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(Quinze heures cinquante et une minutes)
Le Président (M. Joly): II me fait plaisir de vous
accueillir à cette commission. Je constate que nous avons le quorum. Je
vous rappelle que la commission des affaires sociales se réunit afin de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 415, Loi sur le Conseil de la santé et du bien-être. Est-ce
que nous avons des remplacements, Mme la secrétaire?
La Secrétaire: Non, M. le Président, il n'y a aucun
remplacement.
Le Président (M. Joly): Je vous remercie beaucoup. M. le
ministre, j'imagine que vous avez quelques remarques préliminaires.
Remarques préliminaires M. Marc-Yvan
Côté
M. Côté (Charlesbourg): Très brèves,
M. le Président. Pas pour refaire le petit discours que j'ai fait
à l'époque, mais davantage peut-être pour resituer le
contexte dans lequel nous sommes et ce qui nous a amenés à ce
contexte-là. Il faut se rappeler que, dans la réforme, il
n'était pas question d'un Conseil de la santé et du
bien-être, que c'est apparu ultérieurement, mais que d'autres
avant nous en avaient parlé, principalement au niveau du rapport Rochon;
le rapport Rochon faisait état de la possibilité d'un Conseil de
la santé et du bien-être. Dans les orientations de Mme
Thérèse Lavoie-Roux, il était question de cela, mais pas
nécessairement dans la réforme.
On se rappellera qu'au printemps, à peu près à
pareille date l'an passé, ça commençait à chauffer
un peu. On était en plein travail d'adoption de la loi 120 qui avait
été suspendu fin mars pour laisser place en avril à
l'adoption des crédits. En mai, l'idée est réapparue d'un
Conseil de la santé et du bien-être pour, à l'époque
disait-on, faire un peu le contrepoids du Conseil médical. Il faut se
rappeler que c'est de ça qu'est venue une première proposition
supportée par l'Opposition, à l'époque, en termes de
possibilité, et que le projet que nous adoptons aujourd'hui n'est
dirigé contre personne, mais c'est davantage pour bien s'assurer qu'on
ait un Conseil de la santé et du bien-être plus globalisant qu'un
Conseil médical qui, lui, est plus spécifique au médical.
Ça devient, pour nous, une nécessité. La Chambre a
déjà voté, à ce niveau-là, à deux
reprises et on en est aujourd'hui à l'étude du détail, qui
est passablement copié, en termes d'orientation, de précision
aussi, sur le Conseil médical pour qu'il y ait une certaine
uniformité en ce qui nous concerne.
M. le Président, moi, je suis très heureux qu'on y arrive
aujourd'hui, en tenant compte d'un certain nombre de remarques qu'a faites le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue au moment de la
deuxième lecture, et on va aborder l'étude de ce projet de loi
article par article dans le même esprit qu'on l'a toujours faite. Nous
sommes très ouverts à tout ce qui peut nous être
proposé pour bonifier le projet de loi, M. le Président, et
davantage pour faire en sorte que nous ayons en place le plus rapidement
possible le Conseil de la santé et du bien-être, ce qui nous
permettra, effectivement, d'assumer la relève au niveau de la politique
de la santé et du bien-être et ainsi de suite.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre. M. le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, vous avez quelques
remarques?
M. Trudel: J'ai quelques brèves remarques, moi aussi, M.
le Président, entre autres pour souligner que ça fait un an
déjà ou presque...
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Ça fait un an déjà ou presque
qu'on a travaillé sur 120.
M. Côté (Charlesbourg): II s'ennuie. Ha, ha, ha!
M. Rémy Trudel
M. Trudel: Comme le temps file, M. le Président, oui.
C'est des remarques que nous avions faites à l'époque de
l'étude du projet de loi 120 sur la nécessité, non pas
tellement d'assurer ce que d'aucuns auraient aimé appelé le
contrepoids du Conseil médical, mais beaucoup plus dans l'approche
globale, le ministre ayant situé sa réforme dans le contexte de
centrer les services sur le citoyen.
Eh bien, le citoyen, on se souviendra qu'on l'avait situé par
rapport à plusieurs de ses dimensions composantes et il me semble
absolument normal qu'on puisse avoir un conseil qui donne des avis au ministre
en matière d'établissement des politiques de santé et de
bien-être et de l'organisation des services. Au moment où on
procède à un certain nombre d'ajustements au niveau des
structures, même s'il existe au Québec encore toujours aujourd'hui
le Conseil des affaires sociales du Québec, il nous apparaît
également normal, du côté de l'Opposition, que nous
puissions procéder à, appelons ça une espèce de
normalisation, compte tenu des circonstances, et à des
modifications au niveau des structures et des objectifs et des missions des
différents établissements, et que nous puissions retrouver un
regroupement, un conseil qui puisse formuler un certain nombre d'avis. Ce
Conseil aura une mission bien particulière et nous aurons l'occasion d'y
revenir tantôt au niveau de l'étude article par article.
La santé et le bien-être sont deux éléments
interreliés, bien sûr, et assez souvent, dans le langage, le mot
«social» voulait récupérer ces deux dimensions. Moi,
je suis bien satisfait de voir qu'on y va explicitement ici sur un Conseil de
la santé et du bien-être qui va particulièrement être
axé sur les causes, sur les déterminants de la santé et du
mieux-être de la population.
M. le Président, on avait donné notre accord au niveau des
premières étapes du dépôt de ce projet de loi
à l'Assemblée nationale. J'aurai, bien sûr, un certain
nombre de questions sur des éléments particuliers de
l'organisation en demandant peut-être au ministre déjà, au
niveau de l'article 1, au début, de nous réconcilier un peu la
présentation de ce Conseil avec le rapport Poulin, qui, lui,
prévoyait plutôt l'abolition d'un bon nombre de conseils et une
espèce de rapetissement, en quelque sorte, de la mission-conseil au
niveau de l'État. Et lorsque je regardais, M. le Président, la
réunion du Conseil des ministres du 24 février dernier, la longue
liste de nos salariés, au Québec, qui occupent diverses
fonctions-conseils dans différents conseils, disons que la somme,
effectivement, est assez impressionnante au niveau de ce que ça nous
occasionne, au niveau de la dépense publique, tout en ne niant pas, bien
au contraire, la nécessité d'un Conseil de la santé et du
bien-être. C'est là-dessus, entre autres, que nous pourrions avoir
quelques explications. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le député.
Avant d'appeler l'article 1, M. le ministre, est-ce que vous avez des
amendements que vous aimeriez déposer ou tout au long, peut-être,
au fur et à mesure?
M. Côté (Charlesbourg): On en a un, M. le
Président...
Le Président (M. Joly): Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...qui a fait l'objet d'un
contre-amendement du député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue
et que j'accepte d'emblée, mais ce sera à l'article 3.
Le Président (M. Joly): Parfait.
M. Côté (Charlesbourg): C'est le seul que nous ayons
à ce moment-ci.
Le Président (M. Joly): Pariait.
M. Côté (Charlesbourg): Uniquement, M. le
Président...
Le Président (M. Joly): Oui, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): ...avant même de
procéder à l'article 1, avant d'être ministre, je suis
aussi député de ma formation politique. J'endosse l'esprit et,
dans plusieurs cas, la lettre du rapport Poulin. Nous ne sommes pas ici dans la
création d'un nouveau conseil, mais dans le remplacement d'un conseil,
ce qui fait une distinction assez appréciable, à mon point de
vue, par rapport aux orientations du comité Poulin. Évidemment,
il faut prendre de manière globale ces recommandations. Je crois savoir,
ou à tout le moins si je peux tirer certaines conclusions, qu'il y a des
recommandations du rapport Poulin auxquelles le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue doit souscrire lorsqu'on parle du taux
d'encadrement. Il me semble bien avoir entendu déjà ici qu'on
était dans des situations où le taux d'encadrement était
assez élevé dans le réseau. Bon.
C'en est une recommandation aussi qui est encore plus significative
qu'un conseil additionnel, donc, j'imagine qu'il y a des points de convergence
au niveau de ce rapport, comme il peut à l'occasion y avoir des points
de divergence. Je suis très à l'aise, aujourd'hui, de
prôner l'établissement d'un Conseil de la santé et du
bien-être puisque nous allons agir sur des déterminants. L'esprit
même du rapport Poulin est de faire en sorte qu'on puisse virtuellement
faire des économies au niveau du gouvernement, donc agir sur des
déterminants d'encadrement. Dans ce cas ici, on va agir sur des
déterminants de santé et de bien-être. Dans ce
sens-là, il est clair que ce n'est pas en contradiction avec la
philosophie même du rapport. Je suis très heureux, M- le
Président, et je suis convaincu que mon collègue, le
député de Chauveau, parlerait dans le même sens en ce qui
concerne ce projet spécifique. Il a déjà...
M. Trudel: Le premier est arrivé, les deuxièmes
mesures tardent à venir quant au niveau d'encadrement.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, si vous
parlez d'aujourd'hui, que ce n'est pas arrivé encore et que ça
tarde, je vous dis oui. Je vous dis aussi que vous aurez, à un moment
donné en avril, au début mai, les décisions qu'aura prises
le gouvernement, dans la suite logique, dans notre commission parlementaire,
tenue dans cette salle-ci, il n'y a pas tellement longtemps. Ça sera
assez significatif à ce niveau-là. Ça pourra toucher
certaines de ces mesures-là.
M. Trudel: Nous avons bien hâte, M. le Président.
(16 heures)
M. Côté (Charlesbourg): Moi aussi, j'ai hâte.
Quand je vous entends défendre tout le monde, j'ai toujours un peu de
difficulté à réconcilier, sur le plan budgétaire,
la défense d'autant de citoyens de différentes sources avec les
équilibres. Mais on aura l'occasion d'en discuter. Ça fera
certainement l'objet de nos échanges.
M. Trudel: Le ministre veut certainement faire allusion à
la position extrêmement raisonnable sur les mammographies, sur la carte
d'identité avec la photo, sur la compréhension assez
évidente de l'Opposition de l'estimation sur les 3 % dans les
crédits. Le ministre veut certainement faire allusion...
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: ...à cette attitude de l'Opposition...
M. Côté (Charlesbourg): À la Floride. M.
Trudel: ...tout à fait éclairée. M.
Côté (Charlesbourg): À la Floride. M. Trudel:
À la Floride.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, parce que,
celle-là, elle ne tarde pas, elle est passée. Ha, ha, ha!
M. Trudel: Ha, ha, ha! Et les téléphones ont
sonné, aussi.
Le Président (M. Joly): Si je comprends bien, M. le
député, vous êtes contraint de demeurer sur votre
appétit et d'attendre.
M. Trudel: Tout à fait. Je suis un peu habitué,
avec le ministre, comme ça va actuellement. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Ha, ha, ha! Alors, j'appelle
l'article 1.
M. Côté (Charlesbourg): Je dois vous avouer, M. le
Président, que je ne m'attendais pas à un commentaire comme
celui-là venant de la présidence.
Le Président (M. Joly): Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Ça me paraît
être une intervention nettement sur le fond.
Le Président (M. Joly): Ha, ha, ha!
Étude détaillée M. Côté
(Charlesbourg): L'article 1.
Le Président (M. Joly): L'article 1 est appelé, M.
le ministre.
Institution et organisation
M. Côté (Charlesbourg): «Est institué
le Conseil de la santé et du bien-être.»
M. Trudel: Mettons qu'on va l'adopter, et on va aller aux
questions après.
Le Président (M. Joly): Ha, ha, ha! M. Trudel:
Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. J'appelle l'article
2.
M. Côté (Charlesbourg): «Le Conseil se compose
de 23 membres dont 19 ont le droit de vote.»
M. Trudel: Je vais en profiter pour glisser plusieurs questions
ici, puis on ira peut-être un peu plus rapidement tantôt. De
l'idée, quand même, qui avait été émise, sauf
erreur, par le rapport Poulin, de fusionner trois conseils... Ici, il y a
comme, non pas une succession d'états, mais une succession de conseils.
Le Conseil de la santé et du bien-être succéderait au
Conseil des affaires sociales. Il y a une idée qui a circulé,
celle de fusionner le Conseil permanent de ta jeunesse, le Conseil des affaires
sociales et le Conseil de la famille, sauf erreur. Est-ce que ça a
été regardé? Pourquoi vous n'avez pas retenu
l'hypothèse, dans le multisectoriel, dans le déterminant, dans
l'intersectorialité des problèmes de santé et
bien-être auxquels on s'adresse ici? Quelle est la situation?
M. Côté (Charlesbourg): C'est une question qui a
été posée en particulier au COMPACS, au moment où
on a fait l'étude du projet de loi, et qui, évidemment, a vu
prendre une décision au COMPACS du maintien d'une structure autonome
pour le Conseil de la santé et du bien-être. Et c'est ça
que nous avons aujourd'hui. Quant au Conseil de la famille et au Conseil
permanent de la jeunesse, c'est des questions qui doivent être
discutées en d'autres lieux. Je ne dis pas que ce n'est pas au COMPACS,
mais davantage dans une intervention qui, à ce moment-là, serait
initiée par un ministre responsable de ces dossiers-là. Les
économies - il faut même faire attention - ne sont pas toujours,
dans ces cas-là, substantielles. C'est peut-être à
l'occasion davantage le signal qui est donné de tenter de regrouper des
forces aussi.
À ce moment-ci, compte tenu de la politi-
que de santé et bien-être, qui va être aussi
déterminante, quant à moi, il réapparaissait important de
s'assurer que le Conseil de la santé et du bien-être puisse
être le Conseil qui conseille, évidemment, et qui peut être
à l'occasion aussi le chien de garde de la politique de santé et
bien-être. C'est ça que nous souhaitions, et pour ça
ça lui prend les coudées franches et l'autonomie
nécessaire à son orientation. Donc, c'est ce que nous avons
décidé.
M. Trudel: M. le Président, ma question était moins
en termes d'économie de dépenses que de
l'intersectorialité, parce que les problèmes auxquels on
s'intéresse, santé et mieux-être ou bien-être,
jeunesse, personnes âgées, l'ensemble des déterminants font
en sorte qu'il y a de l'interaction à avoir entre ces conseils-là
et les problèmes qui intéressent ces conseils-là. Parfois,
il est à se demander... Vous savez bien, M. le ministre, que je fais
référence là peut-être à beaucoup d'allusions
populaires auxquelles on fait face particulièrement en temps de
récession économique, et c'est: Maudit, le gouvernement a donc
bien des organismes-conseils. Il y a donc bien du monde qui circule autour de
ça. Vous savez, c'est quelque chose que vous entendez dans votre bureau
de comté, et que plusieurs députés entendent ici: II y a
bien du monde qui fonctionne comme fonctionnaires autour de l'appareil
politique et l'appareil d'État. Si on peut souscrire aux objectifs,
est-ce que le COMPACS n'a pas, par ailleurs, été tenté,
compte tenu des problèmes... Et les éléments de la
politique de santé et bien-être, sans l'ombre d'un doute, vont
interpeller également le Conseil de la jeunesse, le Conseil de la
famille, le conseil des aîhés, par exemple, le Conseil des
affaires sociales et ce Conseil de la santé et du bien-être.
