliaires, il
en restait trois. Les trois sont actuellement en formation pour devenir
infirmières enregistrées, là. Alors, ça veut dire
que, dans peu de temps, il n'en restera plus.
M. Trudel: Ça va.
Le Président (M. Poulin): L'article 530.23 est
adopté. Passons à l'article 530.24.
M. Côté (Charlesbourg): «Le conseil
multidisci-plinaire institué pour chaque établissement en
application de l'article 226 est composé de toutes les personnes qui
exercent pour l'établissement des fonctions reliées directement
aux services de santé, aux services sociaux, à la recherche ou
à l'enseignement. «Toutefois, un médecin, un dentiste ou un
pharmacien ne fait pas partie du conseil multidiscipl inaire. De même,
une infirmière ou un infirmier ne fait pas partie de ce conseil
lorsqu'un conseil des infirmières et infirmiers est institué pour
l'établissement.»
M. Trudel: Alors, la CSN va se réjouir que le ministre,
pour ce qui est des Inuit, se rende à son argumentation. Vous vous
souviendrez très certainement qu'on réclamait que la
catégorie «préposés» puisse être membre
du comité multidiscipl inaire dans l'établissement
en ce qui concerne les établissements situés au sud du 51e
parallèle. Alors, on comprend donc, de par l'écriture ici, que le
comité multidisciplinaire, par exclusion, c'est les représentants
de toutes les catégories d'employés, à l'exclusion des
médecins et des infirmiers et infirmières, qui ont leur propre
conseil.
Mme Malenfant (Jacqueline): En fait, ils ont des fonctions
reliées directement aux services de santé.
M. Trudel: Est-ce que les préposés ont des
fonctions reliées...
Mme Malenfant (Jacqueline): Préposés aux malades,
là?
M. Trudel: Préposés aux malades.
Mme Malenfant (Jacqueline): Ah oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): Mais ce n'était pas
nécessairement pour faire plaisir à la CSN.
M. Trudel: Ha, ha, ha! Je pensais que vous aviez cet élan
de dire que c'était pour répondre aux aspirations de la CSN. Non,
mais vous vous souviendrez de cette demande, et, évidemment, je ne peux
que me réjouir de cela. Et, si ça peut constituer une
argumentation soutenable pour d'autres catégories
d'établissements à travers le réseau, on verra
ultérieurement, puisque, effectivement, la définition est belle
ici, la description est belle, des fonctions reliées directement aux
services de santé. Alors, c'est ça qu'on veut retrouver dans le
conseil multidisciplinaire, autant au Nord que dans le Sud. Et, un jour, on y
reviendra dans le Sud. Bravo pour le Nord!
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Poulin): Donc, l'article...
M. Côté (Charlesbourg): Donc, ne perdons pas le
nord.
Le Président (M. Poulin): ...530.24 est adopté.
Passons au chapitre IV, Régie régionale, section I, l'article
530.25, M. le ministre.
Régie régionale Institution de la
régie régionale
M. Côté (Charlesbourg): «Le gouvernement
institue une régie régionale pour le territoire visé par
la présente partie.»
M. Trudel: Numéro 17AA. Adopté.
Le Président (M. Poulin): L'article 530.25 AA est
adopté. Passons à l'article 530.26.
M. Côté (Charlesbourg): «Les articles 418
à 430 concernant l'assemblée régionale ne s'appliquent pas
et les références faites à une telle assemblée au
paragraphe 2° du deuxième alinéa de l'article 340, au
paragraphe 2° du premier alinéa de l'article 343 et au premier
alinéa des articles 346 et 347 ne s'appliquent pas. «Les articles
367 à 370 concernant la commission médicale régionale ne
s'appliquent pas et les références faites à une telle
commission au paragraphe 3° du deuxième alinéa de l'article
340, à l'article 359 et au premier alinéa de l'article 361 ne
s'appliquent pas.» Et je demanderais à M. Michaud de
résumer.
M. Michaud (Pierre): Ha, ha, ha! Je peux le relire, M. le
Président.
M. Trudel: Est-ce que M. Michaud peut le faire en
français?
Le Président (M. Poulin): Allez-y, M. Michaud, on vous
écoute attentivement, et souvenez-vous que votre lecture est
enregistrée.
M. Michaud (Pierre): Est-ce que vous ne souhaiteriez pas
plutôt que ce soit la rédactrice qui résume?
Le Président (M. Poulin): Ha, ha, ha! Allez-y.
M. Trudel: À ce moment-là, il n'y a pas
d'assemblée publique régionale?
Mme Malenfant (Jacqueline): II n'y a pas d'assemblée
régionale.
M. Trudel: D'assemblée régionale.
Mme Malenfant (Jacqueline): II n'y a pas d'assemblée
régionale. Donc, tous les articles dans la loi 120 où on faisait
référence à l'assemblée régionale, bien, on
indique ici que ça ne s'applique pas dans le Nord. Et, de la même
façon pour la commission médicale régionale, il a
été décidé qu'il n'y en aurait pas dans le Nord, de
façon à pouvoir lire les articles 340, 359 ou 361 pareil,
là. On indique tout simplement que, dans ces articles-là, pour le
Nord, on ne lit pas la mention «commission médicale» ou
«assemblée régionale».
Le Président (M. Poulin): Est-ce que ça va pour
l'article 530.26?
M. Trudel: Juste une petite seconde, M. le Président.
Le Président (M. Poulin): II n'y a aucun problème.
L'expérience, ça se paie.
(Consultation)
Le Président (M. Poulin): M. le député.
M. Trudel: M. le Président, on agit toujours avec une
certaine latitude, ici, on s'abstient de remarques désobligeantes
vis-à-vis les membres du personnel du ministère ou d'autres
catégories de personnel parce qu'on a appris à travailler de
façon civilisée. J'apprécierais si ça pouvait
continuer, M. le Président, là-dessus. Et, je vous le dis,
ça me vexe profondément d'entendre des remarques autour de la
table.
Le Président (M. Poulin): Donc, allons-y, même avec
des remarques qui... Je me pensais amical, mais....
M. Paradis (Matapédia): Comme ça peut blesser
d'entendre des remarques que nous entendons ce soir sur des priorités
que l'Opposition veut bien sembler nous donner ici, de dire qu'il faut
absolument entendre tel ou tel organisme lorsque, en séance de travail
à la commission des affaires sociales, vous n'avez même pas mis
comme possibilité d'entendre cet organisme-là. Alors, j'aimerais
que vous ayez aussi le même discours lorsque nous sommes en séance
de travail et lorsque nous sommes aussi en commission publique.
Le Président (M. Poulin): Donc, je prends les remarques
d'un côté et de l'autre. Ce que je peux vous dire, c'est que, en
prochaine réunion de travail avec la commission, nous pourrons exploiter
d'un côté ou de l'autre chacun des éléments qui ont
été nommés. Donc, M. le député de
Rouyn-NorandaTémiscamingue, sur 530.26, s'il vous plaît.
