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(Neuf heures huit minutes)
La Présidente (Mme Marois): Bienvenue à la
commission des affaires sociales. Je vais rappeler le mandat de la commission,
ce matin, qui est réunie afin de procéder à la
vérification des engagements financiers du ministère de la
Santé et des Services sociaux et ce, pour les mois d'août 1990
à septembre 1991. Est-ce qu'il y a, M. le secrétaire, des
remplacements ce matin?
Le Secrétaire: Non, Mme la Présidente, il n'y a pas de
remplacement.
Réponses déposées
La Présidente (Mme Marois): Merci. Je vais procéder
maintenant au dépôt des réponses obtenues aux questions qui
avaient été laissées en suspens lors de la séance
de vérification des engagements du ministère tenue le 18
septembre 1990. Évidemment, ces réponses avaient
déjà été envoyées aux membres de la
commission, mais, ce matin, on procède au dépôt officiel
ici. Il n'y a pas de questions actuellement qui sont en suspens depuis la
dernière séance de vérification. Est-ce qu'il y a
actuellement des demandes supplémentaires sur des engagements
vérifiés lors de la dernière séance? Non, ça
va?
Alors, on va procéder maintenant à la vérification
de chacun des engagements en procédant comme on le fait habituellement,
numéro par numéro, et en demandant s'ils sont
vérifiés ou non. Est-ce qu'il y a des remarques
préliminaires de part et d'autre? Non, ça va? Alors, nous prenons
donc le mois d'août 1990, l'engagement 1, contrat par soumission sur
invitation. Est-ce qu'il y a des questions?
Engagements Août 1990
M. Trudel: Alors, sur cet engagement financier, contrat par
soumission sur invitation, il y a eu beaucoup de soumissions qui ont
été rejetées, entre autres, les huit autres
soumissionnaires. C'est quoi les principales raisons qui ont obligé le
rejet des soumissions, les huit qui apparaissent à l'engagement 1?
M. Côté (Charlesbourg): M. D'Astous va... La
Présidente (Mme Marois): D'accord.
M. D'Astous (André): Alors, les firmes qui ont
été rejetées, on peut vous donner, par exemple, pour la
firme DMR, les raisons du rejet.
D'ailleurs, toutes celles qui ont été rejetées sont
toutes en bas de 60 points, la norme minimale de passage pour passer à
l'étape des prix. Si on prend DMR, on dit: Chaque personne
proposée ne respecte pas les exigences du cahier des charges. Entre
autres, aucune expérience du logiciel IDMS était une des bonnes
raisons de l'inacceptabilité de la firme. Si on pense à
Info-Conseil, équipe trop faible, planification non conforme,
affectation des ressources pas réaliste. Si on prend LGS,
expérience non conforme au cahier des charges, aucune expérience
des conseillers en extracto ou en PL1. Si on prend ETI, n'a pas traité
le sujet, ressources ne possédant pas le minimum requis, etc.
M. Trudel: Le contrat est pour assumer la charge annuelle
d'entretien prévue pour les systèmes informatiques, entre autres,
sur le découpage géographique. Est-ce que...
M. Côté (Charlesbourg): On entend... Je ne sais pas
s'il y a possibilité de...
La Présidente (Mme Marois): Oui. S'il était
possible de parler un peu plus fort et peut-être davantage dans le micro,
oui.
M. Trudel: Je m'excuse. Donc, le contrat qui a été
demandé par soumission concerne la charge annuelle d'entretien
prévue pour les systèmes informatiques pour l'hébergement,
les centres hospitaliers, les établissements et le découpage
géographique. Qu'est-ce que...
M. Côté (Charlesbourg): Ça, c'est...
M. Trudel: Y a-t-il des nouveaux territoires, ou vous voulez
faire une nouvelle définition de la carte sociosanitaire ou quoi?
M. D'Astous: Ça, c'est un des systèmes importants
de référence pour l'ensemble des autres systèmes du
ministère. Donc, il fallait le modifier pour rencontrer le nouveau
découpage géographique qui passait comme ministère des
régimes sociosanitaires aux régions administratives du
gouvernement. Ce faisant, il fallait adapter nos systèmes pour
être conformes à ça.
M. Trudel: Vous n'êtes pas en train de dessiner la nouvelle
carte électorale, là. Ce n'est pas ça.
M. D'Astous: Non.
M. Trudel: II n'y a pas de complément.
M. D'Astous: C'est vraiment un système de
référence pour nos autres systèmes informatiques du
ministère.
M. Côté (Charlesbourg): Si jamais vous aviez ce
genre d'intention, ce serait très malveillant vis-à-vis du
ministre titulaire.
M. Trudel: oh! jamais nous n'oserions usurper ce pouvoir du
ministre délégué à la réforme
électorale. ça, ça se répète annuellement,
cet engagement?
M. D'Astous: C'est-à-dire que le ministère, pour
l'entretien de ses systèmes, généralement fait appel au
secteur privé par opposition au développement d'applications qui,
lui, est plutôt fait par les ressources internes du ministère.
Alors, chaque année, on a un ensemble de systèmes qu'on doit
entretenir et on fait un appel d'offres pour avoir des firmes pour nous aider
à faire l'entretien des sytè-mes.
M. Trudel: On n'a donc pas, au ministère ou au
gouvernement, d'équipe permanente pour l'entretien des
sytèmes?
M. D'Astous: On en a, mais pas suffisamment pour voir au
développement des nouvelles applications et à l'entretien des
systèmes existants.
La Présidente (Mme Marois): Est-ce que ça va, M. le
député?
M. Trudel: Vérifié.
La Présidente (Mme Marois): Ça va,
vérifié, l'engagement 1. L'engagement 2, contrat par soumission
sur invitation. Est-ce qu'il y a des questions?
M. Trudel: Adopté, celui-là.
La Présidente (Mme Marois): Adopté.
Vérifié, donc, l'engagement 2. L'engagement 3, contrat par
soumission sur invitation.
M. Trudel: Ça va. Adopté.
La Présidente (Mme Marois): Ça va.
Vérifié. L'engagement 4. Toujours le même type de
contrat.
M. Trudel: La soumission rejetée... Pour quelle raison la
soumission de Leblond était-elle non acceptable?
La Présidente (Mme Marois): Est-ce qu'on est bien à
l'engagement 4?
M. Trudel: Oui, oui.
La Présidente (Mme Marois): D'accord Est-ce qu'il y a des
questions?
M. Trudel: Oui, il cherche la réponse... La
Présidente (Mme Marois): Ah bon!
M. Trudel: ...sur le pourquoi du rejet de la soumission de
Leblond.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas sur le plan de
la qualification, d'abord. Comme c'est deux niveaux, c'est 60 % plus le
montant. La firme qui a été rejetée n'a pas eu 60 %.
M. D'Astous: La grille portait sur l'expérience sur les
projets, la compréhension du problème, l'organisation et
l'expérience du fournisseur et l'échéancier
proposé. Alors, la sommation des points totalise 51 %, ce qui fait
qu'elle est rejetée au départ.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne sais pas si vous
êtes familier avec cette procédure-là. C'est d'abord une
qualification et, par la suite, c'est le prix soumissionné. Donc,
même si vous êtes dans une situation du prix du plus bas
soumissionnaire, si vous n'avez pas franchi la rampe des 60 %, vous
n'êtes pas qualifié. Donc, à ce moment-là, vous ne
répondez pas à la première condition.
M. Trudel: II y a 60 % sur tout, je constate, d'après les
entières, sur la capacité d'assumer le contrat.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, selon une
grille d'analyse qui est faite.
La Présidente (Mme Marois): Alors, c'est
vérifié, M. le député?
M. Trudel: Vérifié.
La Présidente (Mme Marois): D'accord.
Vérifié, l'engagement 4. L'engagement 5, toujours un contrat
négocié.
M. Trudel: Alors, c'est un contrat négocié avec
Apple. Tous les systèmes au ministère sont Apple?
M. D'Astous: Apple, c'est l'exception.
Généralement, c'est des trucs compatibles IBM, ce qu'on peut
appeler, mais pour des besoins spécifiques où Apple est
performant dans les graphiques, dans les différentes façons assez
sophistiquées de faire des choses, on prend Apple et on négocie
Apple parce que c'est le seul fournisseur, au Québec, qui est capable de
répondre à ça. Mais au ministère, je pense qu'on en
a trois ou quatre tout simplement. C'est tout. Les autres, c'est relativement
standard.
M. Trudel: C'est pour des besoins spécifiques, très
particuliers?
M. D'Astous: C'est ça, soit en design, soit en graphisme,
ou en composition. C'est vraiment le produit qui "fit" à nos
besoins.
M. Trudel: Vérifié.
La Présidente (Mme Marois): Vérifié pour
l'engagement 5. L'engagement 6, renouvellement de contrat.
M. Trudel: Vérifié.
La Présidente (Mme Marois): Vérifié pour
l'engagement 6. L'engagement 7, subventions normées.
M. Trudel: Vérifié.
La Présidente (Mme Marois): Vérifié pour
l'engagement 7. L'engagement 8, subventions normées.
M. Trudel: Vérifié.
La Présidente (Mme Marois): Vérifié.
Subventions normées pour l'engagement 9.
M. Trudel: Vérifié.
La Présidente (Mme Marois): Vérifié.
L'engagement 10, subventions normées.
M. Trudel: Vérifié.
La Présidente (Mme Marois): Vérifié.
L'engagement 11, divers.
M. Trudel: Vérifié.
La Présidente (Mme Marois): Vérifié.
L'engagement 12, dépassement de contrat.
M. Trudel: Vérifié.
La Présidente (Mme Marois): Vérifié, ce qui
termine les engagements du mois d'août 1990 que nous pouvons
considérer comme ayant été vérifiés. On
passe donc à ceux de septembre 1990. Il y en a sept. Le premier est sous
le sous-titre "contrat négocié". Est-ce qu'il y a des
questions?
Septembre
M. Trudel: Oui, il y a quelques questions. Alors, c'est le
contrat relatif au travail confié au Dr Fréchette, traumatologue,
en matière de services préhospitaliers.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: À quelle date le Dr Fréchette doit-il
remettre son rapport?
M. Côté (Charlesbourg): On a parlé de
décembre.
M. Trudel: Et ce serait suivi d'un plan d'action?
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, je ne
blâme pas le député qui a pris la responsabilité de
la Santé et des Services sociaux, mais c'est toute une procédure
qu'on avait d'ailleurs bien expliquée aux crédits, en la
présence du Dr Fréchette, sur notre cheminement dans le
préhospitalier, avec les deux comités qui étaient
formés et qui devaient aboutir pour décembre, donc, à des
recommandations et, par la suite, cheminer au début de l'année
1992. principalement au niveau de la reconnaissance des centres hospitaliers
pour traumatologie. L'aboutissement ultime du rapport final, parce qu'on a un
certain nombre de livraisons entre-temps, c'est juin 1992.
La Présidente (Mme Marois): Oui, M. le
député.
M. Trudel: Je me souviens très bien de l'échange
avec le Dr Fréchette au printemps dernier, si ma mémoire est
fidèle...
M. Côté (Charlesbourg): Aux crédits.
M. Trudel:... aux crédits, vous avez raison. Aux
crédits. Il semble y avoir en particulier deux problèmes, deux
situations plus criantes en matière de préhospitalier dans les
régions - je vais parler moins d'Urgençes-santé parce
qu'on devrait se retrouver dans un mandat d'initiative de la même
commission ici: c'est la Côte-Nord et le Témiscamingue. Le Dr
Fréchette, me semble-t-il, semblait en convenir que c'étaient
probablement les deux plus problématiques en termes de
disponibilité de véhicules, toujours autour de la question de la
séparation de l'urgent et du non-urgent, ou des transferts et de
l'urgent.
Je sais que dans ces deux régions-là il y a eu,
évidemment, des représentations qui ont été faites
assez fermement. Est-ce qu'il y a des mesures provisoires qui sont
prévues avant le 1er juin 1992 pour en arriver à faire en sorte
que, sans qu'on applique encore le rapport final du Dr Fréchette, on
puisse dire aux gens de la Côte-Nord, de la Basse-Côte-Nord, en
particulier, et du Témiscamingue: Bon, voilà, il y a des
échanges qui se font et c'est possible d'en arriver - je ne sais pas,
moi - à des ententes qui permettraient de soulager un peu le
problème et de sécuriser en quelque sorte les populations de ces
coins-là?
M. Côté (Charlesbourg): La problématique
du
transport ambulancier - je pense que vous l'aviez admis au moment
où on en a discuté - s'est sensiblement améliorée
dans les régions du Québec, compte tenu de la stabilisation de
l'emploi et des sommes additionnelles qui ont été ajoutées
à cet effet-là. Il faut reconnaître certaines
spécificités aux régions à longue distance.
À ce moment-ci, il subsiste certains problèmes, mais davantage
isolés sur le plan de l'adaptation, très très
isolés.
Je ne pense pas que le transport urgent et non urgent soit une
problématique au niveau des régions éloignées. La
différenciation du transport urgent et non urgent a davantage un impact
dans les milieux très très urbanisés que sont
Montréal et Québec. Ce n'est pas la même
problématique au niveau des régions éloignées du
Québec. Dans ce sens-là, je ne pense pas qu'on puisse attendre
des solutions miraculeuses de la part du groupe de M. Frechette. C'est
davantage une meilleure planification de l'ensemble du préhospitalier
jusqu'à, finalement, l'hôpital au niveau de la traumatologie.
Donc, les premiers éléments substantiels de ces
rapports-là vont d'abord être la reconnaissance des centres en
traumatologie à cinq niveaux, qui pourrait être faite au
début de l'année 1992, jusqu'au rapport final qui, lui,
arriverait en juin 1992.
M. Trudel: eh bien, c'est-à-dire que si, sauf erreur...
oui, c'est peut-être moins grave en apparence et le problème
traite moins de la séparation de l'urgent et du non-urgent, sauf que le
problème en région, c'est sur le non-urgent qui s'appelle plus
les transferts interétablissements. c'est ce transfert-là qui
fait en sorte qu'il y a des populations qui sont privées de la
disponibilité de véhicules, en cas de véritables urgences,
accidentelles ou autres. dans ce sens-là, c'est moins relié -
vous avez raison - probablement à la dimension traumatologie, mais,
quant à la disponibilité des véhicules en permanence, il
se pose un certain nombre de problèmes en particulier dans ces deux
régions-là.
M. Côté (Charlesbourg): Mais je pense que c'est
davantage une meilleure coordination des efforts sur le terrain, ce qui a
été fait en bonne partie au cours de ce réajustement dont
on parlait tantôt, et l'ajout de ressources aussi, de stabilisation.
C'est clair qu'il reste probablement des efforts à faire à ce
niveau-là, mais c'est par une meilleure coordination qu'on va y arriver,
pas toujours uniquement par l'ajout de ressources aussi.
Dans ce sens-là, c'est clair que, lorsque vous allez prendre
quelqu'un qui est à Senneterre ou qui est à Barraute et que vous
avez un transfert au Centre hospitalier de Rouyn-Noran-da-Témiscamingue,
il y a une vocation régionale presque suprarégionale,
même.
M. Trudel: Je suis heureux de vous l'entendre dire.
Ml. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Je suis heureux de vous l'entendre dire.
M. Côté (Charlesbourg): À ce
moment-là, c'est clair que sur le plan des transferts non urgents,
ça demande une coordination, mais comme c'est les transports non urgents
il est clair qu'il faut rendre disponibles, pour la population, des transports
pour l'urgence.
Alors, je pense que sur le plan des ressources, ce n'est pas tellement
du groupe de M. Frechette, Je pense, qu'il faut attendre toutes les
réponses, à ce niveau-là, et davantage dans la
bonification de notre système actuel qui est en cours.
M. Trudel: Je ne veux pas étirer plus longuement qu'il
faut là-dessus, mais, moi, je suis d'accord avec votre vision des choses
que ce n'est peut-être pas le mandat qu'on a confié au Dr
Frechette qui devrait nous apporter des solutions là-dedans, quoique
ça relève encore une fois de la division de l'urgent et du
non-urgent.
Mais, à ce compte-là, ça veut dire que pour
certaines régions spécifiques, oui, c'est une question de
distance qui rend, par rapport au non-urgent, évidemment, non
disponibles des véhicules, ou un véhicule, le cas
échéant, pour les véritables urgences. Donc, là,
c'est plus l'action du ministère avec le CRSSS concerné. je ne
vois pas très bien quand vous dites que c'est plus une rationalisation
et c'est plus une coordination plus efficace de l'usage de la flotte, si je la
prends régionalement. c'est parce que, quelque part, il va falloir
que... je ne sais pas si c'est à l'aide du rapport du dr frechette que
vous pourrez le faire ou qu'on pourra le faire, mais il y a comme une
décision de dire: je distingue tout de suite une certaine partie
d'urgent et de non-urgent, pas pour la distinction en soi, mais parce que mon
objectif, c'est de rendre disponibles des véhicules ou un
véhicule à la population pour les véritables urgences.
M. Côté (Charlesbourg): On est en accord
là-dessus, sauf que, moi, je n'interpellerai pas un comité qui
doit nous donner des solutions sur le plan national, l'ensemble de la
problématique du préhospitalier, pour un cas spécifique
qui pourrait être Ville-Marie, par exemple. C'est un coin que vous
connaissez bien. D'ailleurs, vous nous avez avoué hier que vous aviez
une préoccupation particulière pour le Témiscamingue,
compte tenu du fait que vous êtes passé seulement par 66 votes.
Donc, à partir de ce moment-là...
M. Trudel: Ha, ha, ha! Je les soigne, je les soigne.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Alors,
ça, c'est une question, à ce que j'ai compris, d'urgence.
M. Trudel: Vous comprenez que je ne veux pas qu'ils meurent,
hein?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Et, dans ce cas-là,
ce n'est pas une question de renouvellement de flotte, c'est de renouvellement
de mandat.
M. Trudel: On a tous de l'intérêt.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. Donc, à
partir de ce moment-là, le cas de Ville-Marie, effectivement, dans la
mesure où l'ambulance qui est affectée à un transport
urgent se rend à Rouyn-Noranda, si ça prend deux heures, deux
heures et demie ou une heure et demie, aller-retour, c'est trois heures ou il
n'y a pas de disponibilité de véhicule au cas où il y
aurait autre chose. Il y a des problèmes spécifiques comme
ceux-là qui méritent une solution sans nécessairement que
ce soit un comité provincial qui se penche là-dessus.
Alors, ce que je disais tantôt, c'est que ce sont des cas qui sont
spécifiques qui doivent être réglés par le
régulier en collaboration, avec de la planification sur le plan
régional. C'est pour ça qu'il y a eu, au fil des derniers mois,
des dernières années, plus ou moins 4 000 000 $ d'ajoutés
pour reconnaître des quarts, 7-14, 14-24 - mettez-en, toutes les belles
formules. Dans ce sens-là, je pense qu'il faut les regarder un par un
pour tenter de les régler. Actuellement, me dit-on, on est à
porter une attention toute spéciale au cas de Ville-Marie.
