Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Onze heures vingt et une minutes)
Le Président (M. Joly): Alors, bonjour et bienvenue
à toutes et à tous à cette commission. D'ailleurs, nous
constatons le quorum. Je vous rappelle que la commission des affaires sociales
se réunit afin de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 33, Loi modifiant la Loi sur les
services de garde à l'enfance. Mme la secrétaire, avons-nous des
remplacements?
La Secrétaire: Non, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Merci beaucoup, Mme la
secrétaire. Je me dois ce matin d'obtenir un consentement des membres de
cette commission afin qu'on puisse retourner en arrière, dû au
fait que, déjà, l'article 1 était appelé et que
nous aurions une motion à soumettre à cette commission. Donc, je
me dois d'avoir le consentement unanime des membres de cette commission, de
façon à ce qu'on puisse...
Mme Carrier-Perreault: M. le Président, de notre
côté, je pense que j'en avais discuté avec la ministre et,
là-dessus, il n'y a aucun problème. Moi, je pense que c'est de
beaucoup préférable de rencontrer les gens concernés, puis
qu'on puisse leur donner la possibilité, à toutes fins pratiques,
de venir s'exprimer.
Le Président (M. Joly): Merci beaucoup, Mme la
députée. Les membres de cette formation ici, consentement?
Une voix: Consentement.
Le Président (M. Joly): Consentement. Alors, Mme la
ministre, je sais que vous avez une motion à faire, à nous
présenter. S'il vous plaît!
Motion proposant d'entendre le Regroupement
des propriétaires de garderies du Québec
et
l'Association des propriétaires de
garderies
du Québec réunis en coalition
Mme Trépanier: Oui. M. le Président, la semaine
dernière, nous avons rencontré, suite à sa demande, une
coalition de services de garde à but non lucratif, nous l'avons entendue
à cette commission-ci et nous avons reçu également une
demande du même ordre d'une coalition de services de garde à but
lucratif. Alors, en toute équité, M. le Président, je
ferais la motion pour que nous puissions entendre la Coalition des organismes
des services de garde à but lucratif, soit le Regroupement des
propriétaires de garderies du Québec et l'Association des
proprié- taires de garderies du québec, pour une période
de 45 minutes en tout: une présentation de 15 minutes de la coalition,
plus un échange de 30 minutes avec le regroupement.
Le Président (M. Joly): Merci beaucoup, Mme la ministre.
Alors, j'inviterais maintenant... Au départ, est-ce que la motion est
adoptée?
Mme Carrier-Perreault: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. J'invite les gens
représentant la coalition des propriétaires des garderies du
Québec à bien vouloir s'avancer, s'il vous plaît!
Alors, pour fins d'enregistrement au niveau des galées,
j'apprécierais si la personne représentant le groupe pouvait
s'identifier et aussi nous introduire les gens qui l'accompagnent, s'il vous
plaît!
Auditions (suite)
Coalition de deux organismes représentant les
services de garde à but lucratif
Mme Lafrance (Louise): D'accord. Mon nom est Louise Lafrance, du
Regroupement des garderies privées du Québec. À ma gauche,
Nicole Caron, qui est la secrétaire générale du
Regroupement des garderies privées du Québec; Mme Rachel Ceppi,
présidente de l'Association des propriétaires de garderies du
Québec, et Mme Françoise Marcas, de l'Association des
propriétaires.
Le Président (M. Joly): Bienvenue. Mme la ministre a
statué sur le temps qui vous est imparti. Alors, la parole est à
vous.
Mme Lafrance: M. le Président, Mmes, MM. membres de la
commission, nous venons nous exprimer aujourd'hui en tant que porte-parole du
regroupement des garderies privées du Québec inc. Le projet de
loi 33, modifiant la Loi sur les services de garde à l'enfance,
permettra à de nouvelles garderies privées d'obtenir un permis,
à la condition de respecter la loi et la réglementation, sans
être soumises au plan de développement.
Nous, du Regroupement, sommes d'accord avec ce principe, car nous avions
déjà contesté le plan de développement, lors de la
présentation de notre mémoire en février 1989. Nous
recommandions que l'Office permette la concurrence entre les services de garde
et, en conséquence, ne fasse pas obstacle au projet d'implantation d'un
service, du fait que cette implantation corn-
promettrait la viabilité des services déjà
implantés. Dans les futurs plans de développement, nous demandons
que le minimum de 28 % des places accordées annuellement soit
conservé pour l'implantation de garderies non gérées par
les parents. Nous demandons que les organismes intéressés soient
consultés lors de l'élaboration du plan de
développement.
D'autre part, nous espérons que la possibilité d'obtenir
un permis officiel réduise la prolifération de la garde au noir,
qui est un véritable fléau pour l'ensemble du réseau des
services de garde, car comment concurrencer des entreprises qui ne respectent
ni la loi ni le règlement? Nous demandons que, dorénavant, plus
aucune garderie au noir ne soit tolérée.
Afin de s'assurer que les subventions versées aux garderies
administrées majoritairement par les parents soient bien
gérées, nous vous recommandons de former un comité de
surveillance qui aurait pour mandat de vérifier que ces conseils
d'administration soient véritablement formés de parents
utilisateurs de ladite garderie.
À l'article 41.6, le projet de loi stipule: «Sous
réserve de la restriction prévue en application de l'article
41.7, l'Office peut accorder des subventions, dans les cas et suivant les
conditions, circonstances et modalités déterminés par
règlement». Notre organisme réclame depuis plusieurs
années la réglementation du financement des services de garde.
Comment se fait-il que l'Office des services de garde accorde des subventions
sans aucune réglementation, et ce, depuis plusieurs années? Quand
obtiendrons-nous une réglementation sur le financement des services de
garde? À l'article 62.1, la loi stipule que l'Office, ses membres, les
membres de son personnel, ses inspecteurs ne peuvent être poursuivis en
justice en raison d'actes accomplis de bonne foi dans l'exercice de leurs
fonctions. Pourquoi vouloir inclure un tel privilège dans la loi?
À l'article 40 de la loi, on déclare que les commissions
scolaires qui fournissent un service de garde en milieu scolaire pourront
être éligi-bles à des subventions. On devrait s'assurer que
ces services de garde en milieu scolaire n'accueillent que des enfants
d'âge de maternelle et d'âge scolaire.
Suite à l'article 41.7, lors de l'élaboration d'un tel
règlement, le regroupement des garderies privées du Québec
demande qu'une véritable consultation soit effectuée
auprès des organismes concernés. En créant un
nouveau statut de garderie non gérée par les parents, vous
entachez encore une fois le libre choix du parent qui, pourtant, se retrouve
à l'article 2 de la loi. Pour vraiment parler de libre choix des
parents, il devrait exister une réelle concurrence entre les services de
garde et on devrait remettre directement aux parents utilisateurs de ces
services les sommes d'argent afin qu'ils puissent vraiment exercer leur libre
choix. Merci de votre attention.
Le Président (M. Joly): Merci, madame. Est-ce qu'une autre
intervenante voudrait se manifester? S'il vous plaît.
Mme Ceppi (Rachel): Oui, je suis Rachel Ceppi, de l'Association
des propriétaires de garderies, et je tiens à remercier la
commission d'avoir accédé à notre demande. Je la remercie
de cette ouverture d'esprit. Nous avons une étude et des
réflexions sur le projet de loi 33. À la lecture de ra projet de
loi, il nous semble que le gouvernement veut se donner les moyens de
contrôler la répartition de l'aide financière aux parents
et ses programmes de subventions dans les services de garde.
Cependant, certains points demandent quelques éclaircissements.
À l'article 2: «Un enfant a droit de recevoir, jusqu'à la
fin du niveau primaire, des services de garde de qualité, avec
continuité et de façon personnalisée. «Le titulaire
de l'autorité parentale a le droit de choisir le service de garde qui
lui convient le mieux. «Ces droits s'exercent en tenant compte de
l'organisation et des ressources des organismes et des personnes qui
fournissent ces services, des règles relatives à
l'exonération, à l'aide financière et aux
subventions». Est-ce que l'universalité de l'aide
financière aux parents est mise en cause? (11 h 30)
À l'article 41.6, nous réalisons que, dans l'article 41.6,
le législateur n'exclut aucun type de service de garde aux subventions.
Toutefois, le règlement sur les subventions pourrait créer des
catégories de garderies non éligibles à certains types de
subventions. Nous préconisons fortement que le gouvernement tienne
compte du principe d'égalité dans l'élaboration dudit
règlement, au même titre qu'il l'a fait dans le règlement
sur l'aide financière aux parents, paru dans la Gazette officielle du
Québec du 22 avril 1992, partie II.
Ce que nous voulons, c'est connaître les intentions du
gouvernement vis-à-vis de l'accessibilité des garderies non
gérées par les parents à tous les programmes de
subventions existants. Ces intentions doivent être connues avant
l'adoption de cette loi et du règlement, en référence
à l'article 25 qui se lit comme suit, et je cite: «...même
si ce règlement n'a pas fait l'objet de la publication prévue
à l'article 8 de la Loi sur les règlements. Un tel
règlement entre en vigueur, malgré l'article 17 de cette loi,
à la date de sa publication à la Gazette officielle du
Québec».
L'article 41.7. Les services de garde qui pourraient s'ouvrir sans
être éligibles au programme d'exonération, d'aide
financière et de subventions, une année, devraient pouvoir
être éligibles audit programme en priorité,
l'année
suivante, sur le plan de développement. Il est primordial que,
par règlement, le législateur réserve une place de choix
aux garderies non gérées par les parents et que soit
respectée une répartition équitable des nombres de places
pour lesquelles une exonération, une aide financière et des
subventions seraient accordées par le gouvernement, afin de permettre le
respect de l'article 2 qui se lit comme suit, et je cite: «Un enfant a le
droit de recevoir [...] des services de garde de qualité, avec
continuité et de façon personnalisée. «Le titulaire
de l'autorité parentale a le droit de choisir le service de garde qui
lui convient le mieux.»
L'accessibilité de l'obtention d'un permis favorisera
sûrement la diminution de la garde au noir. Toutefois, le gouvernement
devra prévoir d'autres types d'intervention. La loi peut contenir des
dispositions plus sévères à l'égard de cette
activité de garde au noir. La loi peut prévoir que les
inspecteurs de l'Office des services de garde à l'enfance doivent
obligatoirement fermer ces établissements dès qu'ils en
constatent l'exploitation par des individus ne détenant pas de
permis.
Conclusion. Chaque catégorie de services de garde doit avoir la
possibilité de se développer. Le gouvernement reconnaît le
développement des garderies non gérées par les parents.
Nous croyons qu'à partir du moment où le principe des subventions
poupons, handicapés, équipement, formation du personnel et
assurances aux garderies non gérées par les parents est reconnu,
il faudrait, en 1992, rétablir l'équilibre entre les subventions
aux garderies gérées par les parents et celles accordées
aux garderies non gérées par les parents, pour nous permettre de
continuer à offrir des services de qualité. Le gouvernement
devrait être très vigilant face à l'aide financière
et l'exonération accordée aux parents. Le parent ne devrait pas
être pénalisé dans le choix de son service de garde.
Merci.
Le Président (M. Joly): Merci, madame. Mme Marcas, s'il
vous plaît.
Mme Marcas (Françoise): C'est la même intervention,
M. le Président. Nous l'avons rédigée ensemble.
Le Président (M. Joly): Oui. Vous supportez ça
pleinement. Oui. Donc, il vous reste encore quelques minutes, si vous voulez.
Sinon, on va débuter immédiatement l'échange avec Mme la
ministre et les parlementaires de cette commission. Alors, Mme la ministre, je
vous reconnais.
Mme Trépanier: M. le Président, plusieurs questions
sont soulevées. Je vais y aller dans l'ordre où vous les avez
abordées. Ce n'est peut-être pas nécessairement l'ordre par
priorité, mais, en tout cas, je pense que l'important, c'est qu'on fasse
le point sur toutes les questions. Je ne sais pas si vous avez eu l'occasion
d'entendre les divers échanges qui se sont déroulés
à l'Assemblée nationale, la semaine dernière, du
côté du gouvernement et du côté de l'Opposition.
Je voudrais vous réitérer, vous rassurer, en tout cas, sur
le fait que cette loi est devenue nécessaire, et on sait pourquoi. J'ai
l'intention, et je l'ai redit à plusieurs reprises, de me fier
totalement à notre politique de services de garde. Je ne veux pas me
servir de cette loi-là pour modifier quoi que ce soit, la politique des
services de garde dans ses orientations. C'est bien évident que nous
avons à faire face, à tenir compte d'un jugement de la Cour
d'appel, mais je veux, en réponse à ce jugement-là, me
coller à nos orientations qui ont été adoptées en
1989, et dans les limites budgétaires du gouvernement.
Alors, la première intervention de Mme Lafrance, c'est concernant
les 28 %. Les deux groupes l'ont dit, vous connaissez l'orientation
gouvernementale qui est de donner une place importante aux garderies
gérées par les parents, tout en conservant une place de choix
également pour les garderies à but lucratif. Les 28 % dont vous
parlez, je m'engage à ce que, dans notre plan de développement,
comme dans les années passées, depuis 1989, soient maintenus ces
28 % de places en garderies à but lucratif subventionnées. Alors,
ça, c'est bien clair.
Alors, ce qui change avec cette loi-là, c'est l'émission
de permis, suite au jugement, que nous rendrons possible si les promoteurs
respectent les règlements et les normes de l'Office. Mais, pour avoir...
ils sont sans aide financière. S'ils veulent de l'aide financière
- et ça répondra à une deuxième question que vous
aviez - ils devront s'inscrire dans un plan de développement.
Alors, nous avons un article dans la loi qui dit qu'un organisme
à but lucratif ou sans but lucratif qui obtiendrait un permis sans
subvention une année, dans les années ultérieures,
pourrait s'inscrire et pourrait avoir aussi du financement. Alors, ça
vient peut-être répondre à la question partiellement. Vous,
vous demandez qu'ils aient priorité. Cependant, il y a un
problème à ça, parce que les garderies à but
lucratif se développent dans des secteurs bien particuliers et, on le
conçoit, dans les grands centres, où la clientèle est plus
grande. Nous devons nous donner une marge de manoeuvre comme gouvernement si on
veut respecter notre plan de développement. Et ça, c'est le
deuxième point.
Je tiens à ce que le plan de développement continue
à être développé, à être produit
d'après nos critères que nous avons présentement, soit le
choix des parents, soit une répartition régionale. Comme les BL
s'ouvrent beaucoup, beaucoup dans les grands centres, il faut nous laisser une
marge de manoeuvre pour les régions éloignées.
Alors, dans ce sens-là, là, c'est ça. Je voulais
surtout vous rassurer sur le fait que ce
n'est pas notre intention de choisir la loi, la modification de la loi
pour venir chambarder la politique des services de garde. Le plan de
développement, il sera confirmé dans la réglementation, et
je m'engage à ce qu'il y ait un pourcentage, qui était convenu
dans le plan de développement, qu'il soit respecté.
Quant à la garde au noir, de toute évidence, on
connaissait tous le problème, nous étions limités dans
l'émission de permis et nous sommes limités dans le nombre de
places disponibles. Alors, c'était très embarrassant, et l'Office
n'intervenait que sur plainte. Alors, c'était très difficile.
Quand un service de garde opérait de bonne foi et qu'on manquait de
places en service de garde, bien, avant de fermer le service de garde, il
fallait s'assurer que les enfants aient de la place quelque part.
Effectivement, on avait un problème majeur.
Alors, moi, je considère que cette loi-là, elle nous
crée... le jugement nous a créé des problèmes,
c'est bien clair. On doit revenir; faire mettre en doute nos orientations, on
n'aime jamais ça, notre loi non plus. Cependant, en ce qui concerne la
garde au noir, je pense que l'Office et le gouvernement ne pourront plus
tolérer des services de garde qui opéreront sans permis, parce
que tout service de garde pourra avoir l'obtention d'un permis à
l'avenir. Alors, donc, je suis de votre avis que les modifications à la
loi viendront, en tout cas, régler en grande, grande partie toute la
question de garde au noir. Ça, c'est la troisième chose.
Le quatrième point, c'était concernant l'immunité.
Loin de nous l'intention de protéger un organisme ou de protéger
des gens s'ils agissent de mauvaise foi. Cependant, vous savez fort bien que le
conseil d'administration de l'Office, comme d'autres offices, comme d'autres
organismes, a, à son conseil d'administration, des gens qui viennent
travailler en toute bonne foi, qui viennent donner de leur temps, d'une part.
Comme la loi est libellée présentement, il n'y a aucune
sécurité quant au travail de ces gens-là des conseils
d'administration. (11 h 40)
De plus, ce qui est le plus important, à mon avis, c'est que la
très grande... Il y a une très grande proportion de nos
organismes qui ont cette clause d'immunité et non les moindres. Je pense
à la Commission des droits et libertés, l'Office des professions,
la CSST, l'Office de la langue française, bon, la Régie du
logement, la Régie des télécommunications. Alors, c'est
une clause qui vient protéger et l'Office et ses membres quand ils sont
jugés de bonne foi. Évidemment, ils ne sont pas à l'abri
de poursuites, s'il y a mauvaise foi.
Concernant la question de remettre aux parents les subventions - et je
termine là-dessus; j'aimerais vous entendre ensuite - je pense que
réévaluer cette question-là, on pourra le revoir parce que
ce n'est pas l'objet de la loi. Je pense qu'on s'entend là-dessus.
Ça ne concerne pas le projet de loi 33. Cependant, je vous
réitère mon intention de conserver la politique des services de
garde comme elle est là, à moins qu'on décide, comme
gouvernement, de réentreprendre un grand débat qui avait
duré, si ma mémoire est bonne, quelques années, en 1987,
1988, 1989, et qui nous avait mené au compromis qu'on connaît
depuis la politique.
Alors, moi, je n'ai pas l'intention, aujourd'hui, si vous me demandiez
si j'ai l'intention de revoir toutes les modalités de financement quant
à l'objectif e' aux fondements qui nous ont amenés à cette
décision-là, ce n'est pas mon intention de le faire. Dans la
réglementation, je voudrais qu'on respecte le plus près possible
les orientations, la politique des services de garde.
Alors, je pense que j'ai touché à tous les points et je
suis bien prête à ce qu'on... Si vous avez des questions, si vous
avez d'autres commentaires, des choses que j'aurais oubliées.
Le Président (M. Joly): Mme Caron.
Mme Caron (Nicole): Oui. À propos de la
réglementation dont vous parlez, est-ce que nous conserverons le
privilège de nous faire entendre lors de la réglementation?
Est-ce que nous pourrons apporter des commentaires ou bien si vous allez
l'adopter tel que c'est dit dans la loi?
Mme Trépanier: Bon. Le problème que nous avons -
vous aviez posé cette question-ci, je l'oubliais - c'est que, si nous
donnons un temps de prépublication, alors ça nous amène
presque en décembre prochain et, donc, si les gens ne sont pas soumis
à la loi, et seulement lors de l'adoption, de la mise en vigueur de la
loi, ça veut dire que tous nos budgets seraient engagés, dans le
fond. C'est qu'on ne pourrait pas engager nos budgets nouveaux avant la mise en
vigueur de la loi et que tous les projets qui seraient dans la machine,
là, jusqu'à la mise en vigueur de la loi, ne seraient pas soumis
à la loi.
Alors, supposons qu'on donne des chiffres en l'air. S'il y a 200 projets
qui voient le jour d'ici ce temps-là - là j'exagère,
j'imagine, je n'en ai aucune Idée - ça voudra dire que ces
gens-là, comme ils ne seraient pas soumis à la
réglementation, bénéficieraient du financement actuel.
Alors, donc, ça vient mettre en péril notre plan de
développement.
Mme Caron (Nicole): Mais, vous savez, tout ce qu'on vous demande,
c'est de retarder de 45 jours. 45 jours, ça m'apparaît comme
minime. Ça fait des années que ce n'est pas
réglementé, le financement des services de garde. Il me semble
que ça pourrait attendre encore 45 jours. C'est tout ce qu'on vous
demande.
Mme Trépanier: Juste un petit moment. Là,
vous pariez des règles de financement, vous?
Mme Caron (Nicole): Oui, parce qu'à la toute fin...
Mme Trépanier: On dit que ce doit être
réglementé, mais on nous dit qu'on n'aura pas le temps de...
Mme Caron (Nicole): De réagir.
Mme Trépanier: ...réagir. Ça va être
tout de suite mis en force. Alors, il faut faire une différence.
Là, il faut faire une différence entre le financement et
l'émission de permis. Si vous me dites... D'abord, les 45 jours, c'est
beaucoup plus long que ça, parce qu'il y a 45 jours dans la Gazette
officielle; ensuite, il y a les commentaires qui doivent être
analysés par l'Office, en l'occurrence, ici. Donc, ça prend au
moins 60 à 75 jours. Alors, c'est trois mois, certain, qui sont en
cause, à peu près.
Ce qui vient mettre en péril, à mon avis, le plan de
développement, c'est que, si la mise en vigueur est juste après
la publication, juste après... Tous les autres projets qui sont dans la
machine pendant la publication, si la réglementation est mise en
vigueur, disons, le 31 décembre, alors tous les projets qui seront dans
la machine entre-temps ne seront pas assujettis à ces
règles-là, ils vont être assujettis aux anciennes
règles. Alors, donc, ça fait... Vous voyez, là, par
exemple, 150, 200 projets qui passeraient en priorité dans le
financement, et là, ça vient tout débalancer notre plan de
développement.
Mme Caron (Nicole): Oui, mais c'est parce que vous avez mis les
subventions en même temps que l'exonération et l'aide
financière.
Mme Trépanier: Parce que...
Mme Caron (Nicole): Je suis d'accord avec vous en ce qui concerne
l'émission des permis. Peut-être que vous pourriez dire - je ne
suis pas avocate, experte en lois - qu'au moment où la loi est
adoptée, aujourd'hui ou demain, là, toute garderie qui
demanderait un permis ne pourrait plus obtenir l'aide financière pour
les raisons qu'on a invoquées. Mais, pour ce qui est du financement des
services de garde, la réglementation, qu'on conserve encore le droit de
se prononcer et d'apporter nos commentaires sur ça. Comme je vous ai dit
tantôt, c'est...
Mme Trépanier: O.K. Alors, je pense que vous faites une...
On confond cette loi-là et la réglementation sur le
financement.
Mme Caron (Nicole): Mais c'est parce que c'est tout
rattaché ensemble, d'après nous, madame.
Mme Trépanier: Non. Parce qu'il y a d'autres règles
pour le financement des services de garde. Il y a un règlement sur le
financement des services de garde qui n'est pas encore dans la Gazette
officielle, qui est dans la machine encore, qui est encore dans les
comités, qui est encore à l'Office. Ça, c'est un
règlement sur le financement des services de garde.
Mme Caron (Nicole): Oui.
Mme Trépanier: Ce règlement-là dont nous
parlons, qui va être assorti à la loi...
Mme Caron (Nicole): Oui.
Mme Trépanier: ...c'est le règlement qui va venir
régir la distribution des services de garde sur le territoire. O.K.? Ce
à quoi il faut faire bien attention, c'est si nous ne le mettons pas
rétroactif. Tous les services de garde et tous les promoteurs qui feront
une demande de services de garde, jusqu'au moment où le règlement
sera mis en vigueur, ne pourront pas être assujettis à la nouvelle
réglementation. Alors, s'il y a plusieurs projets, ça viendra
mettre en péril. Si nous devons faire passer leur financement avant les
autres, ça viendra mettre en péril tout le plan de
développement et également les services de garde existants. Parce
que tous ces services de garde là sont en très, très
grande majorité dans les grands centres, alors dans la région de
Montréal et dans la région de Québec. Alors, moi, je
crains que, si nous ne mettons pas une rétroactivité, nous
mettrons en péril le plan de développement.
Il y a des précédents. Si je regarde cette session-ci, la
Loi sur les services de santé et les services sociaux. Il y a aussi la
mise en marché des produits agricoles et alimentaires. Alors, il y a
plusieurs précédents. Nous avons pensé que ça
viendrait protéger le plan de développement.
Mme Lafrance: Moi, je veux revenir sur quelque chose. Vous dites,
à l'article 25 du projet de loi, que vous pourriez mettre en vigueur un
règlement, même s'il n'a pas fait l'objet de la publication.
Ça, vous vous référez à l'article 72.1. À
72.1, on vous dit: «Le gouvernement peut par règlement
établir les critères, les méthodes et les normes suivant
lesquels il fixe et répartit annuellement un nombre de places -
ça, c'est ce que vous dites - ...
Mme Trépanier: Oui.
Mme Lafrance: ...pour lesquelles une exonération, une aide
financière et des subventions peuvent être
accordées.»
Mme Trépanier: Oui.
Mme Lafrance: Vous ne parlez pas seule-
ment d'un nombre de places. Vous pariez des subventions aussi.
Mme Trépanier: Oui.
Mme Lafrance: À ce moment-là, nous, on se dit: Si
on n'a même plus le droit à la période de publication,
où est-ce qu'on peut se débattre? Où est-ce qu'on peut...
On ne peut pas réagir au règlement, là. (11 h 50)
Mme Trépanier: Oui. Auparavant, ce plan de
développement là était préparé par l'Office
et accepté par décret par le Conseil des ministres. Maintenant,
ce sera un règlement de l'Assemblée nationale, du gouvernement
qui viendra donner plus de force, parce que les critères ne pourront pas
changer sans qu'il y ait une modification au règlement. Alors, c'est
!à qu'on viendra établir la proportion de garderies à but
lucratif, tous les critères, le développement selon un plan
régional, selon une consultation - vous me pariiez d'une consultation,
tout à l'heure - avec le milieu, comme ça s'est fait par les
années passées.
Les règles de financement, elles, sont
décrétées par un règlement sur le financement qui
est en élaboration présentement. Comme il y a plusieurs
règlements, ils sont tous en train d'être élaborés.
Il y en a plusieurs qui ont passé les étapes de la Gazette
officielle, qui seront en vigueur bientôt.
Alors, pourquoi on l'a mis rétroactif? Pour les raisons que je
vous ai données tout à l'heure, parce que, sans ça,
ça viendra mettre en péril notre plan de développement
parce qu'on devra donner du financement à tous ces projets-là qui
seront déposés à l'Office jusqu'au moment de la mise en
vigueur du règlement et, comme on sait, l'expérience nous
démontre que c'est quand même plusieurs mois que ça prend
la prépublication, les commentaires, et tout ça, ça nous
causera des problèmes. L'article 25 ne vise que les nouveaux services.
Est-ce que c'était clair pour vous autres, ça?
Mme Caron (Nicole): Quand vous pariez de réglementer les
subventions, on se sent concernés, pas seulement les nouveaux
services.
Mme Trépanier: Ça ne concerne que les nouveaux
services.
Mme Caron (Nicole): Mais ce n'est pas précisé, Mme
Trôpanler.
Mme Lafrance: Ce n'est pas précisé dans le projet
de loi.
Mme Trépanier: O.K. On peut le regarder, là, parce
que notre intention, c'est vraiment ça.
(Consultation)
Mme Trépanier: Alors, je vais demander à Mme
Ducharme, du Bureau des lois, de vous expliquer vraiment notre intention,
confirmer ce que je vous ai dit tout à l'heure, que ça ne
concernait que les nouveaux services.
Mme Ducharme (Monique): Simplement préciser, pour fins
d'une meilleure compréhension du texte, l'article 25, qui écarte
les règles habituelles de prépublication et d'entrée en
vigueur, n'a lieu qu'en vertu du règlement pris pour les fins de
l'article 72.1, et 72.1, c'est le pouvoir du gouvernement de prendre ce
règlement-là aux fins de l'article 41.7. Il y aura
règlement pour les subventions, pour les exonérations et pour
l'aide financière du gouvernement pour les services qui existent
déjà. L'Office accordera cette assistance financière en
vertu du règlement.
Il y aura également un règlement pour tout nouveau
service, et nouveau service, il faut l'entendre par les services qui ouvriront
après l'entrée en vigueur de cette loi ou à partir de la
clause de la rétroactivité, date de présentation de la
loi.
Alors, la réglementation est de deux ordres: pour les services
qui existent déjà et pour les services postérieurs. Les
conditions d'attribution sont sûrement les mêmes ou probablement,
quoiqu'on prévoie un peu de variation, mais ce qui est important de
comprendre, c'est que ce pouvoir de déroger à la loi ces
règlements n'est accordé que pour la répartition annuelle
que va faire le gouvernement dans les années à venir, pour les
nouveaux services à venir, uniquement.
Mme Caron (Nicole): Alors...
Le Président (M. Joly): Mme Caron, j'ai juste un petit
problème de logistique à régler tout ça, c'est le
facteur temps. Déjà, on a empiété sur la
cédule déjà confirmée de 15 minutes pour chacune
des formations. Alors, à moins que ce ne soit une question en relation
avec ce qui vient de se dire...
Mme Caron (Nicole): Oui.
Le Président (M. Joly): ...je vais vous accorder le temps,
parce qu'il faut réaliser que Je me devrai d'accorder le temps, le
même temps Ici, à Mme Carrier-Perreault, disons, des
Chutes-de-la-Chaudlère. Alors, c'est parce que plus on étend Ici,
plus j'étends de l'autre côté. Alors, mol, Je
pourrais...
Mme Trépanier: II n'y a pas de problème, à
condition...
Une voix:...
Le Président (M. Joly): Si vous y revenez, alors, à
ce moment-là, Mme la ministre, je dois
admettre qu'on a dépassé largement le temps. À
moins que vous aimiez peut-être rajouter quelque chose.
Mme Trépanier: 30 secondes pour être bien
sûr...
Le Président (M. Joly): 30 secondes. un vrai 30 secondes.
v
Mme Trépanier: Oui. Ce qu'on fait dans cette
réglementation, on vient prendre ce qu'il y avait dans les circulaires,
puis on les transpose dans un règlement. On ne change rien dans les
orientations, c'est ça. Deuxièmement, c'est pour régler
cette année, pour ne pas qu'on perde le contrôle du
développement cette année. Ça ne touche absolument pas les
services existants. Ça, c'est une deuxième chose. Et,
troisième chose, pourquoi on veut avoir une rétroactivité?
Pour nous permettre de pouvoir dépenser l'argent plus vite, parce que,
là, on est bloqué. Tant que le règlement n'est pas mis en
application, on ne peut pas dépenser l'argent, puis on ne peut pas
donner des permissions, la, aux services de partir. Alors, tout est
bloqué, là. Alors, c'était ça les intentions.
Alors, on va pouvoir y revenir. Je suis certaine que Mme Carrier-Perreault veut
revenir là-dessus.
Le Président (M. Joly): Merci beaucoup, Mme la ministre.
Mme la députée des Chutes-de-la-Chaudière, s'il vous
plaît.
Mme Carrier-Perreault: Merci, M. le Président. Je ne peux
pas m'empêcher d'avoir une réflexion. La ministre me demandait 30
secondes et elle a pris à peu près une minute et demie.
Alors...
Le Président (M. Joly): Mais, vous nous faites la
même chose, vous aussi.