M. Trudel: Quant à la décision de ne pas constituer
de commission médicale vous nous avez présenté une
collaboratrice du ministère dans cette régionj'aimerais
connaître les arguments qui vous ont amenés à ne pas la
constituer. Parce qu'il y a quand même une équipe de
médecins qui oeuvrent dans ce territoire et dans l'un ou l'autre des
deux établissements. C'est quoi les raisons, puis ce n'est pas le
détail de... Qu'est-ce qui fait qu'on n'a pas besoin de commission
médicale et des recommandations, enfin, du travail, des mandats qu'on a
confiés à ces commissions dans les régies
régionales ailleurs au Sud?
M. Bernier (Jocelyn): En fait, les médecins qui pratiquent
dans ces milieux-là, il y a six omnipraticiens de chaque côte, et
c'est des gens qui travaillent à salaire, alors que la commission
médicale au Sud visait un meilleur partage de la main-d'oeuvre
médicale, ce qui n'est pas le cas au Nord. Tu n'as pas de pratique
privée, tu n'as pas de polyclinique, tu n'as rien de tout ça.
C'est des médecins qui montent, qui sont à salaire.
M. Côté (Charlesbourg): Et qui font les
villages.
M. Bernier (Jocelyn): Et qui font les villages.
M. Trudel: Et qui sont tous à salaire?
M. Bernier (Jocelyn): Qui sont tous à salaire.
M. Trudel: II y en a six?
M. Côté (Charlesbourg): Six par côte.
M. Bernier (Jocelyn): Le plan d'effectif médical, c'est
six pour chaque côte.
M. Trudel: Et il est comblé?
M. Bernier (Jocelyn): Selon certaines périodes, il est
comblé. Curieusement, c'est peut-être plus facile de recruter dans
ce milieu-là, peut-être à cause de l'aspect exotique du
Nord. C'est plus facile de combler à Kuujjuaq que ça peut
l'être sur la Basse-Côte, même.
M. Trudel: Vous ne connaissez pas l'exotisme de Rouyn-Noranda,
vous, là. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Poulin): Est-ce que c'est au Sud?
M. Trudel: Mais, en général, le plan d'effectif est
comblé?
M. Bernier (Jocelyn): Le Nord a une entente avec les milieux de
formation, ce qui fait que les gens, particulièrement ceux qui font de
la médecine familiale, vont faire un stage en cours de formation,
McGill, Laval aussi, ce qui constitue un bon moyen d'attrait.
M. Trudel: Et tous les médecins sont à salaire?
M. Bernier (Jocelyn): Tous les médecins sont à
salaire. Les spécialistes, lorsqu'ils font une visite, une
tournée, eux, sont payés à vacation. Alors, ces
spécialistes-là, c'est particulièrement en
pédiatrie, en psychiatrie et en gynéco-obstétrique. Alors,
eux sont payés à vacation au moment où ils font leur
tournée. Mais, pour les médecins qui sont sur place, ils sont
tous à salaire.
M. Trudel: suivant des échelles particulières ou la
même qui est appliquée dans les clsc, par exemple?
M. Bernier (Jocelyn): Selon la même échelle qu'ils
ont au Sud. Par contre, ils ont des primes aussi de disparité...
M. Côté (Charlesbourg): En tenant compte du
Grand-Nord. Il y a une entente particulière pour le Grand-Nord.
M. Bernier (Jocelyn): C'est ça. (23 h 20)
M. Trudel: II y a des ententes particulières en ce qui
concerne...
M. Bernier (Jocelyn): II y a une section particulière,
oui, comme pour l'ensemble des employés qui proviennent du Sud.
M. Trudel: Alors, comme c'est une équipe de six
médecins, il n'y a pas lieu de constituer cette commission
médicale, puisque, de toute façon, ils sont...
M. Bernier (Jocelyn): Et surtout, comme il n'y a pas de pratique
privée, il n'y a pas lieu de le faire.
M. Trudel: Est-ce que, par ailleurs, dans l'établissement
qui assume toutes les missions, ces six-là constituent un CMDP?
M. Bernier (Jocelyn): Oui.
M. Trudel: II y a un CMDP?
M. Bernier (Jocelyn): II y a un CMDP.
M. Trudel: Je vous remercie de la réponse, parce que,
là, il y a des implications très pratiques sur le plan de la
pratique professionnelle, du traitement des plaintes, de la réception
des... Bon, en matière disciplinaire, c'est...
M. Côté (Charlesbourg): C'est d'une autre nature que
la commission médicale régionale.
M. Trudel: Oui, tout à fait.
M. Côté (Charlesbourg): Une commission
médicale régionale, c'est une question d'organisation et d'avis,
alors que, dans le cas d'un CMDP, c'est l'acte.
M. Trudel: Oui. Mais ce qui n'empêcherait pas,
évidemment, un CMDP de faire des recommandations en dehors du
disciplinaire à la régie régionale, tout comme au conseil
administratif de l'établissement, cela va de soi. Adopté.
Le Président (M. Poulin): Donc, l'article 530.26,
adopté. Passons à la section II, Fonctionnement, article 530.27.
M. le ministre.
Fonctionnement
M. Côté (Charlesbourg): «La régie
régionale doit tenir, une fois par année, une séance
publique d'information à laquelle est invitée à participer
la population et au cours de laquelle tout établissement qu'elle
convoque doit répondre aux questions qu'elle pose sur sa gestion.
«De plus, la régie doit alors présenter à la popu-
lation ses priorités régionales en matière de services de
santé et de services sociaux ainsi que son rapport annuel
d'activités.»
M. Trudel: Ça, c'est la même chose qu'au Sud. M.
Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Malenfant (Jacqueline): C'est qu'étant donné
qu'on n'a pas d'assemblée régionale pour approuver les
priorités on a combiné, lors de cette
séance-là...
M. Côté (Charlesbourg): Ces deux choses.
Mme Malenfant (Jacqueline): ...l'approbation des priorités
par la population.
M. Côté (Charlesbourg): C'est la même chose.
C'est les mêmes objectifs, mais regroupés dans une même
séance.
M. Trudel: C'est ça, à l'intérieur d'une
même séance et pas deux objets différents. Tantôt, on
avait, pour le conseil d'administration de chacun des deux
établissements, un représentant de la population de chaque
municipalité.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Le principe ne vaut pas ici, puisque c'est une
séance publique à laquelle on invite toute la population du
territoire concerné? Écoutez, je veux juste voir la logique entre
les deux articles. Évidemment, ça me semble difficile en termes
de... Si la réunion se tient à Povungnituk, ça me
surprendrait que les gens d'Ivuji-vik... En tout cas, Ivujivik est
peut-être un peu plus proche, là.
M. Côté (Charlesbourg): À moins de partir
avec des chiens cette année pour arriver l'année prochaine.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Pour l'année prochaine, je veux dire. Il n'y a
pas de mécanismes afférents qui ont été
prévus ou une rotation des villages dans lesquels elle doit se
tenir?
Mme Malenfant (Jacqueline): Dans l'article 178 via l'article 384
du projet de loi 120.
