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(Vingt heures neuf minutes)
Le Président (M. Gobé): SI vous voulez bien prendre
place, la commission des affaires sociales va maintenant entreprendre ses
travaux. S'il vous plaît! Alors, nous avons maintenant quorum à
cette commission et je vous rappellerai maintenant le mandat de notre
commission ce soir. La commission des affaires sociales se réunit afin
de procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 171, Loi sur le Conseil médical du Québec. Mme la
secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Joly,
député de Fabre, sera remplacé par M. Gobé
(LaFontaine).
Le Président (M. Gobé): Alors, très bien.
Merci, Mme la Présidente.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gobé): Merci, Mme la
secrétaire.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, vous
avez compris que vous avez fait un aveu de taille, c'est que madame serait
capable d'être présidente.
Le Président (M. Gobé): Exact, M. le ministre. En
nous fiant à votre expérience de la vie politique, je crois que
vous avez tout à fait raison. Y a-t-il des remarques
préliminaires? M. le ministre.
Remarques préliminaires M. Marc-Yvan
Côté
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, nous
entamons l'étude article par article d'un projet de loi qui a fait
l'objet d'une entente avec la coalition médicale au cours de
l'été et un engagement que j'avais pris à l'époque,
c'est de le faire adopter dès le début de la session. Tout ce que
je peux dire, à ce moment-ci, c'est que je remplis mon engagement en
souhaitant, bien sûr, que, d'ici le 1er avril 1993, la coalition, qui
elle-même a pris des engagements quant à la couverture de
médecins dans les régions du Québec, puisse en faire
autant. Je suis donc le premier, à ce moment-ci, à livrer et
c'est une livraison d'espoir que je fais, tout en reconnaissant la
nécessité d'un tel conseil, son existence au niveau de l'Ontario.
Et je vous répète qu'avant même qu'il y ait cette parade
des sarraus blancs à l'Assemblée nationale ou cette manifestation
au Palais des congrès à Montréal, ou au Hilton à
Québec, ou à Rimouski, ou à Rouyn-Noranda, ou ailleurs,
c'est une proposition que j'avais moi-même transmise à M.
Clément Richer dans une réunion tenue à
Trois-Rivières, le 17 mai, donc bien avant toutes ces rencontres.
Dans ce sens-là, j'y souscris pleinement, entièrement,
parce que, oui, un certain nombre de dossiers traités au cours des
années, particulièrement depuis 1970, ont irrité,
semble-t-il, la profession qui ne se sentait pas pleinement consultée.
Il est heureux qu'on en arrive à la création d'un conseil
médical comme celui-là qui, pour les services médicaux,
sera d'un réalisme, je l'espère, mais d'une utilité quant
aux consultations, aux avis et à l'expression de ce que ressentent, de
ce que veulent les gens regroupés autour de la profession
médicale et je pense que c'est une... Non seulement je pense, mais je
suis convaincu que c'est un conseil qui aura une vie très utile et sa
qualité ne dépendra que des nominations qui seront faites, des
personnes qui y siégeront avec, je l'espère, beaucoup d'ouverture
d'esprit pour régler les problèmes auxquels on fait face
actuellement. Voilà, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le ministre. M.
le député de Rouyn-Noranda, avez-vous des remarques
préliminaires à faire?
M. Trudel: Témiscamingue.
Le Président (M. Gobé): Témiscamingue, je
m'excuse. C'est un comté assez long.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Oui, parce que c'est une
sous-région qui, elle aussi, a besoin de médecins.
Le Président (M. Gobé): C'est une
sous-région, oui.
M. Trudel: Oui. Dites ça à l'électorat.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gobé): Vous m'excuserez
auprès de vos électeurs de ne pas avoir mentionné votre
titre de Témiscamingue pour les électeurs de cette
région-là.
M. Trudel: Moi, M. le Président, j'ai gagné mon
siège ici avec 66 votes. Donc, je fais attention au...
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gobé): Est-ce qu'ils venaient du
Témiscamingue?
M. Trudel: Je fais attention au Témiscamingue,
voyez-vous.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Rémy Trudel
M. Trudel: Merci, M. le Président. Oui, on a l'impression
de se retrouver, après un long dernier droit de 120 ou encore, une
expression que nous avons employée pendant cette longue discussion, ce
long échange sur le projet de réforme du ministre, avec un autre
enfant de la négociation, mieux connu comme l'enfant des négos,
comme nous disions à l'époque.
M. Côté (Charlesbourg): Qui n'est pas
accouché par une sage-femme.
M. Trudel: Qui n'est pas accouché par une sage-femme
encore et qui nous permet, à tout le moins, faut-il le constater et je
vais m'en réjouir à l'ouverture des travaux tout de suite, de
permettre la pleine responsabilité de la part de nos professionnels de
la santé, du côté de la médecine, d'occuper la
place, je pense, qui leur revient. Je dois reconnaître au ministre qu'il
a suggéré au président de la Fédération des
omnipratlciens, le 17 mai, à Trois-Rivières, cette
possibilité de la création d'un conseil médical national.
Il faut regretter cependant que ça n'ait pas été là
le 7 décembre 1990. Il n'est jamais trop tard pour se repentir et bien
faire et, si on peut compléter l'oeuvre ce soir au niveau des
professionnels de la santé, tant mieux. Je le souhaite vivement parce
que - on l'a répété, mais je tiens à le
réitérer ce soir - on ne peut pas penser qu'on va relever les
défis de continuer à développer notre système de
santé et de services sociaux en l'absence ou sans la collaboration, je
dirais même la complicité, de nos professionnels de la
santé, de nos professionnels de la médecine. Alors, ce conseil
national, ce Conseil médical du Québec qui nous est
proposé dans ce projet de loi 171, je pense que c'est de nature... Ah!
vous avez...
M. Côté (Charlesbourg): Ne vous mêlez pas avec
les partis politiques. Ce n'est pas un conseil national.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Vous avez compris. Mais, pour moi, ça serait la
Loi sur le Conseil national médical du Québec.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Pour mettre les choses claires.
M. Côté (Charlesbourg): Vous êtes
"nationaleux" pas mal.
M. Trudel: Pour mettre les choses claires, parce qu'ils nous en
doivent tellement de l'autre côté! Vous le savez, avec les
problèmes de financement que vous avez, qu'ils vous en doivent.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. oui.
M. Trudel: Un jour, vous allez bien finir par régler
ça; sinon, on s'en occupera. Je veux juste signifier, donc, que c'est
un...
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez plus confiance en
nous autres pour régler ça que vous autres?
M. Trudel: Non. Je pense qu'on va le régler
nous-mêmes. À l'allure où c'est parti là, en tout
cas. Mais, comme vous le dites si bien et c'est un conseil que je suis
toujours, il ne faut jamais vendre la peau de l'ours avant de l'avoir
vendu.
M. Côté (Charlesbourg): Tué!
M. Trudel: Tué. Faisons notre travail.
M. Côté (Charlesbourg): Pour un chasseur!
M. Trudel: Oui, et surtout que je n'ai pas tué cette
année, M. le ministre. Quel drame dans ma vie !
Tout ça pour dire, M. le ministre, qu'il faut sérieusement
dire que la création du Conseil médical du Québec, c'est
quelque chose qui, sans tirailler trop sur les positions qu'a
déjà prises le ministre, rétablit un certain nombre de
choses, concrétise la responsabilité et la place que doivent
avoir nos professionnels de la santé dans notre système de
santé et des services sociaux. Il faut se réjouir qu'on soit
rendus à ce niveau-là. Il faut dire que maintenant, dans notre
appareil, dans la planification de notre système et dans la dispensation
des services, nous pourrons compter sur un conseil aviseur auquel le ministre
pourra faire appel et, ce qui me réjouit également, le Conseil
pourra produire un certain nombre d'avis, et ça, c'est important parce
qu'on ne peut pas toujours penser qu'on va seulement commander les
études. On peut se faire produire un certain nombre d'avis qui vont
juste avoir pour effet d'augmenter le degré de sagesse du ministre
titulaire, quel qu'il soit. Ça, ce ne sera jamais mauvais dans notre
système qu'on puisse compter, par ailleurs, sur des professionnels du
secteur pour nous aviser, surtout au moment où, oui, on peut le dire de
ce côté-ci aussi, nous vivons, je pense, des moments critiques
dans l'organisation de notre système, surtout quant aux bases sur
l'universalité, la gratuité - le mot que le ministre n'aime pas
et
moi non plus d'ailleurs - sur l'accessibilité des soins.
Par ailleurs, je suis un peu inquiet que le député de
Chauveau ne soit pas avec nous ce soir.
Une voix: II fait partie du comité. On est là.
M. Trudel: Ah! Il fait partie du comité. Alors, je suis un
peu inquiet des effets des discussions qui nous sont rapportées du
groupe de députés, qu'on veuille ramener à son plus commun
dénominateur un certain nombre d'organismes, un certain nombre de
conseils. Par ailleurs, ce soir, le même gouvernement nous
présente la création d'un nouveau conseil qui, je le
répète, est de bon aloi, quant à moi, nécessaire
dans le contexte de l'évolution de notre système de santé
et des services de santé.
Alors, dans ce sens-là, nous avons donné notre appui
à ce projet de loi aux étapes de la première et de la
deuxième lecture. Nous voulons en discuter avec sérieux, comme
tout au long de la réforme de la loi 120. Ce sera peut-être un
petit peu plus court, M. le ministre, je vous le dis tout de suite.
M. Côté (Charlesbourg): Merci.
M. Trudel: Ce sera peut-être un petit peu plus court.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le
député.
M. Trudel: Nous aimerions, dans la mesure du possible, bien
sûr, collaborer avec le gouvernement pour l'adoption finale de ce projet
de loi dans les meilleurs délais possible, de façon à dire
à la profession médicale: Nous comptons sur vous et nous
créons cet organisme pour vous permettre de vous exprimer
vis-à-vis de l'évolution de notre système de santé
et des services sociaux.
Le Président (M. Gobé): Alors, merci, M. le
député.
M. Côté (Charlesbourg): M. le
Président...
Le Président (M. Gobé): M. le ministre, oui.
Allez-y, rapidement.
M. Côté (Charlesbourg):... deux petites remarques
que m'inspire l'intervention de mon collègue de l'Opposition,
néanmoins. Vous ne savez pas ce que ça cache, hein?
M. Trudel: II faut toujours s'inquiéter quand on dit
ça. Ça inquiète plus que ça rassure.
M. Marc-Yvan Côté
(réplique)
M. Côté (Charlesbourg): Une première
remarque. Je n'ai pas l'habitude de cacher ce que je pense; donc, je ne
changerai pas d'attitude à ce moment-ci. Oui, vous avez raison,
ça aurait pu être dans les mesures du 7 décembre. Encore
aurait-il fallu, dans toutes les rencontres préliminaires - et Dieu sait
qu'il y en a eu avant le 7 décembre - que la profession médicale
elle-même le souhaite, se manifeste, sans nécessairement le
demander, mais au moins manifeste l'intérêt et l'intention. Je le
répète, la première fois, avant les parades, c'est moi qui
ai dit à M. Richer: Oui, je suis prêt - parce qu'à ce
moment-là il était le porte-parole de la coalition - à
faire une démarche dans ce sens-là. C'était une
démarche qui était très honnête, très
sincère, parce que je pensais que ça devait arriver. On le fait
aujourd'hui, tant mieux. Oublions le 7, oublions le 17, oublions
l'été; travaillons pour l'avenir. Je pense que c'est comme
ça qu'on va être capables de régler un certain nombre de
problèmes.
Quant à mes collègues, députés
libéraux, pour la première fois dans l'histoire du Parlement,
avant vous autres, sous notre gouverne aujourd'hui, il y a un groupe de
députés qui se réunissent et disent là où
ils sont prêts à couper de manière très importante,
sachant le poids politique et le prix politique à payer. C'est facile de
créer des groupes de députés qui vont venir dire: II n'y a
pas assez d'argent dans les soins de longue durée. Il n'y a pas assez
d'argent dans les CLSC. Il n'y a pas assez d'argent dans les DPJ. Il n'y a pas
assez d'argent dans tel ou tel domaine. Ça, là, de ce genre de
caucus de députés, on peut en faire n'importe où. C'est la
première fois que des gens viennent nous dire que, effectivement, Ils
sont prêts à payer le prix sur le plan politique pour un certain
nombre de mesures.
On verra ce que ça donne. Il y a toutes sortes de choses qui sont
sorties là. On verra ce que ça donne en termes de
décisions. Mais c'est quand même un geste politique très,
très courageux, tout autant que celui de celui qui m'a remplacé
dans Matane, Yves Bérubé, à l'époque, qui a fait en
sorte de couper le salaire des fonctionnaires - Je ne le rappelle pas parce que
c'est de l'histoire ancienne, mais c'était un geste courageux sur le
plan des finances publiques à l'époque - de 20 % et vous en savez
quelque chose, vous étiez une des victimes à l'époque.
À 20 %, évidemment, c'était un geste courageux.
C'est de ce même type-là; à un moment donné,
il faut se positionner comme gouvernement sur nos capacités et on verra
ce que ça donne quand le rapport sera connu en termes de choix
arrêtés. Mais c'est un geste qui, pour mol, est très
courageux.
M. Trudel: M. le Président, certainement...
C'est la pratique ici, M. le Président, on demeure très
ouverts.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le ministre. Oui,
nous sommes au point des remarques préliminaires.
M. Côté (Charlesbourg): On est toujours très
ouverts.
Ls Président (M. Gobé): On va laisser un peu les
discours se faire, probablement que ça va permettre d'adopter les
articles plus rapidement, une fois que le consensus sera fait.
M. Trudel: On ne peut rien vous cacher. Vous apprenez vite,
vous.
Le Président (M. Gobé): Alors, allez-y, M. le
député, je suis très ouvert à cette discussion. Les
commissions parlementaires sont là pour favoriser la discussion et le
débat. Donc, vous avez la parole.
M. Trudel: Juste trois remarques.
M. Côté (Charlesbourg): Deux en entraînent
trois, c'est pyramidal.
Le Président (M. Gobé): Vous avez la parole, M. le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Trudel: En 1984, mon collègue de Joliette, que vous
avez bien connu aussi, présidait un tel comité sur les
restrictions des dépenses gouvernementales. Deuxièmement, lorsque
j'étais recteur à l'université, je faisais toujours une
opération annuelle où je demandais à tous les directeurs
de service de m'indiquer là où on couperait dans nos
dépenses ailleurs que dans leur service. Et si ça se traduisait
effectivement chez les députés libéraux y compris, surtout
par la même intention et la même fermeté dans la
non-indexation des plans de pension, je trouverais que les oeuvres seraient
plus conformes à la foi des députés dans les restrictions
des dépenses gouvernementales.
M. Côté (Charlesbourg): On s'en reparlera de
ça et on verra très prochainement, vous qui vous inspirez
très, très profondément de la pensée de votre
fondateur, de la lettre de votre fondateur, jusqu'où vous êtes
prêt à aller pour le respecter. Et on verra, dans votre cas
Individuel et dans le cas d'autres de vos collègues qui en dehors disent
autre chose, comment vous allez vous comporter en groupe et
individuellement.
M. Trudel: Ah ça...
M. Côté (Charlesbourg): On le verra.
M. Trudel:... on le verra au fur et à mesure et,
conformément à la déclaration que nous avons faite tout de
suite hier, nous voulons un débat public, ouvert, comme pour tous les
employés de l'État qu'il serre là.
M. Côté (Charlesbourg): Vous allez en avoir un et
vous allez pouvoir vous commettre et vous allez pouvoir vous démettre
aussi.
M. Trudel: Nous le souhaitons.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Vous allez
pouvoir vous démettre aussi.
Le Président (M. Gobé): Alors, messieurs... M. le
député...
M. Paradis (Matapédia): On peut laisser passer des choses,
malgré qu'elles puissent déborder. Je me réjouis du projet
de loi que nous allons étudier ce soir. C'est tout à fait
Intéressant de voir que les médecins sont vraiment devenus des
partenaires dans le domaine de l'administration de la santé au
Québec. Mais je ne peux pas laisser passer sous silence certains
commentaires et j'aimerais rappeler au député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue que son président fondateur du Parti
québécois disait que son principal regret et son seul regret de
la vie politique, à une époque où ses propres
députés, ses propres membres du Parti québécois
l'avaient foutu dehors, c'était d'avoir laissé en 1983 passer une
loi qui ne reconnaissait pas le travail des députés, ne
reconnaissait pas aussi les fonds de pension que les députés
auraient pu recevoir.
