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(Dix heures seize minutes)
Le Président (M. Joly): Bonjour. Je vous souhaite la
bienvenue à toutes et à tous. Je déclare la séance
ouverte.
Je rappelle le mandat de la commission. La commission des affaires
sociales se réunit afin de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 120 qui est la Loi sur les services de
santé et les services sociaux et modifiant diverses dispositions
législatives. Mme la secrétaire, vous a-t-on signalé des
remplacements?
La Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Beaudin
(Gaspé) sera remplacé par M. Khelfa (Richelieu).
Articles en suspens Chef de département
clinique (suite)
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la secrétaire.
Au moment, disons, d'ajourner hier soir, nous en étions à
l'article 141.3 qui était sur le point d'être adopté.
M. Trudel: Vous disiez qu'on était au cinquième
alinéa, n'est-ce pas?
Le Président (M. Joly): Cinquième alinéa,
exactement.
M. Trudel: J'étais à poser la question sur... Bon.
On a éclairci la question de faire la liste de garde en ce qui regarde
le département clinique concerné dont il est le chef et ça
nous avait permis d'aborder la question de la garde à la salle des
urgences. Et le dernier élément de réponse que vous m'avez
fait là-dessus, c'est de dire: Le service d'urgences, la salle
d'urgences relève d'un département. Je ne pense pas avoir eu la
réponse claire, c'est-à-dire: Est-ce que le service d'urgences
relève toujours d'un département dans l'organisation
hospitalière?
M. Iglesias (Juan Roberto): II relève ou il est un
département.
M. Trudel: Ou il est un département. Dans tous les
cas?
M. Iglesias: Dans tous les cas.
M. Trudel: La question du service d'urgences, de la salle
d'urgences n'est pas, en soi, abordée dans ce projet de loi au niveau de
la liste de garde et des services. Bon. Est-ce que vous prévoyez, suite
à la publication du rapport du GTI, avoir de nouvelles dispositions en
ce qui concerne le service de garde à l'urgence? Ou les services
d'urgences en général?
M. Iglesias: Au niveau du GTI, les recommandations portaient sur
la possibilité pour l'urgence d'être un département et
également sur la possibilité, étant un département,
à ce moment-là, que le médecin qui est responsable des
services professionnels à l'urgence puisse parler à ses pairs
comme les autres membres du département, des départements, les
autres chefs de département. C'est ça qu'est la question, je
pense, que vous abordez. Mais il n'y a rien dans la loi qui s'oppose à
ça actuellement.
M. Trudel: S'il n'y a rien qui s'y oppose, c'est quoi l'intention
du ministre là-dessus ou l'intention du ministère?
M. Iglesias: C'est de laisser la latitude aux
établissements de donner ce qui convient le mieux au niveau de leur
structure.
M. Trudel: Et en général?
M. Côté (Charlesbourg): C'est de laisser l'autonomie
au niveau de chaque établissement de déterminer si c'est un
département ou si ce n'en est pas un, sinon auquel il se rapporte. Mais,
évidemment, une des difficultés que nous avions comme message,
c'est que ce n'était pas toujours la première des
préoccupations dans certains centres hospitaliers. Donc, c'était
un des constats du GTI. Évidemment, il y a des messages assez clairs qui
ont été envoyés un peu partout, avec 61 rapports dans les
61 hôpitaux visités. Il y a des réajustements assez
importants qui se font, mais toujours en maintenant une certaine souplesse au
niveau de l'établissement quant au mode d'organisation qu'il veut se
donner.
M. Trudel: Si vous donnez suite à la suggestion ou
à la possibilité que ce soit dépar-tementalisé au
niveau de l'urgence, ça implique que nous reconnaîtrions, que vous
reconnaîtriez des effectifs. On va appeler ça des effectifs
médicaux, à temps complet, dédies à cela. Mais
ça voudrait dire aussi la reconnaissance de l'urgentologie comme
spécialisation.
M. Iglesias: Ça, c'est une autre question.
M. Côté (Charlesbourg): Ça, c'est une autre
question. Reconnaître les urgentologues, ça, c'est une autre
question qui fait l'objet de discussions et d'échanges. Il y a des
opinions partagées là-dessus qu'il faut, je pense, respecter. On
en
n'est pas, à ce moment-ci, à reconnaître
l'ur-gentologue ou pas, ce qui amènerait supposément ou
obligatoirement un département de l'urgence systématique et
automatique dans chaque centre hospitalier. Ça, c'est une autre question
qui...
M. Trudel: Par ailleurs, sauf erreur, un des constats majeurs du
GTI, c'est que pour les services d'urgences dans les salles d'urgences, un des
problèmes, c'est qu'il n'y a pas de "boss" là-dedans, n'est-ce
pas? C'est-à-dire, la coordination est assez difficile. Là, je
veux revenir mettre ça en relation avec le quatrième dispositif
qui, pour certains départements en radiologie, pour le laboratoire de
biologie médicale et la pharmacie, donne la responsabilité de
toutes les ressources au chef du département. Est-ce qu'un des
éléments de solution n'est pas à l'urgence aussi, au
niveau de l'unité de direction, de commandement et de la suite, et
peut-être pas sous l'aspect scientifique que vous avez souligné
hier quant aux résultats obtenus dans les départements? N'y
a-t-il pas là une des clés qui est de départemental iser
cette fonction dans l'hôpital et d'y inclure toutes les ressources?
Est-ce que ça a été examiné? Est-ce que c'est un
facteur important dans la solution du fonctionnement des urgences?
M. Iglesias: Le GTI ne souligne pas qu'il y a une
problématique de coordination des ressources qui oeuvrent à
l'urgence, type infirmière, par exemple, ou médecin. La
problématique soulignée, c'est au niveau de certaines salles
d'urgences, de la coordination entre les différents départements
cliniques et également le lien avec certains départements comme
la radiologie et les laboratoires. Ce n'est pas au niveau de la gestion des
ressources infirmières et la coordination des ressources à
l'urgence même. C'est le fait que le GTI souligne que, dans certains
centres hospitaliers, lorsque arrive une problématique où il faut
demander l'avis d'un autre médecin qui vient d'un autre
département, à ce moment-là, il y a des délais.
Lorsqu'on demande un examen de laboratoire, il peut y avoir des délais
parce qu'il n'y a pas de "priorisation" pour l'urgence. mais la solution
suggérée n'est pas dans la gestion des ressources mêmes de
l'urgence par le chef de département clinique, ça, c'est bien
clair. donc, la solution est différente. à ce moment-là,
la solution est plutôt de mettre quelqu'un en charge au point de vue
médical qui va être capable de traiter d'égal à
égal avec les autres chefs de département et qui n'aura pas
nécessairement un pouvoir hiérarchique sur les infirmières
ou l'autre personnel qui travaille à l'urgence comme tel.
M. Côté (Charlesbourg): C'est d'avoir accès,
et rapidement, à des ressources spécialisées. Donc,
rapidement, c'est à ça que...
M. Trudel: On a des problèmes, effectivement, en
particulier avec les services de laboratoire. On a de la difficulté
à assurer la continuité des opérations, puisque, si on se
présente à l'urgence, par définition, il y a souvent
besoin d'analyses pour porter le diagnostic, et les ressources ne sont pas
disponibles.
M. Iglesias: Le GTI... L'accent est mis sur la
nécessité d'avoir un médecin en charge à l'urgence,
responsable, qui a le statut ou un statut semblable à celui du chef de
département. C'est ça qui pourrait résoudre ces
éléments-là et non pas d'avoir un chef de
département qui gérerait des ressources autres que celles qui
sont dans la salle d'urgences. C'est ça qu'est l'analyse.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: Devant l'importance que vous mettez aux chefs de
département, ce matin, je n'arrive pas à comprendre que vous les
ayez exclus au départ. Cependant, je comprends l'importance du
rôle d'un chef de département, en particulier au niveau d'une
coordination interservices. C'est sans doute la raison ultime qui a
amené le ministre à modifier sa position de départ
vis-à-vis des chefs de département.
Ceci dit, je voudrais savoir, par exemple, au niveau... Il arrive un
impair au niveau des chefs de département. Ça ne fonctionne pas,
il n'y a pas "priorisation" de l'urgence. Qui est habilité en vertu de
la réforme? La réforme négociée, ce n'est plus la
réforme Côté? Qui est habilité à trancher le
dilemme, le litige?
M. Iglesias: C'est le directeur des services professionnels, on
va le voir tantôt, qui a un pouvoir de coordination au niveau des chefs
de département. Ça dépend, naturellement, de quel type de
litige, mais là on parle surtout d'un litige de type organisationnel,
avec des aspects d'organisation, soit de garde ou de réponse aux appels.
À ce moment-là, c'est le directeur des services professionnels
qui a l'autorité pour régler ça.
M. Chevrette: Le DSP.
M. Iglesias: Oui. Il est là, il s'en vient.
M. Chevrette: II est revenu lui aussi dans la réforme.
Qu'est-ce qui s'est passé?
M. Côté (Charlesbourg): II était là au
mois de juin. Il était là, lui.
M. Chevrette: Oui, c'est vrai, lui, il était là au
mois de juin.
M. Iglesias: II est apparu.
M. Chevrette: Le chef de département est arrivé
avec la venue de M. Charlebois à la table.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non.
M. Iglesias: Le chef de département aussi était
là.
M. Côté (Charlesbourg): Le chef de
département était là aussi au mois de juin.
M. Trudel: C'est un retour par étapes.
M. Chevrette: Oui, c'est vrai. Sur le plan des principes pas
écrits, il était là au niveau de l'engagement verbal, en
juin.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, c'était au
mois de juin.
M. Chevrette: Non, c'est vrai. Je reconnais ça.
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'était avant
les négociations.
M. Chevrette: Non, mais c'est parce que... M. Trudel:
...retour par étapes.
M. Chevrette: C'est le retour, oui. Mais le DSP a donc...
M. Côté (Charlesbourg): Juste...
M. Chevrette: ...le pouvoir parce que... C'est parce qu'il y a eu
un litige entre le DSP, le CMDP et le D.G. au niveau de la
responsabilité. Là, si j'ai bien compris, toute la dimension
médicale relève du CMDP qui, lui, relève du conseil
d'administration, mais le chef de département relève du DSP en ce
qui regarde les relations médicales...
M. Iglesias: C'est ça, 141.3.
M. Chevrette: ...et n'a pas d'affaire du tout au D.G. en ce qui
regarde toute l'administration de la gestion médicale.
M. Iglesias: Non. C'est à travers le DSP. Alors, comme on
dit, on va dire tantôt à 148.3: "1° diriger, coordonner et
surveiller les activités des chefs de département clinique
prévues à l'article 141.3", qu'on est en train de discuter.
M. Chevrette: C'est exact.
M. Charlebois (Maurice): Le chef relève du DSP, lequel
relève du D.G.
Une voix: C'est ça.
Mme Vermette: Parce que c'est les médecins d'un
bord...
M. Chevrette: Oui, c'est un fait, mais le CMDP, lui, relevant du
conseil d'administration directement, c'est par incidence dans l'interaction du
conseil que le D.G. apparaît. Mais, fondamentalement...
M. Charlebois: Exact.
M. Chevrette: ...l'acte médical ne relève pas du
D.G.
M. Charlebois: Au niveau des dimensions professionnelles,
ça relève du CMDP, mais au niveau des dimensions administratives,
donc à 141.3, il y a différentes responsabilités de
gestion. À ce niveau, le chef est sous l'autorité du DSP lequel
est sous l'autorité du D.G.
M. Chevrette: Ça, c'est la nouvelle philosophie du projet
de loi.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Il faut bien se
comprendre. Ça, c'est la négociation; ça, c'est le
résultat de la négociation. O.K.
M. Chevrette: Mais c'est ce qui est semblable à ce qui
existait antérieurement...
M. Côté (Charlesbourg): Non.
Une voix: Non.
M. Chevrette: ...à la loi.
M. Charlebois: Plus clair.
M. Côté (Charlesbourg): Beaucoup plus clair.
M. Charlebois: C'est semblable, mais plus clair.
Une voix: Bonifié.
M. Chevrette: C'est bonifié, oui; c'est même
accentué si mes lectures ont été bonnes. Il y a certaines
choses qui n'apparaissaient plus qui apparaissent et, même sur le
côté médical, il y a plus dans la loi
négociée que dans la loi antérieure. On pourra en parler
plus tard, mais j'ai remarqué ça.
En d'autres mots, les principaux acteurs dans la réforme de la
santé ont recouvré l'ensemble des pouvoirs en ce qui regarde
toute l'administration de la gestion de l'acte médical comme tel.
M. Charlebois: Par principaux acteurs, vous entendez les
établissements.
M. Chevrette: Bien non. Vous comprendrez
que je pariais des médecins.
M. Charlebois: Non. Au niveau des chefs de département,
les responsabilités qui...
M. Chevrette: Allez-y, ça va bien.
M. Charlebois: ...apparaissent au niveau du chef de
département, comme on l'indiquait hier, ont été enrichies
par rapport à celles qu'on connaît dans la loi actuelle et il y a
des précisions qui ont été apportées quant aux
relations qu'il doit y avoir avec la structure administrative et avec la
structure professionnelle. Et, en ce sens-là, pour les
établissements, ce sont les réactions que nous avons obtenues
jusqu'à présent. Pour les établissements, il s'agit d'une
clarification de la situation qui est intéressante.
M. Chevrette: Oui, pour les établissements. Vous ne pariez
pas des clientèles à l'intérieur des
établissements. Si on pariait des D.G. par rapport aux...
M. Côté (Charlesbourg): Bien, les D.G., ce n'est pas
une clientèle.
M. Chevrette: ...représentants de...
M. Côté (Charlesbourg): Les D.G., ce n'est pas une
clientèle.
M. Chevrette: Non, mais ce sont des acteurs.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, des acteurs, des
acteurs.
M. Chevrette: Ils espéraient un rôle plus majeur que
ça. Ha, ha, ha! (10 h 30)
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Ça, on pourrait
peut-être en parier un petit peu plus. On va en parier un peu plus quand
on va arriver aux D.G.
M. Chevrette: Bien oui, ça va être le "fun",
ça.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, ça va être
plaisant.
M. Chevrette: Ça va être le "fun". M.
Côté (Charlesbourg): Ah oui!
M. Chevrette: On a hâte. Ça va être le "fun"
de vous voir rougir de colère. Non? Vous allez avoir le temps...
M. Côté (Charlesbourg): J'ai quand même pris
des vacances.
M. Chevrette: Oui et ça paraît. Juste un mot sur
les...
M. Côté (Charlesbourg): J'espère qu'eux
autres en ont pris.
M. Chevrette: Eux autres, je ne le sais pas, ils étaient
inquiets. J'ai parié à quelques-uns, mais ceci dit...
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment
j'espère que, lorsque vous avez échangé, vous avez
échangé sur la totalité des mesures qu'on inclut dans le
projet de loi et qui ont fait un accord sur l'ensemble des
responsabilités des directeurs généraux. Est-ce qu'il y a
déjà un bon bout de fait?
M. Chevrette: On a parlé de tout ça.
M. Côté (Charlesbourg): Oui O.K. Alors, je suis
très heureux. Comme ça, ça devrait être assez
équilibré.
M. Chevrette: Oui, oui, ils ont hâte de voir le tout fini
pour voir ce que ça a l'air, mais... Je voudrais parier deux mots des
urgentologues parce qu'on a discuté depuis le début
énormément de faire partager le boulot dans les urgences. On en
fait quasiment une guerre avec les corps médicaux pour dire:
Écoutez là, vous allez vous partager le boulot dans les urgences,
sinon ça ne marchera pas, si bien que le ministre était
prêt à relever ses manches puis dire: Vous allez le faire! En tout
cas, il l'a dit. après que le ministre eut dit ça, on sent qu'il
veut spécialiser des bonshommes pour les urgences. il va falloir qu'il y
ait une cohérence dans cela. quelle est la pensée directrice,
maîtresse du ministre et du ministère là-dessus? est-ce de
faire partager le boulot à l'urgence par l'ensemble des praticiens de la
santé, les omnis et les spécialistes, ou est-ce de former une
spécialité d'urgentologues? à ce moment-là, on fait
de fausses batailles au québec si une journée l'on dit qu'il faut
que tout le monde participe et qu'il faut se séparer le boulot et le
lendemain on dit: bien, formons des spécialistes pour ça.
à ce moment-là, on ne pourra pas chialer contre les
médecins de clsc qui ne veulent pas faire d'urgence, on ne pourra pas.
chialer contre certains médecins omnis qui ne veulent plus aller
à l'urgence qui font, au dire de plusieurs, du "soft money" dans les
cabinets privés, etc. c'est quoi la pensée directrice du
ministère là-dessus?
M. Côté (Charlesbourg): Sur le plan des
échanges et des questions d'ordre plus général il
m'apparalt très évident que l'urgence doit être;
partagée par l'ensemble des intervenants de la profession
médicale. On aura beau avoir un omnï ou un urgentologue à
l'urgence, si on n'a pas
accès à des spécialistes pour être capable de
diagnostiquer rapidement et de régler les problèmes, on va
continuer d'avoir des problèmes.
Évidemment, dans la fièvre de régler à peu
près tous les problèmes, tout le monde a tenté d'apporter
sa contribution et des médecins ont voulu se spécialiser - qu'on
appelle aujourd'hui les urgentologues - et voudraient bien se voir
reconnaître éventuellement comme une spécialité.
Évidemment, dans la mesure où on le ferait aujourd'hui on va
créer notre propre pénurie de personnel pour travailler au niveau
des urgences. Il y a des omnis qui font un très très bon travail
au niveau de l'urgence et c'est l'ensemble de ces mesures-là qu'il faut
examiner. C'est dans cet esprit-là que le ministère, avec le GTI,
s'est penché sur un certain nombre de problèmes et de solutions
aussi. Là-dessus, je laisserais le Dr Iglesias élaborer
davantage.
Une chose est certaine c'est qu'à reconnaître des
urgentologues, il y a un risque demain d'une pénurie très
importante de médecins au niveau des urgences. Est-ce que ça veut
dire pour autant qu'on ne doit pas spécialiser des médecins sur
le plan de l'urgence? Je pense que là aussi il y a une
vérité. C'est dans l'équilibre de tout ça, de
toutes ces forces-là et de ces compétences-là qu'il faut
trouver un mode d'opération qui nous permette de les utiliser au maximum
et de donner du service à la clientèle au niveau des
urgences.
M. Chevrette: Avec un article comme 141.3 qui parle des
responsabilités, des ressources humaines, etc., est-ce qu'avec un
article de même ça vous permet de régler le cas de la
Cité de la santé de Laval?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Sous quel angle? Comment vous le voyez?
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce que ça a
fait l'objet d'une discussion au cours des négociations de
l'été parce que vous ne pouvez pas dire que, sur le plan des
négociations, au cours de l'été on n'est pas
arrivés avec un certain nombre de dossiers particuliers, comme
l'hôpital Laval à Québec, la Cité de la santé
de Laval, sur le plan des décisions, et un pouvoir qu'on a adopté
ou convenu - je ne sais pas si on l'a adopté hier...
Une voix; Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...ou s'il fait l'objet de
discussions - qui est réglementaire, qui est inclus dans la loi
maintenant, qui nous permet de le faire.
M. Charlebois: C'est, entre autres, le dernier alinéa de
141.3 qui prévoit que, si un chef néglige de faire des
règles d'utilisation, le D.G. peut demander au DSP de le faire. On se
souvient que, dans ce cas précis de la Cité de la santé,
c'est un peu ce qui s'était produit. Les règles avaient
été élaborées par le DSP et avaient
été considérées comme non conformes parce qu'elles
ne s'appuyaient sur aucun pouvoir pour ce faire de la part du DSP. Alors, c'est
introduit.
M. Chevrette: Donc, votre assise juridique sera dorénavant
à 141.3, dernier alinéa.
M. Charlebois: En fait, c'est une assise juridique, mais ce qui
peut être plus important, c'est le fait que des règles doivent
exister, de tels règlements doivent être élaborés et
on a mis en place les mécanismes pour qu'effectivement ils le fassent
et, à défaut, que ce soit fait par le chef, que le D.G., via son
DSP, puisse intervenir pour qu'effectivement de tels règlements soient
élaborés.
M. Chevrette: C'est parce que vous justifiez, à mon point
de vue, par le dernier alinéa l'obligation d'avoir des directives. Mais
la légalité des directives, moi, je suis loin d'être
sûr que votre dernier alinéa - et je vais vous expliquer
pourquoi... Si, en vertu de la loi de la corporation médicale, le
médecin a l'ultime responsabilité, si, en vertu également
de la loi constituante du ministère, c'est le ministre qui a l'ultime
responsabilité, je ne vois pas - et je vous dis très
honnêtement, sur le plan juridique, j'aimerais avoir des avis d'avocats -
comment, sur le plan juridique, un DSP à l'intérieur d'un
établissement puisse décider du sort de l'individu qui, lui, a
des recours en vertu d'une charte. Quand on regarde tout ça sur le plan
juridique, ça ne fait pas une assise juridique très très
forte ça, 141.3. Le notaire dirait sûrement la même chose
que moi.
M. Charlebois: Je suis certain qu'il va vous dire la même
chose que je vais vous dire.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Ça, c'est... Je n'ai jamais vu un avocat
contredire son porte-parole à date, mais vous pouvez y aller pareil.
M. Charlebois: En réalité, ce dont on parle ici, ce
sont les règles d'utilisation des ressources. Donc, des règles
qui deviennent un règlement du conseil d'administration. Et à
141.6, ce qui est prévu, c'est que les règles
élaborées par le chef sont soumises au conseil pour adoption et
ça devient un règlement. Les règles d'utilisation doivent
comprendre des sanctions, doivent prévoir des sanctions s'il y a
inobservation du règlement. D'accord? Quand ça devient un
règlement du conseil et qu'il y a inobservation
du règlement, le chef peut demander au DSP d'appliquer la
sanction. Sur la sanction, effectivement, il y a un recours et ça va
à la Commission des affaires sociales. Ce qui s'est produit dans le cas
qu'on a donné en exemple tout à l'heure, c'est qu'il y a sanction
qui a été prise contre un médecin. Il a utilisé ses
recours et la décision qui a été prise par la Commission,
c'est que la sanction ne pouvait pas être prise parce qu'il n'y avait pas
véritablement de règlement. Alors, la boucle est
bouclée.
M. Chevrette: Je vous donne un exemple. D'ailleurs, je ne
prendrai pas la Cité de la santé de Laval. Le vendredi
après-midi, le DSP dit: Dorénavant, il n'y aura plus d'ouverture
de salles d'opération parce que je ne ferai pas venir des
infirmières pour le vendredi après-midi. C'est un cas
véridique, ça. Ce n'est pas un cas hypothétique. Le
médecin a l'obligation face à son client, son
bénéficiaire, et il se dit: Si je ne l'opère pas, lundi
matin, il peut être mort. Il se retourne vis-à-vis de son DSP, qui
a l'autorité ultime à l'hôpital, et le DSP dit: Non, pas
question d'entrer des infirmières. Le gars décède et il y
a une poursuite. Comment vous placez-vous au ministère?
M. Côté (Charlesbourg): Dans le cas réel il
n'y a pas eu de décès, là.
M. Chevrette: Non, non. Mais je dis... Non, mais dans le cas
réel il a été béni à mort.
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce qu'on a dit que
c'était un cas réel.
M. Chevrette: ii a été béni. mais ça,
c'est la santé budgétaire avant la santé de l'individu. je
veux savoir, moi: la philosophie du ministère dans un tel cas, c'est
quoi?
M. Iglesias: À ce moment-là, M. Chevrette, je pense
que dans un cas comme ça qui est un cas assez courant, ce n'est pas
quelque chose... S'il y a urgence, il y a différentes façons dont
l'établissement peut gérer cette déclaration d'urgence. La
plus classique, c'est d'accepter l'urgence. À ce moment-là, s'il
y a vraiment - pour ne pas mettre la vie du bénéficiaire en
danger - s'il y a une question soit du chef de département ou du DSP par
rapport vraiment à la déclaration d'un état d'urgence, il
fera évaluer le médecin par ses pairs. Ils prendront, ils
concluront à savoir s'il y avait vraiment urgence, ou s'il y avait
vraiment un abus de son pouvoir par rapport à ça.
Il ne faut pas non plus être naïï au point de dire que
la technique... La déclaration du cas d'urgence est bien connue de
l'administration hospitalière, pour forcer la main à
l'utilisation des ressources. À ce moment-là, habituellement...
Ce n'est pas dans un moment comme ça qu'on juge le cas, mais on le juge
a posteriori. On évalue l'acte qui a été
déclaré un cas urgent, s'il y a matière à
considérer la question, s'il y a des doutes par rapport à
ça ou si ça se répète, si c'est toujours le
même qui déclare le cas urgent le vendredi après-midi,
ça arrive ça. Il y a des mécaniques qui permettent, au
niveau du conseil des médecins et dentistes, des chefs de
département du conseil des médecins et dentistes d'évaluer
ça. C'est bien prévu comme ça. Sinon, c'est le DSP qui
peut prendre sur lui toute cette responsabilité-là. Moi, je vais
vous dire de façon générale, ce n'est pas une
façon... À moins que ce ne soit vraiment un cas récidivant
et chronique de déclaration d'urgence, habituellement, ce n'est pas une
façon de...
M. Chevrette: Non, mais il y a certaines
spécialités qui... Quand on est dans le domaine du
cardio-vasculaire, par exemple...
M. Iglesias: Vous avez même, au niveau de la chirurgie
cardiaque, l'indication d'une urgence par rapport à l'heure qui suit ou
par rapport aux 24 heures ou par rapport aux 48 heures. Il y a beaucoup de
marges. Aujourd'hui, avec la technologie qu'il y a, ça varie beaucoup.
C'est une partie de l'évaluation de l'indication d'un acte, le moment
où il faut le poser. Et, à ce moment-là, il faut s'en
remettre aux mécanismes qui sont prévus pour l'évaluation,
les mécanismes traditionnels et les mécanismes de contrôle
de la profession. Je pense qu'avec ça, si c'est bien appliqué,
les pairs vont être capables de justifier si l'intervention a
été faite au bon moment. Ce n'est pas parce qu'il y a une
opération qui n'a pas été faite au bon moment que le CH va
s'en aller en banqueroute. Si ça se fait à tous les jours, oui,
peut-être.
M. Chevrette: À l'article 141.3, septième
alinéa, le "respect des règles d'utilisation des ressources",
ça, c'est un cas typique à Laval. Je veux dire, les ressources ne
se limitent pas seulement aux ressources humaines du centre hospitalier, mais
même aux ressources physiques, si je comprends bien.
M. Iglesias: II y a les ressources humaines qui sont les
médecins, dentistes et pharmaciens, là.
M. Chevrette: Je comprends mais...
M. Iglesias: Les ressources physiques, là...
M. Chevrette: Je veux dire, un lit, c'est une ressource
physique.
M. Iglesias: Exactement.
M. Chevrette: Bon. Un omni ou un gynécologue qui
utiliserait des lits alors que, par
exemple, les directives du DSP seraient à l'effet qu'on n'utilise
pas les ressources du milieu plus que x jours-lits-année, par exemple,
pour maternité, est-ce qu'il constituerait...
M. Iglesias: Les règles d'utilisation...
M. Chevrette: ...une désobéissance allant
jusqu'à des sanctions prévues au troisième avant-dernier
paragraphe de l'article 141.3?
M. Iglesias: Vous voulez dire les règles d'utilisation des
ressources faites par les chefs de département clinique...
M. Chevrette: Oui.
M. Iglesias: ...approuvées par le conseil d'administration
après avis du CMDP? Oui, à ce moment-là, oui.
M. Chevrette: Alors, le CMDP pourrait être contre
même.
M. Iglesias: Mais c'est-à-dire...
M. Chevrette: Le conseil d'administration considère que
des ressources physiques...
M. Iglesias: il se prononce sur les règles, le conseil des
médecins et dentistes.
M. Chevrette: Oui, l'administration. Oui, mais c'est le conseil
d'administration qui sanctionne.
M. Iglesias: Oui, oui. Qui fait que la règle
devient...
M. Chevrette: Bon. M. Iglesias: ...en force.
M. Chevrette: C'est ça. Vous arrivez donc un soir et les
quotas sont atteints au niveau de la maternité à la Cité
de la santé de Laval...
M. Iglesias: Dites donc: Les lits sont pleins. (10 h 45)
M. Chevrette: Oui, mais je m'excuse, ce n'est pas moi qui ai
utilisé les quotas, docteur. Il y a quelqu'un qui l'a utilisé
avant moi. Il faut que je l'utilise. Je ne fais que répéter ce
qui se dit dans le milieu, n'en déplaise à vos chastes oreilles.
Des quotas, je trouve ça répugnant, moi aussi, qu'on ait
utilisé cette formule-là, en passant. Je pensais que la
maternité était plus noble que certains établissements de
quotas en agriculture. Vous avez raison. Ceci étant dit, si les lits ne
sont même pas pleins, mais que le nombre de jours-lits a
été atteint par rapport au règlement, qu'est-ce qui se
produit?
M. Iglesias: C'est des choses assez courantes, pour le cas de
l'obstétrique, mais un cas où on est habitué un petit peu
plus, c'est au niveau de la chirurgie élective. On est peut-être
un peu moins émotivement pris avec ça, mais lorsque la chirurgie
élective, qui est quand même une chirurgie... Ce n'est pas parce
que c'est électif que ce n'est pas nécessaire. Des fois, on
confond électif avec nécessaire. La chirurgie élective est
aussi nécessaire que la chirurgie urgente, sauf qu'il y a une
fenêtre de temps pour la faire. À ce moment-là, lorsqu'il
n'y a pas de lits, beaucoup d'établissements ont comme politique de
suspendre l'admission. Il n'y a pas de lits...
M. Chevrette: Non, non, je comprends, mais ce n'est pas là
l'objet de ma question. Vous semblez bon en négociation, vous; vous
contournez les questions. Ma question est la suivante: II y a des lits de
libres, mais le nombre d'accouchements permis a été atteint.
Qu'est-ce qui arrive?
M. Iglesias: C'est pour ça que je vous dis que tout est
dans la question: Comment définit-on les ressources?
M. Chevrette: Mais c'est le temps de les définir, cher
docteur. On est dans la loi, là...
M. Iglesias: C'est ça.
M. Chevrette: ...et vous les définissez au
troisième avant-dernier paragraphe. Vous dites: "Les règles
d'utilisation prévues au paragraphe 3° du premier alinéa
doivent prévoir des sanctions administratives qui peuvent avoir pour
effet de limiter ou suspendre - c'est grave ça, limiter ou suspendre -
le droit d'un médecin ou d'un dentiste d'utiliser les ressources de
l'établissement." Et j'ai pris la peine de vous dire que les ressources
de l'établissement, à mon point de vue, ça peut être
le personnel professionnel qui entoure le médecin, mais ça peut
être aussi les ressources matérielles que sont des lits, que sont
des chambres de maternité...
M. Iglesias: ...qui vont naturellement avec le personnel
infirmier qui doit les...
M. Chevrette: Si on a décidé, par exemple, dans un
centre hospitalier, qu'il y aurait 3400 accouchements et qu'on est rendu
à 3400, et il se présente quelqu'un à l'urgence. Le
docteur X - pour ne pas en nommer un - est prêt à faire
l'accouchement, mais le quota est atteint. Les lits concédés dans
une année pour fins de maternité, c'a été fait.
M. Iglesias: Vous voulez dire qu'à ce moment-là...
Il y a 3400 accouchements, mais il y a encore de la place dans l'unité
de soins, il y a encore de la place dans la salle obstétricale. Je
pense que la règle d'utilisation des ressources doit tenir compte
de tous ces éléments, non pas seulement d'un nombre fixe, mais
également de sa distribution temporelle et s'il y a les ressources au
moment où l'accouchement se présente. C'est important, ce que je
vous dis là. Je ne veux pas critiquer la façon dont les gens ont
fait les règles, mais il faut tenir compte de ça. Ce qu'on dit,
c'est: S'il y a des ressources, soit des ressources financières ou des
ressources physiques, si les ressources sont là à ce
moment-là, on est en fonction de donner les soins. C'est clair. C'est
comme lorsque vous recevez un patient au niveau des soins intensifs. On ne
compte pas le nombre de patients, de traumatisés, qu'on a reçus
aux soins intensifs, on compte s'il nous reste des lits au niveau des soins
intensifs. S'il ne nous en reste pas, il faudrait retourner l'ambulance quelque
part, hein? S'il en reste, normalement, l'hôpital devrait le prendre. On
donne les soins.
M. Chevrette: Donc, l'esprit - parce qu'un jour ou l'autre,
ça pourrait servir devant les tribunaux, de toute façon - qu'on
donne à une législation, c'est souvent les discussions qu'on a au
niveau d'une table ici. L'esprit de l'article qui donne des pouvoirs, soit
à un DSP ou à un D. G., entériné par un conseil
d'administration, de fixer les critères, ça n'a pas pour effet
d'aller à rencontre du gros bon sens. Au contraire, c'est que les
ressources du milieu, indépendamment des critères qui pourraient
être fixés... S'il y a des ressources disponibles, on ne peut,
à ce moment-là, brimer les individus qui pourraient
bénéficier de la ressource parce qu'elle est disponible. C'est
bien le sens qu'on donne aux articles de loi?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Un juge pourrait tenir compte de ce qu'on vient de
dire. Vous deviendriez un témoin expert devant un conseil d'arbitrage
ou...
M. Iglesias: On a notre notaire en arrière.
M. Chevrette: Pardon? Le notaire dirait: Ce que le docteur a dit,
c'est vrai.
M. Iglesias: Je lui ai demandé avant, M. Chevrette.
M. Chevrette: Vous lui aviez demandé avant, je suppose.
C'est ce que j'avais pensé. Moi, ça va pour l'article 141. 3.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement à
l'article 141. 3, adopté. L'article 141. 3 est adopté tel
qu'amendé. J'appelle l'article 141. 4.
M. Côté (Charlesbourg): Insérer, après
l'article 141. 3, l'article suivant: "141. 4 Le chef de département
clinique est responsable envers le conseil des médecins, dentistes et
pharmaciens: "1° de surveiller la façon dont s'exercent la
médecine, l'art dentaire et la pharmacie dans son département;
"2° d'élaborer, pour son département, des règles de
soins médicaux et dentaires et des règles d'utilisation des
médicaments qui tiennent compte de la nécessité de rendre
des services adéquats aux usagers, de l'organisation et des ressources
dont dispose l'établissement; "3° de donner son avis sur les
privilèges et le statut à accorder à un médecin ou
à un dentiste lors d'une demande de nomination ou de renouvellement de
nomination et sur les obligations rattachées à la jouissance de
ces privilèges; lorsqu'un département clinique de phamarcie est
formé dans le centre, de donner son avis sur le statut à accorder
à un pharmacien lors d'une demande de nomination. "Malgré la Loi
sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection
des renseignements personnels, les dossiers qui concernent l'exercice du
rôle décrit au paragraphe 1° du premier alinéa sont
confidentiels. Nul ne peut en prendre connaissance, sauf le conseil des
médecins, dentistes et pharmaciens, la Commission des affaires sociales
ou les représentants d'une corporation professionnelle dans l'exercice
des fonctions qui lui sont attribuées par la loi. "Les règles
visées au paragraphe 2° du premier alinéa doivent
prévoir que l'exercice professionnel des médecins, dentistes et
pharmaciens des départements cliniques doit répondre à des
règles uniques. "Lorsque aucun chef de département clinique n'est
désigné ou lorsque celui-ci n'est pas un médecin, un
dentiste ou un pharmacien, les responsabilités visées au premier
alinéa sont exercées par le conseil des médecins,
dentistes et pharmaciens. "
Le Président (M. Joly): M. Charlebois.
M. Charlebois: Peut-être quelques commentaires
généraux sur l'ensemble de l'article.
M. Chevrette:... de réapparition, peut-être.
M. Charlebois: On reconduit donc des dispositions qui existent
à l'heure actuelle dans la loi en les améliorant, comme vous
allez le constater. Tout d'abord, comme on l'a vu pour le chef de
département, on introduit tout au long de l'article qui concerne le
pharmacien ce qui n'existait pas auparavant. Deuxièmement, dans le
deuxième alinéa, "d'élaborer, pour son département,
des règles de soins médicaux et dentaires et des règles
d'utilisation des médicaments", c'est un élément nouveau
qui est important et qui a
été annoncé dans la réforme.
M. Chevrette: Est-ce que vous pourriez nous donner la
référence de l'article de l'avant-projet qui parlait de
ça?
M. Charlebois: Non, l'avant-projet, je...
M. Chevrette: Du projet, je m'excuse. Pour être très
précis avec vous, c'est du projet.
M. Charlebois: Non, ce n'était pas dans le projet, les
règles d'utilisation des médicaments.
M. Chevrette: Est-ce que ça se peut que ce soit l'article
71.2 de l'ancienne loi?
M. Charlebois: Ça se peut. M. Chevrette: Ça
se peut?
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez l'air pas mal
sûr de votre affaire.
M. Chevrette: Ordinairement, quand je questionne, je sais la
réponse.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! Ah bon! Oh! Oh!
Je prends acte.
M. Chevrette: Prenez acte. C'est la meilleure manière,
dans l'Opposition, de ne pas se faire avoir, vous le savez. Vous avez
été de l'autre bord, vous aussi. Quand vous ne saviez pas une
réponse, vous ne questionniez pas. Quels sont les motifs qui vous ont
amenés... C'est sûrement intéressant à... Ce n'est
pas seulement que le fruit d'une négociation, c'est parce que vous vous
êtes rendus aux arguments de raison. Quels sont les motifs fondamentaux
qui vous ont amenés à réintroduire ça dans un
projet de loi qui ne devait absolument pas parler de ça? C'était
important qu'on ne parle pas de ça et là, c'est réapparu.
Quels ont été les arguments qui vous ont convaincus?
M. Charlebois: De réintroduire les règles
d'utilisation des médicaments ou de réintroduire...
M. Chevrette: De réintroduire tout 144...
M. Charlebois: Au fond, on reprend la même discussion que
pour 141.3: Pourquoi est-ce qu'on réintroduit dans la loi la
départementalisation, le rôle des chefs, etc.? Les échanges
du printemps, entre autres, avaient amené à des propositions de
notre part à l'effet que la départementalisation pouvait revenir.
C'est-à-dire que, quand un établissement choisissait d'avoir des
départements, on reconduisait à toutes fins utiles ce qu'il y
avait dans la loi. Les échanges que nous avons eus cet été
nous ont amenés à discuter. Avant de discuter des moyens que sont
l'unité de direction et la "bicéphalie", avant de discuter la
départementalisation, etc., on a discuté d'un certain nombre de
problèmes. Et, un peu comme je l'indiquais hier, on a fait un consensus
assez rapidement sur la nécessité de renforcer le rôle des
chefs de département - on l'a vu à 141.3 - et à 141.4, on
introduit les nouveaux éléments, particulièrement le
troisième alinéa, qui viennent renforcer le rôle du chef,
lui donner un rôle sur la nomination des médecins dans son
département, etc.
M. Chevrette: ...de l'ancienne loi. Prenons toujours le cas de la
Cité de la santé, pour parler de quelque chose de concret.
L'ancienne loi... On me dit que le CMDP, dans le cas de Laval, avait
donné son avis. Là, si je comprends bien, ici, c'est le chef de
département, à part ça, qui a le droit de donner son
avis.
M. Charlebois: Non. C'est toujours... Il faut lire cet
article-là avec l'article 154 et l'article 170.
M. Chevrette: Un instant.
M. Charlebois: Ça veut dire que les nominations...
M. Chevrette: Ne grouillez pas qu'on aille voir, là.
L'article 154 et... C'est le conseil, ça, 154. Et 170... Les articles
154 et 170, c'est l'accord... Je m'excuse, c'est l'octroi d'un
privilège, alors qu'ici, c'est une obligation de consulter, ce que je
comprends, moi.
M. Charlebois: C'est ça. Il faut les lire les uns avec les
autres, c'est-à-dire que 170, c'est le conseil qui nomme, 154, c'est le
conseil des médecins et dentistes qui fait les recommandations au
conseil. Maintenant, on a prévu que le chef donne son avis sur les
médecins qui demandent une nomination dans l'établissement et
pour son département. Alors, c'est possiblement une pratique qui
existait dans un certain nombre d'établissements. Dans nos
échanges, on est arrivé à établir qu'il
était utile de rendre plus visible et de renforcer, au fond, le
rôle du chef de département par rapport à sa propre
équipe et par rapport aux effectifs qu'il recrute.
M. Iglesias: C'est le mandat du chef de surveiller, sous la
responsabilité du conseil des médecins et dentistes, la
façon dont les membres exercent la médecine. Donc, c'est normal,
à ce moment-là, avant que ces membres-là obtiennent des
privilèges et des statuts du conseil d'administration après
recommandation du conseil des médecins et dentistes, c'est normal que
lui aussi donne son avis. Il va avoir à les surveiller, donc il va avoir
à travailler avec des gens qui vont exercer des compétences.
Ça nous semble bien normal que la boucle parte du chef parce que
c'est lui qui va avoir le travail à faire, la supervision
professionnelle après.
M. Chevrette: bien, ça réapparaissait normal
à moi-même, avant de rédiger le projet de loi. c'est juste
pour ça que je trouve ça drôle qu'on ait découvert
le monde entre le 26 juin et le 19 août. fondamentalement, on sait
très bien que, même si on laisse le jugement aux pairs au niveau
de la qualité d'un acte, ou la compétence ou la capacité
d'un individu de réaliser un acte, il faut que tu commences par celui
qui est capable de l'analyser le plus près, c'est évident.
ça, ça m'apparaissait tout à fait logique. c'était
pour ça que je demandais au porte-parole des dernières semaines,
m. charlebois, ce qui l'avait convaincu, quels étaient les arguments qui
les avaient convaincus, alors que, prima facie, nous autres, on l'était
depuis le mois de juin. c'est pour ça que j'essayais de découvrir
les motifs, mais il faut croire que la négociation a porté ses
fruits, il y en a qui ont compris plus par les "brainstormings" que vous vous
êtes donnés, je suppose, autour de la table. vous avez
réussi à comprendre plus facilement ce qu'on vous expliquait au
mois de juin. je suis heureux de ça. tant mieux!
M. Côté (Charlesbourg): Vous nous avez
expliqué ça au mois de juin?
M. Chevrette: Bien sûr.
M. Côté (Charlesbourg): c'est une séance
à laquelle je n'étais pas ou...
M. Chevrette: Ah oui! On vous l'a expliqué, dur comme fer,
plusieurs jours. On vous a même miné. J'ai failli enlever mon
veston et rouler mes manches pour essayer de vous l'expliquer.
M. Charlebois: Ah! Je n'étais pas là.
M. Chevrette: Mais il n'y avait pas de plaque tournante ici, je
me suis retenu.
M. Côté (Charlesbourg): Ça ne m'a pas
frappé à ce point-là, non.
M. Chevrette: Non?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Chevrette: On se reprendra cet après-midi.
M. Charlebois: il reste que, dans le projet de loi, il n'y avait
rien. ce qui nous incitait à ne rien mettre, c'était souplesse
locale et...
M. Chevrette: Non. Ce n'était pas la philosophie.
N'essayez pas de m'emplir ce matin!
M. le ministre, vous direz à votre gars... Fondamentalement,
l'esprit du projet de loi, c'était le D.G. omnipuissant. Vous avez
décidé maintenant que c'était une "bicéphalie", que
le côté médical relevait des pairs et des organismes
créés à cette fin et l'administratif relevait du D.G.
N'essayez pas de nous emplir ici!
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. D'ailleurs, de
toute façon, je pense que pour essayer de vous remplir, ça
prendrait plus que la semaine, ce que j'ai compris.
M. Chevrette: Oui, sûrement.
M. Côté (Charlesbourg): Parce que...
M. Chevrette: Sûrement.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, à partir de
ça, on ne se crée pas d'illusions à ce niveau-là,
d'aucune manière. Une chose est certaine, c'est qu'il y a eu un
processus évolutif.
M. Chevrette: Évolutif? (11 heures)
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, ce que j'ai dit
hier, et je ne tente pas de le cacher, c'est qu'à l'origine, sur le plan
des échanges que nous avons eus à l'automne, avant même
l'énoncé de politique, donc la réforme, il y a eu des
échanges avec les fédérations médicales, la
corporation professionnelle et les CMDP, qui ont tourné autour de toute
une série de choses assez importantes qui avaient comme principe de
base, à l'époque, effectivement, que, dans la mesure où il
n'y avait pas de structure définie dans la loi, c'était davantage
d'oxygéner au niveau des établissements pour être capable
de se donner les structures qu'ils voulaient et de les adapter à chacun
de leurs milieux.
Quand tu prenais l'exemple de l'hôpital Notre-Dame par rapport
à Sainte-Anne-des-Monts, c'est ce que je disais à
l'époque... Lorsque le projet de loi 120 a été
déposé, suite à des rencontres, on a inclus dedans le CMDP
qui, à l'origine, ne devait pas l'être. Donc, oui, effectivement,
ce que nous souhaitions, c'est qu'il y ait, sur le plan administratif, un
responsable qui était le directeur général. Je ne tente
pas de le cacher. Je pense que ça a été dit à
plusieurs reprises et bien sûr qu'en cours de route il y a eu - il faut
bien l'admettre - des acteurs qui ont changé aussi. Il faut bien se
comprendre.
M. Chevrette: Oui, oui, il y en a une couple en tout cas.
M. Côté (Charlesbourg): bon, alors, il y a des
acteurs qui ont changé, qui défendaient des points de vue
différents de ce qui avait été défendu auparavant
donc...
M. Chevrette: C'est probablement la raison de leur
défaite.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, mais de toute
façon, ça, évidemment, il faut que chacun analyse les
raisons...
M. Chevrette: Oui.
M. Côté (Charlesbourg):... de ses
défaites.
M. Chevrette: Comme je suis passé par votre
siège...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Bon
alors...
