Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Neuf heures trente-cinq minutes)
Le Président (M. Philibert): La commission des affaires
sociales se réunit afin de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 120, Loi sur les services de
santé et les services sociaux et modifiant diverses dispositions
législatives.
Est-ce qu'il y a des remplacements?
La Secrétaire: Non, M. le Président.
Le Président (M. Philibert): Alors, nous sommes
prêts à procéder. Nous appelons l'article 340. M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Merci, M. le
Président. Pour la bonne compréhension de nos travaux, M. le
Président, pour ne pas qu'il y ait de surprise pour personne...
Le Président (M. Philibert): Un moment, M. le ministre, on
vient de nous arriver à la dernière minute avec un changement, un
remplacement. M. Richard (Nicolet-Yamaska) remplacera Mme Boucher Bacon
(Bourget).
M. Trudel: Pas un autre des régions encore!
Le Président (M. Philibert): Ça va? M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Êtes-vous allé
faire un petit tour à Outremont en fin de semaine, vous là, pour
être un peu plus éclairé là?
M. Trudel: Bien non, t'es allé à Outremont en fin
de semaine, toi? T'as rapporté quelques bonbons?
Le Président (M. Philibert): M. le député de
Nicolet-Yamaska, bienvenue à cette auguste commission. M. le ministre,
à vous.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
disais donc que nous en sommes aujourd'hui à la dernière
journée avant l'ajournement. Par conséquent, nous allons
continuer tout le processus de l'article 340 jusqu'à la fin, suspendant
toujours les articles concernant le corps médical.
Nous allons aussi suspendre l'article 410, tout de suite donner un avis,
puis pourquoi 410? Pour la bonne et simple raison que c'est un pouvoir
réglementaire à l'intérieur duquel il y a orientation du
système, un ticket orienteur.
Nous aurions donc, à compter du 19 août, une discussion sur
les articles concernant les médecins, sur l'article 410 qui est un
pouvoir réglementaire, et, par conséquent, sur le CMDP - puisque
ce sont les médecins - sur le CIl et sur le comité
multidisciplinaire.
Donc, on tenterait aujourd'hui de faire un tour honorable du reste qui
nous amènerait aux cinq jours de commission au mois d'août, ce qui
nous permettrait de finaliser et de faire en sorte que le 28 au soir on ait un
projet de loi.
M. Trudel: Qu'on ira fêter à Outremont.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, d'ailleurs, on a
déjà réservé un autobus pour tous ceux qui seraient
intéressés à aller faire une démonstration, on va
essayer de trouver l'adresse là... C'est de trouver l'adresse, pour
aller faire une démonstration de la solidarité des régions
et du niveau de compréhension des régions vis-à-vis la
métropole, les régions en espérant autant de la
métropole.
M. Trudel: Ces précisions étant faites, je pense
qu'il y en a une autre qu'il faut ajouter, M. le ministre. À partir du
moment - vendredi dernier - où il y a eu l'ouverture de poursuivre les
discussions, tel que nous l'avions réclamé d'ailleurs du
côté de l'Opposition, il y a eu une ouverture plus grande du
côté du parti ministériel sur les discussions.
J'espère être capable de comprendre que lorsque nous reprendrons
les travaux, le 19 août... C'est nous qui avions suggéré
d'avoir un "suspensif" sur certains articles quant à leur application,
et un "suspensif pour certains autres articles, pour permettre la discussion
avec le corps médical, en particulier.
Il faut que chacun comprenne, par ailleurs, qu'on n'arrivera pas ici le
19 août en disant: Comme il y a eu discussion, l'Opposition n'a pas
à être, n'a pas à jouer son rôle normal dans cette
procédure-là, et des articles qui ont été
discutés ici et qui ont été largement modifiés pour
un certain nombre, il ne saurait être compris dans le processus qu'il
s'agit là d'un automatisme qui fasse en sorte que l'Opposition aurait
donné un chèque en blanc et au ministre, et aux autres parties
là-dedans. Nous avons toujours insisté sur le dialogue,
voilà qu'il s'opère. Et de un.
Deuxièmement, lorsque nous arriverons au mois d'août sur
ces articles cruciaux là, en ce qui concerne la profession
médicale, il ne saurait être question que tous les autres articles
soient remis en question, sans que nous ayons une position extrêmement
claire, extrêmement ferme là-dessus.
Je pense - je le souhaite de toute façon, vivement - que le
ministre a compris cette façon
de faire les choses, mais aussi les autres partenaires du réseau
qui ne doivent pas comprendre que la discussion ouverte sur d'autres articles
du projet de loi ne veut pas dire, du moins du côté de
l'Opposition, une abdication totale, le bandeau sur les yeux, et que le 19
août au soir nous aurons avalisé cette position qui aura
été discutée ou "échangée" avec le
ministre.
Quant à nous, il s'agira de propositions, si tant est qu'il y en
a, dans le projet de loi qui seront discutées au mérite et
à l'économie générale du projet de loi. Dans ce
sens-là, je ne veux pas que personne prenne pour acquis que, du
côté de l'Opposition, on accepte tout le processus, et qu'on peut
modifier impunément le projet de loi, y compris les articles
discutés sans qu'on fasse appel à la procédure
parlementaire. Il y a eu ici un processus d'échange, un processus de
bonification du projet de loi qui a toujours fait appel à l'Opposition
et aussi à l'ouverture du ministre par certaines dimensions. Dans ce
sens-là, on va continuer notre rôle d'étudier, de scruter,
de regarder les implications de a à z, y compris les discussions qui
auront lieu entre temps, d'ici le 19 août.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, on
n'aurait pas fait dix semaines de commission parlementaire ou neuf, une
dixième au mois d'août, avec le travail qu'on a fait pour tenter
de bonifier un projet de loi, pour repousser ça du revers de la main
dans les discussions que nous aurons. Je pense que c'est... En tout cas, ce
n'est pas comme ça que j'ai fonctionné et je ne fonctionnerai pas
comme ça non plus. L'Idée étant qu'à la fin de la
journée nous aurons fait un travail colossal de bonification du projet
de loi avec l'économie qu'on a voulu se donner, et je pense qu'on aura
fait un bon travail - est-ce que je peux le dire une fois, pour une fois? -
avec la collaboration de l'Opposition et de tous les partenaires du
réseau dans l'adoption de ce projet de loi.
Oui, nous avons des discussions. Il a été très
clair que les discussions porteraient, de manière prioritaire, sur les
articles concernant les médecins, donc ceux qu'on a suspendus. Je pense
qu'il n'y a pas encore d'insulte, à ce moment-ci, au processus
législatif. Par incidence, compte tenu des discussions, il pourrait y
avoir d'autres articles qui pourraient éventuellement être
touchés, mais j'ai toujours dit - je l'ai répété
hier matin dans nos échanges - que toute conclusion devrait
nécessairement passer par le processus de la commission parlementaire au
mois d'août et, entre temps, dans la mesure du possible, faire l'objet
d'échanges avec les autres partenaires du réseau.
Sur le plan de l'échange d'informations, je vais informer
l'Opposition de manière régulière, au cours de
l'été, sur le processus, et laisser totale liberté
à la commission parlementaire de disposer de l'étude au moment
où nous y arri- verons au cours du mois d'août, article par
article. Ça, c'est la prérogative la plus sacrée qu'il
reste aux parlementaires, et c'est pour ça qu'ils sont élus
d'ailleurs. Il n'est pas question d'entacher ça d'aucune manière,
et la fin des discussions, ça va être ici. Ça ne sera pas
ailleurs, ça va être ici. Évidemment, il y a des messages
qui ont été passés de part et d'autre sur le plan des
paramètres à l'intérieur desquels on pouvait collaborer,
et il est sûr que c'est ça que ça va respecter.
M. Trudel: Très bien.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, l'article 340, M. le
Président?
Le Président (M. Philibert): Oui
M. Côté (Charlesbourg): Qui est déjà
appelé?
Le Président (M. Philibert): Là..
Fonctions ministérielles (suite)
M. Côté (Charlesbourg): "Le ministre
détermine les priorités, les objectifs et les orientations dans
le domaine de la santé et des services sociaux et veille à leur
application. À cet effet: "1° il établit les politiques et
programmes de santé et de services sociaux et voit à leur mise en
oeuvre et à leur application par les ré gies régionales,
et à leur évaluation; "2° il approuve les priorités et
l'organisation régionale des services que lui soumet chaque régie
régionale; "3° il répartit équitablement les
ressources humaines, matérielles et financières entre les
régions afin de mettre en place ces programmes et voit au contrôle
de leur utilisation; "4° il procède à l'agrément des
établissements, à l'autorisation des projets d'Immobilisation
majeurs, à la coordination de la recherche, à
l'élaboration des cadres de gestion des ressources; "5° il participe
à la négociation des ententes et des conventions collectives;
"6° il assure la coordination interrégionale des services de
santé et des services sociaux; "7° il prend les mesures propres
à assurer la protection de la santé publique. "
Donc, il y a un amendement pour bien commencer notre journée
parce qu'il nous aurait manqué quelque chose s'il n'y en avait pas ou
un. Premièrement, remplacer tout ce qui précède le
paragraphe 1° par ce qui suit: "340. En conformité avec une
politique de santé et de bien-être, le ministre détermine
les priorités, les objectifs et les orientations dans le domaine de la
santé et des services sociaux et veille à leur application.
"Plus particulièrement, :".
Deuxièmement, remplacer, dans la première ligne du
paragraphe 2°, les mots "l'organisation régionale des" par les mots
"les plans régionaux d'organisation de".
Troisièmement, remplacer le paragraphe 4° par les suivants:
"4° il procède à la coordination de l'enseignement et de la
recherche; "4.1° il élabore les cadres de gestion des ressources
humaines, matérielles et financières."
Quatrièmement, remplacer le paragraphe 5° par le suivant:
"5° il établit les politiques et les programmes d'adaptation de la
main-d'oeuvre du réseau de la santé et des services sociaux et
veille à leur application."
Cinquièmement, remplacer dans la première ligne du
paragraphe 7°, les mots "il prend" par les mots "il assure la coordination
du programme de santé publique et prend notamment". (9 h 45)
Le Président (M. Philibert): M. le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Trudel: II y a un papillon. Bon, alors là, il faut
noter tout de suite qu'au paragraphe introduit au premier alinéa il y a
maintenant la politique de santé et de bien-être qui entre. Il y a
une conformité, une suite dans la logique.
M. Côté (Charlesbourg): Dans les discussions qu'on
avait eues au début - vous vous rappelez - II fallait être capable
de mettre au plus haut niveau la préoccupation de la politique de
santé et de bien-être, et c'est là qu'il n'y a pas eu de
pression. Elle est donc accrochée au pouvoir, si on peut dire, au
pouvoir suprême, au 1.
M. Trudel: Au 1...
M. Côté (Charlesbourg): Alors, si c'est au 1, c'est
au 17, c'est au 400, c'est au... ainsi de suite.
M. Trudel: La politique de santé et de bien-être,
donc, pour la première ...l'établir à partir de l'automne
prochain...
M. Côté (Charlesbourg): Au mois d'août...
M. Trudel: Après le 28 août?
M. Côté (Charlesbourg): Bien, en tout cas, dans nos
plans, c'était au mois d'août, mais on peut se retrouver au mois
de septembre, évidemment...
M. Trudel: Oui...
M. Côté (Charlesbourg): ...de manière
raisonnable.
M. Trudel: Est-ce qu'il y a une période citée de
prévue pour la révision de cette politique de santé et de
bien-être?
M. Côté (Charlesbourg): Aux trois ans. M. Trudel:
Aux trois ans? M. Côté (Charlesbourg): Oui. Mise
à jour. M. Trudel: Mise à jour.
M. Côté (Charlesbourg): Éventuellement,
quelqu'un, quelque part, décidera d'en refaire une, mais l'idée
était d'une mise à jour aux trois ans.
M. Trudel: Les régies régionales ou les instances
régionales, à partir de ça, vont établir leurs
objectifs de santé et de bien-être, à partir de la
politique globale nationale?
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
Évidemment, ça prend celle de la nationale pour que chacun
puisse, à l'intérieur de la politique nationale, aller dans des
créneaux qui sont les leurs et adopter la politique de santé et
de bien-être en termes d'objectifs, ce qui, chez eux, est prioritaire. Il
y aura donc des objectifs dits nationaux, où tout le monde va être
- j'allais dire contraint - obligé d'avoir des objectifs nationaux et
à ça vont s'accrocher des préoccupations régionales
plus spécifiques à chacune des régions.
M. Trudel: C'est à l'intérieur de politiques
régionales de santé et de bien-être qu'elle va être
publiée, ou si ça va être à l'intérieur des
PROS que l'on devrait retrouver la politique de santé et de
bien-être?
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça davantage
comme on a des objectifs de résultats dans la politique de santé
et de bien-être. C'est à l'intérieur des PROS,
effectivement, que chaque région va modeler sa propre identité,
ses propres objectifs et ses propres priorités de santé et de
bien-être.
M. Trudel: Déjà, dans la préparation de la
politique nationale, les CRSSS sont actuellement dans la partie pour la
fabrication du papier?
M. Côté (Charlesbourg): Ils sont associés
actuellement.
M. Trudel: Dans la mécanique fine, comme on va voir
apparaître ça à l'automne, il y aura commission
parlementaire, il y aura discussion publique sur cette politique de
santé et de bien-être?
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, on va se
retrouver aussitôt qu'on aura terminé cette
oeuvre... Ha, ha, ha! Deux mois plus tard que souhaité, avec un
mois de vacances, il faut dire, à l'intérieur, j'imagine, pour
à peu près tout le monde. Il y a donc deux pièces
importantes: la mise en oeuvre des réformes et, deuxièmement, la
politique de santé et de bien-être. Effectivement, cette
politique-là sera rendue publique, j'espère bien, au début
du mois de septembre.
M. Trudel: Mais suivie d'un débat. Je comprends que le
calendrier va être très serré pour siéger, mais il y
aura éventuellement discussion, soit par commission parlementaire, par
groupe de travail ou par...
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que
là où nous allons, c'est une politique qui est adoptée par
le gouvernement. Ce n'est pas une orientation là, c'est une
décision de gouvernement, donc une politique qui est rendue publique et
qui est celle adoptée par le gouvernement. Déjà, au moment
où nous nous parlons, l'ensemble du réseau est associé
à cette démarche-là sur la validation des objectifs et,
dans plusieurs cas, des moyens pour les atteindre. Donc, le réseau a
déjà une implication assez importante. À ce que je
comprends, c'est que vous en souhaitez davantage. Vous en souhaitez davantage
sur le plan de ce que vous appelez, vous, un débat public ou,
éventuellement, une commission parlementaire qui pourrait porter sur la
politique de santé et de bien-être.
M. Trudel: C'est parce que vous voyez bien que, dans la
mécanique, ça va être - on l'a assez dit, et je ne veux pas
le répéter - ça va être la pièce
maîtresse qui va orienter tout le restant, qui va orienter le travail de
l'outil qui est en train de se décider. Ça va comme durer
longtemps parce que ça va être l'orientation
générale du système quant aux objectifs poursuivis. Et si
on n'a pas... Je comprends que les intervenants du réseau semblent ou
sont associés à la démarche, sauf que vous connaissez un
peu la mécanique générale. Il faut que largement,
publiquement, il y ait une espèce d'adhésion à cette
politique, y compris, en cet ordre de dimension qui, parfois, ne sera
peut-être pas saisi par l'ensemble du réseau et que certains
groupes ou que le public pourraient bonifier.
Comme pièce maîtresse, il faudrait, à mon avis,
avoir au moins un certain nombre de jours - je ne parle pas de six mois - de
discussion publique pour que les gens puissent dire: Dans ce
débat-là de l'établissement d'une politique de
santé et de bien-être au Québec, ces
préoccupations-là, ça correspond à ce que nous
sommes et à ce que nous vivons. Ou, par ailleurs, dans votre politique
de santé et de bien-être, il n'y a pas cette partie qui nous
concerne, pour toutes sortes de raisons qu'on ne peut pas imaginer aujourd'hui,
pour toutes sortes de raisons, il manque des pièces à ces
éléments- là, à cette politique-là. Il
faudrait l'inclure. Ça sera peut-être difficile, par après,
évidemment, de corriger si ce n'était qu'une déclaration
unilatérale, même si on peut concevoir que ça ne se
prépare pas en vase clos, qu'il y ait quelque part un débat
public. Je peux comprendre que sur le plan mécanique il peut y avoir un
certain problème de gestion du temps, compte tenu que va s'arrimer
rapidement avec cela l'aspect faisabilité qui s'appelle le financement
du réseau, le financement des services de santé et de services
sociaux, qui lui, est un gros débat de société aussi.
Comment on fait ça pour les 20 prochaines années?
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, on ne
part pas de rien. Lorsque Mme Lavoie-Roux a rendu publiques les orientations,
iI y avait déjà des objectifs assez précis et
mesurés. Sur la place publique, ça n'a pas fait l'objet d'une
contestation très très importante. Donc, on est parti de ce
constat qui faisait partie des orientations qui ont été
déposées et qui ont été soumises à la
commission parlementaire. Évidemment, la préoccupation
était tout autre, je pense qu'il faut en convenir. C'était
davantage dans la foulée de Rochon, on venait davantage parler en
commission parlementaire, et on l'a vu. Ce n'est pas faire insulte à
personne en disant que chacun est venu parler de ses affaires et pas
nécessairement des orientations. Quant à moi, Je pense
qu'effectivement il faut qu'il y ait un débat public qui sera de quelle
nature? Est-ce que c'est une commission parlementaire de gens qui viennent
s'exprimer sur un document qui a été approuvé par le
gouvernement? Est-ce que c'est des échanges avec l'Opposition dans une
commission parlementaire comme celle-ci? Est-ce que c'est forcément
à l'automne ou si c'est au début de l'hiver? Compte tenu de la
nature des discussions que nous aurons au cours de l'automne, ça c'est
une autre chose sur lesquelles, je pense, il n'y a pas de décision
finale de prise Mais il va devoir y avoir un forum quelque part, où,
à tout le moins, l'Opposition pourra s'exprimer et questionner le
gouvernement sur... Ça, c'est un minimum. Quant au reste, avec ce que
nous aurons à l'automne, je pense qu'il faut aussi être
raisonnable. Il y a loi d'application. Il y aura le débat sur le
financement du réseau qui va occuper passablement d'espace à
l'automne. Évidemment, II y a tout le reste où il faut enclencher
le processus de mise en application de la réforme elle-même, et iI
y a de l'occupation pour l'automne un peu. Donc, il s'agira de voir, compte
tenu du fait que les régies régionales seront en place à
partir d'avril 1992 et que la première année est consacrée
aux plans régionaux d'organisation de services, c'est de ça que
devra s'Inspirer... On a un peu de marge de manoeuvre dans l'espace et dans le
temps qui nous permettrait de faire un bout de chemin à ce niveau
là.
M. Trudel: Vous établissez bien le processus. C'est
qu'à partir du 1er avril 1992, au moment où existeraient les
régies, ça va très nettement, non seulement inspirer, mais
conditionner le travail d'établissement et de détermination des
programmes régionaux d'organisation de services. Malgré la
difficulté qu'on peut avoir à gérer ça dans le
temps - parce qu'il n'y a quand même que 24 heures par jour et on a
hypothéqué un peu au cours des 10, 12 dernières semaines -
il faut très certainement que vous preniez l'engagement de dire, au
moment où le gouvernement approuvera des orientations sur le plan de la
santé et du bien-être, qu'il y aura au moins un forum - je dirais
- pour soulever les questions pertinentes, quitte à ce que tout
ça soit suivi du débat sur le financement et d'une autre session
en début d'hiver ou à l'hiver 1992 sur: la politique a
été lancée, les questions ont été
posées, on a fait le débat sur le financement et, maintenant, il
s'agit d'attacher tout ça pour aboutir au 1er avril en disant -
j'imagine que c'est un échéancier réaliste, le ter avril
1992 - voilà, il y a une politique de santé et de bien-être
qui peut être disséminée à travers le Québec
et qui dit: Voilà nos grandes orientations.
Je comprends qu'on va avoir de la difficulté à faire le
grand débat sur la politique de santé et de bien-être qui
est absolument essentielle, et sur le financement, je dirais, en même
temps ou immédiatement après. Par ailleurs, on comprendra que
ça n'a pas de bon sens de dire qu'on va faire le débat sur le
financement si on n'a pas déterminé les grandes orientations au
niveau de la santé et du bien-être, et qu'on n'a pas posé
les questions pertinentes. Il y a un problème dans les deux sens. Je
vous dis qu'il faut au moins que, la politique gouvernementale étant
déterminée ou approuvée, il y ait un forum existant. Le
plus simple, c'est encore une commission parlementaire où on dit: Deux
ou trois jours, peut-être pas pour la déterminer et l'adopter,
mais pour qu'il y ait des indications pour qu'à la suite de ça
ça inspire le débat sur le financement et qu'après les
fêtes on puisse dire: Compte tenu de ce que nous avons entendu, de ce que
ça provoque, il y a une autre opération à l'hiver avec
échéancier au 1er avril 1992. Voilà une politique qui a
été critiquée, regardée et analysée par les
Québécois et Québécoises, et il y a des indications
qui peuvent être données aux instruments régionaux.
M. Côté (Charlesbourg): Sans m'enfermer dans un
calendrier - parce que je ne veux pas m'enfermer dans un calendrier - tout ce
qu'on discute est pleinement logique - ni dans le forum non plus. Je sais qu'on
devra aboutir à une commission parlementaire quelque part, ça me
paraît évident. Est-ce que la commission parlementaire c'est
à l'automne, sur une politique que le gouvernement aurait
arrêtée... puis dire: On va aller en consultation pour une semaine
en invitant les gens à venir s'exprimer sur la politique compte tenu du
fait qu'ils ont déjà eu l'opportunité de le faire dans un
premier document de Mme Lavoie-Roux et que, par la suite, le gouvernement
prenne ses décisions et dise: Voici, éventuellement, ce que le
gouvernement a retenu comme politique de santé et de
bien-être?
Il me paraît important qu'il y ait des orientations très
tôt au début de l'automne qui puissent être
questionnées. Le débat sur le financement public ne se fera pas
au printemps, ni à l'hiver 1992. Il va devoir se faire à
l'automne parce que des choix budgétaires devront se faire
éventuellement, y compris pour le ministre des Finances pour
l'année budgétaire 1992-1993. Par conséquent, on est donc
convié à trois exercices extrêmement importants à
l'automne: la mise en oeuvre de la réforme, à tout le moins pour
l'implantation des structures et, éventuellement, déjà
démarrer certains projets d'immobilisation; deuxièmement, la
politique de santé et de bien-être; et, troisièmement, le
financement. Ce sont quand même des pièces extrêmement
importantes.
Donc, je pense qu'on se donne un horizon qui est quand même large
mais qui est aussi serré. Il faut bien sûr s'assurer que, pour
avril 1992, l'ensemble de ce processus-là soit terminé mais pas
pour la mise en oeuvre de la réforme parce qu'elle se fera
graduellement. On comprend que les structures d'accueil seront en place, que la
politique de santé et de bien-être sera finie et que le
débat sur le financement sera fini aussi.
M. Trudel: Compte tenu de cela, il y a engagement qu'il y aura
débat.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Le point de chute le plus éloigné
étant le 1er avril 1992, il faudra essayer de...
M. Côté (Charlesbourg): Et même souhaitable
avant.
M. Trudel: Oui, parce que, pour ne pas se répéter,
effectivement, si on avait dans les orientations Lavoie-Roux des objectifs de
santé et de bien-être, on sait tous que le focus a
été placé ailleurs. C'est évident, quand on
bouleverse, quand on propose de bouleverser les structures de cet immense
réseau, c'est normal que les premiers éléments qui nous
frappent, c'est plus les éléments de structure... Ce qu'on a
entendu l'hiver dernier, ça regardait, ça s'attachait plus aux
structures qu'aux objectifs en soi parce qu'on avait deux
éléments fondamentaux là-dedans. Alors là, si on
peut remettre un forum qui sera exclusivement sur les objectifs de
santé, et de bien-être... Il faut que le débat se fasse
pour être sûr qu'on s'oriente, qu'on réoriente le
système dans des directions qui sont
bien comprises publiquement et qui sont bien partagées aussi
publiquement. Bon, ça va aller là-dessus.
Sur les fonctions ministérielles, la modification à
2°... (10 heures)
M. Côté (Charlesbourg): C'est pour être plus
clair là. On disait à 2°, dans le texte déposé,
"il approuve les priorités et l'organisation régionale des
services que lui soumet chaque régie régionale" alors qu'on
change "l'organisation régionale des" pour "les plans régionaux
d'organisation de".
M. Trudel: Comment ça va marcher, tout à fait? On
comprend "il approuve les priorités et les plans régionaux
d'organisation de services que lui soumet chaque régie". On a la
politique de santé et de bien-être. On élabore en
région les objectifs de santé et de bien-être
particulièrement liés à l'état de la situation dans
la région. On développe un plan régional d'organisation de
services; on envoie ça au ministère pour approbation. Ça
ne "fit" pas entre les deux, qu'est-ce qui arrive sur le processus? Le ministre
et le ministère disent: Non, ça ne marche pas ça.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un "go, no go". Donc,
ce n'est pas le ministre qui les corrige, c'est la région. Il indique,
à son point de vue, par rapport aux objectifs nationaux, ce qui ne va
pas et retourne à la région, comme ç'a été
fait dans le cas de la santé mentale.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Je vous ai
déposé un exemple de la Côte-Nord avec la lettre de
Montréal pour donner les deux côtés. C'est de cette
manière-là que ça procède. Donc, ils doivent
eux-mêmes faire le plan régional d'organisation de services
à partir du cadre général de programmes qu'a faits le
ministère et, à partir du moment où ça c'est fait,
c'est expédié au ministère qui en fait l'analyse et qui
donne l'autorisation ou non. S'il y a des correctifs... D'abord, la lettre
commence toujours par "Nous approuvons votre plan régional
d'organisation de services, mais il faudrait revoir telle affaire, telle
affaire", et c'est retourné à la région qui renvoie des
correctifs. C'est sur le principe du "go, no go". Donc, pas
d'interférence du ministère en disant: Ça ne cadre pas. Il
y a des échanges et, à ce moment-là, les plans
régionaux...
M. Trudel: Ce sont des parties du plan qui sont
éventuellement non approuvées et qui doivent...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, et non pas
le plan au complet.
M. Trudel: "II répartit équitablement les
ressources humaines, matérielles et financières entre les
régions". Ça, c'est vraiment le nerf de la guerre. On aurait beau
se donner tous les objectifs nationaux souhaitables pour la population compte
tenu de l'état santé et de bien-être, on aurait de
l'arrimage avec le régional, on aurait des plans régionaux
d'organisation de services pour la concrétisation de tout ça, si
"équitablement" ne fonctionnait pas - et ça, quand on dit
"équitablement", il y a une notion de subjectivité
là-dedans... Moi, pour l'Instant, j'appelle ça comme cela.
Comment vont s'établir ce que j'appelle les règles de partage? De
façon assez simple et Illustrative, il y a quelque chose comme 9 000 000
000 $ dans le milieu au niveau des ressources plus 2 400 000 000 $ de la RAMQ -
c'est de cet ordre, à peu près - et là on dit: II va y
avoir des règles de partage pour répondre aux objectifs. Sur les
2 400 000 000 $ de la RAMQ, on va y revenir lors de la régionalisation
des budgets, un petit peu plus loin mais, sur les 9 000 000 000 $, comment
ça va fonctionner? C'est vraiment le nerf de la guerre parce que,
voyez-vous, si je suis incapable de défendre les gens des régions
ici, II faudrait bien leur garder du "fric" un peu pour aller se faire soigner
à Montréal, n'est-ce pas? Là, j'aimerais bien savoir si
ça va me coûter 600 $ par année de ma poche comme citoyen
parce que, moi, je n'en ai pas de spécialiste en orthopédie, en
Abitibi-Témiscamingue...
M. Côté (Charlesbourg): Mais il y en a trop,
à Alma, dans ce que j'ai compris.
M. Trudel: Puis, II y en avait trop à Alma. Alors, je veux
savoir si je vais avoir les ressources. Pour "équitablement", si on veut
aller jusqu'au bout, on va y aller jusqu'au bout. "Équitablement", si je
n'ai pas les ressources humaines pour être capable de répondre aux
besoins de la population de l'Abitibi-Témiscamin-gue, du
Saguenay-Lac-Saint-Jean, de la Gaspésie, et que je suis obligé
d'aller à Outremont, ma chère, pour me faire soigner, bien, moi,
je veux savoir si je suis un citoyen de deuxième classe ou si...
M. Côté (Charlesbourg): À Outremont, pour
aller faire soigner ma colonne.
M. Trudel:... je lève une collecte en
Abitibi-Témiscamingue, comme dans le cas des universités. Quand
on a créé l'université, il y quelqu'un, quelque part, qui
a dit que ce serait bien plus simple de financer un DC-8 pour transporter les
gens d'Abltibi-Témiscamingue vers Montréal, de financer le banc
au lieu de déplacer le piano, ce serait encore plus simple. Alors, je
veux savoir comment ça va marcher financièrement, si je vais
être dans l'équité ou si je vais être dans les
laissés pour compte.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, moi
aussi, si je n'avais pas les services à Québec, parce que
j'entends demeurer à Québec...
M. Trudel: Ah! Vous êtes chanceux, vous là.
M. Côté (Charlesbourg): ...j'irais faire soigner ma
colonne à Outremont. Alors, évidemment, avec tout ce que
ça suppose et... Bon. Revenons aux choses sérieuses. Ne nous
laissons pas distraire par ceux qui ont des colonnes à remplir, chaque
jour. Effectivement, quand on parle d'une politique de santé et de
bien-être avec des objectifs de résultats, ça veut dire
qu'on a des instruments - si on peut s'exprimer ainsi - pour être capable
de gérer. Effectivement, on dit à 3°: "il répartit
équitablement les resssources humaines, matérielles et
financières..." C'est dans le financier, vous avez raison, qu'est le
nerf de la guerre.
Comment ça s'est fait historiquement? Je pense que c'est
peut-être à ça qu'il faut faire allusion. Historiquement,
ça a été le pouvoir religieux qui avait beaucoup
d'importance dans ce processus décisionnel. Ils en ont eux-mêmes
initié... On l'a vu en étudiant le projet de loi que, sur le plan
des vraies corporations propriétaires, les communautés
religieuses ont joué un rôle extrêmement important. Les
curés ont joué un rôle très important parce que
c'est eux autres qui ont bâti le pays et qui ont fait s'implanter un peu
partout des services médicaux et, ultérieurement, des services
sociaux, un peu moins les curés mais davantage d'autres professionnels
qui ont émergé au fil des années. Ça c'est donc
concentré inévitablement.
Mon explication n'est pas compliquée. Moi aussi, à
Charlesbourg, je suis dans une région par rapport à Québec
parce que tout est installé le long du fleuve. D'abord, la colonisation
s'est faite à partir du fleuve en montant, on s'en allait dans les
banlieues. On disait: Dans les banlieues, ils vont dormir, ils n'ont pas besoin
de services. Mais quand vous regardez la situation de Québec, vous
regardez le CHUL, vous regardez l'hôpital du Saint-Sacrement,
l'Hôtel-Dieu, l'Enfant-Jésus, Saint-François d'Assise qui
sont les grands hôpitaux de la région de Québec, ils sont
installés en bordure du fleuve. Au nord, il y a un seul petit
hôpital qui est celui de Chauveau. Évidemment, c'est l'histoire
qui évoque et qui nous fait connaître comment ces
installations-là se sont implantées un peu partout, par le
pouvoir religieux, par le pouvoir politique aussi. Le pouvoir politique a
été très fort, c'est clair. On n'essaiera pas de nier le
phénomène de la présence politique quant à
l'implantation de mon hôpital, dans mon comté, dans ma ville.
Ça, peu importent les couleurs politiques, et il en a été
de même pour ma spécialité, dans mon hôpital, dans ma
ville, de mon ultraspécialité, dans mon hôpital, dans ma
ville parce que, tantôt, il y avait un ultraspécialiste qui
était influent auprès du politicien qu'il avait pu soigner et
qui, par conséquent, était à un bon moment donné
dans un pouvoir décisionnel et il décidait. Alors, ça,
ça a été l'histoire du Québec.
Donc, à partir de ça, ça a évolué.
L'État a eu un peu moins de moyens financiers. Là, on s'est
retrouvé dans une situation où les fondations ont joué un
rôle extrêmement important sur l'implantation
d'ultraspécialités, de centres de recherche, ainsi de suite. Je
pense qu'il faut louer tout ce travail-là qui a été fait
au fil des années. Mais ça a fait quoi de manière
concrète? Ça a développé au fil des années,
des années récentes - des 20 dernières années, ou
peut-être même des 10 dernières, des 15 dernières -
qu'il fallait que tu cries pour avoir du développement. Il fallait que
tu cries fort, puis autant que possible essayer de le "shaker" comme il faut
là, de brasser le politicien pour essayer de lui faire peur jusqu'au
point où il cède et puis qu'il dise: Bon, parfait, on va en
ajouter des ressources, puis on va avoir la paix pendant six mois, on va avoir
la paix pendant un an. Après ça, bien coudon, après
ça, ça sera d'autres, de telle sorte que l'argent allait
où les gens criaient le plus fort. Mais je vous dis que le pouvoir des
régions là-dedans là... ils crient, ils crient fort, mais
ils ne sont pas beaucoup.
M. Trudel: Des fois, le haut-parleur n'est pas assez gros.
M. Côté (Charlesbourg): C'est clair, c'est clair.
Donc à partir de ça, c'est comme ça que ça s'est
fait. Il ne faut pas le décrier aujourd'hui parce qu'à peu
près tout le monde et la population s'en sont bien accomodés. Il
faut des concentrations, c'est clair, dans les ultraspécialités.
Puis je pense que tout le monde reconnaît ça. Ça en prend
des concentrations dans les ultraspécialités de telle sorte qu'il
y ait le nombre suffisant de cas pour être capable de maintenir une
expertise, et d'avoir les équipements qu'il faut pour être capable
de le faire. deuxièmement, on a indexé, mais tu indexais des gros
budgets. quand tu indexes un budget de 140 000 000 $, puis que tu indexes un
budget de 10 000 000 $, c'est pas pareil. mais tu indexes. deuxième
chose, il y a eu un coût de système. qu'est-ce qu'il a fait le
coût du système? le coût du système, de la
manière dont on l'a fait, il a été utile et je pense qu'il
a aidé. le coût du système c'était: si tu
étais un centre hospitalier uiversitaire, ton coût de
système était plus élevé. si tu étais un
centre hospitalier de courte durée, tu en avais moins, c'était 1,
c'était 0,75 et, dans d'autres cas, 0,50.