M. Trudel: Vous avez absolument raison. Je ne pense pas que ce
soit à travers le rapport général pour le Québec de
urgent, non urgent qu'on va solutionner quelques problèmes comme
ceux-là qui sont plus spécifiques et qui sont plus dus à
la géographie, même si, encore une fois, c'est relié
à urgent, non urgent. C'est la même chose également sur la
Côte-Nord pour certaines localités qui sont
géographiquement plus isolées.
Alors, concluons là-dessus. Vous dites, en particulier pour ces
deux régions-là, la Côte-Nord et
l'Abitibi-Témiscamingue, que vous êtes en train de regarder
ça de près. Pouvez-vous donner une indication - on ne demandera
pas de date - de quand vous pensez être capable de dire: On arrivera avec
des réponses, des suggestions au CRSSS pour solutionner Si vous ne savez
pas la date, vous allez leur dire: Je vais aller en fixer une. Fixez-leur une
date, là.
La Présidente (Mme Marois): Alors, est-ce qu'on a une
réponse à fournir à notre collègue?
M. Côté (Charlesbourg): On fait appel à ma
géographie du temps des transports, Mme la Présidente. On me
signifie que c'est un problème qui devrait être résolu
d'ici à la fin de l'année. Ma première question a
été: Est-ce que c'est civil ou budgétaire?
Déjà, petite distinction parce que, si je répondais "d'ici
à la fin de l'année", peut-être qu'au mois de janvier vous
pourriez revenir en disant: Vous n'avez pas tenu votre promesse. Donc, c'est
d'ici à la fin de l'année budgétaire.
M. Trudel: Ah! budgétaire. Ça se termine le 30
avril, ça, hein?
M. Côté (Charlesbourg): Comment? M. Trudel:
Ça se termine le 30 avril, ça?
M. Côté (Charlesbourg): Non, pas le 30 avril. S'il
vous plaît! Ce n'est pas une année, de 13 mois. Fin mars, alors
que dans le cas...
M. Trudel: Ça gagne un mois encore.
M. Côté (Charlesbourg): ...de la Côte-Nord,
c'est un problème particulier qu'il y avait entre Sept-îles et
Havre-Saint-Pierre, pour un village en particulier, s'ils sont traités
de la même manière, les deux cas. (9 h 30)
La Présidente (Mme Marois): Est-ce que ça va pour
cette question-là?
M. Trudel: Non. J'aurais encore une question, justement, sur la
Côte-Nord. Est-ce que je vais ^ l'appeler... C'est la fameuse situation
à Sept-îles entre le transport ambulancier et le
propriétaire du salon funéraire où il semble y avoir un
conflit - je vais l'appeler quasi éternel - entre le propriétaire
du système ambulancier et le propriétaire de celui qui prend la
succession des événements. C'est parce qu'on me disait... Alors,
c'est pour ça que je voulais l'appeler quasi éternel, voyez-vous?
Je complète en même temps pour mettre ça dans la même
question.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: C'est parce qu'on m'a dit qu'il y a des... En tout
cas, on m'a fait parvenir des documents démontrant que, de la part du
transporteur - et je le dis sous toutes réserves - il y avait des
illégalités qui avaient été commises
vis-à-vis de la loi de l'impôt, en particulier, par le
transporteur ambulancier. Il n'aurait jamais été rappelé
à l'ordre, si vous permettez l'expression, malgré le fait que les
normes d'attribution des contrats et de la responsabilité supposent que
le
détenteur du permis n'a commis aucune infraction et est bien
conforme aux lois et règlements de l'État.
M. Côté (Charlesbourg): C'est une autre page de ce
téléroman à saveur très spéciale d'une lutte
familiale qui oppose deux frères dans les domaines qu'on connaît
et qui, effectivement, pour le renouvellement du permis de l'un fait l'objet
d'une interrogation au niveau du ministère, en particulier, du
contentieux. Est-ce que ça veut dire pour autant que si on en arrivait
à la conclusion que nous ne pouvons pas, pour cet individu, en
particulier, renouveler le permis, on serait dans une situation
différente demain? Je ne crois pas, parce qu'il y a quand même
possibilité que le fils de celui-ci puisse demander le permis et,
à ce moment-là, nous serions dans une situation qui pourrait
être similaire...
M. Trudel: ...s'assure vraiment de la pérennité de
la question aux engagements financiers.
M. Côté (Charlesbourg): ...comme il y en a trop
souvent dans ces régions éloignées et qui, finalement, au
lieu de canaliser les énergies à défendre les
intérêts de la région, on canalise davantage à se
chicaner. Et c'est ça que ça donne.
M. Trudel: Mais pour ce qui est de la question précise des
possibles illégalités, on regarde ça chez vous.
M. Côté (Charlesbourg): Le tout, quant au
renouvellement du permis, est soumis au contentieux, compte tenu de certaines
informations que vous avez et que nous avons, sans pour autant que ce soit,
à ce niveau-là, la responsabilité du ministère.
La Présidente (Mme Marois): Pour l'engagement 1,
vérifié?
M. Trudel: Ça va, vérifié.
La Présidente (Mme Marois): L'engagement 2,
dépassement de contrat.
M. Trudel: C'est qui, ça? Est-ce qu'on a les
administrateurs de 161818 Canada Itée?
M. Côté (Charlesbourg): C'est qui? C'est ça
que vous demandez là?
La Présidente (Mme Marois): Oui.
M. Trudel: Oui, c'est qui, ça? Si vous les avez. Si vous
ne les avez pas...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Membres du conseil
d'administration: M. Denis Fournier, président, et M. H. J. Murphy,
secrétaire-trésorier.
M. Trudel: Puis le contrat original était de 275 000
$?
M. D'Astous: C'est un contrat qui porte sur trois ans, qui a
débuté en 1989-1990 et qui était de 750 000 $. En
1990-1991, il manquait, en termes d'engagements annuels, la somme qui est
là pour couvrir l'ensemble des dépenses de 1990-1991, mais sur un
contrat de trois ans, donc, qui court encore en 1991-1992.
M. Trudel: C'est parce qu'il y a un certain quantum de travail
à réaliser. Lorsqu'il y a un dépassement du quantum, il y
a des ajouts qui se font au contrat?
M. D'Astous: C'est ça. Écoutez, l'appel d'offres a
été fait sur la base d'un coût par 1000 frappes. C'est la
saisie de données. On avait prévu tant de millions de frappes et,
à chaque année, il y a une variance, ce qui fait qu'en 1989-1990
il y avait eu moins de frappes et, en 1990-1991, plus. On enregistre les
engagements.
M. Trudel: Vous avez dit, je m'excuse... Quel était le
total du contrat pour le triennal, pour les trois ans?
M. D'Astous: 750 000 $, suite à l'appel d'offres qu'on
avait fait en 1989-1990.
M. Trudel: Vérifié.
La Présidente (Mme Marois): Vérifié pour
l'engagement 2. L'engagement 3. Ça va? Vérifié. Engagement
4, les subventions normées.
M. Trudel: Vérifié.
La Présidente (Mme Marois): Vérifié.
L'engagement 5, subventions...
M. Trudel: Vérifié.
La Présidente (Mme Marois): ...normées.
Vérifié. L'engagement 6, subventions normées.
M. Trudel: Vérifié.
La Présidente (Mme Marois): Vérifié.
L'engagement 7, subventions normées.
M. Trudel: Vérifié.
La Présidente (Mme Marois): Vérifié. Ce qui
fait que les engagements du mois de septembre 1990 sont maintenant
vérifiés. Nous passons à octobre 1990. Il y a huit
engagements. Ça va? Octobre 1990, l'engagement 1. C'est contrat par
soumission sur invitation.
Octobre
M. Trudel: J'avais tout monté mon système, en
parlant de découpage territorial, pour poser quelques questions sur la
réforme. Je suis certain qu'on va pouvoir se glisser là-dessus...
quelques informations.
M. Côté (Charlesbourg): Vous connaissez ma grande
ouverture d'esprit à discuter des questions plus larges que celles des
engagements financiers, mon souci étant toujours de mieux vous informer
que possible afin de vous éviter de commettre certaines erreurs
d'interprétation.
M. Trudel: Bien. Alors, ça c'est...
La Présidente (Mme Marois): Vous avez donc des questions,
si je comprends bien, M. le député?
M. Trudel: Voilà.
La Présidente (Mme Marois): Allez-y.
M. Trudel: Alors, pour le contrat lui-même, c'est la
même chose qu'il y a deux mois, mais...
M. Côté (Charlesbourg): c'est de manière plus
spécifique. c'est plus pointu, ce que j'ai compris là, comme
contrat et peut-être que m. d'astous peut vous expliquer la teneur.
M. Trudel: C'est parce que c'est ça... C'est parce qu'on
dit ici: Finaliser la mise en place du système de découpage
géographique.
M. D'Astous: Tout à l'heure on avait un contrat qui
couvrait l'entretien de quatre, cinq systèmes du ministère dont
celui-ci. Après quelques mois on réalise que le travail est plus
important encore à faire et on retourne en appel d'offres pour continuer
la poursuite de l'entretien de ce système-là. Ce qui fait qu'il y
a un autre contrat, un autre fournisseur, mais pour un des projets qui faisait
partie tout à l'heure de l'ensemble des quatre, cinq systèmes
à entretenir.
M. Trudel: Là, sur le système de découpage
géographique, j'ai compris tantôt que, si on fait appel à
une firme extérieure pour l'entretien, qu'est-ce que c'est, le
système informatique pour finaliser la mise en place du système
de découpage géographique? Pour découper quoi? Aux fins de
quoi?
M. Côté (Charlesbourg): Je vais vous lire ma petite
note.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Le système de
découpage géographique est un système de base du
ministère permettant de situer un intervenant,
bénéficiaire ou établissement, sur le territoire du
Québec selon les unités territoriales sociosanitai-res: CLSC,
DSC, RSS, CSS, et - évidemment, on est déjà
adaptés, ce n'est pas CRSSS, c'est "R" pour régie - selon les
découpages territoriaux, c'est plus usuel au Québec,
municipalités...
M. Trudel: J'ai toujours dit que ça ne serait qu'un
changement de pancarte, ça.
M. Côté (Charlesbourg): ...MRC, régions
administratives de circonscriptions électorales provinciales.
M. Trudel: Mais c'est pour situer, vous dites, les
intervenants?
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Une
voix: C'est un système...
M. Côté (Charlesbourg): ...d'intervention pour un
bénéficiaire comme pour un établissement. Donc, à
partir de ça, vous êtes capable de dire qu'il s'est posé
tel geste et de recouper des informations de coûts de système.
Évidemment, c'est ça, l'objectif. Éventuellement, vous
pourriez en arriver jusqu'à dire: Dans tel centre hospitalier de tel
endroit pour tel bénéficiaire, il s'est posé tel geste qui
coûte tant par rapport à un autre qui coûte moins.
M. D'astous: donc, c'est vraiment un système de base qui
sert à l'ensemble des systèmes du ministère. c'est ce
qu'on appelle un système de référence.
M. Côté (Charlesbourg): Par exemple, on pourrait en
arriver à un système suffisamment pointu pour pouvoir se poser la
question: Est-ce qu'il en coûte plus cher pour le même acte au
niveau du centre hospitalier de Rouyn-Noranda ou de Val-d'Or? Question
d'intérêt.
M. Trudel: Un cas au hasard, là.
M. Côté (Charlesbourg): Au hasard. Un petit cas au
hasard. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Marois): Le hasard faisant bien les
choses, évidemment. D'accord. Ha, ha, ha!
M. Trudel: Vous n'avez pas de mérite là. Je vous
l'ai dit que je la poserais, hier, à vos fonctionnaires.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! non, non. De toute
façon, je me la suis fait poser bien avant, lors de mes visites en
Abitibi. Ce sont des
systèmes, donc, qui se perfectionnent et qui vont nous permettre,
effectivement, d'avoir des données qui puissent comparer un certain
nombre de choses. Pour ça, bien sûr qu'il faut que ce soit par
bénéficiaire, par établissement en le situant à
l'intérieur d'un territoire donné. S'ajoute à cela la
circonscription électorale qui n'est pas non plus de mauvais aloi.
M. Trudel: Est-ce que le système pourrait nous permettre
éventuellement de connaître, par exemple, les dépenses
sociosanitaires par région, comme par exemple dans un cas, un autre cas
au hasard, où on a l'intention de régionaliser l'enveloppe de la
RAMQ? Est-ce qu'on pourrait jumeler ces deux systèmes?
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est-à-dire que
l'enveloppe de la RAMQ n'est pas gérée par le ministère,
elle est gérée par la Régie de l'assurance-maladie. Ce
sont les dépenses du ministère - on se comprend bien - à
ce moment-là qui pourraient, effectivement... Ce que ça va
permettre sur le plan de la qualité de l'information, c'est ultimement
de régler une fois pour toutes les fameuses bases historiques de
financement. Vous vous promenez, vous aussi, un petit peu partout, et vous
devez entendre ça. Je ne suis pas sûr que vous en avez
rencontré un encore qui vous a dit qu'il était surfinancé.
Non, hein? Bon, moi non plus. Donc, à partir de ce moment-là,
tout le monde est sous-financé et tout le monde se compare à
l'autre. Quand il va rencontrer quelqu'un, il dit: Oui, moi, dans mon centre
hospitalier, pour faire la même chose qu'ailleurs je suis moins
financé.
On a travaillé, dans le passé, avec les données
qu'on avait et, de plus en plus, les systèmes sur le plan de
l'informatique vont nous permettre un certain nombre de choses pour comparer ce
qui est comparable et nous permettre d'avoir des outils pour l'allocation des
ressources qui tiennent compte de tout ça.
M. Trudel: Mais un coup le système en place...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...à vue de nez, il est beaucoup plus facile
d'identifier à la RAMQ les dépenses parce que, sauf erreur, on
comptabilise toujours la dépense par l'origine du
bénéficiaire. Les deux systèmes pourraient se
compléter. Quand votre système serait en place, les deux
systèmes, avec celui de la RAMQ, nous permettraient d'identifier quelles
sont les dépenses effectuées dans une région et pour tant
de bénéficiaires dans cette région-là et à
l'extérieur de façon à connaître... On pourrait
connaître assez facilement le niveau de dépenses des services de
santé et services sociaux et la rémunération de la
main-d'oeuvre médicale pour une région donnée.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un système qui,
vous le comprendrez, par les engagements qu'il a, se perfectionne. Donc, ce
n'est pas un système qu'on crée, c'est un système qui
existe, mais qui se perfectionne, qui s'adapte aussi aux nouvelles technologies
et qu'on questionne de manière très régulière au
niveau du ministère. Il y a aussi des systèmes au niveau de la
Régie de l'assurance-maladie et, éventuellement, dans la mesure
où tout ça est compatible, c'est clair qu'on pourrait en arriver
à ce genre de situation la sur le plan de l'information. D'ailleurs, je
vous l'ai dit lorsqu'on a parlé de la question, quant à moi, je
ne cacherai pas les données de la Régie de l'assurance-maladie
quant aux enveloppes régionales. On s'est d'ailleurs donné
l'obligation de les publier une fois par année et on va le faire.
Donc, à partir de ça, si jamais il n'y a pas de document
intégré, il s'agira de prendre la colonne de la Régie de
l'assurance-maladie et la colonne du ministère de la Santé et des
Services sociaux et, en faisant des additions, vous allez avoir le total.
M. Trudel: Ce que vous me dites là, c'est que votre
intention est de publier et également régionaliser les
dépenses du ministère? À la RAMQ on en a discuté
dans un autre contexte.
M. Côté (Charlesbourg): Définitivement.
M. Trudel: Ça serait, effectivement, un tableau
extrêmement intéressant, même si on ne peut pas... Je ne
veux pas qu'on en retire tout de suite une conclusion en disant:
Écoutez, on pourra comparer interrégions parce qu'il y a des
phénomènes interrégionaux, la spécialisation et
l'ultraspécialité, où là, c'est plus difficile
à juger. Mais quand même il y a... toutes choses étant
égales par ailleurs. Toutes les régions ont des
difficultés ou ont à aller chercher des services à
l'extérieur de leur propre région. L'un dans l'autre, hormis les
phénomènes un peu hors de l'ordinaire, plus ponctuels, il y a
quand même une base de comparaison de données qui pourrait
être établie.
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez, je pense que
l'objectif est très clair au niveau de la réforme. Comme on veut
en arriver à une allocation de ressources qui tienne compte de la
population, sur le plan de la croissance et de la décroissance d'un
ensemble de choses, il est clair que ces mesures-là vont être du
domaine public, notre allocation pour chacune des régions. Pour corriger
ce qu'on appelle certaines iniquités interrégionales, il va
falloir avoir une base crédible de données qui nous permette
d'apporter les correctifs. Ce qu'on a toujours dit: II ne s'agit pas de
déculotter quelqu'un aujourd'hui pour habiller l'autre, mais par l'ajout
de ressources on tiendra compte de ce réajustement et de
l'allocation de ressources dans des régions qui sont
supposément moins bien financées à partir de ces bases.
C'est clair que c'est l'objectif qu'on se fixe. (9 h 45)
M. Trudel: Je change de registre, mais toujours au plan du
découpage géographique. Je ne sais pas si on a porté
à votre connaissance, M. le ministre, le rapport annuel de l'Association
des CSS du Québec et du travail de son comité provincial de
coordination des admissions. Le titre des activités pour 1990 vient
d'être publié, le 22 octobre 1991. Pour le comité de
coordination des admissions, qui doit donner son aval pour les transferts au
niveau de la réadaptation, ça a été une
année record, 1990: 631 transferts de jeunes d'une région
à une autre. Sur cette année record de 631 transferts, 60 % des
jeunes transférés provenaient toujours d'une même
région qui est celle de la Montérégie; 75 % ont
été transférés dans des programmes de
détention provisoire ou d'encadrement intensif - c'est un beau terme
ça, "encadrement intensif", et centres de détention là -
et la région de Montréal a accueilli 56 % des
transférés, etc.
Est-ce qu'il y a un examen plus particulier de la situation, sur cette
augmentation quand même assez dramatique des transferts
interétablissements? D'autant plus que les spécialistes... On est
capables, je pense, d'avoir le même jugement au niveau d'une simple
constatation d'analyse. Je veux dire que l'éloignement du milieu
familial ou du milieu d'origine n'est pas toujours indiqué parfaitement
pour en arriver à des objectifs de réinsertion ou de
réadaptation plus efficace. Est-ce qu'il y a une étude
particulière qui a été faite à ce sujet?
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez, à sa
face même, lorsqu'on prend le temps de les regarder, ces
statistiques-là, on parie de 60 % de ces transferts qui peuvent provenir
de la région de la Montérégie pour Montréal en
particulier où on sait que, dans la situation de la
Montérégie on est en manque de ressources. Bon. Ce n'est pas une
catastrophe nationale, là, que de partir de la Montérégie
et de traverser le fleuve pour aller à Montréal. Je pense qu'il
faut quand même relativer un certain nombre de choses. Si on le fait pour
aller à un certain nombre de spectacles, que ce soit sportifs ou
culturels, au niveau de Montréal, ou pour du travail, je ne dis pas que
c'est une situation qui est totalement acceptable. On le sait, il y a une
carence au niveau de la Montérégie, qui est même
historique, qu'on essaie de corriger, qui n'est pas facile à corriger.