De telle sorte que ça me surprend aujourd'hui d'entendre le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue reprendre de telles
paroles sous des gestes strictement politiques.
Le Président (M. Gobé): je m'excuse, m. le
député de matapédia, mais nous sommes un petit peu hors
d'ordre. nous sommes ici ce soir pour étudier le projet de loi 171.
M. Paradis (Matapédia): À peine, à peine, M.
le Président!
Le Président (M. Gobé): À peine, mais
légèrement. Je vous demanderai donc de bien vouloir conclure.
Vous savez, cette commission a probablement une habitude de tolérance et
de discussion et je vois les deux porte-parole...
M. Paradis (Matapédia): Alors, j'ai déjà
conclu, M. le Président. Avant que vous me le demandiez, j'avais
déjà conclu.
Le Président (M. Gobé): Je vous remercie
beaucoup.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
tout ce débat-là a été ouvert par M. le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, qui est un jeune
dans cette assemblée et qui a une mémoire très
courte...
M. Trudel: Bien voilà. Mais qui lit beaucoup. M.
Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
Le Président (M. Gobé): Ceci met fin aux remarques
préliminaires et je vois qu'il n'y a pas de motion préliminaire
non plus. Donc, nous allons pouvoir procéder...
M. Trudel: Ça vous surprend? Vous n'avez pas tout suivi la
120, vous.
Étude détaillée
Le Président (M. Gobé):... à l'adoption des
articles les uns après les autres. Donc, j'appelle maintenant le projet
de loi 171, Loi sur le Conseil médical du Québec. "Le Parlement
du Québec décrète ce qui suit: Section I Institution et
organisation. " L'article 1. "Est institué le Conseil médical du
Québec. "
M. le ministre, avez-vous des commentaires?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
M. Trudel: Adopté.
Institution et organisation
Le Président (M. Gobé): Alors, l'article 1 est
maintenant adopté. Article 2. "Le Conseil se compose... "
M. Trudel: Ça a commencé comme ça, M. le
Président, la 120. Ça a duré... Le Président (M.
Gobé): Espérons que nous allons terminer plus vite que la
120.
M. Trudel: Ça a duré 255 heures. On ne veut pas
vous faire peur.
Lé Président (M. Gobé): Alors, l'article 2,
maintenant. "Le Conseil se compose de 15 membres ayant droit de vote, dont au
moins 8 doivent être des médecins, et des membres visés
à l'article 4. "
Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'article 2? M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Je n'en ai pas, M. le
Président. Quant à moi, je suis prêt à
l'adopter.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, avez-vous des commentaires?
M. Trudel: Bon, ici, sauf erreur, c'est un nombre de beaucoup
supérieur à ce que les médecins demandaient. J'ai des
papiers du mois d'août 1991 qui étaient presque le projet de loi
tel qu'écrit et on parlait plutôt de 8 à 10 membres,
à peu près, au Conseil. Bien sûr, on y reviendra dans la
composition tantôt. Je comprends qu'il se rajoute des personnes du monde
de la santé et des services sociaux et un certain nombre d'autres
personnes. Qu'est-ce qui fait qu'on se rend à 15 personnes, ce qui est
quand même assez élevé?
M. Côté (Charlesbourg): C'est l'entente. D'ailleurs,
je pense que, quant à eux, suite à cette ouverture tout a fait
exceptionnelle d'esprit de ma part - vous voyez ce dont Je suis capable - le 17
de mai, ils en ont profité pour écrire une proposition et la
déposer. Ça s'est traduit par une entente dont le protocole a
été déposé lorsqu'on a repris le 19 août, du
19 au 23, et qui, finalement, est ici, à part quelques petites
modifications qu'on apportera, le reflet assez fidèle, traduit de
manière législative, de l'entente qu'on a eue avec la profession
médicale. Donc, c'est à 15... Peut-être que M. Charlebois
peut ajouter à ce niveau-là.
M. Charlebois (Maurice): Bien, ce que je pourrais ajouter, c'est
que le premier document que la coalition des médecins nous a remis
prévoyait un conseil composé exclusivement de médecins. Et
si vous regardez également le mandat que la coalition prévoyait
au Conseil, c'était un mandat très élargi qui, encore une
fois, prévoyait qu'il n'y aurait que des médecins. Le ministre
avait déjà manifesté un intérêt pour un tel
comité consultatif. Notre préoccupation était à
l'effet que le mandat du comité soit plus centré sur les services
médicaux, mais aussi qu'il n'y ait pas uniquement des médecins
qui siègent au comité et que d'autres préoccupations
devraient être prises en compte lors des délibérations ou
dans la formulation des avis. Si vous regardez la composition qui est
proposée, on souhaitait qu'il y ait, évidemment, des gens du
milieu, mais qu'il y ait aussi des gens, quand on regarde les différents
mandats qui sont donnés, pour éclairer les décisions, des
gens qui proviennent du milieu de l'enseignement, du Conseil consultatif de
pharmacologie, du milieu de la recherche, etc., des doyens. Et, ces suggestions
qu'on a faites dans des échanges avec les médecins ont
été accueillies d'emblée pour enrichir, finalement, le
forum.
M. Trudel: Est-ce qu'il y en a eu des commentaires sur le projet
de loi final, des commentaires des médecins?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, quelques-uns.
D'ailleurs, il y a trois amendements dont on vous a remis des copies qui
reflètent un peu et qui,
je pense, sur le plan des avis, des commentaires qu'ils nous ont
formulé, sont assez conformes aux échanges qu'on avait eus et
m'apparaissent dans la bonne voie. c'est pour ça qu'on apportera trois
amendements. il y en a un quatrième sur lequel ils avaient fait des
observations, qui n'est pas là et qui ne sera pas là; c'est le
siège social qui, à leur surprise, est à québec. la
capitale, c'est québec et c'est par québec que ça va
passer.
M. Trudel: Charlesbourg, c'est dans quelle région?
M. Côté (Charlesbourg): charlesbourg, c'est dans la
région de québec et de plus en plus les gens devront apprendre
que la capitale, c'est québec.
M. Trudel: Et le Patro, c'est à Charlesbourg. C'est de
même que ça s'appelait la salle du Patro de Charlesbourg?
M. Côté (Charlesbourg): Le Patro de Charlesbourg qui
est un Patro extraordinaire.
M. Trudel: M'a-t-on dit.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, extraordinaire. (20 h
30)
M. Trudel: Une super-belle salle, m'a-t-on dit.
M. Côté (Charlesbourg): Où j'ai eu le plaisir
de contribuer comme ministre.
M. Trudel: Oui, oui, on m'a dit que vous avez contribué.
Vous avez fait un spectacle, à l'époque, vous
là-dedans.
M. Côté (Charlesbourg): Un spectacle? M. Trudel:
Au mois de décembre, je pense.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, assez bien
réussi d'ailleurs! Ha, ha, ha!
M. Trudel: oui, oui, oui. on en a beaucoup parlé, en tout
cas, beaucoup parlé. j'y reviendrai aussi, avec les médecins, sur
le siège social à québec.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que l'article 2 est
maintenant adopté?
M. Trudel: Oui, il est adopté.
Le Président (M. Gobé): alors, l'article 2 est
maintenant adopté. j'appellerai maintenant l'article 3, alinéas
1°, 2°, 3°, 4°, 5°, 6°, 7°, 8°. m. le ministre,
vous avez la parole.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
c'est la ventilation des 15 personnes qui forment ce conseil médical et
qui tiennent compte d'une représentation équilibrée, un
peu dans le sens que venait d'évoquer m. charlebois.
Le Président (M. Gobé): m. le ministre, vous avez
la parole. m. le député, pardon. excusez-moi, m. le
député, vous avez la parole.
M. Trudel: C'est donc le résultat de la négociation
de cet été. Est-ce qu'on avalise ou pas le projet de loi
là? Vous, vous avez passé un été à
négocier. M. le ministre a pris des vacances, vous pourrez toujours dire
bien méritées, il avait bien travaillé là-dessus.
La répartition ici, c'est conforme à la représentation des
membres de la coalition, si je comprends bien.
M. Côté (Charlesbourg): évidemment, c'est
l'expression du consensus auquel en est venue la coalition. parce qu'il y a des
éléments de la coalition qui seraient plus ou moins d'accord;
ça, c'est leur problème, pas le mien. mais, c'est effectivement
un protocole qui a été signé...
M. Trudel: C'est ce que vous avez signé de bon coeur. Non,
ce n'était pas signé, c'était une entente de bonne
foi.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, c'est
ça, que le ministre s'est engagé à défendre devant
le Parlement, toujours en disant à tout le monde que le Parlement
était souverain et pourrait l'accepter ou la refuser. Et,
évidemment, à partir du moment où le ministre donne sa
parole, il va faire tout son possible pour que cette parole soit
respectée.
M. Trudel: Et la transmettre surtout à ses
collègues pour être sûr que ce soit respecté.
M. Côté (Charlesbourg): Non, je...
Le Président (M. Gobé): Alors, est-ce que l'article
3 est adopté?
M. Trudel: Non, non. J'ai quelques questions.
Le Président (M. Gobé): Alors, faites, M. le
député.
M. Trudel: S'il vous plaît, à la quatrième
catégorie là, "un médecin choisi parmi une liste de trois
médecins qui sont recommandés par l'organisme regroupant les
conseils des médecins [...] au sens de la Loi sur les services de
santé et les services sociaux", vous ne m'en voudrez pas de
m'inquiéter, de mon souci régional. Je me fie très bien,
bien sûr, à l'organisme national qui représente les CMDP,
le Dr Aubry qui est avec nous là ce soir, sauf que j'aime toujours
ça protéger un peu, législativement...
M. Côté (Charlesbourg): ils sont peut-être les
plus respectueux des régions.
M. Trudel: Ils sont très respectueux des régions,
effectivement, et ils ont des conseils régionaux qui sont fort actifs,
d'ailleurs. Ils ont précédé, en termes de
régionalisation, beaucoup d'autres organismes en termes
d'opération, en tout cas, je peux en témoigner, dans une
région comme la mienne.
Bon, je comprends que c'est à la qualité des personnes que
l'on fait affaire ici mais ce n'est pas arrivé dans la discussion, dans
les suggestions, dans la rédaction du projet de loi qu'on puisse, dans
les médecins choisis parmi une liste de trois médecins qui sont
recommandés par l'organisme regroupant... Parce qu'il y a fort à
parler que, dans les autres professionnels de la médecine, les omnis,
les spécialistes, ceux recommandés par la corpo - parce qu'on le
sait, ce n'est pas à vous que je vais raconter ça longuement,
vous en avez longuement parlé durant la commission parlementaire - de
s'assurer que statutairement il y ait un son de cloche de médecins
pratiquant en région, c'est, je pense, des garanties législatives
qui ne sont pas abusives, qu'on pourrait se donner, soit à partir de la
catégorie 3° ou de la catégorie 4° là.
Mais, je vous pose d'abord la question: II n'en a jamais
été question dans les discussions, dans les échanges?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que non.
Les différentes fédérations de médecins,
corporations et ainsi de suite se disant suffisamment représentatives
des médecins de toutes les régions du Québec, et c'est
leur responsabilité. Bon. Quant au poids relatif des régions par
rapport à ces organisations centrales, c'est une autre affaire. J'ai eu
l'opportunité d'aller à la chasse et de tuer, moi.
M. Trudel: Vous avez le droit, vous.
M. Côté (Charlesbourg): J'y suis allé
même avec des médecins.
M. Trudel: Vous en êtes sorti!
M. Côté (Charlesbourg): Ça été
un premier souper très animé, évidemment, ajustant pas nos
carabines, mais nos propos dès le premier soir.
M. Trudel: Ajuster vos tirs plutôt.
M. Côté (Charlesbourg): II y avait effectivement un
médecin qui provenait d'une ville minière de la Gaspésie,
je ne la nommerai pas; y avait un autre médecin qui venait de la ville
de Québec et il y avait un chirurgien qui venait d'une autre ville du
comté de Matapédia. Ça faisait une bonne
représentation. Et, évidemment on a échangé sur
toute cette période très fructueuse de la politique
québécoise et du devenir de la santé et des services
sociaux, pour me rendre compte que les trois partageaient mon point de vue -
c'est probablement pour ça qu'on s'est retrouvés à la
chasse ensemble - et se questionnaient un petit peu aussi sur leur poids
à l'intérieur des différentes fédérations.
et c'était un débat, une discussion très
intéressante.
Il est clair qu'au niveau de la corporation professionnelle et des CMDP
on est dans une situation où il y aura des représentants de
régions, il m'apparaît à tout le moins, pour qu'il y ait
cette teinte des représentants de régions. Cependant, dans la
mesure où ça n'apparaîtrait pas là, dans la mesure
où le ministre demande des avis, à ce moment-là, II est
bien clair qu'ils n'auront pas d'autre intérêt que de
représenter ce que pense la profession, y compris au niveau des
régions. Et, si je demande des avis, ça peut être des avis
sur les services médicaux aussi pointus qu'au niveau des régions.
Je comprends le principe, là, le choix et, moi aussi, je souhaite la
même chose, qu'il y ait effectivement des gens des régions qui
soient parmi les 15 personnes qui seront là.
Le Président (M. Gobé): M. le député,
est-ce que l'article 3 est adopté?
M. Trudel: Non, j'ai encore quelques questions.
Le Président (M. Gobé): Allez, je vous en prie.
M. Trudel: Parce que te ministre pourrait à tout le moins,
je comprends, prendre un engagement, mais c'est une loi qui ne sera pas juste
sous un ministre, }e le souhaite vivement.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais...
M. Trudel: Ce n'est pas parce que je ne vous souhaite pas une
longue carrière politique...
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel:... je le sais, vous êtes là encore pour
40 ans au moins,
M. Côté (Charlesbourg): Non, au contraire, je vous
ai dit que je m'en allais; je ne l'ai pas caché, je t'ai dit plusieurs
fois. Je le répète. : - M. Trudel: ah bien, c'est parce
que je ne e savais pas. vous suivez des cours d'anglais, m. le il ministre,
m'a-t-on dit? e it M. Côté (Charlesbourg): pas encore.
M. Trudel: pas encore?
M. Côté (Charlesbourg): Non, pas encore. J'ai dit
que les premiers six mois de mon séjour parmi la vie normale seraient
pour apprendre l'anglais, donc en laissant la politique. Et, compte tenu de
votre optimisme...
M. Trudel: Raisonnable.
M. Côté (Charlesbourg):... qui s'est
manifesté tout au cours de l'été et qui se manifeste
à nouveau cet automne quant à l'avenir, y compris du
québec et de votre formation politique, j'ose espérer que vous
n'avez pas de doute quant aux capacités de celui ou de celle, de votre
formation, qui me remplacera, quant à son équilibre et à
son respect des régions.
M. Trudel: Et quant à vous?
M. Côté (Charlesbourg): Aucun doute dans mon
esprit.
Une voix: L'avenir nous le dira.
M. Trudel: Très bien. On va se fier à la
volonté du ministre, parce que, dans les listes qui vous seront
présentées, vous pouvez sélectionner et il faudrait avoir
ce souci.
M. Côté (Charlesbourg): Plus ou moins 40 personnes
et, à ce moment-là, ce n'est pas à moi que vous allez
apprendre qu'il faut qu'il y ait cette représentation-là. Je
pense que j'ai suffisamment détattu, échangé et dit mes
convictions profondes.
Le Président (M. Gobé): Si on en revenait à
l'essentiel de l'article, M. le ministre. Je m'excuse, M. le
député.
M. Trudel: C'est l'essentiel, ça.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que l'article
3...
M. Trudel: et, par ailleurs, sans douter aucunement de vos
convictions régionales, ce n'est pas sans intérêt de le
souligner pour d'autres.
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui,
définitivement! Parce que...
M. Trudel: Qui fourniront des listes.
M. Côté (Charlesbourg):... les écrits restent
et j'imagine que, l'avertissement étant fait...
M. Trudel: À tout le monde.
M. Côté (Charlesbourg):... de manière aussi
solennelle et aussi unanime que nous le faisons maintenant, ces messages seront
entendus par ceux qui auront à constituer cette liste constituante parmi
laquelle nous devrons choisir ces 15 élus au temple de la
renommée.