M. Chevrette:... j'ai connu les individus.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Alors,
à partir de ça, finalement, il y a eu des échanges avec
tout le monde pour tenter d'en arriver à un certain nombre de solutions
et, au fur et à mesure, effectivement, on a accepté, pas dans les
négociations de l'été mais au cours du printemps,
d'ajouter un certain nombre de choses qui paraissaient nous amener vers le
règlement d'un conflit qui ne servait personne, il faut bien se le dire,
alors que, vous comme nous, ce qu'on souhaitait, c'était davantage le
citoyen à la base.
Donc, c'est cette démarche-là qui s'est faite et il faut
bien admettre que, rendu où on était au mois de mai ou au mois de
juin, il ne restait pas beaucoup de chemin à parcourir sur le plan de la
négociation à ce niveau-là pour introduire un certain
nombre de choses. On a réglé. Au bout de la ligne, je pense que
le citoyen va recevoir des services de bonne qualité. C'est ce qui
importe. Est-ce que, pour autant, on aura bien servi les établissements?
La question reste posée. Nous aurons renforcé un certain nombre
de mécanismes au niveau professionnel; au niveau interprofessionnel,
ça reste une autre question.
Ce qu'on souhaitait, avec le courant d'air sur le plan de
l'oxygène, c'était davantage de collaboration sur le plan
interprofessionnel et, à ce niveau-là, je pense qu'aujourd'hui on
doit se poser la question à savoir si, effectivement, en le cloisonnant
de cette manière-là, on n'a pas d'autres conséquences.
Sauf qu'en faisant appel à tout le monde à l'intérieur...
Il est bien évident qu'un centre hospitalier, c'est l'ensemble des
intervenants quand l'objectif est d'abord le citoyen. C'est ça. Ce
cheminement-là, on...
M. Chevrette: Mais, fondamentalement, M. le ministre, la
philosophie même du projet de loi déposé - je ne sais plus
quelle date, là - en décembre a changé. Fondamentalement,
l'esprit de départ de la réforme était axée sur un
contrôle absolu beaucoup plus administratif.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais pas...
M. Chevrette: Alors que, dans le projet de loi qu'on est en train
d'amender présentement, on retrouve une philosophie de fonctionnement
à partir des rôles d'individus ou de groupes d'individus.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Je pense que... Juste
pour tenter de clarifier - j'ai peut-être une part de
responsabilité parce que je n'ai pas été assez clair
à l'époque, là - il y avait une clarification des
rôles administratifs, donc de la responsabilité de
l'administration qui avait... Au premier titre, la responsabilité
était le D. G., c'est clair. Je pense que, là-dessus, il n'y a
pas d'équivoque.
Cependant, il faut bien admettre - et vous avez été le
premier à nous le faire admettre - que, dans notre esprit et dans notre
philosophie, il n'était pas question de soumettre le médecin pour
les actes médicaux qu'il allait poser, pour l'acte médical, il
n'était pas question de le soumettre à quelqu'un d'autre que ses
pairs. Bon. À partir du moment où ça est dit, c'est clair
que, sur le plan administratif, la philosophie générale est de
régler un certain nombre de choses qu'on se croyait obligé de
régler. Il y en a une partie qui se règle à ce
niveau-là, soit par le D. G. ou par des gens qui vont assumer des
responsabilités sur le plan administratif.
Sur le plan de l'acte médical, si jamais on a laissé
percevoir que c'était autre chose qu'un jugement par les pairs à
ce niveau-là, on ne le sait pas ou on s'est mal exprimé. C'est
ça, la clarification qui est arrivée en cours de route, en vous
disant que, bien sûr, à l'origine, l'oxygène et la
liberté presque totale sur le plan des structures avaient un but: faire
en sorte qu'on déréglemente et qu'on laisse aux
établissements le soin de s'organiser et de se donner les structures
dont ils avaient besoin dans le but ultime de donner un service numéro
un à la clientèle, donc aux gens qui ont besoin de nos
services.
Évidemment, l'évolution a fait que, pour un certain
nombre, c'était moins acceptable et, là-dessus, on a
évolué en faisant le maximum de ce qu'on pouvait faire. Eux
aussi, et ils avaient des opinions qui étaient différentes des
nôtres. Ça, finalement, ce n'est pas l'aboutissement du mois
d'août; c'est un processus qui est enclenché depuis les mois de
janvier et février dans les échanges, et avec des arguments des
uns et des autres.
Évidemment, aujourd'hui, c'est réglé. Il va falloir
continuer à faire appel, finalement, à l'ensemble des
professionnels au niveau des établissements pour tenter de solutionner
les problèmes qui pourraient rester, et avoir une plus grande ouverture
pour que notre citoyen soit le bénéficiaire de tout ça.
Or, pour moi, ce n'est pas une question d'avancer ou de reculer, c'est une
question davantage de tenter de se
doter d'un système qui va en fonction de notre citoyen. est-ce
qu'on l'a atteint à 100 %? non. si on l'atteint à 80 %, c'est au
moins ça parce qu'il y aura un bout de chemin de fait.
Une voix: C'est ça
M. Côté (Charlesbourg): c'est sûr qu'il y a
des réajustements, sur le plan de plusieurs modalités
d'application en cours de route, qui ne sont pas du petit détail.
M. Chevrette: C'est une question de perception. Moi, je vous
dirai, en tout cas personnellement, que je considère que c'est un
changement très profond qui a été fait parce qu'on sentait
une volonté d'écarter les principaux acteurs. Moi, c'est de
même que je l'ai compris. Puis, je me rends compte aujourd'hui...
D'ailleurs, en discutant avec les D.G. d'hôpitaux maintenant, on le voit
bien. Allez leur demander demain matin, à eux autres, s'ils voient des
changements. M. Nadeau a bien beau dire qu'il aime mieux l'harmonie que
n'importe quoi, là, mais qu'il aille parler à ses D.G. dans les
hôpitaux. Ils vont lui dire très profondément que ça
a changé en Hérode, le projet de loi.
Moi, je suis convaincu que la philosophie même du projet de loi a
changé parce que c'est une approche où on reconnaît la
compétence et le rôle des individus, compétence qu'ils ont
en vertu d'une loi corporative. Ça, je pense qu'on ne pouvait pas y
échapper. Je suis convaincu de ça sur le plan du fonctionnement
logique des choses. On ne soustrait pas une autorité à quelqu'un
qui l'a pour le remplacer par un autre qui n'a pas la compétence pour
poser le geste. Je ne dis pas ça pour dénigrer les D.G.
d'hôpitaux. Les D.G. sont là pour administrer les ressources
financières à leur disposition; ils ne sont pas là pour
juger de la qualité de l'acte médical ou des gestes à
poser sur le plan médical. Ça, moi, je pense que c'est une
approche complètement différente du projet de loi. C'est une
volte-face importante. Pour le citoyen, on peut arriver aux mêmes
conclusions que le ministre quant aux effets bénéfiques des
amendements, mais qu'on ne vienne pas me dire que ça n'a pas
changé.
M. Côté (Charlesbourg): Non, ce n'est pas ce que
j'ai dit. Je n'ai pas dit ça du tout, sauf que je vais tenter de vous le
traduire d'une manière différente. Ce n'est pas parce que je veux
absolument que mon point de vue triomphe parce que...
M. Chevrette: De toute façon, on pourrait s'obstiner toute
la journée là-dessus, vous le savez!
M. Côté (Charlesbourg): ...j'ai passé ces
étapes-là depuis mon retour en politique en 1983. Donc, ce que
les gens étaient venus nous dire en commission parlementaire, et vous
étiez là: On est "surréglementés". O.K.? Ça
n'a pas de maudit bon sens; on n'est pas capables de bouger, ça nous
prend une bibliothèque de règlements pour être capables de
travailler. En termes clairs; Avez-vous fini de nous écoeurer?
Pouvez-vous penser qu'on est suffisamment matures pour être capables d'en
gérer un petit bout? C'était ça, le message. Donc, c'est
comme ça qu'on l'a pris. d'un principe qui était celui d'une
déréglementation pour donner de l'oxygène et pour
permettre au milieu de se doter des structures qu'il voulait pour être
capable d'atteindre les objectifs qu'on souhaitait - et qui étaient
partagés par tout le monde - il y a eu une déviation de
l'interprétation et on en est arrivé à penser que le
véritable objectif en arrière de ça, c'était
l'exclusion. bon! finalement, l'exclusion a pris plus d'importance que ce qui
était la base de la déréglementation et de
l'oxygène.
Ça nous a donc amenés en cours de route à faire en
sorte de réinstaurer un certain nombre de structures, d'accepter d'en
réinstaurer, mais de ne pas les réinstaurer de la même
manière qu'elles étaient auparavant. Je pense qu'on a
clarifié un certain nombre de choses, mais à partir de quoi? On a
clarifié un certain nombre de choses à partir d'échanges
avec la profession médicale sur les problèmes que nous vivions et
qu'ils vivaient eux-mêmes. Lorsqu'on parle du cas de Cité de la
santé de Laval, ça a fait bien du bruit sur la place publique
pour ceux qui ont gagné, mais il y en a d'autres en dedans qui veulent
faire autre chose aussi, qui, eux autres, se sont mis à table et ont
accepté de faire un bon bout de chemin pour l'harmonie intérieure
et pour faire en sorte que l'hôpital dispense un ensemble de services et
non pas un service.
Il y a eu des efforts assez importants de la part de la profession
médicale pour tenter d'identifier le problème puis de dire:
Ensemble, en êtres responsables, qu'est-ce qu'on peut faire, en termes
d'ajustements à nos mécaniques, pour faire en sorte qu'on
évite un certain nombre de problèmes? Ça ne veut pas dire
qu'on va tous les régler, mais le plus possible, et dans le but ultime
que notre citoyen soit celui qui sera servi. On arrive à ça au
bout de la ligne. Quant à moi, qu'on prenne le train ou qu'on prenne
l'avion... C'est sûr que, par l'avion, c'est bien plus vite. Par le
train, c'est un petit peu plus long. On va prendre le moyen qui va nous amener
à ça, en autant que le citoyen, au bout de la ligne, sera celui
qui en profite. C'est un peu ça qui est arrivé, globalement,
très très ouvertement.
Donc, ce n'est pas toujours facile d'arriver comme on le souhaite. Il y
a eu, oui, changement de cap en cours de route sur un certain nombre de
modalités et sur le plan philosophique. Évidemment, j'aurais pu
insister pour garder une philosophie de base qui était bonne et qui
demeure encore très bonne comme philosophie. Mais si elle reste
dans le livre et qu'elle ne s'applique pas, on fera comme bien des
théoriciens. On pourra toujours dire: J'ai écrit un beau volume
qui avait mauditement du bon sens, mais les gens ne voulaient pas l'appliquer.
Alors, ça n'aura pas donné grand-chose.
Il faut, à l'occasion, tenter d'en arriver à atteindre
l'objectif ultime qui est le service aux citoyens. C'est un peu à
ça qu'on est arrivés. Moi, en tout cas, au bout de la ligne, je
suis heureux et chacun va pouvoir faire la démonstration, dans l'action,
que c'est le citoyen qu'il voulait servir.
M. Chevrette: Charlebois est d'accord. M. Côté
(Charlesbourg): Comment? M. Chevrette: Charlebois est d'accord.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
juste un petit oubli que j'ai fait, parce que je croyais avoir terminé
la lecture de l'article. Il restait un dernier petit paragraphe que j'ai... Si
vous me permettez, on pourrait peut-être l'ajouter? Il se lirait comme
suit: "Lorsque le chef de département clinique néglige
d'élaborer des règles de soins médicaux et dentaires et
des règles d'utilisation des médicaments, le conseil
d'administration peut demander au conseil des médecins, dentistes et
pharmaciens de les élaborer."
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre.
L'amendement à l'article 141.4, ou vous aimeriez...
M. Trudel: On revient donc, à toutes fins utiles, à
71.2 de la loi actuelle.
M. Côté (Charlesbourg):
Réaménagée. M. Trudel:
Réaménagée.
M. Côté (Charlesbourg): II y en a une partie qui
était dans les règlements.
M. Trudel: Une partie était dans la loi, une partie dans
les règlements.
M. Côté (Charlesbourg): Une partie dans les
règlements, qui est dans la loi maintenant.
M. Trudel: Ce qui est, entre autres, ajouté, c'est la
responsabilité du chef de département d'élaborer pour son
département non seulement les règles de soins médicaux et
dentaires, mais aussi les règles d'utilisation des médicaments.
Ça, c'est nouveau?
M. Iglesias: C'était déjà au niveau du
règlement. C'était le conseil de pharmacologie qui donnait des
avis sur l'utilisation des médicaments. Là, on fait reposer la
règle sur le chef, qui va la faire monter, naturellement, à
travers le conseil des médecins et dentistes au conseil
d'administration. L'idée, c'est vraiment d'indiquer que les
médicaments, c'est un élément très important des
ressources et des moyens thérapeutiques qui sont utilisés dans
les CH.
M. Trudel: Mais les règles d'utilisation, là, en
matière de médicaments, ça comprend le type, ça
comprend l'inventaire, ça comprend...
M. Iglesias: Non. Ça, ça va être vraiment le
travail du chef de pharmacie. C'est l'utilisation du médicament pour un
malade donné. Compte tenu du formulaire de l'établissement,
ça demeure toujours la même chose.
M. Trudel: Mais là, c'est le chef de département
clinique de pharmacie qui décide ou si c'est le chef de
département clinique qui élabore les règles dans son
département pour l'utilisation d'un tel type?
M. Iglesias: Les règles d'utilisation des
médicaments, c'est les règles de médicaments pour un
malade donné. Ce n'est pas le fait d'avoir la constitution d'un
formulaire, un inventaire, etc. Ce n'est pas ça que ça vise.
Ça vise le fait qu'on utilise tel médicament, dans telle
circonstance, pour tel malade. C'est bien...
M. Trudel: Ça, c'est le chef de département
clinique de la pharmacie?
M. Iglesias: Non. C'est le chef de département
clinique.
M. Trudel: mais tout ça, on va le voir tantôt
confirmé à 141.6, c'est des règles qui sont
élaborées par le chef de département, mais elles doivent
recevoir l'approbation...
M. Iglesias: Du conseil des médecins et dentistes.
M. Trudel:...du conseil des médecins et dentistes.
M. Iglesias: Et du conseil d'administration. M. Trudel: Et du
conseil d'administration... M. Iglesias: C'est ça.
M. Trudel: ...dans un deuxième temps. Ce qu'il y a aussi
de nouveau, c'est le renforcement de la confidentialité du dossier,
c'est-à-dire dans la réalisation des tâches, au premier
alinéa, de surveiller la façon dont s'exercent la
médecine, l'art dentaire ou la pharmacie dans son département. Le
chef de département, également,
lorsqu'il a accompli ce travail-là, les dossiers qui concernent
l'exercice de ce rôle-là ne doivent pas avoir pour effet... Ils
sont confidentiels et nul ne peut en prendre connaissance, sauf le CMDP.
Lorsqu'il effectue ce travail-là.. (11 h 15)
M. Iglesias: C'est ça.
M. Trudel: ...nul autre que le chef ou le CMDP ne peut en prendre
connaissance.
M. Iglesias: c'est ça. c'a trait à la partie de
l'évaluation médicale, pharmaceutique ou dentaire qui se fait
dans les départements. il y a une partie de ça qui se fait dans
le département. il y avait une possibilité de brèche au
niveau de la confidentialité de cette évaluation-là. on ne
voulait surtout pas qu'au niveau des départements, à cause de
cette possibilité-là, les débats soient vides et qu'on ne
discute pas des vrais problèmes. dans l'ancienne loi, les
procès-verbaux du conseil des médecins et dentistes
étaient confidentiels. o.k.? là, on ajoute à ça la
partie des dossiers qui est tenue par le chef de département, concernant
l'évaluation médicale, dentaire et pharmaceutique.
M. Trudel: L'évaluation du chef de département
quant au personnel...
M. Iglesias: C'est ça.
M. Trudel: ...dentaire ou de pharmacie qui est sous sa
responsabilité.
M. Iglesias: C'est ça. Qui est une prorogation du
CMDP.
M. Trudel: Puis, au niveau du mécanisme de traitement des
plaintes des usagers?
M. Iglesias: Ça, c'est une autre chose.
M. Trudel: oui, oui. je comprends que c'est une autre chose, mais
on va avoir à se référer peut-être à ce
dossier-là au niveau de la plainte.
M. Iglesias: ...avoir à s'y référer. C'est
son dossier, autrement dit, aussi.
M. Trudel: L'usager, bien sûr, a accès à ce
dossier qui le concerne?
M. Iglesias: Tantôt... Un jour, on verra comment le dossier
des plaintes est défini.
M. Trudel: Ah oui!
M. Iglesias: Mme Demers, c'est quel article, le dossier des
plaintes?
M. Trudel: Ça, c'est 37 et suivants.
Mme Demers (Laurence): 37.
M. Trudel: 37 et suivants, s'il faut y revenir. Bien sûr
qu'il est confidentiel et seul le CMDP peut en traiter. C'est fort heureux que
c'en soit ainsi. Les règles de l'art sont renforcées
là-dessus. Sauf que l'usager qui porte une plainte, lui, il a besoin
d'avoir accès à ce dossier. Est-ce que c'est possible pour
l'usager d'avoir accès à ce dossier-là?
M. Iglesias: Son dossier personnel, oui. M. Trudel: Son
dossier.
M. Iglesias: Bien oui, son dossier, oui. Son dossier, il n'y a
pas de problème. C'est clair. Il va avoir également droit
d'accès à son dossier de plainte et on va voir dans les articles
sur les plaintes, ce que comprend le dossier de plainte. Mais l'usager...
M. Trudel: mais s'il porte une plainte eu égard à
un acte professionnel...
M. Iglesias: C'est ça.
M. Trudel: ...qui, automatiquement, s'en va au cmdp dans la
mécanique et à la corporation concernée, lui, l'usager, le
chef de département et le conseil des médecins, dentistes et
pharmaciens de rétablissement vont avoir un dossier sur ce qui s'est
passé. est-ce que lui...
M. Iglesias: L'exécutif va y avoir accès. Le
médecin sur qui porte une plainte n'aura pas accès à cela
non plus.
M. Trudel: Non, je ne parle pas du médecin sur qui porte
une plainte, je parle du citoyen, là. Le citoyen qui porte une plainte
sur un acte... O.K.?
Une voix:...
M. Trudel: Alors, là, ça file. Ça va au CMDP
et ça s'en va à la corporation, O.K.? Est-ce que le citoyen, lui,
pour sa défense, peut avoir accès à la partie de ce
dossier-là qui le concerne?
M. Iglesias: Aux procès-verbaux du CMDP, non. Pas plus que
le médecin. Ce à quoi il va avoir accès, c'est à
son dossier propre et au dossier de plainte.
M. Trudel: Bien oui, son dossier de plainte, il va y avoir
accès certain, c'est le sien. C'est lui qui va l'avoir faite, la
plainte.
M. Iglesias: C'est pour ça.
M. Trudel: II va l'avoir dans ses poches.
M. Iglesias: C'est pour ça qu'on définit dans les
articles c'est quoi, le dossier de plainte.
M. Trudel: Oui, c'est lui qui va l'avoir exigé, c'est bien
sûr. Sa plainte, il va l'avoir par devers lui.
M. Iglesias: Non, il y a autre chose dans le dossier de plainte.
Il va voir le traitement qui a été donné au dossier et les
recommandations.
M. Chevrette: Je vais essayer de... Un individu fait une plainte
contre un médecin. Le CMDP se penche sur la plainte, juge que - je ne
sais pas - le patient ou le client ou le bénéficiaire a
raison.
M. Iglesias: II a accès à la recommandation. M.
Chevrette: L'individu n'a pas accès à ça. M.
Iglesias: II a accès à la recommandation. M. Chevrette:
À la recommandation?
M. Iglesias: oui. c'est ça qu'on va définir dans le
dossier de plainte. mais il n'a pas accès au traitement, aux
procès-verbaux du cmdp. il a accès à la...
M. Chevrette: Mais si ça va... Supposons qu'on
décide que le traitement d'une plainte a abouti à un endroit
ultime...
M. Iglesias: Au troisième niveau.
M. Chevrette: ...au troisième niveau, là...
M. Iglesias: C'est la corporation professionnelle, dans ce
cas-là.
M. Chevrette: Oui, mais l'individu, s'il n'a pas accès
à l'analyse des faits par les pairs, comment voulez-vous qu'il se
plaigne?
M. Iglesias: Bien, s'il n'est pas satisfait de la recommandation
qui est faite, il va prendre la décision de se plaindre.
M. Côté (Charlesbourg): Mais il faut bien se
comprendre, là. Le troisième niveau, ce ne sera pas pour des
plaintes qui...
M. Chevrette: Non, non, non.
M. Côté (Charlesbourg): ...des actes.
M. Chevrette: Non, c'est vrai.
M. Côté (Charlesbourg): Donc...
M. Trudel: Quand il s'en va... C'est d'abord
référé au CMDP de l'établissement
concerné.
Supposons qu'il y ait un jugement, on va dire négatif, qu'il n'y
ait pas...
M. Iglesias: II n'y a pas objet d'appliquer une sanction.
M. Trudel: ...objet de redressement, d'appliquer une sanction.
Bon.
M. Iglesias: Ça, il va avoir accès à cette
phraséologie-là.
M. Trudel: L'usager peut se rendre à la corporation.
M. Iglesias: Oui.
M. Trudel: O.K. Alors, quand il va arriver à la
corporation pour présenter son point de vue, il va falloir qu'il ait
accès, à mon avis, à la partie de son dossier qui est
concernée par la décision du CMDP.
M. Iglesias: Mais la corporation va recommencer le processus au
complet.
M. Trudel: Oui, oui, c'est ça. La corporation va
recommencer l'enquête de a à z.
M. Iglesias: À partir du dossier du
bénéficiaire et avec les témoins qu'elle jugera
nécessaires.
M. Trudel: Mais la partie du jugement du CMDP sur la plainte qui
lui avait été acheminée demeure strictement confidentielle
et même l'usager concerné ne peut pas en prendre connaissance
quant à la, non pas la recommandation parce que la recommandation, il
l'a automatiquement, s'il est allé jusqu'à la corporation...
M. Iglesias: Ce n'était pas évident qu'il l'avait
avant. Là, ça va être évident que...
M. Côté (Charlesbourg): On va le revoir à 37,
quand on va revoir 37 sur les plaintes...
M. Iglesias: Ce n'était pas évident qu'il l'avait
avant.
M. Côté (Charlesbourg): ...dans le courant de la
soirée.
M. Iglesias: Vos remarques que...
M. Trudel: ce n'est pas évident qu'il l'avait avant. non,
il y a le cas de la dame du bas-du- fleuve. bon, alors, on prend une note pour
37 et suivants.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. D'ailleurs, on y
revient obligatoirement à 37 parce que ça fait partie des
articles qu'il faut revoir.
M. Trudel: O. K. Bon. À défaut d'en nommer un,
d'avoir un chef de département clinique, c'est le CMDP qui est
responsable de l'élaboration des règles, toujours avec
l'approbation du conseil d'administration, à 141. 6. Ça va
là-dessus. Alors, il y aura un petit amendement.
Le Président (M. Joly): Parfait. L'amendement à
l'article 141. 4, adopté. Le nouvel article 141. 4, adopté.
J'appelle l'article 141. 5.
M. Côté (Charlesbourg): Insérer, après
l'article 141. 4, l'article suivant: "141. 5 Les règles d'utilisation
des ressources prévues au paragraphe 3° du premier alinéa de
l'article 141. 3 doivent notamment prévoir qu'aucun lit ne peut
être réservé à un médecin ou à un
dentiste particulier pour des usagers qu'il traite et qu'en cas de
nécessité le directeur des services professionnels ou, en
l'absence de directeur des services professionnels, le médecin
désigné à cette fin par le directeur général
peut désigner un département ou un service dans lequel un lit
doit être mis à la disposition d'un usager. "
M. Trudel: Alors, ça, c'est totalement nouveau par rapport
à...
M. Iglesias: La notion que les lits n'appartiennent pas, ne sont
pas désignés à un médecin, était dans la
loi. C'était dans la loi, ça.
M. Trudel: À quel article?
M. Iglesias: C'était dans les premiers articles de la loi,
ça.
M. Trudel: De la loi ou des règlements? M. Iglesias:
C'était l'article 71. 1. M. Chevrette: C'est ça.
M. Iglesias: "Les règles d'utilisation des ressources
doivent notamment prévoir qu'aucun lit ne peut être
réservé à un médecin ou à un dentiste
particulier pour les bénéficiaires traités par lui et
qu'en cas de nécessité le directeur des services professionnels
ou son représentant peut désigner un département ou un
service dans lequel... " C'était...
M. Chevrette: Oui, mais la délégation de pouvoirs,
était-ce dans la loi?
M. Iglesias: Oui
M. Chevrette: Les trois dernières lignes? M. Iglesias:
Oui, sauf que... M. Chevrette: Non, non.
M. Iglesias:.. on disait: "le directeur des services
professionnels ou son représentant peut désigner un
département ou un service. " là, on dit...
M. Chevrette: Le médecin; c'est un médecin
désigné par le D. G.
M. Iglesias: S'il n'y a pas de DSP, là. M. Trudel:
S'il n'y a pas de DSP.
M. Chevrette: Le directeur des services professionnels...
M. Iglesias: C'est ça.
M. Trudel: Ou en l'absence de...
M. Iglesias: Ou en l'absence de... S'il n'y a pas de DSP. C'est
pour éviter qu'il n'y ait un trou, tu sais.
M. Trudel: C'est-à-dire en l'absence de DSP
désigné ou en son absence, même s'il est
désigné, j'imagine.
M. Iglesias: c'est ça, oui. il peut être absent,
c'est sûr. même s'il y en a un, il peut être en vacances, le
pauvre diable, tu sais. c'est un peu implicite dans la loi. ce n'est pas du
droit nouveau.
M. Trudel: et c'est quoi le moyen - j'allais dire que vous allez
continuer à exercer ou mettre en place - parce que, si c'est interdit
par la loi, est-ce que vous pouvez nous assurer qu'il n'y a pas des pratiques
telles dans les établissements?
M. Côté (Charlesbourg): C'est ce qu'on dit.
M. Trudel: Allez-vous chercher à vérifier la
vérité?
M. Iglesias: C'en est un des moyens qu'on prend, entre
autres.
M. Trudel: Ça, c'est comme un autre article qu'on a vu
hier Y a-t-il des pénalités si ça arrive?
M. Iglesias: C'est pour ça qu'on le lie à...
M. Trudel: Comme hier. C'est la même réponse
qu'hier.
M. Côté (Charlesbourg): Même réponse
parce que c'est la même situation.
M. Iglesias: II n'y a pas de sanction pénale.
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a pas de
sanction pénale.
M. Trudel: Non.
M. Côté (Charlesbourg): II y a des sanctions
administratives. Ce sont des sanctions administratives, comme ce qu'on a vu
hier.
M. Trudel: Oui. Là, c'est un autre morceau, entre autres
choses, du rapport du groupe tactique d'intervention.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Iglesias: II parlait plus... pas nécessairement de
l'attribution a un médecin donné. Parce que, ici, on dit
"à un médecin". Le GTI parlait surtout au niveau de
l'équilibre entre différents départements. Donc, c'est un
petit pou différent, mais ça peut rejoindre, à la limite,
la problématique, là, mais c'est un petit peu différent.
C'est l'équilibre entre les différents départements et
l'évolution de cet équilibre dans le temps. C'est de ça
que le GTI parle.
M. Trudel: Oui. C'est sûr que c'est une question
délicate, parce qu'on est en matière - on va appeler ça de
même - d'entente sur le bras, quelquefois. Et il y a peut-être des
raisons particulières pour lesquelles ça arrive, mais c'est
implicite tout le temps. Ça ne peut jamais être explicite.
M. Côté (Charlesbourg): Mais si vous en arrivez
à des pénalités quant à l'utilisation des
ressources, qu'est-ce que vous pensez qui reste à un médecin qui
se verrait appliquer des sanctions administratives de cette nature? Il ne reste
plus rien. Il va rester son cabinet privé. Je ne pense pas, dans des
conditions comme celles-là, qu'il y ait besoin de plus que
ça.
M. Trudel: Ma question était simplement de dire: On
reproduit ici un article qui était sorti du projet de loi, on y ajoute
les cas d'absence lorsqu'il n'y a pas de nomination et on dit: C'est interdit
de faire ça. D'habitude, quand une loi interdit, elle prévoit une
sanction à l'autre bout. Dans cas-là, le cas
échéant, ici, on dit que ce sont des sanctions administratives
qui peuvent exister. Et, dans le cas des pénalités
administratives, tantôt, on va voir que le médecin doit toujours
se faire entendre parce qu'il peut y avoir des raisons particulières. Le
médecin doit toujours être entendu parce qu'il peut y avoir des
circonstances atténuantes, évidemment.
Ça, ça rejoint votre remarque au niveau de la pratique. Au
niveau de la pratique, dans la réalité, il peut y avoir des cas
d'urgence, des situations d'urgence, quelque chose de spécial. Mais que
le phénomène soit, par ailleurs, observé comme existant -
je pense qu'on pourrait dire, à une plus grande échelle - par le
groupe d'intervention tactique, ça va demander aussi qu'il y ait
d'autres mécanismes mis en branle pour que ça puisse respecter
non seulement la lettre, mais l'esprit de ça, évidemment.
M. Iglesias: M. le ministre a formé le groupe tactique,
qui était vraiment un groupe d'intervention, et il a formé
également un groupe stratégique qui devait analyser les
problématiques de fond, dont la répartition des lits. Si on peut
sortir d'ici, on va pouvoir parler à M. le ministre.
M. Trudel: Vous avez hâte de partir, vous?
M. Iglesias: Non, non, c'est parce que je veux parler à M.
le ministre.
M. Chevrette: Ne nous provoquez pas.
M. Iglesias: On va pouvoir l'informer sur le groupe
stratégique qui amène également...
M. Trudel: Remarquez que si on était sortis en juin, sous
la pression, je ne suis pas sûr qu'à matin vous auriez plus le
temps de lui parler, avec ce qui s'est passé.
M. Iglesias: Et on va pouvoir, à ce
moment-là...
M. Trudel: II est peut-être occupé à autre
chose, à matin.
M. Iglesias: C'est une des parties qui est
considérée là: les façons d'aider les centres
hospitaliers à mieux définir la balance entre les lits. Ce que le
groupe tactique aborde et ce qui est repris par le groupe stratégique de
façon plus structurelle, c'est comment aider les centres hospitaliers
à balancer la répartition des lits. C'est un des chapitres
importants à considérer.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: J'ai des questions au docteur.
Une voix: Oui.
(11 h 30)
M. Chevrette: Dans la loi, on a cru bon de
réinsérer le fait qu'il n'y avait aucun lit de
réservé à un médecin, et on sent le besoin de
mettre des pénalités pour des lits qui serviraient, par exemple,
spécifiquement à des missions. Ne trouvez-vous pas là une
incohérence dans votre système? Si on dit, par exemple, à
un médecin: On ne peut te réserver aucun lit, à toi, donc
les lits qu'il y a là, les numéros... Je ne sais pas, moi, ils ne
sont pas numérotés. Dans l'aile B de tel centre hospitalier il y
a 40 lits de soins de courte durée, mais on ne t'en réserve pas
un. Sauf que s'il arrive 40 maternités, on
établit des quotas pour les missions. Ne trouvez-vous pas
ça incohérent, dans un système où on ne veut pas
donner de privilège à un individu, qu'on limite les
privilèges aux citoyens qu'on veut desservir en vertu de l'esprit
même de la loi: le citoyen au centre de tout? J'aimerais que vous
m'expliquiez cette philosophie-là. J'ai de la difficulté à
la comprendre.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, les
quotas, on ne les aime pas, mais on les utilise assez souvent sur le plan de
l'expression. Il y a d'abord une chose qui est extrêmement importante,
c'est l'identification de la capacité, pour un centre hospitalier, de
faire tant d'accouchements, compte tenu de ses ressources humaines et
matérielles, donc, qui incluent les ressources financières.
Ça - prenons le cas de la Cité de la santé de Laval -
ça a été évalué à 4200. Si on veut,
disons, charrier - parce qu'on peut charrier positivement et
négativement - on pourrait...
M. Chevrette: Tu ne parles jamais pour ne rien dire, donc tu ne
charries pas.
M. Côté (Charlesbourg): ...facilement dire que la
cité de la santé de laval a un quota de 4200. ce n'est pas
ça. c'est qu'elle a une capacité de 4200 en tenant compte des
ressources humaines et financières dont découle le
matériel. les spécialistes vont analyser ça et vont dire:
au-delà de tout ça, il y a des risques. c'est pour ça
qu'à un moment donné on dit: c'est ça.
Sur le plan de l'organisation interne, ce n'est pas très heureux
d'avoir parlé de quotas - je pense que tout le monde en convient
aujourd'hui - mais ça a été un exercice de part et
d'autre, y compris de la profession médicale, d'un CMDP qui a voulu
prendre un certain nombre de responsabilités pour tenter de
régler le problème sur le plan interne, effectivement, pour en
arriver à une certaine harmonie à l'intérieur d'un centre
hospitalier, pour dispenser un ensemble de services. Ça a donné
le résultat que ça a donné, mais je ne pense pas, à
ce moment-ci... Ce n'était pas l'objectif que vous évoquiez.
Mais il y a eu un effort de la profession médicale, d'une
certaine autodiscipline quant à l'utilisation des ressources, y compris
à l'intérieur du centre hospitalier. Évidemment, il va
falloir que, tantôt, si on dit que c'est 4200, ça corresponde
à un certain nombre de lits, aussi. Alors, si on dit; Le centre
hospitalier, on lui donne l'autorisation de faire 4200, il faut que ça
se traduise éventuellement en nombre de lits; ça me parait bien
évident. Sinon, il y a...
M. Chevrette: Je lisais la clause telle quelle. Je suis bien
obligé de me dire: C'est dans le temps que tu le planifies. Tu ne peux
pas dire que c'est 10 par jour; ce n'est pas ça Je comprends cela Mais
c'est de reconnaître qu'une mission a une proportion du temps-lits dans
un hôpital, sur le plan annuel. Moi, je le comprends différemment.
Je comprends les médecins spécialistes. Ils ne le diront pas et
je les comprends. Ce ne serait pas de bonne guerre de le dire, mais si tu
envoies un chirurgien en Abitibi, à Rouyn-Noranda ou encore à
Rimouski et qu'il est dans l'incapacité de faire des opérations
pendant quatre jours parce que ses lits sont tous occupés, soit pour du
chronique ou bien pour de la maternité, le gars va dire: Moi, je n'ai
plus d'affaire à rester ici; parce que c'est un travailleur autonome qui
reçoit un traitement en vertu d'un acte qu'il pose. C'est de même
qu'il faut l'expliquer, à mon point de vue, le partage. sans dire
d'attitrer des lits, moi, je parlerais plutôt de partage, au sein d'un
centre hospitalier, de missions. il y a des missions dans un centre hospitalier
on a des spécialités de base. on s'entend sur à peu
près entre 18 et 21 spécialités de base. il y en a
quelques-unes qui peuvent être discutables, mais... on dit: doter chaque
région d'une vingtaine de spécialités de base.
automatiquement, si tu veux attirer des professionnels et si tu veux exiger
qu'ils soient dans le milieu ou dans la région, il faut que tu leur
permettes d'exercer leur profession. c'est l'approche positive, je pense, qu'on
devrait regarder. de la manière dont c'est présenté,
autant à la cité de la santé - je ne veux pas discuter du
cas de la cité de la santé plus que de celui d'autres places -
tel que c'est présenté, on semble vouloir faire arbitrer le corps
médical sur les gestes posés par un médecin ou deux, alors
que, si on le fait au niveau des missions qu'on donne à un centre
hospitalier à partir des spécialités de base qu'on
reconnaît à un centre hospitalier, je pense que la discussion
devient beaucoup plus positive, beaucoup plus compréhensible pour le
monde. en tout cas, moi, c'est un peu de même que je le voyais. on risque
de provoquer des confrontations entre professionnels. dans le fond, les
citoyens, il faut qu'ils comprennent que ce n'est pas grave si tu retardes une
verrue plantaire de deux jours, mais ça peut être grave si tu n'as
pas d'endroit, par exemple, pour faire un cathétérisme cardiaque
ou bien autre chose de plus grave. ça, je le comprends c'est à
partir des missions des centres hospitaliers que je pense qu'on peut faire
comprendre plus positivement aux gens l'importance de diversifier les actions
à l'intérieur d'un centre où on a les ressources humaines
et professionnelles pour le faire.
C'est dans ce sens-là que je posais la question parce que, tel
que libellé, ça pourrait vouloir dire... Je sais pourquoi on a
dit "pas de lit attitré", c'est évident, s'il y en a qui veulent
aller, par exemple, dans les régions en disant "tu vas me garder 10
lits", on n'a pas voulu que ce soit ça. Mais ce n'est pas plus brillant
d'octroyer
20 lits de chroniques dans un centre hospitalier qui est supposé
en avoir 5. Ce n'est pas plus intelligent de permettre ça que
d'attribuer des lits attitrés à un médecin.
Donc, à partir de ce fait-là, il faut plutôt
regarder la mission globale de l'hôpital. Moi, c'est de même que je
le voyais, parce qu'on a toujours discuté en disant: Oui, il ne faut
pas, il y a des médecins qui ont 5 lits, c'est arrangé avec un
D.G., c'est arrangé avec le DSP, il a 10 lits à son service...
Quand on défonce de 20 % le nombre de lits de soins de courte
durée et qu'on los met en longuo dureo, on a le môme offet sur la
population, sinon plus. C'est ça quo jo voulais dire.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
141.5, adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. Le nouvel article
141.5, adopté. J'appelle l'article 141.6.
M. Côté (Charlesbourg): Insérer, après
l'article 141.5, l'article suivant: "141.6 Les règles d'utilisation des
ressources prévues au paragraphe 3° du premier alinéa de
l'article 141.3 entrent en vigueur après avoir été
approuvées par le conseil d'administration qui doit, au
préalable, obtenir l'avis du conseil des médecins, dentistes et
pharmaciens, le cas échéant. "Les règles de soins
médicaux et dentaires et les règles d'utilisation des
médicaments visées au paragraphe 2° du premier alinéa
de l'article 141.4 entrent en vigueur après avoir été
approuvées par le conseil d'administration qui doit, au
préalable, obtenir la recommandation du conseil des médecins,
dentistes et pharmaciens, le cas échéant."
M. Trudel: Pourquoi, "le cas échéant"?
M. Charlebois: C'est lorsqu'il y a un conseil des médecins
et dentistes.
M. Côté (Charlesbourg): S'il n'y a pas de CMDP.
M. Trudel: Alors, faites-vous la même liaison qu'hier? S'il
n'y a pas de CMDP, il y a un service ou il y a un médecin responsable
des services médicaux. Non, c'est parce que la logique, là, c'est
tout à fait approprié. Les règles de soins, d'utilisation
des ressources, il faut que ce soit approuvé par le conseil
d'administration et, obligatoirement, après consultation du CMDP; sauf
qu'on dit que pour certains types d'établissements - 5 médecins
et moins - il n'y aura pas nécessairement de CMDP mais, à ce
moment-là, il va y avoir soit un médecin responsable des services
médicaux ou un service médical. Alors, retour à la brique.
C'est parce qu'on a fait la correspondance hier... Si ça prend une
demi-heure pour finir ton affaire, c'est trop long, c'est trop
compliqué.
M. Iglesias: Dans les fonctions actuelles du chef, dans le cas
où il n'y a pas de CMDP, il n'y a pas les fonctions de faire des
règles d'utilisation des ressources. C'est pour ça que si
on...
Une voix:...
M. Iglesias: Dans le règlement de la loi acluolle...
M. Chevrette: Vous ne lui donnez pas... Vous lui donnez le
pouvoir de le faire?
M. Iglesias: Actuellement, c'est sous le directeur
général: coordonner les activités professionnelles des
médecins du centre, assurer la distribution des soins médicaux
dans le centre, répartir les tâches entre les médecins et
voir au maintien de la discipline des médecins au plan
administratif.
Et, sous l'autorité du conseil d'administration, c'est: voir au
contrôle et à la prestation des actes médicaux du centre,
s'assurer du maintien de la compétence des médecins qui exercent
dans le centre, s'assurer que la distribution des soins médicaux est
conforme aux besoins des bénéficiaires, établir les
modalités du système de garde et voir au recrutement des
médecins. Ça, c'est les fonctions.
M. Trudel: Et dans le cas des CLSC?
M. Iglesias: Dans le cas des CLSC, oui; dans le cas des centres
d'hébergement, non.
Une voix:...
M. Iglesias: Pour les règles de soins, pas pour
l'utilisation des ressources.
M. Charlebois: dans le cas des clsc, le chef ou le service
relève du conseil pour cette fonction-là, qui est
d'élaborer des règles de soins.
M. Trudel: II ne s'en fait pas, de règles de soins et de
règles d'utilisation des ressources, là où il y a quatre
médecins, cinq médecins et moins? Il s'en fait, certain. C'est
parce que la nouvelle dynamique, c'est que ce n'est plus à partir de la
réalité du CLSC ou pas, c'est à partir du nombre de
médecins. Pour trancher, c'est cinq; cinq et plus, il va y en avoir un.
Le CMDP, réglé, l'article est réglé.
M. Iglesias: Et lorsqu'il y a... M. Trudel: ...cinq et
moins...
M. Charlebois: ...cinq et moins... M. Trudel: ...il peut y
avoir, non.
M. Charlebois: ...en CLSC, centre d'accueil, centre
d'hébergement, ça sera un médecin responsable ou un
service médical.
M. Trudel: C'est ça.
M. Charlebois: Et ce que je vous ai indiqué...
M. Trudel: Qui tient lieu, à toutes fins utiles, de CMDP.
On s'entend?
M. Charlebois: C'est ça. Il y a un règlement qui
est en vigueur à l'heure actuelle pour les CLSC qui prévoit,
lorsqu'il n'y a pas de CMDP, la formation d'un service médical ou
la...
M. Trudel: Oui, c'est ça.
M. Charlebois: ...nomination d'un chef. Et le règlement
prévoit que, pour les règles de soins, le chef relève du
C.A., donc comme on le voit pour le CMDP.
M. Trudel: Et ailleurs?
M. Charlebois: Pour un centre d'accueil, ce n'est pas...
M. Iglesias: Les règles de soins n'apparaissent pas
là, actuellement. Ça n'empêchera pas de les mettre plus
tard.
Une voix: Compte tenu du...
M. Trudel: en termes de logique, c'est que là où il
y a des médecins qui opèrent, donc, il y a nécessairement
des règles d'utilisation des ressources qui sont adoptées.
M. Iglesias: La problématique, c'est le petit nombre,
c'est...
M. Chevrette: Pourquoi dis-tu le D.G.? C'était un
médecin.
M. Charlebois: Dans le cas du CLSC, c'est exactement la logique
qu'on a ici, à 141.6. Le règlement fait en sorte que, sur les
règles de soins, le médecin responsable relève du C A
M. Trudel: ott est a élaborer les règlements parce
que la profession médicale est entrée dans le cadre
d'opération des clsc, sauf que, là, il y a d'autres endroits que
le centre hospitalier ou le clsc qui peuvent être concernés. si
vous voulez avoir un texte qui couvre toute la réalité, vous
allez dire: quand il y a des règles d'utilisation des ressources qui
sont prévues dans un établissement, dans un centre, eh bien
ça, ça doit se faire toujours approuver par le conseil
d'administration, sur recommandation de l'organisme en place au niveau du corps
médical: un CMDP, un service médical ou un médecin
responsable.
Je pense que c'est normal que, dans un établissement, on puisse
avoir... Évidemment, si c'est vrai, si la réalité est
vraie pour les centres hospitaliers ou les centres où il y a cinq
médecins et plus et qu'on prend soin de préciser qu'il pourrait y
avoir autre chose qui s'appelle un service médical ou un médecin
responsable des services médicaux, il me semble que la logique implique
que nous considérions également l'autre forme de la
réalité.
M. Côté (Charlesbourg): La solution à ce
problème-là réside probablement dans la mise à jour
du règlement concernant les centres d'accueil, qui date de 1982, par
rapport à celui des CLSC qui, lui, est de 1989 et est plus à
date.
M. Trudel: On l'a ajouté hier à l'article. On l'a
réglé "built-in" dans la loi, hier, à l'article... Quel
numéro, là?
Une voix: C'est 141.
M. Trudel: Oui, je pense que c'est 141. C'est ça, 141
M. Côté (Charlesbourg): 141.1.
M. Trudel: Oui, c'est ça. Excusez, ce n'est pas
ça.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 141.1.
M.Trudel: L'article 141.1, à 4°.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, en harmonisant les deux
règlements, ça réglerait ce... dans la loi. (11 h 45)
M. Iglesias: Celui des centres d'accueil est beaucoup plus vieux
que celui des CLSC. C'est ça, ça reflète ça. C'est
le temps de faire le ménage.
M. Trudel: La simplification est beaucoup plus grande de mettre
ça dans la loi comme on l'a fait hier, partout où il y a un
service.
M. Iglesias: Mais il va falloir faire un petit peu attention
avant de mettre ça dans la loi parce que vous pouvez trouver un endroit
où vous ave/ un médecin et un dentiste
M. Chevrette: II y a des services médicaux, donc?
M. Iglesias: Oui, il y a un médecin et un dentiste.
À ce moment-là... Un pharmacien et un
médecin. Je pense qu'on peut harmoniser le règlement bien
plus facilement et laisser une flexibilité là.
M. Chevrette: C'est beau.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
141.6, adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 141.6, nouvel article,
adopté. J'appelle l'article 148.1.
Le directeur des services professionnels
M. Côté (Charlesbourg): Ajout de la sous-section 2.1
et de l'article 148.1. Insérer, après l'article 148...
M. Chevrette: Ça n'est pas 143.1?
Le Président (M. Joly): Non, 148.1.
