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(Dix-sept heures trente et une minutes)
Le Président (M. Marcil): Donc, comme nous avons tous les
députés nécessaires pour entreprendre les travaux de cette
commission, je déclare cette séance ouverte et je tiens à
rappeler le mandat de la commission qui est de se réunir afin de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 30, Loi modifiant la Loi sur les régimes complémentaires de
retraite. Donc, j'aimerais savoir, Mme la secrétaire, s'il y a des
remplacements.
La Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Trudel,
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, sera
remplacé par Mme Harel, députée de Hoche-laga-Maisonneuve;
M. Williams (Nelligan), par M. Gautrin (Verdun).
Le Président (M. Marcil): C'est bien. À ce
moment-là, je vais permettre la présentation des remarques
préliminaires et des motions préliminaires, s'il y a lieu. Donc,
je vais reconnaître M. le ministre de la Main-d'oeuvre, de la
Sécurité du revenu et de la Formation professionnelle.
Remarques préliminaires M. André
Bourbeau
M. Bourbeau: Merci, M. le Président. Ma
présentation d'ouverture sera brève. Nous avons devant nous le
projet de loi 30 qui a pour but de lever le moratoire sur les excédents
d'actif dans les régimes complémentaires de retraite. J'ai la
conviction que les modalités de la levée du moratoire contenues
dans le projet de loi sont réalistes tant pour les employeurs que pour
les participants des régimes de retraite. À la suite des
discussions tenues dans le cadre de la conférence permanente sur la
main-d'oeuvre, il a été décidé de lever le
moratoire par étapes et de confier à une partie externe, soit un
arbitre, le pouvoir de trancher le différend advenant que l'employeur et
les participants ne puissent s'entendre sur l'attribution de l'excédent
d'actif du régime.
Ce n'est pas mon intention de reparler ici des fondements de ces
orientations que j'ai décrits dans le discours d'adoption de principe du
projet de loi. Je voudrais plutôt, cette fois, M. le Président,
détailler un peu plus l'application de deux aspects de la levée
du moratoire. Il importe de savoir que c'est principalement à la
terminaison d'un régime que le problème de la
propriété des excédents d'actif se matérialise. Le
projet de loi consacre la distinction entre le problème des
excédents d'actif des régimes terminés et celui des
régimes en vigueur et il établit que, pour le moment, il ne
pourra y avoir de distribution d'excédents d'actif qu'à la
terminaison totale du régime. Tant qu'un régime est en vigueur,
la propriété des excédents d'actif est moins
préoccupante. L'excédent d'actif d'un régime en vigueur
peut servir à améliorer les prestations des participants et aussi
à acquitter la cotisation d'exercice.
Ces formes d'utilisation des excédents d'actif sont courantes. Le
projet de loi 30 ne changera pas ces pratiques. Ainsi, la première phase
de levée du moratoire, qui est l'essentiel du projet de loi 30, couvre
les régimes terminés au moment de l'entrée en vigueur du
projet de loi ou de la loi et ceux qui se termineront par la suite. Ce n'est
que dans une deuxième phase, plus tard, que des règles de
levée du moratoire seront établies pour les régimes en
vigueur. Cependant, si ces derniers viennent à se terminer avant
l'implantation de la deuxième phase, ils seront alors soumis aux
dispositions contenues dans le projet de loi 30.
M. le Président, ce projet de loi va permettre le
règlement des différends dans tous les cas de régimes
terminés. En effet, le projet de loi oblige l'employeur à
acheminer au comité de retraite un projet d'entente prévoyant
l'attribution de l'excédent, soit à l'employeur seul, soit au
participant et bénéficiaire seul, soit encore aux deux parties,
en spécifiant la part de chacune et la méthode de
répartition des excédents entre les participants. Dans le cas
où une convention collective pourvoit déjà à
l'attribution des excédents d'actif à la terminaison du
régime, une déclaration conjointe des parties tiendra normalement
lieu de projet d'entente. À défaut d'entente parce que plus de 30
% des participants ou bénéficiaires s'y sont opposés, le
différend sera tranché par un arbitre.
