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(Quinze heures quatorze minutes)
Le Président (M. Joly): II me fait plaisir de vous
souhaiter la bienvenue à cette commission. Je vous rappelle que la
commission des affaires sociales se réunit afin de procéder
à l'étude détaillée du projet de loi 15, Loi
modifiant diverses dispositions législatives concernant l'application de
la Loi sur les services de santé et les services sociaux et modifiant
diverses dispositions législatives. Mme la secrétaire, est-ce que
vous nous annoncez des remplacements?
La Secrétaire: Non, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Merci beaucoup. Au moment
d'ajourner hier, nous avions appelé l'article 42. Donc, je rappelle
l'article 42.
Loi sur les services de santé et les services
sociaux et modifiant diverses dispositions législatives
Financement des services (suite)
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, ce
que j'avais compris hier soir, à minuit moins trois, au moment de se
laisser, c'est qu'on était rendus à une situation où on le
reprenait par-dessous.
M. Trudel: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça?
M. Trudel: C'est ça. Et ça va marcher comment,
déjà?
M. Oicaire (André): Je vais vous demander de
résumer la situation.
M. Trudel: Si j'ai bien compris votre explication d'hier soir
à minuit moins trois, nous allons commencer... Dorénavant, le
processus commencerait par le bas, c'est-à-dire qu'au niveau
régional vous demanderiez de définir d'abord les programmes, je
dirais les programmes dans lesquels vont être distribués les
éléments de l'enveloppe globale. Je ne reviens pas sur
l'enveloppe globale tout de suite parce que je comprends que, dans le premier
temps de l'enveloppe globale, au niveau des régies régionales,
pour l'instant - je le dis sans trop de méchanceté, sans trop
rire - ça va être l'addition des budgets des établissements
actuels, pour ce qui est de l'an prochain, dans les mois qui viennent. Les
programmes n'étant pas définis, vous ne souhaitez pas que les
régies régionales soient aux prises avec ces affectations qui, de
toute façon, en termes de permutation entre les programmes, seraient
peut-être difficiles. Mais c'est bien ça que vous m'avez dit hier
soir: On va demander, à la base, dans les régions, de situer
ça dans des programmes. Là, je ne peux pas continuer si vous me
dites: Non, ce n'est pas exact.
M. Dicaire: Pas totalement exact.
M. Trudel: C'est votre voisin qui déteint.
M. Dicaire: Non...
M. Côté (Charlesbourg): Je peux aller travailler, si
vous voulez. Ce n'est pas l'ouvrage qui manque.
M. Dicaire: Au fait, ce n'est pas loin de la
vérité.
M. Trudel: On s'améliore, on s'améliore.
M. Dicaire: Pour être capables d'éventuellement en
arriver à une allocation budgétaire par programme, encore faut-il
définir les programmes. Il faut savoir d'abord s'il va y avoir cinq, six
ou dix programmes, définir les périmètres et les contenus
de ces programmes-la et, à l'intérieur des programmes,
définir les activités, définir les clientèles
visées par ces programmes, etc. Bon. Cette
responsabilité-là, de par la loi 120, est la
responsabilité du ministère. C'est le ministère qui doit
définir ces programmes. Sur la base de ces programmes, je dirais que
l'élément moteur ou majeur au niveau des régies
régionales, ce sont les plans régionaux d'organisation de
services, de sorte qu'une fois que le ministère a défini ses
programmes, avec ses activités et ses clientèles, les
régies régionales vont devoir préparer les plans
régionaux d'organisation de services. C'est évident que les
régies régionales ne pourront pas commencer à faire leurs
plans régionaux d'organisation de services avant que le ministère
n'ait défini son programme. Donc, elles vont faire leurs plans
régionaux d'organisation de services. Un plan régional
d'organisation de services, disons que c'est une identification de
l'organisation des services avec, je dirais, les producteurs ou les
établissements qui vont devoir produire, livrer ces services-là
avec des objectifs de résultats, des objectifs de performance. Une fois
que ce PROS est fait, il est soumis au ministère pour approbation.
L'allocation budgétaire, de par le programme qui aurait
été défini, est allouée à la régie
régionale, et, à l'intérieur des postes, ils ont
défini les établissements ou les producteurs qui vont livrer ces
services à
l'intérieur des programmes. Donc, ils allouent à
l'établissement qui fait partie du PROS les sommes qui sont
prévues à l'intérieur du programme et à
l'intérieur du PROS. Là, l'établissement se retrouve avec
une allocation budgétaire qui est reliée au PROS, qui est
reliée au programme.
Il peut arriver, et ce ne sera pas exceptionnel, que des
établissements se voient allouer des budgets en fonction de plusieurs
programmes. Il y a, dans le réseau, des établissements qui sont
multivocationnels ou multifonctionnels, soit en fonction des clientèles,
soit en fonction des secteurs qu'ils ont à desservir. Alors, un
établissement pourrait se retrouver avec plusieurs programmes et, si
vous additionnez tous ces programmes, ça constitue le budget total de
rétablissement.
Ce qui est demandé aujourd'hui par les modifications que vous
retrouvez dans la loi d'application, c'est de faire en sorte qu'on n'ait pas de
disposition législative qui rende cette allocation d'une
rigidité, je dirais, institutionnelle et législative, pour faire
en sorte que les établissements puissent aussi disposer d'une certaine
marge de manoeuvre, à l'intérieur de leur budget global qui est
réparti entre plusieurs programmes. Si, sur le plan législatif,
il est aussi précis que ce que vous retrouviez dans la loi 120, il n'y
aura pas de possibilité de réallocation ou appelez ça de
permutation d'un programme à l'autre, et là, on vient
d'écraser, on vient d'étouffer les établissements.
M. Trudel: Je m'excuse.
M. Dicaire: Je veux quand même la reprendre dans son
contexte...
M. Trudel: O.K.
M. Dicaire: ...parce que je dirais que c'est le point
d'arrivée. C'est ce vers quoi on veut tendre.
M. Trudel: O.K. Parfait.
M. Dicaire: Disons que ça peut prendre deux ans, ça
peut prendre trois ans, ça peut prendre quatre ans, on verra, selon
notre capacité, selon les ressources, selon la façon d'y arriver.
C'est évident qu'autant au niveau du ministère qu'au niveau des
régies régionales on ne pourra pas, dans une même
année, faire tous les programmes puis faire tous les PROS. Ce serait
utopique, à moins d'organiser et d'équiper d'une armée de
fonctionnaires, autant au niveau du ministère qu'au niveau des
régies régionales, et ce n'est pas ça qui est
prévu. Donc, ça va se faire d'une façon progressive pour
en arriver éventuellement à avoir l'ensemble du portrait sur la
base de programmes. C'est ça qui est proposé. (15 h 20)
M. Trudel: Ça, c'est dans le monde idéal,
là.
M. Dicaire: Ce n'est pas dans le monde idéal, c'est la
situation projetée.
M. Côté (Charlesbourg): C'est...
M. Trudel: C'est l'idéal recherché. C'est
l'objectif recherché.
M. Côté (Charlesbourg): Ça a toujours
été la même, de toute façon.
M. Trudel: Non, non, mais c'est...
M. Dicaire: C'est ce qu'on trouve dans le document.
M. Côté (Charlesbourg): Ça a toujours
été la même.
M. Trudel: Oui, oui, oui. Non, non. Ce n'est pas ça que je
conteste.
M. Dicaire: Ce n'est pas l'idéal parce que, pour moi,
c'est réalisable. La seule chose, c'est que...
M. Trudel: Non, mais l'idéal est réalisable.
Ça, ça ne s'oppose pas du tout.
M. Dicaire: O.K. C'est correct.
M. Trudel: Ceux qui n'ont pas d'idéal dans la vie,
ça ne mène pas loin.
M. Dicaire: Alors, si vous le prenez comme ça, ça
va.
M. Trudel: Non, non. L'idéal, c'est un objectif que tu te
fixes et tu dis: Dans le temps, je vais mettre un échéancier.
Sauf que, là, vous venez de dire: Les régies régionales ne
pourront d'évidence pas dessiner leur PROS, pour employer leur
expression, tant que l'appareil central n'aura pas lui-même
décidé ses programmes. Ça coule de source, ça. Et
ça me semble tomber sous le sens, de dire: Deux ans, trois ans, quatre
ans. Ça tombe sous le sens, quatre ans, compte tenu de l'ampleur de la
machine et de ce qu'on a déjà discuté il y a un an. Ce
n'est pas hors de la réalité, ça, de l'atteinte d'un
idéal. C'est là que vous m'avez dit hier: Pour y arriver, on va
aussi demander, en même temps, aux établissements à la
base, dans les régies régionales, d'imputer leur argent, de les
dessiner en programmes pour en arriver à ce que la définition de
programme en haut puisse refléter également la notion de
programme qu'on retrouvera à la base. J'ai peut-être mal compris,
mais il me semble que j'ai entendu ça hier soir. C'est pour ça
que j'ai sauté sur le morceau en disant: On va recommencer par
là-bas. Parce que vous
disiez: On ne peut rien commencer par le haut et on a cette
période de trois, quatre, cinq ans. Et là, on va demander aux
gens de la base, aux régies régionales et aux
établissements, parce que c'est là que ça commence, de
nous définir leur programme, de commencer à dessiner leur argent
par programme pour que nous autres, en haut, par ailleurs, au niveau des choix,
on puisse s'arrimer également sur les besoins: orientation
régionale des programmes, des services à la clientèle, aux
usagers. Et zénith.
M. Dicaire: Ce que j'ai dit hier...
M. Côté (Charlesbourg): Ça, c'est
l'idéal, zénith.
M. Trudel: Zénith 1-800, 1-800, c'est le 1 qui appelle
pour les 17, s'il vous plaît.
M. Dicaire: Ce que j'ai dit hier, c'est que... Je pourrais
peut-être le reprendre en d'autres termes. Si on veut boucler la boucle,
du haut en bas ou du bas en haut, II est évident qu'il va falloir mettre
en place des systèmes d'information qui, à toutes fins pratiques,
n'existent pas. Les systèmes d'information sont conçus davantage
sur des bases autres que celles d'une approche par programme, ce qui nous
permet de plus en plus d'évaluer la performance des
établissements par les DRG, par épisode de soins, par
durée de séjour, par coût moyen, etc., et qui nous permet
de comparer un établissement sur des bases à peu près
identiques ou analogues, je dirais, la performance de l'un par rapport à
l'autre, et qui nous permet également de suivre, je dirais,
révolution financière et budgétaire de nos
établissements. Ça, je pense que c'est relativement bien
développé et que ça va demeurer, pour la raison que j'ai
évoquée hier soir.
Il va falloir également, une fois qu'on aura un peu défini
et cerné ce qu'on veut en termes de programme de PROS et au niveau des
établissements, voir de quelle manière il va falloir mettre en
place des systèmes d'information au niveau des établissements
pour être capable de dire ce qu'ils ont fait avec les sommes qui leur ont
été allouées en fonction du PROS et du programme qui a
été élaboré, et être en mesure,
éventuellement, de faire en sorte que l'établissement puisse
rendre des comptes à son conseil d'administration et aussi à la
régie régionale, et la régie régionale,
après ça, au niveau de l'Assemblée nationale.
Il va falloir dessiner, bien sûr, 'des systèmes en cause
à cet égard-là. Il va falloir également, si on y va
par programme, et si on prévoit des règles budgétaires qui
pourraient être de 5 %, de 10 % de possibilités de permutation
d'un programme à un autre, avoir des systèmes qui nous permettent
de voir ce qu'ils ont fait, ce qu'ils ont dépensé et ce qu'il
reste à engager sur ces sommes-là. Et s'ils ont une
disponibilité, voir s'il y a un transfert de ce programme-là
à l'autre moyennant les règles que j'évoquais tout
à l'heure. Il faut mettre en place des systèmes qui n'existent
pas et qu'il faut préparer et élaborer, qui ne seront
peut-être pas d'une grande complexité.
M. Trudel: Mais là, je comprends que votre idéal
vous habite parce que vous retombez dedans, et je ne dis pas ça de
façon négative. Vous me dites: II va falloir avoir les
instruments, l'information de gestion pour être capable de bien
gérer ça, pour savoir si le dollar que j'envoie pour jeune
prévention est bien utilisé. Jeune prévention, c'est ce
que votre boss va toujours vous demander dans n'importe quel système
quelque part parce qu'on a l'imputabilité devant l'Assemblée
nationale, devant la population. Mais pour en arriver à cela...
D'abord, je fais le premier constat que, de façon
réaliste, on ne pourra pas arriver à ça beaucoup avant la
prochaine période quinquennale, avant cinq ans, parce que
développer des systèmes d'information de gestion et, encore
là, dessiner des systèmes d'information de gestion, ça va
supposer de grandes orientations, le minimum, l'analyse de fonctions, que les
grandes orientations des programmes soient dessinées au plan central. Tu
ne peux pas monter tout à fait ton information de gestion si tu ne
connais pas le cadre dans lequel tu vas opérer.
C'est partiel, ce que je dis là, dans le sens où vous
pouvez bien me dire: Un système d'information de gestion, ça peut
gérer n'importe quelle information, peu importe laquelle je demanderai
de digérer dedans, «garbage in, garbage out». Ça
dépend de ce que je mets dedans. Soit! Mais les caractéristiques
du système, pour être capable d'évaluer et de
contrôler comme il le faut, il faut que tu saches dans quel environnement
tu te situes, dans quel type de programme. Moi, ce qui me préoccupe
beaucoup, c'est comment, par ailleurs, on peut en arriver à
définir un PROS quand je ne connais pas les programmes qui vont
alimenter ce PROS, premièrement. Deuxièmement, comment je peux
construire un PROS si je n'ai pas ce que j'appellerais une politique des
services de soins de santé et des services sociaux au Québec.
Comment tu peux en arriver à dessiner ton PROS?
Si, moi, dans la région de l'Estrie... Non, on va prendre la
mienne. Dans la région de l'Abi-tibi-Témiscamingue, si je
décide que, compte tenu de l'état de santé de la
population, du nombre et de l'état de santé, je vais m'occuper
non pas de l'ultraspécialisé, mais à aller jusque dans les
spécialités, je veux répondre à tous les besoins de
ma clientèle, ce qui va impliquer, évidemment, que ce soit
«freaké» quelque part en vertu de cette
clientèle-là. Mais si la régie régionale n'a pas le
programme du ministère ou le plan de services du ministère en
disant: Vous êtes autorisés à dispenser ceci en Abitibi,
vous êtes
autorisés à dispenser cela à Val-d'Or, vous
êtes autorisés à dispenser ce service-là, ça
va prendre nécessairement, je ne peux pas voir comment, une politique de
dispensation des services sur l'ensemble du territoire québécois
avec les arbitrages douloureux que cela suppose, en passant. Mais ça va
prendre une politique de services. Sans ça on va se réveiller
toujours dans un système bureaucratique idéal qui n'atterrira
jamais. (15 h 30)
M. Dicaire: Quand on parle d'une période... Je veux juste
reprendre certains points. Ça m'apparaît important. Quand on parle
d'abord d'une période de quatre ou cinq ans, que vous parlez d'une
situation, disons, projetée ou idéale, c'est pour l'ensemble, je
dirais, des programmes de santé et services sociaux. C'est
évident que les travaux actuellement en cours avec le comité
MSSS-CRSSS, il y a des programmes qui vont peut-être pouvoir s'implanter
plus rapidement que les autres. On ne pourra jamais implanter ça en
bloc. Donc, il est possible qu'après un an ou après deux ans il y
ait un ou deux programmes qui puissent être mis en application, mais que
l'ensemble de la situation, pour l'ensemble des programmes, vous le retrouviez
dans quatre ou cinq ans.
Deuxième chose. C'est évident que le PROS, ça ne
peut pas être un exercice purement mécanique. Il faut que
ça se réfère à des programmes du ministère
et à des politiques du ministère. C'est la mission
première du ministère. Vous n'avez qu'à regarder
l'article, je pense que c'est 461, qui définit les fonctions
ministérielles. Je dirais que le fondement premier du ministère
d'être là avant, d'être là après et au niveau
de l'exécution, au niveau de la réalisation, etc., de
l'organisation des services sur le territoire, c'est le palier régional.
Donc, c'est le fondement du ministère. Donc, vous avez raison quand vous
dites: Pour faire un PROS, bon, en d'autres termes, il faut être
mécanique. Donc, ça doit se référer à des
programmes.
Il y a une pièce majeure qui va transcender tout ça, qui
est la politique de santé et de bien-être. Donc, vous partez de la
politique santé et de bien-être qui est l'encadrement, je dirais,
général de tout ça. De là vont découler les
programmes et les politiques et, sur cette base-là, il y aura des plans
d'organisation des services et des ressources budgétaires
allouées aux établissements sur la base du plan d'organisation
des services. C'est aussi simple que ça. Avec, bien sûr, des
indicateurs d'équité interrégionale qui est basée
sur la richesse et sur les besoins des régions. Actuellement, on est en
train de développer ces indicateurs-là pour, je dirais, ce qui
pourrait être éventuellement des programmes et de regrouper, en
fonction de ces programmes-là, les masses budgétaires qui sont
allouées à un groupe de clientèles ou allouées
à des fins bien spécifiques et de voir comment ça pourrait
être réparti, disons, sur une base régionale. C'est aussi
simple que ça.
M. Trudel: II y a une analogie de pensée dans la
description de la situation que vous faites avec la balloune qu'on avait
soufflée en annonçant la régionalisation des budgets de la
RAMQ. Je vais vous dire bien honnêtement que ça m'effleure
l'esprit. Les régions du Québec - ce que, le 7 décembre,
le ministre avait annoncé, je n'ai pas besoin d'aller lui relire sa
phrase - avec la régionalisation des budgets de la RAMQ, tout le monde
était parti en goguette dans les régions, y compris les
administrateurs des différents établissements qui disaient: Bon,
comme on va avoir notre juste part, compte tenu de l'état de
santé de notre population et du nombre, bien sûr, et, à la
fin de l'année, supposons qu'on n'ait pas les effectifs médicaux
et qu'on n'ait pas pu dispenser tous les services et que le coût des
services achetés ailleurs nous laisse un résidu de 25 000 000 $,
on ramasse ça dans la région et on le dépense à
d'autres fins. On fera l'autopsie de ça le moment venu sur la RAMQ.
Mais là, j'ai l'impression que le système théorique
qui est en train de s'élaborer va à peu près nous mener
à ça dans le sens suivant, où vous dites très bien
- et je suis content que vous confirmiez ce que j'ai écrit dans La
Presse il y a à peu près six mois, c'est-à-dire qu'il
faut absolument qu'il y ait une décision centrale, l'avant et
l'après, vous dites. Et les exécutants sur le terrain, faites-moi
ça. Mais ce n'est pas ce qui se raconte actuellement. Ce n'est pas
ça qui est véhiculé. Au niveau de ce que vous avez
appelé une régionalisation, vous avez dit, dans les commentaires
en commission parlementaire: Une certaine déconcentration vers la
décentralisation. Il n'y en aura pas. Ce n'est pas vrai qu'on va
demander aux membres des conseils d'administration des régies de faire,
de gérer la décentralisation. Ce qu'on va leur demander, c'est
d'appliquer, de faire en sorte que les opérations se déroulent
sur le terrain suivant les programmes du ministère qui vont être
vérifiés par après. Alors, si on pense que les
régies régionales, avec les établissements, vont devenir
des instruments de planification et d'orientation des services, ce n'est pas
parce qu'on a fait ajouter le mot «planification» dans l'article,
ce doit être rendu 631, quelque part, ce n'est pas parce qu'on a fait
ajouter ce mot-là que ça vient de transformer la
réalité. Et ne me répondez surtout pas: Oui, oui, on l'a
mis dans la mission des régies régionales d'avoir une mission de
planification. Le processus que vous m'expliquez fait en sorte que de la
véritable régionalisation pour les gens de régions qui
seront à l'assemblée publique et qui seront au conseil
d'administration de la Régie, ils vont exécuter ce qui va
être décidé centralement, et le central va s'organiser
aussi pour contrôler tout ça.
Je pourrais vous dire rapidement une troisième façon
d'illustrer ça. Si vous additionnez tous les budgets des
établissements, vous transférez ça, vous envoyez la grosse
enveloppe brune à la régie régionale de l'Estrie, avec
mission évidemment de la répartir entre les établissements
et avec les programmes d'où cet argent-là provient, et
organisez-moi ça dans le champ de votre région, et que dans la
région de l'Estrie la grande priorité c'est la santé
mentale, alors, si la grande priorité, c'est la santé mentale,
vous autres, vous envoyez la grosse enveloppe avec les programmes. Alors,
comment pourraient-ils dire: On va changer ça et on va développer
la santé mentale. On ne pourra pas faire ça.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Si vous le permettez,
on va tenter de resituer un certain nombre de choses. Je veux bien admettre
qu'il y a une différence sur l'enveloppe fermée
régionalisée de la RAMQ par rapport à ce qui a
été dit dans la réforme et par rapport aux
résultats d'aujourd'hui. Mais vous allez admettre avec moi qu'on n'a
jamais dévié de cap quant au fond sur les programmes. Quand on a
dit: L'avant, le pendant et l'après... Quand on a dit: L'avant, c'est
l'affaire du ministère, et l'élaboration des programmes, c'est le
ministère, on n'a jamais dit que c'étaient les régies.
Jamais! Première des choses.
Ce qui découlait des programmes, c'étaient des plans
régionaux d'organisation de services. Ce dont on s'est toujours servi
comme exemple, on dit: Prenons le programme personnes âgées -
c'est celui-là qu'on prenait autour de la table, quand on discutait -
quand on transfère, on a un programme centralement au niveau des
personnes âgées, et qu'on arrive avec des services aux personnes
âgées, ça signifie maintien à domicile, ça
signifie hébergement. L'exemple qu'on a toujours pris, on a dit: Quand
la régie régionale va faire son plan régional
d'organisation de services, si elle choisit d'investir dans du maintien
à domicile et dans des solutions intermédiaires au lieu du
béton dans de l'institutionnel lourd, c'est son choix à
l'intérieur du plan régional d'organisation de services. C'est sa
liberté à elle, à l'intérieur du programme, de
mettre l'emphase sur ce qu'elle voudra au niveau du programme régional
d'organisation de services qui va forcément se traduire tantôt par
des budgets dans des établissements, dans des institutions, et c'est
comme ça que va se réaliser le programme régional
d'organisation de services.
Il n'a jamais été question d'autre chose que ça,
jamais, ça a toujours été le même langage. S'il y en
a quelque part, dans le champ, qui véhiculent autre chose que ça,
ils véhiculent leur propre vision, certainement pas celle que le
ministère a véhiculée depuis de nombreuses années.
La différence entre aujourd'hui, avec les amendements, par rapport
à hier - on a peut-être rêvé, à l'occasion,
nous autres aussi - on dit: Dans un monde idéal, et je l'ai dit
tantôt, je ne l'ai pas caché, on pense que c'est quatre ou cinq
ans avant d'être capable d'aboutir à tout ça. Le plus vite
possible on va pouvoir en tranférer, mieux ça va être, mais
bien fait. (15 h 40)
Effectivement, il y a eu des discussions au ministère à un
moment donné. On s'est dit: Programme par programme. En cours de route,
on s'est dit: Ce n'est pas sûr qu'on ne handicape pas nos gens si on ne
le fait pas tout d'un bloc. Donc, on le fait d'un bloc. Là, on dit: D'un
bloc, là, c'est vrai. Bon. Évidemment, on évolue et on
analyse pour essayer de faire le mieux qu'on peut, nous autres aussi, avec les
moyens qu'on a. On s'est dit: On handicaperait les régions si on leur
passait le paquet au complet. C'est ça, ça n'a jamais
été différent de ça; il n'a jamais
été question de prendre l'enveloppe et de dire: II y a tant de
citoyens dans la région de l'Estrie. Ça se traduit de
manière équitable par un per diem de tant par personnes, on vous
envoie ça et vous choisissez le programme que vous voulez. On
s'était dit, à l'époque, personnes âgées...
Le phénomène des itinérants, par exemple, ce n'est pas un
phénomène qu'on connaît beaucoup à Gaspé. En
commission parlementaire, quelqu'un de l'Abitibi était venu nous dire
que c'était très important chez vous, mais je pense qu'il devait
faire référence peut-être à ceux qui dispensent des
services. Alors...
Une voix: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Mais une chose est certaine,
c'est une problématique au niveau de Montréal. Alors, tu as des
programmes, on prend en santé mentale, il faut s'inspirer de ce qui
s'est passé au niveau de la santé mentale sur le plan des PROS.
Il y a un programme-cadre, au niveau du ministère, avec des sous, et les
régions ont fait leur plan régional d'organisation de services
qui se traduit par des services dispensés dans les
établissements. Il n'a jamais été question d'autre chose
que ça. Ce que ça change, c'est le temps pour le réaliser.
Au lieu de dire: On transfère le paquet, l'enveloppe, tout le kit, par
programme, en avril 1993, on dit: Ça va prendre plus de temps, mais
l'objectif idéal, l'idéal est toujours le même. On va
prendre un peu plus de temps pour l'atteindre, peut-être de meilleure
manière. C'est ça, la différence.
M. Dicaire: Peut-être un petit complément. Si on ne
croyait pas à la régionalisation ou à la gestion
régionalisée, je dirais que la meilleure façon de noyer le
poisson, à la connaissance des éléments qu'on
possède aujourd'hui, serait de dire: Sur la base des programmes, les
régies régionales vont faire leur PROS et, une fois que tout
ça sera fait, on transférera les crédits. Et là, on
se retrouverait, dans trois ou quatre ans, avec tout le risque que cela
comporte.
Si on le fait aujourd'hui avec une période de transition, mais en
transférant, dès le 1er avril 1993, la gestion de ces
enveloppes-là, l'allocation de ces enveloppes-là par les
régies aux établissements et le suivi budgétaire et
financier de ces enveloppes-là de la part des régies
auprès des établissements, je dirais: Je pense que c'est une
marque et une démonstration qu'on tient à la
régionalisation, et une marque de confiance à l'égard de
ces organisations-là qui vont prendre forme et qui vont prendre place,
disons, en région, au cours des prochains mois.
J'irais plus loin que ça, parce que ça m'apparaît
important de tout resituer ça dans son contexte et par rapport à
la loi 120. Ce qui vous a été présenté hier soir et
ce qu'on essaie de présenter aujourd'hui, et ce n'est peut-être
pas assez clair, c'est pour ça que, si c'est nécessaire, on peut
toujours clarifier: II y a trois choses fondamentales là-dedans, et ce
sont ces trois objectifs qui sont visés par la proposition que vous avez
aujourd'hui. Premièrement, c'est la gestion régionalisée.
Comme je viens de vous le dire, on veut absolument pouvoir le réaliser.
La meilleure façon de l'exprimer, c'est en transférant,
dès le 1er avril, ces enveloppes-là, avec, bien sûr, la
période de transition sur la façon d'allouer ça. Bien
sûr qu'on veut que ce soient les régions qui le fassent avec
toutes les indications que ça a sur l'organisation du ministère.
Je dirais que c'est le premier objectif important qui est visé par notre
approche.
Le deuxième, c'est de dire qu'on n'abandonne pas pour autant
l'allocation par programme. Je pense qu'il y a suffisamment de
réflexion, de témoignages et de travaux actuellement en cours et
une volonté de le faire. Tous les autres articles et dispositions
prévus, autant au niveau de la mission du ministère que du reste,
pour mettre en marche, en place, des mécanismes et des travaux à
l'intérieur d'un encadrement bien défini pour en arriver à
faire l'allocation par programme, graduellement, au fur et à mesure
qu'on est prêts et d'y arriver globalement, dans quelques années.
Pour nous, c'est fondamental et important.
Le troisième, à travers toute cette
préoccupation-là - et ça aussi, ça a fait l'objet
de discussions, d'observations et de commentaires dans le cadre de la
commission parlementaire sur la loi 120 - c'est de donner une certaine
souplesse, une flexibilité aux établissements, ne pas les
enfermer non plus dans un carcan tellement rigide qu'on les atrophie.
La proposition qui vous est présentée, à notre
avis, réconcilie ces trois objectifs qui, en soi, constituent des
défis extrêmement importants: allocation par programme, souplesse
et flexibilité aux établissements et gestion
régionalisée, disons, de ces enveloppes-là et du suivi de
ces enveloppes-là. C'est ça qu'on fait, avec, bien sûr,
tous les effets et les impacts que ça peut avoir sur l'organisation. La
proposition qui est sur la table, c'est ça. Ce n'est pas
fondamentalement différent de ce qui avait été
présenté, c'est dans la manière de le faire, mais de
s'assurer qu'on est capable de le faire correctement, avec les
préoccupations qui viennent d'être énoncées.
M. Trudel: Moi, je ne veux pas vous tirer la pipe plus longtemps
qu'il ne le faut sur le fait que vous ayez changé d'idée parce
que vous avez pensé que votre idéal se réaliserait en six
mois et que c'était irréaliste. Je vous dirai simplement: Je vous
l'avais dit.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est vrai. M.
Trudel: Vous disiez: Oui, oui, à l'époque.
M. Côté (Charlesbourg): C'est vrai. Non, mais ce
n'était pas... Honnêtement, pour être bien loyal envers tout
le monde, il n'était pas là, assis à côté de
moi. On a tenté... Évidemment, dans les deux solutions, il y
avait des risques. Mais on évolue et il y a peut-être des choses
qu'on va changer, aussi, en cours de route. Évidemment, quand on essaie
de planifier l'idéal et qu'on essaie de le réaliser, on rencontre
en cours de route un certain nombre de pépins. Si on ne change pas de
cap, on va se casser la gueule et on va briser ce qu'on ne veut pas briser. On
veut conserver ce qu'il y a de bon tout en le modifiant; c'est un peu
ça. Évidemment, si le politicien n'est pas capable de s'asseoir
à un moment donné et dire: Oui, on a peut-être
été impétueux un petit peu... Il faut être capable
de le dire à l'occasion parce que, ce qu'on vise, c'est un
système idéal.
M. Trudel: Alors, cette partie-là... M.
Côté (Charlesbourg): On va... M. Trudel: ...on va
régler là-dessus...
M. Côté (Charlesbourg): C'est enregistré,
à part ça.
M. Trudel: C'est enregistré, réglé
là-dessus, c'est-à-dire que les admissions sont faites. Point.
Mais vous n'avez pas l'impression, par ailleurs, que, dans l'orientation qui
est adoptée - je ne veux pas être particulièrement
taché comme ayant un niveau de résistance aux changements
élevés, je ne veux pas avoir cette
caractéristique-là dans ma vie...
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! M. Trudel:
Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, dans ce
qu'on plaide, il faut faire attention aussi, pour...
M. Trudel: II faut être conséquent.
M. Côté (Charlesbourg): ...ne pas être
obligé de faire des aveux plus tard.
M. Trudel: Conséquent. Mais vous n'avez pas l'impression,
pour que les régions puissent en arriver à être capables et
que vous soyez capables d'en arriver, au niveau central, à une
définition des programmes, peut-être pas tous en même temps,
peut-être par morceaux, vous n'avez pas l'impression que tout ça
doit être précédé d'une politique de services?
Encore une fois, comment vous allez faire? Comment on peut, dans une
région, dessiner son PROS dans tel ou tel secteur, ou le PROS
régional, le plan régional d'organisation de services, si je n'ai
pas, il faut au moins que je dise le minimum des paramètres des services
que je peux dispenser dans cette région ou des services que je veux
dispenser au citoyen dans cette région? Vous disiez tantôt: Ah!
sur le comment, l'exemple est souvent employé, personnes
âgées, il faut que je donne des services à 12 000 personnes
âgées dont 5000 sont en perte d'autonomie, etc., et je peux
organiser la réponse de façon différente de ce qu'elle est
actuellement ou de ce qu'elle pourrait être dans le système
actuel. Mais si je décide, dans mon plan régional d'organisation
de services pour mes citoyens et mes citoyennes, que, dans ce qui couvre
l'ensemble des services assurés jusqu'à maintenant pour tous les
citoyens du Québec, je peux donner ça dans la région du
Bas-Saint-Laurent? Alors, je dis: Oui, je peux organiser le comment si je peux
m'organiser autrement. Mais, dans ce comment en particulier, il va falloir que
j'aie des ressources qui me viennent de la région de Québec.
Comment je peux me dessiner un PROS, à ce moment-là? Ça va
être tous azimuts, c'est au plus fort la poche. C'est comme le
référendum fédéral, ça; si tu en as en
masse, tu as de l'oseille et tu es présent un peu partout et tu as une
grosse machine à lobby, tu tires ça...
M. Côté (Charlesbourg): C'est mêlé un
peu, là.
M. Trudel: C'est un exemple illustratif... M.
Côté (Charlesbourg): Je comprends... M. Trudel: ...que
vous comprenez bien.
M. Côté (Charlesbourg): ...mais ce n'est pas la
meilleure illustation.
M. Trudel: Non, mais vous voyez ce que je veux dire...
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais...
M. Trudel: ...c'est, s'il n'y a pas de plan de dispensation de
services...
M. Côté (Charlesbourg): ...il y a une politique de
santé et bien-être; elle est bonne. hier, j'en ai parlé.
j'ai dit: au moins, on va pouvoir taper dessus...
M. Trudel: Elle me fait saliver, là. (15 h 50)
M. Côté (Charlesbourg): ...elle est là, une
politique de santé et bien-être avec des programmes, programmes
qui vont refléter ce qu'est la politique de santé et
bien-être dans chacun des domaines. On parlait de cinq, on parlait de six
programmes. Est-ce que ça va fondamentalement être
différent de ce qui s'est passé, comme exercice, dans le cas de
la santé mentale? Je ne pense pas. On va s'inspirer de ce qui a bien
marché et ce qui n'a pas bien marché, dans ces cas-là, et
qui se traduit forcément par la dispensation de services à partir
du moment où on a fait un constat de l'état de santé de
notre population.
Il est bien clair - et c'est ce qu'on avait dit - qu'il faut laisser une
marge de manoeuvre dans le plan régional d'organisation de services au
niveau de la région, par exemple personnes âgées... Laisser
de la place aux initiatives. Ce plan régional d'organisation de services
va devoir revenir pour une approbation au ministère qui va être en
tout point conforme au programme lui-même. Finalement, ce n'est pas le
ministère qui va dire: Ça, ça ne marche pas. C'est un
«go» en principe, c'est un «go, no go». C'est comme
ça que c'a fonctionné au niveau de la santé mentale. C'est
comme ça qu'on fonctionne de plus en plus avec les CRSSS sur
différents éléments. C'est comme ça que ça
va marcher, mais ça va se traduire définitivement par la
dispensation de services.
Prenons un autre exemple. Est-ce que le ministère va laisser au
niveau des ultraspécialités, par exemple... Je laisse
ça... On décide demain matin, à Gaspé, d'avoir un
centre de traumatologie de niveau tout ce qu'il y a de plus «top».