M. Chevrette: 143.1, c'est quoi, ça?
M. Côté (Charlesbourg): 143 va venir
ultérieurement, dans d'autres démarches.
M. Chevrette: O.K. Ça va.
M. Côté (Charlesbourg): Moi, je me suis mis à
l'ordre, là.
M. Chevrette: ...directeur.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, "2.1 Le directeur des
services professionnels. "148.1 le directeur des services professionnels doit
être nommé par tout établissement qui exploite un centre
hospitalier ou par tout établissement désigné centre de
santé qui exploite à la fois un centre local de services
communautaires et un centre hospitalier. dans ce cas, le directeur doit
être un médecin et être nommé après
consultation du conseil des médecins, dentistes et pharmaciens ainsi
que, dans le cas d'un établissement qui exploite un centre
désigné centre hospitalier universitaire ou institut
universitaire, après consultation de l'université à
laquelle l'établissement est affilié. "Un directeur des services
professionnels peut être nommé par tout autre
établissement."
M. Chevrette: Si je comprends bien, M. le ministre, c'est
l'article qui vient officialiser légalement la "bicéphalie" dans
la gestion.
M. Côté (Charlesbourg): C'est une manière de
voir les choses.
M. Chevrette: Ce n'est pas une mauvaise manière de voir
les choses?
M. Côté (Charlesbourg): c'est, évidemment...
c'est un poste administratif d'abord qu'il faut voir. et je pense que, si on
veut parler de "bicéphalie", c'est davantage le cmdp que le dsp.
M. Charlebois: Le DSP, c'est l'unité de direction. C'est
administratif.
M. Côté (Charlesbourg): Mais si la même
question se posait au cas du CMDP, vous auriez...
M. Chevrette: Non, mais c'est la première fois
qu'apparaît un article divisant l'administratif du médical dans la
gestion.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. C'est pour ça
que ma réponse était aussi ambiguë, mais si vous posiez la
même question au niveau du CMDP, la réponse serait plus
claire.
M. Chevrette: Bon, bien, je vous la pose.
M. Côté (Charlesbourg): Surtout dans la
consécration.
M. Chevrette: Je vous la pose sur la consécration
officielle. O.K.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord, mais pas
là. Là, c'est parce que c'est la ligne d'autorité sur le
plan administratif. Ce n'est pas nécessairement là, mais... Je
comprends le sens de votre question. On est aussi bien de répondre
à celle qui va venir plus tard tout de suite.
M. Charlebois: Ça consacre la réglementation.
M. Chevrette: Au niveau d'un CLSC... Je pense que c'est
Forestville qui a un CLSC et un centre de santé. Il faut absolument cinq
médecins pour créer un CMDP. Je suppose que c'est la même
chose au niveau d'un DSP. Parce que, ici, tel que libellé, il pourrait y
avoir un DSP sans nécessairement avoir cinq...
M. Charlebois: Un DSP doit être créé en
centre hospitalier. C'est ce que l'article dit.
M. Chevrette: L'établissement désigné centre
de santé qui exploite à la fois un centre local de services
communautaires et un centre hospitalier.
M. Charlebois: O.K. Alors, centre de santé, ce n'est pas
comme à Forestville où il y a un centre d'hébergement avec
le CLSC. C'est plus un centre hospitalier et centre...
M. Chevrette: Bien, donnez-moi donc un exemple concret,
là.
M. Charlebois: Blanc-Sablon, Ville-Marie...
M. Chevrette: Basse-Côte-Nord.
M. Charlebois: basse-côte-nord, ville-marie. il y en a une
dizaine. alors, c'est clsc et centre hospitalier de courte durée et non
pas clsc et centre d'hébergement.
M. Chevrette: Dans un cas comme Forest-ville, il n'y a pas
"obligation de"?
M. Charlebois: Non.
M. Chevrette: Mais s'il y a cinq médecins, il peut y avoir
un CMDP sans DSP dans un endroit comme Forestville?
M. Charlebois: C'est ça.
M. Iglesias: C'est le directeur général qui doit
jouer le rôle de DSP.
M. Chevrette: Vous seriez mieux de ne pas parler de ça,
jamais. Ne créez pas de problèmes, docteur. Vous savez, ça
en a assez fait.
M. Côté (Charlesbourg): Surtout à
Forestville.
M. Iglesias: C'est ça qu'on marque dans la loi, hein?
Des voix: Ha, ha, ha! Une voix: O. K.
M. Chevrette: Ça, ça va 30 secondes Je peux poser
ma question tout haut? C'est: Quelle est la raison pour ne pas permettre... Si
on permet la création d'un CMDP même dans un centre de
santé, pourquoi il n'y aurait pas un DSP? C'est ça que je ne
comprends pas.
M. Iglesias: Dans un centre de santé?
M. Chevrette: bien oui. dans un cas comme forestville, si vous
dites qu'ils sont 10 médecins, mettons, ou 7 médecins, je ne sais
pas, moi, qui viennent pratiquer là, ils sont plus que 5, donc ils ont
droit à un cmdp. et il n'y aurait pas de directeur des services
professionnels?
M. Iglesias: Non.
M. Chevrette: Alors que tu peux avoir, à Ville-Marie, par
exemple, 6 médecins et non pas 10, et il y aurait un CMDP et un DSP?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, parce que c'est un
centre de santé.
M. Chevrette: Parce que c'est un centre dit hospitalier.
M. Charlebois: C'est ça. En fait, cet article...
M. Chevrette: Mais, dans les faits, il se fait seulement de
l'hébergement, vous dites, quand vous les appelez centres de
santé.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Charlebois: Non. Un centre de santé, ça
réunit un CLSC et un centre hospitalier de courte durée. C'est ce
que ça réunit. Un DSP doit exister en centre hospitalier, et
c'est un médecin. Alors, un CLSC où il n'y a pas de centre
hospitalier, il peut avoir 10, 12 médecins, mais l'activité
prépondérante du CLSC, ce n'est pas nécessairement les
services médicaux.
M. Chevrette: Non, mais il se fait de l'hébergement. Dans
le cas du CLSC de Forestville, il se fait de l'hébergement, puis c'est
de la courte durée.
Une voix: Non, ce n'est pas nécessairement de
l'hébergement.
M. Iglesias: C'est un centre d'accueil.
M. Chevrette: C'est un centre d'accueil, oui, mais les maladies
chroniques, les actes gériatri-ques qui se posent, est-ce qu'ils les
envoient pour des chirurgies électives ailleurs?
M. Charlebois: Normalement. M. Chevrette: II ne se pose
pas de gestes... M. Côté(Charlesbourg): Oui. C'est
oui M. Chevrette: C'est oui? Correct.
M. Charlebois: C'est comme tout autre centre
d'hébergement.
M. Chevrette: Si c'est oui, je comprends. Je pensais que
l'information était a l'effet qu'il y avait des gestes qui se posaient
sur place.
M. Côté (Charlesbourg): Selon un docteur qui a
été sur la Côte-Nord pendant un certain temps, il dit que
c'est à Baie-Comeau qu'ils sont acheminés.
M. Chevrette: DSC. Département de santé
communautaire.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Chevrette: Je me rappelle qu'il m'a déjà dit
ça. Correct. Adopté.
Le Président (M. Joly): La nouvelle sous-section 2. 1 et
le nouvel article 148. 1, adoptés?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. J'appelle l'article
148.2.
M. Côté (Charlesbourg): Insérer, après
l'article 148.1, l'article suivant: "148.2 Sous réserve de ce que
prévoit le plan d'organisation de l'établissement et sous
l'autorité du directeur général, le directeur des services
professionnels coordonne l'activité professionnelle et scientifique de
tout centre exploité par l'établissement avec les autres
directeurs concernés."
M. Chevrette: on va essayer de démêler ça. si
on fait un organigramme, là, tu as le d.g. de l'hôpital...
c'est-à-dire que tu as le conseil d'administration qui est
l'autorité ultime.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Le conseil d'administration est l'autorité
ultime. Là, vous avez un D.G.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Vous avez un DSP. O.K.? Qui est sous
l'autorité du D.G., mais dont l'activité administrative
médicale ne relève absolument pas du D.G. mais relève du
CMDP, directement au conseil d'administration. Bien, c'est arrondir les coins
mais expliquez-le-moi donc autrement, d'abord.
M. Iglesias: C'est arrondir. C'est parce que là, vous
tournez une rue complète.
M. Chevrette: Faites-le donc, votre pâté de maisons,
vous, là.
M. Iglesias: Quand vous dites l'activité médicale,
on a vu tantôt que le chef de département coordonnait les
activités - le chef de département clinique - c'est des
activités faites par les médecins, et c'est sous
l'autorité du DSP qui, lui-même, est sous l'autorité du
directeur général. Alors, à ee moment-là, il y a
toute une partie de l'activité des médecins qui est dans la ligne
hiérarchique du directeur général.
Quand vous tombez dans l'autre partie, qui est celle sous la
responsabilité du conseil des médecins, dentistes et pharmaciens,
le chef de département est ce qu'on vient de voir tantôt. À
ce moment-là, c'est sûr que là, le DSP a un certain
rôle de surveillance par rapport à cette partie-là, on peut
dire, entre guillemets, beaucoup plus professionnelle et que la
hiérarchie est vers le CMDP et vers le C.A. Il y a toute une partie de
l'activité qu'on a vue tantôt dans les fonctions qui sont
reliées au chef de département, au DSP, où c'est dans la
ligne hiérarchique du directeur général.
M. Chevrette: Donc, c'est le chef de département qui est
le plus mal pris dans ça. Il est entre deux feux.
M. Iglesias: Habituellement, il est... M. Chevrette: Entre
le CMDP et le DSP.
M. Iglesias: II se débrouille bien, le chef de
département.
M. Chevrette: Je ne dis pas qu'il ne se débrouille pas
bien. Je vous dis que j'essaie de le situer, là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Je n'ai pas essayé de tourner les coins trop
ronds. Je suis parti de votre propre explication et vous allez au plus court
sans répondre à ma question. Le degré d'autorité du
chef... Le chef de département relève donc de deux
autorités.
M. Iglesias: Oui. Ça, c'est clair. Si vous posez la
question comme ça, c'est oui.
M. Chevrette: C'était de même que je l'avais
posée.
M. Iglesias: Mais si vous dites que le directeur
général n'a rien à voir avec l'activité des
médecins, ça, c'est non.
M. Chevrette: Non. Le DSP pourrait très bien avoir une
pensée face à telle activité, le CMDP pourrait en avoir
une autre. Le CMDP fait son rapport directement au conseil d'administration
alors que le DSP pourrait forcer, moralement en tout cas, ses chefs de
département à faire telle autre chose. Avez-vous pensé
à cette situation?
M. Iglesias: Moi, je pense que dans le modèle qui est
là, qui est le modèle d'évaluation par les pairs de l'acte
médical et de coordination par les chefs de département sous
l'autorité du DSP, je pense que votre question... Je ne sais pas si vous
pouvez prendre un exemple. Peut-être qu'avec un exemple on pourrait
regarder ça.
M. Chevrette: Je pense, par exemple, que dans certains centres
hospitaliers on sait qu'il y a conflit très ouvert entre certains DSP et
certains CMDP, c'est très ouvert. Vous avez vu ça à
plusieurs endroits, concernant surtout, en particulier, les volumes d'actes
à poser, entre autres. Il y a des médecins du CMDP qui disent: II
faut poser tel acte à cause des dangers de poursuite de médecins;
c'est pour telle raison qu'on pose... Le DSP dit: Non.
M. Iglesias: Règle de soins.
M. Chevrette: Règle de soins.
M. Iglesias: II y a une règle de soins qui est faite par
le chef de département. Cette règle de soins-là doit
être recommandée par le conseil des médecins, dentistes et
pharmaciens et approuvée par le conseil d'administration. À ce
moment-là, il me semble clair que le chef de département doit
faire une règle qui est défendable auprès du conseil
d'administration, sous la recommandation... Ça n'a pas de bon sens.
M. Chevrette: Donc le DSP, à ce moment-là, a
seulement à...
M. Iglesias: Par contre le DSP, n'oubliez pas, il siège au
niveau de l'exécutif du conseil des médecins et dentistes. Il
peut bien défendre sa position. Il a une voix.
M. Chevrette: Non, mais il pourrait se faire battre. Dans
certains hôpitaux, il se fait battre assez
régulièrement.
M. Iglesias: II peut se faire battre. Il se fait battre, c'est
tout. Un des points, peut-être, qui est en dessous de la
problématique, c'est que s'il n'y a pas de règle de soins,
naturellement, là vous êtes dans le...
M. Chevrette: C'est là que les chicanes existent.
M. Iglesias: C'est là que la chicane poigne.
M. Chevrette: C'est à l'établissement, bien
souvent, d'ailleurs, de régler ça.
M. Iglesias: Mais l'arme du DSP, c'est de dire à son chef
de département: Fais-en une, une règle de soins. Fais-la
approuver par le CMDP.
M. Chevrette: Non, non. Mais si j'ai commencé à
discuter du sujet global, c'est que vous dites que le D.G., on l'a
relégué à l'administratif, alors que le DSP relève
du D.G. Si vous mettez une autorité exclusive en matière
médicale, le CMDP qui relève directement du conseil
d'administration et non pas du D.G., alors que vous remettez le DSP en
autorité sur les pratiques médicales, relevant du D.G., ça
m'ap-paraît un petit peu... C'est une "bicéphalie" embêtante
qui peut créer des conflits. C'est une situation conflictuelle. Quand le
CMDP obtient l'autorité ultime relevant du C.A. et que le D.G. devient
le supérieur du DSP qui, lui, a l'autorité, sur le plan
théorique, comme vision de la gestion par la suite, ça
m'apparaît ambigu.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais il faut regarder
où étaient les problèmes. Je pense que, vous l'avez dit
vous aussi, c'est davantage sur les règles d'utilisation des soins et il
n'y a pas d'obligation de faire des règles. Maintenant, aujourd'hui, il
y aura l'obligation de faire des règles. À partir du moment
où ça peut régler un certain nombre de problèmes...
C'est à partir des problèmes que les solutions actuelles ont
été imaginées pour tenter d'en régler le plus
possible. Il y a un pas en avant.
M. Chevrette: Compte tenu qu'il est midi, je reviendrai
là-dessus 30 secondes après le dîner.
Le Président (M. Joly): Alors, nous suspendons nos travaux
jusqu'à 14 heures.
(Suspension de la séance à 12 h 2)
(Reprise à 14 h 19)
Le Président (M. Joly): La commission reprend ses
travaux.
Au moment de suspendre, nous étions à l'article 148.2 et
M. le député de Joliette et leader de l'Opposition avait encore,
je pense, quelques commentaires.
M. Chevrette: Oui. Je vais traiter de 148.2 et 148.3 en
même temps parce que c'est quand même... C'est sous l'angle du
principe et non pas sous l'angle des données qu'il y a là. On me
dit que c'est un peu la répétition de ce qu'il y avait dans
l'ancienne loi. Mais il m'apparaît que, lorsqu'on établit la
"bicéphalie" ou l'autorité déléguée, si on
veut que le médical relève du conseil d'administration -
ça m'apparaissait logique ça - et que l'administratif
relève de la partie du D.G. ou du directeur général, sans
devoir passer nécessairement par le conseil d'administration... Quand on
relit les articles 148.2 et 148.3, on identifie clairement l'autorité du
D.G. sur le DSP. Donc, je continue en disant que, dans 148.2, on identifie
l'autorité du D.G. sur le DSP pour la coordination de l'activité
professionnelle et scientifique de tout centre exploité par
l'établissement.
Dans 148.3, c'est une question de principe pour les deux. "Sous
l'autorité du directeur général - c'est clair et net, bien
identifié, il n'y a pas d'équivoque là-dessus - le
directeur des services professionnels visé au premier alinéa de
l'article 148.1 doit, en outre des fonctions prévues à l'article
148.2..." Il doit donc coordonner l'activité professionnelle qu'on
retrouve là. Il y a en plus "diriger, coordonner et surveiller les
activités des chefs de département", ce qui crée
indirectement, même directement dis-je, un lien d'autorité du D.G.
sur les chefs de département. Donc, c'est quoi par rapport à
l'autorité absolue des médecins en matière médicale
dans un cadre de "bicéphalie"? Si vous y retournez par le biais de
l'autorité du D.G. sur le DSP, vous voulez défaire ce que vous
avez donné dans un premier temps au niveau de l'autorité du CMDP
directe-
ment par le conseil d'administration. Je ne comprends pas ça ou
je comprends trop, c'est l'un ou l'autre. Ça dépend duquel des
deux va répondre.
Le Président (M. Joly): M. Chariebois. M. Chevrette:
Donc, je comprends trop.
M. Charlebois: En fait, le DSP, il a une responsabilité
directe sur les chefs de département quant aux responsabilités
prévues à l'article 141.3. À 141.3, on l'a vu un peu plus
tôt, il s'agit là d'un ensemble de fonctions ou de
responsabilités que le chef doit assumer et qui se rapportent plus aux
dimensions administratives de l'exercice de la profession. Donc, les
règles d'utilisation des ressources, les listes de garde, s'assurer
d'une distribution appropriée des soins, ce sont les principaux
éléments.
M. Chevrette: Merci, Me Charlebois. Pas maître, mais M.
Charlebois. Maître? Non. Vous êtes arrangé comme moi.
M. Charlebois: Comme vous.
M. Côté (Charlesbourg): Tout comme, tout comme.
M. Chevrette: Vous avez enseigné, je suppose. Vous
êtes un maître enseignant.
M. Charlebois: Pas du tout.
M. Côté (Charlesbourg): II y a bien des
maîtres qui n'ont pas votre compétence.
M. Chevrette: Prenons le 4° de l'article 148.3...
M. Charlebois: Oui, 148.
M. Chevrette: ...puis lisons-le lentement: "surveiller le
fonctionnement des comités du conseil des médecins." o.k. vous
dites que le dsp...
M. Charlebois: C'est parce que je n'étais pas
là.
M. Chevrette: Non, non, mais moi, je suis rendu là. Je
vous arrêtais parce que votre...
M. Charlebois: Moi, j'y vais par étapes là.
M. Chevrette: ...explication était pour justifier toute
autre chose que ça.
M. Charlebois: C'était pour justifier le premier
alinéa parce que c'est sur le premier alinéa que vous m'avez
posé une question.
M. Chevrette: Non, non. C'est sur l'ensemble de 148. Je
m'excuse.
M. Charlebois: Ah! J'ai...
M. Chevrette: Sur l'ensemble, j'ai dit que j'en faisais un
principe. Vous ne me ferez pas dire ce que je n'ai pas dit non plus. Ne
commencez pas ça.
À 4° de 148.3, vous dites que le DSP surveille le
fonctionnement des comités du CMDP - ce n'est pas des farces - qui, lui,
ne relève même pas du D.G., mais directement du conseil
d'administration. Là, vous dites au DSP qui, lui, relève du D.G.:
Surveille donc ce qui n'est pas tes affaires. Ça ne marche pas,
ça.
M. Charlebois: Alors ça, c'est le résultat de la
"bicéphalie".
M. Chevrette: Oui, mais ce n'est pas une "bicéphalie",
ça, c'est une entourtoupette pour redonner au D.G. ce qu'on lui a
enlevé dans un premier temps, n'essayez pas.
M. Charlebois: Non, en fait, les comités comme tels du
CMDP et le CMDP, c'est... Évidemment, les comités sont sous la
tutelle du CMDP, et les responsabilités du CMPD sont très
claires. Le DSP, effectivement, a un rôle de surveillance de ces
comités pour s'assurer que les comités soient en force...
M. Chevrette: En quoi est-il redevable?
M. Charlebois: ...mais ce n'est pas une fonction. Je veux juste
terminer.
M. Chevrette: Non, non.
M. Charlebois: Ce n'est pas un rôle ou une fonction de
contrôle que le DSP a sur les comités. Il a, par ses fonctions, la
responsabilité de voir à ce que les comités fonctionnent,
et il s'assure que ce conseil, le CMDP...
M. Chevrette: M. Charlebois.
M. Charlebois: ...contrôle et apprécie. Donc, il
exécute ces tâches.
M. Chevrette: M. Charlebois, relisez donc 148.3. On va prendre
des bouts de phrase, vous ne pouvez pas les ignorer là...
M. Charlebois: 148.3, quel alinéa?
M. Chevrette: Sous l'autorité du D.G. - c'est correct,
êtes-vous capable de lire la première ligne - du directeur
général, le directeur des services professionnels visé au
premier alinéa surveille le fonctionnement - quatrième point -des
comités du conseil des médecins, dentistes,
pharmaciens. Donc... Une voix:...
M. Chevrette: Je vais finir ma phrase. Donc, le CMDP, dans son
fonctionnement, en ce qui regarde tout l'aspect médical, relève
du conseil d'administration et non du D.G. Ici, vous dites que c'est le
résultat de la "bicéphalie". Ça, c'est une réponse
bien trop facile. Ce n'est pas de la "bicéphalie", ça.
Après avoir affirmé que tout le médical relevait du CMDP
et directement du conseil d'administration, vous redonnez au D.G., via le DSP,
l'autorité, même sur le fonctionnement de son propre comité
qui ne relève pas du tout du D.G., mais du conseil d'administration.
M. Charlebois: Oui. Mais ce que je vous disais - peut-être
que le Dr Iglesias va compléter - c'est que ce n'est pas une
responsabilité de contrôle que le DSP a sur les comités.
J'ajouterai aussi que ça existe déjà dans la loi actuelle.
C'est exactement le même texte qui est reconduit, à la
différence d'un mot qui est "apprécie".
M. Chevrette: Apprécier, c'est porter un jugement de
valeur, ça, apprécier. C'est correct?
M. Charlebois: Non Excusez C'est, effectivement, porter un
jugement...
M. Chevrette: C'est vous qui avez dit ça.
M. Charlebois: Oui, je sais. C'est porter un jugement de
valeur...
M. Chevrette: Vous vous êtes trompé.
M. Charlebois: ...mais je n'ai pas dit que le DSP
apprécie. J'ai dit le mot "apprécie" dans le paragraphe 4°
qui dit: S'assurer que ce conseil, donc le CMDP, contrôle, donc c'est le
conseil qui contrôle, et apprécie adéquatement les actes
C'est le conseil qui apprécie.
M. Iglesias: C'est la loi
M. Chevrette: Si tu n'as pas d'autorité et que tu es
chargé de faire apprécier des gens qui ont l'exclusivité
de juridiction, vous ne trouvez pas que c'est fou comme de la merde? Aïe!
Il n'a pas la responsabilité et il est chargé d'apprécier.
Voir si le conseil... Ça n'a pas d'allure, votre affaire!
M. Iglesias: M. Chevrette, c'est la loi actuelle.
M. Chevrette: Vous m'avez répondu ça chaque fois
que vous n'aviez pas vos réponses, que c'était la loi
actuelle.
M. Iglesias: Je vais vous répondre maintenant.
M. Chevrette: On est dans une réforme là, et
ça n'y était pas dans votre projet de loi, au début, Dr
Iglesias.
M. Iglesias: Je vais vous répondre...
M. Chevrette: Bon. Répondez-moi autre chose que la loi
actuelle, s'il vous plaît.
M. Côté (Charlesbourg): Juste pour ajouter à
votre malheur...
M. Chevrette: Oui
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce que
j'étais après regarder quand est-ce que ça avait
été modifié la dernière fois C'est le 21
décembre 1984.
M. Chevrette: Ça ressemble à ça. Ça
ne veut rien dire du tout.
M. Côté (Charlesbourg): Je conviens...
M. Chevrette: Oui, mais on n'était pas, à ce
moment-là, dans une réforme.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Chevrette: Vous pouvez me sortir n'importe quelle date et vous
amuser là-dessus. Je pourrais m'amuser avec toutes les clauses que vous
avez ajoutées au mois d'août. Donc, ce n'est pas ça
là...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, non.
D'ailleurs...
M. Chevrette: On est dans une réforme. M.
Côté (Charlesbourg): C est ça
M. Chevrette: on est supposé avoir décidé
qu'il y avait une ligne d'autorité. si vous vous êtes
amusés comme des petits fous au mois d'août, nous autres, on vous
a regardés aller. on regarde le fruit aujourd'hui, le fruit qu'il y a
là, qui est une réforme où il y avait du monde qui devait
poser des gestes clairs, précis, bien identifiés. on fait une
conférence de presse pour expliquer après que, dorénavant,
il y a deux lignes d'autorité dans le système, clairement
identifiées, très précises.
La première ligne, c'est ce qui regarde le médical,
ça ne relève pas du D.G., ça relève directement du
conseil d'administration. La deuxième ligne, c'est que tout ce qui est
administratif relève du D.G. C'est ça que vous avez dit, oui ou
non? À partir de la, prouvez-moi à l'aide de vos textes ici, dans
le cadre d'une
réforme actuelle, en oubliant la loi actuelle... Si ça
avait été ça, vous n'auriez pas eu besoin de faire des
négociations tout l'été pour remettre le texte de la loi
actuelle. Vous n'aviez pas, non plus, à faire un drame et à faire
permettre au premier ministre de convoquer les médecins à la
dernière minute, en juin, pour reporter ça en août, si vous
vouliez remettre la loi actuelle.
Vous êtes dans le cadre d'une réforme, et la
réponse, je la veux plus intelligente que ça. Je veux savoir ce
qui vous permet ou vous a incités, dans le cadre de votre
"bicéphalie", à avoir la clarté des juridictions et
à créer une affaire de même qui vous permet de remettre
l'autorité du D.G. en place, sur le plan médical, alors que vous
ne vouliez pas le faire. C'est ce que vous avez dit aux médecins que
vous ne feriez pas. C'est ça. (14 h 30)
M. Iglesias: Le sens de 4°, ce n'est pas d'accomplir une
tâche, c'est de voir à ce qu'elle soit faite. Les structures
médicales dans un CH, ce sont des structures médicales
professionnelles. Ce sont des structures qui sont formées par les
médecins qui sont de libres entrepreneurs à l'intérieur de
la boîte, qui relèvent du conseil d'administration, et qui sont
redevables, pour une partie de leur travail, au conseil d'administration. Il
est pensable, et c'est déjà arrivé, ça arrive que
cette structure-là qui est relativement flexible, souple, qui n'est pas
payée, qui fait son travail comme si c'était son travail
professionnel, elle n'accomplisse pas complètement ses fonctions.
Dans la loi actuelle et dans cette loi-là, ce qui est
proposé, c'est qu'il y ait un arrimage de façon à ce que,
sans que le DSP fasse le travail, il ait l'autorité pour surveiller,
pour voir à ce que ça se fasse, le travail, et rappeler à
l'ordre, si nécessaire, cette structure-là. C'est une fonction
qui a été confirmée par des jurisprudences assez
répétées où, lorsqu'un comité ou un conseil
des médecins et dentistes n'a pas fait le travail, il s'est fait
rappeler à l'ordre par le DSP. Mais ce n'est pas un pouvoir
hiérarchique. C'est un pouvoir de gardien, c'est un pouvoir de
surveillant pour sonner la cloche, pour dire: II se passe ici quelque chose. Il
y a d'autres mécaniques au niveau de notre système pour arriver
à ça.
M. Chevrette: Je vais vous poser une petite question, si je vous
suis, là. Le DSP peut ramener à l'ordre le CMDP qui fonctionne
mal au niveau de ses comités. C'est ça que vous me dites?
M. Iglesias: C'est ça. Il pourrait lui dire: Tu ne fais
pas ton travail.
M. Chevrette: Mais est-ce qu'il le fait ou non sous
l'autorité du D.G., en vertu de votre texte?
M. Iglesias: Oui, il le fait sous l'autorité.
M. Chevrette: En vertu de votre texte, il le fait sous
l'autorité du D.G. En quoi le D.G., maintenant, a-t-il autorité
sur les comités médicaux et sur le CMDP en vertu de votre
loi?
M. Iglesias: II y a un article que l'on a passé
tantôt, qui donne au D.G. l'obligation d'avoir une surveillance sur
l'activité scientifique et administrative de son établissement.
On l'a passé tantôt. C'est l'article 143 qui va passer
tantôt. Le D.G. demeure quand même responsable, avec son conseil,
de ce qui se passe dans sa boîte, mais il faut que quelqu'un qui est
là, qui fait partie de...
M. Chevrette: Si on suivait la logique de la "bicéphalie",
le DSP devrait recourir au conseil d'administration parce que c'est le conseil
d'administration, et non pas le D.G., qui, en matière médicale, a
la responsabilité dans la "bicéphalie" que vous nous avez
expliquée.
M. Iglesias: Comme je l'ai dit tantôt, c'est
peut-être le point de départ de votre problématique. C'est
le bloc de tantôt, là. C'est la rue et le bloc. C'est que ce que
vous appelez "activité médicale" a été
séparé en deux dans l'article 143 pour définir ce qui est
relié au niveau de l'activité administrative et de
l'activité qui est purement professionnelle. C'est là que le lien
se fait.
Maintenant, vous me dites: L'évaluation de l'acte médical,
c'est quelque chose qui doit être fait par les médecins et qui
doit être surveillé par le conseil d'administration.
Effectivement, vous avez parfaitement raison. Le seul pouvoir que le directeur
général a, via son DSP, que son DSP a en relevant de son
directeur général, c'est de voir à ce que ce
travail-là se fasse, de s'assurer qu'il se fasse. S'il ne se fait pas,
il lui reste, à ce moment-là... Naturellement, il siège
lui-même avec le directeur général à
l'exécutif du conseil des médecins et dentistes. Il va amener le
problème là et, si ça ne se fait pas, naturellement, le
directeur général le ramènera au conseil d'administration.
Mais, dans une situation normale, ni le DSP ni le D.G. ne font
l'évaluation de l'acte médical. Ils ne font que s'assurer que
ça se fait, que la mécanique fonctionne. Je pense que c'est un
mécanisme très salutaire.
Même si on peut se fier, à un haut degré, au corps
professionnel pour s'autoévaluer, il ne faut pas attendre non plus
d'autres mécanismes qui viennent plus loin au niveau de notre
société pour évaluer l'acte médical - comme les
visites de la corporation professionnelle - et découvrir que pendant
trois ans il y a un établissement avec un conseil de médecins et
dentistes qui a fait son travail, via ses comités, à
moitié. Il faut que quelqu'un plus sur le terrain le fasse et
cette personne-là, la tradition, ce qu'on a eu comme tradition et
comme pensée, c'est que c'était le DSP qui est responsable des
aspects scientifiques.
Maintenant, le directeur général, lui aussi, a cette
responsabilité-là de voir à ce que ce travail-là se
fasse. Mais en aucun moment cet article-là ne veut dire que ni le DSP ni
le D.G. ne vont le faire, le travail. C'est une obligation de voir à ce
que ça se fasse. C'est comme ça que je le vois. C'est une nuance
importante. Je pense que, s'il y avait un avocat, il nous dirait l'importance
que ça peut avoir comme nuance.
M. Chevrette: II y a des avocats en arrière.
M. Iglesias: Mme Demers, la jurisprudence du 3e,
surveiller, c'est vraiment de voir à ce que ça se fasse, le
travail?
M. Chevrette: Sur quelle assise juridique, Mme Demers? J'aimerais
ça vous entendre, moi.
M. Iglesias: Ce n'est pas un pouvoir d'exécution. Tu vois
que ça...
M. Chevrette: Pouvoir de quoi?
M. Iglesias: c'est un pouvoir de surveillance. surveiller veut
dire, c'est voir que ça se déroule bien et, à ce
moment-là, tu fais appel aux instances qui doivent prendre des mesures.
l'ultime instance, ça va être le conseil d'administration.
M. Chevrette: Sauf que le gars, il est... L'ultime recours du
lien direct passe par un D.G. qui n'en avait pas.
M. Iglesias: mais le d.g., lui mémo, no peut pas non plus,
dans les situations normales ii y a des cas d'exception où il peut
suspendre des privilèges...
M. Chevrette: Si un CMDP envoyait paître un DSP...
M. Iglesias: Ah! Bien là...
M. Chevrette: ...en disant: Nos comités fonctionnent. Le
D.G., il ne peut rien faire puisque le travail, le jugement de valeur
vis-à-vis de l'administration de la partie médicale relève
exclusivement du conseil d'administration. Oui ou non?
M. Iglesias: Oui. La partie médicale, la partie qui est
reliée à l'évaluation de l'art de pratiquer la
médecine et la partie qui est reliée aux privilèges,
à la nomination, aux sanctions, ils sont d'accord avec ça.
M. Chevrette: À l'alinéa 4°, en fait, vous
créez une obligation pour le DSP d'obliger les conseils ou les
comités... d'apprécier si le travail se fait, c'est plutôt
ça.
M. Iglesias: C'est une question... Vous voulez dire
apprécier, vous voulez dire voir à ce que...
M. Chevrette: Entendez-vous. M. Chaiiebois m'a dit tantôt
que l'appréciation se faisait par le conseil.
M. Charlebois: Le CMDP.
M. Chevrette: Oui, oui.
M. Charlebois: Et ses comités.
M. Chevrette: oui, mais c'est une obligation que vous
créez pour le dsp, de voir à ce que les comités et le
conseil fassent le boulot qui est requis dans les circonstances, au niveau des
coutumes, des habitudes, des obligations de faire, etc. moi, ce dont je
discute, sur le plan des principes, c'est que le dsp le fait sous
l'autorité du d.g. dans la "bicéphalie" que vous avez
décidée et qui, à mon point de vue, était logique -
je ne contreviens pas à ça - je vous dis tout de suite que votre
conseil d'administration, à ce moment-là, est... comment
dirais-je? on donne à un d.g. une autorité qu'on lui avait
enlevée dans la "bicéphalie". on disait que tout l'aspect
médical relevait du conseil d'administration direct, sans passer par le
d.g. c'est pour ça que j'appelais ça une entourloupette. c'est
tout. vous n'êtes pas obligé d'être d'accord avec moi, mais
je vous dis que c'est de même que je le vois.
M. Côté (Charlesbourg): Ça continue, sauf
qu'il y a un pouvoir de surveillance. Un pouvoir de surveillance, ça ne
veut pas dire qu'il exécu te, ça veut dire qu'il surveille. Tu
t'assures que ça se fasse.
M. Chevrette: mais comment voulez-vous surveiller quelque chose
pour lequel vous êtes jugé inapte et incompétent à
le faire, puisqu'on vous l'a enlevé? si vous disiez: le dsp relevant du
conseil d'administration est chargé de surveiller l'efficacité du
travail des conseils et des comités, je vous dirais: oui, parce que le
dsp est un médecin. on l'a défini, il est chargé
d'apprécier le travail qui est fait par des professionnels, mais ce
n'est pas ça que vous me dites. vous me dites: le dsp, sous
l'autorité du d.g... vous avez précisément enlevé
cette juridiction au d.g. pour la remettre au conseil d'administration, sous
prétexte que ça ne relevait pas de lui, et vous lui remette/ ici
c'est ça que j'appelle dos entourloupettes. si vous me dites: le dsp est
chargé de faire apprécier le travail, etc., mais fait rapport au
conseil d'administration, je vous trouverais logique dans votre
"bicéphalie", mais
pas avec l'entourloupette que vous faites là. Vous redonnez au
D.G. ce que vous lui avez enlevé au niveau du discours, quand vous avez
parlé aux médecins. Je ne sais pas si on se comprend?
Logiquement, vous feriez un amendement et vous diriez: Le DSP devra faire
rapport au conseil d'administration sur l'évaluation, à 4°,
"surveiller le fonctionnement des comités du conseil des
médecins, dentistes et pharmaciens..."
M. Côté (Charlesbourg): Surveiller, ce n'est pas de
l'évaluation.
M. Chevrette: Oui, mais pour surveiller et apprécier
quelque chose, il faut que tu aies la compétence pour le faire.
M. Iglesias: II y a un point important également.
M. Chevrette: Ce ne sont pas tous des médecins qui sont
D.G. d'hôpitaux.
M. Iglesias: Le fonctionnement, le postulat de base dans un
centre hospitalier, c'est qu'il y a un directeur général qui voit
au fonctionnement du centre. Il y a certaines des fonctions qui sont
dirigées, coordonnées directement par lui. Il y en d'autres pour
lesquelles il s'en remet à des jugements professionnels dont l'ultime
sanction est faite par le conseil d'administration. Ça, c'est
l'économie générale. Mais en aucun moment il ne faut
arriver à déresponsabiliser le directeur général
par rapport à... voir à ce que son centre marche. Si l'on faisait
ce que vous dites, il y aurait peut-être une cohérence dans la
logique de la "bicéphalie", mais on arriverait à une...
M. Chevrette: Je vous remercie de reconnaître qu'il y a une
cohérence.
M. Iglesias: ...déresponsabilisation du directeur
général par rapport au fonctionnement de son centre, tout en
disant que le directeur général ne peut pas faire lui-même
ce travail-là, ni le DSP d'ailleurs. Mais devant le conseil
d'administration, c'est le directeur général qui doit voir
à son fonctionnement, soit par son travail d'administration direct, soit
par un pouvoir d'agir.
D'ailleurs, c'est une chose qui, dans la vie courante, avec un DSP...
Supposons que vous enleviez le DSP, il n'y a plus rien. Mais dans la vie
courante, c'est un mécanisme qui est utile, que le directeur
général soit responsabilisé face à
l'activité de son établissement. Autrement dit, si vous regardez
sur deux logiques, une logique de cohérence complète, de dire:
Ça va au conseil d'administration... Mais cette personne-là qui
est le directeur général a quand même la
responsabilité que son établissement marche. Elle va marcher avec
deux moteurs: un moteur profes- sionnel qui juge la compétence des
membres d'une profession, une évaluation, mais également avec un
moteur administratif qui doit voir à ça.
M. Chevrette: Mais apprécier... Je finis là-dessus.
Lisez 4°, docteur: "et apprécie adéquatement les actes
médicaux, dentaires et pharmaceutiques posés dans tout centre
exploité par l'établissement". Ça, je m'excuse, mais ce
n'est pas administratif, "apprécier".
M. Iglesias: C'est le conseil des médecins qui fait
ça.
M. Chevrette: Bien, en quoi le directeur général
peut-il voir si c'est bien fait?
M. Iglesias: Regardez, là, il y a des choses qu'on peut
voir très bien.
M. Chevrette: Vous me dites vous-même que ça prend
un professionnel. C'est le DSP.
M. Iglesias: II y a des normes très minimales. D'ailleurs,
c'est assez important que vous sachiez qu'au niveau de la pratique courante qui
s'est développée dans la province de Québec la corporation
professionnelle, lorsqu'elle fait un rapport, elle a une certaine interface
avec le directeur général lui-même parce qu'ils veulent
justement responsabiliser la direction générale, pas seulement le
CMDP, pas seulement le conseil d'administration, envers la marche de son
établissement.
Quand vous dites "apprécier adéquatement", ça ne
veut pas dire qu'il y a des moyens qui, de façon évidente, sont
inadéquats. Tous les D.G., et surtout les DSP, savent que les
mortalités doivent être revues dans un centre. Si vous avez quatre
années en arrière de mortalités, il y a quelque chose qui
se passe. Vous n'avez pas besoin d'être médecin pour dire que, si
vous êtes en train de réviser les cas de mortalité quatre
années en arrière, il y a un problème
là-dedans.
Si le comité de révision, l'exécutif ne se
réunit que deux ou trois fois par année, vous avez un
problème majeur. Si, dans un centre hospitalier, l'exécutif, le
CMDP ne se réunit pas, s'il n'y a pas d'assemblée annuelle, vous
avez certainement un problème. Vous n'avez pas besoin de voir le contenu
de ça ni de le comprendre, vous avez un fonctionnement là qui ne
fonctionne certainement pas.
Sur ce point de vue là, comme je vous l'ai dit, même les
organismes d'agrément ont une interface avec le directeur
général pour le responsabiliser, pour le sensibiliser face
à ça. Si vous évitiez toute cette ligne-là,
à ce moment-là, je laisserais aller cette partie-là. Il
n'y a pas besoin d'être un expert pour savoir que, si vous n'avez pas
revu les décès dans le centre hospitalier depuis trois ans,
ça ne va pas là. Il y a des centres hospitaliers où
c'était le cas, comme ça,
où il y avait deux, trois ans de retard. Il y a des endroits
aussi où l'exécutif ne se réunissait pas. À ce
moment-là, vous, moi ou M. Charlebois, si on était directeur
général, on dirait: II y a quelque chose qui ne marche pas dans
mon hôpital.
M. Chevrette: Je négocierais.
M. Iglesias: II dirait: On va faire ces réunions... Vous
comprenez le sens, n'est-ce pas?
M. Chevrette: J'ai compris le sens.
M. Trudel: Puis à 148. 2, puisqu'on est là-dessus,
ça commence: "Sous réserve de ce que prévoit le plan
d'organisation de l'établissement". Ça veut dire que ce n'est pas
obligatoire. La deuxième partie, que "sous l'autorité du
directeur général, " le DSP fait tel travail, ça, c'est
sous réserve du plan d'organisation. Si le plan d'organisation
prévoit autre chose à 141, 139 et 140, ça veut dire que
ça peut être toute autre chose.
M. Iglesias: Là, vous êtes où?
M. Trudel: À 148. 2, l'article qui a été
soumis par le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce que le
député de Joliette a parlé abondamment de 148. 3, alors
c'est pour ça que la question...
M. Chevrette: J'ai parlé des deux. M. Côté
(Charlesbourg): Bien oui.
M. Chevrette: J'ai dit que c'était sur le principe
général.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, ce n'est pas un
reproche que...
M. Trudel:... particulier. (14 h 45)
M. Charlebois: Mais le plan...
M. Côté (Charlesbourg): II ne faut pas voir des
mouches où il n'y en a pas.
M. Chevrette: Non, non, il n'y a pas de mouche là.
M. Iglesias: Le DSP, il n'est pas partout obligatoire comme tel.
Il est obligatoire dans les centres hospitaliers.
M. Trudel: Oui, oui.
M. Iglesias: II peut y en avoir un ailleurs.
M. Trudel: Mais sous réserve de ce que prévoit le
plan d'organisation de l'établissement.
M. Iglesias: Oui.
M. Trudel: C'est tous les établissements, y compris les
centres hospitaliers...
M. Iglesias: Ah oui!
M. Trudel:... qui sont obligés d'avoir...
M. Iglesias: C'est ça.
M. Trudel:... un DSP.
M. Iglesias: C'est ça.
M. Trudel: Bon! Alors, si le plan d'organisation de
rétablissement prévoit autre chose...
M. Iglesias: Oui.
M. Trudel:... au niveau de son plan d'organisation...
M. Iglesias: Oui.
M. Trudel:... la deuxième partie de 148. 2 tombe.
M. Côté (Charlesbourg): Sous réserve.
M. Trudel: Sous réserve... Lisez ça, là.
"Sous réserve de ce que prévoit le plan d'organisation de
l'établissement", ça entend ici un établissement
hospitalier, c'est ce cas-là qui nous intéresse.
M. Charlebois: Ce que ça signifie, c'est qu'effectivement,
sous réserve du plan d'organisation, le DSP coordonne l'activité
professionnelle et scientifique. Le plan d'organisation peut prévoir que
d'autres cadres supérieurs ont une responsabilité à
l'égard de l'organisation professionnelle - qu'on pense aux soins
infirmiers - de telle sorte que le mandat du DSP ou son champ de
responsabilité...
M. Trudel: vous dites à mon collègue que c'est
toujours le dsp qui fait ça, qui apprécie, qui voit au
fonctionnement. ça pourrait être quelqu'un d'autre sous
l'autorité du d. g.
M. Iglesias: Qu'est-ce qu'il fait de façon...
M. Charlebois: II doit nécessairement faire ça
ici.
M. Iglesias: II doit nécessairement faire ça. O. K.
? Il doit nécessairement faire ça.
Une voix: C'est un autre type de professionnel
M. Charlebois: II faut que ce soit un
médecin.
M. Trudel: II faut qu'il soit médecin. M. Charlebois:
On l'a adopté, ça.
M. Trudel: Dans les centres hospitaliers, il faut que ce soit un
médecin.
M. Charlebois: C'est ça.
M. Trudel: Non, non, c'est parce que j'essaie de comprendre la
logique de pourquoi vous rajoutez "Sous réserve de ce que prévoit
le plan d'organisation". Il y en a un ou il n'y en a pas. S'il y en a un, les
responsabilités qu'on va voira 148.3...
M. Iglesias: L'article 148.2 dit: "le directeur des services
professionnels coordonne l'activité professionnelle et scientifique de
tout centre exploité", c'est toute l'activité scientifique et
professionnelle. Maintenant, il se pourrait que le plan d'organisation donne
une partie de la supervision à un autre cadre supérieur. Alors,
je vais vous donner... Ça peut être... Il pourrait y avoir
d'autres modalités que celles du DSP. Cependant, en ce qui concerne les
fonctions qu'on va voir tantôt, à ce moment-là, c'est le
DSP.
M. Chevrette: II hériterait de toutes les
responsabilités du D.G.?
M. Trudel: Bien, ça m'a tout l'air.
M. Iglesias: Non, non. Il pourrait y avoir des parties qui
demeurent là et des parties qui sont données à quelqu'un
d'autre.
M. Chevrette: Si c'était un psychologue qui...
M. Trudel: Non, mais juste dans la logique des choses, quand il y
a un DSP, il doit y avoir un DSP, ça doit être un médecin
en centre hospitalier. O.K. C'est lui qui doit voir, sous l'autorité du
directeur général, ce DSP, à toutes les activités,
à coordonner "l'activité professionnelle et scientifique de tout
centre exploité par l'établissement avec les autres directeurs
concernés". O.K. Bon. Mais là, tout ça, c'est sous
réserve du plan d'organisation. Si le plan d'organisation dit autre
chose, c'est-à-dire: Le DSP pourra faire ça, mais mon plan
d'organisation dit que ça peut être quelqu'un d'autre qui fait la
job du DSP.
M. Iglesias: ...peut-être que ça va nous aider
à...
M. Trudel: Mon plan d'organisation dit que la job du DSP peut
être faite par quelqu'un d'autre.
