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(Dix heures dix-sept minutes)
Le Président (M. LeSage): La commission des affaires
sociales entreprend ses travaux ce matin. Le quorum étant
constaté, je vous rappelle le mandat de la commission de ce matin qui
est de procéder à la vérification des engagements
financiers du ministère de la Santé et des Services sociaux pour
les mois d'octobre 1991 à juillet 1993. Est-ce qu'il y a des
remplacements, Mme la secrétaire?
La Secrétaire: Oui, M. le Président. Mme Boucher
Bacon, députée de Bourget, sera remplacée par M. Camden,
député de Lotbinière; Mme Cardinal (Châteauguay) par
M. Forget (Prévost); M. Joly (Fabre) par M. Gobé (LaFontaine); M.
Williams (Nelligan) par M. LeSage, député de Hull.
Réponses déposées
Le Président (M. LeSage): Merci, Mme la secrétaire.
Je dépose également la liste des réponses obtenues aux
questions prises en note lors de la séance de vérification des
engagements financiers du 21 novembre 1991. Est-ce qu'il y a des renseignements
supplémentaires sur un engagement financier vérifié lors
de la dernière séance?
M. Trudel: Tout le monde s'en souvient par coeur, là?
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. LeSage): Alors, pour entamer les
travaux... Oui, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
évidemment, on a différents moments où on se voit en
commission parlementaire, que ce soit aux crédits, que ce soit aux
engagements financiers ou pour des projets spécifiques, et on prend un
certain nombre d'engagements sur des réponses à être
données à l'Opposition ou aux collègues de la
majorité. Dans nos livres à nous, chez nous, il resterait une
seule question qui n'a pas obtenu réponse, qui concerne
Urgences-santé et qui concerne les effectifs futurs
d'Urgences-santé. Si jamais l'indication du secrétariat
était différente, à l'effet qu'il reste d'autres questions
qui ne sont pas répondues, je vous prierais de nous le laisser savoir.
Dans un souci de transparence, on a toujours tenté de donner
réponse aux questions, peut-être pas toujours des réponses
qui sont satisfaisantes pour l'Opposition, mais, à tout le moins, des
réponses qu'on pouvait donner à ce moment-là.
Alors, si tel est le cas, je pense qu'on est dans une situation
où on a répondu à l'ensemble des questions sur des
engagements qui ont été pris. (10 h 20)
Le Président (M. LeSage): Ça va? M. le porte-parole
de l'Opposition officielle, vous avez des commentaires?
Remarques préliminaires M. Rémy
Trudel
M. Trudel: D'abord, à l'ouverture, on va remercier le
ministre de se prêter à la séance d'aujourd'hui pour
répondre des engagements financiers du ministère. On avait
pensé, en mai, que c'était la dernière de la
dernière fois que nous nous rencontrions sur des engagements;
c'était à l'occasion des crédits. C'est comme au baseball,
hein? La partie n'est pas finie tant que la dernière balle n'est pas
lancée, comme dirait un grand intellectuel de New York, Yogi Berra; ce
n'est jamais fini tant que ce n'est pas terminé.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Alors, il me fait plaisir de revoir le ministre ce
matin. Nous avons, bien évidemment, un certain nombre de questions
extrêmement pointues à poser eu égard aux engagements
financiers du ministère d'au-delà de 25 000$ depuis le mois
d'octobre 1991. On n'a pas abusé des questions, on n'a pas abusé
des examens non plus, puisque ça fait au-delà de 2 ans que nous
n'avons pas examiné les engagements du ministère. Mais je
remercie quand même le ministre d'avoir accepté aujourd'hui de
répondre de ses engagements du ministère pour rendre la situation
un peu plus claire quant à un certain nombre de situations qui sont
soulevées, soit par les engagements ou par un certain nombre de
situations relatives à ces engagements. Alors, c'est dans cet
esprit-là que nous allons procéder aujourd'hui, M. le
Président. J'imagine que le ministre, suivant la bonne habitude que nous
avons prise, a quelques remarques.
Le Président (M. LeSage): Merci. M. le ministre.
M. Marc-Yvan Côté
M. Côté (Charlesbourg): Certainement, M. le
Président. Il est clair que beaucoup d'observateurs de la scène
politique ont constaté que j'éprouvais encore un certain plaisir
à faire ce que je fais et ce n'est
pas parce que des décisions sont prises quant à un
non-renouvellement de mandat qu'il ne faut pas assumer nos
responsabilités jusqu'à la dernière journée.
Ça a toujours été un trait très, très
important, je pense, de ma personnalité. C'est pour ça que je
suis là aujourd'hui, pour assumer les responsabilités qui
découlent de la gestion que j'ai eue au niveau du ministère. Je
souhaitais que l'on puisse faire le tour de l'ensemble des engagements
financiers qui sont sous ma responsabilité et répondre aux
questions de l'Opposition et de mes collègues de la majorité, pas
nécessairement une dernière fois on verra ça en
cours de route voulant très certainement faire en sorte, dans ces
temps difficiles, qu'on puisse économiser le coût d'une
élection partielle dans Charlesbourg puisque ça n'apporterait
rien de plus à l'équilibre parlementaire.
Donc, on est dans une situation où nous en sommes là, et
c'est donc avec plaisir que je me prête à cet exercice sans
toutefois tomber dans le piège des 18 mois sans vérification,
pour la simple et bonne raison qu'à différentes occasions et
principalement lors des crédits du mois de mai on fait un tour
très large de toutes les décisions que le ministère peut
prendre et dans un cadre toujours très large. C'est ce que je souhaite
à nouveau ce matin. Je n'ai jamais insisté et voulu qu'on
applique le règlement à la lettre quant aux engagements un par un
sur le plan de la vérification, mais davantage qu'on puisse aborder et
échanger sur les questions de l'heure qui concernent le ministère
ou d'autres questions même si elles n'ont aucun rapport avec les
engagements financiers, puisque c'est un moment privilégié que
nous avons d'échanger sur des problèmes qui confrontent notre
société et en particulier le ministère de la Santé
et des Services sociaux. Donc, c'est dans cet esprit-là, M. le
Président, très libéré et très transparent,
et c'est avec grand plaisir qu'on se prêtera, jusqu'en fin
d'après-midi, à tenter de répondre aux questions de
l'Opposition et, je le souhaite bien, des ministériels qui ont
très certainement aussi des questions à poser.
Le Président (M. LeSage): Alors, je voudrais
reconnaître une première personne. M. le député de
Rouy n-NorandaTémiscamingue.
Discussion générale Contrat avec
National
M. Trudel: M. le Président, suite au dépôt
des informations complémentaires relatives au dernier examen des
engagements financiers, donc, que vous venez de déposer ici, tel que
ça a été remis par le ministère, alors,
c'étaient les pièces justificatives eu égard à un
élément marquant de votre mandat, M. le ministre, le show de
Charlesbourg. C'était le détail du contrat de 295 000 $. Vous me
soulignez, dans la réponse que vous me faites, que j'avais d'abord fait
une erreur dans ma question, que ce n'était pas 294 000 $, mais 295
406,08$...
M. Côté (Charlesbourg): Toute vérité
étant bonne à dire.
M. Trudel: ...qui était plus précisément
l'engagement. Je ne m'attendais pas à ce que ça baisse en cours
de route, évidemment, là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Je veux juste indiquer là-dessus qu'aux termes
du contrat avec National il y avait des engagements, évidemment, de
paiement par tranches. Est-ce que c'est tout réalisé, c'est tout
payé, c'est fini? Bon.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. On me dit que
oui, là.
M. Trudel: Oui. O.K. Par ailleurs, toujours dans cette
direction-là, puisqu'on était en novembre 1991, est-ce qu'avec
l'adoption de la loi 120 on demeure toujours avec 42 effectifs à temps
complet au service de l'information du ministère de la Santé et
des Services sociaux à Québec? Évidemment, là, je
ne m'attache pas au chiffre 42, mais je m'attache au... Parce qu'à
l'époque et je ne veux pas revenir là-dessus j'avais
fait un certain nombre de remarques sur le fait que le ministère
disposait, dans ses effectifs, d'un bon nombre de professionnels qui,
disons-le, avaient été eux-mêmes offusqués du fait
qu'on fasse appel à un contracteur extérieur pour réaliser
ce travail-là sans appel d'offres. Qu'est-ce qui est arrivé avec
ces personnes-là? Est-ce qu'on a maintenu l'équipe? Est-ce
qu'elles sont toujours au travail? Est-ce que ça va continuer? Est-ce
qu'on a modifié, avec la modification de l'organisation des ressources
au ministère de la Santé et des Services sociaux, l'équipe
de 42 personnes qui étaient au service de l'information au
ministère de la Santé et des Services sociaux?
M. Côté (Charlesbourg): D'abord, je maintiens ce que
j'ai toujours dit. Je pense que j'étais encore, à
l'époque, avec des conseillers principaux que j'avais autour de moi, en
particulier mes sous-ministres, le mieux placé pour juger si,
effectivement, l'équipe des communications du ministère
était capable de nous produire ça dans les délais requis.
Ce n'est pas une question de qualité de production; je pense que,
ça, c'est une autre chose, et les professionnels des communications, au
ministère ou à l'extérieur du ministère, avec le
temps, sont capables de produire de bonnes pièces. C'était une
question, à l'époque, de délai de livraison, puisqu'on se
rappelle que la décision du Conseil quant à la réforme a
été prise le 28 novembre et que l'annonce en a été
faite le 7 décembre. La principale raison, à l'époque,
c'était ça, et ça n'a pas changé depuis ce
temps-là. Il n'y a pas de meilleures explications, parce que la seule
bonne explication, c'est la vraie, c'est celle-là. Et ça,
ça ne remettait pas en cause du tout la compétence
professionnelle des gens qui travaillaient au service
des communications du ministère.
Deuxième élément, vous dites: Est-ce que le nombre,
à quelques personnes près, est demeuré le même? On
se rappellera que, suite à l'adoption de la réforme, on avait dit
ici, en commission parlementaire, qu'avec plus ou moins 1100 personnes au
ministère nous avions besoin de l'ensemble de ces personnes-là
pour faire ce que nous avions à faire. Ayant confié un mandat
à une firme extérieure pour faire l'analyse de ce dont nous
avions besoin au ministère, après discussion au niveau du
Trésor, avec un POAS, donc, refait, nous en sommes arrivés
à la conclusion que nous pouvions, effectivement, faire le travail avec
moins de personnes au central, compte tenu de la décentralisation
qu'impliquait la réforme, et que nous nous devions de transférer
des postes dans les régions du Québec au niveau des régies
régionales. La première étape a été de 150
ou 160, à quelques chiffres près...
Une voix: 160.
M. Côté (Charlesbourg): ...160, et on devrait se
rendre à 260...
Une voix: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...bon, dans les
années ultérieures, la dernière année étant
1994?
Une voix: Le 31 mars 1996.
M. Côté (Charlesbourg): Le 31 mars 1996, ce serait
260 personnes ou postes, pas des personnes comme des postes qui ont
été livrés. De la manière dont on l'a fait, c'est
que, pendant une année complète, on n'a pas remplacé les
postes vacants, ce qui nous a donné plus ou moins 120 ou 130 postes
où il n'y avait pas un «body» sur le fauteuil; donc,
ça crée moins de frottement. Et, quant à toute l'autre
opération qui a été menée, elle a été
menée dans le respect des individus, quoique, lorsque vous apprenez du
jour au lendemain qu'il n'y a plus de poste pour vous, même si vous
respectez les règles, sur le plan humain, c'est toujours difficile
à accepter. (10 h 30)
II y a eu, donc, un repositionnement au niveau du ministère, une
redéfinition des rôles et des tâches en tenant compte de la
réforme et, à l'intérieur de cela, la Direction des
communications a aussi été interpellée, et, à
l'époque, le choix qui a été fait, ça a
été de maintenir, à la Direction des communications, le
nombre de postes qu'il y avait à l'époque, et ça,
c'était dans la première étape.
Maintenant, la deuxième étape est en cours et, quand on
parle d'efficience, d'efficacité, de qualité d'autres ont
parlé de qualité totale, dans le monde industriel en particulier
ça s'applique aussi dans des organisations comme les
nôtres. Il est normal de réévaluer un certain nombre de
choses, et les responsables au niveau du ministère, en particulier M.
Trudeau, vont, au cours de l'année, s'attaquer c'est un gros mot,
mais pas dans le sens péjoratif vont faire en sorte qu'il y ait
un requestionnement d'un certain nombre de services au niveau du
ministère, y compris de l'ensemble de la problématique, au niveau
du ministère, des services auxiliaires et des services de
communications.
Vous le savez pertinemment bien, le ministère est encore celui
qui imprime des formulaires pour les différents établissements un
peu partout à travers le Québec. Est-ce que c'est encore le
rôle du ministère? On est rendus là sur le plan du
questionnement. Est-ce qu'on a encore besoin de 42 personnes dans le service
plus large des communications? Et encore, faut-il faire attention là,
parce que, si c'était 42 personnes dédiées uniquement aux
communications, je vous dirais: On n'a pas besoin de ça, on n'en a pas
besoin d'autant, et ça, avec toute la conviction dont je suis capable.
Il y a différents services donnés aux différents
établissements, dont les postes sont comptabilisés au niveau de
la Direction des communications. C'est donc l'étape qui nous attend au
cours de l'année et c'est la deuxième étape: un bon
questionnement de ces services-là et les ramener à une dimension,
la dimension dont on a besoin. Ça, c'est le travail que M. Trudeau, avec
son équipe, fera au cours de l'année.
M. Trudel: Merci. Nous aurons l'occasion d'y revenir, de toute
façon, M. le ministre, puisqu'il y a des engagements financiers eu
égard à des études d'impact de la réforme qui sont
aux engagements financiers et, aussi, vous l'imaginez bien, il y a un certain
nombre de «deadlines», il y a un certain nombre d'étapes qui
sont à venir avec la loi 198, puisqu'elle est adoptée,
puisqu'elle est là. Alors, nous allons devoir en parler aujourd'hui,
puisque, en particulier, le ministère de la Santé et des Services
sociaux est nommément interpellé à l'intérieur de
la loi 198; on reviendra sur la question, donc, des effectifs au
ministère à l'intérieur de la réforme.
Ce sera tout quant à mes questions, M. le Président, sur
les renseignements complémentaires.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le
député de Rouyn-NorandaTémiscamingue. Merci, M. le
ministre. Alors, nous allons procéder aux échanges entre le
ministre et l'Opposition et les députés ministériels. M.
le député de Rouyn-NorandaTémiscamingue, vous avez
la parole.
M. Trudel: Bon, est-ce que vous appelez les engagements un
à un?
Le Président (M. LeSage): Je peux appeler, si vous voulez,
les engagements du mois d'octobre 1991.
Engagements financiers
Octobre 1991
M. Trudel: O.K. Ça va. C'est juste pour la
forme. Ça va. Donc, pour octobre 1991...
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, la
«déforme»?
M. Trudel: Ha, ha, ha! Pour octobre 1991, nous avons un premier
engagement avec MusiquePlus, un contrat de 55 000 $ pour effectuer la promotion
et la publicité entourant la Tournée
«Capotée». Alors, M. le ministre, cet engagement de 55 000
$, à première vue, semble faire partie, donc, de l'ensemble du
mouvement de sensibilisation, information et prévention du
côté du sida. Cependant, allons-y directement, l'engagement
interpelle également toutes les démarches et, je dirais,
l'espèce de conclusion que vous avez vous-même apportée
avec l'association des hémophiles québécois en mai
dernier, sauf erreur, où, suite à une grande rencontre de
discussion dans un corridor de l'Assemblée nationale, vous aviez donc
annoncé un programme de 10 000 000 $ visant à fournir des
services et à compenser les hémophiles québécois
contaminés par le virus VIH, à l'intérieur de la
problématique prenons le mot le plus général
possible pour l'instant qui s'est posée avec la
responsabilité du gouvernement canadien, du centre de fourniture de sang
au Canada et de la Croix-Rouge canadienne. Bon.
Les réactions à l'annonce du ministre ont
été assez mitigées, c'est le moins que l'on puisse dire,
de la part de l'association des hémophiles québécois. Les
dernières informations publiques qui nous sont parvenues, c'est qu'il
n'y a eu aucune discussion avec le gouvernement québécois, le
ministère de la Santé et des Services sociaux, quant à
l'articulation de cette compensation à l'intérieur du fonds de 10
000 000 $ qui a été annoncé par le gouvernement du
Québec. Alors, la question là-dessus, c'est: Bon, on a un
engagement de 55 000 $ ici, mais, pour les hémophiles contaminés,
qu'en est-il de la situation actuellement, puisqu'il n'y a rien qui a
bougé, semble-t-il, du côté du gouvernement, après
cette annonce-là?
Le Président (M. LeSage): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, M. le
Président, je ne dirai qu'un seul mot sur le lien entre MusiquePlus et
les hémophiles. Disons que c'est étirer l'élastique
passablement. Autant aborder carrément la question de fond qui me
paraît davantage, à ce moment-ci, fondamentale, celle de l'aide
aux hémophiles, donc des gens victimes d'une transfusion sanguine. Parce
que c'est elle, la question; ce n'est pas MusiquePlus. MusiquePlus, à
l'époque, ça a été choisi comme cible de
communication, parce que c'était MusiquePlus qui rejoignait davantage la
catégorie de jeunes que nous voulions rejoindre dans une campagne de
promotion visant la prévention, et ça a donné quand
même des résultats intéressants. C'était audacieux
de sortir des sentiers traditionnels sur le plan de la communication. Mais je
pense que ça a été une heureuse initiative qui a permis de
faire un bon bout de chemin.
Pour revenir au dossier, c'est un dossier qui traîne dans le
décor depuis déjà un certain nombre d'années et
c'est un dossier qui était au ministère au moment où je
suis arrivé, donc il y aura bientôt 4 ans. On se rappellera que,
sur la place publique, les gens intervenaient en souhaitant qu'il puisse y
avoir une indemnisation des victimes et que c'est le fédéral qui,
de manière assez inattendue et sans informer autrement que la veille les
provinces, avait décidé de verser une indemnité de 120 000
$, donc 30 000 $ par année aux victimes, et il souhaitait que les
provinces en fassent autant. Évidemment, sur le plan de la
communication, à l'époque, ça faisait l'affaire du
fédéral, tout en exigeant d'eux qu'ils renoncent à des
poursuites éventuelles.
Ça a, disons, meublé le terrain pendant 3 ou 4 ans. Mais,
comme l'échéance de ces versements était sur le point
d'arriver et que le Québec avait fait certains accommodements dans les
rencontres que j'ai eues avec eux sur le plan de la non-taxation, de l'aide
sociale qui continuait à être versée quand même,
puisqu'on ne considérait pas... bon, différentes interventions
d'accommodement bien légitimes, d'ailleurs, en cours de route... Les
provinces, à l'époque, pour se situer, y compris la Croix-Rouge,
avaient reçu des avis juridiques, qui ne sont pas encore
démentis, d'une non-responsabilité.
Moi, j'ai accepté de rencontrer les gens, de discuter avec eux,
sur la base de l'aide humanitaire; ça a toujours été mon
point de vue et je pense que ça doit continuer de l'être. On a
échangé, souhaité le concours de l'association des
hémophiles, particulièrement de la section Québec, dont
les porte-parole de l'époque étaient M. Page et Mme Desrosiers en
particulier, dont on retrouve les noms très souvent de ce
temps-là sur le plan de la communication publique. On avait donc
cheminé. Ce qui s'est produit dans les corridors de l'Assemblée
nationale, pour le dire tel que c'est, c'est une rencontre avec des gens qui
souhaitaient parler au ministre, parce qu'ils ne se sentaient pas suffisamment
représentés par l'association des hémophiles du
Québec. C'est ça, la vérité. C'est clairement la
vérité, telle que vécue, exprimée. (10 h 40)
M. Trudel: La section québécoise de l'association
canadienne.
M. Côté (Charlesbourg): La section
québécoise, c'est ça. Ce que j'ai toujours dit, moi, c'est
toujours la même chose: Oui, au-delà des responsabilités
ça, c'est une autre chose examinons ce qui peut être
fait. Et, au printemps, j'ai fait décider par le Conseil des ministres
une aide spéciale de 10 000 000 $, dont les modalités seraient
déterminées avec l'association, avec le ministère et avec
des représentants d'hémophiles. Nous avons souhaité
entamer des échanges et, à l'époque, si je ne m'abuse, je
pense que c'est Mme Desrosiers qui avait réagi avec une certaine
froideur à l'annonce des 10 000 000 $, espérant davantage. Et,
à travers tout cela, la décision du Québec a
été précédée de quelques jours de celle de
la Nouvelle-Ecosse, qui ne compte, si
les chiffres sont toujours bons, que 7 ou 8 personnes atteintes, qui
avait décidé d'un programme un peu plus généreux
dans une campagne électorale. Il faut resituer ça dans son
véritable contexte, donc avec un impact sur le plan financier moins
grand pour la province.
Tout cela, à la fois l'action de la Nouvelle-Ecosse et du
gouvernement du Québec, a enclenché au niveau des autres
provinces une volonté de se parler, et les 8 provinces ont
souhaité que le Québec, à tout le moins, soit à
l'écoute de ce qui se discutait comme solution envisageable par les
autres provinces. On a donc accepté d'être de ces
appels-conférence, de ces rencontres, et M. Pierre Roy, qui est
sous-ministre adjoint au ministère, a eu cette responsabilité, y
compris mon sous-ministre; ils ont participé à ces
échanges que j'ai suivis tout au cours de l'été sur le
plan téléphonique. Il est bien évident et bien manifeste
aujourd'hui qu'il y a une volonté canadienne, donc de l'ensemble des
provinces, d'avoir une solution applicable à l'ensemble du Canada et
qu'il est, je pense, souhaitable que nous en arrivions à ce genre de
situation là.
Les discussions ne sont pas terminées et j'espère que,
dans un souci d'efficacité et de rapidité quant à la
solution jusqu'à maintenant, on est dans la phase finale des
échanges on puisse en arriver à une conclusion dès
la semaine prochaine à la Conférence des ministres de la
Santé et des Services sociaux. Même si je n'y serai pas, les gens
qui seront là auront des mandats pour tenter d'en arriver à une
solution.
J'ai aussi rencontré, la semaine dernière, la Croix-Rouge.
Il ne faut pas oublier que la Croix-Rouge est une institution de bonne
renommée, de très bonne renommée, qu'il faut conserver la
crédibilité de la Croix-Rouge sans pour autant négliger
qu'on puisse savoir dans ce système ce qui a fonctionné et ce qui
n'a pas fonctionné, sans pour autant chercher les coupables.
Donc, discussions très intenses avec les collègues
ministres de la Santé des autres provinces, échanges avec la
Croix-Rouge et, finalement, un processus qui devrait nous amener à une
décision du Québec. Mais on veut être des partenaires
respectueux de ce qui se passe dans le reste du Canada sans, dans ce
dossier-là, revendiquer un traitement distinct pour les gens du
Québec et pour ceux du reste du Canada.
M. Trudel: Mais est-ce que vous êtes en train de nous dire
que, par rapport à votre annonce du mois de mai, le gouvernement s'est
placé à la remorque des provinces canadiennes, des autres
provinces, aux dépens d'une négociation propre,
différente, distincte?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: Surtout que, vous l'avez mentionné
vous-même, la revendication québécoise, en quelque sorte,
de la part des concernés était basée d'évidence
c'est public, on n'annonce rien là sur une mauvaise
représentation des concernés à l'intérieur de
l'association canadienne de l'hémophilie. C'est des informations qui ont
été véhiculées en public et qui sont parvenues
aussi jusqu'à nos oreilles.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Je n'entrerai pas dans
ce genre de bataille là. Pour moi, ce n'est pas une question de
remorque; c'est une question, puis ça a toujours été le
principe qui m'a guidé, d'avoir le respect d'humains qui sont victimes
d'un système. Pour moi, ce qui est important, c'est d'abord les
personnes et non pas les structures. Que ce soit l'aile
québécoise de l'association canadienne de l'hémophilie ou
l'association canadienne, je m'en fous éperdument. Ils peuvent faire les
sparages qu'ils veulent sur la place publique pour tenter d'aller chercher ce
qu'ils ont perdu en termes de crédibilité, c'est leur
problème. Quant à moi, l'intérêt, c'est de faire en
sorte qu'on soit dans une situation où l'être humain aux prises
avec ces difficultés soit mieux compris et qu'on soit dans une situation
où on puisse régler les dossiers. On serait à la remorque
si on n'avait pas participé aux échanges. Et je dirais
plutôt que le reste du Canada est à la remorque de la
décision que le Québec a prise d'y aller sur le plan d'un fonds
d'aide aux victimes, donc un fonds humanitaire. Et c'est ce qui a
enclenché le processus canadien.
Et tant mieux si on est dans une situation où on en arrive
à la conclusion qu'on doive bouger davantage au Québec que ce que
nous avons fait maintenant. Et ça, ce n'est pas un sacrilège. Je
vous rappelle que la décision du mois de mai, prise, donc
annoncée au printemps, était 10 000 000 $ pour un fonds d'aide
humanitaire, parce que les gens que nous avions rencontrés à
l'époque nous parlaient des situations familiales difficiles, en
particulier des enfants. C'est à ça qu'on avait souhaité
s'adresser à l'époque, et les 10 000 000 $, ce n'était pas
conditionnel à une renonciation de poursuites. C'est quand même
une nuance très importante dans le dossier. Le dossier a
évolué de cette manière-là; tant mieux si le fait
que le Québec se soit commis publiquement par ce fonds spécial a
entraîné un mouvement canadien pour le régler. Qu'il soit
canadien, je pense que... Que vous soyez un anglophone de la
Colombie-Britannique, un anglophone du Québec ou un francophone du
Québec, le problème est le même. Donc, je pense qu'on
devrait en toute justice faire en sorte que le traitement donné à
l'un puisse être donné à l'autre le plus rapidement
possible.
M. Trudel: II n'est donc aucunement question que, dans cette
espèce de train canadien, la compensation québécoise
annoncée enfin, compensation, entre guillemets puisse
être moindre parce que nous nous alignerions sur les autres provinces
canadiennes.
M. Côté (Charlesbourg): Je rappelle, là, que
la compensation, le fonds d'aide humanitaire, c'est un montant d'argent. On
disait: On le met là compte tenu des préoccupations
exprimées autour d'une table lorsqu'on a rencontré des gens qui
représentaient les hémophiles. Nous n'avions pas la
prétention, à ce moment-là,
de tout régler. Et on avait dit à l'époque:
Puisqu'on nous accuse de ne pas suffisamment connaître le dossier,
associons ces gens-là quant aux critères qui nous permettront
d'allouer aux gens des sommes d'argent. Donc, il y a eu une certaine
réticence, qu'on peut comprendre, de la part de certaines personnes
à participer, même si on dit le contraire sur la place publique.
Les choses étant ce qu'elles sont aujourd'hui depuis l'évolution
du dossier, il n'y avait pas de nécessité, de manière
formelle, d'enclencher le processus d'échanges, compte tenu de ce qui se
passait en parallèle, pour une solution qui, globalement, je pense,
risque d'être plus avantageuse pour les hémophiles.
M. Trudel: Bon. En tout cas, je souhaite vivement,
évidemment, que les annonces québécoises au minimum ne
seront pas affectées par l'alignement canadien pris là-dedans.
Mon autre question à cet égard-là... (10 h 50)
M. Côté (Charlesbourg): Ce que je comprends, c'est
que, dans la mesure où elles seraient affectées par une
bonification, vous n'êtes pas contre.
M. Trudel: Tout à fait, on n'est pas contre, puisque, en
faisant appel toujours au souci humanitaire que vous avez soulevé au
départ, il n'y en aura jamais, à cet égard-là, trop
de mis dans le panier pour répondre aux préoccupations et aux
besoins de ces gens-là qui vivent des situations extrêmement
difficiles quant à des événements et à des
circonstances qui, vous l'avouerez, ne sont pas complètement clairs.
À cet égard, quelle va être, finalement, la
contribution québécoise à l'enquête canadienne sur
toute cette série d'événements qui a amené la
distribution de sang contaminé, puisque Bouchard no 2, maintenant sous
le soleil parisien, avait, à l'époque, dit qu'il y aurait
enquête et qu'on n'était pas, cependant, en matière
d'enquête, pour chercher des coupables?. De là à dire
l'inverse ça laissait sous-entendre l'inverse, qu'on était
là pour abrier les affaires il n'y avait qu'un pas que je ne
franchis pas, mais je le soulève. Alors, quelle va être la
réelle implication du ministère de la Santé et des
Services sociaux du gouvernement du Québec dans ce processus
d'enquête? Est-ce que le Québec a été
contacté? Est-ce qu'il y a des mécanismes de coordination qui ont
été établis? Est-ce que le Québec va se
préoccuper qu'on aille au fond de la situation, parce qu'on ne peut pas
laisser ça dans le vague comme cela?
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, vous
me permettrez, tout d'abord, compte tenu, vous savez...
Le Président (M. LeSage): Allez-y, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Quand on fait un
préambule, puis qu'on ajoute des choses dans le préambule, c'est
la porte ouverte à une réplique immédiate et, à
l'occasion, qui peut être cinglante. Répondons d'abord à
ça et, par la suite, on s'adressera à la question.
Oui, Bouchard no 2 a succédé à Bouchard no 1
à la même place, à Paris, dans la délégation
la plus prestigieuse que le Canada puisse offrir, et je suis très
heureux qu'elle ait été offerte à un francophone, un ami
du Québec, qui était à l'époque Lucien qui,
aujourd'hui, est Benoît, souhaitant ardemment que le cheminement de
Bouchard no 2 ne soit pas le même que Bouchard no 1 et qu'il ait au moins
la logique de ses idées. Et, lorsqu'on accepte un poste comme celui
d'ambassadeur du Canada à Paris, j'imagine que c'est parce qu'on croit
au pays, à moins qu'on croie à d'autres choses. Ça peut
très bien servir dans un c.v., hein, et pour d'autres...
M. Trudel: Un vrai c.v., vous voulez dire.
M. Côté (Charlesbourg): Un vrai c.v. Et, dans ce
cas-là, ce serait un vrai c.v. J'imagine que ça doit être
encore dans son c.v., à Lucien, qu'il a été ambassadeur du
Canada à Paris. J'imagine qu'il ne l'a pas éliminé de son
dossier. Je répète que Benoît Bouchard demeure toujours un
de mes bons amis. Je suis très heureux de le voir à Paris.
M. Trudel: II est toujours numéro 2, puis l'autre,
numéro 1. Vous avez raison.
M. Côté (Charlesbourg): On voit ça, comment
est-ce qu'il a de la difficulté à faire passer ses idées
dans Roberval, Bouchard no 2. Il en est rendu au quatrième candidat.
Une voix: C'est pour ça que Parizeau dit qu'il est au
service de Bouchard.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: II est obligé de choisir des
péquistes.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Quelle belle nomination!
M. Côté (Charlesbourg): La parenthèse
étant fermée, j'avais presque oublié la question de fond.
Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): J'ai eu des échanges
avant que Bouchard no 2 ne laisse sa responsabilité du ministère
de la Santé à Ottawa, et on s'était entendus sur un mandat
auquel pourrait participer le Québec quant à cette enquête,
croyant qu'il y a nécessité d'une enquête. J'ai dit et, je
pense, même à vous en Chambre, que je n'étais aucunement
intéressé à ce que ce soit une chasse aux
sorcières, parce qu'on sait ce que ça coûte, les
chasses aux sorcières enclenchées par Ottawa. On a juste
à se rappeler l'affaire Ben Johnson avec la commission Dubin où
ça a coûté une fortune sans pour autant qu'on ait des
solutions miraculeuses. Regardez la commission présidée par
Dussault sur les autochtones, les factures sont faramineuses. Qu'on regarde
l'enquête menée au niveau de la problématique
référendaire l'an dernier, avec tout le renouveau
constitutionnel, ça a coûté une fortune aussi.
M. Trudel: Ça coûte plus cher sur la
constitution.
M. Côté (Charlesbourg): Bon. Oui, aussi. M.
Trudel: And so on.
M. Côté (Charlesbourg): Bon. Alors, je ne suis pas
intéressé à embarquer là-dedans. Ce qu'il nous
faut, ce n'est pas trouver les coupables, mais trouver ce qui, dans le
système, n'a pas fonctionné. Des histoires comme le Dr Garetta,
en France, ne règlent strictement rien. Au troisième
procès, on fait encore passer comme témoins des victimes,
à ces procès-là, puis je ne suis pas sûr qu'on a
intérêt à ressasser toute une série
d'événements comme ceux-là, qui sont plutôt
négatifs et dommageables, je pense, pour l'équilibre des
personnes, et non pas le Dr Garetta, mais davantage les victimes.