D'ici le 1er janvier 1994, le recours à l'arbitrage se fera d'un
commun accord des parties. À compter de cette date, sur demande de l'une
ou l'autre des parties, l'arbitrage deviendra obligatoire dès que 30 %
ou plus des participants ou bénéficiaires se seront
opposés au projet d'entente. D'ailleurs, c'est ce caractère
obligatoire de l'arbitrage prévu au projet de loi 30 qui le distingue de
l'arbitrage conventionnel en droit civil.
Le projet de loi établit que le tribunal d'arbitrage peut
être composé de un ou de trois arbitres, selon l'importance de
l'excédent d'actif à distribuer et selon le choix des parties
dans
certains cas. Les représentants des parties choisiront
l'organisme chargé de mettre en oeuvre l'arbitrage. À partir
d'une liste d'arbitres proposés par l'organisme, les
représentants choisiront le ou les arbitres. S'ils le désirent,
ces derniers pourront toujours s'entendre sur le choix d'arbitres autres que
ceux proposés par l'organisme. Évidemment, lors de l'audience,
les parties auront l'occasion de faire valoir leur point de vue sur le
différend. Selon les circonstances de l'affaire, les arbitres pourront
non seulement trancher en droit, mais aussi en équité.
À titre indicatif, le projet de loi suggère quelques
critères d'équité, tels que l'évolution du
régime, les circonstances entourant les modifications aux clauses de
propriété des excédents d'actif, l'utilisation des
excédents dans le passé, l'information des participants et des
bénéficiaires. Leur décision doit être rendue dans
les six mois; elle est exécutoire et sans appel.
J'ai déjà dit qu'il était impératif
d'établir un mécanisme d'arbitrage sans appel, de façon
à éviter des délais considérables ou des
contestations devant les tribunaux ordinaires. De cette façon, nous
éviterons de retourner à la situation conflictuelle qui
prévalait avant l'imposition du moratoire et de rendre inopérant,
voire inefficace le processus entente-arbitrage établi par le projet de
loi 30.
Sur ce, je propose, M. le Président, que vous cédiez la
parole à ceux ou celles parmi nous qui auraient l'intention de la
prendre.
Le Président (M. Marcil): Merci beaucoup, M. le ministre.
Maintenant je vais reconnaître Mme la députée de
Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Louise Harel
Mme Harel: Je vous remercie, M. le Président.
Permettez-moi d'abord de vous présenter le recherchiste qui sera
dorénavant responsable des dossiers main-d'oeuvre,
sécurité du revenu et formation professionnelle, de même
que des dossiers immigration et communautés culturelles, mais cela sera
l'objet évidemment d'une autre commission parlementaire. Alors, il
s'agit de Me Claude Girard.
J'aimerais également, M. le Président, vous rappeler que,
depuis la mise en vigueur du moratoire, il y a maintenant quatre ans de
passés. Ce moratoire qui avait été adopté en
novembre 1988 ne devait durer que le temps de légiférer dans les
mois qui devaient suivre son adoption. Alors, vous voyez, d'une certaine
façon, la lenteur, la lourdeur de l'intervention législative. Il
faut comprendre qu'entre-temps on a vécu une élection, un
référendum, ce qui n'est pas rien évidemment, puis on
revient après quatre ans au moment où sans doute bon nombre de
retraités parmi ceux et celles qui auraient pu en
bénéficier nous ont déjà quittés pour peut-
être des cieux meilleurs, mais ils n'auront pas pu, finalement, profiter
de cette décision quant aux surplus des caisses de retraite. (17 h
40)
Ce sont là des montants importants; on parle d'un peu plus de 1
000 000 000 $ accumulés. En ce qui concerne les régimes
terminés, ceux qui font l'objet du projet de loi 30, je comprends qu'il
s'agit de quelques centaines de millions de dollars. Et je vous rappelle que la
décision du moratoire avait été prise par le gouvernement
après ce qu'on a appelé le scandale des caisses de retraite,
c'est-à-dire après la fermeture de compagnies comme Singer
à Saint-Jean, comme Simonds à Granby, qui quittaient non pas
simplement pour complètement fermer leurs opérations - et j'y
reviendrai - mais qui quittaient le Québec pour poursuivre leurs
opérations en emportant les surplus accumulés.