M. Iglesias: Je suis dans un centre hospitalier, O.K., le conseil
d'administration va être tenu. S'il ne fait rien, s'il ne stipule rien
dans son plan d'organisation, le DSP va faire ce qu'il y a à 148.3,
O.K., plus la surveillance de l'activité professionnelle et scientifique
de l'établissement. Maintenant, le conseil d'administration pourrait
stipuler qu'il y a un chef ou un coor-donnateur de la réadaptation
à qui il donne également le mandat de la supervision
professionnelle et scientifique de la réadaptation. À ce
moment-là, ce n'est plus le DSP...
M. Trudel: ...ce n'est plus le DSP, ça pourrait être
un autre.
M. Iglesias: C'est ça.
M. Trudel: II a raison, mon collègue.
M. Iglesias: Bon. Alors, vous comprenez... Mais si le conseil
d'administration, supposons qu'il prend la loi comme elle est, qu'il ne change
rien, le DSP va faire 148.3 plus l'activité professionnelle qui ne
couvre pas les soins infirmiers, par exemple, parce que c'est stipulé
ailleurs au niveau des soins infimiers.
M. Trudel: Non, mais vous venez bien de me dire que si on pouvait
nommer quelqu'un d'autre au plan d'organisation et qu'on lui confiait cette
responsabilité de la surveillance et de l'appréciation des
mécanismes, pas l'appréciation des actes en soi, mais que soit
faite l'appréciation...
M. Iglesias: ...professionnelle et scientifique...
M. Trudel: Oui, c'est quelqu'un d'autre que le DSP...
M. Iglesias: Quelqu'un d'autre, c'est ça.
M. Trudel: ...qui, en vertu d'une décision dans le plan
d'organisation, pourrait faire ce travail-là.
M. Iglesias: Oui. C'est ça que ça dit.
M. Trudel: Bon, alors, ce n'est pas nécessairement, donc
toujours...
M. Iglesias: ...le DSP qui fait tout.
M. Trudel: ...ce n'est pas nécessairement le DSP, le DSP
médecin qui peut...
M. Iglesias: C'est ça.
M. Trudel: ...voir à la surveillance...
M. Iglesias: Exactement.
M. Trudel: ...et à l'appréciation de ces
activités-là.
M. Iglesias: C'est ça.
M. Trudel: Ça peut être le directeur
général qui, par délégation à d'autres, voit
à faire cela.
M. Iglesias: Si le plan d'organisation le prévoit, le plan
d'organisation est approuvé par le conseil d'administration.
M. Trudel: C'est ça. Alors, quand on dit formellement dans
la deuxième partie que le DSP coordonne, c'est que le DSP coordonne
quand il est là et quand c'est conforme à la décision du
conseil d'administration.
M. Iglesias: Le DSP coordonne, oui, dans la deuxième
partie... Exactement, oui, vous avez raison...
M. Trudel: Si le conseil d'administration l'a
décidé...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, parce que
le plan d'organisation, c'est le conseil d'administration qui le
décide.
M. Chevrette: Mais si ce n'est pas un DSPV
M. Charlebois: Mais, par rapport aux objets de 148.3, ça
ne peut pas être quelqu'un d'autre qu'un médecin, le DSP.
M. Trudel: Bien là, c'est parce que vous m'avez dit le
contraire. Moi, je vous suis là.
M. Iglesias: Non, regardez... C'est pour ça que j'ai pris
l'exemple tantôt de 148.3, ça ne peut pas échapper au DSP
dans un centre hospitalier. Le conseil d'administration n'a pas
d'autorité là-dessus. Il faut qu'il y ait un DSP...
M. Trudel: Enlevez-moi "sous réserve de ce que
prévoit le plan d'organisation", puisqu'il n'a pas le choix.
M. Iglesias: II y a autre chose dans un centre hospitalier que ce
que vous avez à 148.3.
M. Chevrette: C'est des tâches spécifiques.
M. Iglesias: C'est des tâches spécifiques,
là.
M. Chevrette: Si vous ne voulez pas qu'il y déroge,
enlevez-nous "sous réserve".
M. Iglesias: Oui, mais...
M. Chevrette: II n'y a pas de réserve, si ça
relève tout... il n'y a pas de réserve...
M. Trudel: Non, mais l'économie générale de
l'article, c'est que, dans les établissements, dans les centres
hospitaliers, il y a un DSP sous l'autorité du directeur
général qui surveille, qui "coordonne l'activité
professionnelle et scientifique de tout centre exploité". Bon.
Ça, c'est l'économie générale, c'est la base.
Pourquoi met-on sous réserve que ça peut être quelqu'un
d'autre, si c'est ça que vous voulez avoir?
M. Iglesias: Oui, mais ce n'est pas ça qu'on veut
avoir.
M. Trudel: Si ce n'est pas ça que vous voulez avoir, on va
le marquer comme ça.
M. Chevrette: Mais là, entendez-vous. L'article 148.3,
est-ce des responsabilités du DSP, oui ou non?
M. Iglesias: Oui.
M. Chevrette: Bon. C'est exclusif, oui ou non?
M. Iglesias: Oui
M. Chevrette: Bon, pourquoi c'est sous résorvo d'autre
chose7
M. Iglesias: C'est parce qu'il n'y a pas...
M. Chevrette: C'est le DSP, parce que vous avez défini que
c'était un médecin...
M. Iglesias: M. Chevrette...
M. Chevrette: ...puis, si vous avez dit que c'était un
médecin et que ça relevait tout d'un médecin...
M. Iglesias: M. Chevrette
M. Chevrette: ...enlevez-nous la réserve.
M. Iglesias: il y a autre chose que ça dans un centre
hospitalier.
M. Chevrette: Bien oui, mais votre plan, par rapport à
l'article qu'il y a ici, votre plan d'organisation ne touche pas ça ici
ou il va l'englober ailleurs. Vous mettrez votre réserve ailleurs, sous
réserve de 148.3 qui relève d'un DSP, mais ici ça
relève du DSP. Il n'y a pas de réserve. Vous dites que c'est
exclusif, à part ça. Entendez-vous tous les deux. Combinez-vous
quelque chose et dites-nous quelque chose qui a de l'allure et qui se tienne.
Ça ne se tient pas, votre affaire.
M. Charlebois: À l'article 148.3, ce sont des
responsabilités exclusives du DSP et ce sont des responsabilités
qui se rapportent à l'activité
médicale, aux services médicaux. Ça va? M.
Chevrette: On a compris ça.
M. Charlebois: À l'article 148.2, le DSP "coordonne
l'activité professionnelle et scientifique de tout centre". On ne parle
pas de l'activité médicale professionnelle. Alors,
l'activité professionnelle, c'est plus large que les services
médicaux seulement. Sous réserve du plan d'organisation, c'est
que le plan d'organisation peut attribuer à d'autres unités
administratives une responsabilité professionnelle sur des dimensions
autres que les services médicaux. C'est ce que ça veut dire.
Donc, une directrice des soins infirmiers, avec 148.2, peut avoir la
responsabilité des soins infirmiers qui sont des services professionnels
dans le centre. Cependant il y a d'autres types de services
professionnels...
M. Trudel: Oui, mais je comprends bien que ce n'est pas parce
qu'on dit dans un article de loi que l'activité professionnelle et
scientifique de tout centre exploité doit être assurée,
coordonnée par un directeur des services professionnels que ça
empêche d'engager un chef des balayeurs, par ailleurs, dans ce
centre-là, dans son plan d'organisation.
M. Charlebois: Non, mais attendez là. On ne parle pas de
balayage. On parle d'activité professionnelle.
M. Trudel: Non, non. Mais ce que je veux juste vous illustrer, on
identifie qu'il va y avoir un DSP responsable des coordonnateurs de
l'activité scientifique et professionnelle. Ça va? Puis, on
décrit qu'il doit y avoir obligation d'en nommer un et que de telles
tâches sont imperatives, c'est de rigueur. Qu'est-ce que ça vise,
148.2? Ça vise à dire que dans chaque établissement qui
est un centre hospitalier désigné, qui exploite un centre
hospitalier, il doit y avoir un DSP qui coordonne l'activité
scientifique et professionnelle. Nommément, à l'intérieur
de ça, il a l'obligation d'un certain nombre de sous-tâches sur le
plan des actes médicaux et dentaires.
M. Iglesias: Je pense qu'il y a deux points à 148.2, si
vous avez remarqué. Il y a le fait que ça ne vise pas seulement
les centres hospitaliers parce que tout centre peut désigner un DSP, on
l'a vu tantôt. Alors, premièrement. Ça, ça peut
être un centre de services sociaux puis tout ce que vous voulez.
Deuxièmement, les activités professionnelles ne se
résument pas exclusivement aux activités médicales. On
vous a nommé les diététistes, les travailleurs sociaux,
les archivistes, les ergothérapeutes. Mais, est-ce que vous voyez bien
les...
M. Chevrette: Oui mais, Dr Iglesias, on vous pose la question
suivante: Les responsabilités prévues à 148.3 sont-elles
des responsabilités exclusives à un DSP? Vous nous
répondez formellement: Oui. Puis, vous avez défini un DSP ce
matin comme devant être obligatoirement un médecin.
M. Iglesias: En centre hospitalier.
M. Chevrette: En centre hospitalier. Mais, quand vous dites,
à I48.2, qu'il peut y avoir des plans d'organisation, c'est pour des
types d'établissement. La réserve devrait être là,
s'il devait y en avoir une, pour dire cependant que ça doit relever
exclusivement d'un DSP en ce qui regarde les responsabilités à
148.3. Vous commencez 148.2 en nous disant: Sous réserve des plans
d'organisation, alors que vous nous dites dans une affirmation très
catégorique que ça relève exclusivement d'un DSP. On n'est
pas vite, mais bon Dieu, essayez de comprendre que si ça relève
seulement d'un DSP on ne parle pas d'autre chose.
M. Iglesias: Regardez, il faut lire l'article au complet.
D'abord, 148.3 commence "Sous l'autorité du directeur
général, le directeur des services professionnels visé au
premier alinéa de l'article 148.1..." O.K. 148.1, on l'a vu
tantôt. Alors, ça vise ce DSP là, celui-là.
M. Trudel: 148.1 dit: On nomme un DSP.
M. Iglesias: Oui, c'est ça, puis tu as dit qu'il doit
être un médecin. Alors, ça ici, le DSP qui est nommé
en fonction de 148.1 doit faire tout ça. Ailleurs et autrement, c'est
148.2. Il me semble que ce n'est pas...
M. Trudel: Quand il est en centre hospitalier, ça n'a pas
de bon sens de dire: Sous réserve du plan d'organisation de
l'établissement.
M. Iglesias: C'est pour ça qu'on met 148.3: "Sous
l'autorité du directeur général, le directeur des services
professionnels visé au premier alinéa de l'article 148.1 doit, en
outre des fonctions prévues à l'article 148.2". En outre des
fonctions qui lui auront été données par 148.2, il doit
faire ça.
M. Trudel: vous nous disiez tantôt que ça pourrait
être quelqu'un d'autre que le conseil d'administration charge d'occuper
ces autres fonctions.
M. Iglesias: Des autres fonctions. En outre des fonctions.
Peut-être qu'il en restera zéro, des fonctions. Peut-être
qu'il va en rester une. Peut-être qu'il va rester les archives et que la
diététique, l'ergothérapie et tout ce que vous voulez ont
été donnés à quelqu'un d'autre. Mais il va rester
en outre les archives, il doit faire ça. C'est comme ça, mais je
pense qu'il faut lire
la séquence des trois articles. on définit un dsp en
centre hospitalier, l'obligation d'en avoir un en centre hospitalier, et il
doit être un médecin. là, on dit: quand on parle du dsp de
148.1, il doit faire ça.
M. Chevrette: Mais, docteur, à ce moment-là, si
vous voulez définir ce que c'est qu'un DSP et qu'obligatoirement c'est
un médecin, vous dites: Voici donc, dans un premier temps, les
responsabilités qu'il doit remplir. C'est 148.3. Sous réserve
maintenant du plan d'organisation, il y a des responsabilités qui
peuvent être accomplies par d'autres qui ne sont pas
nécessairement des médecins. Ça, ça aurait
été beaucoup plus cohérent et beaucoup plus logique que
d'écrire ça de cette façon-là. Vous commencez par
définir un médecin et vous le mettez obligatoirement DSP pour
accomplir les tâches. Ah! trouvez ça drôle si vous
voulez!
M. Iglesias: Non, non, je veux dire que c'est...
M. Chevrette: La logique, ça n'existe pas exclusivement
dans certaines bolles.
M. Iglesias: Je comprends que...
M. Chevrette: C'est souvent ceux qui prétendent avoir la
logique implacable qui ne l'ont pas. Donc, là-dessus, s'il vous
plaît.
M. Iglesias: Je comprends qu'il faut un esprit tortueux. Comment
est-ce qu'on dirait? Il y en a un qui nous a dit: Les méandres tortueux
du droit sont difficiles à sonder là.
M. Chevrette: C'est notre rôle de législateurs, ici.
Imaginez-vous donc que ce n'est pas notre faute.
M. Iglesias: Peut-être que Mme Demers pourrait nous dire
pourquoi mettre le 3 avant le 2 parce que, dans le fond, c'est...
M. Chevrette: mme demers pourrait avoir une option, le notaire
pourrait en avoir une autre et, moi, je pourrais en avoir une autre.
là-dessus, ce n'est pas... vous dites que si... vous définissez
ce que c'est qu'un dsp, qu'il y a obligation d'être médecin, et
vous définissez d'abord les responsabilités qu'il a dans un
centre. par la suite, sous réserve de tâches qui ne sont pas
nécessairement dévolues à un médecin, ça
peut être accompli par d'autres professionnels. ça, ce serait au
moins la méthodologie d'un travail intellectuel intelligent. c'est ce
qu'on nous montre en secondaire v.
M. Iglesias: Je comprends la difficulté qu'on a à
mettre tous ces articles ensemble Je pense qu'on a essayé de vous
expliquer un peu les couvertures différentes de différents
articles. (15 heures)
Mme Demers: Non. Ce que je disais, c'est que l'article 148.1 a
pour effet de créer un DSP. Il peut y en avoir partout où les
établissements décident d'en avoir, sauf qu'on dit que dans un
hôpital, c'est obligatoire et ça doit être un
médecin. Notre article suivant dit que, quand il y a un DSP - donc,
ça peut être n'importe où -sous réserve de ce que le
plan d'organisation prévoit, voici ce que doit faire un DSP. Dans un
autre article, on dit, quand le DSP est dans un centre hospitalier, de quoi il
doit obligatoirement s'occuper. Et c'est là qu'on est... Alors,
premièrement, on dit: L'existence d'un DSP dans un établissement.
Il y a une spécification dans un CH.
M. Chevrette: mme demers, si vous sentez le besoin de dire qu'il
y a des fonctions qui peuvent être accomplies par d'autres que des
médecins... en fait, c'est un peu ça que vous recherchez. vous
commencez par définir un dsp en disant: ii faut qu'il soit un
médecin pour accomplir telle tâche
Mme Demers: Non, non. On dit: Dans un centre hospitalier. Partout
ailleurs, ça peut être...
M. Chevrette: Oui, dans un centre hospitalier, mais
obligatoirement, il doit faire ceci, article 148.3.
Mme Demers: Oui.
M. Chevrette: Si ce ne sont pas des tâches qui
relèvent spécifiquement d'un médecin, là, ça
peut être n'importe quel type de professionnels, et c'est sous
réserve du plan d'organisation.
Mme Demers: C'est-à-dire que sous réserve du plan
d'organisation, c'est le centre qui va décider quels seront les
fonctions d'un DSP. Normalement, on dit: Ça devrait être
l'organisation scientifique et technique. On dit: C'est ça la fonction
d'un DSP. Dans n'importe quel centre, c'est l'organisation scientifique et
technique, sous réserve du plan d'organisation, sauf que dans un centre
hospitaliser on dit: C'est au moins ça. C'est évident que le plan
d'organisation pourrait donner plus que ça. Il pourrait donner à
un médecin DSP l'organisation scientifique et technique autre que
l'organisation médicale.
M. Trudel: Dans tous les cas, le DSP est responsable de
coordonner l'activité professionnelle et scientifique.
M. Chevrette: C'est ça.
M. Trudel: Dans tous les cas. Dans tous les cas où il y a
un DSP, il est responsable de la
coordination de l'activité scientifique.
M. Iglesias: Selon l'ampleur prévue dans le plan
d'organisation.
Mme Demers: C'est ça.
M. Chevrette: Est-il à temps partiel? Est-il à
temps plein? C'est une autre paire de culottes.
M. Iglesias: Non, selon l'ampleur. L'ampleur veut dire aussi le
nombre de choses.
M. Trudel: Alors, ce n'est pas sous réserve du plan
d'organisation, c'est lorsqu'il y a désignation d'un DSP.
M. Iglesias: II coordonne l'activité scientifique.
M. Trudel: II coordonne toujours l'activité scientifique
et professionnelle.
M. Iglesias: C'est ça.
M. Trudel: Tu ne peux pas, sous réserve du plan
d'organisation, dire: C'est un autre qui va le faire.
M. Chevrette: Absolument pas.
M. Iglesias: Bien oui, c'est ça que ça dit. C'est
ça que ça dit, l'article.
M. Trudel: Bien non. Pourquoi on met ça, d'abord: Pour les
autres types d'établissements?
M. Iglesias: Bien, ça dit: Sous réserve de.
Ça veut dire que vous pourriez lui donner la diététique,
vous pourriez lui donner le travail social, vous pourriez lui donner les
archives alors que, dans un autre établissement, la
diététique, vous ne la donnez pas.
M. Trudel: On ne traite pas de ce qu'on peut lui donner en plus.
Est-ce que, dans tout établissement où il y a un DSP, c'est lui
qui est responsable de coordonner l'activité scientifique et
professionnelle? C'est clair.
M. Iglesias: Dans la mesure prévue par le plan.
M. Trudel: La mesure prévue par le plan. Est-il
responsable de la coordination de l'activité scientifique et
professionnelle dans le centre concerné, oui ou non?
M. Iglesias: Oui.
M. Trudel: Si c'est oui, bien, c'est celui à qui on donne
la responsabilité de faire cela. Dans le cas des hôpitaux, on est
encore plus spécifi- que: Tu vas accomplir ça, nommément
à l'intérieur de ça, les tâches qu'on décrit
ici.
M. Chevrette: Bien, si on a bien compris, il fera toutes les
tâches qu'on lui demande de faire, là, sauf celles qu'on ne lui
demandera pas de faire en vertu du plan. Mais, là, ça pourrait ne
pas être un médecin.
M. Côté (Charlesbourg): Mais un plan, c'est
là pour ça.
M. Chevrette: Bien sûr.
M. Côté (Charlesbourg): Bien sûr. Alors,
à partir du moment où le plan est là pour ça, il y
a des choses que tu vas faire et il y a des choses que tu ne feras pas. Le plan
te le dit.
M. Chevrette: Oui, mais à partir du fait que la base dont
Rémy parle est nécessairement accomplie par un DSP, c'est
beaucoup plus simple de définir la tâche générale du
DSP. Les tâches accessoires peuvent être accomplies par d'autres,
c'est ça que vous voulez dire. Du moins, c'est ce qu'on comprend de vos
propos. En essayant de lire entre les deux versions, là, on essaie
de...
M. Côté (Charlesbourg): Peut-être sous
réserve.
M. Chevrette: Sous réserve de ce que vous dites, on
comprend ça, vous savez. Ça va?
Une voix: Alors, adopté?
M. Chevrette: Non, non. On va faire un amendement, je pense. On
va clarifier ça.
M. Trudel: M. Charlebois peut-être.
M. Chevrette: On n'est pas pressés, nous autres.
M. Charlebois: Vous prenez l'article 148. 2 et vous dites: Quand
il y a un DSP, nécessairement, il doit coordonner l'activité
professionnelle, donc, votre point de vue, c'est que le DSP a une espèce
d'exclusivité de fonction sur la coordination de l'activité
scientifique et professionnelle. On a dit que c'était le cas pour les
services médicaux qui sont prévus à 148. 3. Votre point de
vue peut causer des problèmes importants si on le pousse à la
limite parce que, dans la réalité, les soins infirmiers, par
exemple, dans les centres, ce sont les DSI qui assument une
responsabilité au niveau des soins infirmiers. Ce n'est pas le DSP. Si
on disait que le DSP, à 148. 2, doit nécessairement avoir une
exclusivité sur toute l'activité professionnelle, on vient
d'étendre de facto son champ sur la DSI et sur, j'imagine, d'autres
fonctions professionnelles dans...
M. Trudel: Sur la coordination des activités
professionnelles et scientifiques? Certainement. Sur la coordination.
Coordonner, ça ne veut pas dire que je fais le travail, que je dirige
l'évaluation, etc. C'est que je vois à ce que ce soit fait. On
s'est bien expliqué là-dessus tantôt.
M. Charlebois: Mais quand... Ce que je veux dire...
M. Trudel: Quand un conseil d'administra tion
réfléchit et dit: Moi, à l'intérieur de ça,
le sentiment que j'ai...
M. Chevrette: 148.2.
M. Trudel: ...je me nomme un directeur des services
professionnels, ce n'est pas pour le plaisir. C'est pour faire en sorte que les
activités professionnelles et scientifiques soient placées sous
sa responsabilité. C'est une décision réfléchie.
Alors, lorsqu'il y a un directeur des services professionnels dans leur
établissement, soit par obligation de la loi, soit par décision
du conseil d'administration, c'est quoi sa responsabilité, au DSP? C'est
de voir à coordonner l'activité professionnelle et scientifique.
Ce n'est pas de prendre la job de la DSI. C'est pour ça, la. Coordonner.
O.K.? Coordonner les activités professionnelles et scientifiques. Quand
tu prends ça comme décision comme conseil d'administration, tu
dis: Moi, là, le type d'activités que j'ai dans ce
centre-là justifie que j'aie un responsable. C'est comme ça pour
la clarification. J'ai un responsable de l'activité scientifique et
professionnelle. Très bien. Parfait.
Alors, lorsqu'il y a présence, lorsque le plan d'organisation
prévoit la désignation d'un DSP sous l'autorité du
directeur général, le directeur des services professionnels
coordonne, etc., l'activité scientifique et professionnelle. Et c'est
lorsque le plan d'organisation le prévoit. Ce n'est pas sous
réserve de ce que je peux mettre dedans. C'est lorsque le plan
d'organisation prévoit que j'aie un DSP.
M. Charlebois: Je comprends ce que vous dites, là.
Maintenant, ça ne reflète pas, ça, la
réalité vécue dans les établissements.
M. Iglesias: Je pense que... Ce que 148.2 dit, le conseil
d'administration peut très bien le faire. C'est justement de
l'oxygène qu'il reste pour le conseil d'administration. Si c'est sa
volonté d'avoir un DSP, de lui donner toute la coordination, il a juste
à le statuer dans son plan d'organisation. Et ça, c'est sa
décision. À ce moment-là, laissons-lui la
possibilité de statuer quel est le champ... S'il veut tout lui donner,
il va tout lui donner. S'il veut en enlever une partie, il va en enlever une
partie. C'est lui qui décide ça. C'est le conseil...
M. Chevrette: C'est bien beau, là. Ce n'est plus de
l'oxygène. Ils vont s'étouffer. Ils ne sauront plus qui
mène quoi. Supposez qu'un conseil d'administration veuille multiplier
les responsabilités alors que vous savez très bien que, sur le
plan de l'activité scientifique et professionnelle, il faut qu'il y ait
une unicité de fonctionnement. Ce n'est pas la chicane des corporations
à l'intérieur de ça. prenez un centre où il y a
trois vocations: psychiatrique, gériatrique et aiguë, soins de
courte durée. l'activité professionnelle va-t-elle être
coordonnée par un seul dsp ou si vous allez dire: sur le plan de la
santé mentale, on va plutôt nommer un psychologue pour tel type
d'activité? vous pensez que votre centre va avoir quelque chose qui a de
l'allure comme vision de la coordination de la recherche et toute
l'activité professionnelle et scientifique? vous êtes
médecin, à part ça, vous? c'est pour ça que je la
pose à vous d'abord, c'est pour que vous me disiez si vous accepteriez
le fonctionnement. bonne mère du ciel! je demande à un docteur.
ça me surprend encore plus. ils se sont battus tout l'été
contre ça.
M. Côté (Charlesbourg): On peut suspendre quelques
minutes?
Le Président (M. Joly): Oui. Nous suspendons nos travaux
quelques minutes.
(Suspension de la séance à 15 h 10) (Reprise à 15 h
18)
M. Charlebois: L'interprétation que vous faites du texte
tel qu'il est là, effectivement, ça peut laisser entendre qu'il y
a une certaine confusion, qu'il y aurait avantage à clarifier le texte
pour dire que le DSP a une responsabilité complète sur
l'organisation scientifique et professionnelle de l'établissement.
M. Trudel: Que ces choses sont bien dites!
M. Charlebois: Que ces choses sont bien dites! Voilà, pour
la première partie.
M. Trudel: Ça, je le précise tout de suite.
M. Charlebois: Maintenant, si on le faisait, ça ne
correspondrait pas à la réalité des organisations,
particulièrement, évidemment, des centres hospitaliers, au sens
où les soins infirmiers qui recouvrent les activités
professionnelles et scientifiques sont généralement - et je pense
qu'on peut dire presque partout - sous la responsabilité de directrices
de soins infirmiers. Écrire l'article autrement causerait un
problème, dans le sens où ça ne correspondrait pas du tout
à la manière dont sont organisés les centres hospitaliers
au moment où on se parle. On doit pré-
senter un peu plus avant une proposition d'amendement pour introduire le
poste de directrice des soins infirmiers et ses responsabilités. On va
voir que, lorsque ça sera introduit, entre autres, les
responsabilités au niveau des soins infirmiers sont - professionnelles
j'entends là: coordination des activités professionnelles et
scientifiques pour ces soins infirmiers - sous la responsabilité d'une
directrice des soins infirmiers.
M. Chevrette: En d'autres mots, ils nous demandent
d'arrêter de les torturer, sur le 3. Il vont arriver à 4 avec du
neuf.
M. Trudel: D'arrêter de torturer sur 2. M. Chevrette:
Sur 2 et 3?
M. Trudel: Sur 2 et ils vont arriver à 4 avec
ça.
M. Côté (Charlesbourg): 2 et 3.
M. Trudel: Non, mais ce que je comprends aussi, c'est lorsque le
plan d'organisation prévoit qu'un DSP fasse ça. Qu'on se garde la
réserve tantôt et, lorsqu'on va arriver aux soins infirmiers, on
va préciser que...
M. Côté (Charlesbourg): O.K.
M. Trudel: toute l'activité professionnelle, dans le cas
des soins infirmiers, soit sous la responsabilité du DSI.
M. Côté (Charlesbourg): Voilà.
M. Trudel: donc, on propose un amendement ici qui dit: lorsque le
plan d'organisation de l'établissement prévoit la
désignation d'un dsp... non, c'est parce que la logique, c'est
ça. si on le précise plus tard...
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas ça qui
est dit.
M. Trudel: Non, mais la logique de ce que vous expliquez,
là. Vous dites, sur le plan sémantique... Vous avez probablement
raison, mais sur le plan de la réalité il ne faut pas que la
phrase décrive que ça englobe les soins infirmiers. Ce qu'on se
dit, c'est: Lorsqu'il y a un DSP, il a la responsabilité de la
coordination de l'activité professionnelle et scientifique. On se dit:
Tantôt, quand on va arriver à 146, nous allons définir que
la coordination des activités scientifiques et professionnelles en
matière de soins infirmiers, ça appartient, comme
responsabilité, au directeur des soins infirmiers, à la direction
des soins infirmiers.
M. Côté (Charlesbourg): À 148, non pas
146.
M. Trudel: À 148, pardon.
M. Côté (Charlesbourg): 148.4 et 148.5.
M. Trudel: À 148. Alors, si on veut à la fois
corriger la sémantique mais tenir compte de la réalité,
à moins que vous n'ayez une autre suggestion, on pourrait l'accepter
aussi, il faut marquer: Lorsque le plan d'organisation de
l'établissement prévoit la désignation d'un DSP, celui-ci,
sous l'autorité du directeur général, le directeur des
services professionnels, etc. C'est juste dire: ou sous réserve de.
Lorsque le plan d'organisation de l'établissement prévoit la
nomination d'un DSP sous l'autorité du directeur général -
là, on continue - le directeur des services professionnels coordonne
l'activité professionnel et scientifique.
M. Iglesias: On comprend bien ça. Par contre, là,
on ferme des portes. Ça veut dire, par exemple, que dans un centre
où il y a une composante de réadaptation il ne pourrait pas y
avoir de directeur des services de réadaptation. Ça va être
le DSP qui va avoir ça sous sa coordination.
M. Trudel: Non, tantôt, on s'est expliqué. On s'est
expliqué qu'à coordonner... surtout à la fin de la phrase,
c'est: Tout centre exploité par l'établissement avec les autres
directeurs concernés. Il pourrait très bien y avoir un directeur
de réadaptation.
M. Iglesias: Oui. Mais il va être hiérarchiquement,
au point de vue de la coordination...
M. Trudel: Tout à fait, tout à fait. Mais quand tu
prends la décision de te nommer un directeur des services professionnels
dans ta boîte, c'est parce que tu as des services professionnels que tu
tiens à voir... à placer ces services professionnels là
sous la coordination et la surveillance d'un DSP.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
comprends le sens de l'intervention du député. Cependant, je
tiendrais au libellé actuel compte tenu du fait qu'une ouverture peut
créer un certain nombre d'autres problèmes auprès d'autres
professionnels que les infirmières et les infirmiers. Nous pourrions,
à ce moment-ci, l'adopter. Ce que je comprends dans un cas comme
celui-ci, ce serait probablement sur division.
M. Trudel: Mais y compris qu'on va revenir quand même
à 148...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, oui, je ne suis
pas inquiet.
M. Trudel: ...pour préciser que coordonner...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Trudel: ...n'inclut pas la direction des soins
infirmiers....
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est clair.
M. Trudel: ...les soins infirmiers.
M. Côté (Charlesbourg): C'est clair, ça.
M. Trudel: C'est très clair?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Trudel: Alors, on va l'adopter sur division, parce qu'on finit
par s'entendre.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
148.2, adopté surdivision.
M. Côté (Charlesbourg): Surdivision
Le Président (M. Joly): Donc, l'article comme tel,
adopté sur division.
M. Trudel: Parfait.
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 148.3.
M. Côté (Charlesbourg): Insérer après
l'article 148.2 l'article suivant: "148.3 Sous l'autorité du directeur
général, le directeur des services professionnels visé au
premier alinéa de l'article 148.1 doit, en outre des fonctions
prévues à l'article 148.2: "1° diriger, coordonner et
surveiller les activités des chefs de département clinique
prévues à l'article 141.3; "2° obtenir des avis des chefs de
département clinique sur les conséquences administratives et
financières des activités des médecins et des dentistes et
des divers départements cliniques; "3" appliquer les sanctions
administratives prévues au deuxième alinéa de l'article
141 3 ot en informer le conseil des médecins, dentistes et pharmaciens
et les chefs de département clinique concernés, "4°
surveiller le fonctionnement des comités du conseil des médecins,
dentistes et pharmaciens et s'assurer que ce conseil contrôle et
apprécie adéquatement les actes médicaux, dentaires et
pharmaceutiques posés dans tout centre exploité par
rétablissement; "5° prendre toutes les mesures pour faire en sorte
qu'un examen, une autopsie ou une expertise exigé en vertu de la Loi sur
la recherche des causes et des circonstances des décès soit
effectué; "6° assumer toute autre fonction prévue au plan
d'organisation de l'établissement."
M. Charlebois: Je veux juste attirer l'attention sur l'item 2 qui
est nouveau par rapport aux fonctions qu'assume actuellement le DSP dans la
loi. Il s'agit là d'une fonction qui apparaissait au conseil
consultatif, le CCDG, conseil consultatif au directeur général
qui existe à l'heure actuelle dans la loi pour les centres hospitaliers,
mais qui disparaît avec la loi 120.
L'analyse de la situation, de l'organisation interne - et toujours dans
la perspective d'une clarification des lignes d'autorité et des
responsabilités des uns et des autres - nous a amenés à
prévoir que le DSP pouvait obtenir des avis sur ces
matières-là. Il s'agit de questions qui sont non
négligeables quand on sait l'importance qu'ont les services
médicaux ou l'impact financier des services médicaux
dispensés dans un centre hospitalier. Alors, ça, c'est une
nouvelle fonction qui apparaît.
L'autre élément qui est modifié, c'est au
paragraphe 4. le rôle de surveillance. Le DSP s'assure - au milieu du
paragraphe - "...que ce conseil contrôle et apprécie
adéquatement les actes médicaux, dentaires et pharmaceutiques..."
Auparavant, il n'y avait que "contrôle". Dans les fonctions du CMDP, il y
a un rôle d'appréciation et on a jugé utile de l'expliciter
ici dans le rôle de surveillance, toujours dans la perspective de
s'assurer que, dans l'établissement, il y ait les mécanismes
appropriés pour le maintien et le développement de la
qualité.
M. Trudel: Si vous avez insisté pour faire entrer
ça dans cette définition-là, c'est que vous aviez des
expériences qui faisaient en sorte, qui vous amenaient à faire le
constat que des CMDP n'appréciaient pas toujours adéquatement les
actes médicaux, dentaires et pharmaceutiques dans les centres
exploités par l'établissement.
M. Iglesias: C'est également pour bien dire, pour
souligner encore la nécessité de le faire et, effectivement, il y
a eu des cas où ça s'est produit. C'était autant
préventif que curatif.
M. Trudel: OK Et là, le directeur général
qui voudrait faire ce rappel sur l'appréciation transmettra son papier
de demande d'appréciation? Non. Il transmettra son papier disant qu'on
n'a pas fait le travail d'appréciation au CMDP, c'est au DSP qu'il
l'enverra, au chef de clinique concerné, au chef de département
clinique ou au CMDP concerné.
M. Iglesias: C'est une discussion qui va avoir lieu au niveau de
l'exécutif du CMDP où le DSP et le DG sont là. C'est
là que ça va avoir lieu. Et, si nécessaire, ça
pourrait monter au conseil d'administration. Mais la première
étape, c'est au niveau de l'exécutif où les deux...
Une voix: ...les deux sont bons.
M. Iglesias: ...sont bons.
M. Trudel: O.K. Mais formellement, le directeur
général dans la boîte, lorsqu'il aura des questions
à propos de l'appréciation, il va les poser au DSP qui,
formellement, en termes de ligne de commandement, va parler au CMDP, au chef de
département clinique.
M. Iglesias: C'est-à-dire que, lui, par son organisation
et par l'article 4... Il y a une mécanique de surveillance des
comités du CMDP sous forme du nombre de réunions tenues, etc.;
certains paramètres bien simples, mais qui nous permettent de voir
à ce que ça se fasse. Et le DSP lui-même assiste souvent
d'office aux principaux comités. Pas seulement à
l'exécutif, mais a différents comités. (15 h 30)
M. Trudel: Sous réserve du plan d'organisation de
l'établissement.
M. Iglesias: Ah! c'est plus que ça.
M. Trudel: N'est-ce pas? Puis, la nouveauté du
deuxièmement, "obtenir les avis des chefs de département clinique
sur les conséquences administratives financières des
activités des médecins et des dentistes des divers
départements cliniques". Ça, c'est donc une tâche de
rigueur dans la préparation des prévisions financières -
c'est comme ça, M. le notaire, qu'on a fini par les dire - dans
l'élaboration des prévisions - ça, c'est une autre partie
- budgétaires de l'établissement. Le DSP, de rigueur, a la
tâche d'obtenir les avis des chefs de département clinique sur les
implications financières et administratives de leurs activités.
C'est de rigueur.
M. Charlebois: oui. maintenant, ce n'est pas
précisément lors de la préparation de la prévision
budgétaire. ça peut être en cours d'année lorsqu'il
le juge à propos.
M. Iglesias: C'est un pont encore entre le DSP et les chefs de
département. Il faut bien faire le lien entre l'activité
professionnelle des médecins et la gestion administrative. C'est un
outil qui est donné au DSP pour qu'il puisse faire ce
pont-là.
M. Charlebois: Et qui, de notre point de vue, constitue une
amélioration intéressante. C'est une responsabilité qui
apparaissait au CCDG. Le CCDG réunit un certain nombre de cadres ou de
personnes, mais pas nécessairement tous les chefs de département.
Ce n'était donc pas nécessairement tous les chefs de
département qui étaient interpellés sur cette question.
Alors, en le plaçant comme responsabilité du DSP à
l'égard de ces chefs, ça fait en sorte qu'au niveau de toute la
structure clinique, finalement, de tous les départements, de tous les
chefs, il y aura une telle interpellation de temps à autre par le DSP,
ce qui devrait, quant aux dimensions financières, le relier à la
gestion des établissements... amener une conscientisation plus
forte.
M. Trudel: Et "appliquer les sanctions administratives
prévues au deuxième alinéa", c'est lui qui transmet le
ticket. Appliquer? Ça veut dire que c'est lui qui signifie les
suspensions, qui va signifier des mesures de rétorsion...
M. Iglesias: Administratives.
M. Trudel: II voit à ce que ce soit appliqué.
M. Iglesias: Les mesures administratives, c'est des mesures qui
touchent l'utilisation des ressources. On l'a vu tantôt à 141.3.
Elles partent de... Les règles d'utilisation des ressources partent du
chef de département, s'en vont au CMDP, s'en vont au conseil
d'administration et, après ça, elles sont appliquées, le
membre est signalé par le chef de département et la sanction est
appliquée par le DSP.
M. Trudel: II voit à ce qu'elle soit appliquée.
M. Iglesias: II l'applique. Il signifie et applique. S'il dit au
médecin: Écoute, tu as une semaine - la règle
d'utilisation prévoyait qu'en cas de bris la première fois,
c'était, par exemple, une semaine de non-utilisation du bloc
opératoire - s'il vous plaît, veux-tu prendre les mesures pour
opérer les patients urgents que tu as actuellement et ne pas en admettre
d'autres et, si tu as des urgences, vois à ce qu'un autre
collègue les opère. Ça peut être ça,
l'application de la règle et la sanction.
M. Trudel: C'est ça. Il voit à l'application. Il
voit à ce que la mesure soit appliquée.
M. Iglesias: Oui, oui. C'est ça.
M. Trudel: Mais ce n'est pas lui qui prend la
décision...
M. Iglesias: Non.
M. Trudel: ...de la décision de la sanction. C'est
toujours le conseil d'administration.
M. Iglesias: C'est lui qui décide de la mettre en
application. La règle administrative va la mettre en application. Ce
qu'il ne décide pas, lui, c'est quelle est la règle et quelle est
la sanction. Mais c'est lui qui, une fois que le chef de département a
signalé qu'il y avait un manquement par rapport à un
médecin, c'est lui qui va dire: J'applique la sanction.
M. Charlebois: Mais ça, il faut se rappeler
que les règles d'utilisation prévoient des sanctions.
M. Iglesias: Évidemment.
M. Charlebois: Alors, pour telle inobservation de la
règle, c'est, par exemple, une semaine. C'est "built in", c'est
prévu dans le règlement. Alors, il applique ça.
M. Trudel: Inobservation?
Une voix: Inobservation ou inobservance?
M. Charlebois: Oui, oui. Alors, il faut me dire un bon mot sur ma
sémantique.
M. Trudel: Ce n'est pas ça qui est marqué dans la
loi parce que c'est le mot qu'il emploie... Inobservation, ce n'est pas dans la
loi ça.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais on l'a dans un
article qu'on a adopté.
M. Charlebois: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Inobservation. Je ne me
souviens pas de l'article, mais je l'ai vu passer.
M. Trudel: Continuez donc votre raisonnement. Ce que vous voulez
dire c'est que, dans les règles d'utilisation des ressources humaines et
matérielles, il y a des sanctions automatiques prévues en cas de
faute par rapport à ces règles-là.
Une voix: C'est ça.
M. Trudel: Alors, à ce moment-là, c'est lui qui
prend la mesure disciplinaire telle que codée dans les
règles...
Une voix: Exactement.
M. Trudel:... qui ont été prévues et,
à défaut d'avoir prévu ces règles-là, le
conseil d'administration peut prendre toute autre décision sur des
sanctions, parce que là, écoutez, on n'est pas pour
écrire...
Une voix: On ne pourra pas en prendre. M. Côté
(Charlesbourg): Non, non
M. Charlebois: À défaut de prendre.. C'est
là qu'est le problème qui est vécu dans un certain nombre
d'établissements et qu'on corrige maintenant, c'est qu'il doit y avoir
un règlement et, s'il y a négligence de la part du chef ou de la
part du CMDP d'adopter, c'est-à-dire du chef d'élaborer ces
règlements, s'il y a négligence, lorsqu'il s'agit d'un
règlement qui concerne des aspects administratifs, le DSP peut les
élaborer et, lorsqu'il s'agit d'un règlement qui concerne les
affaires professionnelles, le CMDP les élabore.
M. Iglesias: C'est ça qui est arrivé dans un
hôpital.
M. Charlebois: Le conseil... M. Trudel: Je suis
très bien.
Une voix: Le conseil ne peut jamais lui-même
élaborer des règlements en lieu et place.
M. Iglesias: S'il n'y a pas de règles. C'est ça
l'économie de la loi. C'est un peu l'économie de la loi qu'il y
avait avant, mais avec comme une espèce de flottement entre les...
M. Trudel: Mais vous êtes en train de me dire que, si ce
n'est pas prévu aux règles d'utilisation des ressources humaines
et matérielles, il ne peut pas y avoir de prise de sanction autre par le
conseil d'administration.
Une voix: C'est ça.
Une voix: Même le conseil ne peut pas.
M. Charlebois: C'est ça. Parce qu'on a défini un
peu plus loin dans la loi... Dans la loi, on a défini un peu plus loin
les sanctions et les sanctions peuvent être... Les mesures disciplinaires
peuvent être prises à l'endroit d'un médecin, s'il est en
défaut par rapport aux règles d'utilisation, etc. Alors, il faut
qu'il y ait des règles pour qu'il y ait sanction.
M. Iglesias: Naturellement, ce n'est pas tout ce qui fait l'objet
d'une règle d'utilisation des ressources.
M. Trudel: C'est un peu ce qui m'inquiète, c'est de
prévoir la...
M. Iglesias: Ce n'est pas tout dans ça qui est
nécessaire. Mais il y a des choses, par exemple, l'utilisation des blocs
opératoires, ça peut devenir, à un moment donné,
nécessaire de faire l'utilisation du bloc opératoire.
M. Trudel: C'est parce que le raisonnement vaut aussi à
l'inverse. Vous allez convenir qu'il est extrêmement difficile de
prévoir toutes les règles pour tous les cas où il peut y
avoir...
M. Iglesias: À ce moment-là, s'il n'y a pas...
M. Trudel:... des problèmes de gestion au niveau de
l'utilisation des ressources humaines et matérielles.
M. Iglesias: S'il n'y a pas de problème, on n'en fait pas.
S'il y en a un, c'est les mécanismes de concertation et de
coordination.
M. Trudel: Évidemment, s'il n'y a pas de problème,
on n'en créera pas.
M. Iglesias: C'est ça.
M. Trudel: Ce que je vous dis, c'est qu'il peut y avoir des
problèmes qui n'ont pas été inventoriés dans les
règles.
M. Iglesias: À ce moment-là, c'est les
mécanismes de coordination et de concertation. Si ça ne
fonctionne pas, on en fait une règle. On la propose au conseil
d'administration, qui l'accepte ou la refuse. S'il l'accepte, à ce
moment-là, la prochaine fois tu sais que tu es passible...
Une voix: D'une sanction.
M. Iglesias: ...d'une sanction si tu continues à
l'enfreindre. C'est ça un peu...
M. Trudel: L'économie générale.
M. Iglesias: C'est l'économie générale.
C'est d'abord de laisser la chance aux gens de s'entendre. Si tu ne t'entends
pas, à un moment donné, il faut arriver à dire: Ceci est
bien, ceci n'est pas bien ici. Et voici le conseil d'administration qui le dit.
Voici la sanction que ça comporte si tu le fais et voici la personne qui
va l'appliquer. Maintenant, si tu n'es pas content, on s'en vient après,
si tu n'es pas content.
M. Trudel: Mais ça nécessitera toujours i'adoption
d'abord d'une règle par le conseil d'administration avant qu'on puisse
aller...
M. Iglesias: À la sanction.
M. Trudel: ...à la sanction parce que, évidemment,
pour constater l'infraction, il faut qu'il y ait une règle qui ait
été établie.
M. Iglesias: C'est ça. Mais ça donne la chance
à la concertation. Ce n'est pas mauvais. Et on va pouvoir régler,
comme on règle 90 %...
M. Trudel: Ça donne une chance en concertation et
ça bouche un trou juridique qu'on a vécu à la Cité
de la santé de Laval.
M. Iglesias: C'est ça. Exactement.
M. Trudel: Je veux dire, ce n'était pas que
l'intention.
M. Iglesias: Non.
M. Trudel: La situation réelle a forcé l'adoption
d'un tel article en disant: II ne peut pas y avoir d'infraction et de sanction.
Donc, s'il n'y a pas eu de règle d'émise auparavant...
M. Iglesias: C'est un petit peu...
M. Trudel: Ça limite aussi, par ailleurs, bien
sûr...
M. Iglesias: L'arbitraire.
M. Trudel: Oui, mais ça limite aussi la
responsabilité du conseil d'administration. Mais là il y a une
question de balance...
M. Iglesias: Entre pouvoir et arbitraire.
M. Trudel: ...des avantages et des inconvénients...
M. Iglesias: C'est ça.
M. Trudel: ...par rapport à la dimension des services
professionnels. C'est à tout le moins compréhensible qu'on puisse
dire: II ne peut pas y avoir de sanctions si la règle n'était pas
connue, n'est pas adoptée là-dedans, mais ça impose des
devoirs assez lourds, de plus, de tout prévoir, sinon, au moment de ce
qu'on qualifierait, comme conseil d'administration, comme directeur
général, d'infraction, entre guillemets, à l'utilisation
de telles ressources si je ne peux pas en faire une faute tant que je n'ai pas
émis une règle disant que c'est une faute.
