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(Dix heures vingt-cinq minutes)
Le Président (M. Joly): Je déclare la séance
ouverte et je rappelle le mandat de la commission. En fait, la commission des
affaires sociales se réunit afin de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 120 qui est la Loi sur
les services de santé et les services sociaux et modifiant diverses
dispositions législatives.
Mme la secrétaire, avons-nous des remplacements?
La Secrétaire: Oui, M. le Président. Mme Boucher
Bacon, députée de Bourget, sera remplacée par M. Khelfa
(Richelieu), Mme Loiselle (Saint-Henri) par M. Tremblay (Rimouski).
Le Président (M. Joly): Merci beaucoup. Donc, après
une petite période de relâche, nous revoici en plein travail,
travail important. M. le ministre, j'imagine que vous avez des remarques
préliminaires intéressantes à nous communiquer.
Déclarations préliminaires M. Marc-Yvan
Côté
M. Côté (Charlesbourg): vous êtes un homme
bien informé, m. le président, comme d'habitude! vous vous
rappellerez que le 19 juin on avait décidé de suspendre pour deux
mois les travaux de la commission pour permettre à tout le monde de
prendre des vacances. c'est donc ce qui a été fait et je me
rappelle encore les propos très sincères du député
de rouyn-noran-da-témiscamingue qui souhaitait à mon
épouse et à mes enfants ainsi qu'à moi-même une
bonne période de vacances de pêche. je vais vous dire que c'a
été effectivement un été tout i fait exceptionnel,
entrecoupé, bien sûr, d'un certain nombre de jours de travail pour
tenter d'en arriver à ce que tout le monde souhaitait, une entente, et
qu'on puisse procéder, à ce moment-ci, à la phase
finale.
La commission parlementaire avait ajourné ses travaux au 19
août afin de permettre la discussion avec les représentants des
médecins ainsi qu'avec d'autres groupes qui demandaient des corrections
au projet de loi 120. Je pense ici, en particulier, aux infirmiers et
infirmières auxiliaires et aux directeurs généraux. On se
rappellera la communication de dernière heure, ou de dernière
journée à l'époque, et un certain nombre d'autres sujets
qui, de toute évidence, ne pouvaient pas passer la rampe au mois de juin
et avaient besoin d'un peu plus de travail.
Rappelons-le, c'était très évident à
l'époque, peut-être un peu moins aujourd'hui, mais, à
l'époque, c'était très évident. Les médecins
contestaient ouvertement le projet de loi 120 qui, selon eux, remettait en
question l'autonomie de leur pratique, leur liberté d'installation, leur
implication dans les décisions qui les concernent et la
confidentialité du dossier de l'usager. Les problèmes
étaient à ce point nombreux, disaient-ils, et importants qu'ils
réclamaient même le retrait pur et simple du projet de loi 120 et
souhaitaient repartir à zéro. Ils réclamaient au moins six
mois pour refaire le travail. Donc, des discussions ont eu lieu au cours de
l'été et ces échanges se sont, M. le Président,
déroulés dans un esprit, il faut bien l'admettre au
départ, de méfiance et de scepticisme. Mais, après
quelques réunions, tout le monde a compris qu'il fallait saisir la
chance qui était offerte et qu'il fallait répondre à
l'invitation que la commission avait faite à l'époque, le faire
avec ouverture et collaborer pour faire en sorte que les deux mois qui nous
étaient impartis puissent amener à une conclusion.
C'est un accord qui n'a pas été nécessairement
facile, vous en conviendrez, car nous avions pour certains dossiers,
après avoir fait le constat de ces problèmes, des solutions
différentes. Il a donc fallu mettre de l'eau dans notre vin de part et
d'autre. C'est le propre de toute négociation ou de tout échange.
Nous avions le choix de nous braquer mutuellement sur nos positions
respectives, mais cela aurait définitivement créé
l'impasse et les Québécois et les Québécoises en
auraient fait définitivement les frais.
L'autre choix était de s'ouvrir mutuellement à la
discussion pour bien comprendre nos points de vue, nos objectifs et tenter de
trouver des accommodements réciproques. C'est le choix que nous avons
fait. Mon choix a été d'accepter les ajustements proposés
par les médecins, mais ces derniers ne devaient pas remettre en question
les fondements même de la réforme. Certains de ces ajustements
sont différents de ceux imaginés par le gouvernement, car les
médecins m'ont convaincu que certains pouvaient donner des
résultats. Je les ai acceptés en toute bonne foi. Ils devront
être implantés et évalués à court terme et
ils devront donner les résultats escomptés, sinon le
gouvernement, en vertu de ses responsabilités et de son pouvoir - et je
le dis sans aucune espèce d'animosité et en toute bonne foi -
devra décréter les mesures requises.
Évidemment, j'ai vu ou lu comme tout le monde certaines
inquiétudes manifestées de manière publique par ceux qui
ont accepté de s'ouvrir au cours de la fin de semaine et
d'échanger certaines appréhensions ou certains constats. J'ai
voulu à ce moment-ci, ce matin, parler des fondements de la
réforme qui n'ont
pas été touchés, puisque ça me paraît
extrêmement important d'y revenir. Il nous faut pour cela donner un
certain nombre d'exemples.
Le premier, et ça doit être le premier puisque c'a toujours
été la volonté très clairement exprimée par
cette réforme, c'est que la consécration des droits de l'usager
dans la Loi sur la santé et les services sociaux et des
mécanismes de traitement des plaintes plus transparents, rien n'est
touché.
La décentralisation. La nécessité de faire prendre
des décidions le plus près possible de l'action, la
création des régies et leur mandat sur l'aménagement des
programmes de services et d'allocation des ressources, rien n'est
touché.
Un autre principe extrêmement important, qui est un des fondements
mêmes de cette réforme: les citoyens au coeur de la prise de
décision et majoritaires au niveau des conseils d'administration des
établissements, à ce niveau-là, le principe des fondements
mêmes a été respecté. Les missions des
établissements plus claires, donc avec un noyau dur, avec de la
périphérie, rien de cela n'a été touché et
est tel quel, tel que nous l'avions décidé dans les rencontres
précédentes.
L'allocation des ressources financières en fonction des besoins
de la population et non pas en fonction des producteurs demeure un des
fondements mêmes qui a été respecté. La politique de
santé et de bien-être qui dort être un instrument
privilégié pour réaliser le virage des résultats,
non seulement tout cela demeure, mais rappelez-vous avec quelle insistance, non
pas seulement les médecins, mais l'Opposition aussi et, règle
générale, les intervenants de tout le monde de la santé et
des services sociaux souhaitaient une politique de santé et de
bien-être, avant même la réforme, comme étant un
élément indispensable. Et ça demeure.
Et, pas dernièrement parce qu'on pourrait être encore plus
exhaustif, mais un dernier point que j'ai retenu: la nécessité -
et je l'ai dit à plusieurs reprises - que les services médicaux
de base soient disponibles dans l'ensemble des régions du Québec,
car tous les Québécois et les Québécoises paient
les mêmes impôts, à Montréal ou ailleurs au
Québec Ce principe-là est gardé et nous tenterons de
l'illustrer de la manière la plus éloquente possible au cours de
nos échanges.
Comme je l'ai dit, il y a eu des changements et certains sont
significatifs, en particulier concernant les médecins. Nous les verrons
lors de l'examen article par article, puisque c'est à cela que nous
sommes conviés au cours de la semaine, mais permettez-moi, pour tenter
d'ouvrir ces discussions, de vous les illustrer à partir de cinq
dossiers en particulier: la confidentialité du dossier de l'usager, la
Loi sur l'assurance-maladie, les effectifs médicaux et
l'agrément, les structures consultatives et les structures
administratives.
La confidentialité du dossier de l'usager, d'abord.
Rappelez-vous, ce dossier a été large ment discuté sur la
place publique, malgré les efforts considérables faits par cette
commission au cours des mois de mai et juin pour tenter de colmater toutes les
brèches qu'il pouvait y avoir et faire en sorte qu'on puisse arriver
à un projet de loi qui ait un préjugé plus que favorable
au citoyen dans la confidentialité du dossier À ce
niveau-là, les efforts n'ont été ménagés ni
de notre côté ni du côté de l'Opposition pour tenter
d'y arriver. Mais c'est un dossier qui ne créait pas de réelles
difficultés avec les médecins et qui a été
discuté, à notre demande, en tout premier lieu et comme premier
point des discussions de l'été. Nous partagions le même
objectif: garantir la confidentialité du dossier de l'usager.
Certaines dispositions du projet de loi 120 ont été
rendues plus explicites. À titre d'exemple, la loi précisera que
les renseignements fournis par les établissements ne doivent pas
permettre d'identifier un usager d'un établissement ou un utilisateur de
services d'un organisme communautaire. De plus, les renseignements que le
ministre ou la Régie pourraient requérir seront encadrés
dans la loi et feront l'objet, comme c'est le cas actuellement, d'un pouvoir
réglementaire. Donc, là-dessus, il n'y a plus aucune
difficulté et aucune possibilité d'interprétation quant au
résultat final, ce qui était partagé par l'ensemble de la
population. Nous étions sur la même longueur d'onde, tous les
Intervenants, qu'ils soient politiques ou qu'ils soient du monde
médical.
Le deuxième dossier évoqué à la demande du
regroupement du corps médical était la Loi sur
l'assurance-maladle. Une première modification porte sur l'article 19 de
la Loi sur l'assu rance-maladie concernant la reconnaissance des organismes
représentatifs pour négocier avec le ministre. Le projet de loi
120 donnait au minis tre, avec l'approbation du gouvernement, le pouvoir de
conclure une entente avec un groupement ou un regroupement représentatif
à l'échel le du Québec de professionnels de la
santé qu'il reconnaît, l'objectif étant de s'assurer de la
représentativité des agents négociateurs du
côté des médecins. Cet article pouvait remettre en question
la reconnaissance des fédérations médicales telles qu'on
les connaît et aurait pu permettre éventuellement au ministre de
négocier avec d'autres formes de regroupements qu'il aurait pu
déterminer lui-même. Les médecins ont toutefois reconnu
qu'il y avait lieu d'apporter des modifications à la législation
afin d'instaurer de meilleurs mécanismes pour statuer sur la
représentativité des organisations syndicales. À cette
fin, nous avons proposé aux médecins la mise sur pied d'un
comité d'étude conjoint qui doit produire un rapport avant le 30
juin 1992, étant entendu que, par la suite, un projet de loi serait
soumis par le ministre sur cet aspect du régime de négociations
avec les médecins. D'ici là, le texte de la loi actuelle sera
maintenu. Ce
qu'il s'agit de faire, en clair, c'est d'élaborer un
mécanisme de maraudage qui permettrait effectivement d'aller, à
périodes régulières, vérifier la
représentativité des fédérations
médicales.
Une deuxième modification porte sur la signature du relevé
d'honoraires. L'obligation qui est faite dans le projet de loi 120 d'obtenir la
signature du bénéficiaire sur le relevé d Honoraires pour
tout service dispensé à l'exîé-leur d'un
établissement a constitué - et c'est peu d: re - un Irritant
majeur pour les médecins. Compte tenu de certaines difficultés
d'application, l'obligation de signer le relevé d'honoraires est
remplacée dans le projet de loi 120 par l'obligation pour le
médecin ou l'établissement d'informer le patient du coût
des services rendus. Les modalités entourant cette obligation seront
déterminées par règlement. Il y a donc là une
différence fondamentale dans la conclusion de l'accord avec les
médecins. Il ne s'agit donc plus d'informer la population sur les
coûts des services en cabinet privé mais sur l'ensemble des
services reçus au niveau de l'ensemble des établissements du
réseau, y compris les cabinets privés. Donc, le but de
l'éducation du public est atteint.
Troisième chapitre. Les effectifs médicaux et
l'agrément. Faire en sorte que les services médicaux de base
soient disponibles dans l'ensemble des régions du Québec est un
point important, je dirais majeur, de la réforme. J'ai dit souvent que
cet objectif était non négociable. Il ne l'a pas
été non plus, mais les moyens pour y arriver ont fait l'objet
d'un certain nombre de discussions. Les médecins ont reconnu que le
problème actuel et l'objectif visé constituent une
responsabilité partagée et qu'il faudra un ensemble de mesures
pour y arriver. Certains moyens sont ceux de la réforme, d'autres
viennent directement des propositions faites par les médecins.
Nous maintenons que l'élaboration et l'approbation des plans
régionaux d'effectif? médicaux seront faits en fonction
d'objeclï.'s de croissance ou de décroissance,
déterminés par le ministre, des plans d'effectifs médicaux
des établissements et de l'activité des cabinets
privés.
Le gouvernement va continuer à respecter le principe de la
liberté d'installation, une notion importante non pas seulement pour le
corps médical, mais pour l'ensemble de la population. Sauf que, pour
bénéficier de la pleine rémunération, le
médecin devra participer à des activités
particulières: premièrement, les services rendus dans tout centre
autre que CLSC; deuxièmement, les services préhospitaliers
d'urgence; troisièmement, la participation au réseau de garde en
CLSC; quatrièmement, le maintien à domicile;
cinquièmement, le système de garde dans les
établissements; et sixièmement, les programmes de
prévention. Cette mesure vise tous les médecins
spécialistes qui n'ont pas de statut de membre actif dans un
établissement et tous les omnipraticiens ayant moins de 10 ans de
pratique. Cette mesure devrait inciter les médecins à s'installer
là où des postes sont disponibles, particulièrement en
région.
À la suite d'une proposition formulée en juin dernier par
l'Opposition officielle, il avait été discuté de la
possibilité de prévoir une clause suspensive pour l'ensemble des
mesures qui touchent l'agrément. Les négociations ont conduit
à faire inscrire immédiatement dans le projet de loi ces mesures.
Également, feront l'objet de négociations les mesures incitatives
pour attirer et retenir les médecins en région. À
défaut d'entente, le gouvernement pourra établir par
décret la rémunération applicable et les modalités
du mécanisme d'agrément. Donc, une chance est donnée
à la négociation mais le gouvernement se réserve le droit
d'intervenir par décret, comme c'est le cas présentement.
Donc, les dispositions relatives aux plans d'effectifs médicaux
et l'agrément sont maintenues. Cependant, nous nous sommes
engagés par protocole à négocier, d'ici le 1er avril 1993,
moment où il y aura un nouveau plan d'effectifs médicaux, donc
pour la période 1993-1996 puisque celui qui est en cours, de 1990-1993,
se terminera à la fin mars 1993. Donc, nous nous sommes engagés
par protocole à négocier d'ici cette période les mesures
incitatives pour la répartition géographique des médecins
et les modalités de l'agrément.
Une nouvelle qui a circulé, à ce moment-ci, mérite
certains éclaircissements puisque la Fédération des
médecins spécialistes du Québec a fait une proposition qui
a été à tout le moins véhiculée sur la place
publique, à l'effet que des médecins spécialistes dans les
régions du Québec pourraient bénéficier d'une
année sabbatique comme, par exemple, les professeurs
d'université, dans la plupart des universités, l'ont maintenant.
Ce n'est pas nouveau comme idée, mais ce serait assez extraordinaire si
ça devait servir les médecins et leur permettre d'être plus
positifs à l'égard des régions du Québec.
Cette mesure, donc, est une proposition qui a été
déposée, qui n'est pas acceptée, qui fera l'objet de
négociations éventuelles et dont le coût total serait
payé éventuellement par les médecins spécialistes.
Donc, à bien distinguer ce qui a été
véhiculé comme étant des moyens incitatifs, donc positifs,
et qui, aussi, seraient défrayés, payés par les
médecins dans l'esprit d'ouverture qui a été
démontré et dans la volonté très ferme d'en arriver
à régler un certain nombre de problèmes des
médecins au niveau des régions du Québec. Ceci
n'était qu'un seul exemple. Il y en a d'autres.
Quant au budget de la Régie de l'assurance-maladie du
Québec destiné à la rémunération des
médecins, il sera constitué d'une enveloppe fermée qui
évoluera en fonction des caractéristiques démographiques
plutôt qu'en fonction de la
croissance des effectifs médicaux. Elle évoluera donc en
fonction des besoins de la population, ce qui est un changement majeur par
rapport aux pratiques actuelles. Cette enveloppe ne sera pas
régionalisée. Par contre, deux nouvelles mesures sont introduites
pour permettre d'atteindre les objectifs visés par le projet de loi 120.
(10 h 45)
Une voix: Ah "câlisse"!
M. Côté (Charlesbourg): En espérant que les
micros n'ont pas tout saisi.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Je pensais que la
réaction, c'était suite au dernier paragraphe.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Donc, on va reculer la
bobine et on va recommencer...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): ...pour faire en sorte que
M. Morin ne soit pas dans l'embarras.
Cette enveloppe ne sera pas régionalisée. Par contre, deux
nouvelles mesures sont introduites pour permettre d'atteindre les objectifs
visés par le projet de loi 120. Premièrement, des
mécanismes renforcés pour que les établissements
respectent leur plan d'effectifs. Ainsi, les établissements devront
informer de l'état de son plan d'effectifs un médecin qui demande
des privilèges, ce qui n'était pas toujours nécessairement
le cas à ce moment-ci. Deuxièmement, la résolution du
conseil d'administration sera nulle advenant l'octroi de privilèges
excédant le plan d'effectifs. L'ensemble des mesures incitatives ainsi
que celles relatives à l'agrément feront en sorte que l'objectif
de répartition équitable des ressources professionnelles
médicales entre les régions du Québec devrait être
atteint.
Effectivement, et je ne chercherai pas à le cacher ou à le
diminuer, nous avions largement évoqué la possibilité
d'une enveloppe régionale de la Régie de l'assurance-maladie du
Québec, fermée. Elle n'est pas fermée. Elle pourra faire
l'objet de communication et d'information mais, à ce moment-ci, elle
n'est pas fermée puisque l'ensemble des autres mesures devrait nous
permettre d'atteindre un certain nombre des objectifs fixés, l'enveloppe
de la RAMQ régionale étant un moyen et non pas l'objectif.
Voilà donc un grand nombre de mesures visant une meilleure
répartition des effectifs médicaux. Un bon nombre de ces mesures
sont du projet de loi 120 ou ont été ajoutées lors des
propositions de juin, d'autres sont nouvelles. Bref, l'accent a
été mis sur la négociation de conditions, tant pour les
mesures Incitatives que pour l'agrément. Ces négociations devront
cependant être terminées pour le 1er avril 1993. En attendant,
toutes les mesures actuelles continuent de s'appliquer. Je
répète: En attendant, toutes les mesures actuelles continuent de
s'appliquer jusqu'à la conclusion d'une entente négociée
ou, sinon, d'un nouveau décret gouvernemental.
Quant aux structures consultatives, les médecins veulent
être associés à la réforme et à la gestion du
réseau. Ils peuvent, et je pense que c'est l'avis très largement
répandu, apporter expertise et éclairage. J'avais reconnu cette
nécessité dans la réforme pour les médecins et
l'ensemble du personnel du réseau. En juin, j'avais reconnu davantage
cette nécessité en proposant une commission médicale
régionale chargée de donner des avis à la régie
régionale sur les questions touchant la pratique médicale, les
effectifs médicaux, l'agrément et j'en passe.
Également, j'avais proposé, le 7 juin, dans une lettre au
Dr Richer, la création d'un organisme-conseil auprès du ministre
pour les questions relatives aux médecins. Nos discussions nous ont
conduits à confirmer ces choix en proposant la création d'une
commission médicale régionale ayant un rôle d'aviseur
à la régie régionale sur les plans d'effectifs
médicaux des établissements, les modes de
rémunération et d'organisation clinique des services
médicaux et l'établissement d'une liste d'activités
médicales particulières pour qu'un médecin puisse
adhérer à une entente, donc mécanisme d'agrément
des médecins de cabinets privés.
De plus, un conseil médical du Québec sera
créé par loi. Son mandat: Aviser le ministre sur les politiques
de main-d'oeuvre médicale, les projets de règlements relatifs
à l'organisation clinique des services médicaux et le cadre de
référence de la répartition des effectifs médicaux,
composé majoritairement de médecins, donc 9 sur 15, et dont le
président serait un médecin.
Quant aux structures administratives, le projet de loi 120 et la
réforme voulaient corriger certains problèmes de gestion dans les
établissements causés par la "bicéphalle" actuelle. Toutes
les structures consultatives devaient relever du directeur
général, mais il n'a jamais été entendu que l'on
voulait soumettre les dimensions cliniques des médecins au D.G. et
remettre en question le principe de l'évaluation de l'activité
professionnelle par les pairs.
À la suite des discussions avec les médecins, II a
été convenu que le CMDP, le conseil des médecins, des
dentistes et des pharmaciens, se rapportera au conseil d'administration pour
les aspects professionnels, à savoir: les privilèges
accordés aux médecins et les obligations en découlant; le
maintien de la compétence; la qualité des actes; les mesures
disciplinaires; les règles de soins et les modalités du
système de garde.
Il remettra des avis au D.G. concernant les
aspects administratifs, à savoir: les règles d'utilisation
des ressources médicales et dentaires et les sanctions administratives;
l'organisation technique et scientifique; la distribution appropriée des
soins et l'organisation médicale du centra; les moyens à mettre
en oeuvre pour assurer la complémentarité avec les autres
établissements, compte tenu des ressources disponibles, et la
nécessité de fournir des services adéquats.
Les fonctions du directeur des services professionnels,
communément appelé DSP, et des chefs de département, pour
la partie de leurs tâches effectuée sous l'autorité du DSP,
ont été sensiblement renforcées, notamment, en ce qui a
trait à la gestion de la garde. Il y a un accord pour que soient
établies des obligations rattachées à la jouissance des
privilèges permettant à un médecin d'exercer sa profession
dans un établissement. Également, sont clarifiées les
obligations du médecin lorsqu'un contrat de services entre
établissements implique des services médicaux. Il s'agit d'un
moyen souvent employé pour assurer la continuité des services et,
parfois, les médecins refusent de collaborer à ces contrats.
Enfin, quant à l'implication des médecins au conseil
d'administration, la proposition de juin a été, pour l'essentiel,
acceptée. Au poste réservé au médecin dans les
centres hospitaliers, nous proposons d'en réserver un dans les centres
de santé. Dans les autres établissements, nous proposions que des
médecins puissent être élus par et parmi le personnel. De
plus, nous proposions qu'ils puissent être cooptés ou
désignés par les universités, corporations
propriétaires, fondations, usagers, sauf dans les centres où ils
travaillent. Face au conseil d'administration de la régie
régionale, en juin, j'avais fait une proposition à l'effet que
les médecins pouvaient être élus par l'assemblée
régionale ou cooptés par le conseil d'administration de la
régie. Cette proposition a été retenue. Le seul changement
véritable, c'est que le président de la comrr.ission
médicale régionale siégera au conseil d'administration de
la régie à même l'enveloppe des postes cooptés.
En guise de conclusion, tous ces changements sont le fruit de
discussions et d'échanges. Un bon nombre de mesures avaient
été proposées aux médecins en mai et en juin
dernier. Certaines ont été bonifiées. D'autres sont
nouvelles, car des moyens ont été proposés par les
médecins. Certains d'entre eux nous apparaissent valables et ont
été acceptés. Bref, nous avons mis, chacun de notre
côté, un peu d'eau dans notre vin. La situation du mois de juin
nous a révélé que c'était nécessaire. Je
crois sincèrement que les moyens retenus dans cette négociation
peuvent donner de bons résultats. À tout le moins, les
médecins du Québec ont l'occasion de le démontrer au
gouvernement, mais aussi et surtout à la population
québécoise.
Certains seront très certainement tentés, à ce
moment-ci, d'identifier un gagnant et un perdant. La question fondamentale pour
certains, c'est: Est-ce les médecins? Est-ce le ministre? Pour moi, ce
n'est pas le ministre qui est gagnant. Pour moi, aussi, ce ne sont pas les
médecins qui sont les gagnants. À la lumière de ce que
nous avons vécu en mai et en juin, de la démonstration
très nette des usagers du Québec, des citoyens qui allaient voir
leur médecin, de mon point de vue à moi, c'est plutôt
l'usager, le citoyen qui est gagnant, car il y a une réforme. En juin,
nous aurions pu avoir un projet de loi 120 sans réforme. Nous avons
aujourd'hui un projet de loi 120, pour une bonne partie, en espérant
qu'au cours des prochains jours ou des deux prochaines semaines nous aurons un
projet de loi 120 final et nous aurons aussi une bonne réforme, avec les
fondements mêmes de cette réforme qui sont, et je le dis
très candidement, pour la plupart, la très large majorité,
sauvegardés, avec des moyens différents pour les atteindre, mais
avec des objectifs qui sont là et qui, nous l'espérons, seront
atteints.
Il est clair maintenant que nous avons du travail à faire dans
l'étude article par article de ces mesures pour bien vérifier
tout ce qui a pu se passer. Nous nous étions donc donné
rendez-vous ce matin jusqu'au 23 pour passer au travers des articles. Nous le
ferons au cours des prochaines heures et des prochains jours, tentant de donner
encore le plus d'éclairage possible, comme nous l'avons fait depuis le
début, sur la portée des amendements qui seront
déposés dans les prochaines minutes pour que tous les
parlementaires puissent en prendre connaissance et qu'on puisse y travailler.
Nous continuerons de le faire avec le même esprit que depuis le
début, dans l'espérance que ça aille chercher le plus
grand support possible et que tout le monde puisse travailler, au niveau du
réseau de santé et de services sociaux, main dans la main, pour
régler les problèmes que nous connaissons depuis un certain
nombre d'années. Ceci nous permettra de franchir un pas très
important en avant dans la réforme, mais aussi et, bien sûr, c'est
le but ultime, dans l'amélioration des services aux citoyens de tout le
Québec. M. le Président, je vous remercie.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre. Je vais
maintenant reconnaître M. le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue et aussi responsable officiel de
l'Opposition officielle pour le dossier de la santé. M. le
député.
M. Rémy Trudel
M. Trudel: Merci, M. le Président. Je veux d'abord saluer,
bien évidemment, les membres de la majorité ministérielle
et le ministre après un été dont nous avions bien besoin.
C'est le minimum que nous puissions dire ce matin, nous
en avions bien besoin. Je m'étonne un peu au départ que le
ministre n'ait pas commencé par saluer celui que nous avions
placé là, peut-être ce matin, celui que nous avions
placé au centre. A-t-il un sarrau et un stéthoscope? Il a
peut-être changé d'habillement, il a peut-être changé
de présentation.
Quoi qu'il en soit, nous avions énormément insisté
de notre côté, comme élément fondamental, que nous
ne pouvions nous engager dans une quelconque réforme de l'organisation
de nos services de santé et services sociaux sans la pleine
adhésion du corps médical. On se souviendra, à
l'époque, même du côté de l'Opposition, d'un certain
nombre de pressions assez fortes qui ont été faites sur
l'Opposition pour que nous puissions procéder rapidement en juin. Nous
avons toujours affirmé, et nous allons continuer à le faire au
cours des prochains jours, qu'il n'est pas question que le législateur
puisse se laisser manipuler, en quelque sorte, ou cède à des
pressions de l'extérieur. Nous allons accomplir nos
responsabilités en vue d'une bonification de ce projet de loi, toujours
en fonction du service à rendre aux citoyens et de
l'accessibilité à ces services. (11 heures)
Nous entendons continuer dans la même ligne et nous pensons, c'est
le moins que l'on puisse dire ce matin, que d'avoir forcé la main, en
quelque sorte, pour l'ouverture de ces échanges - je n'aime pas beaucoup
le terme négociation lorsqu'on est en processus législatif -
ça permet de dire que, quant à nous de l'Opposition, comme
membres du Parlement, de l'Assemblée nationale, les ententes qui sont
intervenues avec les représentants du corps médical sont des
propositions du ministre. Elles ne lient pas l'Opposition, elles ne lient pas
les membres de l'Assemblée nationale et nous conservons notre pleine
marge de manoeuvre quant aux textes qui nous seront déposés,
quant aux objectifs qui nous seront présentés sous la forme
d'amendements.
La question qui se pose ce matin, après quelque chose comme 175
heures de commission parlementaire, un ajournement in extremis, des
échanges pendant un bon nombre de jours avec les représentants du
corps médical, avec le résultat qui nous sera
précisé au cours des prochaines minutes, c'est évidemment
la question que tout le monde se pose: Que reste-t-il du discours de
Charlesbourg? Que reste-t-il du spectacle du 7 ou 8 décembre 1990?
M. Côté (Charlesbourg): Le 7
M. Trudel: Le 7.
M. Côté (Charlesbourg): Le 8, il n'y en a pas
eu.
M. Trudel: Le 8, c'était la réjouissance parce
qu'il y avait un grand nombre de principes qui avaient été
exposés. Et tout cela, M. le ministre, était supposé
être incontournable. Il y avait des incontournables dans ce projet de
réforme, et il n'était pas question d'aller dans d'autres
directions.
Quant à nous, je tiens à le mentionner encore une fois,
nous allons continuer à analyser ce qui nous est présenté
à travers, je dirais, presque le même biais de l'analyse que nous
avons utilisée jusqu'à maintenant de part et d'autre,
c'est-à-dire celui du citoyen, mais J'ajouterais plus
particulièrement ce matin celui du citoyen en région parce que
nous avons un peu plus d'inquiétudes que nous n'en avions sur un certain
nombre de mécanismes qui sont apparus suite aux échanges avec
certains groupes. Nous allons continuer à travers ce prisme. Et le
résultat de l'analyse va servir de barème, évidemment, sur
notre position finale quant à ce projet de loi.
Mais que reste-t-il du discours de Charlesbourg? Que reste-t-il du
discours de Charles bourg? D'abord, ce matin, il nous faut revenir...
M. Côté (Charlesbourg): À
l'édition
M. Trudel:... à l'édition première d'une
réforme axée sur le citoyen. Il nous a fallu reparcourir cet
élément support au spectacle du 7 décembre pour savoir,
pour connaître ce qu'il en restait. Il a fallu aussi aller voir ce qu'au
mois de mars on nous avait déposé comme amendements, puisqu'au
projet de loi déposé à l'Assemblée nationale 309
modifications étaient apportées, certaines modifications de
nature technique, d'autres plus fondamentales, mais certaines techniques.
M. Côté (Charlesbourg):...
M. Trudel: 309. Je mets toujours de côté les
propositions acceptées, pour la plupart d'ailleurs, par
l'Opposition.
S'ajoutent ce matin au projet original 120 modifications
supplémentaires ou des propositions qui seront déposées.
Je remercie le ministre de nous les avoir fait parvenir quelques heures
auparavant. Mais s'ajoutent ce matin 120 autres modifications à ce
projet de loi.
Le Président (M. Joly): M. le député, est-ce
que vous tenez compte des articles qui étaient suspendus, dans
ça?
M. Trudel: Je fais uniquement compter les pages ou les articles -
oui, je le dis, en collaboration - qui nous ont été
déposés par le ministre hier et un certain nombre d'autres
amendements qui sont à venir sur des aspects comme la certification des
D. G., également sur le mécanisme de traitement des plaintes et
quelques autres éléments de la réforme. Alors, nous sommes
donc partis avec des principes fondamen-
taux qui ont été traduits dans un projet de loi. Donc, au
minimum, on a présenté tout près de 439 amendements
à ce projet de loi de 494 articles. C'est pourquoi ce matin il faut se
demander: Que reste-t-il du discours de Charlesbourg?
Il faut revenir en particulier sur quelques éléments dont
le ministre vient de noub faire mention, qui sont la résultante des
échanges qu'il y a eu pendant l'été et qui ont
touché un certain nombre de principes que le ministre avait
annoncés comme incontournables, au début de son projet de loi sur
la réforme de la santé et des services sociaux, qui sont devenus
contour-nables et qui ont été contournés, y compris un
certain nombre de réalités qui semblent être apparues au
ministre, d'éléments du projet de loi qui, d'évidence,
n'ont pas pu passer la barrière de la démonstration de la
faisabilité de la réalité ou que nous pouvions
réaliser ces aspects-là.
Un des éléments les plus fondamentaux de cette
réforme annoncée par le ministre, c'est la régionalisation
des services, la régionalisation également des moyens pour servir
équitablement les citoyens des régions du Québec qui, oui,
c'est juste, paient les mêmes impôts, les mêmes taxes et qui,
souvent, n'ont pas les mêmes services. L'abandon du principe de la
régionalisation et de l'applicabilité du principe de la
régionalisation des enveloppes de la RAMQ à l'articles 488, et
l'abolition - le ministre, semble-t-il, retirera également l'article
290, mais enfin - le retrait de cette décision annoncée de
régionaliser les enveloppes de la Régie de l'assurance-maladie du
Québec est, oui, il faut l'appeler comme cela, un recul majeur. Les
intervenants qui avaient procédé à l'analyse de ce projet
de réforme avaient à peu près tous annoncé qu'un
des éléments clés de la lecture et de l'application de ce
projet de réforme, c'était précisément la
régionalisation du fric, la régionalisation de l'argent, la
régionalisation de l'enveloppe du budget de la Régie de
l'assurance-maladie du Québec. Résultat de négociations,
examen p!us à fond de la question, le ministre annonce aujourd'hui
qu'une des clés de la dispensation des services, un des
éléments les plus fondamentaux pour en arriver à
contrôler véritablement et la main-d'oeuvre et la dispensation des
services, en particulier au niveau médical bien sûr, dans les
régions est retiré du projet de réforme.
À la question: Le ministre, le gouvernement a-t-il reculé
sur ces aspects? Eh bien, le ministre a fait quelques commentaires sur ces
aspects il y a quelques minutes. Sans l'ombre d'un doute, nous pouvons
constater ce matin que ce principe consacré, ce principe fondamental
n'existe plus, évidemment.
L'autre aspect ou un autre des principes annoncés comme
étant incontournables dans ce projet de réforme de la
santé et des services sociaux, c'est toute la question de
l'"unicéphalée" ou de la structure bicéphale dans les
établisse- ments. Mais que s'est-il passé pendant le mois de
juillet? Mais que s'est-il passe en termes de réflexions? Parce que nous
avons entendu, depuis les orientations, le document d'orientation publié
par Mme Lavoie-Roux, depuis la commission parlementaire tenue au printemps 1990
ici à l'Assemblée nationale, depuis la publication du projet de
réferme du livre blanc du ministre de la Santé et des Services
sociaux, depuis le dépôt à l'Assemblée nationale du
projet de loi 120, qu'un des éléments clés de cette
réforme, c'était l'unité de commandement, l'unité
de direction. Il fallait, pour corriger les éléments du
système, que nous puissions en arriver à une unité de
direction pour la gestion efficace des fonds publics. Tout cela, donc, nous a
été livré comme un principe fondamental au cours des
quatre dernières années et, au cours de l'été, ce
principe est devenu aussi contournable. Ce principe a été remis
en question. Nous avions nous-mêmes fait un bon nombre d'observations sur
l'impratica... pas praticable! C'était inapplicable. Ce principe
était impraticable. Il fallait effectivement, dans le positionnement des
professionnels, en particulier de la santé dans le système,
revoir ce système du 1-17-400, 1 boss, 17 régies, 400
exécutants sur le terrain.
Que s'est-il passé pendant le mois de juillet pour que ces
éléments de l'incontournable deviennent aussi du contournable?
Cinq ans plus tard, on se rend bien compte de l'illusion qu'on a
créée dans tout le réseau de la santé et des
services sociaux. Et voilà un autre principe sur lequel, par rapport
à ce qui a été annoncé par le ministre et ce qui a
été mis de l'avant, il y a eu recul également. Je pense
que je serais tenté de dire ce matin: Est-ce que la même
médecine de révision de la vision du ministre pourra s'appliquer
quant aux directeurs généraux dans le réseau des
établissements de la santé et des services sociaux? Est-ce que
nous aurons besoin, pour les directeurs généraux en particulier,
d'un autre mois de juillet pour en arriver à ce que le raisonnement se
rétablisse dans la juste perspective des choses?
Quant à la répartition des effectifs médicaux, le
ministre affirme n'avoir reculé sur aucun élément. Prenons
sa description même de ce matin quant aux principes qui vont maintenant
présider à la répartition des effectifs médicaux:
jugement global que nous pouvons porter du rapport même que nous fait le
ministre ce matin, tout est reporté sur la négociaton future ou
à peu près. Revoyons rapidement, toujours par rapport aux
principes annoncés, et nous n'y reviendrons pas longuement puisque cela
avait fait l'objet de moult tournées à travers le Québec
ou moult rencontres dans l'ensemble des régions du Québec, et
bien expliqué et bien publié pour l'ensemble des
Québécois et des Québécoises... qu'est-ce que le
ministre nous dit ce matin? Il dit: On n'a pas revu fondamentalement le
mécanisme du traitement des plaintes.
Petit rappel à l'ordre: La commission des institutions a
siégé elle aussi pendant l'été et recommande que
soit établi un mécanisme transparent, efficace et
indépendant comme troisième niveau du traitement des plaintes.
Nous reviendrons là-dessus. Tout cela n'a pas été
touché mais demeure objet de discussion ici au niveau du
troisième niveau.
Deuxième élément de l'entente qui nous a
été rapportée ce matin: La politique de santé et de
bien-être demeure. Elle demeure où? Elle demeure, dans l'esprit du
ministre, du législateur, à venir après que nous ayons
dessiné l'instrument que nous sommes à examiner actuellement et
nous demeurons très exactement dans le môme dilemme.
Quant aux négociations avec les médecins ou les
échanges avec les médecins eux-mêmes, la
confidentialité resserrée, c'est un objectif partagé. Nous
avions ajouté à ce projet de loi un bon nombre d'amendements pour
faire en sorte que tout soit bien serré. Il y aura, de ce que nous
aurons pu en voir, quelques ajouts qui vont encore mettre des ceintures aux
bretelles que nous avions mises sur les articles de loi mais, plus
fondamentalement, l'article 19, quant à l'Intention au principe
incontournable que le ministre avait annoncée de décider avec qui
il allait négocier les ententes avec les fédérations
médicales, tout cela fera l'objet, a-t-il dit il y a quelques minutes,
tout cela fera l'objet maintenant d'un règlement négocié
avec les fédérations médicales, avec les intervenants
actuels. Tout ce que nous voulons, pour cet aspect, faire ressortir pour
l'instant, voilà un autre aspect Incontournable du ministre, et un
comité d'étude est créé pour en arriver à
déterminer - c'est ce que vous avez annoncé il y a quelques
minutes - la reconnaissance des organismes qui vont négocier avec le
ministre. Il y aura donc un comité d'étude. Et il n'y aura pas de
changement par rapport au texte dans la Loi sur les services de santé et
les services sociaux. C'est ce que vous avez dit il y a quelques minutes: il
n'y a pas de changement au niveau du texte, ça continue à
s'appliquer tel que c'est actuellement. Donc, rien de nouveau sous le
soleil.
