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(Dix-sept heures onze minutes)
Le Président (M. Joly): Bonjour. Il me fait plaisir de
vous accueillir à cette commission. La commission des affaires sociales
se réunit afin de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 197, Loi modifiant la Loi sur les
services de santé et les services sociaux et modifiant diverses
dispositions législatives, projet de loi présenté par M.
William Cusano, député de Viau.
Mme la secrétaire, nous avons des remplacements?
La Secrétaire: Non, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Aucun remplacement. Alors, M. le
député, je vous accorde la parole.
Remarques préliminaires M. William
Cusano
M. Cusano: Merci, M. le Président. Dans le cadre des
remarques préliminaires, je vais être très bref puisqu'on
vient de finir en Chambre le débat sur le principe du projet de loi. Je
voudrais seulement souligner une couple de points. Je n'ai pas eu la chance
d'élaborer je n'ai pas voulu prendre le temps des
collègues en Chambre sur deux ou trois petits aspects.
Le premier, j'y ai touché de façon un peu globale, c'est
à l'effet que, parmi tous les hôpitaux du Québec, au niveau
de l'identification, il existe une situation qui est vraiment alarmante et
totalement inexplicable. Vous avez des hôpitaux dans vos comtés;
même les personnes qui, de façon directe ou indirecte, par des
conseils d'administration ou des personnes qu'on connaît bien qui
travaillent dans différents hôpitaux... Il faut poser des
questions fondamentales, à savoir, à titre d'exemple, comme
l'indique le tableau du comité on s'est
référé tout à l'heure au rapport du comité
consultatif sur les transplantations d'organes au Québec à
la page 23, qui ressort les centres hospitaliers ainsi que le nombre de
donneurs qu'ils ont identifiés dans une année...
Si on regarde, il y a à peu près 150 hôpitaux au
Québec qui seraient plus habilités que d'autres à
identifier des donneurs. Si c'est un hôpital où vous avez beaucoup
de patients qui sont en soins palliatifs, on ne s'attend pas qu'il y ait une
grande identification de dons d'organes lorsque vous avez une clientèle
qui est extrêmement âgée. Mais, quand vous regardez
l'ensemble des hôpitaux dans le Québec, vous remarquez qu'il y a
seulement 25 ou 26 hôpitaux qui ont identifié, au cours d'une
année, un donneur potentiel. C'est incroyable!
C'est impossible. Mathématiquement, c'est impossible. Alors, il y
a quelque chose qui ne marche pas.
Il y a des hôpitaux que je connais, et ici, je ne voudrais pas...
J'en regarde un ils vont peut-être s'identifier eux-mêmes,
je ne les nommerai pas il y a un hôpital, un des plus grands
hôpitaux de Montréal qui, en 1990, n'a identifié que quatre
donneurs potentiels. C'est mathématiquement impossible. Impossible. Il y
a quelque chose qui doit clocher quelque part. Tous les autres hôpitaux
à travers la province, qu'ils soient impliqués ou pas au niveau
de la transplantation... C'est inacceptable.
Je vais vous dire, c'est un peu ça qui m'a inspiré quand
j'ai commencé à regarder le problème. Ce
tableau-là, quand je me suis mis à le regarder de façon
très attentive... Et je regarde, si on enlève ceux qui ont
identifié un donneur, ceux qui en ont identifié deux et plus, on
en a seulement une vingtaine à travers le Québec. Ça n'a
pas de sacré bon sens! Alors, c'est ça qui m'a amené
à penser que ce n'était pas nécessairement la
volonté. Je pense que c'est la question de mécanisme qu'il
fallait voir.
Deuxième aspect, M. le Président, on en a parlé
tout à l'heure, c'est cette question le député de
Rouyn-Noranda en a parlé de communication. Le projet de loi vise
aussi à éviter que des scènes qu'on a vues, qu'on a
entendues, telles que... Il s'est produit un reportage à Radio-Canada il
n'y a pas trop longtemps, il y a à peu près trois ou quatre mois,
où un médecin d'un hôpital de l'est de Montréal
trouvait totalement inacceptable et c'était un hôpital
transplanteur qu'à l'urgence de ce même hôpital se
trouvait un donneur potentiel et aux soins intensifs se trouvait un receveur
potentiel et que les deux sont décédés parce que personne
n'a fait le lien.
Ça, c'est des choses qui, dans notre société, sont
totalement inacceptables. Il peut y avoir de nombreuses raisons. Ce que je veux
dire, en terminant mes remarques préliminaires, M. le Président,
c'est que le projet de loi, il est très simple. Il n'est pas difficile
à comprendre et j'espère que ceux qui auront à l'appliquer
comprendront très bien le message. Le message est à l'effet que
le nombre de donneurs potentiels doit augmenter par l'entremise de
l'efficacité d'un système qui doit être mis en place. Il y
a des hôpitaux où, avec l'aide justement de
Québec-Transplant, des mécanismes sont déjà en
place. C'est à souhaiter que ces mécanismes-là puissent
bien continuer. Aussi, j'en appelle à Québec-Transplant pour
pouvoir identifier des méthodes très particulières et
très efficaces qui peuvent partager ça... Ils le font, de toute
façon, à travers la province.