C'est comme ça que ça va marcher. Est-ce qu'on va laisser, par
exemple, une région dire: Bien, écoute, les ministres ont
décidé qu'il y avait 11 ou 12 centres hospitaliers universitaires
et ils ne nous ont pas désignés, nous autres, tassez-vous, vous
autres, à partir de notre programme courte durée et
spécialité, on va en créer un? C'est notre autonomie
à nous autres. On va prendre cet argent-là. Bien voyons donc!
Disons que ça n'a pas de bon sens. C'est clair qu'à ce
moment-là, d'une politique de santé et bien-être, des
programmes du ministère qui sont en lien avec la politique de
santé et bien-être, des PROS qui sont en ligne avec tout ce qu'on
vient de dire, qui se traduisent par des services, bien sûr que ça
va finir par...
M. Trudel: Prenez votre exemple d'ultra-
spécialisé. C'est évident que ça va demander
une politique de dispensation des services sur le territoire
québécois de la part de l'État. Je ne parle pas des
objectifs, là, les objectifs dans une politique de santé et
bien-être qu'on va s'en tirer un bon matin. Tout ça doit
s'accompagner d'une politique de dispensation des services, sans ça...
et d'un mécanisme d'établissement, aussi, de détermination
de cette politique de services, parce qu'il y a différentes visions,
là-dedans, aussi. Ce n'est pas rien qu'une politique de
l'économie de dispensation des services, là, qui compte. On est
sur l'ensemble du territoire québécois. Il y a des
caractéristiques particulières dans ce territoire-là. Si
tout ça n'est pas couplé, je dirais, n'est pas devancé par
une politique de dispensation des services qui, elle aussi, va demander des
arbitrages, va demander quo les régions s'expriment, je le souhaite au
plus haut point, et avec une volonté politique qui sera présente
à un degré plus ou moins intense, suivant qu'on corrige ou
pas.
M. Côté (Charlesbourg): On se rejoint
là-dedans. On se rejoint là-dedans. Quand on parle, par exemple,
de tout ce qui est en oeuvre actuellement... Quand on parle au niveau de la
jeunesse, c'est un cas. Quand on parle du maintien à domicile, c'est un
cas. Quand on parle de cardiologie, c'est un cas. Quand on parle
d'hémodialyse... Quand on parle de traumatologie... Quand on parle de
préhospitalier... Ce sont toutes des pièces qui sont à
tomber les unes après les autres. Santé publique... C'est tout
après se faire. C'est tout après se faire dans les
différents domaines. Il est bien évident que la politique de
santé et bien-être, si on vise à tout couvrir, jamais on ne
réussira. Il faut cibler un certain nombre de choses. Et, au-delà
de la politique de santé et bien-être, il va quand même
rester quelque chose.
M. Trudel: Là, vous parlez à votre cravate. Je ne
l'ai pas, cette politique-là.
M. Côté (Charlesbourg): Je parle à ma
cravate? O.K. Alors, très heureux. Je parlerai à la vôtre
dans pas grand temps.
M. Trudel: Non, ce n'est pas ça... Il faut absolument que
tout ça... Il faut donc admettre que la prochaine période
quinquennale, la prochaine période de cinq ans, ça va
certainement être pendant cette période-là si on veut en
arriver à appliquer cette politique...
M. Côté (Charlesbourg): La totalité. La
totalité. Il y a des programmes où on va être très
bien avant cinq ans. Mais si on veut appliquer... Parce qu'il y a des
programmes qui sont plus faciles. Quand on regarde personnes
âgées, ce n'est pas le programme le plus compliqué de tous
les programmes. Quand on recoupe dans l'ensemble de la problématique
courte durée avec ultra-spécialité, c'est un petit peu
plus compliqué, merci.
M. Trudel: Sur la période de transition qui commencerait
l'an prochain, on pourrait appeler ça comme cela, ça veut dire
qu'on continue les approbations par établissement des budgets, et on
additionne, si on veut, si on prend cette expression-là, on additionne
les budgets des établissements et on transfère ça dans une
grosse enveloppe brune par rapport aux petites enveloppes blanches, à la
régie régionale. C'est bien ça qui va se passer?
Une voix: Avant le 1 er avril.
M. Trudel: avant le 1er avril, oui.
M. Côté (Charlesbourg): Ou sinon le quart
M. Trudel: Ou sinon le quart.
M. Dicaire: Je ne voudrais pas banaliser ce qui va se passer
d'ici à avril, ni la manière, par la suite, dont ces sommes
seront gérées régiona-lement à partir d'avril 1993,
mais vous allez voir qu'il y a quand même un certain nombre de
pièces de ce puzzle qui vont être mises en place et qui sont quand
même significatives. Il est peut-être bon de rappeler qu'en avril
1993 les programmes ne seront pas en place, ils ne seront pas
élaborés globablement, les PROS non plus n'auront pas
été réalisés et les régies qui auront
été nouvellement créées, à toutes fins
pratiques, ne posséderont pas, je dirais, toute l'expertise qu'elles
devraient avoir dans les mois et les années qui vont suivre au niveau de
la gestion régionalisée de ces enveloppes. Donc, quand on regarde
ces trois préalables, on dit: Qu'est-ce qu'on peut faire pour avril
1993?
Ce qui va être fait pour avril 1993, on veut que l'allocation de
ces ressources aux établissements soit faite par les régies.
Globalement, ça va reposer principalement sur les bases historiques des
budgets qui étaient accordés aux établissements. Je dis
«principalement» pour la raison suivante: Les établissements
sont là, il y a du monde dans les établissements, il y a des
conventions collectives. Vous ne pouvez pas déménager les
bâtisses, vous ne pouvez pas déménager le monde non plus.
Donc, il y a aussi une limite à penser qu'il y a des marges très,
très considérables du jour au lendemain. Donc, il y a une
certaine rigidité dans le système de par la présence des
bâtisses, des conventions collectives, etc. Donc, je pense qu'il faut
tenir compte des bases historiques.
Deuxièmement, il y a à chaque année des
indexations, il y a aussi des crédits de développement qui sont
alloués au réseau. Là, il est possible, à la
marge... D'ailleurs, au ministère, on a commencé à le
faire depuis, je dirais, deux ans
et je pense que les régies régionales pourraient
également, avec toute la préparation et les comités qui
existent, le faire à compter d'avril 1993. C'est-à-dire qu'au
niveau des indexations, au niveau des crédits de développement,
ceux-ci pourraient être alloués sur des bases d'approche à
la clientèle et d'indicateurs qui pourraient être
élaborés en fonction des clientèles visées, comme
je le disais tout à l'heure, personnes âgées ou
santé mentale et le reste. Il y a actuellement des indicateurs au niveau
interrégional et au niveau régional qui permettraient d'allouer
ça selon une nouvelle approche qui serait plus normative,
celle-là, sur une base d'équité interrégionale,
plutôt que sur une base historique ou d'automatisme. C'est-à-dire
qu'on va saupoudrer tout ça.
Je demeure profondément convaincu que, depuis quelques
années, avec les conseils régionaux, on a développé
cette nouvelle approche au niveau des crédits de développement.
On est en train de la développer aussi sur des marges qu'on peut
dégager à partir des indexations. À partir de ce
moment-là, les sommes seront allouées de la part des
régies, à partir des marges qui pourront se créer, aux
établissements. De sorte que c'est déjà beaucoup quand on
pense également que les régies régionales, le premier jour
J c'est l'automne, octobre 1992. (16 heures)
Donc, les nouvelles entités juridiques vont entrer en fonction.
Il y a également de nouvelles régies régionales de
nouvelles régions qui vont prendre pied. Et là, pour être
capables d'assumer ces nouvelles responsabilités prévues pour
avril 1993, qui comportent, entre autres, l'allocation budgétaire et le
suivi budgétaire, il devra y avoir des mouvements de personnel du
ministère vers les régies régionales et des mouvements
aussi de crédits budgétaires du ministère vers les
régies régionales, que cette expertise puisse prendre corps dans
chacune des régies pour se faire la main dans cette nouvelle
responsabilité, réaliser ça au 1er avril 1993 pour le
premier exercice financier et s'assurer également que tout ça se
fasse correctement, en harmonie, dans le respect aussi des individus, des
conventions collectives, etc., et dans le respect aussi des équilibres
financiers, parce qu'il y a quand même passablement d'argent
là-dedans. Si on réussit tout ça la première
année, c'est considérable, et je pense que c'est un mouvement, un
virage qui est très significatif, et les autres pièces du puzzle
vont prendre place avec les années.
M. Côté (Charlesbourg): Juste peut-être vous
illustrer ça d'un petit fait vécu actuellement. Sans que cette
mécanique soit là, mais pour montrer des possibilités
lorsque des régies et des CRSSS peuvent être imaginatifs:
Montéré-gie. J'ai toujours dit aux gens: II faut bien sûr
travailler avec ce qu'on a. Personnes âgées, Saint-Hyacinthe,
surplus de lits. L'Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe dit: II faut fermer un
certain nombre de lits,' ce qui devient obligatoire par le
réaménagement fonctionnel. On a dit au CRSSS: Proposez-nous
quelque chose. Évidemment, l'idéal aurait été de
fermer des lits là où il y avait un surplus puis de les
déménager à Châteauguay où il y a un
déficit de lits. Évidemment, tout le monde dans la région
a dit: Un instant! Vous ne commencerez pas à sortir de notre
sous-région les sommes et les lits qu'on a. Ils ont dit: Cependant, on
est prêts à supporter une réaffectation des sommes. Vous
fermez les lits, vous prenez l'argent, vous le maintenez pour les personnes
âgées, mais vous augmentez dans le maintien à domicile.
Vous augmentez le support et l'aide à domicile. On a dit: C'a du bon
sens. C'est intéressant. C'est donc possible que ça puisse se
faire au niveau d'une sous-région. Ça va être possible
aussi que ça puisse se faire au niveau d'une région, et c'est
là que le plan régional d'organisation de services, lui, va avoir
une marge de manoeuvre pour être capable d'aller répondre aux
besoins là où ils sont.
C'est donc possible, aujourd'hui, par des exercices; ce sera plus facile
éventuellement, je pense, de le faire sur le plan des régies, et
ce consensus-là se développe de plus en plus au niveau des
régions, quoique ce ne soit pas toujours facile. Je ne vous dirai pas
que c'est la même chose de fermer les lits à Roberval demain matin
puis de les amener à Jonquière. On n'est pas encore tout à
fait là. Vu de Québec, c'est une belle et grande région
qui s'appelle le Saguenay-Lac-Saint-Jean, mais rendu là-bas, fais
attention pour ne pas te mouiller les pieds dans le lac! C'est dangereux d'un
bord ou de l'autre.
Une voix: Ce n'est pas la même eau.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas la même
eau. Donc, évidemment, vous faites face à des problèmes.
Actuellement, des gens de Jonquière sont hébergés à
Métabetchouan et c'est tout un drame dans la région. Donc, il y a
une réalité-terrain qui est là, avec laquelle le
ministère doit composer. Je me rappelle quand on a commencé
à discuter de la réforme à l'époque, il y avait des
préoccupations lorsqu'on disait qu'on voulait avoir des
établissements, des réseaux d'établissements très
clairs, très bien définis dans la loi. On se rappellera qu'on
s'était fait dire qu'il y avait des réalités-terrain qu'on
ne pouvait pas négliger. C'est vrai qu'on n'avait pas défait des
étages ou des murs. C'est une réalité qui est là
puis il faut composer à partir de ça. Et en ajout et en
réallocation des ressources, c'est là que les marges de manoeuvre
devraient se trouver pour être capable de donner les tendances et tenter
de trouver...
M. Trudel: Puis, au niveau interrégional? Il va y avoir
des indications aussi qui vont être au fur et à mesure
données idéalement ou si c'est le PROS qui va s'ajuster et qui
pourrait s'ajuster
au cours des années? Vous comprenez ce que je veux dire? Si on
procède à une étape de... Si on veut tendre à une
régionalisation, il y a un certain nombre de services qui pourraient ou
qui pourront se dispenser dans la région même. Ça, c'est
aussi un des éléments de la régionalisation, en tout cas
dans ce qui est recherché. Alors, votre exemple de la
Montérégie, pour la redistribution sur la façon de faire
pour les personnes âgées, je veux la reprendre aussi dans
l'inter-région.
M. Côté (Charlesbourg): Interrégional. M.
Trudel: Interrégional.
M. Côté (Charlesbourg): Et non pas intra,
là.
M. Trudel: Non. Pas l'intra, Tinter. Comment est-ce que ça
peut se faire?
M. Côté (Charlesbourg): L'inter, c'est nous autres,
au ministère. C'est notre responsabilité. Ce n'est la
responsabilité de personne d'autre. Et il est clair que cette
responsabilité doit nous incomber, parce que c'est nous qui avons la
responsabilité de la répartition sur le plan des montants
d'argent d'une manière équitable, en tenant compte de la
population, de son état de santé, et de faire en sorte qu'on
puisse effectivement allouer des ressources par programme au niveau des
régions en tenant compte des besoins de chacune des régions. Et
ça, c'est la responsabilité du ministère. Je dirais que le
secteur le plus problématique, c'est la courte durée de
manière très large, avec toutes les spécialités et
les ultraspécialités.
Pour le reste, ce n'est pas si mal. Je pense qu'il faut faire les suivis
qui s'imposent. Il y a des régions qui sont encore en attente de
développement, par exemple, en réadaptation. Mais une chose est
certaine, c'est qu'on le sait, et à partir du moment où on alloue
des ressources, à ce moment-là, on en ajoute dans les
régions qui n'en ont pas. La problématique la plus grande est
définitivement celle de l'ensemble de la problématique de la
courte durée, en incluant les ultraspécialités. Tout ce
volet qui est assez important, plus ou moins 6 000 000 000 $, ce n'est pas de
la petite bière, c'est beaucoup de sous. C'est aussi assez contentieux
et le travail qui est en cours actuellement, je pense que c'est au début
de l'automne que ça se terminera, de ce que j'ai compris, de l'AHQ, les
CRSSS et le ministère, quant à la méthode pour en arriver
à de l'équité interrégionale quant à
l'allocation des ressources. Et, par la suite, le travail se continuera sur
l'équité interétablissements.
Donc, on devrait normalement recevoir, au cours de l'été
ou au début de l'automne, des propositions qu'on acceptera ou pas. Mais
comme on a fait partie du comité, ce sera au très haut niveau au
ministère qu'on aura à trancher les moyens de juger si,
effectivement, une région est bien pourvue ou ne l'est pas. Il n'y a
personne à travers le Québec qui ne nous ait encore dit qu'il
l'était. On a eu juste du monde qui est venu nous dire qu'il ne
l'était pas Mais une chose est certaine, c'est que les bases historiques
ont davantage tenu compte de la force de l'un et de l'autre, y compris des
dispensateurs que des besoins des milieux. Donc, c'est ça qu'on veut
corriger. Le travail est en cours. Au début de l'automne, normalement,
on devrait avoir ce qu'il nous faut. C'est un travail qui est en marche depuis
un an.
M. Trudel: Ça fait que les régions qui
s'étaient garrochées même avant l'adoption de loi pour
élaborer des PROS, ne paniquez pas, parce que avant quatre ans, cinq
ans, on ne sera pas rendus là.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que dans un temps
relativement moyen, il y aura un très très bon travail de fait.
Ce qui va être le plus problématique en termes de programme - il
ne faut pas se le cacher - c'est définitivement la courte durée
très large. Ça, c'est très très contentieux, c'est
difficile, et c'est ça qui va nécessiter le plus de travail
à mon point de vue, puis qui va ultimement être ce qui sera
transféré. Ultimement. Dans l'autre domaine...
M. Trudel: Et dans - on va baptiser ça
«l'intérim» - l'intérim, ça voudrait dire que
les approbations budgétaires vont se faire à deux niveaux, en
quelque sorte? C'est-à-dire que pour rétablissement il va d'abord
se faire approuver au ministère pour constituer l'enveloppe totale.
Ensuite, il va s'en aller à la Régie pour se le faire
«distribuer» - je vais prendre cette expression-là - et si,
dans la région, on décide de faire ça autrement, il
pourrait arriver que rétablissement ait un budget autre
d'approuvé par l'instance régionale?
M. Dicaire: Ce qui est prévu, à partir d'avril
1993, il n'y aura plus de lien, je dirais, fonctionnel
ministère-établissement. Les enveloppes budgétaires
partent du ministère pour s'en aller en région. Il y aura,
appelons ça un plan de répartition financière de ces
sommes à l'égard des établissements. Compte tenu
qu'à ce moment-là il n'y a pas de PROS qui ont été
approuvés par le ministère, en l'absence de ça, le plan de
répartition financière de la régie régionale devra
recevoir l'approbation du ministre. Ça, c'est prévu dns la loi,
qu'on approuve le plan de répartition financière. Alors,
l'établissement est en contact; son guichet est à la régie
régionale. La régie régionale fait son plan de
répartition, elle le fait approuver au ministère et, après
ça, alloue à l'établissement. En cours de route, disons,
la liaison ou la relation est toujours
régie-établ issement. (16 h 10)
M. Trudel: Et la répartition au niveau
régional?
M. Dicaire: C'est-à-dire que le plan de la
répartition financière...
M. Trudel: Oui.
M. Dicaire: ...est préparé par la régie. Il
est approuvé par le ministère en l'absence des PROS, mais une
fois qu'il a été approuvé il demeure la
responsabilité de la régie. Elle alloue à
l'établissement. En cours de route, en cours d'année, la liaison
est toujours régie-établissement. Les rapports trimestriels,
comme exemple, qui sont produits par les établissements vont être
produits à la régie régionale, d'abord. Nous, on va suivre
l'évolution, je dirais, de la situation financière
régionale et l'évolution de la situation financière des
réseaux: réseau santé, réseau social, pour voir, en
fait, si ceci s'inscrit à l'intérieur, disons, des grands
paramètres qui ont été fixés. Le ministère,
n'est plus, je dirais, en interaction directe avec les établissements.
Donc, l'établissement n'a pas à aller faire approuver de quoi au
ministère et à aller faire approuver à la régie
régionale. Là, ce serait problématique si on se retrouvait
dans une situation semblable.
M. Trudel: C'est ça. Le ministre va d'abord émettre
des règles de partage en quelque sorte.
M. Dicaire: Voilà, oui, d'encadrement, disons, pour
faciliter le plan de la répartition financière. Il a même
été convenu, avec la Conférence des CRSSS - parce que,
là aussi, on est en train de préparer ce transfert de
responsabilité - qu'il y aurait un travail très, très,
très étroit qui serait fait entre des gens du ministère et
des gens des régies régionales dans cette responsabilité
qui serait assumée par les régies régionales. Comme je le
disais hier, il n'y a pas de génération spontanée
là-dedans. Il y a quand même une expertise qui a été
développée avec les années au ministère. Je veux
dire, on va s'organiser avec la Conférence des CRSSS pour faire en sorte
qu'il y ait ce «partnership» qui puisse s'élaborer jusqu'au
moment où les mouvements de personnel et l'expertise se retrouvent au
niveau des régies régionales. Donc, ça fait partie du plan
de transition, disons, pour permettre à ces nouvelles organisations
régionales d'assumer leurs responsabilités.
Vraiment, ce qui est visé, c'est toujours d'être capable
d'atteindre cet objectif-là, mais de le faire, je dirais, en douceur, en
harmonie, parce qu'il ne faut jamais perdre de vue, et je reviens
là-dessus assez fréquemment, que c'est presque le tiers du budget
de l'État. Alors, il ne faut pas prendre n'importe quel risque sans que
ce soit bien encadré, tout en permettant, par ailleurs, sur le plan des
grandes balises, tout en permettant par ailleurs, à l'intérieur
de ces balises-là, aux régies régionales de
réaliser les fonctions qu'elles doivent assumer.
M. Trudel: Ça, j'aimerais ça y toucher un petit
peu, à cette dimension de la responsabilité de l'État dans
la répartion.
M. Côté (Charlesbourg): Interrégionale.
M. Trudel: Interrégionale. Mon souci n'est pas de dire:
Tiens, je vais planter mes pieux pour dans deux, trois ans, pour
défendre telle région, telle région, telle autre
région. Dans les réflexions ou dans la façon dont vous
pensez que ça devrait se passer, par exemple, l'Assemblée
nationale et le ministre responsable devant l'Assemblée nationale,
est-ce qu'il va y avoir la possibilité d'influencer la
répartition interrégionale? Là, je comprends que c'est une
question très difficile que je pose parce que c'est en même temps
toute la question de la responsabilité, de l'imputabilité devant
l'Assemblée nationale et du représentant devant ses citoyens
à l'Assemblée nationale. Quand on va arriver à
décider des priorités et de la répartition,
forcément, des services à travers les régions, les
parlementaires vont se retrouver où pour influencer? Si la
députée de Châteauguay pense que...
M. Côté (Charlesbourg): De la même
manière...
M. Trudel: ...comment va-t-elle pouvoir influencer au niveau des
crédits le fait que, dans sa région, elle a telle
caractéristique de population et telle possibilité, pense-t-elle,
avec ses citoyens, de dispenser tel type de services?
M. Côté (Charlesbourg): De la même
manière qu'aujourd'hui. Ce n'est pas différent d'aujourd'hui.
Tant et aussi longtemps que l'imputabilité première sera celle
d'un ministre répondant à ses collègues à
l'Assemblée nationale, et tant et aussi longtemps qu'il n'y aura pas un
pouvoir de taxation sur le plan régional qui va tout ramasser en bas
pour la partie qui serait financée par la Régie, et donc
imputable sur le plan électoral régionalement, il est clair que
la totalité du budget provenant du ministère, c'est le ministre
qui doit répondre à l'Assemblée nationale, devant une
commission parlementaire où des crédits vont continuer
d'être étudiés.
M. Trudel: Regardez, c'est parce que...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, je vais juste finir.
C'est qu'aujourd'hui le député n'a pas d'influence. L'influence
qu'il a, peu importe le côté de la Chambre, c'est d'interroger le
ministre qui, lui, pendant x heures, 15, 16, 20 heures, répond aux
questions, répond en Chambre, répond
ainsi de suite à chacun des dossiers. Il est clair qu'à
partir du moment où on va revenir ici, puis on va dire: Par exemple,
pour durée très large, voici, le programme est
transféré, 6 000 000 000 $ sont transférés: 1 500
000 000 $ à Montréal; 1 000 000 000 $ dans la région de
Québec; 700 000 $ en Abitibi sont transférés. C'est comme
ça que ça va apparaître. À ce moment-là, le
parlementaire va pouvoir interroger le ministre: Quels sont les critères
qui ont fait que vous vous retrouvez aujourd'hui avec 700 000 000 $ en Abitibi
alors que nos estimations à nous, selon les caractéristiques de
la population, son âge, son état de santé,
nécessiteraient davantage? C'est clair que l'imputabi-lité est
là et que le ministre devra répondre des faits et gestes.
C'est un peu pour ça qu'actuellement des gens travaillent pour
tenter d'en arriver à très bien situer où nous sommes sur
le plan d'équité et, par la suite, quels sont les moyens qu'on se
donne pour corriger des situations. Parce qu'on va se retrouver dans des
situations où il y a des régions qui sont sous-financées
par rapport à d'autres. Par exemple, on pourrait facilement
décider demain matin que le montant de quelque 50 000 000 $ par
année qui est dévolu aux coûts du système, il va
être affecté au rattrapage des régions qui n'ont pas ce
dont normalement elles ont besoin pour être capables de dispenser des
services.
Ça pourrait vouloir dire aussi que dans les choix
budgétaires que fait le gouvernement et dans les crédits que le
ministre est appelé à défendre devant ses collègues
quant à l'assiette disponible pour ajouter, qu'à cela peuvent
s'ajouter des choses, comme on le fait dans l'alourdissement de
clientèles actuellement, dans le maintien à domicile.
Évidemment, l'alourdissement de clientèles, il faut bien se le
dire, ça va bien finir par avoir une fin, parce qu'on ne pourra pas
payer sept heures de soins par jour dans tous les centres d'accueil et tous les
centres hospitaliers à travers le Québec. Ça va faire
longtemps qu'ils seront enterrés dans ce temps-là. Donc, quand on
va avoir atteint un niveau où tout le monde est payé pour le
maximum de services qu'il peut se donner, c'est clair qu'il va y avoir une fin
là.
Au-delà de ça, il y a l'ajout de lits. Mais c'est des
marges de manoeuvre qu'on se donne et il est clair que, si on était
capables de dire demain matin... Bon! je ne prendrai pas la région de
Montréal parce que ça pourrait être apparenté
à un centre hospitalier en particulier. Mais dans la région de
Québec, demain matin, si on arrive à la conclusion qu'il y a 150
lits de courte durée de trop à Québec, puis il y a un
certain nombre de services qui doivent être dispensés dans les
régions, il va falloir en fermer. Évidemment, quand ils les
ouvrent, ça coûte bien cher, puis quand ils les ferment, on ne
ramasse pas grand-chose. On a vu ça, et c'est de l'histoire
récen- te.
Par exemple, il va falloir se poser la question: Quel est l'effet
d'ouvrir à Rimouski de la radio-oncologie qui fait que les gens qui,
auparavant, partaient de la Gaspésie et du Bas-Saint-Laurent, puis
venaient se faire traiter à l'Hôtel-Dieu, à
Québec... Est-ce qu'on va maintenir l'enveloppe budgétaire de
l'Hôtel-Dieu de Québec pour desservir tout l'Est du Québec
alors qu'à ce moment-là il y a des services à Rimouski? Si
on ne se pose pas ces questions-là et qu'on ne fait pas les
réajustements qui s'imposent, je pense qu'on manque notre coup. On sera
toujours dans une situation où on ajoute.
Mais, ceci étant dit, c'est l'idéal dans la pratique.
Prenons juste l'exemple de la désinsti-tutionnalisation. On a
réussi a faire la démonstration de la
désinstitutionnalisation. Il y a même du monde qui a cru à
travers le Québec que le gouvernement a fait ça pour sauver de
l'argent. Il y a même du monde qui a réussi à croire
ça, que c'était ça l'objectif du gouvernement. Si tu les
sors de l'institution et que tu les envoies dans des ressources alternatives,
tu vas sauver de l'argent. Ça fait 24 000 000 $ de plus qu'on met.
Ça fait 24 000 000 $ de plus. Comment?
M. Trudel: II n'est pas tout mis, le montant de 24 000 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): Presque.
M. Trudel: Vous en avez mis 8 000 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): Non, on finit cette
année.
M. Trudel: Vous avez mis 8 000 000 $. (16 h 20)
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, on finit cette
année avec les 8 000 000 $. Ça va être là. Donc,
c'est ça que ça coûte, mais il y a des économies
quelque part. Il y a du monde qui va devoir répondre tantôt, parce
qu'ils avaient des beaux plans, puis c'est règle générale
dans les plus grosses bâtisses. Ils avaient des beaux plans qui devaient
s'accompagner d'économies. On les cherche là. C'est pour
ça qu'il faut tirer des leçons de ce qu'on a vécu avec nos
coûts en santé mentale et bien s'assurer qu'il y ait une reddition
de comptes. Et ça nous permet à ce moment-là de faire des
réallocations. Tu sais, demain matin là, si on investit comme on
le fait dans la périnatal it é et qu'on va effectivement mener
des actions très concertées dans des poches de pauvreté
pour qu'il y ait moins de bébés de petit poids, on va
probablement se retrouver avec moins de bébés en
néonatalogie. Ça serait une conséquence normale, sinon on
a manqué notre coup. Puis ça, le résultat peut être
assez rapide.
M. Trudel:... va être à l'eau!
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Le résultat peut
être assez rapide, c'est neuf mois. Donc, ça se mesure. Ça
veut dire que, demain matin, les 44 000 000 $ qu'on met en néonatalogie
à travers le Québec, on pourrait espérer en mettre 25 000
000 $, et là on récupère 19 000 000 $. Bon. Si
c'était ça, je trouverais ça extraordinaire! Disons qu'on
va être plus modestes un peu, si jamais c'était la situation. Je
n'espère pas ramasser les 19 000 000 $, parce qu'on va toujours nous
dire qu'il y a des infrastructures, il y a du chauffage, il y a de
l'éclairage, ça prend un gérant, ça prend un D.G.
et ainsi de suite, là. Évidemment, on espère au moins en
avoir une petite partie pour être capable de réallouer
effectivement dans des régions où il y a un besoin.
Le Président (M. Joly): M. le sous-ministre.
M. Dicaire: II m'apparaît important peut-être de
signaler au député que, dans toute la réflexion et la
démarche à l'heure actuelle au niveau du ministère et
aussi au sein des comités MSSS-CRSSS, on veut en arriver
également à ce que les parlementaires, et particulièrement
au niveau de la commission parlementaire des affaires sociales et de
l'étape de l'étude des crédits, vous puissiez disposer
d'informations appropriées pour que vous puissiez très bien
remplir votre responsabilité.
Et je peux dès à présent vous dire que, dans un
horizon pas très lointain, vous allez procéder ou disposer
d'informations qui n'existent pas aujourd'hui. Par exemple, ça fait
quelques années que vous êtes en commission parlementaire sur les
crédits. Vous ne savez pas combien on dépense par région
dans certains secteurs d'activité. Disons que je vous demanderais
aujourd'hui: Combien on dépense en courte durée ou en
toxicomanie, etc., par région? On n'a pas cette information. Combien on
dépense au Québec, disons au ministère de la Santé
et des Services sociaux, pour les personnes âgées? Comment est
ventilé ce montant-là alloué aux personnes
âgées? Je veux dire, cette information-là comme telle
n'était pas, je dirais presque jusqu'à maintenant, disponible.
Combien on dépense pour la jeunesse au Québec? Est-ce qu'on
dépense trop, est-ce qu'on dépense peu? Puis comment ce
montant-là est-il réparti régionalement? Qu'est-ce qui
fait en sorte que cette répartition-là a été faite
de la manière suivante, etc.? Bon.
Ça m'apparaît fondamental, disons, que des gens, des
parlementaires au niveau de l'étude des crédits, de l'octroi de
ces crédits-là, au niveau régional, au niveau des
établissements, puissent avoir cet éclairage, cette
information-là. Et les instruments qu'on est en train de
développer à l'heure actuelle... Nous avons essayé de
regrouper, nous avons fait un exercice là - je dois le dire, on est
relativement avancé - plus au niveau de la validation pour voir combien
on dépense au ministère pour les personnes âgées et
comment ça se répartit, disons, à travers
différentes activités destinées aux personnes
âgées, puis comment ça se répartit
régionalement. Il m'apparaît, je dirais, c'est l'abc d'une prise
de décision éclairée d'un questionnement, disons, sur les
activités d'un ministère.
Et ce genre d'infomations, c'est ce qu'on veut en même temps
développer et que, de toute manière, il est nécessaire
d'avoir pour s'assurer qu'on en ait pour notre argent à
l'intérieur du ministère et permettre aux parlementaires de
pouvoir exercer leur rôle. Alors, ça, vous aurez ça
à l'intérieur de tout le processus qui est mis en branle pour
éclairer tous et chacun.
M. Trudel: Je trouve que vous êtes bien bon pour nous.
M. Dicaire: Non, non, mais c'est fondamental. On ne peut pas
échapper à ça.
M. Trudel: Non, mais vous avez tout à fait raison...
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais je vais vous dire
une chose...
M. Trudel: ...sur la connaissance, quand vous dites qu'on ne l'a
pas comme parlementaire. Il ne l'a pas.
M. Dicaire: Non, non, c'est évident.
M. Côté (Charlesbourg): Mais non, c'est parce que la
meilleure chose, c'est de préparer l'avenir, parce qu'on ne sait jamais
où on se retrouve!
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Je vais maintenant
reconnaître...
M. Trudel: En tout cas, en tout cas. Une voix: C'est un
ancien recherchiste!
Le Président (M. Joly): ...M. le député de
Matapédia. Juste pour, en fait, une règle de procédure
là, vous avez sûrement compris que je n'applique pas les
règles du jeu là, on déborde largement. Je sais que c'est
bien important.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, vous
êtes habitué de travailler avec nous.
Le Président (M. Joly): Ah oui!
M. Côté (Charlesbourg): On arrive au bout
pareil.
Le Président (M. Joly): On arrive au bout la même
chose, alors...
M. Trudel: On vous garde comme gérant, on ne vous
échange pas.
Le Président (M. Joly): Alors, j'espère qu'on ne me
tiendra pas rigueur de ces écarts d'application. M. le
député de Matapédia.
M. Paradis (Matapédia): Oui, j'aimerais entendre davantage
le ministre lorsqu'il nous parte de l'application de l'allocation des
ressources compte tenu des besoins réels des régions, et la
nécessaire complémentarité dont on a déjà
parié. En termes clairs, ça veut dire: Qu'est-ce qui va se passer
si on identifie... La complémentarité, ça va aller
jusqu'où? Est-ce que c'est intrarégional? Est-ce que c'est
l'autosuffisance des MRC? J'aimerais vous entendre un peu là-dessus.
M. Côté (Charlesbourg): C'a ses limites aussi. La
complémentarité, on n'en a pas suffisamment maintenant, il faut
en avoir davantage, mais c'a aussi ses limites. Est-ce que cette
complémentarité-là, par exemple, dans une région
comme le Bas-Saint-Laurent, pour prendre une région que vous connaissez
bien...
M. Paradis (Matapédia): Bon, mettons.
M. Côté (Charlesbourg): ...d'un pôle
extrêmement important qui est celui de Rimouski, comme sous-région
par rapport à un pôle comme Mont-Joli, qui est une autre
sous-région...
M. Paradis (Matapédia): Qui est une autre
sous-région. Ça se précise à la longue.
M. Côté (Charlesbourg): ...il est bien
évident que Rimouski, étant une capitale régionale, va
recevoir davantage sur le plan de tout ce qui peut être apparenté
à la courte durée. Si effectivement la régie
régionale, quant à ses plans régionaux d'organisation de
services, ne tient pas compte de l'ensemble de ces programmes, on pourrait
facilement se retrouver avec à peu près tout à Rimouski et
pas grand-chose dans le reste. Évidemment, ça va être
complémentaire à Rimouski, mais il y a pas mal de monde qui va se
retrouver dans son auto pour avoir des services.
D'autre part, à ce qu'on a toujours dit, II y a une
réalité-terrain qui existe. On a un historique dont il faut tenir
compte. Si, par exemple, au niveau de la longue durée - je ne sais pas
si c'est à ça que vous faites allusion, mais on peut toujours en
parler - la sous-région de Mont-Joli, de par l'histoire, est
dotée de lits supplémentaires et qu'il y a dans la partie
voisine, limitrophe à cette sous-région - si j'ai bien compris,
la carte électorale risque de se retrouver dans le même
comté électoral en plus - on est dans une situation où si
on veut fermer des lits à Mont Joli, dans un édifice qui est
là, pour bâtir des nouveaux lits à Pointe-au-Père,
soi-disant parce qu'il y a un besoin là-bas, il va y avoir des
problèmes quelque part. Quand on parie de complémentarité,
ça doit embrasser l'ensemble aussi. Complémentarité dans
des programmes, mais aussi tenir compte d'un phénomène dans son
ensemble et de l'histoire. Et ça, je pense que les messages devront
être assez clairs à ce niveau-là. Il n'est pas question...
