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(Dix heures quinze minutes)
Le Président (M. Joly): II me fait plaisir de vous
souhaiter la bienvenue à cette commission. La commission des affaires
sociales se réunit afin de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 120, Loi sur les services de
santé et les services sociaux et modifiant diverses dispositions
législatives. Mme la secrétaire, avons-nous des
remplacements?
La Secrétaire: Oui, M. le Président. Mme Loiselle
(Saint-Henri) sera remplacée par Mme Bégin (Bellechasse) et M.
Marcil (Salaberry-Soulanges) par M. Khelfa (Richelieu).
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la secrétaire.
J'appelle l'article 154.1.
Articles en suspens
Le conseil des médecins, dentistes et
pharmaciens (suite)
M. Trudel: M. le Président.
Le Président (M. Joly): Oui, M. le
député.
M. Trudel: Avec la permission du ministre et la vôtre, M.
le Président, j'aurais deux remarques sur l'article 154. Il est
adopté?
Le Président (M. Joly): Oui.
M. Trudel: J'aimerais ça faire deux remarques
supplémentaires, si vous me donnez le...
M. Côté (Charlesbourg): La nuit portant conseil. La
veillée.
M. Trudel: Non. La veillée que nous pensions
terminée.
M. Côté (Charlesbourg): Les échanges
postcommission aidant.
M. Trudel: Non, non. Non, non, M. le ministre,
c'était précommission.
M. Côté (Charlesbourg): Parce que tout le monde est
très sollicité de ce temps-là.
M. Trudel: On ne peut rien vous cacher, vous non plus. Il
faudrait que je retrouve mes papiers qui étaient "pré".
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce qu'on a
enlevé "pertinence", ça restreint la notion de
qualité.
M. Chevrette: II va faire une remarque très
pertinente.
M. Trudel: II faut que je retrouve mes papiers d'abord.
M. Chevrette: On en a parlé de 22 heures à
minuit.
M. Trudel: Allez-y sur 154, je reviendrai tantôt sur
155.
M. Côté (Charlesbourg): 154.1, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Insérer, après
l'article 154, l'article suivant: "154.1 Le conseil des médecins,
dentistes et pharmaciens donne son avis au directeur général sur
les aspects administratifs des questions suivantes: "1° les moyens à
mettre en oeuvre pour que les services médicaux, dentaires et
pharmaceutiques dispensés dans le centre le soient en
complémentarité avec ceux dispensés dans un centre
exploité par un autre établissement de la région et
répondent aux besoins de la population à desservir, compte tenu
des ressources disponibles et de la nécessité de fournir des
services adéquats; "2° les règles d'utilisation des
ressources visées au paragraphe 3° du premier alinéa de
l'article 141.3 et sur les sanctions administratives qui doivent y être
prévues; "3° l'organisation technique et scientifique du centre;
"4° la distribution appropriée des soins médicaux et
dentaires et des services pharmaceutiques ainsi que l'organisation
médicale du centre; "5° toute autre question que le directeur
général porte à son attention."
M. Trudel: Ça ici, donc, 154 voulait couvrir les avis sur
le caractère professionnel et là, c'est l'incarnation de la
deuxième tête, de la "bicéphalie". C'est le retour à
la "bicéphalie", incarnée à 154,154.1.
M. Chevrette: La bibite à deux têtes.
M. Trudel: La bibite à deux têtes. C'est requis,
pour le directeur général de l'établissement, de toujours
requérir l'avis du CMDP sur l'aspect administratif des aspects qui
sont
énumérés?
M. Charlebois (Maurice): Non, ce n'est pas requis, tel que c'est
libellé, avant d'agir. Cependant, ça indique les items sur
lesquels le CMDP peut faire des avis au directeur général. C'est
un ensemble d'objets sur lesquels le CMDP faisait ou fait, à l'heure
actuelle - la loi l'indique - soit des avis ou des recommandations au conseil
d'administration. Alors, nos échanges... Notre préoccupation
à nous était à l'effet que, sur les dimensions
administratives, sur les aspects administratifs, les avis soient
canalisés et orientés vers la direction générale.
C'est ce que l'article vient clarifier.
M. Trudel: Comment vous réconciliez... Ça va me
permettre de faire ma remarque de tantôt sur 154. Regardez à 154
de ce que nous avons vu hier, au dixième alinéa, où
supposément sur l'aspect professionnel, là... C'est sur le
caractère professionnel des responsabilités du CMDP:
"Conformément aux règlements de l'établissement, le CMDP
est responsable [...] envers le conseil d'administration" de
l'établissement, "de faire des recommandations sur la distribution
appropriée des soins médicaux et dentaires et des services
pharmaceutiques ainsi que sur l'organisation médicale du centre."
Bon, là, de deux choses l'une, si c'est de l'administratif,
sortons ça de 154 puisque, ici, on parle de l'organisation
médicale, on ne parle pas de la distribution et de l'acte en soi. Il
s'agit de l'aspect administratif de l'organisation dans l'hôpital et on
requiert qu'il le fasse à 154.1, dans le chapitre de ce qui est
supposé être la responsabilité, le caractère
professionnel. Puis là, on aborde le caractère administratif. De
deux choses l'une: ou c'est carrément de l'administratif et on va le
retrouver à l'administratif, puis l'article 154.1 couvre cet
aspect-là alors c'est inutile de le répéter dans le
caractère professionnel des avis requis du CMDP au conseil
d'administration à 154,10°, ou encore, la façon dont je
pourrais vous poser la question ce matin, c'est: C'est quoi, la
différence entre le 154.1 et le 154,10°? Surtout aussi, vous pouvez
continuer en disant: Lisez le 4° de 154.1.
M. Côté (Charlesbourg): Le 4° de l'article
154.1?
M. Trudel: Relisez-le aussi: "4° la distribution
appropriée des soins médicaux et dentaires et des services
pharmaceutiques ainsi que sur l'organisation médicale du centre."
Ça m'a l'air d'être la même affaire.
M. Charlebois: Non. Sur la distribution appropriée des
soins médicaux et dentaires qu'on retrouve à l'article 154, comme
ça se rapporte à la distribution des soins, ça nous
apparaissait être un objet qui avait une prépondérance
professionnelle. C'est pour ça qu'il est à 154 et c'est pour
ça qu'il y a des recommandations que le CMDP peut faire. Maintenant, il
y a des aspects administratifs afférents à la distribution
appropriée des soins et c'est sur les aspects administratifs que le CMDP
va faire ses recommandations au D.G. Il faut lire les deux ensemble. Il se
retrouve aux deux endroits, comme vous avez d'autres objets - comme
l'organisation scientifique et technique - qui se retrouvent aux deux
endroits.
M. Chevrette: Ce n'est pas comme la qualité, ça?
Ça comprend toutes les dimensions? Parce qu'on n'est pas supposé
parler pour ne rien dire. C'est supposé être très clair et
très concis. C'est le même texte qu'on retrouve sous le vocable
professionnel et sous le vocable administratif. Ce n'est pas ça?
M. Charlebois: Oui. Mais les trois...
M. Chevrette: Une explication aussi claire, aussi précise
et qui veut tout dire, est-ce qu'il y a moyen de...
M. Charlebois: ...objets: organisation scientifique et technique,
distribution appropriée des soins et règles d'utilisation, il
s'agit d'objets qu'on retrouve, à l'heure actuelle, dans la loi et qui
amènent le CMDP à faire des recommandations au conseil
d'administration. Ces recommandations faites au conseil d'administration ont,
dans plusieurs cas... Ce levier ou ce canal que le CMDP a pour faire des
recommandations au conseil d'administration a, dans plusieurs cas, introduit
certaines confusions dans les établissements. Les dimensions
administratives...
M. Chevrette: Vos explications sont confuses aussi. C'est le
même texte!
M. Charlebois: Laissez-moi terminer. M. Chevrette: C'est
long en Hérode!
M. Charlebois: Vous jugerez et vous apprécierez
après. Je n'ai pas terminé.
M. Côté (Charlesbourg): Avis et recommandations
à la fin.
M. Chevrette: C'est la même affaire. Il le sait à
part ça.
M. Charlebois: Sur ces différentes dimensions, il y a des
dimensions professionnelles et, pour les dimensions professionnelles, nous
n'avions pas d'objection à ce que le CMDP fasse ses recommandations
directement au conseil d'administration. Il y a des dimensions administratives,
ce que nous souhaitions et ce que les administrateurs d'établissements
souhaitaient éga-
lement, et ce dont les médecins aussi convenaient assez
rapidement, c'est que, sur les aspects administratifs, ils se voyaient dans un
rôle beaucoup plus conseil à la direction générale
et qu'il y avait lieu de clarifier les canaux de communication.
Donc, la direction générale, la direction administrative
d'un établissement, est responsable de l'organisation, de la gestion et,
sur ces questions-là, elle prend des décisions, elle
établit des règles. Le CMDP, s'il a des avis, s'il a des
recommandations, s'il a des commentaires, qu'il les adresse à la
direction. C'est ça, essentiellement, le bien-fondé, finalement,
de cette séparation entre les deux articles, c'est que le CMDP a un
rôle et des responsabilités concernant les dimensions
professionnelles. Il les assume envers le conseil d'administration. C'est
évident que tout ça n'est pas totalement désincarné
d'aspects administratifs, mais, sur les aspects administratifs, on a convenu
que c'était à la direction générale que se trouvait
le lieu approprié pour que les avis et les recommandations soient faits,
et c'est ce dont ces deux articles témoignent.
M. Trudel: Mais pourquoi...
M. Côté (Charlesbourg): Mais ça peut
être illustré d'exemples pratiques là, juste pour ne pas
ajouter à...
M. Iglesias (Juan Roberto): Bien, je vais essayer de ne pas
ajouter de confusion mais plutôt de la clarté. Pour vous donner un
exemple au niveau de la pharmacie - pas besoin de prendre d'exemple de
médecin là - comment est-ce que vous voyez ça une question
disant: Est-ce qu'on va utiliser un système unidose ou bien un
système multidose? Est-ce qu'on veut avoir une pharmacie centrale ou des
pharmacies avec des satellites? Il me semble que, dans ces deux
questions-là, il y a des aspects qui sont professionnels, qui sont
reliés à la qualité de l'acte, et il y a des aspects
également très administratifs.
M. Chevrette: la qualité, ça comprend tout. M.
Iglesias: oui, mais... M. Chevrette: vous l'avez dit hier,
là. M. Iglesias: j'ai dit qualité de l'acte.
M. Chevrette: Ça comprend la pertinence, ça
comprend tout ça, vous l'avez dit hier.
M. Iglesias: si vous regardez ces deux questions-là,
lorsqu'une administration hospitalière les regarde, elle y voit des
aspects qui sont très administratifs, que ce soit au point de vue
monétaire, au point de vue physique, au point de vue de quel type de
personnel il faut engager, et également il y a des aspects
professionnels avec les avantages et désavantages en rapport aux
équipes au niveau des unités de soins. Ce sont des façons
de distribuer des soins qui ont des impacts professionnels. Et on peut vous en
nommer comme ça toute une série là. Je n'ai même pas
pris un exemple de médecin, j'ai pris un exemple de services
pharmaceutiques.
M. Trudel: Pourquoi vous n'avez pas indiqué à 154
que le CMDP doit donner son avis au conseil d'administration sur l'aspect
professionnel des questions suivantes? À 154.1 on dit: "...sur les
aspects administratifs des questions suivantes." Si on embarque dans votre
raisonnement ça vaut pour 154.1 et, pour 154, ça ne vaudrait pas.
On n'a pas indiqué, dans le préambule, dans l'introduction de
l'article, "sur les aspects professionnels de...". Je veux dire, si c'est
vraiment à deux têtes là, on va identifier les deux
têtes et puis on va...
M. Charlebois: À 9°, on l'a indiqué.
M. Trudel: À 9°?
M. Charlebois: Paragraphe 9°.
M. Chevrette: Oui, mais le 10°, c'est par rapport au
même sujet...
M. Trudel: Là, ce qu'on discute c'est le CMDP, n'est-ce
pas?
M. Charlebois: Le paragraphe...
M. Trudel: Les responsabilités du CMDP et son rôle
dans l'établissement, le chapitre de l'entête de 154.1. Vous me
dites qu'il y a toute la partie administrative et, comme c'est le retour
à l'enfant à deux têtes, à 154, on ne qualifie pas
la première tête, sauf à l'intérieur du texte pour
d'autres aspects. Alors, si ça vaut pour tout, qualifions-le sous
l'aspect professionnel, pour 154, et puis l'aspect administratif et disons:
Oui, on a mis au monde un beau bébé à deux têtes et
il est bien identifié.
M. Charlebois: Là, vous voulez dire en préambule de
154.
M. Trudel: Oui, oui, 154.
M. Côté (Charlesbourg): Juste pour la bonne
compréhension, parce que je pense que les idées sont là,
au paragraphe 9°.
M. Chevrette: Oui, mais à 9°, ce sont deux objets
précis.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, mais ce ne sont
pas des petits là.
M. Chevrette: Non, non, je ne dis pas que
c'est des... (10 h 30)
M. Côté (Charlesbourg): On dit: "9° de donner
des avis sur les aspects professionnels des questions suivantes: "a)
l'organisation technique et scientifique du centre; "b) les règles
d'utilisation des ressources visées au paragraphe 3° du premier
alinéa de l'article 141.3 et sur les sanctions administratives qui
doivent y être prévues." Il y a donc, de ce
côté-là, une clarification très nette sur des abus
sur les aspects professionnels.
M. Chevrette: Mais ce que Rémy vous dit... Vous avez
vous-même parlé de "bicéphalie".
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Consultation obligatoire vis-à-vis du
conseil d'administration sur... Et là, vous trouvez ça à
154. Quand vous arrivez à 154.1, ce sont les aspects administratifs au
D.G. Et on retrouve des textes identiques; le 4° de 154.1 par rapport
à 154, le 10°. C'est deux textes tout à fait identiques. Il
vous dit carrément: Si c'est sur l'aspect administratif, vous l'avez
titré dans 154.1. Si c'est sur l'aspect professionnel, à
9°... 9°, ce n'est qu'un paragraphe de 154; 10°, c'est un tout
autre paragraphe et on ne parle pas de l'aspect professionnel. Et dans tout
autre article, on ne parle pas non plus de texte, de thème dans
l'en-tête. Pour être cohérent avec votre
"bicéphalie", si vous voule2 que ce soit deux têtes intelligentes,
bien, titrez-les la même chose. Sinon, vous allez avoir... Je ne dirai
pas ce que je pense.
M. Côté (Charlesbourg): II me paraît y avoir
une certaine logique là qui mérite qu'a tête
reposée, peut-être sur le coup du midi, je puisse regarder
ça et revenir à 154.1 par la suite parce que, effectivement, il y
a un principe là qu'on a voulu faire, c'est que l'administratif soit
clairement identifié et on a accepté qu'un certain nombre de
choses aillent, sur le plan des services médicaux, au conseil
d'administration directement par le CMDP. Je pense que ça mérite,
à tout le moins, qu'on s'y arrête un peu. On suspendra l'adoption
de 154.1, quitte à ce qu'on puisse revenir sur 154 si besoin est. On
n'est pas à un retour en arrière près. Au retour,
après dîner, on pourra régler la question.
M. Trudel: Mais pour passer le dîner, il y aurait
peut-être une autre chose aussi à examiner.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Pour passer un bon dîner, il y aurait
peut-être une autre chose que nous pourrions, avant de suspendre
l'adoption... C'est toujours par rapport à 154.1...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...mais en relation avec 154. À 154, 7°,
septième alinéa, le CMDP doit "faire des recommandations sur les
obligations qui peuvent être rattachées à la jouissance des
privilèges accordés à un médecin ou à un
dentiste par" le C.A., "le conseil d'administration". Mais les exigences,
elles? Il n'y a rien à ce propos. Là, ils donnent leur avis sur
les obligations, mais sur les exigences, l'autre partie de ce contrat, parce ce
que c'est un quasi-contrat? Le centre...
M. Côté (Charlesbourg): Une obligation, ce n'est pas
une exigence, ça?
M. Trudel: Non, excusez. Quant aux privilèges, pardon.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. M. Trudel:
Excusez-moi.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Mais là, c'est
parce qu'on a la partie du devoir et pas des privilèges.
M. Trudel: On a la partie du devoir. Et la partie du
privilège?
M. Charlebois: C'est l'article 170 qui...
M. Chevrette: On va aller voir, pas de problème.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que je remarque, c'est
que vous trouvez ça extraordinaire qu'il y ait la partie des
obligations.
M. Trudel: Ah! c'est un autre retour en arrière où
on s'assure que, maintenant, c'est dedans.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Ce n'est pas un
retour en arrière.
M. Trudel: Par rapport à la loi... M. Côté
(Charlesbourg): Oui, oui. M. Trudel: ...actuelle.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas un retour en
arrière...
M. Trudel: On accordait...
M. Côté (Charlesbourg): Avant, on avait des
privilèges, mais pas d'obligations.
M. Charlebois: C'est nouveau, ça.
M. Trudel: Mais le conseil d'administration...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Un instant, un
instant! Avant, il y avait des privilèges, il n'y avait pas
d'obligations. Ça, c'est des obligations, c'est neuf. Alors, ce qui est
neuf, on va vous le dire.
M. Chevrette: Sur recommandation au conseil des médecins,
dentistes et pharmaciens...
M. Côté (Charlesbourg): On va y arriver à
170, parce que ça fait partie de la nomination qu'on abordera
tantôt. Ça fait partie des articles qu'on va voir
ultérieurement. Qu'est-ce qu'on peut faire pour que votre bonheur soit
total?
M. Trudel: Ça va. Je pourrai revenir à 170, sur le
restant.
Le Président (M. Joly): Nous suspendons l'étude de
l'amendement à 154.1. J'appelle l'article 154.2.
M. Côté (Charlesbourg): Insérer, après
l'article 154.1, l'article suivant: "154.2 Le conseil des médecins,
dentistes et pharmaciens peut adopter des règlements concernant sa
régie interne, la création de comités et leur
fonctionnement ainsi que la poursuite de ses fins. Ces règlements
entrent en vigueur après avoir été approuvés par le
conseil d'administration."
M. Trudel: Est-ce que les règlements du CMDP ont
priorité sur les règlements du conseil d'administration?
M. Iglesias: Qu'est-ce que vous voulez dire par là?
M. Trudel: Bien, le CMDP peut donc constituer des
règlements et le conseil d'administration pourrait avoir d'autres
règlements sur les mêmes questions mais pour des aspects
différents, qui peuvent entrer en contradiction. C'est quoi la
primauté? Est-ce que la primauté, c'est le règlement du
CMDP ou c'est le règlement du conseil d'administration?
M. Iglesias: ça, c'est le fonctionnement interne du cmdp,
là. je ne crois pas que le conseil d'administration ait des
règlements sur le fonctionnement interne du cmdp.
M. Trudel: Bien, il peut avoir des règlements sur le
fonctionnement de ses comités.
M. Iglesias: C'est les comités du CMDP. C'est le
fonctionnement interne du CMDP.
M. Charlebois: Ces règlements entrent en vigueur
après avoir été approuvés par le conseil.
M. Trudel: Non, non, concernant sa régie interne.
Concernant la régie interne du CMDP.
M. Charlebois: Alors, s'ils sont incompatibles avec d'autres
règlements du conseil, j'imagine que le conseil ne les approuvera
pas.
M. Trudel: Et s'il se présentait des aspects
d'incompatibilité, la primauté irait aux règlements du
conseil.
M. Charlebois: Bien le conseil...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais ils entrent en
vigueur après avoir été approuvés par le conseil
d'administration. Donc, s'il y a incompatibilité, le conseil ne les
approuvera pas. Pour qu'ils soient règlements en force, il faut qu'ils
soient approuvés par le conseil. Donc, s'il y a...
M. Trudel: O.K. Et le CMDP, à cet égard-là
et dans l'économie générale, est une créature du
conseil d'administration. Oui?
M. Charlebois: Bien, c'est un peu ce qu'on discutait hier,
là. Responsable envers, est-il sous l'autorité? Je pense que
lès mots choisis, "responsable envers" reflètent le fait qu'il
s'agit d'une assemblée d'entrepreneurs libres, mais qui sont quand
même en lien avec une organisation qui est un hôpital ou tout autre
centre. Il doit quand même y avoir une compatibilité dans les
modes de fonctionnement. Et, pour plusieurs objets, le CMDP ne peut pas agir si
ce n'est pas approuvé par le conseil d'administration.
M. Trudel: En matière de réglementation quant
à son fonctionnement...
M. Charlebois: Les règles de soins, les règles
de...
M. Trudel: ...comme il doit faire approuver ses règlements
par le conseil d'administration...
M. Charlebois: C'est ça.
M. Trudel: ...il devient donc, par définition, sous
l'autorité du conseil d'administration.
M. Charlebois: Moi, c'est ce que j'interprète.
M. Trudel: Est-ce que c'est ça que le ministre
interprète aussi?
Mme Vermette: Si le CMDP constituait un comité quelconque,
que le comité devenait non fonctionnel, est-ce que le conseil
d'administration pourrait dire: Vous avez constitué un comité, il
est non fonctionnel... Est-ce que le conseil d'administration pourrait
appliquer des sanctions parce que le comité est non fonctionnel ou
parce
qu'il y avait des objectifs à atteindre par ce
comité-là?
M. Charlebois: La DSP, on l'a vu un peu plus tôt, on l'a vu
hier, a un rôle de surveillance des comités du CMDP. Le rôle
de la DSP, c'est de voir à ce que les comités que le CMDP a mis
en place et qu'il doit mettre en place en vertu d'un règlement qu'il a
élaboré et qu'il a fait adopter par le conseil d'administration,
fonctionnent. Si ça ne fonctionne pas, ce qu'on a dit hier, c'est que la
DSP, via le D.G., pourra interpeller le CMDP, via le conseil, pour qu'on
agisse. Maintenant, on l'a dit hier, il n'y a pas de sanction pénale de
prévue.
Mme Vermette: C'est ça. Dans votre commentaire, vous
parliez de sanction et puis là, vous dites qu'il n'y en a pas de
prévue.
M. Chevrette: Les papiers que vous nous aviez donnés.
M. Iglesias: Vous avez une sanction administrative, pas
pénale.
Mme Vermette: Ah! Entraîner une sanction...
M. Iglesias: Ça peut être un ordre, ça peut
être un blâme, ça peut être une demande.
M. Chevrette: Une semonce. M. Iglesias: Une semonce.
M. Trudel: Entre autres dimensions, c'est important qu'on ait
ici, à mon avis, l'interprétation juridique de l'intention du
législateur parce qu'on n'a pas Indiqué, au premier article
concernant ces organismes-là, qu'ils étaient sous
l'autorité du conseil d'administration. Si 154.2 veut dire qu'ils sont
sous l'autorité du conseil d'administration, de un, ce sera ctair et,
dans l'interprétation, ça pourra servir et ça permettra de
rendre les choses plus limpides.
M. Iglesias: Ici, c'est très clair que la
réglementation de régie interne ne peut pas être
opérationnelle sans l'approbation du conseil.
M. Trudel: Oui, mais là, ça se transporte sur
l'autre terrain, ça se transporte sur le terrain juridique. Là,
ce n'est pas une question de... La question juridique, c'est: Est-ce que, quand
un organisme est obligé de faire approuver ses règlements par un
niveau supérieur, c'est qu'il est, en droit, sous l'autorité de
cet organisme-là?
M. Côté (Charlesbourg): Je vais faire une petite
vérification pour vous donner l'information la plus pertinente possible.
Il fut un temps où c'était sous l'autorité.
M. Trudel: Voilà!
M. Côté (Charlesbourg): II y a eu un changement qui
est intervenu à un moment x - je suis après essayer de faire
chercher la date - pour changer "envers". Donc, c'est la reproduction de
"envers", mais il y avait des raisons, à l'époque, que je ne sais
pas, je n'étais pas là. Je suis après essayer de faire
vérifier ça pour vous donner la date. Mais il y a eu, à un
moment donné dans l'histoire - 1976, je ne sais pas trop quoi, en quelle
année, on est après essayer de vérifier - le changement de
"sous l'autorité" pour "envers", donc, et on a repris "envers".
M. Trudel: Mais l'interprétation des légistes
aujourd'hui, sans égard à cette information nécessaire
aussi...
M. Côté (Charlesbourg): Mais peut-être que la
distinction est importante.
M. Trudel: Je comprends.
M. Côté (Charlesbourg): À l'époque, si
on l'a changé, c'est parce qu'il y avait... C'est ça que je veux
essayer d'avoir comme information. Mais ce qu'on a fait en incluant "envers",
c'est de reproduire ce qui avait été changé à
l'époque. (10 h 45)
M. Trudel: Bon, adopté, mais vous allez me donner la
réponse.
M. Chevrette: Ça s'en vient, tu l'as?
M. Côté (Charlesbourg): Non, pas tout de suite
encore, mais je vous la donnerai en même temps que...
M. Trudel: Si vous pouviez me la donner en cours de
journée.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. M. Trudel:
Adopté.
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement à
l'article 154.2, adopté. Le nouvel article 154.2, adopté tel
qu'amendé. L'article 155 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): 129, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): 129?
M. Côté (Charlesbourg): 155, excusez-moi.
Le Président (M. Joly): 155.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, vous avez raison. 155.
Remplacer le premier alinéa par le suivant: "Les responsabilités
du conseil des
médecins, dentistes et pharmaciens sont exercées par un
comité exécutif formé d'au moins cinq médecins,
dentistes ou pharmaciens désignés par le conseil, du directeur
général et du directeur des services professionnels ou, lorsque
aucun directeur des services professionnels n'est nommé, du
médecin que le directeur général désigne. "
M. Trudel: Le personnel de soins infirmiers n'est plus
là...
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel:... par rapport aux intentions premières?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: Explication.
M. Côté (Charlesbourg): Avec le Cil...
M. Trudel: Mais vous n'aviez pas prévu, à
l'époque, au départ...
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire qu'il y
a eu... Oui, on avait prévu le croisement, mais le croisement n'existe
plus.
M. Trudel: Bicéphale et cloisonné.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ce que j'expliquais
hier. Le retour à un certain nombre de structures a certains
désavantages sur le plan de l'interprofessionnel. Je vais vous
répéter ce que j'ai dit hier: Je ne suis pas sûr que le
citoyen y gagne, mais...
M. Trudel: Mais là, M. le ministre, ça fait deux
fois que vous me répétez ça. Vous ne croyez pas à
ça, mais ça va être dans la loi.
M. Côté (Charlesbourg): Non,
c'est-à-dire...
M. Trudel: Vous ne croyez pas à ça. Vous me
répétez que le citoyen n'y gagnera pas, là, celui qu'on a
placé au centre.
M. Côté (Charlesbourg): Non...
M. Trudel: C'est toujours une réforme qui est axée
sur le citoyen, et vous venez de me dire: Moi, je ne crois pas à
ça, on n'y gagnera pas, mais voyez, je suis obligé, dans les
circonstances.
M. Côté (Charlesbourg): Non, ce n'est pas ça
que j'ai dit. Arrêtez de faire de l'interprétation biaisée,
là...
M. Trudel: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg):... parce qu'à un
moment donné...
M. Trudel: Vous voyez ce que vous me faites faire, là.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais c'est parce que
j'ai pris soin de le dire hier et je vais continuer d'avoir la franchise que
j'ai eue depuis le début: ça comporte certains risques. Et
à ce niveau-là, il y a des choses qui sont claires dans mon
esprit à moi et d'autres qui sont encore hypothétiques. Ce que
j'ai émis, c'est un commentaire. Je n'ai pas fait une affirmation. J'ai
dit que je n'en avais pas la certitude. Quand je vais l'avoir, je vais vous le
dire. Mais tant que je n'en aurai pas la certitude, je ne vous le dirai pas. Je
n'ai pas la certitude que ça va nuire au citoyen, mais je n'ai pas la
certitude qu'un organisme cloisonné va desservir totalement les fins
qu'on visait au début. Bon. Au-delà de tout ça, une chose
est certaine, c'est qu'il y a un certain nombre de problèmes qui sont
solutionnés aujourd'hui et qui, demain, ne le seront pas. Quand je
regarde les discussions qu'on a sur le Cil, avec l'inclusion et l'exclusion
d'infirmières ou infirmières auxiliaires de ce temps-là,
évidemment, ça cause certains autres problèmes aussi qu'on
abordera éventuellement, sur le plan des discussions, au niveau du Cil
et du comité multi, mais...
M. Chevrette: À ce stade-ci, vous ne pourriez pas nous
faire un petit portrait de ce qui est négocié, ou de ce qui fait
l'objet d'arrangements, ou de ce qui a fait l'objet de discussions?
Pourriez-vous nous donner un portrait par rapport à ce que
c'était en juin, à l'article 155? C'est quoi? Où en
êtes-vous rendu dans vos cogitations à 10 h 50, ce 21
août?
M. Côté (Charlesbourg): J'imagine que, compte tenu
du niveau d'échanges qu'il y a de part et d'autre, de la part de tous
les intervenants - et je pense qu'il ne faut pas s'en priver, comme
parlementaires, pour être a la fine pointe de l'information - vous devez
être aussi bien informés que je le suis.
M. Chevrette: Mais on voudrait vous entendre, c'est ça
qui...
M. Côté (Charlesbourg): C'est qu'il y a eu, tout
l'après-midi hier et hier soir, une rencontre entre la Corporation des
infirmières et infirmiers, la Corporation des infirmières et
infirmiers auxiliaires, avec la FIIQ, la CSN ainsi que tous les intervenants,
pour tenter de faire en sorte qu'on en arrive à un compromis qui serait
acceptable. C'est toujours ce qui est recherché, parce que, demain, il
faut que ce soit viable aussi. Et il y avait à nouveau ce matin des
rencontres ultimes qui, ce midi, aboutiront. Et
c'est fini à midi, là. On va en profiter pour passer le
message, là: le lobby, à midi, c'est fini, là.
M. Trudel: C'est incontournable, ça?
M. Côté (Charlesbourg): C'est fini, là. Il va
falloir que ça finisse un de ces jours, alors ça va finir
à midi.
M. Chevrette: Donc, si j'ai bien compris, ça cogite
encore?
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais il n'y a pas
nécessairement de mauvaises choses quand ça cogite.
M. Chevrette: Mais, quand il y a une chose qui est
décidée, qui est claire, avec l'amendement que vous
déposez... Le conseil que vous aviez proposé dans votre projet de
loi, en date du mois de...
M. Côté (Charlesbourg): Décembre.
M. Chevrette: ...décembre dernier, là, il n'y a
plus d'infirmiers et infirmières sur le CMDP. Je ne sais pas comment il
s'appelait à l'époque. On était à trois
médecins, dentistes et pharmaciens et là on est rendu à
cinq médecins, dentistes et pharmaciens. C'est ça? Le reste, on
va en discuter lorsqu'on va arriver au niveau du conseil, de l'autre conseil.
Mais au moment où on vous parle, on n'a pas le portrait définitif
de ce que sera l'autre conseil.
M. Côté (Charlesbourg): On n'a pas le portrait
définitif, vous avez parfaitement raison. On devrait l'avoir à
midi.
M. Trudel: En tout cas, pour ma part, juste en conclusion sur
155, je demeure cependant inquiet de votre réponse, de dire: Moi, c'est
les résultats qui vont me montrer si c'est efficace ou pas pour le
citoyen. Moi, j'aurais aimé que les choses soient virées à
l'envers et que le ministre puisse me dire: J'ai regardé ça; j'ai
une bonne connaissance de la situation. J'ai fait les consultations et je vous
propose la solution qui me semble être, au niveau des principes,
supportable pour en arriver à une meilleure organisation, à un
meilleur service aux citoyens.
Là, ce que vous me répondez, c'est: II y a d'autres
personnes, d'autres groupes qui, relativement à la force de pression,
m'ont expliqué autre chose. J'ai accepté de prendre le risque,
mais je ne peux pas vous garantir, je n'ai pas la ferme conviction que ces
principes vont améliorer le service dans le contexte, par rapport, en
tout cas, à ce que j'avais pVoposé.
M. Côté (Charlesbourg): II me reste certaines
interrogations et c'est d'être honnête que de le dire aujourd'hui
de la manière que je le fais. Évidemment, c'est mon style
à moi puis c'est ma manière de faire. Mais affirmer que tout va
être réglé de manière parfaite, non. Il reste des
hommes et des humains derrière des structures et ces hommes et ces
humains, derrière les structures, je l'espère, avec le temps,
vont finir par comprendre qu'on est là pour le citoyen d'abord.
Ce n'est pas la démonstration qui est faite depuis le mois de
janvier. O.K.? Ce n'est pas la démonstration qui est faite depuis le
mois de janvier. Si ça avait été la démonstration
faite depuis le mois de janvier, je pourrais parler de manière
différente. Il y a une culture à changer. Ce n'est pas
d'aujourd'hui, là. Rochon nous a dit ça il y a déjà
bien longtemps puis c'est la confirmation très claire qui continue puis
qui va continuer encore toute la semaine et probablement encore quelques
semaines.
Donc, à partir de ça, non, je ne peux pas être aussi
affirmatif que vous le souhaitez. Mais l'appel, c'est qu'il faut que tout le
monde participe, que tout le monde collabore, et au-delà des structures.
Au-delà des structures! On aura beau définir toutes les
structures qu'on veut dans la loi, les structures ne seront pas parfaites parce
que c'est des hommes qui vont les administrer, les appliquer et que c'est des
hommes qui vont les contourner, donc des êtres humains.
M. Trudel: J'ai dit que c'était mon dernier commentaire,
ça fait que je vais finir par adopter, dans ma réponse.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Je vais ajouter un commentaire puis je vais finir par
adopter, à la fin, en vous disant...
M. Côté (Charlesbourg): oui, mais un commentaire en
attire un autre. mais je vous promets que je n'en ferai pas un autre sur le
vôtre.
M. Trudel: Mais je dois vous dire que c'est un peu triste de
constater - je ne vous en fais pas le reproche personnel - que vous êtes
obligé de terminer votre intervention là-dessus en disant: La
première conclusion de la commission Rochon, que le système est
l'otage des groupes d'intérêt et corporations, dans le
système de santé et services sociaux, il semble qu'avec le projet
de toi qui va en résulter, quant aux interactions qu'il y a eu et
à ce qui va demeurer dans le système, on n'aura absolument rien
corrigé de ça, puisque ça se poursuit Jusqu'à
maintenant et qu'on ne répond pas à la première
recommandation. On n'aura pas réussi, dans l'adoption de ce projet de
loi, à faire une réponse convenable à la première
recommandation de la commission Rochon, que le système de
santé et de services sociaux au Québec est l'otage des
groupes et des intérêts corporatifs. Là-dessus, je l'ai
promis, adopté.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai fait une promesse, mais
je ne peux pas laisser ça comme ça. Ce n'est pas...
M. Trudel: Un autre incontournable, c'est que l'on revient.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Je veux bien qu'on
en arrive à tirer certaines conclusions qui peuvent être aussi
pessimistes, mais il y a aussi des conditions qui sont nouvelles, à
l'intérieur de la réforme, qui vont faire faire un pas. Est-ce
que c'est le pas qu'on aurait souhaité? L'évidence est là,
on ne franchira pas un pas aussi important qu'on l'avait espéré,
mais on franchit un pas où, effectivement, on va réussir à
faire un certain nombre de choses. Il y a une clarification d'un certain nombre
de rôles qui, normalement, devrait améliorer et, à coup
sûr, va améliorer. Est-ce que c'est au point où on l'aurait
souhaité? Au départ, je ne suis pas sûr, mais c'est vers
ça qu'il faut tendre. Et il y en a un grand bout qui va dépendre
des individus qui sont derrière les postes et derrière les
structures, à l'intérieur de chacun des établissements. On
en profite, ce matin, pour passer le message. Probablement qu'on va en passer
tout un paquet d'ici la fin parce que j'en ai quelques-uns, dans mon petit
calepin vert, qu'on va tenter de passer en cours de route. Là, j'ai
fini. On n'en parle plus.
M. Trudel: Ça en était un. Adopté, quant
à moi.
M. Chevrette: M. le Président.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
155, adopté. M. le député.
M. Chevrette: J'aurais un commentaire à faire
là-dessus. Moi, personnellement, tel que rédigé,
l'article, je n'ai rien contre ça. Je ne voudrais pas donner
l'impression, parce qu'on pose des questions, qu'on est contre cet article en
particulier.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne l'ai pas pris comme
ça.
M. Chevrette: Parce que je voudrais préciser qu'en ce qui
me concerne, en tout cas, moi, personnellement, je pense que l'orientation de
départ n'a jamais été comprise. Ou l'orientation de
départ ne correspondait pas à une réalité au niveau
d'un centre hospitalier. Parce que je me souviens qu'on a essayé, au
niveau de la multi-disciplinarité, de procéder à un
travail d'équipe, autant en santé mentale, qu'en santé...
Le rapport Harnois, qu'on prenne n'importe quelle commission parlementaire
depuis, je dirais, sept, huit ans, sans exagération, on s'est toujours
effectivement buté au fait que les individus venaient ou se
présentaient en parlant de leur action potentielle à
l'intérieur de telle, telle politique. Et même Harnois s'est
refusé lui-même, à toutes fins pratiques, à
définir clairement les tâches ou les rôles
spécifiques. C'était quelqu'un qui était mandaté
par le gouvernement pour le faire et il ne l'a pas fait. On ne peut tout de
même pas demander, à ce moment-là, aux groupes de...
Je trouve que c'est naturel qu'un groupe défende personnellement
sa profession à partir de ce qu'il a comme juridiction. Mais même
ceux qui sont mandatés par l'État, comme Harnois, même
comme Rochon qui propose de régler, par exemple, la question du partage
des tâches - pas le partage des tâches, mais la
délégation d'actes... Il en parle, mais il ne donne aucune
solution pour dire comment procéder et comment en arriver à
changer les mentalités, et Harnois fait pareil, dans le rapport Harnois,
en politique de santé mentale. De sorte qu'effectivement, je pense qu'il
faut en arriver à placer les gens en situation de trouver des solutions
en les mettant ensemble - on n'a pas d'alternative - sur une table de
concertation, sur quelque chose du genre où ils devront se brasser les
idées ensemble pour trouver une solution. Ça ne sera pas facile,
mais je sais une chose, c'est qu'on ne peut pas demander à un groupe en
particulier, individuellement, de trancher le problème, parce que, tant
et aussi longtemps qu'on va les tenir séparés ou
cloisonnés, on ne pourra pas en arriver à trouver une solution
globale.
M. Côté (Charlesbourg): II y a eu des tentatives. Je
comprends que, dans Harnois et Rochon, tout le monde l'a dit, il y a un bon
diagnostic, mais, quand arrive le temps d'élaborer des solutions, ce
n'est pas aussi simple que ça et ce n'est pas si facile que ça.
Si ce n'est pas facile pour eux autres, ce n'est pas facile pour nous autres
non plus, avec notre système parlementaire dont on doit apprécier
toute la qualité aujourd'hui par rapport a ce qui se passe ailleurs.
Donc, il y a quand même des instruments, dont le plan régional
d'organisation de services qui va obliger un certain nombre de personnes
à se mettre à table à ce niveau-là et qui va
être un progrès.
On pourrait tirer une expérience de la table de concertation en
soins infirmiers. C'est un processus assez lent, merci, et assez long, merci,
et les consensus ne viennent pas aussi facilement que ça.
Évidemment, c'est le temps qui va régler un certain nombre
d'autres problèmes qui ne sont pas nécessairement
réglés, mais si l'élan est donné et qu'on y arrive
éventuellement, tant mieux. Je pense que c'est ça que... Mais les
solutions ne sont pas simples, malgré tous les
efforts faits, y compris par nous.
M. Chevrette: Adopté. (11 heures)
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement à
l'article 155 est adopté. L'article 155 est adopté tel
qu'amendé. L'article 156 est appelé. 129?
M. Côté (Charlesbourg): Non, l'article 156. On va
continuer, M. le Président, oui. "Malgré la Loi sur
l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des
renseignements personnels, les dossiers et procès-verbaux du conseil des
médecins, dentistes et pharmaciens et de chacun de ses comités
sont confidentiels. "Nul ne peut prendre connaissance des procès-verbaux
d'un comité du conseil des médecins, dentistes et pharmaciens
sauf les membres du comité, les membres du comité exécutif
du conseil, la Commission des affaires sociales ou les représentants
d'une corporation professionnelle dans l'exercice des fonctions qui lui sont
attribuées par la loi. "Nul ne peut prendre connaissance des
procès-verbaux du conseil des médecins, dentistes et pharmaciens
sauf les membres du conseil et ceux du comité exécutif de ce
conseil, la Commission des affaires sociales ou les représentants d'une
corporation professionnelle dans l'exercice des fonctions qui lui sont
attribuées par la loi."
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Marie-Victorin.
Mme Vermette: Dans l'article 156, vous faisiez
référence à 154,1° et 2°, par rapport au
rôle que devait avoir le conseil des médecins et dentistes. Tout
ce qui touche la qualité de l'acte médical ou, en fin de compte,
l'évaluation de la qualité ou des pairs par eux-mêmes, je
comprends que ça ne doit pas faire partie de vérifications.
Ça, ça se voit. Mais pourquoi, maintenant, avoir changé
ça pour étendre ça à l'ensemble des comités?
Parce qu'il y a plus d'un comité. Il n'y a pas juste ces deux
comités-là, il y a toutes les autres sortes de comités qui
peuvent se doter... Finalement, le conseil des médecins et dentistes,
pourquoi avoir...
M. Iglesias: II y a le comité exécutif. Les autres
comités, ce sont tous des évaluations de l'acte.
Mme Vermette: Seulement ça?
M. Iglesias: Seulement ça. Sous une forme ou une autre,
sous un type de services ou un autre, c'est le comité exécutif ou
le comité d'évaluation de l'acte. À ce moment-là,
il faudrait séparer les parties qui touchent l'évaluation de
l'acte au niveau du comité exécutif, là.
C'est un peu délicat.
Mme Vermette: Non, c'est correct. Je pensais qu'il y avait
d'autres formes de comités.
M. Iglesias: II y a seulement ce type de comité là
et, naturellement, il y a l'assemblée générale qui est
touchée par le troisième alinéa.
M. Trudel: Un usager qui porte plainte relativement à un
acte réalisé par un professionnel de la santé dans un
établissement, la plainte est acheminée au CMDP. O.K.? Sauf
erreur - et c'est la première confirmation que je voudrais avoir - s'il
n'est pas satisfait de la réponse, il peut aller à la corporation
professionnelle concernée.
M. Côté (Charlesbourg): Tout de même, le CMDP
peut la référer lui-même à la corporation.
M. Trudel: Et le CMDP, effectivement, peut la
référer à la corporation professionnelle s'il
décide de ne pas en disposer à son niveau à lui. L'usager
qui n'est pas satisfait de la décision ou de la procédure - peu
importe son motif - peut-il en appeler devant les tribunaux de droit commun de
la décision qui est rendue?
M. Côté (Charlesbourg): Concernant la
décision?
M. Trudel: Concernant sa plainte.
M. Côté (Charlesbourg): Sa plainte qui aurait
été jugée irrecevable par le CMDP?
M. Trudel: Irrecevable ou dont la réponse n'est pas
satisfaisante.
M. Côté (Charlesbourg): Oui mais, à ce
moment-là, il peut en appeler à la corporation.
M. Trudel: Oui. Alors, à la corporation...
M. Côté (Charlesbourg): Donc, c'est là
qu'elle doit aboutir. Oui.
M. Trudel: Donnez-moi la réponse. Si elle est rendue
à la corporation, peut-il en appeler devant les tribunaux de droit
commun?
M. Iglesias: En supposant qu'il en appellerait au niveau des
dommages subis. C'est ça que vous voulez dire?
M. Trudel: Non, non. Séparez ça en deux,
là.
M. Chevrette: II faut qu'il demande une permission d'appeler,
avant.
M. Trudel: Non, non. Peut-il en appeler de
la décision rendue par le cmdp ou la corporation professionnelle
si on est en deuxième instance ou si ça a été
référé devant les tribunaux de droit commun sur la plainte
elle-même?
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Donc, on se rappelle
que, s'il y a une plainte, elle est soumise au CMDP qui, lui, a deux
possibilités. Il l'analyse et puis il la retient, avec des
conséquences, etc. S'il ne la retient pas, l'individu peut aller
à la corporation professionnelle. La corporation professionnelle
l'examine. Dans la mesure où la corporation la rejette, il y a une
possibilité d'aller a un tribunal des professions, qui, là,
concerne l'aspect professionnel de la plainte - c'est du café renversant
là - qui donc va...
M. Trudel: C'est du café léger, c'est pour
ça.
M. Côté (Charlesbourg): ...examiner la plainte,
comme tribunal, non pas en fonction de verser à l'individu des avantages
sur le plan pécuniaire, parce que ça, c'est le recours aux
tribunaux civils... Donc, il y a deux possibilités. Vous avez un recours
devant les tribunaux civils pour des dommages et, quand ça concerne le
professionnel, c'est un recours, au-delà de la corporation, au tribunal
dont on faisait mention tantôt.
M. Trudel: Le tribunal de l'Office des professions.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: II peut faire les deux ensemble.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. Ah oui!
M. Trudel: II peut aller faire les deux ensemble parce que
l'autre, c'est en matière de recours civil.
M. Côté (Charlesbourg): Effectivement, c'est
deux...
M. Trudel: Dans les deux cas, il ne pourra jamais avoir
accès aux procès-verbaux ou aux documents du CMDP ou de la
corporation pour préparer sa défense pleine et
entière.
M. Côté (Charlesbourg): La corporation, ça ne
dépend pas de nous autres ça.
M. Trudel: Non, non, je ne dis pas que ça dépend de
vous autres là, mais...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, c'est juste pour
bien préciser là.
M. Trudel: II n'aurait pas accès aux dossiers, à
son dossier, pardon, aux dossiers le concernant soit au CMDP, soit au... Ce
qu'il aurait en main, évidemment, ce ne serait que la réponse
disant. On l'a rejetée, et, sauf erreur, on n'est pas obligé de
motiver la réponse puisque c'est de l'évaluation par les pairs et
que sa décision est ferme.
M. Côté (Charlesbourg): On l'a rejetée ou on
l'a acceptée, ce qui encourt des poursuites.
M. Trudel: On l'a rejetée ou on l'a acceptée, mais,
en tout cas, il y a eu une disposition. Évidemment, vous savez, la
question qui se pose ici c'est: Est-ce que les principes de justice naturelle
qui prévoient que, dans ta défense pleine et entière, t'as
le droit d'avoir accès aux documents et aux pièces qui font en
sorte que tu peux assurer ta défense pleine et entière, dont une
partie est qu'il y a un corps qui est intervenu entre les deux et qui s'est
prononcé sur ta plainte... Tu fais appel, en quelque sorte, de la
décision ou de la disposition qui a été rendue.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais tu as accès
à ton dossier.
M. Trudel: Mais c'est le tien.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, d'accord. C'est le
tien, mais c'est parce que tout est dedans là aussi. Ce que tu demandes,
c'est d'avoir accès à celui des pairs qui aurait porté un
jugement sur un pair. Il me semble que c'est un petit peu gros aussi,
là. À partir du moment où tu as accès à ton
dossier, tu peux, comme individu, décider d'aller chercher des experts,
qui sont des pairs aussi, mais qui vont porter un jugement et qui vont amener
un témoignage devant le tribunal.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Mais...
M. Trudel: Parce qu'un tribunal...
M. Côté (Charlesbourg): ...tout le dossier, il a
accès à tout son dossier, c'est son dossier.
M. Trudel: Mais un tribunal, peu importe sa nature, qui rend une
décision, eu égard à une contestation quelconque, le
plaignant a toujours accès à son dossier et à tout le
dossier complet du traitement en justice. Ici, on s'est organisé en
société pour que, sur le plan des actes professionnels, on confie
cette responsabilité-là à des pairs, le CMDP, le cas
échéant, ici. Et, dans ce cas-là, il n'aurait pas
accès à ces documents-là. Bien là, vous vous
souvenez - je cherche son nom - de toute la question de la madame de l'Est du
Québec qui a dépensé une fortune pour
se défendre et qui, finalement, n'est pas arrivée à
faire valoir son point, compte tenu qu'elle n'a jamais eu accès à
ces dossiers-là, entre autres choses.
M. Côté (Charlesbourg): Bien, évidemment, le
principe de nos tribunaux, c'est qu'à partir du moment où vous
réclamez des dommages, c'est à vous de faire la preuve, devant le
tribunal, des dommages qui vous ont été causés. Et il y a
des règles qui régissent aussi, au niveau de la corporation,
où ce n'est pas hermétique comme ça l'était. C'est
plus ouvert que ce n'était sur le plan de l'information qui y circule.
Dans ce cas-ci, évidemment, il y a une decision qui est prise. Les
recommandations sont accessibles, mais, par contre, les procès-verbaux
ne sont pas accessibles Mais c'est un choix qui est fait à ce
moment-ci.
M. Iglesias: C'est pour ça qu'il reste deux voies. Il
reste deux voies. Il reste les tribunaux civils et ces voies-là...
M. Trudel: Devant les tribunaux civils - prenez cette
possibilité-là - en recours en dommages et intérêts,
vous n'avez pas tous les éléments. C'est vous qui devez monter
tous les éléments de votre preuve. C'est normal parce que c'est
la personne qui fait un recours. Sauf que, pour exercer son recours, elle a
besoin d'avoir tous les éléments de son dossier et il y en a un
qu'elle ne sait pas: elle ne sait pas la motivation du rejet de sa plainte sur
le plan professionnel. Elle ne peut pas le savoir. Dans tous les autres
tribunaux, on le sait.
M. Iglesias: II y a une preuve à faire devant le tribunal
civil par rapport à ça. Vous savez que la tradition qui s'est
créée, c'est par rapport à la valeur de
l'évaluation des professions par leurs pairs et, si c'était
accordé, c'est la menace qui pourrait peser sur l'évaluation si
ces procès-verbaux n'étaient pas confidentiels. Il y a un poids
là qui s'est fait et c'est ça qui est l'élément
définitif; l'accès versus de rendre ça vide
complètement de tout sens dans les discussions.
M. Trudel: Non. Je suis obligé de constater que, par
rapport aux principes de justice naturelle, il y a une des parties qui me
semble défavorisée lorsqu'elle a à présenter sa
preuve puisqu'elle n'a pas accès à tout, comme le veulent les
principes de justice naturelle. Elle n'a pas accès au dossier. Donc,
quand on a traité son cas dans une instance professionnelle, elle n'a
pas accès à ce dossier-la. À l'inverse, au plan
professionnel, on a accès à tout son dossier à lui,
l'usager, qui est le plaignant dans cette cause-là.
M. Iglesias: Mais, je vous l'ai dit hier, je vous rappelle que le
professionnel est dans la même situation que le plaignant. S'il est
condamné, il n'y a pas accès non plus. Donc, il y a
équité...
M. Trudel: Au dossier de l'usager? M. Iglesias: II n'a pas
accès non plus...
M. Côté (Charlesbourg): Le médecin n'a pas
accès...
M. Iglesias: ...à la preuve s'il est condamné.
M. Trudel: Bien non! Mais lui a toujours accès au dossier
de l'usager. Quand il prépare sa défense, il a droit
d'accès au dossier de l'usager.
M. Côté (Charlesbourg): Oui M. Iglesias:
L'usager a droit...
M. Trudel: Non. Le professionnel a le droit d'accès au
dossier de l'usager pour préparer sa défense.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais attends un petit
peu là.
M. Trudel: 37.
M. Côté (Charlesbourg): La justice naturelle,
là... Prenons un autre exemple. On fait une enquête au
ministère, on fait une enquête quelque part et on trouve des
irrégularités. On dit: II y a quelque chose qui ne marche pas. Il
y a une poursuite. Quand on poursuit, celui qui est poursuivi n'a pas
accès à notre dossier dont on va faire la démonstration
devant le tribunal. Et la contrepartie de ça, dans ces situations, c'est
que le médecin, qui est l'objet d'une plainte, n'a pas, lui non plus,
accès à ça. Donc, il faut donner une certaine
indépendance à ces comités de pairs qui jugent. Bon. Il me
semble que...