Alors, M. le Président, c'est ces choses-là que le projet
de loi essaie d'éviter. Je n'ai pas voulu embarquer
sur la question d'éthique dans ce domaine-là, même
s'il y a des gens qui m'ont approché en sachant que je parrainais le
projet de loi. Ils voulaient que j'en parle. Je pense que, premièrement,
il faut régler le problème du manque de donneurs. Une fois qu'on
aura réglé ce problème-là, bien, je laisserai
à d'autres législateurs, d'autres individus le soin de s'attaquer
à ces problèmes-là. Mais, pour le moment, il faut
régler ça. , Et, comme dernier avertissement, parce que c'est un
avertissement au niveau des centres hospitaliers comme on dit en
anglais, ce n'est pas du «motherhood and apple pie» on veut
que le projet de loi c'est l'intention du côté
ministériel et de l'Opposition une fois adopté, soit en
application et en application efficace. Il faut que tout le monde mette sur
pied le mécanisme nécessaire, justement, pour exécuter le
projet de loi. Je pense que si des directeurs d'hôpitaux ou d'autres ont
des problèmes, ils auront certainement de bons canaux, soit à
notre niveau ou au niveau de l'Opposition, pour nous en aviser.
Alors, c'étaient mes remarques préliminaires, M. le
Président. Je suis prêt à répondre de mon mieux aux
questions qui pourraient être posées sur le projet de loi.
Merci.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le député
de Viau. M. le député de Rouyn-Noranda
Témiscamingue, s'il vous plaît.
M. Rémy Trudel
M. Trudel: Merci, M. le Président. Ça me fait
plaisir de vous retrouver, M. le Président, à la...
Le Président (M. Joly): Moi de même, M. le
député.
M. Trudel: ...commission des affaires sociales. M. Cusano:
Vous vous connaissez très bien.
M. Trudel: Oui, très bien. D'habitude, je dois dire
cependant que, quand vous ouvrez les discussions d'un projet de loi, on
s'aligne plutôt pour des semaines que pour des heures, sinon des mois, et
c'est toujours plaisant, je dois le souligner.
Le Président (M. Joly): Oui. D'emblée j'ai
accepté de présider, sachant que c'est rare qu'un projet de loi
fasse l'unanimité comme celui-ci.
M. Trudel: Ça, c'est le seul petit défaut que je
vous reproche, M. le Président. Vous êtes parfois un peu
présomptueux...
Le Président (M. Joly): Ha, ha, ha! J'ai eu l'occasion
d'échanger avec vous, M. le député.
M. Trudel: ...sur les habitudes des parlementai" res. Vous
prêtez des intentions. Mais je vous le dis, c'est un tout petit reproche
que j'avais à vous faire. J'ai bien dit «petit», tout comme
je dis souvent «j'ai une petite question, en terminant». N'est-ce
pas, Mme la secrétaire?
Une voix: ...
M. Trudel: Sérieusement, M. le Président, oui, je
veux souligner au parrain du projet de loi que nous allons collaborer. Il faut
adopter ce projet-là parce que... Même les informations qui
viennent de nous être communiquées, par exemple, d'un grand
établissement de la région de Montréal: identifier quatre
donneurs en une seule année, franchement, le moins qu'on puisse dire,
c'est qu'on n'a probablement pas fait tous les gestes nécessaires et on
n'est pas sensibilisé à un niveau suffisant. Parce que c'est
toujours ça, l'équation. Lorsqu'on identifie le donneur, on est
en mesure de dire qu'il y a un très haut taux de probabilité
qu'il y ait un receveur, qu'on va sauver une vie, que c'est compatible et qu'on
va sauver une vie. Alors, dans ces circonstances-là, on n'a pas le
droit, nous, comme législateurs, de négliger l'un ou l'autre des
aspects qui pourraient faciliter le processus et s'assurer que tout le
processus est étanche. (17 h 20)
Alors, du côté de l'Opposition, on va collaborer et on va
essayer de faire en sorte que ça ne soit pas que du «wishful
thinking», ces choses-là, et que ça demeure un article
parmi tant d'autres, dans la loi sur l'organisation des services de
santé et des services sociaux, et pour qu'effectivement... Alors,
ça va apporter probablement quelques contraintes dans le système.
Eh bien oui, soit! quant à moi. Si ça apporte quelques
contraintes, il faut que ça nous amène à dire et à
conclure que ça va améliorer la condition. Et quand on parle
d'amélioration, ici, de la condition de personnes, le mot est faible:
ça va nous permettre de sauver des vies. Il ne faut plus que l'on
entende, au Parlement, des témoignages comme celui que vient de nous
rendre le député de Viau, à savoir que, dans un même
établissement parce qu'il l'a vécu, il a été
à même d'être en contact avec ces personnes de façon
plus directe un donneur et un receveur potentiels sont
décédés tous les deux parce que, nous, les bien portants,
nous aurions manqué de faire en sorte que le système soit en
parfaite adéquation. Alors, tout ça, on va y collaborer en termes
d'amélioration.
D'autre part, tout de suite quand vous allez appeler l'article 1 de ce
projet de loi, dans quelques minutes, j'aimerais ça regarder deux ou
trois notions quant aux circonstances qui entourent le geste d'identification
de celui ou de celle qui est désigné comme étant dans une
situation de mort imminente et, aussi, des proches qui vivent cette situation,
pour être capable de faire le tour le plus complet. Ça ne me
semble pas impossible d'arriver rapidement à une formulation qui nous
permette d'atteindre les objectifs et, encore une fois, de contri-
buer à sauver un maximum de vies et, surtout, profiter, au bon
sens du terme, de l'expertise scientifique et médicale qui s'est
développée au Québec. On est en excellente position, au
Québec, là-dessus. On a de magnifiques cerveaux, au plan
médical, qui nous permettent d'espérer et, surtout, de laisser de
l'espoir à ceux et celles qui sont aux prises avec des
difficultés majeures, la difficulté de perdre la vie. Alors, on
n'a pas le droit de négliger quelque facteur que ce soit qui ne nous
amènerait pas à soulager le maximum de personnes et à
maintenir la vie d'un plus grand nombre de personnes. Merci.