M. Iglesias: C'est ça.
M. Trudel: Le 5°, là: "prendre toutes les mesures pour
faire en sorte qu'un examen, une autopsie ou une expertise exigé en
vertu de la Loi sur la recherche des causes et des circonstances des
décès soit effectué", c'était dans la loi actuelle,
ça?
M. Côté (Charlesbourg): La Loi sur les coroners.
M. Trudel: La Loi sur les coroners?
M. Iglesias: Oui. C'est la Loi sur les coroners et c'est la
responsabilité du DSP. -
M. Trudel: Ça, là-dessus, est-ce qu'il y a des
règles qui doivent être émises sur...
Une voix: Les circonstances?
M. Trudel: ...les limites de temps? Je dois vous dire, c'est
parce qu'on a beaucoup de cas. Moi, j'en ai beaucoup. Compte tenu d'un ensemble
de facteurs qui doivent probablement relever de l'organisation du temps et des
responsabilités en matière de recherche des causes et des
circonstances de décès, il y a des gens qui attendent de
très longues périodes. Alors, comme c'est la
responsabilité des coroners, généralement, on va se
référer, pour avoir le rapport, au ministre de la Justice et le
ministre de la Justice nous répond - en tout cas, moi, je me suis fait
répondre ça trois fois au cours des derniers six mois: Moi, je ne
peux rien faire là-dessus parce que ça dépend des
règlements de la Loi sur la santé et les services sociaux. Alors,
il n'y a pas de délais de prévus, de seuils minima ou maxima pour
la production du rapport.
M. Iglesias: Comme vous dites, ça dépend beaucoup
de l'organisation et il y aurait matière, pour un
bénéficiaire dont un parent est décédé et
qu'il n'a pas de rapport... Le rapport d'autopsie, il peut l'avoir en deux
temps, soit, dans un premier temps, le rapport préliminaire, les
constatations du pathologiste; l'autre rapport nécessite l'examen des
tissus et ça peut être plus long. Normalement, le rapport
préliminaire, il n'y a pas de raisons pour qu'on ne l'ait pas en dedans
de deux semaines.
M. Trudel: Mais les coroners n'émettent pas les rapports
préliminaires tant qu'ils n'ont pas procédé à
l'analyse complète.
M. Iglesias: non, non. je parle des centres hospitaliers,
là, je ne parle pas d'un cas... ce que vous dites là, ça
ne se produit pas seulement dans les cas de coroners, ça se produit dans
beaucoup de cas d'autopsies.
M. Trudel: Tout à fait.
Le Président (M. Joly): Ce n'est pas pour l'usage du grand
public à ce moment là.
M. Iglesias: C'est ça.
Le Président (M. Joly): C'est juste inter ne.
M. Trudel: Non, non, c'est pour l'usager, pour le parent qui
attend.
M. Iglesias: Qui attend. C'est ça.
Le Président (M. Joly): Deux semaines.
M. Trudel: Hein? Pas deux semaines.
M. Iglesias: Ça pourrait se faire en deux semaines, le
rapport préliminaire, mais il y a l'examen des tissus qui demande
beaucoup plus de temps et, ça, ça peut aller à un mois, un
mois et demi.
Le Président (M. Joly): Lorsqu'on dit, docteur, que
ça pourrait se faire en dedans de deux semaines, ça pourrait se
faire..
M. Iglesias: Si on avait une organisation...
Le Président (M. Joly): mais ça ne se fait pas.
M. Iglesias: C'est ça. Ça, ça pourrait faire
l'objet d'une plainte par rapport à un service qui est donné.
Le Président (M. Joly): Mais je pense que c'est important.
Prenez dans le cas, disons, d'un suicide présumé. Si on n'a pas
le rapport...
M. Iglesias: Ça, c'est le gouvernement.
Le Président (M. Joly): Oui, je suis d'accord.
M. Côté (Charlesbourg): ...au même article que
vous avez abordé...
M. Iglesias: Ça, c'est le coroner. Ça, c'est un
petit peu délicat où il y a une enquête du coroner. Il faut
qu'il fasse son enquête avant que le certificat soit transmis. Je vous
dis que la problématique - et vous le soulignez aussi - ne se
présente pas seulement pour les cas de coroners. C'est ça que
vous nous dites.
M. Trudel: Oui, tout à fait. Mais, là, si je
reprends la logique dans ce cas-là... C'est parce que mon
collègue de Fabre est un assureur-vie de carrière. Alors, il sait
de quoi on parle sur les délais. C'est lui qui recevait les
téléphones; maintenant, il les reçoit encore comme
député. Je veux juste savoir si s'appliquerait ici, par ailleurs,
le processus de plaintes. Je ne peux quand même pas diagnostiquer ici. Un
individu qui trouve que le délai pour obtenir le rapport, dans
l'application de la Loi sur la recherche des causes et des circonstances des
décès... S'il trouve le délai abusif, là...
M. Iglesias: Ça peut être un rapport d'autopsie,
oui.
M. Trudel: ...peut-il loger une plainte à
rétablissement parce que ça prend trop de temps, selon son
évaluation à lui ou à elle? L'usager, est-ce qu'il peut
loger une plainte sur le délai? (15 h 45)
M. Iglesias: Écoutez, je vais vous répondre en deux
temps. En ce qui concerne la Loi sur les coroners, on va demander à Mme
Demers. En ce qui concerne une autopsie dans des conditions autres que la loi
sur la recherche sur les causes de décès, oui, il pourrait y
avoir une plainte pour dire: Mon père est décédé,
j'ai fait faire une autopsie et ça fait deux mois que j'attends. Je n'ai
eu aucun rapport encore et je trouve que c'est trop long. Ça, ça
peut faire l'objet d'une plainte. C'est un service que l'établissement
rend. Ça, c'est clair et je peux vous dire par expé-
rience, j'en ai eu beaucoup de ces plaintes-là. Maintenant, en ce
qui a trait à la Loi sur les coroners... Alors, il pourrait y avoir une
plainte par rapport au fait que l'établissement ne produit pas le
rapport d'autopsie et le coroner ne peut pas procéder. C'est sûr,
c'est sûr. C'est une qualité de service, ça. Mais
après ça, le coroner, lui, il faut qu'il fasse son enquête
et tout ça. Là, c'est...
M. Trudel: Oui, c'est son autre job, c'est ce qui dépend
du ministère de la Justice.
M. Iglesias: C'est ça.
M. Trudel: Et comme on n'a pas encore de mécanisme de
plaintes, de traitement des plaintes au ministère de la Justice, on
enverra ça chez l'ombudsman, chez le Protecteur du citoyen.
M. Iglesias: effectivement, ce que vous soulignez là a un
fondement. il y a des délais au niveau des autopsies. pas partout, mais
à certains endroits.
M. Trudel: C'est parce que l'aboutissement de cela, c'est...
Quand il y a de tels délais, on sait maintenant qui doit intervenir et,
s'il y a une plainte, c'est que le conseil d'administration pourrait, dans
notre logique de tantôt, devrait - ça dépend du point de
vue - émettre une règle quant au temps minimum et au temps
maximum, enfin, établir le temps maximum, pas minimum...
M. Iglesias: Pour avoir un rapport préliminaire
d'autopsie.
M. Trudel: C'est ça. M. Iglesias: Oui.
M. Trudel: Et là, à ce moment-là, ça
pourrait correspondre à des sanctions qui seraient
appliquées.
M. Iglesias: Ça, c'est une règle qui devrait
originer du département, du chef du département de
pathologie.
M. Trudel: Exactement ça. Et, à défaut, du
DSP.
M. Iglesias: Et, à défaut, du DSP. Exactement.
M. Trudel: Bon. Alors, ça va sur 148.3, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
148.3, adopté.
M. Chevrette: 30 secondes, s'il vous plaît, si vous me
permettez. C'est juste sur le dernier point. Ce n'est pas parce que... Je ne
veux pas me donner raison, mais c'est parce que, ce que j'avais demandé
au Dr Iglesias tantôt, c'était: Est-ce que toutes les fonctions
prévues à 148.3 sont exclusives au DSP? Il m'a dit: Oui. Quand on
relit le sixième point, vous dites: "Assumer toute autre fonction
prévue au plan d'organisation de l'établissement."
M. Iglesias: On peut lui demander de faire une fonction autre que
celles qui sont là.
M. Chevrette: Non, ce que je veux dire... Le plan d'organisation
d'un établissement, c'est ce qui vous faisait dire qu'il pourrait y
avoir des fonctions qui ne relèvent pas nécessairement du DSP.
C'est ce que vous m'aviez répondu.
M. Iglesias: Oui.
M. Chevrette: Après ça, je vous ai demandé,
à 148.3: Est-ce que les fonctions prévues à 148.3 sont
exclusives au DSP? Vous m'avez dit oui également. Comment conciliez-vous
votre réponse de tantôt avec 148.3, sixièmement?
M. Iglesias: C'est que l'établissement peut prévoir
qu'il fait des fonctions autres que celles-là, supplémentaires.
Je vais vous donner un exemple. Il s'occupe du système informatique d'un
hôpital. Dans cet hôpital-là, c'est exclusif pour lui. Il
s'occupe de ça.
M. Chevrette: Exclusif pour lui.
M. Iglesias: Bien oui. On va lui donner la job.
M. Chevrette: Oui, mais il ne doit pas être obligé
de la prendre.
M. Iglesias: Hein?
M. Chevrette: II ne doit pas être obligé de la
prendre.
M. Iglesias: Bien, il dit: Si tu ne la prends pas, bien...
M. Côté (Charlesbourg): C'est prévu au plan
d'organisation. C'est le conseil d'administration qui le décide.
M. Chevrette: C'est parce qu'on dit au DSP: Tu vas accomplir
ça obligatoirement; par contre, il y a des tâches qu'on n'est pas
obligé de te donner. Par contre, celles qu'on va te donner, tu vas
être obligé de les prendre. C'est à peu près
ça comme raisonnement?
M. Iglesias: Oui. Prends-les ou négocie. Ha, ha, ha!
M. Chevrette: J'ai bien compris votre réponse. On se garde
le pouvoir de ne pas tout lui donner, mais de tout lui donner.
M. Iglesias: C'est un cadre.
M. Chevrette: O.K. Mais lui donnez-vous au moins la
possibilité de vous dire non si vous abusez?
M. Iglesias: Oui.
M. Chevrette: J'espère.
M. Iglesias: On lui donne la clé avec.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Pardon?
M. Iglesias: II garde la clé avec.
M. Chevrette: II garde la clé avec.
M. Iglesias: Une clé qui ne fait qu'ouvrir la porte.
M. Chevrette: C'est ce qui fait qu'il y en a quelques-uns qui
claquent les portes des centres hospitaliers présentement,
d'ailleurs.
M. Iglesias: Ah! C'est du bon monde, les DSP, vous savez. Parmi
les meilleurs.
Le Président (M. Joly): Alors, l'amendement à
l'article 148.3, adopté. L'article 148.3, adopté tel
qu'amendé. L'article 153 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): Non Le Président
(M. Joly): Non?
M. Côté (Charlesbourg): Non 148.4, M le
Président.
Le Président (M. Joly): Article 148 4. Ah oui! un
nouveau!
M. Côté (Charlesbourg): Insérer, après
l'article 148.3, l'article suivant: "Lorsqu'une sanction administrative
prévue au deuxième alinéa de l'article 141.3 est
appliquée, le directeur des services professionnels doit faire part au
médecin ou au dentiste des motifs sur lesquels il s'est fondé
pour prendre sa décision et le médecin ou le dentiste peut, s'il
est en désaccord avec la décision, en appeler devant la
Commission des affaires sociales."
M. Trudel: Lorsqu'il est en appel, est-ce que la sanction est
suspendue?
M. Iglesias: II peut y avoir une demande de suspension
interlocutoire. Et si c'est accordé, à ce moment-là
ça va être suspendu; sinon, ça va être suspendu
seulement... Ça va être considéré après avoir
entendu la cause.
M. Chevrette: C'est prévu où? Dans un
règlement?
M. Iglesias: C'est dans le fonctionnement de la Commission, je
pense. C'est dans les pouvoirs de la Commission.
M. Trudel: Non, non, mais reprenez ça à la base. Il
n'est pas d'accord avec les sanctions...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...et là il dit: Je m'en vais à la
Commission des affaires sociales. Je le demande, on me donne le droit d'en
appeler de la décision. C'est la situation ante qui prévaut?
M. Iglesias: Le médecin va demander une suspension
immédiate, une restitution de la jouissance de l'utilisation des
ressources.
M. Trudel: Alors, si ce n'est pas la situation ante qui
prévaut, il faut que...
M. Iglesias: II va le demander. Si le médecin ne la
demande pas, ça continue, mais il peut demander à la Commission
de suspendre en attendant que la cause soit entendue. On a vu ça
dernièrement dans les journaux.
M. Trudel: On a vu ça dans un cas au hasard, comme la
Cité de la santé, à quelque part.
M. Iglesias: Oui.
M. Chevrette: 141.3..
M. Trudel: Ce n'est pas automatique...
M. Iglesias: Non
M. Trudel: ...dans la procédure judiciaire ou civile, un
appel.
Une voix: ...ne suspend pas la...
M. Trudel: Suspend l'application de la décision. Je
comprends! Ça suspend l'application. Un appel recevable par un tribunal
de niveau supérieur suspend la sanction ou suspend la décision.
Exemple, au hasard, la loi sur le tabac au fédéral. Ils sont
allés en appel, la loi continue de s'appliquer.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: C'est-à-dire que si tu te
prévaux de ton droit d'appel, l'application est suspendue
également.
M. Trudel: Non, mais ce n'est pas ça dans ce cas-ci.
M. Iglesias: Dans le cas de la Commission, la sanction se
continue, à moins que le médecin ne demande une suspension...
M. Trudel: Et qu'il l'obtienne.
M. Côté (Charlesbourg): Une suspension de
l'application...
M. Iglesias: Et qu'il l'obtienne. C'est la Commission qui va
le...
M. Côté (Charlesbourg): C'est la Commission qui
décide, la Commission des affaires sociales...
M. Iglesias: Exactement.
M. Côté (Charlesbourg): ...premièrement, et,
deuxièmement, il y a le jugement de l'appel.
M. Trudel: Oui, sur le fond, sur l'interlocutoire, dans un
premier temps. C'est différent des processus judiciaires en
matière de justice que ce qui se passe devant les tribunaux civils et
tribunaux en matière criminelle.
M. Charlebois: C'est différent des griefs.
M. Trudel: Et c'est différent des griefs,
effectivement.
Une voix: C'est 141.3.
M. Trudel: C'est à peu près le seul cas où
ça s'appliquerait.
M. Chevrette: ...141.3.
M. Trudel: II ne faut pas que ce soit trop long, mais, est-ce que
c'est formel, ça, dans la Loi sur la Commission des affaires sociales,
ce droit de demander la suspension, l'interlocutoire?
M. Iglesias: L'avocat nous dit ici que dans les tribunaux civils,
habituellement, quand tu vas en appel, tu as un jugement de première
instance...
M. Côté (Charlesbourg): Qui reste valide tant qu'il
n'est pas invalidé par la Cour supérieure.
M. Iglesias: Tandis qu'ici le premier appel, c'est l'appel
unique.
M. Trudel: Non, non, mais...
M. Iglesias: Ici, quand on dit: en appel, ça ne veut pas
dire... l'article 22.
Des voix:...
M. Iglesias: À l'article 22... Je vais vous le lire: Sur
réception d'une requête ou d'un appel, le secrétaire ou le
secrétaire adjoint de la Commission ou, dans le cas d'un appel
interjeté en vertu de l'article 81 de la Loi sur la
sécurité du revenu un membre ou un assesseur de la Commission
doit aviser sans délai la partie contre qui la requête ou l'appel
est formulé. Un appel ne suspend pas l'exécution de la
décision à moins qu'un membre de la Commission n'en ordonne
autrement dans les cas d'urgence.
M. Trudel: À moins que la Commission n'ordonne
autrement...
Des voix: C'est ça.
M. Trudel: ...en cas d'urgence.
Des voix: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): C'est la Commission qui va
décider.
M. Trudel: II faut nécessairement qu'il y ait une
règle adoptée par le conseil d'administration. Il faut qu'il y
ait une règle. Bon. Alors, s'il n'est pas d'accord avec la sanction en
vertu de la règle, il faut qu'il fasse appel à un autre tribunal
indépendant, transparent.
M. Iglesias: II peut y avoir deux points. Il peut être
d'accord. Il peut dire: L'infraction n'a pas eu lieu ou je ne suis pas d'accord
avec la sentence, ou les deux. C'est ça que ça veut dire.
M. Trudel: Oui. Ce n'est pas sur... C'est sur le processus.
M. Iglesias: C'est ça.
M. Trudel: Sur le processus...
M. Iglesias: Ce n'est pas seulement sur la sanction, c'est sur le
fait lui-même.
M. Trudel: Non. C'est qu'on note que ce n'est pas la même
jurisprudence, ce n'est pas le même raisonnement d'application devant les
tribunaux de droit commun.
M. Iglesias: Par contre, n'oubliez pas qu'ici il y a un appel.
Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'autre tribunal qui a
jugé.
M. Trudel: Oui, parce que, dans un troisième cas, s'il
n'est pas d'accord avec la décision de la Commission des affaires
sociales, il peut
en appeler à un tribunal de droit commun de la décision de
la Commission des affaires sociales.
M. Chevrette: ...jugement devant la Cour supérieure.
M. Trudel: Oui. Il s'en va devant un tribunal de droit commun.
C'est la seule façon d'avoir un recours extérieur après la
décision d'un tribunal administratif parce que la décision du
tribunal administratif, elle, n'est pas sujette à révision et il
n'y a pas de délai de prescription dans ces choses-là.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté
Le Président (M. Joly): L'article 148 4 est adopté.
Le nouvel article 148.4 est adopté. J'appelle l'article 153.
Le conseil des médecins, dentistes et
pharmaciens
M. Côté (Charlesbourg): 1° Remplacer, dans la
deuxième ligne du premier alinéa, les mots "centre hospitalier"
par les mots "établissement qui exploite un ou plusieurs centres".
2° Remplacer, dans la deuxième ligne du deuxième
alinéa, les mots "le centre" par les mots "tout centre exploité
par l'établissement". 3° Remplacer, dans la dernière ligne du
deuxième alinéa, les mots "de l'établissement" par les
mots "pris en vertu du paragraphe 3 de l'article 411". 4° Ajouter, à
la fin, les alinéas suivants...
M. Chevrette: Quatrièmement?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. 4° Ajouter,
à la fin, les alinéas suivants: "Le conseil d'administration
formé suivant l'un des articles 88 à 92 peut toutefois
prévoir qu'un seul conseil des médecins, dentistes et pharmaciens
est institué pour l'ensemble des établissements qu'il admi^
nistre. "Ce conseil est composé de l'ensemble des médecins,
dentistes et pharmaciens qui exercent dans tout centre exploité par
chacun des établissements et qui jouissent du statut requis par
règlement visé au deuxième alinéa."
M. Trudel: Pourriez-vous me donner un exemple
d'établissement visé par 4°, un exemple
d'établissement qui exploiterait plusieurs centres? (16 heures)
M. Côté (Charlesbourg): Un conseil fusionné
de centres d'accueil, par exemple, sur le même territoire, les MRC.
Une voix: Un conseil d'administration unifié
M. Côté (Charlesbourg): Unifié, ou il y
aurait plus de cinq médecins pour former un CMDP.
M. Chevrette: Ça pourrait être un centre d'accueil,
par exemple, qui est géré par le même conseil
d'administration aussi, mais dont le médecin irait en gériatrie
exclusivement, par exemple? Ça peut être ça aussi?
M. Charlebois: Ça vise un conseil unifié pour
plusieurs centres d'accueil qui seraient administrés par un seul conseil
d'administration.
M. Chevrette: Mais prenons l'exemple d'une psychiatrie infantile
qui est à part, un centre d'accueil et un hôpital qui a trois
vocations. Tu as trois établissements distincts, mais il y a un seul
conseil d'administration.
Une voix: Trois centres.
M. Chevrette: Ça fait trois centres.
Une voix: Trois centres pour un établissement.
M. Côté (Charlesbourg): Si on reprend l'exemple
qu'on a vécu passablement au mois de mai et au mois de juin, notre
centre de Saint-Joachim-de-Tourelle...
M. Chevrette: Tourelle. M. Trudel: De Cap Chat.
M. Côté (Charlesbourg): ..de Cap-Chat et de
Sainte-Anne-des-Monts. Le conseil d'administration décide qu'il regroupe
tout le monde sous un CMDP...
M. Chevrette: Un seul CMDP.
M. Côté (Charlesbourg): Un seul CMDP
M. Chevrette: C'est beau.
M. Trudel: Mais il y a aussi la possibilité qu'un
établissement exploite un centre hospitalier d'où il est
obligé d'avoir un CMDP et qu'il exploite également deux autres
centres qui ne sont pas des centres hospitaliers. Il pourrait faire en sorte
que le CMDP créé en vertu de l'obligation du centre qu'il
exploite en termes de centre hospitalier soit également responsable des
questions professionnelles pour les deux autres catégories de centre
qu'il exploite et qui ne sont pas des centres hospitaliers.
M. Charlebois: Une petite nuance.
M. Trudel: Une petite nuance?
M. Charlebois: C'est que le CMDP, il n'est
pas obligé d'en instaurer un parce que c'est un centre
hospitalier, il est obligé d'en instaurer un parce qu'il y a cinq
médecins et plus. Ça devient universel.
M. Trudel: Oui, oui. M. Chevrette: Adopté.
M. Trudel: ...oui. L'obligation ne vient pas du même
raisonnement. C'est parce que je pensais vraiment qu'au moins un centre
hospitalier avait cinq médecins.
M. Chevrette: II vous reste quelques heures à nous subir,
réveillez-vous.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, mais...
M. Trudel: Parce que tous les centres hospitaliers doivent avoir
au moins cinq médecins, j'espère.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, mais c'est une
fausse impression parce que moi, j'en ai un plaisir quotidien...
M. Chevrette: Vous, je le savais...
M. Côté (Charlesbourg): ...depuis déjà
200 heures à la...
M. Chevrette: Vous êtes un peu maso sur les bords.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Maso. Pas masso, maso.
M. Chevrette: Vous négo, maso...
M. Trudel: Un conseil d'administration pourrait donc
décider qu'un CMDP, obligatoirement formé en vertu du fait qu'il
y a cinq médecins et plus qui oeuvrent dans un établissement, va
également officier pour un autre centre où il y aurait cinq
médecins et plus et qui n'est pas un centre hospitalier
M. Iglesias: Ces médecins-là vont rejoindre le
CMDP.
M. Trudel: Vont joindre le CMDP.
M. Iglesias: Et la qualité de l'évaluation va
s'améliorer suivant l'expertise...
M. Trudel: Ça, c'est un jugement de valeur. C'est au
conseil d'administration à faire ce jugement de valeur là, parce
qu'il pourrait aussi décider qu'il va y avoir trois CMDP si, dans les
trois types de centre...
M. Iglesias: Oui.
M. Trudel: ...il y a au moins cinq médecins...
M. Iglesias: C'est ça, c'est ça.
M. Trudel: ...qui opèrent. Et, pour plus
d'efficacité, pour plus d'efficience, il pourrait décider qu'il y
en ait trois.
M. Chevrette: Oui monsieur.
M. Trudel: ...et non pas uniquement parce que...
M. Chevrette: Même s'il y a un seul conseil. M.
Iglesias: À ce moment-là, il a le choix. M. Chevrette:
Oui, oui. M. Iglesias: II a le choix.
M. Chevrette: C'est les médecins qui choisissent. Bien,
c'est-à-dire, le conseil...
M. Iglesias: Le conseil.
M. Côté (Charlesbourg): Le conseil.
M. Chevrette: Oui, mais c'est à la demande des corps
médicaux. S'ils tiennent à exiger qu'il y en ait un par
centre...
M. Iglesias: Ça peut partir d'eux autres.
M. Côté (Charlesbourg): Mais dans les deux sens. Ils
peuvent exiger qu'il y en ait un seul pour les trois.
M. Chevrette: Oui. M. Trudel: Bien sûr.
M. Côté (Charlesbourg): Pour question
d'efficacité et de...
M. Trudel: Exact
M. Iglesias: Parfois, ils peuvent se trouver en...
M. Chevrette: Mais comme cette réforme va donner lieu
à la réunification de la profession médicale, à mon
point de vue, ils vont chercher à en avoir un seul.
M. Iglesias: Ils sont tous amis.
Une voix: C'était dans le livre blanc.
M. Chevrette: Ça, ce n'était pas dans le
livre blanc, c'était dans la négociation de la
réforme.
M. Trudel: Ça, c'était le livre au soleil durant
l'été.
M. Chevrette: Bon! Correct.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): L'amendement à 153,
adopté. L'article 153, adopté tel qu'amendé. L'article 154
est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): Remplacer l'article154 par le suivant: Conformément aux règlements...
M. Trudel: pas la réserve, mais l'observation que je
voulais faire, c'est qu'au 7 décembre, ce que le ministre affirmait dans
son projet de loi déposé à l'assemblée nationale,
c'est qu'il y aurait un cmdp dans tous les centres, dans tous les
établissements qui exploitent un centre hospitalier.
Une voix:...
M. Trudel: Non, dans un centre hospitalier. Plus tard, on est
arrivé avec une recommandation qui dit:... et cinq médecins
aussi, dans un centre hospitalier. Là, c'est: pour tous les
établissements qui ont cinq médecins et plus, on va créer
un CMDP. L'exemple le plus clair qu'il faut prendre, c'est que quand, au sein
d'un CLSC, il y a cinq médecins qui oeuvrent, il y a la création
d'un CMDP.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: Bon. Et ce n'est pas uniquement pour les centres
hospitaliers où il y avait cinq médecins et plus.
M. Côté (Charlesbourg): Non
M. Trudel: C'est maintenant pour tous les
établissements...
M. Côté (Charlesbourg): Oui
M. Trudel: Ça, là-dessus, je veux noter
juste...
M. Côté (Charlesbourg): II y a un ajout
M. Trudel: II y a un ajout.
M. Côté (Charlesbourg): Oui
M. Trudel: II y a un ajout clair.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, oui
M. Trudel: Et en n'oubliant pas non plus que, pour cinq
médecins et moins, un autre article qu'on a ajouté, lui, dit,
qu'il peut y avoir la création d'un service médical ou la
nomination d'un responsable des services médicaux quand, dans un
établissement, il y a au moins un médecin qui intervient
là-dedans.
M. Côté (Charlesbourg): Oui
M. Trudel: II y a une extension, par rapport à ce qu'on
disait au mois de décembre, très claire...
M. Côté (Charlesbourg):... qui rejoint la
réalité parce que c'est déjà le cas au niveau des
CLSC qui ont plus de cinq médecins, cinq médecins et plus, il y a
un CMDP.
M. Trudel: Et là-dessus... L'autre question, il n'y a pas
de règles établies quand il peut y avoir seulement un CMDP pour
l'ensemble des centres qu'exploite l'établissement. Quand il y en a
déjà un, soit en vertu de l'obligation de la loi ou par choix du
conseil d'administration, il n'y a pas d'obligation de consulter celui-ci pour
dire: Vous allez faire le travail ou il va y en avoir rien qu'un. Il n'y a pas
d'obligation de consultation du CMDP en place pour celui dans la loi.
M. Côté (Charlesbourg): Non. C'est une
décision qui appartient, à ce moment-ci, au conseil
d'administration sur lequel siègent des médecins. À partir
du moment où il y a un CMDP... Votre question, c'est: Dans la mesure
où, par exemple...
M. Trudel: Tu peux avoir... Tu as trois...
M. Côté (Charlesbourg): À
Sainte-Anne-des-Monts, parmi nos trois, il y en a un CMDP...
M. Trudel: Oui, c'est ça.
M. Côté (Charlesbourg):.. alors qu'il n'y en a pas
ailleurs. Votre question...
M. Trudel: C'est ça. Le conseil d'administration dit: Bon,
savez vous, vous allez couvrir la réalité de Saint...
M. Côté (Charlesbourg):... de
Saint-Joachim-de-Tourelle...
M. Trudel:... Joachim-de-Tourelle et puis... M.
Côté (Charlesbourg): Cap-Chat
M. Trudel: Cap-Chat. Le conseil d'administration décide
ça. Là où il y en a un CMDP, lui, il n'a pas d'obligation
de le consulter avant de prendre cette décision-là.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: II y a deux bouts de la réalité, hein?
Il y a le bout de la réalité professionnelle où un CMDP
d'un centre pourrait se faire dire, par un conseil d'administration: Sais-tu,
à partir de demain matin, tu vas avoir la responsabilité de tous
les secteurs professionnels de deux autres établissements. Ça,
c'est une réalité. L'autre bout de la réalité sur
le plan organisa-tionnel, deux autres centres pourraient se voir dire, par un
conseil d'administration unifié: Savez-vous, il va y avoir rien qu'un
CMDP et vous autres, on ne vous a pas consultés là-dedans parce
qu'on ne nous en fait pas le devoir obligatoirement de vous consulter. Les deux
autres centres pourraient être, je dis "pris", ça dépend
des circonstances, pourraient vivre avec une décision de dire: On nous
impose un seul CMDP qui est celui existant ou celui que l'on crée, peu
importe, et sans qu'on vous consulte à l'autre bout.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne vois pas de mal
à recevoir un avis ou consulter...
M. Chevrette: D'autant plus qu'on dit partout que s'il y a cinq
médecins...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, oui.
M. Chevrette: on leur crée l'obligation de créer un
cmdp puis, dans un deuxième temps, vous dites: on peut vous envoyer
paître si on est un conseil d'administration fusionné.
M. Côté (Charlesbourg): À ce moment-ci, la
consultation, dans votre esprit, serait des médecins ou du CMDP?
M. Chevrette: Obligatoire, c'est le corps médical. C'est
le corps médical qui forme un CMDP, ce n'est pas le CMDP comme tel.
M. Iglesias: C'est les médecins.
M. Chevrette: Les médecins de l'institution ou du centre
en question.
M. Iglesias: Après consultation de tous les
médecins concernés.
M. Chevrette: De tous les médecins concernés?
M. Iglesias: Médecins, dentistes et pharmaciens
concernés.
M. Trudel: Après consultation de cette catégorie.
Et du centre concerné aussi. Les deux bouts, là.
M. Iglesias: C'est lui qui le gère.
M. Chevrette: Si c'est le même conseil...
M. Trudel: C'est lui qui exploite. C'est rétablissement
qui exploite ce centre. On fait l'obligation de consulter ce centre-là,
tout comme on a fait l'obligation, au niveau des budgets, de distinguer les
budgets de chacun des centres. On a fait l'obligation de distinguer ça.
Alors, c'est l'obligation de consulter les médecins, dentistes et
pharmaciens.
M. Chevrette: On peut mettre ça en suspens, le temps que
vous cogitiez avec vos légistes.
M. Iglesias: Vous vouliez consulter les médecins
concernés?
M. Trudel: Un. M. Iglesias: Et?
M. Trudel: Le centre concerné. Le ou les centres
concernés.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Mais si on se rappelle
notre centre, nos trois centres de Saint-Joachim-de-Tourelle,
Sainte-Anne-des-Monts, Cap-Chat ont un seul conseil d'administration qui est
unifié et qui prend les décisions. L'obligation qu'on a faite,
ça a été de ventiler des budgets par centre.
Évidemment, l'autorité est le conseil d'administration
unique.
M. Trudel: Clair.
M. Côté (Charlesbourg): Bon. Donc, à partir
de ce moment-ci, quand on dit de consulter les médecins, il va de soi
que c'est les médecins qui sont dans les trois unités où
se dispensent des soins. Mais il n'y a plus d'autorité au conseil
d'administration de Saint-Joachim-de-Tourelle, de Sainte-Anne-des-Monts ou de
Cap-Chat. Il y en a une seule, c'est le conseil d'administration. Donc, ils ne
peuvent pas consulter quelque chose qui n'existe plus. Ils vont consulter les
médecins, mais ils ne pourront plus consulter les conseils
d'administration de centres qui n'existent plus.
M. Trudel: Non. Première partie de la
réalité, ça va, on s'entend. Consulter les
médecins, où qu'ils soient, dans l'un ou l'autre des centres.
Mais cet établissement-là a bien sous sa responsabilité
l'exploitation de trois centres.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: O.K. Et il y a un seul conseil d'administration. Sauf
qu'il continue d'exister trois centres avec une structure dans le plan
d'organisation. Il y a une direction à ce centre à quelque part,
il y a du personnel. C'est clair.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, du personnel, ça
peut être un directeur adjoint du directeur général qui,
lui, a l'ensemble...
M. Trudel: Oui, oui. Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, mais c'est parce
que là...
M. Trudel: Je n'ai pas dit le conseil d'administration du centre
concerné, ça n'existe pas.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais consulter le
directeur... Il me semble bien que si le directeur ne fait pas la consultation
de son directeur adjoint qui est dans un autre établissement, il y a
quelque chose qui ne marche pas à quelque part. On va être
obligés d'être aussi spécifiques que ça dans la
loi... Je pense qu'à partir du moment où le CMDP concerne les
médecins et qu'on va consulter les médecins des trois centres, il
me semble qu'on a fait ce qu'on devait faire. (16 h 15)
M. Trudel: Ça peut quasiment être comme un chef de
service. Ça peut être un adjoint.
M. Côté (Charlesbourg): Autrement, tu consultes des
employés, tes salariés.
M. Chevrette: S'il y avait des médecins... Je comprends
l'idée de mon collègue. Si tu avais des médecins qui
oeuvraient exclusivement... Prenons, par exemple, un centre où il y a
six médecins qui oeuvrent exclusivement dans ce centre-là. S'il y
avait un CMDP qui s'est créé en vertu de l'obligation qu'on leur
fait... Ils sont cinq, ils se créent un CMDP et puis le conseil
d'administration qui est unifié, lui, décide qu'il n'y en a plus
là. En quoi le conseil d'administration... En quoi les médecins
des deux autres centres peuvent-ils être concernés par exemple,
à supposer qu'ils veuillent en faire disparaître un seul?
M. Iglesias: Mais ils vont tous être
consultés...
M. Chevrette: C'est ça, ils se disent...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais ils vont tous
être consultés.
M. Chevrette: Oui, ils vont être consultés, mais
automatiquement, au départ, celui qui est en voie de disparition, il le
sait d'avance. Ordinairement, c'est le plus gros qui mange le plus petit. C'est
comme dans la vie, ça. J'ai bien l'impression que les carottes sont
cuites avant même qu'ils ouvrent la trappe. C'est ça un peu qu'ils
soulignent. Moi, personnellement, je comprends que si c'est une autorité
unifiée, tu as une seule autorité pour les trois. Ça, je
comprends ça.
M. Côté (Charlesbourg): c'est parce que ça ne
changerait pas la situation, en tout cas, à mon point de vue, que de
consulter d'autres que les médecins.
M. Chevrette: Non.
M. Côté (Charlesbourg): non, non, mais c'est
ça. évidemment, s'il était demeuré une
entité de conseil d'administration, ce serait une autre affaire. mais il
ne l'est pas. et il est sous un seul chapeau.
M. Chevrette: Je comprends ça.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'à partir
du moment où on consulte...
M. Iglesias: Tous les médecins...
M. Côté (Charlesbourg): ...tous les
médecins...
M. Iglesias: ...dentistes et pharmaciens. M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: II est clair là-dessus que vous allez avoir
l'avis, on va dire à caractère professionnel, de tous les
médecins oeuvrant dans tous les centres. Le raisonnement de mon
collègue, qui continue, c'est: Par ailleurs, physiquement, il peut y
avoir dans bien des cas des centres différents. Il y a des centres... On
exploite des centres différents et là, le plus petit tombe dans
la machine à saucisses et dit: Écoutez, moi là, je ne
parle pas du point de vue professionnel médecins, dentistes et
pharmaciens, là, je parle du point de vue de l'organisation et de la
pertinence d'avoir un CMDP différent pour cet
établissement-là. Comment il va s'exprimer, lui, quelque part, le
centre concerné? Et j'essaie de trouver un CLSC, par exemple, qui
exploite - un CLSC peut exploiter; on a cité des exemples un
centre d'accueil, soins de longue durée. On l'a vu quelque part?
M. Chevrette: II y en a quelques-uns. Il y en a qui exploitent
des centres d'accueil et de réadaptation.
M. Trudel: Oui. Est-ce qu'il y en a qu gèrent des centres
d'accueil et de réadaptation?
M. Chevrette: Je pense qu'il y en a un ol deux. Des centres
d'accueil et d'hébergement, er tout cas, ça, c'est sûr.
M. Iglesias:...
M. Chevrette: Ah! c'est Sainte-Foy.
M. Iglesias: Un conseil d'administration. Il
vont pouvoir... Pas les médecins, mais les centres. Il y a des
choses qui émanent au conseil d'administration.
M. Chevrette: Non, non, mais reprenons votre 153. Vous
créez l'obligation de créer... Un pouvoir de portée
générale, une obligation de portée générale.
Partout où il y a cinq médecins et plus, il y a un CMDP. Correct?
Ça, c'est d'une clarté, d'une limpidité. Quand vous
arrivez après, après avoir dit: Vous avez obligation de
créer un CMDP partout où il y en a cinq, vous dites: Même
si vous êtes cinq, quand c'est sous un conseil d'administration
unifié, c'est le conseil qui décide s'il y a un seul CMDP ou s'il
n'y en a pas.
À mon point de vue, si on a cru bon d'obliger les institutions ou
les centres qui avaient cinq médecins et plus à créer un
conseil des médecins, dentistes et pharmaciens, c'est parce qu'on a
voulu qu'ils travaillent en équipe et qu'il y ait un contrôle de
l'acte professionnel. Et parce qu'il y a eu une unification, cette
importance-là diminue alors que dans les faits, s'il n'y avait pas eu
unification des conseils, les bâtisses, les établissements
auraient continué à oeuvrer exactement comme avant. Et
l'importance de créer l'unité qu'est le CMDP pour fins de
contrôle de qualité de l'acte professionnel aurait existé.
Ce n'est pas la fusion des conseils qui fait que, du jour au lendemain, le
contrôle de l'acte ou la qualité de l'acte n'existe plus. À
mon point de vue, c'est un faux argument. Très honnêtement, je
dirais tout au moins que si on a cru important, dans le projet de loi, de
créer l'obligation de créer un CMDP là où il y
avait cinq médecins et plus, on doit au moins avoir l'avis, non pas de
ceux qui viendraient grossir leur nombre, mais de ceux qui disparaissent pour
voir si leur qualité peut être en péril ou s'ils sont
capables de travailler avec les autres sans diminuer leur qualité de
fonctionnement. C'est ça, il me semble, l'esprit de la réforme et
non pas...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, d'accord, mais par
l'avis que nous ajouterions, qu'on irait chercher chez les médecins, ce
n'est pas uniquement les médecins du CMDP qui reste, mais,
éventuellement, du CMDP qui disparaît aussi.
M. Chevrette: Je sais, mais, moi, M. le ministre, je connais peu
de personnes qui fusionnent qui vont vous donner un avis en vous disant que
ça ne fonctionnera pas dans le plus gros. Vous connaissez les D.G.
d'hôpitaux, vous connaissez des D.G. un peu partout, là, pas
seulement dans les hôpitaux, dans les CLSC ou dans les CRSSS. Quel D.G.
ne veut pas voir grossir son affaire et avoir des grosses affaires, vous savez?
En connaissez-vous, vous? Moi, je n'en connais pas. Ils veulent tous le plus
gros possible. Vous avez même dit que certains hôpitaux prennent
des initiatives de développement. Il faut contrôler. Ils ont des
appétits. Allez-vous me faire accroire, vous, qu'un CMDP où ils
sont 30, à qui vous allez demander: Qu'est-ce que tu penses: le petit
qui en a 6 devrait-il exister? Il va dire: Non, non, qu'il s'en vienne donc
avec nous autres. C'est normal. Et vous créez l'obligation en fonction
d'une qualité. Ça ne résiste pas à l'analyse, votre
affaire, pas du tout. Sinon, ne les obligez pas à se former si vous
pouvez leur faire faire hara-kiri le lendemain matin. C'est aussi simple que
ça. Le docteur devrait me dire ça, lui.
M. Iglesias: On croyait plutôt au cas contraire.
Habituellement, on ne prévoyait pas qu'il y aurait un problème
dans ce cas-là.
M. Chevrette: Non, c'est vrai.
M. Iglesias: Mais ce serait le contraire. Vous avez 1 ou 2
médecins qui ne voudraient pas s'associer pour ne pas être
évalués, c'est dans l'une des composantes.
M. Chevrette: Vous avez des DSP qui vont les évaluer. Vous
leur avez donné tout le pouvoir exclusif que vous m'avez dit
tantôt, le pouvoir de suspendre. Vous venez de lui donner le pouvoir,
à part ça, d'aller jusqu'à la Commission des affaires
sociales.
M. Iglesias: Si vous avez un CMDP qui a 5 ou 6 membres et qu'il y
en a un autre qui a 2 membres, un qui a 2 médecins et 1 médecin,
ceux-là, c'est possible aussi qu'ils disent: Non, nous autres, on ne
veut rien savoir d'entrer dans le CMDP. On est bien, là. On a un
service, là.
M. Chevrette: Mais pourquoi vous créez l'obligation
partout où il y en a 6, si vous avez peur de ça?
M. Iglesias: Bien, je ne vous parle pas de ceux qui en ont 6,
mais où il y en a moins de 6.
M. Chevrette: Bien, vous n'êtes pas obligé d'avoir
un CMDP là où il n'y en a pas 5 et plus.
M. Iglesias: C'est ça.
M. Chevrette: Lisez l'article que vous venez de nous donner,
là. Ce n'est pas ça que je vous dis comme raisonnement, moi. Je
dis: Là où le nombre l'exige, c'est 5 et plus.
M. Iglesias: C'est ça.
M. Chevrette: Vous créez l'obligation, oui ou non? On va
suivre un petit raisonnement tous les deux pour essayer de se comprendre. Je ne
parle pas de ceux qui en ont 2 ou qui en ont 3, là. Obligatoirement, y
en a-t-il un quand il y en
a 5 et plus, oui ou non? Doc, j'ai raison ou si j'ai tort?
Le Président (M. Joly): Vous faites
référence à monsieur...
M. Chevrette: Par l'intermédiaire du ministre, je veux
parler au docteur.
Le Président (M. Joly): Merci.
M. Chevrette: Est-ce que j'ai raison de prétendre que
là où il y en a 5 et plus vous les obligez à avoir un
CMDP?
M. Iglesias: Oui.
M. Chevrette: Donc, votre exemple ne tient plus. En bas de 5,
ça ne tient pas.
M. Iglesias: Mais, là, vous avez différentes
composantes. Il y en a un qui en a 5, il y a un CMDP.
M. Chevrette: II y en a un qui en a 5, l'autre en a 15 et l'autre
en a 22, c'est correct?
M. Iglesias: Mettez 5, 2, 1.
M. Chevrette: Avec 2, 1, il n'y en a pas. On ne peut pas leur
demander de disparaître, ils n'existent pas.
M. Iglesias: Alors, quand votre collègue dit de consulter,
vous voulez dire de consulter les médecins concernés...
M. Chevrette: Non, non, ce n'est pas ça que mon
collègue a dit.
M. Iglesias: ...et les CMDP existants.
M. Chevrette: Ce n'est pas mon collègue qui n'a pas
compris, c'est vous. C'est quand on veut faire disparaître des CMDP
existants dans le cadre d'une fusion de conseils d'administration, c'est
ça que vous dites. Quand il y a trois conseils CMDP existants dans trois
centres différents, si vous faites exprimer deux qui ne demandent pas
mieux que de gober le troisième, voyons, c'est stupide. Ne les consultez
pas. Vous allez vous faire dire oui et l'autre, les tatas vont
disparaître, c'est tout, alors que vous les avez obligés à
s'en donner un. Ça ne résiste pas à l'analyse, pas une
minute, votre affaire. Ah! Regardez-le comme il faut et lisez-le surtout. Si
vous avez de la misère à comprendre, je vais vous aider. Parce
que là, là-dessus, ça n'a pas d'allure ça.
M. Côté (Charlesbourg): II faut... M. Chevrette:
Ça ne se tient pas, ça.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Il faut admettre
que l'explication du départ de cet article, de cet élément
de l'article vise à continuer d'être logique. O.K.? On peut bien
voir dans l'application certains écueils. Alors, ce qu'on a dit c'est
qu'on donnait, c'est "peut" dans l'article. Oui, oui, c'est "peut". C'est bien
ça. En tout cas, c'est ce que j'ai vu tantôt, à moins que
ça n'ait changé depuis ce temps-là. "Le conseil
d'administration formé suivant l'un des articles 88 à 92 peut
toutefois prévoir qu'un seul conseil des médecins, dentistes et
pharmaciens est institué pour l'ensemble des établissements qu'il
administre." Donc, on a repris notre exemple de Saint-Joachim, de
Sainte-Anne-des-Monts et Cap-Chat et on dit: II devrait y en avoir un seul et
le conseil peut déterminer, pour toutes sortes de raisons, meilleur
regroupement, meilleure qualité, meilleure complicité,
finalement, de l'ensemble des médecins des trois établissements
et c'est une bonne chose... Et je pense, je continue de dire que ça
demeure une bonne chose et dans le principe qu'il y a là, c'est
ça.