M. Côté (Charlesbourg): II y a, effectivement, une
fonction multisectorielle et il y a un mandat qui est très large, et
c'est davantage au Conseil de la santé et du bien-être
d'être là et, éventuellement, s'il y a d'autres conseils
qui doivent disparaître, les fonctions peuvent, à ce
moment-là, être assumées par le Conseil de la santé
et du bien-être dans la mesure où c'est le cas qu'il y ait des
décisions dans ce genre-là.
Une chose est certaine, c'est que chaque conseil devra faire l'objet
d'une étude particulière au niveau des comités
ministériels, y compris du COMPACS. À partir du moment où
le COMPACS a décidé - et nous l'avons convaincu de cela - que le
Conseil de la santé et du bien-être, multisectoriel, avec un
mandat très large, était celui qui devait être
confirmé dans sa vocation, évidemment, ça a posé la
question pour d'autres. Chaque ministre sectoriel aura à faire la
démonstration du maintien du conseil qui est sous son autorité.
Mais, à ce moment-ci, le mandat du Conseil de la santé et du
bien-être est suffisamment large pour être capable de couvrir
plusieurs champs. Et c'est ce que nous souhaitons.
C'est ce que nous souhaitons, parce qu'on ne peut pas penser avoir une
politique de santé et de bien-être si ce n'est pas assez large
pour agir sur l'ensemble des déterminants, comme le conseil des
aînés qui viendra éventuellement, qui a été
reconfirmé dans le discours du trône et qui sera
déposé très très prochainement, lui aussi. Donc, ce
sera l'ajout d'un conseil, mais très large, pas uniquement santé
et services sociaux. Il faut que ce soit plus large que ça, sinon il
faut parler de logements, il faut parler de transports, il faut parler
d'autres... Alors, ils seront suffisamment larges. Peut-être qu'à
ce moment-là d'autres conseils devront disparaître ou
s'intégrer à ces conseils-là.
M. Trudel: Mais est-ce que vous nous dites, là - je vais
l'appeler comme ça; vous me rectifierez si ce n'est pas juste - que
l'esprit du rapport Poulin, entre autres, et aussi du rapport Morin, qui allait
dans une direction de réduction du nombre de ces conseils, du nombre de
membres de ces conseils, comme Conseil des ministres, comme gouvernement,
ça a été acheté comme perspective, que, par
ailleurs, au niveau santé et bien-être, la représentation
fera en sorte que ce sera multisectoriel, mais que ça n'empêche
aucunement le fait qu'il va y avoir éventuellement une opération,
je vais l'appeler de dégraissage, entre guillemets...
M. Côté (Charlesbourg): De questionnement. De
questionnement de l'utilité des autres conseils.
M. Trudel: ...qui va venir bientôt?
M. Côté (Charlesbourg): Graduellement, au fur et
à mesure que les ministres qui ont ces responsabilités-là
seront prêts. Donc, ça sera introduit devant les comités
ministériels, qui prendront les décisions à ce
moment-là.
M. Paradis (Matapédia): M. le Président...
Le Président (M. Joly): M. le député de
Matapédia.
M. Paradis (Matapédia): ...peut-être un court
commentaire. J'étais un des membres du groupe de travail du
député de Chauveau. Et l'esprit dans lequel on a
travaillé, ce n'était pas de chambarder tout ce qu'il y avait
à court terme. On voulait, dans un esprit de rationalisation,
effectivement, au fur et à mesure où ça pourrait se
présenter, à court, moyen ou à long terme, oui, de changer
une façon de voir les choses, une façon de travailler, une
façon que le gouvernement exerce ses fonctions. C'est dans ce
sens-là qu'on avait fait ces recommandations.
M. Trudel: Très bien. Ça va. C'est parce que...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, je comprends.
M. Trudel: ...c'est une question de logique et de
réflexion sur le sens qu'entend prendre l'État, le gouvernement,
au niveau d'un certain nombre de conseils, un certain nombre d'organisations,
et pour qu'on soit capable de réconcilier ces dimensions-là
aussi. On y va sur santé et bien-être au niveau de la
création d'un conseil. En apparence, en tout cas au départ, on
dit: II y a une autre intention de rationalisation d'autres conseils. Il y a
une autre perspective qui eût pu être adoptée, c'est de
dire: J'attends et je vois le résultat de la réflexion. Le
gouvernement fait son lit, et dit: J'y vais avec le Conseil de la santé
et du bien-être, je vais y aller avec le conseil des aînés
comme je suis allé avec le Conseil médical. Mais n'empêche,
et c'est ce qu'on me confirme aujourd'hui, que l'appareil-conseil au
gouvernement est toujours à l'ordre du jour, en termes d'examen et de
rationalisation éventuelle de ces appareils-conseils.
M. Côté (Charlesbourg): En termes clairs, le rapport
Poulin et le rapport Morin sont deux pièces qui ont été
soumises au gouvernement, dont, le gouvernement n'a pas accepté les...
C'est deux pièces qui servent à prendre un certain nombre de
décisions, avec une philosophie globale, mais tantôt qui sont des
décisions prises à la pièce aussi, inévitablement.
C'est un effort d'uni inventaire et d'une direction qui a été
fait, souhaité par des députés, souhaité par la
haute fonction publique, en termes de recommandations, qui doit nous servir de
guide mais pas de bible.
M. Trudel: Ce n'est pas comme le bilan-lits, ce n'est pas une
bible. C'est un guide.
M. Côté (Charlesbourg): Le bilan-lits, lui, c'est
une vraie bible.
M. Trudel: C'est une bible.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
(16 h 10)
Le Président (M. Joly): Adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): Alors, M. le député,
l'article 2 est adopté?
M. Trudel: M. le Président...
Le Président (M. Joly): Allez, M. le
député.
M. Trudel: ...écoutez, on m'a donné un conseil de
nature juridique.
Une voix: Pas nécessairemenmt judicieux.
M. Trudel: En vous soulevant, M. le Président, du moins
pour les fins du débat ici, que moi je suis peut-être en conflit
d'intérêts quand j'étudie ce projet de loi ici, et c'est
bien technique. C'est parce que je suis toujours officiellement membre du
Conseil des affaires sociales du Québec, mais comme ça fait
techniquement deux ou trois ans que je ne participe plus à ce Conseil et
que...
Le Président (M. Joly): Vous n'avez pas
siégé.
M. Trudel: ...je n'y ai pas siégé, je ne pense pas
qu'il y ait empêchement. Mais pour les fins de la discussion...
M. Côté (Charlesbourg): M. le
Président...
M. Trudel: ...s'il y a des gens qui avaient des objections...
Bien, j'allais le souligner. Oui, tout à fait, M. Caron aussi est membre
de ce Conseil. Alors, pour les précautions juridiques...
Le Président (M. Joly): Vous aimez mieux...
M. Trudel: ...on m'indique qu'il est de bon aloi de le
mentionner...
Le Président (M. Joly): ...le souligner, oui.
M. Trudel: ...de le souligner, à moins que vous ne me
donniez des ordres, M. le Président...
Le Président (M. Joly): Non, c'est...
M. Trudel: ...que c'est complètement hors d'ordre et que
je dois me retirer de ce dossier.
Le Président (M. Joly): ...enregistré. Alors, en
partant de là, si, pour vous, ça vous sécurise...
M. Côté (Charlesbourg): M. le
Président...
Le Président (M. Joly): ...quant à la fin des
discussions.
M. Côté (Charlesbourg): ...j'ai compris que, dans un
certain nombre de dossiers, le député de
rouyn-noranda-témiscamingue était capable de se lever au-dessus
de la partisanerie.
Le Président (M. Joly): Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! Je n'ai pas dit
dans tous les dossiers, j'ai dit dans un certain nombre de dossiers.
M. Trudel: Le ministre veut dire dans un nombre de dossiers.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai compris que la
démarche a toujours été très claire, lorsqu'on en
parfait à ce moment-ci, et tant mieux, parce qu'évidemment on a
l'éclairage de quelqu'un qui l'a vécu de l'intérieur.
Donc, je pense que c'est davantage un atout qu'un...
Le Président (M. Joly): Qu'un désavantage. M.
Côté (Charlesbourg): ...désavantage. Le
Président (M. Joly): Alors, adopté.
M. Trudel: M. le Président, 23 membres, c'est gros. La
réflexion c'est que... Je comprends que ça permet la
représentation de toutes les différentes catégories de
différents secteurs, là, mais 23, comme disent les
administrateurs, le «managing» de cette affaire-là,
ça va devenir difficile, à 23 membres. Vous avez
réfléchi, regardé cet aspect-là?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est-à-dire
qu'en principe c'est 19 qui ont le droit de vote, et c'est 23 au total parce
qu'on souhaite, comme dans le cas du Conseil médical, que le
ministère soit représenté par des membres non votants,
davantage pour acheminer de l'information dans les 2 sens. Donc, en principe,
c'est 19 votants. Que ce soit 19 ou 23, c'est quand même important,
là. Sur le plan des échanges que nous avons eus avec les
intervenants pour être capables de s'assurer un équilibre, une
représentation des régions, par exemple, si on se disait: II
faudrait peut-être qu'il y ait au moins une personne par région du
Québec, si on se posait ça comme obligation, ça en ferait
17.
M. Trudel: Ah!
M. Côté (Charlesbourg): Bon, je ne veux pas dire
qu'on doit s'imposer ça parce qu'on en sortira jamais, je pense, sur le
plan de la formation. Mais juste sur le plan de l'observation, ayant 17
régions à travers le Québec, si notre objectif
était ça, c'en prendrait 17 déjà. Donc, il faut
être logique avec ce qu'on a fait. On a dit: Oui, il y a 17
régions autonomes. C'est des principes qui sont là. Ça ne
me paraît pas, à ce moment-ci, exorbitant par rapport à
d'autres...
M. Trudel: À d'autres conseils.
M. Côté (Charlesbourg): ...conseils, oui.
M. Trudel: Dans d'autres conseils, on retrouve, effectivement, de
ce...
M. Côté (Charlesbourg): II y en a 24 au Conseil
supérieur de l'éducation.
M. Trudel: Le ministre me prend par mon point faible,
évidemment, en parlant région et éducation, alors je suis
cuit, je suis complètement cuit sur l'argumentation.
M. Côté (Charlesbourg): C'est le mien aussi. M.
Trudel: Adopté, M. le Président.
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, je me le fais
dire assez souvent.
Le Président (M. Joly): Adopté, article 2.
L'article 3 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): «Les membres du
Conseil ayant droit de vote sont nommés par le gouvernement, sur
recommandation du ministre de la Santé et des Services sociaux et
après consultation des organismes représentatifs du milieu, de la
façon suivante.» Est-ce qu'on y va étape par étape,
là, ou... Comment est-ce que vous souhaitez procéder, vous?
«1° un président.»
M. Trudel: O.K. Alors, arrêtons là et on
continuera.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Bon, évidemment, «sur recommandation du
ministre de la Santé et des Services sociaux», c'est usuel, c'est
reconnu comme mode, c'est la responsabilité du gouvernement.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: «Après consultation des organismes
représentatifs du milieu.» Comment va s'établir la liste
des organismes représentatifs? Est-ce que ça va être une
procédure du genre électoral du 9 mars, ou quelque chose du
genre?
M. Côté (Charlesbourg): Non, on a campé notre
mode d'opération sur celui du Conseil médical, où,
évidemment, on va avoir un certain nombre de recommandations des
différentes composantes, et, à partir de ça, on fera des
recommandations au niveau du Conseil, mais en respectant l'équilibre qui
est souhaité à l'intérieur du projet de loi.
M. Trudel: Mais vous ne prévoyez pas l'adoption de
règlements sur la procédure de consultation ou sur des choses
comme ça, non?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: C'est à la discrétion du gouvernement de
procéder à des consultations suivant une liste d'organismes qui
est généralement déterminée.
M. Côté (Charlesbourg): ...d'oxygène.
M. Trudel: Exact. Et - mon Dieu, il semble
que ça nous ramène à autre chose, ça -
évidemment, au niveau du président, là il s'agit d'une
fonction dont le personnage est à temps plein.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: C'est une responsabilité à temps
complet.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Au niveau du Conseil, sauf erreur, c'est la seule
personne qui sera à temps complet.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: Je ne parle pas du secrétariat de
l'éventuel Conseil. Et, dans ce cas-là, est-ce que la
consultation est de même nature? Est-ce que c'est plus large?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que,
à partir du moment... Le président devra nécessairement
être quelqu'un parmi les 19.
M. Trudel: Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, on n'est pas à
20, on est à 19. C'est donc une consultation qui est assez large pour en
arriver à ces 19 personnes qui seront sur le Conseil, dont l'un ou l'une
sera président ou présidente.
M. Trudel: C'est-à-dire que le gouvernement, sur
recommandation du ministre, va procéder à la désignation
du président.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, mais
parmi...
M. Trudel: Ce ne sont pas les membres du Conseil qui vont
procéder à la nomination et la désignation de leur
président.
M. Côté (Charlesbourg): Non. C'est le Conseil des
ministres, mais à l'intérieur des membres proposés par le
mécanisme, donc pas en dehors de ce qui... C'est d'abord une
consultation de dire: Voici les 19 membres votants du Conseil. C'est parmi ces
personnes-là que le président sera choisi, recommandé au
gouvernement et choisi par le gouvernement.
M. Trudel: C'est une bien belle phrase pour nous dire que, sur
les 19, une d'entre elles sera le président. En réalité,
le gouvernement - et ce n'est pas anormal - va d'abord procéder à
la désignation d'un président du Conseil qui, par ailleurs, sera
aussi membre du Conseil de la santé et du bien-être. Il n'y a pas
de mécanisme qui fait en sorte de dire: Bon, on nomme d'abord 19
personnes, et ensuite on désigne quelqu'un à l'intérieur
comme président. Le gouvernement, sur recommandation du ministre de la
Santé et des Services sociaux, va désigner un président,
en lui disant que, par ailleurs, bien sûr, il est membre du Conseil.
M. Côté (Charlesbourg): Vous le voyez comme
ça. Vous pouvez le voir de manière différente. À
partir du moment où les gens sont recommandés, et
inévitablement les 19 vont faire l'approbation du Conseil, c'est le
ministre de la Santé qui va dire au gouvernement: Oui, voici les 19
personnes qui sont les membres du Conseil. Forcement, s'il n'est pas d'accord
avec quelqu'un, à un moment donné, il va le dire. Il ne le
nommera pas. C'est parmi ces personnes-là que va se retrouver un
président ou une présidente. Ce n'est pas différent de ce
qui se passe aujourd'hui avec le Conseil des affaires sociales ou avec le
Conseil médical. C'est la même chose. C'est une prérogative
gouvernementale qui, je pense, doit être là.
M. Trudel: M. le Président, je suggère qu'on puisse
procéder à 2°, 3°, 4° et 5°, pour que ça
fasse un ensemble.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord, pas de
problème.
Le Président (M. Joly): Pas d'objection du tout, M. le
député.
M. Côté (Charlesbourg): On va les lire au complet,
M. le Président?
Le Président (M. Joly): On va les lire, oui.