M. Trudel: 178?
Mme Malenfant (Jacqueline): À 384 où on dit que
l'article 178 s'applique. L'article 178 donne la possibilité à un
conseil d'administration de tenir plusieurs séances. Ils peuvent faire
la rotation, mais ils pourraient tenir plusieurs séances. Ça,
ça sera compte tenu de leurs disponibilités
financières.
M. Bernier (Jocelyn): Ça reprend le fonctionnement actuel.
Depuis la création du conseil régional, ils ont toujours tenu une
séance annuelle. Ils changent de communauté chaque année.
Et à cette séance-là sont convoqués des gens de
chacun des villages. À date, ce n'étaient pas les gens qui sont
selon cette représentation-là; c'étaient les
présidents des comités locaux de santé. Dans chacune de
ces communautés-là, tu as un comité local de santé.
Alors, à la réunion annuelle était convoqué le
président du comité de santé. Et, d'une année
à l'autre, ça change d'endroit, ça change de
communauté. Alors, la formulation de l'article reprend un peu la
coutume.
M. Côté (Charlesbourg): On peut présumer que
les deux établissements vont être convoqués à
l'assemblée annuelle et que, par conséquent, les
établissements étant convoqués, il y a un
représentant pour chacun des villages, chacune des municipalités,
sur le conseil d'administration. Tu vas te retrouver avec un
représentant de chacun des villages.
M. Trudel: De par le fait que les conseils d'administration des
deux établissements seraient probablement convoqués.
Le Président (M. Poulin): Est-ce que l'article 530.27 est
adopté?
M. Trudel: Juste une seconde. Ça n'indique pas
l'obligation que les deux établissements soient là.
(Consultation)
M. Trudel: Parce que les établissements eux-mêmes
ont l'obligation de tenir leur propre séance publique. Mais vous ne
trouvez pas que ça serait une bonne idée, enfin et je suis
extrêmement prudent parce qu'il faut faire du terrain pour le savoir
que le législateur indique que les deux établissements
doivent être convoqués à cette séance publique de la
régie régionale? Enfin, si je rejoins la logique et le principe
qu'avançait le ministre.
M. Bernier (Jocelyn): On est à 530.27? Le
Président (M. Poulin): Toujours.
M. Bernier (Jocelyn): «La régie régionale
doit tenir, une fois par année, une séance publique d'information
à laquelle est invitée à participer la population et au
cours de laquelle tout établissement qu'elle convoque doit
répondre aux questions qu'elle pose sur sa gestion.» Alors, c'est
dans l'habitude de convoquer les deux établissements à cette
réunion.
M. Trudel: Vous, c'est parce que vous procédez par bonne
volonté. Vous êtes un volontaire et vous comprenez ça, sauf
qu'il faut toujours prévoir que ce n'est peut-être pas des
personnes avec toujours les mêmes intentions, la même bonne
volonté que la vôtre. Et vous savez que c'est à ça
que ça sert, les lois, c'est à ne pas procéder uniquement
par la bonne intention.
Si c'est déjà la pratique, si ça n'embête pas
le fonctionnement parce que l'explication, par ailleurs, que donnait le
ministre tombe sous le sens par rapport à la dimension de la convocation
et de la possibilité que des membres de la population de chacune des
communautés puissent assister à l'assemblée publique
régionale, à cette séance publique annuelle par le
fait qu'il y a un représentant de chacune des communautés au
conseil d'administration de l'un ou l'autre des deux établissements,
bien, au minimum, ça voudrait dire qu'à cette
séance...
M. Côté (Charlesbourg): Mais, si le
député me permet, s'il y avait des choses à changer, je ne
suis pas sûr que c'est ça que je changerais. Parce que, quand on
lit l'article, d'abord, au premier paragraphe, on dit: «La régie
régionale doit on crée une obligation, donc
tenir,» au moins une fois par année... Il serait probablement
beaucoup plus facile de déplacer la régie régionale sur
les deux côtes, donc de l'obliger à tenir une réunion une
fois par année dans chaque secteur. Ça serait probablement plus
simple comme ça que de tenter de dire: On va obliger les deux
établissements à y être. Mais là... (23 h 30)
M. Trudel: Bon, bien, en tout cas, oui, on peut passer par ce
canal-là aussi, parce que, si on sent le besoin, par rapport au terrain,
d'avoir deux établissements, s'il y a deux réalités qui
sont vécues sur le terrain, bien, il faudrait que la régie
régionale puisse épouser ces deux
réalités-là.
M. Côté (Charlesbourg): Là, on déplace
tout établissement; on serait peut-être mieux de déplacer
juste la régie.
M. Trudel: Us auraient l'obligation de tenir deux séances,
parce que... Je relis 384, madame: «La régie régionale doit
tenir, une fois par année, une séance publique au cours de
laquelle tout établissement public ou privé conventionné
ou toute ressource privée agréée qu'elle convoque doit
répondre aux questions», etc.
M. Côté (Charlesbourg): À 178, là,
dans la loi 120: «Le conseil d'administration peut tenir plusieurs
séances publiques d'information s'il estime que l'étendue du
territoire couvert, le nombre d'établissements qu'il administre, la
densité de la population invitée à participer ou la nature
des services rendus aux usagers le justifie.» Le territoire, dans ce
cas-là, le justifierait facilement.
M. Trudel: Bien oui! C'est le minimum.
M. Côté (Charlesbourg): Déjà, il
pourrait le faire; alors, là, il faut quand même faire attention
pour
ne pas créer d'obligation formelle, non plus. Eux autres, ils
l'ont déjà dans leurs traditions, à ce que je comprends,
là.
Le Président (M. Poulin): Donc, l'article 530.27...
M. Trudel: Je m'excuse, M. le Président. Le
Président (M. Poulin): Oui, monsieur.
M. Trudel: L'article 178 s'applique aussi aux régies
régionales?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Malenfant (Jacqueline): Oui, via le deuxième
alinéa de 384.
M. Côté (Charlesbourg): «L'article 178
s'applique, en l'adaptant, à la tenue de la séance par la
régie régionale.»
M. Trudel: Ah oui. Bon, alors, écoutez...
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que ça
laisse la souplesse pour tenir ces réunions-là. Eux connaissent
mieux ça que nous autres. Je pense qu'il faut... Le gros bon sens,
là, de la Convention de la Baie James, c'est, finalement, la
reconduction... Je pense que le message, c'est que le législateur
exprime sa volonté à ce moment-ci; on va le traduire en
inuktitut, puis...
M. Trudel: C'est parce qu'il faut éviter que de telles
assemblées, pour en arriver à avoir un modèle qui
ressemble à ce qui se passe au Sud, ne deviennent une réunion
administrative annuelle des cadres de la régie régionale
concernée. Évidemment, quand on est à 500 milles de
distance, de l'autre côté, on dit: Bon, bien, on n'aura pas de
trouble ce soir avec les représentants de la population, puis les
représentants du public. On n'a pas besoin de prévoir une grosse,
grosse salle.
Non, mais c'est parce que vous savez que, dans l'ancienne loi, il y a
toujours eu cette obligation de la rencontre du public annuellement et
ça ne se bousculait pas dans les autobus pour assister à ces
rencontres. Alors, dans le Nord, il faut aussi faire en sorte qu'il y ait le
maximum de facteurs positifs qui soient alignés pour permettre une
réelle participation de la population.