Et ça m'amène tout de suite, M. le Président,
à m'étonner que, dans le projet de loi qui est devant nous, on
nous propose de modifier les dispositions sur la terminaison partielle, que
l'on avait pourtant adoptées il y a peu longtemps, il me semble, au
moment de l'examen du projet de loi 116 qui portait sur les régimes
supplémentaires de retraite. Et la crainte que j'ai, M. le
Président, c'est que ce qu'on va faire ne serve, finalement, qu'une
partie seulement de nos concitoyens et concitoyennes, parce que, étant
donné d'abord que le projet de loi 30 ne concerne que les régimes
terminés, le ministre nous annonce qu'il entend légiférer
sur les régimes en vigueur dans une deuxième phase.
J'espère qu'il va pouvoir nous dire quand il entend déposer le
projet de loi à cet effet.
M. Bourbeau: On va commencer par adopter celui-là.
Mme Harel: II l'avait déjà annoncé, il y a
déjà un bon moment. Et je comprends donc que cette
législation sur les surplus des régimes en existence est encore
à venir. Cependant, nous allons - et je le lui indique
immédiatement -collaborer à l'examen et à l'adoption en
souhaitant des amendements que nous lui présenterons au fur et à
mesure de nos travaux, ou que nous sommes disposés à lui
présenter à l'avance, s'il souhaite en faire un examen plus
approfondi.
Nous sommes quand même surpris que, dans le cadre de cette
première phase de législation sur les régimes
terminés, l'on nous propose de restreindre la législation de
façon à ce que les terminaisons partielles ne soient pas
couvertes. Je comprends que les terminaisons partielles sont fréquentes
au Québec puisqu'un bon nombre de filiales peuvent finir leurs
opérations sans pour autant que l'entreprise mère
installée dans une autre province ou ailleurs ne les poursuive de son
côté et qu'il est fort possible qu'un bon nombre de régimes
soient maintenus sans que les travailleurs, en plus de leur mise à pied,
voient
s'envoler la possibilité de profiter du surplus accumulé
en ce qui regarde l'établissement qui sera fermé. Alors,
j'aimerais qu'on puisse, en fait, revenir sur cette question au moment de
l'examen du projet de loi.
Je comprends que le surplus, c'est une chose dynamique, qu'un jour il
peut y en avoir, qu'un jour il peut ne pas y en avoir. Mais ce qui nous est
proposé, c'est la possibilité de reporter le
bénéfice des surplus uniquement lors de la terminaison totale.
Mais la terminaison totale peut ne jamais avoir lieu, évidemment. Je
pense, entre autres - et je le vérifierai - par exemple, aux
travailleurs de Trois-Rivières concernés par la fermeture de
Produits forestiers qui se trouve à être, je crois bien
comprendre, une filiale de CP. Je pense que ces travailleurs seraient
handicapés du fait que le projet de loi ne permettrait pas dans leur cas
le partage des surplus, mais le reporterait lors d'une terminaison totale du
régime lié à une entreprise qui, elle, va sans doute
continuer très longtemps ses activités.
Ceci dit, M. le Président, je voudrais en profiter, puisque le
président de la Régie des rentes est avec nous aujourd'hui et
qu'il le sera vraisemblablement durant toute la durée de nos travaux,
pour le saluer ainsi que toute l'équipe qui l'accompagne et lui dire mon
étonnement devant la décision que la Régie a prise, qu'il
a sans doute recommandée comme président, de porter devant les
cours la décision de la Commission d'accès à l'information
à l'effet de rendre publique la liste des entreprises qui ont pris
congé de cotisations patronales. Moi, je suis vraiment surprise, et je
sais que ce sera l'objet d'un autre débat que mon collègue de
Pointeaux-Trembles entend faire devant cette Assemblée lors de l'examen
de la législation annoncée par le ministre des Communications sur
la protection de la vie privée, etc.