Étude détaillée
Le Président (M. Joly): Merci, M. le député.
Alors, les remarques préliminaires étant livrées de part
et d'autre, j'appelle maintenant l'article 1. M. le député, s'il
vous plaît.
Responsabilités du DSP d'un
établissement de soins généraux et
spécialisés
M. Cusano: Merci, M. le Président. Pour bien comprendre
l'article 1, il faut regarder le processus actuel. On a touché un peu le
processus actuel dans la plupart des hôpitaux. S'il n'y a pas
d'initiative de la part des parents de l'individu, c'est presque rare que le
processus soit initié. Vous en avez... Et peut-être que c'est une
des raisons pour lesquelles, dans certains hôpitaux, justement, on
regarde les statistiques qui permettent de déduire ça avec une
franchise intellectuelle assez précise. Il peut y avoir aussi on
le remarque pour avoir parlé avec plusieurs individus dans
certains centres, l'intérêt au niveau des médecins qui sont
en devoir. C'est sûr que les médecins plus jeunes sont plus
sensibles, sont plus ouverts à cette nouvelle méthodologie de
sauver des vies. Et, aussi, les facilités dans un certain hôpital
versus les facilités dans un autre. C'est sûr que s'il y a un
hôpital qui est très éloigné d'un centre
transplanteur, à titre d'exemple, c'est normal qu'il ne l'identifie pas
parce que lorsqu'on arrive pour faire le transport de ces gens-là, c'est
un peu, dans certains cas, difficile. Je ne voudrais pas mettre tout le monde
dans le même bateau en disant qu'il y en a qui ont manqué, sauf
qu'il faut regarder ça de façon très attentive. Alors,
présentement, comme je dis, tout simplement, c'est
l'intérêt du médecin en place, de l'équipe, ou les
parents de l'individu qui vont s'assurer qu'il y a une mise en marche, et c'est
à peu près tout. C'est à peu près tout, là.
Je fais des blagues.
S'il y en a parmi nous qui se sont ramassés dans une urgence
dernièrement, dans les cinq ou six derniers mois... Est-ce qu'il y a
quelqu'un d'entre nous à qui on a demandé si on a notre permis de
conduire? Personne. Personne ici, autour de cette table, ne peut
témoigner à cet effet. Vous demandez ça à n'importe
qui, là, ça ne se fait pas. On demande toutes sortes d'autres
informations, mais on ne demande pas celle-là. On demande même...
Je pense que je commence à comprendre pourquoi, mais on demande le nom
de fille de ma mère, quand je rentre à l'hôpital.
Ça, ça a l'air que c'est bien important pour les archives de
l'hôpital, mais à savoir si j'ai signé ma carte de don
d'organes, jamais. Jamais on ne me l'a demandé et je pense qu'il n'y a
personne ici à qui on a demandé la même question.
Alors, c'est ça que le projet de loi veut. Le projet de loi veut
que l'hôpital établisse un mécanisme, selon les pratiques
et selon aussi le Code civil. Ça, on ne sort pas tout ça du sac.
Ça reste dans le cadre actuel. C'est que et je sais que ça
peut peut-être accrocher, là au moment où
l'individu, le donneur potentiel est en état de mort cadavérique,
en état de mort imminente, c'est à ce moment-là qu'il faut
que quelqu'un prenne la responsabilité d'initier le processus. Initier
le processus, ça veut dire s'assurer qu'il y a eu consentement...
C'est-à-dire qu'il y a eu intention, plutôt, de signaler, soit en
vérifiant, justement, si le permis de conduire avait été
signé ou si la carte-soleil avait été signée, de
s'enquérir auprès des proches qui sont là. Si des proches
ne sont pas là et qu'il y a eu absence d'identification d'une telle
volonté, le Code civil permet justement à l'hôpital de
prendre des mesures pour rejoindre ces personnes-là et obtenir un
consentement.
Alors, de là, il y a une cueillette d'information qui doit
être prise, au moment où la personne devient en état
cadavérique. Suite à ça, quelqu'un doit avoir la
responsabilité de transmettre cette information-là à
l'agence qu'on connaît tous, je pense, à Québec, qui est un
organisme à but non lucratif qui fait la distribution,
c'est-à-dire qui avise les hôpitaux des organes qui sont
disponibles. C'est ce qu'on vise avec ça. Je sais qu'il y a eu plusieurs
suggestions de part et d'autre de personnes dans le milieu, où on
parlait d'une banque de donneurs et d'une banque de receveurs. Je me suis tenu
très loin de ça, d'établir une banque de donneurs, pour
éviter des histoires d'horreur qu'on a pu constater à d'autres
époques avec d'autres personnes.