Donc, on enrichissait ceux qui... c'est une richesse relative,
semble-t-il. Je pense qu'il faut le mettre là, il faut se le dire tel
quel là. Évidemment, là où il n'y avait pas
d'hôpitaux, là où il n'y avait pas de
spécialités de base, là où il n'y avait pas
d'ultraspécialités, tu ne pouvais
pas leur donner de développement par le coût du
système pour la bonne et simple raison que ça n'existait pas.
Donc, c'était un coût de système qui était
donné à l'établissement et puis qui servait au
développement. Depuis deux ans, c'est moins vrai. On a appelé
ça "tagger" passablement le coût du système pour des fins
bien spécifiques, qui sont des fins de pointe.
Ça, c'est le système dans lequel on a vécu
jusqu'à maintenant. Alors, comment est-ce qu'on va réussir
à gérer puis renverser cette tendance-là au cours des
prochaines années? Moi, je l'ai dit en faisant le tour des centres
hospitaliers, je vais peut-être être un petit peu moins
invité que je ne l'ai été dans le passé, mais j'ai
été très sollicité pour faire le tour de tous les
centres hospitaliers de courte durée, pour me faire faire la
démonstration que tout le monde était sous-budgété.
Je n'en ai pas encore rencontré un qui m'a fait la démonstration
qu'il en avait trop, qu'il en avait au-dessus.
Par contre, on se retrouve avec des surplus de plus ou moins 60 000 000
$. Il y a quand même quelques indications là. Puis, on se retrouve
avec des centres hospitaliers qui, effectivement, depuis un certain nombre
d'années, ont toujours un surplus. Il y a des messages. Il faut se poser
des questions. Est-ce qu'ils sont surfinancés? Je ne suis pas sûr
de ça pantoute. Ils sont probablement très bien
gérés. Est-ce que ça veut dire que la base de financement
est une base équitable? J'ai déjà eu l'occasion de me
servir de l'exemple de Rouyn-Noranda et de Val-d'Or, où j'ai
demandé qu'on me fasse un exercice qui a ses limites aussi, pour les
mêmes services, et il y avait une différence de financement. Je
pensais qu'il y en avait un de sous-financé, on m'a dit: Probablement
que l'autre est surfinancé.
M. Trudel: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Je vous dis que la
vérité est probablement entre les deux. Il y en a un qui n'est
pas assez financé et puis l'autre l'est peut-être un peu trop.
Donc, à partir de ça, on se donne des moyens pour
être capable de gérer, puis d'être plus équitable.
Est-ce que ça veut dire qu'au 1er avril 1992 l'équité
s'installe partout? Il faudrait être naïf pour croire ça.
C'est sur une période de temps que nous allons finir par nous installer
dans l'équité et puis l'atteindre. (10 h 15)
Donc, il y a la politique de santé et de bien-être qui va
être un élément assez important. Le bilan-lits est un
instrument très important. On en a parlé à quelques
reprises en cette commission parlementaire ci. Le bilan-lits, ça, c'est
équitable. Ce sont des chiffres. Tu dis: Nombre de la population,
qu'elle soit à Montréal, qu'elle soit en Abitibi ou en
Gaspésie, c'est tant de lits par personnes. Ça, c'est une base
équi- table qui doit aussi tenir compte de l'état de santé
parce qu'il vient mettre une variante à tes statistiques très
froides.
Donc, pour être capable d'en arriver à cette
équité: politique de santé et de bien-être,
bilan-lits, que ce soit de longue ou de courte durée, plans d'effectifs
médicaux qui sont aussi, d'après mol, très importants, et
qui vont faire en sorte qu'on pourra éventuellement, au lieu de faire
voyager le client, s'assurer qu'il y a des médecins dans la
région. Ça demeure un objectif majeur de la réforme.
Deuxièmement, on en arrivera à un per capita qui va tenir compte
d'un certain nombre de caractéristiques sur le plan de la population. On
s'en est déjà parlé, il est clair que des
bébés et de jeunes enfants requièrent davantage de soins
que ceux d'âge moyen, et que nos personnes âgées
requièrent davantage de services que cette classe moyenne. Donc, en
tenant compte de notre pyramide d'âge et, finalement, des
clientèles aussi... Il y a tous ces phénomènes qui
arrivent, et qui vont nous permettre d'en arriver à ce principe
d'équité au niveau des régions, dans la répartition
des ressources budgétaires. Évidemment, le développement
va se faire en fonction de ces orienta-tions-là qu'on peut se donner.
Donc, bien des instruments que nous n'avions pas auparavant et qu'on est
à se donner et, dans certains cas, que nous avons et qui vont nous
permettre d'en arriver davantage à l'équité qui est
recherchée.
D'ailleurs, on me signale que j'ai oublié un
élément: la performance. Quand on parle d'efficience -
d'efficacité - c'est de reconnaître aussi qu'il puisse y avoir de
la performance quelque part. Dans le passé, on n'a pas toujours reconnu
cette efficience et cette performance Lorsqu'on arrive avec des programmes
comme on en a lancé en cardiologie tertiaire, avec des objectifs de
résultats, et que vous avez l'argent en fonction des résultats
que vous avez atteints, je pense qu'on est dans une situation où on va
forcer la machine à être efficiente. Bon, en étant
efficiente, elle sera peut-être encore plus efficace qu'elle ne l'est
maintenant, malgré le fait qu'elle l'est. Mais II y a encore place
à amélioration.
M. Trudel: Ma préoccupation vis-à-vis le
troisième objectif. Je pense qu'il faut être très
réaliste, et vous l'avez dit dans l'historique du développement
des établissements. On ne peut quand même pas aller contre la
nature des choses et - le moins qu'on puisse dire, évidemment - contre
la nature de l'histoire. Ça a été la vallée du
Saint-Laurent. On ne pouvait quand même pas aller développer des
établissements où il n'y avait pas de monde. Il y a bien une
limite au raisonnement.
C'est difficile de réorienter le système à partir
du moment où il y a d'excellents blocs qui existent. Aujourd'hui, on
dirait: Si la réalité ne s'était pas dessinée comme
cela, ce serait peut-
être bien d'avoir une faculté de médecine en dehors
de Montréal et de Québec. Installons-en une à Sherbrooke,
ce serait, je parie, dans certains milieux, le tollé de protestations
parce que, hors le centre urbain, point de salut. Pourtant, on a compris
aujourd'hui l'excellence de la performance et du travail de formation, de
recherche et de développement effectué à
l'Université de Sherbrooke. Je pense qu'il y a là une
démonstration magistrale qu'il peut se faire quelque chose en dehors des
grandes concentrations tout en reconnaissant - effectivement, il ne faut pas
avoir un raisonnement simpliste là-dessus... Il y a quelque part, pour
un certain nombre de spécialités, un certain nombre
d'activités, il doit y avoir des masses critiques qui existent. On ne
peut pas, à 6 000 000 d'habitants, avoir des centres
spécialisés ou ultraspécialisés sur l'ensemble du
territoire.
Moi, ce qui me préoccupe à partir de cela, c'est qu'on ne
peut pas indiquer dans la loi, avec des boulons extrêmement
serrés, que chacun des citoyens et citoyennes du Québec, peu
importe où il demeure sur le territoire, va avoir accès
exactement aux mêmes services. Ce qui me préoccupe beaucoup, c'est
qu'on introduise, comme législateurs, la volonté de
l'équité dans la répartition des ressources humaines,
matérielles et financières entre les régions. Il y a
là un objectif qui fait une poignée pour les régions qui
présenteront leurs plans régionaux d'organisation de services et
les objectifs de santé et de bien-être pour dire que ça
prend tant de ressources.
J'ai aussi la préoccupation de noter dans cet article-là,
la poignée que les citoyens doivent avoir pour une certaine
équité - ça va mal de dire une certaine
équité parce que tu ne peux pas avoir une certaine
équité; c'est de l'équité ou pas - dans
l'accessibilité aux services. Je reprends un petit peu par en
arrière en disant qu'on le sait bien, compte tenu des ressources, de la
nature du territoire et de la population du Québec que jamais aucune des
régions périphériques du Québec, par exemple, ne
pourra avoir tous les services de base, de spécialité ou
d'ultraspécialité dans une espèce de kit fermé en
disant: On est autosuffisant en matière de services. Tant sur le plan
médical que sur le plan social, il va toujours y avoir, en vertu des
masses critiques, des services qui ne seront pas disponibles.
On va répartir, compte tenu des possibilités objectives
qu'il y a dans le système, le fric entre les régions. Mais je
vous dis bien honnêtement que je voudrais qu'on introduise dans cet
article-là la préoccupation de l'équité dans
l'accessibilité aux services. Là, je deviens extrêmement
concret et extrêmement égoïste pour les citoyens, en
particulier ceux des régions en dehors des régions urbaines. Le
service peut exister dans la région périphérique. Je
répète une troisième fois que c'est sûrement normal
que, pour certaines spécialités, ça n'existe que là
et que c'est souhaitable. Moi, j'aime autant voir le grand spécialiste
en cardioplastie à l'Institut de cardiologie à Montréal
que de le voir peut-être à La Sarre ou à Rouyn-Noranda
où il n'aura pas l'environnement nécessaire pour continuer le
développement de ses connaissances. Mais je veux que le bon soit
accessible à l'Institut de cardiologie sauf que, quand je demeure
à Chandler, quand je demeure à La Sarre, quand je demeure
à Chibougamau, ce n'est pas vrai que j'ai la même
équité d'accessibilité aux services. Qu'est-ce que vous
voulez, le Québec est un grand ensemble, un grand pays et on a, au
niveau de l'accessibilité, des différences dans le concret. Je ne
pense pas qu'on puisse indiquer dans la réforme que chacun des citoyens
devra disposer de par l'État des moyens financiers nécessaires
pour avoir une accessibilité, une équité dans
l'accès aux services comme n'importe quel autre citoyen du
Québec. Je pense qu'on pourrait introduire également dans la
répartition équitable des ressources l'objectif de poursuite
d'équité pour tous les citoyens dans l'accessibilité aux
services.
Je vous le dis bien honnêtement ce à quoi j'espère
que ça va servir, cette phrase-là: ça permettrait à
des citoyens des régions périphériques et des
régions plus éloignées des grands centres de services
ultra-spécialisés d'avoir une poignée législative
pour dire, dans leur plan régional d'organisation de services: J'ai des
services que je désire développer pour ma population sur mon
territoire. Par ailleurs, pour d'autres services, l'État va devoir
mettre à ma disposition comme région, comme citoyen de la
région, de l'argent. Là, je suis très clair, je ne fais
pas le tour par 56 chemins: il va falloir que le fric soit là pour
supporter les personnes dans l'accessibilité aux services quand ils
existent ailleurs. S'il y en a un qui peut comprendre ça ici, je vous
dis franchement que c'est votre serviteur. Je suis originaire d'une
région plus centrale, la région de Trois-Rivières,
ça va faire 21 ans que je suis dans la région
d'Abitibt-Té-miscamingue, et ce n'est pas drôle. Ce n'est pas
drôle lorsqu'un enfant, lorsqu'un membre de votre famille, lorsque, pour
vous même, vous devez avoir accès à des services
spécialisés en dehors de votre région. Ça
équivaut - je n'exagère pas - souvent, pour un certain nombre de
familles, à s'hypothéquer financièrement aussi lourdement
que nous avons vu des hypothèques se lever avant 1970, au moment
où nous n'avions pas ce régime universel d'accès aux soins
de santé et de services sociaux pour tout le Québec. Il y a des
hypothèques aussi grandes que ça qui se lèvent. J'en ai
des cas, je pourrais avoir la pile à côté de moi ici.
Là, je le réaffirme en souhaitant avoir une réaction
là-dessus. Je ne souhaite pas que l'on enferme législativement
cette problématique-là en disant: Chacun des citoyens va avoir
son "voucher", va avoir son crédit pour avoir accès aux services.
Je veux
qu'on donne une poignée aux citoyens dans les assemblées
publiques régionales, dans les régies régionales, dans les
conseils d'administration d'établissement pour dire: II y a quelque
chose dans la loi qui garantit l'équité dans Incessibilité
aux services, compte tenu de la nature du Québec, de la nature de nos
ressources humaines. J'aimerais ça avoir votre réaction
là-dessus.
M. Côté (Charlesbourg): Juste avant, j'en fais un
bon bout. Sur le principe, on ne peut pas faire autrement qu'être
d'accord. Je pense que celui qui tenterait de dire ce matin qu'on n'est pas
d'accord avec une philosophie comme celle-là, je pense, que ce serait
nier un droit fondamental des citoyens des réglons, comme de partout
ailleurs, d'ailleurs. On pourrait même se poser la question dans les
classes sociales parce que cette question-là pourrait facilement aussi
se poser comme débat public. Voici, là où on veut
parfaitement atteindre ce qui est prévu dans l'équité, on
dit: C'est une question d'équité à trois niveaux. C'est
une question d'équité interprogrammes.
Le Président (M. Joly): Je vous laisse aller, vous avez
l'air d'avoir le plein contrôle.
M. Trudel: J'arrête là.
M. Côté (Charlesbourg): C'est une question...
Le Président (M. Joly): Non, c'est permis, c'est
très humide.
M. Côté (Charlesbourg): d'équité
interprogrammes premièrement, parce que ça existe aussi. Combien
de fois on a entendu, par exemple, le secteur social nous dire: On est les
parents pauvres du système par rapport au secteur santé. Il y a
donc une première équité qui est là,
interprogrammes.
Il y a une deuxième équité que je pourrais
qualifier d'interrégionale. Ce n'est pas sûr que, dans le
système actuel, chacune des régions est équitablement
financée par rapport à ses besoins. Je prends un exemple
récent, celui de Sherbrooke, où on a ajouté des
ressources. La région a elle-même décidé de
l'attribution de ces ressources à partir d'une certaine analyse que nous
avions faite, et qui avait tendance à démontrer qu'il y avait de
l'inéquité interrégionale. C'est la deuxième.
Il y a l'équité interétablissements. Donc, on est
dans un système où il faudra établir cette
équité interprogrammes, interrégions,
interétablissements. À partir du moment où on aura fait
ça, je pense qu'on peut davantage aspirer à de
l'équité dans l'accessibilité parce que c'est comme
ça qu'il va falloir le descendre. Si on n'arrive pas à faire
notre équité Interprogrammes, notre équité
interrégionale et notre équité interétabllssements,
au bout de la ligne ça va so traduire par une question
d'accessibilité. D'abord, accessibilité en région et,
éventuellement, accessibilité aux ultraspécialités
dans des centres plus spécialisés que pourraient être
Québec, Montréal ou même Sherbrooke. Donc, c'est clair que
l'accessibilité est importante, c'est un des précieux acquis de
ces trois, je pense, qu'il faut protéger et sur lequel on n'a jamais
reculé. Mais on s'est posé des questions dans notre
système. Rochon en a fait un bout puis nous aussi, on en a fait un
"maudit" bout en commission parlementaire en se disant: On peut toujours se
gargariser de l'accessibilité de notre système.
L'accessibilité, ça signifie quoi éventuellement?
Ça signifie être un an sur la liste d'attente? C'est une
accessibilité qui est passablement réduite aussi. Donc, II y a
des questions qui se posent à ce niveau-là et qui rejoignent
directement, je pense, dans certains cas, l'allocation de ressources qui
pourrait régler certains problèmes d'accessibilité. (10 h
30)
Quand on regarde ce qu'on a fait jusqu'à maintenant... On regarde
l'article 2 de notre projet de loi, à 4°, on dit: "rendre
accessibles des services continus de façon à répondre aux
besoins des individus, des familles et des groupes aux plans physique,
psychique et social". Il y a déjà là une Indication sur le
plan de l'accessibilité qui rejoint l'ensemble des Individus. Quand on
regarde l'article 5 du projet de loi, au niveau des droits des usagers, on dit:
'Toute personne a le droft de recevoir des services de santé et des
services sociaux adéquats sur les plans à la fols scientifique,
humain et social, avec continuité et de façon
personnalisée." Il y a donc, dans notre loi même, des
éléments d'accessibilité aux services qui sont
extrêmement importants. Alors, ce que je comprends, c'est qu'on est
à ce moment-ci, sur le plan de notre discussion, dans les fonctions
ministérielles, donc du 1 qui doit lui-même être très
sensible à co phénomène d'accessibilité, et faire
en sorte qu'il y ait aussi des signaux très importants. Est-ce que
demain, si on en arrive à une meilleure équité
interprogrammes, une meilleure équité interrégionale, une
meilleure équité interétablissements, est-ce qu'on n'a
pas, pour une partie, à tout le moins réglé certains
problèmes d'accessibilité? Moi, je pense que oui. Je pense que
oui Quelle est l'autre indication qu'on pourrait donner à ce moment-ci,
qui viendrait finalement renforcer les articles 2 et 5? Peut-être qu'on
pourrait, à titre d'indicatif, dans cet élément-là,
faire référence aux articles 2 et 5 sur le plan de
l'accessibilité. J'ai mes souffleurs. Ha, ha, ha!
M. Trudel: C'est les bureaucrates de souffleurs.
M. Côté (Charlesbourg): Les bureaucrates de
souffleurs m'Indiquent qu'on peut même en
mettre davantage. Oui, pas en mettre davantage nécessairement
là, mais en s'inspirant de ce qu'on a déjà fait.
Évidemment, ça fait tellement longtemps...
M. Trudel: Ah comme ça, un serviteur public, ça
peut avoir du sentiment aussi, ça peut penser aussi?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, oui, oui. Oui,
oui. Un fonctionnaire au central, un planificateur au central, même s'il
peut être inspiré par un certain passage dans les pays
Scandinaves...
M. Trudel: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): ...j'ai toujours compris que
dans les pays Scandinaves il y en avait quelques-uns qui avaient du coeur
là aussi, tu sais. Ça ferait peut-être du bien à
tout le monde d'Outremont d'aller faire un tour dans les pays Scandinaves,
à l'occasion.
Des voix: Ha, ha, hal
M. Côté (Charlesbourg): II parait que les voyages
forment la jeunesse. Donc, on est à l'article 1.6°. Voici ce qu'on a
dit dans le texte d'origine: "atteindre des niveaux comparables de santé
et de bien-être au sein des différentes couches de la population."
Rappelez-vous, je ne me souviens pas si c'est à votre demande?
Peut-être. En tout cas, je vous laisse le bénéfice du
doute, c'est probablement à votre demande. Finalement, si j'ai
acquiescé, c'est parce que les régions se comprenaient. On a
ajouté, à la fin du sixième paragraphe du deuxième
alinéa, les mots suivants: "et des différentes régions".
On dit: "atteindre des niveaux comparables de santé et de
bien-être au sein des différentes couches de la population et des
différentes régions." Donc, on est dans une situation où
on exige de l'équité de résultats. À 2°, on a
l'équité de services. À l'article 40, 3°,
équité de ressources. Là, résultats, services,
ressources. S'il n'y a pas de poignée... Vous en vouliez une, il y en a
trois. Alors, s'il n'y a pas de poignée pour faire en sorte que les gens
réclament ce qu'il leur appartient, Je ne sais pas... Ça me
paraît être des indications assez claires, je ne sais pas si
ça vous satisfait comme garantie ou comme réponse?
M. Trudel: C'est une bonne démonstration de quand on dit:
On va poursuivre des objectifs d'équité interprogrammes,
d'équité interrégionale et puis d'équité
interétablissements. On va améliorer, cela va de soi,
l'accessibilité ou l'équité à
l'accessibilité quand les services vont être là,
évidemment, sauf qu'il y a cette partie qui ne pourra jamais exister
dans certaines régions du Québec. Il y a certains programmes, il
y a certains services qui ne pourront pas être développés.
Oui, je pense qu'on a couvert une grande partie de la réalité
à travers les articles que vous venez d'énumérer. Comme on
a beaucoup marché par signal, oui, effectivement, on pourrait, à
tout le moins, quand on arrive à répartir les ressources
financières pour ce faire, donner la référence aux
objectifs d'équité dans l'introduction de la loi.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que je comprends que
l'objectif qui est poursuivi... puis, je vais l'illustrer d'un exemple. Je
pense qu'on est bien balisé, au niveau des régions, sur les
services qu'on peut se donner dans le temps, sur l'accessibilité
à des services dispensés dans les régions. On dit que
l'autosuffisance devrait être plus ou moins 65 % pour chacune des
régions, excepté les centres très urbanisés qui,
eux, vont nécessairement dispenser des services
ultra-spécialisés à d'autres régions.
L'accessibilité dont on parle, c'est l'accessibilité à des
services ultra-spécialisés qui ne sont pas dispensés dans
votre région, mais qui sont dispensés dans des régions,
par exemple, dites universitaires. Donc, dans les fonctions
ministérielles, s'assurer qu'il y ait effectivement accessibilité
et équité dans l'accessibilité.
Je l'illustre du dernier exemple en cardiologie tertiaire où on a
senti le besoin d'en arriver à dire: 15 000 000 $ sur trois ans, avec
des objectifs de résultats. Deuxièmement: création d'un
comité qui va définir l'éthique qui permet
l'accessibilité ou l'ordre de rangement dans les priorités des
individus quant aux services qu'ils doivent recevoir, de telle sorte que celui
qui doit être le premier ne soit pas le septième, qu'il soit le
premier, et qu'il y ait, à ce niveau-là, sur le plan de
l'accessibilité... Je ne dis pas qu'il n'y en a pas actuellement.
Évidemment, l'Institut de cardiologie, Sacré-Coeur, ainsi de
suite, sur le plan de la cardiologie tertiaire, ils vont avoir tendance
à régler des problèmes, les dossiers qui sont d'abord les
dossiers de leurs professionnels. Ça a été illustré
par la liste, entre guillemets, des 200 de Saint-Luc, qui étaient on ne
sait pas trop où. Étaient-ils sur la liste, étaient-ils
aussi sur la liste de l'Institut, étaient-ils aussi sur la liste de
Sacré-Coeur? À un moment donné, ça en a pris un
pour s'apercevoir qu'il n'était peut-être nulle part, sauf sur la
liste de Saint-Luc, puis que pendant ce temps-là, lui, il attendait.
Donc, je pense qu'à partir de l'article 340. 6° il y aurait
peut-être lieu de faire un ajustement. Puis, si c'est ça qui est
recherché, il pourrait peut-être être dans le sens suivant.
On dit: "il assure la coordination interrégionale des services...", c'en
est une forme, "de santé et des services sociaux" et notamment
l'accessibilité...
Alors, si c'est ça l'esprit, on va tenter de rédiger un
libellé qui, effectivement, par toutes les mesures qu'on a faites,
règle le régional. Mais, pour ce qui est de
l'extrarégional, sur le plan des services que vous êtes
obligé d'aller
chercher, à ce moment-là, sur le plan de
l'accessibilité, il y a une question d'accès.
M. Trudel: Je dirais qu'à 95 % c'est exactement le
phénomène que je veux décrire, y compris, par exemple,
à partir de cette description de cardiologie tertiaire, de ce que
ça va vouloir dire pour un citoyen qui n'est pas inscrit sur une liste
de l'établissement qui donne le service. Lui, il est laissé
quelque part dans le décor. Ça permet d'avoir des poignées
là-dessus pour gérer ça aussi. Mais je vais aussi
précisément dire - il reste peut-être 5 % de ce qu'on veut
dire - je vais aussi dire précisément: Le ministre va avoir
également comme responsabilité d'établir un programme
financier d'accessibilité aux services. Ça existe
déjà dans une certaine proportion.
M. Côté (Charlesbourg): Ménagez vos
transports!
M. Trudel: Ménagez vos transports pour que les autres
soient empêchés de ménager leurs transports. Je ne dis pas
que je veux faire inscrire ici un programme financier d'accessibilité.
Mais il faut bien qu'on se dise qu'au Québec, si on veut avoir une
véritable équité dans l'accessibilité aux services,
bien, il y a comme un échange quelque part. Quand tu acceptes de vivre
pleinement dans une région du Québec qu'on baptise maintenant
région-ressource du Québec, pour être en amont de la
production des ressources qui servent à la transformation de produits
dans les régions plus centrales au niveau manufacturier, bien, il y a
des conditions dans lesquelles tu es situé qui ne demandent pas
compensation quant à l'état de la situation, ton état de
vie dans cette région-là, mais qui demandent une espèce
d'ajustement dans les programmes. Si je ne suis pas capable parce que c'est
impossible de développer le service dans la région, bien, il faut
qu'entre ie piano puis le banc il y ait un programme de liaison entre les deux.
Le ministre doit avoir la responsabilité, au niveau du gouvernement,
d'être préoccupé par ce type d'équité. Quand
on dit: Eh bien! Ça coûte extrêmement cher pour
développer une ultraspécialité, même compte tenu
qu'on est une concentration de 6 000 000 de population, c'est très peu 6
000 000 de population en Amérique du Nord. On dit, par ailleurs,
qu'à l'intérieur des 6 000 000 il y a une autre catégorie
qui est répartie sur le territoire. Alors, oui, ça va chercher
pas mal ce à quoi je veux sensibiliser le ministre, notamment
l'accessibilité aux services dans d'autres régions, parce que
l'interprogram-mes, l'interrégionale et l'interétablissements
poursuivis en termes d'équité ne pourront jamais atteindre la
perfection. C'est par définition même, et ce serait utopique de
dire: Non, l'objectif visé c'est l'autosuffisance à 100 %.
Ça, ce serait un raisonnement de "zozo" de dire que, pour tous les
services dans toutes les spécialités, on va viser à ce que
toutes les réglons soient autosuffisantes. Ce qu'il faut plutôt
viser, c'est que, pour une catégorie, pour un pourcentage de services,
on améliore de façon sensible l'accessibilité, y compris
d'autres éléments qui ne sont pas uniquement financiers, comme la
gestion des listes d'attente, la gestion de l'accessibilité aux services
en sol.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, on
n'inclura pas la notion de programme; on ne peut pas l'inclure à
l'Intérieur de ça parce que ça fait partie de
l'accessibilité.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'on s'entend sur
le fond. On va demander aux gens de faire un libellé. Je pense
même qu'on rend service aux médecins des régions. Je l'ai
vécu, moi. Vous avez dû le vivre aussi. De voir un médecin
qui, dans son cabinet privé ou dans le centre hospitalier de
Sainte-Anne-des-Monts -pour prendre cet exemple-là -
téléphone: Pour rais-tu, s'il vous plaît, le prendre puis
le voir mon patient? Je pense qu'il a quelque chose de bien grave. Puis de
faire la liste d'épicerie, d'appeler tes relations de "chums" à
Québec ou de confrères d'université à Québec
ou à Montréal pour de l'accessibilité pour quelqu'un que
tu juges, au niveau de ta région, avoir besoin de ser vices. On n'en a
pas bien entendu parier au cours des dernières semaines, des derniers
mois, de ça, en termes de phénomène. C'est comme si on
rendait un service absolument épouvantable ou inqualifiable à un
individu qui est mal pris dans les régions et qui ne peut pas avoir ces
services-là. Comment est-ce qu'on a vécu ça d'occasions?
Je pense que, à tout le moins, en le mettant là, ça
donnerait une poignée pour être capable, effectivement, de l'avoir
accessible. (10 h 45)
Considérez juste un individu qui vient de la Gaspésie, qui
part de son milieu, qui, dans certains cas, le quitte pour la première
fois, il se retrouve dans un milieu très urbanisé, à
travers toutes ces machines modernes et la vie très active des centres
hospitaliers. De dire, t'arrives là-dedans, puis comment est-ce que tu
te débrouilles? Si, au moins, t'as la quiétude que ton
médecin traitant peut avoir accès et que lui-même, le
médecin traitant, peut se servir de ces poignées-là,
ça ne servira pas rien qu'à l'individu, ça va servir aussi
au médecin traitant sur le plan local pour avoir l'accessibilité
à ces services-là. Je pense qu'on va atteindre une partie de
l'objectif qu'on s'est fixé. Ça fera le tour de la boucle.
M. Trudel: en dehors de la rédaction de la
préoccupation, actuellement, est-ce que j'ai compris que dans la
situation d'améliorer l'équité dans
l'accessibilité... je force probablement un
peu en disant qu'il m'a l'air d'exister un programme un peu sur le bras,
avec des déterminations historiques très différentes sur
le plan financier de l'accessibilité physique. Je me rends ou je ne me
rends pas. Je compense ou je ne compense pas le citoyen qui est obligé
de dépenser 500 $ ou 1000 $ pour aller chercher un service.
Est-ce que c'est l'intention du ministère de réviser ce
programme-là, de regarder les tenants et les aboutissants? Je ne veux
pas commencer à faire la défense et l'illustration de telle
région par rapport à telle autre. Il y a des situations
historiques qui semblent s'être présentées, par exemple,
sur la Côte-Nord. Ça n'existe pas en Gaspésie. Ça
n'existe pas pour... Puis, je ne donne pas la finalité ou ce qui devrait
exister. Je sais que ça existe en partie pour
l'Abitibi-Témiscamingue, ça existe sous d'autres formes pour le
Saguenay-Lac-Saint-Jean, les Cantons de l'Est. On oublie aussi, parfois, qu'il
y a certaines agglomérations qui sont loin des centres dans les Cantons
de l'Est.
Parce que quand vous dites, à 3°, qu'on va répartir
les ressources humaines, financières et matérielles afin de
mettre en oeuvre ces programmes, vous me dites: Bon, c'est pas sûr que
là on va avoir un programme d'accessibilité. Mais, dans le fond,
il existe un embryon de programme d'accessibilité actuellement.
Compte tenu du raisonnement qu'on se fait, des précisions qu'on
donne, est-ce que concrètement, pour ce ministre, dans ce gouvernement,
il y a des intentions de réexaminer ça en matière de
répartition des ressources pour l'équité
d'accessibilité?
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'à partir
du moment où on sera équitable interprogrammes, équitable
interrégional et équitable interétablissements, qu'on aura
une allocation qui tiendra compte d'un per capita et de l'état de
santé, inévitablement, je pense qu'on devra en arriver à
ce que les régions aussi puissent tenir compte du
phénomène du transport. Ça amènera très
certainement une réflexion. Ça aboutira à quoi? Je ne le
sais pas parce que ça fait peur. Ça fait peur comme dimension que
ça pourrait prendre sur le plan financier, tout en admettant volontiers
qu'il y a un problème à ce niveau-là. L'individu qui doit
partir de Gaspé pour aller recevoir un traitement à
Montréal, s'il prend l'avion, je ne sais plus ce que ça
coûte là - on avait le député de Gaspé avec
nous autres, tantôt... M. le député de Gaspé...
Une voix: M. le député de Gaspé est
interpelé.
M. Côté (Charlesbourg): M. le député
de Gaspé. Il ne se reconnaît plus.
M. Trudel: II fallait crier fort pour se faire entendre.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, ça coûte
combien, actuellement, pour un citoyen de Gaspé qui doit aller à
Montréal en avion?
M. Beaudin: 329 $.
M. Côté (Charlesbourg): Aller-retour?
M. Beaudin: Non, non, non.
M. Trudel: À combien on est rendu?
M. Côté (Charlesbourg): Là, c'est 329 $ pour
aller. Alors, vous pouvez... 600 $ que ça coûte pour quelqu'un qui
n'a pas les services chez lui.
M. Trudel: Rouyn-Noranda, 640 $.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais ça, c'est
à part de l'hébergement, si jamais il était en soins
externes.
M. Trudel: Ah oui, ah, tout à fait.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, il faut que tu trouves
un mon oncle, une ma tante, un frère ou une soeur. Évidemment,
ça crée des problèmes assez...
M. Trudel: ...Club optimistes pour être sûr de
coucher quelque part qui n'est pas à la belle étoile.
M. Côté (Charlesbourg): C'est clair que sur le plan
de l'équité ça pose un certain nombre de questions
auxquelles il faut s'adresser. On a jusqu'à maintenant
réglé les problèmes de la Côte-Nord, bien sûr,
pour la raison que, pour la Basse-Côte-Nord, il n'y avait pas de
réseau routier. Pour les Îles-de-la-Madeleine, de la même
manière. Puis, on a toujours le système EVAQ qui, lui, prend
charge des blessés, des gens qui sont dans des situations plus
difficiles sur le plan de la santé, et qui est absorbé en
totalité par l'État. Il a toujours été
justifié - à tout le moins, l'achat du Challenger; c'est moi qui
l'ai fait, à l'époque - parce qu'il nous en coûterait plus
cher pour doter les régions d'équipement
ultra-spécialisé et des médecins qui devraient y
travailler. Par conséquent, le moyen de compenser ce manque
d'accessibilité était le système EVAQ. Mais on est aussi
dans une deuxième phase, au niveau d'EVAQ, sur le plan de la
réflexion, qui pourrait faire appel à d'autres ressources pour
ramener à des points de chute plus urbanisés. On est dans cette
réflexion-là, et la réflexion ne sera que plus grande sur
la problématique transport des individus.
M. Trudel: Mais encore un peu... des points de chute plus
urbanisés...
M. Côté (Charlesbourg): Mais encore un peu... Oui.
Bon.
M. Trudel: ...pas nécessaire de toujours les ramener
à la région centrale, vous voulez dire?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Par exemple, ce
type...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...et, comme ce n'est pas
toujours l'avion-ambulance qui peut le faire, il y a un système
d'évacuation médicale qui pourrait être mieux adapté
pour ramener à des points plus urbanisés, et que
l'avion-ambu-lance, lui, fasse la cueillette étant équipé
comme il l'est. Je pense qu'on s'est déjà rendu, jusqu'à
maintenant, à l'évacuation de cinq personnes à bord
d'EVAQ. Compte tenu du fait qu'il y a une possibilité de six
civières, ce qui est un phénomène assez extraordinaire,
compte tenu des spécialistes, des médecins qui sont à
bord, des équipements qu'il y a à bord de l'avion, vous
êtes dans une situation où vous pouvez, en plein vol, changer de
direction pour aller chercher un patient qui serait dans une situation plus
urgente.