Mme Carrier-Perreault: Oui, mais disons que, si c'est le... Quand
on parle d'engagement, quand la ministre nous parle d'engagement, après
ça, est-ce que ça va être tenu vraiment? Disons que c'est
dans ce sens-là que j'avais cette réflexion-là à
faire.
Le Président (M. Joly): Non, mais c'est parce qu'elle a
voulu vous exprimer toutes ses convictions.
Mme Carrier-Perreault: C'est méchant.
Mme Trépanier: Ça, c'est en bas de la ceinture.
M. Houde: M. le Président, pour être bien sûr,
c'a pris exactement 57 secondes à la ministre. Je l'ai
vérifié.
Le Président (M. Joly): Vous avez calculé
ça, vous?
M. Houde: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Vous avez notre ministre à
l'oeil, là, vous.
M. Houde: Parce que je ne voulais pas qu'elle dépasse
30...
Mme Carrier-Perreault: Là, on va sans doute
empiéter sur mon temps aussi, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Non, madame. Allez.
M. Houde: Envoies, vas-y! Non, mais pas dire n'importe quoi,
là. C'est ça que je veux dire.
Mme Carrier-Perreault: D'accord, écoutez, je pense que vos
regroupements, votre association, vous avez soulevé quand même
certains questionnements, certaines préoccupations que nous partageons
aussi. C'est sûr qu'on n'est peut-être pas sur la même
longueur d'onde sur tout, mais, par rapport à ce projet de loi ci, il y
a des questions qu'on se pose et vous vous posez les mêmes que nous.
Vous parlez d'un règlement qui va régir tout ça,
qu'on n'a pas entre les mains. Vous aimeriez être consulté. C'est
évident qu'on ne le sera pas. C'est évident qu'on ne le sera pas
et, pire que ça, peu importe ce qui arrive du projet de loi, là,
il a été appelé et on est en train d'en discuter. Quand
vous voyez ce qui est inscrit là, le gouvernement aurait pu, à
toutes fins pratiques, même ne pas l'appeler durant la session. À
partir du moment où le projet de loi a été
présenté, depuis le 15 mai à l'Assemblée nationale
- il a été présenté le 15 mai - alors ce
règlement-là qu'on n'a pas, et puis que vous n'avez pas vu, dont
on nous parlait tout à l'heure, s'applique.
Quand la ministre nous dit que c'est seulement pour les nouveaux
services, ce n'est pas les nouveaux services à partir du moment
où la loi va être adoptée. On parle des services à
partir du moment où la loi a été présentée.
C'est spécifié dans l'article 25. Le règlement s'applique
à partir du moment où la loi a été
présentée. Or, la loi a été présentée
ici, à l'Assemblée nationale, le 15 mai.
Mme Trépanier: Est-ce que vous voulez une réponse
à ça, là?
Mme Carrier-Perreault: Non, mais vous pourrez m'en donner une
après.
Mme Trépanier: Non, O.K. Oui.
Mme Carrier-Perreault: Mais, c'est parce que, moi, je lis
ça, c'est très clair, là. C'est écrit, là,
«date de la présentation de la présente loi».
Vous avez aussi parlé que, bon, on créait une nouvelle
catégorie de services de garde. Cette préoccupation-là, on
la partage aussi, parce que, à toutes fins pratiques, on aura trois
modes de garde: les services de garde à but non lucratif, les SBL; on va
avoir les services à but lucratif subventionnés et, par rapport
aux nouveaux services, on en aura qui seront des BL subventionnés, des
BL non subventionnés.
À toutes fins pratiques, ça va être très
difficilement applicable, dans notre esprit, ce genre de division là.
Comment on va faire pour refuser des subventions à l'un par rapport
à l'autre? Ça va découler d'un règlement, qu'on
nous répond, c'est vrai. On nous répond toujours cette... on nous
donne toujours cette réponse-là. Mais, à toutes fins
pratiques, les gens auront toujours la possibilité de revenir. On en a
discuté, on a prévenu d'ailleurs le gouvernement, on en a
parlé avec la ministre, lors de nos interventions, c'est s'exposer,
encore une fois, à un tollé de protestations, parce qu'à
notre avis ça va être difficilement gérable, ce genre de
division là au niveau des catégories. (12 heures)
Comme on le sait, les parents ont droit à l'exonération
financière. Il y a des garderies à but lucratif qui ont droit
à des subventions, il y a des nombres de places... On dit: II faut
préserver notre plan de développement. Là-dessus, je
partage un peu... Oui, je partage les propos de la ministre. Je pense que, oui,
il faut faire un plan de développement pour en arriver à ce que
les services de garde se développent de façon harmonieuse sur le
territoire du Québec, afin que les parents, finalement, puissent
profiter, la majorité, l'ensemble des parents puissent profiter le plus
possible de services de garde adaptés aux besoins.
De notre côté, c'est sûr que, par rapport au jugement
qui est arrivé, ça crée un problème, on est
très conscients de ça. Mais il reste que, de notre
côté, je pense... La ministre disait: Est-ce qu'il aurait fallu
reprendre le grand débat qu'on a eu, etc.? Je pense que oui. Moi, je
pense que oui parce qu'il y a eu un grand débat. On en a parlé.
Il y a des gens qui sont venus se prononcer en 1987, avant
l'énoncé de politique, et tout ça. Même si je
n'étais pas là, j'ai pris connaissance quand même de
plusieurs mémoires qui ont été déposés. J'ai
pris connaissance aussi du rapport du comité qui avait été
mis sur pied par le gouvernement de l'époque pour faire des
recommandations, qui avait fait des recommandations au gouvernement.
Mais on sait qu'en 1989 le gouvernement a pris une position qui a
été contestée par rapport au plan de développement,
entre autres choses, et on sait ce qui est arrivé. Présentement,
on se retrouve en bout de ligne avec une décision qui a
été prise, un grand débat qui a été fait,
mais la solution qui avait été pensée, à ce
moment-là, qui avait été apportée, on se rend
compte qu'elle n'a aucune efficacité, à toutes fins pratiques,
pour faire le plan de développement. Ça n'a pas été
reconnu par le juge.
De notre côté, on se dit, oui, je pense qu'il faudrait
faire un grand débat. Possiblement qu'il aurait été
préférable de décréter un moratoire puisque le
problème vient d'une partie en particulier, vient d'une situation que
vous connaissez. Je per.se que oui. Nous, on pense qu'il aurait
été préférable que la ministre
décrète un moratoire, qu'on reprenne le débat, qu'on fixe
les règles, mais pas de façon cachée, pas par un
règlement qu'on n'a pas, afin que tout le monde prenne connaissance,
puisse s'exprimer très clairement sur la façon dont on va
gérer les services de garde au Québec.
Tout à l'heure, vous avez soulevé la viabilité des
services de garde qui était remise en cause, , si j'ai bien compris. Je
n'ai pas le texte de votre intervention. Vous avez soulevé la
viabilité, en tout cas, une remise en cause de la viabilité, et
je me demandais où vous voyiez ça dans le projet de loi. Est-ce
que c'est parce qu'on a discuté tout à l'heure par rapport au
règlement que vous n'avez pas entre les mains? J'aimerais avoir des
explications là-dessus.
Mme Caron (Nicole): Oui. Ce n'est pas la viabilité de nos
services qu'on remet en cause. On croit en la qualité de nos services.
On est des entreprises privées, donc on dit: Si on offre un bon service,
on n'a pas à avoir peur de la concurrence. Ce qu'on demande, par
exemple, c'est de reconnaître qu'avec le financement actuel il y a une
«inéquitabilité», on n'est pas concurrentiel. On
doit, dune part, concurrencer les garderies sans but lucratif qui
reçoivent d'énormes subventions et, d'autre part, on devait
concurrencer la garde au noir. Là, Mme la ministre nous a dit que
dorénavant il n'y aurait plus de garde au noir. Mais ce qu'on
préconise pour que vraiment le parent ait le libre choix... D'ailleurs,
la loi dit bien, à l'article 2... C'est basé sur l'article 2
où on reconnaît que les parents doivent avoir le libre choix.
Alors, si les parents ont vraiment le libre choix, donnez-leur
directement l'argent et ils en disposeront comme bon leur semblera. Je pense
qu'il faut reconnaître aux parents la capacité de juger du service
de garde qui leur convient.
Le Président (M. Joly): Mme Marcas, s'il vous
plaît.
Mme Marcas: Oui. Je pense, Mme la députée, que vous
avez fait allusion au plan de développement aussi. Si on se sentait un
petit peu menacé, pour reprendre votre terme, c'est
que, dans ce plan de développement, j'aimerais demander à
Mme le ministre si elle peut nous assurer qu'elle nous donnera des moyens de le
soutenir et de l'appuyer, ce plan de développement. Quand, tout à
l'heure, elle a fait mention que ce plan-là avait été fait
en conformité ou en échangeant avec les services de garde, je ne
connais pas de nos garderies qui aient été consultées pour
ce qui est du plan de développement.
J'aimerais savoir comment elle voit notre implication, si elle veut
notre soutien pour ce plan de développement. On croit à la
nécessité d'un plan de développement. Je pense que
personne ici n'est prêt à dire que ce n'est pas nécessaire
de planifier. C'est important.
Mme Trépanier: Lorsque...
Le Président (M. Joly): Excusez-moi, Mme la ministre. Avec
consentement, disons, sur votre enveloppe de temps...
Mme Carrier-Perreault: M. le Président, je pense que les
gens qui sont là se sont déplacés pour nous donner leur
avis et je pense que c'est important pour eux autres d'entendre les
réponses aussi.
Le Président (M. Joly): Alors, avec votre
coopération.
Mme Trépanier: O.K. Je vais essayer de faire ça
très rapidement.
Le Président (M. Joly): Merci.
Mme Trépanier: Je pense que je me suis mal exprimée
tout à l'heure, si c'est ce que vous avez compris. Je disais que le plan
de développement reposait sur des critères précis que nous
retrouverons dans la réglementation. Ces critères-là
parlent d'une répartition régionale, d'une réduction des
écarts des services par région et d'une consultation avec le
milieu, donc avec les municipalités, avec les CLSC, pour être
certains que les services que nous offrons dans une région, par exemple
la Gaspésie, soient concordants avec les besoins et les demandes des
parents. Alors, je suis convaincue que, dans une région comme la
Gaspésie, les services de garde en garderie sont moins populaires que
les agences en famille de garde, par exemple. Alors, c'est ça. La
consultation dont je parlais, c'est celle-là.
Mme la députée a parlé de moratoire tout à
l'heure. J'espère que vous avez bien compris qu'il s'agissait d'un
moratoire sur les services de garde à but lucratif. Dans les
interventions, vous l'avez dit...
Mme Carrier-Perreault: ...découlait d'un problème
particulier.
Mme Trépanier: Oui. Moi, je me refuse à
décréter un moratoire parce qu'on a besoin de places. Si on
décrète un moratoire, ça nous retarde sur le
développement, on n'est pas capables de reprendre. Il n'était pas
dans notre intention de changer nos orientations dans ce sens-là. Alors,
ça, c'est clair. Moi, je me refuse à un moratoire. On a trop
besoin de services de garde et le développement est trop essentiel, et
rapidement.
Quant aux besoins dont vous parliez, vous avez dit: Donnez-nous les
moyens de... Je n'ai pas vraiment compris votre question. Est-ce que vous
vouliez dire d'être impliqués dans le plan de
développement?
Mme Marcas: Oui.
Mme Trépanier: Comme services de garde?
Mme Marcas: Mme la ministre, ce plan de développement,
vous teniez et vous pensiez qu'on était tous d'accord pour le soutenir.
Vous avez été très surprise qu'il ait été
attaqué et remis en question.
Mme Trépanier: Mais c'est vraiment le plan de
développement qui a été remis en question?
Mme Marcas: Oui. Sûrement. Mme Trépanier:
O.K.
Mme Marcas: Alors, quels sont ceux qui gèrent ce plan de
développement? Quelle est l'équipe? Avons-nous, nous aussi, une
place dans cette équipe?
Mme Trépanier: Le plan de développement est
préparé par l'Office des services de garde, jusqu'à
présent, et adopté par un décret gouvernemental.
Dorénavant, les critères seront bien identifiés dans le
règlement qui sera adopté par le gouvernement. Alors, c'est
ça la différence suite à une consultation. Mais,
là, je vois très bien où vous souhaiteriez que les
services de garde eux-mêmes soient plus concernés et plus
consultés dans cette... Alors, là, il y a une différence
d'opinions. Dans la loi présentement, il n'y a pas de consultation avec
les services de garde existants de prévue.
Le Président (M. Joly): Merci, madame. Excusez, Mme Caron.
Juste avant, je vois qu'il y a un monsieur, en arrière, qui lève
la main pour la troisième fois. Je me dois d'expliquer une chose,
monsieur. C'est que, si vous n'êtes pas à l'intérieur du
groupement, en fait, qui nous intéresse ce matin, qui est la coalition
des propriétaires de garderies du Québec, à moins que ces
dames ne vous invitent à vous avancer à la table, je ne peux pas
vous reconnaître d'en arrière, comme ça. Alors, si mesdames
sont
d'accord pour vous reconnaître, eh bien, à ce
moment-là, vous faites partie du groupement, de la Coalition, et je vous
reconnaîtrai en temps opportun.
Mme Caron (Nicole): Je regrette, je m'y oppose. Nous, en tant que
partie prenante de la Coalition, on ne partage pas les mêmes opinions. On
nous a dit qu'il fallait venir ici sous une forme de coalition, et...
Le Président (M. Joly): Non, non. Je suis d'accord avec
ça. Alors, si vous êtes d'accord pour inviter monsieur à la
table...
Mme Caron (Nicole): Non.
Le Président (M. Joly): ...et si vous me dites qu'il fait
partie...
Mme Caron (Nicole): Non.
Le Président (M. Joly): Vous n'êtes pas d'accord.
Alors, à ce moment-là, moi, je ne peux pas... Réglez le
différend entre votre mouvement et l'autre mouvement, et, à ce
moment-là, bien, ja-Une voix: Je m'excuse. Je fais partie de
l'association des garderies privées...
Le Président (m.
joly): je m'excuse, monsieur,
mais, au moment, disons, où j'ai reconnu les intéressés,
tantôt, quand j'ai demandé de s'identifier, il y avait quatre
personnes, et je reconnais encore quatre personnes, à ce
moment-là. mme caron, vous avez quelque chose à ajouter?
Mme Caron (Nicole): Non. Excusez, j'ai perdu mon idée.
Le Président (M. Joly): Alors, Mme la
députée des Chutes-de-la-Chaudière, s'il vous plaît.
(12 h 10)
Mme Carrier-Perreault: On va revenir au projet de loi qu'on a
devant nous. Par rapport aux recommandations qui avaient été
faites en 1987 par le comité, il y en avait une qui disait... Le
comité que le gouvernement de l'époque, le gouvernement
libéral, avait mis sur pied recommandait que l'Office des services de
garde - je ne sais pas si vous vous rappelez cette recommandation-là -
en collaboration avec l'inspecteur du Service des compagnies du Québec,
élabore un programme de conversion pour permettre aux garderies à
but lucratif de se transformer, sur une base volontaire, en garderies sans but
lucratif. On sait que c'est la mesure ontarienne. L'Ontario a une mesure
semblable, qui donne trois ans, je pense, aux garderies à but lucratif
pour se convertir en garderies à but non lucratif pour
bénéficier des subventions en général. On sait
aussi, et vous le savez aussi, que les subventions concernant
l'exonération financière, par exemple, même si nous, au
Québec, les parents y ont droit, peu importe le genre de services qu'ils
choisissent - on sait que, nous, les parents chez nous ont droit à
l'exonération financière - par ailleurs, le fédéral
ne reconnaît pas cette participation, si on veut, sa participation quand
il s'agit de garderies à but lucratif. Moi, j'aimerais savoir, d'abord,
si vous pensez que cette loi-là, d'une part - parce qu'il me reste
très peu de temps, j'en suis persuadée - si vous êtes
convaincues que cette loi-là va régler le problème
à tout jamais, que les propriétaires de garderies à but
lucratif ou les éventuels propriétaires, il n'y aura plus de
causes, autrement dit, devant les tribunaux, suite à ce genre de projet
de loi qu'on a devant les yeux aujourd'hui. Personnellement, je vais vous dire
que j'ai des doutes, des doutes profonds. Je prédirais, moi aussi, comme
ça a déjà été fait, je pense, par une de mes
collègues, en 1989, qu'on peut se retrouver et qu'on risque de se
retrouver à peu près au même point dans peu de temps.
Alors, j'aimerais savoir comment vous voyez... D'abord, le premier volet
de ma question: Qu'est-ce que vous pensez de ça? Qu'est-ce que vous avez
à répondre à ça, quand on vous dit: Si vous voulez
bénéficier des sommes publiques, si vous voulez aller chercher
les subventions, pourquoi ne vous convertissez-vous pas en garderies à
but non lucratif, comme c'est le cas ailleurs et comme ces subventions, en
fait, sont reconnues aussi par d'autres gouvernements? D'autre part,
pensez-vous sérieusement que ce projet de loi va régler le
problème à tout jamais, qu'il n'y aura pas d'autres poursuites,
suite à ce genre de projet de loi, dans ce dossier-là? J'aimerais
savoir ça.
Le Président (M. Joly): Je vais reconnaître Mme
Lafrance et, par après, Mme Marcas, s'il vous plaît.
Mme Lafrance: Dans un premier temps, j'aimerais vous faire
comprendre qu'on a choisi d'être une entreprise privée. Les fonds
publics, on ne demande pas qu'ils soient donnés... En tout cas, nous, en
tant que regroupement, on ne demande pas que les fonds soient donnés
à nos garderies. Ce qu'on demande, c'est que les fonds publics soient
donnés aux parents utilisateurs de nos garderies, ce qui
équilibrerait le libre choix pour les parents. Là, les parents
auraient réellement un libre choix. Que l'argent soit donné
à eux, pas à nous. Nous, on est une entreprise privée, on
est conscients qu'on ne peut pas toujours demander des subventions. De toute
façon, les gouvernements n'en ont pas tout le temps, des sous. Par
contre, on demande que cet argent-là soit donné aux parents qui
utilisent les garderies, que la portion du budget qui est
donnée en subventions soit équilibrée par
ça.
Dans un deuxième temps, je trouve que, en tout cas par rapport au
projet de loi, s'il y a un... Je ne me souviens pas de la question. Le recours
qu'on nous enlève, c'est sûr que, là, on n'est pas
d'accord. Je comprends la position que, si un employé vient travailler
de bonne fol, ta, ta, ta, on n'a pas à le poursuivre. Par contre, dans
le règlement, on dit qu'on ne peut même pas poursuivre l'Office
comme tel. La, on n'a plus aucun droit de recours. On n'est pas d'accord.
Ça nous prend un droit de recours quelque part.
Le Préskient (M. Joly): Mme Marcas, s'il vous
plaît.
Mme Marcas: Oui. Pour répondre à votre question,
Mme la députée, je pense répondre au nom de plusieurs
garderies a but lucratif en disant non à la solution de l'Ontario de
passer de but lucratif à but non lucratif pour des raisons de
contrôle des libertés, enfin, qui seraient peut-être longues
à évoquer ici. Mais nous serions pour une nouvelle
répartition des subventions, avec plus d'équité.
Ça, c'est un objectif à court terme, puisque déjà
le ministère de Mme Trépanier reconnaît qu'il y a des
droits à des subventions. Ce droit-là, nous l'avons. Nous
recevons actuellement des subventions pour les enfants handicapés, pour
les poupons, pour le perfectionnement, pour le renouvellement
d'équipement. Il y a aussi un plan d'assurance collective auquel nous
participons. Ce sont des subventions qui nous sont données, qui sont
versées directement à nos garderies. Ce que l'on souhaiterait,
c'est un meilleur équilibre, un meilleur équilibre. Dans quel
ordre? Au moment où on ne peut pas parier d'augmentation du budget -
nous sommes en période d'austérité, on le sent, on le
sait, on le vit - mais pourquoi pas une meilleure équité? Non pas
basée uniquement sur la confiance, mais... Le projet de loi nous semble
juste et bon comme il est. Mme la ministre, le projet de loi nous semble bon et
juste. Nous vous demandons que ça se reflète, cette
même-Enfin, que tout ce qu'on ressent dans ce projet de loi, on le
retrouve dans les règlements. C'est ça le grand hic qui fait
peur, parce que c'est l'inconu, parce que les règlements, nous ne les
avons pas; comment ça va se traduire dans le vécu, les
règlements. Merci.
Le Président (M. Joly): Mme Caron.
Mme Caron (Nicole): Excusez-moi, j'ai encore perdu ma
question.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Pas de problème, madame, on
va vous reconnaître... Il y avait Mme la députée de Bourget
qui avait demandé la parole, mais je dois aviser Mme la
députée de Bourget que, déjà, l'enveloppe de temps
est épuisée. À moins d'un consentement... Mais non,
justement. Je vous reconnaîtrai par après, s'il nous reste du
temps. Alors, Mme la députée des
Chutes-de-la-Chaudière.
Mme Carrier-Perreault: Mol, il y a quelque chose que je trouve
quand même intéressant, quand vous dites que ces
subventions-là, cet argent-là ne devrait pas être
donné, disons, aux garderies, si je comprends bien le point de vue qui a
été élaboré, ne devrait être donné en
subventions directes, parce que des garderies, ce sont des entreprises
privées, vous avez choisi d'être des entreprises privées;
alors, c'est assez rare qu'on donne des subventions directes à des
entreprises privées.
Vous dites en plus que, cet argent-là, on devrait le donner aux
parents, on devrait le répartir chez les parents. Par quel biais,
comment vous voyez ça? Ça veut dire quoi? Les parents ont
déjà l'exonération financière, chez vous, quand
vous êtes reconnus.
Le Président (M. Joly): Mme Caron, s'il vous
plaît.
Mme Caron (Nicole): Élargissez ce tableau-là. Il y
a je ne sais pas combien... Ça commence à tel salaire et
ça va jusqu'à tel salaire. On pourrait élargir cet
éventail-là, donner la chance à beaucoup plus de parents
de se prévaloir de l'aide financière. On l'appelle aide
financière, ça pourrait porter un tout autre nom, ou bien
directement sur les impôts. Je ne sais pas, il y a sûrement des
solutions à ça. Nous, on vous apporte cette suggestion-là.
On n'a pas vraiment réfléchi à la façon,
après ça, dont on pourrait s'y prendre. Mais je suis certaine
qu'il y a beaucoup de possibilités après ça, si on accepte
le principe au départ.
Le Président (M. Joly): Brièvement, Mme Marcas, il
reste seulement deux minutes.
Mme Marcas: Mme la ministre, vous nous avez dit que vous
n'envisagiez pas un changement radical, que vous ne souhaitiez pas une remise
en question et un grand débat. Je pense que votre point de vue, Mme la
députée, devient un projet à long terme de rejoindre les
parents et de faire une subvention directe aux parents qui engloberait
peut-être les 4/5, comme c'est le cas, à peu près, des
subventions actuellement. Alors, si on veut être réaliste, j'aime
mieux envisager qu'on améliore la situation que vous préconisez,
que vous avez adoptée et, si ça se reflète dans les
règlements, je pense qu'une grande partie de nos membres seront bien
satisfaits.
Mme Carrier-Perreault: Dernière petite
question.
Le Président (M. Joly): Une dernière toute petite,
un dernier échange très court.
Mme Carrier-Perreault: Moi, je voudrais savoir, les garderies
à but lucratif, vous avez 245 - en tout cas, le dernier chiffre que j'ai
eu du bureau de la ministre - on me dit 245 garderies à but lucratif sur
le territoire québécois. Ça veut dire combien de places,
en termes de nombre de places? Ce que je voudrais savoir aussi, c'est comment
ça se répartit. La ministre parlait, tout à l'heure, et je
pense que c'est une préoccupation de notre côté aussi... On
sait que les garderies à but lucratif ont tendance à être
localisées à des endroits - bien sûr que les gens qui
partent une entreprise vont s'installer à des endroits où c'est
pius possible, n'est-ce pas, d'aller chercher de la clientèle - alors
c'est quoi les pourcentages, à peu près, par rapport aux
territoires? Est-ce que vous avez ces données-là?
Mme Caron (Nicole): Mme Marcotte, je crois, pourrait vous
répondre parce qu'elle sort le document. (12 h 20)
Mme Trépanier: On est à la recherche des chiffres,
là. M. le Président, je pourrais peut-être
suggérer... Une collègue avait demandé la parole.
Peut-être pendant qu'on cherche les chiffres...
Le Président (M. Joly): On pourra vous revenir, Mme
Marcas, Mme Ceppi. Mme la députée de Bourget, d'une façon
peut-être brève, concise...
Mme Boucher Bacon: J'aimerais juste poser une question à
Mme Lachapelle... Lafrance ou à Mme Caron. Je m'excuse, Mme Lafrance.
Alors, vous avez mentionné que, vous, vous étiez pour les
subventions aux parents directement. Mais est-ce que c'est uniquement pour les
garderies privées ou pour l'ensemble du réseau? Ça n'a pas
été précisé. Mme Carrier a posé une question
et elle disait: Bien, pourquoi ne vous transformez-vous pas? Donc, vous n'avez
pas posé une question pour l'ensemble des garderies mais bien pour les
garderies privées. Vous avez répondu... Ce serait important, pour
l'ensemble des parlementaires, que vous fassiez bien une distinction.
Mme Lafrance: L'aide financière qu'on demande pour les
parents, c'est pour l'ensemble du réseau des garderies. Ce n'est
pas...
Mme Boucher Bacon: Uniquement.
Mme Lafrance: ...uniquement pour les garderies - j'aimerais bien
qu'on change l'appellation «but lucratif» - non
gérées par les parents.
Mme Boucher Bacon: Bon. Alors, ça, c'était une
première phrase qui m'a éclairée. La deuxième,
lorsque vous avez dit que... Tout à l'heure, c'est Mme Caron qui l'a
spécifié dans son allocution. Vous avez mentionné, Mme
Caron, que vous devez concurrencer les garderies subventionnées et les
garderies au noir. Advenant qu'on ne fasse pas la subvention universelle aux
parents, qu'on ne mette pas ce principe-là, qu'est-ce qui vous permet de
croire que, dans la nouvelle réglementation, vous ne continuerez pas
à concurrencer les garderies au noir ou que vous ne continuerez pas
à concurrencer les garderies subventionnées?
Mme Caron (Nicole): II est bien évident que,
présentement et depuis quelques années, nous continuons
d'opérer en étant concurrencés par les garderies sans but
lucratif. Jusque-là, nous, du regroupement, nous acceptions ce
préjugé favorable. Pourtant, on a bien essayé de le
défendre, on l'a débattu, mais vous avez décidé,
à l'Assemblée législative, d'accepter ce
préjugé favorable. Alors, on a dit: Bon, ça va, on va
vivre avec. Mais il ne faudrait pas, d'une part, nous imposer la concurrence
par la gauche et la concurrence par la droite. Depuis quelques années,
Mme la ministre, vous le savez, on a dénoncé fortement la garde
au noir parce que l'Office, à nos yeux, ne réagissait pas. Peu
importent les bonnes raisons que vous nous retourniez, c'était
déloyal pour nous. Si vous nous assurez, dans le projet de loi, qu'il
n'y aura plus, dorénavant, de garderies au noir, parce que toutes les
garderies vont pouvoir obtenir un permis, déjà, pour nous, c'est
plus viable. Ce n'est pas l'idéal. On vous dit qu'on reconnaît la
possibilité de vivre en concurrence avec un système, mais on
pense que, parce que vous avez indiqué, dans la loi, que le parent a le
libre choix et doit avoir le libre choix, il serait important de bien respecter
ce libre choix et de donner au parent les moyens de pouvoir l'appliquer. Et ce
n'est pas le cas.
Le Président (M. Joly): Merci, madame. Je m'excuse, on a
déjà largement dépassé le temps. Je pense que j'ai
manifesté ma bonté. Je ne voudrais quand même pas qu'on en
abuse. Alors, vous avez terminé, Mme la députée? Je pense
qu'on s'attendait à une réponse...
Mme Trépanier: Oui.
Le Président (M. Joly): ...de l'autre côté,
là. Il y a...
Mme Trépanier: Ce que nous cherchions comme chiffre, tout
à l'heure, là, il y a 265 services à but lucratif, au 31
mars 1992, pour une capacité de 12 450 places.
Le Président (M. Joly): Alors, Mme la
ministre, en conclusion, s'il vous plaît.
Mme Trépanler: Alors, en conclusion, je
réitère mon engagement à ce que la loi reflète les
orientations que nous nous étions fixées et que la
réglementation qui suivra soit tout à fait fidèle au plan
de développement que nous connaissions par les années
passées. L'objectif n'est pas de faire aucune modification que ce soit
dans nos critères, et je pense que ça va rassurer Mme Marcas,
là. Ça semble la principale préoccupation. Du
côté de l'autre association, il ne faudrait pas croire qu'il n'y a
plus possibilité - Mme Lafrance, je pense que vous avez soulevé
ça - de recours contre des gens qui auraient agi de mauvaise foi. Pas du
tout. Alors, il y aura toujours un recours quand il y aura une mauvaise
décision ou... C'est très clair.
Le Président (M. Joly): Merci beaucoup, Mme la ministre.
Alors, au nom des membres de cette commission, c'est à mon tour de vous
remercier, de remercier les gens de la coalition des propriétaires de
garderies du Québec. Merci beaucoup d'avoir été
présents. Merci.
Étude détaillée Service de garde
au niveau primaire (suite)
Alors, j'appelle toujours notre projet de loi 33, l'article 1, s'il vous
plaît. Vendredi, au moment d'ajourner, nous avions déjà
entrepris l'étude de l'article 1. Alors, Mme la ministre. Est-ce que
l'article 1 avait été...
Mme Trépanier: Je pense que madame...
Le Président (M. Joly): On était à l'article
1, à ce qu'on me dit, parce que, moi, je n'étais pas
présent vendredi soir.
Mme Trépanier: On était à l'article 1? Je
pensais que vous aviez demandé de le suspendre, Mme la
députée.
Mme Carrier-Perreault: On avait demandé de le suspendre,
parce que ça découlait du règlement.
Mme Trépanier: Alors, on revient à l'article 1.
Mme Carrier-Perreault: On va y revenir.
Mme Trépanier: Parfait. Est-ce qu'on suspend l'article 1,
Mme la députée?
Mme Carrier-Perreault: On pourrait peut-être le
régler tout de suite.
Mme Trépanier: Oui.
Le Président (M. Joly): Allez, Mme la
députée.
Mme Carrier-Perreault: Le temps achevait, l'autre fois, et on
n'avait...
Le Président (M. Joly): Parfait. Là, on a le
temps.
Mme Carrier-Perreault: Quand on regarde le libellé, on
sait que les gens sont venus nous exprimer une certaine inquiétude parce
qu'on introduit des règles financières, là. On dit: Oui,
les enfants ont droit de recevoir des services de garde de qualité, etc.