M. Trudel: À la sixième catégorie, M. le
ministre, M. le Président "trois personnes nommées après
consultation du milieu de la santé et des services sociaux". C'est une
définition pas très juridique, le "milieu de la santé et
des services sociaux" là. Comme le dit mon recher-chiste: Est-ce que
ça comprend les députés de l'Opposition, ça?
M. Côté (Charlesbourg): Ahl Bien, quand un
député de l'Opposition fait partie du Conseil des affaires
sociales, j'imagine qu'il fait partie du milieu de la santé et des
services sociaux.
M. Trudel: N'oubliez pas que vous ne m'avez jamais
remplacé, que je suis toujours membre de ce Conseil.
M. Côté (Charlesbourg): Bien sûr.
M. Trudel: Je n'y participe point, mais enfin.
M. Côté (Charlesbourg): C'est pour ça que
j'ai trouvé très habile que Mme la présidente aussi ailler
chercher un député libéral pour être capable de
faire la paire.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: l'habileté se retrouve à tous les
niveaux et partout. vous pensiez à quel type de milieu lorsque vous
inscrivez le "milieu de la santé et des services sociaux"?
M. Côté (Charlesbourg): C'est très large, le
milieu de la santé et des services sociaux. Comme on est dans une
situation où on parle de services médicaux, dans le domaine de la
santé, ça pourrait être des gens qui viennent tantôt
des centres hospitaliers, tantôt des centres hospitaliers de soins de
longue durée, là où il y a de la profession
médicale.
M. Trudel: Mais cet article-là était toujours pour
des personnes en provenance du milieu médical? Vous ne pensiez pas
à des personnes à l'extérieur de la profession?
M. Côté (Charlesbourg): Les deux. Par exemple, si on
était dans une une situation où il n'y a pas un DSP - le DSP,
parmi le conseil médical, ça me paraît important - alors,
ça pourrait être, dans ce cas-ci, un DSP provenant d'un centre
hospitalier et qui a une vision un peu plus administrative de la chose,
médico-administrative. C'est peut-être une notion Importante
à avoir sur un conseil médical, un point de vue à tout le
moins.
M. Trudel: Mais, dans votre esprit, c'était toujours des
professionnels de la médecine qui oeuvraient dans ce milieu? Parce que
je vous avoue que je suis un peu surpris. Je pensais que vous pensiez
plutôt, en termes non pas d'équilibre, mais de point de vue,
à un système santé et services sociaux. La partie services
sociaux pourrait se retrouver là aussi parce que ce n'est pas
désincarnée, ça, la médecine, et nos professionnels
le savent bien aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas exclusivement
les médecins. Il faut être clair. Ce n'est pas exclusivement les
médecins. Ça pourrait peut-être demain un D. G. qui donne
une réalité administrative des services médicaux, c'est
vrai, ou ça peut être une autre personne et, autant que possible,
se retrouver dans une situation où ça peut être trois
niveaux différents d'expérience. Parce que ce n'est pas une
chapelle, les services médicaux, ça ne va pas en vase clos.
Peut-être que demain matin se confronter ou avoir un pharmacien, ce n'est
peut-être pas mauvais. Par exemple, vous savez que très
bientôt on va accoucher de mon projet-pilote sur les sages-femmes,
pourquoi pas une sage-femme? Je pense que cela serait de nature à faire
progresser la cause, au contact des sages-femmes.
M. Trudel: Les médecines douces.
M. Côté (Charlesbourg): Pas nécessairement
les médecines douces, mais je pense que les sages-femmes, c'est de
nature à faire évoluer le dossier qui actuellement éprouve
quelques problèmes de compréhension. J'en profite pour passer des
messages le temps qu'il y a du monde dans la salle!
Une voix: Ce n'est pas une maladie, accoucher!
M. Trudel: Dans l'esprit du législateur, donc, ce n'est
pas exclusivement de la profession médicale.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M, Trudel: Mol, j'y tiens beaucoup parce qu'il y a une
espèce de balancement du système, d'équilibre dans le
système.
M. Côté (Charlesbourg): Pas balancement, parce que
on n'aura jamais...
M. Trudel: D'équilibre au niveau des idées, de la
circulation.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: C'est normal qu'une profession puisse être
tournée plus spécifiquement vers certains objectifs plus
professionnels et il n'y a pas de mal à dire ça, quant à
moi. Il y a d'autres points de vue qui, si les occasions ne sont pas
créées, sont plus difficilement recevables ou reçus. Je ne
dis pas ça en disant que les médecins ne sont pas ouverts. Mais
pas du tout. Mais on est un club de recteurs ensemble, un club de
députés, un club de etc., on parie des...
M. Côté (Charlesbourg): Un club de recteurs?
M. Trudel: Un club de recteurs! Le club fermé des 18;
ça parle juste des mêmes bebelles ensemble, ça parle juste
des mêmes affaires. Et, tout à coup, il y a un étudiant qui
arrive parmi ce groupe-là, l'Assemblée des gouverneurs, ça
rafraîchit et ça apporte des idées qui sont à
considérer. C'est au niveau des idées que je le dis. Alors, ce
serait éminemment souhaitable que des personnes - je le dis un peu
à la blague - que des directeurs généraux puissent
être là, puisque ça existe, cette difficulté
d'équilibre dans le système entre le professionnel et
l'administratif. Puis, c'est normal que ça existe en quelque sorte et
c'est normal que ça soit confronté et que chacun soit
appelé à défendre son point de vue. Alors, c'est
souhaitable que ces gens-là puissent également...
M. Côté (Charlesbourg): Oui D'ailleurs, c'est pour
ça que c'est là.
Le Président (M. Gobé): Merci. Est-ce que je peux
considérer que l'article 3 est maintenant adopté dans son
ensemble?
M. Trudel: À la catégorie 5°, les
facultés de médecine. Il y a quatre facultés de
médecine.
Le Président (M. Gobé): On était à
l'alinéa 6; vous revenez à l'alinéa 5; là.
M. Trudel: C'est juste pour enrichir toujours la discussion.
À la cinquième catégorie, toutes les facultés de
médecine seront représentées.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Les doyens de faculté. Ça ne vous semble
pas beaucoup compte tenu de la composition, "quatre personnes nommées
après consultation des doyens des facultés"? (20 h 45)
M. Côté (Charlesbourg): C'est "quatre personnes
nommées après consultation des doyens des facultés de
médecine ainsi que des recteurs des universités du
Québec". Et il faut dire qu'il y a une différence ici par rapport
à l'entente que des médecins questionnaient, mais je la laisse
comme ça, parce que c'étaient uniquement les
doyens des facultés de médecine. Au ministère de
l'Enseignement supérieur, Ils nous ont dit qu'il y avait toujours un
patron des doyens des facultés de médecine, qui était le
recteur et qu'il était bon que le recteur soit là. Vous savez,
c'est le club des 18 auquel vous faisiez allusion tantôt.
M. Trudel: Oui, oui, club des 18.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, qu'il soit aussi, sur
le plan hiérarchique, très respectueux de cette hiérarchie
des recteurs. "Ainsi que des recteurs des universités du Québec
ayant une faculté de médecine, d'un organisme dont le mandat est
l'évaluation des technologies de la santé - O. K. - du Fond de la
recherche en santé du Québec et du Conseil consultatif de
pharmacologie. " Donc, on est dans une situation où on parie du
comité de pharmacologie, du FRSQ et d'évaluation des
technologies; donc, c'est des personnes qui viennent de ces différents
milieux-là. Donc, ce n'est pas quatre venant des facultés de
médecine.
M. Trudel: II y a un étudiant et un résident.
M. Côté (Charlesbourg): Ah ça, ça a
été arraché à 3 h 5 la nuit, là.
M. Trudel: La clause Brassard. Une voix: Lallier et
Bourassa.
M. Côté (Charlesbourg): Pas de personnalités,
s'il vous plaît, dans les deux cas.
Une voix: Le micro est fermé, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. Je pense que ce
sont deux médecins, maintenant, qui pratiquent et qui rendent des
services à la population, pas nécessairement en région,
et, dans ces cas-là, c'est effectivement des point de vue, je pense, qui
sont importants. Dans le cas des résidents, ils ont leur point de vue
à dire et dans le cas des étudiants aussi, même si au
début je n'avais pas de réserves quant aux résidents et
j'en avais un peu plus concernant les étudiants. C'est l'art du possible
et je pense qu'au bout de la ligne, avec le recul, c'est une bonne
décision qu'ils soient là.
M. Trudel: Oui, tout à fait, l'étudiant et
quelqu'un des résidents. Je pense qu'il faut que ces gens-là
soient là, la profession évoluant, les idées aussi sortant
souvent de ces...
M. Côté (Charlesbourg): c'est ça. les
décisions et les avis qui seront donnes sont des avis qui les
concernent, qui concernent leur avenir aussi. je pense qu'il faut tenir compte
de ça.
M. Trudel: Tout à fait. Et c'est important qu'ils soient
là et qu'ils puissent faire la communication aussi avec les futurs
professionnels du secteur de la santé.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Ils
pourront, par exemple, s'exprimer sur la reconnaissance des activités
particulières pour ceux de 10 ans et moins.
M. Trudel: tout à fait. dans les plans d'effectifs
fermés, ça pourrait être l'occasion d'une bonne discussion.
alors, ce serait adopté, quant à mol, m. le président.
Le Président (M. Gobé): Alors, merci, M. le
député. Alors, l'article 3 est maintenant adopté dans son
ensemble. J'appellerais maintenant l'article 4 et j'en ferai lecture: "Les
membres du Conseil n'ayant pas droit de vote sont le sous-ministre de la
Santé et des Services sociaux, tout sous-ministre associé ou
adjoint et toute personne désignée par le ministre. " Est-ce que
l'article 4 est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): C'est comme d'autres
conseils, le Conseil supérieur de l'éducation, par exemple.
M. Trudel: Mais, dans la liste des membres,
Il n'y a pas là de sous-ministre nommés comme membres non
votants. Ils ne sont pas membres du Conseil.
M. Côté (Charlesbourg): ils le sont à la
demande du corps médical parce que, moi, je me suis, au départ,
objecté, en disant qu'il n'était pas nécessaire que les
sous-ministres du ministère soient là et, finalement, on nous
amené l'exemple du Conseil supérieur de l'éducation
où sont présents les sous-ministres de l'Éducation ou de
l'Enseignement supérieur. Et, évidemment, là, je pense
qu'au bout de la ligne, sur ie plan du lien quant à l'information aussi,
ça pouvait avoir son utilité, mais sans pour autant que les gens
aient droit de vote. Alors, c'est comme ça que ça s'est
finalisé, davantage en se modelant sur le Conseil supérieur de
l'éducation.
M. Trudel: Là, vous allez manquer de médecins,
comme sous-ministres, pour les envoyer au Conseil.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Vous allez manquer de médecins, comme
sous-ministres, pour les envoyer au Conseil.
M. Côté (Charlesbourg): Contrairement à ce
qu'on pense, II y a au ministère un certain nombre de médecins.
Évidemment, ça dépend de ce qu'on reconnaît comme
médecin là. C'est une
autre discussion.
M. Trudel: Oui, docteur. Ça veut dire que "tout
sous-ministre associé ou adjoint"...
M. Côté (Charlesbourg): Pourrait.
M. Trudel: ...pourrait...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: ...être membre. Et là, quand on dit
pourrait être membre, c'est... Non, ce n'est pas pourrait être
membre, là. Ils sont membres du Conseil...
M. Côté (Charlesbourg): S'ils sont
désignés. M. Trudel: ...s'ils sont
désignés.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, oui. C'est
parce que, dépendamment des...
M. Trudel: "Désignée par le ministre" s'applique
à toutes les catégories là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, oui. C'est parce
que, dans ce cas-ci, c'est dépendamment des sujets. Si on discute, par
exemple, de problématique reliée à la courte durée,
il est clair que mon sous-ministre, M. Duc Vu, qui, lui, s'occupe de la longue
durée et de la réadaptation ne sera pas là. Donc, ce sera
M. Gagnon qui sera là, qui est au recouvrement de la santé.
M. Trudel: Vous voulez vous assurer qu'il y en ait toujours un
qui soit là?
M. Côté (Charlesbourg): Deux.
M. Trudel: Deux qui soient là. L'intention, c'est
ça, c'est deux qui seraient en permanence...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Ça
n'a pas changé. La volonté, c'était deux sous-ministres et
un sous-ministre adjoint. Dans les discussions avec eux, leur choix,
c'était deux.
M. Charlebois: Si vous me permettez, ça s'apparente
à des dispositions qu'il y a dans plusieurs autres lois créant
des conseils comme le Conseil supérieur de l'éducation, le
Conseil des collèges, etc. Habituellement, le sous-ministre en titre est
ex officio membre du comité. Tel que c'est formulé dans le projet
ici, ça revient au même. C'est comme si les membres ex officio...
Quant au sous-ministre adjoint et aux autres personnes, ils sont
désignés par le ministre.
Une voix: O.K.
M. Charlebois: Et ça s'apparente... Il y a à peu
près une trentaine, grosso modo, de conseils; c'est à peu
près toujours les mêmes dispositions.
Le Président (M. Gobé): Pour les fins
d'enregistrement, M. Charlebois, vous avez pris la parole. Peut-être
qu'au fur et à mesure les gens qui ne sont pas officiels ou élus,
lorsqu'ils prennent la parole, devraient présenter leur titre et les
raisons pour lesquelles ils prennent la parole.
M. Côté (Charlesbourg): La discussion, à
l'époque, était très claire. C'était cette
volonté d'avoir toute l'information, que l'information circule dans un
sens comme dans l'autre, que nos sous-ministres qui sont à la table de
discussion avec eux puissent donner l'expérience du ministère et
des recherches du ministère et, par le fait même aussi, que ce qui
se discuterait là-bas puisse être ramené au
ministère et transmis au ministre. C'était ça, un peu, ce
qui se passe ailleurs.
M. Trudel: Si on avait eu ça au mois de mai dernier,
hé, qu'on aurait évité des problèmes!
M. Côté (Charlesbourg): Oui. D'ailleurs, je l'ai
toujours dit, moi: On est passé à travers, mais j'ai
hérité d'une situation qui perdurait depuis 1970 où,
goutte après goutte, dans le verre, ça a fini par déborder
et c'est moi qui ai ramassé le pot. Bon, ça en prenait un quelque
part. Ça a été moi et cette situation-là est
maintenant corrigée. Donc, je me dis: Nous, on a peut-être
manqué à nos devoirs de 1970 à 1976; de 1976 à
1985, je vous laisse le soin de juger, y compris sur toute la panoplie de
docteurs qui sont passés comme ministres de la Santé et des
Services sociaux. Et, finalement, il y a notre retour au pouvoir, en 1985,
jusqu'à cet éclair de génie du 17 de mai 1991, ce
printemps, grâce auquel nous sommes à concrétiser...
M. Trudel: Vous allez avoir une petite marge pour mon
collègue de Joliette qui, sauf erreur, avait mis sur pied la
table...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, de concertation, et je
l'ai dit, d'ailleurs...
M. Trudel: ...de concertation...
M. Côté (Charlesbourg): ...dans mon discours...
M. Trudel: ...qui était peut-être moins formelle,
mais qui répondait à ce souci, à ce besoin de
collaboration et de communication.
M. Côté (Charlesbourg): Et, d'ailleurs, je l'ai dit
dans mon discours de deuxième lecture concernant ce projet de loi.
Alors...
M. Trudel: C'était juste pour m'assurer que
vous vous en rappeliez bien.
M. Côté (Charlesbourg): Quand c'est porté
à ma connaissance, je suis toujours prêt à rendre hommage
à ceux qui ont eu du mérite, ça a toujours
été ma ligne politique. Les combats politiques quant aux
élections, ça, c'est une autre affaire. Ça dure 45 Jours,
50 jours, mais, quand c'est le temps de rendre gloire, peu importe le seigneur,
on va lui rendre gloire.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que l'article 4 est
maintenant adopté?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Gobé): L'article 4 étant
adopté, j'appelle maintenant l'article 5 et j'en fais lecture. "Sur
recommandation du ministre, le gouvernement désigne, parmi les membres
du Conseil qui sont des médecins et qui ont droit de vote, le
président et le vice-président." M. le ministre, vous avez la
parole.
M. Côté (Charlesbourg): C'est clair, M. le
Président.
Le Président (M. Gobé): Alors, c'est très
clair. M. le député de... L'article 5 est maintenant
adopté. J'appelle maintenant l'article 6.
M. Trudel: Aie!
Le Président (M. Gobé): II me semble que
c'était clair.