M. Trudel: Ça veut dire que vous êtes en train de
regarder si on ne peut pas avoir une période de stabilisation de
l'usager, du patient, disons, dans un lieu intermédiaire entre le centre
spécialisé, et qu'on puisse, à ce moment-là, avoir
une évacuation à double volet du régional quand on
peut...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: ... probablement orientée vers la
stabilisation...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...pour nous permettre d'en couvrir plus grand. Par
ailleurs - il y a des coûts assez phénoménaux,
évidemment, qui sont rattachés à l'évacuation -
permettre d'en faire plus avec les moyens mis en place. C'est ça un peu
qui en résulte. Donc, conclusion là-dessus...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Est-ce qu'on
était rendu à 6° dans nos...
M. Trudel: Bien, on pourrait le régler comme cela parce
que, oui, on pourrait le rattacher à ça, l'amendement ou la
poignée.
M. Côté (Charlesbourg): Je voudrais juste vous
donner une indication de ce que ça pourrait être parce qu'à
être trop spécifique on peut se nuire aussi là. On dit: "II
assure la coordination interrégionale des services de santé et
des services sociaux en vue notamment de favoriser leur accessibilité
par l'ensemble de la population." Consultation de nos légistes
là... "en vue notamment de favoriser leur accessibilité par
l'ensemble de la population." Ce qu'on a tenté de faire - je ne pense
pas qu'on puisse se rendre service - on s'est dit, un moment donné,
comme libellé: L'accessibilité des services aux populations en
dehors des grands centres. Ça ne veut pas nécessairement dire que
dans les grands centres - qu'est-ce qu'un grand centre? - il y a les services
qu'on souhaite. Les régions éloignées, les régions
périphériques ont le même problème. En plus, vous
pouvez vous retrouver aussi à l'intérieur d'une même
région qui a le même problème.
M. Trudel: Ou il y a l'intrarégional
M. Côté (Charlesbourg): Donc, le signal est
là. Il y a un autre signal qui est important, compte tenu des
discussions qu'on a eues aussi.
M. Trudel: avez-vous regardé ça? même si je
comprends que ça... toujours de la misère à saisir la
réalité... "la population des régions du québec",
tu ne discrimines pas avec ça. tu ne discrimines pas si c'est une
région centrale, une région-ressource. ça fait juste
donner un signal parce que tu peux être de la montérégie,
et tu fais partie d'une région.
M. Côté (Charlesbourg): "de la population des
régions du Québec"?
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, parce que c'est
l'indication des réglons.
M. Trudel: Là, tu ne discrimines pas. Quelqu'un de la
Montérégie pourrait dire: Moi, je suis dans une région et
j'ai ma problématique propre.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Donc, on refait la lecture de toute la phrase.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Le 6° actuel
serait: "il assure la coordination interrégionale des services de
santé et des services sociaux en vue notamment de favoriser leur
accessibilité par l'ensemble de la population des régions du
Québec."
M. Trudel: Parfait, le signal est donné. Ça va. Sur
cet aspect-là, c'est classé. On l'adoptera tantôt. On va
aller à 4° pour les responsabilités:
"il procède...
M. Côté (Charlesbourg): "4° il procède
à la coordination de l'enseignement et de la recherche; "4.1° II
élabore les cadres de gestion des ressources humaines,
matérielles et financières."
M. Trudel: Là, on enlève ça
complètement: "il procède...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est parce qu'il se
retrouverait dans d'autres articles: à 410.9° et à 352.
Une voix: On n'enlève pas de fonctions au ministre, c'est
simplement que la terminologie utilisée portait à confusion: "il
procède à l'agrément des établissements". Ce qu'on
avait en tête, c'est: il émet des permis d'exploitation des
établissements. Il procède aussi à l'agrément des
ressources privées à des fins de subventions. Pour éviter
que, par le vocable "agrément", on soit porté à une
confusion... De toute façon, les fonctions ministérielles de
délivrance des permis sont bel et bien campées dans la loi.
Alors, on se limite plutôt à des fonctions qui sont vraiment des
fonctions générales de responsabilités
ministérielles. On ne tombe pas dans le spécifique ici.
M. Trudel: Ce que vous dites, c'est que le pouvoir est
ailleurs.
Une voix: c'est ça, il y a toute une section qui
subordonne à des permis les établissements et...
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce qu'on
était rendu avec quatre sortes d'agrément: agrément des
cabinets privés, agrément des établissements,
agrément des ressources et ainsi de suite. Je pense que
c'était... C'est ce que nous permet une analyse très
serrée de la loi. Les pouvoirs se retrouvent ailleurs de toute
façon.
M. Trudel: Maintenant, on dirait tout simplement: "il
procède à la coordination de l'enseignement et de la recherche."
(11 heures)
M. Côté (Charlesbourg): Oui, premièrement.
Deuxièmement: "il élabore les cadres de gestion des ressources
humaines, matérielles et financières." Donc, les mêmes
choses se retrouvent là, mais mieux distinguées à
l'intérieur de 4°.
M. Trudel: Juste pour la mécanique là, allez-vous
réaligner ça quelque part 1°, 2°, 3°, 4°?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais ça se fait
automatiquement par la...
M. Trudel: Ça se réaligne? Il pèse sur le
piton de l'informatique puis, "vroum", trié.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Le papillon arrive avec
son rangement, mais la commission en tient compte dans la
renumérotation.
M. Trudel: O.K. On ne peut pas mettre ça dans le
même article, l'enseignement et la recherche?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Puis en même temps, les cadres de gestion qui
sont là. Ça a l'air de dire ici que c'est la gestion des
ressources humaines, matérielles et financières juste pour
l'enseignement et la recherche. Ça n'a pas de bon sens. Avec-vous fait
des vérifications avec l'Enseignement supérieur quand vous avez
inscrit cette responsabilité-là? J'essaie de voir en même
temps, est-ce qu'on a cette responsabilité-là dans la loi,
actuellement?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. D'ailleurs, la ministre
de l'Enseignement supérieur m'a justement dit la semaine dernière
qu'elle était très heureuse - son ministère, aussi - des
précisions que nous avions mises dans notre loi concernant
l'Enseignement supérieur. Je n'ai pas pu parler pour l'Éducation,
mais la ministre de l'Enseignement supérieur était très
heureuse.
M. Trudel: II ne perdait pas de pouvoirs? M. Côté
(Charlesbourg): Non.
M. Trudel: Je ne veux pas vous contredire, mais ce n'est pas
ça qui existe actuellement. Il coordonne la recherche en matière
de santé et de services sociaux. Il n'a pas la coordination de
l'enseignement et de la recherche dans la loi actuelle, sauf erreur, à
moins que je sois dans Lavoie-Roux, ici. Ah, c'est Lavoie-Roux.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça. C'est
dans l'avant-projet de loi.
M. Trudel: On comprend qu'il y a des éléments de
base du système qui commencent à se dessiner dès le moment
où, effectivement, au niveau de l'enseignement et de la recherche, on
forme les ressources et le type de ressource qui va être dans les
systèmes de santé et de services sociaux, et qu'il y a une
responsabilité ministérielle de coordination. Mais, il faut tenir
compte aussi de la tradition d'autonomie des universités. On comprend
que "autonomie" ne veut pas dire "laisser-faire", qu'il doit y avoir par
rapport au ministère qui a des responsabilités de services une
certaine - oui - coordination, mais qu'il soit bien interprété
ici qu'il ne s'agit pas d'ingérence au niveau des
établissements
universitaires qui doivent jouir de cette liberté au niveau du
fonctionnement et des contenus de programmes. C'est très important parce
que c'est une valeur fondamentale au niveau du développement du savoir,
particulièrement au niveau de la recherche. Autrement, on orienterait
toujours probablement sur la recherche très appliquée parce qu'on
chercherait à avoir des résultats plus immédiats en termes
de soulagement, en termes d'atteinte de résultats pratiques. Ce n'est
pas comme ça que ça fonctionne au niveau de la recherche. Alors,
ce n'est pas ça la traduction.
Je dis aussi, ici, que je ne peux pas m'op-poser évidemment
à cette - oui - espèce d'intrusion au niveau de la formation des
ressources, mais en termes de coordination. Je préviens qu'au mois
d'août, quand on va revenir sur les articles concernant les ressources
médicales, s'il doit être introduit dans le projet de loi qu'il y
a des quotas qui doivent être établis au niveau des inscriptions
dans les facultés de médecine universitaires au Québec, en
provenance des régions du Québec... J'avertis tout le monde que
je vais revenir avec ça, que je vais faire une sacrée bataille,
que ce n'est pas vrai qu'on va laisser impunément nos ressources qui
sont en région, qui sont capables d'effectuer du travail. C'est possible
qu'ils soient formés dans les universités - j'aurais pu le faire
ce matin, mais par respect pour le dialogue qui s'est installé, je vais
respecter cela. Mais, au mois d'août, compte tenu de ce que nous aurons
comme présentation ministérielle au niveau des différentes
mécaniques qui concernent la force médicale, je préviens
que, de toute façon, je vais revenir là-dessus. Je vais revenir
avec force, et je vais développer toute l'argumentation qu'il est
possible de développer pendant cette période-là. Si
certains en profitent au niveau du dialogue, bravo! Nous autres, ça ne
nous empêche pas de continuer à réfléchir et
à préciser nos affaires.
M. Côté (Charlesbourg): On va avoir de
l'agrément.
M. Trudel: On va avoir de l'agrément, une cinquième
sorte... Très bien. Les dernières questions, c'est sur les
programmes d'adaptation de la main-d'oeuvre du réseau de la santé
et des services sociaux. J'aurais aimé voir ça quand on a
accepté les politiques de libre-échange. Vous voulez dire qu'il y
a une responsabilité, au niveau du ministère, pour des programmes
de modification de la formation professionnelle de la main-d'oeuvre dans les
services de santé et services sociaux?
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on comprend, c'est
davantage dans le sens de perfectionnement et non pas formation de base.
M. Trudel: Oui, c'est ce qui m'inquiétait.
M. Côté (Charlesbourg): non, non. c'est pour
ça que je vérifiais comme il faut avec mes gens parce qu'on a
déjà des programmes de perfectionnement au niveau du
ministère.
M. Trudel: Oui...
M. Côté (Charlesbourg): On a déjà,
actuel lement, des sommes allouées au niveau du perfectionnement de
notre main-d'oeuvre. Donc, c'est dans ce sens-là.
M. Trudel: C'est quoi l'ampleur de ces supports financiers?
M. Côté (Charlesbourg): Je ne me souviens pas, ce
n'est pas très Important à ce moment-ci... Au niveau de nos
conventions collectives de base, c'est plus ou moins 10 000 000 $ par
année, c'est quand même relativement Important. La faiblesse,
c'était au niveau des cadres, très nettement. On avait 600 000 $
par année; j'ai fait ajouter, à partir de cette année, 2
000 000 $ additionnels et même une partie l'an dernier Alors, on est donc
à 2 600 000 $ à ce moment cl, au niveau des cadres.
M. Trudel: Ça, c'est surtout en vertu de dispositions de
conventions collectives que ces programmes...
M. Côté (Charlesbourg): Pour la première
partie des 10 000 000 $, c'est surtout en vertu de dispositions de conventions
collectives, que ce sott avec la FAS, que ce soit avec la CEQ, la FIIQ et ainsi
de suite. Dans le cas des cadres, ce n'est pas de la négociation, c'est
de la consultation, des échanges...
M. Trudel: C'est de l'agrément, 6°...
M. Côté (Charlesbourg): ...on a conclu par
agrément que c'était une décision qu'on a fait
entériner par le Conseil du trésor, mais qui met à leur
disposition maintenant, et à la nôtre aussi, 2 600 000 $ par
année sur le plan de la formation.
M. Trudel: Ce n'est quand même pas énorme compte
tenu de l'ampleur du réseau.
M. Côté (Charlesbourg): Compte tenu qu'on donne 12
000 000 000 $ à gérer à nos cadres, on avait 600 000 $
pour être capable de faire du perfectionnement. Là, on va à
2 600 000 $, et on va accélérer le processus. Il me paraît
impensable que demain on ne puisse pas avoir un perfectionnement presque
continu de nos cadres. D'ailleurs, c'est un des éléments de la
réforme. Quand on parlait à nos cadres, ils nous disaient
toujours: Regardez donc ce qui se fait en éducation, dans l'enseignement
supérieur, et tentez de vous inspirer de ça. Évidemment,
Ils
avalent parfaitement raison et c'est pour ça que j'ai voulu
donner un premier signal assez important à ce nlveau-là.
M. Trudel: Oui, effectivement, dans tout le réseau de
l'éducation, la fonction perfectionnement et mise à jour de
connaissances est beaucoup plus développée. Compte tenu de
l'Importance du réseau de la santé et des services sociaux, il y
a là une carence énorme à rappeler. Mais, au niveau des
établissements, il y a une responsabilité de perfectionnement
aussi, ou de mise à jour des connaissances.
M. Côté (Charlesbourg): On leur envoie notre argent
et c'est les établissements qui l'administrent.
M. Trudel: Pas question de faire le lien avec les articles
où on a prévu un plan de développement du personnel
à...
M. Côté (Charlesbourg): Des ressources humaines.
M. Trudel: À 200... Je vais me rappeler de ça, sur
le "piton" automatique... pour les établissements.
M. Côté (Charlesbourg): On en a prévu au
niveau des établissements.
M. Trudel: C'est que c'est lié à la rencontre
annuelle.
M. Côté (Charlesbourg): 160 et 161. On se rappelle
que c'est un article toujours mémorable jusqu'à ce qu'il soit
renuméroté, le 160. On dit: "Tout établissement public
doit préparer annuellement un plan d'action pour le développement
du personnel." Moi j'ai le texte original, mais c'est un texte qui a
été amendé. C'est là où ça se...
Évidemment, quand ils prévoient ça, il y a aussi des
sommes d'argent qui proviennent du ministère. D'abord, au niveau des
conventions collectives, c'est à ça que c'est affecté.
Deuxièmement, au niveau des cadres, par les enveloppes centrales qui
sont attribuées aux établissements pour les fins des cadres.
M. Trudel: À 160, il y a "maintien de leur
compétence, leur perfectionnement".
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Et là, on s'en va au niveau des fonctions
ministérielles.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Ça établit les programmes d'adaptation
de la main-d'oeuvre. On dirait que l'établissement n'a pas de place dans
l'établisse- ment parce qu'il va bien falloir tenir compte de ce qui se
passe au niveau de l'établissement pour en arriver à
établir les programmes d'adaptation de la main-d'oeuvre ou, à
l'inverse, il va bien falloir que, dans l'établissement, on ait
l'oxygène nécessaire pour y arriver.
M. Côté (Charlesbourg): Si on veut, c'est un
programme du même type qu'il y aurait en santé mentale et que le
ministère établit. Il demande par la suite aux
établissements de l'adapter au niveau de leur établissement ou au
niveau des régions. C'est exactement le même principe. On
crée l'obligation au niveau de l'établissement, mais c'est
financé bien sûr par le central... Il faut que le central fasse un
programme, et c'est là qu'il est.
M. Trudel: Alors, on n'envoie pas ça, et il faut que tu
exécutes dans l'établissement?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: II y a un programme-cadre qui est établi et un
programme financier. Là, il y a de la liberté à
l'intérieur pour...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, c'est
toujours le même principe d'un plan régional d'organisation de
services mais, dans ce cas-là, c'est au niveau de l'adaptation de la
main-d'oeuvre.
M. Trudel: alors, maintenant, le dernier petit papillon.
4.1°: "il élabore les cadres de gestion des ressources humaines,
matérielles et financières."
M. Côté (Charlesbourg): De toute façon,
ça demeure toujours une responsabilité ministérielle.
M. Trudel: II faut répéter que, dans le cadre de
gestion des ressources matérielles, l'approbation ministérielle
est nécessaire pour tout projet de 500 000 $ et plus en santé, 1
000 000 $ ad hoc actuellement, a cause du plan de relance... Non,
c'était 500 000 $? (11 h 15)
M. Côté (Charlesbourg): C'était 250 000 $ et
500 000 $.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Qui ont été
augmentés à 500 000 $ et 1 000 000 $, mais pour les fins du plan
de relance.
M. Trudel: C'est ça, de 500 000 $ à 1 000 000
$.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, pour les fins du plan
de relance.
M. Trudel: Oui. Ça voudrait dire que l'on reviendra
probablementdans le cadre. C'est bien ça à quoi on fait allusion
ici quand on dit le cadre, par exemple, le cadre de gestion des ressources
matérielles. C'en est une des dimensions du cadredes ressources
matérielles, ça?
M. Côté (Charlesbourg): Immobilisations, oui. C'en
est une, c'est ça. L'équipement aussi.
M. Trudel: L'équipement. Bon, ça va. Alors,
ça va.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, il y
aurait...
Le Président (M. Joly): Est-ce qu'il y a des papillons,
oui?
M. Côté (Charlesbourg): Je vous demanderais de
retirer...
Le Président (M. Joly): Merveilleux
M. Côté (Charlesbourg):... celui qui a
été déposé pour faire place à celui-ci qui
tient compte de l'amendement que nous...
Le Président (M. Joly): Est-ce qu'il y aurait lieu de
faire la lecture, M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui, je l'avais
déjà faite, mais on peut la refaire.
Le Président (M. Joly): De façon à ce qu'il
n'y ait pas d'équivoque là.
M. Côté (Charlesbourg): Au complet, M le
Président, ou...
Le Président (M. Joly): Non, seulement la partie qui est
amendée de façon à ce que...
M. Côté (Charlesbourg): O. K. Donc, on ajouterait un
5° qui se lirait comme suit: Ajouter, à la fin du paragraphe 6°,
les mots "en vue notamment de favoriser leur accessibilité par
l'ensemble de la population des régions du Québec".
Il y aurait le 5° qui devient le 6° pour respecter l'ordre du
projet de loi.
Le Président (M. Joly): Merci. Donc, le premier amendement
étant retiré, l'amendement à l'article 340 est
adopté. M. le député, adopté?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): Donc, l'article 340 est
adopté tel qu'amendé. L'article 341 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président.
est-ce qu'on a adopté l'article 340?
Le Président (M. Joly): C'est fait, M. le ministre,
oui.
M. Trudel: Là, comment vous avez fait ça? Vous avez
mis 5°?
Le Président (M. Joly): En fait, c'est dans la
renumérotation.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais c'est l'ordre des
papillons.
M. Trudel: Ce n'est pas l'ordre des papilIons.
M. Côté (Charlesbourg): C'est l'ordre des papillons.
Les gens qui ont la responsabilité, eux, vont renuméroter, mais
c'était dans l'ordre chronologique.
Le Président (M. Joly): Renuméroter l'article comme
tel.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça il ne
faudrait pas se retrouver avec cette partie de papillon qui serait
accrochée à un autre article. L'article 340. 1 que vous avez
comme papillon, II va être suspendu. C'est-à-dire qu'il n'existera
pas pour le moment.
Le Président (M. Joly): II ne sera pas
déposé.
M. Côté (Charlesbourg): ii ne sera pas
déposé, compte tenu que c'est sur la conflden- tialité et
que ça fait partie de l'objet des discussions avec le corps
médical. on y reviendra dans les articles...
Le Président (M. Joly): Donc, l'article Oh, excusez, M. le
député, oui, allez.
M. Trudel: Je ferai juste une observation sur un article qui
n'existe pas.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
M. Trudel: Bon, je comprends qu'il faut quelque part... C'est une
réponse à la Commission d'accès à l'information de
mettre ça dans la loi, pour rendre ça plus transparent.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, oui.
M. Trudel: De façon assez curieuse, un coup rentré
éventuellement dans la loi, on se réveillerait avec, à mon
avis, une moins grande poignée sur la confidentialité des
données parce que le règlement est pas mal plus explicite que ce
que nous entrons actuellement dans la loi
Alors, le souci de transparence nous forcerait à abandonner.
Donc, dans les discussions et dans une présentation
éventuelle...
M. Côté (Charlesbourg): 340.1° va être
là.
M. Trudel: ...340.1°. Bien, il faudra peut-être faire
un effort supplémentaire pour rejoindre des dimensions du
règlement actuel qui, à mon avis, sont plus serrées que le
fait de l'entrer dans la loi au niveau de 340.1°.
Le Président (M. Joly): Merci. L'article 341 est
appelé.
M. Côté (Charlesbourg): "Le ministre peut, dans
l'exercice des fonctions qui lui sont conférées par la
présente loi, malgré toute disposition inconciliable, mettre en
oeuvre, dans la mesure et aux conditions déterminées par le
gouvernement, tout projet expérimental concernant l'organisation des
ressources humaines ou matérielles des établissements aux fins de
favoriser l'organisation et la prestation intégrées des services
de santé et des services sociaux. "Il peut, aux fins prévues au
premier alinéa, conclure des ententes avec des établissements ou
avec des professionnels."
M. Trudel: C'est pouvoir faire d'autre chose.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: C'est pouvoir faire d'autre chose.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Il faut, à tout
le moins, que le ministre puisse, à l'occasion, permettre certaines
expérimentations. Ça me paraît tout à fait normal
parce qu'on est sollicité presque tous les jours soit par des
établissements, soit par des médecins qui veulent
expérimenter un certain nombre de choses. Donc, c'est soumis à
toute une série de règles habituellement. Si ça fait
référence à des renseignements, c'est toujours soumis
à la commission d'éthique.
M. Trudel: Je n'ai pas retrouvé, sauf erreur... Il n'y a
pas d'équivalent, actuellement, dans la loi?
M. Côté (Charlesbourg): Actuelle? Non, il n'y en a
pas.
M. Trudel: Non?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: II y a au moins un aspect - je vais vous le dire bien
honnêtement - qui me fait peur, c'est "malgré toute disposition
inconciliable". Ça veut dire que c'est une carte blanche hors de
l'ordinaire, c'est-à-dire que... Regardez là, malgré la
responsabilité ministérielle...
Prenez l'expérience de Saint-Fabien sur la carte à puces.
Cet article pourrait être invoqué pour dire: Bon, je permets
l'expérience malgré toute disposition inconciliable en
matière de confidentialité, par exemple... C'est parce qu'il faut
toujours prévoir que les esprits peuvent parfois dévier. Si je
comprends bien, "malgré toute disposition inconciliable", c'est
malgré tout le restant... Je permets l'expérience. Il y a
là une porte ouverte.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, mais elle
est balisée: "dans la mesure et aux conditions déterminées
par le gouvernement." Là, il ne faut pas penser que le gouvernement
laisse passer n'importe quoi. Je peux vous dire une affaire que, pour
l'expérience de la carte à microprocesseur, II a fallu beaucoup
discuter avec la Commission d'accès à l'information. À
l'intérieur du gouvernement aussi, il y a des gens qui... Les
différents courants de la société se retrouvent aussi
à l'intérieur du gouvernement, il ne faut pas oublier ça,
avec les mêmes appréhensions. J'imagine que ça se retrouve
dans l'Opposition, aussi.
M. Trudel: Je vais vous dire ce que j'ai indiqué quand je
vous disais... Évidemment, dès le dépôt, le 7
décembre, on a lu ça avec intensité. Les premières
réflexions ou les premières remarques sont souvent les plus...
Celles qui viennent le plus facilement sur ce que ça pourrait vouloir
dire. Là, j'avais indiqué OSIS à côté.
C'est bien l'article dont pourrait se servir le ministre pour permettre
la création, à titre expérimental ou exceptionnel, d'une
OSIS, d'une organisation de soins intégrés de santé.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais je vous dis tout
de suite que, pour moi, il n'en est pas question. Il n'y a pas personne qui a
réussi à me convaincre encore. Ça ne peut pas être
plus clair que ça. C'est oui, mais, pour moi, il n'y a pas personne qui
a réussi à me convaincre qu'on devrait mener l'expérience
en OSIS.
M. Trudel: C'est ça le problème, c'est que le
ministre passe. C'est le système.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais,
évidemment... Demain matin, ça devra toujours faire l'objet,
d'abord, d'une décision du ministre qui décide que oui.
Deuxièmement, passer à travers l'appareil gouvernemental avec
toutes les exigences que ça peut supposer. Alors, c'est aux conditions
déterminées par le gouvernement. Comme je vous l'ai dit
tantôt, on pense toujours que, sur le plan gouvernemental, ça va
très bien, que c'est adopté comme ça, qu'il s'agit que le
ministre le propose pour que ce soit... Il y a
quelques comités ministériels, il y a le Trésor, il
y a le Conseil des ministres. Je peux vous dire que c'est une course à
obstacles avant de finir par arriver au bout.
M. Trudel: Pour plusieurs groupes, je partage, dans une certaine
mesure, l'exorbitant de cela. Je comprends qu'il y a "déterminées
par le gouvernement", et que le gouvernement ce n'est pas un coin de table de
25 minutes. Mais il y a là quelque chose d'exorbitant parce que - je
vais vous le dire franchement - pour avoir été chef
d'établissement dans un autre réseau, j'adorais ça des
clauses comme celles-là. Dans le fond, ça te permet de faire
n'importe quoi. Tu dis: Ah, oui, on va faire ça expérimental.
Ça va être expérimental, je vais m'en sortir avec
ça. Moi, je vous demande une minute, M. le Président, pour des
besoins.
Le Président (M. Joly): Certainement. M.
Côté (Charlesbourg): ...l'OSIS.
Le Président (M. Joly): Nous suspendons quelques
minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 26)
(Reprise à 11 h 38)
Le Président (M. Joly): La commission reprend ses
travaux.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, moi, je
suis un bon gars, il n'y a pas de problème.
M. Trudel: Oui!
M. Côté (Charlesbourg): C'est de ceux que vous
craignez. Ceux que vous craignez, c'est le prochain parti au pouvoir.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: J'aime toujours mieux plus de balises que moins.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! O.K. Mais
prenons un exemple.
M. Trudel: Dans l'armée là... M.
Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...c'est souvent de l'intérieur que se
bâtit la défaite.
M. Côté (Charlesbourg): bien sûr. c'est comme
dans tous les partis politiques, c'est comme dans tous les gouvernements. c'est
l'histoire qui nous enseigne ça.
M. Trudel: Effectivement.
M. Côté (Charlesbourg): Finalement, on peut en
parier facilement parce qu'il y a des exemples dans chacun de nos partis.
M. Trudel: Ha, ha, ha! "You have to pay now or later!" Ha, ha,
ha!
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
Évidemment, quand on va à l'extrême, on dit: Ça
pourrait être l'OSIS. Ah, je vous ai donné mes couleurs assez
clairement, là. Évidemment, pourquoi ce ne serait pas une maudite
bonne expérience qui viendrait du milieu? SI les régies
régionales arrivaient, demain matin, et disaient: Bon, parfait, on a
pensé à expérimenter un établissement à
telle place sur notre territoire; si ce n'est pas conforme, d'aucune
espèce de manière, à toutes vos belles définitions
auxquelles vous avez travaillé pendant 10 semaines, ça ne
correspond pas à ça et, finalement, c'est inconciliable avec le
projet de loi... Nous autres, les beaux "smart" à la commission, on a
voulu favoriser l'initiative, l'originalité, la création. Et
là on se retrouverait à ne pas avoir au moins un pouvoir qui, de
toute manière, est quand même balisé "dans la mesure et aux
conditions déterminées par le gouvernement", pour le permettre.
C'est ça.
M. Trudel: Est-ce que ce serait passable législativement
sans être exorbitant, dans un autre sens, que le projet fasse l'objet de
la publication? Parce que quand on dit "par le gouvernement", supposons qu'on
aurait pu se rendre au réglementaire...
M. Côté (Charlesbourg): Oui
M. Trudel: ...et là, par le réglementaire, on
aurait eu la publication dans la Gazette officielle.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Ça veut dire que, bon, l'opinion publique, par
le véhicule officiel, est...
M. Côté (Charlesbourg): Dans tous les cas...
M. Trudel: Mais je ne voudrais pas procéder non plus par
nier effectivement l'expérimental parce que, compte tenu de la nature
même de la composition du Québec et de ses régions, on ne
peut pas réclamer en même temps l'oxygène et couper la
valve. Il faut bien qu'un jour, quelque part... sauf qu'il ne faut pas non plus
laisser cela complètement à la...
M. Côté (Charlesbourg): Parce que là on
serait dans une situation où tout projet expérimental devrait
faire l'objet d'un décret.
M. Trudel: Mais ça, ce n'est pas par décret
là.
M. Gaudreau (Marc): Oui. Quand on dit "aux conditions
déterminées par le gouvernement", le gouvernement prend ses
décisions par décret.
M. Trudel: C'est nécessairement par décret, ce qui
est écrit ici?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Gaudreau: Chaque fois qu'on confie des fonctions au
gouvernement dans une loi, il doit l'exercer par décret. C'est son mode
d'exercice de son pouvoir. On n'a pas à le dire en...
M. Trudel: Si ça fait l'obligation d'un décret - je
réfléchis tout haut, là - je ne pense pas qu'on soit en
train de virer la machine à l'envers si on s'imposait quelque part une
prépublication, dans la mesure où on doit faire un
décret.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, on vire la machine
à l'envers.
M. Trudel: Oui?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, parce que là ils
ont un règlement spécifique qui a fait l'objet d'une
décision gouvernementale. Et même, je pense que c'est un texte
législatif sur les prépublications?
M. Gaudreau: La Loi sur les règlements.
M. Côté (Charlesbourg): La Loi sur les
règlements qui a fait l'objet, elle-même, d'une très large
discussion. La prépublication a été, je pense, un avantage
par rapport à ce qu'on connaissait avant. Au moins...
M. Trudel: Quand c'est réglementaire. M.
Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: La prépublication, quand c'est de nature
réglementaire.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Gaudreau: Remarquez que, selon la nature du projet
expérimental en cours, si les dispositions sont effectivement
inconciliables avec d'autres dispositions législatives ou
réglementaires, ça serait vu possiblement par le Bureau des lois
et le Bureau des règlements comme étant de nature
réglementaire et pouvant exiger une prépublication. Mais ce ne
sont pas tous les projets expérimentaux qui vont amener une
inconciliation avec des dispositions existantes. Ce sera donc à
apprécier dans chaque cas jusqu'où, en ce faisant, on modifie une
norme existante et de nature réglementaire.
M. Côté (Charlesbourg): Parce que,
évidemment, ce que vous trouvez gros puis moi aussi, c'est
"malgré toute disposition inconciliable".
M. Trudel: C'est ça. C'est...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Évidemment, par
l'exemple...
M. Trudel:... les mesures de guerre.
M. Côté (Charlesbourg):... on a pris les deux
extrêmes, tantôt: l'OSIS puis un bon projet expérimental. Ce
que je comprends, notaire, c'est qu'on serait dans une situation où,
lorsque ce sont des dispositions inconciliables, à ce moment-là,
il y aurait prépublication, publication.
M. Gaudreau: C'est ça. La nouvelle norme
qu'amènerait le projet expérimental serait vue comme une norme
réglementaire sujète à prépublication en vertu de
la Loi sur les règlements qui définit le règlement comme
un acte normatif, de caractère général et impersonnel, et
qui a force de loi. Le Bureau des lois et le Bureau des règlements
continuent de suivre l'adoption des décrets au même titre que
l'adoption des règlements. Si le décret ne se limite pas à
être simplement l'exercice d'une désignation, d'une
énumération d'éléments sans créer de normes
affectant la population ou les justiciables et que ça comporte,
effectivement, par rapport à la définition de la Loi sur les
règlements, des normes d'application et... Leur rapport au Conseil
exécutif, c'est que ce décret est de nature réglementaire
et doit faire l'objet d'une prépublication. Mais il faut voir ici, avec
un article comme celui-ci, la nature du projet expérimental. Il est fort
possible que le projet n'ait rien à rendre inconciliable
vis-à-vis des dispositions existantes. Mais si c'était le cas et
que ça crée, à ce moment-là... par rapport à
une norme existante, on fait tomber la norme pour permettre l'exercice du
projet, à ce moment-là, le Bureau des règlements va
conseiller le Conseil exécutif de prépublier, compte tenu de la
nature réglementaire que comporte le projet.
M. Trudel: Je comprends. C'est assez bizarre, cependant, le
raisonnement. C'est que, si ça contrevenait à une norme
réglementaire, ça nous obligerait à une
prépublication; si c'étaient d'autres dispositions inconciliables
par rapport à la loi, ça, ça n'obligerait pas de
prépublication. Normalement, la loi, évidemment, prévaut
sur les règlements, les règlements sont l'accessoire. Puis quand
ça serait en vertu de dispositions inconciliables avec la loi, il n'y
aurait pas de publication. Puis quand ça serait des dispositions
conciliables avec la nature réglementaire de certaines normes,
là, ça exigerait une publication parce qu'on passerait à
côté d'un règlement.
M. Gaudreau: C'est un fait. Mais c'est le but de l'article, sinon
il faudrait revenir en législation chaque fois qu'un projet est
susceptible de toucher à une norme législative existante.
À ce moment-là, ça ne vaut pas la peine d'avoir un article
pour dire qu'on peut faire des projets expérimentaux s'il faut revenir
en législation faire des projets de loi spéciaux.
M. Trudel: Ça voudrait dire qu'au moins on pourrait
ajouter - je donne juste l'esprit là: déterminées par le
gouvernement et après prépublication dans la Gazette
officielle du Québec, s'il y a lieu.
M. Gaudreau: Écrire ça, c'est comme ne rien
écrire, parce que la Loi sur les règlements est là comme
loi générale d'application. Ça veut dire que le
législateur, là, il parle pour ne rien dire. Il se
répète. Il fait de la redondance, du radotage.
M. Trudel: C'est parce que votre explication juridique est sans
faille sur le raisonnement juridique.
M. Gaudreau: C'est que le ministre de la Justice, chargé
d'appliquer la Loi sur les règlements, est chargé de voir
à ce que tout acte que prend le gouvernement et qui est de portée
réglementaire, ce soit respectueux de l'application de la Loi sur les
règlements. C'est eux qui en font l'appréciation et ils doivent
conseiller le Conseil exécutif là-dessus. Si, pour eux, l'acte
est de nature réglementaire, on ne peut pas échapper à
cette loi générale, à moins de l'avoir
spécifiquement mis...
M. Trudel: Mais, quant au raisonnement que je fais, c'est sur
la... Quand ça irait à rencontre de normes qui sont dans des
règlements, là ça obligerait la prépublication.
Vous ne trouvez pas ça bizarre que par rapport à des articles de
loi, par ailleurs inconciliables, ça ne demanderait pas de
prépublication?
M. Gaudreau: Dans la mesure où mon projet introduit des
nouvelles normes de type réglementaire. S'il n'en a pas à
introduire, s'il dit: Malgré ce qui existe comme lois ou
règlements, le projet va se dérouler comme suit, mais n'introduit
pas de nouvelles normes, il se contente...