La signature du relevé d'honoraires, c'était
incontournable, pour le ministre, pour informer. Tout cela fera l'objet d'une
nécessité d'informer le citoyen, mais de modalités
à déterminer par échanges et par règlements plus
tard, je reprends les paroles du ministre d'il y a quelques minutes. Les
effectifs et l'agrément, le moins qu'on puisse dire, c'est que ça
a été adouci et tout cela maintenant, effectivement, tout cela,
au niveau de l'agrément est relié à la négociation
d'ententes avec les fédérations représentant les
médecins. (11 h 15)
Vous me permettrez certainement d'être un petit peu sceptique,
d'être un petit peu sceptique sur le résultat de l'entente puisque
- il faut bien comprendre ce qui se passe et ce qui va se passer - si
l'agrément demeure comme mécanisme pour la planification des
effectifs médicaux sur l'ensemble du territoire du Québec, la
réussite du principe ou de l'application de l'agrément est
liée au résultat des ententes négociées avec les
fédérations médicales ou, à défaut, du
décret du gouvernement. Nous pensons que de passer à ce
système de négociation est une modification radicale par rapport
au principe annoncé. Nous sommes un peu sceptiques quant au
résultat de la négociation si on regarde la dernière du
mois de juillet quant au propre projet de loi ici. Tout dépend donc de
quels seront les éléments de l'Incitatif ou du coercltlf qui
seront contenus dans cette entente. Encore là, donc, ce troisième
élément est reporté à plus tard dans la
négociation avec les fédérations.
La participation au mécanisme, aux éléments de la
structure du système de santé et de services sociaux, nous avions
nous-mêmes mis de l'avant qu'il était impensable donc de penser
à une réforme, à une organisation du système sans
la participation de ces professionnels. Le ministre se rend à la raison
et, cependant, applique, je dirais, une médecine à ces
participants au régime de la santé et des services sociaux qui
semble très différente pour d'autres catégories. Si on
permet maintenant, et c'est fort heureux quant à nous, aux
représentants des corps médicaux d'être présents
dans l'ensemble du circuit, parce que ce sont des actifs importants pour le
système, est-ce que le même raisonnement va s'appliquer pour les
autres employés, professionnels et autres du réseau de la
santé et des services sociaux, en particulier au niveau de la
régie régionale? Est-ce que de capter un des postes
cooptés au niveau de la régie régionale pour la
participation des médecins au système à travers le
président de la commission médicale régionale, est-ce que
ie raisonnement va aller jusqu'à terme et qu'il va s'appliquer
également pour les autres personnels du réseau?
Quant au conseil médical national ou au Conseil médical du
Québec, le mandat et les responsabilités, s'il y a eu des
discussions, restent à définir avec les partenaires dans un futur
projet de loi qui serait éventuellement, j'imagine, déposé
à l'Assemblée nationale et, encore là, donc, le report
d'un certain nombre de choses qui vont demeurer de l'inconnu dans le
système sur lequel nous sommes appelés à nous prononcer ou
que nous sommes appelés à étudier ce matin.
Quant à l'unicéphalée" ou
"bicéphalée" du système, nous pouvons dire ce matin qu'il
y a un certain retour à la case départ. Tous ces principes
incontournables, tous ces éléments qui avaient été
décrits comme étant absolument fondamentaux dans le
système, nous revenons à la case départ. Une des
questions, nous ne pouvons pas y répondre ce matin, nous verrons au fur
et à mesure de l'étude article par article
si les établissements ont gagné en autonomie, ont
gagné en responsabilités, ont gagné en
autoresponsabilisation, compte tenu des rôles qui seront maintenant
dévolus au CMDP et à la façon dont les plans d'effectifs
médicaux seront dorénavant eux aussi négociés au
niveau de chaque établissement. Notre peur jusqu'à maintenant,
nous allons demander à être rassurés de façon
très claire là-dessus, est qu'il y aura une perte d'autonomie au
niveau des établissements.
Quant au résultat global pour la partie médicale, le
ministre dit: Chacun a mis de l'eau dans son vin. Il faut se poser la question
donc ce matin par rapport à cet aspect-là, si ça
goûte encore le vin et si ça ressemble encore à un vin dune
bonne cuvée et si nous n'allons pas nous réveiller avec un
système qui sera finalement un immense collage, un immense brassage de
cartes, un immense jeu de dominos où on insiste, où le principal
est d'abord d'avoir un collage. Quel est le principe directeur, quels sont les
principes fondamentaux qui nous avaient été annoncés qui
demeurent dans ce projet de loi?
D'autres modifications nous sont annoncées ce matin, qui vont
toucher profondément les principes incontournables qui avaient
été annoncés comme incontournables et dont le ministre a
bien dû se rendre compte, et en cours de juin et en cours
d'été, qu'ils étaient à toutes fins utiles
inapplicables. Nous sommes, par ailleurs, un peu, beaucoup, très surpris
que toute la question du ticket orienteur, que nous prétendons toujours
être un ticket modérateur à terme, n'ait pas fait l'objet
d'intenses négociations, d'intenses échanges avec le corps
médical.
Nous nous étonnons de cet aspect puisque les premiers qui nous
ont bien démontré de façon assez éloquente
l'inapplicabilité de ce principe, l'inapplicabilité de ce ticket,
en plus, bien sûr, de l'élément le plus fondamental qui
consiste à faire une brèche au niveau de l'accessibilité,
au niveau de la gratuité et de l'universalité du système,
nous sommes un peu surpris, ce matin, que tout cela n'ait pas fait l'objet,
da..o les échanges, de conclusions formelles. Nous disons ce matin au
ministre, à la reprise de cette commission parlementaire, que tout cela
demeure un élément majeur, fondamental pour l'Opposition et, si
on peut employer ce terme-là, nous n'avons pas changé
d'idée sur un ensemble d'éléments que nous
préconisions dans ce projet de réforme et ça, ça
demeure pour nous un principe incontournable sur lequel le ministre devra
également faire son nid. Avons-nous moins de qualités que les
médecins n'en ont pour négocier avec le ministre?
Peut-être. Tout cela demeure donc incontournable, la question du ticket
orienteur, la question du ticket modérateur, et nous devrons, au cours
des travaux de cette commission, être capables d'expliquer non seulement
l'applicabilité, la faisabilité, mais également ce en quoi
ce ticket améliore de façon sensible l'utilisation des services
médicaux, en particulier, encore une fois, dans les régions du
Québec.
Et, finalement, nous dirons: Nous avons demandé au ministre, en
juin - nous avons été un peu surpris d'ailleurs de la
réponse à cette époque - le coût de la
régionalisation, le coût de la déconcentration puisque cela
a été bien établi, ici, qu'il ne s'agissait pas de
décentralisa ion, mais de déconcentration des services, que
c'était une étape vers la décentralisation. La
déconcentration, par rapport à ce qui existe actuellement au
ministère de la Santé et des Services sociaux, par rapport
à ce que l'on prévoit développer comme système dans
l'ensemble des 17 régions sociosanitaires du Québec, 16 ou 17
régions sociosanitaires du Québec, nous avons demandé les
projections en termes d'effectifs, la planification en termes d'ajout de
coûts au système. Nous attendons la réponse avec non pas
anxiété, mais nous attendons la réponse dès cette
semaine puisque nous ne pouvons, nous ne pourrons nous prononcer clairement sur
ces aspects, sans regarder l'implication financière de la
responsabilité gouvernementale pour l'application de cette
réforme.
Certaines informations ont filtré pendant cette merveilleuse
période d'été...
M. Côté (Charlesbourg): Y compris hier soir.
M. Trudel: ...y compris hier soir, et nous aimerions bien pouvoir
disposer, comme élément de travail ici à cette commission,
de ce rapport de la firme Samson Bélair qui aurait été -
j'ai toujours parlé au conditionnel - commandé cet
été pour faire l'évaluation, l'impact au niveau financier,
de l'application de la réforme telle qu'elle se présentait dans
ces incontournables en début juillet, pour faire en sorte de voir si les
énergies, les éléments qui sont impliqués dans
cette réforme ou ces ajouts vont véritablement servir les
citoyens. Est-ce que nous pouvons penser qu'à travers - et nous l'avons
reconnu - les problèmes de financement de notre réseau ou de
notre système de santé et de services sociaux et d'une certaine
impasse budgétaire dans laquelle nous sommes situés, est-ce que
les ajouts financiers, est-ce que la demande pour l'application de cette
réforme de structure va faire en sorte que cette marge de manoeuvre ou
toute possible petite marge de manoeuvre qui pourrait se dégager va
être engloutie dans les contrôles, dans les approbations, dans la
circulation des informations dans l'ensemble du système rebrassé
éventuellement? Et est-ce que le citoyen, en particulier les citoyens
des régions seront mieux servis ou auront accès à plus de
services, compte tenu de ce qui va se passer? Le ministre avait, sauf erreur,
promis de nous livrer cette étude, de nous livrer cette projection et
les informations qui nous sont parvenues jusqu'à maintenant, je dois le
dire, sont très inquiétantes quant au coût
du système.
En conclusion, M. le Président, sur ces quelques remarques
préliminaires, nous allons continuer, à cette commission,
à avoir la môme attitude. Le ministre avait fait quelques
commentaires en début mars en disant que la commission parlementaire
chargée d'étudier le projet de loi 120, ça pourrait
prendre une quinzaine de jours. J'ai ça frais à la mémoire
et surtout sur mon bureau encore. Nous avons vu qu'avec ce qui nous a
été présenté nous avons eu besoin de 11 semaines de
travail. Il nous reste encore autour de 150 articles à réviser,
à analyser et pas les moindres. Nous allons continuer à prendre
tout le temps qu'il faut pour analyser avec sérieux, bonifier, si c'est
possible, ce qui a été présenté avec toute la marge
qui nous est disponible, et celle qui ne nous l'est pas aussi, comme
législateurs, membres de l'Opposition, et nous allons prendre donc,
à partir des principes annoncés, toute la marge qui nous est
disponible pour procéder à l'analyse.
La dernière question qui nous reste maintenant et à
laquelle il est impossible de répondre à cette heure-ci, compte
tenu de l'ensemble des modifications qui nous sont proposées, c'est: Y
a-t-il urgence, péril en la demeure, pour convoquer l'Assemblée
nationale les 27 et 28, tel qu'annoncé par le ministre aux débats
de juin, pour procéder à l'adoption de ce projet de loi?
L'OppositIon, en poursuivant son travail de fond au sein de cette commission
parlementaire, va d'abord évidemment, bien sûr, chercher à
répondre à cette question à la lumière des
informations et des échanges que nous aurons au cours des prochains
Jours et surtout d'un certain nombre de positions que le ministre pourra
adopter sur des éléments que j'ai énumérés
au cours de cette brève présentation.
Que reste-t-il du discours de Charlesbourg? Comme dit la chanson,
peut-être une photo, triste photo de ma jeunesse. Que reste-t-il du
discours de Charlesbourg? Bien peu sur les incontournables, d'autres
éléments intéressants que nous avons partagés au
cours de cette commission, mais nous allons continuer l'étude
approfondie et nous serons en mesure de porter notre jugement définitif
sur ces éléments au cours des prochaines heures et des prochains
jours. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le député
de Rouyn-Noranda-Témiscamingue. Je vais maintenant reconnaître M.
le député de Notre-Dame-de-Grâce.
M. Gordon Atkinson
M. Atkinson: Merci, M. le Président. Je suis très
content de voir qu'il y a eu du progrès avec les médecins. Je
félicite le ministre ainsi que toutes les personnes impliquées.
Comme le ministre l'a dit, il ne faut pas chercher de gagnant ni de perdant
parce que au fond c'est la population qui gagne ou qui perd. Par contre, j'ai
quelques points qui me dérangent. Comme M. le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue le disait, nous parlons encore de ticket
orienteur. C'est très important de l'établir exactement, est ce 5
$ ou 50 $ ou 100 $? Ce n'est pas dans le projet de loi 120. Dans le document
d'orientation, c'est 5 $.
Un autre point, M. le Président. Je suis très
concerné par l'ombudsman Je proposais, en décembre passé,
l'introduction d'un ombudsman, sous la direction du ministre, du
ministère (11 h 30)
En anglais: It is not possible to have the present system of complaint
mechanism work. In my riding... J'ai un problème sérieux avec les
plaintes des citoyens concernant les hôpitaux, les CLSC et tous les
services. Ce n'est pas possible pour le citoyen de se plaindre concernant les
docteurs, l'hôpital et les services sociaux.
We must address this because it is the most serious thing we have. At
the moment, the hospitals look after this. There must be une personne
indépendante du système, un ombudsman pour axer... la
réforme axée sur le citoyen. The citizens are not... Ha, ha, ha!
C'est de l'autre côté, M. Trudel, s'il vous plaît! Ha, ha,
ha!
Une voix: C'est la nouvelle réforme peut-être! Ha,
ha, ha!
M. Atkinson: C'est le citoyen... They do not have the opportunity
to have a serious address Ing of the complaints they may have towards the
doctors and towards tho system. M. Trudel a dit: Le vote pour prolonger la
discussion. J'agrée C'est comment? 300 amendements, au total?
Une voix: 339.
M. Atkinson: We have not had enough time to study it.
Félicitations au ministre pour les discussions avec les professions
médicales et les docteurs. But we have got to have a greater opportunity
for the members of this commission to study the documents. Je demande le
consente ment de cette commission pour la suspension de cette séance
pour deux heures pour permettre à tous les membres de la commission
d'étudier les nouvelles présentations, les nouveaux amende ments.
Ce n'est pas possible pour moi, ce n'est pas possible pour cette commission de
répondre avec... with any sense of understanding. We are being pushed to
a conclusion. And, on this, I agree with my colleague, M. Trudel, the deputy
for Rouyn-Noranda-Témiscamingue, that we need more time. But that time
does not necessarily have to be an extension of the sittings in the National
Assembly. I believe that we could reach a greater understanding if we were
allowed to have an opportunity for a suspension of this hearing for two hours,
In order that we might
individually look at what the Minister has said. And what the Minister
has said, of course, is very deep and has a vast implication upon the entire
health and social services provided to the citizens.
A third of our budget, approximately 13 000 000 000 $, is being
collected by the Government and expended by the Government in our health and
social services. Cette universalité du système médical et
des services de santé et des services sociaux, c'est très
important pour tous les citoyens. We must now study it in greater detail.
M. le Président, as you are well aware, I am one of those
increasing number of people who are elderly and I have had the open-heart
surgery. I wish to be put on record as saying that on my medicare card, my
sunset card, la carte médicale, I wish to have it put on my medical card
an access to my record because if I am found unconscious, dans le couloir, I
want every doctor and every hospital to know the medication that I am taking,
that that medication is essential for my survival. I do not see that in the
document and I do believe that the Minister's original concepts are placing
those records on the medical card, along with a photograph - une photo pour
toutes les personnes, pour tous les citoyens, c'est très important - in
order that we may not abuse the system. Because I do believe there is a great
abuse of the system by people who do not have medical card, but are using their
brother in law's medical card. And that is not acceptable. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le député
de Notre-Dame-de-Grâce. Pour répondre à une de vos
requêtes, qui serait de suspendre cette commission pour deux heures, j'ai
le plaisir de vous dire que dans 20 minutes nous suspendrons jusqu'à 14
heures. Donc, vous aurez tout le temps voulu pour faire l'étude, tel que
vous le demandiez. Je crois aussi que pendant les 11 semaines de commission, on
m'a reconnu une certaine flexibilité d'administration de cette
commission et j'entends bien être du même ordre pour la semaine qui
se déroule. C'est pourquoi je pense que, pour le bénéfice
de tout le monde, il serait peut-être opportun d'avoir un écho de
M. le ministre sur à peu près tout ce qui s'est dit de
façon à bien canter cette commission et cette semaine. Alors,
avec la permission des membres de cette commission, je reconnais M. le
ministre.
M. Trudel: ...cinq minutes pour l'économie
générale du règlement.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Normalement, je donnais 20 minutes
pour les remarques préliminaires... C'est-à-dire que nous avons
largement débordé.
M. Trudel: Ah! Je pensais que c'était... Ah bon!
Le Président (M. Joly): M. le ministre, c'est à
vous.
M. Marc-Yvan Côté
(réplique)
M. Côté (Charlesbourg): Merci, M. le
Président, de maintenir cette tradition et elle se fera de la même
manière qu'elle s'est faite au cours des 11 dernières semaines et
des huit semaines qu'a duré la commission parlementaire pour entendre
les individus, à l'époque, qui, parfois, nous ont donné
des points de vue totalement divergents...
Je dois vous avouer franchement que je ne m'attendais pas à un
discours autre que celui que j'ai entendu. Le Parlement étant le
Parlement, il y a le gouvernement et l'Opposition. Donc, évidemment, je
savais et je n'ai jamais caché, M. le Président, qu'il y avait eu
une contribution importante de l'Opposition au cheminement de nos travaux, je
le répète et je ne changerai pas d'idée parce que j'ai
entendu ce matin des propos qui sont un peu plus vindicatifs que ce que j'ai eu
l'habitude d'entendre au cours des semaines précédentes.
Dans tout ce que j'ai entendu ce matin, il y a un élément
majeur, il n'y en a pas d'autres. A moins qu'on veuille créer une
distorsion très importante quant à la réalité qu'on
voudrait bien projeter pour tenter de donner une certaine tendance à ce
qui est arrivé, il y a un élément très important
qui est majeur, c'est celui du budget de la Régie de l'assurance-maladie
régionalisé et fermé. Dans le reste, M. le
Président, il n'y a pas de quoi fouetter bien des chats. Nous tenterons,
y compris dans le cas du budget de la Régie de l'assurance-maladie, donc
régional et fermé, de donner toutes les réponses en cours
de route et on pourra porter un jugement à la fin de l'exercice puisque
ce n'est pas dans une heure, dans une demi-heure ou dans deux heures que l'on
peut tirer les conclusions qui s'imposent. Il faut avoir une vision globale de
l'ensemble des mesures qui se sont ajoutées par rapport au budget
régional.
D'entrée de jeu, dans une présentation qui mérite
une bonne note sur le style... Quant à la présentation, vous
savez, quand on est à des jeux olympiques, parfois, quand on n'a pas
grand-chose sur le fond, on tente d'impressionner sur la forme. J'aurais une
tendance à donner presque 9,9 ou 10 sur le style, donc la forme, alors
que, sur le fond, la note s'abaisse considérablement. Évidemment,
c'est toujours plus facile d'impressionner la galerie en attaquant des choses
comme incontournables. Dans ce sens-là, je pense qu'il y a une note
très élevée qui doit être donnée ce matin et
qui est digne d'un
recteur.
M. Trudel: C'était à peu près la même
que je vous donnais à Charlesbourg.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Non! C'est-à-dire que
ce que je me rappelle, à Charlesbourg...
M. Trudel: Et le raisonnement à l'avenant.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Ce que je me
rappelle de Charlesbourg, c'est que, sur le style, c'était 10 et, sur le
fond, il y a juste le politique qui avait empêché de donner une
note parfaite.
M. Trudel: Le vrai score, c'est ce matin.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Écoutez, la
plus belle preuve de cela, c'est qu'aujourd'hui vous dites: Voici,
c'était tellement extraordinaire à Charlesbourg, à la fois
sur la forme et sur le fond, il y avait tellement de choses incontournables
qu'on en est aujourd'hui à soustraire des points sur le fond. Donc,
évidemment, ce que j'avais compris, c'est que c'était ça
davantage que vous aviez à l'esprit. Mais, évidemment, ça
fait le jeu des politiciens. Et je le mets dans le sens le plus pur du terme,
parce que c'est à ça qu'on s'est convié au cours des
derniers mois et des dernières semaines, sur le plan de l'exercice qu'on
a eu en commission parlementaire, parlant des semaines de mai et de juin. Il ne
faut pas jouer avec les mots. Je ne tenterai pas de le faire. Si je le fais,
rappelez-moi à l'ordre. Et, si c'est vrai, je vous le dirai avec le plus
d'objectivité possible, ce qu'un politicien est capable de faire
à l'occasion, et je sais que vous êtes capable de le faire.
La réforme. Il y a effectivement des choses incontournables qui,
à la fin de la négociation avec le corps médical,
demeurent toujours incontournables. C'est l'objectif. Et personne ne va faire
la démonstration, aujourd'hui, à la conclusion, à la fin
de la commission, que ce qui était incontournable au niveau des
effectifs médicaux, dans les régions du Québec, ça
a été contourné. L'incontournable, sur l'objectif, demeure
incontournable. Il y a cependant des moyens d'y arriver et ces moyens ont fait
l'objet d'échanges avec le corps médical. Effectivement, on se
retrouve dans une situation où des moyens ont changé. Qu'est-ce
qu'on aurait fait si on n'avait pas changé certains moyens, au cours de
la négociation? On n'aurait rien fait. Donc, on aurait dit: C'est
ça et c'est fini. À partir du moment où tout le monde
sollicitait qu'il y ait un rapprochement entre le corps médical... Vous
mêmes, vous le disiez, il ne peut pas y avoir de réforme si les
médecins ne sont pas dans la réforme. Il y a donc, à ce
moment-là, à partir du moment où on s'assoit à une
table, un certain nombre de choses à travers desquelles on peut passer,
d'autres pas. C'est donc l'art du possible.
Très humblement, une question que vous avez posée: Est-ce
que le niveau de la barre qui a été mis au début de la
réforme était trop élevé par rapport à ce
qu'on pouvait livrer? Je conclus, c'est ma conclusion à moi, je ne vous
oblige pas à la partager, que, probablement, le niveau de la barre
était trop élevé par rapport à ce à quoi on
devait aboutir ultimement. J'ai toujours compris dans la vie que ce qui
était très stimulant, y compris dans le sport professionnel,
c'est toujours de mettre le niveau de la barre le plus élevé.
Vous réussissez à faire des performances qui sont au-delà
de ce que vous aviez pu imaginer au départ, malgré le fait qu'il
puisse y avoir à l'occasion certains éléments que vous ne
pouvez pas atteindre, et ça, je pense que ça fait partie de la
règle.
Donc, ma conviction profonde... Et c'est ce que je suis en train de
faire comme démonstration, vous n'êtes pas obligé ce matin
de le partager. C'est ce que je tenterai de faire pendant la semaine que nous
avons pour l'étude article par article, faire la démonstration
que, effectivement, ce que nous avons conclu est plus profitable que ce que
nous avions au départ et que nous avons le corps médical avec
nous pour cheminer dans l'objectif fondamental qui était celui d'avoir
des médecins dans les régions du Québec. Je pense qu'il ne
faut pas, à ce moment-ci, disproportionner l'importance réelle de
la négociation et des effets de la négociation. Je n'ai pas
tenté de le cacher. J'ai dit: L'enveloppe régionalisée de
la Régie de l'assurance-maladie du Québec fermée, oui,
c'était un moyen très fort que je souhaitais avoir. On ne l'a
pas. C'est 2 000 000 000 $. Il ne faut pas tenter de laisser croire au reste
des intervenants et aux citoyens que le 10 000 000 000 $ qu'il reste sur le 12
000 000 000 $ est complètement oublié et qu'il n'est pas
là. Il reste donc 10 000 000 000 $ qui sera entre les mains des
régies régionales; c'est une somme considérable sur le
plan de la marge de manoeuvre en termes de régionalisation.
L'objectif que nous avions de 2 000 000 000 $ était, bien
sûr, de faire en sorte non pas que ce soit les régies
régionales qui gèrent le budget régional de la
Régie de l'assurance-maladie. On a toujours dit que c'était un
budget géré centralement, d'abord par une enveloppe provinciale
et 17 enveloppes sur le plan régional, mais gérées par la
Régie de l'assurance automobile, donc visibles...
Une voix: L'assurance-maladie.
M. Côté (Charlesbourg): La Régie de
l'assurance-maladie!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): C'est les
réminiscences d'autres dossiers antérieurs à 1989.
Une voix: Votre vie antérieure.
M. Côté (Charlesbourg): Ma vie antérieure!
(11 h 45)
M. Trudel:...
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui, oui, c'est
ça, c'est ça! Ça, ça m'apparaît
extrêmement important et on va, au cours de la semaine, tenter de faire
un bon bout de chemin. Ça m'apparaît être un
élément majeur soulevé par l'Opposition qui
s'inquiète, comme d'autres d'ailleurs... Je considère
légitime et normal que des gens s'inquiètent à ce
moment-ci. Je vous invite à suivre les travaux pendant toute la semaine.
On va tenter de donner le plus d'informations possible pour faire en sorte que
ce soit très clair.
Ce qui, pour moi, est fondamental et capital, c'est que le corps
médical, par l'entremise de ses fédérations, de la
corporation professionnelle et des CMDP, a lancé un signal d'une
volonté de collaboration à solutionner les problèmes
après avoir fait le constat de problèmes réels au niveau
des régions du Québec. Et ça, pour moi, c'est capital.
Évidemment, ce que j'entends, quand on dit "que reste-t-il?" on
disait tantôt: répartition des effectifs médicaux, etc.,
tout est mis en négociation. Oui, il y a un certain nombre de
modalités qui restent à être négociées avec
un pouvoir ultime de décret, comme c'est le cas actuellement. C'est ce
que tout le monde souhaitait, une négociation avec les médecins
dans le but d'en arriver à une entente. Si la clause suspensive
évoquée par l'Opposition veut dire autre chose, dites-moi ce
qu'on aurait fait avec la clause suspensive. Pour moi, le message que vous
m'aviez transmis, à moins que je l'aie mal décodé,
c'était que la clause suspensive permettrait, pendant une certaine
période, de négocier les modalités d'application pour
atteindre les objectifs qu'on s'était fixés. C'est,
d'après moi, le message très important que vous nous aviez
livré et vous avez toujours été constant à l'effet
qu'une réforme ne pouvait pas se faire sans médecins. La plus
belle preuve, c'est qu'il y a des soins qui ne se dispensent pas dans les
régions parce qu'il n'y a pas de médecins. Dans ce
sens-là, je pense que ça m'apparaît très important
de faire en sorte que les objectifs fondamentaux de la réforme, de
Charlesbourg qui a été une étape, du projet de loi qui est
une autre étape et de la mise en application du projet de loi qui sera
une autre étape, que les incontournables sur les objectifs soient
maintenus. Je suis convaincu que vous allez être présents pour
nous rappeler à l'ordre si, dans l'adoption du projet de loi et des
articles un par un, on devait éliminer ces idées.
D'ailleurs, vous l'avez fait à plusieurs reprises. On se pose la
question: Que reste-t-il de ce discours de Chariebourg dans la réforme?
L'essentiel, l'important. Pour moi, la démonstration la plus
évidente est le fait que nous avons adopté plus ou moins 400
articles jusqu'à maintenant ensemble et pas beaucoup ont
été adoptés contre la volonté de l'Opposition, un
certain nombre, quelques-uns et qui, eux, doivent dire un certain nombre de
choses. Il y a donc des choses très claires. 10 000 000 000 $ sur 12 000
000 000 $, ça demeure, tel que c'était prévu dans la
réforme, la responsabilité, sur le plan de la gestion, de la
planification, des régies régionales. Le 2 000 000 000 $
était une enveloppe centralisée, gérée
centralement, mais identifiée sur le plan de l'information et
gérée par enveloppe. Il reste donc, de manière très
claire, 10 000 000 000 $ des 12 000 000 000 $ aux régies
régionales. si ça ne signifie pas un pouvoir certain de
régionalisation et de prise de décision par le monde des
régions en fonction de leurs besoins, ça ne signifie plus rien
d'autre, ça ne donne rien de continuer.
Oui, effectivement, qu'on fasse des plans régionaux
d'organisation de services dans différents programmes, si on n'a pas de
médecins pour les appliquer dans certains, ça ne donne rien.
Ça demeure un objectif fondamental et incontournable que les
médecins se retrouvent dans les régions. On a anlaysé un
certain nombre de moyens et je pense que les textes déposés sont
clairs. Moi, je conviens parfaitement, d'ailleurs je l'avais dit quand on s'est
quitté au mois de juin, que c'est l'Assemblée nationale qui doit
décider du libellé ultime... Et ça a été
très clair dès la première rencontre que j'ai eue avec les
médecins sur le plan de la négociation, qu'on ne pouvait d'aucune
manière présumer de la décision finale des parlementaires.
Il y a bien sûr, à ce moment-ci, un engagement moral de la part du
ministre en commission parlementaire à défendre l'entente,
même si, sur certains aspects, 11 aurait préféré
davantage, de la même manière au niveau des médecins, donc
à défendre cette entente.
Donc, contournables, incontournables sur les objectifs, les objectifs,
quant à moi, demeurent clairs et nous allons continuer de faire en sorte
qu'ils le soient pour que l'essentiel des objectifs de la réforme
demeure le citoyen au centre du système, et ça, pour moi, c'est
fondamental. Qu'il puisse y avoir modulation, variation dans les moyens,
opinions différentes, ça me paraît des
éléments tout à fait normaux qu'il faut continuer de
faire.
Toute une série d'autres points qui ont été
soulevés prêtent à interprétation ou, à tout
le moins, méritent d'être questionnés.
"Bicéphalée", ça ne fait pas quatre ans. La
première fois que c'est apparu, "bicéphalée", c'est dans
le document du mois de décembre 1990. Et, à la lumière des
échanges que nous avons eus en mai et en juin, il a toujours
été clair dans notre esprit qu'il
n'était pas question d'assujettir les médecins dans la
pratique médicale au directeur général. Peut-être
n'avions-nous pas été assez clairs à l'époque, mais
c'était ça l'esprit qui était partagé alors que,
sur le plan administratif, il fallait que ça demeure. Et je vous
avouerai très franchement que ça a été l'objet de
négociations très ardues et très difficiles en cours de
route et que, dans ce sens-là, bien sûr, nous en arrivons à
une situation où, sur le plan administratif, les avis, comme c'est dit
dans les textes, seront dirigés vers le directeur général
sur le plan administratif, et j'ai fait la nomenclature des
éléments qui nous concernaient.
Je n'ai pas voulu mettre le focus ce matin sur un certain nombre
d'autres points qui avaient été soulevés parce que l'objet
principal du report de la commission avait été, bien sûr,
les échanges et les négociations avec le corps médical,
sachant qu'il y avait le troisième niveau qu'il fallait régler et
qu'il y avait aussi des questions qui avaient été laissées
en suspens au niveau du coût de la régionalisation dont les
questions avaient été posées à l'époque et
on resituera ça, ces études dont vous avez fait état hier
soir, dans leur véritable perspective au moment où on en
discutera et ça fera l'objet de nos discussions, bien sûr.
Quant à l'ensemble des autres points, on pourra faire toute une
série de choses fort intéressantes en cours de route, de la
même manière qu'on l'a fait progresser, ayant toujours à
l'esprit le citoyen qui, au mois de juin, pour s'en rappeler, a signifié
un certain nombre de messages aux parlementaires aussi. Ceux qui allaient dans
les cabinets privés, ceux qui étaient soignés dans les
centres hospitaliers, ceux qui allaient voir des médecins un peu
partout, avaient un message et un point de vue de la réforme fort
différent de ce que devait être la réforme. Mais ils nous
ont envoyé un message, un bon message. Le citoyen ordinaire qui n'avait
pas affaire aux médecins disait: Mettez-les au pas, réglez le
dossier. Le citoyen plus vulnérable qui, lui, avait besoin de services
médicaux, nous envoyait le message: C'est quand même pas toi, le
ministre, qui va pouvoir me soigner; c'est lui qui va continuer de me soigner.
Et il est important, et c'a été un message aussi très
important quand on parle du citoyen au centre du système, un message
qu'on a reçu et qu'il fallait recevoir et faire un certain nombre de
réajustements à ce niveau-là globalement et on fera la
démarche heure par heure parce que, évidemment, on n'en est pas
à l'économie d'une heure ou deux, compte tenu du nombre d'heures
qu'on a mis là-dedans, pour en arriver à l'aboutissement d'un
processus qui est entamé depuis 1985. Et on pourra dire, à la
conclusion de cet exercice, quoi qu'on en dise, quoi qu'on en pense, eh! que
Rochon avait donc raison et que, pendant toute cette période, la
manifestation s'est faite et est venue renforcer l'opinion de Rochon, d'un
système qui était passablement... Comment? Une voix:
Tricoté serré...
M. Trudel: Et en otage des groupes d'Intô rêt.
M. Côté (Charlesbourg): ...tricoté
très serré et avec la possibilité pour les hommes
politiques, qui ont à décider et à administrer, de faire
l'impossible pour le détricoter. Est-ce qu'on aura une situation
idéale? Non. Je n'ai pas peur de le dire. On aura franchi une
étape majeure pour redonner au citoyen le système de santé
et do services sociaux. Il y a quelques morceaux qui vont manquer? Ce sont des
moyens pour attein dre les objectifs. Quant aux objectifs, ils demeu rent
là, et j'ose espérer, dans la mesure où vous pensez le
contraire, que vous pourrez nous faire cette démonstration.
En conclusion, quant au nombre d'amendements apportés, n'est-ce
pas là une démonstration très évidente de la
volonté d'en arriver à un projet de loi qui reflète les
points de vue des uns et des autres? Et vous vous rappellerez sans doute qu'il
y a des points de vue que vous ne partagiez pas dans la réforme et vous
ave/ proposé des amendements en commission par lementaire pour tenter de
les modifier. Nous les avons acceptés de bonne foi dans le but ultime
d'en arriver à un projet de loi 120 qui colle le plus possible à
la volonté que nous avons do modifier notre système et de le
redonner aux citoyens, et on va continuer dans ce sens-là. 309
amendements jusqu'à aujourd'hui, oui, 309. Et si ça en prend
encore 150, ça en prendra encore 150. Évidemment, sur le plan du
calcul, il faut quand même faire attention pour ne pas laisser circuler
toute une série de choses. Quand on parle de 309 et 120 ce matin, il
faudrait vous rappeler que parmi les 309 les 75 des médecins
étaient suspendus et que parmi les 120 ce matin ce sont les mêmes
articles qui reviennent, amendés, et, de toute façon, 349,
quelque 500, pour moi ça n'a pas d'Importance. L'importance c'est le
résultat final pour qu'il aille directement vers le citoyen. C'est ce
qu'on va tenter de faire. Je suis convaincu qu'on aura une semaine très
productive au profit de notre citoyen...
M. Trudel: Qui est réapparu.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ml nistre. Alors,
juste à titre d'information générale pour les gens
intéressés à suivre l'évolution et les travaux de
cette commission, cette commission siégera à tous les jours de 10
heures à 12 heures, de 14 heures à 18 heures et de 20 heures
à 22 heures. Maintenant, compte tenu de l'heure, nous allons suspendre
nos travaux jusqu'à 14 heures dans cette même salle. Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 58)
(Reprise à 14 h 25) le président (m. joly):
bonjour. la commission reprend ses travaux. m. le ministre, vous avez
ouvert une parenthèse sur les amendements.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, M. le Président.
Je vous ai donné une copie de tous les amendements, de tout ce qu'on a
actuellement parce qu'il y en a quelques-uns qui viendront dans les jours qui
suivent, mais vous en avez donc une copie. Je voudrais que vous preniez acte
que c'est un dépôt et qu'ils seraient donc accessibles à
tous ceux et celles qui désirent en obtenir copie pour être
capables de les analyser amendement par amendement.
Le Président (M. Joly): Merci beaucoup, M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): En vous disant que,
évidemment, c'est un travail de titan qui a été accompli
au cours de la fin de semaine et il se pourrait bien que, sur le plan
légal, le Comité de législation puisse apporter quelques
modifications dans l'analyse qu'il fait actuellement et on avisera en
conséquence, mais c'est la démonstration de la bonne foi que tout
le monde soit informé de ce qu'on fait.
Le Président (M. Joly): C'est déjà un grand
pas très apprécié. Alors, j'accepte le dépôt
et nous reproduirons en conséquence. J'aimerais, M. le ministre, que
vous me situiez un peu les règles que vous avez l'intention, disons,
d'établir.
Organisation des travaux
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. le
Président, pour la bonne marche de nos travaux, ce que nous allons
aborder dans les prochaines minutes, c'est d'abord les articles concernant la
confidentialité et, par la suite, tout le bloc concernant les
médecins. Donc, on devrait en avoir au moins jusqu'à 18 heures.
Dans ia soirée, on pourrait aborder le troisième item, la Loi sur
la Régie de l'assurance-maladie, pour laisser ultérieurement,
demain... C'est contournable, ça. On va le dire tout de suite.
M. Trudel: C'est compliqué, ça. Merci.
M. Côté (Charlesbourg): ...de façon à
ce qu'on puisse, ultérieurement aux rencontres que nous aurons demain
midi avec les infirmiers et infirmières auxiliaires, aborder le bloc des
infirmières, du comité multi, des plaintes, des D.G.,
anglophones, missions, et terminer sur les pouvoirs réglementaires ou
des choses du genre. Donc, c'est un peu l'orientation que ça prendrait
au cours des prochains jours, mais d'abord déjà se dire que la
confidentialité et les médecins sont à l'ordre du jour
d'aujourd'hui... Ah! Comme c'est contournable, aujourd'hui et demain.
M. Trudel: C'est basé sur 55?
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Sur les missions, les dures?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est sûr.
Missions, article 55. Oui, on va y revenir ultérieurement. Comme il
n'est pas adopté, il faudra finir par l'adopter. Donc, M. le
Président, les prochains articles à être appelés
sont...
Une voix: Article 17.
M. Côté (Charlesbourg): ...les articles 19 - je vais
vous les donner dans l'ordre, si vous voulez suivre - 202, 266, 292, 303 et
340.1. Il y aura aussi des articles qui visent la confidentialité au
niveau des chefs de département et au niveau du CMDP, mais on les
abordera lorsqu'on arrivera à ces articles-là. Donc, l'article
19, vous aurez compris que c'est un article qui a déjà
été adopté. Non? Vous êtes sûr de ça,
M. le Président? Peut-être que vous êtes mieux
informé que moi. D'ailleurs, sur les articles...
Étude détaillée (suite) Articles
en suspens
Le Président (M. Joly): Nous ouvrons à nouveau
l'article 19. Donc, j'appelle l'article 19.
Confidentialité des dossiers
médicaux
M. Côté (Charlesbourg): Remplacer l'article 19 par
le suivant: "Le dossier d'un usager est confidentiel et nul ne peut y avoir
accès, si ce n'est avec l'autorisation de l'usager ou de la personne
pouvant donner une autorisation en son nom, sur l'ordre d'un tribunal ou dans
le cas où la présente loi prévoit que la communication de
renseignements contenus dans le dossier peut être requise d'un
établissement. "Toutefois, un professionnel peut prendre connaissance
d'un tel dossier à des fins d'étude, d'enseignement ou de
recherche, avec l'autorisation du directeur des services professionnels ou,
à défaut d'un tel directeur, avec l'autorisation du directeur
général, accordée conformément aux critères
établis à l'article 125 de la Loi sur l'accès aux
documents des organismes publics et sur la protection des renseignements
personnels."
M. Charlebois va vous donner... Vous en avez des copies?
Le Président (M. Joly): Oui, on a déjà
ça, M. le ministre.