Alors, c'est un peu ça, là. Les mécanismes
existent. Québec-Transplant, sur une base bénévole, aide
tous les hôpitaux qui sont intéressés à
établir le processus dans l'hôpital. Je pense que tout va
continuer de la façon dont ça se fait présentement et que
ça va se répandre à d'autres hôpitaux. Là
où il n'y a pas de système en place pour s'assurer que le
processus est bien suivi, eh bien, Québec-Transplant et d'autres seront
très fiers, comme ils l'ont fait dans le passé, d'être
présents et d'assister des hôpitaux à donner suite au
projet de loi*
Le Président
(M. Joly): merci, m. le
député de viau. m. le député de rouyn-noranda
témiscamingue, s'il vous plaît, toujours sur l'article 1.
M. Trudel: Merci, M. le Président. Donc, le seul et unique
article à contenu, dans le fond, de ce projet de loi... Bon. Alors,
inutile de le répéter une troisième ou une
quatrième fois... Des précisions, parce que, évidem-
ment, les mots et les verbes qui sont utilisés, les
impératifs là-dedans et j'espère et j'en suis
on ne veut pas que ce soit juste des bons souhaits.
Une voix: C'est ça. (17 h 30)
M. Trudel: Bon. Il y a d'abord la question de la mort imminente.
Je vais vous souligner, M. le Président, que ce n'est pas ma
préoccupation. Ce concept de mort imminente, ce que vous me
répondiez à l'Assemblée nationale, au niveau des
dispositions présentes du Code civil, c'est pour le constat de la mort
clinique, deux médecins. Est-ce que c'est ça? Le
médecin... Pour faire le constat de la mort clinique, ça prend
deux médecins qui ne sont pas impliqués dans le... appelons
ça le processus de transplantation. Vous pourrez me préciser
ça. C'est juste parce que ce... Et là, vous avez employé
une autre expression, dans vos explications, qui était en plein dans mes
notes aussi. Vous avez dit... Et il y a aussi, dans le cas des mineurs,
l'autorisation des proches qu'il faut avoir. Moi, la relation de mort
imminente, en relation avec la situation vécue par on va appeler
ça les proches... Là, je ne ferai pas le prophète de
malheur; je fais juste examiner des situations qui, j'espère, ne se
présenteront jamais: c'est que, par empressement, on déciderait,
du côté d'une direction de services professionnels, que la mort
est imminente et qu'il faille procéder au prélèvement sans
avoir je vais employer les mots les plus généreux et
généraux possible, là sans avoir agi avec
suffisamment de discernement pour que la famille les proches, pardon,
soient prévenus. Parce que, là, il y a comme une
préparation et il y a une décision qui a été prise
aussi, la décision de dire: Bon, il est en situation de mort
imminente... Et ça, ce n'est pas ah! je peux me tromper ce
n'est pas les deux médecins, en vertu des dispositions du Code civil,
qui sont appelés à faire cette partie-là, c'est le
médecin traitant qui est appelé, j'imagine, quelque part,
à dire: Cette personne, oui, effectivement, est dans une situation de
mort imminente.
M. Cusano: O.K. Je vais répondre à...
Le Président (M. Joly): M. le député, s'il
vous plaît.
M. Cusano: Merci. Effectivement, au niveau du constat,
là... Je vais répondre section par section. Quand j'ai fait
référence à l'article 45, c'est justement pour
éviter que les gens pensent qu'à un certain moment, il y a des
individus, des hôpitaux qui font faire des prélèvements,
comme le faisait Leonardo da Vinci lorsqu'il allait dans les cimetières,
là. Ce n'est pas ça, là. Je veux dire, c'est tout
ça qu'on veut éviter. Pour s'assurer, justement, qu'il n'y ait
pas de conflit, le Code civil est clair, en disant, en parlant de
prélèvement: le prélèvement ne peut être
effectué avant que le décès du donneur n'ait
été constaté par deux médecins qui ne participent
ni au prélèvement ni à la transplantation.
O.K.? Alors, ça, c'est aucun conflit d'intérêts par,
si on veut, l'équipe qui s'en va chercher les organes et ceux qui
décident que, bon, bien, cette personne-là est maintenant donneur
potentiel ou pas. O.K.? Bon. Alors, ça, c'est un aspect. Dans plusieurs
hôpitaux, la situation actuelle, et où ça fonctionne
très bien... C'est sûr que la responsabilité d'approche
demeure, dans la plupart des cas, avec le médecin traitant. D'autres
hôpitaux ont décidé de créer des comités
où des infirmières et d'autres personnels sont impliqués;
parce que l'hôpital peut être un hôpital...
Particulièrement dans les hôpitaux où il se fait de la
transplantation, il y a plus d'un contact, ainsi de suite. Alors, il y a des
comités qui sont en place, qui vont justement suivre tout ça
j'appelle ça dans la normalité des choses
c'est-à-dire que, oui, ils vont vérifier pour voir si le permis
de conduire a été signé. Par le fait que le permis de
conduire a été signé, ils vont en aviser quand même
les proches. Ils n'arrivent pas là et disent: Bon, bien, on
vérifie le papier et tout est fini et on s'en va avec ça. Il y a
une approche qui est faite auprès des proches et, soit dit en passant,
il paraît que c'est l'aspect le plus difficile.