Au fil de la discussion, vous avez dit: II faudrait quand même que
les médecins soient consultés parce qu'il peut bien arriver
qu'une décision se prenne, qu'un CMDP existe à
Sainte-Anne-des-Monts mais n'existe ni à Saint-Joachim, ni à
Cap-Chat et qu'H faudrait que ces médecins-là soient
consultés. On a dit: Oui, ça a du bon sens. On va le mettre
dedans. Là est arrivé un autre exemple par la suite. Parce que,
là, il faut y aller en séquence. Il y avait un bout de logique
là-dedans qui était intéressant. Vous arrivez avec
l'exemple où on pourrait avoir un CMDP obligé de par la loi,
parce qu'il y a plus de cinq médecins à Sainte-Anne-des-Monts et
à Cap-Chat et que si le conseil d'administration décide d'en
avoir un seul, forcément il y en a un des deux qui va
disparaître.
M. Chevrette: Les deux disparaissent.
M. Côté (Charlesbourg): Bien, c'est-à-dire
qu'il y en aurait un nouveau de créé et on pourrait dire que
c'est à partir de celui de Sainte-Anne-des-Monts que tu fais le CMDP des
autres qui sont regroupés alentour. C'est là que vous avez
apporté ce point-là, je pense, et c'est sur ce point-là
que la discussion porte à ce moment-ci parce qu'il y en a un qui
disparaîtrait alors qu'on a créé dans la loi l'obligation
d'en créer un quand il y a cinq médecins au moins.
M. Chevrette: Mais si vous ne forciez pas, en vertu de la loi...
Le principe fondamental dans cet article n'est pas la fusion des centres, c'est
la composition des CMDP là où le nombre l'exige. C'est le
principe de la loi. C'est l'objectif, l'objet même de l'article. Oui ou
non? C'est de même que je l'interprète, moi. Quand on crée
un article pour délibérément créer une obligation
de faire... L'obligation de faire n'est pas de fusion-
ner les conseils d'administration ici, c'est d'abord de créer...
D'ailleurs, le numéro 4 n'était pas dans notre article avant.
J'ai deux articles ici, moi.
Une voix: Oui, oui.
M. Chevrette: Et trois, le quatre n'y était pas. Donc,
l'obligation de faire, c'était de créer un CMDP partout où
il y a cinq et plus. Pourquoi? Pour correspondre à un besoin de
contrôle de qualité de l'acte médical et des actes
médicaux posés. Ça va très bien. On achète
ça. On dit: Parfait! c'est beau, bravo! Là, vous nous dites: Oh!
Même si je vous ai forcé, aujourd'hui, j'ai un amendement. Dans
les cas des centres qui se fusionnent et qui deviennent sous la tutelle d'un
seul conseil d'administration, le conseil peut décider qu'il y en a un.
Il n'y a pas d'obligation de consulter, de un, et de deux, qui plus est, la
discussion porte sur le fait que vous allez consulter tout le monde pour faire
disparaître peut-être un ou l'autre. À mon point de vue, en
toute logique, quand tu crées de par la loi l'obligation en fonction
d'objectifs, tu dois avoir le même souci, par la suite, quelle que soit
ta structure administrative. Si le nombre l'exige dans un centre et s'ils
veulent continuer à contrôler... Parce que dans ces
endroits-là, quand tu es à 40, 50 milles de distance, dans bien
des cas, à part ça, c'est souvent la stabilité du corps
médical. Ils ne se promènent pas, ils n'iront pas...
Peut-être dans le bas de la Gaspésie, mais dès que vous
tombez un peu alentour de... dans des distances épouvantables, dans les
TNO là, si vous avez cinq, six médecins là, je vous
garantis qu'ils n'iront pas nécessairement au CMDP de l'autre.
M. Côté (Charlesbourg): J'aimerais bien ça
que vous me donniez un exemple d'un TNO où il y a cinq
médecins.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Ah! Il n'y en a pas gros.
M. Côté (Charlesbourg): Où il y a du monde,
on a de la misère à en avoir.
M. Chevrette: C'est parce que j'ai regardé mon ami qui est
entouré de TNO. Gendron, 55 municipalités en Abitibi. Toi, je ne
sais pas combien tu en as.
M. Trudel: 48.
M. Chevrette: 48. Ça fait 97 à deux. Pas pire. Et
je te garantis qu'ils n'iront pas... Tu vas en avoir deux, trois ici, deux,
trois là, deux, trois médecins qui vont oeuvrer autour d'une
structure quelconque. Je trouve que c'est détruire l'impact, la
portée de l'article.
M. Côté (Charlesbourg): Mais, je veux bien qu'on
comprenne pourquoi ça a été introduit. On peut y voir des
vices à force d'analyser et de voir son application, et c'est possible
qu'il y en ait, à part ça, qui n'ont pas été vus.
Mais l'origine de ça, c'est de s'assurer que dans certaines
circonstances... Je vais vous donner un exemple: Tourelle. De
Sainte-Anne-des-Monts et Cap-Chat, c'est huit milles de distance. Il n'y a rien
là. Effectivement, dans d'autres circonstances, sur le plan territorial,
ça peut créer un certain nombre de problèmes, même
si on limite à l'intérieur des territoires de même MRC.
Mais, effectivement, il peut y avoir des distances assez appréciables
à ce niveau-là. Le point qui, à ce moment-ci, me
paraît quand même un point important que vous avez soulevé,
c'est celui de l'obligation de créer un CMDP. Et c'est là-dessus
que j'accroche, donc, dans le sens qu'il faut réfléchir. Dans la
mesure où vous avez créé dans la loi l'obligation de
créer un CMDP là où il y a cinq médecins, ça
pourrait être défait par cet article-là, si le conseil
d'administration décidait... Ça ne veut pas dire que les
mêmes obligations du CMDP ne sont pas couvertes. Tu pourrais couvrir les
mêmes obligations, mais, évidemment, à partir d'une
organisation différente.
M. Chevrette: On peut réfléchir là-dessus,
on est convoqués, nous, pour une petite demi-heure. On va donner
congé à l'Assemblée.
Le Président (M. Joly): Nous suspendons nos travaux pour
une demi-heure.
(Suspension de la séance à 16 h 32)
(Reprise à 17 h 20)
Le Président (M. Joly): La commission reprend ses
travaux.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président.
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Dans le but de tenter de
régler des problèmes appréhendés, nous pourrions
apporter l'amendement suivant à l'article 153: Insérer,
après le mot "prévoir", dans 4°, "après consultation
des médecins, dentistes et pharmaciens concernés et, le cas
échéant, du comité exécutif des conseils des
médecins, dentistes et pharmaciens." Je pense que ça couvrirait
l'aspect...
M. Chevrette: Pourriez-vous le répéter lentement,
s'il vous plaît?
M. Côté (Charlesbourg): Dans la deuxième
ligne de l'alinéa que l'on retrouve à 4°, après
"prévoir", "après consultation des médecins,
dentistes et pharmaciens concernés et, le cas
échéant, du comité exécutif des conseils des
médecins, dentistes et pharmaciens". Donc, on couvre les médecins
et on couvre aussi les exécutifs de CMDP qui auraient été
formés en vertu de la loi actuelle. On crée l'obligation
là où il y a cinq médecins et plus. Donc, ce qui
était recherché, à tout le moins qu'on reçoive
l'avis, c'est qu'il y ait une consultation. La consultation serait faite
à ce moment-là.
M. Trudel: Alors, ce que je vous disais, c'est, sur le plan de la
responsabilité professionnelle, d'exercer cette
responsabilité-là dans un tel type d'établissement.
Là, on s'assure que les médecins et les exécutifs des CMDP
des autres centres et de celui existant seront consultés. Moi, je vous
disais que ça ne règle pas totalement mon problème de
dire: Par ailleurs, oui, sur le plan professionnel, parfait, mais sur les
autres, l'organisation de cet autre centre demeure, même si la
personnalité juridique ne lui donne plus maintenant...
M. Côté (Charlesbourg): N'existe pas.
M. Trudel: Un conseil d'administration n'existe pas. Je comprends
la difficulté que l'on a d'inscrire dans la loi que le centre, je dirais
excluant ceux qu'on vient de formellement identifier, doit être
consulté au niveau d'une pareille décision, si c'est le souhait
du conseil d'administration d'avoir un seul CMDP. Je comprends la
difficulté juridique de tenir une telle consultation. Il me reste juste
à souhaiter que, sur le conseil d'administration, il y ait des
représentants de chacun des centres, en particulier au niveau des
employés, qu'il y ait des employés, au conseil d'administration,
qui soient en provenance de chacun des centres, ce qui n'est pas garanti
formellement. Ce qu'on a garanti au niveau de tel type de centre, au niveau de
les regrouper, c'est que ça doit être des catégories de
personnel différentes, des titres d'emploi différents, mais pas
des centres différents parce qu'il y avait, encore là, une
difficulté de nombre.
M. Côté (Charlesbourg): Mais il y a quand même
un message, par les propos qu'on échange. Ce serait extrêmement
malheureux qu'on se retrouve dans ce genre de situation là, où
des intérêts particuliers transcenderaient sur les
intérêts de la majorité et de chacun des centres. Je pense
qu'à ce niveau-là il faut au moins faire confiance aussi un peu
à l'exercice et au fait que le directeur général est
responsable de l'ensemble des...
M. Trudel: Tout à fait. Et que les membres de la
communauté, à l'occasion de l'assemblée annuelle,
pourraient...
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui! M. Trudel: Je
le souhaite.
M. Côté (Charlesbourg): Ça ne serait que
partie remise.
M. Trudel: Voilà. Alors, adopté.
Le Président (M. Joly): Donc, je considère, M. le
ministre, que nous retirons...
M. Trudel: L'amendement, adopté.
Le Président (M. Joly):... le premier amendement 153 pour
le remplacer par celui que vous venez de nous lire. Donc, l'amendement à
l'article 153 est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 153, adopté tel
qu'amendé.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 154?
Le Président (M. Joly): L'article 154 est
appelé.
M. Chevrette: L'article 153 est adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Remplacer l'article 154 par
le suivant: "Conformément aux règlements de
l'établissement, le conseil des médecins, dentistes et
pharmaciens est, pour chaque centre exploité par l'établissement,
responsable envers le conseil d'administration: "1° de contrôler et
d'apprécier la qualité des actes médicaux, dentaires et
pharmaceutiques posés dans le centre; "2° d'évaluer et de
maintenir la compétence des médecins, dentistes et pharmaciens
qui exercent dans le centre; "3° de faire des recommandations sur les
qualifications et la compétence d'un médecin ou d'un dentiste qui
adresse une demande de nomination ou de renouvellement de nomination ainsi que
sur les privilèges et le statut à lui accorder; "4° de faire
des recommandations sur les qualifications et la compétence d'un
pharmacien qui adresse une demande de nomination ainsi que sur le statut
à lui attribuer; "5° de donner son avis sur les mesures
disciplinaires que le conseil d'administration entend imposer à un
médecin, un dentiste ou un pharmacien; "6° de faire des
recommandations sur les règles de soins médicaux et dentaires et
les règles d'utilisation des médicaments applicables dans le
centre et élaborées par chaque chef de
département clinique; "7° de faire des recommandations sur
les obligations qui peuvent être rattachées à la jouissance
des privilèges accordés à un médecin ou à un
dentiste par le conseil d'administration, notamment celles ayant pour objet:
"a) la participation d'un médecin ou d'un dentiste aux activités
cliniques du centre, y compris la garde; "b) la participation d'un
médecin ou d'un dentiste à des activités d'enseignement et
de recherche, le cas échéant; "c) la participation d'un
médecin ou d'un dentiste à des comités professionnels,
scientifiques, médicaux ou administratifs; "d) la participation d'un
médecin ou d'un dentiste aux activités médicales
prévues à une entente visée aux articles 78 et 78.1 ;
"8° d'élaborer les modalités d'un système de garde
assurant en permanence la disponibilité de médecins, de dentistes
et, le cas échéant, de pharmaciens et de biochimistes cliniques,
pour les besoins du centre; "9° de donner son avis sur les aspects
professionnels des questions suivantes: "a) l'organisation technique et
scientifique du centre; "b) les règles d'utilisation des ressources
visées au paragraphe 3° du premier alinéa de l'article 141.3
et sur les sanctions administratives qui doivent y être prévues;
"10° de faire des recommandations sur la distribution appropriée des
soins médicaux et dentaires et des services pharmaceutiques ainsi que
sur l'organisation médicale du centre; "11° d'assumer toute autre
fonction que lui confie le conseil d'administration. "Dans l'exercice des
fonctions décrites aux paragraphes 1° et 2° du premier
alinéa, le conseil des médecins, dentistes et pharmaciens peut,
avec l'autorisation du conseil d'administration, avoir recours à un
expert externe à l'établissement. Cet expert a alors accès
au dossier d'un usager. "Dans l'exercice de ses fonctions, le conseil des
médecins, dentistes et pharmaciens tient compte de la
nécessité de rendre des services adéquats aux usagers, de
l'organisation de l'établissement et des ressources dont dispose cet
établissement. "Le conseil des médecins, dentistes et pharmaciens
doit faire un rapport annuel au conseil d'administration concernant
l'exécution de ses fonctions et les avis qui en résultent."
M. Charlebois: Un commentaire général. Il y a
beaucoup de changements par rapport à...
M. Trudel: Voulez-vous nous raconter votre été,
s'il vous plaît?
M. Chevrette: Comment il se fait qu'on leur a trouvé un
rôle si important?
M. Charlebois: Si important?
M. Chevrette: Bien, c'est parce que je regardais...
M. Charlebois: Mieux ciblé.
M. Chevrette: ...112, anciennement, par rapport à 154,
actuellement...
M. Trudel: Et le projet de loi.
M. Chevrette: Ils en font des tours, les CMDP.
M. Charlebois: II est mieux ciblé. M. Chevrette:
Ah! Il est mieux ciblé. M. Charlebois: C'est ça.
M. Chevrette: mais il n'avait pas de cible du tout avant, dans le
projet. toute une cible! là, vous avez tout un champ de pratique, ce
n'est plus une cible.
Une voix: C'est un chantier.
M. Chevrette: Ça a servi à quoi, ça? C'est
les "brainstormings" qui vous ont réveillé là-dessus ou
bien quoi?
M. Charlebois: Non, non, non, non.
M. Côté (Charlesbourg): Alors l'explication
générale...
M. Chevrette: Vos lumières se sont allumées,
docteur?
M. Charlebois: L'explication générale... M.
Chevrette: Vas-y.
M. Charlebois: Comme on l'a souvent mentionné, le CMDP est
réinstauré et sa responsabilité envers le conseil
d'administration porte essentiellement sur les dimensions professionnelles. On
retrouve des éléments qui apparaissent déjà dans la
loi comme le premier: contrôler et apprécier la qualité des
actes; le deuxième: évaluer et maintenir la compétence. Il
y a un ajout, soit l'évaluation de la compétence; auparavant,
c'était maintenir uniquement. Faire des recommandations sur les
qualifications, c'est une disposition qui y était également. Nous
avons introduit le fait que le CMDP doit remettre un avis sur les mesures
disciplinaires que le conseil entend imposer, ce qui...
Une voix: C'était là avant. M. Charlebois:
C'était là.
M. Chevrette: Par rapport au processus qu'on a adopté
tantôt, immédiatement là-dessus, on a adopté un
processus tantôt où le médecin qui se voit imposer une...
(17 h 30)
Une voix: ...sanction.
M. Chevrette: ...se réfère à la Commission
des affaires sociales...
M. Côté (Charlesbourg): Dans le cas de l'utilisation
des ressources... Dans le cas où la sanction vise l'utilisation des
ressources.
M. Chevrette: C'est exclusivement cela?
M. Charlebois: Oui, tandis que là, on parle des mesures
disciplinaires. Les sanctions administratives et les mesures disciplinaires, ce
sont deux choses.
M. Chevrette: O.K. En fait, ils reviennent à trois
étapes à ce moment-là, comme le
bénéficiaire, eux autres. Dans le cas de plaintes...
M. Iglesias: Les mesures disciplinaires et les sanctions
administratives, ce n'est pas la même chose, hein?
M. Chevrette: Non, non, je comprends.
M. Iglesias: Les mesures disciplinaires vont pouvoir aller
jusqu'à la suspension de privilèges; les autres ne sont pas
réputées porter atteinte aux privilèges.
M. Charlebois: Le CMDP conserve un pouvoir de recommandation sur
les règles de soins, donc les aspects professionnels. Également,
un pouvoir au niveau de la détermination des obligations du
médecin qui jouit de privilèges dans le centre. Élaborer
les modalités d'un système de garde assuré en permanence.
Alors ce qui est nouveau, c'est - on a introduit le mot - d'assurer en
permanence la disponibilité de médecins et dentistes.
Le 9°, il s'agissait là de responsabilités que le CMDP
exerçait auparavant, mais sous la forme de recommandations au conseil.
Alors comme il y a une modification ici, on parle d'avis, mais sur les aspects
professionnels de ces questions. On va voir un peu plus loin que des avis
peuvent aussi être remis au DG sur les aspects administratifs de ces
questions. Alors, l'organisation technique et scientifique et les règles
d'utilisation des ressources visées sont des domaines dans lesquels il y
a des aspects de gestion assez importants et les dispositions actuelles de la
loi où le CMDP fait des recommandations sur ces matières ont,
dans certaines circonstances, entraîné des difficultés dans
les établissements.
Faire les recommandations sur la distribution appropriée des
soins médicaux. Donc, au niveau, encore une fois, de l'aspect
professionnel, il s'agit d'une recommandation.
L'autre élément qui est nouveau et qu'on retrouve à
la toute fin, c'est dans l'exercice des fonctions décrites aux
paragraphes 1 et 2, donc les aspects de contrôle et d'appréciation
de la qualité et du maintien de la compétence. Le conseil des
médecins et dentistes, lorsqu'il fait appel à un tiers, si
l'expertise n'existe pas dans le centre, cet expert externe à
l'établissement aura accès aux dossiers pour fins
d'évaluation, tout comme le CMDP y a accès lui-même pour
l'évaluation de ses membres.
Ça, c'est un nouvel élément qui est introduit et
qui vise...
Une voix: À donner de l'oxygène.
M. Charlebois: ...à donner de l'oxygène. Non,
à dissiper une difficulté qui existait dans les centres
où...
M. Iglesias: Des centres où il y avait un petit nombre de
médecins, ou dans une discipline où, parfois, il était
souhaitable que l'évaluation se fasse par d'autres que ceux qui
étaient là.
M. Charlebois: Vous savez, s'il y a entente, c'est parce qu'elle
a été satisfaisante pour les deux parties, M. Chevrette.
M. Chevrette: Pardon?
M. Charlebois: S'il y a entente, c'est parce qu'elle est
satisfaisante pour les deux parties. Il y a donc un peu partout dans l'entente
des éléments qui nous sont très satisfaisants.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: M. Charlebois, dites ça sans rire.
Voyons!
M. Trudel: Sur la première responsabilité...
D'abord, un, je pense qu'il faut noter la modification majeure sur le fond. Ce
n'est plus sous - il faut se rappeler 154, du dépôt au projet de
loi - l'autorité du directeur général. Moi, quand j'ai
commencé à lire ça tantôt, j'ai dit: il y a eu comme
une petite erreur d'impression ou quelque chose du genre. Mais là,
bon... C'est donc maintenant: le CMDP, pour prendre le premier terme qui a
particulièrement été travaillé, pour employer un
terme poli, est responsable envers le conseil d'administration. Il ne
dépend pas du conseil d'administration. Ou, en d'autres mots,
expliquez-moi votre définition de la signification de: "il est
responsable envers le conseil d'administration". Est-ce que c'est une
créature du conseil d'administration? Est-ce que le conseil
d'administration peut en disposer? Que signifie: "il est responsable envers le
conseil d'administra-
tion"?
M. Chevrette: Envers et contre tous, pouvons-nous avoir une
réponse?
M. Iglesias: Vous attendez les commentaires du notaire ou du
docteur?
M. Trudel: Non. J'attends la réponse... Je
soupçonne qu'il y a eu quelques jours passés sur le mot "envers"
ou "relève du".
M. Iglesias: Je reprendrai la loi, la loi telle qu'elle est
maintenant.
M. Chevrette: ...l'ancienne loi. On est dans la réforme.
Pourquoi vous avez maintenu ça? Dans le sens de créature
de...
M. Charlebois: Être responsable envers le conseil
d'administration, ça veut dire que le CMDP a des comptes à rendre
au conseil d'administration. S'il a des comptes à rendre au conseil
d'administration, on peut en déduire que le conseil, c'est
l'autorité.
M. Trudel: Voulez-vous dire qu'on aurait pu marquer: "sous
l'autorité du conseil d'administration"?
M. Charlebois: Ce qu'on a reproduit, c'est le préambule
actuel de la loi.
M. Iglesias: Si vous voulez, la façon dont la
médecine s'exerce au Québec, c'est des entrepreneurs libres.
M. Chevrette: Travailleurs autonomes.
M. Iglesias: Travailleurs autonomes, qui prennent le bon et le
pas bon de ces statuts-là. Le bon, c'est d'être entrepreneurs
libres, le pas bon, c'est qu'ils assument des responsabilités comme leur
auto-évaluation, à même leurs frais, ils ne sont pas
payés pour ça. Ils évaluent leurs pairs. C'est la
tradition. Alors, l'entrepreneur libre est regroupé en CMDP. Il faut
quand même qu'il travaille de façon concertée en
établissement et avec la structure administrative de
l'établissement. C'est la façon dont ça fonctionne et il
n'y a personne qui a voulu, qui a trouvé d'avantages à en faire
des travailleurs qui n'étaient pas autonomes. Parce que la
responsabilité du médecin est quand même une
responsabilité qu'il porte sur ses épaules pour dire: Je traite
le patient de cette façon-là et ce n'est pas le directeur
général de la DSP qui va décider ça. Si j'ai des
comptes à rendre, j'ai des comptes à rendre envers mon patient et
j'ai des comptes à rendre avec mes pairs et ma corporation. Alors,
ça, c'est le fondement. Si on ne part pas de ce point-là, on ne
peut pas aller plus loin que ça.
M. Trudel: Bon, ça, c'était clair. Merci de
l'explication. Mais c'est parce qu'il faut bien constater que le CMDP, en vertu
de ça, n'est pas sous l'autorité du conseil d'administration.
M. Chevrette: II est redevable. M. Iglesias: II est
redevable. M. Chevrette: II est responsable... M. Trudel: II est
responsable envers... M. Chevrette: II est redevable.
M. Trudel: ...et il n'est pas sous l'autorité du conseil
d'administration. Parce que regardez, évidemment, deux autres
formulations qui nous ont comme occupés un peu au niveau des
discussions. Dans une première version il était sous
l'autorité du directeur général. Il ne répondait
pas au directeur général. Il était sous l'autorité
et ça correspondait à une réalité administrative
traduite juridiquement que c'était imputable, responsable devant le
directeur général.
On est passé, si j'ai bien compris les discussions, de "sous
l'autorité du conseil d'administration" pour finalement se retrouver
où il est responsable "envers" le conseil d'administration. Ça
demeure, à cet égard, un organisme libre de ses choix et de ses
orientations et d'un certain nombre de devoirs, par ailleurs, qui lui sont
imposés dans la loi. Mais, pour le restant, c'est un regroupement
d'entrepreneurs libres oeuvrant dans un centre.
M. Iglesias: Ils doivent être articulés avec un
centre. C'est là qu'on a cherché à respecter la notion
d'entrepreneurs libres qui doivent être articulés dans leur action
avec le centre. C'est ça qu'on a cherché à traduire et
c'est ça la bonification, c'est une meilleure articulation des
entrepreneurs libres, qui ne sont plus de libres entrepreneurs.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Ça n'existe pas ça, le Nobel de la
langue, hein?
M. Chevrette: Ne lâchez pas, docteur.
M. Trudel: Ne lâchez pas, docteur. Alors, ici, le
résultat des échanges et des négociations, c'est que c'est
envers le conseil d'administration.
M. Côté (Charlesbourg): C'était
déposé avant même les négociations.
M. Iglesias: Ça a été déposé
avant, dans vos papillons du mois de juin: Envers le directeur
général.
M. Trudel: Non, non, non, je m'excuse. Sauf erreur, je lis le
papier du 309, là. L'article 154, ça commençait par: Sous
l'autorité du directeur général et conformément aux
règlements de rétablissement...
M. Côté (Charlesbourg): je n'essaie pas de vous dire
que dans le document intégré qu'on a déposé, quand
on a commencé au mois de mars, que ce n'était pas ça. ce
n'est pas ça que j'ai dit.
M. Trudel: O.K.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai dit: Au mois de juin,
parce qu'au mois de mai, ça a été évolutif, au mois
de mai, au mois de juin. Ce que je vous dis, c'est parce que vous dites: Suite
aux négociations. Moi, je dis que ce n'est pas suite aux
négociations, c'est au mois de juin...
M. Chevrette: Suite à la première
négociation.
M. Trudel: Suite à la première négociation,
à la prénégociation.
M. Côté (Charlesbourg): C'étaient les
échanges, avant.
M. Trudel: C'étaient les échanges, avant.
M. Chevrette: Le nouveau processus législatif: les
échanges, les négociations et, après ça, la
sanction.
M. Trudel: Après ça, on va réviser le Code
du travail pour réviser les étapes. Alors, c'est de ça que
je veux qu'on se rende compte. Allons au 1° maintenant où,
là, il y a une modification substantielle aussi, très
substantielle.
Une voix:...
M. Chevrette: Pardon?
M. Iglesias: Ça va être la substance.
M. Trudel: Au départ, on demandait au CMDP, qui
était sous l'autorité du directeur général, de
contrôler et d'apprécier la pertinence, la qualité et
l'efficacité des actes médicaux, dentaires, pharmaceutiques
posés dans le centre. Maintenant, le CMDP est responsable de la
qualité des actes posés et on ne lui demande plus de se prononcer
sur la pertinence et sur l'efficacité. Pourquoi cette modification?
Parce que, là, ce n'est pas mineur. Pourquoi?
M. Charlebois: De longs échanges ont porté autour
de la notion de qualité, laquelle comprend pertinence et
efficacité. Si on regarde, d'ailleurs, il s'écrit beaucoup de
choses, à l'heure actuelle, sur la qualité dans les
systèmes de gestion. On parle de qualité totale et c'est vraiment
une réalité qui recouvre une foule de dimensions. Alors, pourquoi
on n'utilise que le mot "qualité"... D'ailleurs, vous allez remarquer
que partout où, auparavant, il y avait "pertinence et
efficacité", ça a été enlevé. On n'utilise
que ce mot "qualité" pour couvrir la réalité
complète qui comprend donc pertinence et efficacité.
M. Chevrette: Avez-vous la conviction de ce que vous avancez?
M. Charlebois: Oui, tout à fait.
M. Trudel: est-ce que c'est partout qu'on ne le conserve pas ou
si pour les infirmiers et infirmières on conserve la pertinence, la
qualité et l'efficacité?
M. Charlebois: II y aura les mêmes amendements.
M. Côté (Charlesbourg): Infirmiers et
infirmières.
M. Trudel: Parce que ce que vous nous avez déposé,
là, ce qu'on a entre les mains...
M. Côté (Charlesbourg): Non, les infirmiers et
infirmières, c'est à venir.
M. Charlebois: II y a des amendements à venir et
"qualité" aura le même... Ce ne sera que "qualité"
partout.
M. Trudel: Ce que vous voulez m'expliquer, c'est que là,
Gérald Tremblay est ailé se mêler des négociations
et que vous avez pris la qualité totale mais vous avez juste
laissé la qualité, ici.
M. Charlebois: Vous voulez qu'on mette "totale"?
M. Trudel: Non. Ce que vous m'expliquez, c'est que, maintenant,
le terme "qualité" comprendrait "pertinence et efficacité".
M. Iglesias: C'est le concept de qualité. C'est dans la
définition de l'OMS. On pourrait trouver...
M. Chevrette: Oui, mais donnez-nous le Petit Robert,
là...
M. Iglesias: Dans le Petit Robert, "qualité"...
M. Chevrette: ..."qualité" si ça comprend
"pertinence" et, après ça, on va Pouvoir argumenter. Moi, je veux
argumenter là-dessus.
Le Président (M. Joly): M. le député.
M. Trudel: Parce que ce n'est pas qu'une question de mots. Il y a
une réalité qui était couverte par "pertinence et
efficacité". Bon. Comment a-t-on réussi à intégrer
ou, encore une fois, on peut poser la question autrement: Comment on va
s'assurer que les deux réalités qui auraient été
couvertes au plan sémantique par le mot "qualité", on va les
retrouver effectivement dans les responsabilités? Parce que ce n'est pas
mineur, là. La qualité, dans mon livre à moi, je n'ai pas
tout suivi le cours de Gérald Tremblay, mais dans mon livre à
moi, la qualité, ça se rattache à l'acte lui-même
lorsqu'il est réalisé.
M. Côté (Charlesbourg): 1-800-461 -AIDS. M.
Trudel: C'est ça.
Des voix: Ha, ha, ha! (17 h 45)
M. Trudel: Moi, tous ceux que j'ai fait appeler, comme
entreprises dans mon comté, ils ont tous fait faillite, ça fait
que je n'ai plus appelé là.
M. Chevrette: On s'est donné une couple de coups de fil
là-dessus et ce n'est pas tout à fait ça qu'ils
disent.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Le gouvernement devrait s'occuper de ses affaires et
aider les PME. Alors, la réalité là, c'est qu'au sens
usuel du terme la qualité concerne l'acte qui est posé. Est-ce
que ça répond aux règles de l'art prévues par la
profession concernée, l'acte professionnel réalisé par le
professionnel dans un secteur d'activités...
M. Iglesias: dans le concept de qualité, il y a une partie
qui est la conformité aux normes. mais ça, c'est une vision
parcellaire de la qualité.
M. Trudel: Vous l'avez suivi, le cours de Gérald Tremblay,
vous.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Mais docteur, vous pouvez m'avoir enlevé
l'appendice et c'est bien réussi mais il aurait fallu que vous
m'enleviez un bout de côlon parce que c'est un cancer que j'avais...
M. Iglesias: Bien, à ce moment-là... M.
Chevrette: ...la pertinence de l'acte...
M. Iglesias: La qualité du traitement que je vous ai
donné...
M. Chevrette: ...et la qualité de l'acte, ce n'est pas
pareil.
M. Iglesias: ...est zéro. La qualité de l'acte que
je vous ai fait, c'est zéro si vous êtes mort avec votre
côlon.
M. Chevrette: Vous savez très bien que, quand on avait mis
"pertinence", la discussion qu'on avait faite, c'était aussi pour qu'on
réfléchisse sur le nombre d'actes préventifs qui se font
présentement. On avait même fait des suggestions à
l'époque pour dire qu'il y avait peut-être 117 000 000 $ à
125 000 000 $ à aller chercher, parce que précisément on
ne prenait pas fait et cause pour le corps médical au Québec et
qu'on laissait ça à l'assurance-risque et que les taux
d'assurance ont monté et que si on faisait fait et cause, sauf en cas de
faute lourde, on pouvait aller chercher 125 000 000 $ à 130 000 000 $.
Et le mot "pertinence" précisément... On disait: Si le diagnostic
est le moindrement sûr, tu vas empêcher une série d'actes
préventifs exclusivement pour couvrir l'individu. Et ça,
ça ne rentre pas dans la qualité. Je m'excuse, là. Ce
n'était pas ça, la pédagogie. Vous avez beau être
arrivé à un consensus en enlevant des mots... Moi, je comprends
les docteurs qui se battent pour ça. Ce n'est pas parce que je ne les
comprends pas, mais ne venez pas nous dire que ça veut dire la
même chose. Quand même!
M. Iglesias: Écoutez. Je vais vous donner... Parce qu'il y
a des langages qui sont employés autres que ça.
M. Chevrette: non, non. ce qu'on dit, qu'ils aient gagné
leur point, ça ne me fait rien, mais qu'on essaie de nous faire gober
que ça veut tout dire, non.
M. Iglesias: Bien, écoutez. Lorsqu'un CMDP examine la
pertinence... La pertinence, vous voulez dire, le fait d'avoir posé un
geste ou un tel autre, de l'avoir posé ou pas. C'est ça que vous
voulez dire, hein? On parle, dans la terminologie médicale,
d'indication. Y a-t-il indication de faire ci ou y a-t-il indication de faire
ça? Et l'examen des indications, c'est une des fonctions qui sont faites
couramment par des comités...
M. Chevrette: ...d'après vous?
M. Iglesias: Bien, ça rentre dans la qualité.
M. Chevrette: Vous savez très bien que, s'il y a des
médecins qui n'avaient pas si peur de poursuites et qui sont
passablement sûrs de leur diagnostic, et en conscience à part
ça, mais comme on ne prend pas fait et cause dans notre système,
le gars lui dit: Passe une radiographie et, au cas où, passe-la donc sur
le camp, sur le
travers, sur le dos, et la face, pour être sûr que je ne me
trompe pas, pour ne pas me faire poursuivre. C'est ça, fondamentalement,
qui se produit, vous le savez. Vous avez même des évaluations au
ministère, docteur. C'est vous autres mêmes qui nous avez
donné les chiffres de 117 000 000 à 120 000 000 d'actes
exclusivement préventifs pour fins de non-poursuite médicale. Et
ça, vous l'avez dit. C'est vous autres qui nous les avez donnés,
ces chiffres-là. Ça, c'est de un, mais de deux aussi, la
pertinence d'un acte permet de juger aussi de la qualité
professionnelle, et vous le savez. Elle permet de juger la qualité
professionnelle. Mais ne dites pas qu'exclusivement l'analyse d'un geste,
est-ce qu'il est bien fait ou mal fait... Ce n'est pas la pertinence, c'est de
juger s'il est bien ou s'il est mal fait.
M. Iglesias: Actuellement, les CMDP...
M. Chevrette: Le dictionnaire, vous pouvez l'étirer, mais
ce n'est pas un élastique, ça là.
M. Iglesias: Les CMDP travaillent actuellement sur la
qualité et ils se posent des questions continuellement sur les
indications. Et les indications rejoignent votre concept de pertinence. Est-il
indiqué de faire ci? Est-il indiqué de faire ça? De le
faire comme ci, de le faire comme ça? Et ça, ça fait
partie de l'évaluation de l'acte. C'est ça. Quand vous dites:
Passer une radiographie. Passer une radiographie, ce n'est pas le fait de
l'avoir passée ou pas, c'est le fait que, quand vous l'avez fait passer,
vous avez irradié votre patient. Vous êtes arrivé à
un diagnostic, mais à un prix: une irradiation considérée
comme étant un élément de non-qualité. Donc,
à ce moment-là, vos radiographies vont peut-être vous
amener un certain raffinement de diagnostic, mais une augmentation de la
radiation. Et ça, ça fait partie de la qualité du fait
d'avoir posé un acte diagnostic. Et c'est intégré dans la
pratique.
M. Charlebois: Quand on les lit tous, les uns avec les autres, au
6°, de faire des recommandations sur les règles de soins
médicaux et dentaires... Donc, en se penchant sur les règles, les
questions de pertinence et d'efficacité sont traitées. La
même chose au 9°, les avis sur l'organisation scientifique et
technique.
M. Iglesias: N'oublinz pas quo lo promior grand principe
d'Hippocrate, c'est ne pas nuire Alors la pertinence d'un geste...
M. Chevrette: Hippocrate, oui?
M. Iglesias: oui, on pourrait remonter jusque-là.
premièrement, ne pas nuire. alors la pertinence de poser un geste, c'est
de ne pas nuire.
M. Trudel: L'impression première, lorsque vous l'aviez
inscrit, c'était quoi? Ce n'était pas de faire évaluer par
les pairs l'à-propos...
M. Iglesias: L'indication...
M. Trudel: Laissez-moi finir. L'à-propos de
réaliser tel acte ou pas.
M. Iglesias: C'est exactement ça. L'indication, c'est
l'à-propos de le réaliser. Ce sont des choses qui se font.
M. Chevrette: Hippocrate disait ça aussi? M. Iglesias:
Pas rien que ça.
M. Chevrette: C'est ça que vous nous aviez dit au mois de
mars, avril...
M. Iglesias: L'indication, c'est l'à-propos...
M. Chevrette: ...qu'Hippocrate devait se prononcer, y compris sur
la pertinence.
M. Iglesias: On appelle ça l'indication de faire quelque
chose.
M. Chevrette: Là, Hippocrate, il n'est plus là.
M. Côté (Charlesbourg): II ne faut pas
confondre...
M. Chevrette: Là on cache, ça devient hypocrite.
Dissimule une fonction dans un mot...
M. Iglesias: On pourra vous envoyer des textes où on
discute du concept de qualité, dans le contexte de soins et de services
de santé. À ce moment-là, la qualité comprend
l'élément que vous mentionnez d'appréciation. Ce ne sont
pas des textes de nous. Les textes d'éminence... Comment
s'appelle...
M. Chevrette: Docteur Iglesias, est-ce que je peux vous poser une
petite question? Si ça n'avait pas présenté un
problème aux médecins... J'aimerais bien ça qu'on ait le
Dr Marier assis au bout de la table et je lui poserais la question. Dr. Marier,
vous avez fait sauter le mot "pertinence" pourquoi? Il serait obligé de
me dire en conscionco qu'il ne veut pas juger, commencer à faire le
procès de ceux qui utilisent des actes préventifs dans la
conjoncture actuelle. Ou bien, il me dirait: Je suis d'accord avec vous. Faites
sauter... Prenez fait et cause pour nous autres, on va être beaucoup plus
compréhensifs sur le jugement à porter sur les actes
préventifs. Je suis sûr qu'il répondrait ça. Mais
vous autres, vous essayez de nous dire qu'ils n'ont pas "fighté" pour
que vous l'enleviez, ce mot-là. Vous
ne l'avez pas enlevé pour rien. Pourquoi? Qu'est-ce qu'ils vous
ont dit, à la table de négociations - parce qu'on est rendu qu'on
négocie nos lois ici - pour que vous l'enleviez? Pourriez-vous nous
donner deux, trois arguments que le Dr Marier vous a donnés pour qu'il
vous convainque de l'enlever? N'essayez pas de nous prendre pour des valises,
dites-nous au moins ce qu'ils vous ont dit. Est-ce que c'est clair? On voudrait
être convaincus parce que, actuellement... Vous autres, vous nous aviez
convaincus du mot "pertinence", aux mois de mars et avril. Est-ce qu'on va
faire lever un autre groupe dans la salle pour dire: Pourriez-vous vous battre
pour obtenir une autre négociation pour faire réintroduire le mot
"pertinence"? Après ça, on va savoir où, on s'en va.
Pourquoi? Il est 17 h 55, il vous reste 5 minutes pour me le dire.
M. Charlebois: Au risque de me répéter,
essentiellement, la discussion a porté sur la notion: Est-ce que
"pertinence et efficacité" sont incluses ou pas dans
"qualité".
M. Chevrette: La discussion s'est faite juste là-dessus.
Vous nous jurez ça, vous.
M. Charlebois: La discussion a porté là-dessus,
essentiellement.
M. Iglesias: Ça a été une discussion de
grands travaux scientifiques.
M. Chevrette: Vous aviez de grandes discussions intellectuelles,
jésuitiques, en négociation...
M. Iglesias: Dominicaines.
M. Chevrette: ...cet été: enlever le mot
"pertinence" dans un article. Voyons! C'est la seule chose qui s'est
discutée à la table.
M. Charlebois: Écoutez, ce que vous soulevez par
"pertinence": Est-il opportun ou pas de poser tel acte? Effectivement, c'est
pour ça que c'était dans le premier projet, c'est pour ça
qu'on l'avait introduit, le débat s'est fait autour de ce que le Dr
Iglesias vient de vous signaler: Est-ce indiqué ou pas? Si c'est
"indiqué ou pas", donc, la notion de pertinence apparaît dans la
qualité. Au fond, notre discussion a été autour
deçà.
M. Chevrette: Donc, vous avez dit: On va vous laisser gagner
parce que c'est compris dedans. C'est ça?
M. Iglesias: On a dit: On va retirer ça parce que le
législateur doit être précis, concis et avare de mots.
M. Chevrette: Ah peste!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Je vous écoute parler depuis tantôt et
vos explications sont évasives, non concises et non claires.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Iglesias: alors, pour le mot "qualité", on a
cité des textes où c'était vraiment inclus: la
qualité comprend la pertinence et l'efficacité. ça
comprend également...
M. Chevrette: Où est-ce qu'ils sont, vos textes?
Déposez-les donc! Vous passez votre temps à vous
référer à des textes, déposez-les.
M. Iglesias: On pourra apporter la définition de... On les
a au bureau, on pourra vous les amener.
M. Chevrette: peut-on suspendre l'article pour les voir, vos
textes? on ne se fera pas avoir, là. vous ne nous endormirez pas,
là, quand même.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. La discussion peut
continuer. Évidemment, il est 17 h 55, il nous reste 5 minutes de
discussion avant 18 heures.
M. Chevrette: Mais avant d'adopter ça, nous autres, on a
besoin de savoir
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, je n'ai pas
souhaité que l'article soit... On n'est pas très avares sur le
temps qu'on a.
M. Chevrette: Non.
M. Côté (Charlesbourg): On n'est pas
pressés.
M. Chevrette: Nous autres non plus.
M. Côté (Charlesbourg): On n'est pas pressés.
Alors, à partir de ce moment-là, est-ce qu'il y a d'autres
éléments, dans cet article, qui vous chatouillent?
M. Chevrette: C'est un gros, ça. M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
M. Iglesias: Celui-là, on va vous le clarifier pour un
test scientifique.
M. Chevrette: Pardon?
M. Iglesias: Vous allez voir le texte, on va vous l'apporter
après le souper.
M. Chevrette: II est clair, concis.
Une voix: Avare de mots.
M. Chevrette: II est plus explicite que vos explications.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un texte explicatif,
donc il va être plus long un peu.
M. Trudel: ...il y avait un comité de pairs pour
l'évaluer.
M. Chevrette: C'est Hippocrate qui a écrit ça?
M. Iglesias: Sur une grosse tablette!
M. Trudel: Parce que publier est une chose, publier dans une
revue scientifique...
M. Iglesias: Non, c'est une autorité reconnue, ça,
quand même, ce n'est pas quelqu'un qui a réfléchi sur le
concept de qualité.
M. Trudel: Non, non, mais sérieusement... M. Iglesias:
C'est ça.
M. Trudel: ...c'est ce que je dis, parce qu'il y a là
aussi... ça nous ramène sur ce terrain-là ici. Il y a
là aussi, au niveau scientifique, des critères sur la
reconnaissance, il faut que ce soit dans un comité où il y a des
pairs, que ça ait été reconnu dans une revue scientifique
par le comité de lecture.
M. Chevrette: ...qu'en négociation, pour reprendre les
propos de M. Dublois, quand on négocie...
M. Iglesias: Charlebois.
M. Chevrette: Charlebois, excusez. Quand on négocie, si un
mot ne nous fatigue pas, s'il veut dire la même chose, je m'excuse, on ne
se bat pas pendant deux heures ou trois heures à une table de
négociations pour le faire sauter. Correct? Si on le fait sauter, c'est
parce qu'on a des raisons de le faire sauter. Si on accepte de le faire sauter,
c'est parce qu'on a des raisons d'accepter de le faire sauter, ou bien parce
qu'on est convaincu par l'autre du bien-fondé de ses arguments ou bien
c'est une entourioupette en disant: De toute façon, avec la
jurisprudence qui s'est dégagée, je vais pouvoir les "repoigner".
Ça, ça peut être des tours de fin finaud à une table
de négociations.
Mais au niveau d'une table de législateurs, quand on vous pose
les motifs et qu'on nous répond juste ça, je m'excuse, mais... On
a parlé à des médecins, nous autres aussi, avant de venir
ici, imaginez-vous. On sait ce qu'ils vous ont dit à la table
là-dessus. Correct? Ce n'est pas ce que vous nous dites, M. Charlebois
et M. Igle- sias.
M. Iglesias: Regardez, il peut y avoir une autre
hypothèse: que la discussion nous a amenés à une meilleure
formulation.
M. Chevrette: Ça, voyez-vous, c'est une avalanche de mots
qui n'éclairent pas la discussion. C'est un exemple que le
législateur n'utilise pas d'habitude. Là, je suis en maudit, je
suis aussi bien d'arrêter.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Préskient, il
est 18 heures.
Le Président (M. Joly): Alors, compte tenu de
l'heure...
M. Trudel: Juste... Dans le cas des conseils d'administration, on
leur demandait non pas d'avoir une gestion de qualité, mais d'avoir une
gestion efficiente et efficace. On reviendra avec ça tantôt.
Le Président (M. Joly): Alors, compte tenu de l'heure,
nous suspendons nos travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 17 h 58)
(Reprise à 20 h 21)
Le Président (M. Joly): La commission reprend ses travaux.
Nous en étions, Mme la secrétaire, à l'article 154. On me
souligne une petite erreur dans l'écriture où, à l'item no
4, on parle des compétences, alors qu'on aurait dû faire
référence à "la compétence".
M. Trudel: Comme au paragraphe 3.
Le Président (M. Joly): Comme au paragraphe 3. L'article
154 sur lequel nous étions...
M. Trudel: ...sur lequel on travaille.
Le Président (M. Joly): O.K. Ça ne crée pas
de problème. Donc l'article 154 est toujours tablé.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce qu'il vous parle de
son livre, là?
Une voix: Pardon?
Une voix: Est-ce qu'on parie de qualité ou si...
M. Chevrette: Le livre que M. Lamarch& vous a
apporté.
M. Iglesias: Oui, oui. Ils n'ont pas parié de
qualité.
M. Chevrette: L'article qu'il vous a trouvé.
M. Iglesias: C'est parce qu'on était rendu à
expliquer quel était le concept qui nous avait amenés à
décrire le...
M. Chevrette: Oui, on a réfléchi à ça
nous autres aussi. Pouvez-vous nous lire vos articles? On apprécierait
beaucoup que vous nous fassiez photocopier ces textes-là. Mais pour
s'assurer qu'on dit bien la même chose, nous allons proposer un
amendement.
M. Côté (Charlesbourg): Le souper portant
conseil.
M. Chevrette: À l'article 154, paragraphe 1. L'amendement
à l'article 154 est sous-amendé par l'ajout dans le premier
paragraphe du premier alinéa, après le mot "qualité", des
mots "dont notamment la pertinence et l'efficacité".