Et on l'a dit, il y a des gestes qui vont être difficiles à poser,
mais il faut apprécier aussi ce qui existe.
Dans des régions comme la Montérégie, on n'a pas de
problème, il n'y en a pas, donc, on va en ajouter. Il y a un manque.
Quand on arrive dans d'autres régions où on est dans une
situation où il n'en manque pas et qu'il faut aller par le
redéploiement, il faut que ça tienne compte de la capacité
de ce qui existe dans le milieu. Donc, c'est toujours possible, mais
évidemment ça devra tenir compte d'un certain nombre de
phénomènes comme ceux-là où historiquement, par
exemple, à Mont-Joli - je ne me souviens plus combien il y a de lits
pour personnes âgées - c'a toujours été une
institution extrêmement importante à ce niveau-là, et on
est dans une situation de région où il y a un taux de
vieillissement de la population qui est assez important. Il y avait une
vocation suprarégionale et, donc, cette vocation-là devrait
continuer, à mon point de vue, non pas uniquement en
réadaptation, mais aussi dans la longue durée. On n'ira pas
passer la scie mécanique dans les murs de l'Hôpital de
Mont-Joli.
M. Paradis (Matapédia): II y en a qui y pensent?
M. Côté (Charlesbourg): Je me doutais un peu de
votre question.
M. Trudel: ...4000 lits. Il fallait juste les
redéployer.
M. Paradis (Matapédia): J'ai vu que vous aviez bien saisi
la quintescence de ma question.
M. Côté (Charlesbourg): Pour 1996. M. Trudel:
Oui, jusqu'en 1996.
M. Côté (Charlesbourg): D'ici à 1996.
Comment?
M. Trudel: Si on les redéploie, il va falloir qu'il y en
ait qui se ferment quelque part et qu'ils se déplacent ailleurs.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. On pense
davantage, quand on parle de redéploiement, à des milieux
où effectivement on a implanté dans
chaque municipalité un centre d'accueil d'hébergement. Si
on est rendus avec une population qui a 200 personnes ou 300 personnes et qu'il
y a un centre d'accueil d'hébergement, et qu'on a une situation de
surplus, ce n'est pas la même problématique qu'un centre de
réadaptation comme Mont-Joli, y compris en longue durée. Il y a
des choses dont on doit tenir compte à ce niveau-là et,
évidemment, c'est pour ça que je dis que pour chacune des
situations il faut tenir compte de l'histoire aussi et de la
capacité-terrain de réaliser un certain nombre de ces
choses-là. (16 h 30)
Évidemment, autour de tout ça il y a plus souvent
qu'autrement le phénomène aussi des emplois rattachés
à, et c'est la seule entreprise qu'il peut y avoir dans le milieu. Bon.
Et c'est tout ça dont on doit tenir compte aussi un peu, la
réalité.
M. Trudel: C'est ça la réalité; la
réalité du Québec aussi est...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...sur le terrain. Je ne peux pas m'empêcher une
petite dernière au ministre, puisque le règlement le veut comme
ça, mais... au sous-ministre. Je ne hais pas ça, moi non plus,
parler d'idéal, de temps en temps. Il y a beaucoup de réseaux qui
ont tenté... on va appeler ça «des approches de
redéploiement» en fonction des besoins ou en fonction des
populations. Est-ce que, réellement, vous pensez qu'on peut passer
à travers les bases historiques? C'est-à-dire qu'on peut sortir
du fait que l'allocation de ressources... Le seul qualificatif qu'on a
aujourd'hui pour caractériser la situation, c'est la base historique.
Est-ce que vous pensez que les travaux que vous conduisez - pour vous taquiner
un peu avec les cinq ans de retard... pas de retard, de façon autre
qu'on va devoir prendre pour y arriver - peuvent faire qu'on puisse
réellement en arriver à traverser ce qui dans bien des
systèmes, et dans ce système-là en particulier, s'appelle
les bases historiques? Et j'ajoute un autre commentaire avec celui-là,
disant... Parce que quand on arrive au niveau de ce qui dérange, comme
conséquence, la base historique, la grosse machine a des gros moyens
pour empêcher que ça change. Et ceux et celles qui sont en attente
des services - et là je parle des citoyens - ont finalement fort peu de
moyens par rapport à l'institutionnel que l'on souhaiterait voir
développer ailleurs pour servir la population le plus près
possible. Parce que l'idéal, c'est toujours d'avoir le service le plus
près possible de là où on est dans le territoire du
Québec. Vous voyez.
M. Côté (Charlesbourg): Bon, vous commencez à
me connaître un peu mieux, je suis un éternel optimiste. Ça
a l'air que ça en prend dans la vie. Des fois, il y a des moments qui
sont plus difficiles que d'autres, mais si vous n'êtes pas optimiste,
vous risquez de rester dans votre chaise.
M. Trudel: vous savez l'histoire des deux pessimistes qui se
rencontrent et qui disent: on devrait fonder un club de pessimistes. l'autre
dit: ça ne marchera pas, ça.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, autant se faire
reprocher de l'avoir trop été et d'être capable de
progresser. Moi, je pense que oui. Et d'ailleurs, c'est un peu ce qui s'est
passé au cours des dernières années. Parce qu'il y a eu
des progrès considérables dans la dispensation des services un
peu plus spécialisés dans les régions du Québec qui
se sont ajoutés dans des endroits comme Rimouski, Chicoutimi, comme
l'Outaouais, comme Rouyn-Noranda-Témiscamin-gue aussi. Lorsqu'un
hôpital comme Aima, très peu équipé, réussit
à attirer 26 spécialistes dans très peu de temps, 26
médecins additionnels, c'est qu'il y a des phénomènes
là... Quand on voit l'implantation, par exemple, de technologies comme
le scanner à Sept-îles, à Baie-Comeau, à
Gaspé, à Rivière-du-Loup, à
Saint-Jean-sur-Richelieu, mettez-les un peu partout là. En Abitibi, il y
en a eu, il y avait même des roulottes à un moment donné.
Quand on voit ces technologies-là s'installer un peu partout, c'est bien
sûr qu'on augmente la qualité des services, et
inévitablement les bases budgétaires aussi qui s'accompagnent
dans ces cas-là.
C'est clair qu'historiquement ceux qui étaient plus forts
criaient plus fort et réussissaient toujours à tirer de
manière plus forte sur la couverte. C'est relativement plus calme depuis
quelques années, mais il ne faut pas se fermer les yeux sur des
problématiques que des plus gros centres peuvent avoir pareil. On
demeurera toujours, et je le souhaite... Et finalement on dit: On va en avoir
11 ou 12, des centres ultraspécialisés - nos CHU - mais il va
falloir faire des efforts additionnels pour mieux les doter sur le plan
financier pour remplir leurs quatre missions.
Au-delà de tout ça, quand on regarde la
problématique, par exemple, de l'île de Montréal avec
l'obstétrique, on s'est retrouvé avec des volontés au
niveau de Saint-Jérôme, au niveau de Saint-Eustache, au niveau de
Cité de la santé de Laval et au niveau de Lanaudière, avec
des gens qui voulaient avoir accès à l'hôpital qui
était le plus proche de chez eux. On se retrouvait sur l'île de
Montréal, à Santa Cabrini, à Notre-Dame et dans d'autres
hôpitaux, avec des possibilités non utilisées. Ça en
est des réalités, ça, mais je vais vous dire une affaire,
ce n'est pas un cadeau, demain matin, si on allait dire à
l'hôpital Notre-Dame: Bon, parfait, il y a 400 000 $ de trop dans votre
budget pour l'obstétrique, on les
récupère et on les met ailleurs. Mais il ne faut pas
rêver non plus, là...
M. Trudel: C'est ça qu'on appelle «traverser les
bases historiques».
M. Côté (Charlesbourg): Alors, ça va
être extrêmement difficile de traverser les bases historiques.
Là où on va avoir des marges de manoeuvre, c'est dans le
réajustement à partir des marges de manoeuvre qu'on va avoir,
qu'on va réussir à dégager, et il n'est pas impossible non
plus qu'on puisse dans certains cas réaffecter l'enveloppe
budgétaire donnée à un centre hospitalier pour telle
fonction spécifique - à partir du moment où elle
disparaît, il y en a moins - et que ça puisse combler d'autres
priorités à l'intérieur du centre. Mais sortir l'argent du
centre, ça va être assez «heavy». Vous pouvez le faire
plus facilement en longue durée, si on veut se parier... Plus facilement
en longue durée que de le faire dans la courte durée très
large.
M. Trudel: Et l'horizon serait sur combien d'années?
M. Côté (Charlesbourg): Bien on ne peut pas
facilement le déterminer à ce moment-ci...
M. Trudel: Non.
M. Côté (Charlesbourg): ...parce que jusqu'à
maintenant, quand on a parié de bases historiques, on a tout vu. Vous
connaissez un cas. On a fait faire une première petite étude qui
nous disait que Val-d'Or était sous-financée pour les mêmes
services par rapport à Rouyn-Noranda. Quand vous l'avez vu, vous avez
sauté ça de haut et vous avez dit: II y a des erreurs dedans.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Et ce n'est pas tout
à fait vrai. Quand on a examiné la problématique de
l'Estrie, on a dit pour toutes sortes de raisons par rapport au
réajustement des bases historiques de 1986: C'est vrai qu'il y a eu des
problèmes. On a dit: Les gens qui ont vu venir le coût du
réajustement des déficits en 1986 dans la courte durée,
certains ont fait en sorte qu'il y ait un déficit plus
élevé que tu comblais, plus des ajouts. Donc, ils se sont
retrouvés dans une situation financière un petit peu plus
intéressante.
Quand l'hôpital Sainte-Justine, par exemple, nous dit: Je suis
sous financée - vous avez entendu ça comme moi - par
rapport...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...au Children's,
évidemment, on va entendre ça partout dans le réseau. Le
travail qui est à se faire va être au moins d'avoir des
instruments pour être capable d'avoir à peu près la
vérité. Je ne me fais pas d'illusion sur la vérité
totale, mais à peu près la vérité d'où on va
pouvoir partir pour construire et éliminer les écarts entre tout
le monde, avec des instruments de travail comme notre enquête
Santé Québec qui n'est pas parfaite, mais qui nous donne un
minimum d'instruments pour être capable de vérifier un certain
nombre de choses. Et avec tout ce que disait M. Dicaire tantôt sur le
plan des unités de mesure qu'on est à installer un peu partout,
qui vont être capables de nous faire la démonstration si un
épisode de soins à l'hôpital de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue coûte le même prix qu'à
Val-d'or, coûte le même prix qu'à Gaspé, coûte
le même prix qu'à l'Hôtel-Dieu à Québec. Et
à partir de ça tu peux interpeller du monde en disant: II y a
quelque chose qui ne marche pas, là; il y a des économies
à faire, tu peux les faire.
Donc c'est un peu ça qui va nous permettre de rétablir les
choses. Et dépendamment de l'écart, il y a peut-être un
effort spécial que le gouvernement devra faire, mais quand je verrai...
Quand on aura le résultat, il y aura des gestes à poser de notre
part.
M. Dicaire: Peut-être un petit complément de
réponse. Je demeure profondément optimiste, disons, que ce
virage-là pourra se faire, je dirais, pour différentes raisons.
Je dirais que la première - disons que ça fait quoi, six ou sept
ans qu'on en parte, je pense que les esprits et les mentalités sont
mûrs là-dedans comme dans d'autres choses - je dirais que les
quelques expériences que nous avons eues au cours des deux
dernières années sont révélatrices à ce
sujet-là. Je vais y revenir un petit peu tout à l'heure.
Je dirais que la grande question que je me pose, c'est de dire: Comment
se fait-il, disons qu'on s'est retrouvés avec des bases historiques,
avec les effets, bien sûr, pervers et la mauvaise distribution... Je
dirais essentiellement que le ministère n'avait pas, à ce
moment-là, les outils et les instruments de gestion et d'information
appropriés. Quand vous n'avez pas ça, vous faites quoi? Vous
prenez des décisions sur la base de rapports de forces...
M. Trudel: Sous la pression.
M. Dicaire: ...et dans ces cas-là, c'est toujours les plus
forts à l'intérieur du réseau qui en ramassent davantage
et davantage. C'est vrai au niveau des catégories
d'établissements, c'est vrai au niveau des régions, des grandes
régions par rapport aux régions périphériques, etc.
Bon, et c'est vrai dans les programmes aussi.
M. Trudel: Oui.
(16 h 40)
M. Dicaire: Donc, l'effet pervers, on l'a vécu, et quand
vous regardez ces bases historiques là aujourd'hui, bien sûr qu'il
y a un déséquilibre, disons, parce qu'on n'avait pas ces
instruments-là. La seule façon, bien sûr, une fois que les
attitudes et les mentalités... À mon avis, je pense qu'on est
rendus à cette étape-là et que c'est mûr. Il s'agit
d'avoir de bons instruments de décision, de gestion et d'information.
À cet égard, je dirais qu'au cours des dernières
années il y a eu des progrès considérables, soit au niveau
des établissements de courte durée comme de longue durée,
et également au niveau de l'information - je dirais, programmes ou
information de clientèles - et sa répartition au niveau
régional.
Ces données-là sont à peu près toutes
recueillies, sont plus dans la phase de certification et de validation pour
être en mesure, par la suite, de s'en servir comme outil. Puis, je vais
vous donner un exemple. Vous parliez tantôt de la santé mentale,
et on pourrait parier de maintien à domicile, de l'alourdissement de la
clientèle, etc. Pour les sommes additionnelles qui ont été
allouées à cet égard au cours des dernières
années, on s'est servi d'indicateurs de besoins et de richesse relative
de chacune des régions. C'était évident que dans ces
cas-là... Même en toxico - ça me revient à l'esprit
-quand vous regardez l'indice de besoins et l'indice de richesse et que vous
regardez sa répartition régionale, c'est toujours le même
scénario.
Qu'est-ce qu'il est possible de faire? C'est de faire des corrections
progressives et à la marge et que les régions riches, qu'on soit
capables de démontrer que ces régions-là sont riches dans
tel domaine, dans tel secteur ou dans tel programme à l'égard de
telle clientèle. Habituellement, vous n'allouez pas de sommes
additionnelles. À la limite, vous pourriez reconnaître au cours
des prochaines années que vous ne donnez pas d'indexation et que, donc,
ces sommes qui se dégagent et que les crédits de
développement qui vous sont alloués sont distribués dans
les régions qui sont relativement dépourvues en fonction des
caractéristiques et des besoins de la clientèle.
On l'a fait en santé mentale. On l'a fait en maintien en domicile
et alourdissement de clientèle. Je me souviens, l'année
passée, d'un exemple de la Beauce. Quand on regarde
régiona-lement, la Beauce est pauvre dans certains domaines et elle est
très riche dans d'autres. Quand vous regardez le budget personnes
âgées, parmi toutes les régions, la Beauce est
extrêmement bien pourvue. Elle est bien pourvue dans le béton,
dans l'institutionnel et dans les centres d'accueil, et très peu dans le
maintien à domicile. On n'a pas donné d'argent l'année
passée, à toutes fins pratiques, pour le maintien à
domicile. On a dit: Vous êtes déjà très riches en
termes de budget personnes âgées. Les sommes additionnelles qu'on
a, : on les alloue dans des régions pauvres.
Bien sûr qu'on a eu des doléances, des
représentations et des requêtes à cet
égard-là, mais il reste qu'on était bien outillés,
bien équipés pour répondre aux gens qu'ils étaient
riches et que tout ce qu'ils avaient à faire, c'était du
réaménagement, de la réallocation et du
redéploiement. Ils sont repartis avec cette attitude de dire: Oui, c'est
vrai, on est riches, on va essayer de savoir comment on peut s'organiser.
Si on l'a fait en maintien à domicile, en alourdissement de
clientèle, en santé mentale, en toxicomanie, en courte
durée physique, etc. - on commence à les avoir, ces
données-là de richesse relative et de besoins ou des
caractéristiques sociosanitaires par région - on peut dire qu'on
est beaucoup plus en mesure de résister aux rapports de forces et
beaucoup plus en mesure de prendre des décisions basées sur
l'équité interrégionale. Ce type d'information là
devra éventuellement être mis à la disposition d'une
commission parlementaire sur les crédits et apporter tout
l'éclairage par rapport à ça. Donc, je demeure très
optimiste.
Le Président (M. Joly): M. le député. M.
Trudel: Sur un horizon raisonnable. M. Dicaire: Voilà.
M. Trudel: J'ai compris que vous ne vouliez pas fixer de... Je
comprends. C'est pour ça que je parlais d'horizon, mais d'horizon
raisonnable. Qu'on peut y arriver et atteindre l'équité et la
finale aussi qui est toujours la question du service aux citoyens. Parce que
si, au bout de tout ça, on n'a pas plus de services, je dirais avec le
même argent et un petit peu moins à quelque part, un petit peu
moins - un petit job - bien, l'exercice n'en vaut pas la peine. Je veux dire,
c'est un jeu de dominos, on s'amuse entre nous autres afin de découvrir
une formule qui nous permettrait de gérer les boutons le plus
efficacement possible à titre de boutons, mais pas pour le service aux
personnes, et c'est ça qui peut devenir inquiétant.
M. Côté (Charlesbourg): Mais déjà,
dans tout ça, il y a des gestes perceptibles d'un milieu qui se
mobilise. Par exemple, ce matin, des CSS se mobilisent et des regroupements ont
une volonté très ferme que des économies soient
données, que de l'argent soit donné aux gens qui ont besoin de
services. Et avec tous les regroupements, il n'y a personne qui va me faire la
démonstration demain matin, lorsque 189 conseils d'administration
disparaissent, qu'il y a 189 postes de D.G... Pas demain matin, on est
obligés de respecter nos signatures et c'est normal, puis nos
conventions collectives. Mais dans deux ans,
dans trois ans, il va y avoir des effets sur le plan des marges de
manoeuvre financières très importantes qui vont pouvoir
être utilisées pour donner davantage de services à la
population. C'est là que ça va commencer à être
intéressant et qu'on va dire: Bien, oui, effectivement, on n'avait
peut-être pas totalement tort quand on a fait ce virage-là. Mais
si on le faisait pour qu'il n'y ait pas de services de plus au monde, je vais
vous dire une affaire, on va être malheureux un peu. On va dire: J'aurai
perdu trois années de ma vie où j'aurais été bien
mieux d'aller à la pêche, d'aller à la chasse, et de
laisser le système comme il était. Il serait peut-être
à deux ou trois milliards de plus en termes de système.
M. Trudel: Vous perdez votre neutralité, vous.
Le Président (M. Joly): Moi, tout comme vous, je suis
ébahi d'entendre tout ça parce que c'est du positif.
M. Trudel: ha, ha, ha! «tout comme vous». moi, ce que
j'allais répondre, c'est: on ne repartira pas la bataille! alors, vous
avez mérité votre 42.
Le Président (M. Joly): L'article 42 est
adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Et peut-être 43
aussi.
Le Président (M. Joly): L'article 43 est
appelé.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 43 est adopté.
L'article 44 est appelé.
Financement des autres services
M. Côté (Charlesbourg): Je peux peut-être lire
l'article, M. le Président. Ça va donner la chance à...
L'article 471 de cette loi est modifié par l'addition, à la fin
du premier alinéa, du paragraphe suivant: «4° exercer les
activités prévues aux paragraphes 1°, 2° ou 3°
à l'égard d'un établissement visé par la Loi sur
les services de santé et les services sociaux pour les autochtones cris
et inuit ou d'un conseil régional institué en vertu de cette
loi.»
Bon. Ma petite note, si ça peut aider, dit: Cette modification
est directement liée à l'abrogation des articles 178.1 à
178.3 de la Loi sur les services de santé et les services sociaux
actuelle proposés par le projet de loi en application. En raison de
cette abrogration, il devient donc nécessaire de compléter
l'article 471 en ce qui a trait aux activités de la Corporation
d'hébergement du Québec à l'égard desquelles le
ministre peut prendre des engagements financiers.
M. Trudel: Pour les cris et inuit.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Oui.
M. Trudel: C'est pour permettre que les actions du ministre,
à travers la Corporation d'hébergement, puissent s'appliquer
à eux autres.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Pour les
Cris et les Inuit.
M. Trudel: parce qu'à quelque part on va abolir... c'est
ça. on va abolir quel article de la loi sur les services de santé
et les services sociaux?
M. Côté (Charlesbourg): De 178.1 à 178.3.
M. Trudel: Par curiosité juridique, je n'ai pas entendu
hier que la Loi sur les services de santé et les services sociaux, en ce
qui concerne Inuit et Cris, demeurait, ne pouvait pas être abolie? Mais
là on en fait disparaître des pans complets sans
renégociation.
Le Président (M. Joly): Me Gaudreau, s'il vous
plaît.
M. Gaudreau (Marc): Ce sont quatre articles qui concernent la
Corporation d'hébergement du Québec, qui ont été
intégralement repris dans la loi 120, de sorte qu'on se retrouvait avec
deux blocs d'articles identiques.
M. Trudel: Ah! C'est l'inverse. C'est parce qu'on les avait mis
dans 120 pour qu'ils soient...
M. Gaudreau: C'est ça. On retient ceux de 120 en y
ajoutant cependant ce paragraphe qui récupère les
activités qu'elles pourraient exercer comme Corporation
d'hébergement du Québec en vertu de la loi S-5.
M. Trudel: Avez-vous envie de bâtir un hôpital aussi
à Oujé-Bougoumou, à Chibougamau?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Ce que j'ai compris,
là, c'est qu'on va donner à Oujé-Bougoumou ce qu'on a
donné aux autres communautés cries.
M. Trudel: Très bien.
Le Président (M. Joly): L'article 44 est
adopté.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 45 est
appelé.
Pouvoirs de surveillance
M. Côté (Charlesbourg): L'article 489 de cette loi
est modifié: 1° par le remplacement, dans l'avant-dernière
ligne du premier alinéa, des mots «tout centre» par les mots
«toute installation maintenue par un établissement»; 2°
par le remplacement, dans la dernière ligne du paragraphe 1° du
deuxième alinéa, des mots «ce centre» par les mots
«cette installation». (16 h 50)
M. Trudel: C'est la concordance de partout. Ce n'est pas dans un
centre, c'est dans les installations que pourrait maintenir un
établissement qui administre un ou plusieurs centres. Hé!
câline, la leçon «est-u» bien dite,
«est-u» bien répétée?
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Ce n'est pas moi qui l'ai dit, M.
le député.
M. Trudel: Je les ai forcés à nous
démêler. Ça va, ça aussi.
Le Président (M. Joly): Article 45 adopté.
L'article 46 est appelé.
Réglementation
M. Côté (Charlesbourg): Le texte anglais de
l'article 505 de cette loi est modifié par le remplacement, dans la
quatrième ligne du paragraphe 29°, du mot «practice» par
le mot...
M. Trudel: C'est l'autre que je veux entendre. Le premier,
ça ne me fait rien, c'est le dernier que je veux entendre.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Comme en... Je crois que c'est en sixième
année qu'on commençait l'anglais. «Health».
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, c'est ce que
j'ai dit à Pascau ce matin, que je venais d'une région au nord de
la Gaspésie où on voyait passer quelques anglophones
l'été comme touristes, et on avait l'impression que nos profs
d'anglais étaient aussi des touristes.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Alors, article 46, M. le
député?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. L'article 47 est
appelé.
M. Côté (Charlesbourg): L'article...
M. Trudel: je veux juste voir, parce que là, ce n'est pas
une mauvaise traduction, c'est un mauvais... on ne peut pas changer
«practice» par «health».
Une voix: Ça devient un centre de santé.
M. Trudel: Ah!
Une voix: C'est le début des HMO.
M. Trudel: C'est le début des HMO. Ha, ha, ha! Très
bien, M. le Président, excusez-moi. C'est adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 47 est
adopté?
M. Trudel: Oui.
Le Président (M. Joly): L'article 48 est
appelé.
M. Côté (Charlesbourg): Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 506, du suivant:
«506.1. Le gouvernement peut par règlement déterminer les
services qui sont rendus par un médecin ou un dentiste, pour
l'exécution de fonctions de gestion, dans un centre exploité par
un établissement et qui peuvent être
rémunérés conformément à l'article 259.1.
«Le gouvernement détermine l'enveloppe budgétaire devant
servir à défrayer la...
M. Trudel: Vous en avez sauté un.
Le Président (M. Joly): Artice 48, 506.1.
M. Côté (Charlesbourg): Bien, c'est parce que M. le
Président a appelé 48. Moi, je suis allé à 48.
M. Trudel: Ah!
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
Le Président (M. Joly): Bien, on avait déjà
appelé 47, que vous avez adopté, M. le député.
M. Trudel: Non, non. J'ai posé ma question sur... Regardez
«practice» et «health».
Le Président (M. Joly): Sur le mot «practice and
health».
M. Trudel: Bon, bien alors, «practice and health»,
c'est à quel article? Article 46.
Le Président (M. Joly): «It is settled».
L'article 47 a été appelé puis vous avez dit
«adopté». Mais déjà, il était
adopté, le 47. Donc, ce que vous me demandez, c'est de rembobiner par
l'arrière et de revenir à 47. C'est ça?
M. Trudel: Oui. C'est ça. C'est ça,
«rewin-dez».
Le Président (M. Joly): M. le ministre, s'il vous
plaît. Nous rembobinons vers l'arrière et nous rappelons 47, s'il
vous plaît.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 506 de cette loi
est modifié par le remplacement, dans la deuxième ligne du
paragraphe 4°, du mot «centre» par le mot
«établissement».
On m'indique que c'est une correction d'imprécision de texte.
M. Trudel: Où est-ce qu'ils vont, les pharmaciens en
établissement?
M. Côté (Charlesbourg): Ah! C'est la question
d'hier, ça!
M. Trudel: ha, ha, ha! c'est pour ça, tantôt, que je
voulais revenir. et les négociations sont-elles toujours en
activité avec les pharmaciens?
M. Côté (Charlesbourg): Difficiles, oui. Un peu plus
difficiles.
M. Trudel: Oui?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Un petit peu plus
difficiles. Il reste un écart sur le plan salarial. Malgré les
progrès considérables faits dans la reconnaissance
gouvernementale, il reste un écart. Je sais qu'il y avait des rencontres
encore hier soir, mais je n'ai pas eu le rapport de ces
rencontres-là.
M. Trudel: Mais les négociations se poursuivent.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Ce n'est pas rompu, ce n'est pas bloqué...
M. Côté (Charlesbourg): Non. Je sais qu'il y avait
des rencontres hier soir de la part de TAPES et je n'ai pas eu de compte rendu
aujourd'hui. De notre côté, de toute façon, c'est toujours
actif, c'est toujours très actif.
M. Trudel: Vous souhaitez certainement un règlement avant
le 20 juin.
M. Côté (Charlesbourg): Oh! écoutez, je
l'aurais souhaité il y a déjà deux mois, trois mois.
M. Trudel: Pourvu qu'on s'entende. M. Côté
(Charlesbourg): Hein?
M. Trudel: Pourvu qu'on s'entende. Ça va. Adopté,
M. le Président, 47.
Le Président (M. Joly): Article 47, adopté, M. le
député? Merci. L'article 48 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 506, du suivant:
«506.1 Le gouvernement peut, par règlement, déterminer les
services qui sont rendus par un médecin ou un dentiste, pour
l'exécution de fonctions de gestion, dans un centre exploité par
un établissement et qui peuvent être
rémunérés conformément à l'article 259.1.
«Le gouvernement détermine l'enveloppe budgétaire devant
servir à défrayer la rémunération des fonctions de
gestion visées au premier alinéa, cette détermination
devant tenir compte des ententes visées à l'article 259.1.»
On en a parlé hier soir..
Une voix: Abondamment. M. Trudel:
Légèrement.
Le Président (M. Joly): Largement, abondamment.
M. Côté (Charlesbourg): ...dans un article qui a
été adopté sur division, M. le Président.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 27, qui
était 259.1.
M. Trudel: Ah! C'est ça, 259.1, c'est...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. On y a fait allusion
hier soir, lorsqu'on a discuté du...
M. Trudel: Quand ça se place après 506, ça,
c'est pour quel groupe?
M. Côté (Charlesbourg): Donc, c'est: Le gouvernement
peut, par règlement... C'est ça qui est l'objet de 506.1.
M. Trudel: Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): Et le gouvernement
détermine l'enveloppe budgétaire. Donc, c'est à ça
qu'on faisait allusion hier soir, lorsqu'on a eu une discussion plus large sur
le médico-administratif.
M. Trudel: Oui. Adopté, sur division.
Le Président (M. Joly): L'article 48 est adopté sur
division. L'article 49 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): Je l'avais
déjà inscrit.
Le Président (M. Joly): Ha, ha, ha!
M. Trudel: Ah! Vous lisez dans mes pensées.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais c'était
logique avec le geste que vous aviez posé.
Le Président (M. Joly): Avec l'article 27.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 49, M. le
Président?
Le Président (M. Joly): C'est ça, M. le
ministre.
Normes et barèmes
M. Côté (Charlesbourg): L'article 507 de cette loi
est modifié par le remplacement, dans les quatrième et
cinquième lignes du deuxième alinéa, des mots
«résiliation d'engagement, de non-rengagement autres que ceux
résultant d'un recours en déchéance de charge,» par
les mots «congédiement, de résiliation d'engagement ou de
non-rengagement, autres que ceux résultant d'une déchéance
de charge, ainsi que les cas».
Je peux peut-être lire le commentaire, ça peut être
intéressant.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): II s'agit d'apporter des
clarifications à l'article 507 afin que, d'une part, la situation des
congédiements y soit ajoutée et que, d'autre part, un directeur
général visé par une déchéance de charge
à la suite de manquements aux dispositions relatives aux conflits
d'intérêts et à l'exclusivité de fonctions ne puisse
bénéficier de la procédure de recours prévue
à cet article.
M. Trudel: ...ne puisse bénéficier...
M. Côté (Charlesbourg): Du recours prévu
à cet article. (17 heures)
M. Trudel: Le personnage type concerné ici, il n'a pas de
convention collective. Il a un contrat avec un établissement, mais il
n'a pas de convention collective. Dans les cas de congédiement, de
déchéance de charge, de suspension, de non-rengagement, il n'y a
pas de recours, aucun recours.
M. Gaudreau: Non. Le règlement va en prévoir pour
des situations autres que celles qui résultent d'une
déchéance de charge. Si on n'a plus une procédure de
déchéance de charge, il ne faut pas qu'il puisse en appeler
suivant une procédure réglementaire. C'est l'incisive, quand on
met «autres que ceux», c'est justement pour exclure ceux-là
de la procédure générale réglementaire qui pourrait
être prise par le gouvernement. Et il y en a une actuellement,
d'ailleurs, en vertu de la loi.
M. Trudel: Mais «autres», pour les autres motifs que
ceux-là.
M. Gaudreau: C'est ça.
M. Trudel: II peut toujours aller devant un tribunal de droit
commun pour...
M. Gaudreau: Oui, oui.
M. Trudel: Est-ce que ça a fait l'objet de consultations,
d'échanges avec l'Association des directeurs généraux et
municipaux du Québec, ça?
M. Côté (Charlesbourg): Je sais qu'il y a eu un
certain nombre d'échanges avec l'Association. Ils nous ont fait part
d'un certain nombre de choses. Sur ce point spécifique, je ne peux pas
vous dire. Je peux prendre l'information et vous la communiquer dès que
les gens des relations de travail seront ici.
(Consultation)
M. Côté (Charlesbourg): On me signale qu'il n'y a
pas eu de réactions spécifiques de la part de... Parce que
«congédiement», c'est un oubli du texte de la loi 120.
(Consultation)
M. Trudel: Je veux être bien clair sur la
compréhension of sur lu... Ça n'annule en rien tout autre recours
ou possibilité de recours devant toute autre instance, devant tout autre
tribunal ou type de tribunal de droit commun. Ce n'est pas parce qu'ici c'est
écrit que ça coupe l'exercice de recours ou d'appel en jugement
devant tout autre type de tribunal. Je comprends qu'on se donne un pouvoir
exécutoire, ici, qui correspond à quelque chose dans la
réalité, mais il y a des individus et des droits qui sont
concernés par la situation.
M. Côté (Charlesbourg): Et qui est logique aussi
avec ce qu'on inclut dans nos fameuses discussions...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...concernant les
D.G.
M. Trudel: Oui, c'est ça. Est-ce qu'on peut suspendre deux
minutes pendant qu'on cherche ça?
M. Côté (Chariesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): Alors, la commission suspend ses
travaux pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 4)
(Reprise à 17 h 12)
Le Président (M. Joly): La commission reprend ses
travaux.
M. Gaudreau, vous vouliez répondre. S'il vous plaît.
M. Gaudreau: La question était: Est-ce que ces recours
prévus, qui seront pris par règlement, sont les seuls recours qui
peuvent être exercés ou si ça exclut d'autres recours?
M. Trudel: Oui.
M. Gaudreau: La réponse est non.
M. Trudel: Est-ce que ça met en péril l'autre
recours? Est-ce que quelqu'un pourrait dire: Bien, écoutez, la loi
prévoit que vous n'avez pas d'autres recours, alors inutile de vous
présenter devant les tribunaux de droit commun. Et la défense
pourrait invoquer en disant: Bien, écoutez, ce n'est pas moi, c'est
impossible puisque le législateur a déjà prévu
qu'il n'y a pas de recours là-dessus. Donc, fin de non-recevoir.
M. Gaudreau: Non. Ce sont des recours qui auraient d'ailleurs
été demandés par les cadres, les directeurs
généraux pour faciliter un droit d'appel d'être entendu sur
une possibilité de congédiement sans cause ou pour cause
irrégulière...
M. Trudel: Oui, c'est ça.
M. Gaudreau: ...et éviter d'avoir à attendre les
tribunaux civils pour être replacé dans des fonctions. Par contre,
quelqu'un qui considère qu'il est pénalisé peut aller en
dommages et intérêts malgré tout, concurremment, devant les
tribunaux de droit civil et attendre de... Mais ça ne l'empêche
pas d'exercer les recours prévus dans le règlement. Ce n'est pas
exclusif. Ça n'écarte pas les tribunaux de la possibilité
d'entendre. C'est bien sûr qu'une personne ne peut pas présenter
la même cause d'appel à deux endroits en espérant avoir une
décision favorable.
M. Trudel: Non. Mais dans les cas de déchéance de
charge, de congédiement, de résiliation d'engagement ou de
non-rengagement...
M. Gaudreau: Autres que ceux résultant d'une
déchéance de charge. Si le tribunal s'est prononcé que
vous étiez en conflit d'intérêts et que vous méritez
une déchéance de charge, vous ne pouvez pas prendre la
procédure réglementaire pour en appeler. Vous avez
déjà fait l'objet d'une sanction d'un tribunal civil, vous ne
pouvez pas reprendre le règlement pour aller en appel.