M. Trudel: Parce que, par exemple... Là, je vais reprendre
l'exemple de l'OSIS. A l'oeil, un autre ministre déciderait de
procéder à la création d'un OSIS, probablement qu'il
n'aurait pas besoin d'aller en prépublication parce que ça
n'invaliderait pas les règlements sur le paiement des honoraires, sur le
versement de subventions ou... bon, la partie financière, pour rendre
les services selon un mode déterminé. Ça n'exigerait pas
de prépublication probablement.
M. Gaudreau: si le projet n'introduit pas de nouvelles normes. si
on veut bâtir un nouveau régime de rémunération dans
le projet, il faut donc le faire à rencontre de ce qui existe. et puis,
en ce faisant, on crée, pour les fins du projet, une nouvelle norme
réglementaire. S'il s'agit juste de faire abstraction...
M. Trudel: Vous, votre avis, je pense... Il vaut mieux partir
d'un exemple concret. Une OSIS décidée par le gouvernement,
ça demanderait une prépubllcatlon. Vous allez me dire: II faut
voir.
M. Gaudreau: Si certaines de ses dispositions créent une
nouvelle norme réglementaire. Si on ne fait que s'abstenir d'appliquer
celles existantes, en disant: Je n'en ai pas besoin, je veux vivre une
expérience qui ne fait pas appel à l'application d'une norme
existante de versement, de rémunération, d'application... Je ne
sais pas, si, dans le projet... Le règlement actuel de la Loi sur
l'assurance-maladie prévoit certains services assurés. Bon. C'est
limitatif, c'est déjà prévu. Si, par l'expérience,
on disait. Les profits qu'en tireront les utilisateurs du projet pourront
s'appliquer à couvrir d'autres services qui ne sont pas
déjà autorisés par la réglementation, bien
là, on sort du champ actuel pour en ouvrir un nouveau. L'article
devient, à ce moment-là, permissif à ça puisqu'on
dit: Malgré tout ce qui existe, vous pouvez envisager un projet
expérimental.
M. Trudel: On met des pouvoirs ministériels, à 340.
Quand il approuve les priorités, les plans régionaux
d'organisation de services, évidemment, ce ne sera pas une approbation
sans appel de dire comme on a dit "go, no go", mais ça ne veut pas dire
qu'après une année et demie d'exercice du plan régional
d'organisation de services une régie régionale dit: Bon, sur
demande de rétablissement ou d'un groupe d'établissements, on va
procéder à l'expérience suivante. Le ministre serait
appelé à faire cette approbation là, à
l'intérieur des plans régionaux d'organisa tion de services. Si
ça ne contourne pas ou si ça ne contrevient pas aux normes
réglementaires pour la dispensation des services, le ministre va
être appelé, certainement, en cours de réalisation d'un
PROS, à approuver, pourrait être appelé à approuver
des projets expérimentaux qui ne touchent en rien la nature
réglementaire, le normatif en vertu de n'importe quel article du projet
de loi. Dans ce sens-là, est ce que ça pourrait passer par
là aussi, l'approbation des expériences? Je vous le dis bien
honnêtement, ce que je cherche, c'est qu'on se rend compte qu'il
y a des dangers sur l'exorbitant. Par ailleurs, je ne veux pas enferrer
la machine, en disant: Bien, chaque fois que tu as envie de bouger le petit
doigt, ça te prend absolument une prépublication sur n'importe
quelle expérience. Est-ce qu'en vertu d'autres articles ce pouvoir du
ministre ne peut pas s'exercer de toute façon? Moi, je vous dis
honnêtement: Je pense qu'à l'intérieur des plans
régionaux d'organisation de services une régie régionale
qui demanderait d'avoir une expérience particulière, le ministre
pourrait probablement faire son approbation à cette
expérience-là.
M. Gaudreau: Le ministre serait quand même lui-même
sujet à sa programmation qui est au-dessus de lui, qui est
déjà prédéterminée, qui amène les
PROS en région. Ça fait qu'il aurait à faire abstraction
de tout ça pour permettre l'expérimentation, ne serait-ce que
ça.
M. Trudel: Pas tout à fait ça. Ce n'est pas de
même, je pense, qu'il faut le voir. Le ministre n'est pas là pour
empêcher le déroulement d'organisation de façon autre des
services à la population. Le ministre est là, il veut savoir
comment effectivement le fric dont il est responsable devant l'Assemblée
nationale est dépensé pour rendre les services qui sont
prévus dans le cadre de l'organisation et des services prévus
à la loi. Et quand il arriverait à l'approbation d'un plan
régional d'organisation de services pour une région
donnée, bon, soit, il va regarder la conformité avec les
objectifs nationaux, ce qu'on a vu dans l'alinéa introductif de 340, et,
en cours de route, une régie régionale dirait: Bien,
écoutez, savez-vous, il y a un projet expérimental qu'on pourrait
tenter et, là-dedans, je vous demande, M. le ministre, d'autoriser
ça à l'intérieur du plan régional d'organisation de
services. Ça change la composition prévue à la loi sur le
mode habituel de distribution des services, sauf que ça ne change pas
sur le plan réglementaire, sur le plan normatif, on est dedans. C'est
une façon autre de faire la distribution. On s'entend que ça ne
contourne pas le règlement ou ça n'annule pas un
règlement. Quand tu vas arriver à 341, ce n'est vraiment pas pour
les "bineries" ça là, à mon avis, j'espère. Ce
n'est pas pour les "bineries", 341, c'est vraiment pour des projets
d'envergure.
Mais, encore une fois là, "malgré toute disposition
inconciliable" de la loi, on se donne un texte réglementaire. C'est
ça la balise ou les balises que le législateur donne. Qu'on
s'oblige à aller en prépublication, je vais vous dire
franchement, je pense que l'exorbitant peut-être de la mécanique
pourrait contrebalancer, "check and balance" là.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président.
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg):... ce que je vous
proposerais, c'est qu'on suspende. On va échanger là, sur le coup
du midi, et puis en revenant cet après-midi...
M. Trudel: O. K.
M. Côté (Charlesbourg): Considérant que la
discussion est pas mal faite là...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): C'est vrai qu'il y a un
pouvoir là qui pourrait être exorbitant, si le ministre en place
veut être exorbitant, mais qu'il faut... Ce n'est pas ça qui est
visé, d'aucune manière. C'est d'être capable de
reconnaître, au moment où il y a des projets qui
nécessitent un peu plus d'oxygène, qu'on puisse donner un peu
plus d'oxygène et de flexibilité. C'est davantage ça qu'il
faut reconnaître, voir sur le plan de la mécanique, avec nos gens,
comment est-ce que c'est qu'on peut tenter de trouver ça. Donc, on va
suspendre et on reviendra cet après-midi.
Le Président (M. Joly): Alors, nous suspendons 341.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 342.
M. Côté (Charlesbourg): Non. L'article 341. 1°,
M. le Président.
Le Président (M. Joly): Ah, monsieur, allez, 341. 1°
est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): Pour tenter de faire en
sorte qu'on puisse progresser. 341. 1° donc: Insérer, après
l'article 341, l'article suivant: "341. 1° Le ministre peut, afin de
favoriser une gestion uniforme des centres d'hébergement et de soins de
longue durée exploités sur un territoire visé à
l'article 88, exiger d'un établissement qui exploite à la fois un
centre d'hébergement et de soins de longue durée et un centre
hospitalier de soins généraux et spécialisés de 50
lits ou plus qu'il se départisse de la gestion de tout ou partie de son
centre d'hébergement et de soins de longue durée en faveur d'un
établissement visé à l'article 88 et désigné
à cette fin par le ministre. "Le ministre, pour l'application du
présent article, prend alors l'avis de la régie régionale
et tient compte de la nature, du nombre ou des caractéristiques
particulières des centres exploités par les établissements
concernés de même que de la capacité et de la localisation
des installations des centres qui se trouvent sur le territoire
visé.
"Les établissements concernés doivent prendre les mesures
nécessaires pour donner suite à la demande du ministre dans les
six mois qui suivent. Lorsque l'établissement qui doit se
départir de la gestion du centre d'hébergement et de soins de
longue durée est une corporation désignée par le ministre
en vertu de l'article 103, le ministre peut permettre que cet
établissement conserve la propriété des installations dans
lesquelles il exploitait le centre d'hébergement et de soins de longue
durée et qu'il procure sans frais un droit d'occupation de ces
installations à l'établissement désigné pour
assurer la continuité des opérations. "Les dispositions du
présent article s'appliquent, en les adaptant, à tout autre
établissement qui exploite des centres différents et dont la
gestion de tout ou partie de l'un de ces centres peut, de la même
manière, être confiée à un établissement
davantage en mesure de favoriser la gestion uniforme de ce centre et des
centres de même nature sur le territoire concerné."
Le Président (M. Joly): Merci, M le ministre. M. le
député.
M. Côté (Charlesbourg): II y a des bonnes chances
que ça soit l'article le plus long de notre projet de loi.
M. Trudel: Allons-y donc clairement là. Qu'est-ce quelle
dit, l'AHQ?
M. Côté (Charlesbourg): Ah bien, disons-nous
d'abord, disons-nous d'abord, je ne suis pas sûr que l'AHQ dirait oui
à un article comme celui-là. J'ai beau être assez clair et
très honnête, je pense même qu'elle ne sera pas très,
très heureuse. (12 heures)
Ce que nous voulons éviter... On a pris soin de travailler pour
dire qu'on fait une différence dans les niveaux: premier,
deuxième, troisième niveau, et ainsi de suite. On fait une
différence dans les clientèles. Bon. Alors on a eu ce
problème-là tout au long de nos discussions. Et on est
arrivé... Lorsqu'on a adopté des missions, par exemple,
d'établissements, on s'est dit: Bon, dans tel cas, tu es sur le terrain
actuellement, qu'est-ce que ça veut dire? Est-ce que ça veut dire
que c'est reconnaissance automatique et systématique de tout ce qui est
fait? De règle générale, oui. Mais je ne veux pas me
retrouver dans une situation où, effectivement, la volonté que
nous avons de faire très clairement le ménage dans ce qui est
courte durée et longue durée nous fasse oublier qu'il y a des cas
un peu plus particuliers qu'il faut examiner et qu'il faut donc, en
conséquence, avec nos partenaires l'examiner, en particulier au niveau
de l'hébergement pour des personnes âgées. J'ai dit: Il
n'est pas question de prendre un étage de l'hôpital du
Saint-Sacrement et de le déménager. Si c'était
l'étage d'en haut, ça serait pas pire, tu pourrais faire un
plafond et puis ça serait pas si mal. Mais ce n'est pas comme ça
tout à fait que ça fonctionne. Il n'est pas question d'arriver
à l'Enfant-Jésus et puis de prendre à
l'Enfant-Jésus des personnes âgées qui sont là, qui
sont hébergées et qui restent là. Ce n'est pas
ça.
Par contre, on peut se retrouver dans des situations où des
centres hospitaliers de courte durée gèrent des lits de longue
durée, qui ne sont même pas sur le même territoire. A ce
moment-là, II faut au moins se donner la possibilité de se
questionner puis, éventuellement, que ces ressources-là aillent
là où elles doivent aller. Ça, je pense qu'il faut au
moins se donner ce pouvoir-là d'être capable de faire ce
ménage là, en consultation avec les partenaires, parce que c'est
ça qu'on dit là-dedans là, et pour d'autres
catégories aussi. est-ce qu'il serait normal, par exemple, et je vais me
répondre... je vais me poser la question et je vais me répondre:
est-ce qu'il serait normal de se retrouver dans un territoire de mrc avec un
centre hospitalier de courte durée qui héberge des personnes
âgées, qui gère d'autres établissements qui ont des
personnes âgées, et que notre esprit dise: dans telle mrc, donc la
même mrc, il y a un centre d'accueil d'hébergement qui doit
regrouper les centres, et puis on se retrouverait à consacrer que tous
les centres regroupés au niveau de la mrc aient moins de lits que ce que
le centre hospitalier de courte durée aurait à l'intérieur
de ses murs et gérerait en plus sur le même territoire? ça
n'a pas de bon sens, ça.
Ça n'a tout simplement pas de bon sens. Il faut au moins se
donner le pouvoir d'examiner ce genre de situation et que ça puisse
passer le test de l'analyse sur le plan régional avec les partenaires,
pour tenter de faire ça de manière convenable, potable, dans
l'esprit de l'article 88 avec tout ce qu'il impose, sans pour autant soulever
une guerre absolument épouvantable, une guerre épouvantable, mais
davantage se donner la possibilité d'examiner ça. Donc, il n'y a
pas des milliers de cas là. Il n'y a pas des milliers de cas. J'en ai
arrêté un, dans le territoire de Roberval, mais l'acharnement
continue. Malgré la volonté du projet de loi, l'acharnement
continue. Mais moi, j'ai un petit questionnement à ce nlveau-là
qui va continuer.
Par contre, il y en a d'autres qui sont en cours, que j'ai permis de
faire, dans du pièce à pièce, sur le plan de l'examen. Et
c'est ça que ça nous permettrait. Est-ce que c'est assez
clair?
M. Trudel: Oui, oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): Le plus honnêtement
possible là.
M. Trudel: C'est on ne peut plus clair. Il y
a une autre conséquence aussi, ça voudrait dire qu'une
courte durée, même à 50 lits et plus, pourrait se retrouver
comme établissement dans un conseil d'administration unifié, au
complet là. Parce qu'on parle de la partie, on dit "se départisse
de la gestion de tout ou partie de son centre d'hébergement et de soins
de longue durée". Ça voudrait dire qu'il y aurait des
établissements qui sont actuellement en courte durée et qui ont
50 lits et plus... Non, excusez-moi. Ah oui. Il y aurait une exception pour 50
lits et plus, ça pourrait se retrouver à l'intérieur d'un
conseil d'administration unifié, tout l'établissement.
M. Gaudreau: Qui va se départir de la gestion... Il va
devoir se départir de la gestion du centre d'hébergement et de
soins de longue durée et il conserve son centre hospitalier de soins
généraux et spécialisés de 50 lits et plus, et son
conseil d'administration propre à lui. De même que, s'il a
déjà des lits d'hébergement et de soins de longue
durée dans ses murs, il va les garder aussi.
M. Trudel: On va reprendre ça pour que
moi-même...
M. Gaudreau: Si on efface un établissement de soins
généraux et spécialisés de moins de 50 lits, il est
déjà sur le conseil unifié...
M. Trudel: II est déjà dedans.
M. Gaudreau: ...territorial. Alors, ce qu'on vise ici, c'est
celui qui bénéfie d'un conseil autonome, propre mais qui, au
titre de ses activités, n'exploite pas seulement le centre hospitalier
de soins généraux et spécialisés, mais
également un centre...
M. Trudel: ...de longue durée, 50 et plus de longue
durée.
M. Gaudreau: Ah non! Le nombre de lits n'a pas d'importance.
M. Trudel: Même pas.
M. Gaudreau: C'est dans le fait que ces lits qu'il exploite se
trouvent dans un territoire qui pourrait avantageusement se retrouver sur un
conseil unifié de la MRC. C'est dans ce sens-là. Quand on fait
référence à l'article 88, c'est qu'on est dans une
situation où on doit se questionner par rapport à un
établissement qui exploite des lits d'hébergement de soins de
longue durée dans un territoire de MRC et qui pourrait devoir s'en
départir pour favoriser la gestion uniforme de ces lits. Il faut que
ça soit physiquement réalisable.
M. Trudel: Ça là... Je prends l'exemple du
ministre. Il n'est pas question de détacher des étages.
M. Gaudreau: Mais non.
M. Trudel: Sauf que ça permettrait ça, ici.
M. Gaudreau: Ça permettrait ça... Quand on regarde
la facture même de l'article, on parle de devoir se départir de
tout ou partie de la gestion. C'est pour ça qu'on met "partie" parce
qu'il peut devoir en conserver justement pour les lits qui sont dans ses murs
et qui ne peuvent pas logiquement se déménager.
M. Trudel: Mais la préoccupation fondamentale, c'est
lorsque c'est extra-muros. La préoccupation là...
M. Gaudreau: Oui, oui.
M. Trudel: ...c'est lorsque c'est extra-muros.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. Dans mon livre
à moi, c'est clair.
M. Gaudreau: Parce que, sur le plan juridique, il n'y a pas...
L'établissement qui exploite un centre d'hébergement et de soins
de longue durée, lui, il n'est ni extra-muros ni intra-muros. C'est un
centre constitué de plusieurs installations, dont une partie est dans
son installation de courte durée et d'autres à
l'extérieur. Ça fait partie d'un tout ça. Mais on peut lui
demander d'avoir à céder ou se départir d'une partie de ce
tout. Alors, ça comprendra le personnel. C'est vraiment la gestion de
toute une partie de l'activité qui va partir vers un autre
établissement.
M. Trudel: Là-dessus, est-ce qu'on a une idée de
combien de cas pourraient être... En fait, on pourrait poser la question
clairement: Combien de centres hospitaliers exploitent la longue durée
et, donc, pourraient être touchés éventuellement par
ça?
M. Côté (Charlesbourg): On parle d'une trentaine, je
pense, plus ou moins, quitte à vous donner le nombre...
M. Trudel: Oui. C'est l'ordre?
M. Côté (Charlesbourg): Une quarantaine.
Une voix: Une quarantaine.
M. Côté (Charlesbourg): Mais ce que je pourrais
peut-être vous apporter, c'est la distinction entre ceux qui le font
intra-muros et extra.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense.. Est-ce qu'on a
cette distinction-là? Qui le fait à l'intérieur des murs
d'un centre hospitalier et à l'extérieur? Je vais vous donner un
exemple. Ce n'est pas un petit. C'est peut-être le plus gros qu'on
connaisse. Dans la région de Québec, l'hôpital que je
fréquente, l'Enfant-Jésus, parce qu'il est souvent donné
en exemple, avec qui on discute. Il a Saint-Augustin, qui est une bâtisse
séparée, qui est à Beauport. Il a un autre centre
d'accueil à l'île d'Orléans, et l'Hôpital civique.
Ça commence à être extra-muros pas mal. Evidemment que
ça a commencé par des ententes de services. Je ne vous dis pas
que ça n'a pas eu des bons effets et qu'il n'y a pas une
préoccupation de la part de l'hôpital de l'Enfant-Jésus
pour les bénéficiaires, ce n'est pas ça du tout. Mais,
évidemment, c'est une expansion territoriale assez importante.
Tantôt, on va faire référence aux territoires des MRC.
Quand on va faire référence aux territoires des MRC, on va parler
éventuellement de celle de La Côte-de-Beaupré. Est-ce que
ça fait partie de La Côte-de-Beaupré ou si ça fait
partie d'une autre? Ça me paraît très important.
L'Enfant-Jésus fait partie de la Communauté urbaine de
Québec. Qu'on soit dans une situation où l'Hôpital civique
soit sous l'apanage de l'Enfant-Jésus, ou qu'on soit rendu à
l'île d'Orléans, il faut au moins se questionner là-dessus.
Et on a une économie de loi qui est assez claire à ce
niveau-là. Je ne peux pas me retrouver demain matin, ce serait
gênant, dans une situation de MRC où le centre hospitalier de
courte durée a plus de lits que ce qu'on va tenter d'unifier au niveau
d'un territoire. Ça n'a pas de bon sens. Je pense qu'il faut au moins se
donner le pouvoir d'interroger là-dessus et de discuter avec les gens.
Ce qu'on me dit, c'est qu'il y a plus ou moins 38 ou 40 cas extra-muros. Mais
c'est clair que ça ne veut pas dire que les 38 ou les 40, demain, vont
avoir la bonne nouvelle qu'ils perdent tout. Ce n'est pas ça du tout.
L'autre cas qui me vient à l'esprit et qui avait été
discuté, à l'époque, quand on avait fait certaines
simulations, c'est Maisonneuve-Rose-mont. C'était ça
Maisonneuve-Rosemont?
Une voix: Exact.
M. Côté (Charlesbourg): C'était un cas aussi
assez évident et assez important. On se retrouverait avec un
regroupement de centres d'accueil d'hébergement qui seraient moins
nombreux que ce qu'administre lui-même Maisonneuve-Rosemont, dans un
autre territoire. Il y a des questions qui se posent et je pense qu'il faut
tenter de les régler et se donner le pouvoir de le faire.
M. Trudel: on peut convenir qu'il y a comme une espèce
d'épée de damoclès qui pend au-dessus de la tête de
ces 40 ou 45 établissements, en disant: ce n'est pas correct, je vais
exercer mon pouvoir prévu à 341. 1°.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais... Il faut que
ça soit examiné avec l'idée d'une continuité de
services. C'est davantage dans cet esprit-là. Ce n'est pas demain matin.
On part dans le champ, demain matin, et on dit: Protégez-vous,
mettez-vous des barricades autour, on arrive! Au cas où on les
enlèverait... Je pense qu'il faut davantage...
M. Trudel: Barricadez-vous! Le Long-Sault. (12 h 15)
M. Côté (Charlesbourg): II faut se donner le moyen
de les examiner avec les régies régionales. Et à partir du
moment où on les examine avec les régies régionales, on en
arrivera à des solutions. C'est ça.
M. Trudel: Trois affaires: "favoriser la gestion uniforme", il me
semble qu'on Introduit un langage qui parlait d'efficience, d'efficacité
économique. Ce n'est pas en vue de rendre ça...
M. Côté (Charlesbourg): Mur à mur.
M. Trudel:... tout mur à mur puis, bon, ça va
être dans le même moule. C'est au nom de l'efficacité et de
l'efficience qu'on fait ça.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un bon point.
M. Trudel: Bon. On pourrait au moins introduire cela, parce que
la motivation pour l'intervention du ministre, il faut qu'elle se base
là-dessus dans l'économie générale du projet de
loi. Un.
Deuzio, là, une délicate mais je la pose pareil.
Évidemment, comme c'est de l'oxygéne régional, il faut
absolument, oui, que la régie régionale donne un avis
là-dessus, c'est prévu
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel:
L'avis favorable?
M. Côté (Charlesbourg): Bien, à ce moment
là, on est aussi bien de ne pas en demander. Parce que si ça
prend l'avis favorable, puis qu'ils n'en demandent pas... Parce que si tu
soumets le 1 à un avis favorable quant à la décision,
ça ne donne pas de pouvoir au 1. Je pense qu'il faut demander l'avis. Si
jamais le ministre décide d'aller à rencontre de l'avis de la
régie régionale, il vivra avec. À ce moment-là, il
y a une indication là que...
M. Trudel: C'est par là que vous passeriez pour que
l'établissement ait une vole, l'établisse ment
concerné...
M. Côté (Charlesbourg): Oui
M. Trudel: On avait les établissements, je ne sais pas
comment on a réglé ça, on avait les
établissements continués puis les établissements de
base. là, on aurait les établissements "discontinues". c'est
là que les établissements vont pouvoir se faire entendre?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, définitivement,
parce que, évidemment, quand on parle de l'avis, au niveau de la
régie, c'est là que l'établissement va exprimer son point
de vue. C'était ça. Évidemment, ce qu'on voulait, ce qu'on
a toujours dit, vous rappelez-vous? On a un certain nombre de discours, on dit:
Les CRSSS, aujourd'hui, n'ont pas suffisamment de pouvoirs. Tu t'en vas au
CRSSS; quand ça ne fait pas ton affaire, tu t'en vas au ministre. Tu
passes par ton député, tu passes par ton monseigneur, tu passes
par un "chum" qui connaît un tel, tu passes par les fonctionnaires, tu
t'en vas directement au ministre. L'arbitrage se fait là. C'est lui qui
donne l'argent. C'est là que ça passe. Donc, on dit: II faut
renforcer le pouvoir régional. Alors, inévitablement, là
on dit: C'est par la région que ça se passe. Alors, il y a un
avis, le ministre vivra avec l'avis. S'il va à rencontre de
l'avis...
M. Trudel: II vivra avec.
M. Côté (Charlesbourg): ...bon, il vivra avec.
M. Trudel: J'essaie de retrouver un article au moins où on
a indiqué...
M. Côté (Charlesbourg): Ça, c'est dans
les...
M. Trudel: ...en tout cas, dans les permis là...
M. Côté (Charlesbourg): C'est dans les corporations
privées.
M. Trudel: ...non, dans les...
M. Côté (Charlesbourg): Des vraies et des...
M. Trudel: Non, c'était autre chose. Il y a une
série d'articles pour accorder les permis, les renouveler, les
suspendre. On a indiqué à plusieurs endroits: Ça ne sera
jamais fait sans que l'établissement concerné n'ait
été entendu.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, ça me
paraît normal. Mais comme ce n'est pas clairement indiqué,
c'est-à-dire qu'on pourrait décider sans prendre l'avis de
l'établissement.
M. Trudel: On ne peut pas s'entendre là-dessus?
M. Côté (Charlesbourg): Ça me
paraît...
M. Trudel: C'est parce que, moi, ça...
M. Côté (Charlesbourg): Ça me paraît
impensable demain matin qu'on soit dans une situation où on dirait
à l'Enfant-Jésus: Écoute bien, la résidence que tu
as pour personnes âgées, à l'île d'Orléans, on
t'envoie une lettre demain matin, ce n'est plus à toi. Tout d'un coup
qu'il se revire de bord puis il dit: Bon, partait, vous allez m'exproprier. On
"est-y" bien aman-ché, vous pensez! Si tu veux l'avoir, comme c'est
à moi, sur le plan légal, ça m'appartient...
M. Trudel: Tu vas m'exproprier.
M. Côté (Charlesbourg): ...tu vas m'exproprier. On
va s'exproprier nous-mêmes. Une belle affaire! Je pense qu'à
partir de ça il faut créer la possibilité pour
l'établissement d'être entendu.
M. Trudel: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a pas de
problème avec ça.
M. Trudel: O.K. Parfait. Et le dernier bout, quant à moi,
s'il est une corporation désignée en vertu de 103, le ministre va
permettre qu'il conserve ses installations - je veux lire comme il faut,
là - il garde la propriété, mais il n'a pas le droit
d'exiger de loyer.
M. Côté (Charlesbourg): On n'en paye pas
actuellement non plus. Donc, on continue pour les mêmes fins pour
lesquelles ils sont dedans, sauf que c'est une administration qui est
différente. On continue ce qui est le cas actuellement, et les
corporations demeurent des corporations propriétaires. Donc, si on
devait faire des aménagements, ça prend leur autorisation, des
rénovations, ça prend toujours leur approbation. Donc, ça
ne change rien par rapport à la situation actuelle, sauf que la gestion
se fait par quelqu'un d'autre.
M. Trudel: Est-ce qu'elles conservent leurs trois membres au
conseil d'administration, les corporations? Les corporations
propriétaires désignées en vertu de 103? Parce qu'à
103 elles sont désignées à double titre, elles sont
désignées pour les reconnaître, entre autres, pour la
représentation au conseil d'administration. Là, si elles sont
transférées dans un CHSLD, donc un... unifié...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Gaudreau: Ils ne sont pas transférés, les
membres. Ils restent membres de la corporation d'origine
propriétaire.
M. Côté (Charlesbourg): Elle est toujours
propriétaire.
M. Gaudreau: C'est un occupant différent qui est
dedans.
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a pas de changement
de statut sur le pian juridique, c'est le même statut avec les
mêmes droits.
M. Gaudreau: L'Enfant-Jésus, avec les membres qu'il a
là, va rester propriétaire des installations, même si
c'est...
Une voix: Mais le conseil d'administration qui va gérer
les 100 lits n'aura plus 3 représentants.
M. Gaudreau: Non, il n'a pas à en avoir non plus parce
qu'il n'est que locataire ou occupant des installations. Il n'interfère
donc pas sur la corporation de l'Enfant-Jésus, si on prend cet
exemple-là.
M. Trudel: Non, mais, l'Enfant-Jésus, les trois
représentants sont là parce qu'il y a des droits historiques qui
sont reconnus, qu'il y a des activités de santé et services
sociaux qui se déroulent dans leurs installations. Là, quand
c'est rendu en longue durée, il y a des activités de santé
et services sociaux qui se déroulent dans leurs...
M. Gaudreau: ...installations. M. Trudel:
...installations, mais...
M. Gaudreau: ...exercées par quelqu'un d'autre, et ils ne
sont pas dépouillés de la totalité de leurs
activités. Mais ils gardent d'abord la maison mère.
M. Trudel: Ah! Ils gardent la propriété. M.
Côté (Charlesbourg): Mais oui.
M. Gaudreau: Oui, c'est ça. La maison mère, au
point de départ, est la propriété du centre dont la
gestion est transférée. C'est une disposition pour assurer la
protection des droits des membres, c'est-à-dire pour ne pas être
placés en situation de devoir transférer l'immeuble contre leur
gré.
M. Trudel: C'est parce qu'on leur a reconnu comme un droit
historique, en disant, exprimé simplement, là: II va se tenir des
activités, il va se dispenser des services de santé et des
services sociaux dans vos installations.
M. Gaudreau: Oui.
M. Trudel: À la base. Je ne sais pas si on peut employer
ce langage-là, mais on peut dire: Compte tenu de cette histoire et pour
la reconnaissance historique, on va vous conserver trois places au conseil
d'administration. C'est ça l'économie générale
de... Quand tu es reconnu à 103 et qu'il y a des activités de
santé et de services sociaux dans tes Installations, tu as le droit
d'être au conseil d'administration. C'est ça?
M. Gaudreau: C'est dans les installations de la corporation
mère. Ce n'est pas dans "tes" installations, c'est dans "les"
installations..
M. Trudel: Dans les installations de la corporation
propriétaire.
M. Gaudreau: C'est ça. Mais que vous étiez
déjà existant avant la loi, donc vous arrivez...
M. Trudel: Oui.
M. Gaudreau: ...avec une assemblée de membres. Ces membres
continuent de garder un droit de participer à la gestion dans le conseil
et un droit de veto sur les immeubles.
M. Trudel: Bon. Alors, continuons le raisonnement.
M. Gaudreau: Oui.
M. Trudel: Les 100 lits de longue durée qui seraient
rattachés au conseil d'administration unifié...
M. Gaudreau: Oui.
M. Trudel: ...il y a donc des activités qui continuent
à se dérouler dans leurs installations...
M. Gaudreau: Oui.
M. Trudel: ..et ils n'ont plus de droit de regard en
matière de gestion au conseil d'ad ministration unifié, parce
qu'au conseil d'ad ministration unifié Ils ne sont plus là.
M. Gaudreau: Non, effectivement. Ils n'ont pas à y
être parce que la propriété n'est pas
transférée au conseil unifié ou à
l'établissement qui est administré par le conseil
unifié.
M. Trudel: Ce n'est pas tout à fait ça qu'on avait
dit aux corporations religieuses qui étalent venues nous voir, au mois
d'avril. On leur avait dit: L'économie générale, oui, vous
allez être là pour la continuité historique, pour
l'administration. Ce n'est pas qu'on leur avait dit le contraire, ce n'est pas
ça, c'est qu'on leur avait dit, en quelque sorte: Quand il va se
dérouler des activités, quand II va se dispenser des services de
santé et des services sociaux dans vos installations dont vous
êtes propriétaires, on va vous reconnaître un certain nombre
de membres au conseil d'administration qui va administrer
l'établissement qui pourrait avoir des activités dans vos locaux
dont vous êtes propriétaires,
parce qu'ils demeurent toujours propriétaires, n'est-ce pas?
Alors là, on fausse un peu ce principe-là, quand on dit: II y a
des activités qui vont se dérouler dans vos locaux, qui sont
toujours les locaux des propriétaires, qui vont être
gérés par un conseil d'administration sur lequel vous ne serez
pas représentés. On dévie un petit peu...
Une voix: Non. Bien...
M. Côté (Charlesbourg): Mais, en tout cas,
j'aimerais bien regarder les cas un par un pour savoir si, effectivement, il y
a un cas comme celui-là. Quand on parle de l'Enfant-Jésus, O.K.,
Saint-Augustin là, ça n'appartient pas à la corporation
des religieux. C'est l'hôpital de l'Enfant-Jésus. Quand on parle
de résidences à l'île d'Orléans, ça
n'appartient pas à la communauté religieuse. Je pense que si on
fait l'analyse systématique de chacun des cas, je ne sais pas combien on
va en retrouver, mais il n'y en aura pas des tonnes. Si on décidait, par
exemple, à l'hôpital du Saint-Sacrement que les lits qui sont
occupés par les personnes âgées, eux autres, où on
appliquait cette règle-là, à ce moment-là, on
serait dans cette situation.
M. Trudel: Oui. Je serais bien tenté de vous
suggérer de dire, du genre "le cas échéant"... Non, non.
Ne commencez pas à rédiger tout de suite... "le cas
échéant, la représentation assurée au conseil
d'administration en vertu de 103 devra être respectée", sauf que
vous ne pourriez pas appliquer ça. Vous ne pourriez pas appliquer
ça parce qu'en vertu de la composition du conseil d'administration
unifié vous ne pourriez pas envoyer des membres d'une corporation
propriétaires sur ce type de conseil là, il n'y est pas
prévu de place.
M. Gaudreau: Juridiquement, quand on permet, par la
désignation, qu'ils aboutissent dans le conseil d'administration, c'est
parce qu'ils ont aussi à protéger les actifs immobilliers dans
l'exercice d'un droit de veto.
M. Trudel: On pourrait faire vérifier. S'il y a des
corporations propriétaires - ah, je pense que ce ne serait pas long
à vérifier - qui ont des activités dans des installations
autres, distinctes, et qui seraient susceptibles d'être touchées
par ça... On pourrait, avec les modifications, l'adopter, enfin le
traiter sous réserve, et on est certainement capables d'avoir
l'information... C'est possible, ça?
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Mais,
d'autre part, on pourra faire l'offre qu'on fait ailleurs, dans la mesure
où ce n'est pas le centre d'activités principal.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Si jamais il y avait
intérêt - on va le vérifier là - de
communautés religieuses, il peut y avoir des intéressements.
M. Trudel: La corporation propriétaire...
M. Côté (Charlesbourg): Bien sûr. Il peut y
avoir des intéressements selon des modalités qui interviennent
avec le ministère et c'est réglé, comme on l'a fait dans
d'autres cas. Si je comprends, comme il est sur le point d'être 12 h
30...
M. Trudel: Déjà?
M. Côté (Charlesbourg): De toute façon, je
comprends que pour discuter le pouvoir du 1, il fallait prendre le temps.