M. Côté (Charlesbourg): Mais ils ont une longue
tradition de participation. Ils ont une très bonne expérience de
participation dans ces villages-là. Il s'agit d'y aller, hein, pour
savoir ce que c'est, parce que, quand tu vois arriver l'oiseau, là,
ça accourt assez vite, hein?
M. Trudel: Oui. J'ai eu l'occasion d'y séjourner.
Très bien. Adopté.
Le Président (M. Poulin): Est-ce que l'article 530.27,
dans son fond et dans sa tradition, est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Adopté partout.
Le Président (M. Poulin): Donc, passons à l'article
530.28.
M. Côté (Charlesbourg): «En outre de ce qui
est prévu à l'article 411, les membres du conseil
d'administration peuvent, en cas d'urgence et si les deux tiers des membres
sont d'accord, participer à une séance du conseil à l'aide
de moyens permettant aux participants de communiquer oralement entre eux,
notamment par téléphone. Les participants sont alors
réputés avoir assisté à la séance.»
C'est ça. Mut. mut.
M. Trudel: Mut. mut., en outre. Adopté.
Le Président (M. Poulin): L'article 530.28 est
adopté. Passons à l'article 530.29.
M. Côté (Charlesbourg): «L'article 530.20
s'applique aux membres du conseil d'administration de la régie
régionale.»
M. Trudel: Parfait. Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Adopté.
Le Président (M. Poulin): L'article 530.29 est
adopté. Passons à la section III, Conseil d'administration.
L'article 530.30.
Conseil d'administration
M. Côté (Charlesbourg): «Le conseil
d'administration de la régie régionale est composé des
personnes suivantes qui en font partie au fur et à mesure de leur
nomination: «1° un représentant nommé par chaque
municipalité de village nordique dont le territoire est compris dans le
territoire visé à l'article 530.1; «2° le directeur
général de chaque établissement ainsi qu'une autre
personne nommée par les membres des conseils d'administration de chacun
de ces établissements et choisie parmi les personnes visées au
paragraphe 1° de l'article 530.13; «3° un conseiller
régional nommé par le conseil d'administration de
l'Administration régionale Kativik; «4° le directeur
général de la régie régionale.»
M. Trudel: Avec la même réserve que nous avons
adoptée tantôt en ce qui concerne le premier alinéa,
là, pour «par chaque municipalité».
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
Le Président (M. Poulin): Donc, l'article 530.30 est
adopté, avec les mêmes réserves antérieures.
L'article 530.31, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): «Le ministre
détermine, par règlement, la procédure qui doit être
suivie pour la nomination des membres visés aux paragraphes 1°
à 3° de l'article 530.30. Ce règlement doit prévoir
que les nominations auront lieu tous les trois ans au mois de
novembre.»
M. Trudel: Au lieu d'octobre?
M. Côté (Charlesbourg): Bien, non, c'est parce que
c'est la suite logique. Il faut, d'abord, les établissements avant
d'arriver à la régie.
M. Trudel: Oui, oui.
Le Président (M. Poulin): L'article 530.31...
M. Trudel: Ça va, adopté.
Le Président (M. Poulin): ...adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Poulin): Passons à la section IV,
«Directeur général». L'article 530.32.
M. Côté (Charlesbourg): «Les deuxième
et troisième alinéas de l'article 414 ne s'appliquent pas au
directeur général de la régie régionale.»
Mut. mut.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Poulin): Adopté. Donc, passons au
titre II, Continuité des personnes morales, chapitre I, Les
établissements. L'article 530.33, M. le ministre.
Continuité des personnes morales Les
établissements
M. Côté (Charlesbourg): «Tout
établissement qui constitue une personne morale en vertu de la Loi sur
les services de santé et les services sociaux pour les autochtones cris
et inuit et dont le siège est situé sur le territoire visé
par la présente partie continue son existence et est
réputé, à compter du il s'agira d'indiquer la date
d'entrée en vigueur de l'article être un
établissement constituant une personne morale en vertu de la
présente loi. «Les droits, obligations et actes de cet
établissement ne sont pas touchés par la continuation. Ils
demeurent en vigueur et conservent leurs effets dans la mesure où ils
sont compatibles avec la présente loi.»
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Poulin): Adopté. Passons à
l'article 530.34.
M. Côté (Charlesbourg):
«L'établissement continué qui exploitait un centre
hospitalier de la classe des centres hospitaliers de soins de courte
durée est réputé avoir pour objet, à compter du
jour de la continuation, d'exercer des activités propres à la
mission d'un centre hospitalier appartenant à l'une ou l'autre des
classes prévues à l'article 85 et déterminées par
le ministre.»
M. Trudel: Alors, s'ils faisaient de la courte durée, ils
pourraient faire toute...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. C'est les
missions de l'établissement, finalement, qui sont reconduites.
M. Trudel: Mais il y avait des missions de longue durée
aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, on va les avoir...
M. Trudel: Ah, on va les avoir.
M. Côté (Charlesbourg): ...à 530.35, 530.36
et 530.37.
M. Trudel: Ah! O.K. Très bien. Adopté. M.
Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Poulin): L'article 530.34 est
adopté. L'article 530.35.
M. Côté (Charlesbourg):
«L'établissement continué qui exploitait un centre
hospitalier de la classe des centres hospitaliers de soins de longue
durée est réputé avoir pour objet, à compter du
jour de la continuation, d'exercer des activités propres à la
mission d'un centre d'hébergement et de soins de longue
durée.»
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Poulin): L'article 530.35 est
adopté. Passons à l'article 530.36.
M. Côté (Charlesbourg):
«L'établissement continué qui exploitait un centre
d'accueil de la classe des centres d'accueil de réadaptation est
réputé avoir pour objet, à compter du jour de la
continuation, d'exercer des activités propres à la mission d'un
centre de réadaptation appartenant à l'une ou l'autre des classes
prévues à l'article 86 et déterminées par le
ministre.»
M. Trudel: II y en avait sur le territoire?
Une voix: Un CSS? Oui.
Mme Malenfant (Jacqueline): Non. Ça, ce n'est pas un CSS;
c'est un centre d'accueil de réadaptation.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Ce n'est pas un CSS;
c'est de réadaptation.
M. Trudel: Non? Ce n'est pas un CSS? On a passé par-dessus
l'autre?
M. Dernier (Jocelyn): En mésadaptation sociale, il y a un
foyer de groupe pour personnes âgées qui a une vocation de MSA,
mésadaptés socio-affectifs.
M. Trudel: Qui est situé à... M. Bernier
(Jocelyn): Kuujjuaq.
M. Trudel: Sous la responsabilité de L'Étape,
à Val-d'Or?