M. Trudel: «Autres que ceux résultant d'une...
M. Gaudreau: «Ceux», c'est le mot «cas».
Autres que les cas, disons.
M. Trudel: II ne peut pas avoir... Le gouvernement ne peut pas
établir... Pardon. Le gouvernement peut établir des
règlements, mais dans tous les secteurs autres que ceux... Dans les cas
autres qu'un congédiement, une résiliation d'engagement ou un
non-rengagement résultant d'une déchéance de charge.
M. Gaudreau: Oui. C'est une procédure pour couvrir tous
les cas, sauf que ça ne pourra pas s'appliquer lorsque ça
résulte d'une déchéance de charge. Le règlement qui
établit la procédure vise l'ensemble des situations, mais dans
trois cas...
Le Président (M. Joly): Je m'excuse. La commission doit
suspendre ses travaux quelques minutes, nous sommes appelés à
aller voter.
(Suspension de la séance à 17 h 16)
(Reprise à 17 h 36)
Le Président (M. Joly): la commission reprend ses travaux.
la commission a repris ses travaux. donc, nous étions toujours à
l'article 49. m. le ministre.
M. Trudel: Je comprends donc que cet article, contrairement
à ce que... En tout cas, ce n'est pas ce qui a été
expliqué. Mais, en tout cas, ma compréhension première...
ce n'est pas une restriction, c'est un élargissement. C'est que le
gouvernement peut établir des règlements... On élargit le
champ dans lequel le gouvernement peut prendre des règlements pour des
recours.
Une voix: Le congédiement...
M. Côté (Charlesbourg): Le
congédiement...
Une voix: ...n'était pas là.
M. Trudel: O.K. Alors, on élargit les mécanismes de
recours possibles. Pas les mécanismes, mais on élargit le champ
des causes, le champ des causes. Très bien. Adopté.
Le Président (M. Joly): 49, adopté; 50 est
appelé.
Comités régionaux
M. Côté (Charlesbourg): L'article 510 de cette loi
est modifié par le remplacement du paragraphe 2° du premier
alinéa par le suivant: «2° d'évaluer ce programme
d'accès et, le cas échéant, d'y suggérer des
modifications.»
Il s'agit ici de corriger le paragraphe 2° du premier alinéa
de l'article 510, puisqu'il n'appartient pas au comité régional
formé, conformément à cet article, de modifier le
programme d'accès aux services en langue anglaise qu'une régie
régionale élabore.
(Consultation)
M. Côté (Charlesbourg): Dans le document que vous
avez, vous avez l'article...
M. Trudel: Oui, 510.
M. Dicaire: C'est pour donner le pouvoir aux comités
régionaux de modifier, le cas échéant, des programmes
d'accès. Alors, il n'a pas ce pouvoir. Donc, c'est pour ça qu'on
l'a reformulé en disant «et, le cas échéant, d'y
suggérer des modifications». C'est juste ça, la
modification.
M. Trudel: Oh!
M. Dicaire: C'est parce qu'il n'a pas le pouvoir de modifier.
M. Trudel: Est-ce qu'il va exister de tels comités pour
les établissements - je ne me souviens plus du numéro de
l'article do la charte - de langue anglaise qui sont chargés, pour les
régions, d'être responsables, en quelque sorte, de l'accès
en langue française, a des services en langue française, dans les
établissements anglophones? Ça n'existera pas, ça, hein?
Non, c'est parce qu'on a créé des comités pour favoriser
l'accès, favoriser l'accès aux «programmes d'accès
que cette régie élabore conformément à l'article
348». 348, c'est l'accès «aux services de santé et
aux services sociaux en langue anglaise pour les personnes d'expression
anglaise de sa région». Alors, il n'existera pas de comités
ou de responsabilités particulières à un quelconque groupe
de favoriser l'accès aux services de santé et aux services
sociaux en langue française pour les personnes de langue
française qui s'adressent à un centre exploité par des
établissements de langue française? Ça n'existe pas,
hein?
M. Côté (Charlesbourg): Rappelez-vous notre
discussion, il y a peut-être deux ans, aux crédits, sur les
obligations qu'avaient des établissements...
M. Trudel: 113...
M. Côté (Charlesbourg): ...de langue anglaise quant
aux services à dispenser aux francophones.
M. Trudel: Oui, c'est énuméré, cette
nécessité, même si ce n'est pas complété
comme plan encore. En tout cas, il y a deux ans, ce n'était pas
complété, le plan d'accès. (17 h 40)
M. Côté (Charlesbourg): Oui, il reste... à
quelques exceptions près. Je pensais que la question viendrait, cette
année, aux crédits, je m'étais préparé.
Là, je n'ai plus mes notes, mais il restait un établissement ou
deux.
M. Trudel: Très bien. Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté, 50; 51 est
appelé.
Centre de référence des directeurs
généraux et des cadres
M. Côté (Charlesbourg): L'article 522 de cette loi
est modifié par la suppression du paragraphe 2°. C'est parce que la
modification est de même nature que celle proposée aux articles
193 et 414 de la loi.
M. Trudel: Ça, c'était dans le transitoire, de
«vérifier si les directeurs généraux en fonction le
4 septembre 1991 remplissent les exigences requises pour occuper leur poste,
telles qu'établies lors de la détermination de la classification
du poste». Alors, là, le centre n'aura plus pour fonction de faire
cela ou est-ce qu'on va le retrouver ailleurs? Où?
M. Côté (Charlesbourg): Dans le transitoire. M. Trudel:
À quel article? L'as-tu nommé?
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que ça ne
sera pas très long.
M. Trudei: Ça ne sera pas très long? Cinquante
articles plus tard?
M. Côté (Charlesbourg): Oui oui. C'est parce qu'il y
a un article...
M. Trudel: 59? Bon, O.K., je réserve. M.
Côté (Charlesbourg): C'est 614. M. Trudel: C'est dans
le gros 614.
M. Côté (Charlesbourg): C'est l'article qu'on va
adopter dans une heure, qui a 71...
M. Trudel: si on veut y arriver, c'est aussi bien de l'adopter
tout de suite, celui-là, comme ça. très bien, on va
l'adopter pour arriver plus vite.
Le Président (M. Joly): 51, adopté.
M. Trudel: J'ai tellement hâte de poser ma question, il
faudrait se dépêcher.
Le Président (M. Joly): 52 est appelé. Centres
de services sociaux
M. Côté (Charlesbourg): L'article 544 de cette loi
est modifié par l'addition de l'alinéa suivant: «Cet
établissement exerce ses activités à l'égard du
même territoire que celui sur lequel il avait compétence avant le
jour de la continuation et ce, malgré toute disposition inconciliable de
la présente loi mais seulement, le cas échéant,
jusqu'à ce que les dispositions des articles 619.48 à 619.51
trouvent application.»
Ça, c'est dans le cas des CPEJ, pour les régions
Chaudière-Appalaches, Laval et Lanaudiè-re. C'est dans le cas des
trois réglons où il n'y a pas de CPEJ.
M. Dicaire: En vertu de la loi 101, le CPEJ ne peut pas exercer
de responsabilités en dehors de son territoire. Alors, là,
ça lui permet de couvrir un autre territoire en attendant que le nouveau
CPEJ entre en fonction.
M. Côté (Charlesbourg): La loi 101?
Mme Harel: Vous avez dit 101 !
M. Dicaire: J'ai dit 101?
Mme Harel: Oui.
M. Dicaire: La loi 120.
M. Côté (Charlesbourg): Vous aviez sauté
une...
M. Dicaire: Oui, c'est ça.
M. Trudel: On l'appelle 42 ou 120?
Pour rétablissement de ces nouveaux CPEJ, est-ce qu'il y a des
prévisions qui ont déjà été établies
pour la quantité de ressources qui vont être nécessaires?
Est-ce qu'on a déjà commencé à... Bon, il va s'en
ajouter cinq au Québec, des CPEJ? Trois?
M. Dicaire: Des CPEJ? C'est trois.
M. Côté (Charlesbourg): C'est dans ces trois
régions. Il n'y en a pas dans le Nord parce qu'on l'a
réglé avec les régions voisines. À Gaspé, il
y en a un. Il y en a déjà.
M. Trudel: II y avait déjà deux DPJ, deux CSS.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: D'accord. Alors, il en reste trois.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, et Montréal en a
un de moins, effectivement, parce qu'on était dans une situation de
Juifs anglophones et francophones.
M. Trudel: Oui, Juifs, familles anglophones et francophones.
M. Dicaire: O.K., ce que je voulais dire, c'est qu'il y avait des
travaux actuellement en cours, justement, pour évaluer le quantum
d'effectif nécessaire pour ces nouvelles organisations, sauf qu'il ne
faut pas oublier qu'il y a déjà des points de service sur
certains de ces territoires. Si je prends Beauce-Appalaches, il y a
déjà une couverture... Le CSS de Québec a
déjà des ressources du côté sud. Alors, il s'agira
d'évaluer le quantum de ressources. Donc, ce sera à partir
principalement d'un partage des effectifs entre Québec et
Beauce-Appalaches, bien sûr, avec quelques effectifs de base là,
parce qu'il y a des coûts fixes, par la force des choses, pour mettre en
place ces nouveaux CPEJ.
M. Trudel: Ça veut dire aussi qu'il va y avoir
désignation de nouveaux DPJ, de nouveaux directeurs de protection de la
jeunesse.
M. Dicaire: Oui. C'est ça.
M. Trudel: S'ajoutent donc trois postes et trois appareils de
DPJ.
M. Dicaire: Oui.
M. Trudel: Et ça, ça relève de vos budgets,
Santé et Services sociaux, DPJ?
M. Dicaire: Oui oui, DPJ, c'est dans CSS. CSS, les budgets sont
prévus. Il y a aussi une couverture. Protection de la jeunesse est
déjà aussi une couverture, via le bureau de Québec pour
Beauce-Appalaches. C'est tout ce redéploiement qu'il faut examiner. On
est en train d'évaluer le quantum, l'effectif nécessaire pour
assumer ces responsabilités-là sur ce nouveau territoire, dont
une bonne partie ou la majorité des ressources vont provenir de la
réallocation du CPEJ ou du CSS existant.
M. Trudel: Et s'il en avait besoin de plus,
ce sera pris dans les quelques millions supplémentaires qui ont
été ajoutés, les 6 000 000 $. Ça pourrait
être pigé dans les 6 000 000 $ supplémentaires qui ont
été annoncés.
M. Dicaire: Le montant est prévu pour les CRSSS, mais il y
a un montant de prévu dans le cas des crédits affectés
à la réforme. Attendez un peu, j'ai ça ici:
création de CPEJ dans nouvelles régions.
M. Trudel: Combien?
M. Dicaire: Un petit montant: 700 000 $.
M. Trudel: Les salaires des DPJ, puis quelques sous alentour.
M. Dicaire: II y a des coûts de base. Il y aura des
nouveaux locaux. Il va y avoir des ressources administratives, un petit noyau
de base pour assumer ces responsabilités, mais, je dirais, l'essentiel
du personnel va provenir du CSS existant. Il est possible qu'il y ait des
mouvements de personnel. Des gens qui sont au sud peuvent vouloir être au
nord, et les gens du nord peuvent vouloir aller au sud, quand je parle de
Québec et de la rive sud. Donc, c'est ce qu'on est en train de discuter
et de négocier.
M. Côté (Charlesbourg): Laval et
Montréal.
M. Dicaire: Établir des règles à cet
égard-là.
M. Trudel: De parterre.
M. Dicaire: Voilà.
M. Trudel: On... tantôt, lui aussi. Adopté.
Le Président (M. Joly): Article 52, adopté; 53 est
appelé.
Conseils de la santé et des services
sociaux
M. Côté (Charlesbourg): Les articles 554 et 555 de
cette loi sont remplacés par les suivants: «554. Tout conseil de
la santé et des services sociaux institué en vertu de la Loi sur
les services de santé et les services sociaux, telle qu'elle se lisait
avant la date de l'entrée en vigueur du présent article, autre
que ceux visés à l'article 620, cesse d'exister sur son
territoire à compter de la date de l'entrée en vigueur du
présent article et les droits et obligations d'un tel conseil
deviennent, sans autre formalité, les droits et obligations de la
régie régionale instituée en vertu de la présente
loi et dont le siège social est situé au même endroit que
celui où se trouvait le siège social de ce conseil. «555.
Une régie régionale qui succède à un conseil de la
santé et des services sociaux en vertu de l'article 554 exerce toutes
les fonctions qui lui sont dévolues par la présente loi à
l'égard du même territoire que celui sur lequel le conseil auquel
elle succède avait auparavant compétence et ce, malgré
toute disposition inconciliable de la présente loi mais seulement, le
cas échéant, jusqu'à ce que les dispositions des articles
619.54 et 619.60 trouvent application.»
M. Trudel: Ça, c'est pour le 1er octobre... Une voix:
Le roulement. M. Dicaire: Oui, c'est un roulement, ça. M.
Trudel: Le roulement.
M. Dicaire: II reste à la régie régionale,
avec les droits et obligations puis, pour les régies régionales
qui vont par la suite se redécomposer avec les nouvelles régies,
il y aura effectivement un nouveau partage éventuellement de la
régie régionale avec la nouvelle régie qui couvre le
territoire ou une partie du territoire qui était auparavant couvert par
la régie existante. Donc, si on prend Québec, qui se
décompose en régie Québec et régie
Chaudière-Appa-laches, il n'est pas possible de faire
immédiatement ce partage-là et, dans un premier temps, le CRSSS
de Québec est roulé dans la régie de Québec...
M. Trudel: Tout est roulé dans la régie... (17 h
50)
M. Dicaire: La régie de Québec continue à
couvrir l'ensemble du territoire en attendant que l'autre puisse assumer ses
responsabilités en avril 1993.
M. Côté (Charlesbourg): En avril 1993.
M. Dicaire: Alors, durant cette période-là, la
régie de Québec couvre donc ça. Ça permet à
la nouvelle régie Beauce-Appalaches de se préparer à
assumer ses nouvelles responsabilités pour avril 1993 et, en avril 1993,
il y aura un nouveau partage des droits et obligations entre celle de
Québec et celle de Beauce-Appalaches. C'est la seule façon de
faire cette manoeuvre-là, etc.
M. Trudel: D'assurer la continuité légale des
opérations.
M. Dicaire: C'est ça... et de... à ce qu'il n'y ait
pas rupture de services sur le nouveau territoire. Également, ce qui
apparaissait extrêmement important, disons, pour les nouvelles
régies régionales, c'était de faire en sorte qu'il n'y ait
pas deux choses à faire en même temps, c'est-à-dire
d'assumer, dès octobre, alors que les mouvements d'effectifs n'auraient
pas eu lieu
nécessairement, mais de lui donner la responsabilité,
appelons ça du quotidien, et, en même temps, de préparer
les responsabilités à assumer pour avril 1993. Donc,
volontairement et consciemment, il a été convenu que ces
nouvelles régies prépareraient, en fait, la mise à feu
d'avril 1993 et laisseraient à l'autre régie régionale la
responsabilité des responsabilités actuelles sur leur
territoire.
Le plus bel exemple, je pense, c'est le traitement des plaintes. On a,
actuellement, un système de traitement des plaintes. Il est
prévu, par la loi 120, les paliers local, régional, etc. Donc, on
veut que la nouvelle régie régionale du nouveau territoire n'ait
pas à assumer les responsabilités actuelles du traitement des
plaintes, qu'elle puisse être libérée de ça, donc,
que ce soit assumé par la régie de Québec, par exemple,
pour Beauce-Appalaches, et que la régie de Beau-ce-Appalaches puisse
préparer le nouveau système de plaintes pour qu'il soit mis en
fonction, en vigueur, à compter d'avril 1993. Donc, ça lui permet
de se dégager, d'assumer des fonctions pour lesquelles elle n'est pas
nécessairement prête et de préparer plutôt le futur.
Ça permet donc de la libérer en conséquence et de faire en
sorte, là aussi, que la transition puisse se faire de la façon la
plus harmonieuse possible. Si, en même temps, elle avait à mettre
en place le système actuel, plus préparer le nouveau
système avec, je dirais, la période où il y aura, en
même temps, ces mouvements de personnel, on serait arrivé, en
avril 1993, dans une situation un peu trop lourde, un peu, je dirais,
cul-de-sac. Donc, on a voulu éviter ça. Au niveau des tables de
concertation, au niveau de la conférence des CRSSS, c'est un
scénario qu'ils trouvaient très réaliste.
M. Trudel: Mais il va y avoir, selon toute vraisemblance - je ne
dis pas que c'est impossible à réaliser - toute une
catégorie de personnes qui vont avoir comme deux jobs pendant un bon
bout de temps. Si vous posez la prémisse que c'est, espérons,
majoritairement des personnes qui couvraient déjà le territoire
donné qui s'en vont dans la nouvelle régie pour assumer, à
partir de la nouvelle réalité juridique, ces gens-là vont
continuer à assumer ce travail-là pour le territoire autre et, en
même temps, vous allez leur demander de préparer la prise en
charge et le développement des services à partir de la nouvelle
réalité dans la région neuve. C'est ça?
M. Dicaire: C'est parce qu'il faut prendre en
considération également que les responsabilités...
M. Côté (Charlesbourg): II y en a, des services.
M. Trudel: II y en a, actuellement, c'est ça?
M. Dicaire: Oui, mais c'est partiellement vrai, là. Les
nouvelles responsabilités que devront assumer les nouvelles
régies régionales de ces nouveaux territoires ne sont pas
nécessairement assumées, actuellement, par la régie
actuelle, la régie de Québec, par exemple. C'est des
responsabilités, à toutes fins pratiques, les principales, qui
étaient déjà couvertes par le ministère. Il y a des
responsabilités qui vont partir des ministères pour s'en aller en
région, donc, pour une partie de ces responsabilités ou pour une
grande partie, que ce soient des effectifs du ministère qui accepteront
volontairement d'aller travailler dans ces nouveaux territoires ou des
crédits qui sont actuellement au ministère, mais qui seront
alloués aux nouvelles régies régionales pour engager des
ressources qui vont permettre de faire ce que vous venez de dire, de
préparer les responsabilités qui devront être
assumées à compter d'avril 1993.
M. Trudel: Non, mais la forte proportion de personnes qui vont
s'en aller dans la neuve, dans le nouveau territoire, dans la nouvelle
régie, tous ceux et celles qui étaient là pour assumer la
réalité des deux régions Québec et Chaud
ière-Appalaches, bien, j'imagine qu'il va y avoir une diminution
d'activité à Québec. Tout ce monde-là qui
était, en termes de quantité de travail, affecté à
des travaux de cette population-là va s'en aller dans le territoire
nouveau, à la nouvelle régie, va se préparer, va
préparer le développement de programmes. Mais, en même
temps, ces personnes vont continuer à offrir des services à
partir de leur employeur d'origine, qui sera encore le leur avant le 1er avril
1993, et vont continuer à dispenser des services. C'est pour ça
que je vous dis qu'on va leur demander, pendant un court bout de temps, une
espèce de double fonction: donner le service et, deuxièmement,
faire la préparation du développement des services certainement
similaires, parce que les nombreuses nouvelles responsabilités aux
régies régionales... Je vais vous dire comme le premier ministre
ce matin, je vais vous dire: Nommez-les.
M. Dicaire: Je reviens à ce que je disais tout à
l'heure, c'est en partie vrai. Nous prenons l'allocation budgétaire aux
établissements. Il n'y avait personne qui faisait ça dans la
régie de Québec, comme ailleurs. C'était fait par le
ministère, de sorte que c'est plus à partir de crédits ou
de postes du ministère à l'égard de ces
organisations-là que cette responsabilité-là va devoir
être préparée et assumée à compter d'avril
1993. Il n'y a personne qui faisait ça auparavant. Il y a, par ailleurs,
certaines fonctions qui étaient assumées par du personnel de
CRSSS qui vont devoir, dans certains cas, préparer le futur et, en
même temps, assumer le quotidien. Mais, je dirais, à toutes fins
pratiques, que ça va ressembler à ce que le ministère fait
depuis maintenant un certain nombre de
mois.
M. Trudel: Double fonction?
M. Dicaire: Oui. On est en train de faire le virage, puis, en
même temps, on assume le quotidien, et on n'a pas comblé, à
quelques exceptions près, nos postes vacants. La aussi, pour faciliter,
je dirais, l'attention du central vers le régional. Alors, on doit
reconnaître que, depuis un certain nombre de mois, on s'est mutuellement
sacrifiés, tous et chacun, que ce soit au niveau ministériel,
comme professionnels, comme cadres et comme fonctionnaires. On
préfère travailler plus fort et faire en sorte qu'on ne remplace
pas, autant que faire se peut, les postes vacants, afin de se retrouver dans
une situation où il sera plus facile de faire les mouvements de postes
du central vers le régional. C'est plus facile de transférer des
sommes que de transférer des individus.
Alors, en faisant ça, plus le virage, plus le quotidien,
effectivement, autant au niveau, probablement, des CRSSS qui auront à se
subdiviser qu'au niveau du ministère, le défi a été
considérable, puis je pense qu'il a été relevé de
part et d'autre. Je voudrais aussi signaler qu'il y a, pour ce genre de
questions, un comité de travail qui est en cours et qui essaie de voir
comment ce cadre de partage va se faire, se réaliser et préparer
également le futur, c'est-à-dire avril 1993. Oui, c'est vrai
partout.
M. Côté (Charlesbourg): Les cadres de partage, c'est
vrai pour partout. Le travail est en marche, est en cours.
M. Trudel: Oui. On va y revenir plus tard.
M. Dicaire: Oui.
M. Trudel: Alors, on va donc leur demander aussi, dans ces
régions-là, d'effectuer cette double tâche temporairement,
et ça se fait.
M. Dicaire: C'est des beaux défis. Le Président
(M. Joly): 53? M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. J'appelle l'article
54.
Modifications législatives à la Loi sur
l'assurance-maladie
M. Côté (Charlesbourg): L'article 558 de cette loi
est modifié par la suppression du paragraphe 1°.
M. Trudel: Comme dirait l'autre: Mais en- core?
M. Côté (Charlesbourg): pour une clarté de
notre compréhension, 558 dit: «l'article 3 de cette loi est
modifié: 1° par la suppression du onzième
alinéa.»
M. Trudel: C'est très éclairant. C'est très
éclairant.
M. Côté (Charlesbourg): Et le 2° disait:
«par le remplacement du onzième alinéa, par le
suivant».
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Alors, on lisant le
deuxième alinéa, on comprend pourquoi le premier est
éliminé.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Puis, on est dans la loi de la RAMQ?
Une voix: Oui, c'est ça. On avait supprimé le
onzième alinéa, puis, là, on le ramène.
M. Trudel: Là, on le ramène. Alors, la loi de la
RAMQ, c'était quoi le onzième alinéa, maître?
C'était quoi le onzième alinéa de l'article 3 de la RAMQ?
Ce qu'on a fait, c'est qu'on a supprimé le onzième alinéa.
Là, on vient de supprimer la suppression.
M. Gaudreau: Le paragraphe 2° remplaçait le
onzième alinéa.
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce qu'on
remplaçait le onzième alinéa.
M. Gaudreau: On n'a pas besoin du premier, puisqu'il y a
déjà un remplacement. (18 heures)
M. Côté (Charlesbourg): C'est pour ça que je
disais qu'il fallait lire le deuxième pour comprendre pourquoi on
éliminait le premier. En certains milieux, ils diraient que
c'était superfétatoire.
M. Trudel: Urgences-santé, c'est quelque chose ça,
ça me dit quelque chose. C'est pour harmoniser avec la...
(Consultation)
Le Président (M. Joly): L'article 54, adopté.
Compte tenu de l'heure, la commission suspend ses travaux jusqu'à 20
heures, dans cette même salle. Merci, bon souper.
(Suspension de la séance à 18 h 3)
(Reprise à 20 h 30)
Le Président (M. Joly): la commission reprend ses travaux.
au moment de suspendre, l'article 55 avait été tablé, je
pense. non? c'est ça, 55, c'est ça.
Formation des conseils d'administration des
établissements publics
M. Côté (Charlesbourg): L'article 599 de cette loi
est modifié par l'addition, à la fin, de l'alinéa suivant:
«Lorsque, en raison de l'absence d'établissement qui exploite un
centre de protection de l'enfance et de la jeunesse dans la région,
seulement deux des quatre postes peuvent être comblés en vertu du
troisième alinéa, le ministre nomme, dans ce cas, deux autres
personnes qui sont également considérées être des
personnes élues par la population en vertu du paragraphe 1° de
l'article 130.»
Par exemple, Chaudière-Appalaches, Laval et
Lanaudière.
M. Trudel: Bon. Alors, il n'y a pas de... C'est dans le
transitoire, ça?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Non, ce n'est pas dans
le transitoire. C'est une modification...
M. Trudel: Au transitoire qui existait, 519...
Une voix: Au transitoire qui existait, pour les
élections.
M. Côté (Charlesbourg): Oui oui.
M. Trudel: Alors, il y en a seulement deux qui peuvent être
comblés en vertu du troisième alinéa, c'est-à-dire
parmi...
M. Côté (Charlesbourg): ...l'ensemble des membres
déjà élus. L'article 125, conseil d'administration
unifié du CPEJ. «De même, dans le cas des
établissements visés dans l'article 125, quatre personnes
élues par et parmi l'ensemble des membres déjà
élus».
M. Trudel: Sur les anciens conseils, tous les membres élus
sur les anciens conseils se regroupaient et en désignaient quatre.
Là, vous dites: Comme il n'y a pas de CPEJ, s'il vous plaît, juste
deux...
M. Côté (Charlesbourg): Les deux autres...
M. Trudel: ...puis laisse-m'en deux. À qui les deux, c'est
à vous?
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Oui.
M. Dicaire: Pour assurer un équilibre entre jeunesse et
réadaptation. S'il n'y avait pas eu ça, on se serait
retrouvé avec un déséquilibre, avec un billet en faveur de
la réadaptation, des centres de réadaptation. Donc, ça
permettait, en l'absence de CPEJ dans les nouvelles régions, d'avoir un
équilibre, en tout cas, autant que faire se peut, une meilleure
représentation du groupe jeunesse sur le conseil d'administration.
M. Trudel: Bien sûr, ce n'est pas parce qu'il y a juste de
la réadaptation qui...
M. Dicaire: Oui. Compte tenu de ce qu'on veut faire comme conseil
d'administration unifié, il apparaissait important...
M. Trudel: Encore une fois, c'est pour trois, c'est Laval,
Chaudière-Appalaches...
M. Côté (Charlesbourg): Et Lanaudière. M.
Trudel: Lanaudière. Ça va, adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 55, adopté;
l'article 56 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 601 de cette loi
est modifié par le remplacement, dans la première phrase du
deuxième alinéa, de «,130 ou» par ce qui suit:
«ou 130, du paragraphe 3.1° de l'article 131 ou du paragraphe 4°,
de l'arti-ticle».
M. Trudel: Traduction française, s'il vous
plaît.
M. Côté (Charlesbourg): Pardon?
M. Trudel: Traduction française, s'il vous
plaît.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Gaudreau: C'est lié aux trois membres des corporations
de CLSC.
M. Trudel: Ah! les trois!
M. Gaudreau: Concordance.
M. Trudel: Comme à Pointe-Saint-Charles elle n'a pas
encore été élue, eh bien, on reviendra. Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté, l'article 56;
l'article 57 est appelé.
M. Trudel: C'est lundi qu'on revient la-dessus, qu'on a dit?
C'est lundi qu'on revient sur Pointe-Saint-Charles?
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce qu'on finit
lundi?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Comme on disait à l'école, une question
à la fois, s'il vous plaît. Une question à la fois et dans
l'ordre.
Le Président (M. Joly): L'article 57 est
appelé.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 606 de cette loi
est modifié par le remplacement, dans la deuxième ligne du
premier alinéa, du chiffre «99» par le chiffre «99.1
».
(Consultation)
M. Côté (Charlesbourg): Ce que je comprends,
là, c'est que vous vous apprêtez à faire un tour du
chapeau.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 57, adopté;
l'article 58 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): Cette loi est
modifiée par l'insertion, immédiatement après l'article
606, du suivant: «606.1 Toute personne intéressée peut
présenter devant la Commission des affaires sociales une requête
en contestation ou annulation de toute élection tenue en vertu de la
présente section ainsi qu'en vertu des articles 619.6 et 619.52.
«Sauf à l'égard des affaires pendantes le (...), la
Commission des affaires sociales a juridiction exclusive pour entendre une
telle requête. «Une requête en contestation ou annulation
d'élection présentée en vertu du présent article
est réputée être une requête présentée
en vertu du paragraphe f de l'article 21 de la Loi sur la Commission des
affaires sociales. «Les deuxième, troisième et
quatrième alinéas de l'article 148 s'appliquent dans ce
cas.»
(Consultation)
M. Côté (Charlesbourg): Ça, c'est la
réponse à une question posée en Chambre à quelques
reprises...
M. Trudel: À quelques reprises...
M. Côté (Charlesbourg): Quelques reprises.
M. Trudel: ...comme il y avait quelques demandes de contestation.
Sauf erreur, la Commission des affaires sociales a quand même, je dirais,
reçu les demandes de contestation et a informé les intervenants,
les requérants, qu'elle conservait leurs requêtes et qu'ils
auraient, bien sûr, à manifester leur intention de poursuivre leur
contestation s'il y avait lieu. Avez-vous le nombre de cas...
M. Côté (Charlesbourg): Nombre? M. Trudel:
...de protestation? M. Côté (Charlesbourg): Non. Une
voix:...
M. Trudel: C'est ouvert à ton goût, comme commission
parlementaire?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, monsieur! C'est pas
pire. Vous en avez 9?
M. Trudel: Non. C'est comme la 9.
M. Côté (Charlesbourg): la loi 9. c'est clair. c'est
parce qu'on s'était inspiré de la 15, évidemment. parce
que dans la 9 on s'était inspiré de la 15, à votre
demande.
M. Trudel: Oui, oui, oui. On appelle ça une tautologie.
Sauf à l'égard des affaires pendantes, ça n'empêche
pas ceux-ci de se pourvoir du droit qui est créé ici à la
Commission des affaires sociales?
M. Gaudreau: Ceux qui sont allés devant les tribunaux?
M. Trudel: Oui.
M. Gaudreau: Si quelqu'un est allé devant le tribunal
civil, devant la Cour supérieure pour contester l'élection, il
n'est pas empêché de poursvuire sa procédure jusqu'au bout.
L'article fait en sorte de permettre de maintenir ces
procédures-là sans leur enlever le droit de les poursuivre. S'il
l'abandonnait, cependant, il pourrait la reprendre devant la Commission, en
vertu des nouvelles dispositions.
M. Trudel: O.K. C'est plutôt pour conserver le droit dans
l'autre...
M. Gaudreau: ...qui a été exercé avant
l'annonce de la disposition. (20 h 40)
La durée, y a-t-il une période de
déterminée? C'est parce que c'est plus tard, la période
déterminée pour la contestation?
M. Gaudreau: C'est à l'article 375, qui complète
cette mesure-là, transitoire, à la fin.
M. Trudel: Une autre transitoire de transitoire du transitoire.
C'est les dispositions finales.
M. Côté (Charlesbourg): 90 jours.
M. Trudel: 90 jours?
M. Côté (Charlesbourg): Les dernières,
là.
M. Trudel: Qu'est-ce que qui arrive s'il y a des élections
qui sont annulées par la Commission des affaires sociales?
M. Côté (Charlesbourg): II ne pourrait pas y en
avoir plus que huit, à ce que j'ai compris, là?
M. Trudel: Ou neuf.
M. Côté (Charlesbourg): Ou neuf. Mais...
M. Gaudreau: Le dernier alinéa de l'article 606.1 nous le
dit. Il renvoie à l'article 148.
M. Trudel: L'article 606?
M. Gaudreau: L'article 606.1, celui qu'on étudie
actuellement, là, l'article 58...
Mme Malenfant (Jacqueline): Ça nous renvoie à 148
du projet de loi 120.
Une voix: Du début de la loi.
Mme Malenfant: Deuxième et troisième
alinéas.
M. Trudel: Dites-moi-le donc, qu'est-ce que c'est 148?
Mme Malenfant: Bien, ça règle le sort, quand il y a
des annulations.
M. Trudel: On recommence?
Mme Malenfant: Quand la Commission an-nulle l'élection,
une nouvelle élection doit être tenue.
M. Trudel: Et celui qui a été élu reste en
fonction.
(Consultation)
M. Trudel: Combien il y en a eu de gens qui sont allés
voter?
M. Côté (Charlesbourg): 141 000 M. Trudel:
Sur une possibilité de... M. Côté (Charlesbourg):
6 000 000.
M. Trudel: 6 000 000?
M. Côté (Charlesbourg): Non, il y a à peu
près 4 000 000 d'électeurs, plus ou moins, au Québec.
M. Trudel: L'autre question, c'est: Combien il y a de personnes
différentes dans les 141 000? En comparaison avec les élections
scolaires, ce n'est pas le diable plus.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que ce
n'est pas, en termes de participation, à plusieurs endroits, ça
se compare très bien. Dans le monde rural, de manière
générale, les gens se sont davantage mobilisés, alors que
dans les milieux très urbanisés, c'était beaucoup plus
difficile. Et, règle générale, le réseau social a
davantage participé.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Quoique, santé, il y
a eu des participations assez étonnantes a certains endroits où
les gens ont assez participé. C'est assez étonnant.
M. Trudel: C'est vérifié. Celui qui s'était
inscrit dans 25 conseils d'administration, je ne sais trop, n'a malheureusement
été élu ni dans l'un ni dans l'autre. Il a trop couru de
lièvres à la fois.
M. Côté (Charlesbourg): II a probablement eu 25
votes, le sien dans chacun des endroits.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Bon, ça va. Adopté.
Le Président (M. Joly): Alors, l'article 58,
adopté; l'article 59 est appelé.
Nomination des directeurs
généraux
M. Côté (Charlesbourg): L'article 614 de cette loi
est remplacé par les suivants: «614. La personne qui, à la
date de l'entrée en vigueur de l'article 552, occupe le poste de
directeur général d'un établissement visé à
l'article 126 continue d'occuper ce poste jusqu'à l'expiration de son
contrat. «Il en est de même pour la personne qui occupe le poste de
directeur général d'un établissement qui, en application
de l'article 128, est administré par un conseil d'administration
formé pour n'administrer que cet établissement.» «614
1 La personne... Aller étape par étape?
M. Trudel: On va les faire un par un. Il y en a combien?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. 126, c'est les CLSC. Et
128, c'est les unifiés.
M. Trudel: Les unifiés, ceux-là.
M. Côté (Charlesbourg): Autonomes.
M. Trudel: 128, les unifiés.
M. Côté (Charlesbourg): 128, c'est...
M. Dicaire: C'est les autonomes. Ils auraient pu être
unifiés, mais ils ont eu des dérogations et des exemptions. Donc,
c'est des conseils d'administration autonomes, seuls.