Évidemment, on sait qu'on finit à minuit, à soir. Il y a
trois éléments, c'est-à-dire qu'il y en a, oui, trois:
premièrement, favoriser une gestion uniforme, davantage efficiente;
deuxièmement, que l'établissement concerné soit entendu
et, troisièmement, on vérifie, au niveau des corporations
propriétaires, combien il pourrait y en avoir dans ce genre de situation
et on reviendrait avec des ajustements en début d'après-midi.
Le Président (M. Joly): Considérant l'heure, nous
ajournons nos travaux sine die.
(Suspension de la séance à 12 h 29)
(Reprise à 15 h 47)
Le Président (M. Paradis, Matapédia): La commission
des affaires sociales poursuit ses travaux. Nous en étions donc à
l'article 341.1°.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, j'arrive. Si on veut
arriver à minuit.
M. Trudel: II est minuit, Dr Schweitzer.
M. Côté (Charlesbourg): Bon. O.K. On peut
peut-être régler 341 tout de suite.
M. Trudel: II fait comme M. Parizeau. M. Côté
(Charlesbourg): Oui, oui.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors, nous
suspendons temporairement 341.1° et on revient à 341.
M. Côté (Charlesbourg): Bon. Voici, M. le
Président, le papillon qui pourrait régler nos
problèmes.
M. Trudel: D'"exorbitance".
M. Côté (Charlesbourg): Ajouter, à la fin
de
l'article, l'alinéa suivant: "Le ministre, pour l'application du
présent article, fait publier à la Gazette officielle du
Québec un avis de son intention de proposer au gouvernement, 45
jours après la publication de cet avis, la mise en oeuvre d'un tel
projet expérimental et permet à toute personne
intéressée de lui faire part de ses observations durant ce
délai."
M. Trudel: O.K. 45 jours après la publication?
M. Côté (Charlesbourg): Oui
M. Trudel: C'est comme... C'est à peu près le
délai du règlement?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: C'est celui des règlements.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors, est-ce
que l'amendement à l'article 341 est adopté?
M. Trudel: Je vais juste le relire pour être sûr
sûr de mes affaires. C'est en plein ça. Adopté sur
l'amendement.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors...
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): ...j'ai
compris qu'on poursuivait les discussions sur 341 ou vous avez...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. M. Trudel:
Non, non. M. Côté (Charlesbourg): 341, adopté.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Bon.
L'amendement à l'article 341 est adopté. L'article 341, tel
qu'amendé, est adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Adopté
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
341.1°.
M. Côté (Charlesbourg): 341.1°.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Allons-y. M.
le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, il y
avait trois éléments sur lesquels on avait décidé
de suspendre ce midi. Ça se lirait maintenant comme suit - je pense que
ça vaut peut-être la peine de le relire au complet, compte tenu de
la surprise pour certains et de l'enthousiasme pour d'autres, de relire ce que
ça donnerait.
Donc, insérer, après l'article 341, l'article suivant:
"341.1° Le ministre peut, afin de favoriser une gestion efficiente des
centres d'hébergement et de soins de longue durée
exploités sur un territoire visé à l'article 88, exiger
d'un établis sèment qui exploite à la fois un centre
d'héber gement et de soins de longue durée et un centre
hospitalier de soins généraux et spécialisés de 50
lits ou plus qu'il se départisse de la gestion de tout ou partie de son
centre d'hébergement et de soins de longue durée en faveur d'un
établis sèment visé à l'article 88 et
désigné à cette fin par le ministre. "Le ministre, pour
l'application du présent article, prend alors l'avis de la régie
régionale et tient compte de la nature, du nombre ou des
caractéristiques particulières des centres exploi tés par
les établissements concernés de même que de la
capacité et de la localisation des installations des centres qui se
trouvent sur le territoire visé. Le ministre doit aussi donner aux
établissements concernés l'occasion de faire valoir leur point de
vue. "Les établissements concernés doivent prendre les mesures
nécessaires pour donner suite à la demande du ministre dans les
six mois qui suivent. Lorsque l'établissement qui doit se
départir de la gestion du centre d'hébergement et de soins de
longue durée est une corporation désignée par le ministre
en vertu de l'article 103, le ministre peut permettre que cet
établissement conserve la propriété des installations dans
lesquelles il exploitait le centre d'hébergement et de soins de longue
durée et qu'il procure, sans toutefois exiger de loyer, un droit
d'occupation de ces installations à l'établissement
désigné pour assurer la continuité des opérations.
"Les dispositions du présent article s'appliquent, en les adaptant,
à tout autre établissement qui exploite des centres
différents et dont la gestion de tout ou partie de l'un de cos centres
peut, de la même manière, être confiée à un
établissement davantage en mesure de favoriser la gestion efficiente de
ce centre et des centres de même nature sur le territoire
concerné. "Les dispositions du présent article ne s'appliquent
que lorsque le centre dont un établissement doit se départir est
exploité dans une installation utilisée exclusivement pour ce
centre."
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Je comprends,
M. le ministre, que vous retirez l'amendement 341 1° et que vous
redéposez ce nouvel amendement...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, M. le
Président.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): ...qui fait
aussi comme numérotation, 341.1°. M. le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Trudel: Bien sûr que c'est un renseignement de nature
juridique. M. le notaire pourrait accepter de recevoir la question sans aucune
incidence politique... de quelque nature que ce sort, M. le notaire.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Je suis
persuadé que Me Gaudreau se fera un plaisir incommensurable de vous
répondre.
M. Trudel: Me Gaudreau, "Les établissements
concernés doivent prendre les mesures nécessaires pour donner
suite à la demande du ministre." Ce n'est pas une demande, c'est la
décision du ministre. Le ministre, lui, ne demande pas.
M. Gaudreau: C'est ça. Compte tenu qu'on leur donne un
délai pour faire valoir leurs observations, après ça,
ça devient la décision. Vous pouvez mettre le mot
"décision" à l'encre.
M. Trudel: Bien là, c'est parce qu'il faut appeler un chat
par son nom. La décision est prise, rendu là. C'est a la...
M. Gaudreau: II exige des établissements qu'ils
procèdent... Dans le fond, c'est une demande de sa part de
procéder à ce que la gestion soit confiée ou soit
départie, en tant que décision...
M. Trudel: 1, 17, 400: Vous avez bien obéi, les gars!
C'est parce qu'au niveau du langage ce n'est pas une...
M. Gaudreau: Remplacer le mot "demande" par
"décision".
M. Trudel: Bien, là, c'est parce que c'est ça. Je
veux dire, si c'est une demande, c'est une demande; une décision, c'est
une décision.
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui! C'est une belle
décision, Bien sûr.
M. Trudel: Bien sûr.
M. Côté (Charlesbourg): Bien sûr.
M. Trudel: Quant aux établissements ou parties
d'établissements qui pourraient être intégrés
à 88, ça ne comprend pas les conventionnés privés,
ça?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Les
établissements publics.
M. Gaudreau: C'est ceux visés par 88. Donc, c'est juste
les établissements publics. Un conseil d'administration à 88, un
conseil unifié, ça n'inclut les privés d'aucune
façon, ni privé privé, ni privé
conventionné.
M. Trudel: Non, ce que je veux dire, c'est qu'ils vont partir
d'un statut d'établissement pour aller s'intégrer, de par 88,
à un réseau... à plusieurs établissements
administrés par un conseil d'administration. C'est ça, 88, un
conseil d'administration unifié?
M. Gaudreau: Oui. À la fin du premier alinéa, on
dit...
M. Trudel: Ton centre, ta longue durée à 100 lits
qui est dans un centre hospitalier, dans un pavillon à part, en vertu du
dernier paragraphe, tu dis que par décision du ministre, il va
être géré par le conseil d'administration
unifié.
M. Gaudreau: D'abord, par un établissement sous
l'autorité du conseil unifié. Ça nous prend toujours un
établissement, une personne morale qui exploite. C'est vraiment une
concession d'entreprise au niveau du personnel, des
bénéficiaires, des responsabilités d'activités. Il
n'y a que l'immeuble qui peut ne pas être en cause dans
l'opération.
M. Trudel: Oui, ça, ça va...
M. Gaudreau: Ça fait que la fin du premier alinéa
dit "en faveur d'un établissement visé à l'article 88".
C'est-à-dire que c'est déjà un établissement sur le
territoire d'une MRC...
M. Trudel: Oui.
M. Gaudreau: ...qui est administré par un conseil
unifié.
M. Trudel: C'est parce que, sauf erreur, un conventionné
privé, c'est un établissement?
M. Gaudreau: Oui. Il n'est pas visé par l'article 88, le
privé conventionné. On est dans la section des
établissements publics.
M. Trudel: "Publics", l'intitulé nous sauve. Non, c'est
juste parce qu'il peut y avoir des établissements qui exploitent aussi -
si je peux employer l'expression - des conventionnés privés.
M. Gaudreau: Oui, oui.
M. Trudel: Ça ne pourrait pas être inclus ici, un
conventionné privé qui serait transporté, en quelque
sorte, de responsabilité d'administration en vertu de cela.
M. Gaudreau: Dès le départ, c'est en vue
d'assurer une gestion efficiente des centres visés par
l'article.
M. Trudel: Oh, mais c'est parce qu'au nom de l'efficience, vous
savez, on peut en faire beaucoup.
M. Gaudreau: Juridiquement, on ne pourra pas l'interpréter
comme permettant un transfert à un établissement
privé.
M. Trudel: Oui, mais ce n'est pas le point de chute qui me
préoccupe, c'est le point de départ. Un établissement qui
est rattaché à un établissement public, ça peut
arriver ça, un conventionné exploité par un
établissement public, ça peut arriver ça? Non?
M. Gaudreau: On est de l'un ou de l'autre. M. Trudel:
Oui...
M. Gaudreau: Le statut fait en sorte qu'on est public ou qu'on
est privé, selon la situation juridique de 68 ou de 69. L'article 68
nous énumère les établissements publics, l'article 69, les
établissements privés. On ne peut pas être dans l'un et
l'autre.
M. Trudel: C'est deux établissements
différents.
M. Côté (Charlesbourg): Au niveau d'un privé
conventionné, il n'y a pas de conseil d'administration, pas
nécessairement.
M. Trudel: C'est un établissement, mais pas
forcément un établissement public. Oui, ça, ça va.
Puis là, c'est quoi le six mois?
M. Gaudreau: Pour donner suite au transfert, parce que ça
amène un transfert. Au même titre qu'une intégration
amène un transfert, ici, si on peut prendre l'expression "vise
l'intégration partielle", ça veut dire qu'on oblige
l'établissement à se départir d'une partie de
l'entreprise, de l'activité, au profit d'un autre établissement
sur le territoire.
M. Trudel: Puis là, vous changez "sans frais" pour "sans
exiger de loyer".
M. Gaudreau: Oui, c'est que. .
M. Trudel: Les frais pourraient continuer à être
assumés par...
M. Gaudreau: Les frais d'exploitation vont être
assumés par l'occupant, cela va de soi. Mais en mettant juste "sans
frais" pour certains, nous, c'était "sans frais". Un droit d'occupation,
c'était par rapport au droit d'occupation, donc qu'il n'y ait pas de
loyer chargé. L'immeuble est déjà utilisé au point
de départ pour les activités. Ce n'est pas parce que c'est un
nouveau gestionnaire que ça amène des coûts locatifs.
M. Trudel: S'il y a des conventions de travail là-dedans,
c'est tout transféré.
M. Gaudreau: C'est ça. Quand on dit "dans les six mois",
c'est de faire en sorte de transférer le personnel affecté
à cette bâtisse-là. Les bénéficiaires qu'on y
trouve, ils vont changer d'établissement. Ils ne seront plus sous la
responsabilité de l'établissement d'origine, ils vont être
sous la responsabilité de l'établissement destinataire. Le
personnel qui lui est affecté, les ressources matérielles et
financières, il va falloir qu'il y ait une partie du budget qui
aboutisse à ce nouvel établissement responsable. C'est le
même procédé qu'une intégration, mais à
l'envers. On part de, bien, à l'envers...
M. Trudel: Est-ce que je peux demander en conclusion au ministre,
sur cet article-là: Comment ça se fait que c'est arrivé
après ça, après l'économie générale
du projet de loi qui a été présenté? Comment
ça se fait que ça a atterri?
M. Côté (Charlesbourg): L'économie de 120,
après que 120 a été déposé?
M. Trudel: Oui, oui. Bien, après que 120 a
été déposé, puis après les amendements,
puis... (16 heures)
M. Côté (Charlesbourg): oh, non, mais ce n'est pas
compliqué. je pense que la réponse peut-être la plus
simple, puis ce qui reflète davantage la réalité
là, c'est qu'il y a un certain nombre de personnes qui se sont
dépêchées dans le champ à tenter d'être des
rassembleurs à partir du principe qu'il fallait, autant que possible,
s'inspirer de part et d'autre de l'esprit de la loi 120. donc, c'était
d'unifier. il y avait un certain nombre de projets qui étaient
déjà en place et en voie depuis un certain nombre
d'années. pensons à sainte-anne-de-beaupré, avec deux ou
trois autres centres d'accueil d'hébergement, c'est un cas. dans
d'autres, il y avait une volonté du milieu, pour une partie, de
s'associer - dans le cas de roberval, lac-bou-chette, lac doré - avec
roberval, alors que saint-félicien ne veut absolument rien savoir.
quelque part, il doit y avoir une crainte de lac-bouchette, de lac doré
d'aller avec saint-félicien.
Bon, alors tout ça, il y a eu des mouvements de terrain où
tout le monde s'est imbibé de l'esprit de la réforme très
rapidement, dès qu'elle a été déposée, pour
l'appliquer déjà sur le terrain de façon à ce que
ce soit très clair, et qu'il y ait du chemin de fait et tellement de
chemin de fait que le ministre ne puisse pas reculer. Évidemment, c'est
ça qu'il faut tenter d'éviter. C'est arrivé après,
dans cet esprit-là,
pas dirigé contre personne, mais on a tenté d'observer ce
qu'on aurait tenté de faire de manière très claire, le
vertical et l'horizontal. En prenant pour acquis qu'il y a des
expériences sur le terrain qui ne sont pas nécessairement toutes
mauvaises, qui sont là et qu'il ne faut pas tout défaire non
plus, mais au moins donner un signal à un certain nombre qui se sont
dépêchés à faire des fiançailles. Il y en a
bien des fiançailles qui ne mènent pas nécessairement au
mariage.
M. Trudel: Quelques mois avant Pâques. Bon, on va l'adopter
sur division, celui-là, M. le Président.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors,
l'amendement 341.1° est adopté sur division. Le nouvel article
introduit par l'amendement est donc adopté sur division.
M. Côté (Charlesbourg): Malgré le fait, M. le
Président, qu'on a tout fait pour aller chercher le ralliement de
l'Opposition. Ha, ha, ha!
M. Trudel: Mais ça ne "filibuste" pas le...
M. Côté (Charlesbourg): Mais, c'était
toujours dans le but de bonifier pareil.
M. Trudel: Oui. Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
J'appelle donc 342.
M. Trudel: Là, je vais changer "demande" pour
"décision" dans la...
M. Côté (Charlesbourg): "Le ministre peut
élaborer et proposer aux régies régionales des politiques
relatives à l'approvisionnement en commun de biens et de services pour
les établissements. Il veille à l'application de ces politiques
et en coordonne l'exécution. "Le ministre peut prendre toute mesure
nécessaire pour accroître l'efficacité et l'efficience des
établissements et restreindre leurs dépenses relativement
à l'acquisition d'équipements médicaux
ultra-spécialisés."
Il y a un papillon qui se lirait comme suit: Remplacer le premier
alinéa par le suivant: "342. Le ministre établit des politiques
relatives à l'approvisionnement en commun de biens et de services par
les établissements. Il voit à leur mise en oeuvre et à
leur application par les régies régionales et à leur
évaluation." 2° Remplacer, dans les troisième et
quatrième lignes du deuxième alinéa, les mots
"d'équipements médicaux ultra-spécialisés" par ce
qui suit: "des biens et des services qu'il détermine. Il peut notamment
instaurer un mécanisme provincial pour l'acquisition
d'équipements ultra- spécialisés qu'il
détermine".
M. Trudel: Bon là, quand on a fait 294...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Avec oui... 294, on
avait discuté longuement de l'achat régional?
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Si ma mémoire est
fidèle, on devait donner un signal à 342.
M. Trudel: C'est ça. Il y avait comme un signal.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
M. Trudel: Je ne l'ai pas oublié, moi, le signal à
donner.
M. Côté (Charlesbourg): Ah je l'ai marqué
dans la marge, signal régional. Oui. Ha, ha, ha!
M. Trudel: Ha! Il ne l'avait pas lu!
M. Côté (Charlesbourg): Non. Évidemment,
imaginez-vous donc qu'à l'occasion je peux manquer de temps.
M. Trudel: Caucus. Un petit drapeau de golf, là.
M. Côté (Charlesbourg): Quand tu dis que le ministre
établit les politiques relatives à l'approvisionnement, ça
peut vouloir dire que, effectivement, on va avoir un signal
régional.
M. Trudel: Confirmé. Il va en vouloir plus.
Une voix: Québec, c'est une grande région.
M. Côté (Charlesbourg): Québec, c'est une
région du Canada.
M. Trudel: Ça fait que là y a-t-il une suggestion
ou si ça doit venir de l'Opposition?
M. Côté (Charlesbourg): Non. C'est-à-dire
que, bon, ce n'est pas facile...
M. Trudel: Les patates de l'île.
M. Côté (Charlesbourg): ...de mettre dans une loi un
signal comme celui-là, compte tenu du libre-échange. Non, non,
moi, je le dis sans rire.
M. Trudel: Je pensais à d'autre chose.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Vous pensiez à
d'autre chose?
M. Trudel: Ah! Bien sûr. Ce que je suis en train de penser,
je suis aussi bien de l'écrire moi-même.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire, ce
n'est pas parce que je ne le souhaite pas. Je le souhaite. Mais il ne faut pas
que ce soit plus enfargeant.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Je vous attends. Ça
va être adopté sur division. Ha, ha, ha!
M. Trudel: Du genre: il doit tenir compte, il établit les
politiques relatives - le ministre - il doit tenir compte des
possibilités locales d'approvisionnement des établissements.
M. Côté (Charlesbourg): On l'adopterait, mais avec
une réserve.
M. Trudel: II va falloir faire vérifier ça
par...
M. Côté (Charlesbourg): On va l'adopter, et je vais
le faire vérifier sur le plan juridique - évidemment, par rapport
au libre-échange - en nous laissant l'opportunité, quand on
reviendra au mois d'août, de revoir l'article si jamais, tel que
libellé, il n'était pas correct.
M. Trudel: Ou au prochain traité de libre-échange
avec le Mexique.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. Il vient des
papiers de tous bords, tous côtés.
M. Trudel: Des signaux. Bon là, il se lirait à peu
près comme... Comment?
M. Côté (Charlesbourg): II se lirait comme suit: "Le
ministre établit des politiques relatives à l'approvisionnement
en commun de biens et de services par les établissements tout en tenant
compte de leur impact sur le développement régional. Il voit
à leur mise en oeuvre et à leur application par les régies
régionales et à leur évaluation" et ainsi de suite.
M. Trudel: Alors, il tient... Je m'excuse, là.
M. Côté (Charlesbourg): On recommence. "Le ministre
établit des politiques relatives à l'approvisionnement en commun
de biens et de services par les établissements tout en tenant compte de
leur impact sur le développement régional. "
M. Trudel: Correct. O. K.
M. Côté (Charlesbourg): Là, c'est parce que
là...
M. Trudel: C'est le français, je suis peut-être
tannant. C'est correct?
Une voix: Le "tout", peut-être pas. Des voix: En
tenant compte.
M. Côté (Charlesbourg): En tenant compte, oui. Notre
notaire va traduire ça.
M. Trudel: mais là, pourquoi le mot "développement"
là-dedans? on n'a pas besoin de parler de développement
régional. en tenant compte des impacts économiques
régionaux.
M. Côté (Charlesbourg): De l'impact régional.
Oui.
M. Trudel: C'est économique. T'achètes,
t'achètes pas là.
M. Côté (Charlesbourg): Tout en tenant compte de
leur Impact...
Une voix: Régional.
M. Trudel: Sur l'économie régionale.
M. Côté (Charlesbourg): Sur l'économie
générale, régionale.
M. Trudel: Sur l'économie régionale, J'aimerais
beaucoup mieux.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. C'est mieux.
M. Trudel: Je comprends. Tout est bon dans le poulet mais...
Une voix: Ça va être sur division, pareil.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: C'est un "reminder", ça.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce qu'il y a autre
chose?
M. Trudel: Une petite chose, "et de services". C'est parce que
c'est modifié par rapport à la première
présentation. On disait avant ça: "Le ministre peut prendre toute
mesure nécessaire pour accroître l'efficacité et
l'efficience des établissements et restreindre leurs dépenses
relativement à l'acquisition de biens et de ser vices
ultra-spécialisés qu'il détermine. " Là, on
enlève "ultra-spécialisés". C'est pour n'Importe quoi.
Une voix: Dans la deuxième phrase. (16 h 15)
M. Côté (Charlesbourg): Oui. C'est "II
peut notamment instaurer un mécanisme provincial pour
l'acquisition d'équipements ultra-spécialisés qu'il
détermine. "
M. Trudel: Pour quoi?
M. Côté (Charlesbourg): Pour mettre en place des
décisions de la commission permanente des achats... c'est un autre
organisme gouvernemental qui réunit un certain nombre de ministres et
qui, à l'occasion, prend des décisions sur... C'est ça.
L'exemple du lait materni-sé.
M. Trudel: Ah!
M. Côté (Charlesbourg): Vous savez, ça a fait
l'objet d'un certain nombre d'articles de M. Roger Bellefeuille dans Le
Soleil sur le lait maternisé.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, ça se lirait
comme suit, M. le Président.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Oui.
M. Côté (Charlesbourg): "342. Le ministre
établit des politiques relatives à l'approvisionnement en commun
de biens et de services par les établissements en tenant compte de leur
impact sur l'économie régionale, il voit à leur mise en
oeuvre et à leur application par les régies régionales et
à leur évaluation. " "2° Remplacer, dans les troisième
et quatrième lignes du deuxième alinéa, les mots
"d'équipements médicaux ultra-spécialisés" par ce
qui suit: "des biens et des services qu'il détermine. Il peut notamment
instaurer un mécanisme provincial pour l'acquisition
d'équipements ultraspécialisés qu'il détermine.
"
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Vous avez
retiré le précédent, et vous déposez ce
nouveau.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Très
bien. Alors, si j'ai bien compris, cet amendement est adopté.
M. Trudel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Sur division.
M. Trudel: Ça m'a bien tenté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
Adopté... non, il ne l'a pas dit.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Est-ce que
l'amendement à 342, tel qu'amendé, est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
Adopté.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Là, on adopte
l'article, M. le Président?
Le Président (M. Paradis, Matapédia): C'est
fait.
M. Côté (Charlesbourg): Non, vous avez dit: Est-ce
que l'amendement à l'article 342 est adopté? On a dit, oui.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors, je
demande si l'article tel qu'amendé est adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
M. Trudel: Pour moi, c'était fait sur division. Non,
adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
Adopté. On se retrouve à l'article...
M. Côté (Charlesbourg): 369, M. le
Président.
M. Trudel: Juste avant de quitter celui-là, j'ai
oublié une question tantôt sur 340.
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez oublié une
question, vous?
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Un éclat de rire dans
la salle, pour le Journal des débats.
M. Trudel: Je ne sais pas pourquoi, j'avais découpé
la santé publique. Le ministre "assure la coordination du programme de
santé publique et prend notamment les mesures propres à assurer
la protection de la santé publique". Est-ce que ça, ça va
donner l'espèce d'autorité sur d'autres ministères en
matière de santé publique?
M. Côté (Charlesbourg): Amendé, on dit bien:
"il assure la coordination du programme de santé publique et prend
notamment... " O. K. Alors, ça se lit maintenant comme suit.
M. Trudel: "il assure la coordination...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. "il assure la
coordination du programme de santé publique et prend notamment
les mesures propres à assurer la protection de la santé
publique".
M. Trudel: "et prend notamment les mesures - toute mesure -
propres à assurer la protection de la santé publique".
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Je vais vous dire bien franchement... Est-ce que, au
nombre de dépenses qu'est obligé de s'occasionner le ministre de
la Santé et des Services sociaux, quand il regarde ce qui est fait en
matière de sécurité routière, est-ce qu'il pourrait
faire prendre des mesures propres à assurer la santé publique en
obligeant certaines mesures du côté du ministère des
Transports, en termes de prévention ou de correction? Il y a quelques
échos chez l'ex-ministre des Transports.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que, sur
le plan d'une responsabilité plus large, la Société de
l'assurance automobile paie maintenant les frais hospitaliers des victimes des
accidents de la route. On sait que la Société de l'assurance
automobile a déjà investi de l'argent pour corriger certains
points noirs sur la route. Donc, c'est un programme qui était
volontaire, mais fait en coordination avec le ministère des
Transports.
M. Trudel: Je comprends qu'ils paient certains de leurs frais -
ils ne paient pas tous les frais pour les accidentés de la route - dans
le système de la santé et des services sociaux...
M. Côté (Charlesbourg): Oui
M. Trudel: Est-ce qu'ils paient tous les frais?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. La
Société de l'assurance automobile, dans un protocole qui a fait
l'objet d'une loi que j'ai déposée moi-même en 1986 et qui
a été renouvelé - c'était sur une base de paiement
de 60 000 000 $ par année qui était indexée - par la
suite, il n'y a pas tellement longtemps - si ma mémoire est
fidèle, il y a un an - réajusté compte tenu d'une
évaluation, paie des coûts. C'est la totalité des
coûts des accidentés de la route.
M. Trudel: Je ne vous ramènerai pas non plus à la
grande discussion qu'on a eue avec le député de Joliette sur la
coordination en santé publique, compte tenu de la façon dont est
nommé le directeur de la santé publique dans les régies
régionales. Le ministre assure la coordination du programme de
santé publique. Il n'y en a rien qu'un. Qu'est-ce que ça veut
dire au niveau régional, ça?
M. Côté (Charlesbourg): Non Au niveau
régional?
M. Trudel: Oui. Là, ça suppose qu'il y a un seul
programme de santé publique au Québec...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...et qu'au niveau régional...
M. Côté (Charlesbourg): Même chose.
Particulièrement au niveau de la protection de la santé publique,
ça avait été très clair parce que c'est sur la
tête d'un individu: le directeur de santé communautaire qui est
là-bas. Donc, c'est sur sa tête à lui, et ça fait
partie des responsabilités qui descendent directement et qui doivent
coordonner... Donc, quand on parle de coordonner, évidemment, c'est...
Vous savez qu'il a d'énormes pouvoirs par la loi sur la santé
publique. Il peut même fermer un établissement.
M. Trudel: Oui
M. Côté (Charlesbourg): Fermer une entreprise. Donc,
ça dépasse la volonté de l'Industrie et du Commerce, de
l'Environnement ou d'un autre. . Évidemment, c'est une loi qui
mérite d'être...
M. Trudel: Dépoussiérée.
M. Côté (Charlesbourg):
..dépoussiérée un peu, oui. En autant qu'on
réussisse à ajouter pas seulement des années à la
vie mais des heures aux journées, on va finir par passer au travers.
M. Trudel: O.K. Ça va.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors, on
revient à l'article 369?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, M. le
Président.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Nous vous
écoutons, M. le ministre.
M. Trudel: 309?
M. Côté (Charlesbourg): le ministre.. 69 on fait un
saut extraordinaire et, à ce rythmo, d'ici minuit, on est à
quelques centaines d'ar-ticlfis près du but, à 369.
M. Trudel: Ce qui sera phénoménal.
Le financement des services (suite)
M. Côté (Charlesbourg): "Le ministre voit à
la répartition interrégionale..."
M. Trudel: Est-ce que c'est parce qu'on
prendrait trop de temps à protéger les
intérêts du public, nous autres, là?
M. Côté (Charlesbourg): Ah! J'ai l'impression que
oui.
M. Trudel: Ah!
M. Côté (Charlesbourg): "Le ministre voit à
la répartition interrégionale des ressources nécessaires
au financement du système de santé et de services sociaux en
fonction des populations à desservir et à leurs
caractérisques sociosanitaires. "Il établit des mécanismes
d'allocation des ressources afin de permettre aux régies
régionales d'implanter les programmes dont la responsabilité leur
est confiée et de gérer les enveloppes budgétaires qui y
sont afférentes. "Il approuve le plan régional d'organisation de
services et le plan de répartition des ressources financières que
lui soumet chaque régie régionale. " 1° Remplacer, dans la
troisième ligne du premier alinéa, après le mot "et", le
mot "à" par le mot "de". 2° Remplacer, dans la première ligne
du troisième alinéa, les mots "le plan régional" par les
mots "les plans régionaux".
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors,
l'amendement est déposé. M. le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Trudel: Je le cherche, là. Je le cherche.
Peut-être que je l'ai. C'est un nouveau, nouveau, ça? On est
trois, là, à chercher.
M. Côté (Charlesbourg): On a déjà
discuté de ça pas mal
M. Trudel: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): À quelques
reprises.
M. Trudel: Correction d'une coquille. Bon. Bien, là, tout
ça, ça va un jour aboutir à une espèce de formule
mathématique, quelque part, parce qu'il va bien falloir séparer
le fric. Il va falloir le séparer par programme. C'est quand le moment
d'aboutissement où vous avez prévu qu'à tel moment on va
avoir nos enveloppes régionalisées dans chacun des
programmes?
M. Côté (Charlesbourg): 1993. 1er avril 1993.
M. Trudel: Le 1er avril 1993, les paramètres nous
permettraient d'y arriver.
M. Côté (Charlesbourg): Souvenez-vous, dans nos
discussions... On a quand même évolué dans le dossier...
Notre objectif était de transférer deux programmes, jeunesse et
personnes âgées, le 1er avril 1992. On ne peut pas, en même
temps, mettre en place les conseils d'administration des établissements
et la régie régionale, puis leur demander d'avoir un programme
régional d'organisation de services le 1er avril 1992, ça n'a pas
de bon sens. Donc, on s'est dit: C'est le 1er avril 1993. On s'est dit: Est-ce
qu'on transfère les deux, puis là on va être poigné
avec deux programmes - pas rien que deux, puisque santé mentale est
déjà fait - jeunesse, personnes âgées. Donc, trois
programmes qui vont obéir à une logique, puis le restant des
autres programmes, à une autre logique. Donc, on dit: Le 1er avril 1993,
l'ensemble des programmes vont être transférés.
M. Trudel: Puis ça, ça n'obéira pas
automatiquement, évidemment, à une seule formule de
répartition. Ça va probablement obéir à une formule
de répartition par programme.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, parce qu'il y a d'abord
l'interprogramme, il y a l'interrégion sur le plan de
l'équité, puis on a parlé d'interéta-blissement.
Alors, on est toujours avec nos interprogrammes, interrégions,
interétablissements. Effectivement, on peut se retrouver dans des
situations où il y a des paramètres qui sont peut-être
différents d'un programme à l'autre. Je pense qu'on est dans une
situation où on dit qu'on allait tenir compte du nombre, de leur
état de santé. Évidemment, tout ça pour en arriver
à un per capita qui va être la base de la répartition de
cette nouvelle richesse.
M. Trudel: Ça, ça va être basé, entre
autres, sur l'état. Ce qui va être la variable significative,
probablement, effectivement, c'est l'état de santé.
M. Côté (Charlesbourg): L'état de
santé, ça va en être une. Aussi, ce qui est
déjà sur place comme ressource, sinon on serait dans une
situation où là où il n'y a pas de ressource, il n'y en
aura jamais. O. K. Quand vous comparez... Quand on parle d'équité
interrégionale, par exemple, si vous êtes en manque de ressource
de lits de courte durée ou de lits pour héberger les personnes
âgées, puis que vous dites: On ne tient pas compte de ce
phénomène-là, il est bien évident qu'on va avoir un
certain nombre de problèmes, puis on va être inéquitable
vis-à-vis certaines régions.
Donc, on va tenir compte, effectivement, de l'état de
santé; deuxièmement, de ce qui existe comme ressource dans le
milieu, compte tenu du besoin.
Une voix:... y compris pour...
M. Côté (Charlesbourg): Comment? Ah oui, c'est
ça. Évidemment, on signale aussi les priorités parce que
quand on a des objectifs... La
politique de santé et de bien-être va se traduire en
objectifs qui, eux, vont se traduire en priorités qu'on va
déterminer.
M. Trudel: II y a un autre bout qui est inquiétant aussi
sur... Je comprends, vous dites: L'équité interrégionale.
Il faut bien que quelque part apparaisse l'argent si on veut développer
pour tel type de clientèle, répondre aux besoins.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Compte tenu de ce qui existe aussi, quand les
établissements existent et que ça dépasse, si je comprends
bien, le bilan par rapport à la population sociosanitaire, à
l'état de santé, il va s'enfermer?
M. Côté (Charlesbourg): Bien sûr, une personne
âgée... La région va dire: Parfait. Chez nous, on est dans
une situation où, effectivement, on a 200 lits de longue durée de
trop par rapport à nos besoins. On dit: Parfait, à ce
moment-là, on ferme puis ça va être quoi dans le concret?
On dit: Si on ferme, on va réallouer. Donc, il va avoir...
M. Trudel: On ferme, on va réallouer. Qui, "on" va
réallouer?
M. Côté (Charlesbourg): C'est la régie
régionale, à l'intérieur de son plan régional
d'organisation de services. À l'occasion, on va dire: J'ai besoin, dans
mon territoire, pour nous desservir, de 600 lits de longue durée
d'hébergement, selon le bilan-lits. Moi, je préfère en
avoir 500, mais les 100 qui font la différence, je préfère
avoir plus de maintien à domicile ou de ressources
intermédiaires, dépendamment du choix qu'elle fera au niveau de
sa région, mieux adaptées, par exemple, à des
régions à vaste territoire. (16 h 30)
M. Trudel: C'est avant ça que j'arrive, là. Un
jour, va s'établir...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel:... bon, le n population, c'est ce qu'il y a de plus
facile, celui-là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est clair M.
Trudel: II y a n population...
M. Côté (Charlesbourg): Des têtes d'habitant,
ça.
M. Trudel: Des têtes d'habitant, multiplié ensuite
par des facteurs de bonification ou de...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Mettons de bonification, parce que la
bonification...