M. Bernier (Jocelyn): Et il y a L'Étape, à
Val-d'Or, qui s'occupe des jeunes qui ont besoin d'un encadrement
sécuritaire. Alors, là, il y a un objectif de rapatrier ces
services-là prochainement sur le territoire. Alors, on travaille
actuellement à la mise sur pied d'un foyer de groupe, soit à
Povungnituk ou à Inukjuak, parce que là le milieu veut l'avoir
à Inukjuak. Alors, on aura un foyer de groupe, renforcé
peut-être de quelques places sécuritaires, deux ou trois places
sécuritaires, et la même affaire à Kuujjuaq.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Poulin): Donc, l'article 530.36,
maintenant.
Une voix: II est adopté, lui.
Le Président (M. Poulin): Adopté. Donc, on passe
à l'article 530.37. Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg):
«L'établissement continué qui exploitait un centre de
services sociaux est réputé avoir pour objet, à compter du
jour de la continuation, d'exercer des activités propres à la
mission d'un centre de protection de l'enfance et de la jeunesse.»
M. Trudel: Pas de papillon. Adopté.
Le Président (M. Poulin): L'article 530.37. Passons
à l'article 530.38.
M. Côté (Charlesbourg): «Afin d'effectuer les
modifications conséquentes à l'application des articles 530.34
à 530.37, des lettres patentes supplémentaires sont
délivrées conformément à l'article 322.»
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Poulin): L'article 530.38 est
adopté. L'article 530.39. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): «À compter de
l'entrée en vigueur des articles 530.33 à 530.37, les
établissements visés à l'article 530.33 cessent
d'être administrés par les conseils d'administration formés
en vertu de la Loi sur les services de santé et les services sociaux
pour les autochtones cris et inuit et deviennent administrés par les
premiers conseils d'administration formés en vertu de l'article 3 de la
Loi modifiant la Loi sur les services de santé et les services
sociaux.»
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Poulin): On passe maintenant à
l'article 530.40.
La régie régionale
M. Côté (Charlesbourg): «La régie
régionale détermine avec l'Administration régionale
Kativik un plan de transfert et d'intégration des fonctionnaires de
l'Administration régionale Kativik qui sont affectés à
l'exercice des fonctions qui seront dévolues à la régie
régionale, le tout selon les conditions et modalités
déterminées par le ministre. Ce plan est soumis à
l'approbation du ministre.»
M. Trudel: Ce sera le même monde? M. Côté
(Charlesbourg): Oui, oui.
M. Trudel: Ah, même plan d'effectif, même monde.
Adopté.
Le Président (M. Poulin): Passons maintenant à
l'article 530.41.
M. Côté (Charlesbourg): «Le ministre s'assure
que la régie régionale reçoit les renseignements et l'aide
nécessaires pour la mise en oeuvre et l'exécution du plan
visé à l'article 530.40. (23 h 40) «II statue sur tout
différend opposant la régie régionale et l'Administration
régionale Kativik, sauf les différends en matière de
transfert et d'intégration d'employés membres d'une association
accréditée au sens du Code du travail ou d'employés pour
lesquels un règlement du gouvernement prévoit déjà
un recours particulier.»
M. Trudel: Les consultations ont été faites? Les
membres de la communauté acceptent ça...
M. Bernier (Jocelyn): Oui. Oui, bien, on est en processus.
M. Trudel: ...que le ministre agisse comme arbitre? Parce que
là vous allez agir comme arbitre dans les différends entre
l'Administration régionale Kativik...
M. Côté (Charlesbourg): Kativik et la régie.
M. Trudel: ...et la régie.
M. Bernier (Jocelyn): En tout cas, à date, là,
selon les premières démarches qui ont été faites,
je pense qu'on n'aura pas besoin du ministre.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Non, non, non. Je veux dire, je le souhaite vivement,
moi aussi, là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Évidemment, le ministre ne va pas être
juge nécessairement, là, mais arbitre, sauf que, je veux dire, la
condition est acceptée que, s'ils ne s'entendaient pas...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Trudel: ... ils acceptent que ce soit le ministre qui
décide.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Je n'ai pas d'antennes dans ce milieu-là.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais c'est pour
ça que ça pressait de l'adopter, parce que c'est le ministre qui
est là.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Poulin): Est-ce que l'article 530.41 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Poulin): On passe maintenant au suivant,
l'article 530.42.
M. Côté (Charlesbourg): «Le ministre s'assure
que la régie régionale reçoit les...» Excusez. C'est
530.42, M. le Président, hein?
Le Président (M. Poulin): Oui, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Excusez-moi. «Le
conseil de la santé et des services sociaux institué pour le
territoire visé par la présente partie en vertu de la Loi sur les
services de santé et les services sociaux pour les autochtones cris et
inuit et existant le donc, il y aura ici le jour de l'entrée en
vigueur de l'article cesse d'exister sur ce territoire à compter
du» indiquer la date d'entrée en vigueur aussi, à ce
moment-là, de l'article. «À cette dernière date, les
droits et obligations du conseil de la santé et des services sociaux
deviennent, sans autre formalité, les droits et obligations de la
régie régionale et celle-ci exerce toutes les fonctions qui lui
sont dévolues par la présente loi.» «À cette
même date, les fonctionnaires de l'Administration régionale
Kativik qui étaient affectés à l'exercice des fonctions
qui sont dévolues à la régie régionale deviennent
des membres du personnel de la régie régionale
conformément au plan de transfert et d'intégration établi
à cette fin, sous réserve, quant aux salariés au sens du
Code du travail et aux associations accréditées pour les
représenter, des dispositions de ce Code.»
M. Trudel: Donc, ils sont rattachés à une nouvelle
bibite juridique qui s'appelle la régie régionale.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel:
Adopté.
Le Président (M. Poulin): L'article 530.42 est
adopté. Est-ce que l'article 1, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
M. Trudel: Oui...
Le Président (M. Poulin): Passons à l'article
2...
M. Trudel: Attends un peu, attends un peu. Comment dites-vous
ça?
Le Président (M. Poulin): Pardon?
M. Trudel: Je m'excuse, M. le Président. Oui, oui.
Le Président (M. Poulin): Est-ce que l'article 1, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Vous êtes rendu...
Ça, c'est l'ensemble.
Le Président (M. Poulin): C'est l'ensemble de l'article
1.
M. Trudel: Vous avez une mémoire, M. le Président,
qui m'impressionne. Adopté.
Le Président (M. Poulin): Oui, c'est ça, merci
beaucoup. Passons à l'article 2.
Des voix: Ha, ha ha!
M. Côté (Charlesbourg): L'article 620 de cette loi
est modifié...
M. Trudel: Je parlais de la secrétaire.
M. Côté (Charlesbourg): ...par la suppression, dans
les quatrième et cinquième lignes, des mots «et le
territoire du Conseil Kativik de la santé et des services
sociaux».
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Poulin): Ha, ha, ha! L'article 2 est
adopté. Passons à l'article 3.
Dispositions transitoires
Formation des premiers conseils d'administration des
établissements publics
M. Côté (Charlesbourg): «Les premiers conseils
d'administration des établissements visés à l'article
530.1 de la Loi sur les services de santé et les services sociaux sont
formés conformément aux dispositions de la Loi sur les services
de santé et les services sociaux, sous réserve des dispositions
particulières prévues par la présente section. «Le
ministre est chargé de prendre les mesures requises afin qu'il soit
procédé à la formation de ces conseils le plus tôt
possible après l'institution de la régie régionale
instituée par l'article 530.25 de la Loi sur les services de
santé et les services sociaux.»