M. Trudel: C'était clair pour vous, parce que là,
à l'article 10, vous allez fixer les conditions de travail lorsque vous
allez remplacer le président et, là, vous ne l'ajoutez pas,
à l'article 5, "et en fixe les conditions de travail"? Parce que,
là, vous allez fixer les conditions de travail uniquement quand vous
allez remplacer le président. Alors, je ne sais pas quand vous allez
fixer les conditions de travail suite à la nomination du
président ou du vice-président.
M. Côté (Charlesbourg): De M. Charlebois,
sous-ministre aux relations de travail, vous allez avoir toutes vos
réponses.
Le Président (M. Gobé): Très bien, M. le
ministre. Vous avez la parole, M. Charlebois.
M. Charlebois: Alors, à l'article 10, le gouvernement fixe
les conditions de travail du président "et du vice-président
lorsqu'il remplace le président", ce qui veut dire que les conditions de
travail du président sont fixées par l'article 10 et le
vice-président, ses conditions, c'est uniquement lorsqu'il remplace le
président.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que l'article 5 est
maintenant adopté? M. Trudel: C'est trivial.
M. Charlebois: Excusez-moi, lorsqu'il le remplace dans ses
fonctions. S'il ne le remplace pas, il n'a pas de
rémunération.
M. Trudel: Très bien, très bien. Et, donc, il y
aura la nomination de... N'allons pas trop vite.
Le Président (M. Gobé): Non, je vous en prie, M. le
député, allez-y.
M. Côté (Charlesbourg): Je trouvais ça
étonnant que ça vous ait échappé.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Ce sont des conditions dangereuses pour le
président. Est-ce qu'il y a un mode de rémunération, des
conditions de travail plus ou moins usuelles qui sont connues ou reconnues pour
ce type de conseil, ce type de président et de vice-président au
gouvernement? Je reviendrai tantôt sur la rémunération des
autres membres, mais pour le président et le vice-président
là. Il n'y a pas encore, je pense, de syndicat des présidents et
vice-présidents de conseils consultatifs au gouvernement.
Le Président (M. Gobé): M. le ministre, vous avez
la parole.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, M. ie Président.
Une première affirmation que je veux faire dès ce moment, c'est
que ça ne dépassera pas 1 000 000 $, parce que c'est le budget du
Conseil. Évidemment, c'est le gouvernement qui va le fixer, mais on
s'est donné davantage comme balise ce que le sous-ministre
associé au ministère peut gagner, qui est un médecin,
d'ailleurs.
M. Trudel: Si vous mettez sur la main sur le Lindros des
médecins du Québec, vous allez avoir besoin de plus de fonds que
ça.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Si vous mettez la main sur le Lindros des
médecins du Québec, il faudra plus de fonds que ça.
M. Côté (Charlesbourg): Bon, évidemment,
encore faudrait-il que je sois Marcel Aubut et que je le repêche...
M. Trudel: Que je le "repêchât".
M. Côté (Charlesbourg): ...ce qui n'est pas
évident et je ne suis pas sûr qu'il va vouloir venir jouer
à Québec.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: C'est pour ça qu'on veut prendre des
précautions pour fixer le siège social à
Québec.
M. Côté (Charlesbourg): Alors... Ha, ha, ha! Je vous
garantis qu'on ne changera pas le siège social pour l'avoir. On ne
l'enverra pas à Hamilton. Mais c'est des barèmes qui sont
reconnus par le gouvernement, un peu de l'ordre de grandeur que je vous al
donné tantôt.
M. Trudel: Le sous-ministre et sous-ministre associé.
Évidemment, je constate donc que ce seraient deux postes à temps
complet.
M. Côté (Charlesbourg): Le président est
à temps complet et le vice-président n'est pas
nécessairement à temps complet.
M. Trudel: Et vous estimez à combien de personnes...
Évidemment, on ne peut pas dire ça à un chiffre
près là, parce que, bon, on dit souvent: Ce n'est pas le
téléphone qui coûte cher, c'est le bras qui le tient. A
combien vous estimez l'équipe de personnes qui devraient entourer
normalement, avec un secrétariat, un tel type de conseil pour qu'il soit
efficace et qu'il soit efficient et pertinent aussi?
M. Côté (Charlesbourg): Dans nos demandes au niveau
du Trésor, on parlait de cinq professionnels et de deux
fonctionnaires.
M. Trudel: En sus du président et du
vice-président.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Charlebois: Le vice-président ne serait pas à
temps...
Une voix: À temps complet.
M. Charlebois: ...partiel ni à temps complet, non.
M. Trudel: C'est à temps quoi, là?
M. Charlebois: Ce qui est envisagé, c'est que le
président, lui...
M. Trudel: II n'est pas à temps partiel ni à temps
complet. Il est à temps quoi?
M. Charlebois: ...s'il est au conseil d'administration, il est
désigné, comme dans plusieurs conseils, essentiellement pour agir
en lieu et place du président lorsque le président est absent.
Mais ce qui est prévu et ce qu'on voit généralement dans
d'autres conseils, c'est que le président, lui, a une prestation de
travail qui peut être jusqu'à temps plein ou quatre jours, ou
trois jours/semaine. Ça dépend, évidemment, de comment
s'organise le travail, quels sont les mandats que le Conseil décide de
prendre en charge, quel est le plan et le volume de travail qu'il se donne,
parce que le Conseil a quand même une certaine autonomie là, quand
vous regardez sa fonction. Quant à la permanence, une espèce de
secrétaire général plus des fonctionnaires, là
aussi, c'est une équipe qui s'apparente ou qui est analogue à
l'équipe qu'on peut avoir au niveau du Conseil des affaires sociales ou
d'autres conseils. Alors, au niveau des moyens qui ont été
demandés pour le Conseil médical, ça s'apparente aux
autres conseils qu'on retrouve. (21 heures)
M. Trudel: Très bien.
Le Président (M. Gobé): Merci. Est-ce que l'article
5 est adopté?
M. Trudel: Je ne tendrai pas la perche.
Le Président (M. Gobé): Alors, l'article 5 est
maintenant considéré comme adopté. J'appellerai donc
l'article 6 et j'en fais lecture. "Le président du Conseil est
nommé pour au plus cinq ans. "Les autres membres du Conseil ayant droit
de vote sont nommés pour quatre ans. Toutefois, lors de la nomination
des premiers membres du Conseil, le terme de nomination de sept membres est de
deux ans. "À l'expiration de leur mandat, les membres demeurent en
fonction, jusqu'à ce qu'ils soient nommés de nouveau ou
remplacés."
M. le ministre, avez-vous des commentaires?
M. Côté (Charlesbourg): Non, M. le
Président.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Gobé): Adopté. L'article 6
est maintenant adopté. J'appelle donc maintenant l'article 7. "Le mandat
d'un membre du Conseil ayant droit de vote, y compris le président, ne
peut être renouvelé consécutivement qu'une seule fois."
Est-ce que l'article 7 est adopté? M. le ministre, avez-vous des
commentaires?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Rouyn-Noranda-Témiscamlngue.
M. Côté (Charlesbourg): Ça prend du sang
neuf.
Le Président (M. Gobé): Ça semble
évident.
M. Trudel: Ça prend du sang neuf. La
formule américaine.
Le Président (M. Gobé): Alors, l'article 7 est
maintenant adopté. J'appelle l'article 8.
M. Trudel: Vous voulez adopter ça aussi vite qu'on
déménage l'Hôtel-Dieu, là, vous.
Le Président (M. Gobé): On en fera un débat
plus tard, si vous voulez.
M. Côté (Charlesbourg): N'ouvrez pas ce
débat-là.
Le Président (M. Gobé): Alors, l'article 7. "Le
mandat d'un membre du Conseil ayant droit de vote... "
M. Trudel: Oui, c'est juste parce que je fais les deux en
même temps sur le renouvellement du mandat.
Le Président (M. Gobé): M. le député,
allez- y.
M. Trudel: Pour le président, c'est d'au plus cinq ans.
Pourquoi on n'indique pas que c'est un mandat de cinq ans? Vous voulez garder
une marge de manoeuvre, quoi? C'est quoi, la précaution? Je ne vois pas
la nécessité de la précaution, là.
M. Côté (Charlssbourg): De quoi?
M. Trudel: Bien, quant au mandat des membres, II "ne peut
être renouvelé consécutivement qu'une seule fois".
Le Président (M. Gobé): À l'article 6, M. le
ministre.
M. Trudel: À l'article 6, on disait: "nommé pour au
plus cinq ans. " Pourquoi ce n'est pas cinq ans?
M. Côté (Charlesbourg): C'est une formule qui est
reprise à d'autres.
Le Président (M. Gobé): C'est de l'harmonisation
législative.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment,
c'était, semble-t-il, usuel au moment où on a fait valider
ça à gauche et à droite par le secrétariat à
la législation. C'est pour qu'on retrouve une certaine harmonie
législative.
Le Président (M. Gobé): C'est l'harmonisation de
textes. C'est de cinq ans en cinq ans, les mandats.
M. Trudel: Parce que mon recherchiste, qui est aussi la
mémoire de la loi, dit que c'est une tradition depuis 1985 à peu
près d'indiquer "au plus cinq ans. "
Le Président (M. Gobé): C'est une tradition,
oui.
M. Trudel: C'est une jeune tradition.
M. Côté (Charlesbourg): Comme vous voyez, on ne va
pas nécessairement coller.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue. Alors, j'appellerai
maintenant l'article 7. "Le mandat d'un membre du Conseil ayant droit de vote,
y compris le président, ne peut être renouvlé
consécutivement qu'une seule fois. "
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Gobé):, M. le ministre, c'est
adopté. M. le député de
Rouyn-Noranda-Témlscamingue.
M. Côté (Charlesbourg): C'est adopté,
l'article 7.
M. Trudel: C'est adopté, l'article 7.
Le Président (M. Gobé): Alors, l'article 7 est
maintenant adopté. J'appelle maintenant l'article 8. "Toute vacance
survenant en cours de mandat est comblée selon le mode de nomination
prescrit à l'article 3 pour la nomination du membre à remplacer
et pour la durée non écoulée du mandat de cette personne.
"Constitue notamment une vacance l'absence non motivée à un
nombre de séances du Conseil déterminé dans ses
règles de régie interne, dans les cas et les circonstances qui y
sont prévus. "
M. le ministre, avez-vous des commentaires sur cet article 8?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, M. le Président.
Adopté.
Le Président (M. Gobé): Vous avez la parole.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Gobé): L'article 8 est maintenant
adopté. J'appelle donc l'article 9. "Le président du Conseil
dirige les séances du Conseil et assure la gestion des activités
de celui-ci. Il assure également la liaison entre le Conseil et le
ministre. "En cas d'incapacité d'agir du président, le
vice-président le remplace. "
M. le ministre, avez-vous des commentaires?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, avez-vous des commentaires?
M. Trudel: Vous me disiez, tantôt, qu'il va y avoir un
secrétaire général de prévu dans la planification
de ce Conseil, sur la gestion des activités de celui-ci. N'est-ce pas un
peu lourd de confier au président la gestion des activités de
celui-ci?
M. Côté (Charlesbourg): Pas pour un président
à plein temps.
M. Trudel: Je comprends que ce ne sera certainement pas l'horaire
d'un ministre ni d'un député, mais c'est parce qu'il était
prévu un secrétaire général. Vous le disiez
tantôt.
M. Charlebois: Enfin, c'est un secrétaire. C'est comme un
chef de service.
M. Côté (Charlesbourg): Un secrétaire.
Le Président (M. Gobé): M. Charlebois, vous avez la
parole.
M. Charlebois: On parle d'une petite équipe de cinq
professionnels et deux fonctionnaires. Donc, H y a un chef de service qui
assiste le président, mais qui s'appelle secrétaire dans les
conseils. Le mot "général" était peut-être
pompeux.
M. Trudel: Je comprends qu'il ne faut quand même pas,
compte tenu de la grandeur de l'équipe là...
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce qu'à votre
souvenance il y a des secrétaires généraux, comme vous les
appelez, ailleurs?
M. Trudel: Non, pas dans les conseils. Des secrétaires
d'assemblées et de conseils. Il n'y a pas de secrétaires
généraux. Des secrétaires administrateurs qu'on dit
plutôt. De bons administrateurs d'ailleurs. Sauf au Conseil
supérieur de l'éducation.
M. Charlebois: Oui, mais dans les conseils,
l'équivalent...
M. Trudel: Non, mais ce ne sont pas des secrétaires
généraux au sens de secrétaires généraux. Un
secrétaire général d'une corporation, ça n'existe
pas.
M. Charlebois: C'est ça. Des voix:
Adopté.
Le Président (M. Gobé): L'article 9 est maintenant
adopté. J'appelle donc l'article 10. "Le gouvernement fixe la
rémunération, les avantages sociaux et les autres conditions de
travail du président et du vice-président lorsqu'il remplace le
président. " M. le ministre, avez-vous des commentaires?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, M. le Président.
Adopté.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le ministre. M.
le député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Trudel: II n'y a pas de prépublication de ça. On
décide, puis on y va. On s'entend dans, excusez l'expression, la
"bracket" qu'on a énumérée tantôt, du type
sous-ministre ou sous-ministre associé. Ce qui veut dire à peu
près combien?
Une voix: 20 000 $ ou 30 000 $. M. Trudel: II y a des
bruits sur la ligne.
M. Côté (Charlesbourg): Sous-ministre actuellement:
104 000 $ 105 000 $?
M. Charlebois: Non, 98 000 $, maximum. Parce que, pour les
médecins, il y a différents...
M. Côté (Charlesbourg): Aurais-je devancé des
annonces?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: II y a au moins quelques personnes qui vont passer un
bon Noël.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Paradis (Matapédia): M. le ministre, entre 20 000 $ et
104 000 $.
M. Trudel: Est-ce 90 000 $?
M. Côté (Charlesbourg): Aux alentours, plus ou moins
100 000 $ pour les sous-ministres en titre.
M. Charlebois: SI vous permettez, si on prend...
Le Président (M. Gobé): M. Charlebois, nous vous
permettons, allez-y.
M. Charlebois:... une autre base de référence,
comme ce sont des médecins, si on allait au tarif horaire prévu
aux ententes ou au tarif à vacation prévu aux ententes, ça
donne à peu près le même montant. Donc, on tourne autour
d'une centaine de mille.
M. Trudel: Qu'est-ce que vous me racontez là, vous? Si
vous prenez une base de comparaison qui serait?
M. Charlebois: Comme il existe dans les ententes avec les
médecins...
M. Trudel: Ah! de la vacation.
M. Charlebois:... de la vacation et du tarif horaire.
M. Trudel: O. K.
M. Charlebois: Alors, qu'on prenne le niveau d'administrateur I
au gouvernement ou qu'on prenne une base horaire ou vacation pour une semaine
normale, ça donne à peu près les mêmes montants et
tout tourne autour de 100 000 $.
Le Président (M. Gobé): Adopté?
M. Trudel: La "bracket" d'un ministre, c'est...
M. Côté (Charlesbourg): Un ministre, c'est 104 000
$, je pense.
M. Trudel:... 104 000 $?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Avez-vous hâte d'être sous-ministre?
Des voix: Ha, ha, hal
M. Côté (Charlesbourg): Le sous-ministre à la
Santé et aux Services sociaux, je serais porté à dire
qu'il travaille autant, sinon plus, que le ministre.
M. Trudel: Ah, tout à fait! Ce n'était pas le sens
de ma question, mais, quant au ministre lui-même, il fait beaucoup
d'heures pour cette...
M. Côté (Charlesbourg): Surtout le nôtre qu'on
a.
M. Trudel: De tous les ministères, de tous les
gouvernements. Sans l'ombre d'un doute, de tous les gouvernements.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que l'article 10 est
adopté?
M. Trudel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Et si on était
payés à vacation, évidemment, on gagnerait bien plus que
100 000 $.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Je n'ai pas compris, qu'on m'excuse.
M. Côté (Charlesbourg): Si on était
payés à vacation, on gagnerait plus que 100 000 $.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le ministre.
M. Trudel: Je pensais que vous alliez me répondre: C'est
médecin que je voulais être.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): À une certaine
commission j'ai dit que je n'avais pas les compétences et la
connaissance pour être médecin. J'ai beaucoup de respect pour ceux
qui pratiquent.
Le Président (M. Gobé): II soigne d'autres maux et
les patients lui sont très reconnaissants. Ceci étant dit,
j'appelle maintenant l'article...
