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(Douze heures une minute)
Le Président (M. Paradis, Matapédla): La commission
des affaires sociales se réunit afin de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 15, Loi modifiant
diverses dispositions législatives concernant l'application de la Loi
sur les services de santé et les services sociaux et modifiant diverses
dispositions législatives. Alors, Mme la secrétaire, est-ce que
nous avons des remplacements?
La Secrétaire: Non, M. le Président.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors, nous
en sommes immédiatement aux remarques préliminaires. M. le
ministre.
Remarques préliminaires M. Marc-Yvan
Côté
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, on
espère toujours, lorsqu'on se retrouve dans ce genre de circonstance,
que c'est pour la dernière fois et qu'on finira par en finir. C'est la
loi d'application qui est, disons, évoquée depuis un certain
temps et qui commence son processus toujours long et laborieux d'analyse
article par article. Je veux d'ores et déjà assurer le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue et nos
fidèles supporteurs qu'on n'est pas à l'époque des
papillons, qu'ils soient inspirés par nous ou par d'autres, pour que ce
soit assez clair. Nous avons fait un travail assez exceptionnel. Nous allons
donc étudier article par article et nous n'aurons pratiquement pas de
papillons, à quelques exceptions près, peut-être un, deux,
trois au maximum.
M. Trudel: Ça a commencé comme ça la
dernière fois.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Non, pas du tout. Non, non,
la loi 120, je m'excuse, ça n'a pas commencé comme ça.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): C'est
enregistré, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Ça n'a pas tout
à fait commencé comme ça. Évidemment, il y a un
travail de fond qui a été fait. Nous allons donc pouvoir
procéder avec la même ouverture d'esprit dans nos échanges
que nous avons eue dans le passé, mais en nous disant, d'entrée
de jeu, que le texte législatif est assez ferme, que j'entendrai ou que
nous entendrons les observations et qu'il y a certainement des bonifications
qui peuvent être apportées dans le même esprit que par le
passé, et en vous disant que, si nous avons, nous, à introduire
moins de papillons, ça va probablement avoir un effet
d'entraînement chez ceux et celles aussi qui suivent cette
commission.
Alors, il n'y a rien de mieux que de commencer parce que, comme on a
encore 377 articles, M. le Président, même s'il y en a plusieurs
de concordance, c'est bien évident que c'est un projet d'ordre
technique, mais il y a aussi un certain nombre de dossiers ou de sujets de fond
qui sont abordés par ce projet de loi. Rien de mieux que de pouvoir
évoluer toujours dans un esprit de bonifier et de mieux adapter la
réalité législative à la réalité
terrain. C'est toujours ce qu'on a souhaité et ce qu'on va tenter de
faire pendant cette commission.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Avez-vous des
commentaires préliminaires, M. le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue?
M. Rémy Trudel
M. Trudel: Brièvement, M. le Président. Le
ministre, dans la présentation du projet de loi pour l'adoption du
principe, hier, mentionnait qu'il s'agissait, en quelque sorte, de la
dernière pièce pour boucler la boucle.
M. Côté (Charlesbourg): Exception faite de la
politique de santé et de bien-être, mais elle n'est pas
législative celle-là, au cas...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Vous ne perdez rien pour attendre. Ça va venir
dans quelques secondes. Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Je peux vous dire rien
qu'une chose: Profitez-en parce qu'elle est mauditement bonne.
M. Trudel: On aimerait bien ça la voir pour voir si elle
est mauditement bonne. Donc, le ministre mentionnait hier, M. le
Président, qu'il s'agissait de la dernière pièce
législative, en quelque sorte, pour boucler la suite du show de
Charlesbourg du 7 décembre 1990. À cet égard, je suis
heureux que le ministre mentionne d'abord, au départ, qu'il ne s'agit
pas d'une loi seulement technique. On peut constater qu'il y a un bon nombre
d'articles qui sont soit de la
simple concordance ou de l'ajustement du langage, en particulier, au
niveau du texte anglais de la loi, mais il y a aussi, dans ce projet de loi de
377 articles, des questions de fond qui sont traitées et il y a des
enjeux, il y a des orientations qui y sont décrites.
Dans ce contexte-là, nous avons l'intention de procéder
avec le même état d'esprit, si possible dans le contexte actuel,
de travailler à bonifier ce projet de loi là. Tout cela
dépendra de la réception ou du degré de
réceptivité du ministre sur un certain nombre de questions qui
sont quand même pendantes, eu égard à l'application du
projet de réforme ou de mise à jour des structures, tel que le
disait Mme Lavoie-Roux, de par le projet de loi 120, chapitre 42, maintenant,
des Lois refondues du Québec.
Nous pensons qu'il va y avoir, oui, nécessité de
déposer un certain nombre de papillons sur des articles, parce que
certains éléments ne nous semblent pas suffisamment
attachés - si vous me permettez l'expression - pour garantir un certain
nombre de droits pour les citoyens et citoyennes du Québec. Nous allons
procéder, quant à nous, soit par la présentation de
certains papillons nous-mêmes ou par l'invitation au ministre de la
Santé et des Services sociaux de présenter des papillons à
cet égard. Il peut sembler que cet exercice se présente dans une
perspective assez ardue parce que, bon, c'est quand même assez technique
- aux quelque 600 articles du projet de loi 120 s'ajoutent maintenant ces 377
articles - mais il ne faut pas négliger - nous n'avons pas l'intention
de le faire non plus - au niveau de notre travail de parlementaires, l'examen
minutieux de toutes les questions que recèlent ces différents
articles.
Je me réfère souvent, quand on est dans la loi
d'application, à cette expression populaire qui veut que les petites
écritures, dans les contrats d'assurance, c'est souvent celles qui
portent le plus à conséquence. En ce qui a trait à la
grande couverture, j'ai appris depuis un bon nombre d'années que c'est
moins dans la résolution générale ou le texte
général d'une loi que l'on retrouve un certain nombre
d'embûches ou un certain nombre d'éléments qui sont de
nature à modifier le cours des choses, c'est plutôt dans les
règlements d'application, c'est plutôt dans le type de loi
d'application comme nous avons devant nous aujourd'hui. J'ai pris souvent
l'habitude de commencer par lire les règlements en application de lois
ou de certaines dispositions dans certains corps publics avant de
procéder à l'approbation de ces textes de nature
législative.
Alors, c'est dans ce contexte-là et nous allons, bien sûr,
en conclusion, en profiter pour soulever un certain nombre de questions qui,
inévitablement, se posent au moment où le calendrier
d'implantation de la réforme du ministre de la Santé et des
Services sociaux s'applique, pour avoir un certain nombre d'éclair-
cissements sur des choses qui se passent actuellement, qui risquent de se
passer, tout en constatant, finalement, que nos affirmations du mois
d'août 1991, au moment de l'adoption de 1991, au moment de l'adoption de
la loi 120, demeurent particulièrement d'actualité, compte tenu
des modifications et des ajustements qui sont apportés par le projet de
loi 15, ici, même si nous eussions préféré, sur le
plan législatif, commencer par discuter du projet de loi 9, qui risque
d'avoir aussi de très grandes conséquences, sinon des
conséquences davantage marquées sur la dispensation des services
santé et services sociaux et pour l'avenir de notre système de
santé et services sociaux que le projet de loi 15, même si
celui-ci recèle un bon nombre d'indications sur des choses qui peuvent
se produire à l'avenir, compte tenu de l'intention de ia majorité
ministérielle et du ministre de se donner des pouvoirs et
réglementations à certains égards, à certains
endroits qui nous semblent, au départ, exorbitants.
Alors, nous allons travailler, M. le Président, dans un esprit
d'ouverture, un esprit positif, en espérant contribuer à la
bonification de ce projet de loi qui vise à apporter le
complément juridique et un certain nombre de suites à la loi
120.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Très
bien, M. le député. Merci. (12 h 10)
M. Côté (Charlesbourg): Très
brièvement, M. le Président, moi aussi, je veux dire au
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue que c'est avec
beaucoup de hâte que j'attends l'appel du projet de loi 9, qui a 12
articles seulement. Évidemment, comme projet de loi, une chose est
certaine, c'est que j'anticipe aussi un certain nombre de satisfactions et de
plaisirs à pouvoir échanger avec l'Opposition sur le projet de
loi 9, et je suis assez convaincu qu'on aura très certainement de part
et d'autre quelques bonnes surprises lorsqu'on abordera le fond de ce projet de
loi. Il est nécessaire et, évidemment, plus vite on aura
terminé ici, plus vite on pourra aborder cette question fondamentale du
projet de loi 9, après avoir, bien sûr...
M. Trudel: II ne faut pas compter sur tout, là. Ha, ha,
ha!
M. Côté (Charlesbourg): ...passé à
travers du projet de loi 15 aussi, qui est la Loi électorale et...
M. Trudel: 36.
M. Côté (Charlesbourg): ...la loi sur les
référendums - le projet de loi 36, oui, pardon - qui est aussi
une loi qui a son importance. Donc, M. le Président, on peut commencer
dès maintenant, si vous le souhaitez.
Étude détaillée
Loi sur les services de santé et les services
sociaux et modifiant diverses dispositions législatives
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Merci, M. le
ministre. J'appelle donc l'article 1.
M. Côté (Charlesbourg): Les dispositions de la
présente loi ont pour objet de permettre l'application de la Loi sur les
services de santé et les services sociaux et modifiant diverses
dispositions législatives (1991, chapitre 42) modifiée par la
présente loi, Loi sur les services de santé et les services
sociaux et modifiant diverses dispositions législatives.
M. Trudel: Première surprise à cette commission, M.
le Président, adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors,
l'article 1 est adopté. J'appelle l'article 2.
Dossier de l'usager
M. Trudel: Mais qu'on ne prenne pas ça pour une habitude
qui sera prise.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): On n'était pas
habitués à ça, M. le Président. Je suis
estomaqué.
Article 2: L'article 19 de la Loi sur les services de santé et
les services sociaux et modifiant diverses dispositions législatives
(1991, chapitre 42) est modifié par l'insertion, dans la
troisième ligne du premier alinéa, après le mot
«tribunal», des mots «ou d'un coroner dans l'exercice de ses
fonctions».
M. le Président, peut-être un petit commentaire habituel.
Cette modification est requise pour assurer au coroner l'autorité
légale d'accéder au dossier de l'usager au même titre que
c'est le cas en vertu de l'article 7 de la loi actuelle. Il faut noter que la
mention «expression du coroner», dans l'article 7, avait
été ajoutée lors de l'adoption de la Loi sur la recherche
des causes et des circonstances des décès. L'absence de cette
mention, dans l'article 19 du chapitre 42, ferait perdre toute autorité
au coroner, dorénavant.
M. Trudel: M. le Président... Bon, là, on comprend
qu'il s'agit d'ajouter une personne qui est dans notre système.
M. Côté (Charlesbourg): Qui était
déjà là, dans la... Ce que je comprends, c'est que c'est
un oubli que nous avons fait. C'est ça, Me Gaudreau?
M. Gaudreau (Marc): Oui.
M. Trudel: Elle n'était pas là dans la version
120.
M. Gaudreau: Non, non. L'article 7 de la loi actuelle...
M. Côté (Charlesbourg): Pas 120.
M. Gaudreau: Dans la loi, actuellement, il est là, le
coroner.
M. Côté (Charlesbourg): Mais il n'était pas
dans la loi 120.
M. Trudel: M. le Président, sans connaître
parfaitement la Loi sur les coroners, qui a été modifiée
il y a deux ans maintenant - plus que ça, il y a cinq ans - est-ce que
les nouvelles responsabilités des coroners, qui ont, grosso modo, la
responsabilité d'enquêter non plus uniquement sur les causes des
décès mais de faire un certain nombre de recommandations...
Est-ce que l'accès au dossier confidentiel de l'usager, c'est
nécessairement une pièce qui peut faire en sorte que le travail
du coroner ne pourrait pas s'exercer s'il n'avait pas accès à ces
pièces confidentielles du dossier? Sauf erreur, la nouvelle loi des
coroners donne une responsabilité au niveau des circonstances d'un
certain nombre de décès et non pas sur la cause des
décès et, éventuellement, de recommander ou de faire
porter des accusations devant les tribunaux responsables en pareille
matière. Est-ce juste?
Le Président (M. Paradis, Matapédia): M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Si mon notaire n'est pas
capable d'y répondre, le ministre n'est pas capable d'y
répondre.
M. Gaudreau: Écoutez, la correction qu'on apporte ici dans
l'article a justement été présentée ou
proposée du fait que, dans la loi sur la recherche et les circonstances
des causes des décès, à au moins trois ou quatre endroits,
des fonctions spécifiques du coroner l'obligent à enquêter
soit sur des décès, soit, si on parle d'un décès
d'un bébé, dans le dossier de la mère de ce
bébé qui peut être à l'hôpital. C'est par
rapport à ces situations-là qu'on dit: Un accès
véritable pour les recherches des causes des décès.
Quand vous me parlez des pouvoirs généraux de
recommandation quant à des circonstances d'un ensemble
d'événements qui pourraient amener un coroner à faire des
propositions, ce pouvoir d'accès n'existe pas. C'est vraiment un pouvoir
d'accès au dossier attaché à des cas spécifiques.
Ce n'est pas un pouvoir général d'accès à tout
dossier de toute personne dans les établissements. Ça
m'apparaît comme ça, de ce que je me souviens des articles qui ont
appelé qu'on remette dans la loi la notion du coroner.
M. Trudel: Plus inquiétant que cela, quant à moi...
Le 10 mars dernier - ça, c'est une question très épineuse
- sauf erreur, la Cour suprême du Canada émettait un jugement en
rapport avec l'accès, par les compagnies d'assurances, au dossier
décrit comme étant le dossier confidentiel d'un usager et de
façon - si j'ai bien compris le jugement de la Cour suprême -
illimitée pendant la vie de l'usager en toutes circonstances, peu
importe si cet usager avait, conformément aux dispositions de 19, d'une
part, signé une autorisation pour une tierce personne ou un organisme
tiers de prendre connaissance du dossier confidentiel de l'usager, de son
dossier médical, son dossier psychosocial, peu importe là, son
dossier d'usager. Est-ce que le ministre n'a pas songé au fait que
ça serait important que l'on puisse également, à
l'occasion de ces modifications dans le projet de loi 15, en profiter peur
baliser très sérieusement l'accès au dossier confidentiel
des usagers par, en particulier - on va être très clair - les
compagnies d'assurances?
Il y a un risque là assez évident d'intrusion dans ce
qu'on peut considérer comme le plus - si l'expression peut s'employer -
intime de la vie privée de la part des compagnies d'assurances, qui,
entre vous et moi, parenthèse dans la parenthèse, gèrent
le risque vraiment minimal avec l'accès illimité à ce
dossier des usagers. Ça me semble ouvrir la porte, ce jugement, à
des abus difficilement mesurables. Quand même, c'est la porte ouverte
à ce que les informations qui se retrouvent, d'une part, dès le
moment où on a eu la permission de l'usager - on va le dire comme cela -
dans la compagnie d'assurances viennent à constituer une banque de
renseignements privés. Au moment où on n'a pas de
législation sur l'accès aux banques de renseignements ou aux
banques d'informations privées, ça peut constituer, quant
à la législation actuelle... La Cour suprême, comme
n'importe quelle autre cour de n'importe quel niveau, ne fait pas de droit,
elle constate et elle interprète. Ça ouvre donc une porte assez
immense, et le message que nous lançait, en quelque sorte, la Cour
suprême, c'est que, compte tenu des lois actuellement en vigueur, si ce
n'est pas le souhait du gouvernement légitime dans une province ou au
pays, eh bien, c'est au législateur d'y voir pour fermer la porte.
Alors, là-dessus, M. le ministre, je vous avais posé une
question à l'Assemblée nationale. Sauf erreur, vous avez
demandé à du monde de réfléchir, chez vous,
là-dessus. Alors, j'aimerais ça faire l'état de la
situation parce qu'on n'ouvre pas des lois - j'espère que le ministre ne
s'aligne pas là-dessus - à toutes les sessions. Je suis sûr
qu'on va se rejoindre là-dessus. Par ailleurs, il y a un pan assez
immense d'intrusion dans la vie privée par les compagnies d'assurances
qui a été confirmé, en quelque sorte, par la Cour
suprême le 10 mars dernier. (12 h 20)
M. Côté (Charlesbourg): Je me souviens très
bien de la question posée en Chambre qui déborde un peu, je
pense, notre niveau de responsabilité, mais qui est quand même un
phénomène assez important. Il y a donc, à la base de tout
cela, un consentement qui a été donné par un individu
à une compagnie d'assurances d'aller à son dossier.
Évidemment, ce qu'on doit comprendre dans ce cas-là, c'est un
consentement qui est presque donné à vie. C'est un peu gros,
merci, et ce n'est pas ce que nous souhaitons d'aucune manière, à
moins que l'individu lui-même consente. C'est encore son dossier, c'est
à lui, c'est lui qui peut consentir. Si ce consentement-là est
fait de manière normale par un individu qui consent, je ne pense pas que
ce soit à l'État de régir dans le dossier, qu'il soit
médical ou autre, d'un individu face à sa compagnie d'assurances.
Bon.
Évidemment, il y a un risque, il y a des risques à cette
ouverture très grande, mais ce qu'on a toujours tenté
d'éviter, et c'est là qu'est le débat très
important d'un dossier médical informatisé, c'est: Est-ce qu'on
peut garantir à l'individu qu'il n'y a pas quelqu'un qui va être
capable - entre autres, une compagnie d'assurances - d'aller fouiller dans le
dossier, de se servir de ces éléments-là pour ne pas
assurer un individu, par exemple?
Il faut s'entendre que les compagnies d'assurances, elles sont là
pour faire de l'argent, sauf la Croix Bleue. À ce que j'ai compris, elle
investit, si mon niveau de connaissances est assez... Ça me rappelle
notre commission parlementaire sur le financement. La Croix Bleue est venue
nous dire qu'elle donnait aux gens ses bénéfices en assurances
additionnelles. Mais au-delà de tout ça, les compagnies
d'assurances, il faut le comprendre, c'est clair, c'est connu de tout le monde,
elles sont là pour faire de l'argent et le réinvestir dans
d'autre chose.
Est-ce que c'est à ce moment-ci qu'on doit intervenir pour
baliser tout ça? Je ne le sais pas. Est-ce que ce n'est pas de la loi
d'accès à l'information aussi, en termes de
responsabilité? Je comprends que cet article-là nous permet,
là, de soulever le débat plus général de la
question que vous soulevez, qui était d'intérêt. Il n'y a
pas de conclusion chez nous, à ce moment-ci, de ce que j'ai compris,
non, mais une volonté de mettre à l'abri le dossier
médical pour des fins médicales, étant bien entendu que
l'individu qui consentirait à ce que son dossier médical soit
connu par Pierre, Jean, Jacques, Arthur, qu'ils soient de l'assurance ou
d'autres, c'est son droit le plus légitime de le faire.
M. Trudel: Oui, mais là, M. le ministre, je comprends
qu'on est au début de l'étude du projet de loi, mais je ne peux
pas me satisfaire de cette réponse-là, là. Bon, je
comprends qu'il y a de l'intérêt à aborder le sujet, et il
y a de l'intérêt à ce qu'on prévoie de colmater
cette
ronde de trous qui est apparue, pas uniquement dans cette loi-là,
mais à l'occasion de l'adoption d'un nouveau texte de loi. C'est quand
même béant, là, dans la loi sur l'organisation des services
de santé et des services sociaux. Je suis un peu inquiet de ce jugement
si large quant à l'accès d'une pièce de ce qui constitue
probablement la partie la plus intime d'une personne au niveau de sa vie, que
la loi ne soit pas plus balisée que cela et donne un accès
illimité.
Je veux bien noter la bonne volonté d'y voir, mais maintenant que
la Cour suprême... Ce n'est pas un débat qui avait
été amorcé avec l'adoption de la nouvelle loi, ça.
C'est parce qu'on était rendu en Cour suprême, donc ça
avait fait l'objet... On se souvient, en particulier, des circonstances dans
lesquelles ce cas-là avait été soulevé à la
Cour suprême. Sauf erreur, on est même allé fouiller dans le
dossier de l'Individu qui avait signé une autorisation de constater son
état de santé. On a utilisé cela pour aller dans le
dossier de l'individu pour déterminer que cet individu-là avait
eu des traitements de nature psychologique et, en conséquence - je le
dis sous réserve, parce que je n'ai pas le jugement devant moi
aujourd'hui - on refusait de payer la prime, parce qu'on en concluait que,
ayant eu des traitements de nature psychologique ou psychiatrique, on pouvait
assimiler ça à un suicide.
Alors, non seulement c'étaient des détails sur la vie
personnelle de l'individu quant à la photo du moment où il avait
probablement demandé d'être couvert par une prime d'assurance, par
une assurance personnelle, mais on s'est servi de cette autorisation-là
de façon illimitée, à aller jusqu'à saisir des
informations sur l'évolution de l'état de santé psychique
ou physique de cet individu-là, ce qui me semble un abus
extrêmement grave et de la responsabilité du législateur de
faire en sorte qu'on balise assez immédiatement, quant à moi,
qu'on puisse examiner très, très, très
précieusement ce bout de phrase qui dit: «Le dossier d'un usager
est confidentiel et nul ne peut y avoir accès, si ce n'est avec
l'autorisation de l'usager».
Que l'on balise ça au moins à l'accès au dossier
pour une fin spécifique et que, dans le temps, celui qui demande cet
accès au dossier soit obligé de décrire la nature
spécifique du besoin qu'il a d'aller consulter avec le consentement de
l'usager. Autrement, la pratique est difficilement balisable. Ça veut
dire qu'il y a une espèce de - le mot est un peu fort - chantage
vis-à-vis de l'usager quand on dit: Bon, si tu veux être couvert
par tel risque au niveau de ta vie personnelle, nous, en contrepartie, on veut
avoir accès à ton dossier, puis cela, sous prétexte
d'avoir une photo de l'état de l'individu. Eh bien, on vient de faire en
sorte que ce n'est plus la photo, c'est du film de sa vie dont on va se servir.
L'autre partie, j'en conviens, on peut la laisser au responsable, au ministre
des Com- munications, au niveau du respect ou du fait de baliser l'accès
aux banques de données, de renseignements à caractère
privé, chez des entreprises privées. mais, là, il me
semble, m. le ministre, qu'on ne peut pas se satisfaire uniquement de dire: on
va regarder ça un petit peu plus tard, là.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais ce que je disais,
c'est qu'il y a des principes. Il y a d'abord l'autorisation de l'individu. Je
pense qu'on est dans une situation où, effectivement, on est allé
assez loin, merci, en utilisant l'autorisation de l'individu. Le
préalable, c'est ça. Ce dont il est question, c'est de baliser
dans le temps pour ne pas que ce soit une autorisation à vie quant
à fouiller dans le dossier et pour des objets spécifiques, donc
la portée de l'autorisation plus spécifique quant à
l'accès au dossier médical. Je l'avais dit d'ailleurs à
l'époque. J'ai la même préoccupation parce qu'il ne faut
pas que ce soit une grande porte ouverte à prendre le dossier et
à l'envoyer à tous les vents. Ce n'est certainement pas ce que
les gens souhaitent au moment où ils donnent l'autorisation à ce
niveau-là.
Quand je disais tantôt, reporter dans le temps, ce n'est pas
reporter dans le temps à l'automne ou des choses comme celle-là.
Je pense qu'on a quelques jours à passer ensemble et je vais, en cours
de route, me mettre au parfum de ce qui a été fait, ce qui n'est
pas le cas maintenant, actuellement, compte tenu de l'ensemble des dossiers que
j'ai à traiter de ce temps-là. On pourra y revenir, mais en
prenant note dès maintenant que c'est un sujet que nous allons
réaborder. Toute suggestion qui pourrait provenir de l'Opposition
m'intéresse, sachant quelles difficultés on a eues à
l'époque et quels motifs on nous a imputés dans la loi 120 quant
à l'accès au dossier, à la confidentialité des
dossiers. Nous étions tous unanimes à avoir un objectif premier,
c'est de le protéger.
À partir du moment où l'individu donne accès
à son dossier, c'est une autre chose. Est-ce qu'on doit aller plus loin
sur le plan de l'accès au dossier? Est-ce qu'un oui veut dire: Sers-toi
n'importe quand avec tout ce qu'il y a dedans et à n'importe quel temps
durant ta vie? C'est une autre affaire. Je pense qu'on peut aborder une
certaine balise, mais je veux vérifier un certain nombre de choses
finales chez nous, et on y reviendra avant la fin de la commission. C'est
davantage dans ce sens-là.
M. Trudel: Je suis heureux que «le plus tôt
possible» se transforme «à l'intérieur de nos
discussions», en autant que faire se peut, parce que, oui, effectivement,
il s'agit ici d'un mandat tellement large, d'un mandat en blanc tellement large
pour l'usager qui signe un contrat, et le droit, sauf erreur encore une fois,
ne reconnaît pas les contrats à durée illimitée. Il
y a juste la
fois que tu réponds oui le jour de ton mariage que c'est un
contrat à durée illimitée. Tous les autres contrats,
c'est...
M. Côté (Charlesbourg): II y a des mécanismes
qui te permettent de l'arrêter.
M. Trudel: Ha, ha, ha! Mais c'est la seule fois où le
contrat est à durée illimitée.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
M. Trudel: II est à durée illimitée, et dans
ce contexte-là, il faut également se conformer au droit
généralement reconnu.
Il y a également, M. le ministre, une autre question pendante
à cette question de l'accès indéfini, en quelque sorte, au
dossier confidentiel de l'usager, c'est la responsabilité des
établissements. À cet égard, le jugement de la Cour
suprême portait également sur un deuxième objet, celui de
l'Incapacité ou de l'impossibilité juridique pour les
établissements du réseau de la santé et des services
sociaux de limiter dans le temps la période d'accès au dossier
d'un individu. (12 h 30)
Alors, ça, évidemment, eu égard à
l'organisation du système, ça peut causer un certain nombre de
difficultés parce que la plupart des établissements, selon mes
informations, se seraient donné, au cours des dernières
années, des règlements, ou plutôt des règles - on va
appeler ça des règles pour ne pas mélanger le langage au
niveau législatif - qui détermineraient une certaine
période, 30, 60, 90 jours, pour avoir accès au dossier de
l'individu, ou encore des règles qui définiraient la
période pendant laquelle l'établissement définit son
obligation de répondre à la demande de l'entreprise privée
là-dessus. Est-ce qu'il y a eu des représentations de l'AHQ
auprès du ministère là-dessus? Est-ce que cette partie du
jugement a été également analysée chez vous? Est-ce
qu'il y a des dispositions également qui pourraient être prises
à l'intérieur des règlements ou de la loi pour faire en
sorte que les établissements ne soient pas également
eux-mêmes soumis à une espèce d'auberge espagnole qui
ferait en sorte qu'ils seraient soumis à l'impossibilité
d'adopter des règles de fonctionnement pour en arriver à
répondre aux besoins des entreprises privées?
Un des dangers, évidemment, là-dedans, si ça aussi
ce n'est pas balisé, tel que le fait ressortir la Cour suprême -
il n'y a pas de balises juridiques pour limiter ça, paraît-il, il
n'y a pas d'assises, il n'y a pas d'élément habilitant dans l'une
ou l'autre des lois qui concerne l'organisation des services de santé et
services sociaux - c'est que les établissements en arrivent à
être des espèces de fournisseurs de services pour l'entreprise
privée, ce qui entraîne des coûts assez énormes du
fait qu'ils n'ont pas d'assises législatives habilitantes au niveau de
l'adoption de règles ou de règlements internes pour
répondre à ces demandes des entreprises privées. Est-ce
que cela, ça a fait l'objet également d'examens précis au
niveau du ministère?
M. Côté (Charlesbourg): À mon niveau,
à tout le moins, je n'ai pas souvenance que l'AHQ nous ait fait part
d'un point de vue à ce niveau là. Quant à ceux qui
m'accompagnent autour de la table et en dehors de cette table, on m'indique la
même réponse. Il s'agirait peut-être que je puisse
vérifier sur le coup du midi auprès de Mme Demers, en
particulier, qui peut-être, elle, à son niveau, ou d'autres
personnes au niveau du minstère... À ma connaissance, quitte
à vérifier, il n'y a pas eu de ces
représentations-là au niveau du ministère. Je reviendrai
dans l'après-midi pour vérifier, ayant vérifié.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Est-ce que
l'article 2 est adopté? Non?
M. Côté (Charlesbourg): Je reviendrai dans le
global, là. Je pense qu'il va falloir le traiter de manière
globale.
M. Trudel: Tout à fait. Le troisième
élément de questionnement avec cette modification quant à
l'accès au dossier confidentiel, c'est, par ailleurs, toute
l'opération informatisation qui semble s'être amorcée en
particulier dans les centres hospitaliers au Québec. Le ministre a
annoncé un certain nombre de fonds supplémentaires pour
procéder à une telle opération. Est-ce que, dans
l'opération informatisation des dossiers des usagers dans les centres
hospitaliers, il y a un protocole général quant à la
façon de faire et quant à la garantie? Vous le mentionniez
vous-même tantôt, il y a des éléments un peu
rocam-bolesques là-dedans toujours un peu à l'image de ces faits
exceptionnels de jeunes prodiges ou de jeunes génies qui
réussissent à percer les banques - c'est un peu de la fiction -
de la NASA ou ces choses-là. Est-ce qu'il y a un protocole qui a
été établi quant à la procédure et quant aux
garanties dans la réalisation de l'opération quant au stockage
des informations, quant à la sécurité de ces informations,
à l'occasion d'une opération informatisation des dossiers des
usagers dans les centres hospitaliers?
M. Côté (Charlesbourg): Le projet qui est le plus
avancé est celui de Sherbrooke, au CHUS, qui est Ariane, si ma
mémoire est fidèle, que j'ai eu l'occasion de voir.
C'était la première fois dans tous ces dossiers-là que je
pouvais constater de visu un patient dans un lit avec un écran à
côté, avec des professionnels avec des clés d'accès
qui questionnaient le dossier. Je n'ai pas vu ça ailleurs. Quand j'ai
fait Anna-Laberge, c'était encore un patient ou un
bénéficiaire inconnu, alors que, dans d'autres cas aussi et
dans tous les cas, il n'y a pratiquement rien qui peut se faire si notre
Commission d'accès à l'information n'est pas
Impliquée.
Donc, dans tous les cas, ça fait l'objet d'une approbation de la
Commission d'accès à l'information qui suit de très
près l'évolution de ces dossiers-là, finalement, à
notre grande satisfaction. On a toujours dit qu'il n'était pas question
de progresser dans ces cas-là s'il n'y avait pas une surveillance
constante de la Commission d'accès à l'information. Il y a donc
entre l'établissement et la Commission d'accès à
l'information des protocoles qui régissent l'implantation de ces
systèmes-là, celui du CHUS à Sherbrooke étant le
plus avancé.
M. Trudel: Mais les 800 000 $ que vous avez annoncés pour
supporter cette opération, ça permettrait éventuellement
d'informatiser quel quantum de dossiers, si c'est défini en ces
termes-là?
M. Côté (Charlesbourg): Là-dedans, 800 000 $,
vous avez compris avec moi qu'on ne va pas loin.
M. Trudel: On ne va pas loin, oui. M. Côté
(Charlesbourg): Alors...
M. Trudel: On peut se rendre à Sherbrooke, mais pas diable
plus loin.
M. Côté (Charlesbourg): 800 000 $, ce n'est pas
beaucoup.
M. Trudel: Bien, pas beaucoup, ça dépend pour qui,
là. J'ai tellement été étonné hier
d'entendre le ministre, dans la présentation de son projet de loi, dire
qu'il y avait certaines modifications qui étaient apportées
à la Loi sur la santé et la sécurité du travail
afin que le système de santé et des services sociaux puisse
fournir des services gratuits - il a employé le mot
«gratuit» - aux usagers du système de santé et de
sécurité au travail, j'en suis resté rivé à
ma chaise que ce mot puisse sortir de la bouche du présent ministre de
la Santé et des Services sociaux, sachant très bien qu'il n'a
peut-être pas saisi encore, le ministre, quelle est la différence
entre la gratuité et le financement universel de nos systèmes de
santé et de services sociaux.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Le ministre a
très bien... Évidemment, s'il n'avait pas perçu
jusqu'à maintenant tout cela, il est bien évident qu'un
personnage aussi illustre que le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamlngue, encore recteur d'université, aurait
manqué, pendant ces nombreuses heures d'échanges, de bien former
celui qui est vis-à-vis de lui. À ce moment-là, ce serait
un aveu d'échec de ses capacités d'éducateur et de
pédagogue.
M. Trudel: Quelquefois, il y a de ces revers dans la vie.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. D'ailleurs, c'est pour
ça que vous en êtes sorti. Donc, M. le Président, il y a
toute une série d'informations qui nous sont nécessaires pour
l'ensemble de la planification. Un des constats que nous avons... Vous le savez
aussi, même dans votre région, les gens viennent vous dire
quotidiennement et de manière régulière: Je suis
sous-financé par rapport à un tel. On a encore entendu ça
il y a deux semaines, puis la semaine dernière encore. Il y a toujours
du sous-financement dans le réseau. Quand on est dans une situation
où on veut essayer de comparer, ça devient extrêmement
difficile. Vous en avez eu une petite expérience dans votre
région.
Il est clair que, sur le plan de l'informatisation, ce que nous
souhaitons, c'est de l'information qui va nous permettre de comparer des
choses. Ce n'est pas de l'information qui est, si vous me passez l'expression,
«taggée» sur un individu. Ce n'est pas de l'information
nominative. C'est des renseignements quant aux services dispensés et
éventuellement aux coûts qu'ils engendrent pour être capable
de vérifier, dans un établissement ou dans un autre, les
coûts par rapport à des services dispensés par rapport
à un autre établissement qui dispense les mêmes services et
ses coûts.
Donc, l'idée d'aller plus avant sur le plan de l'informatisation
au niveau des centres hospitaliers, ou des CLSC, ou des centres d'accueil et
d'hébergement va dans ce sens-là. Ce n'est pas la transmission
d'informations attachées à un individu, qui, finalement, est sans
nom. C'est ça le...
M. Trudel: C'est plutôt développer un système
d'information-gestion.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: C'est davantage vers cette orientation-là.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, alors qu'il
n'y a pas d'autres expériences qui vont démarrer sur le plan de
l'informatisation de dossiers de bénéficiaires comme c'est le cas
à Sherbrooke, comme c'est le cas à Saint-François
d'Assise, comme c'est le cas à Maisonneuve-Rosemont ou Anna-Laberge.
C'est trois projets distincts, mais il n'y en aura pas d'autres. Il y en a
suffisamment. Avant d'engloutir des fortunes là-dedans, on va tenter de
savoir la vérité et ce qui peut le mieux nous servir et servir le
bénéficiaire aussi. (12 h 40)
Donc, il n'y aura pas d'expérience nouvelle à moins de
phénomènes tout à fait extraordinaires. C'est suivi par la
Commission d'accès à
l'information. Par la suite, il s'agit pour nous, pas par la suite mais
concurremment, de se doter de moyens d'information, pas de cas d'individus, pas
d'individus, mais davantage de soins dispensés pour être capable
d'avoir des éléments comparables, là, et d'avoir une base
équitable de financement pour les intervenants.
M. Trudel: Évidemment, on aurait pu aborder ici aussi
l'autre immense volet de la carte à puce, là, qui est
omniprésente dans ce projet de loi là. Je dis tout de suite au
ministre que je réserve toutes ces questions au moment où on
abordera la question de la photo sur la carte de l'assurance-maladie. Je
comprends que, sur cet article 2... On va suspendre l'article en attendant les
réponses.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne pense pas que ce soit
par cet article-là qu'on va régler, M. le Président, le
problème qu'on a soulevé. On aura l'occasion d'y revenir. On a
dit qu'on y reviendrait, sur la problématique particulière qui
découle du jugement qui nous invite à être très
prudent à ce niveau-là et à tenter de fermer les portes
quant aux abus d'utilisation.
M. Trudel: Bien, c'est dans ce contexte-là que je
souhaiterais qu'on suspende l'article et, si les informations
supplémentaires qu'on devrait nous amener, ces Informations ne nous
permettaient pas de conclure, bien, on ira sur l'adoption à
l'unanimité ou la division. J'aurai peut-être une suggestion
à faire après les informations qui nous seront
communiquées par le ministre dans le contexte actuel.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors, je
comprends donc que nous suspendons l'article 2.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, M. le
Président.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
J'appelle l'article 3.
Plaintes des usagers
M. Côté (Charlesbourg): L'article 38 de cette loi
est modifié par le remplacement, au dernier alinéa, des mots
«à l'usager et au professionnel concernés» par les
mots «au conseil d'administration et en remettre une copie au
professionnel concerné».
Cette modification vient rendre conforme à la procédure
actuelle le suivi attaché à l'examen d'une plainte portant sur un
acte médical, dentaire ou pharmaceutique. La recommandation du CMDP ou
du médecin désigné doit être transmise au conseil
d'administration pour décision, car c'est seulement lui qui peut prendre
des mesures disciplinaires à l'égard d'un médecin, d'un
dentiste ou d'un pharmacien, suivant les articles 249 et 250 du chapitre 42,
qui est la loi 120. Cela découle du fait que ces personnes exercent leur
profession dans le centre exploité par l'établissement en vertu
d'une nomination par le conseil d'administration et non en vertu d'un lien
d'emploi sous l'autorité executive du directeur
général.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Est-ce que
l'article 3 est adopté? M. le député?
M. Trudel: Donc, il y a obligation de remettre au conseil
d'administration... Je m'excuse là, je cherche à faire la
concordance. Celui qui a acheminé la plainte doit transmettre sa
recommandation au conseil d'administration et en remettre une copie au
professionnel concerné.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: L'usager, lui? Il faudrait reprendre, si je
comprends... Il faudrait reprendre la mécanique, là.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 4 répond
parce que c'est l'usager: «Le cadre supérieur en informe par
écrit l'usager.» Si on regarde juste l'article qui vient par la
suite, là...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): On peut peut-être les
examiner les deux en même temps, M. le Président.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): On pourrait peut-être
lire l'article 4. Ça va nous donner la séquence.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Allez-y, M.
le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 39 de cette loi
est remplacé par le suivant: «Le directeur général
avise le cadre supérieur de la décision prise par le conseil
d'administration concernant la plainte de l'usager visée à
l'article 38. Le cadre supérieur en informe par écrit
l'usager.»
Il y a la même préoccupation à l'article 5 aussi,
toujours dans l'information de l'usager.
M. Trudel: À 5?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. À 5, qui suit,
on dit: L'article 41 de cette loi est modifié par l'addition, à
la fin, de l'alinéa suivant...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...donc toujours la
même préoccupation: «Dans ces cas, le cadre supérieur
en informe par écrit l'usager.»
M. Trudel: En fait, c'est pour permettre le retour, je veux dire,
toute la...
M. Côté (Charlesbourg): La chaîne.
M. Trudel: La chaîne permettait de monter jusqu'au conseil
d'administration...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: ...et, là, il y a obligation au conseil
d'administration de transmettre, celui à qui a été
acheminé la plainte, au professionnel concerné et au CMDP, s'il y
a lieu, dans le cas des plaintes médicales, et à l'usager
également...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: ...pour lui permettre éventuellement d'aller en
appel du mécanisme pour que ça redescende, en quelque sorte,
l'obligation de redescendre. Même si on avait pu présumer que
c'eût été normal que l'on fasse sortir le résultat
de la plainte du conseil d'administration, on aime mieux, je pense, ici,
boucher la possibilité qu'il n'y ait pas de redescente de l'ascenseur au
niveau de la plainte.
Ces articles sur le mécanisme de traitement de plaintes dans le
réseau de la santé et services sociaux, sauf erreur, n'ont pas
encore été promulgués par le Conseil des ministres.
M. Côté (Charlesbourg): Dans les 71 mesures de la
première phase d'implantation de la réforme, il y a une
préoccupation à ce niveau-là. Inévitablement, nos
objectifs sont de faire en sorte qu'on puisse procéder le plus
rapidement possible, et la loi d'application était, quant à nous,
dès son adoption, le point de démarrage d'un certain nombre de
gestes à poser à ce niveau-là, comme les codes
d'éthique, par exemple.
M. Trudel: Ça signifie que c'est à partir du mois
d'octobre ou du mois de...
M. Côté (Charlesbourg): Dans la séquence, les
nouveaux conseils d'administration prennent la relève au mois d'octobre.
Au moins leur laisser la chance... Dans certains cas, ça se fait bien,
parce que les gens sont intégrés dès maintenant. Dans
d'autres cas, ça sera au mois d'octobre. Une chose est certaine, c'est
qu'il y a un certain nombre de devoirs à faire pendant cette
période-là, et on peut estimer qu'en avril 1993 on serait dans
une situation où, effectivement, tout le monde sera au même
diapason.
M. Trudel: Je comprends qu'au niveau régional il va
certainement falloir, en termes de concordance, que la bebite soit
créée, que l'organisme existe, que la régie existe avant
de lui demander d'assister ou de poser quelque geste que ce soit.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Il faut que
les trois niveaux soient en fonction... L'objectif, c'est que les trois niveaux
soient opérationnels au 1er avril 1993: au niveau du commissaire aux
plaintes, au niveau régional et au niveau local.
M. Trudel: Est-ce que le ministre a l'intention de
désigner, dans les meilleurs délais, à défaut
d'avoir accepté la suggestion de l'Opposition que ce soit le Protecteur
du citoyen, le commissaire aux plaintes, de façon à ce qu'il
puisse assister, en quelque sorte, à la détermination des
mécanismes d'application de traitement de plaintes à
l'établissement et dans les nouvelles régies régionales?
De notre côté, nous avions également suggéré
que le Protecteur du citoyen puisse agir en ce sens-là. Comme le
ministre a été dans l'impossibilité de faire reculer le
ministre de la Sécurité publique là-dessus, on va
espérer qu'il nomme le plus rapidement possible le commissaire au
traitement des plaintes du ministère pour qu'il puisse agir, en quelque
sorte, comme conseiller, s'assurer que les droits des individus, malgré
les recommandations de la commission des institutions, puissent être
assurés dans le système de santé et services sociaux.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, le
ministre de la Sécurité publique est un homme...
M. Trudel: Dur.
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est un homme qui
défend ses dossiers, comme le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue, comme le député de Joliette,
comme d'autres députés, le député de
Matapédla, et qui a ses convictions inspirées d'un
passé...
M. Trudel: Qui s'est inspiré d'en haut, si on comprend
bien!