M. Trudel: Ah! Ceux qui sont allés en
dérogation.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Dicaire: Oui. C'est des CH aussi. 126: CLSC et CH de plus de
50 lits, hein? Donc, c'est tous ceux qui sont autonomes. C'est ça. Parce
qu'on va avoir des règles particulières pour les conseils
d'administration unifiés et on a des règles spécifiques
pour les conseils d'administration autonomes.
M. Côté (Charlesbourg): Alors que 128, c'est ceux
qui auraient dû être unifiés, mais qui ont été
reconnus comme exception.
M. Trudel: Comme ils n'administrent qu'un établissement,
bien, il y a un directeur général qui continue à faire sa
job.
Le centre de référence des directeurs
généraux et des cadres, il va exister quand, lui?
M. Côté (Charlesbourg): Lui, le grand boss va
être nommé très prochainement. Donc, il va se mettre en
place pour être opérationnel au mois d'avril 1993. Des nominations
très prochaines.
M. Trudel: II va commencer à fonctionner, il va
s'actionner seulement à partir du 1er avril 1993?
M. Côté (Charlesbourg): II y a la mise en place avec
tout ce que ça nécessite au cours de l'automne. Mais effectif au
1er avril 1993.
M. Trudel: Bon, il y a un conseil d'administration à ce
centre-là?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Vous allez nommer également les membres du
conseil d'administration à la même occasion?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: C'était à quel article,
déjà?
M. Côté (Charlesbourg): L'article 523.
M. Trudel: On était habitué avec les vieux
numéros. Ça allait mieux, il me semble, hein, no- taire?
Ça allait
M. Côté (Charlesbourg): Aussitôt qu'on aura
nommé le directeur général - il y a quelqu'un
d'appointé actuellement. On attend une réponse. Une excellente
candidature.
M. Trudel: Je n'en doute pas. Si ce n'était pas ça,
vous ne le nommeriez pas, hein?
M. Côté (Charlesbourg): Non non. Bien, ce n'est pas
tout le monde qui veut accepter ce genre de job.
M. Trudel: C'est lui qui va posséder l'étam-pe
«Côté approval». Ça fait que ce n'est pas une
grosse main, ça.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Je dois vous dire une
chose. J'ai voulu choisir quelqu'un qui était exemplaire comme D.G. dans
le réseau.
M. Trudel: O.K. Alors, il serait désigné
très bientôt. J'imagine que son premier mandat, ce sera justement
de procéder aux...
M. Côté (Charlesbourg): Aux nominations pour le
conseil d'administration.
M. Trudel: ...nominations des représentants de chacune des
catégories. Les deux membres nommés par le ministre... vous allez
procéder. Les deux membres nommés par la régie
régionale, bien, il faudra attendre après le 1er octobre pour
qu'il puisse les désigner.
M. Côté (Charlesbourg): Cest ça. Donc...
M. Dicaire: C'est une disposition transitoire.
M. Trudel: Ah! il y a un transitoire... (20 h 50)
Mme Malenfant: L'article 619.47.
M. Trudel: L'article 619.47? Qui, qui les... Ah! le CRSSS?
M. Côté (Charlesbourg): On peut estimer qu'au mois
de septembre...
M. Trudel: Bon. Alors, là, l'économie
générale, probablement, du résultat des échanges
avec les associations de cadres supérieurs, c'est que vous allez
déterminer toutes les conditions qui font en sorte que les
qualités, les exigences des postes seront définies seulement
après le 1er avril. Après le 1er avril 1993?
M. Côté (Charlesbourg): Que les exigences...
M. Trudel: Les exigences de postes... M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...et les exigences de candidatures.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Donc, il est
opérationnel en avril 1993.
M. Trudel: D'ici à ce moment-là, tous ceux et
celles qui sont dans le réseau, on va définir les exigences de
postes, mais on ne définira pas les exigences des titulaires. Est-ce
exact?
M. Dicaire: II va y avoir les deux. Il s'agit de voir de quelle
manière on l'applique. C'est-à-dire que, pour les D.G. qui sont
déjà en place dans les conseils d'administration
spécifiques, donc, qui sont déjà là, qui ont
démontré qu'ils pouvaient assumer leurs responsabilités
etc., on respecte le contrat qui est en vigueur. Au terme de ce
contrat-là, lorsque le centre de référence sera
opérationnel, donc après le 1er avril 1993, il y aurait une
attestation ou une vérification des exigences qui sera faite par le
centre de référence. Donc, pas au niveau de - comment dirais-je -
l'attestation de la qualification de l'individu, mais on fait une
adéquation entre les exigences du poste pour voir si celui qui occupe le
poste de directeur général remplit ces exigences. Donc, s'il y a
adéquation entre les deux, le conseil d'administration pourra renouveler
le contrat du D.G. au terme de son contrat. Ça, c'est ce qu'on peut
appeler une clause grand-père.
M. Trudel: Une clause grand-père.
M. Dicaire: Les conseils d'administration des centres
hospitaliers, des CLSC, ces organisations-là, comme telles, n'ont pas
été modifiées, sauf la composition de leurs conseils
d'administration. Donc, la mission même de ces établissements, la
responsabilité et le reste, ça n'a pas bougé. Il y avait
déjà des D.G. qui étaient là. On respecte les
contrats au terme de ça. En attendant - parce qu'il pourrait y avoir des
postes qui se libèrent... Donc, d'ici au 1er avril, c'est le processus
normal, usuel, traditionnel qui se maintient, qui se poursuit, mais le conseil
d'administration n'a pas le droit de renouveler ou de signer un contrat qui
excède trois ans pour faire en sorte qu'il puisse éventuellement
être évalué par le centre de référence. Comme
il s'agit de nouveaux postes et que ces gens-là n'avaionl pas, on tant
quo tols, clo droits acquis, la clause grand père no s'applique pas
Alors, ces candidats-là, qui se sont présentés à un
concours, qui ont été choisis par le conseil d'administration
avant le 1er avril, au terme de leur contrat, qui ne doit pas excéder
trois ans, devront être attestés, leur qualification devra
être attestée par le centre de référence. Donc,
c'est plus exigeant que pour les D.G. qui étaient en poste dans les
centres hospitaliers et dans les CLSC. C'est vraiment une attestation de la
qualification des individus en fonction, bien sûr, des critères
qui sont élaborés par le centre de référence et en
fonction des niveaux de poste. Il faut tenir compte qu'il y a des postes de
D.G. qui sont 22, 23, 24; en fait, il y a une grille avec une gradation.
M. Trudel: Y compris que, quand il s'agit de conseils
d'administration unifies, par exemple, on doit d'abord procéder par
étape pour les directeurs généraux qui sont...
M. Dicaire: Là, on a un régime...
M. Trudel: ...déjà en poste, sans
nécessité de choisir parmi l'un ou l'autre de ces directeurs.
Ça pourrait être une nouvelle personne, mais cette nouvelle
personne, forcément, n'a pas à se soumettre encore aux exigences,
n'a pas à se soumettre - parce qu'elles ne sont pas définies -
mais, avec un contrat de pas plus de trois ans...
M. Dicaire: Oui.
M. Trudel: ...et, au bout de la troisième année,
là, devra se soumettre aux critères qui ont été
définis pour les exigences du poste.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Les exigences du poste qui ont été
définies.
M. Dicaire: Oui, c'est ça.
M. Trudel: Dans l'opération conseil d'administration
unifié, il y en a combien de directeurs généraux
d'établissements et de cadres supérieurs - commençons par
les directeurs généraux - qui vont être laissés sur
le carreau?
M. Côté (Charlesbourg): il y a 189 conseils
d'administration de moins, donc, au maximum, c'est 189, mais il y a
forcément des gens qui vont prendre leur retraite. Si on veut parler du
carreau, pour quelqu'un qui se retrouve demain matin, qui veut continuer de
travailler, mais qui n'a plus de poste, je pense qu'il faut y aller par
soustraction. Il y en a un certain nombre - et on ne sait pas combien à
ce moment-ci - qui vont prendre leur retraite, et il y en a un certain nombre
qui vont, effectivement, occuper des fonctions parce qu'ils vont être
parmi les deux, les trois ou les quatre personnes qui vont postuler et qui
vont... Retenir, donc, qu'il faut y aller de cette manière-là.
C'est pour ça qu'on ne le sait pas à ce moment-ci, mais on le
saura éventuellement. Je ne le sais pas. Mars... à l'horizon de
mars 1993, on devrait être dans une si-
tuation pour connaître exactement ce qui s'est passé dans
ça.
M. Trudel: Est-ce qu'il y a des dispositions qui ont
été prévues, particulières, pour ce bassin de
personnes qui, quand même, auront contribué au
développement du système de santé et de services sociaux
dans l'établissement qu'elles administraient? Est-ce qu'il y a des
approches particulières? Est-ce qu'il y a un support particulier qui
sera accordé à ces personnes qui, j'imagine, ne disparaissent
pas, par ailleurs, de... ne disparaissent pas du réseau parce qu'elles
ont souvent, ces personnes, des contrats. Elles ont des permanences, dans bien
des cas. Pas tous, mais.
M. Dicaire: En fait, il y a un régime, qu'on appelle un
régime de stabilité d'emploi, qui fait en sorte que, pour une
période minimale de 24 mois, auxquels on ajoute habituellement six mois
- donc une trentaine de mois - les gens ont quand même une
sécurité de revenu. Durant cette période-là, il y a
un comité qui s'occupe de son reclassement. Il est possible, par
exemple, qu'il se libère des postes ailleurs, et que ces gens-là
puissent postuler et obtenir un poste ailleurs dans un autre
établissement. Ils peuvent aussi être affectés,
éventuellement, à d'autres tâches, à cet
égard-là. Donc, il y a une gestion qui est faite pour les gens
qui décident de demeurer à l'intérieur du réseau.
Par ailleurs, il y en a d'autres qui peuvent accepter, plutôt que de se
retrouver sous le régime de stabilité d'emploi, de quitter le
réseau moyennant une prime de séparation. Ils ont un choix
à faire, indépendamment de tout le dossier réforme comme
tel, le conseil d'administration unifié. C'est le cas à l'heure
actuelle. Donc, ils ont un choix: à savoir s'ils quittent le
réseau en contrepartie de primes de séparation, ou s'ils
demeurent à l'intérieur du réseau. À partir de ce
moment-là, ils ont accepté de faire partie du régime de
stabilité d'emploi, et ils sont gérés par un comité
qui, en principe, fait en sorte que ces gens-là puissent retrouver un
poste ailleurs dans d'autres établissements, à la condition, bien
sûr, qu'ils répondent aux conditions appropriées pour le
poste qui est en cause.
M. Trudel: Toutes les dispositions en termes de primes de
séparation, est-ce que c'est à l'intérieur de la politique
de mobilité ou de stabilité de l'emploi que vous avez
appelé? Est-ce que c'est à l'intérieur de cette
politique-là? Est-ce qu'il y a une politique ministérielle?
M. Dicaire: Ça fait partie des conditions de l'employeur
qu'est le gouvernement. C'est des conditions qui existent déjà.
Il y a une politique à cet égard-là qui fait en sorte que
ces avantages-là sont actuellement possibles. On est eh discussion avec
les associations de cadres pour actualiser ou revoir l'ensemble de ces
conditions- là qui devraient éventuellement être soumises
au conseil des ministres. mais c'est un régime, disons, de cadres, qui
existe déjà, et qui est approuvé par le gouvernement.
M. Trudel: Et qui existe déjà? M.
Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Dicaire: Oui, ça existe déjà. Tout ce
régime-là existe, et je dois vous dire que... Je n'ai pas les
chiffres à la portée de la main, mais je dois vous dire
qu'à cet égard-là, comme réseau, on est, je pense,
assez exemplaire, c'est-à-dire qu'il n'y a pas un volume
considérable de gens qui demeurent sur le programme de stabilité
d'emploi parce qu'il y a une gérance de ce programme-là qui fait
en sorte que les gens sont reclassés assez rapidement, ou retrouvent un
poste ailleurs dans un autre établissement, pour ne pas se retrouver
avec un volume.
M. Trudel: Parce que c'est exact de dire qu'il y a des personnes
qui n'auront plus de mandat de directeurs généraux, par exemple,
mais qui vont demeurer, évidemment, avec des contrats les liant à
l'établissement encore pour deux ans, trois ans, et avec,
également, bien sûr, une sécurité d'emploi pour
certains niveaux ou pour certaines catégories de ces personnes. Mais il
y aura donc un effort spécifique qui sera réalisé pour
supporter ces personnes-là à l'intérieur de la politique
de stabilité d'emploi?
M. Dicaire: Oui. De mobilité. Et, actuellement, on est en
train, appelons ça d'actualiser cette politique-là pour tenir
compte, je dirais, des effets des impacts de ces différentes mesures.
Alors, il y aura éventuellement, dans un laps de temps relativement
court, un projet qui sera soumis pour approbation.
M. Côté (Charlesbourg): Dans la foulée de ce
qui se passe, de ce qui se fait ailleurs.
M. Dicaire: Oui, oui, qui s'inspire
énormément...
M. Trudel: Je reviens sur le Centre de référence
des directeurs généraux et des cadres. Tous les critères
et exigences de postes qui seront fixés et, par ailleurs, l'attestation
des personnes, la décision va appartenir exclusivement à ce
Centre? Ce n'est pas en termes de recommandation? C'est le Centre qui va
décider, qui va...
M. Dicaire: C'est le conseil d'administration qui engage.
M. Trudel: Oui, mais l'attestation des personnes. (21 heures)
M. Dicaire: Oui, mais, avant d'engager, ils doivent recevoir le
sceau, la certification du Centre de référence.
M. Trudel: Non, non, mais il va recevoir une certification, bien
sûr, avec des exigences. Pour recevoir le sceau il va falloir
répondre aux exigences. Pour fixer les exigences, c'est le Centre de
référence des directeurs généraux et des cadres qui
va fixer cela. Je sais très bien qu'on va faire appel à d'autres
éléments, comme l'ENAP, par exemple, pour déterminer ces
exigences de postes, mais c'est le Centre lui-même qui va décider,
en dernier ressort, des exigences, ot, forcément, qui va réalisor
l'attestation dos personnes.
M. Côté (Charlesbourg): 529. Juste 529. On dit:
«Le Centre doit adopter des règlements concernant: 1° sa
régie interne; 2° les critères de qualification des
directeurs généraux des régies régionales et des
établissements publics. Ces règlements doivent être
approuvées par le ministre.»
M. Trudel: Bon. Et, selon toute vraissem-blance, les
premières personnes qui seront appelées à être
engagées dans le réseau avec une nécessaire attestation du
Centre, ça ne pourra pas aller, diable, avant trois ans après le
1er avril 1993.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Si un poste se
libère, par exemple, en mai ou en juin 1993, le Centre de
référence est là, il fonctionne. Donc, dès 1993, il
y a des gens qui vont passer par l'attestation. Cependant, des gens qui
auraient eu un contrat ou un renouvellement de contrat avant avril 1993, eux
ont un contrat de trois ans, qui ne doit pas excéder trois ans et,
à ce moment-là, au bout des trois ans, ils doivent aller devant
le Centre de référence.
M. Dicaire: Également, il y avait déjà des
directeurs généraux dont le contrat est en vigueur et qui va
venir à échéance dans un an, dans un an et demi, dans deux
ans, de sorte que le Centre de référence va pouvoir
évaluer ces gens-là à compter d'avril. Donc, vous allez en
avoir qui vont arriver, qui avaient signé un contrat il y a deux ans et
à qui il reste un an, ils vont arriver sur le... De sorte que ces
gens-là... Et, d'ailleurs, c'est préférable ainsi pour ne
pas se retrouver avec, je dirais, presque toute la cohorte des directeurs
généraux qui arriveraient en même temps pour être
évalués par le Centre de référence. Donc, il va y
avoir, à intervalles réguliers ou irréguliers, des D.G.
dont le contrat vient à échéance et qui vont devoir
être évalués.
M. Trudel: II y a aussi que toutes les exigences doivent
être déterminées avant le 1er avril 1993...
M. Dicaire: Voilà! C'est vrai. Exact!
M. Trudel: ...pour pouvoir... Parce qu'il pourrait arriver... Un
autre exemple, vous avez dit: Mai 1993. Après avoir pesé sur le
piton de la Régie, en mai 1993, il y a un contrat qui arrive à
échéance pour un directeur d'établissement, de centre
hospitalier, bien, il va falloir qu'il passe dans la machine à
saucisses, qu'il aille chercher son «Côté approval»,
puis...
M. Dicaire: C'est ça.
M. Trudel: pardon, du Centre de référence des
directeurs généraux et des cadres Et, à cet égard
là, II faudra que tout soit décidé, que les
règlements qui auront été adoptés par le Centre de
référence des directeurs généraux et des cadres
aient été approuvés et s'appliquent à ce
moment-là.
M. Dicaire: C'est exact.
M. Trudel: et vous pensez être capable de faire ça
en quelque chose comme six à sept mois, établir les exigences de
tous les postes, de tous les...
M. Dicaire: Oui, oui.
M. Trudel: ...directeurs généraux et cadres dans le
réseau de la Santé et des Services sociaux? Ce n'est pas petit,
là, hein.
M. Dicaire: Non, mais, en fait, ce qui arrive à cet
égard-là, il y a déjà eu des évaluations des
niveaux des postes de ces directeurs généraux là dans les
divers établissements. Bon. Alors, là, il s'agira, je dirais, de
remettre à jour dans ce cas-là les exigences de ces
postes-là.
Disons, par exemple, que vous avez... Je ne sais pas, là, je n'ai
pas la ventilation de ça, mais il y a peut-être 200 postes de D.G.
qui sont de niveau 20, 22 ou 23; il y en a x centaines qui sont de niveau 24;
il y en a d'autres qui sont de niveau, etc. Bon. Je veux dire qu'il va y avoir
quand même des familles de postes qui auront une classification à
peu près analogue. Je dirais, par analogie, que si on prend les postes -
ce n'est pas le cas, là - des cadres supérieurs du
gouvernement...
M. Trudel: Je ne le demanderais pas.
M. Dicaire: ...vous avez des familles de 4, de 3, de 2. dans le
réseau, vous avez aussi des familles de cadres qui ont des niveaux
équivalents, donc les exigences vont quand même se ressembler par
rapport au seuil de difficulté qui a été identifié
pour ces niveaux de postes de cadres. j'imagine. ça reste à
faire, mais j'imagine qu'il n'y aura pas 900 critères, disons, pour les
900 postes de d.g., parce qu'il y a des familles
de cas là-dedans.
Une voix: II y a des regroupements, bien oui.
M. Trudel: C'est parce qu'ils sont quand même assez
nombreux. Il y a d'assez nombreuses catégories de personnel,
différents niveaux de cadres. On ne parle pas juste des directeurs
généraux, on parle de cadres supérieurs, des cadres
également. Il y en a d'assez nombreuses catégories.
M. Dicaire: Oui, mais là, c'est les D.G.
M. Côté (Charlesbourg): Dans ce cas-là, c'est
les D.G.
M. Trudel: Et des cadres. Centre de référence des
directeurs généraux et des cadres.
M. Côté (Charlesbourg): Une chose qui est certaine,
c'est qu'à l'origine, et de manière très claire,
c'étaient des D.G. Bon. Je consulte à gauche et à droite,
puis...
M. Trudel: Là, vous allez faire un petit papillon pour
enlever «et des cadres», d'abord.
M. Côté (Charlesbourg): Où, ça,
à quel article?
M. Trudel: Bien, le «Centre de référence des
directeurs généraux et des cadres». (21 h 10)
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais on a, à
522, 4°, une explication: «Veiller à l'application des
dispositions réglementaires adoptées en vertu de l'article 507 de
la présente loi concernant les situations impliquant des abolitions de
postes de directeurs généraux et de cadres supérieurs et
intermédiaires des régies régionales et des
établissements visés à ces règlements.»
M. Oicaire: M. le député. Une voix: Oui.
M. Dicaire: Si vous vous référez à 522,
à l'alinéa 4, disons que ça se réfère aux
situations impliquant des abolitions de postes de directeurs
généraux et de cadres supérieurs intermédiaires; il
fait donc référence au programme de stabilité d'emploi que
j'ai mentionné antérieurement...
M. Trudel: Oui.
M. Dicaire: ...qui fait en sorte que le Centre doit veiller
à l'application des dispositions réglementaires concernant le
programme de stabilité d'emploi. Donc, je dirais que ce n'est pas une
question d'attestation de la qualification, ni des exigences. Disons que
ça s'applique seulement aux postes de D.G., mais sur le programme
de stabilité d'emploi.
M. Trudel: II surveille ce qui a été établi
par règlement par le ministre, à 507... À 507, je pense,
oui...
M. Dicaire: Oui.
M. Trudel: ...et qui se retrouve forcément à
l'intérieur de la politique de stabilité et de mobilité de
la main-d'oeuvre.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel:
Ça va pour celui-là.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Alors, est-ce que l'article 614,
tel qu'introduit par l'article 59 de la loi, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. L'article 614.1 est
appelé.
M. Côté (Charlesbourg): «614. La personne qui,
à la date de l'entrée en vigueur de l'article 554, occupe le
poste de directeur général d'un conseil régional auquel
succède une régie régionale en application de cet article
continue d'occuper ce poste auprès de cette régie
régionale jusqu'à l'expiration de son contrat.»
M. Trudel: Ah! Il y a moins de monde, là.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Là, il y a moins de monde. Ça veut dire
qu'il y en a combien? Il y en a 15.
M. Côté (Charlesbourg): 13.
M. Trudel: 13.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que c'est 11.
Combien y en a-t-il?
Une voix: Pas le nombre dans les régies, mais...
M. Trudel: CRSSS. Et tous les postes sont pourvus par
intérim?
M. Côté (Charlesbourg): Actuellement?
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: Non, non, je veux savoir. Il n'y a pas
d'intérim, dans aucune des 13?
M. Dicaire: Non, c'est des directeurs généraux.
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est des directeurs
généraux qui sont en poste.
M. Trudel: Est-ce que vous avez songé à la
possibilité que le conseil d'administration de la Régie puisse
procéder effectivement à la désignation de son directeur
général, comme premier devoir qui lui est réclamé
par l'économie générale de la loi? Ce que je veux dire par
là, c'est que vous auriez pu, théoriquement, vous
réveiller - oui, c'est vrai - avec 13 individus qui n'étaient pas
dans le système. Mais quand on pense qu'il va y en avoir,
théoriquement, au maximum 180 dans les autres, comme chefs
d'établissements, qui vont se retrouver sur le carreau - on s'entend,
sur le carreau, là - vous ne pensez pas qu'au niveau des régies
régionales - le premier geste qu'on leur demande, c'est celui de choisir
leur directeur général - c'eût été important
qu'on laisse cette marge de liberté, comme premier geste à poser
pour le nouveau conseil d'administration de la Régie régionale de
la santé, composée de citoyens, au sens que la réforme
veut le définir? Est-ce que vous avez examiné cette
hypothèse?
M. Côté (Charlesbourg): La situation
idéale... Vous avez parfaitement raison. C'est clair qu'on aurait
souhaité ça. Mais, dans le concret des choses, il est bien
évident qu'à partir du moment où on se dirige vers deux
étapes de transition, avec tout ce que ça exige actuellement, on
a besoin d'un certain nombre de collaborateurs pour assurer la transition.
Alors, l'idéal, c'est vrai, l'économie de loi, c'est clair que
ça aurait dû être ça. Évidemment, on change de
régime, puis ça prend du monde pour être capable de nous
aider à changer dans le régime, et à y aller. Mais,
l'idéal, c'est clair. L'économie de la loi est claire
là-dessus.
M. Trudel: Quelle est la durée maximale des contrats?
M. Côté (Charlesbourg): Trois ans.
M. Trudel: Non, des personnes actuellement en poste. C'est trois
ans? Les directeurs généraux des CRSSS?
M. Côté (Charlesbourg): Ceux qui ont
renouvelé n'ont pas pu renouveler pour plus que trois ans.
M. Trudel: Parce que l'économie générale
pour les directeurs généraux de CRSSS, c'est des contrats pouvant
aller jusqu'à cinq ans?
M. Dicaire: Quatre ans. Je dirais...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, quatre ans,
maximum.
M. Trudel: Alors, théoriquement, ça pourrait aller,
au maximum, à trois ans et quelque chose, trois ans et quelques
poussières, pour que le conseil d'administration procède au choix
de son directeur général, tel que le veut l'économie
générale de la loi.
M. Côté (Charlesbourg): C'est trois ans moins
quelques poussières. Si on fait signer un contrat de trois ans,
il...
M. Trudel: Non, mais les contrats de trois ans, c'est à
partir de quel moment? Il y a peut-être quelqu'un qui a signé...
Je ne veux pas chercher des petites bebites, mais, sur 13, il y a
peut-être quelqu'un qui a signé un contrat de renouvellement de
mandat de quatre ans, il y a deux mois, il y a un mois. Ça ferait trois
ans et quelques poussières.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Dicaire: II y a un règlement qui est passé il y
a quelque temps, et qui faisait en sorte que les D.G. ne pouvaient renouveler
leur contrat pour une période excédant trois ans, de sorte que,
de façon générale, on se retrouve avec, possiblement,
l'ensemble des D.G. à une période de trois ans.
M. Trudel: Ça chauffe le bicycle! Ce n'était pas un
règlement qui était soumis à la prépublication, si
j'ai bien compris! Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): C'est un
règlement.
M. Trudel: Ce n'est pas des règlements adoptés par
le Conseil des ministres. C'est des règlements du...
M. Dicaire: Oui, c'est un règlement qui a
été soumis au Conseil des ministres, et qui faisait en sorte,
aussi, que les D.G. ne pouvaient renouveler...
M. Trudel: aïe! j'ai manqué une couple
d'éditions de la gazette! quant est-ce que vous avez
publié ça? d'habitude, je les lis comme il faut.
M. Dicaire: Oui, les D.G. ne peuvent renouveler leur contrat non
plus avec... Je pense qu'il y a 180 jours avant l'expiration de leur contrat,
de sorte que ce qui aurait pu arriver, par hypo thèse, c'est qu'il vous
restait deux ans sur votre contrat, puis vous pouviez le renouveler avec une
rallonge, disons, de trois ans, ce qui vous faisait cinq ans. Mais, ça,
ce n'est plus
possible. On a un règlement qui fait en sorte qu'il faut que vous
soyez à 180 jours de l'expiration de votre contrat, et vous pouvez le
renouveler pour une période qui n'excède pas trois ans. Donc, on
s'est donné des...
M. Côté (Charlesbourg): Disons que le
règlement a été passé davantage en réaction
à un certain mouvement sur le terrain.
M. Trudel: II y avait des extensions de contrats, comme pour
Felipe Alou.
Le Président (M. Joly): Ah! Vous savez, quand ils sont des
bons candidats!
M. Trudel: oui, oui, oui! mais, là, il faut voir la fiche
des victoires! alors, là, ça n'est pas permis avant 180 jours, ou
quelque chose du genre, avant la fin du contrat. ça va,
adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. Donc, l'article
614.1, tel qu'introduit par l'article 59 du projet de loi, est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté, l'article 614.2,
s'il vous plaît. (21 h 20)
M. Côté (Charlesbourg): «614.2 Le conseil
d'administration des établissements visés aux articles 119
à 125, sauf s'il s'agit d'un établissement visé au
deuxième alinéa de l'article 614, doit, le plus tôt
possible après le - indiquer la date de la sanction du projet de loi 15
de 1992; donc, ça va être une date de 1992 - procéder
à la nomination du directeur général des
établissements concernés conformément aux normes
édictées par règlement du gouvernement pris en vertu de
l'article 507, mais sous réserve des dispositions suivantes:
«1° le concours tenu en vue de sélectionner un tel directeur
général n'est ouvert qu'aux directeurs généraux des
établissements concernés ainsi qu'à toute personne qui, le
- même indication, là - , occupe temporairement depuis au moins un
an l'un des postes concernés de directeurs généraux ou
qui, le - à ce moment-là, c'est la date de la présentation
du projet de loi, qui était le 14 mai - , possède un contrat
écrit d'engagement pour une période d'au moins un an;
«2° le comité de sélection doit comprendre un membre
désigné par le ministre et un autre désigné par le
conseil régional concerné; «3° la nomination d'un tel
directeur général n'a d'effet qu'à compter de la date de
l'entrée en vigueur de l'article 552; «4° le contrat
d'engagement d'un tel directeur général ne peut être d'une
durée supérieure à trois ans.»
M. Trudel: Alors, le concours n'est ouvert qu'aux trois ou quatre
D.G. des établissements regroupés, et qui seront
dorénavant administrés par le conseil d'administration. Il y a un
comité de sélection qui comprend un membre désigné
par le ministre et un autre par le conseil régional. Et, ça, de
toute façon, je pense que c'est une pratique usuelle dans le
réseau, actuellement, qu'il y ait...
M. Dicaire: II y a toujours un représentant du ministre,
oui, puis il y a aussi les représentants de l'établissement sur
le jury.
M. Trudel: Sur le comité de sélection. M.
Dicaire: Oui.
M. Trudel: Et le conseil d'administration est-il obligé de
choisir l'un ou l'autre?
M. Dicaire: Non.
M. Trudel: II y a une clause, je pense, plus loin?
M. Dicaire: Oui. Il n'est pas obligé.
M. Trudel: O.K. Il est obligé de tenir un concours ouvert
seulement à ces personnes-là, dans un premier temps, mais il
n'est pas obligé de retenir l'une ou l'autre de ces personnes. Est-ce
que ça, cet article-là en particulier, a été
négocié - je ne le dis pas au sens péjoratif du terme -
avec l'association des cadres du réseau?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que...
(Consultation)
M. Côté (Charlesbourg): L'Association des directeurs
généraux, il est évident, préférerait que le
conseil d'administration ait l'obligation de choisir celui qui sera retenu. Je
pense que, ça, c'est d'évidence, et je ne m'attendais pas
à une autre réaction que celle-là, alors qu'au niveau des
associations d'établissements, me dit-on, c'est partagé. À
tout le moins sur le plan des réactions, c'est partagé. Certains
l'acceptent, et d'autres ont des réserves quant à la
non-obligation du conseil d'administration de retenir le candidat qui aurait
passé le concours.
M. Trudel: C'est parce que, regardez, juste une question
d'économie générale.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Quant à moi, j'accepte le raisonnement que vous
faisiez sur 614.1 tantôt, pour les directeurs des régies
régionales. Ici, on n'est obligé de retenir ni l'une ni l'autre
des personnes qui dirigèrent des établissements regroupés.
Par ailleurs, le nouvel établissement...
Moi non plus, je ne veux pas défaire la logique de l'argument que
je voulais soutenir tantôt, c'est-à-dire le premier geste du
conseil d'administration de choisir librement. Avant de me faire planter,
j'aime autant le dire moi-même.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: On n'est jamais si bien servi que par soi-même,
dans le raisonnement.
M. Côté (Charlesbourg): Disons que j'attendais.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: On ne le fait pas pour l'un, et on le fait pour les
autres!
M. Côté (Charlesbourg): On est dans une situation
où, dans le cas d'une régie régionale, c'est le même
poste dans la même régie régionale. Alors que, dans ce
cas-ci, on est dans une situation où on peut se retrouver avec un D.G.
d'un centre d'accueil qui postule un poste de D.G. de trois ou quatre centres
d'accueil regroupés. Donc, ce n'est pas la même tâche,
là. Donc, on n'est pas dans la même situation, tout en comprenant
que ce n'est pas facile pour les individus non plus. Ce n'est pas facile.
M. Trudel: Non. Avec les explications qu'on a eues ce matin sur
l'approche des enveloppes globales pour la première année, qui
vont être l'addition des budgets des établissements, je comprends
qu'il n'y aura pas grand, grand différence de job pour le directeur
général de la Régie par rapport au CRSSS actuel. Donc, on
est aussi bien de le reconduire. Ça va faire changer deux parcartes, le
titre et la pancarte à la porte du CRSSS.
Oui, il est vrai de mentionner que c'est une nouvelle
réalité à administrer avec une nouvelle dynamique,
forcément, à administrer avec un risque, aussi, assez
élevé, parce que la dynamique de diriger un établissement
à plusieurs centres ne sera pas nécessairement facile. De toute
façon, comme je l'ai déjà dit, et même quasi
prédit, le nouveau directeur général va avoir certainement
besoin de trois adjoints pour diriger chacun de ces pavillons, de ces centres,
de ces installations, et peut-être plus que ça pour ces
installations. Alors...
M. Côté (Charlesbourg): On verra!
M. Trudel: ...on verra à les resituer. Ça n'a pas
fait de bataille rangée, donc, avec l'association des cadres. Il y a de
la divergence. Ce n'est pas l'accord total. Ce n'est pas le délire.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas le
délire, non. Pour être très honnête...
M. Trudel: Et le ministre a fait son lit très
carrément là-dessus.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Adopté sur division, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Alors, l'article 614.2, tel
qu'introduit par l'article 59, est adopté sur division. Alors, l'article
614.3.
M. Côté (Charlesbourg): Merci, M. le
Président. J'en prends note. Disons que les deux autres articles
adoptés sur division étaient davantage logiques, mais ce n'est
pas mon problème, M. le Président. «614.3 Les normes
édictées par règlement du gouvernement pris en vertu de
l'article 507 qui doivent être suivies pour la sélection, la
nomination, l'engagement, la rémunération et les autres
conditions de travail des directeurs généraux s'appliquent dans
les situations suivantes: «1° lorsque le poste de directeur
général d'un établissement vise à l'article 614 ou
d'un conseil régional visé à l'article 614 1 est vacant le
- la date de la sanction, donc - ou lorsque ce poste devient vacant entre cette
date et le 1er avril 1993; «2° lorsqu'il s'agit de combler le poste
de directeur général de toute régie régionale qui
n'est pas visée à l'article 614.1 ; «3° lorsque,
après avoir appliqué le paragraphe 1° de l'article 614.2, le
conseil d'administration n'a pu procéder à la nomination d'un
directeur général. «Toutefois, le contrat d'engagement du
directeur général nommé en application du présent
article ne peut être d'une durée supérieure à trois
ans.» (21 h 30)
M. Trudel: Ça existe déjà, d'après
les dispositions habilitantes de 507, de faire les règlements pour fixer
les contrats. Ça, ça existe déjà. Elles seront
éventuellement, j'imagine, révisées pour tenir compte de
ce qui se passera au Centre de référence des directeurs
généraux et des cadres et, également, parce qu'il va
apparaître, forcément, de nouvelles définitions de
tâches comme, par exemple, pour administrer un établissement qui
est unifié, si je peux employer l'expression. Ça n'existe pas en
soi, mais unifié, ça va être révisé,
ça. Le kit, je dirais, ça existe déjà, mais pour
quelqu'un qui n'a pas été choisi parmi les trois ou les quatre,
c'est le kit, à partir de 507, qui s'applique pour la sélection
d'un nouveau.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, comme
pour tout le monde qui voudrait postuler;
M. Trudel: Pour lui non plus, pas plus que trois ans de contrat.
Est-ce que, ça, ça va devenir la règle
générale? Est-ce que c'est votre intention que ça devienne
la règle générale, que tous les contrats soient d'au
maximum trois ans?