Donc, on avait dit oui à un mandat limité, à une
portée limitée, et ça a été bien
campé dans une lettre que j'ai écrite à M. Bouchard et que
j'ai resignée il y a quelques instants à Mme Collins, suite
à la volonté du fédéral d'élargir. Dans une
période préélectorale, je pense qu'on peut élargir
bien des choses. L'étape est très claire, l'étape que nous
visons. Il pourrait y avoir une participation financière du gouvernement
du Québec, si on s'entend à la base, et une représentation
du Québec au niveau du comité. Je peux, si vous le souhaitez, en
début d'après-midi, déposer une copie de la lettre que
j'ai expédiée ce matin-même à Mme Collins, mais qui
fait suite à toute la correspondance qu'on a pu avoir auparavant, et
vous déposer la correspondance à cet égard.
M. Trudel: Je souhaiterais qu'elle soit déposée,
parce que, avec l'opinion que vous émettez au nom du Québec...
Bon, il ne s'agit pas, fondamentalement, de faire une chasse aux
sorcières, mais vous allez convenir qu'il s'agit quand même
d'identifier, je dirais, la vérité, ce qui s'est passé, ne
serait-ce que pour prévenir et mettre au point des mécanismes qui
fassent en sorte qu'une telle situation ne puisse plus se reproduire ou, enfin,
diminuer le plus possible le nombre de chances, le taux de chances que ces
situations-là se reproduisent. On ne peut pas laisser ça à
une vague couverture comme celle-là et, en pareille matière, je
dirais, le Québec a d'assez bons records, en général, pour
les 25 dernières années, sur le contrôle de tel type de
phénomène. Et il ne faudrait pas que le Québec soit,
encore une fois, à la merci de compromis qui fassent en sorte qu'il y
ait tellement de joueurs dans l'arène qu'on finit par ne faire qu'un
«cover-up» avec ça ou encore par avoir une commission qui
gaspille énormément de fonds publics et dont l'objectif terminal
est toujours de noyer le poisson, puis de ne pas et connaître la
vérité et rendre l'aide nécessaire aux victimes et
effectuer les gestes de prévention possibles dans les mois à
venir. Je souhaiterais que ça puisse être déposé, si
vous l'acceptez, effectivement.
Voilà. Ce serait pour l'engagement 1, M. le Président.
Le Président (M. LeSage): Alors, j'appelle l'engagement 2,
toujours du mois d'octobre 1991.
M. Trudel: Alors, vous avez ici, M. le Président, un
contrat à durée limitée, si je comprends bien, du 1er
septembre 1991 au 31 août 1992, de 43 114 $, pour M. J.-Auguste Mockle,
l'ex-président de la RAMQ. Par les temps qui courent, vous voyez venir
la question, j'espère. M. Mockle a donc quitté la
présidence de la Régie de l'assurance-maladie en 1991, n'est-ce
pas?
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. M. Trudel:
Non?
M. Côté (Charlesbourg): Bien avant ça. M.
Mockle a quitté au moment où M. Cantin a été
nommé, c'est-à-dire, si ma mémoire est fidèle, en
mai 1989.
M. Trudel: 1989?
M. Côté (Charlesbourg): Oui
M. Trudel: Bon. Il y avait eu, j'imagine, une prime de
séparation. Oui, évidemment...
M. Côté (Charlesbourg): Ça me surprendrait,
parce que son mandat était à échéance à
l'époque, et M. Mockle...
Une voix: II faudrait vérifier.
M. Trudel: Je le souhaiterais, parce que c'est pointu comme
question. Je voudrais qu'on puisse peut-être le vérifier et qu'on
puisse revenir cet après-midi, s'il y a eu... Même si on
était à terme de contrat, il était très
certainement, M. Mockle, catégorie cadre supérieur, enfin, hors
cadre, là, au gouvernement du Québec. Alors, la question: Est-ce
qu'il y a eu prime de séparation dans son cas? Et, par ailleurs, si je
comprends, il s'agit ici d'un engagement contractuel pour assumer la
présidence du Conseil consultatif sur les aides technologiques. Il
relève de la RAMQ, aussi, ce Conseil-là, hein?
M. Côté (Charlesbourg): II relève du
ministre.
M. Trudel: Directement du ministre, celui-là? Bon. Alors,
je reviendrai cet après-midi, si vous permettez, ou lorsqu'on aura la
réponse à la question à savoir s'il y a eu une
compensation ou s'il y a eu des montants qui ont été
versés, une prime de séparation, excusez.
M. Côté (Charlesbourg): Juste pour qu'on se
comprenne, compte tenu que c'est le premier cas qui vient, j'imagine que ces
questions-là vont s'appliquer à tous les autres, là.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Alors, tant qu'à
aller chercher des réponses, ce n'est pas pire d'aller chercher toutes
les réponses en même temps. (11 heures)
M. Trudel: Tout à fait.
M. Côté (Charlesbourg): Pour vous éviter de
poser des questions.
M. Trudel: Alors, je passerai tout droit sur... M.
Côté (Charlesbourg): Ah, mon Dieu!
M. Trudel: ...cet engagement-là, M. le Président,
et, avec votre permission, on y reviendra au moment où on aura
l'information.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'engagement 2 est en
suspens.
M. Trudel: C'est ça.
Le Président (M. LeSage): J'appelle donc l'engagement
3.
M. Trudel: À l'engagement 3, il s'agit de renouveler le
prêt de services du Dr Frechette, de l'hôpital de
FEnfant-Jésus, pour présider les travaux du Comité
consultatif sur un système intégré des soins en
traumatologie majeure. Évidemment, sauf erreur, le rapport terminal du
groupe a été remis en avril, mai?
M. Côté (Charlesbourg): Bien, en tout cas, si on
parle de période, là...
M. Trudel: Vers cette période-là? M.
Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Mais le Dr Frechette est toujours au service du
ministère...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...à titre de responsable de l'implantation,
j'imagine?
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, de la mise
en oeuvre.
M. Trudel: De la mise en oeuvre. Bon. La publication du rapport
sur les soins préhospitaliers d'urgence au Québec remet en
lumière aussi d'autres événements de cet été
à Urgences-santé à Montréal, comme si, à
Urgences-santé, ça, non plus, ce n'était jamais
terminé. Il y a eu, M. le ministre, pendant l'été, un
certain nombre de mouvements du côté des techniciens ambulanciers
et du côté de la direction d'Urgences-santé, en particulier
sur la phase retrait des médecins de la route, là, et, par
ailleurs, formation des techniciens à un certain nombre de techniques:
défibrillation, intubation. Et, là-dessus, il y a eu des
manifestations publiques sur le fait que le retrait des médecins
d'Urgences-santé, d'abord, n'était pas coordonné avec la
formation ou la vitesse de formation des techniciens ambulanciers à des
techniques spécifiques. Alors, est-ce que la situation a
été corrigée ou quelle est la situation du point de vue du
ministère à cet égard-là? Parce que ça a
fait quand même un bon nombre de réclamations.
M. Côté (Charlesbourg): Disons que je pense que,
dans ce dossier-là, peu importe le ministre, il ne sera jamais au bout
de ses peines ou de ses surprises, et ça fait quand même un
certain nombre de ministres. Je me rappelle que mon collègue,
député de Joliette, avait été pris avec des
Pères Noël à Urgences-santé à une certaine
période c'est très certainement en décembre 1984,
nous menant donc en 1985 et que ma collègue, Mme Lavoie-Roux, a
eu ses problèmes. Et nous avons pris des décisions à
l'époque qui sont en application et s'appliquent graduellement. Et je
suis pleinement convaincu que les mauvais jours d'Urgences-santé sont en
arrière. Il y a des décisions pas faciles à prendre; il
faut, à l'occasion... Parce qu'un ministre, aussi travaillant qu'il
puisse être, ne peut pas nécessairement voir à tous les
détails; il doit faire confiance à des individus et à des
spécialistes.
Je vous rappelle que le Dr Frechette, qui est une sommité
à travers le Québec, a été un des conseillers du
ministère et le Dr Michel Tétreault qui, au niveau des urgences,
est un autre des spécialistes au Québec; ils ont
été 2 conseillers du ministère, y compris le Dr Iglesias,
qui était sous-ministre au ministère et qui est toujours un homme
de terrain. Donc, on est dans une situation où on a suivi le dossier de
très près; des décisions difficiles, très,
très difficiles, sur le plan humain, ont été prises, et je
pense que nous avons pris des bonnes décisions.
Clawson: pendant un certain temps, des gens ont questionné
Clawson si je me souviens de nos conversations, dans votre cas,
c'était davantage le moment de l'implantation de Clawson que la valeur
de Clawson un coup appliqué et tout ça a été
fait. Nous en sommes, d'après moi, au dernier soubresaut sans que
ce soit une contestation en bonne et due forme d'interpellation, et
celle-là venait principalement du corps médical. Le corps
médical, représenté par le Dr Kalina,
s'inquiétait d'un transfert hâtif ou d'un retrait
hâtif des médecins et d'une préparation insuffisante des
techniciens pour prendre la relève. Je pense qu'on traduit bien,
là, ce qu'on a pu vivre au cours de l'été avec les
inquiétudes.
Et, au printemps, j'ai reçu, à la demande du
président de la Fédération des médecins
omnipraticiens du Québec, le Dr Richer, avec le responsable de la FMOQ
à Montréal, le Dr Dutil, le Dr Kalina, les dirigeants
d'Urgences-santé avec les officiers supérieurs du
ministère, y compris les principaux conseillers, pour tenter de
clarifier la problématique qu'on vivait. Deux philosophies de docteurs
s'affrontaient: celle représentée par le Dr Kalina, qui disait
que ça ne se passait pas nécessairement comme ça dans
toutes les villes américaines, et celle du Dr Frechette, qui disait que
ça se passait dans des milliers de villes américaines et que
c'est comme ça qu'on devrait procéder. La décision du
ministère étant arrêtée, c'est comme ça qu'on
va procéder.
Cependant, l'engagement qui a été pris à
l'époque est le suivant et il va être respecté: il n'y aura
pas de retrait de médecins à Urgences-santé tant et aussi
longtemps que des techniciens n'auront pas reçu la formation
nécessaire pour prendre la relève que ce soit au niveau de
la RCR, donc du cardio-vasculaire, ou que ce soit au niveau du respiratoire
et qu'on ne sera pas dans une situation où les techniciens
recevront la formation qui, d'ailleurs, est déjà
commencée. Ce n'est qu'au moment où les techniciens auront
reçu cette formation que les médecins seront graduellement
retirés, pas la totalité des médecins, parce qu'il
restera...
Je ne voudrais pas qu'on me prenne au pied de la lettre au niveau des
chiffres, là, parce que ça fait quand même un petit bout de
temps qu'on en a discuté, mais on parlait plus ou moins d'une
cinquantaine de médecins, à l'époque, qui demeureraient
à Urgences-santé pour, principalement, 2 choses: la
première, s'assurer de l'application et de la qualité de
l'intervention, donc des protocoles d'intervention et de la qualité
d'intervention; deuxièmement, la formation, donc être
associés à la formation; et, troisièmement parce
que j'ai quand même tendance à l'oublier, mais, en rediscutant du
dossier, tout revient assurer une présence permanente à la
base, de telle sorte qu'un technicien faisant face à une
difficulté puisse être en contact constant avec un médecin,
donc un spécialiste, qui pourrait conseiller le technicien sur les
gestes appropriés ou, effectivement, faire en sorte qu'un médecin
puisse se rendre sur les lieux.
Donc, on est devant cette situation-là, et, quant à la
formation des techniciens, de manière plus permanente, les devis de
cours ont été préparés, acceptés par le
ministère de l'Enseignement supérieur et de la Science, pour la
formation des techniciens et techniciennes ambulanciers qui vont chercher plus
ou moins 800 heures de formation dont 360, si ma mémoire est
fidèle, de formation théorique, alors que le reste, c'est de la
formation, mais davantage pratique, donc de terrain. On en est là
aujourd'hui, de telle sorte qu'on aura presque tout complété au
niveau d'Urgences-santé, avec une bonne surveillance sur le plan des
conséquences des gestes qu'on pose.
M. Trudel: Mais, là, il y a eu un ajustement entre ce
qu'on va appeler la sortie des médecins et la formation.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: II y a eu un réajustement quant à la
coïncidence des 2 opérations, de façon à ce qu'il y
ait... Et ce réajustement-là répond aux inquiétudes
manifestées publiquement par les médecins d'Urgences-santé
qui avaient véhiculé quand même des messages assez
inquiétants pour la population de la région de Montréal et
de Laval, en disant: Nous autres, on ne peut pas dire, on ne peut pas affirmer
que ça va être de qualité égale et que le public
sera en toute sécurité. Enfin, je ne leur mets pas ces
paroles-là dans la bouche; je cite le message, en gros, qui avait
été donné. Alors, ça, on peut assurer la population
desservie que ce n'est plus le cas et que, là, il y a une satisfaction,
enfin, une relative satisfaction au niveau de l'ajustement du retrait et de
l'entrée des personnels concernés. (11 h 10)
M. Côté (Charlesbourg): Bon. J'avais eu l'occasion
de le dire publiquement, sans nécessairement le dire directement au Dr
Kalina et aux autres; j'ai eu l'occasion de le dire au Dr Richer dans une
rencontre préalable, que l'intention du ministère était
celle-là, en termes d'orientation. Et, semble-t-il, il y avait certains
problèmes de communication entre Urgences-santé et ses
médecins. Sur le plan de la communication à
Urgences-santé, disons que c'est peut-être un des
éléments qu'il faut tenter d'améliorer. On a vu ça
au cours...
M. Trudel: Dit de cette façon, ça donne un
euphémisme. Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! Ceci dit, je
pense que c'est des choses qui peuvent se corriger et, à la
réunion du mois de mai ou juin je ne me souviens plus de la date
on a donc, ensemble, tout le monde autour de la table,
véhiculé le même message, fait en sorte que les gens
puissent se rencontrer avec des experts du ministère; je ne peux pas
dire de répondre à toutes les questions à la satisfaction
de toutes les parties. Quand, sur le plan philosophique, de la philosophie
d'approche, il y a des différences, je ne me fais pas d'illusions sur
notre capacité de répondre à la satisfaction de ceux qui
ont une philosophie différente, au-delà des motifs qui peuvent
être d'autres motifs qui guident l'action, des motifs très
humanitaires, évidemment, et je pense qu'on peut se comprendre
là-dessus. Et, à partir de ça, c'était ça,
le travail qui a été fait; donc, un travail pédagogique,
d'information, pour que tout le monde comprenne bien les orientations et,
à l'occasion aussi, je pense que ça pouvait servir aux
dirigeants
d'Urgences-santé, de manière très claire, pour les
ramener plus au centre du corridor que d'un côté du corridor.
Alors, c'est ce genre d'exercices qui sont, à l'occasion, utiles et je
pense que celui-là l'a été, et ça procède
maintenant de manière intéressante.
Et ce que me rappelait un collaborateur, c'est que, dans le cas des
techniciens ambulanciers en poste actuellement, chacun fera l'objet d'une
évaluation personnelle de son dossier quant à ses
capacités de répondre aux exigences qu'on a maintenant et, par le
fait même, dans la mesure où il n'a pas suffisamment de formation
et de préparation, des cours pourront être disponibles pour qu'il
soit en mesure de rendre les services qu'on attend de lui.
M. Trudel: Est-ce que la réponse du ministère
à la demande de la coalition contre la disparition d'un niveau de soins
à Montréal, ALS des soins avancés... Si on se replace
spécifiquement dans ce créneau du problème, il y a une
assez vaste coalition, dans la région de Montréal en
particulier des municipalités de l'ouest de l'île et de la
région qui a fortement revendiqué le maintien de ce qu'on
appelle les soins avancés d'urgence, via la solution de la formation du
personnel, qui était une formation, on va dire, orientée vers
l'atteinte d'une formation de type paramedic. Est-ce que la réponse du
ministère, c'est les 800 heures de formation que vous avez
évoquées il y a quelques minutes?
(Consultation)
Le Président (M. LeSage): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
voulais quand même vérifier certaines choses, là, parce que
je ne veux pas induire le député en erreur, ni mes
collègues. Principalement, les villes de l'ouest de Montréal ont
réagi, à l'invitation du corps médical, qui a, à
l'époque, sensibilisé les municipalités au risque, selon
leur opinion, de ce qui devait s'implanter à Urgences-santé. J'ai
eu les communications écrites de chacune des municipalités,
auxquelles j'ai répondu suite à ces rencontres, en disant ce que
nous allions faire. Je n'ai eu de retour de personne à ce moment-ci,
prenant un peu pour acquis que ça répondait à certaines de
leurs questions. Les 2 philosophies d'approche étaient forcément
différentes: quelqu'un qui veut pousser au maximum l'intervention sur le
champ, alors que l'autre philosophie parle davantage d'une stabilisation et
d'une arrivée à l'hôpital le plus rapidement possible,
là où on est mieux équipé en personnel, en
équipement pour faire face à toute situation. C'est là
où sont les écarts.
On a donc choisi Clawson, qui s'inscrit dans la philosophie de
stabilisation rapide, et, donc, d'amener le patient dans un centre hospitalier,
là où on est mieux outillé pour faire face à la
musique. C'est la philosophie, ça, qu'on a choisie. Et on a choisi, si
vous me passez l'expression, d'«upgrader» la formation des
techniciens pour certaines incidences plus connues, ce qui permet de stabiliser
le plus rapidement possible, que ce soit au niveau du pulmonaire ou du
cardiaque, donc, les situations les plus fréquentes. On a donc
poussé, je pense, à leur limite les possibilités
d'intervention de techniciens formés pour ce faire sous surveillance
je le dis toujours médicale disponible à
Urgences-santé, pour supporter et pour voir à la qualité
de l'intervention.
Ce que souhaite l'autre philosophie, c'est qu'on aille plus loin. Ce
n'est pas la philosophie qui a été retenue à ce moment-ci,
tout en maintenant, bien sûr, le dialogue ouvert dans la mesure où
les démonstrations pourraient être faites, mais je vous dis
qu'elles ne l'ont pas été. Et, quant à moi, il faut que je
me fie aux spécialistes que nous engageons je le
répète: Dr Frechette, Dr Tétreault et Dr Iglesias
qui étaient présents. Et, dans ces discussions de docteurs tout
aussi spécialisés les uns que les autres, il y a
différentes vérités pour un même sujet. J'ai choisi,
quant à moi, la vérité des spécialistes du
Québec actuellement, qui sont le Dr Frechette, le Dr Tétreault et
le Dr Iglesias, mais je ne suis pas...
M. Trudel: Ce n'est pas fermé, ce n'est pas clos
complètement, cette question du niveau de formation et de l'orientation
d'objectif terminal.
M. Côté (Charlesbourg): Pour le moment, c'est
ça. Si quelqu'un nous fait la démonstration qu'il y a
possibilité d'améliorer le service à la population par
d'autres interventions ou compléments de formation ou par un ajustement
de ce qu'on a comme offre de services... Ce qu'on cherche, ce n'est pas
à avoir la vérité; ce qu'on cherche, c'est à avoir
un service qui est bon et qui répond aux attentes de la population,
selon nos moyens et nos capacités de payer.
M. Trudel: L'objectif des 800 heures, enfin, demeure un objectif,
parce que, sauf erreur, là, ce n'est pas tous les techniciens
ambulanciers qui ont actuellement l'obligation formelle de suivre cet
objectif-programme, parce que ça n'existe pas en soi. C'est un objectif
à atteindre dans les mois, les années à venir.
M. Côté (Charlesbourg): Le cours commence en
octobre. Donc, c'est un cours sur lequel on s'est entendu avec le
ministère de l'Enseignement supérieur. Dorénavant, un
technicien ambulancier qui voudra être reconnu comme un technicien
ambulancier au Québec devra avoir suivi le cours de 810 heures comme un
policier doit suivre un certain nombre de cours plus...
M. Trudel: De niveau collégial.
M. Côté (Charlesbourg): ...de niveau
collégial. Quant à ceux qui sont déjà dans des
fonctions, avec tout ce qu'on peut penser de protection syndicale quant
à l'emploi, c'est ce que je disais tantôt, chacun des cas sera
examiné, donc évalué à son mérite, en tenant
compte de l'expérience terrain que l'individu peut avoir
et, bien sûr, en se rappelant que les 810 heures sont
formées de théorie et de pratique. Et c'est de ça qu'il
sera tenu compte et, finalement, ces évaluations de chacun des
techniciens doivent être en cours actuellement, au moment où on se
parle. (11 h 20)
M. Trudel: Très bien. Sur Urgences-santé, un cas
particulier, toujours relié aux services préhospitaliers
d'urgence. C'est un cas dans la région de Québec, ici, quant
à l'organisation... Je vous ai fait parvenir une lettre eu égard
à la situation des bénéficiaires attachés, en
quelque sorte, au territoire du CLSC de Lac-Etchemin. La problématique
est relativement simple. Des usagers, en particulier, les gens de 65 ans et
plus, souhaiteraient être dirigés, en termes de transport
ambulancier, vers FHôtel-Dieu de Lévis plutôt que vers le
centre hospitalier de Saint-Georges comment il s'appelle? le
centre hospitalier Saint-Georges de Beauce. C'est une situation, dans le fond,
extrêmement simple: ces gens ont une espèce de comportement
historique, je dirais, eu égard à leurs professionnels, à
leurs médecins à l'Hôtel-Dieu de Lévis, qui fait en
sorte que, lorsque ces personnes sont obligées d'utiliser les services
préhospitaliers, les ambulances, ils les amènent à
Saint-Georges de Beauce et, après ça, là: Payez votre
ticket si vous voulez vous rendre à l'Hôtel-Dieu de Lévis,
là où est leur médecin traitant. Ça
m'apparaît, à première vue, beaucoup plus une situation de
pratique des usagers qu'une, si vous me permettez l'expression, chicane entre 2
établissements hospitaliers,
Vous m'avez fait une réponse là-dessus, en disant:
Malgré les dispositions de la loi qui prévoient que tu peux
choisir ton médecin ou ton établissement, il y a des directives
qui s'appliquent: c'est le premier établissement,
géographiquement le plus proche, qui doit... Et, d'autre part, si c'est
suite à une intervention chirurgicale... Je dois vous dire bien
honnêtement, compte tenu des informations qui nous parviennent, que
ça ne répond pas à la satisfaction des usagers de 65 ans
et plus de cette partie de la rive sud. Est-ce que le ministère a
été resensibilisé à cette question? Est-ce qu'il y
a des modifications aux directives qui sont en perspective, et peut-on
envisager que, pour cette clientèle particulière qui est
une clientèle vulnérable, les 65 ans et plus on puisse
arriver à avoir une solution adaptée à la situation
personnelle de ces personnes-là?
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
ne suis pas surpris de la question de mon collègue, puisque ma
collègue, la députée de Bellechasse, Mme Bégin, m'a
déjà sensibilisé à cette
problématique-là et que la lettre que j'ai adressée aux
citoyens là-bas en réponse, c'était, bien sûr, suite
aux représentations de ma collègue.
Je pense que vous avez fait un tour très honnête de la
situation. La loi permet de choisir son médecin, c'est clair; et je
pense qu'à partir de ce moment-là on a une situation où
c'est la loi. Mais il y a un autre article à quelque part qu'on a
discuté pendant un certain temps.
Si ma mémoire est fidèle, à l'époque, je
pense que c'était l'article 13, mais je ne suis pas...
M. Trudel: Vous avez une bonne mémoire là-dessus,
le 13.
M. Côté (Charlesbourg): À l'article 13, c'est
selon les capacités financières de l'État. Alors,
ça relève, bien sûr, de la culture, parce que Bellechasse,
c'est aussi Bellechasse-Dorchester. Dorchester étant davantage Beauce et
Bellechasse étant davantage Lévis. Alors, vous l'avez dit
tantôt, ce n'est pas une question où les gens se sentiraient moins
bien traités à Saint-Georges et mieux traités à
Lévis. Je ne pense pas. Il fut un temps, à Saint-Georges, en
orthopédie, où on était mieux traité que partout
ailleurs à travers le Québec. Il s'agit de regarder les indices
d'intervention. Donc, ça ne peut pas être une raison qui fasse que
les gens ne choisiraient pas Saint-Georges. Cela relève davantage de la
culture. Je vous pose la question: Est-ce que c'est aux citoyens du
Québec de payer des différences de culture dans des
régions comme celles-là...
M. Trudel: Écoutez...
M. Côté (Charlesbourg): ...en ces raretés de
ressources?
M. Trudel: ...ce que je vous indique là-dessus, sans avoir
les chiffres précis... Je vous dis, cependant: Lorsqu'on a affaire
à la clientèle des 65 ans et plus qui ont largement
contribué à l'établissement de notre régime de
santé et de services sociaux et au développement du
Québec, ça mérite au moins que l'on puisse regarder des
situations particulières qui ne me semblent pas, par ailleurs,
être de nature à défoncer les marges budgétaires du
gouvernement du Québec. Mais, bien évidemment, il ne faut pas
être naïf en disant: Un cas particulier est par ailleurs jugé
comme un précédent ailleurs. Ce que je dis, c'est: Dans un bon
nombre de situations budgétaires que l'on vient de voir exposées
sur la place publique, ça tranche un peu avec la volonté de
servir une clientèle relativement déterminée, dont les
relations professionnelles avec son médecin de famille sont plutôt
à l'Hôtel-Dieu de Lévis et qui nous permettrait, me
semble-t-il... Lorsqu'on n'est pas en possession des dossiers particuliers, il
faut être prudent, et je le suis, mais j'indique, cependant, que je
souhaite très vivement que, pour ce segment de la population sur la rive
sud, on puisse en arriver à des ententes particulières CLSC
Lac-Etchemin, Saint-Georges de Beauce et l'Hôtel-Dieu de Lévis;
que, par considération quant aux services professionnels requis et au
suivi de ces personnes, on puisse en arriver à dire: Eh bien, ces gens
n'auront pas à payer 250 $ de leur poche pour se faire transporter.
Et, quelquefois je le dis, en tout cas, quant aux
témoignages que j'ai eus des transporteurs ambulanciers, pour ne
nommer personne, ont des comportements
cavaliers, nous a-t-on rapporté, avec les personnes, en disant:
Tu veux aller à l'Hôtel-Dieu de Lévis, bien, tu vas payer,
et puis voici la facture. On est toujours en présence d'une
clientèle extrêmement vulnérable, et ce n'est pas ce genre
de situation, qui m'apparaît dramatique pour le Québec et qui
crée un certain nombre de problèmes particuliers à des
personnes qui ont bien mérité qu'on les traite autrement que
comme cela...
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
croirais entendre ma collègue de Bellechasse, puisque l'argumentation
est exactement la même. Donc, c'est certainement une
réalité terrain. Il est clair que, lorsqu'on prend des arguments
comme des gens de plus de 65 ans qui ont bâti ce pays, qui ont
travaillé pour le bâtir et pour nous donner le régime,
c'est un argument passe-partout, puis je ne peux pas nier que c'est un argument
de poids; c'est clair que c'est un argument de poids. Je ne peux pas nier, non
plus, qu'on peut être dans des situations où des transporteurs ne
sont pas très respectueux et n'ont pas toujours la manière de le
faire. Évidemment, je ne pense pas que vous exigiez que j'aie un
contrôle total sur chaque technicien ambulancier dans les ambulances, un
peu partout à travers le Québec. Le Québec a
été divisé de telle façon, par zones, pour tenter
de faire un service ordonné et d'avoir le plus d'équité
possible d'un citoyen à un autre. C'est comme ça qu'a
été constitué le système de desserte de techniciens
ambulanciers. Je ne peux pas nier, non plus, des réalités, soit
que des gens de Bellechasse font davantage affaire avec l'Hôtel-Dieu de
Lévis puisque leur médecin ou leur spécialiste est
là.
C'est des situations qui ne sont pas toujours faciles. Ce que j'ai dit
à ma collègue et ce que je répète au
député de Rouyn-NorandaTémiscamingue, c'est que nous
revoyons actuellement le cas spécifique de Bellechasse afin de voir s'il
y a des ajustements qui peuvent être faits à la marge, parce qu'il
est bien évident que chaque cas, comme ceux-là, qui peut nous
être présenté qui dérogerait à la
règle ajoute et, quand ça ajoute, ça ajoute.
Évidemment, il faut faire attention, tout simplement.
M. Trudel: En tout cas, je souhaite qu'on puisse le
réexaminer avec aussi l'information ou l'annotation suivante. Je suis
à peu près certain, si nous comparions la situation de certains
usagers dans la région de Montréal, par exemple, que des
différences évoquées ici de 12 ou de 15 kilomètres,
ça n'a absolument plus d'importance à Montréal, quand vous
êtes dans le fond de l'ouest et que vous allez à
Maisonneuve-Rosemont ou que vous êtes sur la rive sud et que vous vous
réveillez au Lakeshore, ça ne compte plus pour cette
région-là; avec d'autres éléments qui entrent en
ligne de compte, je le sais très bien. Sauf que ça peut s'ajouter
à l'argumentation pour la révision et l'examen de ce cas
particulier. Je pense qu'on pourrait en arriver à des ententes
administratives où le bon sens prévaudrait sur la stricte
directive du mill age et de la distance géographique.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
me dois de réagir. Je veux rappeler, par l'entremise de ceux qui nous
écoutent, que le système ambulancier dans les régions du
Québec, au cours des dernières années, s'est
amélioré sensiblement par rapport à ce que nous
connaissions il y a quelques années. Nous sommes dans une situation d'un
service... On est presque sortis de la brousse, au niveau du transport
ambulancier à travers le Québec, dans les régions du
Québec, Bellechasse étant une des régions du
Québec. Il y a eu des efforts considérables. Les
conséquences de ça, c'est qu'il y a un service qui est
amélioré. (11 h 30)
II y a une problématique qui est particulière là
quant à des normes qui s'appliquent. Si on pouvait vivre dans une
société pas de normes, ça serait l'idéal, mais
ça prend des normes à l'occasion pour être capable de
contrôler des choses et tenter d'éviter des iniquités. Il y
a toujours des zones frontières qui font qu'il y a des cas qui
ressurgissent, qui peuvent apparaître être un traitement
inéquitable, mais je pense qu'il faut les examiner au mérite et
au meilleur de notre connaissance pour tenter d'apporter des solutions à
ces problématiques-là. C'est ce qu'on va faire, à nouveau
revoir le dossier dans le cas de Bellechasse, ce qui est en cours, d'ailleurs,
suite aux démarches de ma collègue et du député de
Rouyn-NorandaTémiscamingue.
M. Trudel: Ça serait tout pour cet engagement.
Le Président (M. LeSage): L'engagement 3 est
vérifié, j'appelle l'engagement 4. M. le député de
Rouyn-NorandaTémiscamingue.
M. Trudel: M. le Président, il s'agit d'un bon engagement
financier, puisqu'on est dans le 143 000 000 $. C'est l'engagement du mois, je
dirais, pour tous les établissements du réseau de la santé
et des services sociaux. Le ministre va certainement comprendre que je vais
m'attacher à une subvention en particulier, à un hôpital,
un établissement de la région de Montréal comme, par
exemple...
M. Côté (Charlesbourg): À Amos?
M. Trudel: ...Charles-Lemoyne, la subvention annuelle à
Charles-Lemoyne. Enfin, je prends l'engagement financier. M. le ministre, c'est
un épisode très triste. D'emblée, on va qualifier ce qui
s'est passé à Charles-Lemoyne d'événement
extrêmement triste eu égard à la subvention, mais ça
ramène, quand même, un certain nombre de questions sur la table,
c'est le moins que l'on puisse dire. Il y a même, encore ce matin, un
certain nombre de déclarations, de réponses que vous avez
apportées dans ce dossier-là. Dans le fond, ça
soulève tout le dossier de la radio-oncologie, du traitement du cancer
au Québec et des problèmes que nous vivons dans ce secteur
spécialisé des traitements au Québec.
Ma première question, c'est: Comment peut-on
en arriver à ce qu'un centre hospitalier à
responsabilité régionale ou, enfin, d'une certaine
responsabilité sur un territoire donné en arrive à
prendre des décisions de couper des services à des personnes dont
la vulnérabilité ne peut être plus questionnable ou plus
questionnée que cette catégorie de personnes qui sont prises avec
des cancers? Comment, dans le processus, peut-on en arriver à cela, et
que fait le ministère face à ce comportement-là?
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, M. le
Président, je pense que nous ouvrons une page d'échanges,
à ce moment-ci, qui est la préoccupation première des
Québécoises et des Québécois, au moment où
on se parle, compte tenu de l'actualité de l'été. Je suis
très heureux qu'on puisse le faire ici et tenter de distinguer un
certain nombre de choses et d'apporter un certain nombre
d'éclaircissements. Je suis un peu mal à l'aise de
répondre à la question telle que soulevée, parce que
ça m'apparaît être la fin du processus au lieu du
début, mais répondons d'abord à cette question-là
pour revenir ensuite au fond du problème, qui est celui de la
radiothérapie de l'oncologie, donc la problématique plus large du
cancer à travers le Québec.