M. Côté (Charlesbourg): ...et de faits concrets. Il
ne s'agissait pas, dans ce cas-là, ni dans d'autres cas, de constituer
des empires. Ce que nous avons voulu faire, c'est nous assurer que le
traitement des plaintes, premier niveau, deuxième niveau et
troisième niveau, soit le plus impartial possible. Je ne dis pas qu'il
n'aurait pas été impartial s'il avait été au
Protecteur du citoyen. C'est une autre affaire. Moi, j'ai toujours dit que
j'étais prêt, à l'époque, à vivre avec cette
situation-là. On a choisi une autre situation qui me paraît
très, très respectable. On
va faire en sorte que, au début de l'automne, on soit dans une
situation où le commissaire aux plaintes soit déjà
désigné et puisse commencer à travailler.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Est-ce que
l'article 4 est adopté?
M. Trudel: Je veux juste m'assurer une dernière fois, au
niveau du libellé... Donc, la modification à 38 oblige à
remettre une copie de la décision prise au conseil d'administration au
professionnel concerné, et c'est bien 39 qui dit: «Le directeur
général avise le cadre supérieur de la décision
prise par le conseil d'administration concernant la plainte de l'usager
visée à l'article 38. Le cadre supérieur en informe par
écrit l'usager.» (12 h 50)
(Consultation)
M. Trudel: Alors, c'est copie de la décision, hein?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: C'est le conseil d'administration qui prenait la
décision, qui prend la décision. Ce n'est pas le cadre
supérieur.
M. Gaudreau: C'est ça. On est en matière d'une
plainte médicale, dentaire ou pharmaceutique. Ça échappe
au cadre supérieur. C'est du domaine du conseil d'administration.
M. Côté (Charlesbourg): On se rappellera que, dans
l'économie de la loi 120, c'est le conseil d'administration qui nomme le
professionnel avec des privilèges et avec des droits, des obligations.
La logique veut qu'on se retrouve au conseil d'administration s'il y a des
sanctions à prendre.
M. Trudel: S'il y a des sanctions à prendre.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Mais dans le cas d'une
plainte aussi. Il faut qu'elle revienne inévitablement à ce
niveau-là. Ce n'est pas uniquement dans le cas d'une sanction, mais on
dit: Dans le cas d'une sanction. Si vous avez, par votre comportement, par vos
agissements, causé un préjudice à un individu qui a
porté plainte, il faut que ça remonte. Là, le conseil
d'administration, on se rappellera, avait un certain nombre de choix. Il y a
les corporations professionnelles, et ainsi de suite.
M. Trudel: Mais regardez, il y a quelque chose de
différent, ici, là. La fin de l'article, de 38, se terminait par:
Celui qui a acheminé la plainte - le cadre supérieur...
M. Côté (Charlesbourg): À qui a
été acheminée la plainte.
M. Trudel: «Celui à qui a été
acheminée la plainte - pardon - doit transmettre sa recommandation
à l'usager et au professionnel concernés.» Ce sera
remplacé par les mots «Celui à qui a été
acheminée la plainte doit transmettre sa recommandation au conseil
d'administration et en remettre une copie au professionnel
concerné.» Là, je prends note de ça, que sa
recommandation au conseil d'administration, il en transmet une copie au
professionnel concerné.
M. Gaudreau: Structure interne du CMDP...
M. Trudel: Oui, ça va.
M. Gaudreau: ...examen des plaintes...
M. Trudel: Parfait. Traitement disciplinaire, etc. Quand la
recommandation est transmise au conseil d'administration, celui-ci,
évidemment, en dispose. Tout de suite après, le directeur
général, qui est au conseil d'administration, il avise le cadre
supérieur de la décision prise par le conseil et le cadre
supérieur concerné, il en informe par écrit l'usager. La
recommandation faite au conseil d'administration, l'usager ne voit jamais
ça quant à sa plainte à lui.
M. Gaudreau: C'est le processus actuel du traitement et d'examen
d'une plainte médicale, pharmaceutique ou dentaire. Ça
participe...
M. Trudel: C'est ce qu'on appelle le fait que l'usager est
dessaisi dès le moment où la plainte est portée par le
cadre supérieur, le cas échéant, ici, au CMDP. La plainte
n'appartient plus à l'usager, elle appartient, juridiquement, au CMDP de
l'établissement concerné.
Ça, ça correspond à une façon de faire les
choses au plan professionnel, c'est-à-dire qu'il y a tout un
questionnement au niveau des comités disciplinaires, autant dans les
corporations professionnelles, quant à la protection du public et quant
au traitement des plaintes dans les établissements où en quelque
sorte, en particulier au niveau des plaintes de nature médicale,
dès le moment où la plainte est reçue, l'usager est en
dehors du décor. Lui, il est évacué de ça. C'est
maintenant les professionnels concernés dans le collège
prévu à cet effet, qui s'appelle le CMDP, qui prennent charge de
la plainte. Il me semble que c'est difficile d'accepter que, même au
niveau de la recommandation, pas de la décision, de la recommandation,
l'usager ne soit pas, si vous me permettez l'expression, remis dans le
portrait, quand on prend soin de remettre le professionnel concerné dans
le portrait. Imaginez la situation d'ici.
Donc, je lève une plainte en ce qui concerne un acte
médical, que je porte au cadre
supérieur désigné dans l'établissement.
Celui-ci, en conformité avec les dispositions de la loi, transmet la
plainte au CMDP. Le CMDP mène sa propre enquête, prend les
informations, évalue les circonstances et l'acte, etc., et émet
une recommandation, tout en prenant soin - il faut que je le note quand
même - de mentionner que, lors de son examen de la plainte, il doit
être permis à l'usager et au professionnel de présenter
leurs observations. Il n'y a pas d'obligation. Il peut être permis
à l'usager de présenter ses observations sur la plainte. Mais,
dès le moment où le CMDP en arrive à une recommandation,
forcément de nature disciplinaire, tout ça est acheminé au
professionnel concerné au conseil d'administration.
Entre vous et moi, si on veut parier d'équité dans la
prise de décision, au niveau du conseil d'administration, vous savez
bien que la connaissance de la recommandation va faire en sorte que le
professionnel concerné - je vais employer les mots les plus polis - peut
faire valoir un certain nombre d'arguments - la liberté existe pour tout
le monde - auprès des membres du conseil d'administration, ce qui n'est
pas le cas de l'usager, parce que, lui, évidemment, il est dans le
néant, il n'existe pas.
Alors, ça me semble une lacune assez grave qui existe ici, parce
que l'usager est dessaisi de sa plainte dans le cheminement de la plainte
jusqu'au conseil d'administration. L'intention du législateur, ici,
c'était de corriger la redescente du dossier, mais, à l'examen de
cet ajout, de cette clause, on s'aperçoit qu'il y a là une
confirmation assez claire que l'usager est dessaisi de son dossier dès
le moment où sa plainte est transmise au CMDP.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'on se comprend
bien, là, ce n'est pas des modifications que nous apportons à
partir de cette loi qui changent la situation. Sur le plan de l'analyse, on
fait une analyse plus critique avec le recul de ce qu'on a déjà
décidé dans la loi 120. Ce n'est pas le fait d'introduire les
mesures qu'on a introduites à ces articles qui change la situation que
vous évoquez. C'est une situation qui est dans la loi 120, qu'on a
déjà adoptée. Il faut bien faire la distinction des choses
que nous faisons aujourd'hui. Donc, c'est un choix qui a été fait
à l'époque. Il peut être judicieux ou pas, il peut avoir
ses lacunes à l'intérieur de ça, mais, une chose est
certaine, c'est que ce n'est pas l'introduction des amendements que nous
proposons par la loi d'application qui change ce que vous évoquez.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Je vous
rappelle qu'il est déjà 13 heures.
M. Trudel: Une remarque...
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Oui,
rapidement. (13 heures)
M. Trudel: ...terminale, pas terminale là-dessus, mais...
Permettez-moi d'y penser un peu. Non, M. le ministre, avec tout le respect que
je vous dois, je pense que votre raisonnement n'était pas correct, qu'il
n'y a pas de modifications par rapport à ce que nous adoptions dans la
loi 120. Je note qu'à la fin de l'article 38 actuel on dit qu'il doit
transmettre sa recommandation à l'usager et au professionnel
concernés. Ici, on va lui faire l'obligation de transmettre sa
recommandation au conseil d'administration, parce que c'est lui qui prend les
mesures disciplinaires, en vertu des droits et privilèges qui ont
été accordés, et d'en remettre une copie au professionnel
concerné. Il me semble, à l'analyse, que la modification
technique pour que ça se situe à la bonne place, la transmission
du résultat de la recommandation, ça évacue l'usager. Il
me semble. Alors, je vous laisse réfléchir là-dessus. On
pourra y revenir, si vous permettez.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors, nous
suspendons nos travaux jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 h 1)
(Reprise à 15 h 27)
Le Président (M. Philibert): À l'ordre! Alors, la
commission des affaires sociales reprend ses travaux. Un bref
résumé: l'article 2 a été suspendu et on voit les
articles 3, 4 et 5 en bloc.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 1 est
adopté, M. le Président.
Une voix: Oui.
Le Président (M. Philibert): L'article 1 est
adopté, bien sûr, mais, si j'ai l'honneur et le privilège
de présider demain et qu'on est rendu à l'article 40, je ne ferai
pas la nomenclature de ceux qui ont été adoptés.
M. Côté (Charlesbourg): Je vous comprends tout
à fait, M. le Président.
Le Président (M. Philibert): Alors, je n'ai pas voulu
établir de précédent.
M. Côté (Charlesbourg): Comme vous n'étiez
pas là ce matin, c'est juste pour vous dire qu'à notre grand
étonnement l'article 1 a été adopté dès
lecture faite.
M. Trudel: Ipso facto.
M. Côté (Charlesbourg): On n'était pas
habitués à ça. Après ça, on a discuté
des autres
articles.
Le Président (M. Philibert): Alors, si ça peut
aider les travaux, je pourrais même me permettre de féliciter
l'Opposition.
M. Trudel: Voulez-vous préciser un petit peu plus parce
que, dans mon dépliant électoral, il faut que je marque le nom du
député qui a parlé.
Le Président (M. Philibert): Je vous autorise à le
faire, mais vous direz que c'est sous toutes réserves et
temporaire...
M. Trudel: C'est ce que je ne voulais pas entendre.
Le Président (M. Philibert): ...ponctuel.
M. Trudel: C'est ce que je ne voulais pas entendre. Vous perdez
tout le mérite de votre première phrase.
Le Président (M. Philibert): Alors, on débute nos
travaux. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, on
discutait, ce matin, d'un amendement qui... Nous en étions à
discuter d'un rapport du CMDP ou de la recommandation du CMDP au conseil
d'administration, concernant une plainte d'un individu au niveau du conseil
d'administration. Nous avions incorporé l'obligation de transmettre
cette recommandation au professionnel et, par le fait même, ça ne
se transposait pas dans le cas de l'usager. Donc, c'est là que nous en
étions, tentant de trouver une équité, alors qu'on sait
que le conseil d'administration, quant à lui, prendra une
décision et que cette décision du conseil d'administration sera
transmise, par l'intermédiaire du cadre supérieur qui est
responsable du traitement des plaintes, donc, à l'usager. (15 h 30)
Évidemment, c'est un petit peu tout ça qui faisait l'objet
de nos préoccupations, dans un souci d'équité à la
fois vis-à-vis du plaignant et, si je peux m'exprimer ainsi,
vis-à-vis de celui qui est victime de la plainte, s'il peut être
victime, mais du professionnel qui est concerné par la plainte
logée par un usager.
Alors, M. le Président, pour tenter de solutionner, dans notre
souci d'équité envers tout le monde, on pourrait peut-être
trouver l'endroit où on pourrait insérer «une
décision motivée». Dans la mesure où on parle de la
motivation de la décision du conseil d'administration qui,
forcément, sera transmise à la fois au professionnel et aussi
à l'usager, à ce moment-là, je pense que, sans
nécessairement être obligé de transmettre copie de la
recommandation du CMDP qui, lui, doit la transmettre au conseil
d'administration, en créant l'obligation au conseil d'administration de
motiver la décision et, bien sûr, les arguments, soit pour ou
contre, de la recommandation du cmdp qui apparaîtrait dans la
motivation...
M. Trudel: Donc, ce serait une façon, oui, de traduire
l'équité recherchée dans le traitement de la plainte, dans
le traitement lui-même, évidemment, dans le résultat qui
aboutit au conseil d'administration - on est toujours, il faut le rappeler, au
niveau des plaintes au niveau médical - et qui implique donc, d'abord,
le corps disciplinaire de l'établissement concerné, le CMDP, et,
par ailleurs - et c'est ça qui doit nous guider, quant à moi - la
possibilité de recourir - je n'emploie pas le mot «appel»
parce que ce n'est pas un appel de la décision - de
référer la décision, soit de la part de l'usager, soit de
la part du professionnel concerné, à la corporation
professionnelle concernée. Alors, pour l'usager en particulier, il faut
bien que, quelque part, il y ait l'essence de la décision prise par le
conseil d'administration, ce qui n'implique pas automatiquement qu'on doive
transmettre la conclusion du corps disciplinaire concerné dans
l'établissement, qui s'appelle le CMDP, mais que le plaignant ait
accès aux informations qui ont permis, je ne sais pas, moi, d'accepter,
de rejeter, ou d'accepter en partie, ou de rejeter en partie la plainte qui a
été adressée. Si on trouvait l'endroit, dans le
mécanisme de 3, 4, et 5, où inscrire la nécessité
pour le conseil d'administration de faire parvenir une copie motivée de
la décision et au professionnel et à l'usager, il me semble qu'on
retrouverait là une base d'équité qui me semblerait
minimale dans le souci que nous avons que le traitement de la plainte soit fait
de façon efficace, transparente.
M. Côté (Charlesbourg): Ça implique aussi
que, dans l'amendement qui était proposé, on le fasse
disparaître et qu'on en remette copie au professionnel concerné.
L'article se lirait davantage: «Celui à qui a été
acheminée la plainte doit transmettre sa recommandation au conseil
d'administration.» Point.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, c'est le dernier
alinéa qui se lirait comme ça.
M. Trudel: Oui. Parce que, là, toujours dans la balance
des avantages et des inconvénients, que l'un ou l'autre, le
professionnel ou l'usager, ne soit pas traité de façon
différente. Alors, celui qui a traité la plainte, organisme ou
personne, transporte ses conclusions - si je peux employer cette
expression-là - au conseil d'administration et, là, la
décision motivée est, par ailleurs, transmise et au professionnel
et à l'usager concernés. Alors, je peux faire une
suggestion? Il me semble qu'on n'aura pas bien le choix d'ajouter un
autre paragraphe à 38.
M. Gaudreau: Non. Ça va être à 39.
M. Trudel: À 39?
M. Côté (Charlesbourg): 39.
(Consultation)
M. Trudel: Oui. Permettez! À ce moment-là,
effectivement, c'est à 39 qu'il faut l'insérer...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...mais ça peut être du type: «Le
directeur général avise le cadre supérieur de la
décision motivée prise par le conseil d'administration concernant
la plainte de l'usager visée à l'article 38.» Et,
là, je pense qu'il faudrait dire: «Le cadre supérieur
transmet la décision motivée du conseil d'administration à
l'usager et au professionnel.» Parce que, là, au bout de la
course...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Oui.
M. Trudel: ...même chose. Si c'est transmis à
l'usager, on va le transmettre au professionnel concerné aussi, bien
sûr.
Le Président (M. Philibert): On semble s'entendre. Est-ce
qu'on va avoir un libellé d'ajout de paragraphe ou d'amendement? Alors,
en attendant, est-ce qu'on ne pourrait pas, étant donné qu'on
s'entend sur l'article 3, adopter l'article 3?
M. Trudel: Oui, avec une modification, celle-là...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...que le ministre a mentionnée
tantôt.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. M. le
Président, l'article 3 se lirait comme suit... Si on veut bien, relisons
38 au complet, c'est le 3 de 15: «38. Lorsque la plainte de l'usager
porte sur un acte médical, dentaire ou pharmaceutique et si un conseil
des médecins, dentistes et pharmaciens est institué pour
l'établissement, le cadre supérieur doit acheminer la plainte
vers ce conseil et en informer par écrit l'usager. «En l'absence
d'un conseil des médecins, dentistes et pharmaciens, le cadre
supérieur doit acheminer la plainte vers le médecin
désigné à cette fin par le conseil d'administration et en
informer par écrit l'usager. «Le cadre supérieur transmet
une copie de la plainte qui lui est formulée au professionnel qui fait
l'objet de la plainte. Lors de son examen, il doit être permis à
l'usager et au professionnel de présenter leurs observations. «Le
professionnel qui a fait l'objet de la plainte a accès au dossier de
plainte d'un usager. «Celui à qui a été
acheminée la plainte doit transmettre sa recommandation au conseil
d'administration.»
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Philibert): Ça, c'est le
libellé?
M. Côté (Charlesbourg): On ne devait pas en
avoir.
Le Président (M. Philibert): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Adopté.
Le Président (M. Philibert): Adopté. Est-ce que
l'article 3, tel qu'amendé, est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Adopté.
Le Président (M. Philibert): Adopté. Article 4.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
l'article 39 de cette loi est remplacé par le suivant: «39. Le
directeur général avise le cadre supérieur de la
décision prise par le conseil d'administration concernant la plainte de
l'usager visée à l'article 38. Le cadre supérieur en
informe par écrit l'usager.»
À ce moment-là, il est clair que, compte tenu des
discussions qu'on vient d'avoir, il y a un papillon qui est à être
rédigé à ce moment-ci pour être conforme à la
volonté exprimée par les parlementaires dans leur souci
d'équité. Donc, il y a un papillon qui vient.
M. Trudel: Qui est en train d'éclore. M.
Côté (Charlesbourg): Oui, oui. M. Trudel: En attendant
l'éclosion...
Le Président (M. Philibert): En attendant, on pourrait se
transformer en fleur sur laquelle le papillon va se nourrir.
M. Gaudreau: Pour l'article 39, est-ce qu'il ne serait pas
davantage souhaitable que le directeur général avise le cadre
supérieur et le
professionnel concerné, parce qu'on est à l'interne dans
l'établissement, plutôt que le cadre supérieur responsable
des plaintes soit celui qui informe de la décision motivée du
conseil d'administration concernant ce cadre? Parce que le directeur
général arrive du conseil d'administration avec la
décision. Le professionnel dont on parle, c'est le professionnel
médical qui faisait l'objet de la plainte, qui devrait recevoir à
l'interne, du D.G., la décision et non...
M. Trudel: Oui, oui, mais l'économie
générale, c'était qu'il va y avoir un chariot dans la gang
qui va s'occuper des plaintes et de tout ce qui traîne après.
Ça devient un acte administratif, la façon dont vous le
décrivez. C'est le directeur général qui informe... Il y a
un cadre supérieur qui fait la job de traitement des plaintes -
excusez-moi l'expression - qui fait le travail de traitement des plaintes.
Quand on arrive au résultat, quant à moi, qu'il fasse son travail
par rapport à tous les intervenants concernés. Ce que vous dites,
c'est: Le directeur général aviserait le cadre supérieur
et le professionnel concerné.
M. Gaudreau: De la décision motivée qui a
été prise au conseil. Ce qui reste au cadre, c'est à
informer...
M. Trudel: C'est à l'ombudsman local de faire ça,
quant à moi. Non?
(Consultation)
M. Côté (Charlesbourg): L'article 249 de la loi 120.
Lorsqu'il s'agit de prendre des mesures disciplinaires et d'informer la
corporation professionnelle, c'est toujours le directeur général
qui le fait. Alors, il y aurait une certaine sagesse et continuité
législatives dans les propos de Me Gaudreau, y compris sur le plan de
l'usager, quant au guichet unique. Donc, il est clair que l'économie de
la loi serait respectée un peu partout. Mais je n'en ferai pas un
débat pour renverser le Temple. (15 h 40)
M. Trudel: Non, vraiment, moi, je vais vous dire franchement, je
n'achète pas ça parce qu'on a dit: II va y avoir un individu dans
l'établissement qui va être chargé du traitement des
plaintes. C'était ça, l'économie générale de
ce que vous avez présenté. Qu'il fasse sa job de a à z, y
compris vis-à-vis de l'usager et vis-à-vis du professionnel
concerné. Le directeur général, lui, il est le lien entre
le conseil d'administration et le cadre supérieur désigné
pour. Alors, que ça suive la filière de celui ou de celle qui est
désignée pour le traitement.
M. Côté (Charlesbourg): Ça, je vous dis, je
n'en ferai pas un débat pour retarder indûment les travaux de
notre commission.
Le Président (M. Philibert): Est-ce que le papillon est
rédigé, madame? Est-ce que vous pourriez en faire lecture pour
nous situer dans la juste perspective?
M. Côté (Charlesbourg): Moi aussi, il faut que je
m'ajuste, M. le Président.
Le Président (M. Philibert): Je peux vous les passer.
M. Côté (Charlesbourg): 1° ajouter, à la
fin de la première ligne de l'article 39 introduit par l'article 4, le
mot «motivée»; 2° ajouter, à la fin de la
troisième ligne de l'article 39 introduit par l'article 4, les mots
«et le professionnel concerne».
M. Trudel: Alors, la dernière phrase se lirait: «Le
cadre supérieur en informe par écrit...»
M. Côté (Charlesbourg): En informe par
écrit...
M. Gaudreau: En informe par écrit...
M. Côté (Charlesbourg): ...l'usager...
M. Gaudreau: Et le professionnel concerné.
M. Côté (Charlesbourg): ...et le professionnel
concerné. Pour être conforme à ce que...
M. Trudel: oui. je ne veux pas faire de chichi, mais vous avez
dit tantôt: «le cadre supérieur transmet la décision
motivée à l'usager et au professionnel
concernés.»
M. Côté (Charlesbourg): Non. C'est parce qu'on l'a
déjà introduit dans le premier.
M. Trudel: O.K.
M. Côté (Charlesbourg): Parce qu'on a dit,
là, «décision motivée».
M. Trudel: O.K.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, forcément, si
la décision est motivée quand il transmet...
M. Trudel: Ça fait que la motivation est incluse dedans.
Ça va. Juste une question là-dessus avant de terminer. Il me
semble qu'on perd quelque chose quelque part, dans le nouvel article. Parce que
le 39 existant: «Celui à qui est acheminée une plainte doit
l'examiner». Là, il me semble qu'on perd la quintessence de
quelque chose quelque part, avec la modification. On dit: Le directeur
général, il donne les suites. Mais qui l'examine, cette
plainte-là? Si on avait senti le...
Une voix: C'était à l'article 38, troisième
alinéa. On dit: «Lors de son examen».
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça. On l'a
à 38, troisième alinéa: «Lors de son
examen».
M. Gaudreau: Ça se répétait.
M. Trudel: Le droit a décidé que ça pouvait
se simplifier, ça.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: C'est merveilleux! C'est extraordinaire! Je ne pensais
pas que le droit avait ces vertus-là.
M. Côté (Charlesbourg): Aussi. M. Gaudreau:
Quand il se relit. Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Philibert): Alors, la lecture
étant faite, la lecture étant faite...
M. Côté (Charlesbourg): Quand il a réussi
à découvrir ce que le législateur politique a pu exprimer.
Ha, ha, ha!
Le Président (M. Philibert): Est-ce que l'amendement
à l'article 4 est adopté?
M. Trudel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Philibert): Est-ce que l'article 4
amendé est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Adopté.
Le Président (M. Philibert): Adopté. Nous passons
à l'article 5.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 41 de cette loi
est modifié par l'addition, à la fin, de l'alinéa suivant:
«Dans ces cas, le cadre supérieur en informe par écrit
l'usager.»
Donc, si on veut, l'article se lirait comme suit: «41. Si le
conseil d'administration juge que la gravité de la plainte le justifie,
il doit la transmettre à la corporation professionnelle
concernée. «Lorsque le conseil d'administration prend, suite
à une plainte d'un usager, des mesures disciplinaires à
l'égard d'un médecin, d'un dentiste ou d'un pharmacien ou
à l'égard de tout employé membre d'une corporation
professionnelle, il doit en aviser par écrit la corporation
professionnelle. «Dans ces cas, le cadre supérieur en informe par
écrit l'usager.»
M. Trudel: Le professionnel concerné, lui, l'est par la
mesure disciplinaire?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel:
Ça va. Adopté.
Le Président (M. Philibert): L'article 5 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 6.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 77 de cette loi
est modifié par la suppression, dans la deuxième ligne du
deuxième alinéa, des mots «tout centre exploité
ou».
On dit que cette modification n'a pour but que de corriger une
imprécision de texte et ne diminue en rien le droit d'accès
reconnu aux corporations professionnelles. La possibilité d'aller dans
un lieu où s'exerce une activité assujettie à un pouvoir
de surveillance et l'expression du droit d'entrer dans ce lieu se comprennent
facilement. Il est inconcevable cependant qu'une personne puisse
pénétrer dans l'activité sur laquelle elle exerce une
surveillance.
M. Trudel: Oh, oh! Le dernier bout de la phrase, ça ne
doit pas être en français, ça. Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! M. Trudel:
Pénétrer l'activité. Ha, ha, ha!
Une voix: C'est pour ça qu'on dit que c'est
inconcevable.
M. Trudel: Oui, oui, on ne va pas recommencer la grande
démonstration que Me Gaudreau a souvent répétée,
qu'un établissement peut exploiter plusieurs centres dans plusieurs
installations et qu'une installation peut être un établissement,
mais peut être aussi un...
M. Côté (Charlesbourg): II y a de
l'essoufflement.
M. Trudel: C'est ça. Une installation pourrait être
un établissement et aussi, par le fait même, un centre. Ça
peut être les trois.
M. Gaudreau: Je ne pense pas avoir exprimé ça.
M. Trudel: II a bien retenu ses leçons.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Vous n'avez jamais dit ça. Vous
n'avez jamais dit ça. Bon, très bien. On fait juste sauter
«tout centre exploité». «Toute installation». Je
répète que cette loi-là eût été
beaucoup plus claire si on avait eu une définition des termes, au
début, tel que je l'avais suggéré dans 120, M. le notaire,
M. le ministre. Parce que «installation», par ailleurs, c'est
défini à quel article déjà? Il n'y a pas de
définition.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
(15 h 50)
M. Gaudreau: C'est le mot du dictionnaire. Installation,
élément physique pour permettre l'exercice d'une activité.
Les installations peuvent être militaires, peuvent être physiques.
Un complexe immobilier, les installations parlementaires, c'est le sens
courant. C'est le lieu physique où s'exerce une activité qu'on a
qualifié de centre par un établissement qui est la personne
physique ou morale qui l'exerce. Ça ne demande pas plus de...
M. Trudel: Comme c'est forcément toujours dans une
installation, par souci de grande simplification, il dit: On va maintenir juste
«installation».
M. Gaudreau: C'est-à-dire que l'activité n'est pas
toujours exercée dans une installation. Si on parle des services
à domicile, les services au travail ne se donnent pas dans
l'installation, mais, si vous regardez les définitions des
différentes missions, on le reprenait. «Ces services peuvent
être offerts dans les installations de rétablissement»,
à domicile, à l'école, au travail, dépendant des
définitions des missions.
M. Trudel: Ça va.
Le Président (M. Philibert): L'article 6 est
adopté. J'appelle l'article 7.
Établissements Dispositions
générales
M. Côté (Charlesbourg): L'article 89 de cette loi
est remplacé par le suivant: «89. Le ministre, après avoir
consulté le ministre de l'Enseignement supérieur et de la
Science, peut, pour une seule discipline médicale, désigner
institut universitaire tout centre exploité par un établissement
qui, en plus d'exercer les activités propres à la mission d'un
tel centre, participe à l'enseignement médical, principalement
dans cette discipline médicale, selon les termes d'un contrat
d'affiliation conclu conformément à l'article 110, offre des
services médicaux ultraspécialisés ou
spécialisés ou des services reliés à la
médecine familiale, procède à l'évaluation des
technologies de la santé et gère un centre de recherche ou un
institut de recherche reconnu par le Fonds de la recherche en santé
du
Québec.»
M. le Président, dans nos commentaires, l'article 89 posait un
problème d'interprétation d'application dans la mesure où
le centre qui pourrait être désigné «institut
universitaire» par le ministre ne devrait, selon le libellé
même de l'article, offrir des services médicaux
ultraspécialisés ou spécialisés que dans une seule
discipline médicale. Ce n'est pas là l'objectif recherché
par le ministère aux fins d'une désignation. Il s'agit
plutôt de désigner pour une seule discipline médicale le
centre exploité par l'établissement, lequel devrait, en outre des
services médicaux ultraspécialisés ou
spécialisés qu'il offre, participer à l'enseignement
médical, à la recherche et a l'évaluation des
technologies.
Le Président (M. Joly): M. le député. M.
Côté (Charlesbourg): C'est plus clair.
M. Trudel: Oui, oui. C'est donc pour permettre de désigner
un CHU...
M. Côté (Charlesbourg): Institut. Uniquement
institut.
M. Trudel: ...uniquement institut. Une discipline dans un
centre...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: ...qui serait reconnu à titre d'institut
universitaire. mais, on pourrait employer les termes «une discipline dans
un centre».
M. Côté (Charlesbourg): Par exemple... M. Trudel:
Oui, si on avait un exemple.
M. Côté (Charlesbourg): ...ce qu'on connaît
plus facilement, c'est l'institut de cardiologie, l'institut de neurologie. ils
ne font que ça. alors qu'on pourrait se retrouver dans un centre - au
moins, j'en trouve un qui ne partira pas de chicane sur la place publique -
dans un centre...
M. Trudel: Admettons un qui ne fera pas de chicane sur la place
publique... L'Hôtel-Dieu, admettons...
M. Côté (Charlesbourg): De Québec?
M. Trudel: ...de Montréal.
M. Côté (Charlesbourg): De Québec?
M. Trudel: Non. Le Centre des grands brûlés de
l'Hôtel-Dieu.
M. Côté (Charlesbourg): Non. À
l'Hôtel-Dieu
de Québec, la question se pose: Est-ce que c'est un institut ou
un CHU?
M. Trudel: Non, mais vous ne vouliez pas soulever de
controverse...
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais prenons un
exemple...
M. Trudel: On va en prendre un au hasard qui, lui, a
déjà reçu son cadeau d'avance.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Prenons
l'exemple...
M. Trudel: Alors, il aurait pu y avoir juste le Centre des grands
brûlés de l'Hôtel-Dieu de Montréal.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, alors qui
aurait pu être reconnu à l'intérieur de l'ensemble des
activités mais comme un institut sur le Centre des grands
brûlés, ou en traumatologie, par exemple, ça pourrait
être le cas.
M. Trudel: De mémoire, ça pourrait être un
institut qui pourrait être désigné dans le domaine social,
c'est-à-dire qu'un établissement pourrait être
désigné institut dans le domaine social, uniquement à
partir... Savez-vous à quoi je pense? Je pense aux autistiques - je
pense que le terme plus exact, c'est l'«autisme» ou les
«autistes» - qui sont toujours dans un centre de
réadaptation; il y en a peut-être trois ou quatre au
Québec. Alors, si on décidait que l'autisme ou, disons, le
département des autistiques dans un centre de réadaptation pour
personnes handicapées - il y en a dans les Intellectuels, dans les
physiques au Québec... On pourrait désigner institut
universitaire une...
M. Côté (Charlesbourg): Dans le social, c'est 90;
89, c'est médical. 90, non?
M. Trudel: 90, c'est l'établissement.
M. Côté (Charlesbourg): «Gère un centre
de recherche ou un institut de recherche reconnu par un organisme voué
au développement de la recherche sociale et évalue des
technologies ou des modes d'intervention reliés à son secteur de
pointe.» Donc, social, c'est 90; 89, c'est médical.
M. Trudel: Vous ne sentez pas le besoin de le modifier,
celui-là?
M. Gaudreau: II n'y avait pas de difficultés,
là.
M. Trudel: On fait sauter dans 89...
M. Gaudreau: On déplace dans 89 pour une seule
discipline.
M. Trudel: Pour une seule discipline. À 90, il n'y en a
pas, actuellement, ça n'existe pas.
M. Côté (Charlesbourg): Non. En
réalité, dans le secteur hospitalier, il y en a, mais il n'y a
pas d'assise sur le plan légal.
M. Trudel: Oui! Il y a des ententes au-dessus de la tête du
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): C'est pour ça qu'il y
a 42 ou 47 centres hospitaliers universitaires à travers le
Québec, avec des contrats qui relèvent davantage d'une
fidélité centre hospitalier versus université, dans
certains cas, que vers le ministère, ce qui va changer un petit peu les
affaires avec la loi 120.
M. Trudel: C'est commode pour les universités. Je vous le
dis, c'était commode pour les universités.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Bon. Ça va pour ça. Mais je vais...
M. Côté (Charlesbourg): Ce que j'aime beaucoup,
c'est «c'était»!
M. Trudel: Vous allez en profiter, par exemple, si vous permettez
que je vous pose la question, pour faire le point également sur le
processus de désignation des CHA, CHU, CHAR - Il m'en manque un...
M. Côté (Charlesbourg): Institut.
M. Trudel: ...institut. Où est-ce qu'on en est rendu?
Quand, les dates d'échéance prévisibles? Quand la guerre
va-t-elle éclater, quoi?
M. Côté (Charlesbourg): La guerre? M. Trudel:
Oui.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai eu
l'opportunité, il y a une dizaine de jours, de rencontrer les doyens de
facultés de médecine pour leur réitérer un certain
nombre d'objectifs que nous avions tous en commun. Je les ai informés
que nous attendions, le plus tard possible, les recommandations des CRSSS, le
plus tard étant le 15 juin. Les universités ont compris, lors de
notre rencontre, qu'elles devaient nous réexpédier leur
souhait...
M. Trudel: Motivé.
M. Côté (Charlesbourg): ...motivé, oui,
définitivement, mais déjà exprimé avant même
qu'on enclenche le processus de la loi 120. Je vous rappelle qu'on a
formé des comités très
crédibles, indépendants, avec des critères qui
doivent conditionner la reconnaissance des centres hospitaliers universitaires
parce que c'est la première étape, les 11 ou les 12 qui seront
reconnus.
Notre objectif, c'est de faire en sorte que, d'ici la fin de juin,
l'exercice soit, en partie ou en tout, terminé.
M. Trudel: Fin juin?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, en partie ou en tout.
Je m'explique. Il est bien évident que, si nous recevons les
recommandations des CRSSS le 15, ça deviendra un petit peu difficile de
passer à travers tout ça - et qu'au préalable on a
reçu aussi des recommandations des facultés de médecine -
de passer à travers l'analyse des critères. Il est clair qu'il v
a une région déjà qui nous a fait connaître, sur le
plan universitaire, sa proposition, qui est analysée par le
comité, qui le sera par la suite avec les recommandations des CRSSS.
Mais plus vite on a les recommandations des CRSSS, plus vite on peut
procéder. (16 heures)
La manière dont on va procéder, c'est que, lorsqu'on aura
fini une région, on libérera. Donc, je n'attendrai pas d'avoir la
totalité du Québec pour régler. Si, par exemple, la
Faculté de médecine de Sherbrooke me fait ses recommandations,
que ça passe à travers des critères et que le
comité recommande, on va libérer la Faculté de
médecine de Sherbrooke. Si McGill fait ses recommandations et qu'on peut
les libérer le 17, le 18 ou le 19 juin, ce sera libéré.
Donc, l'objectif est que, fin juin, la très grande majorité des
centres aient été déterminés. Il y en a qui ne
créent pas de problème. On va se le dire très
carrément, ça va être d'un naturel... Il y a
peut-être quelques autres petites places qui vont créer quelques
petits problèmes, disons en particulier Montréal et la
région de Québec. Donc, à partir de cela, on en
recommandera et on en reconnaîtra un certain nombre, quitte à ce
que les autres puissent venir ultérieurement, mais ce sera pour un
très petit nombre de cas.
Par la suite, il y a, bien sûr, les instituts qui vont avoir un
même processus, mais un peu plus long dans le temps, parce qu'il y a des
critères. Il y a donc aussi des applications, et ainsi de suite, donc un
comité qui va les juger. Lorsque j'ai rencontré les doyens des
facultés de médecine, je leur ai demandé de nous
déposer le plan de jumelage avec les régions du Québec et
leurs propositions quant aux CHU, quant aux CHAR et quant aux CHA, le CHAR
étant le centre hospitalier affilié mais régional, donc
avec une dimension plus importante, là où on souhaite faire
prendre racine davantage. Incidemment, ça marche. J'avais
l'opportunité, jeudi dernier, d'être à Sherbrooke et de
pouvoir saluer de jeunes finissants en spécialités qui s'en
allaient à
Sept-îles, heureux d'y aller et souhaitant s'installer pour bien
longtemps, en obstétrique et en médecine interne. Dans le cas de
Sherbrooke, 9 finissants sur 13 vont en région et sont heureux d'y
aller. Il y a donc une culture qui peut se développer et une incitation
à faire en sorte que les spécialistes puissent s'implanter dans
les régions du Québec. Donc, ce que nous souhaitons, c'est le
plan de développement, le jumelage des régions - il y a
déjà un certain travail de fait au niveau universitaire
là-dessus - et d'avoir l'arbre au complet du souhait des facultés
de médecine et l'articulation de tout ça, comment ça se
développe sur le terrain. Les doyens nous ont assurés qu'on
aurait ça très prochainement.
M. Trudel: Vous dites que l'ordre de grandeur, par exemple, de la
reconnaissance passerait de quelque chose comme 40 à quelque chose comme
une douzaine.
M. Côté (Charlesbourg): Non. On va dégraisser
ça un petit peu.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): En réalité,
c'est plus ou moins 17 à 11 ou 12.
M. Trudel: O.K. Dans les CHU.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. On a envoyé des
lettres à 42, si ma mémoire est fidèle - il me semble que
c'est 42, mais, en tout cas, on n'est pas à un près - ...
M. Trudel: Non.
M. Côté (Charlesbourg): ...pour leur dire que
c'était ouvert et que chacun qui revendiquait le statut d'un centre
hospitalier universitaire, même affilié...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...pouvait
légitimement prétendre être reconnu comme tel. Donc,
ça, c'est 42 qui incluent CHAR, CHA et CHU. Mais, en
réalité, il y a plus ou moins 17 établissements qui
peuvent prétendre davantage être un CHU, qui seraient
ramenés à 11 ou 12.
M. Trudel: Évidemment, il pourrait y avoir des
établissements qui ne soient pas reconnus CHU...
M. Côté (Charlesbourg): Qui pourraient être
instituts.
M. Trudel: ...qui pourraient être CHA.
M. Côté (Charlesbourg): Qui pourraient être
CHA, qui pourraient être CHAR.
M. Trudel: Oui. CHAR, il ne doit pas y en avoir beaucoup qui
sont... Possiblement que, quand il va y avoir un CHU dans la région,
ça va être un peu superfétatoire de penser désigner
un CHAR dans le...
M. Côté (Charlesbourg): Prenons un exemple.
M. Trudel: II me semble que les historiens vont avoir du
«fun» quand ils vont lire les galées.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Trudel: Les CHU, les CHAR. Ils vont dire: Tiens, tiens! Ils
s'étaient acheté un jeu de Lego.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que j'ai dit aux doyens
de facultés de médecine, c'est que c'était CHAR, mais ce
n'était pas pour avoir, par exemple à Rimouski, uniquement le
nombre d'élèves pour remplir un CHAR. C'est davantage dans
l'esprit d'un autobus d'étudiants ou de résidents qu'on voulait
avoir à Rimouski. La question est venue: Est-ce que ça signifie,
demain matin, que, dans le déploiement, on va être dans une
situation où... À partir du moment où on reconnaît
qu'il y en a un ou deux, est-ce que c'est suffisant? Un instant! On ne le fait
pas pour le plaisir de le faire, on le fait pour que ce soit efficace. Par
conséquent, il va devoir y avoir là des masses critiques assez
importantes pour que ça prenne racine et qu'ils demeurent dans ces
régions-là. Donc, c'est majeur.
M. Trudel: Sur la diminution de plus ou moins cinq
établissements qui perdront - mais c'est un peu fort de dire ça -
le statut de CHU, ça veut dire quoi sur le plan financier? Disons un
ordre de grandeur, et pour un centre et pour ces cinq centres qui seront
diminués quant à la masse budgétaire parce qu'il y a... Je
me souviens très bien de la consultation de l'hiver 1990 où on
avait constaté qu'avoir un statut universitaire c'était
appauvrissant. Je ne comprenais pas que tout le monde courait après
ça.
M. Côté (Charlesbourg): C'est M. L'Écuyer, de
Sainte-Justine, qui avait dit ça.
M. Trudel: Je me souviens. Je sais très bien.
M. Côté (Charlesbourg): Vous vous le rappelez,
compte tenu des récents échanges en Chambre.
M. Trudel: Moi, je n'ai pas eu de rapport encore.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, si vous
prétendez aujourd'hui être un CHU parmi les 17... On ne se fera
pas d'illusions. Si vous n'êtes pas parmi les 11 ou 12, je ne me fais pas
bien, bien d'illusions sur le niveau de récupération qu'on peut
effectuer. On va se dire ça entre nous autres. Il va toujours être
bien plus facile dans ce réseau-là d'en ajouter que d'en prendre.
Donc, il est clair que cette base-là ne sera pas touchée. C'est
en ajout, y compris sur le plan technologique, que nous allons faire les
efforts pour les reconnaître. C'est davantage dans ce sens-là que
ça va jouer. Il n'y a personne qui va perdre demain matin, parce qu'on
réussira toujours à nous justifier que, malgré tout
ça, il en manque pareil. On est davantage dans une situation où,
à partir d'aujourd'hui, quand on ajoutera des ressources, on tiendra
compte de nos CHU, de nos CHAR, de nos CHA, de nos instituts.
M. Trudel: Ça suppose donc aussi, en particulier pour les
régions... Vous disiez tantôt qu'on pourra libérer une
région au complet si on a tous les éléments.
M. Côté (Charlesbourg): Une faculté. Parce
que c'est par les quatre facultés qui vont présenter chacun leur
plan.
M. Trudel: II va falloir - c'est ce que je veux comprendre - les
deux bouts: la recommandation du CRSSS de la régie concernée et
de la faculté. Il faut que la faculté ait entré sa
recommandation en disant: Moi, je souhaite que ce soit - je ne sais pas, un
exemple complètement au hasard - le centre hospitalier Rouyn-Noranda,
par ailleurs, avec Sherbrooke, et il va falloir que la région, elle,
dise: En termes de centre hospitalier affilié régional...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Le
processus est le suivant - juste pour suivre la mécanique: ce sont les
établissements qui doivent postuler, donc la lettre est adressée
à chacun des établissements; la faculté de
médecine, elle, fait part de son développement, de ce qu'elle
souhaite; le CRSSS fait part de ce qu'il souhaite, soumis pour analyse au
comité indépendant qui, lui, fait ses recommandations au ministre
qui décide.