M. Charlebois (Maurice): Le changement par rapport à ce
qui est apporté, c'est à la fin du premier alinéa
où on a changé la fin de la phrase qui disait, "sur l'ordre d'un
tribunal ou dans le cas où la présente loi prévolt que
l'accès à certains renseignements contenus dans le dossier est
nécessaire à son application." Cette formulation - les
échanges qu'on a eus avec les médecins - laissait entendre que
l'accès au dossier pouvait être possible, tel que la loi le
prévoyait, alors qu'en réalité, ce que nous visions et ce
qui est visé ailleurs dans la loi, c'est que certains renseignements
sont transmis par un établissement. Cette formulation pouvait laisser
entendre qu'un tiers qui n'est pas de l'établissement a accès au
dossier. Alors, on a resserré ou clarifié le texte pour dire: "ou
dans le cas où la présente loi - donc, c'est la même
idée - prévoit que la communication de renseignements contenus
dans le dossier peut être requise d'un établissement." Alors,
c'est une reformulation qui établit très clairement que le
dossier de l'usager est confidentiel, qu'il est gardé par
l'établissement, que nul ne peut y avoir accès autre que les
personnes autorisées par l'établissement et que, si des
renseignements doivent être transmis, ils le sont par
l'établissement. C'étaient l'esprit et l'intention
derrière la première formulation. Les échanges que nous
avons eus avec les médecins nous ont amenés à croire qu'il
était utile de clarifier le texte tel qu'il est proposé
aujourd'hui pour qu'il n'y ait vraiment pas d'équivoque et aucun doute
à l'effet que le dossier est gardé par l'établissement et
qu'aucun tiers ne peut se pointer pour aller dans le dossier.
M. Trudel: plus la modification que c'est maintenant... la
personne qui autorise pour des fins d'étude, d'enseignement ou de
recherche, c'est le dsp...
M. Charlebois: C'est ça.
M. Trudel: ...et non plus le directeur général.
M. Charlebois: II n'y avait pas de DSP dans le projet tel qu'on
l'a laissé en juin. Alors, nous proposerons plus tard l'introduction
d'un DSP. À cet égard, c'est la situation que nous connaissons
aujourd'hui dans la loi, c'est-à-dire que l'accès au dossier se
fait via le DSP ou, en son absence, le directeur général. C'est
une reproduction du statu quo, de la loi actuelle.
M. Trudel: Parce qu'il nous faut - et ça va être
comme ça dans les premiers moments - déborder un peu par rapport
aux autres choses qui ont été négociées. La
réinstauration du poste de DSP est nommément décrite pour
des séries d'établissements. Quels sont les établissements
ou les centres qui seraient dorénavant tenus, de par la loi, de
désigner un directeur ou uno directrice; des services
professionnels?
Le Président (M. Joly): Pour fins don registrement des
galées, c'est M. Maurice Char lebois.
M. Charlebois: Ce sont les contres hosplta liers et tout
établissement désigné centre do santé.
M. Côté (Charlesbourg): En concordance avec ce qu'on
a déjà fait, pour apparenter les centres de santé à
certains centres hospitaliers. Ce qu'on a fait en juin.
M. Trudel: O.K. Dans le cas des CPJ, ce serait le directeur
général du CPJ qui serait la première
référence, enfin, qui serait l'unique référence
pour donner l'autorisation d'accès à ces dossiers, pour des fins
d'étude, d'enseigno ment ou de recherche.
M. Côté (Charlesbourg): Dans la mesure où
l'établissement lui-même n'aurait pas décidé de se
doter d'une ressource DSP. On se comprend bien là-dessus?
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): dans la mesure où il
y a un dsp, c'est le dsp; dans la mesure où l'établissement n'a
pas décidé de nommer un dsp, à ce moment-là, c'est
le directeur général
M. Trudel: Encore une fols, du débordement un peu: Quel
est le raisonnement qui a amené la conclusion de dire: Nous allons
réinstaurer dans la loi la direction des services professionnels,
lorsqu'il s'agit d'établissements hospitaliers ou centres de
santé? Et ce raisonnement-là no prévoit pas pour les
autres catégories de centres du système, peut-être pas
toutes les catégories de centres, mais ce n'est pas prévu pour
d'autres centres qui dispensent forcément des services de nature
professionnelle. Le raisonnement ne vaut pas non plus pour les autres centres
au niveau de la formalité de désigner un DSP formellement par la
loi.
Le Président (M. Joly): Alors, compte tenu du fait que la
ventilation ne fonctionne pas à plein, je peux permettre aux
parlementaires de se mettre un peu plus à l'aise. Alors, soyez bien
à l'aise. Ceux que ça peut favoriser, ça me fait
plaisir.
M. Charlebois: Comme vous le savez, il y a un thème de
discussion avec les médecins qui a été assez important et
qui s'appelle toute l'organisation clinique et l'organisation Interne des
établissements. Au cours des échanges, nous avons discuté
assez longuement sur les problèmes
qui existent dans les établissements, au niveau de la gestion des
soins, de la gestion des ressources, etc. On l'a évoqué ce matin,
il y a eu une approche qui était celle de savoir si on instaurait une
unité de direction, à savoir que le CMDP relèverait du
D.G. - et même, à l'origine, il n'y avait aucune structure de
prévue dans le projet de loi - ou si on maintenait les structures
actuelles.
M. Trudel: Je suis, je suis.
M. Charlebois: Vous suivez? Alors, pourquoi on a
réintroduit le DSP? C'est que les échanges avec les
médecins ont porté sur des problèmes, l'identification
d'un certain nombre de problèmes et l'identification d'un certain nombre
de solutions. Parmi les solutions que nous avons identifiées pour
régler les problèmes au niveau des règles d'utilisation
des ressources, des règles d'utilisation dos soins, de la gestion de la
garde, etc., on en est arrivé à mieux clarifier le rôle du
chef de département et ses responsabilités à l'endroit de
la structure hiérarchique et ses responsabilités à
l'endroit de la structure professionnelle. Alors, c'est un peu par voie de
conséquence, ses responsabilités par rapport à la
structure hiérarchique, ça s'adresse finalement au directeur des
services professionnels. Il fallait réintroduire le directeur des
services professionnels.
Contrairement à ce qu'il y avait, à la fin de juin, comme
proposition d'amendement avancée au niveau de l'organisation clinique,
nous avons été amenés à réintroduire dans
les centres hospitaliers la départementalisation et l'organisation
clinique comme telle. Alors, dès l'instant où nous
réintroduisons ça, le directeur des services professionnels
devient une fonction qui est nécessaire; ça l'est par voie de
conséquence.
Alors, au fond, le choix que nous avons fait, c'a été de
réintroduire les structures et de clarifier les rôles des chefs,
les relations avec le CMDP et les relations avec le DSP, et darifier le
rôle du DSP. Donc, il fallait que les départements reviennent, que
les chefs reviennent avec le DSP.
M. Trudel: Évidemment, la réflexion que je peux
faire tout de suite, c'est la discussion, l'échange avec le corps
médical, avec les représentants. Vos explications m'ont
amené à dire qu'il faut le réinstaller, ce poste de
directeur ou directrice des services professionnels, consé-quemment aux
responsabilités et aux définitions de responsabilités dans
le centre ou dans l'établissement. Il fallait absolument rétablir
cela.
La question qui reste - c'est une observation, ce n'est pas une question
à laquelle il y a une réponse - c'est que, si on lui fait la
même chose avec les autres regroupements d'établissements,
peut-être en serions-nous arrivés à la même
conclusion, parce que la philosophie générale du projet de loi,
je ne cite pas de mémoire, je ne fais que rappeler en disant... Le
ministre avait dit: Nous allons alléger la réglementation et la
législation de façon à ce que la solution applicable
à l'Institut de cardiologie ne soit pas la même chose
forcément au centre hospitalier régional de Rimouski, au centre
hospitalier Rouyn-Noranda et au centre de santé Sainte-Famille, à
Ville-Marie.
Dans le cas des établissements de santé, on
réinstaure ça suite à la discussion, aux échanges
sur l'impossibilité, et ça, c'est une question qui nous revient
un peu partout sur les modifications qui ont été
apportées. Des éléments avaient été
avancés dans le projet de réforme comme étant, je dirais -
je sais que c'est en exagérant un petit peu - le nec plus ultra de la
solution au niveau de la réforme. Après échanges intenses
avec des gens concernés directement, on se rend compte soit de
l'inapplicabilité, soit de l'in-faisabilité de la solution. Une
question qui reste et pour les partenaires du réseau et pour les
intervenants et pour beaucoup de citoyens et pour l'Opposition, c'est: Y a-t-il
d'autres morceaux dans ce projet de réforme là qui nous ont
été présentés comme ayant fait l'objet
d'échanges, de consultations et qui, à toutes fins utiles,
s'avéreront, au cours des années, inapplicables, peut-être
parce que, si nous nous étions privés de l'échange avec le
corps médical pendant cette période - ça n'a pas
été déclenché automatiquement, cette rencontre ou
ces échanges-là - eh bien, les autres groupes ont peut-être
des éléments sur lesquels ils n'ont pas eu le temps de faire la
démonstration de l'inefficacité, de l'inutilité ou de
l'applicabilité de ces éléments-là? Je dis: Le
raisonnement qui vaut, que vous m'expliquiez, suite aux échanges avec le
corps médical, n'avez-vous pas l'impression qu'il devrait se faire aussi
avec d'autres types d'établissements? Et là je pense en
particulier au CPJ, vous allez me dire: Rien ne les empêche de... Mais
c'était ça aussi, dans le cas des centres hospitaliers.
M. Charlebois: Je pense qu'il y a des précisions à
apporter. Au niveau de l'organisation clinique, dans la loi actuelle, pour les
centres hospitaliers, c'est relativement élaboré; pour les
centres d'accueil et pour les CLSC, ça repose sur un règlement
et, dans le cas des centres d'accueil et des CLSC, ça sera maintenu
également. C'est-à-dire qu'au niveau de l'organisation clinique
pour les services médicaux, pour l'ensemble du réseau, nous
reconduisons, à toutes fins utiles, les structures qui sont existantes
aujourd'hui, sauf qu'il y a, encore une fois, des précisions qui sont
apportées sur les rôles autant du directeur des services
professionnels, du chef que du CMDP. Ça, ce sont les précisions
qui ont été apportées en vue d'améliorer, on le
pense, la gestion des soins et la gestion des ressources.
Les autres catégories d'établissements, dans
les autres domaines, c'est-à-dire plus dans le domaine des
services sociaux, dans le domaine des services communautaires, au moment
où on se parle, la départementalisation, si on veut, n'est pas
aussi élaborée par voie de règlement. Ça repose
beaucoup plus sur les plans d'organisation qui ont été
élaborés par chacun des établissements et, en ce
sens-là, on ne change pas la réalité.
Est-ce que la solution qui était avancée dans le projet de
loi s'est avérée inapplicable? Je ne pense pas qu'on puisse dire
ça. Ce n'est pas parce que c'est inapplicable que ça n'a pas
été introduit. C'est beaucoup plus les échanges qui ont eu
lieu, d'ailleurs, au printemps avec les médecins et, également,
avec le réseau qui nous amenaient à dire, à
l'époque, que, si un établissement introduit des
départements, ce sera ceux qu'on connaît aujourd'hui. C'est
beaucoup plus, au fond, en ayant constaté que nous pouvions apporter des
améliorations et des corrections à ce que nous connaissons
aujourd'hui, au niveau de l'organisation clinique, et que ces corrections
pouvaient être satisfaisantes et nous permettre d'atteindre les objectifs
que nous visions.
Je ne pense pas qu'on puisse conclure que c'était inapplicable et
que ce soit pour cette raison-là qu'on est revenu avec ce qui existait.
C'est que les échanges nous ont montré que nous étions
capables de bonifier l'organisation que nous connaissons aujourd'hui et que
nous pouvions améliorer la situation. (14 h 45)
M. Trudel: Je ne veux pas faire une discussion sans fin avec
cela, mais les échanges, prenez-les du bout que vous voulez, sur
l'applicable ou l'inapplicable, c'était disparu de la loi pour un
certain nombre de motivations qui s'appelaient l'oxygène, la
responsabilité et l'originalité de chacun des
établissements. On se rend compte, en examinant minutieusement avec les
intervenants directement concernés, que, ouf! compte tenu de ce qui
existe, compte tenu des responsabilités, il faut réintroduire un
poste de directeur des services professionnels. Je le dis, dans les autres
catégories d'établissements, cette discussion, à sa face
même, en prenant ça comme exemple et non pas comme la grande
question unique, centrale et uniquement essentielle, mais, à partir de
cet exemple-là, d'autres échanges à partir des
modifications que nous avions apportées en cours de printemps avec les
autres associations concernées, avec les principaux concernés,
nous eussent peut-être amenés au même raisonnement dans ce
cas et dans bien d'autres cas.
Ce que je veux faire ressortir, c'est que nous avions souhaité un
dialogue avec le personnel médical, ça s'est effectué de
façon non exclusive, de façon telle qu'aujourd'hui ce n'est pas
inconnu du ministre, cette réaction-là. Beaucoup d'intervenants
dans le réseau affirment qu'il y a eu échanges et c'est
bénéfique qu'il y en ait eu pour compter sur la présence
active do ses acteurs, mais que, quant a eux, ils avaient dû, en termes
de compromis, pour en arriver aux finalités du projet, sacrifier un
certain nomhro de dimensions. Ils s'aperçoivent aujourd'hui qu'ils ont
peut-être fait des sacrifices qui étalent peut être un peu
démesurés par rapport à ce qu'il y a eu comme
échanges avec d'autres groupes Dans ce sens-là, je veux juste
mentionner que si la solution n'était pas l'idéal dans la
structure - je ne parlerai plus du mot "applicable" - par rapport aux
échanges qu'il y a eus, peut-être également que, dans
d'autres types d'établisse ments, on va demeurer avec une grande
question sur l'idéal quant à la liberté de faire ou de ne
pas faire. Est-ce que c'est vraiment ça qu'il faut souhaiter en
partageant en deux le raisonnement du départ, en disant: Pour certaines
catégories, ça vaut toujours; pour certaines autres catégo
ries, ça ne vaut plus comme raisonnement?
M. Côté (Charlesbourg): Je me permettrais
très brièvement là-dessus. Je pense que vous avez
employé de bonnes expressions et jo demeure personnellement convaincu
que la proposition Initiale d'oxygène était la bonne. L'avenir
nous le dira, mais, pour certains, elle n'était pas acceptable. Le
principe même de l'oxygène, c'est de brasser un certain nombre de
choses et laisser de la place à l'initiative. C'était bon pour
tout le monde.
Il y en a qui ont décidé que ce n'était pas bon
pour eux autres. Probablement de nature plus conservatrice, ce n'était
pas bon pour eux. Ça demeure une excellente opportunité pour
d'autres aussi que cet oxygène et que cette souplesse au niveau de ces
règles. Je demeure convaincu, moi, qu'il y a beaucoup à tirer de
cet oxygène et je pense que c'est ce que les gens vont faire, au bout de
la ligne. Finalement, on verra, au bout de la ligne, ce que ça donne. Je
ne pense pas - peu importe qui sera là éventuellement - que, dans
l'application, s'il y a des réajustements à faire, ils se feront.
Je pense qu'il ne faut pas être fermé à ce
point-là.
M. Trudel: Comme comparaison parce que. Bon. Reprenons ça
un petit peu dans la dynami que. Cet article 19, nous l'avions
déjà modifié substantiellement pour y ajouter...
M. Côté (Charlesbourg): Par rapport à
l'origine.
M. Trudel: Par rapport à l'origine, on avait ajouté
un paire de bretelles de police là-dessus.
M. Côté (Charlesbourg): Ah, oui Une autre
bretelle.
M. Trudel: Et là il s'ajoute une autre bretelle. Mais par
rapport au texte de la loi original, de la loi actuelle, l'article 7 de la
loi
actuelle, est-ce qu'on a fait les comparaisons avec le texte de la loi
actuelle où non seulement l'autorisation de l'usager est requise, dans
le texte que nous avons devant nous, mais où également nul ne
peut donner ou recevoir communication écrite ou verbale ou y avoir
autrement accès, même aux fins d'une enquête?
M. Côté (Charlesbourg): Le texte... C'est un texte
de 1971.
M. Trudel: II n'était pas si mal.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, bien avant la loi sur
l'accès à l'information...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...ce texte-là. Donc,
le ministère avait des idées très avant-gardistes,
même à l'époque.
M. Trudel: Ce qui me surprend un petit peu - le texte de 1971
semble encore, sous certaines dimensions, plus serré au niveau de
l'attache que même le rappel qu'on nous a fait à nous deux, parce
qu'on l'avait adopté, avec une ceinture et des bretelles - c'est qu'on
ne soit pas allé jusqu'à réintroduire cette
phrase-là au niveau de la réception de la communication. Il n'en
a donc pas été question dans les discussions, si j'ai bien
compris.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Charlebois: Non. Entre autres, à l'article 7 qui date
de 1971, il y a des éléments qui sont introduits là qui ne
sont plus utiles, étant donné, à ce qu'on me signale,
qu'il y a... Entre autres, "aux fins d'une enquête", on l'a
enlevé. Ce n'était pas utile de le mettre, étant
donné que, de toute façon, on ne pouvait y avoir accès. Ce
qu'on a introduit, c'est "sur l'ordre d'un tribunal", c'est ce qui dispose de
la question. Cuncer-nant le coroner, il y a des modifications
législatives, depuis, qui octroient les pouvoirs dans cette loi. Alors,
c'était inutile de le reproduire ici. Quant aux autres
éléments de l'article 7, il s'est rescindé. Enfin,
j'imagine que vous avez fait la discussion lorsque vous l'avez adopté.
Entre autres, le troisième alinéa se retrouve ailleurs dans la
loi, maintenant.
M. Côté (Charlesbourg): Si on veut être
hnruiAte, si on veut être très honnête, dans une discussion
très ouverte qu'on a eue, effectivement, lorsqu'on regarde la
deuxième phrase: "Nul ne peut en donner ou recevoir communication
écrite ou verbale", mais, quand on va plus loin, il y a un petit
astérisque qui dit, à un moment donné dans l'article, je
ne sais pas si vous l'avez, s'il est reproduit dans votre texte: "ou dans les
cas où une loi ou un règlement prévoit que la
communication est nécessaire à son application"... Donc, c'est
assez large, merci. Ça veut dire que c'était ça, le
principe, mais s'il y a d'autres lois qui prévoyaient d'autre chose, ou
d'autres règlements... Évidemment, il y avait un grand principe
qui était là, très d'avant-garde à l'époque,
mais qui s'ouvrait aussi à d'autres lois alors que, dans ce cas-ci,
c'est "le cas où la présente loi prévoit que la
communication de renseignements contenus dans le dossier peut être
requise d'un établissement." Donc, je pense que c'est plus serré,
ce qu'on a là, que le texte de 1971.
M. Trudel: Oui, la deuxième partie slaquait la cravate un
peu.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, la deuxième
partie défait un peu la première.
M. Trudel: Slaquait la cravate un petit peu...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...mais la formulation de la première partie
était quand même de nature particulièrement
renforçante pour la confidentialité. Bon!
M. Côté (Charlesbourg): Comme mon docteur me le
dit...
M. Trudel: Si le docteur le dit, par exemple, là, foi de
docteur!
M. Côté (Charlesbourg): ...il n'est pas sans
remarquer que, dans les 20 années qui nous séparent de 1971, il y
a eu une évolution tout à fait extraordinaire. Là, on
disait: "Nul ne peut en donner ou recevoir communication écrite ou
verbale..." Il y a peut-être des affaires électroniques
aujourd'hui qui pourraient être ajoutées.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): oui, mais le texte est assez
serré par rapport à... je pense que ça renforce ce qu'on
souhaitait, à l'époque, et c'est de...
M. Trudel: les dossiers d'usagers dans les cabinets
privés. la régie pourra demander communication sur, par exemple,
la liste des activités, les actes posés, etc.?
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est la Loi
médicale.
M. Charlebois: La loi santé et services sociaux ne vise
pas les cabinets. Ça vise les établissements.
M. Trudel: Et le cabinet est défini comme n'étant
pas un établissement.
M. Charlebois: C'est ça. Ce que vous évoquez,
activités particulières, etc., aux fins de
rémunération, mais là ce sera prévu. C'est la RAMQ
qui aura l'information, parce que le médecin va participer à une
entente lui permettant d'obtenir une rémunération normale s'il
remplit certaines activités. Ce sont les termes de l'entente et les
formulaires pour réclamation d'honoraires qui contiendront les
informations nécessaires, a ce moment-là, sur les
activités qui sont faites, comme c'est le cas aujourd'hui. Aux fins de
rémunération, les médecins remplissent des formulaires de
demande de paiement.
M. Trudel: Quand on va arriver au niveau de la planification, au
niveau des plans régionaux d'organisation de services, de la
planification même, on verra ça dans le détail tantôt
au niveau de la définition des plans d'effectifs.
M. Charlebois: L'activité médicale des cabinets, on
en tient compte par la somme des informations qu'on a à la Régie
de l'assurance-maladie sur le paiement des différents actes. C'est une
information qui est disponible à ce moment-ci.
M. Trudel: Alors, la régie pourrait demander,
évidemment, des informations sur des dossiers d'un usager à un
établissement, aux fins d'exercer les responsabilités qui lui
sont données dans la loi.
M. Charlebois: La régie régionale, vous voulez
dire?
M. Trudel: Oui, c'est ça.
M. Charlebois: La régie régionale, c'est l'article
292 qui précise ce qu'elle peut demander. La régie
régionale ne peut pas avoir accès à des renseignements
nominatifs, et ça, c'était déjà annoncé en
juin. Seul le ministère aura accès à des renseignements
nominatifs. Comme c'est le cas aujourd'hui, le ministère a accès
à des renseignements nominatifs qui sont "dénominati-sés",
si le mot est français, selon des règles...
M. Trudel: S'il n'est pas français, on va le faire
exister!
M. Charlebois:... qui sont établis sous surveillance de la
Commission d'accès à l'information. Ces renseignements servent
à alimenter les systèmes clientèles du ministère
comme MEDECHO et d'autres systèmes qui sont en développement.
Mais le seul lieu, au Québec, où des renseignements nominatifs
pourront être communiqués, ce sera au ministère et non pas
ailleurs.
M. Trudel: mais une régie régionale, je
répète, pourrait toujours requérir un certain nombre
d'informations sur les dossiers d'un établissement eu égard
à ses responsabilités, mais ne le pourrait pas en ce qui concerne
les dossiers d'un cabinet privé. si elle voulait avoir accès
à des informations pour réaliser sa planification pour tout
exercice nécessaire à la réalisa tion de sa mission, elle
devrait s'adresser à la régie de l'assurance-maladie du
québec qui, elle, par ailleurs, est autorisée, va être
autorisée à transmettre de l'information aux régies
régionales, mais des renseignements "dénominalisés", non
nominatifs, à 492. (15 heures)
M. Côté (Charlesbourg): 292
M. Trudel: 292
M. Charlebois: C'est la régie régionale Ce sont des
statistiques sur l'activité médicale dans la région.
M. Trudel: là, on comprend quo s'il y a un mouvement de
régionalisation, tel que la volonté en a été
manifestée, tout ça, souvent, est très dépendant,
évidemment, de l'information que tu possèdes. comme il y a encore
et ii y aura toujours, dans la mécanique actuelle, un nombre
appréciable d'actes qui vont se réaliser en cabinet privé,
toute planification, dans l'ignorance de ce qui se passe là, c'est
utopique, c'est impossible que ça puisse se réaliser la
régie régionale va travailler sur ce qui se passe en
établissement, mais ne pourra pas travailler sur la
réalité des choses quant à la partie qui se passe en
cabinet privé.
Par ailleurs, opposé à cela, évidemment, II y avait
lieu de se montrer inquiet sur toute information qui aurait pu être
communiquée d'un cabinet privé, pour la gestion administrative
et, là, avoir toute une série d'intervenants qui auraient pu
dénaturer l'objectif même poursuivi par la loi. Il y a aussi les
dangers de connais sances autres qu'à des fins de planification et,
comme vous nous l'avez expliqué, l'opération assez complexe de
"dénominalisation". Sans être nominatif au ministère,
j'Imagine qu'il aurait fallu exiger ça dans la loi, du côté
des instruments régionaux si on voulait en arriver aux mêmes fins.
Là, c'est la régie qui sera tenue de ne pas transmettre de
renseignements à caractère nominatif, mais tous les
renseignements sur les cabinets privés, quant aux activités,
pourront être obtenus à la régie.
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement à
l'article 19 est-il adopté?
M. Trudel: Adopté
Le Président (M. Joly): L'article 19 est adopté,
tel qu'amendé. J'appelle l'article 202
M. Côté (Charlesbourg): Ajouter, à la fin du
premier alinéa, la phrase suivante: "Les documents ainsi fournis ne
doivent pas permettre d'identifier un usager de l'établissement." Donc,
si on veut essayer de se comprendre, ça se lirait comme suit, l'article
202: "Un établissement doit, sur demande de la régie
régionale, lui fournir, en la forme et dans le délai qu'elle
prescrit, les états, données statistiques, rapports et autres
renseignements qu'elle requiert sur Iss activités de
l'établissement ou qu'elle juge appropriés pour l'exercice de ses
fonctions. Le ministre peut demander à la régie régionale
de lui en transmettre copie. "Le présent article ne s'applique à
un établissement privé non conventionné que s'il est
agréé aux fins de subventions, conformément aux
dispositions du chapitre III du titre II de la partie III et dans la seule
mesure où les renseignements sont nécessaires à
l'application de ces dispositions." Et on ajoute: "Les documents ainsi fournis
ne doivent pas permettre d'identifier un usager de l'établissement."
Le Président (M. Joly): M. le député.
M. Trudel: Là, la seule modification qui est
ajoutée aujourd'hui, c'est "les documents ainsi fournis ne doivent pas
permettre d'identifier un usager de l'établissement."
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: Le restant, nous l'avions bien adopté en
juin.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Et on avait modifié la première version
qui était: ...la régie régionale doit fournir, en la forme
et dans le délai qu'elle prescrit, les données statistiques,
rapports, etc., pour l'application de la présente loi. Alors là,
c'est changé par "pour l'exercice de ses fonctions". Alors, ce n'est pas
tout ce qui était requis par la loi mais uniquement de par les fonctions
de la régie, qui restent à être précisées
encore, et ça, on le garde. Dans ce cadre-là, ici, de l'ajout,
"les documents ainsi fournis ne doivent pas permettre d'identifier un usager de
l'établissement", qui va juger que les documents qui sont fournis ne
permettront pas d'identifier un usager de l'établissement? Qui va juger
ça? C'est le DSP?
Le Président (M. Joly): Dr Iglesias.
M. Iglesias (Juan Roberto): C'est l'établissement qui doit
juger. Naturellement, ça a été mis là pour des cas
où il y aurait un petit nombre d'usagers et où, avec un
diagnostic, par exemple, particulier, ou avec des caractéristiques
sociosanitaires, on pourrait mettre le point dedans. Alors, c'est l'obligation
qui est faite à celui qui transmet, qui est l'établissement, de
ne pas dévoiler ça sous cette forme-là.
M. Trudel: Parce que, effectivement...
M. Iglesias: Si vous avez une personne de tel ...
M. Trudel: Prenons un exemple. En fait, c'est la question qui se
pose de plus en plus dans le contexte actuel, les sidatiques. C'est
évident que la population sidatique d'Abitibi-Témiscamingue est
un peu moins grande qu'à Montréal. Alors, à partir du
moment où on fait une description assez précise dans fe dossier
de l'usager, il pourrait être possible d'identifier l'usager, compte tenu
des caractéristiques du dossier. Alors, c'est encore là, ici, une
deuxième bretelle par-dessus la bretelle et la ceinture que nous avions
mises pour un certain nombre de cas spécifiques. Mais c'est
l'établissement qui va juger de cela, l'établissement
délivrant?
M. Iglesias: II y a une obligation parce que
"l'établissement doit". Tout ce qui vient après, c'est... C'est
l'établissement qui est gardien des dossiers, alors, au premier chef,
c'est lui qui a l'obligation.
M. Trudel: Mais, formellement, c'est parce qu'un
établissement... Je vais aller jusqu'au bout du raisonnement. Je
comprends, c'est l'établissement, mais un établissement,
ça n'existe pas, ça, dans la vraie vie. C'est une personne, c'est
quelqu'un qui juge. Alors, c'est le directeur des services professionnels ou,
à défaut, le directeur général.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Et on lui crée
une obligation additionnelle, maintenant, qu'il n'avait pas dans le texte que
nous avions adopté déjà, qui est celle de fournir... "Les
documents ainsi fournis ne doivent pas permettre d'identifier un usager de
l'établissement." Comme vous le disiez tantôt, après la
bretelle et la ceinture, on vient de rajouter une autre paire de bretelles.
Donc, c'est l'établissement, mais par l'entremise d'un individu.
L'établissement tout seul ne pourra pas faire ça, ça va
être compliqué. On vient de l'adopter à l'article 19. Dans
le cas de certains établissements où c'est le DSP, c'est le DSP.
Où il n'y a pas de DSP, c'est le directeur général. Donc,
c'est un autre message qui a été envoyé, très
clair, avec des obligations de respect de la confidentialité.
M. Trudel: On ne saurait faire grief à
l'établissement de ne pas dévoiler le dossier d'un quelconque
usager à l'intérieur de sa programmation ou du financement qu'il
doit recevoir. Regardez. Dans le cas des CPJ en particulier, à mon avis,
c'est peut-être le secteur dans lequel
il pourrait y avoir un nombre assez certain d'usagers
d'identifiés à partir des caractéristiques du dossier
parce que les problématiques soulevées ne sont pas uniquement
médicales, elles sont surtout sociales, elles sont de la nature de la
perturbation sociale. Alors, quand la régie demandera ces informations,
c'est évidemment dans des buts..., pour ses fonctions à elle, des
fonctions de planification et en particulier d'affectation budgétaire
à l'intérieur des programmes. Alors, est-ce que de ne pas
transmettre des informations... Ici, on prend ça comme si c'était
un cas isolé, mais s'il y avait un certain nombre de dossiers dont
l'établissement jugeait que ça permettrait éventuellement
d'identifier l'usager - et là il n'y a pas de droit d'appel; c'est
l'établissement qui est dépositaire des dossiers qui
décide - c'est terminé, au revoir. La régie ne pourrait
pas disposer de ces dossiers-là.
Sur le plan budgétaire, en particulier au niveau de la
planification, comment ça va se gérer à la régie
régionale? Y compris... Enfin, on est obligés de voir, comme
législateurs, tous les cas et les extrêmes. Un
établissement pourrait décider d'un bon nombre de dossiers qu'il
ne communique pas "de peur de", et il serait justifié tout à
fait.
M. Charlebois: Si vous me permettez, ce dont on parle ici, c'est
de rapports statistiques, d'états statistiques, de rapports et autres
renseignements qu'un établissement peut être tenu de transmettre
à la régie. Dans ses rapports, l'établissement est tenu de
faire en sorte qu'aucun renseignement ne permette d'identifier. Maintenant,
dans la formulation de son rapport... Ce que vous évoquez, c'est qu'un
établissement... Ce que vous évoquez comme hypothèse, qui
m'apparaît bien extrême et d'une éventualité tout
à fait hypothétique, c'est que dans un programme il n'y aurait
qu'un ou deux usagers visés, parfaitement identifiables, donc
l'établissement ne serait pas en mesure d'envoyer un rapport statistique
sur ses activités. Ça m'apparaît une hypothèse peu
probable.
Par ailleurs...
M. Trudel: Une hypothèse hypothétique,
hautement.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Charlebois: Voilà! Par ailleurs, dans la formulation
d'un rapport et de statistiques, il y a certainement moyen d'agréger les
données pour éviter que des renseignements puissent conduire
à identifier des personnes et donc répondre à la
satisfaction de la régie pour les fins de planification et les fins de
gestion, parce qu'on est vraiment au niveau de rapports statistiques et de
rapports de gestion.
M. Iglesias: Ça permettrait quand même à
l'établissement de donner toutes les informations, sauf celles qui...
autrement dit, on peut faire rapport. "j'ai eu un cas de tel type do violence"
s'il y en a seulement que deux, on a juste à ne pas donner les
caractéristiques, mais "j'ai ou deux cas" et ça s'en va à
la régie. la règle peut savoir qu'il y a eu deux cas. tandis que
si on veut avoir plus au niveau de la recherche, etc. à ce
moment-là, on prend de plus grands ensembles, d'autres régions et
on va voir que ça se répartit dans telle classe sociale ou telle
chose.
M. Trudel: Ce que je voulais faire ressortir, c'est que s'il y a
une bretelle supplémentaire qui est ajoutée sur le plan du
dossier de l'individu, de l'usager - et ça, on finira par faire une
chemise avec nos bretelles et ce sera encore la plus belle garantie qu'on
pourra se donner comme société - il faut bien voir que ça
comporte aussi d'autres éléments. C'est-à-dire que
ça ouvre la porte, qu'on le veuille ou non, ça ouvre la porte, en
termes de gestion de notre système, à un non-transfert
d'informations sur lequel il n'y a pas d'appel, il n'y a pas de
possibilité.
Si on avait à choisir pour qui on prend partie, très
clairement, prenons partie pour l'usager. La confidentialité, c'est
très clair, mais il faut voir que ça ouvre aussi une porte
à la captation d'informations et à garder de l'Information
nécessaire à la planification.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, ça
prendrait quelqu'un qui a l'esprit mal tourné pour appliquer la
deuxième, mais ce n'est pas impossible qu'il y ait quelque part un
esprit mal tourné qui puisse le faire. Je pense que oui, mais, comme
vous l'avez dit, je pense qu'il faut prendre le bien du citoyen sur le plan de
la protection. C'est tout d'abord ça qu'il faut. Dans ce cas-ci, c'est
une hypothèse qui est là, qui est possible, mais qui n'est pas
l'objectif de l'amendement qui est apporté, d'aucune manière.
M. Trudel: Non. C'est parce qu'on nous présente ça
- c'est louable de le voir comme cela - c'est une bonification à
l'article, nous a-t-on présenté. Quand on fait une bonification
à l'article, il faut bien qu'on soit conscient que ça ouvre autre
chose; il y a toujours deux côtés à une médaille, il
y a toujours deux faces à la réalité. S'il nous faut
prendre partie pour l'usager, également, ça ouvre d'autres portes
ailleurs et on verra à l'usage du système. (15 h 15)
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, il faut le
nuancer aussi parce que, quand on relit 202, en partant: "Un
établissement doit... ", donc il y a une obligation de transmettre les
renseignements. Celui qui étirerait l'élastique jusqu'à se
servir de cet amendement, qui est une balise pour protéger l'individu
mais pour transférer les renseignements... En tout cas, j'espère
qu'il non existe pas trop dans le système.
M. Trudel: c'est juste parce que... je ne vois pas comment on
peut avoir le choix autre-mont. juste parce que la décision, à
l'autre bout, repose bien sur une personne, dans un établissement, qui
détient l'information. il n'y a pas... et jo no veux pas me mettre ici
à créer un mécanisme d'appel pour des cas qui peuvent se
présenter, mais je veux juste soulever qu il y a une contrepartie
à ça et que, s'il v a une bretelle supplémentaire qui est
ajoutée à \e confidentialité, bravo! mais ça ouvre
la porte à d'autres hypothèses d'utilisation quand on l'ajoute
comme cela.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. M. Trudel:
Là-dessus...
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
202 est adopté. L'article 202 est adopté tel qu'amendé.
J'appelle l'article 266.
M. Côté (Charlesbourg): Ajouter à la fin
l'alinéa suivant: "Dans l'exercice des fonctions
énumérées au premier alinéa, la régie
régionale doit s'abstenir de consigner tout renseignement ou document
permettant d'identifier un usager d'un établissement ou un utilisateur
des services d'un organisme communautaire."
Si on fait la lecture de 266, tel qu'il a été
adopté, ça se lit comme suit: "La régie régionale
veille au respect des priorités approuvées par l'assemblée
régionale et à l'atteinte des objectifs de santé et de
bien-être. À cette fin, elle: "1° s'assure que les
informations sur l'état de santé de la population de la
région sont tenues à jour et accessibles; "2" identifie les
besoins de la population en vue de l'élaboration des plans
régionaux d'organisation de services; "3° informe le ministre des
besoins ue la population en vue de l'élaboration et la mise à
jour d'une politique de santé et de bien-être, des politiques et
des programmes de santé et de services sociaux; "4° évalue,
selon la périodicité que détermine le ministre,
l'efficacité des services de santé et des services sociaux, le
degré d'atteinte des objectifs poursuivis et le degré de
satisfaction des usagers à l'égard des services; "5"
élabore et met en oeuvre, conformément aux directives du
ministre, des évaluations de programmes de services auxquels participent
les ôtabllssements; "6" exécute tout mandat spécifique que
le ministre lui confie "
Et nous ajoutons: "Dans l'exercice des fonctions
énumérées au premier alinéa, la régie
régionale doit s'abstenir de consigner tout renseignement ou document
permettant d'iden- tifier un usager d'un établissement ou un utilisateur
des services d'un organisme communautaire".
M. Trudel: Ça vient après le premier
alinéa?
M. Côté (Charlesbourg): Ajouter à la fin de
l'article.
M. Trudel: À la fin de tout.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, l'alinéa
suivant. Donc, c'est à la fin.
M. Charlebois: C'est à la fin, mais ça vise le
premier alinéa...
M. Trudel: Au complet.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Charlebois: ... et c'est exactement aux mêmes fins que
celles dont nous avons discuté pour 202.
M. Trudel: C'est l'autre bout. M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Qu'est-ce qui arriverait s'ils consignaient de tels
renseignements? "Dans l'exercice des fonctions énumérées
au premier alinéa, la régie régionale doit s'abstenir de
consigner tout renseignement..." Qu'est-ce qui arrive si un régie
régionale consigne des renseignements qui permettent d'identifier un
usager d'un établissement ou un utilisateur des services d'un organisme
communautaire?
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a pas de
pénalité, il n'y a pas d'infraction prévue à
l'intérieur de notre loi concernant cet article-là.
M. Trudel: Alors, c'est un avertissement. C'est une balise.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Par contre, on nous
signale que ça pourrait contrevenir à la notion de vie
privée au niveau de la Charte avec ce qui s'ensuit comme
conséquence.
M. Trudel: Tel que libellé?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. C'est-à-dire que
dans la Loi sur les services de santé et les services sociaux il n'y a
pas d'infraction prévue pour ça. Cependant, si une régie
était en infraction et qu'un usager, c'était porté
à sa connaissance, il pourrait intenter une poursuite en dommages et
intérêts contre la régie...
M. Trudel: Dommages et intérêts au civil.
M. Côté (Charlesbourg):... en se basant sur
la Charte qui prévoit que la protection de la vie privée
doit être assurée.