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais, comme on est dans
un cycle, à ce moment-ci, de trois ans, on a identifié les trois
ans pour nous permettre de mettre la roue en marche, et on verra. Les termes
les plus reconnus, actuellement, c'est davantage quatre ans.
M. Trudel: Quatre ans?
M. Côté (Charlesbourg): quatre ans. on a mis trois
ans, parce que vous comprendrez que le cycle de trois ans recommencera et qu'on
veut se retrouver dans une situation, le plus rapidement possible, de
normalité des choses quant au conseil d'administration. la logique,
l'économie de la loi...
M. Trudel: L'économie générale. M.
Côté (Charlesbourg): ...générale. M. Trudel:
Ça va. Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Parfait! L'article 614.3, tel
qu'introduit par l'article 59 du projet de loi, est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. L'article 60 est
appelé.
Autres dispositions transitoires
M. Côté (Charlesbourg): Cette loi est
modifiée par l'insertion, après le chapitre II de la partie VII,
du chapitre et des articles suivants: «Chapitre 11.1 Autres dispositions
transitoires «619.1 À moins d'indication contraire, toute
référence à la Loi sur les services de santé et les
services sociaux faite dans l'un des articles du présent chapitre
s'entend de la Loi sur les services de santé et les services sociaux,
telle qu'elle se lisait avant la date de l'entrée en vigueur de
l'article dans lequel cette loi est citée.»
Le Président (M. Joly): Pour l'enregistrement des
débats, avec votre permission, je vais juste reculer pour adopter
l'article 59, qui introduisait tous les articles 614.
M. Côté (Charlesbourg): O.K.
Le Président (M. Joly): Parfait? Donc, l'article 59 est
adopté. Nous revenons à 60, tel que vous l'avez lu, M. le
ministre.
M. Trudel: Alors, on l'a adopté?
M. Côté (Charlesbourg): On l'a adopté, avec
votre permission.
M. Trudel: C'est ça. Adopté, adopté,
adopté. 619.1.
M. Côté (Charlesbourg): II est lu.
M. Trudel: Ah! il est lu! Donnez-moi un petit cours de droit, M.
le notaire. Ça va être quoi, la charpente juridique, quand on va
avoir, éventuellement, dans quelques moments - le moment, ce n'est
jamais défini - adopté ça?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Le moment, c'est ça. C'est entre maintenant et
l'éternité. Ça va être quoi, la charpente juridique
qui va présider à toute l'organisation des services se
santé et des services sociaux au Québec? Est-ce que, par exemple,
120, à partir, supposons, du 1er octobre... Non, on va prendre le 1er
avril 1993. Est-ce que 120 va s'appliquer complètement? On va vous
mettre quelques questions pour vous mettre sur la piste. Vous êtes
mêlé comme il faut, là? Est-ce que ce que je pourrais
appeler l'ancienne Loi sur les services de santé et les services sociaux
va continuer d'exister, pour certaines de ses parties, sauf pour les Inuit et
les Cris? Celle-là, elle modifie, de toute façon, seulement
d'autres lois. Donc, elle a une existence propre qui va demeurer, mais son
principal effet, évidemment, est de modifier la 120, et la 120
elle-même modifiait la loi de la santé et des services sociaux.
Mais, au 1er avril 1993, bref...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: ...ça va être quoi, le corpus juridique
qui va présider à l'organisation des services de santé et
des services sociaux au Québec? J'ai une autre formulation. Quand on va
mettre ça dans les L.R.Q., Lois refondues du Québec, qu'est-ce
qu'on va mettre là-dedans? Qu'est-ce qu'il va y avoir
là-dedans?
M. Gaudreau: L.R.Q., chapitre S-4.2. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: 4.2?
M. Gaudreau: C'est que la loi 120 a été
adoptée sous le titre de «Loi sur les services de santé et
les services sociaux et modifiant diverses dispositions
législatives». Ce bout de phrase va disparaître; elle va
juste garder le titre «Loi
sur les services de santé et les services sociaux», et va
se trouver, si on veut, dans l'ordre séquentiel de la refonte, avant la
loi sur les services de santé, S-5, actuelle, dont le titre est
changé pour «Loi sur les services de santé et les services
sociaux pour les autochtones cris et inuit».
Mais, au 1er avril 1993, effectivement, c'est la loi 120 - refondue ou
pas; dans la refonte, ce n'est pas grave - en tant que loi, qui va gouverner
toute la structure du système de santé et de services sociaux. Je
vous dirai même que ce n'est pas juste au 1er avril, c'est dès le
1er octobre que la loi 120 va être en vigueur. Sauf qu'on y introduit
tout un chapitre de mesures pour que le passage de certains
éléments factuels, de certains éléments
structurels, de certains aspects de fonctionnement du réseau, qui ont
besoin de se changer pour s'adapter à la nouvelle loi, puis qui ne
peuvent pas se faire dans une nuit, puissent effectivement se réaliser
entre ce 1er octobre et ce 1er avril. Mais, juridiquement parlant, la loi 120
va prendre son entrée en vigueur en octobre. La loi S-5 ne sera plus la
loi de base pour gouverner tous nos établissements du sud; elle va
rester pour les établissements nordiques.
Cependant, tout ce chapitre de dispositions transitoires qu'on introduit
dans 120 - parce que le but de l'article 60, c'est d'introduire tous ces
articles-là, en supplément à la loi 120 - c'est pour aider
à son implantation, à son application.
M. Trudel: Ce qu'on a introduit, là... M. Gaudreau:
Oui.
M. Trudel: ...c'est les dispositions transitoires qui vont nous
permettre de faire le passage du 1 er octobre au 1 er avril 1993.
M. Gaudreau: Oui. Quand on va les prendre un par un, on va
constater le but. L'objectif de chacun des articles, c'est de répondre
à une situation donnée qui est actuellement gouvernée par
la loi S-5, et qui devient gouvernée autrement par la loi 120, ou
encore, n'existe pas en vertu de S-5, mais doit exister en vertu de 120. Et,
à chaque fois, c'est pour donner l'autorité juridique d'agir
suivant une manière qui n'est pas à 100 % celle de 120, puisqu'il
faudrait qu'il y ait instantanément application de la loi. Alors, ne
serait-ce que pour bâtir un code d'éthique, il faudrait que tout
le monde soit prêt pour qu'au 1er octobre ce soit en vigueur. Je le donne
comme exemple, mais on va voir à chacun dos articles les situations
qu'on vise à régulariser dans le passage d'une loi à
l'autre, avec comme objectif que, le 1er avril, ce soit fait.
M. Trudel: Puis, ça, théoriquement, et même
pratiquement, là, le 1er avril 1993...
M. Gaudreau: Le projet de loi 15?
M. Trudel: Oui. Quand il va devenir loi, le 1er avril 1993... (21
h 40)
M. Gaudreau: Le projet de loi 15, c'est une loi de modification.
Elle apporte des articles de concordance dans tout le corpus législatif
des lois publiques du Québec. Donc, la refonte doit se charger d'aller
faire les modifications, les substitutions de termes, et elle va aussi
introduire dans le fameux S-4.2, comme on l'appelle, les dispositions 619 et
suivantes. Elles vont se retrouver dans la loi 120. Cette loi-là ne sera
pas refondue, c'est une loi qui apporte des modifications.
M. Trudel: Elle reste dans le papier.
M. Gaudreau: Elle reste dans les recueils annuels des lois.
M. Trudel: Tout ce travail-là pour huit mois, neuf mois.
C'est ça que je suis en train de me dire, là. Vous avez compris
ça, M. le ministre? On fait tout ça pour neuf mois de temps.
M. Gaudreau: Oui, puis ça a pris cinq mois à le
faire.
M. Trudel: On fait tout ça pour neuf mois de temps.
Ça va demeurer du papier. Ça va être utile pour les
historiens, bien sûr, mais...
M. Côté (Charlesbourg): je dois vous dire que les
légistes du ministère sont d'une capacité de travail tout
à fait exceptionnelle, et ça fait déjà
au-delà de trois ans qu'ils travaillent sur des textes. il y a
même un ancêtre - c'était «4», qu'elle
était numérotée, celle-là - de la loi 120 qui a
été déposé pour consultation.
Une voix: Non, c'est l'avant-projet de loi... M. Trudel:
Mme Lavoie-Roux?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais ça a
été fait par les légistes. Donc, c'est un avant-projet de
loi, mais... Ce ne sera pas le dernier. Définitivement, il y en aura eu
un certain nombre. Quatre comme avant-projets de loi, la loi 120, la loi
d'application. On en aura pris trois.
M. Trudel: Une chance qu'on a commencé par les
sages-femmes, pour accoucher de quelque chose!
M. Côté (Charlesbourg): Je vais vous dire, il va
presque être élevé quand il va être
accouché.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Avec des bottines? Depuis le
temps qu'on travaille là-dessus.
M. Côté (Charlesbourg): je dois vous dire une
affaire, s'il a des bottines, une chose est certaine, c'est que, quand il va
arriver, il va marcher.
M. Trudel: Ça, c'est l'histoire qui jugera. M.
Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: C'est l'histoire qui va juger si ça marche.
M. Côté (Charlesbourg): Je suis convaincu que
ça va marcher.
M. Trudel: Comme dirait...
M. Côté (Charlesbourg): J'ai toujours
été optimiste. Des fois, ça prend du temps, mais...
M. Trudel: Comme disait l'un des deux frères Wright, quand
ils ont fait voler le premier avion en 1906... Celui qui pilotait s'appelait
Wilbur; quand il l'a vu partir, il a dit: «But, Wilbur, will it
fly?»
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Les sages-femmes, ça
s'en vient.
M. Trudel: Ça, on peut le faire tout de suite.
C'était dans le sujet, quelque part. Donc, les règlements,
ça s'en vient?
M. Côté (Charlesbourg): Les règlements sont
publiés. On a jusqu'au 3 juillet, si ma mémoire est
fidèle...
M. Trudel: Le 3 juillet, oui, si vous vous fiez à la
mienne.
M. Côté (Charlesbourg): Le 3 juillet pour les
réactions. Il y aura par la suite publication, et on va finir par y
arriver.
M. Trudel: Diable, qu'avez-vous fait au président de la
Corporation des médecins, qui dit qu'il va collaborer?
M. Côté (Charlesbourg): Vous sentez un
rapprochement?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Je soupçonne quelque chose. Je ne peux pas
trouver quoi, mais, diable, il s'est rapproché de l'autre! Il y a un
«deal» quelque part.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Il n'y a pas de
«deal» quelque part. Il est fidèle à l'engagement
qu'il a pris le 16 janvier 1990, lorsqu'on a eu une rencontre au niveau du
ministère, et, à partir du moment où la décision a
été prise, il a dit qu'il n'était pas d'accord mais qu'il
collaborerait. Il a répété exactement la même chose:
qu'il collaborerait pour la protection du public. C'est ça qu'il a
dit.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): II n'a pas dit autre chose.
Aujourd'hui, après quelques déclarations un peu plus fracassantes
entre les deux, il est revenu au point de départ.
M. Trudel: Ha, ha, ha! Quelques déclarations fracassantes
entre les deux, oui, c'est le moins qu'on puisse dire! Il faut se
réjouir de ce rapprochement-là, de toute façon, pour qu'on
puisse enfin reconnaître la pratique des sages-femmes. Donc, sur
l'édifice juridique...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Donc, là, c'est ça. Au maximum, à
partir du 1er avril, c'est 120 qui s'est retrouvé dans les lois
refondues. Tout ça, c'est...
M. Gaudreau: L'objectif: 1er avril. L'ensemble des dispositions
de 120, à quelques exceptions près, on les verra... Entre autres,
les ressources intermédiaires, on mentionne que ça peut aller
jusqu'en 1994 pour refaire le ménage à ce niveau-là.
M. Trudel: Et S-5 va demeurer jusqu'à temps que le
débat constitutionnel canadien soit réglé, parce que c'est
à travers le débat constitutionnel canadien qu'on va savoir si on
peut rouvrir les traités, de toute façon. C'est ça que je
voudrais que vous m'expliquiez pendant qu'ils jasent, pour avoir la
vérité, là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: C'est ce bout-là, surtout, que, moi, je veux
savoir. Je veux savoir si vous aviez visé une date, quelque part,
où on pourrait faire disparaître S-5 complètement. Si vous
me dites la date à laquelle on va faire disparaître S-5, à
supposer qu'il y ait eu des négociations avec les Cris et les Inuit,
probablement qu'on aura une autre loi d'application pour faire en sorte que le
résultat de la négociation nous amène à avoir des
éléments particuliers dans 120 pour les Cris et les Inuit.
M. Gaudreau: Pour prendre le dernier élément,
ça va prendre une loi d'application, effectivement, parce qu'il va
falloir redéfaire tous les renvois qu'on a faits dans celle-ci. Mais,
quant à une date, j'aime autant ne pas m'avancer pour ne
pas donner l'impression de créer de la pression dans les
négociations.
M. Trudel: II ne s'est pas douté de ça. Ha, ha,
ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: II n'a pas entendu.
La Présidente (Mme Loiselle): Est-ce que ça va pour
619.1, M. le député?
M. Trudel: Moi, ça va toujours très bien. Ah! Mme
la Présidente!
La Présidente (Mme Loiselle): Hé oui!
M. Trudel: Oui, ça va très, très bien. Je
veux juste demander au ministre, parce que le ministre n'a probablement pas
entendu.
M. Côté (Charlesbourg): Non, je n'ai rien
entendu.
M. Trudel: Savez-vous qu'il va y avoir une autre loi
d'application, encore?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui, oui! Mais on l'a dit
hier, pour celle-là. Non, c'est une petite, ça.
M. Trudel: Ça a toujours commencé comme ça.
Elles sont toujours petites.
Une voix: Minuscule.
M. Côté (Charlesbourg): Petite... C'est en quelle
année, ça?
M. Trudel: Bien, moi, j'ai dit que ça dépendait des
négociations constitutionnelles, parce que si le «deal»
à 17 est enfin offert, ça veut dire qu'il va y avoir des
négociations constitutionnelles qui, au maximum, après
l'entente... Trois ans? Trois ans pour les droits inhérents...
M. Côté (Charlesbourg): Pour les définir,
sinon...
M. Trudel: ...pour les définir, sinon les tribunaux... Et,
après ça, ça voudrait dire, selon certaines
interprétations qu'on a vues dans les journaux, qu'il pourrait y avoir
réouverture unilatérale des conventions.
M. Côté (Charlesbourg): Mais, si je comprends et si
j'accepte votre scénario, à vous autres, dans trois ans, vous
êtes déjà au pouvoir, donc M. Cliche pourrait régler
ça.
M. Trudel: Moi, je suis en santé et services sociaux.
M. Côté (Charlesbourg): Excusez, excusez! Ha, ha,
ha!
M. Trudel: Ha, ha, ha! J'ai assez de mon CHAR.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. Vous avez assez de
votre CHAR, oui. Ha, ha, ha! Adopté.
M. Trudel: Alors, bientôt, ça va constituer trois
crédits universitaires dans les facultés de droit, uniquement
sur...
M. Côté (Charlesbourg): Seulement trois pour autant
de temps?
M. Trudel: Vous savez... Ha, ha, ha! Oui, c'est vrai, on devrait
donner six crédits pour ça. Est-ce qu'on pourrait apporter un
amendement en disant que toute faculté universitaire qui prétend
avoir un cours de droit en santé et services sociaux devrait accorder
six crédits? Très bien, adopté.
La Présidente (Mme Loiselle): Ça va pour 619.1?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Adopté.
La Présidente (Mme Loiselle): L'article 619.1,
adopté. J'appelle l'article 619.2.
M. Côté (Charlesbourg): «619.2 Les
établissements, les régies régionales et le commissaire
aux plaintes nommé en vertu de l'article 55 ont jusqu'au 1er avril 1993
ou à toute date ultérieure déterminée par le
gouvernement pour établir leur procédure d'examen des plaintes
conformément aux articles 29, 43, 57 et 73 et s'acquitter des autres
obligations afférentes à la mise en application de cette
procédure. «Jusqu'à cette date, les dispositions suivantes
s'appliquent à l'égard des plaintes des usagers: «1°
Une régie régionale visée à l'article 555 est
chargée de recevoir et d'entendre les plaintes des personnes auxquelles
un établissement dont le siège social est situé dans le
territoire pour lequel la régie régionale a compétence n'a
pas fourni les services de santé et les services sociaux que la
présente loi leur donne droit de recevoir et de faire à
l'établissement en cause et au ministre les recommandations qu'elle juge
appropriées à ce sujet. «2° Toute plainte
déposée auprès d'un conseil régional
conformément au paragraphe c de l'article 18 de la Loi sur les services
de santé et les services sociaux avant la date de l'entrée
en vigueur du présent article continue d'être entendue par
la régie régionale visée au paragraphe 1°, suivant la
procédure qui y est prévue. «3° Le directeur
général d'un établissement qui reçoit une
recommandation adressée par une régie régionale
conformément au paragraphe 1° doit, au plus tard 30 jours
après la réception de cette recommandation, faire savoir par
écrit à la régie régionale quelle suite
l'établissement a donnée à la recommandation. «Si la
régie régionale est d'avis que les droits du plaignant ou des
autres personnes qui se trouveront éventuellement dans la même
situation que le plaignant risquent d'être mis en péril à
cause de l'attitude de l'établissement visé, elle peut adresser
à la Commission des affaires sociales une requête à
laquelle il est donné suite conformément à la Loi sur la
Commission des affaires sociales. «4° Malgré la date
prévue au premier alinéa et malgré l'article 619.60, la
régie régionale qui a commencé l'étude d'une
plainte conformément au paragraphe 1° ou qui a poursuivi
l'étude d'une plainte conformément au paragraphe 2° doit en
continuer l'étude selon la procédure prévue au paragraphe
1°. «5° La Commission des affaires sociales conserve juridiction
pour entendre les requêtes adressées par un conseil
régional conformément à l'article 19 de la Loi sur les
services de santé et les services sociaux et a juridiction pour entendre
les requêtes adressées par une régie régionale
conformément au deuxième alinéa du paragraphe 3°.
«6° Toute plainte portant sur un acte médical, dentaire ou
pharmaceutique déposée auprès d'un établissement
est étudiée par le comité de discipline du conseil des
médecins, dentistes et pharmaciens de l'établissement mis en
place conformément aux règlements pris en vertu de la Loi sur les
services de santé et les services sociaux. «Si l'étude
d'une telle plainte n'est pas terminée à la date
mentionnée au premier alinéa, elle se continue suivant la
même procédure.» (21 h 50)
Une voix: En principe, c'est des délais qui sont
repris...
M. Dicaire: Peut-être, pour simplifier, c'est un peu ce que
je disais ce matin: c'est le système actuel...
M. Trudel: C'est ça, oui, c'est le système
actuel.
M. Dicaire: ...qui se prolonge. La couverture des nouvelles
régions, Beauce-Appalaches, Laval, etc., est faite et assurée par
les CRSSS ou les régies existantes. Au 1er avril 1993, on bascule du
système actuel au nouveau système de plaintes. Les nouvelles
régies régionales des nouvelles régions vont prendre en
charge, à partir du 1er avril, leur système de plaintes. Une
plainte qui a été soumise avant l'entrée en vigueur,
c'est-à-dire avant le 1er avril, va continuer à être
traitée en fonction du système actuel. Si, par hasard, il
arrivait des plaintes quelque part, quelques semaines avant le 1er avril, en
fait, ces plaintes-là continueraient d'être traitées sous
le système actuel. Si on voulait les traiter sous le nouveau
système, il faudrait que les plaintes soient retirées et
déposées dans le nouveau système.
C'est parce qu'il faut assurer une continuité de la plainte qui a
été déposée avant le 1er avril, en fonction du
système qui était en vigueur à ce moment-là. Donc,
ça permet de faire la transition du système de plaintes actuel au
nouveau d'une façon harmonieuse, sans qu'il y ait rupture. Il ne faut
pas oublier qu'il faut que les trois paliers soient mis en vigueur en
même temps, c'est-à-dire les paliers central, régional et
local. On ne peut pas en mettre un morceau et, quelques années plus
tard, un deuxième; c'est un tout.
M. Trudel: D'abord, on va commencer par le haut, en haut de la
pyramide. On va commencer par le haut, au troisième niveau.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Le commissaire aux plaintes, M. le ministre, dans
votre plan de match, vous le désignez en même temps que le
directeur général...
M. Côté (Charlesbourg): Du Centre de
référence?
M. Trudel: ...du centre de référence des
cadres?
M. Côté (Charlesbourg): Davantage au début de
l'automne. Mon objectif est davantage septembre, à ce moment-ci.
M. Trudel: II y en a déjà un, commissaire aux
plaintes. Il en existe déjà un, commissaire aux plaintes, dans
votre ministère, n'est-ce pas?
M. Côté (Charlesbourg): À mon cabinet.
M. Trudel: Je pensais que c'était le commissaire aux
plaintes de la 120, celui-là.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. À mon
cabinet, il y a quelqu'un qui est à l'écoute des plaintes.
M. Trudel: C'est parce qu'il y avait une carte «commissaire
aux plaintes», une carte d'affaires «commissaire aux
plaintes».
M. Côté (Charlesbourg): J'imagine...
M. Trudel: Je me suis dit: Ça n'a pas été
annoncé dans les journaux.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, non.
M. Trudel: Je m'excuse, M. le ministre, c'est parce que je l'ai
félicité, au téléphone.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel: J'ai
présumé.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, ça
prend une capacité d'écoute, dans un cabinet politique, pour les
plaintes assez exceptionnelles. Je n'avais pas vécu ça aux
Transports, mais à la Santé et aux Services sociaux, ça
prend énormément de patience, elles se ramassent presque toutes
au cabinet. La personne qui fait ça devrait avoir une médaille en
plus de sa petite carte de commissaire aux plaintes.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Mais ça m'apparaît virtuellement
impossible; les établissements, les régies régionales et
le commissaire aux plaintes, même en vertu de 55, ont jusqu'au 1er avril
pour établir la prodécure d'examen. C'est virtuellement
impossible, parce qu'il y a des bebites qui vont exister seulement à
partir de... bien, de façon opérationnelle, le 1er...
M. Côté (Charlesbourg): Octobre.
M. Trudel: Justement, à la même date. Quasiment
à la même date.
M. Côté (Charlesbourg): Octobre.
M. Trudel: Octobre. Non, vos régies, par oxomple...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Octobre
jusqu'à avril, ça donne quand même six mois. Les codes
d'éthique, de toute façon. Quand on regarde le temps de mise en
oeuvre, on s'est donné des objectifs, et, parmi ceux-là, il y a
les codes d'éthique et il y a la mise en place. Et, évidemment,
tout ça va enchaîner un mouvement un peu partout. Là, il ne
s'agit pas d'engager quelqu'un, il s'agit de désigner quelqu'un parmi
les cadres au niveau de l'établissement et, de la même
manière, au niveau de la régie régionale.
M. Trudel: Oui. C'est moins sur les personnes, évidemment.
C'est une question sur la procédure et le mécanisme de la
procédure d'examen des plaintes.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais on ne part pas de
zéro, parce qu'il y a déjà un mécanisme de
traitement au niveau des régies régio- nales, comme il y en a un
au niveau des établissements. Donc, on ne part pas de zéro,
même s'il y a des délais qui ont été ajoutés
et que cette procédure-là est beaucoup plus transparente et,
à mon point de vue, beaucoup plus favorable au plaignant, sans juger de
la plainte.
M. Trudel: Celle-là, là.
M. Côté (Charlesbourg): Celle qu'on va
implanter.
M. Trudel: Celle qu'on va implanter.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Trudel: Celle que vous allez implanter.
M. Dicaire: Peut-être qu'il faut retenir, dans toute la
mise en place de ces différents instruments, éléments,
etc., qu'il nous apparaissait important que les nouveaux conseils
d'administration entrent en fonction avant. Il y a tout un processus,
là, qui est en cours, avec les nouveaux membres des conseils
d'administration d'établissements, l'assemblée régionale,
les conseils d'administration des régies régionales, et, donc, au
premier jour J d'octobre, disons, on bascule vers les nouvelles entités
juridiques. Tous ces gens-là deviennent, à toutes fins pratiques,
les nouveaux acteurs qu'on veut mobiliser pour l'application de la loi 120.
On ne voulait pas en faire un bout avec ceux qui sont là et,
quelques mois après, disons, reprendre le tout. Donc, on veut
démarrer avec les nouveaux acteurs qui viennent tout juste d'être
élus et, par la suite, donc, les mobiliser et faire en sorte que ce soit
le système de plaintes. Vous allez voir, tout à l'heure, les Cl,
le comité des médecines disciplinaires, etc. Sinon, toute la
charge aurait reposé sur la responsabilité du ministère.
Je veux dire que ça devenait une tâche absolument Impossible.
Donc, il est préférable de faire en sorte que le processus qui
est en cours pour arriver avec les nouvelles entités juridiques puisse
effectivement être basculé et entrer en fonction au mois
d'octobre, de mobiliser tous ces nouveaux acteurs pour faire en sorte que ces
instruments-là, soit au niveau des établissements, soit au niveau
des régies régionales, soient faits par les nouveaux acteurs et
non par un esprit venant du Centre. Et ça permet, en même temps,
de mobiliser ces gens-là dans la mise en oeuvre et la mise en place de
la réforme.
Donc, vous allez voir, je dirais, dans les dispositions transitoires, en
cours de route, que ça revient constamment au niveau de tous ces
instruments-là. Bien sûr, par exemple, les Cl, les gens auraient
bien aimé que ça entre en vigueur un petit peu avant. Je veux
dire, il faut que ça vienne de l'établissement et que ça
vienne des nouveaux acteurs qui se sont fait élire récemment.
M. Trudel: Bon, puis, le restant - je ne vais pas dans le
détail - vous me dites que c'est ce qui prévaut actuellement.
M. Dicaire: Oui.
M. Trudel: C'est pour donner une suite juridique, une assise
juridique...
M. Dicaire: Oui, une assise.
M. Trudel: ...à ce qui existe actuellement après le
premier jour, petit «j», avant le grand jour J.
M. Dicaire: Parce qu'on serait dans le vide. C'est pour nous
permettre de prolonger le système actuel.
M. Trudel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
La Présidente (Mme Loiselle): L'article 619.2,
adopté, et on arrête les travaux pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 22 heures)
(Reprise à 22 h 22)
La Présidente (Mme Loiselle): La commission reprend ses
travaux. J'appelle donc l'article 619.3.
M. Côté (Charlesbourg): «619.3 À
compter du 1er avril 1993 ou de toute date ultérieure
déterminée par le gouvernement, tout établissement public
doit, dans les trois mois qui suivent cette date, rendre conforme aux
dispositions de l'article 108 tout contrat de services professionnels conclu
conformément à l'article 124 de la Loi sur les services de
santé et les services sociaux. À défaut, le contrat cesse
d'être valide.»
Mme la Présidente, juste une petite information. Tout à
l'heure, lorsque vous avez posé une question sur le commissaire aux
plaintes, j'avais cru entendre que c'était le ministre qui nommait.
C'est le gouvernement qui nomme sur recommandation du ministre. Juste pour
faire la distinction, là. C'est une nomination du gouvernement...
M. Trudel: Vous avez raison là-dessus.
M. Côté (Charlesbourg): ...vous vous rappellerez,
parce qu'on a voulu le rendre...
M. Trudel: Oui, oui, le plus indépendant possible.
M. Côté (Charlesbourg): ...plus élevé,
le plus indépendant possible. >
M. Trudel: Ça ne change pas la date projetée de
nomination.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Ça ne change pas la date projetée de
nomination...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, pas du tout, mais
c'était pour qu'on se comprenne.
M. Trudel: ...le gouvernement. Alors, l'article 108, c'est les
contrats. Oui, c'est à celui-là qu'on avait apporté une
modification.
(Consultation)
M. Trudel: Est-ce que je comprends que le dernier paragraphe de
l'article 108... Il dit oui, c'est ça que ça veut dire. Ça
veut dire qu'ils vont avoir trois mois pour se virer de bord.
M. Dicaire: Non. En fait, il y a des contrats de services
professionnels. Ce qu'on voulait, c'est faire en sorte, disons, d'amener le
nouveau conseil d'administration et la direction à réviser les
contrats de services professionnels, vraiment les forcer à prendre
connaissance de ce qui a été fait avant eux. Si ce n'est pas
fait, les contrats cessent d'être valides. Donc, ça force à
revoir...
M. Trudel: À renégocier.
M. Dicaire: ...tout ce qui a été fait. On pensait
que...
M. Trudel: Ça force à revoir et à exclure
l'exclusivité, si tant est qu'il y avait exclusivité dans les
contrats, au niveau d'empêcher le recrutement de professionnels
conformément aux besoins prévus dans les plans d'effectifs
médicaux élaborés par les régies régionales.
Tantôt, les plans d'effectifs, on va y venir, et sur la continuité
aussi. Je ne sais pas si vous avez fait des recherches sur le nombre de ces
contrats qui pourraient exister. Non? Je ne cite pas l'exemple que j'ai en
tête, mais je peux vous dire que je me réjouis de cet article, du
fait qu'il y en ait un de façon transitoire, maintenant, qui s'applique
aussi, parce que j'imagine qu'il y en a peut-être un certain nombre qui
avaient des intentions de renouveler pour longtemps avant le jour J.
M. Dicaire: C'est ça.
M. Trudel: Alors, là, il n'en est pas question. Vous vous
gardez une provision, là, «ou de toute date ultérieure
déterminée par le gouvernement», pour gérer les cas
particuliers, au cas où.
M. Dicaire: En fait, je dirais que c'est l'économie
générale du projet. C'est transitoire, parce que, partout, on
parle du 1er avril ou toute date ultérieure déterminée par
le gouvernement.
En fait, tout ça doit basculer en même temps. Donc, vous
avez une première bascule au mois d'octobre, avec les nouvelles
entités juridiques, puis vous avez une autre bascule au 1er avril. Mais
vous ne pouvez pas... Autant en octobre, mais disons en avril, tous ces
morceaux-là doivent entrer en force et en vigueur en même temps.
Alors, si, pour une raison ou pour une autre, il y avait du retard, au lieu
d'être le 1er, ça pourrait être le 15 avril. Mais ce n'est
pas pour tout l'ensemble... Tout ça est un tout, que ce soit le
système de plaintes, le Cl, le comité multidisciplinaire, le
nouveau rôle du CMDP, etc. C'est de ne pas en avoir la moitié ou
le quart là-dedans. C'est tout ce bloc-là. C'est des blocs
homogènes qui doivent entrer en vigueur en même temps. Et
ça, ça nous apparaissait important. Donc, c'est au niveau des
services professionnels qu'à l'intérieur de tout ce
bloc-là il a basculé au premier arrêt ou à une autre
date déterminée. Donc, dans les jours qui... C'est quoi?
Une voix: Les trois mois.
M. Dicaire: Dans les trois mois, qu'il puisse y avoir un examen
de ça.
M. Trudel: et ça prendra un décret si c'est
à une date ultérieure au 1er avril 1993. une date
ultérieure déterminée par le gouvernement, c'est par
décret. une décision.
M. Dicaire: Oui. Ce n'est pas par un règlement du
gouvernement, c'est par une décision.
M. Trudel: Par un décret, une décision.
M. Dicaire: Oui, un décret.
M. Trudel: Un décret, c'est une décision.
M. Dicaire: Oui, c'est ça, c'est un décret.
M. Trudel: Prendre décret, pour une décision.
M. Dicaire: Oui, c'est ça.
M. Trudel: II faut que ce soit déposé... Bon!
Est-ce que la régie régionale existerait. Donc, on va
déposer le contrat dans 30 jours pour exercer son droit de
désaveu...
M. Dicaire: Oui.
M. Trudel: ...du contrat. Ça va.
La Présidente (Mme Loiselle): L'article 619.3 est-il
adopté?
M. Trudel: Adopté.
La Présidente (Mme Loiselle): Adopté. Nous passons
à l'article 109.4.
M. Côté (Charlesbourg): «109.4 Tout contrat
d'affiliation par lequel un établissement est relié à une
institution d'enseignement et qui a été conclu
conformément à l'article 125 de la Loi sur les services de
santé et les services sociaux cesse d'être valide un an
après la date de l'entrée en vigueur de l'article 110.»
M. Trudel: C'est quoi, 125 dans la S-5? Je ne les ai pas toutes.
Ce n'est pas 125 de la 120?
M. Côté (Charlesbourg): Non, ce n'est pas
delà 120, c'est de la S-5.
M. Trudel: C'est 125 de la S-5. C'est quoi ça, si ce n'est
pas trop vous demander?
M. Côté (Charlesbourg): Contrat d'affiliation.
M. Trudel: Des universités avec?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, avec les centres
hospitaliers. On y dit: «125. En outre des services qu'il peut offrir eu
égard à la catégorie à laquelle il appartient, un
établissement peut offrir des services d'enseignement et de recherche
s'il est relié par un contrat d'affiliation à une institution
d'enseignement qui est reconnue par le ministre de l'Éducation ou le
ministre de l'Enseignement supérieur et de la Science et par le ministre
de la Santé et des Services sociaux.» (22 h 30)
Si on continue l'article, juste pour l'histoire, ça va expliquer
un certain nombre de choses. En continuant l'article, on dit: «Les termes
de ce contrat doivent toutefois être approuvés par le ministre de
la Santé et des Services sociaux et par le ministre de
l'Éducation ou le ministre de l'Enseignement supérieur et de la
Science, suivant leur compétence respective.»
M. Trudel: Ce qui n'a pas toujours été le cas, si
j'ai bien compris.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qui n'est pas souvent le
cas, pour être poli.
M. Trudel: Ce qui n'est pas souvent le cas?
M. Côté (Charlesbourg): Pour être poli. Par
exemple, quand on se retrouve avec... J'ai eu
l'occasion de voir quelques petites lettres contenues dans un contrat
d'affiliation avec une faculté de médecine de Québec et un
hôpital de Québec, pas très loin du ministère...
M. Trudel: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): La première
condition...
M. Trudel: Du contrat.
M. Côté (Charlesbourg): ...c'était
l'enseignement; la deuxième, c'était la recherche. La
dispensation des soins, c'était pas mal plus loin. Je ne suis pas
sûr qu'un centre hospitalier ne soit pas d'abord un endroit où on
donne des services au monde.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): J'avais sursauté,
à ce moment-là. C'était un contrat qui aurait dû
normalement être porté à notre connaissance, mais qu'on a
eu par la bande. C'est pour ça que la loi 120 est maintenant un petit
peu plus claire.
M. Trudel: Ce genre de contrat conférait évidemment
des avantages financiers à l'établissement hospitalier?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire
qu'historiquement parlant, ce qui est arrivé, c'est que le
ministère de la Santé et des Services sociaux a payé,
m'a-t-on dit, et je n'ai pas plus de confirmation de tout ça... C'est 9
000 000 $, à un moment donné, qui ont été
payés par le ministère de la Santé et des Services
sociaux, qui ont été transférés au ministère
de l'Enseignement supérieur et qui sont devenus plus ou moins 14 000 000
$.