M. Trudel: Je ne veux pas pousser l'exercice à fond
complètement, mais ce qui m'amenait sur cette piste-là, c'est...
Comme on n'a jamais, à toutes fins utiles, reconnu des centres
hospitaliers à vocation régionale...
M. Côté (Charlesbourg): Sauf Rimouski.
M. Trudel: sauf rimouski, effectivement. est-ce qu'il peut
arriver, du moins du côté des facultés, qu'on dise: nous
autres, notre char dans telle région sera morcelé, en disant
trauma-
tologie dans tel...
M. Côté (Charlesbourg): Traumatologie, à
Amos.
M. Trudel: Oui, et pédiatrie à Rouyn-Noranda...
Est-ce que ça peut arriver, ces situations-là? (16 h 10)
M. Côté (Charlesbourg): Je ne dis pas que ça
ne peut pas être la recommandation éventuelle d'une faculté
de médecine, mais ce sera à nous de l'apprécier au moment
où ce sera recommandé et aux critères d'être
respectés. Là, on est dans une situation où les CHU... Ce
qui fait l'objet de nos préoccupations actuellement, c'est des
critères concernant les CHU. Par la suite, on passe aux instituts et,
par la suite, selon le plan d'organisation que nous proposera la faculté
puis qu'on va analyser, c'est le déploiement au niveau des
régions. Mais, quand on parle de déploiement au niveau des
régions, il faut surtout s'attendre à des régions...
J'allais dire excentriques, mais ça ne colle pas au député
de Rouyn-Noranda-Témis-camingue.
M. Trudel: Non.
M. Côté (Charlesbourg): Aux régions
éloignées.
M. Trudel: Périphériques.
M. Côté (Charlesbourg): Périphériques.
Oui. En tout cas, la périphérie, des fois...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Je préfère
davantage «éloignées», puis ce n'est pas
péjoratif...
M. Trudel: Non.
M. Côté (Charlesbourg): ...que des régions
périphériques, au sens où on l'entend actuellement. Il est
bien évident que, dans des régions dites
périphériques, ça va causer quelques petits
problèmes.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Mais ce que nous souhaitons
dans un premier temps, c'est s'assurer qu'au niveau des CHAR il y en ait dans
des régions éloignées. Alors, on pourrait, sans trop de
risques de se tromper, identifier l'Abitibi, sans identifier la place, le
Saguenay-Lac-Saint-Jean et le Bas-Saint-Laurent. Donc, ça, c'est les
plus naturelles dont on puisse parler à ce moment-ci.
M. Trudel: O.K. Donc, de ces CHAR, il y en aura au minimum
17.16?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Je n'ai jamais dit
ça.
M. Trudel: non, je m'excuse, j'ai inversé. c'est à
partir de la faculté qu'il faut l'établir. ce n'est pas du tout
avec les régions. je m'excuse!
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Qui va nous
faire une proposition, mais qu'on accepte ou qu'on refuse, pour voir le
déploiement. Par la suite, ça ne veut pas dire que, dans chaque
région du Québec, il va y avoir un CHAR, mais il va certainement
y avoir un CHA. Dépendamment du déploiement que nous proposera
l'université, il est acceptable pour nous ou il ne l'est pas. Mais,
évidemmment, ça a des conséquences aussi. Lorsque
l'Université de Sherbrooke a voulu aller à Chicoutlmi, parce que
Laval ne s'en occupait pas - il faut se dire les choses telles qu'elles sont -
voyager de Sherbrooke à Chicoutimi par rapport à Québec
à Chicoutimi, ce n'est pas pareil. Bon. Et il y a des
conséquences là-dedans. Il faut donc, sur le plan du jumelage des
régions par rapport aux facultés de médecine, qu'il y ait
aussi une certaine logique sur le plan géographique. Donc, ça
vous donne un petit peu le cadre dans lequel on travaille actuellement. D'ici
à l'automne, on devrait avoir passablement de travail de fait à
ce niveau-là.
M. Trudel: Mais la première tranche, CHU, fin juin.
M. Côté (Charlesbourg): C'est les CHU. Oui.
M. Trudel: À l'inverse, dans la réalité
montréalaise, là...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...vous allez avoir deux séries de
recommandations.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel: II y
a deux universités. M. Côté (Charlesbourg): McGill
et... M. Trudel: McGill et Montréal.
M. Côté (Charlesbourg): ...l'Université de
Montréal.
M. Trudel: II va falloir combiner les recommandations des
deux...
M. Côté (Charlesbourg): Non. C'est deux
facultés, mais évidemment qui ont leur réseau, qui se
parlent et qui ont déjà une bonne idée de ce qu'elles
veulent faire. Il n'y a pas de cachette à vous faire. Vous le connaissez
aussi bien que
moi. Dans le cas de l'Université de Montréal, par exemple,
l'Hôtel-Dieu n'est pas retenu. C'est aussi clair que ça,
là. Même si je suis le seul à porter le poids de la
décision que j'ai fait prendre au conseil, il est bien évident
que, dans la logique des choses... Et c'est écrit, là. C'est
décidé par l'université, pas rien que par la
faculté. Ni l'Hôtel-Dieu n'est reconnu, ni Sacré-Coeur. Ce
qu'on disait: II faut reconnaître un centre hospitalier universitaire en
fusionnant Sacré-Coeur et l'Hôtel-Dieu. Je ferme la
parenthèse.
M. Trudel: Ah! Eux, Ils ont déjà un morceau de
régie.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Grâce
à...
M. Trudel: À la décision que vous irez
défendre, d'ailleurs, devant le bureau d'audiences de la ville de
Montréal, qui va organiser les audiences publiques? Vous allez relever
le gant, là-dessus?
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Vous allez relever le gant, là-dessus?
M. Côté (Charlesbourg): Je vais vous dire rien
qu'une chose. Un petit conseil à la ville de Montréal: Qu'ils
s'occupent donc des dossiers qui sont les leurs. Parce que ça pourrait
peut-être être gênant si jamais j'y allais par rapport
à tout ce qu'on a dans les dossiers qui vient de la ville de
Montréal. Ce n'est peut-être pas à la connaissance du
maire, là, mais ça pourrait peut-être être
gênant.
M. Trudel: Là, le message est passé. Ça ne
nous empêche pas de souhaiter que tout ça se fasse à la
plus grande satisfaction. Le ministre a toujours dit que les documents
seraient...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...rendus publics, mais je voudrais que ça
arrive avant sa retraite ou sa...
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, vous allez
être impressionné quand vous allez avoir les documents.
M. Trudel: J'aurais aimé être impressionné
avant.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais vous allez voir ce
que ça signifie comme documents. Le fait de les imprimer, c'est
déjà quelque chose d'assez extraordinaire, je peux vous dire
ça. Ils le sont. Si ça peut vous intéresser pour le
moment.
M. Trudel: On pourrait conclure en disant:
Donc, tant... Pour le moment, l'encre est en train de sécher.
Quand le ministre entend-il les rendre publics?
M. Côté (Charlesbourg): ça, c'est à sa
discrétion. compte tenu de tout ce plat que le ministre a mangé
dans ce dossier-là, il va au moins se réserver la cerise sur le
sundae.
M. Trudel: Je vais juste retenir, donc, que ce sera
très bientôt.
M. Côté (Charlesbourg): II ne faudrait pas faire de
lien entre ce que vous avez dit tantôt, «avant qu'il parte»,
et que ce sera très bientôt.
M. Trudel: De toute façon, dans tous les cas, nous aurons
un automne chaud.
M. Côté (Charlesbourg): Quoi?
M. Trudel: Nous aurons un automne chaud, dans tous les cas.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne sais pas. Lesquels
cas?
M. Trudel: Sur tous les plans. M. Côté
(Charlesbourg): Bah! M. Trudel: Référendaire... M.
Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel:
...électoral.
M. Côté (Charlesbourg): Y a-t-il des
élections à l'automne?
Le Président (M. Joly): Vous savez des choses qu'on ne
sait pas?
M. Trudel: Je veux juste savoir si la même fièvre
est partagée par le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que je comprends, c'est
que vous avez bien hâte de voir arriver Lucien Bouchard, vous?
M. Trudel: On est particulièrement...
M. Côté (Charlesbourg): Dans un cas ou l'autre, ce
que je comprends, c'est qu'il arrive après.
M. Trudel: On est très bien équipés comme
cela actuellement. Ce qu'on souhaite, c'est que toutes les modifications
électorales auxquelles on a donné notre aval, d'ailleurs,
puissent s'appliquer dans la réalité le plus rapidement possible,
avec le char que nous avons actuellement et le char que nous voulons conserver,
le
char qui va foncer pour la prochaine étape.
Le Président (M. Joly): Est-ce que vous n'aimeriez pas
changer le qualificatif «équipé»? Non?
M. Trudel: Nous sommes très bien équipés...
M. Côté (Charlesbourg): Je comprends.
M. Trudel: ...et nous pensons que nous allons traverser cette
bataille comme - comment il s'appelait? - le char de feu du prophète
élie. c'est ça?
M. Côté (Charlesbourg): Ce que je dois comprendre,
c'est que, dans la mesure où vous dites que vous êtes bien
équipés d'un char, l'homme avec son cheval blanc, vous n'en
voulez pas?
M. Trudel: II sert sa cause là où Troie en a
besoin.
Le Président (M. Joly): Juste pour mon information
personnelle, est-ce que vous cherchez à nous convaincre ou à vous
convaincre?
M. Trudel: Vous avez l'air de tellement insister que je pense que
la réalité devrait s'appliquer. Convoquez un rendez-vous quelque
part, le plus rapidement possible, ça nous permettrait
d'éclaircir toutes ces hypothèses-là.
M. Côté (Charlesbourg): Trêve de plaisanterie!
J'ai le plus grand respect pour ceux qui font de la politique, peu importe leur
option. Ce n'est pas facile aujourd'hui, d'aucune manière. Comme j'ai
déjà vécu l'Opposition, je sais ce que c'est.
M. Trudel: Vous ne voulez pas revivre ça? M.
Côté (Charlesbourg): Non.
Une voix: De toute façon, il ne faudrait pas rappeler les
événements de 1985.
M. Côté (Charlesbourg): D'octobre 1985? Qu'est-ce
qu'il y a eu en 1985? Quand vous aurez un record aussi impressionnant que le
nôtre sur les partielles, vous pourrez en parler plus fort.
M. Trudel: On a fait moins de comtés pour notre
cheval.
M. Côté (Charlesbourg): Moins de comtés
que?
M. Trudel: On a fait pas mal moins de comtés pour que
notre cheval soit dans l'arène. Le premier ministre actuel a fait quand
même pas mal de comtés, avant d'arriver ici.
M. Côté (Charlesbourg): Attendez un petit peu...
M. Trudel: Au moins cinq, n'est-ce pas?
M. Côté (Charlesbourg): Attendez un petit peu.
M. Trudel: Mercier, Saint-Laurent, Bertrand...
M. Côté (Charlesbourg): Vous êtes bien
sûr de ça? Vous êtes bien sûr que vous n'en oubliez
pas en 1970? Dans quel comté en 1970? Votre char...
M. Trudel: non. on parle de la barque quand la barque est partie.
la barque est partie. non pas quand on préparait notre gréement,
quand on était sur la mer.
M. Côté (Charlesbourg): On était sur la
mer.
M. Trudel: On était sur la mer. C'était houleux un
peu. Mercier, Bertrand, Saint-Laurent. Il en manque un.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Mercier, Bertrand,
Saint-Laurent. Moi, je vous parlerais...
M. Trudel: C'est assez.
M. Côté (Charlesbourg): ...de l'Acadie, en 1970:
échec.
M. Trudel: Non. Préparation, vous voulez dire. (16 h
20)
M. Côté (Charlesbourg): 1973...
M. Trudel: Préparation, vous voulez dire.
M. Côté (Charlesbourg): ...double échec.
1976: l'arrivée de Monsieur.
M. Trudel: Succès.
M. Côté (Charlesbourg): Renouvelé en 1981. Il
a eu le courage de s'en aller quand ça ne marchait plus, sur des
principes.
M. Trudel: Homme de principes.
M. Côté (Charlesbourg): tout un geste très,
très important a l'époque et respectueux de ses engagements.
monsieur mérite un certain respect sur le plan politique.
M. Trudel: Vous voulez dire un respect certain.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. Ça, c'est
très, très évident. Et, là, on parle de
l'Assomption maintenant, après quelques hésitations, après
quelques coups de sonde pour bien mesurer.
M. Trudel: Alors, après la préparation de l'Acadie,
ça a marché pour tout le restant. Bon, très bien.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais je peux vous dire
juste une chose, c'est que je ne serai pas candidat, mais on va regarder
ça de très près, on va animer ça un peu.
M. Trudel: Vous voulez dire que vous voulez sortir de la
politique mais que la politique ne sortira pas de vous.
M. Côté (Charlesbourg): Non. C'est clair que la
politique ne sortira pas de moi. C'est bien difficile.
M. Trudel: Ha, ha, ha! Admettons qu'on s'en doutait un peu, M. le
ministre. Ha, ha, ha! Ça ne vous surprendra pas, le diagnostic.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, évidemment, on
avait tout un char...
M. Trudel: M. le Président, adopté. Tout un char.
Adopté, le CHAR, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Article 7, adopté.
L'article 8 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 93 de cette loi
est modifié par l'addition, à la fin, de l'alinéa suivant:
«Elle peut enfin confier à l'établissement de sa
région qui exploite un centre de protection de l'enfance et de la
jeunesse la responsabilité d'offrir, malgré l'article 82, tout ou
partie de ses services dans une région où il n'y a pas
d'établissement qui exploite un tel centre.»
M. le Président, c'est pour répondre spécifiquement
à la problématique du nord du Québec, par exemple, qui
aura quand même besoin de services. Comme il n'y aurait pas de CPEJ, on
est dans une situation où il faut que les services, les mêmes
services se donnent aux populations qu'il y a là. Donc, c'est des
aménagements qui nous permettent de dispenser les services.
M. Trudel: En particulier pour le nord du Québec...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...on va se réveiller avec, sur le territoire
nord...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Trudel:... on va se réveiller avec... M.
Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel:
...éventuellement trois... M. Côté (Charlesbourg):
Trois. Inuit... M. Trudel: ...régies régionales.
M. Côté (Charlesbourg): ...Inuit, Cris et pour les
Blancs de Chibougamau, Chapais, Matamagi et Lebel-sur-Quévillon.
Une voix: ...décision de la Cour suprême.
M. Trudel: une décision de la cour suprême, oui. si
on ne s'entend pas au bout de trois ans, ça va dépendre de la
décision de la cour suprême.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, on se retrouve quand
même - pour être un petit peu plus explicite - avec des bassins de
population à desservir qui sont un peu éparpillés...
M. Trudel: Limités.
M. Côté (Charlesbourg): ...sur le territoire, mais
avec des petites populations. On sait qu'on a une entente avec Kativik, pour
les Inuit. On a une entente avec les Cris pour les 11 communautés cries
sur ce territoire-là. Dans les échanges qu'on avait eus à
l'époque avec les Blancs représentant Chapais, Chibougamau,
Lebel-sur-Quévillon, Matagami, il était souhaité de
pouvoir avoir leur autonomie, même si c'est moins populeux que les autres
régions qu'on connaît, avec une organisation respectueuse de ce
qu'ils sont. Des établissements étaient là et c'est un peu
pour ça. Il serait illusoire de penser qu'on va créer des
structures dans ces communautés-là, dans ces
régions-là de la même manière qu'on le fait partout
ailleurs. Ce ne serait pas une dépense très, très utile.
Donc, il faut apporter certains accommodements, en particulier dans le
Nord.
M. Trudel: La possibilité de confier à un
établissement d'une autre région la responsabilité,
ça vaut également pour Inuit et Cris ou si ça vaut
uniquement pour la blanche - si je peux employer l'expression -
nord-quarante-huitième?
M. Côté (Charlesbourg): Ça vaut surtout pour
la blanche parce que la proximité du Lac-Saint-Jean et de l'Abitibi,
dans des cas, est assez évidente.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Alors que...
M. Trudel: Plus l'Abitibi, dans ce cas-là.
M. Côté (Charlesbourg): Comment? M. Trudel:
Plus... Ah oui! Chibougamau.
M. Côté (Charlesbourg): Non, Chibougamau-Chapais,
ça se partage en deux. Alors que, dans le cas des Cris, c'est une
entente avec eux, avec la communauté crie, de la même
manière qu'on l'a avec Kativik aussi.
M. Trudel: Dans leur cas, c'est ça - sans retrouver la
référence juridique exacte - c'est encore les conseils
régionaux de la santé et des services sociaux qui vont continuer
à s'appliquer pour ces deux-là, jusqu'au moment où serait
éventuellement...
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire qu'il y
a la Convention de la Baie James dont on va tenir compte.
M. Trudel: Oui, c'est en vertu de la Convention qu'on est
obligé de maintenir ça, mais les pouvoirs seront similaires. Il
faut changer les pancartes ailleurs, mais on ne changera pas... Bon! Mais
ça pourrait techniquement s'appliquer ici. Il pourrait y avoir des
services de type protection de l'enfance et de la jeunesse qui soient
donnés par une autre région, s'il y avait entente sur le
territoire du CRSSS cri ou du CRSSS inuit?
M. Gaudreau: En vertu de la disposition qui est là?
M. Trudel: Oui.
M. Gaudreau: non. les deux régimes ne sont pas
interchangeables. actuellement, les régions 10a et 10b demeurent
visées par la loi s-5 en attendant de pouvoir se transformer, en...
M. Trudel: Je m'excuse, j'ai mal saisi.
M. Gaudreau: ...attendant que la Convention de la Baie James ait
été revue à cet égard avec eux pour les
intégrer dans la loi 120, au même titre qu'ils ont
été intégrés dans la loi S-5 par après, en
1974.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, en termes clairs, les
mesures dont on discute ne visent que les quatre communautés blanches.
Ça prendra un processus législatif, si j'ai bien saisi, pour
réintroduire à l'intérieur de la loi 120 Kativik et Cris,
à l'expiration de la Convention de la Baie James.
M. Trudel: Ça, ce sera par la Cour suprême.
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, il y a des
dispositions à l'intérieur de ce projet de loi qui nous font
maintenir la loi actuelle...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...pour justement les fins
des Inuit et des Cris.
M. Trudel: Oui, il y a un article à la fin de ce projet de
loi.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Une petite vérification. Ça ne sera pas
long. Alors, c'est donc ça. C'est pour habiliter, je dirais, la
région d'origine.
M. Côté (Charlesbourg): La région
voisine.
M. Trudel: Voisine.
M. Côté (Charlesbourg): Ou d'origine, oui.
M. Trudel: D'origine.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: D'origine à confier, par exemple, à son
CPEJ d'aller dispenser des services dans la voisine.
M. Côté (Charlesbourg): c'est-à-dire
d'origine. ils n'ont jamais été ou à peu près
rattachés. ça n'a jamais été un découpage
qui a été fini, sur le plan des régions administratives du
québec.
M. Trudel: Oui, mais prenant l'exemple que tout ça est
découpé...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...en régions sociosanitaires, c'est un
processus terminé. Ce que ça va permettre, c'est de confier
à l'établissement de sa région; donc, on parie de la
région d'origine de la décision. Par exemple, le
Saguenay-Lac-Saint-Jean permettrait de confier au CPEJ du
Saguenay-Lac-Saint-Jean la responsabilité d'aller dispenser des services
dans la région voisine au nord du Québec. Et c'est uniquement
pour la protection de l'enfance et de la jeunesse. On n'a pas senti le besoin
de faire ça... Est-ce qu'on le fait ailleurs pour d'autres...
Une voix: La protection de la santé publique ailleurs.
M. Trudel: O.K. Puis, réadaptation, on n'a pas besoin de
faire ça. Ça va. Adopté, cet article.
Le Président (M. Joly): L'article 8 est adopté.
J'appelle l'article 9.
M. Côté (Charlesbourg): Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 99, du suivant:
«99.1 Un établissement public visé au paragraphe 1° de
l'article 98 demeure public même si les installations qu'il maintient ne
permettent plus d'héberger plus de 20 personnes ou si, en raison d'une
réorganisation des services qu'il dispense, il cesse d'héberger
plus de 20 personnes.»
Donc, c'est une barrière de 20 qui a été
fixée et qui faisait passer de public à privé. Finalement,
c'est un chiffre qui peut créer certains problèmes. En
particulier dans les cas de désins-titutionnalisation, on peut se
retrouver effectivement avec des établissements qui recevront moins de
20 personnes. Donc, ça me paraît assez clair, comme visée,
pour éviter que ça puisse être public... (16 h 30)
Une voix: Privé.
M. Côté (Charlesbourg): Privé.
M. Trudel: Pour éviter que ce soit, que ça tombe au
privé...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça. C'est
ça.
M. Trudel: ...vous les maintenez publics. Je cherchais l'autre
article où on désigne nommément des tombés en bas
de 20.
Une voix: À la page 20.
M. Trudel: À la page 20.
M. Côté (Charlesbourg): Article 619.7.
M. Trudel: Je l'ai, là. Il fallait donc évidemment
l'être avant, établissement public, pour conserver ce statut. Je
veux essayer de voir s'il ne peut pas y avoir d'introduction,
c'est-à-dire qu'à l'inverse un privé... Non, c'est en
vertu d'autres dispositions qu'un privé pourrait demander d'être
reconnu, en vertu de la section des permis, de devenir un établissement
public. Là, il ferait une demande de reconnaissance de permis au
ministère, etc. Ça va très bien. Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 9 est adopté.
L'article 10 est appelé.
Conseil d'administration des établissements
publics
M. Côté (Charlesbourg): L'article 125 de cette loi
est modifié par le remplacement, dans la deuxième ligne du
deuxième alinéa, du mot «métropolitain» par le
mot «Centre».
On dit que cette modification a pour but de rendre la disposition
législative conforme à la réalité, suite à
l'institution, le 18 décembre 1991, de la régie régionale
de Montréal-Centre.
M. Trudel: qui elle-même était alignée, quant
à sa désignation, sur la loi qu'avait faite jadis, à
l'époque, le ministre responsable du développement
régional.
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui?
M. Trudel: Ça se «peut-u»? Quant à la
désignation des régions administratives?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, Montréal-Centre.
Je ne pense pas. Je ne me souviens pas.
M. Trudel: «C'est-u» ça?
M. Côté (Charlesbourg): Je ne le pense pas.
M. Trudel: C'est parce que là... C'est ça, on
désignait Montréal comme la région Montréal
métropolitain et la région de Montréal, la 06A,
là...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...on m'a dit que ça s'appelait
montréal-centre, cette affaire-là, et, si ça s'appelle
montréal-centre, c'est par la loi sur les régions
administratives, ça.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas sûr. Je
ne suis pas sûr de ça. Je ne ferais pas cette gageure-là
à ce moment-ci. Je pense que le 18 décembre 1991, je n'avais pas
ces responsabilités du développement régional. Je les ai
perdues le 12 octobre 1989.
M. Trudel: Mais vous faisiez référence à une
autre... à la motivation qui faisait appel...
M. Côté (Charlesbourg): On dit: «Cette
modification a pour but de rendre la disposition législative conforme
à la réalité, suite à l'institution, le 18
décembre 1991, de la régie régionale de
Montréal-Centre.» C'est la note explicative que j'ai.
M. Trudel: Oui, je comprends. Ha, ha, ha! Moi, je parlais du 10
décembre.
M. Côté (Charlesbourg): Ah!
M. Trudel: Non, non, non. Je veux dire que c'est une image que je
fais. C'est que vous vous êtes ralliés au Conseil des ministres
quant à la désignation sur une autre loi.
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui, oui!
M. Trudel: Pour créer la régie régionale de
la santé et des services sociaux de Montréal-Centre, vous avez
dû vous appuyer sur une autre loi. Et l'autre loi, c'est probablement
celle qui désignait les régions administratives par des
noms. Et, si ma mémoire m'est fidèle, c'est sous votre
responsabilité qu'on avait procédé à la
désignation. C'est vous qui avez organisé la dernière
fois...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Trudel: ...les régions administratives du
Québec?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, en 1988.
M. Trudel: En 1988, si ma mémoire m'est fidèle.
C'est vous qui aviez, en tout cas, la prétention de défaire la
carte de la confusion au niveau des régions administratives du
Québec.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. C'était vrai
aussi. C'était vrai aussi, en partie. Disons que c'était une
oeuvre inachevée.
M. Trudel: C'était une oeuvre inachevée, oui.
M. Côté (Charlesbourg): Parce qu'il y avait des
dossiers contentieux à la veille d'élections.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): La MRC des
Moulins...
M. Trudel: Oui, par hasard.
M. Côté (Charlesbourg): ...la MRC Denis-Riverin, en
particulier.
M. Trudel: Le nord du Québec, etc.
M. Côté (Charlesbourg): Je suis pleinement convaincu
que, si la carte des régions administratives était à
refaire à neuf, elles seraient bien différentes de ce qu'elles
sont aujourd'hui. En particulier dans la Mauricie-Bois-Francs.
M. Trudel: En particulier dans la Mauricie-Bois-Francs, oui,
effectivement. Peut-être même dans le nord du Québec,
peut-être. Enfin. Donc, de Montréal métropolitain à
Montréal-Centre, adopté, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Article 10, adopté.
L'article 11 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 131 de cette loi
est modifié: 1° par le remplacement, dans la treizième ligne
du paragraphe 2° du texte anglais, du mot «aid» par le mot
«assistant»; 2° par l'insertion, après le paragraphe
3°, du suivant: «3.1° trois personnes nommées par les
membres de la corporation, lorsque l'établisse- ment est une corporation
désignée par le ministre en vertu de l'article 139.»
Alors, vous aurez compris que, dans le premier cas, c'est une
clarification.
M. Trudel: C'est Me Gaudreau qui va nous expliquer...
M. Côté (Charlesbourg): Excusez-moi, M. le
Président.
M. Trudel: ...la quintessence de la différence entre
«aid» et "assistant».
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Je veux juste terminer
la lecture, parce que le 3° m'a mêlé avec mon 3.1°. 3°
par le remplacement, dans la dernière ligne du paragraphe 6°, du mot
«et» par le mot «à».
Quant à la première question, la substance de... Est-ce
qu'on peut donner...
M. Gaudreau: Ce sont les traducteurs du bureau...
Une voix: Ça avait été mal traduit.
M. Trudel: Non, non, c'était une blague.
M. Dlcaire (André): C'est «préposé aux
bénéficiaires» ou
«préposé...»
M. Trudel: Les linguistes connaissent bien leur métier.
C'est la deuxième modification qui a plus de substance.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel:
J'essaie de la recomposer. (Consultation)
M. Côté (Charlesbourg): Ce que ça vise dans
ce cas-ci, c'est particulièrement le cas des CLSC où il y a des
corporations propriétaires. On parle de trois. Pour permettre de
désigner trois personnes au conseil d'administration.
M. Trudel: Ça fait que, comme ça, ça
voudrait dire que le modèle uniforme de conseil d'administration d'un
établissement chargé d'administrer un CLSC, ce n'est pas un seul
moule pour tout le monde, tout le temps, partout, ça peut respecter
certaines caractéristiques particulières.
M. Côté (Charlesbourg): Auriez-vous des idées
derrière la tête?
M. Trudel: On ne peut rien vous cacher.
M. Côté (Charlesbourg): Par cet
énoncé, vous avez soulevé la pointe de Saint-Charles!
M. Trudel: On ne peut rien vous cacher.
M. Côté (Charlesbourg): Je n'ai pas dit que
j'étais fermé à ça, du tout. Ce que j'ai tout
simplement dit, c'est qu'il y a du monde qui a souhaité nous rencontrer,
qu'on a rencontré, avec qui on a travaillé et à qui on a
des questions à poser sur la reddition des comptes. Et ça c'est
un préalable. Je n'ai jamais été fermé à
quelques modifications. Mais, dans la rue, il n'y en aura pas de modification.
C'est bien clair? Mais, à partir du moment où on rencontre des
gens et qu'on échange avec eux pour tenter de clarifier des situations,
il est bien évident que c'est en dedans que ça doit se faire, pas
dehors. S'ils ne sont pas satisfaits à la fin et qu'ils veulent aller
dehors, on ira. Mais il y a un minimum de respect dans cette démarche
qu'on doit faire. Il y a des étapes à franchir et on l'a fait en
toute bonne foi, les gens chez nous, et à des niveaux très
supérieurs, à part ça, très élevés.
Il y a eu des rencontres. Le minimum, c'est qu'on nous laisse le temps de se
revirer de bord. Mais je ne suis pas fermé à ça.
M. Trudel: Je m'étais fixé comme objectif d'en
traiter ici. Parce que, s'il faut y avoir une modification, si elle est
souhaitée, il va bien falloir qu'elle apparaisse quelque part. Et
ça me semble autour de 125 à 131... pas 125, 131 qu'il faudrait
traiter de ce cas-là en termes d'ajustement. Bon. En tout cas, les
informations qui nous ont été communiquées, je vous le dis
bien ouvertement, c'est que, suite aux rencontres qu'il y a eu avec les
officiers supérieurs du ministère, il y a eu une traduction dans
le milieu, à tort ou à raison - je ne juge pas - d'une fin de
non-recevoir. Écoutez, j'en veux pour preuve qu'il y a eu encore une
réunion des citoyens, je pense, lundi dernier, où on a fait
état - si mes informations ne sont pas correctes, je suis prêt
à rectifier tout le temps - à la population du refus du
ministère de la situation d'une adaptation possible du conseil
d'administration, et de un. (16 h 40)
Et de deux, c'est quoi l'accrochage majeur de l'État, du
ministère, je ne parle pas du ministre, de l'État, du
gouvernement en termes de reddition de comptes? Quelle est la difficulté
majeure qui se présente en termes de reddition des comptes? Parce que,
que je sache, ces gens-là n'ont jamais mentionné qu'ils avaient
des réticences à rendre des comptes à titre d'organisme
communautaire à qui on a confié jadis l'administration, et qui
continue, qui gère encore un CLSC. Bon, au niveau de la reddition des
comptes, quelle est la résistance fondamentale qui existe? À quel
endroit cette résistance s'exprime-t-elle? Alors, les deux premiers
aspects, là.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais vous dire ce qui
m'étonne dans cette démarche-là. On a souhaité me
rencontrer, ce que j'ai fait un certain samedi matin à Montréal.
Mme la directrice générale et M. Casaubon, président du
conseil d'administration, je les ai rencontrés avec mon collègue,
M. Cherry, après des discussions avec ma collègue de Saint-Henri
et mon collègue de Sainte-Anne. J'ai échangé avec eux sur
leur volonté de s'inspirer de la réforme, parce que c'est
ça qu'ils me servent à toutes les fois, et par votre entremise
quand vous déposez des pétitions aussi. J'ai dit: Je suis
prêt à faire une démarche ouverte avec les officiers du
ministère, une démarche qui va se faire graduellement sur le plan
d'une visite. Les 3 000 000 $, s'ils n'étaient pas bien
dépensés, vous seriez le premier à vous lever en Chambre
et à tenter de m'en passer une bonne; et vous auriez raison, c'est votre
rôle.
Cette démarche-là a été enclenchée,
il y a eu des rencontres. J'ai eu verbalement certains rapports de ces
échanges et je n'ai reçu un rapport écrit - on est quoi,
mercredi - que lundi. Alors, qu'on ne présume pas de décisions ou
de recommandations prises par des fonctionnaires à ce moment-ci. Ce
serait de la pure spéculation et de l'interprétation.
Appréhender quoi que ce soit comme décision dans ce
cas-là, ou l'imaginer, ce n'est actuellement basé sur aucune
espèce de document qui traduise ce genre d'exercice là. Ce que
j'ai entendu jusqu'à maintenant, c'était un état de
situation, une volonté d'explorer des solutions aux problèmes. Ce
n'est pas la fermeture de la boîte. Quand on se revendique CLSC ou
service de type CLSC... Il faut se le rappeler là, ils desservent 13 000
personnes, ils ont 3 000 000 $ de budget. C'est un per diem de 200 $ par
personne, c'est ça que ça veut dire. Serait-il content, le
Partage des eaux, chez vous, d'avoir ça? Pourrait-il en donner un petit
peu plus de services, d'après vous? Alors, ce n'est pas une petite
différence.
Que le ministre, qui a la responsabilité de répondre au
monde, veuille avoir des réponses à ses questions, c'est tout
à fait normal. Je l'ai dit en Chambre et je l'ai dit publiquement: II y
a des expériences là qui se sont faites et qui ont
été extraordinaires, une espèce de laboratoire dans
certains cas. Et, dans le laboratoire, à l'occasion, il faut accepter
qu'il puisse y avoir des échecs. «C'est-u» ouvert à
ton goût? Puis, pendant ce temps-là, ce qu'on fait, on fait la
parade. On fait la parade en autobus, on fait signer du monde, on dit n'importe
quoi. Évidemment, à l'occasion, frapper sur un ministre, c'est
toujours populaire. Pendant ce temps-là, moi, j'attendais des documents
que je viens d'avoir, lundi, que je vais prendre le temps d'examiner, que
ça leur plaise ou pas. Il faut prendre le temps de les examiner.
Et je n'ai jamais été fermé, c'est même moi
qui ai proposé un des accommodements; mais ça va se faire des
deux bords, s'il vous plaît, ça ne se fera pas rien que d'un bord,
et ça va se faire
à la lumière des rapports que j'ai. Parce qu'un organisme
communautaire, on va se le rappeler, à 3 000 000 $ par année,
j'en connais un maudit paquet qui vont être bien heureux d'être
comme ça demain matin. Autant je peux accepter qu'on puisse être
dans une situation de laboratoire, qu'on puisse être apparentés
à un CLSC, qu'on puisse avoir un per diem de 200 $ par personne sur son
territoire pour desservir des gens... Puis «apparenté à un
CLSC», on va au moins consulter la Fédération des CLSC un
peu, ce qui a été fait. Et j'ai demandé personnellement
à Mme Vaillant, qui est la directrice générale, de
prêter main-forte pour examiner un certain nombre de choses, aller voir.
Et ça a été fait vendredi dernier. Alors, qu'on ne me
demande pas, en fin de semaine, de prendre une décision sur un dossier
comme celui-là au moment où je n'ai pas reçu le rapport de
mes fonctionnaires; il faut prendre le temps de le faire. On est dans une
situation où il y a des choses qu'on peut questionner. Ça ne veut
pas dire qu'on ne les retiendra pas.
Je vous dirai, par exemple, que, dans ce cas-là, ça fait
partie de leur décision et de leur convention collective qui est
totalement à part du reste du réseau. À l'occasion, il va
falloir faire des petits ajustements. On ne peut pas à la fois
être financés comme ils le sont et être totalement en marge
de tout ce qui existe comme convention collective pour les autres. Bon. Il y a
quelques éléments là-dedans. Au bout de la ligne, je vous
dirai que, jusqu'à maintenant - et je prendrai le temps de l'examiner
plus à fond - les indications que j'ai eues des fonctionnaires ne vont
pas du tout dans le sens qui est véhiculé par eux. À
l'occasion, on peut peut-être se permettre d'être irrités un
petit peu sur certaines attitudes, mais j'ai le minimum de respect pour des
gens avec qui j'échange pour tenter de trouver une solution. J'ose
espérer qu'ils en auront autant vis-à-vis de mes fonctionnaires
et vis-à-vis de moi-même et qu'on me laissera au moins le minimum
de temps qu'il faut pour être capable de touver une solution qui soit
acceptable. C'est ça, ce n'est pas plus que ça, puis c'est comme
ça que ça va continuer.
M. Trudel: J'espère pour ma part ne pas avoir fait de
l'interprétation des faits ou des événements qui
dépasse la réalité en disant la réaction des
personnes en autorité, suite à la rencontre des personnes
à qui le ministre avait demandé d'examiner la situation, qui
avaient fait un rapport à ces gens-là, enfin un échange
plus spécifique, paraît-il, sur les conclusions du rapport
à vous transmettre et que les conclusions n'allaient pas, quant aux
recommandations à vous faire, dans le sens des espoirs de la Clinique
communautaire de Pointe-Saint-Charles.
Ce que vous dites maintenant, ce que vous précisez maintenant,
c'est: Les officiers qui sont chargés de me faire rapport
là-dessus ont déposé un rapport écrit avec des
éléments de suggestion. Il faudra bien sûr en
prendre...
M. Côté (Charlesbourg): Et des constats. Des
constats. C'est ça.
M. Trudel: Et des constats. Et il faudra bien sûr en
prendre connaissance et établir la voie que vous entendez suivre
là-dessus.
Je veux revenir juste un petit peu sur la dimension de ces quelque 3 000
000 $ de la subvention à la Clinique communautaire de
Pointe-Saint-Charles. Il y a une reddition de comptes qui se fait quand
même de ces 3 000 000 $ et de la mission de CLSC qu'ils assument. Parce
qu'ils assument d'autres choses, aussi. Bon, ça, on s'entend. Mais il y
a une reddition de comptes qui se fait. Je dis ça à titre
simplement illustratrf. Ils ne sont pas en marge, par exemple, de la
Fédération des CLSC du Québec, ils sont dedans. Ils sont
participants. Les règles générales d'administration des
services des CLSC: ils suivent les politiques générales du
ministère.
Vous ne me ferez pas coller qu'il y a 3 000 000 $ dans un «slush
fund» qui s'en vont comme ça à la Clinique communautaire de
Pointe-Saint-Charles sans qu'il y ait de reddition de comptes, d'examen des
résultats ou de production, en tous cas, des résultats, des
productions réalisées avec ces 3 000 000 $. Alors, à cet
égard-là, la mission CLSC administrée par un groupe
communautaire ne s'exerce pas en dehors des contrôles
généralement requis par le un de la structure. (16 h 50)
M. Côté (Charlesbourg): Si c'est si fidèle au
cadre de gestion d'un CLSC, on peut peut-être le reconnaître comme
CLSC, ça va régler le problème.
M. Trudel: Avec un conseil d'administration différent?
M. Côté (Charlesbourg): Allez donc vendre ça,
«on va essayer un conseil d'administration différent», si
ça va être, après ça, un CSLC tel qu'on le
connaît. Je vais vous donner la fin de semaine pour faire ça. On
s'en reparlera lundi.
M. Trudel: Non, mais la responsabilité de CLSC, ne
l'occupent-ils pas la responsabilité actuellement? Ils n'accomplissent
pas une mission de CLSC actuellement? Oui. La réponse, c'est oui.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que je vous dirai
là-dessus: On va prendre le temps de lire le rapport comme il faut et,
après ça, vous me poserez des questions et je vous
répondrai en fonction du rapport que j'ai et de l'opinion que je peux
m'en faire, O.K.? Mais ne me demandez pas aujourd'hui de vous répondre
comme ayant
pris connaissance du rapport, je n'en ai pas pris connaissance. J'ai eu
des éléments sur le plan verbal, de communication.
Parce que, moi aussi, à me faire picocher à peu
près à tous les jours, vous connaissez mon caractère, bon,
alors, il allume à l'occasion et il va aussi prendre de l'information.
Et ce que je peux vous dire, à la lumière du peu d'informations
que j'ai eues jusqu'à maintenant, c'est que mon opinion personnelle est
différente de celle que j'avais quand je suis entré dans le
dossier. Et pas négativement, positivement. «C'est-u»
correct, là? C'est pour ça qu'à l'occasion, exception
faite des manifestations... Parce que, quand on manifeste pendant deux ou trois
heures devant mes bureaux à Montréal, on ne donne pas de services
au monde.
M. Trudel: Si votre opinion évolue dans le sens de votre
appréciation générale des CLSC par rapport à la
perception que vous aviez avant d'occuper votre responsabilité et
à la modification de perception et d'évaluation qui s'est faite
après vos responsabilités, je peux concevoir, je peux accepter
qu'on est dans la bonne direction. Je souhaite qu'on soit dans la bonne
direction au niveau de votre perception de ce CLSC.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai toujours un seul
principe, c'est qu'à partir du moment où il y a des
privilèges il y a aussi des devoirs. Et, à partir de ça,
ça vaut pour tout le monde. Et oui, mon opinion a évolué,
et peut-être parce que je ne les connaissais pas suffisamment. J'ai
rencontré des gens, au niveau de la santé mentale, qui ont
oeuvré à la Clinique communautaire de Pointe-Saint-Charles, qui
ont fait un travail extraordinaire, qui ont été là-bas un
laboratoire et qui ont revendiqué...
Moi, ce n'est pas parce qu'il y a des gens qui revendiquent, ce n'est
pas parce que des gens revendiquent et qu'ils vont me contester sur la place
publique sur le plan du fond que ça me brusque, ce n'est pas ça
du tout. Ce n'est pas une question de fond, à ce moment-ci. On va voir,
on va y arriver au fond. Même si j'ai progressé, j'imagine qu'eux
aussi. C'est la manière de faire. Tu sais, moi, mon objectif premier
n'est pas d'être sur la place publique pour planter Pointe-Saint-Charles
parce que c'est de l'autorité, ce n'est pas ça mon objectif
premier, moi. Mon objectif premier n'est pas de mobiliser du monde
aussitôt qu'il se présente un ministre quelque part pour
être capable d'aller lui faire une «Christopher» de belle
parade pour lui dire que c'est un pas bon. Il y a de ça aussi un peu,
hein? Je peux vous donner des dates, des noms et des dossiers. À partir
de ça, là, je pense que ce n'est pas vrai que je vais payer du
monde pour aller manifester et contester des ministres, peu importe qui ils
soient, qu'ils soient péquis-tes, libéraux, alors que la fonction
fondamentale d'un CLSC c'est de donner du service au monde.
Alors, à partir du moment où on va s'être compris
là-dessus, là, je vais continuer de faire un bout.
M. Trudel: Bon, alors, dans l'éventualité où
vous allez continuer de faire un bout...
M. Côté (Charlesbourg): Cela dépend de
l'autre. Évidemment, si je monte à pied à
Montréal...
M. Trudel: Vous, vous souhaiteriez...
M. Côté (Charlesbourg): SI je monte à pied
à Montréal, ça va prendre pas mal plus de temps que s'ils
commencent à descendre de leur bord.
M. Trudel: Moi, ce que je voulais savoir, pour nous ramener au
texte de la modification introduite ici: Est-ce que juridiquement le ministre
a, dans la loi 120 et dans les modifications qui ont été
apportées, les assises pour éventuellement autoriser un conseil
d'administration avec une composition différente pour administrer un cas
particulier de CLSC?