M. Iglesias: L'accès au dossier est identique pour le
plaignant et pour le défendeur.
M. Chevrette: C'est-à-dire qu'il y a la double
pénalité que vous ne soulignez pas. Ce n'est pas parce que je
veux... Mais ce n'est pas sorti depuis le début. C'est que l'individu,
effectivement, pourquoi il y a eu compensation? Parce que je me rappelle qu'on
a déjà fait le débat. C'est qu'il y a une double
pénalité possible. Poursuite au civil, poursuite au criminel et
il y a perte de privilèges et tout. Il y a des gens qui nous disaient
à l'époque, quand on a adopté ces différentes
mesures, que, dans certains cas, il pouvait y avoir une triple
pénalité vis-à-vis de l'individu, de sorte qu'il faut
faire attention, au niveau de la justice, pour ne pas que l'individu soit
placé en situation d'un double châtiment
devant un événement. Et ça pourrait arriver. C'est
ce qui faisait qu'on disait: II faut peut-être le rendre un peu
confidentiel, etc., mais c'est une question d'évaluation, ça. Il
n'y a pas un cas pareil. Quand c'est mineur, ce n'est pas un problème,
mais, quand c'est majeur, que tu as seulement la recommandation et qu'il y a
des poursuites par la suite, c'est discutable. (11 h 15)
M. Trudel: Et quand on va revenir sur 37, on va voir qu'il y a un
alinéa qui précise très clairement que le professionnel
qui a fait l'objet d'une plainte, lui, il a accès au dossier de plainte
d'un usager, il a accès à ce dossier-là. À
l'inverse, lui, le plaignant a-t-il accès au dossier du professionnel
concerné? Bien non!
M. Iglesias: C'est le même dossier de plainte.
M. Trudel: Non, non. C'est à lui, c'est certain. C'est lui
qui l'a faite, la plainte.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, mais... D'accord.
Non, non, mais...
M. Trudel: Alors, lui, a-t-il accès, pour sa
défense, au dossier du professionnel? Non...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. Mais c'est...
M. Iglesias: On va voir qu'est-ce que ça comprend, le
dossier de plainte.
M. Trudel:... en vertu de la responsabilité de
l'évaluation par les pairs.
M. Côté (Charlesbourg): II est un peu normal,
à ce moment-ci, et on en discutera à l'article 37, que, lorsqu'un
plaignant se plaint de certains comportements d'un professionnel, ce
professionnel-là ait accès au dossier, puisque c'est
lui-même qui a posé les gestes. Alors, quand on parle de justice
naturelle, à ce niveau-là, ça va en être au moins
une, au moins un élément.
M. Trudel: Oui. Et quand il ira en appel quelque part, soit en
dommages et intérêts, lui, il n'aura jamais accès au
dossier du professionnel concerné sur cet aspect-là, parce qu'on
a choisi, la tradition a fait que s'est développé, au niveau de
la balance des inconvénients et des avantages, le mode. Je fais juste
constater que la tradition réincarnée ici me semble
présenter une défaveur pour le plaignant usager dans la balance
des avantages et inconvénients. La balance va pencher en faveur des
professionnels. Bon.
M. Iglesias: La balance, il ne faut pas que vous la regardiez
uniquement entre individus, il faut que vous la regardiez entre bien pour la
collectivité et bien pour un individu. Il est très profitable
pour la collectivité que les professionnels s'auto-évaluent de
façon à offrir des services dont la qualité comporte une
garantie interne. Et ça, à travers le monde...
M. Trudel: Est-ce qu'on fait un débat sur les droits
collectifs et individuels, docteur?
M. Iglesias: Mais c'est fondamental, quand même. C'est des
principes fondamentaux et le système d'évaluation que l'on a,
c'est un système qui est reconnu comme étant de très haut
standard. Alors, c'est quand même le principe sur lequel ça
repose.
M. Trudel: Adopté sur division. M. Côté
(Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement à
l'article 156, adopté sur division. Donc, l'article 156, adopté
sur division.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 129.
Le Président (M. Joly): L'article 129 est appelé,
M. le ministre.
Le conseil d'administration des établissements
publics
M. Côté (Charlesbourg): 1° supprimer, dans ce
qui précède le paragraphe 1°, les mots "entre autres"; 2°
remplacer le paragraphe 1° par le suivant: "1° nommer le directeur
général"; 3° insérer, après le paragraphe
1°, le suivant: "1. 1° entériner la désignation faite par
le directeur général du cadre supérieur responsable de
l'application de la procédure d'examen des plaintes des usagers
visée à l'article 28"; 4° remplacer le paragraphe 2° par
le suivant: "2° nommer les médecins et les dentistes, leur accorder
des privilèges et leur attribuer un statut".
Là, on est revenu aux responsabilités du conseil
d'administration qui découlent d'un certain nombre de choses qu'on a
faites jusqu'à maintenant.
M. Trudel: Est-ce qu'il était adopté ou
suspendu?
M. Côté (Charlesbourg): II était suspendu, je
pense.
M. Trudel: II était suspendu? Pour se retrouver dans le
temps, au départ, l'article 129 de décembre, lorsque vous
êtes revenu au niveau des amendements et qu'on en a discuté, vous
avez dit: Bon, on supprime tout ou à peu près, sauf certaines
spécificités. Et là, on est donc revenu, pendant les
échanges avec, en partiçu-
lier, les médecins...
M. Côté (Charlesbourg): Ah! Je pense qu'il faut les
prendre un par un. Le premier paragraphe, c'est qu'à l'origine, le
conseil d'administration nommait le directeur général et les
cadres supérieurs, alors que, dans ce cas-ci, il nomme le directeur
général, point.
M. Chevrette: Le cadre supérieur, ça doit
être l'exécutif, je suppose?
M. Côté (Charlesbourg): Le cadre
supérieur...
M. Chevrette: Est-ce transféré à
l'exécutif ou au D.G.?
M. Charlebois: C'est au D.G.
M. Chevrette: Les cadres supérieurs seront
dorénavant engagés par le D.G.?
M. Charlebois: C'est par le directeur
général...
M. Chevrette: Sans être entérinés par le
conseil d'administration. Ça veut dire que, dans un hôpital
où il peut y avoir une trentaine de cadres supérieurs, le conseil
d'administration n'a pas un maudit mot à dire là-dessus, c'est le
D.G. tout seul qui est maître à bord. Moi, je trouve ça
grave un peu.
Mme Vermette: Entre nommer et engager...
M. Iglesias: En attendant, nommer c'est la désignation,
l'assignation à une fonction tandis que l'engagement c'est les
conditions de travail, c'est le contrat qui est sous-tendu.
M. Chevrette: Moi, ce que je veux savoir... Si vous enlevez
"cadres supérieurs" du projet...
M. Côté (Charlesbourg): C'est le directeur
général qui va engager.
M. Chevrette: C'est le directeur qui engage sans qu'il y ait
obligation que ce soit entériné par le conseil
d'administration?
M. Côté (Charlesbourg): Dans ce cas-ci, oui.
M. Chevrette: Au niveau de tous les cadres supérieurs de
l'établissement?
M. Côté (Charlesbourg): Au niveau des cadres
supérieurs.
M. Chevrette: Le directeur des finances, le directeur du
personnel...
M. Paradis (Matapédia): Est-ce que les modalités
vont demeurer les mêmes, c'est-à-dire un comité de
sélection...
M. Chevrette: Moi, là-dessus, je comprends que c'est
peut-être de l'oxygène que vous voulez donner, mais vous en
enlevez sans doute au conseil d'administration parce que je ne sais pas ce
qu'ils font là!
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais...
M. Chevrette: Mon opinion sur le fond, moi, c'est que je
considère que l'engagement d'une structure hiérachique
administrative, ça relève d'un conseil d'administration. Dans la
popote ou dans la gestion quotidienne, que tous les directeurs se rapportent au
D.G., je trouve ça tout à fait normal. Entre vous et moi, un
directeur du personnel dans une boîte de 2000 employés, il est
déjà choisi par un comité de sélection bien souvent
sur lequel siège un D.G., parce que ce sont des hommes clés ou
des femmes clés, mais que le conseil d'administration n'ait pas un mot
à dire sur le directeur des finances, sur le directeur du personnel, sur
le directeur du nursing dans un hôpital - il y a une série de
cadres - moi, je vous avoue très honnêtement que je ne prends pas
ça. Il me semble que c'est donner beaucoup d'importance... On l'a
enlevée, à des places, l'importance du D.G., mais ce n'est
peut-être pas à la place où vous devriez remettre
ça. Il y a assez de contrôle administratif à faire dans une
boîte d'envergure, que les cadres supérieurs, au moins les
principaux cadres supérieurs, ce soit au moins du ressort, qu'ils soient
obligés d'être entérinés au moins par un conseil
d'administration.
Je n'admets pas ça, moi. Il n'y a pas un conseil d'administration
d'une compagnie qui accepterait ça, de dire: Le D.G., on lui donne tous
les pouvoirs d'engager le directeur du personnel. Des fois, c'est des hommes
clés dans tout le fonctionnement d'un centre. Le conseil
d'administration, si vous le nommez et si le citoyen-décideur a de quoi
à dire, j'aimerais ça dire de quoi, moi, sur le directeur du
personnel. Y tenez-vous ou si on est obligé de faire un amendement?
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, moi, je ne ferai
pas de bataille là. Je ne ferai pas une bataille indéfinie
là.
M. Chevrette: Si vous ne faites pas de bataille, proposez-moi de
garder ça comme avant, je vais vous entériner ça, moi!
M. Côté (Charlesbourg): Non. À ce mo-mentci,
ce qu'il serait important de changer c'est, à tout le moins, "engager"
par "nommer".
M. Chevrette: Oui
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que ça
m'apparaît important, à ce moment-ci, de le faire, de remplacer
"engager" par "nommer", point, "period", à la ligne.
M. Chevrette: Puis vous gardez cadre supérieur et D.G.?
Correct. Adopté.
Mme Carrier-Perreault: J'avais demandé... M. Chevrette:
Oui, vous pouvez y aller.
Le Président (M. Joly): Mme la députée des
Chutes-de-la-Chaudière.
Mme Carrier-Perreault: Merci, M. le Président. Pour
revenir à la question de ma collègue de Marie-Victorin et suite
aux explications que monsieur a données tout à l'heure concernant
"nommer" et la différence entre "nommer" et "engager", "nommer" ici,
ça veut dire que le conseil d'administration, à toutes fins
pratiques, va avoir juste à approuver la nomination d'un directeur
général. C'est de ça qu'il est question. Ça veut
dire qu'il n'aura plus besoin de se mêler de tout le processus de
sélection, de tout le comité, du choix du comité de
sélection, d'engager des gens...
M. Charlebois: Non.
Mme Carrier-Perreault: Est-ce que ça veut dire qu'il ne
s'en mêlera plus? il a juste à approuver la nomination, point
à la ligne?
M. Charlebois: Si vous permettez, dans la loi actuelle, c'est:
...nommer le directeur général "et c'était une erreur que
d'inscrire "engager". La manière dont un directeur général
est choisi et nommé, c'est prévu par un règlement qui,
lui, est très exhaustif sur les règles à suivre; par
exemple, il doit y avoir publication dans les journaux, un comité de
sélection doit être formé, le conseil est formé de
tant de membres et le conseil est majoritaire à ce comité. Alors,
toute la procédure de nomination apparaît aux
règlements.
M. Chevrette: Mais là, on peut lire ça. Ça
va se lire: "...nommer le directeur général et les cadres
supérieurs".
M. Charlebois: Et les cadres supérieurs.
M. Chevrette: Bon! Mais, dans la loi actuelle, c'est nommer,
effectivement, et c'est un règlement.
Le Président (M. Joly): Est-ce qu'on a
préparé l'amendement?
M. Chevrette: On n'a rien qu'à ne pas le présenter
et c'est juste "nommer".
M. Côté (Charlesbourg): II faut changer "nommer".
O.K. On va faire la correction au niveau de l'amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Donc, est-ce que vous aimeriez que
j'attende quelques minutes?
M. Chevrette: "Nommer le directeur général et les
cadres supérieurs."
Une voix: On va le faire immédiatement. Le
Président (M. Joly): C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): II sera
intégré au papillon global.
Le Président (M. Joly): Donc, nous retirons...
M. Chevrette: Donc, ça dispose du point 3°.
M. Côté (Charlesbourg): "Entériner la
désignation faite par le directeur général du cadre
supérieur..."
M. Chevrette: Ça doit disposer du point 3°. Sauf
peut-être... Oui ça dispose de tout.
M. Côté (Charlesbourg): Après un
réexamen, là...
M. Chevrette: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...le conseil
d'administration, donc, nomme le directeur général et les cadres
supérieurs.
M. Trudel: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Parmi l'un des cadres
supérieurs...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...le directeur
général, de par le pouvoir de l'article 28, va nommer un des
cadres responsable de l'application des plaintes. Il faut donc qu'il
entérine la désignation en plus du pouvoir général
de nommer les cadres supérieurs. Donc, notre 3°, à ce
moment-là, a toujours sa raison d'être.
M. Chevrette: Oui.
M. Trudel: II faut qu'il entérine la désignation de
celui qui va s'occuper de la responsabilité des plaintes.
M. Chevrette: Parmi les cadres supérieurs.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, parmi les cadres
supérieurs.
M. Iglesias: C'est une assignation que le directeur
général fait et qu'il doit faire entériner par le conseil
d'administration.
M. Trudel: Oui, et là, il y a une différence. M.
Côté (Charlesbourg): À 4°.
M. Trudel: L'autre différence fondamentale
évidemment, là, partons de mars, il faut toujours faire ça
en trois étapes, partons de mars. Le conseil d'administration nommait
les médecins, dentistes et leur accordait leurs privilèges et
leurs obligations. Alors là, les obligations sont retirées.
M. Iglesias: Elles sont remises à 170, dans la description
de la résolution du conseil d'administration qui fait ça. Si vous
regardez 170...
M. Trudel: Oui.
M. Iglesias:... vous allez voir qu'est-ce que doit comprendre la
résolution du conseil d'administration lorsqu'il accorde les
privilèges. On va y arriver tantôt. (11 h 30)
M. Trudel: Mais...
M. Iglesias: On précise cette obligation, cette
fonction-là à 170.
M. Trudel: Prenons 170: "... accepte une demande de nomination ou
de renouvellement de nomination d'un médecin ou d'un dentiste doit
prévoir, outre le statut attribué conformément au
règlement pris en vertu du paragraphe 3° de l'article 411, les
privilèges... " Alors, "les privilèges" ici. "... des
activités médicales et dentaires que le médecin ou le
dentiste pourra exercer dans le centre et l'engagement du médecin ou du
dentiste à respecter les obligations. " Ça va?
M. Iglesias: Si vous voulez vraiment qu'il y ait une chose, on
pourrait...
M. Côté (Charlesbourg): On met: "...
conformément à l'article 170".
M. Trudel: Bien, avant ça, pourquoi on ne marque pas "les
privilèges et obligations"? Moi, je peux bien faire
référence à 170...
M. Iglesias: C'est ça, je pense que c'est plus court.
M. Trudel: Non mais, vous allez m'expliquer pourquoi on ne
retrouve pas ça au conseil d'administration. Écoutez, c'est un
des privilèges les plus fondamentaux quant à la...
M. Iglesias: C'est une question bien plus de rédaction
juridique que de contenu.
M. Trudel: Non mais, écoutez, on est en train
d'énumérer les responsabilités du conseil
d'administration. Une des responsabilités les plus fondamentales dans un
centre, c'est de nommer les entrepreneurs libres qui vont intervenir dans cette
organisation. Ces entrepreneurs libres, quand il viennent s'installer dans mon
centre, ils ont des privilèges. On leur accorde des droits, en quelque
sorte, mais ils ont aussi des obligations. Alors, on est en train de
décrire ça. Je ne vois pas pourquoi on dit..
Ml. Iglesias-, La modalité est à 170.
M. Trudel: La modalité est à 170. J'avoue que
j'aimerais beaucoup mieux qu'on dise: Nommer les médecins et dentistes
et leur accorder des privilèges. En fait, la formulation qu'on avait au
départ, c'était: Nommer les médecins et dentistes, leur
accorder des privilèges, prévoir leurs obligations et leur
attribuer un statut.
M. Côté (Charlesbourg): Sur le plan juridique...
M. Trudel: Là, en français, ils vont s'organiser
avec ça. On va ajouter "les obligations"?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Et on retrouve les
modalités à 170.
M. Trudel: Les modalités sont à 170, sur le
fond.
M. Côté (Charlesbourg): Au lieu de faire le renvoi,
O. K.
M. Trudel: Au lieu de faire le renvoi.
M. Chevrette: II manque le mot "obligations".
M. Trudel: Oui, il va le remettre.
M. Chevrette: Puis les pharmaciens, ils sont où?
M. Trudel: Ah! là, tu peux poser la question.
M. Chevrette: ii ne les nomme pas plus, même si ce sont des
salariés? il me semble qu'il le nomme pareil. la ramq va peut-être
nous répondre là-dessus?
M. Iglesias: II leur attribue un statut. M. Chevrette: Ils
sont nommés pareil? M. Iglesias: Oui.
M. Chevrette: La loi ne dit pas... La loi disait avant: "3°
nommer les pharmaciens et leur
attribuer un statut".
M. Iglesias: C'est un amendement; l'article n'est pas
supprimé, le 3° est là. Insérer, après le
paragraphe 1°, le suivant:".
M. Côté (Charlesbourg): Les pharmaciens, il doit
leur attribuer un statut.
M. Chevrette: II reste là? Ah! M. Iglesias: Oui, il
reste là. M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Iglesias: Mais c'est des employés, donc on n'a pas de
lien d'obligation.
M. Chevrette: C'est des salariés. M. Trudel:...
M. Côté (Charlesbourg): II est dans l'article, il
était déjà adopté.
M. Trudel: Oui, ça va. M. Chevrette: II
reste là.
M. Trudel: Sauf que vous me chatouillez un petit peu avec la
réponse précédente. C'est des salariés?
M. Iglesias: Oui.
M. Trudel: Mais c'est juste cette catégorie-là, par
ailleurs, qui va être nommée par le conseil d'administration,
parce que tous les autres employés du centre sont des salariés,
évidemment,
M. Côté (Charlesbourg): Les pharmaciens...
M. Iglesias: Parce qu'ils sont membres du CMDP, ils doivent avoir
un statut. C'est un lien avec le CMDP.
M. Trudel: Si tu n'as pas de statut, tu ne peux pas être au
CMDP.
M. Chevrette: C'a de l'allure comme réponse.
M. Trudel: Oui, ça prend un statut. M. Iglesias: On
s'améliore!
M. Chevrette: Depuis le matin, ça s'est
amélioré.
M. Trudel: Ça prend un statut. M. Chevrette:
Adopté.
Le Président (M. Joly): Je vais attendre l'amendement.
Ça devrait prendre deux secondes.
M. Chevrette: II faudrait relire l'amendement, M. le
Président.
M. Côté (Charlesbourg): 1° supprimer, dans ce
qui précède le paragraphe 1°, les mots "entre autres"; 2°
remplacer le paragraphe 1° par le suivant: "1° nommer le directeur
général et les cadres supérieurs;" 3° insérer,
après le paragraphe 1°, le suivant: "1.1° entériner la
désignation faite par le directeur général du cadre
supérieur responsable de l'application de la procédure d'examen
des plaintes des usagers visée à l'article 28;" 4° remplacer
le paragraphe 2° par le suivant: "2° nommer les médecins et les
dentistes, leur attribuer un statut, leur accorder des privilèges et
prévoir les obligations qui y sont rattachées".
M. Chevrette: Sur ce point-là, on revient au projet de loi
original.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: O.K. À toutes fins utiles.
Le Président (M. Joly): Donc, à ma demande, nous
retirons l'amendement à l'article 129 pour le substituer par celui tel
que lu.
M. Trudel: C'est vraiment la fin du commencement!
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement à
l'article 129, adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 129, adopté tel
qu'amendé.
M. Côté (Charlesbourg): Si jamais c'est la fin du
commencement...
M. Trudel: Ou le commencement de la fin.
M. Côté (Charlesbourg): ...c'est quand même
heureux, après tant de temps, qu'il y ait un commencement.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Ça a pris du temps à commencer.
M. Chevrette: Un gars se console avec ce qu'il peut.
Le Président (M. Joly): L'article 166 est
appelé.
Les médecins, dentistes et pharmaciens
M. Côté (Charlesbourg): II y en a bien d'autres qui
ont essayé des commencements et qui n'ont pas réussi. Remplacer
l'article 166 par le suivant.
M. Chevrette: 166. Un instant!
M. Côté (Charlesbourg): "Un médecin ou un
dentiste qui désire exercer sa profession dans un centre exploité
par un établissement doit adresser au directeur général
une demande de nomination ou de renouvellement de nomination de la façon
prévue au règlement pris en vertu du paragraphe 1° de
l'article 411. "À moins d'avis contraire, un médecin ou un
dentiste est réputé avoir fait une demande de renouvellement de
nomination selon les termes de sa dernière demande. "Le directeur
général informe par écrit le médecin ou le dentiste
qui fait une demande de nomination de l'état du plan des effectifs
médicaux et dentaires de l'établissement approuvé par la
régie régionale. "Lorsqu'un conseil des médecins,
dentistes et pharmaciens est institué pour l'établissement, le
directeur général doit, avant de saisir le conseil
d'administration de la demande, obtenir du conseil des médecins,
dentistes et pharmaciens une recommandation portant sur les qualifications et
la compétence du médecin ou du dentiste, le statut et les
privilèges qui devraient lui être octroyés en vertu de sa
nomination et sur les obligations qui peuvent être rattachées
à la jouissance des privilèges octroyés par le conseil
d'administration."
M. Trudel: La demande de renouvellement, il est
présumé l'avoir faite?
M. Charlebois: Oui, mais il y a étude quand
même.
M. Trudel: Oui, oui. M. Charlebois: C'est uniquement...
M. Chevrette: C'est la demande. M. Charlebois: C'est la
demande.
M. Chevrette: Autrement dit, l'oubli de le demander n'invalide
pas...
M. Charlebois: C'est normal. Ce n'est pas une
démission.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça.
M. Charlebois: Ce n'est pas considéré comme une
démission.
M. Chevrette: Ce n'est pas une démission? M.
Côté (Charlesbourg): C'est ça. Non.
M. Trudel: Avant d'aller au conseil d'administration,
après avoir reçu l'avis du CMDP sur les privilèges et
obligations, tout de suite quand le directeur général
reçoit la demande, il faut qu'il envoie par écrit au
médecin ou dentiste concerné l'état du plan
d'effectifs?
M. Côté (Charlesbourg): C'est pour les informer. La
suite, je pense que ce sont des acquis de la négo, là.
M. Charlebois: Ça, c'est un...
M. Côté (Charlesbourg): Un point important.
M. Charlebois: C'est peut-être un point important,
là. Comme vous le savez, on a retiré le budget
régional.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Dites-moi pas ça!
M. Côté (Charlesbourg): Vous l'apprenez,
là?
M. Charlebois: C'est au cas où vous ne le sauriez pas.
M. Trudel: J'apprends ça. Surprise!
M. Charlebois: II y avait, au niveau de la répartition des
effectifs, deux séries de moyens: moyens financiers via le budget
régional et moyens via les plans d'effectifs et le contrôle des
effectifs. Ce sont deux types de moyens qui étaient là, dans la
réforme, et qui sont convergents. On a retiré les moyens
financiers, mais on a consolidé l'autre moyen qui est celui du
contrôle des effectifs. Et, en introduisant la disposition ainsi, il faut
la comprendre avec une autre qui vient un peu plus loin et qui indique que, si
un conseil d'administration nomme un médecin ou accorde des
privilèges à un médecin au-delà de son plan
d'effectifs, les privilèges sont nuls. Il fallait que le médecin,
au moment de sa demande de nomination, soit informé de l'état du
plan pour qu'il n'invoque pas la surprise.
M. Chevrette: Mais pourquoi l'individu... M. Trudel: Pour
éviter la délinquance.
M. Chevrette: Pourquoi un individu pourrait être
pénalisé si c'est le conseil d'administration qui l'a induit en
erreur, par exemple? Je suis votre exemple.
M. Charlebois: Mais là, il ne peut pas
l'induire en erreur. Le conseil est tenu d'informer le médecin de
l'état de son plan. Un médecin doit connaître la loi, comme
tout citoyen. Il sait que, si une nomination lui est accordée
au-delà du plan d'effectifs, ses privilèges vont être nuls,
il a des incitatifs très nets à maintenir la demande et, pour le
conseil d'administration, il y a également un désincitatif
très net à accorder des privilèges à un
médecin au-delà de son plan parce que les privilèges vont
être nuls. Pour nous, quand on a choisi de renforcer la voie du plan des
effectifs pour assurer la répartition des effectifs, ça nous
apparaissait être des clefs absolument essentielles pour un
contrôle des plans.
M. Chevrette: C'est pour une justice vis-à-vis de
l'individu qui postule, ça?
M. Charlebois: Oui. Je pense que oui.
M. Chevrette: Celui qui postule, s'il n'avait pas l'état
de la situation...
M. Charlebois: C'est ça.
M. Trudel: Ce qui est nouveau, évidemment, c'est
l'obligation pour le D.G. et le conseil d'administration d'obtenir la
recommandation du CMDP sur les obligations. Des deux côtés,
obligations et privilèges, il doit obtenir la recommandation du
CMDP.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Adopté.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
166 est adopté. L'article 166 est adopté tel qu'amendé.
L'article 167 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): Remplacer l'article 167 par
le suivant: "Le conseil d'administration accepte ou refuse la demande de
nomination d'un médecin ou d'un dentiste en tenant compte du plan
d'organisation de l'établissement, du nombre de médecins et de
dentistes autorisés dans ce plan d'organisation, des ressources
disponibles, des exigences propres à l'établissement et, le cas
échéant, de la vocation suprarégionale de
l'établissement déterminée par le ministre en vertu de
l'article 81. "Le conseil d'administration peut aussi refuser la demande de
nomination en se fondant sur le fait que le médecin ou le dentiste a, au
cours des trois années précédentes, omis de donner
à ce conseil le préavis exigé en application de l'article
179. "Le conseil d'administration peut également refuser la demande de
nomination d'un médecin ou d'un dentiste en se fondant sur des
critères de qualification, de compétence scientifique ou de
comportement du médecin ou du dentiste, eu égard aux exigences
propres à l'établissement. (11 h 45) "Une demande de
renouvellement de nomination ne peut être refusée par le conseil
d'administration qu'en fonction des critères de qualification, de
compétence scientifique ou de comportement du médecin ou du
dentiste, eu égard aux exigences propres à
l'établissement, et du respect des obligations rattachées
à la jouissance des privilèges. "Si l'établissement
exploite un centre désigné centre hospitalier universitaire ou
institut universitaire, le conseil d'administration doit aussi consulter
l'université à laquelle rétablissement est
affilié."
M. Chevrette: Juste 30 secondes. Je voudrais qu'on m'explique le
paragraphe 2°, d'abord.
M. Iglesias: Ça, c'est les démissions.
M. Chevrette: II peut refuser la demande de nomination, ce n'est
pas la démission. "Le conseil d'administration peut aussi refuser la
demande de nomination en se fondant sur le fait que le médecin ou le
dentiste a, au cours des trois années précédentes, omis de
donner à ce conseil le préavis exigé en
application..."
M. Iglesias: Bien, vous savez...
M. Chevrette: Donnez-moi donc un exemple, là, concret.
M. Iglesias: Si vous voulez avoir un exemple clair, c'est
arrivé, ça arrive quelquefois qu'un médecin dise: Je
démissionne à telle date. Il n'a pas donné le
préavis qui était requis. Puis, après ça, il dit:
Je ne démissionne plus. Ça, ça arrive de temps en
temps.
Mme Vermette: Ha, ha, ha! Ça dépend de ce qu'il
négocie.
M. Iglesias: Bon, à ce moment-là, ça devient
une raison pour dire: C'est un manquement assez grave; quand tu viendras pour
ton renouvellement, on peut considérer ça pour te dire qu'on ne
renouvellera pas tes privilèges.
M. Chevrette: Je comprends, mais c'est de la manière que
c'est écrit. Vous me dites que c'est une démission, puis quand je
commence à essayer... Moi aussi, c'est de même que je l'avais
interprété à la lecture du ministre, mais quand tu lis:
"Le conseil d'administration peut aussi refuser la demande de nomination", ce
n'est donc pas une démission. C'est le contraire, c'est une demande de
renouvellement. C'est donc dire qu'on te refuse le renouvellement si, au cours
des trois années précédentes, t'as menacé de
démissionner et que tu n'as pas démissionné. C'est
ça que vous me dites.
M. Iglesias: T'as démissionné, mais tu n'as pas
donné d'avis de démission; tu l'as retiré
après.
M. Chevrette: Mais, à ce compte-là, après
trois avis de démission retirés, le conseil est libre d'accepter
ou non le renouvellement. C'est ça l'esprit. Mais tel que c'est
libellé là, je vous avoue que, sur le plan juridique...
M. Iglesias: "Les trois années précédentes",
c'est la nomination.
M. Chevrette: Oui, bien lisez-le comme il faut. Il peut aussi
refuser la demande de nomination.
M. Charlebois: M. Chevrette...
M. Iglesias: Attendez un petit peu, je vais vérifier.
M. Chevrette: Oui. Je voudrais prendre l'exemple du ministre
avant que vous me répondiez. Pas du ministre, du sous-ministre. Il dit
oui, mais il dit qu'il démissionne et il ne démissionne pas.
Est-ce que c'est du verbal, ça, ou si c'est un avis écrit de
démission avec un retrait de sa lettre? C'est quoi? Du verbal, dans une
loi, ça ne marche pas, ça. Je m'excuse, mais vous le savez que
ça n'a pas d'allure.
M. Côté (Charlesbourg): Non mais, c'est qu'on a
assisté, au cours des années, à des démissions qui
mettaient de la pression sur le système et ces gens, par la suite,
recouvraient leurs privilèges comme si rien ne s'était
passé.
M. Chevrette: mais "c'était-u" écrit? il faut que
ça soit écrit. regardez, autrement, un d.g. peut me dire: j'ai eu
quatre démissions, moi, puis...
M. Charlebois: C'est parce que, quand il démissionne, il
est obligé de faire une nouvelle demande de nomination. C'est pour
ça que c'est "nomination" qui est là, mais on cherche l'article
où...
M. Chevrette: Bon, bien, c'est ça, trouvez-nous l'article.
On pourrait continuer sur l'autre...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Les exigences propres à
l'établissement. Est-ce qu'il se peut que des établissements
aient des exigences tellement spécifiques, qu'on ne retrouve nullement
ailleurs, qui peuvent créer des conditions, par exemple, tellement
particulières qui changent le travail coutu-mier ou les exigences
coutumières par rapport à l'entrée du médecin dans
ledit établissement? Par exemple, je suis ià depuis quatre ans.
Mes condi- tions internes changent tellement que... Ça peut être
une façon de changer les conditions, les exigences internes pour venir
à bout de se débarrasser de quelques-uns. Ça se pourrait,
ça? Comme certains sont engagés, il y a juste la photo qui manque
sur les demandes d'emploi.
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a pas de changement
par rapport à ce qui était déposé.
M. Chevrette: Non, c'est tel quel.
M. Iglesias: 179, c'est ça le numéro, auquel il n'y
a pas d'amendement de déposé. O.K.?
M. Chevrette: Oui, c'est ça.
M. Iglesias: Et à 179, on dit: "Dès que le conseil
d'administration a reçu le préavis..." Vous l'avez,
ça?
M. Chevrette: Oui.
M. Iglesias: "Dès que le conseil d'administration a
reçu le préavis, la décision du médecin ou du
dentiste devient irrévocable et prend effet à l'expiration du
délai mentionné dans le préavis." Donc, ce qui se
produisait avant, c'est que le médecin démissionnait et, une
journée avant la date d'expiration, il retirait sa démission.
O.K.? Là, tout le monde avait eu peur: le ministre, les sous-ministres,
le député, tout le monde. Et là, il retirait sa demande
parce qu'il avait eu ce qu'il voulait.
Là, on dit: Dès que tu as déposé ta demande,
elle prend effet la journée que tu as dit que tu allais
démissionner. Donc, ce qu'il faut que tu fasses maintenant, ce n'est pas
un renouvellement, c'est une demande de nomination. Et là, on rattrape
ça avec le deuxième alinéa de 167 et on dit: "Le conseil
d'administration..." Là, il est obligé de faire une demande. Le
conseil d'administration peut dire: Vous nous faites une nouvelle demande,
mais, moi, je peux la refuser parce que vous nous avez fait le coup
déjà, ou il peut l'accepter.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, c'est
écrit.
M. Iglesias: C'est ça, c'est un préavis d'au moins
60 jours.
M. Côté (Charlesbourg): C'est écrit, ce n'est
pas verbal. C'était ça la question parce que, verbalement, il n'y
avait pas d'assise dans la loi.
M. Chevrette: Mais ça prend... Elle devient
irrévocable.
M. Iglesias: C'est ça.
M. Chevrette: Vous liez donc même le
jugement d'un conseil d'administration?
M. Iglesias: "A [...] omis de donner". Omis, ce n'était
pas donné.
M. Chevrette: Mais il ne l'a pas donné s'il l'a omis.
C'est ça que je ne comprends pas.
M. Iglesias: Non, non, non. Il faut lier ça avec 179.
M. Chevrette: Bien oui! Je l'ai lu, 179. Mais vous dites ceci:
Si, au cours des trois années précédentes il a omis de le
donner. S'il ne l'a pas donné, vous n'en avez pas.
M. Iglesias: S'il a donné 30 jours au lieu de 60.
M. Charlebois: Le préavis exigé, ce qui est
exigé, c'est 60 jours. C'est ça qui se produit souvent.
M. Chevrette: Là, vous voulez... Non, c'est parce que,
dans une loi... Ordinairement, une loi, ça veut administrer le futur.
C'est correct?
M. Côté (Charlesbourg): Ou corriger le
passé.
M. Chevrette: O.K.
M, Côté (Charlesbourg): À la lumière
des expériences passées.
M. Chevrette: Oui. Mais votre alinéa 2, là, si on
vous dit oui à ça, vous rétroagissez trois ans en
arrière. Vrai ou faux, docteur? Non, non, ce n'est pas clair du tout,
ça.
M. Iglesias: vous voulez dire que les gens seraient
pénalisés, que les gens qui ont déjà fait ça
pourraient être pénalisés par ça? c'est ça
votre question?
M. Chevrette: Bien oui! Parce que vous ne dites pas... Vous
dites: Par rapport à 179, mais vous ne dites pas si, dans le
passé, c'était écrit ou pas, vous ne dites pas si c'est 20
jours ou 30 jours. Vous dites: II a omis.
M. Côté (Charlesbourg): oui. non, non. o.k. le point
que vous soulevez, c'est qu'à partir du moment où la loi
s'applique, c'est rétroactif trois ans.
M. Chevrette: Je veux savoir si c'est rétroactif.
M. Côté (Charlesbourg): Tel que c'est écrit,
oui. Mais... C'est-à-dire que je pense que vous saisissez l'objectif de
l'article.
M. Chevrette: Je saisis l'objectif, mais je ne suis pas d'accord
avec les faits.
M. Trudel: Rétroactif.
M. Côté (Charlesbourg): C'est le
rétroactif.
M. Chevrette: rétroactif. moi, légiférer
rétroactivement, pénaliser du monde qui ne savait pas, à
l'époque, que ça pouvait se faire, je m'excuse!
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Alors, ce que Mme
Demers me dit, c'est qu'effectivement, vous avez un point qui est là,
qui avait été vu par des gens du contentieux, mais que, dans les
mesures transitoires, il y aurait, à ce moment-là, des
éléments pour faire en sorte que ce que vous avez vu comme
rétroactif puisse être corrigé.
M. Chevrette: Ce pourrait être...
M. Côté (Charlesbourg): Ce sera corrigé.
M. Chevrette: Dans les mesures transitoires?
Mme Demers (Laurence): Dans la loi d'application, tout ce qui
touche à des droits acquis...
M. Chevrette: Mais pourquoi êtes-vous forcés de
faire ça de même? Entre vous et moi, quelqu'un qui...
Le Président (M. Joly): Excusez. Mme Demers...
M. Chevrette: Si vous ne voulez pas du chantage annuel... Je
m'excuse, là, je vais juste essayer de...
Le Président (M. Joly): Non, mais c'est parce que, Mme
Demers, si on veut que ce soit enregistré...
M. Chevrette: Ah bon!
Le Président (M. Joly): Parce qu'à distance,
là, c'est bien difficile.
M. Chevrette: Ça me ferait bien plaisir de lui dire ce que
j'ai à dire. Approchez-vous.
Si vous voulez corriger le chantage annuel de certains médecins
qui disent: Bon, moi, je démissionne ou je ne démissionne pas,
à supposer que je sois d'accord avec vous autres, là, je ne
comprends pas pourquoi vous sentez l'obligation de rétroagir trois ans,
d'autant plus que vous dites que les droits acquis ne seront pas touchés
dans la loi d'application. Il y a sûrement quelque chose là que
vous ne m'expliquez pas, qui n'est pas clair.
Mme Demers: Non. C'est parce que les privilèges...
M. Chevrette: Quand on veut corriger une situation sur le plan
législatif, on dit: Dorénavant, celui qui démissionnera et
qui retirera... On s'excuse, mais, dès qu'il démissionnera, sa
décision sera irrévocable dès qu'on l'aura en main.
Pourquoi vouloir absolument rétroagir trois ans si vous dites que, dans
la loi d'application...
Mme Demers: Parce que les privilèges sont accordés
pour trois ans.
M. Chevrette: ...ça n'a pas d'effet?
M. Côté (Charlesbourg): Les privilèges sont
accordés pour trois ans. Donc, à partir du moment où vous
avez posé le geste, c'est donc la couverture des privilèges
accordés pour trois ans. C'est à ça que ça fait
allusion. Ce que je comprends de votre intervention, c'est que ça a un
effet pervers qui est celui de rétroagir trois ans, même si ce
n'était pas porté à la connaissance de l'individu. C'est
ça. Et ce que Mme Demers nous dit, c'est que, dans la loi
d'application...
Mme Demers: Pour ces cas-là seulement.
M. Côté (Charlesbourg): ...pour ces cas-là,
il y a aura des mesures qui les protégeront contre une
rétroaction qui n'aurait pas été portée à
leur connaissance. Pour ceux qui signent aujourd'hui sous l'empire de cette
loi-là, donc dans trois ans, quand il y aura renouvellement, là,
à ce moment-là, cette disposition-là s'appliquera.
Ça a été porté à leur connaissance, donc il
n'y a pas de préjudice.
M. Chevrette: Celui qui signe aujourd'hui...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Prenons votre alinéa 2.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Iglesias: La loi est promulguée.
M. Chevrette: La loi est promulguée. S'il ne vous a pas
donné un avis en vertu de 79...
M. Iglesias: De 179.
M. Chevrette: ...de 179, excusez, il n'y a pas de
problème. S'il vous donne un avis de démission après deux
ans ou après un an, s'il ne se plaît plus, je ne sais pas, en
Abitibi, qu'est-ce qui arrive? Elle prend effet et est irrévocable au
moment où elle est sur la table du conseil d'administration ou de la
direction générale.
Mme Demers: C'est-à-dire que, dès qu'il a fait son
avis de démission...
M. Chevrette: Oui.
Mme Demers: ...ça devient irrévocable.
M. Chevrette: Bon.
Mme Demers: S'il change d'idée, il peut faire une nouvelle
demande de nomination.
M. Iglesias: Pas un renouvellement, une demande de
nomination.
Mme Demers: Ce n'est pas un renouvellement, là, il fait
une nouvelle demande de nomination.
M. Chevrette: II fait une demande de nomination, c'est ça.
Le conseil peut aussi refuser la demande de nomination. Vous laissez le conseil
d'administration libre de nommer un médecin qui aurait
démissionné en vertu de l'article 179; c'est bien ça, ce
qu'elle dit.
M. Charlebois: Sans avoir respecté les préavis.
Mme Demers: Mais, en le considérant seulement...
M. Chevrette: Bien oui! Mais là, sans avoir
respecté les préavis, là... Dès qu'il le fait, il
est rendu au conseil. Il ne pourra plus invoquer l'omission parce que, pour que
soit valide l'avis, il faut qu'il soit déposé; il prend effet et
est irrévocable.
Mme Demers: 60 jours d'avis.
M. Chevrette: La tournure de ça, là, je vous avoue
que... En tout cas, ce n'est pas clair.
M. Charlebois: C'est pour donner...
Mme Demers: Si je donne un préavis de 60 jours, qui est
accepté par le conseil d'administration, ça ne fait pas de
problème. Si je donne un préavis qui n'est pas accepté par
le conseil d'administration, dès que je donne mon préavis,
ça devient irrévocable. Si je change d'idée, je peux faire
une nouvelle demande de nomination, sauf qu'au moment où je vais faire
ma demande de nomination le conseil d'administration devra en tenir compte.
M. Chevrette: Je comprends mais, entre vous et moi,
là...
M. Charlebois: Le choix des mots...
M. Chevrette: Quand vous dites un préavis
de 60 jours, c'est pour le départ de l'individu et non pas pour
lui donner le temps de changer d'idée. L'esprit, pour éviter le
chantage, c'est de dire: Bon. Tu m'as donné un avis de 60 jours; dans 60
jours, je te remplace parce que tu m'as donné un avis. Si lui change
d'idée, là, c'est facultatif de le nommer ou pas et puis vous
pouvez le nommer pour trois ans encore, ou deux ans, ou un an, ou selon la
demande spécifique qui est faite. (12 heures)
Le Président (M. Joly): M. le député.
M. Chevrette: On était bien partis; on peut finir
ça.
Le Président (M. Joly): Moi, je peux vous accorder
quelques minutes.
M. Chevrette: Consentement?
M. Côté (Charlesbourg): Consentement.
M. Chevrette: On va finir l'article.
Le Président (M. Joly): II n'y a pas de problème
là.
M. Chevrette: Moi, je prétends qu'en disant trois ans
comme vous le faites - au cours des trois dernières années - vous
laissez place à de l'interprétation législative alors que
si vous dites que 60 jours après c'est irrévocable, le conseil
conserve son pouvoir de nommer, vous ne mettez pas d'effet rétroactif
à celui qui engage. Il pose sa démission, il n'y a pas d'omission
possible. Si sa démission est acceptée, bonjour Luc! Ce serait
plus clair. Si l'objectif, c'est d'éviter le chantage, dès qu'il
y a une démission...
M. Iglesias: Ce n'est pas seulement ça, monsieur.
M. Chevrette: Bon! là, ce n'est plus que ça.
M. Iglesias: C'est pas seulement... Il y a ça...
M. Chevrette: Vous avez souvent ce genre de réponses.
C'était ça et, après ça, ce n'est pas seulement
ça.
M. Iglesias: Non, non, non. Écoutez, il y a deux
problématiques. Il y a la problématique du chantage et de donner
une assise au conseil pour refuser la nomination d'un médecin parce
qu'il a déjà agi comme ça. C'est ça qui est le but.
Autrement dit, c'est une assise pour donner au conseil la possibilité de
dire: Je refuse ça, pas parce que tu n'es pas compétent, pas
parce que tu n'entres pas dans mon plan d'organisation, pas parce que tu
n'entres pas dans ça; c'est parce que tu as déjà fait
ça et je peux refuser ta nomination.
M. Chevrette: Mais là, je m'excuse. M. Iglesias:
C'est ça que ça dit.
M. Chevrette: Vous avez dit que le passé était
réglé par la loi d'interprétation. Donc, celui qui signe
demain matin ...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, non.
M. Chevrette: ...c'est demain matin que ça commence
à s'appliquer et non pas pour le passé.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: donc, vous ne pouvez pas juger le passé,
vous jugez le présent. pour le présent, s'il le fait, vous dites:
si tu démissionnes, bien le conseil conserve son pouvoir de nomination
à nouveau ou pas.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Chevrette: Vous n'avez pas besoin de rétroaction de
trois ans dans ça.
M. Iglesias: D'accord, mais...
M. Chevrette: Sinon, vous gardez une porte ouverte au
chantage.
Mme Demers: C'est ceux qui ont donné leur avis
l'année dernière.
M. Charlebois: Dans 8 ans ou dans 10 ans, par exemple, la loi
sera toujours là. Si un médecin ne respecte pas l'avis, l'an
prochain, si on n'a pas de...
M. Chevrette: Qu'est-ce qu'il fera l'an prochain?
M. Charlebois: Par exemple...
M. Chevrette: Dites-moi donc ce qu'il fera.
M. Charlebois: Par exemple, un médecin ne respecte pas le
délai prévu.
M. Chevrette: De 60 jours? M. Charlebois: De 60 jours.
M. Trudel: II n'a pas donné d'avis.
M. Chevrette: II n'a pas donné d'avis? Il est
réengagé.
M. Charlebois: II a donné un avis, mais de 20 jours ou de
30 jours.
M. Trudel: II a dit: Je me pousse. M. Chevrette: II est
hors d'ordre. M. Charlebois: Pardon?
M. Chevrette: II est hors délai. Il est
réputé être engagé, son avis de démission
n'est pas là dans les délais prévus. Pour moi, quelqu'un
qui décide de s'en aller ne regarde pas trois ans en arrière. Il
s'en va, salut! Sauf que le délai, c'est pour le remplacement.
M. Charlebois: S'il quitte quand même au bout de 20
jours?
M. Chevrette: mais le délai de 60 jours, c'est pourquoi?
c'est pour trouver un remplaçant, un substitut a cette
personne-là qui quitte.
M. Charlebois: Mais s'il donne un avis d'une semaine et qu'il
part?
M. Chevrette: C'est parce que vous semblez accorder votre
délai... C'est ça que je trouve; par rapport aux objectifs que
vous nous donnez, ce n'est pas concordant. L'objectif, c'est de trouver un
remplaçant et non pas de donner un pouvoir au conseil de renommer
l'individu. L'objectif fondamental de l'article... Vous n'auriez pas d'article
là... Écoutez, réfléchissez-y comme il faut,
là. Moi, je veux m'en aller. Mon obligation contractuelle, c'est de vous
accorder 60 jours de délai avant mon départ. Si je change
d'idée entre le premier et le soixantième jour de mon
délai, je m'excuse, vous devenez libre en tout temps de me reprendre ou
de ne pas me reprendre. Donc, à ce moment-là, c'est bien plus
clair que de donner un effet rétroactif de trois ans. Ça
m'agace.
M. Iglesias: II y a quelque chose qui manque à votre...
Peut-être que M. le ministre va vous l'expliquer.
M. Chevrette: Là, ça n'a pas réussi vous
deux, envoyez fort!
M. Côté (Charlesbourg): Bon, ce que je comprends...
Moi, vous m'avez convaincu de la possibilité d'un effet pervers des
trois ans, ce que tout parlementaire déteste, rétroactivement.
Ça va être couvert par la loi d'application. Donc, cette
partie-là est réglée.
L'idée des trois ans, de la rétroaction de trois ans,
c'est que les privilèges sont accordés pour trois ans. C'est de
la que ça vient. On ne dit pas; Durant ta vie antérieure,
à partir du moment où la loi s'applique. On dit: Pendant la
période qui a fait l'objet de tes privilèges, il est
arrivé un phénomène et, pour x raisons - pas
nécessairement parce que tu étais incompétent, bon - pour
un problème interne, tu as décidé que tu
démissionnais pour mettre de la pression pour régler ton
problème. Pendant ce temps-là tu as créé, autour de
ton organisation, de ton établissement et de tes clients, une
incertitude sur le plan des services, qui, dans certains cas, peuvent
être des services ultraspécialisés, qui est dommageable. Et
par la suite, parce que tu savais que l'exercice... Une semaine avant la fin de
ton échéance, tu retires ton avis et c'est comme si rien ne
s'était passé. Donc, on en arrive à dire: Voici,
maintenant...
M. Chevrette: M. le ministre...
M. Côté (Charlesbourg): ...quand tu le feras...
M. Chevrette: ...je vous saisis très bien.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Je veux juste finir.
Quand tu le feras dorénavant, quand tu remettras ton avis, ce sera
réputé être comme une démission. Alors, le conseil
d'administration, lui, se garde le privilège de te nommer de nouveau et,
dans ce sens-là...
M. Chevrette: Mais ce qu'il y a de plus simple, dans ce
cas-là, c'est de dire que quelqu'un qui veut quitter avant
l'échéance ou à l'échéance de son
privilège a 60 jours pour aviser. C'est correct? Et automatiquement,
dès qu'il a l'avis, que ce soit la première, la deuxième
ou la troisième fois durant le privilège qui lui était
consenti ou son mandat, appelons ça - le terme juridique, je pense que
c'est "privilège" - bon, durant son privilège, quelqu'un qui veut
quitter, il est réputé démissionnaire le jour où le
conseil d'administration a sa lettre et il doit octroyer 60 jours de
délai. C'est tout. Il sera toujours loisible... C'est parce que, moi, je
sens que c'est à la fois afficher une rigueur, montrer les dents et ne
pas trop mordre. Dans la loi, c'est dit: Si tu démissionnes, tu
démissionnes, et suivra un processus de renomination de quelqu'un qui a
décidé de quitter. C'est parce que ce serait, en tout cas tel que
rédige là, comme si vous aviez fait comprendre que ça
devait être le fruit d'une négo, ça.
Une voix: Oh non!
M. Chevrette: Parce que c'est ambigu pour rien.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Une voix:
Non.
M. Chevrette: Tu as un privilège de trois ans, c'est
correct, mais pourquoi donneriez-vous la tentation de dire... Savez-vous
comment ça pourrait être mal interprété? Ça
peut vouloir dire, là: Ne nous menace pas pendant deux ou
trois ans, parce que peut-être qu'on ne t'engagera pas; alors que
l'objectif, c'est justement d'éviter le chantage, donc de dire: Tu
pourras quitter si tu veux, mais c'est 60 jours et, nous autres, on sera libres
de te reprendre. Salut! C'est clair. C'est ça que vous dites depuis
tantôt. Lisez votre texte, là, vous allez voir que ça peut
donner ouverture à deux ou trois petits chantages, "a [...] omis de". Il
sait quoi faire par 179, c'est 60 jours sinon, salut!
M. Charlebois: Prenons l'exemple suivant: un médecin donne
un préavis, non pas de 60 jours mais d'une semaine, et quitte au bout
d'une semaine. Il revient six mois plus tard faire une demande de nomination.
Est-ce que le conseil pourrait s'appuyer sur le fait qu'il n'a pas
respecté le préavis pour ne pas accorder la nomination?
M. Chevrette: Le conseil n'est même pas obligé de
recevoir sa demande.
M. Iglesias: Oui. Il ne pourra pas refuser sa demande à
moins que les conditions qui sont en haut soient là. C'est pour
ça qu'il faut donner l'assise au conseil pour qu'il puisse la refuser.
Pendant trois ans, cet individu-là va avoir une marque sur le dos: Tu
n'as pas donné l'avis à notre conseil, tu n'as pas donné
l'avis conforme.
M. Chevrette: Un gars qui ne se conforme pas à l'article
179 de la loi... Vous êtes en train de me dire que quelqu'un qui ne se
conformerait pas à l'article 179 de la loi...
M. Iglesias: C'est ça.
M. Chevrette: ...si on n'écrit pas ce qu'il y a à
167...
M. Iglesias: On ne pourrait pas le refuser.
M. Chevrette: ...le conseil d'administration pourrait le
reprendre?
M. Iglesias: II pourrait même être forcé de le
reprendre.