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Poulin): Passons à l'article
4.
M. Côté (Charlesbourg): «La procédure
d'élection qui doit être suivie pour les élections des
personnes visées aux paragraphes 2° et 3° de l'article 530.13 de
la Loi sur les services de santé et les services sociaux est
déterminée par règlement du ministre. Celui-ci peut, dans
ce règlement, confier au conseil de la santé et des services
sociaux visé à l'article 530.42 de la Loi sur les services de
santé et les services sociaux des fonctions liées à la
procédure d'élection et qui auraient normalement
été exercées par la régie régionale
visée à l'article 3. «Le règlement pris en vertu du
présent article n'est pas soumis à l'obligation de publication et
au délai d'entrée en vigueur prévus aux articles 8 et 17
de la Loi sur les règlements. Il en est de même du premier
règlement pris par le ministre en application du premier alinéa
de l'article 530.14 de la Loi sur les services de santé et les services
sociaux.»
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Poulin): Passons à l'article
5.
M. Côté (Charlesbourg): «Le ministre
détermine le jour et le mois où doivent être tenues les
élections visées à l'article 4.»
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Poulin): Passons à l'article
6.
M. Côté (Charlesbourg): «Le ministre nomme une
personne qui est considérée être la personne élue
par le comité des usagers en vertu du paragraphe 3° de l'article
530.13 de la Loi sur les services de santé et les services sociaux.
Cette nomination doit avoir lieu au plus tard à la date
déterminée par le ministre en application de l'article
4.»
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Poulin): Passons à l'article
7.
M. Côté (Charlesbourg): «Le ministre exerce le
pouvoir de nomination attribué à la régie régionale
dans les cas prévus à l'article 530.15 de la Loi sur les services
de santé et les services sociaux.»
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Poulin): Passons à l'article
8.
M. Côté (Charlesbourg): «Le mandat des membres
des premiers conseils d'administration des établissements
s'étend, malgré l'article 149 de la Loi sur les services de
santé et les services sociaux, jusqu'au mois d'octobre de l'année
qui suit celle du deuxième anniversaire de la formation des conseils
d'administration.»
M. Trudel: Je m'excuse, c'est parce que j'ai passé
peut-être vite sur le 7 tantôt. Les pouvoirs du ministre en vertu
de 530.15, c'est pour la catégorie des cooptés?
Mme Malenfant (Jacqueline): Non. M. Trudel: Non? C'est...
Mme Malenfant (Jacqueline): À 530.15, c'est: lorsque
l'élection et la nomination n'ont pas eu lieu, la régie
régionale fait la nomination. Alors, dans le cas du premier conseil
d'administration, si l'élection et la nomination n'ont pas lieu, c'est
le ministre qui va remplir le rôle de la régie
régionale.
M. Trudel: Ça veut dire que c'est nécessairement le
ministre qui va l'exercer.
Mme Malenfant (Jacqueline): Pour le premier conseil
d'administration, oui.
M. Trudel: Pour le premier conseil d'administration.
Mme Malenfant (Jacqueline): Pour la formation du premier
conseil.
M. Trudel: Très bien. Ça va, pour l'article 8.
Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Poulin): Aussi, même si on est
revenus à l'article 7?
M. Trudel: Oui.
Le Président (M. Poulin): Passons à l'article
9.
M. Côté (Charlesbourg): «Toute personne
intéressée peut présenter devant la Commission des
affaires sociales une requête en contestation ou en annulation de toute
élection tenue en vertu de la présente section. «La
Commission a juridiction exclusive pour entendre une telle requête.
«Une requête en contestation ou annulation d'élections
présentée en vertu du présent article est
réputée être une requête présentée en
vertu du paragraphe f de l'article 21 de la Loi sur la Commission des affaires
sociales. «Les deuxième, troisième et quatrième
alinéas de l'article 148 de la Loi sur les services de santé et
les services sociaux s'appliquent dans ce cas.»
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Poulin): Passons maintenant à la
section II. L'article 10.
Formation du premier conseil d'administration de la
régie régionale
M. Côté (Charlesbourg): «Le premier conseil
d'administration de la régie régionale visé à
l'article 3 est formé conformément aux dispositions de la Loi sur
les services de santé et les services sociaux, sous réserve des
dispositions particulières prévues par la présente
section. «Le ministre est chargé de prendre les mesures requises
afin qu'il soit procédé à la formation de ce conseil le
plus tôt possible après l'institution de la régie
régionale.»
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Poulin): Passons à l'article
11.
M. Côté (Charlesbourg): «Le premier
règlement pris par le ministre en application de l'article 530.31 de la
Loi sur les services de santé et les services sociaux n'est pas soumis
à l'obligation de publication et au délai d'entrée en
vigueur prévus aux articles 8 et 17 de la Loi sur les
règlements.»
M. Trudel: On sait ce que ça veut dire dans le milieu,
oui? Oui, oui. C'est parce que l'économie générale de la
prépublication, c'est de donner l'occasion aux gens d'intervenir. On l'a
vu récemment dans certains règlements. Alors, il faut que les
gens soient bien conscients qu'on dispense le législateur de cette
obligation-là.
Une voix: Ah oui.
Le Président (M. Poulin): Ça va?
M. Trudel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Poulin): Passons maintenant à
l'article 12. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai un amendement, M. le
Président...
Le Président (M. Poulin): Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...que je dépose
immédiatement, qui devrait faire l'objet d'une unanimité assez
rapide: supprimer l'article 12.
Le Président (M. Poulin): Ha, ha, ha! Est-ce qu'on adopte
l'amendement, tel que présenté par M. le ministre et dont on a
des copies, afin de supprimer l'article 12?
M. Trudel: Plus besoin de dire ça?
Mme Malenfant (Jacqueline): Parce que, dans l'article 12 et dans
l'article 13, il s'est malheureusement glissé une erreur. C'est qu'on
fait référence à l'article 424, mais, dans la loi 120, si
vous allez lire l'article 424, vous allez vous rendre compte que ça
parle de l'assemblée régionale. Comme on a vu tantôt qu'il
n'y en avait pas dans le Nord, bien, on n'aurait pas dû faire ces deux
articles-là.
M. Trudel: Adopté, l'amendement.
Le Président (M. Poulin): L'amendement est adopté.
Donc, est-ce que l'article 12 tel qu'amendé... L'amendement est
adopté. Donc, l'article 12 est supprimé. Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez tout compris, M.
le Président.
Des voix: Ha, ha, ha!
(23 h 50)
Le Président (M. Poulin): Presque, parce que je vais
justement me repositionner pour l'article 13...
M. Côté (Charlesbourg): Parfait.
Le Président (M. Poulin): ... si je vous donne la parole.
Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Merci, M. le
Président. J'ai donc un amendement qui vise à supprimer l'article
13.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M Poulin): Est-ce que... Bien, passons
à l'article 14.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Hein? Lequel?