M. Côté (Charlesbourg): «2° trois
personnes choisies parmi les usagers des services de santé et des
services sociaux ou leurs représentants; «3° trois personnes
provenant des organismes communautaires qui s'occupent de la défense des
droits, de la prestation de services et de bénévolat;
«4° six personnes choisies parmi les praticiens, les chercheurs ou
les administrateurs, dont trois provenant du domaine de la santé et
trois du domaine des services sociaux; «5° six personnes provenant
des secteurs concernés par la politique de la santé et du
bien-être, à savoir les secteurs des municipalités, de
l'éducation, de l'économie et du travail, de la
sécurité du revenu, de l'environnement et de la justice.
»
Le Président (M. Joly): Merci.
M. Trudel: D'abord, le mot «consultation», dans le
premier paragraphe de l'article. «Consultation des organismes
représentatifs du milieu» s'applique, évidemment, à
1°, 2°, 3°, 4° et 5°, par exemple, la nomination, la
désignation des
trois personnes représentant les usagers. Tout le monde est
consulté, je veux dire les représentants de la justice, des
municipalités, des chercheurs, des praticiens, pour la nomination des
usagers. À l'inverse, est-ce que le monde des usagers serait
consulté pour la désignation des membres représentant les
chercheurs, par exemple, ou les praticiens du milieu ou les
administrateurs?
M. Côté (Charlesbourg): Prenons 3°, ça va
être plus simple: «Trois personnes provenant des organismes
communautaires qui s'occupent de la défense des droits, de la prestation
de services et de bénévolat», ce sont les organismes
communautaires qui vont le faire.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Ce ne sont pas les
praticiens ailleurs. Il peut y avoir des praticiens communautaires, mais pas
les praticiens institutionnels. Donc, c'est ça. C'est le respect de leur
collège à eux. Ce sont eux qui vont désigner ces
personnes-là. C'est comme ça que les échanges se sont
faits avec les gens qui souhaitaient... Ils ont été beaucoup
consultés, mis à contribution sur le plan de l'élaboration
du Conseil aussi. Donc, c'est ça. C'est vrai pour 2e, c'est
vrai pour 3°, c'est vrai pour 4° et 5°. (16 h 20)
M. Trudel: Juste pour les fins de la clarification -
peut-être que c'est un effort trop grand de clarification - ça
veut donc dire qu'après consultation des organismes
représentatifs, d'entrée de jeux, c'est les organismes
représentatifs du milieu, dans la catégorie concernée.
C'est parce que c'est les organismes du milieu dans la catégorie
concernée. Enfin, je sais bien que législativement ce n'est pas
invivable comme cela, mais on pourrait y ajouter: les organismes
représentatifs du milieu dans la catégorie concernée. Si
ça ne vous embête pas juridiquement, il me semble que ça
éclalrcit.
M. Côté (Charlesbourg): Je regarde pardessus mon
épaule gauche...
Une voix: II faut mettre: selon le cas. M. Trudel: Selon
le cas?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, les organismes
représentatifs du milieu, selon le cas.
M. Trudel: Ah bien là, «selon le cas»,
ça invite à ne pas consulter. Bon, vous pourrez penser à
ça, le monde juridique, et on pourra y revenir tantôt,
là-dessus.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Bon, «choisies parmi les usagers des services de
santé et des services sociaux ou leurs représentants», il
n'y a pas de catégorisation sur longue durée, courte
durée, bien, enfin, courte durée c'est peut-être difficile,
mais que ce soit longue durée, les catégories d'âge ou les
types d'usagers, là?
M. Caron (Simon): On n'a pas fait apparaître de
façon spécifique ces dimensions-là, mais c'est
évident que, quand on pense aux usagers, on pense aux clientèles,
je dirais - Simon Caron...
Le Président (M. Joly): M. Simon Caron.
M. Caron: ...dans le fond, où il y a des comités
d'usagers, entre autres. On pense ici à ceux qui vivent dans des
institutions. On pense aux personnes âgées. On pense aux
clientèles pour les centres de réadaptation et ainsi de suite.
O.K.? Mais on ne l'a pas fait apparaître de façon
spécifique. Les artisans qui ont travaillé à ce
projet-là, et là il y avait Mme Denis, il y avant M. Landry, il y
avait également des gens des conseils régionaux, les gens nous
disaient: Écoutez, n'allez pas plus loin que ça. Ça nous
apparaît suffisamment clair. On reproche au projet de loi 120 d'avoir
à un moment donné poussé trop loin la
spécificité d'un ensemble de choses. Les gens disaient: Donnons
certaines lignes directrices là-dessus et permettons...
M. Côté (Charlesbourg): Règle
générale, c'était à leur demande, dans le projet de
loi 120, là.
M. Caron: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): En passant.
Le Président (M. Joly): On aura compris que les membres
des deux formations étaient d'accord à ce que M. Caron
intervienne.
M. Trudel: Tout à fait.
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui.
M. Trudel: Alors, pour ne pas revenir sur des modifications,
compte tenu de la trop grande précision, cette fois-ci vous
préférez que ce soit fait pour plus qu'un an pour ne pas avoir
une loi d'application qui viendra préciser...
M. Côté (Charlesbourg): Je mets au défi qui
que ce soit de faire une réforme comme celle-là sans loi
d'application.
M. Trudel: ...qui était prévue d'ailleurs, je dois
le reconnaître, au départ. Les personnes en provenance des
organismes communautaires, est-ce qu'on va se servir de la liste qui a
été confectionnée, si j'ai bien compris, dans les
17...
M. Côté (Charlesbourg): Régions.
M. Trudel: ...régions sociosanitaires pour en arriver
à consulter quant aux nominations?
M. Caron: Ce qui était prévu... Quand on regarde,
d'ailleurs, les collèges électoraux actuellement pour les
processus électoraux, c'est au-delà, je dirais, de 1500 à
2000 organismes communautaires. Ce qui était prévu, M. le
député, par rapport à ça, c'était davantage
la consultation d'un certain nombre d'organismes représentatifs du
milieu et qui oeuvrent au niveau provincial par rapport aux organismes
communautaires dans chacun des secteurs. Au niveau des droits, par exemple,
aller consulter les organismes qui veillent à la défense des
droits et, au niveau des services, c'est la même chose. Là, il y a
des organismes qui ont une vocation, je dirais, provinciale par rapport
à ça, et c'est la même chose pour les organismes qui
s'occupent de bénévolat. Vous savez, là-dessus, il y a
des... C'est ces organismes-là qui étaient prévus en
termes de consultation. Ce n'est pas un collège électoral et
aller chercher le pouls de 1400, 1800 ou 2000 groupes comme tel. C'est
complètement différent.
M. Trudel: Je comprends qu'il ne peut pas y avoir de consultation
plus large que...
M. Côté (Charlesbourg): On pourrait avoir une
proposition par les organismes communautaires. Là on organiserait une
loterie.
M. Trudel: Moi, je conseillerais plutôt au ministre, dans
ce cas-là, d'aller par les gratteux. C'est-à-dire que tous les
membres d'organismes communautaires recevraient un gratteux et il y aurait
trois gagnants. En grattant il y aurait: Vous êtes l'heureux gagnant d'un
siège au Conseil de la santé et du bien-être du
Québec.
M. Côté (Charlesbourg): Vous ne vouiez pas associer
le communautaire à gratteux?
M. Trudel: Non, non. Je veux simplement aider l'imagination
débordante du gouvernement, qui est tellement poigne avec une situation
catastrophique sur le plan du chômage et le plan de l'emploi. Si on veut
avoir des méthodes qui nous permettent d'avoir l'équité...
Ne débordez pas trop, là.
M. Côté (Charlesbourg): Ne débordez pas. On
n'a pas intérêt à ouvrir ce débat-là.
M. Trudel: Donc, il y aura une consultation sur tous les
regroupements provinciaux là-dessus. Je comprends que tantôt on
aura un amendement pour s'assurer de la représentation...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Ça va venir tout
de suite.
M. Trudel: ...non seulement socioculturelle, mais ethnoculturelle
et également régionale, ce qui nous permettra de penser que
ça ne sera pas seulement les représentants des grands centres qui
pourront avoir un siège au Conseil, mais également les
représentants des régions du Québec. «Six personnes
choisies parmi les praticiens, les chercheurs ou les administrateurs, dont
trois provenant du domaine de la santé et trois du domaine des services
sociaux.» Bon. Ça fait quand même une définition
large. Qui n'est pas praticien dans le secteur de la santé et des
services sociaux? Tout le monde est à pratiquer quelque chose,
j'espère. Mais, concernant la catégorie
«administrateurs», vous pensiez aux administrateurs
d'établissements du réseau, particulièrement des
régies? Quelle réalité veut recouvrir le terme
«administrateurs», ici, dans la pensée du
législateur?
M. Caron: C'est des gestionnaires du réseau de la
santé et des services sociaux, tant au niveau des établissements
qu'au niveau régional. Mais ce qui était prévu,
c'était davantage au niveau des établissements. Vous allez voir
un peu plus loin qu'il est prévu, notamment pour les gens qui n'ont pas
le droit de vote, un représentant formellement des régies
régionales, comme tel, comme il va y avoir un représentant du
ministère de la Santé et des Services sociaux. Mais c'est
vraiment la partie gestionnaire. Il y a trois groupes qui sont visés. Il
était prévu pour les praticiens... On pensait aux professionnels
ou équivalents professionnels, ceux qui oeuvrent au niveau de la
santé et du bien-être, des chercheurs, encore une fois dans le
domaine de la santé et dans le domaine social. C'est la même chose
pour les administrateurs.
M. Trudel: Mais je reviens... Vous dites au niveau des
praticiens, on vise surtout les professionnels de la santé et des
services sociaux?
M. Caron: Professionnels et autres. M. Trudel: Et
autres...
M. Caron: Pensez aux médecins, infirmières,
travailleurs sociaux, personnels d'adaptation, réadaptation, et ainsi de
suite. C'est plus en fonction des praticiens cliniques, tant dans le secteur de
la santé que dans le secteur social.
M. Trudel: O.K. Juste la pointe du danger que j'y voyais, sans
malice: «Six personnes choisies parmi les praticiens, les chercheurs ou
les administrateurs» en santé et services sociaux, ça peut,
à la limite, être six administrateurs d'établissements. Nos
gestionnaires, ils sont là pour assurer une dimension gestion, et
ils
seront - si je peux me permettre une...
M. Côté (Charlesbourg): Sauf que, dans ces
conditions-là, le ministre ne les recommanderait pas au Conseil.
M. Trudel: J'aime bien le soulever pour entendre cela du
ministre. Ce n'est pas par rapport à la dimension de la
compétence de nos gestionnaires. C'est le contraire. Il y a
déjà des cercles où le ministre peut recevoir des avis,
évidemment, de ses gestionnaires, dans son réseau de santé
et services sociaux. Ce Conseil peut faire appel à la contribution des
administrateurs, mais il faut, je pense, éviter qu'il se transforme en
un organisme qui devienne lui-même trop administratif au sens de la
gestion. C'est un organisme bien davantage de réflexion sur les
causes.
M. Côté (Charlesbourg): On aurait manqué
notre coup si c'était ça.
M. Trudel: Ça ne sera pas cela. «Six personnes
provenant des secteurs concernés par la politique de la santé et
du bien-être.» Alors, donc la politique de la santé et du
bien-être amènera des participations ou sera de nature telle
qu'elle va concerner le monde des municipalités, de l'éducation,
de l'économie et du travail, de la sécurité du revenu, de
l'environnement et de la justice. Est-ce parce que la politique de la
santé et du bien-être est suffisamment avancée pour dire
qu'elle sera intersectorielle?
M. Côté (Charlesbourg): ...ce que vous en pensez,
là.
M. Trudel: Là on est en train, encore une fois, de
décider de l'outil sans avoir les objectifs auxquels ça va
servir. Mais je peux convenir que... (16 h 30)
M. Côté (Charlesbourg): Je comprends que vous
puissiez porter cette interrogation sur la place publique, ce qui est normal
pour vous, puisque vous ne connaissez pas la politique de la santé et du
bien-être. Mais ça nous paraît, quant à nous,
être en bonne harmonie avec ce que nous sommes à finaliser.
M. Trudel: Évidemment, c'est comme dans d'autres articles,
d'autres dimensions de la réforme de la santé, il faut
procéder souvent par un acte de foi de la part de l'Opposition, de la
part des administrateurs et de la part des responsables, mais, comme vous savez
que nous sommes bien pratiquants, de ce côté-ci de
l'Assemblée et de la table, on peut au moins se réjouir...
M. Côté (Charlesbourg): On a vu ça à
«Surprise sur prise».
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Vous avez vu que nous sommes bien pratiquants,
à l'occasion! Ha, ha, ha! Encore une fois, donc, sur la foi de la
déclaration du ministre, il va falloir attendre, bien sûr, encore
un certain nombre de jours et un certain nombre de semaines maintenant pour la
politique de la santé et du bien-être...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...puisque, sauf erreur, vous avez
déclaré début juin...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...pour le dépôt de la politique de la
santé et du bien-être...
M. Côté (Charlesbourg): Là on commence...
M. Trudel: ...c'est-à-dire avant la fin de la session,
avant la pêche au saumon et avant, peut-être...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Oui, définitivement,
et avant le référendum.
M. Trudel: ...le référendum.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: Si j'ai bien compris, c'était bien
ça.
M. Côté (Charlesbourg): C'est une question de
santé.
M. Trudel: C'est une question de santé collective.
M. Côté (Charlesbourg): La politique, c'est une
question de santé et la pêche, c'est une question de
bien-être.
M. Trudel: Et le référendum, c'est une question de
santé collective. Une question de mieux-être. Une question de
mieux-être, vous voulez dire.
M. Côté (Charlesbourg): De mieux-être? En tout
cas...
M. Trudel: Une question de mieux-être.
M. Côté (Charlesbourg): Ils vont mesurer tout
ça après.
M. Trudel: Au fait, est-ce que le ministre sera là encore
pour le référendum? Au moment
de la discussion de la 120, le ministre disait: Moi, je serai là
pour voir les fruits de la loi 120 et les retombées de la
réforme. Alors...
M. Côté (Charlesbourg): N'oubliez jamais que j'ai
dit que j'anticipais beaucoup de satisfaction à vivre le 2 avril
1993...
M. Trudel: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): ...que je ne pouvais pas
garantir au-delà de ça, mais, d'ici là, que je serais
là.
M. Trudel: Ça nous inquiète. M. le
Président, donc, les six personnes qui vont provenir de ces secteurs
concernés, ce pourrait être de n'importe quelle, je dirais,
catégorie de personnes. C'est leur milieu d'appartenance qui va
déterminer la qualité pour faire partie des membres du Conseil.
Dans le cas des municipalités, est-ce que vous songez surtout à
des élus?
M. Côté (Charlesbourg): II me paraît
évident que ce qui est souhaitable, effectivement, c'est que ce soit des
élus, mais, à partir du moment où on consulte le monde
municipal sur le plan de la représentation, eux nous feront les
propositions, quitte à nous à les accepter ou pas, sur le plan de
la recommandation.