M. Chevrette: II ne pourrait pas le refuser?
M. Iglesias: C'est ça, exactement, M. Chevrette.
M. Chevrette: Ah bien, Seigneur!
M. Iglesias: C'est pour ça qu'on a mis ça
là. Comme vous dites, c'est la loi.
M. Trudel: Dura lex, sed lex.
M. Chevrette: La loi, on lui fait bien dire ce qu'on veut.
M. Iglesias: Écoutez, M. Chevrette...
M. Chevrette: Si on dit, dorénavant, nous autres, que
quelqu'un qui ne se conforme pas à 179, vous êtes libres de
l'engager, vous n'avez pas besoin de parler de vos trois ans.
M. Iglesias: On n'est pas libres.
M. Charlebois: Lisez l'article 167, premier alinéa.
M. Chevrette: D'abord, un Parlement peut tout faire, c'est
correct?
M. Charlebois: C'est ce qu'on essaie de faire.
M. Chevrette: Êtes-vous d'accord avec moi, là? Si on
dit, nous autres, ici, tout le monde ensemble, si on est unanimes à dire
que, quelqu'un qui ne respecte pas 179, il n'y a plus aucun conseil
d'administration qui est obligé à lui, qu'est-ce qui oblige
à écrire autre chose? C'est parce que tu veux bien écrire
autre chose. Mais si tu veux écrire que quelqu'un qui ne respecte pas
179 n'est plus lié en rien à aucun conseil d'administration... Ne
venez pas me dire que ça ne se fait pas, voyons! On a fait bien pire que
ça.
M. Charlebois: On l'a fait, mais ce n'est pas écrit.
M. Chevrette: Dans la loi 160, on a fait bien pire que
ça.
M. Charlebois: Ça se fait, ce que vous dites, sauf que ce
n'est pas écrit. Ce n'est pas écrit, ce que vous venez de
dire.
M. Chevrette: Bien, écrivez-le aussi simple que
ça.
M. Charlebois: Mais c'est ce qui est écrit. M.
Chevrette: Non, non.
M. Iglesias: Ce qu'on a trouvé, c'est une
pénalité qui semblait être acceptable.
M. Chevrette: Vous voulez lui faire traîner une
médaille dans le front pendant trois ans, la durée de son
mandat.
M. Iglesias: C'est ça.
M. Chevrette: Fou comme un balai.
M. Iglesias: Écoutez, c'est une pénalité
acceptable.
M. Trudel: Vous avez lu le jugement sur
160 hier et vous avez dit: II faut que ce soit acceptable, alors on va
le mettre dedans comme ça.
M. Iglesias: Non, écoutez...
M. Chevrette: En tout cas, ça ne me convainc pas, mais si
ça vous plaît... Sur division.
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement à
l'article 167, adopté sur division. L'article 167, tel qu'amendé,
adopté sur division. Nous suspendons nos travaux jusqu'à 14
heures.
(Suspension de la séance à 12 h 11)
(Reprise 14 h 6)
Le Président (M. Joly): La commission reprend ses travaux.
J'appelle l'article 167. 1.
M. Côté (Charlesbourg): Insérer, après
l'article 167, l'article suivant: "167. 1 Sous réserve des articles 168
et 175, le conseil d'administration ne peut, sous peine de nullité
absolue, accorder des privilèges à un médecin ou à
un dentiste lorsque le nombre de médecins ou de dentistes
autorisé au plan d'organisation de l'établissement
approuvé conformément à l'article 289. 1 est atteint.
"
M. Chevrette: Ça, c'est l'article 167. 1 par rapport
à l'article 167. C'est vrai, pour faire suite à ce matin quand on
a terminé sur vos "trois ans", etc., quand on relit l'article 167, c'en
était une cause de refus ça, le gars qui ne se conformait pas aux
exigences ou aux règlements. On complexifie davantage les textes pour
rien. En tout cas, si c'est voté, c'est voté. Quant à
l'article 167. 1, c'est pour faire suite aux articles 166 et 167 si je
comprends bien?
M. Charlebois: C'est pour le respect des plans d'effectifs.
M. Chevrette: Oui, un médecin ou un dentiste, bon... Le
directeur général doit informer de la demande du plan des
effectifs médicaux.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Chevrette:
Ça, c'est l'article 166. M. Côté (Charlesbourg):
Oui. M. Chevrette: À l'article 167...
M. Côté (Charlesbourg): Finalement, le conseil
d'administration est tenu d'informer de l'état d'avancement du plan pour
que le médecin qui est demandeur d'un poste au niveau d'un centre soit
bien conscient que, le plan étant complet, dans la mesure où il y
a des privilèges d'accordés, ils sont nuls parce qu'ils sont
au-dessus du plan. Ce n'est pas la conséquence, c'est la
pénalité. Adopté.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
167 est adopté. Le nouvel article 167, adopté tel
qu'amendé. L'article 168 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): 1° remplacer, dans la
troisième ligne du paragraphe 1°, ce qui suit "140 ou 141, selon le
cas, " par le chiffre "289. 1"; 2° supprimer le paragraphe 3°.
M. Chevrette: Concrètement, pour qu'on ne fouille pas
trop.
M. Côté (Charlesbourg): Pardon?
M. Chevrette: Concrètement, pour qu'on ne fouille pas
trop.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. O. K. Donc,
l'article 168 se lit comme suit: "Le conseil d'administration doit, avant
d'accepter la demande de privilèges d'un médecin ou d'un
dentiste, obtenir l'approbation de la régie régionale dans les
cas suivants: "1° lorsque le nombre de médecins ou de dentistes
prévu au plan d'organisation de l'établissement approuvé
conformément... Et là, on disait: "... à l'article 140 ou
141, selon le cas, est atteint". Là, ce sera: "... à l'article
289. 1 est atteint". 2° supprimer le paragraphe 3°, qui disait ceci:
"3° lorsque le plan régional des effectifs médicaux et
dentaires n'a pas été approuvé par le ministre. "
M. Trudel: Vous faites sauter l'approbation du ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Vous faites sauter la nécessité de
l'approbation d'un ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Non, le deuxième
élément c'est la logique de certaines choses qu'on a faites au
printemps. Semble-t-il qu'il y avait une ambiguïté, là. On
essaie de les retrouver, mais il y a des discussions qui sont lointaines un peu
aussi. Il n'y a pas seulement les discussions d'été, là.
Il y a des discussions plus lointaines.
M. Chevrette: D'après ce que je comprends, vous feriez
sauter "lorsque le plan régional des effectifs médicaux et
dentaires n'a pas été approuvé par le ministre".
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: La concordance c'est...
M. Trudel: La régie est obligée de le faire
approuver par le ministre de toute façon. Il n'a pas à le
répéter.
M. Charlebois: Ce que j'en comprends, c'est que c'est une
disposition qui laisse entendre qu'un conseil d'administration ou une
régie régionale, c'est-à-dire, a une marge de manoeuvre
au-delà de ce que le ministre lui a donné comme contraintes et
c'est pour ça qu'on l'a enlevé, là. C'est une disposition
qui est incohé rente avec les autres balises qui sont données
à la régie régionale. Si le ministre n'approuve pas le
plan de la régie régionale, ça laisse entendre qu'un
établissement pourrait obtenir de la régie des autorisations de
nominations qui seraient en sus de son plan régional.
M. Chevrette: La régie a-t-elle l'obligation de faire
adopter le plan par le ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Par le ministre, oui. M.
Charlebois: Le plan régional. M. Iglesias: C'est à
289.1. M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Iglesias: 289.1. C'est mentionné en haut, c'est le
changement...
M. Chevrette: Donc, il n'y a plus de plan...
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce que, en
révisant 168, là...
M. Chevrette: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...on dit: "Le conseil
d'administration doit, avant d'accepter la demande de privilèges d'un
médecin ou d'un dentiste, obtenir l'approbation de la régie
régionale dans les cas suivants - donc c'est de rétablissement
à la régie régionale; "1° lorsque le nombre de
médecins ou de dentistes prévu au plan d'organisation de
l'établissement approuvé conformément à l'article
289.1 est atteint; "2° lorsque le plan d'organisation de
l'établissement n'a pas été approuvé par la
régie régionale - et on disait; "3e lorsque le plan
régional des effectifs médicaux et dentaires n'a pas
été approuvé par le ministre."
Ça veut dire que le conseil d'administration de
l'établissement doit demander à la régie régionale
une autorisation quand le plan n'a pas été approuvé par le
ministre. C'est ça.
M. Trudel: 289... Ou qui le dépasse.
M. Côté (Charlesbourg): Pardon?
M. Trudel: Mais ou qui le dépasse.
M. Côté (Charlesbourg): Qui le dépasse,
oui.
M. Trudel: Oui, qui le dépasse. 289.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais dans ie cas de
3°, là, c'est "lorsque le plan régional des effectifs
médicaux et dentaires n'a pas été approuvé par le
ministre." Donc, ce n'est pas une question de dépassement, c'est un plan
d'effectifs médicaux qui n'a pas été approuvé.
M. Trudel: II saute.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, il saute.
M. Trudel: II saute.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça.
M. Trudel: O.K. Plus besoin d'aller au ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Iglesias: Oui, la régie a besoin d'aller au ministre
à 289.
M. Trudel: À 289, oui.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: Le conseil d'administration, lui, n'a pas besoin
d'aller au ministre, ça va de soi...
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais ii va à la
régie régionale.
M. Trudel: ...mais il va à la régie
régionale.
M. Iglesias: Mais la régie régionale, il faut que
son plan soit autorisé.
M. Côté (Charlesbourg): La régie
régionale ne pourrait pas aller au-delà de son plan d'effectifs,
sur le plan médical, dans ses autorisations.
M. Trudel: Là, c'est ça qui m'inquiète,
là. M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Je veux bien vérifier à 289, parce que,
sans ça, on ne change pas grand-chose.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: II faut faire attention, parce
que, si le dépassement de la régie régionale...
Là, comme ce n'est plus elle qui contrôle la caisse
delaRAMQ...
M. Charlebois: Elle ne l'aurait jamais
contrôlée.
M. Trudel: Comme elle était... Dans l'économie
générale du projet de loi, comme elle devait contrôler son
enveloppe de la RAMQ...
M. Chevrette: peut-être que, dans votre tête à
vous, elle ne l'a jamais eu et elle ne l'a jamais voulu. dans la tête
d'autres, il y en a qui voulaient.
M. Côté (Charlesbourg): Un instant, là.
Même à l'origine, lorsque le budget de la Régie de
l'assurance-maladie était régionalisé, c'était un
budget qui était géré centralement. Ce n'est pas...
M. Trudel: Géré, pas contrôlé. M.
Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: C'est très différent, ça,
géré. Ils ne pouvaient pas mettre 110 000 000 $ si vous en aviez
prévu 120 000 000 $, par exemple. La Régie ne pouvait pas...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, absolument
pas.
M. Chevrette: ...aller en deçà de l'enveloppe
fermée.
M. Côté (Charlesbourg): C'est à partir de
paramètres, là, ça...
M. Trudel: Administré centralement, mais...
M. Chevrette: On va s'en parler tantôt, de ça,
abondamment.
M. Trudel: C'est parce que vous voyez la conséquence du
titre, là, hein?
M. Côté (Charlesbourg): C'est le nombre
d'effectifs.
M. Trudel: À l'article 289?
M. Iglesias: Oui. Si vous regardez l'article 289, là, la
régie régionale approuve chaque plan d'organisation que lui
soumet un établissement une fois que son plan régional
d'effectifs médicaux est approuvé. Donc...
M. Côté (Charlesbourg): Donc, le nombre...
M. Iglesias: ...elle a son nombre d'effectifs. Avant ça,
elle ne peut pas approuver ça, elle ne peut pas approuver les plans
avant. Il faut d'abord que le ministre ait signifié à la
régie...
M. Trudel: ...la mécanique pour être sûr.
M. Iglesias: C'est ça.
M. Trudel: À l'article 289... Je cherche la phrase qui
nous dit bien qu'ils doivent faire approuver leur plan d'effectifs
médicaux avant de faire approuver le plan régional d'organisation
de services. Non, c'est l'inverse.
M. Iglesias: Non. C'est d'abord le plan d'organisation de
services, le plan d'effectifs médicaux. La première chose qui se
passe au niveau des effectifs médicaux, ce sont les objectifs de
croissance et de décroissance d'une région qui donnent les
effectifs médicaux. Ensuite de ça, c'est la Régie qui
approuve le plan de chaque établissement et, si le ministre le demande,
elle le lui envoie.
M. Chevrette: À l'article 140 et à 141,
c'était la confection du plan.
M. Iglesias: D'organisation de l'établissement.
M. Chevrette: À l'article 289, c'est l'autorisation du
plan.
M. Trudel: À l'article 289, dans cette
mécanique-là, le ministre doit approuver le plan régional
d'effectifs médicaux...
Une voix: C'est ça.
M. Trudel: ...qui est effectivement composé de la somme
des plans des établissements.
Une voix: Le ministre.
M. Trudel: Le ministre approuve le total du nombre d'effectifs
possibles dans la région.
M. Iglesias: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. La
répartition.
M. Iglesias: C'est-à-dire qu'il approuve le nombre
d'effectifs qu'il peut y avoir dans la région.
M. Trudel: O.K. M. Iglesias: O.K.?
M. Trudel: Après ça, il y a le plan d'effectifs
médicaux de chaque établissement concerné et là,
ça devient un plan parce qu'il y a non seulement le N, mais il y a le
lieu, l'endroit, etc.
M. Iglesias: Exactement.
M. Trudel: Quand un conseil d'administration reçoit une
demande pour créditer un médecin, si ça dépasse,
dans le plan, le N qui lui a été attribué, il faut qu'il
ait l'autorisation de la régie régionale.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça
M. Trudel: Ce qui m'inquiète, c'est, si ça
dépassait le N de la régie régionale, pourrait-elle dire
oui? Entre vous et moi, ça n'aura pas beaucoup d'implication sur son
enveloppe budgétaire puisque ce n'est pas elle qui paie, c'est la
RAMQ.
M. Iglesias: Mais ça va avoir un impact au niveau de la
distribution des effectifs.
M. Trudel: Bien, c'est-à-dire qu'on en ajoute...
M. Côté (Charlesbourg): il faut qu'on en
enlève quelque part.
M. Trudel: Hein?
M. Côté (Charlesbourg): La somme du N des
régions...
M. Iglesias: Le grand N, là...
M. Côté (Charlesbourg): ...c'est le grand N
provincial.
M. Trudel: Non, mais moi, je suppose - à moins que vous ne
me disiez que ce n'est pas possible - que c'est le grand N régional plus
1.
M. Côté (Charlesbourg): O.K.
M. Trudel: Tous les plans sont pleins partout. O.K.? Et
là, il faut qu'on fasse 1000 plus 1. Le plus 1 à
rétablissement X, pourquoi il ne serait pas autorisé par la
régie régionale? Il n'y a pas de conséquence dramatique
sur le plan budgétaire pour elle, puisque ce n'est pas elle qui va faire
la rémunération de ces efffectifs-ià.
M. Iglesias: À 289.2, il y a une dérogation. C'est
peut-être ça que vous cherchez, 289.2?
M. Côté (Charlesbourg): "289.2 Une régie
régionale peut, avec l'autorisation du ministre, déroger à
son plan régional des effectifs médicaux - qu'elle a
élaboré - pour permettre exceptionnellement à un
médecin, dès l'obtention de son permis de pratique, d'obtenir une
nomination dans un établissement, selon les termes qu'elle
détermine..." Donc, ça prend l'autorisation du ministre.
M. Iglesias: Si c'est un médecin qui est inscrit en
médecine à la date d'entrée en vigueur du présent
article. C'est une clause dérogatoire pour ceux qui sont en
médecine actuellement.
M. Trudel: Ça, c'est le pouvoir dérogatoire de la
régie.
M. Côté (Charlesbourg): Du ministre.
M. Iglesias: Du ministre, à la demande de la
régie.
M. Trudel: Du ministre, à la demande de la
régie.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: Quand vous retournez... Maintenant - c'est correct, ce
bout-là - retournez à 168. L'établissement, lui, pour
dépasser son plan d'effectifs, il lui faut l'autorisation de la
régie.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. M.
Trudel: O.K. La régie, elle...
M. Côté (Charlesbourg): Je comprends ce que vous
dites, c'est que, si elle n'a pas d'intérêt, elle, à
restreindre, elle va le demander et ça ne lui coûtera pas plus
cher. Sauf qu'à ce moment-là elle est obligée de le
demander au ministre et c'est le ministre qui va prendre la décision.
Pour le dépasser, ça prend l'autorisation du ministre.
M. Trudel: Est-ce qu'ils sont vraiment obligés d'aller au
ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Ils sont obligés.
M. Trudel: En vertu de 289.2...
M. Côté (Charlesbourg): Pour tout
dépassement. Donc, effectivement, vous avez raison de dire que la
régie va avoir intérêt à le demander. C'est le
ministre qui va arbitrer au bout de la ligne, qui va dire: Non, non, non, ou
oui, dans des cas très exceptionnels.
M. Trudel: Pas intérêt à demander, obligation
de demander.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est clair, oui. C'est
parce que vous disiez tantôt... Ce que j'avais compris de votre question,
c'est: Dans la mesure où il n'y a pas de conséquences
financières pour eux, ou à peu près pas, il y a un
intérêt à le demander.
M. Trudel: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Mais là, c'est le
ministre qui va décider.
M. Trudel: Non, non. C'est parce que, sans ça, on se
réveille quasi à la même chose que la situation
aujourd'hui.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: C'est-à-dire qu'il y a quelqu'un qui veut
pratiquer là et tu dis: Écoute, s'il a été
demandé, ce n'est pas plus bête qu'autre chose, c'est parce qu'il
y a des besoins. Et la notion de besoin, c'est toujours long, long, long.
M. Côté (Charlesbourg): L'idée est de
bloquer. À partir du moment où des plans sont reconnus en
croissance ou en décroissance, c'est de le bloquer au plan pour que les
autres aillent ailleurs.
M. Trudel: c'est ça. ce qui m'intéresse surtout,
c'est que, si les exceptions devenaient pratique courante, ça voudrait
dire que les régions en surplus demeureraient en surplus, et
"zingo"!
M. Iglesias: C'est une dérogation uniquement pour ceux qui
sont en médecine aujourd'hui. Le pouvoir du ministre est
crépusculaire.
M. Côté (Charlesbourg): C'est pour ceux qui sont
déjà médecins.
M. Trudel: Oui, c'est ça. Ça, c'est l'autre
dimension. C'est parce que vous avez l'air de me dire que 289.2, il y a deux
objectifs dedans. C'est sûr qu'il y a une clause crépusculaire,
mais on va y revenir tantôt quand on passera sur le crépusculaire.
Il y a une petite parenthèse où c'est marqué "inscrire ici
la date". Pour moi, ça serait mieux d'inscrire le nom. Pour moi, c'est
une erreur.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Le nom?
M. Trudel: Deuxièmement, c'est que je veux être bien
sûr que 289.2 fasse en sorte que le verrou à la régie
régionale est bien là. Vous, vous êtes persuadés
qu'écrit comme ça, 289.2.. Ici, ce qu'on dit, c'est...
M. Iglesias: La régie ne peut pas approuver des plans
d'établissement avant que son plan soit approuvé.
M. Trudel: Ça va.
M. Iglesias: C'est ça que ça dit.
M. Trudel: Oui, mais ce n'est pas ça notre
problème, Dr Iglesias, pour être sûr qu'on a bien la porte
fermée comme il faut. C'est correct, ils ne peuvent pas approuver les
plans d'effectifs médicaux des établissements avant d'avoir leur
propre plan régional du N approuvé.
M. Iglesias: C'est ça.
M. Trudel: Ceci étant tout fait, il arrive un cas
d'exception. Un établissement demande l'autorisation pour autoriser le
permis de pratique, autoriser la pratique dans un établissement
au-delà de son plan d'effectifs. La régie répond, en vertu
de 168: Oui, je vais vous donner ça, moi. Ce dont je veux m'assurer, pur
et dur, c'est qu'elle va demander au ministre, parce qu'à 168...
M. Côté (Charlesbourg): La certitude qu'ils ont
l'obligation de le demander.
M. Trudel: À l'article 168... M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...on fait sauter l'article qui dit: "3°..."
M. Côté (Charlesbourg): Bien sûr, bien
sûr.
M. Lamarche (Paul-A.): Si on lit l'article 168 comme il
faut...
M. Côté (Charlesbourg): M. Lamarche.
M. Lamarche: ...on dit: "Le conseil d'administration doit, avant
d'accepter la demande de privilèges d'un médecin ou d'un
dentiste, obtenir l'approbation de la régie dans les cas suivants."
Lorsque le nombre de médecins dans l'établissement a
déjà atteint le plan qui était autorisé pour
l'établissement, il doit s'adresser à la régie. Pourquoi
pas au ministre? Il peut très bien arriver que, dans les objectifs de
croissance de la région, un plan d'un établissement soit plein,
mais qu'il y ait effectivement des disponibilités au niveau de la
région. Donc, c'est la marge de manoeuvre qui est donnée au
niveau de la région.
M. Trudel: O.K
M. Lamarche: II y a un autre article, puis je ne me souviens pas
lequel...
M. Trudel: L'article 289...
M. Lamarche: ...où, effectivement, il y a un pouvoir
discrétionnaire du ministre lorsque le plan de la région est
plein. Donc, ici, ça s'inscrit pour aller au-delà d'un plan d'un
établissement, mais à l'intérieur des objectifs de
croissance qui étaient donnés au niveau de la région. Et
ça, c'est l'article 168.1, premier paragraphe. Pourquoi on a
enlevé le troisième? C'est très simple.
M. Trudel: Je pensais qu'il était pour me répondre
"oxygène".
M. Lamarche: Non, absolument pas. C'est que, dans la logique,
dans la logique ou la séquence de l'élaboration de ça, on
commence par: "...lorsque le plan d'organisation de l'établissement n'a
pas été approuvé par la régie régionale". Un
plan d'organisation d'un établissement ne peut pas être
approuvé par la régie régionale si son plan
régional d'effectifs médicaux et dentaires n'a pas
été approuvé par le ministre, donc ça devenait
tautologique, parce que, pour que le deuxième arrive, il faut
nécessairement que le troisième soit arrivé. Permettez
qu'on enlève le troisième.
M. Trudel: Oui. Tout ce dont je veux m'assurer, bien sûr,
c'est de ceci. Quand le plan est approuvé puis qu'on passe par-dessus,
qu'on va chercher un effectif parce que, dans un autre établissement, au
plan régional, on n'a pas comblé le plan, est-ce que la
régie régionale pourrait permettre, en vertu de l'article 168, de
dépasser le N total de la région?
M. Lamarche: Non. M. Trudel: En vertu de?
M. Lamarche: Non, en vertu de l'exception qui est donnée
à un moment donné...
M. Côté (Charlesbourg): À l'article 289.2
M. Lamarche: ...où là, quand le plan de la
région est plein puis qu'il arrive certains phénomènes
comme vous mentionnez, le pouvoir discrétionnaire est donné au
ministre de permettre à la régie d'autoriser, effectivement,
l'installation d'un médecin au-delà de son plan. Mais c'est
essentiellement un pouvoir discrétionnaire, il faut que ce soit le
ministre.
M. Trudel: Qu'est-ce qui arriverait si la régie ne le
demandait pas au ministre?
Une voix: II dépasserait son plan...
M. Trudel: Non, c'est parce que la conséquence... C'est
parce que ce n'est pas eux autres qui paient.
M. Chevrette: La RAMQ paierait.
M. Trudel: La RAMQ paierait.
M. Iglesias: Ça devient nul et non avenu.
M. Côté (Charlesbourg): Nul et non avenu au niveau
de l'établissement...
M. Iglesias: II n'y a pas de coupe d'argent.
L'établissement n'a pas de poste, la régie n'en a pas,
c'est nul et non avenu.
M. Côté (Charlesbourg): On a adopté un
article tantôt qui était l'engagement au-delà du plan
d'effectifs d'un établissement; c'est nul. Donc, évidemment, la
régie souhaiterait un poste additionnel pour un établissement et,
en le souhaitant pour l'établissement, il viendrait au-delà du
plan d'effectifs, et deviendrait nul à ce moment-là.
M. Chevrette: Le ministre ne joue, dans les circonstances, que
lorsque le plan d'effectifs de la région a été globalement
atteint. La discrétion de la régie...
M. Côté (Charlesbourg): C'est dans la
répartition. C'est dans les répartitions tenant compte de son
plan régional d'organisation.
M. Chevrette: C'est là que la discrétion de la
régie joue, c'est au niveau de ses établissements,
indépendamment du fait qu'il est atteint ou pas dans un
établissement. Il peut être dépassé dans un
établissement parce qu'il a de la latitude dans d'autres ou qu'on n'est
pas rendus au maximum dans les autres. La discrétion demeure, donc,
à la régie régionale.
Ce que mon collègue vous soulève c'est que, si la
régie régionale l'adopte pareil, ce n'est pas le nombre de postes
par établissement, c'est une offre de poste au niveau de la
région qui va être adoptée, que la RAMQ va respecter. La
RAMQ, quelles directives va-t-elle avoir vis-à-vis les plans
d'effectifs?
M. Côté (Charlesbourg): La décision qui est
prise de ventiler les postes que nous avons au Québec par région,
c'est elle la décision du ministre qui est transmise à la
Régie de l'as-surance-maladie. Après ça, il y a le blocage
à la RAMQ. Après ça, il y a le blocage qui se fait au
niveau de la région en termes de N. Pour le dépasser, il faut que
tu viennes au ministre et que tu aies une marge de manoeuvre au niveau de la
région.
M. Trudel: On peut dire ça autrement. La RAMQ ne devra
pas, n'aura pas la capacité de payer un médecin au-delà
d'un plan d'effectifs régional, du N d'effectifs régional
autorisé par le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Répétez-moi la
question. (14 h 30)
M. Chevrette: À moins que le ministre ne l'autorise par
son...
M. Trudel: La RAMQ n'aura pas...
M. Chevrette: ...pouvoir discrétionnaire.
M. Trudel: ...le pouvoir de payer...
M. Côté (Charlesbourg): La RAMQ paie toujours un
médecin à moins qu'il soit - comment t'appelles ça...
Une voix: Non participant. M. Chevrette:
Désassuré.
M. Côté (Charlesbourg): Désassuré. A
la base, le gouvernement détermine le nombre d'effectifs qu'il
reconnaît, donc ceux qui rentrent en médecine et qui,
éventuellement, vont en sortir.
M. Trudel: Mais là, elle reste entière, ma
question.
M. Chevrette: Si vous dites: La RAMQ paie tout le temps...
M. Trudel: Ma question reste entière.
M. Chevrette: ...sa question reste entière. Les
établissements doivent faire approuver leur plan d'effectifs par la
régie. La régie, elle, doit répartir les effectifs en
tenant compte des besoins des établissements, mais à partir de la
contrainte que vous lui imposez comme gouvernement. La régie, la seule
discrétion qu'elle a, c'est au niveau du partage des effectifs permis au
niveau régional. Le ministre a une discrétion en dessus, pour ce
qui dépasse le plan d'effectifs accordé à la
région. Si vous me dites que la régie, l'assurance-maladie paie
tout le temps, comme la régie régionale n'est pas un payeur, si
elle octroie... Ce que Rémy vous dit c'est qu'en tout temps, à ce
moment-là, la régie n'a pas de contrainte à...
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Chevrette: ...l'accorder ou pas. Ce n'est pas elle qui
paie.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. La régie, mais,
finalement, il va se passer quoi dans la pratique?
M. Chevrette: Bien, c'est ça. C'est pour ça qu'on
vous pose la question.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on veut, c'est
qu'à partir du moment où il y a une définition des plans
d'effectifs, ça corresponde à une certaine
réalité.
Une voix: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): La réalité,
c'est à partir des objectifs de croissance et de décroissance,
des besoins de la population. Donc, avec ça, il y a des
paramètres qui nous permettent d'établir que telle région
a besoin de tant de médecins, tant d'omnis, tant de spécialistes
de telles spécialités, et ainsi de suite. Donc, tes plans
d'effectifs médicaux sont faits sur le plan national, sur le plan
régional et, sur le plan régional, pour chacun des
établissements. La balise qu'on s'est mise là-dedans pour
éviter qu'il y ait des dépassements - aujourd'hui, il n'y en a
pas de pénalité, bon - c'est que celui qui serait engagé
par un établissement au-delà des plans d'effectifs, son
engagement serait nul et - je ne me rappelle pas du terme qu'on a
employé...
Une voix: D'une nullité absolue.
M. Trudel: D'une nullité absolue.
M. Côté (Charlesbourg): Ne bougez pas,
là.
M. Chevrette: Ses privilèges tombent tous.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Il n'en a pas.
Ça veut dire quoi? En pratique, ça veut dire que, s'il pratique,
la RAMQ va le payer pareil, en termes clairs. Par contre, ça veut dire
qu'il n'a pas d'assurance. C'est assez contraignant, merci, sur le plan de la
protection, hein?
M. Trudel: Pas d'assurance?
M. Côté (Charlesbourg): Non, dans
l'établissement. Il n'a pas de privilèges. S'il en donne, ils
sont nuls. Il n'en a pas, de privilèges. C'est ça que ça
disait.
Le Président (M. Joly): M. le député. M.
Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Pour l'établissement, c'est en
négociations que c'est établi, c'est par convention de travail.
L'assurance, c'est par convention de travail. Bon, il y a une contribution de
part et d'autre, il y a une espèce de "pot" et, bon...
M. Côté (Charlesbourg): On participe, nous
autres.
M. Trudel: Bon. On participe.
M. Côté (Charlesbourg): On participe pour une partie
comme...
M. Trudel: C'est ça. C'est par convention de travail que
c'est décidé, ça?
Une voix: Non, non, c'est...
Le Président (M. Joly): M. le député de
Matapédia.
M. Paradis (Matapédia): M. le ministre, s'il n'a pas de
privilèges, il devient considéré comme
un autonome qui n'est pas attaché à aucun
établissement de santé, donc qui pourrait être soumis aux
pénalités qui sont à être
élaborées.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire qu'il
pourrait s'installer dans la même région comme un entrepreneur
libre, en dehors des plans d'effectifs médicaux et, à ce
moment-là, il serait soumis à la rémunération
à la baisse.
M. Chevrette: Au décret punitif.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Ultimement,
là.
M. Chevrette: Décret punitif.
M. Côté (Charlesbourg): II est encore là.
M. Chevrette: II est encore là? Il n'a pas disparu?
M. Côté (Charlesbourg): Non. M. Chevrette:
D'ici un an, ça va...
M. Côté (Charlesbourg): Dans la mesure où il
y a une entente...
M. Chevrette: ...être remplacé par les incitatifs
pour les omnis...
M. Côté (Charlesbourg): Mais... M. Chevrette:
L'année sabbatique...
M. Côté (Charlesbourg): ...il restera toujours aussi
du punitif, pour bien se comprendre, parce qu'un des objectifs de l'entente
c'est qu'à partir du moment où on s'établit hors plan
d'effectifs, on peut le faire, mais que, sans agrément, il y a du
punitif, donc une rémunération à la baisse.
M. Trudel: II fait des activités particulières et
pourrait être agréé.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: II pourrait être dans l'hôpital...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, s'il
répond...
M. Trudel: ...agréé en vertu d'autre chose, parce
qu'il fait de la prévention au CLSC. Il fait un programme de
prévention au CLSC, se fait agréer par cela et il est dedans.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: J'essaie de voir, parce qu'il me semble que c'est
impossible que vous ne l'ayez pas regardé, puisque l'objectif
fondamental, c'est de dire: Bon, on sait où on s'en va et on veut, selon
les objectifs de croissance et de décrois- sance, répondre aux
besoins. Bon. Je me dis que tous les organismes - ce n'est pas de la
méchanceté de dire ça - disent: Tu te fais faire de la
pression: J'ai besoin d'un médecin de plus, j'ai besoin d'un
médecin de plus dans mon établissement. Tu dis: Bon, qu'est-ce
que ça me coûte, moi, comme régie régionale? Il y a
quelqu'un qui crie parce qu'il a des besoins. Écoute, je vais essayer de
tout faire pour répondre à sa demande. Je dis: Dans le fond, oui,
si je dépasse le plan, le N et que je ne le demande pas au ministre,
où y a-t-il de la pénalité? Je ne parle pas des
établissements, là, je parle de la régie.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Mais il n'y a pas
de...
M. Trudel: Bon. Il y a l'économie
générale...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. D'accord. Il n'y a
pas de médecins à la régie, là. Les médecins
vont se retrouver en établissement ou vont se retrouver sur le terrain.
Évidemment, la règle aussi, c'est que la régie va
s'exposer à toute une série de pressions qui vont venir d'un peu
partout d'établissements qui vont vouloir faire la même maudite
affaire. Ça ne se digère pas. Donc, on doit avoir des gens, du
monde responsable. C'est pour ça que la dérogation, c'est une
dérogation, mais dans des cas particuliers. Parce que, au-delà du
nul... Prenons la pure hypothèse où un établissement
décide de le faire pareil. Ce qui accompagne un médecin,
lui-même génère un certain nombre de coûts et...
M. Chevrette: Je vous donne un exemple: L'obligation d'assurer un
système de garde permanente...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Votre médecin, je pense qu'il peut
s'accréditer d'une certaine façon...
M. Côté (Charlesbourg): En faisant de la
garde...
M. Chevrette: ...en disant: Bien moi, je suis disposé
à faire de la garde.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel: Je
fais de la garde.
M. Chevrette: Est-ce que c'est la même chose? Prenons, dans
une ville comme Montréal, ceux qui obtenaient des privilèges
parce qu'ils s'inscrivaient, qu'ils donnaient des cours dans les
universités, en particulier dans les universités anglophones,
là, si ma mémoire est fidèle - vous me corrigerez. Je
pense que la majorité des médecins allaient s'accrocher un cours
pour déroger au décret punitif. Est-ce que c'est
encore la même chose?
M. Côté (Charlesbourg): II y a un certain nombre de
postes qui sont réservés dans le plan d'effectifs 1990-1993 pour
reconnaître qu'il y a un phénomène de remplacement du corps
professoral qui est nécessaire. C'est quoi? 150?
Une voix: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): C'est 150 qui sont reconnus
à l'intérieur du plan d'effectifs actuellement, alors qu'on
était en utilisation de 450 auparavant. C'est donc un
rétrécissement assez important, là, et c'est une des
échappatoires qu'on avait à l'époque, ça, qui nous
a fait mal sur le plan des effectifs et de la répartition des effectifs.
Donc, en le nommant professeur, il était rémunéré
à 100 % au lieu de 70 % et, finalement, au bout de deux ans, trois ans,
il n'était plus intéressé à être professeur
et il revenait dans le circuit à 100 %. Ça, dans le plan
1990-1993, il y en a 150 au lieu des 450 qu'on a connus auparavant. Donc, c'est
un trou qui est bouché, ça. C'était 450 auparavant, mais
il n'y avait pas de plafond; ça aurait pu être 600.
M. Chevrette: II pouvait aller se chercher une heure de
cours.
M. Trudel: De toute façon, je reviendrai sur la conclusion
quant à la profession. Quand on approuve les plans régionaux, le
N et, ensuite, les plans régionaux d'effectifs médicaux, bon, on
a le nombre de médecins requis suivant la croissance,
décroissance, etc. pour telle région. Les itinéraires
là-dedans, là... Un médecin qui décide d'aller
à Chicoutimi ou à Rouyn-Noranda, bien, évidemment, il suit
la même procédure pour acquérir ses privilèges et
obligations dans l'établissement. On parle toujours ici en
théorie. On parle toujours, dans le raisonnement, d'un médecin
qui est à temps complet, sauf que pour mes quelque chose comme 487
médecins itinérants qui ont fait des services dans la
région d'Abiti-bi-Témiscamingue l'an passé, comment se
calcule... Le cardiologue qui vient faire une journée tous les 15 jours
au centre hospitalier Rouyn-Noranda, il est dans le N. C'est quoi? C'est 1/20
duN?
M. Lamarche: C'est parce qu'on le calcule. Vous demandez comment
on traite ce phénomène-là?
M. Trudel: Oui.
M. Lamarche: On le calcule de deux façons. Dans le fond,
on tente de caractériser une région en disant: C'est quoi le
nombre de médecins qui ont desservi la région? Donc, les
itinérants comptent comme étant des médecins qui ont
desservi, effectivement, la région comme telle. Mais on tente de
caractériser aussi la région en fonction du nombre de
médecins installés dans une région. Il peut y avoir des
mobilités de médecins, il peut y avoir aussi des mobilités
de patients. Le nombre de médecins installés dans la
région est défini en fonction de la région principale dans
laquelle il a fait ses actes. Donc, l'itinérant compte comme
étant un médecin qui a desservi la région, mais il ne
compte pas comme étant un médecin qui est installé dans la
région.
M. Chevrette: Qu'est-ce que vous faites avec les compagnies
à numéro?
M. Lamarche: Pardon?
M. Chevrette: Qu'est-ce que vous faites avec une compagnie
à numéro, pour accréditer ça? En radiologie, par
exemple.
M. Lamarche: Justement, s'il y a des honoraires payés par
la RAMQ... C'est payé à des individus, il n'y a pas de compagnies
à numéro là-dedans, en tout cas, en autant que je sache,
parce qu'on est capable de retracer...
M. Charlebois: Même s'il y en avait, c'est les honoraires
payés.
M. Lamarche: Dans le fond, on tente, avec ça - c'est quand
même une information fondamentale - de dire: Quelle est la
quantité de services qui est consommée, due à la
mobilité soit des médecins, soit des patients?
M. Trudel: Des pools?
M. Iglesias: Est-ce que vous voulez dire un pool à
numéro?
M. Trudel: Oui.
M. Iglesias: Ce sont des services quand même. C'est de
l'argent en services.
M. Chevrette: Est-ce que c'est pour une portion? Parce que, pour
établir... Comment dirais-je? Si vous avez droit - je vous donne un
exemple théorique - à 110 médecins au total, sur votre
plan d'effectifs, temps plein, est-ce que vous établissez des
proportions à partir des besoins comptabilisés dans la
région ou quoi?
M. Lamarche: Si on établit des proportions par rapport...
Je m'excuse.
M. Chevrette: Prenez un pool... J'appelle ça un pool
à numéro, mais...
M. Iglesias: Un groupe. M. Chevrette: Un groupe.
m. iglesias: un numéro de groupe. m. chevrette: c'est
ça.
M. Lamarche: II n'entre pas dans la réalisation des
objectifs de croissance. Il entre dans la description de la
réalité de la région, qui sert à établir
l'objectif de croissance ou de décroissance, comme tel.
M. Trudel: Vous voulez me dire qu'en Abitibi, plus que j'ai
d'itinérants, moins, évidemment, que ça va avoir une
influence directe sur le N de médecins installés dans cette
région-là, au plan des effectifs.
M. Lamarche: C'est ce que j'étais en train de vous
mentionner tantôt. On tient compte de ça de deux façons.
Dans une région, on tient compte de la quantité de services
consommés. Ils peuvent être consommés de plusieurs
façons. Ils peuvent être consommés par des médecins
qui sont présents dans la région et des gens qui consomment dans
la région. Ils peuvent être consommés dans la
région, par les gens de la région, par des médecins qui
viennent dans la région...
M. Trudel: C'est ça.
M. Lamarche: ...ou par des gens de la région, par des
habitants qui vont...
M. Trudel: Juste une petite parenthèse. Ça peut
être consommé par des gens de la région qui attendent
depuis longtemps.
M. Lamarche: Ou qui vont à l'extérieur de la
région, comme telle. Donc, dans le phénomène de
desservants, on tient compte de ces trois réalités-là.
Quand je décrivais l'installé, on n'en tient pas compte parce que
l'installé définit la région où le médecin
pratique le plus, fondamentalement. Plus l'écart est grand, plus il y a
un écart important entre ce qui est demandé par rapport à
la population et le nombre de médecins installés. Et plus
l'écart est grand, plus l'objectif de croissance devient grand, sachant
très bien qu'il y a un besoin important, mais un nombre
d'installés qui est plus petit là-dedans, insuffisant. (14 h
45)
M. Chevrette: Par exemple, pour établir... Prenons une
consommation en radiologie, par exemple. Il y a tant de personnes en Abitibi -
vous regardez toujours l'Abitibi - qui, comme par hasard, prennent x services
en dehors même de leur région. Il y a des itinérants qui
viennent donner telle quantité de services. Est-ce que c'est la somme
des deux qui établit le besoin en radiologie, oui ou non, pour
l'Abitibi, là?
M. Lamarche: La notion de besoins définie en termes
d'objectifs de croissance, on se comprend là?
M. Chevrette: Oui.
M. Lamarche: dans le fond, on tente de déterminer
l'écart qui existe entre la quantité de médecins que
ça prend pour desservir - je reviens à mon desservant - et la
quantité de médecins qui sont installés.
M. Chevrette: Oui.
M. Lamarche. O.K. Dans le desservant, on dit: Oui, il y a eu des
médecins qui ont desservi la population. Donc, le fait que les gens
viennent de l'extérieur de la région ça fait
accroître mon desservant. On se comprend? O.K. Mais quand je
définis mon installé, il ne compte pas...
M. Chevrette: Je comprends.
M. Lamarche: ...parce que le principal lieu de pratique,
l'objectif de croissance est justement de réduire l'écart entre
mon desservant et mon installé dans une proportion que nous permettent
les effectifs qui s'ajoutent.
M. Chevrette: II y a ceux qui passent, mais il y a ceux qui vont
ailleurs chercher les services.
M. Lamarche: Ça rentre dans le desservant. Je veux dire
que le desservant a trois réalités.
M. Chevrette: Ça rentre dans le desservant.
M. Lamarche: Consommé dans la région par la
population de la région.,.
M. Trudel: Je comprends.
M. Lamarche: Les trois réalités.
M. Charlebois: Au fond, vous avez la demande et vous avez
l'offre.
M. Chevrette: Les gens qui vont à l'extérieur
chercher la consommation et les itinérants qui vont chez vous augmentent
la quantité de besoins à desservir chez vous.
M. Côté (Charlesbourg): C'est pour ça qu'il
faut trouver des mesures qui vont inciter les médecins à
s'implanter en région et qu'il y a des propositions qui sont sur la
table, y compris par la FMSQ qui favorise ça.
M. Trudel: Ça va au niveau de la définition de la
demande de services, les additions de ce qui est à l'extérieur et
de ce qui est à l'intérieur. Sur la réponse, grosso modo,
tu peux avoir deux catégories de producteurs: les producteurs
installés et les producteurs itinérants. Qu'est-ce qui
fait en sorte qu'il y a un incitatif, sinon une obligation de faire augmenter
les producteurs installés et de diminuer les producteurs
itinérants? Il n'y a personne qui va me faire accroire que, dans les
spécialités de base et l'omniprati-que - je ne parle pas de la
surspécialité - il y a avantage à ce qu'il y ait de plus
en plus de producteurs itinérants par rapport aux producteurs
installés. C'est quoi qui fait en sorte qu'on dit: Tu as le droit a tel
N d'effectifs médicaux dans ta région? Dans ces effectifs
médicaux là, si j'ai bien compris, il n'y a pas de barre, il n'y
a pas de seuil indiquant qu'il doit y en avoir un minimum qui sont des
producteurs installés et un maximum qui sont des producteurs
itinérants. C'est libre, ça.
M. Lamarche: O.K. Dans mes objectifs de croissance, mes objectifs
de croissance ne sont pas atteints par des itinérants. Tout ce que
ça fait, c'est de dire: Ma population a besoin de plus de services, mais
reste encore...
M. Trudel: O.K. Ça, ça va.
M. Lamarche: ...mes objectifs de croissance là-dedans.
Après ça, la réalisation de ça, c'est tous les
incitatifs et toutes les mesures pour permettre l'installation des
médecins. Dans le fond, la réalité est de dire: J'aurai le
choix entre des itinérants et l'installation quand mes objectifs de
croissance vont être à zéro et là, je pourrai dire:
Fondamentalement, je vais remplacer une partie de ce qui est desservi par
i'itiné-rance par une partie de ce qui va être desservi par des
installés.
M. Trudel: C'est ça.
M. Lamarche: Mais en attendant...
M. Trudel: II faut bien que...
M. Lamarche: ...ça prend les deux. les itinérants
rendent quand même une partie des services. je ne dis pas qu'en termes de
continuité c'est parfait...
M. Trudel: Non.
M. Lamarche: ...mais il ne faut pas avoir uniquement
là-dedans un incitatif pour que les itinérants se retirent avant
que les médecins s'installent. Donc, ce qu'on fait, c'est qu'on donne
des objectifs de croissance, qui sont comblés essentiellement par de
l'installation, et on les compte comme telles. C'est uniquement quand la
région va être relativement en équilibre entre desservants
et installés que l'élément de "trade off " - je m'excuse -
va arriver entre un installé et un itinérant. Mais, avant ce
temps-là, la population a quand même des services et c'est
important de maintenir ça.
M. Trudel: ça va. très bien. quittons ce terrain.
quand on arrive à établir le n pour la région, on ne parie
plus des besoins auxquels il faut répondre, de toute façon, par
des installés ou des itinérants...
M. Lamarche: Oui.
M. Trudel: ...des catégories de producteurs. quand
j'arrive à déterminer le n, c'est fa population, les
caractéristiques de la population...
M. Lamarche: O.K.
M. Trudel: ...et le nombre d'actes médicaux moyens. Enfin,
ce n'est pas aussi simple que ça, mais...
M. Lamarche: Non, mais je vais vous dire, c'est parce que, quand
vous dites le N, vous parlez de quel N?
M. Trudel: N régional.
M. Lamarche: Un N de médecins requis pour desservir...
M. Trudel: Une région.
M. Lamarche: ...ce que je vous ai mentionné, un N de
médecins installés ou un N de médecins requis, qui est le
troisième N auquel vous faites allusion. Ce qu'on tente de faire...
M. Trudel: Le N requis pour desservir les besoins de la
population.
M. Lamarche: C'est ça. Le requis, parce que, dans le fond,
le desservant, on tente de le qualifier, de dire: Le desservant est-il
suffisant? Trop haut ou trop bas? Fondamentalement, quand on mentionnait le
desservant... Ce qu'on fait, c'est calculer la quantité de services
qu'une population consommerait, compte tenu de son âge, son sexe et tout
ça, si elle avait les ressources auxquelles elle a droit.
Fondamentalement. Donc, dans le fond, on sait que 1000 habitants dans une
région ce n'est pas équivalent à 1000 habitants ailleurs,
en termes de demande de services médicaux.
M. Trudel: Oui.
M. Lamarche: Donc, on tente fondamentalement de transposer les
caractéristiques de la population en un nombre de médecins qu'on
appelle requis.
M. Trudel: Et qui ne sont pas qualifiés résidents
installés ou itinérants.
M. Lamarche: Non, là c'est sur une base uniquement de
population. Théoriquement, si chaque région avait le nombre de
médecins en fonction de ses caractéristiques d'âge, de sexe
et de niveau de santé, indépendamment du degré avec lequel
on le mesure, là, fondamentalement, ce serait quoi? Ça, on
appelle ça le N requis. On compare le N requis avec le N desservant et
le N installé. Fondamentalement, ce qu'on tente de faire, c'est que le N
desservant soit égal au N requis, soit égal au N installé
Donc, c'est cette équation-là sur laquelle...
M. Trudel: Ou à l'inverse est-ce qu'on peut dire: Si le N
installé égale le N requis, !e N itinérant serait
zéro?
M. Côté (Charlesbourg): Ce serait souhaitable.
M. Lamarche: C'est ça qui est la base, sans entrer dans
des techniques mathématiques et tout ça, mais c'est
fondamentalement la base en fonction de laquelle on fixe les objectifs de
croissance ou de décroissance.
M. Trudel: Ça va.
Le Président (M. Joly): Donc, est-ce que l'amendement
à l'article 168 est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 168 est adopté
tel qu'amendé. L'article 169 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): 1° remplacer, dans la
deuxième ligne, le mot "privilèges", par les mots "nomination ou
de renouvellement de nomination"; 2° ajouter, à la fin, la phrase
suivante: "De plus, tout refus doit être motivé par
écrit."
M. Chevrette: "Renomination", renouvellement de nomination. Ne
grouillez pas. Juste une petite minute. 169. C'était dans les 60 jours,
à 289?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Chevrette:
C'était 60 ou 90? M. Côté (Charlesbourg):
60.
M. Chevrette: Pourquoi vous vous mettez 30 jours de plus qu'eux
autres? Si, dans les 60 jours, la démission était... Où
est-ce qu'on voyait le délai, ce matin, là?
M. Côté (Charlesbourg): À 179
M. Chevrette: Ne grouillez pas, on va se trouver, là, et
on va fonctionner. Si le préavis était de 60 jours, est-ce que
c'est nécessaire d'attendre 90 jours pour une renomination ou bien une
nomination? Pourquoi 90?
Une voix: C'est 90 jours...
M. Chevrette: je comprends, mais si vous... par concordance des
délais, si vous dites 60 jours pour un avis, pourquoi pas 60 pour
répondre?
M. Côté (Charlesbourg): C'est dans le cas d'une
démission, l'avis de 60 jours.
M. Chevrette: Une démission, c'est un avis comme quoi tu
t'en vas...
Une voix: C'est ça.
M. Chevrette: ...ou un avis comme quoi tu ne renouvelles plus la
demande de privilèges. Si tu ne fais pas de demande, tu es
réputé l'avoir faite automatiquement.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Chevrette: On a tout accordé ça, à matin,
là. Donc, si t'as 60 jours, à la fin, pour t'inscrire, pourquoi
t'as pas 60 jours ici? Pourquoi 90 jours? "C'est-u" parce que c'était de
même et que vous n'en avez pas discuté ou bien si c'est... C'est
plutôt ça?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. Ça n'a pas
été discuté, ça.
M. Chevrette: Oui, c'est parce que ça n'a pas
été discuté, donc ça n'a pas été
négocié. Alors, ça reste de même, je suppose? Moi,
en tout cas, je trouve ça intéressant, maintenant, qu'on oblige
à motiver le refus par écrit. Quant à moi, ça
pourrait être adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
169 est adopté. L'article 169 est adopté tel qu'amendé.
L'article 170 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): Remplacer l'article 170 par
le suivant, M. le Président: "170. La résolution par laquelle le
conseil d'administration accepte une demande de nomination ou de renouvellement
de nomination d'un médecin ou d'un dentiste doit prévoir, outre
le statut attribué conformément au règlement pris en vertu
du paragraphe 3° de l'article 411, les privilèges et la durée
pour laquelle ils sont accordés, la nature et le champ des
activités médicales et dentaires que le médecin ou le
dentiste pourra exercer dans le centre et l'engagement du médecin ou du
dentiste à respecter les obligations rattachées à la
jouissance des privilèges et déterminées sur
recommandation du
conseil des médecins, dentistes et pharmaciens. "Dans le cas
où l'établissement exploite un centre hospitalier, la
résolution du conseil d'administration doit de plus indiquer dans quel
département clinique ou service clinique les privilèges
accordés peuvent être exercés. "Les privilèges sont
octroyés pour une durée maximale de trois ans. Ils sont
renouvelés pour une durée minimale de deux ans, à moins
que la demande de renouvellement vise une durée inférieure
à deux ans." (15 heures)
M. Trudel: Les obligations vont être dans la
résolution. C'est les obligations dont le CMDP va avoir fait... Le CMDP
va avoir fait des recommandations sur quelques aspects...
M. Iglesias: À l'article 154. M. Trudel:
...à l'article 154.
M. Iglesias: Ce sont les activités cliniques, les
comités, l'enseignement, la recherche et les contrats de services.
M. Trudel: 7°.
M. Iglesias: c'est ça. 4 points: les activités
cliniques incluant la garde, l'enseignement et la recherche, les comités
et la participation aux contrats de services.
M. Trudel: Là aussi, j'aurais une question. Est-ce qu'un
conseil pourrait refuser la demande de nomination ou le renouvellement de
nomination d'un médecin, de pratiquer dans l'établissement, avec
les privilèges qui s'y raccordent, pour cause d'itinérance?