M. Côté (Charlesbourg): J'ai demandé au
service juridique - et celui qui s'occupe du dossier n'est pas ici - à
la lumière des informations que j'avais sur le plan verbal, de
vérifier un certain nombre de choses et je n'ai pas eu le retour parce
que je n'ai pas pris de décision. Donc, ça va être avec le
dossier. Et, dans la mesure où ça nécessite des
amendements à la législation, je suis convaincu - vous me l'avez
dit que vous étiez prêt à faire les accommodements qu'il
faut... et comme je n'ai pas l'impression qu'on aura nécessairement
réglé demain soir le projet de loi, à ce moment-là,
on va continuer de cheminer, et je me réserve la possibilité,
avec votre permission, d'apporter un amendement ou des amendements dans la
mesure où on en aurait besoin.
M. Trudel: Pour prendre votre expression, je vais relever le gant
là-dessus. Mon intention c'était, sur le plan législatif,
d'adopter cet article sur division, non pas quant aux éléments
qui sont ici, mais quant à la possibilité d'introduire des
modifications, parce qu'à l'examen que j'ai fait, sous toutes
réserves, je pense que vous n'avez pas les assises législatives
pour autoriser une composition de conseil d'administration différente de
l'économie générale de l'article, autour de 95, d'un
conseil d'administration pour administrer un CLSC, et c'est à cet
endroit-là, ici, qu'il faudrait introduire cette modification-là.
Bon, les raisons, probablement qu'on n'aura pas fini...
M. Côté (Charlesbourg): Mais on va y revenir. De
toute façon, je pense que de la manière dont on a
travaillé, moi ça ne me crée
pas de problème. C'est un dossier qu'on met de côté,
M. le Président, qui n'est pas dans le texte actuel, mais qui pourrait
l'être dans la mesure où on prendra cette
décision-là. J'y reviendrai.
M. Trudel: Mon bon ami me prie de préciser encore
davantage. Je vous le dis, en tout cas je l'avais manifesté de toute
façon sur la place publique, j'avais l'intention de présenter un
amendement ici.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça,
mais...
M. Trudel: Mais ce dont on convient aujourd'hui, c'est que, bon,
avec la responsabilité que vous avez, si votre réponse est non,
je veux également qu'il soit convenu que je le présenterai, mon
amendement...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, oui.
M. Trudel: ...vous le battrez et, là-dessus, on ira...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, il n'y a aucun
problème là-dessus. Et, de toute façon, même dans la
mesure où on en arriverait à la décision ultime que
ça ne se fait pas à Pointe-Saint-Charles, ça ne veut pas
dire que ça ne pourrait pas se faire ailleurs.
M. Trudel: Et voilà!
M. Côté (Charlesbourg): Et, à partir de
ça, on prendra la décision qui s'impose. Je n'ai aucune
espèce de problème à revenir sur le dossier, avec le
fair-play qu'on a toujours eu dans ce genre de processus là, qui sera le
même de toute façon.
M. Trudel: Ça existe donc des corporations
propriétaires, dans le cas des CLSC?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. On me dit trois. Il y
en aurait trois.
M. Trudel: Est-ce que vous les avez? Ah bon!
M. Côté (Charlesbourg): Je vous les fournirai. On va
avoir les endroits et on vous les fournira. Ah! bien, on va les avoir tout de
suite.
(Consultation)
M. Côté (Charlesbourg): ii y en a deux dans le
comté de saint-laurent - mais aucune représentation du premier
ministre, en passant - et il y a...
M. Trudel: Pas dans ce dossier-là, O.K.
M. Côté (Charlesbourg):
...Père-Frédéric, Champlain; Cap-de-la-Madeleine,
comté de Cham-plain.
M. Trudel: Cap-de-la-Madeleine.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: La crypte du bon père
Frédéric.
M. Côté (Charlesbourg):
Père-Frédéric. Lorsque les réseaux de CLSC ont
été complétés, dans le cas de-5 deux
précédemment identifiés dans Saint-Laurent, c'est des
centres d'accueil qui gèrent un CLSC ou un CLSC qui gère un
centre d'accueil.
M. Trudel: Ah!
M. Côté (Charlesbourg): O.K.? Alors, Bordeaux,
Cartierville et foyer pour personnes âgées Saint-Laurent.
M. Trudel: Et là les établissements, ce sont des
établissements qui ont fait des représentations eux-mêmes
à cet égard?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Et, dans les deux cas
du comté de Saint-Laurent, évidemment, ce qu'on a toujours
indiqué - et j'en profite pour passer un message au CRSSS du
Montréal métropolitain - on a décidé, dans un
premier moment, de désigner des conseils d'administration dans ces
cas-là et de dire qu'on se donnait trois ans pour revoir les cas
frontière comme ceux-là.
M. Trudel: Oui, vous l'aviez dit.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, dans la
mesure où on en arriverait à la conclusion qu'il faut
séparer ces administrations-là, on ne serait plus dans une
situation où il y a une corporation propriétaire. Mais là,
c'est une question qui se tranchera au cours des trois prochaines années
et non pas au cours des prochains mois, comme le souhaiteraient certains
éléments du CRSSS du Montréal métropolitain.
M. Trudel: Très bien, sur l'article 11, avec la
réserve de ce que nous avons convenu, d'y revenir suivant les
conclusions, après la fin de semaine.
Le Président (M. Joly): Article 11, adopté.
J'appelle l'article 12.
M. Trudel: Est-ce que, M. le Président, je peux demander
une suspension de trois minutes?
Le Président (M. Joly): Oui. Nous suspendons nos travaux
pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 17 heures)
(Reprise à 17 h 8)
Le Président (M. Joly): Alors, la commission des affaires
sociales reprend ses travaux, et l'article 12 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): Article 12, M. le
Président?
Le Président (M. Joly): Oui, M. le ministre, article
12.
M. Côté (Charlesbourg): Le texte anglais de
l'article 132 de cette loi est modifié par le remplacement, dans la
sixième ligne du paragraphe 2°, du mot «aid» par le mot
«assistant».
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 12 est adopté.
L'article 13 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 135 de cette loi
est modifié par l'addition, à la fin du premier alinéa, de
la phrase suivante: «Une personne mineure ne peut voter lors de cette
assemblée.»
Est-ce que j'ai besoin de donner des explications?
M. Trudel: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Article 13... Vous aimeriez vous
étendre sur le sujet?
M. Trudel: Oui, oui, c'est parce que j'avais une question
incidente sur le fait que, maintenant, bon, les mineurs n'auront plus le droit
de se promener en autobus pour aller voter pour les représentants du
public dans les conseils d'administration, mais...
M. Côté (Charlesbourg): Mais ce n'est pas la seule
place où il y a du monde qui se promène en autobus pour aller
voter.
M. Trudel: C'est le genre de pratique qu'on n'a jamais
adoptée chez nous, alors on a peu de...
Le Président (M. Joly): Ha, ha, ha! Qu'est-ce qu'on entend
là?
M. Trudel: On n'a pas d'expertise dans ce domaine-là,
nous.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: On a peu d'expertise dans ce domaine-là. Cette
nuit, j'ai relu l'excellente publication du président de
l'Assemblée nationale sur le comité des fêtes du
bicentenaire du Parlement, et j'ai relu toute l'histoire de l'élec- tion
de 1936. Ça se promenait beaucoup. M. Côté
(Charlesbourg): Ha, ha, ha!
M. Trudel: Ça se promenait beaucoup, et on bloquait
même les portes des autobus.
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui! Dans ce
contexte-là, c'était différent, c'était pour faire
voter le monde.
M. Trudel: Ha, ha, ha! Bon. Mais c'est parce que cet
article-là nous permet de retoucher un peu, et je ne veux pas en faire
un long débat... La Société Saint-Jean-Baptiste de
Montréal conteste votre réponse, que vous m'avez fournie à
l'Assemblée nationale, quant à ce qui se passe pour
l'élection à la régie de Montréal-Centre, à
la régie de la santé et des services sociaux de
Montréal-Centre, sur le décompte que vous avez fait des
organismes francophones et non francophones quant à la
représentation. Si ma mémoire m'est fidèle, vous m'avez
donné comme réponse à l'Assemblée nationale qu'il y
avait 52, 50... (17 h 10)
M. Côté (Charlesbourg): Oui, 54.
M. Trudel: ...54 %.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, de francophones par
rapport aux non-francophones dans les groupes socio-économiques, et non
pas dans les autres. Parce qu'il y avait, dans socio-économique...
M. Trudel: Oui, oui, il y avait deux catégories.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel: Deux
sous-catégories.
M. Côté (Charlesbourg): c'est ça. de 15 et de
20. parce que ma réponse avait deux volets, si vous vous rappelez:
socio-économique pour les 15 %...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...54-46, alors que, dans le
cas des 5 %, là il y avait un déséquilibre plus important.
Ce qu'a fait la Société Saint-Jean-Baptiste, c'est qu'ils ont
pris les deux catégories, et même là, les chiffres ne
concordaient pas avec les nôtres. Mais, évidemment, je n'ai pas
mes documents ici. L'avoir su, je les aurais... J'ai justement classé
ça hier, j'étais loin de m'imaginer que ça
reviendrait.
M. Trudel: Alors, ça veut donc dire que vous n'avez pas
reçu copie - je pourrais le déposer - du communiqué de
presse du 29 mai de la Société Saint-Jean-Baptiste où il
est indiqué,
entre guillemets, et je cite la citation de la Société
Saint-Jean-Baptiste de Montréal: «Les listes que nous avons
obtenues de la présidence d'élection ont été
vérifiées et contrevérifiées. Nous mettons au
défi le ministre de rendre publique la répartition à
laquelle il arrive entre francophones et non-francophones, a
déclaré, M. Dorion.»
M. Côté (Charlesbourg): Je vais vous déposer
en commission, ici, si vous voulez, l'analyse qui m'a été fournie
pour affirmer ce que j'ai affirmé. Évidemment, la
Société Saint-Jean-Baptiste a pris l'habitude de faire des
conférences de presse. Alors, qu'elle fasse des conférences de
presse, mais ça ne sera certainement pas mon modèle, vous pouvez
être sûr de ça.
M. Trudel: en soulevant une problématique qui, par
ailleurs, était, oui, préoccupante quant à ce qui se passe
au niveau de la composition du collège électoral pour les classes
socio-économiques et autres.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, et je vous
répète qu'il aurait probablement été
intéressant, compte tenu des nombreuses auditions qu'on a faites sur la
réforme de la santé et des services sociaux, de les entendre bien
avant ce moment-là. Je trouve que c'est une préoccupation bien
tardive.
M. Trudel: Encore une fois, ce n'est pas pour étirer, mais
comment, par ailleurs, vous expliquez de votre côté la faible
participation - je ne les ai pas, moi non plus, les listes des organismes avec
moi...
M. Côté (Charlesbourg): Des francophones.
M. Trudel: ...la faible, la très faible liste des
organismes francophones au niveau socio-économique et autres dans la
région de Montréal? Évidemment, j'aurais pu poser la
question à l'envers et dire: II y a donc des gens d'autres
communautés - on ne se contera pas d'histoires entre nous autres
là - qui semblent avoir été très actifs au niveau
de la reconnaissance des groupes. Est-ce que vous ne considérez pas que
la période qui était donnée aux organismes
socio-économiques pour se manifester en termes d'intérêt
pour être reconnus comme membres pouvant voter à l'élection
des représentants des groupes socio-économiques, pour ce qui est
du côté francophone, comme c'est plus gros, forcément,
compte tenu de l'ampleur sur l'île de Montréal... Je ne veux pas
non plus dire qu'il y a des gens qui s'occupent exclusivement de cette affaire
dans d'autres groupes, sauf que c'est plus facile, oui, effectivement, de
mobiliser une certaine catégorie moins nombreuse qu'une catégorie
plus nombreuse.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, ce que je peux
dire à ce moment-ci, c'est que la communauté anglophone et les
communautés culturelles se sont mobilisées; bon, tant mieux! Je
ne les considère pas surreprésentées; elles sont
là, et à partir de critères très clairs. Donc,
bravo pour eux! Force est de constater que, sur le plan des francophones, il y
a un problème. Bon. Peut-être qu'une analyse plus fine peut nous
révéler qu'effectivement le temps n'a pas été assez
long et qu'on n'a peut-être pas assez fait de publicité, mais
c'est la même publicité pour tout le monde. Il y a une tradition
dans le monde anglophone et des communautés culturelles d'être
très actifs; probablement que ça a pu faire aussi la
différence. Lorsque vous êtes dans une situation de
représentation du monde socio-économique et que la chambre de
commerce de Montréal ne sent pas le besoin de s'enregistrer, c'est
inquiétant un peu. J'imagine qu'elle ne devait pas manquer
d'information, compte tenu du fait qu'elle est préoccupée par un
certain nombre de dossiers de la santé et des services sociaux. Je pense
qu'à ce niveau-là il y a une analyse à faire des raisons
qui font que les gens, dans le monde francophone, se sont moins
intéressés, d'apparence, que les anglophones ou les
communautés culturelles.
(Consultation)
M. Trudel: Je vais vous dire bien franchement, M. le ministre,
avec tout le respect qu'on doit avoir pour les lois qui ont été
adoptées par cette Assemblée, est-ce que les personnes
désignées en vertu de la loi 142 pour assurer
l'accessibilité à des services en langue anglaise partout sur le
territoire, dans chacun des CRSSS du Québec, n'ont pas pu jouer un
rôle activant dans le fait de faire en sorte qu'il y ait un plus grand
nombre d'organismes qui soient désignés? Ce qui n'était
pas, d'évidence, le cas, des responsables généraux d'un
CRSSS dans certains secteurs disciplinaires.
M. Côté (Charlesbourg): C'est possible. Moi, ce que
je vous dis là-dessus, effectivement, c'est possible. Mais,
imaginez-vous, entre vous et moi, si la Société
Saint-Jean-Baptiste de Montréal et la chambre de commerce de
Montréal avaient uni leurs efforts pour sensibiliser les francophones
à l'importance de, au lieu de mettre bien des efforts pour chialer
après - puis, Dieu sait qu'ils en mettent, des efforts - s'ils en
avaient mis autant avant, probablement qu'on serait dans une situation,
aujourd'hui, où la représentation serait plus importante.
C'était ça et c'est ça, l'objectif.
Alors, quand on parle de participation, j'admets volontiers qu'il y a
des échéances qui ont été un peu plus courtes qu'en
temps normal on aurait souhaité. Bon. C'est une première
expérience. Je pense qu'il faut tirer profit de nos
longueurs, de nos moments très courts qu'on a eus dans ces
périodes-là pour les réajuster. Ça, c'est
évolutif. On vote depuis 1792. On fête le 200e anniversaire puis
on a eu encore l'obligation hier de moderniser notre loi sur le financement, de
moderniser notre Loi électorale, et on sent le besoin d'aller encore
plus loin, on a donné un mandat sur le recensement. Donc, c'est
évolutif. Ça va être la même chose dans le domaine de
la santé et des services sociaux.
Évidemment, ce qu'on a toujours voulu, c'est le moins de
contraintes possible, parce qu'à partir du moment où tu mets des
contraintes, là, tu restreins. C'est un peu ça. Si d'autres
décident, en cours de route, qu'il y a des correctifs à apporter
et qu'il faut les apporter, je pense qu'il faut être ouverts à
ça, évoluer avec son temps et voir là où on a
réussi et là où on n'a pas réussi, et avoir
l'humilité de dire que, bon, à certaines places, on a
manqué notre coup. Il y a des raisons à ça et on va tenter
d'examiner ce qu'on peut faire pour qu'on atteigne l'objectif qu'on
s'était fixé, parce que l'objectif est toujours le même:
participation des citoyens au complet.
Quand on a fait nos socio-économiques, nos communautaires, les
autres, le monde municipal, ainsi de suite, c'était pour que l'ensemble
de la population soit représenté, pour qu'on ait un
équilibre et que les gens puissent brasser des idées puis passer
des messages. Donc, s'il y a des faiblesses là, évidemment, c'est
au moins le mérite de l'Intervention de la Société
Saint-Jean-Baptlste, de dire: Voici, on n'a pas la même vision que vous
autres. Je ne partage pas leur point de vue, mais, au moins, ça brasse,
ça interpelle. Y a-t-il des choses qui n'ont pas été
faites et qui auraient dû être faites? Et des choses qui ont
été faites et qui n'auraient pas dû être faites?
C'est ça qu'il faut regarder, je pense, honnêtement.
M. Trudel: Oui. Donc, si je comprends bien la procédure,
le projet de loi 135 dit donc qu'à tous les trois ans... Ça veut
dire que, dans trois ans, il y aura une nouvelle période
d'accréditation d'organismes...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, bien
oui.
M. Trudel: ...qui voudront se faire reconnaître pour
participer à l'élection.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: O.K.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: Là, ce n'est pas fixé dans le
ciment.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! pas du tout, pas du
tout. C'est évolutif. Le collège va se reconstituer à la
lumière des événements; sinon, on pourrait
perpétuer ça et se retrouver avec un déséquilibre,
mais se retrouver aussi avec un bassin qui va s'amoindrir, parce qu'il y a
forcément des associations qui vont disparaître ou des gens
intéressés. Ça fait que ça n'a pas de bon sens, il
faut que ça évolue avec son temps. C'est révisable aux
trois ans, chaque collège. (17 h 20)
M. Trudel: Dans l'évolution - j'aurais une question
là-dessus - souhaitable ou qui va inévitablement se produire,
est-ce que, déjà, il y a eu des réflexions qui se sont
faites, soit chez le ministre, ou au ministère, ou au gouvernement, pour
confier au Directeur général des élections la
responsabilité de toute cette procédure? Parce qu'on a les
mécanismes, déjà, de permanence au niveau des
élections générales pour la représentation à
l'Assemblée nationale et une certaine responsabilité au niveau
municipal aussi en termes d'appel, etc. Est-ce que ça a
été examiné, de confier... Je ne parle pas de l'autre
étape qualitative que d'autres pourraient souhaiter, de
l'élection de suffrage universel, ce n'est pas de ça que je
parle. À l'intérieur des règles actuelles
déterminées par le gouvernement, est-ce qu'il a été
examiné qu'on puisse confier tout ça au Directeur
général des élections...
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: ...qui a de l'expertise là-dedans?
M. Côté (Charlesbourg): Non, pas
nécessairement. Pas nécessairement, puis ce n'est pas exclu non
plus. Bon. Je veux que le processus aille à sa limite par la
constitution des assemblées régionales et qu'on puisse faire un
post mortem de ce qui a fonctionné, de ce qui n'a pas fonctionné,
des forces, des faiblesses, ainsi de suite, pour qu'on puisse très
tôt, en 1992 et 1993, déjà amorcer une réflexion sur
les conditions optimales dans lesquelles ça devrait s'exercer
ultérieurement. Je vous rappelle qu'on a puisé parmi la banque de
directeurs de scrutin du Directeur général des élections,
les gens qui président et qui ont la responsabilité de
l'élection, des conseils d'administration des régies
régionales et de tout le processus au niveau régional. C'est des
gens du DGE qui font ce travail-là. C'est donc des directeurs de scrutin
de comté qui ont l'expertise qui, dans chacune des régions du
Québec, font le travail. On puise déjà dans l'expertise du
Directeur général des élections sur le plan...
M. Trudel: N'est-ce pas l'assemblée publique qui
désigne elle-même son secrétaire d'assemblée,
d'élection?
M. Côté (Charlesbourg): C'est lui qui préside
à la mise en place, à tout le processus.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): On a confié cette
responsabilité-là à un directeur de scrutin de
comté qui nous a été référé par M.
Côté, compte tenu de l'expérience qu'ils ont.
M. Trudel: Dans tous les cas? M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Vous voulez dire: À partir du moment où
le collège, l'ensemble de l'assemblée publique est
constitué? Vous voulez dire: À partir du moment pour
présider l'assemblée publique?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Pour présider au
processus électoral. Depuis février ou mars - je ne me souviens
plus de la date précise -ces gens-là ont un mandat du
ministère pour s'assurer que les collèges électoraux des
différents corps soient constitués et qu'on chemine vers
l'assemblée générale pour l'élection du conseil
d'administration.
M. Trudel: Ce n'est pas dans toutes les régions.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Trudel: Évidemment, j'ai suivi la région de
l'Abititi-Témiscamingue de façon plus particulière. Ce
n'est pas quelqu'un du...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Ce n'est pas quelqu'un... Bien non! Jean Cotton, Me
Jean Cotton n'est pas du personnel du directeur du scrutin, voyons! Il fait un
excellent travail, en passant.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, mais... Je vais
vous dire comment j'ai procédé. Ce n'est pas compliqué,
j'ai appelé M. Côté et j'ai dit: Présentez-moi la
liste des directeurs de scrutin qui sont disponibles et l'évaluation que
vous pouvez en faire sur le plan de leur capacité de gérer. Et on
a choisi à partir de cette liste-là.
M. Trudel: Regardez ça un peu, là. Je ne virerai
pas les montagnes à l'envers, là, mais...
M. Côté (Charlesbourg): Bien, je vais
vérifier, dans le cas précis de l'Abitibi, parce que...
M. Trudel: C'est Me Jean Cotton, qui est secrétaire actuel
du CRSSS, qui préside à toutes les étapes et qui fait, je
dois le dire, un excellent travail. Je n'ai aucun élément
à soulever par rapport à son travail. Mme Raymond, actuellement,
est la directrice du scrutin pour le Direc- teur général des
élections dans le comté de Rouyn-Noranda-Témiscamingue et
les autres, je les connais tous, les trois autres comtés de cette
région-là, et ce n'est ni l'un ni l'autre.
M. Côté (Charlesbourg): Je déposerai la liste
de ceux qui ont été retenus. J'imagine que vous allez
retrouver... On va essayer d'avoir une explication. Mais c'est comme ça
que ça a procédé. Donc, vous m'apprenez que ce n'est pas
un directeur de scrutin.
M. Trudel: Ah oui! Je vais finir en profitant de l'occasion pour
clarifier quelque chose. Les membres qui seront élus au conseil
d'administration de la régie régionale de la santé et des
services sociaux d'une région donnée doivent-ils faire
automatiquement partie d'abord de l'assemblée publique régionale?
Je vais vous dire pourquoi, parce que j'étais sous la nette impression
que - du moins, c'est l'esprit de la discussion que nous avions eue ici -
quelqu'un de l'extérieur de l'assemblée régionale pouvait
également soumettre sa candidature en disant: Moi, je veux
représenter, je ne sais pas, le monde socio-économique. Et son
nom irait en ballotage, soumis aux 150 personnes au maximum qui composent
l'assemblée publique régionale. Je me souviens très bien,
M. le ministre, d'avoir soulevé cette question ici.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, on en a
tellement dit pendant six mois ou à peu près qu'à un
moment donné il peut nous en échapper des bouts.
M. Trudel: On pourrait illustrer ça par un exemple. Bon.
Dans notre société - il ne faut pas avoir peur d'employer les
mots - il y a un certain nombre d'élites qui existent dans certains
corps constitués. Le président de la confédération
des caisses populaires de l'ouest de Montréal, je veux dire, il ne fait
peut-être pas partie automatiquement de l'assemblée publique de
telle région parce qu'il n'a pas soumis son nom comme membre de
l'assemblée publique. Du genre, comme illustration.
M. Côté (Charlesbourg): Le principe, c'est les
collèges électoraux qui envoient 150, 125, 50 personnes, dans
certains cas, à l'assemblée régionale, qui décident
qu'elles vont être les 21 ou 25 personnes qui vont former le conseil
d'administration.
À la question «Est-il possible que quelqu'un de
l'extérieur puisse soumettre sa candidature sans être membre de
cette assemblée générale?» moi, en tout cas, je ne
pense pas. A la question «Est-ce que quelqu'un qui n'a pas passé
par le processus de l'assemblée régionale peut effectivement
accéder au conseil d'administration?» c'est oui, par les
cooptés. Mais je sais que ce n'est pas des cooptés que vous
parlez.
M. Trudel: Non, ce n'est pas des cooptés. À cet
égard, avec la réserve que vous émettez en quelque sorte
que ce ne serait pas Impossible que quelqu'un de l'extérieur du
collège électoral puisse soumettre sa candidature, il va falloir
que vous donniez des signaux assez rapidement.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais je n'ai pas dit...
J'ai juste posé la question. Je pense que ce n'est pas possible
là. C'est ça que je vous ai dit: Je pense que ce n'est pas
possible. On va le vérifier. On me confirme que ce n'est pas possible
à 397 de la loi 120. L'article 397 dit: «Le conseil
d'administration d'une régie régionale est composé des
membres suivants: 1° 20 membres élus par l'assemblée
régionale parmi ses membres.» Alors, ça vient de
régler le problème. C'est clair.
Voulez-vous me rappeler le nom de votre président de...
M. Trudel: Me Jean Cotton.
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est Yves
Bonneville.
M. Trudel: II n'est pas très actif, oui. Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Je regarde, puis c'est des
noms de directeurs de scrutin là.
M. Trudel: Alors, Bonneville, c'est Abitibl-Est, je pense.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Mais,
évidemment, ce que l'on doit comprendre, c'est qu'il y a un support
administratif du CRSSS là. Ce n'est pas une personne. Ça ne peut
pas être une personne...
M. Trudel: Ah! le vrai boss est au CRSS. M. Côté
(Charlesbourg): Comment? M. Trudel: Le vrai boss est au CRSSS.
M. Côté (Charlesbourg): Je peux la déposer si
vous en voulez une copie.
M. Trudel: Non, non, c'est parce que ça me semblait...
Oui, oui, on peut la prendre, mais c'est parce que je regarde la façon
dont ça fonctionne dans ma région - parce que Je suis un citoyen
Intéressé, voyez-vous, au processus - et je n'ai jamais vu
ça dans te portrait que monsieur qui était président et
directeur du scrutin dans Abitibi-Est était actif dans ta
procédure. C'est la première fois que j'entends ça. Je
contre-vérifierai de mon côté. Donc, impossible que
quelqu'un de l'extérieur puisse se porter candidat. (17 h 30)
M. Côté (Charlesbourg): C'est possible, mais par les
cooptés.
M. Trudel: Par les cooptés. Ce sera ma dernière
question là-dessus. Donc, dans les cooptés, est-ce qu'il va avoir
une invitation à soumettre son intérêt?
M. Côté (Charlesbourg): Chose certaine, c'est que le
ministre doit les accepter. Vous vous rappelez de ça?
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Dans ces cas-là.
M. Trudel: Oui. Je vais vous dire pourquoi je pose la question.
Le conseil d'administration est, je dirais, forcément au courant des
personnes ou des individus qui sont intéressés à
participer au développement des services, que ce soient les services de
santé ou les services sociaux, dans une région donnée.
Sauf qu'il pourrait être intéressant, sur des avis publics, je
dirais, de susciter de l'intérêt de la part d'un certain nombre de
personnalités en disant que le conseil d'administration de la
régie va être appelé à recommander au ministre pour
nomination les personnes cooptées. Ça me semblerait sain que
ça puisse au moins correspondre à... qu'on puisse penser qu'il y
ait un avis public pour les gens qui désireraient soit se porter ou se
faire porter volontaires pour servir.
M. Côté (Charlesbourg): Je n'ai pas d'objection. Il
ne faut pas nécessairement en faire une règle parce que
l'objectif qui était visé par les cooptés, rappelez-vous,
c'est par les cooptés, de s'assurer qu'il y ait, par exemple... On avait
pris l'exemple d'un comptable. Le conseil d'administration dit: On n'a personne
qui ait des notions de comptabilité ou qui soit un comptable
véritable et on aurait besoin de ça parce que ce serait bien
utile. Donc, pour combler des carences de représentation, qui peuvent
être territoriales et de fonction aussi, donc d'expérience qui ne
serait pas représentée au conseil d'administration, à ce
moment-là, on serait dans une situation où on dirait: Bon,
parfait! On souhaiterait avoir des recommandations de tous les comptables
d'Abitibi-Témiscamlngue qui seraient intéressés à
être à la régie régionale.
M. Trudel: Ou encore, tel qu'on l'a spécifié dans
l'article sur la composition, l'équilibre entre les hommes puis les
femmes.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Moi, là-dessus, je vais souhaiter formellement
que le ministre...
M. Côté (Charlesbourg): Ça ne peut pas
être
un poste.
M. Trudel: ...indique aux différents corps,
assemblées régionales et conseils d'administration qui sont
élus, qu'il serait souhaitable qu'il puisse y avoir de l'information
pour que des gens souhaitant apporter leur contribution puissent, non pas poser
leur candidature, mais manifester leur disponibilité et leur intention
de vouloir servir. Je ne veux pas aller jusqu'à un règlement, je
veux souhaiter ça formellement.
La toute dernière - c'est celle-là que j'ai oubliée
tantôt. À l'intérieur des assemblées
régionales, est-ce que toutes les catégories
représentées à l'assemblée régionale sont
appelées à voter pour les représentants de chacune des
catégories ou si c'est chaque catégorie qui va élire sa
portion, si vous voulez, de représentants pour la formation du conseil
d'administration?
M. Côté (Charlesbourg): Les orientations qu'a
transmises le ministère comme souhait, c'est que l'ensemble de
l'assemblée - s'il y a 150 personnes, donc que les 150 personnes votent
- vote pour chacune des personnes qui sera sur le conseil d'administration,
tout en respectant les catégories, mais que l'ensemble, que les gens
venant du communautaire puissent...
M. Trudel: ...des personnes.
M. Côté (Charlesbourg): ...aussi s'exprimer, parce
que, là, tu ne vas pas au conseil d'administration de la régie
régionale pour défendre à mort les établissements
ou pour défendre à mort le communautaire. Tu t'en vas
là...
M. Trudel: Tu n'es un représentant de...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, comme des
représentants. Donc, c'est l'ensemble des intervenants qui vont voter
pour l'élection des 21 ou 25 personnes.
M. Trudel: Alors, ça, vous l'avez émis, ce
souhait.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'a été
expédié... En tout cas, c'a été signé
lundi.
M. Trudel: O.K. Parce que, de mémoire, la procédure
d'élection est fixée par l'assemblée elle-même.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, oui.
M. Trudel: Donc, il faudra s'assurer, enfin souhaiter vivement
que le propre souhait ministériel - que, moi, J'accompagne, en tout cas
-puisse se rendre jusqu'à l'assemblée publique régionale,
parce que, dans un certain nombre d'assemblées publiques, les nombres ne
sont pas grands, finalement, ils ne sont pas grands, et de là la
possibilité d'en faire le contrôle, entre guillemets.
M. Côté (Charlesbourg): Sinon, tu n'as pas besoin
d'assemblée générale.
M. Trudel: Bien, c'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Chacun va envoyer son monde;
faire un petit party de cuisine, puis t'envoies ton monde.
M. Trudel: C'est ça, exact. Alors, ça va.
Adopté, l'article 13.
Le Président (M. Joly): L'article 13, adopté.
L'article 14 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 137 de cette loi
est modifié par l'addition, à la fin du dernier alinéa, de
ce qui suit: «, à l'exception des nominations visées au
paragraphe 6° de chacun des articles 129 et 130 lesquelles auront lieu dans
les 30 jours suivant la tenue de cette assemblée publique.»
M. Trudel: Ah, c'est nos cooptés, ça?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Donc, c'est 30
jours.
M. Trudel: Ah, c'est qu'il n'y avait pas de délai?
M. Côté (Charlesbourg): Non, il n'y en avait pas, de
délai.
(Consultation)
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
voulez-vous...
Le Président (M. Joly): Oui, s'il vous plaît! Mme
Malenfant, s'il vous plaît.
Mme Malenfant (Jacqueline): C'est que, de la façon dont la
loi actuelle est faite, il y avait une partie des gens qui ne pouvaient pas
procéder à la cooptation parce qu'ils étaient élus
plus tard. Je ne sais pas si vous vous souvenez, on en a un bloc qui est en
septembre et un bloc qui est en octobre. Mais, il y en a qui...
M. Trudel: II y a un bloc qui est en septembre, puis un bloc en
octobre?
Mme Malenfant: Oui!
M. Trudel: Le bloc de septembre pour les représentants de
catégories.
Mme Malenfant: Oui.
M. Trudel: Ah! O.K. Parfait. Et ceux de l'assemblée
publique, en octobre.
Mme Malenfant: C'est ça, puis il y en avait une partie qui
ne pouvait pas se trouver à être cooptée.
M. Trudel: Le troisième, le troisième dimanche
d'octobre? Non, deuxième. Avant la chasse, avant la chasse!
M. Côté (Charlesbourg): Mais, là, ça
va être en plein dans le référendum)
M. Trudel: Tiens, c'est vrai!
Une voix: C'est rien que dans trois ans!
M. Côté (Charlesbourg): Ah! c'est dans trois ans,
O.K.
M. Trudel: Vous avez dit que ça allait être en plein
référendum...
M. Côté (Charlesbourg): En plein dans le
référendum. Là, je viens de vous annoncer...
M. Trudel: ...sur la souveraineté du Québec?
M. Côté (Charlesbourg): Là, je viens de vous
annoncer qu'il est reporté.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Parce que c'est l'autre après! Ha, ha, ha!
C'est ça. On va reculer le «tape». Ce que vous vouliez
annoncer, c'était quoi?
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! M. Trudel: Oui.
Donc...
Mme Malenfant: C'est tout simplement pour corriger une erreur
qu'il y avait dans les... Parce qu'il y avait deux groupes qui ne pouvaient pas
coopter, parce qu'ils n'étaient pas élus au moment où la
cooptation devait avoir lieu.
M. Trudel: Ça fait que ça va être le groupe
de septembre qui va coopter.
Mme Malenfant: Bien, on les reporte tous.
M. Trudel: Tous après le mois d'octobre. O.K. Puis, bon,
on introduit la notion de 30 jours?
Mme Malenfant: Oui. M. Trudel: Non?
M. Côté (Charlesbourg): «Lesquelles auront
lieu dans les 30 jours suivant la tenue de cette assemblée
publique.»
M. Trudel: C'est ça. On introduit donc la notion de 30
jours. 30 jours, est-ce que ça inclut la nomination par le titulaire du
ministère? Ça, c'est les cooptés. C'est les
cooptés.
Mme Malenfant: Oui.
M. Trudel: Alors, on introduit «auront lieu dans les 30
jours suivant la tenue de cette assemblée publique». Alors, 30
jours. Il y a une période de 30 jours pour le processus complet,
c'est-à-dire que l'assemblée se réunit, désigne,
coopte des membres. Elle ne peut pas les nommer, évidemment. C'est le
ministre qui nomme même s'il a l'obligation de nommer ceux qu'on lui
recommande.
M. Gaudreau: On n'est pas dans la régie régionale,
on est dans les établissements.
Mme Malenfant: On est dans les établissements
là.
Une voix: On vient de changer de saison.
M. Trudel: Excusez-moi! Excusez-moi! Excusez-moi!
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce qu'on a beaucoup
parlé de régies régionales, puis on a... (17 h 40)
M. Trudel: Ah! On est dans les établissements, bon. On se
comprend! On se comprend! Là, il faut que je me repose la question
de...
(Consultation)
M. Trudel: Un petit commentaire? (Consultation)
M. Trudel: Ah oui! Le règlement de la régie doit
prévoir que c'est au mois de septembre.
M. Gaudreau: Les catégories autres que la population, la
population en octobre, et les cooptés scolaires et de la justice
viendront dans les 30 jours...
Mme Malenfant: La population ne pouvait pas les coopter, ils
n'étaient pas là. On l'exclut, ce... puis, on les reporte plus
tard, pour que la population puisse les coopter. On devrait donc lire les
commentaires! Ha, ha, ha!
Une voix: Précis, concis, clair. M. Trudel: Vous
avez raison.
Une voix: O.K. Là, la question est de savoir si, 30 jours,
c'est assez long.
M. Trudel: Oui, mais là, ce n'est pas le ministre qui
désigne, ce n'est pas le ministre qui...
(Consultation)
Une voix: Les cooptés ne font pas l'objet de...
M. Trudel: Ils cooptent, et puis c'est...
Mme Malenfant: Le ministre n'a rien à dire, là,
pour les établissements, là.
M. Trudel: Rien. Personne d'autre n'a rien à dire.
Mme Malenfant: Bien, c'est-à-dire qu'ils doivent respecter
certains critères qui sont à 138, là, mais...
M. Trudel: Oui, oui, oui. Non, je veux dire, mais il n'y a pas
personne qui doit...
Une voix: C'est bien évident qu'il n'y a pas de
validation, là.
Mme Malenfant: Non.
Une voix: s'ils ne s'entendent pas après 30 jours? c'est
comme la nomination du pape: il faut faire sortir de la fumée noire et
de la fumée blanche.
(Consultation)
M. Trudel: ...c'est 139, là, après... Parfait,
ça va. Oui, maître. J'ai une petite... Je veux savoir
l'état du ménage. Je veux savoir l'état du ménage.
Je ne l'ai pas le commentaire, moi.
M. Côté (Charlesbourg): L'affaire est
bouclée?
M. Trudel: Oui, c'est réglé. Adopté. M.
Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 14 est adopté.
L'article 15 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 139 de cette loi
est modifié par le remplacement, dans les cinquième et
sixième lignes du premier alinéa, de «, 130 ou» par
ce qui suit: «ou 130, au paragraphe 3.1° de l'article 131 ou au
paragraphe 4° de l'article».
Avez-vous compris quelque chose?
M. Trudel: Oui, tout à fait. Ma question ne porte pas
là-dessus.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Je veux juste savoir l'état du ménage,
on va profiter de l'occasion. C'est l'article qui permettait de faire le
ménage dans les corporations propriétaires reconnues pour
participer à.
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a pas de
ménage de fait encore. Évidemment, on va adopter la loi
d'application, le ménage va procéder, on va faire le
ménage. Il est clair qu'à ce moment-ci ce n'est pas fait, mais
que, éventuellement, on fera le ménage.
M. Trudel: Ce qui veut dire que toutes les corporations
propriétaires, actuellement, qui avaient des sièges à l'un
ou l'autre des conseils, de tout établissement, avant 120, ont toutes eu
le droit de participer au choix des représentants des corporations
propriétaires sur les nouveaux conseils d'administration. Oui, de
participer au choix. Vous vous souvenez de votre objectif, c'était de
faire le ménage.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Trudel: C'était de faire le ménage en disant que
ce ne sera pas toutes les corporations propriétaires qui vont se
retrouver sur les conseils d'administration des nouveaux
établissements.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire qu'on se
donnait le pouvoir de faire le ménage. Mais ça ne se fait pas
comme ça, il faut bien le comprendre, d'autant plus que, vous vous
souviendrez, dans ce processus, vous aviez insisté, à juste titre
d'ailleurs, pour qu'il puisse y avoir un droit d'appel à des
corporations qui pourraient s'être senties lésées.
Évidemment, on l'a mis dedans, mais on n'a pas commencé à
faire le ménage. Donc, on va faire le ménage puis, quand le
ménage va être fait, automatiquement, ça va s'appliquer.
Mais, entre-temps, on est obligé de...
M. Trudel: Ça va être la ronde II, aussi. M.
Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Dans laquelle il y aura certaines...
M. Côté (Charlesbourg): De quoi rendre populaire
à nouveau, d'augmenter le taux de popularité.
M. Trudel: du ministre sélectionneur. c'est ça. il
va y avoir un autre groupe de questions en chambre comme ça. ça
va. adopté, m. le président.
Le Président (M. Joly): L'article 15 est adopté.
L'article 16 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 154 de cette loi
est modifié par le remplacement, dans l'avant-dernière ligne du
deuxième alinéa, du mot «par» par le mot
«pas». (17 h 50)
II y a des papillons, à l'occasion, et il y a des coquilles.
M. Trudel: C'est dans quelle catégorie, ça? M.
Côté (Charlesbourg): Ça, c'est coquille.
M. Trudel: Petite coquille zébrée! C'est parce que
ça a été trop rapide, la transcription, parce que le
ministre avait très hâte de se rendre chez le
lieutenant-gouverneur. Là, il fallait bien que le texte sorte tard la
nuit, n'est-ce pas, maître?
M. Côté (Charlesbourg): d'ailleurs, si je me
souviens bien, c'est mme la députée de terre-bonne qui m'avait
accompagné chez le lieutenant-gouverneur.
M. Trudel: La cohérence doit nous suivre partout, M. le
ministre.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Vous parlez
spécifiquement à Mme la députée de Terrebonne.
M. Trudel: La cohérence doit nous accompagner partout
et... c'est ça. Tout ça ne voulait pas dire que nous ne pouvions
pas reconnaître certaines parties de la loi 20. Je ne croquerai pas
à ce fruit, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
Une voix: II n'est pas mûr?
M. Trudel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 16, adopté.
L'article 17 est appelé.
Ressources humaines
M. Côté (Charlesbourg): L'article 182 de cette loi
est modifié par le remplacement, dans les deuxième et
troisième lignes du premier alinéa, de «171 à 173,
190, 215, 216, 221, 222, 229, 230» par ce qui suit: «29, 38
à 41, 171 à 173, 188, 190, 192, 212, 214, 216».
M. Trudel: Nommez donc les anciens.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Une petite explica- tion
qu'on me donne ici. cette modification vise à corriger et à
compléter l'énumération des articles auxquels l'article
182 fait référence aux fins de l'administration des
établissements privés.
M. Trudel: On avait comme - je peux employer le terme -
oublié que les établissements privés étaient soumis
à certaines dispositions de la loi, puis on ne les avait pas
énumérés, est-ce que c'est ça?
M. Gaudreau: C'est que, dans la séquence d'adoption des
articles du projet de loi 120, 182 a été appelé et
adopté. À la fin, quand on a eu l'adoption des dispositions sur
les plaintes, entre autres, il y a des fonctions d'attachées au conseil
d'administration, qui n'y étaient pas, qui sont arrivées par
papillon, à la fin. Cet article-là ne s'est pas trouvé
amendé pour les comprendre, de même que les dispositions qui ont
été adoptées dans la dernière semaine sur le CMDP,
le Conseil des infirmiers et infirmières, et ainsi de suite. Ça a
amené une numérotation différente qui n'a pas
été revue, non plus, dans l'article. Lui, il avait
été adopté en juin, très tôt, et on l'a
complètement oublié dans le décor. Alors, il se trouve
actuellement à comporter une enumeration qui est incorrecte et
incomplète. Le seul but de l'amendement, aujourd'hui, c'est de corriger.
Ça n'ajoute strictement rien en droit.
M. Trudel: C'était uniquement pour que vous justifiiez
vous-même ma phrase d'hier dans le discours, au niveau de l'adoption du
principe de la loi, où je vous disais que nous avons eu une mauvaise
expérience et gardé un arrière-goût de l'adoption en
catastrophe de certaines dispositions transitoires de la loi 120. Merci de la
confirmation. Alors, adopté.
Le Président (M. Joly): 17 adopté, 18 est
appelé.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 193 de cette loi
est modifié par la suppression des troisième et quatrième
alinéas.
M. le Président...
M. Trudel: Ah oui!
M. Côté (Charlesbourg): ...cette modification, qui
va de pair avec celle proposée aux articles 414 et 522 de la loi, a pour
résultat de retrancher de l'article 193 la substance qui n'était
que de portée transitoire. En effet, les dispositions des
troisième et quatrième alinéas ne pouvaient viser que les
directeurs généraux déjà en place au moment de
l'application de l'article 193 et elles n'auraient plus d'effet par la suite.