M. Trudel: Une autre remarque que je suis tenté de faire
ici. Encore une fois, c'est prendre la partie de l'usager pour y ajouter le
maximum de protection au niveau du traitement de son dossier, de l'ajouter
cependant - et c'est un peu la réflexion que je voudrais bien avoir - au
chapitre des responsabilités de la régie régionale,
d'ajouter cette police au niveau du traitement des dossiers. Est-ce que vous
avez senti, de la part de vos interlocuteurs, puisque ça vient de
là, une pleine, totale et entière confiance envers ces futures
régies régionales, compte tenu de ce que je vois apparaître
ici, qui, encore une fois, n'est pas mauvais? Ça ajoute, sauf que
ça fait comme allumer une petite lumière quelque part de dire,
bon, quand la régie régionale ne peut obtenir les renseignements
à caractère nominatif des établissements - et, elle, on
lui ajoute, à la régie régionale, qu'elle est tenue de ne
pas consigner les renseignements - est-ce qu'il y a là la traduction
d'une certaine méfiance envers ces nouveaux interlocuteurs, ce nouvel
instrument qui apparaîtrait dans le décor de la gestion de nos
services de santé et services sociaux?
M. Côté (Charlesbourg): La réponse est non.
Ça va s'illustrer d'un certain nombre d'aménagements qu'il y a.
Quand on a dit tantôt que la régionalisation était un
élément de la reforme qui était maintenu, c'est que,
effectivement, dans les discussions publiques de mai et de juin, on
interpellait beaucoup le pouvoir technocratique, bureaucratique des
régies régionales avec une certaine, à tout le moins
à l'époque, interrogation; mettons-la positive, pour le moment.
Et, au cours des échanges, finalement, à la conclusion des
échanges, que le président... qu'on insiste tellement pour
être du conseil d'administration, c'est qu'on reconnaissait la structure
régionale et qu'on voulait oeuvrer à l'intérieur de la
structure régionale. Premier élément.
Le deuxième, c'est que la commission médicale
régionale, à sa demande, sera supportée par des
fonctionnaires de la régie régionale pour l'approvisionnement en
données qui concernent les régies régionales. Donc, il y a
des points d'interrogation qui se sont levés en cours de route et je
peux vous dire que - en tout cas - la conclusion que nous pouvons en tirer
à ce moment-ci, c'est qu'il y a une volonté d'être un
partenaire positif de la démarche avec les régies
régionales.
Ça me paraît, moi, bien évident, et pas mal plus
évident maintenant que ça l'était au mois de mai ou au
mois de juin.
M. Trudel: C'est important de faire ce constat-là parce
que lorsqu'on lit, par exemple, des amendements tels ceux-là, ici, on
est à tout le moins en droit de se poser la question. Et,
deuxièmement, c'est que nous devrons aborder au cours de nos
échanges, pendant les jours qui viennent, s'il y a un plein désir
de participer aux instruments régionaux mis en place au niveau de la
planification de l'exploitation des services.
Il va falloir aussi, par ailleurs, qu'on so préoccupe, bien
sûr, de ce que d'aucuns appellent maintenant l'équilibre entre les
différentes composantes de ce système. Être là de
ploin droit suppose également que ce droit puisse s'exercer dans la
balance des avantages et inconvénients que cela peut vouloir dire et des
différents éléments qui composent ce
système-là Bon.
Alors, donc, partie à la mécanique, mais il va falloir
examiner tout au long du parcours si la mécanique va pouvoir vivre son
processus ou son homéostasie de façon constante ou si
l'équi libre systémique n'est pas dérangé en
quelque sorte, ou n'est pas modifié par des éléments qui
ont été introduits dans le système. Il faudrait s'assurer
de la balance, du balancement dans le système et de l'équilibre
dans ce système-là au niveau des rapports entre les
différents acteurs, différents groupes, différents
secteurs, différents types d'activités et différents
problèmes qu'on a à affronter dans le contexte de chacune des
régions du Québec en particulier. Alors, ça va sur
l'amendement à 266, M. le Président.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
266, adopté. L'article 266, adopté tel que... Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 292, M le
Président.
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 292, M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Remplacer le premier
alinéa de l'article 292 par le suivant "Pour l'exercice de ses fonctions
ou à la demande du ministre, la régie régionale peut
requérir que les établissements et les organismes communautaires
de sa région lui fournissent, dans la forme et le délai qu'elle
prescrit ou que le ministre détermine, selon le cas, les renseignements
prescrits par règlement et en vertu du paragraphe 11 1° de l'article
410 concernant les clientèles, les services demandés et
dispensés et les ressources utilisées. "Les renseignements
transmis ne doivent pas permettre d'Identifier un usager d'un établisse
ment ou un utilisateur des services d'un orga nlsme communautaire." (15 h
30)
M. Charlebois: pour cet article, le changement qui est
apporté, c'est d'abord "renseignements non nominatifs" qui est
remplacé par une phrase qui est plus explicite: "les renseignements
transmis ne doivent pas permettre d'identifier un usager". c'est une phrase
qu'on a vue à 202 et à
266. Voilà pour une première chose. Quant à l'autre
élément qui est plus important, nous sommes arrivés
à la conclusion, suite à l'analyse de cet article et
également de l'article 340 - on va le voir un peu plus loin - que pour
assurer une pleine protection et une pleine transparence concernant la
transmission de renseignements des établissements vers les centres de
décision, que ce soit régional ou au niveau du ministère,
il y avait lieu d'établir, par voie réglementaire, le type de
renseignements que la régie régionale pourra demander. On va voir
à l'article 340, de la même manière, les renseignements que
le ministère pourra demander. Au moment où on se parle, avec la
loi actuelle, la régie régionale n'a pas un seul pouvoir, donc
c'est complètement nouveau, mais, quant au ministère, il a
actuellement ce pouvoir et il l'exerce par le biais d'un règlement qui
est très exhaustif et qui précise les renseignements qu'il peut
requérir des établissements. Le fait de procéder par la
voie réglementaire, ça permet évidemment que, sur un
projet de règlement qui sera prépublié, des
réactions puissent être reçues de la part du public, de
baliser, donc, les renseignements qui seront recueillis. Un tel
règlement... Donc, c'est prévu à l'article 410, paragraphe
11.1°. Il faut peut-être les lire ensemble.
M. Côté (Charlesbourg): Le 11°, il est
là, dans les amendements. J'espère que c'est le bon.
M. Trudel: 410?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, 11°.
M. Charlebois: Je le cherche.
M. Côté (Charlesbourg): Insérer, dans la
deuxième ligne...
M. Charlebois: C'est: "prescrire, pour chaque régie
régionale, les renseignements que chacune peut requérir des
établissements et des oiyanis-mes communautaires de sa région;".
Alors, te! que formulé, le règlement...
M. Trudel: Je m'excuse. C'est "prescrire..."
M. Côté (Charlesbourg): Oui. "prescrire, pour chaque
régie régionale, les renseignements que chacune peut
requérir des établissements et dos organismes communautaires de
sa région;".
M. Charlebois: Donc, c'est à l'article 410.
M. Trudel: 410.11"?
M. Côté (Charlesbourg): 11.1°.
M. Charlebois: 11.1°.
M. Côté (Charlesbourg): Qui est au 10°.
C'est parce que c'est le dixième élément de
l'article amendé, mais qui est, en fait, au 11.1°.
M. Trudel: O.K. Ça va. C'est au 10°, mais le
11.1°.
M. Charlebois: Tel que formulé, ça permet une
flexibilité, c'est-à-dire que ça ne sera pas
nécessairement un seul règlement pour les 17 régies
régionales. Les régies peuvent avoir des besoins
différents et, donc, le pouvoir réglementaire du gouvernement
permettra de prendre en compte ces différences, s'il y a lieu.
M. Trudel: O.K. Mais ce qui est fondamentalement
différent, c'est qu'avant les négos c'était la loi qui
permettait... C'est-à-dire que la régie pouvait requérir
les informations en vue de réaliser les responsabilités que lui
confiait la loi. Maintenant, c'est par règlement du gouvernement que
l'on devra prescrire le type d'informations que la régie pourrait
recueillir aux fins de réaliser sa... Évidemment, ce
n'était pas déplaisant pour le 1 d'avoir une demande comme telle,
même si, encore une fois, l'objectif est de s'assurer du plus
d'étanchéité possible au niveau du type d'informations qui
peuvent être recueillies.
Mais, encore là, là-dessus, les responsabilités des
organismes régionaux, des régies régionales vont pouvoir
s'exercer avec plus de restrictions, pour un petit secteur, que nous l'avions
prévu au départ. Dans ce sens-là, il y a aussi un reflet
d'une certaine centralisation ici et, je pense qu'il faut le dire, d'un certain
danger perçu ou appréhendé de la part de l'exercice d'un
pouvoir régional par les régies qui seront dans le champ de
chacune des régions. Et, encore une fois, on ne peut pas être
contre la vertu et contre le resserrement lorsqu'il s'agit de renseignements
à caractère nominatif. Ça, ce n'est pas là-dessus
que je fais grief.
M. Côté (Charlesbourg): L'objectif premier est
toujours celui-là.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): C'est pour ça qu'on
s'en est tellement fait parler par nos collègues parlementaires de
toutes les formations politiques et par tout le monde. Finalement, c'est le
biais qu'on a pris, mais c'est toujours dans ce biais que ces
amendements-là sont apportés, sans pour autant faire en sorte que
les régies régionales ne puissent pas avoir l'information dont
elles ont besoin pour accomplir leurs tâches.
M. Trudel: Au prix d'un certain alourdissement. Mais
ça...
M. Côté (Charlesbourg): Si c'est le prix à
payer pour protéger la confidentialité, c'est le
prix qu'il faut payer.
Mme Vermette: Mais, ce que je ne comprends pas... Ce serait quoi
l'intérêt des régies régionales d'aller chercher des
informations pour les faire, je ne sais pas, divulguer à droite puis
à gauche, qui ne seraient pas nécessairement conformes à
la gestion et à l'administration des régies dans l'ensemble du
réseau? Ce serait quoi leur intérêt au point de
départ? Puis, deuxièmement, pourquoi alourdir, finalement? Parce
que ça va devenir plus... la bureaucratie va être plus lourde
à ce moment-là.
M. Charlebois: Leur intérêt, au départ, on
peut présumer qu'il n'y en a pas, sauf que, sur une question comme celle
de la protection des renseignements personnels, n'y a-t-il pas lieu
d'introduire le maximum de balises pour éviter tout écart et tout
dérapage? C'est vraiment le type de réflexion qui nous a
alimentés pour introduire cette disposition.
Mme Vermette: Ça fait penser à l'État dans
l'État. Tu sais, une surveillance par-dessus...
M. Côté (Charlesbourg): Non, il y a un autre
élément qui est important, je pense...
Mme Vermette: Oui?
M. Côté (Charlesbourg):... puis qui est
peut-être une autre partie de la bretelle. C'est que le pouvoir
réglementaire du gouvernement est toujours soumis à un
débat public, ce qui ne sera pas le cas au niveau de la régie
régionale. Et, dans ce cadre, c'est que, finalement, on donne... Le
préjugé favorable à l'usager est maintenu, à ce
moment-là. Ça pourrait éventuellement susciter un
débat si jamais il devait y avoir des exagérations quant à
ce qui est demandé. Et ça, ça m'apparaît
relativement important, ce qui n'aurait pas été le cas au niveau
régional.
Dieu sait, s'il y en a un qui sait maintenant qu'un règlement
prépublié peut être contesté, c'est moi avec...
M. Trudel: Heureusement.
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui, bien sûr C'est
sûr, il faut apprendre. Maintenant, les gens regardent un peu plus la
Gazette officielle.
M. Trudel: C'est très lu, la Gazette officielle.
C'est très lu. Si on peut y revenir pendant cette commission, j'ai
passé une petite partie de mes vacances à en lire quelques...
J'avais pris du retard au mois de juin. On avait eu d'autres travaux.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
M. Trudel: Comme dirait mon père, j'ai relu mes
gazettes!
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui! Ha, ha, ha!
M. Trudel: j'ai quelques questions sur quelques décrets
qui sont passés pendant le mois de juin, comme sur ceux du début
de juillet aussi.
M. Côté (Charlesbourg): J'espère que vous
n'êtes pas trop transformé! Ha, ha, ha!
M. Trudel: Je m'interroge sur un libellé différent
et... Quand on arrive à l'aspect... Ce n'est pas dans cet
amendement-là, mais lorsqu'on était à l'article 410.
10°, 11. 1° et 11. 2°...
M. Côté (Charlesbourg): Ça, c'est demain
soir.
M. Trudel: ça, c'est demain soir un peu tard. l'article
410. 10°, il va y avoir une proposition d'amendement pour amender 11.
1° et 11 2°.
M. Côté (Charlesbourg): C'est à dire qu'il
n'a jamais été adopté.
M. Trudel: Oui, il n'a jamais été adopté
M. Côté (Charlesbourg): On n'a jamais adopté
l'article 410, si on se rappelle.
M. Trudel: La troisième page de l'amende ment... Il va
peut-être être tard! Pourquoi il y a un libellé
différent quand on dit: La responsabilité du ministre, ça
va être de prescriro, pour chaque régie régionale, les
renseignements quo chacun peut requérir des établissements et des
organismes communautaires de sa région, sans objet? Et, quand on arrive
au paragraphe suivant: responsabilité aussi de prescrire les
renseignements nominatifs ou non qu'un établissement doit fournir au
ministre concernant les besoins et la consommation de services. Pourquoi
énumérer dans la partie ministérielle la balise concernant
les besoins et la consommation de services et qu'on n'a pas besoin de mettre
ça dans le cas de la régie régionale? Ça peut
être sur n'importe quoi?
M. Charlebois: La régie régionale, concernant les
besoins et la consommation, on le voit dans les articles 202 ou 266 II y a
différents articles qui permettent à la régie
régionale d'aller chercher de l'information pour des fins statistiques,
pour des fins de rapports, etc. Concernant le ministre, il n'y a qu'un seul
article, c'est l'article 340. À l'article 340, les renseignements que le
ministre va pouvoir requérir des établissements vont être
établis par règlement. Ce sont les seuls renseignements qui
pourront être nominatifs, d'où le premier élément de
la phrase. Le premier élément de la phrase
qui parle de renseignements nominatifs ou non, c'est le seul endroit
dans la loi où on parle de renseignements nominatifs qui peuvent
être requis d'un établissement, mais on qualifie, concernant le
besoin et concernant la notion de service. C'est le seul article qui explique
ou définit le pouvoir du ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Alors que, dans le cas des
régies, c'est...
M. Charlebois: Dans le cas des régies, on a trois ou
quatre articles qui en parlent.
M. Trudel: Avant de procéder à la conclusion des
négos sur cet article-là, les CRSSS actuels ont-ils
été consultés, sous une forme ou une autre, quant à
ce que ça pourrait vouloir dire pour l'avenir? Parce que, là, la
régie, les CRSSS, il va quand même y avoir du transfert. Il va y
avoir comme du même monde et des responsabilités qui sont
actuellement réalisées par les CRSSS?
M. Côté (Charlesbourg): Ce que j'ai compris par vos
propos d'hier, c'est qu'il va y avoir bien du nouveau monde.
M. Trudel: II va y avoir bien du nouveau monde là-dedans.
Le nouveau monde n'a pas pu être consulté, ça va de soi.
Ceux qui sont là ont-ils été consultés au nom des
nouveaux aussi?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Je ne peux pas dire
plus que ça. Je ne peux pas dire: Non mais ou oui mais, c'est non.
M. Trudel: C'est un élément très
différent de ce que nous avions prévu comme économie
générale au niveau des informations. C'est des informations de
gestion pour la planification de l'ensemble de la dispensation des services.
Comme le disait ma collègue, il y a de I?, lourdeur qui s'ajoute au nom
de.
M. Côté (Charlesbourg): C'est accessible pareil. La
seule chose c'est que ce sera accessible, mais il faudra prévoir une
étape additionnelle.
M. Trudel: Un règlement.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Charlebois: II y a deux éléments que je voudrais
introduire à 202, 266, 292 et on va le voir à 303; on introduit
la phrase qui dit que tous les renseignements ne peuvent permettre d'identifier
un usager. C'est une phrase qui veut dire "renseignements non nominatifs".
C'était clair, dans l'esprit des textes et de ce qui a été
avancé en juin, que pour tous ces articles c'était non nominatif.
Or, il ne nous apparaissait pas utile... ça ne nous semblait pas
changé, au fond. C'est ce que je veux dire. C'est bien évident
que ça ne change pas le fond de rendre plus explicite. C'est comme
ça qu'on l'a présentée, la protection des
renseignements.
Quant au deuxième élément, dès lors que le
ministre, à l'article 340, accepte de faire en sorte que les
renseignements qu'il pourra requérir des établissements seront
balisés par règlement, c'est un peu par voie de corollaire et de
conséquence que les créatures régionales qui sont faites
dans le contexte de la réforme soient assujetties aux mêmes
règles que le ministre. Ça aurait été un peu
inusité que le ministre s'astreigne à ces règles et ces
balises et qu'au niveau des régies régionales il n'y ait pas les
mêmes règles du jeu.
M. Trudel: Mais l'introduction de la nécessité
réglementaire pour les renseignements à caractère
nominatif que le ministre peut aller chercher, nous l'avions déjà
prévue, sauf erreur, dans l'analyse. On n'avait pas terminé 410
parce qu'on l'a beaucoup chargé, 410, pendant deux mois et demi.
M. Côté (Charlesbourg): On en a parlé
souvent.
M. Trudel: On en a parlé souvent pendant les quelques
soirées que nous avons passées ensemble. Alors, c'était
déjà là, pour ce qui est du pouvoir du ministre, pour ce
qui est des renseignements que le ministre pouvait requérir. Il est vrai
que ça ne s'appliquait pas pour les régies régionales,
mais c'était déjà prévu pour le ministre. Alors, ce
n'est pas uniquement un corollaire de ce qu'on avait fait pour la partie
ministérielle.
M. Iglesias: Si vous permettez. Si on relit 340 tel qu'on l'a
laissé en juin et l'article 410, pour les renseignements que le ministre
pouvait requérir, ce n'était pas évident
qu'automatiquement on passait par règlement, même si
c'était ça, l'intention. Ça avait été
maintes fois déclaré que c'était ça, l'intention.
On a apporté une précision à 340 pour bien rendre
évident que les renseignements que le ministre requerra des
établissements, ça se fera par la voie...
M. Trudel: Je me souviens parfaitement bien de la longue
discussion que nous avions eue au sujet de l'opération
décryptage, etc.
M. Iglesias: C'est que le pont entre 340 et le pouvoir
réglementaire n'était pas...
M. Trudel: N'était pas explicite.
M. Iglesias: ...explicite et c'est ce que nous avons rendu
explicite. Ça avait été maintes fois déclaré
que c'était l'intention de continuer à agir
de cette manière. On l'a simplement rendu explicite. On a fait le
lien entre les deux articles.
M. Côté (Charlesbourg): II y a un changement dans
340.1, qui était déjà déposé. Ça
arrêtait à un moment donné. Il n'y avait pas de pont avec
11.2° de l'article 410 qui est là maintenant. Donc, c'est l'ajout
de: "prescrit par règlement pris en vertu du paragraphe 11.2" de
l'article 410 et qui concerne les besoins et la consommation de services".
Ça n'existait pas; ce pont n'existait pas avec l'article 410.
M. Trudel: Le pont n'existait pas. Il est créé par
l'amendement à 340.1 qui va être apporté.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça Par le fait
qu'on est obligé de faire un règlement aussi.
M. Trudel: On n'a pas tous été à la
même table, cet été. Mais c'est à quel endroit? Je
vais changer ma question.
Une voix: À quel endroit était notre table?
M. Trudel: II n'y avait aucun endroit dans la loi où nous
prescrivions que le ministre pouvait obtenir des renseignements des
établissements avec les gardes usuels que nous avions annoncés?
Il n'y avait aucun article là-dessus?
M. Charlebois: Je ne pense pas. Ce qui a été
introduit à la fin des pouvoirs - l'article 340, ça
définit les pouvoirs du ministre - c'est un nouvel article qui disait
que, dans l'exercice de ses fonctions de programmation des services de
santé et des services sociaux, le ministre peut requérir les
renseignements nécessaires. Mais le pont n'était pas fait avec le
gouvernement.
M. Trudel: Non, non, je comprends que le pont n'était pas
fait. Pour avoir un pont, il faut avoir deux rives.
M. Charlebois: Voilà! Les deux rives n'y étaient
pas.
M. Trudel: Les deux rives n'y étaient pas. Mais il y avait
une disposition...
M. Côté (Charlesbourg): Ils ont appris ça en
Iraq.
M. Trudel: ...ça m'éviterait de la chercher - en
quelque part qui autorisait le ministre à obtenir des
établissements... Ce n'est pas 340 dans son premier libellé.
M. Charlebois: C'est 340.1 qui a été annoncé
en juin, je pense, qui a été avancé comme papillon en
juin.
M. Trudel: Ah! O.K.
M. Côté (Charlesbourg): Là, il y a un ajout
au papillon déjà déposé.
M. Trudel: O.K.
M. Côté (Charlesbourg): Pour faire le pont
M. Trudel: Je m'y retrouve, je m'y retrouve C'est parce
que...
M. Côté (Charlesbourg): Mais aussi il faut
M. Trudel: Je ne veux pas avoir l'air plus bête que je le
suis.
M. Côté (Charlesbourg): Mais dans la logique...
M. Trudel: On les avait prévues, les doux rives.
M. Côté (Charlesbourg): O.K., on se corn prend bien,
mais dans la logique des choses, comme c'était la régie
régionale qui devait fournir ces renseignements-là, ce
n'était pas le ministre, donc, il y a... Dans la logique du projet de
loi 120, ça se finissait là. À partir du moment où
vous créez un pouvoir réglementaire, il faut qu'il s'ajoute
quelque part et c'est pour ça qu'il y a un pont maintenant à
l'article 340.1, qui ne pouvait pas être un pont au mois de
juin.
M. Trudel: Les rives n'étaient pas cons truites.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: Et là je conclurais sur cet article-là -
tantôt, ma question était: Si on sont le besoin de rajouter des
balises à la régie régionale, est-ce qu'il n'y a pas un
peu de craintes? Est-ce que je peux traduire la mémo chose du
côté du ministre, qu'on a rajouté uno balise
supplémentaire parce qu'il y avait beau coup de craintes du
côté du ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Semble-t il C'est parce que
c'était incontournable.
M. Trudel: Alors, ça va pour cet amendement-là.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
292, adopté. L'article 292, adopté...
M. Trudel: M. le Président, je vais vous demander de
suspendre pour quelques minutes.
Le Président (M. Joly): ...tel qu'amendé. Nous
suspendons nos travaux pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 15 h 53)
(Reprisée 16 h 5)
Le Président (M. Joly): La commissior reprend ses
travaux.
M. Côté (Charlesbourg): Nous en étions
à l'article 303, M. le Président.
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 303.
M. Côté (Charlesbourg): Ajouter, à la fin, la
phrase suivante: "Les renseignements fournis ne doivent pas permettre
d'identifier un usager d'un établissement ou un utilisateur des services
d'un organisme communautaire." Donc, l'article se lirait comme suit: "La
régie régionale doit, sur demande du ministre, lui fournir, en la
forme et dans le délai qu'il prescrit, les états, données
statistiques, rapports et autres renseignements qu'il requiert sur les
activités de la régie régionale ou qu'il juge
appropriés pour l'application de la présente loi. Les
renseignements fournis ne doivent pas permettre d'identifier un usager d'un
établissement ou un utilisateur des services d'un organisme
communautaire."
M. Charlebois: Même commentaire que pour...
Le Président (M. Joly): ...les articles adoptés
précédemment.
M. Charlebois: ...202 et 266.
Le Président (M. Joly): M. le député.
M. Trudel: C'est une logique incontournable.
M. Côté (Charlesbourg): C'est logique du
début à la fin.
M. Trudel: C'est-à-dire qu'on est enferré, c'est ce
que vous voulez dire, là. Ceux-là ne sont pas soumis à la
réglementation.
M. Charlebois: Non, comme 202 et...
M. Trudel: Qu'est-ce qu'il y avait de contournable dans ce
cas-là?
M. Charlebois: Non, c'est comme 202 et 266...
M. Trudel: Pardon.
M. Charlebois: ...où on se réfère plus
à des rapports et à des statistiques qu'à des
renseignements requis sous une autre forme. L'article 292, si vous y retournez,
était beaucoup plus général. Pour l'exercice de ses
fonctions ou à la demande du ministre, la régie peut
requérir que des établissements et des organismes de sa
région fournissent les renseignements prescrits. Donc, on parle de
renseignements qui peuvent être plus détaillés. Mais dans
le cas de 202, 266 et 303, dans tous les cas, on parle de rapports
statistiques. Donc, dans le libellé même, on parle
déjà de données qui sont agrégées et qui
sont sous forme de rapports qui...
M. Trudel: C'est parce que c'est bien indiqué "et autres
renseignements qu'il requiert". Ça peut être... Je comprends qu'il
y a une description auparavant qui dit...
M. Charlebois: "sur les activités de la régie".
M. Trudel: ..."les états, données statistiques,
rapports". C'est déjà des données agrégées,
mais... Vous n'avez pas fait votre tour de garde, là, vous?
On peut revenir sur ce qu'on va faire obligation au ministre
tantôt de... Voyons, 410.
M. Côté (Charlesbourg): 340 ou 410? M.
Trudel: 410.
M. Côté (Charlesbourg): 410.10°.
M. Trudel: 10°, 11.2°.
M. Côté (Charlesbourg): 11.1°, prescrire... et
11.2°.
M. Trudel: Juste dans la logique là, on ne fera pas un
plat avec ça. On va être obligé de prescrire par
règlement les renseignements nominatifs. Ah... Ah...
M. Iglesias: Nominatifs... C'est parce qu'il y a les deux
niveaux. Il y a le niveau établissements-régie, nominatifs et non
nominatifs.
M. Trudel: O.K.
M. Iglesias: La même chose au niveau du
ministère.
M. Trudel: O.K. Ce qui veut donc dire que la régie ne
possédera jamais aucun renseignement à caractère
nominatif.
M. Iglesias: Exactement.
M. Trudel: Enfin, l'économie générale de la
loi prévoit que la régie ne devra posséder, "en
aucun cas", des renseignements à caractère nominatif.
M. Iglesias: Conserver.
M. Trudel: Conserver, parce que, dans le mécanisme de
traitement des plaintes, elle va devoir en avoir des renseignements à
caractère nominatif. Ceux-là, le ministre pourrait les demander
mais...
Une voix: Mais elle ne peut pas les garder.
M. Trudel: ...par règlement, mais elle ne peut pas les
garder.
M. Iglesias: Elle ne peut pas les conserver. Il y a un article
qui vient d'être adopté, elle ne peut pas les conserver.
M. Trudel: Oui, mais là...
M. Iglesias: Elle ne peut pas se faire une banque de
données.
M. Trudel: Ils peuvent rester longtemps sur le bureau de la
régie, mais elle ne peut pas les conserver. Bien sûr qu'on le
verra en détail tantôt, mais, au niveau du mécanisme de
traitement des plaintes, il va y avoir quelque part un troisième niveau.
Les renseignements qui vont être nécessaires pour analyser la
plainte en appel, au troisième niveau, on va les requérir de la
régie?
M. Charlebois: Dans le cas des plaintes, c'est très
différent. Quand une personne porte plainte, elle consent, elle donne
accès volontairement aux renseignements. C'est très
différent parce qu'on parle, dans tous les autres cas, de transmission
de renseignements qui sont faits à l'insu...
M. Trudel: Sans l'autorisation de l'usager. M. Charlebois:
Voilà
M. Côté (Charlesbourg): Donc, on présume que
la personne qui porte plainte donne l'autorisation d'aller chercher un certain
nombre de renseignements.
M. Trudel: on va la faire signer pour qu'elle donne
l'autorisation d'accéder à son dossier. ça va, l'article
303 est adopté. m. le président...
Le Président (M. Joly): À l'article 303,
l'amendement est adopté. L'article 303 est adopté tel
qu'amendé. L'article 340.1 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): Insérer, après
l'article 340.01, l'article suivant: "340.1 Dans l'exercice de ses fonctions de
programmation des services de santé et des services sociaux
prévues à l'article 340, le ministre peut requérir qu'un
établissement lui fournisse, à l'époque et dans la forme
qu'il détermine, les renseignements nomi natifs ou non, prescrits par
règlement pris on vertu du paragraphe 11.2° de l'article 410 et qui
concernent les besoins et la consommation do services."
M. Charlebois: Ce qu'on introduit ici, c'est l'assise dans la loi
pour adopter un règlement.
M. Trudel: si je me rappelle bien, il y a déjà un
règlement qui existe sur ces renseignements, et c'est l'autre bout
là, qui est sur le type de renseignements et sur la façon dont on
peut les obtenir.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ce qu'on disait dans
nos discussions du mois de mai et du mois de juin. Ça existait dans un
règlement qu'on a voulu transparent en le mettant dans la loi. Donc, il
existe.
M. Trudel: En attendant qu'on trouve cela, il y a une autre
question qui peut, pendant qu'on cherche... Le ministre peut dont
requérir qu'un établissement lui fournisse, etc., etc, etc
Là, on ne met pas les régies régionales Ne me
réponde/ pas par "c'est des... nominatifs", parce que c'est nominatif ou
non. Pourquoi on ne met pas les régies là-dedans, ici?
M. Charlebois: Dans quoi, dans 340? M. Trudel: 340.1.
M. Charlebois: C'est parce qu'on parle... C'est parce que 340, au
fond, c'est en référence aux fonctions ministérielles. Je
comprends mal votre question qu'à 340 on précise que les
régies régionales y soient.
M. Trudel: Non, non, mais c'est parce que ici, on fait
nommément un ajout. Dans l'exercice des fonctions du ministre, à
340, on va rajouter qu'il peut obtenir des informations des établisse
ments, "à l'époque et dans la forme qu'il déter mine, les
renseignements nominatifs ou non, prescrits par règlement" prévu
en vertu de Pas prévu, mais adopté en vertu de ce qu'on a vu
tantôt, 410.10° et 11°. Mais le ministre, ses informations, il va
d'abord devoir, dans la pratique, je pense bien, les détenir de la
régie régionale. (16 h 15)
M. Charlebois: Non. Il les détient des
établissements. Les dossiers, les renseignements
M. Trudel: Oui, oui, là, je comprends. Je comprends. Les
renseignements pour l'exercice de ses responsabilités ne transitent pas
par les
régies. Le ministre va aller les chercher directement dans les
établissements, soit. Les régies, pour accomplir leur travail,
vont devoir collecter des renseignements auprès des
établissements aussi.
M. Charlebois: L'article 292.
M. Trudel: Oui, 292. D'abord, pourquoi le ministre n'irait pas
les chercher à la régie ces renseignements? L'économie
générale du projet de loi, c'est de dire: Maintenant, j'ai 17
régies régionales qui sont pleinement responsables au niveau d'un
ensemble de fonctions, responsabilités pour la dispensation de services
de santé et de services sociaux. C'est eux, d'abord, qui vont être
les mandataires, qui vont être les interlocuteurs au niveau du
ministère. Alors, je me fais l'obligation d'un article pour aller
chercher les renseignements dans les établissements. On comprend tout
ça pourquoi l'économie générale de la discussion
est faite là-dessus.
Mais c'est parce que le signe qui semble être donné ici, si
on conserve "nominatifs ou non", c'est au ministère... Le ministre, pour
exercer ses responsabilités... Allez-y directement dans les
établissements, et on peut comprendre pourquoi. La base de
données, évidemment, elle va se retrouver d'abord dans les lieux
d'exercice des activités. Mais ce que ça évoque aussi,
c'est le danger du double fonctionnement. Si le ministère, dans
l'exercice de ses responsabilités, a besoin - moi, je pense qu'il va en
avoir besoin inévitablement, c'est impensable autrement - d'aller
chercher ça au niveau des établissements, il va comme s'installer
un double fonctionnement au niveau de l'ensemble des programmes. La
régie régionale, à l'intérieur de ce qui a
été décrit - il n'y a pas de problème là -
va faire son travail au niveau régional, et on va doubler tout
ça.
Là, je ne suis pas surpris de la déclaration du ministre
qui, au départ, nous disait, sauf erreur, que dans toute
l'opération régionalisation... Il l'a même dit, à la
fin de la commission parlementaire, en juin: II n'y aura pas de
déplacement de personnel du ministère de la Santé et des
Services sociaux vers les régions parce que je conserve un certain
nombre de responsabilités et un exercice des responsabilités de
façon autre. Par ailleurs, je pense qu'on apprendra dans les jours qui
viennent qu'il faudra ajouter, effectivement, dans les régies
régionales, du personnel pour accomplir les nouvelles
responsabilités qui sont confiées. On est en train de s'en aller
vers une doublure du système au niveau de la gestion.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Il y a des
responsabilités qui sont celles du ministre et qui ont toujours
été claires. Dans ces responsabilités, ne jamais oublier
que des plans régionaux d'organisation de services découleront
d'orientations que le ministère aura lui-même données, donc
d'un cadre qui ne peut pas se faire tous azimuts. Il y a une direction que va
donner le ministère, des balises pour la réalisation des plans
régionaux d'organisation de services qui vont être faits par les
régies régionales, et qui vont être soumis pour approbation
au gouvernement.
Donc, le gouvernement, il reste là. Même si on voulait dire
demain matin qu'il ne reste plus, les 12 000 000 000 $, il y a quelqu'un qui va
en être responsable quelque part. On l'a vu dans Montmorency, on est au
moins responsable des taxes. Bon. Si on n'est pas responsable des
dépenses, on est au moins responsable des taxes, le monde nous l'a
dit.
M. Trudel: Pour un bon petit bout de temps.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Alors, à partir
de ça, il y a des responsabilités qui sont, bien sûr,
ministérielles et qui vont continuer. Il y en a une autre
responsabilité qui demeure ministérielle, c'est l'autorité
au-dessus des régies régionales qui, en tout temps, peut aller
chercher de l'information dans la partie dont on a toujours parlé,
r'après", pour être capable de vérifier un certain nombre
de choses, si ça se fait en conformité avec les mandats qui ont
été donnés. Ça aussi, c'est important. donc, dans
le libellé qui est là, des renseignements nominatifs ou non. dans
le nominatif, c'était clair depuis le début, le nominatif, il n'y
en a pas dans les régies régionales. je ne pense pas que ce soit
ça qui crée un problème. quand on dit: ou non...
évidemment, il faut laisser au ministre le pouvoir d'exercer ses
fonctions. ça lui prend certaines balises pour exercer ses fonctions.
si, demain matin, on est obligé de mettre en tutelle quelqu'un, que tu
lui demandes des renseignements et qu'il ne veut pas te les transmettre, il
faut au moins que le ministre ait le pouvoir ultime d'aller chercher ces
renseignements-là. ça m'apparaît assez important aussi.
M. Trudel: Je suis tout à fait d'accord avec cet
aspect-là. Là-dessus, je n'ai pas de difficulté. C'est
parce que je découvre deux signaux: dans les échanges que vous
avez eus, il y a, comme ici, une indication que les régies
régionales, de toute façon, au niveau ministériel, on n'a
pas besoin de ça. Je ne dis pas de vous. Je ne dis pas ça de la
pensée ministérielle. Je dis: Dans ce qui a été le
signal qui semble être observé ici, c'est: Voyez-vous, les
établissements à la base, ça, c'est important, c'est
là que va se passer l'action; les régies régionales, on
n'a pas besoin deçà.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Très
honnêtement, je suis capable de faire des aveux quand ils m'apparaissent
vrais et réels. Je ne voudrais pas qu'on parte sur une tangente qui ne
serait
pas vraie et dont on devrait tirer... Ce n'est certainement pas
là. Si on a à tirer éventuellement, ce n'est certainement
pas là qu'il faut tirer.
Quand on relit l'article 292 que nous avions adopté au mois de
juin, avant de partir, il y avait une indication assez claire qui va dans le
sens de ce qu'on fait là. Donc, il ne faut peut-être pas tirer la
conclusion que ce qu'on fait là, à l'article 340. 1, c'est la
conséquence des échanges qu'on a eus avec les médecins.
Non. L'article 292 qu'on a adopté au mois de juin, c'était
ça aussi. Ce qui a été clarifié, c'est "non
nominatifs" par une autre phrase qu'on retrouve un peu partout, qui semble...
Elle est peut-être plus claire pour tout le monde, d'après ce que
j'ai compris. Donc, l'indication ne vient pas des échanges qu'on a eus.
L'indication était là avant même qu'on ait ces
échanges-là.
M. Trudel: Là, je dis que si on voulait vraiment
être complet et prévoir toutes les éventualités...
ajouter dans cet article: le ministre peut requérir qu'un
établissement "ou une régie"...
M. Charlebois: C'est parce qu'une régie ne possède
pas de renseignements nominatifs, ne possède pas de dossiers de
bénéficiaires.
M. Trudel: Mais il s'agit des deux catégories de dossiers,
ici. Je veux dire: Ou c'est d'un bord... Ou vous enlevez "ou non", ou on
rajoute les régies, de deux choses l'une.
M. Côté (Charlesbourg): Un petit point
d'éclairage qui peut nous permettre de comprendre. C'est dans la mesure
où on l'insérerait là. Ça peut limiter, par rapport
à des articles déjà adoptés, 266, 287, 292, 300 et
303, ce qu'elle peut déjà nous transmettre.
M. Charlebois: II y a une série d'articles qui
précisent ce que le ministre peut requérir d'une régie
régionale, et ce qu'une régie régionale doit transmettre
au ministre. Il n'y a qu'un seul article, qui est l'article 340, qui
précise ce que le ministre peut requérir des
établissements. L'article 340 vise spécifiquement les
établissements.
M. Trudel: Voulez-vous m'énumérer les autres
sur...
M. Côté (Charlesbourg): Les articles 266, 287, 292,
300 et 303. On a déjà adopté les articles 266 et 292.
Donc, ceux-là, on les connaît. Les articles 287, 300 et 303... 303
est fait aussi. Dans le cas de 287, c'est: "Le directeur doit informer sans
retard le ministre de toute situation d'urgence ou de toute situation mettant
en danger la santé publique. " Donc, ça me paraît un peu
normal, merci. L'article 300, c'est: 'Toute régie régionale doit,
au plus tard le 30 juin de chaque année, faire au ministre un rapport de
ses activités pour l'année se terminant le 31 mars
précédent. Ce rapport doit aussi contenir tous les renseignements
que le ministre peut prescrire... " la difficulté que vous percevez,
c'est dans "nominatifs ou non. " dans le nominatif, le problème est
assez clair, c'est qu'ils n'ont pas de renseignements. donc, comment est ce
qu'on on demanderait, ils ne pourraient pas en transmettre. pour le non
nominatif, il y a d'autres articles qui prévoient le transfert de ces...
ce n'est pas dans le but de limiter. si on l'incluait là, c'est qu'on
limiterait davantage.
M. Trudel: Oui, vous limiteriez davantage dans le sens où
vous seriez astreint à la réglementation. N'est-ce pas?