Puisque ça le comprend, ça ne sera pas un problème
à être accepté.
M. Iglesias: On peut quand même vous expliquer la
problématique qu'il y a à décrire efficacité et
pertinence de façon à...
M. Chevrette: Ça le comprend.
M. Iglesias: Oui, ça l'implique, mais je vais vous donner
dans quel concept. La problématique, c'est que l'art de la
médecine, c'est de garantir les moyens. La médecine n'a jamais
à garantir les résultats, sauf dans certaines branches pour la
chirurgie plastique. Quand vous parlez de pertinence, vous parlez de pertinence
par rapport à l'atteinte d'un objectif et l'efficacité
également par rapport à l'atteinte d'un résultat. Alors,
on va être dans une situation difficile de juger...
M. Chevrette: Oui, mais vous m'avez dit que c'était si
simple, que le mot "qualité" comprenait tout ça et qu'il n'y
avait pas de problème.
M. Iglesias: C'est parce que la qualité dans ce
sens-là, ça comprend la notion d'un acte qui doit être
posé chez un patient, dont l'indication, et, ensuite de ça, la
façon la meilleure de le faire, la façon techniquement de le
faire le mieux avec la plus grande compétence. Mais la notion
d'efficacité est assez difficile à débattre en
médecine, isolée comme telle.
M. Chevrette: Franchement, docteur! Franchement! Avant le
souper...
M. Iglesias: Non, mais je vous dis ça pour éclairer
le débat.
M. Chevrette: Oui, je sais, vous avez dit ça comme
ça et ça... Mais moi aussi, je voulais vous dire ça comme
ça, vous savez. Avant le souper, c'était fantastique.
"Qualité" comprenait "pertinence et efficacité". C'était
tout ça que vous aviez tellement compris, les does, que vous aviez
enlevé tout ça et que vous aviez laissé
"qualité".
Donc, je prends votre parole. Je vous dis "qualité", bravo! Mais,
parce qu'on veut avoir une dimension pédagogique - c'était
ça, l'objectif, rappelez-vous, M. le ministre - sur la pertinence en
particulier et sur l'efficacité, on dit notamment, à partir de ce
que ça comprenait dans votre petit dictionnaire... Vous vous promeniez,
tout le monde, avec votre petit dictionnaire Robert, à votre
souper. On vous le met et vous dites: Ah! là, c'est bien plus
compliqué. Dites-le donc que c'est parce que c'est un "deal" ou, on
appelle ça un compromis et vous n'avez plus le droit de bouger. C'est
ça? Dites-nous-le, on va arrêter de vous torturer. Mais,
fondamentalement, on est ici pour améliorer les choses, puis vous
n'êtes pas trop compréhensifs. Au contraire, vous essayez de nous
mêler. Ça le comprend. Quand on dit que ça le comprend,
ça ne le comprend plus. Faites attention. Ça ne se comprend
plus.
M. Côté (Charlesbourg): Mais l'affirmation "pas trop
compréhensifs", c'est en regard de l'article 154.
M. Chevrette: Ha, ha, ha! 154? J'ai pris exactement le...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, non. Bien, je veux
comprendre la portée de ce que vous dites, qu'on n'est pas très
compréhensifs. C'est en regard de l'article 154. Dans le reste, on est
assez compréhensifs sur certains arguments.
M. Chevrette: Oui. D'ailleurs, je pense que je vais vous poser
les questions.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne suis pas sûr que
vous allez avoir la même qualité de réponse. J'ai des
champs d'intérêt, moi aussi.
M. Chevrette: Je ne suis pas certain, mais je suis sûr
qu'il va y avoir moins de patinage. Bon, en tout cas, je vais y aller d'abord
directement à vous. La qualité. Vous nous avez dit, avant le
souper... Bien, je vais m'adresser au ministre. S'il veut faire répondre
le doc, il fera répondre le doc. Vous avez dit que ça comprenait
notamment la pertinence, l'efficacité et c'était englobant.
Est-ce que l'objectif que vous aviez en mai et en juin concernant la pertinence
et l'efficacité, vous l'avez toujours?
M. Côté (Charlesbourg): Si je l'ai toujours...
M. Chevrette: Toujours, l'objectif de vérifier la
pertinence et l'efficacité?
M. Côté (Charlesbourg): Effectivement, on l'a
toujours eu, y compris au mois de juin.
M. Chevrette: Vous l'avez encore ce soir.
M. Côté (Charlesbourg): C'est toujours un objectif
à atteindre.
M. Chevrette: En quoi l'amendement que nous proposons ne
clarifie-t-il pas l'objectif de juin et l'objectif de cet
après-midi?
M. Côté (Charlesbourg): On va y aller directement
là, j'ai bien dit que nous l'avions comme objectif au mois de juin,
qu'on l'a toujours. Effectivement, il y a eu un certain nombre
d'échanges avec la profession médicale au cours de
l'été. Et certains de ces échanges ne doivent pas
être vus isolément. Il faut bien se comprendre.
M. Chevrette:...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, je vais juste
finir. Non, non.
M. Chevrette: Juste une minute.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Il y a une
problématique de manière globale qui a été
évoquée pour un certain nombre de choses et globalement,
effectivement, l'un des principes assez importants de la réforme
était de viser l'efficience et l'efficacité. Vous aviez raison,
sauf que ça n'a peut-être pas été imputé
à la bonne personne d'évoquer un certain nombre... En vous
écoutant, cet après-midi, ça me rappelait certains
échanges que nous avons eus en commission parlementaire, en particulier
avec M. Levine sur un certain nombre de gestes posés, où il y
avait des économies appréciables que nous pouvions avoir au
niveau du système et ça interpellait, à ce
moment-là, pertinence, efficience, efficacité, ainsi de
suite.
Alors que c'a été imputé au ministère, je
pense que c'est davantage dans le cadre des échanges que nous avions eus
à l'époque avec M. Levine qui est un directeur
général. Il y a donc des échanges qui ont
été faits et qui sont faits dans cet esprit-là de toujours
en arriver et de tenter d'en arriver à ce que pertinence et
qualité soient là, bien sûr. Ça fait toujours partie
des objectifs. Évidemment, il y a des problématiques qu'on a
vécues qui sont davantage connues par les officiers supérieurs du
ministère, dont le Dr. Iglesias et M. Chartebois qui ont
été à la table au cours de l'été et qui ont
eu un certain nombre d'échanges. Ces grandes notions que tentait de vous
expliquer le Dr Iglesias, à partir d'un document qui a été
évoqué avant le souper, sont toujours là. Selon une
certaine thèse et, semble-t-il, selon certains individus qui ont une
bonne réputation sur le plan international à ce niveau-là,
ça demeure des objectifs du gouvernement et du ministère.
M. Chevrette: Moi, M. le Président, je veux juste ajouter
une couple de phrases. Si le "deal" empêche toute discussion
cohérente, logique, intelligente, c'est fausser le processus
législatif, je m'excuse. On n'est pas, en commission parlementaire, ici,
les législateurs, pour négocier des lois; on est là pour
bâtir des lois. Et si on a de l'argumentation qui fait en sorte que,
parce qu'il y a eu des lois de négociées, on ne peut pas avoir
même une discussion logique et cohérente, on n'a rien à
faire ici. C'est ça que je veux dire. Ce n'est pas parce que je ne me
réjouis pas qu'il y ait du monde qui a adhéré à la
réforme; ce n'est pas parce que je veux condamner qu'il n'y ait pas eu
de discussions, mais ce n'est pas un processus législatif normal qu'on
traverse là.
Je m'excuse, avec tout le respect que j'ai pour les gens et toute la
sympathie que je pourrais avoir pour des demandes, c'est tout à fait
aberrant que, dans un Parlement, en commission parlementaire, on soit soumis
à avoir comme argument que ça a fait l'objet de "deals" et qu'on
ne peut plus changer quelque chose.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Chevrette: Je m'excuse, ce n'est pas le Parlement, ça.
Ce n'est pas l'esprit du parlementarisme; ce n'est pas le processus
régulier du parlementarisme. Quant à moi, si c'était
ça que je devais avoir à chaque réponse, jusqu'à la
fin des amendements, c'est bien simple, je monterais à mon bureau et je
dirais: Faites voter votre "deal", mais dorénavant, ne convoquez pas le
Parlement pour qu'on puisse véritablement faire une discussion de fond
sur les articles.
Vous pourriez avoir ou non un compromis sur le mot "pertinence", il se
pourrait que le législateur, au-delà d'un compromis, puisse juger
de l'importance et de la pertinence, précisément, d'ajouter une
terminologie qui indique des volontés politiques claires, fermes, sans
équivoque. Moi, personnellement, je suis très heureux que vous
soyez arrivés à une entente avec les médecins. "C'est-u"
clair, là?
Je le dis, sauf que ce n'est pas vrai qu'on va nous servir l'argument
que, parce qu'il y a eu une négociation sur un système, un projet
de loi législatif... Je m'excuse, l'orientation politique se donne par
un gouvernement, la discussion article par article se discute en commission
parlementaire et le résultat, il se vote à l'Assemblée
nationale. C'est de même que ça marche, un processus
législatif, pas autrement.
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
partage presque entièrement l'opinion émise par le
député de Joliette. On se rappellera qu'au mois
de juin à peu près tous les parlementaires souhaitaient
qu'effectivement il y ait des échanges qui aboutissent à une
entente avec les médecins. vous relirez nos propos
échangés, par vous et par nous, à cette commission
parlementaire là sur le fait que les parlementaires ne se sentiraient
pas liés - c'est clair, c'est ce qui avait été dit - par
le résultat d'échanges de conclusions de négociations.
À la réunion du 17 juin, à la première
réunion, j'ai informé le regroupement des médecins que ce
serait une démarche faite de bonne foi avec eux pour tenter d'en arriver
à une entente, bien sûr, mais que le tout était soumis au
processus parlementaire et que les parlementaires étaient ultimement les
décideurs de ce qui allait être inclus à l'intérieur
de la loi ou pas. Donc, la démarche, à ce niveau-là, a
toujours été très claire. La démarche a toujours
été très très claire et il n'y a pas
d'équivoque à ce niveau-là.
Il n'est pas dans mon intention, de ce côté-ci, de fournir
la réponse; ça a été négocié. Je l'ai
dit en début de commission, hier matin - vous n'étiez pas
là - il y a quand même, au niveau du ministre, un certain lien
moral à défendre un certain nombre de choses si on fait l'objet
d'une entente. Les parlementaires sont, bien sûr, bien libres de voter
pour ou de voter contre ou de tenter d'apporter des amendements et de discuter
à l'intérieur de tout ça. Et, c'est ça que nous
faisons.
Je pense que les questions qui sont posées sont de nature
à éclairer un certain nombre de choses et, je l'avoue
franchement, ce sont de maudites bonnes questions qu'il faut continuer de poser
pour tenter d'éclairer le processus et voir ultimement ce qu'on pourra
faire. Donc, le 154, on vient de l'aborder, ça fait à peu
près 15 ou 20 minutes, avec des questions qui sont bonnes. Je pense
qu'il faut continuer dans ce sens-là pour tenter d'avoir le plus
d'éclairage possible, et les parlementaires sont toujours libres de
décider ce qu'ils veulent par la suite.
M. Chevrette: La réponse qui a été
donnée à ma question, ça a été la suivante:
Nous avons eu des discussions dans un contexte global...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Chevrette: ...en voulant dire: N'essaie pas de nous faire
changer d'idée. Ne propose pas d'amendement, notre lit est fait.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Absolument
pas.
M. Chevrette: Si c'est ça, écoutez... M.
Côté (Charlesbourg): C'est...
M. Chevrette: ...votez-le tout de suite et on ne perdra pas de
temps.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. C'est moi qui ai
répondu ça. Je sais ce que j'ai répondu.
M. Chevrette: C'est ça que vous m'avez répondu.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Il ne faut pas que
celui qui a de l'expérience en négociation, le
député de Joliette, donne une portée autre à mes
propos que ce que j'ai dit. Quand même que je vous aurais dit qu'il n'y a
pas eu de négociations au cours de l'été, et
d'échanges! il y a eu des échanges au cours de
l'été sur un certain nombre de sujets, bien sûr, dont
ceux-là, qui ont des portées diverses. C'est vrai que, pris
isolément dans chacune des mesures, il y en a qui font partie du global.
Donc, à partir de ce moment-là, on est là pour en discuter
et, effectivement, les gens qui étaient à la table de notre
côté sont des gens, quand même, d'expérience au
niveau de la négociation, mais aussi au niveau de la pratique au niveau
des établissements.
Ça m'apparaît extrêmement important de tenter de
voir, effectivement, jusqu'où on peut aller et de tenter d'expliquer un
certain nombre de choses sur le plan de la qualité. Donc, c'est ce qu'on
avait tenté de faire. Le processus est très habile et
parfaitement réglementaire de proposer des amendements.
Évidemment, il faut en discuter un petit peu.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Joliette? M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Si mes collègues
d'en face... Je vais peut-être laisser quelques minutes au Dr. Iglesias
pour tenter de mettre un petit peu de chair après notre os. On verra par
la suite ce qu'il est possible de retenir ou de ne pas retenir à partir
des principes qu'il nous énonce, et on tentera de faire une
démonstration, au minimum. C'est ça, le principe de nos
échanges en commission parlementaire. On conclura après et vous
conclurez après. Je pense qu'il faut, dans un premier temps, à
tout le moins, donner le temps au Dr Iglesias de donner une explication, que je
veux la plus brève possible, parce que, semble-t-il, quand c'est plus
concis, c'est encore bien plus clair.
M. Iglesias:...
M. Côté (Charlesbourg): Et, à partir de ce
moment-là, on verra où il est possible de faire des choses et
où ça n'est pas possible. Ça fera la démonstration
que, peut-être, on peut bouger comme parlementaires. C'est notre
rôle.
M. Iglesias: Je vais essayer d'être vraiment... en deux
minutes. L'argumentation, ici, pour parler uniquement de qualité, elle
est double. Il y en a une qui est vraiment, pratique-
ment, difficile à garder, c'est-à-dire à retenir,
et l'autre, c'est une question plutôt de quasi sémantique, de
vocabulaire, de compréhension, de façon de voir les choses. Je
vais commencer par celle qui semble la plus dure, cost colle de
l'efficacité.
Le concept d'efficacité. Pour évaluer, con trôler et
apprécier l'efficacité, dans la pratique médicale, on ne
se pose pas cette question-là, de l'efficacité comme telle,
absolue, qui est le résultat. On parle plutôt des moyens, de la
qualité des moyens qui sont mis en marche pour essayer de faire quelque
chose. Et mettre ça là, ça serait vraiment quelque chose
qui n'est pas dans la ligne, actuellement, de la pratique médicale.
Sinon, à ce moment-là, le médecin est tenu non seulement
de mettre en marche les meilleurs moyens, les plus à la pointe de l'art
et les mieux appliqués, mais serait obligé, tenu à une
question de résultats. Et, s'il y avait un dommage, ça serait que
le médecin n'a pas obtenu le résultat alors que tout le monde
regarde ça en fonction des moyens. Ça, c'est pour la question de
l'efficacité. La question de la pertinence...
M. Chevrette: Juste 30 secondes, sur l'efficacité. C'est
sans doute pour ça, parce que c'est très difficile, que vous
demandez d'évaluer la compétence, et que c'est un point nouveau,
au point 2° de l'article 154. Vous pouvez continuer.
M. Iglesias: La compétence, c'est différent, mais
l'efficacité, écoutez, c'est une question... Vous pourrez avoir
vos consultations. L'efficacité d'un médecin, c'est mesuré
par les moyens qu'il met en marche pour soigner son malade. En ce qui a trait
à la pertinence, elle s'appelle de différentes façons. En
médecine, on parle des indications; je l'ai dit tantôt. Donc,
c'est la mise en route des moyens, compte tenu de l'état d'un patient,
compte tenu de sa maladie, compte tenu de la globalité de l'individu et
de son environnement.
Dans nos discussions, le mot "pertinence" a été vu comme
une redondance de "qualité". Mais il n'y a rien, au point de vue
idéologique ou fondamental, qui s'oppose à ce qu'on mette
"pertinence" et "qualité . Alors, c'est ça. C'est vraiment pour
une question de concision qu'on l'a mis là. C'est très
différent au point de vue de l'efficacité parce que, au point de
vue de l'efficacité, on entre vraiment dans quelque chose de beaucoup
plus philosophique et, plus que philosophique, beaucoup plus structurel dans la
pratique de la médecine. Alors, c'est un petit peu les discussions qui
ont eu lieu.
Ce sont des choses qui ont été faites non pas pour
protéger quelque chose, mais qui reflètent la
réalité des choses. Lorsqu'on parle de qualité, nous
pensons que le mot "indication"... Un acte de qualité, c'est un acte qui
est indiqué, compte tenu des circonstances et de l'état du
patient. Pour essayer d'amener la préoccupation de considération
d'efficience et les implications monétaires, vous avez vu qu'on a mis un
article au niveau du DSP, lui donnant le mandat do consulter les chefs de
département sur les implications financières de l'activité
des médecins dans les départements; on l'a vu tantôt.
Alors, on avait cette préoccupation-là, on l'a mise à ce
niveau-là.
Donc, c'est vraiment le cadre de discussion qui a eu lieu. C'est
"pertinence" incluse dans "qualité"; "efficacité", c'est une
autre... On ne parlait pas d'efficience, on parlait d'efficacité. La
notion d'efficience, on la retrouve au niveau du DSP. Naturellement, il y avait
toutes les autres dimensions. Il y avait aussi l'autre dimension qui
était dans la discussion, c'est que si on nommait deux
éléments, un niveau de pertinence et de qualité, ça
voulait dire, à ce moment-là, qu'on décortiquait,
"qualité" étant uniquement, comme les normes professionnelles et
qu'à ce moment-là on ne parlait pas d'accessibilité, on ne
parlait pas de comportement, on ne pariait pas de quelque chose comme
ça. C'est ça qui est le cadre de discussion.
Maintenant, je vous donne également les balises qui semblent
être acceptables.
M. Chevrette: Est-ce qu'on peut avoir, en médecine, un
acte de qualité sans qu'il soit pertinent?
M. Iglesias: Non. Vous pouvez poser la question à la
corporation professionnelle - elle est en arrière - en médecine,
un acte de qualité n'est pas pertinent. On peut avoir un acte
techniquement bien fait...
M. Chevrette: Quand vous arrivez à analyser la
qualité d'un acte, c'est l'acte posé?
M. Iglesias: C'est l'acte posé, mais il n'est pas
posé dans le vide, là.
M. Chevrette: Est-ce qu'il peut être impertinent par
rapport au bénéficiaire?
M. Iglesias: C'est sûr.
M. Chevrette: Bon!
M. Iglesias: Vous l'avez dit...
M. Chevrette: Est-ce qu'il peut, maintenant, être
inefficace par rapport au bénéficiaire aussi, tout en
étant un acte de qualité qui est posé?
M. Iglesias: Tout en étant un acte pertinent, il peut
être inefficace.
M. Chevrette: Est-ce qu'il peut être inefficace...
M. Iglesias: Oui.
M. Chevrette:... et impertinent?
M. Iglesias: Oui.
M. Chevrette: Oui. C'est ça qu'on vous dit. Donc, s'il
peut être impertinent...
M. Iglesias: Non, non, écoutez là, ce n'est
pas...
M. Chevrette:... et s'il peut être inefficace, tout ce
qu'on vous dit, c'est que la qualité, le geste posé peut
être d'une qualité... Le geste posé peut être d'une
qualité extraordinaire, mais il est non pertinent et il est non
efficace.
M. Iglesias: M. Chevrette...
M. Chevrette: N'essayez pas de nous dire que ce n'est pas
possible, c'est...
M. Iglesias: Je n'ai pas dit ça, j'ai dit...
M. Chevrette: Je vais vous donner un exemple. Si vous me coupez
l'appendice et que c'est le côlon qui est malade...
M. Iglesias: Je ne vous ai...
M. Chevrette:... vous avez une excellente opération de mon
appendice...
M. Iglesias: M. Chevrette...
M. Chevrette:... sauf que c'est tout à fait impertinent,
c'est le cancer du bout du côlon que j'ai.
M. Iglesias: ... je n'ai pas dit que vous pourriez avoir un acte
inefficace, de qualité et pertinent; j'ai dit que vous pourriez avoir un
acte pertinent, de qualité...
M. Chevrette: Vous avez dit que les deux pouvaient être
possibles.
M. Iglesias:... et inefficace.
M. Chevrette: Ça peut être impertinent et
inefficace; ça peut être pertinent et inefficace aussi.
M. Iglesias: Écoutez, si j'ai dit ça...
M. Chevrette: Ça, je comprends ça, mais ce que je
vous dis, c'est que le geste posé...
M. Iglesias: Oui.
M. Chevrette:... l'analyse de l'acte posé peut être
très efficace.
M. Iglesias: C'est parce que là, vous avez une approche
réductionniste de l'acte médical. L'acte médical n'est pas
seulement la composante technique d'un acte. Là, vous semblez
identifier... Le problème que vous avez, c'est que vous identifiez
l'acte avec le geste technique. L'acte médical est autre chose que le
geste technique. Le geste technique peut être d'une qualité
parfaite, mais il n'est pas de qualité comme acte médical. C'est
très différent. Votre exemple est très bon. Vous dites: Je
fais une appendicectomie selon les plus grandes règles de l'art, mais
ça n'a rien à voir; le patient, c'est un de ses reins qui
était atteint. J'ai enlevé l'appendice et c'était le rein,
alors ce n'est pas un acte de qualité, ça. Vous avez fait un
geste technique, qui est une composante de l'acte médical, qui est de
qualité.
Mme Carrier-Perreault: Une intervention de qualité. (20 h
45)
M. Chevrette: L'opération a été un
succès réel; malheureusement, le patient est
décédé.
M. Iglesias: À peu près. Ce n'est pas tout à
fait ça, mais c'est à peu près ça. Écoutez,
il faut... Je pense que vous avez une vision de l'acte médical qui est
seulement l'acte technique, qui est seulement la composante d'une technique.
C'est comme si vous mettiez un plâtre de la meilleure façon
possible, mais vous le mettez à la mauvaise jambe.
M. Chevrette: Est-ce que vous êtes d'accord pour
définir "qualité" dans le chapitre des définitions de
thèmes?
Mme Carrier-Perreault: Service de qualité, dans le
premier...
M. Chevrette: Dans ce cas-là? M. Iglesias: Dans le?
M. Chevrette: êtes-vous prêt à définir
ce que vous entendez par soins de qualité?
Mme Carrier-Perreault: Service de qualité. M.
Chevrette: Service.
M. Iglesias: Un service de qualité, écoutez, c'est
ça. C'est tellement large qu'on a préféré laisser
le mot "qualité" parce que le mot "qualité" peut comprendre
l'accessibilité, la globalité des services; ça peut
comprendre la compétence professionnelle, ça peut comprendre
l'acceptation du geste par le patient; ça peut comprendre
également le suivi. Ça peut comprendre tout ça, le mot
"qualité". Le mot "qualité" n'est pas seulement une
conformité avec des normes d'un geste technique.
Si vous voyez l'acte professionnel comme étant uniquement des
normes d'un geste technique, à ce moment-là, je pense que vous
avez raison. Alors, je vous ai donné les deux positions. On pensait que
le mot "qualité" comprenait plus qu'une enumeration de "pertinence" et
de "qualité". On pensait que "pertinence" était incluse dedans,
mais il y avait plus que ça au mot "qualité". O.K.? Par contre,
vous...
M. Chevrette: S'il y a plus que ça, qu'est-ce qui vous
empêche de mettre, notamment, qu'ils ne sont...
M. Iglesias: La pertinence.
M. Chevrette: ...que des indicatifs au point de vue
pédagogique même?
M. Iglesias: Oui, mais je vous le dis, je vous dis que si on
ajoute "notamment au point de vue pédagogique"... "pertinence", on ne
vient rien casser, mais si on ajoute "efficacité", là, on va
au-delà de ce qu'un médecin peut faire. Alors...
M. Côté (Charlesbourg): Ce que je comprends que le
Dr Iglesias dit, c'est que "notamment la pertinence" serait, à ce
moment-ci, acceptable comme amendement, mais ajouter "efficacité" ne
serait pas acceptable. C'est, en termes clairs, ce que j'ai compris...
Une voix: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): ...de tous vos
échanges de grands savants, parce que, moi, j'écoute. Ce que j'ai
pu déduire, c'est qu'effectivement...
M. Chevrette: Vous n'avez pas expliqué ça cet
été, là?
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Oui, que diable! Il aurait pu nous expliquer ça
l'année passée, hein?
M. Côté (Charlesbourg): L'année
passée?
M. Trudel: Quand vous avez préparé le projet de
loi, il aurait pu nous expliquer ça; il était au
ministère.
M. Côté (Charlesbourg): Ah!
M. Chevrette: Parce qu'il était tellement bon en
explications que le mot "pertinence" existait dans tout le projet et là,
il n'existe plus.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Il y a "pertinence", en
termes clairs, et "pertinence", il serait, à ce moment-ci, acceptable de
l'accepter, de l'inclure comme amendement; sur le plan de l'efficacité,
beaucoup moins. Par contre, a 6°, il y a des notions d'efficience. Donc,
faire des recommandations sur des règles de soins médicaux et
dentaires et des règles d'utilisation des médicaments applicables
dans le centre, c'est une question d'efficience, donc...
Une voix: ...et de pertinence.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, et je pense qu'à
ce moment-là on rejoint quand même l'un des éléments
que vous tentez de rejoindre sur l'utilisation efficiente des ressources. Au
niveau des établissements, c'est un peu aussi ce qui était
recherché. Donc, quant à moi, je serais prêt à
accepter l'amendement au niveau de la pertinence. Ça me paraît
être... Ça ne sera pas la première indication que l'on
donne à l'intérieur du projet de loi. Elle pourrait être
pertinente comme indication.
Le Président (M. Joly): C'est tout sur 154?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Je pense que dans la
mesure où...
M. Chevrette: Disons qu'on va reprendre la dimension
efficacité. Compte tenu des discussions qu'on vient d'avoir, on va vous
suggérer autre chose au point 6° et on va retirer le mot
"efficacité" dans le sous-amendement qu'on a fait, pour garder le mot
"pertinence". Je reviendrai avec un amendement au point 6°.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, on rédigera un
amendement pour l'ensemble de l'article discuté. Ce sera le
même...
M. Chevrette: Ah! O.K. Donc, je vais vous en parler tout de
suite.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, ce qu'on comprend,
c'est que ce serait "de contrôler et d'apprécier la
qualité, y compris la pertinence des actes médicaux et
dentaires."
M. Chevrette: Oui. Ça m'irait comme formulation. Et au
point 6°, "de faire des recommandations, en vue d'améliorer
l'efficacité, sur les règles de soins médicaux et
dentaires et les règles d'utilisation." Ou encore, il pourrait aller
à deux places. Ça pourrait être à "applicables...
Après "applicables", ce serait "en vue d'améliorer
l'efficacité." On le rattachera au pouvoir de recommandation en vue
d'améliorer... Une plus grande efficacité, une plus grande
efficience.
M. Iglesias: "Efficience", c'est un mot qui est différent
de "efficacité".
M. Chevrette: Oui, mais nous autres... Oui,
au salon rouge, on a eu un cours là-dessus.
Une voix: Vous avez eu un cours là-dessus?
M. Trudel: Un petit bout de vous, puis on nous a donné un
grand cours après. Vous, vous nous avez donné un grand cours et
l'autre petit bout.
Une voix: Efficacité et efficience, c'est deux choses.
Une voix: Très différentes.
M. Trudel: Bien, c'est que l'efficience comprend l'utilisation
des ressources humaines.
M. Chevrette: Une recommandation qui vise à
améliorer l'efficacité. Moi, je voyais "efficacité".
M. Chariebois: L'efficacité, tu atteins ton but.
L'efficience, tu va l'atteindre plus rapidement, avec une économie de
moyens. Dans les deux cas, le but est atteint. Dans le premier cas,
"efficience", c'est ce que ça veut dire.
M. Chevrette: Bien, proposez-le si vous jugez que c'est le terme
le plus juste. Vous avez l'air d'être très précis. Vous
étiez très précis en mai. Vous ne l'êtes plus en
août, Là, vous l'êtes en septembre. Vous revenez.
M. Côté (Charlesbourg): Non. C'est parce qu'on est
très heureux.
M. Chevrette: Seigneur, Seigneur!
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce qu'on est
très heureux. Vous nous aidez à bonifier et à être
plus précis.
M. Chevrette:... recourir à ce que vous aviez
antérieurement, mon cher notaire. C'était très
important.
M. Côté (Charlesbourg): Vous en voulez toujours
à mon notaire?
M. Chevrette: Non, je ne parle plus du même.
M. Côté (Charlesbourg): Ah bon! O. K. Est-ce que...
Le but recherché est effectivement de trouver, de faire en sorte qu'il y
ait l'utilisation des ressources avec efficience, avec efficacité.
M. Chevrette: C'est dans un pouvoir de recommandation, ici...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais...
M. Chevrette:... et non pas nécessairement dans un pouvoir
d'évaluation.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Chevrette: C'est au niveau du pouvoir de recommandation qu'on
le met parce qu'on s'est expliqués tantôt en disant: Le jugement
des pairs. C'est pour ça que j'ai accepté de retirer le mot
"efficacité" au niveau du point 1°, parce que je considérais
que si on laisse le jugement aux pairs on leur donne l'opportunité, par
exemple, d'améliorer le système en proposant.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que, dans
l'avant-dernier alinéa de l'article 154...
M. Chevrette: L'avant-dernier alinéa?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Où il y a une
préoccupation, là, qui se lit comme suit.
M. Chevrette: Dans l'exercice de ses fonctions?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. "Dans l'exercice de ses
fonctions, le conseil des médecins, dentistes et pharmaciens tient
compte de la nécessité de rendre des services adéquats aux
usagers, de l'organisation de l'établissement et des ressources dont
dispose cet établissement. " Est-ce que ce ne serait pas l'endroit tout
désigné pour parler d'efficacité et d'efficience, à
ce moment-là?
M. Chevrette: Moi, je prétends que - je peux me tromper,
là - il y a beaucoup de médecins qui nous rencontrent bien
souvent et qui nous donnent un paquet de recettes. Bien souvent, ils sont pris
individuellement, mais ils ne sont pas nécessairement des membres d'un
CMDP. Moi, je voyais ici qu'il y a des consultations, il y a des
possibilités de faire des recommandations pour améliorer
globalement le système. Pas nécessairement... C'est à
cause de ça. Si vous jugez que ça arrivera aux mêmes fins,
moi, je prétends que...
M. Côté (Charlesbourg): O. K. On va le
rédiger. On pourrait peut-être le suspendre, tout simplement.
M. Chevrette: L'avant-dernier paragraphe?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. On va le suspendre et
on l'adoptera tantôt, le temps de l'écrire, là. M. le
Président, il faut suspendre, le temps d'écrire.
Le Président (M. Joly): Alors, nous suspendons l'article
154. L'étude de l'amendement à l'article 154, qui devient
l'article comme tel.
M. Côté (Charlesbourg): 154. On peut
continuer?
M. Trudel: On continue 154.
Le Président (M. Joly): Vous voulez continuer? Je n'ai pas
d'objection.
M. Trudel: Comme on l'a dit tantôt, on le fera tout en
même temps. C'est des amendements.
Le Président (M. Joly): On peut continuer sur ce qui peut
vous intéresser. C'est ça. (21 heures)
M. Trudel: En tout cas, un petit peu sur 2°. Ça, c'est
nouveau "d'évaluer la compétence des médecins" parce que,
avant ça, c'était simplement "de maintenir la compétence
des médecins, dentistes et pharmaciens qui exercent dans le centre."
Alors, maintenant, on leur fait l'obligation de les évaluer.
Évidemment, les instruments de l'évaluation appartiennent au
conseil des médecins, dentistes et pharmaciens de
l'établissement. Est-ce qu'il y a une périodicité qui se
rattache à ça?
M. Iglesias: naturellement, la périodicité
minimale, c'est la nomination et le renouvellement des privilèges.
ça, c'est la périodicité minimale. il faut au moins,
lorsqu'on donne des privilèges ou qu'on renouvelle, avoir, à ce
moment-là, une reconsidération de la compétence du
médecin.
M. Trudel: Sauf que ce ne sont pas des exigences formelles de par
la loi, là.
M. Iglesias: Mais à chaque fois que le conseil des
médecins et dentistes va faire une recommandation au conseil
d'administration, il doit considérer si le membre qui fait une demande a
les compétences nécessaires pour exécuter les fonctions
pour lesquelles il demande des privilèges.
M. Trudel: Et, quand ça va être accordé par
le conseil d'administration sur recommandation du CMDP...
M. Iglesias: Oui.
M. Trudel: ...c'est quoi la périodicité du
renouvellement?
M. Iglesias: Je vais juste confirmer parce qu'il y a eu.. Trois
ans, un maximum de trois ans.
M. Trudel: II est réputé renouvelé s'il ne
fait rien?
M. Iglesias: Non, il n'est pas réputé
renouvelé s'il n'y a rien. La demande est réputée
être faite, mais le renouvellement, ça demande un examen par le
conseil des médecins et dentistes une recommandation au conseil
d'administration et une assignation d'obligations avec les privilèges
qui lui sont accordés. C'est seulement la première phase de la
demande de nomination qui est automatique, c'est-à-dire qu'il n'a pas
besoin de remplir une formule, il ne fait rien.
M. Trudel: Ça prend une nouvelle résolution.
M. Iglesias: C'est ça. Ça prend une nouvelle
résolution.
M. Trudel: Et, à cette occasion-là...
M. Iglesias: II faut, naturellement, que le conseil des
médecins et dentistes se penche sur la compétence du membre, en
fonction de ce qu'il demande à faire. C'est possible également
qu'il y ait une demande de modification de privilèges. Un chirurgien,
pour une raison x, peut dire: Bien, moi, je veux faire uniquement de la
consultation externe. Ça peut être pour des raisons de
compétence qui ne sont pas nécessairement de mauvais aloi. Il y a
une évolution physique ou d'âge, quelque chose comme ça.
C'est pour ça qu'il y a également un maximum de trois ans. M.
Côté me fait penser également que les contrats de services
qu'on met dans les obligations sont portés à sa connaissance.
M. Trudel: 78.
M. Iglesias: 78. Également, les charges d'enseignement et
de recherche présentaient un problème majeur, un problème
à résoudre. Il y a des gens qui obtenaient des privilèges,
à un moment donné, avec des charges d'enseignement et qui
disaient après: Moi, ça ne me tente plus de participer à
l'enseignement, bonjour la visite. Ou: Ça ne me tente plus de faire de
la recherche. Alors, actuellement, on va renouveler ces obligations-là
en même temps que le renouvellement des privilèges, compte tenu
des compétences.
M. Trudel: Est-ce que, dans la demande de renouvellement au
conseil d'administration il est indiqué formellement que ça doit
être accompagné de l'évaluation faite par le CMDP?
M. Iglesias: La recommandation est faite par le CMDP.
M. Trudel: Et est ce qu'elle inclut l'évaluation?
M. Iglesias: La recommandation inclut si l'individu doit recevoir
le privilège demandé et, en même temps, les obligations
qu'il doit accomplir. Naturellement, ça soutient que s'il y a des
obligations, à ce moment-là, il est capable de les
faire. Le CMDP ne peut pas recommander des choses que l'individu n'est
pas capable de faire. C'est tout le jeu du CMDP. C'est de demander à un
individu de faire des choses qu'il est capable de faire et non pas des choses
que quelqu'un lui dit de faire alors qu'il n'est pas capable de les faire.
M. Trudel: Non, non, ce n'est pas sur l'avenir.
L'évaluation porte sur le passé.
M. Iglesias: C'est ça.
M. Trudel: Sur ce qu'il a réalisé.
M. Iglesias: C'est ça.
M. Trudel: Alors, est-ce que le conseil d'administration, lui,
peut être saisi, à l'occasion de la demande de renouvellement des
privilèges, de l'évaluation faite par le conseil des
médecins, dentistes et pharmaciens sur le travail réalisé,
au minimum au cours des trois dernières années?
M. Iglesias: Les procès-verbaux du conseil des
médecins, dentistes et pharmaciens sont confidentiels; nul ne peut y
avoir accès. Ils sont les membres de... On l'a vu il n'y a pas
longtemps.
M. Trudel: Pardon?
M. Iglesias: On l'a vu, cet article-là.
M. Trudel: Oui, oui.
M. Iglesias: Ce qu'ils ont, c'est l'output. Le conseil
d'administration, il n'est pas membre du conseil exécutif.
M. Trudel: Correct. Ça va. Ça va sur le 2°.
Oui. C'est une responsabilité inhérente au conseil
d'administration et, lorsque la recommandation au conseil d'administration
arrive, ça suppose qu'il y a eu évaluation du candidat et du
travail passé, compte tenu du renouvellement et de la recommandation. On
pourrait bien rajouter "la recommandation motivée", mais c'est clair que
ça va être une recommandation motivée.
M. Iglesias: Et, en cours de route, il y a quand même des
évaluations qui sont faites par le CMDP des actes que l'individu
pose.
En cours de route, entre les deux périodes, là, il y a
quand même, selon les mécaniques d'évaluation des
différents comités, une évaluation qui est faite.
M. Trudel: Oui, oui. Et on ne peut pas confier une mission au
CMDP, une responsabilité, et dire, par ailleurs, que cette
mission-là, eu égard à la responsabilité
professionnelle, elle va être communiquée au conseil
d'administration puisque c'est en matière professionnelle, les actes
professionnels. Ça va. 5°. au moins une information sur le 5°.
il faut qu'il donne son avis sur la mesure disciplinaire qu'entend imposer un
conseil d'administration aux médecins, dentistes et pharmaciens.
c'est-à-dire qu'il faut que l'intention du conseil d'imposer une mesure
disciplinaire fasse l'objet d'une communication au cmdp qui, lui, doit
obligatoirement fournir un avis avant que le conseil d'administration puisse
procéder. ça peut être une lettre d'intention lui disant:
nous avons l'intention de, donnez-nous un avis.
M. Iglesias: Donner un avis sur les mesures que le conseil va
imposer. Le conseil va imposer des mesures...
M. Trudel: Oui, oui.
M. Iglesias:... le CMDP va...
M. Trudel: Sur l'intention du conseil d'imposer...
Des voix: C'est ça.
M. Trudel:... sur un individu ou, enfin, sur un groupe
d'individus.
M. Iglesias: Sur un individu.
M. Trudel: 8°. "D'élaborer les modalités d'un
système de garde assurant en permanence la disponibilité de
médecins, de dentistes et, le cas échéant, de pharmaciens
et de biochimistes cliniques pour les besoins du centre. " Alors,
"élaborer les modalités d'un système de garde assurant en
permanence", ça veut dire que c'est 24 heures.
M. Iglesias: En permanence, naturellement, c'est 24 heures. Les
modalités peuvent être différentes. Ça n'est pas
nécessairement sur place. Un système de garde, ça suppose
qu'il y a différentes composantes; un système de garde a
différentes modalités. Pour certaines spécialités,
pour certains médecins, ça peut être sur place, pour
certains centres, ça peut être sur place. Pour d'autres
spécialités, ça peut être sur appel, pour d'autres,
ça peut être en premier appel, en deuxième appel. Et,
également, toutes les fonctions du CMDP sont modulées par
l'avant-dernier alinéa.
M. Trudel: Sur les services adéquats maintenant, et
tantôt, efficients et efficaces.
M. Iglesias: Efficients, et aussi l'organisation de
l'établissement, les ressources dont dispose cet établissement.
Si, à un moment donné, l'établissement tombe dans un
niveau d'effectif très très bas, il va faire son possible.
M. Trudel: La permanence, si c'est possible.
M. Côté (Charlesbourg): La permanence.
Différentes modalités.
M. Iglesias: Contrat de services. Par exemple, ça peut
être, pour un temps, qu'il faut faire une entente avec un autre
établissement pour assurer la garde.
M. Charlebois: Donc, s'il y a baisse d'effectif, il y a quand
même obligation de trouver les moyens pour qu'il y ait un système
de garde, une permanence.
M. Iglesias: Mais les modalités peuvent être
différentes.
M. Trudel: Y compris des ententes avec d'autres
établissements?
M. Iglesias: Y compris ça. Mais c'est une obligation
d'élaborer un système qui assure une permanence d'effectif.
M. Chevrette: Je ne sais pas si on ne peut pas... Ça me
fait sonner quelque chose, ce point-là en particulier.
M. Trudel: Ça veut dire - c'est le bout de mon
raisonnement, en tout cas - que c'est pour tout établissement qui a un
CMDP. C'est ça?
M. Iglesias: Ou un établissement qui a quelque chose qui
joue le rôle d'un CMDP.
M. Trudel: Oui, O. K. Tous les CLSC qui ont cinq médecins
et plus et qui ont donc un CMDP sont obligés d'élaborer des
modalités d'un système de garde, donc une permanence...
procéder à la permanence de médecins en service de
garde.
M. Iglesias: Qui tient compte de l'organisation de
l'établissement. C'est pour ça que je vous ai
référé au dernier paragraphe. "Dans l'exercice des
fonctions du conseil des médecins, dentistes...
M. Trudel: Non, non. C'est les modalités, c'est
expliqué. La permanence, c'est comme être enceinte. On l'est ou on
ne l'est pas. C'est permanent ou ce n'est pas permanent. C'est 24 heures ou pas
24 heures. "Élaborer les modalités d'un système de garde
assurant en permanence la disponibilité de médecins, de dentistes
et, le cas échéant, de pharmaciens et de biochimistes" s'il y a
besoin. Un CLSC, c'est un établissement...
M. Iglesias: Qui a un CMDP.
M. Trudel: Qui a un CMDP.
M. Iglesias: L'avant-dernier alinéa dit: "Dans l'exercice
de ses fonctions... " Donc, la fonction que vous me lisez, la fonction 8, c'est
une de ces fonctions, "... le conseil des médecins, dentistes et
pharmaciens tient compte de la nécessité de rendre des services
adéquats et efficients aux usagers, de l'organisation de
rétablissement. " Donc, il tient compte de l'organisation de
rétablissement. Si l'établissement a dit qu'il n'avait pas besoin
de système de garde, à ce moment-là, le CMDP ne sera pas
tenu de le faire.
M. Chevrette: Vous tournez les coins ronds, vous, là. Vous
créez une obligation législative et, là, il n'y a plus de
problème, il peut le faire.
M. Trudel: Ça dépend si on a décidé
d'avoir une garde en permanence ou pas, mais le centre hospitalier qui
décide... Le centre de santé de Lebel-sur-Quévillon, 1200
de population...
M. Chevrette: Ce n'est pas ça que ça dit.
M. Trudel: Ça veut dire que s'ils décidaient,
à l'hôpital, au centre de santé de
Lebel-sur-Quévillon, de ne pas maintenir de service d'urgence en
permanence, compte tenu de l'organisation de l'établissement, on
n'aurait pas de permanence au niveau du service de garde. Point, à la
ligne.
M. Iglesias: Mais il y a une responsabilité de cet
établissement-là aussi, dans sa mission globale.
M. Trudel: de rendre les activités... par exemple, dans le
cas des centres hospitaliers, ce n'est pas réglé encore, c'est
à 55. c'est de disposer de services diagnostiques généraux
et spécialisés. le dur.
M. Iglesias: Écoutez, il ne faut pas...
M. Trudel: Et ça, c'est pour une population donnée.
S'il y a un CMDP, s'il y a des médecins, on les oblige à avoir un
service de garde en permanence. (21 h 15)
M. Chevrette: Toute la comparaison, docteur, avec la loi
actuelle, vous aimez ça vous y référer de temps en temps,
pour nous dire: On a reconduit la loi actuelle. La loi actuelle, c'est:
"D'établir les modalités d'un système de garde permanent
dans l'établissement. " C'est le système qui est permanent alors
qu'ici, vous dites: "Élaborer les modalités d'un système
de garde assurant en permanence la disponibilité. " Ce n'est pas un
système permanent, c'est une garde permanente.
M. Iglesias: C'est voulu, ça.
M. Chevrette: Si c'est voulu, comment
pouvez-vous créer une obligation de créer une garde
permanente et nous dire après que ça dépend des
structures? Ce n'est pas vrai.
M. Iglesias: C'est pour les besoins du centre et...
M. Côté (Charlesbourg): D'abord, prenons ça.
Je pense que la distinction que vous avez faite est quand même
importante: C'est plus fort là que c'est dans la loi.
M. Chevrette: Exact.
M. Côté (Charlesbourg): C'est voulu. O.K.? C'est
voulu, parce que dans tous les échanges qu'on a eus avec la profession
médicale et avec les responsables des hôpitaux, il y a des gens
qui ont demandé de l'aide pour être capables d'assurer la garde.
Alors, c'est donc voulu que ce soit une garde en permanence, assurant en
permanence...
M. Chevrette: Et non pas un système.
M. Côté (Charlesbourg): ...et non pas un
système. Évidemment, on pose la question maintenant: Est-ce que
ça s'applique dans les centres hospitaliers et, par le fait même,
dans tous les endroits où il y a un CMDP? Par exemple, un CLSC qui
aurait plus de cinq médecins et qui a un CMDP alors que, finalement, le
service actuel est un service de 8 heures le matin à 21 heures le soir,
ça ne peut pas être 24 heures par jour. Alors, ce qui est dit:
"...pour les besoins du centre" - c'est la fin du 8° - donc, d'un centre
qui a un plan d'organisation de services et qui, par conséquent, tient
compte de son niveau d'ouverture, que ce soit jusqu'à minuit ou
jusqu'à 21 heures le soir. Donc, ce n'est pas... Partout où il y
a des CMDP, oui, mais en tenant compte des besoins du centre, donc en tenant
compte des besoins du CLSC, reconnus dans son plan d'organisation de
services.