J'ai eu l'occasion personnellement de réagir. C'est un geste
inqualifiable, inacceptable et qui ne sera d'aucune manière
toléré par le ministère. On est dans un processus, donc,
de responsabilité de conseil d'administration quant au processus
décisionnel de leur centre hospitalier. Nous sommes dans une situation
de budget global, donc, transféré à un centre hospitalier
pour un certain nombre d'activités reconnues par le
ministère.
Au cours des dernières années, nous avons davantage, en
ajout budgétaire, fait en sorte qu'on puisse, passez-moi l'expression,
«tagger» des piastres pour exiger du résultat, ce qui, dans
le passé, n'était pas le cas. On l'a fait en cardiologie. La
situation n'est pas miraculeuse à travers le Québec au niveau de
la cardiologie, mais, avec le plan d'action qu'on a mis en marche, avec les
obligations de résultat, il y a pas mal moins de problèmes en
cardiologie à travers le Québec. Avec la dernière
étape qui viendra au cours des prochaines semaines, je pense qu'on sera
dans une situation où ça pourrait être le modèle
imité par un ensemble d'autres services dispensés par les centres
hospitaliers quant à l'éthique de l'accès à des
services de celui qui doit être le premier à recevoir des
services, peu importe son lieu d'origine.
Vous vous rappellerez que, lorsqu'on a discuté de cardiologie, on
n'était pas dans une situation où on pouvait garantir que
l'individu qui devait être le premier traité au Québec,
compte tenu de son état jugé et diagnostiqué par un
médecin, était celui qui recevait des traitements, compte tenu de
son éloignement, compte tenu qu'il n'était pas
nécessairement avec un médecin de tel hôpital. Des
solutions définitives s'en viennent, mais on a réussi
passablement à améliorer la situation à ce
niveau-là.
C'est donc une décision de conseil d'administra- tion face
à des problèmes d'équilibre budgétaire. Si on exige
de nos gouvernements d'être en équilibre budgétaire,
malgré le fait que nous ne le soyons pas, il faut exiger aussi des
réseaux, que ce soit du monde de l'enseignement ou de la santé,
de respecter les budgets qu'ils ont. Le conseil d'administration a donc
décidé dans ses priorités de coupures de couper le service
d'oncologie au niveau du centre hospitalier. C'est la décision du
conseil d'administration qui, dans le système antérieur,
était proposée directement au ministère qui l'examinait et
réagissait. Alors, c'était une réaction presque
immédiate dans certains cas, et ce genre de situation était
sur-le-champ sur-le-champ refusé par le ministère,
obligeant le centre hospitalier à examiner d'autres solutions quant au
respect de son équilibre budgétaire.
Dans ce cas-ci, nous sommes en transformation de système pour
rapprocher le processus décisionnel du milieu. Donc, transfert
maintenant à la Régie qui a voulu et souhaité..., qui a
dit, d'abord, dans un premier temps: Ce n'est pas acceptable, mais on a 60
jours pour l'examiner et après ça on décidera. C'est donc
maintenant, au lieu d'établissement et ministère,
établissement et Régie, et ultimement le ministère qui
garde cette responsabilité ultime. (11 h 40)
Qu'on en soit rendu, dans un centre hospitalier, en même temps,
à souhaiter être un centre hospitalier universitaire, ce qui est
le cas de Charles-Lemoyne; être un centre de traumatologie de premier
niveau, ce qui est le cas de Charles-Lemoyne; à souhaiter être le
centre hospitalier de la Montérégie; à souhaiter avoir des
services ultra-spécialisés pour desservir la région et
peut-être même au-delà de la région; qu'on soit dans
un service aussi essentiel que l'oncologie et qu'on prenne la décision
de choisir de couper en oncologie... Il y a un certain nombre d'explications
qui peuvent être possibles, dont une qui relève davantage des
tactiques du passé de centres hospitaliers: de tenter de mettre le
ministère dans une situation de chantage avec des clientèles plus
vulnérables.
Alors, je ne sais pas si c'est une aile passéiste du centre
hospitalier Charles-Lemoyne qui a fait cette proposition-là, mais une
chose est certaine, c'est une proposition totalement inacceptable qui, je l'ai
dit à plusieurs reprises, ne sera pas acceptée par le
ministère. La régie régionale m'a contacté hier; je
dois faire les retours d'appel aujourd'hui ou demain pour discuter
spécifiquement de cette question-là. C'est ce que je ferai avec
eux, de telle sorte que d'autres moyens devront être trouvés
à Charles-Lemoyne, malgré le fait que le contexte
budgétaire est difficile, mais il est difficile pour tout le monde. Tout
en étant difficile pour tout le monde, il y a eu au cours des
dernières années des ajouts budgétaires à
Charles-Lemoyne, compte tenu qu'il y a 3 ans le Dr Boileau a mené une
opération de resserrement, de respect de l'équilibre
budgétaire. À cette période-là, à
Charles-Lemoyne, on était dans une situation où il fallait
défoncer le budget. C'était la pratique: on
défonçait le
budget, puis que le ministère paie par la suite. Et, comme,
traditionnellement, le ministère a été frileux
passablement, il se dépêchait d'aller ajouter des sommes pour
régler les problèmes. C'était la technique utilisée
à l'époque.
Le coup de l'oncologie relève davantage de cette
théorie-là que de la théorie moderne qui est celle qu'il
faut respecter le budget et, par la suite, examiner ensemble ce qu'on peut
faire. Parce qu'il peut y avoir des cas où il y a
sous-budgétisation par des bases historiques sur lesquelles on a
déjà échangé ici. Et il y a, en voie
d'implantation, un processus de correction de ces bases historiques, avec une
étude menée depuis 2 ans en collaboration avec l'Association des
hôpitaux du Québec, qui devrait nous permettre de voir
effectivement là où le bât blesse, tout en étant
pleinement conscients qu'avec la disponibilité de lits de courte
durée sur la rive sud de Montréal par rapport aux besoins de la
population il y a des pressions qui s'exercent sur Charles-Lemoyne, comme sur
Pierre-Boucher, comme sur le centre hospitalier du Haut-Richelieu, comme sur
d'autres centres hospitaliers. La situation d'Anna-Laberge au cours de
l'été n'a pas été, non plus, sans créer un
certain nombre de pressions sur Charles-Lemoyne. Mais, ça, c'est des
choses qui s'expliquent, qui se comprennent et qui ne doivent, en aucune
circonstance, se faire sur le dos de ceux qui luttent pour leur survie, comme
c'est le cas de ceux qui sont aux prises avec le cancer.
Je n'ai pas besoin de vous expliquer le processus décisionnel,
vous le connaissez très bien. Rappelez-vous les batailles des centres
hospitaliers, comme de tous les établissements, durant toute la
période de la réforme pour venir revendiquer leur autonomie,
à partir du moment où il y a une enveloppe budgétaire
globale et fermée, qu'ils sont suffisamment matures pour être
capables de prendre les décisions qui s'imposent dans chacun de leurs
centres. C'est ça, la problématique. Mais, dans la mesure
où le message n'est pas compris, là où il le faut, le
ministère s'est quand même laissé un certain nombre de
pouvoirs à l'intérieur de la loi 120, et un peu plus
musclés aujourd'hui qu'à l'époque, pour être capable
d'intervenir et de contrer ce genre de situations.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Rouy n-NorandaTémiscamingue.
M. Trudel: Merci, M. le Président. Il y a toute la
situation de la radio-oncologie au Québec, du traitement du cancer,
qu'il faut aborder en soi comme pan de service, mais il y a d'abord toute cette
situation créée, donc, par le geste de Charles-Lemoyne qui est
parfaitement condamnable et sur laquelle, je pense, il faut revenir, parce que
nous avons là l'incarnation concrète d'un certain nombre de
gestes qui étaient prévisibles eu égard à la
réorganisation des services avec la loi 120 et, d'autre part aussi,
faut-il le souligner, avec les compressions que vous avez jetées dans la
cour des hôpitaux, des centres hospitaliers en particulier. Sou
venez-vous, à la défense des crédits, je vous avais
mentionné que, pour le gouvernement, pour le ministère en
particulier, bien, là, l'espèce de pelletage en avant,
c'était de pelleter dans la cour des autres en disant: On vous impose un
certain nombre de restrictions qui, si ma mémoire est fidèle,
vont chercher dans les 160 000 000 $ dans le réseau de la santé
et des services sociaux, puis organisez-vous avez le petit, la bassine, puis
l'eau, pour donner les services sans aucune restriction.
Alors, ce qui rebondit dans la face du ministère, en termes de
coupures de services pour les gens qui ont le cancer à Charles-Lemoyne,
c'est aussi une situation qui est vécue par un grand nombre de centres
hospitaliers. Je prends une autre communication, parce que c'est la
région la plus immédiate dans laquelle je vis,
l'Abitibi-Témiscamingue où, la semaine passée, tous les
directeurs d'établissement faisaient une conférence de presse
pour dire: Nous, il faut qu'on dise à la population qu'elle n'aura pas
les mêmes services que l'an passé ou les années auparavant
parce qu'on a une nouvelle compression qui apparaît dans le
système, et on ne peut pas le faire.
Moi, M. le ministre, ce qui m'interroge là-dedans, la question
sur laquelle je veux plus particulièrement faire porter votre attention,
c'est: Dès le moment où un accent, théorique du moins,
important dans le projet de réforme ou dans la réforme
était mis sur la régionalisation, comment se fait-il qu'on se
soit réveillés dans un processus tel qu'un établissement
hospitalier a pu en quelque sorte maintenir pendant toute la période de
l'été je pense exagérer à peine en le disant
toutes les personnes souffrant de cancer ou étant
diagnostiquées comme telles dans une incertitude et un
déséquilibre graves sans qu'il n'y ait rien qui se passe au
niveau de la qualification du geste et afin de remettre les horloges à
l'heure?
Vous pouvez bien m'expliquer, M. le ministre, que, maintenant, le
processus, ce n'est plus du fils au père, mais que ça passe par
l'intermédiaire d'une régie régionale, sauf que ça
ne m'apporte pas une grande consolation et ça m'indique toute
l'inquiétude... Là-dessus, j'ai presque envie de vous citer
vous-même dans l'entrevue que vous donniez à la revue des CLSC, en
juin, qu'ils intitulaient votre dernière entrevue. À propos des
régies régionales et des CRSSS, vous avez dit: «Je n'avais
pas souhaité que la transformation des CRSSS en régies
régionales soit uniquement un changement de pancarte. Cependant, je dois
vous dire que c'est à peu près ça qui s'est passé;
on ajuste changé la pancarte à la porte.» Et, moi,
j'ajouterais: On a ajouté un bon nombre de ressources
financières, de coordination administrative qui, d'évidence, ne
fonctionnent pas, qui bouffent de l'énergie, qui bouffent de l'argent
qui aurait pu servir à donner des services directs à la
population.
Alors, ma question spécifique: Comment se fait-il qu'on se
retrouve dans une situation telle qu'on a laissé en
déséquilibre ces personnes à travers tout le
Québec? Parce que, même si on ne s'adressait qu'à la
clientèle particulière de Charles-Lemoyne, tous les bureaux
de
député ont eu des téléphones; je suis
certain que les collègues pourraient en témoigner ici: Qu'est-ce
que ça veut dire qu'on ne peut pas avoir notre place? On pense qu'on
n'aura pas notre place pour le traitement de notre cancer.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
comprends que l'Opposition a un certain rôle à jouer, mais je
pense qu'il faut remettre les pendules à l'heure là-dessus aussi.
Je comprends que le rôle de l'Opposition, c'est de critiquer le pouvoir,
puis de tenter de le faire paraître le plus mal possible, par le fait
même se haussant dans l'opinion pour qu'elle soit l'alternative
éventuelle. Je comprends ça, c'est un jeu que j'ai joué,
mais je ne le jouerai pas sur un dossier aussi important que
celui-là.
Mon collègue a soulevé un certain nombre d'interrogations
auxquelles il faut, je pense, les unes après les autres, répondre
par la vérité. Et la vérité, je m'excuse, dans ces
dossiers, ne se retrouve pas dans les journaux, chacun faisant une intervention
y allant de son propre intérêt. (11 h 50)
Lorsqu'on parle de compressions budgétaires au niveau des centres
hospitaliers, je vous rappelle qu'effectivement, au cours des dernières
années, on a redressé un système qui s'en allait
carrément vers une quête de 16 000 000 000$ à 17 000 000
000$ par année en termes de système. Nous n'en sommes pas
à 13 000 000 000 $ aujourd'hui, pas tout à fait à 13 000
000 000 $, parce qu'on a pris les décisions qui s'imposaient. Il faut
qu'on soit capables aujourd'hui de prendre de l'argent et d'avoir dans nos
poches l'argent pour payer des services, comme citoyens, au niveau du
Québec. On n'a pas de machine à imprimer l'argent, quoiqu'on en
imprime à peu près 5 000 000 000 $ encore qu'on ne
génère pas. Il y a encore un déficit de 5 000 000 000 $ au
niveau du Québec. Il y a toutes sortes de solutions là-dessus. On
ne commencera pas à entrer dans les solutions pour régler le
déficit, là.
M. Trudel: Ni dans les causes.
M. Côté (Charlesbourg): Des causes, il y en a et
elles sont historiques. Que je me souvienne, depuis 1976, il n'y a pas grand
gouvernements qui ont réussi à faire des années sans
déficit. Ça a oscillé. Ça a oscillé. En
1988-1989, c'est venu à un niveau pas mal plus acceptable, mais, dans
les années avant, c'était pire. Et on est revenus
aujourd'hui...
M. Trudel: Et pour aller, vers 1992-1993, à des sommets
inégalés.
M. Côté (Charlesbourg): ...à une situation
qui n'est pas acceptable. Donc, si ce n'est pas acceptable, il faut que ce soit
la composante d'un certain nombre de choses. Et on ne peut pas négliger
que le budget du ministère de la Santé et des Services sociaux,
à 13 000 000 000$ sur quelque 40 000 000 000$, soit au-delà de 30
% du budget, y est pour une partie de ces déficits, et demander au
réseau de faire sa contribution, c'est totalement légitime. il
faut que le réseau vive aussi selon les moyens du québec.
On n'a pas été habitués à ça. On n'a
pas été habitués à ça au fil des
années, que ce soit sous votre gouvernement ou sous le premier mandat de
notre gouvernement ou dans les gouvernements antérieurs: Bourassa I. On
a été habitués, au Québec, à
développer. On a été habitués, au Québec,
à se dire qu'il fallait se donner ce qu'il y avait de meilleur au monde,
et c'est ce qu'on a fait. On en paie le prix, et on n'a plus le moyen de payer
le prix. C'est exactement la situation dans laquelle nous sommes.
Et nos administrateurs, un peu partout à travers le
Québec, ont revendiqué de la technologie. Probablement que, si
j'étais encore en Gaspésie, je ferais comme tout le monde: je me
battrais et je ferais des campagnes aussi pour être capable d'avoir le
meilleur scanner et le meilleur appareil de fluoroscopie en couleurs, s'il vous
plaît. Je ferais probablement exactement la même chose, en disant
que les citoyens qui sont à Sainte-Anne-des-Monts, c'est les mêmes
citoyens qui sont au centre-ville de Montréal ou ailleurs ou à
Québec, sur le plan des équipements auxquels ils peuvent avoir
droit. Et que le cancéreux de Sainte-Anne-des-Monts a autant de droits
que le cancéreux de Montréal. Et que le cancéreux
francophone a autant de droits que le cancéreux anglophone. C'est vrai.
C'est exactement la situation et je pense que ça serait ça.
Mais, à un moment donné, il faut montrer aux gens ce que
ça coûte. Notre réseau n'a pas été
habitué à vivre selon son budget. Il a été
habitué à demander, à aller sur la place publique,
jusqu'en 1988-1989, et à demander. Et on répondait à
ça. On est tous un petit peu responsables de ça, les politiciens,
les décideurs, parce qu'on en a mis de la pression pour aussi en
ajouter. On est passés à une ère où il faut vivre
selon nos moyens. Il faut que le discours qu'on a entendu ici, de l'Association
des hôpitaux du Québec... Parce que, je me rappelle, il y a
même des médecins qui sont venus nous dire: II ne devrait
même pas y avoir de croissance de budget. L'Association des
hôpitaux du Québec est venue nous dire elle parle
certainement au nom des hôpitaux; j'imagine que ce n'était pas
pour venir nous faire des ballounes en commission parlementaire qu'ils sont
venus nous dire ça, là, et pour bien paraître qu'il
fallait faire en sorte qu'on vive selon nos moyens et que le
développement se fasse par l'intérieur, par de la
rationalisation, par de la réallocation sur le plan
budgétaire.
Alors, quand on crie au meurtre, y compris les directeurs de votre
région, quand on crie au meurtre sur le plan des coupures
imposées par le ministère, les compressions budgétaires de
cette année sont les suivantes. On va se le rappeler et on va se
rappeler l'ampleur du budget qui leur est donné aussi. Ils ont eu 20 000
000 $ additionnels sur les compressions annoncées dans le budget de
1992, ce qui le fait passer de
15 000 000 $ à 35 000 000 $. Il y a la non-indexation qui,
à l'époque, pouvait représenter, au moment où on
s'en est parlé en commission parlementaire, 40 000 000 $, mais qui,
compte tenu du niveau d'inflation, représente davantage un gros maximum
de 25 000 000 $. Il y a des compressions paramétriques spéciales
de 23 000 000 $. Donc, 20 000 000 $ plus 25 000 000 $, plus 23 000 000 $,
ça fait 68 000 000 $ sur un budget de presque 6 000 000 000 $.
Même, je dirais plus que ça parce que, quand je dis 6 000 000 000
$, c'est uniquement les centres hospitaliers, alors que la compression
paramétrique, elle va pour l'ensemble. Enlevons la Régie de
l'assurance-maladie du Québec, c'est 9 500 000 000 $ à 10 000 000
000$.
On vient nous faire ici des présentations en commission
parlementaire pour nous dire qu'on ne devrait peut-être même pas
indexer, qu'on devrait réallouer à l'intérieur. Faites le
pourcentage de ce que ça signifie en termes de compression. Puis qu'on
ne vienne pas m'ajouter la compression de 1 % qui représente 65 000 000
$. Ce n'est pas les autres qui ont à la faire; c'est nous autres qui la
faisons, puis ça n'a aucune espèce d'influence sur leur budget
à eux à l'autre bout, parce que c'est une décision qui est
centralisée et qui s'applique à tout le monde.
C'est ça, l'effort qui a été demandé, et cet
effort-là ferait en sorte que tout le système à travers le
Québec serait dans une situation de débandade où on ne
serait pas capables de faire face aux obligations? Non! C'est qu'on est rendus
à l'ère où les centres hospitaliers vont devoir faire des
choix quant à l'offre de service. Les centres hospitaliers vont devoir
davantage agir en complémentarité qu'isolés dans leur
chapelle, voulant offrir toute la gamme de services. C'est là qu'on est
rendus et c'est à ça que ça fait appel.
Il y a des signes encourageants. J'ai rencontré, mercredi
après-midi, les 6 prétendants au statut universitaire, à
Montréal. Ça, c'est la crème de la crème; c'est
même la cerise sur le gâteau. On parle davantage maintenant de
regroupement, de rationalisation, de complémentarité. Eux
étaient convaincus, mardi, que le développement et la
réponse aux besoins de demain vont se faire par un
réaménagement des budgets sur le plan intérieur. Lorsqu'on
est rendu, dans les centres hospitaliers, avec des budgets de 100 000 000 $ par
année pour donner des services à la population, ça
commence à être des sous. Ça dépend de l'empire
qu'on veut gérer. À partir de cela, je ne dis pas que les centres
hospitaliers sont surfinancés, je n'oserais pas prétendre
ça et ce serait très certainement une affirmation gratuite.
Que l'on dise aujourd'hui que c'est un financement inégal, c'est
exact. Qu'on ait mis en place, depuis un certain nombre d'années, 2 ans,
avec l'AHQ, des moyens de définir ce qu'on pourrait faire pour ramener
à des proportions plus justes et équitables les bases
budgétaires des centres hospitaliers, c'est ça. Mais, quand on a
dit tantôt: Une soixantaine de millions en compression, je n'ai pas
ajouté qu'on injecte des som- mes d'argent dans du développement.
La seule différence, depuis mon arrivée au ministère par
rapport aux années antérieures, c'est qu'on colore les piastres.
Dans le passé, il arrivait un beau million par année, puis ils
faisaient ce qu'ils voulaient avec, ils faisaient du développement.
Ça, ça allait bien. Donc, c'était de l'argent qui
n'était pas «taggé». On a commencé à
régler nos problèmes au Québec lorsqu'on a
décidé de colorer nos piastres: colorer nos piastres en
cardiologie, colorer nos piastres au niveau de la dialyse rénale, puis
on va le faire au niveau de la radio et de l'onco. C'est comme ça qu'on
va réussir à régler nos problèmes.
Donc, à partir de ce moment-là, la situation
budgétaire des centres hospitaliers n'est pas catastrophique.
L'évolution des indications que nous avons sur le plan
budgétaire, au niveau des déficits des centres hospitaliers, est
sous contrôle et on est dans une situation où, bon an, mal an, on
est à 50 000 000 $ ou 60 000 000 $ de déficit, qu'on traîne
depuis un certain nombre d'années, qui se résorbe sur une
période de 3 à 5 ans, étant entendu que, s'il y a des
déficits, il y a des centres hospitaliers qui ont aussi des surplus. Il
faut examiner les 2, lorsqu'on veut parler de l'ensemble du réseau.
Donc, on est à l'heure des choix et il faut faire ces choix-là.
Ce que je déplore, c'est que des choix puissent se faire dans des
secteurs aussi vitaux que celui de l'on-cologie et de la radio. (12 heures)
Deuxième aspect, le gouvernement du Québec a réagi
immédiatement lorsque ça a été porté
à sa connaissance dans le cas de Charles-Lemoyne, par mon entremise, en
disant qu'un centre hospitalier ne pouvait pas faire n'importe quoi, n'importe
comment et n'importe quand. Très rapidement. Et même on a eu
l'intervention du premier ministre qui était interpellé, et je
pense que c'est de bon aloi, compte tenu de ce qu'il a vécu sur le plan
personnel; le premier ministre est intervenu, le signifiant. On l'a appris par
les journaux, nous aussi, en termes de situation et, la journée
où le centre hospitalier avait pris le soin de téléphoner
au ministère pour savoir si c'était acceptable, il connaissait
déjà la réponse.
Et, dans ce sens-là, nous avons fait un certain nombre de choses,
au cours de la dernière année, qui découlent de
recommandations que nous avions eues il y a à peine 1 an. Rappelez-vous,
vous vous êtes vous-même levé en Chambre pour dire: Quand
allez-vous régler le problème de l'hôtellerie, au niveau du
cancer? C'est un problème qui, aujourd'hui, est réglé. Et
il est réglé de manière équitable pour l'ensemble
des régions du Québec. Au cours de l'année, il y a eu des
ajouts budgétaires au niveau de l'oncologie, dans votre région en
particulier, qui étaient un besoin. Et j'ai toujours été
de ceux qui souhaitaient rapprocher les citoyens des services au niveau des
régions du Québec. Il y a eu des décisions au niveau de la
radiothérapie pour doter Rimouski d'un centre moderne qui va aller en
construction très prochainement. Il y a eu une décision pour
Gati-neau, en termes d'ajout. Il y a eu des décisions qui impliquent
pour au-delà de 100 000 000 $ de travaux,
que ce soit à l'Hôtel-Dieu de Québec, que ce soit
à Maisonneuve-Rosemont, que ce soit partout ailleurs où il y en
a, pour être capable de faire face à la musique. et tout cela
selon des indications que les spécialistes nous donnaient, à
l'époque, sur les taux d'incidence du cancer, des normes, des
statistiques. évidemment, c'est avec ça qu'on doit travailler
pour faire le prévisionnel. et, au moment où, en 1986, le taux
d'incidence du cancer était de 3,8 %, on s'est rendu en 1991 à un
taux qui est de 4,1 %, et on parle maintenant davantage en 1996 de 4,6 % et
peut-être de 5 % au tournant du siècle. lorsque vous faites la
planification de vos immobilisations et que vous la faites en fonction de 3,8
%, puisque ce sont les données que vous donnaient les
spécialistes, il est bien évident que, dans une situation comme
la nôtre où tout un chacun revendique des services au niveau de sa
région, des modernisations, des rénovations fonctionnelles, de la
sécurité-incendie, de la
sécurité-vétusté, davantage de services en
cardiologie, davantage de services sur le plan rénal, on ne peut pas
dire qu'on va construire des équipements dont nous ne pourrions pas
avoir besoin compte tenu des indications qu'on avait.
Ces indications-là se sont révélées fausses
dans la pratique. Pourquoi? Pas parce qu'ils n'avaient pas la
vérité à l'époque, mais parce que la recherche a
évolué, parce que les moyens d'intervention ont changé.
Alors qu'on traitait très peu, par exemple, le cancer du sein avec la
radiothérapie, il y a quelques années, la pratique a
changé, tel que nous l'évoquait mardi dernier le Dr Guay, de
l'hôpital Notre-Dame, tel que le disait le Dr Messier, de l'hôpital
Maisonneuve-Rosemont. On s'est donc adapté, dit-il. Ce qui fait qu'il y
a davantage de gens qui nécessitent de la radiothérapie que ce
que nous avions prévu à l'époque, de telle sorte que les
responsables de la planification ont planifié en fonction de
répondre à un besoin de 3,8 % en termes d'incidence, alors qu'on
est à 4,1 %. Il est bien évident qu'il y a un déficit.
Alors, qu'est-ce qu'on fait devant une situation comme celle-là? Devant
une situation comme celle-là, il faut poser des gestes à court
terme, à moyen terme et à long terme. Il faut donc
réaligner le tir.
On examine une revendication parrainée depuis déjà
un certain temps par le député de Trois-Rivières pour que
la région de la MauricieBois-Francs puisse être dotée
d'équipements de radiothérapie. Et la bataille de
l'époque, c'était de moderniser les centres déjà
implantés: l'Hôtel-Dieu de Montréal, Notre-Dame,
Maisonneuve-Rosemont, l'Hôtel-Dieu à Québec, mais pas
nécessairement d'aller en région, d'aller en région par la
suite. On est donc dans une situation où, allant à Rimouski,
allant dans l'Outaouais, allant à Trois-Rivières,
éventuellement je souhaite ardemment qu'on puisse trouver les
sommes pour le faire on répond à un meilleur besoin au
niveau de la population, faisant en sorte qu'au niveau de Foncologie, qui est
une autre chose, où la problématique est davantage une pression
énorme sur le plan des médicaments, des coûts des
médicaments...
La recherche évoluant à un rythme fulgurant, on est dans
une situation où, presque à chaque semaine, il arrive un nouveau
médicament qui a des effets intéressants. Et, lorsqu'on rencontre
le Dr Demers, que vous connaissez, j'imagine, de l'hôpital
Sainte-Justine, qui est un médecin extraordinaire dédié
à la cause des enfants, qui vient nous parler de leucémie et qui
parle, finalement, de l'avancement de la science avec le mélange de
Finterleukine, de l'interféron et ainsi de suite, et qu'ils n'ont pas
les budgets pour être capables de faire face à ces
médicaments qui sont très coûteux et ont des
résultats fantastiques, on s'assoit, au niveau du ministère, et
on dit: Bon, est-ce qu'on est dépassés ou s'il n'y a pas moyen
d'avoir une bonne lecture de ce que les compagnies pharmaceutiques ont en
protocoles d'expérimentation au niveau de nos centres hospitaliers pour
être capables de planifier demain, dans 1 mois, dans 1 an, dans 2 ans,
dans 3 ans, l'impact sur le coût des médicaments pour dispenser
des services aux gens?
Au niveau des centres hospitaliers, en oncologie, c'est ça, la
problématique, et vous savez très bien, lorsqu'on a fait la
tournée de PAbitibi-Témiscamingue ensemble et avec les
différents collègues, qu'à Amos, à Rouyn-Noranda,
à Val-d'Or, et, par la suite, à La Sarre, il y avait une
problématique. Et ce qu'on a fait, c'est qu'on a fait des ajouts
budgétaires pour permettre aux gens d'être traités à
proximité de leur milieu familial, de telle sorte que le
réconfort de la famille puisse régler un certain nombre de
problèmes. Mais, au moment où on se parle, ça signifie
que, si on répondait, demain matin, à la demande sur le plan des
médicaments, ça coûterait 13 000 000 $ additionnels
dès maintenant et ça en coûterait 13 000 000 $ additionnels
l'an prochain par-dessus ce qu'on paie déjà.
En parallèle à cela, il y a la circulaire aux malades sur
pied, où on a tenté de faire un peu un ménage
là-dedans. Si elle existe depuis une vingtaine d'années, il y a
peut-être des choses là-dedans qui n'ont plus leur raison
d'être, et il faut, par conséquent, tenter, nous aussi, pas
uniquement de demander des sous au gouvernement pour régler une
problématique, mais de faire une réallocation en partie, l'autre
partie venant de sommes additionnelles.
Alors, tout ce travail-là a été fait; ça ne
donnera pas des résultats sur le terrain demain matin, mais il y a des
situations extrêmement complexes. On est donc dans une situation
où, en radiothérapie, on a une problématique
d'équipements âgés, donc, assez vieux; dans certains cas,
au niveau de Chicoutimi et au niveau de Sherbrooke, des machines ont 25 ans.
Des machines de 25 ans, ce n'est quand même pas facile.
L'accélérateur linéaire a été octroyé
à Chicoutimi, il faut l'implanter; Sherbrooke a été
acceptée, il faut faire des plans et devis et l'implanter. La situation
vécue à l'Hôtel-Dieu de Québec, c'est une situation
de non-disponibilité de machine, parce qu'on la remplace par des neuves,
pour une partie.
L'autre problématique, c'est le personnel. Disons qu'on
règle tous les problèmes d'équipement, ça n'a
encore soigné personne. Donc, il faut des techniciens et
des techniciennes. Aussi loufoque que ça puisse paraître,
il manque de techniciens et de techniciennes au Québec, et, semble-t-il,
on surcharge déjà passablement les techniciens et techniciennes
qui sont au travail. Donc, un plus grand nombre d'heures d'ouverture va
permettre de régler un certain nombre de problèmes à court
terme. Mais encore faut-il avoir les techniciens et techniciennes qui acceptent
ou qui sont formés pour faire le travail. (12 h 10)
Et l'autre problématique on en voit encore une partie
aujourd'hui dans les journaux c'est qu'il semble bien ça
reste à vérifier qu'il manque de radio-oncologues. Et les
échanges de mardi dernier ont été assez importants
à ce niveau-là. Et, par-dessus tout ça, ce qu'il faut
corriger, c'est de s'assurer que, tant dans le réseau anglophone que
dans le réseau francophone, chacun des centres fasse le même
effort pour donner des services à la population, peu importe d'où
elle vient à travers le Québec, compte tenu des listes d'attente
qu'il y a. Et le ministère va être ouvert à des solutions
à court terme, à moyen terme et à long terme, compte tenu
des nouveaux taux d'incidence. Mais il n'y a rien qui dit que, dans 4 ans, des
gens ne feront pas la démonstration de notre imprévoyance par
rapport à une situation qui pourra peut-être s'être
détériorée, à l'époque, sans pour autant
qu'on ait eu entre les mains, au moment où on se parle, les vrais taux
d'incidence. On va les prendre, donc, à la lumière des taux
d'incidence qu'on a aujourd'hui, puis tenter de corriger la situation. C'est
ça.
Mais tout ça est fait, bien sûr, et j'en conviens
parfaitement, avec une médiatisation de la problématique, qui
crée de l'inquiétude auprès de la population et des gens
qui sont en attente de traitements. On peut le déplorer, mais c'est une
situation qui existe. Et, à ce niveau, tout le travail qui a
été fait, depuis le printemps et cet été, vise
carrément à apporter des solutions concrètes,
immédiates et à plus long terme, pour s'assurer que tout le monde
puisse recevoir des services dans les délais prescrits par les
spécialistes d'un peu partout à travers le Québec. Il y a
des solutions et, même s'il y en a eu dans le passé, d'autres s'en
viennent.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le ministre. M. le
député de Trois-Rivières.
M. Philibert: Sur le même sujet, suite à ce que vous
venez de dire, M. le ministre, il est bien évident que la
décision est prise au ministère, donc, de décentraliser au
niveau des services de radiothérapie et d'oncolo-gie dans les
régions, de telle sorte que les services se rapprochent des citoyens et
pour favoriser également un désengorgement, probablement,
d'institutions comme l'Hôtel-Dieu, puis les autres. Vous avez
annoncé, d'ailleurs, des décisions qui avaient été
prises en termes de dérégionalisation dans les régions
éloignées, et je pense que ça a été une
bonne décision, dans la perspective où les déplacements
sont là et les gens doivent recevoir les services.