On donne le droit de recevoir et on introduit une règle
financière. Ça a été apporté. Ça a
été discuté. Il y a un bout de cet article-là qui
soulève aussi un questionnement. Il existait, d'ailleurs, dans l'article
antérieur. Le libellé comme tel n'a pas vraiment changé,
mais j'ai de la misère à comprendre comment... On dit qu'un
titulaire d'un service ou une personne responsable d'un service de garde a
aussi le pouvoir d'accepter ou de refuser de recevoir un enfant. Dans quel cas
on peut faire ça? On dit: Le titulaire de l'autorité parentale a
le droit de choisir le service de garde, l'enfant a le droit de recevoir un
service de garde, etc., et les droits s'exercent en tenant compte des
différentes règles et - à la fin de l'article -
«ainsi que du droit d'un titulaire de permis, d'une commission scolaire
ou d'une personne responsable d'un service de garde en milieu familial
d'accepter ou de refuser de recevoir un enfant».
Mme Trépanier: Ce point-là existait dans la loi.
Alors, c'est que chaque garderie est autonome. On sait que chaque garderie est
autonome et a un projet éducatif autonome. C'est pour permettre à
chacun des services de garde d'avoir, dans le fond, une certaine liberté
face à cette décision que le conseil d'administration prend.
Alors, comme chaque parent a aussi le droit de choisir le service de garde de
son choix, il y a une liberté des deux côtés.
Peut-être que Mme la présidente pourrait compléter.
Le Président (M. Joly): Mme Marcotte.
Mme Marcotte (Nicole): Oui. C'est un droit qui est accordé
quand même dans le cadre du respect des chartes. Ce n'est pas pour
discriminer des enfants, mais ça pourrait être pour
différents motifs ou critères d'admissibilité, comme, par
exemple, les catégories d'âge, le temps régulier. Dans le
cas des commissions scolaires, comme les comités de parents sont
impliqués, elles peuvent se donner des règles
d'admissibilité en fonction des places qu'elles ont de disponibles.
Donc, ce droit-là n'est pas donné, en tout cas, je ne pense pas
que ça aille à rencontre des chartes et que ça vise
à dis-
criminer des enfants.
Mme Carrier-Penreault: La question que je me pose, en fait, c'est
par rapport aussi à l'ajout d'ordre économique qu'on a fait.
Mme Trépanier: L'ajout qu'on a fait?
Mme Carrier-Perreault: D'ordre économique. Quand on dit
qu'avant c'était écrit dans la loi, je le sais. Maintenant, on
ajoute à cet article-là qu'il faut tenir compte des règles
relatives à l'exonération, à l'aide financière et
aux subventions. Alors, on a ajouté ça dans l'article. Ensuite de
ça, on dit qu'il faut tenir compte aussi du droit du titulaire
d'accepter ou de refuser de recevoir un enfant. À ce moment-là,
est-ce que ça n'ouvre pas la porte à un refus par rapport
à des raisons d'ordre économique? (12 h 30)
Je vous donne un exemple. On parle de nouveaux services de garderie, les
nouveaux services, la réglementation qui va s'appliquer sur les nouveaux
services; il y a de nouveaux services qui seront subventionnés ou qui
pourront recevoir des subventions et il y a de nouveaux services qui ne
pourront pas recevoir de subventions. Il y a de nouveaux services où les
parents, probablement, auront la possibilité de recevoir
l'exonération financière, alors que, dans d'autres, ils n'auront
pas la possibilité de recevoir l'exonération financière.
Avant le projet de loi qu'on a devant nous, tous les parents qui
fréquentaient un service de garde avaient droit à
l'exonération financière par rapport à la loi
québécoise, par rapport à nos règles. Mais, en
introduisant ce petit bout d'article, les «règles relatives
à l'exonération, à l'aide financière et aux
subventions», est-ce qu'on n'ouvre pas une porte à ce qu'un
titulaire de garderie n'accepte pas un enfant, étant donné que,
lui, n'aura pas droit à l'exonération financière, selon
votre règlement qui s'en vient? Est-ce qu'il peut refuser, à ce
moment-là, de prendre, d'accepter un enfant parce que les parents ou le
parent n'a pas les moyens de le faire? Si oui, est-ce qu'on ne s'expose pas
à une poursuite de ce côté-là?
Mme Trépanier: Alors, premièrement, l'article 1
vient répondre au jugement. C'est pour ça qu'on est ici, pour
essayer d'harmoniser le jugement de la Cour d'appel et notre loi. Le jugement
dissocie l'émission de permis et les subventions. Alors, dans notre loi,
la première loi, nous croyions être clairs quant aux ressources.
Il y a un point où on parle de ressources. On disait auparavant:
«Le titulaire de l'autorité parentale a le droit de choisir le
service de garde qui lui convient le mieux compte tenu des ressources
disponibles». C'est cette expression-là qui n'a pas fait
consensus, nous et les juges. Alors, on vient préciser que le titulaire
de l'autorité parentale a droit au choix, compte tenu de nos
restrictions budgétaires. Alors, c'est très clair, c'est
ça que vise l'article, à venir clarifier ça.
C'est très clair qu'il y aura des services de garde à but
lucratif qui auront des permis et qui n'auront pas de subventions. Quant au
problème que vous soulevez, il y a un certain risque, c'est clair.
Cependant, si on veut être plus large et optimiste, on peut dire que,
notre plan de développement ne changeant en rien, puisque la
réglementation qui suivra dans quelques mois viendra dire que nous
établirons notre plan de développement s Ion les mêmes
critères que nous avions l'an passé, il y aura un plan de
développement harmonisé qui viendra réduire les
écarts d'une région à l'autre et que ces nouveaux services
qui n'auront pas d'exonération financière seront des services en
surplus. Alors, moi, je pense que ça va venir améliorer la
situation des services de garde au Québec parce que de nombreux parents
n'ont pas besoin d'exonération financière.
Si vous me demandez: Est-ce que ça va faire... Les gens auront un
choix à faire, c'est très clair. Peut-être qu'ils auraient
droit à des exonérations financières et, s'il n'y a pas de
place dans les services reconnus par l'Office, ils ont un problème?
Effectivement, ils ont un problème, mais il est encore pire, le
problème, aujourd'hui, parce qu'ils n'ont même pas de service de
garde qu'ils peuvent fréquenter. Ce que je veux dire, c'est que le plan
de développement n'est en rien changé. La même proportion
de sans but lucratif va exister, la même proportion de but lucratif. On
va essayer de réduire les écarts, on va consulter le milieu comme
on le faisait auparavant. Ce qu'il y aura de surplus, ce sera des services de
garde qui auront des permis, mais qui n'auront pas droit à
l'exonération financière pour une année x, mais qui
pourront se qualifier pour une autre année, s'ils peuvent
s'insérer dans le plan de développement. Y a-t-il un risque? Oui.
La réponse, finalement, c'est oui. C'est très clair.
Mme Carrier-Perreault: par le biais de cet article-là,
finalement, on pourrait revenir... les parents, on s'expose à d'autres
poursuites, à être poursuivis pour...
Mme Trépanier: Non, je pense que... Mme Faucher va
répondre à ça.
Mme Faucher (Camille): Non. Ce qu'il est important de voir
là-dedans, c'est les droits de l'enfant, les droits du parent.
Ça, c'est les deux principes, les droits sont exposés.
Après ça, on dit: Ces droits-là s'exercent en tenant
compte de trois ou quatre choses: de l'organisation et des ressources des
services, des règles relatives à l'exonération et aux
subventions et du droit du titulaire d'un permis de refuser ou d'accepter un
enfant au service. Alors, le service ne peut pas
se servir de ces règles-là parce que, finalement, c'est le
parent qui a les droits conditionnels à tous ces
éléments-là.
Mme Carrier-Perreault: Moi, ce que je lis là, j'ai de la
misère à vous suivre un petit peu. Je m'excuse, mais ce que je
lis là, ça touche les droits de l'enfant, les droits du parent et
les droits des titulaires de permis. Pour mol, en tout cas, ça
m'apparaît quand même assez clair quand on dit: Le droit d'un
titulaire d'un permis d'accepter ou de refuser de recevoir un enfant, compte
tenu de tout ce qui a été mis juste avant, dans le même
paragraphe.
Mme Faucher: C'est-à-dire qu'il faut le lire à
l'inverse. C'est qu'il y a un droit qui est donné à l'enfant, un
droit qui est donné aux parents, et ces droits-là s'exercent
compte tenu d'autres droits, c'est-à-dire l'organisation et les
ressources du service, les règles visant l'exonération
financière et les subventions et le droit du titulaire de recevoir ou de
refuser de recevoir un enfant. Mais ce n'est pas le droit du titulaire de
recevoir un enfant qui s'exerce, compte tenu du droit du parent, c'est le droit
de l'enfant. C'est des droits, mais ils ne sont pas absolus parce qu'il y a des
règles et des règlements qui s'appliquent.
Mme Carrier-Perreault: Dans le cas où le parent n'a pas le
choix du service, qu'il est obligé d'aller là... Comme la
ministre dit: On va essayer de contrôler notre plan de
développement. On va développer, oui. Mais, à partir du
moment où on donne des permis à tous ceux qui en veulent, mais
qu'on fait juste limiter par rapport à l'exonération, même
si on en donne, c'est des services qui vont être en surplus du plan de
développement, je veux bien croire, mais il reste que le plan de
développement ne rencontre pas les besoins, même au rythme
où on va. On est en manque énorme.
Alors, dans un milieu où le parent puis l'enfant n'ont pas le
choix du service, où la seule possibilité, c'est une garderie
comme ça, vous ne pensez pas que ça ouvre une porte à ce
que ces parents-là puissent poursuivre, finalement, puis demander la
même équité? C'est une question que j'aimerais qu'on
clarifie.
Mme Faucher: C'est justement ce que cet article-là vient
dire. C'est que les droits du parent, étant donné tous les
facteurs qu'on vit, les contraintes budgétaires et autres qui peuvent
être vécues... C'est ça que cet article-là vient
dire. Il vient dire: L'enfant a des droits; le parent a des droits, mais,
à cause des contraintes des services, des contraintes des
règlements visant l'exonération et les subventions et des
contraintes du service qui a ses règles pédagogiques ou autres,
ces droits-là ne sont pas absolus. Alors, il vient justement
protéger le reste de la structure de la loi. Ça va avec le reste.
C'est qu'à partir du moment où il y a des contraintes, puis qu'il
ne peut pas y avoir des subventions à tout le monde, l'article vient
justement dire: Oui, vous avez des droits, mais ces droits-là sont
relatifs à d'autres règles. Ils ne peuvent pas être
absolus. C'est ce qu'il vient dire, et ça vient protéger, si on
veut, l'exercice de ces droits-là.
Mme Trépanier: II y a une chose aussi, c'est que le
jugement de la Cour d'appel est venu nous dire que le gouvernement était
en droit d'avoir un plan de développement et de limiter... Il ne met pas
en doute le droit de limiter l'exonération financière et ses
subventions. Ce qu'il vient mettre en doute, c'est le droit de limiter un
permis face à l'exonération financière. Il veut qu'on
dissocie le permis, l'exonération financière et l'aide aux
parents. Si ce jugement-là donne le droit au gouvernement de limiter
l'aide financière, ça veut donc dire qu'il sous-tend qu'un parent
va faire face à deux types de services. C'est bien clair. On peut le
prendre dans l'autre sens aussi: dire que c'était la même chose
avec la garde au noir. Ça va venir quand même régler la
garde au noir. Le droit de refus a toujours existé, en vertu des
chartes, des deux côtés. Alors, je pense que ça ne viendra
pas changer quoi que ce soit à ce qui existe présentement, en ce
sens-là.
Mme Carrier-Perreault: Le droit de refus a toujours
existé, mais on crée une nouvelle catégorie quand
même. Les gens avaient le droit de refuser pour x raisons, parce qu'il
n'y avait pas de place ou toutes sortes de choses comme ça, mais
là on a une catégorie où les parents... C'est une nouvelle
ouverture qui dit que, par le bill, c'est un règlement qui va
décider si les parents ont droit ou non, finalement, à
l'exonération financière dans tel ou tel milieu, dans telle
garderie, par exemple, parce que vous allez choisir les garderies, là.
Moi, c'est par rapport à ça que je vois qu'il y a un
problème. Voyez-vous, on parlait de la charte. Mme Marcotte faisait
référence à la charte... (12 h 40)
Le Président (M. Joly): Je m'excuse, Mme la
députée. Comme vous voyez, nous sommes appelés à
nous présenter pour le vote. Alors, compte tenu de l'heure et de la
période de temps que ça prend, je pense qu'il serait sage de
suspendre nos travaux jusqu'à 15 heures. À 15 heures, dans cette
même salle.
(Suspension de la séance à 12 h 41)
(Reprise à 15 h 16)
Le Président (M. Joly): Nous reprenons nos travaux. Au
moment de suspendre nos travaux, nous en étions à l'article 1.
Alors, à nouveau,
l'article 1 est appelé.
Mme Carrier-Perreault: Alors, on était ce matin...
Le Président (M. Joly): Oui, Mme la députée
des Chutes-de-la-Chaudière, s'il vous plaît.
Mme Carrier-Perreault: Ce matin, on était à
discuter de l'article 1. Moi, les réponses que j'ai à venir
jusqu'à date, M. le Président, me laissent des doutes. Je suis
toujours dans le doute présentement et je ne pense pas... En tout cas,
moi, je vois une possibilité de recours par le biais de cet
article-là et ça m'inquiète. Je pense que ça peut
inquiéter aussi les gens qui militent dans le milieu.
Une autre chose que je veux savoir, par rapport à
«d'accepter eu de refuser de recevoir un enfant», est-ce que c'est
un droit, comment dirais-je, au sens large du mot d'un titulaire de permis ou
si c'est quelque chose qui s'applique seulement à ces points
précis, en regard de ce qu'on a vu plus haut? Est-ce que le titulaire
d'un permis a le droit d'accepter ou de refuser, de façon
générale, ou si c'est uniquement en regard de ces droits relatifs
qu'on voit en haut, «des règles relatives à
l'exonération», «des personnes qui fournissent...»? Il
faut qu'il s'appuie sur une de ces questions-là sans faute ou si c'est
un droit qu'il peut utiliser de façon... Par exemple, on pourrait avoir
le cas d'un enfant qui a un comportement difficile et que le
propriétaire de la garderie, ça ne lui tente pas d'avoir
quelqu'un comme ça. Est-ce qu'on pourrait aller jusque-là? Est-ce
que c'est en regard de certains droits précis qui sont
énumérés ou si on peut aller de façon plus
large?
Le Président (M. Joly): Mme la ministre.
Mme Trépanier: Je demanderais à Mme Faucher de
compléter, M. le Président. C'est à mon avis un droit
général qui ne change pas du tout avec ce qui était
inscrit jusqu'à présent dans la loi. À ce que je sache, on
n'a jamais eu de problème majeur avec cette disposition de la loi.
Alors, peut-être, de façon plus technique, je pourrais demander
à Mme Faucher de compléter.
Mme Faucher: C'est un article de principe. Ça fait partie
de la section Interprétation et application de la loi. Alors, comme
c'est un article de principe, c'est un article qui sert, si on veut, à
lire le reste de la loi, donc d'application générale. C'est qu'on
vient dire là que le titulaire a le droit d'accepter ou de refuser un
enfant. C'est le principe, sauf qu'il y a toutes sortes d'autres raisons
légales qui pourraient faire en sorte que ce droit-là soit
atténué; l'exemple de la discrimination en est un. Mais c'est
d'application générale. (15 h 20)
Mme Carrier-Perreault: C'est parce que, dans cet
article-là, finalement, on parle des droits, des droits de tout le
monde. Il y a des devoirs aussi, bien sûr. Habituellement, quand on a des
droits, on a des devoirs. Normalement, il y a des points très
précis sur lesquels on peut s'appuyer quand on a des refus à
élaborer, dans ce sens-là.
Mme Faucher: À ce moment-là, on rentre dans
l'autonomie des services, qui sont quand même autonomes par rapport aux
décisions qu'ils prennent en regard des enfants qu'ils reçoivent,
ce qui ne peut pas être prévu spécifiquement dans les
textes, sur chaque cas qui peut se présenter, qui donne lieu à de
tels refus ou acceptations.
Mme Carrier-Perreault: C'est parce que, avant, la ministre me
disait, M. le Président, qu'il n'y a Jamais eu de problème,
à venir jusqu'à date...
Mme Trépanier: Je n'ai pas dit qu'il n'y avait jamais eu
de problème, mais il ne me semble pas que, de façon
régulière, il y ait eu des problèmes à cet
effet-là. Chaque organisme est autonome, il y a un conseil
d'administration et, ensuite, le droit de recours est à l'Office,
si...
Mme Faucher: Les parents inscrivent leur enfant et l'inscription
se fait entre le parent et le service. C'est là que le refus ou, en tout
cas, l'acceptation se fait. C'est au moment de l'inscription de l'enfant ou
plus tard, s'il y a des problèmes qui se présentent. Mais,
effectivement, ce n'est pas le genre de problèmes qu'on a eus ou
auxquels on a été obligés de répondre, de donner
des avis en regard de cet article-là.
Mme Carrier-Perreault: Disons que le problème que j'ai, en
fait, c'est tout simplement par rapport à cet article-là. Je sais
qu'il y a des choses qui étaient là avant, mais, aujourd'hui,
avec le projet de loi qu'on a en face de nous autres, on crée un nouveau
mode, à toutes fins pratiques, de services, dans le sens qu'on parle de
but lucratif non subventionné. Je parle de parents, aussi, qui ne
pourront pas bénéficier de l'aide financière. C'est
là-dessus qu'on a une nouveauté qu'on n'a jamais vécue
avec ce genre de cas là, parce que, présentement, et à
venir jusqu'au 15 mai, ia règle était que les parents,
indépendamment du service qu'ils choisissaient, pouvaient
bénéficier de l'exonération financière.
On discute là-dessus et, si j'ai des inquiétudes à
ce sujet-là, c'est par rapport à cette ouverture qu'on vient
créer, une façon nouvelle de gérer un peu les choses, par
rapport surtout à l'exonération financière. Là, on
sait qu'à partir de maintenant il y a des parents qui ne pourront plus
bénéficer de ça.
Mme Trépanier: Si on parle strictement du droit du parent,
jusqu'à présent, effectivement, les services régis, tous
avaient un certain droit à l'exonération si leur revenu
l'imposait, d'une part. Cependant, ce n'est pas tous les parents qui pouvaient
faire accéder leur enfant à un service de garde régi parce
qu'il n'y a pas assez de place. C'est évident que, tant que nous ne
réussirons pas à résorber l'écart entre les besoins
et la satisfaction des besoins, on aura un certain nombre de problèmes.
Cependant, il nous fallait régler le problème de la
décision de la cour et, nous, ce que nous pensons, ce qui va nous
faciliter les choses ou, en tout cas, faire un tampon et nous permettre
d'attendre et de résorber avant qu'on ait un problème majeur,
c'est la possibilité, pour les organismes à but lucratif qui
n'auront pas de financement la première année, première ou
deuxième année - ils auront choisi de demander un permis et
d'avoir un permis. Le parent, pour sa part, lui, aura le choix, comme il l'a
présentement, de placer son enfant dans un service de garde régi
ou de le faire garder autrement et d'attendre d'avoir une place dans un service
de garde régi. Le tampon que nous avons, je pense, la marge de
sécurité, c'est l'article - je ne sais plus trop lequel - qui
nous dit que les services de garde qui n'auront pas l'obtention de subventions,
pour une année ou l'autre, pourront être inscrits au plan de
développement ultérieurement si le plan de développement
le demande. C'est très clair qu'il y a une catégorie
spécifique, et ça, c'est le jugement qui nous l'impose, ou
à peu près. Alors, quand vous dites que c'est
inquiétant... Bon. On ne peut pas présumer de l'avenir, mais
c'est un peu ce qui nous a fait prendre cette décision-là.
Vous nous dites que vous êtes inquiète. J'aurais le
goût, M. le Président, de demander à la
députée quel aurait été son choix. Lorsqu'on nous
parlait de moratoire... Je ne sais pas si c'est à ça qu'elle
faisait allusion. Suite au jugement, suite à l'engagement que j'ai pris
de rester fidèle à nos orientations et suite aux contraintes
budgétaires - donc, il faut lier ça quelque part, il faut le
contingenter, le contrôler à quelque part - quelle pourrait
être la suggestion qui puisse protéger plus ce droit du parent
qu'elle invoque, et auquel je suis sensible, remarquez bien?
Le Président (M. Joly): Mme la députée.
Mme Carrier-Perreault: M. le Président, écoutez, la
ministre me demande quel choix que, moi, j'aurais fait. Finalement, je pense
que c'est très clair de part et d'autre. À venir jusqu'à
date, on a beaucoup discouru et on a beaucoup élaboré, n'est-ce
pas, sur nos façons de faire respectives. Mais là n'est pas la
question à mon avis. C'est que là on est en train
d'étudier le projet de loi article par article et, moi, je vois qu'il y
a une coquille là, une coquille possible.
Mon rôle, comme membre de l'Opposition officielle, comme
porte-parole de l'Opposition officielle, je pense que, si on veut faire une
étude sérieuse, c'est a moi aussi de soulever ces
problèmes-là à la ministre et aux gens qui l'accompagnent,
les gens qui sont qualifiés dans ce domaine-là, dans le domaine
du droit en particulier. Le but de l'opération, c'est de corriger le
plus possible ce genre de coquille qui va nous ramener dans des impasses
futures. Moi, c'est dans ce sens-là. Présentement, j'en suis
là, M. le Président. Je pense que mes choix, je les ai dits assez
clairement à venir jusqu'à date. Aussi, j'aimerais ajouter
quelque chose. La ministre nous dit qu'on laisse au parent le choix du service
de garde qu'il veut utiliser. C'est vrai. La ministre nous dit: II a le choix
d'aller dans des services de garde régis ou non régis. C'est
aussi vrai, sauf que, là, on introduit un nouveau mode de services de
garde régis. C'est là que ça accroche, à mon avis.
C'est qu'il y avait des garderies au noir - il y a des gens qui gardent au
noir, et tout ça - et les parents qui faisaient ce choix-là
étaient conscients, aussi, de ce qui allait avec. Ce n'est pas un
service de garde régi.
Mais, quand on parie de garderies à but lucratif non
subventionnées, ces garderies-là seront soumises à des
règles précises concernant l'exonération
financière. On parie d'un service régi, aussi, parce que
l'Office, pour donner les permis, va avoir des vérifications à
faire par rapport au lieu, par rapport au nombre, par rapport à tout
l'ensemble, finalement, des règles qui s'appliquent aux services de
garde. La seule différence qu'il y aura, c'est au niveau des montants
alloués, des subventions, en fait, ce qui est supposé être
dans un règlement. C'est ça la différence. On dit que les
parents ont le droit d'aller dans les services de garde qu'ils veulent. Je veux
bien, mais, là, on introduit un nouveau mode de services de garde
régis. Là, il y a une nuance, et c'est pour ça que, moi,
je vois un danger. Puis, je pense qu'il faut essayer de corriger le plus
possible si on veut faire un travail correct et efficient. Voilà!
Mme Trépanier: M. le Président...
Le Président (M. Joly): Mme la ministre.
Mme Trépanier: Je voudrais qu'on se comprenne bien sur
l'interprétation que j'ai faite quand je vous disais que le parent avait
le choix d'aller dans un service régi ou pas régi. Ce n'est pas
que le gouvernement cautionne des services de garde non régis. Je
voulais surtout dire des familles de garde, bon, des familles de garde de moins
de six enfants qui n'ont pas besoin d'être régies. Je faisais
allusion à l'ensemble des services de garde. Le juge, dans son jugement,
selon son interprétation à lui, nous disait que le libre choix,
pour lui, c'était de laisser les
services se développer s'ils ne demandaient pas de subventions.
Donc, pour lui, dans son esprit, le droit du parent n'était pas sur le
même principe que celui que vous défendez aujourd'hui. C'est selon
la Charte des droits qu'on dit aussi que l'accès à une aide
financière, ce n'est pas un droit mais un privilège. Alors
ça, c'est une chose.
Deuxième chose. Moi, je pense que, M. le Président, le
moratoire que suggère l'Opposition face aux services de garde - et,
là, j'ai le goût de faire un petit peu une blague, excepté
un de ses collègues, jeudi, qui n'était pas d'accord, à la
blague, là - qui veut un moratoire sur les services de garde à
but lucratif, ça ne réglerait pas ce problème-là,
parce que, de toute évidence, les services de garde existants, à
but lucratif, auraient un droit acquis, auraient donc l'exonération
financière, les subventions et, à partir de la
réglementation, de la loi, que les nouveaux services de garde n'auraient
pas d'aide financière. Alors, vous auriez encore deux classes de
services de garde. Encore pire, ces services nouveaux n'auraient plus droit
d'être introduits dans un plan de développement, parce que,
là, on viendrait mettre fin totalement au développement des
services à but lucratif. Alors, je pense que c'est de tourner en rond.
Quelle que soit la solution, il y a un problème. Le point que vous
soulevez, on ne l'interprète pas de la même façon. Vous
allez me dire que vous craignez. Vous nous avez dit que vous craigniez, bon,
c'est votre droit. Avec les points que je vous ai soulevés, on pense que
la loi va être étanche. À partir de là, bien, on va
laisser la réglementation s'appliquer et on verra, mais je ne voyais
pas... Nous avons essayé de trouver la meilleure solution possible pour
tenir compte des différents objectifs que j'ai donnés tout
à l'heure.
Le Président (M. Joly): Mme la députée.
Mme Carrier-Perreault: M. le Président, quand la ministre
dit qu'un moratoire ne règle pas la question, je suis tout à fait
d'accord, sauf qu'un moratoire, à toutes fins pratiques, permet
d'arrêter une situation qu'on juge inacceptable, qu'on ne peut pas
laisser aller comme ça. Ça permet de faire un débat, parce
que le projet de loi ne règle pas et ne réglera pas non plus le
débat une fois pour toutes. En tout cas, mol, c'est dans ce
sens-là...
Mme Trépanler: Ça dépend qu'est-ce qu'on
entend comme débat. Qu'est-ce que vous entendez comme débat?
Mme Carrier-Perreault: Bien, le débat... Qu'est-ce qu'on
fait? Qu'est-ce qu'on veut comme système de garde? Comment on veut
vraiment organiser nos systèmes de garde, au Québec? Comment on
veut organiser le système de subventions par rapport aux fonds publics,
autant au niveau des exonérations financières que des subventions
directes? Mais il reste que le projet de loi, en tout cas, disons, à mon
sens, aura des failles. Ce sera à recommencer éventuellement.
C'est là-dessus... Maintenant, je vais vous dire... (15 h 30)
Mme Trépanier: M. le Président, je pourrais
peut-être répondre à ça, parce que, ça, c'est
la question.
Mme Carrier-Perreault: II y a des questions.
Mme Trépanier: Peut-être que le noeud, il est
là. En 1987, 1988, 1989, il y a eu un grand, grand, grand débat
qui a abouti à des orientations, à un énoncé de
politique, à un plan de développement et à tout ce que
nous connaissons aujourd'hui. Si vous me dites qu'un moratoire aurait servi
à refaire le débat qui a été fait durant deux,
trois ans et qui a abouti à un compromis en 1989, moi, je
considère que ce débat-là a été fait et que
nous ne le referons pas présentement. Si vous regardez les points de vue
des diverses organisations et associations que nous avons rencontrées
jeudi et aujourd'hui, les positions sont identiques à ce qu'elles
étaient en 1988.
Alors, je pense que le débat a été fait. Il y a eu
un consensus assez large, évidemment base sur des compromis de part et
d'autre. Les gens, jeudi, des organisations sans but lucratif nous ont dit ce
qu'ils souhaitaient comme régime idéal. Ce matin, les organismes
à but lucratif nous ont dit ce qu'ils souhaitaient également. Je
pense que le gouvernement a voulu choisir une situation de compromis, et c'est
avec celle-là que nous vivons.
Alors, bon, je pense que ma position est claire. Là-dessus, on ne
s'entendra pas. Mais, si votre intention était de refaire un grand
débat, avec un moratoire, ça nous, je pense, tiendrait en haleine
pendant des mois et peut-être des années pour arriver à un
autre compromis que celui sur lequel nous nous sommes entendus en 1989. Ce
n'est pas mon intention, au moment où nous nous parlons, de refaire un
débat là-dessus.
Mme Carrier-Perreault: Alors, M. le Président, moi,
personnellement, je pense qu'on essaie de corriger un problème et qu'on
apporte une solution qui peut être, en fait qui peut s'avérer pire
quasiment que le problème qu'on a à régler, dans le sens
que le jour où on aura à refaire le débat, on aura une
autre catégorie de gens, un autre groupe de monde qui viendra
s'exprimer, qui se sentira frustré, pénalisé. Ici, je
parle de la nouvelle catégorie de garderies qui seront... de services de
garde, pardon, qui seront créés par rapport à ce projet de
loi, des garderies à but lucratif non subventionnées, où
les parents n'auront pas d'exonération financière. Alors, on se
ramassera avec un groupe supplémentaire qui sera insatisfait, qui aura
des récriminations, qui
aura des demandes. À ce moment-là, on aura à
régler aussi un problème supplémentaire qui aura
été créé, en fin de compte, une situation qui aura
été créée par le genre de projet de loi qu'on a
aujourd'hui devant nous autres.
C'est mon opinion, M. le Président, et c'est dans ce
sens-là que je dis que, des fois, il vaut mieux peut-être prendre
le temps, en tout cas dans mon esprit, de faire une réflexion avant, une
réflexion importante et puis d'arrêter les choses pendant un...
Prendre un temps d'arrêt, un recul pour dire: Un instant, là!
Est-ce qu'on s'en va vers ça ou si on en recrée une autre sorte?
C'est dans ce sens-là que je tenais à m'exprimer.
Pour ce qui est de l'article comme tel, je vois qu'il semble qu'on n'est
pas non plus sur... qu'on ne partage pas nécessairement les mêmes
craintes. Moi, j'ai toujours la même. En tout cas, disons que ça
ne règle pas, que ça ne répond pas entièrement aux
questions que je me pose. Moi, en tout cas, personnellement, on pourrait passer
peut-être l'après-midi à discuter de cet article-là,
mais il faut aussi regarder les autres. Donc, moi personnellement, M. le
Président, c'est le genre d'article pour lequel je serai contre. Je vais
voter contre.
Le Président (M. Joly): Alors, sur division, si je
comprends bien.
Mme Carrier-Penreault: Voilà!
Le Président (M. Joly): Donc, article 1, sur division.
C'est bien ça?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 2.
Mme Trépanler: Alors, l'article 2. L'article 10.7 de cette
loi est modifié par le remplacement, dans les troisième et
quatrième lignes, des mots «lorsque la preuve en est exigée
par règlement pris en application de l'article 31» par les mots
«lorsque la preuve de cette approbation est exigée par
règlement».
L'article 10.7...
Le Président (M. Joly): Mme la ministre, oui.
Mme Trépanier: ...est modifié à des fins de
concordance parce que le règlement auquel il réfère n'est
plus pris en vertu de l'article 31 avec les nouvelles dispositions.
Le Président (M. Joly): Mme la députée.