Il y a donc lieu de supprimer ces alinéas dans l'article 193 et de
reprendre plutôt leur substance au chapitre des dispositions
transitoires.
M. Trudel: Alors, on les retrouve, les deux rejetés, aux
transitoires, mot pour mot? Parce que, si c'est mot pour mot, ça va
m'éviter de faire le plaidoyer, parce que je vais être
obligé de faire le... S'il y avait eu une modification substantielle,
j'aurais été obligé de défendre le pouvoir du un,
du ministre de gérer des cas d'exception, de cohérence
avec...
M. Côté (Charlesbourg): Donc, ça va
être repris...
M. Trudel: Un peu plus tard à... Ça va être
repris à quel article?
M. Côté (Charlesbourg): 619.69 et 619.70.
M. Trudel: On fera la discussion sur les clauses
grand-père à ce moment-là. Adopté.
Le Président (M. Joly): Article 18, adopté.
L'article 19 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): le texte anglais de
l'intitulé de la sous-section 5 de la section iii du chapitre iii du
titre i de la partie ii de cette loi est remplacé par le suivant:
«5. director of nursing care».
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 19, adopté.
L'article 20 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): Le texte anglais des
articles 206 à 208 de cette loi est modifié par le remplacement,
partout où ils se trouvent, des mots «head of nursing» par
les mots «director of nursing care».
M. Trudel: «Director of nursing care»,
adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté.
M. Trudel: Comment est-ce qu'on dit? «Moved».
Le Président (M. Joly): Adopté.
M. Trudel: C'est ça qu'ils disent à la Chambre des
communes, «Moved».
Le Président (M. Joly): Article 20... M.
Côté (Charlesbourg): 21.
Le Président (M. Joly): ...adopté. L'article 21 est
appelé.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 209 de cette loi
est modifié: 1° par l'insertion, dans la deuxième ligne du
premier alinéa, après le mot «durée», de ce
qui suit: «de 50 lits ou plus»; 2° par l'insertion, dans la
première ligne du deuxième alinéa, après le mot
«exploite», de ce qui suit: «un centre d'hébergement
et de soins de longue durée de moins de 50 lits,».
M. le Président, on pourrait peut-être considérer...
Il est 18 heures. Compte tenu de la nature...
Le Président (M. Joly): Parfait.
M. Côté (Charlesbourg): ...de l'amendement qu'on
s'apprête à adopter, on pourrait faire la discussion à 20
heures.
M. Trudel: Oui.
Le Président (M. Joly): Alors, compte tenu de l'heure, la
commission suspend ses travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 17 h 57)
(Reprise à 20 h 19)
Le Président (M. Joly): Alors, la commission reprend ses
travaux.
Une voix:...
Le Président (M. Joly): Oui. Une note d'encouragement.
Alors, l'article 21 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): II a déjà fait
l'objet d'une lecture, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Vous avez raison, au moment de
suspendre.
M. Côté (Charlesbourg): Au moment de suspendre.
Évidemment, c'est les comités de bénéficiaires,
là. (20 h 20)
M. Trudel: C'est pour restreindre l'obligation des comités
d'usagers dans les centres d'accueil, qui deviendront des CHSLD mais seulement
à 50 lits et plus. Est-ce que vous avez eu des représentations?
Pour vous dire honnêtement, je n'ai pas regardé tellement. Est-ce
que vous avez eu des représentations sur le fait que c'était ce
que j'appellerais terriblement inconvénient pour les CHSLD, les nouveaux
CHSLD qui seraient ainsi créés? Parce que l'économie
générale de la loi, quand même, voulait privilégier
la défense des droits des usagers. Je comprends que le dernier
paragraphe de l'article dit que, s'il y a une demande des usagers, il peut s'en
constituer, mais il faut quand même examiner le problème majeur
que cela constitue. J'ai l'impression quelquefois, M. le Président,
qu'il y a eu de la représentation et que ça dérange
les
comités d'usagers.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, c'est clair que, de
la manière dont ils sont structurés et qu'ils vont être
financés, ils vont être indépendants un peu et ça va
déranger du monde.
M. Trudel: J'ai nettement l'impression, oui.
M. Côté (Charlesbourg): Peut-être pas pour
longtemps, c'est à espérer. Il va y avoir quelques petits
réajustements, mais, sur le fond, il n'y a pas, à ce
niveau-là, grand-chose à changer. Bon, évidemment, on se
retrouve dans une situation où c'est toujours: où est-ce qu'on
arrête et où est-ce qu'on commence? 50, 40, 30, 25? Il y a des
temps qu'on se retrouve quand même dans des situations où il n'y a
pas beaucoup de lits, et ça ne nécessite pas
nécessairement, de par la loi, un comité de
bénéficiaires. Je ne dis pas que c'est le cas partout, mais on
peut se retrouver dans des situations où, dans un centre hospitalier de
courte durée, il y a des lits de longue durée. Règle
générale, lorsqu'on se retrouve avec des lits de longue
durée dans des centres hospitaliers, c'est des cas qui sont très,
très lourds. On connaît un taux assez élevé de gens
qui ne sont même pas au courant de ce qui se passe, parce qu'ils sont
là physiquement mais qu'ils ne sont plus là d'esprit. Alors,
c'est pour ça que 50 apparaissait une indication dont on s'est servi
pour déterminer si c'était un conseil d'administration de courte
durée ou autre, si on se rappelle. Alors, la logique est un peu
ça. On aurait pu dire 40, on aurait pu dire 30. C'est 50 qu'on a
examiné. Des représentations spécifiques de personnes pour
ça, à ma connaissance - et j'ai regardé autour de moi,
là - il n'y a pas eu de représentations spécifiques de
personnes qui nous ont dit que ça pourrait déranger, pour bien se
comprendre.
M. Trudel: La motivation, à ce moment-là, pour les
exempter, c'est simplement pourquoi? Pour, j'allais dire, alléger, mais
ce n'est pas ça; ça ne devrait pas être ça, la
logique. Vous parlez de la défense du citoyen au centre du
système; ça ne devrait pas être ça. Dans le cas que
vous citez, M. le ministre, s'il y a des lits de longue durée dans
l'établissement de courte durée, il y en a un, comité des
usagers, dans la courte durée.
M. Côté (Charlesbourg): Dans certains cas.
Évidemment, lorsqu'on est dans un centre d'accueil d'hébergement,
on comprend qu'on est dans une situation, règle générale,
où les cas sont moins lourds - même si ça s'est alourdi au
cours des années - que dans un centre hospitalier de soins de longue
durée. Il y a une distinction entre les deux, là. Il y a une
distinction un peu au niveau de...
(Consultation)
M. Côté (Charlesbourg): M. le
Président...
Le Président (M. Joly): M. le ministre, oui, s'il vous
plaît. M. le député.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, une
commission parlementaire est toujours l'occasion d'échanger et de voir
la justesse de la mesure, puis de voir son application, même si on a pu
l'examiner et être bien guidé par des choix qu'on faisait. Si on
veut parler ouvertement, l'effet pratique de 50, ça pourrait signifier
que, dans le cas de tous les centres hospitaliers de soins de longue
durée rattachés à des centres hospitaliers de courte
durée qui n'auraient pas de comité de
bénéficiaires, on pourrait aussi... Certains centres
privés pourraient échapper à un comité de
bénéficiaires. Disons que, quand j'entends ça puis que je
constate ça, ça m'inquiète.
M. Trudel: Si vous me permettez, immédiatement...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...je comprends qu'il faille trouver une
référence, une certaine logique dans l'ensemble, mais il y en a
une autre, référence, dans l'économie
générale de la loi, c'est la différence entre le public et
le privé, à 20 lits.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. C'est ça.
C'est pour ça que j'allais vous proposer ça, là.
M. Trudel: Ah!
M. Côté (Charlesbourg): J'allais dire que,
évidemment, dans la mesure où un comité de
bénéficiaires, c'est 5 personnes, on peut se retrouver dans une
situation où il y a 6 bénéficiaires, puis...
M. Trudel: Ha, ha, ha! Il y a plus de monde chez la mariée
qu'au mariage.
M. Côté (Charlesbourg): II faut au moins trouver...
Et, à ce moment-là, je pense qu'à 20 il y a aussi une
économie au niveau de la loi, dans d'autres références,
qui pourrait nous permettre, à 20 lits, d'être plus confortables
et d'avoir le préjugé favorable au
bénéficiaire.
M. Trudel: Oui, d'autant plus que, souvent, probablement que
c'est dans ces petits centres où une certaine familiarité
s'installe - forcément, compte tenu de la grandeur - qu'il y a
peut-être des dangers - comment appeler ça - qu'une
complicité, au mauvais sens du terme, s'installe, c'est-à-dire:
Ah bien, vous savez, la personne est chialeuse; elle est connue comme
ça. Parce qu'il y a moins de monde, puis, s'il y a un comité
de
bénéficiaires, vous avez raison, ça va
déranger un certain confort administratif qui s'installe. Je ne dis pas
ça par rapport à des personnes ou à des
responsabilités qui s'exercent actuellement, mais c'est un
réflexe purement humain.
Alors, la barre à 20, ça me semblerait s'installer dans
une logique autre, qui serait parfaitement respectable. Tout en
vérifiant un petit détail... Mais, si c'est, supposons, 50 lits,
la norme qui est présentée ici, dans un centre hospitalier de
courte durée, il y a déjà, de toute façon,
obligatoirement un comité des usagers. Parce que vous venez de dire que
ça pourrait être inquiétant dans le cas d'un centre de
courte durée qui aurait moins de 50 lits en longue durée. Il y a,
de toute façon, un comité de bénéficiaires.
Non?
M. Côté (Charlesbcjrg): Courte durée, il n'y
a pas d'obligation à un comité d'usagers. Vous vous le
rappellerez, c'est parce qu'on dit que c'est des gens qui sont en rotation. Il
n'y a pas d'obligation.
M. Trudel: Un incitatif à ce qu'il soit vraiment de courte
durée, quoi.
M. Côté (Charlesbourg): Le comité
d'usagers?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: S'ils ne veulent pas avoir un comité d'usagers,
qu'ils ne développent pas de la longue durée dans leurs lits de
courte durée, hein!
Alors, on ramènerait ça à...
M. Côté (Charlesbourg): À 20. M. Trudel:
...20 lits.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, ou plus. (20 h 30)
M. Trudel: Oui. Ça me semble parfaitement raisonnable.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président.
Le Président (M. Joly): Est-ce qu'on va suspendre
temporairement pour y revenir, M. le ministre, parce que...
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'on peut le
considérer adopté, compte tenu du fait que ce sera 20 au lieu de
50, M. le Président.
M. Trudel: Oui, oui. Si notre secrétaire... Le
Président (M. Joly): Parfait!
M. Côté (Charlesbourg): Ça nous permet
d'avancer.
M. Trudel: ...peut accepter cette légère
distorsion.
Le Président (M. Joly): Alors, l'amendement est
adopté et l'article 21 est adopté tel qu'amendé. L'article
22 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 219 de cette loi
est modifié par le remplacement, dans la deuxième ligne du
premier alinéa, du mot «centre» par les mots «ou
plusieurs centres».
C'est une question de concordance avec le premier alinéa de
l'article 213, semble-t-il, afin d'éviter des difficultés
d'interprétation, 213 étant le premier article sous le chapitre:
«Le conseil des médecins, dentistes et pharmaciens», qui
dit: «Un conseil des médecins, dentistes et pharmaciens est
institué pour chaque établissement qui exploite un ou plusieurs
centres». Donc, c'est une concordance.
M. Trudel: C'est parce qu'ils peuvent se retrouver dans
plusieurs... Le total des centres...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, bien sûr.
M. Trudel: ...peut regrouper plus de cinq infirmières.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. M.
Trudel: Ça va. Adopté.
Le Président (M. Joly): Article 22, adopté.
L'article 23 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): Le texte anglais de
l'article 223 de cette loi est modifié: 1° ' par le remplacement,
dans la première ligne du premier alinéa, des mots «nurse's
aid» par les mots «nursing assistants».
M. Trudel: C'est un ancien poste.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! C'est un poste
de tête. Ha, ha, ha!
M. Trudel: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): 2° par le remplacement,
dans la troisième ligne du premier alinéa, des mots... exactement
la même chose; 3°... Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Ha, ha, ha! Non, non, j'y tiens, j'y tiens, j'y tiens
pour les minutes, s'il vous plaît.
Le Président (M. Joly): «Nursesaid».
M. Trudel: Parce que le ministre a bien
promis d'aller faire...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Trudel: ...de compléter sa formation
là-dessus.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, d'ailleurs, j'ai
hâte.
M. Trudel: Je veux être capable de comparer, d'avoir une
note comparative quelque part, sur ça.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. D'ailleurs, je
vais vous dire, j'ai hâte. 3°...
M. Trudel: Ha, ha, ha! «You are very keen of...» Ha,
ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! M. le
Président, troisièmement et quatrièmement,
considérez que ça a déjà été lu. Ha,
ha, ha!
M. Trudel: Ha, ha, ha! Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Alors, c'est de la
concordance, M. le Président, comme on en a déjà
adopté dans d'autres articles.
Le Président (M. Joly): Tel que déjà vu.
M. Trudel: Ça, c'est les auxiliaires?
Une voix: Oui.
M. Trudel: C'est les auxiliaires, ça, hein?
M. Côté (Charlesbourg): Non, comment est-ce qu'on
appelait ça, tantôt? Des...
Une voix: Oui, c'est des...
Une voix: Préposés.
M. Côté (Charlesbourg): Préposés.
M. Trudel: Préposés. Ah!
préposés.
Le Président (M. Joly): Alors, l'article 23?
M. Trudel: Juste de l'information complémentaire:
«auxiliaires», c'est comment, en anglais?
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! M. Trudel:
Ha, ha, ha! Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): Article 23, adopté.
L'article 24 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, vous voyez ce que
ça donne de ne pas permettre aux francophones d'aller à
l'école anglaise!
Le Président (M. Joly): Ha, ha, ha! M.
Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! M. Trudel: Ha, ha,
ha!
Le Président (M. Joly): Un à zéro. Ha, ha,
ha! Je vais tenir le compte, là: un à zéro. Ha, ha,
ha!
M. Trudel: On le garde pour certaines affaires, pas pour les
autres. Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Article 24, M. le
Président?
Le Président (M. Joly): L'article 24 est appelé, M.
le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Le texte anglais de
l'article 224 de cette loi est modifié au premier alinéa... par
les mêmes remplacements que tantôt. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): 2° par le remplacement
de ce qui est écrit là. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Ha, ha, ha! Tel que vu, quoi. Ha,
ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): C'est aussi de la
concordance, M. le Président. En tout cas, je vais m'assurer que, le
prochain coup, la version anglaise soit correcte. Ha, ha, hal
Le Président (M. Joly): Ha, ha, ha!
M. Trudel: Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Donc, «head of nursing».
Le Président (M. Joly): Donc, adopté tel que vu, et
non pas tel que lu. Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
M. Trudel: «What do you mean by "designated"». Ha,
ha, ha! Ça va, adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté, l'article 24.
L'article 25 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, 25,
comme vous pouvez le constater, c'est la répétition, pour
l'article 225, de ce dont on vient de discuter à l'article 23.
M. Trudel: C'est la répétition. Ha, ha, ha! M.
Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): L'article 25, adopté.
L'article 26 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): C'est exactement la
même chose, M. le Président, 26.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Ça va bien.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! oui, oui, oui. Ça
va bien.
M. Trudel: Mais est-ce que la procédure parlementaire, M.
le Président, ne requiert pas que, pour les fins de la
légalité du geste, l'article original soit lu en son entier par
le ministre responsable?
Le Président (M. Joly): On peut s'en...
M. Côté (Charlesbourg): Faites attention, ce n'est
pas nécessairement par le ministre, ça peut être par le
président.
M. Trudel: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Oui, il y a ça aussi, mais
on peut s'en... Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! Des voix:
Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Mais on peut aussi s'en dispenser,
en assumant que tout le monde sait lire. Ha, ha, ha! Alors, 26?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté, l'article 26.
L'article 27 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 259, du suivant:
«259.1 Les médecins et les dentistes qui, dans un centre
exploité par un établissement, rendent des services pour
l'exécution de fonctions de gestion déterminés par
règlement du gouvernement pris en vertu du premier alinéa 1 de
l'article 506.1 sont payés en vertu d'un programme dont l'administration
est confiée à la Régie de l'assurance-maladie du
Québec par le gouvernement. Ces services sont
rémunérés conformément à une entente conclue
dans le cadre de l'article 19 de la Loi sur l'assurance-maladie.»
J'avais l'impression que ça allait mieux en anglais.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Ça allait plus vite en anglais, hein! Les
petites vites des Anglaises.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, il y
a un petit papillon. Supprimer, dans la quatrième ligne de l'article
259.1 introduit par l'article 27, après le mot
«alinéa», le chiffre «1».
Le Président (M. Joly): Supprimer le «1».
Merci, madame. J'imagine qu'on peut disposer de l'amendement? Donc,
l'amendement est adopté? On enlève le chiffre
«1».
M. Trudel: Est-ce qu'on a droit à 20 minutes
là-dessus, M. le Président?
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Moi, je vous l'accorde, si vous
êtes capable de parler 20 minutes sur le chiffre 1.
M. Trudel: Ah! ne me mettez pas au défi, M. le
Président!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Ne me mettez pas au défi, M. le
Président!
Le Président (M. Joly): Je sais que vous pourriez dire un
paquet de choses.
M. Trudel: Vous allez voir que c'est le chiffre qui
précède les 99 autres.
Des voix: Ha, ha, ha! M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 27, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Trudel: Non, mais il ne faut pas que ça devienne une
habitude, ça, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Non, non, mais, moi,
écoutez, vous ne pouvez pas me blâmer d'essayer, hein!
M. Trudel: Non. Ha, ha, ha! C'est un essai loyal.
Le Président (M. Joly): Moi, je suis là pour
accélérer les travaux.
M. Trudel: C'est un essai loyal.
Le Président (M. Joly): Alors, je vous laisse...
M. Trudel: Comment ils disent ça, les gars, au baseball?
Le «good try»?
Le Président (M. Joly): «Good try».
M. Trudel: C'est parce que le ministre n'a pas lu la
dernière colonne de son document sur la justification de... Alors, la
première question est très simple: L'entente est-elle
conclue?
M. Côté (Charlesbourg): Si une entente est
conclue?
M. Trudel: Le texte de l'amendement... Parce que, ici, on touche
à un des éléments où ce n'est pas tout à
fait uniquement des changements techniques, des modifications techniques
à la loi.
M. Côté (Charlesbourg): Vous croyez?
M. Trudel: Légèrement. Il y a donc les mots:
«Ces services sont rémunérés conformément
à une entente conclue dans le cadre de l'article 19» de la loi sur
la RAMQ. Alors, est-ce que l'entente est conclue?
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, vous
vous souviendrez que c'était l'un des objets qui avaient fait l'objet
d'échanges avec le corps médical, une des trois tables
créées, et, oui, il y a eu une entente.
M. Trudel: Je vous avoue bien honnêtement que, lorsqu'on
avait effleuré cette question à l'intérieur de 120, je
dois avouer bien candidement que je n'étais pas tout à fait
satisfait de mon propre questionnement. C'était demeuré un peu
vague. Mon questionnement n'était pas tout à fait assez
poussé là-dessus. Je voudrais reprendre la situation, du
départ jusqu'à la transformation qui est en train de se
produire.
D'abord, les activités médico-administratives des
médecins, dans l'un ou l'autre des centres ou des établissements,
n'étaient pas, jusqu'à ce jour, reconnues et
rémunérées, pour les médecins qui effectuaient des
tâches de coordination de départements cliniques ou de ce
type-là. Est-ce exact?
M. Côté (Charlesbourg): Sauf psychiatrie. (20 h
40)
M. Trudel: Sauf psychiatrie. Bon. Quelle est la motivation,
d'abord, à la base, qui a amené, pendant la négociation...
Parce que, ça, c'est un peu le résultat... C'est un autre petit
de la négo, celui-là.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Il faut se ramener
à ce que vous appelez communément «le show de
Charlesbourg». Dans le show de Charlesbourg et dans le document qui a
été rendu public, il y avait une intention qui était
manifestée de reconnaître le médico-administratif. Il y
avait là un questionnement assez fondamental, je pense, et une
réalité, aussi, terrain où le ministère et le
gouvernement étaient interpellés depuis déjà un
certain temps, un certain nombre d'années sur des gestes administratifs,
la gestion qu'avaient à faire les médecins et qui n'était
pas rémunérée autrement que par le fait de la psychiatrie.
Et on avait reconnu, dans des échanges que nous avons eus avec les
associations... Si ma mémoire est fidèle, dans toutes les
discussions qu'on a eues avec l'AHQ, il y avait aussi une volonté de
voir le médico-administratif rémunéré, parce que
plusieurs croient - et je suis de ceux-là - qu'en
rémunérant les gestes médico-administratifs il y a
très certainement un certain nombre d'économies qu'on peut faire
dans le système. Et c'est toujours le débat, qui n'est pas
totalement tranché non plus. Il faut bien l'admettre, il reste encore du
chemin à faire. À qui est redevable le médecin de ses
gestes administratifs, dans la mesure où il est
rémunéré pour le faire?
Il y a donc deux sources possibles, sur le plan de la
rémunération: par la Régie de l'assurance-maladie du
Québec, disons, à même les enveloppes, augmentées ou
pas - ce n'est pas un débat qui est tranché - à même
ces enveloppes-là, donc, qui, aux yeux des médecins, feraient
partie d'une négociation avec les médecins; l'autre est une
rémunération par l'établissement, à même les
budgets de l'établissement, qui fait en sorte qu'il y ait un
rattachement administratif, et il y a donc, au bout de la ligne, une reddition
de comptes sur le plan administratif. Alors, c'étaient les deux
possibilités.
Quant à celle de la Régie de l'assurance-maladie, qui est
celle la plus susceptible d'être retenue, il est clair que la question
qui va se poser, c'est: Est-ce que c'est pris à même l'enveloppe
ou si c'est en ajout de l'enveloppe? Alors, ça, c'est le gouvernement
qui va déterminer ça. C'est le gouvernement qui va
déterminer ces éléments-là en cours de route.
Évidemment, après ça, il va y avoir la question des
honoraires. Qu'est-ce qu'on donne comme rémunération? Ça
va nécessairement faire l'objet d'une négociation
éventuelle. Est-ce que c'est à taux horaire? Est-ce que c'est
à vacation? Ainsi de suite, avec toutes les formules qu'on peut
connaître aujourd'hui. Mais ce qui a été jusqu'à
présent négocié, c'est que ce serait pris à
même
l'enveloppe de la régie de l'assurance-maladie du québec,
sans pour autant déterminer si c'est de l'ajout d'argent ou si c'est
pris à l'intérieur de la masse.
M. Trudel: Je comprends qu'on va aborder cette question-là
longuement à 371, dans quelques heures...
M. Côté (Charlesbourg): À combien?
M. Trudel: Je disais: Dans quelques heures, nous allons aborder
ce sujet à 371, au niveau de l'enveloppe de la RAMQ.
M. Côté (Charlesbourg): J'en serais très
heureux, moi. Il y a une autre opportunité, aussi, l'article 48, qui
dit: «Le gouvernement peut par règlement déterminer les
services qui sont rendus par un médecin ou un dentiste, pour
l'exécution de fonctions de gestion, dans un centre exploité par
un établissement».
Une voix: Le deuxième alinéa...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. «Le gouvernement
détermine l'enveloppe budgétaire devant servir à
défrayer la rémunération des fonctions de gestion
visées au premier alinéa».
M. Trudel: Bon. Donc, il y a une entente de conclue, à
toutes fins utiles, sur la nécessité de reconnaître les
actes médico-administratifs. Le reste est fort important, mais, quand
même, il demeure la mécanique pour le faire. Et vous avez bien
mentionné qu'il y avait comme un choix, déjà, qui, de par
cet article-là, est défini, c'est-à-dire: Est-ce que
ça sera à partir du budget des établissements qu'on va
rémunérer ces actes médico-administratifs... Donc, c'est
une relation d'administration d'établissement qui impose une dynamique
différente de la provenance de la RAMQ, dans son budget, pour la
rémunération de ces actes-là, peu importe la forme: si
c'est à vacation, si c'est à l'heure ou si c'est au type d'acte,
etc. Quelle est la motivation qui vous a amené à opter pour ce
que j'appellerais une gestion centrale de ces actes-là plutôt que
pour la responsabilisation dans les établissements ou envers
l'établissement lui-même?
M. Côté (Charlesbourg): O.K. L'objectif demeure le
même, donc, de payer pour des gestes administratifs posés par un
médecin, qui vont nécessairement, d'après nous,
entraîner un certain nombre d'économies, qui peuvent être
assez appréciables, et une certaine indépendance à ce
niveau-là
M. Trudel: Pouvez-vous expliquer un petit peu? Je ne comprends
pas les «économies appréciables» dans le
système.
M. Côté (Charlesbourg): Bon, écoutez, des
économies appréciables sur... Il est clair qu'à partir du
moment où vous avez des médecins qui sont, demain matin, dans un
établissement et qui sont dégagés, pour une partie, de
poser des gestes à chaque demi-heure ou à chaque heure pour
être capables de faire leur salaire, qui sont
rémunérés pour des gestes administratifs qu'ils posent,
ça va très certainement orienter un certain nombre de
décisions à l'intérieur de rétablissement qui
peuvent, à l'occasion, faire sauver passablement de sous. Et ils
pourraient, dans des gestes administratifs, probablement beaucoup plus
facilement interpeller des collègues ou des confrères qui vont
multipler un certain nombre de gestes qui sont coûteux. Donc, dans leur
siège de gestionnaire et d'administrateur rémunéré
comme tel, ça va leur donner un peu plus d'indépendance pour
être capable d'interpeller, de poser des questions et des gestes, par
conséquent, et de conseiller l'administration à ce
niveau-là. Ça, je pense que c'est reconnu à peu
près par tout le monde, et c'était souhaité par tout le
monde. La difficulté qu'il y avait, c'était: Est-ce que ça
va être à même le budget ou si ça va être la
RAMQ? Bon, deux tendances s'affrontaient.
Pour moi, ce qui est extrêmement important, c'est la
visibilité du paiement. Je paie, je veux en avoir pour mon argent. Et la
visibilité du paiement est beaucoup plus claire et beaucoup plus facile
à suivre à la Régie de l'assurance-maladie qu'elle ne le
serait confondue dans des budgets d'établissements. C'est pour ça
qu'on a choisi la Régie. Quant à la dépendance
administrative, elle va devoir se rattacher, elle, à l'administration de
l'établissement, pour être, à ce niveau-là, assez
claire. Donc, ce qui était recherché, c'était qu'il y ait
des fonctions rémunérées sur le plan de la gestion, mais
qu'il y ait aussi un lien d'autorité quelque part avec
l'établissement. C'était surtout ça, pour être
capable d'asseoir un certain nombre d'avis, de recommandations dans la gestion
quotidienne, finalement, d'un certain nombre de faits et gestes posés
dans l'établissement. La Régie a été choisie parce
que ça nous permet d'avoir une meilleure visibilité ou
transparence des sommes affectées à l'administratif; ça se
suit mieux que confondu.
M. Trudel: je ne veux pas faire un long chapitre
là-dessus, mais ça souffre quand même de certaines
difficultés logiques, votre raisonnement.
M. Côté (Charlesbourg): De...?
M. Trudel: Ça souffre de certaines difficultés
logiques, votre raisonnement. Si on veut en arriver à faire en sorte que
la responsabilisation soit augmentée, il faut qu'on implique les
établissements. J'espère, évidemment, que cela serait
compensé éventuellement, dans ce mode-là, par la
RAMQ vers l'établissement, parce que demander une reddition de comptes,
de par un organisme central comme la RAMQ, plus visible sur le plan
administratif, peut-être, pour le ministère, ça ne
m'apparaît pas l'évidence pour la reddition de comptes de type
annuel, plus questionnaire sur le terrain.
Quand, au centre hospitalier X, on constaterait au budget, à la
fonction rémunération du médico-administratif, x milliers
de dollars, II m'apparaît que les usagers, que les différentes
catégories de membres qui sont représentées au conseil
d'administration pourraient apporter du questionnement beaucoup plus
sérieux. J'ai une certaine expérience dans ces choses-là
et, pour les gens qui sont chargés d'administrer l'argent, les
différentes lignes au moment de la présentation des
prévisions budgétaires et de l'assemblée annuelle qui va
avoir lieu pour l'examen des actions réalisées, je parie que, sur
cette ligne-là, on va dire: Ça, c'est la ligne RAMQ, et
même le corps médical va probablement refuser de se faire
interroger là-dessus, en disant: Ça, ce n'est pas la
responsabilité de l'établissement. C'est une entente provinciale,
c'est un «deal» avec l'administration centrale de la RAMQ. (20 h
50)
Je me souviens du type de questionnement que j'avais fait,
légèrement, au moment de la 120, et, pour moi, une des grandes
difficultés, c'était strictement au plan budgétaire. Si on
demande aux établissements d'y aller sur le paiement de la
rémunération au niveau du médico-administratif à
partir des budgets existants, on vient de sauver 30 000 000 $ ou 40 000 000 $,
puis on va les piger dans le fonds général des sommes d'argent
prévues pour les services. Alors, ça, c'est
éliminé. Mais, par ailleurs, sur la méthode
administrative, moi, je dis: Votre logique souffre de certaines carences, parce
qu'on éloigne les lieux de contrôle quant aux affectations de ces
sommes d'argent. Vous ne trouvez pas?
M. Côté (Charlesbourg): Ce qui est visé - et
je ne sais pas si j'ai été assez clair; je vais tenter de
l'être, pour peu qu'on puisse l'être dans ces domaines - le lien
administratif doit être très clair. Le lien administratif, c'est
avec l'établissement. La RAMQ, c'est un programme qui sert à
payer. Est-ce que ça veut dire pour autant que c'est la totalité
du budget qui pourrait provenir de la RAMQ? Ce n'est pas établi.
Ça pourrait être aussi une possibilité que
l'établissement fasse sa part. Si, par exemple, demain matin, on
décidait qu'il y a, dans ce programme, 20 000 000 $ par année ou
15 000 000 $ par année affectés à ce programme, le payeur,
ce serait la RAMQ. Ça nous permettrait une certaine facilité,
d'être capables de suivre. Le lien administratif est très clair
avec l'établissement, parce que c'est là qu'on cher- che... Mais
ça ne veut pas dire qu'on ne pourrait pas mettre l'établissement
à contribution sur le plan du paiement de la totalité ou d'une
partie de la facture, dans le programme de la RAMQ.
M. Trudel: C'est pire que je pensais. Est-ce que je peux demander
30 secondes?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel: J'ai
un besoin naturel. M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. M.
Trudel: 30 secondes de suspension.
Le Président (M. Joly): Oui, nous allons suspendre nos
travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 20 h 52)
(Reprise à 20 h 53)
Le Président (M. Joly): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission reprend ses travaux.
M. Trudel: Merci, M. le Président.
M. Côté (Charlesbourg): Si on veut tenter de
repréciser - parce que, moi aussi, je suis allé un peu aux
informations pendant ce temps-là - il faut se permettre de... Les
fonctions de gestion, donc le budget déterminé par le
gouvernement, ce n'est pas négociable. C'est le gouvernement qui
détermine ça. Ça, c'est dans l'entente avec eux. Oui, oui,
c'est dans l'entente.
Une voix: Dans la loi...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. C'est clair. C'est
très clair, c'est dans la loi, même. C'est dans la loi, c'est le
cadre juridique. Là où c'est négociable, c'est: Quel taux
paie-t-on? Ça, c'est négociable. Mais la fonction, l'enveloppe
globale, donc le budget, n'est pas négociable; c'est
décidé par le gouvernement.
Le taux qui sert à la rémunération, lui, il l'est.
Mettons-nous dans la situation où un médecin pose des gestes de
gestion, puis qu'on reconnaît que c'est du médico-administratif.
Dans un centre hospitalier, sur le plan administratif, il est redevable
à l'établissement, et c'est l'établissement qui
contrôle et qui demande l'exécution du paiement à la
Régie de l'assurance-maladie. Donc, il y a, à ce
niveau-là, une mécanique qui est assez intéressante.
Évidemment, jusqu'à maintenant, ce qu'il faut se dire, c'est que
la psychiatrie faisait l'objet d'une entente et, dans ce qui a
été négocié, on est maintenant dans une situation
où l'ensemble de l'intervention, y compris la psychiatrie,
relèvera de cette entente.
M. Trudel: La RAMQ va agir comme agent-payeur, point,
«period», à la ligne. Bon, ça, c'est
déterminé. Le niveau de l'enveloppe, ça, c'est
déterminé par le gouvernement. Vous me permettrez de respecter
tout à fait la parole donnée mais d'être sceptique quand
même, parce que, quand on dit «dont l'administration est
confiée à la RAMQ par le gouvernement» et «ces
services sont rémunérés conformément à une
entente conclue», je dois dire que, quand on négocie les services
et le niveau de rémunération de ces services, bien, ça
finit par influer sur l'enveloppe globale déterminée par le
gouvernement. On peut bien dire: Je pars avec l'objectif de dire que je n'en
donne pas plus que 40 000 000 $ là-dedans, mais, au bout de la
négociation, on finit à 48 000 000 $ ou 52 000 000 $. Là,
on dit: Bon, bien, là, ma décision, ça va être d'en
mettre 52 000 000 $. Qu'est-ce aue tu veux que je te dise?
M. Côté (Charlesbourg): Je ne le sais pas,
là, mais, moi, si je prends 48, le deuxième alinéa dit:
«Le gouvernement détermine l'enveloppe budgétaire devant
servir à défrayer la rémunération des fonctions de
gestion visées au premier alinéa, cette détermination
devant tenir compte des ententes visées à l'article 259.1»
qui fait l'objet de nos préoccupations. Il est clair que c'est le
gouvernement qui détermine l'enveloppe. Je pourrais bien vous parler
d'un petit cas qu'on vit actuellement. Probablement qu'un de ces bons jours
vous allez finir par me poser des questions là-dessus; ça ne sera
pas très long.
M. Trudel: Allez-y donc! Ha, ha, ha! Allez-y donc!
M. Côté (Charlesbourg): C'est le gouvernement qui
détermine l'enveloppe. C'est l'enveloppe que tu as pour aller... C'est
ça. À partir de ça, tu vas négocier, à
l'intérieur, les taux, mais qui ne dépasseront pas l'enveloppe.
L'enveloppe est là. Donc, l'enveloppe est déjà
déterminée par le gouvernement. Donc, ça, c'est le
gouvernement. Et ce qui va dedans, comme fonctions, c'est aussi
déterminé par le gouvernement. Donc, il est clair qu'à un
moment donné, quelque part... Prenons un exemple. Disons que le
gouvernement détermine que c'est 20 000 000 $, l'enveloppe; c'est 20 000
000 $, pas 22 000 000 $, pas 25 000 000 $.
M. Trudel: La détermination par le gouvernement, à
48...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...hein? Vous déterminez le niveau de
l'enveloppe. Mais cette détermination doit tenir compte des ententes
visées à 259.1.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: C'est bien évident. Ça dépend de
ce que vous négociez. Ça dépend ce que vous
négociez. Vous allez avoir, comme tout bon gestionnaire, un objectif de
fixé quelque part. Tu dis: On n'y va pas au-dessus de 20 000 000 $,
c'est 20 000 000 $, c'est fermé, sauf qu'une négociation, on sait
d'où on part, on ne sait pas où on arrive. Bien, on ne sait pas
où on arrive! On sait où on arrive globalement, en disant: Si on
leur donne leur 3 % pour dire qu'on respecte notre signature, on les repoignera
bien quelque part. On va leur couper le personnel quelque part. On va couper
l'embauche. Alors, on les repoignera quelque part. C'est à peu
près ça.
M. Côté (Charlesbourg): Mais l'expérience, ce
qu'il faut quand même donner aux médecins... Nos ententes qu'on a
eues avec les médecins, on est arrivé effectivement à des
dépassements, mais il y a toujours une récupération par
rapport aux ententes. Quand on est dans une situation où, par exemple,
les médecins dépassent, comme l'année passée, de 2
% l'enveloppe et qu'il y a une indexation de 5,13 %, c'est 5,13 % moins 2 %.
C'est 3,13 %. Donc, il y a toujours une récupération. C'est un
exemple qui est réel, puis qui est vécu. Il y a eu un respect de
l'enveloppe, à ce moment-là.
M. Trudel: Quand on reconnaît le
médico-administratif dans le système, avec les motivations que
vous avez données, quand on connaît, évidemment, nos
objectifs budgétaires, quand on veut fixer le niveau de
rémunération, quel est l'ordre de grandeur de l'enveloppe servant
à rémunérer, dorénavant, le
médico-administratif des médecins en établissement?
(Consultation)
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, il y
a des chiffres qui ont déjà circulé, en particulier
provenant des médecins, que nous ne partageons pas
nécessairement. Alors, ce que nous faisons là, c'est le cadre
juridique, qui est assez clair. Sur le plan des montants, il n'y en a pas de
déterminés, à ce moment-ci. Alors, il n'y a pas de
montants de déterminés et, évidemment, il y aura une
question de possibilité financière, puis il y aura une question
aussi d'y aller progressivement dans ce genre d'opération là,
dépendamment de nos capacités de payer. Évidemment, au
bout de la ligne, il faut y trouver notre compte aussi, comme dans d'autres
domaines. Il n'y a pas, à ce moment-ci, de montants précis de
déterminés. Ça reste à venir.
M. Trudel: II y a les médecins qui ont
évoqué, dans L'actualité médicale, des
montants. Il y a aussi Mme Lemieux qui a l'air d'avoir d'excellentes sources,
d'ailleurs, au ministère ou à la RAMQ... (21 heures)
M. Côté (Charlesbourg): Pas au ministère,
chez les médecins.
M. Trudel: Ce n'est pas illusoire de penser que 30 000 000 $ est
un niveau généralement observable à marée basse
pour rémunérer ce type d'activités dans l'ensemble des
établissements.
M. Côté (Charlesbourg): Vous m'apprenez des
chiffres. Vous m'apprenez des chiffres. C'est la première fois que
j'entends parler de 30 000 000 $.
M. Trudel: Non, il y a effectivement... M. Côté
(Charlesbourg): Non, j'ai...
M. Trudel: ...beaucoup d'évocations que l'ensemble des
activités médico-administratives... Et, évidemment, vous
soupçonnez la conclusion d'un raisonnement lorsque je vous pose cette
série de questions là.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
M. Trudel: J'ai bien l'impression, quelquefois, qu'il y a un
«deal» à quelque part. Il y a comme une entente à
quelque part qui a pour effet d'avoir deux poids, deux mesures au niveau de la
répartition des services. Je sais qu'on y reviendra, bien
évidemment, longuement, si le temps nous le permet, dans un autre projet
de loi, mais sur les coupures de services.
Il est assez difficile, de prime abord - ça, c'est le mot le plus
poli que je peux employer, là - de constater qu'on va se couper,
là, parce que ça, là, le gouvernement et notre
régime, c'est collectif, 24 000 000 $ de services chez les enfants pour
les dents, et qu'on va se couper 17 000 000 $ chez les optométristes
pour l'examen de la vue et les ophtalmologistes, et qu'on va s'en couper une
trentaine de millions chez les personnes âgées pour les
médicaments, et, en même temps - vous m'excuserez l'expression,
mais je l'ai entendue dans le public, j'ai entendu dans le public, en
particulier, évidemment, des gens qui avaient lu un certain nombre
d'articles dans les journaux - pendant qu'on va se payer la traite, l'autre
bord, pour 30 000 000 $.
Là-dessus, je vous prie de croire que c'est un sentiment qui
m'anime aussi, que c'est la fable de La Fontaine, suivant que vous êtes
puissant et que vous avez les moyens de vous défendre, vous pouvez
toujours vous organiser pour en arriver à récupérer les
montants qu'on vous affecte. Parce que, dans vos annonces du 8 mai, où
vous demandez à la profession médicale de contribuer aux coupures
pour une somme variant entre 25 000 000 $ et 50 000 000 $ - enfin, il y a un
ajout de 25 000 000 $ pour donner un total de 50 000 000 $ - on a souvent
l'impression que, lorsqu'on regarde ces éléments-là, ici,
c'est: Rien ne se perd, rien ne se crée, là, que c'est simplement
transporté sur un autre terrain et que, finalement, ça finit
toujours par être le petit monde et le monde ordinaire qui paie la
facture à l'autre bout. Suivant qu'on a de bons mécanismes
légitimes de représentation et avec les meilleures intentions du
monde, on a l'impression que les producteurs de services, comme vous les
appelez dans votre raisonnement, autour des services de santé et de
services sociaux, à la disposition des citoyens ou les citoyens au
centre du système, c'est le payeur, à l'autre bout, qui, lui,
écope tout le temps. Selon que vous êtes puissant ou moins
puissant - je ne me souviens plus de l'autre bout de la fable de La Fontaine -
c'est vous qui écopez de la facture, puis d'autres s'en tirent mieux
là-dedans.
Puis je suis prêt à reconnaître que les
activités médico-administratives sont une contribution importante
au développement des services, puis tout en ne se cachant pas non plus
qu'il y avait nombre de pratiques dans le réseau qui faisaient en sorte
que ces activités, là, elles étaient, à toutes fins
utiles, rémunérées d'autres façons. Mais, de
là, du même coup, à faire avaler la couleuvre de quelque
chose comme 70 000 000 $ à 85 000 000 $ de coupures de services: dents,
yeux et personnes âgées pour les médicaments, et, en
même temps, bon, le cadre juridique qui permet de constater qu'il va y
avoir jusqu'à une hauteur de 30 000 000 $ de rémunération
qui vont être ajoutés aux producteurs de services... Peu importe
c'est qui qui paie, ça vient toujours de la même poche à
quelque part. La poche de la RAMQ, là, elle vient du vote du
député de Fabre qui l'adopte à l'Assemblée
nationale, ou d'autres de l'Assemblée nationale. Ça vient de la
même poche, à quelque part.