Est-ce que, pour les régions qui restent à desservir, vous
êtes en mesure d'établir un échéancier qui nous
permettrait de faire la planification avec les institutions en région de
telle sorte qu'on puisse, lorsque des citoyens interviennent auprès de
leur député... Parce qu'on leur a dit: Allez voir votre
député; si vous êtes obligés d'aller à tel
endroit ou à tel endroit, c'est la faute du gouvernement. Compte tenu
que la décision est prise de décentraliser, est-ce que vous allez
être en mesure, bientôt, de présenter ou de nous informer
d'un échéancier pour le développement des régions
qui restent à couvrir et, particulièrement, la région de
la MauricieBois-FrancsDrummond, compte tenu qu'il y a un projet qui
a été accepté par la régie, à
l'hôpital Saint-Joseph et que le personnel est là en attente?
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
rappellerai très amicalement à mon ami, le député
de Trois-Rivières, que le gouvernement que nous sommes a
été celui qui a fait passer la région de la Mauricie
à l'âge moderne au niveau des services hospitaliers, que ce soit
à Sainte-Marie, à Saint-Joseph, que ce soit à Shawinigan,
grâce aux interventions de tout le monde et à la bonne
collaboration de tous les intervenants, en particulier de la deputation.
Nous sommes dans une situation où, effectivement, la
MauricieBois-Francs n'a pas de services en radiothérapie selon le
souhait récemment exprimé en termes de priorité, parce
qu'il fut un temps où la priorité était davantage en
cardiologie qu'en radiothérapie. Donc, il y a un réalignement des
priorités, à ce moment-ci, au niveau de la région,
supporté par la régie régionale et, dans ce cas-ci, le
centre hospitalier Saint-Joseph est en demande récente pour recevoir des
équipements de radiothérapie. Ça fait partie de l'ensemble
de l'analyse que nous avons maintenant. Lorsque nous aurons terminé
l'ensemble des travaux de rénovation, dans les différents centres
actuels, plus l'ajout de 2 appareils à Rimouski, de 2 appareils à
Gatineau, on sera dans une situation de 39 appareils pour dispenser les
services, alors qu'on peut envisager à ce moment-ci les besoins
seront peut-être davantage de 43 une nouvelle révision.
Il est bien évident que la première région qui va
recevoir un développement qu'elle n'a pas maintenant, c'est la
région de la MauricieBois-Francs, et ces
décisions-là seront très certainement des décisions
très prochaines pour peu que le centre hospitalier ait lui-même
enclenché une étude sur un programme fonctionnel et technique de
ce que ça pourrait être. Avant, il serait assez difficile de
donner une réponse positive, mais, à tout le moins, les
indications iraient dans ce sens-là.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le ministre. Ça
va, M. le député de Trois-Rivières?
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président...
Le Président (M. LeSage): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): ...je pourrais
peut-être juste en profiter là, parce que j'ai la lettre de Mme
Collins, pour la déposer immédiatement, de telle sorte que c'est
un engagement qui n'apparaîtra pas...
M. Trudel: M. le Président...
Le Président (M. LeSage): Oui, M. le député
de Rouyn-NorandaTémiscamingue, la parole est à vous.
M. Trudel: ...sur cet engagement, parce qu'il y a un aspect que
nous pouvons toucher via le développement des services en radio ou en
chimio, en oncologie au Québec. C'est ce que j'ai soulevé un peu
tantôt, tout le rôle des régies régionales, tel que
projeté dans la loi 120, parce qu'il ne faut quand même pas
ignorer... J'en profite aussi pour glisser que, si vous parlez de 60 000 000 $
de compressions supplémentaires dans le système cette
année, il ne faut pas, non plus, négliger les compressions qui
continuent d'être dans le système et qui avaient été
faites en 1992, au budget de 1992. Ça ajoute aussi, selon les chiffres
que j'ai ici, un autre 50 000 000 $ de 1992, qui a des effets cumulatifs, parce
que la non-indexation totale des autres dépenses des
établissements hospitaliers, par exemple puisqu'il y a un volume
assez important au niveau des autres dépenses en centres hospitaliers
l'indexation qu'on n'a pas faite en 1992, elle suit au niveau des
restrictions budgétaires, puisqu'on est en matière de
récurrence ici.
Mais, toujours parlant des dépenses, si la situation se
présente, exemple, avec une coupure de budget de 2 500 000 $ à
Charles-Lemoyne et qu'il faille en arriver à produire des budgets
équilibrés à l'intérieur de la dynamique que vous
avez présentée, il y a quelques minutes, de l'obligation des
équilibres budgétaires, qu'en est-il, par ailleurs, des budgets
qui ont été attribués à la nouvelle régie
régionale de la santé et des services sociaux de la rive sud?
Parce que, au même moment où l'établissement hospitalier
annonce que, pour réaliser son équilibre, il va couper des
services aux personnes souffrant de cancer, en même temps, il ne faut pas
oublier qu'on ajoute du fric du côté de la structure
administrative, en particulier pour la création d'une régie de la
santé et des services sociaux sur la rive sud et d'un certain nombre de
postes de coordination.
Quelle est la véritable responsabilité? Je devrais
plutôt commencer en disant: Quels sont les montants qui ont
été ajoutés, en termes de personnel administratif, pour la
régie régionale de la santé et des services sociaux de la
rive sud et quel est le rôle véritable que va devoir jouer cette
Régie, comme les autres au Québec, en matière de
planification des services? Parce que, dans le cadre actuel, on a la
très nette impression, très claire, que tout ce qu'on a fait,
c'est qu'on en a remis pardessus des services de coordination administratifs.
On a ajouté plus d'administrateurs, plus de contrôleurs, plus
d'observateurs de la situation et de vérificateurs, mais cela, au prix
de supprimer des services aux malades, au prix de réduire des budgets.
Et c'est une impression que le public a actuellement, c'est le moins que l'on
puisse dire. (12 h 20)
M. Côté (Charlesbourg): c'est une
interprétation que je qualifierais d'abusive. c'est le moins que je
puisse dire, surtout compte tenu de l'ensemble des discussions qu'on a eues
à l'époque et de la volonté de rapprocher de québec
un pouvoir qui était supposément éloigné des
régions, donc de rapprocher ce pouvoir au niveau des régions.
lorsque vous évoquez les coupures antérieures à 1992, il
faut rappeler ce qu'elles étaient pour ne pas donner aux compressions
l'ampleur budgétaires qu'elles n'ont pas. c'était, en 1992, 15
000 000 $ plus la non-indexation des autres dépenses de 32 000 000 $,
point. alors, c'était ça en 1992. mais encore faut-il rappeler
que les 32 000 000 $ de non-indexation n'ont pas été dans les
coffres des finances, ni dans les coffres du trésor, mais sont
retournés en développement pour les différents centres
hospitaliers à travers le québec. c'est le choix qu'on a fait
à l'époque. donc, on n'a pas ponctionné 32 000 000 $ sans
retour. les 32 000 000 $, intégralement, ont été
retournés aux différents centres hospitaliers à travers le
québec. et, lorsqu'on parle, pour l'année en cours, de plus ou
moins 60 000 000 $ de compressions, en faisant exception pour être
bien clair et pour ne tenter d'induire personne en erreur du 1 %, qui
est l'équivalent de 65 000 000 $, les quelque 60 000 000 $ de
compressions sont accompagnés de 58 000 000 $ de coûts de
système et de 20 000 000 $ de développement obligatoire, ce qui
fait 78 000 000 $ d'argent additionnel donné aux centres hospitaliers.
alors, on n'est pas dans une situation, chiffres pour chiffres, de
compressions. au pire, on est dans une situation qui est identique.
Je conviens que, lorsqu'on est dans une situation où on colore
les piastres maintenant, par rapport au passé, l'argent est
dirigé pour des fins spécifiques, pour régler des
problèmes spécifiques qui sont des priorités au niveau du
Québec. Il est donc coloré pour la cardiologie, il est donc
coloré pour la dialyse, il est donc coloré pour une série
de choses très importantes. Et, lorsqu'on parle de développement
obligatoire, le développement obligatoire, c'est des lits que nous avons
construits à Valleyfield, à la Cité de la santé de
Laval, à Saint-Eustache et à Lachine. Donc, c'est de l'argent qui
est retourné dans le système, de dispensation de services, de
centres hospitaliers de courte durée.
Alors, il ne faut pas dramatiser de ce côté-là, du
tout. Je pense qu'il ne faut pas dramatiser; il faut dire carrément ce
que c'est. Depuis 1989, les établissements du réseau ont mis
l'épaule à la roue pour faire en sorte qu'on puisse tenter de
rééquilibrer les comptes sur le plan public. Il y a eu des
efforts assez extraordinaires de faits et plus on avance, évidemment,
plus ça devient difficile, parce que c'est vrai dans chacun de nos
ministères, c'est vrai dans chacune de nos organisations, c'est donc
vrai aussi pour les centres hospitaliers.
Et je ne dis pas par là qu'il ne peut pas y avoir
des centres hospitaliers qui vivent une situation particulière.
Dans le cas de Charles-Lemoyne, compte tenu de ce qui a été
ajouté sur la base budgétaire, la démonstration de
Charles-Lemoyne, c'est à Charles-Lemoyne de la faire. Je dois donc
recevoir le rapport de la régie régionale au cours des prochains
jours j'imagine que la conversation était davantage
orientée vers cet échange-là et, à la
lumière de ça, on examinera et on prendra les décisions
qui s'imposent. Je vais d'abord «prioriser» le citoyen qui a besoin
de services au citoyen administrateur qui a pris des décisions qui,
aujourd'hui, n'étaient pas indiquées. Quand on parle d'une
compression de 2 500 000 $ à Charles-Lemoyne, est-ce que ça
inclut ou pas le 1 %? Si ça avait inclus le 1 %, ce n'est plus tout
à fait la même chose, et on va aller voir, on va aller voir.
Je me rappelle une des propositions du Dr Boileau, à
l'époque, à Charles-Lemoyne, pour rééquilibrer les
comptes. Dans le département de pédiatrie, il y avait, les fins
de semaine, 1 enfant dans les lits, mais on gardait 3 «chiffres» et
on gardait une sécurité. Sa proposition de l'époque,
ça a été de dire: Ayons une entente de services avec un
autre centre hospitalier qui puisse recevoir l'enfant et, par
conséquent, nous, on va économiser, l'économie de 3
«chiffres», plus la sécurité. C'est ça qui est
arrivé. Ça, c'est être pratique.
Est-ce qu'on est revenu dans des pratiques, sur le plan administratif,
au niveau de Charles-Lemoyne, qui sont questionnables? On va aller voir. Je
peux vous garantir une chose, c'est que la crise de l'été nous
permettra d'aller voir. Et, dans la mesure où on fait le constat que
nous sommes, pour des parties, dans l'erreur, ça ne sera pas la
première fois que j'admets une erreur. Bon. Alors, ça en fera une
autre. Et ça, je suis prêt à faire face à ce genre
de situation. Mais, lorsqu'on veut être le centre hospitalier
universitaire de toute une région, qu'on veut être le centre
hospitalier dominant, sur le plan des services à la population, ce n'est
pas le genre de choses qu'on peut se permettre.
Quant à la régie régionale, il faut, je pense,
très honnêtement, donner le temps aux régies
régionales de faire la démonstration de leur efficacité
et, dans la mesure où elles ne sont pas efficaces, leur frapper sur les
doigts comme on se fait frapper sur les doigts et comme des centres
hospitaliers peuvent se faire frapper sur les doigts. On est donc dans une
situation, à ce moment-ci, où la régie régionale de
la Montérégie n'a pas été créée. Elle
existait comme Conseil de la santé et des services sociaux de la
Montérégie.
Et ce que nous avons fait, ce n'est pas prendre des sous qui pourraient
aller au centre hospitalier Charles-Lemoyne pour engager des fonctionnaires
à la régie régionale. On a pris des sous qui payaient des
fonctionnaires dont on a éliminé les postes au ministère
pour supporter les régies régionales dans le travail qu'elles
avaient à faire. Bon. Est-ce que, au bout de la ligne, on ne pourrait
pas, éventuellement, se retrouver devant une régie
régionale qui se soit monté un organigramme qui soit
décriable? Si c'est le cas, j'ose espérer qu'il y a du monde qui
va le décrier. Mais, à tout le moins, ça leur prend un peu
de personnel pour être capables de faire la tâche qu'on leur a
confiée, de un.
De deux, je pense qu'il faut leur laisser le temps. Ils sont en
situation de responsabilité effective depuis le 1er avril 1993. Il me
semble que ça mérite, à tout le moins, qu'on leur laisse
la chance de faire leurs preuves. Peut-être qu'à la suite du
rapport qui doit parvenir incessamment sur Charles-Lemoyne l'opinion pourra
être différente. Mais balancer des piastres qui vont pour faire un
rôle administratif par rapport à des services à la
population, je ne suis pas sûr qu'on est devant cette situation.
Interroger le centre hospitalier sur son niveau d'encadrement par rapport aux
services dispensés à la population, c'est interroger à la
bonne place. Ou d'autres choses. Je ne sais quoi. Ou d'autres choses. Une chose
est certaine, c'est que je pense qu'on jugera l'arbre à ses fruits et,
dans le cas de Charles-Lemoyne particulièrement, au-delà de tout
ce qu'on peut dénoncer comme manière de faire et situation
inacceptable pour les bénéficiaires, je pense qu'il faut à
la fois à Charles-Lemoyne, maintenant, et à la régie
c'est une question de jours savoir ce que les gens proposeront
pour corriger cette situation.
Le Président (M. LeSage): Alors, compte tenu de l'heure,
si vous le permettez...
M. Trudel: Une petite remarque.
Le Président (M. LeSage): Allez-y, M. le
député de Rouyn-NorandaTémiscamingue.
M. Trudel: Bien, enfin, Mme Lamontagne va dire que c'est une
grande remarque. Une petite remarque. C'est parce que, effectivement, par les
mois que nous vivons, les semaines qui passent, le questionnement public est
à l'effet qu'il y a un certain nombre de dépenses publiques qui
sont faites dans les structures de l'administration, dans des compensations,
dans des primes, etc., qui ne semblent pas correspondre au manque de fonds, aux
restrictions budgétaires qui causent des situations aussi
déplorables que celle que nous avons retrouvée à
Charles-Lemoyne. Et Charles-Lemoyne, quant à moi, a probablement eu plus
de front que les autres de dire: On va sortir en public là-dessus, tout
en questionnant l'éthique du geste qui a été posé.
(12 h 30)
Mais, là-dessus, je dis: J'espère que votre
dernière intervention visant à questionner aussi j'ai bien
noté le «aussi» le taux d'encadrement, par exemple,
de l'hôpital va nous permettre de questionner également le niveau
d'encadrement ailleurs dans la structure, y compris à la régie
régionale de la santé et des services sociaux de la rive sud et
dans l'ensemble de la structure, pour en arriver à donner des services,
parce que, au bout, c'est l'usager qui est important.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Je l'ai
dit
tantôt dans mon intervention, M. le Président. Peu importe
le niveau, que ce soit au ministère, que ce soit dans les régies
ou dans les centres hospitaliers, c'est une question qu'il faut poser. Et, dans
la mesure où les gens font la démonstration qu'il faut que les
situations se corrigent, ça m'apparaît très évident.
Et, pendant toute cette discussion-là, je n'ai entendu personne,
jusqu'à maintenant, me faire la démonstration qu'il y a un seul
individu qui, à Charles-Lemoyne, jusqu'à maintenant, n'a pas
reçu les services. Il faut dire la vérité à la
population. C'est que, devant l'intervention musclée et publique des
décideurs, les services ont continué.
Qu'on crée une psychose autour de tout ça, un certain
niveau d'appréhension et qu'on en profite pour dire que les centres
hospitaliers ont des problèmes sur le plan budgétaire, je pense
qu'il y a d'autres moyens de le faire. Il y a d'autres moyens de le faire que
de prendre une clientèle aussi vulnérable que celle-là, et
littéralement de la prendre en otage. C'est ce que j'ai dit et c'est ce
que je déplore. Et, dans chacun des cas, vous le savez, d'ailleurs, qui
nous ont été soumis, on est intervenus et on a tenté de
faire, au meilleur de notre connaissance, les réajustements qui
s'imposaient dans de pareilles circonstances. C'est ce qu'on va continuer de
faire le plus rapidement possible.
M. Trudel: C'est le temps de faire sortir le morbide, comme
dirait le Dr Adam Lapointe.
M. Côté (Charlesbourg): Si vous voulez discuter du
Dr Audet-Lapointe, n'importe quand, on pourra en discuter. N'importe quand.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que l'engagement 4 est
vérifié?
Des voix: Vérifié.
Le Président (M. LeSage): Alors, compte tenu de l'heure,
je suspends les travaux jusqu'à 14 heures.
(Suspension de la séance à 12 h 32)
(Reprise à 14 h 14)
Le Président (M. LeSage): La commission des affaires
sociales reprend ses travaux. Je vous rappelle que nous en étions, lors
de la suspension, à l'engagement 5 du mois d'octobre 1991. M. le
député de Rouyn-NorandaTémiscamingue.
M. Trudel: Je n'ai pas de question spécifique. On peut
considérer l'engagement 5 comme vérifié, M. le
Président.
Le Président (M. LeSage): Alors, j'appelle l'engagement
6.
M. Trudel: À l'engagement 6, c'est les versements
prévus à l'intérieur des postes budgétaires qui
concernent la coordination régionale. Ça concerne la coordination
régionale; donc, on est dans ce qui était, à
l'époque, les CRSSS et, comme le disait le ministre dans son interview
à la revue des CLSC, par rapport à ceux qui ont changé les
pancartes à la porte. Est-ce que le ministre peut nous indiquer,
effectivement, s'il y a eu des modifications quant aux quantités de
personnel qui se sont ajoutées dans le réseau de la coordination
administrative pour les régies régionales pour l'année
1993-1994 par rapport à 1992-1993, au moment où nous
étions dans la période avant l'implantation?
M. Côté (Charlesbourg): Je suis convaincu qu'il y en
a à la hausse, pour la simple et bonne raison que les
responsabilités sont allées avec, au 1er avril 1994. Les nombres,
je ne les ai pas, mais je peux prendre l'engagement de fournir un tableau par
régie de la situation en 1992-1993 par rapport à 1993-1994. Je
peux faire ça, puis même, si vous le souhaitez, vous
déposer les niveaux de postes; ça vous facilitera le travail.
M. Trudel: Oui, ça évitera qu'on les cherche un
à un là-dessus.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais il ne faut pas
s'organiser pour que vous ayez trop de monde autour de vous pour être
obligé de nommer un cadre supérieur.
M. Trudel: Et on est toujours à l'intérieur d'une
augmentation de l'enveloppe pour la coordination régionale, une
augmentation de 6 000 000 $ pour 1993-1994. Est-ce que c'est exact, ça
aussi?
M. Côté (Charlesbourg): Je ne me souviens pas
comment ça se ventile.
(Consultation)
Une voix: C'est 10 000 000 $, en principe.
M. Côté (Charlesbourg): C'est 10 000 000$, oui.
C'est le montant qui est là qui était transféré aux
régies régionales pour l'année 1993-1994. Les 10 000 000
$, c'est ça? Est-ce que ça incluait les montants...
M. Trudel: C'est-à-dire que, comme on est en octobre 1991
ici, on est encore en matière de CRSSS.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. C'est vrai. Parce
que, moi, je suis déjà actuel, là, mais...
M. Trudel: Après avoir trop pris de retard, il faut
répondre du passé aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui, oui.
Définitivement.
M. Trudel: Mme Campbell, elle va se rappeler de ça pendant
un certain nombre de jours, qu'il faut aussi rendre compte du passé.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas toujours
très chrétien de répondre à ça.
M. Trudel: Ce n'est pas toujours très chrétien.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Des fois, ça nous ramène à des
décennies, jusqu'en 1982, en arrière.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Des fois, c'est des roches
à l'eau.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Tout peut arriver dans ce bas monde. Vous souhaitiez,
ce matin, que le cheminement du nouvel ambassadeur du Canada à Paris ne
soit pas tout à fait le même que le précédent. Si on
prend le cas du député de Hull, on ne sait jamais. Il y a plus de
mérite au ciel pour 1 seul converti que pour 100 justes,
paraît-il. Pensez à ça, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que j'ai compris dans ce
cas-là, c'était qu'Hélène était très
importante dans les décisions. Alors, dans le cas de M. Bouchard, on ne
sait pas...
M. Trudel: Ma préoccupation ne se situait pas à ce
niveau.
M. Côté (Charlesbourg): ...si la conjointe a cette
importance-là.
M. Trudel: C'est une sphère qui est totalement hors de ma
compétence et de mon intérêt, dois-je dire.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Alors, on est à l'intérieur,
probablement, de l'ordre de 6 000 000 $, de la même enveloppe? Pour
l'année, ce que je veux dire, c'est qu'on avait prévu 6 000 000 $
supplémentaires...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Trudel: ...pour les régies régionales, en
1993-1994. On est toujours à l'intérieur de ce montant?
(Consultation)
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Il y avait 2
étapes à l'époque. Tout en tenant compte du fait qu'il y
avait des nouvelles régies à créer pour les nouvelles
régions je pense que ça, c'est un aspect qu'il ne faut pas
oublier dans le décor il y avait, vous vous rappelez, la fameuse
étude...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...qui vous avait fait
sursauter, et moi de même, sur c'était quoi? 47 000
000 $ ou quelque chose du genre, que souhaitaient les...
M. Trudel: Plus près de 50 000 000 $, en tout cas.
M. Côté (Charlesbourg): Bon, tout près de 50
000 000 $, à l'époque, pour être capables de remplir les
mandats de l'époque et futurs. Il s'était révisé un
certain nombre de choses à l'époque. J'avais dit que je ne
partageais pas cette volonté-là. Et, pour 1992-1993, on parlait
de 6 000 000 $ et de 10 000 000 $, en 1993-1994, pour les
réévaluations des mandats confiés aux régies parce
qu'il n'y avait pas eu, au cours des années antérieures,
d'ajustement budgétaire tenant compte des charges additionnelles qui
avaient été demandées aux conseils de la santé et
des services sociaux. Et, finalement, aussi considérer qu'il y avait 4
nouvelles régies qui s'implantaient à travers le Québec, 5
avec le Nord-du-Québec. Alors, c'est 6 000 000 $ et 10 000 000$, pour 16
000 000 $, en tenant compte des nouvelles régies et de 2 aspects: mandat
antérieurement non pourvu sur le plan budgétaire et mandat
additionnel, les 6 000 000 $ étant mandat non pourvu, donc la base de
l'époque, révisée, et les 10 000 000 $ étant pour
les nouvelles responsabilités. En incluant les nouvelles régies,
ça, les 10 000 000 $?
(14 h 20)
Des voix: Les nouvelles régies, c'était...
M. Côté (Charlesbourg): O.K.
M. Trudel: En incluant les nouvelles régies...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...et tout ça s'actualisant sur une
période de...
M. Côté (Charlesbourg): 2 ans.
M. Trudel: ...2 ans. Est-ce que, du côté de la
coordination administrative ministérielle, il y aura une baisse
correspondante?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est-à-dire que
les postes qui disparaissent au niveau du ministère servaient à
financer le transfert. Donc, sur le plan des coûts administratifs
additionnels je n'ai pas les chiffres; on peut essayer de les concilier
et vous revenir avec je
n'ai pas l'impression que ça a une influence très
significative.
M. Trudel: Évidemment. Parce que l'analyse qu'il faut
faire j'espère qu'on l'a faite, j'en suis convaincu c'est:
Est-ce qu'on est en train de développer une hypertrophie de
l'administration dans les boîtes régionales, puis qu'ils n'ont pas
plus de services au bout...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. C'est
clair.
M. Trudel: ...parce que toutes sortes de choses nous auraient
empêchés de diminuer l'ampleur de la boîte centrale par
rapport aux boîtes régionales?
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'il faut quand
même admettre que, dans le cheminement... Un peu comme je le disais ce
matin, à l'origine, la position du ministère, c'est que le
ministère avait besoin de tout son personnel pour faire le travail qu'il
y avait à faire et on devait aller en ajout au niveau des régies
régionales. Lorsque l'étude de l'époque est sortie
disons-le carrément et franchement ça a un peu
traumatisé tout le monde, y compris le ministre. Ça a
été un choc. La question que vous posez ce matin était la
même question qui se posait à l'époque: Est-ce que c'est
une réforme pour ajouter des structures, puis de l'argent dans les
structures et pas plus de services à la population? La question
était bonne. Ça nous a obligés, chez nous, à revoir
des choses, à questionner d'autres choses et, finalement, à faire
la majorité du financement, sinon presque la totalité, de
l'implantation des régies régionales et des mandats additionnels
par une attrition, une disparition de postes au niveau du ministère.
C'est ça, le cheminement qu'il y a eu, puis c'est un heureux
cheminement. S'il n'y avait pas eu, disons-le carrément, l'étude
de l'époque pour nous choquer, je ne sais pas si on en serait
arrivés à ça aujourd'hui.
M. Trudel: Alors, on va être condamnés,
évidemment, à analyser ça avec la réalisation,
puisqu'il va falloir voir sur le terrain, avec l'analyse comparative que vous
évoquez et que nous aimerions bien voir aussi, la comparaison entre le
dégonflement de l'un pour le gonflement de l'autre et, au minimum, en
quoi cela aura permis d'augmenter les services aux usagers, puisque c'est
ça, la raison d'être du système. Alors, je n'ai plus
d'autres questions.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai eu, jusqu'à
maintenant, 2 rencontres avec les présidents de régie
régionale, avec le ministre. J'en ai une autre qui est prévue le
24 septembre avec eux, où on tire la ligne entre élus
exclusivement. Parce que j'ai toujours prêché de faire une
différence entre le politique et l'administratif. Il m'est toujours
apparu très important dans ce cheminement-là qu'on puisse se dire
un certain nombre de vérités entre élus, ce qui a
été le cas jusqu'à maintenant, avec une très bonne
collaboration et une prise de conscience des différents
présidents qu'il faut rationaliser et, par conséquent, ça
s'applique aussi dans les différentes structures administratives, et
s'assurer que les postes qu'on ouvre, c'est les postes dont on a besoin et non
pas en ajouter pour le plaisir d'en ajouter. Et, sur ça, je pense qu'il
y a un niveau de sensibilisation assez important. Le résultat final est
peut-être inégal à gauche et à droite, mais, chose
certaine, c'est qu'il y a cette volonté-là au niveau des
présidents d'avoir un suivi assez serré de tout ça.
Dès le 24, à la réunion, je vais demander
spécifiquement aux présidents de me faire parvenir les niveaux
d'embauché, le nombre de personnels et les postes, et je vous
déposerai ça à la commission à la première
occasion.
M. Trudel: Très bien. Merci.
Le Président (M. LeSage): Ça va, M. le
député de Rouyn-NorandaTémiscamingue?
M. Trudel: Je n'ai plus de questions à cet engagement.
Le Président (M. LeSage): Alors, est-ce que l'engagement 6
est vérifié?
M. Trudel: Vérifié.
Le Président (M. LeSage): Sous réserve de la
réponse. J'appelle l'engagement 7.
M. Trudel: Ça fait cher du «party», ça.
L'engagement 7 du mois d'octobre 1991, 30 000 $ pour des réceptions
offertes aux finissants en médecine des principales universités
du Québec afin de promouvoir le programme de recrutement des
médecins en régions périphériques.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas nouveau. C'est
ça à chaque année. Donc, c'est le même engagement de
chaque année. Le ministère organise, en collaboration avec les
facultés, ce genre d'invitation pour vanter les mérites d'aller
en région. Si ça donne des résultats, ce n'est pas cher;
si ça ne donne pas de résultats, c'est pas mal cher. C'est aussi
clair que ça. Mais c'est un des moyens qui ont été
développés au fil des années. Je ne sais pas depuis
combien de temps ça se fait. C'est à chaque année, au
niveau des 4 universités, l'invitation des futurs finissants à
rencontrer les gens du ministère et les gens des régions.
M. Trudel: En tout cas, c'est parce que, de prime abord, dans la
situation présente, dans le contexte actuel du niveau de l'emploi au
Québec, on soit, de façon systématique, au gouvernement,
à débourser 30 000 $ pour organiser des réceptions pour
inciter à aller travailler dans une région comme
l'Abitibi-Témiscamingue, je vais vous dire franchement... J'y vis
depuis 25 ans, puis je ne suis pas condamné, puis il n'y a
personne qui a payé un «party» de 30 000 $ pour me dire
d'aller vivre en Abitibi-Témiscamingue. Au contraire, c'est quasiment un
privilège d'y vivre, avec les ressources qu'il y a. Ça fait que,
dans le contexte actuel, on comprend mal que la pratique se poursuive, d'autant
plus qu'on nous indique aussi, par ailleurs, que les régies
régionales et qu'un certain nombre d'établissements hospitaliers
dépensent eux-mêmes des budgets assez importants en termes de
recrutement de ces personnes.
Je dis que 30 000 $ pour payer des réceptions dans les 4
universités pour répartir la main-d'oeuvre médicale au
Québec, ça me semble une pratique, là, je vais vous le
dire franchement, qui est hors du temps et du contexte et qui n'a plus sa
raison d'être. Là, il y a bien du monde qui se trouve à
chercher une job, voyez-vous? On n'a pas besoin de payer trop, trop cher pour
les courtiser pour en avoir une. Ils vont là où il y a une job,
puis, quand ce n'est pas une job à 5,75 $ de l'heure, qu'on en remette
30 000 $ par-dessus... Enfin, est-ce que le ministère a l'intention, au
minimum, de remettre cet engagement-là en cause? Parce que ça n'a
pas de bon sens.
M. Côté (Charlesbourg): Mon Dieu! Il y aurait
beaucoup, beaucoup à dire sur la profession médicale. Disons que,
il y a quelques années, s'il y a quelqu'un au Québec qui a
tenté, c'est bien moi, tout en en payant le prix... Et, à cette
époque-là, je ne suis pas sûr que nous avons eu le support
auquel nous étions en droit de nous attendre compte tenu des objectifs
qu'on poursuivait à l'époque. Et, en cours de route, il faut bien
l'admettre, la population du Québec, à choisir je l'ai
déjà dit et je le répète entre un ministre
de la Santé qui n'est pas médecin et un médecin qui peut
soulager et guérir, elle va choisir le médecin et elle va avoir
un jugement peut-être probablement négatif sur l'ensemble de la
profession, mais très favorable à l'individu qui la soigne. C'est
très humain.
Et Dieu sait que, lorsqu'on a vécu toute cette réforme,
avec ses tirages de poignets, avec les étudiants en médecine qui
venaient nous voir et les résidents qui faisaient partie de cette
coalition-là, on a été dans une situation où on a
tenté de faire des choses. Il y a des choses de faites; on n'a pas
réussi à en faire autant que nous souhaitions. Que l'on soit dans
une situation où il faut réviser certaines pratiques, même
pour 30 000 $, 30 000$, c'est 30 000$... Évidemment, ce qu'il faut
comprendre, c'est 4 événements différents, là. Ce
n'est pas 30 000 $ pour un «party», là, ou une
réception pour recevoir les médecins, c'est 4. Et l'objectif
était de faire en sorte qu'on puisse les attirer et rendre attrayantes
les régions du Québec en démontrant très bien aux
gens que la responsabilité est aussi la leur de desservir les
régions du Québec. C'était ça, l'objectif. Que ce
soit requestionné aujourd'hui dans le contexte actuel, c'est tout
à fait normal, et je pense que c'est légitime que ça
puisse l'être.
Évidemment, là, on se situe en 1991 et là on va
parler de 1993, l'objectif étant que 1993, ce soit revu à la
lumière de ce que vous dites, parce que, effectivement, des centres
hospitaliers eux-mêmes et des régies régionales font du
travail de recrutement et de sensibilisation. D'ailleurs, c'est devenu presque
un secret de Polichinelle, c'est un des bons moyens de se payer un tour du
Québec pas cher, d'aller voir dans plusieurs endroits du Québec
pour savoir si on va aimer ça ou pas. Donc, ça favorise
l'industrie touristique, mais c'est quand même le réseau qui paie.
Alors, je suis très sensible à ce genre d'interpellation
là et je vais faire part de ce qu'a pu me révéler la
commission parlementaire en me demandant de revoir ça, et je vais le
revoir. (14 h 30)
M. Trudel: Par ailleurs, évidemment, ça se serait
passé au printemps de 1993 que, semble-t-il, ça ne nous aurait
pas permis de recruter davantage d'anesthésistes à
Saint-Eustache.
M. Côté (Charlesbourg): C'est fort possible, compte
tenu de la situation même des anesthésistes. J'imagine qu'on y
reviendra au cours des prochaines minutes.
M. Trudel: À moins qu'on l'aborde tout de suite.
M. Côté (Charlesbourg): Ah, je n'ai pas de
problème.