M. Trudel: Mais dans votre esprit... M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...est-ce que ce serait, quant à vous,
préférable que nous puissions compter sur un élu du monde
municipal?
M. Côté (Charlesbourg): Oui,
définitivement.
M. Trudel: Le monde municipal, effectivement, regroupe aussi un
bon nombre d'intervenants, de praticiens de tout acabit, c'est tout à
fait normal, mais, au niveau de la représentation sur un tel conseil, il
me semble que nous devrions privilégier, sans que nous devrions
l'inscrire ici, dans le projet de loi, les membres élus des conseils
municipaux, enfin, du monde des municipalités. Je souhaite,
évidemment, si c'est possible, que ce soit la même chose, du
moins, dans le secteur de l'éducation, puisqu'on a un bon nombre
d'organismes qui s'appellent les commissions scolaires, qui sont
représentatives de leur milieu. Est-ce que l'amendement proposé
est à cet article-là?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel:
Oui.
M. Côté (Charlesbourg): On pourrait, à ce
moment-ci, M. le Président, introduire...
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît, M. le
ministre, oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...un deuxième
alinéa à l'article 3, qui se lirait comme suit: «Ces
nominations doivent refléter la composition socioculturelle,
ethnoculturelle, linguistique ou démographique de l'ensemble de la
population et assurer une représentation la plus équitable
possible des femmes et des hommes ainsi que des régions du
Québec.»
M. Trudel: II n'y a pas de conséquence au fait que...
Personne ne peut en appeler que la composition du Conseil ne reflète pas
la détermination finale du projet de loi en disant: Ils doivent
refléter la composition socioculturelle, ethnoculturelle. Y a-t-il
quelqu'un qui peut contester ça juridiquement?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Mais, à
l'intérieur de la loi, on doit tendre à respecter ces
balises-là. Je pense que, pour ceux qui vont avoir à choisir,
c'est une très bonne orientation, qu'il y ait des
préoccupations... Le législateur avait des préoccupations,
que les régions soient représentées. Je pense que,
ça, pour les hommes et les femmes, ça a déjà
été manifesté au niveau du projet de loi 120,
rappelez-vous, cet équilibre.
M. Trudel: Est-ce que le député de Nelligan va
finir par être capable de m'expliquer la différence entre
socioculturel et ethnoculturel?
M. Côté (Charlesbourg): II faudrait relire tout ce
qu'on a pu dire pendant le mois de mars, pendant le mois de mai, le mois de
juin 1991 où, très largement, l'ethnoculturel et le socioculturel
ont été très largement évoqués. Il n'y a pas
de nouveau dictionnaire de sorti depuis ce temps-là, non?
M. Trudel: Non.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Alors...
Une voix: Pas à ma connaissance.
M. Côté (Charlesbourg): ...ça a encore la
même signification.
M. Trudel: En tout cas, ce n'est pas encore apparu, M. le
député de Nelligan, dans le dictionnaire, mais vos efforts vont
bien. Je pense que, par ailleurs, c'est important, oui, de l'inclure dans une
espèce de direction pour la nomination des membres et du reflet qu'on
doit retrouver sur ce Conseil-là parce que la réalité du
Québec, c'est celle-là, de la diversité socioculturelle et
de la diversité ethnoculturelle. Surtout que ce Conseil, étant
appelé à travailler au niveau de sa mission, que nous
étudierons sur les
déterminants au niveau de la santé et du bien-être,
c'en est des éléments, des déterminants, je dirais, la
condition ou la situation socioculturelle ou ethnoculturelle. Il faut
être capable de faire en sorte que ça se retrouve comme composante
sur ce Conseil chargé de donner des avis au ministre. Alors, en quelque
sorte, M. le Président, pour l'article 3, je serais prêt à
l'adoption...
Une voix: Alors...
M. Côté (Charlesbourg): L'adoption de...
M. Trudel: ...de l'amendement.
M. Côté (Charlesbourg): ...de l'amendement,
ça va. Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement, tel que lu
ici, est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. L'article 3 est
adopté tel qu'amendé.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. J'appelle l'article
4.
M. Côté (Charlesbourg): Non, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Non? Excusez. M.
Côté (Charlesbourg): On avait...
M. Trudel: Ah oui! Une petite correction à...
M. Côté (Charlesbourg): ...une petite
correction...
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît...
M. Côté (Charlesbourg): ...avec votre
permission.
Le Président (M. Joly): Je reviens en arrière.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, remplacer le
début du premier alinéa par ce qui suit: «Les membres du
Conseil ayant droit de vote sont nommés par le gouvernement de la
façon suivante: sur recommandation du ministre de la Santé et des
Services sociaux et après consultation des organismes
représentatifs du milieu qui sont concernés dans chaque
cas.»
M. Trudel: Parfait.
Le Président (M. Joly): Correct? M. Trudel:
Très bien.
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement, tel qu'il
vient de nous être lu par M. le ministre, est-il adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. Le
Président (M. Joly): Adopté? M. Trudel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 4.
Le Président (M. Joly): L'article 3 est adopté tel
qu'amendé. L'article 4 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): «Les membres du
Conseil n'ayant pas droit de vote sont nommés par le gouvernement sur
recommandation du ministre. L'un d'entre eux est choisi parmi les
fonctionnaires du ministère de la Santé et des Services sociaux,
un autre provient d'une régie régionale visée à la
Loi sur les services de santé et les services sociaux et modifiant
d'autres dispositions législatives et les deux autres proviennent de
ministères concernés par la politique de la santé et du
bien-être.» Donc, un, du ministère de la Santé et des
Services sociaux; un, représentant les CRSSS et deux autres, de
ministères touchés par la politique de la santé et du
bien-être.
M. Trudel: Un représentant les CRSSS, c'est un lapsus.
M. Côté (Charlesbourg): Les régies. Le
Président (M. Joly): Les régies.
M. Trudel: Vous ne voulez pas dire que ça va être
juste un changement de pancarte, cette affaire-là. Non, non, ce n'est
pas ça que vous voulez dire.
M. Côté (Charlesbourg): Vous m'allez droit au
coeur.
M. Trudel: C'est ça. Pourquoi on rajoute «et les
deux autres proviennent des ministères concernés par la politique
de la santé et du bien-être» quand il va y avoir
tantôt, dans les membres votants, des gens qui vont parvenir des secteurs
d'activités concernés? C'est quoi, la relation entre les
deux?
M. Côté (Charlesbourg): La subtilité.
M. Trudel: La subtilité subtile.
M. Côté (Charlesbourg): M. Caron.
M. Trudel: C'est ce côté-là pour les
subtilités. Ha, ha, ha!
M. Caron: Non, mais quand on regarde bien les autres
représentants qui sont désignés au cinquième
alinéa de l'article 3, ce sont des gens qui proviennent de ces
milieux-là, mais ce ne sont pas des fonctionnaires. Ici, dans le fond,
à l'article 4 - ce sont des gens qui n'ont pas le droit de vote - c'est
faire en sorte qu'il y ait un représentant d'au moins trois
ministères clés par rapport à la politique de santé
et bien-être, le ministère de la Santé et des Services
sociaux et, également, deux autres ministères à
déterminer, pour faire en sorte que les discussions qui vont avoir lieu
autour de la table puissent, dans le fond, inspirer, éventuellement, les
ministères concernés dans le cadre de leur politique et leurs
orientations.
Là-dessus, c'est quelque chose, dans le fond, quand on se
rappelle, M. le député... Pour le Conseil des affaires sociales
et de la famille, il y avait, rappelez-vous, un certain nombre de
représentants de la Main-d'oeuvre et de la Sécurité du
revenu, du ministère de la Santé et des Services sociaux et,
également, de la RAMQ. Ces gens-là, dans le fond, ont
été extrêmement précieux autour de la table un
moment donné. Ces gens-là font en sorte que les stratégies
qui sont développées puissent, par la suite, être
adoptées et mises en oeuvre dans leur ministère respectif. Alors,
ils n'ont pas droit de vote, mais c'est une charnière, en quelque sorte,
entre cet organisme et le ministère. (16 h 40)
M. Trudel: Oui, je vois bien l'espèce de relation
établie, en termes de continuité, sur l'adoption de
recommandations ou de conseils, d'avis à donner au ministre pour,
déjà, savoir au niveau de l'élaboration de l'avis qu'il y
a des dimensions opérationnelles qui concernent l'in-tersectoriel
d'autres ministères concernés là-dedans. Le membre
provenant d'une régie régionale, c'était pour s'assurer
qu'il y aurait absolument un membre venant de cette catégorie de lieux
de décision dans le réseau de la santé et des services
sociaux parce que, évidemment, vous pourriez les retrouver aussi parmi
les administrateurs provenant du domaine de la santé et des services
sociaux, là.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que ce
qu'on souhaitait, c'est qu'à partir du moment où on a une
responsabilité de planification au ministère et que les
régies régionales ont aussi une responsabilité de
planification il va de soi qu'il y a quelqu'un qui puisse représenter
les régies régionales. Peut-être qu'éventuellement,
dans cet équilibre des régions souhaité au niveau du
Conseil, ça peut être un poste extrêmement précieux
pour être capable de combler une absence de représentation d'une
région, par exemple.
M. Trudel: II y a certainement une question que notre ami, le Dr
Maguire, du Bas-du-Fleuve, Bas-Saint-Laurent-Gaspésie, eût
posé à ce moment-ci en disant: Quant à l'article 3 et
à l'article 4, il n'est à nulle part prévu qu'il y ait des
représentants du ministère des Transports puisque le volet
«sécurité routière» et le volet...
M. Côté (Charlesbourg): C'est un point noir du
projet de loi.
M. Trudel: C'est un point noir du projet de loi, hein? C'est un
point noir du projet de loi. Je ne vais pas demander au ministre d'avoir un
programme spécifique pour la collection des points noirs dans ce projet
de loi. Nous avons été tous les deux exposés aux
mêmes argumentations de cet excellent médecin au
Département de santé communautaire de Rimouski. Effectivement,
ça fait beaucoup réfléchir, les chiffres qui sont
avancés par le Dr Maguire sur tout le secteur des transports, eu
égard à la santé et aux services sociaux. C'est un secteur
majeur qu'on oublie souvent parce qu'on pense que, bon, c'est de la
mécanique uniquement qui nous sert à faciliter les
communications, mais, dans le fond, c'est un mode de transport qui est
tellement omniprésent, non seulement au niveau de la vie des individus,
mais au niveau des perturbations que cela cause dans le sytème de
santé et des services sociaux. Quand nos bons amis des
départements de santé communautaire nous pressent ou pressent le
législateur d'agir sur 5 ans... 5 ans et 50 % - c'est-à-dire
utiliser la ceinture et les ballons gonflables, sur cinq ans, ça aurait
pour effet, prédisent-ils, de diminuer de 50 % le taux de traumatismes
graves - c'est à considérer dans un groupe qui serait
appelé à réfléchir sur une politique de
santé et de bien-être.
M. Côté (Charlesbourg): Si je voulais vous donner
une réponse facile, je vous dirais que notre Dr Maguire n'a pas
été suffisamment convaincant auprès de ceux qui nous ont
proposé cette ventilation pour la simple et bonne raison que c'est issu
de nombreuses rencontres du milieu. Il nous a lui-même proposé
cet...
M. Trudel: Le docteur était là.
M. Côté (Charlesbourg): ...qu'on a accepté
d'ailleurs. Mais, évidemment, ce serait une réponse facile,
compte tenu de l'importance des transports.
M. Trudel: Surtout que ça ne m'inviterait pas à
vous dire: Vous n'écoutez pas assez les médecins, c'est pour
ça que...
M. Côté (Charlesbourg): Non, je pense que je suis
à l'écoute, je suis à l'écoute. J'espère
autant d'écoute de leur part. Mais une chose est
certaine, c'est que le transport fait partie de nos
préoccupations, mais je ne vois pas comment on pourrait l'incorporer
à ce moment-ci. Possiblement que par toute la problématique aussi
du préhospitalier...
M. Trudel: Oui, ça pourrait rentrer ici aussi sous
«ministères concernés par la politique».
M. Côté (Charlesbourg): À 4, ça
peut-être possible. À 4, ça peut-être possible. Donc,
finalement là, je pense qu'il faut retenir la préoccupation de
transport et de l'impact aussi, et de voir comment on peut avoir, ultimement,
dans la composition, cette présence-fà.
M. Trudel: J'imagine que la politique de la santé et du
bien-être - je le souhaite - puisse faire au moins allusion à
l'aspect prévention, à tout l'aspect réduction des
traumatismes dans les accidents d'automobile et du nombre d'accidents. À
cet égard-là, bien, on pourra peut-être le rejoindre par
les ministères concernés par la politique de la santé et
du bien-être.
M. Côté (Charlesbourg): Je vous promets que vous
allez être très impressionné par notre politique
préhospitalière.
M. Trudel: Comme je l'ai déjà dit: Un petit deux
pour aller voir. Un petit deux pour voir, s'il vous plaît! Voilà!
Merci. On peut adopter.
Le Président (M. Joly): L'article 4, adopté?
Adopté. J'appelle l'article 5.
M. Côté (Charlesbourg): «Sur recommandation du
ministre, le gouvernement désigne, parmi les membres du Conseil ayant
droit de vote, un vice-président.»
M. Trudel: II n'est pas à temps plein, le
vice-président.
M. Côté (Charlesbourg): Non. M. Trudel:
Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 5 adopté.
L'article 6 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): «Le président
du Conseil est nommé pour au moins cinq ans. «Les autres membres
du Conseil ayant droit de vote sont nommés pour quatre ans.
Toutefois...» Excusez-moi. On recommence, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Oui, s'il vous plaît.
M. Côté (Charlesbourg): «Le président
du Conseil est nommé pour au plus cinq ans. «Les autres membres du
Conseil ayant droit de vote sont nommés pour quatre ans. Toutefois, lors
de la nomination des premiers membres du Conseil, le terme de nomination de
neuf membres est de deux ans.» C'est pour assurer la continuité,
une rotation.
M. Trudel: C'est usuel, ça.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Vous n'avez pas fini votre...
M. Côté (Charlesbourg): Pardon?
M. Trudel: Vous n'avez pas fini votre article, là.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! Excusez-moi!
«À l'expiration de leur mandat, les membres demeurent en fonction
jusqu'à ce qu'ils soient nommés de nouveau ou
remplacés.»
M. Trudel: J'en sais quelque chose. Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. L'article 6 est
adopté. L'article 7 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): «Le mandat d'un membre
du Conseil ayant droit de vote, y compris le président, ne peut
être renouvelé consécutivement qu'une seule fois.»
Disons que ce n'est pas un abonnement à vie, là, et que le sang
neuf fait du bien. C'est comme au Parlement où huit ans, c'est
déjà pas pire. Alors, je suis à 13... Ha, ha, ha!
M. Trudel: Vous êtes à 13, ha, ha, ha! M. Levesque
est en train de fausser la maxime complètement. Là, il y a une
différence entre le mandat d'un membre du Conseil...