Alors, ça, là-dessus, je suis un peu scandalisé, en
quelque sorte, de cette façon dont les événements se
produisent et c'est pour ça, après un certain nombre de
vérifications plus ou moins poussées... La somme de 30 000 000 $
est souvent évoquée pour ces activités
médico-administratives. Si, en plus, M. le ministre, votre affirmation,
il y a quelques secondes, en termes d'expectative se réalisait, qu'en
plus, tes établissements soient appelés à contribuer, via
la RAMQ, à la rémunération de ces actes
médico-administratifs, là, encore là, celui et celle qui
va écoper à l'autre bout, ça va être le citoyen,
parce que, quand on va en chercher plus dans les centres hospitaliers de courte
durée ou de longue durée, bien, celui qui paie, à l'autre
bout, c'est, finalement, le citoyen, par la longueur des listes d'attente, par
des frais qu'on est obligé d'aller lui chercher à quelque part ou
encore, tout simplement, par la diminution de services, parce que,
l'élastique, il n'est pas étirable indéfiniment. À
quelque part, il faut que tu en arrives à respecter la règle de
l'équilibre budgétaire. C'est encore le citoyen, à l'autre
bout, qui va être privé de services.
Alors, à cet égard-là, je fais l'observation
générale en disant: Écoutez, l'article qui dit que
ces services sont rémunérés conformément à
une entente conclue me fait dire qu'il y a deux poids, deux mesures dans ce
système-là et dans l'ensemble des mesures qui ont
été adoptées pour financer le système de
santé et de services sociaux par le ministre de la Santé et des
Services sociaux, et ça, je ne le prends pas, comme il y a bien du monde
qui ne le prend pas.
M. Côté (Charlesbourg): Bon. Est-ce que je peux y
aller, là?
M. Trudel: Ma «run» est faite, là. M.
Côté (Charlesbourg): Oui. Bon. M. Trudel: J'ai un bout
de coeur de vidé.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, je vais essayer de
faire la mienne, à peu près sur le même ton, parce que
ça ne me donnerait rien d'élever le ton. Je comprends, à
un moment donné, que des gestes soient posés sur la
récupération. Une désassurance. Dieu sait qu'on aura un
débat, là, qui va probablement être assez passionné,
merci, je m'y attends un peu, évidemment, au cours des prochains jours,
j'espère bien à partir de la semaine prochaine, pour avoir le
temps d'en discuter au moins un peu.
Lorsqu'on arrive avec un certain nombre de mesures qui font suite
à une commission parlementaire où tout le monde est venu dire:
Oui, effectivement, il faut que chacun fasse sa part... C'est ce qu'on a
tenté de faire, bon, peut-être pas toujours habilement, puis Dieu
sait que je ne révèle pas un grand secret sur la place publique
en disant qu'un homme politique, il préfère bien plus en donner
qu'en enlever. Ceci étant dit, ça fait partie aussi des
responsabilités à l'occasion d'apporter une contribution sur le
plan gouvernemental. Qu'en même temps on puisse voir à quelque
part qu'il y a une demande qui est faite aux médecins, 50 000 000 $, 25
000 000 $ cette année, plus une base récurrente pour l'an
prochain, 50 000 000 $, puis qu'on voit dans un article de journal à
quelque part qu'on va récupérer 30 000 000 $ sur le
médico-administratif, la tentation est grande de faire un lien entre les
deux.
Mais, en tout cas, les 30 000 000 $, je vous le dis avec toute la
sincérité que je peux avoir, là, vous me l'apprenez, je ne
l'ai pas lu chez Louise Lemieux. Ça m'arrtve à l'occasion de
passer un moment de lecture. Il y a certains hommes politiques qui ont
réussi à faire un bout de chemin en oubliant de lire, à
l'occasion, principalement les journaux. Ça m'arrive une journée
de temps en temps de sauter un tour, mais je suis vite revenu à la
tentation, la curiosité prenant le dessus. Je ne peux pas passer
par-dessus trop longtemps, donc. Il y a aussi un message de ce
côté-là. Donc, il y a la tentation, je comprends ça.
Puis, si j'étais assis à votre place, probablement que
j'étirerais l'élastique de la même manière. Mais il
n'y en a pas. (21 h 10)
Ce qu'il faut dire aussi, d'autre part, et je pense que vous l'avez
effleuré un peu en disant: Ce n'est pas une question de remettre en
question la rémunération de gestes médico-administratifs,
qui sont probablement justifiés dans certains cas, et qui est
probablement un bon principe. Ce qu'il faut dire au niveau de la
rémunération drs médecins, c'est qu'on s'est vanté
d'avoir passablement sous contrôle nos dépenses dans le domaine de
la santé et des services sociaux. Et qu'est-ce qu'on dit toujours? On
dit toujours: Si on a réussi à maintenir un niveau acceptable,
notre niveau de dépenses - ça n'a pas trop débordé
- globalement sous contrôle, c'est qu'on a contrôlé le
nombre d'admissions en médecine, pour commencer. Deuxièmement, on
a un contrôle sur la rémunération plus serré des
fonctionnaires, des travailleurs du réseau, mais aussi des
médecins. Puis ça, c'est vrai. Ils sont arrimés à
tous les paramètres, à tous les gels qu'il y a, depuis un certain
temps. Ça, il faut aussi le dire. D'autre part, il faut aussi dire que,
lorsqu'ils nous disent qu'ils sont moins bien payés qu'ailleurs, c'est
vrai, ça se vérifie, là, et je suis convaincu que vous
l'avez déjà vérifié. Il y a donc ça aussi
comme situation qu'il ne faut pas oublier. C'est dans le décor.
D'autre part, on dit: Bon, bien, on est un petit peu inquiets par
rapport aux établissements, parce que les établissements
pourraient être amenés à contribuer éventuellement
à la rémunération de ce médico-administratif. Oui,
et pourquoi pas? Parce que, moi, je me rappelle, dans les rencontres qu'on a
eues, on est venu avec le plus d'arguments possible nous faire la
démonstration qu'il y avait des économies qui pouvaient
être escomptées dans la reconnaissance du
médico-administratif. Par le fait même, il y avait
intérêt à ce qu'on puisse le faire. Est-ce qu'il est
déraisonnable de penser que, s'il y a des économies, on puisse
aussi en profiter pour faire en sorte qu'on puisse, à tout le moins,
payer une partie du médico-administratif? Je pense que ce n'est pas
déraisonnable. J'ai toujours dit, moi: Si vous avez des bonnes
idées - puis, d'ailleurs, on a créé le fonds
-donnez-les-nous, on va partager les bénéfices. On ne les gardera
pas tous, on va en partager. C'est pour ça que le fonds est
créé et le fonds va être là. Je pense que c'est du
fair-play et c'est du «give and take». Donc, il y a des
intérêts de ce côté-là. Et il n'y a personne
qui a dit jusqu'à maintenant qu'on avait exclu la possibilité
qu'une partie de l'argent devant servir à la rémunération
du médico-administratif ne pourrait pas provenir des enveloppes
actuelles de la RAMQ qui servent au paiement des médecins.
On n'a jamais dit ça. Ce n'est pas fini. Alors, à partir
de ça, ce n'est pas une situation d'ajout budgétaire, sans
être capable, finalement, d'en avoir des bénéfices.
L'idéal, pour nous, c'est bien sûr d'en arriver à une
opération neutre, qu'une partie vienne des économies qu'on
pourrait réaliser sur le plan administratif et que l'autre puisse
être prise dans l'enveloppe de la RAMQ qui sert à
rémunérer les médecins. Donc, à ce
moment-là, il n'y aurait pas de déséquilibre et,
finalement, à peu près tout le monde serait gagnant. Donc,
au-delà de tout ça, c'est clair que, sur le plan de la
rémunération, si elle est prise dans l'enveloppe, ce n'est pas un
ajout pour les médecins ou, si on va en chercher une partie dans les
établissements, il y aura un certain ajout. On a des économies,
là, et ça me paraît être assez
intéressant.
Donc, ce qui est clair, ce qui reste à déterminer -
ça, je veux insister là-dessus -c'est le taux de
rémunération. Ça, c'est majeur. On dit que le reste est
déterminé par le gouvernement. Bon, avec l'artifice de 259. 1...
Donc, quand on parle de 259. 1, devant tenir compte des ententes visées
à l'article 259, ça me paraît être une situation
qu'il nous faut régler pour le bien de l'ensemble de notre
système, pas au détriment de personne.
M. Trudel: Est-ce que vous aviez effectivement des indications,
sous une forme ou sous une autre, par la RAMQ, que ces actes-là
étaient rémunérés via d'autres canaux? En tout cas,
là, pour employer les vrais mots, il y avait des vacations qui
étaient accordées à des responsables de
départements cliniques qui ne correspondaient pas à une
définition stricte d'une vacation. N'est-ce pas?
M. Côté (Charlesbourg): Je fais appel à ma
mémoire de notre commission parlementaire sur le financement où,
si ma mémoire est fidèle, j'avais évoqué, à
l'époque, le fait qu'il y avait pour plus ou moins 200 000 000 $ de
vacations. C'est ça, 200 000 000 $? Plus ou moins 200 000 000 $?
Une voix:...
M. Côté (Charlesbourg): Plus ou moins 200 000 000 $.
Il n'y a personne de la Régie. Plus ou moins 200 000 000 $ au niveau des
vacations. C'est un paquet de millions de vacations. Est-ce qu'il y avait de
l'administratif là-dedans ou s'il n'y en avait pas? Je vous parierais
qu'il y en a. Mais c'est un montant qui était là, puis qui
était certainement bien utilisé. Mais il y avait très
certainement de l'administratif dedans. Donc, la situation deviendrait un petit
peu plus claire.
M. Trudel: C'est parce qu'il y a un certain nombre de choses
aussi qui, en tout cas, le moins que l'on puisse dire, au niveau de la
perception, s'additionnent. Est-ce que les médecins, actuellement, ils
peuvent s'incorporer comme professionnels exerçant la profession et
donc...
M. Côté (Charlesbourg): Illégal. Il y a un
médecin qui me dit ça.
M. Trudel: Jusqu'au 18 mai dernier. Parce que ça, c'est
une petite vite du budget, ça! Il y avait une petite vite dans le
budget: exercice d'une profession par le biais d'une entreprise
incorporée. Le ministre responsable de l'application des lois
professionnelles se propose de présenter un projet de loi à
l'Assemblée nationale visant à autoriser les membres des
corporations professionnelles à exercer leur profession par le biais
d'entreprises incorporées. L'estimé qu'on a fait, là,
lorsque... Je m'excuse. Je dis «qu'on a fait», ce n'est pas nous
autres qui l'avons fait...
Une voix: Impair, impair.
M. Trudel:... M. Levesque l'avait fait dans ses tableaux, le
tableau 8, la synthèse de l'impact financier des mesures fiscales et
budgétaires. Savez-vous combien II y a de fric là-dedans? Je ne
dis pas, évidemment, que c'est tous des médecins. Ce n'est pas
ça que je dis. Il y a toutes les professions. Il y en a pour 63 000 000
$. C'est-à-dire que la dépense d'impôt, il y en a pour 63
000 000 $, là-dedans, pour les professionnels qui vont...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Ça, ça
peut être des avocats.
M. Trudel: Ma question était très pointue. Je
voulais demander si je pouvais m'incorporer comme député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue? Je pense que je suis un professionnel de la
politique, maintenant, et je voudrais m'incorporer sur... Non, mais,
sérieusement, ça s'additionne, ces mesures-là, hein? C'est
le genre de petites mesures budgétaires, de bien petites mesures
budgétaires qui font en sorte qu'il y en a pour 63 000 000 $ de fric
là-dedans, de dépenses d'impôt, donc d'argent que ne
reçoit pas le gouvernement, parce que le régime fiscal des
corporations est forcément différent.
M. Côté (Charlesbourg): Par exemple, juste à
titre de question, si un professionnel s'incorporait, à ce
moment-là, est-ce qu'il perdrait son statut de travailleur autonome et
serait assujetti au paiement de sa part au niveau du régime
d'assurance-malad ie?
M. Trudel: II peut le réclamer à titre de
travailleur autonome de la RAMQ et verser ces montants dans son entreprise
d'exploitation d'un
service.
M. Côté (Charlesbourg): Je n'ai pas eu de
discussions particulières avec le ministre des Finances concernant cet
élément particulier du budget, ni avec mon collègue des
corporations. Évidemment, le projet de loi nous dira un certain nombre
de choses, mais, en tout cas, à première vue, il me paraît
aussi y avoir des pistes intéressantes...
M. Trudel: Bien ouil Le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est
intéressant. (21 h 20)
M. Côté (Charlesbourg): ...visant le travailleur
autonome sur le plan du paiement de la part de l'employeur et de l'individu
quant au régime.
(Consultation)
M. Côté (Charlesbourg): Là, c'est parce que
je ne sais pas si ça inclut les médecins ou pas.
M. Trudel: Toujours dans la continuité d'un certain nombre
d'avantages - et ce n'est pas au mauvais sens du terme que je le dis - qui
peuvent apparaître, pour certaines catégories de producteurs de
services, par rapport aux coupures qui nous sont tombées dessus et qu'on
discutera dans le cadre d'un autre projet de loi...
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! Lequel?
M. Trudel: ...par ailleurs, d'un autre projet de loi, le no 9,
comme celui du Canadien...
M. Côté (Charlesbourg): Celui que mon
collègue d'Abitibi-Est va déposer, que vous voulez dire,
là?
M. Trudel: Non. Ha, ha, ha! Et, par ailleurs, je ne me fais pas
d'illusions sur le niveau de l'enveloppe à être
déterminé par le gouvernement parce que, évidemment,
ça, la négociation mène à la réponse,
où tu donnes la réponse, puis tu fais le problème
après. Ça débouche automatiquement sur un ajustement du
niveau de l'enveloppe à être déterminé par le
gouvernement, et, là-dessus, je crains bien que, i'un dans l'autre, les
économies imposées à ce que vous appelez les
différentes catégories de citoyens s'avèrent plus ou moins
équilibrées en matière de ponctions et de
difficultés pour répondre ou maintenir un niveau de services pour
les citoyens concernés, tandis qu'on pense en particulier chez les
enfants. Alors...
M. Côté (Charlesbourg): Mais ce n'est pas au
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, exrecteur
d'université, que je vais apprendre comment est-ce qu'on va chercher des
enveloppes pour négocier au Trésor. Vous savez comment ça
fonctionne.
M. Trudel: Un peu. Mais je sais qu'on détermine certains
paramètres aussi, avant.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Pas rien que l'enveloppe. On détermine des
paramètres...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Oui, oui. Oui. Bien
oui! Bien oui!
M. Trudel: ...et, entre vous et moi et les nombreux audlteu s qui
nous écoutent, il y a aussi le fait - et c'est ce qui me fait peur;
réellement, c'est ce qui me fait peur - que ces petits montants, par
rapport à l'ensemble, hein - on est sur 2 000 000 000 $, grosso modo
-ça, ça coûte cher, la dernière nuit de la
négociation, c'est épouvantable. Parce que, dans le
«bargaining power», hein, dans la petite monnaie d'échange
de la dernière nuit de la négociation, dans tout rapport de force
qui s'installe, c'est des choses qui finissent par coûter cher en dix
ans, en disant: Là-dessus, on ne peut pas y aller, par exemple, parce
qu'on dépasse les grands paramètres, les grands paramètres
de la politique salariale ou de la politique de rémunération qui
est fixée, mais on dit, on peut se reprendre là-dessus. C'est
ça qui finit par coûter cher, et s'installent un certain nombre de
pratiques et de niveaux, finalement, de rémunération
d'activités.
M. Côté (Charlesbourg): Mais est-ce que,
d'après les informations que possède le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue - parce que c'est le «fun», en
commission, je peux aussi poser des questions, pas en Chambre, en commission -
est-ce que, d'après les informations que vous possédez et compte
tenu de ce que vous nous avez dit tantôt, qu'il y avait une
rémunération du médico-administratif qui se faisait, par
exemple la vacation, vous avez une idée, à peu près, du
niveau, si, par exemple, c'est supérieur à 30 000 000 $, 40 000
000 $, 50 000 000 $, ou 200 000 000 $, quant à la
rémunération du médico-administratif? Avez-vous une petite
idée?
M. Trudel: Oh! Vous connaissez la modestie de nos services de
recherche, le niveau modeste de ces services. On ne peut quand même pas
aller jusque-là sur...
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! Mais...
M. Trudel: C'est certaines pratiques qui nous avaient
été révélées, mais c'est plutôt des
cas d'espèce que des additions.
M. Côté (Charlesbourg): Mais, juste entre nous
autres, là, 15 % de 200 000 000 $, ça fait 30 000 000 $.
Ça ne serait pas beaucoup, hein?
M. Trudel: Ah! si c'est juste entre nous autres, vous, vous avez
pas mal des meilleures indications que moi. Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais juste pour faire
le chiffre, parce que...
M. Trudel: Alors, je vous remercie de confirmer le niveau de
l'enveloppe...
M. Côté (Charlesbourg): Ah! pas du tout. M.
Trudel: ...et, deuxièmement...
M. Côté (Charlesbourg): Non, pas du tout, pas du
tout. Je ne le confirme d'aucune manière. Juste tenter de composer avec
vos chiffres, mais évidemment, quand j'ai donné le niveau de
l'enveloppe de 200 000 000 $ au niveau de la vacation, si, effectivement, vous
prenez 15 %, ça fait 30 000 000 $, ça rejoint votre chiffre.
Peut-être qu'il y a du travail à faire un peu là, puis que
tu n'as pas besoin d'aller ailleurs.
M. Trudel: ha, ha, ha! je souhaite vivement, en tout cas, que
toutes ces pratiques soient encadrées quand même, oui, soient
encadrées...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. Non. Parce que
c'est l'objectif.
M. Trudel: ...pour en arriver, tout en reconnaissant, là,
à la base, je tiens à le redire, ces gestes administratifs
à l'intérieur du complexe médico-administratif... Oui,
effectivement, il faut reconnaître ça, à quelque part, dans
un cadre normal où on peut appeler les choses par leur nom. Si ce sont
des gestes qui se réalisent et qu'il faut les rémunérer,
bon, on est aussi bien de le faire en toute connaissance de cause qu'à
des pratiques plus ou moins élastiques, où on ne sait pas...
Mais, pour les consommateurs, par exemple, n'empêche que la pilule est
dure à avaler, la pilule est bien dure à avaler. Je vous en passe
un papier là-dessus.
Ceci étant dit, M. le Président, je serais prêt
à adopter l'article sur division.
Le Président (M. Joly): L'article 27, tel
qu'amendé, est adopté sur division. L'article 28 est
appelé.
Ressources matérielles et
financières
M. Côté (Charlesbourg): 28. L'article 283 de cette
loi est modifié par le remplacement, dans les deuxième et
troisième lignes du deuxième alinéa, des mots «, les
permutations budgétaires requises à l'intérieur d'un
programme» par les mots «et sous réserve des règles
budgétaires applicables, les permutations budgétaires
requises».
M. Trudel: Ça aurait été commode de mettre
quelques traductions anglaises déficientes entre les deux. Bon.
M. Côté (Charlesbourg): Qu'est-ce que c'est
«permutation» en anglais?
M. Trudel: «Permutation», en anglais?
M. Côté (Charlesbourg): ...question à poser.
C'était pour enrichir mon vocabulaire, Vous avez compris qu'il en avait
besoin. Comment? La même chose?
M. Trudel: «Move». (Consultation)
M. Trudel: Alors, c'est quoi la nécessité d'amender
la loi...
Le Président (M. Joly): Oui, même chose.
M. Trudel: ...pour permettre les permutations requises à
l'intérieur des programmes? Parce qu'il me semble me souvenir d'une
certaine démonstration sur l'étanchéité des
programmes, mais la nécessité d'empêcher qu'il y ait comme
des trous entre les murs des différents programmes, compte tenu des
objectifs et des résultats recherchés. Il me semble que ça
me ramène-Une voix: C'était quel jour?
M. Trudel: II me semble que c'était un jeudi
après-midi, vers 15 heures, si ma mémoire m'est fidèle,
comme dirait...
M. Côté (Charlesbourg): Je commence à m'en
souvenir, là.
M. Trudel: Oui, oui, oui. Il me semble que j'avais
été le réceptacle d'une grande démonstration sur la
nécessaire étanchéité entre les programmes, et
qu'on n'allait pas tricher sur les objectifs, et que le ministre y verrait. Le
président s'en souvient. Oui, très certainement que le
président de la commission s'en souvient. Peut-être peut-il
préciser si c'était à 16 heures ou 16 h 5, la
discussion.
Le Président (M. Joly): Autour.
M. Trudel: Certainement, sa grande attention à nos
débats, comme si c'était un peu... je dirais, c'est notre Felipe
Alou de la commission, c'est-à-dire qu'il fait rien que surveiller.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, Felipe
Alou demeure à Laval.
Le Président (M. Joly): En plus, oui! Ha, ha, ha! Vous
avez fait les bons rapprochements, M. le député.
(Consultation)
M. Côté (Charlesbourg): Pour l'enregistrement des
débats, M. le Président, M. Dicaire va nous donner l'explication.
Et je ne pense pas que c'est ici que la discussion, la vraie discussion...
parce qu'on va en avoir une, j'imagine. C'est peut-être plus à
l'article 42 que la discussion viendra, à ce moment-là. Mais M.
Dicaire peut fournir l'explication technique.
Le Président (M. Joly): M. Dicaire, s'il vous
plaît.
M. Dicaire: En fait, je dirais, comme introduction, que c'est aux
articles 42 et 43 que la discussion pourrait être faite sur l'allocation
budgétaire soit par budget global ou par programme. Ici, en fait, la
proposition qui est là, c'est tout simplement pour permettre des
permutations budgétaires. On a ajouté, là...
C'était déjà prévu à l'intérieur d'un
programme, mais c'est pour permettre des permutations budgétaires sous
réserve de règles budgétaires qui sont applicables, tout
ceci dans un contexte d'une certaine souplesse et flexibilité dans les
fonds qui sont attribués aux établissements. C'est parce qu'il
faut toujours différencier, je dirais, la structure interne de gestion
par programme de la structure budgétaire. C'est deux choses
différentes.
M. Trudel: Oui, on fera la discussion, dans le fond, sur
l'approche programme puis l'approche globale, budget global et budget
programme, à 42.
Je vais juste revenir aussi sur quelques aspects techniques de
«sous réserve des règles budgétaires
applicables». S'il #y avait un bon nombre de permutations
budgétaires, non plus à l'intérieur d'un programme, mais
donc entre programmes, est-ce que cela pourrait avoir pour effet de changer de
façon assez significative les crédits qui sont annoncés
par le gouvernement à l'Assemblée nationale, dont on
procède à l'analyse en commission parlementaire, et qui ferait
qu'on perdrait le sens de l'exercice, en quelque sorte? Alors, au moins une
partie de la question: Qu'est-ce que signifie «sous réserve des
règles budgétaires applicables»? Et, à M. le
ministre, je dirais plus, sur le plan de la responsabilité parlementaire
et de l'imputabilité, vous ne craignez pas de la
«dérape»?
M. Dicaire: Ici, comme tel, là, ce n'est pas relié
à la structure budgétaire par programme, ici. Disons qu'il y a la
structure budgétaire que vous retrouvez dans le livre des
crédits. Vous allouez le budget aux établissements, budget
global, mais il reste que ce budget-là est quand même
décomposé, disons, par certains éléments et, selon
des règles budgétaires applicables, on pourrait dire, d'un poste
à un autre poste, qu'il y a des permutations qui sont possibles dans la
mesure où la variation n'est pas supérieure à 10 % pour un
montant n'excédant pas tel montant en valeur absolue, là. C'est
ça que ça permet, «selon les règles
budgétaires applicables». Mais, comme tel, je veux dire, ce n'est
pas ici que ça fait référence -\ la structure
budgétaire par programme. (21 h 30)
Disons que je vais vous donner un exemple. On a actuellement une
structure budgétaire en fonction des producteurs, centres hospitaliers,
CLSC, etc. C'est ça que vous votez à l'heure actuelle. Disons que
vous donnez 5 000 000 $ et quelques cents mille dollars aux centres
hospitaliers, etc.
Une voix: Milliards.
M. Dicaire: Bon, milliards. À partir de ce
montant-là que vous approuvez en commission parlementaire et à
l'Assemblée nationale de ces crédits-là, le
ministère alloue aux centres hospitaliers des budgets, bon, 100 000 000
$ à un centre hospitalier, 80 000 000 $ à un autre. Maintenant,
il y a des règles budgétaires internes qui font l'objet
d'approbation de la part du Trésor comme cadre de gestion et qui
permettent à l'établissement, à l'intérieur du
budget qui lui est alloué, de faire certaines permutations en fonction
de règles qui ont été définies. Mais, ça n'a
rien à voir avec... Ça ne vient pas déjouer, disons, ou
altérer ce que vous avez voté à l'Assemblée
nationale. Vous le retrouvez toujours à l'intérieur du budget
centres hospitaliers ou à l'Intérieur du budget CLSC, sauf qu'il
peut y avoir, à l'intérieur de ça, certaines permutations
parce que, dans le courant d'une année, il est toujours parfois
difficile de prévoir de façon très exacte le montant qui
est destiné aux fins x ou aux fins y. Donc, vous pouvez avoir un petit
plus à une place, un petit moins à une autre à
l'intérieur d'un budget établissements pour que ces permutations
soient possibles, mais sous réserve de règles qui ont
été définies, qui permettent d'avoir un certain
contrôle là-dessus. Mais ça ne vient pas altérer
l'approbation.
Si, globalement, il y avait une insuffisance de fonds - prenons toujours
les centres hospitaliers - vous financez ça temporairement par le fonds
de suppléance et, par la suite, c'est remboursé via des
crédits supplémentaires qui sont, encore une fois, votés
à l'Assemblée nationale. Donc, je dirais, le pouvoir et la
souveraineté de l'Assemblée nationale sont toujours
respectés par rapport aux crédits qui sont votés. C'est
pour ça que c'est, je dirais,
une disposition de nature très, très technique qui
n'entraîne pas le débat de fond qu'on va avoir aux articles 42 et
43.
M. Trudel: Alors, «sous réserve des règles
budgétaires applicables», ça, ça évoque les
règles...
M. Dicaire: Oui.
M. Trudel: ...généralement émises. Bon,
«règles» n'a pas de valeur juridique, là.
M. Dicaire: En fait, sous forme de directives.
M. Trudel: Sous forme de directives.
M. Dicaire: Non, c'est ça, c'est des directives
ministérielles, directives qu'on envoie à l'ensemble des
établissements, leur indiquant de quelle manière, disons, tous
les fonds qui leur sont alloués doivent être gérés.
Bon. Vous avez un fonds pour le fonctionnement, vous avez un fonds pour les
immobilisations. Il y a des règles, aussi, de
transférabilité, là, du fonds d'immobilisation au fonds de
fonctionnement, etc. Je veux dire, il y a quand même un cadre, disons,
qui est défini à l'intérieur de l'administration de ces
fonds-là.
À l'intérieur d'un budget global d'établissement,
c'est la même chose, vous avez - je dis ça de mémoire -
à l'intérieur du budget d'établissement, des
activités principales, des activités accessoires. Là
aussi, il y a des règles de gestion par rapport à l'ensemble de
ça. Mais vous demeurez toujours à l'intérieur,
globalement, quand vous additionnez tout ça, du budget total que vous
avez adopté à l'Assemblée nationale. C'est tout simplement
ça.
M. Trudel: On demeure à l'intérieur du budget de
fonctionnement des activités d'un établissement, et c'est les
permutations à l'intérieur des problèmes de
l'établissement, et ça obéit généralement
à des règles aussi fixées par le ministère sous
forme de directives et en fixant également les niveaux de permutation
permis, là. Parce qu'on pense souvent à toutes ces, j'allais
dire, nécessités qui se présentent entre, par exemple, de
la courte et de la longue durée, hein.
M. Dicaire: Oui. Je vais peut-être vous donner un petit
exemple, là, disons, qui est quand même relativement
récent. Depuis peut-être deux ans, il y a des sommes qui sont
données à des fins bien spécifiques, là. Prenons la
cardiologie. Bon, aussi, il y a d'autres fonds qui sont donnés, disons,
à des fins bien... la dialyse, etc. Bon. Il y a des fonds ou des sommes
qui sont données à la marge aux établissements, puis je
dirais qu'elles sont bien identifiées. Pour une raison ou pour une
autre, disons, l'établissement n'a pas fait le volume, le quantum qui
lui avait été imparti, bon, puis vous avez...
M. Trudel: ...une salle d'opération qui ne sert pas
beaucoup, beaucoup, beaucoup, là.
M. Dicaire: Oui, puis vous avez un montant, là,
excédentaire là-dedans, bon.
M. Trudel: Mais ça, une salle d'opération en
chirurgie cardiaque pour enfants, un cas au hasard, qui ne sert pas beaucoup,
là...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dicaire: Oui. Bon, mais vous avez des règles
budgétaires, disons, qui ont été bien circonscrites,
définies, bon. L'établissement ne pourrait pas, par exemple, sous
réserve de ces règles-là ou sous réserve d'une
approbation spécifique, utiliser ça à d'autres fins,
là. Bon. Il y a des choses à l'intérieur de
l'établissement qu'on veut suivre de façon plus
particulière. On va se donner des règles particulières,
disons, et ça peut être un pourcentage, ça peut être
un montant ou ça peut être sur approbation du ministère.
Bon, ça, c'est vraiment sous forme de directives, et on va faire
attention que, sur un plan législatif ou juridique, on ne soit pas
enfermés dans un cadre, là, très, très
hermétique, parce que, là, vous enlevez, je dirais, à
l'ensemble du système - c'était aussi un des objets qui
étaient visés par la loi 120 - une certaine flexibilité
dans la gestion de ces fonds-là. Bon, alors, c'est ça qui
est...
M. Côté (Charlesbourg): Donne l'exemple de la
cardiologie de l'année passée, phase I. On l'a...
M. Dicaire: Oui. Mais, en fait, l'exemple de...
M. Trudel: C'est la question que j'allais poser.
M. Dicaire: ...tout à l'heure, oui, l'exemple de la
cardiologie, là...
M. Trudel: Comme cardiologie, par exemple, avec vos objectifs de
résultats recherchés.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Bien, évidemment, il n'en est pas resté
et ça s'est tout dépensé, j'imagine, compte tenu du
très haut besoin.
M. Dicaire: Non, non, non, pas nécessairement.
M. Côté (Charlesbourg): Woup! Woup, woup,
woup!
M. Dicaire: Là, il y a des évaluations qui sont
actuellement en voie de... Il y a une première évaluation qui a
été faite. Il y a une certaine validation à faire avec un
certain nombre de centres hospitaliers, mais il y a certains endroits où
les quantums n'ont pas été atteints et, donc, ces
montants-là seront récupérés, disons, et c'est ce
qui avait...
M. Trudel: C'est parce que ce n'est pas rétablissement
concerné qui peut les distribuer. C'est le ministre qui les
distribue.
M. Dicaire: Et c'est ce qui avait été convenu avec
l'établissement, c'est-à-dire qu'il y avait un objectif de
résultats qui avait été déterminé. Il devait
faire tant de pontages, tant d'angio, tant de ci, tant de ça, bon. En
fonction de ces nouveaux quanta là, il y avait un budget qui lui
était alloué et, sous réserve, disons...
c'est-à-dire que, s'il n'atteignait pas les objectifs qui avaient
été fixés, il avait été convenu que ces
sommes-là seraient récupérées. Je dirais,
l'exercice est en voie de finalisation et de validation.
M. Trudel: Mais le fait que c'était apparu dans la loi 120
à l'article 283... Là, ce qu'on corrige aujourd'hui, ce n'est pas
rien qu'une coquille. Je comprends qu'on fera le débat de fond à
42, tantôt, là, mais ça correspondait à l'esprit
général qu'on voulait vraiment y aller par programme, et
là on va parler de ça tantôt.
M. Dicaire: Voilà. Oui. Mais, compte tenu des
modifications qui s'en viennent un petit plus loin, c'est évident que,
je veux dire, toute la filière va devoir suivre. Mais, ici, c'est plus
une correction de nature technique, disons. On peut toujours faire, on peut
toujours...
M. Trudel: Non, mais c'est une conséquence. On corrige une
conséquence.
M. Dicaire: Voilà, voilà, vous avez raison.
C'est-à-dire qu'il faut avoir une certaine cohérence par rapport
à l'ensemble des modifications qui sont proposées dans le projet
qui a été déposé.
M. Trudel: Je veux dire, quand on change la nature de la
première pierre de l'édifice, on change tout le restant. Bon.
Comme vous le dites, on ne peut pas réussir tout à la perfection.
Certainement, à un moment donné, il faut changer... on ne peut
pas avoir une moyenne de 1000 au bâton, là. On a beau l'avoir
défendu à tous crins, là, bon, ça ne marche pas,
ça ne marche pas. On est mieux de changer tout le restant que de se
rabrier avec une autre erreur, n'est-ce pas?
M. Côté (Charlesbourg): Ça ne veut pas
dire... ça ne veut pas dire... Non, non.
M. Trudel: Pas une erreur, pardon, une autre balle. (21 h 40)
M. Côté (Charlesbourg): Non, ça ne veut pas
dire que ça ne marchera pas. Ça veut peut-être dire que
c'est venu un peu avant son temps. Il faut être prêt.
M. Trudel: Oui, elle va venir à 42, cette
question-là. Ha, ha, rn!
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Je l'ai dit
très, très, très humblement, puis, évidemment, je
pense qu'il faut s'en rendre compte maintenant, puis apporter les correctifs
qu'il faut dès maintenant. C'est une question de...
M. Trudel: Permettre d'aller dans le quotidien.
Le Président (M. Joly): L'article 28?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. Le
Président (M. Joly): Adopté. M. Trudel:
Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 29 est
appelé.
M. Côté (Charlesbourg): l'article 299 de cette loi
est modifié par le remplacement, au début du premier
alinéa, du mot «le» par les mots «avant le».
M. Trudel: Si ma mémoire m'est fidèle, M. le
ministre, et le président s'en souvient très certainement aussi,
celle-là, c'était à 16 h 10, le vendredi.
Le Président (M. Joly): J'avais trouvé ça
long.
M. Trudel: J'avais fait une illustration au ministre qu'il se
passerait des choses le 1er avril de chaque année, mais que ça
serait incroyable. Cette journée-là, il y aurait eu un taux
d'activité dans le réseau de la santé et des services
sociaux... Le matin, tu t'en allais chercher ton enveloppe de ton budget, que
le notaire voulait bien imposer, d'ailleurs, et, pendant toute cette
journée-là, il fallait tout affecter le budget et il fallait
quasiment, si ma mémoire m'est fidèle, rendre la réponse,
évidemment, avant 17 heures, si possible. Et, là, il y aurait eu
comme une espèce de gestion de trafic du sens des fax; le matin,
ça marchait tout du haut vers le bas, puis, après 13 heures,
ça marchait du bas vers le haut, pour que, le soir, tout s'attache.
Alors, je comprends, Ici, que c'est vers... C'est avant, pardon.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Alors, voyez-vous!
M. Trudel: C'est avant le 1er avril. C'est quand notre
année financière au gouvernement?
Une voix: 1er mars.
M. Trudel: Sur le plan réaliste... Là, ça me
rappelle tellement de choses. Ça me rappelle tellement de choses, d'une
vie antérieure où on fabriquait les budgets des
universités entre le 1er et le 30 juin, puis on recevait nos budgets,
généralement, 8 à 9 mois plus tard. Alors, on était
obligé...
Est-ce que c'est réaliste de penser que, sur le plan de la
gestion, on puisse faire connaître aux régies régionales le
budget global, donc la répartition qui s'ensuit, au 1er avril? Est-ce
que c'est réaliste?
(Consultation)
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, le
deuxième alinéa est là aussi. Ça a pris du temps
à le trouver. A l'article 299, il y a le deuxième alinéa
qui dit: «Si, au 1er avril d'une année, le budget de
fonctionnement d'un établissement ne lui a pas été
transmis, un quart de budget...» Donc...
M. Trudei: S'il avoue son temps à chercher... Comment
ça se fait qu'on ne le change pas pour toutes les autres
catégories d'établissements? Parce qu'on parle juste des
établissements à caractère... les privés
conventionnés. C'est parce qu'ils existaient avant. Ils étaient
là. Ils étaient corrects. Ha, ha, ha!
M. Gaudreau: À 285 et 286, c'est déjà le
texte. «Avant le», «avant ie».
M. Trudel: Tous les autres articles étaient corrects.
C'est juste...
M. Côté (Charlesbourg): II a fallu fouiller pour le
trouver. Ha, ha, ha!
M. Dicaire: Ça faisait longtemps qu'on n'avait pas fait de
correction là. C'est en janvier, ça.
M. Trudel: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Joly): L'article 29 est adopté.
L'article 30 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): 30, M. le
Président?
Le Président (M. Joly): C'est bien ça, M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 319 de cette loi
est modifié par l'insertion, après le deuxième
alinéa, de l'alinéa suivant: «Le deuxième
alinéa s'applique également, en l'adaptant, à un
établissement visé à l'article 129 lorsque, dans le
territoire où est situé le siège social de cet
établissement, il n'existe pas déjà un conseil
d'administration formé pour administrer d'autres établissements
de même nature qui ont leur siège social dans ce territoire ou
lorsque la régie régionale, en tenant compte des critères
mentionnés à l'article 128, a recommandé au ministre que
le futur établissement soit soustrait de l'ensemble des
établissements autrement visés dans le territoire et qu'un
conseil d'administration soit formé pour administrer uniquement cet
établissement.»
M. Trudel: ...on a envie de demander: C'est pour qui
ça?
M. Côté (Charlesbourg): Notaire...
Le Président (M. Joly): Notaire Gaudreau, s'il vous
plaît.
M. Gaudreau: Merci. Je n'ai pas de nom à vous donner. Non,
c'est qu'on...
M. Trudel: On veut un cas seulement, on veut un cas.
M. Gaudreau: ...nous a fait part... C'est que l'article actuel,
319, qui est le régime juridique d'émission de lettres patentes
pour les nouveaux établissements, prévoit effectivement qu'on
mentionne, dans ces lettres patentes, des membres provisoires de conseils
d'administration dans le cas de constitution d'établissements ayant pour
objet d'exploiter un centre hospitalier ou un centre local de services
communautaires, parce que ces deux types de missions amènent chez
l'établissement la formation d'un conseil d'administration propre, alors
que les autres types de missions vont amener des conseils d'administration
unifiés.
Or, il s'avère que, dans certaines régions, des types
d'établissements n'existent pas et, dès qu'on voudra en mettre un
sur pied, il n'y aura pas déjà là présent dans la
région un conseil unifié pour le recevoir. Pour l'administrer, il
faudra donc avoir la possibilité par la loi de le doter d'un conseil
d'administration provisoire de cinq membres, en attendant qu'arrive le jour des
élections, deux ou trois ans plus tard. C'est simplement une question de
compléter le régime juridique attaché à
l'émission des lettres patentes. C'est que, dès l'origine, on
avait prévu uniquement des membres provisoires dans les cas de CH et de
CLSC, mais il existe ces situations.
Ça, c'est un des deux éléments mentionnés
dans la proposition d'amendement.
Le deuxième, s'il s'avérait que le type
d'établissement qu'on veut mettre en place devait
bénéficier d'une exemption en application de 128,
c'est-à-dire qu'il y a des critères qui sont mentionnés
à 128 qui ont permis d'adopter des décrets en décembre
dernier pour faire échapper à un conseil unifié ou pour
faire regrouper autrement des établissements en fonction de
critères et de caractéristiques linguistiques, tous ceux qui sont
mentionnés à 128.
Or, encore là, il peut s'avérer que l'instauration d'un
nouvel établissement dans une région donnée puisse
nécessiter, en raison de ces critères-là, l'isolement...
pas l'isolement, mais le fait qu'il ne tombe pas sous le coup du conseil
unifié qui serait déjà, mais qu'il comporte en
lui-même la possibilité d'avoir son conseil propre. Encore
là, ici, il faudra le doter de membres provisoires en l'instituant,
sinon il n'aura pas d'organe de représentation et de décision
jusqu'aux prochaines élections.
Alors, c'est purement ce que vise l'article. Il n'y a pas, au moment
où on se parle, d'établissements ou de dossiers qui seront en
cause comme tels. C'est purement pour prévenir l'avenir à ces
niveaux-là, parce que, sinon, on serait comme empêché
d'instaurer certains types d'établissements parce que, là, la loi
est limitative actuellement. Quand on lit le deuxième alinéa de
319, c'est limité aux CH puis aux CLSC. (21 h 50)
(Consultation)
M. Trudel: Ce que ça veut dire aussi, c'est que ça
permettrait, éventuellement aussi... Vraiment, j'avoue que ça ne
m'empêchera pas de dormir ce soir. On pourrait créer, par exemple,
un exemple concret, un centre d'accueil dans une région où il y a
déjà un conseil d'administration unifié. Mais, pour ne pas
bouleverser les règles, est-ce que cela permettrait de lui donner un
conseil d'administration propre, soustrait en vertu de 128, pour une bonne
raison, avec la régie, et, en même temps... pas en même
temps, mais ça lui permettrait de rejoindre l'échéance de
trois ans en disant: Dans trois ans, lorsqu'il y aura renouvellement des
membres du conseil d'administration, il rentrera dans la... Ça
permettrait ça? Si?
Mme Malenfant: S'il rencontre les critères de 128.
M. Trudel: Ho!
Mme Malenfant: Ce n'est pas pour n'importe quelle raison.
M. Trudel: Ah! mais une régie régionale, ça
peut finir par trouver toujours des bonnes raisons pour avoir des exemptions du
ministre.
Mme Malenfant: Oui, mais c'est accepté par le...
M. Trudel: Le ministre reconnaît la
créativité régionale.
Mme Malenfant: C'est ça.
M. Trudel: Donc, ça va. Je comprends. Mais j'ai juste de
la misère à croire que ce n'est pas venu d'un cas concret
à quelque part. Vous vous êtes assis un jour et vous avez dit: Ah!
il pourrait arriver, dans 30 ans, qu'il se présente un cas et,
là, nous aurons besoin de nous donner des assises juridiques. J'admire
cette possibilité de conceptualisation théorique de tout
l'appareil juridique du ministère.
Une voix: Ha, ha, ha! M. Trudel: Voilà le cas!
(Consultation)
Le Président (M. Joly): L'article 30 est adopté?
Adopté, M. le député, l'article 30?
M. Trudel: Oui, oui, adopté. Ça ne l'empêche
pas de répondre sur le cas, là, mais ça peut être
adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. Adopté,
parfait.
M. Trudel: II n'y a pas de réponse.
M. Gaudreau: Non, il n'y a pas de cas précis. C'est
plutôt...
Le Président (M. Joly): II n'y a pas de cas précis.
C'a été dit.
M. Gaudreau: ...en appréciant que certaines régions
du Québec n'ont pas, entre autres, de centres d'accueil et de
réadaptation en toxicomanie. Le jour où on en voudra...
M. Trudel: La futurologie juridique.
M. Gaudreau: Bien, c'est ça. Quand on en voudra un, on
aura une difficulté de l'implanter parce qu'on n'a pas les règles
juridiques pour le doter d'un conseil d'administration.