Mme Carrier-Penreault: Vous comprendrez, M. le Président,
qu'on se réfère encore au règlement. «La preuve de
cette approbation est exigée par règlement.» Alors, comme
on n'a pas le règlement, je n'en discute pas plus longtemps.
Le Président (M. Joly): Donc, l'article 2, sur
division.
Mme Carrier-Penreault: Voilà! Le Président (M.
Joly): J'appelle l'article 3. Permis de service de garde
Mme Trépanier: L'article 3, M. le Président.
L'article 11 de cette loi est modifié par le remplacement du
quatrième alinéa par le suivant: «L'Office fixe le
territoire visé au troisième alinéa suivant les
critères et les méthodes qu'il détermine par
règlement.»
Alors, M. le Président, cet article modifie l'article 11 de la
Loi sur les services de garde à l'enfance qui prévoit que le
territoire sur lequel un titulaire de permis d'agence de service de garde en
milieu familial est autorisé à agir est fixé en fonction
du plan de développement établi conformément à
l'article 68.1. Or, l'article 68.1 prévoyant l'établissement du
plan de développement est abrogé par les nouvelles dispositions.
La modification vient donc prévoir que l'Office fixe le territoire pour
lequel le titulaire d'un permis d'agence de service de garde en milieu familial
est autorisé à agir suivant les critères et les
méthodes qu'il détermine par règlement.
Le Président (M. Joly): Mme la députée.
Mme Carrier-Penreault: Idem, M. le Président.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Carrier-Penreault: On parie toujours d'un règlement
qui n'est quand même pas là.
Le Président (M. Joly): Article 3, sur division.
Mme Trépanier: Mais, M. le Président... Le
Président (M. Joly): Oui.
Mme Trépanier: ...je reviendrais à l'article 2
encore pour spécifier qu'il y a eu un engagement ferme que ce
règlement soit la fidèle copie carbone de la circulaire et du
plan de développement des années antérieures. Alors, ce
que nous voulons, c'est que ça soit le plus fidèle possible pour
tenir compte du jugement. Donc, c'est quand même une certaine
garantie.
L'article 3...
Le Président (M. Joly): Article 3, sur division, Mme la
ministre.
Mme Trépanier: Sur division?
Mme Carrier-Perreault: Sur division.
Mme Trépanier: L'article 4. Cène loi des
modifiée par le remplacement des articles 17.1 à 17.3 par les
suivants: «17.1 Le titulaire d'un permis de service de garde en garderie,
en jardin d'enfants ou en halte-garderie doit soumettre à l'approbation
de l'Office: «1° les plans des locaux qu'il envisage
d'acquérir ou de louer en vue de changer définitivement l'adresse
du service de garde; «2° les plans des modifications aux locaux qui
concernent un élément prévu aux normes
d'aménagement, de chauffage ou d'éclairage
déterminées par règlement et qui sont nécessaires
lorsqu'il envisage d'augmenter le nombre maximum d'enfants qu'il peut recevoir;
«3° les plans de toutes autres modifications qu'il envisage
d'apporter aux locaux et qui concernent un élément prévu
à ces normes et des travaux d'architecture. «Ces plans doivent
être signés et scellés par un architecte.»
Donc, M. le Président, «dans les 60 jours de la
réception des plans, l'Office doit rendre sa décision. Il peut
refuser d'approuver les plans si les locaux ou les modifications, selon le cas,
ne sont pas conformes aux normes». Je m'excuse, je n'ai pas
terminé.
L'article 17.3: «Les locaux acquis ou loués et les
modifications effectuées doivent être conformes aux plans
approuvés.»
Le Président (M. Joly): Mme la députée.
Est-ce qu'il y a des explications, Mme la ministre?
Mme Trépanier: Oui. C'est que ce que je vous ai
donné, les articles 17.1 à 17.3, faisait partie de l'article. Les
commentaires. L'article 17.1 de la Loi sur les services de garde à
l'enfance prévoit l'autorisation de l'Office pour le changement de
localisation d'un service de garde en garderie, en jardin d'enfants ou en
halte-garderie ou l'augmentation du nombre maximum d'enfants que peuvent
recevoir les titulaires de permis de tels services. Il prévolt que
l'autorisation peut être refusée si l'Office estime que ces
changements ne sont pas conformes au plan de développement établi
conformément à l'article 68.1. Les articles 17.2 et 17.3 sont
concordants à cette disposition. Or, l'article 68.1 prévoyant
l'établissement du plan de développement est abrogé par
les nouvelles dispositions. Les modifications aux articles 17.1, 17.2 et 17.3
suppriment donc la nécessité de l'autorisation de
conformité au plan de développement mais maintiennent
l'approbation par l'Office des plans des nouveaux locaux ou des modifications
aux locaux.
Le Président (M. Joly): Oui. O.K. À vous.
Mme Carrier-Perreault: Alors, si je comprends bien, c'est qu'il
faut soumettre... Il faut que les plans soient soumis dès la demande
pour un permis. C'est ça? Alors, sans savoir s'ils auront ou pas...
C'est ça?
Mme Faucher: C'est en cas de modifications aux locaux. Là,
quand on parle de l'article 17.1, le titulaire d'un permis, il a
déjà son permis. C'est uniquement dans le cas où il
déménage ou bien s'il apporte des modifications à son
local. Ça ne s'applique pas à la demande de délivrance de
permis. Il a déjà le permis, à ce moment-là. (15 h
40)
Mme Carrier-Perreault: II a déjà le permis?
D'accord. Autre chose, M. le Président, c'est qu'il n'y a pas de
changement là-dessus, nécessairement, mais, comme on parle ici
aussi des jardins d'enfants, des haltes-garderies, je me... En tout cas,
j'étais un petit peu surprise. Je me disais: Probablement que la
ministre va en profiter pour mettre en vigueur les articles 4 et 5, 4 et 5 ou 5
et 6, en tout cas les deux articles sur les haltes-garderies et jardins
d'enfants qui ne sont pas en vigueur. Je sais que, l'an dernier, c'était
supposé se faire. La ministre nous avouait même, aux engagements
financiers, récemment, qu'effectivement il avait pris du retard,
l'Office avait pris du retard, en fait vous aviez pris du retard dans le
dossier des jardins et des haltes. Je me disais: Ben, coudon, peut-être
qu'à ce niveau-là on aurait pu en profiter et mettre en vigueur
ces deux articles, parce qu'on sait qu'il y en a quand même plusieurs qui
existent sur le territoire, c'est demandé depuis très longtemps
et que... Alors, je me demande: Comment ça se fait qu'on n'a pas
décidé de mettre ça en vigueur aussi, en même
temps?
Mme Trépanier: Alors, vous avez été
perspicace. Je peux vous dire que les travaux vont bon train, que la
réglementation concernant les jardins et les haltes est en voie
d'élaboration - je pourrais dire presque prête - et sera soumise
à une assemblée ultérieure des membres. Alors, on devrait
voir ça très bientôt. À la session d'automne,
probablement, qu'on pourra la voir dans les comités ici et la mettre en
vigueur.
Mme Carrier-Perreault: Si je comprends bien, ce
règlement-là, on pourra profiter d'une prépublication et
on pourra se pencher sur le règlement avant qu'il ne soit en
vigueur.
Mme Trépanier: j'ai appris, dans cette assemblée
nationale, à ne pas faire de promesse sans être bien sûre de
mon coup, mais je vais vous dire que, a priori, effectivement.
Mme Carrier-Perreault: Ça ne pourrait pas être
intégré avec le règlement...
Mme Trépanier: Non, non, c'est deux choses
complètement différentes.
Le Président (M. Joly): Article 4, adopté.
Mme Trépanier: II y a eu beaucoup, beaucoup de travaux de
faits concernant les jardins et les haltes. Ça s'en vient.
Le Président (M. Joiy): Donc, l'article 4 est
adopté. J'appelle l'article 5.
Mme Trépanier: L'article 5: L'article 18.1 de cette loi
est modifié par la suppression du paragraphe 1°.
Alors, M. le Président, cette modification supprime, comme motif
de refus de délivrer un permis, le fait que la délivrance de ce
permis n'est pas conforme au plan de développement établi en
vertu de l'article 68.1 de la Loi sur les services de garde à l'enfance.
Évidemment, maintenant, l'émission de permis n'étant plus
liée à un plan de développement...
Mme Carrier-Perreault: En fait, c'est ça. C'est que vous
n'êtes plus lié par l'article 68.1. L'article 68.1 va être
abrogé. Mais, disons que... Je comprends le but de l'article, mais j'ai
des doutes quand même par rapport au plan de développement.
Qu'est-ce qui va arriver? Comment vous allez pouvoir vous organiser? Ça,
c'est une autre histoire. Donc, vous comprendrez que, moi, je ne peux pas
adopter. C'est sur division, encore une fois, même si je comprends que
ça fait référence à 68.1. Mais, dans ce
sens-là, je ne peux pas être d'accord avec.
Le Président (M. Joly): L'article 5, sur division.
J'appelle l'article 6.
Mme Trépanier: 6. L'article 20 de cette loi est
modifié par la suppression, dans les première et deuxième
lignes du premier alinéa, des mots «pour un motif autre que celui
indiqué au paragraphe 1° de l'article 18.1».
Alors, M. le Président, l'article 20 est modifié à
des fins de concordance. La référence au motif de refus de
délivrer un permis, indiquée au paragraphe 1° de l'article
18.1 n'a plus lieu d'être puisque ce paragraphe est supprimé par
les nouvelles dispositions.
Mme Carrier-Perreault: Ça va de soi.
Le Président (M. Joly): L'article 6 est adopté.
J'appelle l'article 7.
Mme Trépanier: 7. L'article 23 de cette loi est
modifié par le remplacement, dans la deuxième ligne du paragraphe
4°, de «31» par «41.6».
Alors, l'article 23 est modifié à des fins de concordance
parce que les dispositions contenues dans l'article 31 se retrouvent
dorénavant à l'article 41.6.
Mme Carrier-Perreault: C'est ça.
Le Président (M. Joly): L'article 7 est adopté.
Mme Carrier-Perreault: Ça va bien, quand on est parti.
Le Président (M. Joly): Madame, c'est la question de
partir!
Mme Carrier-Perreault: Même si on ne s'entend pas, M. le
Président, vous voyez comme...
Le Président (M. Joly): Je m'imagine si on
s'entendait.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Carrier-Perreault: C'est ça.
Le Président (M. Joly): L'article 7 est adopté.
L'article 8 est appelé.
Mme Trépanier: L'article 8. Alors, M. le Président,
il s'agit de l'abrogation prévue, qui est nécessitée par
le regroupement des dispositions visant la contribution, l'exonération,
l'aide financière et les subventions introduites par les nouveaux
articles.
Mme Carrier-Perreault: Sur division.
Le Président (M. Joly): L'article 8 est adopté sur
division. L'article 9 est appelé.
Mme Trépanier: 9. L'article 33.1 de cette loi est
abrogé.
M. le Président, l'abrogation prévue est
nécessitée par le regroupement des dispositions visant la
contribution, l'exonération, l'aide financière et les subventions
introduites par les nouveaux articles.
(Consultation)
Mme Carrier-Perreault: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Joly): L'article 9, adopté sur
division. L'article 10 est appelé.
Mme Trépanier: M. le Président, l'article 10. Cette
modification vient préciser par l'intitulé le regroupement fait
par les nouvelles dispositions de ce qui concerne la contribution,
l'exonération, l'aide financière et les subventions.
Mme Carrier-Perreault: Ça, c'est à cause du
réaménagement où on a tout regroupé les sub-
ventions, etc.
Mme Trépanier: C'est ça.
Mme Carrier-Perreault: Pas de problème pour le titre.
Adopté.
Le Président (M. Joly): Article 10, adopté.
L'article 11 est appelé.
Contribution
Mme Trépanier: alors, m. le président, l'article
11. la modification vise la structure de la loi et introduit la sous-section 1,
contribution, dans la section iv du chapitre 2.
Le Président (M. Joly): C'est bien, bien clair.
Mme Carrier-Perreault: Réglé.
Le Président (M. Joly): L'article 11, adopté?
Adopté. J'appelle l'article 12.
Mme Trépanier: Cet article est modifié pour
préciser que la «contribution est exigée du titulaire de
l'autorité parentale ou de toute autre personne déterminée
par règlement». Cette précision existant déjà
à l'article 38 pour tous les autres services de garde, il y a lieu
qu'elle soit également prévue pour les services de garde en
milieu familial.
Mme Carrier-Perreault: Moi, j'aurais...
Mme Trépanier: je pourrais peut-être ajouter, pour
informer la députée, que cette façon de faire a toujours
été observée, mais c'était une imprécision
dans la loi. alors, c'est pour clarifier, pour préciser.
Mme Carrier-Perreault: Ça va.
Le Président (M. Joly): Article 12, adopté.
J'appelle l'article 13.
Exonération et aide financière
Mme Trépanier: Cette modification vise la structure de la
loi et introduit la sous-section 2, Exonération et aide
financière, dans la section IV du chapitre 2.
Mme Carrier-Perreault: C'est un titre de chapitre, M. le
Président. Alors, il n'y a pas de problème là-dessus.
Le Président (M. Joly): Article 13, adopté.
L'article 14 est appelé.
Mme Trépanier: Alors, considérant la restriction
prévue par le nouvel article 41.7 qui limite l'octroi de
l'exonération et de l'aide financière annuellement dans certaines
catégories de nouveaux services, cet article est modifié pour
qu'il soit clair que l'exonération ne peut être accordée si
cette restriction est applicable. Cet article est de même modifié
pour préciser que l'exonération peut être partielle ou
entière.
Mme Carrier-Perreault: Là, M. le Président, c'est
le noeud du problème, ce dont j'ai parlé longuement tantôt.
Là, on vient de toucher les règles concernant
l'exonération financière et ce sera défini par
règlement. C'est ça qui est la nouveauté, à toutes
fins pratiques. C'est une des nouveautés, en tout cas, de ce projet de
loi. C'est sûr que je vais être contre, M. le Président,
c'est évident. Par ailleurs, je voudrais demander... j'aurais
peut-être une couple de clarifications à demander. On sait qu'il y
a un règlement qui était en prépublication depuis le 22
avril. Ce règlement-là, finalement, découlait, bon, si je
me rappelle bien, des articles 38, 40, 41.2 et autres. Alors, là, on est
dans 40, on est à l'article 40. On voit qu'il y a des changements qui
vont arriver. Le règlement qui est en prépublication
présentement devra donc, lui aussi, faire l'objet de modifications.
Comment est-ce que ça va fonctionner?
Mme Marcotte: On a regardé la portée du
règlement, du projet de règlement tel qu'il est
rédigé, et il n'y a pas de problème d'application comme
tel, parce que le règlement sur l'exonération financière
vient fixer les règles de partage, de distribution des subventions et
les conditions d'éligibilité en fonction de certains
critères mais aussi en fonction de la loi. Donc, il n'y a pas à
modifier comme tel le projet de règlement sur l'exonération
financière. On peut peut-être vérifier avec Me Faucher pour
confirmer mais, d'après moi, tout est correct. (15 h 50)
Mme Faucher: Non, parce que c'est lié. La restriction qui
est faite la est liée au nouvel article 41.7 qui parle des nouveaux
services. Alors, une fois le nouveau service faisant partie de ce plan de
financement là, c'est le règlement sur l'exonération
financière qui va s'appliquer. Il n'y a pas de changement au niveau du
règlement comme tel. Le seul changement, c'est qu'on vient dire que
l'exonération est payable, mais sous réserve que, dans les
nouveaux services qui ne pourront pas avoir l'exonération, elle ne
pourra pas l'être. C'est ça que ça vient dire à
l'article 40.
Mme Trépanier: Mais les règles de financement sont
établies par le règlement d'exonération et d'aide
financière qui est en prépublication présentement. Le 45
jours est terminé. Il sera mis en vigueur très bientôt. Ce
seront ces règles-là, ce règlement-là qui
s'appliquera pour le plan de développement et les prochains plans
de développement.
Mme Carrier-Perreault: Si je comprends bien, c'est que le
règlement qui est là, c'est pour les services réguliers,
comme on les connaît à venir jusqu'à date. Pour les
nouveaux services, selon 41.7 - évidemment, c'est un article qui
n'existait pas dans la loi antérieurement - ce sera un nouveau
règlement.
Mme Faucher: Non, c'est le même règlement qui est
applicable.
Mme Trépanier: Non, non, non, c'est ça. Je pense
que vous n'avez pas compris.
Mme Carrier-Perreault: J'aimerais qu'on m'explique,
là.
Mme Trépanier: Le règlement d'aide
financière et d'exonération est le même règlement
pour tous les services de garde qui auront droit à de
l'exonération financière, anciens et nouveaux, qui
s'Inséreront dans un plan de développement. Mais les autres
services de garde, que vous appelez nouveaux, n'auront pas accès aux
subventions ou à l'exonération. Donc, ça ne s'applique pas
ici. Ici, il fallait faire le point pour faire la différence entre les
services qui auront droit à une exonération financière et
les services qui, selon leur libre choix, décideront de demander un
permis sans exonération financière. Mais la règle de
financement sera la même pour tout le monde.
Mme Carrier-Perreault: D'accord. C'est que le règlement
sur l'exonération ne s'appliquera pas à ces services-là
puisqu'ils n'y auront pas droit.
Mme Trépanier: Puisqu'ils ne seront pas dans le plan de
développement. Alors, il va y en avoir - 28 % du plan de
développement - qui vont être des services de garde à but
lucratif, quand même. C'est ça, annuellement, là. D'une
année à l'autre, ceux qui auront reçu un permis et qui
pourront s'inscrire dans le plan de développement des années
ultérieures auront droit, à ce moment-là, à
l'exonération financière également. Mme Faucher?
Mme Faucher: II y a un règlement, qui est celui de
l'Office, qui est le règlement de l'exonération et il y a le
règlement, qui est celui du gouvernement, qui vient dire quels services
auront droit aux subventions et à l'exonération. Donc, une fois
le règlement du gouvernement appliqué, le règlement de
l'Office est applicable.
Le Président (M. Joly): Ça, ça veut dire
que...
Mme Carrier-Perreault: M. le Président...
Le Président (M. Joly): Mme la députée, s'il
vous plaît.
Mme Carrier-Perreault: Quand on regarde l'article 40, on dit: en
«3° une commission scolaire qui fournit un service de garde en milieu
scolaire». Quand on parle d'une commission scolaire qui fournit un
service de garde en milieu scolaire, on parle vraiment d'un service de garde
SBL, comme on connaît, parce qu'il pourrait aussi arriver... Ça
veut dire que c'est géré, si on veut, par la commission scolaire.
Est-ce que c'est possible, par ailleurs, qu'il puisse arriver qu'une commission
scolaire, par exemple, qui est en décroissance, qui a des locaux dans
une école à fournir, mais qui ne veut pas s'en occuper et qui...
Bon, quelqu'un qui décide de louer, mettons, par exemple, un local
à la commission scolaire, d'ouvrir une garderie à but lucratif,
est-ce que ça pourrait être possible, si on n'ajoute pas que c'est
géré par la commission scolaire?
Mme Marcotte: Quand on parle, dans la loi, quand on se
réfère, dans la loi, à une commission scolaire qui fournit
un service de garde en milieu scolaire, on se réfère aux services
de garde qui sont offerts par la commission scolaire à sa
clientèle même et ce sont des services qui relèvent
directement de la commission scolaire, donc qui ne sont pas une corporation
autre que celle de la commission scolaire. Ce ne sont pas des corporations
autonomes. Si une commission scolaire veut offrir des services à une
clientèle autre que sa clientèle régulière, elle
doit détenir un permis de service de garde en garderie, ce qu'elle a le
droit de faire, et une commission scolaire a aussi le droit de louer des locaux
à une corporation qui peut être ou sans but lucratif ou à
but lucratif, mais ici, dans cet article de loi là, on se
réfère vraiment aux enfants qui sont gardés avant et
après les heures de classe. Donc, le type de service de garde, il
s'appelle comme ça: service de garde en milieu scolaire. On parle de la
clientèle d'âge scolaire qui est Inscrite à l'école
et d'un service qui relève de la commission scolaire. Donc, la notion de
corporation - but lucratif, sans but lucratif - ne s'applique pas ici parce que
c'est la commission scolaire qui offre le service et elle offre le service sans
avoir à détenir un permis. La loi prévoit qu'elle peut
offrir ces services-là sans détenir un permis et c'est à
cette clientèle-là qu'on se réfère ici.
Le Président (M. Joly): Donc, pas assujettie aux
normes.
Une voix: Sauf qu'il y a des normes au niveau des places...
Mme Marcotte: Si on parle au niveau du développement,
quand on parle au niveau
du développement, il faudra voir, effectivement, quelles seront
les normes que le gouvernement fixera pour le développement par rapport
au nombre de places qu'il va allouer, mais ça ne fait pas
référence à la notion de but lucratif ici, mais pas du
tout.
Mme Carrier-Perreault: Bien, c'est parce que je pose la question.
Si on dit que c'est la commission scolaire qui fournit, parce que vous marquez
«qui fournit un service», ça veut dire que le service est
aussi géré par la commission scolaire.
Mme Marcotte: Oui, automatiquement.
Mme Carrier-Perreault: C'est automatique, ça.
Mme Marcotte: Oui. On le retrouve ailleurs dans d'autres
dispositions de la loi où, finalement, on dit qu'une commission scolaire
peut offrir des services de garde en milieu scolaire à sa
clientèle. Je ne me souviens pas quel article qui... C'est 32, je
pense.
Mme Faucher: C'est la définition de 32, puis la
définition du service de garde en milieu scolaire.
Mme Carrier-Perreault: Non. C'est parce que, voyez-vous, au
niveau des commissions scolaires, il y avait toutes sottes de problèmes
qui se passaient. Il y a toutes sortes de possibilités, maintenant,
d'ouverture de faites aux commissions scolaires pour essayer de combler,
là, de pallier à certains besoins au point de vue financier.
Alors, c'est très possible que des commissions scolaires puissent,
à toutes fins pratiques, louer des locaux à des gens.
Mme Marcotte: Ah! bien, ça se fait déjà,
ça.
Mme Carrier-Perreault: oui. les louer, bon, à un
privé, par exemple, quelqu'un qui décide d'ouvrir un... bien,
à ce mnment-là, vous dites que cet article-là ne
s'appliquerait pas.
Mme Marcotte: Bien, c'est-à-dire qu'elle va les louer
à quelqu'un qui va détenir un permis et les exigences vont
s'appliquer au détenteur de permis. Ici, on se réfère
à la commission scolaire. Donc, la commission scolaire, elle n'est pas
titulaire d'un permis, elle n'a pas besoin de détenir un permis pour
faire de la garde d'enfants d'âge scolaire. Elle a besoin de
détenir un permis si elle veut faire de la garde en garderie, donc
recevoir une clientèle autre que la sienne. Il n'y a rien qui
empêche une commission scolaire de louer des locaux excédentaires
à une corporation quelconque, mais, à ce moment-là, c'est
la corporation quelconque qui devra obtenir un permis de l'Office et qui va
rentrer dans les autres normes, dans les règles, comme toute autre
corporation.
Une voix: C'est que la personne juridique, c'est la commission
scolaire.
Mme Carrier-Perreault: Pour être sûr qu'on s'est bien
compris, c'est juste une précision, là. C'est vraiment
très clair, d'après votre article, d'après ce que vous me
dites, que c'est la commission scolaire qui, comme la personne juridique,
demande un permis pour gérer quand on regarde cet article-là.
Ça ne pourrait pas être un parent qui décide de partir une
garderie. (16 heures)
Mme Marcotte: Non. Dans l'interprétation que l'Office
donne de la loi, c'est cette interprétation-là. Ça ne veut
pas dire que certains ne contestent pas cette interprétation-là,
dans le moment; entre autres, la CEPGM donne une interprétation autre.
Mais, depuis l'avènement de la loi, en 1979, l'Office et le
ministère de l'Éducation ont toujours donné cette
interprétation-là, que les services et le personnel qui y
travaille doivent relever de la commission scolaire et du personnel de la
commission scolaire.
Mme Carrier-Perreault: À ce moment-là, est-ce que
ce ne serait pas préférable de le clarifier une fois pour toutes,
en même temps, puisqu'on est dans l'article?
Mme Marcotte: On va laisser répondre le juridique; c'est
une cause pendante.
Mme Faucher: Pas pendant qu'il y a une cause pendante.
Mme Carrier-Perreault: Ah! il y a une cause pendante.
Mme Marcotte: C'est ça.
Mme Carrier-Perreault: C'est quelle cause, présentement?
Est-ce que je peux avoir quand même certaines...
Mme Marcotte: C'est la Commission des écoles protestantes
du Grand Montréal versus l'Office et le ministère de
l'Éducation.
Mme Carrier-Perreault: Le litige, c'est au sujet de...
Mme Marcotte: C'est sur l'interprétation de l'article.
Mme Carrier-Perreault: Alors, ils se posent à peu
près le même genre de questions que ce qu'on est en train de vous
poser présentement.
Mme Marcotte: C'est plus large que ça.
Mme Faucher: Oui, c'est plus large que cet article-là en
particulier. C'est sur le rôle de la commission scolaire par rapport au
service de garde en milieu scolaire. C'est ça que ça met en
cause.
Mme Carrler-Perreault: Est-ce que je peux savoir depuis combien
de temps c'est devant les tribunaux? Est-ce que ça fait...
Mme Marcotte: Ça fait au moins une année. Ça
a commencé...
Mme Faucher: II y a des discussions qui...
Mme Marcotte: De mémoire, ça fait quand
même...
Mme Faucher: ...ont eu lieu avant. Je n'ai pas la date exacte de
la...
Mme Marcotte: En tout cas, à la même période
l'an passé, c'était commencé.
(Consultation)
Mme Carrier-Perreault: Voyez-vous, quand on lit l'article comme
il faut, l'article 40, on dit: «Sous réserve de la restriction
prévue en application de l'article 41.7, l'Office peut, dans les cas et
suivant les conditions, les circonstances et les modalités qu'il
détermine par règlement, exonérer partiellement ou
entièrement une personne qui en fait la demande du paiement d'une
contribution exigée d'elle en vertu de l'article 38 ou 39». On dit
bien «une personne qui en fait la demande», et on se
réfère, à 3°, à «une commission scolaire
qui fournit un service de garde en milieu scolaire».
Quelqu'un, par exemple un parent, dit: Moi, mon enfant est gardé
à l'école; il y a un service de garde à l'école, et
je fais la demande dans le sens d'avoir une exonération
financière. Si cette corporation-là, qui a ouvert une garderie ou
un service de garde dans la commission scolaire, est privée, une
corporation privée qui a loué un local, etc., et que, vous
autres, vous ne la reconnaissez pas au plan de développement, comment on
va arriver à expliquer à cette personne-là qu'elle n'a pas
droit à l'exonération financière?
Le Président (M. Joly): Excusez-moi, je voudrais juste
faire, peut-être, une petite remarque ici. Quand on se
réfère à notre code de procédure, à
l'article 35, on nous incite un peu à la prudence quand on parle
«d'une affaire qui est devant les tribunaux ou un organisme quasi
judiciaire, ou qui fait l'objet d'une enquête, si les paroles
prononcées peuvent porter préjudice à qui que ce
soit». Alors, il faudrait peut-être juste faire attention de ne pas
aller trop loin dans ce qu'on peut avancer.
Mme Carrier-Perreault: Je n'étais pas là-dessus, M.
le Président. Je pense que j'étais vraiment collée
à l'article.
Mme Marcotte: C'est parce que, l'exemple que vous nous donnez, il
en existe des cas, dans le moment. Il y a plusieurs garderies, surtout dans la
région de Montréal, qui ont des permis de garde en garderie en
bonne et due forme, sans but lucratif, majoritaires de parents, ou qui
pourraient être à but lucratif, qui utilisent dans le moment des
locaux excédentaires des écoles. Sauf qu'à ce
moment-là les négociations, les échanges ou les
règles d'application des circulaires ne se font pas avec la commission
scolaire, dans ces cas-là; ils se font avec la corporation même.
Donc, quand une corporation décide de s'installer dans une commission
scolaire parce que la commission scolaire lui loue des locaux
excédentaires, elle n'est pas dans la condition de cet
article-là, elle est dans la condition des articles 41.1 ou 41.2.
Mme Trépanier: Ici, ça touche les services de garde
en milieu scolaire...
Une voix: C'est ça.
Mme Trépanier: ...leur clientèle à eux,
alors ceux qui fréquentent l'école et qui fréquentent les
services de garde en milieu scolaire après. ça ne touche pas du
tout...
Mme Carrier-Perreault: C'est parce qu'on parle de services de
garde qui ne s'occupent pas de la même clientèle d'âge.
Mme Trépanier: Exactement.
Mme Carrier-Perreault: Mais ça ne pourrait pas arriver,
mettons, que la commission scolaire décide qu'elle ne s'occupe pas de
ça.
Mme Trépanier: Non, parce que ce n'est pas la même
personne qui est propriétaire... C'est ça. Pour que ça
s'applique, il faudrait qu'elle détienne un permis de garde en garderie,
la commission scolaire, et ça n'existe pas, ça. Il y a des
services de garde en milieu scolaire qui sont gérés par les
commissions scolaires. Ça, ça fait référence
à ça, ici. Et, quand la commission scolaire décide de
louer un local pour toute autre activité ou pour qu'il soit le lieu d'un
service de garde, alors, à ce moment-là, elle loue le local
à une corporation autonome qui, elle, détient un permis de
service de garde.
Mme Carrier-Perreault: Mais cette corporation autonome
là... Quand on parle d'une corporation autonome qui loue des locaux,
là, dans
le moment, on fait référence à des enfants de 0
à 5 ans.
Mme Trépanier: C'est ça. Mme Carrier-Perreault:
O.K.
Mme Trépanier: Et ce n'est pas les mêmes enfants qui
vont...
Mme Carrier-Perreault: Pardon? Je m'excuse.
Mme Trépanier: ça pourrait être 0 à 12
ans aussi. mais ce point-là ne touche pas du tout la corporation, la
garderie sans but lucratif ou la garderie à but lucratif qui a
loué des locaux dans la commission scolaire.
Mme Carrier-Perreault: De toute façon, disons que je
pensais qu'il y avait moyen de clarifier certaines choses. On me dit que ce
n'est pas possible, étant donné les circonstances. Mais il reste
que, pour ce qui est du reste, on parle toujours du même
règlement. On n'ira pas plus loin sur les possibilités de
réajuster, étant donné les circonstances, comme je vous le
disais, mais il reste que, sur le fond de l'article comme tel, on se
réfère encore au règlement et, moi, je suis contre cet
article-là. Donc, c'est sur division.
Le Président (M. Philibert): Surdivision? Mme
Carrier-Perreault: Oui.
Le Président (M. Philibert): L'article 14 est
adopté sur division. J'appelle maintenant l'article 15.
Mme Trépanier: M. le Président, à l'article
15, j'ai un amendement à vous suggérer. On peut le distribuer.