Vous savez, lorsque vous faites face, vous, ou moi, en tant que
parent... Notre jeune, qui est maintenant en état de mort imminente, ou
mort cadavérique, ou mort cérébrale, on arrive là
en même temps que le médecin pour essayer de consoler, il n'y a
plus d'espoir, là. Il n'y a plus d'espoir et en même temps on dit
aux parents: Bien, on va prendre son coeur, on va prendre ses poumons parce
qu'ils sont en bonne condition, et ainsi de suite. C'est l'aspect qui est le
plus difficile de la part d'un médecin traitant. C'est pour ça
que, dans certains hôpitaux, c'est les médecins traitants qui s'en
occupent. Il y en a d'autres où c'est un comité et, avec le
temps, ils sont devenus spécialisés. ce qui est
intéressant aussi, m. le député, c'est que, selon
l'étude de balk, 90 % des personnes approchées disent oui. c'est
très intéressant, 90 % des personnes approchées disent
oui. le refus est très minime. alors, le tout se fait déjà
de façon civilisée. où il y a un grand succès,
ça se fait très bien; où il n'y a pas de donneurs
d'identifiés, le problème, c'est parce que ce n'est pas fait, il
n'y a pas de structures en place. alors, j'espère... et comme je le
disais tout à l'heure, pour s'assurer que ça soit fait de
façon civilisée, québec-transplant, vous savez qu'il fait
un travail énorme là-dessus et que, depuis de nombreux mois, il
tente d'établir des comités dans chacun des hôpitaux. mais
ça, c'est des choses à encourager. je ne voulais pas, quand je
regardais le projet de loi, c'est-à-dire la conception du projet de
loi... je ne veux pas dire aux hôpitaux quoi faire. moi, je... on veut
avoir un résultat. les professionnels sont là. les structures
peuvent varier d'un hôpital à l'autre. ce que je pense tout
le monde est d'accord c'est qu'il faut que ça donne les
résultats qu'on veut. les résultats qu'on veut, c'est que, comme
supposément il y a quatre fois plus de donneurs potentiels qui sont
là et qui ne sont pas identifiés, on veut qu'ils soient
identifiés. alors, c'est ça. si ça peut vous
calmer. Mais je pense que c'est important aussi de réaliser que
ces procédures existent et sont très bien. Elles fonctionnent
très bien.
Le Président (M. Joly): M. le député.
M. Trudel: Le député de Viau s'appuie sur le bon
sens éthique généralement très bien répandu
et très bien observé dans nos établissements hospitaliers.
Ce matin, sur l'éthique, on en a tous pris un coup quand on s'est rendu
compte des déclarations du président de la Corporation des
médecins du Québec. Ça nous a rendus inquiets un peu sur
le niveau de conscience éthique qui est généralement
très bien répandu dans notre corps médical, dans nos
établissements, mais qui souffre de quelques failles. C'est pourquoi
je... Vous disiez dans votre argumentation: Écoutez, c'est vrai, il faut
agir avec discernement, dans ces cas-là, parce que... et ça fait
que... Vous voudriez ajouter probablement qu'on doit se fier sur la
responsabilité professionnelle déjà acquise. Je vous avoue
qu'à quelques moments j'ai été tenté de
présenter un amendement, du type, par exemple: En pareilles
circonstances, le directeur des services professionnels doit agir avec
discernement et s'assurer que les proches parents de cette personne dont la
mort est imminente soient informés de la situation.
Moi, pour l'instant, je vais prendre la parole d'un témoin
vivant, mais que ce soit bien noté qu'il faut que ça... Dans
toute cette question du devoir d'informer, quand quelqu'un est un donneur
potentiel et dont la mort est imminente, d'informer qu'il y a une
possibilité de disponibilité, il faut que ça se fasse avec
un discernement certain et avec une compréhension de la situation, que
vous avez très bien évoquée, à mon avis. C'est que,
là, il se vit une double situation dramatique de la part des proches du
donneur. C'est non seulement la rupture qui s'installe mais, en même
temps, une décision à prendre, une décision rationnelle
et, je dirais, probablement, très affective en même temps.
Le témoignage qu'on a entendu tantôt à
l'Assemblée nationale, du ministre délégué aux
Transports, était empreint d'émotion, et on le comprend
facilement. Mais, essayons d'imaginer in situ l'espèce de dilemme ou de
difficulté des circonstances de quelqu'un qui a à assumer la
rupture et en même temps assurer une continuité, et qui, pour
faire cela, doit prendre une décision basée sur la logique, sur
les faits. Alors, c'est dans ce sens-là que je m'inquiétais un
peu, je dois vous dire, de la dimension «lorsqu'une personne dont la mort
est imminente», parce que ça veut donc dire que, dès le
moment où le DSP, à qui on confie la responsabilité
spécifique ici et qui a la responsabilité spécifique,
prend la décision de transmettre l'information à l'organisme
chargé de faire la liaison, c'est qu'il a, à tout le moins
professionnellement, assumé la décision que la mort est imminente
sans qu'il puisse je vois mal comment dire que la personne est
morte, parce que, là, on tombe dans les dispositions du Code civil qui
s'appliquent. Alors, il faut une bonne dose de discernement, un sens de
l'éthique et une compréhension de la situation. Là-dessus,
on ne peut pas tout faire et on ne peut pas tout indiquer dans les lois. On va
continuer à faire confiance à ces professionnels de la
santé et, le cas échéant, ici, au directeur des services
professionnels pour s'assurer que tout se fasse dans des circonstances qui
soient acceptables pour les proches. J'allais dire «la famille»,
mais ce n'est pas toujours le cas non plus; des fois, c'est d'autres personnes.