Ce qui est très surprenant, c'est que le législateur,
n'est-ce pas, le gouvernement, ait choisi de créer une Commission
d'accès à l'information qui relève du ministre des
Communications et ait soumis ses ministères, se soit soumis
lui-même, ait soumis ses régies à la juridiction de cette
Commission d'accès à l'information. Et, lors d'une
décision de la Commission d'accès à l'information, qui est
un organisme parapublic, un organisme parapublic comme la Régie
décide de s'y soustraire et tente, avec des fonds qui sont publics, de
contester devant les tribunaux une décision de la Commission
d'accès. Si tant est qu'une des entreprises concernées par la
publication de la liste avait choisi de contester cette décision de la
Commission d'accès, j'aurais pu comprendre, mais que l'on utilise des
fonds publics, en fait, pour essayer de se soustraire et pour tenter d'aller
à rencontre de la décision d'un organisme comme la Commission
d'accès à l'information, je trouve ça, malgré tout,
surprenant. Je pense que ça commande un débat public sur cette
question-là. Et je crois qu'il y a eu déjà, devant la
Commission d'accès à l'information, une représentation par
procureur qui a permis à la Régie de faire connaître son
point de vue. Vous savez ce que ça veut dire, ça. Ça veut
dire qu'une instance de nature gouvernementale va utiliser tous les recours
à sa disposition, des avocats, des procureurs qui sont payés par
des fonds publics, pour essayer de s'opposer à une décision d'un
autre organisme public qui est sollicité par un citoyen.
Je reviens à notre projet de loi, M. le Président, pour
vous rappeler que nous allons, comme je vous le disais tantôt, collaborer
avec célérité à son examen et que nous souhaitons
un climat de travail qui nous permette de poursuivre des échanges
fructueux.
Et je voudrais peut-être simplement, à ce moment-ci, en
plus du problème de la terminaison partielle dont j'ai parlé,
également examiner le problème de l'arbitrage en
équité, qui est un élément fort intéressant.
C'est un élément innovateur qui est introduit dans le projet de
loi qui, permettrait à des arbitres non pas simplement de juger en
fonction de dispositions contractuelles, mais aussi en fonction de l'esprit des
lois et non pas simplement de la loi. (17 h 50)
Cependant, je comprends que, tel que rédigé dans le projet
de loi, c'est l'arbitre qui, à sa discrétion, tient compte des
critères d'équité ou n'en tient pas compte. Je crois que
nous devrions avoir une approche qui amène l'arbitre à tenir
compte des critères d'équité; sinon, il faut comprendre
qu'il pourra y avoir des différences extrêmes entre les
décisions arbitrales puisque c'est sans appel.
Vous savez, lorsqu'on peut utiliser le pouvoir de surveillance des
tribunaux supérieurs-Toute décision arbitrale est, en principe,
appela-ble, n'est-ce pas? C'est très exceptionnel, dans notre
régime juridique, que des décisions d'un arbitre soient sans
appel. C'est très, très, très, très exceptionnel.
On convient que, dans un dossier semblable, ce soit la façon de
procéder pour régler des différends. Là-dessus, le
ministre peut compter sur l'appui de l'Opposition. Alors, on convient donc
qu'on va introduire un régime d'exception puisqu'il n'y aura pas d'appel
des décisions de l'arbitre. Cependant, il faut comprendre que, à
ce moment-là, il faut le plus possible baliser les décisions pour
qu'elles ne s'éloignent pas à des années-lumière
les unes des autres, étant donné qu'il n'y aura pas de Cour
supérieure ou d'instances, comme c'est le cas, en fait, dans notre
régime.
M. Bourbeau: Je m'excuse. Mme Harel: Oui.
M. Bourbeau: Je ne veux, en aucune façon, restreindre le
droit de la députée de Hochelaga-
Maisonneuve de s'exprimer sur les modalités du projet de loi,
mais la députée sait fort bien que, quand on étudie un
projet de loi, parfois on amène des modifications, des changements ou
des papillons au fur et à mesure qu'on chemine. Alors, si la
députée de Hochelaga-Maisonneuve voulait attendre peut-être
qu'on arrive à certains articles avant de... Parce qu'elle parle
spécifiquement de certains articles, et peut-être que les propos
qu'elle tient - je ne dis pas nécessairement ceux qu'elle tient
maintenant là - se révéleront, disons, non essentiels,
disons, inutiles parce que peut-être que des modifications pourraient
être apportées qui feraient en sorte de modifier le projet de loi.
Alors, je ne veux pas lui faire perdre son temps, ni celui de la commission,
mais il faudrait peut-être s'en tenir aux éléments
généraux du projet de loi et on discutera des
éléments particuliers au fur et à mesure qu'on arrivera
aux divers articles.
Le Président (M. Marcil): J'en prends bonne note, M. le
ministre. Cependant, Mme la députée a 20 minutes...
M. Bourbeau: J'admets qu'elle a bien le droit de dire ce qu'elle
veut.