M. Charlebois: II me semble..
M. Trudel: Vous divergez sur mon interprétation.
M. Charlebois: Oui, tout à fait. Il me semble que ce
serait. Quand on lit tous les articles ensemble, 266, 287, 292, 300, 303, si on
rajoute ça à l'article 340, on se place un pou en contradiction.
Il faut lire tous les articles, les uns par rapport aux autres. Alors, quand on
dit à l'article 340. 1 qu'il s'agit d'un renseignement concernant les
besoins et la consommation de services, si on revient aux articles 266, 287,
292, ça touche ces objets. Alors, qu'est-ce qui prévaudrait?
Est-ce que c'est l'article 341 1 ou les autres articles?
M. Trudel: Vous allez être d'accord avec moi que les
mêmes renseignements peuvent être obtenus sans la prescription
réglementaire dans le cas des régies, et doivent faire l'objet
d'une prescription réglementaire dans le cas des établissements.
Vrai ou faux?
M. Charlebois: Les mêmes renseignements?
M. Trudel: Le même type de renseignements Vous pouvez les
obtenir de la régie par des articles de la présente loi qui
obligent la régie à transmettre ces informations au ministre pour
le même type de renseignements. On parle des non nominatifs, on s'entend.
Quand il s'agit d'une information en provenance d'un établissement,
ça, c'est soumis à la procédure réglementaire.
M. Iglesias: Les renseignements que la régie va chercher
auprès de l'établissement, donc, sa banque de données non
nominatives - si on peut l'appeler ainsi - elle est soumise également au
règlement?
M. Trudel: Oui. Oui.
M. Iglesias: À l'article 292?
M. Trudel: Oui. Mais, pour l'instant, la question est la
suivante. Quand le ministre, dans l'exercice de ses fonctions, a besoin d'une
information à caractère non nominatif, juste cette
catégorie-là, quand il va la chercher dans un
établissement, il faut qu'il fasse un règlement. Quand il veut
l'avoir d'une régie régionale, il n'a pas besoin de passer par un
règlement.
M. Iglesias: Mais la régie l'a obtenue en fonction d'un
règlement, à l'article 292.
M. Trudel: Oui, la régie l'a obtenue en vertu d'un
règlement.
M. Iglesias: Bon, alors la banque constituée est obtenue
en fonction d'un règlement.
M. Trudel: Alors, là, vous dites... Ce que vous dites,
c'est ce qui a été obtenu par règlement. Ce que
j'obtiendrai aura fait l'objet d'une réglementation quelque part. (16 h
30)
M. Iglesias: C'est ça, mais la banque constituée,
elle est constituée en fonction d'un règlement. Il faut le passer
par le même moulin. Par contre, le ministre peut aller directement, par
règlement, chercher le renseignement dans certains cas où, entre
autres, à la limite, il faut exercer un pouvoir sur l'action et sur la
gestion de la régie. Donc, il ne faut pas le limiter uniquement à
la banque. S'il y a malversation, "malgestion", il faut aller chercher les
renseignements directement, à la limite.
M. Charlebois: En réalité, cet article-là
vise à permettre au ministre d'alimenter des systèmes
clientèles On a parlé de MEDECHO et il y a d'autres
systèmes qui sont en élaboration. Les systèmes
clientèles sont alimentés à même des données
nominatives, comme à même des donnéec non nominatives.
À la limite, on pourrait dire que le ministre est tenu, par
règlement, de préciser les renseignements nominatifs qu'il va
requérir des établissements et, à la limite, on pourrait
ne pas assujettir le ministre, pour la collecte de renseignements non
nominatifs, à un règlement. C'est véritablement par souci
de transparence, comme c'est le cas à l'heure actuelle, parce que, quand
on regarde le règlement qui permet au ministre d'alimenter les
systèmes clientèles, une bonne partie des renseignements est non
nominative et une partie est nominative.
Mais, ce qui a été décidé... L'orientation
du législateur, jusqu'à présent, a été que
ce soit le plus transparent possible, et c'est dans cette perspective-là
que c'est fait. Le ministre, pour alimenter ses systèmes
clientèles, va s'adresser directement aux établissements. Il ne
les alimentera pas en passant par la régie régionale qui, elle,
va avoir élaboré des banques de données pour d'autres
fins, pour ses fins propres. C'est possiblement incomplet pour les fins du
ministre. Ce que le ministre va chercher auprès des régies,
encore une fois, c'est ce qu'on a aux autres articles, c'est des rapports, des
données agrégées.
Le choix qui a été fait - c'était
déjà fait en juin, quand on regarde l'article 292 - c'est qu'il
n'y aura qu'un seul endroit au Québec, et non pas 17, où des
banques de données nominatives seront constituées. On minimise
les risques de dérapage ou de coulage d'information. Il y a un seul
endroit. Ça existe déjà depuis une vingtaine
d'années. C'est fait selon les règles de l'art, il n'y a jamais
eu de bavure et les systèmes de sécurité sont très
exhaustifs au ministère. C'est cette orientation qui est maintenue.
M. Trudel: Oui, je me souviens très bien qu'on
s'était donné cette garantie, cette balise que les renseignements
à caractère nominatif ne pouvaient pas se ramasser un peu partout
dans le décor. On s'était donné cette police d'assurance
là. Mais ce qui me surprend un petit peu ici, c'est qu'on fasse
l'obligation de la réglementation pour le ministre, s'il doit aller
chercher de l'information à caractère non nominatif dans les
établissements, et qu'on ne le fasse pas pour la régie.
Donc, quand la régie détiendra ces informations à
caractère non nominatif, elle les aura obtenues par l'obligation d'une
réglementation. Par ailleurs - ce n'est pas ici qu'il faut en discuter,
on va y revenir plus tard - je m'inquiète de la dernière partie
de l'information où l'on dit: Bien oui, pour le système
clientèle, pour le fichier clientèle du ministre, nous, on a
besoin des informations à la base pour l'exercice des fonctions
ministérielles: planification, dispensation et répartition des
budgets, etc. C'est tout à fait normal. Par ailleurs, les régies
vont se constituer d'autres systèmes d'information et de gestion pour
les fins de l'exercice de leurs fonctions à elles. Dans
l'économie générale du projet de loi, on disait:
Maintenant, les responsabilités vont s'exercer au niveau
régional. Je ne suis pas naïf au point de dire: Là,
ça voudra dire que le ministère n'est plus responsable de rien,
et qu'il n'a plus besoin d'avoir de données, etc. Ce que je souhaite,
pour l'instant, c'est qu'il n'y ait pas dédoublement de tout.
M. Côté (Charlesbourg): La planification part
d'abord du ministère. La planification - la base de l'ensemble de
l'exercice - part du ministère. Qu'on aime le 1 ou pas, qu'on le trouve
fort ou pas, ça demeure encore ça. Je ne recommencerai pas toutes
les discussions qu'on a eues, à un moment donné, en me disant que
c'est moins régionaliste. Peut-être qu'on aurait pu aller plus
loin pour satisfaire mes idées à moi, mais le gouvernement, lui,
n'est pas prêt à aller
aussi loin que ça parce que c'est une étape. On en a
parlé abondamment.
M. Trudel: On a mis ça clair.
M. Côté (Charlesbourg): II faut que la planification
de l'"avant" demeure la responsabilité du ministère en
collaboration avec, bien sûr, les régies parce que ça doit
descendre. Le "pendant", c'est leur affaire. Pour l'"après", il faut
quand même avoir des outils de gestion pour nous permettre de
vérifier un certain nombre de choses aussi. Ça ne veut pas dire
que...
M. Trudel: II ne faudra pas que tout ça se fasse parce que
c'est une étape, et parce qu'on ne sait pas comprendre le
mécanisme. Le gouvernement ne s'est pas rendu là. Si tout
ça se traduit par un dédoublement administratif, on va avoir
consacré du fric pour franchir cette étape-là, non pas
à des services, mais à bâtir des systèmes
d'information, de gestion, de planification et de contrôle.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai l'impression qu'il y a
un sujet qui va attirer notre attention au cours des prochains jours...
M. Trudel: Peut-être.
M. Côté (Charlesbourg):... dont on aura
éventuellement à parler. On a quelques affaires à dire,
nous autres aussi, là-dessus. Adopté.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
340. 1 est adopté.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): Le nouvel article 340. 1 est
adopté. M. le ministre, nous appelons l'article 18.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 18, M. le
Président.
M. Trudel: Pour le temps qu'il reste à facturer.
Résidents en médecine
M. Côté (Charlesbourg): L'article 18. On entre donc
dans notre deuxième grand chapitre, les médecins, et ça
concerne tout particulièrement les résidents. En ce qui concerne
les résidents, ce seront donc les articles 18, 20 et 162.
L'article 18, M. le Président. Insérer, dans la
dernière phrase du deuxième alinéa, après le mot
"stagiaire", les signes et les mots ", y compris un résident en
médecine". Donc, ça se lirait, si on veut, pour se comprendre,
surtout le deuxième alinéa du 18 qui a peut-être de
l'inté- rêt pour nous: "Le premier alinéa ne s'applique pas
lorsque le renseignement a été fourni par un professionnel de la
santé ou des services sociaux ou par un employé d'un
établissement dans l'exercice de leurs fonctions. Aux fins du
présent alinéa, un stagiaire, y compris un résident en
médecine, est assimilé à un professionnel de la
santé ou des services sociaux. " Le Dr Iglesias va vous donner ce qui
supporte cet amendement, compte tenu de l'évolution d'un certain nombre
de choses dans le domaine de la médecine.
M. Iglesias: C'est un changement récent au niveau du
vocabulaire et de la structuration de la formation postdoctorale.
Jusqu'à il y a trois ans, on appelait "stagiaire" quelqu'un qui n'avait
pas encore son diplôme de médecine; donc, qui était en
troisième ou quatrième année. On les appelait aussi
externes. Depuis deux ans. maintenant, pour appeler quelqu'un "médecin",
il faut qu'il ait complété soit sa médecine de famille ou
sa spécialité. Alors, maintenant, le nouveau vocabulaire
employé dans les milieux de formation, c'est "stagiaire en
médecine". Ça ne comprend pas seulement les gens avant leur MD,
mais également les gens qui sont en formation postdoctorale
jusqu'à l'obtention de leur diplôme de médecine de famille
ou de spécialité. Pour bien spécifier ça, on ajoute
ici que le mot "stagiaire", dans notre nouveau contexte, com prend ce qu'on
appelle aussi les résidents en médecine. C'est pour ne pas qu'il
y ait de la confusion dans le vocabulaire, uniquement ça.
M. Trudel: Quand vous dites "postdoctorale", ce n'est pas au sens
usuel d'avoir fait un doctorat de troisième niveau.
M. Iglesias: Non. C'est au sens usuel, ici...
M. Trudel: Des études de premier cycle... M.
Iglesias:... d'avoir fait son MD M. Trudel:... en
médecine.
M. Iglesias: C'est ça, exactement. "Formation
postdoctorale", dans notre vocabulaire, veut dire des gens qui sont en
formation - médecine de famille ou spécialité - qui,
maintenant, obtiennent également des universités un diplôme
de deuxième cycle, au terme de ça.
M. Trudel: En spécialité. M. Iglesias: C'est
ça.
M. Trudel: Mais au niveau de la médecine
générale.
M. Iglesias: Ils obtiennent un diplôme de deuxième
cycle.
M. Trudel: Ils obtiennent un diplôme de deuxième
cycle?
M. Iglesias: C'est assez nouveau. M. Trudel: L'an
passé?
M. Iglesias: Depuis trois ans. Il y a des universités qui
ne le donnent peut-être pas encore.
M. Trudel: Aussitôt que j'ai lâché les
systèmes d'universités, ils ont tout viré ça
à l'envers!
M. Côté (Charlesbourg): Ça a beaucoup
évolué depuis que vous êtes parti.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: On ne donnait pas ça de même, des
diplômes, dans mon temps.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Iglesias: On peut dire que ce sont des diplômes
professionnels, il y a des maîtrises professionnelles.
M. Trudel: Oui, parce que ça correspond à plus
qu'une troisième année de formation.
Le Président (M. Joly): Ce n'était pas
contournable.
M. Trudel: Alors, ce qu'on avait prévu donc, au mois de...
Ça, c'est au mois de l'article 18!
M. Côté (Charlesbourg): II y a quelques
années.
M. Trudel: II y a quelques années. Donc, le mot
"stagiaire" n'incluait pas nécessairement...
M. Côté (Charlesbourg): C'est au mois de mars.
M. Trudel: ...les résidents. Au mois de mars. M.
Côté (Charlesbourg): Le 27 mars. M. Trudel: Quelle
date?
M. Côté (Charlesbourg): Le 27 mars, la
journée de mon anniversaire. C'est extraordinaire, vous avez dû me
le donner parce que c'était mon anniversaire. Je suis convaincu...
M. Trudel: C'est pour ça que c'a été
vite...
M. Côté (Charlesbourg): ...de ça.
M. Trudel: ...cette journée-là. Vous vous souvenez,
on en avait adopté trois, cette journée-là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui! Une voix: Un
beau cadeau. M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Donc, c'est pour couvrir une réalité de
l'évolution du langage...
M. Iglesias: C'est ça.
M. Trudel: ...actualiser, ce qui fait qu'un résident,
maintenant, ce n'est pas nécessairement assimilé à un
stagiaire.
M. Iglesias: "y compris un résident en médecine".
On l'assimile à un stagiaire, mais on précise que les
résidents en médecine sont compris dans les stagiaires. Lorsqu'on
dit "Aux fins du présent alinéa, un stagiaire, y compris un
résident en médecine", il y a une nouvelle race de stagiaires qui
sont des résidents en médecine.
M. Trudel: Ah oui!
M. Iglesias: Ce n'est pas encore rentré dans les oreilles
de tout le monde.
M. Trudel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): Alors, l'amendement à
l'article 18 est adopté. L'article 18 est adopté, tel
qu'amendé. J'appelle l'article 20.
M. Côté (Charlesbourg): Remplacer le deuxième
alinéa par le suivant: "Le premier alinéa n'a pas pour objet de
restreindre les communications normales entre un usager et un professionnel de
la santé et des services sociaux ou un employé d'un
établissement. Aux fins du présent alinéa, un stagiaire, y
compris un résident en médecine, est asslmilié à un
professionnel de la santé ou des services sociaux."
Une voix: Une concordance.
M. Côté (Charlesbourg): C'est la même chose.
C'est une concordance. C'est le même "y compris un résident en
médecine" qui est inséré dans l'article, après
"stagiaire".
M. Trudel: C'est-à-dire qu'ici il est assimilé
à un professionnel; dans 18, il était assimilé à un
stagiaire.
M. Iglesias: Ici, le stagiaire est associé à un
professionnel. Le stagiaire est assimilé à un professionnel, le
résident est assimilé à un
stagiaire, donc il est assimilé à un professionnel aussi.
C'est ça qu'on dit. On lisait dans le...
M. Trudel: Oui, oui, je sais. M. Iglesias: On
disait...
M. Trudel: C'est parce que ce n'est pas de la parfaite
concordance. Tantôt, on disait: C'est un stagiaire.
M. Iglesias: o. k.
M. Trudel: Alors, le résident, c'est un stagiaire. Un
stagiaire, ça comprend un résident.
M. Iglesias: C'est ça.
M. Trudel: Ici, on dit: C'est un professionnel.
C'est-à-dire que, quand on parle d'un professionnel, c'est aussi un
stagiaire, pardon, un résident.
Une voix: C'est pour les fins...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, mais il ne
faut pas oublier ce qu'on a fait avant.
M. Trudel: Non, non.
M. Côté (Charlesbourg): C'est pour ça que
ça continue, c'est en continuité. Si ce n'est pas en concordance,
c'est à tout le moins en continuité.
M. Trudel: Non Celui-là, je me souviens qu'on avait eu une
bonne discussion là-dessus. Enfin, j'avais eu comme information - je
sais très bien, à l'époque - qu'on n'avait pas besoin de
préciser que les stagiaires, que les résidents, pardon, le
langage qu'on employait à l'époque, qu'on devait préciser
ça dans la loi. C'est la même chose ici. On sent le besoin de le
préciser parce que la relation entre l'usager et le producteur, quand il
s'agit d'un producteur résident, effectivement, elle est soumise aux
mêmes caractéristiques que celles des professionnels puisqu'il a
terminé sa formation, et qu'il est en instance de terminer avant de
détenir le diplôme de deuxième cycle.
M. Iglesias: D'ailleurs, ça fait partie du processus
pédagogique. Il faut que, de façon progressive, il s'assimile aux
différentes responsabilités d'un professionnel. C'est le
processus pédagogique, la médecine est comme ça. (16 h
45)
M. Trudel: Ah! O. K. Ça veut dire que tous les autres
stagiaires dans les secteurs professionnels autres que la médecine sont
aussi couverts.
M. Iglesias: C'est ça, exactement. La volonté,
c'est d'inclure les résidents dans les stagiaires, pour qu'on se
comprenne bien. Ça pourrait être un stagiaire.
M. Trudel: Non, c'est parce que, dans ce que nous avions
adopté, nous n'avions pas mentionné spécifiquement la
question des stagiaires. Là, on les mentionne spécifiquement et,
do plus, on fait en sorte que le stagiaire puisse également être
un résident. On l'ajoute et on précise qu'un résident,
c'est un stagiaire également.
M. Iglesias: C'est ça. Un stagiaire dans d'autres
disciplines, c'est un stagiaire. Il est assimilé à un
professionnel. Par contre, dans certains articles, il y aura peut-être
une différence tantôt par rapport au stagiairo résident en
médecine, par rapport aux autres stagiaires, mais, de façon
globale, II est assimilé.
M. Trudel: Puisqu'on ouvre à nouveau cet
article-là, il n'y a pas d'autres réflexions qui se sont
ajoutées sur... À l'époque de la discussion que nous avons
eue sur l'article 20, en par ticulier, l'association des CSS nous avait fait la
remarque que, dans le cas des poursuites judiciaires, il y aurait avantage
à assouplir un peu cet article-là dans le sens où il
pourrait arriver que, dans le cas - citons-le - d'abus sexuel, par exemple, de
la part des parents - ça existe - il y aurait l'intérêt
pour l'usager de moins de 14 ans de connaître un renseignement de nature
médicale ou sociale dans son dossier. Il n'y a pas eu de
reconsidération de cette question-là, à ce
niveau-là?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Il y a peut être
eu des discussions, des échanges hors de ma connaissance, mais je prends
une note pour bien m'assurer que je possède toute l'information à
ce niveau-là.
M. Trudel: Bon. Alors, là-dessus, si vous pouviez prendre
une note, et que nous puissions nous donner la permission d'y revenir d'ici la
fin, s'il y avait des modifications possibles, parce que nous étions au
début de la commission Je dois vous dire, en tout cas, personnellement,
je souligne que ça m'a fait quelques petits remords de ne pas avoir
été aussi virulent sur cet article-là; pas virulent, mais
de ne pas avoir été plus loin que cela. Effectivement, d'autres
informations ont indiqué que ce serait peut-être utile d'apporter
certains ajustements, en particulier pour les poursuites judiciaires, pour les
enfants de moins de 14 ans, concernant les catégories de personnes.
Peut-être que mon information à ce jour est encore un peu
déficiente, on pourrait la vérifier. Je ferai également la
même chose de mon côté, et nous pourrions y revenir.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais vérifier,
et
ça ne nous empêche pas de revenir sur l'article quand
j'aurai toutes les informations.
M. Trudel: O.K.
M. Côté (Charlesbourg): Je ferai une petite note et
on reviendra.
M. Trudel: O.K. Alors...
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article 20
est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
M. Trudel: Vive les stagiaires résidents et les
résidents stagiaires.
Le Président (M. Joly): L'article 20 est adopté,
tel qu'amendé. J'appelle l'article 162.
M. Côté (Charlesbourg): Insérer, dans le
premier alinéa, après le mot "stagiaires", les signes et les mots
", y compris des résidents en médecine,". Donc, c'est le
même... C'est toujours le même principe.
Une voix: L'article 162?
M. Côté (Charlesbourg): Oui... Oui, il y avait eu un
amendement parce que, dans mon petit cahier vert dont on m'a remis une copie,
il y avait des caractères gras. Donc, il y avait eu un premier
amendement par rapport à...
M. Trudel: Alors là, c'est "mut. mut.".
M. Côté (Charlesbourg): Oui, "mut. mut".
M. Trudel: "Mut. mut.", "mut. mut.", M. le
Président.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
162 est adopté. L'article 162 est adopté, tel qu'amendé.
L'article 139 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): On a terminé les
résidents et on entre donc dans les plans d'organisation. Donc, 139, M.
le Président...
Une voix: II arrive.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 139. 1°
Ajouter, à la fin du premier alinéa, les mots "ainsi que les
programmes cliniques". 2° Ajouter, après le premier alinéa,
l'alinéa suivant: "Le plan d'organisation de l'établissement
indique, sur recommandation du conseil des médecins, dentistes et
pharmaciens ou, selon le cas, du service médical visé à
l'article 141, de quel département ou service relèvent les actes
médicaux ou dentaires d'un programme clinique."
Il est clair que, si on lisait 140, ça nous donnerait une bonne
petite idée de ce qui... Il y a une,, continuité dans tout
ça, et "plan d'organisation , "département", comme on le voit aux
articles 139, 140, 141, et "chef de département", de 141.2 à
141.6. Donc, c'est la même logique et peut-être que le Dr Iglesias
ou Maurice... Sem-ble-t-il qu'ils ont passé au moins trois nuits
là-dessus.
M. Trudel: Hein! Pardon? Vous avez l'impression qu'on va passer
trois nuits?
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Oh! là,
là!
M. Charlebois: Non, c'est déjà fait. M.
Iglesias: On les a passées.
M. Côté (Charlesbourg): II ne faudrait pas nous
appliquer la même médecine.
M. Charlebois: C'est déjà fait. Ça va
être difficile, on a maintenu un... Bon. Pour comprendre 139, il faut,
comme on l'a dit, faire un retour à 140. Cette section porte sur le plan
d'organisation. À l'article 140, au mois de juin, une proposition
d'amendement avait été avancée en vue d'ajouter, au
département clinique et au service clinique, les programmes cliniques.
À l'analyse, quand on regarde la portée de 140, notre objectif
n'était pas de faire en sorte que les médecins relèvent,
sur le plan professionnel, d'une structure de programme, mais qu'ils
relèvent toujours d'un département clinique ou d'un service
clinique, de telle sorte qu'en laissant "programmes cliniques" à
l'article 140 ça pouvait susciter une confusion quant à
l'intention réelle, quant à la supervision professionnelle du
médecin.
Nous proposons donc de rouvrir 139, et de préciser à
l'article 139 qui, lui, est un article général qui s'applique
à toute catégorie d'établissements et non pas uniquement
aux centres hospitaliers comme l'article 140, de préciser que le plan
d'organisation d'un établissement prévoit... c'est-à-dire
que les structures administratives prévoient les directions, services,
départements et programmes. Donc, dans la loi, on inscrit cette notion
de programme qui constitue un type de regroupement administratif qui se
répand de plus en plus, et qui est quand même une
réalité dans un nombre d'établissements assez
considérable. Voilà pour le premier amendement à 139.
Le deuxième amendement vient préciser que le plan
d'organisation indique, sur recommandation du CMDP ou du service
médical, selon le cas, de quel département ou service
relèvent les actes médicaux. Alors, on parle des actes
médicaux ou dentaires posés, donc de quel départe-
men! Ils relèvent. À l'article 140 qui, lui, vise les
centres hospitaliers, nous retrouvons la référence aux
départements et services cliniques qui doivent exister dans chaque
centre hospitalier. Le plan d'organisation doit prévoir comment sont
distribués ou affectés les médecins dans ces
départements ou services.
Alors, ces deux articles, il faut les lire ensemble. Ce qu'ils
permettent, c'est d'introduire dans la loi la possibilité que les plans
d'organisation prévoient des programmes cliniques. Ça permet
d'introduire que les programmes cliniques, quant aux actes médicaux, ne
constituent pas une structure professionnelle. Au niveau des hôpitaux,
ça permet de clarifier l'organisation professionnelle, comment elle est
faite.
Un peu plus loin, on va voir avec les chefs de département, etc.,
les responsabilités des chefs qui, eux, sont des chefs de
département, bien sûr, qui ont une responsabilité
d'encadrement professionnel des médecins.
M. Trudel: Oui. Je dis oui, oui jusqu'ici...
M. Charlebois: C'est un peu la structure matricielle qui existe
déjà dans bon nombre d'établissements...
M. Trudel: Qu'est-ce qui existe, actuellement, sur le plan de la
législation?
M. Charlebois: La notion de programme n'existe pas tandis que les
départements et services cliniques, ça existe. Donc, 140, tel que
libellé, c'est, à toutes fins utiles, la reconduction de ce qui
existe à l'heure actuelle. Il prévoit donc que, dans les centres
hospitaliers, les médecins relèvent de départements ou de
services cliniques, qu'ils relèvent de chefs de département, et
que les chefs ont une responsabilité d'encadrement professionnel. (17
heures)
M. Trudel: Quand on parle d'un programme clinique, donnez-moi un
exemple concret. C'est quoi un programme clinique dans un centre hospitalier?
Évidemment, par référence à...
M. Iglesias: Le programme de périnatalité.
M. Trudel: Oui, mais celui ou celle qui réalise des
actes...
M. Iglesias: Médicaux dans le programme de
périnatalité, par exemple.
M. Trudel: II est toujours rattaché à un
département clinique.
M. Iglesias: Au département de médecine
générale ou au département de
gynéco-obstétri-que, mais il vient travailler dans le programme
de périnatalité. S'il fait des activités... Là, on
parle, Ici, d'actes médicaux et non pas d'activités
médicales, activités faites par un médecin. Les actes
médicaux, c'est des actes de médecine, l'exercice de l'art, de la
science de la médecine S'il fait un accouchement dans le cadre de ce
programme, il relève, à ce moment-là, de son
département et de son chef de département. Ça, c'est un
exemple. Ça peut être un programme pour personnes
âgées.
M. Trudel: Prenons la périnatalité, par exemple, le
médecin de médecine générale qui va aller
réaliser un acte.
M. Iglesias: Si c'est pour planifier une activité ou pour
organiser, donner des avis sur l'organisation des cours prénataux,
à ce moment là, c'est une activité médicale, ce
n'est pas nécessairement un acte médical comme tel. Il fait
partie du programme, mais, s'il fait un geste, il pose un geste
médical.
M. Trudel: Ah! C'est quand il pose le geste médical.
M. Iglesias: il est sous l'autorité profes- sionnelle de
son département, de son chef de département et du cmdp et non pas
du chef de programme.
M. Trudel: Non, ça n'existe pas.
M. Iglesias: Quoi? Un chef de programme?
M. Trudel: Un chef de programme clinique, est-ce que ça
existe?
M. Iglesias: Ça peut exister. Ça peut être un
coordonnateur de programmes. Si l'établissement a le loisir
d'établir un... On dit: de direction, services et programmes, mais il
peut mettre des chefs de service, des chefs de programmes, des coordonnateurs
de programmes. Pourquoi pas? À ce moment-là, lorsqu'il fait un
acte médical, II n'est pas sous l'autorité professionnelle du
coordonnateur des programmes. Il est sous l'autorité du chef de
département, ce qui est normal dans la façon dont la
médecine s'exerce Parce que le chef des programmes n'est pas
nécessairement un médecin et n'est pas nécessairement...
Il ne faut pas se condamner à ça non plus, il ne faut pas arriver
à cette situation que, parce qu'il y a deux médecins qui exercent
là, le chef des programmes doit être un médecin. Le
programme, c'est une structure matricielle qui peut traverser plusieurs
entités administratives et plusieurs entités
départementales médicales.
M. Trudel: Là, ce qu'on dit, à 139, c'est que le
plan d'organisation de l'établissement, il va devoir comporter une
Information supplémentaire par rapport à ce qui était
prévu. C'est dans le cas du service médical visé à
141.
M. Iglesias: Vous n'obligez pas les établissements
à faire des programmes, là.
M. Trudel: Non, non, non, non.
M. Iglesias: Vous les obligez à préparer un plan
d'organisation administrative, professionnelle et scientifique.
M. Trudel: Mais ils vont être obligés de
préciser...
M. Iglesias: S'il y en a, il faut le préciser.
M. Trudel: ...s'il s'accomplit des actes à
l'intérieur d'un programme clinique, de quel département ou
service relèvent les actes.
M. Iglesias: C'est ça. Mais vous ne forcez pas non plus
l'établissement à faire des programmes.
M. Trudel: Non, non, non.
M. Iglesias: Vous leur demandez de faire un plan d'organisation
administrative...
M. Trudel: S'il y a des programmes dans
l'établissement...
M. Iglesias: C'est ça et si...
M. Trudel: ...ou s'il est défini ou s'il existe.
M. Iglesias: C'est ça.
M. Trudel: Si on veut faire exister des programmes cliniques.
M. Iglesias: Et les médecins participent à ces
programmes.
M. Trudel: Et les médecins participent à ces
programmes. Les actes médicaux ou dentaires qu'ils réaliseraient
à l'intérieur de ces programmes, l'établissement devra
préciser, définir dans son plan d'organisation de quel
département relèvent les actes.
M. Iglesias: Oui.
M. Trudel: Un médecin de médecine
générale qui interviendrait en périnatalité ou peu
importe dans quel secteur, normalement ce que vous me dites, c'est que l'acte
qu'il réalise va relever...
M. Iglesias: Du chef.
M. Trudel: ...du chef de département de médecine
générale.
M. Iglesias: C'est ça.
M. Trudel: Même si c'est en périnatalité?
M. Iglesias: Oui, pour l'acte. Parce que l'acte »
médical suppose une conformité à des règles de
soins qui sont naturellement recommandées au conseil d'administration
par le conseil des médecins, dentistes et pharmaciens, suppose
également una évaluation qui va être faite par les pairs,
ses pairs qui viennent de son département et ou de son CMDP. Donc, il
faut savoir de qui ça relève, cet acte-là. Sinon, il
aurait fallu condamner toujours à désigner un département
dit majeur dans le programme pour qu'il supervise tout le monde,
médecins et non médecins. Mais ce n'est pas nécessairement
un médecin qui va être le chef de programmes ou le coordon-nateur.
Ce n'est pas désirable. En tout cas, ça n'empêche pas de
l'être, mais...
M. Trudel: Jusqu'à maintenant, ça se passait comme
cela, mais c'était non réglementé ou, enfin, ce
n'était pas au texte de la loi de prévoir dans les plans
d'organisation des établissements jusqu'à cette définition
des programmes cliniques et de quel département ou service
relèvent les actes médicaux ou dentaires à
l'intérieur de ces programmes cliniques. C'est-à-dire que les
établissements... Vous disiez tantôt: On fait entrer ici une
réalité qui existe et qui se répand de plus en plus.
Ça se faisait, cette structure matricielle. Là, ce qu'on ajoute,
c'est qu'on fait obligation à l'établissement - pour une
dimension - dans son plan d'organisation d'inclure dans la description tous ces
éléments-là.
M. Iglesias: C'est ça. Pour éviter l'autre effet et
garder une cohérence avec la supervision de l'acte médical et le
jugement qui doit être porté par rapport à son
exécution. Mais, ça, c'est une préoccupation de notre
côté à nous que d'introduire cette réalité
qui sont les programmes. Et l'on pense que c'est un mode de fon-tionnement
désirable dans beaucoup de cas, qui permet la
multidisciplinarité. Donc, il faut à ce moment-là
clarifier les règles du jeu avec les différents intervenants et
il faut bien se rendre compte qu'il y a une réalité, dans le
centre hospitalier en particulier, qui est l'évaluation de l'acte
médical. Si vous voulez, à ce moment-là, on veut entrer la
notion de programme et on veut faire cohabiter ça avec la notion de
supervision de l'acte médical.
M. Trudel: Et ça, c'est une philosophie, entre guillemets,
d'organisation des services dans un centre hospitalier qui est de plus en plus
souhaitée comme orientation de la part du ministère?
M. Iglesias: Au niveau des programmes?
M. Trudel: Oui, des programmes cliniques.
M. Iglesias: Les programmes cliniques... Toutes les
problématiques qui sont reliées aux personnes âgées,
à la réadaptation, demandent des interventions de plus en plus de
type programme. Même la plupart des pathologies et des situations comme
les maladies cardiaques demandent des approches de type programme où il
y a différents intervenants qui sont dedans. C'est sûr qu'il y a
beaucoup de cas encore dans les centres hospitaliers où c'est des actes
isolés que l'on pose sur un bénéficiaire. Mais il y a
beaucoup d'autres cas, de plus en plus, en particulier tout ce qui est
relié au vieillissement et aux maladies chroniques, qui
nécessitent beaucoup d'intervenants et une approche matricielle et
longitudinale, à ce moment-là, en interne et en externe où
les gens agissent avec une organisation qu'on appelle programme.
M. Trudel: Mais vous dites que le programme clinique à
l'intérieur d'un centre hospitalier n'est pas toujours sous la
responsabilité d'un médecin.
M. Iglesias: Pas toujours. Quand je dis "pas toujours", ça
peut être rarement. Ça dépend du milieu, ça
dépend du programme et ça dépend du centre hospitalier qui
le bâtit.
Mme Vermette: II y a souvent eu des programmes qui ont
été faits au niveau du nursing qui relevaient des soins nursing
très souvent, notamment, la périnatalité, notamment, pour
les personnes âgées, etc. Quel est le lien maintenant qui va
rester? Les programmes, c'est quoi exactement? Ça va changer quelque
chose à ce niveau-là?
M. Charlebois: C'est que la loi va être explicite. De tels
programmes pourront être créés. À l'heure actuelle,
ça existe dans les établissements, mais au niveau des centres
hospitaliers, de façon très précise, il n'y a pas
d'assises et c'est facilement contestable, la création d'un programme.
Alors, c'est vraiment introduit à notre demande cette précision,
parce qu'il s'agit d'une approche qui se développe, qui se répand
et on juge utile qu'il y ait dans la loi des assises pour que ce soit introduit
et que ça survive.
Mme Vermette: Je comprends la notion de contrôle au niveau
de l'acte médical, mais est-ce que ça pourrait aussi faire
l'objet d'une autre forme de contrôle au niveau des programmes par les
médecins justement dans un établissement de santé?
M. Iglesias: C'est le contraire que l'on...
M. Charlebois: Ce n'est pas ce que l'article dit.
M. Iglesias: C'est le contraire qu'on veut éviter.
C'est-à-dire qu'on veut, comme M. Charlebois dit, donner une assise
légale au programme pour que ça fasse partie de l'organisation.
Deuxièmement, on veut laisser la liberté à
l'établissement de dire: Vous mettez la coordination qui vous semble la
plus adéquate En ce qui a trait aux actes médicaux, faites les
superviser par celui qui est le responsable de co médecin-là. On
a bien pris soin d'indiquer là: actes médicaux et non pas
activités médicales. C'est beaucoup plus restrictif. Moi, je
penso quo c'est un gain considérable qui a été
amené par l'évolution du système.
M. Trudel: II y a des établissements qui vont, avec la
nouvelle règle qu'on va introduire, de cinq médecins et plus
oeuvrant en établisse ment, devoir avoir un CMDP.
M. Côté (Charlesbourg):...
M. Trudel: Le cas classique, c'est évidemment dans le cas
des CLSC. Les CLSC, à propre ment parler, ne définiront pas le
département clinique. Bien sûr qu'ils peuvent avoir ce qu'on
appelle des programmes cliniques, n'est-ce pas, docteur?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, ils peuvent avoir des
programmes cliniques?
M. Iglesias: Ah, c'est sûr! Clinique ne veut pas dire
médical.
M. Trudel: Dans ce cas-là, cette Illustration voudrait
dire que les actes posés par le médecin, dans la logique de 139,
de ce qu'on a rajouté, vont être sous la responsabilité,
puisqu'il n'y aura aucun département, forcément... Ce ne sera pas
le programme qui va assumer la responsabilité des actes. Ça va
relever directement du CMDP parce qu'il n'y a pas de département
clinique là-dedans et on ne veut pas, ici, quo ça relève,
quant aux actes réalisés, d'un programme Ils seront dans un
programme, mais Ils ne seront pas...
M. Côté (Charlesbourg): À ce moment-ci, il
serait peut-être bon, à la lumière de l'analyse que nos
gens ont faite de 139, il y aurait un 139 qu'on pourrait.. Peut-être que
vous en avez déjà eu une copie. Peut-être le relire et
travailler à partir de celui-là pour clarifier les choses. Donc,
139 modifié se lirait comme suit: r ajouter, à la fin du
premier alinéa, les mots: "ainsi que les programmes cliniques" et,
2°, ajouter, après le premier alinéa, l'alinéa
suivant. "Le plan d'organisation de l'établissement indique, sur
recommandation du conseil des médecins, des dentistes et des
pharmaciens, do quel dépar tement ou service relèvent les actes
médicaux ou dentaires d'un programme clinique ou, sur
recommandation du service médical visé à l'article
141, de quel département ou service relèvent les actes
médicaux d'un tel programme clinique." (17 h 15)
Le Président (M. Joly): Nous retirons le premier
amendement, M. le ministre, pour le substituer par celui-ci.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): Parfait, merci.
M. Trudel: Mais là...
M. Côté (Charlesbourg): Vous ne suivez plus,
là.
M. Trudel: Oui, je suis, mais c'est vous autres qui m'avez
mêlé.
M. Côté (Charlesbourg): Comment ça?
M. Trudel: Quand je vous ai dit tantôt que, dans un CLSC,
il n'y aurait pas de département clinique...
M. Iglesias: II va y avoir un service médical.
M. Trudel: II va y en avoir obligatoirement un. À 141,
3°, je vois ça.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: Si au moins un médecin exerce sa profession
dans le centre, le plan d'organisation doit prévoir la formation d'un
service médical ou la nomination d'un médecin responsable des
soins médicaux.
M. Iglesias: Mais il n'y aura pas de CMDP.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ce qui existe
actuellement.
M. Charlebois: c'est ce qui existe actuellement. si vous me
permettez... il existe à l'heure actuelle un règlement, depuis
1989, qui a fait l'objet d'une consultation.
M. Trudel: Vous ne me direz pas qu'on a passé tout
l'été là-dessus pour découvrir que ça
existait déjà. Non, ce n'est pas ça.
M. Charlebois: Ça existait déjà,
effectivement. Donc, il existe un règlement qui oblige, en CLSC,
lorsqu'il n'y a pas de CMDP, qu'un service médical soit établi.
Ce règlement prévoit entre autres que les actes médicaux
posés par les médoclns sont toujours sous la
responsabilité de ce service médical ou du chef de
médecine, lorsqu'il n'y a qu'un seul médecin. Donc, c'est
déjà inscrit dans les règlements aujourd'hui. C'est le
règlement 78.1.