Le Président (M. Poulin): L'article 14.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 14?
Le Président (M. Poulin): Oui, oui. On est rendus
là, l'autre est supprimé.
M. Côté (Charlesbourg): Mais vous avez fait mut.
mut. pour l'article 13, comme ça.
Le Président (M. Poulin): Oui, oui. J'ai fait mut.
mut.
M. Côté (Charlesbourg): O.K.
Le Président (M. Poulin): J'ai hâte de savoir ce que
ça veut dire. Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Alors: «Le mandat des
membres du premier conseil d'administration de la régie régionale
s'étend, malgré l'article 530.31...
M. Trudel: Un jour, vous saurez le code.
M. Côté (Charlesbourg): ...de la Loi sur les
services de santé et les services sociaux, jusqu'au mois de novembre de
l'année qui suit celle du deuxième anniversaire de la formation
du conseil d'administration.»
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Poulin): L'article 14 est adopté.
Passons à la section III, Directeurs généraux. L'article
15.
Directeurs généraux
M. Côté (Charlesbourg): «La personne qui,
à la date de l'entrée en vigueur de l'article 530.39 de la Loi
sur les services de santé et les services sociaux, occupe le poste de
directeur général d'un établissement visé à
l'article 530.1 de la Loi sur les services de santé et les services
sociaux continue d'occuper son poste jusqu'à l'expiration de son
contrat. «La personne qui, à la date de l'entrée en vigueur
de l'article 530.42 de la Loi sur les services de santé et les services
sociaux, occupe le poste de directeur général du conseil de la
santé et des services sociaux visé à cet article 530.42
devient, à cette même date, le directeur général de
la régie régionale visée à ce même article
jusqu'à l'expiration de son contrat.»
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Poulin): L'article 15 est adopté.
Allons à l'article 16 maintenant. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Remplacer, dans la
dernière ligne... J'ai un amendement, M. le Président.
Le Président (M. Poulin): Oui.
(Consultation)
M. Côté (Charlesbourg): O.K. «Les normes
édictées par règlement du gouvernement pris en vertu de
l'article 507 de la Loi sur les services de santé et les services
sociaux qui doivent être suivies pour la sélection, la nomination,
l'engagement, la rémunération et les autres conditions de travail
des directeurs généraux s'appliquent, compte tenu des adaptations
nécessaires, lorsque le poste de directeur général d'un
établissement ou du conseil régional visé à
l'article 15 devient vacant.»
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Poulin): L'article...
M. Côté (Charlesbourg): On a un amendement.
Le Président (M. Poulin): Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Un petit amendement, M. le
Président: remplacer, dans la dernière ligne de l'article 16, le
chiffre «15» par le chiffre «13».
M. Trudel: Remplacer «15» par «13»?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Une voix: Mais 13, on vient de le supprimer.
M. Trudel: Puis 13, on vient de le supprimer?
M. Côté (Charlesbourg): L'article 13 vient
d'être supprimé, oui.
Une voix: Oui, mais ils vont le renuméroter.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. C'est parce qu'il va y
avoir une renumérotation. Ça va être le 13 de demain.
M. Trudel: Enlevez-moi les numéros, là, mais
qu'est-ce que vous voulez dire? C'est conformément à quoi?
Mme Malenfant (Jacqueline): C'est de la concordance avec ce qu'on
vient de faire. On vient...
Le Président (M. Poulin): C'est parce qu'on vient
d'annuler des...
Mme Malenfant (Jacqueline): ...de supprimer 12 et 13. Alors, 15
va devenir 13.
M. Côté (Charlesbourg): 15 va devenir 13.
Le Président (M. Poulin): En supprimant les articles 12 et
13, l'article 15 deviendra l'article 13.
M. Côté (Charlesbourg): C'est clair.
M. Trudel: Clair.
Le Président (M. Poulin): Clair.
M. Trudel: Très clair.
Le Président (M. Poulin): Donc, tout est clair.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Poulin): Est-ce que l'article 16, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Poulin): Merci beaucoup. L'article 17
maintenant, M. le ministre.
Dispositions diverses
M. Côté (Charlesbourg): «Le gouvernement peut,
par règlement, adopter toutes autres dispositions transitoires
permettant de suppléer à toute omission pour assurer
l'application du présent chapitre le plus tôt possible
après l'institution de la régie régionale en vertu de
l'article 530.25 de la Loi sur les services de santé et les services
sociaux. «Tout règlement pris en vertu du présent article
n'est pas soumis à l'obligation de publication prévue à
l'article 8 de la Loi sur les règlements et, malgré l'article 17
de cette loi, entre en vigueur à la date de sa publication à la
Gazette officielle du Québec ou à toute date
ultérieure qui y est fixée. Un tel règlement peut
toutefois, s'il en dispose ainsi, s'appliquer à compter de toute date
non antérieure à celle de l'institution de la régie
régionale.»
M. Trudel: Alors, c'est «tout règlement pris en
vertu du présent article»? Je m'excuse, de la présente
section?
Mme Malenfant (Jacqueline): Du présent article.
M. Trudel: Ce n'est pas l'application de la section?
Mme Malenfant (Jacqueline): Oui. M. Trudel: Donc, section
IV.
Mme Malenfant (Jacqueline): Pour la formation des premiers
conseils d'administration.
M. Trudel: Oui, du chapitre. Mme Malenfant (Jacqueline):
Oui.
M. Trudel: O.K. Parfait. C'est juste pour la formation des
premiers conseils d'administration...
Mme Malenfant (Jacqueline): Oui.
M. Trudel: ...qu'on est dispensé. Très bien.
Adopté.
Le Président (M. Poulin): L'article 17 est adopté.
Passons à l'article 18.
M. Côté (Charlesbourg): «Les sommes requises
pour l'application du présent chapitre sont déterminées
par le ministre de la Santé et des Services sociaux et doivent
être prises sur les revenus prévus dans le budget de chaque
établissement public et du conseil de la santé et des services
sociaux existants, selon les modalités déterminées par le
ministre.»
M. Trudel: Ça aussi, la consultation a dit qu'ils
étaient d'accord pour que vous pigiez dans leur caisse, si j'ai bien
compris?
M. Côté (Charlesbourg): Bien, c'est la
nôtre.
M. Trudel: Oui, c'est la nôtre. Est-ce que vous êtes
en train de dire: Pas de budget supplémentaire pour toute cette
opération-là? C'est ça que vous dites?
M. Côté (Charlesbourg): C'est pris à partir
des budgets existants. C'est ce que je comprends. Et tout ce que vous allez
dire pourra être retenu contre vous, au Nord comme au Sud.
Le Président (M. Poulin): Ha, ha, ha!