M. Trudel: Quelle perspective! Quelle perspective, cher
maître! Quelle perspective! Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Joly): L'article 31 est
appelé. Vous aviez déjà adopté l'article
30.
M. Côté (Charlesbourg): Comme vous pouvez le
constater, les Expos sont bien menés maintenant.
Une voix: Ha, ha, ha! M. Trudel: ...encore.
Le Président (M. Joly): On y met de la couleur,
monsieur.
Régies régionales de la santé et
des services sociaux
M. Côté (Charlesbourg): L'article 340 de cette loi
est modifié par le remplacement, dans la quatrième ligne du
paragraphe 3° du deuxième alinéa, des mots «Commission
médicale régionale» par les mots «commission
médicale régionale instituée en vertu de l'article
367,».
(Consultation)
M. Trudel: Pouvez-vous nous expliquer aussi la quintessence de la
futurologie juridique qui fait que l'on passe d'une commission médicale
avec un c majuscule à une commission médicale avec un c
minuscule?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
M. Trudel: II dit: II n'y a pas de fiction. C'est en
français. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Alors, article 31,
adopté?
M. Trudel: Juste...
Le Président (M. Joly): Oui, c'est toujours ouvert.
M. Trudel: ...là-dessus. les commissions médicales
régionales, elles vont commencer à se dessiner, à se
mettre en place à partir de quel moment?
M. Côté (Charlesbourg): Effectives pour le mois
d'avril 1993.
M. Gaudreau: II faut y voir.
M. Trudel: Parce qu'il y a d'autres commissions actuellement
existantes. Il y aura des articles transitoires tantôt, non? Il y a
d'autres commissions existantes de CRSSS qui vont agir comme si elles
étaient des commissions de la commission administrative, par exemple.
Or, elle ne peut pas commencer à réfléchir tout de suite,
par exemple, un exemple au hasard, sur la répartition des effectifs
médicaux intraré-gionaux. C'est prévu d'être
déclenché à partir du 1er avril 1993 seulement, au moment
où, d'ailleurs, ça ira bien, parce qu'il y aura
déjà une entente avec les fédérations
médicales sur la répartition des effectifs médicaux
à travers le Québec.
M. Côté (Charlesbourg): Si on en croit l'optimisme
qui a été dégagé à pareille date l'an
passé et au cours de l'été par les
fédérations médicales, certainement qu'on aura des
solutions à tous nos problèmes de médecine dans les
régions.
M. Trudel: Et que le ministre partage?
M. Côté (Charlesbourg): II demande à
voir.
M. Trudel: Un petit 2 $ par ci, un petit 2 $ par là, un
petit 2 $ pour voir.
M. Côté (Charlesbourg): Vous voulez dire: Un petit
deux médecins par ci, un petit deux médecins par là?
M. Trudel: Ha, ha, ha! Surtout par là, pas par ici.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! Il y a des
places où il y en a, mais c'est le phénomène de
rétention qui capte notre attention.
M. Trudel: Oui, vous avez constaté ça avec de
bonnes équipes médicales, dans des belles grandes régions
du Québec, que le problème de la rétention aussi fait
partie de la problématique là-dessus, problématique
multi...
M. Côté (Charlesbourg): Des fois, ça prend du
temps à y aller, mais je retiens quand j'y vais.
M. Trudel: Alors, on va envoyer les galées au Dr Marleau.
Il s'en souvient. Très bien, adopté, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Article 31, adopté.
L'article 32 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 350 de cette loi
est modifié par l'addition, à la fin, de l'alinéa suivant:
«Elle est chargée également, aux conditions
déterminées par le ministre, de l'administration et du
financement des dépenses d'immobilisations effectuées par un
établissement public de sa région à l'égard des
travaux qu'elle autorise conformément à l'article 263 et des
dépenses d'équipements effectuées par cet
établissement.»
C'est un pouvoir qui a été oublié ça,
dans... C'est un pouvoir qu'elle a déjà, mais qui a
été oublié dans la loi 120. .
M. Trudel: C'est sur les immobilisations? Une voix:
Décentralisées.
M. Côté (Charlesbourg):
Décentralisées. Tout ce qui est inférieur à 500
000 $ actuellement.
M. Trudel: Ça n'allait pas directement aux
établissements? Ah bien, pour le transit.
M. Dicaire: les immobilisations décentralisées,
c'est les travaux qui sont inférieurs à 1 000 000 $ dans le
réseau hospitalier, 500 000 $ dans le réseau...
M. Côté (Charlesbourg): Social.
M. Dicaire: ...social. Le financement est fait par les
régies régionales ou les CRSSS sur une base temporaire et, par la
suite, il y a une consolidation de l'ensemble de ces emprunts temporaires dans
un financement à long terme via l'ACHQ.
M. Côté (Charlesbourg): Qui permet une
exécution plus rapide.
M. Dicaire: Les CRSSS avaient déjà cette
responsabilité-là, sauf que c'est un oubli qui a
été fait dans le cadre de la loi 120. C'est donc repris pour
confirmer, à toutes fins pratiques, des pouvoirs qui étaient
déjà dévolus au conseil régional.
M. Trudel: On n'avait pas eu une discussion là-dessus, sur
ce niveau de gestion des budgets d'immobilisations, que ça concernait
directement les établissements et qu'il ne fallait pas que les
régies soient mêlées à ça de façon
à ne pas alourdir? Ce n'est pas là que nous avions eu une longue
discussion sur... Bon, bien, on va recréer une bureaucratie au niveau
régional.
M. Dicaire: C'est déjà ça.
M. Côté (Charlesbourg): Elle est déjà
là.
M. Dicaire: Pas la bureaucratie, mais le pouvoir. Ha, ha, ha!
M. Trudel: II avait été discuté, même
si c'est déjà là, de les envoyer directement. Mais je
comprends que le véhicule de transit étant les régies
régionales...
M. Dicaire: C'est très rapide. (22 heures)
M. Trudel: Oui.
M. Dicaire: Pour faire des montants d'investissement de cet
ordre-là, si ce pouvoir-là était conservé au
central, il y aurait sans doute, disons, une lourdeur un peu plus grande. Le
fait que c'est régionalisé, disons que ça facilite les
choses rapidement et la consolidation, par la suite, du financement à
court terme transformé en financement à long terme, permet
de...
M. Trudel: Ça fait combien par année à peu
près de cette... Je comprends que les années ne sont pas tout
à fait...
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, les deux
expériences les plus concluantes, ça a été le plan
de relance I et le plan de relance II où, avec une formule comme
celle-là, le ministère, parmi tous les ministères du
gouvernement, le ministère de la Santé et des Services sociaux,
avec cette formule-là, a été le plus performant de tous
les budgets donnés à des ministères par la formule
décentralisée. Le taux de réussite, avec les objectifs
prévus à l'époque, est très, très
élevé. Mais, grâce à...
M. Trudel: Vous parlez des 120 000 000 $ de...
M. Côté (Charlesbourg): Des 75 000 000 $ et 105 000
000 $.
M. Trudel: Et 105 000 000? M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Ah oui! De l'argent qui avait été
retranché du PAI, là, pour envoyer... Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Mais ça, vos
réponses sont en préparation.
M. Trudel: Et les nouveaux 80 000 000 $... 80 000 000 $, dans le
budget?
M. Côté (Charlesbourg): 240 000 000 $.
M. Trudel: 240 000 000 $ sur trois ans? Sur combien
d'années?
M. Côté (Charlesbourg): Trois ans.
M. Trudel: Trois ans?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Alors, on va parler d'une année. C'est
amplement suffisant. 80 000 000 $?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel: Par
année?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Trois fois 80 000 000
$.
M. Trudel: Est-ce que ça va s'ajouter au PAI,
l'investissement...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel: ...de
400 000 000 $?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Ça s'ajoute.
C'est en sus du PAI.
M. Trudel: II n'y a pas de retranchement de projet cette
année prévu au PAI.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que,
quand vous évoquez 400 000 000 $, juste pour vous repréciser les
affaires, dans le même style de la discussion qu'on a eue aux
crédits, c'est, bon an mal an, plus ou moins 300 000 000 $. Plan I de la
relance, c'est 75 000 000 $, donc 375 000 000 $. Nous revenons à 300 000
000 $ plus plan II, 405 000 000 $. On revient à 300 000 000 $ plus 80
000 000 $, 380 000 000 $. On revient à 300 000 000 $, deuxième
année plus 80 000 000 $, 380 000 000 $. Et youp! Là, on commence
à compter l'Hôtel-DIeu parce que c'est en plus. On commence
à le réaliser. Après ça, on revient à 300
000 000 $, l'Hôtel-Dieu plus 80 000 000 $.
M. Trudel: Mais, dans l'Hôtel-Dieu, les frais d'architecte
et de conception, c'est prévu dans d'autres budgets ailleurs, ça.
Est-ce que ça va être attribué très
bientôt...
M. Côté (Charlesbourg): C'est un budget
spécial.
M. Trudel: ...l'Hôtel-Dieu, là? Les appels d'offres
sont faits?
M. Côté (Charlesbourg): C'est un budget
spécial qui est en plus du PAI, pour ne pas brimer des régions
comme la vôtre.
M. Trudel: Oui, oui. C'est comme vous avez dit, là, qui
sera par ailleurs un non-sens, surtout la quatrième année. En
tout cas, quand on aura fini les trois ans des 240 000 000 $, youp! on va faire
un petit coup sur l'Hôtel-Dieu dans l'est, à moins qu'il y ait des
affectations budgétaires. Peut-être que cette année
ça va être l'année du pont aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudei: Ça va peut-être être l'année
du pont, cette année-là, aussi, ou de l'autoroute, un petit coup
d'autoroute 25 peut-être.
M. Côté (Charlesbourg): Le pont, c'est au-
delà de... Ça dépasse mes préoccupations.
M. Trudel: Êtes-vous capable de dire ça sans
sourire, vous là?
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui! C'est clair. C'est
très clair. Très, très, très clair. Il y a des
êtres malicieux qui ont tenté...
M. Trudel: Qui ont inventé des histoires, qui disent que
la queue peut faire branler le chien.
M. Côté (Charlesbourg): ...de faire des liens. Il
faut, à l'occasion, avoir des idées préconçues pour
faire des liens de cette nature, disons, très tordue.
M. Trudel: C'est le passé qui... C'est l'histoire. C'est
le passé qui m'a amené à faire ces liaisons-là.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: C'est le passé. C'est l'histoire qui m'a
amené à faire ces liaisons-là. Ça ne se produira
plus. Ça ne peut plus se produire.
Le Président (M. Joly): L'article 32 toujours.
M. Trudel: Donc, c'est pour le transit uniquement. Je veux juste
conclure là-dessus. Les 80 000 000 $ vont donc s'ajouter au niveau des
300 000 000 $...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...habituellement, généralement
observés...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...surtout pour vétusté,
sécurité.
M. Côté (Charlesbourg): C'est pour
rénovations fonctionnelles principalement et terminer
sécurité, vétusté dans certains cas.
M. Trudel: Ça, ça fait appel à un programme
spécial...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...puis il faut faire... Les différents
établissements ont soumis des demandes...
M. Côté (Charlesbourg): On a...
M. Trudel: ...qui traînent dans le décor,
j'imagine.
M. Côté (Charlesbourg): ...tout ce qu'il faut,
là.
M. Trudel: Vous avez tout ce qu'il vous faut. Ça va
pouvoir se déclencher... Bien, votre performance des années
dernières dit que vous pouvez penser que vous pourriez permettre la
réalisation de...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. C'est,
évidemment, trop de réalisations très rapides, et
l'annonce des 240 000 000 $ se fera presque en même temps de façon
à ce que les professionnels puissent faire des plans et devis dès
maintenant pour que, l'an prochain, les 80 000 000 $ soient des projets faits
par le central, alors que, cette année, la majeure partie vont
être des projets décentralisés.
M. Trudel: Alors là, une grosse de gicleurs à
installer.
M. Côté (Charlesbourg): Pas seulement ça.
M. Trudel: Non.
M. Côté (Charlesbourg): Ça peut être,
de fait, ça, mais il y a certains endroits où on peut faire des
rénovations fonctionnelles pour des montants inférieurs à
500 000 $ et qui nous permettent de faire un très, très bon
travail à ce niveau-là. On a reçu de la part des CRSSS des
propositions, au début de la semaine, à la fin de la semaine
dernière, quant à l'affectation de ces sommes-là.
M. Trudel: Quant à la possibilité d'affectation de
ces sommes-là par le ministère.
M. Côté (Charlesbourg): Par le ministre. M.
Trudel: Le ministère ou le ministre. M. Côté
(Charlesbourg): C'est ça. M. Trudel: Très bien.
Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Le ministre va donner une
bonne indication au ministère.
M. Trudel: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): L'article 32, adopté.
L'article 33 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 359 de cette loi
est modifié par la suppression, dans ce qui précède le
paragraphe 1°, de ce qui suit: «instituée en vertu de
l'article 367».
On vous signale que c'est de la concordance pure et simple.
M. Trudel: Pourquoi l'avez-vous ajouté à l'article
340?
M. Gaudreau: C'est le premier endroit où l'institution
apparaît nommé dans un article.
M. Trudel: Ah! la première fois de tout le groupe.
M. Gaudreau: C'est ça. Après ça, on n'a plus
à le répéter. à cause des papillons, c'est
arrivé qu'à deux reprises on s'est retrouvé à
mentionner «instituée par», mais le premier endroit
où il apparaît, il n'est pas mentionné. alors, c'est juste
des corrections de présentation du texte.
M. Trudel: Comme il y a eu quelques papillons, c'est un peu
normal que ça ait voltigé, que ça ait butiné un peu
de fleur en fleur.
M. Côté (Charlesbourg): Lorsque vous évoquez
«papillon», moi, ça me rappelle l'Hôtel-Dieu.
Là, ce n'est pas cosmétique, c'est esthétique. Ha, ha,
ha!
M. Trudel: Tout en constatant que les porteuses de
prothèses MEME viennent d'obtenir du fonds québécois de
support aux recours collectifs des montants d'argent pour permettre d'exercer
ce recours collectif, puisqu'on s'embarque dans cette filière, ce qui va
permettre d'éclairclr un certain nombre de choses, j'imagine.
Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 34, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Oui. L'article 33, adopté.
L'article 34 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): l'article 361 de cette loi
est modifié par la suppression, dans la troisième ligne du
premier alinéa, de ce qui suit: «instituée en vertu de
l'article 367».
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 34, adopté.
L'article 35 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): Cette loi est
modifiée par l'insertion, immédiatement après l'article
375, du suivant: «375.1 Le paragraphe 2° de l'article 371 et
l'article 372 ne s'appliquent pas dans le cas de la régie
régionale instituée pour la région du
Nord-du-Québec. «Les responsabilités prévues aux
articles 373 à 375 sont alors exercées par le directeur de la
santé publique de toute autre régie régionale avec
laquelle la régie régionale visée au premier alinéa
a conclu une entente à cette fin. Ce directeur ou, s'il y en a plus
d'un, celui désigné
à cette fin par la régie régionale visée au
premier alinéa a également compétence pour faire partie,
en vertu du paragraphe 4° du deuxième alinéa de l'article
367, de la commission médicale régionale instituée pour
cette régie régionale. »
M. Trudel: Traduction. Traduction? M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): Vous avez les notes
explicatives.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on donne comme
explication, c'est que, tout comme pour la modification introduite à
l'article 93 de la loi, il est nécessaire, ici aussi, de prévoir
un aménagement pour tenir compte de la réalité nordique.
Comme les services de santé publics seront, comme actuellement
d'ailleurs, obtenus par l'entremise de régies régionales des
réglons voisines, il est donc proposé d'édicter l'article
375.1 afin que cela soit possible juridiquement en vertu de la nouvelle loi.
Donc, c'est un peu le pendant de ce qu'on a fait pour la Jeunesse, le CPEJ. (22
h 10)
M. Trudel: Oui. Mais c'est la fin du paragraphe, du dernier
alinéa: «Ce directeur - santé publique - ou, s'il y en a
plus d'un, celui désigné à cette fin par la régie
régionale visée au premier alinéa a également
compétence pour faire partie, en vertu». C'est parce que le
directeur de la santé publique fait partie d'office de la commission
médicale régionale? Donc, juste pour faire l'illustration, le
directeur de la santé publique d'une régie peut exercer les
responsabilités dans une autre régie...
M. Gaudreau: C'est le nord du Québec
spécifiquement, ici.
M. Trudel: Le nord du Québec.
M. Côté (Charlesbourg): C'est pour ça qu'on
disait que c'était comme la jeunesse, CPEJ.
M. Trudel: o.k. c'est ce qui est le cas actuellement. c'est le
dsc abltibl-témiscamingue qui... Le Lac-Saint-Jean fait Chapais,
Chibouga-mau?
M. Côté (Charlesbourg): Chapais.
M. Trudel: Chapais. Les autres, c'est Inuit et...
M. Côté (Charlesbourg): Abitibi pour Mata-garni,
Lebel-sur-Quévillon.
M. Trudel: Eh bien, adopté.
Le Président (M. Joly): Article 35, adopté.
L'article 36 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 397, du suivant:
«397.1 Dans le cas de la régie régionale instituée
pour la région du Nord-du-Québec, le nombre de membres
visés au paragraphe 1° de l'article 397 est de 10.»
Donc, c'est ramené à des proportions plus modestes, donc
à l'image de la région, et non pas 20.
M. Trudel: C'est à l'image de la région, mais pas
au coeur des gens de cette région.
M. Côté (Charlesbourg): Pardon?
M. Trudel: C'est à l'image des gens de cette région
et non pas au coeur des gens de cette région. Mais là, à
10, voulez-vous me faire, s'il vous plaît, la
réénumération de combien par catégorie, si c'est
possible? Vous devez l'avoir fait.
M. Côté (Charlesbourg): Quatre, deux, deux,
deux.
M. Trudel: C'est toujours quatre, deux.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Ça
va être quatre, deux, parce que c'est des quatre.
M. Trudel: Correct. Ça va.
M. Côté (Charlesbourg): Quatre, deux. Pour
l'établissement, c'est 40 %.
M. Trudel: Ah oui!
M. Côté (Charlesbourg): C'est deux pour le
communautaire, parce que c'est 20 %. C'est 20 % pour le municipal, donc c'est
deux. Et c'est deux pour le socio-économique.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): Article 36, adopté.
L'article 37 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 398 de cette loi
est modifié par le remplacement, dans la cinquième ligne du
premier alinéa, du mot «métropolitain» par le mot
«Centre».
M. Trudel: Idem, ibidem. J'ai oublié une question sur
l'autre. Je vais me reprendre ici.
Le Président (M. Joly): Article 37, adopté?
M. Trudel: Donc, je voudrais juste, sur une question... Je peux
l'étirer pour dire qu'elle est à
l'article 37, mais c'est sur 36. La mise en place de cette
régie... Ça a été adopté déjà
par le Conseil des ministres, la création de la régie du
Nord-du-Québec? Le siège social va être situé
à quel endroit?
M. Côté (Charlesbourg): On va vérifier, mais,
selon toute vraisemblance, on me dit que, actuellement, tout fonctionnerait
à partir de Chibougamau.
M. Trudel: La dotation en personnel va faire appel aux 6 000 000
$ réservés pour la création des trois nouvelles
régies? Je ne me trompe pas, c'est trois nouvelles régies?
Chaudiè-re-Appalaches...
M. Côté (Charlesbourg): Gaspésie,
Chaudiè-re-Appalaches, Lanaudière et Laval. Quatre.
M. Trudel: Plus celle-là. M. Côté
(Charlesbourg): Plus celle-là. M. Trudel: Ça fait
cinq. (Consultation)
M. Côté (Charlesbourg): Oui, ça en tient
compte dans l'allocation, évidemment, à la distinction que les 6
000 000 $ ne sont pas exclusivement réservés à la
création de nouvelles régies. Il y a aussi une part de ces
sommes-là qui est au niveau des régies actuelles.
M. Trudel: II y en a qui vont prendre de l'expansion en plus.
M. Côté (Charlesbourg): II y en a qui étaient
sous-budgétées. Au fil des années, on a donné des
mandats aux CRSSS, sans nécessairement que les allocations de ressources
suivent. Ce qui a été convenu dans les échanges, c'est que
ça servait prioritairement aux nouvelles régies, mais qu'il y
avait aussi des sommes qui allaient servir aux régies régionales,
en plus du mouvement de postes provenant du ministère
éventuellement.
M. Trudel: Vous comprenez un peu la préoccupation. C'est,
à toutes fins utiles, l'Abiti-bi-Témiscamingue qui assume les
responsabilités sur ce territoire, peut-être pas Chapais,
Chibougamau, mais Matagami, Labelle et autres petites agglomérations du
type Joutel. Il y a fort à parier qu'il y aura peut-être un
mouvement de personnel à partir de la base actuelle
Abttibi-Témiscamingue vers le nord, parce que, bon, il va bien falloir
que ça vienne de quelque part. Je veux dire, le mouvement est moins
naturel de partir de Québec, du ministère, pour s'en aller
à Chibougamau que de partir pour aller dans Chaudière-Appalaches,
mettons.
M. Côté (Charlesbourg): Mettons, mettons... ou
partir du ministère pour aller à Québec ou à
Montréal.
M. Trudel: Oui. C'est plus raisonnable de penser dans ce
sens-là que d'aller du côté de...
M. Côté (Charlesbourg): oui. il faut toujours
s'inspirer de la hâte qui s'était manifestée dans le
transfert du dossier des pêches à gaspé.
M. Trudel: Où il était plus facile de faire
descendre les poissons à Québec...
M. Côté (Charlesbourg): De faire monter le poisson
à Québec que...
M. Trudel: ...que de descendre un fonctionnaire à
Gaspé.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai bien dit tantôt
que c'était par l'allocation de postes et non pas nécessairement
d'individus. Il est clair qu'à partir du moment, et ça a toujours
été clair sur le plan des fonctionnaires, où les gens ont
le choix, qu'ils ne choisissent pas d'aller en région. Il est bien
évident que le poste va y aller, mais qu'il y aura un reclassement au
niveau du gouvernement.
M. Dicaire: Peut-être ce qu'il est important
également d'ajouter, c'est que, depuis un certain nombre de mois, on a
fait un moratoire sur les postes vacants, de sorte qu'ils n'ont pas
été comblés. Je dirais que c'est une décision de
consentement presque unanime de l'ensemble du personnel de dire qu'on est
prêt à se priver mutuellement pour dégager le plus possible
de postes vacants, ce qui va permettre également de faire la transition
plus en douceur. Actuellement, on est autour de 90 postes vacants. Alors, c'est
plus facile de transférer des sommes et de permettre par la suite aux
régies régionales de recruter du personnel que de
transférer du personnel sur une base volontaire.
Donc, il y aura un mélange des deux. Il y aura des effectifs du
ministère qui, sur une base volontaire, pourraient décider
d'aller travailler dans une régie régionale, puis en même
temps il y aura des postes vacants pour lesquels il y a possibilité de
«disponibiliser» des fonds qui pourraient être
transférés aux régies. Donc, ça facilite tout ce
mouvement-là, et ça rend la chose beaucoup plus expéditive
et beaucoup plus douce que si on était pris avec un ensemble de 200
postes à combler, à transférer.
M. Trudel: Est-ce qu'il y a un comité provisoire de mis en
place pour présider à la mise en place de la régie
régionale? Dans une région comme le Nord, par extension
Abitibi-Témiscamingue, par exemple - remarquez que j'aurais pu poser la
question pour Chaudière-
Appalaches, Lanaudière ou ville de Laval - est-ce qu'il y a un
comité provisoire qui a été mis en place dans ces
régions, dans ces nouvelles régions sociosanitaires pour
présider à la mise en place des régies
régionales?
M. Côté (Charlesbourg): C'est le cas de structures
au niveau de Gaspésie, de Chaudière-Appalaches, de Laval, de
Lanaudière. Dans le cas du Nord, je ne pense pas. En tout cas, pas
à ma connaissance.
(Consultation)
M. Côté (Charlesbourg): Dans le cas du Nord,
à la différence des autres, ce sont des D.G.
d'établissements qui assument le lien à ce moment-ci. (22 h
20)
M. Dicaire: C'est également donné...
M. Trudel: Ils prennent des parts tout de suite.
M. Côté (Charlesbourg): C'est peut-être un peu
plus acceptable dans ces conditions-là.
M. Trudel: Non, mais je comprends que, si les compétences
sur place dans les établissements permettent, effectivement... Parce que
ça ne vient pas de l'opération du Saint-Esprit, cette
création d'organismes là, ça prend des énergies
disponibles, et si c'est, dans le cas du Nord, les directeurs
d'établissements qui l'assument et qui conduisent, même si on
n'est peut-être pas rendu là, les négociations avec la
régie voisine sur CPEJ, par exemple, et santé publique, la
continuité des opérations... On aura d'autres articles
tantôt qui nous permettront de...
M. Dicaire: II est sans doute important de signaler qu'il existe
un grand comité qu'on appelle MSSS-CRSSS, que je préside avec mes
collaborateurs sous-ministres adjoints et également des
représentants des conseils régionaux, disons, pour cheminer
correctement dans l'ensemble des dossiers qui concernent la
régionalisation. Également, il y a eu des sous-comités qui
ont été créés, qui portent sur l'allocation par
programme, qui portent sur les budgets des régies régionales, sur
les mouvements de personnel, et le reste. Il y a toute une série de
sous-comités qui permettent de cheminer correctement et positivement
dans l'ensemble de ce dossier-là. Pour les nouvelles régions, il
y a un sous-groupe de travail, disons, qui examine tout ce qui est
nécessaire pour faire en sorte que les nouvelles régions soient
également prêtes à assumer leurs responsabilités
à compter d'avril 1993, de sorte que tous ces dossiers-là
cheminent à l'intérieur d'un encadrement bien défini.
M. Trudel: Par ailleurs, II y a eu la nomina- tion ou la
désignation de comités provisoires... M. Dicaire: Oui, des
tables de concertation.
M. Trudel: ...ou de groupes provisoires de personnes
chargées de... pour quatre régions.
M. Côté (Charlesbourg): Dans les quatre
régions, c'est ça. Ils se joignent au groupe des
présidents des autres régions où on a des rencontres assez
régulières au niveau des présidents des conseils
d'administration pour faire le point avec tout le monde.
M. Trudel: Ça va. Adopté.
Le Président (M. Joly): Alors, article 37, adopté.
L'article 38 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 405 de cette loi
est modifié par l'insertion, dans la première ligne du paragraphe
3° du deuxième alinéa, après le mot
«général», des mots «ainsi que les cadres
supérieurs».
C'est une question d'harmonisation, dans ce cas-ci, avec ce qui a
été fait ailleurs au niveau des établissements par
l'article 173. D'ailleurs, c'est à votre demande qu'on avait
corrigé 173, et vous aviez oublié de nous demander de corriger la
régie régionale. Donc, on corrige votre erreur.
M. Trudel: Je ne l'avais pas requis du notaire celle-là?
Est-ce qu'il y a un article spécifique sur la nomination des premiers
directeurs généraux des régies ou sur la
continuité?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, il y en a un.
M. Trudel: Dans la neuve ou dans la... C'est dans la neuve,
là, hein?
M. Dicaire: Non, c'est l'article 614 qui est remplacé.
M. Trudel: C'est l'article 614 qui est ajusté? M.
Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel: J'aurai mes
questions plus tard. Le Président (M. Joly): Adopté, 38?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 39 est
appelé.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 414 de cette loi
est modifié par la suppression des troisième et quatrième
alinéas.
M. Trudel: Tu vas l'envoyer quelque part? Tu vas l'envoyer
ailleurs?
M. Gaudreau: On a le même texte qu'on a supprimé cet
après-midi en disant qu'il était repris dans le transitoire.
M. Trudel: Oui.
M. Gaudreau: C'est deux articles équivalents.
M. Trudel: On est dans le transitoire. Une voix: On va le revoir
tantôt.
M. Trudel: Pour la régie régionale.
Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté, 39. L'article 40
est appelé.
Assemblées régionales
M. Côté (Charlesbourg): L'article 421 de cette loi
est modifié au premier alinéa: 1° par le remplacement du
paragraphe 1° par le suivant: «1° pour 40 %, de personnes
élues par les établissements publics, choisies parmi les membres
des conseils d'administration de ces établissements, et de personnes
élues par les établissements privés, choisies parmi les
personnes désignées à cette fin par ces
établissements»; 2° par la suppression, dans la
troisième ligne du paragraphe 2°, de tout ce qui suit le mot
«organismes»; 3° par le remplacement, dans la troisième
ligne du paragraphe 4°, du mot «ou» par le mot
«et»; 4° par l'addition, à la fin du paragraphe 4°,
de ce qui suit: «et celles qui ne font partie ni d'une
municipalité régionale de comté, ni d'une
communauté urbaine».
Donc, ici, il y a une distinction entre public et privé pour que
chacun choisisse ses représentants. Ce ne sera pas, par exemple, le
public qui choisit le privé et le privé qui choisit le
public.
M. Trudel: On se trouve à créer comme une
sous-catégorie, enfin une catégorie supplémentaire des
établissements privés.
M. Côté (Charlesbourg): C'est toujours à
l'intérieur du même bloc.
M. Trudel: Est-ce que le pourcentage des blocs est par ailleurs
déterminé par le ministre quand il fixe le nombre?
M. Côté (Charlesbourg): C'est, effectivement, le
ministre qui a proposé la distribution, après consultation. C'est
un exercice assez difficile, merci, en tenant compte de cela, en tenant compte
de ce qui...
(Consultation)
M. Côté (Charlesbourg): Juste une petite information
qu'on me passe, et ça me rappelle des discussions qu'on avait eues. On
aurait pu se retrouver dans des régions où ce sont des
établissements privés qui auraient déterminé les
représentants du public, parce que les représentants des
établissements privés étaient en plus grand nombre que les
publics. C'est pour ça, aussi, que ça a été fait.
Évidemment, l'inverse est aussi vrai. C'est pour ça que ça
a été introduit. Donc, si c'est bon pour un, c'est bon pour
l'autre aussi.
Prenons Québec, à titre d'exemple: 12
établissements publics, 22 privés, dans la catégorie des
centres hospitaliers de soins de longue durée. Ça frappe parce
que ça ne saute pas aux yeux, là. C'est en faisant le
relevé qu'on s'est aperçu qu'il y avait ces risques-là
dans les deux sens. Ça, c'est le cas le plus frappant. Dans le cas de
Laval, par exemple: 12 privés pour 2 publics. Ça aussi, c'est
assez... Lanaudière, c'est 17 privés pour 7 publics. Dans le
reste, c'était... (22 h 30)
M. Trudel: Quand vous avez fixé les catégories, la
composition de chaque groupe particulier visé de 1° à 4°,
pour les établissements, là, c'était quoi la
méthode? Vous avez dû répartir les 40 % de sièges
entre les différentes catégories d'établissements.
À chaque catégorie d'établissements, c'étaient quoi
les critères généraux, de dire, par exemple: II y en aura
trois qui viendront, je ne sais pas, moi... deux qui viendront des CH, cinq de
la réadaptation, l'assemblée...
M. Côté (Charlesbourg): Vous ne parlez pas
spécifiquement du privé, vous parlez de l'ensemble.
M. Trudel: Non, non, l'ensemble, l'ensemble. (Consultation)
M. Côté (Charlesbourg): Ce qui a été
fait, donc... Si on avait procédé par l'approche
budgétaire des masses, il est clair qu'à ce moment-ià on
n'aurait pas obtenu ce qui était souhaitable. Donc, tout en l'ayant
à l'esprit, on a éliminé cette hypothèse-là.
On s'est dit, par la suite: II est clair qu'il faut tenir compte des
clientèles desservies. Par exemple, les CLSC, c'est l'ensemble de la
population, les centres hospitaliers, aussi. C'est un peu en tenant compte de
ces facteurs-là, des poids relatifs et, dans d'autres cas, de
clientèles spécifiques, parce qu'il y a, effectivement, des
établissements qui desservent des clientèles spécifiques.
C'est un peu les balises qu'on s'est données en échangeant avec
les associations. Certains auraient souhaité occuper beaucoup plus
d'espace. Dans ce cas-là, je pense qu'il faut rendre un hommage
particulier
à l'AHQ, qui, sans avoir accepté d'emblée tout, a
quand même accepté que son poids, le poids de son importance
budgétaire ne se reflète pas carrément et avec les
mêmes proportions dans le cas de ces représentations-là.
Donc, les établissements de l'AHQ en particulier représentent la
majorité, un pourcentage majoritaire, majorité simple. Par la
suite, si ma mémoire est fidèle, c'est CLSC...
Une voix: CLSC.
M. Côté (Charlesbourg): ...et, par la suite, centres
d'accueil d'hébergement. On va vous déposer le tableau
finances.
M. Trudel: Le tableau finances, vous pouvez le déposer,
parce que c'est...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. Demain matin, on
déposera le tableau finances.
M. Trudel: Ça varie d'une région à
l'autre... M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. M. Trudel:
...les types de représentation. M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Ça s'est discuté principalement avec les
associations des établissements...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Trudel: ...grosso modo, et les conseils régionaux.
Enfin, pas les conseils, mais les administrateurs des conseils régionaux
ont également été consultés là-dessus?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. Une voix:
Oui, il y a eu consultation.
M. Trudel: pas les conseils eux-mêmes, j'imagine. je ne me
trompe pas... au niveau des assemblées publiques régionales,
puisqu'on est dans ce type d'article, des personnes en provenance des
établissements, donc qui composent 40 % de la régie
régionale, ça peut être n'importe quelle personne pourvu
qu'elle réside au québec, qu'elle ne soit pas mineure ou sous
curatelle, etc. ça peut donc être des administrateurs de
l'établissement. ça peut être des employés qui sont
à l'assemblée publique régionale.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Oui, parce qu'ils ont
la même qualité que tous ceux qui sont membres du conseil
d'administration. On ne pouvait pas faire deux catégories de gens du
conseil d'administration. Donc, au bout de la ligne...
M. Trudel: Sauf qu'elles n'ont pas le droit,' ces personnes,
d'être membres du conseil d'administration de la régie ailleurs
que dans leur catégorie respective.
M. Côté (Charlesbourg): Elles vont se retrouver
à l'intérieur du 40 % des établissements parce qu'elles
sont, effectivement, les membres du conseil d'administration de
l'établissement.
M. Trudel: Felipe manque de gaz au premier. Ha, ha, ha! On va
suspendre cinq minutes.
M. Côté (Charlesbourg): Après 41.
M. Trudel: Après 41, O.K. C'est ça. Je ne me
souviens plus des restrictions, mais quelqu'un qui serait du personnel à
titre de membre du conseil d'administration, donc possiblement
délégué à l'assemblée publique
régionale, pourrait se faire élire membre du conseil
d'administration de la régie régionale à un autre titre
que dans la catégorie des responsabilités qu'il occupe dans
l'établissement. Par exemple, un directeur général
d'établissement pourrait représenter un organisme
socio-économique de sa région. La chambre de commerce peut bien
dire: Le directeur général des Méchins, c'est lui qui nous
représente. Il présente sa candidature pour être élu
parmi les membres de la catégorie à l'assemblée
régionale. M. X pourrait être le directeur général
de rétablissement, citoyen, par ailleurs, de sa communauté. Il
pourrait être élu représentant de la chambre de commerce,
groupes socio-économiques autres, à l'assemblée publique
régionale. Pourrait-il aussi, comme membre de l'assemblée
publique régionale, se retrouver sur le conseil d'administration de
l'établissement dans les 20 % des socio-économiques au conseil
d'administration de la régie? Il ne pourrait pas se retrouver dans les
40 % de... Non, c'est correct. Ma question se termine là. Pourrait-il se
retrouver dans les 20 % des catégories socio-économiques?
M. Côté (Charlesbourg): Donc, c'est oui.
M. Trudel: II pourrait. Il n'y a pas d'information qui circule
à l'effet que ça se soit fait, systématiquement, je veux
dire.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: II peut y avoir des cas d'exception. Il y a bien des
restrictions, par exemple, quant à la possibilité d'être
élu au conseil d'administration. Là, on vient de me
répondre à la question. Il pourrait être
représentant à l'assemblée publique régionale. Ah!
mais il pourrait aller aussi au conseil d'administration...
M. Côté (Charlesbourg): Bien oui, c'est ça.
M. Gaudreau: Dans cette catégorie.
M. Trudel: ...dans cette catégorie-là.
M. Côté (Charlesbourg): Dès le moment
où vous faites partie de l'assemblée régionale, la logique
veut que vous soyez eligible à représenter votre catégorie
au conseil d'administration. (22 h 40)
M. Trudel: Bien sûr.
(Consultation)
M. Trudel: Ça, c'est pour le Nord aussi, le dernier
amendement, «et celles qui ne font partie ni d'une municipalité
régionale de comté, ni d'une communauté
urbaine»?
Une voix: Oui.
M. Trudel: Ce territoire-là n'est pas
«MRCisé» encore?
M. Côté (Charlesbourg): II y a une partie de la
Côte-Nord aussi.
M. Trudel: II y a une partie de la Côte-Nord aussi?
M. Côté (Charlesbourg): oui. ce n'est pas tout
municipalise non plus là-bas. il y en a des parties, mais il y a des
territoires qui sont des tno.
M. Trudel: Ce n'est pas les TNO, ça ici, là,
«et celles qui ne font partie ni d'une municipalité
régionale de comté».
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Bien, elle va perdre derechef son TNO.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Non, non, mais c'est parce que tu peux avoir aussi,
dans le nord du Québec, Matagami, Lebel, Chibougamau, Chapais. Ce sont
des municipalités qui n'appartiennent pas à une MRC. La
municipalité de la Baie James elle-même, qui couvre tout le
restant du territoire avec un maire à temps plein non élu - c'est
la monarchie institutionnalisée - n'appartient pas à une MRC,
mais pourrait être représentée quand même à ce
titre dans cette catégorie-là.
Bon, ça va. Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Article 40, adopté.
M. Trudel: Est-ce qu'on peut avoir... Ah! pas avant 42?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. Il y aurait un
petit papillon à 40, en ajoutant 40.1, M. le Président.
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît.
M. Côté (Charlesbourg): Insérer, après
l'article 40, le suivant: 40.1 L'article 431 de cette loi est modifié
par le remplacement, dans le paragraphe 4° du deuxième
alinéa, des mots «procède à la coordination»
par les mots «veille à la promotion».
Donc, ça se lirait comme suit: «En conformité avec
une politique de santé et de bien-être, le ministre
détermine les priorités, les objectifs et les orientations dans
le domaine de la santé et des services sociaux et veille à leur
application. «Plus particulièrement - là, on arrive
à 4°, page 121, où il est écrit: «il
procède à la coordination de l'enseignement et de la
recherche». On changerait «il procède à la
coordination» par «il veille à la promotion».
Je ne vous ferai pas de cachette, là. Au moment où on a
discuté de la loi d'application au COMPACS, c'est une demande de ma
collègue de l'Enseignement supérieur et de la Science pour
introduire le libellé actuel. Ça me paraissait être
parfaitement acceptable.
Le Président (M. Joly): Est-ce que vous avez
l'amendement?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Le Président
(M. Joly): Merci.
M. Trudel: Est-ce que c'étaient les suites d'une
discussion entre M. Tremblay et M. Johnson, ça, sur qui va parrainer
Innovatech?
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Innovatech, la société de promotion
à Montréal.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, oui. Je connais.
Je connais le dossier, oui.
M. Trudel: Oui. Il me semblait que le ministre de l'Industrie et
du Commerce était le responsable du développement technologique
au Québec. C'est lui qui administre le Fonds de développement
technologique, n'est-ce pas? Comment ça se fait que c'est le
président du Conseil du trésor et le président du
comité de relance du Grand Montréal qui parrainent le projet de
loi sur Innovatech? Pour moi, il y a eu une discussion entre... Ou il veille
à la promotion...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: II y en a un qui veille à la
promotion et, l'autre, il procède ' à la coordination.
M. Côté (Charlesbourg): Je dois dire qu'on a une
excellente collaboration et une parfaite complémentarité de
l'Enseignement supérieur avec le ministère de la Santé et
des Services sociaux et j'en suis très, très, très
heureux.
M. Trudel: II paraît que le ministre de l'Industrie et du
Commerce voudrait bien dire ça de son autre collègue, lui
aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! vous savez, des fois, de
l'extérieur, ça paraît toujours pire.
M. Trudel: Ha, ha, ha! Ouf! La tempête souffle; en CANSO
sur le feu de gazon.
Le Président (M. Joly): Ce n'est pas une
référence à ce qui s'est passé la semaine
dernière, lors d'un certain congrès, non?
M. Trudel: Pardon?
Le Président (M. Joly): On parie des apparences. Je
pensais que vous y faisiez allusion. J'aime ça être
connecté avec la réalité.
M. Trudel: Non, non. Il faut toujours se baser sur les faits, il
faut toujours se baser sur les faits.
Le Président (M. Joly): Et non pas sur les
perceptions.
M. Trudel: Quand on dit que c'est réglé, on veut
dire: C'est réglé.
Le Président (M. Joly): Donc...
M. Trudel: Que toutes les situations similaires soient
réglées également partout, toujours, sur tous les plans,
peu importe quand elles se sont passées dans l'histoire.
Le Président (M. Joly): Ça a du bon sens. M.
Côté (Charlesbourg): Rappelez-vous... M. Trudel: Oui,
oui. Je m'en rappelle.
M. Côté (Charlesbourg): ...que vous avez eu un mot
d'ordre: être sympathique vis-à-vis des fédéralistes
fatigués.
M. Trudel: Ha, ha. ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Vous vous êtes
même fait dire que vous n'aviez pas l'habitude. Ha, ha, ha!
M. Trudel: C'est pour ça que ça va bien, ce soir,
je trouve que c'est sympathique. C'est vrai qu'avec un
fédéraliste fatigué comme vous... Ah non, vous, vous
êtes un fédéraliste ébranlé.
Le Président (M. Joly): II y a une différence.
M. Trudel: Ça, c'est l'étape juste avant... Non, la
fatigue a précédé. C'est l'étape supérieure,
ça, ébranlé.
Le Président (M. Joly): Est-ce que vous êtes en
train de...
M. Trudel: Là, c'est les morceaux des colonnes du Temple
qu'on voit... Ça dépend des jours, des élans...
Le Président (M. Joly): Vous n'êtes pas en train de
dire que mon ministre est vulnérable, vous, là?
M. Trudel: Non, non. C'est parce que, tantôt, en entendant
les mots «promotion de», ça m'a fait sursauter.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
M. Trudel: Je pensais à notre collègue, M. le
député de D'Arcy-McGee, qui parie souvent de promotion
également.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
40.1...