Alors, l'article 15 amendé serait: Remplacer l'article 41,
proposé par l'article 15 du projet de loi, par le suivant: «En cas
d'exonération et suivant les conditions et modalités qu'il
détermine par règlement, l'Office verse une aide
financière dont le montant est égal au montant de
l'exonération à celui qui pouvait exiger la contribution, sauf
s'il s'agit d'un service de garde en milieu familial, auquel cas il la verse au
titulaire de permis d'agence pour le compte de la personne qui pouvait exiger
cette contribution.»
Pardon, M. le Président? Alors, on me signale que c'est seulement
un changement de virgule.
Le Président (M. Philibert): Oui, oui. C'est ça,
je...
Mme Trépanier: Alors, je pense qu'on n'aura pas de
problème sur le fond... (16 h 10)
Le Président (M. Philibert): Alors...
Mme Carrier-Perreault: Oui, on va avoir des problèmes sur
le fond.
Mme Trépanier: ...quoique les virgules soient très
importantes.
Le Président (M. Philibert): Pouvez-vous nous situer la
virgule, pour être sûr qu'on identifie la bonne?
Mme Trépanier: Bon. M. le Président, l'amendement
enlève la virgule après le mot «exonération»
et en ajoute une après le mot «contribution», et
déplace la virgule d'après à avant «auquel
cas».
Le Président (M. Philibert): Alors, Mme la
députée des Chutes-de-la-Chaudière, vous avez compris la
subtilité du déplacement des virgules?
Mme Carrier-Perreault: C'est effectivement très subtil,
mais j'ai saisi.
Le Président (M. Philibert): Alors, vous avez... Alors,
Mme la ministre.
Mme Trépanier: Si vous voulez me donner un instant. Alors,
M. le Président, comme le sens de l'article n'est pas changé, il
vient modifier, à des fins de concordance, pour que le lien entre
l'exonération accordée et l'aide financière versée
soit encore plus clair.
Le Président (M. Philibert): Mme la députée
des Chutes-de-la-Chaudière, est-ce qu'on vous a convaincue?
Mme Carrier-Perreault: Du bien-fondé de changer les
virgules? Si c'est ça, M. le Président, pour ce qui est de
l'amendement, je n'ai pas de problème. Mais, sur l'article, par exemple,
parce qu'on va revenir à l'article...
Le Président (M. Philibert): Bon. Alors, est-ce que
l'amendement est adopté?
Mme Carrier-Perreault: Oui. L'amendement, aucun problème,
M. le Président.
Le Président (M. Philibert): Bon, alors... Mme
Trépanier: Les virgules sont adoptées?
Mme Carrier-Perreault: Les virgules sont adoptées.
Le Président (M. Philibert): Sur la belle
unanimité. Alors, maintenant, j'appelle l'article 15 amendé.
Mme Trépanier: Alors, ce que je disais tout
à l'heure, M. le Président, c'est que cet article a
été modifié pour des fins de concordance, pour que le lien
entre l'exonération accordée et l'aide financière
versée soit encore plus clair.
(Consultation)
Mme Trépanier: O.K. Peut-être pour clarifier tout
ça, ici, on se réfère au règlement
d'exonération et non pas au règlement à être
déposé éventuellement. On parle du règlement
d'exonération de l'Office, là. Et c'est une question de
rédaction, pour être plus clair, mais ça ne change rien. Si
vous voulez avoir plus de spécifications, je peux demander à Me
Faucher.
Mme Faucher: C'est parce que, à l'article... Le
Président (M. Philibert): Me Faucher.
Mme Faucher: À l'article 40, on énumère tous
les services dans lesquels les parents peuvent recevoir de
l'exonération. Alors, pour éviter de
réénumérer tous ces services-là à l'article
41, la rédaction a été remaniée pour être
plus conforme à ce qu'on retrouve dans les lois. Le sens est exactement
le même que ce qui était à l'ancien article 41.
Mme Trépanier: À deux virgules près.
Le Président (M. Philibert): Si je comprends bien, Mme la
députée des Chutes-de-la-Chaudiè-re, vous êtes en
consultation.
Mme Carrier-Perreault: Exactement, M. le Président. Vous
avez bien compris.
(Consultation)
Le Président (M. Philibert): Mme la députée
des Chutes-de-la-Chaudière.
Mme Carrier-Perreault: C'est qu'on voit «en cas
d'exonération»; ça, ça fait référence
au règlement qui est déjà publié. Oui, c'est
ça. Quand on regarde l'article, on dit «et suivant». Il y a
un «et», ici, puis c'est pour ça que, moi, ça me
donnait comme s'il y avait deux réglementations, parce qu'on nous dit:
«En cas d'exonération - ça, c'est selon le règlement
qui est existant - et suivant les conditions et modalités qu'il
détermine par règlement».
Mme Marcotte: On parle du règlement de l'Office, ici, et
non pas du règlement du gouvernement qui fixera les modalités de
répartition des subventions aux nouveaux services. Ici, on se
réfère vraiment au règlement, au projet de
règlement qui est actuellement en prépublication et qui s'appelle
«Règlement sur l'exonération et l'aide financière
pour enfant en service de garde».
Mme Carrier-Perreault: Ah bon! C'était le
«et»; je pensais qu'il portait à confusion, parce que c'est
comme s'il y avait eu deux réglementations, là. C'est comme si on
faisait référence aux deux règlements.
Mme Faucher: Non. C'est une opération en deux
étapes. Le parent est exonéré; t'aide financière
est versée. Alors, il y a comme deux étapes, mais ces deux
étapes-là sont dans le règlement en prépublication.
C'est que, selon les revenus du parent, ensuite, l'aide financière est
versée selon les modalités qui sont dans le règlement.
C'est ça. C'est tout simplement ça que ça dit.
Le Président (M. Philibert): Oui.
Mme Carrier-Perreault: C'est beau, M. le Président.
Le Président (M. Philibert): Adopté? Mme
Carrier-Perreault: Oui.
Le Président (M. Philibert): L'article 15 est
adopté tel qu'amendé. J'appelle maintenant l'article 16.
Mme Trépanier: M. le Président, cette modification
à l'article 16 vient préciser et clarifier qu'une aide
financière versée sans droit doit être remboursée
à l'Office par celui à qui elle a été
versée, par celui pour le compte duquel elle l'a été ou
par la personne exonérée.
M. le Président, c'est seulement pour venir préciser la
loi actuelle qui pourrait laisser place à interprétation.
Mme Carrier-Perreault: En fait, c'était déjà
inscrit dans la loi actuelle que la personne...
Mme Trépanier: C'est ça.
Mme Carrier-Perreault: ...devait rembourser, si elle n'avait pas
droit.
Quand on regarde dans l'ancien 41.2, il y a un paragraphe qui dit:
«L'Office peut, par règlement, prévoir les cas, les
circonstances, les conditions et les modalités - il y en avait aussi,
des choses qui se réglaient par règlement, je vois ça -
suivant lesquels une somme due peut être déduite de tout versement
d'aide financière à venir.» Bon! Est-ce que ce
règlement-là existe quelque part ou si c'est la circulaire?
Mme Marcotte: C'est le règlement d'exonération
financière; c'est toujours le même.
Mme Carrier-Perreault: Ah! C'est le même auquel on fait
référence?
Mme Marcotte: Oui.
Mme Carrier-Perreault: Parfait! Alors, il est récent.
Avant, c'était quoi? C'était une circulaire?
Mme Marcotte: C'est ça.
Mme Carrier-Perreault: Est-ce que je dois déduire que tout
ce qu'il y avait comme circulaires à l'Office deviendra
règlement?
Mme Marcotte: II faudrait éventuellement que... Dans le
fond, la loi prévoit que toutes les normes, conditions que l'Office peut
établir devraient être établies sous forme
réglementaire, sauf qu'il y a un ensemble de secteurs qui sont
prévus au niveau de la réglementation qui ont obligé
l'Office, au cours des années, à fonctionner par d'autres moyens,
sinon ça aurait été complètement
opérationnel. Mais, effectivement, l'argent qui est actuellement
distribué sur la base des circulaires de financement, ça devra
éventuellement, et le plus rapidement possible, être fait sous
forme de règlement. C'est la forme légale qui a été
prévue dans la loi. Il y a un ensemble de pouvoirs réglementaires
qui est prévu dans la loi.
Mme Carrier-Perreault: C'est peut-être ce que le juge
Barbeau reconnaissait dans son jugement quand il disait que l'Office avait
donné pour 600 000 000 $.
Mme Marcotte: Oui, oui.
Mme Trépanier: M. le Président, je pourrais
peut-être, juste pour compléter l'information... Tout était
par circulaire, les divers règlements qui sont en circulation
présentement. Il y a le règlement d'exonération
financière qui est en prépublication, c'est presque
terminé; il y a un règlement sur les garderies; il y en a un sur
les agences en milieu familial qui est aussi en prépublication; il y en
a un sur la formation du personnel; il y en a un sur les médicaments,
qui est en prépublication, exactement. Donc, dans les prochains mois,
tous ces règlements-là seront mis en vigueur. Et il reste celui
sur les haltes et les jardins dont je vous parlais tout à l'heure et
qui, éventuellement, dans les prochains mois, verra le jour
également.
Mme Carrier-Perreault: Celui qu'on n'a pas et qu'on a
déjà sans le voir.
Mme Trépanier: C'est-à-dire que ce
règlement-là n'est pas du même ordre.
Mme Carrier-Perreault: C'est vrai.
Mme Trépanier: Ce règlement-là, dont vous
parlez, n'est pas du même ordre. Lui sera directement du gouvernement,
tandis que les autres sont des règlements de l'Office, adoptés
par le gouvernement.
Mme Carrier-Perreault: Où les gens pourront...
Mme Trépanier: Oui, il y aura prépublication,
etc.
Le Président (M. Joly): Article 16, adopté. Mme
Carrier-Perreault: Article 17?
Le Président (M. Joly): Excusez, madame. Alors, l'article
17 est appelé.
Mme Trépanier: L'article 17. Cette modification vient
préciser et clarifier qu'une personne qui se croit lésée
par une décision concernant l'exonération d'un paiement de
contribution ou une personne qui se croit lésée par une
décision concernant le versement d'une aide financière peut
demander à l'Office de réviser sa décision.
M. le Président, c'est encore une précision dans le
même sens qu'à l'article 16, où on ne veut pas créer
d'ambiguïté. Alors, pour sécuriser et le parent et le
service de garde, on a voulu préciser.
Mme Carrier-Perreault: C'est beau. Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. Donc, l'article 18
est appelé. (16 h 20)
Subventions
Mme Trépanier: M. le Président, si vous me
permettez, je vais demander... Il y a un amendement à l'article 18. Je
vais demander à Me Faucher, si vous me le permettez, de le... C'est un
amendement beaucoup plus compliqué que les deux virgules de tout
à l'heure. Alors, je vais demander à Me Faucher, qui a
participé à la rédaction, de l'expliquer, s'il vous
plaît.
Le Président (M. Joly): Me Faucher.
Mme Faucher: Merci. Bon, alors, dans le texte proposé par
le projet, on lisait: «Dans chacune des catégories qui suivent:
1° les nouveaux services». Alors, au niveau rédaction, une
catégorie «nouveaux services», ça accrochait aux
plans rédactionnel et linguistique. Alors, il valait mieux lire:
«Dans chacune des catégories qui suivent - les quatre types de
services qui étaient déjà énumérés -
le gouvernement fixe et répartit...» Et c'est à cet
alinéa qu'on retrouve les nouveaux services et agences. Alors, il n'y a
pas de changement de sens; c'est pour corriger ('enumeration de
catégories de nouveaux services et aussi pour corriger la
phraséologie, au niveau linguistique, du deuxième alinéa,
qui commençait en disant: «Pour l'application du premier
alinéa,
un service ou...» Alors, pour clarifier la règle, c'est:
«Un service [...] est considéré [...] en raison de
l'application du présent article». C'est uniquement des
accommodements ou des améliorations au niveau rédactionnel,
linguistique. L'essence demeure la même, c'est d'expliquer...
Mme Carrier-Perreault: Disons, M. le Président, que je
remarque qu'on est rendu à 41.7. On a comme passé par-dessus
41.6.
Le Président (M. Joly): Ça fait partie de l'article
18.
Mme Carrier-Perreault: C'est pour ça? O.K. Alors, c'est la
deuxième partie qui est amendée.
Mme Trépanier: Alors, M. le Président, la
modification à l'article 18 introduit d'abord la sous-section 3,
Subventions.
Le nouvel article 41.6 inséré par cette modification
reprend les éléments contenus à l'article 31 de la Loi sur
les services de garde à l'enfance, abrogé par les nouvelles
dispositions, aux fins de les regrouper dans la présente section. Les
modifications complètent toutefois ces dispositions de l'article 31.
Ainsi, le nouvel article 41.6 prévoit l'octroi de subventions au
requérant d'un permis de service de garde en garderie, au
requérant d'un permis d'agence de service de garde en milieu familial.
De même, il prévoit l'accord de subventions en plus de permettre
ou d'encourager le développement ou l'amélioration de la
qualité du service de garde à l'enfance ou la réponse
à des besoins spécifiques de garde.
L'article 41.6 reprend également les éléments
contenus à l'article 33.1 de la Loi sur les services de garde à
l'enfance. Ainsi, il prévoit l'accord de subventions à une
commission scolaire qui envisage d'instaurer ou qui offre un service de garde
en milieu scolaire.
L'article 41.6 spécifie enfin que les subventions prévues
ne peuvent être accordées si la restriction introduite par le
nouvel article 41.7 est applicable, à savoir un nombre de places
fixé annuellement par le gouvernement aux fins des subventions dans
certaines catégories de nouveaux services.
L'article 41.7 inséré par cette modification vient
prévoir que le gouvernement fixe et répartit annuellement,
suivant les critères, méthodes et normes qu'il détermine
par règlement, un nombre de places pour lesquelles une
exonération, une aide financière et des subventions peuvent
être accordées par l'Office dans chacune des catégories qui
suivent: les nouveaux services de garde en garderie offerts par un titulaire
visé aux paragraphes 1° à 4° de l'article 4; les nouveaux
services de garde en garderie offerts par un titulaire visé au
paragraphe 5° de l'article 4; les nouvelles agences de services de garde en
milieu familial; les nouveaux services de garde en milieu scolaire.
Ce nouvel article prévoit également qu'un service ou une
agence est considéré comme nouveau tant qu'une
exonération, une aide financière ou une subvention n'ont pas
été accordées à son égard, autrement dit,
tant qu'ils ne se sont pas insérés dans le plan de
développement.
Mme Carrier-Perreault: Cet article-là, évidemment,
n'existait pas. 41.6 et 41.7, ce n'était pas dans la loi actuelle,
jusqu'à ce que celle-ci soit adoptée. Quand on regarde à
41.6, par exemple, on dit: «...l'Office peut accorder des subventions,
dans les cas et suivant les conditions, circonstances et modalités
déterminés par règlement». Quand on dit «peut
accorder des subventions», à ce moment-là, on ouvre la
porte, vraiment, à l'ensemble des subventions.
Le Président (M. Joly): Mme Faucher, allez- y!
Mme Faucher: C'est que cet article-là existait. C'est
l'ancien article 31. Il est tout simplement repris à 41.6, mais la
même formulation existait à l'article 31. Là-dessus il n'y
a pas de changement.
Mme Carrier-Perreault: Le changement, c'est que tout ça va
être décidé par règlement.
Mme Faucher: Comme l'article 31 actuel, ou l'ancien article 31,
le prévoyait.
Mme Carrier-Perreault: Par rapport à 41.6, je pense qu'il
y a eu des commentaires qui ont été apportés par les
différents groupes, entre autres ceux de la Coalition qu'on a
rencontrée l'autre soir, qui aurait préféré des
choses; d'autres auraient... Je pense qu'on sait à peu près
pourquoi il est libellé comme ça. Je pense que c'est très
clair. On sait où on s'entend, où on ne s'entend pas.
Mme Trépanier: Les zones grises sont claires.
Mme Carrier-Perreault: Les zones grises sont claires. Enfin,
c'est clair qu'on a des zones grises. Mais il reste que c'est toujours la
même chose. Par rapport à 41.6, on se réfère, encore
une fois, à ce règlement-là. Vous avez beau nous dire que
ce sera les circulaires, mais, comment vous allez faire pour appliquer ces
règles-là, en fait, là, c'est vraiment une zone grise dont
on ne sait rien présentement. Alors, moi, pour ces raisons-là,
c'est bien évident que je vais être contre l'article 41.6 tel que
libellé.
Ici, il y a quand même un ajout par rapport à l'article 31.
Vous avez ajouté: «1° au requérant ou au
titulaire». Avant, c'était «au titulaire» partout et
là, ici, vous mettez «au requérant».
Pourquoi?
Mme Trépanier: C'est pour ' clarifier au niveau des
subventions d'implantation qui sont déjà données à
ces requérants-là. Ce n'était pas comme tel dans l'article
31, mais c'est rajouté. Ça n'a pas de lien avec le reste, mais
c'est pour préciser la loi à ce sujet-là.
Mme Carrier-Perreault: Vous la précisez uniquement dans le
cas du 1°?
Mme Faucher: C'est qu'il y a des subventions d'implantation qui
sont données actuellement à des requérants de permis, mais
la loi ne le spécifiait pas comme tel. Alors, là, on vient
spécifier clairement que l'Office peut donner des subventions au
requérant ou au titulaire du permis; ou/et.
Mme Carrier-Perreault: Ça se fait présentement
quand on... À quel moment? Je m'excuse. (16 h 30)
Mme Marcotte: C'est les subventions d'implantation dont on a
discuté, entre autres, aux engagements financiers. Donc, il y a des
subventions d'implantation qui sont données. Ces subventions-là
sont données à des requérants, en fait, et, comme Me
Faucher l'a dit, dans la loi, telle qu'elle est libellée actuellement,
on ne précise pas toutes ces catégories. Dans le fond, ce qu'on a
voulu, c'est prévoir que la loi soit claire, que l'Office peut,
effectivement, subventionner dans toutes ces circonstances-là, entre
autres par les subventions aux regroupements qu'on accorde chaque année
pour faciliter, si on veut, l'information aux services de garde, les
subventions à la garde estivale. Il n'y avait rien de
spécifié dans la loi qui rendait claire, si on veut, la
possibilité pour l'Office de donner des subventions à ces
organismes-là. Donc, c'est ce à quoi on se réfère
quand on dit que la modification vient confirmer que l'Office, dans le fond, de
façon plus claire, peut donner des subventions dans ces cas-là.
On pense aux subventions d'implantation pour les garderies sans but lucratif,
entre autres. Donc, ça se fait déjà; on donne
déjà des subventions, effectivement. Et ce qu'on vient faire,
dans le fond, c'est préciser mieux dans la loi le pouvoir de l'Office de
donner ces subventions-là.
Mme Carrier-Perreault: je sais qu'on en a discuté aux
engagements financiers, qu'il y avait des subventions qui étaient
allouées à des gens qui vont ouvrir à telle date, par
exemple...
Mme Marcotte: C'est ça.
Mme Carrier-Perreault: ...en tout cas, et on sait qu'il y en a
qui sont subventionnés. En fait, c'est prévu jusqu'en 1993-1994.
Mais il reste que, dans mon esprit, il m'apparaissait quand même clair
que la subvention était donnée à partir du moment
où il y avait un permis d'émis. Et, moi, en tout cas...
Mme Marcotte: La personne fait la demande.
Mme Carrier-Perreault: C'est qu'on accepte la demande de
permis...
Mme Marcotte: C'est ça.
Mme Carrier-Perreault: ...et, à partir du moment où
on dit oui, qu'on accepte la demande de permis, ça veut dire que la
personne qui reçoit la subvention, moi, dans ma tête, c'est
quelqu'un qui a un permis puisqu'on vient de...
Mme Marcotte: Non, celle qui est admissible pour obtenir un
permis. La personne aura son permis le jour où elle aura fini ses
travaux, où on aura déclaré la conformité des
locaux. Donc, la personne fait une demande de délivrance de permis et
elle n'aura son permis que le matin où elle sera prête à
recevoir une clientèle, donc des enfants. Et, ça, ça ne se
fera qu'après les différentes étapes d'implantation, donc
construction ou aménagement de locaux, vérification des normes et
du règlement par l'Office, le respect des règlements municipaux,
et le reste. Donc, le permis n'est pas émis au moment où la
personne demande la subvention, il est émis une fois qu'elle a rempli
les conditions prévues au règlement.
Mme Carrier-Perreault: est-ce qu'on a une définition?
savez-vous, ça m'échappe. est-ce qu'il y a une définition
de «requérant» dans la loi? on a des définitions dans
le projet de loi. il y a «titulaire», il y a...
Mme Faucher: II n'y a pas de définition de
«requérant», mais c'est un statut qu'une personne a quand
elle fait une demande de délivrance de permis. Un requérant,
c'est quelqu'un qui est en demande de permis.
Mme Carrier-Perreault: Oui, je sais. Qui est en demande de permis
ou qui est un regroupement.
Mme Faucher: Oui.
Mme Carrier-Perreault: D'après ce que je viens d'entendre,
ça peut être large, finalement, le mot
«requérant».
Mme Faucher: Bien, à l'article 4, on parle du
requérant. À l'article 4 de la loi, au deuxième
alinéa, on dit: «Le requérant d'un permis de service de
garde en garderie doit s'engager à fournir aux enfants des services de
garde et un programme d'activités favorisant leur développement
physique [...] et doit de plus remplir les
autres conditions prévues par la présente loi ou ses
règlements.» C'est ça. C'est une notion qui revient
à plusieurs articles. À chaque fois qu'on parle d'un permis
à être délivré, on se réfère au
requérant.
Mme Carrier-Perreault: Alors, on me dit qu'un requérant,
ça peut être un regroupement, par exemple, pour des subventions.
Pour être considéré comme un requérant, même
si ce n'est pas un requérant de permis, ça pourrait être un
regroupement ou une agence.
Mme Faucher: C'est-à-dire que, ça, ça rentre
dans un autre paragraphe de 41.6. Ça rentre dans le paragraphe 6°,
où on dit qu'une subvention peut être donnée
«à une commission scolaire, une municipalité, un
établissement public [...] un organisme ou une personne en vue de
permettre ou d'encourager...» Et, en ce qui concerne les regroupements,
ce serait: «...encourager le développement ou
l'amélioration de la qualité des services de garde à
l'enfance». C'est là qu'on retrouve la subvention aux
regroupements.
(Consultation)
Mme Carrier-Perreault: C'est parce qu'on a abrogé
l'article 31 et qu'à toutes fins pratiques c'est 41.6 qui se trouve
à remplacer 31, en tout cas qui reprend les différents
éléments qui étalent à l'article 31.
Mme Faucher: II a plus que ça, parce qu'il y a l'article
33. 1 aussi...
Mme Carrier-Perreault: Oui.
Mme Faucher: ...qui est réintégré dans le
nouvel article 41.6. Il y a aussi la réserve qui est apportée
pour la restriction. Il y a réaménagement, là, du
paragraphe 5°. Alors, II y a plus que simplement 31 dans 41.6.
Mme Carrier-Perreault: Oui, mais disons que c'est justement...
C'est parce que, là, je regardais 31. À 31, quand vous parlez du
réaménagement du paragraphe 5°, moi, j'avais le paragraphe
5°, à 31, où on disait: «L'Office peut, dans ce
règlement, exiger que le titulaire d'un permis de service de garde en
garderie visé au paragraphe 5° du premier alinéa de l'article
4 fournisse la preuve de l'approbation du comité de parents sur les fins
pour lesquelles la subvention est demandée.» J'aimerais savoir
où est-ce qu'on retrouve ce bout-là, maintenant?
Mme Faucher: C'est dans les pouvoirs réglementaires, au
paragraphe 15° de l'article 24 du projet, où on retrouve cette
disposition-là, qui a été jointe, si on veut, dans le
pouvoir réglementaire. C'est plus logique.
Mme Carrier-Perreault: 24 quoi? Je m'excuse.
Mme Faucher: 24 du projet de loi, paragraphe 5°, qui modifie
le paragraphe 15° de la loi actuelle. 24, paragraphe 5°.
Mme Carrier-Perreault: D'accord. Oui, je l'ai retrouvé.
Parce que je trouvais que c'était quand même important, et je ne
l'avais pas.
Mme Faucher: II est regroupé dans le pouvoir
réglementaire.
Mme Carrier-Perreault: Sur division. Alors, on tombe à
41.7. On est toujours dans 18, finalement, mais c'est l'autre partie de 18.
Une voix: C'est ça.
Mme Carrier-Perreault: On adopte les deux morceaux en même
temps?
Le Président (M. Joly): Oui, parce que je me devrai,
disons, d'adopter l'amendement en premier.
Mme Carrier-Perreault: De toute façon, ça va
être la même réponse, je pense.
Le Président (M. Joly): O.K. Alors, est-ce que
l'amendement comme tel est adopté?
Mme Carrier-Perreault: L'amendement comme tel, vous dites que
c'est juste une question d'écriture, mais, finalement, je pensais... En
tout cas, je trouvais que c'était très explicite quand on nous
parlait des nouveaux services de garde, des restrictions pour les nouveaux,
parce que les anciens, finalement, ceux qui étaient existants, ce n'est
pas là que ça va changer, c'est pour ceux-là qui sont
à venir. Alors, là, vous les enlevez, les nouveaux services.
Le Président (M. Joly): On les rajoute.
Mme Faucher: Ils sont tout simplement déplacés,
là.
(Consultation)
Mme Carrier-Perreault: Ça va, M. le Président. (16
h 40)
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement, tel que
proposé, est adopté? Adopté. Est-ce que l'article, tel
qu'amendé, est adopté? Vous voulez juste adopter l'amendement, si
je comprends bien, puis vous voulez revenir dessus?
Mme Carrier-Perreault: Oui, bien, c'est ça. Je regarde
si...
Le Président (M. Joly): Parfait! Je vous laisse aller.
Donc, on adoptera l'article par après.
Mme Carrier-Perreault: Quand on parle des jardins d'enfants puis
des haltes-garderies, est-ce qu'il y aura des classes aussi? Comment ça
va s'organiser?
Mme Trépanier: Alors, comme je vous le disais tout
à l'heure, la réglementation concernant les haltes et jardins est
en voie d'élaboration. Ils ne font pas partie, à l'heure
actuelle, des services de garde éligibles à du financement.
Alors, on est loin de parler de classes, là. On n'en est pas là
encore. Le gouvernement n'a pas pris de décision encore quant au
financement des haltes et des jardins.
Mme Carrier-Perreault: C'est pour ça qu'on peut le
retrouver, dépendant si ça coûte des sous ou si ça
ne coûte pas des sous. Quand on regarde le projet de loi, c'est un peu
dans ce sens-là.
Mme Trépanier: c'est-à-dire que, s'il y a du
financement, ça coûtera des sous, c'est très clair. mais,
ici, ce n'est pas spécifié. la décision gouvernementale
n'est pas encore prise.
Mme Carrier-Perreault: C'est parce qu'on les retrouve dans
d'autres articles, les haltes et les jardins, un peu partout.
Mme Trépanier: Oui. Mais, concernant le financement, les
décisions ne sont pas prises.
M. le Président, je pourrais peut-être donner une
information. La loi prévoit les haltes et les jardins. Alors, avec la
réglementation que nous ferons, là, éventuellement, nous
n'aurons pas besoin de remodifier la loi; ça se fera par décret
du gouvernement, la promulgation.
Mme Carrier-Perreault: Puis le tout va s'appliquer par le biais
d'un règlement que vous êtes en train d'élaborer.
Mme Trépanier: alors, si le gouvernement décide
d'octroyer du financement aux haltes et jardins, alors, là, ça
viendra s'insérer dans le règlement.
Mme Faucher: Ça va possiblement s'insérer
là...
Mme Trépanier: C'est ça.
Mme Faucher: ...mais ça prendra une modification
législative, à ce moment-là.
Mme Carrier-Perreault: Ça prendra une modification
législative... Ça veut dire qu'il faudrait amender la Loi sur les
services de garde pour insérer, à 41.7, haltes et jardins. 41.6,
41.7.
Voilà!
Mme Faucher: II faudra que ça soit inséré
là, si les décisions sont prises.
Mme Trépanier: Alors, M. le Président, pour bien
clarifier, la promulgation des articles permettant l'émission de permis
pour des haltes et des jardins était déjà prévue
à la loi, mais les règles concernant le financement, c'est autre
chose. Comme on dissocie l'émission de permis et le financement, alors,
à ce moment-là, si le gouvernement décidait d'accorder du
financement à ces deux modes de garde, il faudrait revenir et
définir ça dans la loi.
Mme Carrier-Perreault: Disons qu'au moment où on se parle
on ne le fait pas.
Mme Trépanier: Non. Au moment où on se parle, les
articles de loi ne sont même pas promulgués pour les haltes et les
jardins - mais je vous ai dit que ça s'en venait - et, pour le
financement, les décisions ne sont pas prises.
Le Président (M. Philibert): Mme la députée
des Chutes-de-la-Chaudière.
Mme Carrier-Perreault: Ça va. C'est sur division.
Adopté sur division.
Le Président (M. Philibert): Adopté, tel
qu'amendé, sur division.
Mme Carrier-Perreault: Oui. Adopté, tel qu'amendé,
sur division.
Le Président (M. Philibert): À votre service.
J'appelle maintenant l'article 19.
Mme Trépanier: L'article 42 est modifié à
des fins de concordance. La référence au motif de refus de
délivrer un permis indiquée au paragraphe 1° de l'article
18.1 n'a pas lieu d'être, puisque ce paragraphe est supprimé par
les nouvelles dispositions.
Le Président (M. Philibert): Un argumentaire, Mme la
ministre?
Mme Trépanier: Je viens de le donner. Il n'a plus lieu
d'être, parce qu'on faisait référence au motif de refus de
délivrer un permis. Ça n'a plus lieu d'être, puisque le
paragraphe est supprimé par les nouvelles dispositiops.
Mme Carrier-Perreault: C'est que l'Office, de toute façon,
va donner des permis à partir du moment où les gens vont se
conformer.
Mme Trépanier: C'est ça.
Mme Carrier-Perreault: C'est ça, là. On va
donner des permis, mais la seule chose qui va restreindre, c'est qu'on
financera ou on ne financera pas. C'est juste ça.
Mme Trépanier: Ce qui va restreindre également,
c'est qu'ils vont devoir se conformer aux règles de
sécurité, de salubrité, et tout ça. On ne donnera
pas des permis à tout le monde.
Mme Carrier-Perreault: On nous disait, au début de cette
commission, je pense, qu'il y avait quand même une différence. Il
y avait un écart important entre les gens qui demandent des permis et
les gens qui réussissent à l'obtenir ou, en tout cas, qui se
rendent conformes aux règles. J'aimerais avoir une idée de la
proportion.
Mme Marcotte: C'est difficile de vous donner une proportion juste
dans le moment, parce que les règles ont changé en cours de
route. L'an passé, ce qu'on a fait, c'est que toutes les demandes de
permis qu'on a eues et qui ont été refusées sur la base du
plan de développement ont reçu une lettre comme quoi leur demande
était refusée, de sorte qu'on n'a pas de statistiques
précises, au moment où on se parle, sur cette question-là.