M. Trudel: Reprenons ça, juste pour la... Je comprends que
ça existait déjà par règlement. Dès qu'il y
a un médecin qui intervient dans un organisme, il y a
département, ou CMDP, ou service méd:cal. Dans la nouvelle
définiJon, quand ils sont cinq et plus, il va y avoir
nécessairement... Mais, lorsqu'ils seraient cinq et moins, il va
nécessairement y avoir - je dis "département", il ne faut pas que
je mélange les mots - un service médical, donc une structure de
ça.
M. Charlebois: Je vais vous lire l'article, c'est: Dans le cas
d'un CLSC où exerce au moins un médecin, le plan d'organisation
doit prévoir la formation d'un service médical ou confier
à un médecin responsable des soins médicaux la
responsabilité énumérée aux articles qui sont
78.3° et suivants et qui précisent des responsabilités
similaires à celle du CMDP. Alors, ça, c'est un règlement
qui est en vigueur à l'heure actuelle. À 141, ce qu'on inscrit
dans la loi, c'est qu'un tel règlement doit exister en CLSC.
M. Trudel: Et là, parce qu'on est obligé de
mélanger les choses dans la discussion, quand on va arriver à
141, vous voulez dire qu'on va, à toutes fins utiles, entrer le
règlement dans la loi.
M. Charlebois: Non. M. Trudel: À 3°.
M. Charlebois: On n'entre pas le règlement dans la loi. On
précise dans la loi qu'un tel règlement doit exister. Le
règlement d'aujourd'hui a été adopté et repose sur
le pouvoir réglementaire du gouvernement et non pas sur une disposition
explicite dans la loi qui oblige qu'un tel règlement existe en CLSC. Je
ne sais pas si vous me suivez.
M. Trudel: Oui.
M. Charlebois: Ce sera la même chose en centre d'accueil.
En centre d'accueil, un tel règlement existe depuis 1982. Je dois
peut-être ajouter qu'en CLSC, où les médecins sont
rémunérés à honoraires fixes, il existait, dans les
ententes avec les médecins, des dispositions sur l'organisation à
l'intérieur des établissements. L'orientation du ministère
a été de retirer des ententes l'organisation clinique pour
plutôt en faire un règlement. Ça a été, en
1989, l'aboutissement de discussions avec les médecins qui ont conduit
à l'élaboration et à l'adoption d'un tel
règlement.
M. Trudel: Ici, on va renforcer l'assise
législative pour devoir faire exister un règlement en
particulier le service médical pour les cinq et moins, là
où il y a cinq médecins et moins, parce que ce qu'il faut bien
noter, toujours à 3° de 141, c'est que, lorsqu'il y en a au moins un
qui exerce, on doit prévoir la formation d'un service médical en
établissement; deuxièmement, on doit prévoir qu'il va
être chef. S'il y en a un, il y a automatiquement création d'un
service médical; deuxièmement, il va être chef puisqu'il
faut nommer un chef du service médical. C'est ça, "ces modes de
nomination vont être déterminés par règlement".
Alors, là où il y a au moins un médecin qui
intervient dans l'établissement, il doit y avoir un service
médical, il doit y avoir un chef.
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est un médecin
responsable, ce n'est pas un service médical.
M. Trudel: Bien, ça peut être l'un ou l'autre.
Une voix: C'est l'un ou l'autre.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Ce n'est pas l'un et
l'autre.
M. Trudel: C'est-à-dire que tu vas devoir prévoir
ou la formation d'un service médical ou la nomination d'un
médecin responsable.
M. Iglesias: Bien, s'il est tout seul, pauvre diable!
M. Trudel: bien, pauvre diable, je le plains, oui, parce que
là, quand il va recevoir des plaintes sur des actes qui ont
été réalisés, médicaux...
M. Côté (Charlesbourg): Des actes... Oui
M. Trudel: ...ça ne sera pas long, les
réunions...
M. Iglesias: On a prévu une mécanique.
M. Trudel: Oui? En quelque part, il y a une mécanique?
M. Iglesias: Oui. Vous pouvez nous croire sur parole, il y en a
une.
M. Trudel: Je ne sais pas si je vous crois sur parole. C'est
parce que vous précisez, après ça, à 141, non pas
en reprenant, bien sûr, la notion de médecin responsable, mais
que, dans le cas de service médical, c'est dirigé par un chef.
Alors, je comprends donc que, quand c'est un service médical, c'est
entre 2 et 4; quand c'est 1, c'est un responsable; quand c'est 2 à 4,
c'est un service médical; quand c'est 5 et plus, c'est unCMDP.
Une voix: C'est l'un ou l'autre.
M. Charlebois: C'est l'un ou l'autre. C'est un service
médical qui a les responsabilités ou bien c'est un chef, c'est un
médecin responsable qui assume les responsabilités.
M. Iglesias: C'est une latitude de l'établis
sèment.
Une voix: L'oxygène.
M. Charlebois: Une flexibilité.
M. Trudel: Ah, sacrifice! Comment vous avez appelé
ça?
Une voix:...
M. Trudel: Oui, dans tout ce bon monde, docteur.
M. Côté (Charlesbourg): Ah, ça peut per
mettre d'attendre la grosse bombonne.
M. Trudel: En attendant le gros cadre C'est ça, c'est au
choix du médecin, s'il aime mieux être responsable ou chef.
Alors, vous dites, à I39, qu'on va donc rajouter à la
proposition d'amendement, suite aux négos, un autre amendement qui va
prévoir que, dans le plan d'organisation, on devra également
décrire de qui relèvent les actes médicaux d'un programme
clinique ou sur recommandation du service médical visé à
141, qu'on vient de voir, qu'on reverra plus dans la mécanique
générale, de quel département ou service relèvent
les actes médicaux d'un tel programme clinique.
M. Charlebois: On est là? M. Trudel: Oui, oui.
M. Charlebois: La nuance, c'est que le CMDP a juridiction sur les
actes médicaux et dentaires, tandis que le service médical,
ça so rapporte aux actes médicaux seulement. Alors, c'est pour
cela qu'on a reformulé. On ne pouvait pas dire, comme dans la
première version, que le service médical avait autorité
sur les actes dentaires. Parce qu'un service médical, ça porte
sur les actes médicaux seulement.
M. Trudel: Maintenant, les pharmaciens? Les pharmaciens, eux
autres, ils ne sont pas dans des programmes cliniques?
M. Charlebois: II n'y a pas d'actes pharmaceutiques.
M. Trudel: Les pharmaciens n'ont pas
d'actes? Woops!
M. Iglesias: Ils vont être affectés au
département de pharmacie. Ici, la problématique, c'est que l'acte
pharmaceutique ne dépend que d'un seul département, c'est le
département de pharmacie clinique. À ce moment-là,
ça nous semblait évident dans nos discussions que les
pharmaciens, eux, étaient là. Maintenant, est-ce qu'il faut le
préciser? C'est pour ça que je me retourne de bord, pour
reconsidérer notre raisonnement. Mais, au niveau des médecins, il
peut y avoir une certaine... il y a un jugement à porter par le Conseil
des médecins et dentistes. Les actes pharmaceutiques, eux autres, ne
dépendent que d'un chef, c'est le chef de la pharmacie. Là, je me
retourne de bord pour voir si on...
M. Trudel: Les dentistes, eux autres?
M. Iglesias: Mme Demers a un commentaire par rapport aux
dentistes également, là. Il faudrait le séparer,
là? C'est au niveau des dentistes également. En
général, il y a seulement une structure professionnelle au niveau
des dentistes. Alors, la question à considérer, c'est de
savoir... vous dites: Est-ce que c'est nécessaire de l'expliciter
là?
M. Trudel: Non, non, mais au moins la première question,
c'est... Vous me répondez que, évidemment, au niveau des
départements cliniques, il n'y a qu'un département...
M. Iglesias:... de pharmacie.
M. Trudel:... de pharmacie et la même chose pour les
dentistes.
M. Iglesias: C'est ça.
M. Trudel: Quand on parle, dans le plan d'organisation, dans quel
département ou service relèvent les actes médicaux ou
dentaires, comme c'est la même réalité organisationnelle
pour les pharmaciens, comment se fait-il qu'on nomme l'aspect dentaire et qu'on
ne nomme pas l'aspect pharmaceutique? De deux choses, l'une. Ou on
enlève les deux ou on met les deux.
M. Iglesias:... ou on met le troisième. Est-ce qu'on
pourrait mettre "pharmaceutique"? Ça a été une discussion
qu'on a eue. On avait dit: On ne le mettra pas mais ce n'est pas du tout dans
l'exclusion, au contraire, vous allez voir apparaître un...
M. Trudel: Non, mais c'est... Vous dites: C'est une discussion
qu'on a eue sur l'exclusion...
M. Iglesias:... des pharmaciens.
M. Trudel: Oui. C'étaient quoi, les motivations?
M. Iglesias: Pas avec eux, entre nous, là.
M. Trudel: Non, non, je ne parle pas des motivations... La
motivation de la discussion. C'était quoi, les motifs de dire:
Écoutez, on les "met-u"? On les "met-u" pas? Ont-ils affaire là?
N'ont-ils pas affaire là?
M. Iglesias: On pourrait mettre... Je pense que vous avez raison.
Maintenant, après qu'on s'est reposés pendant deux jours...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel:... et que vous prévoyez que vous ne vous
reposerez pas pendant les deux prochaines journées?
M. Iglesias:... ou pharmaceutiques.
M. Trudel: Je vais l'ajouter et, à cette heure, je vais
vous faire une remarque.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: J'ai dit: Je vais l'ajouter et je vais faire une
remarque pour l'ensemble de ce dont j'ai pu prendre connaissance. Je vais vous
dire et je le dis sous toute réserve, puisque - et je ne ferai pas
d'ombrage au ministre là-dessus - les textes nous ont été
déposés hier soir... Je vais vous dire que j'ai senti - je dis
bien "senti" - dans les nouveaux libellés qui nous sont
présentés, que les pharmaciens n'étaient pas tout à
fait là sinon qu'il y avait comme un fil directeur... Si je me trompe,
je me rétracterai, mais j'ai comme senti que les pharmaciens
disparaissaient d'un nombre d'endroits assez précis. Est-ce que c'est
par oubli, est-ce que c'est par... Je trouvais l'oubli un peu
systématique, je vais vous dire. Et je vous le dis sous réserve
d'une analyse plus profonde parce que, moi aussi, je n'ai pas eu le temps de
passer toute la nuit, il a bien fallu que je me repose un peu, mais j'ai cru
sentir dans l'ensemble, dans la trame du texte en ce qui regarde ce qu'on
appelle les articles sur les médecins, que, pour les pharmaciens, la
pointe était un peu plus congrue que ce que nous avons eu. Et, votre
collège de Matapédia s'en souvient, d'être dans le CMDP,
ça n'a pas été comme une bataille facile, mettons. Est-ce
que c'est là quelques relents? En tout cas, je considère, pour ma
part, que cette profession a acquis ses droits, ses responsabilités, sa
présence nécessaire dans ce conseil professionnel et c'est
important qu'on le conserve au moins comme ce qui est acquis au niveau des
responsabilités professionnelles au CMDP.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que vous allez
être obligé de vous amender, et on va le recevoir avec plaisir,
parce qu'il y a eu des négociations avec les gens de TAPES...
M. Trudel: Les gens de...
M. Côté (Charlesbourg):... de TAPES, l'Association
des pharmaciens des établissements de santé...
M. Trudel: Ah! O. K.
M. Côté (Charlesbourg):... avec qui on a eu beaucoup
d'échanges et on a échangé sur un certain nombre de choses
et ces éléments-là sont intégrés, pour la
plupart, à l'intérieur du projet de loi. Et ça se voulait
une indication très précise de notre volonté à ce
niveau-là et de l'importance qu'on attachait au rôle du pharmacien
à l'intérieur de l'établissement. Bien sûr, hors
établissement aussi. (17 h 30)
Dans ce sens-là, ça a fait l'objet d'un certain nombre
d'échanges au cours de l'été, de la volonté des
médecins, mais, à chaque fois, il y a eu un coup de
téléphone au ministre qui, lui, ne bronchait pas et n'a pas
bronché non plus là-dessus.
M. Trudel: Les sceptiques seront confondus. On va voir ça
tout le long du texte.
M. Côté (Charlesbourg): Bien oui D'ailleurs...
M. Trudel: Pour le "confondus" ici, on va rajouter
"pharmaceutiques", juste pour...
M. Côté (Charlesbourg): O. K.
M. Trudel:... que ce soit clair, n'est-ce pas?
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a pas de
problème. Aucun problème.
Le Président (M. Philibert): Est-ce que l'amendement
à l'article 139...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Mais en incluant
"pharmaceutiques"
Le Président (M. Philibert):... avec l'ajout de
"pharmaceutiques", est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Adopté
Le Président (M. Philibert): Est-ce que l'article...
M. Trudel: Je m'excuse Ah! l'amendement...
M. Côté (Charlesbourg): Dans l'enthousiasme...
Le Président (M. Philibert): L'amendement a 139, avec
l'ajout du mot "pharmaceutiques", est ce qu'il est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. Je
l'espère
Le Président (M. Philibert): Est ce que l'article 139 est
adopté tel qu'amendé?
M. Trudel: 139, c'est parce que sur la question de la
recommandation du CMDP...
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît, je
demanderais à ceux qui ont des conversations à tenir, si
possible, tenez ça le plus bas possible de façon à ce
qu'on puisse poursuivre. Tout le monde, s'il vous plaît.
M. Trudel: Tout le monde.
Le Président (M. Joly): Merci Alors, l'article 139 tel
qu'amendé...
M. Côté (Charlesbourg): Adopté Le
Président (M. Joly): Adopté M. Trudel:
Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. J'appelle l'article
140.
M. Côté (Charlesbourg): 1° Remplacer les premier
et deuxième alinéas par les suivants: "Le plan d'organisation
d'un centre hospitalier doit de plus prévoir la formation de
départements cliniques et de services cliniques. Ce plan doit indiquer
le nombre de médecins omni-praticiens, de médecins
spécialistes, par spécial! té, de dentistes
généralistes et de dentistes spécialistes qui peuvent
exercer leur profession dans chacun de ces départements et services Ces
éléments doivent être déterminés en tenant
compte du permis de l'établissement qui exploite le centre hospitalier,
des ressources financières dont il dispose et des plans régionaux
d'organisation de services élaborés par la régie
régionale. "La partie du plan d'organisation visée au premier
alinéa doit être transmise à la régie
régionale pour approbation conformément à l'article 289.
1, après avoir fait l'objet d'une consultation auprès du conseil
des médecins, dentistes et pharmaciens le cas échéant et,
dans le cas d'un centre désigné centre hospitalier universitaire
ou institut universitaire, après consultation de l'université
à laquelle l'établissement est affilié. " 2° Ajouter,
à la fin du troisième alinéa, "et continue d'avoir effet
tant que la régie régionale ne s'est pas prononcée sur sa
révision "
Le Président (M. Joly): M. Iglesias.
M. Iglesias: Je voulais faire remarquer que le point 2, le
deuxièmement, c'est une clé très importante pour le
respect des plans d'effectifs. Jusqu'à maintenant, il y avait un vide.
Lorsqu'un plan venait à son échéance, trois ans, s'il
n'était pas remplacé par un autre, il y avait une
interprétation de rétablissement qui disait: Maintenant on est
libéré. On n'a plus de plan. Alors, ça, ça vient
mettre un point final à la chose, combiné avec d'autres mesures
sur la nullité des privilèges que l'établissement va
accorder. Il n'y a pas de reconduction... Le plan est reconduit, oui, mais ils
n'ont pas une augmentation du nombre d'effectifs. Ils restent au même
niveau.
Donc, c'est une première modalité qui introduit le
resserrement qui va finir par être plus efficace que les budgets
régionaux.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Un premier coup de marteau
sur le clou.
M. Trudel: Alors, c'était inutile d'annoncer ça au
mois de décembre, le budget aux régions de la RAMQ.
Le Président (M. Joly): Vous avez été
devancé. Vous l'auriez demandé?
M. Trudel: Non.
M. Iglesias: Une voiture automobile, c'est, à certains
points de vue, supérieur à une voiture à cheval. Alors, la
voiture à cheval a été inventée avant.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Mais vous ne parlez pas des roues qui sont disparues,
ici. Il y a des éléments qui sont disparus de 140. C'est le plan
régional des effectifs médicaux. Dans l'original de 140, on
pouvait lire: Le plan d'organisation du centre hospitalier doit de plus
prévoir la formation de départements, etc., de même que le
nombre de médecins et de dentistes qui peuvent exercer leur profession
dans chacun de ces départements et services, en fonction du permis de
l'établissement, des ressources financières dont il dispose, du
plan régional des effectifs médicaux...
M. Iglesias: Les plans régionaux d'organisation des
services...
M. Trudel: Non.
M. Iglesias: Pour réaliser les plans de...
M. Trudel: Non.
M. Iglesias: C'est ça que vous venez de dire. Les plans
régionaux d'organisation des services.
M. Trudel: Les plans régionaux d'effectifs médicaux
quand il s'agit du plan d'organisation du centre....
Une voix: 140? M. Trudel: Original.
M. Iglesias: On voit ça où? Ah, dans la loi,
là.
M. Trudel: Oui.
M. Iglesias: II y avait eu un autre dépôt au mois de
juin.
M. Côté (Charlesbourg): Ce sont des documents qui
ont été déposés. Il faut se comprendre, le petit
livre vert, le petit catéchisme, on l'a déposé à un
moment donné. Donc, ce n'est pas une apparition des négos de
l'été, là.
M. Iglesias: C'est prénégos.
M. Côté (Charlesbourg): II faut qu'on se comprenne,
là. Ce n'est pas apparu après les négos. Vous avez raison
de dire que, dans le dépôt du texte de la loi 120, il y avait le
plan d'effectifs médicaux et dans les documents qui ont
été déposés et qui vous ont été
transmis, il n'était plus là. Donc, on regarde 140... C'est pour
ça que j'essaie de démêler les choses, pour ne pas qu'on
soit sous l'impression que c'est suite aux négos que c'est disparu.
M. Iglesias: O.K. Là, on va regarder le pourquoi que c'est
disparu.
M. Trudel: Voilà! Parce que c'est la première fois
qu'on en discute, nous autres. C'est la première fois qu'on en discute,
nous autres.
M. Côté (Charlesbourg): Les parlementaires.
M. Trudel: Les députés parlementaires, les
législateurs.
M. Iglesias: Comme vous voyez, le deuxième alinéa
indique la partie du plan d'organisation visé au premier alinéa.
Donc, le plan d'effectifs médicaux de l'établissement doit
être transmis à la régie régionale pour approbation
conformément à l'article 289.1. L'article 289.1 donne le... La
régie régionale approuve chaque plan d'organisation que lui
soumet l'établissement une fois que son plan régional des
effectifs médicaux est approuvé. Donc, l'approbation qui viendra
de la régie va tenir compte du plan d'effectifs régionaux
approuvé. Ça ne peut pas être approuvé
avant que la régie ait son plan d'organisation.
M. Trudel: Pour la séquence, on va partir de
rétablissement...
Une voix: C'est ça.
M. Trudel: ...dans le plan d'organisation, qui va
déterminer le nombre d'effectifs médicaux dont il a besoin, qu'il
veut avoir, qu'il souhaite, qu'il... Bon, dont il a besoin. Il va envoyer
ça à la régie régionale qui, elle, va être
chargée de l'approuver et il devra être conforme...
M. Iglesias: Approuvé selon les possibilités du
plan d'effectifs médicaux régionaux.
M. Trudel: Mais les plans d'effectifs médicaux
régionaux...
M. Iglesias: Sont approuvés par le gouvernement.
M. Trudel: ...vont exister avant que les établissements
définissent, à l'intérieur de leur plan d'organisation,
leur plan d'effectifs médicaux.
M. Iglesias: II vont exister... Les établissements peuvent
le faire, mais ils ne seront pas approuvés avant que le plan
régional ait été approuvé. Mais il faut le
construire à partir des établissements pour faire des plans
d'organisation régionale et vice versa.
M. Trudel: Oui, je comprends qu'il faut qu'ils commencent
à se construire à quelque part, mais est-ce que
l'établissement va commencer à établir son plan des
effectifs médicaux à partir d'un cadre de
croissance-décroissance établi par le ministère et d'un
cadre d'effectifs médicaux qui devrait exister, compte tenu des
caractéristiques, etc., etc., de la population régionale, du plan
des effectifs régionaux? (17 h 45)
M. Iglesias: La première chose qui va exister, c'est le
plan régional d'organisation de services. C'est la première chose
qui va exister, qui est faite en fonction des besoins de la population à
desservir.
M. Trudel: Ça, ça va.
M. Iglesias: Ça va, ça? Pour faire ce
plan-là, à ce moment-là, il va avoir, entre autres, des
effectifs. Il va avoir des...
M. Trudel: La nécessité d'avoir des...
M. Iglesias: Des effectifs médicaux entre autres.
M. Trudel: Des effectifs médicaux, II va de soi, entre
autres, oui.
M. Iglesias: II va avoir d'autres types d'effectifs
professionnels mais, entre autres, II va avoir cela. Les établissements
qui ont dos missions à remplir et qui doivent être cadrées
dans le plan régional d'organisation des services ont besoin
d'effectifs. Donc, ils vont dire comment ils vont organiser leurs plans d'orga
nisation avec leurs effectifs médicaux pour remplir leurs fonctions et
la régie va l'approuver en tenant compte de son plan régional
d'effectifs médicaux qui a été approuvé par le
ministre.
M. Trudel: Alors, entendons-nous bien. Le ministre va indiquer
des objectifs de croissance-décroissance. Les régies vont
définir à l'intérieur ou suite à leurs plans
régionaux d'organisation do services les effectifs médicaux
nécessaires pour répondre aux besoins de la région et,
après cola, les établissements vont définir ou pas les
besoins en effectifs médicaux. Ils vont définir les effectifs
médicaux dont ils espèrent avoir besoin pour répondre aux
attentes de leur milieu
M. Iglesias: Mais c'est une démarche qui peut être
concurrente. Pas besoin que ce soit tout séquentiel. Sauf que les
établissements... la régie va être obligée de faire
l'arbitrage après ça, à savoir quels effectifs vont aller
où. C'est ça, le rôle de la régie.
M. Côté (Charlesbourg): Le gouvernement
détermine le nombre d'effectifs à travers le Québec et les
objectifs de croissance et de décroissance et signifie à chaque
régie régionale, à partir des mêmes principes, ce
qu'elle aura en plus ou en moins. Donc, un nombre d'effectifs Concurremment,
les établissements dans chacune des régions définissent,
eux, ce dont ils pensent avoir besoin pour remplir la mission qu'ils veulent se
donner et acheminent pour approba tlon à la régie
régionale leur demande qui, inévitablement, comme c'est un point
do ren contre par rapport à nous autres ce qu'on a donné qui est
une contrainte à la régie régionale, un nombre... Par
rapport aux demandes venant de la base, les arbitrages vont se faire au niveau
de la régie régionale quant à l'attribution du nombre de
postes pour être capable de remplir les missions. Et, comme les plans
régionaux d'organisation de services vont être faits par les
régies régionales, ça va tenir compte, bien sûr, de
ce dont ils ont besoin sur le plan des effectifs et de la répartition
des effectifs qu'ils feront dans chacun des établissements.
Donc, la base qui alimente la régie régionale en termes de
demandes d'effectifs médicaux, ça peut être fait
concurremment à ce que le ministère décide et envoie
à la régie régionale comme étant l'objectif, parce
que c'est le cas actuellement, ça a été le cas. Le
ministère dit: On a tant de postes. Voici ce que vous aurez au
niveau de la région, puis il y a des échanges. Vous en
avez eu un peu connaissance aussi. Au mois de juin, je pense qu'on avait
donné quelques exemples de la Côte-Nord et de l'Abitibi et
ça faisait partie du processus d'échanges avec le
ministère. Et à partir du moment où cette enveloppe dit:
Parfait, c'est ça, bien sûr, ils ont été au
préalable alimentés par les établissements et il y a un
arbitrage qui doit se faire au niveau régional pour savoir combien de
médecins vont se retrouver dans tel établissement, tel
établissement ou tel établissement.
M. Trudel: Ce que vous m'expliquez - parce que ici c'est
l'établissement qui nous intéresse - c'est que, quand
l'établissement va définir ses besoins en matière
d'effectifs médicaux, il va devoir le faire en tenant compte, bien
sûr, de son permis, ça va de soi, c'est la base, de ses ressources
financières, du plan régional d'organisation de services et du
plan régional des effectifs médicaux.
M. Iglesias: La régie va en tenir compte.
M. Côté (Charlesbourg): C'est la régie qui va
en tenir compte au moment où elle fera les arbitrages. Tout ce que vous
avez dit, en presque totalité, est vrai, sauf le dernier
élément.
M. Trudel: Ça, je le savais.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Ça, je le savais que le dernier
élément ne marcherait pas dedans.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, mais...
M. Trudel: Non, non, mais ce que je veux vous dire c'est: Dans la
mécanique, il y a une planification régionale qui est des
effectifs médicaux. Je prends juste ça comme bout de la
séquence. Pourquoi n'indique-t-on pas dans le texte de la loi que la
définition des effectifs médicaux dans l'établissement
doit tenir compte du plan d'effectifs régional, puisque à un bout
ou à l'autre on va en tenir compte? Ce qu'on dit aux
établissements, c'est...
M. Charlebois: Le plan d'effectifs de rétablissement
existe quand il est approuvé. Quand il est approuvé,
forcément on a tenu compte du plan régional des effectifs. Dans
la séquence des événements, 140 fait en sorte que
l'établissement prépare son plan et ses besoins. La loi est
claire: II transmet ça à la régie pour approbation. Alors,
quand ça va être approuvé, ce sera peut-être
amputé d'une partie de sa demande, et là ça tiendra compte
forcément du plan régional des effectifs. Mais dans la
séquence des événements on ne peut pas inscrire, comme
c'était le cas dans la première version, que, a priori, au point
de départ de l'exercice, l'établissement tient compte du plan
régional parce que le plan régional, n'existe pas encore.
M. Trudel: Mais ce n'est pas ça que vous venez de me
répondre. Le plan régional existe.
M. Charlebois: Les objectifs de croissance et de
décroissance existent, mais le plan régio-nai,
c'est-à-dire la distribution des plus et des moins, ça n'existe
pas encore.
M. Trudel: Non, mais ce qui va inévitablement... Ça
ne peut pas faire autrement qu'exister. C'est le "N" de médecins
autorisés pour telle région, qui va s'appeler "croissance",
"décroissance". La résultante, c'est un "N" médecins de
tel type, telle, telle catégorie, tant d'omnis, tant de
spécialistes, etc., qui va exister. Donc, le plan régional des
effectifs médicaux, c'est celui-là, c'est le "N" et c'est aussi
la répartition. Ce sont deux choses.
M. Iglesias: À la fin, la somme devait arriver au "N",
mais au début...
M. Trudel: C'est bien sûr que la solution est dans le
problème et le problème dans la solution, les deux bouts. Mais ce
que je vous dis, c'est que le plan régional des effectifs
médicaux, c'est le nombre autorisé par le ministre, suite aux
échanges dont on a parlé tantôt; ça va pour ce
bout-là. Laissez ça là, comme raisonnement, pour tout de
suite, arrêtez. Pourquoi, dans la loi, on dit: Quand
l'établissement prépare son plan d'organisation, et, dans le cas
d'un centre hospitalier, il doit tenir compte de son permis, bien sûr, il
doit tenir compte de ses ressources financières et aussi des plans
régionaux d'organisation de services... On sent le besoin de le noter
parce que, si on ne le notait pas, ce serait comme déconnecté
quelque part. Pourquoi ne l'indique-t-on pas aussi, le plan régional des
effectifs médicaux?
M. Côté (Charlesbourg): Parce que le plan n'est que
le nombre, au moment où il arrive à la régie. Tu as tant
de médecins, en croissance ou en décroissance. Alors, ton plan,
c'est la ventilation et l'attribution des médecins qui vont devenir un
plan. Mais ils vont se faire à la lumière des demandes qui sont
acheminées de l'établissement à la régie
régionale. Ils vont le faire en fonction des plans régionaux
d'organisation de services. Donc, il n'y a pas d'objection fondamentale
à une approche comme celle-là, l'idée étant que, si
jamais le plan d'effectifs médicaux, donc, la ventilation de
l'utilisation des médecins, si jamais il était fait, ça ne
donne rien de faire un plan d'organisation et un plan de services au niveau
d'un établissement. Alors, ce que tu lui dirais, ce que la régie
lui dirait: Toi, tu vas avoir un médecin de médecine interne
de plus et tu vas avoir un chirurgien, organise-toi avec ça, tu
n'en auras pas d'autres.
M. Iglesias: Fais-moi un plan avec ça.
M. Côté (Charlesbourg): Fais-moi un plan avec
ça. Je pense qu'il faut que l'établissement soit capable de faire
son plan, donc en fonction de révolution et des clientèles qu'il
doit desservir. À partir de ça, il y a un arbitrage qui va se
faire au niveau régional sur le plan de l'attribution d'un certain
nombre de médecins. Oui, j'ai tant de médecins et voici, compte
tenu des priorités qu'on s'est données au niveau de la
région, voici un poste, deux postes, trois postes dans tel et tel... Et
c'est là que ça se fait. Donc, à ce moment-là, la
somme de tout ça, de cet exercice-là, fait ton plan d'effectifs
médicaux pour la région. C'est le nombre qui a été
ventilé au niveau de chacun des établissements et qui se traduit
par des postes additionnels dans telle spécialité ou omni.
M. Iglesias: Tandis que le plan d'organisation - c'est une
indication fondamentale - si, dans le plan d'organisation, il n'y a pas de
service de neurochirurgie dans la région, ne demandez pas...
M. Trudel: Ce que vous me dites, c'est que la définition
du plan des effectifs médicaux comprend le "N" et là où
s'exerce la responsabilité. Moi, ma préoccupation, au moins, elle
est pour une dimension. Je ne pense pas faire erreur en répétant
ce que le ministre m'a dit ici à cette commission. Il a dit:
Écoutez, si on se fie aux demandes des centres hospitaliers pour fixer
les plans...
M. Côté (Charlesbourg): Des
établissements.
M. Trudel: ...des établissements, on se réveille
avec une pénurie de médecins assez...
M. Côté (Charlesbourg): Assez importante
M. Trudel: ...importante, assez fantastique, parce que c'est
la...
Une voix: C'est ça.
M. Trudel: Mets-en plus parce que j'y vais.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Je prépare donc mon plan d'organisation de
services sans connaître explicitement, au texte de la loi, au moins une
contingence qui est le "N" de postes de médecin disponibles dans la
région. Je vous concède, Dr Iglesias, que, oui, un plan, c'est
plus que le "N", mais ma préoccupation, c'est de dire: Comment tu
élabores un plan d'organisation de ton établis- sement quand tu
ne sais pas le nombre dis ponible, au total, dans la région, y compris,
à l'intérieur de ça, ce qui est en croissance, ce qui est
en décroissance, parce que je fais une parenthèse en disant:
Imaginons une situation de décroissance...
M. Côté (Charlesbourg): Oui
M. Trudel: ...tu ne fais pas un plan d'or ganisation de services
de ton établissement tout à fait pareil, si tu es en
décroissance...
M. Côté (Charlesbourg): Tu peux lo faire pareil.
M. Iglesias: Oui, tu peux le faire pareil.
M. Côté (Charlesbourg): Tu peux le faire pareil
parce qu'il peut y avoir déplacement.
M. Trudel: Oh, bateau!
M. Côté (Charlesbourg): C'est unanime, hein?
Une voix: Ils sont allés à la même
écolo.
M. Côté (Charlesbourg): II peut y avoir des
déplacements de médecins qui ne sont pas au bon endroit.
M. Iglesias: Le plan d'effectifs n'est . M. Trudel: Bien
oui, bien sûr.
M. Côté (Charlesbourg): Parce que, si tu n'en
déplaces pas de médecins dans la situation actuelle, ça ne
donne rien de placoter là, on va arrêter ça tout de
suite.
M. Trudel: Non, mais c'est bien évident. M.
Côté (Charlesbourg): Bien oui. alors M. Trudel: C'est
bien évident... M. Iglesias: C'est ça.
M. Trudel: Là, vous avez réagi pour vous faire
plaisir ou pour répondre à ma question, là?
M. Iglesias: Le plan n'est pas seulement la résultante
d'un ajout, il y a I attrition, il y a le déplacement...
M. Trudel: Non, non, mais écoutez... M. Iglesias:
...il y a les activités...
M. Trudel: Ce que je dis, c'est que quand tu as à faire la
planification triennale de ton organisation, si tu sais que tu es en
décrois-
sance, tu ne prévoiras pas effectivement le même plan, par
définition même. Il faut que tu prépares ton
établissement, définir l'organisation de ton établissement
en disant: Moi, ici, compte tenu de la décroissance des effectifs
médicaux qui, eux, correspondent à la décroissance de la
population, ça correspond à quelque chose, bon, moi, il faut que
je m'organise, je suis en gestion de la décroissance. Tu n'as pas le
mémo plan. Si tu n'as pas ça formellement comme information quel
plan vas-tu préparer? Tu vas dire: Moi, "business as usual". Je continue
comme j'étais. Tu pourrais dire ça dans ton plan. Tu vas me dire:
À la régie régionale, on va trancher à l'autre
bout, on va dire: Non, non, non. Tu en as 10 de trop et tu vas m'en retrancher
2.
Ce que je dis tout simplement sur le plan de l'organisation: vous auriez
pu le dire avant.
M. Charlebois: Les établissements vont sûrement
être au courant de l'objectif de croissance ou de décroissance de
la région. Ils vont sûrement être au courant; cependant, la
distribution de la décroissance n'aura pas été faite a
priori.
M. Trudel: Mais les établissements vont sûrement
être au courant du plan régional d'organisation de services,
n'est-ce pas?
M. Charlebois: Oui, mais ça, il faut qu'ils en tiennent
compte. Sur le plan régional d'organisation de services...
M. Trudel: Non, mais je vais prendre votre raisonnement
là. Les établissements, ça me surprendrait qu'ils ne
soient pas au courant du plan régional d'organisation de services.
M. Charlebois: Oui, ça, ils vont être au
courant.
M. Trudel: S'ils le sont, pourquoi on met ça dans la
loi?
M. Charlebois: Le plan régional d'organisation de services
et le plan régional des effectifs médicaux, c'est deux
choses.
M. Trudel: Je le sais bien. Voyons! Non, je prends votre
raisonnement...
M. Charlebois: Bien oui, mais c'est deux choses.
Le Président (M. Joly): Je m'excuse, M. le
député, nous devrons suspendre nos travaux dans 20 secondes
jusqu'à 20 heures. Alors, j'imagine que nous allons reprendre sur le
même sujet. Nous suspendons jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 heures)
(Reprise à 20 h 11)
Le Président (M. Joly): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Nous reprenons nos travaux. Nous en étions à l'article
140. De mémoire, nous étions sur le point d'adopter l'article
140.
M. Trudel: C'est-à-dire l'amendement que le ministre
s'apprêtait à déposer...
Le Président (M. Joly): L'amendement.
M. Trudel: ...à propos de la croissance et de la
décroissance des effectifs médicaux au plan régional,
n'est-ce pas?
M. Côté (Charlesbourg): II faut bien se comprendre.
Dans la discussion, ce dont il était question, c'est à tout le
moins de donner une indication lors de la préparation des plans au
niveau des établissements, donc, de donner le signal de l'objectif de
croissance ou de décroissance de façon à ce que ça
agisse sur le comportement des demandes au niveau des établissements,
donc, informer du nombre. Ils vont déposer un certain nombre de choses
au niveau de la régie qui, par la suite, vont devenir dans la
décision le plan d'organisation de services et, donc, d'effectif en
effectif.
M. Trudel: Ça et, également, donner le signal au
moins qu'il y a une planification quant aux effectifs médicaux en
région nécessaires, à rendre disponibles et non pas que
les plans d'effectifs médicaux se négocient dans les
établissements. Parce qu'une des impressions - je ne dis pas que c'est
ça, la lettre - l'impression première ici, c'est qu'on pourrait
se dire: Ah! donc, la négociation des effectifs médicaux va
trouver sa résultante dans les plans régionaux d'effectifs
médicaux et c'est d'abord dans l'établissement que ça va
se négocier. L'établissement, quant a moi, c'est: quand j'ai
défini ce que je peux avoir comme composantes, j'en fais la
planification au niveau de la situation dans la région et la
réponse aux besoins, ce qui est différent de commencer à
avoir des batailles de clocher pour dire: Moi, j'en veux plus, je vais
être bon pour en attraper plus, ça se fera à
l'intérieur du plan d'organisation de services et des objectifs de
croissance et de décroissance déterminés par les
paramètres supérieurs.
Une autre dimension qui est introduite ici par rapport à juin et
par rapport au dépôt, c'est la recommandation et la consultation
du CMDP. Les éléments premiers qui étaient
présentés, c'était à 140. Grosso modo, le centre
hospitalier qui définissait son plan d'organisation, le plan
d'organisation du centre, le faisait parvenir, pour approbation, à la
régie. Bon. Alors, premièrement, il y a donc modification de
trajectoire sur la consultation auprès du CMDP. Et l'autre, la
dimension... La question qui se rattache à ça, c'est:
Est-ce qu'il faut un nécessaire avis positif du CMDP sur certains
aspects du plan pour qu'il puisse être approuvé par le conseil
d'administration de rétablissement et, éventuellement,
approuvé par la régie régionale?
M. Iglesias: Je pense que le texte dit "une consultation". Donc,
à ce moment-là, ça ne veut pas dire une consultation,
c'est une consultation. Ce n'est pas une recommandation qui lie. Moi, je vois
ça comme une consultation...
M. Trudel: On va en ajouter une troisième. Ça va
nous permettre de continuer a travailler.
Le plan d'organisation doit donc prévoir le nombre de
médecins omnipraticiens. Et là, on est plus
détaillé que dans la première version du projet de loi:
les omnipraticiens, les médedlns spécialistes - leur
spécialité - les dentistes généralistes et les
dentistes spécialistes qui peuvent exercer leur profession dans chacun
des départements et services. Les pharmaciens ne sont pas inclus dans le
plan d'organisation?
M. Iglesias: C'est parce que ça, ça vise à
avoir le nombre de médecins dans le but de bâtir les plans
d'effectifs. Les pharmaciens n'ont jamais été dans le plan
d'effectifs.
M. Trudel: Dans les plans d'effectifs régionaux, ils ne
sont pas...
M. Iglesias: Ils n'y sont pas.
M. Trudel: ...dans les plans d'effectifs totaux.
M. Iglesias: C'est ça. Les dentistes sont dedans, mais pas
les pharmaciens.
M. Trudel: Les dentistes sont dedans? Mais les pharmaciens, ils
sont dans le plan d'organisation régional, par exemple.
M. Iglesias: Oui. L'organisation prévoit un
département de pharmacie. Mais ça, le but, c'est d'avoir
l'information de façon à pouvoir établir le plan
d'effectifs médicaux et dentaires. Ça prend ces
informations-là. Ça prend le nombre de médecins par
département.