(Consultation)
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Bon, je viens de
comprendre, là. On dit: «Les sommes requises pour l'application du
présent chapitre sont déterminées par le ministre»,
ta, ta, ta, ta. Ce qui avait été envisagé ce que
dit M. Bernier c'est qu'il y avait un coût à
l'opération, mais il s'agit de verser l'argent au budget de
l'établissement et de prendre l'argent dans le budget de
l'établissement pour le réaliser. Donc, «les sommes
requises pour l'application du présent chapitre sont
déterminées par le ministre [...] et doivent être prises
sur les revenus prévus dans le budget». Mais, si tu mets l'argent
dedans, tu le prends. Si ça coûte 200 000 $, par exemple...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...bien, on verse 200 000 $
aux établissements, puis tu prends l'argent là pour le faire.
M. Trudel: Alors, j'avais une autre question: À combien
vous estimez l'opération d'application de la présente loi pour
les établissements et la nouvelle régie régionale?
M. Côté (Charlesbourg): Dans le mémoire
transmis au Conseil, il y avait une indication qu'il y avait une implication
financière sans pour autant que le montant ait été
précisé.
M. Trudel: Alors, à cet égard je veux que ce
soit très clair, là les budgets que le ministre va
attribuer aux établissements pour procéder à l'application
vont être pris dans le budget des établissements suite à un
versement qui sera effectué à cet égard par...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. M.
Trudel: ...le gouvernement, par le... M. Côté
(Charlesbourg): Oui. Oui, oui...
M. Trudel: ...ministère de la Santé et des Services
sociaux?
M. Côté (Charlesbourg): ...sans pour autant
préciser le montant à ce moment-ci. C'est très hasardeux,
parce que, si on est pour le réaliser à moindre coût que ce
qui pourrait être évalué aujourd'hui, ce sera une bonne
affaire. Et donner un montant aujourd'hui serait presque admettre dès
maintenant que c'est ça qu'il faudra donner, (minuit)
M. Trudel: Mais, déjà, au niveau du Comité
de législation et dans les autres instances, on avait prévu un
impact financier à une telle opération, donc.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, sans pour autant avoir
précisé le montant de manière formelle.
M. Trudel: Très bien. Adopté.
Le Président (M. Poulin): Ça va pour l'article
18?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Adopté. Le
Président (M. Poulin): Passons à l'article 19. Disposition
finale
M. Côté (Charlesbourg): «Les dispositions de
la présente loi entreront en vigueur aux dates fixées par le
gouvernement, sauf celles des articles 530.11 à 530.15, 530.17, 530.19,
530.25, 530.26 et 530.30 édictés par l'article 1 et celles des
articles 2 à 18 qui entreront en vigueur» à la date de la
sanction de la loi.
Le Président (M. Poulin): Sauf qu'on a un amendement.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Remplacer, dans la
quatrième ligne de l'article 19, le chiffre «18» par le
chiffre «16».
Le Président (M. Poulin): Qui était le même
problème que nous avons vécu tout à l'heure.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Poulin): Est-ce que l'article 19, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Poulin): Donc, est-ce que les titres,
chapitres et sections du projet de loi sont adoptés?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Poulin): Est-ce que le titre du projet de
loi est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Adopté.
Le Président (M. Poulin): Est-ce que le projet de loi
amendé est adopté?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Poulin): Est-ce que la commission
recommande la renumérotation du projet de loi?
M. Trudel: Forcément.
Le Président (M. Poulin): Forcément
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Forcément, oui.
Le Président (M. Poulin): Je vous remercie. Les travaux
sont...
M. Côté (Charlesbourg): Quelques instants...
Le Président (M. Poulin): Oui. Ah oui! Je m'excuse.
M. Côté (Charlesbourg): ...si vous permettez.
Le Président (M. Poulin): Là, je me rappelle quand
j'étais membre de la commission. M. le ministre et M. le
député de Rouyn-NorandaTémiscamingue, à
chacun de vous de conclure. Je vous le dis, je serai tolérant quelques
minutes passé minuit.
M. Côté (Charlesbourg): Une minute tout au plus.
M. Trudel: Je vais donner l'autorisation pour qu'on poursuive nos
travaux.
Conclusions M. Marc-Yvan Côté
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Une minute tout au
plus, M. le Président, pour vous remercier de cet exercice, pour
remercier le député de Rouyn-NorandaTémiscamingue,
ainsi que tous les collaborateurs qui ont eu à nous transmettre cette
pièce donc, volonté du Nord, approuvée au Sud, avec
toutes les contraintes du Nord et les légistes, aussi, les
remercier pour cette loi additionnelle. Je pense que c'est une belle marque de
reconnaissance de la différence qui existe chez nous. Et que les Inuit
aient accepté le processus législatif de l'Assemblée
nationale est aussi un retour des choses. J'ai toujours eu beaucoup, beaucoup
de respect pour les Inuit. Chaque fois qu'on y va, on sort toujours avec une
expérience assez extraordinaire, dans ces territoires-là. Je veux
leur souhaiter ta meilleure des chances dans l'application de la loi qui est
voulue par eux, souhaitée par eux et qui, finalement, intervient aussi
dans le grand processus qui avait été celui de la Convention de
la Baie James. Et ce n'est pas petit, non plus, en termes d'intervention.
Je veux remercier de manière très particulière mes
fonctionnaires qui ont travaillé sur le dossier, les membres de la
commission, comme à l'habitude, parce que c'est devenu une habitude, M.
le Président, et donc souhaiter bonne chance à tous ceux et
celles qui auront à appliquer cette loi.
M. Rémy Trudel
M. Trudel: Permettez-moi, M. le Président... Le
Président (M. Poulin): Oui.
M. Trudel: ...de remercier les gens, aussi, qui ont
collaboré. Première expérience de M. Caillé autour
de la table. Et je veux remercier, en particulier, M. Bernier de nous avoir
apporté son éclairage. Je sais qu'en certaines périodes de
l'année l'éclairage dure beaucoup plus longtemps en territoire
inuit qu'il ne dure ici; on a l'impression que ça a été
rédigé pendant cette période de grande clarté,
cette loi, et non pas pendant l'autre période où il y a une plus
grande noirceur.
Et souhaiter, par ailleurs, que ce qui a pu se produire avec la
communauté inuit puisse également se produire avec la
communauté crie qui couvre une partie de ce territoire nordique. De
cette façon, je pense qu'on pourra, sur le plan de la gestion des
affaires nordiques, avoir réglé un certain nombre de choses et
avoir répondu, aussi, affirmativement aux revendications des gens de ce
territoire pour faire en sorte qu'il y ait, comme le dit si bien Louis-Edmond
Hamelin, encore un peu plus de nord dans la tête des gens du Sud. Merci,
M. le Président.
Le Président (M. Poulin): Donc, je tiens à
remercier le ministre, je tiens à remercier le député de
Rouyn-Noranda pour cette collaboration à cette commission. Tous ceux qui
y ont participé, autant d'un côté comme de l'autre, je vous
remercie, et bonne chance à ceux qui vont vivre avec ce projet de loi
là. Oui au Nord, oui au Sud, mais, sincèrement, ça s'est
fait dans une grande complicité entre les deux parties. C'est ça
qui est intéressant pour le mieux-être des citoyens du Nord. Donc,
à la prochaine commission parlementaire. Merci beaucoup.
J'ajourne les travaux sine die.
(Fin de la séance à 0 h 6)