Dans quelques mois, j'imagine qu'on aura des statistiques plus
précises.
En ce moment, ce qu'on sait, c'est qu'on a une centaine de demandes de
permis qui proviennent de promoteurs de garderies à but lucratif. Il y
en a déjà trois, quatre ou peut-être cinq aujourd'hui qui,
une fois qu'ils ont compris les règles, qu'est-ce que ça
supposait d'obtenir un permis, et qu'ils s'aperçoivent que ça
prend des locaux conformes, ça prend un minimum d'éclairage,
ça prend une cour, ça prend du personnel formé, autrement
dit que ce n'est pas un service qui s'improvise, effectivement... Il y a des
gens qui laissent tomber, parce que les exigences dépassent ce qu'ils
avaient prévu.
Combien y en aura-t-il à la fin du processus? C'est difficile
à dire au moment où on se parie. Est-ce qu'il y en aura 50 % qui
vont se rendre jusqu'à la fin? Peut-être, peut-être pas.
Est-ce qu'il y en aura 75 %? On ne le sait pas. Mais c'est certain que les 100
ne se rendront pas; on le sait, qu'il y a déjà des
désistements en cours de route.
Mme Carrier-Perreault: Disons que ce que je comprends de la
réponse, c'est qu'il n'y a pas de statistiques. On n'a pas
possibilité d'avoir une idée de la proportion des gens qui
réussissent à se conformer pour aller chercher le permis.
Mme Marcotte: D'autant plus que, dans le moment, les
règles changent. Les gens vont apprendre que ça ne sera pas
automatique qu'ils vont avoir des subventions d'aide financière ou que
leur clientèle va pouvoir bénéficier des subventions
d'aide financière. Donc, il y a quand même un nombre
peut-être plus important de personnes qui se désisteront.
On n'a malheureusement pas de statistiques là-dessus, parce que
pendant des années l'Office a accumulé les demandes. Avant 1989,
on accumulait toutes les demandes de permis, de délivrance de permis, et
les gens n'avaient pas d'obligation de verser le montant dû pour les
droits d'étude, de sorte qu'il pouvait s'accumuler 500 ou 1000 demandes
dans les fichiers de l'Office. Mais, comme les gens n'étaient pas
obligés de défrayer aucun coût pour maintenir leurs noms
sur des listes, à ce moment-là, les gens qui n'étaient
plus intéressés ne prenaient même pas la peine de nous
écrire pour retirer leur demande. Donc, on n'a pas, effectivement, de
statistiques précises par rapport à ça. On en aura,
là, parce que les circonstances sont telles qu'on permet aux gens
d'aller jusqu'au bout du processus, donc on va effectivement voir lesquels se
rendent jusqu'au bout du processus. Mais comme, avant, on les empêchait,
en quelque sorte, de se rendre jusqu'au bout du processus par la limitation du
plan de développement, bien, les gens qui inscrivaient une demande
pouvaient ne pas être retenus au plan de développement, mais le
sérieux qu'ils avaient pour développer, ça, nous, on n'en
sait rien. (16 h 50)
Alors, c'est pour ça qu'on n'en a pas, de statistiques. Ce n'est
pas parce qu'on n'a pas conservé dans les dossiers les demandes, mais
les règles qui étaient établies pour la délivrance
des permis ne nous permettent pas de vérifier, dans le fond, le nombre,
la proportion qui se rendront jusqu'au bout. Sauf qu'on sait, dans le moment,
qu'il y en a déjà un certain nombre qui se sont
désistés.
Mme Carrier-Perreault: C'est parce que, ce matin, j'entendais les
gens qui sont venus témoigner, le Regroupement et l'Association des
propriétaires de garderies, qui disaient que peut-être qu'un des
bons points de ce projet de loi, c'était que la garde au noir, on
pourrait peut-être la freiner; on ne tolérerait plus que les gens
puissent demander des permis et que tout le monde en ait. Finalement, c'est un
peu ça. J'entendais que, du côté gouvernemental, on disait:
Oui, c'est vrai, ça va nous permettre de stopper la garde au noir.
Par ailleurs, on est en train de dire qu'il y a un certain nombre de
personnes qui demandent des permis puis que, à un moment donné,
il y en a un certain nombre qui se désistent aussi, voyant la liste des
conditions. Quand même, je pense qu'il faut se conformer aux conditions
de l'Office. Pensez-vous sérieusement que tout le monde qui fait de la
garde au noir présentement va demander un permis et s'obliger à
se soumettre aux conditions de l'Office?
Mme Trépanier: Évidemment que les gens
qui considèrent répondre aux normes, et tout ça...
Il y a plusieurs services de garde, à ce qu'on me dit, qui sont
d'excellents services de garde et qui ne sont pas régis. Eux, ils
n'auront aucune inquiétude à venir demander un permis à
l'Office et à se conformer. Ils vont être bien heureux de le
faire, j'imagine. Quant aux autres, comme gouvernement, on sera tout à
fait légitimé de demander des comptes, d'être plus
vigilant, de vérifier les services de garde qui opèrent sans
permis et de les intimer de se conformer ou de fermer, à ce
moment-là, parce que rien ne les empêche, s'ils se conforment aux
règles de salubrité et de sécurité, d'avoir un
permis. Alors, nous autres, on peut, en tant que gouvernement, se poser des
questions. S'ils sont conformes au règlement, pourquoi ne demandent-ils
pas de permis? Donc, on va être plus vigilant là-dessus, c'est
bien clair.
Il y a une différence entre ce service-là et les gens
qui... Vous savez, je peux témoigner qu'à mon bureau de
comté et également au cabinet des gens, en toute bonne foi,
téléphonent et disent: Bon, moi, j'aimerais ouvrir un service de
garde. On a un exemple farfelu, mais il y a peut-être aussi des cas
farfelus qui sont présentement déposés à l'Office,
des gens qui ne réalisent pas l'ampleur de cette aventure-là et
qui, au bout de quelques semaines, décident de ne plus continuer et se
retirent. Parce que ce n'est pas aisé de se rendre au bout des
procédures pour ouvrir un service de garde et, je dirais, heureusement
qu'il en est ainsi, parce que les services de garde travaillent avec nos
enfants. Alors, un service de garde, qu'il soit à but lucratif ou non
lucratif, lorqu'il se rend au bout de la procédure et qu'il
reçoit un permis, c'est parce que le gouvernement est très
sûr de la bonne foi et surtout du sérieux de ce
promoteur-là ou de cet organisme sans but lucratif. Alors, c'est pour
ça qu'on pense qu'il n'y en aura peut-être pas tant que ça
qui vont demander des permis. D'un autre côté, ça va
permettre à ceux qui sont sérieux d'en obtenir et, concernant la
garde au noir, ça va nous légimiter, comme gouvernement, de
fermer les services qui n'ont pas de permis.
Et, juste pour conclure sur l'explication de Mme la présidente
concernant les demandes qui étaient accumulées à I nffjce,
c'est qu'avant 1989 les services de garde s'ouvraient selon l'émergence
des besoins, selon l'émergence des demandes. Donc, c'est pour ça
qu'il y a tant de disparité entre les besoins comblés entre les
régions. À partir de 1989, on a dit: Non, avec la politique, nous
fonctionnerons maintenant avec un plan de développement pour
réduire les écarts. Et on sait que les modes de garde sont
différents d'une région à l'autre; dans les villes et dans
les grands centres, on privilégie souvent les services de garde en
garderie, tandis que, dans les régions, très souvent, on
privilégie les services de garde en milieu familial. Et les parents,
selon les sondages qu'on a faits, privilégient les services de garde en
milieu familial pour les enfants plus jeunes, pour les poupons.
Alors, c'est comme ça que le plan de développement est
venu un peu régler la question des demandes en attente. On a
retourné toutes les demandes et on a dit: À partir d'aujourd'hui
on fonctionne avec un plan de développement. Si vous êtes encore
intéressés, représentez une demande. Alors, c'est pour
ça qu'on n'a plus de demandes en attente depuis sept, huit ans. Alors,
là, depuis 1990, on fonctionne avec la planification régionale,
et c'est les gens vraiment sérieux qui ont resoumis des demandes.
Sérieux, qui sont intéressés. Mais, à
l'étude du dossier, très souvent, ils se rendent compte que c'est
trop compliqué, qu'ils ne veulent pas s'embarquer dans une
démarche aussi longue, que ça coûte plus cher qu'ils ne
pensaient, bon, etc., et ils abandonnent en chemin. C'est difficile de le dire,
au moment où on se parle, là.
Mme Carrier-Perreault: Oui. Disons que c'est des choses qui vont
être à vérifier, mais, sachant ce qu'on sait... Par le
biais d'un règlement, le gouvernement va pouvoir refuser des subventions
et même, de façon nouvelle, il va même pouvoir refuser
l'exonération financière à certains parents,
finalement.
Mme Trépanier: J'aimerais mieux qu'on dise que par un
règlement on va pouvoir accorder des subventions dans un plan de
développement. En partant, pour l'émission de permis, tu n'as pas
de subvention. Les subventions vont être accordées si le promoteur
s'inscrit dans un plan de développement, je veux dire s'il est
accepté dans un plan de développement.
Mme Carrier-Perreault: Oui. Bien, disons qu'on peut accorder ou
refuser. De toute façon, à partir du moment où on sait que
ce n'est pas automatique...
Mme Trépanier: Oui. C'est le verre à moitié
plein et à moitié vide.
Mme Camer-Perreautt: C'est ça. Mme Trépanier:
Ha, ha, ha!
Mme Carrier-Perreault: Ça fait qu'on ne s'obstinera pas
longtemps là-dessus, mais il reste que, à partir du moment
où on n'a aucune assurance que détenir un permis nous assure
d'une possibilité de subvention ou assure les parents des enfants de
notre garderie d'avoir une subvention, je ne vois vraiment pas, là,
l'intérêt. Je ne sais pas si les gens vont... En tout cas, on
verra. Comme vous dites, c'est une histoire à suivre.
Mme Trépanier: Je ne suis pas d'accord
avec ça, Mme la députée, pour deux raisons.
D'abord, je veux spécifier que la plupart des services de garde à
but lucratif... Mes collègues qui sont impliqués plus au niveau
des services de garde à but lucratif me disent très souvent qu'il
est important pour les services de garde à but lucratif d'avoir une
clientèle équilibrée. Tu sais, ils aiment avoir des
enfants moins fortunés, alors ils ne veulent pas être
catalogués comme service pour gens riches, et je comprends très
bien la dynamique.
Cependant, il y a des services de garde qui peuvent s'ouvrir dans des
régions où les gens sont très aisés. Alors,
à ce moment-là, de toute manière, ils n'obtiendraient pas
d'exonération financière. Alors, les gens qui vont ouvrir un
service de garde à but lucratif vont évaluer; s'ils ne veulent
pas s'inscrire plus tard dans le plan de développement, ils peuvent
rendre de grands services dans des régions où, de toute
manière, II n'y aurait pas d'exonération financière pour
eux, parce que les parents ont des revenus plus élevés. On
pourra, comme gouvernement, répondre à la demande dans ces
régions-là tout de suite.
Mme Carrier-Perreault: Oui. Disons que tout ça
dépend de la vigilance du gouvernement et de l'intolérance, si on
veut, envers ce type de garderies qui fonctionnent au noir
présentement.
Mme Trépanier: C'est ça.
Mme Carrier-Perreault: C'est vrai, ce que vous dites. Ce que la
ministre dit, à toutes fins pratiques, c'est que ces gens-là
gardent au noir, c'est vrai, mais il reste qu'on manque de places, et il y a
des gens, des enfants qui sont là et qui ont besoin de services
aussi.
Mme Trépanier: C'est ça. Exactement!
Mme Carrier-Perreault: Hein! Alors, tout ça, il va falloir
que ça soit tout...
Mme Trépanier: Oui. On s'entend! Vous voyez? On
s'entend!
Mme Carrier-Perreault: ...rééquilibré, mais
disons que... Ha, ha, ha!
Mme Trépanier: Ha, ha, ha! C'est ça.
Mme Carrier-Perreault: Ce qui arrive, c'est qu'il n'y a pas de
garantie que les gens qui opèrent au noir présentement, avec les
conditions, les règles à suivre, etc., en tout cas, se
bousculeront à la sortie, à la porte pour aller chercher des
permis.
Autre chose que je voulais aussi mentionner...
Mme Trépanier: Disons, M. le Président, qu'il n'y a
pas de garantie, mais l'Office va être beaucoup mieux outillé pour
exiger que ces garderies-là viennent se chercher un permis. Et ça
va répondre à une question qui a été
soulevée par les associations ce matin: celle de la concurrence
déloyale. Parce que, eux, les services de garde sans permis, n'ont pas
besoin de respecter les ratios et n'ont pas besoin de respecter rien; il n'y a
personne qui les dérange, excepté s'il y a une plainte. S'il y a
une plainte, là, par exemple, l'Office des services de garde va
vérifier. (17 heures)
II y a une chose que je voulais ajouter tout à l'heure: beaucoup
de gens opéraient sous le vocable «garderie», mais,
très souvent, lorsque vous vous rendiez sur place, vous vous rendiez
compte qu'il s'agissait d'un jardin ou d'une halte. Ce n'était pas
vraiment une garderie. On jouait sur ces tableaux-là. Alors, quand
arrivera la réglementation de la halte et des jardins, ça viendra
encore donner un outil de plus à l'Office pour faire respecter... Moi,
en tout cas, je suis très optimiste quant au respect de la garde sans
permis; on va être beaucoup mieux outillé pour la
régler.
Mme Carrier-Perreault: Quand il y avait des plaintes, l'Office
pouvait prendre des mesures. Maintenant, il va falloir qu'il y ait quand
même des plaintes ou quelque chose. L'Office n'a pas d'inspecteur qui va
se mettre à visiter les quartiers pour voir s'il y a de la garde au noir
là, là, là.
Mme Trépanier: Mais je me fie au milieu pour que ça
se... Je suis convaincue qu'un service de garde, qu'il soit sans but lucratif
ou à but lucratif, parce que c'est de la concurrence quand même
pour l'un et l'autre... Ils savent, dans leur milieu, qu'il y a des services de
garde. Alors, je suis convaincue que le milieu va se charger lui-même
de... La présidente me dit: C'est ce qui se fait dans le moment. Il va
nous signifier où sont les services de garde. C'est à l'Office
ensuite de faire son travail.
Mme Carrier-Perreault: Ce que l'Office faisait, finalement, il
allait voir à certains endroits, comme vous le mentionniez, bon, s'il y
avait des ratios qui n'étaient pas respectés, etc., finalement,
l'Office pouvait faire ce travail-là...
Mme Trépanier: Oui.
Mme Carrier-Perreault: ...avant même qu'on ait ce projet de
loi là aussi.
Mme Trépanier: Oui.
Mme Carrier-Perreault: La seule différence, c'est que les
gens n'avaient pas facilement un permis.
Mme Trépanier: Exactement.
Mme Carrier-Perreault: Mais, aujourd'hui, ils en ont tous.
Mme Trépanier: Alors, on était un peu
coincé.
Mme Carrier-Perreault: Autre chose que je voudrais mentionner,
puisqu'on est... On va en discuter peut-être plus longuement ici parce
qu'on parle... Vous avez reçu, je suis persuadée, tout comme moi,
la demande de modification ou d'amendement. J'imagine que ça se
retrouvera quelque part. Si ce n'est pas dans la loi, ce sera dans un
règlement parce qu'on ne parle pas de l'article... Je pense que c'est
par rapport à l'article 8.3 qu'on avait inséré. Je parle
des agences en milieu familial. Quand on parle des agences en milieu familial,
on disait six enfants, le ratio, le nombre d'enfants par service.
Alors, est-ce que vous avez l'intention... Moi, ce que je veux savoir,
c'est: Est-ce qu'on va retrouver dans le règlement ce ratlo-là,
ce nombre-là? Est-ce qu'on va pouvoir inscrire aussi la fameuse phrase
«incluant ceux de l'éducatri-ce», parce que, en fait, il ne
faudrait pas qu'on revienne... On est descendu. On est passé de neuf
à six et...
Le Président (M. Philibert): Est-ce que vous aimeriez
mieux suspendre ou... On sait que le silence est porteur d'espoir pour les
éclairs de génie, mais, si vous aimez mieux suspendre...
Mme Trépanier: Peut-être suspendre trois ou quatre
minutes.
Mme Carrier-Perreault: Oui.
Le Président (M. Philibert): Je suspends pour quatre
minutes maximum.
(Suspension de la séance à 17 h 3)
(Reprise à 17 h 12)
Le Président (M. Philibert): Les minutes étant
largement expirées, nous reprenons nos travaux. La commission reprend
ses travaux. La parole était à Mme la ministre, l'honorable
députée de Dorion.
Mme Trépanier: Oui, M. le Président. Alors, M. le
Président, Mme la députée nous disait, tout à
l'heure, que cette question serait probablement abordée dans le
règlement. Alors, je dois dire tout de suite que c'est une question qui,
en apparence, est simple, mais qui est très complexe dans la
réalité et qu'on doit l'aborder, pas dans un règlement,
mais dans la loi.
J'ai été sensibilisée à plusieurs reprises
par le regroupement des agences à ce problème et je comprends ce
problème. Mais, compte tenu de la complexité et de la
rapidité avec laquelle nous avons dû aborder cette loi, il n'en a
pas été question, et je devrais dire que, de plus, on n'a pas
encore vu comment on pourrait régler ce problème-là, parce
que ce qu'on nous demande, dans le fond, c'est de régir ce qui n'est pas
régi présentement. Le gouvernement régit la garde de six
enfants et plus.
Alors, là, ce qu'on vient nous demander, c'est de régir,
par exemple, la garde d'une famille qui aurait deux enfants. Ce que les agences
nous demandent, c'est de régir la garde de six enfants, incluant les
leurs. Alors, une personne qui aurait quatre enfants à elle et qui
déciderait de garder deux enfants, alors on pourrait, comme
gouvernement... ce que les agences nous demandent, c'est de régir la
garde de deux enfants, dans ce cas-là. Alors, on n'a pas pris de
décision encore là-dessus. On est très conscients de ce
problème-là, mais on le trouve très complexe,
également. On n'était pas prêt, dans ce projet de loi
là, à aborder la question.
Mme Carrier-Perreault: Mais, disons que cette
réponse-là ne me satisfait pas entièrement, M. le
Président. Quand la ministre nous dit que l'Office ne régit pas
le nombre, on régit certainement. On dit: Avant ça,
c'était neuf; là, on est descendu à six.
Mme Trépanier: C'est ça, mais...
Mme Carrier-Perreault: Que ce soit les enfants de la personne,
ses enfants à elle, en propre, ses deux ou trois enfants, plus trois
autres, on peut dire qu'on régit jusqu'à six. Si elle en a trois,
c'est des enfants quand même. Il y a un nombre qu'on régit.
Mme Trépanier: Je ne peux pas croire que le gouvernement,
un jour, va être appelé à régir les propres enfants
de quelqu'un. C'est que, là, on diminue le nombre. C'est qu'il n'y
aurait plus de limites, dans le fond, si on compte ses enfants à soi.
Alors, dans un cas, on régirait la garde de deux enfants, de trois
enfants, d'un enfant. Alors, c'est ça la complexité. Je pense que
ça ne semble pas clair, ce que je dis.
Mme Carrier-Perreault: Non.
Mme Trépanier: Le gouvernement a dit qu'il
régissait la garde de six enfants et plus. Avant, c'était neuf;
là, c'est six enfants et plus, excluant les siens. Là, ce que les
agences nous demandent, c'est de régir la garde de six enfante, incluant
les siens. Alors, ça veut dire que, supposons, moi, si j'ai quatre
enfants et que je garde deux enfants, je régirais la garde pour deux
enfants. On laisse quand même une flexibi-
lité à la population de garder un certain nombre d'enfants
et on ne considère pas que la garde de ses enfants à soi, on ait
besoin de régir ça. Le meilleur protecteur de ses enfants, c'est
le parent lui-même, en principe. Alors, c'est pour ça qu'on dit
que la question est complexe, dans le fond. Et on viendrait, là, rentrer
dans chacun des foyers.
Alors, la question n'est pas réglée. On a
été très sensibilisé par les agences, mais on n'a
pas pris de décision encore et ça doit être
réglé dans une législation. Si, éventuellement, on
décidait de réglementer ça, il faudrait
légiférer. Ce serait dans la loi. Alors, comme on devait
légiférer très rapidement pour régler la question
qu'on connaît, on n'était vraiment pas prêt à
l'aborder ici.
Mme Carrier-Perreault: C'est parce que, avant, on disait que
c'était neuf enfants, le ratio, le nombre. On régit aussi le
nombre d'enfants dont chaque éducatrice doit avoir à s'occuper.
Une éducatrice ne doit pas avoir plus que tant d'enfants à
s'occuper. Bon, c'est une des règles des services de garde. On a dit:
C'était neuf avant. On descend à six maintenant. C'est toujours
la même personne, la même éducatrice. Je comprends qu'on
n'ira pas décider pour les familles: Vous n'aurez pas plus que six
enfants ou des choses comme ça, là. C'est pas dans ce
sens-là. Mais, quand on dit qu'on a descendu à ce
ratio-là, finalement, à six, bien, je me dis: Ce n'est pas de
gérer les enfants que les gens vont avoir et les familles.
Mme Trépanier: Non. Quand on a changé le ratio de
neuf à six, on n'a pas changé cette règle-là.
Autrefois, c'était neuf enfants, excluant les siens. On ne disait pas...
C'était exactement la même chose qu'aujourd'hui, sauf qu'on a
descendu de neuf à six parce qu'on a considéré qu'il se
devait que ça soit mieux encadré. Quand tu gardais six enfants,
là, c'était suffisant dans une maison privée sans
réglementation, sans être régi. Alors, c'est une question
de sécurité, de normes de sécurité dans une maison
privée. En fait, c'est ça. Mais ça n'a pas changé,
incluant ou excluant les siens; c'était la même chose à
neuf qu'à six.
Mais là, le point que je veux faire, c'est que, si on changeait
ça à la demande des agences, parce que, évidemment, on
exclut les nôtres, on ne veut pas régir les enfants des gens,
ça voudrait dire que l'Office régirait dans des circonstances
pour deux, pour trois, pour quatre enfants. On considère que, en tout
cas, ça serait presque tout le monde. C'est très difficile. On a
voulu donner la flexibilité. En tout cas, c'est complexe et on n'a pas
pris de décision à cet effet-là encore.
Mme Carrier-Perreault: Avant, quand vous aviez le nombre de neuf,
est-ce que ça arrivait souvent que les gens avaient... Ils se
ramassaient avec combien d'enfants? C'était quoi le nombre de jeunes
qu'on pouvait retrouver dans une maison? Est-ce qu'il y en avait deux, trois ou
quatre de plus?
Mme Marcotte: Mais ça pouvait effectivement se produire
parce que, ce que Mme la ministre explique, c'est que, quand on a changé
dans la loi le nombre maximum d'enfants, on n'est pas venu changer d'autres
spécifications. On est venu tout simplement dire qu'au lieu de neuf,
c'est six. Donc, les enfants des personnes qui n'étaient pas dans le
cadre de la garde régie n'ont jamais été régis
comme tels. Là où il y a peut-être eu une confusion, c'est
que la portée de cette loi-là n'a peut-être jamais
été expliquée de façon aussi précise par le
passé, ce qui fait que les gens ont pu penser que, effectivement, dans
le cadre de la garde non régie, ça s'appliquait également
pour ses propres enfants, alors que, dans les faits, l'interprétation
qu'on doit y donner, qu'on devait y donner dans le passé a toujours
été celle-là. Je pense que le problème vient que,
aujourd'hui, on donne l'explication beaucoup plus précise. C'est que,
finalement, on ne la donnait pas, l'explication, dans le fond, sur la
portée de cet article-là, et on est venu l'expliquer. (17 h
20)
Maintenant, on comprend que ça pose problème pour les
agences et on peut penser aussi que, dans les faits, ça peut poser
problème de savoir que quelqu'un qui aurait trois ou quatre enfants en
garderait six autres. Ce qu'on dit, finalement, c'est que c'est très,
très complexe à venir régler dans le cadre de la garde
régie, qu'on ne peut pas arriver avec une proposition sans
étudier l'impact de toute une décision qui tournerait autour de
venir spécifier dans la loi la portée de cet article-là
pour les familles qui ne sont pas dans le cadre de la garde non régie.
C'est pour ça que ça n'a pas été fait à ce
stade-ci.
Mme Carrier-Perreault: Est-ce qu'on peut espérer une
clarification, à ce niveau-là, dans le prochain règlement?
Est-ce qu'on peut avoir...
Mme Marcotte: La précision ne viendra pas dans le
règlement parce que ça doit être dans la loi.
Mme Carrier-Perreault: II faut que ce soit dans la loi.
Mme Marcotte: S'il devait y avoir une précision, elle
devrait être dans la loi et, avant de suggérer au gouvernement de
s'engager dans une telle modification, il faudra prendre le temps d'analyser
toute la portée d'une telle modification, ce qu'on n'a pas pu faire dans
le cadre de cette modification-ci, et, compte tenu des
nombreux projets réglementaires qui sont sur la table, bien,
ça nécessite une étude assez poussée. Alors,
à quel moment on sera capable de faire une recommandation dans ce
cadre-là, c'est difficile de le dire aujourd'hui. Mais on est conscient
qu'il y a un problème d'interprétation, d'application pour les
gens qui détiennent un permis et qui, eux, sont confrontés
à un maximum de six. C'est les autres, à côté, qui
pourraient ne pas faire partie d'une agence et ne pas avoir à subir
cette contrainte-là.
Mme Carrier-Perreault: Parce que ça fait quand même
un petit bout de temps qu'on a ce nombre de six.
Mme Marcotte: Depuis 1979, le problème est le même
dans la loi. Avant, c'était neuf; maintenant, c'est six.
Mme Carrier-Perreault: Oui. Oui. Là, maintenant, depuis
que c'est rendu à six, ça fait quand même un petit bout de
temps que c'est fait, quand est-ce que vous pensez qu'on peut espérer
une clarification sur ce point-là, en particulier?
Mme Marcotte: Je ne sais pas. Vraiment, avec l'ensemble des
dossiers réglementaires sur lesquels on travaille dans le moment, moi,
je ne peux pas engager l'Office dans un délai de dire: Ce sera dans
quelques mois. Il faut absolument qu'on évalue, au fur et à
mesure, qu'on regarde la loi, et on en tient compte dans notre démarche,
mais, moi, je ne peux pas vous garantir que, dans un mois ou dans six mois, on
sera à même de proposer au gouvernement une recommandation
à cet effet-là, parce que ça a beaucoup d'implications et
il faut les mesurer une à une.
Mme Carrier-Perreault: C'est parce que c'est vraiment une
clarification qui est Importante, surtout quand on tient compte de l'ensemble
de la réglementation qui dit que, bon, une éducatrice ne peut pas
s'occuper de plus de tant d'enfants. Je pense que c'est important de clarifier
ce point-là parce nue c'est une éducatrice, aussi, en service de
garde en milieu familial qui s'occupe d'un groupe d'enfants. Il faudrait savoir
une fois pour toutes de combien d'enfants cette éducatrice peut prendre
soin à la fois. Vous disiez que vous aviez descendu le nombre de neuf
à six pour des raisons de sécurité, pour toutes sortes de
raisons importantes. Ça veut dire qu'il y a un nombre à ne pas
dépasser, et c'est dans ce sens-là que ça prend une
clarification.
Mme Marcotte: La question est: Est-ce qu'il faut encore
descendre, si on ne veut pas aller régir les familles? C'est quoi la
question? Donc, c'est pour ça qu'il y a quand même toute une
question d'opportunité pour le gouvernement de savoir si, finalement, il
veut régir la garde non régie. Parce que, qu'on le veuille ou
non, on va rentrer dans un processus qui veut dire qu'on va régir la
garde non régie, parce qu'il va falloir aller contrôler si les
enfants de la gardienne... bon, combien elle en a, qu'elle peut garder les
siens, quel âge, et ainsi de suite. Donc, c'est un processus qui change
quand même un peu la portée de la loi par rapport à ce
qu'elle est dans le moment.
Mme Carrier-Perreault: Ce sont les agences, finalement, qui
reconnaissent si l'éducatrice en question, la famille de garde...
Mme Marcotte: Dans le cas de la garde régie, oui, ce sont
les agences, mais, dans le cas de la garde non régie, les agences ne
reconnaissent pas ces famllies-là. C'est des familles qui gardent des
enfants sur une base individuelle.
Le Président (M. Philibert): M. le député de
Vaudreuil-Soulanges...
M. Marcil: Salaberry-Soulanges.
Le Président (M. Philibert): Salaberry-Soulanges. Mes
excuses à vos commettants.
M. Marcil: Lorsque vous parlez d'une norme 1-6, ça veut
dire qu'on est bien conscient qu'à la maternelle, dans le système
de l'éducation publique, c'est 1-20. Vous avez des maternelles avec 20,
18, 19. Donc, les enfants, ce n'est quand même pas des enfants de 15 ans;
c'est des enfants de 6 ans.
Une voix: C'est zéro.
Mme Trépanier: C'est que l'âge n'est pas le
même.
M. Marcil: Non, non, non, mais je parle d'encadrement. Lorsque
vous pariez d'encadrement, il ne faut pas aller au point où on va avoir
une éducatrice pour un enfant. À ce moment-là, ça
n'aura plus d'allure.
Mme Trépanier: Mais il faut considérer que, dans
une famille, d'abord, l'encadrement n'est pas le même, la surveillance
n'est pas la même. Vous pouvez avoir des enfants de 0 à 5 ans.
M. Marcil: On était 12, chez nous, Mme la ministre...
Mme Trépanier: Oui, c'est ça.
M. Marcil: ...et il n'y avait pas de loi pour nous
régir.
Mme Trépanier: C'est pour ça que... Oui. Je pense
que, là, vous venez de démontrer...
M. Marcil: Sans ça, s'il y avait eu une loi, on n'aurait
certainement pas été 12 enfants.
Mme Trépanier: Vous démontrez clairement,
là... Vous venez confirmer, là, la complexité de ce
problème-là parce que personne n'évalue ça de la
même façon. On doit aussi s'assurer, comme gouvernement, une
certaine sécurité des enfants. Mais où est la limite? Bon!
Alors, tout est là.
Mme Carrier-Perreault: ce qui arrive, c'est qu'il y a des ratios
qui existent déjà. il y a des choses qui sont prévues dans
la réglementation des services de garde. on sait que, quand c'est le cas
des poupons, on ne peut pas en avoir plus que tant par éducatrice. et
voilà!
Mme Trépanier: Mais pour la garde régie...
Mme Carrier-Perreault: Et ça devient très complexe
pour les gens qui ont...
M. Marcil: II ne faut pas non plus exagérer.
Mme Carrier-Perreault: ...à reconnaître des familles
de garde, à savoir lesquelles on reconnaît. C'est quoi? Est-ce que
c'est six enfants, incluant les siens, ou bien non si ce n'est pas ça?
Il faut savoir.