M. Iglesias: Pour cause d'itinérance?
M. Trudel: II refuse de s'installer en région, c'est un
itinérant. On dit: Non, nous autres, on veut que tu t'installes à
temps complet. Est-ce que ce serait un motif acceptable?
M. Iglesias: Non. Ce n'est pas comme ça que ça
pourrait être présenté. Mais, par contre, si les
obligations sont d'assumer la garde, par exemple... O.K? On dit, dans les
obligations, qu'il doit assumer les activités cliniques, y compris les
activités de garde, dans le a) du septièmement...
M. Trudel: Oui.
M. Iglesias: ...assumer tel ou tel service clinique et participer
à telle activité. À ce moment-là, s'il n'assume pas
ça, il ne peut pas avoir de privilèges. S'il est
itinérant, qu'il va là une demi-journée par semaine, la
garde, elle va être assumée comment?
M. Trudel: Non, mais c'est parce qu'il y a différentes
longueurs d'itinérance.
M. Iglesias: Écoutez, je ne pense pas qu'ils peuvent
arriver et lui dire: Tu peux t'installer dans ta maison, tu ne resteras pas
à l'hôtel, tu va passer quatre jours ici. C'est assez difficile de
forcer quelqu'un à ça. Ils peuvent le forcer à avoir des
activités dans l'établissement qui sont l'équivalent de
quelqu'un qui est installé, mais on ne pourra pas le forcer, même
si on a des beaux...
M. Trudel: À faire la garde le vendredi soir.
M. Iglesias: Mais il va être obligé de faire la
garde quand son chef de département va la lui attribuer, s'il est membre
actif.
M. Trudel: Oui, oui.
M. Iglesias: C'est ça la poignée. Il va remplir ses
obligations en ce qui concerne les activités cliniques, la garde et les
autres affaires, mais il n'y a rien qui va le forcer, sauf les mesures
incitatives, par exemple, à s'acheter un domicile dans la région.
Il y a une différence entre s'installer personnellement et remplir le
travail d'un médecin à temps plein.
M. Trudel: Juste sur le plan théorique, au départ,
est-ce qu'un conseil d'administration de centre hospitalier, d'un
établissement qui exploite un centre hospitalier peut avoir des
exigences qui vont au-delà de ce qui est fixé dans la loi et
particulièrement déterminé comme minimum à
154,7°?
M. Iglesias: C'est le conseil des médecins et dentistes
qui recommande au conseil d'administration des obligations. Ce sont des
obligations. Par contre, le conseil des médecins s'engage
également collectivement, avec ses membres, à assumer la
permanence, des modalités de permanence du personnel médical,
dentaire et pharmaceutique dans le centre. À ce moment-là, si,
à un moment donné, la garde devient plus serrée, il faut
la faire plus serrée, naturellement, jusqu'au moment où il faut
aller chercher de I l'aide à l'extérieur, mais collectivement, le
; CMDP prend l'engagement également de soutenir
rétablissement.
M. Trudel: Parce que, regardez l'article 154, 7°.
Évidemment donc, le CMDP "fait des recom-! mandations sur les
obligations qui peuvent être i rattachées à la jouissance
de privilèges accordés à un médecin ou à un
dentiste par le conseil d'administration, notamment - ça veut dire que
celles-là nommément doivent faire partie des recommandations -
celles ayant pour objet", etc. Si c'est notamment celles-là, le conseil
d'admi i nistration pourrait bien avoir d'autres exigences
Sauf que là, s'il avait d'autres exigences, il ne pourrait pas
les exercer, à mon avis, il ne pourrait pas les imposer comme conditions
s'il n'a pas eu de recommandation du CMDP là-dessus.
En tout cas, il y a quelque chose quelque part qui ferait que le conseil
d'administration serait dans une impossibilité, parce qu'il ne pourrait
pas les imposer s'il n'a pas eu l'avis du CMDP là-dessus. Moi, je vais
vous dire franchement, c'est parce qu'il peut y avoir des exigences
particulières dans un établissement.
M. Iglesias: Comme quoi?
M. Trudel: Bien là, je parle surtout d'itiné-rance.
Il peut dire: Installe-toi en région, parce que j'ai telle, telle ou
telle raison. Et croyez-moi, j'en ai administré, des ressources
professionnelles à temps complet. Je veux que tu demeures en
région, je veux que tu t'installes et je veux le mettre dans les
conditions d'emploi. Mais, par exemple, il faut que j'aie, comme exigence
particulière là, l'avis du CMDP là-dessus. Parce que moi,
je ne veux pas non plus qu'on prive la région d'une ressource par un
défaut technique.
M. Iglesias: II y a un point que vous avez employé qui est
peut-être le point tournant, c'est que ça n'est pas dans les
conditions d'emploi. Ce sont des conditions pour la jouissance des
privilèges.
M. Trudel: Effectivement, c'est une condition pour jouir des
privilèges.
M. Iglesias: Et non pas une condition d'emploi.
M. Trudel: Comme conditions pour jouir des privilèges,
est-ce qu'on pourrait en avoir d'autres? Mais là, je ne suis pas en
matière d'exclusion du CMDP là.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Mais si on tentait
d'aller plus loin - je vais vous donner un exemple précis là - et
qu'on disait à un médecin: Pour jouir des privilèges chez
nous, il faut que tu t'installes dans la région ou dans ma ville. Est-ce
que c'est à ça que vous faites allusion?
M. Trudel: Oui, oui. Ça comme exemple.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Ça comme
exemple. Si je ne m'abuse, puis ii s'agirait peut-être de le fouiller ou
que quelqu'un nous éclaire là, il me semble qu'il y a des villes
qui ont été déboutées dans ce genre de situations
là sur le plan de l'exigence, dans le cas des policiers ou des pompiers
là, comme condition d'emploi, d'exiger d'être propriétaire
ou locataire.
M. Trudel: Non, non, non. Ça ne contrevient pas à
la Charte des droits et libertés.
M. Iglesias: Regardez, il pourrait y avoir des choses bien
concrètes.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, il y a des
jugements de tribunaux qui...
Une voix: II y a une jurisprudence là-dessus.
M. Trudel: Témiscaming, Rouyn-Noranda, il y a des
jugements. Ça ne contrevient pas à la Charte des droits et
libertés, il y a des jugements là-dessus.
M. Côté (Charlesbourg): Mais, dans des cas
précis où c'est allé devant les tribunaux... Je n'ai pas
de jugement précis là, mais...
M. Trudel: Les juristes pourraient le dire, mais, de
mémoire, non, non, non, ça ne contrevient pas à la Charte
des droits et libertés. Je vais m'en sortir un jugement de
Témiscaming de l'année passée.
M. Paradis (Matapédia): II en est sorti un à la
ville de Montréal, il n'y a pas plus de deux ans, où c'est
arrivé et le citoyen en question pouvait vivre à
l'extérieur des limites de la ville de Montréal et travailler
à la ville de Montréal.
M. Trudel: Ah! je vais m'en faire venir un par satisfaction.
M. Paradis (Matapédia): On va le faire sortir.
M. Côté (Charlesbourg): On va fouiller là,
mais je pense que ça a défrayé les manchettes à un
moment donné là.
M. Charlebois: oui, ça, j'en suis convaincu. et on me
signale, entre autres, que les juges doivent habiter le district dans lequel
ils jugent, mais c'est écrit dans leur loi. alors, c'est pour ça
que l'obligation est faite.
M. Trudel: Bon, oublions cet exemple-là. Prenons d'autres
exigences qu'aurait le centre, au-delà de la garde là, quant
à l'horaire de travail, à la participation à tel
programme, etc. S'il y avait des exigences particulières de
l'établissement...
M. Iglesias: Travail clinique.
M. Trudel: Travail clinique, ça entrerait dans le travail
clinique.
M. Iglesias: Bien oui! Un médecin, je ne pense pas que le
centre va lui mettre de contribuer à la fondation du centre là,
tu sais. Il ne mettra pas ça. Un médecin qu'on maintient
là, qu'est-ce qu'il fait? Il fait du travail clinique, régulier
dans son horaire, il fait la garde, ensuite de ça il peut faire de
l'enseignement et de la recherche, il participe au travail des comités,
au comité scientifique ou administratif, puis, après ça,
il participe aux ententes que l'établissement a pu faire qui peuvent
toucher les mêmes éléments. À ce moment-là,
une fois ça couvert, je pense que ça couvre la
réalité.
M. Trudel: C'est parce que ça couvre la
réalité clinique, mais ça ne couvre pas toujours la
réalité organisationnelle. Il peut y avoir des exigences
particulières de l'établissement qui dit: Moi là, sur
l'organisation du travail, ça dépasse les fonctions cliniques de
base là, parce que j'ai une configuration. Essayez d'imaginer, je ne
sais pas, sur la centaine, les centaines d'établissements hospitaliers
qu'on a au Québec, il y a certainement des conditions
particulières. Mais là, il ne peut pas aller au-delà des
catégories de besoins énumérées à 154,
7° et il ne peut pas non plus demander au CMDP de lui donner des avis
là-dessus parce que ça ne fait pas partie... Il ne peut pas
demander un avis. Le CMDP pourrait répondre: Écoutez, c'est
au-delà des catégories d'exigences que vous pouvez avoir et ce
n'est pas indiqué dans la loi; moi, je n'ai pas à vous donner de
recommandations. Je n'ai pas à vous donner de recommandations que vous
n'avez pas le droit d'engager. Alors, là, évidemment, le centre
va laisser tomber la nomination ses exigences ou la désignation. Il y a
fort à parier qu'il va laisser tomber ses exigences, ça va de
soi.
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce qu'un des
dangers à trop en mettre, c'est qu'il faut que quelqu'un appose sa
signature au bas quelque part et ça, c'est le médecin. Mais on a
vu qu'il y a des clauses qu'on a maintenant qui, quand il s'agit de signer et
qu'elles sont portées à sa connaissance, font qu'il recule. Notre
fameux exemple des 200 000 $ de pénalité pour toutes sortes de
raisons, même maladie de sa conjointe ou de ses enfants, s'il est
obligé de se déplacer, cette pénalité-là,
c'est devenu une entrave à l'installation. Il va préférer
s'installer, actuellement, en région universitaire à 70 000 $ au
lieu d'aller chercher 115 000 $ ou 120 000 $ dans les régions
éloignées. Donc, il faut faire attention aussi à ce
niveau-là pour ne pas trop mettre de contraintes. Il faut davantage
mettre, je pense, des incitatifs et les essayer. Et je suis pas mal convaincu
que ça peut donner des résultats plus intéressants
à partir des choses qu'on se donne actuellement, des balises qu'on se
donne.
M. Trudel: Oui. En tout cas, le phénomène majeur
qui est vécu par plusieurs régions périphériques,
c'est qu'elles sont forcées, entre guillemets, en particulier au niveau
de l'itinéran-ce, d'accorder la reconnaissance de la nomination, de la
pratique dans l'établissement à défaut de. Alors, tu dis:
Écoute, tant qu'à ne pas en avoir, j'aime mieux en avoir un aux
15 jours, trois semaines ou au mois. Bon. Et tu ne peux pas avoir d'exigences
particulières là-dessus, la loi empêche d'avoir des
exigences particulières Et ça, c'est un phénomène
large. C'est très large, le phénomène de
l'itinérance au Québec au niveau des médecins. Je
comprends qu'il va y avoir, dans la négociation du problème
reporté, des... Cour d'appel du Nouveau-Brunswick. Jurisprudence. Il est
à l'ordre, mon gars, hein?
M. Côté (Charlesbourg): II est à
l'écoute. M. Trudel: il est à l'écoute, hein?
M. Côté (Charlesbourg): II va écouter CKVL
tantôt, hein?
M. Trudel: Un règlement municipal exigeant que tous les
employés municipaux habitant à l'intérieur de la
municipalité ne violent pas l'alinéa 6(2)b de la Charte des
droits et libertés.
M. Côté (Charlesbourg): Ça, c'est au
Nouveau-Brunswick. C'est un jugement du Nouveau-Brunswick.
M. Trudel: De la Cour d'appel. Je pourrais aller chercher mes
jugements parce que j'en ai eu en masse rien que dans mon comté.
M. Côté (Charlesbourg): Mais je vais le faire
retrouver, le cas de Montréal. Je vais revenir avec parce que
c'était spécifique aussi.
M. Trudel: Parce que j'ai même une entreprise, qui
s'appelle la compagnie Tembec, qui a une convention collective - ce n'est pas
gênant de le dire parce que c'est valorisant pour l'entreprise - et, dans
la convention collective des employés, on exige que tu demeures dans un
rayon de 15 kilomètres de l'usine du côté
québécois parce que c'est sur la frontière. C'est
allé en cour et le jugement, c'est que c'est parfaitement
constitutionnel. Ça respecte parfaitement la Charte des droits parce que
c'est une - je cherche le mot, je ne suis pas juriste - exigence de l'emploi.
C'est une exigence comme une qualification que tu exiges. C'est ça, la
raison qui a été invoquée. Ça ne viole pas la
Charte des droits et libertés. Bien, en tout cas, là-dessus,
tantôt, je vous parlais d'un jugement municipal, je vous le cite et
ça ne viole pas la Charte des droits et libertés.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas un emploi.
C'est un travailleur autonome.
M. Trudel: Ah! Ce n'est pas une job, ça?
M. Côté (Charlesbourg): C'est un travailleur
autonome.
M. Iglesias: II obtient des privilèges et non pas un
emploi.
M. Trudel: Ah! Bien oui. Mais a fortiori. A fortiori.
Effectivement, si ce n'est pas un salarié, si c'est des
privilèges qu'on lui accorde, a fortiori, je peux augmenter les
privilèges, je peux augmenter les exigences pour jouir du
privilège, n'est-ce pas?
M. Iglesias: Oui. M. le ministre vous a dit que, plus on
augmentait, plus on risquait de... La réponse aurait dû être
bien plus non pas quant aux contraintes que vous donnez à ceux qui
arrivent, mais plutôt quant à la facilité que vous donnez
aux gens de s'installer ailleurs, là où ils sont en surplus. Une
fois que tu fermes là où c'est en surplus, tu permets aux gens
d'aller ailleurs, tu obliges les gens à aller ailleurs. Mais là,
il faut les accueillir à bras ouverts. (15 h 15)
M. Trudel: Je comprends tout ça, mais ce que je vous dis,
c'est que la notion d'installation dans une région, compte tenu, par
ailleurs, de ce que ça veut dire sur le plan des déplacements, ce
n'est plus la même réalité. Tu peux parfaitement bien
demeurer à Montréal et être une ressource reconnue à
temps complet dans les privilèges à Rouyn-Noranda, à
Gaspé, à Sept-îles, etc., compte tenu des moyens de
transport. Sauf qu'il y a une différence fondamentale de présence
dans la communauté de façon permanente, parce que là,
l'établissement dans la région, ce n'est pas rien qu'un
dispensateur de services, c'est aussi un actif...
Une voix: Un moteur économique. M. Côté
(Charlesbourg): Oui, oui.
M. Trudel: Non. C'est un actif social surtout pour l'ensemble de
la communauté, et ça peut se donner comme exigence. Alors, si je
ne peux pas demander de recommandation au CMDP là-dessus, bien, hormis
la situation qu'on va régler tantôt, selon la Cour d'appel du
Nouveau-Brunswick, ça ne viole pas la Charte des droits et
libertés. Mais au-delà de cette situation-là,
éliminons-la, là, le conseil d'administration serait
empêché d'avoir des exigences particulières.
Évidemment, si les exigences particulières qu'il posait
étaient démesurées sur le plan professionnel, qu'est-ce
que le CMDP dirait, vous pensez?
Une voix: Bien non.
M. Trudel: II dirait non et le C.A. ne pourrait pas passer.
M. Iglesias: C'est ça. Par contre, ils peuvent avoir des
exigences particulières...
M. Trudel: Sauf que le CMDP n'est pas obligé de regarder
ça.
M. Iglesias: non. mais, au niveau des activités cliniques,
il peut y avoir des choses qui sont reliées au travail clinique
lui-même: la nécessité de...
M. Trudel: Si vous voulez, pour l'instant, on peut régler
l'affaire de la façon suivante. Vous connaissez mon point là.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
M. Trudel: Écoutez-moi bien. Je n'ai pas dit:
Adopté. L'article 154 n'est pas adopté.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. On...
Le Président (M. Philibert): L'amendement à
l'article...
M. Trudel: Non, non. Sur le fond de 170, il y a une relation avec
154. O.K.? 154 n'est pas encore adopté, on va y revenir, non?
M. Côté (Charlesbourg): On peut l'adopter. On peut
l'adopter, 154.
M. Trudel: Non, non. Mais justement, je ne veux pas. On a dit, ce
matin, qu'on allait revenir sur 154.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. Je suis
prêt, moi.
M. Trudel: O.K. Quand on sera prêts, là, la question
des exigences particulières, je vais revenir là-dessus à
cet endroit-là.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Donc, adoptons 170?
M. Trudel: Alors, on peut adopter 170, je le
répète, là...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Trudel: 170, mais à 154, 7°, quant aux
recommandations que le CMDP met, quant aux recommandations que le CMDP doit
faire sur les obligations, il va falloir ajouter les exigences
particulières de l'établissement. Ça fait que, s'il y a de
la "jurischeckage" à faire, faites-la.
Mme Carrier-Perreault: Moi, je veux vous poser une petite
question.
M. Trudel: Oups! Madame a une question. Excusez!
Mme Carrier-Perreault: Une petite question.
Le Président (M. Philibert): Pardon? Oui, Mme la
députée des Chutes-de-la-Chaudière.
Mme Carrier-Perreault: Merci. Moi, je vois, dans 170, au dernier
paragraphe, quand on voit les privilèges qui sont octroyés pour
une durée maximale de trois ans, bon, qu'ils sont revouvelés pour
une durée minimale de deux ans, à moins que la demande de
renouvellement ne vise une durée inférieure à deux ans.
Autrement dit, la seule limite, c'est trois ans, parce que le reste, il peut
demander pour un an et demi, il peut demander... Pourquoi rajoute-t-on tout
ça, finalement? Ils sont renouvelés pour une durée
minimale de deux ans, à moins que ce ne soit moins. Y a-t-il une raison
particulière pour écrire tout ça?
M. Iglesias: C'est une durée maximale, c'est important
d'avoir une durée maximale.
Mme Carrier-Perreault: Ça, oui.
M. Iglesias: après ça, quand tu les renouvelles, tu
leur donnes le privilège pour deux ans minimum, mais ça peut
être pour trois ans. c'est pour donner de la flexibilité, compte
tenu...
Mme Carrier-Perreault: En fait, ça n'ajoute rien,
finalement. Ça n'enlève rien, ça n'ajoute rien. C'est un
maximum de trois ans et le reste, ça peut être n'importe comment
et ça ne change rien.
M. Iglesias: Bien, dans le renouvellement, s'il n'y a pas de
demande, ça rend les choses un petit peu plus automatique au niveau du
renouvellement. On croit qu'à ce moment-là il y a un plan de
carrière du médecin et l'établissement compte sur lui.
À ce moment-là, bien, s'il n'y a pas de spécifications,
c'est au minimum deux ans. Donc lui, il peut faire son plan de carrière,
l'établissement peut compter sur lui. C'est une question de simplifier
la procédure.
Mme Carrier-Perreault: O.K. C'est correct. Mais si ce
n'était pas marqué dans la loi, ça reviendrait exactement
au même, finalement. Ce serait au maximum trois ans, point.
M. Iglesias: Oui. Mais, après ça,
l'établissement pourrait dire: Je vais le renouveler d'année en
année.
Mme Carrier-Perreault: L'établissement pourrait
décider par lui-même de dire: Pas plus d'un an.
M. Iglesias: C'est ça. Là, ça donne un petit
peu plus de stabilité à la carrière; tu sais que tu es bon
pour deux ans.
Mme Carrier-Perreault: O.K. Autrement dit, ça lui donne
une garantie...
M. Iglesias: De deux ans. C'est une petite garantie, c'est
ça.
M. Côté (Charlesbourg): À moins que lui, en
décide autrement.
M. Iglesias: À moins que lui, il dise. Je veux avoir un
an.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Carrier-Perreault: II peut demander n'importe quoi, lui.
M. Iglesias: Oui, c'est ça.
Mme Carrier-Perreault: En bas de trois ans.
M. Iglesias: En bas de trois ans. Ça lui donne une petite
garantie.
Mme Carrier-Perreault: Ça répond à ta
question, Guy?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté
M. Iglesias: Ce n'est pas une grosse garantie. C'est un contrat
de deux ans, tu sais.
Le Président (M. Philibert): 170 est adopté.
L'article 170, tel qu'amendé, est adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Philibert): Maintenant, j'appelle
l'article 171.
M. Trudel: Un instant!
M. Côté (Charlesbourg): 171. Remplacer, dans la
troisième ligne, tout ce qui suit le mot "accorde" par les mots "suivant
les termes apparaissant à la résolution adoptée par le
conseil d'administration".
Donc, ça se lirait comme suit: "Le médecin ou le dentiste
peut exercer sa profession dans le centre exploité par
l'établissement et jouir des privilèges que le conseil
d'administration lui accorde suivant les termes apparaissant à la
résolution adoptée par le conseil d'administration."
M. Chevrette: En d'autres mots, il n'y a plus d'entente
écrite. C'est une résolution du conseil qui reconnaît les
prérogatives au médecin.
M. Côté (Charlesbourg): C'est la signature
qui...
M. Chevrette: c'est ce qui était réclamé par
les médecins, surtout, qui considéraient comme un irritant majeur
le fait d'avoir une entente écrite.
M. Charlebois: Oui. Maintenant, il faut revenir à la
préoccupation que nous avions qui était celle de définir
des obligations. Les échanges, effectivement, nous ont amenés
à introduire, à définir des obligations, mais à la
manière prévue à 154 et 170.
M. Chevrette: D'une résolution du conseil
d'administration.
M. Iglesias: Stipulant les obligations. M. Chevrette:
Stipulant les obligations.
M. Charlebois: Notre préoccupation était qu'il y
ait des obligations.
M. Chevrette: Mais qui ne sont pas nécessairement
particulières pour chaque médecin, qui peuvent être
globales?
M. Charlebois: Non, c'est particulier à chaque
médecin.
M. Chevrette: Particulier à chaque médecin. Donc,
c'est une résolution du conseil...
M. Charlebois: Individuelle.
M. Chevrette: ...l'octroi de privilèges à chacun,
en leur disant: Tu exerces dans ce centre à raison de x jours dans tel
département, etc.
M. Iglesias: Tu es professeur, tu fais de la recherche.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Philibert): L'amendement...
M. Chevrette: En d'autres mots, les médecins ont
réussi à vous convaincre du bien-fondé de cette
revendication.
M. Charlebois: Nous avons réussi à les convaincre
du bien-fondé de définir des obligations.
M. Chevrette: Je dois vous dire que, s'ils ne voulaient pas avoir
une entente écrite, c'est eux autres qui ont gagné et pas vous
autres.
M. Côté (Charlesbourg): Là-dessus, mais, en
contrepartie, il y a les obligations qui font partie de la résolution.
Pour nous, la signature...
M. Chevrette: Je le comprends, mais ça, ils le savaient
d'avance. Quand on établit un privilège, ils le savaient... En
substance, c'est une reconduction, un peu, de ce qui existait.
M. Iglesias: C'est une clarification et un renforcement net.
M. Chevrette: Une clarification, mais pas à votre
manière, à la leur.
M. Iglesias: Un renforcement. Un renforcement.
M. Chevrette: Moi, je considère que c'est une victoire
médicale, ça. En tout cas, prenez-le comme vous voudrez, moi, je
le prends de même.
M. Côté (Charlesbourg): Je suis convaincu
qu'à tête reposée vous allez pouvoir relire ça et y
apporter un jugement différent.
M. Chevrette: C'est justement à tête reposée
que j'en ai fait l'analyse.
M. Côté (Charlesbourg): Vous êtes chanceux,
vous, de faire ça.
M. Chevrette: Et comme commentaire, je m'étais
écrit: C'est une victoire des médecins sur ce qu'ils
considéraient comme un irritant majeur. Je peux vous le montrer!
Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne mets pas votre parole
en doute, je ne l'ai jamais mise en doute.
M. Chevrette: Non.
Le Président (M. Philibert): L'amendement à
l'article 171 est-il adopté?
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Philibert): Est-ce que l'article 171, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M.
Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Philibert): J'appelle l'article 172.
M. Côté (Charlesbourg): 1° supprimer, dans la
deuxième ligne, les mots "hospitalier où est institué un
conseil des médecins, dentistes et pharmacien; 2° supprimer, dans la
quatrième ligne, les mots "dans sa résolution d'acceptation";
3°...
M. Chevrette: Ça doit amender celui de juin. On ne se
retrouve plus.
M. Côté (Charlesbourg):... remplacer, dans la
quatrième ligne, les mots "de l'établissement" par "pris en vertu
du paragraphe 3 de l'article 411"; 4" ajouter, à la fin, l'alinéa
suivant: "le conseil d'administration d'un établissement, relié
par contrat d'affiliation à une université conformément
à l'article 79, attribue le statut de résident en médecine
à une personne, titulaire d'un doctorat en médecine, qui effectue
un stage de formation postdoctorale dans un centre exploité par
l'établissement. "
Donc, si vous avez l'article 172...
M. Chevrette: Ça se lirait comment?
M. Côté (Charlesbourg):... ça se lirait comme
suit: "Lorsque le médecin ou le dentiste exerce dans un...
M. Chevrette: "Dans un centre".
M. Côté (Charlesbourg): O. K. Bougez pas, là.
Le notaire s'en est mêlé là, M. le Président, est
venu simplifier, clarifier. L'article 172 serait donc remplacé par le
suivant. Ça se lirait comme suit et ça va être bien plus
simple: "Le conseil d'administration d'un établissement, relié
par contrat d'affiliation à une université conformément
à l'article 79, attribue le statut de résident en médecine
à une personne, titulaire d'un doctorat en médecine, qui effectue
un stage de formation postdoctorale dans un centre exploité par
l'établissement. "
Ça serait ça, le nouvel article 172.
M. Chevrette: Donc, tout ce que vous avez lu au début, ce
n'est pas bon.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas bon. C'est pour
ça que je l'ai retiré. J'ai fait reculer le "tape" là.
L'explication, c'est que ce qu'il y avait dans l'article
précédent restait dans l'article 170.
M. Iglesias: C'est un nouvel article celui-là; c'est
complètement nouveau.
M. Côté (Charlesbourg): Dans l'amendement qu'on
avait proposé c'est qu'on ajoutait un alinéa qui devient
l'article. En avez-vous une copie?
M. Chevrette: On va la trouver. "Conformément à
l'article 79", ça c'est le contrat d'affiliation, donc on oublie
ça.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Entre vous et moi, l'article 172 existait pourquoi
avant? C'est parce que, là, vous changez complètement la teneur
de l'article 172. Ça n'a plus rien à voir avec l'ancien article
172?
M. Côté (Charlesbourg): L'article 172,
l'essence...
M. Chevrette: C'est un nouvel article 172.
M. Côté (Charlesbourg): L'essence de 172 est dans
l'article 170.
M. Iglesias: L'article 170 le comprend. M. Chevrette: O.
K.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 170 comprend
l'article 172.
M. Chevrette: dans l'article 170 là, c'est - comment
appelle-t-on ça - un renouvellement de privilège, mais là
vous allez directement à celui qui est en stage, avec un doctorat.
M. Iglesias: Au résident.
M. Chevrette: Au résident.
M. Iglesias: C'est le cas du résident.
M. Chevrette: Ce n'est pas ça, la clause
grand-père?
M. Côté (Charlesbourg): Les trois ans et les
privilèges, il y en avait une, clause grand-père quand on a
discuté des trois ans. (15 h 30)
M. Chevrette: O. K.
Le Président (M. Philibert): L'amendement à
l'article 172 est adopté. Est-ce que l'article 172 est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M.
Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Philibert): Adopté, tel
qu'amendé. J'appelle l'article 173.
M. Côté (Charlesbourg): Remplacer l'article 173 par
le suivant: "Le conseil d'administration doit, tous les trois mois, informer la
régie régionale de toutes les demandes de nomination ou de
renouvellement de nomination qu'il a acceptées. "
M. Chevrette: Avant, c'était: "... dans les 30 jours"?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais sur.
M. Chevrette: Dans l'amendement de juin, c'était: "...
tous les trois mois"?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: C'est ça?
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, c'est
celui-là.
M. Chevrette: Et là, c'est maintenu tous les trois mois
parce qu'on ne l'avait pas fait en juin. C'est ça?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça. C'est
parce que c'est une question de les avoir de manière périodique
et de ne pas attendre à la fin de l'année pour avoir des avis non
plus. Donc, c'est un rapport aux trois mois sur l'évolution du plan.
M. Chevrette: Mais y a-t-il une raison? "C'était-u" un
irritant? C'est quoi ça? Pourquoi, dans les 30 jours de la signature
d'un privilège par un conseil d'administration, il ne l'enverrait pas
à la régie? "C'est-u" parce que vous voulez faire quatre paquets
par année au lieu d'un par mois? Je ne sais pas, c'est quoi? Y a-t-il un
truc dans ça?
M. Iglesias: Ça a été confirmé dans
la position. Étant donné qu'il y a déjà le verrou
au niveau de la nullité des privilèges, là, ça
devient vraiment un système d'information et non plus un outil de
contrôle. À ce moment-là, comme outil d'information,
à tous les trois mois, ça va être bien suffisant.
M. Chevrette: "Spot check".
M. Charlebois: C'est pour donner de l'oxygène aux
établissements.
M. Chevrette: Vous êtes donc gentils avec votre
oxygène.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
M. Chevrette: Ça devrait être adopté,
oui.
Le Président (M. Philibert): L'amendement à
l'article 173 est adopté?
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Philibert): L'article 173, tel
qu'amendé, est adopte?
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Philibert): Adopté. J' appelle
l'article 173. 1.
M. Côté (Charlesbourg): "Un pharmacien qui
désire exercer sa profession dans un centre exploité par un
établissement doit adresser au directeur général une
demande de nomination de la façon prévue au règlement pris
en vertu du paragraphe 1 ° de l'article 411. "Lorsqu'un conseil des
médecins, dentistes et pharmaciens est institué pour
l'établissement, le directeur général doit, avant de
saisir le conseil d'administration de la demande, obtenir du conseil des
médecins, dentistes et pharmaciens une recommandation portant sur les
qualifications et la compétence du pharmacien qui adresse la demande.
"
M. Chevrette: Comme on l'avait fait de portée
générale, on n'avait pas mis les pharmaciens? Parce qu'on a une
clause quasi identique qu'on a adoptée il y a une couple d'heures
là. C'est parce que c'est le statut de salarié encore une fois et
vous en faites un bloc spécifique?
M. Charlebois: C'est parce que le médecin...
M. Chevrette: C'est sur le même pattern. Il doit se
prononcer sur la compétence et les qualifications requises des...
M. Charlebois: C'est parce que le médecin fait une demande
de nomination...
M. Chevrette: C'est parce qu'il n'a pas de privilèges.
M. Charlebois:... il a un statut et des privilèges. Dans
le cas d'un pharmacien, c'est une nomination. C'est différent.
M. Chevrette: C'est correct. La différence, c'est les
privilèges. C'est correct.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça. M.
Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Philibert): L'amendement à
l'article 173. 1 est-il adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M.
Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Philibert): Est-ce que le nouvel article
173. 1 est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M.
Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Philibert): J'appelle maintenant
l'article 174.
M. Côté (Charlesbourg): "le pharmacien peut exercer
sa profession dans le centre exploité par l'établissement
dès sa nomination par le conseil d'administration. lorsque le pharmacien
exerce dans un centre où est institué un conseil
des médecins, dentistes et pharmaciens, le conseil
d'administration lui attribue un statut conformément au règlement
pris en vertu du paragraphe 3° de l'article 411."
M. Chevrette: C'est l'article 411 tel qu'amendé en juin,
ça?
M. Côté (Charlesbourg): II n'a pas été
adopté. Les articles 410 et 411 avaient été suspendus.
M. Chevrette: Non, c'est parce que c'est ça. C'est un
problème, ce que vous faites là, là. N'ayant pas
adopté l'article 411, vous ne pouvez pas dire 3e paragraphe parce que
c'est un amendement projeté. Il y a un amendement de projeté
à l'article 411. Quand vous regardez l'article 411 du projet sur lequel
on a travaillé, tant et aussi longtemps qu'il n'est pas
amendé...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Chevrette: Je ne trouvais pas le lien, mais je viens de
comprendre ma difficulté à comprendre. C'est que, dans votre
projet, il y a deux paragraphes à l'article 411, alors que, dans
l'article 411 projeté pour fins d'amendement, il y en a un
troisième, effectivement. Dans l'amendement que vous me proposez
à l'article 174, vous vous référez à un amendement
qui n'est pas fait encore.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Non, mais on peut se comprendre? C'est pour
ça, que la difficulté de compréhension est là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: par rapport à juin, je comprends que
l'amendement devient cohérent, mais comme les articles 410 et 411 ne
sont pas adoptés présentement...
M. Côté (Charlesbourg): Pas adoptés
M. Chevrette: ...je ne trouvais pas le lien, là. Je viens
de le trouver. Donc, la proposition que vous faites, c'est sur un article 411
sur lequel il y a un amendement de projeté, un troisième
paragraphe qui se lit comme suit: "3° déterminer les statuts que le
conseil d'administration peut attribuer à un médecin, un dentiste
ou un pharmacien, les conditions auxquelles ces statuts sont attribués
ainsi que les attributions rattachées à ces statuts."
Je ne sais pas, la logique législative, c'esi quoi. Est-ce qu'on
peut adopter un amendement avant même que l'amendement soit
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Ah! Ce ne serait pas la
première fois qu'on le fait, à ce que je comprends, là,
sachant qu'on va finir par passer à travers et par l'adopter.
M. Chevrette: Ça ne change rien? Vous êtes sûr
de ça, vous? Je suis certain, moi, Mme Lamontagne, que, si
j'élevais une question de privilège, si je vous disais que c'est
infaisable, vous seriez obligée de me donner raison.
La Secrétaire: II n'y a pas de question de
privilège par rapport à ça.
M. Chevrette: Non, mais si je vous en faisais une?
La Secrétaire: C'est une question de règlement.
M. Chevrette: Si je vous faisais une question de
règlement, si je vous disais: Pouvez-vous faire adopter par les
législateurs une proposition basée sur un amendement qui n'est
pas fait?
La Secrétaire: Pratiquement, ce serait soit de suspendre
ou de discuter des deux.
M. Chevrette: C'est ça. Je savais que vous me
répondriez ça parce que vous ne pouviez pas me dire
autrement.
La Secrétaire: La discussion globale ou la
discussion...
M. Côté (Charlesbourg): Sauf que je suis convaincu
qu'on a adopté d'autres articles sachant que... Sur le plan du fond,
légal, M. le député de Joliette, vous avez parfaitement
raison. Mais on a un peu procédé comme ça depuis le
début, pour nous permettre de... Mais laissant la liberté de
revenir s'il y a quelque chose qui accroche au moment où on sera
à l'article 411 ou à l'article 410, dans le pouvoir
réglementaire.
M. Chevrette: Pourquoi êtes-vous obligés, sur le
plan législatif, de créer cette obligation, puisqu'il y a une
obligation de faite, à l'article 411, de procéder ainsi?
Pourquoi, au niveau de l'article 174, vous avez l'obligation législative
de répéter, alors que vous avez le pouvoir à portée
générale?
M. Côté (Charlesbourg): C'est le pouvoir
réglementaire.
M. Chevrette: À cause du règlement.
M. Côté (Charlesbourg): Articles 410 et 411, c'est
le pouvoir réglementaire.
M. Chevrette: Correct. Je viens de comprendre.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Adopté. M.
Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Philibert): L'amendement à
l'article 174 est adopté. L'article 174, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Philibert): J'appelle l'article 175.
M. Côté (Charlesbourg): 1° remplacer le premier
alinéa par le suivant: "Le directeur des services professionnels, le
président du conseil des médecins, dentistes et pharmaciens ou un
chef de département clinique peut, en cas d'urgence, accorder
temporairement à un médecin, un dentiste ou un pharmacien,
l'autorisation d'exercer sa profession dans un centre exploité par un
établissement. Dans ce cas, la personne qui a accordé
l'autorisation doit en aviser . immédiatement le directeur
général. Cette autorisation est d'une durée maximale de
trois mois et ne peut être renouvelée;" 2° supprimer le
dernier alinéa.
M. Chevrette: Est-ce que vous pourriez nous expliquer un peu
cela? L'article 175? "C'est-u" encore la capacité d'agir?
M. Iglesias: II n'y avait pas le DSP dans cet article-là,
lorsque l'article 175 a été présenté.
M. Chevrette: Je le sais, avant c'était le D.G. Dans votre
"bicéphalie", vous avez une cohérence, vous dites que c'est le
DSP. J'ai compris ça, je suppose. Ça en explique un bout.
M. Iglesias: Oui, c'est surtout parce que le DSP n'existait
pas.
M. Chevrette: je sais, oui, mais, dans la "bicéphalie"
aussi, où le médical ne relève pas du d.g., je suppose que
c'est un pair qui nomme un pair et non pas un d.g. qui n'a pas de jugement de
valeur à porter sur la compétence et la qualification
professionnelle. il doit y avoir de ça, je ne sais pas.
M. Iglesias: Non, il n'y a pas de ça.
M. Chevrette: Avez-vous assisté aux négos,
vous?
M. Iglesias: Ça ne vient pas des négos, ça
vient de...
M. Chevrette: Ça vient d'où?
M. Iglesias: Ça vient de l'introduction du DSP, tout
court. C'est en cas d'urgence, donc, à ce moment-là, le cadre
supérieur et non pas le directeur général est plus dans la
plate-forme d'opération, sur l'opérationnel que le D.G. (15 h
45)
M. Chevrette: Oui, mais là, un DSP... Il y a plusieurs
personnes qui peuvent nommer: le DSP, le président du conseil des
médecins, dentistes et pharmaciens, un chef de département
clinique ou, dans le cas d'un pharmacien, le chef d'un département de
pharmacie le peut en cas d'urgence.
M. Iglesias: C'est en cas d'urgence.
M. Chevrette: Donc, dans les cas d'urgence, tout ce
monde-là a un pouvoir d'accorder temporairement à un
médecin ou à un dentiste l'autorisation d'exercer sa
profession.
M. Iglesias: Logiquement, c'est en cascade.
M. Côté (Charlesbourg): à défaut c'est
l'autre, à défaut c'est l'autre, puis à défaut
c'est l'autre.
M. Iglesias: c'est ça. il y a une cascade
là-dedans. c'est pour ne pas priver l'établissement d'une
nomination d'urgence. le dsp est en vacances...
M. Chevrette: o.k. non, mais là, vous faites la roulette.
est-ce que l'urgence est définie par la roulette qu'il y a là, un
après l'autre, ou bien...
M. Iglesias: Est-ce que le...
M. Chevrette: Qui définit l'urgence?
M. Iglesias: L'urgence, c'est la personne, l'entité qui
doit donner le service. Habituellement, c'est le chef de département qui
se trouve avec l'obligation de donner un service puis qui n'a pas d'effectif.
Ça peut être le DSP, également, qui est contacté
parce qu'il y a une problématique.
M. Chevrette: Donc, en cas d'urgence, il n'y a pas de
consultation avec la régie pour savoir si... C'est à cause de
circonstances particulières ou à cause de maladie d'un des
éléments du plan d'effectifs. Ça rentre dans le
collimateur et puis tout est conforme.
M. Iglesias: Mais c'est pour ça qu'il y a une limite. On a
mis une exception tantôt, on a limité les privilèges; il y
a une limite de trois mois non renouvelable, parce qu'il pourrait y avoir
l'effet de renouvellement. Mais, ici, on vise vraiment une urgence qui serait
une urgence due aux effectifs ou une urgence opérationnelle dans une
zone. Par exemple, il y a un accident d'avion à Dorval, puis là
il faut que des méde-
cins aient des privilèges dans un centre hospitalier pour cette
urgence-là. ça peut être ça ou ça peut
être, comme vous dites, une maladie ou une absence imprévue d'un
membre du conseil des médecins, dentistes et pharmaciens. ça peut
être les deux. ça peut être dans l'environnement, une
catastrophe ou ça peut être à l'intérieur qu'il y a
quelque chose qui se passe.
Mme Carrier-Perreault: II pourrait arriver qu'il y ait trois
places en urgence dans l'hôpital, mettons dans la situation dont vous
parlez là d'un accident à Dorval. Chacun de ces chefs de service
là pourrait décider qu'il y a urgence chez lui, en même
temps, pour le même centre.
M. Iglesias: Ils pourraient. Mais, premièrement, c'est le
soin du bénéficiaire là. C'est un cas d'urgence, c'est
trois mois non renouvelable.
M. Chevrette: Dans la loi actuelle, c'est quoi qui existe en cas
d'urgence?
M. Iglesias: II existe quelque chose de semblable à
ça. Je vais vous le lire. Je vais vous trouver ça.
M. Chevrette: Ce n'est pas seulement le DSP qui nomme,
actuellement?
M. Iglesias: Non, le chef de département est là
aussi.
M. Chevrette: Aussi? Il me semblait qu'il y avait rien que le
DSP.
M. Iglesias: Actuellement là, à l'article 129.1, on
dit: "Le directeur des services professionnels, le président du conseil
des médecins, dentistes et pharmaciens, un chef de département
clinique ou, dans le cas d'un pharmacien, le chef du département de
pharmacie peut en cas d'urgence accorder temporairement à un
médecin, dentiste ou pharmacien, l'autorisation d'exercer sa profession
dans un centre hospitalier." Là, ici, c'est plus qu'un centre
hospitalier. "Dans ces cas la personne qui a accordé cette autorisation
doit en aviser immédiatement le directeur général. Lorsque
le délai pour l'obtention des autorisations risque d'être
préjudiciable à un bénéficiaire, tout
médecin, dentiste ou pharmacien peut sans cette autorisation donner les
soins ou les services requis par l'état du bénéficiaire".
Et il n'y avait pas de limite de temps.
Mme Carrier-Perreault: II n'y avait pas de limite.
M. Iglesias: II n'y avait pas de limite de temps, ça
faisait un trou.
Mme Carrier-Perreault: Est-ce que c'était très
utilisé? C'était beaucoup employé cette
mesure-là.
M. Côté (Charlesbourg): C'est une soupape de
sécurité dans...
M. Iglesias: C'est une soupape. C'a été
utilisé occasionnellement comme paravent pour dépasser le plan
d'effectifs.
M. Chevrette: Pas seulement comme paravent. Il y a aussi
là où il y avait des manques flagrants suite à une maladie
d'un spécialiste, par exemple.
M. Iglesias: Ah non! Ça, c'est normal. Ça, c'est
prévu pour ça. Mais je pense que la question visait les
utilisations non conventionnelles.
M. Chevrette: Elle ne l'a pas dit de même. C'est parce
que...
Mme Carrier-Perreault: J'ai bien aimé la
réponse.
M. Chevrette: ...vous aviez l'esprit à ça. Vous
l'avez captée dans le sens que vous avez voulu.
M. Iglesias: Bien, nous, on a mis la soupape pour ça,
hein? C'est...
M. Chevrette: Non, on comprend.
M. Iglesias: Vous comprenez qu'il faut qu'on tienne à la
volonté de M. le ministre de protéger le plan d'effectifs.
M. Chevrette: Nous autres, c'est parce que, de ce
côté-ci de la table, on est convaincus qu'il n'y a personne qui
pense mal.
M. Trudel: II y a juste du monde qui ne pense pas.
M. Côté (Charlesbourg): Voulez-vous me
répéter ça, là?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: J'ai dit ça assez rapidement, là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Parce que je ne voudrais pas
mal penser.
M. Chevrette: Non, non, c'est parce que... On avait un avantage,
c'est qu'au moins on pensait. Ça, ce n'était pas si mal.
Ça, c'est mon collègue de droite qui me l'a soufflé. Mais,
blague à part, ça peut servir non seulement dans
des cas... La soupape de trois mois, elle peut éviter, bien
sûr, qu'il y ait des abus, mais, dans certains cas extrêmes, si on
n'ajoutait pas le dernier bout, je pense qu'on pourrait effectivement aller
à rencontre de votre objectif du citoyen.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais il est là.
Il est là. Il est là. Il reste là. C'est la seule partie
qui reste dans le 175 actuel: "Lorsque le délai pour l'obtention de
cette autorisation risque d'être..."
M. Chevrette: Ah non! C'est correct. C'est parce que c'est
marqué "supprimer". Je pensais que tout le reste sautait. Regardez
comment la feuille est présentée.
M. Côté (Charlesbourg): Le dernier
alinéa.
M. Iglesias: Et on remplace le premier par celui-là.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, l'autre reste.
M. Chevrette: L'usager est correct.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Ça va.
M. Côté (Charlesbourg): O.K.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
175, adopté. L'article 175, adopté tel qu'amendé.
L'article 176 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): 176 est appelé, M. le
Président?
Le Président (M. Joly): Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Remplacer l'article 176 par
le suivant: "Le conseil d'administration peut prendre des mesures
disciplinaires à l'égard d'un médecin ou d'un dentiste.
"Les mesures disciplinaires qui peuvent être prises vont de la
réprimande, le changement de statut, la privation de privilèges,
la suspension du statut ou des privilèges pour une période
déterminée jusqu'à la révocation du statut ou des
privilèges. 'Toute mesure disciplinaire prise à l'endroit d'un
médecin ou d'un dentiste doit être motivée et fondée
uniquement sur le défaut de qualification, l'incompétence
scientifique, la négligence, l'inconduite, l'inobservation des
règlements de l'établissement, eu égard aux exigences
propres à l'établissement, ou le non-respect des termes
apparaissant à la résolution visée à l'article 170.
"L'imposition des mesures disciplinaires doit se faire selon la
procédure prévue par règlement pris en vertu du paragraphe
2° de l'article 411. "Le directeur général doit communiquer
à la corporation professionnelle concernée un exemplaire de la
décision."
M. Chevrette: Bon. Vous avez retiré le pharmacien purement
et simplement à cause des privilèges et vous l'ajoutez ailleurs,
je suppose? Ça doit être ça. C'est la même logique
que tantôt?
M. Charlebois: C'est 176, c'est le suivant pour le
pharmacien.
M. Chevrette: Non, mais c'est ça. Vous avez
dissocié le pharmacien des médecins à cause de la notion
de privilèges.
M. Iglesias: C'est ça. C'est parce qu'il a un
statut...
M. Charlebois: C'est la même logique, oui.
M. Chevrette: correct. sur la suspension temporaire, on peut
traiter les deux en même temps, je suppose, parce que c'est dans la
même...
M. Côté (Charlesbourg): 176.1.
M. Chevrette: ...foulée. Quand vous dites, pour le
pharmacien: "Ces mesures disciplinaires vont de la réprimande jusqu'au
congédiement", ça peut être aussi la suspension partielle,
temporaire, je suppose?
M. Charlebois: Oui.
M. Chevrette: Puisque vous parlez de suspension du statut ou des
privilèges pour une période déterminée quand il
s'agit des médecins, au niveau des pharmaciens, ce n'est pas
réprimande ou congédiement mais ça peut être
réprimande...
M. Charlebois: Oui, c'est ça. M. Chevrette:
...suspension...
M. Charlebois: II y a une gradation possible là.
M. Chevrette: ...pouvant aller jusqu'au congédiement
total.
M. Charlebois: II y a une gradation possible dans les
sanctions.
M. Chevrette: Et c'est de même que c'est
interprété dans votre jargon.
M. Charlebois: Oui. M. Iglesias: Oui.
M. Chevrette: Vous en avez la conviction? M. Charlebois:
Profonde.
M. Chevrette: Profonde. Il sera au moins noté au
procès-verbal de cette commission que la gradation était possible
et permise.
M. Trudel: Docteur? M. Iglesias: Oui?
M. Trudel: Je vais vous poser une question; il me semble que j'en
ai entendu une, il n'y a pas longtemps, qui venait dans ce sens-là.
À l'article 176, c'est quoi "eu égard aux exigences propres
à l'établissement"? Qu'est-ce que ça peut être les
exigences propres à l'établissement?
M. Charlebois: Ça nous renvoie encore à l'article
75 où les services sont déterminés par le conseil
d'administration en fonction d'un ensemble de balises, comme sa mission, le
plan régional d'organisation de services, ses ressources, etc.
M. Iglesias: C'est le plan d'organisation de services de
l'établissement.
M. Charlebois: C'est ça.
M. Trudel: II pourrait donc y avoir des exigences...
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! Tenace.
M. Trudel: ...par rapport à 171, propres, parce que, si on
dit: II peut y avoir des sanctions pour les exigences propres, if peut donc y
avoir des exigences propres.
M. Chevrette: Exact.
M. Trudel: Et quand on va revenir à 154, il faudra bien
que le CMDP se prononce sur les exigences propres, parce que, si le CMDP ne se
prononce...
M. Côté (Charlesbourg): eu égard à la
mission. oui, oui, oui. mais eu égard à la mission, parce qu'on a
pris des exemples d'exigences propres...
M. Trudel: Eu égard à la mission de
l'établissement.
M. Iglesias: Oui, oui. C'est ça. M. Chevrette: Non,
non, non, non.
M. Trudel: Oui, mais la mission de l'établissement peut
comprendre ça aussi...
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas...
M. Trudel: ...y compris l'itinérance, parce que
là...
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
M. Trudel: ...vous comprenez que je ne suis pas sorti pour rien!
Je vais vous la passer, celle-là.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
M. Trudel: Alors, l'Office des ressources humaines du
Québec est en complète illégalité, elle viole la
Charte des droits et libertés puisque, pour avoir une job de
mécanicien ou de mécanicienne, classe I, à 16,25 $
l'heure, il faut avoir sa résidence principale dans le district de Black
Lake, de la région administrative Chaudiè-re-Appalaches, comme
condition d'emploi.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, ce n'est pas pire,
ça.
M. Trudel: Ce n'est pas pire, hein? Une voix: C'est
ça que je dis à matin.
Mme Carrier-Perreault: C'est une première, parce que,
habituellement là...
M. Trudel: Dans certains cas, ils ont...
Mme Carrier-Perreault: ...nous autres, on a le problème
contraire. Il faut que tu résides sur le territoire de la CTCUQ.
M. Côté (Charlesbourg): Moi, je trouve ça
extraordinaire.
Mme Carrier-Perreault: C'est fréquent qu'on voie
ça.
M. Côté (Charlesbourg): C'est bien, mais,
maintenant, c'est parce qu'il y a une région administrative autonome.
Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Carrier-Perreault: Aïe! Ça, c'est fin. Ça
marche.
M. Trudel: Bonne récupération. Des voix: Ha,
ha, ha!
M. Trudel: Alors, "re-154", quand on y reviendra.
M. Côté (Charlesbourg): 154, ils ont dû mettre
un deuxième astérisque sur...
M. Trudel: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): ...les conditions
propres.
M. Trudel: Et deuxièmement, je suis bien d'accord avec le
176, "eu égard aux exigences propres à l'établissement".
Mais, tantôt, il va falloir donner l'autorisation à ce que
l'établissement en ait, des exigences propres, si on veut avoir des
sanctions, n'est-ce pas? Is it not?
M. Côté (Charlesbourg): Je n'ai jamais eu
d'objection à être le plus logique possible, mais à 154.1,
on fera la discussion à ce moment-là. Adopté.
Le Président (M. Philibert): L'amendement à
l'article 176, adopté?
M. Trudel: Je m'excuse, ma collègue aurait une
question.
Le Président (M. Philibert): Mme la députée
des Chutes-de-la-Chaudière.
Mme Carrier-Perreault: c'est une question de curiosité.
c'est parce que, dans l'article, avant il y avait aussi l'interdiction
d'utiliser certaines ressources du centre. on ne retrouve pas ce bout-là
dans les mesures disciplinaires, etc. y a-t-il une raison particulière?
qu'est-ce que c'est, la raison?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Ça, c'est des
sanctions administratives et ça ne touche pas aux privilèges. On
le retrouve ailleurs.