M. Trudel: Vous en parlerez du diagnostic dans deux ans.
Le Président (M. Gobé): J'appelle l'article 11 et
je vais en faire la lecture. "Les membres du Conseil ayant droit de vote,
autres que le président et, le cas échéant, le
vice-président, ne sont pas "rénumérés". Ils ont
cependant droit au remboursement des dépenses faites dans l'exercice de
leurs fonctions, aux conditions et dans la mesure que détermine le
gouvernement. "
M. le ministre, avez-vous des commentaires sur cet article 11?
M. Côté (Charlesbourg): Non, M. le Président,
adopté.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, avez-vous des commentaires?
M. Trudel: Je n'ai pas très bien compris à la
deuxième ligne. Ils ne seront pas "rémunérés" ou
"rénumêrés"?
Le Président (M. Gobé): Exactement, M. le
député. C'est exact, ils "ne sont pas
"rénumérés". Ils ont cependant droit au remboursement des
dépenses. "
M. Trudel: Rémunérés.
Le Président (M. Gobé):
Rémunérés, oui.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un diminutif de
Rémy, ça.
M. Trudel: Ha, ha, ha! Non, c'est un amélioratif.
Le Président (M. Gobé): Excusez-moi, M. le
député, c'est vrai. On voit là une faute de
français, c'est "rénuméré" -
rénumération - et non "rémunéré".
M. Trudel: Non, non, c'est "rémunéré".
M. Côté (Charlesbourg): On va vous donner une
chance, M. le Président. Reculez le "tape" et recommencez là.
Des voix: Ha, ha, hal
M. Trudel: Est-ce que la directive pour tous les membres de tous
les conseils va s'appliquer et s'applique encore quant aux jetons de
présence et autres?
M. Côté (Charlesbourg): Ça, c'est une autre
chose qui relève davantage de la responsabilité du
président du Conseil du trésor et non pas du ministre qui est
devant vous. Et la solidarité ministérielle m'oblige à
vous dire que ce qui est sur la table est la décision gouvernementale,
souhaitant moi-même qu'elle soit changée pour être davantage
conforme à une réalité.
M. Trudel: Mais ma question, c'était: Est-ce qu'elle
s'applique toujours?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, dans bien des cas, sauf
exception...
M. Trudel: Non, non, non.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, sauf exception
où vous êtes obligé d'aller en décision du Conseil
des ministres.
M. Trudel: Parce que, sauf erreur, ces espèces de jetons
de présence, payables après 5 réunions...
M. Côté (Charlesbourg): Ça dépend des
conseils. C'est pour ça que, pour faire exception à la
règle générale, vous êtes obligé d'aller en
décision gouvernementale dans chacun des cas.
M. Trudel: Je ne veux pas vous chatouiller sur la
solidarité ministérielle. Ce n'est pas ça du tout. Mais
vous, vous dites: C'est respecté, cette directive-là, en ce qui
concerne votre secteur - on pourrait aller voir ailleurs - du Conseil du
trésor. Dans votre secteur, c'est respecté.
M. Côté (Charlesbourg): À ma connaissance.
S'il y a des choses qui se font hors de ma connaissance, je vous prie de m'en
informer pour que je puisse ramener les gens qui errent sur la bonne voie.
Mais, à ma connaissance, je ne pense pas qu'il y en ait.
M. Trudel: C'est parce qu'on se souvient que ça avait
été adopté par le gouvernement comme une grande mesure de
rationalisation et un geste assez spectaculaire de prise en
considération de la responsabilité de l'État et de la
contribution à l'État. Et, que je sache, il y a eu pas mal
d'exceptions de vécues sur le terrain.
M. Côté (Charlesbourg): Si c'est une
réalité dans certains cas, ça ne peut pas être une
mesure qui est mur-à-mur.
M. Trudel: Non. C'est parce que c'est plaisant de rappeler
à Gobeil que ce n'est pas comme des douzaines d'oeufs, ce n'est pas
comme dans un magasin; II y a quelquefois des exceptions. Je me souviendrai
toujours de la remarque d'un de nos collègues, Rodrigue Biron, qui,
après la défaite de 1985, disait à tous ceux et celles qui
pensent que ça peut se mener comme une PME, le gouvernement, selon les
mêmes critères de rentabilité: On ne gère pas la
même chose. On peut avoir des objectifs de même nature, de bien
servir les citoyens, au meilleur coût possible évidemment, mais on
ne peut pas imprimer cet esprit-là dans la gestion de l'État. Et
c'est curieux que ça revienne périodiquement à cette
espèce de conception où on dit: Si ça ne balance pas,
même en considérant des objectifs sociaux, que ça
resurgisse à tout moment... Qu'on en revienne à une conception
plus grande de l'État, quant à moi, et qu'on ne fasse pas les
répétiteurs dans ce type de message.
M. Côté (Charlesbourg): Lorsqu'on regarde l'histoire
politique, peu importe les gouvernements, peu importe leur étiquette
politique, on s'est retrouvés avec des gouvernements de gauche qui
étaient des gouvernements du centre droite; on s'est retrouvés
avec des gouvernements de droite qui adoptaient des mesures de centre gauche.
Et ça, peu importe l'étiquette politique à travers
l'histoire des gouvernements. C'est un balancier. Et ce balancier, c'est ce qui
fait que nos sociétés subsistent, qu'on est une des
sociétés les plus progressives. Et c'est normal qu'il y ait ce
balancier qui se promène, c'est là où on retrouve
l'équilibre. Que Dieu nous protège contre les extrêmes ad
vitam aeternam, peu importe s'ils sont à droite ou à gauche.
Il y a des temps où la prospérité économique
des gouvernements nous permet de faire des choses et d'autres circonstances
où sur le plan d'une économie plus difficile ou de changement
profond de l'économie qui marque profondément les finances
publiques on peut moins s'en payer. Ça, c'est un cycle et,
au-delà des étiquettes de parti politique, tous ceux qui sont
là, avec leurs qualités, leurs défauts, font toujours le
maximum pour tenter de bien gérer, de par leur point de vue. (21 h
15)
Qu'on parle de temps en temps comme gouvernement du modèle de
l'entreprise privée, ce n'est pas mauvais. Ce n'est pas miraculeux non
plus et on le volt à travers la crise économique qu'on traverse.
Môme avec des gestions serrées au niveau de l'entreprise
privée, il y en a plusieurs qui pètent. Et H y en a plusieurs qui
sont sortis de l'université au cours des années soixante,
soixante-dix, qui ont fondé des entreprises, qui étaient les
miraculés du Québec et qui aujourd'hui ont certaines
difficultés, mais ça, c'est la situation économique
qui est plus difficile.
Donc, à partir de ça, je pense que ça ne doit pas
être ni l'un ni l'autre, mais on doit, comme hommes politiques,
s'inspirer de l'un et de l'autre, et faire au meilleur de notre jugement. Je
pense que cette époque-là de mon bon ami Gobeil a
été, pour certaines mesures, questionnaire et salutaire dans
d'autres mesures. Je pense que c'est ça l'équilibre des
choses.
M. Trudel: Quant à moi, j'aime mieux utiliser
l'expression, au lieu du balancier, de la spirale où chacun y allait
quant à l'amélioration des conditions de vie dans laquelle on est
situés, l'histoire se faisant, comme disait Jean-Baptiste Vico, par
corsi e ricorsi. J'espère qu'on a le ricorsi ce soir.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Vous êtes
trop loin. C'est un langage de recteur, ça, vous allez me perdre, moi.
Descendez à terre un peu là, parlez-moi là. Et deux
balanciers, ça fait un cercle.
M. Trudel: Si vous faites le tour complet, vous allez finir par
être plus élevé, comme dirait l'autre.
M. Côté (Charlesbourg): Pas nécessairement
plus élevé, mais, à un moment donné, vous allez
être à l'envers. Vous avez plus de chance de rester les deux pieds
sur la terre en suivant le balancier.
M. Trudel: Si vous prenez ça comme ça, vous ne
changerez jamais la position du pivot, tandis que la spirale permet de jouir de
l'expérience des précédents, d'en tenir compte et d'aller
plus loin dans le développement.
M. Paradis (Matapédla): On ne peut pas
continuellement...
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Matapédla, vous avez la parole. Vous avez demandé la parole,
vous l'avez.
M. Paradis (matapédla): ...amener le balancier à
faire des cercles parce qu'on risque d'avoir des raisonnements circulaires.
donc, toujours au point de départ...
M. Trudel: C'est un peu enfumé comme raisonnement.
Le Président (M. Gobé): S'il vous plaît, M.
le député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue! M. le
député de Matapédia, vous avez la parole.
M. Côté (Charlesbourg): Avec des théories
comme celle-là, je me demande pourquoi ils ne vous ont pas engagé
pour régler le problème du Stade.
M. Trudel: Ça ne peut pas être pire que c'est
actuellement.
Le Président (M. Gobé): Sur ces bonnes
paroles...
M. Trudel: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): ...je pense donc que
l'article 11 est maintenant adopté. Et même si j'ai envie, pour
avoir connu M. Rodrigue Biron personnellement dans les années où
il était à l'Opposition, de dire qu'il prêchait le
contraire de la philosophie que vous prêchez maintenant, comme
président, ce n'est peut-être pas le temps de faire ce
débat-là. J'appellerai donc maintenant l'article 12 et j'en ferai
lecture.
M. Trudel: Vous l'avez dit.
Le Président (M. Gobé): "Le Conseil peut tenir ses
séances à tout endroit au Québec. "Le quorum aux
séances du Conseil est de la majorité des membres ayant droit de
vote, dont le président ou le vice-président."
M. le ministre, avez-vous des commentaires sur l'article 12?
M. Côté (Charlesbourg): Partout au Québec,
ça va permettre de voir la problématique
Rouyn-Noranda-Témiscamingue, Gaspé, Rimouski. D'ailleurs, M.
Richer est allé, il y a quelques semaines, à Rimouski expliquer
sa théorie d'omniprati-cien dans les régions du Québec.
J'ai été bien impressionné par cette théorie.
J'aurai l'occasion de lui en parler quand je le reverrai. Ainsi de suite. Donc,
ça permet d'avoir une certaine connaissance de ce qui se passe un peu
partout à travers le Québec et je pense que c'est très bon
qu'on puisse rendre mobile ce Conseil.
M. Trudel: Pourvu qu'il soit attaché à
Québec.
M. Côté (Charlesbourg): Le siège social
à Québec.
M. Trudel: Très bien. Adopté. M.
Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Gobé): L'article 12 étant
maintenant adopté, j'appelle l'article 13 et j'en fais lecture. "Les
décisions du Conseil sont prises à la majorité des voix
des membres présents ayant droit de vote. "En cas de partage des voix,
le président du Conseil ou, en son absence, le vice-président a
une voix prépondérante. "
M. le ministre, avez-vous des commentaires sur l'article 13?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, avez-vous des commentaires, vous aussi,
sur l'article 13?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Gobé): L'article 13 étant
maintenant adopté, j'appelle l'article 14. "Le secrétaire et les
autres membres du personnel du Conseil sont nommés et
"rénumérés" conformément à la Loi sur la
fonction publique, (L. R. Q., chapitre F-3. 1. 1). "
Est-ce que l'article 14 est adopté? M. le ministre, avez-vous des
commentaires?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, avez-vous des commentaires?
M. Trudel: C'est le député de Berthier qui avait un
commentaire.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Berthier, vous avez des commentaires à faire. Vous avez la
parole.
M. Houde: Je vais seulement vous corriger, M. le
Président. C'est bien écrit cette fois-ci
"rémunérés", au lieu de dire
"rénumérés". Passons. Il ne faut pas retarder les
débats pour ça.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que veut vous signifier
le député de Berthier, c'est que c'est chronique.
M. Trudel: Moi, je pense bien que vous occupez une place de
longue durée et ça coûte trop cher.
Le Président (M. Gobé): Alors, M. le
député de Berthier, soyez assuré que je vais tenir compte
de votre remarque dans la prochaine lecture de l'article qui va suivre. Donc,
je considère l'article 14 adopté.
M. Trudel: Donc, l'évaluation du coût de l'ensemble,
puisqu'on est à la rémunération, ici, c'est, vous avez dit
à la deuxième lecture, 700 000 $. Là, vous dites entre 700
000 $ et 1 000 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que la demande
était à 1 000 000 $ et je pense que, pour la première
année, l'autorisation du Trésor, si ma mémoire est
fidèle, c'est 750 000 $.
M. Trudel: Comment allez-vous réconcilier ça -
enfin, je sais que ce n'est pas des recommandations formelles encore, mais,
quand même, il y a suffisamment de fumée pour savoir qu'il y a du
feu quelque part ou quelque chose à la cuisson - avec une
éventuelle fusion, un éventuel regroupement d'un certain nombre
de conseils, afin de compresser en quelque sorte - je vais appeler ça
ainsi, vous savez ce que je veux dire - l'appareil-conseil autour des
différents ministères du gouvernement? Comment allez-vous
réconcilier ça, qu'on dit: Bon, aujourd'hui, là... Et je
comprends que c'est un engagement, je suis fort aise qu'on le respecte. Comment
pensez-vous qu'on va expliquer aux autres conseils les ressources dont ils
disposent, et souvent ils se plaignent d'un manque de fonds, quand on dit: Bon,
bien, aujourd'hui, on reconnaît que c'est un besoin et ça va nous
coûter quelque chose comme 1 000 000 $ et pour d'autres catégories
c'est difficile?
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez, on est dans
une situation où le Conseil des ministres a statué, étant
conscient de ce qui pourrait venir éventuellement. Il a statué
sur un conseil qui est celui qui est dans loi, budgeté de la
manière qui est prévue à ce moment-ci. Donc,
c'était en connaissance de ce qui se discutait ailleurs. Il n'est donc
pas question que ce conseil-là soit regroupé. Quant à
l'autre conseil dont les instances gouvernementales sont saisies d'un projet de
loi, lui aussi, dans les demandes que nous faisons, ce sera un conseil
unique.
M. Trudel: Le Conseil de la famille, par exemple?
M. Côté (Charlesbourg): Ça c'est un autre
problème qui relève de ma collègue, la
députée de Dorion, et non pas du ministre de la Santé et
des Services sociaux.
M. Trudel: Non, mais ça a quand même un certain
nombre d'incidences aussi en matière de santé et de services
sociaux. Mais ma question était la suivante: C'est quoi, grosso modo -
si vous n'avez pas le chiffre, je ne blâmerai personne - le budget
d'opération du Conseil de la famille? J'imagine que vous avez dû
examiner le fonctionnement de plusieurs conseils. Bon, vous me disiez
tantôt: Bon, ça s'apparente à...
M. Côté (Charlesbourg): je ne l'ai pas à ce
moment-ci. je l'ignore. mais, même si ce n'est pas dans mes attributs, je
peux tenter de le trouver.
Une voix: 600 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): 600 000 $.
M. Trudel: et le conseil permanent de la jeunesse? vous devez
avoir une colonne comparative à quelque part. les gens ont toujours une
colonne comparative pour dire si on fait comme les autres ou si c'est moins que
les autres.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que l'article 14 est
maintenant adopté?
M. Trudel: Bien non, j'attends... Vous ne l'avez pas?
M. Côté (Charlesbourg): On ne l'a pas.
M. Trudel: celui de la jeunesse, vous ne l'avez pas? bon, mais
vous dites que le conseil des ministres, lorsqu'il a approuvé,
évidemment, le processus normal, était bien conscient que, dans
ce qui semble vouloir s'annoncer, il y aura des choix, je dirais, à ce
moment-ci, a contrario, à faire un jour?
M. Côté (Charlesbourg): II y a des discussions, il y
a différents comités qui vont proposer un certain nombre de
choses. Le Conseil des ministres va étudier chacun des mémoires,
que ce soit Morin, que ce soit celui des députés, au
mérite et il va prendre les décisions. Évidemment, II ne
peut pas ignorer que, quelques mois auparavant, II a pris une décision
concernant le Conseil médical et qu'il va en prendre une très
bientôt sur le conseil de santé et de bien-être.
M. Trudel: Très bien. Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Gobé): Alors, l'article 14 est
maintenant adopté et j'appelle donc l'article 15. "Le secrétariat
du Conseil est situé sur le territoire de la Communauté urbaine
de Québec, à l'endroit déterminé par le
gouvernement. "Un avis de la situation et de tout déplacement du
secrétariat est publié à la Gazette officielle du
Québec."