M. Marcil: ...à une mère de famille de garder ses
enfants, puis de garder les enfants du voisin.
Mme Carrier-Perreault: Non, mais ça, ce n'est pas du tout
la même...
M. Marcil: Non, je comprends, là.
Mme Carrier-Perreault: Là, on parle de service de garde en
milieu familial, là, le choix des gens qui sont régis, là.
On se comprend, là.
Le Président (M. Philibert): Alors, Mme la
députée des Chutes-de-la-Chaudière, vous défendez
bien la politique de garde. C'est bien.
M. Marcil: Ça, c'est quoi, là? C'est ses enfants
plus six. C'est ça? C'est ses enfants plus six, maximum.
Mme Trépanier: Non. C'est six enfants. L'agence de service
de garde a le droit de garder six enfants...
M. Marcil: Incluant...
Mme Trépanier: ...incluant...
M. Marcil: ...ses enfants.
Mme Trépanier: ...ses enfants.
M. Marcil: Ça fait que, si elle en a quatre, elle ne peut
pas en prendre plus que deux.
Mme Carrier-Perreault: C'est ça.
Mme Trépanier: C'est ça. Ça, c'est dans le
cadre de la garde régie. C'est des familles qui sont dans des agences de
garde. Six enfants...
M. Marcil: C'est ça. Il ne reste plus grand marge de
manoeuvre.
Mme Trépanier: Non. Mais les familles qui ne sont pas
régies, c'est six enfants.
M. Marcil: II me semblait, tantôt, que vous aviez dit en
excluant les siens.
Mme Trépanier: Non. C'est que vous avez une famille...
Bon. Le service de garde en milieu familial fonctionne avec une agence. Il y a
une agence qui a sous sa responsabilité des familles. Ces
familles-là sont assurées d'avoir des enfants. Bon, c'est
l'agence qui fournit les enfants. Ces agences-là, ce sont des agences
régies, les familles sont régies et elles ont droit à six
enfants, incluant les leurs. Mais, en bas de six enfants, on ne les
régit pas. Alors, une famille ordinaire, une personne ordinaire qui
garde des enfants, elle a droit de garder six enfants. Elle, elle ne fait pas
partie d'une... Sauf que, si elle ne fait pas partie d'un système, elle
n'a pas d'exonération financière, et tout ça, là.
Alors, c'est ça, la différence.
Le Président (M. Philibert): Alors, l'article 19 est
adopté?
Mme Carrier-Perreault: Bien, on était sur 18, nous autres.
19. O.K. C'est correct. Sur division.
Le Président (M. Philibert): Surdivision?
Mme Carrier-Perreault: Une minute, là. Je ne le sais plus.
Un instant!
Le Président (M. Philibert): C'est un bel article.
Ça pourrait être à l'unanimité.
Mme Carrier-Perreault: O.K. C'est adopté. Le
Président (M. Philibert): Adopté.
Mme Carrier-Perreault: C'est à cause de 18.1. O.K., c'est
correct. Aïe! On en perd son latin.
Le Président (M. Philibert): Alors, j'appelle maintenant
l'article 20.
Constitution de l'Office des services de garde
Mme Trépanier: M. le Président. L'article
inséré par cette modification spécifie que l'Office, ses
membres, les membres de son personnel, ses inspecteurs ne peuvent être
poursuivis en justice en raison d'actes accomplis de bonne foi dans l'exercice
de leurs fonctions. Cet article fait bénéficier de la même
immunité une personne, un organisme et un établissement public
à qui l'Office délègue des pouvoirs et un administrateur
nommé pour exercer les pouvoirs de titulaire d'un permis pendant la
durée d'une enquête faite par une personne nommée par le
ministre sur une matière se rapportant à l'administration ou le
fonctionnement d'un service de garde.
Mme Carrier-Perreautt: Par rapport à cet
article-là, ce matin, il y a eu des commentaires, il y a eu des
questions qui ont été posées et les gens se demandent
s'ils vont pouvoir avoir encore des recours, et tout ça.
Mme Trépanier: Oui.
Mme Carrier-Perreault: Je sais que c'est une question qui avait
l'air de préoccuper particulièrement le groupe de ce matin.
Alors, je pense que c'est peut-être important qu'on donne une
explication. Est-ce que oui... Est-ce que ça leur enlève des
droits de recours?
Mme Trépanier: Oui. Alors, d'abord, l'immunité,
là, c'est dans les gestes posés de bonne foi. Ça, c'est la
première chose. Tous les gestes où il y a de la mauvaise foi, ils
sont exclus de ça, c'est très clair. L'immunité ne vise
qu'à prévenir aussi les poursuites quant à la
responsabilité. Alors, ça ne touche pas les poursuites en
mandamus et en évocation. Là, on pourra vous expliquer un peu
plus ce que c'est. (17 h 30)
Ce que nous voulons protéger également, c'est que nous
voulons nous arrimer à un ensemble d'organismes dans >a fonction
publique ou au gouvernement qui sont protégés par cette clause
d'immunité la, parce qu'on a dans nos rangs... on demande à des
gens de venir siéger à des conseils d'administration et ils
peuvent être à tout moment poursuivis pour une action quelconque
sans aucune protection. Alors, vous avez des gens d'organismes comme la
commission des droits et libertés, l'Office des professions, la CSST, la
Régie de la sécurité dans les sports, beaucoup de
régies: la Régie de l'assurance-maladie du Québec...
Alors, c'est la raison pour laquelle... C'est pour assurer une certaine
sécurité tout en protégeant les recours des gens. Parce
que les gens vont pouvoir contester une décision, par exemple, de
l'Office, ça demeure entier ce recours-là. C'est surtout à
ce sujet-là, ce matin, je pense, qu'on intervenait. Par exemple,
l'Office rend une décision avec laquelle un service de garde n'est pas
d'accord. A-t-il un droit de recours? Certainement qu'il a droit de recours,
comme auparavant.
Je ne sais pas si je peux ajouter quelque chose de plus, là...
C'était, dans le fond, je pense, un oubli dans la dernière loi,
la dernière fois qu'on l'a revue. Ça aurait dû être
là depuis longtemps.
Mme Carrier-Perreault: Autrement dit, tous les actes où il
y a mauvaise foi présumée, et tout ça, on continue
toujours d'avoir des recours, et tout ça.
Mme Trépanier: Oui.
Mme Carrier-Perreault: moi, personnellement, ça ne me
causait pas de problème particulier, mais je tenais quand même
à le faire préciser.
Mme Trépanier: Oui. Je sais qu'il y a eu des
inquiétudes, ce matin, et ça avait été
soulevé également...
Le Président (M. Philibert): Alors, si je comprends bien,
l'article 20 est adopté.
Mme Boucher Bacon: J'ai une question.
Le Président (M. Philibert): Excusez, madame.
Mme Boucher Bacon: J'aimerais savoir par Mme l'avocate, Mme
Faucher, comment ça se passe la mauvaise foi quand l'Office permet
d'ouvrir une garderie à côté d'une autre et qu'une garderie
entre en faillite. Ça se prouve comment la mauvaise fol?
Mme Faucher: C'est-à-dire que ça serait au juge de
décider quelle preuve pourrait être acceptable dans un cas comme
celui-là - c'est un cas particulier - qui ferait l'examen, en rapport
avec l'article 62.1, à savoir: Est-ce que c'est de la bonne foi ou de la
mauvaise foi, ou tout simplement l'application d'une décision
administrative prise au niveau des applications de la loi?
Mme Boucher Bacon: Et puis, dans le plan de développement,
si, à un moment donné, il y a 100 garderies, les
modalités, est-ce qu'elles vont être les mêmes pour les
garderies subventionnées que pour les garderies privées?
Mme Faucher: Ce type de recours là, ce n'est pas ce qui
est visé par l'article 62.1.
Mme Boucher Bacon: Non, on parle de mauvaise foi.
Mme Faucher: On parle de mauvaise foi... S'il y a mauvaise foi,
il va falloir qu'elle soit prouvée effectivement. Mais, dans quels cas?
On ne peut pas répondre à ça sans avoir... Disons que
c'est de la négligence grossière, de la fraude. Si c'est ce
à quoi vous vous référez, c'est des comportements qui sont
complètement de négligence grossière, de fraude... Je n'en
ai pas d'autres qui me viennent. La mauvaise foi, c'est...
Mme Boucher Bacon: Ce n'est pas facile à prouver.
Merci.
Mme Trépanier: L'immunité concerne seulement les
causes de responsabilité - c'est ça qui est bien indiqué -
et non pas les causes qui pourraient... Par exemple, quand on demande des
dommages pour...
Mme Boucher Bacon: Vous avez 100 garderies qui demandent un
permis et puis elles répondent toutes aux critères et aux
modalités. Laquelle tu vas choisir sur les 100 parce que tu as 6
garderies à qui tu peux le donner dans ton plan de développement?
Alors, ça se prouve comment la mauvaise foi si tu as juste 6 places sur
100 places?
Mme Faucher: Bien, là, il y a deux choses qui peuvent
être faites: il y a un recours qui peut être pris à d'autres
niveaux que la responsabilité et il y a un recours qui peut être
pris contre une personne qui a pris des décisions dans ce
cadre-là. L'immunité qui est visée ici, ça touche
la personne qui a pris une décision dans ce cadre-là, parce
qu'une personne peut prendre une décision en toute bonne foi et cette
décision-là a des effets qui, encore en toute bonne foi, peuvent
causer des dommages. Mais l'appréciation de la responsabilité,
ça passe par là. Ça passe par la preuve qu'il y a une
faute, la preuve qu'il y a un dommage, qu'il y a un lien entre la faute et le
dommage.
Mme Boucher Bacon: Je pense que vous ne m'avez pas comprise. Vous
avez 100 garderies. Les 100 répondent à vos demandes et
modalités, mais vous n'avez que 6 garderies à qui le donner; pas
des places, mais le nombre de garderies dans votre plan de
développement. Vous en avez 100. Sur quelle base vous allez le donner
à 6, sur quelle base préférentielle? Et les autres qui
vont être lésées, les 94 autres qui n'auront pas leur
demande, parce qu'elles ont engagé des fonds, elles ont
déjà demandé à un propriétaire un bail,
elles ont déjà fait creuser, alors sur quel critère vous
allez poser le geste de mauvaise foi? Vous répondez à toutes les
normes.
Mme Trépanier: Alors, d'une part, il y a une partie du
problème qui ne se posera plus avec l'adoption de la loi parce que,
dorénavant, suite à la cause Chouinard, suite au jugement, les
services de garde qui vont en faire la demande vont obtenir leur permis s'ils
se conforment aux normes de sécurité. L'Office ne pourra plus les
refuser. Alors, là, c'est évident que vous pourrez avoir un
service de garde... Si lui pense qu'il va être rentable pareil, puis s'il
va s'ouvrir à côté d'une garderie déjà
existante, bien, là, ça va être le problème de la
nouvelle garderie, puis le problème de la garderie qui est à
côté aussi, c'est bien clair. Mais, là, c'est ça qui
va arriver, là. Alors, ça, d'une chose.
Deuxièmement, selon le plan, nous, on aura... Il y a des gens qui
l'ont mentionné ce matin, je ne me souviens plus quelle intervenante. Le
plan de développement va être un peu plus difficile à faire
parce que les critères du plan de développement seront inscrits
nommément dans le règlement adopté par le gouvernement.
Alors, nous partirons de ces critères-là et nous aurons à
tenir compte, ce que nous n'avions pas avant, de l'émergence des
garderies à but lucratif qui ne demandent pas de subventions, parce que
ces garderies-là, elles, vont s'implanter. Nous, on pense qu'il n'y en
aura pas beaucoup, mais il va y en avoir qui vont s'implanter.
Alors, quand vous hochez de la tête, ce que vous me demandez,
c'est comment le juge-comment pouvons-nous présumer de la mauvaise foi?
Alors, on pourra se baser... la personne qui se sent lésée pourra
se baser sur les critères établis dans le règlement qui
doivent, eux autres, tenir compte... Un des critères, c'est la
répartition régionale et c'est les écarts des besoins
comblés d'une région à l'autre. Ça, elle va pouvoir
se baser là-dessus, comme aujourd'hui, mais pas plus pas moins. Comment
on présume de la mauvaise foi? C'est à partir de ça. S'il
y a des cas présentement, j'imagine que les personnes auraient pu... je
ne sais pas si elles auraient pu poursuivre, je ne suis pas avocate, mais le
juge aurait décidé...
Mme Boucher Bacon: Vous venez de stipuler un petit peu avant -
c'est Mme Marcotte qui le stipulait - qu'il y a des personnes qui ont fait une
demande, qui l'ont laissée là, qui ne savaient pas,
c'était un petit peu trop dur, un petit peu compliqué, puis elles
se sont retirées, mais tout en laissant...
Mme Trépanier: Leur demande.
Mme Boucher Bacon: ...leur demande là. Mais, si, demain
matin, il y a 100 personnes qui répondent aux normes de la nouvelle
loi...
Mme Trépanier: On va être obligés de leur
donner.
Mme Boucher Bacon: ...mais qu'il y a seulement... Mais ils
veulent rentrer dans le plan d'exonération. Ce n'est pas ça. Ce
n'est pas d'être obligé de leur donner. Mais sur quelles
bases... Si on ne peut juste obtenir 6 nouvelles garderies, puis qu'il y
a 100 demandes, il y en 94 qui vont être lésées. Comment
peut-on prouver la mauvaise foi?
Mme Trépanier: C'est que...
Mme Boucher Bacon: Je ne sais pas si je me fais bien
comprendre?
M. Marcil: Sur quels critères ils vont se baser pour
choisir les 6?
Le Président (M. Philibert): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Mme Trépanier: Merci? Comment? Vous dites merci, merci
à quoi?
Le Président (M. Philibert): M. le député de
Salaberry-Soulanges, vous voulez intervenir?
Mme Trépanier: Mais, vous ne vouliez pas avoir de
réponse?
M. Marcil: oui, mme la ministre. je vais l'expliquer autrement.
ce qu'elle demande dans le fond, là, c'est que, s'il y a de la place
pour 6 petites nouvelles garderies...
Mme Trépanier: Oui.
M. Marcil: ...puis que vous avez 100 demandes, normalement, selon
le jugement...
Mme Trépanier: J'ai compris ça.
M. Marcil: ...on est obligé de leur donner leur permis si
elles répondent aux critères, ça, je pense qu'on est
d'accord sur ça, là, sauf qu'on n'est pas obligé de leur
donner les subventions.
Mme Trépanier: C'est ça.
M. Marcil: Donc, la question de Mme la députée,
elle dit: Sur quels critères allez-vous choisir les 6 par rapport aux 94
autres?
Mme Trépanier: Sur les mêmes critères que
nous les choisissions les années passées. On peut vous les
donner, les critères qui seront établis par le règlement,
soit les besoins des parents établis par des sondages, la consultation
du milieu. Quand je parle de milieu, là, il y a eu confusion ce matin.
Au moment où on se parle, quand on parle de consultation du milieu, on
parle de consultation des municipalités, des CLSC, bon, des gens qui
nous disent: Nous, on veut avoir plutôt des agences en milieu familial;
les parents veulent plutôt des services de garde, des garderies, etc. Et
c'est sur ces critères-là. (17 h 40)
Alors, à mon sens, ce qui pourra être contesté,
c'est les critères. Une personne pourra dire: Bien, vous n'avez pas
respecté les critères. Les besoins, dans ma région, sont
comblés à 30 % et vous ne m'avez pas donné le nombre de
garderies qu'il faut. C'est à partir de ça que les gens
pourraient contester. Mais une personne qui, de bonne foi, aura appliqué
ces critères-là ne pourra pas être poursuivie en
dommages.
M. Marcil: Oui, mais est-ce que ça existe dans d'autres
lois?
Mme Trépanier: Oui. C'est ça. C'est que la plupart
des lois ont cette clause d'immunité là.
M. Marcil: Pour les officiers? Oui?
Mme Trépanier: Oui. Là, je vous en ai donné
quatre, cinq. J'en ai une vingtaine, ici: La Régie du cinéma, la
Commission de protection du territoire agricole, des gros comme la Régie
du logement, la Régie de l'assurance-maladie du Québec, la CSST,
l'Office des professions. Même la commission des droits et
libertés de la personne a ça.
M. Marcil: O.K. Moi, ce que je veux savoir, c'est un petit peu
dans le même... C'est que, pour être capable de déterminer
qu'une personne... Je pose la question de bonne foi, là, je veux
dire...
Mme Trépanier: Oui, oui. On est tous de bonne foi,
ici.
M. Marcil: ...de bonne foi. Ce n'est pas... Qui va
décider? Comment vous pouvez présumer que je suis de bonne foi
quand je vous le dis?
Mme Trépanier: C'est le juge qui va décider.
M. Marcil: Ah! c'est le juge. Mme Trépanier:
Oui.
M. Marcil: Donc, si c'est un juge, ça suppose qu'il peut y
avoir une poursuite.
Mme Trépanier: Oui.
M. Marcil: C'est le juge qui va déterminer...
Mme Trépanier: C'est ça.
M. Marcil: Mais, de la façon dont c'étaii
écrit, c'est comme si on disait: Nul ne peut être poursuivi en
justice en raison d'actes accompli: de bonne foi. Il me semble qu'au moment
où or intente une poursuite envers quelqu'un, on l( poursuit, donc c'est
le jugement final qui v
Mme Trépanier: Je regarde les gens du Bureau des lois qui
sourient, derrière. Apparemment...
Mme Ducharme: C'est la formule.
Mme Trépanier: ...c'est la formule usuelle.
Mme Ducharme: La décision pourrait être: Vous ne
pouviez pas poursuivre. On vous rejette...
M. Marcil: Ah, O.K. Ça va.
Mme Boucher Bacon: Mais vous êtes d'accord avec moi que
c'est dur à prouver, la mauvaise foi. Elle sourit, aussi.
Mme Trépanier: Sauf que c'est dur de vivre le contraire,
aussi. On ne fera plus de spécifications. C'est ça, aussi. C'est
qu'il y a des gens qui agissent de bonne foi dans toutes ces
régies-là et à l'Office des services de garde aussi, et
puis qui peuvent être poursuivis à tout vent, pour toutes sortes
de choses. Alors, moi, je pense surtout aux gens qui travaillent de bonne foi
quotidiennement, dans des cas de plaintes, et tout ça, et d'inspection,
et aussi à nos gens qui travaillent aux conseils d'administration,
à qui on donne une très grande responsabilité et qui
peuvent se voir poursuivis personnellement pour des décisions prises de
bonne foi. C'est surtout ça, le point.
Mme Boucher Bacon: Oui, mais on a déjà vu, dans le
passé, à un moment donné, un inspecteur arriver pour une
nouvelle garderie, puis dire: Tu as besoin de telle, telle
spécificité, et puis un autre passe et dit: Bien, comment
ça se fait qu'il t'a demandé ça, parce qu'on n'avait pas
besoin de ça? Alors, comment tu prouves la mauvaise foi si la personne,
elle, elle est obligée de dépenser pour un lavabo, je ne sais
pas, le plombier et peut-être perforer un mur, peut-être 2000 $?
Comment tu prouves ça, une mauvaise foi?
Mme Trépanier: Je pense que je ne peux pas donner plus de
commentaires que j'ai donnés. La cause sera décidée par le
juge. Je pense que j'ai essayé de donner l'argumentation au meilleur de
ma connaissance.
Mme Boucher Bacon: En tout cas, moi, je me sens bien mal à
l'aise avec cet article-là.
Le Président (M. Philibert): Bon, alors, il y a des
états d'âme qui s'expriment. On se sent mal à l'aise. Il y
en a d'autres qui se sentent à l'aise. Moi, maintenant, je veux savoir
si le projet de loi est adopté sur division...
Des voix: Non, non, non.
Mme Carrier-Perreault: Un instant, M. le Président.
Le Président (M. Philibert): ...l'article, ou s'il y a un
vote qui va être appelé.
Mme Carrier-Perreault: M. le Président, je comprends la
députée de Bourget d'avoir des inquiétudes par rapport
à la répartition. Moi, j'en ai aussi, je les partage. Comment
ça va se faire? Comment ça va se décider? C'est quoi les
critères? C'est quoi les modalités, les circonstances? Je suis
bien d'accord. Mais, quand on parle de ça, à mon avis, tout
ça fait référence à un règlement qu'on n'a
pas dans les mains présentement, donc on ne peut pas en juger pour
l'instant. Pour ce qui est de l'article, c'est vrai qu'on le voit ailleurs. Moi
aussi, je l'ai déjà vu ailleurs. Mais je pense que ce n'est pas
selon la bonne foi qu'on va poursuivre dans les cas qui ont l'air
d'intéresser la députée de Bourget, en tout cas si j'ai
bien compris, ça va être selon... C'est ce qu'on disait et c'est
ce que je disais aussi, c'est qu'il n'y a pas de règlement, il n'y a pas
de loi qui n'a pas une faille quelque part, et ce sera selon... Il y aura des
failles dans la réglementation, et ce ne sera pas pour une question de
bonne foi.
Mme Boucher Bacon: Pour défendre ses droits, un citoyen
honnête et de bonne foi aura à prouver la mauvaise foi, et
ça pourra lui coûter très cher pour faire reconnaître
ses droits, et c'est là que, moi, je trouve ça dommage.
Mme Carrier-Perreault: Voilà. Alors, M. le
Président...
Le Président (M. Philibert): Est-ce que l'article 20 est
adopté?
Mme Carrier-Perreault: Bien oui! Je pense qu'il est
adopté. C'est assez...
Le Président (M. Philibert): L'article 20 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 21.
Fonctions de l'Office des services de garde
Mme Trépanier: Cette modification vient ajouter aux
devoirs de l'Office celui d'identifier les priorités, les besoins de la
population en matière de services de garde à l'enfance. Elle
vient spécifier également que l'Office exerce son devoir de
coordonner et de promouvoir l'organisation et le développement des
services de garde à l'enfance, afin d'en faciliter l'accès
à l'ensemble de la population, en tenant compte des règles
relatives à l'exonération, à l'aide financière et
aux subventions.
Mme Carrier-Perreault: En fait, c'est l'article qui donne la
possibilité à l'Office de refaire le...
Mme Trépanier: C'est ça.
Mme Carrier-Perreault: ...plan de développement, à
toutes fins pratiques, de redéfinir les besoins, et c'est par rapport
à cet article-là, je pense...
Mme Trépanier: C'est ça.
Mme Carrier-Perreault: ...que les inquiétudes sont
très profondes. Disons qu'on redonne, à toutes fins pratiques...
C'est un peu le rôle de l'article 68.1, en tout cas, qui est repris.
Évidemment, on tient encore compte, toutefois...
Mme Trépanier: Non.
Mme Carrier-Perreault: ...des règles relatives à
l'exonération, à l'aide financière et aux subventions.
Mme Trépanier: Non, non. C'est d'être capable
d'estimer les besoins, de faire un plan de développement selon une
répartition régionale. C'est une recherche préalable et
avec une consultation du milieu, et tout ça, là, pour pouvoir
établir l'estimation des besoins.
Mme Carrier-Perreault: C'est seulement au premier alinéa,
si j'ai bien compris. Bon! C'est parce que, moi, j'avais l'article au complet,
là, je le lisais au complet. Alors, c'est ça, dans un premier
temps, premier alinéa, c'est ça, c'est de refaire une
répartition et, dans le deuxième, bien, c'est là que vous
reprenez «tenant compte toutefois des règles relatives à
l'exonération».
Mme Trépanier: Une estimation... Mme Carrier-Perreault:
Une estimation.
Mme Trépanier: ...estimer des besoins, et on
répartit après dans le plan de développement.
Mme Carrier-Perreault: Et c'est tenant compte de votre
règlement qu'or n'a pas.
Mme Trépanier: Qu'on n'a pas.
Mme Carrier-Perreault: Qu'on n'a pas. Voilà!
Mme Boucher Bacon: M. le Président, moi, je me pose encore
une question sur l'article 21, à l'effet que, si je suis dans une
région - Abltl-bi, Rimouski, Gaspésie - et que je décide -
parce qu'il y en a, des propriétaires de garderies privées, qui
sont dans Charievoix - le CLSC, le plan de développement me permet
d'ouvrir une garderie privée, si je ne fais pas partie du nouveau plan
de développement ou de la réglementation comme quoi je peux
recevoir une exonération, ça veut dire que, si je suis un parent,
à Rimouski, qui a une garderie privée, qui vient d'avoir son
permis, parce que la loi me dit que je ne peux pas me faire refuser mon
permis... Le parent va être obligé de faire peut-être deux
ou trois milles pour aller dans une garderie pour avoir de l'aide ou de
l'exonération, et là on va stimuler le milieu pour avoir soit une
garderie en service ou en agence, soit en commission scolaire, soit par le
CLSC, en tout cas stimuler le milieu pour que, là, il y ait une garderie
qui rentre dans le plan de développement, pour aider les parents
à avoir une aide financière. Encore là, moi, je sens,
à un petit moment donné, là, une place où est-ce
qu'on lèse des droits.
Mme Trépanier: Alors, à cette... Je ne vois pas
pourquoi si, dans une région, une garderie, qu'elle soit à but
lucratif ou sans but... À but lucratif de toute évidence,
là, parce que les garderies sans but lucratif qui n'auraient pas de
subventions auraient de la difficulté, là. C'est des garderies
à but lucratif. Mais, par expérience, elles sont
concentrées dans les grands centres. Alors, dans le Bas-Saint-Laurent,
par exemple, il n'y en a aucune garderie à but lucratif.
Mme Boucher Bacon: Je vous dis dans l'avenir.
Mme Trépanier: Pardon?
Mme Boucher Bacon: J'ai dit dans l'avenir.
Mme Trépanier: Dans l'avenir? Oui. Pourquoi, dans
l'avenir, est-ce que ça serait différent?
Mme Boucher Bacon: Parce qu'ils vont avoir le droit d'avoir un
permis. Peut-être qu'il y a une personne du Bas-Saint-Laurent, dans la
Gaspésie, qui a demandé un permis depuis 1987, mais parce qu'elle
personnalisait une garderie privée, elle attendait son tour de
rôle.
Mme Trépanier: Mais, en tout cas, c'est un peu arbitraire
de dire ça, parce que, quand on regarde les demandes, les garderies
à but lucratif sont toutes concentrées dans les grands centres,
elles sont toutes concentrées dans Laval, la Montérégie,
et c'est très, très, très... c'est rarissime qu'on ait une
demande de permis à but lucratif dans les régions. Je ne vois pas
pourquoi - la répartition, c'est 28 %, à peu près,
là, de garderies à but lucratif - on pénaliserait les
serv'ceà dans les réglons et qu'on en ouvrirait à
Montréal. S'il y avait des demandes, quel serait notre
intérêt comme gouvernement de... On donne 28 % de services de
garde et ça, on a été
respectueux de cette norme-là. (17 h 50)
Mme Boucher Bacon: 28 %, ça représente de 4
à 6, tout dépendant des places...
Le Président (M. Philibert): À l'ordre, s'il vous
plaît! Madame.
Mme Trépanier: Mais la question n'est pas là. La
question...
Le Président (M. Philibert): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre! Afin d'éviter des dialogues qui
pourraient se transformer en dialogues de sourds, j'aimerais que chacune des
personnes interpellent la présidence pour obtenir son droit de
parole.
Mme Trépanier: O.K. Bon. Je vais juste terminer, M. le
Président, en vous disant...
Le Président (M. Philibert): Alors, je veux le faire en
toute justice. Laquelle avait le droit de parole?
Une voix: Elles parlaient les deux ensemble. Prenez un 0,25 $.
Ha, ha, ha!
Le Président (M. Philibert): Mme la ministre. Mme la
députée de Bourget, vous pourrez revenir.
Mme Trépanier: Cinq secondes pour spécifier. Je ne
vois pas quel serait l'intérêt du gouvernement de vouloir
concentrer les 28 % de développement de garderies à but lucratif
dans une région quand on veut répartir équitablement les
services selon les demandes, selon les besoins. Alors, si les gens du
Saguenay-Lac-Saint-Jean ou de la Gaspésie ont démontré
qu'ils voulaient avoir des services de garde en garderie, s'il y a des projets
qui sont proposés à l'Office, je ne vois pas pourquoi l'Office ou
le gouvernement, en l'occurrence maintenant, aurait des
préférences d'une région à l'autre. Alors, je pense
plutôt que la réalité, c'est qu'il y a très peu de
projets à but lucratif qui voient le jour parce qu'il n'y a pas de
demandes en région pour ces genres de services là.
Le Président (M. Philibert): Mme la députée
de Bourget.
Mme Boucher Bacon: M. le Président, ce n'était pas,
avant, le critère prédominant. Là, ça va
l'être. Mais, avant, lorsque vous téléphoniez pour demander
une formule pour vous enquérir d'une demande de permis, on vous
avertissait à l'avance que vous aviez deux ans d'attente. Alors, c'est
sûr que ça décourageait les gens. Tandis que, si vous
étiez pour une garderie subventionnée ou une agence en milieu de
garde, bien, le processus était beaucoup plus rapide. La preuve, c'est
que, dans une année, en respectant les 28 %, il y a seulement 4
garderies qui se sont ouvertes pour les garderies privées. Alors, quand
on parie d'envahissement ou de peur d'avoir un réseau de services de
garde, moi, je n'ai pas peur de ça, parce qu'à 4 ce n'est pas
ça qui va monter le nombre.
Mme Trépanier: Non. Je pense que j'ai fait mon point. Je
ne peux pas ajouter autre chose.
Le Président (M. Philibert): Est-ce que vous voulez
intervenir, Mme la députée?
Mme Carrier-Perreault: Oui, j'aurais une couple de petites
questions.
Le Président (M. Philibert): Mme la députée
des Chutes-de-la-Chaudière.
Mme Carrier-Perreault: Je vous remercie, M. le Président.
Ici, quand je vois la ministre nous parler de 28 %, est-ce que le 28 % ce sera
un 28 % réparti régionalement? On dit 28 %, ça va
ressembler à quoi? C'est sûr que vous allez me dire que c'est dans
un règlement et que ça va être défini dans un
règlement, mais est-ce que...
Mme Trépanier: Non, non. C'est sûr que ça va
être défini dans un règlement, mais nous y allons selon les
demandes que nous avons, d'une part, selon aussi, prioritairement, les besoins
des parents qui nous ont été mentionnés lors de notre
répartition régionale, lorsqu'on a fait la consultation avec le
milieu. Alors, ça, c'est clair. Alors, donc, c'est par région.
S'il y a des demandes dans les régions, on les développe et, s'il
n'y en a pas, on va dans des services alternatifs, dans des modes de garde
alternatifs.
Par exemple, si on nous dit que, dans le Bas-Saint-Laurent, les parents
seraient prêts à 20 % à des services de garde à but
lucratif, puis qu'il n'y en a pas de demande, on va combler avec les services
de garde en agences, ou sans but lucratif, ou en milieu scolaire. Mais il est
démontré que les services de garde à but lucratif sont
intéressés, en général, à se
développer dans les grands centres.