On se rappelle qu'il y a des projets chez nous qui sont sur la table depuis
déjà un certain temps et municipalité après
municipalité, elles ont refusé que ce soit sur leur
territoire.
Donc, on est dans des situations pas faciles où on a
tenté, effectivement, de débloquer des dossiers avec des
réactions qu'on ne peut que dénoncer de la part de certains
milieux qui ne veulent pas avoir ça dans leur cour. C'est le
phénomène. Pendant ce temps-là, on ne construit pas. Dans
le cas de la Montérégie, nous sommes à examiner une
solution alternative avec le CRSSS de la Montérégie qui est une
alternative maintenant très sérieuse et que je souhaite pouvoir
régler dans les plus brefs délais. Mais uniquement cette
mesure-là ne réglera pas tous les problèmes. On
se rend compte que 60 % de 636, ça fait au-delà de 300 personnes.
C'est quand même un phénomène important.
Oui, il y a des gens chez nous... D'ailleurs, au cours des rencontres
que j'ai eues avec les CSS, les travailleurs sociaux de tout le Québec
et les cadres intermédiaires et les dirigeants le 11 novembre dernier,
on a abordé un certain nombre de questions de ce type-là sur le
plan de leurs difficultés, de leur vécu, et ça aussi fait
partie de l'ensemble de la problématique. On espère pouvoir
apporter des réponses positives, mais dans ce cas-ci on ne vendra pas la
peau de l'ours - et quand je m'adresse à un chasseur il sait ce que
ça veut dire - avant de l'avoir tué puisque, dans le
passé, c'est ce qui a été fait et c'est ce qui fait qu'il
n'y en a pas aujourd'hui. Donc, on va continuer de travailler sur la solution
qu'on envisage avec le CRSSS de la Montérégie et des
réponses pourraient venir assez rapidement.
M. Trudel: Y compris la possible utilisation du nouvel article de
la loi 120 selon lequel, dès que ie ministère a
décidé, par exemple, qu'un établissement pourrait
s'établir dans tel ou tel quartier, on ne peut refuser un permis
municipal pour l'établissement d'un tel...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. C'a
été mis là pour ça parce qu'il faut faire face
à... Il y a des besoins que la société a et il faut finir
par les combler.
M. Trudel: II y a aussi, me semble-t-il, au
Saguenay-Lac-Saint-Jean pour les milieux fermés 12-18 ans, un
problème assez évident puisque, sur les 459 transferts en ce qui
concerne cette catégorie d'âge pour l'ensemble du Québec,
il y en a 67 qui sont en provenance du Saguenay-Lac-Saint-Jean et, à
part la Montérégie, ça détonne vraiment comme
statistique. Il semble bien que ça disait justement que c'était
nécessaire qu'ils soient... qu'ils doivent être faits dans ce
coin-là aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais l'examiner d'un peu
plus près pour le Saguenay-Lac-Saint-Jean. Je sais qu'on a eu des
échanges à ce niveau-là. Bien souvent aussi, au niveau du
Saguenay-Lac-Saint-Jean, il y a une mauvaise localisation des ressources, des
ressources sur place. Quand on parle de longue durée, il y a un
déséquilibre, par exemple, en termes de places.
On est en surplus de places, mais un surplus très marqué
au niveau du Lac-Saint-Jean et une déficience de places au niveau du
Saguenay. Il y a donc des localisations géographiques qui ne nous aident
pas non plus dans ce genre de situation.
M. Trudel: ça va. j'aimerais aborder aussi quelques
questions, toujours dans le découpage géographique. j'ai lu
quelque part que le ministre voulait publier le règlement relatif
à l'unification des conseils d'administration de certaines
catégories d'établissements pour le 15 décembre. d'abord,
est-ce que j'ai bien lu ou entrevu cette date?
M. Côté (Charlesbourg): La réforme est en
marche. Évidemment, on est toujours dans des situations pas toujours
très très faciles. C'est l'oeuf ou la poule. On est à peu
près dans ces situations-là à ce moment-ci et, pour
enclencher le processus de formation des régies régionales, il
faut, bien sûr, faire en sorte qu'on puisse passer à
l'élection des conseils d'administration des différents
établissements dans l'esprit de la loi 120. Nous avons donc, au mois
d'octobre, demandé aux conseils régionaux de nous faire des
propositions quant à l'unification des conseils d'administration. Nous
leur avions donné jusqu'au 25 octobre pour nous transmettre ces
recommandations-là, ce qui a été fait, à quelques
exceptions près, dans les délais impartis et, une semaine plus
tard, nous avions l'ensemble de ces recommandations.
Une analyse assez systématique et fouillée du
ministère a été faite pour l'ensemble des
établissements et on est dans une situation où le processus va
relativement bien, sans pour autant prétendre qu'il n'y a pas quelques
problèmes particuliers compte tenu du tricotage du système, de la
multitude d'interfaces et de liens tissés par le passé entre
différentes catégories d'établissements, que ce soit un
CLSC avec de la longue durée, que ce soit un centre hospitalier de
longue durée qui a développé de la courte durée,
qui a développé un CLSC - je ne donnerai pas de nom - que ce soit
un centre d'accueil en réadaptation ou ainsi de suite. De toute
façon, vous connaissez bien le système, quant à moi, et on
a décidé, dans la réforme, qu'on ferait le maximum
d'efforts pour clarifier les missions de chacun. Je pense qu'on n'a pas si mal
réussi.
On avait aussi dit, à des questions que vous aviez posées
à l'époque, que ce ne serait pas une application aveugle de ces
principes-là puisqu'il y a une réalité terrain. Je me
rappelle l'exemple, en particulier, de Joliette qui avait été
soulevé à l'époque. Il y avait donc une
réalité terrain qui s'était construite au fil des
années et dont on devrait tenir compte, les principes étant
là étant des principes qui, dans le futur, vont nous guider de
manière très claire, et aujourd'hui, le plus possible en tenant
compte de la réalité terrain.
On est donc à faire cet exercice au niveau du ministère et
pour signifier aux CRSSS l'acceptation totale, en partie, de leurs propositions
sur le principe du "go, no go". Alors, le "go, no go", ça signifie une
chose. C'est que le ministère dit oui pour telle ou telle chose, et non
pour telle ou telle autre. Refaites vos devoirs. Nous estimons que d'ici
à la fin de la semaine prochaine nous serons en mesure de transmettre
aux régies régionales, puisqu'on avait dit que l'objectif pour
nous était le 25 novembre, nos différentes appréciations
des propositions qui nous ont été transmises, le reste
découlant, parce que, forcément, il faut aller par décret,
notre objectif étant de faire adopter ces décrets avant les
fêtes.
M. Trudel: Vous le soulevez vous-même, il y a le
problème de l'oeuf et de la poule à quelque part dans le
processus, puis il faut bien briser la quadrature du cercle à quelque
part. Il y a effectivement un certain nombre de questions qui se posent par
rapport aux recommandations qui vous ont été fartes par les CRSSS
et vous venez de commettre le lapsus qui, dans votre cas, n'est pas un lapsus.
Vous avez dit: Les régies régionales vont nous retourner... On va
retourner ça aux régies régionales. C'est juste parce
qu'il y a comme un problème de légitimité à quelque
part - ce n'est pas illégal, je sais bien - où les propositions
qui sont faites au ministère pour le regroupement de certains conseils,
eh bien, on ne les retrouve pas, elles ne sont pas faites par une table ou ne
sont pas représentées comme nous le voulions dans la loi. Je peux
comprendre qu'on ne peut pas tout faire en même temps. Il faut bien
briser la quadrature du cercle à quelque part.
Là où ça m'inquiète, c'est quel va
être l'endroit où un certain nombre d'établissements
pourraient avoir - et je dis "établissements et population", "usagers et
population" - un certain nombre de versions différentes de
récriminations, d'observations, de modifications à
suggérer? La zone est un peu nébuleuse. Je parierais qu'à
votre droite, sur votre bureau, vous avez le cahier des lettres
parallèles qui vous sont arrivées des différentes
régions du Québec, des différents établissements ou
de différentes catégories d'établissements qui doivent
vous dire - le mien est quasiment aussi épais, on en envoie des copies
souvent à l'Opposition - Bon, eh bien, dans ce cas-là, ça
n'a pas de bon sens pour telle ou telle raison. Quelqu'un, oui, doit
décider à quelque part, ça va, sauf qu'il me semble que,
comme processus et comme possibilité d'expression et de modifications ou
de suggestions, ça ne vous semble pas qu'il y a une petite zone
problématique à quelque part?
M. Côté (Charlesbourg): Une première chose,
il y a une loi. C'est cette loi-là qui doit être observée.
Ça me paraît très clair. On est
effectivement dans la situation de la poule ou de l'oeuf.
Idéalement parlant, il aurait fallu avoir les nouveaux acteurs. Mais,
pour avoir les nouveaux acteurs, il faut, bien sûr, être capables
de reconnaître les établissements et respecter la loi qui, elle,
fait en sorte qu'il doit y avoir un certain nombre de regroupements.
On a décidé de faire appel aux CRSSS pour nous faire des
recommandations à ce niveau-là dans l'esprit de la loi. Moi, j'ai
écrit à peu près à tout le monde, y compris
à mes députés, pour leur signifier que la loi,
c'était la loi, que l'exception devait être l'exception. Il faut
que ce soit bien clair pour ne pas que l'exception devienne la loi.
Oui, effectivement, j'ai reçu, tout comme vous, du courrier sur
des appréhensions et certaines lettres étaient marquées
d'une incompréhension aussi de la loi et du processus. Je peux vous dire
qu'après une analyse assez serrée des recommandations qui nous
ont été faites je puis dire à ce moment-ci que c'est un
travail de qualité que nous avons eu, un travail de très bonne
qualité que nous avons eu. Il subsiste un certain nombre de
problèmes quant aux recommandations et nous allons, bien sûr,
continuer à travailler pour les rendre les plus parfaites possible et le
plus en harmonie possible avec l'esprit et la lettre de la loi, en tenant
compte de phénomènes particuliers de terrain. (10 heures)
Le travail qui a été fait, je le répète, par
les CRSSS du Québec est un très très bon travail. Mon
sous-ministre, M. Dicaire, a, au préalable, rencontré les
associations d'établissements pour leur faire part du processus. Bien
sûr, parmi le courrier qu'on a reçu, if y a des associations
d'établissements qui nous ont écrit et qui se questionnaient - de
leur point de vue - quant à la sauvegarde d'un certain nombre de choses,
quant à certaines inquiétudes de certains D.G. qui pourraient
voir disparaître éventuellement leur poste et ainsi de suite. Des
changements comme ceux-là, c'est inévitable qu'il puisse y avoir
certaines interprétations. Mais quand on relit l'ensemble de ce
courrier, il n'y a rien, quant à moi, de majeur et les recommandations
qui ont été faites, globalement... Il y en a un certain nombre
qui vont mériter une attention beaucoup plus particulière - c'est
ce que nous faisons actuellement - mais, de manière globale, les
recommandations qui nous ont été faites sont des recommandations
qui respectent largement la loi - largement, presque en totalité - et
certaines exceptions qui nous sont recommandées vont avec la lettre et
l'esprit de la loi. Il va rester des cas plus difficiles à trancher et,
à ce moment-là, on tentera de le faire en harmonie avec les
concernés.
M. Trudel: Est-ce que vous êtes en train de me dire que la
suite de l'opération, c'est le retour vers les CRSSS des propositions
qui avaient été reçues par le ministère, ce que le
ministère - je vais appeler ça - s'apprêterait à
accepter pour qu'il y ait un nouvel avis des crsss?
M. Côté (Charlesbourg): Pour essayer de vous donner
l'ampleur du phénomène, à ce moment-ci, ça a fait
l'objet de plus ou moins 500 recommandations de la part de l'ensemble des
CRSSS. Il y a un certain nombre, une quarantaine, qui ont fait l'objet d'une
demande de dérogation, ce qui n'est pas très important. Sur ces
demandes de dérogation, il y en a, disons, grosso modo, une vingtaine
qui nous sont parues acceptables, ce qui fait qu'il y a des régions en
totalité qui vont recevoir une autorisation de procéder. Il reste
un certain nombre de cas, plus ou moins 20 cas, qu'il faut examiner ou
retourner au niveau du processus des CRSSS pour demander de modifier leurs
propositions. Ça se situe donc dans ces...
M. Trudel: II m'apparaît, sans que ce soit la
majorité, qu'il y a aussi des recommandations qui vous sont
arrivées des CRSSS qui, je dis, ne tenaient pas compte, et je respecte
la discussion qui a eu lieu autour de la table du conseil d'administration, je
le souhaite, à chacun de ces CRSSS... Il y a peut-être des
dérogations qui ne vous sont pas parvenues parce que ces demandes de
dérogation n'ont pas franchi la table du CRSSS et elles vous sont
arrivées en disant: Bon, tel regroupement, et on n'a pas tenu
compte...
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce qu'on se comprend
bien? Vous faites allusion à des demandes de dérogation d'un
établissement qui n'aurait pas franchi le conseil d'administration du
CRSSS, qui, par conséquent, ne sont pas transmises dans la proposition.
Le seul moyen, moi, que j'ai de les avoir, c'est que les gens les aient
envoyées directement. Je ne suis pas, à ce moment-ci, contre le
fait qu'un certain nombre d'établissements puissent passer directement,
mais c'est un peu nier le processus qui est en cours avec les CRSSS.
Évidemment, dans la mesure où ils nous parviennent, je me dois de
donner une réponse aux gens qui m'interpellent et questionner le CRSSS
sur les motifs qui vont dans ce sens-là. D'autre part, les regroupements
d'établissements par les associations, eux aussi, font un certain nombre
de représentations, de telle sorte que j'ai l'impression qu'on a
porté passablement à notre connaissance l'état de
situation un peu partout qu'on examine.
M. Trudel: Donc, là, je le répète, on peut
le faire rapidement, je pense. Il y aura retour vers les CRSSS...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...de... je ne sais pas comment
appeler ça, à ce moment-ci.
M. Côté (Charlesbourg): C'est une autorisation de
procéder, finalement, aux regroupements, dans les cas où il y en
a, et à la reconnaissance de conseils d'administration
spécifiques. De ça, à partir du moment où le
Conseil des ministres aura accepté le décret...
M. Trudel: Au niveau des dérogations.
M. Côté (Charlesbourg): ...au niveau des
dérogations, il y aura le processus qui s'enclenchera pour
l'élection des conseils d'administration, selon la loi 120, qui, eux,
vont mener aux assemblées constituantes de la régie
régionale, par la suite. Un jour x, en 1992, il va y avoir transfert
juridique des responsabilités.
M. Trudel: Sauf erreur, là, la loi fait obligation de
prépublication du règlement pour l'unification d'un conseil
d'administration en regroupant plusieurs.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais le vérifier,
là.
M. Trudel: Ou un décret.
M. Côté (Charlesbourg): je n'ai personne du
contentieux du ministère avec moi, ce matin, mais on va le
vérifier. je ne le pense pas, mais on va le vérifier. à
l'époque, je me rappelle qu'on parlait de prépublication des
règlements menant à l'élection...
M. Trudel: Oui, c'est ça, menant à
l'élection, mais je ne pense pas que...
M. Côté (Charlesbourg): ...mais c'est autre chose.
On va faire la vérification, et on pourra apporter ça au mois de
novembre.
M. Trudel: C'est parce que ma question, finalement, c'est de
dire: Comme il y a processus de transformation, est-ce qu'il y a, quelque part,
un mode de communication publique, large, qui va dire que dans votre
région, sur tel territoire, les établissements suivants seront
regroupés et administrés par un seul conseil d'administration? En
termes de conseils d'administration, si vous avez des commentaires, des
observations, si vous êtes en accord, ou en désaccord surtout,
vous pourrez le manifester. Vous l'avez dit, tantôt, qu'il y a beaucoup
de gens qui vous ont écrit, mais je peux vous dire qu'il y en a un
certain nombre qui ne vous ont pas écrit parce que, dans le processus,
ils se demandent s'ils ne sont pas en train de "bypasser" leur CRSSS et
ça devient un peu embêtant.
M. Côté (Charlesbourg): On comprend que les
décrets seront des décrets pour reconnaître les exceptions
qui ont été reconnues. Donc, effectivement, l'objectif
était qu'en décembre le Conseil des ministres puisse être
saisi de ces exceptions et donner son autorisation de telle sorte qu'au mois de
janvier, très tôt au mois de janvier, on puisse faire
connaître les décisions à chacun des établissements.
Il ne faut quand même pas ignorer, là, qu'on n'est pas dans un
monde cloîtré. Dans le réseau de la santé et des
services de santé, il fut un temps où, effectivement,
c'était, dans certains cas, cloîtré, mais ça ne
l'est plus. Tout ce monde-là se parle. Tout ce monde-là s'informe
et tout ce monde-là va aux informations. Il y a eu, au niveau des CRSSS,
des consultations assez larges, merci, sur ces propositions. Au-delà de
tout ça, c'est clair qu'il va y avoir de l'information,
inévitablement, puisque le processus qui suit, c'est celui de
l'élection des conseils d'administration selon la loi 120. Donc,
à partir du moment où vous dites oui, on vous reconnaît,
dans le cas d'un CLSC, d'un centre hospitalier de courte durée, un
conseil d'administration de votre catégorie, il s'enclenche un processus
quant à l'élection et quant à se regrouper aussi.
M. Trudel: Sur les conseils d'administration qui seront
unifiés en vertu des dispositions générales de la loi,
vous souhaitez que la communication aux établissements soit faite
à quelle date, à quel moment? Avant les fêtes ou
après les fêtes?
M. Côté (Charlesbourg): Dépendamment du temps
où le Conseil des ministres donnera son autorisation aux
dérogations. Si c'est...
M. Trudel: Oui, mais, vous savez, je ne parlais pas tout de suite
des dérogations.
M. Côté (Charlesbourg): Non non, mais dans la mesure
où nous retournons l'information aux CRSSS quant à l'acceptation
de leurs propositions, c'est une information qui va circuler et, à ce
moment-là, les CRSSS vont informer les établissements du
résultat. Sur les cas qui resteront en suspens - il y en aura un certain
nombre dont les dérogations vont être acceptées et un
certain nombre d'autres cas où... - on dit: On n'accepte pas la
dérogation, proposez-nous autre chose. Donc, il va y avoir à
nouveau des échanges, de telle sorte qu'à partir du moment
où on ira au Conseil, c'est sur un règlement global de toutes ces
situations-là. On évalue à plus ou moins une vingtaine les
cas qui vont faire l'objet de nouveaux échanges avec les CRSSS. Donc,
aussitôt ces situations-là réglées, on va pouvoir
procéder au niveau du Conseil et, par la suite, informer les gens sur
les cas de dérogation. Mais, dans la mesure où des
décisions sont prises, acceptées et communiquées aux
CRSSS, la communication va se faire assez rapidement dans tous les
établissements.