M. Côté (Charlesbourg): Ayant droit de vote.
M. Trudel: ...ayant droit de vote et le mandat d'un membre...
M. Côté (Charlesbourg): N'ayant pas droit de
vote.
M. Trudel: ...n'ayant pas droit de vote et, également, une
troisième catégorie entre la nomination du président du
Conseil, parce que le président pourrait être... Enfin, il doit
d'abord être nommé comme employé pour au plus cinq ans,
ensuite, on lui donne le mandat d'être membre du Conseil et de
présider ce Conseil. Mandat et contrat ici ne s'équivalent pas.
Par rapport à 6 et 7, mandat et contrat sont deux choses
différentes. Le président du Conseil est nommé pour au
plus cinq ans, là. C'est la durée maximale de son contrat, c'est
ça?
M. Caron: ...nomination?
M. Côté (Charlesbourg): Et son contrat en même
temps.
M. Caron: Oui, mais il peut être renommé pour un
autre cinq ans.
M. Trudel: Ce n'est pas tout à fait clair. M. Caron:
On parle du président?
M. Trudel: Oui. C'est parce que c'est le seul dont le contrat est
différent parce qu'il devient aussi un employé du Conseil. C'est
le seul qui a un contrat.
Une voix:...
M. Trudel: Oui, mais l'autre, c'est l'article 11.
M. Caron: Moi, ce que je comprends... Permettez-vous, M. le
ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Le président peut
être renommé pour un autre mandat de cinq ans, ce qui fait dix
ans. Par exemple, on pourrait se retrouver facilement dans une situation
où il y a un mandat de cinq ans en premier, puis que le gouvernement
décide que son deuxième contrat est de trois ans pour faire les
huit ans. Donc, c'est au plus cinq ans.
M. Trudel: O.K.. Mais ce que je voulais faire ressortir, c'est
qu'il n'y a pas de distinction ici entre mandat et contrat.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Je comprends que la volonté ici du
gouvernement, c'est de dire, par exemple, à l'article 6: «Le
président du Conseil est nommé pour au plus cinq ans.»
Ça équivaut et à son mandat et à son contrat. C'est
différent ça, lui confier le mandat de siéger comme membre
du Conseil de la santé et du bien-être et son contrat visant...
parce qu'il va devenir un employé du Conseil de la santé et du
bien-être.
M. Côté (Charlesbourg): Les conditions de son
contrat sont attachées à sa nomination. Donc, c'est un geste du
Conseil des ministres et le contrat est avec. Donc: Vous avez un mandat de cinq
ans. Voici le contrat, ce qu'on vous consent, voici le salaire et voici les
avantages, et ainsi de suite.
M. Trudel: Ça va. On va tout voir ça...
Le Président (M. Joly): L'article 7 est adopté.
L'article 8 est appelé. (16 h 50)
M. Côté (Charlesbourg): «Toute vacance
survenant en cours de mandat est comblée selon le mode de nomination
prescrit pour la nomination du membre à remplacer et pour la
durée non écoulée du mandat de cette personne.
«Constitue notamment une vacance, l'absence non motivée à
un nombre de séances du Conseil déterminé dans ses
règles de régie interne, dans les cas et les circonstances qui y
sont prévus.» C'est usuel, ça.
M. Trudel: Ça, c'est usuel. Donc, on va demander... Est-ce
qu'il va y avoir, sur le plan juridique, le passage à une autre
corporation quant à l'apparition du Conseil de la santé et du
bien-être? Les juristes, là... Non, mais je comprends qu'il va y
avoir... Ah, à 26.
M. Côté (Charlesbourg): «26. La
présente loi remplace la Loi sur le Conseil des affaires
sociales.», «27. Le Conseil de la santé et du
bien-être remplace le Conseil des affaires sociales institué par
la Loi sur le Conseil des affaires sociales.» et «28. Le Conseil de
la santé et du bien-être acquiert les droits et assume les
obligations du Conseil des affaires sociales.» Donc, il y a une
continuité assurée.
M. Trudel: Sauf erreur, et je dois vous dire que ça ne me
tracasse pas plus qu'il ne le faut, mais l'actuel Conseil des affaires sociales
n'a pas de règlement de régie interne.
M. Côté (Charlesbourg): À ce
moment-là, il y a une obligation d'en faire.
M. Trudel: C'est ce que ça nous demande ici.
M. Côté (Charlesbourg): Ça peut couvrir
d'autres choses aussi.
M. Trudel: Tout à fait. Il faut le souhaiter, parce que
c'est quand même assez large, là. C'est quand même assez
large dans le cas et les circonstances qui y sont prévus. Le mode
habituel qu'on connaît dans les conseils municipaux, c'est l'absence non
motivée de trois réunions consécutives, etc. Il faudra
inviter à... pour avoir une administration serrée et bien
contrôlée de toutes les dimensions qui peuvent se produire dans un
conseil.
M. Côté (Charlesbourg): Ne pas être trop
timbrés!
M. Trudel: Non. Parce que, généralement, je pense
que le Conseil s'est bien posté en termes d'avisl Finalement, on n'a pas
eu tellement de problèmes subséquents à ces changements
d'adresse.
M. Côté (Charlesbourg): Je dirais même
qu'ils vont avoir des règles claires.
M. Trudel: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Joly): L'article 8 est adopté.
L'article 9 est appelé.
M. Trudel: ...surtout une décomposition à facteurs,
j'ai l'impression!
Une voix: II fallait mettre des timbres! Des voix: Ha, ha,
ha!
M. Trudel: Même si c'était bien posté,
c'était bien tenté de faire une décomposition à
facteurs! Et il s'y retient.
M. Côté (Charlesbourg): m. le président,
«9. le président du conseil dirige les séances du conseil
et assure la gestion des activités de celui-ci. il assure
également la liaison entre le conseil et le ministre. «en cas
d'incapacité d'agir du président, le vice-président le
remplace.» adopté.
M. Trudel: Oui. On a bien compris que, oui, c'est évident
que ça prend une liaison entre le Conseil et le ministre pour certains
cas ou certains éléments particuliers, le fonctionnement.
Ça peut être...
Le Président (M. Joly): L'article 9 est adopté.
M. Trudel: ...commode. Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Adopté. L'article 10 est
appelé.
M. Côté (Charlesbourg): «10. Le gouvernement
fixe la rémunération, les avantages sociaux et les autres
conditions de travail du président et du vice-président lorsqu'il
remplace le président.»
M. Trudel: Oh oui! Et du vice-président. C'est uniquement
lorsqu'il le remplace. Est-ce qu'il y a une catégorie d'emplois qui est
prévue - en fait, ce n'est pas au projet de loi -pour le
président du Conseil? Est-ce que c'est un administrateur d'État
de niveau 1? Est-ce que c'est un... Ça doit au moins équivaloir,
j'imagine, à un sous-ministre associé.
M. Côté (Charlesbourg): Qu'est-ce que vous en
pensez, M. Caron?
M. Caron: Je vais laisser le ministre répondre.
Il y a chef d'organisme. L'actuel président du Conseil des
affaires sociales, par exemple, fait partie de la classification chef
d'organisme. Et, en cela, dans le fond, il a un statut, je dirais, de
sous-ministre en quelque sorte, entre guillemets, là.
M. Côté (Charlesbourg): C'est probablement dans la
catégorie du 24 février.
M. Trudel: C'est dans la catégorie du 24 février.
Merci. Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. L'article 11 est
appelé.
M. Côté (Charlesbourg): «Les membres du
Conseil ayant droit de vote, autres que le président et, les cas
échéant, le vice-président, ne sont pas
rémunérés. «Ils ont cependant droit au remboursement
des dépenses faites dans l'exercice de leurs fonctions, aux conditions
et dans la mesure que détermine le gouvernement.»
M. Trudel: Qu'est-ce que c'est, actuellement, la mesure qu'a
déterminée le gouvernement pour ces conseils? Est-ce que... Je ne
veux pas faire la lecture de l'ensemble.
M. Côté (Charlesbourg): La règle actuelle,
c'est que les 12 premières réunions ne sont pas
rémunérées. L'excédent l'est.
M. Trudel: Et ça s'applique?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Pour que ça ne
s'applique pas, il faut aller en dérogation au Conseil.
M. Trudel: Très bien. Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 11 est adopté.
L'article 12 est sur la table.
M. Côté (Charlesbourg): «Le Conseil peut tenir
ses séances à tout endroit au Québec. «Le quorum aux
séances du Conseil est de la majorité des membres ayant le droit
de vote, dont le président ou le vice-président».
M. Trudel: II faut que le président ou le
vice-président soit présent pour qu'il y ait quorum.
Le Président (M. Joly): Un ou l'autre.
M. Trudel: II n'y a pas de possibilité de rébellion
ou de mutinerie.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: II faut que le chef soit là pour qu'il y ait
réunion.
M. Côté (Charlesbourg): Le chef ou le sous-chef.
M. Trudel: Ou le sous-chef. Très bien. Adopté,
chef.
Le Président (M. Joly): L'article 12 est adopté.
L'article 13 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): «Les décisions
du Conseil sont prises à la majorité des voix des membres
présents ayant droit de vote. «En cas de partage des voix, le
président du Conseil ou en son absence, le vice-président, a une
voix prépondérante».
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 13, adopté.
L'article 14 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): «Le secrétaire
et les autres membres du personnel du Conseil sont nommés et
rémunérés conformément à la Loi sur la
fonction publique. »
M. Trudel: II y aura un article de transition tantôt.
Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 14, adopté.
L'article 15 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): «Le secrétariat
du Conseil est situé sur le territoire de la Communauté urbaine
de Québec, à l'endroit déterminé par le
gouvernement. «Un avis de la situation et de tout déplacement du
secrétariat est publié à la Gazette officielle du
Québec. »
M. Trudel: On a sauvé Charlesbourg et on est toujours dans
la Communauté urbaine de Québec. Au moins, il y a un article dans
lequel on peut changer cela, si besoin était, évidemment. Mais
comme c'est notre capitale nationale, par un avis dans la Gazette officielle
du Québec, que ce soit Sillery ou Charlesbourg, ça peut
toujours, le cas échéant, dans les circonstances actuelles,
être acceptable. Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Joly): L'article 15 est adopté.
L'article 16 est appelé.
Fonctions et pouvoirs
M. Côté (Charlesbourg): «le conseil a pour
fonction de conseiller le ministre sur les meilleurs moyens d'améliorer
la santé et le bien-être de la population. »
M. Trudel: Ce que j'essaie de voir, M. le Président, c'est
que... Toute la question des déterminants est un élément
majeur des fonctions dévolues au Conseil de la santé et du
bien-être. Ce que j'essaie de voir, c'est la relation entre les articles
16 et 17.
M. Côté (Charlesbourg): À17... M. Trudel:
Les causes.
M. Côté (Charlesbourg): C'est bien sûr qu'on
voit la différence entre le Conseil médical par rapport au mandat
très large du Conseil de la santé et du bien-être, plus
globale.
M. Trudel: En fait, c'est très large. Ça laisse un
degré de liberté au ministre de faire appel au Conseil pour des
avis et au Conseil de fournir un certain nombre d'avis sur des
éléments que, lui, prétendrait être du domaine de
l'amélioration de la santé et du bien-être de la population
au Québec. Ça va. Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Joly): L'article 16, adopté.
L'article 17 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): «Le Conseil peut
donner des avis au ministre notamment sur l'évolution des
problèmes de santé et de bien-être de la population, sur
l'étendue des causes reliées à ces problèmes et sur
les groupes les plus vulnérables à ceux-ci. »
M. Trudel: Alors, là, c'est vraiment un des
éléments clés du rôle de ce Conseil. «Peut
donner des avis», parce que, évidemment, si on allait pour
«doit», ce serait un peu paralysant au niveau de l'identification
de la catégorie de problèmes auxquels peut s'intéresser ou
des situations auxquelles peut s'intéresser le Conseil et, en même
temps, donc, paralysant au niveau des interventions possibles. Cependant... (17
heures)
M. Côté (Charlesbourg): On a les deux. À 18,
on a le «doit».
M. Trudel: Oui, sur les objectifs de santé et de
bien-être, mais on ne retrouvera pas, à l'article 18, le devoir
d'intervenir sur les déterminants de la santé. C'est au niveau de
la politique de la santé et du bien-être qu'il y aura un devoir.
Bien sûr qu'il y aura une relation - je le souhaite, évidemment,
tout le monde le souhaite - entre les deux, mais il n'y a pas d'obligation ici,
au moins au niveau de l'écriture. Donc, il y aura des avis au ministre,
notamment sur l'évolution des problèmes de santé de la
population - c'est un peu, on pourrait dire, l'aspect
épidémiologique, au sens large du terme - sur l'étendue
des causes. Ce n'est pas uniquement sur l'étendue des causes, c'est sur
les déterminants de la santé et du bien-être et
l'étendue de ces déterminants-là. C'est parce
qu'on ne parie pas des causes, ici, on parie juste de l'étendue
de ces causes.
M. Côté (Charlesbourg): II y avait une
problématique, au niveau des déterminants, sur le plan
juridique.
M. Caron: Effectivement, dans le premier libellé qu'on
avait proposé par rapport à ça, on pariait plus de
déterminants. Là-dessus, au plan juridique comme tel, ça
n'avait pas un sens aussi clair que «causes reliées à ces
problèmes». En fait, ici, il y a trois éléments
à l'article 17. Il y a révolution des problèmes de
santé et de bien-être, les causes reliées à ces
problèmes - et, là, c'est tous les déterminants relies aux
problèmes de santé et aux problèmes sociaux - et les
groupes qui cumulent ces différentes causes là, les groupes les
plus vulnérables de ces causes communes. C'est vraiment très,
très large comme tel, et les déterminants sont directement
liés, ici, au volet 2 que sont les causes comme telles, à notre
sens.
M. Trudel: Là, sur le plan juridique, je peux accepter
ça. On n'est pas obligés de dire, dans le texte de loi, les
tenants et les aboutissants. Des fois, le langage reflète la culture du
milieu, et ce n'est pas toujours accepté tout de suite par les juristes.
Mais, mon problème, c'était au niveau de la lecture de
«problèmes de santé et de bien-être de la population,
sur l'étendue des causes reliées à ces
problèmes». Il y a les causes et il y a l'étendue.
Une voix: La nature.
M. Trudel: La nature, les causes et l'étendue, ça,
c'est deux dimensions différentes. Je ne veux pas faire de
réécriture, mais ça pourrait être du genre sur
l'évolution des problèmes de santé et de bien-être,
la nature et l'étendue des causes.
M. Côté (Charlesbourg): Dans cette tentative de
clarifier notre texte pour qu'il veuille bien dire ce qu'on veut qu'il dise,
s'il se lisait comme suit: Le Conseil peut donner des avis au ministre
notamment sur l'évolution des problèmes de santé et de
bien-être de la population, les causes reliées à ces
problèmes et sur les groupes les plus vulnérables à
ceux-ci.
M. Trudel: Oui, oui, mais, en tout cas, ma préoccupation,
c'était d'identifier qu'ils peuvent travailler sur les causes.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Bon. Travaillant sur les causes, il va de soi qu'ils
travaillent sur l'étendue.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça,
l'étendue.