Mme Carrier-Perreault: Oui. C'est justement pour ça que je
fais cette demande-là. C'est qu'on sait que ces organismes-là se
développent surtout dans les grands centres. O.K.? Je me dis: À
partir du moment où la ministre dit: Pour nous autres, ce qui est
important, c'est de garder nos 28 % - c'est à peu près ça
- notre prorata de 28 %, à partir du moment aussi où toutes les
garderies à but lucratif qui en font la demande, parce qu'elles n'ont
pas de subventions, etc., vont avoir un permis si elles se conforment aux
règles...
Mme Trépanier: Oui. Là, on n'aura pas de
contrôle sur l'endroit où elles vont aller.
Mme Carrier-Perreault: Non, mais il reste que... Est-ce que les
28 %, on peut considérer que 28 %, ça pourrait être, bon,
qu'on avantagerait celles qui ne sont pas... On parlait du Bas-Saint-Laurent,
par exemple. Alors, on dit: II n'y en a pas, là. Bien, on pourrait
favoriser, par exemple, une garderie à but lucratif qui fait une demande
dans le Bas-Saint-Laurent plutôt que de la remettre à Laval,
Montréal ou Québec, à quelque part où elles sont
habituellement?
Mme Trépanier: Oui, oui.
Mme Carrier-Perreault: Est-ce qu'on va répartir les 28 %
de façon régionale? C'est ça que je veux savoir.
Mme Trépanier: Ça pourrait être comme
ça. Mais là, présentement, c'est prioritairement par
région. Ensuite, s'il n'y en a pas assez, on va selon la demande.
Mme Carrier-Perreault: D'accord.
Mme Trépanier: O.K. Et puis, ce qu'on a essayé de
faire, c'est de respecter, là, les 28 %.
Mme Carrier-Perreault: Autre point, M. le Président, pour
changer un petit peu - c'est toujours sur le même article, par exemple
-quand on parle d'identifier les priorités, les besoins de la population
en matière des services de garde à l'enfance, on sait que la
Coalition, entre autres, les gens qui sont venus nous rencontrer et les gens du
milieu des garderies aimeraient bien être consultés, et demandent
d'être consultés, et avaient demandé, à ce
moment-là, d'ajouter: suite à une consultation des personnes et
organismes intéressés. J'aimerais savoir si la ministre a
l'intention d'ajouter ça à son paragraphe 1°.
Mme Trépanier: Alors, à date, ce n'est pas
là. Ça, il faudrait que ce soit ajouté, dans le fond, dans
le règlement, parce qu'on pourra établir, à ce
moment-là, un critère de plus, une consultation avec les services
de garde. Mais je pense que la question posée ce matin et celle de la
députée de Bourget touchent beaucoup plus l'inquiétude des
services de garde. C'est beaucoup plus le danger que d'autres services viennent
s'ouvrir en périphérie et mettent en péril leurs
services.
Mme Carrier-Perreault: Oui.
Mme Trépanier: Ici, il est question de l'estimation des
besoins. Alors...
Mme Carrier-Perreault: Non, ce qui arrive, c'est que...
Mme Trépanier: ...c'est des sondages qu'on fait. Alors,
c'est pour ça que la consultation des services de garde pourrait
peut-être avoir une utilité mais n'est pas de première
utilité, parce que c'est un sondage que l'on fait dans la population,
à savoir combien il y a de mères actives qui ont à faire
garder leurs enfants, quelle sorte de services on privilégie dans cette
région-là, bon, etc., plus des statistiques, là, du nombre
de femmes actives, et tout ça.
Mme Carrier-Perreault: M. le Président...
Le Président (M. Marcil): Oui, Mme la
députée des Chutes-de-la-Chaudière.
Mme Carrier-Perreault: Ce qui arrive, c'est qu'on sait aussi que
les gens des services de garde, les gens du milieu, dans chacun des milieux,
qui s'occupent justement des services comme tels, là, sont quand
même au courant qu'il y a des listes d'attente, qu'il y a des gens qui
demandent. Eux autres, ils reçoivent les demandes du milieu. Alors,
c'est dans ce sens-là, quand on nous dit que le plan, ça sort
par... c'est un décret, finalement, c'est un décret que le
gouvernement...
Mme Trépanier:...
Mme Carrier-Perreault: Là, ce ne sera plus comme
ça...
Mme Trépanier: Oui, mais le règlement va être
plus contrôlé, là, mais ça va être
adopté par le gouvernement également.
Mme Carrier-Perreault: Oui. Mme Trépanier: C'est
ça.
Mme Carrier-Perreautt: Mais il reste que c'est... Je ne comprends
pas pourquoi il faut mettre ça dans le règlement. On pourrait
consulter les gens du milieu et le mettre dans la loi. C'est dans ce
sens-là que je... Vous me dites: Ça va se faire dans le
règlement, consulter les gens du milieu.
Mme Trépanier: Non, non, non. Je dis: Si on devait en
arriver à une décision comme ça, j'imagine qu'où
pourrait l'insérer dans les critères d'établissement de
plan de développement, mais on me souligne que les listes d'attente,
entre autres, dans les services de garde sont peu fiables, parce qu'un parent
peut placer son enfant sur trois ou quatre listes d'attente, ou ne pas enlever
son nom quand l'enfant est rendu à l'école, ou quelque chose
comme ça. C'est un peu comme quand nos enfants font leur Inscription
dans les collèges ou universités. Ils font leur inscription
à trois ou quatre places.
Le Président (M. Marcil): Mme la députée.
Mme Carrier-Perreault: Oui, mais disons que ça
dépend peut-être des milieux, là.
Mme Trépanier: Oui. Non, je comprends votre
inquiétude...
Mme Carrier-Perreault: Parce que disons que ce n'est pas le cas
partout, ça.
Mme Trépanier: Oui.
Mme Carrier-Perreault: Je suis persuadée. Ça
dépend où les parents restent, qu'est-ce qu'ils ont comme
services à portée de la main et le service qu'ils demandent
aussi, là.
Mme Trépanier: En tout cas, ce que je peux vous dire, Mme
la députée, c'est que je pense qu'il y a eu une
amélioration sensible quant à rétablissement du plan de
développement parce que, auparavant, on allait selon l'émergence
des demandes de services de garde qui voulaient s'implanter et on ouvrait
ça un peu comme des champignons, mais il y avait tellement de besoins
qu'on risquait peu de se tromper. Mais, présentement, on ne fonctionne
plus comme ça. On y va avec des critères précis qui
comportent une consultation importante du milieu, et alors c'est un sondage, on
se base sur des statistiques. Alors, à notre sens, il y a eu une
amélioration importante.
Le Président (M. Marcil): Bien, il est présentement
18 heures, et puis, comme il reste à peine quatre articles, j'aimerais
savoir s'il y aurait consentement à ce qu'on poursuive jusqu'à 18
h 30.
Mme Carrier-Perreault: Oui, M. le Président. (18
heures)
Le Président (M. Marcil): Ça va? 18 h 30. Oui.
Allez-y, Mme la ministre. Est-ce qu'il y a d'autres questions de pertinence sur
l'article 21?
Mme Carrier-Perreault: Non. Bien, disons que je pense que ce
serait quand même, en tout cas... Je tiens à
réitérer que les gens, quand même, qui travaillent, qui
militent dans ce milieu-là, les intervenants du milieu, je pense que ce
serait important que ces gens-là aussi soient consultés. Je
comprends qu'on peut faire des sondages, qu'on peut vérifier selon des
statistiques, des chiffres, et tout ça, mais, moi, en tout cas, je
trouve que c'est très important et je réitère cette
demande-là pour les gens du milieu, que ce soit ajouté. Je pense
que c'est important. On l'a dit. Comme Opposition officielle, d'ailleurs, on
l'a dit qu'on voulait rencontrer, justement, les groupes. On trouvait à
quel point c'était important que les gens du milieu soient
consultés. Alors, quand on parle d'un plan de développement qui
touche l'ensemble, je pense que ça devrait être ajouté.
Mme Trépanier: Parfait. M. le Président, je prends
bonne note de la représentation de Mme la députée ainsi
que des groupes de ce matin et, de toute manière, ce ne serait pas
à être rajouté dans une législation mais bien au
règlement, comme je le disais tout à l'heure. Alors, j'en prends
bonne note. Je ne prends pas d'engagement, mais on va l'évaluer
sérieusement.
Le Président (M. Marcil): L'article 21 est
adopté?
Mme Carrier-Perreault: Adopté sur division.
Le Président (M. Marcil): Sur division. J'appelle
l'article...
Mme Carrier-Perreault: À cause du règlement qu'on
n'a pas, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Oui. J'appelle l'article 22.
Mme Trépanier: la modification abroge l'article 68,1 de la
loi sur les services de garde à l'enfance qui prévoit
l'établissement par l'office, avec approbation du gouvernement, d'un
plan annuel de développement des ressources à être
créées après identification, suite à une
consultation des priorités et des besoins de la population.
Le Président (M. Marcil): Ça va?
Mme Trépanier: Je pense qu'on a parlé beaucoup de
ce point-là.
Mme Carrier-Perreault: 68,1, abrogé, bien, c'est...
Mme Trépanier: C'est ça. Mme Carrier-Perreault:
Oui. Mme Trépanier: Adopté. Mme Carrier-Perreault:
Adopté. Le Président (M. Marcil): Adopté?
Mme Carrier-Perreault: Oui, oui. Le Président (M. Marcil):
L'article 23.
Mme Trépanier: M. le Président, 23, il y a un
papillon, un amendement. Alors, je lis l'amendement: Remplacer l'article 72.1,
proposé par l'article 23 du projet de loi, par le suivant: «72.1
Le gouvernement peut par règlement établir les critères,
les méthodes et les normes
suivant lesquels, en vertu de l'article 41.7, il fixe et répartit
annuellement un nombre de places pour lesquelles une exonération, une
aide financière et des subventions peuvent être accordées.
«Ces critères, méthodes et normes peuvent varier selon les
catégories visées à l'article 41.7. Ils peuvent
prévoir des priorités entre ces catégories et dans la
répartition des places.»
Mme Faucher: Au premier alinéa, ce qui est ajouté,
tout simplement, c'est la référence à l'article 41.7 pour
plus de clarté. Puis, au deuxième alinéa, on
prévoyait que le nombre de places et leur répartition
diffèrent d'une catégorie à l'autre. Or, l'article 41.7,
en disant, dans chacune des catégories suivantes, qu'un nombre est
déjà fixé, prévoit déjà cette
différenciation-là. Alors, ce membre de phrase !à n'avait
pas lieu d'être.
Le Président (M. Marcil): Mme la députée de
Bourget.
Mme Boucher Bacon: Bien, ça stipule, madame, que les
critères vont être différents pour chaque
catégorie.
Mme Faucher: Ce n'est pas obligatoire, mais il faut que la loi le
prévoie. Justement, si on veut coller au plan de développement,
aux critères qui sont en vigueur, actuellement, il faut que ces
variations-là puissent être prévues dans le futur
règlement.
Mme Boucher Bacon: Pour ouvrir une garderie, les critères
ne seront pas les mêmes.
Mme Faucher: Ça ne touche pas l'ouverture d'une garderie.
Ça touche uniquement les critères suivant lesquels la
répartition des places et la fixation des places va être
faite.
Le Président (M. Marcil): Pour les fins de financement.
C'est uniquement pour les fins de financement.
Mme Faucher: Pour des fins de financement. Mme Boucher Bacon:
Financement.
Le Président (M. Marcil): Donc... O.K. Y a-t-il autre
chose?
Mme Boucher Bacon: Est-ce qu'on stipule, M. le Président,
dans l'article 23, que c'est pour les fins, uniquement, d'aide
financière? C'est a la fin?
Mme Faucher: C'est dans l'article 41.7 auquel on
réfère à l'article 72.1. C'est dans cet article-là,
mais comme on y réfère, c'est automatique que c'est en vertu de
cet article-là que c'est fait.
Le Président (M. Marcil): Ça va?
Mme Carrier-Perreault: Sur l'amendement, M. le Président,
moi, je n'ai pas de problème. Adopté.
Le Président (M. Marcil): L'amendement est adopté.
Maintenant, l'article 23.
Mme Carrier-Perreault: Par rapport à l'article, M. le
Président, sur division.
Le Président (M. Marcil): Tel qu'amendé, sur
division. Ça va? J'appelle l'article 24.
Réglementation
Mme Trépanier: II y a un amendement, également,
à l'article 24 qui se lit comme suit: Remplacer le paragraphe 22°,
proposé par le paragraphe 8° de l'article 24 du projet de loi, par
le suivant: «22° déterminer les conditions et les
modalités suivant lesquelles, en cas d'exonération de
contribution, une aide financière est versée».
Alors, Mme Faucher peut vous expliquer l'amendement.
Mme Faucher: C'est tout simplement encore une question de
rédaction. On référait à «l'Office
verse» et, comme les pouvoirs réglementaires ne
réfèrent pas à l'Office comme tel, tout simplement, la
référence à l'Office est enlevée pour dire que
c'est «une aide financière est versée». C'est une
question de rédaction, d'ajustement de rédaction.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Mme Trépanier: En fait, pour clarifier, pour que ce soit
plus rapide, la modification à l'article 24, l'article proposé
vise à permettre clairement à l'Office de réglementer pour
prescrire un espace extérieur de jeux ainsi que des normes
d'aménagement, d'équipement et d'entretien de cet espace, ce qui
se fait, dans le moment, mais qui n'est pas clair. Alors, la modification
prévue par le paragraphe 2° du texte proposé vise à
permettre clairement à l'Office de réglementer pour
déterminer le nombre maximum d'enfants qui peuvent être
reçus «dans l'espace extérieur de jeux prescrit, eu
égard aux dimensions et à l'aménagement des
lieux».
Ensuite, il y a aussi toutes les questions de normes d'hygiène,
de salubrité et de sécurité qui doivent être
respectées dans les services de garde en garderie, en jardin d'enfants,
en halte-garderie ou en milieu familial. Vous aurez compris que, pour les
haltes et jardins, c'est pour plus tard.
les autres modifications proposées par cet article sont
nécessaires pour ajuster le pouvoir réglementaire de l'office aux
nouvelles dispositions du présent projet de loi à des fins de
concordance. le reste, c'est de la concordance.
Mme Boucher Bacon: M. le Président...
Le Président (M. Marcil): Mme la députée de
Bourget.
Mme Boucher Bacon: Est-ce que ça voudrait dire que, dans
l'avenir, on peut voir aussi modifier le ratio? Est-ce qu'on peut voir modifier
aussi les espaces et est-ce qu'on peut voir modifier aussi les espaces de jeux
extérieurs?
Mme Faucher: Non. C'est des précisions qui sont
apportées. Le pouvoir de réglementer existe déjà
comme tel, mais, pour éviter des interprétations qui ont
déjà pu être faites, les articles ont été
précisés. Mais ça ne change pas les...
Une voix: C'est le règlement qui devrait être
changé pour changer les ratios.
Mme Faucher: Les ratios dans les services devraient... C'est le
règlement sur les services de garde en garderie qui devrait être
changé, si on veut changer les ratios applicables aux garderies.
Mme Boucher Bacon: Dans les nouveaux règlements qui sont
amenés, est-ce que vous avez l'intention de changer les ratios?
Mme Trépanier: Non. Le règlement est à peine
élaboré. Celui sur les garderies est en
prépublication.
Une voix: II date de 1983.
Mme Trépanier: Celui-là, il date de 1983 et, pour
changer les ratios, il faudrait revenir sur le règlement qui serait
prépublié, etc. Mais ce n'est pas dans nos intentions de faire
ça du tout.
Mme Boucher Bacon: C'est parce que je voyais qu'on touchait
à l'espace de jeux. Alors, je me suis dit...
Mme Trépanier: On vient clarifier.
Mme Boucher Bacon: ...dans l'avenir, quand on va changer les
règlements, est-ce que ça veut dire qu'on change aussi cette
réglementation-là?
Mme Trépanier: Non.
Mme Boucher Bacon: Merci, Mme la ministre.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que l'amendement est
adopté? Mme la députée des
Chutes-de-la-Chaudière, ça va pour l'amendement?
Mme Carrier-Perreault: Pour adopter l'amendement ici, là?
Mais il y a...
Le Président (M. Marcil): On reviendra à l'article
après. Ça va pour l'amendement?
Mme Carrier-Perreault: Oui.
Le Président (M. Marcil): Adopté. Est-ce que
l'article 24, maintenant, tel qu'amendé...
Mme Carrier-Perreault: II y a des choses qui ne changent pas
vraiment. Par ailleurs, il n'y a pas vraiment de différence
marquée avec ce qui existait avant. Alors, moi, je peux adopter.
Le Président (M. Marcil): Alors, adopté?
Mme Carrier-Perreault: Pas de problème
là-dessus.
Le Président (M. Marcil): Adopté. J'appelle
l'article 25. Mme la ministre, l'article 25.
Mme Trépanier: L'article proposé vise à
donner effet, depuis la date de la présentation de la loi, à la
nouvelle disposition prévoyant que le gouvernement fixe et
répartit annuellement, suivant les critères, les méthodes
et les normes qu'il détermine par règlement, un nombre de places
pour lesquelles une exonération, une aide financière et des
subventions peuvent être accordées dans certaines
catégories de services de garde.
L'article proposé prévoit également que le
gouvernement peut prendre, au plus tard le 31 décembre 1992, le
règlement déterminant les critères, méthodes et
normes suivant lesquels il fixe et répartit ce nombre de places. Il
prévoit que ce règlement peut être approuvé
même s'il n'a pas fait l'objet de la publication à la Gazette
officielle du Québec prévue à l'article 8 de la Loi
sur les règlements. (18 h 10)
L'article proposé précise également qu'un tel
règlement entre en vigueur à la date de sa publication à
la Gazette officielle du Québec et qu'il peut s'appliquer
à compter de toute date non antérieure à la date de
présentation de la présente loi. Ces dispositions se justifient
par la nécessité de pouvoir rendre applicables le plus tôt
possible ces nouvelles règles pour tenir compte de la planification
budgétaire 1992-1993.
Alors, très rapidement, M. le Président, je résume
ce que j'ai dit au groupe ce matin. La prépublication, ça demande
quand même un temps assez important avec l'analyse des commentaires, et
tout ça, d'une part. D'autre part, le règlement va être
fidèle à ce que nous connaissions par le passé quant au
plan de développement, et c'est
ce que je me suis engagée à faire. Je ne veux pas non plus
retarder la planification du plan de développement 1992-1993 parce que,
tant que le règlement n'est pas en vigueur, nous ne pouvons pas
dépenser les budgets de 1992-1993.
En avant-dernier lieu, si nous n'agissions pas rétroactivement,
tous les projets qui s'inscriraient d'ici la mise en vigueur du
règlement, disons, en novembre, décembre, ne seraient pas dans
les nouvelles règles. Donc, on viendrait fausser le plan de
développement. On serait obligé de financer tous ces
services-là.
Une voix: ...les rejeter.
Mme Trépanier: On ne peut pas parce que, là, ce
promoteur-là ou ce service-là serait lésé et
pourrait aller devant les tribunaux. L'Office ne peut pas rejeter un projet
s'il se conforme aux règles et règlements. Alors, donc...
En dernier lieu, il y a des précédents à cette
façon de faire. C'est pour protéger le plan de
développement et pour protéger également la situation
budgétaire du gouvernement.
Le Président (M. Marcil): Mme la députée des
Chutes-de-la-Chaudière, est-ce que ces commentaires vous satisfont?
Mme Carrier-Perreault: Pas du tout, M. le Président. Pas
du tout, pas du tout.
Le Président (M. Marcil): Pas du tout. Mme la
députée de Châteauguay non plus. Oui?
Mme Cardinal: Pas tout à fait. Alors, je vais laisser
aller madame ou...
Mme Carrier-Perreault: Moi, personnellement, M. le
Président, je pense que j'en ai amplement... on en a parlé
abondamment. Mais ça n'a pas de bon sens, un article comme
celui-là.
À toutes fins pratiques, M. le Président, il faut se
rendre compte de la teneur de cet article-là. On a passé la
journée à étudier un projet de loi. On l'a fait de bonne
grâce, je pense que c'est important, mais ça vous démontre
le non-sens. Ce projet de loi, à partir du moment où il a
été présenté, là, puisque tout est
fondé sur un règlement qui s'applique depuis le 15 mai, c'est ce
que ça dit, ce projet-là... 14 mai? On n'est pas à une
journée près, de toute façon.
C'est un règlement qui s'applique de façon
rétroactive, qu'on n'a pas dans les mains. La définition des
critères, des modalités, des circonstances, c'est ce
règlement-là qui va définir la façon de
procéder pour en arriver à avoir un plan de développement,
pour en arriver à dire: Oui, je te donne un permis et oui, je te
subventionne, et à dire à l'autre: Oui, tu peux avoir un permis,
mais je ne te subventionnerai pas. On n'a pas ça dans les mains, et il
s'appli- que depuis le 14 mai.
Ça, cet article-là, c'est un article qui, selon les
renseignements que j'ai pris - et on a beau dire qu'il y a des
précédents, les précédents qui existent... M. le
Président, moi, ce qu'on me dit, c'est que ça peut arriver qu'il
y ait des choses comme ça qui soient appliquées de façon
rétroactive, parce que ça a été annoncé dans
le discours du budget, par exemple. C'est une espèce de mesure, souvent
des mesures budgétaires qui sont annoncées par le
ministère des Finances qui, lui, a une espèce de pouvoir assez
particulier, mais semble-t-'! que c'est à la limite de la
légalité cet article-là. Je ne suis pas avocate, moi non
plus, M. le Président. Je l'ai déjà dit, je pense que
c'est assez évident. On a interrogé beaucoup les gens du
contentieux, si on veut, qui étaient ici pour nous donner des
réponses.
Il reste que, juste à lire cet article-là, je pense que
c'est facile de comprendre que ça n'a pas de bon sens qu'on soit
d'accord avec un article comme celui-là. À toutes fins pratiques,
ça veut dire qu'on a tout fait ça pour rien, qu'on parle pour ne
rien dire aussi, puisque le règlement que vous allez mettre sur pied,
que vous allez sortir et publier, va être automatiquement en vigueur. Non
seulement il sera en vigueur au moment de sa publication, mais il se trouve
à être en vigueur de façon rétroactive au 14 mai.
Que la loi soit adoptée ou non, M. le Président, on aurait pu
rester jusqu'au 20 juin à faire du placotage sur cette loi-là, ne
pas adopter la loi, puis le règlement se serait appliqué quand
même. C'est aussi... J'allais dire quelque chose qui n'est pas
parlementaire. En tout cas, c'est aussi bête que ça, le sens de
cet article-là, à mon avis. Alors, ça, c'est vraiment...
Pour moi, c'est le comble. Juste pour ces raisons-là, en plus du
règlement qu'on n'a pas, c'est absolument inacceptable.
Le Président (M. Marcil): Mme la... Oui, il y avait
madame...
Mme Trépanier: Oui. Je vais... Est-ce que je peux
répondre à madame?
Le Président (M. Marcil): Oui, puis, après, je vais
revenir à Mme la députée de Châteauguay.
Mme Trépanier: O.K. Premièrement, j'étais
convaincue que Mme la députée emploierait des termes
parlementaires. Et, deuxièmement, vous faites référence
à des mesures budgétaires à la lecture du budget. C'est
aussi une mesure budgétaire, parce qu'on ne veut pas que notre plan de
développement soit biaisé par de nombreuses subventions que nous
donnerions à l'extérieur du plan de développement sans
planification régionale aucune. Alors, ça, c'est donc une mesure
budgétaire aussi, et nous le faisons pour rendre service aux citoyens en
bout
de compte, parce que le citoyen est d'accord avec un plan de
développement des services de garde. Je pense que personne ne consteste
ça, au départ.
Puis, cette loi-là avait été adoptée
à l'unanimité, puis, bon, je pense qu'on ne reviendra pas
là-dessus. On a une garantie supérieure à d'autres
règlements qui ont été adoptés
rétroactivement parce que le nôtre, c'est un nouveau
règlement, mais qui sera fait sur des règles existantes
déjà, et je me suis engagée, à je ne sais plus
combien de reprises maintenant, à me coller à la politique, aux
circulaires et au plan de développement qui était avant.
Pour être un peu plus crédible selon l'expression - pas
l'expression, mais c'est à peu près ça que ça
voulait dire - de Mme la députée, je pourrais peut-être
vous donner des critères qui sont respectés et que nous
respecterons. Alors, premièrement, nous donnerons une priorité,
comme nous l'avons fait dans les dernières années, au milieu de
travail, aux garderies en milieu de travail; deuxièmement,
l'équité régionale selon l'écart des besoins;
troisièmement, les 28 % versus 72 % sans but lucratif, ça, nous
maintiendrons ça; ensuite, l'estimé des besoins établis
selon une consultation, selon des statistiques, selon des sondages. Alors,
c'est quand même des points de repère importants. Un autre point
que j'aimerais mieux se faire spécifier par Mme Faucher, là,
c'est lorsque vous contestez la validité d'un règlement
rétroactif.
Mme Faucher: C'est la Loi sur les règlements qui
prévoit, à l'article 27, que la Loi sur les règlements
n'empêche pas un règlement de prendre effet avant la date de sa
publication à la Gazette officielle du Québec lorsque le
prévoit expressément la loi en vertu de laquelle il est
édicté ou approuvé. C'est prévu
spécifiquement, donc c'est légal. La légalité de
ça est...
Mme Carrier-Perreault: je n'ai jamais dit que c'était
illégal. j'ai dit que c'était... à ce qu'on me dit, c'est
que c'est à la limite de la légalité.
Mme Faucher: Sauf que, là, c'est prévu dans la loi
même...
Mme Carrier-Perreault: II y a des nuances en termes
d'interprétation, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Mme la députée de
Châteauguay.
Mme Cardinal: M. le Président, durant tous nos
débats, on a beaucoup parlé de règlements
ultérieurs. Je pense que ça a été à peu
près dans tous les articles que nous avons discuté. Mon souhait,
c'est que j'ose croire que les règlements seront vraiment
représentatifs de nos attentes et des attentes de tous les intervenants.
Et ça, je pense que c'est un élément très important
parce qu'on s'y rapporte et, tout le long, il était très
évident que c'était toujours, bon, le fameux règlement
ultérieur qui allait venir confirmer tel ou tel article. Alors, je
voulais simplement vous faire connaître...
Le Président (M. Marcil): J'ai pris note de vos souhaits,
Mme la députée de Châteauguay. Mme la ministre...
Mme Cardinal: ...mes souhaits. Et ce n'est pas seulement les
miens, je pense-Le Président (M. Marcil): De tout le monde.
Mme Cardinal: ...de l'ensemble des intervenants.
Le Président (M. Marcil): Mme la ministre.
Mme Trépanier: Ce à quoi je me suis engagée,
Mme la députée de Châteauguay, c'est à ce que les
règlements répondent aux orientations et à notre politique
des services de garde. Alors, est-ce que ça répondra à
toutes les attentes, les attentes étant tellement divergentes d'un
côté, dépendant qui nous sommes, où que nous soyons?
Ça dépend de beaucoup, beaucoup de choses. Alors, j'espère
répondre au plus d'attentes possible. Et, pour terminer, j'avais
oublié un argument tout a l'heure. Lorsque la loi est arrivée en
1979, il y avait beaucoup de réglementations qui ont suivi aussi la loi.
Alors, c'est assez courant, et je pense qu'on n'a pas de problèmes
légaux avec une réglementation ultérieure. (18 h 20)
Le Président (M. Marcil): Mme la députée des
Chutes-de-la-Chaudière.
Mme Carrier-Perreault: C'est vrai que c'est des choses qu'on voit
assez souvent, qu'il y a des réglementations qui suivent des projets de
loi ou des lois. Ce qui est moins courant, c'est des règlements qui sont
en vigueur sans prépublication, quand on parie de réglementation.
Ce qui n'est pas courant non plus, c'est des règlements qui sont en
vigueur sans prépublication et qui s'appliquent en plus de façon
rétroactive sans que les gens des milieux concernés aient pu en
prendre connaissance, sans que les gens, ici, les députés, les
parlementaires qui ont à étudier un projet de loi...
On parie, à toutes fins pratiques, à travers notre
chapeau, parce que je veux bien, moi, faire confiance, je veux bien faire
confiance à la ministre, je veux bien. Mais sauf que, des actes de foi,
je ne peux faire ça gratuitement, de même, à tout bout de
champ. On ne peut pas passer son temps à faire des actes de foi. Alors,
moi, je trouve que ça aurait été de beaucoup
préférable qu'on ait... Je comprends que la ministre vient de
nous donner quelques critères,
là, mais ça aurait été beaucoup
préférable qu'on ait au moins... Je sais que ma collègue
de Chi-coutimi demandait aussi à la ministre, l'autre soir, s'il y avait
possibilité de déposer ce fameux projet de règlement,
qu'on ait une idée. Mais il reste que, quand on n'a pas de
consultation... Il faut comprendre que les gens du milieu peuvent être
inquiets de quelque chose qu'ils ne connaissent pas.
C'est quand même important, comme décision et comme
orientation, puis, comme on le disait, c'est un projet de loi qui, quand
même, vient, à toutes fins pratiques, créer une nouvelle
catégorie. Donc, on vient de créer une nouvelle catégorie,
des garderies à but lucratif non subventionnées, où les
parents n'auront pas droit... et ça, c'est encore nouveau dans le sens
qu'il y a des parents, au Québec, qui n'auront plus droit à
l'exonération financière, dépendant du mode qu'ils
fréquentent, si on les reconnaît ou si on ne les reconnaît
pas comme faisant partie d'un plan de développement. Alors, c'est
drôlement important, à ce moment-là, d'avoir les
critères, les modalités, les circonstances qui vont
définir ce plan de développement. Alors, voilà pourquoi,
M. le Président, nous, de l'Opposition officielle...
Le Président (M. Marcil): Vous allez voter contre cet
article.
Mme Carrier-Perreault: ...on est contre cet article, contre
l'ensemble du projet comme tel.
Le Président (M. Marcil): Donc, l'article 25 est
adopté sur division. C'est ça? J'appelle l'article 26. Bon,
c'est: «Les dispositions de la présente loi entrent en
vigueur», la date, là.
Mme Carrier-Perreault: On en a parié beaucoup.
Le Président (M. Marcil): Ça va. O.K. Mme
Carrier-Perreault: 14 mai. Le Président (M. Marcil):
Adopté, oui? Une voix: Oui
Le Président (M. Marcil): Est-ce que le titre du projet de
loi est adopté?
Mme Trépanier: Adopté.
Mme Carrier-Perreault: Le titre du projet de loi?
Le Président (M. Marcil): Bien oui, mais j'ai
terminé. Il n'y en a plus d'articles. On a terminé le projet de
loi.
Mme Trépanier: Adopté.
Mme Carrier-Perreault: on peut bien adopter le titre du projet de
loi, m. le président.
Le Président (M. Marcil): Bon. Le titre du projet de loi
est adopté. Est-ce que le projet de loi est adopté tel
qu'amendé?
Mme Trépanier: Adopté.
Mme Carrier-Perreault: Sur division.
Le Président (M. Marcil): Sur division. La commission,
ayant accompli son mandat, ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 h 23)