M. Trudel: Ce sera un sujet dégagé.
M. Côté (Charlesbourg): Je n'ai aucun
problème, comme je suis moi-même un pêcheur et que j'adore
ça, et que je suis à même de voir la réaction du
poisson devant une bonne mouche, à ce qu'on aborde le dossier des
anesthésistes. Je suis tenté de prendre la mouche et d'en
profiter pour faire un état de la situation.
M. Trudel: Vous ne voulez endormir personne avec ça,
là.
M. Côté (Charlesbourg): Pas du tout. Pas du tout.
Disons que la mouche, c'est une autre sorte de piqûre.
M. Trudel: On se réveille, dans le cas de Saint-Eustache,
dans un monde qu'on croirait irréel au plan de la main-d'oeuvre
médicale, avec un hôpital rénové à grands
frais, normaux là, et avec un hôpital, par ailleurs,
paralysé, sans jeu de mots, parce qu'il y a un manque
d'anesthésistes pour procéder aux opérations et pas
besoin de requestionner ce qui a été déjà
éclairé sur la place publique avec une situation où
c'est vraiment le monde à l'envers, où c'est notre ami Louis
Archambault, le Dr Archambault, de Ville-Marie, qui va faire de la
suppléance ou de l'itinérance en anesthésie au centre
hospitalier Saint-Eustache. C'est le monde à l'envers: le Dr
Archambault, du Témiscamingue, qui va faire de la
«volance» du côté de Saint-Eustache. Bon.
Écoutez, je pense qu'il faut questionner la séquence des
événements dans le sens suivant. Comment se fait-il que nous nous
retrouvions dans cette situation d'une pénurie de spécialistes en
anesthésie dans un centre hospitalier en région
intermédiaire?
M. Côté (Charlesbourg):
Périphérique.
M. Trudel: Je vais encore employer le mot
«intermédiaire», puisque, pour Saint-Eustache, je ne sais
pas où vous allez chercher la périphérie, là.
À ce compte-là, on est tous à la périphérie
de quelque chose, là.
M. Côté (Charlesbourg): La périphérie
de l'île de Montréal.
M. Trudel: Bon.
M. Côté (Charlesbourg): II y a un pont qui
sépare ça.
M. Trudel: Disons que, si on a une vision
québécoise, on est plutôt en région
intermédiaire. En région intermédiaire, mais
périphérique... Comment se fait-il qu'on se réveille avec
une situation au niveau des effectifs médicaux qui fait en sorte qu'on
est en pénurie de spécialistes et, par ailleurs, ce qui me
semble, mais tout à fait, une situation anormale, comment se fait-il
qu'on ait pataugé tout l'été avec cette
situation-là?
M. Côté (Charlesbourg): Je remercie le
député de poser la question. Ça va peut-être nous
permettre de clarifier un certain nombre de choses. Je disais
«périphérique» volontairement par rapport à
«région intermédiaire» parce que, quand il s'agit
d'un pont entre l'île de Montréal et Saint-Eustache, il y a une
petite rivière qui coule entre les 2. Alors, je l'apparente davantage
à la région de Montréal, finalement, parce que c'est dans
la région du Grand Montréal, qu'à une région
intermédiaire, comme le serait Trois-Rivières, comme le serait
Shawinigan, comme le serait Mont-Laurier et ainsi de suite. Donc, c'est
davantage dans ce sens-là.
Pourquoi en sommes-nous là? C'est Saint-Eustache. Avant,
c'était Sept-îles. Demain, ça risque d'être
Drummondville. Et, par la suite, Le Gardeur et d'autres qu'on ne connaît
pas aujourd'hui, mais qu'on pourrait connaître éventuellement,
tant et aussi longtemps que la problématique de fond d'association des
anesthésis-tes à l'intérieur de la
Fédération des médecins spécialistes du
Québec ne sera pas, pour une partie, clarifiée.
Prenons Saint-Eustache, mais, comme je vous le dis, ça aurait pu
être n'importe quel autre dossier. Saint-Eustache, centre hospitalier qui
a reçu notre aval dans une rénovation fonctionnelle et un ajout
de capacité, qui pourra ouvrir ses salles d'opération
additionnelles au printemps 1994. On est dans une situation, au
préalable, où les 2 anesthésistes suffisent à la
tâche à Saint-Eustache. Beaucoup de travail de fait pour recruter
une équipe médicale jeune, désireuse de travailler
à Saint-Eustache et d'offrir des services spécialisés qui
couvriraient très bien le territoire. J'ai rencontré
personnellement les médecins qui pratiquent là-bas et qui ont le
désir de demeurer à Saint-Eustache. Mais pas
d'anesthésiste, je pense que ça contribue à une certaine
incertitude auprès des médecins et auprès de la
population. Et des médecins disent: Dans la situation où on
n'aura pas d'anesthésiste, on va tout simplement aller ailleurs. Donc,
avant la crise, 2 anesthésistes suffisent à la tâche.
Pourquoi, à un moment x de l'été ou du printemps,
a-t-on une crise à Saint-Eustache? Elle est provoquée par la
démission de 2 anesthésistes, donc les 2 qui sont en poste
à Saint-Eustache, les 2 invoquant une préretraite ou une
retraite. En même temps, 1 des 2 va demander des privilèges comme
anesthésiste dans une clinique esthétique à
Montréal, l'autre étant, semble-t-il, selon les informations
qu'on possède, effectivement quelqu'un qui souhaitait ralentir le
rythme.
Lorsqu'on est dans un centre hospitalier, il y a un certain volume
d'activités. Bon. Je ne pense pas me tromper dans mes chiffres: le
revenu moyen d'un anesthésiste au Québec est plus ou moins de 170
000 $. Donc, lorsqu'on est dans un centre hospitalier comme Saint-Eustache
où il y a 2 anesthésistes, on est dans une situation où,
normalement, en faisant une bonne couverture de services, c'est plus ou moins
340 000 $ qu'il en coûte en services d'anesthésie. Si le volume
d'activités, donc à l'acte, ne permet pas d'atteindre la moyenne,
ça crée certains problèmes. Donc, il y en a un qui va
être occupé à plein temps, un autre qui peut être
occupé aux trois quarts du temps ou à demi-temps. Deux
anesthésistes pour couvrir 24 heures par jour, 7 jours par semaine,
ça crée donc des problèmes. Mais, jusqu'au moment
où ces 2 anesthésistes démissionnent, vous n'avez jamais
entendu parler de difficultés à Saint-Eustache sur le plan de
l'anesthésie. on a fait un certain nombre de changements au niveau de la
loi 120 qui interdisent des dessous de table. ça vous rappelle des
choses? et pourquoi avait-on exigé qu'il n'y ait plus de dessous de
table? c'est pour faire en sorte que, dans la région de montréal,
des centres ne compensent plus la différence entre les 100 %
payés dans les régions intermédiaires et les 70 % que
reçoivent les médecins à montréal compte tenu du
très haut taux d'installation de médecins à
montréal. donc, des gens avaient trouvé le moyen, par
différentes alternatives, de combler la différence par ce qu'on
appelait des dessous de table. les dessous de table ont donc cessé
à saint-eustache, diminuant le revenu moyen par anesthésiste.
voilà un premier problème. (14 h 40)
Deuxième problème. Je ne sais pas si vous le savez, mais,
dans des régions éloignées du Québec disons
«éloignées», mais vous comprenez ce que je veux dire
on attribue 350 $ par jour de garde pour des anesthésistes qui
n'auraient pas le volume suffisant d'actes posés pour payer leur
journée. Quant à la garde de soir sur semaine, c'est 50 $ en
disponibilité. Il y avait donc, au niveau de Saint-Eustache, cet
équilibre
entre 2 anesthésistes qui faisaient le travail et qui ne se
plaignaient pas et les possibilités de garde les fins de semaine. Donc,
en démissionnant les 2, ça a créé un vide assez
important et on a mandaté le Dr Maillé, de l'Hôpital du
Sacré-Coeur, qui a déjà fait partie du conseil
administratif de l'Association des anesthésistes-réanimateurs du
Québec, un homme très charmant, qui a une bonne
crédibilité, pour faire du recrutement pour combler les vacances
au niveau de Saint-Eustache. C'est le ministère qui l'engage pour
résorber la crise.
Après avoir contacté 52 personnes, 52 anesthésistes
au Québec, pour tenter de régler le problème de
Saint-Eustache, on est devant un cul-de-sac où il n'y a rien à
faire. Et Saint-Eustache nous demande, à ce moment-là, de faire
en sorte qu'on puisse, ce qui n'est pas le cas chez eux, leur offrir la
même garantie de garde de fin de semaine quant à la
rémunération qu'à Lachute, donc, donnant la
possibilité de 350 $ par jour en fin de semaine, plus les 50 $ sur
semaine, de telle sorte qu'ils puissent combler les gardes de fin de semaine,
espérant ainsi avoir un attrait plus intéressant pour des
anesthésistes qui viendraient remplir les quarts de semaine.
Malgré cela, ce n'était pas suffisant pour attirer les gens.
Ce que nous avons donc examiné... Compte tenu du fait qu'en avril
1994, lorsque les autres salles d'opération seront en fonction, elles
vont nécessairement entraîner un volume additionnel de travail et,
à ce moment-là, faire en sorte qu'on soit dans une situation
où la moyenne de revenus des anesthésistes puisse être
faite à Saint-Eustache par des anesthésistes qui vont poser les
gestes que les circonstances imposent, donc, nous avons offert, dans la
panoplie des possibilités de support, une considération
spéciale pour combler cette vacance. Malgré tout ça, il
n'y avait pas beaucoup, beaucoup de candidats intéressés. Je ne
sais pas, les mystères de la communication secrète font qu'il n'y
a pas beaucoup de personnes intéressées.
En même temps, on nous signale avec insistance auprès de
l'association des anesthésistes qu'il y a une pénurie
d'anesthésistes au Québec, premier point. Et,
deuxièmement, l'association des anesthésistes est en guerre
presque ouverte avec la Fédération des médecins
spécialistes du Québec qui, elle, dans sa répartition des
montants à affecter par spécialité en termes
d'augmentation salariale, est en dispute avec l'association des
anesthésistes, les anesthésistes contestant ou souhaitant obtenir
une rémunération au moins majorée de 8 %. Donc, on est
dans une situation où il y a un différend entre l'association des
anesthésistes et la Fédération des médecins
spécialistes qui a cette responsabilité de répartition de
l'enveloppe, et, en même temps, il y a une supposée pénurie
et je pense qu'on pourra l'aborder, si vous le souhaitez
d'anesthésistes au Québec.
Donc, on avait une autre possibilité, à ce
moment-là, c'est de recourir à un anesthésiste de
l'étranger qui aurait toutes les qualifications et qui accepterait, en
retour, de s'implanter à Saint-Eustache, formant la personne
spécialisée et bien formée qui peut assurer la permanence
au niveau de l'anesthésie à Saint-Eustache. Déjà,
sur place, il y a un omnipraticien qui a une formation additionnelle en
anesthésie, mais qui, pour pratiquer, doit le faire sous la surveillance
d'un chef de département qui a lui-même toute la formation
nécessaire. On serait donc dans une situation de 2, et, à ce
moment-là, la garde de fin de semaine peut permettre de combler certains
problèmes, et, éventuellement, un troisième
anesthésiste pour maintenir ainsi à Saint-Eustache le corps
médical qui s'est implanté là-bas et qui donne
d'excellents services à la population.
C'est le cas de Saint-Eustache, mais, comme je l'ai dit tantôt, au
cours de l'hiver, vous êtes intervenu en Chambre sur la situation de
Sept-îles. Aujourd'hui, l'association des anesthésistes s'insurge
contre le fait qu'on fasse du recrutement à l'étranger, compte
tenu de 3 postes que nous avons au niveau des plans d'effectifs, pour parer
à ce genre de situation là. Et je vous dis tout simplement que
nous avons vécu à peu près pareille crise au niveau des
chirurgiens généraux et des médecins de médecine
interne, il y a 2 ans, 2 ans et demi, si ma mémoire est fidèle,
et qu'en travaillant en étroite collaboration avec l'association des
médecins de médecine interne et l'Association des chirurgiens
généraux on a réussi une opération qui nous a
permis, compte tenu du vieillissement de ce corps médical, compte tenu
de la féminisation du poste... En tenant compte de ces
facteurs-là, on a travaillé ensemble pour faire en sorte qu'il y
ait revalorisation de la profession, donc plus d'attrait, et, en même
temps, d'ouvrir un nombre de postes plus important en résidence pour
être capables de combler nos difficultés
appréhendées à ce niveau-là. Et on a très
bien réussi. À l'époque, on souhaitait la même chose
au niveau des anesthésistes, et le gant n'a pas été
relevé à l'époque. Moi, je veux bien qu'au niveau de ces
associations on change de direction c'est légitime, c'est leur
problème à eux mais on ne peut pas changer la politique
triennale d'admission en spécialité au ministère à
tous les jours.
Alors, selon toutes les indications qu'on possède, à la
question: A-t-on suffisamment ou n'a-t-on pas suffisamment
d'anesthésistes au Québec? il y a peut-être une
pénurie d'un certain nombre d'anesthésistes, certainement pas
autant que le prétend l'association des anesthésistes. Ce n'est
certainement pas de l'ordre de 60 ou 70. Lorsqu'on regarde les normes
canadiennes, le nombre d'anesthésistes au Québec par rapport
à sa population, comparé à l'Ontario, la situation du
Québec se compare avantageusement à celle de l'Ontario. Donc, ce
n'est pas une question de nombre quant aux services à dispenser. Il y a
très certainement un questionnement à avoir sur la pratique. Un
exemple. Encore une fois, si ma mémoire est fidèle, c'est en 1980
que la décision fut prise de faire en sorte qu'il y ait 1
anesthésiste par salle d'opération, alors que le courant actuel
nord-américain est davantage 1 anesthésiste pour 2 salles
d'opération, étant entendu qu'il y a davantage de formation au
niveau des inhalothérapeutes qui sont là en permanence. Et j'ai
toujours compris que les inhalothérapeutes n'ont jamais
revendiqué le salaire des anesthésistes; il y aurait donc dans
une pratique comme celle-là des économies appréciables au
niveau du Québec.
Nous saisirons donc la Corporation professionnelle des médecins,
puisque, au préalable, il y a eu des conversations avec la corporation
professionnelle, d'une demande d'examiner la possibilité que l'on
réintroduise au Québec la pratique de 1 anesthésiste pour
2 salles d'opération et de nous indiquer le niveau d'accompagnement de
techniciens spécialistes, et dans quelles conditions cela peut
être fait. Peut-être davantage dans des hôpitaux
universitaires que dans d'autres centres hospitaliers, mais avec tout
l'encadrement qu'il faut pour la sécurité des patients. Et je le
répète, c'est une tendance qui est celle de toute
l'Amérique du Nord. Donc, ça, c'est une solution. (14 h 50)
Deuxièmement, un des problèmes qu'on a aujourd'hui, c'est
qu'il y avait des postes ouverts, qui n'ont pas été
nécessairement comblés dans les facultés de
médecine, réservés à l'anesthésie, ce qui a
créé un trou il y a quelques années, alors qu'on est
davantage aujourd'hui dans une situation où on serait passé de 18
à 25 ou 26 anesthésistes qui termineront année
après année.
C'est ça qui est la situation au moment où on se parle,
avec beaucoup de difficultés entremêlées de
négociations salariales et, finalement, de situations vécues
où la loi reconnaît la Fédération des
médecins spécialistes du Québec comme interlocuteur
valable et seul interlocuteur, finalement, auprès du ministère de
la Santé et des Services sociaux et du gouvernement, et une association
qui éprouve des difficultés à s'entendre avec sa
fédération.
Au-delà de cela, il est clair que l'entente que nous avons
conclue, qui n'est pas encore signée, mais qui devrait l'être
bientôt, avec la Fédération des médecins
spécialistes du Québec quant à l'organisation du travail
et à la complémentarité qu'il faut développer au
niveau des différentes sous-régions du Québec va
très certainement permettre d'amener une meilleure
complémentarité dans les services au niveau des
sous-régions du Québec. C'est un long tour de piste, mais...
M. Trudel: On peut comprendre le tour de piste des acteurs
impliqués et les croisements qui se sont faits pendant
l'été, mais on risque de se retrouver dans la même
situation en ce qui concerne plusieurs spécialités ou d'autres
spécialités en région intermédiaire, sans qu'on ait
encore réglé je vais y revenir brièvement
les effectifs médicaux dans les régions éloignées.
On se réveille avec un problème d'effectifs médicaux, en
particulier spécialisés, en région intermédiaire.
Bon, là, je comprends qu'à Saint-Eustache, finalement, vous avez
donné un statut d'exception pour permettre au Dr Maillé de faire
du recrutement eu égard à la politique de
rémunération et de garde et de moyenne de salaire atteinte ou pas
atteinte. Il n'y a pas beaucoup de raisons qui nous fassent dire que ça
n'arrivera pas à Drummondville, que ça n'arrivera pas à
Trois-Rivières et que ça n'arrivera pas dans d'autres
établissements de la région des Laurentides.
La question est la suivante, et ça nous ramène un peu,
d'ailleurs, au dossier de l'oncologie en termes de coordination administrative
ou en termes de coordination: Qu'est-ce qui va se passer au plan de la
coordination interrégionale? Parce que c'est très
carrément un problème, enfin, il semble y avoir une dimension
importante de la coordination interrégionale, puisqu'on est encore dans
la même dimension de surpopulation d'effectifs médicaux en
région centrale et de pénurie potentielle dans les régions
intermédiaires, sans qu'on ait, au-delà du règlement de
Saint-Eustache qui a pris bien du temps à se réaligner... On
risque de se réveiller avec le même type de situation.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne suis pas aussi
pessimiste, parce qu'il y a un certain nombre de moyens qui sont mis en place
et qui nous permettent d'espérer une situation davantage sous
contrôle que ce qu'on a connu au cours des dernières
années. Nos plans d'effectifs sont davantage partagés maintenant,
en termes d'objectifs, par les fédérations médicales, par
les universités et par l'ensemble des intervenants. Au moment où
on se parle, les régies régionales sont au travail pour peaufiner
leurs propres plans d'effectifs au niveau de chacune des régions du
Québec.
Dans le cas de Montréal et de Québec, il y a des objectifs
très clairs qui ont été fixés dans le dernier plan
triennal et dans celui-ci. Ce qu'on peut dire, c'est que la région de
Montréal a été assez extraordinaire en livrant dans le
dernier plan triennal presque un équilibre avec ce que nous souhaitions
à l'époque. Ça n'a pas été le cas de
Québec. Dans le cas de Québec, nous en sommes encore à 53
médecins de plus que ce qui serait souhaitable. Il est clair que, dans
le plan actuel, la régie régionale a le mandat et l'obligation de
livrer ces places. Ceci étant fait, il est clair que ça peut
laisser plus d'espoir aux régions du Québec, y compris aux
régions intermédiaires.
L'autre élément, vous vous souviendrez très
certainement qu'on s'était dit à l'époque que, dans un
plan triennal, les universités étaient allées nommer 454
professeurs ou chercheurs pour les exempter de la rémunération
à la baisse et que, finalement, c'était autant de personnes qui
n'étaient pas dans les régions du Québec. Dans le plan
triennal qui a cours actuellement, c'est 150 postes qui ont été
alloués aux universités. Il y a donc un différentiel,
là, de 300 postes qui, normalement, devraient se retrouver ailleurs dans
les régions du Québec. Il y a un certain nombre de ces
contrôles qui, du fait qu'ils sont partagés et acceptés par
les fédérations médicales, vont très certainement
nous permettre de progresser dans cette implantation, un peu partout sur le
territoire, d'effectifs médicaux qui sont nécessaires dans les
régions éloignées comme dans les régions
intermédiaires.
L'entente avec la Fédération des médecins
spécialistes, j'en suis convaincu, est une autre étape qui va
nous permettre de faire en sorte que les régions aussi ne se
créent pas artificiellement des plans d'effectifs qui ne correspondent
pas à la réalité des besoins dans les régions du
Québec. Ça arrive. Je pense qu'on peut se dire
ça aussi. Au plan des effectifs de Saint-Eustache, c'était
4 anesthésistes, pas au moment où on a planifié l'ajout de
lits, avant, et, pendant tout ce temps-là, avec 2, ils ont réussi
à faire le travail, et il n'y a personne qui s'est plaint. Bon. Il y a
des réalités terrain avec lesquelles il faut travailler et, dans
ce sens-là, je pense qu'on est sur la bonne voie. C'est fragile. C'est
très, très fragile.
Quant aux craintes d'autres spécialités, que ce soit au
niveau des régions éloignées ou des régions
intermédiaires, je crois qu'avec ce que nous avons fait des bons gestes
ont été posés au niveau de la médecine interne et
au niveau de la chirurgie générale. L'anesthé-siste
demeure un problème. Peut-être y a-t-il effectivement, dû
aux années où les postes en spécialité n'ont pas
été comblés, certaines lacunes au niveau du nombre,
quoique, lorsqu'on compare la norme en Ontario par rapport au Québec, au
Québec on est dans une situation assez confortable. Avec les moyens que
nous prenons, dans la mesure où la corporation professionnelle nous
donnerait les indications qu'il faut pour l'utilisation d'un chirurgien pour 2
salles d'opération l'entente nous sommes ouverts à
un échange pour faire en sorte qu'on puisse peut-être davantage
ouvrir de postes au niveau de l'anesthésie; encore faut-il s'entendre
sur les besoins réels et ne pas le faire au détriment d'autres
spécialités où il y a des besoins. Je vous ai
déjà transmis cette caractérisation de la grille des
spécialités, souvenez-vous, en A, B, C, D. Nous avons donc
décidé cette année de prendre le groupe anesthésie,
qui était dans le groupe B, de le monter dans le groupe A, venant
rejoindre médecine interne et chirurgie générale, pour,
dès aujourd'hui, planifier nos besoins et tenter de rencontrer les
besoins de 5 ans, 6 ans.
M. Trudel: Est-ce que ça signifie aussi que l'entente avec
les médecins spécialistes, qui prévoyait la
création de pôles régionaux principaux et de pôles
régionaux secondaires...
M. Côté (Charlesbourg): Que vous avez d'ailleurs
annoncée. Vous aviez été vite un peu.
M. Trudel: Suite à vos annonces en commission
parlementaire.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
M. Trudel: J'écoute, moi, en commission
parlementaire...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: ...et je répercute. (15 heures)
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Oui, ça avait
répercuté en Abitibi-Témiscamingue!
M. Trudel: Est-ce que ça marche ou si ça ne marche
pas? Parce que cette partie de l'entente avec les spécialistes va
supposer un engagement, du côté de la Fédération des
médecins spécialistes, à ce qu'il n'y ait plus de
Saint-Eustache, puisqu'il y aurait cette notion de pôles. Ça
«marche-ti» ou si ça ne marche pas?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Effectivement,
ça marche, tout en tenant compte, évidemment, des soubresauts
à l'intérieur de la famille. On va bien se comprendre. Je ne veux
pas aller gérer les affaires de la famille. D'ailleurs, je ne pense pas
que je pourrais être la personne désignée pour tenter de
régler ces problèmes-là. Disons que je suis davantage
quelqu'un qui a tendance à unifier le corps médical plutôt
qu'à le diviser, pour les raisons que vous connaissez. Donc, une chose
est certaine, c'est que nous sommes prêts, quant à nous, à
signer l'entente. Et M. Maillé, depuis le début, nous a
assurés de sa collaboration et a posé des gestes en
conséquence pour solutionner la problématique de Saint-Eustache,
mais aussi, de manière plus large, celle de l'anesthésie au
niveau du Québec. Il est clair que ça va contraindre la
fédération des spécialistes; il y a peut-être un
petit peu de ça aussi.
M. Trudel: Toujours sur le plan de la coordination
administrative, d'abord, vous venez de dire que l'entente n'est pas encore
signée avec la Fédération des médecins
spécialistes?
M. Côté (Charlesbourg): Pardon?
M. Trudel: L'entente n'est pas signée encore avec la
Fédération des médecins spécialistes?
M. Côté (Charlesbourg): L'entente finale, non, mais
elle est sur le point.
M. Trudel: Mais, sur le plan de la coordination administrative,
on se surprend toujours que, à travers cette entente avec les
médecins spécialistes, avec les plans d'effectifs, avec une
direction générale de l'hôpital et des services de
coordination de l'administration dans un hôpital, avec une régie
régionale qui a une responsabilité au niveau de la coordination
des effectifs et du recrutement, on se réveille avec l'obligation pour
le ministère de la Santé et des Services sociaux de
désigner par-dessus ça un frère recruteur spécial,
le Dr Maillé, de Sacré-Coeur, parce que tout ce monde-là
sur toute la chaîne n'a pas, semble-t-il, vu venir, n'a pas pu affronter
ou a été incapable d'affronter ça. C'est ça qui me
semble un peu irréel, que tout ça se soit réveillé
et avec une menace de démission de l'ensemble des médecins qui
était, ma foi, désolante dans le contexte estival, c'est le moins
qu'on puisse dire.
M. Côté (Charlesbourg): II est évident qu'il
y a des responsabilités à différents niveaux. Une retraite
ou une préretraite, ça se planifie, et je pense qu'il est tout
à fait normal que quelqu'un qui approche la soixantaine et qui est dans
la situation d'un anesthésiste ne soit
peut-être pas capable de subir la même pression et la
même charge de travail qu'un anesthésiste à 32, 33 ou 34
ans. Il y a donc, à différents niveaux, certaines
responsabilités.
Si on a été obligés de choisir un observateur,
j'imagine qu'il ne vous a pas échappé que ce grand observateur
était lui-même un pair anesthésiste et, à
l'époque, nous avions pensé qu'en choisissant un pair
anesthésiste il serait possiblement dans une meilleure situation que
n'importe qui d'autre pour faire appel au sens des responsabilités dans
ce dossier-là particulier et pour indiquer qu'on pouvait avoir sur le
plan corporatif des souhaits, des ambitions, des aspirations et des demandes,
mais qu'ils ne devaient pas subordonner la dispensation de services à
une population. C'est ça qui a été choisi. Mais disons que
c'est une situation pas très facile et, à l'occasion
peut-être peut-on se tromper on a souvent l'impression
qu'après avoir parlé à quelqu'un il y a quelqu'un d'autre
qui lui parle, ce qui fait en sorte que le travail qui a été fait
est un travail qui n'est pas réglé.
Je prends uniquement la problématique qu'on a vécue
à Sept-îles; comment se fait-il, par exemple, qu'au cours de
l'été, période de pêche, on n'a eu aucun
problème de couverture d'anesthésistes à Sept-îles
il n'y avait pas une pénurie d'anesthésistes à ce
moment-là et qu'en d'autres circonstances on puisse avoir des
problèmes, alors qu'on a le même nombre
d'anesthésistes?
M. Trudel: Le saumon a-t-il les vertus de geler les
problèmes?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): À tout le moins, le
saumon fait honneur à sa source et retourne la voir aux 3 ans pour lui
rendre hommage.
M. Trudel: Écoutez, là-dessus, je comprends qu'il y
a un bon nombre de messages, à l'intérieur des relations entre
les associations et les groupements spécialisés, en particulier
chez les anesthésistes. Cependant, je continue d'avoir
l'inquiétude... Et, pour l'instant, on va mettre ça sur la marge
de pardon, disons, d'une toute nouvelle régie régionale
Laurentides-Lanaudière, qui n'a peut-être pas pu réagir ou
n'avait pas les instruments pour réagir immédiatement à la
situation. Mais c'est quand même inquiétant, après avoir
fait tout ce battage, toute cette réforme, cette réorganisation
et avoir dit qu'il y aurait une responsabilité régionale, qu'il
n'y ait pas eu de sonnette d'alarme de tirée, et de un; et de deux, que
les associations professionnelles concernées n'aient pas pu être
contactées par les personnels en poste dans ces établissements ou
ces organismes de coordination administratifs. Si c'est ça, la
réponse à la décentralisation, là...
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que je
vous ferais une réflexion autre. Honnêtement, vous qui connaissez
très bien le réseau, du sous-sol à aller jusqu'au dernier
étage de l'édifice le plus important du réseau de la
santé et des services sociaux, est-ce que vous croyez sincèrement
qu'un directeur général d'un centre hospitalier, qu'un
président d'un centre hospitalier, qu'un directeur général
d'une régie ou un président de régie régionale
réussirait à avoir plus d'influence auprès
d'anesthésistes qu'un pair qui a déjà été
membre du conseil administratif de l'association, qui a une excellente
réputation dans le milieu comme étant un professionnel
extraordinaire? Est-ce qu'on peut espérer de ces gens-là qu'ils
aient plus d'influence que le Dr Maillé? Je ne pense pas. Je vous le
dis, là, très honnêtement, je ne le crois pas.
Cependant, il y a, au niveau supérieur, une responsabilité
vis-à-vis le public qui incombe à l'Association des
anesthésistes-réanimateurs du Québec, à la
Fédération des médecins spécialistes du
Québec, compte tenu des engagements pris, renouvelés devant
différentes instances de l'Assemblée nationale, de régler
les problèmes auxquels on s'affronte. Pour la Fédération
des médecins spécialistes du Québec, l'entente que nous
allons signer et qui a fait l'objet d'une entente va régler la
majorité des problèmes. Je ne dis pas la totalité, parce
que eux autres auraient tendance à dire qu'elle va régler tous
les problèmes. Je ne veux pas m'avancer jusque-là parce qu'il y
aura toujours des problèmes.
Donc, à partir de ça, on met beaucoup d'espoir dans cette
entente et, sur un autre volet, à partir du moment où on aura
réussi à compléter CHU et CHAR sous la
responsabilité universitaire, vis-à-vis d'une région,
quant à venir en support aux médecins spécialistes qui
sont dans les régions... Je rencontrais M. Johnston, encore hier, qui
est le recteur de l'Université McGill et qui réitérait son
souhait de voir un mariage des régions et de l'Université McGill,
principalement de sa Faculté de médecine, quant à la
couverture médicale nécessaire. Je pense qu'il y a de l'espoir de
ce côté-là et probablement plus d'espoir, plus rapide avec
McGill qu'avec Laval et l'Université de Montréal. (15 h 10)
M. Trudel: On reviendra sur les opérations CHU et CHR plus
tard. Et, ce que je soulevais, ce n'est pas la capacité d'opérer,
de travailler et d'intervenir du Dr Maillé; effectivement, c'est un
senior de la profession. Ce qui m'inquiète, c'est le fait qu'un
problème d'effectifs au plan médical doive obligatoirement se
réveiller à un tel niveau pour trouver une solution. Et là
je n'en appelle pas à l'incompétence des personnes dans le
processus. Je dis, cependant, que, sur le plan de la direction de
l'hôpital et je le dis en général et je fais
exprès pour dire en général sur le plan de la
régie régionale, sur le plan des effectifs
spécialisés en termes de coordination, eux aussi pouvaient parler
à l'association des anesthésistes, eux aussi, je le souhaite
vivement, pouvaient parler au ministère de la Santé et des
Services sociaux, sinon au ministre, pour dire: Bon, voilà, nous sommes
aux prises avec une situation. Mais on est en
train de constater qu'il a fallu qu'on brandisse la menace d'une
démission générale des médecins, des interventions
dans les journaux et tout ça nous laissant penser qu'il n'y avait pas
d'autres interventions à d'autres niveaux et qu'on allait directement au
ministère et que toutes ces instances-là, c'était
là pour faire du papier quand on leur demande de faire du papier et que,
pour le restant, on réglerait les vrais problèmes ailleurs.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'on est en droit
de s'interroger sur les responsabilités à différents
niveaux. Ce n'est pas ça que je veux tenter et que je tentais
d'éliminer. Vous me connaissez assez bien maintenant: lorsqu'il y a une
responsabilité à prendre, il faut la prendre à tous les
niveaux. Et je pense que, lorsque cette crise-là sera
résorbée, il faudra s'asseoir pour voir quelle est la maille de
la chaîne qui n'a pas fourni l'effort qu'elle devait fournir au moment
opportun. Et, aujourd'hui, ce qui importe, c'est de régler la situation
pour que les gens puissent avoir des services. Et j'ai déjà
pour vous le dire tel que c'est rencontré Drummondville,
au moment où je vous parle, et aussi souhaité que mes gens
puissent surveiller de très près Le Gardeur. Parce que, il faut
bien se le dire aujourd'hui, la solution d'aller chercher un
anesthésiste étranger n'est pas illimitée compte tenu des
règles qu'on s'est données et qu'il faut continuer de faire appel
au sens des responsabilités de tous dans le règlement d'un
dossier comme celui-là. Et il n'est pas normal qu'un dossier comme
celui-là aboutisse sur le bureau du ministre pour le règlement.
Sinon, on va régler les 16 000 cas de médecins à travers
le Québec, et ce n'est pas tout à fait la responsabilité
du ministre.