M. Charlebois: Vous l'avez ailleurs au niveau des
responsabilités du chef de département qui fait des règles
d'utilisation, lesquelles doivent prévoir des sanctions...
M. Côté (Charlesbourg): Administratives...
M. Charlebois: ...qui consistent à ne pas utiliser des
ressources. C'est des sanctions administratives.
Mme Carrier-Perreault: Administratives, c'est toujours les deux
têtes.
M. Trudel: La "bicéphalie".
Mme Carrier-Perreault: C'est ça. O.K. C'est correct.
M. Trudel: C'est l'incarnation de la "bicéphalie".
Mme Carrier-Perreault: Merci.
M. Charlebois: Oui, mais c'est important.
C'est traité au niveau du DSP et ça ne remonte pas au
conseil d'administration. Il y a uniquement les sanctions disciplinaires, les
mesures disciplinaires qui remontent au conseil.
Le Président (M. Joly): Bon. L'amendement à
l'article 176, adopté?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 176, adopté tel
qu'amendé. 176.1 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): "Le conseil d'administration
d'un établissement peut prendre également des mesures
disciplinaires à l'égard d'un pharmacien pour avoir pris l'avis
du conseil des médecins, dentistes et pharmaciens, le cas
échéant. "Ces mesures disciplinaires vont de la réprimande
jusqu'au congédiement. "Les quatrième et cinquième
alinéa de l'article 176 s'appliquent, en les adaptant, aux mesures
disciplinaires imposées à un pharmacien."
Le Président (M. Joly): M. le député.
M. Trudel: Oui. Les mesures disciplinaires, il y a le
commencement et la fin, là. Ça va de: Tu n'as pas fait ça
correct, jusqu'à: Je te congédie. Ah! les autres, c'est parce que
c'est des caractéristiques d'entrepreneurs libres, donc ça ne
peut pas s'appliquer a eux autres.
M. Charlebois: Oui, il n'y a pas de congédiement dans le
cas d'un médecin, tandis que, dans le cas d'un pharmacien, c'est
possible.
M. Trudel: Le congédiement d'un médecin, ça
s'appelle la révocation des privilèges.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
176, adopté. Le nouvel article, adopté tel qu'amendé.
176.2 est appelé.
M. Trudel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Insérer, après
l'article 176.1, l'article suivant: "176.2 En cas d'urgence, le directeur des
services professionnels, le président du conseil des médecins,
dentistes et pharmaciens, le chef du département de clinique
concerné ou, en cas d'absence ou à défaut d'agir de ces
personnes, le directeur général, peuvent suspendre les
privilèges d'un médecin ou d'un dentiste exerçant dans le
centre. "En cas d'urgence, le directeur des services professionnels, le
président du conseil des médecins, dentistes et pharmaciens, le
chef du département clinique de pharmacie ou, en cas
d'absence ou à défaut d'agir de ces personnes, le
directeur général, peuvent suspendre le statut d'un pharmacien
exerçant dans le centre. "La personne ayant décidé de la
suspension des privilèges d'un médecin ou d'un dentiste ou du
statut d'un pharmacien doit avertir immédiatement le président du
comité exécutif du conseil des médecins, dentistes et
pharmaciens et lui transmettre un rapport dans les 48 heures. "La suspension
est valide jusqu'à ce que le conseil d'administration ait pris une
décision à son sujet, sans toutefois excéder une
période 10 jours." (16 heures)
M. Trudel: C'est la même chose. Il y a la gradation au
niveau des personnes responsables en cas d'urgence, non seulement pour
l'accréditation. C'est l'autre bout, c'est pour la suspension.
Évidemment, comme c'est en cas d'urgence, on ne peut pas avoir l'avis du
CMDP là-dessus. Sauf qu'il y a engagement de transmettre et la
décision définitive dans 10 jours. Ça me semble d'une
logique implacable, cette affaire-là. Adopté.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
176.2 est adopté. Le nouvel article 176.2 est adopté. L'article
177 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): 1° remplacer, dans la
troisième ligne du premier alinéa, les mots "ou de
compétence scientifique" par les signes et les mots ", de
compétence scientifique, de comportement"; 2° supprimer, dans la
quatrième ligne du premier alinéa, les mots "relatives au statut
ou aux privilèges".
M. Trudel: Donc, l'article se lirait: Un médecin ou un
dentiste qui n'est pas satisfait d'une décision rendue à son
sujet, fondée sur un motif mentionné aux troisième et
quatrième alinéas de l'article 167... Je cherche ce qui a
dû être remplacé. "Ou à l'article", est-ce que c'est
ça?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Ça se lirait
comme suit: "Un médecin ou un dentiste qui n'est pas satisfait d'une
décision rendue à son sujet, fondée sur des
critères de qualification, de compétence scientifique, de
comportement ou portant sur les mesures disciplinaires, peut en appeler
à la Commission des affaires sociales. "Il peut en outre en appeler
à la Commission si plus de 90 et moins de 180 jours se sont
écoulés depuis que sa demande de privilèges a
été adressée conformément à l'article 166 et
si aucune décision ne lui a été transmise."
Ce qui a été ajouté, c'est "de comportement".
M. Trudel: Ce que je veux savoir, la question... Si je comprends,
c'est qu'au mois de mars, vous nous avez déposé un amendement
à 177 qui, entre autres, disait qu'on pouvait soumettre cette
décision à un arbitre choisi dans une liste, etc. Vous retirez
tout ça. C'est ça que je veux avoir comme explication. Ça,
c'est le résultat de la négociation, des échanges. Quel
est le motif pour lequel vous avez retiré ça? Parce qu'à
l'époque - si mon souvenir est fidèle - vous m'aviez dit: Pour la
rapidité, pour rendre ça plus efficace, on va créer une
espèce de tribunal d'arbitrage - je dis bien une espèce de
tribunal d'arbitrage - administratif, pour les droits des médecins dans
le système.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: Là, "scapé", il n'y en a plus, de
ça.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça
M. Trudel: Motif, explication de la motivation.
M. Côté (Charlesbourg): Motif...
M. Charlebois: Le motif pour lequel, au printemps, on avait
prévu une procédure de recours dans la loi, c'était
essentiellement à la demande des différents groupes de
médecins qui souhaitaient avoir une procédure plus rapide. Mais,
en réalité, on reproduisait dans la loi une procédure de
recours qui était similaire ou identique à la procédure de
recours prévue à la Commission des affaires sociales. Les
échanges de l'été ont amené les médecins
à retirer cette demande d'une procédure propre et à s'en
tenir à la Commission des affaires sociales. Mais quant au droit, quant
à la mécanique, c'est la même chose.
M. Trudel: Ce n'est pas là-dessus, c'est parce que le
ministre avait annoncé, à la reprise des travaux, au début
des travaux en mars, qu'il se créait là une espèce de
nouveau tribunal administratif pour l'arbitrage des cas qui pouvaient
être soumis par la profession médicale.
M. Charlebois: On maintient le tribunal actuel.
M. Trudel: là, on revient à la situation du 7
décembre et vous me répondez en plus que vous /'aviez mis
/à au mois de mars à la demande des médecins. là,
au cours de l'été, la demande s'est modifiée et ça
m'a l'air d'être comme le restant, dans beaucoup de choses, c'est "back
to square one".
M. Côté (Charlesbourg): Sauf que, pour nous,
ça ne change pas grand-chose parce que c'est la Commission des affaires
sociales qui est l'instance avec ce qu'on avait prévu comme
mécanisme, répondant à une demande
d'accélération du processus, mais ils sont revenus à
la
case un, de départ. Conserver ce qu'il y a là, bon,
parfait! Ça simplifie des affaires ou ça les rend telles qu'elles
étaient. Déjà, il y avait eu certaines difficultés
à convaincre de, mais maintenir le statu quo dans ce cas-ci...
M. Charlebois: ça évite de mettre une nouvelle
structure, un nouveau tribunal. si les principaux intéressés
voyaient un avantage à ça, ils ne le voient plus.
M. Trudel: On peut noter avec intérêt que les motifs
deviennent opposés pour revenir parce qu'à l'époque on
disait: C'est pour accélérer, puis j'avais été l'un
de ceux qui avait parlé de l'alourdissement du système, que
là il y en avait, des tribunaux administratifs, que c'était comme
chaque fois qu'on crée une loi, qu'on "judiciari-sait" à nouveau,
etc. Là, les arguments reviennent que c'est à la Commission des
affaires sociales et le fric que ça coûte, etc. Les arguments
maintenant, c'est de dire: Bon, on revient à la Commission des affaires
sociales. On a fait un grand détour mais on revient à la
proposition de départ là-dessus, sauf sur les motifs qui peuvent
être... Une dernière petite question là. Sur les motifs, le
comportement est ajouté comme élément pouvant faire
l'objet d'appel devant la Commission des affaires sociales en matière de
décision prise par l'établissement, n'est-ce pas?
M. Côté (Charlesbourg): Je me souviens effectivement
des discussions qu'on a eues. Mais moi, je ne retire absolument rien de ce que
j'ai dit à l'époque puis de l'intention; c'était une
demande qui venait d'eux et c'était leur droit à eux qui allaient
devant la Commission des affaires sociales et on avait demandé
d'accélérer, compte tenu de certaines lenteurs qu'on disait
à l'époque. À partir du moment où on nous demande
de ne pas le faire et que ça ne crée pas une instance
additionnelle qui va coûter des sommes additionnelles, moi, je suis bien
content, à ce niveau-là. Alors, je n'ai pas de problème
avec ça. D'ailleurs, ça ne fait pas injure...
M. Trudel: je pensais que vous reprendriez l'argument d hier en
disant: bien, il y a eu des changements entre les deux puis ça a
changé les demandes.
M. Côté (Charlesbourg): Mais c'est fort possible
aussi que ce soit l'une des raisons. L'important, c'est qu'on s'entende
là-dessus et c'est qu'eux soient satisfaits. Quant à moi, une
place ou l'autre... Si on l'avait créé chez nous, c'est sûr
que ça nous aurait occasionné des frais additionnels. Bon, on
était prêts à le faire, mais, aujourd'hui, ça ne
nous coûte pas de frais additionnels et ça continue au niveau de
la Commission des affaires sociales. On est très heureux, on est
très, très heureux. S'ils sont heureux, je suis heureux, vous
êtes heureux, tout le monde est heureux, au moins sur un point, donc
c'est adopté.
M. Trudel: C'est adopté, c'est-à-dire... Je suis
heureux de constater que l'on est à la même place que le 27 mars.
Parfait!
M. Côté (Charlesbourg): Le 27 mars, je vous le dis,
chaque fois que vous allez faire référence au 27 mars, je vais me
sentir heureux.
M. Trudel: Chaque fois?
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui! C'est mon
anniversaire de naissance!
M. Trudel: ah oui! je pensais que vous faisiez
référence à la bonne période que vous avez
passée avec moi pendant un long moment et que c'était pour
ça que ça vous rendait heureux.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais en garder des
souvenirs impérissables.
Le Président (M. Joly): D'ailleurs, on l'avait dit...
M. Côté (Charlesbourg): Soyez sûr que, dans
mes mémoires, ils seront incontournables.
Le Président (M. Joly): D'ailleurs, M. le ministre, on
l'avait dit...
M. Trudel: ça, est-ce que c'est comme le maire drapeau sur
l'incontournable, sur le rapport malouf? on attend toujours le livre,
là.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! mais, pendant ce
temps-là, ça fait de la bonne copie et des bonnes
caricatures!
Le Président (M. Joly): On l'avait dit que c'était
lui votre cadeau, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, merci. Il y aurait un
potit ajustement technique...
Le Président (M. Joly): Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...qu'on vient de me
remettre, M. le Président. Il faudrait ajouter un troisièmement:
Remplacer, dans la deuxième ligne du deuxième alinéa, le
mot "privilèges" par le mot "nomination", pour être conforme
à ce qu'on a déjà fait.
Le Président (M. Joly): Donc, nous retirons le premier
amendement pour le substituer par celui que vous venez de me donner.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement à
l'article 177 est adopté?
M. Trudel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 177 est adopté
tel qu'amendé. 178 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): Remplacer l'article 178 par
le suivant: "Un pharmacien qui n'est pas satisfait d'une décision rendue
à son sujet en vertu de l'article 176 1 peut en appeler à la
Commission des affaires sociales."
M. Trudel: Même motif, même justification? M.
Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Et les pharmaciens, eux autres, n'étaient pas
partie à la négociation de l'été? Ils
étaient d'accord avec ça, eux?
M. Iglesias: Oui, ils étaient là.
M. Trudel: Oups! Qu'est-ce que vous me dites là, vous
là? Non, les pharmaciens n'étaient pas là.
M. Iglesias: L'Association des conseils des médecins,
dentistes et pharmaciens.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai eu personnellement, et
mes officiers aussi, beaucoup d'échanges avec les pharmaciens, depuis un
an, et je ne pense pas me tromper, là, en disant que ce que nous
introduisons a fait l'objet d'échanges avec eux et qu'ils en sont
passablement satisfaits. Il y a des éléments sur lesquels ils
auraient souhaité qu'on fasse davantage, mais nous n'y étions pas
prêts. Mais ce qui est introduit, de par les conversations que j'ai eues
et que mes officiers ont eues, leur a été soumis en consultation
et ça avait l'air d'avoir un certain niveau d'agrément. Et on me
le reconfirme dans la salle.
M. Trudel: C'est ce que vous êtes en train de
vérifier, vous la faites, votre consultation, pour être sûr,
là.
M. Côté (Charlesbourg): Ah non! Écoutez, j'ai
eu plusieurs rencontres moi-même, mais, vous savez, ça
évolue tellement rapidement dans cette société qu'un
consensus d'une journée, le lendemain il faut que tu revérifies
pareil, parce qu'il est peut-être arrivé quelque chose.
M. Trudel: Citez-moi un exemple au hasard, là. Ha, ha,
ha!
M. Côté (Charlesbourg): Bien je vous donnerais celui
des pharmaciens comme exemple...
M. Trudel: De ceux qui ne changent pas d'idée
M. Côté (Charlesbourg): ...de la stabilité
qui aurait dû inciter bien d'autres.
M. Trudel: J'ai eu l'occasion également d'avoir de
très fréquentes conversations avec M. le président de
l'Ordre des pharmaciens et, effectivement, c'est une remarque qui vaut pour les
pharmaciens, et c'est tout à leur honneur.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
178, adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 178, adopté tel
qu'amendé. 180...
M.Trudel: 181?
M. Côté (Charlesbourg): Un instant, juste un petit
instant, M. le Président, je veux juste vérifier quelque chose.
179, je ne l'ai pas.
Le Président (M. Joly): Je ne l'ai pas non plus. Je n'ai
pas 179, je n'ai pas 180.
M. Côté (Charlesbourg): Un instant.
Le Président (M. Joly): II n'y a pas d'amendement.
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce qu'on revient au
texte de loi.
M. Trudel: Ah! ça existe ça.
M. Côté (Charlesbourg): Oui! C'est un des rares
articles où il n'y a pas eu de changement.
M. Trudel: Ah! Ça, c'est le 7 décembre. C'est
Charlesbourg, ça? Ah oui!
M. Côté (Charlesbourg): Non, ce n'est pas
Charlesbourg.
M. Trudel: Non, c'est Assemblée nationale. M.
Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: Charlesbourg, c'était la couleur du
feuillet.
M. Côté (Charlesbourg): ah! c'était... en
tout cas, ce n'était pas juste la couleur parce que vous vous en
êtes servi pas mal souvent. 179, m. le président.
Le Président (M. Joly): 179, M. le ministre,
est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): "Le médecin ou le
dentiste qui décide de cesser d'exercer sa profession dans un centre
doit donner au conseil d'administration un préavis d'au moins 60 jours.
"Dès que le conseil d'administration a reçu le préavis, la
décision du médecin ou du dentiste devient irrévocable et
prend effet à l'expiration du délai mentionné dans le
préavis. "
M. Trudel: mme demers, avez-vous vérifié ma
question? elle s'en venait, ça fait que je lui ai posé la
question à midi, en rapport avec... j'ai pris de l'avance.
M. Côté (Charlesbourg): Je vous incite à
continuer de travailler comme ça le midi, là, entre les
séances officielles. C'est extraordinaire.
M. Trudel: Par rapport aux normes du travail, avez-vous eu
l'occasion de vérifier si...
Mme Demers: Je vais vérifier tout de suite.
M. Trudel: Vous allez vérifier tout de suite. Ah bon! O.
K. Mais il y a une question qui se posait, c'est qu'il y a un délai,
donc, de rigueur ici sur le préavis. Et je ne crois pas me tromper en
jurisprudence - je ne m'étais pas trompé tantôt, mais,
cette fois-là, ça peut arriver un peu plus - en disant que la
jurisprudence quant aux normes minimales du travail, le préavis c'est
une période de paie ou généralement
considérée comme 15 jours. À défaut d'avoir une
périodicité, là, c'est 15 jours qui est... (16 h 15)
M. Charlebois: Parce que après 5 ans...
M. Trudel: II y a ça aussi, mais le minimum, je pense que
c'est une période de... Le préavis, la notice, là,
c'est...
M. Charlebois: Ordinairement, c'est 15 jours et 5 ans,
c'est...
M. Trudel: Bon. Moi, je veux savoir d'abord la primauté.
Est-ce que c'est ça qui va primer l'autre loi?
M. Charlebois: Bien, les médecins ne sont pas assujettis
aux normes minimales. Ce sont des entrepreneurs libres. Ce ne sont pas des
salariés.
M. Trudel: Mais je veux bien savoir si, dans la loi des normes
minimales du travail, ils sont exclus nommément. Je ne suis pas
sûr, moi.
M. Charlebois: Ah, bien oui! C'est sûr.
M. Trudel: là, vous seriez prêt à gager,
docteur, là? gagez pas comme tantôt, là. vous n'avez pas
gagé?
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas le doc, c'est
moi qui étais prêt à gager.
M. Trudel: C'est vrai, vous n'avez pas gagé.
M. Iglesias: Moi, je ne me suis pas prononcé
là-dessus.
M. Charlebois: Dans la loi d'assurance-maladie, à
l'article 19, il y a un alinéa qui dit. Les dispositions du Code du
travail et de la loi des normes du travail ne s'appliquent pas à un
professionnel de la santé visé par une entente conclue en vertu
du présent article.
M. Trudel: O. K. Et l'autre question - une chance que je l'ai
faite comme question... Non, je n'ai pas gagé, j'ai dit: Voulez-vous
gager?
Une voix: J'ai gagné quoi?
M. Trudel: Vous cherchez le bacon, vous en avez besoin?
L'autre question, c'est sur la pénalité. Si ce n'est pas
fait, c'est ce qu'on a vu tantôt, c'est-à-dire le risque
qu'à l'occasion d'une nouvelle demande de nomination dans
l'établissement ça puisse être retenu comme motif pour le
non-renouvellement.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: II n'y a pas d'autres pénalités qui sont
prévues.
M. Iglesias: Oui, il y en a d'autres. M. Trudel: Non ou
oui?
M. Charlebois: Oui. Effectivement, à l'article 180...
M. Iglesias: selon la loi de la régie de
l'assurance-maladie, s'ils n'ont pas donné l'avis de 60 jours, le
conseil d'administration, après avoir pris l'avis...
M. Charlebois: C'est le même, là. C'est l'article
182. Vous le voyez un peu plus loin. Aux articles 181 et 182, on dit: Si un
médecin quitte sans respecter le délai et que le conseil
d'administration estime que ça compromet la santé, le cas peut
être porté à l'attention de la corporation. Vous l'avez
à l'article 182.
M. Trudel: Je pose la question parce que je croyais comprendre,
ce matin, dans les discussions, quand on en a discuté comme motif de
non-renouvellement, de non-reconnaissance dans l'établissement, que
c'étaient des cas relativement fréquents - je dis bien
relativement fréquents - et que ça causait pas mal
d'embêtements dans le système lorsque ce n'était pas
respecté, ça, les 60 jours de préavis.
M. Iglesias: c'est le mouvement concerté, plutôt,
qui est un problème. c'est le fait de dire: je démissionne, mais
il ne quitte pas la place et la marmite monte. c'est ça qui est le
problème.
M. Côté (Charlesbourg): Par exemple, tous les
cardiologues de Rimouski démissionnent.
M. Trudel: Hasard.
M. Côté (Charlesbourg): Hasard.
M. Trudel: Comme ils sont, au grand total, deux, le service de
cardiologie...
M. Côté (Charlesbourg): Trois et demi,
maintenant.
M. Trudel: Trois et demi, maintenant? Itinérant, avec
ça?
M. Côté (Charlesbourg): ii y en a un
troisième qui est arrivé et il y en a une partie par un
itinérant. donc, les deux qui avaient menacé de
démissionner sont restés en place, il y en a un nouveau, plus
l'itinérant.
M. Trudel: Ça fait des conditions plus normales de vie
pour les professionnels.
M. Côté (Charlesbourg): Oui,
définitivement.
M. Trudel: Alors donc, deux sanctions supplémentaires qui
peuvent s'appliquer, c'est... La Régie de l'assurance-maladie peut lui
retirer son statut de professionnel, peut lui imposer qu'il devienne un
professionnel non participant aux fins de la Loi sur l'assurance-maladie, pour
le double du nombre de jours qu'il restait à écouler avant
l'expiration du délai du préavis. Ça, c'est
l'assurance.
M. Iglesias: De zéro jour à 120 jours.
M. Trudel: II est désassuré au sens du plan
d'assurance collective qui couvre la responsabilité. N'est-ce pas?
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. M.
Trudel: C'est ça? M. Iglesias: Qui couvre...
M. Trudel: c'est parce qu'on disait tantôt: quand un
médecin réalise un acte, il est toujours
rémunéré pour cet acte-là.
M. Iglesias: Ça, ça veut dire qu'il ne pourra pas
facturer à la Régie de l'assurance-maladie pendant le nombre de
jours multiplié par deux.
Ce n'est pas seulement l'assurance, là.
M. Trudel: Ah! Professionnel non participant.
M. Iglesias: C'est ça.
M. Trudel: II ne pourra pas facturer pendant ces
jours-là.
M. Iglesias: II ne pourra pas envoyer de... Il va en envoyer,
mais il ne sera pas payé.
M. Trudel: O.K. Ça lui confère, si je peux me
permettre l'expression, le statut de professionnel non participant.
M. Iglesias: Le statut involontaire de non-participant. L'autre
sanction, c'est qu'en plus, lorsque le conseil d'administration juge que ce
départ a pour effet d'affecter la qualité ou la suffisance des
services médicaux ou dentaires offerts à la population desservie,
à ce moment-là - on va voir tantôt, je pense qu'il y a un
petit amendement là-dessus, à l'article 182 - ça veut dire
que la corporation peut être saisie par le conseil d'administration.
M. Trudel: Ça va. Adopté.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article...
Non.
M. Côté (Charlesbourg): Non, l'article 179.
Le Président (M. Joly): Excusez. L'article 179 est
adopté. J'appelle l'article 180.
M. Côté (Charlesbourg): "Malgré l'article
179, le conseil d'administration peut autoriser un médecin ou un
dentiste à cesser d'exercer sa profession dans le centre sans
préavis ou à la suite d'un préavis de moins de 60 jours
s'il juge que son départ n'a pas pour effet d'affecter la qualité
ou la suffisance des services médicaux ou dentaires offerts à la
population desservie par ce centre."
M. Iglesias: C'est le pouvoir discrétionnaire du conseil
d'administration.
M. Trudel: C'est bon. C'est malgré, s'il quitte...
M. Iglesias: C'est le pouvoir discrétionnaire du conseil
d'administration qui peut juger que le départ... Même si l'avis
n'est pas donné, il peut l'autoriser à quitter. Même si
l'avis n'est pas de 60 jours, il peut l'autoriser à quitter.
M. Trudel: Où c'est noté que le conseil a
accepté ça, qu'il quitte avant 60 jours? Parce qu'il ne faut pas
qu'un conseil revienne en
disant: Ah! lui, il a donné son préavis et il est parti
avant 60 jours. Il ne faut pas non plus que ça cause un
préjudice.
M. Charlebois: c'est une démission qui est
acceptée. c'est de gré à gré. est-ce qu'il faut
expliciter qu'ils se font un échange de lettres pour confirmer
ça?
M. Trudel: Je vais vous dire quelque chose. Dans ce domaine,
à mon avis, c'est comme les autres éléments sur les plans,
on exige toujours que ce soit fait par écrit, que la communication soit
faite par écrit...
M. Charlebois: Alors, "peut autoriser par écrit".
M. Trudel: ...pour s'assurer qu'il y ait une pièce au
dossier, que ça ne puisse pas revenir, jamais. Imaginez les
contestations auxquelles ça pourrait donner lieu.
M. Côté (Charlesbourg): II faudrait insérer
"peut autoriser par écrit".
M. Iglesias: Mme Demers nous parle. M. Trudel:
Écoutez-la.
M. Iglesias: On l'écoute. Elle nous dit: Un conseil
d'administration, ça parle par résolutions et les
résolutions sont écrites... On a eu un cours.
M. Côté (Charlesbourg): Mme Demers a parlé et
c'est évident que c'est par écrit.
M. Trudel: Ça parle par écrit, un conseil.
M. Côté (Charlesbourg): La réponse est aussi
bonne que celle qu'elle vous a faite tantôt.
M. Trudel: Deux fois. Deux sur deux.
M. Côté (Charlesbourg): Excellent. Deux sur deux,
donc adopté.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article 180 est
adopté?
M. Trudel: Effectivement, le conseil d'administration ne peut pas
faire ça autrement que par résolution.
Le Président (M. Joly): L'article 180 est adopté.
L'article 181 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): Article 181, M. le
Président?
Le Président (M. Joly): C'est fait, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Insérer, dans la
première ligne, après le mot "doit", les mots et signes ", tous
les trois mois,". Il s'agit d'être conforme à ce qu'on a
adopté déjà au niveau de la régie régionale,
quant au rapport trimestriel à faire.
Le Président (M. Joly): M. le député. M.
Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
181 est adopté. L'article 181, adopté tel qu'amendé.
L'article 182 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): Insérer, dans la
première ligne du troisième alinéa, après le mot
"administration", les mots et signes ", sur avis du conseil des
médecins, dentistes et pharmaciens, le cas échéant,".
Donc ça se lirait, l'article 182: "Un médecin ou un
dentiste qui cesse, sans l'autorisation du conseil d'administration, d'exercer
sa profession dans un centre sans avoir donné un préavis d'au
moins 60 jours ou avant l'expiration du délai mentionné au
préavis devient, à compter de la date fixée par la
Régie de l'assurance-maladie du Québec, un professionnel non
participant aux fins de la Loi sur l'assurance-maladie, pour une période
égale à deux fois le nombre de jours qu'il restait à
écouler avant l'expiration du délai de préavis applicable.
"Le conseil d'administration avise sans retard la Régie de ce
départ et lui indique la période pour laquelle ce professionnel
devient non participant. "Lorsque le conseil d'administration, sur avis du
conseil des médecins, dentistes et pharmaciens, le cas
échéant, juge que ce départ a pour effet d'affecter la
qualité ou la suffisance des services médicaux ou dentaires
offerts à la population desservie par un centre, il en avise par
écrit la Corporation professsionnelle de médecins du
Québec ou la Corporation professionnelle des dentistes du Québec,
selon le cas."
Le Président (M. Joly): C'est la sanction que vous
recherchiez tantôt, ça là?
M. Trudel: Alors, ici là, le conseil d'administration
parle toujours par écrit, mais on l'écrit que c'est par
écrit.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
M. Trudel: Le dernier paragraphe: "Lorsque le conseil
d'administration juge que ce départ a pour effet d'affecter la
qualité ou la suffisance des services [...] il en avise par écrit
la Corporation..."
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, mais c'est parce
que, évidemment, là, il en avise par
écrit, c'est différent de la résolution là.
Il envoie une lettre.
M. Trudel: II envoie la résolution par lettre, oui.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. Mais il y a une
lettre avec là, il va falloir qu'il l'écrive celle-là.
Une voix: C'est une lettre de transmission.
M. Trudel: II faut qu'il écrive une lettre de
transmission. Tantôt, il avait juste à transmettre la
décision...
M. Côté (Charlesbourg): La recommandation
était écrite...
M. Trudel: La quintessence.
M. Côté (Charlesbourg): Fausse balle.
M. Trudel: Non, non. Ha, ha, ha! Vous n'avez pas marqué,
vous ne vous êtes pas rendu au premier but avec ça, là!
M. Côté (Charlesbourg): Non, ce n'était pas
ça, là.
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît! Ne pas
antagoniser les joueurs.
M. Côté (Charlesbourg): Non, ce n'est pas ça,
c'est parce que, après deux prises, une fausse balle, ça vous
redonne encore une chance.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): C'est pour ça que
j'ai voulu être prudent, prudent, pour vous donner une chance.
M. Trudel: Une prise. Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
182 adopté. L'article 182, adopté tel qu'amendé. J'appelle
l'article 183.
M. Côté (Charlesbourg): Supprimer, dans la
première ligne du deuxième alinéa, les mots "ou un
dentiste".
Donc, ça se lirait comme suit là: 'Tout médecin ou
tout dentiste exerçant dans un centre doit détenir, pour lui et
sa succession, une police valide d'assurance de responsabilité
professionnelle acceptée par le conseil d'administration et, chaque
année, établir que cette assurance est en vigueur. "Un
médecin peut toutefois s'acquitter de l'obligation visée au
premier alinéa en fournis sant annuellement au conseil d'administration
la preuve qu'il est membre de l'association cana dienne de protection
médicale."
M. Trudel: Quand il est membre de l'association médicale
canadienne, ça implique qu'il a une assurance.
M. Iglesias: Mais les dentistes non. M. Trudel: Les
dentistes non, hein?
M. Iglesias: Ils ne sont pas membres, ils ne peuvent pas
être membres. C'est ça qui est l'amendement, la correction
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
183 est adopté. L'article 183, adopté tel qu'amendé.
L'article 184 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): Remplacer l'article 184 par
le suivant. "Un établissement ne peut verser de
rémunération ni accorder quelque autre avantage direct ou
indirect à un médecin exerçant sa profession dans le cadre
du régime institué par la Loi sur l'assurance-maladie, en
considération de la dispensation, dans un centre qu'il exploite, de
services assurés en vertu de ce régime. Il ne peut non plus
verser de rémunération ni accorder pareil avantage à ce
médecin en considération de l'exercice de quelque autre
activité dans le centre, sauf dans la mesure prévue par
règlement du gouvernement pris en vertu du paragraphe 10° de
l'article 410." (16 h 30)
M. Charlebois: Ça, c'est une préoccupation qui
était importante de notre côté là, pour interdire le
versement, par les établissements, aux professionnels de sommes
supplémentaires à celles qui sont prévues aux
ententes.
Alors, c'est en deux temps. La première phase vise les services
assurés. Alors, il est établi très clairement une
interdiction, pour un établissement, de verser à un
médecin des sommes autres que celles prévues, enfin aucune somme
pour des services assurés. Quant au deuxième alinéa,
ça vise les services qui seraient non assurés. On pense à
un consultant ou autres, enfin aux services...
M. Trudel: Consultant?
M. Charlebois: ...qui ne sont pas assurés. Un
établissement peut embaucher, par exemple, un professionnel
médecin pour agir comme consultant sur autre chose II ne s'agit pas d'un
service assuré. Alors, dans de tels cas, ce sera prévu par
règlement. Et il y a une disposition similaire qui a été
introduite dans la loi de la Régie d'assurance-maladie, concernant la
premiè-
re partie.
M. Trudel: C'est quoi la pénalité?
M. Charlebois: La pénalité, ça se retrouve
à la loi de la Régie d'assurance-maladie c'est-à-dire que
la Régie, la RAMQ, peut compenser, c'est-à-dire soustraire, des
versements dus aux médecins, les sommes qui ont été
versées par un établissement.
M. Trudel: Ça, c'est déjà à la loi de
la RAMQ?
M. Charlebois: C'est ajouté. Excusez, c'est la Loi sur
l'assurance-maladie.
M. Trudel: La LAM? M. Charlebois: 464.
M. Iglesias: 464, premièrement, pour la partie des
services assures, naturellement. C'est là qu'on peut
récupérer.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas dedans
actuellement, on l'ajoute.
M. Charlebois:on l'ajoute. oui, c'est ça. c'est pour
fermer la porte à ce qu'on appelle les dessous de table. on a trois
nouvelles dispositions: il y a celle-là, il y a 464 et l'autre. donc, il
y a celle-là et 464.
M. Trudel: L'établissement, lui, l'établissement
qui a autorisé, qui a...
M. Charlebois: Pour l'établissement, c'est des sanctions
administratives.
M. Trudel: Ça veut dire quoi, ça, des sanctions
administratives? Dans ces cas-là, ce que soulève le
député de Matapédia, il y a deux parties à la
sanction, hein? Parce que là, ce n'est pas la sanction de quelqu'un.
C'est qu'il y a deux parties qui consentent à ce qu'il y ait... pas
à la sanction, mais au délit.
M. Iglesias: L'établissement, en lui enlevant du budget,
en même temps, on pénalise les citoyens. Alors, sanctions
administratives pour l'établissement... Autrement dit, si on
enlève de l'argent à l'établissement, on ne donne pas de
services.
M. Côté (Charlesbourg): Tu l'arrêtes,
là, tu récupères des sommes qui servaient à
d'autres fins que celles de servir les usagers. Mais, à partir du moment
où tu dis: Même pénalité s'applique à
l'établissement, c'est que tu lui enlèves du budget qui,
autrement, sert à donner des services aux usagers.
Mme Carrier-Perreault: Ça n'existait pas, ce genre de
règle là, dans la loi, antérieurement.
M. Iglesias: Elle était moins étanche que
ça. Il y avait...
M. Trudel: Ça se faisait couramment.
M. Iglesias: ...un article dans la Loi sur l'assurance-maladie,
hein?
M. Côté (Charlesbourg): Finalement, en pratique,
dans certains cas, ce qui se passait, ce n'est pas trop compliqué, c'est
qu'à partir du moment où vous aviez une
rémunération à la baisse, donc 70 000 $, il y a quelqu'un
quelque part qui compensait de 70 000 $ à 100 000 $ pour vous garder en
milieu universitaire. Donc, vous n'aviez pas de pénalité à
être en milieu universitaire. Vous n'aviez donc pas intérêt
à aller dans les régions éloignées.
M. Charlebois: Mais c'est qu'il existait une interdiction dans la
loi de l'assurance-maladie, mais qu'il n'y avait pas une interdiction explicite
dans la loi de santé et services sociaux, de telle sorte qu'un
établissement versait quand même des sommes pour des services
assurés alors qu'il ne devait pas le faire. Et il n'y avait pas, dans la
Loi sur l'assurance-maladie, la possibilité, pour la Régie, de
récupérer les sommes. Alors, c'est un ensemble d'ajouts qui
permettront un meilleur contrôle et de rendre beaucoup plus
étanche...
M. Trudel: Sur la partie deux...
M. Charlebois: Ça indique que, pour des services qui ne
sont pas assurés, ça doit reposer sur un règlement.
M. Chevrette: Ça donne une assise devant quels tribunaux,
ça? Est-ce que ça donne une assise sur des
pénalités administratives ou pénales? Pourquoi vous ne
mettez pas ça au pénal? 50 000 $,100 000 $, c'est de l'argent,
ça.
M. Charlebois: Mais...
M. Chevrette: II y en a qui font de la prison pour 10 $.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais deux fois pour
une.
M. Chevrette: II n'y a pas de deux pour un, là.
M. Trudel: Ici, c'est 100 %. Un pour un. À l'article 464,
c'est un pour un.
M. Côté (Charlesbourg): C'est dans l'autre. C'est
à la Régie que c'est du deux pour un.
M. Trudel: Oui.
M. Chevrette: Est-ce qu'il y a des poursuites possibles contre
les administrateurs?
M. Charlebois: Contre les médecins? M. Chevrette:
Contre les administrateurs.
M. Côté (Charlesbourg): Non. La première
question, tantôt, c'était sur les médecins.
M. Charlebois: C'était sur les médecins,
là.
M. Chevrette: Alors, vous allez répondre aux deux,
là?
M. Charlebois: En vertu de la Loi sur l'assurance-maladie,
là, il y a des poursuites pénales possibles contre le
médecin.
M. Chevrette: En vertu de quel article de la Loi de la RAMQ?
M. Charlebois: On le cherche, là.
M. Chevrette: En vertu de quel article de la Loi de la RAMQ il y
a des possibilités de poursuites pénales?
M. Charlebois: On le cherche, là.
M. Chevrette: Ah! Vous ne le savez pas?
M. Charlebois: II y a d'abord l'article 22 de la Loi sur
l'assurance-maladie qui fait une interdiction et il y a des amendes. En vertu
de quel article?
Une voix: Le même article.
M. Charlebois: Le même? C'est dans l'article 22.
M. Chevrette: Bon. Les administrateurs... Parce que, quelqu'un
qui reçoit, ça prend quelqu'un qui lui donne. Donc, si quelqu'un
donne 50 000 $, par exemple, comme c'est arrivé dans un centre
hospitalier que je connais assez bien, en dessous de la couverte pour attirer
un médecin... C'était illicite en fonction non pas de la RAMQ,
cette fois-ci, mais en vertu du budget général de
l'hôpital. Quels sont les recours face aux administrateurs? Est-ce qu'il
y a déchéance, point? Le citoyen paie 50 000 $ et le gars est
déchu, et c'est tout?
M. Côté (Charlesbourg): II peut y avoir une tutelle
sur le plan administratif.
M. Chevrette: Oui, mais vis-à-vis de la poursuite,
là?
M. Côté (Charlesbourg): non, non. à
l'intérieur de la loi actuelle, il n'y a pas de poursuite pénale
de prévue. évidemment, c'est la balance des avantages et des
inconvénients, à un moment donné. les
bénévoles qui sont sur les conseils d'administration... parce
qu'il y a des décisions qui vont se prendre là.
M. Chevrette: Je vous donne un exemple. À
Trois-Rivières, dernièrement, il me semble que c'est au mois de
mai, ils ont arrêté un individu. Je ne sais pas s'il est D.G. ou
directeur financier, mais peu importe, c'est plus l'exemple global que je veux
prendre, le nom de l'individu ne m'intéresse pas.
M. Côté (Charlesbourg): Dans le monde de
l'éducation?
M. Chevrette: Oui. Il est poursuivi et il est emprisonné,
le gars. Comment se fait-il qu'en santé il n'y a pas de
possibilité de... Il y a des sommes aussi magistrales qu'en
éducation qui circulent.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais il faut faire
attention, ce n'est pas tout à fait pareil.
M. Chevrette: Non, mais ça constitue une fraude si tu
utilises illicitement l'argent.
M. Côté (Charlesbourg): Oh! Ce n'est pas tout
à fait... En tout cas, il y a une distinction qui m'apparaît assez
importante entre les deux. Dans le cas que vous évoquez, ça a
été à des fins personnelles. Donc, il y a une
différence assez importante, merci, avec quelqu'un, sur un conseil
d'administration, qui aurait pris de l'argent à même le budget de
l'hôpital pour compenser ou pour attirer un médecin. Il y a une
différence.
M. Chevrette: Oui, mais c'est du "guilt by association", comme
disent les gens de robe. Si un médecin n'a pas le droit d'accepter
d'argent et qu'il est même poursulvable au pénal, en vertu de
l'article 21 ou 22 de la loi de la RAMQ, expliquez-moi donc comment celui qui
commet le crime vis-à-vis de lui ne serait pas poursuivable. Voyons!
M. Côté (Charlesbourg): Mme Demers va tenter
de...
M. Chevrette: Bon, bien, expliquez-moi ça, madame. Un
cours de droit, s'il vous plaît.
Mme Demers: Si le directeur général a payé
100 000 $ à un médecin pour qu'il vienne pratiquer dans la
région, alors qu'il n'avait aucune autorisation du conseil
d'administration, je pense que c'est de la malversation, c'est une mauvaise
utilisation des fonds et il pourrait être poursuivi.
S'il a l'autorisation du conseil... M. Chevrette: Au
pénal.
Mme Demers: Oui. S'il a l'autorisation du conseil
d'administration, c'est tout le conseil d'administration qui a utilisé
des sommes d'argent à des fins impropres.
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a pas de mesure
pénale à l'intérieur du projet de loi, spécifique.
Il n'y en a pas.
Mme Demers: Dans notre loi à nous autres, on n'en a pas.
Ce sont les lois générales qui s'appliquent.
M. Paradis (Matapédia): Ce serait poursuiva-ble. C'est
ça votre...
M. Chevrette: Non. C'est la déchéance de la tutelle
et la déchéance de poste. C'est ça que j'ai compris,
moi.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Dans un premier temps,
sur le plan de l'enquête administrative, mais s'il y a
malversation...
M. Chevrette: Oui, mais est-ce qu'un centre peut revenir contre
des individus nommés? Je ne pense pas. Je ne pense pas que vous ayez un
pouvoir, comme ministère, de revenir contre un conseil d'administration.
Vous avez le droit de revenir...
Mme Demers: Dans le budget, mais pas légalement, on ne se
l'est pas donné.
M. Chevrette: C'est ça. Vous ne pouvez pas
récupérer vis-à-vis de ces membres-là.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non.
M. Chevrette: Une motion qui dirait: II est proposé par M.
Paradis, appuyé par M. Côté, de verser 150 000 $ à
deux médecins pour qu'ils viennent en Abitibi, si c'est illicite, en
vertu de la loi actuelle, à même le budget de l'hôpital,
tout ce que vous pouvez faire, c'est: enquête administrative, mise en
tutelle, déchéance de poste.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, oui.
M. Chevrette: Mais il n'y a pas de possibilité de
récupérer les 150 000 $. C'est ça que je veux dire.
M. Côté (Charlesbourg): Non. S'il y en avait,
pensez-vous que vous auriez du monde sur les conseils d'administration?
M. Paradis (Matapédia): Vis-à-vis du
médecin, vous pouvez les récupérer. M.
Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Et vis-à-vis du mandaté, qui est un
D.G., ça pourrait être considéré comme de la
malversation s'il n'avait pas d'autorisation et il serait punissable, en vertu
du pénal, exactement comme quelqu'un qui frauderait la RAMQ dans le
paiement, en vertu de l'article 21 ou 22. Ce serait semblable à
ça.
M. Charlebois: Oui. Maintenant, la récupéra tion
des sommes, comme on l'a indiqué tout à l'heure, si
c'était pour des services assurés, si les 150 000 $ ont
été donnés à un médecin pour des services
assurés, on a apporté une nouvelle disposition qui fait que la
RAMQ pourrait récupérer cet argent-là. Donc, la
récupération se fait via la RAMQ, dans le cas d'avantages ou de
sommes versées pour des services assurés.
M. Chevrette: En vertu de quel article de la loi les
administrateurs des établissements sont-ils poursuivables?
M. Demers: 424.
M. Chevrette: 424?
Mme Demers: Toutes les dispositions pénales sont à
424.
M. Chevrette: Pour le double de la somme. Oui, mais ce sont des
avantages qu'il a reçus, mais, pour des avantages qu'il aurait
octroyés, est-il...
Mme Demers: On n'a pas de disposition...
M. Chevrette: Non, mais je prend un D.G. qui n'est pas
mandaté par son conseil d'administration et qui verse 50 000 $ à
quelqu'un; là, il n'y a aucune pénalité de prévue
dans ces cas-là? Ce n'est pas pour lui?
Mme Demers: À ce moment-là, c'est le Code criminel
qui s'appliquerait. Si c'est de l'appropriation de fonds publics sans
autorisation, le code criminel va s'appliquer.
M. Chevrette: Ah! les avocats sont d'accord. S'ils sont
d'accord...
Mme Carrier-Perreault: Même en cas d'urgence.
M. Chevrette: Les gens de robe sont d'accord.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): L'amendement à
l'article 184, adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté
Le Président (M. Joly): L'article 184, adopté tel
qu'amendé. L'article 78. 1?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Les établissements M. Chevrette: 78. 1?
M. Côté (Charlesbourg): 78. 1, qui fait partie des
amendements.
M. Chevrette: On se promène.
M. Côté (Charlesbourg): Insérer, après
l'article 78, l'article suivant: "78. 1 Un médecin ou un dentiste n'est
lié par une entente visée à l'article 78 que si celle-ci a
été portée à sa connaissance et qu'elle est valide
au moment où il adresse une demande de nomination ou de renouvellement
de nomination conformément à l'article 166. "Une telle entente
doit de plus être conforme à une entente conclue en vertu de
l'article 19 de la Loi sur l'assurance-maladie. "Dans les 30 jours suivant la
date d'entrée en vigueur de cette entente, la régie
régionale en transmet copie à l'organisme représentatif
concerné. "Les dispositions du présent article et de l'article 78
ne s'appliquent pas à l'égard d'un médecin ou d'un
dentiste qui, le (inscrire ici la date de l'entrée en vigueur du
présent article), exerce sa profession dans un centre exploité
par un établissement pour lequel aucun conseil des médecins,
dentistes et pharmaciens n'est institué. "
M. Chevrette: L'amendement qui n'avait pas pour effet de
restreindre le recrutement, vous rappelez-vous à quel article on l'a
adopté?
Une voix: Pas de?
M. Chevrette: Que les ententes ne devraient pas avoir...
M. Trudel: Pour effet de restreindre le recrutement des
médecins.
M. Charlebois: C'est resté à 78.
M. Trudel: À 78.
M. Chevrette: Vous l'avez fait à 78?
M. Trudel: 78, hein?
M. Côté (Charlesbourg): L'article 78 est
adopté.
M. Trudel: Bon là, juste parce que les articles
adoptés... Si on pouvait le retrouver, juste pour
vérification.
M. Côté (Charlesbourg): Oui
M. Chevrette: Avez-vous le texte final de 78 ici? Vous l'avez?
Parce qu'on avait apporte un amendement, je me rappelle.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce qu'on pourrait
suspendre deux minutes?
Le Président (M. Joly): Suspension, quelques minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 53)
(Reprise à 17 h 3)
Le Président (M. Joly): La commission reprend ses travaux.
L'article 78. 1 était sur la -table et nous attendons.
M. Trudel: C'est correct, sur division. M. Chevrette:
Adopté sur division. M. Côté (Charlesbourg):
Adopté.
Le Président (M. Joly): donc, i ajout de l'article 78. 1,
l'amendement est adopté sur division et le nouvel article 78. 1 est
adopté sur division. l'article 277 est appelé.
M. Chevrette: C'est l'article 78. 1, là?
M. Iglesias: Là, on dit qu'il faut la porter à sa
connaissance. Il faut qu'elle soit valide, naturellement, valide, là, et
il faut la porter à sa connaissance soit lors de sa nomination, soit au
renouvellement de sa nomination.
M. Charlebois: Si vous faites un lien avec l'article 154,
ça fait partie des obligations...
M. Iglesias: Des obligations.
M. Charlebois:.. que de participer au contrat. De telle sorte
que, lors de la nomination, les contrats qu'un établissement a faits, il
a une assurance qu'il va y avoir une participation des médecins.
M. Trudel: Ça va. Adopté. le président
(m. joly): donc, nous reculons la bobine pour revenir à
l'article 78. 1. donc, l'amendement à l'article 78. 1 est adopté
et le nouvel article est adopté.
M. Chevrette: L'article 277.
Le Président (M. Joly): L'article 277 est
appelé.
Les régies régionales de la santé
et des services sociaux
M. Côté (Charlesbourg): Remplacer l'article 277 par
le suivant: "Tout médecin omnipraticien ayant moins de 10 ans de
pratique et dont la principale activité professionnelle, telle que
définie à une entente conclue en vertu du sixième
alinéa de l'article 19 de la Loi sur l'assurance-maladie, s'exerce en
cabinet privé peut demander d'adhérer à une telle entente.
"Tout médecin spécialiste qui n'est pas titulaire, dans un
établissement qui exploite un centre hospitalier, du statut de membre
actif au sens du règlement pris en vertu du paragraphe 3° de
l'article 411 peut également demander d'adhérer à une
telle entente."
M. Trudel: Les activités particulières, en vertu de
l'article 19, elles vont être dans l'entente à être
négociée. Les activités particulières qui
permettent...
M. Côté (Charlesbourg): Particulières ou
principales activités. Parce que le texte, c'est: "...et dont la
principale activité professionnelle, telle que définie à
une entente conclue en vertu du sixième alinéa de l'article 19 de
la Loi sur l'assurance-maladie, s'exerce en cabinet privé..." Parce que
là, on a parlé d'activités particulières, mais on
va y revenir ultérieurement.
M. Charlebois: Ce que cet article vise, c'est le point de
départ de toutes les dispositions concernant la participation aux
activités particulières. Alors, à l'article 277, l'objet
de cet article, c'est d'identifier qui est visé, qui devra participer
à des activités particulières pour avoir droit à
une rémunération normale. Alors, pour les omnipatriciens, il
s'agit de ceux qui ont moins de 10 ans de pratique et dont la principale
activité s'exerce en cabinet. Ce qui vient par la suite, ça
indique...
M. Trudel: Ah! c'est 278, les activités.
M. Charlebois: Non, non, ce qui vient dans l'alinéa,
"telle que définie à une entente", ce que ça signifie,
c'est ce qu'on entend par principale activité. Est-ce qu'il s'agit de
100 % des revenus qui proviennent d'un cabinet et zéro d'un
établissement ou est-ce qu'il s'agit de 60 %? Alors, ça,
ça sera à négocier.
M. Trudel: Combien ça vous laisse dans le bassin de la...
C'est quoi le nouveau terme? De la reconnaissance?
M. Iglesias: Participation...
M. Trudel: Participation...
M. Iglesias: ...aux activités particulières.
M. Côté (Charlesbourg): Aux activités
particulières.
M. Trudel: ...aux activités particulières.
M. Côté (Charlesbourg): L'agrément, en termes
simples.
M. Trudel: Combien il reste de médecins qui sont
concernés par ça?
M. Charlebois: C'est ce qui sera défini par entente.
M. Trudel: Non, non.
M. Charlebois: Aujourd'hui...
M. Trudel: Je m'excuse, c'est pour vous faire épargner une
réponse. J'ai peut-être mal posé la question.
M. Côté (Charlesbourg): II y a combien de
médecins, au Québec, qui ont moins de 10 ans de pratique en omni?
C'est ça que vous voulez dire?
M. Trudel: Et qui seront concernés, parce que ceux qui
sont déjà, par exemple... Combien il en reste qui sont en cabinet
privé et qui, pour se faire agréer, devront avoir des
activités particulières?
M. Charlebois: C'est ce qui sera négocié et
défini par entente. On sait, aujourd'hui, qu'il y en a à peu
près 250, 260 qui n'ont aucun revenu en provenance d'activités
faites en établissement ou, à l'inverse, dont 100 % de leurs
revenus de la RAMQ proviennent d'actes posés en cabinet. Il y en
a...
M. Trudel: Sur à peu près 16 000.
M. Charlebois: Les omnipraticiens, sur 7000, 8000.
Une voix: 7500.
M. Charlebois: 7500. Alors, 100 % de leurs revenus perçus
en cabinet, c'est à peu près 250 individus. Moins de 3000 $ en
établissement, donc 80 %, enfin le solde en cabinet, là, on monte
à 450, et ainsi de suite. On peut faire une gradation. Ce qui sera
négocié, c'est le seuil. Qu'est-ce qu'on entend par
activité principale en cabinet? Est-ce qu'on veut viser uniquement ceux
dont 100 % des revenus proviennent d'un cabi-
net? Ou est-ce qu'on vise ceux, par exemple, dont 70 % ou 80 % des
revenus proviennent uniquement d'un cabinet? Et là, ça nous fait
passer de 200 à 400, à 600 ou à 800. Ça, ça
sera à négocier.