Le Président (M. Marcil): ...pour faire ses remarques
préliminaires et je dois...
Mme Harel: Ceci dit, moi, je prends bonne note des remarques du
ministre. Je comprends donc que, sur cette question-là des
critères d'équité, il entend déposer un amendement,
en fait.
M. Bourbeau: J'ai dit peut-être. On verra.
Le Président (M. Marcil): Ha, ha, ha! Donc, si vous voulez
poursuivre, Mme la députée.
Mme Harel: D'accord. O.K. Écoutez, ce qui faciliterait
énormément les choses - je vous le dis bien sincèrement,
là - c'est que le ministre a déjà certainement en main les
divers amendements qu'H entend proposer au projet de loi. Vous savez, ça
a un très haut niveau de techni-calité, hein? Je n'ai pas besoin
de vous dire que, dans un domaine comme celui-là, on ne rédige
pas nécessairement sur des coins de table le genre d'amendements dont on
a besoin. Moi, j'apprécierais, vraiment en toute bonne foi, là -
on a déjà voté en faveur du projet de loi en
deuxième lecture, puis ce qu'on souhaite, c'est, évidemment,
d'obtenir des amendements -si on pouvait obtenir à l'avance les
amendements pour en faire un examen. D'abord, ça
accélérerait sans doute le processus et puis ça nous
permettrait ensuite de faire connaître à la commission rapidement
notre point de vue lors de l'étude article par article.
Alors, je notais, M. le Président, quelques aspects du projet de
loi, ceux sur lesquels il faut s'attendre que l'Opposition intervienne plus
longuement. Je notais la question de la terminaison partielle, celle des
critères d'équité et puis le dernier étant la
question des ententes. Lorsqu'il y a entente entre les parties, est-ce que la
liberté contractuelle des parties va prévaloir? Lorsqu'il y a eu,
par exemple, déjà signature d'une convention collective ou
lorsqu'il y a eu déjà des dispositions par entente, est-ce que
ça va prévaloir sur la loi? Ce n'est pas indifférent,
cette question-là, parce que, évidemment, il y a des dispositions
dans le projet de loi, notamment la décision, je pense, d'aller en
arbitrage doit être prise lorsqu'il y a opposition par un certain
pourcentage. Alors, est-ce que ces dispositions-là vont prévaloir
ou si les conventions collectives, lorsqu'elles prévoient d'autres
dispositions, comme, par exemple, celle d'obtenir l'accord du syndicat, vont
prévaloir sur les nouvelles dispositions de la loi? Ça, on aura
l'occasion d'y revenir certainement.
Je termine sur deux questions importantes. Les congés de
cotisation patronale, j'en ai parlé dans le cadre des demandes
d'information transmises par l'Opposition à la Régie et qui ont,
finalement, été arbitrées en faveur de l'Opposition par la
Commission d'accès à l'information et qui sont encore
reportées, compte tenu, je pense, de l'appel de la Régie quant
à la décision de la Commission. Mais, sur la question des
congés de cotisation patronale, doit-on comprendre que le ministre a
l'intention de légiférer sur cette question-là lorsqu'il
abordera les régimes en existence? Dans les milieux concernés,
l'impression que les propos du ministre ont laissée il y a quelques
mois, c'est qu'il avait l'intention d'aborder la question des congés de
cotisation patronale lors de l'examen des régimes qui sont en vigueur.
Est-ce que c'est le cas? J'aimerais connaître l'intention du ministre
à cet égard.
Également, il y a la question de l'indexation. On sait que c'est
une question qui a été reportée, l'indexation, qui
n'existe même pas dans la majorité des régimes
supplémentaires de retraite. Alors, est-ce que cette question a
trouvé un certain aboutissement? Lorsqu'on faisait l'examen du projet de
loi 116, ça avait été reporté,
déféré à plus ample examen. Alors, qu'est-ce qu'il
en est?
Et puis je termine, M. le Président, par la question des
règlements. On verra avec le projet de loi 30 que, très,
très souvent, on nous réfère à un règlement
qui sera donc mis en vigueur. Alors, définitivement, M. le
Président, dans ce genre de législation, on a
intérêt à examiner la réglementation, parce que
c'est elle qui nous indique souvent les choix et l'application des principes
généraux. Alors, j'aimerais savoir du ministre si le
règlement, qui doit suivre la loi sur les surplus, est
déjà rédigé, ce qui devrait être le cas avec
les délais qu'on connaît, et s'il a l'intention de jouer à
la cachette avec le
règlement ou de le faire connaître à la commission.