M. Trudel: Ma dernière question là-dessus, M. le
ministre, c'est précisément sur le recrutement d'un
anesthésiste étranger. Il n'y avait pas, dans l'Association des
médecins diplômés hors Québec, de spécialiste
en anesthésie qui eût pu remplir le poste, sous surveillance, s'il
le faut, puisqu'on est en termes de spécialisation. Comment se fait-il,
en bref, qu'on soit obligés... Il y a même, ce matin, le Dr Yacine
qui réplique, dans les journaux, en disant: II y avait une
disponibilité de 3 ou 4 médecins avec cette
spécialité-là dans l'Association. Comment se fait-il qu'on
soit appelés à aller à l'extérieur du Québec
pour aller chercher quelqu'un de diplômé, puisque ça
existerait? Je le mets au conditionnel.
M. Côté (Charlesbourg): Bon. J'ai entendu la
même remarque, parce qu'on lit les mêmes journaux ou on entend les
mêmes choses. J'ai donc moi-même fait vérifier auprès
de la Corporation professionnelle des médecins, qui est
l'autorité en la matière, si, dans la liste de médecins
étrangers installés au Québec, il y avait des
anesthésistes, puisque telle était la prétention de
certaines personnes de cette Association. On m'est revenu avec l'information
suivante: contrairement à ce que disent les journaux ce matin, il n'y a
pas de contradiction entre Mme Lescop, de la Corporation profession- nelle des
médecins, et la version du ministère; elle est identique.
Un point de précision s'impose. Sur les 4, il y a 3
médecins d'origine du bloc de l'Est et 1 médecin venant du
Moyen-Orient. L'exigence de la Corporation est: 4 années en
anesthésie. À partir du moment où cette
vérification-là est faite et que ça existe, donc, il y a
constat de la capacité d'exercer l'anesthésie
immédiatement ou après un stage fait dans un des hôpitaux
de Montréal ou d'ailleurs. On m'a signalé et je n'ai pas
raison de douter qu'on ne m'ait transmis l'information telle qu'elle est
que 3 des 4 avaient 2 ans de spécialité en anesthésie, et
non 4, et que, pour l'autre, c'était 6 mois. Alors, s'il faut faire la
formation de 2 ans additionnels aux 2 ans, ça fait 2 ans d'attente plus,
évidemment, le rodage; ça ne réglait pas le
problème de Saint-Eustache demain matin. Et, lorsque Mme Lescop dit,
dans la communication de ce matin, que ça ne prend pas la certification,
mais le permis de pratique de la part de la Corporation, l'exigence pour avoir
le permis, c'est les 4 ans. Donc, il n'y avait pas de solution là. Et je
ne recours qu'ultimement à cette possibilité d'aller à
l'étranger chercher quelqu'un pour régler un problème
très immédiat. C'est la situation telle qu'elle s'est
présentée.
Il y avait une autre solution pour Saint-Eustache qu'on n'a pas
évoquée, mais que je me dois d'évoquer qui a fait
aussi l'objet de manchettes durant l'été, c'est le Dr Le. Vous
allez facilement comprendre, vous qui êtes d'une région et
particulièrement la région où s'est installé le Dr
Le, que le Dr Le a signé un contrat avec le ministère, donc un
engagement de se retrouver dans des régions du Québec, en
particulier, dans ce cas-là, c'était le Bas-Saint-Laurent, en
échange d'une bourse. Si nous avions accepté que le Dr Le aille
régler le problème de Saint-Eustache, bien sûr que, pour
Saint-Eustache, c'était extraordinaire, mais ça signifiait un
signal évident que n'importe qui qui avait une bourse, qui avait pris un
engagement, pouvait signer l'engagement, ayant une garantie presque
assurée de ne jamais le respecter. C'est pour ça que, pour
accommoder le couple où madame est aussi médecin, on a
examiné ailleurs à travers le Québec, dans les
régions éloignées où il y avait des besoins, et on
a accepté que le Dr Le s'installe à Amos, puisque sa conjointe
docteure pouvait faire de l'urgence aussi à Amos, ce qui n'était
pas nécessairement le cas du Bas-Saint-Laurent. Donc, c'est pour
protéger ceux qui ont pris des engagements à aller pratiquer dans
les régions éloignées. Je pense que ça fait...
M. Trudel: Ça va sur ce bout, mais je reviens quand
même sur les médecins diplômés hors Québec et
là j'avoue un petit bout d'ignorance. D'habitude, je sais aussi un
certain nombre de réponses aux questions, mais là... Vous parliez
tantôt d'une des possibilités examinées: le fait d'avoir un
anesthésiste à Saint-Eustache et je vais employer le mot
et, comme accompagnant, un omnipraticien ayant de la formation en
anesthésie. Un omnipraticien peut donc faire de
Panesthésie, à condition qu'il ait une formation
spécifique. Est-ce que c'est une formation de 4 ans?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: Non, puisqu'il s'appellerait spécialiste,
évidemment. Puisque cela a été envisagé, qu'il soit
sous la responsabilité d'un patron et qu'on relate et là
j'essaie de prendre toutes les précautions nécessaires
que, par exemple, des personnes que vous venez de mentionner, les 3 ou 4
personnes qu'on a identifiées à l'Association des médecins
diplômés hors Québec, 3 viennent de l'ex-URSS et auraient
plutôt 2 ans de formation...
M. Côté (Charlesbourg): Je n'ai pas dit de
l'URSS.
M. Trudel: Non. Je m'excuse. Je cite La Presse.
M. Côté (Charlesbourg): O.K.
M. Trudel: Je m'excuse. Vous n'avez pas dit l'URSS. Je cite La
Presse.
M. Côté (Charlesbourg): Ça leur arrive
à l'occasion, à La Presse, principalement dans le domaine
de la santé, d'être assez inexacts. (15 h 20)
M. Trudel: Donc, des pays de l'Est, avez-vous dit. La formation
était dans ces pays-là de 2 ans de spécialité
plutôt que 4. Comment se fait-il qu'on n'ait pas pu prendre de la
main-d'oeuvre de gens qui sont déjà au Québec ils
s'appellent l'Assocation des médecins diplômés hors
Québec, mais c'est des Québécois; il n'y a pas de
différence, maintenant; ils sont là, ils sont reçus
et qu'on ne puisse pas imaginer une situation où, on va appeler
ça comme cela, un patron en anesthé-sie d'une région plus
centrale, à Montréal, puisse superviser le travail et
l'intervention de l'un ou l'autre de ces Québécois qui seraient
possiblement capables de répondre à la demande? Mais,
deuxièmement, comment se fait-il que l'on soit aux prises avec une
situation où on ne puisse pas trouver de patron pour superviser cela,
par ailleurs, dans les négociations avec l'association des
anesthésistes, dans la situation particulière à laquelle
nous faisons face à Saint-Eustache?
M. Côté (Charlesbourg): Comme on a un très
bon auditoire et qu'on fait aussi un peu d'information publique en
répondant aux questions, rappelons à notre public très
nombreux que les médecins étrangers installés au
Québec, ceux dont on parle, au moment où ils sont venus au Canada
et s'installer au Québec, étaient très clairement
informés qu'ils ne pourraient pas pratiquer la médecine au
Québec. C'était clair. Les gens ont quand même choisi d'y
venir. Tant mieux pour nous et, j'imagine, tant mieux pour eux aussi. Ce
premier élément étant clair, le deuxième: est-ce
qu'il serait possible que quelqu'un qui aurait suivi 2 ans
d'anesthésie... Encore faut-il qu'ils soient reconnus, les 2 ans
d'anesthésie, par la Corporation professionnelle des médecins du
Québec, parce que c'est sa responsabilité. Il y a d'abord une
étape à franchir, qui est celle-là, et toujours rappeler
qu'au Québec l'omni qui est allé chercher des compléments
en anesthésie est d'abord un médecin qui est reconnu comme
étant un omnipraticien, ce que nous n'avons pas comme garantie dans les
autres cas; peut-être est-ce le cas, je ne l'ai pas
vérifié. Ça ne me paraît pas être du
même ordre et j'imagine, avec les contacts que nous avons eus avec la
Corporation professionnelle des médecins, que, si une telle
possibilité avait existé celle que vous évoquez
la Corporation nous aurait prêté son support en termes de
solution pour Saint-Eustache comme pour d'autres endroits, j'imagine. Je ne
l'ai pas vérifié de manière spécifique; je peux
m'engager à le faire en...
M. Trudel: Moi, je demande spécifiquement au ministre de
vérifier tous ces éléments-là parce que je ne veux
pas qu'on se retrouve dans la situation du raisonnement qui nous est fait dans
La Presse ce matin, en disant: Bien, c'est parce qu'ils n'ont pas le
permis de la Corporation. Bien oui, mais ils n'ont pas le permis de la
Corporation parce qu'il y a un certain nombre de postes, il y a un certain
nombre d'exigences. Par ailleurs, ce sont des Québécois qui
peuvent être à notre disposition, avec leurs qualités
professionnelles, dans un certain nombre de situations spécifiques
je ne fais pas appel au restant de la situation et des gens qui
sont chez nous, je le répète, c'est des Québécois,
c'est des Québécoises.
Maintenant, si on peut en arriver, avec le réexamen de la
situation, à faire en sorte qu'ils répondent à nos
besoins, sur notre territoire, sans qu'on soit appelés à aller
chercher de la main-d'oeuvre à l'extérieur du Québec sur
le plan médical, je pense qu'on doit tout tenter, et je le dis avec
toute la prudence qu'il faut avoir, avec un oeil critique sur certains
comportements corporatistes que nous retrouvons quelquefois dans ces corps de
métiers, si je peux employer l'expression, et que vous avez
vous-même évoqués, il y a quelques moments, par rapport
à certaines spécialités. Alors, j'invite le ministre, le
ministère à être doublement vérifiants, si vous me
permettez l'expression, à cet égard.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
n'ai pas de problème à ce qu'on puisse aller chercher un
complément d'information. Nous avons eu, dans ce dossier-là, une
excellente collaboration de la Corporation professionnelle des médecins
du Québec et, l'objectif étant de solutionner les
problèmes, il est bien évident qu'on va s'assurer, là,
d'un complément d'information.
M. Trudel: Très bien, vérifié.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'engagement 7 est
vérifié. Je vous rappelle que nous avons laissé en
suspens, dans le mois d'octobre 1991, l'engagement 2. Est-ce que vous
voulez y revenir tout de suite ou si vous voulez aborder...
M. Trudel: Bien, là, on n'a pas eu l'information.
Le Président (M. LeSage): ...novembre 1991?
M. Trudel: Oui, l'information n'est pas arrivée
encore.
Le Président (M. LeSage): Alors, nous procéderons
avec les engagements de novembre 1991. J'appelle l'engagement 1.
Novembre
M. Trudel: Alors, l'engagement 1, M. le Président,
concerne un contrat accordé au Consortium Lamonde-Mallette sur l'impact
de la Loi sur les services de santé et les services sociaux sur
l'organisation et le fonctionnement du ministère. Alors, comme on a
répondu tantôt en donnant un certain nombre d'informations
à cet égard et que le ministre s'est engagé à nous
donner des informations sur le nombre de fonctionnaires ou le nombre de postes
dont vont être équipées, en quelque sorte, les
régies régionales eu égard à la structure centrale
du ministère de la Santé et des Services sociaux, je
considérerais cet engagement-là comme vérifié, M.
le Président.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le
député de Rouyn-NorandaTémiscamingue. J'appelle donc
l'engagement 2.
M. Côté (Charlesbourg): Juste... Le
Président (M. LeSage): M. le ministre. Octobre (suite)
M. Côté (Charlesbourg): Oui, M. le Président.
Je ne sais pas si le député accepterait, pour tenter de ne pas
traîner de réponses...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...dans mon souci de
répondre à toutes les questions avant...
Le Président (M. LeSage): Nous avons jusqu'à 17
heures, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Trudel: Mais pas plus tard que 17 heures, avez-vous dit.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): On avait parlé ce
matin de M. Mockle.
M. Trudel: Oui, c'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Alors, le décret
est un décret de 1989, du 17 mai 1989, quant au départ de M.
Mockle. Il était admissible à sa retraite en septembre 1988, mais
a accepté de demeurer en fonction jusqu'en mai 1989. Donc,
c'était au moment où j'indiquais la nomination de M. Cantin. Et,
comme compensation de perte de retraite, puisque admissible en septembre 1988,
le gouvernement l'a compensé et c'était 16 000 $. C'est tout ce
qu'il y avait dans le dossier. C'est la différence entre ce qu'il aurait
reçu comme retraite s'il avait pris sa retraite et le fait qu'il a
continué de travailler jusqu'en mai 1989.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Rouyn-NorandaTémiscamingue.
M. Trudel: Oui. Donc, ce que vous me dites aussi, c'est qu'il n'y
avait pas, dans le cas de ce cadre hors cadre, de prime de
séparation.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: Ça va. Merci. C'est vérifié,
ça.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que l'engagement 2
d'octobre 1991 est vérifié?
M. Trudel: Vérifié.
Le Président (M. LeSage): Alors, le mois d'octobre 1991
est donc vérifié au complet. Nous en sommes rendus maintenant
à l'engagement 2 du mois de novembre 1991.
Novembre (suite)
M. Trudel: Alors, c'est un engagement de 159 000 $, M. le
Président, accordé au Groupe DMR inc. en vue de définir
les orientations technologiques du réseau québécois de la
santé et des services sociaux pour les 5 prochaines années. On
était, à ce moment-là, en novembre 1991. Lorsqu'on examine
ces questions d'orientations technologiques, ça nous amène,
évidemment, à des questions plus près de nous, comme la
décision de l'Hôpital général de Montréal de
cesser les interventions chirurgicales visant la transplantation, les greffes
de poumon. Écoutez...
M. Côté (Charlesbourg): Vous devez être
essoufflé de faire un lien comme celui-là!
M. Trudel: Mon élastique, là. Des voix: Ha,
ha, ha!
M. Trudel: On a évoqué...
M. Côté (Charlesbourg): Autant l'aborder
carrément que de tenter de faire un lien comme celui-là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Non, mais c'est parce qu'on a invoqué. ..
M. Côté (Charlesbourg): DMR va être
étonnée de savoir qu'elle est rendue dans les poumons. (15 h
30)
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: On a invoqué une situation de difficulté
d'acquisition d'équipements technologiques à l'Hôpital
général de Montréal pour réduire le nombre de
transplantations des poumons à l'Hôpital général de
Montréal. Alors, qu'en est-il de la situation qui fait en sorte qu'on a
réduit le nombre d'interventions possiblement réalisées?
Parce qu'il y a encore une longue liste d'attente dans ces cas-là.
M. Côté (Charlesbourg): Bon. On se souviendra que
nous avons rénové ou modernisé Québec-Transplant.
Nous avons effectivement augmenté les budgets de manière
substantielle pour faire en sorte qu'on puisse augmenter les
possibilités de greffes. Le regroupement qui est parti de Sherbrooke
quant au transport des organes me signifiait encore récemment qu'il a eu
un succès phénoménal et qu'on a à notre disposition
plusieurs camions pour transporter les organes à ce moment-ci. Il y a eu
une amélioration sensible à ce niveau-là.
J'ai été sensibilisé à la
problématique de greffes poumons de manière un peu plus
générale par un cas particulier qui était de la
région pas loin de Drummondville. J'ai écrit au Dr Corman, qui
est le président-directeur général de
Québec-Transplant. Il m'a répondu. J'ai lu la lettre, j'ai
trouvé ça très bon, mais, comme je ne l'ai pas entre les
mains, je ne peux pas vous le dire exactement, parce que ma mémoire a
des limites. Je ne suis pas allé encore chez DMR pour savoir ce qu'on
pouvait faire pour l'améliorer! Donc, ce que peux m'en-gager à
faire, c'est de vous transmettre une copie de la lettre que m'adressait le Dr
Corman qui préside Québec-Transplant. C'est là que se
retrouve l'ensemble des sommités sur le plan des greffes et qui ont
l'expertise pour nous éclairer en cette matière. Donc, ce que je
peux faire c'est une lettre qui est récente, là
c'est expédier à la commission copie de la lettre que m'adressait
le Dr Corman sur tout ce qui s'est fait: le nombre de greffes, le nombre de
disponibilités, les difficultés rencontrées. Le portrait
n'était pas si sombre que cela. Il y a peut-être quelques
difficultés à quelques places, mais... Je pourrai vous faire
parvenir ça.
M. Trudel: O.K. Je souhaiterais recevoir cette
information-là, puisque ça a causé un certain nombre de
commotions parmi les gens qui étaient sur une liste d'attente à
l'Hôpital général de Montréal, qui se sont fait
avertir que c'est fermé, qu'il n'y a plus de transplantations, qu'on a
fermé le programme.
M. Côté (Charlesbourg): L'information que vous avez
est-elle récente, qui vous permet d'intervenir? Parce que, ce matin,
dans mon courrier, j'avais effectivement la lettre d'une grand-mère qui
m'évoquait la situation vécue par le petit-fils qui était
en attente d'une greffe, où il y a eu compatibilité avec un
poumon de quelqu'un qui était de Terre-Neuve, et on a
éprouvé un certain nombre de difficultés quant à la
transplantation, quant à effectuer la transplantation. Et on me signale
ce cas-là ce matin dans mon courrier. Je n'ai pas eu le temps de le
vérifier, mais, bien sûr que cette vérification va se
faire. Mais c'est de ce matin, à moins qu'il y en ait d'autres.
M. Trudel: Non, l'information qui m'a été
plutôt communiquée, c'est de la part de personnes, quant à
moi, qui ont eu des transplantations poumons au Montréal General et qui
ont été éminemment satisfaites évidemment,
puisqu'elles nous écrivent aujourd'hui. Elles s'inquiètent de la
fermeture du programme, puisque ces personnes auraient été
averties par le Dr Shennib, qui est responsable du programme des greffes
pulmonaires de l'Hôpital général de Montréal, de la
fermeture de ce programme faute d'espace et de personnel.
Bon. Alors, ce que je demande, c'est donc de voir... J'attends avec
impatience la lettre que vous avez expédiée à
Québec-Transplant, eu égard à cette situation
particulière qui se pose au Montréal General, compte tenu de
l'excellence aussi qui s'était développée, parce que, que
je sache, dans ce petit monde-là, c'est une expertise qui est
mondialement reconnue en matière de transplantations de poumons
seulement et non pas de coeur-poumons.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qui est assez
étonnant, c'est qu'on prenne soin d'informer des patients, mais pas le
ministre. C'est le seul commentaire que j'aurais à faire à ce
moment-ci.
M. Trudel: Vous me verrez étonné aussi de ce
commentaire. Je vous transmettrai, d'ailleurs, la copie de la lettre...
M. Côté (Charlesbourg): Et, d'ailleurs, ma
démarche auprès du Dr Corman a été initiée,
si ma mémoire est fidèle, par une Mme Lacroix qui m'a
interpellé sur la problématique des greffes. J'ai initié
cette démarche-là par la suite et j'ai reçu réponse
du Dr Corman. Il s'agira de voir, de tenter d'actualiser le dossier.
M. Trudel: Voilà. Quand on est face à un engagement
sur les orientations technologiques, c'est ici, je . pense, qu'il faut
questionner aussi la désignation des centres hospitaliers
universitaires, des centres
hospitallers affiliés et des centres hospitaliers affiliés
régionaux. Sauf erreur, l'objectif du ministre a été,
à une époque, de réaliser ces désignations avant la
fin juin. Un certain nombre de complications préopératoires,
semble-t-il, se sont présentées, qui ont fait en sorte...
M. Côté (Charlesbourg): Trop de spécialistes
se penchent sur le patient.
M. Trudel: Ha, ha, ha! Pourvu que vous n'en arriviez pas au
même diagnostic, c'est-à-dire: l'opération a
été une réussite complète; malheureusement, le
patient est décédé.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
M. Trudel: Ha, ha, ha! Quelle est la situation sur la
désignation des centres hospitaliers universitaires? Je pense qu'on fait
appel, en particulier, à 3 situations: Québec, ici, où les
revendications de l'Hôtel-Dieu avaient été portées
sur la place publique d'une façon un peu plus claire et virulente; toute
la situation de l'Hôtel-Dieu, à Montréal, dans cet
ensemble-là; et les relations avec les facultés de
médecine, au niveau de l'université, qui sont invoquées
par la situation. Quand tout cela va-t-il s'opérationaliser?
M. Côté (Charlesbourg): C'est une situation qui
n'est pas facile parce que, d'un côté, c'est une opération
qui est en cours depuis au-delà de 2 ans, où nous avons, dans un
comité, élaboré des critères quant à la
désignation. Un rappel: des papiers ont été
déposés ici, 19 critères. Et, par la suite, chaque centre
hospitalier désirant être reconnu «centre hospitalier
universitaire», a fait application. Le comité d'experts
était présidé par quelqu'un d'étranger au
ministère, donc quelqu'un qui avait des qualifications quant à
l'accréditation de centres hospitaliers à travers le Canada; le
Dr Bérard a présidé ce comité et a fait des
recommandations au ministre afin qu'il désigne, dans l'ordre
proposé à l'époque... Au niveau de Laval, par exemple,
c'était, par ordre, le CHUL, Saint-François d'Assise,
l'Enfant-Jésus, l'Hôtel-Dieu de Québec et
Saint-Sacrement.
Dans le cas de l'Université de Montréal, je ne sais pas si
je vous les donne dans l'ordre, mais disons que ça va être
très près: Notre-Dame, Maisonneuve-Rosemont, Sainte-Justine
évidemment, compte tenu de son caractère
pédiatrique Sacré-Coeur, Saint-Luc, l'Hôtel-Dieu de
Montréal. L'Hôtel-Dieu de Montréal, il faut bien le
comprendre, dans le contexte actuel, dans l'état où il est. Et,
pour McGill, il y avait aussi des recommandations.
Nous avons donc rencontré chacune des facultés pour dire:
Voici, le ministre n'entend pas déroger aux recommandations faites par
le comité d'experts. Et, comme très peu de centres hospitaliers
répondent à l'ensemble des critères, en particulier au
critère le plus exigeant, qui est celui de «pooler» les
revenus de médecins à l'intérieur de
l'établissement, recherche, enseignement, avec la clinique, pour faire
en sorte qu'il y ait une participation de tout le monde à cet
objectif-là, on s'est dit: Si ce n'est pas réalisable du jour au
lendemain... Sherbrooke a un modèle qui va bien, mais qui est
implanté depuis fort longtemps, donc qui n'est pas contesté,
alors que, dans le cas de Laval et dans le cas de Montréal, ce n'est pas
évident. McGill, une certaine forme. (15 h 40) on a dit: bon! à
partir de ce critère-là, on va donner un certain temps pour le
réaliser. donc, on va désigner les centres hospitaliers
universitaires en disant que les centres hospitaliers qui ne se conforment pas
en totalité aux critères... certains dépendent d'eux,
d'autres critères dépendent de nous. exemple: une norme de 10 %
de lits de longue durée à l'intérieur de
l'établissement, qui ne devrait pas exister dans un centre hospitalier
universitaire. alors, ça ne dépend pas de l'établissement;
ça dépend de nous quant à la rapidité de
répondre à ces critères-là.
Donc, l'idée était de les reconnaître et de dire:
Vous avez 3 ans pour vous conformer. Si, dans 3 ans, vous ne vous êtes
pas conformés, on passe au suivant. L'objectif était de faire en
sorte que, sur 17 prétendants actuels, il y en ait 11 de
désignés, appelant ainsi à la rationalisation puisque,
comme il y a moins de médecins en formation, il doit y avoir moins de
centres de formation et, comme on a décidé que les 2 pôles
seraient «centre hospitalier universitaire» et «centre
hospitalier affilié régional», donc nos CHAR, nos 2
premières préoccupations étaient celles-là, avec
des nombres très clairs.
On a donc fait en sorte, au mois de mai, de faire une analyse de la
situation pour tenter d'accommoder tout le monde, Montréal et Laval
étant en particulier ceux qui résistaient le plus en voulant tout
conserver. Ce n'est pas compliqué, là. Quand vous demandez
à un milieu universitaire de faire une rationalisation, ça semble
toujours pas mal plus compliqué qu'ailleurs. Ils partageaient les
objectifs au début, ça, c'était clair, de rationalisation
et de faire en sorte qu'on soit dans un système très bien
orchestré. Ils veulent tout garder. Ils veulent tout conserver. Ils ne
veulent pas perdre un enfant de leur famille pour toutes sortes de raisons
qu'eux autres connaissent.
Il y a donc une résistance des facultés. Nous avons donc
fait une contre-proposition au mois de juin, dans le but de déboguer la
situation et de faire en sorte que nos CHAR puissent prendre vie dans les
régions du Québec parce que, pour moi, les CHU sont très
importants et, par ma déformation naturelle, les CHAR le sont tout
autant. Évidemment, quand vous dites ça à un doyen de
Faculté de médecine, ce n'est pas nécessairement
partagé par celui qui est dans sa douce quiétude des
dernières années ou dans le confort d'un pouvoir
centralisé.
Donc, nous avons bougé en disant à McGill, à Laval
et à Montréal: Nous accepterions d'ajouter la désignation
d'un centre par faculté, pour peu que nous soyons devant la situation
où le nombre de résidents ou
d'étudiants permis demeure globalement, pour 4, le même
qu'il était pour 3, ne mettant donc pas en péril nos CHAR quant
au nombre. Et cette proposition-là leur permettait d'aller chercher un
certain consensus au niveau des régions.
Alors, ce qui est arrivé: vous connaissez l'étude sur le
regroupement de McGill; une volonté des centres hospitaliers, que j'ai
rencontrés mardi, de la région de Montréal, sous la
houlette de l'Université de Montréal, de faire une étude
quant à un éventuel, disons, Hôtel-Dieu tel que
conçu par nous, mais pas nécessairement où on le veut.
Pour résumer ça en termes clairs et rapides: un centre
hospitalier de l'année 2000, avec plus de lits que 500, mais regroupant
tout le monde. Et, finalement, Laval, qui de ce temps-ci fait de la collecte
d'appuis, pourrait, elle aussi, faire une étude qu'elle ferait
elle-même, bien sûr.
Nous allons donc, au cours des prochains jours, désigner les
centres hospitaliers universitaires de McGill, puisque nous avons, avec McGill,
une entente qui est presque finale, y compris le ou les CHAR que McGill aura
comme responsabilité. Dans le cas de Sherbrooke, c'est
déjà fait. Donc, avec McGill, nous les désignons selon les
paramètres établis en juin, toujours conditionnel, bien
sûr, à l'étude, aux différentes étapes de
l'étude du regroupement de McGill, qui pourrait avoir,
éventuellement, des conséquences. Ils seront
désignés pour une période de 3 ans, au terme de laquelle
l'étude plus globale et l'avancement du regroupement et de la
rationalisation de l'ensemble du réseau de McGill pourraient être
faits, dans la mesure où ça aboutit, et, finalement, le faire en
parallèle et permettre de démarrer nos CHAR dans les
régions qui seront sous la responsabilité de McGill. J'ai
rencontré hier, donc, le recteur, et ce sera au cours des prochains
jours.
Quant à Laval, je m'apprête à finaliser une lettre
en réponse à Mme Milot qui m'a écrit au début de
l'été, et je suis encore estomaqué du contenu de la
lettre. Au retour des vacances, j'ai pris soin de relire la lettre pour bien
m'apercevoir que je n'avais pas rêvé au moment de la lecture,
d'une première lecture, et je n'avais effectivement pas
rêvé. Mais, si, moi, je n'ai pas rêvé, il y en a
d'autres qui rêvent et, dans ce cas-ci, c'est l'Université Laval.
Imaginez-vous que, pour sortir de l'impasse, l'Université Laval a
trouvé la solution: construire un centre hospitalier universitaire de
1000 lits sur le campus de l'Université Laval, dans la région de
Québec. On est très dépourvus de lits de courte
durée dans la région de Québec; on est
définitivement la région, à travers le Québec, qui
est la plus mal prise!
Une voix: C'est le site ou quoi? Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Une chose est certaine,
ça me paraît être des ambitions d'un autre siècle;
pas du siècle qui s'en vient, mais davantage du siècle
passé. Je suis toujours étonné de voir des milieux
universitaires qui ne vivent pas au même diapason que l'ensemble de la
société québécoise, avec la même
réalité. Et qu'on en arrive avec des propositions comme
celle-là, ce n'est pas de nature à faire progresser les dossiers.
Il est clair que, dans la région de Québec, il y a une
volonté très claire... La difficulté de régler dans
la région de Québec n'est pas reliée au CHUL, n'est pas
reliée à Saint-François d'Assise; elle est
définitivement reliée à la problématique de
l'Hôtel-Dieu de Québec. Tout ce qui est
«Hôtel-Dieu» a un caractère assez sacré de par
l'histoire, parce qu'à l'époque, les hôpitaux, on les
appelait tous «Hôtel-Dieu». Donc, ça nous donne une
petite idée du respect qu'on doit avoir pour ces institutions-là,
et je pense que ça me paraît assez clair.
Mais il y a, depuis un certain nombre d'années, un tirage de
poignet assez évident entre la Faculté de médecine de
l'Université Laval, dirigée par son doyen, et l'hôpital de
l'Enfant-Jésus, à Québec. C'est une guerre qui se fait sur
le dos des centres hospitaliers universitaires, qui n'a pas abouti encore, mais
qui va devoir, à Laval comme ailleurs, aboutir dans le respect des CHAR
qui doivent s'implanter aussi dans l'Est du Québec sous la
responsabilité de l'Université Laval.
Donc, on va les prendre un par un. Il est bien évident que,
au-delà de l'Hôtel-Dieu de Montréal, dans le cas de
l'Université de Montréal, qui est un dossier avec lequel on peut
être d'accord ou pas d'accord ça, c'est une autre chose,
chacun l'exprime à sa manière c'est une décision
qui n'a pas été changée et qui est toujours
celle-là: il y a une reconnaissance d'un centre hospitalier
universitaire, l'Hôtel-Dieu de Montréal, qui n'a pas
été changée; donc, qui est celle-là. Dans le cas
des autres, tout le monde a accepté de faire partie de l'étude
qui sera confiée au cours des prochains jours à une firme,
à laquelle participera, sur le plan financier, le ministère et
qui devrait donner des résultats d'ici 6 à 8 mois. (15 h 50)
Ce qui est encourageant dans ce processus, au niveau de Montréal,
c'est une volonté exprimée par tous les intervenants autour de la
table de regarder et de voir de quelle manière on pouvait rationaliser
l'offre de services et, finalement, la rendre complémentaire. Lorsque
Saint-Luc discute avec Notre-Dame, ce n'est pas mauvais signe. Que Saint-Luc
soit complémentaire à Notre-Dame, ce n'est pas mauvais. Lorsque
d'autres centres hospitaliers, à Montréal, se parlent, ce n'est
pas mauvais, non plus. Il est sûr que, demain matin, on pourrait
désigner Sainte-Justine «centre hospitalier universitaire»,
ça ne créerait pas grand problèmes à
Montréal, parce que tout le monde le reconnaît et, partout
à travers le Québec, tout le monde le souhaite. Donc, c'est la
situation et on est dans une situation de...
M. Trudel: Ça veut dire que, pour les CHU, on est dans un
échéancier reporté de 7, 8 mois.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non.
M. Trudel: Bien, vous venez de dire: On va faire l'étude
du côté des francophones, à Montréal. À
Québec, ici, il y a une réévaluation de la situation qui
est faite.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Dans le cas de McGill,
c'est une question de jours, il faut bien se comprendre. Dans le cas de Laval,
j'aurai une ultime rencontre avec l'Université. Dans le cas de
Montréal, il est bien évident que tout le monde accepte
maintenant là-bas, à Montréal, de faire en sorte que la
désignation d'un nouveau centre hospitalier universitaire,
au-delà de l'Hôtel-Dieu, se fasse à la fin de
l'étude, donnant des perspectives peut-être nouvelles au niveau de
l'étude. À tout le moins, c'est ce que les gens souhaitent.
M. Trudel: O.K. Ça va. Alors, ça va pour cet
engagement.
Le Président (M. LeSage): L'engagement 2 est
vérifié. J'appelle l'engagement 3.
M. Trudel: C'est des subventions générales pour
l'entretien d'un système informatique. Vérifié.
Le Président (M. LeSage): Vérifié. J'appelle
donc l'engagement 4.
M. Trudel: Cet engagement de 147 000 $ était pour
implanter les modifications requises pour fonctionner sur la base de 17
nouvelles régions sociosanitaires. Je ne m'étirerai pas longtemps
sur la liaison entre les 2, mais, puisqu'on est sur les nouvelles
régions sociosanitaires et ce n'est pas de ma faute si on
vérifie aujourd'hui les engagements financiers de 1991 il y a un
autre aspect de la réforme que je voudrais vérifier.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas
nécessairement de la mienne, non plus.
M. Trudel: Hein?
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas
nécessairement de la mienne, non plus, si on les vérifie
seulement aujourd'hui. Vous dites: Ce n'est pas de ma faute. Je ne voudrais pas
que, par vos propos, on comprenne que c'est de la mienne aussi.