M. Trudel: Rapidement?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, assez rapidement.
M. Trudel: M. le ministre, est-ce que c'est avant les fêtes
ou après les fêtes que vous pensez que l'opération de
communication va se faire avec l'établissement où vous êtes
regroupés?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, oui. Dans le cas
de ceux qui sont reconnus, ça ne me donne rien - d'abord, ils le savent
de toute façon - de dire au CLSC La Source: Je vais te communiquer
ça juste après les fêtes, en pensant que c'est un secret
bien gardé. C'est clair dans la loi que c'est un conseil
d'administration unique. Dans le cas d'un centre hospitalier, c'est un conseil
d'administration unique. À certains endroits, il va y avoir, bien
sûr, des regroupements, en particulier au niveau de la longue
durée, des centres d'accueil, d'hébergement qui sont
déjà, dans bien des cas, connus. Il y a des exceptions - il y en
a - qu'on accepte lorsqu'ils s'inspirent de ce qui s'est passé et qu'on
ne veut pas nécessairement tout défaire non plus. Donc, à
partir de ce moment-là, la communication, nous n'avons aucune
espèce d'intérêt à la retarder. Aussitôt que
les décisions seront prises chez nous et qu'elles seront
acceptées, on fera la communication dans la très grande
majorité des cas avant les fêtes et, si possible, dans la
totalité des cas.
M. Trudel: Est-ce que c'est juste... Si je faisais, par ailleurs,
une autre constatation en disant: Pour les établissements où des
usagers, où des groupes de population pensent que fa proposition faite
au ministre par leur CRSSS, qu'ils ne sont pas en accord avec cette
proposition-là, eh bien, étayez votre argumentation et envoyez
ça au ministre rapidement. Là, je ne vois pas d'entre-deux
où les gens peuvent...
M. Côté (Charlesbourg): Oui oui, d'accord, je
comprends le but. Évidemment, dans l'esprit de la loi 120, pas dans
l'esprit de l'individu qui pense que la loi 120 n'est pas bonne. Elle
s'applique aux autres, mais elle ne doit pas s'appliquer chez eux. Il faut bien
se comprendre là. Il ne faut pas créer non plus des illusions qui
seraient vite déçues parce que le cadre dans lequel on travaille,
c'est le cadre de la loi 120, c'est d'avoir le moins de dérogations
possible. La volonté, c'était de faire un ménage
très clair dans les missions; par conséquent, que ce soit le cas
sur le terrain et, au-delà de ça, on s'est dit: Pour être
capable de respecter un certain nombre de choses qui sont des
réalités actuelles. Ce qui avait éveillé davantage
nos interrogations, à ce moment-là, c'était le cas
particulier de Joliette, mais qui pouvait se reproduire dans d'autres cas.
L'idée n'était pas de détruire un certain nombre de
choses mais, quand même, de tenir compte d'une certaine
réalité. C'est ce qu'on a essayé de faire. D'ailleurs, des
propositions en tiennent compte aussi et je ne voudrais pas qu'on laisse
croire, à ce moment-ci, que les recommandations que nous ont faites les
CRSSS sont de mauvaises recommandations. Je pense qu'elles sont, de
manière très globale, bonnes. S'il y a des cas particuliers qui
ont pu échapper à notre attention, évidemment, le ministre
reçoit son courrier, tente de lui donner le meilleur traitement possible
sur le plan de l'analyse et analysera chacun des cas qui lui seront soumis. (10
h 15)
M. Trudel: II y en a un morceau particulier qui me
préoccupe beaucoup, c'est la déficience intellectuelle à
Montréal. Il y a quand même une... Moi, à mon avis, je vous
le dis rapidement, je n'ai pas l'impression, comme espèce de
témoin dans le circuit, que le débat que nous avions
espéré très large à Montréal sur la jeunesse
et la réadaptation et, en particulier, sur la déficience
intellectuelle, que ça s'est fait. Je le dis avec beaucoup de
réserve, je ne veux pas jeter le blâme sur le CRSSS ou sur
l'actuel CSSMM, mais je suis assez inquiet de voir que la résultante de
la proposition, c'est finalement un, deux, trois. c'est un peu de la
reproduction sous la nouvelle forme. un pour la communauté anglophone,
un pour la communauté juive et un pour les 12 ou 14
établissements francophones en déficience intellectuelle, un seul
conseil d'administration. ouf! ce qui m'inquiète un peu, je vous le dis
bien ouvertement... vous en avez reçu des lettres, je parie,
là-dessus aussi, certains commentaires, mais ce qui m'a surtout surpris,
ç'a été d'entendre deux ou trois représentants de
ces établissements, actuellement, à titre
d'établissements, me dire: écoutez, pourquoi ne faites-vous pas
valoir ça publiquement? ça doit faire l'objet d'un débat.
mais on a dit: écoutez, il va y avoir la phase 2. nous, comme individus,
on va être directement concernés. je ne peux pas blâmer ces
gens-là, ils vont être directement concernés. je ne dis pas
qu'ils sont en train de courir une course effrénée au poste de
directeur général. ce n'est pas ça du tout, sauf que
ça fait partie... ces gens-là se disent: moi, si, dans le
circuit, je donne une opinion qui contrecarre la volonté, semble-t-il,
exprimée à la table centrale, je vais me retrouver où
après? je trouve que ça limite un peu le débat. en soi, ce
que je veux dire, c'est: montréal, déficience intellectuelle,
ça me pose des problèmes, et j'y vais tout de suite aussi. il y a
mauricie-bois-francs aussi où ça m'inquiète
particulièrement parce que dans mauricie-bois-francs, il semblait,
à ce que j'ai cru percevoir, y avoir une entente, une dérogation,
compte tenu de la géographie vraiment particulière. il y a un
fleuve quelque part qui sépare les établissements.
bon, en tout cas, ces deux cas m'inquiètent
particulièrement quant à l'ampleur que ça semble prendre.
je mets ça en relation avec... dans le retour, est-ce qu'on va
pouvoir...
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'on est en
parfaite harmonie de pensée quant aux cas problèmes, vous et moi,
pour identifier les cas problèmes. Il n'y a pas beaucoup de cas qui font
l'objet d'une étude attentive. Les deux cas auxquels vous faites
allusion sont deux cas que nous avions déjà
référés, et que j'ai moi-même examinés. Dans
le cas de la Mauricie, il y a quand même une barrière qui est,
qu'on le veuille ou non, géographique avec le fleuve, et qu'on puisse
parler de la Mauricie lorsqu'on parle de Drummondville ou de Victoriaville,
c'est gros un petit peu. Les régions administratives n'ont pas
réglé ces problèmes-là.
Il faut donc s'adapter à une certaine réalité
à ce niveau-là. C'est un cas qui est examiné de
très près à ce moment-ci. Quant à la
problématique plus particulière de Montréal qui, au niveau
de la jeunesse, est une chose et, au niveau de la déficience
intellectuelle, est une autre chose, il faut, d'après moi, bien faire
attention, à la lumière des connaissances que nous avons, pour
poser les bons gestes à ce moment-ci, gestes qui pourraient être
corrigés dans l'avenir, alors qu'autrement on pourrait poser des gestes
aujourd'hui que nous ne pourrions pas requestionner dans l'avenir.
Il doit donc, je pense, dans ce cas-là particulier, y avoir une
décision préliminaire, il faut voir ses effets dans
l'application, et indiquer dès à présent que c'est une
situation qu'il nous faudra observer de très près, voir son
évolution et, peut-être, ultérieurement, à la
lumière de ce qui se passera, nous amener à poser d'autres
gestes. Effectivement, on conviendra qu'à Montréal, c'est gros,
que ça nous fait poser un certain nombre de questions, mais qu'il est
beaucoup plus facile que ce soit gros maintenant, à mon point de vue -
sans que ce soit un jugement final - qu'on puisse le diviser par la suite,
plutôt que de le diviser maintenant en commettant des erreurs, pour
recoller les morceaux par la suite. C'est ça qui fait l'objet d'un
examen attentif, à ce moment-ci, très très attentif, sans
pour autant qu'il y ait des décisions finales. C'est pour ça
qu'il y a et qu'il y aura des échanges très serrés, dans
l'esprit de la loi 120. Dans l'esprit de la loi 120, c'est ça qui doit
nous guider parce qu'on dit toujours: C'est le bénéficiaire, au
bout, dont on doit se préoccuper. Mais c'est une problématique
qui est assez particulière, merci. Tout est plus gros à
Montréal, la population est là, les phénomènes sont
là. Je pense qu'il nous faut l'examiner de très près, et
c'est ce qu'on fait. Actuellement, c'est notre plus gros problème et
défi en même temps.
M. Trudel: Je suis tout à fait d'accord avec vous.
Jeunesse, déficience et réadaptation sont trois situations
particulières en soi. Je comprends qu'il y aurait une espèce
d'étapisme qui serait utilisé, un étapisme à
l'envers. Unification pour peut-être en arriver un jour, suivant
l'application d'une théorie de petits pas, à une redivision,
est-ce que c'est bien ça que je dois lire dans votre...
M. Côté (Charlesbourg): Ça fait partie des
scénarios examinés à ce moment-ci, sans qu'il y ait de
décision de prise. Mais parce que...
M. Trudel: Je vais aller rapidement parce que, quand même,
le temps progresse. Pour Montréal, c'est vraiment particulier. Compte
tenu de la théorie du nombre, de la configuration, ce n'est pas
léger. Est-ce qu'on peut s'attendre à ce qu'il y ait une
communication publique sur la solution que souhaite retenir le ministre pour
Montréal en matière de jeunesse, en matière de
réadaptation et en matière de déficience intellectuelle?
Ça me semble, quant à moi, suffisamment gros comme situation pour
qu'on puisse clairement en faire une communication publique et dire: Voici nos
intentions et voici nos justifications pour le faire. Je ne suis pas en train
de suggérer au ministre et de lui dire: Partez donc le "stampede", pour
qu'il y ait un processus sans fin. Ça compte aussi, ça, M. le
ministre, dans la gestion de la réalité, de tenir compte de
l'opinion des intervenants et surtout de leur fournir l'occasion de l'exprimer
pour que si, éventuellement, nous adoptions cette théorie des
petits pas inversée, on ne soit pas piégés, par ailleurs,
parce qu'on aurait brisé... C'est relativement rapide, comme
décision, pour l'avenir de grands pans, de grands secteurs des services
sociaux, par exemple. Est-ce qu'on peut penser à cela?
M. Côté (Charlesbourg): Peut-être un
complément d'information. Ce qui est davantage le questionnement,
à ce moment-ci, c'est la déficience intellectuelle. On s'entend
là-dessus, là? Ce qui est davantage le questionnement, c'est la
déficence intellectuelle, à Montréal, à ce
moment-ci.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que nous faisons nous
avons entrepris, avec nos partenaires, un certain nombre d'échanges pour
nous permettre de trouver une solution qui soit, à ce moment-ci, la plus
acceptable possible par l'ensemble des intervenants. J'ai eu des
représentations au niveau du cabinet, en particulier au niveau de la
déficience intellectuelle - c'est un exemple, en particulier - sans pour
autant que les gens veuillent court-circuiter le processus qui est celui des
CRSSS, sur le plan de la consultation, qui doit être le processus
dominant, dans ce cas-ci, sans que le ministre soit fermé à de
l'infor-
mation qui vise à l'éclairer pour des meilleures
solutions, des solutions mieux adaptées aux réalités de
chacun dès milieux. Dans ce sens-là, il y a quand même des
échanges assez importants qui ne sont pas nécessairement du
domaine public, mais presque public. Quand il y a autant de monde
d'impliqué, c'est presque du domaine public.
Quant à nous, je pense qu'on est dans une situation très
optimiste quant à la solution et à une solution répondant
aux besoins actuels, dans ce dossier-là en particulier. On
l'espère, on ne peut pas présumer, comme on dit toujours, comme
vous l'avez dit à quelques reprises aussi, du résultat final,
mais on s'achemine vers une solution équilibrée qui va respecter
le milieu, respecter aussi l'interlocuteur privilégié qu'est le
CRSSS dans ce genre de situation là. Je pense qu'on peut en arriver
à une solution. Aussitôt que cela sera fini, il y aura, bien
sûr, des communications publiques pour indiquer l'acceptation du
ministère aux différentes propositions.
M. Trudel: En tout cas, je vous laisse, pour ma part, avec la
suggestion.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Je pense qu'il pourrait y avoir communication publique
sur la solution que veut retenir le ministère. Je parle en particulier
de la région de Montréal parce que c'est assez gros. Là,
vous venez de me dire: II y aura communication publique de nos
décisions. Je comprends. Mais, compte tenu . des enjeux - je pense que
nous avions convenu que Montréal, ça devrait faire l'objet d'un
vaste débat, Montréalais et le ministère - je souhaite que
ça se réalise, finalement.
M. Côté (Charlesbourg): Mais il y en a un
débat. On ne peut pas dire qu'il n'y en n'a pas. Il y a beaucoup
d'intervenants. Je vous l'ai dit tantôt: les associations, les parents de
bénéficiaires. Il y a beaucoup de monde dans le débat,
à ce moment-ci.
M. Trudel: Je souhaite qu'il soit encore plus élargi
là-dessus et qu'on arrive au 15 janvier, où tout le monde aura pu
s'exprimer en disant que... Moi, j'ai compris que vers le 15 janvier on
souhaite que l'opération... qu'en ce qui concerne les conseils
d'administration ce soit...
M. Côté (Charlesbourg): Terminé.
M. Trudel: ...terminé.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Alors, dépêchez-vous avant Noël.
M. Côté (Charlesbourg): De sorte qu'on arrête
de parler des structures. M. Trudel: D'accord.
Vérifié.
Le Président (M. Philibert): J'en conclus que l'engagement
1 est vérifié.
M. Côté (Charlesbourg): Juste pour compléter
l'information après une vérification au contentieux, il n'y avait
pas de prépublication.
M. Trudel: Ce serait après les fêtes, les
décrets par dérogation?
M. Côté (Charlesbourg): Avant les fêtes. M.
Trudel: Pour dérogation. M. Côté (Charlesbourg):
Avant les fêtes. M. Trudel: Dépêchez-vous encore
davantage.
Le Président (M. Philibert): Nous passons maintenant
à l'engagement 2, contrat négocié.
M. Trudel: C'est quoi, l'objet du comité des aides
auditives, le comité sur les aides auditives?
M. Côté (Charlesbourg): L'objet.
M. Trudel: C'est pour faire quoi, ce comité-là?
M. Côté (Charlesbourg): Bon. Des services sont
requis pour agir à titre de coordonnateur du comité sur les aides
auditives dont le mandat spécifique est confié par le Conseil
consultatif des aides technologiques. À cette fin, le coordonnateur
assume les fonctions suivantes: recherche documentaire et revue de
littérature, synthèse de recherches, rédaction de rapports
et suivi des décisions, animation d'équipes de consultation et du
comité, utilisation des méthodes d'évaluation et
d'analyse. C'est ça.
M. Trudel: C'est de l'évaluation plus qu'autre chose,
là?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, d'évaluation et
d'analyse en vigueur au CCAT, Conseil consultatif des aides technologiques.
M. Trudel: Oui, mais davantage... Pour en arriver à quoi,
ce comité? Faire de l'analyse, faire de l'évaluation, il y a un
objet. C'est pour réviser quelque chose? C'est pour... Qu'est-ce que
ça va faire dans la vie?
M. Dicaire (André): Ce que je pourrais vous dire
là-dessus, il y a un conseil consultatif des aides technologiques et,
à l'intérieur de ce conseil-là, il y a des
sous-comités qui sont créés pour réviser notre
programme, sur des objets
bien définis. Or, ça, c'est un des objets qui a
été ciblé autant sur le plan technique et technologique
que de revoir l'admissibilité de ce qui est admissible aux programmes,
soit du ministère ou de la RAMQ. Le milieu nous avait demandé, il
y a quelques années, que ces programmes-là soient revus et
révisés, autant sur un plan financier que sur un plan technique
et technologique. Or, la façon de le faire, c'est par le biais de ce
conseil consultatif qui se donne des comités de travail. Souvent, ces
comités de travail sont formés de comités de pairs, de
gens dans le milieu qui font des propositions au conseil consultatif qui, par
la suite, les soumet au ministère ou à la Régie de
l'assurance-mala-die. C'est dans ce contexte-là. Pour accomplir ou
assumer ces responsabilités-là, il y a ce qu'on peut appeler des
contrats, des prêts de services de gens qui ont une expertise
appropriée dans le domaine. Dans ce cas-là, disons, l'individu en
cause... (10 h 30)
M. Trudel: M. Côté.
M. Dicaire: ...M. Bernard Côté avait l'expertise
appropriée. Si ma mémoire est fidèle, c'était pour
une durée de cinq mois. I) y avait deux endroits: l'institut
Raymond-Dewar à Montréal et l'Institut des sourds de Charlesbourg
inc., à Québec. Compte tenu que c'était pour une
durée de cinq mois, il n'était pas intéressant pour
quelqu'un de Montréal de venir s'installer temporairement, donc, il
restait M. Côté. Mais il y a un certain nombre de ces
comités-là qui sont actifs durant une année.
M. Trudel: Ça n'a rien à voir, c'est un accident.
C'est un accident, que j'ai compris.
M. Côté (Charlesbourg): même si c'est un
"côté", même si l'institut des sourds est à
charlesbourg, il n'y a pas de lien pour ceux qui voudraient en faire.
M. Trudel: Je suis désarmé, à ce moment-ci.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Des voix: Ha, ha,
ha!
M. Côté (Charlesbourg): Je vous attends sur
l'autre.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Philibert): Nous passons à
l'engagement 3; Subventions normées.
M. Trudel: Je vais en profiter rapidement, M. le ministre. Dans
les subventions normées, j'ai un certain nombre de questions sur... Je
ne passerai pas ça un à un. J'aurais un certain nombre de
questions. Dans le domaine des centres hospitaliers, il y a une situation qui
me préoccupe et vous en avez certainement entendu parler parce que tous
les députés de l'Assemblée nationale ont reçu une
lettre au sujet de l'Hôpital des convalescents de Montréal et de
son unité de soins palliatifs. Il y a deux choses que je voudrais
regarder. L'unité de soins palliatifs en soi, je pense que vous avez eu
des rencontres avec des intervenants.
Deuxièmement, je vais aller plus spécifiquement, mais
assez rapidement. Il y a des grosses choses dans la lettre qui a
été expédiée à tous les
députés de l'Assemblée nationale, ce n'est pas
léger comme allusion. Moi, je n'ai pas le personnel pour jouer au
Jobidon et Jobidon. D'abord, sur l'unité de soins palliatifs de
l'Hôpital des convalescents de Montréal, qu'est-ce qui en est de
la situation? Je vous le dis en terminant là-dessus. Encore hier - je
vous le dis - je recevais un appel qui me disait qu'on avait, à toutes
fins utiles, commencé la fermeture de l'unité de 15 lits, si ma
mémoire est fidèle, de l'unité de soins palliatifs de
l'Hôpital des convalescents de Montréal.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai effectivement, à
leur demande, rencontré un parent de bénéficiaire, le Dr
Paré, une représentante des employés et un certain autre
intervenant dont le rôle est plus ou moins bien défini,
semble-t-il, d'une très grande versatilité sur le plan
profes-sionnnel et sur le plan de l'expérience aussi. J'ai donc...