M. Trudel: Est-ce qu'on va les retrouver, les pharmaciens, dans
l'article 139, là, qui doit décrire les structures
administratives de l'établissement, ses directions, services et
départements? Est-ce qu'on va retrouver le plan d'effectifs dans cette
dimension du plan d'organisation?
M. Charlebois: On peut les retrouver. Là, on parle des
directions, des services et des départements. S'il y a un tel
département, c'est implicite. C'est une formulation
générale, à l'article 139, qui vise toutes les
catégories d'établissements...
M. Trudel: Et toutes les catégories...
M. Charlebois: ...et qui dit ce que le plan d'organisation doit
prévoir ou peut prévoir parce que, effectivement, ce ne sont pas
toutes les catégories d'établissements qui ont des départe
ments ou des services, etc. Si je prends un CLSC, son plan ne contient pas de
départements.
M. Iglesias: II n'y a pas de plan d'effectifs pour les
pharmaciens.
M. Trudel: Dans les centres hospitaliers, il y a
forcément, dans la plupart dos cas, efior: tivement, un
département.
M. Iglesias: II y a un département.
M. Trudel: Un département. Il y a des effectifs, mais qui
sont comptés dans les effec tifs du personnel régulier...
M. Iglesias: Employés, c'est ça.
M. Trudel: ...employés, comme le sont les
infirmières, les auxiliaires...
M. Iglesias: Exactement.
M. Trudel: ...ou tout autre personnel de toute autre
catégorie.
M. Iglesias: C'est ça. Et on rencontre, dans la
mécanique des effectifs médicaux, des entre preneurs libres qui
sont rémunérés par la RAMQ, etc.
M. Trudel: Ce sont d'ailleurs des salariés de
l'établissement.
M. Iglesias: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): ..bien avoir une
négociation comme les médecins. Mais ça, c'est une partie
qui n'a pas été réglée et qui ne sera pas
réglée pour un petit bout de temps. Ça faisait partie de
leurs revendications...
M. Trudel: On en a réglé une partie ici. M.
Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: On en a réglé une partie ici, sur la
négociation, sur l'uniformité des conditions do
négociation, pour tout pharmacien Intervenant dans tout
établissement du réseau de la santé et des services
sociaux.
M. Iglesias: Par rapport à votre question,
tantôt...
M. Trudel: Oui.
M. Iglesias: ...déjà, dans la loi actuelle, pas
dans la loi 120, mais dans la loi actuelle, le conseil des médecins et
dentistes s'était consulté pour le plan d'organisation des
centres hospitaliers. C'est une consultation.
M. Trudel: Dans la loi actuelle. Mais on l'avait retiré du
projet de loi 120 aéposé à l'Assemblée
nationale.
M. Iglesias: II n'y avait pas de CMDP, au début.
C'était l'oxygène total.
M. Trudel: Comment ça, il n'y avait pas de CMDP? Il y
avait un CMDP, au dépôt de l'Assemblée nationale.
M. Iglesias: La loi 120.
M. Trudel: Au début, il y avait un CMDP, certain.
M. Iglesias: En centre hospitalier? M. Trudel: Oui.
M. Iglesias: O.K. Pas partout, il y en avait rien qu'en centre
hospitalier. Là, vous avez ajouté les centres de
santé...
M. Trudel: Je ne dis pas que ce n'était pas la
volonté du ministre de ne pas en avoir.
M. Iglesias: Non, non.
M. Trudel: Je dis que dans la loi, le projet de loi
déposé à l'Assemblée nationale, il y avait un
CMDP...
M. Iglesias: En centre hospitalier, oui. Ici, c'est vrai qu'on
est au niveau des centres hospitaliers.
M. Trudel: Donc, il y a là un autre changement d'attitude
que vous notiez ce matin, de votre part, au niveau de l'introduction de cette
dimension-là de la nécessaire consultation et inscription dans la
loi de la consultation du CMDP au niveau du plan d'organisation de
rétablissement en centre hospitalier.
Est-ce que l'amendement est fait?
M. Côté (Charlesbourg): L'amendement se lirait comme
suit: Ajouter, à la fin du premier paragraphe, "ainsi que des objectifs
de croissance et de décroissance visés à l'article
289."
Le Président (M. Joly): alors, nous retirons le premier
amendement, m. le ministre, pour lui substituer celui que vous venez de nous
lire.
M. Trudel: Cet article-là faisait partie des articles
suspendus. Il y a des modifications de négociation, mais aussi on n'a
jamais eu l'occasion de l'étudier en soi, cet article-là.
Il y a une différence, semble-t-il, assez notable par rapport au
texte de la loi actuelle. Quant à la responsabilité des CRSSS
quant au plan d'organisation dans les centres hospitaliers, le conseil
d'administration approuvait évidemment ce plan-là et le
transmettait au CRSSS qui l'approuvait avec ou sans modification. Ici, au
deuxième alinéa, la partie du plan d'organisation visée au
premier alinéa doit être transmise à la régie
régionale pour approbation. Alors, est-ce qu'il y a nommément une
modification recherchée, qu'il l'approuve avec ou sans modification? Ou
encore - une façon autre de poser la question - est-ce qu'on peut
modifier soit unilatéralement... Est-ce que la régie peut
modifier le plan d'organisation visé au premier alinéa de
140?
M. Côté (Charlesbourg): C'est sur le principe du
"go, no go", en ce sens qu'il est retourné pour que les modifications
soient apportées à la base et il revient pour approbation. Donc,
c'est effectivement différent de ce qui se passe maintenant.
Évidemment, la régie n'aurait pas, dans ces cas-là,
à porter l'odieux de modifications qui, à la base, ne seraient
pas acceptées.
M. Trudel: En particulier sur la dimension des effectifs,
effectivement, s'il y avait soit une modification, un pouvoir de modification
unilatéral ou bien des modifications ou non-conformité, il faut
que ce soit l'établissement qui accepte et qui réalise ses
responsabilités. Il y a un cadre dans lequel ils doivent opérer
et il faut se conformer à ce cadre-là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Alors, c'est sur le principe de: C'est O.K. ou pas; si
ce n'est pas O.K., tu retournes jusqu'à ce que ce soit O.K. Ça
entend aussi, j'imagine, qu'évidemment le deuxième
alinéa... (20 h 30)
M. Iglesias: Pendant ce temps-là, ils n'ont pas de plan.
S'il n'est pas approuvé, ils sont sur le vieux plan.
M. Trudel: Ils sont sur le vieux plan. Ce n'est pas qu'il n'y a
pas de plan...
M. Iglesias: Ils sont sur le vieux plan.
M. Trudel: ...parce que je veux bien lire le deuxième
alinéa.
M. Iglesias: Ils n'ont pas de plan nouveau.
M. Trudel: II n'y a pas de plan nouveau
pendant ce temps-là. Et on demande avec le même plan des
effectifs. J'ai cru comprendre tantôt qu'expérience faite, disons
qu'il y avait des entre-deux-plans qui permettaient de trouver une faille pour
augmenter les effectifs dans certains milieux et que là, avec le
deuxième alinéa, on pourrait combler cette lacune-là et
fermer un peu la porte que certains ont fait ouvrir. Alors, ça va avec
la modification qu'on a apportée.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement à
l'article 140, adopté. L'article 140 adopté, tel
qu'amendé. J'appelle l'article 140. 1.
M. Côté (Charlesbourg): Insérer, après
l'article 140, l'article suivant: "140. 1 À l'exception des centres
hospitaliers exploités par les établissements
désignés par règlement du gouvernement pris en vertu du
paragraphe 7. 6° de l'article 410, le plan d'organisation de tout centre
hospitalier doit également prévoir la formation d'un
département clinique de médecine générale qui doit
être sous la responsabilité d'un médecin omnipraticien.
"
M. Iglesias: C'est la création obligatoire dans les
centres hospitaliers, sauf dans ceux désignés par
règlement, d'un département de médecine
générale sous la responsabilité d'un médecin
omnipratien. Ici, il y a une partie de ça qui était
déjà dans le règlement. C'est dans le règlement,
actuellement. Là, c'est dans la loi. Par contre, la description de la
responsabilité du département est moins précise. Avant, il
y avait une spécification par rapport...
M. Trudel: C'était moins précis dans le
règlement.
M. Iglesias: Dans le règlement.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, ce qu'on
comprend là, c'est un principe qui a été, semble-t-il,
très chèrement acquis au fil des années par les omnis
à l'intérieur des centres hospitaliers et l'intention avait
été manifestée dès le mois de mai ou de juin, je ne
me souviens plus quand, de le maintenir à l'intérieur de la
loi.
M. Iglesias: Le règlement stipulait, entre autres,
médecine générale. il pouvait y avoir également les
soins de première ligne aux urgences.
M. Trudel: Oui, effectivement. Il y avait un certain nombre de
professionnels qui se réveillaient dans un "no man's land" quelque part,
les médecins pour la médecine générale qui
n'étaient pas dans les spécialités ou attachés
à un pro- gramme ou à une matrice d'organisation du travail
similaire. Et ça a été de haute lutte, effectivement,
qu'on a gagné cette responsabilité-là. Comme
l'omnipratique occupe un champ extrêmement important, je pense que
ça, c'est fort heureux, quant à moi, qu'on puisse retrouver cela
dans la loi maintenant, pour assumer non seulement cette
reconnaissance-là, mais le rôle qui est joué par les
omnipraticiens dans les centres hospitaliers et d'avoir une base disciplinaire,
je dirais, normale, entre guillemets, pour trouver leur place dans le contre
hospitalier parce que l'activité doit représenter un volume
extrêmement important des actes médicaux réalisés,
évidemment, dans un centre hospitalier Quelles sont les exceptions?
Quels centres hospitaliers sont exemptés?
M. Iglesias: C'étaient les centres hospitaliers
Sainte-Justine et... Il y en avait 16.
M. Côté (Charlesbourg): L'institut de cardiologie,
l'Hôpital neurologique...
M. Iglesias: L'Hôpital de Montréal pour enfants,
l'Hôpital neurologique de Montréal, l'hôpital
Sainte-Justine, l'Institut de cardiologie de Montréal, l'hôpital
Shrlners pour l'enfant infirme, l'Institut de réadaptation de
Montréal.
M. Trudel: L'Institut de réadaptation? Et là, quand
on dit Ici: En vertu de 7. 6° de 410, ça veut dire en vertu du
pouvoir...
Une voix: C'est ça.
M. Trudel:... qui est donné au ministre et non pas du
règlement lui-même, le règlement qui est existant
actuellement, mais qui pourrait être révisé et, dans les
échanges avec les corporations médicales, il n'y a pas eu de
réclamation quant à la modification de création de
département de médecine générale dans ces
établissements qui sont énumérés au
règlement et dont on fait exception. Il n'y a pas eu de question
On voulait nommément faire 140. 1. Même si on
reconnaît tous la pertinence du département de médecine
générale, quand le 140 dit que le centre hospitalier doit
prévoir la formation de départements cliniques, il ne pouvait pas
être inclus là-dedans automatiquement, il fallait absolument le
spécifier.
M. Côté (Charlesbourg): Dans ce cas-ci,
l'obligation, c'était qu'un omni soit le chef.
M. Iglesias: Les autres, c'est un médecin.
M. Côté (Charlesbourg): Les autres, c'est un
médecin, mais dans ce cas-ci, c'était pour identifier que
ça devait être un omni qui devait être le chef. C'est pour
ça que c'est fait comme ça.
M. Trudel: Et les spécialistes ne réclament pas que
le département clinique dans telle spécialité soit un
spécialiste...
M. Iglesias: C'est par règlement que c'est
défini.
M. Trudel:...de telle spécialité.
M. Iglesias: Ils le réclament. Ça va être
défini par règlement.
M. Trudel: Ça va être défini par
règlement. Est-ce que ça l'est, actuellement?
M. Iglesias: Oui.
M. Trudel: C'est un spécialiste de la
spécialité qui doit être...
M. Iglesias: C'est-à-dire qu'il y a un pouvoir
réglementaire par rapport à ça, mais ce n'est pas plus
indiqué dans la loi qu'il y a un pouvoir réglementaire par
rapport aux modalités de nomination et aux attributs du chef. C'est
"qualifications" que je cherchais comme mot. Il y a un pouvoir
réglementaire par rapport à ça, par rapport aux
qualifications du chef de département clinique. Dans ce cas-ci, c'est
déterminé dans la loi que, pour le département de
médecine générale, c'est un médecin omnipraticien.
Ça semblait assez important de l'indiquer.
M. Trudel: C'est la raison que je voulais... Ça devait
être important puisqu'on l'a négocié, mais c'était
la raison pour laquelle...
M. Iglesias: C'est négocié...
M. Côté (Charlesbourg): Pas durant les
négociations de l'été. C'est ça?
M. Trudel: C'est apparu après?
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas une
conséquence des négociations parce que si on avait abordé
ces articles-là au mois de juin, vous auriez eu exactement le même
texte. C'était déjà entendu.
M. Iglesias: La seule modification...
M. Trudel: J'ai l'amendement ici. Oui. Tu as raison.
M. Iglesias: La seule modification qu'il y avait, c'est à
la fin: médecin omnipraticien ou de médecine de famille. C'est
ça?
M. Trudel: Oui. Est-ce qu'il faut, dans la réglementation,
y avoir... Est-ce que la réglementation pourrait prévoir un
nombre minimum de médecins dans un département? Est-ce qu'on peut
avoir un département clinique avec un médecin?
M. Iglesias: Je pense qu'en théorie il pourrait y avoir un
département clinique avec un médecin. Il n'y a pas de limite,
hein? C'est seulement qu'il y a des lignes de conduite, pas dans la
réglementation, mais des lignes de conduite émises par la
corporation professionn3lle pour la départementalisation. Alors, avec un
médecin, probablement qu'à ce moment-là on pourrait voir
s'il ne pourrait pas y avoir un regroupement avec d'autres disciplines, par
exemple, mettre ça en médecine ou mettre ça autrement et
ne pas créer un département pour un, puis un département
pour l'autre. Il y a des règles, des guides, un guide et non pas un
règlement. Mais il n'y a rien dans le règlement qui
empêcherait un établissement de faire: un médecin, un
département ou un service. Dans le règlement actuel.
M. Trudel: Et c'est la corporation qui émet des guides,
pas...
M. Iglesias: Elle a émis un guide sur la
départementalisation.
M. Trudel: Plutôt sous l'angle disciplinaire de...
M. Iglesias: Sous l'angle plutôt professionnel, de la
valeur du département, un peu les fonctions du département par
rapport à l'exercice de la médecine.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
140.1 est adopté. L'article 140.1 est adopté tel
qu'amendé. J'appelle l'article 141.
M. Côté (Charlesbourg): Premièrement,
supprimer, dans les troisième et quatrième lignes du premier
alinéa, les signes et les mots ", le cas échéant,";
deuxièmement, supprimer, dans les sixième et septième
lignes du premier alinéa, le signe et les mots ", du plan
régional d'effectifs médicaux approuvé par le ministre";
troisièmement, insérer, après le premier alinéa,
les alinéas suivants: "Si au moins un médecin exerce sa
profession dans le centre, le plan d'organisation doit prévoir la
formation d'un service médical ou la nomination d'un médecin
responsable des soins médicaux. "Le service médical est
composé des médecins exerçant dans le centre et il est
dirigé par un médecin chef du service médical. "Le mode de
nomination, les qualifications et les fonctions du médecin chef du
service médical et du médecin responsable sont
déterminés par règlement pris en vertu du paragraphe
7.1° de l'article 410. Le cas échéant, le deuxième
alinéa de l'article 154 s'applique, en l'adaptant, au service
médical ou au médecin responsable, eu égard aux fonctions
déterminées par le règlement. "
Quatrièmement, remplacer le deuxième alinéa par le
suivant: "Cette partie du plan d'organisation doit, après avoir fait
l'objet d'une consultation auprès du conseil des médecins,
dentistes et pharmaciens le cas échéant, être transmise
à la régie régionale pour approbation conformément
à l'article 289. 1. "
Cinquièmement, remplacer, dans la troisième ligne du
troisième alinéa, le mot "II" par les mots
"l'établissement".
Sixièmement, ajouter, à la fin du quatrième
alinéa, "et continue d'avoir effet tant que la régie
régionale ne s'est pas prononcée sur sa révision. "
O. K., adopté?
M. Trudel: Relisez-le-moi amendé comme vous faisiez
d'habitude.
M. Côté (Charlesbourg): Comment? M. Trudel:
Relisez-moi l'article amendé.
Le Président (M. Joly): On en avait longuement
discuté. D'ailleurs, c'est un article suspendu, ça, M. le
ministre. On en a longuement discuté.
M. Trudel: Oui, oui, c'est un article suspendu. Alors, vous
voulez me dire que la lecture amendée avait déjà
été faite?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Alors, pourquoi on fait ici sauter, d'abord - parce
qu'on va les prendre un à un - "le cas échéant"? Le plan
d'organisation du CLSC, d'un centre de réadaptation ou d'un centre
d'hébergement et de soins de longue durée doit de plus
prévoir, etc. Pourquoi on enlève "le cas
échéant"?
M. Côté (Charlesbourg): Le cas
échéant, c'est un cas de CLSC.
M. Charlebois: C'est une obligation. Il doit prévoir. Ce
n'est pas facultatif. Le plan d'organisation doit prévoir le nombre
d'effectifs médicaux en CLSC et en centre de réadaptation, comme
c'est le cas également dans un centre hospitalier où on dont
prévoir le nombre d'effectifs. (20 h 45)
M. Trudel: Mais en centre de réadaptation il n'y a pas
nécessairement des médecins qui sont au plan des effectifs de
l'établissement. Il y a des centres de réadaptation qui n'ont
pas, à leurs effectifs, la nécessité d'avoir des
médecins.
M. Iglesias: C'est une espèce de tautologie. Dans
l'article, on disait: "... le cas échéant, le nombre de
médecins et de dentistes qui peu vent... " C'est une espèce de
tautologie, "le cas échéant" et "qui peuvent", là.
Ça avait l'air un peu...
M. Trudel: Ça se transformait en "tatalogie", après
ça.
Ça supposait, dans l'économie générale, que
toutes ces catégories de centres avaient des plans d'effectifs au niveau
du nombre de médecins et de dentistes qui peuvent exercer leur
profession à l'Intérieur. Alors, on va leur faire l'obligation de
marquer, dans leur plan: 0 centre de réadaptation pour jeunes en
difficulté. Dans ton plan d'organisation, tu vas m'indiquer 0.
M. Côté (Charlesbourg): Un demi ou un quart.
M. Iglesias: C'est ça. Toute catégorie avait ou a
l'obligation aujourd'hui...
M. Trudel: Je les ai obligés à se poser la
question.
M. Iglesias: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Pour certains, ça va
être une réadaptation.
M. Trudel: Bon. Le deuxième alinéa, c'est do
supprimer les mots "du plan régional d'effectifs médicaux
approuvé par le ministre", comme nous l'avions fait à l'article
140, pour y ajouter, par après, "en tenant compte des objectifs... "
Comment on a dit?
M. Charlebois: D'introduire...
M. Trudel: C'est ça: "croissance, décroissance.
"
M. Charlebois:... "croissance, décroissant", comme on l'a
fait pour le précédent...
M. Côté (Charlesbourg): Mettre une corne au
panache.
M. Trudel: Oui. Ou ajouter un "I" à orignal Bon. La
troisième modification: "Si au moins un médecin... "
M. Côté (Charlesbourg): Ça, c'est l'assise
légale pour l'un ou l'autre.
M. Trudel: Pour le service médical ou... M. Iglesias:
Ou le médecin responsable.
M. Trudel:... le médecin responsable des soins
médicaux.
Une voix: C'est ça.
M. Trudel: Et ça, c'est une nouveauté dans la
loi?
M. Charlebois: Oui.
M. Iglesias: C'est le passage du règlement à la
loi.
M. Charlebois: C'est une nouveauté. Ce n'était pas
explicite dans la loi actuelle qu'en CLSC, centre de réadaptation et
centre d'hébergement, un service médical doit exister ou un
médecin responsable doit être nommé et que ses
responsabilités soient définies par règlement. Ce
n'était pas explicite dans la loi. Cependant, dans le pouvoir
réglementaire, le ministre ou le gouvernement pouvait établir
l'organisation clinique des centres, sans préciser spécifiquement
CLSC ou centre d'accueil. Alors, là, ce qu'on fait, à l'article
140, on explique comment l'organisation clinique est établie en centre
hospitalier et, à l'article 141, on établit comment
l'organisation clinique en centre d'accueil, centre de réadaptation,
centre d'hébergement et CLSC est établie. On introduit donc la
notion d'un service médical et du chef et du médecin-chef qui,
aujourd'hui, apparaissent dans un règlement.
M. Trudel: C'est bien ce qu'on disait cet après-midi.
M. Charlebois: C'est ça.
M. Trudel: Un médecin, dans ces établissements, tu
es obligé de prévoir à ton plan d'organisation un poste de
responsable, de médecin responsable des soins médicaux.
M. Charlebois: C'est ça.
M. Trudel: Quand tu en as deux à quatre, i! faut que tu
prévoies l'organisation d'un service médical.
M. Charlebois: Non, c'est toujours l'un ou l'autre. Un et plus.
Ça peut être un service médical composé des deux,
trois, quatre médecins ou ça pourrait être un chef, un
médecin-chef qui, lui, a certaines responsabilités à
assumer.
M. Trudel: Non, mais si on ressent le besoin de dire: La
nomination d'un médecin responsable des soins médicaux ou la
nomination d'un médecin responsable des soins médicaux... Enfin,
je ne veux pas m'obstiner là, mais c'est sur... Parce que, probablement,
il y a un médecin, deux à quatre et cinq et plus, c'est
l'obligation d'avoir un CMDP. Mais c'est quoi la différence, d'abord,
entre avoir un responsable des services médicaux ou un service
médical? Un médecin responsable des soins médicaux ou un
service médical, y a-t-il quelque chose qui différencie ou si
c'est vraiment à l'abordage?
M. Iglesias: Oxygène.
M. Trudel: Ah! l'oxygène! Non, mais s'il '' a deux
catégories, il y a quelque chose quelque part, il y a une
différence. Il y a une différence de rémunération,
d'attributions, de pouvoirs, une différence de... Si c'est un chat, on
va appeler ça un chat; si c'est autre chose, on va l'appeler autre
chose, on va nommer la chose.
M. Iglesias: Moi, je n'en vois pas de différence. Vous
savez bien que, dans certains établissements, par exemple, le
fonctionnement est par programme bien plus que par service. Alors, à ce
moment-là, c'est possible qu'on puisse nuire en décidant que
ça va être un service à l'organigramme ou au mode
organisationnel d'un établissement. Par contre, les fonctions du chef
doivent être assumées dans un cas ou dans l'autre. C'est ça
qui est le fondement. C'est de l'oxygène, ce n'est pas des...
M. Trudel: Alors, c'est dans le cas des programmes.
M. Iglesias: Surtout dans ces établissements-là, on
est dans les établissements dont l'organisation est variable...
M. Trudel: Plus large...
M. Iglesias: ...pour s'adapter aux besoins. C'est une des
caractéristiques des...
M. Trudel: De ceux-là, pas des autres.
M. Iglesias: Plus, parce qu'ils sont plus à l'interface
des nouvelles problématiques et de modes de fonctionnement plus
légers, comme on peut dire.
M. Trudel: Oui.
M. Iglesias: Alors, pourquoi leur imposer une modalité
d'un service alors que ça va peut-être être le seul service?
Dans un CH, des services médicaux et puis des départements
médicaux... c'est le mode de fonctionnement.
M. Trudel: C'est la quintessence de la distinction entre les
deux. On ne vous amènera pas à bâtir des thèses
là-dessus là, je veux dire... Il y a deux traditions et deux
possibilités de désigner...
M. Iglesias: C'est ça.
M. Trudel: ...là où il n'y a pas de CMDP, un
service responsable des effectifs médicaux.
M. Iglesias: C'est ça.
M. Trudel: Je voulais juste savoir la différence entre
pourquoi on était si sibyllin que ça ou, enfin, si distlnctif que
ça dans les catégories de chefs dans ce monde.
M. Iglesias: Mais il n'y a rien de relié au niveau de la
rémunération. C'est vraiment un respect de l'établissement
et de son organisation. C'est pour ça que ça a été
fait. Quand le règlement a été fait, il a
été fait dans cet esprit-là.
M. Trudel: Et là, on le renforce en l'introduisant dans la
loi.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce.
M. Atkinson: M. le Président, je demande à M. le
ministre si les prévisions, à 3°, vont créer une
nouvelle structure, une nouvelle hiérarchie qui pourrait nuire à
certains établissements comme les CLSC, à travers une
équipe multidis-ciplinaire. C'est la question, c'est qu'il y a une
nouvelle structure. Si c'est oui, si la structure est une nouvelle bureaucratie
contrôlée par les professions de médecins et les
docteurs.
M. Côté (Charlesbourg): Ce sont des choses qui
existent déjà actuellement. Ce qui est à
l'intérieur du règlement va donc chercher une assise
légale à l'intérieur de la loi. Donc, c'est une situation
de fait, au moment où on se parle. Donc, il ne s'agit pas de
créer de structure additionnelle. C'est une réalité qui
existe maintenant et qui aura maintenant une assise légale à
l'intérieur de la loi.
M. Atkinson: Vous ne voulez pas imposer une autre structure?
M. Côté (Charlesbourg): Non M. Atkinson:
Merci, monsieur.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Trudel: C'est toujours en vertu de 7°, premier
alinéa, du pouvoir du ministre, que seront déterminés par
ailleurs les modes de nomination, qualifications et fonctions du médecin
chef du service médical ou du médecin responsable - nos deux
supercatégories. C'est en vertu de la réglementation que ce sera
fait. Si je ne m'abuse, c'est déjà un règlement existant,
mais une partie de ce règlement existant vient d'être
transportée dans la loi, quant à l'assise pour faire exister ce
service-là, ce qui n'était pas le cas auparavant.
M. Côté (Charlesbourg): Oui
M. Trudel: Sortons de ça un petit peu, maintenant,
après 3°. Si on a une si grande préoccupation pour le plan
d'organisation et des effectifs et de l'organisation même des
départe ments cliniques, du point de vue médical, du point de vue
des spécialistes et du point de vue des dentistes dans les centres
hospitaliers et ici, les autres établissements, est-ce qu'on aura ou
est-ce qu'on aurait pu avoir la môme sensibilité pour d'autres
secteurs disciplinaires? Allusion très claire, ici, aux services sociaux
Dans les plans d'organisation de servlcos, les plans d'organisation des
centres, pourquoi on ne mentionne pas nommément, par ailleurs, une autre
partie disciplinaire que l'on retrouvera dorénavant, en particulier dans
les centres hospitaliers au niveau des services sociaux, la même chose
pour un certain nombre d'exercices de la profession, de certaines professions
dans d'autres centres, par exemple, les CLSC, par exemple d'autres types
d'établissements? Pourquoi on a ce souci, que moi je reconnais bien, de
bien détailler, même de faire passer ça du règlement
à la loi, pour la profession médicale que vous reconnaissez,
encore une fois? Mais pour ce qui est de toute l'autre partie
généralement reconnue comme étant les activités du
secteur social qui sont reconnues à titre de profession, II n'y a pas,
que je sache, sauf erreur, de minima de cette nature-là que l'on
retrouve dans la loi Pourquoi ne retrouve-t-on pas ça?
M. Côté (Charlesbourg): D'abord, pourquoi les
médecins? Pourquoi pas les autres? Il y a une notion qui est très
importante et qu'il ne faut pas perdre de vue, qui est celle de l'entrepreneur
libre. Donc, le médecin est un entrepreneur libre, y compris en
établissement, alors que les autres sont des salariés, au niveau
de l'établissement. Il y a donc là une distinction très
importante qui doit être à la base des choix qui sont faits. C'est
là la seule - en tout cas - et unique raison que, moi, je connaisse qui
guide ces choix-là. La notion d'entrepreneur libre toujours jugé
par ses pairs devient un élément très Important par
rapport aux autres qui sont des employés de l'établissement. (21
heures)
M. Iglesias: Et ça se répercute au niveau du mode
de nomination. Les médecins sont nommés et ont des
privilèges de l'établissement. Dans le cas des autres
professionnels, ils sont engagés par l'établissement. Alors, il y
a une différence qui est fondamentale par rapport au statut du
médecin dans notre système actuel. Il me semble qu'actuellement
personne n'a voulu ébranler ce concept de médecin libre
entrepreneur.
M. Trudel: Non. Ma question n'est pas sur la question d'inclure
la participation des libres entrepreneurs au système dans les
différents
centres, c'était précisément pour les autres
catégories. Là, je ne veux pas embarquer dans le discours de
dire: Est-ce qu'on conteste le statut? Est-ce qu'on conteste ici le statut
d'entrepreneur libre des médecins? Ce n'est pas du tout cela.
Je dis qu'il semble avoir une place, de prime abord
démesurée au sens de l'absence de la description des autres
fonctions essentielles dans le système. Bon, je reçois bien
l'explication que vous donnez parce que le plan d'organisation df
rétablissement devra inclure la reconnaissance, à
l'intérieur, de départements et de mécanismes
d'évaluation aussi de l'exercice des autres professionnels dans
l'établissement, mais qui font partie du plan d'effectifs des
salariés de l'établissement.
Ici, ce que vous ajoutez, on dit notamment: "De plus, les
départements cliniques, les effectifs médicaux", parce que c'est
un autre sens; ce sont des entrepreneurs libres qui sont payés à
partir d'une autre enveloppe et il faut être capable de définir
quelle va être la contribution. N'empêche que nous aurions pu, dans
la loi, être un peu plus explicites au niveau de toute la contribution du
secteur social et de la reconnaissance dans les structures des
différents établissements en donnant un certain nombre de points
de repère minimum.
À cet égard, on pourra, je pense, revenir. On pourrait
revenir au niveau de la régie régionale parce que,
évidemment, une parenthèse qu'on peut faire ici: C'est là
où on commence, là où on s'arrête dans la
désignation de certains éléments particuliers qu'un plan
d'organisation des établissements devrait contenir, compte tenu de nos
points de référence ou compte tenu des éléments
fondamentaux qu'on veut non seulement souligner, mais voir inclure dans les
plans. Moi, je pense qu'on devrait y revenir nommément au niveau du
mandat et des responsabilités de la régie régionale. Vous
vous souvenez que nous avions, à mon souvenir, presque conclu sur la
création, notamment, d'une commission sociale, une commission des
affaires sociales, la commission des services sociaux à
l'intérieur des régies régionales?
Je dis, à titre de reconnaissance de la part de ce que sont les
autres éléments en dehors des effectifs médicaux dans un
certain nombre de centres, que nous devrions revenir au niveau de la
régie régionale pour qu'au moins là puissent être
précisés ces seuils minima que nous désirerions retrouver,
peut-être pas au niveau de la loi, donc, mais au niveau de l'obligation
d'examiner cela et d'un point de référence au niveau de la
structure régionale qui va occuper la responsabilité de
l'organisation et de la définition des plans régionaux
d'organisation de services.
Je soumets respectueusement que nous devrions revenir à cette
dimension de tout le secteur social au chapitre de la régie
régionale, à la composition et aux structures de la régie
régionale au moment où l'on étudierait, par exemple,
aussi, la commission - ça fera l'objet de discussions ici - à la
définition, à la composition et au mandat de la commission
médicale. Il faudra revenir sur la commission des services sociaux
également, à l'intérieur de la régie
régionale.
On va aller à 4°, au quatrième alinéa. Mlors
là, c'est la même chose que pour un centre hospitalier,
l'obligation de la consultation du CMDP. Là, il y a "le cas
échéant" parce qu'il n'y a pas toujours des CMDP.
M. Trudel: Ici, on conserve "le cas échéant"...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...parce qu'il n'y en a pas toujours, et on n'ajoute
pas, pour les établissements où il n'y a pas de CMDP, où
il y a un service médical ou la nomination d'un médecin
responsable des soins médicaux, que lui doit être consulté
sur la partie du plan, sur cette partie du plan qui concerne les effectifs.
À moins qu'on ne l'ait plus loin, là?
M. Iglesias: C'est à cause de la grandeur, uniquement,
mais si vous... Je pense qu'on peut garder la même logique et demander la
consultation.
M. Trudel: Là, c'est parce que s'il s'est instauré
une logique quelque part...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, c'est clair.
M. Trudel: Ajoutons-le, "ou le service".
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, il est
là, il occupe des fonctions qui ont des assises dans la loi, donc, je
pense que la logique veut qu'il soit consulté.
M. Trudel: Oui, on pourrait l'ajouter: "qu'il soit
consulté lors de la définition...
M. Côté (Charlesbourg): II est après
ajouter...
M. Trudel: ...au patrimoine.
M. Côté (Charlesbourg): ...ajouter une tache au
papillon.
M. Trudel: 5°, c'est de remplacer "l'établissement"
par...
M. Côté (Charlesbourg): ...par le mot
"établissement".
M. Trudel: C'est la même chose. Ça con-
tinue d'avoir effet tant que le plan n'est pas révisé.
Le Président (M. Joly): Vous avez un autre amendement
à 141?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Deux amendements.
M. Côté (Charlesbourg): Deux amendements.
Le Président (M. Joly): Deux amendements. Donc, nous
retirons l'article 141 et j'accepte le dépôt du nouvel
article.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, il y aurait deux
amendements additionnels convenus lors de nos discussions. Il y aurait,
à 2. 1: ajouter, à la fin du premier alinéa, ce qui suit:
"ainsi que les objectifs de croissance et de décroissance visés
à l'article 289". Dans le deuxième, à 4°,
insérer, après le mot "pharmacien", les mots "du service
médical ou du médecin responsable".
M. Trudel: Le cas échéant.
M. Côté (Charlesbourg): Le cas
échéant, bien sûr. Ah oui! Le cas échéant,
d'accord. Non, mais je n'en ai pas besoin parce que c'est uniquement l'ajout de
ça. "Le cas échéant" est déjà là.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre. M. le
député, l'amendement à l'article 141. 1 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Joly): Donc l'article...
C'est-à-dire 141, excusez.
M. Côté (Charlesbourg): 141, oui.
Le Président (M. Joly): L'article 141 est adopté
tel qu'amende. L'article 141. 1 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): Insérer après
l'article 141 l'article suivant: "141. 1 Le plan d'organisation de tout
établissement doit aussi prévoir tout élément
requis par la présente loi ou par règlement pris en vertu des
paragraphes 6. 2° et 7. 1° de l'article 410. "
M. Trudel: Ça, c'est...
M. Côté (Charlesbourg): 6. 2° de 410, c'est:
"déterminer la forme du plan d'organisation de tout
établissement, les éléments qu'il doit contenir et les
méthodes ou règles suivant lesquelles il doit être
élaboré" alors que 7. 1°, c'est: "déterminer, pour les
établissements qu'il indique, les directions, services et
départements que le plan d'organisation d'un établissement doit
prévoir, les fonctions que le chef de ces directions, services et
départements doit remplir et, le cas échéant, les
qualifications de ceux-ci. "
M. Trudel: Évidemment, ça, c'est un ajout. On va
partir du 141 du mois de décembre. Sauf erreur, c'est un ajout par
rapport à 141 du mois de mars. Somme toute, c'est un ajout
d'après juin.
M. Côté (Charlesbourg): D'après juin, non.
Ça existait.
M. Trudel: Pour résumer, en bref, c'est un petit de la
négociation, ça.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un petit de la
négociation? Je ne pense pas
M. Trudel: II me semble que, sauf erreur, c'est la
première fois qu'on le volt apparaître.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Ce devait être
dans un autre numéro.
M. Trudel: II dit que c'était un autre numéro. Ha,
ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): C'est la substance de
l'article 139 du projet de loi déposé qui n'avait plus sa place a
139. On vient de retrouver le notaire.
M. Trudel: Vous avez retrouvé le notaire. Ah! M. le
notaire.
Le Président (M. Joly): Bienvenue, notaire Gaudreau.
M. Trudel: Vous avez passé un bon été,
notaire? Oui?
M. Côté (Charlesbourg): On va donner la chance au
notaire de nous donner toute l'explication, tout le sens de ce changement
très important. Il va vous confirmer que ce n'est pas l'objet de la
négociation.
Le Président (M. Joly): Notaire Gaudreau.
M. Gaudreau (Marc): Alors, c'est ça. L'article 139, tel
qu'il a été déposé, mentionnait à la toute
fin du premier alinéa: "ainsi que tout autre élément
exigé par la présente loi ou les règlements. " Alors, ce
bout de phrase a disparu avec l'adoption de l'article 139 parce qu'on a fait un
amendement. Et on le replace après les deux articles 140 et 141 comme
141. 1 pour ne pas...
M. Trudel: Ce qui m'avait amené à faire cette
observation-là, c'est: Pourquoi, tout à coup,
on se retrouve avec des références au règlement aux
alinéas spécifiques aux pouvoirs prévus à 410 et
non pas aux articles? Je remarque ça. Vous dites que le sens
était là: "tout autre élément exigé par la
présente loi ou les règlements." C'était bien clair.
Là où on se retrouve, c'est à dire: non seulement par les
règlements, par la présente loi - on l'a à 410, on va
l'avoir, à 410, c'est bien la présente loi - mais on dit
nommément le paragraphe 6.2°, le paragraphe 7.1° de l'article
410. Qu'est-ce qu'il y a de si spécifique que ça pour s'en faire
un article vraiment déterminé, pour dire que le plan
d'organisation doit comprendre aussi les autres éléments requis
par tel paragraphe, tel paragraphe, des pouvoirs du ministre? (21 h 15)
M. Gaudreau: Je réponds à ça. C'est que 139,
tel que déposé avec sa généralité, par la
présente loi ou les règlements sans autre spécification,
n'était pas justement une disposition complète. On va voir le
pouvoir de réglementation tel que déposé. Il fallait
inférer d'un ou deux paragraphes que ça pouvait comporter
effectivement la possibilité, par règlement, d'ajouter au plan
d'organisation. Vous avez remarqué que, depuis le début, chaque
fois qu'on renvoie à un règlement pris par le gouvernement, on
spécifie le paragraphe de l'article 410 en vertu duquel ce
règlement est pris. Ici, c'est le même phénomène. On
précise en vertu desquels et on reformule les paragraphes. Vous avez vu
la numérotation s'allonger: 7°, 7.1°, 7.2°, 7.3°,
7.4°, 7.5°.
M. Trudel: Depuis qu'on a les nouveaux amendements, vous voulez
dire?
M. Gaudreau: Pardon?
M. Trudel: C'est depuis qu'on a les amende-monts qu'on
fait...
M. Gaudreau: ah! o.k. que vous avez pu constater...
M. Trudel: O.K. Très bien. C'est ça que je voulais
savoir.
M. Gaudreau: Vous pourrez constater. Je change le temps du
verbe.