M. Trudel: Oui, mais ce que vous me dites, c'est que, si on
prenait les professionnels de la médecine en cabinet privé qui
tirent leurs revenus à 100 % de leurs activités en cabinet
privé et qui ont moins de 10 ans, il y en a... Je vais revenir.
M. Charlebois: Omnis.
M. Trudel: II y en a à peu près 250.
M. Charlebois: C'est ça.
M. Trudel: Bon, c'est un ordre de grandeur. D'abord, pour
compléter, les spécialistes...
M. Côté (Charlesbourg): C'est à peu
près 5 % des spécialistes.
M. Trudel: ...c'est à peu près le même
nombre, en termes de N?
M. Charlebois: 5 %, c'est 350 à peu près. M.
Côté (Charlesbourg): 350
M. Trudel: Bon enfin, comme ordre de grandeur là.
M. Charlebois: Et pour les spécialistes, c'est un autre
critère là, c'est-à-dire un médecin
spécialiste qui n'a pas de statut de membre actif. Alors, il y a
à peu près 5 % de médecins spécialistes qui n'ont
pas de statut de membre actif, ce qui fait donc grosso modo 350.
M. Trudel: Statut de membre actif, c'est-à-dire qu'ils
n'ont pas été nommés dans l'un ou l'autre des
établissements..
M, Charlebois: Voilà.
M. Trudel: ...qu'ils ne détiennent pas une nomination dans
l'un ou l'autre des établissements.
M. Charlebois: Un statut de membre actif.
M. Trudel: De membre actif. Membre actif, c'est une nomination
par un conseil d'administration pour pratiquer en établissement.
M. Iglesias: Oui, mais vous pouvez être nommé
membre-conseil, membre honoraire.
M. Charlebois: Membre actif, ça veut dire qu'il a des
obligations, comme on l'a vu un peu plus tôt, donc des obligations
de...
M. Trudel: Bon, donc, dans la négociation à
intervenir d'ici le premier janvier, le premier avril...
M. Côté (Charlesbourg): Le premier avril. M.
Trudel: Le premier avril 1993.
M. Charlebois: Le premier point qui sera négocié,
c'est l'extension qu'il faut donner au mot "principalement".
M. Chevrette: En d'autres mots là, l'article 277, vous
avez dit aux médecins spécialistes et aux omnis là, pour
ceux qui sont en cabinet privé, qui ne sont pas dans les hôpitaux
et puis qui ont moins de 10 ans, quant aux petits pourcentages là: On va
négocier, et puis ils pourront adhérer à l'entente. C'est
une façon de les incorporer à une entente, mais qui sera
négociée par les groupes représentatifs. C'est
ça?
M. Iglesias: C'est une façon de les intégrer dans
le réseau.
M. Chevrette: Dans le réseau M. Côté
(Charlesbourg): Oui
M. Chevrette: Mais, par voie de négociations, c'est une
assise juridique que vous vous donnez pour que l'entente qui sera
négociée soit légale pour eux...
M. Trudel: C'est pour 700 personnes ou à peu
près.
M. Chevrette: Les deux combinés, je parle.
M. Charlebois: Si on disait... Puis, encore là...
M. Iglesias: C'est le minimum là, c'est le minimum, parce
que, si on partait de ceux qui ont zéro là... Bien, si vous
prenez, par exemple, ceux qui ont 3000 $ et moins...
M. Charlebois: 3000 $, on monte à 450. Je veux dim, si,
par hypothèse, on disait qu'on définit les médecins dont
l'activité principale se situe en cabinet comme étant ceux qui
reçoivent 70 % de leurs revenus d'actes posés en cabinet, bien
là, on aurait peut-être un bassin de 1000 personnes et ces 1000
personnes, pour avoir droit à la rémunération normale,
devraient participer aux activités particulières. Si elles ne
voulaient pas - parce que c'est toujours libre là - elles auraient une
rémunération réduite. Donc, pour ce bassin, il y a un
incitatif à participer aux activités des
établissements.
M. Chevrette: C'est parce qu'on a eu tellement d'informations,
vous le savez, de part et d'autre. On essaie de rattacher tout ça pour
avoir un tout cohérent.
Moi, la façon dont je lisais l'article, je trouvais que
c'était la clé. Je pensais que c'était là votre
clé pour pouvoir négocier, par exemple, des incitatifs, ou pour
établir d'autres systèmes que ceux qui existent, ou pour une
assise légale pour un agrément éventuel tel que
négocié, parce que vous avez négocié qu'il y aurait
de la négociation, d'après ce que j'ai compris, dans certains
cas, donc... (17 h 15)
M. Côté (Charlesbourg): II y a un agrément.
Les modalités de l'agrément vont faire l'objet de
négociations...
M. Chevrette: En vertu de l'article 19...
M. Côté (Charlesbourg): ...et s'il n'y a pas...
M. Chevrette: ...de la loi de la RAMQ.
M. Côté (Charlesbourg): ...d'entente - on pourrait
aller jusqu'au bout du processus - sur les modalités, il y a
décret.
M. Chevrette: J'ai vu ça qu'il y aurait un petit
décret dans l'air, éventuellement. Mais l'assise juridique qui
est donnée ici...
M. Charlebois: Enfin, ici et dans les articles suivants.
Ça, c'est le premier article...
M. Chevrette: Oui, oui.
M. Charlebois: ...qui définit la clientèle...
M. Chevrette: C'est la clé, l'ouverture.
M. Charlebois: ...qui définit qui ça va
toucher.
M. Chevrette: O.K. Là, vous commencez par ceux de moins de
10 ans.
M. Charlebois: Et dont l'activité principale est en
cabinet.
M. Chevrette: Et quand vous allez parler des médecins
devant aller en région...
M. Charlebois: C'est autre chose.
M. Chevrette: ...vous allez parler d'autre chose, mais vous allez
vous servir de l'entente éventuelle...
M. Charlebois: Oui.
M. Chevrette: ...négociée par les groupes
représentatifs. Les groupes représentatifs étant distincts
les uns des autres en ce qui regarde les omnis et les spécialistes, vous
pouvez avoir une entente spécifique pour tes omnis, quant aux
incitatifs, et une entente différente, quant aux spécialistes, en
ce qui regarde une éventuelle année sabbatique, avec une
présence, si j'ai bien compris, pour terminer ou permettre à tout
le monde d'être présent dans certaines clauses, dans certains
articles... Non, je reviendrai sur celle-là.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Je vais me garder un petit plaisir. Ha, ha, ha! Je
me garde juste un petit plaisir.
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez une
épinglette... Ha, ha, ha!
M. Chevrette: J'étais bien parti pour la sortir.
M. Trudel: par ailleurs, vous me dites que, si on prenait les
spécialistes et les omniprati-ciens qui tirent 100 % de leurs revenus
des cabinets privés et qui seront soumis à avoir des
activités particulières s'ils veulent être partie de
l'entente à négocier, on parlerait de 250 omni-praticiens et de
350 spécialistes à peu près.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, ceux qui tirent 100 %
de leurs...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): 100 % de leurs
activités...
M. Trudel: Alors, c'est ces gens-là en priorité qui
devraient aller combler les besoins en matière d'effectifs sur le plan
régional. Je veux dire, il va falloir qu'il y ait du monde qui se
déplace en quelque part là. Alors, s'ils doivent participer
à des activités particulières, il va falloir que
ça...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, mais vous ne
demanderez pas à quelqu'un qui a décidé de s'installer
à Montréal d'aller faire une demi-journée à
Rouyn-Noranda dans le CLSC, là.
M. Trudel: Non, mais ce que... Ici, là, on commence la
procédure de reconnaissance de participation à l'entente. Un des
objectifs de l'entente, ça va être la répartition des
effectifs médicaux avec des moyens...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel:
...n'est-ce pas?
M. Charlebois: J'aimerais clarifier tout de suite
là...
M. Trudel: Oui, oui.
M. Charlebois: ...parce qu'on va toujours jouer sur deux tableaux
et il faut en être conscients au départ. On parle de
répartition des tâches et de répartition des effectifs. Les
mesures incitatives dont on a beaucoup parlé ces derniers jours et les
ententes qui se feront sur les mesures incitatives, ça vise à
déplacer des effectifs, à attirer des effectifs dans les
régions. Alors, ça, c'est de la répartition d'effectifs
pour réaliser les objectifs de croissance et de décroissance des
plans d'effectifs médicaux. Maintenant, il reste qu'au niveau des
régions, dans les régions, l'intrarégional, il y a
aussi...
M. Trudel: Attendez un petit peu, parce que vous avez raison, on
va travailler longtemps là-dessus.
M. Charlebois: Oui, oui.
M. Trudel: Vous êtes en train de me dire que
l'agrément n'a jamais été prévu et conçu
comme un mécanisme de répartition des effectifs médicaux
à travers le Québec.
M. Côté (Charlesbourg): Intrarégional.
M. Charlebois: C'est intrarégional. Si vous me laissez
terminer, là. L'agrément, ce qu'il cherche à faire, c'est
à assurer une meilleure répartition des tâches à
l'intérieur de la région et il cherche à attirer des
effectifs en établisse ment pour faire en sorte que les effectifs
n'oeuvrent pas uniquement en cabinet. Maintenant, du fait qu'il y a une
rémunération réduite pour le médecin qui est non
agréé, donc le médecin qui ne participe pas à des
tâches, il peut fort bien se produire, dans une région où
les tâches sont comblées...
M. Chevrette: Dans la conjoncture actuelle, toujours.
M. Charlebois: Pardon?
M. Chevrette: Dans la conjoncture actuelle.
M. Charlebois: II peut se produire que les plans d'effectifs,
dans une région, soient complets et que les tâches
particulières soient comblées, de telle sorte qu'il n'y ait pas
d'agrément possible dans cette région. Donc, le médecin,
à ce moment-là, il a un désincitatif à s'installer
dans cette région et c'est dans ce sens-là que ça aide,
ça vient s'ajouter aux autres mesures incitatives pour déplacer
la main-d'oeuvre aux endroits où il y a des manques.
M. Chevrette: Oui, mais vous êtes en train de me
décrire la situation actuelle en disant: Ils pourront adhérer
à l'entente, ça pourra être incitatif, mais il est possible
qu'ils ne soient pas capables d'y aller parce que c'est trop loin, comme il
dit, pour une demi-journée. Mais, il n'y a rien qui empêcherait un
groupe représentatif, en vertu de l'article 19 de la loi de la RAMQ, de
dire: Dorénavant, étant donné que tout ceux en bas de 10
ans adhèrent, mais qu'ils ne pourront pas aller en Gaspésie
nécessairement parce que ça a plus ou moins de sens à
cause de la portion...
M. Côté (Charlesbourg): Des distances
M. Chevrette: ...des distances et tout, il n'y aura plus de
décret punitif - ça pourrait être ça - et il y aura,
par exemple, des décrets exclusivement incitatifs..
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Chevrette: ...ou des rémunérations
majorées.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Chevrette: Ce n'est pas impossible ça?
M. Charlebois: Ce n'est pas impossible que ce soit une demande,
loin de là; c'est une demande des médecins. Maintenant, il n'y a
pas eu de consentement de la part de la partie gouvernementale, c'est justement
la négociation que nous allons faire.
M. Chevrette: Non, mais comme vous ne pouvez pas présumer,
pas plus qu'eux peuvent présumer qu'ils auront exclusivement la
rémunération majorée et que le décret punitif sera
éliminé...
M. Charlebois: Effectivement.
M. Chevrette: ...vous ne pouvez pas présumer plus à
ce moment-ci, vous, qu'il y aura un décret punitif.
M. Charlebois: Effectivement.
M. Chevrette: Si ça ne vous dérange pas, on va
attendre les ententes que vous signerez.
M. Charlebois: Mais, effectivement, et, quand on étudiera
le pouvoir réglementaire, vous allez constater que. .
M. Chevrette: Non, mais c'est un peu ça
M. Charlebois: ...la rémunération à la
baisse peut demeurer.
M. Chevrette: Ah oui!
M. Charlebois: C'est-à-dire qu'on va faire
une négociation...
M. Chevrette: Pour quelqu'un qui n'accepte pas du tout.
M. Charlebois: ...et, au bout de 18 mois, il est possible qu'on
arrive à une nouvelle combinaison des mesures incitatives et
désincitatives.
M. Chevrette: Celui qui refuserait d'adhérer, par
exemple... Mais celui qui adhérerait, s'il y avait une
impossibilité de lui donner quelque chose de valable ou de potable,
pourrait ne pas être pénalisé. Ce serait un beau sujet de
discussion en négociations.
M. Charlebois: Non, mais s'il...
M. Chevrette: On pourrait arriver avec une combinaison...
M. Charlebois: C'est important, là. Si...
M. Chevrette: C'est pour ça que vous vous êtes
donné deux ans, là-dessus?
M. Charlebois: Non, mais c'est important, je pense qu'il faut
corriger là, il faut corriger ce que vous venez de dire. Quelqu'un qui
veut adhérer, s'il n'y a pas de place, bien il n'y a pas de place, donc
il ne peut pas être agréé.
M. Paradis (Matapédia): Donc, c'est punitif. M.
Charlebois: À ce moment-là...
M. Chevrette: Non, mais ça dépend de la
négociation.
M. Charlebois: ...il est incité à aller s'installer
là où il y a une possibilité d'agrément ou
là où il y a des postes en établissement.
M. Chevrette: Ça peut être une négociation.
Moi, j'ai compris que c'était...
M. Charlebois: Donc, l'agrément vise...
M. Chevrette: Si vous vous référez à 19 - je
m'excuse, mais il faut comprendre la loi, là - sans être avocat,
dès que vous donnez une assise juridique à partir de l'article 19
de la loi de la RAMQ, c'est une négociation. Vous dites donc aux
parties, en vertu de 19: Vous négociez. Donc, on ne peut pas
présumer, à ce stade-ci, qui que ce soit autour de cette table,
quel sera le fruit de la négo. Moi, c'est de même que je
l'interprète.
M. Charlebois: Exactement.
M. Chevrette: Donc, parler de décret punitif à ce
stade-ci ou de combinaison des deux, seules les parties nous diront et
donneront le rapport de force, à la fin, de ce que ce sera. Moi, c'est
de même que je le vois, non?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est pour ça
que... Évidemment, on entre dans un sujet, là, qui est un sujet
important.
M. Chevrette: C'est juridique mais c'est pragmatique quand
même.
M. Côté (Charlesbourg): Non, ce n'est pas un petit
sujet; finalement, c'est un enjeu où tout le monde souhaite avoir des
médecins dans les régions du Québec, y compris... qui est
à la table. Je pense qu'on peut le dire. O.K. Bon. Il y a eu une
proposition qui était l'agrément - qu'on l'appelle par le nom
qu'on voudra - qui avait un premier objectif: faire en sorte que, sur un
territoire régional, on puisse déplacer des gens, les sortir de
l'exclusivité des cabinets privés pour donner du renfort, par
exemple, au niveau d'un centre hospitalier, sur le plan de la garde et ainsi de
suite, dans un centre d'accueil et quant à d'autres problèmes
dont on a parlé. Ça, c'est un premier effet de l'agrément.
À partir du moment où vous vous installerez en entrepreneur libre
en dehors, dans un cabinet privé, sans activité
particulière reconnue, il y aura une rémunération à
la baisse, et pas pour 3 ans, donc, mais tant et aussi longtemps que vous ne
serez pas affranchi. Ça, ça peut être, dans certains cas,
10 ans. Alors donc, une rémunération à la baisse qui est
quand même assez importante et qui est là, comparativement
à 3 ans aujourd'hui, parce que, aujourd'hui, c'est 3 ans. Au bout de 3
ans, vous retrouvez votre rémunération à 100 %. Il y a
donc là une incitation additionnelle à dire: Bien, on pourrait
peut-être regarder ailleurs, sur l'intra et à l'extérieur.
Ça peut avoir des effets d'aller voir à l'extérieur de la
région des possibilités d'emploi pour combler donc des places
dans les plans d'effectifs médicaux, parce que, évidemment, le
gars...
Aujourd'hui, la situation qu'on a, c'est que, lorsque le médecin
sort de l'université, qu'il a fini, qu'il est prêt à
pratiquer, c'est quoi qui se passe? Il part d'un salaire x, pas très
élevé, mais, selon sa condition à lui, d'étudiant
qui a évolué dans le système, il a ce qu'il faut pour
être capable de vivre, et, s'il s'installe en région
universitaire, dans un cabinet privé, on lui offre 70 % de sa
rémunération. Quand tu pars d'un salaire d'étudiant et que
tu t'en vas à 70 % dans les omnis, ce n'est pas si pire; c'est une
promotion qui n'est pas pire.
M. Chevrette: ...un médecin...
M. Côté (Charlesbourg): Ça te permet
d'ajuster ton niveau de vie un petit peu. Et les 30 % que tu n'as pas, tu peux
toujours dire: Pendant trois ans, je suis capable de l'endurer.
au bout de 3 ans, je fais une autre étape: 30 %. cependant, si,
au bout de 3 ans, tu reviens à 100 %, ce qui est là maintenant,
c'est qu'on est dans une situation où la pénalité...
l'écart a toujours été de plus ou moins 50 % entre le
punitif et l'incitatif. si on est à 70 % par rapport à 120 %,
pour un spécialiste, ça fait 50 % d'écart, donc on
commence quand même à avoir des sommes assez appréciables.
3 ans, donc, c'est une période; 10 ans, la période
d'affranchissement, c'est une autre chose. je pense qu'il y a des questions qui
vont se poser au bout de la ligne pour être capable d'y arriver. donc,
ça va avoir un double effet: un premier, remplir des tâches
particulières dans des régions où on a des besoins.
Une des principales plaintes qu'on avait, y compris des médecins
à l'intérieur des centres hospitaliers, c'est que, pour la garde,
il y avait de la difficulté à avoir des gens pour assurer la
garde, alors que le cabinet privé... Parce qu'on a beaucoup entendu
parler du cabinet privé face au CLSC, mais il y a aussi le cabinet
privé pas loin de l'hôpital, sans responsabilité
vis-à-vis de la garde à l'hôpital. Donc, à ce
moment-là, il y aurait possibilité, par ce
mécanisme-là, de faire en sorte qu'on puisse assurer une garde au
niveau de l'urgence et d'autres mesures ou d'autres fonctions. À ce
moment-là, on comble des trous sur le plan d'une région.
Deuxième effet, qui n'est peut-être pas mesurable à
ce moment-ci, c'est l'impact de la mesure de l'affranchissement au bout de 10
ans avec la pénalité si tu décides de t'installer. C'est
quoi, les effets? Il y en a combien, demain matin, qui vont décider de
s'implanter en région? Ça va avoir un certain effet. Ce n'est pas
la seule mesure. Ça va prendre une composante avec, ce que M. Charlebois
disait tantôt, de l'incitatif pour effectivement faire en sorte qu'ils
puissent aller en région Avec le jumelage des facultés de
médecine avec les régions du Québec où elles vont,
dans la pratique, les former, pour la plupart, dans les régions du
Québec, ça fait toute une série d'incitations qui peuvent
permettre de développer un certain nombre de racines au niveau des
régions du Québec et, à tout le moins, d'un certain nombre
de centres un peu plus spécialisés. Ça pourrait - je ne
sais pas si je pars une chicane en Abitibi-Témiscamingue, quand je parle
de Rouyn, je ne pense pas; je n'en pars pas quand je parle de Rimouski, au
niveau du Bas-Saint-Laurent, ou de Gaspé, ou de Baie-Comeau, ainsi de
suite - faire en sorte qu'un ensemble de mesures incitatives donne les
résultats qu'on espère: qu'il y ait moins d'itiné-rance,
mais plus de médecins. Ça ne veut pas dire qu'il n'y aura pas
d'itinérance. Il va y en avoir pareil parce que, dans des
ultraspécialités, on va continuer d'avoir besoin de
l'itinérance, compte tenu du volume, compte tenu d'un certain nombre de
choses. C'est un peu ça. Évidemment, il reste des choses à
négocier sur le plan des modalités. Ultimement, on
décrétera si on ne s'entend pas.
M. Paradis (Matapédia): M. le ministre, si on
évalue à quelque... On disait 250, 350. En tout cas, ces 700
personnes-là ou presque, c'est une main-d'oeuvre qui ne remplit pas des
besoins dans le réseau. À combien, maintenant, a-t-on
évalué, justement, le besoin de personnel pour les besoins
particuliers, incluant le service à domicile? Autrement dit, je reviens
à la question du député de Joliette: Est-ce que tous ces
gens-là, ces 700 là vont être agréés
quasiment instantanément?
M. Côté (Charlesbourg): Je veux juste
vérifier mon chiffre parce que, si je veux vous donner un chiffre, je
veux au moins qu'il soit proche de la réalité. J'ai souvenance
d'un chiffre.
M. Trudel: Pendant qu'on cherche la réponse, je pense
qu'on pourrait continuer là-dessus en prenant votre propre diagnostic du
mois de juin devant les journalistes. Vous estimiez que c'est un ajout, dans
les régions non universitaires, de 650 spécialistes qu'il faut.
Et, au niveau des omnipraticiens, vous disiez: Les pénuries de
médecins sont beaucoup plus fortes selon l'estimation qu'en font les
régions. Pour les seules régions du Bas-Saint-Laurent, des
Îles-de-la-Madeleine, de l'Abitibi-Témiscamingue et de la
Côte-Nord, les demandes sont de 2000 spécialistes et 300
omnipraticiens. Les régions de Trois-Rivières, de
Lanaudière et de l'Outaouais estiment à 400 le nombre additionnel
de spécialistes requis pour répondre aux besoins de leur
population. Et vous concluiez en disant: Les besoins exprimés par les
régions reflètent les demandes des établissements.
Quelques exemples permettront d'illustrer, dans les spécialités
de base, les besoins des établissements situés dans les
différentes régions du Québec. Et là, vous y alliez
par région du Québec. ( 17 h 30)
Alors, la question c'est: Est-ce qu'ils seront tous reconnus quasiment
automatiquement? Et puis là, compte tenu...
M. Côté (Charlesbourg): Voulez-vous me... juste
parce que j'essayais de valider mes chiffres là, compte tenu...
M. Chevrette: Peut-être le temps que vous validez
là... On aura beau essayer d'avoir des incitatifs ou même du
coercitif, ce n'est pas exclusivement au niveau de la table santé qu'on
va régler le problème des spécialistes. Ça prend 10
ans pour en former. Prenez, par exemple, en médecine interne. Si les
universités n'en forment pas, vous aurez beau dire que vous allez
pénaliser n'importe quel...
M. Côté (Charlesbourg): Oui
M. Chevrette: ...il va falloir faire quelque chose au niveau des
universités.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: c'est la même chose au niveau des
anesthésistes. c'est la même chose au niveau des cardiologues, des
psychiatres. ça prend 10 ans pour former quelqu'un!
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais... Je
comprends.
M. Chevrette: De 8 à 10 ans.
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez parfaitement
raison. D'ailleurs, c'est pour ça que, dès la semaine
dernière, j'ai eu une rencontre au ministère avec les quatre
doyens des facultés de médecine. Il y a des messages très
clairs pour tout le monde. Il y a un bout de chemin qui a été
fait pendant l'été et puis les doyens des facultés de
médecine ont démontré une volonté. Je les avais, au
préalable, le 17 juin, rencontrés avec les recteurs des
universités pour bien m'assurer qu'il y avait une bonne
compréhension de notre problématique et de là où on
allait. Et, à la rencontre de la semaine dernière, un certain
nombre de sujets, dont le jumelage des facultés de médecine avec
les régions du Québec, ont été abordés et
discutés passablement, merci, à un niveau de discussion qui me
permet d'espérer qu'on puisse le faire éventuellement et de la
bonne manière.
Le deuxième problème qui a été
abordé, c'est un problème qui n'est pas nouveau, c'est
l'acceptation des étudiants en spécialités. Et est-ce
qu'on forme les spécialités dont on a besoin au Québec? On
a toujours et souvent parlé de nos difficultés au niveau de la
chirurgie, au niveau de la médecine interne, de l'anesthésie. Par
contre, certaines statistiques tendent à laisser croire que, dans
d'autres domaines, il y en a peut-être un petit peu trop et qu'il y a un
nécessaire rééquilibrage à faire. Et eux nous ont
fait, la semaine dernière, des demandes précises quant à
la correction et à l'ouverture de certains postes en certaines
spécialités, celles dont on vient de parler, pour faire en sorte
qu'on puisse assez rapidement enclencher le processus de formation qui va nous
mener, au bout de la ligne, à une plus grande présence.
Mais, à discuter avec les fédérations, la
corporation, avec les représentants des médecins de
médecine interne, avec d'autres, on se rend compte d'un certain nombre
de choses. C'est que ça ne prendra pas juste une volonté d'en
accepter davantage dans certaines spécialités, par exemple en
médecine interne, ça va prendre aussi une volonté qu'ils
terminent en médecine interne, parce qu'à l'occasion, ça
peut être une maudite bonne occasion, d'entrer en
spécialité, pour être capable d'aller ailleurs
éventuellement. Le poste que vous avez occupé sur le plan de la
médecine interne vous a conduit ailleurs et, quant à nous, if
nous manque un médecin en médecine interne.
Donc, il y a une série de problèmes qu'il faut aborder et
on est à un carrefour où tout le monde commence à
s'asseoir à table et dit: Bon, parfait on va tenter de faire à
peu près les mêmes choses là et d'avoir le même
objectif pour faire en sorte que, par la formation d'un plus grand nombre, on
réussisse à régler nos problèmes et, quant à
nous, à fermer un certain nombre de portes qui permettaient à des
gens de faire autre chose.
Donc, chez nous, c'est l'affaire des facultés, c'est l'affaire du
ministère, c'est l'affaire des fédérations, bon, c'est
l'affaire des intervenants aussi, de tous les intervenants y compris des
associations. Et c'est un peu ça là, qui se travaille
actuellement, qui a encore besoin d'une certaine négociation et qui,
nous l'espérons, avec une mesure comme l'agrément, avec des
mesures incitatives, va faire en sorte qu'un coup formés on puisse
davantage les attirer en région.
Lorsqu'on a discuté - pour revenir à la question plus
spécifique de tantôt sur les nombres - avec la FMOQ en
particulier, parce que ça concernait les omnis, l'évaluation de
l'époque, quand on a abordé cette question-là, on parlait
de plus ou moins 700 à 800 médecins qui pourraient être
touchés, à moins de 10 ans. Bon. C'était le chiffre de
l'époque. Il demeure toujours potentiellement atteignable, compte tenu
des précisions que vous évoquait tantôt M. Charlebois, qui
feront l'objet de négociations. Quant aux spécialités, les
besoins, je laisserai davantage M. Lamarche vous préciser un certain
nombre de choses à ce niveau-là, pour qu'on puisse être le
plus possible éclairer quant à nos besoins et quant à ce
qu'on peut espérer des gestes que nous allons poser maintenant.
M. Lamarche: O.K. Merci. Ce à quoi vous avez fait
référence, c'est: Compte tenu du nombre de médecins qu'on
a au Québec, compte tenu de ça - parce que ça, c'est
important - c'est quoi le volume de disparité qu'on observe à
l'intérieur des régions ou entre les différentes
régions? Donc, si je me base essentiellement sur le N requis auquel on a
fait référence tantôt, pour arriver à un N requis,
en postulant qu'il est bon, équitable dans toutes régions,
ça prendrait un déplacement de 650 spécialistes et 140
omni-praticiens. Donc, c'est en postulant que notre nombre de médecins
au Québec est fixe et en disant: Compte tenu de ça, c'est quoi la
répartition qui devrait exister, postulant notre N requis, correct.
Ça voudrait dire, effectivement, 650 spécialistes, si on tient
compte et si on accepte la méthodologie du cadre de
référence qu'il pouvait y avoir, et 140 omnipraticiens. C'est
ça auquel le paragraphe...
M. Trudel: Je veux voir dans votre texte du
mois de juin, ça ne sera pas long.
M. Côté (Charlesbourg): Pas de problème. De
toute façon, ça éclaire la discussion.
M. Trudel: C'est une remarque qualitative que j'ai à faire
là-dessus. C'est qu'au mois de juin, de l'autre côté, dans
l'autre salle, vous avez rassemblé tous les journalistes et vous avez
donné comme information, dans les autres paragraphes, qu'il manquait 200
omnipraticiens en Abitibi-Témiscamingue ou au Bas-Saint-Laurent. Lisez
l'autre paragraphe. Là, vous me dites aujourd'hui que c'est 140 qui
manqueraient. Là, c'est votre document. Ce n'est pas ce qui est dit ou
pas dit, c'est ce qui est écrit dans le document.
M. Lamarche: II y a une nouvelle répartition...
M. Trudel: Non, non. Selon les demandes des régions.
M. Lamarche: C'est très différent.
M. Trudel: Je sais que c'est très différent. Ne me
l'expliquez pas. Je sais que c'est très différent. Je veux juste
faire remarquer qu'en juin, au niveau des omnipraticiens, ce qui a
été véhiculé comme chiffre, écrit dans le
document du ministre en avant des journalistes, c'est qu'on se
réveillait avec un total d'à peu près 600, 700
omnipraticiens en déficit dans les régions du Québec.
Tandis qu'aujourd'hui on dit que c'est 140.
M. Lamarche: C'est deux choses très différentes et
je pense que le texte reflète très bien ces deux choses
très différentes. La première, c'est que, compte tenu des
ressources qu'on a, l'élimination des disparités
interrégionales requerrait un peu le déplacement - ce que je
mentionnais tantôt - de 650 spécialistes et 140 omnipraticiens.
Ça, c'est le premier élément.
C'est en prenant, ni plus ni moins, la distribution que le
ministère fait.
Si on prend une autre base qui est la base des demandes formulées
par les établissements et par les régions, sans discrimination,
en acceptant les demandes comme telles, on a tout simplement
reflété ce que les régions signifiaient comme étant
leurs besoins, comme tels. Donc, une c'est, compte tenu des ressources qu'on a,
c'est quoi la meilleure distribution et l'autre, en l'acceptant comme
étant indicateur de ce qui pourrait être, c'est quoi effectivement
la demande, si je peux employer ce terme-là, de médecins
provenant des différentes régions. Et je pense que le texte - il
me semble, en tout cas - y fait référence assez bien
M. Trudel: C'est bien mentionné dans le texte que c'est
les demandes des régions. M. Lamarche: Pardon!
M. Trudel: C'est bien mentionné dans le texte,
effectivement, que ce sont les demandes des régions.
M. Lamarche: Ce que je dirais, c'est que les pénuries de
médecins sont beaucoup plus grandes selon l'estimation qu'en font les
régions. Ça commence de même. Donc, dans un premier cas,
c'est le ministère qui estime l'élimination des
disparités. Deuxièmement, les besoins sont encore plus grands si
on tient compte de l'estimation qu'en font les régions, et là on
cite les régions.
M. Trudel: Ça voudrait dire que la mécanique de
l'agrément, dans le cas des omnipraticiens telle qu'elle avait
été présentée, c'était pour régler le
problème, selon vous autres, de 140 omnipraticiens au Québec, de
140 postes, pardon.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Iglesias: C'était pour la répartition des
tâches...
M. Trudel: Pas uniquement. Pour ce qui est de la
répartition des effectifs médicaux.
M. Lamarche: Je vais vous donner un très bon exemple - et
on va le prendre un petit peu fictif: Montréal. Il peut très bien
arriver, à Montréal, qu'on dise, à l'intérieur de
la répartition, que Montréal a suffisamment d'omniprati-ciens.
Supposons que c'est le cas. Globalement. Mais c'est loin de vouloir dire, ce
faisant, que les omnipraticiens pratiquent ou participent aux activités
des établissements. Il peut très bien arriver,
théoriquement, que Montréal ait suffisamment d'omnipraticiens
mais qu'il y en a 50 % qui ne participent pas aux activités des
établissements. Les deux sont vrais. Donc, pour l'ensemble du
Québec, ça peut être 140, mais ça peut être
énormément plus grand en termes d'agrément auquel vous
faites référence, c'est-à-dire quant à la
participation des omnipraticiens aux établissements pour être
capable de combler les besoins. Ce qu'on voulait éviter ce
faisant...
M. Trudel: M. Lamarche, je n'ai pas fait allusion à la
répartition des tâches, je disais que, quant à la
répartition des effectifs médicaux...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais
M. Trudel: ..il en manque 140 sur... Votre diagnostic,
là...
M. Lamarche: Mais c'est ce que je veux dire...
M. Trudel:... c'est 140 omnipraticirns... M. Lamarche:
Oui
M. Trudel:... qui seraient en déficit dans l'ensemble des
régions du Québec.
M. Lamarche: O. K. M. Trudel: Bon. Un.
M. Paradis (Matapédia): Sur une base équitable.
M. Trudel: Deuzio, il y a un autre sujet: la répartition
du travail interne dans l'ensemble des établissements de quelque
région que ce soit. Et c'est ça que la nouvelle mécanique
va aborder entre autres choses. Entre autres choses, la nouvelle
mécanique va aborder ça parce qu'elle a deux facettes. À
l'égard des activités reconnues qu'on va identifier plus tard
à 278, prenons une situation théorique. Demain matin, il y a une
loi, il y a un plan d'effectifs. Prenons une région: Montréal. Il
va y avoir des catégories d'activités reconnues pour être
partie à l'entente à être négociée. Qu'est-ce
qui va faire en sorte que tout le monde ne se réveillera pas
agréé, demain matin, reconnu? Est-ce qu'on peut étirer,
à la limite, l'ensemble des tâches?
M. Charlebois: C'est l'article 289. Les tâches ou les
activités particulières font partie du plan régional des
effectifs et c'est le conseil d'administration de la régie qui adopte le
plan d'effectifs des établissements et qui adopte les activités
particulières. Donc, la limite est là et la régie
régionale adopte ça en tenant compte des objectifs de croissance
ou de décroissance que le ministre a fixé. Alors, il y a...
M. Trudel: 289?
M. Charlebois:... à l'égard... 289. Il y a donc,
à l'égard des activités particulières, une
mécanique, si on veut, de contrôle qui est similaire à
celle qui existe pour l'approbation des plans, enfin, qui est similaire, qui
est identique à celle qui existe pour l'approbation d'un plan
d'effectifs d'établissement. Mais c'est situé au niveau de la
région. Si votre question...
M. Trudel: Deux observations. La liste des activités
particulières - je dis bien la liste, pas les catégories, la
liste des activités particulières - devra faire partie du plan
d'organisation. Je continue toujours mon exemple qu'on applique le plan
à Montréal.
M. Côté (Charlesbourg): Pas le plan d'organisation,
le plan d'effectifs.
M. Trudel: Plan d'effectifs. Ça veut dire aussi
qu'actuellement, selon les objectifs des plans d'effectifs de chaque
région du Québec, il y a un surplus à Montréal.
C'est exact?
M. Lamarche: Plus pour les spécialistes que pour les
omnipraticiens pour être exact, mais supposons que l'hypothèse est
correcte.
M. Trudel: Spécialistes et omnipraticiens. Et la liste des
activités particulières, la liste des tâches auxquelles tu
peux adhérer pour te faire reconnaître, elle, elle est
limitée. Est-ce que ça veut dire que ça va être
premier arrivé, premier servi? Parce que, s'il y en a de trop
actuellement et que vous me dites: Les tâches ne sont pas allongeables
indéfiniment, ça va dans le plan d'organisation, dans le plan
d'effectifs régionaux, est-ce que ça voudra dire que ça va
être premier arrivé, premier servi et qu'il y en a qui vont rester
sur le carreau et qui vont devoir aller en région?
M. Charlebois: Disons qu'au départ les médecins
sont libres d'adhérer. Au départ, c'est une approche volontaire.
Et, effectivement, si toutes les activités sont pleines, il n'y a plus
de place. S'il n'y a plus de place et que le médecin a moins de 10 ans,
il a une rémunération réduite d'où...
M. Trudel: Alors...
M. Charlebois:... un incitatif à aller s'installer
là où il y a des tâches.
M. Trudel: II peut y avoir deux conséquences, donc. C'est
que, si la liste des tâches particulières est remplie et qu'il y a
encore des médecins de moins de 10 ans qui veulent adhérer
à l'entente, ils ne le pourront pas et ils tomberont sous l'effet...
M. Charlebois: Exactement. ( 17 h 45)
M. Trudel:... automatiquement, de la rémunération
différenciée dans la région de Montréal, même
s'ils ont demandé de participer à des activités
particulières, ou encore, bien sûr, ils auront le choix d'aller en
région et de faire des activités particulières dans la
région pour avoir une rémunération pleine et
entière.
M. Côté (Charlesbourg): ii y a évidemment une
question qui est au centre de ça et qui est importante aussi, et dieu
sait comment les parlementaires sont toujours chatouilleux là-dessus
aussi: les droits acquis. évidemment, c'est une mesure qui va commencer
un de ces jours et qui, à un moment donné, fera en sorte que, des
droits acquis, il n'y en aura plus, dans le sens que la mesure va s'appliquer,
pour ceux qui vont commencer, pleinement et entièrement où il n'y
a pas de droits acquis. il y a des gens qui sont sur
place. Il va en rester combien, à la fin de l'exercice? Il en
restera probablement un certain nombre. Si ces gens-là ont atteint, par
exemple, la pleine rémunération après 3 ans et sont
déjà installés selon les règles et les lois qu'on
connaît actuellement, évidemment, il y a un questionnement qui se
pose là: Qu'est-ce qu'on fait? C'est clair que c'est une question qui,
à ce moment-ci, n'est pas réglée où on doit mettre
dans la balance les droits acquis et savoir ce qu'on fait avec. Ça va
faire l'objet d'échanges. Mais, au bout de la ligne, ça va
signifier combien? On ne sait pas. Est-ce que ça signifie 50? Est-ce que
ça signifie 60? Est-ce que ça signifie 100? On ne le sait pas.
Mais ces mesures-là vont, bien sûr, finir par avoir un effet
concret par l'entrée graduelle de médecins. À partir du
moment où elles s'appliquent, donc...
M. Trudel: II pourrait très bien se présenter
qu'avec l'application, dans 2 ans, de cette entente-là et de la
mécanique, quelqu'un pourrait être exempté. Ça fait
4 ans qu'il est en pratique, il pourrait être exempté pour les 6
années suivantes.
M. Côté (Charlesbourg): Non, je pense que ce n'est
pas aussi simple que ça. On va juste se placer dans la situation... Je
vais reprendre votre exemple. Il y a l'agrément. Il y a des conditions
particulières. Il y a la liste qui est là. Les gens y vont. Il
reste, au bout de la ligne, 20 médecins dans une région
donnée où toutes les demandes d'activités
particulières ont été remplies. Il reste 20
médecins qui, eux, ont la rémunération à 100 % et
qui demeurent avec la possibilité d'être entrepreneurs libres
parce qu'ils le sont déjà, qu'ils sont déjà
installés. Il va se poser une question tantôt: Est-ce qu'eux,
malgré leur volonté de participer à des activités
alors qu'il n'y a plus de place pour les 20, on va les inclure comme n'ayant
pas participé ou adhéré et leur attibuer une
rémunération à la baisse? C'est une question qui fait
appel à certains droits acquis, qui ne sera pas facile.
M. Lamarche: Non, dans le fond, quand on fixe les objectifs de
croissance... La situation que vous donnez, c'est celle d'une région qui
serait en décroissance, relativement. O.K? En déterminant les
objectifs de décroissance, on n'a jamais déterminé un
objectif de décroissance plus grand que l'attrition naturelle qu'il a pu
y avoir parce que ça voudrait dire déménager des gens. Je
vais vous donner un exemple. Je me souviens de l'exemple des
spécialistes. Quand on disait, à Montréal, qu'il y avait
une décroissance de 250 spécialistes, ce n'était
absolument pas pour en sortir 250 de Montréal, jamais. C'est que les 250
net sont visés par deux choses: une attrition qu'on a observée
d'environ 420, au cours des 3 ans, et ça, c'est la réalité
qu'on a observée à Montréal. Ça veut donc dire
aussi, pour en arriver à un effet net, une croissance d'à peu
près 170. Donc, même s'il y a un objectif de décroissance,
l'objectif de décroissance est composé de deux choses: une
attrition normale observée et un ajout, de telle sorte que la situation
que vous dites, à mon avis, elle est théoriquement valable.
Mais, en pratique, je ne vois absolument pas comment on aurait, à
Montréal, un objectif de décroissance qui serait terriblement
plus grand qu'au moins l'attrition naturelle qu'on observe. Sinon, ça
voudrait dire qu'on aurait un objectif de décroissance qui remettrait
fondamentalement en cause des droits acquis, ce que, dans la loi, on ne nous
permettrait pas de faire, à juste titre.
Donc, quand on a un objectif de décroissance, il y a aussi une
addition naturelle qui est compensée par des nouveaux. Donc, même
si, théoriquement, ce que vous proposez semble correct, en pratique, on
fait énormément attention pour ne pas que les objectifs remettent
fondamentalement en cause les droits acquis.
M. Trudel: Et de un, pour être bien sûr, vous pouvez
garantir aujourd'hui, assurer que l'adhésion à des tâches
particulières dans une liste ne permettra pas de défoncer les
plans d'effectifs dans un région donnée?
M. Charlebois: Non, parce que c'est dans le plan d'effectifs.
M. Côté (Charlesbourg): C'est dans le plan
d'effectifs. C'est parce que, évidemment, si c'était ça,
si on permettait de le défoncer, on atteindrait l'objectif contraire
à ce qu'on recherche. On ne se donnerait pas tout ce trouble-là
pour être capable de le défaire par en arrière.
M. Trudel: Non, parce que, des professionnels en cabinet
privé participant à des activités particulières,
ils répondent aux conditions, eux autres. Est-ce que le total de ceux
qui sont en cabinet privé, réalisant des activités
particulières, additionné à tous ceux qui sont en
établissement, ça va se contrôler parfaitement, ça
ne dépassera pas le chiffre x des plans d'effectifs médicaux dans
une région? Parce que c'est ça, le coeur de la question.
M. Côté (Charlesbourg): Oui
M. Trudel: Quand il en manque chez nous et quand il en manque
chez nous...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. S'il y en a
qui s'ajoutent au plan...
M. Trudel: ...il faut qu'il y ait des changements quelque part.
Si la mesure a tellement de trous...
M. Côté (Charlesbourg): Oui...
M. Trudel: ...je veux dire, parce que... Tellement de trous du
point de vue du législateur, pas du point de vue du médecin. Le
médecin, lui, il répond aux exigences de ce qu'on fixe ici, mais
ça n'a pas l'effet. Où est-ce qu'elle va être, la mesure de
contrôle? C'est pour ça que je vous pose la question: Est-ce qu'il
en a qui vont rester sur le carreau? Parce que là, il faut qu'il y ait
un changement quelque part. S'il en manque 650 d'un bord et quelque chose entre
140 et 600 suivant l'évaluation, il va bien falloir qu'il y ait des
postes qui changent de place quelque part, c'est comme rien.
M. Lamarche: Oui, mais deux choses. Vous êtes d'accord
qu'ils ne peuvent pas changer du jour au lendemain. Donc, on a effectivement,
dans les objectifs...
M. Trudel: Non, mais je veux surtout que ça change le
lendemain.
M. Lamarche: Pardon?
M. Trudel: Je voudrais surtout que ça change le
lendemain.
M. Lamarche: Non, mais, dans les objectifs de croissance, on fait
ça par étapes d'une façon qui est réalisable compte
tenu des contraintes auxquelles on a à faire face. Ça, c'est le
premier élément.
Deuxième élément: les deux gros trous qu'on a
observés, au cours des dernières années, pour la
réalisation des plans d'effectifs, c'était, d'une part, la
nomination de profs à laquelle vous avez fait allusion tantôt - et
je peux vous dire que, si ma mémoire est juste, en 1986, 72 % des
nouveaux spécialistes avaient reçu une nomination de professeur,
ce qui n'est plus le cas maintenant, dans les régions universitaires, ce
qui n'est absolument plus le cas maintenant, ça a diminué
passablement - et, deuxièmement, l'installation en cabinet privé.
Donc, à Montréal, on pouvait très bien observer un ajout
assez important d'omnipraticiens, d'une part, et, en même temps, une
pénurie dans les établissements de Montréal, d'autre part.
Et c'est tout simplement parce qu'on n'était pas capables de
gérer la répartition intrarégionale correctement et
surtout la complémentarité cabinets
privés-établissements.
Ce qu'on a tenté de faire pour le premier trou, M.
Côté l'a fait en fixant une certaine limite à ceux qui
pouvaient être exemptés des 70 % parce qu'ils étaient
nommés professeurs, d'une part, en tentant, via l'agrément - je
vais avoir de la misère à changer de terme - d'être capable
de gérer l'interface entre le cabinet privé...
M. Trudel: Oui, papa!
M. Lamarche: ...et l'établissement, d'autre part, donc
l'adhésion à des activités particulières. Ha, ha,
ha! C'est ça.
M. Trudel: Sauf que ce n'était pas ça, la
question.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais c'est parce que
vous avez parlé de trous. C'est pour ça que j'ai
demandé... C'est les deux trous très importants qu'on avait dans
les plans d'effectifs médicaux: un premier sera comblé par le
1990-1993...
M. Trudel: Oui...
M. Côté (Charlesbourg): ...et le deuxième
vise à être comblé par le 1993-1996, qui va faire l'objet
de négociations au niveau des modalités, mais avec un principe
d'agrément pour l'activité particulière là. Moi
aussi, j'ai des problèmes à parler de l'autre; dans mon livre
à moi, c'est toujours l'agrément, mais...
M. Trudel: Je reviens sur la question, là. M.
Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Où allez-vous contrôler qu'un
professionnel de la santé, qu'il soit spécialiste ou
omnipraticien, dans une région en surplus, ne pourra pas se faire
agréer en vertu des activités particulières? Où,
encore une fois, encore une autre façon de poser la question: Se peut-il
qu'en fonction de la liste d'activités particulières, un certain
nombre de médecins y adhèrent et, à ce compte-là,
défoncent les plans d'effectifs dans une région
donnée?
M. Chevrette: Ils nous ont répondu oui, après-midi,
pour la garde, pour certaines activités particulières.
M. Trudel: Je vais prendre un exemple, n'importe quel. La
régie régionale me dit: Moi, j'ai des activités de
prévention dans tél milieu. Il faut que...
M. Côté (Charlesbourg): O.K. À votre
question: Oui, très, très ouvertement parce qu'à partir du
moment où vous acceptez le principe de la liberté d'installation
et que l'individu, malgré l'agrément, dit: Je n'en veux pas, je
ne veux rien savoir de ta bebelle; l'agrément, ça ne
m'intéresse pas; tes activités de garde à l'hôpital,
ça ne m'intéresse pas une minute; il n'y en a pas, de tes
activités, qui m'intéressent, il a la liberté, lui, de
s'installer où il veut. Donc, il s'installe. Il s'installe à
Montréal. Forcément, il ne serait pas sur un poste qui est
prévu dans le plan d'effectifs, il va être au dessus. Sauf que
là, ce sur quoi on s'est entendu comme principe, c'est qu'il y aurait
une rémunération à la baisse et que,
pour que la rémunération à la baisse se termine, il
faudrait un affranchissement. Et pour avoir un affranchissement, il faut
être agréé, donc participer à des activités
particulières qui sont incluses dans les plans d'effectifs
médicaux. Et, ça c'est vrai pour les 10 ans dans les cas des
omnis. Dans le cas des spécialistes, c'est à vie. Ça
commence à être des clés qui vont faire mal quelque part et
qui vont très certainement jouer sur la mobilité
intrarégionale et sur la mobilité interrégionale.
Bon, évidemment, est-ce que c'est pour demain? Je comprends le
souhait. Ça fait longtemps qu'on parle de demain. Ce sont des mesures
qui vont avoir des effets à moyen terme et à long terme, toutes
ces mesures-là, mais on peut au moins voir la lumière au bout du
tunnel quant à combler les besoins qu'on a au niveau des régions
du Québec. Surtout qu'à ce moment-ci, on est dans une situation
où il y a une adhésion à ces principes-là des
fédérations médicales, des universités et
là, tout le monde est prêt à collaborer. Puis on dit:
Allons dans la voie de l'incitatif, on a de meilleures chances de
réussir, alors que, jusqu'à maintenant, on a toujours eu le
décret dans la face. Tu essayais d'avancer d'un pouce, décret
punitif. Vous nous punissez au lieu de nous inciter! Et c'a des effets pervers.
C'est ce que les gens nous ont passé comme message. Donc, la
réponse ne peut pas être plus honnête que ça, je
pense.
M. Trudel: Ce que vous voulez dire, c'est qu'au niveau de la
façon d'aborder la répartition des effectifs - je ne parle pas de
l'intra, mais de la répartition des effectifs...
M. Côté (Charlesbourg): Inter. M. Trudel:
...dans l'ensemble...
M. Côté (Charlesbourg): Dans toutes les
régions.
M. Trudel: ...des régions du Québec,
interrégions - il n'y a absolument rien de nouveau sous le soleil. C'est
l'incitatif à négocier ou le désincitatif à
être négocié avec les fédérations qui va
jouer essentiellement sur le fait d'y être, d'y allor ou pas.
M. Côté (Charlesbourg): Comme je l'ai dit
tantôt, l'agrément va avoir deux effets: un premier de
régler des problèmes intra...
M. Trudel: Non, mais je vous ai posé...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non Laissez-moi faire!
Vous me posez des questions; je peux au moins avoir la possibilité de
répondre ce que je pense que je dois répondre. Un deuxième
effet va faire en sorte que des gens qui vont être devant une situation
d'une rémunération à la baisse pour 10 ans vont choisir
d'aller s'implanter en région. Et ça va avoir des effets sur la
mobilité qu'on souhaite, sur l'implantation d'individus dans des
régions du Québec au niveau des "omnis". Alors que, dans le cas
des spécialistes, parce que le problème est plus important au
niveau des spécialistes, l'incitation: une rémunération
à la baisse à vie. Ce n'est pas 10 ans, c'est à vie. Il me
semble bien que ça doit faire réfléchir un petit peu. Il y
a une volonté effective d'amener des gens en région et il y a des
mesures incitatives de toutes sortes de manière, un peu de support et
ainsi de suite à travers les régions.
M. Chevrette: Mais entre vous et moi... M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: ...ça fait drôle d'avoir, dans une
loi, la capacité pour un médecin d'être agréé
pour des tâches particulières avant d'être obligé
d'aller combler les plans d'effectifs. C'est ça que Rémy, en
fait, vous développe depuis tantôt et que vous ne semblez pas
comprendre. Le premier objectif de la loi, quand on a parlé
d'agrément et d'effectifs médicaux en région, c'a
été de dire: Nous allons combler les plans d'effectifs
médicaux. Le premier article qu'on étudie - vous regarderez le
début de 278 après, parce que je les ai tous lus pour avoir une
vision globale de votre article-là, je me rends compte que...
Le Président (M. Joly): Je m'excuse, M. le
député, mais il est déjà...
M. Chevrette: ...le premier objectif, c'est de trouver un moyen
d'agréer du monde et, après ça, on verra si les plans
d'effectifs sont comblés. On va se parler un petit peu après
souper, je pense.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): II est déjà 18
heures, alors nous suspendons nos travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension delà séance à 18 h 1)
(Reprise à 20 h 19)
Le Président (M. Joly): La commission reprend ses travaux.
Nous étions à l'article 277. Est-ce qu'il y avait autre chose
à ajouter sur l'article 277?
M. Chevrette: " y avait quelqu'un qui parlait au moment où
ça s'est terminé. Il y a un président qui l'a
arrêté.
Le Président (M. Joly): Et c'était vous.
Alors, je vous reconnais, M. le député de Joliette, leader
de l'Opposition officielle.
M. Chevrette: "C'est-u" correct? Juste une question.
Le Président (M. Joly): Je vous avais arrêté
pour une bonne cause. Je voulais que vous alliez vous ressourcer et prendre des
forces.