M. Trudel: Si c'est négligeable ou si ça ne
concerne qu'un tout petit secteur de la population, on avisera, je dirais, en
proportion.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Ça va.
Le Président (M. Joly): Donc, on en fait un amendement, M.
le ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, M. le Président,
pour supprimer, après «population», «sur
l'étendue»...
Le Président (M. Joly): Pour supprimer «sur
l'étendue». Parfait, est-ce qu'on...
M. Côté (Charlesbourg): ...et remplacer le mot
«des» par le mot «les».
Le Président (M. Joly): Parfait. Est-ce qu'il y aurait
possibilité de nous faire le nouveau libellé, s'il vous
plaît?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, M. le Président.
On peut suspendre 17.
Le Président (M. Joly): On peut suspendre 17
temporairement. J'appelle l'article 18 et nous reviendrons...
M. Trudel: Oui, c'est juste que je veux m'assurer aussi en termes
de libellé. «Le Conseil peut donner des avis au ministre notamment
sur révolution des problèmes [...] les causes [...] et sur les
groupes les plus vulnérables à ceux-ci.»
«Ceux-ci» se rapporte aux problèmes?
M. Côté (Charlesbourg): Aux problèmes.
M. Trudel: Ça m'apparaît très curieux comme
français, des groupes qui sont vulnérables à des
problèmes.
M. Caron: O.K. On pourrait dire: et les groupes les plus
vulnérables. Point. Ce serait correct.
M. Trudel: Point, parce que des groupes vulnérables
à des problèmes, là, j'ai de la misère avec ce
français-là.
M. Côté (Charlesbourg): ...incorporer l'amendement,
M. le Président.
Le Président (M. Joly): Oui, s'il vous plaît.
L'article 17 est suspendu. L'article 18 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): «Le Conseil doit
donner son avis au ministre sur les objectifs de la politique de la
santé et du bien-être que le ministre élabore ainsi que sur
les moyens appro-
priés pour atteindre ces objectifs, en tenant compte des
capacités de la collectivité à mobiliser les ressources en
conséquence.»
M. Trudel: Que ces choses sont bien dites dans la dernière
apostrophe, en disant que c'est le gouvernement qui décide, par
ailleurs, au niveau des moyens. Donc, je me réjouis, M. le ministre, de
l'obligation faite au ministre et au Conseil d'avoir un avis de ce Conseil sur
les objectifs de la politique de la santé et du bien-être.
Cependant, la politique de la santé et du bien-être ne sera pas
adoptée éternellement. Ça va être pour une
période donnée. Dans ce cas-ci, vous songez à une
politique de santé et de bien-être sur un horizon de combien
d'années?
M. Côté (Charlesbourg): La perspective de la
politique de la santé et du bien-être est de 10 ans, mais
renouvelée aux 3 ans. Donc, elle est revue aux 3 ans.
M. Trudel: C'était ça, ma préoccupation au
niveau du texte, au niveau du renouvellement sur les objectifs de la politique
de la santé et du bien-être et leur révision. Enfin,
ça me semble tout à fait normal de se donner une perspective de
10 ans. Bon, on verra à sa face même la politique, mais il faut
quand même qu'il y ait une perspective sur le moyen et le long terme,
sauf que l'efficacité en quelque sorte de la politique va être
constituée également de sa révison périodique.
Alors, à l'occasion de sa révision périodique, bien
sûr qu'il va falloir, à mon avis, aller consulter l'organisme qui
va regrouper l'ensemble des intervenants concernés par les situations de
santé et de bien-être de la population. Alors, le Conseil qui
devra donner son avis sur les objectifs de la santé et du
bien-être que le ministre élabore... Enfin, vous voyez ma
préoccupation, là?
M. Côté (Charlesbourg): On a la même. De toute
façon, il est clair dans notre esprit à nous qu'une perspective
de 10 ans et une révision aux 3 ans... Le Conseil est intimement
lié non pas uniquement par l'avis, mais aussi dans le processus de
révision de la politique de la santé et du bien-être.
Ça, c'est clair. C'est un acteur très important dans...
M. Trudel: L'esprit, c'est que vous dites... Quand on mentionne,
dans les fonctions, qu'ils auront à se prononcer sur les objectifs, la
révision inclut pour vous le fait de dire: Ça nous oblige
à la consultation et à l'avis à l'occasion de la
révision des objectifs.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui,
définitivement.
M. Trudel: Bon, je pense que ça peut... Il ne faut pas non
plus s'enfermer dans un libellé...
M. Côté (Charlesbourg): Dans un carcan? (17 h
10)
M. Trudel: ...trop limitatif...
M. Côté (Charlesbourg): Un carcan aussi.
M. Trudel: ...un carcan qui ne permettrait pas de le faire, mais
l'Intention est manifestée de façon bien claire ici.
M. Côté (Charlesbourg): Ça va.
Adopté.
Le Président (M. Joly): Alors, article 18, adopté.
L'article 19 est appelé.
M. Trudel: Je m'excuse, juste... Le Président (M.
Joly): Oui.
M. Trudel: Quand on dit: «ainsi que sur les moyens
appropriés pour atteindre ces objectifs»... Bon,
évidemment, c'est un peu comme dans la loi 120 sur la liberté de
choisir son professionnel de la santé et l'établissement
où on veut se faire traiter ou recevoir des services, sauf que tout
ça est balisé par l'article 13, sauf erreur, par le fait de la
disponibilité des ressources. Mais quand on dit ici, «ainsi que
sur les moyens appropriés pour atteindre ces objectifs», là
on fait appel, donc, à l'ordre des moyens budgétaires mis a la
disposition - je vais employer l'expression - de la politique pour atteindre
ces objectifs-là. Est-ce que ça signifie que le Conseil devra
donner presque un avis annuel sur les budgets de la santé et des
services sociaux?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Non, parce
qu'évidemment on n'en sortirait pas. Le Conseil, sur le plan des
budgets, c'est de l'apanage des hommes publics qui ont ces
responsabilités-là. S'il fallait que dans chacun des conseils on
demande un avis sur les budgets, alors, je pense qu'on n'en sortirait
jamais.
M. Trudel: C'est parce que je fais référence,
évidemment, à un autre conseil que je connais bien, le Conseil
des universités. Par exemple, au niveau du plan quinquennal
d'investissements, la loi prévoit que le ministre doit avoir un avis du
Conseil des universités à chaque année sur le plan
quinquennal, et le plan quinquennal révisé des investissements en
matière universitaire. J'ignore si c'est le cas dans d'autres conseils
également parce que, bon, j'ai été appelé à
travailler plus avec celui-là. Je parlais encore, il y a 15 jours,
à la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Science, qui
disait: Quant aux investissements, j'attends le retour qui m'est fait par la
loi de consulter le Conseil des universités au niveau du plan
quinquennal. d'investissements. En tout cas, ce n'est pas ça que vous
aviez...
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: ...dans l'esprit ici. Quand vous dites: «les
moyens appropriés pour atteindre ces objectifs», vous pensez a
quoi d'abord? Est-ce que vous pensez, par exemple, à un ordre de
grandeur? Le Conseil pourrait dire: Compte tenu des besoins identifiés,
compte tenu de l'ampleur des problèmes et des situations, nous
recommandons que l'État adopte une politique de croissance
financière pour répondre aux besoins de l'IPC + 3,5 %, par
exemple.
M. Côté (Charlesbourg): C'est davantage de l'ordre
de la stratégie. C'est davantage de cet ordre-là,
évidemment, un peu comme on va demander des avis au CETS, qui va dire:
Voici... Pour nous autres, ce n'est pas une question de piastres et cents,
c'est une question d'efficacité. Donc, c'est de faire des
recommandations sur des techniques ou des moyens pour atteindre des objectifs,
mais dont l'objectif premier n'est pas le financier. C'est davantage de dire:
Ce qu'on vise, c'est de l'efficience, de l'efficacité dans ce qu'on
analyse. C'est davantage ça, de l'ordre des moyens appropriés,
donc, sur le plan stratégique, par rapport à l'atteinte des
objectifs.
M. Trudel: Très bien. Adopté.
Le Président (M. Joly): Article 18, adopté.
L'article 19 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): «Le Conseil doit
donner son avis au ministre sur toute autre question que celui-ci lui
soumet.»
M. Trudel: Le ministre actuel et ses prédécesseurs
n'ont pas abusé des demandes d'avis au Conseil des affaires
sociales.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: Est-ce qu'il prévoit avoir davantage d'abus au
niveau des...
M. Côté (Charlesbourg): Je peux dire que je pense
que le ministre va définitivement s'en servir peut-être davantage
qu'il s'en est servi jusqu'à maintenant, étant maintenant
davantage dans une phase où on pourra demander, maintenant qu'on est
presque sorti de notre phase de structure.
M. Trudel: De mise à jour.
M. Côté (Charlesbourg): De mise à jour.
M. Trudel: Alors, adopté pour l'article 19.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Article 20.
Le Président (M. Joly): L'article 19, adopté.
L'article 20 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): «Dans la poursuite de
ses fins, le Conseil peut également: «1° procéder
à des consultations, solliciter des opinions, recevoir et entendre les
requêtes et les suggestions de personnes, d'organismes ou d'associations
et soumettre au ministre toute recommandation qu'il juge à propos;
«2° créer des comités; «3°
conformément à une autorisation du ministre, effectuer ou faire
effectuer une étude ou une recherche; «4° fournir de
l'information au public.»
M. Trudel: Sauf erreur, le Conseil des affaires sociales avait
cette espèce de pouvoir d'initiative de procéder aux
consultations, solliciter, recevoir et entendre. Ici, il y a au moins une
restriction sur effectuer ou faire effectuer une recherche. Pourquoi
l'autorisation du ministre, là...
M. Côté (Charlesbourg): Bon.
M. Trudel: ...sur «effectuer ou faire effectuer une
étude ou une recherche»?
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce qu'il y a une
question d'impact sur le plan budgétaire aussi. Si, demain matin, on se
retrouve avec 1 000 000 $ d'études qui sont commandées par le
Conseil de la santé et du bien-être et que les sommes ne sont pas
là, il y a un impact budgétaire. C'est une préoccupation
qui est d'ordre budgétaire.
M. Trudel: Je ne comprends pas tout à fait le
libellé: «conformément à une autorisation du
ministre, effectuer ou faire effectuer une étude ou une
recherche». Si, dans le premier alinéa, on lui donne le pouvoir de
«procéder à des consultations, solliciter des opinions,
recevoir et entendre les requêtes et les suggestions de personnes,
d'organismes ou d'associations et soumettre au ministre toute recommandation
qu'il juge à propos», je peux comprendre la préoccupation
budgétaire par rapport à des études qu'on pourrait appeler
externes, mais sur effectuer lui-même... Il me semble y avoir une
contradiction entre le premier alinéa, entre le 1° de l'article et
le 3°.
M. Côté (Charlesbourg): II y a un risque.
C'est-à-dire qu'à partir du moment où on va à
l'extérieur je souhaite qu'on maintienne un certain contrôle.
À partir du moment où c'est effectué à l'interne,
il est clair, que, si c'est ça que ça visait comme objectif, je
ne pense pas qu'on puisse faire ça. Ce n'est pas le souhait. Il y a
peut-être lieu de clarifier.
M. Trudel: Bien, c'est plus dans ce sens-là...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...parce que j'avoue qu'à la première
lecture le ministre... C'est normal que le ministre responsable, si ça
fait appel à des crédits qui dépassent la volonté
du gouvernement... Juste sur la loi du Conseil...
M. Côté (Charlesbourg): Le Conseil médical,
oui, il est plus serré. Le Conseil médical est plus
serré.
M. Trudel: Oui, oui. Non, mais je parlais de la Loi sur le
Conseil des affaires sociales actuelle.
M. Côté (Charlesbourg): O.K.
M. Trudel: L'article 3: «Le Conseil peut, aux fins
d'études visées à l'article 2, effectuer ou faire
effectuer les recherches qu'il juge utiles et nécessaires. «Il
peut aussi recevoir et entendre les requêtes et suggestions des individus
et des groupes sur toute question visée à l'article 2.» Je
comprends, par ailleurs, la préoccupation budgétaire parce qu'on
n'est pas pour être responsable devant l'Assemblée nationale et ne
pas avoir le pouvoir d'approbation.
M. Côté (Charlesbourg): D'autre part, je comprends
aussi que notre volonté n'est pas de les obliger à venir, quand
c'est fait par leurs propres employés, demander...
M. Trudel: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): ...une autorisation au
ministre, sinon...
M. Trudel: On n'en sort plus.
M. Côté (Charlesbourg): ...que le ministre
administre tout, qu'il fasse tout.
M. Trudel: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. On va regarder
ça, M. le Président.
M. Trudel: II va regarder ça. M. Côté
(Charlesbourg): Oui M. Trudel: O.K.
Le Président (M. Joly): L'article 20 est suspendu.
L'article 21 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): «Le Conseil peut
rendre publics les conseils, avis et recommandations qu'il formule en
application des articles 16 à 20, soixante jours après les avoir
transmis au ministre.» C'est la même chose pour le Conseil
médical.
M. Trudel: C'est correct.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
M. Trudel: Précaution usuelle.
Le Président (M. Joly): L'article 21, adopté.
L'article 22 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): «Le Conseil doit, par
règlement, pourvoir à sa régie interne.»
Le Président (M. Joly): Adopté. M.
Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 23 est
appelé.
Dispositions diverses et finales
M. Côté (Charlesbourg): «L'exercice financier
du Conseil se termine le 31 mars de chaque année.»
M. Trudel: C'est quoi, son budget actuel? M. Côté
(Charlesbourg): 673 000 $.
M. Trudel: Prévisions de fonctionnement, vous avez
regardé ça. Est-ce que ça...
M. Côté (Charlesbourg): c'est-à-dire que ce
qu'on a prévu cette année, c'est reconduire le budget et,
à la lumière de la politique de la santé et du
bien-être qui sortira, on sera dans une situation pour évaluer et
supporter en additionnel. les démarches se feront à ce
moment-là.
M. Trudel: Si je peux me permettre... M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...est-ce que la nomination par le gouvernement est
prévue plus à l'été ou à l'automne, compte
tenu de la relation avec la politique de la santé et du
bien-être?
M. Côté (Charlesbourg): Le plus rapidement
possible.
M. Trudel: Pour que ces gens-là, pour que le
Conseil...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...puisse, effectivement, travailler
sur la politique de la santé et du bien-être. (17 h 20)
M. Côté (Charlesbourg): Pas nécessairement
sur la politique parce qu'elle sera vraisemblablement terminée à
ce moment-là. Je pense que ce serait de leur mettre une charge sur le
dos qui ne serait pas raisonnable à ce moment-ci que de penser que ces
gens-là vont pouvoir donner un avis sur la politique de la santé
et du bien-être. On sera déjà dans un processus de
révision. Je pense que c'est davantage dans cette orientation-là
qu'il faudra le faire.
M. Trudel: Selon votre calendrier, vous souhaiteriez l'adoption
de la politique de la santé et du bien-être quand? À quel
moment?