M. Trudel: Voilà. On a un article spécifique pour
dire que tel pouvoir doit s'exercer pour les autres fonctions. Alors, on
devient plus spécifique dans la loi. On verra à la fin s'il y a
d'autres articles, ailleurs dans la loi, sur lesquels on devrait revenir pour
être aussi spécifique pour bien distinguer, bien sûr, que
ça s'exerce pour les autres également. Adopté.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
141.1, adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): Le nouvel article 141.1,
adopté. J'appelle l'article 141.2.
Chef de département clinique
M. Côté (Charlesbourg): Ajout de la sous-section 1.1
et de l'article 141.2. Insérer, après l'article 141.1, la
sous-section et l'article suivants: "1.1 Chef de département clinique.
"141.2 Tout département clinique formé dans un centre hospitalier
est dirigé par un chef qui doit être un médecin, un
dentiste ou un pharmacien, sauf le département clinique de biochimie
dont le chef peut être un biochimiste clinique. "Le chef de
département clinique est nommé pour au plus quatre ans par le
conseil d'administration après consultation des médecins,
dentistes et pharmaciens et, le cas échéant, des biochimistes
cliniques exerçant dans le département, du directeur des services
professionnels et du conseil des médecins, dentistes et pharmaciens.
"Dans le cas d'un centre désigné centre hospitalier universitaire
ou institut universitaire, le conseil d'administration doit également
consulter l'université à laquelle l'établissement est
affilié selon les termes du contrat d'affiliation conclu
conformément à l'article 79."
M. Trudel: Là, c'est un effort incommensurable pour en
arriver à préciser, après un grand détour, à
revenir très exactement au carré no 1. Ça, c'est la loi
actuelle.
M. Côté (Charlesbourg): On ne peut rien vous cacher.
Je ne peux rien vous cacher. Ça s'est fait en cascade. Le projet de loi
120 a offert à tout le monde de l'oxygène.
M. Iglesias: II y a la pharmacie qui le fait. Écoutez,
pourtant...
M. Trudel: Ah oui! Ça m'aurait surpris qu'on ne l'ait pas
noté. Il faut le noter, surtout avec ce que j'ai dit tantôt, que
j'allais le retirer. C'est ici qu'il faut que je le retire. C'est
retiré. Continuez votre remarque, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, c'est retiré
déjà. Je considère que vous retirez ça vite quand
vous êtes...
M. Trudel: Quand je n'ai pas raison, je retire vite. Mais quand
j'ai raison, je suis donc bien long. Vous le savez, hein? La cascade.
M. Côté (Charlesbourg): C'a été une
cascade. Au départ, la logique voulait qu'on ait de l'oxygène sur
le plan des structures organisation-nelles et, évidemment, mois
après mois, échange
après échange, il y a eu toute une progression qui nous
ramène effectivement, à quelques éléments
près, à ce qui existe actuellement.
M. Trudel: Pour la loi d'application, pouvez-vous parler aux
médecins avant? Ça va nous éviter de faire le tour si
grand que ça.
M. Côté (Charlesbourg): Non, je pense que ce dont il
faut convenir, c'est que ces principes-là ont permis de faire
évoluer d'autres éléments. Moi, je suis convaincu, au bout
de la ligne, que ceux qui vont oeuvrer à l'intérieur de cette
structure-là auraient eu avantage à avoir une structure où
il y a plus d'oxygène. Mais, c'est quand même eux qui ont à
vivre avec et ils ne veulent pas vivre avec une structure où il y a de
l'oxygène. Ce qu'ils souhaitaient, c'était revenir avec ce
système-là puisque, selon eux, ce système avait fait ses
preuves. Ce n'était quand même pas un système qui
était complètement déconnecté de la
réalité; il avait fait ses preuves et méritait de
continuer d'exister. Et c'est eux qui auront à vivre avec.
M. Trudel: Et les établissements, eux - en particulier,
évidemment, les centres hospitaliers - qu'est-ce qu'ils pensent de
ce...
M. Côté (Charlesbourg): De ce retour à...
M. Trudel: ...ce retour à la case départ?
M. Charlebois: Ils n'ont aucun problème avec
ça.
M. Iglesias: C'est un heureux retour. M. Trudel: C'est un
heureux retour?
M. Côté (Charlesbourg): Si je veux bien traduire ce
que veut signifier le Dr Iglesias, c'est qu'en secret ils souhaitaient bien que
ça revienne... ou en silence.
M. Charlebois: Et, comme c'est revenu bonifié, ils sont
fort heureux.
M. Trudel: Alors, vous voulez dire qu'ils ont refusé la
bonbonne d'oxygène?
M. Côté (Charlesbourg): Moi, je...
M. Iglesias: Vous vivez dans un milieu riche en
oxygène.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Pas besoin de bonbonne.
M. Trudel: Ça, là-dessus, on est d'accord. Parce
qu'on avait voulu rendre ça plus souple, permettre plus de latitude aux
établissements et là, ici, même s'il faut constater encore
une lois, évidemment, que c'est un système qui avait
été défini et par l'histoire et par la pratique
médicale en établissement, on revient exactement à la loi
actuelle. Mais ça nous avait amenés à faire un bien grand
détour et c'est pour ça que je m'enquérais de l'attitude
des établissements à l'intérieur de cette
situation-là parce quo. Jo ne chercherai pas midi à quatorze
heures, là, mais ça me surprend quand vous me dites que les
établissements sont heureux de ce retour-là. Il n'y a pas de
raisons naturelles pour lesquelles ils seraient plus heureux de ce
retour-là, même si, là, on n'est pas en train de virer le
monde à l'envers par rapport à la situation actuelle puisque
qu'on garde le statu quo.
M. Côté (Charlesbourg): bien, évidemment, on
se rappellera que, quelque part en mai ou en juin, on s'était dit que
les objets allaient être définis à l'intérieur de la
loi mais que les établissements décideraient de... donc, il y
avait un pas à franchir pour l'inclure. c'est ce qui a été
réclamé et on...
M. Trudel: Alors, on aurait fait ce grand, grand, grand
détour, ne serait-ce que pour inclure les pharmaciens, je serais
satisfait.
Adopté, M. le Président, imaginez vous donc!
Le Président (M. Joly): Merci. Est-ce que la nouvelle
sous-section 1.1 de l'article 1412 est adoptée?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): Donc, le nouvel article 141.2 est
adopté. J'appelle l'article 141.3.
M. Côté (Charlesbourg): Insérer, après
l'article 141.2, l'article suivant: "141.3 Le chef de département
clinique exécute, sous l'autorité du directeur des services
professionnels, les responsabilités suivantes: "1° coordonner, sous
réserve des respon sabilités exécutées par le
conseil des médecins, dentistes et pharmaciens, conformément
à l'article 154, les activités professionnelles des
médecins, dentistes et pharmaciens et, le cas échéant, des
biochimistes cliniques de son département; "2° gérer les
ressources médicales et dentaires et, lorsqu'un département
clinique de pharmacie est formé dans le centre, les ressources
pharmaceutiques de son département et, dans la mesure prévue par
règlement pris en vertu du paragraphe 7.1e ou 7.2e
de l'article 410, les autres ressources; "3° élaborer, pour son
département, des règles d'utilisation des ressources
médicales et dentaires ainsi que des ressources matérielles
utilisées par les médecins et dentistes; lorsqu'un
département clinique de pharmacie est formé dans le
centre, élaborer les règles d'utilisation des ressources
pharmaceutiques ainsi que des ressources matérielles de son
département; "4° dans le cas du chef du département clinique
de radiologie, du chef du département clinique de laboratoires de
biologie médicale et du chef du département clinique de
pharmacie, gérer les ressources de leurs départements cliniques
dans la mesure prévue par règlement visé au paragraphe
2° du présent article. Le gouvernement peut, dans ce
règlement, prévoir que la gestion d'une partie ou de la
totalité des ressources du département clinique de radiologie, du
département clinique de laboratoires de biologie médicale, du
département clinique de pharmacie est confiée par le directeur
des services professionnels à une autre personne que le chef de ces
départements cliniques; "5° faire la liste de garde
conformément aux règlements du conseil des médecins,
dentistes et pharmaciens approuvés par le conseil d'administration et
veiller à son application; "6° s'assurer de la distribution
appropriée des soins médicaux et dentaires et des services
pharmaceutiques dans son département; "7° voir au respect des
règles d'utilisation des ressources qu'il a élaborées pour
son département et informer, le cas échéant, le directeur
des services professionnels ou le conseil des médecins, dentistes et
pharmaciens de l'inobservation, par un médecin, un dentiste ou un
pharmacien, de ces règles. "Les règles d'utilisation
prévues au paragraphe 3° du premier alinéa doivent
prévoir des sanctions administratives qui peuvent avoir pour effet de
limiter ou suspendre le droit d'un médecin ou d'un dentiste d'utiliser
les ressources de rétablissement. Toutefois, ces sanctions ne peuvent
être considérées comme une atteinte aux privilèges
accordés par le conseil d'administration au médecin ou au
dentiste, selon le cas. "Lorsque aucun chef de département clinique
n'est désigné, les responsabilités visées au
premier alinéa sont exercées par le directeur des services
professionnels. "Lorsque le chef de département clinique néglige
d'élaborer les règles d'utilisation des ressources, le directeur
général peut demander au directeur des services professionnels de
les élaborer. "
M. Charlebois: comme on l'a déjà indiqué
à quelques reprises depuis le début de nos travaux, au niveau du
chef de département, qui est donc réintroduit dans la loi, il y a
eu une clarification de ses responsabilités et certaines
nouveautés. dans l'ordre, je vais vous les identifier. d'abord, le
paragraphe 1°, c'est essentiellement ce que nous avions dans la loi,
c'est-à-dire ce que nous avons dans la loi telle qu'elle existe à
l'heure actuelle, mais, un peu partout, vous avez remarqué qu'on a
introduit le département de phar- macie. Ça, c'est une
nouveauté tout au long du texte, alors je vais le mentionner simplement
une fois.
M. Côté (Charlesbourg): Pour faire une amende
seulement une fois. Je ne veux pas faire durer le plaisir pour que...
Excusez.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Charlebois: Au deuxième élément, il y a
un changement important. C'est qu'auparavant, c'est-à-dire dans la loi
actuelle, le chef de département, ce qui était prévu,
c'est qu'il gère les ressources médicales et dentaires de son
département et, dans la mesure prévue par le plan d'organisation,
les autres ressources de son département. Ceci peut laisser croire que
le plan d'organisation de l'établissement peut prévoir que les
ressources, par exemple, de personnel infirmier, se retrouvent sous la gouverne
des chefs de département. C'est une disposition qui existe dans la loi
depuis un certain temps et qui était inquiétante, si on veut,
pour d'autres catégories de personnel, notamment les infirmières
ou directrices de soins et le personnel infirmier. Alors ça, on a
clarifié cet alinéa pour bien prévoir que le chef de
département doit gérer les autres ressources uniquement dans la
mesure prévue par un règlement et non pas dans la mesure
prévue par le plan d'organisation. (21 h 30)
II s'agit là d'une clarification importante qui montre que les
départements, ou que le rôle des chefs de département,
c'est vraiment une responsabilité à l'endroit du personnel
médical et dentaire.
Donc, les personnes, encore une fois, là, les unités de
soins infirmiers ne sont pas sous la tutelle des chefs de département.
Alors ça, c'est un premier changement important.
M. Côté (Charlesbourg): Ça, ça a fait
l'objet de la négociation.
M. Trudel: Au détail, ça, j'imagine...
M. Charlebois: Le deuxième changement important, c'est au
paragraphe 3°: élaborer, pour son département, des
règles d'utilisation des ressources médicales et des ressources
employées par les médecins et dentistes. Auparavant, on se
référait uniquement aux ressources employées par les
médecins et les dentistes. Et on voit, un peu plus loin, que les
règles d'utilisation des ressources doivent contenir des mesures
disciplinaires lorsqu'il y a inobservation. Alors, évidemment, les
mesures disciplinaires vont se rapporter autant à l'utilisation des
ressources employées par les médecins qu'aux médecins
eux-mêmes. On se réfère, là, entre autres... Bien,
ça peut trouver une application, là, entre autres, au niveau de
la garde.
Autre changement, dans le quatrième alinéa, c'est qu'on
prévoit dans la loi que les départements cliniques de radiologie
et de laboratoires, on prévoit que pour ces départements, les
autres ressources sont sous la gouverne des chefs de département. Il
s'agit là de deux départements où, plus
précisément, les autres ressources, cela va de soi qu'elles sont
sous la responsabilité des chefs de département. On pense aux
techniciens, etc. C'était, dans le fond, dans les centres hospitaliers,
à peu près les deux seuls endroits où les autres
ressources étaient sous la responsabilité du chef, et donc le
paragraphe 2°, qui avait une portée très
générale, en réalité ne trouvait son application
que dans ces deux départements-là. C'est pour ça
qu'à 4° on l'a précisé.
À 5°, il y a une responsabilité explicite au chef de
département de faire la liste de garde, conformément aux
règlements du conseil des médecins, dentistes et pharmaciens
approuvés par le conseil d'administration. Ça, c'est nouveau. On
se rappelle que, pour les centres hospitaliers, il s'agissait là d'une
question qui méritait d'être clarifiée. "S'assurer de la
distribution appropriée des soins médicaux et dentaires et des
services pharmaceutiques dans son département." Alors, il y a le mot
"appropriée11 qui a été rajouté pour
bien centrer la responsabilité du chef.
À 7°, "voir au respect des règles d'utilisation des
ressources qu'il a élaborées pour son département".
Ça, c'est nouveau et ça n'apparaissait pas explicitement dans les
responsabilités du chef de voir à l'application, donc, des
règles qu'il avait élaborées. Et, "informer, le cas
échéant, le directeur des services professionnels ou le conseil
des médecins, dentistes et pharmaciens de l'inobservation, par un
médecin, un dentiste ou un pharmacien, de ces règles." Alors, il
y a donc une responsabilité explicite au chef de département de
suivi quant aux règles qui ont été
élaborées. Ça n'apparaissait pas dans la loi actuelle.
Les règles d'utilisation, si on continue, prévues au
paragraphe 3°, qui portent autant sur les ressources humaines que sur les
autres ressources, doivent prévoir des sanctions administratives qui
peuvent avoir pour effet de limiter ou de suspendre le droit d'un
médecin ou d'un dentiste d'utiliser les ressources de
l'établissement.
Un ajout: Ces sanctions ne peuvent être considérées
comme une atteinte aux privilèges accordés par le CMDP. Ça
a pour effet de préciser qu'il s'agit là de sanctions
administratives et non pas de mesures disciplinaires. Lorsqu'un chef de
département clinique... aucun chef n'est désigné, les
responsabilités visées sont exercées par le directeur des
services professionnels. Alors, ça clarifie donc l'ensemble de ces
responsabilités qui sont plus d'ordre administratif, qui sont vraiment
dans la filière administrative.
Le dernier élément est un élément nouveau et
important. Lorsque le chef néglige d'élaborer les règles
d'utilisation, le D.G. peut demander au DSP de les élaborer.
Il s'agit donc, pour le chef de déparlement, d'un ensemble de
modifications qui permettent de clarifier considérablement son
rôle, d'établir ses responsabilités à
l'égard, notamment, de la garde, du développement des
règles d'utilisation et des sanctions et qui permet également
à l'établissement, lorsqu'il y a défaut, lorsqu'il y a
négligence, d'agir.
C'est peut-être le moment de dire deux mots sur l'unité de
direction versus la "bicépha-Ile". Les échanges avec le
regroupement sur cette question nous ont amenés assez rapidement
à non plus discuter de deux approches de gestion, mais à se
pencher sur les problèmes qui pouvaient exister dans les centres. Un
certain nombre do problèmes ont été identifiés,
pour lesquels des solutions devaient être mises de l'avant.
Notre approche était de faire en sorte quo toute l'organisation
et toute la gestion des soins soient sous l'autorité du directeur
général, lequel aurait pu s'assurer que les règles soient
mises en place, que les sanctions soient prises lorsqu'il y a inobservation,
etc. Alors, devant l'identification des problèmes, les échanges
nous ont amenés et ont amené, entre autres, les médecins,
en retour, à reconnaître qu'effectivement il y avait des
problèmes et que ces problèmes pouvaient être
réglés par une clarification des rôles.
Donc, une série de bonifications, si l'on veut, et de
resserrements, quant aux responsabilités actuelles du chef ont
été élaborés et ont fait consensus. Il s'agit
là, on le pense, de moyens différents de ceux qu'on avait
prévus au départ, mais qui permettent de faire des pas
considérables dans le sens d'une meilleure gestion et d'une
clarification des rôles, autant au plan administratif que
professionnel.
M. Trudel: Dans les premières présentations du
projet de loi, ces consultations-là n'avalent pas été
faites, à ce niveau-là, avec les membres des corps
médicaux et des fédérations médicales
là-dessus?
M. Côté (Charlesbourg): C'est à-dire qu'il y
a eu beaucoup d'échanges au cours de l'automne 1990 et au cours de
l'hiver 1991, qui n'avaient pas abouti à certaines conclusions J'irais
même jusqu'à dire que ceux avec qui nous avions
échangé à l'époque ne voyaient pas d'objection
fondamentale au principe d'oxygène que nous avions évoqué,
sauf pour exiger le maintien du CMDP à l'intérieur de la loi.
Dans le cas du reste, il n'y avait pas de revendications à l'effet que
toutes ces structures-là devaient être maintenues dans la loi.
C'est davantage la Corporation professionnelle des médecins qui,
à ce niveau-là, avec les
représentants des CMDP, a fait les interventions pour tenter,
étape après étape, de faire ajouter un certain nombre de
choses qui, sur la fin, compte tenu des changements qui sont survenus au niveau
de la Fédération des médecins spécialistes en
particulier, sont devenues, par la suite, un changement de cap de la part de la
FMSQ qui a demandé, au cours des négociations, à la fin du
printemps, au uébut de l'été et pendant les
négociations au cours de l'été, qu'on e.
M. Trudel: Ça aussi, en quelque sorte, il s'agit... Il y a
des ajouts, on y reviendra. Mais on revient à l'économie
générale de l'organisation actuelle, telle que définie
dans les règlements, parce que ce n'était pas dans loi, sauf
erreur.
Une voîx: Une partie dans la loi.
M. Trudel: II y en avait des bouts dans la loi 71, oui, dans la
loi. Alors, on revient, mais il y a un certain nombre d'ajouts qui sont faits
ici ot...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...c'est ça qu'on va examiner...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: ...en particulier. Alors, vous dites nommément,
au deuxième alinéa: on rend explicite que la règle
générale, c'est que le chef de département clinique a la
responsabilité de gérer les ressources médicales et
dentaires; lorsqu'il y a un département clinique de pharmacie, etc.,
c'est les ressources uniquement médicales et dentaires et non pas les
autres ressources humaines et matérielles du centre concerné.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: Vous allez me dire... Je comprends qu'on va revenir
sur des exceptions tantôt; ça, vous voulez établir
ça à 2°. Par ailleurs, c'est lui qui est chargé
d'élaborer les règles d'utilisation des ressources
médicales et dentaires, ainsi que des ressources matérielles
utilisées par les médecins et dentistes.
M. Charlebois: II faut revenir au 2°: "par les autres
ressources". Ce que ça vise dans la loi actuelle, c'est beaucoup plus
les autres ressources humaines.
M. Trudel: Oui.
M. Charlebois: Parce que, quand vous lisez la loi actuelle, le
2° parle des autres ressources et le 3° parle des ressources
employées par les médecins. Donc, c'était clair... C'est
clair, c'est-à-dire, dans la loi actuelle, que les autres ressources
afférentes, si on veut, à l'exercice de la profession, c'est le
chef de département. Et le 2° de la loi actuelle vise plus les
autres ressources humaines comme le personnel infirmier. Alors, ce que l'on a
clarifié, c'est que c'est exceptionnel et il faut que ce soit
prévu par un règlement, ces situations-là. Mais on parle
de ressources, essentiellement de ressources humaines.
M. Trudel: Oui, oui. C'est parce que, quand on enchaîne
avec 3°, "ainsi que les ressources matérielles utilisées par
les médecins et dentistes", donc, ce sont les autres, c'est toutes les
ressources matérielles dans l'établissement, utilisées par
ces catégories de professionnels, par les médecins et
dentistes.
M. Charlebois: C'est ça.
M. Trudel: Bon! Alors, les règles d'utilisation de cela,
c'est le chef de département qui les définit? Quels sont les
paramètres, quels sont... Il se fait une politique d'utilisation des
ressources matérielles? C'est lui qui invente ça?
M. Iglesias: C'est justement l'économie de toute
l'organisation médicale d'arriver... de partir du chef de
département qui définit les règles d'utilisation des
ressources, qui va les faire approuver et qui, après ça,
deviennent force de réglementation. C'est ça, l'économie.
C'est ça, l'économie du médecin entrepreneur libre qui est
géré par ses pairs et sous la direction, la coordination du
directeur des services professionnels.
Mme Vermette: ii n'y a pas eu, dans certains endroits, des
expériences où il y avait de la concertation avec d'autres
directeurs pour arriver à établir l'utilisation des
ressources?
M. Iglesias: Mais là, on parle ici des ressources
matérielles...
Mme Vermette: Oui.
M. Iglesias: ...des ressources matérielles
utilisées par les médecins.
Mme Vermette: Oui.
M. Iglesias: Ça, ça peut vouloir dire, par
exemple...
Mme Vermette: C'a une implication. Les
ressources utilisées par des médecins au niveau
matériel, ç'a des implications à d'autres niveaux
aussi.
M. Iglesias: Oui.
Mme Vermette: Ça peut avoir des implications...
M. Iglesias: Oui, oui
Mme Vermette:... au niveau du personnel et à d'autres
niveaux. Ça ne se limite pas...
M. Iglesias: Ça peut être la cédule de la
salle d'opérations.
Mme Vermette: Évidemment. M. Iglesias: C'est
ça.
Mme Vermette: Donc, ç'a un impact. Dans ce sens-là,
je me demande pourquoi c'est eux-mêmes qui vont déterminer, alors
que ç'a un impact sur l'ensemble de la gestion et l'administration de
l'établissement, par exemple. Il y a des coûts budgétaires
aussi qui sont alloués à ça et c'est eux seuls qui vont
prendre une décision qui va avoir une influence sur l'ensemble de la
gestion, de l'administration du centre hospitalier, même de
l'équilibre budgétaire d'un centre hospitalier, dans certains
cas.
M. Iglesias: C'est sûr. Mais ça, ici, il n'y a
rien... Quand on dit "les ressources utilisées par les médecins",
ce n'est pas dans un vide, ça. C'est dans le cadre des ressources dont
dispose le centre hospitalier et dans le cadre de l'organisation de son plan
d'organisation. Si le centre hospitalier dispose de quatre salles
d'opérations, à ce moment-là, il faut que le chef fasse
des règles, le chef de chirurgie fasse des règles pour pouvoir
utiliser les quatre salles d'opérations; s'il en dispose de cinq, c'est
cinq salles d'opérations. Ça comprend, à ce
moment-là, l'obligation de dire: Eh bien, à 16 heures, il faut
qu'il y ait trois salles de fermées; il en reste une qui continue. C'est
un exemple qui est très commun dans les centres hospitaliers. C'est
justement ça, les règles de l'utilisation des ressources. La
salle d'hémodynamie doit commencer à 8 heures et, à 15 h
30, le dernier cas doit commencer, ou à 15 heures pour finir à 16
h 30. (21 h 45)
Mme Vermette: ça, je comprends très bien ça,
sauf qu'il arrive quelquefois qu'au niveau de l'utilisation des ressources,
ça dépend aussi des personnes qui sont en place, des chefs de
département ou des pressions qui sont en place. on fait l'utilisation
des ressources en fonction de certaines pressions qu'on peut recevoir, en fait,
du corps médical, donc ce que vous venez de dire, ça peut tomber
aussi le rationnel n'est pas toujours présent, en d'autres mots.
Ça peut offrir l'espace pour bien d'autres Interprétations,
à ce moment-là, et ç'a une influence au niveau du
personnel; ça a une influence sur l'ensemble de l'esprit et de
l'atmosphère dans un centre hospitalier aussi
M. Iglesias: Ces règles là doivent être
approuvées plus haut, vous allez le voir tantôt; il faut
absolument que ce soit approuvé plus haut et, naturellement, on ne les
approuve pas si ces règles-là vont amener l'établissement
à dépasser... si un chef de département fait des
règles pour utiliser sept salles d'opérations alors qu'il y en a
quatre, j'espère qu'il y a quelqu'un qui ne les approuvera pas dans
l'établissement.
M. Trudel: Où on va trouver l'approbation?
Mme Vermette: non, mais c'est \a pression qu'ils peuvent y
mettre, par exemple, pour que ce soit approuvé.
M. Iglesias: Ah! C'est certain qu'il peut y avoir une pression
qui peut être mise, mais le but ici, c'est de donner un outil, qui est
les règles, d'y faire mettre des sanctions et de lui faire appliquer
lui-même les sanctions. C'est ça que...
Mme Vermette: Un chef de département est nommé pour
quatre ans. S'il ne fait pas bien ou correctement, c'est le conseil des
médecins ot dentistes... Le conseil d'administration n'a pas droit de
regard en ce qui concerne, à ce moment-là, en fait, la
façon qu'il...
M. Iglesias: Le chef de département est imputable. Son
supérieur Immédiat, c'est...
Mme Vermette:... le CMDP.
M. Iglesias:... le directeur des services professionnels et - on
va le voir tantôt à 141. 4 - le conseil des médecins et
dentistes Pour la partie qu'on vient de voir, il est imputable au directeur des
services professionnels Donc, c'est pour ça qu'on a prévu... Une
des dernières nouveautés de l'article, c'est le dernier
alinéa: Lorsque les chefs de département négligent
d'élaborer l'utilisation, c'est le directeur général qui
peut demander au directeur des services professionnels de le faire Ce n
était pas le cas avant. Donc, avant, on pouvait rester prisonnier un peu
et le seul choix qu'on avait, c'était de réprimander le chef et,
à la limite, de le dénommer pour en faire d'autres, tandis qu'ici
il peut y avoir une autre possibilité qui est de dire: Je vais la faire,
celle-là, et on verra pour la prochaine.
M. Charlebois: Peut être qu'il faut lire aussi l'article
141. 6 où les règles d'utilisation sont
approuvées par le conseil et, dans le cas des règles dont
on parle, qui sont élaborées sous l'autorité du DSP, le
conseil d'administration obtient un avis du CMDP et non pas une recommandation,
ce qui...
M. Trudel: Un avis, mais il doit y avoir approbation par...
M. Charlebois: ...le conseil. M. Trudel: ...par le
conseil.
M. Charlebois: L'instance supérieure, il faut qu'elle
approuve ça. Ça devient un règlement de
l'établissement.
M. Trudel: Mais vous avez noté une modification
tantôt au troisième alinéa, quant aux ressources
matérielles utilisées par rapport... Aïe! Je m'excuse, j'en
ai manqué un petit bout, à moins que je ne fasse erreur,
là.
M. Iglesias: C'est "utilisées par les médecins et
dentistes", les ressources qu'ils utilisent.
M. Trudel: C'est plus restrictif que ça ne l'était
dans la loi actuelle, c'est ça?
M. Charlebois: Non, c'est plus large. M. Trudel: Plus
large?
M. Iglesias: Parce que, avant, on n'incluait pas les ressources
humaines elles-mêmes, là. Par exemple, lorsque le médecin
est de garde, c'est une ressource; avant, on parlait uniquement des ressources
matérielles tandis que, maintenant, les règles, les sanctions
administratives pourraient s'appliquer à des défauts par rapport
à la garde, entre autres, compte tenu qu'on parle des rossouroos
humaines.
M. Trudel: C'est correct. Non, c'est parce quo, par rapport au
3°, on dit: "II doit élaborer pour son département des
règles d'utilisation des ressources médicales et dentaires ainsi
que des ressources matérielles utilisées par les médecins
et dentistes."
M. Iglesias: C'est ça.
M. Trudel: C'est seulement sur les ressources matérielles,
pour l'instant. Tantôt, on va revenir sur la question de la garde, mais
c'est parce que M. Charlebois a noté une modification tantôt.
C'est plus large que ça ne l'est actuellement; ça, c'est plus
large, les ressources matérielles utilisées par les
médecins et dentistes, que ça ne l'est actuellement?
M. Charlebois: Actuellement, tout ce qu'on a, c'osl
"élaborer, pour son département, des règles d'utilisation
des ressources employées par les médecins".
M. Iglesias: La loi dit: "élabore pour son
département des règles d'utilisation des ressources du centre
hospitalier."
M. Trudel: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): La loi actuelle.
M. Iglesias: Ça, c'est plus précis.
M. Trudel: C'est plus précis, bon, enfin.
M. Côté (Charlesbourg): Plus précis, oui. Ce
que M. Charlebois vous donnait, c'était ce qui était dans la loi
120.
M. Iglesias: 120, c'est ça.
M. Charlebois: Loi actuelle, loi 120, c'est...
M. Trudel: C'est ce que je disais à matin. Ha, ha, ha!
Très bien. Là où c'est rendu, c'est au moins clair. Les
exceptions pour la radiologie et les laboratoires de biologie médicale
et, ayant l'information pour comprendre... C'est quoi la base du raisonnement
pour les exceptions où, là, ça inclut toutes les
ressources, y compris, donc, toutes les autres ressources humaines non
médicales? C'est quoi, le raisonnement, à la base?
M. Iglesias: C'est qu'au niveau de la biologie, le processus
analytique et l'instrumentation sont intimement reliés à
l'obtention du résultat et, dans la gérance de tout ça, il
y a quelque chose qui a été gagné par l'expérience:
voir à ce que ce soit la même personne, le chef médical,
qui dirige le laboratoire de biologie. Il y a un lien très étroit
entre le travail médical d'aider à arriver à un diagnostic
par l'application des tests et la fabrication de ces tests-là. C'est un
travail qui est intimement lié, entre la vérification des
indications observées, le conseil aux collègues, le cheminement
analytique pour déterminer quel type d'analyse va se faire,
l'évaluation et l'administration du laboratoire. Là-dessus,
l'expérience a montré qu'il y a un gain considérable
à avoir.
Au niveau de la radiologie, c'est la même chose. À partir
du moment où il y a une indication de la technique qu'on va employer, il
y a une interrelation très directe entre le personnel technique et le
radiologiste. Parfois même, de plus en plus, on travaille au niveau de la
radiologie d'intervention. C'est une équipe, qui est dirigée par
le médecin, qui produit une imagerie immédiatement, dans le
même temps qu'on intervient sur le patient.
Alors, ça revient presque... Une équipe, ça prend
un chef. Alors, le chef, c'est celui qui
coordonne...
M. Trudel: On n'a pas le temps d'avoir deux chefs, si je
comprends bien, quand on est en train de faire l'opération et qu'on a
besoin du radiologiste. On n'a pas le temps d'avoir deux chefs dans cette
situation-là.
M. Iglesias: C'est un endroit où la production du
document, que ce soit une analyse, tout ça, est intimement liée.
C'est difficile à voir dans... On peut en discuter comme étant
les uniques cas, mais c'est ceux qui sont évidents qui ont porté
fruit dans l'expérience du centre hospitalier, là où il y
a ces organisations-là. Il y a d'autres cas qui ne sont pas
mentionnés ici - il n'y a pas que la pharmacie - qui pourraient
être discutés, par exemple, mais qui sont moins durs, si on peut
dire: certains éléments des départements de psychiatrie,
certains éléments de la physiothérapie. Mais ils sont
moins durs et moins "prouvants" que ceux-là. Ceux-là ont fait
leurs preuves depuis pratiquement sept ou huit ans.
M. Trudel: écoutez, voilà un domaine où nous
avons besoin de l'expertise disciplinaire pour nous dicter que, sur le
résultat sur le plan scientifique...
M. Iglesias: Et administratif.
M. Trudel: ...et administratif, mais sur le plan scientifique,
sur l'approbation que les résultats soient probants, on a besoin d'un
type d'organisation particulier et il est bien difficile pour quiconque autour
de la table de se prononcer là-dessus. Ça fait partie de la
responsabilisation de la profession de faire la démonstration.
Semble-t-il, donc, que la démonstration a été faite et,
cher docteur, vous me convainquez parfaitement. Ça m'a l'air que c'est
là que ça a été le plus probant et le plus
prouvé. Il faut avoir cette façon d'organiser. Mais, encore
là, je sais la réponse. Vous allez nous refaire
l'observation.
Tout ça, en ce qui concerne les établissements
hospitaliers, en particulier les centres hospitaliers, ça ne s'est pas
fait en consultation non plus avec l'autre partie qui a à vivre
ça, c'est-à-dire l'administration du centre hospitalier, il y a
eu des échanges que je reconnais, qu'il faut reconnaître, avec les
scientifiques et les professionnels concernés. Ça regarde
également l'organisation, donc, du travail, et ça se fait, cette
démonstration-là; et les gens des centres hospitaliers n'ont pas
été, là-dessus non plus, consultés.
M. Côté (Charlesbourg): Ils sont informés de
ce résultat et, de ce que j'ai pu comprendre, sans vouloir mal
interpréter leur réaction, c'est plusieurs clarifications et une
nouveauté qu'ils acceptent avec beaucoup de satisfaction.
M. Trudel: Faire la liste de garde. Le chef de département
clinique est donc tenu de faire la liste de garde...
M Iglesias: Conformément au règlement M. Trudel:
Est-ce qu'on dit: du CMDP? M. Iglesias: Oui.
M. Trudel: Et de veiller à son application. La liste de
garde dans son département?
M. Iglesias: Oui. Faire une liste de garde c'est, à partir
des modalités qui ont été sous les recommandations du
conseil des médecins au conseil d'administration, attribuer des
individus pour combler ces cadres de référence là.
Ça peut être, un exemple: dans telle spécialité, la
garde va se faire sur place, dans telle spécialité, la garde va
se faire sur appel et, dans tel cas, il faut qu'il y ait un médecin qui
est en premier appel, il faut un médecin qui est en deuxième
appel. Dans d'autres cas, ça peut être que certaines gardes
puissent se faire à plusieurs départements: la chirurgie
générale peut faire la garde avec le département de
chirurgie vasculaire et thoracique.
À ce moment-là, il peut y avoir un chirur gien
général de garde, sur appel, et il y en a un en deuxième
ligne au niveau de l'autre spécialité, en cas qu'il y ait des
problèmes. Donc, les modalités sont déterminées par
le conseil des médecins et dentistes qui connaît la
problématique des services à donner. Et, après ça,
le chef doit prendre ça et mettre des noms après cette
liste-là, et voir à ce que les gens viennent effectivement.
M. Trudel: c'est tout à fait normal que, suivant les
secteurs concernés, le service de garde ne réponde pas aux
mêmes impératifs, n'ait pas à répondre aux
mêmes obligations, aux mêmes pressions, etc. il y a des
règles par ticulières suivant les secteurs, mais pour les salles
d'urgence, où s'élabore la liste de garde?
M. Iglesias: La liste de garde à l'urgence est sous la
responsabilité du chef du département qui va avoir la charge de
l'urgence et ça, là-dessus, dans cette loi, on ne s'est pas
prononcé. Ce n'est pas...
M. Trudel: Je remarque ça, oui, qu'on ne s'est pas
prononcé la-dessus.
M. Iglesias: C'est bon, hein?
Des voix: Ha, ha, hal
M. Trudel: Là où il y a des problèmes,
on
ne s'en occupe pas?
M. Iglesias: Non, au contraire. Il était annoncé
dans les orientations de M. le ministre que l'urgence pourrait avoir le statut
d'un département. Dans le livre blanc, c'est les orientations.
M. Trudel: Oui, oui.
M. Iglesias: Et...
M. Trudel: La suite du monde...
M. Iglesias: À ce moment-là, la liberté va
être donnée de pouvoir utiliser ces choses-là, tandis qu'on
a remarqué tantôt qu'au niveau du département de
médecine générale, dans l'ancien règlement, dans le
règlement actuel, il y a quelque chose qui dit: "des soins
généraux donnés à l'urgence", dans le
règlement, la partie du règlement qui a été
envoyée au niveau de la loi. Vous vous rappelez, tantôt? "Ce
département doit notamment - c'est dans la loi actuelle - assumer la
responsabilité des soins primaires fournis au service d'urgence et les
consultations externes de soins généraux." On n'a pas
répété ça dans le département de
médecine générale.
M. Trudel: Ça laisse la porte... C'était dans le
règlement, que vous avez dit. La loi... C'était le
règlement...
M. Iglesias: C'est le règlement de la loi actuelle. Dans
la loi...
M. Trudel: Dans la loi actuelle. Dans le règlement
relié à la loi actuelle. Ils vont continuer à exister, ces
règlements-là.
M. Iglesias: C'est ça. Ils peuvent être
remplacés également.
M. Trudel: Oui, oui. Comme ils le pouvaient dans la loi actuelle
aussi, en vertu de 410 et quelque chose, quelque part.
M. Iglesias: La garde à l'urgence, pour l'urgence, doit
être faite par le chef de département de qui dépend
l'urgence. Naturellement, la contribution des autres départements
à l'urgence, département de chirurgie, de médecine, de
psychiatrie doit être faite par le chef de chacun des
départements, et il y a quelqu'un qui a la responsabilité de voir
à la coordination; on va le voir demain. Le directeur des services
professionnels coordonne l'activité des chefs et, naturellement,
ça comprend la coordination de la fabrication de la liste de garde.
M. Trudel: La salle d'urgence est toujours rattachée
à un département?
M. Iglesias: La salle d'urgence est rattachée...
M. Trudel: Pas la salle d'urgence, les services de garde à
l'urgence, je m'excuse.
M. Iglesias: La garde à l'urgence a deux volets. Il y a la
présence de quelqu'un qui est à l'urgence - habituellement, c'est
un médecin généraliste - et il y a également les
gens qui viennent des autres départements: le chirurgien, le psychiatre,
etc. Les gens qui viennent d'autres départements.
M. Trudel: Le service de l'urgence est toujours, dans tous les
centres hospitaliers, rattaché à un département?
M. Iglesias: Le service d'urgence est toujours un
département dans quelques cas et, dans certains cas, il est
rattaché...
M. Trudel: Toujours un département dans quelques cas?
M. Iglesias: II est toujours un département ou
rattaché à un département. Excusez-moi. Il est un
département, un service ou rattaché à un
département. Toujours. Exemple: Parfois, c'est une entité du
département de médecine générale.
M. Trudel: Oui.
M. Iglesias: À ce moment-là, c'est le chef de
médecine générale qui fait la liste de garde.
Le Président (M. Joly): M. le député, est-ce
que l'amendement à l'article 141.3 est adopté?
M. Trudel: II n'en restera pas long. Deux ou trois questions
demain matin et on l'adoptera en entrant.
Le Président (M. Joly): Compte tenu de l'heure, nous
ajournons nos travaux à demain matin, 10 heures.
(Fin de la séance à 22 heures)