M. Côté (Charlesbourg): L'âge
M. Trudel:... peut t'amener positif ou négatif.
L'âge, l'état de santé général...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel:... la composition, en tout cas, tous les facteurs
d'ordre sociosanitaire.
M. Côté (Charlesbourg): Oui
M. Trudel: Ça, ça va faire un facteur de
composition...
M. Côté (Charlesbourg): Oui
M. Trudel:... et ça va donner y de fric dans le programme
jeunes pour la région 06A.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça,
divisé par le nombre de têtes, ce qui va faire le per capita.
À ce moment-là, la région va l'affecter à partir du
plan régional d'organisation de services dont elle va se doter, qu'elle
va proposer. Les piastres vont être à côté.
M. Trudel: O. K. Quand le n multiplié par les facteurs
particuliers de l'état de santé de la population vont donner y
comme réponse, et que le y ne permet pas de maintenir les
établissements qui sont déjà sur place dans la
région donnée, ça va vouloir dire que la régie va
devoir choisir de fermer des établissements? Là, je comprends que
la partie supérieure du dépassement, elle pourra l'affecter sous
la forme qu'elle voudra. Mais est-ce que ça va devoir signifier pour la
régie régionale: Bien, compte tenu du rapport, tu ne peux pas,
ça peut t'amener a fermer ton établissement, je ne suis plus
capable de l'entretenir cet établissement-là? Une
rationalisation, disons.
M. Côté (Charlesbourg): Ça va vouloir dire
une rationalisation, mais sur une période x. Ça ne veut pas dire
que le lendemain matin, si tu n'as pas l'argent, tu fermes, la clé, et
c'est fini Bon, on se retrouve dans des situations où, effectivement,
dans le lit, il y a du monde.
M. Trudel: Oui, c'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): On sait qu'il y a un
phénomène d'attritlon, de rotation au niveau des lits, pour
personnes âgées de plus ou moins 25 % par année.
Aujourd'hui, iI y a encore des lits qui sont occupés par des personnes
qui ont - si ma mémoire est fidèle - moins de 65 ans. Il y en a
encore un certain nombre, mais ça, c'est l'héritage du
passé qui est après
disparaître. Donc, on peut supposer que dans l'attribution des
sommes - pas seulement supposer, parce que c'est le cas en santé
mentale, par exemple - ce qui existe est financé. Mais, dans la mesure
où on en arrive avec un surplus de ressources sur le territoire, dans le
plan régional d'organisation de services, la régie
régionale devra tenir compte de ce phénomène-là.
Avec un phénomène sur une période de x ans - on pourrait
dire, par exemple, sur trois ans - je serai en équilibre. Donc, à
ce moment-là, pour nous autres, si c'est acceptable, on va dire: On va
l'accepter. Ça signifierait, dans ces conditions-là, que
peut-être il n'y a pas de développement. Ça pourrait
signifier ça. C'est tout ça qu'il faut analyser à la
lumière de ce qui nous est proposé, l'idée n'étant
pas de se retrouver avec des établissements qui, actuellement, sont
là et offrent des services, et qu'on les ferme systématiquement.
Donc, il y a...
M. Trudel: Je ne parle pas en termes de population, là, je
parle en termes d'établissements. Pour les établissements
à vocation supra-régionale, comment ça va entrer dans la
formule, ça?
M. Côté (Charlesbourg): M. D'Astous.
M. D'Astous (André): Actuellement, avec les
méthodes qu'on utilise pour allouer l'alourdissement de
clientèle, par exemple, on prend en compte...
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Pour les fins
du Journal des débats, c'est M. D'Astous. Ça va?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Avec un peu plus de
volume, M. D'Astous.
M. D'Astous: On tient déjà en compte les volets
régionaux, c'est-à-dire les régions qui donnent des
services à des populations qui sont d'autres régions.
Déjà, la méthode actuelle en tient compte. Alors, c'est
bien sûr que, pour les prochaines allocations qui vont couvrir l'ensemble
des budgets, ce phénomène-là est pris en compte
également.
M. Trudel: je veux bien, mais moi, d'une région
périphérique, en vertu de ce qui est écrit ici, je dis:
non, vous devez répartir les ressources, vous devez financer les
services suivant le nombre de la population à desservir et les
caractéristiques sociosanitaires, dans chaque région.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Je dis: Arrêtez de financer ça, un
établissement suprarégional. Je paierai pour les services que je
devrai aller chercher au niveau suprarégional. Juste pour le
raisonnement, parce qu'il n'y a donc pas uniquement le n population puis les
caractéristiques sociosanitaires de cette population-là, il y a
aussi le caractère de certains établissements qui, me
semble-t-il, va devoir inévitablement... On disait ce matin, ou la
semaine dernière - ce matin, on est revenu là-dessus - qu'on va
viser 65 % d'autosuffisance régionale. C'est évident qu'on
n'atteindra jamais 100 %, c'est utopique, ce n'est pas ça, la
réalité. Mais les 35 % là, est-ce que c'est la
région so-ciosanitaire d'appartenance des personnes qui va payer pour le
service à aller requérir, à aller chercher dans
l'établissement suprarégional?
M. D'Astous: Ultime, à terme.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'il faut comprendre
là, c'est oui. La réponse, c'est oui. À l'état pur,
au moment où on sera en vitesse de croisière. Ce qu'il faut
comprendre, c'est que ça va demander une certaine période
d'ajustement. Les premiers plans régionaux d'organisation de services
nous mèneront à une vitesse de croisière ultimement, au
bout des trois ans où on peut penser atteindre ce genre d'exercice, ou
peut-être dans le deuxième plan triennal. C'est quand même
une correction de courbe qui n'est pas facile, qui doit tenir compte de ce qui
est en place. C'est une correction de courbe qui va se faire, comme je l'ai dit
à quelques reprises, par l'allocation de ressources additionnelles.
Évidemment, on va devoir tenir compte... parce que le principe
tel que vous l'évoquez, c'est le bon principe, c'est l'allocation
budgétaire par personne, compte tenu d'un certain nombre de
caractéristiques, en vitesse de croisière. Si on essayait
d'appliquer ça le 1er avril 1993, on foute le bordel à travers le
Québec. Alors, ce n'est pas ça qui est l'objectif, c'est un
objectif à atteindre. Évidemment, il faut que la correction de la
courbe se fasse graduellement.
M. Trudel: C'est quoi l'horizon? J'imagine qu'il a dû y
avoir une simulation ou une approche déterminée, de dire: Bon,
l'approche théorique que je viens de décrire et qui est inscrite
ici, semble-t-il, quand est-ce que vous pensez - on peut dire: Bon, bien,
à l'état - qu'on atteindra la vitesse et l'objectif?
M. Côté (Charlesbourg): La réforme
elle-même qui va chercher quand même son lot d'argent, et avec les
mesures d'efficacité et d'efficience à l'intérieur qui
vont aussi réussir à en orienter un certain nombre, l'essentiel
des mesures, c'est sur cinq ans avec quand même une portée de 10
ans pour un certain nombre de mesures, au niveau des personnes
âgées par exemple, au niveau des lits.
Pour le reste, c'est un horizon d'à peu près cinq ans qui
devrait nous ramener, au bout des cinq ans, à la situation qui peut
être celle
recherchée. Mais, évidemment, quand on ajoute à
chaque année... Prenons un exemple, l'alourdissement de clientèle
ou le maintien à domicile. Il y a des formules qui tendent à
tenir compte davantage d'une certaine équité. En ajoutant 40 000
000 $ par année, on devra en arriver à une formule qui nous
permette d'avoir cette équité.
Un autre exemple, les centres hospitaliers de courte durée. On
vient de mettre sur pied un comité avec l'AHQ pour nous permettre
d'aller chercher une méthode d'en arriver à des bases
budgétaires équitables. Mais le seul moyen de le faire, c'est
avec eux autres, c'est avec nous autres. Même s'il y a eu un premier
travail de fait en 1986 - 1986, le travail sur les bases budgétaires, en
centre hospitalier de courte durée?
Une voix: Le blitz?
M. Côté (Charlesbourg): Le blitz, on appelait
ça un blitz. L'opération blitz...
M. Trudel: Qui dure depuis sept ans.
M. Côté (Charlesbourg): ...oui, oui, qui tenait
compte des déficits.
M. Trudel: C'est un grand blitz.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, on est dans une
situation où, effectivement, il y a des corrections de courbe qui
doivent se faire. Est-ce que le ministère a toutes les données,
à ce moment-ci, pour le faire? C'est non. Le ministère n'a pas
toutes les données, et puis je pense qu'il y a un certain nombre de
systèmes qui sont à mettre en place pour avoir ce qu'il faut.
M. Trudel: Juste à partir de cet exemple-là, pas
l'exemple en soi du blitz, vous dites que vous travaillez sur la
mécanique pour rétablir une certaine équité au
niveau des bases de financement des établissements. Mais comment
ça va se réconcilier tout ça, à partir de
l'objectif d'en arriver ultimement à ce que ça soit sur la
tête de pipe et sur son état?
M. D'Astous: C'est parce qu'il y a une première
opération qui consiste à faire l'allocation interrégionale
selon les paramètres, selon l'équité, selon les
problématiques de la région, selon les ressources actuelles en
place. Une fois qu'on a fait ça, on y va par programme. Après
ça, la région, elle, avec un quantum déterminé,
regarde la performance de son réseau. Il est possible que pour 3
établissements sur 12, il y ait une performance de x % au-dessus de la
moyenne ou en dessous. Elle-même verra avec la bonne information à
corriger les bases, mais dans son enveloppe à elle, par rapport à
ce programme donné, réparti en interrégional, entre les
pro- grammes et, après, entre les établissements d'un même
programme.
M. Trudel: C'est parce que vous avez...
M. D'Astous: Là, on joue sur une notion de performance
lorsqu'on parle d'établissement, en termes de base budgétaire.
Comment est-ce que, en termes de coût par patient, on peut normaliser le
rendement de x centres, par exemple?
M. Trudel: Ça veut dire qu'on doit affirmer qu'il n'y a
rien d'acquis dans la base de financement d'un établissement actuel par
rapport au point d'arrivée souhaité dans cinq ans?
M. D'Astous: Absolument. Moi, c'est ce que je comprends.
M. Côté (Charlesbourg): Bien, si on le fait
par...
M. Trudel: Ou, encore, vous espérez - et là,
espérer, ce n'est pas de l'ambition secrète - vous espérez
au moins qu'à partir d'une base normalisée rejoignant certains
critères d'équité et de performance tout ça va
finir par entrer un dans l'autre, c'est-à-dire que l'allocation par
programme, sur la tête de la clientèle et de son état de
santé, va nous permettre de dire que les établissements
concernés dans la région concernée vont pouvoir continuer
à opérer, mais devront faire la démonstration de la
performance dans l'utilisation du fric à la régie
régionale.
M. D'Astous: L'efficacité aussi, pas juste
l'efficience.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, il y a un
certain nombre là. Il y a une question d'efficacité, et c'est est
un des éléments correcteurs Ça ne veut pas dire que pour
le même argent aux mêmes établissements, qui donne une
équité sur le plan du financement par tête de pipe, tu as
le même résultat au bout de la ligne. Ça, c'est une
chose.
L'autre, à votre question, je suis à peu près
convaincu qu'on n'arrivera pas à quelque chose qui va rentrer dedans
parce que penser aujourd'hui que c'est ça, ce serait dire: Toute notre
allocation passée a toujours été correcte. Quand on disait
qu'on donnait à celui qui criait le plus fort... Bon, évidemment,
on disait: Parfait, ils ont eu raison de crier parce que, évidemment,
ça rentre dans le système, c'est extraordinaire.
Ce que je pense, c'est que nous allons nous retrouver dans une situation
où, effectivement, un certain nombre vont être en dessous, un
certain nombre vont être forcément au-dessus, et que les
allocations de ressources... Quand on parle de correction de la tangente, elle
va venir, elle, corriger ceux qui sont en dessous, faire en sorte que ceux qui
sont en dessous soient ceux
qui soient les plus financés, et qu'ils se retrouvent dans une
situation d'équité au bout de x années. C'est comme
ça que le système va fonctionner. En même temps, en
parallèle, on va pouvoir se poser la question: Est-ce que le dollar
donné à Sainte-Anne-des-Monts, dans des services médicaux
courants, produit le même résultat que le dollar donné
à Rouyn-Noranda, ou le dollar donné à Sherbrooke ou
à Montréal, dans des services médicaux courants? Est-ce
que le même dollar donné pour des personnes âgées
dans le maintien à domicile à Sainte-Anne-des-Monts donne le
même résultat qu'à Grande-Vallée, qu'à
Senneterre, qu'à La Sarre ou qu'à Baie-Comeau? Ça, c'est
une question d'efficience et d'efficacité. Alors, c'est un peu tout
ça qui arrive parce que vous pouvez avoir quelqu'un qui est bien
financé et qui braille pareil...
M. Trudel: Oui
M. Côté (Charlesbourg): ...en se disant
sous-financé.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Je pourrais bien donner des
exemples comme ça, ce n'est pas une question de prothèses et
d'orthèses. (16 h 45)
M. Trudel: Non, ma chère Lucie. Non, c'est parce que dans
ces opérations de rétablissement - appelons ça comme
ça - d'une certaine équité, ce qui, à ne pas en
douter, est le moment le plus difficile pour vraiment en arriver... Il ne faut
pas se conter d'histoire, c'est quand il y a de l'argent existant qui est
transféré d'un établissement à un autre. Ce n'est
pas vrai ce que je dis là sur le plan d'un établissement à
un autre, ça va être par des programmes. Sauf que ça finit
par, dans la réalité terrain, vouloir signifier qu'il y a un
établissement qui avait x et qui, en vertu de l'allocation, à
terme ou dans cinq ans, va avoir y. Donc, il va y avoir des modifications
profondes dans son fonctionnement. Je veux bien qu'une grande partie... Non,
là-dessus, vous savez ce que je veux dire. Ça va être
ça, la grande difficulté. Alors, je ne veux pas que personne
prenne pour acquis, dans ce contexte-là, que les bases existantes, ce
serait comme le point de départ, et que les corrections se font
après ça...
M. Côté (Charlesbourg): Autant être malade,
là.
M. Trudel: ...tout en haut. Ce n'est nettement pas ça que
je comprends. C'est juste - je le répète aussi pour que tout le
monde soit bien conscient de ça - que le propre des systèmes,
c'est d'abord d'assurer leur pérennité, leur renouvellement et
leur maintenance. O.K. Là, on est correct. Après ça, c'est
comme investir dans des capitaux de risque. Des capitaux de risque, ça
ne veut pas dire juste risquer de faire de l'argent. Ça veut dire
risquer d'en perdre. Souvent, on a... En période de croissance, on dit:
Ça va bien. Ça va numéro un.
M. Côté (Charlesbourg): On est dans une situation
où il y a trois mesures de correction: II y a le développement,
il y a l'indexation et il y a de la réallocation. Le
développement, ça ne sera pas compliqué. On n'en
enlève à personne. Il n'y aura pas grand chicane là.
L'indexation, c'est encore pas si mal. Là où ça va faire
un peu plus mal, c'est dans la réallocation.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Mais on est dans des
situations, au niveau de la réallocation, où il va falloir que
ça se fasse. Je vous donne un exemple récent. Au
Saguenay-Lac-Saint-Jean, on est en surplus de ressources au niveau des
personnes âgées. Par contre, au Lac-Saint-Jean, on est "over",
mets-en là, en veux-tu, alors que, dans le cas du Saguenay, on est dans
une situation de déficit. On fait quoi? On ajoute des ressources au
Saguenay et on dit au Lac-Saint-Jean: On va toujours maintenir ça?
M. Trudel: Oui...
M. Côté (Charlesbourg): Je vous donne un exemple
récent: Les Années d'or à Jonquière. On dit: C'est
parfait. On va relocaliser un centre qui a - si ma mémoire est
fidèle - 44 places, et on ajoute des ressources pour se rendre à
96 places. On a dit à la région: C'est votre problème.
Nous autres, on va payer les immobilisations mais le budget de fonctionnement,
vous allez le récupérer au niveau de votre région. Donc,
faire une réallocation qui peut signifier éventuellement qu'il y
a des places où il y a des lits et qu'il y en a trop; il va s'en fermer,
un. Deux, on est dans une situation où eux disent: Laissez-nous
travailler, on va vous faire une proposition de réallocation de
ressources. Parfait! Ils font leur travail, ils travaillent à ce
moment-ci, et on va arriver à une situation où on va pouvoir le
faire. Donc, un 44 places qui, sur le plan de la sécurité,
actuellement, n'est pas acceptable. On en profite, on prend des sous dans
sécurité-vétusté, et on bâtit du neuf. On
ajoute des capacités pour être capable de faire en sorte que les
gens de Jonquière ne se retrouvent pas à Métabet-chouan,
donc, dans leur milieu au niveau de Jonquière, et on dit: Parfait! Il y
a des places au niveau du Lac-Saint-Jean qui sont en surplus.
Récupérez de ces places-là pour financer le fonctionnement
de votre...
M. Trudel: C'est parce que pour la partie développement,
effectivement, lorsque le bilan aura établi qu'on est en surplus,
évidemment, il
n'y a pas de développement qui va là. Ça permet de
le répartir ailleurs, là où il y a des besoins pour
corriger au fur et à mesure la courbe de l'équité. Mais je
reviens sur ce que je disais tantôt. Pour l'institution
suprarégionale, on a déjà un bon alignement
là-dessus, d'après ce que vous m'avez dit.
M. Côté (Charlesbourg): Parce qu'on a
donné...
M. Trudel: Quand...
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel:... vous allez arriver, un jour qui est avant trois
ans, j'imagine, il va y avoir l'adoption d'une loi. Là, vous allez
travailler en fonction de l'article 369... Oui, avant trois ans. Ha, ha, ha! En
vertu de l'article 369, comment allez-vous vivre cette
réalité-là?
M. Côté (Charlesbourg): C'est la région qui
va acheter ses places. Comme on l'a dit tantôt, ultimement, c'est la
région qui va acheter les places dont elle a besoin. Ultimement, mais
c'est clair que ce n'est pas le 1er avril 1993. Disons,
hypothétiquement, parce qu'on est dans une situation... On l'a vu avec
le projet de loi. On pensait que ça serait plus vite que ça.
C'est un petit peu plus long. Donc, imaginez-vous que si le projet de loi est
un petit peu plus long, dans la pratique, sur le terrain...
M. Trudel: Ça pourrait peut-être arriver.
M. Côté (Charlesbourg): Comment? Ça peut
peut-être être six...
M. Trudel: Ça pourrait peut-être arriver.
M. Côté (Charlesbourg): Ça peut
peut-être être six ans au lieu de quatre ans et demi, au lieu de
cinq ans. Au lieu de gagner six mois, on peut peut-être prendre un an de
plus. Mais c'est clair que ce réajustement-là va se faire
graduellement, et que c'est la région qui va acheter ses places en
orthopédie, en chirurgie cardiaque parce que s'il n'y en a pas au niveau
de la région... La chirurgie cardiaque tertiaire en Gaspésie, tu
sais - je vais parler pour ma région d'origine - il n'y en aura pas.
M. Trudel: II n'y en aura pas.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Ce n'est pas pensable
de penser qu'il puisse y en avoir raisonnablement. Ça prend le nombre,
ça prend l'expertise. Donc, ça va être à
Québec, ça va être à Montréal, ça va
être à l'Institut de cardiologie. La région va acheter les
places dont elle a besoin, et c'est comme ça que ça marche en
Angleterre maintenant avec la réforme. Ça a une certaine
incidence sur les coûts aussi M. Trudel: Oui? M.
Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: À terme, est-ce qu'on va arriver à la
véritable répartition par tête de pipe, la tête
incluant son état? Je comprends que ça va être un pas
énorme parce que mon problème d'accessibilité aux
services, là...
M. Côté (Charlesbourg): Va être en partie
réglé parce que...
M. Trudel:... de Chandler, de La Sarre, de Rouyn-Noranda ou
d'Outremont, ce n'est pas le même prix tout à fait...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non M.
Trudel:... du billet entre les deux. M. Côté
(Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: tu sais, l'accessibilité n'est pas tout
à fait de même nature. si, comme citoyen contribuant au
développement du québec, peu importe ma situation, ma
localisation géographique, je peux en arriver à une certaine
équité parce que l'allocation des ressources tient compte de mon
état de santé, de l'environnement dans lequel je vis et de ma
situation géographique, il y a un bon nombre de corrections. je dois
vous dire cependant qu'à l'autre bout, oui, je me suis
inquiété un grand bout de temps du maintien d'un certain nombre
d'établissements spécialisés suprarégionaux en
disant. est-ce qu'on va pouvoir retrouver la stabilité
nécessaire? bon, si je dis: cette année, je t'achète 22
places en cardlo, des angloplasties, j'en ai besoin de 22 cette année.
sais-tu que l'année passée tu n'as pas trop trop utilisé
du bon plastique. l'année prochaine, je m'en vais ailleurs. comment on
va... j'étais un peu inquiet de la stabilité, quand même,
d'un certain nombre d'établissements spécialisés qui
doivent... on ne peut pas monter des équipes de spécialistes en
ultraspécialité avec trop trop de grandes marges
d'insécurité. il faut assurer un développement à
long terme. est-ce que ça, ça vous a préoccupé dans
la... parce que ça suppose qu'on va avoir du magasinage.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense bien que Oui.
M. Trudel: Ça suppose qu'il va y avoir du magasinage
régional.
M. Côté (Charlesbourg): Oui Ce n'est pas
Impossible
M. Trudel: On peut supposer ça, théorique
ment.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas impossible.
Mais...
M. Trudel: Je n'ai pas eu du bon service dans tel
établissement...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. O.K.
M. Trudel: ...ou tout simplement parce qu'il y a un meilleur
coût.
M. Côté (Charlesbourg): mais prenons un exemple.
dans la mesure où la gaspésie est en situation idéale,
elle a son allocation budgétaire par tête de pipe, compte tenu de
toutes les caractéristiques qu'on a évoquées tantôt,
dans la mesure où c'est ça, elle va être obligée de
s'occuper de son transport.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): On va dire: Ça fait
partie aussi de..
M. Trudel: Oui, oui, oui. Tout à fait.
M. Côté (Charlesbourg): Au lieu, moi, de demander de
l'immobilisation et des budgets de fonctionnement pour faire 22 cas par
année qui me coûteraient une fortune, je préfère
aller magasiner.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, où est-ce que
je peux magasiner? Bon. Peut-être Rimouski? Québec?
Montréal? Montréal, c'est plus loin, ça coûte plus
cher de transport.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Québec, c'est plus
loin, ça coûte plus cher de transport. Rimouski est plus
près. Donc, II y a une possibilité, d'abord, de négocier
avec Rimouski, par la suite Québec, et ainsi de suite sur le plan des
coûts. Évidemment, ultimement, ça peut être aussi
Montréal et ainsi de suite pour l'ensemble des régions. Il va y
avoir des phénomènes d'attraction plus faciles pour un certain
nombre de ces régions-là. Donc, à partir de ça, il
est clair qu'il peut y avoir - il va pouvoir y avoir - un certain magasinage.
Ce magasinage-là fait partie de l'ensemble de la problématique.
Ne jamais oublier que les ultraspécialités, au niveau de leur
développement, seront toujours autorisées par le ministre pour ne
pas que ce soit hybride partout, parce qu'on l'a maintenu et on l'a
déjà voté, ça, sur le plan des
ultraspécialités. Deuxièmement, les CHU seront toujours
aussi reconnus par le ministre. Quand on parle de CHU, on ne parle pas
uniquement d'enseignement parce que ça se retrouve dans des centres
où il y a des ultraspécialités.
M. Trudel: Bien, le bout qui m'inquiétait - je veux savoir
si vous avez bien regardé ça - c'est les
ultraspécialisés.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Les établissements
ultra-spécialisés. Ça demande le maintien d'une masse
critique...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: II ne peut pas y avoir une variation à
l'infini...
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: II peut y avoir une variation dans le volume parce que
aller chercher, attirer ou même garder un grand spécialiste au
Québec ça demande une équipe autour de lui. C'est reconnu
partout ça, bon. Est-ce que vous avez examiné le danger de
déstabilisation - j'emploie le mot, il est peut-être un peu gros,
là - des grands établissements spécialisés qu'on
doit normalement retrouver dans des grands centres à cause de la...
M. Côté (Charlesbourg): Bien, prenons la... M.
Trudel: ...masse critique?
M. Côté (Charlesbourg): ...cardiologie tertiaire.
Pour la cardiologie tertiaire, on a un rapport. C'est fait par des
spécialistes qui nous disent: Voici à quelles conditions vous
pouvez développer de la cardiologie tertiaire. Un, deux, trois, quatre.
Ce qu'on vous recommande, c'est telle place: Sacré-Coeur, Institut de
cardiologie, Hôtel-Dieu de Québec, l'hôpital Laval, ainsi de
suite, Sherbrooke, Chicoutimi, peut-être Rimouski, éventuellement.
Évidemment, à partir du moment où ils vous disent
ça, après ça, ils disent: Ça prend une masse
critique. Donc, ces équipements-là doivent donner tel, tel
rendement à partir des budgets qu'on leur a donnés. Quand on a
alloué les ressources - parce qu'on en a fait là - on a dit: Avec
le budget régulier, vous devez faire tant d'angioplasties, tant de
pontages et tant d'hémodynamies. À partir de ça, on dit:
Maintenant, on ajoute 872 000 $, ça signifie en plus. Cette
planification-là fait que nous estimons que, dans une année ou
à peu près, on reviendrait à une situation normale au
niveau des temps d'attente. Donc, quand on parle de cardiologie tertiaire, on
n'est pas près d'avoir une pénurie de clients demain matin.
Quand tu regardes dans les autres ultraspécialités,
ça va dépendre de l'ultraspécialité aussi.
II va y avoir un ordre de priorités de mis sur le plan des
problèmes auxquels on doit faire face. Bon, quand on parle de
radio-oncologie, avec tout ce que ça comporte, Dieu sait qu'on a un peu
de rattrapage à faire. Donc, le ministère lui-même va
déterminer les priorités auxquelles il va s'attarder. On vient de
régler la cardiologie tertiaire. Au niveau de la radio-oncologie, il y a
déjà un certain nombre d'orientations qui ont été
prises. On est en processus d'accélérer les investissements,
à ce moment-ci, pour y arriver, ainsi de suite. Donc, on va en avoir
d'autres qui demeurent notre responsabilité de maintenir tout ce qu'il
faut en termes d'ultraspécialités. Encore là, il faudra
distinguer des priorités dans les ultraspécialités. C'est
ce qu'on va faire.
M. Trudel: Donc, il ne s'est pas manifesté
d'inquiétude sur une possible mise en cause d'établissements
spécialisés quand on arrivera à terme, à ce que ce
soit les régions qui achètent leurs services par rapport, par
exemple - l'exemple que vous donniez tantôt - à Montréal,
par rapport à Québec, par rapport à Sherbrooke...
M. Côté (Charlesbourg): À ce
niveau-là, il va rester un gardien du système qui est le 1, qui a
toujours cette responsabilité-là. Évidemment, ce que
ça va obliger, c'est un certain rangement. Ça va faire une
certaine obligation de faire des choix au niveau des établissements. Tu
ne peux pas être bon dans tout. Tu sais, l'objectif d'avoir toutes les
ultraspécialités, qu'ils oublient ça, ils vont courir
à leur propre perte. Ce qu'il faut, c'est d'être
ultra-spécialisé dans un certain nombre de créneaux puis
viser, effectivement, l'excellence. Évidemment, les gens des
régions ne seront pas fous non plus. Ils vont courir après
l'excellence. Celui qui n'aura pas l'excellence, bien, il va se retrouver avec
des petits problèmes, et ça fera partie de son
autoévaluation puis de ses critiques. (17 heures)
D'ailleurs, c'est exactement comme ça que ça s'est
passé à Cambridge avec la régionalisation des budgets de
la santé. Mme Thatcher, à un moment donné, a dit:
Dorénavant, on paie 60 % des budgets. On envoie ça aux
régions. Ce sont les régions qui décident et les
régions, il n'y a pas de modèle. Elle a pris le paquet, et elle a
dit: On envoie ça aux régions. On crée des genres de
régies régionales au niveau de chacune des régions de
l'Angleterre, et vous administrez votre argent. C'est redistribué
à des districts qui, eux, vont en appel de propositions des
établissements qui sont dans leur milieu. Finalement, pas de
modèle unique, on prend le paquet, on envoie ça à la
région, au district. Et là, finalement, Cambridge a dit: Nous
autres, on va s'organiser et on va développer le modèle qui
devrait servir aux autres. On dit: On va développer l'excellence. Quand
on est arrivé au centre hospitalier universitaire de... la
première question qu'ils se sont posée: II faut savoir combien
ça nous coûte si on veut être capables de soumis sionner. Et
Ils nous ont avoué candidement qu'avant ça ils ne le savaient
pas. Tout co qu'ils... Ils pouvaient crier pour demander de l'argent:
Donnez-nous-en parce qu'on est universitaire, donnez-nous-en.
Et comme le monde municipal est impliqué à ce
niveau-là et qu'il y a un financement qui vient du monde municipal, le
questionnement se fait davantage sur les véritables coûts et sur
l'efficience, l'efficacité. Et tout le monde s'est mis à se
questionner à l'intérieur de l'établissement, en
particulier, pour dire: Nous autres, centre hospitalier universitaire, c'est la
qualité de nos soins qui va nous permettre de passer au travers,
même si on charge un peu plus cher par rapport à d'autres centres
qui vont faire le môme travail, mais peut être avec une
qualité moin dre et à un prix moindre aussi. Et finalement,
ça va être la possibilité pour les gens de choisir.
Évidemment, il faut être vigilants. C'est pour ça
que ça prend toujours... Il ne faut pas que le 1 se lave les mains. Le
danger de l'Angleterre, c'est ça. C'est qu'à partir du moment
où on a pris le paquet et qu'on a envoyé ça au niveau de
la région il y a des grandes directives nationales, défense des
crédits, point, alors que je pense que le 1 ne doit pas se laver les
mains. Le 1 doit continuer d'assurer la qualité. Comme dirait mon ami
Gérald Tremblay: La qualité totale.
M. Trudel: La qualité "totale".
M. Côté (Charlesbourg): Totale".
M. Trudel: Ce qui peut être Inquiétant, c'est... En
comparaison avec l'Angleterre, évidemment, on ne parie pas des
mêmes volumes de population et...
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: ...les seuils critiques ne sont pas les mêmes.
je dirais que les seuils critiques sont beaucoup plus critiques au
québec, compte tenu du volume...
M. Côté (Charlesbourg): Oui
M. Trudel: ...parce que maintenir, par exemple - je dis ça
au hasard, là - l'excellence à l'Institut de cardiologie, une
bonne équipe de recherches avec McGIII, ça ne se multiplie pas
à l'infini. Et les oiseaux...
M. Côté (Charlesbourg): Ou recherches à
l'Institut de cardiologie.
M. Trudel: Ou recherches à l'Institut de cardiologie
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Mais je vous dis tout
de suite que la base même du système en Angleterre est le
généraliste. On lui dit: Vous avez une attribution, vous devez
avoir des patients sur votre liste, ce que la France est après essayer
de faire. Vous vous abonnez, comme citoyen, à un médecin.
L'État vous donne 20 $ par tute de pipe, comme
généraliste, vous paie 75 % du salaire d'une infirmière et
vous paie l'allocation au niveau des frais inhérents à votre
cabinet privé. Et vous avez droit, au maximum, à 3000 personnes
sur votre liste. Donc, vous devez assumer des soins de première ligne.
Alors, il n'y a pas grand problème entre l'infirmière et le
médecin parce que l'infirmière peut faire bien des affaires
qu'ailleurs, quand c'est payé à l'acte, c'est le médecin
qui veut les faire. Il y a donc, à ce niveau-là aussi, un
deuxième incitatif qui est celui de la prévention. Assez
intéressant merci.
La deuxième étape qu'ils sont à mettre en place
actuellement, c'est qu'à partir du moment où un cabinet
privé a 11 000 abonnés, ce qui signifie au moins 4
médecins, on est après lui transférer l'argent
nécessaire à toute la deuxième ligne. Et lui va contracter
avec les centres hospitaliers distribuant les soins de deuxième ligne.
Mais, comme il est à la base même du système sur le plan de
la prévention, il va être incité encore davantage à
faire de la prévention auprès de son monde. Le client peut se
désabonner chaque année, il peut changer de clinique ou de
médecin; si vous en avez 2500, c'est moins payant que si vous en avez
3000. Vous avez tout intérêt à donner satisfaction à
votre client, parce qu'il va s'en aller ailleurs. Et vous avez tout
intérêt à faire de la prévention, parce qu'il va
aller en deuxième ligne puis ça va être pris à
même votre budget.
M. Trudel: Les CLSC privés?
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que je vais revenir
dans une quinzaine d'années en politique. On va regarder comment
ça va avoir été!
M. Trudel: Vous ne savez pas ce qui se passe à
Montréal, mais vous connaissez ça un peu ailleurs.
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est clair.
D'ailleurs, je suis toujours ouvert à discuter avec des gens qui
écrivent dans les grands quotidiens de Montréal.
Évidemment, ils connaissent plus Vancouver, eux autres.
M. Trudel: Quant à notre affaire à nous autres au
Québec, donc, les populations à desservir et leurs
caractéristiques sociosanitai-res... là, tout au long de
l'échange, il y a également les objectifs et les priorités
qui vont être en quelque sorte déterminés par la politique
de santé et de bien-être. Il faudrait bien les indiquer là,
dans cet article aussi, parce que, là, je cherchais à
établir le chiffre tantôt... Le véritable argent qu'on va
répartir pour se faire une base, le fric qui va se répartir,
c'est quelque chose comme 8 000 000 000 $ si on prend la base, actuellement, au
Québec puis si on enlève tout ce qui est l'administration. Non,
c'est un petit peu moins que cela.
M. Côté (Charlesbourg): Le budget est de 12 000 000
000 $ puis ce que ça coûte en administration du ministère
lui-même, c'est 80 000 000 $ à 85 000 000 $. Donc, le reste, il
s'en va...
M. D'Astous: II suffit d'entrer la dette et tout ça.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Oui. 7 000 000 000 $ ou 8 000 000 000 $?
M. D'Astous: S'il inclut la RAMQ, ça ne baisse pas
à 7 000 000 000 $ou8 000 000 000 $.
M. Trudel: Non, j'enlève la RAMQ. La RAMQ va avoir ses
règles.