M. Trudel: Ils ont même des entrées au bureau du
premier ministre, me dit-on.
M. Côté (Charlesbourg): On peut avoir les
entrées où on veut, c'est le genre de dossier qui se règle
au ministère de la Santé et des Services sociaux.
M. Trudel: C'est la sortie qui compte, vous voulez dire? C'est la
sortie qui compte?
M. Côté (Charlesbourg): Comment? M. Trudel:
C'est la sortie qui compte?
M. Côté (Charlesbourg): Dans ce cas-là, pour
permettre à ces gens qui, je le crois, pour la plupart, sont tous de
bonne foi, d'exprimer leur point de vue, leur réalité, leur
vécu. Ça a été une rencontre très
intéressante à laquelle j'étais accompagné
d'officiers supérieurs du ministère. On a eu donc l'occasion
d'échanger pour régler une partie de la lettre, sans pour autant
qu'on réussisse à étayer de manière très
claire, en présence des individus mentionnés dans la lettre, ces
affirmations contenues dans la lettre. Ça, c'est la première
partie.
La deuxième. On a pu mettre en situation la problématique
particulière de l'Hôpital des
convalescents qui, jusqu'à maintenant, a fait l'objet - c'est ce
que j'ai dit - de décisions de la part du conseil d'administration de
l'établissement. Ou on est respectueux de ce que sont les conseils
d'administration et des décisions qu'ils prennent ou on ne l'est pas.
Si, dans chacun des cas, on interpelle le ministère parce que le conseil
d'administration n'a pas décidé ce qu'on souhaitait, il y a
quelque chose qui ne va pas quelque part. On est donc dans une situation
où la volonté a été davantage de faire en sorte que
ce centre devienne un centre spécialisé en réadaptation.
Par conséquent, il y a des décisions qui ont été
prises par le conseil d'administration demandant au ministère des
immobilisations quand même substantielles pour changer la vocation du
centre au niveau de la réadaptation.
Quant aux lits de soins palliatifs qui étaient
développés à l'Hôpital des convalescents,
strictement en termes de lits, on a dit... Mont Sinaï, qui a
été relocalisé des Laurentides à quelques pas de
l'Hôpital des convalescents de Montréal, à quelques coins
de rues de l'Hôpital des convalescents de Montréal, ouvrira, si ma
mémoire est fidèle, 15 lits en soins palliatifs. Ce que l'on a
plaidé, c'est qu'il y avait une équipe assez extraordinaire, sous
la responsabilité du Dr Paré, qui était là-bas et
qui dispensait des soins de très bonne qualité, d'avant-garde. Je
pense qu'il n'y a personne, au niveau du ministère, ni au niveau,
à ma connaissance, de l'administration du centre qui a démenti
ces informations quant à la qualité des services
dispensés. Il y a eu un choix très clair de fait par le conseil
d'administration qui a préféré aller dans la
réadaptation, et c'est ça que le ministère a reconnu. Dans
la mesure où on changerait de décision, à ce moment-ci,
ça nécessiterait un certain nombre de réajustements.
D'abord, sur le plan immobilier, parce que, forcément, le projet qui a
été reconnu est un projet de réadaptation. Les carences et
la déficience, c'était davantage dans ce domaine-là.
Évidemment, lorsqu'on parle de soins palliatifs, on est dans un
domaine où ce n'est pas trop facile d'en parler. Lorsqu'on parle de
soins palliatifs, c'est nécessaire, c'est clair. Quand on parle de
disparition de lits en soins palliatifs alors qu'il y a des besoins, c'est
clair que c'est des situations qui ne sont pas très très faciles.
Ce que nous sommes à faire à nouveau, à la lumière
des échanges que j'ai eus avec le Dr Paré, en particulier, c'est
un inventaire serré de ce que nous avons comme soins palliatifs à
Montréal, en faisant la distinction entre soins palliatifs et lits pour
de l'oncologie. La discussion était assez évidente parce qu'on
souhaitait qu'on fasse une distinction entre lits de soins palliatifs et lits
oncologiques.
Ces gens ayant des vocations différentes, à ce
moment-là, un questionnement a été fait et on est à
examiner cette situation-là. J'aurai très prochainement, à
nouveau, des discussions avec les officiers supérieurs du
ministère à la lumière de ces données que j'ai
demandées qui impliquent d'autres centres au niveau de la région
du Grand Montréal. Entre-temps, évidemment, sur toute la
problématique interne du centre en particulier, ou on reconnaît
qu'il y a des conseils d'administration, qu'ils ont l'autorité et qu'ils
décident, ou on ne le reconnaît pas. Dans ce sens-là, on
nous place toujours dans une situation assez inconfortable à ce
niveau-là. Mais, quant à moi, ce n'est pas l'Hôpital des
convalescents qui m'intéresse comme soins palliatifs ou comme
réadaptation. Ce qui m'intéresse, c'est: Est-ce qu'on a, dans la
région de Montréal, suffisamment de lits en soins palliatifs, peu
importe qu'ils se trouvent dans un établissement particulier ou dans
d'autres établissements? C'est l'interrogation que j'ai à ce
moment-ci. Si la réponse à ma question est que nous n'en avons
pas suffisamment, à ce moment-là, on regardera les solutions que
nous pouvons développer.
M. Trudel: Est-ce qu'on peut s'attendre quand même... La
planification, jusqu'à nouvel ordre, vient quand même du
ministère, en termes d'organisation sociosanitaire pour telle ou telle
région. Qu'on ne touche à rien là tant qu'il n'y aura pas,
suite à votre examen, une indication de la part du ministère en
disant: Bon, soins palliatifs, oncologie, la région de Montréal
souhaiterait que ça se fasse comme ça, compte tenu des
données, compte tenu de la situation.
Ça me semble évoluer très rapidement dans ce centre
hospitalier, et on va se réveiller un bon matin - je ne veux pas porter
de jugement sur la façon dont les uns ou les autres voient la situation
- où l'on dira: Bien, les soins palliatifs, l'unité est
démembrée à toutes fins utiles. Bon, il est trop tard si
on veut regarder quelque chose. Je comprends que vous reconnaissez qu'il s'est
développé là une expertise qui me semble excellente, puis
tout à fait respectable dans le contexte, où on joue entre 65 et
75 lits en palliatifs, à Montréal là.
M. Côté (Charlesbourg): 73.
M. Trudel: 73. dès qu'on n'a pas des grosses, on n'est pas
dans les grandes quantités. il faut être prudent, je pense, sur
l'expertise qu'on a développée.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais je veux bien qu'on
fasse la distinction entre des lieux et l'expertise. L'expertise, c'est des
personnes. À partir du docteur aller à l'infirmière, aller
à tous ceux qui sont dans une situation de support. L'expertise, ce
n'est pas des murs, ce n'est pas un établissement particulier, c'est des
personnes. C'est ça, l'expertise.
Qu'on soit dans une situation où on se pose la question: Est-ce
que nous avons suffisamment de lits en soins palliatifs, au niveau de la
région de Montréal? Ça, c'est la première question.
Si
on en a assez, donc on peut fermer, souhaitant que ces personnes qui ont
développé une expérience puissent être
localisées ailleurs sur le plan de l'offre de services.
Dans la mesure où on n'en a pas assez, il faut se poser la
question: Est-ce qu'on peut maintenir ces lits-là? Si on décide
de les maintenir, de quelle manière peut-on le faire puisque le conseil
d'administration a déjà décidé que, lui, ça
sera en réadaptation, sa vocation, et que, par conséquent, nous
avons autorisé un projet d'immobilisations qui tenait compte de cette
décision du conseil d'administration. Donc, c'est sûr que tout
ça va venir assez rapidement parce que on n'a pas intérêt,
dans ce genre de situation là, à traîner
indéfiniment ce genre de dossier.
On va donc faire en sorte que des décisions viennent très
rapidement. Il y a quoi, trois semaines, je pense, que j'ai rencontré
les gens. Le temps de ramasser toute l'information, et je souhaite, bien
sûr, qu'on ne soit pas dans une situation de fait accompli. Ce n'est pas
ce que je souhaite, et je pense que le message a été assez clair
à ce niveau-là. La décision, quant à moi, ne
saurait tarder.
M. Trudel: Que les concernés entendent bien que si
ça vient rapidement, peu importe que ce soit au niveau de l'expertise
dans l'équipe ou de la conservation de cette espèce de
savoir-faire qui s'est développé là, on n'a pas à
s'énerver sur la longueur du processus que ça prendra. Vous dites
que ça va venir assez rapidement. Bon, trois semaines, c'est quand
même très court en termes d'examen de la situation, mais je ne
voudrais pas que des gens en profitent, quant à moi, pour dire: Bon,
bien là, même s'il y a eu sensibilisation du ministre, on n'en
arrivera pas... On peut procéder compte tenu de la décision du
conseil d'administration.
Je pense que vous avez bien indiqué, quant à moi, qu'il y
a au niveau des soins palliatifs, oncologie, de l'expertise disponible, des
façons de faire, une bonne analyse de la situation à
compléter, pour en arriver à cette ronde de
"découlants"...
M. Côté (Charlesbourg): Un message qui a
été très clair, qui a été transmis par le Dr
Iglesias aux responsables du centre de convalescents, était à
l'effet qu'il n'était pas question de vider des lits. Je pense que le
message a été assez clair.
Quant à l'acceptation de ressources, si ma mémoire est
fidèle, l'orientation était très claire. C'est qu'on
pouvait accepter des bénéficiaires jusqu'à la fin
novembre, compte tenu de ce qui avait été décidé
et, me dit-on, à ce moment-ci, selon l'information que je
possède, il n'y aurait pas de bénéficiaires en attente,
donc de lits. Alors, c'est l'information que j'ai à ce moment-ci, mais
je n'ai pas, quant à moi, d'intérêt ni l'intention
d'étirer une décision qui sera confirmée ou qui sera
modifiée, mais une décision très prochaine.
M. Trudel: Quant à l'administration générale
- je quitte les soins palliatifs en soi, mais c'est relié à
ça - la lettre qui avait été reçue par tous les
députés révélait quand même... Ce
n'était pas la boîte à Ovila, mais ça
commençait à ressembler à la boite de quelqu'un d'autre.
Vérification première faite, il semble qu'il y a certaines
insertions dans les affirmations qui vous sont parvenues aussi, j'en suis
convaincu. Ça semble se confirmer qu'il y a une hiérarchie
parentale ou un arbre généalogique qui est en train de pousser
aussi dans cet hôpital-là, qui présente des signes
inquiétants. Le fait que des entreprises aient eu des contrats pour
fournir de la main-d'oeuvre, que des membres de la direction de cette firme
privée soient devenus, par ailleurs, des membres du personnel à
la direction du personnel, en particulier... Dans un deuxième temps,
qu'il y ait des études, justement, en ce qui concerne les soins
palliatifs, qui ont été faites par la même firme ou par des
administrateurs de ces firmes, il y a là, le moins qu'on puisse dire...
Je ne veux pas en profiter, moi, pour écorcher plus qu'il ne faut
là-dessus. Il faut toujours être prudent là-dessus, mais
c'est très inquiétant, cette situation. Comme la lettre a
été publiquement reçue, je dirais, par tous les
députés...
M. Côté (Charlesbourg): je me méfie toujours
d'un certain nombre de lettres qu'on reçoit, anonymes aussi.
d'après moi, si ça mérite d'être
dénoncé, ça mérite d'être signé.
M. Trudel: Non, mais c'est signé, ça, M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Celle-là... En tout
cas, j'en ai eu d'autres qui n'étaient pas signées. Dans chacun
des cas qui, de cette nature-là, sont portés à notre
connaissance, il y a toujours une vérification par les équipes du
ministère. C'est un processus qui, chez nous, est normal. Je suis
toujours, quant à moi, le plus prudent possible face à ces
dénonciations parce que ce n'est pas très long pour entacher une
réputation. On est extrêmement prudent. On ne procédera pas
différemment, dans ce cas-là, qu'on a procédé dans
les autres cas. Il est clair qu'il y aura, si ce n'est pas déjà
en cours, des vérifications d'usage dans ce cas-là.
M. Trudel: C'est en train de se faire?
M. Côté (Charlesbourg): J'ai dit qu'il y aura des
vérifications si elles ne sont pas déjà en cours.
M. Trudel: Vous devez le savoir, comme
ministre, si elles sont déjà en cours ou si elles ne sont
pas déjà en cours.
M. Côté (Charlesbourg): à partir du moment
où vous mandatez quelqu'un pour faire des vérifications, je ne
mettrai pas mon chien avec une laisse pour savoir s'il est rendu ou s'il ne
l'est pas. bon!
M. Trudel: Alors, vous avez nommé quelqu'un?
M. Côté (Charlesbourg): À partir du moment
où il y a des gens, dans les équipes que nous avons, qui ne sont
pas très nombreux et qui, de ce temps-là, sont appelés
ailleurs aussi parce que ce n'est pas le seul cas... Bien sûr qu'à
partir du moment où on a confié le mandat, il faut que celui qui
a ce mandat-là prenne le temps de finir ce qu'il y a déjà
sur la table. Je ne sais pas à quel moment l'individu a commencé
ou commencera, mais il y a des gens qui vont faire le travail.
M. Trudel: Bon! Je rappelle que j'en ai plusieurs, mais ce qui
est parvenu à plusieurs membres de l'Assemblée nationale avec des
noms très précis, des situations très précises,
c'est signé par un médecin, par une infirmière, par
quelqu'un d'une famille qui a eu un bénéficiaire à cet
établissement-là. Je ne porte pas de jugement, moi, sur les
affirmations. Je dis: C'est suffisamment sérieux pour qu'on puisse,
maintenant que ces faits-là ont été communiqués
publiquement, soit pour en arriver à des conclusions, soit pour infirmer
les conclusions de ce qui se passe à l'Hôpital des convalescents
de Montréal, rendre la situation claire pour les individus qui sont
cités ici et qui font l'objet d'accusations très graves. Ce n'est
pas léger, ce qui est mentionné. Ou encore, qu'il y ait des
redressements et qu'on rende le diagnostic public, quant à moi, parce
que ce sont des sous du public qui sont dépensés dans cet
établissement-là.
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez, moi,
ça a toujours été ma politique. Je n'ai personne à
défendre. Il y a des règles qui sont là, sur le plan de
l'administration publique, qui doivent être suivies de manière
très claire pour tout le monde. C'est la ligne de conduite que je me
suis donnée au niveau du ministère et du réseau. C'est la
ligne qu'on va continuer de suivre. Dans ce cas-là comme dans d'autres,
ils vont être traités de la même manière, exactement
de la même manière. Cependant, je vous dis que j'ai
été, il n'y a pas tellement longtemps - parce que j'avais
reçu une lettre qui avait été envoyée aussi au
bureau du premier ministre, qui, elle aussi, était signée,
où il y avait des affirmations à l'intérieur, où je
me suis retrouvé dans une réunion, en présence du
signataire, de ceux qui étaient évoqués dans la lettre, en
présence d'autres personnes et, comme par hasard, ce n'est pas revenu.
Alors, c'était un moment inespéré, et ce n'est pas revenu.
Donc, c'est pour ça que je suis, à ce niveau-là, assez
prudent, dans le sens de prudence quant aux réputations des personnes.
Mais, à partir du moment où c'est signé par les personnes
dont vous faites état là - il y en avait une autre qui avait
attiré notre attention, qui venait du syndicat des infirmiers et
infirmières, par exemple - le processus, au niveau du ministère,
suit son cours, va aboutir éventuellement, et faire l'objet d'un rapport
des gens qui feront ces vérifications-là, sous la
responsabilité d'un individu. Mais c'est une équipe qui, dans ces
domaines-là, fait le travail.
M. Trudel: En tout cas, moi je répète que je
souhaite vivement que ça se fasse rapidement, et pour les personnes
concernées, et pour en arriver à avoir de l'éclairage sur
la situation. C'est assez grave.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qui est assez
étonnant, c'est que si on avait été dans une situation
où les soins palliatifs n'avaient pas été fermés au
niveau de ce centre hospitalier, on peut peut-être se demander si on
aurait été dans le même genre de situation que la
dénonciation.
M. Trudel: Bien, voilà.
M. Côté (Charlesbourg): C'est juste ça
que...
M. Trudel: Voilà pourquoi il faut procéder
rapidement.
M. Côté (Charlesbourg): C'est juste une question qui
me vient soudainement à l'esprit, comme ça...
M. Trudel: II y a des effets pervers parfois dans certaines
questions, qui nous aident à découvrir autre chose. Tant mieux,
quant à moi.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. S'il y a
des situations qu'il faut corriger, on les corrigera.
Le Président (M. Philibert): Mme la députée
de Marie-Victorin, vous aviez demandé la parole?
Mme Vermette: Non, ça va.
Le Président (M. Philibert): Ça va?
Mme Vermette: En fait, je pense que M. Trudel a bien sorti
ça.
Le Président (M. Philibert): Alors, l'examen de
l'engagement 3 étant terminé, nous passons à l'engagement
4, subventions normées...
M. Trudel: Vérifié.
Le Président (M. Philibert): Vérifié.
Engagement 5.
M. Trudel: Vérifié.
Le Président (M. Philibert): Engagement 6.
M. Trudel: Vérifié.
Le Président (M. Philibert): Engagement 7.
M. Trudel: Vérifié.
Le Président (M. Philibert): Engagement 8.
M. Trudel: Vérifié. M. le Président, je vous
demande une petite suspension de deux minutes.
Le Président
(M. Philibert): alors, les engagements
pour le mois d'octobre étant terminés, nous allons passer aux
engagements du mois de novembre.
M. Trudel: Je vous demanderais une suspension de deux minutes, M.
le Président, si...
Le Président (M. Philibert): Alors, une suspension de deux
minutes est demandée.
(Suspension de la séance à 10 h 53)
(Reprisée 11 h 1)
Novembre
Le Président (M. Philibert): Nous passons aux engagements
du mois de novembre 1990. L'engagement 1, contrat négocié.
M. Trudel: Oui, j'ai quelques questions.
Le Président (M. Philibert): M. le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Trudel: Novembre.
M. Côté (Charlesbourg): Quel engagement avez-vous
appelé?
Le Président (M. Philibert): L'engagement 1, retenir les
services d'une firme...
M. Côté (Charlesbourg): 308998.
M. Trudel: On ne peut rien vous cacher.
Une voix: Non. Surtout pas avec votre petite tasse de
communication d'hier et d'aujourd'hui.
M. Trudel: Vous n'avez pas mis la main sur mon communiqué,
il n'y en a pas eu.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais je trouve
ça...
M. Trudel: Vous ne voulez pas dire que les journalistes ne font
pas leur travail et qu'ils ne fouillent pas.
M. Côté (Charlesbourg): Je dois vous dire
là-dessus que c'est assez étonnant. Une première
réflexion. Pour ceux qui pensaient apprendre des choses, c'est faire
passablement abstraction des discussions que nous avions eues à
l'étude des crédits, premièrement. Deuxièmement, il
me semble élémentaire, à l'occasion peut-être, avant
d'écrire des choses, qu'on puisse au moins questionner celui qui a
engendré la dépense, ce qui n'a pas été fait dans
ce cas-ci. Donc, je pense que ça m'apparaît être des
démarches élémentaires. Ce matin, on va tenter de
répondre à vos questions de manière très
transparente, comme ça a été le cas d'habitude et dans la
foulée de toutes les réponses que j'ai données au moment
des crédits.