M. Trudel: Ah oui! Oui, oui. Je me souviens. Je me souviens parce
que c'était... Il y en avait pour les services sociaux aussi.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: Oui, comme par exemple, c'est ça, les
travailleurs sociaux que tu envoies en stage.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Mais
l'origine de ce budget-là est une ponction qui a été faite
au ministère de la Santé et des Services sociaux...
M. Trudel: Oui, c'était 14 000 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): ...pour ces fins-là.
Il y a donc des avantages sur le plan financier qui ont été
rattachés à ça, même si ça ne devait pas
nécessairement couvrir tous les frais.
M. Trudel: Oui, oui, je me souviens. Ça m'avait
intéressé parce que, dans certains cas, ça a
transité par l'Enseignement supérieur pour un bon nombre de cas,
et aux établissements d'enseignement pour les stages dans les
établissements reconnus...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: Ce n'étaient pas toujours des affiliations,
mais c'étaient des reconnaissances de milieux de stages. C'était
bon, à l'Enseignement supérieur.
M. Dicaire: il y avait également le coût de
système. À l'époque où le coût de
système était accordé sur des bases paramétriques,
des centres hospitaliers dits universitaires ou affiliés recevaient un
coût de système paramétrique plus élevé que
les autres centres hospitaliers. Également en termes de
développement technologique, compte tenu du caractère particulier
de ces centres-là, ils ont également
bénéficié d'investissements technologiques plus
importants, ce qui est tout à fait normal à partir du moment
où ces centres-là ont vraiment un caractère
universitaire.
Ceci étant dit, compte tenu qu'on ne connaît pas de
façon, je dirais, très détaillée ce qu'il y a dans
ces contrats-là, qu'on ne les a probablement jamais vus dans un bon
nombre de cas, il est tout à fait normal qu'il faille remettre - excusez
l'expression - le «meter» à zéro et repartir sur des
bases nouvelles. C'était la façon ou la manière de le
faire. Dorénavant, quand vous vous référerez à
l'article 110 de la loi 120, je dis qu'il y aura de nouveaux contrats
d'affiliation, donc ceux-là s'éteindront par eux-mêmes. Il
y aura des nouveaux contrats d'affiliation et ceux-là devraient recevoir
les approbations requises et en conformité avec les règles qui
ont été édictées par les ministres de la
Santé et de l'Enseignement supérieur.
M. Trudel: Si j'ai bien compris, celui-là, 110, vous avez
l'intention de le respecter, parce que ça existait avant.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, 125.
M. Trudel: Oui, c'est ça. Ça existait, 125
existait.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Trudel: L'autorisation du ministre était
nécessaire.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. C'est pour ça
que la loi 120 reconnaît au ministre de la Santé et des Services
sociaux, en consultation avec le
ministre de l'Enseignement supérieur, la reconnaissance des
centres hospitaliers universitaires, ce qui n'était pas le cas. On
parlait de contrat porté à la connaissance de. Ça fait une
différence assez importante.
M. Trudel: Oui, ça fait une différence importante.
Juste pour les fins de la discussion, pour que la discussion ne soit pas trop
longue, en voyant le contrat, si vous n'aviez pas approuvé le contrat
d'affiliation, il n'aurait pas été reconnu comme un centre
hospitalier universitaire par l'université concernée.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on vous dit... M.
Trudel: Vous ne l'avez pas fait.
M. Côté (Charlesbourg): ...c'est qu'on n'en a...
À ma connaissance, moi, je n'en ai pas vu un. Celui que j'ai vu, c'est
parce que je l'ai vu, j'ai vu certains éléments par la bande.
M. Trudel: Oui, oui. Je veux juste mentionner que c'est parce
que... Je ne blâme personne, je ne pourrais pas le faire...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non.
M. Trudel: Les ministres responsables n'ont pas exercé
leur responsabilité de la nécessaire approbation des contrats
d'affiliation. Parce que vous l'aviez, le pouvoir, en vertu de 125, pas de la
reconnaissance, j'en conviens, sauf que la reconnaissance, son bras pratique,
c'est l'entente. L'entente devait être signée. Il s'est
développé, si je comprends bien, une pratique au cours des
années qui faisait que, bon, au-dessus de la tête du
ministère, et la pratique s'est installée ainsi qu'on n'avait pas
besoin d'aller chercher l'approbation.
Là, vous donnez un signal clair que ça a tout l'air que
vous allez vouloir les approuver.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: Et les reconnaissances et les contrats.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Adopté. M.
Trudel: Adopté.
La Présidente (Mme Loiselle): Adopté. J'appelle
donc 619.5.
M. Côté (Charlesbourg): «619.5 Le ministre
peut désigner centre hospitalier universitaire, institut universitaire
ou centre affilié universitaire un centre exploité par un
établissement même si ce dernier n'a pas, à la date de la
désignation, conclu de contrat d'affiliation conformément
à l'article 110. «Toutefois, l'établissement qui exploite
le centre ainsi désigné doit, pour conserver cette
désignation, conclure un tel contrat au plus tard un an après la
date de l'entrée en vigueur de l'article 110.»
M. Trudel: Vous voulez en nommer des petits nouveaux là.
Vous voulez en nommer des petits nouveaux peut-être.
M. Dicaire: c'est la question de la poule et de l'oeuf,
là. les centres hospitaliers seront désignés
universitaires, un certain nombre d'entre eux.
M. Trudel: Oui.
M. Dicaire: Puis on leur donne une année, maximum, pour
avoir un contrat d'affiliation avec l'université. On aurait pu dire:
Vous devez avoir un contrat d'affiliation si vous devez être
désigné centre hospitalier universitaire. Alors, je veux dire, on
virerait les choses à l'envers. Donc, on les désigne centres
hospitaliers universitaires. Une fois que ces centres-là auront
été désignés par le ministre comme centres
hospitaliers universitaires, ils ont un an pour conclure un contrat avec
l'université. C'est la façon de procéder dans ce
cas-là. Il faut commencer quelque part.
Il semble que le processus par lequel on doit commencer, c'est par la
désignation; après ça, obtenir le contrat avec
l'université. C'est juste ça. En même temps, les anciens
contrats disparaissent.
M. Trudel: Si je comprends, le contrat d'affiliation, vous ne
l'approuvez pas nécessairement. Il faut qu'il soit conforme à des
principes et à des règles générales, 125, page
80... 33.
Une voix: 110.
M. Trudel: 110.
(22 h 40)
M. Dicaire: Oui. «Les termes et modalités des
contrats et ententes visés au premier... doivent être conformes
aux principes et règles générales établis par le
ministre en collaboration avec le ministre de de l'Éducation ou le
ministre de l'Enseignement supérieur et de la Science, suivant leur
compétence respective.» Il y aura un contrat type. Dans le fond,
ce que ça signifie concrètement...
M. Trudel: Oui.
M. Dicaire: ...c'est qu'il y aura un contrat type qui sera
développé avec...
M. Côté (Charlesbourg): Ça prend
l'autorisation du ministre. L'article 110, c'est: «Un
établissement peut, après avoir consulté la
régie
régionale et obtenu l'autorisation du ministre.»
M. Dicaire: II y aura un contrat type pour les aider à
s'inscrire à l'intérieur des règles du ministre et,
après ça, il y a l'autorisation.
M. Trudel: Les CHAR ne sont pas là?
M. Côté (Charlesbourg): Non, les CHAR ne sont pas
là.
M. Trudel: Pourquoi? comme dirait Jean-Luc. Les centres
hospitaliers affiliés en région.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un centre hospitalier
affilié universitaire. Mais on va, quant à nous... Non, ce n'est
pas régional. C'est ça. Le CHAR, c'est régional. On a
ajouté le «R» au CHA pour en faire un CHAR. C'est un
CHA.
M. Trudel: Ah! C'est un CHA avec un «R».
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est un CHA avec un
«R».
M. Trudel: Mais tous les CHA avec le «R» sont
nécessairement des CHA.
M. Côté (Charlesbourg): Au lieu d'un CHA avec une
queue.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Une queue qui fait le tour.
M. Côté (Charlesbourg): Bien oui. Là, c'est
le premier, centre hospitalier universitaire. Tu l'as, le premier. Après
ça, tu as institut ou centre affilié universitaire ou centre
exploité par un établissement.
M. Trudel: Ce sont les plus lourds, ceux-là.
M. Côté (Charlesbourg): On va lui donner le droit de
parole.
M. Trudel: Je vais prendre un cas au hasard, un cas tout à
fait au hasard: un centre hospitalier universitaire reconnu par le ministre et
qui n'est pas reconnu par l'université, qu'est-ce qui arrive?
M. Côté (Charlesbourg): C'est impossible.
M. Trudel: Bien, l'université ne propose pas de contrat
d'affiliation.
M. Côté (Charlesbourg): Si jamais c'était le
cas. Une des conditions... Ce n'est jamais le cas, mais disons que c'est
possible.
M. Trudel: Comment?
M. Côté (Charlesbourg): Disons que c'est possible.
Disons que le ministre, avec tous les critères, après avoir
passé à travers, dit: L'Hôtel-Dieu de Québec est
reconnu comme un centre hospitalier universitaire...
M. Trudel: Non. Prenons l'Hôtel-Dieu de
Montréal.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. On ne parle pas de
Montréal. C'est réglé, ça.
M. Trudel: C'est le seul CHU, en vertu des pouvoirs du ministre,
de la loi qui existe, c'est le seul actuellement.
M. Côté (Charlesbourg): Vous voyez comment c'est
extraordinaire. C'est le seul qui existe actuellement, qui va pouvoir
être construit de toutes pièces sans interruption de services. Ce
qui est l'économie générale de la loi, les services
à la population, par rapport à l'alternative, évidemment,
qui est massacrante sur le plan des services. Mais prenons cette
hypothèse-là. Il a un an pour que le contrat d'affiliation...
L'université dit: II n'y a pas de contrat d'affiliation. On n'en signe
pas. S'il n'y a pas de contrat d'affiliation...
Donc, le principe de la reconnaissance des CHU, actuellement, c'est
qu'il y a des critères qui ont été élaborés.
Tu dois correspondre aux critères pour que le ministère te
reconnaisse comme CHU. Évidemment, l'université...
M. Trudel: ...les critères sont tous
élaborés puisque vous en avez reconnu un. Donc, c'est tout fait,
ça.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, bien sûr. Bien
sûr. En plus, ce que me rappelle M. Dicaire, c'est qu'il y a un PFT
universitaire, accepté par l'université, le FRSQ, à
l'hôpital. Regardez dans le petit document de 37 pages. Par la
suite...
M. Trudel: J'en ai un maudit paquet à lire cette nuit.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, l'université va
donner ses avis avant même la désignation, comme les CRSSS. Donc,
on...
M. Trudel: Mais le contrat, le statut deviendrait... Il serait
toujours désigné, mais il serait inopérant si, au bout
d'un an, il n'y avait pas de contrat d'affiliation de conclu?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Alors, si le Dr Bergeron est un bon
porte-parole...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...de l'Université de Montréal et de la
Faculté de médecine, c'est lui qui a le gros bout du
bâton.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, évidemment. Vous
avez bien dit «s'il est un bon porte-parole». Tous les documents
concernant l'Hôtel-Dieu sont assez éloquents à ce
niveau-là.
M. Trudel: Moi, je ne les ai pas tous. Je ne peux pas tous les
voir.
M. Côté (Charlesbourg): Surprenant! Surprenant que
vous ne les ayez pas tous parce qu'il y a des gens au conseil d'administration
qui...
M. Trudel: Ce n'est toujours bien pas parce que je ne les aurai
pas réclamés.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne comprends pas. Vous
devez être capable d'en avoir un certain nombre parce qu'il y a des gens
qui siègent au conseil d'administration de l'Hôtel-Dieu qui ont
accès à ça.
Une voix: II les a, mais il ne les a pas lus.
M. Trudel: Si on les avait, on les aurait lus. Mais là, on
a une bonne nuit de lecture. Grâce à la Commission d'accès
à l'information, on aurait pu en avoir un certain nombre puisque,
très bientôt, les documents seront rendus publics. Ça ne
doit pas prendre deux jours à l'encre pour sécher sur les
documents. Hier et avant-hier, on avait commencé à les
imprimer.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Je peux aller souffler dessus, je peux vous fournir
quelqu'un.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Ce que j'ai dit il y a
deux jours, ce n'était pas une question que l'encre sèche. Je
vous ai dit qu'à partir du moment où je les aurai la question de
l'opportunité, ça relève de moi, et le temps, c'est moi
qui vais le choisir.
M. Trudel: Moi, je miserais après le 19 juin. M.
Côté (Charlesbourg): Comment? M. Trudel: Je miserais
après le 19 juin.
M. Côté (Charlesbourg): La Saint-Jean-Baptiste, tant
qu'à faire.
M. Trudel: Non, la fête nationale. Ça n'existe plus,
la Saint-Jean-Baptiste.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Ça n'existe plus, la Saint-Jean-
Baptiste.
M. Côté (Charlesbourg): Respectez vos ancêtres
si vous voulez que les autres vous respectent.
M. Trudel: La fête nationale, que ça s'appelle
maintenant, par décision du gouvernement.
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui, oui!
Une voix: Dans le calendrier religieux, la Saint-Jean-Baptiste
existe encore.
M. Côté (Charlesbourg): Saint Jean-Baptiste, moi,
c'est encore celui auquel je me réfère.
M. Trudel: Respectez les lois de votre province. C'est
désigné comme le jour de la fête nationale.
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui! C'est parce que vous
avez voulu...
M. Trudel: La loi, c'est la loi.
M. Côté (Charlesbourg): ...faire de tout une
fête nationale. La fête du Canada, c'est une fête nationale
aussi.
M. Trudel: Celle qu'on va être obligés de
fêter vraiment le mercredi, qu'on ne pourra même pas avoir un
congé pour appartenir à ça?
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Celle dont on ne pourra même pas obtenir un
congé à la date qu'on veut pour fêter ça.
M. Côté (Charlesbourg): À ce que j'ai compris
quelque part dans vos instances, vous voulez remplacer ça par la
fête des Patriotes?
Une voix: C'est au mois de novembre que vous voulez avoir
ça.
M. Trudel: Début d'octobre, en plus. Au début
d'octobre, le premier samedi...
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Donc, l'article 619.5, tel
qu'introduit par l'article 60 du projet de loi, est-il adopté?
Une voix: Quorum.
Le Président (M. Joly): M. le député.
Merci.
M. Trudel: J'avais juste une dernière
question dans la même foulée: Est-ce que les architectes,
pour le nouvel Hôtel-Dieu de Montréal, ont été
désignés?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Il y a des appels de
candidatures qui sont dans les journaux.
M. Trudel: O.K. TPL n'a pas eu le contrat encore.
M. Côté (Charlesbourg): TPL? Je sais qu'il y en a un
maudit paquet.
M. Trudel: A retenir. Ils ne sont pas
sélectionnés?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: Ce n'est pas sélectionné encore?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: Donc, TPL n'a pas eu le contrat encore. À
retenir, dans deux ou trois jours, cinq jours, dix jours à peu
près, on va voir si TPL, le consortium TPL aurait obtenu le contrat.
M. Côté (Charlesbourg): Tu n'es pas là.
M. Trudel: Je pense qu'ils vont être là. On verra.
Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Donc, l'article 619.5, tel
qu'introduit par l'article 60 du projet de loi, est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 619.6 est
appelé.
M. Côté (Charlesbourg): «619.6 Dès que
le ministre a désigné, comme centre hospitalier universitaire ou
institut universitaire, un centre exploité par un établissement,
l'université à laquelle l'établissement est affilié
et les résidents en médecine qui exercent dans le centre peuvent
procéder, conformément au règlement du ministre pris en
vertu de l'article 597, aux nominations et à l'élection des
personnes visées au deuxième alinéa de l'article 133. Le
troisième alinéa de cet article ne s'applique pas dans ce cas.
(22 h 50) «Le mandat des personnes nommées ou élues en
application du présent article prend fin, malgré l'article 149,
en même temps que celui des autres membres du conseil d'administration
auquel elles s'ajoutent.»
(Consultation)
M. Trudel: Ça ne sera pas long, ça ne sera pas
long! ¦'
M. Gaudreau: C'est la cooptation. Le 9 mars dernier, il y a eu
à la fois élection par les représentants de la population,
puis formation des autres collèges pour la formation des conseils
d'administration des établissements. Sauf que, dans le cas des personnes
qui peuvent provenir du milieu universitaire suite à une affiliation,
elles attendent toujours qu'il y ait désignation de CHU et d'instituts,
de sorte qu'elles viendront s'ajouter au fur et à mesure qu'il y aura eu
désignation. Mais, une fois ainsi présentées par
l'université ou par les résidents, elles ne pourront plus
participer à la cooptation qui s'est faite dans les jours qui ont suivi
le 9 mars. C'est simplement qu'en droit on rappelle que le troisième
alinéa ne peut pas trouver application dans ce cas. Ça ira
à la prochaine élection où, là, elles arriveront
à temps au conseil d'administration pour participer à la
cooptation.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 619.6, tel qu'introduit
par l'article 60 du projet de loi, est adopté. L'article 619.7 est
appelé.
M. Côté (Charlesbourg): «619.7 Les
corporations dont les noms suivent n'ont pas cessé d'être des
établissements publics en vertu de la Loi sur les services de
santé et les services sociaux même si les...
«sins-sins» installations que...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: C'est ceux qui ont fait de la
«désin-sin-institutionnalisation»!
M. Côté (Charlesbourg): ...les installations
qu'elles maintenaient le 4 septembre 1991 ne permettaient plus
d'héberger plus de 20 personnes ou si, en raison d'une
réorganisation des services qu'elles dispensaient, elles avaient
cessé d'héberger plus de 20 personnes: «1° Services
d'adaptation Osmose; «2° Centre d'apprentissage et de
développement individuel de Québec; «3° Institut des
sourds de Charlebourg inc.; «4° Clinique de réadaptation de
Trois-Riviè-res inc.; «5° Centre de réadaptation Estrie
inc.; «6° Centre de réadaptation Constance-Leth-bridge;
«7° Institut Raymond-Dewar; «8° Le Relais Laval inc.
«Il en est de même de toute corporation qui, entre le 4 septembre
1991 et la date de l'entrée de vigueur de l'article 99.1 du chapitre 42
des lois de 1991, pourrait se trouver dans la même situation.»
M. Trudel: Alors, ça, ce sont des centres,
des établissements qui, dans le temps, probablement avaient plus
de 20... qui hébergeaient plus de 20 personnes, mais, probablement
à cause de la désinstitutionnalisation, on n'a jamais voulu leur
conserver le statut public. Mais, en principe, pour la déficience
intellectuelle, tous les centres de réadaptation et de déficience
intellectuelle, la désinstitutionnalisation a sorti à peu
près tout le monde des établissements?
M. Gaudreau: C'est possible. Mais il ne faut pas oublier qu'il y
a plusieurs établissements qui sont déjà institués
en vertu de la Loi sur les services de santé et les services sociaux.
Or, pour eux, ça ne s'applique pas. Les établissements que vous
voyez mentionnés là, ce sont des établissements qui
étaient existants en 1971, lors de l'arrivée de la loi S-5, et
qui, en raison de leur statut sans but lucratif, s'étaient vus
qualifiés d'établissements publics. En 1971, les seuls à
qui on permettait, malgré un statut sans but lucratif, d'être
qualifiés d'établissements privés, c'étaient ceux
qui avaient moins de 20 lits.
Mais là, les opérations font en sorte, dans ces centres
d'accueil publics, de ramener la clientèle à moins de 20 et,
bêtement, sur le plan juridique, de les faire tomber, en tout cas, en
apparence du moins, comme établissements privés, alors qu'ils
sont toujours des établissements publics avec toutes les normes
d'établissements publics. Mais ceux qui sont institués en vertu
de la loi ne vivent pas ce problème-là. Ils sont publics par
définition; c'est le but des lettres patentes qu'on donne en vertu de la
Loi sur les services de santé; depuis 1971, tous ceux qui ont des
lettres patentes en vertu de cette loi-là sont publics, ils ne peuvent
pas devenir privés pour une raison de 20, de moins 20 ou de plus 20.
M. Trudel: C'est une clause transitoire qui dure depuis combien
de temps?
M. Gaudreau: Non. C'est que le régime, en 1971, a
discriminé...
M. Trudel: 30 ans, 20 ans?
M. Gaudreau: ...par rapport à l'ensemble des
établissements sans but lucratif qui auraient été publics.
Par application de la loi, on a prévu une réserve; s'il y a moins
de 20 bénéficiaires, 20 usagers, on leur garde un statut
privé, ce qui ne les oblige pas à avoir un conseil
d'administration de 10, 11 ou 12 membres pour administrer une installation qui
a moins de 20 personnes.
M. Trudel: Puis, au cas où... Vous avez ajouté le
dernier alinéa, au cas où.
M. Gaudreau: L'information qu'on avait au moment de
l'écrire... Ceux-là étaient affectés par cette
situation, mais, s'il s'en trouvait un seul qui aurait été aussi
dans la même situation et qu'on n'aurait pas mentionné, bien, lui
tomberait vraiment, surtout qu'on prend la peine de...
M. Trudel: Dans le vide.
M. Gaudreau: ...confirmer la situation de ceux-là.
L'autre, c'est certain qu'on serait obligé, sur le plan juridique, de
lui dire qu'il a perdu le statut public pour devenir privé, avec ce que
ça comporte comme difficulté parce qu'on change de régime
budgétaire, de régime de normes, de conseil d'administration,
ainsi de suite.
M. Trudel: Mais c'est tout avant 1971, ça.
M. Gaudreau: Oui.
M. Trudel: Qu'est-ce que ça fait dans la vie, la Clinique
de réadaptation de Trois-Rivières inc.? O.K. Correct. Non, non.
Ne cherchez pas. Vous me le direz plus tard. Vous me le direz une autre
fois.
Des voix:...
M. Trudel: Ah! L'entrepreneur de pompes est là. C'est
celle rattachée à l'hôpital Cooke? C'est rattaché
à l'hôpital Cooke. Adopté.
Le Président (M. Joly): Donc, l'article 619.7, tel
qu'introduit par l'article 60 du projet de loi, est adopté. L'article
619.8 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): «619.8 Le plan
d'organisation d'un établissement fait conformément aux articles
69 à 70.0.1 de la Loi sur les services de santé et les services
sociaux est réputé être celui que doit préparer un
établissement en application des articles 183 à 187 et continue
de s'appliquer jusqu'à ce qu'il ait fait l'objet d'une révision
conformément à ces articles. «Le gouvernement fixe la date
à compter de laquelle tout établissement doit entreprendre la
révision d'un tel plan conformément à ces
articles.»
Une voix: La référence, c'est S-5. La vieille loi.
(23 heures)
M. Trudel: Pourquoi ne met-on pas la balise du 1er avril 1993, du
grand jour...
M. Dicaire: C'est pour une raison très simple. Il peut
être très avantageux d'avoir ces plans d'organisation avant le 1er
avril 1993. Un bel exemple de ça c'est les conseils d'administration
unifiés, qui vont entrer en fonction en octobre 1992. Il pourrait
être très, très intéres-
sant de leur demander que ce plan d'organisation soit fait avant avril
1993. Prenez quatre ou cinq établissements regroupés au sein d'un
conseil d'administration unifié. Il y a peut-être
intérêt à ce que le plan d'organisation soit revu. Si on
juge qu'il y a la capacité administrative de procéder à
ça, je pense qu'on devrait fortement faire en sorte que cela... On va
avoir besoin de quatre directeurs des ressources humaines ou de trois
directeurs des finances - je ne sais pas, là - ou de trois ci et de
quatre ça...
M. Trudel: Trois directeurs de centre... M. Dicaire: C'est
ça, c'est en plein ça.
M. Trudel: En plus de ça, un coordonnateur des trois
directeurs, est-ce qu'on a besoin de ça?
M. Dicaire: C'est ça, c'est en plein ça. Quand vous
faisiez référence tantôt à des directeurs adjoints
ou à des adjoints à des directeurs dans chacun des
établissements, c'est le plan d'organisation qui devrait nous indiquer
ça et faire en sorte que... Peut-être que ce n'est pas
nécessairement requis. C'est pour ça qu'on n'a pas mis la date du
1er avril pour être capables de voir à ce que ces plans-là
soient révisés. On fera une évaluation
d'opportunité à ce moment-là si on doit faire entrer
ça en vigueur plus rapidement.
M. Trudel: En vertu de l'article 183, est-ce que le ministre a
l'intention d'exercer l'option que lui soient transmis, à sa demande,
les plans d'organisation des établissements?
M. Côté (Charlesbourg): on l'avait indiqué
à l'époque. il me semble que ça avait frotté un
peu, à l'époque. on s'interrogeait à savoir pourquoi le 1
était si curieux.
M. Trudel: C'est ça. Je me le demande toujours.
M. Côté (Charlesbourg): Ça peut inciter
à la prudence. Cette balise qui est la pourrait peut-être
éviter dans certains cas une lourdeur administrative.
M. Trudel: Vous vous souvenez qu'on a un petit 2 $ de gagé
là-dessus, de gagé sur le nombre de postes de cadres qui vont
rester en place. Là, je suis certain que, pour gagner mon petit 2 $,
vous allez tous les demander et vérifier ça.
M. Côté (Charlesbourg): Une chose est certaine,
c'est que... Vous savez, si on a gagé un petit 2 $, c'est parce qu'un
petit 2 $, ce n'était pas très significatif.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Si je comprends bien, c'est un petit 2 $ par ci, un
petit 2 $ par là. Vous vous donnez des provisions pour être
sûr de gagner votre petit 2 $. Les autres n'en ont pas. Alors, ça
pourrait être avant, et si je comprends bien l'esprit, c'est, en
particulier, pour les regrouper, les uniformiser, et demander avant.
(Consultation)
M. Trudel: est-ce que le ministre peut demander le plan
d'organisation de l'établissement avant la régie régionale
ou avant que la régie l'ait approuvé?
M. Côté (Charlesbourg): Un tel plan d'organisation
doit être transmis à la régie régionale et, à
sa demande, au ministre. Ça doit être fait concurremment.
M. Trudel: Concurremment. Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 619.8 est adopté
tel qu'introduit par l'article 60 du projet de loi. L'article 619.9 est
appelé.
M. Côté (Charlesbourg): «Les règles
d'utilisation des ressources élaborées par un chef de
département clinique conformément à l'article 71.1 de la
Loi sur les services de santé et les services sociaux sont
réputées être celles prévues à l'article 189
et continuent de s'appliquer jusqu'à ce qu'elles aient été
révisées pour être rendues conformes à cet article,
le cas échéant. «Le gouvernement fixe la date à
compter de laquelle le chef de département clinique doit entreprendre la
révision de ces règles conformément à l'article
189.»
M. Trudel: ça va être la même date pour toutes
les règles d'utilisation des ressources cliniques, dans tous les
départements, à travers tous les établissements à
travers le québec?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Quand le signal est
donné, c'est pour tout le monde.
M. Trudel: Ah! C'est «doit entreprendre la
révision». C'est le DSP qui donne le... C'est le gouvernement qui
donne l'ordre au DSP, au directeur... qui dit au DSP: Donne le coup de sifflet
et, toi, donne un coup de sifflet au chef de département. Est-ce que
ça se passe dans la même journée, avant le 1er avril?
M. Côté (Charlesbourg): Ça va dépendre
de l'achat des sifflets. Si ce n'est pas des sifflets synchronisés,
ça va mal aller.
M. Trudel: avez vous examiné à quel moment ce
«go» pourrait être donné, pour les avertir qu'ils
commencent à se préparer à recevoir un coup de
sifflet?
M. Côté (Charlesbourg): Je ne peux pas vous donner
de «go» tout de suite. Une différence, là, de la loi
actuelle par rapport à la loi 120, c'est qu'il y a des sanctions. Dans
la loi actuelle il n'y en a pas. On a introduit, pendant nos mois
d'échanges, des sanctions. (23 h 10)
M. Trudel: Donc, ils doivent prévoir les sanctions
administratives...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: ...qui peuvent avoir pour effet de débuter,
etc.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Donc, c'est
pour ça qu'à un moment donné il va y avoir un coup de
sifflet pour partir.
M. Trudel: La fin de la récréation, qui la
siffle?
M. Côté (Charlesbourg): C'est un autre coup de
sifflet.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Est-il ailleurs l'autre coup de sifflet? Il n'est pas
inscrit ici, l'autre coup de sifflet.
Le Président (M. Joly): M. Dicaire.
M. Dicaire: II y a une chose... Ça ne peut pas être
avant le premier jour J d'octobre. Il faut qu'on...
M. Trudel: Oui, oui, il faut qu'il soit là. Ça
prend un conseil d'administration pour les sanctionner.
M. Dicaire: Après le premier jour J, là, tout est
possible. Mais il n'y a pas eu, pour le moment, d'identification. Ça
reste à faire.
M. Trudel: Ça va être dans le décret
décrétant le premier coup de sifflet que sera indiqué que
le deuxième coup de sifflet apparaîtra à. C'est le sifflet
autogénérateur de sifflets. C'est parce qu'il va falloir que vous
donniez une fin à ça. Si vous donnez l'autorisation du
«go», il faut bien que ça aboutisse quelque part. Il faut
que ça atterrisse.
M. Dicaire: C'est bien sûr. Vous avez raison.
M. Côté (Charlesbourg): Bien sûr. On ne peut
pas vous dire aujourd'hui si c'est dans le premier décret
annonçant le premier sifflet qu'on va annoncer quelle date il va y avoir
le deuxième sifflet.
M. Trudel: II va y en avoir un.
M. Côté (Charlesbourg): II va y en avoir un à
un moment donné.
M. Trudel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): II va y avoir un avis
avant.
Le Président (M. Joly): L'article 619.9, tel qu'introduit
par l'article 60, est adopté. L'article 619.10 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): «619.10 Le directeur
des soins infirmiers d'un établissement continue d'exercer ses fonctions
conformément aux dispositions pertinentes de la Loi sur les services de
santé et les services sociaux jusqu'au 1er avril 1993 ou à toute
date ultérieure déterminée par le gouvernement. À
cette date, le directeur des soins infirmiers exerce les fonctions
prévues aux articles 207 et 208. «Tout établissement qui
n'a pas de directeur des soins infirmiers et qui, en application de l'article
206, doit en nommer un doit procéder à cette nomination avant la
date mentionnée au premier alinéa.»
M. Trudel: Ça, c'est des affaires qui n'existaient pas
quand on a fait le premier dépôt du projet de loi 120.
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est ça.
Ça a été des ajouts. La philosophie du projet de loi, au
départ, c'est qu'il y en avait pas, de structure, ou très peu.
C'était la liberté. Il y en à qui ont compris qu'on
voulait les attaquer. Là, il y a eu une réaction et il y a eu une
avalanche. Tout le monde voulait être dedans. Vous vous rappelez
ça?
M. Trudel: Oui, oui. Que je me rappelle donc!
M. Côté (Charlesbourg): Ça a
été comme ça jusqu'à l'adoption du dernier article.
C'était 55, si ma mémoire est fidèle. Non, l'article 55,
c'était le dernier article qu'on a adopté, mais juste celui qui a
précédé.
M. Trudel: Oui, celui qui a précédé. Le
conseil multidisciplinaire.
M. Côté (Charlesbourg): On a même fait une
petite pause pour aller arbitrer les négociations entre les mêmes
familles.
M. Trudel: Les articles 207 et 208...
M. Côté (Charlesbourg): L'article 207, c'est:
«Sous l'autorité du directeur général...
M. Trudel: Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...le directeur des
soins», etc.
M. Trudel: C'est encore, là... C'est pour assurer que
ça continue et que l'actuel directeur ou directrice des soins infirmiers
puisse continuer sa job, comme s'il était dans 120.
M. Dicaire: On est obligé de préciser le 1er avril
1993, ou toute date ultérieure, en concordance avec la création
du Cil, le conseil des infirmières...
M. Côté (Charlesbourg): Infirmiers et
infirmières.
M. Trudel: Ah! Tantôt quand on arrivera au Cil, il y aura
aussi le 1er avril 1993 ou toute date ultérieure
déterminée.
M. Dicaire: Oui. Avec la création du Cil, ça
redéfinit les fonctions du directeur des soins infirmiers. Donc, le
directeur actuel des soins infirmiers se rend jusqu'au 1er avril. Au 1er avril,
il y a une redéfinition du mandat, des responsabilités du
directeur des soins infirmiers, qui ira les partager avec le Cil. Alors,
ça permet de garder une continuité à cet
égard-là. C'est très logique.
M. Trudel: Puisqu'on est au chapitre des soins infirmiers, est-ce
que le ministère de la Santé et des Services sociaux, ou son
ministre, entend énoncer quel type de formation il souhaiterait que les
infirmiers et infirmières aient dans nos établissements de
santé et de services sociaux? J'ai eu l'occasion de rencontrer des
infirmières, dernièrement, des gens de l'Ordre, et le dernier
élément gouvernemental sur lequel on s'appuie, c'est le rapport
Rodger sur la formation en sciences infirmières. Un des
éléments, c'est... J'ai eu l'occasion aussi de rencontrer
quelques recteurs d'université, qui disaient: Bien, nous autres, on ne
le sait pas, finalement, ce que l'État voudrait avoir comme type de
personne intervenant en soins infirmiers. À cet égard-là,
on disait: Ce serait à Santé et Services sociaux, sous une forme
quelconque, de lancer l'appel et de dire: Nous, c'est ça qu'on viserait.
C'est l'imbroglio le plus monumental, quant à moi, au niveau de la
formation, parce qu'on n'a pas défini de type...
M. Côté (Charlesbourg): Devons-nous...
M. Trudel: ...de professionnel, le monde qu'on veut avoir
là-dedans.
M. Côté (Charlesbourg): ...avoir des
bachelières?
M. Trudel: Oui, oui, c'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Ça, c'est l'Ordre.
L'Ordre a toujours dit...
M. Trudel: Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...l'idéal, c'est
qu'on soit dans une situation où on ait des bachelières. Mais
à la table de travail sur les soins infirmiers, qui siège
déjà depuis un certain temps - je pense que ça fait deux
ans, maintenant, au moins deux ans - c'est un travail très
pénible et très lent; très, très pénible.
J'ai eu l'occasion d'assister à une table et, comme vous êtes 50
ou à peu près autour de la table, ou à tout le moins une
quarantaine, il est bien évident que la progression des travaux... On a
consacré des efforts. Je sais que M. Lamarche a présidé
cette table-là pendant un certain temps et qu'il y a eu des efforts de
faits pour tenter de la faire progresser d'une manière satisfaisante,
mais ça n'a pas été le cas encore jusqu'à
maintenant. Il va falloir trouver un moyen de faire en sorte que cette
table-là, qui doit conseiller le ministère, puisse finir par
aboutir.