M. D'Astous: On tombe à 10 000 000 000 $. On tombe
à 9 500 000 000 $. Enlevez 300 000 000 $ au service de la dette, quelque
100 000 000 $ de location d'espaces...
M. Trudel: ...à 9 000 000 000 $.
M. D'Astous: ...enlevez le ministère, la recherche...
M. Côté (Charlesbourg): 9 000 000 000 $.
M. D'Astous: 8 000 000 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): 8 500 000 000 $ ou 9000 000
000 $.
M. D'Astous: 8 500 000 000 $.
M. Trudel: Je peux partir à 8 000 000 000 $, O.K. Disons
que je le mets à 8 500 000 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, sauf que...
M. Trudel: Un article pour répartir... un article qui...
C'est la base de la répartition, les 8 500 000 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, sauf qu'on l'a mis dans
l'article 340, dans les fonctions ministérielles, parce que ça me
paraît assez court comme chapitre. Et, quand on continue, on se
retrouve au chapitre du financement des services, au chapitre IV: "Le
ministre... " Donc, à l'article 340, on a effectivement mis notre
préoccupation de politique de santé et de bien-être. Alors,
vous l'aviez détecté dans les amendements. Je pense que ça
conditionne le reste. Ce n'est pas un autre que le ministre qui va faire la
location sur le plan financier.
M. Trudel: On l'a introduit tantôt.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. C'est pour ça
qu'on l'a mis à l'article 340, parce que, évidemment, il est au
chapitre I. Puis il n'est pas au paragraphe 2° du chapitre I, il est au
paragraphe 1° du chapitre I. J'ai l'impression qu'on a déjà
les bretelles puis la ceinture.
M. Trudel: Oui, j'avais dans la tête... Je n'avais pas
l'amendement inscrit ici. C'est vrai qu'il est rentré ce matin au niveau
du paragraphe 1°. Ça fait longtemps puis j'étais en train de
l'oublier. Quand on dit "des caractéristiques sociosanitaires", la base
de données pour l'établissement des caractéristiques
sociosanitaires, ça va être quoi, grosso modo? Parce que, encore
là, on est en...
M. Côté (Charlesbourg):... c'est parce que ça
me rappelle des souvenirs de discussions. Évidemment, il y avait
Enquête santé Québec qui est...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Et, à un moment
donné, on a essayé de passer un amendement sur le Bureau de la
statistique du Québec. Je ne sais pas si ça vous rappelle quelque
chose?
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, Ha, ha, ha! C'est en
plein ça, en plein dans le mille!
M. Trudel: Ha, ha, ha! Allez le chercher là...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel:...
pour savoir le...
M. Côté (Charlesbourg): Et il y a les études
épidémiologiques qui sont... C'est ça.
M. Trudel: C'est parce que, quelque part - je ne veux pas me
tromper - dans la réforme, il était prévu la
création d'un conseil d'étude épidémiologique ou un
conseil épidémlolo-gique.
M. Côté (Charlesbourg): Non, il n'est pas
éliminé. Il n'a pas disparu. J'ai dit que ce qui était
dans la réforme n'était pas nécessairement tout ce qu'il y
avait dans loi. La réforme est beaucoup plus vaste que le simple projet
de loi 120. Voyons donc!
M. Trudel: Je reviendrai au mois d'août sur
celle-là.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! Ce n'est pas un
vrai docteur non plus.
M. Trudel: Mais vous ne perdez rien pour attendre. Là, on
peut avoir tout le rationnel nécessaire pour la distribution des
ressources Mais il arrive aussi des catastrophes. Va-t-il y avoir une cagnotte
quelque part, une réserve nationale?
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, des
catastrophes nationales sont toujours comblées par des cagnottes
additionnelles.
M. Trudel: Parce que, l'autre jour, j'ai vu une entrevue du
ministre du Revenu actuel, et je ne veux pas le pointer en son absence, mais
j'ai vu une entrevue où il disait: II va falloir, un jour, que le
gouvernement apprenne à prévoir les imprévus.
M. Côté (Charlesbourg): En relation avec le
rôle du ministre du Revenu, je pense que ça a du bon sens.
M. Trudel: Je ne vois pas où ça a grand bon sens.
Ça sera dans le fonds de suppléance du Québec.
M. Côté (Charlesbourg): II est là pour
ça.
M. Trudel: Ça va. Adopté, Mme la Présl
dente.
La Présidente (Mme Loiselle): Est-ce que l'amendement
à l'article 369 est adopté?
M. Trudel: Adopté
La Présidente (Mme Loiselle): Est-ce que l'article 369,
tel qu'amendé, est adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Loiselle): J'appelle l'article 370. M.
le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): "Le ministre établit,
chaque année, après consultation des régies
régionales, des règles budgétaires pour déterminer
le montant des dépenses de fonctionnement et d'investissement qui est
admissible aux subventions à allouer aux régies régionales
sous forme d'enveloppes globales par programme. "Le ministre doit
prévoir dans ces règles budgétaires le versement de
subventions visant à
atteindre l'équité interrégionale. "Les
règles budgétaires prévoient en outre le montant des
dépenses de service de la dette qu) est admissible aux subventions
à allouer aux établissements publics ainsi que l'allocation de
subventions à d'autres personnes et organismes qui y sont admissibles et
qui remplissent une obligation particulière résultant de la
présente loi ou d'une entente conclue conformément à
celle-ci. "Les règles budgétaires établies par le ministre
doivent être soumises à l'approbation du Conseil du
trésor." Il y a un amendement qui vise à remplacer, dans la
troisième ligne du premier alinéa, les mots "d'investissement"
par les mots "d'immobilisation".
M. Trudel: C'est la même chose par rapport à
l'autre. Ça veut dire qu'au niveau de la... ces articles ne seront
pas...
M. Côté (Charlesbourg): Promulgués.
M. Trudel: ...promulgués, au départ. Ils vont
être promulgués lorsqu'on va atteindre, lorsqu'on aura fait le
"phasing out", "phasing in"?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Ça pourrait
être avril 1993.
M. Trudel: ...que ce serait promulgué pour... Parce que
les programmes seraient assez prêts, en termes de transfert, et
l'arrimage fait.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: Le passage de l'ancien à nouveau.
M. Côté (Charlesbourg): On donnera un certain nombre
de mois aux régies régionales pour faire des plans
régionaux d'organisation de services, donc l'allocation
budgétaire suivant aussi. À ce moment-là, j'imagine que,
dans la loi d'application, il y aura un certain nombre de prévisions
à ce niveau-là.
M. Trudel: Où est-ce qu'on est rendu? 400 et plus.
Une voix: Plus que ça.
M. Trudel: Plus que ça? J'allais dire: Ni oui ni non, mais
tout au contraire.
M. Côté (Charlesbourg): C'est pour ça qu'on
cherche à ne pas trop prendre d'ouvrage l'automne.
M. Trudel: Pour les universités, les centres...
M. Côté (Charlesbourg): ...hospitaliers uni-
versitaires...
M. Trudel: ...les centres hospitaliers universitaires...
M. Côté (Charlesbourg): ...ou instituts.
M. Trudel: ...les CHU, est-ce qu'on va pouvoir... Il y a un
article quelque part qui permettrait au ministre d'aller directement pour les
immobilisations, compte tenu des fonctions de ces établissements. (17 h
15)
M. Côté (Charlesbourg): À ce moment-ci, le
problème ne se pose pas tellement sur le plan des immobilisations, au
niveau des centres hospitaliers universitaires. Ce dont ils se plaignent
davantage, c'est de ne pas avoir les budgets de fonctionnement qui
représentent des services rendus à la collectivité. Donc,
ils sont, règle générale, sous-financés, mais il
faut en arriver, comme on se l'est dit au moment où on a adopté
l'article qui permettait de reconnaître des CHU et des instituts,
à une dotation budgétaire qui tienne compte effectivement de
certaines responsabilités au niveau des CHU et qui doit se traduire par
un support financier additionnel.
M. Trudel: C'est ça que vous allez demander aux
régies régionales dans la répartition?
M. Côté (Charlesbourg): Non, ce pourrait
être...
M. Trudel: De tenir compte de cela?
M. Côté (Charlesbourg): ...une fonction centrale,
à ce niveau-là.
M. Trudel: Est-ce que vous voulez répéter?
M. Côté (Charlesbourg): ce pourrait être par
le ministère. parce que c'est le ministère qui va
reconnaître, on s'en souvient, les centres hospitaliers
universitaires.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): O.K.? Donc, ce n'est pas
quelqu'un d'autre qui va avoir cette responsabilité-là.
M. Trudel: Non, non. Je comprends.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, à partir du
moment où on s'était dit qu'il y en avait 17, 18, quelque 44
instituts et CHU, on visait 10 ou 12 centres hospitaliers universitaires.
Après ça, il y a des instituts et, après ça, il y a
des centres affiliés.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, au niveau des centres
affiliés, les régies régionales ont un rôle à
jouer, au niveau des instituts aussi, alors que le ministère s'est
réservé, lui, des CHU. Donc, au niveau des instituts et des
centres affiliés, que ce soit dans le domaine de la santé ou dans
le domaine des services sociaux, parce que ça va être possible
maintenant, si c'est au niveau régional, donc, bien sûr avec
approbation du ministre, mais au niveau des CHU, c'est le ministre qui le
permet.
M. Trudel: Qui va être un CHU? M. Côté
(Charlesbourg): Oui
M. Trudel: Mais qui va allouer les budgets? Est-ce que j'ai bien
entendu ce que vous venez de me dire?
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Sur une
reconnaissance d'une charge additionnelle éventuelle au CHU. Un exemple:
le ministère de la Santé et des Services sociaux a
transféré, je ne sais pour combien d'années, 9 000 000 $,
qui sont rendus à plus ou moins 14 000 000 $, au ministère de
l'Enseignement supérieur pour l'enseignement, mais qui étaient
dans le budget du ministère de la Santé et des Services sociaux
auparavant et qui ont été transférés à
l'Enseignement supérieur pour défrayer les coûts
inhérents à la formation universitaire, donc à
l'enseignement. Les universités disent que ce n'est plus suffisant
maintenant pour être capables de faire face à leurs obligations et
que, dans la mesure où on reconnaît les CHU, il va falloir faire
en sorte que, si on en reconnaît moins, on les supporte mieux. Alors
donc, il va de soi que si le ministère est celui qui reconnaît et
qui choisit, bon, en collaboration avec d'autres personnes, bien sûr, qui
va être CHU, qui ne le sera pas, il y a inévitablement, sur le
plan financier, des ressources qui devront être reconnues. Il y a des
services médicaux courants dans les CHU au même titre qu'un autre
centre hospitalier de courte durée. Ça, c'est, bien sûr,
sur le plan régional. Il y a, d'autre part, des
ultraspécialités dans les CHU; on s'est dit, au niveau du
développement des ultraspécialités, que c'est le ministre
qui avait gardé la poignée sur le plan du développement
des ultraspécialités. Ça, ça demeure toujours
ouvert.
M. Trudel: Non, mais que vous soyez CHU ou institut, ou institut
universitaire...
M. Côté (Charlesbourg): Ou centre affilié,
oui...
M. Trudel: . ou centre affilié, là, c'est toujours
le ministre qui décide ça au niveau de la désignation.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Mais avec institut et
centre hospitalier affilié, je ne me souviens pas si c'est
recommandation ou avis do la régie régionale, alors que, dans le
cas du CHU, c'est le ministre. C'est parce qu'il y a cette nuance-là qui
est importante.
M. Trudel: C'est parce que j'essaie de voir comment, si vous
dites: Quand éventuellement j'en reconnais centres hospitaliers
universitaires, je sais qu'ils ont des vocations spécifiques, que
l'Enseignement supérieur s'occupe de ses affaires parce qu'on l'aurait
déjà transféré... par ailleurs, il y a d'autres
vocations qu'on leur fait assumer pour le réseau...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...je pourrais les subventionner directement, c'est
ça que j'entends.
M. Côté (Charlesbourg): C'est à-dire que, par
exemple, une des plaintes les plus importantes, c'est que, si on est un centre
hospitalier universitaire, on doit, par conséquent, avoir au niveau des
équipements tout ce qu'il y a de plus moderne; ça me paraît
tomber sous le sens aussi Évidemment, ça cause d'autres sortes de
problèmes. Quand vous les formez sur des instruments
ultra-spécialisés, quand ils arrivent en région, ils ne
savent plus comment ça marche. Tu sais, il y a des instruments
supposément d'un autre âge, a moins que les fondations ne les
aient achetés. C'est ça qu'on attend au niveau des
régions. Mais il y a quand même cette obligation-là et,
s'il y a une place où on doit être bien outillé
d'équipements modernes, disons-le, ultra-spécialisés,
c'est bien dans ces centres-là. Et, évldem ment, il y a des
enveloppes au niveau d'immobilisation qui tiennent compte de l'Immobilisation
béton, mais qui tiennent compte aussi de l'immobilisation dans de
l'équipement, et ça, on a toujours dit que le budget passerait de
15 000 000 $ à 25 000 000 $ au 1er avril 1992, et ainsi de suite, au fil
des prochaines années. Bien sûr, à partir de ça, il
y a des allocations qui pourraient reconnaître, sur le plan des
immobilisations, des CHU pour les doter d'équipement dont ils ont
besoin. Ça, c'est la respon sabilité du ministre.
M. Trudel: Ce que ça va vouloir dire, c'est que, quelque
part, à terme - je ne le dis pas péjorativement - il pourrait y
avoir, avant la répartition de nos 8 500 000 $, pour certaines
fonctions...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, milliards M. Trudel:
...dites nationales. . M. Côté (Charlesbourg):
Milliards
M. Trudel: ...milliards, pardon.
M. Côté (Charlesbourg): Parce qu'on ne se chicanera
pas longtemps à répartir 8 700 000 $.
M. Trudel: Non. Quoique c'est plus d'ouvrage répartir 8
500 000 $. Il va y avoir la petite poche du ministre quelque part. Il faut bien
qu'il se garde une enveloppe pour ces fonctions-là. C'est parce que,
tantôt, on évoquait - je comprends qu'on était
peut-être un peu dans l'idéal, dans l'objectif poursuivi - toute
tête de population, si je peux prendre cette expression là, avait
son enveloppe au niveau de l'évaluation. Et quand il y a des fonctions
plus spécialisées, plus nationales - on se comprend - que le
ministre peut, de par sa responsabilité, subventionner, il va bien
falloir qu'il y ait la petite poche du ministre...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...quelque part, à l'intérieur des 8 500
000 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): C'est clair que ça va
prendre une petite enveloppe quelque part au ministre pour lui laisser encore
une petite vocation, pour faire quelque chose.
M. Trudel: Oui, c'est ça. Parce que sans ça
les...
M. Côté (Charlesbourg): Parce que, demain, il va
devenir inutile puis il n'y a pas un médecin à travers le
Québec qui va être intéressé à me remplacer
si ce n'est pas suffisamment important comme fonction. Évidemment,
au-delà de l'argent...
M. Trudel: Je pense un peu, là...
M. Côté (Charlesbourg): Quand tu regardes le salaire
du ministre de la Santé à 102 000 $ par année, il est pas
mal en bas de ce que l'omni gagne. Puis vous savez ce que les
spécialistes pensent des omnis.
M. Trudel: Non.
Je vais vous dire que "après consultation des régies
régionales"... Le ministre établit les règles
budgétaires après consultation des régies
régionales. Tantôt, elles vont parader aussi en commission
parlementaire. On pourra aussi Inverser les questions, c'est-à-dire
demander aux régies régionales pourquoi elles n'auraient pas
défendu tel élément de la règle...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: ...au niveau de l'établissement du partage ou,
à l'inverse, pourquoi tel élément de la règle a
été établi.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: Ça va.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
La Présidente (Mme Loiselle): Alors, l'amendement à
l'article 370 est adopté. L'article 370, tel qu'amendé, est
adopté. Alors, j'appelle l'article 371.
M. Trudel: C'est la présidente qui dit "adopté"
à cette heure, là.
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui, c'est
extraordinaire!
La Présidente (Mme Loiselle): J'ai lu ça dans vos
yeux.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Pourriez-vous nous dire si
vous avez vu autre chose?
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Loiselle): À huis clos
seulement, M. le ministre.
M. Trudel: Pas tout, tout, tout, là.
M. Côté (Charlesbourg): Vous savez qu'on finit
à minuit, hein?
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Loiselle): Pertinence, M. le ministre!
L'article 371.
M. Trudel: Attention...
M. Côté (Charlesbourg): La pertinence, c'est
après minuit.
La Présidente (Mme Loiselle): Oui.
M. Trudel: Oui. Non, c'est l'impertinence après
minuit.
M. Côté (Charlesbourg): "Le ministre établit
annuellement des règles budgétaires particulières
applicables aux régies régionales quant à leur gestion,
à l'allocation des budgets aux établissements et à
l'octroi des subventions aux organismes communautaires visés par la
présente loi".
Il y a un papillon: Insérer, dans la dernière ligne,
après le mot "communautaires", les mots "et aux ressources
privées agréées".
M. Trudel: Voyons, 371, on ne l'a pas ce...
Une autre série de règles applicables à la vie
même des établissements qui s'appellent, qui vont s'appeler
régies régionales.
C'est quoi la limite supérieure de la croissance bureaucratique
d'une régie régionale?
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! Bonne
question!
On se rappellera que, sur le plan des discussions, on s'est dit que nous
étions à évaluer avec des experts de l'extérieur du
ministère et des régies régionales, des CRSSS actuels, un
certain nombre de choses sur le plan des besoins en personnel pour être
capables de remplir les fonctions qu'on veut confier aux régies
régionales.
Donc, c'est quoi le volume aujourd'hui de ressources nécessaires?
Il n'est pas déterminé. Chose certaine, c'est qu'à
l'intérieur des coûts de la réforme on a prévu
certaines enveloppes budgétaires qui pourraient être
nécessaires à la création de... c'étaient quatre
régies régionales additionnelles, mais ça tient compte du
phénomène nordique où il y en aura des subdivisées,
et évidemment de l'ajout de personnel à ce qui existe
actuellement. Vous savez, quand on dit aux régies régionales,
actuellement: Vous avez la responsabilité du programme de santé
mentale, d'immobilisation et d'un certain nombre d'autres choses sur le plan
consultatif, il est bien évident que le monde, s'il fallait qu'il
gère des régies régionales demain matin avec le monde
qu'elles ont actuellement, ça ne se fera pas.
Donc, on est dans une situation où ça va nécessiter
un certain nombre de ressources additionnelles pour leur permettre de jouer
leur rôle qui est un rôle quand même très large. Et on
a déjà adopté les articles qui les concernaient pour la
plupart. Il y a un questionnement sur un certain nombre d'autres qui sont
restés en suspens et on y reviendra. Mais c'est clair qu'il y aura de
l'ajout de ressources.
M. Trudel: Oui, mais ce n'est pas tellement sur l'ajout de
ressources, c'est précisément sur le quantum de l'ajout de
ressources. Écoutez bien, soyons clairs là, il s'est bâti,
je ne sais pas encore si c'est un mythe, parce que c'est la
réalité qui va démontrer si c'est un mythe ou pas, il
s'est bâti toute une argumentation qui dit justement ce que vous venez de
dire, c'est-à-dire: II va y avoir l'ajout de ressources, et c'est
nécessaire qu'il y en ait pour constituer le noyau régional qui
va opérer au niveau de Santé et Services sociaux, c'est
ça, qui va être le noyau régional.
Et là il y a... Comment pouvez-vous, aujourd'hui, détruire
l'argumentation qu'il n'y aura pas de superinflation au niveau de ce que
ça va vouloir dire, au niveau régional, l'ensemble de
l'équipement sur les plans humain et financier et du personnel? Ce que
ça va vouloir dire, ça, au niveau régional.
M. Côté (Charlesbourg): Une première balise
qui a été fixée dès le départ, c'est que les
régies régionales n'offriront aucun service.
M. Trudel: Oui, oui...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, mais c'est
là que pourraient se bâtir des empires Évidemment, ceux qui
ont été les premiers à critiquer ça sont
probablement les premiers qui devraient faire une inspection personnelle dans
leur établissement où ils oeuvrent. Parce que là aussi il
y a du monde un peu. On rappelle qu'il y a 1042 personnes au ministère,
au central, pour combien dans le réseau? 253 000 personnes dans le
réseau. Ça ne fait pas un niveau d'encadré ment
très élevé pour le ministère.
Par contre, selon certaines études et analyses, il avait
été évoqué qu'il y avait un taux d'encadrement
assez élevé, je pense que c'est aux crédits. On a eu des
commentaires, y compris d'établissements du comté de Joliette,
qui contestaient cette évaluation-là. Mais une chose qui est
certaine, c'est, au niveau des régies régionales, première
balise, pas de services, pas de dispensation de services directs à la
population Et pour les rôles qu'on veut leur confier, il y a du monde qui
travaille actuellement. C'est le ministre qui va fixer les balises. Donc, je
n'irai pas me tirer dans le pied moi-même en disant qu'on va bâtir
des bureaucraties régionales très fortes, très puissantes
et très nombreuses pour être capable d'aller contrôler dans
le cabinet privé le médecin qui va décider de telle
affaire ou telle affaire. Pareil comme s'il fallait avoir des inspecteurs
Clouseau partout, auprès de chaque cabinet privé, pour savoir ce
qu'ils font alors que c'est leur responsabilité de savoir ce qu'ils font
et c'est à la Régie de l'assurance-maladie du Québec de
faire les vérifications qui s'imposent puisque c'est elle qui a cette
responsabilité, et à la Corporation professionnelle des
médecins sur le plan de la qualité des actes posés. Donc,
à ce moment cl, c'est clair que le ministre va tirer sur les cordeaux
sur le plan des personnes qui vont être autorisées au niveau des
régies régionales et on va le faire en toute équité
aussi, en toute équité par rapport à chacune
des régies rôgiona les.
M. Trudel: Par exemple, la dotation en personnel d'une
régie régionale, ça va demander l'autorisation du
ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Ah bien sûrl Bien
sûr. Pensez-vous que le Trésor va nous permet tre... On va aller
dire au Trésor: Parfait, on vous a dit dans la réforme que
ça allait coûter tant de millions de dollars, partait. Il faut
passer aux actes maintenant. On va aller voir le Trésor, on va dire:
Écoutez, maintenant, pour la constitution des régies
régionales, ça nous prend 2150 per
sonnes. Il va manquer de poudre à canon, hein? Il va manquer de
poudre à canon. On est dans une situation où, effectivement, le
Trésor devra autoriser, parce que c'est ses règles, on l'a dit
tantôt, à l'article précédent: "Les règles
budgétaires établies par le ministre doivent être soumises
à 'approbation du Conseil du trésor." On l'a dit dans l'article
précédent là. Et je ne pense pas qu'on puisse
dévier de ça. Ça me paraît très important.
C'est encore la responsabilité d'imputabilité qui relève
des parlementaires et...
M. Trudel: Non. Tantôt, c'est parce que vous le disiez. Je
comprends que l'économie générale... C'est parce qu'on le
disait pour le fonctionnement et les immobilisations des
établissements.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: On n'était pas au niveau des régies
régionales.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: C'est parce que je... Est-ce que je veux comprendre
que la... Je ne veux pas comprendre, en tout cas, qu'il arriverait, il
atterrirait dans une région un ensemble d'enveloppes pour des
clientèles ciblées et, avant de faire la distribution en vertu
des objectifs du programme, il y aurait d'abord - tantôt on a
commencé par la petite poche du ministre - il y aurait la petite poche
de la régie régionale qui dirait: Moi, pour administrer ça
comme il faut, il faut d'abord que j'aie des moyens. Ça peut se
supporter jusqu'à un certain point. Il dit: Bon. Bien, je vais me servir
et, après ça, on va diviser le restant.
M. Côté (Charlesbourg): Mais ce n'est pas l'objet de
l'article. Je comprends que... Ce n'est pas l'objet de... L'article 371, si on
le relit, il dit: "Le ministre établit annuellement des règles
budgétaires particulières applicables aux régies
régionales quant à leur gestion, à des budgets aux
établissements et à l'octroi des subventions aux organismes
communautaires visés..." Donc, finalement, c'est des règles
budgétaires pour l'allocation des budgets aux établissements et
l'octroi des subventions aux organismes communautaires visés par la
présente loi. Mais la question...
M. Trudel: Mais quant à leur gestion aussi, là.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Quant à leur gestion, des régies
régionales, je comprends. Il y a quelque chose qui m'empêche de
penser.
Des voix: Ha, ha, ha! Une voix: Une courte suspension?
(Suspension de la séance à 17 h 34)
(Reprise à 17 h 37)
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Vous semblez
mieux, M. le député.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Vous semblez
mieux.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Je n'ai pas besoin de budgets spéciaux pour
ça, rien pantoute.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Très
bien.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, on...
M. Trudel: C'est parce que je ne savais pas qu'on avait
changé de président et de présidente. Vous avez l'air
moins bien vous.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Pas vous, la présidente.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Donc, l'article 371,
première partie, c'est le budget de la régie...
M. Trudel: Oui, c'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): ...qui, lui, fait partie
d'une enveloppe que le ministre a et qui fait l'objet d'approbation du Conseil
du trésor et qui est assigné à chacune des régies
compte tenu de certains paramètres qui sont encore à être
élaborés, à ce moment-ci, mais sur une base
d'équité.
M. Trudel: Mais vous avez dû faire une évaluation et
dire: Bon là, actuellement, on a des CRSSS dans 12 régions, on va
se réveiller avec 18 régies. Il a dû y avoir un quantum
d'évalué, combien on va mettre là-dedans
éventuellement, parce qu'on ne peut pas...
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire qu'on a
une provision budgétaire, si ma mémoire est fidèle, qui a
été...
Une voix: Oui, dans le cadre de la réforme.
M. Côté (Charlesbourg): ...vue dans le cadre de la
réforme.
Une voix: Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg):.. mais qui, nous le savions
à l'époque, doit être validée par l'étude qui
est en cours et qui, finalement, avait été évoquée
au niveau du trésor. l'étude qui est en cours va valider
effectivement tous les chiffres qui pourraient être mis sur la place
publique, aujourd'hui, mais qui ne seraient pas les bons chiffres. donc, la
validation est à se faire actuellement. il y a une semaine, quand on en
a parlé, il était question de très, très
prochainement.
M. D'Astous: Le rapport a été déposé
par...
Le Président (M. Paradis, Matapédia): M.
D'Astous.
M. D'Astous:... les consultants aux trois conseils
régionaux qui étaient avec le ministère responsable du
projet et le rapport, en principe, est déposé au ministère
dans les jours qui viennent, mais déposé par le contractuel aux
conseils régionaux.
M. Trudel: Rapport qui va établir, qui va essayer
d'établir ce qui sera nécessaire...
M. D'Astous: Non
M. Trudel:... dans une régie régionale pour occuper
ces fonctions.
M. D'Astous: Dans un premier temps, notre préoccupation
était de savoir c'est quoi l'équité actuelle par rapport
au mandat actuel des conseils régionaux. Ça serait, pour nous,
une base pour partir par la suite et, bien sûr, on pourrait s'en servir.
Si, par exemple, avec les paramètres ou les normes qu'on a construits
dans l'étude, on peut estimer que, pour gérer tel programme avec
telle clientèle, ça coûte tant, pour le volet qui
s'ajoutera avec la décentralisation, on pourra s'en servir comme
paramètre pour évaluer les coûts additionnels. Mais, la
première fonction de l'étude, c'était
l'équité actuelle des conseils régionaux.
M. Côté (Charlesbourg): À partir des mandats
qui sont dévolus...
M. D'Astous: Actuellement.
M. Côté (Charlesbourg): Dévolus actuellement.
Donc, évidemment, on peut présumer demain matin que le mandat...
On va déjà avoir une base suffisamment éclairante pour
dire: Voici ce que ça va coûter.
M. D'Astous: Et il aura aussi pour mandat de nous proposer une
grille méthodologique pour l'allocation ultime des sommes d'argent pour
donner suite à la réforme. Ça, c'est un instru ment
important pour nous autres
M. Trudel: Mais il y a à la fois une chose qui
m'inquiète puis une autre qui me laisse perplexe. Ça
m'inquiète que l'évaluation des coûts n'ait pas
été complètement faite en disant: Quand on va installer 18
régies régionales, ça va impliquer tel coût. D'autre
part, je suis perplexe, vous avez fait une grosse passe au Trésor on
leur disant: Ne vous inquiétez pas...
M. Côté (Charlesbourg): Non. L'évaluation
n'était pas faite, d'abord, à l'époque, parce qu'on
n'avait pas les instruments. Et c'est là qu'on a décidé,
avec la réforme, d'enclencher une étude avec les conseils
régionaux qui, eux aussi, voulaient être capables de faire face au
mandat qu'on leur donnerait. Parce que la relation ministère-CRSSS s'est
développée au fil des années en ajoutant des mandats sans
nécessaire ment faire suivre l'argent. C'est ça qui est
arrivé, au fil des années.
Donc, ce qui existe actuellement ne peut pas être une base de
comparaison, parce qu'elle n'est pas équitable du ministère vis
à vis dos régies, parce qu'on leur a confié des mandats
sans nécessairement leur donner l'argent. Et un exemple de cela: Cette
année, lorsqu'on a ajouté le plan de relance 2, à
l'intérieur du plan de relance 2, on a dit au Trésor: II faut,
bien sûr, être capable de doter les CRSSS de moyens financiers pour
être capables de faire face au travail qui leur incombe, surtout compte
tenu du fait qu'on augmente les niveaux de 250 000 $ à 500 000 $ puis de
500 000 $ à 1 000 000 $ et que, par conséquent, il faut.. Et le
Trésor a reconnu ça. Donc, on est dans une situation... Quand on
a défendu la réforme, effectivement, le Trésor nous a
posé des questions, mais on n'était pas capable d'y
répondre. À ce moment là, il faut faire une étude
dont les bases vont être très claires et très correctes Et
on doit, aussi tôt que ce sera terminé, finaliser et retourner au
Trésor chercher les sommes d'argent dont on a besoin pour mettre en
place les régies régiona les, les nouvelles instances, avec ce
qu'il faut pour être capable de travailler.
M. Trudel: Là, le ministre va déterminer dos
règles budgétaires particulières applicables aux
régies régionales quant à leur gestion C'est cette
partie-là que Je questionne. Les règles, y compris, à
partir de ce qui nous sera donné comme résultat, une
équité... pas une certaine iniquité entre chacune des
régions. Mais, tantôt, vous ne m'avez pas répondu
là-dessus. Vous êtes peut-être allé trop rapidement.
Ça veut dire que tous les programmes vont atterrir et que la
régie régionale va décider, compte tenu des services
qu'elle a coordonnés dans sa région so-ciosanitaire... elle va
piger son budget là dedans?
M. Côté (Charlesbourg): non. le budget de
fonctionnement des régies régionales est un programme à
part qui part du ministère, que le ministère descend au
trésor. et on dit à la régie régionale: pour ton
fonctionnement, comme pour le ministère.
M. Trudel: O.K., qui rentre dans les 8 500 000 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): c'est ça. alors,
comme pour le ministère. le ministère a un budget de 85 000 000 $
qui est séparé et qui ne disparaîtra pas demain matin parce
qu'on fait la décentralisation. donc, il y a un budget qui est là
pour son fonctionnement à lui. il va y avoir un budget de fonctionnement
qui va concerner los 18 régies régionales, qui va être
administré par le ministère parce que l'autorité des
régies, c'est le ministre et le ministère. donc, pour telle
région, ce sera tant d'argent, pour telle autre région, tant
d'argent. donc, c'est à partir de ça que cette enveloppe va
être répartie de manière équitable, compte tenu des
instruments que nous aurons vis-à-vis de chacune des 18 régions.
dans la deuxième partie de l'article, on dit: le ministre établit
annuellement des règles budgétaires particulières
applicables aux régies régionales quant à l'allocation des
budgets aux établissements et à l'octroi des subventions aux
organismes communautaires visés par cette loi. donc, si on veut, il y a
trois objets. il y a son budget, parce qu'il faut lui donner des règles,
l'allocation des budgets aux établissements et l'octroi des subventions
aux organismes communautaires. ça prend des règles.
M. Trudel: Bien sûr.
M. D'Astous: A l'article 369, c'est la répartition
interrégionale. 370...
M. Trudel: je vais vous dire franchement, ce n'est pas la
mécanique. je comprends qu'ici on va déterminer des règles
qui vont devoir présider à ton fonctionnement comme organisme,
après ça, comment tu vas allouer les ressources aux
établissements. les règles du jeu vont être
déterminées à l'avance pour avoir le même
"guideline" partout à travers le québec. quant aux régies
régionales, oui, je demeure inquiet que vous me disiez: vous savez,
quand on a défendu ça au trésor, on ne les avait pas les
réponses. là, on s'est rapidement retourné de bord et on a
dit: on va les chercher. on n'a pas d'idée actuellement de ce que
ça va vouloir dire, toutes les responsabilités qu'on confierait
à une régie régionale, ce que ça pourrait vouloir
dire au niveau du personnel.
M. Côté (Charlesbourg): Je vous dis, quand on va se
revoir au mois d'août, on va avoir une très bonne idée de
ce que ça représente parce qu'on aura reçu l'étude
qui nous permet la base et, après ça, tu l'appliques. Donc,
normalement, si on travaille au mois de juillet, on sera dans une situation, au
mois d'août, quand on va se revoir, pour être capable de voir.
M. Trudel: Au mois d'août, on va avoir...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, une très bonne
idée parce qu'on aura l'étude, à ce moment-là, qui
doit rentrer ces jours-ci.
M. Trudel: Vous pouvez faire une petite étoile que je vais
le demander, et rapidement, et qu'on va le questionner. Je pourrais demander...
L'autre question, aujourd'hui, je pourrais dire: Dites-moi l'ensemble des
personnels qui sont actuellement dans les CRSSS.
M. Côté (Charlesbourg): 1000.
M. Trudel: Combien?
M. Côté (Charlesbourg): 1000.
M. Trudel: 1000. De combien vous pensez qu'on va avoir besoin
dans les régies régionales? Vous allez me répondre:
L'étude au mois d'août.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne sais pas. M.
Trudel: L'étude au mois d'août. M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: O.K. Au mois d'août, la question va revenir.
M. Côté (Charlesbourg): On a 1000 personnes, mais
qui desservent l'ensemble du territoire.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, normalement, quand tu
ajoutes des nouvelles régies, ce n'est pas automatique que tu ajoutes le
nombre de postes équivalent. Il faut bien se comprendre. Parce que,
déjà, les régies desservent l'ensemble du territoire du
Québec, à 12.