M. Trudel: Vous avez raison parce que, au mois d'avril, à
propos de ce contrat de 189 000 $, sans appel d'offres, au cabinet de relations
publiques National, vous disiez - on va inscrire ça dans ce
contexte-là: "Je ne vous cacherai pas mes amis aujourd'hui. Les amis
d'hier, c'est mes amis d'aujourd'hui aussi, ayiez-vous lancé à
cette époque. Je ne commencerai pas au niveau du gouvernement à
renier ceux qui, dans le passé, ont travaillé pour moi." Vous
disiez que vous étiez prêt à porter le poids politique de
ces décisions en invitant votre interlocuteur péquiste, qui
était le député de Joliette, à l'époque,
à faire le chemin politique qu'il voudra avec ses contrats. Si vous
voulez, parce que vous semblez vouloir, effectivement, le traiter dans son
ensemble comme contrat, M. le ministre, je ne prendrai pas uniquement
l'engagement 1 du mois de novembre, ici, mais je prendrai tous les engagements
qui concernent le projet de réforme.
D'abord, première question...
M. Côté (Charlesbourg): Juste, là-dessus,
pour vous dire: Aucun problème. D'ailleurs, si vous continuez dans votre
lecture de ces faits, je vous annonçais dès ce moment-là
qu'il y avait, quant à cette opération, un C.T. additionnel qui
était au Trésor. Donc, il n'y a pas de grandes cachettes.
Ça a toujours été très clair, très ouvert,
et je vais continuer de le faire de la même manière avec vous
aujourd'hui, en tentant de répondre à vos questions pour vous
donner le plus d'information possible et faire en sorte que les choses soient
très claires. Après ça, les gens jugeront.
M. Trudel: Alors, ce qu'on peut établir aujourd'hui avec
cet engagement d'un contrat sans soumission de 189 118 $, sur lequel il y avait
des explications de données, c'est qu'il s'est ajouté un autre
contrat, un supplément pour ce même contrat de 106 694 $, pour
National. C'est 295 812 $ qui ont été consacrés à
l'opération annonce de la réforme. Pouvez-vous me dire quels
étaient les éléments à réaliser par
National, firme de publicité, dans l'opération annonce de la
réforme de la santé et des services sociaux? Je
répète, vous voyez bien, 300 000 $, ce n'est pas un détail
pour annoncer une politique gouvernementale.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Si vous le
voulez bien, nous allons donner la clarification de manière très
claire. Quand on parle de sans appel d'offres, l'explication a
été donnée - il faut se resituer dans le contexte aussi,
au cas où il y en aurait qui auraient oublié de relire ce qui a
été dit au mois d'avril puis qui continueraient de
l'écrire demain - l'explication qui avait été
donnée, à l'époque, d'une décision du Conseil des
ministres qui, normalement, si ma mémoire est fidèle, devait
être prise aux alentours du 21 novembre, qui l'a été le 28
et qui a fait décaler d'une semaine... Ça va expliquer un certain
nombre de choses. Ça a fait décaler d'une semaine l'annonce, ou
à peu près. Pas une semaine tout à fait, je pense que
ça devait être le 3 et, finalement, ça a été
décalé au 7, l'annonce de la réforme. Première
observation.
La deuxième observation est celle d'un document, donc une
décision gouvernementale de la réforme qui suit la commission
Rochon qui, elle-même, a coûté quelque 6 000 000 $. C'est
donc l'aboutissement de cette vaste consultation qui était la commission
Rochon où le gouvernement a pris des décisions, les a rendues
publiques et a enclenché un processus de réforme que vous
connaissez bien. Tenter de situer les choses de manière claire.
La firme de communication National a été retenue, bien
sûr, pour ces services et pour une panoplie de services. Ce n'est pas le
service qu'on dit pour, comme vous l'appelez si bien, le "show" de
Charlesbourg. C'est une chose. Les documents de la réforme qui ont fait
l'objet de travaux de la part de National, c'est une autre chose. Si vous
voulez bien, pour que ce soit assez clair, je vais laisser à M. Dicaire
le soin de vous donner la ventilation des sommes, en répondant à
toutes les questions qui peuvent venir par la suite concernant l'ensemble de
ces interventions.
M. Dicaire: Sur le contrat initial, donc sur le montant total de
189 000 $, on peut le décomposer, je dirais, en trois blocs. Le premier
bloc, ce sont les honoraires professionnels qui comprennent également
les dépenses pour messagerie, poste, interurbains,
télécopieur et les frais de déplacement. Donc, des quelque
189 000 $, il y avait 22 183 $, le premier bloc. Le deuxième bloc,
disons qu'on l'appelle "documents d'information". Il y a là aussi, en
termes de supervision, des documents qui devaient être imprimes. Des
honoraires de 28 000 $ plus des dépenses de messagerie, d'interurbains,
de télécopieur et le reste de 3300 $ et toute une série de
documents d'information qui devaient être reproduits en termes de
conception graphique, montage des prêts-à-photographier et les
documents à produire. Et là, vous en avez toute une série
que je veux quand même énumérer: le document de la
réforme en français, 19 Ô00 $; le document de la
réforme en anglais, 14 000 $; le portefeuille de dépliants
français, si vous vous en souvenez bien, 27 000 $. Tout à
l'heure, on aura un dépassement là-dessus. Je vais y revenir.
D'abord, je vous donne le contrat initial. Le portefeuille des dépliants
en anglais, 20 000 $; les pochettes de presse, 1200 $; la signature
thématique, 1500 $; les coffrets cartables, 4200 $; fa papeterie et
documents divers, 5000 $; le fond de scène, 2500 $, ce qui constituait
le pôle ou le bloc documents d'information qui était de la
production, 126 570 $.
Ce qui était prévu également comme deuxième
bloc, le sommaire du lancement à Québec, là aussi il y
avait de la coordination et de la production de diapositives. Donc, il y avait
. 16 175 $ de prévus. Là, on a vraiment focussé sur le
lancement à Québec. Des dépenses aussi de messagerie, de
poste, de télécopieur, parce qu'il a fallu faire des invitations,
etc., 3385 $, et des déboursés qui sont reliés à la
production de 60 diapositives, toujours dans le contrat initial, parce qu'il y
aura plus de diapositives qui auront été produites pour 6000 $.
La location de salle initiale...
M. Trudel: Elles n'étaient pas venues avant ça, les
diapositives?
M. Dicaire: C'est-à-dire que je disais tantôt les
honoraires professionnels pour la coordination et la production de diapositives
et les dépenses pour messagerie, etc. Vous en avez pour 16 000 $ plus
3000 $. Vous en avez pour 19 000 $. Par la suite, vous avez des
déboursés qui sont reliés à la production technique
des diapositives, à la location de salle et à la location
d'équipement. Vous en avez pour... Les diapositives, c'est 6000 $; pour
la location de salle, 4900 $; la location d'équipement, 9900 $, ce qui
faisait un total de 189 118 $. Ça, c'était prévu dans le
contrat initial. Maintenant, il y a un deuxième C.T. qui a
été approuvé pour ce que vous pouvez appeler les
dépassements, mais, ces dépassements-là, ce ne sont pas
des dépassements comme tels par rapport à ce qui a
été prévu initialement, ce sont des modifications qui ont
été apportées au mandat qui a été
confié à la firme et qui pourraient se traduire de la
façon
suivante.
D'abord, dans les honoraires de base qui étaient le premier bloc
de tout à l'heure, en termes de planification et de coordination du
dossier, il n'y a pas eu d'ajout, c'est demeuré les montants que je vous
ai donnés tout à l'heure. Là où il y a eu des
modifications, disons, c'est au niveau de la production de documents
d'information. Je dirais que la principale variation se situe au niveau du
portefeuille de dépliants français et du portefeuille de
dépliants anglais.
En cours de route, il a été nécessaire de produire
11 dépliants additionnels français et 11 dépliants
additionnels anglais. Ce qui avait été prévu au
départ, c'est 12, mais, en cours de confection, pour être capable
de rejoindre les diverses clientèles qui étaient ciblées
dans le cadre de la réforme, il a été nécessaire de
faire des dépliants additionnels, disons, pour s'adresser à ces
clientèles particulières. Donc, au lieu d'en faire 12, on en a
fait 23. Ça a coûté, en termes de coûts additionnels,
ces dépliants-là, 37 455 $ pour les français et 33 000 $
pour les dépliants anglais, avec un ajout aux honoraires professionnels
de 5572 $.
Ensuite, vous avez, comme ajout de 106 000 $ au niveau du lancement
à Québec, il y a eu un ajout important, également, sur la
présentation des diapositives, avec la présentation qui a
été faite. Donc, il y a un ajout relié à l'ajout de
diapositives, pour...
M. Trudel: ...pour l'ajout de diapositives...
M. Dicaire: Oui. Le troisième gros bloc, c'est l'ajout de
diapositives...
M. Trudel: II y en a 40, des diapositives? M. Dicaire: Je
vais vous donner le... M. Trudel: ...le "bill"?
M. Dicaire: Non, ce qui était prévu, tantôt,
je vous disais... Ce que je vous disais, tout à l'heure, la production
des diapositives, c'était 60 diapositives qui étaient
prévues et ce qui a été réalisé et produit,
c'est 98 diapositives. Bon. Donc, vous avez une augmentation de coût,
pour l'ajout de diapositives, de 6900 $. Également, il y a eu un
coût additionnel pour la location de salle, pour les raisons qui ont
été évoquées tout à l'heure par M.
Côté.
Il était prévu une date différente de celle qui a
été retenue pour la présentation de la réforme.
Lorsque la date du 7 a été retenue, la salle qui avait
été initialement prévue, qui était le Centre
municipal des congrès, n'était plus disponible parce qu'elle
était occupée par un congrès de la
Fédération des affaires sociales. Il y a eu un inventaire,
partout à Québec, de salles disponibles pour recevoir
au-delà de 1000 personnes, autant le Grand Théâtre, la
salle Albert-
Rousseau et certaines salles d'exposition, d'hôtels et le reste,
et il n'y avait rien qui pouvait répondre à nos besoins pour la
date qui était prévue et pour, aussi, le quantum
d'invités. De sorte que c'est le Patro de Charlesbourg qui a
été retenu. Pour organiser la salle, il a fallu débourser
un montant de 2700 $ de plus que prévu par rapport à une location
de salle qui répondait à ces besoins-là. Enfin, il y a eu
la location d'équipement pour la production technique, compte tenu que
c'était dans un gymnase, pour un montant additionnel, pour location
d'équipement, de 13 000 $.
Quand vous additionnez tout ça, vous vous retrouvez à
expliquer les 106 000 $ additionnels qui sont principalement des ajouts qui ont
été demandés par le ministère à la firme de
consultants pour produire principalement de la documentation, de l'information
additionnelle et aussi relié au lancement à Québec dans
une salle qui était différente de celle qui était
prévue initialement.
Je voudrais aussi spécifier que les honoraires de la firme
National, qui étaient des honoraires sur une base forfaitaire, quand
vous considérez le montant d'honoraires versés non pas en termes
de documents... non pas les documents produits, mais les honoraires
versés à la firme, ça représente, du coût
total, un pourcentage de 12,5 %, ce qui est très acceptable et
raisonnable car souvent, dans des cas similaires, la norme veut que ça
puisse voisiner les 15 %, donc vous êtes en deçà de ce qui
est normalement accordé à une firme de consultants pour faire, en
termes d'honoraires, un travail similaire. Donc, je pense que ça donne
l'essentiel des...
M. Trudel: là, vous me décrivez comment se sont
faits les ajouts. vous dites bien: on va retrouver plus tard quelques ajouts.
on va les retrouver dans les engagements financiers, par exemple. (11 h 15)
M. Dicaire: Oui, oui.
M. Trudel: Au niveau des impressions de documents.
M. Dicaire: Ah! ça, c'est autre chose.
M. Trudel: M. le ministre, si on suit bien, est-ce qu'on peut
confirmer? Et je reviendrai sur le contenu de National. National, il y en a eu
pour 295 812 $ et, quand on s'en va au mois de janvier et au mois de mai
derniers, pour l'impression de documents en français et en anglais, pour
la fabrication de la pochette velcro avec insertion des documents, là,
vous avez des... je vais appeler ça des ajouts, mais c'est des contrats
qui s'ajoutent à l'ensemble. Pour l'impression des documents - je ne
parle pas du design dont vous avez parlé parce que c'était la
firme national qui l'avait fait - il y en a pour 60 514 $. l'impression
des pochettes et des dépliants eux-mêmes, vous en avez pour 33 278
$. les dépliants, 12 plus 11, vous avez ajouté...
M. Côté {Charlesbourg): 23.
M. Trudel: 23. vous en avez pour 176 580 $: quelque 1 000 000 de
feuillets. la fabrication des porte-documents - moi, j'ai donné
ça à mes enfants, ça sert pour l'école - 25 044 $.
l'insertion dans cette pochette-là: 25 820 $. ce qui fait qu'au total
l'opération lancement et documents d'information sur la réforme -
je dis les deux - ça aura coûté plus de 600 000 $: 617 000
$ pour lancer et pour les documents d'accompagnement du lancement de la
réforme. est-ce que vous confirmez que, quand on additionne tout
ça, le minimum... je ne compte pas le temps des officiers et le temps
des personnes à l'intérieur du ministère,
évidemment, mais, à l'extérieur, il y en pour 617 048 $ de
dépenses de lancement d'une réforme et pour un projet de loi qui,
je le dis tout de suite, n'était pas adopté,
évidemment.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
vais tout de suite corriger le député: il n'y a pas de projet de
loi là. Une réforme, c'est une réforme. Le projet de loi,
c'est une mesure de la réforme. Point. Il faut bien faire la distinction
des choses. Oui, l'opération lancement de la réforme,
décision gouvernementale, préparation, impression de documents et
documents disponibles pour les gens du réseau, pour ceux qui
souhaitaient obtenir de ces documents qui ont été largement
discutés, aura coûté 631 000 $, si vous additionnez les
chiffres que vous avez entre les mains. Oui, c'est vrai, en faisant une
distinction sur les quantités imprimées par rapport à ce
qui a été donné à National. C'est clair. Les
chiffres sont là, donc, c'est un exercice de calcul et d'addition.
M. Trudel: Grosso modo, 300 000 $ à une firme
extérieure pour, appelons ça le placement média, y compris
la préparation des documents, et un autre 300 000 $, grosso modo, pour
impression, confection et réalisation des documents.
En même temps, le service d'information. Vous avez un service
d'information au ministère. Vous avez 42 employés
là-dedans, me dit-on. Je sais que vous avez invoqué l'urgence de
la situation. Vous avez invoqué la nécessité d'aller
rapidement, mais vous ne trouvez pas ça gros, 600 000 $ pour informer un
réseau déjà organisé dans un ministère
déjà organisé avec des personnels et des fonctionnaires
dont le président du Conseil du trésor dit qu'il veut en arriver
à la qualité totale, les responsabiliser et les valoriser? Vous
ne trouvez pas ça gros?
M. Côté (Charlesbourg): m. le président, il
m'est apparu, quant à moi, de manière très claire, sans
d'aucune manière porter un jugement sur la qualité du travail
produit par la direction des communications du ministère qui produit un
certain nombre de documents, une bonne qualité de ce qui est produit, il
m'est apparu, à la lumière des discussions que j'ai eues avec tes
officiers du ministère, qu'il était impossible, à notre
jugement, au niveau du ministère, de produire des documents dans les
délais requis. dans la mesure où - peu importe que ce soit le
ministère ou quelqu'un d'autre - il y a des coûts d'impression qui
sont là, qui sont clairs, ils sont allés en soumissions publiques
- il faut peut-être continuer de le dire, ça a fait l'objet
d'appels d'offres publics - et ça a été donné au
plus bas soumissionnaire, dans toutes les circonstances, par approvisionnements
et services. dans le cas du ministère, le jugement a été
porté à ce moment-là à l'effet que, compte tenu des
délais que nous nous étions donnés, il nous apparaissait,
pour nous, impossible d'exiger du ministère une commande comme
celle-là. et ce n'est d'aucune manière un jugement sur la
qualité du travail fait par les gens du ministère, un travail qui
est là, qui est régulier, et qui avaient à s'occuper du
régulier.
M. Trudel: C'était prévisible, cette
opération-là. Vous avez dit six ans de Rochon. On avait fait les
consultations à l'hiver 1990. Vous étiez maître du
calendrier. Vous ne pouviez pas dire aux 42 personnes du service:
Préparez-vous parce qu'on s'en vient, rapidement, et, moi, je vais avoir
besoin d'une commande? Les ministres ont quand même une
responsabilité et aussi une capacité de dire à la machine:
Grouillez-vous. Préparez-vous, je vous avertis, on va avoir une
supercommande. Ces gens-là sont dans la machine. Ne me dites pas: Les
contenus n'étaient pas finis. Mais les contenus pas finis, ils
étaient à se finaliser, les contenus de la réforme. C'est
la même chose que vous avez faite, d'ailleurs, avec National. Quand vous
avez demandé à National de vous préparer ces
dépliants-là, c'était l'annonce d'une intention
gouvernementale. Parce que si vous prenez le pamphlet sur les médecins,
ce n'est plus vrai, ce qui est là-dedans. On ne peut pas blâmer,
le processus législatif a donné autre chose. Ce n'est plus vrai,
ce qui est indiqué là-dedans. C'était l'annonce des
intentions gouvernementales. On ne pouvait pas dire à 42 personnes:
À partir du mois d'avril, on a terminé les consultations, je fais
mes devoirs, je l'ai annoncé publiquement. Préparez-vous, je vais
avoir une série de commandes et, quant au contenu, je vous
l'indiquerai.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
ne sais pas si c'est sciemment que le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue mêle les choses. Si c'est sciemment,
il est assez grand pour
porter ses responsabilités. Il y a la commission Rochon qui, je
vous le rappelle, a coûté 6 200 000 $, qui a fait un processus de
consultation partout à travers le Québec, qui, par la suite, a
fait l'objet d'une commission parlementaire. Vous étiez les premiers
à exiger que le gouvernement prenne des décisions. If y a donc
eu, au cours de l'automne, au lendemain de cette commission parlementaire que
nous avons vécue ensemble, un mémoire adressé au Conseil
des ministres, quant aux orientations que le Conseil des ministres devait
prendre concernant la réforme. Ça a été ça,
l'intention gouvernementale et la décision gouvernementale sur le plan
de la réforme. Découle de ça un projet de loi, le projet
de loi 120, qui, lui, est arrivé, dans certains cas, à des
décisions différentes et même, à l'occasion,
à des décisions différentes qui originaient de la
volonté de l'Opposition.
Il est clair que l'esprit de la réforme se traduit dans chacun
des dépliants, ça a été véhiculé
partout, à travers le Québec, de manière très
claire. Et, si ma mémoire est fidèle, votre collègue de
Joliette avait reconnu les mérites de National sur le plan d'une bonne
firme de communications, une firme qui n'est pas uniquement au Québec,
mais qui est à Toronto, à Vancouver. Donc, un premier point
d'établi.