M. Trudel: Je ne vous fais pas d'accusation formelle, loin de
là, mais...
M. Côté (Charlesbourg): Non. C'est correct, mais
c'est parce que...
M. Trudel: ...ce n'est pas la première fois; je le
demandais, de faire les engagements financiers, depuis un bon moment, quand
même. Il y a d'autres menus, je comprends. Il y a d'autres menus, mais ce
n'est pas la première fois que je le demandais.
M. Côté (Charlesbourg): Non, je comprends, mais
c'est parce que, comme les engagements de l'OPHQ étaient jumelés,
on a beaucoup plus de difficultés à trouver des dates qui
conviennent au niveau de l'OPHQ. Et ce que j'avais souhaité à
l'époque, c'est que, quand on ferait les engagements financiers, on
fasse à la fois le ministère et l'OPHQ, de telle sorte qu'on
puisse nettoyer, si vous me permettez l'expression, le décor. Donc, il y
a des contraintes d'agenda, mais je ne voudrais pas que par vos propos on en
conclue à la mauvaise foi du ministre de venir répondre aux
questions plus souvent qu'autrement pertinentes de l'Opposition.
M. Trudel: Alors, on va les poser, les questions! Des voix:
Ha, ha, ha!
M. Trudel: Écoutez, on est sur les 17 régions
sociosanitaires. Évidemment, on est à penser à ces 17
nouvelles régies régionales et à un certain nombre de
modifications qui ont été apportées par la réforme
de la santé et des services sociaux. Bon. Écoutez, ce n'est pas
directement relié à cet engagement-là, mais, parlant des
difficultés du réseau de la santé vécues au cours
de l'été, je m'interrogeais sur un certain nombre de situations,
en particulier, celle de la fusion d'un certain nombre de conseils
d'administration d'établissements et, donc, sur la situation dans
laquelle on se retrouve sur le plan de l'administration et, en particulier, de
la mise en oeuvre du Centre de référence des directeurs
régionaux et des cadres supérieurs au ministère de la
Santé et des Services sociaux. Et, pour le nombreux public qui nous
écoute, comme vous le disiez il y a quelques minutes, faisons un peu
d'histoire, 30 secondes, pour dire que la réforme de la santé et
des services sociaux instituait une nouvelle bibite qui s'appelle le Centre de
référence des directeurs régionaux et des cadres
supérieurs du réseau de la santé et des services sociaux,
lequel centre, en gros, sera chargé, donc, de
présélectionner les personnes aptes, dans ce programme-là,
à occuper des postes de cadre et de cadre supérieur, de directeur
d'établissement dans le réseau de la santé et des services
sociaux. Est-ce que cet instrument est constitué?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, et déjà
beaucoup de travail est abattu.
M. Trudel: Qui en est le président?
M. Côté (Charlesbourg): M. Desjardins.
M. Trudel: Qui est l'ex-directeur de l'hôpital...
M. Côté (Charlesbourg):
...Maisonneuve-Rosemont...
M. Trudel: ...Maisonneuve-Rosemont?
M. Côté (Charlesbourg): -qui a été le
tuteur du CHUL.
M. Trudel: Quel est le budget affecté à ce
Centre?
M. Côté (Charlesbourg): Je vous donne l'ordre de
grandeur, en prenant l'engagement de vous donner le montant précis,
là; c'est de l'ordre de 700 000 $ à 800 000 $.
M. Trudel: Est-ce que cela constitue le budget total de
cet...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Trudel: Parce que, dans les éléments que j'ai
cherchés, en tout cas, on a invoqué des budgets beaucoup plus de
l'ordre de 2 000 000 $ que de 700 000 $, 800 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): Non, pas du tout. M.
Trudel: Bon.
M. Côté (Charlesbourg): Mais je vous fournirai le
montant précis.
M. Trudel: Ce Centre, m'a-t-on communiqué au cours de
l'été, a pignon sur rue à Montréal et à
Québec?
M. Côté (Charlesbourg): Ce Centre a pignon sur rue
à Montréal et à Québec.
M. Trudel: Est-ce que c'est exact, l'information que, depuis
l'existence de ce Centre-là, on a loué des bureaux au complexe
Desjardins, à Montréal, pour s'occuper de façon
prestigieuse de ses responsabilités, je dirais, pour sélectionner
les directeurs généraux occupant éventuellement, occupant
possiblement des fonctions de direction générale dans les
établissements de santé?
M. Côté (Charlesbourg): Je n'ai pas
nécessairement à aimer ou à ne pas aimer les questions et
la manière dont elles sont formulées. J'inviterais mon
collègue à un petit peu plus de prudence quant à
l'installation à Place Desjardins. Je pense qu'effectivement c'est
là où ils sont installés. Encore faut-il comprendre que le
marché locatif de Montréal, au moment où on se parle,
offre des prix assez extraordinaires qui permettent, effectivement, à
des gens de s'installer dans des bureaux qui, autrement, n'auraient pas pu
être payés par une allocation normale. Bon. Je pense qu'on se
comprend là-dessus. Je vous donnerai la localisation, le montant du
bail, ce qu'il en coûte pour loger les gens là-bas.
M. Trudel: Est-ce que l'on pourrait avoir la même
information pour Québec, puisqu'il semble que la situation est
similaire...
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: ...que ce Centre ne sera pas dans l'appareil
gouvernemental, mais sera logé quelque part dans la Communauté
urbaine de Québec?
M. Côté (Charlesbourg): Je vais vous l'expliquer
tout de suite et vous allez comprendre la volonté inébranlable du
ministre de rationaliser les dépenses. Nous avons fait, au cours de
l'été, l'acquisition d'un édifice dans lequel sont
installés les laboratoires de la Croix-Rouge. La Croix-Rouge
sollicitait, depuis déjà une dizaine d'années, une
relocalisation et un regroupement de ses effectifs, et d'avoir pignon sur rue
quant aux collectes de sang. Nous avons fait l'acquisition d'un édifice
qui était la propriété des Coopérants, sur le
boulevard Laurier. Je pense que c'est 2535, si ma mémoire est
fidèle; pour faire de la publicité à Simons, c'est en face
de chez Simons, au centre d'achats Sainte-Foy. Donc, il y a des locataires qui
étaient dans cet édifice, dont une banque, qui demeure la banque
et qui va faire affaire avec nous, et aussi un bureau d'avocats qui
était là. (16 heures)
On a donc utilisé ces locaux pour concentrer les effectifs de la
Croix-Rouge et réservé de l'espace pour faire en sorte que le
Conseil de la santé et des services sociaux, le Conseil des
aînés, le Conseil médical, le centre de
référence des D.G. et le Commissaire aux plaintes, de même
que l'OPHQ, l'OPHQ occupant ses propres locaux, puissent être
regroupés avec des services communs: téléphonie,
secrétariat, administration, de telle sorte qu'on puisse éliminer
la duplication par 5 de ces postes. Je vous avouerai humblement que c'a
été mon idée, et que j'ai convaincu tout le monde que
c'était la meilleure solution; et c'est effectivement la meilleure
solution, et elle est à s'implanter, au moment où on se parle, de
telle sorte que je pense que c'est peut-être le modèle qu'il faut
imiter. Très prochainement, les gens s'installeront dans ces
locaux-là, de manière très fonctionnelle, avec,
finalement, les services en commun qui vont coûter... qui seront
répartis à 4 ou à 5, alors qu'autrement ça aurait
été 4 ou 5 fois plus cher.
M. Trudel: Bon. Parce que je m'interroge toujours, là,
au-delà des affirmations qui sont faites ici, sur la
réorganisation pour la Croix-Rouge, franchement, sur le coût
d'opération de ce centre de référence des cadres et des
cadres supérieurs. D'autant plus que j'apprenais aussi, et je pose la
question, qu'on a procédé également à l'engagement
d'un directeur général, dans ce centre-là. Sauf erreur,
dans la législation, M. Desjardins est président-directeur
général de cet organisme. C'est comme si, en période de
rationalisation et en période de restrictions des services aux usagers,
par ailleurs, il y avait une certaine enflure bureaucratique qui se produisait
de par la création de telles bibites, et qu'on ait un double
discours à cet égard-là.
M. Côté (Charlesbourg): Bon. Il y a des
choses qu'il faut que je vérifie, là, définitivement,
parce que vous avez de l'information que je ne possède pas, à ce
moment-ci. Chose certaine, le centre de référence est dans une
situation où il a plusieurs candidatures. On est dans une situation
où on lui a confié la responsabilité de ce qui
découle de la réforme, donc, de personnes qui n'ont plus de
poste. Et on se rappelle qu'au niveau de l'unification des centres d'accueil,
par exemple, il y avait plus ou moins 189 postes qui disparaissaient, qui sont
effectivement disparus, et des gens qui se retrouvent dans une banque pour
être remis sur le marché, et il faut, par conséquent,
travailler avec eux pour les aider et les accompagner. Je pense que personne,
à travers le Québec, n'a souhaité qu'on laisse tomber
littéralement ces gens, mais qu'on puisse les accompagner, et voir si on
ne pouvait pas les réutiliser dans d'autres postes semblables ou
inférieurs dans le réseau, et c'est ce qu'ils sont après
faire. Il y aurait plus ou moins, et je vous le confirmerai dans les
informations que je vous transmettrai, au moment où on se parle, 300
à 400 personnes qui sont sous la responsabilité du centre de
référence, à ce moment-ci, en termes d'évaluation,
d'orientation et d'aide, ce à quoi on s'était engagés
à l'époque, avec l'Association des directeurs
généraux. Donc, c'est une commande dans le contexte
actuel, tout le monde se rend bien compte que, dans le privé, ce n'est
pas facile, là, on ne trouve pas un emploi comme on veut, que tout le
monde rationalise, au niveau des différents ministères, et qu'il
n'y a pas autant de postes que tout le monde le souhaiterait assez
importante, là, au niveau du centre de référence. Mais je
n'ai pas d'objection, moi, du tout, éventuellement, à faire une
séance d'une commission où M. Desjardins pourrait venir
répondre aux questions des parlementaires, puisque c'est un
bébé de la réforme, et que je considère qu'il est
très utile. On pourrait faire cette démonstration-là. Il
pourrait répondre à l'ensemble des questions que vous souhaitez;
je n'ai pas d'objection là-dessus.
M. Trudel: Mais M. Desjardins est un employé à
temps complet du Centre?
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: M. Desjardins est un employé à temps
complet du Centre?
M. Côté (Charlesbourg): Non, pas à temps
complet. Non. Non, pas à temps complet. Non, parce que, du temps
où il a assumé la responsabilité de la tutelle du CHUL
à Québec, ça a été quand même
passablement accaparant. Il est clair que vous ne pouvez pas faire 2 emplois
à plein temps en même temps. C'est assez difficile.
M. Trudel: Et là-dessus, si je peux demander au ministre,
j'aimerais aussi avoir l'information quant aux rémunérations qui
sont accordées dans ce centre de référence, pour une
raison qui est assez claire, et je vous la dis bien ouvertement comme cela. M.
Desjardins est une autorité reconnue dans le réseau de la
santé et des services sociaux, mais, par les temps qui courent, il faut
examiner chaque élément à sa face même. Puisque M.
Desjardins était à la fin de carrière, si je ne m'abuse,
à Maisonneuve-Rosemont, que vous lui avez confié la
présidence de ce centre de référence... D'autre part, vous
l'avez dit, vous l'avez également désigné pour assumer la
tutelle au CHUL, et il est, je pense que c'est de notoriété
publique aussi, le propriétaire de villa Medica à
Montréal. Ça commence à faire un certain nombre
d'éléments qui s'additionnent. En termes de gestion des deniers
publics, j'aimerais connaître les différentes
rémunérations qui sont rattachées à ses fonctions,
eu égard à la présidence du centre de
référence des cadres et des cadres supérieurs de la
santé et des services sociaux.
M. Côté (Charlesbourg): Je m'organiserai pour vous
fournir dés informations. Et c'est assez exceptionnel, l'invitation que
le ministre offre avant d'être sollicité.
M. Trudel: C'est bien noté. Vérifié.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'engagement 4 est
vérifié. J'appelle l'engagement 5.
M. Trudel: Oui.
Le Président (M. LeSage): Ça va?
M. Trudel: Écoutez, compte tenu de l'heure, si le ministre
peut... Je ne peux pas passer à côté, j'aimerais au moins
lui demander son appréciation. Puisqu'il est question ici du rapport
Harvey, de l'impression du rapport Harvey sur la protection de la jeunesse, je
ne peux quasiment pas résister à la question suivante: Est-il
d'accord avec l'orientation de l'aspirante première ministre du Canada
qui veut renforcer les mesures en ce qui concerne les jeunes contrevenants?
Elle a annoncé son intention de modifier si jamais elle
était reportée au pouvoir pour la rendre beaucoup plus
sévère, la Loi sur les jeunes contrevenants. En tout cas,
ça ne me semble pas, à prime abord, aller dans la même
direction que le rapport Harvey, mais loin delà.
M. Côté (Charlesbourg): Ça, c'était
l'impression en français, du rapport.
Des voix: Ha, ha, ha! M. Trudel: En français.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Un morceau de robot.
M. Côté (Charlesbourg): On ne sait pas quelle forme
cette bibitte-là peut avoir. Elle a manifesté l'intention, sous
le grand chapitre de la sécurité des Canadiens et des
Canadiennes, de faire davantage à ce niveau-là, répondant
probablement à un certain courant qui se développe où des
gens souhaiteraient qu'on soit davantage exigeant vis-à-vis la jeunesse.
Je pense qu'on a mené au Québec un travail assez extraordinaire
au cours des dernières années, un repositionnement. Il est clair
que nous aurons à nous exprimer là-dessus lorsqu'elle
déposera ses intentions. Je ne peux pas dire, à ce moment-ci, que
je suis totalement emballé par l'idée. Je ne peux pas l'exclure
non plus, je ne sais pas ce qu'elle est. On verra à l'usage.
M. Trudel: En souhaitant que des gens puissent avoir l'occasion
de lui poser la question pendant les 46 prochains jours.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que je dois
comprendre que vous avez déjà fait le pari que Mme Campbell
continuerait d'être premier ministre du Canada?
M. Trudel: Au moins à répondre aux questions avant
qu'elle n'ait eu la possibilité de l'être davantage.
M. Côté (Charlesbourg): Parce que ça
présume que vous avez déjà considéré qu'elle
serait à nouveau premier ministre au Canada, qu'elle serait
réélue.
M. Trudel: Ce serait inquiétant si elle ne
répondait pas aux questions avant, ne serait-ce que pour mesurer
l'ampleur du risque que nous prenons collectivement, en s'assurant que les
orientations québécoises, elles, seraient toujours
protégées comme il faut.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'en
matière de santé et de services sociaux, le Québec a une
bonne longueur d'avance sur plusieurs à travers le Canada, y compris le
fédéral. Et on va continuer de s'assurer que ça puisse se
faire, en espérant que ceux qui nous suivrons, peu importe leur tendance
politique, continuent dans la même voie.
M. Trudel: Bien, quant à être embarqué, on va
embarquer. Est-ce que vous allez...
M. Côté (Charlesbourg): Vous voulez faire bloc avec
le Parti libéral?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Tel que vous l'avez mentionné dans un certain
nombre d'interventions publiques, est-ce que vous allez intervenir, pendant
cette campagne, sur toute la question de l'universalité et de
l'accessibilité aux soins de santé au Québec puisqu'on se
retrouve dans une situation où, par rapport au titulaire actuel de la
Santé et des Services sociaux, on a de la misère à
retrouver ses petits, un peu? Et, en juin, vous disiez, à une question
que je vous posais à l'Assemblée nationale, que tous ceux qui
prétendent maintenir l'universalité du régime,
l'accessibilité dans les conditions actuelles sont des menteurs.
M. Côté (Charlesbourg): L'intégralité
du système actuel...
M. Trudel: Et c'est ça, que c'étaient des
menteurs.
M. Côté (Charlesbourg): Et des irresponsables. (16 h
10)
M. Trudel: Et des irresponsables, ce que serait Jean
Chrétien, avec sa déclaration d'hier, et ce que serait aussi Mme
Collins et sa première ministre, Mme Campbell.
M. Côté (Charlesbourg): Et Lucien Bouchard.
M. Trudel: À cet égard je reviendrai sur un
certain nombre de déclarations est-ce que vous allez aussi donc
intervenir dans la campagne auprès de vos frères et de vos
cousins politiques...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, et je dirais que...
M. Trudel: ...pour les rappeler à la raison et que le
raisonnement vaut pour tout le monde?
M. Côté (Charlesbourg): ...ma famille de
frères et de soeurs, elle s'est élargie. Elle passe du bleu au
rouge et du rouge au bleu. Ha, ha, ha!
M. Trudel: Je dirais que vous êtes dans le multicolore,
parce que si vous êtes avec M. Samson, ça va, si vous êtes
avec DeBlois, ça va. C'est un arc-en-ciel, hein!
M. Côté (Charlesbourg): J'ose espérer que,
lorsque vous faites allusion que je suis avec M. Samson, ce n'est pas un rejet
de ce que les gens de Rouyn-NorandaTémiscamingue avaient fait
comme choix démocratique à l'époque.
M. Trudel: Ah, pas du tout! Pas du tout! Parce que la situation
vis-à-vis de M. Samson avait été éclair-cie par les
gens de Rouyn-Noranda, lorsqu'il avait changé de côté,
lui!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Les gens de Rouyn-Noranda avaient bien donné le
message à M. Samson.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! Disons que je
considère que le travail est déjà commencé, que les
coups de semonce lancés provoquent un certain nombre de questionnements
dans l'élection fédérale, en particulier au niveau des
services de santé et services sociaux. Encore hier soir à
l'émission «Le Point», ça faisait l'objet de
questions tant à M. Charest qu'à Mme Copps. Et c'est le genre
d'action qu'il faut qui se passe. Il faut que les politiciens au
fédéral, de tous les partis politiques, s'expriment sur ce
sujet-là.
Vous vous rappellerez, puis ce n'est pas d'aujourd'hui qu'on en parle,
s'il y a C-333, il y a les finances qui vont avec C-333. Et C-333, c'est
l'universalité, c'est l'accessibilité et c'est la
gratuité. Je n'ai jamais dit que nous étions contre
l'universalité, contre l'accessibilité. Je n'ai jamais dit
ça. Il n'y a pas un chat qui m'a fait dire ça nulle part.
J'ai toujours dit que nous étions dans une situation
financière, tant au Québec qu'au Canada, qui nous obligeait
à revoir des choses et que nous n'avions pas les moyens, comme
société, de continuer dans la voie qui est actuellement la
nôtre et celle du fédéral. Vous vous rappellerez,
même, ça vous réjouissait, à l'occasion, de
m'entendre dire que nous avions pour 1 900 000 000 $ d'entrées de moins
du gouvernement fédéral au niveau de la compensation, et en
respectant les principes mêmes de la mise en place du régime, et
que, si ça continuait dans cette tendance-là, le Québec
n'aurait pas les moyens de prendre le reste. Ça, j'ai toujours dit
ça. Donc, je n'ai pas changé de discours.
Au-delà de tout ça, il est illusoire de tenter de faire
croire à la population qu'on peut maintenir le système tel qu'il
est, totalement accessible, totalement gratuit, totalement universel.
Et on m'a fait faire une bataille sur le ticket modérateur.
Disons que ça sert bien la presse, et ses grands titres, règle
générale. Je ne fais pas le combat du ticket modérateur.
Je l'ai dit moi-même, que le ticket modérateur pouvait avoir des
effets pervers. Le plus bel exemple de ça, c'est que, lorsqu'on a
imposé 2 $ sur les médicaments, on a protégé les
démunis, et un ticket modérateur qui ne protégerait pas
les démunis est un ticket modérateur qui va taxer les classes
moyennes. Bon. Ça ne peut pas être plus clair que ça. Ce
n'est pas là qu'elle est, la bataille. Ça, le ticket
modérateur, c'est une fausse bataille. La vraie discussion, elle doit
être sur la révision du panier de services. Et, en juin 1992,
lorsqu'il y a eu la rencontre des ministres de la Santé et des Finances
à Ottawa, à laquelle j'ai participé, nous avions
planté le clou en disant: Je peux comprendre que la perception du
système canadien de santé par les provinces anglophones par
rapport au Québec peut être différente. Eux le voient
davantage comme un programme intégrateur du Canada. C'est leur vision et
je pense qu'il faut la respecter, alors que ce n'est pas nécessairement
la vision du Québec, et qu'il nous faut, dans la mesure où le
fédéral se désengage sur le plan financier... Et je n'ai
encore entendu aucun des chefs, ni Mme Campbell, ni M. Chrétien, ni
Preston Manning, ni personne d'autre, dire qu'il allait maintenir le niveau des
transferts fédéraux. J'ai davantage entendu dire: On va respecter
l'entente qui vient à échéance dans 1... Vous savez ce que
ça veut dire ça, hein. En termes clairs, ça veut dire que,
peu importe qui va être là, ils vont redonner un coup dedans
encore au lendemain des élections. Et ça veut dire quoi,
ça? Ça veut dire que le Québec va être obligé
de l'assumer tout en maintenant les standards que veut nous imposer le
fédéral à tout point de vue. Et c'est totalement
inacceptable.
Donc, à partir de ça, la discussion doit être sur la
révision du panier de services. Qu'est-ce qu'on fait, et quel est le
procédé que nous mettons en marche pour nous permettre de faire
en sorte qu'on révise le panier de services, faisant en sorte et
garantissant aux Québécoises et aux Québécois qu'au
lendemain de l'exercice ils auront un panier de services essentiels qui sera
universel, d'accès universel, accessible, gratuit?
Et il y aura un deuxième panier de services moins essentiels
auquel il pourrait être demandé une certaine participation sur le
plan financier de ceux qui bénéficieraient de ces services, le
gouvernement assumant la majeure partie de ces services. C'est ça. Des
gens disent: Bon, le ticket modérateur. Oui, c'est vrai. Regardez,
là, vous avez des sondages.
M.Trudel: ...
M. Côté (Charlesbourg): Je vais juste finir. Vous
avez des sondages, là. Vous êtes une formation politique qui en
fait. Vous savez qu'on en fait. Ce n'est pas rendu sur la place publique, pas
publié. Allez vérifier le niveau d'adhérence des
Québécoises et des Québécois à l'idée
d'un ticket modérateur à travers le Québec. Il est de
l'ordre de 76 % 76 %! Il faut avoir l'honnêteté de dire que
la journée où vous posez cette question-là, les gens qui
répondent pensent que tout le monde, y compris ceux qui sont des
démunis, vont devoir le payer. Donc, c'est une idée qui n'est pas
totalement farfelue, mais la bataille actuelle n'est pas une bataille d'un
ticket modérateur. On a donné des chiffres, au moment où
on s'est exprimé ici: 5 $ à chaque visite chez un omni en cabinet
privé rapporteraient plus ou moins 120 000 000 $ ou 130 000 000 $ au
gouvernement. Ce n'est pas ça qui va régler les problèmes
qu'on a sur le plan financier. Alors, il faut arrêter de s'illusionner
sur la portée d'un ticket modérateur, mais davantage revoir le
panier de services, et ça me paraît être normal,
après une trentaine d'années de régime.
M. Trudel: Mais il y a au moins ce bout-là
d'éclaircissement à faire immédiatement et surtout
à l'aube d'une campagne électorale fédérale, qu'un
ticket ça ne peut rien financer, à toutes fins utiles. Ce n'est
pas une mesure de financement. C'est une illusion, ceux qui répandraient
ça.
Deuxièmement, cependant, pour vous, votre position, ça
s'oriente vers la révision du panier de services ce n'est pas ici
que je vais vous faire faire ce
cheminement-là, j'en suis convaincu, mais je vais quand
même vous l'exprimer mais il y aurait aussi la révision du
régime. Du régime! Parce que, quand les gens manifestent une
adhérence à des frais, la manifestation c'est: Nous voulons
conserver l'intégralité du système. C'est ça aussi,
la réponse. Les gens veulent, sont conscients de garder un des acquis
majeurs de notre société, et s'il y a un prix
supplémentaire c'est comme s'il y avait une réaction
on adhère à l'idée de payer plus pour conserver
l'intégrité du système. Mais cette réponse,
à mon avis, inclut également que nous devions procéder
à tous les autres examens nécessaires, pas seulement la
révision du panier de services, mais la révision des services que
nous nous donnons sur le plan d'une société, et des
priorités aussi qui sont en place actuellement, et sur lesquelles nous
avons des poignées ou pas. (16 h 20)
C'est pour ça que je dis: Je n'ai pas d'illusions sur le terrain
sur lequel j'aimerais vous amener, mais je dis: Je souhaiterais
véritablement qu'on pose toute la question aussi de l'ensemble des
priorités et qu'on puisse dire: Si ça nous coûte trop cher,
ce régime sur lequel on n'a pas de poignées, au minimum, ayons
l'honnêteté de nous poser la question: Pourrions-nous changer les
choses dans un régime sur lequel on aurait la main complète sur
les poignées?, et ça s'appelle le rapatriement de nos affaires.
Je n'ai pas l'ambition de vous entraîner sur ce terrain-là, mais
je ne veux pas non plus qu'on limite la discussion en disant: On va
créer une espèce d'entonnoir qui va nous amener à dire:
Ça va être la révision du panier de services dans lequel on
va trouver notre salut, d'autant plus, et vous avez raison là-dessus,
que je n'ai pas entendu encore des partis fédéraux traditionnels
qui n'ont pas parlé de coupures de transfert, et c'est d'autant plus
inquiétant qu'on entendait encore hier soir, au «Point»,
qu'il y a comme une surenchère à ce niveau-là. Si on
écoute Mme Campbell et M. Charest, M. Charest en promettait, lui, des
coupures de transfert aux provinces pour 8 000 000 000 $, ce qui nous ferait un
bon 2 000 000 000 $ ici. On en mangerait notre beurrée. J'espère
que vous allez réviser votre statut de chef organisateur pour l'amener
au Québec, celui-là. Comme disait votre premier ministre et notre
premier ministre: Dieu nous en garde, et Dieu nous protège, surtout.
Faisant référence à l'économie, le premier ministre
Bourassa disait, à l'Assemblée nationale: Que Dieu nous vienne en
aide. Je dis: Quant à celui-là, que Dieu nous protège. Que
Dieu nous protège, parce que le Québec va y goûter, comme
c'est parti là.
M. Côté (Charlesbourg): J'apprécie la
distinction, parce que, tout ça mis ensemble, ça faisait
drôle. Ça faisait une moyenne charrette.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Que Dieu nous en protège, de celui-là!
Alors, je souhaite vivement que, pendant la campa- gne qui s'amorce, les vraies
choses soient dites également sur l'ensemble des priorités et, je
le dis comme je le pense, je souhaite, j'espère de notre ministre de la
Santé et des Services sociaux qu'il lutte également pour
l'intégrité du système, et non pas la baisse, parce que
c'est un des acquis les plus importants de notre société depuis
25 ans et dans les sociétés modernes.
M. Côté (Charlesbourg): Mme la Présidente, en
entendant mon collègue, à part la fin, juste avant Charest, quand
il parlait de la totalité des pouvoirs, là...
La Présidente (Mme Loiselle): Que Dieu nous
protège.
M. Trudel: Que Dieu nous en protège.
La Présidente (Mme Loiselle): Que Dieu nous en
protège.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. À part la
totalité des pouvoirs, là, si j'excluais ça de sa
remarque, j'étais presque prêt à lui dire: Viens donc
t'asseoir à côté de moi, parce que tu le traduis d'une
manière différente, mais c'est ça que j'exprime depuis
longtemps. Et j'ajoute même, dans la foulée de ce que j'ai
déjà dit: Peu importe le parti qui sera au pouvoir au
Québec, il y va de la sauvegarde de l'essentiel du régime, et,
avec les défis qui nous attendent demain, vieillissement de notre
population, maladies nouvelles, il nous faut faire en sorte qu'on puisse sauver
l'essentiel et peut-être davantage, je le souhaite, du régime. Si
on ne pose pas ces gestes-là, dans 10 ans, il y aura des gens qui seront
qualifiés de fossoyeurs du régime, parce qu'ils n'auront plus les
moyens et nous n'aurons plus les moyens, comme société, de nous
payer un régime comme celui-là.
Et c'est clair que ce n'est pas plaisant. Un homme politique aime
davantage donner que prendre, et on en a repris passablement au cours des
dernières années, en termes de resserrement, mais c'est pour
sauver le régime. On peut avoir des moyens différents de
l'atteindre, mais, quand on parle de révision du panier de services,
c'est clair qu'il ne faut pas le réduire à sa simple expression
de réviser le panier de services. C'est quand même un gâteau
assez gros, merci! aussi, là, parce que, quand tu dis
«réviser le panier de services», c'est l'ensemble des
services offerts. Et on se l'est fait dire ici, en commission parlementaire,
à plusieurs reprises, par des intervenants: II y a des manières
différentes de faire. Il y a des choses qu'on fait, qu'on ne devrait
plus faire. Et je vais en mettre un, sur la place publique, un dossier, dans
pas grand temps, souhaitant qu'on réussisse à le régler,
une démonstration très nette qu'on pose des gestes aujourd'hui
qui ne sont pas des gestes utiles où on dépense des sous, mais
qui sont cautionnés par une certaine pratique. Il y aurait moyen de
faire mieux sur le plan préventif, sur le plan du
curatif, dans un domaine précis, et on sauverait de l'argent
qu'on pourrait affecter à d'autres choses.
Notre défi, c'est une réallocation d'un certain nombre de
choses, mais pour autant qu'on veuille revoir nos manières de faire,
qu'on puisse revoir notre panier de services. Et il n'y a personne qui va me
convaincre qu'il n'y a pas, à l'intérieur du panier de services,
des choses qu'on faisait il y a 20 ans et qui, à l'époque,
étaient jugées utiles, qu'on continue de faire et de payer
aujourd'hui, qui ne méritent pas d'être revues pour nous permettre
d'aller chercher les sommes qu'il nous faut, sans augmenter le budget du
ministère, tout en faisant face aux besoins qu'on a aujourd'hui et
demain.
Évidemment, c'est un gros défi, et c'est pour ça
que j'ai décidé vous connaissez mes couleurs politiques
de dire que, durant la campagne fédérale, j'interpellerais
les gens. Cela a déjà commencé. Ils ont senti le besoin
d'en parler à Baddeck et Mme Campbell a senti le besoin de parler de
«ticket orienteur». On n'entendait pas ça avant. Mais, ce
qu'il faut comprendre, c'est qu'il y a aussi, à l'intérieur du
Parti conservateur, une certaine prise de conscience quant aux limites de
l'État, et on ne peut pas continuer de maintenir un discours d'exigences
de très haut standard et de couper les transferts. Ce n'est pas vrai.
Ça ne peut pas s'accompagner comme ça. Il faut qu'il y ait une
logique dans tout ça. Et, mon but, c'était de dire aux gens qui
aspirent à diriger le pays: Commettez-vous. Dites-nous le. On est aussi
bien de le savoir maintenant. Si votre intention est de faire en sorte qu'il y
ait une coupure dans les transferts fédéraux confondus de 2 000
000 000 $, 1 500 000 000 $, qui implique le Québec, bien, pour
être capables de réduire votre déficit ou de continuer de
vous permettre de faire le tour du Canada pour annoncer des choses, il va
falloir qu'il y ait une logique quelque part.
Et même de ceux de ma formation politique, ça mérite
d'être interpellé. On l'est, par nos députés, dans
d'autres différentes instances, de notre formation. Et c'est sain que
d'interpeller, et je considère ça sain que, dans un débat
politique comme celui qui s'annonce au fédéral, on puisse
questionner M. Chrétien, on puisse questionner Mme Campbell, ou les
prétendants au trône, et qu'on essaie d'avoir le plus de
clarté possible quant aux intentions, de telle sorte qu'au lendemain de
l'élection on n'ait pas de surprise. Et, si ça devait
s'accompagner par des transferts, par des coupures dans les transferts
fédéraux, ça a des conséquences très
importantes au Québec. On a vécu une période où on
a été capables de les absorber. Bien, capables, disons qu'on a
réussi à augmenter le déficit. C'est là que s'est
retrouvée la baloune et, à partir de ça, on ne peut plus
en ajouter par-dessus le déficit. Ça fait longtemps qu'on dit
ça et c'est toujours vrai. Par conséquent, il va falloir qu'il y
ait de l'assouplissement quelque part. Votre solution à vous, c'est la
globalité des pouvoirs.
M. Trudel: ...moins qu'on questionne les affaires qu'on fait en
double.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, non.