(17 h 40)
L'autre dimension qui me préoccupait et, à tout le
moins, je veux savoir si le député, dans la préparation du
projet de loi, s'en est aussi inquiété c'est donc que
c'est la première fois qu'on va voir apparaître dans une loi, la
Loi sur la santé et les services sociaux, cette notion de la
désignation par le ministre d'un organisme ou d'une personne
chargée de recevoir l'information et de la communiquer. Sauf erreur,
actuellement, ça se faisait bona fide, ou encore on va appeler ça
le pouvoir résiduel du ministre à gérer le bon
fonctionnement du système. Là, on dit nommément ici un
organisme. À cet égard-là, M. le Président, on en a
été longuement témoin, on a eu des interrogations, je
dirais des interrogations épiques sur la confidentialité. Je sais
que ça a préoccupé aussi, par rapport à certaines
dimensions, le député de Viau parce qu'au premier moment
où il m'a abordé avec le projet de loi il a pris soin de me dire:
Et là, je ne veux pas constituer de banque d'information. Parce que,
vous savez, les banques d'information... Cependant, le projet de loi, donc,
indique formellement que le ministre va désigner un organisme
chargé de recevoir l'information. Soit! Bien. Est-il redondant, est-il
superfétatoire d'indiquer quelques mots pour nommément faire en
sorte que cet organisme ou cette personne soit tenue à la
confidentialité? Vous allez me dire que ça va de soi, que c'est
des organismes responsables, que c'est des gens qui oeuvrent non pas à
prendre un niveau de risque élevé. C'est des personnes qui sont
là pour le mieux-être, pour aider. Tout le monde est bien
intentionné là-dedans. Mais, vous savez, en matière de
confidentialité, on a eu, dans une autre commission, des
témoignages de personnes, de compagnies d'assurances, de salons
funéraires qui étaient très intéressés
d'avoir la liste de ceux et celles dont la mort était imminente. Il faut
toujours se méfier de ces individus qui, par ailleurs, ont beaucoup
moins de scrupules et s'introduisent dans le processus et déjouent le
système à leur avantage. ,Tu te fais hospitaliser pour telle
difficulté puis, deux jours après, tu reçois un appel, pas
de l'assureur, généralement, mais d'une autre personne qui a des
intérêts et qui dit...
Le Président (M. Joly): Bien intentionnée.
M. Trudel: Bon, bien intentionnée et qui dit: Vous avez eu
telle opération. Je pourrais vous vendre une marchette, aujourd'hui, Mme
Chose des choses du genre. Il y a eu des témoignages en
commission sur la loi sur les renseignements à caractère
privé. Alors,
c'est cette dimension-là que je voulais soulever au
député.
M. Cusano: Oui. Ça m'inquiétait beaucoup, en effet.
C'est pour ça que, dans le projet de loi, on parle de toute information
médicale nécessaire. Mais, au niveau de l'information
médicale nécessaire pour savoir si une personne est un donneur
potentiel, on a besoin de savoir le groupe sanguin. On ne parle pas ici
d'information extraconfidentielle parce que la plupart d'entre nous, nous
savons à quel groupe sanguin nous appartenons.
L'organisme qui en fait la dispensation, la deuxième chose dont
il a besoin au niveau de la compatibilité, c'est de savoir... Au niveau
du groupe sanguin, je l'ai mentionné, normalement, c'est la taille et le
poids de la personne. Ça, c'est ce qui est préliminaire. Dans
l'hypothèse où, dans un hôpital, il y a un individu
on identifie le groupe sanguin qui pèse 200 livres puis qui a une
grande taille, il devient un donneur potentiel. L'information qui est transmise
à Québec-Transplant de façon très pratique, c'est
de dire: Nous avons un donneur comme ça; est-ce qu'il y a un receveur
potentiel comme ça? S'il disent non, ça finit là. S'ils
disent oui, il faut entreprendre la question de la compatibilité des
tissus. C'est tout un processus qui est assez long, quand même. Ça
prend une journée et même plus. Plus on a du temps, plus les
résultats sont clairs. Alors, on m'assure de ce
côté-là que ce n'est pas de l'information dans un sens
très privilégié.
Deuxièmement, j'avais consulté le ministre responsable des
Communications et, si vous voulez, je peux déposer la lettre qu'il
m'envoyait le 20 avril 1993 à l'effet qu'il ne voit aucun
problème de ce côté-là. De toute façon,
présentement, c'est ça qui se produit et ça semble... Tu
sais, on ne change pas ça. Le projet de loi ne change rien dans les
grandes mentalités, les grandes philosophies. C'est un projet de loi qui
touche simplement une structure, selon moi. Et, pour répondre à
votre premier questionnement que vous aviez avant votre deuxième
question, à savoir le problème d'éthique, les
hôpitaux qui vont prendre ça au sérieux ou qui peuvent
peut-être déraper un petit peu, je pense que vous me connaissez
assez bien pour savoir que, si quelque chose comme ça se produit, je
vais être là avec un autre projet de loi. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): M. le député de
Viau, moi, personnellement...
M. Cusano: Oui.
Le Président (M. Joly): ...j'aimerais vous entendre parler
un peu, en fait, d'une possibilité de problème qui pourrait
peut-être exister. Moi, ce qui me «puzzle» un peu et qui me
hante, c'est qui a la responsabilité première... Lorsqu'on sait
qu'on a une personne qui est considérée comme mort imminente, qui
a la responsabilité de sensibiliser les proches, les parents? Est-ce que
ce sont les médecins ou est-ce que c'est l'organisme
Québec-Transplant? Si c'est l'organisme Québec-Transplant,
à ce moment-là je me pose la question: Quelle sorte de formation
a-t-il pour en arriver à faire en sorte qu'au niveau, disons, de ce qui
se vit avec la famille actuellement, où on est en train de leur dire:
Des espoirs, il n'y en a plus, c'est fini, là, donc, pour les amener
à passer de la situation où on espérait à
l'acceptation? Moi, j'imagine que si c'est Québec-Transplant, il doit y
avoir quelqu'un qui a touché cet aspect-là. Ce n'est quand
même pas facile d'enlever des espoirs de quelqu'un parce que qu'on dit
toujours «tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir». Bon.