M. le ministre, avez-vous des commentaires sur l'article 15?
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
l'ai dit tantôt, ça a fait l'objet d'une certaine surprise de la
part de la coalition des médecins en voyant cet article-là qui
n'était pas dans ce qui avait été négocié.
Je me verrais très mal, comme responsable de la région de
Québec, responsable du Secrétariat à la capitale, au
moment où on s'interroge sur un certain nombre de fonctionnaires ou de
gens qui ont l'intention de déménager des fonctionnaires à
l'extérieur de la région de la capitale, être dans une
situation où, moi-même, je cautionnerais qu'un secrétariat
de cette nature-là soit à l'extérieur de la capitale.
Donc, c'est moi-même qui ai demandé à ce que
ça soit inclus dedans, puisque c'est parfaitement logique aussi que ce
soit dans la capitale. Et, d'ailleurs, ça va être extraordinaire.
Ça nous permettra très certainement de nous rapprocher, de mieux
nous voir, de mieux nous comprendre et de mieux échanger de
manière assez régulière. Et je suis convaincu que, par
exemple, les médecins qui pratiquent à l'hôpital du
Saint-Sacrement, en face du ministère, seront aussi très heureux
de cela. Ça nous permettra d'avoir un triangle d'échange tout
à fait exceptionnel.
Le Président (M. Gobé): Alors, M. le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Trudel: Si Dieu me prête vie et que quelqu'un me faisait
confiance, si je suis le même raisonnement que le ministre a fait,
Rouyn-Noranda va devenir la capitale régionale, la capitale nationale
des secrétariats nationaux pour établir les différents
conseils et, sous d'autres gouvernements, si jamais un jour on daignait me
confier quelque responsabilité ministérielle, qu'on se le tienne
pour dit, je m'inspirerai du député de Charlesbourg pour...
M. Côté (Charlesbourg): Sauf que...
M. Trudel: ...dire aux autres régions du québec
qu'au-delà de mes responsabilités ministérielles je suis,
bien sûr, d'abord le député de la région et de
rouyn-noranda-témiscamingue.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Là, vous
tombez dans de la démagogie.
M. Trudel: Je tombe à côté de chez vous.
M. Côté (Charlesbourg): vous tombez dans de la
démagogie, parce que vous êtes un parti qui a reconnu que
québec était la capitale. et c'est dans la capitale, et, comme
par hasard, je me trouve à être responsable de la capitale et d'un
comté de la région de québec. et, pour moi, il
était extrêmement important que ça se passe là, pas
parce que c'est dans ma région, mais parce que c'est la capitale
d'abord. et c'est là que ça doit se passer. et, d'ailleurs, il y
a d'autres ministres du gouvernement, et des gouvernements antérieurs,
qui auraient dû le comprendre bien avant.
M. Trudel: Tout à fait, tout à fait il faut
reconnaître le rôle national de la capitale.
Le Président (M. Gobé): Alors, M. le
député
de Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Trudel: Ce qui ne m'empêche pas, par ailleurs, de
continuer à dire que, comme l'a fait le député de
Charlesbourg, oui, je vais tirer aussi sur la couverte pour la région de
l'Abitibi-Témiscamlngue, si jamais un jour la population nous confiait
quelque mandat, en respectant, par ailleurs, le rôle national d'une
capitale. Et j'aime mieux la partie de votre réponse qui concerne,
même en le soulignant à la blague...
Le Président (M. Gobé): S'il vous plaît,
madame, madame.
M. Trudel: ...les communications, parce que, bon...
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Rouyn-Noranda-Témiscamingue a la parole.
M. Trudel: ...c'est un conseil au ministre et loin des yeux, loin
du coeur. De les avoir constamment sous les yeux, certainement qu'ils seront
près du coeur, comme résultante et comme avis à vous
donner. Mais, quels étaient les arguments? Vous dites: Ça a fait
l'objet d'un certain nombre de surprises et de discussions, par ailleurs, avec
les professionnels de la santé.
M. Côté (Charlesbourg): Ah, ce n'est pas
compliqué. C'est que les gens souhaitaient, eux, que ça soit
à Montréal, point, compte tenu du volume, compte tenu du nombre
de personnes et de médecins qu'il y a à Montréal. Quant
à ça, on va fermer les régions du Québec et puis on
va tout déménager le Québec à Montréal. Et
je ne suis pas sûr que ce soit logique.
Et, quant à moi, une chose est certaine, je souscris parfaitement
à ce qu'évoquait tantôt le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue qui espère être dans des
situations de pouvoir éventuel, ce que je ne lui souhaite pas
nécessairement. Vous comprendrez pourquoi! Mais, dans la mesure
où ça se produirait, qu'il puisse lui-même se servir de son
influence pour apporter des choses, amener des choses dans sa région,
dans son comté, c'est tout à fait normal et légitime. Tout
à fait normal et légitime. Peut-être que certaines oreilles
d'Outremont pourraient être scandalisées de nous entendre, puis
d'ailleurs certaines sont à Paris de ce temps-ci, mais, mol, ça
ne me scandalise d'aucune manière.
Le Président (M. Gobé): Alors, merci, M. le
ministre. Mme la députée de Bourget, vous avez demandé la
parole.
M. Trudel: Justement, les gens d'Outremont, on va parier de
l'Hôtel-Dieu.
Le Président (M. Gobé): Excusez-moi, M. le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue. Mme la
députée de Bourget a demandé la parole.
Mme Boucher Bacon: Nous n'avons cité que LaFontaine.
Le Président (M. Gobé): Mme la
députée, vous avez la parole, allez-y.
Mme Boucher Bacon: Nous n'avons cité que LaFontaine.
Le Président (M. Gobé): Alors, merci, Mme la
députée de Bourget. M. le ministre. M. le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue, avez-vous terminé avec l'article 15?
Vous avez terminé, M. le député?
M. Trudel: Oui, très bien.
Le Président (M. Gobé): Alors, en terminant, M. le
ministre, oui, un dernier...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est parce que M.
Chariebois est toujours d'un conseil...
Le Président (M. Gobé): Bien, ailons-y, on vous en
prie, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): II veut toujours voler
à la rescousse de son ministre. (21 h 30)
Le Président (M. Gobé): Quel dévouement!
M. Trudel: Parce que, après tout, c'est lui qui l'a
négocié, ce projet de loi là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est parce qu'il me
fait remarquer que, dans le dépôt du document du regroupement
médical du 1er août 1991, peut-être dans votre petit cahier,
là, à l'article 15, il est dit: "Le secrétariat de la
commission est situé dans le territoire de la Communauté urbaine
de Québec". Il y a eu un changement après, mais dans la
proposition initiale c'était ça.
M. Trudel: Bon, bien, c'est important de tenir compte de l'esprit
du véritable père du projet de loi; c'est lui qui l'a
négocié, ce projet de loi là après tout.
Le Président (M. Gobé): Mais, M. le
député de...
M. Côté (Charlesbourg): Bien sûr, par le fait
même, rendant de manière concrète et réaliste la
pensée du ministre.
M. Trudel: Ouf!
Le Président (M. Gobé): Alors, très bien, M.
le ministre. Est-ce que, M. le député, l'article 15
est maintenant adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Adopté.
Le Président (M. Gobé): Et nous considérons
que Québec étant la capitale de la province de
Québec...
M. Trudel: Du Québec. On dit du Québec.
Le Président (M. Gobé): De la province de
Québec?
M. Trudel: Hum! Du Québec.
M. Côté (Charlesbourg): d'ailleurs, je vais vous
dire une affaire: à un certain moment, quand vous étiez au
gouvernement, vous avez changé "jardin zooiogique de québec" pour
"jardin zoologique du québec". vous avez vu une augmentation très
sensible de la fréquentation du jardin!
M. Trudel: Je le "sais-ti", mol? Des voix: Ha, ha, hal
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui, ça a
été extraordinaire comme cotes de vente!
M. Trudel: Je le "sals-tl", moi? Avec mes enfants, je vais au zoo
de Québec.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
M. Trudel: Moi, avec mes enfants, je vais au zoo de
Québec, point.
Le Président (M. Gobé): Alors, merci, M. le
ministre. Avant d'aborder l'article 16, il me fait plaisir comme
président ce soir de cette commission d'écouter le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue nous faire valoir
qu'il tirerait, s'il était un jour appelé à des...
M. Côté (Charlesbourg): On va entendre parler de
l'Hôtel-DIeu.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: II me semble que je sens venir ça,
là.
Le Président (M. Gobé):... responsabilités
ministérielles, pour sa région. Je veux lui faire voir que, comme
simple député de l'est de Montréal, j'espère tirer
suffisamment fort et faire confiance au ministre...
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce qu'on peut vous
rappeler à l'ordre, M. le Président?
Le Président (M. Gobé):... pour que
l'Hôtel-Dieu de Montréal vienne à RMère-des-Prafries
dans l'est de Montréal.
M. Trudel: m. le président! est-ce qu'on peut vous
rappeler à l'ordre, m. le président? si vous voulez
véritablement finir à 21 h 55, là, arrêtez.
Fonctions et pouvoirs
Le Président (M. Gobé): Ceci étant dit, je
m'excuse de cette incartade-là. J'appellerai l'article 16 de notre
projet de loi et j'en fais lecture. "Le Conseil a pour fonction de conseiller
le ministre sur toute question relative aux services médicaux, en tenant
compte des besoins de la population, de l'évolution des coûts des
services médicaux et de la capacité de payer de la population.
"
M. le ministre, avez-vous des commentaires sur l'article 16?
M. Côté (Charlesbourg): C'est clair, M. le
Président.
Le Président (M. Gobé): Très clair, M. le
ministre. M. le député de Rouyn-Noranda-Témls-camlngue,
des commentaires?
M. Trudel: Oui, j'ai des commentaires.
Le Président (M. Gobé): Vous avez la parole.
M. Trudel: bien, pourquoi introduisez-vous dans la fonction du
conseil de donner des avis au ministre également sur la capacité
de payer de la population? je veux dire, c'est parce que c'est une
responsabilité, me sembie-t-il, ministérielle, ça. bon, on
nous donne des avis à caractère, entre guillemets,
professionnels; on sait que ça a toujours quelque chose à quelque
part comme implication sur le plan financier, mais qu'on demande à ce
conseil de professionnels sur les types de services de santé dont on va
pouvoir disposer au québec de donner des avis au ministre sur "la
capacité de payer de la population", ce n'est pas au conseil à
évaluer ça.
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, ce
n'était pas le souhait du Conseil non plus, mais c'était le
souhait du ministre, pour montrer que c'était une négociation
où il y avait les deux côtés et où chacun avait ses
exigences. J'ai insisté pour que "la capacité de payer de la
population" soit là, parce que je ne veux pas me retrouver avec des avis
qui vont faire en sorte qu'on puisse dire: Oui, vous allez vous équiper
de telle, telle ou telle affaire pour être capables de rendre service
à la population sans savoir ce que ça coûte. Il faut qu'il
y ait une relation
entre les avis qu'on peut donner et la capacité de l'État
de les réaliser. Il me semble que ça me paraît être
de notre temps, ça. C'est pour ça que ça a
été mis là. Il faut avoir à quelque part, lorsqu'on
donne des avis comme ceux-là... Parce que des avis, si c'est pour les
mettre sur les tablettes parce qu'ils ne sont pas réalisables sur le
plan financier, on est aussi bien de ne pas en avoir. Alors, on dit: Bon,
parfait, des avis, mais en tenant compte aussi de la capacité de payer
qui n'est pas Illimitée. Et Dieu sait qu'on le subit assez
dramatiquement ces temps-ci. Donc, c'est à notre demande que c'est
là et ça me paraît être approprié à ce
moment-ci.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Rouyn-Noranda-Témiscamingue avez-vous des...
M. Trudel: Est-ce que ça, ça a été
l'objet d'échanges, ce que J'appellerais...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel:... ce bout de fonction du Conseil, à la table
de négociations cet été?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, ce n'est pas
ajouté, là, ce n'est pas...
M. Trudel: Ça ne faisait pas partie de l'entente,
ça, là?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est à
l'intérieur de l'entente signée. Ça a fait l'objet
d'échanges entre mes négociateurs et moi lorsque je suis sorti de
la pêche. Une journée par semaine pour être capable
d'échanger, de dire que ça, pour moi, c'est très
important.
M. Paradis (Matapédia): M. le Président...
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Matapédia, vous demandez la parole?
M. Paradis (Matapédia): Oui.
Le Président (M. Gobé): Vous avez la parole.
M. Paradis (Matapédia): Ça n'a rien à voir
sur le nombre d'avis, mais surtout sur les conséquences
monétaires des avis.
M. Côté (Charlesbourg): Sur la capacité de
payer. Donc, on peut recommander, demain matin, qu'il y ait des "scans" pour
une meilleure efficacité ou de la médecine nucléaire dans
à peu près tout ce qu'il y a d'établissements à
travers le Québec. On sait que sur le plan du diagnostic, c'est
très utile, bon. Est-ce que ça veut dire, pour autant, que nous
avons la capacité de payer? Je ne suis pas sûr. Bien d'autres avis
vont avoir forcément des conséquences sur le plan financier, il
faut être capables de les mesurer. Et je suis convaincu que le Conseil
médical ne souhaite pas donner des avis pour donner des avis, mais que
ce soient des choses réalistes et réalisables, et à la
portée des moyens financiers du gouvernement.
M. Paradis (Matapédia): Ce que je voulais dire, c'est que
ça ne limite pas le nombre d'avis.
M. Côté (Charlesbourg): Non, absolument pas,
non.
M. Paradis (Matapédia): C'est ça.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, quelques commentaires encore ou...
M. Trudel: Ça me semble un peu...
Le Président (M. Gobé):... on adopte l'article
16?
M. Trudel:... incongru, quand même, qu'on dise, à un
conseil de professionnels d'émettre des avis au ministre responsable de
ce secteur professionnel: Vous autres, vous allez tenir compte de la
conjoncture et de l'évaluation de l'ensemble de la capacité
gouvernementale. Parce que la capacité gouvernementale de le faire ou de
ne pas le faire, c'est dans l'ensemble et ça s'appelle les
priorités, ça s'appelle ses choix.
Mais là, on va demander au Conseil médical à la
fois de se prononcer sur des questions relatives aux services médicaux
en tenant compte des besoins de la population et de l'évolution, aussi,
des coûts et des services médicaux, mais, en même temps, on
va dire: Faites donc la job du gouvernement aussi. Parce qu'ils ne peuvent
avoir l'ensemble de l'assiette au niveau de la considération. À
d'aucuns, ça peut paraître très cher, trop cher, trop
dispendieux et impossible. Mais ça, ça dépend du
système de "priorisation" d'un gouvernement.
M. Côté (Charlesbourg): Ne vous inquiétez
pas, ils ne feront pas la job du gouvernement. Le gouvernement va faire sa job
parce que celui qui taxe, ce n'est pas le médecin, c'est le gouvernement
et il taxe aussi les médecins.
M. Trudel: Oui, mais ne leur donnez pas comme mandat de tenir
compte de ça. C'est des avis de professionnels qu'on veut leur demander;
ils sont capables de tenir compte... Ce sont des citoyens, aussi; ce n'est pas
seulement des médecins, ce sont des citoyens, aussi.
M. Côté (Charlesbourg): S'ils sont capables,
effectivement, ça peut être là. Et, quant à moi,
c'est une exigence que j'ai eue depuis le début
et qui va rester là parce que faire abstraction de cette
dimension-là, c'est faire abstraction de la réalité.
M. Trudel: Est-ce que le Conseil pourrait avoir l'inverse, aussi,
d'abord? Est-ce que le Conseil pourrait émettre ses avis "en tenant
compte des besoins de la population, de l'évolution des coûts des
services médicaux et de la capacité de payer", et de la politique
de santé et de bien-être, donc des priorités
adoptées par l'État? Parce que, si on leur demande de juger en
tenant compte, il va falloir au moins qu'ils aient les éléments
des priorités de l'État et là, un jour, on va bien en
avoir une politique de santé et de bien-être, je le souhaite.
M. Côté (Charlesbourg): Même si, au
début de la négociation, les médecins n'étalent pas
en accord, à partir du moment où on signe un texte, c'est qu'ils
sont en accord. Alors, à la fin de la négociation, ça ne
les préoccupait pas plus qu'il faut puisqu'il est là et il est
accepté. Et, dans ce sens-là, on verra ce que ça donne
à 17. À 17, il peut donner des avis sur... Il y a sept items,
dont le premier qui dit: "L'orientation des services médicaux en
fonction des priorités du système de santé, notamment
l'évolution, l'organisation, la distribution de ces services et les
moyens de mieux harmoniser les services médicaux dispensés par
les établissements au sens de la Loi sur les services de santé"
et ainsi de suite.