M. Chevrette: Voici, quand vous avez déclaré la
séance suspendue à cause de l'heure, je tentais de faire, en
quelques phrases, le résumé de ce qu'on avait entendu dans une
discussion assez intéressante, mais qui remettait en cause des
discussions qu'on a eues, à mon point de vue, hier, avant-hier, ce
matin. Parce que nous discutons, depuis quelques jours, à l'effet que
l'objectif fondamental, c'est d'en arriver à régler le
problème des effectifs médicaux. Cet avant-midi ou cet
après-midi, là - je ne saurais dire parce que, ici, à
l'intérieur, il est difficile de se rappeler du moment précis
où on a discuté des sujets - je me souviens qu'à une
reprise ou deux, mon collègue de Rouyn-Noran-da-Témiscamingue a
posé des questions très précises dont une, en particulier,
vers 17 h 40 ce soir, parce que j'ai vérifié.
M. Trudel: 17 h 40 ou 17 h 42.
M. Chevrette: II disait ceci: Est-ce que les fonctions
particulières que vous permettrez dans les futures négociations
permettront à des médecins, soit omnipraticiens, soit
spécialistes, de pouvoir réintégrer le système sans
pour autant être compris dans le cadre des effectifs médicaux?
Très catégoriquement et sans hésitation, enfin
après une minute de consultation - et c'est normal que le ministre le
fasse, je ne m'en prends pas à la minute, là - d'une façon
très catégorique, le ministre a dit: À votre question,
c'est oui. Et si on relevait le procès-verbal, là, ce serait le
mot à mot. À votre question, c'est oui. C'est donc dire...
Une voix:...
M. Chevrette: La réponse était correcte?
M. Trudel: II dit que c'est la question qui n'était pas
correcte.
M. Chevrette: Là, si ça ne vous fait rien, vous
êtes maître de vos réponses et on est maître de nos
questions. Mais la réponse, c'était oui. Le ministre l'a
précisé: À votre question, la réponse est oui.
C'est donc dire que les effectifs médicaux, parmi les quelques centaines
d'omnis, 300 à 400 spécialistes, pourraient donc être
réintroduits, dans le cadre de l'entente, à l'intérieur
des fonctions particulières - et les fonctions particulières, de
la manière que je les ai comprises, peuvent s'échelonner du
maintien à domicile à la garde en CLSC ou à diverses
fonctions hospitalières - mais sans pour autant être
comptés dans le cadre du plan des effectifs médicaux. En tout
cas, c'est ce qu'on a compris et pas un seul, on a compris ça plusieurs.
On regarde les articles qui ont été entérinés
antérieurement. Cet après-midi, on a vérifié la
possibilité, pour un médecin omni ou spécialiste, de
pouvoir réintégrer le système due à une entente en
fonction de l'article 19 de la loi de la RAMQ. C'est une assise juridique qui
permet au groupe représentatif, si j'ai bien compris, donc à la
Fédération des médecins spécialistes et à la
FMOQ, de négocier des ententes visant une tarification pour les
médecins autant omnipraticiens que spécialistes qui
réintégreront non seulement les plans d'effectifs
médicaux, mais aussi des fonctions particulières.
La question fondamentale que l'on posait, c'est: Est-ce que, dans
certains milieux - et ça, mon collègue l'a posée à
plusieurs reprises - il se pourrait que des médecins spécialistes
et des omnipraticiens puissent venir s'additionner au nombre d'effectifs?
Même dans le cadre où le plan d'effectifs serait complet,
serait-il possible que, dans une région, il y ait plus d'omnis et plus
de spécialistes? Je ne récupère pas, je fais le
résumé de ce qui a été dit, M. le ministre. Pour
votre information, j'ai suivi les débats en maudit et je les comprends
à part ça.
Donc, dans certaines régions du Québec, il peut y avoir
des plans d'effectifs complets et, plus encore, il peut y avoir des effectifs
médicaux qui viennent, en sus, se greffer à des tâches
particulières, alors que, dans certaines régions du
Québec, il peut y avoir un manque d'effectifs médicaux par
rapport aux plans et certains peuvent être accrédités, non
pas pour s'incorporer dans le plan, mais à partir de mesures
particulières en plus, alors que toute la bataille... Je me rappelle
comment le ministre retroussait ses manches là-dessus. Il retroussait
ses manches là-dessus. Je me souviens même, à Radio-Canada,
quand on revoit le "replay" du show de Charlesbourg, qu'il disait: Les
médecins seront en région. Ils vont venir combler les effectifs,
fini les folies. Quand on regarde ça sur le plan juridique, tel que
négocié, non seulement ça ne servira pas exclusivement au
plan d'effectifs médicaux là où il en manque, mais ils
pourront être accrédités sans pénalité pour
des tâches particulières. Ça, ce n'était pas
l'objectif de la réforme, ce n'était pas l'objet des batailles
qui ont eu lieu. Au contraire, ça va même à rencontre d'une
volonté politique clairement exprimée, hautement exprimée
et exprimée d'une façon colorée même. Donc, on veut
avoir des explications.
Le Président (M. Joly): M. le ministre, c'est à
vous.
M. Côté (Charlesbourg): Oui M le Président,
j'ai beaucoup de respect pour les parlementaires qui oeuvrent depuis de
nombreuses semaines, de nombreuses heures. Je pense que c'est le rôle de
la commission de tenter de savoir, ce que nous sommes après
décider, quels en seront les effets. Ça, ça me
paraît très correct. C'a toujours été des
échanges qui, à l'occasion, sont corsés, mais c'est une
bonne affaire qu'ils le soient pour tester ce que ça risque de donner,
parce qu'on est encore toujours dans des risques, le résultat final, tu
l'as quand c'est appliqué et quand tu peux le mesurer.
Je veux juste y revenir un petit peu sans être aussi long - je
vais essayer - que le député de Joliette. C'est une question
très importante. J'ai répondu à une question, de
manière catégorique, oui, après une consultation pour me
faire confirmer le jugement que j'avais déjà porté, la
réponse que je devais donner avant, pour être bien sûr que
je donnais la bonne réponse et que c'était celle que j'avais
interprétée. Je n'ai pas répondu oui à votre
question. Non, non; non, non! Je vais tenter d'essayer de le redire.
On était dans un processus où on se disait: Est-ce qu'on
peut se retrouver dans une situation où il y aurait des gens en poste
à temps plein, dans une région, en établissement? Un.
Deux, des tâches particulières sont comblées par
l'agrément, par un certain nombre de médecins qui sont dans les
effectifs médicaux. On se retrouve donc - parce que c'était la
question qui était hypothétique - dans une région - on a
pris celle de Montréal - où il y a plus d'omnis que le besoin des
tâches particulières. C'était ça, le cheminement. On
agrée donc... Ou que le plan des effectifs, mais ça n'existe pas
ça au niveau des omnis. Non, non, au niveau des omnis, ça
n'existe pas. À Montréal, ça n'existe pas; il n'y a pas
plus d'omnis que le plan d'effectifs.
La question que vous avez posée, c'est: Est-ce qu'on est dans une
situation où, éventuellement, après avoir
agréé des omnis pour l'ensemble des tâches
particulières, s'il reste encore des omnis qui sont au-delà du
plan d'effectifs, il y aura des médecins qui pourront s'installer
au-delà du plan d'effectifs? On était dans une situation
hypothétique. Il y a un principe qui est là, qui est la
liberté d'installation. Accompagne la liberté d'installation, la
liberté du gouvernement de le payer au salaire qu'il veut. Ça,
c'est toujours un principe qui a été présent dans toutes
les discussions. Comment?
M. Trudel: Salaire négocié.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, mais ultimement,
c'est négocié, s'il y a une entente; s'il n'y a pas d'entente,
c'est un décret. Il reste de la dentelle avant d'y arriver, mais c'est
ça. Donc, liberté d'installation, oui, mais avec une
rémunération à la baisse. Et c'est là où la
question s'est posée: est-ce qu'on peut être dans une situation
où, effectivement, un médecin ne participant pas, comme
activité principale, à un établissement,
particulière, l'agrément n'étant pas là, peut
s'installer au-delà du plan d'effectifs? j'ai dit: oui. c'est ça
la réponse. j'ai dit: oui, effectivement. c'est ça que j'ai
répondu à la question. ça peut être le cas et, dans
ce cas-là, il sera - c'est clair, c'est entendu -
rémunéré à la baisse avec une négociation
qui reste à faire. c'est quoi? on enlève 30 %, on enlève
40 %, on enlève 50 %, on enlève 20 %? c'est ça qui doit
faire l'objet d'une négociation. donc, c'est à ça que j'ai
répondu. pour être capable d'en arriver à comprendre...
parce qu'il y a un élément qui est important, qui est les plans
d'effectifs médicaux. c'est de ça qu'on parle. ça doit
être le reflet de ce que notre population a besoin selon des indicateurs
que l'on connaît aujourd'hui. (20 h 30)
Donc, il y a des objectifs de croissance et de décroissance.
J'aimerais, là-dessus, que M. Lamarche puisse prendre quelques minutes
pour nous expliquer le phénomène de croissance et de
décroissance des plans d'effectifs médicaux qui, effectivement,
seront revus aux trois ans, sur des périodes de trois ans.
M. Chevrette: M. le Président.
Le Président (M. Joly): M. le député
M. Chevrette: Je comprends que c'est important qu'il donne le
plan d'effectifs, mais, fondamentalement, avant même que M. Lamarche
s'explique, il y a une question à régler. C'est que quelqu'un qui
répond, selon la régie, aux tâches particulières, il
y a une obligation, pour la régie, de l'accréditer tel que vous
en parlez ici. Et, si tel est le cas - je m'excuse, c'était ça
qu'on a posé comme question - essayez donc de me dire que les
tâches particulières ne viendront pas faire ce que faisait, par
exemple, l'admission comme professeur à certains cours dans une
université, il s'accréditait pour ne pas avoir à subir le
décret punitif. C'est la même affaire.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non.
M. Chevrette: Et tout ça, au détriment du plan
d'effectifs médicaux.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Je vais peut-être
laisser M. Lamarche...
M. Chevrette: Correct. Mais, c'est parce que c'est
fondamental.
M. Côté (Charlesbourg): tant mieux si on
réussit à l'éclaircir à votre satisfaction et
à la nôtre. ce qu'on recherche tous, c'est la vérité
et c'est ça qu'on essaie de faire.
M. Chevrette: Correct.
M. Lamarche: dans le fond, si j'ai bien saisi ce que vous dites,
c'est que, dans la mesure où il y a un médecin qui accepte de
faire une activité particulière, il devient donc
agréé et il peut donc être agréé aussi
au-delà des effectifs médicaux et du plan d'effectifs
médicaux. je vous dis non. pourquoi? si vous me permettez, 277, sauf
s'il ne veut pas être agréé. mais s'il veut être
agréé, non.
M. Chevrette: Quel numéro? Quel numéro?
M. Lamarche: 277 vous dit que tout médecin qui a moins de
10 ans de pratique, tel que défini, peut effectivement être
agréé. Premièrement. Allez à 279, deuxième
alinéa. La régie autorise, au premier alinéa, un
médecin à adhérer à une entente. Mais, avant
d'autoriser, deuxième alinéa, pour autoriser un médecin
à adhérer à l'entente visée à l'article 277,
la régie régionale doit tenir compte du nombre de médecins
autorisés à son plan d'effectifs, donc des objectifs de
croissance et de décroissance.
M. Trudel: Non, non. Ce n'est pas du même qu'on parle. On
parle des activités particulières.
M. Lamarche: O.K. Si je reviens, alors, pour faire...
M. Chevrette: Là, vous parlez d'un citron et d'un
pamplemousse.
M. Lamarche: Donc, à ce moment-là...
M. Chevrette: II va falloir que vous parliez de la même
chose.
M. Lamarche: ...je veux faire le lien... M. Côté
(Charlesbourg): S'il vous plaît!
M. Chevrette: Non, non. C'est vrai que ça n'a pas
d'allure...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, non. S'il vous
plaît!
M. Chevrette: ...l'interprétation.
M. Côté (Charlesbourg): Au moins...
Le Président (M. Joly): Pourriez-vous vous adresser ici de
façon à ce qu'on puisse continuer avec...
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
pense que tout le monde cherche la vérité.
M. Chevrette: Ça va aller sûrement mieux en passant
par vous.
Le Président (M. Joly): J'apprécierais
beaucoup.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! Tout le monde cherche la
vérité et je pense que tout le monde a le même objectif:
avoir des médecins dans les régions.
M. Lamarche: Si vous me permettez, je vais le prendre
plutôt à l'inverse, O.K., parce que là je suis en train de
partir de 277, pour aller à 279, pour aller à 289. Je vais partir
de l'inverse. On va partir des champs d'effectifs et des effectifs de
croissance et de décroissance. Ça va?
M. Trudel: Oui. C'est bien.
M. Lamarche: O.K. À 289, ce qu'on dit c'est que le plan
doit avoir deux choses: d'une part, les plans d'effectifs des
établissements plus la liste d'activités particulières.
Plus que ça, dans le deuxième alinéa, dans
l'élaboration de son plan régional, la régie doit tenir
compte des objectifs de croissance...
M. Trudel: Alors, la liste des activités
particulières est à 289.
M. Chevrette: Quel numéro? M. Lamarche: Premier
alinéa.
M. Charlebois: Le premier alinéa de 289 définit
c'est quoi le plan.
M. Lamarche: Donc, le plan. La régie régionale
doit, conformément au règlement pris en vertu du paragraphe
8° de l'article 412, élaborer un plan d'effectifs médicaux de
la région à partir de chacun des plans d'organisation des
établissements qui lui ont été transmis,
conformément aux articles 140 et 141, et du nombre de médecins
requis pour accomplir les activités particulières prévues
à l'article 278. Donc, il y a deux composantes dans le plan,
premièrement. Mais ça, ce n'est pas inflationniste.
Deuxième alinéa. Dans l'élaboration de son plan
régional, la régie doit tenir compte des objectifs de croissance
et de décroissance que lui signifie le ministre. Donc, le plan doit
être à l'intérieur des objectifs de croissance et de
décroissance. Dans le plan, il y a deux composantes: les plans
d'organisation des établissements tels que définis au premier
alinéa de 289 et, deuxièmement, le nombre de médecins
requis pour faire la liste des activités particulières.
Ça, c'est le global.
Maintenant ce qu'il s'agit de faire, c'est de pairer un individu qui
arrive avec des activités. Ce que je vous dis - et j'y reviens - c'est
que, pour être capable d'identifier les médecins qui
s'ajoutent aux nouveaux arrivants et les activités qui ont
déjà été prévues dans le plan d'effectifs
médicaux et surtout dans la composante d'activités
particulières, là on retourne davantage à 277, qui est
l'article qu'on mentionne. Mais, effectivement permettre à un
médecin d'adhérer à l'entente selon 277, la régie
ne peut pas le faire si, à 279, deuxième alinéa, ça
dépasse ses objectifs de croissance et de décroissance, donc si
ça n'a pas été prévu dans une des deux composantes
du premier alinéa de 289.
M. Trudel: Qu'est-ce qui garantit - à quel endroit - qu'il
n'y aura pas 1220 activités particulières quand le plan
d'effectifs est à 1000? Je parle bien de la liste des activités
particuliè res. Je ne parle pas des activités
particulières. Là, c'est différent. Qu'est-ce qui nous
garantit que la liste des activités particulières ne pourra pas
atteindre 1020 quand le plan des effectifs médicaux de la région
donnée dit que c'est 1000? Qu'est-ce qui garantit ça?
M. Charlebois: C'est 289, où vous avez deux choses dans
289. C'est un nombre d'effectifs en établissement...
M. Trudel: Ça va, ça.
M. Charlebois: ...et, d'autre part, un nombre requis d'effectifs
pour les activités particulières. Alors...
M. Trudel: Non, pour les activités particulières,
mais, moi, je parle de la liste des activités particulières.
Parce que la liste, si elle comprend 1220 activités particulières
ou tâches à accomplir, ça égale le plan d'effectifs
de 220 qui pourrait être dépassé.
M. Charlebois: En fait, c'est l'intensité. Quand on parle
du nombre requis, ça veut dire que la régie régionale peut
autoriser jusqu'à ce nombre des activités particulières.
Combien d'individus est ce que ça va représenter? Là, il
faut aller dans les modalités de l'agrément et, dans les
modalités...
M. Trudel: Alors, la liste des...
M. Charlebois: Je veux juste terminer là-dessus. Dans les
modalités, on a dit qu'il y avait différentes choses. Il y a la
rémunération différente et il y a l'intensité qu'un
médecin devra consacrer aux activités particulières.
Alors, est-ce qu'un médecin devra consacrer seulement une heure par
semaine aux activités particulières pour être
agréé ou est-ce qu'il devra y consacrer deux jours et demi par
semaine?
M. Trudel: Voilà!
M. Charlebois: Ça, ça va être
négocié.
M. Trudel: Voilà!
M. Charlebois: Et à défaut d'entente, encore une
fois, là-dessus, il y a une capacité ou un pouvoir de
décret.
M. Trudel: Très bien, M. Charlebois.
M. Charlebois: C'est là que vous avez la balise. Une fois
que les ententes seront faites, une régie régionale va savoir
c'est quoi le volume, donc le nombre requis. Elle va savoir c'est quoi le
volume d'activités qui doit être rempli par des activités
particulières et, étant donné les contraintes
prévues aux ententes, c'est-à-dire si c'est une journée,
deux jours ou trois jours, elle va en déduire un nombre et c'est ce
nombre maximum qui pourra être agréé.
M. Trudel: Alors, elle prévoit un volume
d'activités particulières à couvrir et quant au nombre qui
pourra remplir ce volume-là, ça, c'est lié à la
négociation.
M. Charlebois: C'est lié à l'intensité...
M. Trudel: C'est lié à la négociation. M.
Charlebois: ...qui sera requise.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. À
l'intensité qui est à être négociée.
M. Trudel: C'est lié à la négociation ou
à l'intensité qui sera négociée plus tard.
M. Charlebois: C'est ça.
M. Trudel: Alors, si ça arrive que la liste des
activités en réclame, comme par hasard, 1500, vous savez
très bien le restant.
M. Charlebois: Mais non, c'est approuvé par le ministre.
C'est son plan. C'est le plan régional d'organisation. Ça fait
partie du plan régional des effectifs et c'est approuvé par le
ministre. Alors, le ministre aura à approuver un plan qui dit: C'est
l'équivalent de 500.
M. Trudel: On peut reprendre la question. Le ministre peut-il
assurer que la liste des activités particulières, qui permettra
d'être agréé, ne dépassera pas le total du N des
plans des effectifs accordés par le plan régional?
M. Côté (Charlesbourg): Bien, si jamais
c'était autre chose, je pense qu'on ne serait pas conséquents. Ce
qu'on cherche... On ne travaille pas pour ne pas en avoir dans les
régions. Je n'ai pas changé d'idée. On travaille pour
avoir des moyens pour y arriver.
M. Trudel: Non, vous, je sais que vous
travaillez pour ça, mais il y en a d'autres qui travaillent pour
d'autre chose.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Franchement, il y a
d'autre monde aussi. Il n'y a pas rien que nous autres qui travaillons pour
ça. Il y a d'autre monde qui travaille pour ça, ce qui nous
permet d'espérer qu'on puisse finalement y arriver. Donc, c'est un
travail... Écoutez, vous, comme ministre, Mme Lavoie-Roux, à peu
près tous les ministres... Je me suis fait monter, durant
l'été - parce que j'ai engagé des étudiants - tout
le relevé de ce qui a pu s'écrire depuis 1970. Tout le monde a
essayé, avec des solutions, puis de bonne foi à part de
ça, sur le plan politique, peu importent les couleurs, de tenter de
régler ces problèmes-là. On est encore face à des
problèmes puis assez importants à part de ça. Là,
ce qu'on fait, c'est qu'on essaie à nouveau d'embarquer tout le monde,
d'embrigader tout le monde en disant que ce n'est pas rien que la
responsabilité d'un ministre, peu importe sa couleur politique, ou de
députés autour d'une table. C'est la responsabilité des
étudiants, c'est la responsabilité des résidents, c'est la
responsabilité des facultés, des fédérations de
médecins. Et ce qui a été fait, c'est une tentative
très honnête d'en arriver à cet objectif-là. Moi, je
serais le gars le plus malheureux de la terre si on échouait dans cette
tentative qui est majeure; elle demeure majeure et il faut y arriver.
Donc, l'objectif c'est, bien sûr, de ne pas défoncer les
propres plans qu'on se donne, ça n'a pas de bon sens, autrement - je le
spécifie bien - que par la liberté d'installation à
laquelle on ne peut pas fondamentalement toucher. Pour vous autres comme pour
nous autres, il y a des principes là-dedans. Mais on peut faire en sorte
qu'il y ait une rémunération à la baisse.
Donc, à ce niveau-là, oui, la réponse à
votre question, c'est... Là, je ne sais plus si c'est oui ou non, la
réponse à la question. Moi, je sais que c'est: Ça ne
dépassera pas.
M. Trudel: Alors, le ministre va donc, dans les plans
d'organisation de services, être responsable d'approuver, dans la liste
des activités particulières, l'ensemble et le total des
activités particulières qui pourront être demandées
dans une région, de façon nominative, la liste des
activités. Puis tout ça va être soumis, par ailleurs,
à la négociation quant à l'intensité qui pourra
être exigée pour être dans l'agrément. Et ce que vous
dites, c'est: Jamais ne sera approuvée une liste d'activités qui
permettrait de dépasser, au niveau des activités
particulières, le plan des effectifs régionaux.
M. Côté (Charlesbourg): Et la plus belle... Et c'est
pour ça que j'ai demandé, tantôt, à M. Lamarche de
nous parler des objectifs de croissance et de décroissance, parce qu'il
y a même des mesures correctrices. Et j'ai dit tantôt: C'est clair,
je ne peux pas aller au-delà de la liberté d'installation, dans
la garantie. C'est à ça que je répondais tantôt.
J'ai dit: Oui, au-delà des plans d'effectifs au nom de la liberté
d'installation. Il peut y avoir des médecins en surplus des. plans
d'effectifs médicaux, sauf qu'ils vont être
rémunérés à la baisse.
Dans le reste, c'est clair que c'est ça qu'on veut - c'est clair
là - et que, dans la négociation - je pense que c'est assez clair
comme message - l'objectif, c'est de faire respecter les plans d'effectifs
médicaux, parce que c'est la base même de notre système
puis que c'est ça qui va nous permettre d'en avoir un peu partout. Il y
a du déplacement qui va forcément se faire éventuellement.
Il y a une gestion par l'attrition et par l'arrivée de nouveaux
médecins, ce qui est extrêmement important. Donc, c'est par les
deux bouts et ça va nous permettre de rééquilibrer un
certain nombre de choses au cours des prochai-nesannées.
M. Trudel: Comment vous allez faire ça pour, à la
fois, d'une part, approuver la liste des activités particulières
qui permettent l'agrément et, d'autre part, tenir compte de
l'intensité? Est-ce que ça va vouloir dire que les régies
régionales vont vous envoyer une liste détaillée des 982
activités permises pour être agréé? Sans ça,
vous n'avez pas de poignée.
M. Côté (Charlesbourg): Sans ça on n'a pas
de?
M. Trudel: Vous n'avez pas de poignée. (20 h 45)
M. Charlebois: En fait, le ministre, ce qu'il va approuver, c'est
à l'article 289. Il va approuver le plan d'effectifs des
établissements et il va approuver le nombre de médecins requis
pour des activités particulières. Donc, il va approuver un volume
d'activités, un nombre de médecins qui peuvent agir ou qui
peuvent oeuvrer dans les activités particulières. Donc, dans
telle région, vous avez droit à 100 médecins de plus au
plan d'effectifs en établissement et à l'équivalent de 20
médecins à temps plein dans des activités
particulières. C'est ça qu'il va approuver. au niveau
régional, la ventilation de ces 20 parmi les activités, c'est la
régie régionale qui va en disposer et elle va en disposer en se
conformant à l'article 278, c'est-à-dire que la liste doit
comprendre un certain nombre de choses. il y aura un certain nombre d'heures,
par exemple, ou d'équivalents à temps plein en maintien à
domicile, un certain nombre d'équivalents à temps plein dans les
services de garde, etc. et tout ça sera en fonction des priorités
de la régie régionale.
M. Trudel: Comment vous pouvez approuver
le N de médecins nécessaires pour accomplir les
activités particulières quand vous ne savez pas
l'intensité?
M. Charlebois: Lorsque la régie régionale va
établir le nombre de médecins requis, elle va pouvoir le faire
uniquement quand les ententes auront été
déterminées, quand on aura déterminé toutes les
modalités de l'agrément, les modalités étant ce que
ça vise, donc ce qu'on entend par activité principale, quelle est
la rémunération, quelle est l'intensité et quels sont les
mécanismes d'affranchissement. Là, on pense aux gens qui iraient,
par exemple, en région éloignée, pour les omnipraticiens
particulièrement. Est-ce qu'une année en région
éloignée vaut deux ans pour fins de... Quand l'entente sera
faite, les modalités afférentes à l'agrément seront
connues et, là, la régie va être en mesure
d'opérationaliser ça. Tant que les ententes ne sont pas faites,
on ne peut pas opérationaliser effectivement la liste. C'est pour avril
1993.
M. Trudel: C'est vraiment tout dans la négo.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Joliette.
M. Trudel: Tout est dans la négo et la négo est en
cours.
M. Chevrette: Oui. M. le Président, moi, je m'attendais
à un autre type de réponse. Je m'attendais à ce qu'on nous
dise exactement les discussions qu'il y avait eu à la table de
négociation.
M. Charlebois: Pardon?
M. Chevrette: Je m'attendais à ce qu'on me dise à
peu près ceci: Les médecins nous ont démontré qu'il
était important qu'un jugement soit porté sur leurs pairs et que
certains individus, n'ayant pas la capacité de faire de l'urgence,
pouvaient être très bons pour faire du maintien à domicile,
pour faire d'autres activités, mais, nous, on choisira et on dira quels
sont les plus compétents pour faire telle chose, d'où
l'importance, pour le ministre, de reconnaître, après les
négociations, qu'on ne doit pas s'enli-gner sur un plan d'effectifs pur
sans ouvrir des portes pour la qualité des services à donner
à la population. J'ai été surpris que M. Charlebois, ou M.
Lamarche, ou M. Iglesias, qui étaient à la table, ne nous dise:
Écoutez, oui, on a accepté l'argumentation de la
Fédération des médecins spécialistes et des
omnipraticiens. On a compris que, si c'étaient eux qui avaient le
jugement des pairs, c'étaient eux qui devaient nous dire qui faisait la
meilleure job au meilleur endroit. Pour ce faire, il y a même des
personnes à qui on va conseiller de ne pas faire l'urgence. Donc, il
faut leur trouver des activités particulières où ils
peuvent rendre service à la collectivité, sans pour autant
être discrédités. Ils seront accrédités,
agréés selon la formule dans le cadre des activités
particulières
Moi, c'est l'argument qui m'a convaincu qu'on était obligé
de faire des activités particulières pour pouvoir s'assurer d'une
plus grande efficacité du système. Mais la réponse, ce
n'est pas ça que vous nous donnez. Vous nous dites, à toutes fins
pratiques: Ah non! on n'a pas plié sur ça, on n'a rien fait
là-dessus. Fondamentalement, l'objectif que vous nous avez donné,
depuis la commission parlementaire qui a duré je ne sais pas combien
d'heures avec les 260 groupes qui se sont présentés, vous le
savez très bien, c'étaient les plans d'effectifs, point final.
Moi, je me souviens d'avoir argumenté, parce que c'est vrai qu'on a eu
un lobby, c'est vrai qu'on s'est fait expliquer cela, c'est vrai qu'on a
compris - en tout cas, moi je pense qu'on a compris - que le jugement des
pairs, quant à l'efficacité, c'est mieux même que celui
d'un directeur général. J'ai accepté ça, parce que,
bien souvent, ce n'est pas nécessairement à un D.G. de porter un
jugement sur un acte professionnel. On dit même que certains CMDP ne sont
pas assez compétents pour porter un jugement. On a même
proposé qu'un expert puisse venir, à un moment donné,
porter un jugement dans le cadre d'une spécialité. donc, je me
suis dit: on crée des fonctions particulières
précisément pour permettre au système de ne pas enlever
l'agrément d'un individu, mais de le mettre sur une voie
d'évite-ment, dans un endroit où il pourrait être plus
efficace qu'à l'endroit où il est présentement. c'est de
même que je l'ai calculé. je pensais avoir à peu
près cette réponse-là et que c'était le
phénomène de la qualité, comme le disait si bien le dr
iglesias hier, qui primait, la qualité comprenant tout: pertinence des
gestes, efficacité et tout. mais ce n'est pas ça que vous nous
donnez comme réponse. ça a l'air d'être mathématique
votre affaire, alors que ce n'est pas vrai. la philosophie nouvelle en dessous
des amendements, c'est que vous avez reconnu, maintenant, dans le projet de
loi, qu'il y a un jugement de porté sur l'efficacité,
l'efficience, la qualité et que ce jugement-là n'est pas
porté par l'administration actuelle, mais porté par les pairs.
c'est ça, fondamentalement, la nouvelle philosophie. c'est bien
sûr que ça engendre toutes sortes d'amendements cohérents
par la suite, mais dites-le-nous si c'est ça! n'essayez pas de nous
conter fleurette, puis on va s'entendre avant minuit.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, mais un
instant.
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Je voudrais bien qu'on se
comprenne. Je n'essaie pas de conter fleurette.
M. Chevrette: Bien...
M. Côté (Charlesbourg): Non, je m'excuse, on essaie
de répondre aux questions.
M. Chevrette: Ce n'est pas ça l'argument?
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, ce n'est pas
ça.
M. Chevrette: C'est ça qu'ils nous ont donné.
M. Charlebois: Vous nous demandez. Est-ce possible...
M. Chevrette: Lequel des deux va se fâcher?
M. Côté (Charlesbourg): Qui va se fâcher?
M. Charlebois: Vous nous demandez: Est-ce possible qu'il y ait
des médecins en sus du plan et d'une façon presque
indéfinie? Alors, c'était ça la question.
M. Chevrette: De l'oxygène, M. le ministre.
M. Charlebois: La réponse, c'est qu'il y a un nombre
requis de médecins qui sera limité. Et vous nous avez
demandé: À quel endroit c'est écrit qu'au niveau de la
régie régionale il y a une limite ou un plafond au nombre de
médecins qui peuvent participer aux activités? Alors, on a
répondu à cette question-là.
Là, vous nous amenez sur une deuxième question, à
savoir...
M. Chevrette: Ah! Ça ne veut pas dire qu'on est satisfait
de la première réponse.
M. Charlebois: Non, mais...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non...
M. Lamarche: C'est parce qu'on n'a pas répondu à la
deuxième.
M. Charlebois: ...allons-y dans l'ordre.
M. Côté (Charlesbourg): Ça, ça
s'appelle liberté.
M. Charlebois: Prenons les questions les unes après les
autres.
M. Côté (Charlesbourg): Ça s'appelle
liberté, ça.
M. Chevrette: bien oui! on se reprendra sur la première,
on n'a pas fini.
M. Charlebois: et à 282.3, on va en parler. il y a des
dispositions, à 282.3, qui se rapportent au pairage. un médecin
qui aura choisi de participer, par exemple, d'oeuvrer en établissement,
d'oeuvrer à l'hôpital, bien, il faut qu'il demande des
privilèges. c'est là que sa compétence sera
évaluée.
M. Chevrette: Si les pairs, M. Charlebois, vous convainquent
qu'il ne peut pas oeuvrer en établissement... Moi, j'ai accepté
cette argumentation-là...
M. Côté (Charlesbourg): Parce que c'est
possible.
M. Chevrette: II y a des individus qui sont mieux de ne pas
être à l'urgence.
M. Côté (Charlesbourg): Bien oui!
M. Chevrette: Les médecins ne vous diront pas les
noms.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non.
M. Charlebois: Non, non, mais c'est parce que...
M. Chevrette: Ils vont vous dire: Écoutez, pour le
mieux-être...
M. Côté (Charlesbourg): De toute façon, on
l'a dit.
M. Chevrette: ...de l'usager, qui est au centre de votre
réforme, M. le ministre...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: ...les pairs sont prêts à porter un
jugement pour dire: Un tel n'a pas d'affaire là. Donc, pour ne pas qu'il
soit sans agrément, on lui dit: Bien, tu pourras avoir une tâche
particulière. Qu'on l'explique franchement, on n'est pas borné,
on va comprendre et on va accepter ça, mais qu'on n'essaie pas de dire
qu'on n'a pas ouvert des portes. On a ouvert des portes en fonction de la
nouvelle philosophie du projet de loi. Mais, par rapport à l'ancienne
philosophie du projet de loi, c'est le jour et la nuit. Vous vous
éclairiez à la chandelle et là vous êtes rendu avec
une lumière. Ça va bien, on s'en va pas pire.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas...
M. Chevrette: C'est tout ça que j'observe.
M. Côté (Charlesbourg): ...je ne partage pas
votre point de vue.
M. Chevrette: Non!
M. Côté (Charlesbourg): J'aime autant vous le
dire.
M. Chevrette: C'est votre droit.
M. Côté (Charlesbourg): Je suis convaincu que vous
me laissez au moins ce droit-là. Je ne partage pas votre point de vue;
évidemment, vous avez le droit de l'avoir. On va tenter de continuer, au
cours des prochaines heures, de répondre aux questions pour tenter
d'apporter le plus d'éclairage possible. Parce que, quand on les prend
isolément, il y a des affaires qui ont du bon sens dans ce que vous
dites, hein? Il y a des affaires qui ont du bon sens. Quand...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Et quand je lis votre affaire, je trouve que
ça n'a pas d'allure.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Non, non! C'est votre
opinion et je la respecte. Je veux dire...
M. Chevrette: Moi aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Je la respecte. Une chose
est certaine, c'est qu'il y a bien du monde avant moi qui ont essayé et
qui se sont cassé la gueule, parce que, s'ils avaient réussi, on
ne serait pas à parler de ça aujourd'hui.
M. Chevrette: C'est vrai.
M. Côté (Charlesbourg): Bon! Et ça, c'est
bien d'autres avant, de tous les partis politiques. Ils ont mis autant de coeur
qu'on en met pour tenter de solutionner le problème.
Alors, comme vous voyez des problèmes dans la solution, on va
tenter de vous démontrer qu'il n'y a pas autant de problèmes que
vous en voyez dans la solution. À partir de ça, oui,
effectivement, on a dit, en cours de route, je l'ai répété
et je suis prêt à le répéter encore à
plusieurs reprises, qu'il était bien évident qu'il fallait que
des pairs jugent des pairs, l'habilité des pairs. Je l'avais pris
moi-même, l'exemple de quelqu'un qui serait à l'urgence et qui ne
serait pas allé dans un hôpital depuis 10 ans. Il est
peut-être mieux de ne pas être là, mais c'est des pairs qui
vont le juger; ce n'est pas moi, je n'ai pas la compétence pour
ça. Par conséquent, de là à tirer la conclusion
qu'on va ajouter des activités pour être capable de faire en sorte
que celui qui n'a pas, de par le jugement de ses pairs, la compétence
pour faire l'urgence... Bien, je pense que c'est étirer
l'élastique pas mal fort et nous prêter des intentions qui ne sont
pas réelles.
Cependant, il y a effectivement une volonté de tenter d'en
arriver à une situation la plus claire possible à partir des
plans d'effectifs médicaux, à partir de ceux qui sont en
établissement, à partir d'activités particulières
qui vont servir à l'agrément. Ceux qui vont s'installer, en toute
liberté, au-dessus du plan seront ceux qui auront accepté
d'être rémunérés à la baisse.
M. Chevrette: question additionnelle. dans les régions
où il y a une plus grande concentration de gens non agréés
ou qui ne partagent pas le boulot, actuellement, en institution, en
établissement, c'est là où il y a les plus grandes
concentrations médicales, c'est là où il manque le moins
d'effectifs, c'est là où il y a surplus d'effectifs. si on
définit des tâches particulières...
M. Côté (Charlesbourg): II n'y en a pas... M.
Chevrette: Pardon!
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. On parlait, on me
donnait des exemples.
M. Chevrette: Excusez.
M. Côté (Charlesbourg): On essayait de trouver
une...
M. Chevrette: Une réponse a priori.
M. Côté (Charlesbourg): ...ville ou un
village...
M. Chevrette: Je vais essayer de finir ma question.
M. Côté (Charlesbourg): Vous ne pouvez pas nous
reprocher de tenter de...
M. Chevrette: Ah! pas du tout.
M. Côté (Charlesbourg): ...vous trouvez une
réponse qui colle à la réalité.
M. Chevrette: Pas du tout. Mais quand vous aurez en
réalité la question, vous verrez peut-être qu'il y a une
réponse différente.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! c'est possible.
M. Chevrette: À Montréal, présentement, si
on regarde le nombre de médecins per capita, pas par rapport au plan
d'effectifs des régies, mais par rapport au plan d'effectifs que le
ministère pourrait décréter...
M. Côté (Charlesbourg): Par rapport au>
besoins.
M. Chevrette: ...ou définir... Correct? Parce qu'il y a
une différence. Vous avez pris la peine de faire la nuance cet
après-midi - je vous rappellerai le document de mon collègue -
entre les effectifs manquants selon le ministère et les effectifs
projetés manquants selon les régies. Donc, il doit y avoir une
certaine différence puisque M. Lamarche a pris la précaution de
lire les en-têtes des chapitres. On a le défaut d'avoir une petite
mémoire ici un petit peu. Donc, à partir de là, là
où il y a des effectifs en surplus que, dorénavant, on pourra
agréer en fonction d'activités particulières, les
régions bien nanties et bien desservies présentement, qui
pourront agréer, dans les activités particulières, les
médecins disponibles, seront encore les premières régions
avantagées dans le système parce que là où il y a
un plan d'effectifs déjà déficient, c'est parce qu'il y a
très ou peu d'effectifs de disponibles dans la région, sauf
à certains endroits, dans certaines régions dites
éloignées où il y a des effectifs qui ne veulent pas
effectivement, et je suis d'accord. Mais règle générale,
on ne corrige pas, même à court terme, les injustices du
système, même par ce système-là. Au contraire, on
favorise par l'agrément - puis il n'y a pas grand choix - de cette
façon-là, encore les régions déjà
favorisées. (21 heures)
M. Lamarche: M. le Président, si vous pemettez...
Le Président (M. Joly): M. Lamarche.
M. Lamarche: Vous me permettrez de dire que je ne partage pas
tout à fait ce que vous mentionnez.
M. Chevrette: Oui. Assez que j'aurais été le gars
le plus étonné.
M. Lamarche: Prenons le cas de Montréal. Supposons que
Montréal a un objectif de croissance, en omnipratique, de zéro.
Mais il peut très bien arriver que, simultanément, il y ait une
pénurie en établissement pour certaines fonctions
particulières. C'est logique, ça? Ce que notre système
dit, c'est que Montréal ne peut pas nommer plus d'omnipraticiens dans
Montréal que l'attrition qui s'y fait pour que l'objectif net, au bout
de trois ans, soit de zéro. On se comprend?
Mais, ce faisant, si Montréal a un objectif de croissance de
zéro, ça veut dire qu'il y en a, des omnipraticiens, à
Montréal, mais pas à la bonne place. Il faut donc être
capables, avec la liste d'activités particulières, d'attirer des
médecins, qui sont déjà à Montréal, à
participer aux activités particulières prioritaires, d'où
l'agrément. La liste particulière permet donc, à
l'intérieur des effectifs de Montréal, de régler un
problème de pénurie dans les établissements de
Montréal. Mais, en même temps, elle préserve les
omnipraticiens pour les autres régions parce que l'objectif de
croissance, à Montréal, est de zéro. On tente
simultanément, avec un objectif de croissance de zéro, de ne pas
accroître les disparités interrégionales. On dit: C'est
zéro. Mais, simultanément, on tente de régler les
disparités intrarégionales en faisant en sorte que des
médecins en cabinet privé aient un incitatif financier à
participer aux activités particulières jugées prioritaires
par la régie. Donc, simultanément, avec les deux
éléments combinés, on permet, je pense, si vous me
permettez, une meilleure répartition interrégionale tout en
assurant une meilleure répartition intrarégionale.
M. Trudel: Voulez-vous, on va lire 289, M. le ministre?
M. Chevrette: Quant à lire 289, je veux poser une autre
question avant.
Le Président (M. Joly): M. le député.
M. Chevrette: Vous avez dit que les activités
particulières seront définies. Définies de quelle
façon, vous allez nous le dire. Agrées de quelle façon,
ces activités particulières, vous allez nous le dire. Vous allez
nous dire si ça va être uniforme d'une région à une
autre. Vous allez me dire si, par exemple, dans un milieu où les
populations sont âgées c'est les mêmes activités
particulières que dans un milieu délinquant de jeunes ou de
familles éclatées, etc. Et vous allez me dire si ça
correspond aux mêmes demandes dans chaque région quant aux besoins
par les activités particulières. Et vous allez me dire
véritablement, entre vous et moi, avez-vous une idée claire,
avez-vous une idée précise où vous allez? Avez-vous
véritablement un plan d'action concret pour nous dire qu'on va
répartir la richesse, puisque vous avez fait sauter simultanément
l'enveloppe de la RAMQ sur le plan régional?
Vous allez me dire où vous vous en allez parce qu'on voudrait le
savoir où vous vous en allez. Ce n'est pas une question de vous charrier
quand on vous dit ça. Si, dans un même temps, vous faites sauter
l'enveloppe de la RAMQ et si vous dites qu'on va tenir compte, dans les besoins
particuliers, des régions et des citoyens à partir de leurs
besoins spécifiques, dites-moi comment vous allez réaliser
l'équité régionale et l'équité pour les
individus à l'intérieur du payeur de taxes et des régions.
Dites-moi ça.
M. Charlebois: Là, il y a plusieurs questions.
M. Chevrette: Bien, ça fait partie du tout, ça. On
ne peut pas discuter d'un principe, M. Charlebois...
M. Charlebois: Non, mais je réponds à vos
questions.
M. Chevrette: ...en disant que vous allez agréer à
partir de... Bien, c'est vous qui me provoquez. Je m'excuse, je vais vous
répondre.
M. Charlebois: Non, non, mais c'est un...
M. Chevrette: Si vous êtes capable de me dire qu'il y a
plusieurs questions, c'est parce qu'il n'y a pas de réponse.
M. Charlebois: Non, non. C'est parce que je voulais...
M. Chevrette: On veut en avoir, des réponses, à
partir du concret, du vécu des gens puis des objectifs politiques que
vous aviez, des principes politiques que vous aviez, des volontés
politiques que vous avez manifestées puis de la lecture du contraire
qu'on fait.
M. Charlebois: Je disais que ça fait plusieurs
questions...
Le Président (M. Joly): Excusez. Moi, dans toute ma
neutralité...
M. Chevrette: Excusez-moi.
Le Président (M. Joly): ...je suis prêt à
servir de "shock absorber" entre les deux.
M. Chevrette: Oui? Bon, je vous regarde.
Le Président (M. Joly): Puis j'imagine que, de temps en
temps, si on pouvait s'adresser ici, ce serait d'autant plus facile qu'on
pourrait continuer avec la même bonne entente et le même bon
fonctionnement qu'on a eus depuis nombre de semaines.
M. Côté (Charlesbourg): On agrée à
votre demande, M. le Président, pour des conditions
particulières.
Le Président (M. Joly): J'apprécierais beaucoup.
Merci.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: On pourrait en agréer une ou deux de plus
avec ça.
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît! M.
Charlebois.
M. Charlebois: Alors, je disais ça fait plusieurs
questions. Pour y répondre dans l'ordre, d'abord, comment
l'équité...
M. Chevrette: Parlez au président et ne me regardez
pas.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Charlebois: C'est parce que je veux être sûr que
vous m'écoutez.
Le Président (M. Joly): Ça peut aider.
M. Lamarche: Parle-lui, mais regarde le président.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): ii y a
décidément une tentative de déconcentrer m charlebois.
M. Chevrette: De le déstabiliser.
M. Charlebois: Alors, à votre question, comment
l'équité entre les régions va être assurée -
et vous faites un lien avec le budget régional - il y a un objectif
d'équité qui est poursuivi essentiellement à partir de
l'établissement d'objectifs de croissance ou de décroissance en
effectifs médicaux dans des plans triennaux, pour chacune des
régions du Québec. Ces objectifs de croissance ou de
décroissance sont établis en tenant compte, comme M. Lamarche l'a
expliqué cet après-midi ou ce matin, de la consommation des soins
faite par la population, en tenant compte de la dispensation des soins faite
par des médecins installés dans la région, en tenant
compte, donc, de la totalité des activités médicales du
coin; pas seulement des activités faites en établissements, mais
aussi en tenant compte des activités faites en cabinet.
Et c'est par le biais d'objectifs de croissance et de
décroissance, des effectifs médicaux que l'équité
interrégionale est poursuivie. Des objectifs de croissance ou de
décroissance, c'est établi en nombres d'effectifs. Ça
pourrait être traduit en argent et, en ce sens-là, c'est intime
ment proche, au fond, d'une notion de budget qui pourrait être dans la
région. Des effectifs, au fond, ça peut se traduire aussi
très bien en argent. Mais le moyen qui est retenu, c'est essentiellement
objectifs de croissance ou de décroissance en effectifs médicaux.
Voilà pour comment on poursuit l'objectif d'équité.
Comment on s'assure qu'effectivement les objectifs seront atteints? C'est en
grande partie par un contrôle des plans d'effectifs et par des incitatifs
pour attirer la main-d'oeuvre en région, là où il y a des
manques.
Maintenant, les activités particulières auxquelles des
médecins devront être tenus de participer, s'ils veulent avoir la
rémunération normale, seront-elles identiques d'une région
à l'autre? Pas nécessairement. Et c'est tout à fait
normal.
M. Chevrette: C'est ce qu'on disait.
M. Charlebois: A l'article 278, ce qui est prévu pour les
omnipraticiens, c'est que les activités particulières porteront
sur les items
suivants. Il y en a six de mentionnés. Il peut arriver que le
plan régional d'organisation de services d'une région ne rendent
pas nécessaire, par exemple, la dispensation - je ne sais pas moi, le
premier item, prenons-le comme exemple - de services professionnels dans tout
centre autre qu'un CLSC, parce que le plan d'effectifs est complet, il est
possible que, pour une région, ce ne soit pas nécessaire.
Peut-on imaginer que, pour une région, la participation à
un programme de maintien à domicile ne soit pas nécessaire?
Peut-être. Etc. Ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas
nécessairement toutes les activités qui vont se retrouver dans
une pondération égale dans toutes les régions. Et c'est
là que le conseil d'administration de la régie régionale a
un rôle à jouer pour accepter la liste, laquelle sera
recommandée par la commission médicale régionale, laquelle
commission va tenir compte du plan régional d'organisation de
services.
Quelle intensité, encore une fois, les médecins devront
consacrer à ces activités? Ça sera négocié.
Par exemple, est-ce que - là je, vais donner vraiment un exemple - la
participation d'un médecin à une heure en salle d'urgence
égale la participation d'une heure d'un médecin dans un programme
de prévention? On aura des discussions sur une charge raisonnable,
équivalente et en fonction des besoins également des
établissements et des régions. Il ne faudra pas non plus que la
charge soit minimale parce que c'est bien évident que ça va avoir
pour effet d'attirer tous les effectifs dans les centres qui ont une forte
capacité d'attraction de main-d'oeuvre. C'est tout ça qui sera
négocié. C'est clair qu'il y a beaucoup de dimensions à
négocier. C'est clair que l'opérationalisation de ça
demande des discussions, sauf que les objets sur lesquels nous
négocierons et sur lesquels les parties ont 18 mois pour s'entendre - et
une entente qu'il nous semble, à nous, fort possible de
réaliser... Il reste que, si jamais il n'y a pas d'entente, il y a un
pouvoir de décret. Donc, sur les leviers importants pour que
s'opérationalise l'agrément, il y a une issue, c'est
évident, dans 18 mois.
Maintenant, moi, je ne peux pas m'empêcher de rappeler en toute
déférence...
M. Chevrette: Sans doute en toute modestie aussi.
M. Charlebois: ...et en toute modestie... M. Chevrette:
Sans doute.
M. Charlebois: ..qu'au mois de juin, ce qui était dans
l'air, c'était une clause suspensive sur tout l'agrément pour que
les parties se rencontrent et négocient. Il y avait donc
négociation dans l'air et, si on avait eu une clause suspensive - et on
parlait de deux ans à l'épo- que - ce n'est que dans deux ans que
l'agrément aurait pu être mis en force suite à la
négociation ou, à défaut d'entente, à la mise en
application des articles.
M. Chevrette: M. Charlebois...
M. Charlebois: Aujourd'hui, on est dans une situation...
M. Chevrette: M. le Président, vous me permettrez, en
toute modestie aussi...
Le Président (M. Joly): M. le député,
oui.
M. Chevrette: ...de dire à M. Charlebois qu'en juin on le
cherchait ici et qu'il n'était sûrement pas ici quand il a compris
les clauses suspensives. Parce que les clauses suspensives, quand on en a
parlé au ministre en commission parlementaire, je m'excuse, mais ce
n'était pas ça. Avec toute la déférence que j'ai
pour lui et en toute modestie, moi aussi, je lui dirai qu'il n'a rien compris
parce que, nous, la clause suspensive n'avait pour effet que de transposer
exactement ce qu'il y avait dans le projet, mais pouvant être
remplacé par une entente si entente il y avait. C'est très
différent, M. Charlebois, et si vous ne voyez pas de différence
à ça, je suis surpris de vous.
Des voix: Ha, ha, ha! M. Charlebois: Non.
M. Trudel: Parce que, ce que tu n'es pas capable d'affirmer comme
gouvernement, rarement tu le fais par décret après ça.
M. Charlebois: Ma question reste...
M. Chevrette: À ça, il n'est pas tenu. Voyons!
M. Charlebois: Non, mais ma question demeure. Durant cette
période où les parties auraient tenté de trouver une
entente...
M. Chevrette: N'affirmez pas quelque chose que vous ne savez pas.
Ce n'est pas ça qu'on a dit en juin.
M. Charlebois: Non, mais...
M. Chevrette: C'est ça que je veux vous dire. Voyons!
M. Charlebois: Mais laissez-moi terminer.
M. Chevrette: On doit savoir ce qu'on dit, nous autres.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais...
M. Charlebois: Possiblement, mais ma question c'est la
suivante...
M. Chevrette: Vous avez dit, en toute déférence,
que c'est ça qu'on avait sur la table. Ce n'est pas ça que vous
aviez sur la table et si vous essayez de nous faire dire ce qu'on n'a pas dit,
on va vous contredire, "c'est-u" clair?
M. Charlebois: Ma question, c'est: Durant la période
où les parties auraient négocié une alternative à
ce qui était prévu, est-ce que...
M. Chevrette: C'est déjà mieux dit.
M. Charlebois: Voilà! Est-ce que, durant cette
période, l'agrément aurait été
opérationnel?
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est clair. Non.
M. Chevrette: Je ne suis pas ici pour répondre. Quand je
serai au pouvoir, je répondrai.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: En toute modestie. Ha, ha, ha! La question suivante,
c'est...
M. Chevrette: En toute modestie, on peut vous dire qu'on est des
"ex-futurs".
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît!
M. Trudel: L'autre question, c'est: Quelle sorte
d'agrément? Et à 289...
M. Chevrette: Ça ne sera pas long. M. Côté
(Charlesbourg): Non. M. Chevrette: Prépare-toi.
M. Côté (Charlesbourg): II faut tirer des
leçons du passé parce que, effectivement...
M. Chevrette: Vous avez passé par les deux, vous.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Je peux en témoigner,
moi, j'ai passé par les deux. À partir de ça, je sais
qu'on aspire toujours et c'est parfaitement légitime sur le plan
démocratique...
M. Chevrette: Et ça va assez bien de ce temps-ci.
M. Côté (Charlesbourg): Surtout après une
victoire dans Montmorency comme vous avez eue. Je vous félicite
d'ailleurs.