Partant de là, si ces gens-là sont bien préparés,
c'est bien certain qu'ils peuvent être capables d'amener les gens
à réaliser qu'il n'y en a plus d'espoir et peut-être
à accepter la réalité et que, via cette transplantation,
on pourra quasiment assurer ce que j'appelle une survie, si vous voulez, de la
personne qui aura été assez généreuse pour signer
les documents et accepter, au départ, de dire: Dans
l'éventualité de, je suis d'accord à ce qu'on donne mes
organes, ou certaines parties de mes organes, disons. Alors, est-ce que c'est
Québec-Transplant ou si ce sont les médecins attachés
à assurer la survie de cette personne-là qui est en traitement ou
qui est dans la phase terminale?
M. Cusano: Premièrement, pour répondre à
votre question, M. le Président, plus il y a d'écart entre le
groupe qu'on pourrait appeler de receveurs et le groupe de donneurs, moins de
problèmes on va avoir, moins de problèmes d'éthique ou de
conflits d'intérêts, ainsi de suite. Québec-Transplant est
associé à différentes activités. Il ne faudrait pas
placer Québec-Transplant dans une situation de conflit,
c'est-à-dire d'aller chercher un donneur et en même temps d'en
faire la distribution. Il faudrait éviter ça à tout prix.
Cela a été une de mes préoccupations au niveau du projet
de loi, de toujours vouloir m'assurer qu'il y ait une nette distinction entre
les receveurs et les donneurs. Alors, lorsqu'on parle de l'hôpital, du
directeur des soins professionnels, dans mon esprit, on parle du médecin
traitant, on parle d'un groupe de professionnels de l'hôpital qui peuvent
se spécialiser. Quand vous avez... (17 h 50)
Pour certains d'entre vous, lorsqu'un de vos parents est
décédé dans un hôpital, disons, une
infirmière spécialisée vous aide à faire face
à la mort de l'individu; moi, je verrais bien un hôpital
pas un hôpital de 50 lits, mais des hôpitaux de grande envergure
avoir des spécialistes, des personnes qui se spécialisent
dans ce domaine-là, que ce soient des infirmières, d'autres
personnes ou d'autres professionnels qui vont faire le travail avec le
médecin. Alors, le médecin, en général, on peut
dire que c'est le médecin traitant et une équipe de personnes
responsables au médecin traitant, qui font le processus, qui
débutent l'approche au niveau des parents, et ainsi de suite. Une fois
que tout ça est fait et que nous avons le donneur potentiel... Parce
que
le donneur potentiel, comme on le dit dans le projet de loi, doit
être cadavérique ou en état de mort imminente, et aussi il
faut qu'il soit donneur, c'est-à-dire qu'il ait consenti. Une fois que
ça, c'est fait, ça passe à d'autres organismes qui ne
devraient reconnaître d'aucune façon le donneur et
procéder, à savoir la distribution-je n'aime pas le mot, mais
c'est, en fait, ça la distribution des organes qui sont
disponibles.
Le Président (M. Joly): Merci beaucoup. Ça m'a bien
éclairé.
M. Cusano: Merci.
Le Président (M. Joly): M. le député.
M. Trudel: M. le Président, ça m'amènerait
à compléter, enfin... J'ai une interrogation
supplémentaire. Ce que le député de Viau indique et qui
est parfaitement conforme à la réalité, à mon avis,
c'est le médecin traitant qui a la responsabilité
première. Et dans son organisation professionnelle, le patron
professionnel entre guillemets c'est le DSP. Sauf qu'à
Québec-Transplant, ce n'est pas de cette catégorie de personnes
là qu'on parle. On parle de bénévoles. Et il y a des
personnes aussi qui sont employées. Mais on parle de personnes qui n'ont
pas nécessairement l'engagement professionnel.
Je vais vous dire aussi l'autre idée que j'avais derrière
la tête, c'était d'ajouter une phrase: L'organisme ou la personne
désignée est tenue à la confidentialité des
renseignements qui lui sont transmis. C'est probablement une deuxième
paire de bretelles par-dessus la ceinture et la première paire de
bretelles. Mais, en matière de confidentialité et je suis
heureux, et je voudrais que vous la déposiez tantôt, si possible,
la lettre du ministre des Communications je vais vous dire franchement,
j'aime toujours mieux prendre une serrure à double tour ou une double
serrure. Il n'y en a jamais de trop en pareille matière. Il nous
arriverait un cas... Ces cas-là, ce sont toujours des exceptions qui
sont dues à des circonstances particulières. Mais un cas de trop,
ça risque de briser toute la confiance dans le système et le bien
qu'on veut faire ou l'objectif de mieux-être qu'on veut atteindre par un
tel projet de loi. Je le suggère parce que, vous savez, ici, M. le
Président, au ministère de la Santé et des Services
sociaux, on suggère plus qu'on ne fait des propositions.