M. Iglesias: Le plan d'organisation de services - l'exemple que
vous donniez tantôt - ce n'est pas... L'établissement
prépare son programme d'organisation de services, mais il n'est pas
celui qui l'autorise. C'est la régie régionale qui l'autorise.
À ce moment-là, si un établissement qui dessert un rayon
de 100 kilomètres dit: Moi, je n'en fais pas de garde, il y a quelqu'un
qui ne l'autorisera pas, son plan. Par contre, si vous avez deux hôpitaux
collés l'un sur l'autre - il y en a sur le chemin Sainte-Foy - qui
disent: Nous, on propose comme programme d'organisation de services qu'il y en
ait un qui ferme à 22 heures le soir et la garde va être faite
à côté. Si c'est accepté par la régie
régionale, selon les besoins du centre et l'organisation des
établissements, le plan d'organisa- tion, tel qu'autorisé par la
régie, n'est plus le même.
Le CMDP, à ce moment-là, son obligation, au point 8°,
est modulée par l'organisation et les besoins du centre. Il n'est pas
l'arbitre. Il n'est pas un arbitre seul, là. Il y a un plan
d'organisation qui est approuvé par la régie régionale.
C'est quelque chose qui est implicite. On ne le voit pas dans ces
articles-là, mais tout ça est lié là. On a
renforcé le 8°, c'est sûr, pour lui donner...
M. Chevrette: Mais quand vous dites "pour les besoins du
centre"...
M. Iglesias: Et n'oubliez pas la modulation qui est avant le
dernier alinéa, dans les fonctions.
M. Chevrette: J'ai vu la modulation. Quand vous dites "pour les
besoins du centre"... Je vous donne un exemple. Le ministre a
déploré le fait, par exemple, que les CLSC étaient ouverts
à des heures trop réduites, etc., et qu'éventuellement, si
on voulait qu'ils assument la médecine de première ligne, il
fallait qu'ils ouvrent leurs portes à des heures où les gens
pourront en bénéficier. Si on n'ouvre pas, même avec des
tickets orienteurs, comment on pourra changer les gens ou les orienter
ailleurs?
M. Iglesias: II faut changer les esprits.
M. Chevrette: Non, mais c'était le temps de le passer.
Depuis 9 heures, ce matin, que j'essaie de trouver à le passer. Je viens
de le passer.
M. Côté (Charlesbourg): Vous venez de
l'orienter.
M. Chevrette: C'est ça.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Blague à part...
M. Trudel: Je n'en parle plus, ça fait 20 fois que j'en
parle.
M. Chevrette: ...les besoins d'un centre par rapport aux
orientations ministérielles, par exemple, ou aux programmes nationaux...
Un centre pourrait décider, à cause qu'il juge qu'il n'a pas
assez d'argent, par exemple, que c'est une façon de couper dans son
budget de fermer à 20 heures. Il juge que ce sont ses besoins alors
qu'il pourrait avoir les effectifs pour assurer une garde permanente.
M. Côté (Charlesbourg): Ça, ça va
faire partie du plan d'organisation de services. À partir du moment
où, dans votre plan d'organisation de services, vous dites "on ouvre
notre
CLSC jusqu'à minuit tous les soirs, donc de 8 heures à
minuit, et que vous avez, en conséquence, les sommes pour le faire,
bien, vous ouvrez de 8 heures à minuit. Vous devez, par
conséquent, dans votre plan d'organisation, prévoir si vous avez
une garde en permanence pour tout le temps où vous êtes ouvert.
C'est pour les besoins du centre, mais il n'est pas question de couper à
l'intérieur de ça. Vous changeriez votre plan d'organisation qui,
lui-même, a été approuvé.
M. Chevrette: Et le plan d'organisation... M. Iglesias: II
faut qu'il soit fait.
M. Côté (Charlesbourg): Bien sûr, parce que,
finalement, il y a des conséquences sur le plan financier. Si vous ne
spécifiez pas, par exemple, que votre CLSC est ouvert... Si vous dites
"mon CLSC est ouvert de 8 heures à 20 heures", c'est clair que ça
signifie, au bout de la ligne, tant d'argent. Si c'est ouvert jusqu'à
minuit, ça va signifier plus d'argent. Vous allez donc être
budgété en fonction, à partir du moment où la
régie régionale les aura reconnus, de vos heures d'ouverture et
des besoins que vous avez sur le plan financier.
M. Trudel: Sauf que votre plan d'organisation ne contient pas
ça, tel que décrit à 139. C'est le plan régional
d'organisation de services qui va contenir ça, pas le plan
d'organisation de rétablissement.
M. Côté (Charlesbourg): Bien, l'établissement
va devoir, à l'intérieur... La séquence, c'est qu'un plan
régional d'organisation de services va devoir, quant à lui, se
répercuter dans les plans d'organisation des établissements. Il
faut qu'il y ait une logique quelque part. Tu auras beau avoir un plan
régional d'organisation de services, si ça ne se retransmet pas
au niveau des établissements...
M. Trudel: Bien oui, bien oui. C'est parce que vous
décrivez ça comme étant... À l'avant-dernier
alinéa, vous dites: Bien non, ils ne sont pas obligés parce que
ça dépend de l'organisation de l'établissement. Quand je
vais voir l'organisation de rétablissement, le plan d'organisation,
à 139, ça comprend essentiellement la description structurelle
des responsabilités, des directions de département, etc.
C'est évident que le plan d'organisation de
l'établissement, il dépend de ce que je vais faire dans le plan
régional d'organisation de services. Ce qui restreint la garde, ce qui
restreint l'existence, la permanence ou pas d'un service de garde, c'est le
plan régional d'organisation de services et non pas l'organisation de
l'établissement, parce que l'organisation de l'établissement,
elle découle...
M. Côté (Charlesbourg): Du plan régional.
M. Trudel: ...du plan régional d'organisation de
services.
M. Côté (Charlesbourg): Bien sûr, bien
sûr.
M. Trudel: Alors, c'est ça qu'il va falloir dire, au
moins, à l'avant-demier alinéa: "Compte tenu du plan
régional d'organisation de services."
M. Iglesias: Là, vous en êtes sur les besoins: "pour
les besoins du centre."
M. Trudel: Non, non.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. C'est parce qu'on
est partis...
M. Trudel: Le Dr Iglesias nous répond. Là où
il y a un CMDP, on dit, au huitième alinéa, que le CMDP doit
élaborer les modalités d'un système de garde assurant en
permanence la disponibilité d'un médecin, d'un dentiste, d'un
pharmacien ou d'un biochimiste pour les besoins du centre.
M. Iglesias: C'est ça.
M. Trudel: Pour les besoins du centre.
M. Iglesias: Les besoins du centre, vous les avez à
75.
M. Trudel: et tous les cmdp qui sont dans les
établissements où il y a cinq médecins et plus doivent
élaborer un système suivant les besoins du centre.
M. Iglesias: C'est ça.
M. Trudel: moi, je lis, les besoins... écoute, si c'est
une salle d'urgence qui reçoit en moyenne 500 cas par jour, les besoins
du centre, ce ne sera pas qu'un médecin, il va y en avoir plusieurs.
M. Charlebois: C'est à l'article 75.
M. Côté (Charlesbourg): Si on vous faisait la
lecture de 75?
M. Trudel: 75?
M. Charlebois: Oui, l'article 75.
M. Côté (Charlesbourg): "L'établissement
détermine les services de santé et les services sociaux qu'il
dispense de même que les diverses activités qu'il organise, en
tenant compte de la mission de tout centre qu'il exploite et des ressources
disponibles et conformément aux plans régionaux d'organisation de
services élaborés par
la régie régionale pour l'atteinte des objectifs
fixés aux divers programmes établis par le ministre.
"l'établissement fixe également les paramètres des
services de santé et des services sociaux qu'il dispense et soumet ces
paramètres à l'approbation de la régie
régionale."
M. Trudel: Ça, ce n'est pas dans les plans d'organisation.
C'est 75, que vous me dites?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, 75.
M. Trudel: Les missions?
M. Charlebois: C'est parce que l'article... M. Trudel: Les
fonctions, pardon.
M. Charlebois: Le paragraphe 8° se réfère aux
besoins du centre. Les besoins du centre, si on veut savoir où est-ce
qu'ils sont définis ou déterminés dans la loi, c'est
à l'article 75. L'établissement détermine les services
qu'il va rendre en tenant compte justement de tout ce qu'on vient de dire,
c'est-à-dire sa mission, le plan régional et les
différents paramètres.
Une voix: C'est les deux, monsieur.
M. Trudel: La non-obligation, ce n'est plus en vertu de
l'avant-dernier alinéa, c'est en vertu des besoins, et les besoins sont
à 75.
M. Charlebois: Non, c'est parce qu'il y a une séquence
là-dedans. À 8°, on se réfère aux besoins du
centre. Les besoins du centre sont déterminés à 75.
Maintenant, à 75, il pourrait se produire ce que le Dr Iglesias
expliquait tantôt: deux hôpitaux sont voisins; l'un des deux
hôpitaux va assurer, par exemple, la nuit, et l'autre n'assurera pas la
nuit. Donc, la plage horaire qu'il devra assurer en termes de
disponibilité sera, par exemple, 100 heures-semaine et non pas 160 ou
168. Pour ces 100 heures-semaine, là, c'est le dernier alinéa qui
trouve son application. C'est-à-dire que pour la garde permanente qui
doit être assurée durant ces 100 heures on tient compte des
ressources. Je pense qu'il faut les lire comme ça.
M. Trudel: Les besoins du centre égalent ses
fonctions.
M. Charlebois: Bien, ça égale les...
L'établissement détermine les services qu'il dispense.
Une voix: ...à 75.
M. Iglesias: II y a 140 également, qu'on a adopté,
je pense, hier...
M. Trudel: Oui.
M. Iglesias: ...qui dit: "Le plan d'organisation d'un centre
hospitalier - pour un centre hospitalier; je précise maintenant, pour un
centre hospitalier - doit de plus prévoir la formation de
départements cliniques." Et, à la fin, c'est tout ce qu'on a dit:
les médecins, etc. "Ces éléments doivent être
déterminés en tenant compte du permis de l'établissement
qui exploite le centre hospitalier, des ressources financières dont il
dispose et des plans régionaux d'organisation de services
élaborés par la régie régionale." Donc, pour les
centres hospitaliers, c'est encore plus contraignant.
M. Trudel: Et la clé dans fa pyramide est...
M. Iglesias: Et à 141, vous l'avez pour les autres.
M. Trudel: 140? M. Iglesias: 141.
M. Trudel: La clé dans la pyramide, c'est le plan
régional d'organisation de services.
M. Iglesias: Bien oui, bien oui.
M. Trudel: Parce que c'est là qu'on va déterminer
qui fait quoi dans notre région pour répondre aux besoins.
Ça va s'incarner dans 75 par les services qu'on doit rendre et, suivant
les services qu'on doit rendre, ça va s'incarner pour le CMDP en des
recommandations sur la permanence, suivant la mission qui lui aura
été dévolue, ses responsabilités au niveau
régional dans le plan régional d'organisation de services et
là, le nombre... pas le nombre mais les services qu'il doit assurer. La
question du nombre, dans la permanence, il n'y a pas de minimum et de maximum
de fixés; ici, il n'y a pas de seuil, nulle part, de fixé.
Donc, ici, vous ne voyez aucune obligation que des établissements
soient forcés de maintenir de la permanence lorsque ce n'est pas
assumé de par le pouvoir de recommandation qu'on fait sur les services
de garde? Vous n'avez pas de problème avec ça?
M. Chevrette: Moi, j'ai un dernier point, personnellement. Je ne sais
pas si mon collègue en aura d'autres, mais sur l'article 154, 11°,
là, j'ai besoin de l'attention de tout le monde de votre bord. L'article
11... C'est-à-dire
Une voix: Deuxième alinéa.
M. Chevrette: C'est le deuxième? "Dans l'exercice des
fonctions décrites aux paragraphes 1° et 2°". Donc, les
contrôles et l'évaluation, ça va? Si on reprend 1° et
2°, c'est de contrôler et d'apprécier la qualité et
d'évaluer et de main-
tenir la compétence. "Le conseil des médecins, dentistes
et pharmaciens peut, avec l'autorisation du conseil d'administration, avoir
recours à un expert externe à l'établissement." (21 h
30)
Donc, avec la permission, ils ont recours à un expert, mais ce
qui m'agace, ce n'est pas ça, c'est le dernier bout de phrase: "Cet
expert a alors accès au dossier d'un usager." Vous parlez de
confidentialité, bonne mère! passablement. Et je sais que le
corps médical aussi parlait de confidentialité pas mal au niveau
des discussions. Et là, dans le cas d'une plainte éventuelle, ce
n'est pas des farces, non seulement le conseil d'administration leur donnerait
un expert, mais il aurait accès aux dossiers en plus. Moi, je trouve
ça très fort. Est-ce que c'est parce que je comprends mal
l'article? Qu'on me l'explique, mais tel que libellé là,
ça m'apparaît être démesuré comme pouvoir par
rapport a ce qu'on donne à des individus. On a même
refusé... vous le savez, on était tellement prudents depuis le
début sur la notion d'accès au dossier de l'individu, d'un
usager, qu'on en avait des frissons et nos propres formations politiques,
autant du côté ministériel que du côté de
l'Opposition, nous attaquaient pratiquement dans notre façon de
procéder en disant qu'on ne faisait jamais assez attention.
Dans le cas précis ici, moi, j'aimerais que le Dr Iglesias ou
bien le ministre me l'explique. Mais ça m'apparaît en tout cas,
personnellement, ouvrir une brèche, disproportionné comme pouvoir
par rapport à ce qu'on a voulu enlever à peu près partout.
Si je comprends mal, qu'on me l'explique et, si je comprends bien, qu'on
l'amende.
M. Iglesias: Je vais vous expliquer la portée
deçà.
M. Chevrette: Et je veux ajouter un dernier
élément. Quand l'individu est en conflit, c'est analysé
par le CMDP. L'individu n'a pas accès seulement aux
procès-verbaux du CMDP. Là, le CMDP aurait accès au
dossier de l'individu. On ne peut pas créer deux poids, deux
mesures.
M. Iglesias: Au dossier individuel de... Une voix: De
l'individu.
M. Chevrette: Vous nous avez dit ce matin...
M. Iglesias: Ah! de l'usager là. O.K.
M. Chevrette: Vous nous avez dit ce matin que l'usager, quand sa
plainte était étudiée, on n'avait pas accès aux
procès-verbaux.
M. Côté (Charlesbourg): II y avait les
recommandations.
M. Chevrette: C'était seulement la recommandation ultime.
Et ici, dans le cas contraire, le conseil a accès au dossier de
l'individu.
M. Iglesias: Mais la plainte...
M. Chevrette: C'est quasiment dire au citoyen: Toi, tu n'as
pas... tu es tout seul et, en plus, tu n'as pas d'expert et en plus, ils ont
accès à ton dossier. Maudit!
M. Iglesias: La plainte est contre un médecin et le
médecin n'a pas non plus accès aux procès-verbaux du CMDP.
La seule chose à laquelle le médecin a accès, c'est aux
procès-verbaux de la réunion générale de son
conseil. Il n'a pas accès aux procès-verbaux.
M. Chevrette: Ça, j'ai compris, c'est l'explication de ce
matin. À partir du bout de phrase de ce soir, maintenant.
M. Iglesias: Maintenant, ça ici, vous associez ça
aux plaintes mais, naturellement, ça ne s'adresse pas communément
aux plaintes. Ça s'adresse aux fonctions 1 et 2. Contrôler et
apprécier la qualité, y compris...
M. Côté (Charlesbourg): D'évaluer et de
maintenir la compétence.
M. Iglesias: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, ce n'est pas les
plaintes.
M. Chevrette: Non, non, ce n'est pas les plaintes, mais c'est un
accès au dossier de l'individu.
M. Iglesias: Maintenant, pourquoi? C'est que dans des centres
hospitaliers il y a une...
M. Chevrette: Les plaintes vont où, docteur?
M. Iglesias: Les plaintes sont envoyées au CMDP.
M. Chevrette: Au CMDP. Je traite d'incompétent, moi, le
médecin X.
M. Iglesias: Oui.
M. Chevrette: Le CMDP a la mission, à 1, d'évaluer,
de maintenir, d'apprécier la qualité des actes. Allez-vous me
dire qu'il n'y a pas un lien?
M. Iglesias: Ça peut se répercuter sur les
plaintes.
M. Chevrette: Bon.
M. Iglesias: O.K. Maintenant, je vais vous donner l'intention de
l'article. Peut-être que...
M. Chevrette: L'intention, pas la lettre. Moi, c'est la
lettre.
M. Iglesias: O.K. L'intention d'abord. Dans un
établissement où il y a des médecins, il y a plusieurs
catégories de médecins, spécialistes, omnipraticiens, on
pourrait être dans une situation où il y a un spécialiste
de tel domaine. Ne parlons même pas de plainte. Prenons une situation
normale d'évaluation. Le CMDP se pose la question: Est-ce que ces
médecins-là posent les gestes de la façon, avec la
qualité qu'il faudrait les poser? Il se peut qu'il soit capable, avec
ses effectifs, de procéder à une évaluation. Il se peut
également que... Et ça nous arrive, des demandes comme ça,
des doutes...
M. Chevrette: Ça, c'est beaucoup de phrases là,
hein?
M. Iglesias: Oui.
M. Chevrette: Ce n'est pas la concision qui vous étouffe,
là.
M. Iglesias: Mais écoutez...
M. Chevrette: Docteur, vrai ou faux, une plainte contre la
compétence d'un médecin, le CMDP est pris pour l'évaluer
en vertu de 1 et 2...
M. Iglesias: II est pris pour l'évaluer. Correct. Bon.
M. Chevrette: Bon. Qu'est-ce qui arrive?
M. Iglesias: Si le CMDP lui-même trouve qu'à part
cet individu-là il n'y a pas de compétence dans son CMDP,
qu'est-ce qu'il fait? Alors, on était devant une porte fermée.
O.K.? Là, on était devant une porte fermée. Alors,
à ce moment-là, on s'est dit: si on laisse le CMDP tout seul
aller chercher un expert, ça, ce n'est pas correct parce qu'il pourrait,
à un moment donné, dire: Bien, on va vous faire voir un expert,
on ne veut pas se prononcer sur les autres affaires. Et si c'est le conseil
d'administration qui va faire la représentation nécessaire et qui
dit: Écoutez, là, on a un cas difficile, on n'est pas capables,
nous, de l'évaluer, on n'est pas capables d'évaluer notre
collègue, c'est un acte technique, précis, ça prend un
autre collègue qui n'est pas ici, nous on n'en a pas. À ce
moment-là, est-ce qu'on ferme la porte complètement? Qu'est-ce
qu'on fait?
M. Chevrette: La corporation professionnelle?
M. Iglesias: La corporation professionnelle agit dans un mandat,
c'est ultime. Ils sont là tout le temps. Ils vont toujours pouvoir venir
là. On leur a demandé...
M. Chevrette: Écoutez, placez-vous comme simple citoyen,
30 secondes. Moi, je dépose une plainte. Peut-être que je ne le
comprends pas, mais en tout cas. Je vais le dire pareil parce que je
considère que le citoyen doit se poser les mêmes questions que
moi. Je suis citoyen, je fais une plainte. Je fais une plainte et on me dit
à part ça, par rapport à celui dont je me plains, que lui
a droit à un expert d'un conseil d'administration. Il a droit à
un expert, lui, pour se...
M. Iglesias: Pas pour se défendre.
M. Chevrette: Pas pour se défendre, pour faire l'analyse
du dossier et il a même accès à mon dossier personnel, en
plus.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: O.K.? Pour évaluer, porter un jugement de
valeur.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Mais sur celui à
qui on reproche quelque chose. Donc, ce n'est pas celui à qui on
reproche quelque chose qui a accès à l'expert et au dossier.
M. Chevrette: L'expert est le substitut du CMDP dans les
circonstances.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Mais pour être
capable d'évaluer la plainte...
M. Chevrette: Si je le comprends bien.
M. Côté (Charlesbourg): Pour être capable
d'évaluer la plainte qui est portée. Et, pour être capable
d'évaluer la plainte qui a été portée, il faut
à tout le moins que l'expert qui va l'évaluer ait accès au
dossier. Ce n'est pas le médecin contre qui la plainte est portée
qui a accès au dossier de l'individu.
M. Iglesias: Ce n'est pas nécessairement une plainte. Vous
pouvez le voir avec les lunettes de la plainte là, mais regardez-le avec
les lunettes de l'évaluation d'une pratique.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais ça, ce que
j'ai compris...
M. Chevrette: Ce n'est pas la question de pratique, c'est
vraiment au niveau de la question de la plainte, vous le savez très
bien. Au niveau de la pratique, je n'aurais pas soulevé la question.
M. Charlebois: II se produit deux choses, là. S'il y a une
plainte portée par un usager contre un médecin, un acte qu'il
juge insatisfaisant, ça va aller au CMDP. Le CMDP a la capacité
d'évaluer le médecin et, donc, a accès au dossier. S'il
n'a pas l'expertise à l'interne, il peut aller chercher l'expertise
externe pour faire cette évaluation. C'est donc dans ce
contexte-là qu'il a accès au dossier. L'usager pourrait aussi
porter plainte directement à la corporation et, s'il le faisait, la
corporation aurait accès aussi au dossier.
M. Côté (Charlesbourg): Va envoyer un expert qui va
avoir accès.
M. Charlebois: Automatiquement, il va avoir accès au
dossier. Donc, dans l'un ou l'autre des cas, ce dont il s'agit, c'est
d'évaluer par un pair ou par des pairs si les actes poses sont selon les
règles de l'art ou pas. Et pour le faire, il a accès au dossier.
Ça, c'est dans les responsabilités générales du
CMDP.
Maintenant, pourquoi on a stipulé explicitement, et c'est une
nouveauté, c'est justement pour viser les cas auxquels le Dr Iglesias a
fait référence. Dans certains centres hospitaliers, il peut
arriver que parmi les effectifs il n'y ait pas un pair ou une expertise pour
faire l'évaluation. Alors, dans ce cas-là, les centres ou le CMDP
peuvent demander d'aller chercher l'expertise ailleurs, mais ça se fait
sous la tutelle, entre guillemets, du CMDP. C'est dans le cadre de ses
responsabilités générales d'évaluation des
pairs.
Dans un dossier de plainte, que ça aille à la corporation
ou que ça aille dans l'établissement, dans tous les cas, il y a
accès au dossier par ceux qui font enquête.
M. Chevrette: Mais comme vous ne pouvez pas éviter que ce
soit exclusivement pour les gestes prévus par le Dr Iglesias, mais que
ce soit aussi pour les plaintes, quelle serait la pénalité, par
exemple, vis-à-vis d'un expert qui dévoilerait à un de ses
collègues médecin le contenu d'un dossier pour qu'il puisse mieux
se défendre?
M. Charlebois: II est tenu par le secret. Je pense qu'on tombe
dans la déontologie.
M. Iglesias: II est un expert du CMDP. S'il dévoile les
secrets du dossier... Lui, sa consultation du dossier, c'est pour les fins de
son évaluation. S'il dévoile ça à sa voisine ou
à son voisin, je pense qu'à ce moment-là il y a un bris de
confidentialité dans son mandat. La plainte peut porter sur
différents aspects et, dans beaucoup de cas, le CMDP va être
capable de s'en tirer. Si ça porte sur la conduite d'un médecin,
à ce moment-là, le CMDP est capable de se prononcer. Par contre,
dans les cas où la plainte peut porter sur la compétence,
à ce moment-là la compétence... Supposons que c'est un
acte chirurgical très précis d'un orthopédiste et qu'il y
en a seulement un dans le centre... Et prenez le cas plus courant qui arrive
dans nos établissements, où un CMDP est aux prises avec un
médecin qui a une compétence particulière et le CMDP a des
doutes sur sa pratique, mais il n'est pas capable, comment dire, il est devant
le mur qu'il n'y a aucun membre du CMDP qui a les compétences pour juger
sa pratique. Ça, c'est le cas le plus courant. Alors, à ce
moment-là, c'est la porte de sortie qu'on a trouvée. Et on l'a
réalisé en disant: II faut quand même que le CMDP aille
demander l'autorisation du conseil d'administration. Donc, ce n'est pas quelque
chose qui se fait, tu sais, tu écris une petite lettre, il y en a un qui
entre dans la bâtisse, il s'en va voir un dossier et, là, il fait
une évaluation pour le CMDP, bonjour la visite. Ce n'est pas quelque
chose... Il faut faire la demande ouverte au conseil d'administration pour dire
qu'il y a un problème, qu'on a besoin d'un expert et que ça va
être débattu au niveau du conseil.
M. Trudel: Le professionnel concerné par la plainte, lui,
il a accès au dossier de plainte du plaignant.
M. Iglesias: II a accès au même dossier de plainte
que le plaignant a eu accès au dossier du
bénéficiaire.
M. Trudel: Non, non. Ma question, c'est: Est-ce que le
professionnel qui fait l'objet d'une plainte a accès au dossier de
plainte de l'usager?
M. Iglesias: Aux mêmes choses que l'usager, soit: quand la
plainte est déposée, contre qui et quelles sont les conclusions.
Il n'a pas accès aux procès-verbaux de l'analyse de la plainte,
le médecin. C'est ça que vous voulez dire?
M. Trudel: Non, non, mais il a accès au dossier
décrivant la plainte de l'usager. C'est parce que tu as appelé un
expert.
M. Iglesias: Non.
M. Charlebois: II a accès au dossier de l'usager pour
vérifier les actes posés, pour l'éclairer dans son
évaluation sur les actes.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, attendez un petit
peu!
M. Trudel: Ce n'est pas ça qui est marqué à
37.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, attendez un petit
peu. Je m'excuse, mais, en vous écoutant, je pense que vous ne partez
pas de la même chose. Je pense que vous ne parlez pas de la même
chose. M. Charlebois répond toujours sur l'objet dont il était
question ici, alors que
vous posez la question à savoir si un plaignant, lui, a un
accès... Bien sûr, sa plainte, il la connaît, mais il n'a
pas accès à d'autres documents.
M. Trudel: Non, mais ça ne commençait pas par
ça, ma question. Le professionnel qui fait l'objet d'une plainte...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...a-t-il accès au dossier de plainte du
plaignant?
M. Charlebois: Oui. M. Trudel: C'est oui.
M. Charlebois: Oui, le professionnel qui fait l'objet d'une
plainte...
M. Trudel: Et à son dossier médical, à son
dossier d'usager, ça va de soi. Bien, ça ne va pas de soi, mais
à son dossier d'usager.
Une voix: Oui.
M. Trudel: II a accès à son dossier et à son
dossier de plainte.
M. Charlebois: Même chose pour le plaignant.
M. Iglesias: Même chose pour le médecin que pour le
plaignant.
M. Charlebois: Le plaignant a accès à son
dossier.
M. Trudel: Le plaignant, lui...
M. Charlebois: II a accès à son dossier.
M. Trudel: ...a accès à son dossier.
M. Chevrette: Mais il n'a pas droit à l'évaluation
qu'a faite le CMDP.
M. Trudel: II n'a pas droit à l'évaluation que fait
le CMDP des représentations.
M. Charlebois: Ni le médecin qui fait l'objet d'une
plainte, si c'est le comité du CMDP...
M. Côté (Charlesbourg): O.K. 37.
M. Iglesias: Bien, des comités d'évaluation.
M. Charlebois: Alors, le médecin qui fait l'objet d'une
plainte, il peut passer au comité d'évaluation. Le
procès-verbal du comité d'évaluation comme tel, le
médecin qui fait l'objet d'une plainte n'y a pas accès.
M. Iglesias: Du CMDP, les médecins ont seulement
accès au procès-verbal de l'assemblée
générale. Ils n'ont pas accès aux procès-verbaux
des comités ou de l'exécutif.
M. Charlebois: Donc, le délibéré sur son
cas, il n'a pas accès à ça.
M. Trudel: Pour l'instant, je n'irai pas plus loin parce qu'on
change de dossier.
M. Côté (Charlesbourg): Mais 37...
M. Trudel: On change de dossier, là, mais je vais revenir
ensuite. Je vais revenir là-dessus.
M. Iglesias: À 37.
M. Trudel: Je vais revenir à 37. Mais sur... Le
professionnel et l'expert ont accès au dossier... Le professionnel
contre qui on ferait une plainte et l'expert appelé, lorsqu'on
l'étudié, ont tous les deux accès au dossier de l'usager
et de plainte de l'usager.
M. Charlebois: L'expert n'a pas accès au dossier de
plainte.
M. Trudel: Bien oui.
M. Chevrette: Au dossier de l'usager, il a le droit.
M. Charlebois: II a accès au dossier de l'usager, mais il
n'a pas accès au dossier de plainte.
M. Chevrette: Et celui qui fait l'objet d'une plainte a droit au
dossier de l'usager puisque c'est son client.
M. Charlebois: Oui, mais c'est parce que, à la
question...
M. Chevrette: Donc, les deux. Une voix: C'est
mêlant, ça.
M. Trudel: S'il n'a pas le dossier de plainte, comment tu veux
qu'il évalue? L'expert chargé de faire l'évaluation,
comment tu veux qu'il fasse l'évaluation s'il n'a pas le dossier de
plainte? (21 h 45)
M. Chevrette: Au moins qu'il connaisse la nature de la plainte
s'il veut évaluer à partir du dossier; sinon, il a l'air fou un
petit peu. Non? Vous ne pensez pas?
M. Charlebois: II va connaître l'objet de la plainte. Pas
le dossier.
M. Chevrette: Bien, le dossier, la plainte, c'est qu'il a
oublié une paire de pinces dans le
ventre de ma mère. Correct?
Une voix: Là, on cherche les pinces.
M. Chevrette: Donc, il va voir dans le dossier et il voit qu'il y
a réouverture et ils sont allés chercher la paire de pinces. Bon.
Je vous donne un exemple. Il faut au moins qu'il sache la nature de la
plainte...
M. Charlebois: Bien oui. Ça, il sait la nature de la
plainte.
M. Chevrette:... pour venir à bout de juger du dossier. On
lui donne accès au dossier après. Remarquez bien que si ce
n'était que ce cas-là, ce n'est pas grave. Au moins, ça...
Je l'ai vécu dans ma propre famille. Mais ça, c'est...
M. Charlebois: C'est parce que le dossier de plainte - on va le
voir à 37 - ce qu'on prévoit, c'est que l'usager, le plaignant a
accès évidemment au dossier de plainte et le professionnel contre
qui la plainte est portée a accès au dossier de plainte et le
dossier de plainte comprend la plainte, le traitement qui en a
été fait et les conclusions.
M. Chevrette: Parce que l'objectif de votre article, là,
vous ne pensiez peut-être pas, quand vous l'avez négocié,
que ça pouvait déboucher sur un dossier de plainte. Et c'est
ça, fondamentalement, le dilemme. Je comprends l'esprit dans lequel le
docteur Iglesias l'a expliqué, mais on ne peut pas nier que ça
peut devenir un dossier de plainte. Et un dossier de plainte, à mon
point de vue, ne doit pas favoriser d'une façon maximale, par rapport au
plaignant, un individu. Parce qu'il pourrait bénéficier
même d'un expert au niveau du conseil du CMDP et ça, je le
comprends, mais ce n'était pas l'objectif de donner un expert. Donner
l'expert que vous recherchiez tantôt, vous autres, c'est parce que le
conseil des médecins, dentistes n'avait pas l'expertise pour juger de
l'acte que pouvait remplir un médecin. Mais là, vous lui donnez
plus que ça sans le vouloir. C'est que, dans le cas d'une plainte contre
un médecin, le CMDP pourrait ne pas vouloir même se mouiller parce
que c'est un collègue et dire au conseil d'administration: Engagez-nous
donc un expert parce que c'est délicat. Tout est dans ça,
là. Je ne vous dis pas que... C'est au moment où on étudie
une loi qu'il faut regarder les possibilités. Je ne dis pas que
ça a été votre objectif. Je suis convaincu que ce
n'était même pas l'objectif probablement des médecins qui
demandaient ça. Mais il reste que c'est une possibilité
théorique qui est là et pratique dans les faits.
M. Charlebois: Mais l'expert dont on parle ne vient pas porter
assistance au médecin qui fait l'objet d'une plainte, l'expert...
M. Chevrette:... une expertise au conseil... M.
Charlebois:... vient donner... M. Chevrette:... au CMDP.
M. Charlebois:... vient, pour le CMDP, évaluer.
M. Chevrette: Oui, mais regardez, dans les faits, M. Charlebois,
vous savez ce qui arrive. Vous avez vécu dans un réseau,
vous?
M. Charlebois: Un petit peu.
M. Chevrette: Un petit peu pas mal, hein? Et vous savez, quand la
soupe est chaude, ce qui arrive.
M. Charlebois: On appelle le ministre. M. Chevrette: Oui.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Vous avez bien fait de ne pas comprendre, parce que
c'est ça qu'ils font tous. Mais ceci dit, il y a bien plus que le
ministre. Sur place, regardez, au niveau de l'établissement, quand la
soupe est trop chaude, on s'en remet à un tiers. C'est clair. Le
jugement des pairs, dans ce temps-là, il est pas mal plus difficile
à porter.
M. Iglesias: Ça, ça été très
discuté et il y a une balise qui est là, avec l'autorisation du
conseil d'administration.
M. Chevrette: Oui, mais on se comprend bien. Ce n'était
pas les fins qu'on discute présentement, docteur. C'est vous-même
qui me l'avez expliqué. Je suis toujours cohérent avec ce que je
vous ai apporté comme argument. Je sais que ce n'était pas
l'objectif que vous aviez. Je sais ça. Je ne le nie pas. Je ne vous
engueule pas. Je ne vous le reproche pas. Je vous dis qu'il y a une
possibilité que ça serve autre chose. Et autre chose, c'est
tellement facile dans un réseau de même. Quand la soupe est
chaude... Je vais répéter mon expression. Quand ça sent
chaud un peu, c'est si facile de s'en remettre à un tiers, non pas pour
juger de l'acte, mais pour ne pas avoir, à court terme, à porter
le premier jugement. Tu le justifies à partir d'un expert de
l'extérieur. Vous reprochez au syndicat de leur payer les arbitrages,
vous le savez, dans le cas de griefs. Là, vous payez des experts.
Minute! Je sais que ce n'était pas pour les plaintes, mais ça
peut en être. Quand on voit ça, on va essayer de boucher les
trous. C'est ça, l'objectif, ici. À moins qu'on ne puisse pas y
toucher, moi, je trouve qu'on devrait. Vous comprenez l'esprit qu'on a?
M. Iglesias: Moi, je vous comprends très bien. Seulement
que..:
M. Chevrette: Vous comprenez très bien, mais vous ne
voulez pas le changer.
M. Iglesias: Non, non, non. C'est justement, habituellement,
quand ça va mal, y compris quand c'est une plainte, qu'un CMDP qui est
démuni dans sa constitution peut avoir besoin d'un expert. À ce
moment-là, qu'est-ce qu'il fait? C'est à ça qu'on voulait
répondre comme question.
M. Trudel: Oui, mais...
M. Iglesias: Et nous avons référé...
M. Chevrette: Vous êtes en train de changer d'idée
encore. Et là vous pensez qu'on ne vous voyait pas aller. Vous nous avez
dit que ce n'était pas du tout dans le cas des plaintes. Oui ou non,
vous avez dit ça?
M. Iglesias: Ce n'était pas principalement dans le cas des
plaintes.
M. Chevrette: vous nous avez dit que ce n'était pas pour
ça. là, vous venez de dire "principalement". écoutez,
même s'il est 21 h 50, on est capable de vous suivre encore. vous
êtes en train de changer d'idée encore une fois. ce n'est pas
ça que vous nous avez dit, docteur. vous nous avez dit que ce
n'était pas l'objectif, vrai ou faux?
M. Iglesias: Je vous suis.
M. Chevrette: Si ce n'était pas pour ça et que
ça peut donner ouverture à autre chose, y a-t-il moyen de trouver
une porte pour fermer l'autre chose? C'est ça qu'on vous demande.
M. Iglesias: Je voulais juste vous faire remarquer qu'on avait
déjà également mis un gros verrou au niveau de 156, par
rapport à qui avait l'accès au niveau des dossiers. Si vous
regardez, dans la loi actuelle...
M. Chevrette: Je sais que vous avez fait un effort sur...
Même tous les médecins ont fait un gros effort sur la
confidentialilté et on était fiers de l'apprendre.
M. Iglesias: II y avait un gros changement là. Maintenant,
que ce soit pour l'évaluation d'une pratique ou pour une plainte, on
demeure avec le problème, avec le problème de dire: Qu'est-ce
qu'on fait lorsque, dans un centre, il n'y a pas d'expertise? Il faut quand
même donner justice au plaignant et, à ce moment-là, il
faut évaluer la compétence de ce médecin-là. Si
ça porte, comme vous dites, sur le comportement, on n'a pas de
problème. Le CMDP, la plainte, il va être capable de
l'évaluer sur le comportement. Mais si la plainte porte sur ça,
c'est quoi la solution qu'on peut avoir?
Il y avait une vieille méthode qui était employée
avant - je peux vous dire ça - une vieille méthode qui
était de donner des privilèges de membre-conseil, des choses
comme ça. Mais, à mesure que les plans d'effectifs se resserrent
et tout ça, ça pourrait devenir, à la longue, moins
intéressant de donner des privilèges de membre-conseil pour
évaluer. Tu bloques ton plan plus ou moins. À un moment
donné, quelqu'un peut décider qu'on compte les membres-conseils.
C'est une technique qui était employée avant. Le problème
existait, là. S'il n'y avait pas eu de problème, on ne
chercherait pas de solution. La solution était de dire: On va nommer
quelqu'un membre-conseil. C'est ça. M. Charlebois l'a
répété de multiples fois. Il y a eu un éclairage
sous forme de problématique à régler, et c'est une des
problématiques.
M. Chevrette: m. charlebois semble bien comprendre le
problème qu'on lui soulève. s'il avait le pouvoir de
négocier, il trouverait une formule, j'en suis sûr.
M. Côté (Charlesbourg): Je suis convaincu que le
docteur...
M. Charlebois: Moi, je suis allé au bout de mon
mandat.
M. Iglesias: Moi, je le comprends très bien aussi.
M. Chevrette: Qu'est-ce que je vous disais tantôt? C'est le
genre de réflexion qui mériterait qu'on ferme la porte et qu'on
la claque, esprit! Ne vous y reprenez pas deux fois ce soir, je suis
tanné.
M. Iglesias: Moi, je comprends très bien aussi. C'est ce
que je vous dis. Je pensais que la mécanique qu'on avait pensée
au niveau de la pratique pouvait s'appliquer au niveau de la plainte. Mais,
maintenant, vous dites qu'il y a des préoccupations. Vous voyez que
l'intention est... Je pense que vous comprenez bien l'intention.
M. Chevrette: Je n'ai pas discuté de vos intentions. Je
discute de la lettre qui donne ouverture à autre chose; c'est juste
ça.
M. Charlebois: Mais prenons-là, votre
préoccupation. S'il y a une plainte et s'il y a l'expertise à
l'intérieur, parmi les effectifs du centre, il y aura donc, via le CMDP,
une évaluation qui sera faite. Est-ce que vous assimilez cette
évaluation qui est faite à un support ou à une expertise
donnée au médecin qui fait l'objet
d'une plainte?
M. Chevrette: C'est-à-dire que si j'ai la conviction que
le support demandé, c'est à cause du manque d'expertise du cmdp,
c'est différent. mais, moi, je sais à quoi ça va
servir.
M. Iglesias: ...les échappatoires.
M. Chevrette: J'ai vécu. Avant d'être en politique,
j'ai été membre d'un conseil d'administration pendant de
nombreuses années, d'un centre hospitalier qui a les trois vocations,
à pan! ça. Et je sais très bien que, quand la soupe
devient chaude, on fait appel à l'extérieur. Pourquoi? Pour,
précisément, ne pas avoir à juger, bien souvent, surtout
quand c'est un cas extrêmement dangereux, quand c'est frontalier, comme
limite. Qu'est-ce qui arrive? C'est que, surtout là, on ouvre la porte
où l'expertise est payée par le conseil d'administration. Je ne
connais pas gros de conseil d'administration; j'ai été membre
d'un conseil d'administration. Quand le D.G. vous fait une recommandation, qui
vient surtout du CMDP en plus, connaissez-vous bien des membres du conseil
d'administration, malgré la grande participation du citoyen participant,
qui dit: Non, non, je ne veux pas. Aïe! Une minute! Je crois à la
vertu de la participation, mais je crois aussi au réalisme de la
puissance du CMDP et du D.G. À partir de là, je vous dis
très honnêtement...
M. Côté (Charlesbourg): J'en connais au moins un
citoyen comme ça qui a eu l'audace.
M. Chevrette: Oui. M. Côté (Charlesbourg):
Vous. M. Chevrette: II n'y en a pas gros. M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: ii n'y en a pas gros. mais moi, dans le temps, je
faisais du syndicalisme et je n'avais pas froid aux yeux. mais j'en connaissais
qui m'accompagnaient...
M. Côté (Charlesbourg): Vous n'avez pas bien bien
changé.
M. Chevrette: ...sur le conseil et quand le D.G. disait quelque
chose, c'était: Oui, M. le D.G. Surtout si le médecin disait oui,
bien, c'était encore bien pire, c'était: Oui, M. le docteur.
Voyons!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Donc, ce que je veux dire, c'est... Ne demandez pas
que ce soit une grosse soupape, ça, c'est faux.
M. Iglesias: On a peut-être une solution, là.
M. Côté (Charlesbourg): Pour bien comprendre ce
qu'on fait là, le vice qui est vu dans le texte libellé,
malgré les bonnes intentions - qu'on soit bien clair là pour ne
pas totalement dévier notre conversation et l'objectif de départ
non plus - l'effet pervers, dans le cas d'une plainte d'un citoyen, c'est qu'on
donne accès au dossier de l'usager, ce qui pourrait créer un
déséquilibre dans cet équilibre qui est recherché
du plaignant vis-à-vis de celui qui a dispensé des services.
C'est ça qui, je pense, au niveau de cette partie de l'article,
crée de l'embêtement.
Dans le reste, un expert externe pour être capable de juger,
ça peut être nécessaire et, comme l'a dit le docteur
Iglesias tantôt, dans la pratique récente, on donnait des
privilèges. Avec les resserrements, ça va être moins
possible de donner des privilèges parce qu'on bloque des postes et
ça n'a pas de bon sens, ça n'a plus de bon sens. Donc, il faut
s'ouvrir à de nouvelles solutions.
La solution d'une expertise externe est une bonne solution. Ce qu'il
faut tenter d'éviter, c'est de créer un deséquilibre au
niveau de l'accès au dossier de l'usager. C'est ça? Je ne sais
pas si j'ai bien traduit.
M. Chevrette: Oui, oui, c'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, votre solution?
M. Iglesias: À ce moment, il faudrait garder notre
solution uniquement avec le premier but et dire: Dans l'exercice des fonctions
décrites aux 1° et 2° du premier alinéa, à
l'exception du traitement d'une plainte, le conseil des médecins,
dentistes et pharmaciens peut... On continue. À ce moment-là, on
ne laisserait rien pour les plaintes, ça voudrait dire que
l'établissement, s'il n'a pas l'expertise, devrait recourir à la
corporation professionnelle; la corporation va envoyer son expert.
M. Chevrette: Et la corporation, elle, de toute façon,
elle, peut avoir un accès.
M. Iglesias: ...accès. Ils vont nous dire que c'est un
mécanisme exceptionnel et, par contre...
M. Chevrette: Malgré 156 aussi?
M. Iglesias: La corporation, par sa loi, a accès au...
M. Chevrette: Oui, mais 156, qu'est-ce qu'il dit
là-dessus?
M. Iglesias: Ça, c'est les procès-verbaux.
M. Chevrette: Les procès-verbaux, correct.
M. Iglesias: Oui. On reste un peu avec un petit peu de corde
mais, par contre, votre préoccupation était justifiée.
M. Chevrette: Merci du jugement de valeur que vous portez sur mon
argumentation.
M. Iglesias: C'est parce qu'en mettant des verrous partout,
à un moment donné, il ne reste plus de porte. C'est ça le
problème.
M. Chevrette: Mais en débarrant toutes les portes, vous
savez ce qui rentre.
M. Iglesias: C'est ça, c'est ça, mais...
M. Trudel: C'est une auberge espagnole, après
ça.
M. Côté (Charlesbourg): Ça marche, la
proposition, là?
Une voix: Oui.
M. Charlebois: À l'exception des plaintes.
M. Chevrette: On peut adopter 154, on pourrait même
l'adopter aujourd'hui.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, donc
il y aurait, pour notre bonne compréhension, à l'article 154,
trois amendements. Le premier se retrouverait au 1° de 154 et on
insérerait, après "la qualité" dans la première
ligne, les mots "y compris la pertinence". Alors que le deuxième serait
dans l'alinéa qui suit le onzième, qui se lirait maintenant comme
suit: "Dans l'exercice des fonctions décrites aux paragraphes 1° et
2° du premier alinéa à l'exception du traitement d'une
plainte, le conseil des médecins, dentistes et pharmaciens peut, avec
l'autorisation du conseil d'administration, avoir recours à un expert. "
Le troisième est à l'avant-dernier alinéa, qui se lirait
maintenant comme suit: "Dans l'exercice de ses fonctions, le conseil des
médecins, dentistes et pharmaciens tient compte de la
nécessité de rendre des services adéquats et efficients
aux usagers, de l'organisation de l'établissement et des ressources dont
dispose l'établissement. "
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Joly): Donc, nous retirons le premier
amendement sur l'article 154 pour le substituer par celui que vous venez de
nous lire, comprenant les modifications dont vous nous avez fait mention.
Donc, est-ce que l'amendement à l'article 154 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Joly): Est-ce que le nouvel article 154
est adopté tel qu'amendé?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. Compte tenu de
l'heure, nous ajournons nos travaux à demain, 10 heures.
(Fin de la séance à 22 h 2)