M. Côté (Charlesbourg): Le plus vite possible.
M. Trudel: Que signifie, dans l'esprit du ministre, le plus vite
possible?
Une voix: Aïe! il en met des deux piastres!
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment,
dépen-damment... C'est parce qu'on n'est pas toujours maître de
l'agenda non plus. Je sais que nous avons accaparé passablement, au
cours des 18 derniers mois, les travaux de commission parlementaire et qu'il y
a d'autres choses aussi au menu législatif, au menu de la Chambre. Mais
notre souhait est, définitivement, que, fin mai, début juin, la
politique soit rendue publique.
M. Trudel: Que la politique soit...
M. Côté (Charlesbourg): Rendue publique.
Santé et bien-être. On avait dit qu'on aurait une commission
parlementaire...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...limitée...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...dans le temps. Alors,
maintenant on est un peu plus prudents. On est aussi bien de le dire tout de
suite: limité dans le temps pour entendre des intervenants, et on le
fera.
M. Trudel: Bon, évidemment, une politique de santé
et de bien-être ne demande pas d'adoption formelle par l'Assemblée
nationale.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: Elle est adoptée par...
M. Côté (Charlesbourg): Le gouvernement.
M. Trudel: ...le titulaire...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Mais...
M. Trudel: ...qui est membre d'un gouvernement.
M. Côté (Charlesbourg): Non, ça, ça
deviendra une politique, pas du ministre, mais une politique gouvernementale.
Compte tenu de la multisectorialité, j'aurai beau crier dans mon propre
coin, si je prêche dans le désert, on aura agi sur les
déterminants dans le domaine de la santé, mais on n'aura pas agi
sur les autres. Donc, il y a une prise de conscience qui doit être
collective, à ce moment-là. C'est pour que le gouvernement sera
appelé à se prononcer dessus.
M. Trudel: Je traduis donc la pensée du ministre en
disant: Le ministre souhaite quitter en juin avec une loi d'application et une
politique de santé et bien-être déjà
adoptée...
M. Côté (Charlesbourg): II espère.
M. Trudel: ...et avec un Conseil médical, un Conseil de la
santé et du bien-être...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...et un conseil des aînés,
bouclés avant la pêche au saumon.
M. Côté (Charlesbourg): Et une politique triennale
concernant la jeunesse adoptée et rendue publique. Peut-être
même aussi une politique concernant les personnes âgées
adoptée aussi. Quand on a dit qu'il y aurait de l'action aussi dans la
réforme, c'est ça que ça signifiait.
M. Trudel: J'espère qu'on va siéger en juin, M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: J'espère qu'on va siéger en juin, parce
que le leader du gouvernement avait évoqué la possibilité
que nous puissions être dispensés de siéger en juin pour
plutôt siéger en juillet et août autour de la loi sur les
référendums et sur la question à être...
M. Côté (Charlesbourg): J'ai encore la
responsabilité de la loi référendaire.
M. Trudel: Si je comprends bien, la période peut
être rapetissée quant au débat référendaire.
Vous en êtes le maître. Quant au fait de siéger, notre mois
de juin prévoira des travaux pour cinq jours par semaine encore
jusqu'à nouvel avis du ministre de la Santé et des Services
sociaux en ce qui concerne tous ses secteurs d'activité.
M. Côté (Charlesbourg): Pour son secteur
d'activité qui est celui de la santé et des services sociaux.
Quant à son secteur d'activité...
M. Trudel: Ses secteurs d'activité.
M. Côté (Charlesbourg): Quant aux autres secteurs de
responsabilité que sont la réforme de la carte électorale
et la loi référendaire et la Loi électorale, parce qu'il y
a aussi de la matière qui s'en vient à ce niveau-là, je
compte, effectivement, faire en sorte qu'au mois de juin nous puissions quitter
avec une loi sur la Loi électorale, sur le financement et sur le
référendum, modifiée, de telle sorte que j'ai pris un
abonnement au Parlement. Alors, autant le faire encore cette année comme
l'an passé, et réserver mon mois de juillet pour la pêche.
Ça, c'est clair. Il n'y a rien qui peut changer ça.
M. Trudel: Si je comprends bien, ça va être comme
l'art passé. On va revenir au mois d'août également pour
d'autres éléments et d'autres causes.
M. Côté (Charlesbourg}: Je ne gagerais pas un 2 $
là-dessus.
M. Trudel: C'est la politique de la santé et du
bien-être qui demeure votre préoccupation première, j'en
suis convaincu. Je pense, de façon très sérieuse, que les
intervenants en santé et services sociaux, sauf erreur, avaient beaucoup
plus lu, dans les déclarations des dernières semaines, que la
politique de la santé et du bien-être allait être
adoptée par le gouvernement à l'automne et non pas plutôt
en mai ou en juin. Alors, je dois vous dire, M. le ministre, c'est un peu... Je
peux comprendre l'intention du ministre de procéder. On lui a assez
reproché de procéder à l'envers qu'il veut mettre la
machine à l'endroit le plus rapidement possible. Cependant, à
quand est prévu le dépôt public de la politique de la
santé et du bien-être?
M. Côté (Charlesbourg): J'ai toujours dit que
ça devait être convergent. Comme on s'oriente vers un transfert
juridique, à partir du début du mois d'octobre, dans les
nouvelles responsabilités de conseils d'administration et de
régies régionales, il m'apparaît évident qu'on
devra, à ce moment-là - je le souhaite ardemment - avoir
terminé l'opération. Bon.
Quelle forme ça va prendre? Il est clair qu'en allant au Conseil
des ministres vous avez une approbation ou pas. Vous pouvez avoir une
approbation pour aller en commission parlementaire entendre les gens sur un
projet dont les grandes lignes sont acceptées par le gouvernement et qui
peuvent être sujettes à réajustement au lendemain d'une
commission parlementaire où vous aurez entendu un certain nombre de
personnes vous dire: C'est faible sur tel point de vue, vous devriez le
corriger, pas assez de perspective dans d'autres. Ça, c'est une
démarche qui est possible, aussi; je ne l'ai pas écartée
de manière définitive. Mais le temps approche. Au retour de mes
petites vacances prochaines, j'aurai une préoccupation: répondre
à toutes vos questions aux crédits pendant quelques jours. Par la
suite, au lendemain de cela, la préoccupation sera: la politique de la
santé et du bien-être, pour amorcer le dernier virage.
M. Trudel: Je vais souhaiter vivement, M. le ministre, que le
dépôt s'effectue dans ce cadre-là, dans les délais
les plus rapides possible. Évidemment, réfléchir sur une
politique de santé et de bien-être et comme il y a eu des
engagements de commissions parlementaires, si on ne veut pas être ici
pour entendre un ensemble de lieux communs qui n'avanceraient pas la
société québécoise...
M. Côté (Charlesbourg): Pas du tout.
M. Trudel: ...au niveau d'une politique pour les 10 prochaines
années, c'est assez important que ça puisse être
disséminé...
M. Côté (Charlesbourg): Diffusé, oui.
M. Trudel: ...dans les cercles concernés et que les gens
puissent en faire une lecture intensive et puissent articuler la
réflexion pour son exercice, qui est une valeur en soi, pour mettre
ensuite les instruments au travail afin d'atteindre ces objectifs-là.
Alors, je ne peux pas vous souhaiter autre chose que cela, en espérant
que le signal que vous avez déclenché aujourd'hui soit entendu
à travers le Québec.
Une politique de santé et de bien-être, on sait quand
même qu'il y a des éléments qui sont comme
inévitables, dans cette politique-là. Les gens peuvent
déjà amorcer des réflexions sur certaines dimensions, tout
en étant un peu surpris, par ailleurs aussi que le Conseil de la
santé et du bien-être ne pourra pas, techniquement, être
appelé à être consulté sur cette politique de la
santé et du bien-être. Ça m'apparaît un peu
malheureux qu'on ne puisse pas inviter... Ces gens-là pourront se
prononcer très certainement à travers d'autres cercles, d'autres
éléments, d'autres regroupements - ça va - sauf qu'au
moment où on créera un conseil de santé et de
bien-être je vais trouver l'échéancier un peu court, quitte
à réviser... Mais je ne peux pas, en même temps, presser le
ministre et lui dire...
M. Côté (Charlesbourg): Et souhaiter qu'il
retarde.
M. Trudel: ...que l'échéancier est trop court.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: Là-dessus, en souhaitant qu'on ait tout le
temps de réfléchir sur les objectifs de santé et de
bien-être également...
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Ça va.
Le Président (M. Joly): L'article 23 est adopté.
L'article 24 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): «Le Conseil transmet
au ministre, au plus tard le 30 juin de chaque année, un rapport de ses
activités pour l'exercice financier précédent.»
C'est usuel aussi.
M. Trudel: Oui. Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 24 est adopté.
L'article 25 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): «Le ministre
dépose ce rapport à l'Assemblée nationale dans les 30
jours de sa réception ou, si elle ne siège pas, dans les 30 jours
de la reprise de ses travaux.»
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 25 est adopté.
L'article 26 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): «La présente
loi remplace la Loi sur le Conseil des affaires sociales.»
M. Trudel: Ça, c'est les dispositions juridiques usuelles.
L'autre devient obsolète - je ne sais pas si c'est français,
ça. C'est celle-là, maintenant, qui remplace toutes les
dispositions. Très bien. Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 26 est adopté.
L'article 27 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): «Le Conseil de la
santé et du bien-être remplace le Conseil des affaires sociales
institué par la Loi sur le Conseil des affaires sociales. «Le
mandat des membres du Conseil des affaires sociales prend fin dès
l'entrée en vigueur de la présente loi.»
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 27 est
adopté.
M. Trudel: Alors, ça, c'est l'article qui me fait
hara-kiri, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Vous n'êtes plus là.
Ha, ha, ha!
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 27, adopté.
L'article 28 est appelé.
M. Trudel: Enfin! je viens de disparaître.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un choix qu'a fait le
député. Il aurait pu choisir de ne pas être
député et il aurait continué sur le Conseil.
M. Trudel: Ha, ha, ha! J'avais beaucoup de plaisir au Conseil;
j'en ai plus à l'Assemblée nationale. (17 h 30)
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Il savait l'estime que
j'avais pour lui comme recteur, ayant, en ma qualité de responsable du
développement régional, réglé quelques
problèmes, M. le Président.
M. Trudel: Tout à fait. J'en avais remercié le
ministre à l'époque et je ne retirerai pas mes paroles à
cet égard-là. Ça a fait grand bien à cette
université.
Le Président (M. Joly): L'article 29 est
appelé.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 28, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Oh! Je m'excuse. Ah! excusez. Vous
avez raison. Vous avez raison.
M. Côté (Charlesbourg): «Le Conseil de la
santé et du bien-être acquiert les droits et assume les
obligations du Conseil des affaires sociales.»
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 28 est adopté.
L'article 29 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): «Le personnel du
Conseil des affaires sociales, nommé et rémunéré
suivant la Loi sur la fonction publique, devient le personnel du Conseil de la
santé et du bien-être.»
M. Trudel: II reste combien de membres du personnel au
Conseil?
M. Côté (Charlesbourg): Sept, en termes d'effectifs,
me dit-on. Sept postes. Il n'y a pas nécessairement sept personnes sur
les postes.
M. Trudel: Ah! Sept postes.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Mais les postes ne sont pas tous
remplis au complet. Vous m'avez dit tantôt que le budget
était de l'ordre de...
M. Côté (Charlesbourg): 673 000 $.
M. Trudel: 673 000 $. et vous pensez reconduire à peu
près le même ordre de grandeur pour l'an prochain au niveau des
crédits budgétaires.
M. Côté (Charlesbourg): et peut-être,
dépendamment s'il a besoin davantage, on examinera à la
lumière de ce que nous demandera le conseil.
M. Trudel: Mais, pour tout le personnel qui est
déjà là, de par cet article-là, on peut les
assurer...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: ...qu'il y a un passage au niveau du Conseil, tout en
mettant cependant, sauf erreur, qu'au niveau de la présidence le Dr
Blanchet termine un mandat de 10 ans, je crois. On ne peut plus?
M. Côté (Charlesbourg): Le Or Blanchet demeure
fonctionnaire du ministère de la Santé et des Services
sociaux.
M. Trudel: Bon. Son lien contractuel est avec le ministère
de la Santé et des Services sociaux, au gouvernement.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: Alors, c'est au moment où il y aura
désignation de président ou présidente qu'on pourra passer
à peut-être une autre personne, si c'est le choix du gouvernement.
Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 29 est adopté.
L'article 30 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): «Les dossiers et
documents du Conseil des affaires sociales deviennent les dossiers et documents
du Conseil de la santé et du bien-être, sans autre
formalité.»
M. Trudel: Réglé d'un trait. Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 30 est adopté.
L'article 31 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): «À moins que le
contexte ne s'y oppose, dans toute loi, règlement, décret,
arrêté, contrat ou autre document, l'expression "Conseil des
affaires sociales" est remplacée par l'expression "Conseil de la
santé et du bien-être" et tout renvoi au Conseil des affaires
sociales devient un renvoi au Conseil de la santé et du
bien-être.»
M. Trudel: Ça va. Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 31 est adopté.
L'article 32 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): «tant que les
régies régionales visées à la loi sur les services
de santé et les services sociaux et modifiant diverses dispositions
législatives n'auront pas été instituées, le membre
du conseil qui, en vertu de l'article 4 de la présente loi, doit
provenir d'une telle régie, est choisi parmi les personnes provenant des
conseils de la santé et des services sociaux visés à la
loi sur les services de santé et les services sociaux.»
M. Trudel: On pourrait appeler ça la penture, n'est-ce
pas? Et, pour les régies, le calendrier c'est octobre.
M. Côté (Charlesbourg): Octobre. Début
octobre.
M. Trudel: Ce n'est donc pas avant ce moment-là que le
ministre permettrait éventuellement à des individus qui veulent
contester les élections dans les établissements publics comme
représentants du public dans la loi d'application d'exercer le droit
rétroactif dont il a fait mention cet après-midi à
l'Assemblée nationale.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que,
dès le moment où on aura passé la loi d'application, je
pense que le dépôt est automatique.
Une voix: Oui.
M. Trudel: Franchement, M. le ministre, j'entends vos
explications, mais je ne peux les suivre sur le plan logique,
c'est-à-dire que, si vous me permettez trois minutes...
M. Côté (Charlesbourg): Le pouvoir de contestation
sera effectif à partir du moment où la loi sera
déposée à l'Assemblée. Donc... Bien, c'est
ça.
M. Trudel: Pourquoi? C'est peut-être mon
inexpérience parlementaire. M. le ministre, vous avez un article 148 qui
existe et qui peut permettre de faire appel au... Demain, au Conseil des
ministres, vous pouvez : arriver et faire adopter un décret en disant:
Je demande de promulguer 148.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que ce
qu'on a choisi...
M. Trudel: Vous pouvez aussi... M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...passer par votre loi d'application, ça va de
soi. Sauf que, même votre loi d'application, ça me surprendrait
que le dernier article de votre loi de promulgation dise: Les présentes
dispositions de la loi d'application entrent en vigueur dès ce moment.