M. Trudel: Alors, donc, ils veillent à la promotion.
(Consultation)
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
40.1 est adopté. Le nouvel article 40.1 est adopté tel
qu'amendé. Nous suspendons nos travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 22 h 48)
(Reprise à 23 h 8)
Le Président (M. Joly): La commission reprend ses travaux.
L'article 41 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 454 de cette loi
est modifié par l'insertion, dans la troisième ligne,
après les mots «attribuer à une», des mots
«personne qui exploite une».
Concordance avec l'article 454. L'article 454 et suivants, c'est
l'agrément de certaines ressources privées aux fins d'attribution
d'alloca-
tions financières. Donc, ça se lirait comme suit, et
ça peut peut-être nous faciliter la tâche: «Afin de
permettre à des personnes en perte d'autonomie de recevoir
différents services de santé ou services sociaux, la régie
régionale peut attribuer à une personne qui exploite une
résidence privée d'hébergement ou à un
établissement privé non conventionné qui exploite un
centre d'hébergement et de soins de longue durée une allocation
financière pouvant varier suivant la nature des services offerts.»
Je pense qu'on avait discuté un peu cet article-là aussi.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Ça me rappelle des
souvenirs, plus on progresse dans notre... (23 h 10)
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Donc, des réminiscences qui passent, qui font
un petit crochet par le bout de La Prairie sur l'allocation...
M. Côté (Charlesbourg): Par?
M. Trudel: par le bout de la prairie, le comté de la
prairie. mais une personne qui exploite une résidence privée
d'hébergement... ah non! ce n'est pas une famille d'accueil.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: C'est une personne qui reçoit...
M. Gaudreau: Une personne physique ou morale, en tant
qu'exploitant d'une résidence privée d'hébergement. C'est
parce que, dès l'article suivant: «Seule la personne titulaire
d'un agrément délivré en vertu du présent chapitre
peut recevoir...», Il est évident qu'on s'adresse non pas à
une résidence en tant qu'installation physique, mais à son
titulaire d'exploitation, en tant que personne physique ou morale. Alors, c'est
purement de concordance dans le texte pour que tout le chapitre se comprenne
bien après ça.
M. Trudel: Cet article-là était dans la
foulée de permettre, donc, que les services de santé et les
services sociaux puissent être dispensés chez des privés
non conventionnés et dans une résidence privée
d'hébergement. La même chose pour un pavillon, une installation
d'un centre d'accueil. Je veux dire, un CLSC pourrait aller dispenser des
services cliniques dans un pavillon, dans une installation. Parce qu'on a
permis - je ne me souviens plus du numéro de l'article - mais on a
permis, quelque part, qu'un établissement puisse aller dispenser - bien,
c'est ici - des services de santé et des services sociaux dans une
résidence privée d'hébergement ou chez un privé non
conven- tionné. (Consultation)
M. Côté (Charlesbourg): Dans ce cas-ci - c'est pour
ça que je me suis revalidé parce que j'avais l'impression que
c'était ça - vous vous rappellerez, lorsqu'on a fait notre
première commission parlementaire sur les documents de Mme Lavoie-Roux,
au printemps 1990, que l'Association des centres d'accueil privés
autofinancés avec permis est venue nous dire: Par exemple, on pourrait,
nous, assumer la première heure-soins et vous, payer l'excédent,
à titre d'hypothèse. C'est ce que ça permettrait. C'est le
même texte de loi qui a déjà été
adopté, mais, dans ce cas-ci, la différence, c'est que c'est
«attribuer à une personne», ce qui vient, finalement,
là, corriger le texte qui était là, qui était
«allouer...
Une voix: «À une résidence».
M. Côté (Charlesbourg): ...à une
résidence». C'est ça, la distinction entre les deux, mais
toujours dans le but de donner un service additionnel, complémentaire
à la personne, service-soins, qui en a besoin.
M. Trudel: Mais, moi, j'extensionnais un peu ma question à
la réalité.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Une résidence privée
d'hébergement peut donc réclamer de recevoir des services d'un
établissement, d'un CLSC.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire qu'on
avait eu cette dlscussion-là aussi et on s'était dit à
l'époque que ce qui se passait actuellement, dans la loi actuelle, ou
selon les directives, ce n'était pas possible, mais que, dans un
système où le service doit être dispensé à la
personne qui en a besoin, on pourrait éventuellement se retrouver avec
un CLSC qui offre du maintien à domicile à des personnes qui sont
dans des établissements privés.
M. Trudel: Qui sont, comme par hasard, cinq, six, sept, huit,
neuf dans une résidence privée.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: Parce que, lorsque vous autorisez du
«pavillonnement» dans un centre d'accueil, le
«pavillonnement», il autorise, grosso modo, à ce que deux
types de contributions soient apportés par le centre d'accueil: la
contribution financière de l'État pour la partie qui n'est pas
assumée par les hébergés, pourvu qu'elle soit admissible,
bien sûr, en centre d'accueil, mais, là, on les
envoie en pavillon, et, deuxièmement, il dispense les services
cliniques. J'ai l'impression qu'il s'installe - j'ai deux, trois cas - une
espèce de compétition entre le CLSC, qui a maintenant
l'autorisation, la compétition du CLSC qui a l'autorisation et, par
ailleurs, du secteur privé qui fait pression sur le CLSC en disant: Vous
n'avez pas le droit de nous refuser ça, vous n'avez pas le droit de nous
refuser de venir dispenser de l'aide à domicile, chez nous. Et est-ce
qu'un CLSC peut refuser, effectivement, d'aller dispenser des services de
maintien à domicile pour des personnes en perte d'autonomie dans une
résidence privée d'hébergement?
M. Côté (Charlesbourg): C'est deux choses. C'est
deux choses différentes. Puisqu'on parte de pavillon, un pavillon
relève de la responsabilité d'un établissement qui
«pavillonne» et qui doit assumer cette
responsabilité-là, y compris pour les soins cliniques. Donc, ce
n'est pas au CLSC d'aller faire du maintien à domicile là, c'est
à l'établissement pavillonnaire de s'assurer que, si c'est un
centre hospitalier de soins de longue durée ou un centre d'accueil
d'hébergement, des services soient donnés. Donc, le CLSC n'a pas
d'affaire là.
M. Trudel: Non, je pense que non.
M. Côté (Charlesbourg): Ça, c'est clair.
M. Trudel: O.K.
M. Côté (Charlesbourg): Cependant, jusqu'à
maintenant, les CLSC n'étaient pas autorisés - bon, est-ce que
ça se passait? j'ai l'impression qu'à l'occasion ça
pouvait se passer - à aller, dans les centres privés, dispenser
des services à des personnes qui pouvaient correspondre aux
critères des personnes dans le maintien à domicile. Ce qu'on a
dit, c'est qu'avec la nouvelle loi, ce que nous souhaitions, c'est que ce soit
davantage un service dispensé à la personne qu'un service
dispensé à un établissement, en termes de maintien
à domicile. Alors, on n'est pas dans une situation d'un centre d'accueil
avec permis ou d'un privé conventionné, le privé
conventionné étant lui-même...
M. Trudel: Soumis à des normes.
M. Côté (Charlesbourg): ...doté sur le plan
financier pour assumer les services, alors que le centre d'accueil privé
avec permis, lui, a pris des engagements qui découlent du permis. Alors,
on s'est donné des moyens dans la loi pour vérifier la
qualité, et ainsi de suite. On est donc dans une situation, comme vous
l'expliquiez, d'une résidence qui garderait des personnes
âgées, cinq, six, quatre, sept, huit, qui ont donc plus de 65 ans
et qui doivent faire face à une grille d'évaluation que fera le
CLSC avant même de dispenser des services dans le maintien à
domicile. Donc, que cet individu-là soit chez lui, dans son domicile, ou
qu'il soit dans un établissement comme celui-là, c'est clair
qu'on va se diriger vers une prestation de services si l'état de la
personne le requiert.
M. Trudel: O.K. Et toujours sur le chapitre du maintien à
domicile, mon collègue faisait sans doute allusion à la personne
handicapée, les programmes transférés dans les CRSSS, le
maintien à domicile pour personnes handicapées, ont fait l'objet
d'un deuxième transfert, maintenant, vers les CLSC. Enfin, si je peux
appeler ça un deuxième transfert.
M. Côté (Charlesbourg): Non. C'est-à-dire
qu'il y a des CLSC qui ont été mandatés pour offrir du
maintien à domicile. Moi, c'est mon cas chez nous. Le CLSC La Source a
une vocation régionale quant à la dispensation de services de
maintien à domicile pour les personnes handicapées. Il offre des
services sur son territoire, mais aussi extraterritorial pour cette fonction
spécifique.
M. Trudel: Oui, mais ça, c'est un travail qui a
été effectué pendant une certaine période par le
CRSSS; lorsque le transfert s'est fait de l'OPHQ à un autre organisme,
ça a glissé vers les CRSSS.
M. Côté (Charlesbourg): C'est la gestion du
programme et non pas les services. Le CRSSS n'a pas donné de services.
C'est la gestion du programme et c'est les CLSC qui les donnent, qui donnent
des services. Ce n'est pas tous les CLSC, mais... (23 h 20)
M. Trudel: Oui, oui. Mais, là, est-ce qu'il s'agit d'une
politique systématique de... Non, parce qu'il y a des CRSSS, je parle du
mien chez nous, qui dispensaient les services de maintien à domicile.
Enfin, oui.
M. Côté (Charlesbourg): Pour personnes
handicapées?
M. Trudel: Oui, et qui ont mandaté maintenant leur CLSC de
dispenser ces services-là. Là, finalement, j'arrive à la
question des allocations, les allocations assez fréquentes, directes qui
étaient faites aux handicapés. À partir du moment
où on transfère ça dans un CLSC, les règles sont
toutes chambardées, parce qu'il n'y a pas de politique uniforme, sur
l'allocation directe aux personnes handicapées à travers le
Québec. N'est-ce pas?
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a pas de politique
uniforme de maintien à domicile, point, «period», à
la ligne, que ce soit pour les handicapés ou les personnes
âgées. Alors, à l'automne,
on va avoir une politique de maintien à domicile très
claire, très nette pour l'ensemble du Québec, et il est clair
qu'on discutera à ce moment-là de l'allocation directe à
la personne qui engage elle-même des gens qui vont lui donner des
services. Il va en être question. C'est des débats qui sont
à trancher. On devra s'inspirer de ce qui s'est passé dans
l'allocation directe qu'on a faite jusqu'à maintenant et tirer des
conclusions, si on va plus avant ou si on balise mieux ces
expériences-là.
M. Trudel: Et qui va fixer, donc, un certain nombre de balises
à respecter...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...partout à travers le Québec...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Qu'on soit dans une
situation, par exemple, d'un individu qui est dans un territoire de CLSC, qui
reçoit des services de maintien à domicile, qui change de
territoire, qui se retrouve dans le territoire d'un autre CLSC et qui ne peut
pas avoir de services, pour toutes sortes de raisons. Il y a des choses comme
celles-là qui arrivent dans le système où ça n'a
pas de bon sens et où le niveau de services n'est pas le même.
Donc, ça s'est développé au fil des années. C'est
un excellent service qui nous permet de faire des économies
appréciables, je pense qu'il faut le dire.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Mais une chose est certaine,
c'est que ça prend une politique provinciale, qui est en voie
d'élaboration à ce moment-ci. Il y a passablement de travail de
fait. Compte tenu du volume, il est clair que, malgré notre bonne
volonté, d'aucune manière on pourra sortir ça en juin,
mais c'est prévu pour l'automne, le plus tôt possible a l'automne,
donc largement diffusé et, souhaitons-le, largement utilisé.
M. Trudel: Après la politique de la santé et du
bien-être.
M. Côté (Charlesbourg): Ça, je vous al dit
que ce serait très, très, très prochainement. La
dernière fois que je vous ai dit ça sur un dossier, vous ne
m'avez pas parfaitement entendu, vous avez été surpris quelques
jours plus tard. Alors, je vous dis que la politique de la santé et du
bien-être a franchi des étapes extrêmement importantes
encore ce matin et je serai très heureux, avant même de quitter
pour mes vacances de pêche, à la fin de juin...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): ...de vous faire part de ce
document tout à fait exceptionnel, et vous verrez que, comme le bon vin,
il aura pris quelques années ou quelques mois additionnels...
M. Trudel: II n'en est que mieux.
M. Côté (Charlesbourg): ...mais la qualité
n'en sera que supérieure.
M. Trudel: Pour adoption législative, cette politique?
M. Côté (Charlesbourg): Non, il n'y a pas d'adoption
législative de la politique de la santé et du bien-être. Il
y a une adoption gouvernementale et, après ça, elle est soumise
à la critique, point, «period», à la ligne. Et je
suis pleinement convaincu que vous allez être totalement ébahi
devant ce succès sans précédent à travers le monde
en termes de réussite.
M. Trudel: J'ai hâte de voir l'article 1 de la politique de
la santé et du bien-être. Mais, si vous la soumettez à
l'examen et à la critique, c'est pour une révision, une adoption
éventuelle ailleurs?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que
c'est une politique qui sera révisée aux trois ans. On a
créé un conseil de santé et bien-être il n'y a pas
tellement longtemps. Évidemment, vous aurez tout le loisir de
l'apprécier au cours de ces trois années et de vous inscrire dans
le processus de changement pour la troisième année.
M. Trudel: Alors, ce sera de la critique interne pour les trois
premières années.
M. Côté (Charlesbourg): ce ne sera pas de la
critique publique qui va très certainement inspirer ou remplir d'aise
ceux qui auront travaillé à l'élaboration de cette
politique et ceux qui l'auront fait adopter par le gouvernement.
M. Trudel: Ceux-là, j'en conviens. Ils vont être
remplis d'aise ceux qui ont travaillé là-dessus, mais les autres
qui n'en ont pas eu l'occasion, comme, par exemple, votre humble
serviteur...
M. Côté (Charlesbourg): Ah! mais vous allez
être, je suis convaincu, connaissant la qualité des travaux
auxquels vous avez été associé au Conseil des affaires
sociales et connaissant le niveau, je suis pleinement convaincu que vous allez
être, je le répète, émerveillé par le
très haut nivaau et la qualité tout à fait exceptionnelle
de la santé...
Mme Vermette: Ne continuez pas de même,
on va vous prendre pour le Roi-Soleil, ça va être bien
dangereux.
M. Côté (Charlesbourg): Ah non! En santé, il
faut dire exactement ce que c'est, exactement ce que c'est.
M. Trudel: Si je comprends bien, avec le niveau de consultation
qui va être installé, on n'aura pas le choix d'être
ébahis; il va falloir rester là.
M. Côté (Charlesbourg): On a consulté bien du
monde, effectivement.
M. Trudel: En privé, forcément.
M. Côté (Charlesbourg): On ne voulait pas s'en
priver, évidemment, de cette consultation.
M. Trudel: On va se priver d'un autre exercice de consultation,
qui a pourtant permis, au cours des derniers mois, de bonifier un certain
nombre de choses.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, oui.
M. Trudel: II y a une couple de lois qui ont été
bonifiées un peu.
Une voix:...
M. Trudel: Celle-là eût mérité
également qu'elle soit bonifiée, peut-être.
M. Côté (Charlesbourg): Disons qu'on va pouvoir
avoir un dossier qui, dans ce cas-là, a fait aussi l'objet de
très larges consultations, pouvoir apprécier dans le temps
l'évolution de l'un et de l'autre et pouvoir comparer.
M. Trudel: On utilisera tes moyens que le Parlement nous permet,
d'abord.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! M. Trudel:
Voilà adopté, l'article 41.
Le Président (M. Joly): L'article 41 est adopté.
L'article 42 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce que j'ai compris
que, quand vous souhaitez une commission parlementaire ou des choses comme
ça, ou un projet de loi, c'est parce que vous avez peur de vous
ennuyer.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Je vous le
répète...
M. Trudel: C'est parce qu'on a peur de ce qu'il y a dedans.
M. Côté (Charlesbourg): Je vous le
répète, à l'automne, c'est la chasse, au vote et la vraie
chasse.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: C'est pour garder l'organisateur occupé.
M. Trudel: ...l'organisateur au neutre.
Le Président (M. Joly): Ça va être dur,
mettre l'organisateur au neutre. L'article 42 est appelé.
Financement des services
M. Côté (Charlesbourg): L'article 463 de cette loi
est modifié par le remplacement, dans la dernière ligne du
deuxième alinéa, des mots «y sont afférentes»
par les mots «leur sont allouées».
Dans les notes explicatives que j'ai, il est Inscrit: Cette modification
se veut concordante avec la modification proposée à l'article 464
de la loi.
M. Trudel: On appelle ça une tautologie. Des voix:
Ha, ha, ha!
M. Gaudreau: On ne discute pas de l'article 464, on ne peut pas
expliquer l'article 463.
M. Trudel: Je ne peux pas, on n'est pas rendu là. Je ne
peux pas l'expliquer.
M. Gaudreau: Alors, vous devez l'adopter qu'on puisse
étudier l'article 464. C'est logique.
M. Côté (Charlesbourg): C'est surtout l'article 43
qui va faire l'objet de... C'était pour l'introduire.
(Consultation)
M. Trudel: Bon. Comment se fait-il qu'on a décidé
de ne plus procéder par... au lieu de procéder par enveloppe
budgétaire, par programme... «D'implanter les programmes dont la
responsabilité leur est confiée et de gérer les enveloppes
budgétaires qui y sont afférentes» par le budget
alloué, les enveloppes budgétaires qui leur sont allouées;
on passe donc de l'approche programme à l'approche globale.
M. Côté (Charlesbourg): C'est surtout plus
évident à l'article 43, mais c'est l'introduction, à
partir de l'article 42...
M. Trudel: 42 et 43 ensemble. (23 h 30)
M. Côté (Charlesbourg): ...de ce changement, il faut
l'admettre, changement de cap assez important. Et, même si on tentait
d'essayer de le cacher, ce qui n'a jamais été notre principe, je
pense que ça saute aux yeux. Très humblement, comme on en a
l'habitude, après analyse de la situation, l'objectif demeure le
même, y arriver. Mais, après un examen très attentif, on se
rend compte que tout n'est pas en place pour passer une période comme
celle-là de manière sécuritaire pour tout le monde, pour
le ministère, pour les régies régionales, pour les
établissements, pour les usagers. L'objectif est le même. On va
finir par y arriver. Je ne sais pas dans combien de temps; trois ans, quatre
ans, cinq ans. On va finir par y arriver, et c'est ce qu'on vise toujours.
Ça prend donc un certain nombre de réajustements à
ce moment-ci pour être capable de gérer aussi l'intervalle, donc
ne pas se paralyser sur le plan juridique entre-temps, et qu'on puisse mettre
en place toutes les conditions qui vont nous permettre d'y arriver, en
respectant notre capacité de livrer, la capacité des
régies régionales de livrer, et d'avoir les
éléments qui vont nous permettre, d'abord, de connaître, de
savoir ce que c'est, un programme, et, dans ce sens-là, il y a en marche
un comité MSSS-CRSSS pour définir le périmètre de
ce que pourraient être les programmes, avec l'objectif ultime d'en
arriver avec les PROS. Je pense qu'il faut tirer des leçons des PROS en
santé mentale. Évidemment, quand vous discutez avec les gens,
à l'occasion, ça part très gros, puis ça prend du
temps; et ça nous a pris passablement de temps. Il faut tirer profit de
ces expériences-là et bien s'assurer qu'on a tout ce qu'il faut,
parce que c'est très mobilisant de faire des PROS et de faire des
programmes.
Évidemment, bon, peut-être bien naïvement, en cours de
route, on a pensé qu'on serait capable... On est passé d'une
situation où on voulait effectivement transférer programme par
programme à une situation où on a dit: Ça n'a pas de bon
sens, il faut transférer tout le paquet d'un coup. Le meilleur moyen de
tuer les régies régionales et de se retrouver dans un bourbier
absolument épouvantable, bon, avec le recul de ce qu'on a vécu
depuis un an et l'analyse, c'est de le faire en transférant le paquet au
complet. Le meilleur moyen de perdre tout le contrôle, c'est
celui-là. C'est pour ça qu'on revient très humblement, en
se disant qu'après une réflexion l'objectif est bon, doit
toujours être le même, mais il faut le situer dans le temps et
faire en sorte qu'on ne soit pas paralysé entre-temps par un
régime juridique qui nous empêche de bouger. C'est un peu
ça, l'explication qu'on peut donner à ce moment-ci, étant
convaincus qu'on va finir par y arriver, mais il vaut mieux y aller plus
tranquillement et de manière plus sécuritaire.
Le Président (M. Joly): M. le député.
M. Trudel: Est-ce que, par ailleurs, dans l'allocation globale
qui va toujours être en fonction des populations à desservir et de
leurs caractéristiques sociosanitaires, il y a de nouvelles
mécaniques de définition des enveloppes globales? L'enveloppe
globale, grosso modo, elle pourrait se définir aussi
mécaniquement par, sur un continuum, la situation actuelle
agglomérée, c'est-à-dire que tu prends tout ce qu'il y a
dans les établissements, tu additionnes et tu dis: Tiens, c'est
ça qu'on te transfère comme budget au niveau régional, ou,
si on tient compte des caractéristiques te"es que l'indique la loi, les
caractéristiques sociosanitaires des populations à desservir, il
pourrait y avoir des changements, je ne sais pas si c'est des changements
radicaux, dans le niveau de l'enveloppe globale, parce que tenir compte des
caractéristiques sociosanitaires fait appel au fait qu'il y a des
services, compte tenu des caractéristiques de ces populations, qu'on va
chercher à l'extérieur de la région, dans d'autres
établissements de la région, forcément, pas rien que sur
l'ultraspécialisé, sur un certain nombre de services qui sont
absents. Bon. Alors, est-ce que la mécanique de détermination de
l'enveloppe globale, maintenant, à laquelle on va... Vous dites: On y
est revenu. On y est revenu soit par la simple addition des budgets
d'établissements actuels avec les indexations puis les augmentations ou
les diminutions par établissement...
M. Côté (Charlesbourg): Peut-être pour mieux
compléter le portrait à ce moment-ci, je demanderais à M.
Dicaire de peut-être nous faire un petit portrait du comité
MSSS-CRSSS qui traite de ces choses-là, pour bien tenter de mettre sur
la table l'ensemble de la problématique puis de la réalité
d'aujourd'hui, telle qu'on la voit aujourd'hui, puis de dégager un petit
peu les perspectives, où on se dirige.
Le Président (M. Joly): M. Dicaire, s'il vous
plaît.
M. Dicaire: En fait, on veut être dans une situation au 1er
avril 1993 où le ministère va transférer aux régies
régionales les enveloppes qui, par la suite, seront allouées aux
établissements. Il est bien sûr que, pour la première
année, l'année 1993-1994, je dirais, pour l'essentiel, les
allocations budgétaires vont être basées sur
l'historicité des allocations budgétaires aux
établissements. Il ne faut quand même pas se faire d'illusions.
Donc, le virage va se faire progressivement parce que les établissements
sont là, la main-d'oeuvre est là, les gens sont syndiqués,
etc. Je veux dire, on ne peut pas déménager les
établissements. De toute manière, ces choses-là vont se
faire d'une façon progressive. Donc, pour la première
année, il a été convenu que, pour l'essentiel, les
allocations budgétaires des régies régionales à
l'égard des établisse-
ments, ça va ressembler assez étrangement à ce que
le ministère faisait à l'égard des établissements.
Mais, par ailleurs, ça permet... puis on pourra voir tout à
l'heure la complexité de tout ce qui doit être fait pour atteindre
ce qu'on veut faire, mais au moins on aura réalisé en 1993 le
transfert de cette responsabilité-là qui était
assumée par le ministère à l'égard des
régies régionales, en même temps les mouvements de postes
et de personnels pour permettre à la régie d'assumer cette
responsabilité-là d'une façon progressive, de se faire la
main à l'allocation budgétaire à l'égard des
établissements et, en même temps, d'assurer le suivi
budgétaire qu'antérieurement... Jusqu'à maintenant, c'est
le ministère qui l'avait assumé.
Ce qu'on veut faire, puis les travaux qui sont actuellement à
l'étude, en discussion et au sein du comité MSSS-CRSSS... Et,
là, on va revenir, je dirais, à la philosophie de base qu'on
avait, et qu'on a encore, d'allouer les budgets par programme. Mais il y a des
conditions inhérentes pour réaliser une telle opération.
Et on a découvert ça, bien sûr, par clarification
successive, c'est-à-dire en s'assoyant tous et chacun ensemble, puis
voir ce qu'il faut qu'on fasse pour réaliser ça. Puis vous
faisiez référence à la connaissance des populations
à desservir et aux caractéristiques sociosanitaires de ces
populations-là. La connaissance et le portrait que nous avons, c'est
quand même encore fragmentaire. Il s'agit de développer cette
expertise, cette connaissance, puis d'être capable de la formater en
termes d'information, qu'elle soit «manageable», qu'elle soit
gérable.
Une fois que vous avez ça, il faut que vous définissiez
par la suite les programmes. C'est une chose de dire qu'il faut faire
l'allocation par programme et une autre de savoir c'est quoi un programme,
combien il va y en avoir, puis quel sera le contenu de ce programme. Une fois
que vous avez défini le nombre, la définition, le contenu des
programmes, vous avez une réalité à décomposer,
disons, par activité, puis probablement par clientèle, disons,
que vous voulez desservir en fonction du premier élément que je
disais tout à l'heure, les caractéristiques des populations
à desservir. Bon. Donc, ça vous prend ce deuxième
élément-là. (23 h 40)
II y en a un troisième, bien sûr. Une fois que vous avez
défini vos programmes par activité et par clientèle
à desservir, vous demandez aux régies régionales
d'élaborer des PROS. Des PROS, en termes, je dirais, très
simplifiés, c'est d'identifier les services puis les
établissements qui vont participer à ce programme-là qui
aurait été établi par le ministère. C'est
ça, un PROS. Et ça, vous allez retrouver ça dans chacune
des régions. Donc, vous définissez les ressources physiques,
humaines, matérielles, etc., en termes d'organisation des services, pour
respecter le programme qui a été élaboré. Une fois
que le PROS est élaboré, il est prévu que le PROS est
approuvé par le ministère. Une fois que cette
autorisation-là du plan régional d'organisation des services est
approuvée par le ministère, vous identifiez les ressources
financières en fonction de ce programme - donc, tout ça se tient
- aux régions. Puis, à la limite, vous pouvez même modifier
certaines règles de comptabilisation en fonction de l'organisation des
services puis du programme. Et là vous allouez. Vous avez fait votre
programme, vous avez fait votre PROS, vous l'avez approuvé. Maintenant,
il s'agit de mettre les ressources qui vont avec ça. Vous allouez les
ressources, disons, financières, je dirais, matérielles et
humaines, mais tout ça se tient. Vous allouez ces ressources-là,
en fonction du programme puis en fonction du PROS, à la régie et
la régie va être en mesure, par la suite, d'allouer, dans ce
budget-là, en fonction du programme, et l'établissement faisait
partie de son PROS, le budget correspondant à l'établissement.
Jusque-là, ça va, et, effectivement, une fois que ce
budget-là est donné à l'établissement, il faut se
donner des règles, je dirais, de gestion interne pour être capable
de suivre l'évolution de cette allocation-là.
Vous avez toutes ces étapes-là, et c'est une fois que vous
avez tous ces éléments-là, que tous vos ingrédients
sont prêts, que, là, vous pouvez parler d'allocation par
programme. Mais, même lorsque vous arrivez à l'objectif ultime qui
est visé, ça ne veut pas dire pour autant que votre structure
budgétaire, qui était prévue dans la loi 120, doit
être une structure budgétaire nécessairement par programme.
Il faut distinguer la structure budgétaire du ministère de la
structure de gestion interne de ces ressources-là. C'est deux choses. Ce
n'est pas nécessaire de confondre les deux. Au contraire, c'est deux
choses qui sont fort différentes. Et, si vous avez, tel que prévu
par la loi, une structure budgétaire, une structure de crédits,
dans le livre des crédits, qui est par programme, ça vous
enlève énormément de flexibilité par la suite au
niveau des établissements en termes de permutation selon certaines
règles qui pourraient, à ce moment-là, être
définies par les régies régionales et, bien sûr,
approuvées par le ministère. On pourrait se retrouver dans un
établissement qui a un surplus dans un programme, un déficit dans
l'autre, puis il est strictement incapable de faire une certaine permutation
parce qu'il est lié à la loi de l'administration
financière qui, elle, a une structure budgétaire par
programme.
Par ailleurs, ce qu'on propose - et vous allez voir qu'il n'y a pas
d'incompatibilité entre les deux - c'est de garder la notion de budget
global par établissement, donc ça donne une certaine
flexibilité et souplesse, et, lorsque toutes les étapes que je
disais tout à l'heure, l'identification des programmes, le PROS,
l'identification des ressources financières, etc., auront
été réalisées et que ce programme-là sera
prêt,
vous allez vous retrouver, une fois que tous les programmes auront
été faits avec les PROS, au niveau de l'établissement,
avec un budget global, mais un budget global qui pourrait, à ce
moment-là, se décomposer, disons, par programme. Et il serait
possible de suivre l'évolution de ce budget-là en permettant, sur
approbation de la régie, certaines réallocations, je dirais,
interprogrammes, qui seraient possibles par des règles qui pourraient
être définies sans, par ailleurs, être liées par une
structure budgétaire rigide. Donc, en même temps, on garde la
notion de budget global; en même temps, on va procéder, en
parallèle, à la mise en place, programme par programme, de
l'allocation budgétaire par programme; puis, en même temps, on
pourra donner une flexibilité et une souplesse aux
établissements. Et ça aussi, tous ces objectifs-là
étaient poursuivis par la loi 120.
Alors, c'est ça qui est proposé, et on n'a pas pour autant
abdiqué ou abandonné l'approche programme; elle demeure au coeur
même de la réforme. Si vous regardez, ça commence par le
mandat du ministre, et le mandat du ministre, je pense que c'est l'article 431,
qui est là. À l'article 431, il est bien dit qu'il établit
les politiques et programmes de santé et de services sociaux. Bon. Et
tout repose là-dessus. Mais encore faut-il le mettre en place et avec
toutes les étapes. Quand toutes ces étapes-là auront
été franchies, on aura toutes les composantes, budget global,
allocation par programme, souplesse et flexibilité aux
établissements.
En attendant, ça nous permet, en enlevant cette
disposition-là, de pouvoir procéder au transfert des
responsabilités, disons, de l'allocation bugdétaire et du suivi
budgétaire par les régies régionales. Il n'y a pas de
génération spontanée dans le domaine, non plus, de la
gestion financière, tout en vous reconnaissant, par ailleurs, que ce
n'est pas la chasse gardée, non plus, et la compétence du
ministère. Mais il faut, par ailleurs, que ces gens-là, je
dirais, prennent la main, aient la formation et développent cette
expertise-là. Et ça va se développer progressivement. Et
c'est ça actuellement qui est en discussion, je dirais, d'une
façon très, très ouverte et avec une grande collaboration
de la part des CRSSS, c'est-à-dire, on n'a pas à jeter le
bébé avec l'eau du bain. Au contraire, on va l'établir
progressivement tout en ayant, par ailleurs, transféré les
budgets en avril 1993.
M. Côté (Charlesbourg): Je me permettrais
peut-être juste d'ajouter - je sais que ça intéresse le
député - juste un petit peu d'expériences qu'on vit depuis
un an. Il y a un an, on mettait sur pied, avec les CRSSS, l'AHQ et le
ministère, un comité pour en arriver à une
équité interrégionale dans l'allocation des ressources au
niveau des centres hospitaliers de courte durée. On s'aperçoit
que, malgré la bonne volonté de tout le monde, après un
an, on va peut-être être capables de livrer des choses à
l'automne sur l'équité interrégionale et, par la suite, on
va continuer sur l'équité interétablissements. Parce que
c'est pas mal plus compliqué qu'on pensait et ça, c'est
uniquement sur un élément en particulier, qui serait un
programme, qui est celui de la courte durée. Je pense que ça nous
a ramenés, disons-le, les deux pieds à terre, pour éviter
de poser des gestes qui seraient prématurés et qui
compromettraient totalement l'objectif qu'on poursuit qui est celui,
éventuellement, oui, de programmes transférés. Mais il va
falloir le faire dans le temps en ayant la pleine connaissance d'à peu
près tous les dossiers, puis donner la chance à tout le monde
d'être capable de passer à travers. Et on aurait
définitivement très mal servi la réforme, y compris les
régies régionales, s'il avait fallu qu'on transfère
ça avec tout ce qu'ils ont à assumer d'ici ce temps-là.
Et, à ce temps-là, je pense qu'on aurait carrément
fourré le bordel dans tout le système, et ce n'est pas ce qui est
recherché.
M. Dicaire: Également, il y a un point qui est
très, très important. Il ne faut jamais oublier que c'est le
tiers, à toutes fins pratiques, du budget de l'État. Ce n'est pas
10 000 000 $. C'est quand même plusieurs milliards de dollars. Donc, il
faut que les choses se fassent, disons, sans dérapage. Et ça veut
dire quoi concrètement lorsqu'on dit ça? C'est qu'il va falloir
également que, dans toute cette démarche-là de
définition des programmes, des prêts et allocations en fonction
des programmes et le reste, les systèmes d'information viennent
supporter, je dirais, la gestion de ces fonds-là. Actuellement, nous
avons un bon système de gestion par établissement et on peut vous
dire en tout temps les établissements qui sont en déficit, les
établissements qui sont en surplus, disons, à quelques exceptions
près...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dicaire: ...et être capables de voir la
santé...
M. Trudel: Si je comprends bien, ce n'est pas le système
d'information, c'est la communication.
M. Dicaire: Oui...
M. Trudel: Plus c'est rapproché du central plus on les
échappe.
M. Dicaire: c'est ça, oui... et être capables,
disons, de suivre l'évolution de la situation financière, je
dirais, par réseau et par catégorie d'établissements, dire
c'est quoi la situation financière des centres hospitaliers, des clsc,
etc. ça, cette information-là, qu'on le veuille ou
pas, elle est là et elle devra demeurer pour qu'en tout temps on
soit en mesure de savoir la santé financière de notre
réseau d'établissements, autant au niveau du ministère
qu'au niveau des régies régionales, et je dirais aussi dans
l'intérêt du gouvernement qui est responsable, en bout de ligne,
devant la population, de ce tiers-là.
Également, disons, être capables de développer des
bons systèmes d'information par région, parce que l'allocation
régionale va se faire sur la base de l'équité, tenant
compte des besoins, de la richesse relative des régions, et le reste.
Donc, les parlementaires, et particulièrement au niveau de la commission
parlementaire sur les crédits, vont vouloir aussi avoir une information
crédible, valable sur cette répartition régionale.
Il y a aussi les systèmes d'information qui sont plus ou moins
développés à cet égard-là parce qu'on avait
davantage axé nos systèmes sur les établissements que sur
les régions. Donc, ça aussi va devoir être
développé en parallèle. (23 h 50)
Mais plus que ça, il va falloir aussi développer des
systèmes d'information par programme. Si, effectivement, on met toute
notre énergie pour développer les programmes, les PROS en
fonction des programmes et l'allocation en fonction des PROS et des programmes,
il va falloir aussi être capables d'avoir un système d'information
pour, un jour, dire aux parlementaires et aux gens autour de la table de la
commission parlementaire sur les crédits comment le budget global, soit
régional ou soit d'allocation, se décompose par programme.
Là aussi, vous voudriez avoir, j'en suis convaincu, cette
information-là. Alors, en même temps qu'on développe cette
démarche, il faut développer les systèmes d'information
qui sont capables de dire de quelle manière et selon quelle
répartition de programmés ces budgets-là ont
été alloués et aussi, à la fin de l'année,
de dire s'il y a eu des réajustements et de quel ordre, de quelle
ampleur, pour être en mesure de dire: On est partis avec un point x et on
a terminé avec un point y. Et ce genre de questionnement là devra
être supporté par des systèmes au niveau de la commission
parlementaire sur les crédits.
Mais tout ceci n'exige pas qu'on ait une structure budgétaire
rigide par programme qui empêche toute allocation interprogrammes.
Ça deviendrait, je dirais, paralysant pour le ministère, pour les
régies et pour les établissements. Ce n'est pas ça qu'on
veut.
M. Trudel: Ça fait que, quand on ouvrirait notre livre de
crédits en mars, ça ressemblerait, dans l'idéal, l'an
prochain, dans 5 ans, dans 8 ans ou dans 10 ans, à ceci: région
du Bas-Saint-Laurent, telle enveloppe, tant de fric pour tel programme, et
l'aggloméré nous donnerait 12 000 000 000 $, avec programme
jeunes, programme courte... Je vais le prendre autrement: programme courte
durée, programme longue durée...
Une voix: Personnes âgées. M. Trudel:
Personnes âgées.
M. Dicaire: Oui, mais pas au niveau du livre des crédits.
Je ne peux pas vous dire aujourd'hui... Je vais vous le dire par la
négative et, après ça, par la positive. La structure des
crédits, actuellement dans le livre des crédits, c'est une
structure de producteurs. Bon, courte durée, les CLSC etc.. Donc, c'est
une structure qui a été faite en fonction des producteurs. Quand
on regarde l'esprit et la lettre de la réforme, c'est-à-dire
qu'il faut cesser d'allouer des crédits, des sommes d'argent en fonction
des producteurs, mais plutôt en fonction de la population à
desservir, de sorte que c'est évident que, dans un horizon très,
très court, je dirais 1993-1994, mais, si possible, parce qu'on est en
train de discuter de ça au niveau du comité interne, il faut
changer cette structure-là. Donc, il faut abandonner la structure
producteurs. Maintenant, est-ce que c'est 1993-1994 ou 1994-1995? Ça va
être sous peu. Ça ne pourra pas tarder indéfiniment
là-dessus.
Maintenant, ça ne peut pas non plus, dans un horizon assez
prévisible de quelques années, arriver dans le livre des
crédits de la manière dont vous le présentez: jeunes,
personnes âgées ou, je ne sais pas, santé physique,
santé mentale, adaptation sociale, intégration sociale, je ne le
sais pas, bon, et présenter des crédits sur ces bases-là.
Parce que c'est ça, la rigidité qu'on ne veut pas avoir.
C'est-à-dire, si vous faites ça, vous êtes obligé de
l'allouer comme ça aux régies et les régies aux
établissements, puis là vous n'avez plus aucune
possibilité puis aucune marge. Donc, ii faut trouver un format de
présentation, dans le livre des crédits, disons, des
crédits alloués en fonction de ce qui reste à
définir - je ne peux pas vous le dire aujourd'hui - qui donne cette
souplesse, cette flexibilité d'allocation aux régies et des
régies aux établissements, mais qui, par ailleurs, par les
systèmes qui seraient à développer, permettrait, au niveau
de la commission parlementaire, de fournir cette information-là.
Je vais vous donner un exemple, puis vous vivez avec ça depuis un
certain nombre d'années, puis je dirais peut-être depuis 10 ans.
Prenez le ministère de l'Éducation. Il a quand même un gros
budget, j'imagine 4 000 000 000 $, 5 000 000 000 $. Ça fait longtemps
que je n'ai pas regardé les crédits du ministère de
l'Éducation. C'est un programme - je ne me souviens pas comment ils
l'appellent - réseau de l'éducation, ou éducation, ou
éducation primaire et secondaire, puis vous avez 5 000 000 000 $. C'est
juste ça que vous dit le livre des crédits. Bon. Mais ce n'est
pas là qu'à mon avis la transparence, la visibilité et les
explications doivent
être données. C'est au niveau de la commission
parlementaire. Et c'est l'occasion, de la part du ministre, de dire ce qu'il
veut faire avec cet argent-là, c'est quoi ses priorités et la
manière dont il veut allouer les crédits, d'autant plus que
ça permet, pour la période, je dirais, de... Il faut regarder
ça très, très concrètement aussi. Vous allez voir
que je suis très, très pragmatique. Quand vous fermez les
crédits en janvier, à la fin de janvier, il faudrait
déjà savoir en janvier, pour le budget qui commence en avril, de
quelle manière vous allez répartir tout ça par
région puis par programme. Ça m'apparaft presque impossible.
Mais, une fois que vous connaissez, à l'interne, l'enveloppe qui vous
est allouée, vous travaillez février, mars, avril, etc., pour
allouer ce montant-là, ce qui vous permet, au niveau de la commission
parlementaire, de fournir toutes les explications appropriées. À
mon avis, c'est à ce niveau-là que ça joue.
Je ne sais pas s'il y a quelqu'un qui a un livre des crédits,
mais référez-vous au ministère de l'Éducation,
c'est un programme, et il y a 4 000 000 000 $ ou 5 000 000 000 $... 5 000 000
000 $ là-dedans. Juste un seul programme, ça ne dit strictement
rien. Je ne vous dis pas que c'est ça qu'on va faire, mais c'est toutes
des options qu'on est en train d'examiner, de regarder. Bien sûr que plus
on est visible, transparent au niveau du livre des crédits... On a tout
intérêt à le faire. Ou on peut peut-être avoir un
programme avec des éléments, des activités - je ne le sais
pas encore, on est en train de le regarder - puis, un jour, être capable
d'arriver avec une ventilation, je dirais, des régions, ou, à la
limite, au niveau de toute documentation soumise au niveau de la commission
parlementaire... Mais toutes ces choses-là, il reste à les
finaliser au cours des prochaines semaines, à cet
égard-là.
M. Trudel: Là, on le prend rapidement sur
l'élément le plus visible pour le parlementaire
représentant la population et qui est imputable devant
l'Assemblée nationale en ce qui concerne le ministre. Mais, si vous
permettez - il ne faut pas que ce soit bien long, parce qu'il reste trois
minutes - j'aurais aimé ça recommencer par le bas, maintenant,
dans l'unité programmes dans la région et les
établissements. J'aimerais ça le remonter comme ça, parce
que j'ai des inquiétudes là.
M. Côté (Charlesbourg): Dans ces conditions
là, je pense qu'il serait peut-être souhaitable, comme il reste
trois minutes, qu'on puisse recommencer avec ça demain matin.
M. Trudel: O.K.
M. Côté (Charlesbourg): Ce serait peut-être
plus raisonnable.
Une voix: Après-midi.
M. Côté (Charlesbourg): Demain après-midi,
oui. Pas demain matin, mais demain après-midi.
M. Trudel: Après-midi.
M. Côté (Charlesbourg): Je serai à
Chicou-timi demain matin.
M. Trudel: À Chicoutimi.
M. Côté (Char'esbourg: Les CSS.
M. Trudel: Ah! Je pensais que tu allais déposer la
politique de la santé et du bien-être au
Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Le Président (M. Joly): Compte tenu de l'heure, la
commission ajourne ses travaux sine die et, à titre d'information, on me
mentionne que la commission sera sûrement mandatée pour reprendre
ses travaux demain après-midi. Alors, c'est pour les
intéressés.
(Fin de la séance à 23 h 58)