M. Chevrette: Merci.
M. Trudel: Merci.
M. Chevrette: On les prend toutes, celles-là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Ça fait 32 fois...
M. Côté (Charlesbourg): À 33 contre 1, je
vous comprends.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: C'est ce qu'on se disait.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: D'ailleurs, on va être heureux, mardi,
d'ouvrir la porte et d'aller chercher le premier. Il n'y en a jamais un sans
deux et jamais deux sans trois. Anjou suivra.
M. Côté (Charlesbourg): effectivement, c'est un
plaisir qu'on a renouvelé 33 fois. vous allez être capables d'en
jouir pour une première fois, à ce moment-là.
M. Chevrette: Oui. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: C'est parce que c'est un présage pour vous.
(21 h 15)
M. Côté (Charlesbourg): Mais, écoutez, je
pense que c'est... Non.
M. Chevrette: ah! vous avez vécu assez longtemps en
politique pour savoir que, depuis 1960, après deux mandats, c'est des
gros présages! ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Êtes-vous après
me dire qu'on ne choisit pas nécessairement la qualité
après deux mandats?
M. Chevrette: Non, c'est-à-dire que les gens... J'ai
toujours...
M. Trudel: Ils font un choix judicieux.
M. Chevrette: J'ai toujours appris qu'un gouvernement s'aidait
beaucoup dans ce sens-là.
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît, la
pertinence!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Ce que j'ai compris, c'est
que la pertinence augmentait la qualité.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Dr Iglesias! Qualité, s'il vous
plaît.
M. Côté (Charlesbourg): Tout le monde tire des
leçons de cette commission.
Le Président (M. Joly): Mme la députée des
Chutes-de-la-Chaudière.
Mme Carrier-Perreault: Merci, M. le Président. Je vous
promets, je vais essayer d'être pertinente.
M. Chevrette: Pertinente? Vous allez donc être de
qualité, madame.
Mme Carrier-Perreault: Moi, il y a peut-être quelque chose
qui m'a échappé quelque part. C'est par rapport à
l'écart qui peut se creuser encore plus dans les régions. Je
pense aux propos de mon collègue de Joliette il y a quelques minutes
maintenant. J'ai entendu la réponse de M. Lamarche qui donnait comme
exemple Montréal avec les objectifs de croissance et de
décroissance, etc. Mais, moi, il y a quelque chose qui m'échappe
quelque part, parce qu'on a beau avoir des objectifs de croissance, de
décroissance, on a beau avoir une régie puis, par exemple,
présenter un plan d'effectifs bien correct avec une liste
d'activités particulières longue plus qu'en masse, mais, à
un moment donné, dans des régions où il n'y a pas de
médecins qui peuvent les faire, ces affaires-là, qu'est-ce qui se
passe? Il va y avoir forcément un écart davantage, par rapport
aux régions qui ont beaucoup de bureaux de médecins en clinique
privé ou en bureau privé.
M. Côté (Charlesbourg): Mais ce que disait M.
Lamarche tantôt, évidemment, c'est par différentes mesures
qu'on va finir par y arriver. Et le fait d'avoir des objectifs de croissance et
de décroissance et dé boucher les trous qu'on avait auparavant,
que ce soit les médecins nommés professeurs, que ce soit les
cabinets privés, fait en sorte que ça va rendre un nombre plus
grand de médecins disponibles pour aller en région avec une
série de mesures incitatives qui sont de nature, effectivement, à
mieux asseoir et inviter, en plus de la formation qu'on fera au niveau des
régions du Québec... C'est des mesures qui effectivement - je
suis convaincu - vont donner des résultats positifs pour l'implantation
de médecins dans les régions.
Moi, je suis profondément convaincu de ça, parce que,
auparavant, on s'est retrouvé avec des problèmes de
médecins davantage concentrés dans les régions
universitaires. Ne prenons que les spécialistes. On évoquait
qu'il y en avait 450, ce matin ou cet après-midi, auparavant, sur un
plan triennal, ce qui veut dire 150 par année qui étaient
exemptés de la rémunération différenciée en
étant nommés professeurs. On l'a maintenant fermé à
150, parce qu'il y a quand même une rotation de professeurs, un
vieillissement de la profession. Il faut le reconnaître, mais c'est quand
même 300 qui sont là. Il y a du progrès à ce
niveau-là et, moi, je suis confiant. On ne réglera pas
nécessairement tous les problèmes, mais on va arriver avec
ça, je pense, à en régler un bon nombre.
Mme Carrier-Perreault: Oui, mais en attendant, vous parliez de...
J'en suis bien consciente. Vous avez expliqué qu'à moyen et long
termes, éventuellement, ça pourrait justement inciter les
médecins à aller en région. Mais il reste qu'en attendant
vous n'avez pas l'impression que ça va creuser l'écart davantage
entre les services dans les régions?
M. Côté (Charlesbourg): Actuellement, dans le plan
d'effectifs 1990-1993, il y a déjà eu des objectifs de
signifiés aux régions de Montréal et de Québec, de
la décroissance, des moins. C'est déjà une
opération qui est en marche sur le plan des objectifs de croissance et
de décroissance, et Dieu sait que - vous avez dû lire des journaux
de la région de Québec durant l'été - les CRSSS de
la région de Québec n'étaient pas très heureux puis
à Montréal non plus, ils ne sont pas très heureux,
à partir du moment où on fixe des objectifs de
décroissance. Ayant bouché le trou au niveau des professeurs,
c'est un autre élément qu'on a qui va donner un certain nombre de
résultats. Et, d'ailleurs, il y a un certain nombre de personnes dans la
graduation, au cours de l'été, qui se félicitaient que
beaucoup plus de médecins sortant cette année se retrouvaient
dans les régions. J'ai vu ça, là. Chacune des
universités se faisait un grand plaisir de dire: Cette année, il
y en a beaucoup plus que les années antérieures qui vont dans les
régions du Québec comme omni, en particulier. Et ça, c'a
été les nouvelles de l'été.
Donc, il y a un progrès. Mais vous avez raison de dire que
là où il y a des carences, c'est davantage en
spécialités, parce que c'est davantage là qu'ils se
retrouvent, puis en spécialités de base. Il y a du rattrapage
à faire qu'il faut faire. Les spécialistes, il faut prendre le
temps de les former et il faut, avec les universités et avec le conseil
médical du Québec, faire en sorte que ceux qu'on acceptera en
spécialités soient dans des spécialités dont nous
aurons besoin demain. Il faut prendre le temps de les former.
Mme Carrier-Perreault: II y a ça et il y a
aussi qu'en région, il y a moins de médecins en cabinet
privé, forcément. Donc, même si les listes
d'activités étaient longues, ils ne pourraient pas les combler de
toute façon, même si tout le monde y allait.
M. Côté (Charlesbourg): Je vous dirai que, dans des
régions un peu plus éloignées, effectivement. Par contre,
dans des régions périphériques ou centrales... Je me
souviens d'être allé à Shawinigan. On me faisait la
démonstration, à Shawinigan, qu'il ne manquait pas de
médecins dans le Shawinigan métropolitain. C'étaient des
médecins qui étaient en cabinet privé, dans la ville de
Shawinigan, qui refusaient de venir faire la garde à l'hôpital et
ceux qui faisaient la garde étaient écoeurés. Ils en
avaient par-dessus la tête et ils ne voulaient plus en faire. Moi, j'y
suis allé. Ça, c'est le cas de Shawinigan et c'est le cas
d'autres. Ce n'est pas une région éloignée, c'est à
mi-chemin entre Québec et Montréal. L'agrément va nous
permettre de régler ce genre de problème dans des régions
périphériques.
Il va rester, au niveau des régions éloignées, un
certain nombre de problèmes qui se posent avec un peu plus
d'acuité, où c'est des efforts que nous tentons de faire pour
faire en sorte qu'il y en ait. Il y a des propositions positives qui
méritent d'être davantage explorées sur le plan des impacts
et des coûts, mais, à tout le moins, ça va dans la bonne
direction. En tout cas, moi pour un, même si on se répète,
la proposition de la Fédération des médecins
spécialistes, je trouve que c'est une proposition intelligente. Il faut
continuer de travailler pour voir sa faisabilité et ses coûts.
C'est le genre de mesures qu'il nous faut pour être capables de faire en
sorte de les attirer dans les régions et de faire en sorte qu'ils
puissent rester là. Par le biais du pairage des facultés de
médecine avec les régions du Québec pour dispenser de
l'enseignement au niveau d'un centre hospitalier désigné dans une
région, il va y avoir un support intellectuel et de médecins qui
sont en pratique pour supporter ceux qui sont là, qui ont besoin do
respirer.
L'autre problème qu'on a, c'est que, si vous êtes à
Amqui, que vous avez besoin d'un chirurgien et demi et que vous n'en avez qu'un
seul, c'est sûr qu'un de ces bons jours il va crever s'il n'y a pas un
support qui lui vient. Je me rappelle du cas de Mont-Laurier où,
finalement, il y avait un chirurgien. Quand il est parti, c'était le
drame. Et c'est vrai. Quand vous ne pouvez pas avoir au moins un chirurgien
dans une région comme Mont-Laurier, c'est très difficile.
Là, c'est le ministre qui est au bout du téléphone avec le
président de la Fédération pour dire: Comment est-ce qu'on
peut faire pour régler ces causes-là autrement qu'uniquement par
l'itinérance? Parce que les gens savent que de l'itinérance,
c'est itinérant et les gens souhaitont davantage avoir uno permanence.
Mais il y a des problèmes, vous avez raison de les soulever, et c'est
ça qu'on tente de régler par les moyens dont on peut se doter.
J'en suis toujours aussi convaincu que je l'étais.
M. Chevrette: Pardon?
M. Trudel: Non, c'est parce que je trouve que le monde...
M. Chevrette: C'est parce qu'on venait de faire une
observation.
M. Trudel: c'est parce qu'on a comme rêvé, à
un moment donné, qu'on était au mois de juin et on a dit: c'est
le monde à l'envers. c'est le ministre qui défend la
fédération des spécialistes et c'est les
spécialistes qui défendent la réforme.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Je pense qu'il faut...
Évidemment, c'est drôle de faire ce genre d'observation à
ce moment-ci, pris isolément. J'ai toujours été reconnu
comme quelqu'un qui était capable de reconnaître et de donner le
crédit à ceux qui doivent avoir du crédit. Dans ce
cas-là, il y en a à donner. Je le fais même très
souvent à l'Opposition.
M. Chevrette: Ah! Vous nous avez vantés pas mal. Ça
nous a inquiété tout l'été, d'ailleurs.
M. Trudel: C'est très inquiétant. Des voix:
Ha, ha, ha!
M. Trudel: On s'est posé des questions. Je pense qu'on est
mauvais, le ministre nous vante.
M. Chevrette: Qu'est-ce qu'il a, lui?
M. Côté (Charlesbourg): On ne parlait pas de vous
autres.
M. Trudel: Vous l'avez viré à l'envers.
M. Côté (Charlesbourg): On ne parlait pas de vous
autres. Je leur ai dit de ne pas fourrer le bordel ici.
M. Chevrette: C'est mieux, parce qu'on a quelques phrases.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: On en a une couple de prêtes.
Le Président (M. Joly): Alors, nous sommes toujours sur
l'article 277.
M. Chevrette: On les garde pour la troisième lecture.
Pardon?
Le Président (M. Joly): Nous sommes-
toujours sur l'article 277.
M. Chevrette: "C'est-u" vrai?
Le Président (M. Joly): C'est-à-dire l'amendement
à l'article.
M. Chevrette: C'est parce que, moi, je suis rendu à
l'article 289.
Le Président (M. Joly): Bien, vous avez sauté
ça, là.
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce qu'on a
embrassé bien des articles.
M. Chevrette: Oui, mais qui embrasse trop mal étreint. On
en a vu trop, là.
Le Président (M. Joly): On a fait un
coq-à-l'âne.
M. Trudel: Donc, en vertu de l'article 289, le plan d'effectifs
médicaux ou le N requis, c'est composé de deux parties. La
régie régionale doit, conformément au règlement
pris en vertu du paragraphe 8° de l'article 410, élaborer un plan
d'effectifs médicaux à partir, premièrement, de chacun des
plans d'organisation des établissements - ça, c'est les
établissements qui communiquent leurs besoins - et, deuxièmement,
additionné du nombre de médecins requis pour accomplir les
activités particulières prévues à l'article
278.
Alors, il est évident que le nombre d'effectifs médicaux
requis dans une région, ce n'est pas la sommation uniquement des besoins
manifestés par les établissements, y compris pour la
réalisation de leurs activités, mais le nombre qui sera requis
pour les activités particulières et l'intensité qui reste
à négocier quant au nombre. Si les établissements
prévoient qu'il y a un besoin de 1000 médecins et que les
activités particulières nécessitent 1200 médecins,
il y en aura 1200 au plan des effectifs.
M. Chevrette: Bien oui! Bien, voyons! M. Lamarche: Si vous
permettez, non. M. Chevrette: C'est quoi d'abord? M. Trudel:
C'est quoi d'abord?
M. Lamarche: Je pense qu'il faut lire aussi le deuxième
alinéa. Supposons que la quantité d'effectifs, au Québec,
ne permet pas d'additionner ces parties-là de bas en haut, ni plus ni
moins, la régie régionale va faire son plan à partir des
plans d'effectifs, à partir du nombre d'équivalent à temps
plein pour les activités particulières. Ça peut arriver
que ça déborde terriblement la quantité de médecins
qu'on a effectivement au Québec.
M. Chevrette: De disponibles.
M. Lamarche: Ça vient de bas en haut. Nous, ce qu'on dit
par la suite, pour l'approbation de ça, c'est qu'il faut que ça
tienne compte des objectifs de croissance et de décroissance, donc de
dire: Dans cette partie-là, quelle est la partie que je vais "prioriser"
en termes de compléter au cours des trois prochaines années,
compte tenu des effectifs de croissance et de décroissance? Ça
fait, je pense, allusion et référence à ce qu'on avait
déjà discuté, qu'il y a un processus qui part du bas vers
la régie. La régie, on lui donne un objectif de croissance et
elle tente de faire une "priorisation" dans ce qui pourrait d'être
réalisé au cours des trois prochaines années. Ce que je
veux dire, c'est que le plan d'effectifs n'est pas la somme des demandes de
tout le monde sans tenir compte des contraintes auxquelles on fait face. Non.
Parce que si on avait voulu dire la somme, on aurait dit la somme. C'est
effectivement une analyse à partir de, donc ça tient compte des
besoins de bas en haut, mais ça tient compte des contraintes qu'on
a.
De toute façon, on n'est pas capables de former des
médecins en un an. Ça tient compte de ce qu'on a comme objectifs
de croissance et de décroissance, de faire un pairage entre ce qui est
demandé en haut et ce qu'on est capables d'offrir comme tel et de fixer
ses priorités de réalisation pour les trois prochaines
années. C'est ça qui constitue le plan qui va être
envoyé.
M. Trudel: Ils ont beau faire les démonstrations qu'ils
voudront, les établissements, du nombre de médecins dont ils ont
besoin pour remplir leurs besoins et du nombre de médecins dont ils ont
besoin pour les activités particulières, vous vous en sacrez
bien. Vous avez le nombre total de médecins à avoir au
Québec; en termes de croissance et de décroissance, ça
correspondrait à ça, point à la ligne, en termes de
proportion.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, mais un
instant.
M. Chevrette: C'est ça qu'ils répondent.
M. Côté (Charlesbourg): Quand même! Un
instant!
M. Chevrette: Ça veut dire: Brassez-vous un jeu avec tout
ça.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Tout le monde a
reconnu et tout le monde reconnaît qu'il ne manque pas de médecins
au Québec. Compte tenu de ce qui se passe partout ailleurs, il ne manque
pas de médecin au Québec, on en
forme suffisamment. Donc, il y a un problème de
répartition et pour être capable de gérer la
répartition interrégionale, il faut en arriver avec des plans qui
sont déterminés d'en haut, parce que, d'en bas, on va être
obligés d'en former 1000 de plus par année. Alors, c'est de par
en haut que ça vient en bas, avec un N qui est donné à la
région, avec des objectifs de croissance et de décroissance, en
tenant compte des besoins et des caractéristiques de la population. Ce
n'est pas vrai que ça peut partir d'en bas et que ce soit la somme de
ça qu'on doive reconnaître. Ces objectifs de croissance et de
décroissance tiennent compte des besoins de la population, y compris de
la population des régions.
À partir de ça, c'est clair que la régie
régionale a son travail d'arbitrage à faire par rapport à
ses priorités. Si elle est responsable, comme je n'ai pas de raison d'en
douter, elle va répondre aux besoins prioritaires de sa population et
devra donc faire des arbitrages.
M. Chevrette: Mais l'arbitrage ultime est fait par le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Sur le N.
M. Chevrette: mais sur quel critère vous basez-vous, sur
quelle balise, par rapport aux besoins, par exemple, des activités
particulières? expliquez-moi ça. si, par exemple, sur la rive sud
de montréal, il y a de la délinquance juvénile, des
problèmes de mts et des problèmes de familles
éclatées qui conduisent à des dépressions, etc.,
quelles sont les balises qui vont vous servir de guide pour établir le
nombre de médecins pour les activités particulières par
rapport à la mauricie où il y a 15 % de personnes en haut de 65
ans? (21 h 30)
M. Lamarche: Si vous permettez, nous, on ne sera pas aussi
spécifique que ce que vous venez de mentionner là, et je
m'explique. Nous, ce qu'on va dire, c'est: Pour avoir une réparti tion
équitable du nombre de médecins au Québec, une
région a un objectif de croissance y, comme tel. On va s'assurer que
l'utilisation de ce y, ça corresponde aux priorités du plan
d'organisation des établissements, d'une part, et que ce qui est
considéré comme étant des activités
particulières prioritaires, d'autre part, rentrent à
l'intérieur de l'objectif de croissance. On va le planter. Excusez.
M. Chevrette: Ne commencez pas une job que vous ne seriez pas
capable de finir.
M. Lamarche: Non, non, ce n'est pas ça que je voulais
dire. Je ne disais pas ça pour vous, je pensais que vous veniez de dire
ça à votre collègue. Je m'excuse.
M. Chevrette: Non. Ce n'est pas du tout ça que j'ai dit
à mon collègue. Si ça ne vous fait rien, j'ai le droit de
lui souffler ce que je veux.
M. Lamarche: Je m'excuse.
M. Côté (Charlesbourg): Bien sûr, bien
sûr.
M. Lamarche: Je suis d'accord.
M. Chevrette: Donc, reprenez et retirez votre dernière
phrase. Vous ne me planterez jamais ici, vous.
M. Lamarche: Je déroule le "tape".
M. Chevrette: c'est correct. et ne recommencez pas ça non
plus, correct? ne recommencez pas ça. vous vous ferez élire comme
moi si vous voulez me planter, correct?
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, mais ce n'est
pas...
M. Chevrette: Mais c'est ça que j'ai compris.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, mais... M.
Lamarche: C'est un malentendu.
M. Chevrette: Si ça ne vous dérange pas, moi, je ne
le prends pas.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'il y a un
malentendu. Est-ce qu'un élu peut parler à un élu?
M. Chevrette: Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, autour de
cette table, depuis maintenant 11 semaines, chacun tente de faire du mieux
qu'il peut, de scruter les visages, les regards pour voir les moindres
appréhensions et les moindres chuchotements pour tenter de trouver la
voie qui va nous permettre de régler et d'adopter...
M. Chevrette: Là, Jeanne d'Arc lui a mal soufflé
dans les oreilles certain.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, c'est un petit peu
tout ça. Je pense que c'est un incident qui est closet qui...
M. Chevrette: C'est mieux d'être clos.
M. Côté (Charlesbourg): ...n'était pas
souhaité par personne.
M. Chevrette: C'est mieux d'être clos. Allez.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
277, est-ce qu'on a terminé?
M. Trudel: Non, non, il y avait une explication qui se donnait
là.
Le Président (M. Joly): Vous ne semblez pas être
d'accord à vouloir la partager.
M. Chevrette: Ça arrive des blancs de mémoire quand
un gars a un choc.
M. Côté (Charlesbourg): On avait dit que
c'était clos.
M. Chevrette: Je ne la poserai pas, la question.
M. Côté (Charlesbourg): On avait dit que
c'était clos.
M. Chevrette: Non, c'est correct. M. Côté
(Charlesbourg): Merci. Le Président (M. Joly): 277?
M. Chevrette: Un instant, on va regarder ça.
M. Trudel: Non, non, c'est parce que... M. Chevrette: On
va reprendre nos sens.
M. Trudel: ...sur 289, on disait donc que le plan des effectifs
médicaux allait être composé, au niveau de ce qui allait
être communiqué, du nombre de médecins nécessaires
pour réaliser les activités en établissement et,
deuxièmement, du nombre de médecins requis pour réaliser
les activités particulières et que, s'il nous en fallait 1000,
par exemple, pour réaliser les activités en établissement,
les responsabilités en établissement, 1200 pour les
activités particulières, le plan des effectifs de cette
région-là, ce serait 1200. Bon! Démontré
là.
Le sous-ministre et le ministre répondaient: Non, ça ne
peut pas être ça puisque moi, je vais prendre le nombre de
médecins qui est normalement requis pour répondre aux besoins des
Québécois et je vais faire une conciliation là-dessus. La
finale de ça, c'est, quant à moi en tout cas: Est-ce que je
comprends bien que ce n'est pas la régie régionale qui va
reconnaître qu'une contribution à une activité
particulière permet d'être reconnu ou agréé ou de
participer à une activité particulière et que la liste de
chacune des activités particulières permises d'être
accomplies avec l'intensité requise devra recevoir comme une
espèce d'approbation ministérielle avant qu'elle puisse
contribuer à être un élément qui permet
l'agrément, donc d'être dans l'entente et d'être
rémunéré, enfin, selon les termes de l'entente qui sera
négociée d'ici 15 mois?
M. Charlebois: Non. Chacune des listes détaillées
ne sera pas approuvée par le ministre, ce n'est pas ce qu'il faut
comprendre. Ce qu'il faut comprendre, c'est que le ministre va accepter un plan
d'effectifs régional, lequel va comprendre un volet participation aux
activités particulières. Je vais peut-être essayer de
prendre un exemple pour le schématiser dans sa plus simple expression.
Si les objectifs de croissance permettaient 100 de plus, pour les trois
prochaines années, dans une région, le plan des effectifs
régional prévoirait, par exemple, qu'il y en aurait 25 en CH, 25
en CLSC, 25 en centres d'accueil et 25 dans des activités
particulières. C'est ça que le ministre va approuver. Il peut
demander - ça apparaît ailleurs dans la loi, je ne me souviens
plus de l'article - le plan de chacun des établissements, le ministre
peut demander cela et là, il y aurait la ventilation des 25 en CH, des
25 en CLSC et des 25 en centres d'accueil. Quant aux 25 au niveau des
activités particulières, c'est le nombre maximal d'effectifs
équivalents à temps plein que la régie pourrait...
M. Côté (Charlesbourg): ...reconnaître.
M. Charlebois: ...reconnaître dans des activités
particulières. Comment ça va se ventiler? Ça va être
en fonction des modalités prévues à l'entente et, quand ce
nombre sera atteint, ce sera plein, les activités particulières
seront pleines.
M. Trudel: 25 équivalents à temps complet à
peu près.
M. Charlebois: C'est dans mon exemple, là.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un exemple qui peut
être fictif.
M. Charlebois: Donc, ce qui est approuvé par le ministre,
c'est un nombre requis.
M. Trudel: O.K. Alors, 100 unités professionnelles, 100
professionnels en médecine pourraient réaliser les tâches
de 25, disons, quand ils sont à temps partiel parce qu'ils ne font pas
ça tout de suite au même régime. Si on en accrédite,
parce qu'ils font leur job, tel que... Ils obéissent à la loi.
Comment ne vont-ils pas défoncer le plan des effectifs approuvé
par le ministre? Parce que le ministre n'en aura pas approuvé 1100, il
va en avoir approuvé 1025.
M. Charlebois: II peut se produire... M. Trudel: Ah!
O.K.
M. Charlebois: ...que les plans d'effectifs soient pleins, que
les activités particulières soient pleines, d'accord?
M. Trudel: Oui.
M. Charlebois: ...et qu'un médecin choisisse de
s'installer quand même dans la région, qui a moins de 10 ans, qui
n'a pas d'opportunité...
M. Trudel: Oui, ça va.
M. Charlebois: ...pour des activités, mais il s'installe
quand même à rémunération réduite.
M. Trudel: Réduite.
M. Charlebois: Ça, c'est la liberté d'installation.
A posteriori, au terme du cycle de trois ans, il y avait un objectif de
croissance de 100; on constate que c'est 105, dans la préparation du
prochain cycle. Le ministre, dans la détermination du prochain exercice
de croissance ou de décroissance, va tenir compte de ce
dépassement puisque les objectifs de croissance et de
décroissance sont établis à partir, comme M. Lamarche
l'expliquait et peut l'expliquer mieux que moi, de la consommation des gens
installés et de la totalité de l'activité médicale
et des services médicaux sur les territoires.
M. Trudel: M. Charlebois, juste le petit bout...
M. Charlebois: Alors, il y a donc des correctifs en cours de
route.
M. Trudel: Juste le petit bout où vous me dites: C'est
bien évident que le ministre n'ira pas approuver chacune des
activités particulières.
M. Charlebois: C'est ça
M. Trudel: Ça ne tient pas sur le sens. Ça va
être dans le... Ce qu'il va approuver, ça va être
l'équivalent du N de professionnels de tel type, dans chaque
région, requis pour accomplir les activités particulières
en plus...
M. Charlebois: C'est ça.
M. Trudel: ...des activités en établissement.
M. Charlebois: C'est ça.
M. Trudel: Et la régie régionale pourra
évidemment reconnaître à - je dis un chiffre comme
ça - 100 individus la possibilité de réaliser le travail
qui serait normalement requis si nous avions 25 temps complet pour les
activités. La conséquence de tout ça, c'est que le
ministre va en avoir approuvé 1000 en établissement, on va les
appeler temps complet, même si je sais que le terme n'existe pas, plus 25
équivalents à temps complet pour réaliser des
activités particulières. Mais, quant au nombre réel
d'agréments qui pourront être reconnus, ce pourrait être non
pas 1025, mais 1100 agréés pour réaliser les tâches
des équivalents, de 1025 agréés temps complet, sans que
personne n'ait triché là-dedans. Avec toute la meilleure
volonté du monde, avec la volonté de collaboration, on participe
aux activités particulières, on contribue à l'intra, mais
on défonce et on se permet de défoncer.
M. Côté (Charlesbourg): Un petit complément
de réponse qui peut être éclairant.
M. Lamarche: Si vous permettez, M. le député.
M. Côté (Charlesbourg): J'espère que
ça va vous satisfaire comme réponse.
M. Chevrette: Si ce n'est pas pour nous planter, on est
d'accord.
M. Côté (Charlesbourg): Vous nous avez dit... On ne
s'essaiera plus, vous ne l'êtes pas, plantable.
M. Lamarche: Avec les objectifs de croissance et de
décroissance au niveau de la région, on ne distribue pas des
équivalents à temps plein, on distribue des individus. On a donc
des individus qui sont formés. Ce ne sont pas des équivalents
à temps plein, ce sont des individus, selon nos objectifs de croissance
et de décroissance, au niveau des régions. Sauf qu'à
l'intérieur de la région, ce sont des équivalents à
temps plein, c'est-à-dire que cet individu-là peut, s'il
travaille à temps plein, constituer un équivalent à temps
plein pour la région, mais il peut se partager en deux demi-temps, en
trois tiers de temps, en quatre quarts de temps à l'intérieur
même de la région. Donc, pour nous, c'est fondamentalement des
individus. Que l'individu se départage à deux endroits où
il est compté à demi-temps, nous, on s'en fout. C'est un individu
qui est rajouté à une région, qui partage la moitié
de son temps dans un établissement et la moitié de son temps dans
un autre établissement et là, ça se décompose en
équivalent à temps plein.
Dans le fond, si on dit un objectif de 25, un objectif de x ou de 100
qui se répartissent en différents quarts de temps, qui vont
être comptés comme étant différents quarts de temps,
pour nous, ça n'a pas tellement d'impact. Dans le fond - prenons
l'objectif que mentionnait tantôt M. Charlebois - ça pourrait
être 25 qui font à temps plein les activités dans chacun
des établissements ou bien qui font chacun les 100 en quarts de temps de
même. Les activités seraient relativement
complétées, mais ça prendrait le nombre de
médecins.
Donc, pour nous...
M. Trudel: C'est exactement ça. Parfait.
Très bien, merci beaucoup.
M. Lamarche: Si je me permets, pour nous, le nombre d'individus
qui se rajoutent dans une région est fixe comme tel. Donc, ce que vous
avez mentionné, si vous permettez que je complète ma
réponse, c'est que, dans le fond, ce n'est pas l'équivalent
à temps plein. On ne transpose pas l'équivalent à temps
plein à l'individu pour aller au-delà des objectifs de
croissance. Les objectifs de croissance sont en individus et se
décomposent dans des activités à l'intérieur de la
régie.
M. Chevrette: Sur Cintra, c'est parfait. Sur l'intra, c'est
super-parfait. Mais sur Tinter...
M. Lamarche: Si vous me permettez, c'est sur Tinter que c'est
parfait.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Lamarche: M. Trudel, on a...
M. Côté (Charlesbourg): Ce que je comprends, c'est
que l'entente est totale.
M. Lamarche: Non, mais, M. Trudel, on a...
M. Chevrette: "C'est-u" de même que vous avez
négocié cet été? Je n'ai pas l'impression que vous
vous êtes compris.
M. Lamarche: Mais prenons comme hypothèse, O.K., qu'on a
200 individus qui sont formés annuellement. On a une
disponibilité de 600 individus qui sont formés comme tels. Nous,
on tente de fixer, à partir de ces 600 là - je ne compliquerai
pas la chose - des individus qui sont à répartir au niveau
interrégional. C'est donc 600 individus qu'on répartit entre les
différentes régions, compte tenu de l'ajout net de
médecins qu'on fait. C'est donc des individus, ça.
Donc, on tente de respecter, et je pense qu'on respecte effectivement
l'équité interrégionale. À l'intérieur de la
région, ce n'est pas tous des équivalents à temps plein,
puis vous le savez très bien. Ces individus-là peuvent se
répartir de façon différente à l'intérieur
d'une région, mais sans ajouter au nombre d'individus qui peuvent
être autorisés à s'ajouter à une région.
M. Trudel: Vous avez raison quand vos individus opèrent
à l'intérieur des établissements ou des activités
reconnues. Quand ils sont en cabinet privé, là, ça ne
compte plus. Votre demie qui opère en établissement et l'autre
demie en activités particulières, vous avez raison totalement.
Mais si la demie est en activités particulières et la demie en
cabinet privé, pour faire la même tâche, aux fins de
l'agrément, vous allez en reconnaître 2. Vous allez en
reconnaître 2!
Bien là, 50 % plus 50 % pour accomplir une activité
particulière complète, ça doit donner 1, ça. Puis,
le restant du temps, c'est quelque chose qui ne nous regarde pas ni vous ni
moi. C'est la liberté d'installation, c'est la liberté de
pratiquer, etc., qu'on reconnaît tous. Ça t'en prend donc 2. Il va
y avoir 2 agréés pour réaliser une tâche
complète - on s'entend sur ce que ça veut dire - en
activités particulières. Alors, si ça ne joue pas sur le
total des agréés, je me demande où ça va jouer.
M. Lamarche: Si vous me permettez, M. le député, en
termes de répartition interrégionale... et c'est pour ça
que je vous disais qu'en termes de répartition interrégionale,
c'est parfait, parce que ce sont des individus qu'on se répartit. Donc,
dans le fond, les 600 individus qui s'ajoutent au cours des trois prochaines
années, on les répartit, en termes d'objectifs de croissance et
de décroissance, dans les différentes régions. O.K.
M. Trudel: Vous ne vous fâcherez pas si je vous
arrête.
M. Lamarche: Non, mais...
M. Trudel: Expliquez-moi comment vous allez les répartir
à partir des activités particulières.
M. Lamarche: Non, mais c'est à l'intérieur de la
région qu'ils se répartissent. Ce que vous me dites, c'est qu'il
est possible que ça prenne deux individus pour faire l'équivalent
à temps plein d'une chose particulière versus un individu qui
serait complètement à plein temps dans cette activité
particulière là. Mais c'est toujours à l'intérieur
de l'objectif de croissance et de décroissance. Ce que ça risque
de faire...
M. Trudel: Tout à fait.
M. Lamarche:...donc, c'est que c'a plus un impact sur
télément financier, versus l'intensité, que sur le
dépassement des plans d'effectifs. nous on dit non: non, on ne vous
autorise pas plus d'individus. sauf qu'il est possible, dépendant de
l'intensité qui va effectivement être négociée, que
là, effectivement, si on en agrée deux à demi-temps
plutôt qu'un à plein temps, on risque de payer une
rémunération à deux par rapport à un.
M. Trudel: Si ça vous en prend deux pour réaliser
les activités particulières...
M. Lamarche: J'en agrée deux.
M. Trudel: Bien oui, mais vous ne pouvez pas en avoir
agréé deux, c'est bien évident, vous me l'avez dit
tantôt: vous allez agréer des
équivalents à temps complet pour réaliser le
travail. Sans ça, l'autre possibilité, c'est qu'il agrée,
pour l'instant, toutes les activités une à une. Vous savez que
ça n'a pas de bon sens. Ça ne se peut pas ça. (21 h
45)
M. Lamarche: C'est pour ça que je passais par
l'entensité dont on a parlé tantôt. Dans le fond, vous
pouvez dire...
M. Trudel: Ça, c'est un autre facteur qu'on peut
négocier parce que l'intensité...
M. Lamarche: Non, non. O.K., mais un individu qui serait
à...
M. Trudel: Ça là, tout ce qu'on discute, sur quoi
on peut s'entendre, ça peut être sacré à terre par
l'intensité, entre vous et moi là.
M. Charlebois: Oui, c'est vrai. Ça donne une heure,
ça ne veut rien dire.
M. Trudel: Tout ce qu'on discute peut être sacré
à terre par l'intensité. Ça peut finir par une discussion
théorique quant aux résultats parce que ce n'est pas nous autres
qui contrôlons fa patente. La patente, c'est la négociation sur
l'intensité. Parce que vous, vous pensez à un facteur, moi, je
pense à un facteur, dans la négociation, ils pensent à un
autre facteur; devinez lequel qui va rester?
M. Chevrette: C'est vrai. On présume des rapports de
force.
M. Côté (Charlesbourg): non, non, mais peu importe
la solution sur le plan des modalités d'agrément, ça aura
été négocié quelque part, avec un pouvoir au bout
de la ligne qui était suspensif quand on en a parlé...
M. Chevrette: Mais pas à la Charlebois, à la
Côté.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Qui allait
s'appliquer à un moment x, alors que, dans ce cas-ci, on a le pouvoir de
décréter à un moment x.
M. Trudel: C'est vrai.
M. Côté (Charlesbourg): Bon. Au bout de la ligne,
quelque part, dans la vôtre comme dans la nôtre, il y aura eu une
solution, des négociations sur les modalités. On peut au moins
admettre ça là. Il faut qu'il y ait des négociations.
M. Trudel: Non, mais là, on ne discute pas de la
nôtre, on discute de la vôtre.
M. Côté (Charlesbourg): Bien non! C'est parce que,
évidemment, on dit: On est soumis à une négociation qui
s'en vient. De toute manière, on aurait été soumis
à une négociation qui venait dans un cas ou dans l'autre. Parce
qu'il y a des modalités qui ne se retrouvaient pas dans la loi et qu'il
fallait négocier. Tant mieux si on s'entend. Si on ne s'entend pas, on
décrète. Mais une chose qui est certaine, c'est qu'on en est
toujours à discuter à partir de plans d'effectifs médicaux
qui ne seront pas défoncés ou qui le seront uniquement par des
entrepreneurs libres, qui auront décidé de s'installer en
entrepreneurs libres, d'être rémunérés à la
baisse et qui vont défoncer le plan d'effectifs uniquement pour trois
ans, parce qu'il y a une récupération, au bout des trois ans,
dans l'objectif de croissance ou de décroissance.
M. Chevrette: mais les plan d'effectifs seront-ils majorés
par rapport à l'option initiale? dans l'option initiale, il y avait une
ou deux activités particulières.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Dès que vous ouvrez sur le champ des
activités particulières...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: ..et que vous augmentez la possibilité ou le
champ d'action, nécessairement, vous additionnez le plan d'effectifs de
base, qui correspond aux spécialités de base données dans
les régions, et vous ajoutez à ce nombre le nombre
nécessaire, entre guillemets, pour les activités
particulières, de sorte que ça s'ajoute, c'est un plus par
rapport au plan d'effectifs. Par rapport au plan d'effectifs médicaux,
il y a un ajout aux activités particulières. La preuve, c'est
que, quand vous rédigez 289, vous le dites presque textuellement
à 289: La régie régionale doit, conformément au
règlement pris en vertu du paragraphe 8° de l'article 410,
élaborer un plan d'effectifs médicaux de la région
à partir de chacun des plans d'organisation des établissements
qui lui ont été transmis conformément aux articles 140 et
141 et également pour accomplir les activités
particulières. 140 et 141, c'est le plan d'effectifs médicaux, si
j'ai bien compris, et les activités particulières, ça peut
être le maintien à domicile dans le cadre d'une politique de
santé, ça peut être la garde en CLSC, ça peut
être une présence permanente, parce que vous avez fait adopter un
plan de garde permanent pour les régions qui le nécessitent,
ça peut être ce qu'on appelle le "stand by", en anglais, pour les
individus dans une région. Ça pourrait le soustraire, le fait
d'être de garde pendant deux jours, par exemple, de la garde d'un
établissement, mais ça fait partie du plan d'effectifs d'une
région, ça. Il va falloir qu'on tienne compte de ces
éléments-là dans des milieux comme la Gaspésie, par
exemple.
II va falloir en tenir compte de ces éléments et de ces
besoins particuliers dans le plan d'effectifs.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense avoir saisi une
nuance de votre compréhension qui a probablement son importance. Les
plans d'effectifs médicaux, on se le rappelle, c'est d'abord des
objectifs qui sont au niveau national. Tant de médecins qui sont
subdivisés en 17 régions à travers le Québec,
à partir des besoins de la population, qui sont envoyés à
la régie régionale, donc un N qui n'est pas
défonçable d'aucune manière, sauf dans le cas d'un
entrepreneur libre qui s'installe à rémunération
réduite et qui, de toute manière, au bout des 3 ans, va
être récupéré dans le sens des nombres. comme ta
régie régionale va devoir tenir compte de tes besoins
d'effectifs, disons à temps plein, pour un établissement, de un,
je pense que vous comprenez qu'il y a un élastique quelque part qu'on va
pouvoir étirer pour être capable de combler des besoins
particuliers et que tu as rien qu'à étirer ta liste de besoins
particuliers pour avoir plus de médecins, de telle sorte que tu
défonces ton plan d'effectifs. ça, c'est non. c'est ciair? c'est
non parce que c'est non. pour être bien clair, dans notre esprit à
nous autres, pour se comprendre, ça c'est non parce que ton objectif, il
est d'abord national et que la somme de tes 17 n ne peut pas dépasser le
national, sinon, effectivement, vous auriez raison de dire que ça risque
de se faire au détriment de certaines régions. mais ça ne
peut pas se faire parce que la seule possibilité pour aller
au-delà du plan, c'est l'entrepreneur libre qui s'installe avec une
rémunération réduite. je pense que, dans toutes les
discussions... et c'est pour ça que la liste des activités
particulières voulues par la régie régionale pour combler
des besoins au niveau de la région, elle peut être longue de
même, mais, sur ¦ le plan des effectifs, il y a rien que ça
que tu peux faire. ils vont être obligés de choisir, de faire des
priorités.
M. Chevrette: Mais quand vous dites ça, M. le ministre,
prenez un endroit, à Montréal, où il y aurait 200
médecins qui décideraient la rémunération
pénalisante.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: C'est autant d'effectifs par rapport à votre
N national qui n'est pas dans les régions.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais qu'on
récupère au bout de 3 ans parce qu'ils en font partie au bout de
3 ans. Ils font partie des objectifs de décroissance et de
croissance.
M. Chevrette: Mais pour 3 ans.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais c'est parce
que...
M. Chevrette: Pour 3 ans, donc, qui est
pénalisé?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais il y avait 200
médecins qui s'installeraient hors plan d'effectifs avec une
rémunération à la baisse, comme un entrepreneur libre
s'installe.
M. Chevrette: Mais pourriez-vous vous placer... En tout cas, moi,
je vois des possibilités. Je peux me tromper, je n'ai pas la science
infuse. Je ne suis pas allé à l'OMS; à l'Organisation
mondiale de la santé, c'est ça que je voulais dire.
M. Côté (Charlesbourg): non, ce n'est pas
ça...
M. Chevrette: mais je dois dire ceci: est-ce qu'il n'est pas
possible, dans les circonstances, de se ramasser, par exemple, dans une
région comme, je ne sa/s pas, en abitibi, où j'aurais
véritablement des besoins particuliers, des activités
particulières et qu'elles ne seraient pas comblées, non seulement
elles ne seraient pas comblées...
M. Côté (Charlesbourg): Ton plan d'effectifs
global...
M. Chevrette: ...mais le plan d'effectifs ne serait même
pas comblé, donc les besoins en particulier? Que signifie, à ce
moment-là, une volonté politique d'établir une politique
de service à domicile, par exemple, dans ces régions-là,
pour des médecins? Que signifie une politique d'aide au même titre
que dans d'autres régions qui pourront se payer des politiques du genre
dans le cadre de l'application des politiques particulières? Ça
signifie quoi?
M. Côté (Charlesbourg): O.K. C'est un point qui est
important parce qu'il interpelle directement la notion de liberté
d'installation qui est au coeur d'un certain nombre de débats depuis de
nombreuses années avec, malheureusement, beaucoup de difficultés
d'être capable, dans le sens plus coercitif, de le régler. On est
quand même dans une situation, aujourd'hui, où il y a une
liberté d'installation hors plan d'effectifs qui crée des
dommages assez importants puis une pénurie au niveau des régions.
Et on s'en vient dans une situation avec la proposition qu'on a où on
resserre davantage, c'est pas mal resserré, où il risque
effectivement d'y en avoir un certain nombre. Vous dire un chiffre à ce
moment-ci, je ne suis pas capable de le dire, mais il est évident que,
s'il y a 50 médecins qui s'installent, au-delà du plan
d'effectifs, comme entrepreneurs libres, eux autres, ils viennent de
quelque part, d'un total quelque part et risquent d'être absents
ailleurs s'ils sont en surplus là. Évidemment, c'est pour une
période de 3 ans et ils sont récupérés dans les
objectifs de croissance et de décroissance au bout de 3 ans. C'est la
soupape qu'il y a là pour le respect des libertés. Tout le monde
revendique d'être un des citoyens qui défend la liberté.
Alors, évidemment, au bout de la ligne, il y a un certain prix à
payer et c'est celui-là. Mais c'est la seule, en tout cas, de ce que je
vois avec l'analyse...
M. Chevrette: je vais me permettre d'abord de faire une
synthèse de la compréhension que j'ai. vous établissez un
plan d'effectifs médicaux...
M. Côté (Charlesbourg): National? Bien, en tout cas,
vous...
M. Chevrette: Je dirais par région, parce que c'est les
régions qui décident. Vous avez une possibilité de
contrainte, mais le plan d'effectifs au niveau d'une région et la
répartition au niveau des établissements relèvent des
régies. Les régies doivent tenir compte de deux grands facteurs:
dispensation des services, à partir de ce qui est communément
appelé...
M. Côté (Charlesbourg): L'établissement.
M. Chevrette: ...l'établissement, et les activités
particulières. Ce sont les deux grands facteurs qui servent à
déterminer le plan d'effectifs. Le plan d'effectifs d'une région
peut être de 500 médecins. À cause des contraintes que vous
y mettez, à cause du N national, vous lui en donnez 450.
M. Côté (Charlesbourg): Non, il n'y a pas de plan
d'effectifs de 500 parce qu'à partir du moment où j'en donne 400,
le vrai plan d'effectifs accepté par le ministre, c'est 400. L'autre
n'existe pas.
M. Chevrette: Bien, ils seront obligés de répartir
l'ensemble des tâches à partir de 400 ou de 450, selon ce que vous
attribuerez. Ça, je le comprends. Mais le gros dilemme, c'est que vous
répartissez les effectifs en fonction de la volonté de ceux qui
sont en place ou bien d'y demeurer, ou de participer à des
activités. Même en dehors d'une région comme
Montréal où tu as des effectifs assez nombreux, il se peut, dans
une région comme l'Abitibi, qu'un médecin, par exemple, qui est
rendu à 55 ans ou à 50 ans dise: Moi, je l'ai assez fait ma job,
je m'excuse, mais, quand bien même que ce serait 50 % - ils peuvent aller
jusque-là à part de ça, je pense - ou 60 % de la
tarification, je me contente de ça.
La féminisation de la profession. On sait très bien que la
féminisation de la profession médicale - on n'en a pas
parlé personne, ici - c'est un facteur dont on doit tenir compte. La
femme dit: Moi, je veux élever une famille, je veux travailler, mais je
veux travailler 3 jours par semaine, ça me suffit. Je m'excuse, et
bonjour Luc! Ça, vous l'entendez de la bouche même non seulement
de l'élément féminin, mais des jeunes médecins. On
en entend maintenant dire: Je ne ferai pas comme mon père, moi, qui est
mort à 48 ans. Je vais travailler d'une façon un peu plus
modérée. Je vais vivre peut-être avec un salaire moins
élevé, mais je n'ai pas l'intention de me brûler et de
mourir à 45 ans ou à 50 ans. Ça, vous entendez ça.
La qualité de vie joue un rôle, maintenant, dans la
profession.
M. Côté (Charlesbourg): Ça, si vous me le
permettez, c'est des facteurs dont doit tenir compte la planification des
effectifs sur le plan global. Pour dire: On a besoin de tant de médecins
au Québec, c'est des facteurs dont on doit tenir compte. La
féminisation, c'en est un; le vieillissement de la profession, c'en est
un autre; le remplacement du corps professoral dans le milieu de l'enseignement
universitaire, c'en est un autre. C'est des choses dont la planification
globale doit tenir compte et dont l'enveloppe globale au niveau du
Québec doit déjà tenir compte avant la
répartition.
M. Chevrette: Mais les évaluations qui ont
été faites au niveau national présentement, n'ont-elles
pas été faites en fonction des effectifs médicaux?
Avez-vous des chiffres maintenant plus précis de ce que pourraient
être les besoins en médecins à partir des activités
particulières et des effectifs médicaux? Avez-vous des chiffres
là-dessus?
M. Côté (Charlesbourg): Peut-être que M.
Lamarche pourrait davantage répondre, parce que c'est pas mal plus
pointu.
M. Lamarche:certainement pas aussi précisément que
ce à quoi vous faites allusion. les chiffres, en termes de projection de
besoins d'effectifs médicaux globaux - et on parle vraiment au niveau du
québec, national - ont été faits en projetant une
consommation de 1986, en postulant qu'elle était pas pire, la
consommation de 1986, dans le temps, en faisant varier, d'une part, les
caractéristiques de consommation, l'évolution du nombre
d'habitants et surtout la structure d'âges, qui a un impact important,
plus les caractéristiques des producteurs, exactement ce à quoi
vous avez fait allusion: la féminisation, le vieillissement de la
profession, la diminution des heures de travail, etc., jusqu'à une
limite et non pas jusqu'à zéro, et en disant: si ces
hypothèses-là sont correctes, combien, effectivement, faut-il
former de médecins pour maintenir, en l'an 2010, à peu
près le même équilibre qu'on a pu obtenir en 1986? donc, on
tient compte de ces facteurs-là dans la projection du nombre de
médecins qu'on doit former au Québec. Ce dont on parle, M.
le député, c'est que, compte tenu de la décision qui a
été prise d'en former un certain nombre, comment le
répartit-on? Donc, c'est vraiment deux étapes.
Le Président (M. Joly): En conclusion, M. Lamarche, s'il
vous plaît!
M. Lamarche: O. K.
Le Président (M. Joly): Est-ce terminé?
M. Chevrette: Non. Consentement si ce n'est pas fini.
M. Lamarche: C'est juste en deux étapes. Dans le fond, on
tente de prévoir c'est quoi la formation qu'on doit avoir actuellement
au Québec pour répondre aux besoins de demain, première
étape. Mais la répartition, il a dit, c'est, compte tenu du
nombre qu'on a déjà formé, comment, effectivement, on le
répartit.
M. Côté (Charlesbourg): Juste pour essayer d'amener
une petite conclusion pour nous permettre de continuer de
réfléchir cette nuit. Il est généralement reconnu
que le problème des répartitions...
M. Trudel: Généralement reconnu par les
experts.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais par à peu
près tout le monde, que notre problème majeur n'est pas la
répartition interrégionale des effectifs des omnipraticiens,
c'est davantage intrarégional. L'agrément va effectivement avoir
pour première fonction de mieux répartir
intra-régionatement dans des fonctions dont on a besoin, dans des places
où on a besoin, les omnis.
Le problème le plus criant des régions du Québec,
c'est les spécialités de base. L'agrément, il n'y en a
pas. Il y a à peu près 5 % des médecins qui sont en
cabinet privé dans des disciplines comme la dermatologie, la
pédiatrie, la psychiatrie. Tous les autres sont en cabinet privé
et font l'objet des plans d'effectifs médicaux où là on a
des poignées pour être capable de faire en sorte qu'on puisse les
déplacer, en établissement, bien sûr. Je pense que, dans ce
cas-là, ça me paraît assez clair. Donc, l'agrément
va effectivement nous aider à faire en sorte que, sur le plan
intrarégional, pour des besoins que l'on va déterminer, on puisse
davantage bouger. À l'interrégional, le problème est
davantage au niveau des spécialités de base.
M. Chevrette: Si vous prenez la psychiatrie...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette:... ça vous prendrait trois mesures. D'abord,
ils sont centralisés à Montréal et à
Québec...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette:... il n'y en a pas en région.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Chevrette:... et il ne s'en forme pas dans les
universités ou peu, en plus.
M. Côté (Charlesbourg):...
M. Chevrette: "C'est-u" commencé à démarrer?
Ça a changé?
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais c'est parce qu'il
y en a peut-être trop en cabinet privé.
M. Chevrette: Non, mais je parle qui veulent aller en
région.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, mais ça
fait rien.
M. Chevrette: Si je prends ceux qui sont en place, s'ils ne
demandent pas d'agrément, il ne s'en forme presque plus, donc on va
avoir des problèmes en maudit.
M. Côté (Charlesbourg): La psychiatrie, par exemple,
c'est une clientèle qui va être affectée par la mesure...
Une voix: Oui.
M. Côté (Charlesbourg):... ceux qui sont en cabinet
privé.
M. Charlebois: II y a des psychiatres qui n'ont pas de
statut.
M. Chevrette: Oui.
M. Charlebois:... et donc, eux, vont devoir participer à
des activités et les activités, dans le cas des
spécialistes, peuvent facilement être des contrats de services ou
des activités du genre. Donc, dans le cas des spécialistes, la
participation aux activités est une mesure qui est peut-être
beaucoup plus aidante pour la répartition interrégionale que dans
le cas des omnipraticiens où c'est plus un déplacement
d'effectifs à l'intérieur de la région. Et ça ne
sera pas nécessairement inflationniste, loin de là, parce qu'il y
a de l'espace pour ça, étant donné qu'il y a beaucoup
d'omnis qui participent peu aux activités des établissements.
Donc, il y a de la place pour obtenir leur collaboration.
Le Président (M. Joly): Merci. Compte tenu de l'heure,
nous ajournons nos travaux à 10 heures demain matin.
(Fin de la séance à 22 h 4)