M. Cusano: Mais peut-être... Excusez-moi. Lorsque je
répondais à la question de notre président, c'est que
Québec-Transplant, à ma connaissance, ne fait pas
l'identification des donneurs. Ce que j'ai dit, c'est qu'il ne devrait pas y
avoir... Plus il y a de différence entre le groupe de donneurs et le
groupe de receveurs, mieux c'est. Québec-Transplant n'est pas là
pour chercher le donneur. Alors, il n'a pas l'information. Il reçoit de
l'information par après et... En tout cas, moi, je ne vois pas la
nécessité... Ça fait cinq ou six ans qu'il opère,
de ce côté-là, au niveau de Québec-Transplant. Je
pense qu'on peut reconnaître le fait que, à ma connaissance, il
n'y a jamais eu de choses confidentielles qui en sont sorties. Je sais
même que, pour s'assurer de garder la confidentialité du receveur,
dans certains cas, ça fonctionne même avec des noms fictifs, pour
garder... C'est un choix qui est offert aux individus. Moi, on me l'a offert,
justement, pour assurer cet aspect de confidentialité là. Il ne
faudrait pas qu'on ajoute ça, là. C'est une préoccupation.
Mais je pense, dans ce cas-ci, que ça serait superflu. Ce n'est pas
nécessaire parce que, premièrement, on n'a pas vécu
l'expérience. Et si, au moment, là... Comme je l'ai dit tout
à l'heure, si jamais on va vivre une expérience semblable, je
peux vous assurer que je vais revenir ici plus vite que je ne suis venu avec ce
projet de loi là.
M. Trudel: Alors, M. le Président, là-dessus...
C'est parce que le député est trop bien intentionné et,
deuxièmement, c'est qu'il pense qu'il va être là
très, très longtemps. Il va être là longtemps...
M. Cusano: Non mais, M. le député, si, moi, je n'y
serai pas, vous allez être là, vous?
M. Trudel: ...mais pas très, très longtemps
nécessairement. Et il faut blinder la loi. Oui, c'est vrai. Mais la
loi... Il pourrait arriver que nos deux bonnes intentions se transportent en
dehors de cette enceinte-là. Ce que je vais demander au
député, c'est de regarder ça à nouveau avec les
gens du ministère et les gens qui l'entourent. Il est toujours possible
pour le député...
M. Cusano: en troisième lecture. '
M. Trudel: ...d'apporter l'amendement en troisième
lecture...
M. Cusano: O.K.
M. Trudel: ...et j'y concourrai à ce moment-là. Je
vous demanderais de l'examiner...
M. Cusano: Oui.
M. Trudel: ...par précaution. Vous avez absolument raison:
Québec-Transplant, aucune tache. Il n'y a aucun problème
là, sauf qu'on ne peut pas toujours se fier seulement à la bonne
volonté à travers les siècled et les siècles. Elle
va faire époque, cette loi-là. Maintenant, ils vont l'appeler la
loi Cusano, vous savez ça. Ah! ils vont dire: La loi Cusano était
à toute épreuve. Vous pourriez peut-être regarder ça
avec les gens qui vous entourent, les conseillers juridiques que vous avez,
l'immense appareil que nous n'avons pas à l'Opposition et, s'il y a
lieu, vous constatez évidemment que j'apporterai mon concours à
une pareille dimension...
M. Cusano: M. le député...
M. Trudel: ...et que ça ne sera pas non plus, je ne
devrais pas le dire, mais ça ne sera pas non plus un motif suffisant ou
nécessaire d'être présent pour que j'appuie le projet de
loi, je vais l'appuyer quand même. Mais je vous le répète,
en matière de confidentialité, mettons plutôt deux paires
de bretelles qu'une.
M. Cusano: M. le Président, je veux assurer M. le
député que je vais prendre tous les renseignements
nécessaires de ce côté-là pour voir et m'assurer
justement qu'il ne devrait y avoir aucun problème et, si
nécessaire et si nécessaire en troisième
lecture, j'en ferai part en Chambre sans aucune difficulté. Mais je
m'engage définitivement à faire les vérifications
nécessaires qu'il demande.
Le Président (M. Joly): M. le député, est-ce
que vous avez toujours l'intention de déposer la lettre du ministre des
Communications?
M. Cusano: Oui.
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît...
M. Cusano: Voici.
Le Président (M. Joly): ...pour le bénéfice
des membres de cette commission.
Document déposé
M. Cusano: Alors, je dépose la lettre du ministre des
Communications en date du... En tout cas... C'est très mal
écrit.
M. Trudel: C'est une transplantation, M. le député
de Viau. Ha, ha, ha!
M. Cusano: C'est une transplantation mal faite. Oui, le 20.
Le Président (M. Joly): Alors, j'accepte le
dépôt, M. le député. Maintenant, est-ce que
l'article 1 est adopté?
M. Trudel: Adopté, M. le Président.
M. Cusano: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 2 est appelé.
M. Trudel: Adopté, M. le Président.
M. Cusano: Oui. Celui-là aussi, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Adopté aussi. Maintenant,
est-ce que le titre du projet de loi, Loi modifiant la Loi sur les services de
santé et les services sociaux et modifiant diverses dispositions
législatives, est adopté?
M. Trudel: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Est-ce que le projet de loi est
adopté?
M. Trudel: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Adopté. Donc, la
commission, ayant rempli son mandat, ajourne ses travaux sine die.
M. Cusano: Merci. Et on fera rapport à la Chambre.
Merci.
M. Trudel: Merci, M. le Président. On fera rapport.
Très bien.
(Fin de la séance à 17 h 58)