Je vous remercie.
Le Président (M. Marcil): Merci beaucoup, Mme la
députée de Hochelaga-Maisonneuve. Il reste à peine une
minute pour nos travaux. J'aimerais probablement, si M. le...
Mme Harel: Consentement.
Le Président (M. Marcil): ...appeler l'article 1.
M. Bourbeau: J'aimerais dire quelques mots, M. le
Président. La députée de Hochelaga-Maisonneuve a
posé quelques questions. Peut-être qu'il serait bon de
répondre à ces questions-là. Avez-vous objection?
Le Président (M. Marcil): Moi, je n'ai aucune objection,
sauf que nous sommes à l'étape des remarques
préliminaires, donc lorsque les remarques préliminaires sont
terminées...
M. Bourbeau: Bon, bien, ça sera...
Le Président (M. Marcil): S'il y a consentement...
M. Bourbeau: ...de toute façon, très court, M. le
Président.
Le Président (M. Marcil): ...allez-y.
M. Bourbeau: C'est simplement pour dire que, non, je n'ai pas
l'intention de toucher à l'indexation du tout. Les congés de
cotisation, on verra éventuellement lors de la phase 2, là, s'il
y a lieu ou non de regarder ça. Pour ce qui est du règlement,
dès qu'on va voir que le projet de loi s'achemine vers une adoption,
dès qu'on va avoir une certaine assurance, on va mettre en forme le
règlement qui est en phase de préparation
présentement.
Le Président (M. Marcil): Merci beaucoup, M. le ministre.
Donc, à ce moment-là...
Mme Harel: Je comprends qu'un groupe de travail chargé de
la rédaction du règlement a été mis en place avec
la Régie et que ce travail est déjà terminé. Alors,
je comprends que le règlement, pour avoir eu connaissance de l'existence
du groupe de travail et connaître des gens qui en font partie, il est
déjà rédigé.
M. Bourbeau: J'ai parlé d'un projet de règlement
tantôt, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Ça va, O.K. (18
heures)
M. Bourbeau: On va maintenir l'expression «projet de
règlement», je crois.
Le Président (M. Marcil): Ça va. Donc, je vais
appeler l'article 1.
Étude détaillée
Établissement et entrée en vigueur
M. Bourbeau: L'article 1, M. le Président, prévoit
des modifications à l'article 14 de la Loi sur les régimes
complémentaires de retraite. Cet article 14 énonce le contenu
obligatoire d'un régime de retraite.
La première modification proposée vise à ne plus
exiger l'adresse de l'employeur partie au régime, tel que prévu
au paragraphe 1° de l'article 14, en raison du caractère changeant
d'une telle donnée et de l'obligation de modifier le régime
à chaque changement d'adresse.
La deuxième modification propose que le régime n'ait
à prévoir le nom de l'assureur, tel que l'exige le paragraphe
8° de l'article 14, qu'au cas où le régime est garanti. La
multiplicité des assureurs garantissant des remboursements aux
prestations d'un régime non garanti ainsi que les changements
fréquents d'assureurs rendent très lourd le processus de
modification des régimes et justifient l'intervention
législative.
La troisième modification proposée introduit, dans
l'article 14, le paragraphe 16° qui prévoit que le régime
devra dorénavant identifier clairement à qui reviendra
l'excédent d'actif du régime au cas de terminaison totale. La
nouvelle disposition limite à trois possibilités les stipulations
que peut prévoir le régime en regard du droit à
l'excédent d'actif déterminé lors de la terminaison,
à savoir, premièrement, l'employeur seul, deuxièmement,
les participants et les bénéficiaires seuls ou,
troisièmement, l'employeur et les participants et
bénéficiaires, avec indication, dans ce dernier cas, du
pourcentage qui reviendra à l'employeur, d'une part, et aux participants
et bénéficiaires, d'autre part.
Le Président (M. Marcil): ça va. merci beaucoup, m.
le ministre. compte tenu du temps, nous allons ajourner nos travaux à
demain matin, 10 heures.
(Fin de la séance à 18 h 2)