Deuxièmement, M. le Président, qu'on vienne aujourd'hui
dire: Tout ça était prévisible. La décision du
Conseil des ministres n'était pas prévisible, nous la souhaitions
avant les fêtes. La décision du Conseil des ministres est
intervenue le 28 novembre, après toutes les discussions qui doivent
être faites dans les comités ministériels. Le gouvernement
a souhaité - y compris moi - que cette communication se fasse
auprès du public, puisqu'elle était attendue, le plus rapidement
possible pour enclencher le processus de dépôt et d'adoption de la
loi 120 qui menait à la réalisation de la réforme. C'est
dans cet esprit-là que l'intervalle que nous avons eu est un intervalle
très court. On peut questionner aujourd'hui... De la part de
l'Opposition, on a dit: On aurait pu le faire au mois de Janvier. Ce que nous
avons décidé, c'est de le faire au mois de décembre et on
a pris des moyens pour le faire et le faire de la bonne manière. Et
ça a été fait de la bonne manière.
Au-delà de ça, il y a un coût qui est celui qui vous
est connu aujourd'hui, qui n'est pas différent de celui qui vous avait
été évoqué à l'époque et qui est le
coût. Point. Dans ce sens-là, qu'on tente d'interpeller que le
ministère aurait dû prendre et prévoir, vous savez, chacune
des expériences, et vous nous avez rappelé abondamment durant ces
heures - 250 heures de commission parlementaire - vos expériences
personnelles sur le plan administratif... Comme ministre, je suis
confronté chaque jour à des établissements qui ont eu des
prévisions budgétaires et qui dépassent leurs
prévisions budgétaires et on arrive avec des déficits.
Ça aussi, c'est prévisible. Dans ce sens-là, on est dans
des situations où c'est facile de dire: Tout était
prévisible et vous pouviez le prévoir. Quant à nous, on a
prévu effectivement lancer la réforme avant décembre. Le
lancement n'a pas été si mal, vous n'arrêtez pas d'en
parler. Alors, ça a été un bon lancement. Ça, tout
le monde le reconnaît à travers le Québec et tout le monde
a reconnu la qualité des documents qui ont été produits et
le contenu. À ce prix-là, ce n'est pas une question...
M. Trudel: Vous allez frapper un bout s'il n'est pas bon.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Ça a
été des éléments à décortiquer sur le
plan de l'impression. J'ose imaginer que vous aurez, à tout le moins,
l'honnêteté intellectuelle pour faire la distinction entre ce que
ça coûte pour de l'impression de documents, premièrement;
deuxièmement, ce que ça coûte sur le plan des montages
nécessaires - vous devez connaître ça un peu - sur les
montages qui mènent à cette impression - c'est des choses qui
sont très connues, qui sont claires - et ce qu'a coûté
l'événement lui-même du lancement de la réforme. Il
y a donc des distinctions très nettes à faire si on veut
être le moindrement honnête sur le plan intellectuel.
Qu'on fasse l'addition de tout ça, je pense que c'est de bon aloi
sur le plan de l'Opposition. Qu'on fasse l'addition, c'est de bon aloi, puis si
j'étais dans l'Opposition, probablement que je ferais la même
addition. Probablement.
M. Trudel: On est à la vérification des engagements
financiers. Il faut bien voir les...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. D'ailleurs,
dans mon cas, il n'y a pas grande surprise ce matin, sauf que c'est repris avec
une tonalité différente des discussions qu'on a eues au mois
d'avril qui étalent celles-là. C'est les mêmes sujets.
M. Trudel: Je ne veux pas faire porter la discussion
là-dessus, mais il y a du monde qui, semble-t-il, a additionné
des chiffres aussi. C'est relatif à l'opération. Point à
la ligne. Je dis "point à la ligne" dans le sens où vous dites:
Tout ça s'est passé dans un temps rapide. Je ne suis pas
allé en appel d'offres. Le gouvernement, sur ma recommandation,...
M. Côté (Charlesbourg): un instant! un instant! je
n'ai jamais dit que nous n'étions pas allés en appel d'offres. je
n'ai jamais dit ça. nous sommes allés en appel d'offres selon les
règles avec approvisionnements et services pour tout ce qui concerne
l'impression. c'est une distinction qui est importante, parce que...
M. Trudel: Pour le Québec.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais ce n'est pas mon
impression.
M. Trudel: Pas sur la job de communication à National.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, mais c'est
important de faire la distinction parce que, vous savez, on mêle un peu
de tout. Faisons la distinction. L'impression est allée en appel
d'offres selon les règles des Approvisionnements et Services. Oui ou
non?
M. Trudel: Ça, c'avait été prévu, ce
bout-là. M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Le bout impression de documents a été
prévu.
M. Côté (Charlesbourg): Non, il n'a pas
été prévu. On est allé, dans les délais avec
Approvisionnements et Services, en appel d'offres, selon les règles
d'usage dans ces circonstances-là, donc, en appel d'offres. Une
impression, c'est prévu à partir du moment où on avait les
textes pour aller en impression.
M. Trudel: On a eu le temps, on a pu prévoir
jusqu'à aller en appel d'offres pour l'impression des documents, mais,
pour la firme de communications, on n'a pas pu le prévoir?
M. Côté (Charlesbourg): Bien, voyons donc!
Probablement que vous visez autre chose que ce que...
M. Trudel: Non, mais ce n'est pas bien, bien compliqué, la
démonstration. M. le ministre, je m'excuse, quelques secondes.
M. Côté (Charlesbourg): Non, la démonstration
n'est pas compliquée. Pour 336 000 $, c'est clair, c'est allé en
appel d'offres selon les règles. Je vous mets au défi...
M. Trudel: Je n'ai jamais dit ça. (11 h 30)
M. Côté (Charlesbourg): Un instant. Je vous mets au
défi de dire que ces règles-là n'ont pas été
prévues dans ces circonstances-là. Il est clair qu'on ne pouvait
pas prévoir de l'impression. Il n'y a pas eu d'appel d'offres avant que
la décision du Conseil des ministres ne soit faite et il n'y a pas eu
d'impression d'appel de propositions avant même qu'on puisse
connaître le design et les montages pour aller en soumissions publiques.
Connaissez-vous quelqu'un qui va en soumissions, vous, sur des
approximations?
M. Trudel: Si je peux prévoir que je ferai imprimer des
documents, il me semble que je suis capable de prévoir s'il y aura du
design quelque part. Il me semble qu'il y a une séquence là. Non?
Si je suis capable de prévoir qu'il y aura de l'impression de documents
et que je vais en appel d'offres, il est logique que j'aurai du design à
faire, qu'il soit à l'interne ou à l'externe. Ça a
marché dans le premier cas et, dans le deuxième cas, ça
n'a pas marché.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Dans le deuxième
cas, les appels d'offres ont été faits par Approvisionnements et
Services, en conformité avec toutes les règles, pour 336 000 $.
Votre question dit: Vous auriez pu y aller aussi dans le deuxième cas.
Dans le premier cas, soit la firme, j'ai dit, déjà au mois
d'avril, de manière très claire - vous avez
répété les propos, tantôt - que nous étions,
quant à nous, dans une situation où il nous fallait agir assez
rapidement. Je le répète. Dans ce cas-ci, il y avait un certain
nombre de firmes qui étaient des firmes très compétentes.
J'admets volontiers que National n'est pas la seule firme qui soit
compétente. National est une firme compétente qui a prouvé
que, finalement, elle est capable de livrer dans un temps très rapide,
très court, et nous sommes allés en dérogation pour
l'engager au Conseil du trésor et cette dérogation-là a
été reconnue. C'est un mécanisme qui est connu et qui est
connu par certains de vos prédécesseurs aussi qui ont
été à la tête du gouvernement et qui ont
déjà utilisé ce genre de méthode.
M. Trudel: Est-ce que vous pouvez déposer le document
donnant le détail des éléments du contrat à
National? Ce n'est pas, je le sais, usuel et prévu par notre
règlement de commission parlementaire. C'est pour ça que je vous
demande si vous pouvez déposer le document dont vous m'avez donné
de larges extraits tantôt, quant aux éléments du contrat de
National.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. C'est
ça. Il n'y a pas de... S'il n'y a pas de dépôt, M. le
Président, j'en ferai parvenir une copie à M. le
député dans les plus brefs délais.
M. Trudel: Bon. Puisqu'on est toujours aux engagements
financiers, je demande, M. le ministre, si vous pouvez nous déposer, ici
ou ailleurs, mais me les faire parvenir... Je veux avoir les pièces
justificatives parce que c'est paiement sur pièces justificatives,
compte tenu des éléments du contrat qu'on avait tantôt.
Est-ce qu'on peut rendre... Est-ce que vous pouvez me faire parvenir les
pièces justificatives quant au paiement de 294 812 $ à
National?
M. Côté (Charlesbourg): je vais vérifier
là-dessus. je ne sais pas si c'est usuel ou si ça se fait. je
vais vérifier. de toute façon, c'est le vérificateur.
M. Dicaire: En fait, c'est le contrôleur des finances. Si
vous resituez ça dans le système d'approbation gouvernemental sur
la base de pièces justificatives, disons qu'il n'est pas payé
directement par le ministère. La conformité des
réclamations qui sont faites par une firme ou par une autre, c'est quand
même transmis pour paiement aussi au contrôleur qui vérifie
la régularité de ce qui est requis et demandé. À la
suite de ça, il y a paiement à la firme, dans ce cas-ci,
National. Donc, il est payé sur la base de pièces justificatives
et ces pièces-là ont été aussi approuvées
par le contrôleur des finances qui ne relève pas du
ministère, mais qui relève du ministère des Finances.
M. Trudel: Oui, mais comme ministre responsable d'une
opération que vous avez approuvée en termes de paiement, vous
avez donné votre appréciation sur la facture, compte tenu de
l'évaluation.
M. Côté (Charlesbourg): Bien sûr. M.
Trudel: C'est ce que vous dites, là. M. Dicaire: II y a un
contrôle...
M. Trudel: Alors, ce que Je vous demande maintenant, c'est, comme
responsable aussi de ce ministère, de dire: Pouvez-vous déposer
à la commission... Qu'ils viennent d'ailleurs ou d'un autre endroit, je
m'en soucie peu pour l'instant. Je veux dire...
M. Dicaire: Ce n'est pas ça que je voulais dire. C'est
qu'il y a une vérification additionnelle...
M. Trudel: Est-ce que vous voulez déposer ici, en
commission parlementaire, les pièces justificatives de 295 000 $
à la firme National?
M. Côté (Charlesbourg): je n'ai pas de
problème particulier, quitte à faire une vérification
additionnelle auprès de ceux qui ont ce genre de responsabilités.
mais, dans la mesure où c'est possible, je le ferai.
M. Dicaire: Ce que je voulais dire, M. le député,
c'est que, dans ce cas-là comme dans les autres, il faut aussi avoir
à l'esprit que, dans le système d'approbation gouvernemental, il
y a aussi, à l'intérieur de chacun des ministères, un
contrôleur des finances qui n'est pas sous la responsabilité du
ministère. Quand ces pièces justificatives sont transmises au
ministère et qu'on demande un ordre de paiement en fonction de ces
pièces-là, il y a une dernière vérification qui se
fait par le contrôleur des finances. C'est tout simplement ce que je
voulais dire. Donc, si ce n'était pas en conformité avec les
décisions déjà rendues et que, nous, on voulait, de toute
manière, disons, verser un paiement à la firme de consultants, il
y a quand même une vérification qui est aussi faite par le
contrôleur des finances sur la régularité et la
conformité de ce qui est demandé. C'est juste ça que je
voulais dire.
Le Président (M. Philibert): Alors, monsieur.
M. Trudel: Oui, mais moi, je vais plus loin dans la chaîne.
Il dit: Bon, ils ont été payés quelque part par Un
officier. Bon. Donc, il existe la pièce au bout avec une
appréciation de votre part, normale, en termes de contrôle. Alors,
je voudrais les avoir.
Le Président (M. Philibert): Pour les fins du Journal
des débats, je lis le règlement de fonctionnement concernant
la vérification des engagements financiers, l'article 27:
Toute demande formulée par un membre d'une commission peut donner
lieu à la production de documents, sauf si le ministre juge que cela
serait contraire à l'Intérêt public."
Donc, II m'apparaît qu'il n'y a pas de dépôt de
documents comme tel en commission, que l'Opposition fait la demande d'un
document et le ministre décide, en temps usuel, de fournir les
documents.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, ce
que je vous dis, c'est qu'il n'y aura pas de dépôt, mais je vais
fournir au député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue tout ce
que je peux lui fournir, dans les règles normales. Je ne suis pas celui
qui s'est privé d'en donner plus que les citoyens n'en demandaient, dans
le passé. Je le ferai aussi auprès des collègues de la
majorité.
M. Trudel: Une information supplémentaire sur ces
engagements financiers. Est-ce qu'il y a eu un estimé de compilé
quant au lancement de la réforme et opérations connexes qu'on
vient de voir, sur les frais de déplacement? Vous avez dit,
tantôt: Plus de 1000 personnes du réseau de la santé et des
services sociaux ont assisté à Charlesbourg. Est-ce qu'il y a eu
une compilation? Parce que ça fait partie du coût, aussi, du
lancement - je ne parte pas de votre coût à vous, je parle du
coût de système. Est-ce qu'il y a eu une compilation de ces 1000,
qui n'étaient pas tous des usagers en soi?
M. Côté (Charlesbourg): Non, M. le Président,
parce que l'invitation a d'abord été transmise, de manière
particulière, aux membres des conseils d'administration. D'ailleurs,
ça avait soulevé l'ire d'un certain nombre de personnes aussi,
à ce moment-là, mais l'invitation était directement au
président du conseil d'administration qui, en règle
générale, est un bénévole.
M. Trudel: Oui, mais qui a des frais de déplacement
à rembourser, évidemment.
M. Côté (Charlesbourg): Oui,, mais il n'y a pas eu
de compilation de faite à ce moment-là sur les frais qu'ont pu
demander les personnes qui étaient les représentants des conseils
d'administration, donc des bénévoles.
M. Trudel: Oui, mais, en termes de coût de système -
je comprends que vous ne l'avez pas compilé, là - s'ajoute
à l'opération, dans le système, l'ensemble des frais qui
ont été occasionnés pour assister simplement au lancement
de la réforme, peu Importe la qualité des personnes.
M. Côté (Charlesbourg): Je vous dis qu'il n'y a pas
eu de compilation parce que ce sont des bénévoles qui ont
été invités pour... Certainement, la plupart se sont fait
rembourser des frais de déplacement, ce qui est normal dans cette
circonstance-là comme dans d'autres circonstances, et qui sont à
même l'enveloppe budgétaire qui est affectée à
chacun des établissements. Je me rappelle qu'à ce
moment-là il y a eu, au niveau des bénévoles, une
reconnaissance, une fierté d'être là et d'être
associés, de manière directe, au lancement de la réforme.
Pour faire en sorte qu'on puisse bien informer les présidents de conseil
d'administration, des bénévoles, quant à moi, que
ça coûte 100 $ ou 150 $ par bénévole pour assister
au lancement d'une réforme comme celle-là qui a été
souhaitée et voulue par les gens... Si vous voulez faire la
comptabilité, je vous laisse le soin de la faire et vous en tirerez les
conclusions que vous voudrez, dépendamment du point de vue que vous avez
ou de l'objectif que vous poursuivez. Mais vous ne pourrez pas, en même
temps, accuser le gouvernement de ne pas informer, comme vous l'avez fait,
tantôt, dans un autre débat au niveau de l'île de
Montréal et des conseils d'administration unifiés, et venir
reprocher d'informer les gens d'une réforme, tel qu'on l'a fait. Il va
falloir qu'il y ait une logique quelque part.
M. Trudel: Oui. La logique, c'est qu'il existe déjà
des appareils de communication dans un réseau tissé très
serré - vous le savez, et vous savez que je le sais - et qu'on n'a
peut-être pas toujours besoin d'utiliser de tels moyens pour en arriver
à ce que la communication arrive au récepteur. Ce que je vous
dis, c'est que vous pouviez très bien informer l'ensemble du
réseau par d'autres moyens. Ce que j'en conclus là-dessus, M. le
ministre, c'est une opération effectivement très rapide. On ne
peut pas dire - vous porterez votre jugement, c'est le mien - que c'est une
opération qui n'a presque rien coûté. C'est quand
même énorme.
L'autre chose, c'est au niveau, justement, de la perception. Quand on a
de telles difficultés au niveau du financement de notre système
de santé et de services sociaux... Je ne suis pas en train de faire un
raisonnement simpliste qui dirait: Si on avait sauvé 500 000 $
là, on aurait réglé la plupart des problèmes de
financement du système de santé et de services sociaux. Ce n'est
pas ça que je veux affirmer. Je dis qu'au niveau de la perception il y
avait autant d'effets négatifs et pervers à faire un tel
spectacle et à faire un tel lancement qu'il y en avait dans la
réforme elle-même, dans l'information qu'on voulait
communiquer.
Vous le savez parce que vous n'avez qu'à vous promener sur le
terrain et vous entendez cela. Ça ne touche pas seulement votre
ministère. C'est que, finalement, ça finit par toucher les
appareils publics, les appareils d'État, et on est assez - vous allez en
convenir - désarmés devant ce fait-là. Vous allez dire:
Comment ça se fait qu'ils font de telles choses et qu'ils ne sont pas
capables de répondre à telle demande en particulier? Ce n'est pas
sur l'aspect réponse que je cherche à confronter les chiffres,
c'est sur l'aspect global de l'effet de système où, finalement,
ça finit par détruire d'autres efforts sérieux et des
intervenants et du ministre et du ministère et de l'appareil
d'État.
Je suis toujours désolé quand je vois ces choses-là
parce qu'on nous sert comme exemple et ça constitue un
élément qui affaiblit la relation d'État d'un gouvernement
avec ses citoyens. Ça, vous l'avez entendu, j'en suis persuadé.
Moi, je l'ai entendu à plusieurs reprises. Vous avez expliqué
morceau par morceau. Moi, que les 98 diapositives aient coûté 14
000 $, 20 000 $, 30 000 $, on additionnera ça avec les chiffres qu'on a
demandé de déposer, mais l'impression générale,
c'est que c'était une grosse balloune. Je ne le dis pas
méchamment, mais c'était une grosse balloune qui fait qu'on a
l'impression que, pour d'autres cas particuliers, ça vient
détruire l'effet de système qu'on veut créer. C'est
ça, ma conclusion.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
ne partage pas du tout, mais vraiment pas du tout l'opinion exprimée par
le député de Rouyn-Noranda-Témlscamingue qui est, à
n'en point douter, d'abord et avant tout une opération politique
guidée par le petit "p", dans un premier temps. Guidée par un
petit "p" parce qu'il y a un changement d'attitude radical de cette formation
politique depuis que des sondages les placent potentiellement au pouvoir et
qu'on est dans une situation où II faut tirer sur tout ce qui bouge pour
bien faire en sorte qu'on puisse miner la crédibilité de tout ce
qui bouge au niveau du gouvernement pour bien confirmer dans l'opinion publique
qu'on est la seule alternative valable.