M. Trudel: J'allais dire hormis, mais pas hormis les travaux de
cette table. Ce que vous me dites, c'est que vous attendez les résultats
des travaux de cette table pour donner possiblement...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...un avis en disant: Voilà le type de
professionnel et le type de profession que nous souhaitons avoir, de
façon à ce que l'enseignement supérieur, l'enseignement
collégial et l'enseignement universitaire puissent s'aligner...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: ...et dire: Voilà, on y va à tel niveau.
Remarquez que ce n'est pas des choses simples. Je ne sais pas si, un jour, on
pourra y parvenir et dire: Bon, c'est vraiment à tel niveau qu'on
veut... C'est un imbroglio assez immense d'avoir le titre de professionnel en
formation initiale au collège et en formation initiale à
l'univerité. Pour le même type d'intervention professionnelle dans
un milieu donné, à deux niveaux de formation d'enseignement
supérieur, ça fait comme particulier. Alors, vous prévoyez
ça avant cinq ans?
M. Côté (Charlesbourg): II y a un certain nombre de
travaux qui ont abouti, qui ont débouché sur des choses. La table
ne débouche pas. Chose certaine, c'est que maintenant qu'on a produit un
certain nombre de choses, on pourra mettre davantage d'efforts pour faire
produire
celles-là et accompagner, de manière plus permanente, la
démarche, et mettre un temps d'arrêt et dire: Qu'est-ce qui
marche? Qu'est-ce qui ne marche pas? Qu'est-ce qu'on fait pour que cette
table-là puisse progresser et nous faire les recommandations?
Un des problèmes, c'est qu'on a voulu être très
large sur le plan de la représentation. Évidemment, on a les
extrêmes. Dans ce sens-là, je pense que ça n'aide pas
à faire des consensus, mais on va y mettre les efforts qu'il faut pour
que cette table-là progresse.
M. Trudel: Est-ce que ce serait l'intention du ministère
de dire: Bien, il va y avoir une date d'arrivée.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: On souhaiterait qu'à telle date on
produise.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Sinon, le
ministère...
M. Trudel: Sinon, le ministère...
M. Côté (Charlesbourg): ...par ses propres travaux,
lui-même... (23 h 20)
M. Trudel: Est-ce qu'on comprend que les propres travaux du
ministère sont acheminés pour alimentation à cette
table-là ou non, c'est vos travaux...
M. Côté (Charlesbourg): C'est le ministère
qui présidait le comité.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, lorsque
vous avez l'Ordre, la FIIQ, les autres syndicats d'infirmiers et
d'infirmières auxiliaires, tous les syndicats, tous les
représentants de partout et que vous avez les deux ordres, avec des
objectifs bien différents, c'est une cohabitation qui n'est pas toujours
pas facile. On l'a vu dans la loi 120, ça se transpose à la
table. Il y a une prochaine réunion le 19 juin, m'imforme-t-on, mais
ça avance à pas de tortue.
M. Trudel: C'est pour ça que je demandais, en particulier,
si vous aviez l'intention de fixer une date d'échéance, parce que
c'est toujours souhaitable que les travaux puissent déboucher, mais les
conditions actuelles de l'exercice de la table font en sorte que, de
façon objective, on peut douter un peu qu'on arrive à des
conclusions claires, nettes et précises sur la formation en sciences
infirmières et le type de personnel dont on a besoin dans ce secteur
d'activité si important pour nos services de santé et les
services sociaux.
Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Joly): L'article 619.10, tel qu'introduit
par l'article 60, est adopté. L'article 619.11 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): «Le comité de
bénéficiaires mis sur pied par un établissement
conformément à l'article 118.1 de la Loi sur les services de
santé et les services sociaux est réputé être le
comité des usagers prévu à l'article 209 jusqu'au 1er
avril 1993 ou à toute date ultérieure déterminée
par le gouvernement. À cette date, la composition du comité doit
être celle prévue à l'article 209 et celui-ci exerce alors
les fonctions prévues à l'article 212. «Un
établissement qui n'a pas de comité de
bénéficiaires et qui, en application de l'article 209, est tenu
de mettre sur pied un comité des usagers doit le faire avant la date
mentionnée au premier alinéa.»
M. Trudel: «Doit le faire...
M. Côté (Charlesbourg): Avant le 1er avril.
M. Trudel: ...avant le 1er avril...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: ...ou à toute date ultérieure
déterminée par le gouvernement.» Est-ce que le fric que
vous avez annoncé... Vous aviez, ce matin, une liste de fric pour la
réforme. Est-ce que le fric...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, il y a des
sommes...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...de prévues.
M. Trudel: Est-ce que ça...
M. Côté (Charlesbourg): Les sommes de prévues
pour 1990...
M. Trudel: ...c'est la même chose? Est-ce que ces
sommes-là vont être utilisées par les comités de
bénéficiaires et réputées être pour des
comités d'usagers existants actuellement?
M. Côté (Charlesbourg): Les sommes prévues
pour l'année budgétaire 1992-1993 sont des sommes pour permettre
la mise en application des... Le financement des comités commence en
avril 1993.
M. Trudel: Les sommes annoncées, c'est juste pour la mise
en oeuvre.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, alors
que
les sommes qui vont aller aux comités de
bénéficiaires, c'est en avril 1993.
M. Trudel: C'est quoi la hauteur des sommes nécessaires,
au total, pour le 1er avril 1993?
M. Côté (Charlesbourg): On pourra le donner...
M. Trudel: O.K. Vous me le donnerez demain. C'était 400
000 $...
M. Côté (Charlesbourg): Au budget de cette
année...
M. Trudel: Ça, c'est essentiellement pour engager du
personnel pour voir à. C'est pour la formation ou quoi? Avez-vous une
idée?
M. Dicaire: de mémoire, non. il faudrait que je revois
l'allocation de ces montants-là. je pourrais vous donner une
réponse demain là-dessus.
M. Trudel: S'il vous plaît. Oui, parce que ça peut
être intéressant de le mentionner ici comme...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Dicaire: Oui,
oui.
M. Côté (Charlesbourg): Indication pour les
gens.
M. Trudel: ...une indication pour les gens, qu'il y a des sources
à des endroits. Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Alors, l'article 619.11, tel
qu'introduit par l'article 60, est adopté. L'article 619.12 est
appelé.
M. Côté (Charlesbourg): «Le conseil des
médecins, dentistes et pharmaciens institué pour un
établissement conformément à l'article 111 de la Loi sur
les services de santé et les services sociaux et son comité
exécutif formé suivant l'article 113 de cette loi sont
réputés être le conseil des médecins, dentistes et
pharmaciens institué en application de l'article 213 et le comité
exécutif formé suivant l'article 217 juqu'au 1er avril 1993 ou
à toute date ultérieure déterminée par le
gouvernement. À cette date, la composition du comité
exécutif doit être celle prévue à l'article 217 et
le conseil des médecins, dentistes et pharmaciens exerce alors les
fonctions prévues aux articles 214 et 215. «Un
établissement qui n'a pas de conseil des médecins, dentistes et
pharmaciens et pour qui, en application de l'article 213, un tel conseil est
institué doit s'assurer que le conseil est en mesure d'exercer ses
fonctions au plus tard à la date mentionnée au premier
alinéa.»
M. Trudel: Ça veut dire qu'il va falloir qu'à
quelque part se déclenche une opération pour les
établissements qui n'en avaient pas besoin en vertu de l'ancienne loi,
c'est-à-dire: Formez-vous parce qu'à partir du 1er avril ou
à la date déterminée après il faudra que ça
existe et que ce soit fonctionnel. Alors, vous avez...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: ...prévu une campagne pour informer
spécifiquement, une circulation de l'information qui fasse en sorte
que...
M. Côté (Charlesbourg): À telle date...
M. Trudel: ...on dise: Vous pouvez commencer à former ces
CMDP dans vos établissements?
(Consultation)
M. Trudel: Dans les nouveaux à avertir, là, de se
préparer à constituer un CMDP, évidemment les CLSC, est-ce
que vous savez combien vous allez en avertir? Y a-t-il des médecins dans
les CLSC?
M. Côté (Charlesbourg): II y a quelques
médecins dans quelques CLSC. Il n'y a pas nécessairement des
médecins dans tous les CLSC. Mercier-Est-Anjou, par exemple, il y a 0,5
médecin.
M. Trudel: À Roussin.
M. Côté (Charlesbourg): Pardon?
M. Trudel: À J. Octave Roussin? Là, il y a...
M. Côté (Charlesbourg): Ah! là, c'est clair!
M. Trudel: Là, ça roule.
M. Côté (Charlesbourg): Là, il y a de la
formation universitaire de la même manière qu'à
Saint-Hubert. Saint-Hubert, 18.
M. Trudel: Oui. Ça fonctionne, ça roule, je suis
allé voir ça.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, ça fonctionne
bien, J. Octave Roussin aussi.
M. Trudel: II y a des petits problèmes de locaux à
Roussin, mais il appert qu'ils attendent une réponse du ministre et que
ça va se régler.
M. Côté (Charlesbourg): Ça bourdonne, un
peu.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Ça bourdonne. Est-ce que vous avez des
indications sur le niveau de la présence des médecins en CLSC?
Est-ce que la situation vous apparaît satisfaisante, à ce jour,
sans avoir les statistiques très précises?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: Je dois vous dire qu'il m'est arrivé quelques
informations assez inquiétantes. Je ne peux pas les vérifier. Je
n'ai pas de commissaire aux plaintes, moi, pour aller vérifier
ça. Les informations qui m'étaient parvenues, là, de
façon générale... C'est assez inquiétant, la
situation qui me semble se dérouler actuellement en termes de
recrutement de médecins en CLSC. Avez-vous les mêmes
inquiétudes?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Oui, c'est même
aussi inquiétant dans certains établissements de courte
durée. Quand on regarde la problématique de
Sainte-Anne-des-Monts, de Maria, de Chandler, d'Amqui, de Mont-Joli, il y a
ça aussi. C'est une problématique qui existe, et, oui, c'est
inquiétant. Bon. Évidemment, on a toujours dit que, concernant
les services médicaux en CLSC, on devait parier de
complémentarité et qu'on devait aussi arriver avec une politique
de services médicaux en CLSC. Elle est en voie d'élaboration
actuellement, et on pense qu'en septembre ou octobre on sera en mesure de
rendre publique cette politique. (23 h 30)
Je pense qu'il est inévitable que l'on doive trouver les moyens
pour s'assurer que, dans la mesure où il y a des services minimums
médicaux en CLSC, il y ait, par conséquent, des médecins
qui aillent en CLSC. Il est clair qu'à ce moment-là on doit
l'avoir ça à l'esprit dans les échanges que nous avons, en
particulier avec la FMOQ. Il est clair aussi qu'une certaine aile de la FMOQ,
particulièrement celle de Montréal, fait une guerre assez dure
aux CLSC, particulièrement dans la grande région de
Montréal. On n'a pas besoin de se cacher dans les déclarations de
M. Dutil, en particulier. Quant à nous, les échanges que nous
avons eus avec la FMOQ jusqu'à maintenant vont dans la bonne
direction
Est-ce qu'on conclura? Est-ce qu'on réussira à conclure de
manière satisfaisante pour régler l'ensemble des
problèmes? On travaille à partir des ententes que nous avons, qui
sont celles des activités particulières qui peuvent être
d'un certain support à ce moment-ci, mais, évidemment, il y a
d'autres besoins aussi de plus en plus criants dans des centres hospitaliers,
et ça aussi ça doit nous préoccuper. La politique sur les
services médicaux sera donc connue au début de l'automne. On a
toujours parlé de complémentarité, et on continue d'en
parler. L'idée n'était pas de s'installer dans une duplica-
tion.
Il y a probablement un certain nombre d'endroits où on va devoir,
comme ministère, être actifs. Je prends un petit exemple au
hasard. Lorsque, par exemple, le centre hospitalier de Mont-Joli souhaite avoir
des médecins pour assurer un service d'urgence, que le ministère
lui réfère des candidats potentiels et boursiers, et que ces
gens-là vont sur le territoire et sont prêts à faire la
charge qui incombe à un boursier - 17,5 heures par semaine de garde,
donc de disponibilité pour faire de l'urgence au niveau du centre
hospitalier - leur préoccupation est, bien sûr, de pouvoir gagner
leur vie et compléter le reste, et de tenter de s'implanter dans un
cabinet privé. Quand un candidat va voir le cabinet privé
existant, où il y a huit médecins, à Mont-Joli, et qu'il
n'y a pas de place, et qu'il ne peut pas ouvrir une autre clinique
privée, évidemment, il s'organise pour avoir un poste
ailleurs.
Ça perpétue une situation où des gens de Mont-Joli
- ce n'est quand même pas une petite ville, avec tout ce qu'il y a autour
- vont être obligés d'aller voir du monde en cabinet privé
à Rimouski ou dans des centres hospitaliers de Rimouski pour avoir un
service qu'on peut qualifier d'urgent. Ça, ce n'est pas le genre de
situations qu'on va tolérer ou que je vais tolérer bien, bien
longtemps. Donc, il n'est pas impossible que dans certains cas précis
nous soyons assez actifs comme ministère et qu'on puisse avoir un
certain nombre de conditions facilitantes à l'implantation de
médecins qui briseraient un quasi-monopole dans une situation comme
celle-là.
M. Trudel: Là, je relève l'intention de publier une
politique du médical en CLSC...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...avec des éléments normatifs et
financiers pour en arriver à un projet médical réel en
CLSC.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Oui,
exactement. Exactement. C'est pour ne pas que tout le monde se garroche
à gauche, à droite, et, évidemment, qu'on respecte la
complémentarité. C'est ça. C'est pour faire en sorte que
ça se développe en harmonie, non pas en compétition, parce
qu'on l'a toujours dit, le cabinet privé, moi, je n'ai rien contre
ça parce que c'est une porte d'entrée du système.
M. Trudel: Est-ce que ça s'élabore en collaboration
avec la Fédération des CLSC aussi?
M. Côté (Charlesbourg): Bon. Jusqu'à
maintenant c'a été le travail au niveau du ministère, et
il est clair qu'on va aller voir la Fédération
des CLSC là-dessus avant même de prendre les
décisions finales.
M. Trudel: Est-ce que le projet médical en CLSC, donc,
à être lancé publiquement par le gouvernement, par le
ministre, ça va inclure la problématique ou la situation des
heures, 7 jours? Est-ce que ça va lier ça, 24-7, je n'ose pas
dire d'ouverture, mais je veux dire d'accueil des usagers?
M. Côté (Charlesbourg): Les 24-7, il faut bien se le
rappeler, c'est un instrument extraordinaire d'information et de direction aux
bons endroits des personnes qui ont besoin. Les 24-7, ça pourrait
référer demain matin à un cabinet privé qui est
ouvert de 16 heures à minuit au coin de votre rue.
M. Trudel: À condition que ça fasse partie d'un
projet médical.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, d'accord. Oui,
oui. S'il n'y en a pas, ça pourrait être en CLSC. De la même
manière, on peut se retrouver, dans ces projets-là, avec
l'absence de médecins en CLSC le jour, et se retrouver avec un
médecin qui serait présent de 16 heures à minuit le soir
en CLSC ou de minuit à 8 heures pour qu'il ait une couverture, et, par
conséquent, faire en sorte que les 24-7 puissent orienter la personne
à la bonne place où elle pourra recevoir un service.
M. Trudel: Très concrètement, est-ce que le projet
médical vise à inclure spécifiquement une réponse
aux 24-7, 24 heures, 7 jours par semaine? Je ne dis pas on CLSC, là, je
parle; de l'orientation des usagers vers dos ressources avoc possiblement les
pouvoirs actifs ou les directives contraignantes nécessaires de la part
du ministère - vous avez employé un beau mot tantôt, le
ministère sera peut-être «actif» - pour faire en sorte
que le point - soyons très concrets - de première ligne qui
accueille, qui s'appelle le CLSC, puisse se définir aussi en termes de
24 heures par jour, 7 jours par semaine. L'usager pourra savoir dans quelle
direction aller pour avoir accès à une ressource. Est-ce que
ça inclut ça?
M. Côté (Charlesbourg): Les 24-7, première
ligne... Donc, le temps d'implantation - on me le resignale - c'était
l'objectif 7 où on disait: La mise en place graduelle au niveau
régional d'un service téléphonique d'information et de
référence accessible 24 heures par jour, 7 jours par semaine.
M. Trudel: Oui, mais là, moi... Ça, c'est du
service téléphonique régional à...
M. Côté (Charlesbourg): Ça va
référer à des établissements de première
ligne, établissements de première ligne, incluant les cabinets
privés. Dans la journée...
M. Trudel: Ça pourrait être le jour. M.
Côté (Charlesbourg): Bon. Alors...
M. Trudel: Ça pourrait inclure les cabinets
privés.
M. Côté (Charlesbourg): Ça pourrait inclure
les cabinets privés parce que...
M. Trudel: Oui, parce que c'est la réalité.
Ça existe.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Oui.
Donc...
M. Trudel: Le problème, évidemment, ce n'est pas
tellement le jour, c'est, évidemment, s'il le faut, parce qu'il n'y a
pas de présence médicale en CLSC le soir, la nuit, les fins de
semaine.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. On a...
M. Trudel: II y a aussi la salle d'urgence du centre hospitalier
de telle zone concernée qui existe.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Bien
sûr. On est dans une situation où avec la FMOQ, actuellement, on a
développé des ententes quant au système de garde. Il n'est
pas parfait, mais il a une bonne couverture dans plusieurs régions du
Québec, avec des problèmes. Quand ou a connu Sainte-Marie, c'est
un problème qui' a été assez dûrement vécu,
merci. On n'est pas à l'abri de d'autres Sainte-Marie demain matin. Il
est bien évident qu'il reste du travail à faire. Quand on parle
de première ligne, à ce niveau-là, c'est ça qu'on
vise.
M. Trudel: Pour vous, la politique devrait inclure aussi - je
comprends qu'elle n'est pas prête, sans ça, elle serait
lancée, mais elle se prépare - par ailleurs, la présence
de médecins en CLSC. Ça vous apparaît comme une dimension
assez fondamentale. Vous n'êtes pas dogmatique au point de dire que c'est
partout, tout le temps, 24-7, dans les CLSC, mais la présence
d'équipes minimales dans les CLSC vous apparaît une
réalité incontournable. (23 h 40)
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez, on est dans
une situation où, effectivement, c'est un établissement de
première ligne. Disons, à tout le moins, pour être doux,
que c'est l'une des portes d'entrée principales du système. Il
m'appa-rait important qu'on puisse avoir un support médical.
M. Trudel: Et un projet de santé en CLSC qui inclut le
médical.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Très bien, adopté. On va attendre
ça avec impatience.
Le Président (M. Joly): L'article 619.12, tel qu'introduit
par l'article 60, est adopté. L'article 619.13 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): «619.13 Tout
établissement public doit s'assurer que le conseil des
infirmières et infirmiers, le comité d'infirmières et
infirmiers auxiliaires et le conseil multidisciplinaire prévus
respectivement aux articles 219, 223 et 226 sont en mesure d'exercer leurs
fonctions au plus tard le 1er avril 1993 ou à toute date
ultérieure déterminée par le gouvernement.
«Jusqu'à cette date, le conseil consultatif du personnel clinique
institué pour l'établissement conformément à
l'article 108 de la Loi sur les services de santé et les services
sociaux et son comité exécutif formé suivant l'article 110
de cette loi continuent d'exercer leurs fonctions. «À la date
mentionnée au premier alinéa, les dossiers et autres documents du
conseil consultatif du personnel clinique et de son comité
exécutif sont attribués au conseil des infirmières et
infirmiers et au conseil multidisciplinaire ainsi qu'à leur
comité exécutif, selon leurs besoins respectifs.»
M. Trudel: Est-ce qu'il y a beaucoup d'articles
supplémentaires à ceux qui sont entrés en vigueur dans
120? Le dernier article de 120 donne la liste des articles qui sont en vigueur.
C'est quand je vois apparaître les dossiers, c'est ça qui m'allume
là-dessus.
M. Côté (Charlesbourg): II n'y en a pas d'autres. Il
n'y a pas un autre article qui a été mis en vigueur.
M. Trudel: Ah, oui! Il y en a au moins trois. J'ai vu un
décret, dans la Gazette officielle du Québec, qui mettait
en vigueur, il y a trois semaines En tout cas, je le trouverai d'abord. Enfin,
jo le trouverai. Je le trouverai dans la Gazette officielle du
Québec. Ah! peut-être, que je commence à avoir de la
confirmation, M. le ministre! «Câline», vous étiez
absent cette journée-là?
M. Côté (Charlesbourg): C'est possible. Ça
arrive, à l'occasion, que je suis absent du conseil. Un substitut comme
ministre peut faire.
M. Trudel: Un substitut peut faire.
M. Côté (Charlesbourg): Temporairement.
M. Trudel: D'embrasser.
M. Côté (Charlesbourg): Allocation directe.
M. Trudel: À certaines catégories de personnes.
M. Côté (Charlesbourg): Maison
d'hébergement... Vous aviez raison.
M. Trudel: Et voilà! Ma vraie question, c'était...
Hein?
M. Dicaire: Vous lisez bien votre Gazette officielle du
Québec.
M. Trudel: Je lis ça religieusement, religieusement.
M. Côté (Charlesbourg): Surtout depuis...
M. Trudel: Mais je n'aime pas aller chercher dans 22 documents en
arrière ce que ça veut dire, parce que, chaque fois, par exemple,
que vous faites une modification - là, franchement, vous l'avez fait
rien qu'une fois - à la loi de la RAMQ, un règlement qui modifie
des règlements de la RAMQ, le premier paragraphe, il y a à peu
près comme 80 numéros, c'est-à-dire la modification de la
modification de la modification. Tu fais ça 80 fois. Là, tu
arrives à une dernière.
M. Côté (Charlesbourg): Avoir su ça, j'en ai
justement une autre que j'ai signée aujourd'hui.
M. Trudel: J'imagine que vous devez savoir ça comme votre
chapelet, mais, les premières fois, je l'ai tout fait. J'ai
cherché où ça avait commencé parce que je voulais
comprendre. Plus plate que ça, tu meurs!
M. Côté (Charlesbourg): Vous allez pouvoir continuer
dans cette veine-là. J'en ai signé une autre aujourd'hui.
M. Trudel: je suis obligé de comprendre s'il y a quelque
chose là. non, mais ça va bien, je les ils très
attentivement les dossiors médicaux, c'est ça que ça
m'évoque, l'accès aux dossiers d'usagers. ça, ce n'est pas
promulgue, ça, encore? donc, ça va être sur le piton pour
le 1 er avril?
Mme Malenfant: Jour J. en octobre. M. Trudel: Au premier
J?
M. Gaudreau: Oui. Quand les établissements deviennent
visés, leurs dossiers deviennent visés.
M. Trudel: Ah oui! Les recours à en faire d'autres parce
que les établissements entrent en
fonction donc au petit «j». Il y a bon nombre de personnes,
heureusement, qui ont vu ces modifications et qui se sont
présentées dans bon nombre d'établissements pour obtenir
leur dossier. Ça ne marche pas, hein?
M. Côté (Charlesbourg): Si on était dans
l'esprit de...
M. Trudel: Je les envoie au commissaire aux plaintes.
Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Joly): L'article 619.13, tel qu'introduit
par l'article 60 du projet de loi, est adopté. L'article 619.14 est
appelé.
M. Côté (Charlesbourg): «Tout
établissement public ou privé conventionné doit
s'acquitter de l'obligation de préparer un plan d'action pour le
développement du personnel conformément à l'article 231 au
plus tard le 1er avril 1993 ou à toute date ultérieure
déterminée par le gouvernement.»
M. Trudel: Vous ne pouvez pas reconduire ceux qui sont là
actuellement sans que ça n'existe.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. M.
Trudel: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Joly): L'article 619.14, tel qu'introduit
par l'article 60 du projet de loi, est adopté. L'article 619.15 est
appelé.
M. Côté (Charlesbourg): «Tout
établissement doit s'être doté d'un code d'éthique
conforme à l'article 233 et être en mesure d'en remettre un
exemplaire à tout usager qui l'héberge ou qui lui en fait la
demande au plus tard le 1er avril 1993 ou à toute date ultérieure
déterminée par le gouvernement.»
M. Trudel: Ce n'est pas simple à préparer, le code
d'éthique de l'établissement.
M. Côté (Charlesbourg): II y en a
déjà. Il y a un certain nombre d'établissements qui
s'affairent à le faire. Il y a des associations d'établissements
qui travaillent aussi en collaboration avec des établissements pour
supporter les établissements pour le faire.
M. Trudel: Avec un modèle type?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Je pense que les gens
ont pris ça... D'abord, il en existait avant.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas une invention.
Mais, dans plusieurs établissements, c'est pris au sérieux. Je
pourrais en nommer où c'est moins pris au sérieux, mais... Ce
n'est pas la seule chose qui n'est pas tellement prise au sérieux.
M. Trudel: On va en nommer un qui prend ça au
sérieux: le gagnant du prix Persillier-Lachapelle cette année, un
excellent centre d'accueil dans une région extraordinaire.
M. Côté (Charlesbourg): Pie XII.
M. Trudel: En plein cela. Extraordinaire. Les employés
sont eux-mêmes des modèles... C'est un choix extraordinaire.
Est-ce que c'est le ministère qui fait ça?
M. Côté (Charlesbourg): Non. C'est un comité
indépendant.
M. Trudel: C'est un comité indépendant?
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. C'est le
ministère qui paie.
M. Trudel: Oui. Ce n'est pas cher pour récompenser la
qualité.
M. Côté (Charlesbourg): Non, pas du tout.
M. Trudel: Ce n'est pas cher pour récompenser l'excellence
et la qualité.
M. Côté (Charlesbourg): C'est une très bonne
initiative.
M. Trudel: La motivation que ça donne dans le
réseau est tout à fait extraordinaire.
M. Côté (Charlesbourg): II s'agit de voir ces
gens-là lorsqu'ils reçoivent le prix à la petite rencontre
annuelle pour savoir jusqu'à quel point ça fait du bien...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...et la fierté qui
se dégage.
M. Trudel: Tout à fait. Le sentiment d'appartenance
à l'établissement, la fierté de rendre service, de servir
la société, c'est extraordinaire. Hommage soit rendu aux gens de
Rouyn-Noranda qui interviennent au foyer, puis au centre d'accueil Pie XII
dirigé par M. Bergeron. Nous en sommes tous très fiers.
Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Joly): L'article 619.15, tel qu'introduit
par l'article 60 du projet de loi, est adopté. L'article 619.16 est
appelé. (23 h 50)
M. Côté (Charlesbourg): «La nomination d'un
médecin, d'un dentiste ou d'un pharmacien ainsi que le statut qui leur a
été octroyé ou les privilèges qui ont
été accordés à un médecin ou à un
dentiste conformément à la Loi sur les services de santé
et les services sociaux, au plus tard le - c'est le 14 mai - conservent leurs
effets jusqu'à la date de leur échéance.»
M. Trudel: est-ce qu'il y a une échéance maximale?
y a-t-il une échéance maximale pour les privilèges? c'est
parce que, après ça, ça devient devoir et
privilège.
M. Gaudreau: C'est l'autre article qui suit. 619.17, lui, limite
dans le temps ceux qui viendront après le 15.
M. Trudel: Oui, mais ceux qui avaient durée
illimitée?
M. Gaudreau: Ah oui! mais c'est la durée actuelle! C'est
de deux ans?
M. Côté (Charlesbourg): Deux ans en octobre.
M. Trudel: Deux ans avant le mois de novembre,
habituellement.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, deux ans en novembre
1992, ça va nous mettre en novembre 1994. C'est le même principe
que les D.G.
M. Trudel: Non, ça là... C'est ça. Ha, ha,
ha! 14 mai.
M. Gaudreau: C'est parce que vous êtes curieux. Vous
êtes rendu à 619.17.
M. Côté (Charlesbourg): C'est à l'article
619.17 que ça s'arrête au 1er avril 1993, pas à 619.16.
M. Trudel: Ah! C'est ça, la limite supérieure.
M. Gaudreau: Après ça, il y aura application des
obligations attachées aux privilèges.
M. Trudel: Répétez donc le dernier bout,
là.
M. Gaudreau: C'est qu'en vertu de 619.17, ça permet
jusqu'au 1er avril 1993 de limiter les nominations qui se font ou les
renouvellements de nominations qui se font depuis le 15 mai en termes d'effets
jusqu'au 1er avril 1993. Après ça, elles devront être
reprises en appliquant les obligations qui doivent aller avec les
privilèges.
M. Trudel: Quant à l'article 619.16, on dit
«conservent leurs effets jusqu'à la date de leur
échéance» si c'est avant le 1er avril 1993.
M. Gaudreau: Le 14 mai, ceux qui sont en règle
actuellement, nommés...
M. Trudel: Ah oui! Eux autres, ça peut courir.
M. Gaudreau: Ils vont jusqu'au bout de leur nomination.
M. Trudel: O.K. Tous les autres depuis le 14 mai...
M. Gaudreau: Ils ne peuvent pas prétendre avoir eu une
nomination au-delà du 1er avril, et, à cette date-là, ils
devront procéder à un renouvellement, mais conformément
aux obligations que comporte la nouvelle loi.
M. Trudel: Vous êtes assuré que tout le monde a lu
ça le 14 mai au soir.
M. Gaudreau: Ce n'est pas grave.
M. Côté (Charlesbourg): Ça, et d'autres
projets de loi.
M. Gaudreau: C'est jusqu'au 1er avril. Ils apprennent, par. le
dépôt du projet de loi, que le statut et privilège,
ça ne va pas au-delà du 1er avril prochain.
M. Trudel: Même le ministre des Finances en était
informé qu'il fallait... C'est la cour qui va décider ça.
Non, le fond n'a pas été entendu.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Le fond n'a pas été entendu. Je
m'excuse, M. le... Moi, le juridique, là... Je ne vous écoutais
pas le dernier bout.
M. Gaudreau: C'est ça. Alors, ceux qui... M. Trudel:
Alors, 14 mai. Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 619.16, tel qu'introduit
par l'article 60, est adopté. L'article 619.17 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): «La nomination d'un
médecin, d'un dentiste ou d'un pharmacien ainsi que l'octroi ou le
renouvellement du statut pour un médecin, un dentiste ou un pharmacien
ou l'octroi ou le renouvellement des privilèges pour un médecin
ou un dentiste faits après le 14 mai - c'est bien ça - 1992 ne
sont valides que jusqu'au 1er avril 1993 ou à toute date
ultérieure déterminée par le gouvernement. «Entre la
date de l'entrée en vigueur des articles 237 à 248 et celle
mentionnée au premier alinéa, une telle nomination ou l'octroi ou
le renouvellement d'un tel statut ou de tels privilèges continue de se
faire conformément aux règles
qui étaient applicables à l'établissement avant la
date de l'entrée en vigueur des articles
précités.»
M. Trudel: o.k. c'est les règles qui président
à la désignation en attendant l'entrée en vigueur des
articles 237 à 248, le petit jour j, octobre.
Une voix: La petite bascule.
M. Trudel: C'est ça. La petite bascule
M. Côté (Charlesbourg): La petite pratique .pour la
grande bascule.
M. Trudel: la petite bascule. alors, qu'on se le tienne pour dit,
il faut que ça se fasse selon les anciennes règles, avant la
petite bascule. adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 619.17, tel qu'introduit
par l'article 60, est adopté. L'article 619.18 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): «Toute demande de
consultation faite auprès d'un conseil régional en application de
l'article 72 de la Loi sur les services de santé et les services sociaux
est réputée être une demande d'avis présentée
à une régie régionale conformément à
l'article 260. «La réponse donnée par un conseil
régional, avant la date de l'entrée en vigueur du présent
article, à une telle demande de consultation est réputée
être l'avis d'une régie régionale requis en vertu de
l'article 260.»
(Consultation)
M. Côté (Charlesbourg): C'est l'article 72 de la loi
S-5.
M. Dicaire: Ça, c'est des choses que vous devez faire et
qui exigent que vous demandiez, que vous fassiez une consultation...
M. Trudel: Comme quoi?
M. Dicaire: ...auprès du CRSSS.
M. Côté (Charlesbourg): Comme quoi?
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): La construction.
M. Dicaire: Comme pour la construction, vous devez consulter le
CRSSS. Donc, quand le CRSSS va passer régie, vous n'aurez pas à
retourner auprès de la régie pour refaire ce que vous avez fait
avec le CRSSS. C'est réputé comme si c'était plutôt
la continuité.
M. Trudel: Est-ce qu'on avait modifié des choses,
là? l'article 260, c'est la même chose que l'article 72 à
peu de chose près. c'est l'équipollent, comme dirait mon
père. c'est l'équipollent.
M. Côté (Charlesbourg): L'équipollent
dépoussiéré un peu, là.
M. Trudel: Moi, quand un avocat me dit que c'est
l'équipollent, là...
M. Dicaire: On l'a mis à l'houre do 199?
M. Trudel: On l'avait serré un peu, parce qu'on a
passé quelques heures à serrer quelques articles. Vous vous
souvenez de ça.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. M. Trudel:
Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 619.18, tel qu'introduit
par l'article 60, est adopté. L'article 619 19 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): «L'acte par lequel le
Conseil du trésor délègue certains de ses pouvoirs au
ministre de la Santé et des Services sociaux conformément
à la décision C.T. 168454 du 24 août 1988, prise en
application de l'article 73.1 de la Loi sur les services de santé et les
services sociaux, vaut également comme étant l'acte de
délégation requis en application de l'article
261.»»
M. Trudel: Le C.T. 168454, est-ce qu'il délègue au
ministre de la Santé et des Services sociaux tous les pouvoirs du
Conseil du trésor en pareille matière ou quelques-uns
seulement?
M. Gaudreau: Certains. Aucun en matière de construction,
d'autoriser des constructions. Les autorisations dont on parle dans le C.T.
sont des autorisations concernant les transactions immobilières:
autoriser les servitudes, autoriser les acquisitions qui ne comportent pas de
dépenses, les transferts pour 1 $ entre établissements.
M. Trudel: II donne tous les pouvoirs qui ne concernent pas le
fric, à ce moment-là, au ministre, (minuit)
M. Gaudreau: Exact. Le Conseil du trésor...
M. Trudel: C'est valorisant, ça, hein? Ha, ha, ha! Ce sont
des pouvoirs extraordinaires.
M. Côté (Charlesbourg): C'est pour ça qu'il
l'oxigène.
M. Gaudreau: C'est pour ça qu'il délègue.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Ha, ha, ha! Il se colle d'huile de bras avec
ça? Pas vraiment en ce qui regarde les pouvoirs financiers.
M. Gaudreau: Là où il y a des impacts financiers,
il tient à voir venir la facture.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Si je comprends bien, c'est qu'il y a deux
règles qui s'appliquent. La première, c'est que le Conseil du
trésor a toujours raison. La deuxième, c'est que quand il n'a pas
raison le premier article s'applique. Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 619.19, tel qu'introduit
par l'article 60, est adopté. Compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 0 h 1 )