Alors, il y a des éléments, là, où ils
peuvent donner des avis aussi. Donc, à partir de ça...
M. Trudel: non. je m'excuse, mais ce n'est pas sur la
capacité ou la possibilité de donner des avis ou pas. là,
l'article 16 nous décrit le cadre général des avis qui
devront être fournis au ministre. moi, je suis en désaccord avec
la dernière partie, mais vous avez fait votre choix, vous l'avez bien
expliqué, bon. ça veut dire que, si on vous arrive avec un avis
où on dirait: bon - votre exemple - des "scanners", il faut que tous les
200... combien on a de centres hospitaliers, 270?
M. Côté (Charlesbourg): Ça dépend si
vous Incluez de longue durée ou pas; de courte durée, c'est 157,
si ma mémoire est fidèle.
M. Trudel: ...il faut qu'il y ait des "scans" partout, bien,
là, vous allez leur dire, avec cet article-là: Vous allez
également me dire, dans votre recommandation, comment vous comptez qu'on
va payer ça, comte tenu de la capacité de payer de la population.
Donc, vous seriez en droit de le demander, vous avez le droit de le demander.
Mais, si on veut demander à ces gens-là d'émettre des avis
à l'intérieur des paramètres généraux que
vous venez de fixer dans l'ensemble du mandat, votre politique de santé
et de bien-être ou la politique, nous devrions dire, de santé et
de bien-être, il va falloir que ce soit, quant à moi, l'autre
bible qui soit à côté de chacun des conseils dans ce
secteur-là pour dire: Bon, voici les priorités de l'État
et, quand |e parie de capacité de payer, il faut que ce soit à
l'intérieur de ces paramètres et, s'ils sortent en dehors des
paramètres, ça va être à justifier.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais vous donner l'heure
juste assez vite là. Ce que je pense être l'heure juste.
Le Président (M. Gobé): Comme d'habitude.
M. Côté (Charlesbourg): Une des discussions que nous
avons eues avec le corps médical, c'est qu'eux souhaitaient que le
Conseil médical donne des avis à portée beaucoup plus
large que les services médicaux. Santé et bien-être,
ça aurait très certainement fait leur affaire. On a
discuté, on a dit: Si c'est sur les services médicaux, ça
va être un conseil médical sur les services médicaux. Et,
lorsqu'on constituera le conseil de santé et de bien-être qui,
lui, a une vision plus large, à ce moment-là, ce sera
formé de l'ensemble des intervenants et ils donneront des avis sur la
santé et le bien-être, alors que, dans ce cas-ci, c'est sur les
services médicaux. Donc, c'est les services médicaux et ça
tient compte de la capacité de payer. Je pense qu'on devra
retrouver...
M. Trudel: M. le ministre, qu'on s'entende bien: sur les services
médicaux dans une politique de santé et de bien-être, sans
l'ombre d'un doute. Ça ne pourrait pas exister sans ça, je pense
bien. La profession médicale va être interpellée
très certainement, probablement, très largement dans cette
politique de santé et de bien-être. Ça ne peut pas faire
autrement que cela. Moi, je ne suis pas en train de dire: II faudra qu'ils se
prononcent sur la politique et sur les priorités en matière de
santé et de bien-être. Dans leurs avis relatifs aux services
médicaux, qu'ils tiennent compte de vos propres paramètres. La
politique de santé et de bien-être, ça va être la
partie du cadre de l'État. L'État va avoir
déterminé: Je veux oeuvrer prioritairement sur tel et tel type
d'objectifs. Alors, vous n'auriez qu'à ajouter dans cet article 16: de
la capacité de payer de la population et de la politique de santé
et de bien-être du Québec. Ça ne me semble pas malin, mais
au moins ça aurait pour avantage, je dirais, de bien faire
connaître les paramètres dans lesquels on souhaite que ce Conseil
évolue.
Le Président (M. Gobé): Je pense qu'à
l'article 17 on arrive à cette précision-là. En d'autres
termes, je crois que, si on adopte l'article 16 maintenant et qu'on va à
l'article 17,
on va pouvoir...
M. Trudel: Montrez-moi ça à l'article 17 où
vous trouvez ça, vous, là.
Le Président (M. Gobé): "l'orientation des services
médicaux en fonction des priorités du système de
santé, notamment l'évolution, l'organisation, la distribution de
ces services et les moyens de mieux harmoniser... "
M. Trudel: Ce n'est pas la même chose, ça. La
politique de santé et de bien-être, c'est plus que la
"priorisation" de la dispensation d'un service médical ou pas là;
c'est l'ensemble.
Le Président (M. Gobé): Le fait qu'on le dit...
M. Trudel: C'est plus que ça, la politique de
santé. En tout cas, je le souhaite vivement qu'elle se doive
d'être plus que ça. Et ce n'est pas malin de dire: Bon, voici le
cadre général dans lequel nous pensons évoluer au cours
des 5, 10, 15 prochaines années. Quant aux aspects de
l'évolution...
Le Président (M. Gobé): Si vous lisez les 3°,
4°, 5°, 6°, 7° là...
M. Trudel:... des questions relatives aux services
médicaux, c'est les services médicaux à l'intérieur
d'une politique de santé et de bien-être.
Le Président (M. Gobé): Si vous lisez 3°,
4°, 5°, 6°, 7°, vous allez voir on rentre là-dedans.
M. Trudel: Est-ce que vous ne convenez pas que 16 est la
description générale du mandat? Si on le décrit dans le
particulier - je vais suivre votre propre prétention et ça se
suit jusqu'à un certain point - marquez-le également dans le
libellé général du mandat, des fonctions et des pouvoirs
de ce Conseil-là. Parce que l'article 16 décrit l'ensemble
général de l'objet.
M. Côté (Charlesbourg): Le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue me connaît un peu. Je pense avoir
montré passablement d'ouverture dans tous nos échanges. Je
proposerais que nous l'adoptions tel qu'il est, que j'examine la portée
- je veux être bien conscient de la portée - de l'ajout et, au
moment de la prise en considération du rapport de la commission, si
ça peut être Inclus, on le fera. Sinon, II y aura toujours la
possibilité pour l'Opposition de le proposer et, si je ne l'accepte pas,
on le battra de la même manière qu'on le battrait ici. Je pense
qu'il n'y a rien de perdu là. Pour nous permettre de progresser, je vais
l'examiner pour voir la portée. Ça me paraît, à tout
le moins mériter cette analyse-là. (21 h 45)
Le Président (M. Gobé): Mon impression était
que lui était complémentaire à l'article 16.
M. Trudel: Ça reflète le type de débat qu'on
a déjà eu avec la loi 120. Il pourrait regarder ça de
façon à l'amener à l'étape du rapport. À une
condition: que vous n'en parliez pas à la ministre de l'Enseignement
supérieur pour faire la même chose avec mes places en
médecine, comme c'est arrivé pour l'histoire de la fin de 120, en
espérant que ça va arriver encore un jour pour les places de mes
étudiants en Faculté de médecine en région.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, de la
manière dont ça avait été présenté,
vous vous rappellerez que ça pouvait attaquer la Charte. C'était
ça, l'objection fondamentale.
M. Trudel: C'était de la discrimination positive.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, d'accord, mais il faut
quand même faire attention, malgré les bonnes intentions qu'on
avait. Le 1er avril 1993, il y a l'obligation de résultat. Je le
répète partout où je vais. Tout le monde était bien
content que le ministre recule, supposément. Le 1er avril 1993, s'il n'y
a pas de solution négociée et entendue, je serai là, le 2
avril, pour arriver avec le lot de décisions qui vont se préparer
avant. Ce ne sera pas le 3 avril; ça va être le 2. Il faut
être bien clair.
M. Trudel: J'ai hâte de voir ça, parce que c'est
rare qu'un gouvernement ait réussi à décréter ce
qu'il n'a pas réussi à faire législativement.
M. Côté (Charlesbourg): Je vous ferai remarquer que
le gouvernement s'est donné, dans sa loi, le pouvoir de
décréter et tout le monde est bien conscient que ce pouvoir de
décréter, il est là, prêt à être
utilisé. L'obligation qu'ils ont, c'est de livrer. La balle est dans
leur camp, c'est à eux de livrer. J'attends avec beaucoup d'impatience
ces résultats qui sont bien amorcés sur le plan des discussions,
souhaitant que ça aboutisse. On s'est donné du temps pour que
ça aboutisse et on verra ce que ça donne. Et, si ça
n'aboutit pas par la voie des négociations, ça aboutira d'une
autre manière. Je serai là, le 2 avril 1993, pour prendre les
mesures qui s'imposent dans les circonstances.
M. Trudel: Vous n'êtes pas en train de nous dire que vous
avez réussi à négocier que le gouvernement puisse
décréter, là. C'est un pouvoir général du
gouvernement qui existait, r mais je vous le répète:
J'espère que Dieu me , prête vie et santé pour être
là également à cette
date-là et, si tel était malheureusement le cas... Je ne
pense pas que ce sera le cas, je pense que les médecins vont
réussir...
M. Côté (Charlesbourg): Je ne le souhaite pas.
Personne ne le souhaite.
M. Trudel: Je pense que la profession médicale va
réussir à relever le défi dans ce sens-là. Mais il
est rare, au cours de l'histoire, qu'un gouvernement ait réussi à
décréter ce qu'il n'a pas été capable de faire
législatlvement. Il est rare.
M. Côté (Charlesbourg): Ça prend toujours une
première.
M. Trudel: Oui, pour faire l'histoire.
M. Côté (Charlesbourg): Ça prend toujours une
première pour faire l'histoire. Je ne souhaite pas qu'elle se fasse de
cette manière, mais qu'on ne me pousse pas à y aller. Je suis
suffisamment prêt, mentalement, pour le faire.
Le Président (M. Gobé): Alors, merci, M. le
ministre.
M. Trudel: Mais ne nous dites pas que c'est incontournable.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, est-ce que l'article 16 est
maintenant...
M. Côté (Charlesbourg): II ne faut pas trop jouer
avec l'incontournable, parce que votre cercle finit toujours par rejoindre le
point de départ.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que l'article 16 est
maintenant adopté?
M. Trudel: La spirale grimpe. Vous voulez dire que la spirale
grimpe. Adopté, M. le Président, avec la considération du
ministre.
Le Président (M. Gobé): Oui, oui, bien entendu. Le
ministre a fait les mises en garde préliminaires. Donc, on
présume que vous l'adoptez sous réserve de ces... L'article 16
est maintenant adopté. L'article 17. Est-ce que vous voulez que j'en
fasse lecture au complet?
M. Trudel: Non.
Le Président (M. Gobé): Je pense que vous pouvez en
discuter ou l'adopter directement.
M. Côté (Charlesbourg): Ça va.
M. Trudel: Deux petites discussions courtes. Vous savez, c'est
toujours très court.
Le Président (M. Gobé): Je vous en prie, M. le
député.
M. Trudel: À 2°, à la fin du paragraphe,
"compte tenu des caractéristiques de la population et des ressources
budgétaires disponibles" et ça commence à propos des
"besoins en effectifs médicaux en omnipratique et en
spécialité". Vous n'entrez pas "compte tenu des plans d'effectifs
du ministère"?
M. Côté (Charlesbourg): M. Charlebois.
Le Président (M. Gobé): M. Charlebois, vous avez la
parole.
M. Charlebois: Le Conseil donne des avis sur les besoins en
effectifs. C'est préalable au plan. Il y a continuellement des
réflexions et des études qui se font sur les projections de
besoins et on sait qu'il y a beaucoup de discussions sur l'évaluation
des besoins.
M. Côté (Charlesbourg): II devient plan quand il est
accepté.
M. Charlebois: Voilà.
M. Côté (Charlesbourg): II devient plan au moment
où II est accepté par le gouvernement.
M. Charlebois: Ça devient le lieu, un forum qui peut
aviser le ministre sur les besoins. Mais un peu partout - vous le remarquez
dans le mandat général et dans les mandats spécifiques -
c'est toujours balisé en fonction des ressources budgétaires
parce qu'on est, au niveau des services médicaux, face à une
question, on le sait très bien, qui peut... La définition des
besoins est d'une élasticité totale et il était
contre-indiqué que le ministre crée un conseil qui puisse lui
remettre des avis extrêmement inflationnistes. Alors, c'est le genre de
discussion que nous avons eue avec le regroupement des médecins et
ça a été effectivement convenu que ça devait
être balisé. je voudrais simplement ajouter qu'un tel conseil, un
tel forum d'échanges entre le gouvernement et les médecins existe
en ontario, une entente qui s'est faite au cours de l'hiver dernier et les
médecins, on se le rappelle, avaient fait un grand état de cette
entente en ontario. et les termes de l'entente étaient semblables
à ceux-ci, à savoir qu'il y avait continuellement prise en compte
par le conseil des contraintes financières ou budgétaires de
l'état. et c'est très lié à la nature des services
que sont les services médicaux.
M. Trudel: oui. je ne pense pas qu'on puisse nier que l'on doive
tenir compte de tel type de paramètres pour se réveiller toujours
avec un scénario qui serait dans l'idéal. il y a
des contraintes, vous les entrez dans le projet de loi. Je vous dis
toujours que ça m'achale encore un peu. Mais ce que vous voulez rappeler
là, c'est que tout ça s'opère à l'intérieur
d'une capacité générale d'opérer de l'État
et que tous doivent en tenir compte. Mais, par ailleurs, ça me surprend
un peu dans le même contexte que, pour le troisième alinéa
et le quatrième alinéa, le Conseil pourra donner des avis sur
"l'évolution et l'adaptation de la pratique médicale face aux
besoins en émergence" ou "les différents types de pratique
médicale eu égard aux besoins prioritaires de la population". On
ne retrouve pas ici des mots que l'on retrouve, en tout cas partiellement, dans
la loi 120 maintenant, en ce qui concerne l'efficacité, l'efficience et
la pertinence des actes médicaux.
M. Côté (Charlesbourg): C'est dans la loi 120,
à ce moment-là.
M. Trudel: Ce n'est pas tout dans la loi 120. Je vous
rappellerai, M. le ministre, qu'on avait eu une longue obstination. On y
retrouve maintenant pas l'efficacité, mais l'efficience. On n'a pas
l'efficacité, on a perdu l'efficacité et la pertinence.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, d'ailleurs, j'ai vu
quelque chose, à quelque part.
M. Trudel: À Montréal.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Mais je ne suis pas
convaincu que c'est là que ça doit apparaître, parce que
c'est des avis qui sont donnés au ministre dans ces cas-ci. Et on
présume aussi que le Conseil médical est capable de donner des
avis, tout en tenant compte de l'efficicence et de la pertinence aussi.
M. Trudel: Là, vous en êtes convaincu pour cette
partie-là. Mais vous n'en étiez pas tellement convaincu au niveau
des paramètres de la capacité de payer de la population, puisque
là vous l'indiquez nommément.
M. Côté (Charlesbourg): Je l'Indique parce que au
départ...
M. Trudel: Là, c'est parce que vous n'êtes pas
sûr qu'ils en tiendraient compte.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, parce que, au
départ, c'est assez clair sur le plan de l'indication quant à la
capacité. S'il faut la répéter chaque fois, je ne pense
pas qu'en termes de rédaction sur le plan législatif ce soit
nécessaire. Il y a des indications là qui sont assez claires.
M. Trudel: Je veux juste indiquer, pour ma part, en tout cas, je
pense bien que ça devrait être après les fêtes que
nous aurons le débat sur le financement du système de
santé et de services sociaux.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Je veux revenir largement...
M. Côté (Charlesbourg): Sur l'efficience.
M. Trudel:... et correctement sur l'efficience et
l'efficacité. Je pense que ça doit se faire comme discussion. Ce
n'est peut-être pas à l'occasion de la création du Conseil
médical, quoique j'eus aimé le retrouver ici. Mais, si on reprend
toute cette discussion-là nous devancerions et ça serait
peut-être un petit peu long.
M. Côté (Charlesbourg): Vous allez être servi
à souhait par le texte qui vous sera rendu disponible pour cette
commission.
M. Trudel: Qui nous sera disponible quand, vous avez dit?
M. Côté (Charlesbourg): Pour cette commission, dans
les délais que nous impartit le règlement.