Ce que je vous dis, messieurs, et non pas de manière
particulière à vous, mais à votre parti, c'est que votre
virginité de 1976 a été profondément
attaquée de 1976 à 1985 et que je ne jouerai pas dans ce
jeu-là, et que je trouve honteux, d'un individu comme vous qui avez
rayonné très largement dans les hautes sphères de
l'éducation, de venir tenter de nous faire la
démonstration, aujourd'hui, que le gouvernement du Québec
n'a pas les moyens du respect de ses bénévoles. Dans ce
sens-là, tenter de venir me dire à moi que, sur un budget annuel
de 12 000 000 000 $ d'un réseau qui concerne 300 000 personnes, on n'a
pas les moyens d'investir dans de la communication de qualité comme
ça a été le cas pour une réforme qui aura
coûté 6 200 000 $ à la commission Rochon pour faire le tour
du Québec et déposer un rapport, qu'on n'a pas, nous, comme
gouvernement, les moyens et qu'on n'a pas la responsabilité de
s'adresser directement à des présidents de conseil
d'administration ou à des bénévoles et de leur passer une
communication directe pour que, pour une fois, Ils puissent être
considérés comme des citoyens qui ont leur importance autrement
que comme présidents qui mettent l'étampe sur ce que d'autres
veulent leur proposer comme décision... (11 h 45)
Oui, c'est un choix que j'ai fait du respect des bénévoles
et de la communication privilégiée avec eux d'une réforme
qui a été reconnue partout, et non pas seulement au
Québec, comme une réforme extrêmement importante qui
changeait des choses. Benoît Bouchard, du fédéral, a dit,
à la dernière conférence de Winnipeg, que le Québec
était 10 ans en avance sur les autres provinces en termes de
système et qu'avec la réforme du système de santé
et de services sociaux, il continuait de maintenir son avance et d'assumer le
leadership qu'il devait assumer. Mme Cresson, premier ministre de France -
ça doit être un petit peu plus sensible que Benoît Bouchard
pour vous - Mme Cresson, premier ministre de France, a envoyé une
équipe de France auprès du ministère pour venir prendre de
l'information quant à la réforme, étant informée de
celle-ci. L'Organisation mondiale de la santé travaille actuellement
avec des documents qui sont de ta réforme.
Moi, je vais aujourd'hui plier l'échiné devant une
opération davantage politique par rapport à ce qui a
été fait dans la réforme et tenter de dire à la
population du Québec, comme vous le faites, que la réforme,
ça a été le show de Charlesbourg? La réforme, c'est
beaucoup plus que ça, et vous le savez, d'ailleurs. La réforme
qui a été rendue publique le 7 décembre et dont je suis
aujourd'hui extrêmement fier a connu, pour un premier moment, la loi 120
qui a eu des soubresauts parce qu'on s'adressait aux structures et que
c'était davantage les gens des structures qui venaient défendre
leurs structures. Vous l'avez vécu tout comme moi pendant 20 semaines en
commission parlementaire, en 1991. Tenter de simplifier la réforme telle
qu'elle a été présentée et acceptée par le
gouvernement, qu'elle sera défendue et appliquée au cours des
prochaines années, tenter de la réduire à l'expression de
la loi 120, c'est tenter d'orienter sur de mauvaises pistes les citoyens, parce
qu'à l'Intérieur de la réforme II y a toute une
série d'actions qui vont venir avec le plan de mise en oeuvre - et vous
le savez fort bien - de toute une série de mesures qui vont toucher les
établissements, les bénévoles, les
bénéficiaires et les producteurs de services.
M. le Président, si c'était à refaire, je referais
exactement la même chose sur le plan de la communication. C'est clair? Je
referais exactement la même chose sur le plan de la communication, dans
les mêmes circonstances. Je n'ai pas honte, aujourd'hui, de
défendre ce qui a été fait parce que, l'objectif
était d'informer la population, c'est ça qu'on a fait. Tenter de
venir faire un lien, aujourd'hui, entre ce qu'ont coûté
l'Impression des documents et la présentation publique et les manques de
services qu'il peut y avoir à une place ou l'autre, quant à moi,
vous pouvez toujours continuer de charrier, mais ça n'atteindra pas
grand monde demain matin. Vous ne me direz très certainement pas
aujourd'hui qu'l n'aurait pas fallu faire l'impression des documents -
ça, ça élimine 300 000 $ du dossier - et qu'il n'aurait
pas fallu faire le montage de ces documents-là. Lorsqu'on en arrive
à la présentation de Charlesbourg elle-même, ce sur quoi
vous mettez l'emphase, que ça ait coûté 40 000 $, 50 000 $
ou 60 000 $ sur un budget de 12 000 000 000 $ pour tenter de rejoindre des gens
qui, demain, vont être les acteurs, à qui on veut tenter de
redonner cette responsabilité-là, je vous dis que, quant à
moi, ce n'est pas plus impressionnant que ça. Je ne qualifierai pas la
tentative qui est faite à ce moment-ci parce que je la trouve ce que je
pense, mais je ne le dirai pas parce que j'ai bien du respect pour le travail
qu'on a fait ensemble jusqu'à maintenant et qu'on va continuer de faire.
Je comprends les impératifs politiques et ce qui vous guide dans ce
dossier-là.
M. Trudel: Remarques terminales sur cet engagement financier, M.
le Président. C'est sûr qu'on pourrait passer un long moment
là-dessus, mais, M. le député de Charlesbourg, M. le
ministre, je vous en prie, les leçons de moralité sur le mandat
du Parti québécois entre 1976 et 1985... Je ne veux pas tout
relever, je ne veux pas tout relever, ce n'est pas le moment, ce n'est pas ta
place. Ce n'est pas la place. Mais se faire faire la morale de ce
côté-ci pour notre formation politique... Je pense qu'il y a des
examens à faire avant de commencer à nous dire, à nous
ici, que, sur le plan de la moralité... Deuxièmement, quand vous
dites que c'est une opération petit "p" politique, il y à eu 600
000 $ de dépensés, vous ne pouvez pas dire que je n'ai pas
posé une question, ce matin, relativement à ces
dépenses-là, tel qu'on le prévoit aux engagements
financiers. Troisièmement, vous continuez à le défendre,
vous referiez le même geste, vous êtes sûr de votre jugement
On peut avoir un jugement différent sur la pertinence d'un tel
geste et sur son coût, quant à ce geste-là.
Ceci étant dit, il y a du monde, vous le savez très bien,
qui va finir par juger au bout, et ce sera tant mieux. C'est eux qui vont juger
au bout. La relation entre la montée d'un sondage et les examens qu'on
fait des dossiers, ce n'est quand même pas une démonstration
très éloquente. Vous pouvez prendre n'importe quelle date de ces
examens qu'on a faits, en particulier dans ce contrat-là, et vous ne
trouverez pas de corrélation entre la montée ou la baisse d'un
sondage. Pour ce qui concerne l'Opposition, on a un job à faire, on le
fait du mieux qu'on peut.
Deuxièmement, je dirais, le député de Charlesbourg
nous en a montré des bouts sur comment faire notre travail dans
l'Opposition. Il nous a montré des grands bouts sur la façon de
faire les choses. Aujourd'hui, j'ai bien appris et j'ai bien
écouté. Je vous écoutais aussi, à l'époque,
et j'ai encore de grands souvenirs de ça aussi.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président.
Le Président (M. Phllipert): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Je partage un bon bout de ce
qu'a dit le député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue. Oui,
j'ai été dans l'Opposition; non, vous n'avez jamais
été au pouvoir personnellement. Et moi, je suis à
même, comme parlementaire, de pouvoir apprécier les deux. Je vous
le souhaite éventuellement, pas trop vite. Le pouvoir, je vous le
souhaite, mais pas trop rapidement. Et, oui, c'est le droit légitime de
l'Opposition de poser des questions. D'ailleurs, ce serait mauditement
embarrassant si l'Opposition n'en posait pas. Et, oui, quand j'étais
dans l'Opposition, j'en ai posé, des questions. Et Dieu sait que je ne
me priverai pas du plaisir d'en poser aujourd'hui non plus, sauf qu'on est dans
une situation où l'objectif fondamental est d'associer les gens de
toutes les régions du Québec, des établissements et, en
particulier, des gens qui ont décidé de consacrer de leur temps
et de leurs efforts dans des conseils d'administration. Pour une large
diffusion de la réforme, des documents de la réforme, d'ailleurs,
continuent d'être demandés au ministère en grand nombre
parce qu'elle inspire toujours des gens dans la recherche de solutions.
C'était ça, l'objectif fondamental du respect de ceux qui ont
décidé de consacrer du temps bénévolement et de les
informer en priorité.
Auriez-vous choisi, quant à vous, un moyen différent?
Peut-être que oui. Est-ce qu'un autre de mes collègues aurait
choisi un moyen différent? Probablement. À tout le moins, ce que
je constate, c'est que le choix que nous avons fait a été un bon
choix parce que chacune des personnes que j'ai rencontrées, au moment du
lancement de cette réforme, a été, bien sûr,
impressionnée par le contenu et, aussi, par la manière de le
faire, dans le respect de ceux qui venaient de toutes les régions du
Québec. La couverture, à l'époque, était là.
Ça a été une très bonne couverture, très
réaliste, très juste et c'est peut-être ça, au bout
de la ligne, qui a fait mal. Mais je ne peux pas, quant à moi, faire en
sorte d'oublier que la publication de cette réforme - et vous le savez,
vous-même êtes confronté à cette... - a tellement
été bonne qu'on s'est retrouvé... En faisant des visites,
comme je le fais cet automne, dans les milieux, dans des CLSC, par exemple
Saint-Hubert, où on me dit: Le CLSC Saint-Hubert, ça a tellement
atteint la population que les gens se présentaient dans les CLSC le
lendemain et les jours suivants pour tenter d'obtenir des services, pensant que
la réforme était une réalité immédiate. Il
faut croire que, sur le plan communication, ça n'a pas été
si mal et que le contenu n'était pas si mauvais parce que celui qui
était chargé de le recevoir l'a reçu, le message. Donc, il
y a des effets très clairs qui étaient là, sur le plan de
la connaissance. Qu'on ne partage pas certains éléments de la
réforme, ça m'apparaît tout à fait normal, compte
tenu de la position qu'on a, mais, sur le plan communication, je peux vous dire
une chose, c'est que ça a été un succès.
Évidemment, ça a coûté 631 000 $ en incluant
l'impression des documents, mais c'était, quant à moi, je pense,
le prix à payer pour une bonne information de la population.
M. Trudel: Vérifié.
Le Président (M. Philibert): Engagement 2, subvention
normée.
M. Trudel: Vérifié. Écoutez, il reste cinq
minutes. Parce qu'on est dans le norme, j'aurais quelques questions,
forcément, très rapidement. M. le ministre, il y a une situation
que j'identifie comme pourrie, me semble-t-il, au Centre des services sociaux
de la Mauricie, en particulier dans la région de Drummondville. Il y a
un échange épistolaire familles d'accueil et personnes
âgées. On m'a fait parvenir le rapport administratif de votre
enquêteur. Ce que j'en tire comme conclusion, d'après mes
dernières informations, c'est qu'il n'y a rien de changé. Il doit
y avoir quelque chose, quelque part, de tout croche. Ça ne se peut pas
qu'un groupe d'individus soient continuellement mécontents comme
ça et qu'on en finisse dans les journaux tout le temps. Ça me
semble une situation... D'ailleurs, le rapport concluait, grosso modo, qu'il
devait y avoir un changement dans les relations. Ce n'est pas le texte
intégrai, mais ça supposait des changements de personnes. C'est
moi qui fais cette interprétation-là.
Est-ce que c'est fini pour le ministère, classé - et je ne
parle pas d'une situation de relations de travail, le sous-ministre va
comprendre. Je ne parle pas de cette situation. C'est
une situation de relations de travail. Mais la situation des relations
avec les services sociaux, chapitre Drummondville, c'est incroyable!
M. Côté (Charlesbourg): Je me rappelle, il y a
peut-être six mois, ou un petit peu plus, un petit moins, mais je ne me
souviens pas de la date en particulier, quand on a été
sensibilisés à ce dossier. J'avais pris soin d'écrire au
président du conseil d'administration sur le nécessaire
redressement de la situation, d'une incompréhension mutuelle, de
conflits supposément d'intérêts, d'intérêts
particuliers, d'une situation qui, de toute façon, n'est pas bonne pour
le CSS, n'est pas bonne pour les familles d'accueil et n'est pas bonne pour la
relation dans laquelle on doit se retrouver de l'intérêt du
bénéficiaire d'abord.
Ce n'est pas un dossier qui est... C'est un dossier qui est foin
d'être classé chez nous, que je vais regarder de manière
particulière, personnellement, parce que je ne l'ai pas fait au cours
des dernières semaines et des derniers mois. Mais ce que je vais
regarder de manière particulière, à ce moment-ci, quitte,
au besoin, à me déplacer moi-même et à y aller...
Dans ce genre de situation, ça coûtera moins cher, probablement,
de déplacer le ministre que de faire déplacer les gens de
Drummondville à Québec, si je comprends les messages.
M. Trudel: Tout à fait. Mais votre temps est
précieux aussi.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Dans ce
sens-là, je vais examiner à nouveau la situation et poser les
gestes qui s'imposent dans ces circonstances.
M. Trudel: C'est un autre domaine, mais je vous avais averti que
j'aurais quelques questions là-dessus, ce matin. Au centre hospitalier
Rouyn-Noranda - parce que c'est ma région, et je ne veux pas usurper le
temps là-dessus - il y a une situation problématique. Je vous ai
donné des informations, hier, au sujet du centre hospitalier
Rouyn-Noranda, en ce qui concerne la consolidation, enfin, en quelque sorte, la
conservation ou la consolidation de l'équipe médicale. Dans le
fond, j'ai envie de vous poser une simple question, M. le ministre,
là-dessus: Pourra-t-on compter sur la présence du ministre dans
la région pour venir échanger sur la situation? Je pense que vous
avez pu constater, de la part de la direction du centre hospitalier
Rouyn-Noranda et de la part de l'équipe médicale, qu'il y a une
volonté d'en arriver à une consolidation du travail qui a
été fait depuis 10 ans, de façon extrêmement
sérieuse. Et, là-dessus, c'est important. Vous réaffirmez
continuellement votre attachement aux régions, alors, une belle occasion
de le manifester.
M. Côté (Charlesbourg): Je remercie le
député de m'avoir transmis, hier, copie d'une déclaration
publique du nouveau président du Conseil des médecins et des
dentistes. Je ne sais pas si ça devait coïncider avec ma visite,
comme quoi la communication est toujours bonne. Transmettre de l'information
à des moments dits opportuns. Une chose est certaine, c'est que je vais
examiner la question. Je vais les rencontrer au moment où j'irai parce
que j'ai promis que j'irais en Abitibi. Ça devait être,
normalement, la semaine prochaine. Il y a des impondérables dans la vie
d'un ministre qui ne sont pas des impondérables personnels, mais il faut
aussi arrêter de se promener puis travailler de temps en temps pour aider
certains cas.
Le Président (M. Philibert): M. le ministre... M.
Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Philibert): ...compte tenu de
l'heure...
M. Côté (Charlesbourg): Avec le consentement de
l'Opposition, M. le Président, je termine sur cette
question-Jà.
Le Président (M. Philibert): Consentement?
M. Côté (Charlesbourg): Merci. J'irai en Abitibi et
il me fera plaisir de rencontrer les autorités du centre hospitalier,
à ce moment-là, pour discuter avec elles très ouvertement
de ce qui se passe là-bas. Évidemment, je vous rappellerai
entre-temps qu'il y a des investissements assez substantiels qui ont
été faits depuis 1986 qui totalisent au-delà de 5 000 000
$ additionnels sur la base budgétaire du centre hospitalier pour tenir
compte d'un certain nombre de phénomènes. Je pense que, dans ces
conditions-là, ce n'est pas des petits montants. Dans la mesure
où le député le souhaite, je pourrai lui transmettre cette
information-là. 5 000 000 $ sur un budget actuel de 38 000 000 $, c'est
quand même des augmentations assez substantielles. Il s'agira de voir. Il
y a peut-être des problématiques particulières qu'il faut
regarder pour tenter de traiter en toute justice chacun des centres
hospitaliers. Mais on ne peut pas rester silencieux devant l'invitation que
nous transmet le centre hospitalier. On va examiner ça au
mérite.
Le Président (M. Philibert): Le mandat de la commission
était d'examiner les engagements financiers d'août 1990 à
septembre 1991. Nous sommes donc en novembre 1990. Selon l'article 29, les
engagements qui n'ont pas été vus sont réputés
être adoptés s'il n'y a pas de demande de reporter les engagements
à plus tard.
M. Trudel: M. le Président, compte tenu de l'ampleur, puis
je ne pense pas qu'on ait été abusif au niveau du temps à
réclamer, je vous
ferais une demande de reporter, pour un certain nombre d'heures à
convenir, un certain nombre d'engagements financiers à examiner, par
convenance. On peut en convenir avec le ministre, s'il le convenait d'abord. Je
pense que trois heures, compte tenu du nombre d'engagements, ce n'était
pas abusif, puis je n'ai pas l'intention d'être abusif non plus au niveau
d'une prolongation ou d'une demande de report.
Le Président (M. Philibert): Évidemment, M. le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, c'est la commission
qui décide. M. le ministre a demandé la parole.
M. Côté (Charlesbourg): m. le président, il
faut dire que ce qui était convenu dans les échanges que nous
avions eus, c'est que les trois heures devaient nous permettre de passer un peu
un consensus qu'on avait établi au départ, à travers ces
engagements financiers là. c'était une négociation qui
était là au préalable. alors, compte tenu du fait qu'on a
été interpellés aussi pour trois heures d'engagements
financiers au niveau de l'ophq, quant à moi, ça a toujours
été la même attitude - je n'ai rien à cacher - quand
on se présente ici, de l'étudier d'une manière
très, très ouverte. on peut peut-être examiner ce qu'on
peut trouver en termes de temps pour tenter de continuer et toujours faire la
même chose, tenter d'accommoder le plus possible l'opposition. en tenant
compte que ce sont des horaires qui sont assez chargés, on va tenter
d'essayer de trouver un petit bout de temps, au grand désarroi de ceux
qui s'occupent de mon agenda, mais pour tenter de trouver.
M. Trudel: M. le Président, si vous me le permettez, il
faut que je confirme ce que le ministre dit. Oui, il y avait eu entente entre
les deux partis sur les trois heures. Écoutez, si vous étiez
d'accord, compte tenu de l'arrangement qu'il y avait eu quelque chose à
respecter, ils seront considérés comme vérifiés,
ces engagements, mais je me réserverai le droit de revenir sur des
questions sur ces engagements pour d'autres engagements ultérieurs.
M. Côté (Charlesbourg): Pas de problème. Il
n'y a pas de problème dans une...
Le Président (M. Philibert): Compte tenu de cette
conclusion, Mmes et MM. les députés, la commission ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 5)