M. Trudel: Ça n'a pas de bon sens. Parce qu'on ne peut pas
non plus se frapper, nous autres, comme Québécois, tout le temps,
et vous venez de le dire: Le Québec je ne parle pas du
gouvernement actuel est obligé d'assumer tout ça sur le
terrain pour maintenir un même niveau de services pendant ce même
moment-là où les grandes interrogations
fédérales... Prenons le rapport Nielsen, qui a été
fait en 1986-1987 sur la révision des fonctions du
fédéral. Voudriez-vous bien me dire ce qui a changé? Rien!
Il n'y a pas une sacrée priorité qui a été
changée là. Promenez-vous dans les régions demandez
aux députés ici pour savoir si ça n'annonce pas, au
fédéral, encore actuellement, des subventions à gauche et
à droite, etc., avec de l'argent qu'on n'a pas. C'est pour ça
que, M. le ministre de la Santé et des Services sociaux du
Québec, on ne peut pas interroger uniquement le panier de services, la
gamme de services assurés. Il faut questionner aussi l'appareil et le
questionner sur les vraies dimensions du fric dont on dispose, celui dont on ne
dispose pas et celui qu'on gaspille ailleurs, et qui nous prive de ces
services, qu'on puisse se payer ces services dans un régime où on
a choisi d'en faire une priorité parce qu'on pensait que c'était
important d'assurer un certain nombre de services, qui que l'on soit, quel que
soit notre niveau économique, quelle que soit la région où
on vit au Québec. (16 h 30)
M. Côté (Charlesbourg): L'exemple qu'il faut le plus
possible tenter d'imiter dans notre logique à nous je ne dis pas
nécessairement dans la vôtre, parce qu'elle est différente
dans sa finalité c'est l'entente sur la jeunesse, qu'on a
signée avec le gouvernement fédéral. Qu'eux
émettent le chèque, ce n'est pas un drame pour moi, mais, qu'ils
l'émettent dans des priorités que nous avons
décidées, je pense que c'est un monde qui est très
acceptable.
M. Trudel: Alors, nous verrons dans 46 jours quelle sera
l'ampleur des dommages, s'il y a lieu. C'est ça?
Le Président (M. LeSage): L'engagement 5 est
vérifié?
M. Côté (Charlesbourg): Des dommages? Je ne
comprends pas, là. Des dommages...
M. Trudel: S'il y a lieu, j'ai dit.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): ...j'aimerais me faire
préciser les dommages.
M. Trudel: Combien ça va coûter au
Québec.
M. Côté (Charlesbourg): Non, ce n'est pas dans 46
jours qu'on va savoir ça.
M. Trudel: Bien, suivant les interprétations et ce qu'on a
dit jusqu'à maintenant, il s'agit de mesurer l'amplitude du...
M. Côté (Charlesbourg): Du transfert.
M. Trudel: ...l'amplitude des coupures de transfert, et non pas
s'il y aura coupures de transfert. Alors, ce n'est pas très,
très, très réjouissant, ce qui nous est
présenté comme perspective, et, pour les Québécois,
entre vous et moi, ce n'est pas très, très rose comme solution
qui nous est présentée. Là, franchement! On est
plutôt dans une partie de souque à la corde où, bon, qui en
mettrait plus: je coupe de 1 000 000 000 $ les paiements de transfert; non, je
coupe de 2 000 000 000 $; non, je vais en couper 3 000 000 000 $. Bon. Oui,
effectivement, que Dieu nous protège de tout ça.
Le Président (M. LeSage): Bon. L'engagement 5 est
vérifié?
M. Trudel: Oui.
Le Président (M. LeSage): L'engagement 6.
M. Trudel: Alors, M. Laliberté recevait un contrat
à durée limitée pour une investigation administrative dans
un certain nombre d'établissements ou un établissement. M.
Laliberté fait beaucoup de vérification pour le
ministère.
M. Côté (Charlesbourg): La question ne sera pas
Hector, d'après ce que je peux comprendre.
M. Trudel: On ne peut rien vous cacher, la question ne sera pas
Hector. CLSC de Rosemont...
M. Côté (Charlesbourg): Gouin, Gouin, Gouin. Des
voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: ...est-ce que vous allez effectivement répondre
favorablement à la demande d'un certain nombre d'intervenants qui
demandaient une enquête publique? Écoutez, franchement, de
l'extérieur pas de l'intérieur, pas dans la boîte,
là ça ne sent pas bon, le moins que l'on puisse dire, dans
cette boîte, et il y a un problème de relations, le moins que l'on
puisse dire, c'est évident, au plan administratif, dans cette
boîte.
M. Côté (Charlesbourg): II y a une certaine
animation terrain qui est supportée par un de vos collègues, et
je pense qu'il faut faire la distinction entre le réel et
l'irréel. J'ai été sensibilisé à une
question d'offre médicale, de services médicaux, au CLSC de
Rosemont, qui a commencé par mettre sur la place publique la
problématique qui, elle-même, divisait le conseil d'administration
du CLSC. Par la suite, notre collègue de Gouin, donc de votre formation
politique, m'a signalé certains faits qu'il croyait irréguliers.
J'ai donc demandé à des vérificateurs d'aller expertiser
et de faire le nécessaire au niveau du CLSC de Rosemont et de me faire
rapport, ce qui a été fait. D'ailleurs, copie de ce rapport a
été transmise au député de Gouin, comme ça
l'a été aussi au niveau du député de Rosemont, mon
collègue M. Rivard, qui avait un intérêt. Il y avait un
certain nombre de constats à l'intérieur qui nécessitaient
des réajustements.
Est-ce qu'on peut étirer l'élastique jusqu'à
revendiquer une enquête publique, compte tenu des résultats de la
vérification et pas d'autres faits qui ont été depuis,
nouveaux, portés à notre connaissance? Je crois que d'exiger une
enquête publique dans les circonstances est une demande
exagérée compte tenu de la nature des gestes administratifs qui
ne suivaient pas le livre et qui ont reçu ou recevront les correctifs
appropriés. Qu'il y ait une interprétation de la part de la
population ou d'une partie de la population, que le CLSC ne répond pas
aux attentes de la population, est une chose. Que certaines parties de la
population aient perdu confiance envers les dirigeants du CLSC, c'est une
chose. Il y a un moyen de régler ça, c'est, bien sûr, par
l'élection à laquelle participeront, en 1995, les gens. Ils
pourront, à ce moment-là, changer le conseil d'administration,
dans la mesure où il ne répond pas à leur attente. Quant
à moi, nous avons, chez nous, consacré passablement de temps,
compte tenu de la nature des faits qui étaient évoqués,
nous avons consacré passablement de temps là-dessus. À
moins qu'il y ait des faits nouveaux, il n'est pas question à ce
moment-ci d'accepter une enquête publique.
M. Trudel: Très bien. Compte tenu de la période de
temps qui demeure, j'aimerais aussi parler d'une autre tutelle qui dure depuis
un très long moment, c'est le Centre de santé de la
Basse-Côte-Nord. C'est encore sous tutelle?
M. Côté (Charlesbourg): Non. On est revenu à
une situation d'un directeur général, qui a été une
directrice générale, qui a éprouvé un certain
nombre de difficultés, j'allais dire d'intégration, mais ce n'est
pas sûr que c'est approprié... peut-être plus d'acceptation
de la part du milieu. C'est un milieu assez spécial. Le conseil
d'administration a donc été restauré,
réinstallé, et il y a un observateur du ministère qui
continue d'accompagner les gens de Blanc-Sablon dans leur démarche
d'autonomie totale.
M. Trudel: Certainement qu'on ne peut pas donner ça de
mémoire ici, mais est-ce que je pourrais demander l'ensemble des
rémunérations qui ont été données à
l'une ou l'autre des personnes qui ont assuré la tutelle? Bon. La
tutelle avait été confiée à
M. Tremblay, Julien Tremblay, du Haut-Richelieu. C'est un CLSC,
ça, Haut-Richelieu?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Parce que ça a duré quand même 2
ans...
M. Côté (Charlesbourg): Ça a
été, oh! une bonne année et demie.
M. Trudel: Une bonne année et demie.
M. Côté (Charlesbourg): Et peut-être
au-delà.
M. Trudel: II est intervenu un très grand nombre de
personnes dans cette tutelle...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...le moins que nous puissions dire. J'aimerais bien
savoir les rémunérations qui ont été
versées, si on peut me les communiquer, et je les énu-mère
pour les fins d'information: donc, au tuteur, M. Tremblay, M. Julien Tremblay,
à M. Ted Poulin qui est intervenu à un titre ou à un autre
dans... Enfin, tous les noms que je vais nommer sont des gens qui sont
intervenus à un titre ou à un autre dans la tutelle, à
titre d'expert, à titre d'aide, à titre de conseiller, etc.
M. Côté (Charlesbourg): Ted Poulin était
davantage, si ma mémoire est fidèle, dans une vérification
très particulière... Et c'est parce que je voudrais...
M. Trudel: Alors, je dis: Les vérifications très
particulières. Je n'énumère pas les titres ou les
informations qui m'ont été communiquées, mais j'aimerais
avoir les réponses sur les rémunérations qui ont
été données aux personnes que j'énumère:
Julien Tremblay, Ted Poulin, M. Luc Bellehumeur, M. Jacques Couture, M. Pierre
Landry, M. Gérald Desaulniers, M. Alain Larouche, M. Serge Piette,
Ginette Tremblay, Marcel Deschamps et Denis Fortin, qui sont toutes des
personnes, dans.ce qui m'a été communiqué, qui sont
intervenues à un titre ou à un autre...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. O.K. Il y a des
fonctionnaires du ministère là-dedans.
M. Trudel: Oui. Bon, alors, la réponse...
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Mais, là
où il y a une rémunération additionnelle pour...
M. Trudel: Voilà.
M. Côté (Charlesbourg): Et ajoutez à votre
liste M. Brodeur...
M. Trudel: M. Brodeur, que je n'avais pas.
M. Côté (Charlesbourg): ...qui a été
le premier mandataire du ministre sur la Basse-Côte-Nord, qui
était, jusqu'à tout récemment, directeur
général du Centre hospitalier régional de Rimouski.
M. Trudel: Est-ce que, par ailleurs, le rapport de la tutelle qui
a pris fin le... enfin, qui a pris fin ces mois derniers...
M. Côté (Charlesbourg): Je ne me souviens pas de la
date. Ah non! ça fait un bout de temps. Ça fait un bout de temps.
Ça fait certainement 6 mois.
M. Trudel: Bon. Est-ce que le rapport de tutelle ou du tuteur
peut être rendu public ou peut me parvenir? (16 h 40)
M. Côté (Charlesbourg): Oui. J'ai pris comme ligne
de conduite qu'il n'y aurait aucun rapport de tutelle ou d'observation qui ne
pourrait pas être rendu public. Ça a toujours été
clair. D'ailleurs, les journaux en demandent de manière
régulière, et ils les obtiennent. Évidemment, il faut
toujours être prudent lorsque des noms de personnes... Les renseignements
nominatifs sont, règle générale, éliminés de
ces rapports-là.
M. Trudel: Est-ce que les dispositions, disons, finales ont
été réalisées en ce qui concerne l'ex-directeur
général, M. Jean Moyen, qui était le directeur
général du centre hospitalier de la Basse-Côte-Nord? Est-ce
que, suite à cette tutelle je vais employer le terme le plus
général que je peux employer le paysage a
été nettoyé au complet en ce qui concerne la situation? Je
ne parle pas du personnel, évidemment, ce serait un peu gros. Est-ce que
le paysage a été complètement nettoyé au sens de
séparation, au sens de suivi des conflits qui avaient été
évoqués à l'époque? Et est-ce que la situation
quant au ministère et au ministre est complètement
dégagée quant à l'ex-directeur, en particulier les
problèmes qui avaient été soulevés de conflits
d'intérêts avec l'ex-directeur général?
M. Côté (Charlesbourg): L'ensemble des dossiers
avait été fouillé à l'époque de
manière assez serrée, et il est clair que nous n'avons plus
d'obligation avec M. Moyen, que la convention collective a été
respectée, l'entente avec les directeurs généraux, dans
son cas, que la vérification a fait l'objet de tout ce qui pouvait
graviter et qui avait été l'objet de dénonciation à
l'époque, et il y a des réponses qui ont été
données, si ma mémoire est fidèle, dans tous les cas.
C'est une situation qui est clarifiée maintenant.
M. Trudel: Très bien. Alors, c'est
vérifié.
M. Côté (Charlesbourg): Les principales
allégations, à l'époque, étaient...
Le Président (M. LeSage): Alors, l'engagement 6 est
vérifié.
M. Côté (Charlesbourg): ...avaient trait à
l'hélicoptère.
M. Trudel: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Utilisation de
l'hélicoptère. De ce que je me souviens, mais ça fait
très longtemps que les réponses ont été
données, les réponses étaient à l'intérieur
du dossier.
M. Trudel: Alors, c'est à l'intérieur du dossier de
tutelle qui pourra m'être envoyé. Merci.
Vérifié.
Le Président (M. LeSage): Est-ce qu'il y a d'autres
engagements, M. le député de
Rouyn-NorandaTémiscamingue, pour lesquels vous vouliez faire une
vérification spécifique?
M. Trudel: Oui. Alors, là, par ordre, on est rendus
à...
Le Président (M. LeSage): 7. L'engagement 7...
M. Trudel: Le numéro 7.
Le Président (M. LeSage): ...du mois de novembre 1991.
M. Trudel: O.K. Ça, ça va. C'est
vérifié.
Le Président (M. LeSage): L'engagement 7 est
vérifié. L'engagement 8.
M. Trudel: Alors, je vais y aller, si vous permettez...
Le Président (M. LeSage): Oui, oui, allez-y, allez-y.
M. Trudel: Je vais vous dire sur lesquels j'ai des questions.
À l'engagement 8, je n'ai pas de questions. À l'engagement 9, je
n'ai pas de questions, enfin, je n'ai pas le temps de poser des questions.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Les engagements 10, 11, 12, 13, ça va, 12, 13,
14 et 15... Enfin, j'ai une question sur 15, mais je... C'est une subvention au
FRSQ, sauf que j'aime mieux économiser mon temps. Je vais vous dire tout
de suite: je vais poser la question et je ne veux pas de réponse tout de
suite. Ha, ha, ha! La question, c'est: Est-ce que la fusion du Conseil
québécois de recherche en science sociale et du Fonds de la
recherche en santé du Québec est toujours... Est-ce que c'est une
question qui est toujours à l'ordre du jour?
M. Côté (Charlesbourg): Mon opinion personnelle, qui
n'est pas celle du gouvernement et n'engage pas, à ce moment-ci, le
gouvernement compte tenu de la démarche qu'il fait, c'est qu'il est
prématuré d'envisager une fusion du FRSQ et du CQRS. Au moment
où on vient de mettre au monde, presque, le CQRS, il faut lui donner les
moyens d'avoir une vitesse de croisière qui lui permette de discuter
d'égal à égal avec le Fonds de la recherche en
santé du Québec. Ultimement et à moyen terme,
peut-être dans 3 ans, que l'on regroupe les 2 sous un même chapeau,
c'est une situation qui est fort plausible et qui est peut-être
même souhaitable.
M. Trudel: Mais, pour l'instant, ce n'est pas l'intention du
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Mais, pour l'instant, ce
n'est pas l'intention du ministre.
M. Trudel: Merci. Alors, sur les autres engagements de novembre,
je n'ai pas d'autres questions, M. le Président.
Le Président (M. LeSage): Alors, les engagements du mois
de novembre sont donc vérifiés.
J'appelle les engagements du mois de décembre 1991.
Décembre
M. Trudel: Décembre 1991, je n'ai pas de questions
spécifiques non plus. Enfin, j'en ai, mais je les garde.
Le Président (M. LeSage): D'accord. Alors, les engagements
de décembre 1991 sont également vérifiés. Les
engagements de janvier 1992.
Janvier 1992
M. Trudel: Janvier 1992, l'engagement 6 en ce qui concerne les
équipements informatiques au ministère me permet certainement de
poser une question quant au renouvellement des cartes d'assurance-maladie
à la RAMQ, puisque nous sommes en cette matière d'informatique.
Écoutez, très brièvement. Ça a été
évoqué publiquement, il y a un bon nombre de ratés au
niveau du renouvellement des cartes d'assurance-maladie, et le nombre
évoqué, par exemple, par le ministre, aux crédits, de 65
000 personnes, si ma mémoire m'est fidèle, qui n'avaient pas
renouvelé leur carte d'assurance-maladie, et qu'on y voyait là un
certain niveau de dépistage, a été plus tard
analysé en termes d'un certain nombre de personnes qui n'avaient, bon,
effectivement pas renouvelé, ou fait leur demande, ou oublié, ou,
en tout cas, négligé de demander leur renouvellement. Je signale
dans la
même question un bon nombre d'informations qui me sont parvenues
de situations difficiles qui se sont créées chez les personnes
âgées en particulier, puisque, bon, on est en matière de
paperasse, il faut bien remplir un certain nombre de formulaires pour
être capable d'en arriver à avoir la carte à la photo... la
carte à la photo, voilà, et que ça cause un certain nombre
de problèmes, en particulier chez les personnes âgées.
Question no 1: Le nombre assez élevé, disons, de retards
ou de personnes qui ne renouvelaient pas, et d'engorgements, a-t-on dit dans
l'information publique, au niveau du renouvellement de la carte, est-ce que
ça a été aplani? Est-ce qu'on a pris des mesures
spécifiques? Deuxièmement, au niveau des personnes
âgées en particulier, au niveau de l'authentification de la photo,
là, ça oblige, dans les régions rurales, un certain nombre
de déplacements, puisque c'est les établissements du
réseau de la santé et des services sociaux qui sont
chargés de l'opération authentication. Est-ce que le
ministère s'est repenché, avec la RAMQ, sur ce
problème-là je le dis spécifiquement, en plus des
difficultés de renouvellement des cartes dont les éléments
ont été véhiculés dans l'information publique
pendant l'été la situation spécifique des personnes
âgées? Est-ce qu'il y a de nouvelles mesures qui ont
été envisagées pour, disons, améliorer le
processus?
M. Côté (Charlesbourg): Relatons un peu les faits
pour être capables de comprendre ce qui a pu se passer au cours de
l'été. D'abord, une date très importante, le 1er juillet.
Le 1er juillet, date de déménagement. Le député me
suit bien, là?
M. Trudel: Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): Le 1er juillet, date de
déménagement, qui a occasionné un certain nombre de
demandes de changements et d'appels téléphoniques, où il y
a eu, au niveau de la Régie de l'assurance-maladie du Québec, une
surchauffe. Pour vous donner une petite idée de l'ampleur de la pression
mise sur la RAMQ pour satisfaire à la demande, il rentre par mois 50 000
téléphones à Québec et 200 000
téléphones à Montréal, ce qui signifie 250 000
appels téléphoniques par mois à la Régie de
l'assurance-maladie. Des commentaires que je reçois, règle
générale, c'est que les gens sont reçus de manière
très polie et que, règle générale, les explications
sont fournies aux personnes qui cherchent de l'information. Ces
déménagements ont provoqué dans l'appareil un certain
nombre de retards quant à la délivrance de la carte avec photo,
dont la plupart des délais sont dus au non-respect par l'individu de
l'expédition de ses papiers avant la date souhaitée par la RAMQ,
et ça entraîne nécessairement un délai dans le
traitement, puis le fait que ta carte vient échue et que tu n'as pas la
nouvelle... Tu ne peux pas espérer envoyer, 2 jours avant
l'échéance de ta carte, ta demande de renouvellement et recevoir,
dans l'espace de 2 jours, ta carte.
J'ai fait la vérification au cours de l'été, parce
que ça m'inquiétait. Je ne dis pas qu'il n'y a pas quelques
erreurs au niveau de la RAMQ, mais, quand on traite un nombre de dossiers aussi
importants que ceux-là, il va toujours arriver l'accident malheureux de
la personne qui envoie sa photo qui est perdue. On lui demande d'en envoyer une
autre et, comble de malheur, on la reperd une deuxième fois. Le niveau
d'irritation est assez élevé, et je pense qu'il faut comprendre
ça dans ce genre de situation là. C'est arrrivé,
ça; c'est des cas qui m'ont été soulevés, c'est
arrivé, mais c'est quand même très marginal par rapport
à l'ampleur de l'opération. (16 h 50)
On est, bien sûr, dans un domaine où il y a un peu de
paperasse bon, c'est un peu ce qu'on souhaitait à l'époque
pour être capables d'authentifier les gens qui doivent recevoir la
carte, et, dernière vérification qui date aux alentours du 18 ou
du 19 août, nous étions dans une situation où il y avait
encore plus ou moins 100 000 cartes non renouvelées. Dans le lot dont on
a parlé au mois de mai lorsqu'on a fait le bilan ici, il est sûr
que, de ce nombre-là, après un troisième rappel de la part
de la Régie de l'assurance-maladie, il y a des personnes qui se sont
réveillées puis qui ont dit: Écoute, là, il faut
que je renouvelle ma carte, puis je ne sais pas trop trop ce qui s'est
passé. Il y a du monde qui s'est réveillé, là, puis
un certain nombre sont revenus. Mais il y a une élimination du fichier
à ce moment-ci de plus ou moins 100 000 cartes, élimination
à tout jamais. Reste-t-il des gens qui n'ont pas de carte ou une vieille
carte dans leur poche et qui n'ont pas senti le besoin de la renouveler? Je
pense qu'on peut présumer qu'il peut en rester, mais pas de
manière substantielle.
Quant à l'authentification au niveau des personnes
âgées, il est clair que, dans des régions rurales,
ça peut occasionner certains problèmes de distance. Il n'y a pas
un CLSC dans chaque village. Il n'y a pas un centre hospitalier dans chaque
village non plus. Ce que nous avons souhaité, c'est faire un bout de
chemin pour voir l'ensemble de la problématique qu'on pourrait
rencontrer puis faire les ajustements qui s'imposent, examiner ce qui peut
être fait. Déjà, on a fait un certain nombre
d'accommodements pour des centres d'accueil privés. C'en en est un autre
exemple, ça. On avait dispensé des centres d'accueil, des centres
hospitaliers de soins de longue durée, mais on ne l'avait pas
nécessairement fait au niveau des centres d'accueil privés alors
qu'il y a des clientèles qui se ressemblent passablement. Donc, une
série de réajustements comme ceux-là. Et j'ai
demandé à M. Cantin, la dernière fois qu'on s'est vus, de
me faire un rapport assez exhaustif sur les problèmes rencontrés
puis des solutions qu'on envisage, et on ajoutera la problématique des
personnes âgées, mais davantage en milieu rural.
M. Trudel: Je ne fais que plaider, M. le ministre, pour les
personnes âgées aussi, la possibilité que l'Association des
pharmaciens propriétaires du Québec puisse jouer un rôle au
niveau de l'authentification,
puisqu'ils sont dans le circuit inévitablement, et,
deuxièmement, aussi pour la catégorie de personnes que sont les
personnes âgées et qui se réveillent souvent à la
pharmacie, pour leurs médicaments évidemment, et qui se
réveillent devant une situation où on n'a pas renouvelé la
carte compte tenu de toutes sortes de situations, principalement reliées
à l'âge. Je demande à ce que vous puissiez demander, par
ailleurs, à la Régie d'examiner la possibilité que les
pharmaciens puissent se porter garants, puissent se porter garants avec un
service spécial. Et ça ne me semble pas lourd comme
mécanique administrative puisque, déjà, les pharmaciens
font les vérifications, à savoir si la carte est changée,
si la carte a été demandée. Je fais juste vous demander de
l'examiner et...
M. Côté (Charlesbourg): Sans pour autant qu'on soit
dans une situation où le pharmacien demande rémunération
pour l'acte posé.
M. Trudel: Sans pour autant que vous soyez dans une situation
où le pharmacien demande une rémunération
supplémentaire. L'altruisme de cette corporation professionnelle et de
ses membres est bien connu à cet égard, n'est-ce pas? Alors, je
vous demande d'examiner cette possibilité ou de la faire examiner, parce
que ça cause un certain nombre de problèmes chez les personnes
âgées, qui sont à cent lieues de l'idée de fraude,
de se dévoiler, de se dérober, etc. Ça va.
M. Côté (Charlesbourg): Opinion d'un
pharmacien...
Le Président (M. LeSage): ...M. le député de
Rouy n-NorandaTémiscaminque.
M. Côté (Charlesbourg): ...opinion d'un
professionnel pharmacien...
M. Paradis (Matapédia): On peut facilement. M. Trudel:
Faire cela?
M. Paradis (Matapédia): Ah oui! puis on est une des
professions peut-être les mieux réparties au Québec, ce qui
pourrait permettre...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: En fait, ce que j'évoquais, M. le ministre,
puisque la réaction est positive aussi de la part du
député de Matapédia, c'est pour l'authentification, mais
c'est surtout pour la catégorie, pour la personne qui, effectivement, se
réveille à la pharmacie...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...pas de carte renouvelée. Il est
obligé de faire payer. Le pharmacien, en général, ap-
pelle à la Régie, lorsqu'il peut avoir la ligne.
M. Paradis (Matapédia): II faudrait changer les
règles du jeu avec la Régie puis que la Régie nous croie.
Ha, ha, ha!
M. Trudel: Non, je pense qu'on peut facilement inventer un
mécanisme spécifique, puisque ce sont des professionnels qui sont
directement en contact avec ces personnes-là...
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'on est sur
le...
M. Trudel: ...qu'ils puissent se porter garants. Et s'il
arrivait, parce que ça peut arriver... Si, dans les mesures de
contrôle, cette personne-là n'a pas le droit... Moi, on m'a dit du
côté de l'Association des pharmaciens propriétaires qu'ils
étaient même prêts à assumer la perte qui pourrait
avoir lieu quant au minime nombre de personnes qui seraient
éventuellement des fraudeurs, si on peut employer cette
expression-là.
M. Côté (Charlesbourg): La suggestion est
très bonne, compte tenu du fait qu'il y a un rétablissement de la
confiance mutuelle entre les pharmaciens et la RAMQ qui est après
s'opérer.
M. Trudel: Tel qu'il ... s'agirait de témoigner pour le
député de Matapédia.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. LeSage): Est-ce que les engagements du
mois de janvier 1992 sont vérifiés?
M. Trudel: Vérifié.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que les engagements
financiers contenus dans les listes d'engagements pour les mois de
février 1992 à juillet 1993 sont vérifiés?
M. Trudel: De février 1992?
Le Président (M. LeSage): À juillet 1993.
M. Trudel: Le motton est gros.
Le Président (M. LeSage): Bien, il est 17 heures.
M. Trudel: Alors, on va commencer par février 1992. Il
reste 5 minutes. C'est bien sûr qu'on n'a pas le temps de...
Le Président (M. LeSage): Je vous ferai remarquer, M. le
député de Rouyn-Noranda, que nous devons terminer nos travaux
à 17 heures. Je vous ai fait remar-
quer à 16 h 30 que nous devions, à 16 h 50, commencer
à procéder à la vérification mois par mois.
M. Trudel: II faut que je vous rende justice, M. le
Président; effectivement, vous m'avez glissé ça à
l'oreille, et j'ai dit qu'à 17 heures c'était prévu, et on
finira à 17 heures. Mais, là, il est 16 h 55, M. le
Président.
Le Président (M. LeSage): Parfait.
Une voix: Oui, mais si vous voulez votre conclusion et M. le
ministre veut sa conclusion...
Février
M. Trudel: Ah! la conclusion de février 1992, c'est que
nous n'avons malheureusement pas le temps de discuter de toutes les
conséquences de l'émission «Enjeux» d'hier soir.
Mais, en février 1992, vous avez commandité, à
l'engagement financier 3, une étude sur le régime de «no
fault» par les médecins. Puis-je disposer de ce rapport?
Êtes-vous disposé à le rendre public dans le contexte des
informations qui ont été diffusées hier soir et qui, sans
l'ombre d'un doute, vont créer une onde de choc au Québec?
M. Côté (Charlesbourg): Je n'ai pas vu
l'émission «Enjeux» hier soir, mais je me propose de la
visionner en fin de semaine parce que plusieurs personnes, depuis le matin,
m'ont évoqué cette émission et sa portée. Je ne
suis certainement pas le ministre qui a le plus voyagé pendant 8 ans,
mais j'ai au moins, dans la préparation de la réforme, fait un
voyage en Angleterre et en Finlande où, au moment de notre passage
là-bas, on était à vivre les premières
années d'implantation du «no fault» sur le plan
médical et ça donnait des résultats très
intéressants.
L'étude qui a été confiée, qui a
été demandée, fait suite à nos engagements de la
réforme d'examiner la question et aussi à des échanges que
nous avons eus avec les fédérations médicales souhaitant
rapatrier au Québec l'assurance qu'a l'Association médicale
canadienne au moment où on se parle, la rapatrier au Québec
puisque nous payons 10 000 000 $ sur les 30 000 000 $ et payons donc pour
l'ensemble des fautes commises avouées, non avouées et
poursuivies, et ce qui fait en sorte qu'on a l'impression qu'on paie un peu
plus cher qu'on devrait payer normalement. On a donc décidé de
faire en sorte de rapatrier au Québec ces sommes d'argent, de
créer un fonds au Québec qui nous permettrait d'avoir cette
couverture. L'Association des hôpitaux du Québec a tenté,
de son côté, une initiative et, dans l'entente que nous venons
d'avoir avec la Fédération des médecins
spécialistes du Québec, on a conclu de mettre un comité
sur pied qui nous mènerait vers une réalisation prochaine de cet
objectif. Le comité démarre cet automne et, à la
lumière d'une étude préalable qui a été
menée pour faire le tour de la question, je pense que c'est une des
voies d'avenir, au Québec comme ailleurs, parce que, là où
ça s'est implanté, il y a effectivement eu moins de gestes
défensifs de la part du corps médical qui met moins de pression
sur le système. Donc, il y a certains avantages là. Le
deuxième, qui devrait être le premier avantage, élimine
toute une série de poursuites ou d'enclenchement de poursuites dont les
individus n'ont pas les moyens, mais qui ont fait les frais d'erreurs, bien
humaines, mais d'erreurs, médicales qui provoquent des situations tout
à fait pénibles pour des individus. Et, dans un système
comme celui-là, il y aura toujours de ce genre de cas là,
malheureusement.
Je vais d'abord en faire une lecture moi-même et je prends
l'engagement... Parce que, au nombre de publications qu'il y a au
ministère, vous comprendrez que j'ai un certain retard dans la lecture.
Ce n'est pas tout du même niveau d'intérêt,
évidemment, vous l'avez compris, et je ferai en sorte de vous en
expédier une copie.
M. Trudel: Très bien, et j'espère que nous aurons
l'occasion, par ailleurs, de trouver l'occasion de requestionner tout le
système de la responsabilité professionnelle...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...et toujours du traitement des plaintes, puisque
nous en aurions, mais comme un très long chapitre à cet
égard, la conclusion étant que des informations
nécessaires, telles qu'elles ont été diffusées hier
soir, sont de nature, le moins qu'on puisse dire, à contribuer à
détériorer la confiance dans le système. (17 heures)
Mars à juillet 1993
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Rouyn-NorandaTémiscamingue, est-ce que les engagements de
février 1992 à juillet 1993 sont vérifiés?
M. Trudel: Qu'est-ce que ça fait quand on répond
non?
Une voix: Tu en parles à ton boss.
Une voix: II faut que tu parles à ton leader.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. LeSage): Tu vas revenir avec une autre
question sous réserve des réponses demandées.
M. Trudel: Alors, donc, M. le Président, pour les fins de
la bonne conduite des travaux de cette commission, je répondrai oui
à votre interrogation...
Le Président (M. LeSage): D'accord.
M. Trudel:... ils sont vérifiés, en mentionnant que
je garde la réserve de poser un certain nombre de questions lorsque nous
aurons maintenant à attendre moins de 2 ans pour vérifier les
autres engagements financiers du ministère...
Le Président (M. LeSage): Alors, la prochaine...
M. Trudel:... donc vous êtes susceptible de vous faire
poser des questions sur ces engagements-là.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Rouyn-NorandaTémiscamingue, s'il vous plaît!
M. Trudel: Et je vais remercier le ministre d'avoir
répondu à nos questions aujourd'hui.
Le Président (M. LeSage): Sous réserve de
l'obtention des réponses aux questions prises en note, la
vérification des engagements financiers du ministère de la
Santé et des Services sociaux contenus aux listes d'engagements
financiers pour les mois d'octobre 1991 à juillet 1993 est
terminée.
Est-ce que vous avez des remarques vite faites avant d'ajourner les
travaux? M. le ministre... M. le député de
Rouyn-NorandaTémiscamingue.
M. Trudel: C'est de valeur qu'on n'ait pas pu parler de
l'Hôtel-Dieu.
Le Président (M. LeSage): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): d'autres...
Hôtel-Dieu
M. Trudel: Ah oui! c'est ça. C'est de valeur qu'on n'ait
pas pu traiter le dossier de l'Hôtel-Dieu aussi, par ailleurs. On y
reviendra.
Le Président (M. LeSage): Alors, la commission ayant
complété son mandat, j'ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 17 h 2)