M. Trudel: Bientôt, parce que là tout le monde va
avoir sorti son document sur le financement, à part le ministre et le
gouvernement.
M. Côté (Charlesbourg): Certains s'inscrivent en
demande et d'autres en gestionnaires.
M. Trudel: On a déjà de bons documents pour le
débat. Il serait intéressant que le lit gouvernemental soit ici
pour les dossiers.
M. Côté (Charlesbourg): Bien sûr, bien
sûr. Il y a déjà un niveau de discussion très
élevé, que ce soit l'AHQ, que ce soit d'autres.
M. Trudel: Vous voulez dire les CLSC pour les autres?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Que ce soit d'autres.
Les CLSC sont allés sur la place publique. Ils ont le mérite
d'avoir rendu public un document.
M. Trudel: D'accord.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment,
j'anticipe avec beaucoup de plaisir cette commission parlementaire qui sera une
commission parlementaire d'échanges, pas nécessairement sur les
documents qu'on nous présentera - j'insiste: pas nécessairement
sur les documents qu'on nous présentera - mais sur la
problématique du financement, en tenant compte de toute la
chaîne.
M. Trudel: À cet égard, M. le ministre - je vous en
ai parlé hors commission et hors de l'Assemblée nationale -
est-ce que vous prévoyez pour ce débat sur le financement - j'ai
l'occasion de poser la question - la forme rigide de la commission
parlementaire ou si vous pouvez penser à d'autres formes?
M. Côté (Charlesbourg): dépendamment de ce
que nous pourrons échanger, j'ai déjà
répété que je n'étais pas intéressé
à une commission parlementaire qui durerait huit semaines, que ce
serait, quant à moi, une commission parlementaire sur invitation et que,
dans ce sens-là, nous échangerons ensemble sur la formule la plus
efficace d'échanges avec les gens qui viendront nous voir pour avoir
véritablement des échanges et pouvoir prendre un point et
l'éplucher pour avoir des réponses. et ceux qui viendront
à la table ont besoin d'avoir des réponses parce que,
effectivement, c'est ce qui va se passer au moment de cette commission.
M. Trudel: Je vous réitère, en tout cas, l'offre de
collaboration de l'Opposition sur la formule pour, vraiment, en arriver, si on
n'a pas toutes les réponses, à au moins avoir les très
bonnes questions que nous pourrions nous poser.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Matapédia, vous avez la parole. Vous pouvez parler.
M. Paradis (Matapédia): Ce sera aussi souple que la
commission avec une séance de travail ce matin.
M. Trudel: Très bien.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le
député de Matapédia. L'article 17 est maintenant
adopté. J'appelle maintenant l'article 18. Il y a un amendement
présenté par M. le ministre. M. le ministre, voulez-vous en faire
la lecture ou voulez-vous que je la fasse?
M. Côté (Charlesbourg): Remplacer, à la
quatrième ligne du paragraphe 3°, les mots "qu'il établit"
par les mots "à établir".
M. Trudel: Au lieu de "qu'il établit", c'est "à
établir".
Le Président (M. Gobé): Alors, "en ce qui concerne
les objectifs de croissance ou de décroissance qu'il établit pour
chaque région" sera remplacé par "à établir pour
chaque région". Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Gobé): l'amendement est
adopté. est-ce que l'article 18 tel qu'amendé est maintenant
adopté? m. le député, vous avez la parole.
M. Trudel: M. le Président, une seule question en relation
avec 17. A 17, le Conseil peut donner des avis; à 18, évidemment,
"le ministre doit consulter". En tout cas, dans le document que j'ai, du mois
d'août, c'était inversement proportionnel, les pouvoirs de ce
Conseil, tel que réclamés par les médecins. Je peux parler
de pouvoirs ou d'avis. On demandait toute une série de devoir recevoir
les avis du Conseil. Là, c'est inversé. Raison?
M. Charlebois: mais c'est le résultat de nos
échanges.
M. Côté (Charlesbourg): m. charlebois, vous avez la
parole.
M. Charlebois: la proposition qui était faite par les
médecins au mois d'août était totalement inacceptable pour
le ministère, en ce sens que, sur pratiquement tous les gestes que le
ministre était appelé à poser, il devait absolument passer
par le conseil, ce qui plaçait le conseil pratiquement comme tuteur du
ministre. on a donc échangé sur cette question avec les
médecins pour replacer le conseil dans un mandat, disons, plus
traditionnel où il peut agir de son propre chef sur certaines
matières. le ministre, de son côté, doit le consulter sur
des points très précis, très ciblés, comme des
projets de règlement. ça a fait l'objet d'une entente.
M. Trudel: si je comprends bien votre langage, le conseil pourra
agir dans beaucoup de secteurs de son propre chef, sans déranger le chef
nécessairement.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que l'article 18 tel
qu'amendé est maintenant adopté?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Gobé): Alors, l'article 18 tel
qu'amendé est maintenant adopté. Avant d'appeler l'article 19,
j'aimerais informer les membres de notre commission qu'il est maintenant 22
heures. Il reste quelques articles à adopter. Je demanderais donc le
consentement pour dépasser de quelques minutes. Est-ce qu'il y a
consentement?
M. Trudel: Consentement.
Le Président (M. Gobé): Nous allons donc continuer.
Maintenant, j'appelle donc l'article 19 et j'en fais lecture rapidement. "Le
Conseil doit
donner son avis au ministre, dans les délais que celui-ci
prescrit, sur toute autre question que le ministre lui soumet relativement aux
services médicaux. " Et il y a là un amendement. M. le ministre,
voulez-vous en faire la lecture, s'il vous plaît? (22 heures)
M. Côté (Charlesbourg): Supprimer à la fin de
l'article les mots "relativement aux services médicaux". L'article se
lirait comme suit: "Le Conseil doit donner son avis au ministre, dans les
délais que celui-ci prescrit, sur toute autre question que le ministre
lui soumet". Il peut bien arriver qu'effectivement le ministre veuille avoir un
avis sur autre chose et ça me paraît parfaitement légitime
d'acquiescer.
M. Trudel: Comme la politique de santé et de
bien-être, par exemple.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, oui,
oui.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que l'amendement
à l'article 19 est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Ou encore sur les
sages-femmes.
Le Président (M. Gobé): M. le député?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Gobé): L'amendement à
l'article 19 est maintenant adopté. Est-ce que l'article 19 tel
qu'amendé est maintenant adopté?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Gobé): L'article 19 est maintenant
adopté. J'appelle l'article 20 et j'en fais lecture très
rapidement. "Dans la poursuite de ses fins, le Conseil peut également:
1° procéder à des consultations, solliciter des opinions,
recevoir et entendre les requêtes et les suggestions de personnes,
d'organismes ou d'associations et soumettre au ministre toute recommandation
qu'il juge à propos; 2° créer des comités; 3°
à la demande du ministre, effectuer ou faire effectuer des études
et des recherches. "
M. le ministre, au 3°, vous proposez un amendement; pourriez-vous en
faire lecture, s'il vous plaît?
M. Côté (Charlesbourg): "Conformément
à une autorisation du ministre, effectuer ou faire effectuer une
étude ou une recherche. "
Le Président (M. Gobé): Y a-t-il, en ce qui
concerne l'amendement à l'article 20 des commentaires, M. le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue?
M. Trudel: Non.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que l'amendement
à l'article 20 est adopté?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Gobé): L'amendement est maintenant
adopté. Est-ce que l'article 20 tel qu'amendé est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Un commentaire.
Le Président (M. Gobé): Allez-y, M. le
député, vous avez la parole.
M. Trudel: Je me réjouis de cet article.
Adopté.
Le Président (M. Gobé): Nous prenons bonne note de
cette réjouissance.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Gobé): Donc, l'article 20 est
maintenant adopté tel qu'amendé. J'appelle donc l'article 21 et
j'en fais lecture. "Le Conseil peut rendre publics les conseils, avis et
recommandations qu'il formule en application des articles 16 à 20, 60
jours après les avoir transmis au ministre. " M. le ministre, avez-vous
des commentaires sur l'article 21?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, avez-vous des commentaires?
M. Trudel: Oui, oui.
Le Président (M. Gobé): Alors, faites-les. Vous
avez la parole.
M. Trudel: Pourquoi 60 jours après les avoir transmis au
ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Une chose - on se comprend
bien - c'est des avis d'abord au ministre. Alors, il est tout à fait
normal que le ministre ait le temps d'en prendre connaissance et que, par la
suite, il puisse les rendre publics. Sur le plan de la durée, ça
me paraît être conforme à certains autres, pas à tous
les autres, mais à certains autres.
M. Trudel: Donnez-moi donc un exemple des autres?
Le Président (M. Gobé): M. Bergevin, vous
avez la parole, allez-y.
M. Bergevin (André): Dans certains cas môme, on
exige l'autorisation du ministre. Il y a différentes formules, mais,
dans le cas présent et certains autres, on prévoit un
délai avant la publication officielle. Le survol qu'on a fait de
différentes législations a conduit à cette
constatation.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Trudel: Je vous avoue que J'aurais aimé le creuser
davantage, mais II me semble que j'ai vu dans certaines lois que c'était
après en avoir informé le ministre. C'est bien sûr parce
qu'on dit des avis au ministre. C'est parce que ça Impose une...
Le Président (M. Gobé): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Mais ce n'est pas...
Évidemment, on crée un obligation de les rendre publics.
M. Trudel: Non, non, on ne crée par l'obligation de les
rendre publics.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Le Conseil peut - non,
ce n'est pas une obligation, II peut - rendre publics les "avis et
recommandations qu'il formule en application des articles 16 à 20, 60
jours après les avoir transmis au ministre. " C'est normal, je pense,
qu'ils soient transmis au ministre; on dit 60 jours. Bon, c'est 60 ou c'est 30
ou c'est 90 ou c'est 120. On a choisi 60.
M. Trudel: Non, mol, ce n'est pas sur 60, 30 ou 90.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: Je disais: Après en avoir Informé le
ministre ou après les avoir transmis au ministre. Il ne faut quand
même pas en faire une histoire à ne plus finir.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais il y a
l'Idée que ce soit public. Ça peut être public et c'est
transmis au ministre d'abord. Je pense que c'est une règle qui est
normale.
M. Trudel: Entre le 1er et le 60e jour, ça sera les
enveloppes brunes. Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne connais pas ça,
moi.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le
député. L'article 21 est maintenant adopté. J'appelle
l'article 22. "Le Conseil doit, par règlement, pourvoir à sa
régie interne. " Est-ce que l'article 22 est adopté?
M. Trudel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Dispositions diverses et finales
Le Président (M. Gobé): L'article 22 étant
maintenant adopté, j'appelle la section III du projet de loi,
"Dispositions diverses et finales". Article 23. "L'exercice financier du
Conseil se termine le 31 mars de chaque année. " M. le ministre,
avez-vous des commentaires?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Adopté.
Le Président (M. Gobé): l'article 23 est maintenant
adopté. l'article 24. "le conseil transmet au ministre, au plus tard le
30 juin de chaque année, un rapport de ses activités pour
l'exercice financier précédent. " sur l'article 24, m. le
ministre, avez-vous des commentaires?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Adopté.
Le Président (M. Gobé): L'article 24 est maintenant
adopté. Article 25. "Le ministre dépose le rapport du Conseil
à l'Assemblée nationale dans les 30 jours de sa réception
ou, si elle ne siège pas, dans les 30 Jours de la reprise des travaux. "
Y a-t-il des commentaires sur l'article 25, m. le ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, des commentaires sur l'article 25?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Gobé): L'article 25 est maintenant
adopté. J'appelle maintenant l'article 26.
M. Côté (Charlesbourg): Dois-je penser que votre
conseiller a déjà le premier avis du Conseil?
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gobé): S'il vous plaît!
S'il vous plaît ! S'il vous plaît! Nous allons terminer
l'adoption, après nous ferons des commentaires. J'appelle maintenant
l'article 26. "Le ministre de la Santé et des Services sociaux est
chargé de
l'application de la présente loi. " M. le ministre avez-vous des
commentaires sur cet article?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, des commentaires?
M. Trudel: Sur 26?
Le Président (M. Gobé): Oui.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Gobé): L'article 26 est maintenant
adopté. J'appellerai maintenant l'article 27. "La présente loi
entrera en vigueur le... " La date sera indiquée lors de la sanction de
la présente loi. J'appellerai maintenant les sections et sous-sections
du projet de loi.
M. Côté (Charlesbourg): II faut adopter 27.
M. Trudel: II faut adopter 27 parce que J'ai des questions.
Le Président (M. Gobé): Vous avez des questions
à l'article 27?
M. Trudel: Oui.
Le Président (M. Gobé): M. le député,
vous avez la parole.
M. Trudel: Quand est-ce que c'est prévu? C'est le 1er
avril 1993, comme les régies?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire
qu'à partir du moment où on l'aura adopté en
troisième lecture il y aura sanction du projet de loi. Tout le monde
souhaitait que ça puisse être en marche le plus vite possible pour
donner des avis sur toute une série de choses qui peuvent être
intéressantes quant au devenir et, quant à moi, ce sera
très, très rapidement.
M. Trudel: Vous n'attendrez pas que tous les articles de 120
soient en fonction avant de faire en sorte que le Conseil puisse
opérer.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Si c'est attendu depuis
1970, je ne vois pas pourquoi on se priverait du plaisir de le faire dès
maintenant.
M. Trudel: Et, deuxièmement, l'autre... M.
Côté (Charlesbourg): L'autre? M. Trudel:... conseil
viendra quand?
M. Côté (Charlesbourg): Le plus rapidement possible.
Aussitôt que nous aurons passé à travers les organismes
centraux du gouvernement, qui sont saisis du mémoire actuellement. Vous
n'avez pas reçu ça dans une enveloppe brune encore?
M. Trudel: Des bouts seulement. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Y compris les fusions éventuelles avec d'autres
conseils.
M. Côté (Charlesbourg): Ça, c'est une autre
affaire.
M. Trudel: Ça, c'est une autre affaire.
M. Côté (Charlesbourg): Bonne tentative, mais c'est
une autre affaire.
M. Trudel: Après les fêtes.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que l'article
27...
M. Côté (Charlesbourg): Pour adoption, quant
à moi, avant les fêtes.
M. Trudel: Ça va prendre un consentement. M.
Côté (Charlesbourg): Oui, bien sûr.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le ministre.
Donc, l'article 27 est maintenant adopté. Est-ce que les sections I, II
et III du projet de loi sont adoptées?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que le titre du
projet de loi 171, Loi sur le Conseil médical du Québec, est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Gobé): Le projet de loi est
maintenant adopté. Est-ce que le projet de loi tel qu'amendé est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Gobé): Le projet de loi tel
qu'amendé est maintenant adopté. Et, la commission ayant
maintenant complété son mandat, j'ajourne donc les travaux... M.
le député, vous avez la parole.
M. Trudel: Je veux juste dire au ministre...
Le Président (M. Gobé): Quelques commentaires
finaux?
M. Trudel: Un petit commentaire terminal.
Le Président (M. Gobé): Oui, certainement, sur
consentement de la part du côté ministériel.
M. Trudel: C'est un plaisir renouvelé de faire de la
législation avec le ministre.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le
député. M. le ministre a un commentaire final peut-être
avant d'adopter le projet de loi?
M. Côté (Charlesbourg): Moi de même, M. le
Président, et, même si on a un automne plus calme que nous avons
bien mérité sur le plan législatif, nous serons
conviés à un hiver et un printemps très longs sur le plan
législatif puisque nous aurons un menu très chargé. Et ce
sera toujours, pour moi aussi...
M. Trudel: Ça va faire différent du mois de
décembre.
M. Côté (Charlesbourg):... un plaisir
renouvelé de continuer à travailler avec mes collègues et
aussi avec le député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, et,
bien sûr, avec le député défenseur de l'est de
Montréal et de l'Hôtel-Dieu dans l'est de Montréal.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le ministre.
M. Trudel: Le député de LaFontaine. Qui a
parlé d'Outremont tantôt?
Le Président (M. Gobé): Ceci met fin à notre
commission. M. le ministre de la Santé et des Services sociaux, M. le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, critique officiel
de l'Opposition en matière de santé et de services sociaux, il me
fait plaisir de vous avoir eus ce soir pour adopter ce projet de loi. Donc, la
commission ayant complété son mandat, je désire ajourner
les travaux sine die. Merci beaucoup, bonne soirée à tout le
monde.
(Pin de la séance à 22 h 10)