Ça va être par décret, la même chose. D'ailleurs, je
vais lire un passage pour corriger une coquille. L'article 622 de la loi
actuelle définit l'ensemble des articles qui sont promulgués par
le gouvernement. Mais, dans la liste des articles promulgués, il n'y a
pas l'article 622.
M. Côté (Charlesbourg): De toute façon, on
sait dans quel contexte on a travaillé et c'est toujours bonifiable. On
ne se privera pas de le faire dans la loi d'application. On me dit que ce n'est
pas du fait que l'on promulgue l'article 148 que ça donne le pouvoir
à la CAS de le faire, que c'est par la loi d'application que ça
va se faire et c'est pour ça qu'on a choisi que cette mesure-là
puisse avoir force dès le dépôt de la loi à
l'Assemblée et non pas à son adoption ou à sa
sanction.
M. Trudel: Enfin, je ne veux pas prolonger, mais vous ne pouvez
pas mettre un article en vigueur au dépôt d'une loi. Vous ne
pouvez mettre en vigueur une loi au moment du dépôt à
l'Assemblée nationale. Le délai pourrait courir à partir
du dépôt. C'est parce que ça me semble tellement simple,
à moins de chinoiseries - je m'excuse - juridiques.
M. Côté (Charlesbourg): On va...
M. Trudel: Si vous pouviez vérifier, parce que j'imagine
et je peux imaginer l'argumentation juridique. Par ailleurs, la Commission des
affaires sociales a-t-elle, dans sa loi constitutive, la responsabilité
de recevoir et de juger les contestations? Ça peut être une
prétention. Sauf erreur, la Commission des affaires sociales a
actuellement, dans sa loi constitutive, la responsabilité de recevoir
les contestations des nominations de personnes en vertu des modalités
actuelles et des conseils actuels. De ce fait, elle a le champ de juridiction.
Il y a peut-être une chicane... On pourrait peut-être se chicaner
juridiquement là-dessus. Pour bien des juristes, elle a la
compétence, en termes de champ d'application. Sauf que, en vertu de la
modification, de la composition et du mode de désignation des conseils,
le législateur prévoyait un article explicite en disant: En cas
de litige, de procédure ou élection, enfin, 148, se sera la
Commission des affaires sociales. Là, actuellement, on dit: Non, il va
falloir modifier la loi du...
Je souhaite, M. le Président, en bref, qu'on puisse
étudier assez rapidement la question de la compétence de la
Commission des affaires sociales et, éventuellement, dans ce cas, je
pense que, sur simple décret, vous pouvez toujours promulguer, en vous
rappelant aussi que ça donnera l'occasion de corriger 622, parce que
tout ne peut être parfait, parce que juridiquement parlant, si on va
jusqu'au bout, cette loi n'existe pas, puisque 622 n'est pas promulgué.
C'est l'article qui va à la promulgation de l'ensemble des autres
articles. Je sais qu'il y a des juristes qui l'ont déjà... (17 h
40)
M. Côté (Charlesbourg): Oui, d'ailleurs, ça
fait le délice d'un certain nombre de juristes qui, bien sûr,
gagnent leur vie avec ça, en particulier. Donc, ce que nous ferons... Je
présume que nous pourrons, possiblement, déposer dès la
semaine prochaine, à l'Assemblée, la loi d'application qui,
à ce moment-là, règle le problème, et tout de
même continuer à faire les vérifications qui s'imposent
dans les circonstances et tenter de vous donner un nouvel éclairage le
plus rapidement possible.
M. Trudel: Oui, parce que, M. le Président, je ne veux pas
de polémique là-dessus, juste vous dire: Je ne pense pas que le
dépôt puisse mettre en vigueur un article. Ce serait comme
impossible que le délai puisse commencer à courir au moment du
dépôt à l'Assemblée nationale. Il se peut là,
mais, enfin. Vous comprenez l'esprit.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. D'ailleurs... M.
Trudel: Vérifiez ça.
M. Côté (Charlesbourg): ...on a toujours
été clair sur le fond, parce que, sur le fond, tout le monde
s'entend.
M. Trudel: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): ce n'est pas une question de
fond dans ce cas-ci, parce que l'orientation, c'est clair, c'est de permettre
que les gens puissent contester un processus.
M. Trudel: C'est ça, c'est déjà inscrit.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 33, M. le
Président.
M. Trudel: Alors, on était à l'article...
Le Président (M. Philibert): L'article 32,
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Philibert): L'article 33.
M. Côté (Charlesbourg): «Le ministre de la
Santé et des Services sociaux est chargé de l'application de la
présente loi.»
M. Trudel: Adopté. Le Président (M. Philibert):
Adopté.
Fonctions et pouvoirs (suite)
M. Côté (Charlesbourg): II faut revenir, M. le
Président, à ce que j'ai compris...
Le Président (M. Philibert): À l'article 17...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Philibert): ...qui avait
été suspendu.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Il y aurait
un amendement, M. le Président, à l'article 17: Remplacer la
troisième et la quatrième ligne de l'article par ce qui suit:
«les causes reliées à ces problèmes et les groupes
les plus vulnérables.»
M. Trudel: Alors, ça fait qu'on biffe
«l'étendue» et «à ceux-ci».
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Le
Président (M. Philibert): Oui. M. Côté
(Charlesbourg): Et «sur». M. Trudel: Et
«sur».
M. Côté (Charlesbourg): Le mot «sur»
aussi. Ça va?
Le Président (M. Philibert): Ça va.
M. Trudel: Ça va. C'est parce que je vais vous dire... Ce
n'est pas plus que trois minutes, il y a longtemps que je cherchais un moment
pour poser une question au ministre sur un sujet incident.
M. Côté (Charlesbourg): On n'a pas fini, l'article
20.
M. Trudel: On va finir l'article... M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...et je vous la poserai après l'article.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 17 est
adopté?
M. Trudel: L'article 17 est adopté, oui.
Le Président (M. Philibert): Adopté, l'article
17.
M. Trudel: Sur les causes, là, sur les causes...
M. Côté (Charlesbourg): O.K. M. Trudel: ...j'ai une
question...
Le Président (M. Philibert): Est-ce que l'amendement est
adopté? À l'article 17, est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Trudel: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Philibert): L'article 17 est
adopté...
M. Trudel: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Philibert): ...tel qu'amendé, bien
sûr.
M. Trudel: Tel qu'amendé, M. le Président.
Le Président (M. Philibert): Alors, on revient à
l'article 20 ou si...
Une voix: Oui.
Le Président (M. Philibert): À l'article 20.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): M. le
Président...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...dans le cas de l'article
20...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...après discussion,
je supprimerais le 3°.
M. Trudel: Complètement? M. Côté
(Charlesbourg): Oui. M. Trudel: Bon. Ça...
M. Côté (Charlesbourg): Le budget global est
déjà approuvé par le ministère. Évidemment,
quand on cherche à exclure les recherches qui pourraient être
faites sur le plan interne, on peut se retrouver dans une situation où
il y a une liquidité sur le plan budgétaire qui découle
d'un poste qui n'a pas été comblé pendant six mois et
qu'on veuille donner une recherche de 5000 $. Ça prendrait
l'autorisation du ministre. Ça fait de l'oxygène à petite
bonbonne.
M. Trudel: À petite dose.
M. Côté (Charlesbourg): À petite dose. Je
pense que, dans ces conditions-là, le législateur verra
s'il y a abus à ce niveau-là. Il le réglera par le budget
annuel.
M. Trudel: Le budget annuel et le rapport annuel...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...de l'organisme. Vous m'en voyez
réjoui...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel: ...M.
le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, M. le
Président, il y aurait un petit amendement qui proposerait de supprimer
le 3°. Alors, petit amendement à l'article 20: Supprimer le
paragraphe 3° de l'article.
M. Trudel: Amendement adopté.
Le Président (M. Philibert): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 20, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Tel qu'amendé, adopté.
Le Président (M. Philibert): Adopté. Alors, nous
revenons...
M. Trudel: J'aurais une question supplémentaire, M. le
Président.
Le Président (M. Philibert): Oui, M. le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
Jugement de la Cour suprême sur la
confidentialité des dossiers médicaux
M. Trudel: C'est parce que c'est sur les causes reliées
à ces problèmes. Il n'y a pas eu d'occasion d'interroger le
ministre là-dessus. Le 12 mars, la Cour suprême du Canada a rendu
un jugement sur l'accès à la confidentialité des dossiers
à des usagers. Le jugement de la Cour suprême est à
l'effet... C'est un assureur qui contestait le droit, d'abord limité par
les hôpitaux, d'accéder, même avec l'autorisation de
l'usager, à son dossier médical, son dossier d'usager, de
façon illimitée. Les hôpitaux disaient: Vous avez le droit
de consulter, supposons pendant 90 jours, par règlement de régie
interne. Ça, c'est un aspect qui a été contesté en
Cour suprême.
Deuxièmement, ce qui était contesté, c'était
qu'une fois que l'usager a donné l'autorisation... Par exemple, quand
vous prenez une assurance, on vous dit, en termes d'évaluation du
risque:
Signez-moi ça ici, ça nous donne l'autorisation d'aller
dans votre dossier pour l'évaluation de votre condition physique,
mentale, psychologique, etc. La Cour suprême a rendu un jugement à
l'effet que, quand l'usager a donné son consentement pour ce
geste-là, il donne la permission à la compagnie d'assurances,
à un tiers, d'aller fouiller dans le dossier pour tout le restant de sa
vie, pour n'importe quelle période, pour n'importe quelle ampleur, de
n'importe quelle... Alors, entre vous et moi, sur le plan des assurances, c'est
une gestion de risques qui est fort limitée.
Ensuite, il y a une contradiction assez évidente avec la notion
de secret professionnel chez les professionnels de la santé et des
services sociaux. Le moins qu'on puisse dire, en tout cas, c'est qu'il y a
contradiction. Finalement, oui, je pense que c'est assez apeurant de constater
que les entreprises d'assurances, un tiers - le cas échéant, ici,
c'est les entreprises d'assurances - puisse avoir accès au dossier
médical à partir d'une signature illimitée dans le temps,
etc. Est-ce que vous avez été saisi de cette question, de ce
jugement de la Cour suprême et est-ce qu'il y a des intentions de
modifier la loi 120 de façon à ce que ce droit accordé
à l'usager puisse être, je dirais, j'emploierais le terme, plus
balisé dans le temps, en termes d'autorisation de consulter le dossier
médical?
M. Côté (Charlesbourg): On me signale, parce que je
n'en ai pas pris connaissance, à tout le moins, que ce que la Cour a
dit, c'est que c'est dans la mesure où le citoyen lui-même ne
limite pas. C'est pour ça que ce n'est pas limité. Et, s'il y
avait une restriction de mise de la part de l'individu qui dirait à la
compagnie d'assurances: Pour cette fois-ci, pour un objet particulier, vous
allez au dossier, l'autorisation, à ce moment-là, serait
limitée à cette fois-là. Évidemment, c'est une
question d'information aussi des individus qui donnent le consentement.
À partir de ce moment-là, je pense qu'il faut regarder, examiner
de très près ce que ça donne. Il faut examiner le cas.
M. Trudel: Oui, je souhaite que le ministre puisse l'examiner
rapidement avec le contentieux et, à l'occasion de la loi d'application,
peut-être baliser l'article 19, si ma mémoire m'est fidèle,
au niveau du consentement. Le contrat d'adhésion à la compagnie
d'assurances rend illimité ce droit qu'on va chercher à l'usager,
je dirais sous prétexte, mais pas au sens négatif du mot, de
l'obligation d'évaluer sa condition ou son risque, en termes
d'assuré par la compagnie d'assurances. Alors, ça peut mener
à des abus assez extraordinaires sur le plan de la vie privée, et
je pense aussi au secret professionnel.
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez, le
secret
professionnel, je pense qu'il faut examiner ça de plus
près. Mais le secret professionnel est davantage au
bénéfice de l'individu qui reçoit les soins que de la
compagnie d'assurances. Il s'agira de voir. Je n'ai pas vu le jugement. Il
s'agira de le lire.
M. Trudel: Oui, oui. En tout cas, je souhaite que le
ministère puisse se pencher là-dessus...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...et peut-être à l'occasion de la
révision de la loi...
M. Côté (Charlesbourg): O.K. ça va.
M. Trudel: ...puisse s'y intéresser, à cette
ouverture assez magistrale qui a été confirmée.
Le Président (M. Philibert): Alors, nous revenons à
l'article 34.
M. Trudel: 34.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, M. le Président.
«La présente loi entre en vigueur le...». Il s'agira
d'indiquer la date de la sanction de la présente loi. (17 h 50)
M. Trudel: Alors, là, pour les fins publiques, vous savez
que j'avais fait cette représentation, M. le ministre, sur le Conseil
des affaires sociales actuel, qui, sous ce vocable, souhaite terminer ses
travaux... On parle de semaines. Est-ce qu'il y a une date de sanction que vous
aviez prévue? Est-ce qu'un article libellé comme celui-ci va
permettre de laisser le temps...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. C'est-à-dire
que...
M. Trudel: ...au Conseil de terminer ses travaux?
M. Côté (Charlesbourg): ...évidemment, la
troisième lecture viendra ultérieurement. Donc, tout ce qu'on
sait maintenant, c'est qu'on peut déjà commencer à
procéder aux consultations parce que le projet de loi recevra
vraisemblablement l'accord du Parlement et, finalement, une sanction.
M. Trudel: Est-ce que le ministre ne se sentirait pas plus en
sécurité en adopant un libellé du genre: les dispositions
de la présente loi entreront en vigueur aux dates fixées par le
gouvernement?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que je
pense que, sur le plan de la sanction, à partir du moment où on
passera à la troisième lecture, au moment où on aura la
certitude que le Conseil des affaires sociales a terminé ses travaux...
En autant que ça ne prenne pas deux ans.
M. Trudel: Non, non.
M. Côté (Charlesbourg): On se comprend bien. C'est
une question de semaines.
Le Président (M. Philibert): L'article 34 est-il
adopté?
M. Trudel: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Philibert): Est-ce que les
intitulés du projet de loi sont adoptés?
M. Trudel: Les intitulés sont adoptés, M. le
Président.
Le Président (M. Philibert): Est-ce que le titre du projet
de loi est adopté?
M. Trudel: Si vous insistez, il est adopté.
Le Président (M. Philibert): Est-ce que l'ensemble du
projet de loi, tel qu'amendé, est adopté?
M. Trudel: Puisqu'il faut vous le dire, c'est adopté.
Le Président (M. Philibert): alors, je veux remercier les
membres de la commission pour leur participation. m. le ministre, est-ce que
vous avez une déclaration pour finir?
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
veux remercier les collègues et les membres de l'Opposition pour
l'adoption de ce projet de loi, qui va être déterminant, je pense,
sur le plan du rôle à jouer éventuellement. Je suis
très heureux que ce soit passé de cette manière-là,
avec l'accord de l'Assemblée. C'est toujours ce qui est souhaitable,
pour donner plus de force à un conseil comme celui-là.
Le Président (M. Philibert): Alors, ça va. La
commission des affaires sociales ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 17 h 52)