M. Trudel: Oui. Ça va être toute la question
à se poser. C'est compte tenu de la nouvelle mécanique qu'on met
en place. Posons-les carrément aussi comme ça a été
posé comme question dans plusieurs milieux: Est-ce qu'il va y avoir
beaucoup de sous publics qui vont aller au contrôle, à la gestion?
Il faut qu'on soit capable de répondre très, très
clairement à cette question-là, parce que c'est fondamental dans
le système aussi. On peut avoir la meilleure des coordinations, mais si,
à l'autre bout, on n'a rien changé dans la qualité et le
quantum de services...
M. Côté (Charlesbourg): II faut bien se comprendre.
C'est l'ajout de personnes, le moins possible, mais tout ce qu'il faut pour
s'assurer d'une qualité. Le ministère... Parce que,
rappelez-vous, je vous ai toujours dit dans mon affaire qu'il y avait avant,
pendant et après. Ça a toujours été marqué
par le dossier des sages-femmes. Je ne suis pas tout seul, d'ailleurs, à
en entendre d'autres.
M. Trudel: Nous autres, c'est sur le dossier de la
souveraineté qu'on dit avant, pendant et après.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça.
Ça aussi, c'est aussi difficile à accoucher que d'autre chose.
Donc, on s'était dit qu'avant on était là, qu'on serait
là après. Dans le pendant, on ne sait pas, on n'est pas
là. Donc, à partir de ça, on a une responsabilité,
comme ministère, qu'on n'a pas toujours jouée comme on aurait
dû la jouer, dans l'évaluation de la dépense pour les fins
pour lesquelles elle a été donnée et du résultat,
au bout de la ligne, que ça aurait dû donner et que ça a
donné. Alors, il y a une partie de l'évaluation de la
qualité, au bout de la ligne, ça va être le
ministère.
M. Trudel: La dernière question, c'est: Pourquoi, à
371, on n'inclut pas, comme à 370, "après consultation des
régies régionales"? Là, c'est leur propre budget, c'est
leurs propres règles, sauf qu'il y a trois objets là-dedans. Il y
a l'allocation aux établissements et il y a les subventions. Et, encore
là, ce ne serait pas un péché extraordinaire de dire:
Bien, pour vos propres règles, vous allez être consultés
aussi. Justement, pour qu'il y ait l'interface entre les deux, c'est...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais est-ce que ce
n'est pas implicite?
M. Trudel: En tout cas, le législateur ne parle jamais
pour ne rien dire, c'est ça?
M. Côté (Charlesbourg): Non, je comprends qu'il
parle...
M. Trudel: Pourquoi le dire à 370?
M. Côté (Charlesbourg): Non, tout simplement parce
qu'actuellement on est après les établir, ces
règles-là. Et c'est avec eux qu'on le fait, dans la pratique.
M. Trudel: Oui, mais regardez, juste pour vous dire...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel:... à 370, quand ça va sur le
fonctionnement et l'immobilisation, on le marque; ailleurs, on ne
l'écrit pas.
M. Côté (Charlesbourg): non, mais on ne parle pas de
ça, là. on parie de 371. régions les un par un, là.
371, la base de leur budget à eux, on est après le faire. on le
fait avec eux. ils ont désigné trois crsss pour être
capables de le faire avec nous autres. donc, c'est ça on est partenaires
dans cette élaboration, c'est déjà ça. c'est
ça qui se fait. sur le plan...
M. Trudel: Moi, j'ai toujours compris que c'est moins le fric que
tu veux avoir, au bout, pour servir ta population, qui est Important que les
règles suivant lesquelles ce fric se définit.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais on commence
à en avoir un peu.
M. Trudel: Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): Tu sais, là
M. Trudel: Oui, mais juste.. Donnez moi l'explication de pourquoi
vous ne l'écrivez pas.
M. Côté (Charlesbourg): on a une ceinture, des
bretelles, on a une bouée de sauvetage et on est "taggés"
après les deux oreilles, et on veut leur donner de l'oxygène.
M. Trudel: Au moins, réglez-moi la con tradiction de
pourquoi, pour les dépenses de fonctionnement et l'immobilisation, ils
doivent être consultés et, pour les règles, ils ne sont pas
consultés.
M. Côté (Charlesbourg): C'est...
M. Trudel: C'est Implicite, le législateur no parle pas
pour ne rien dire. Mais il parle à 370 et il ne parle pas à
371.
M. Côté (Charlesbourg): Dans ces
conditions-là, chaque fois qu'on parie d'un dossier qui va être
par la régie régionale, on va être obliges de le mettre
à l'article Je ne sais pas, moi, trouvez-moi une place où on va
le mettre et M. D'Astous.
M. D'Astous: C'est parce que, dans les arti des qu'on a
approuvés concernant le fonction nement des régies
régionales par rapport aux établissements, on se rappelle que les
paramètres budgétaires étaient fabriqués par les
régies, mais dans la ligne des paramètres du
ministère.
M. Trudel: oui. ça, je m'en souviens, oui.
M. D'Astous: On a vu ça voilà quelques articles.
Dans le fond, ce que l'article dit ici c'est que le ministre établit les
règles pour le fonctionnement de la régie, dans le premier
bout
de la phrase. Après ça, on parle de règles
d'allocation des régies vers les établissements, et ce que
ça dit, c'est que le ministère établit les règles
minimales, l'encadrement, et les régies font le reste. Et ce que je
viens de dire là, c'est repris dans les articles qui parlent du budget
de fonctionnement et qui parlent des allocations
régie-établissement.
M. Trudel: C'est implicite. M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Est-ce que
l'amendement à l'article 371 est adopté?
M. Trudel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Est-ce que
l'article 371, tel qu'amendé, est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
Article 372. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): "Les règles
budgétaires visées aux articles 369 et 370 peuvent prévoir
que l'allocation d'une subvention: "1° peut être faite sur la base de
normes générales visant tous ceux qui y sont admissibles ou sur
la base de normes particulières ne visant que certains d'entre eux;
"2° peut être assujettie à des conditions
générales applicables à tous ceux qui y sont admissibles
ou à des conditions particulières applicables à l'un ou
à certains d'entre eux; "3° peut être assujettie à
l'autorisation du ministre; "4° peut n'être faite qu'à un ou
à certains de ceux qui y sont admissibles."
Il y a un papillon: Remplacer, dans la première ligne de ce qui
précède le paragraphe 1°, les chiffres "369 et 370" par "370
et 371".
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors,
l'amendement est déposé.
M. Trudel: "peut être assujettie à l'autorisation du
ministre"...
M. Côté (Charlesbourg): 3°? Les
équipements.
M. Trudel: La clause...
M. Côté (Charlesbourg): La clause Granby.
M. Trudel: La clause Granby.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Parce qu'on a toujours des règles
générales, mais on a une règle particulière qui
permet d'en sortir.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Évidemment, sur
le plan des immobilisations ou des équipements, on a de multiples
exemples où, si le ministre n'avait pas eu, n'avait pas l'autorisation
à donner, on serait avec des équipements un peu partout qui
auraient été achetés et qui auraient des impacts
très importants sur le coût de fonctionnement que le
ministère devrait payer.
M. Trudel: Sur division.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors,
l'amendement à l'article 372 est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Sur division.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): L'article
372, tel qu'amendé, est adopté sur division.
M. Trudel: C'est ça.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): L'article
373. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): "Les règles
budgétaires peuvent aussi porter sur: "1° l'utilisation des revenus
qui peuvent être perçus et des contributions financières
qui doivent être exigées conformément à la
présente loi et de leur incidence sur le calcul et le paiement des
subventions; "2° la fréquence des versements et autres
modalités de paiement d'une subvention."
Je vais vous surprendre, il n'y a pas de papillon.
M. Trudel: Oh, oh! Ouf! Les versements actuellement, c'est
12,10.
M. D'Astous: C'est 26.
M. Trudel: 26?
M. O'Astous: Aux 14 jours.
M. Trudel: Ça, ça existe actuellement, cet
article-là?
M. D'Astous: Dans le règlement.
M. Trudel: Dans le règlement? Actuellement, vous n'avez
pas le pouvoir de... C'est par le règlement que vous pouvez intervenir
sur les sommes qui sont perçues par l'établissement.
M. D'Astous: Par exemple, tous les règle-
ments de contribution des bénéficiaires
hébergés en centre d'accueil, les contributions pour les
suppléments de chambres en milieu hospitalier, c'est tout par
règlement du gouvernement.
M. Trudel: Ici, ça établit votre base
réglementaire, législative pour...
M. D'Astous: Pour permettre de réglementer. M. Trudel:
De réglementer. Adopté. M. Côté
(Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors,
l'article 373 est adopté.
Le financement des autres services M. Côté
(Charlesbourg): M. le Président... Le Président (M.
Paradis, Matapédia): Oui?
M. Côté (Charlesbourg):... je vous avise qu'on a un
amendement à l'intitulé du chapitre V du titre II de la partie
III.
M. Trudel: Un amendement à l'intitulé?
M. Côté (Charlesbourg): Du chapitre V du titre II de
la partie III. Remplacer dans l'intitulé du chapitre V
précédant l'article 374, le mot "immobilisations" par les mots
"autres services".
M. Trudel: II faut adopter ça?
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Oui
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Oui, c'est un
amendement.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors,
l'amendement étant adopté...
M. Trudel: Quelle vitesse!
Le Président (M. Paradis, Matapédia): ...
l'intitulé amendé est adopté.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Paradis, matapédia): voilà!
l'article 374. m. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): "Le ministre peut, aux
conditions qu'il détermine, accorder au nom du gouvernement une
subvention à toute régie régionale ou à tout
établissement public pour pourvoir, en tout ou en partie, sur les sommes
votées annuellement à cette fin par le Parlement, au paiement en
principal et Intérêts de tout emprunt contracté ou à
contracter par la régie régionale ou par l'établissement
public. "La régie régionale ou l'établissement public doit
affecter le produit de l'emprunt visé au premier alinéa au
paiement des dépenses d'investissement et de service de la dette pour
ces dépenses d'investissement, au paiement des emprunts effectués
aux fins de ces dépenses ou au paiement des frais et des dépenses
afférents à cet emprunt. "Le ministre peut déposer
auprès du ministre des Finances, pour être gérés par
lui, tous les montants destinés au paiement du capital de l'emprunt
contracté par cette régie régionale, cet
établissement public ou la Corporation d'hébergement du
Québec pour former un fonds d'amortissement aux fins d'acquitter,
à même ces montants et aux échéances prévues
à l'emprunt, le capital de cet emprunt et, à même les
produits ou revenus de ce fonds, les emprunts de toute régie
régionale, de tout établissement public ou de la Corporation. "
(18 heures)
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Un
amendement, M. le ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Un papillon... Le
Président (M. Paradis, Matapédia): Oh!
M. Côté (Charlesbourg):... mais qui vise à
apporter un amendement à l'article 374. Premièrement, remplacer,
dans la troisième ligne ainsi que dans la quatrième ligne du
deuxième alinéa, le mot "investissement" par le mot
"Immobilisation"; deuxièmement, remplacer, dans les deuxième et
troisième lignes du troisième alinéa, les mots "capital de
l'emprunt contracté" par les mots "principal des obligations
émises"; troisièmement, remplacer, dans la sixième ligne
du troisième alinéa, les mots "capital de cet emprunt" par les
mots "principal de ces obligations"; quatrièmement, ajouter, à la
fin, l'alinéa suivant: "Le troisième alinéa ne s'applique
qu'aux emprunts contractés avant le 1er avril 1991. "
M. Trudel: On a enlevé "immobilisations" dans
l'intitulé et on commence par parler d'immobilisation.
M. Gaudreau: II y a d'autres articles dans le même chapitre
qui vont parler d'autre chose. Alors, le titre ne rendait pas justice à
l'ensemble des articles qui suivaient.
M. Trudel: D'abord, probablement un détail, mais... Le
premier alinéa: "Le ministre peut, aux conditions qu'il
détermine, accorder au nom du gouvernement une subvention à toute
régie régionale ou à tout établissement public pour
pourvoir, en tout ou en partie, sur les sommes
votées annuellement à cette fin par le Parlement... "
C'est par l'Assemblée nationale.
M. Gaudreau: C'est des lois d'administration financière
qui nous imposent ces articles-là.
M. Trudel: Oui. Dans la loi d'application, vous n'oublierez pas
ça. On va aller changer quelque chose là. Bon. Ça,
ça vise à... Pour les dépenses d'immobilisation, on
peut... Le ministre des Finances peut assumer directement le paiement, le
remboursement sur des obligations qui auraient été émises
en vertu d'une demande ou d'une... en vertu, donc, d'une dépense faite
par obligation, financée par obligation d'une régie
régionale? En particulier, le troisième alinéa,
là?
M. Gaudreau: Le troisième alinéa parle du
dépôt auprès du ministre des Finances pour former un fonds
d'amortissement.
M. Trudel: Oui.
M. Gaudreau: c'est que la subvention qui est promise pour
rencontrer les échéances d'une émission d'obligations
comporte aussi le ver-semement c'est-à-dire le vote annuel de certains
crédits pour former un fonds d'amortissement pour que, lorsque arrive
l'échéance de l'émission, on ait déjà un
certain capital d'accumulé pour que le solde de l'émission se
rembourse en partie, sinon on reste toujours avec le même capital qui...
parce que le ministre fait voter annuellement des crédits pour
rencontrer les intérêts des emprunts et reçoit aussi chaque
année, pour mettre en réserve, une partie du capital. quand
arrive l'échéance de l'émission, de cinq ou sept ans par
exemple, on a une partie du capital qu'on peut rembourser et il reste une
balloune, comme on dit dans le jargon, qu'il faut refinancer. et ce solde
à refinancer va comporter lui-même un fonds d'amortissement sur la
même mécanique qui est prévue à l'article, ce qui va
amener, avec le temps, l'épuisement de l'émission... le service
de la dette des constructions.
M. Trudel: Pour l'émission d'obligations, la régie
régionale, évidemment, va être obligée d'avoir une
autorisation du ministre? Parce qu'ici on dit: les obligations émises
par cette régie régionale. Donc, une régie
régionale va pouvoir émettre des obligations.
M. Gaudreau: Si elle a un budget d'immobilisation, si elle a des
immobilisations en propre avec un service de la dette... Les conseils
régionaux n'en ont pas actuellement, c'est vraiment imprévisible
parce que, dans les faits, ça fait 20 ans que les conseils
régionaux sont là et ils n'ont jamais eu de service de la dette.
Ils sont en... Son budget d'immobilisation lui viendrait du ministre, comme on
l'a vu dans l'article, de sorte que toute dépense du service de la dette
serait également dans son budget d'immobilisation. Elle recevrait
annuellement ce qui s'impose pour rencontrer tes échéances
d'intérêt.
M. Trudel: oui, mais, si son budget d'immobilisation vient
toujours du ministre, ça ne peut même pas venir d'ailleurs, il n'y
a pas de pouvoir de taxation.
M. Gaudreau: Et son pouvoir d'emprunt est contrôlé
par le ministre aussi.
M. Trudel: Oui. Si son pouvoir d'emprunt est
contrôlé par le ministre, elle va vraiment pouvoir émettre
des obligations, parce que c'est à travers le gouvernement du
Québec, le ministère des Finances que se ferait l'émission
d'obligations pour financer des immobilisations.
M. Gaudreau: En tant que corporation, elle serait
habilitée à lancer une émission d'obligations, mais, comme
il s'agit d'une forme d'emprunt, elle aurait besoin de l'autorisation du
ministre pour lancer une telle émission d'obligations et le ministre,
concurremment à l'autorisation qu'il lui donnerait, lui octroierait une
subvention à être versée suivant les crédits
à être votés annuellement par l'Assemblée
nationale.
M. Trudel: pourquoi dites-vous d'abord: "le ministre peut
déposer auprès du ministre des finances"? s'il y a
émission d'obligations, il va falloir qu'elle ait le devoir de demander
au ministre des finances que soient gérés par lui les montants
destinés au paiement du principal des obligations émises.
M. Gaudreau: C'est dans la mesure où une programmation
budgétaire prévoit qu'il y aura des fonds de votés que le
ministre les transfère au fonds d'amortissement du ministre des Finances
pour être gérés jusqu'à échéance des
émissions. Il pourrait très bien ne pas y avoir de crédits
de votés et, donc, pas de fonds d'amortissement. Et, quand arriverait
l'échéance, il faudrait tout refinancer. Il n'y aurait pas de
partie de capital qu'on pourrait rembourser sur un fonds d'amortissement qui
aurait été administré... Alors, l'article se doit toujours
d'être écrit par rapport au futur, c'est-à-dire que, s'il y
a des montants qui sont alloués au ministre en vue de rembourser
partiellement ou totalement une émission d'obligations, le ministre
peut, à ce moment-là, les transférer à la gestion
du ministre des Finances qui les tient comme fonds d'amortissement.
M. Trudel: Et dans le cas d'émission d'obligations par une
régie régionale...
M. Gaudreau: Oui.
M. Trudel: ...quel est l'ensemble des règles... C'est
sûr que tu dois avoir l'autorisation du ministre pour... Je dis, bien
sûr, je ne sais plus à quel article. Est-ce bien prévu,
l'autorisation du ministre pour émettre des obligations?
M. Gaudreau: Bien, pour toute forme d'emprunt.
M. Trudel: Toute forme d'emprunt? M. Gaudreau: Ça,
c'était... 305.
M. Trudel: "...tout mode reconnu par la loi", ça inclut
les obligations?
M. Gaudreau: Oui. C'est un des plus beaux modes d'emprunt.
M. Trudel: Ha, ha, ha! Non. C'est parce que dans beaucoup
d'autres réseaux il y a l'obligation, par ailleurs, si ma mémoire
est fidèle, de faire appel au ministère des Finances pour
l'émission d'obligations, non pas l'autorisation d'émettre.
M. Gaudreau: C'est le cas également dans le réseau
de la santé. C'est le ministère des Finances qui agit, à
toutes fins pratiques, comme courtier pour le bénéfice des
établissements.
M. Trudel: Et c'est de rigueur? C'est obligatoire de rigueur?
M. Gaudreau: c'est la pratique courante générale,
dans le fond. le ministre va accorder sa subvention pour un emprunt qui a
été négocié effectivement par le ministère
des finances. alors, il le contrôle par cette entremise-là. en
fait, ces articles-là rendent compte du système d'emprunt
à long terme des établissements qui est en vigueur depuis nombre
d'années. les quelques modifications qui ont été
apportées, dans le fond, tiennent compte de modifications
apportées à la loi sur l'administration financière, en
novembre dernier, pour faire... en fait, ce sont des modifications d'ordre
technique, mais c'est le régime général applicable.
M. Trudel: C'est parce que je veux être bien, bien
sûr sur la base législative ou réglementaire. On a vu, dans
d'autres types de corporations publiques, des émissions d'obligations
sur certains marchés qui ont fini par coûter, mais
extrêmement cher, extrêmement cher, tu sais. Il y a eu une
époque où des établissements sont allés... En tout
cas, j'ai un établissement en tête, une corporation qui est
allée sur le marché suisse, par exemple, et ça a fini par
coûter des "feuillards" parce qu'il n'y avait pas, enfin, il n'y avait
pas eu le contrôle a quel endroit on irait chercher l'argent pour les
obligations, où on irait le financer. Là. vous dites que c'est la
pratique qui fait que c'est lo ministère des Finances qui contrôle
l'émission.
M. Gaudreau: en pratique, toutes les émissions
d'obligations sont négociées par le ministère des finances
du québec, suite à un mandat qui est accordé par
l'établissement. et c'est dans le processus courant de...
M. Trudel: Ah, c'est ça. Vous demandez à
l'établissement de vous émettre un mandat pour le faire.
M. Gaudreau: Pour le bénéfice, oui, du
ministère des Finances qui va négocier l'emprunt, convenir des
conditions de cet emprunt-là et rendre compte d'un emprunt
négocié tant à rétablissement qu'au
ministère de la Santé pour l'octroi de la subvention.
M. Trudel: C'est ça. Est-ce que l'établisse ment a
le choix?
M. Gaudreau: Non.
M. Trudel: II n'a pas le choix?
M. Gaudreau: Bien, s'il veut avoir la subvention...
M. Trudel: Vous les tenez quelque part, je crois.
M. Gaudreau: Ça aide à prendre le bon chemin.
M. Côté (Charlesbourg): II a le choix, mais,
effectivement, s'il veut avoir des subventions, il n'a plus le choix.
M. Trudel: II a le choix des multiples options. L'option a,
point. Alors, c'est comme ça que vous...
M. Gaudreau: C'est un incitatif majeur. M. Trudel:
Ça va. Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
L'amendement à l'article 374 est-il adopté?
M. Trudel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
L'article 375 M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Avant, M le
Président... on irait trop vite. 374.1: Insérer, après
l'article 374, l'article suivant: "374.1 Le ministre peut déposer
auprès du ministre des Finances, pour être gérées
par lui. des sommes
destinées au paiement du principal de l'emprunt qui fait l'objet
d'une subvention visée dans les articles 374 et 376, pour former un
fonds d'amortissement aux fins d'acquitter à même ces sommes, aux
échéances prévues à l'emprunt, le principal de cet
emprunt. "Les avenus de ce fonds d'amortissement sont utilisés aux fins
d'acquitter tout emprunt dûment autorisé de toute régie
régionale ou de tout établissement public ou les emprunts de la
Corporation d'hébergement du Québec, ou sont affectés
à tout emprunt pour lequel un fonds d'amortissement est
constitué, en substitution des sommes qui auraient autrement
été déposées conformément au premier
alinéa. "Le présent article ne s'applique qu'aux emprunts
contractés depuis le 1er avril 1991."
M. Trudel: Un petit papillon.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est le papillon que
je viens de lire.
M. Trudel: Est-ce qu'il y a un commentaire?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. C'est une modification
requise pour assurer la concordance du texte du projet de loi avec celui de
l'article 173.0.3 de la loi actuelle, tel qu'édicté le 20
décembre 1990 par l'article 13 de la Loi modifiant la Loi sur
l'administration financière et d'autres dispositions
législatives, 1990, chapitre 66.
M. Trudel: moi, ça adonne très bien, j'allais vous
demander si c'était pour assurer la concordance avec l'article 173 de la
loi sur l'administration financière. alors...
M. Côté (Charlesbourg): Donc... M. Trudel:
...vous devancez ma...
M. Côté (Charlesbourg): ...ceci étant
répondu, M. le Président...
M. Trudel: ...vous devancez ma question. Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors, est-ce
que l'amendement 374.1 est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors, le
nouvel article 374.1 est adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Est-ce que
c'est bien 375, M. le ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez parfaitement
raison, M. le Président. "Le ministre peut retenir ou annuler tout ou
partie du montant d'une subvention destinée à une régie
régionale, à un établissement public, à un
établissement privé conventionné ou à un organisme
communautaire en cas de refus ou de négligence de sa part d'observer
l'une des dispositions de la présente loi ou des règlements qui
lui est applicable. 'Toutefois, le ministre ne peut retenir ou annuler une
subvention accordée en vertu de l'article 374 concernant le paiement en
capital et intérêts de tout emprunt dûment autorisé
d'une régie régionale ou d'un établissement public."
Il y a un papillon, M. le Président: premièrement,
remplacer, dans les troisième et quatrième lignes du premier
alinéa, les mots "ou à un organisme communautaire" par le signe
et les mots ", à un organisme communautaire ou à une ressource
privée agréée"; deuxièmement, ajouter, à la
fin du premier alinéa, la phrase suivante: "Une régie
régionale exerce les mêmes pouvoirs quant aux subventions
destinées aux établissements, aux organismes communautaires et
aux ressources... agréées de sa région."
M. Trudel: Est-ce que je l'ai, cette affaire-là?
M. Côté (Charlesbourg): Comment? M. Trudel:
J'ai ça dans le paquet, ici? M. Côté (Charlesbourg):
Supposé. M. Trudel: Supposé?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Le paquet d'un certain
jeudi soir.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): J'ai bien
entendu "ressources privées agréées"?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): O.K.
M. Côté (Charlesbourg): "...aux ressources
privées agréées de sa région."
Le Président (M. Paradis, Matapédia): De sa
région. Parce qu'il me semblait avoir entendu juste "ressources
agréées".
M. Trudel: Je ne l'ai pas.
M. Côté (Charlesbourg): C'est fort possible, M. le
Président.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Je voulais
juste m'assurer que...
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président...
M. Trudel: Copie du citoyen.
M. Côté (Charlesbourg): C'est le citoyen qui l'a
oublié.
M. Trudel: Parce que je n'ose pas aller la chercher. (18 h
15)
M. Côté (Charlesbourg): C'est le cas de le dire
qu'il serait au...
M. Trudel: Ah bon! C'est ça: "Une régie
régionale exerce les mêmes pouvoirs quant aux subventions
destinées aux établissements, aux organismes communautaires et
aux ressources privées agréées de sa région. "
C'est-à-dire que lorsque c'est accordé... lorsque ça
relève de la régie régionale, c'est elfe qui exerce le
pouvoir de retenir si on ne s'est pas rendu conforme aux dispositions de la
loi.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Cependant, il faut ajouter que... À toutes fins
utiles, vous dites les deux.
M. Côté (Charlesbourg): Comment? M. Trudel:
L'un ou l'autre pourrait le faire. M. Côté (Charlesbourg):
Oui, le ministre
M. Trudel: Le ministre ou la régie. Comme dirait M.
Mulroney, le "menistre" ou la "regie".
M. Côté (Charlesbourg): C'est le "menistre", dans le
cas où c'est "mal ronné".
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: C'est "mal ronné". Je ne vous le fais pas dire.
Nous autres, les petits gars de Baie-Comeau et de Rouyn-Noranda... Bon, bien,
on ne mettra pas notre... pour analyser ça. C'est très bien.
C'est parce qu'il faut donner la même poignée à la
régie régionale. Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
M. Trudel: J'en voulais au moins une, là, moi.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
L'amendement est adopté. Est-ce que l'article 375, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté
M. Trudel: Adopté
Le Président (M. Paradis, Matapédia): L'ar- ticle
376.
M. Côté (Charlesbourg): "Le ministre peut, aux
conditions qu'il détermine, assumer l'exécution de toute
obligation de la Corporation d'hébergement du Québec, corporation
qui est constituée dans un but exclusivement charitable, ou accorder, au
nom du gouvernement, une subvention de même nature que celle visée
à l'article 374 pour pourvoir au paiement de tout emprunt de cette
corporation, lorsque cet emprunt ou cette obligation est fait directement ou
indirectement pour l'une ou l'autre des fins suivantes: "1°
acquérir, construire ou transformer un immeuble utilisé ou qui
doit être utilisé par un établissement, une régie
régionale ou toute autre personne, association ou corporation
spécialement désignée par le ministre; "2° administrer
et maintenir un tel immeuble et acquérir ou obtenir, par contrat d'ap
provisionnement, le mobilier et l'équipement nécessaires dans un
tel immeuble et tous les autres services pouvant être requis; "3°
assurer le financement de ces activités. "Le ministre peut
également déterminer le personnel du ministère de la
Santé et des Services sociaux qui sera affecté au fonctionnement
de la Corporation d'hébergement du Québec et pourvoir à
ses besoins d'équipement et de locaux pour ses opérations. " Il
n'y a pas d'amendement, M. le Président.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Pas de
papillon, vous vouliez dire.
M. Trudel: Actuellement!
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a pas de papillon qui
vise à amener un amendement, M. le Président.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Merci, M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Il n'y a pas de
papillon porteur d'un amendement.
M. Trudel: Mais la création de la Corporation
d'hébergement du Québec, ç'a été
créé par loi, ça?
M. Gaudreau: Lettres patentes.
M. Trudel: Lettres patentes uniquement.
M. Gaudreau: Troisième partie de la Loi sur les
compagnies. Disons que cost saris but lucratif C'est pour ça qu'on
dit...
M. Côté (Charlesbourg): Charitable
M. Trudel: Alors, on dit: Dans la loi, on va
bien leur rappeler que c'est juste pour des buts exclusivement
charitables.
M. Côté (Charlesbourg): Charitables.
M. Gaudreau: C'est inscrit dans ses objets.
M. Trudel: II faut lui rappeler le caractère de son
existence.
M. Côté (Charlesbourg): Charitable. On va être
charitable envers elle.
M. Trudel: Le ministre peut prêter du personnel à
cela?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel:
À cette corporation? M. Côté (Charlesbourg):
Oui.
M. Trudel: Combien il y en a actuellement, à peu
près, du monde prêté à ça?
M. Côté (Charlesbourg): II n'y en a pas
actuellement.
M. Trudel: Elle s'administre toute seule?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Je me rappelle, quand
j'ai fait la visite des employés relevant du ministère,
j'étais étonné de me faire apprendre qu'il pouvait y avoir
un fonctionnaire au ministère qui faisait du bénévolat
à la Corporation. C'est un être charitable.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): non, ce n'est pas le sens de
la charte. mais il n'y a pas de personnel prêté actuellement par
le ministère. c'est fait par... par vous? c'est...
M. Dubuc (Conrad): La Corporation utilise... Je peux
répondre?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Dubuc: La Corporation utilise des gens de la Direction
générale des équipements et services, par exemple, pour
remplir certaines fonctions telles que la construction, la gestion
financière, mais ce sont déjà des gens qui ont des
fonctions de structure dans le ministère.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Aux fins de
nos débats, excusez-moi de vous interrompre, j'aimerais juste
connaître votre nom.
M. Dubuc: Conrad Dubuc.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors,
M. Conrad Dubuc. Très bien. M. le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Trudel: Alors, moi, je suis tenté de donner un coup de
main à mon ex-collègue Jocelyn Jacques, qui est maintenant
à l'Office des ressources humaines. Ça a l'air qu'il en a au
moins 200 à reclasser dans le réseau.
Une voix: À peine.
M. Trudel: Et si je peux aider Jocelyn à avoir un trou
quelque part, parce qu'il y en aurait au moins 200 et 200 à venir,
ça a l'air.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais je vous dirais,
finalement, qu'il ne faut pas mélanger les corbeilles non plus.
M. Trudel: Ah! Il ne faut pas mélanger les corbeilles.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, parce que,
ce matin, on mélangeait les corbeilles. Les 207 de la fonction publique,
c'est des gens qui ont un statut permanent presque à vie alors que des
gens chez nous, à qui on fait allusion dans la réforme, c'est des
gens qui n'ont pas de sécurité permanente, il y a une distinction
très nette que toute personne bien informée devrait être
capable de faire, surtout quand on suit uniquement les affaires
d'État.
M. Trudel: Si je comprends bien, on a de la misère avec
les "columnists", nous autres, là.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! C'est-à-dire que,
je pense, à être un peu plus présent lors d'un
débat, on comprendrait ce qui se passe effectivement au
gouvernement.
M. Trudel: Ça va. Donc, ça, c'est un
véhicule.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Ça, c'est un véhicule utilitaire.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: C'est le véhicule lunaire utilitaire.
Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors,
l'article 376 est adopté. J'appelle l'article 377. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): "Les dispositions de
l'article 185, du paragraphe 3° de l'article 188 et de l'article 189
s'appliquent, en les adaptant, aux opérations immobilières que la
Corporation
d'hébergement du Québec réalise pour les fins d'un
établissement."
M. Trudel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
L'article 377 est adopté. J'appelle l'article 378.
M. Côté (Charlesbourg): "La Corporation
d'hébergement du Québec doit, au plus tard le 30 juin de chaque
année, faire au ministre un rapport de ses activités pour son
année financière précédente; ce rapport doit aussi
contenir tous les renseignements que le gouvernement ou le ministre peut
prescrire. "Cette corporation doit, en outre, fournir en tout temps au ministre
tout renseignement qu'il requiert sur ses opérations."
M. Trudel: Comme c'est une corporation, le rapport de la
Corporation d'hébergement, ce n'est pas déposé à
l'Assemblée nationale ça?
M. Côté (Charlesbourg): C'est déposé
au ministre.
M. Trudel: C'est parce que le pendant de ça, là,
c'est plutôt les engagements financiers.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Non, mais les engagements financiers ne sont pas
déposés, ne font pas partie du... Ça ne vient pas à
l'étude des crédits, ça.
M. Côté (Charlesbourg): Les engagements, c'est
à part. Tous les engagements financiers, on les étudie un par un
en commission des engagements financiers.
M. Trudel: Oui, mais ils ne viennent pas.
M. Côté (Charlesbourg): Les immobilisations?
M. Trudel: Non, non.
M. Côté (Charlesbourg): Bien, c'est les
immobilisations.
M. Trudel: Ah! Les immobilisations viennent de toute
façon.
M. Côté (Charlesbourg): bien oui. c'est juste les
immobilisations, ce n'est pas autre chose. c'est ça, parce qu'ils ne
font pas autre chose que les immobilisations.
M. Trudel: Hein?
M. Côté (Charlesbourg): Ils ne font pas autre chose
que financer les immobilisations.
M. Trudel: Et les immobilisations, elles, apparaissent toujours
aux crédits, aux dépenses du ministère.
M. Côté (Charlesbourg): Oui
M. Trudel: II y a un autre petit élément,
là, pour ne pas avoir de problèmes avec la confiden
tialité. Est-ce que tous les renseignements que le gouvernement peut
prescrire c'est des renseignements à caractère non nominatif?
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, on n'a
pas eu de représentation à ce niveau-là, aucune
représentation sur le plan de la confidentialité à ce
niveau-là. Non.
M. Trudel: ...ce que vous voulez.
M. Côté (Charlesbourg): Ça ne doit pas viser
ni le citoyen ni le producteur, j'imagine.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors, est-ce
que l'article 378 est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté
Le Président (M. Paradis, Matapédia): M le
député?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
Adopté. J'appelle l'article 379.
M. Côté (Charlesbourg): "Les livres et les comptes
de la Corporation d'hébergement du Québec sont
vérifiés chaque année par le vérificateur
général et en outre chaque fols que le décrète le
gouvernement; ces rapports doivent accompagner le rapport annuel de la corpora
tion." Le Vérificateur général et, finalement, les
vérifications et rapports des vérifications doivent accompagner
le rapport annuel de la Corporation.
M. Trudel: Ça, quand ça a eu l'autorisation, la
Corporation d'hébergement, suite à un accord du ministère,
ça obéit à quelle règle pour l'attribution des
contrats? C'est une corporation sans but lucratif, ça, troisième
partie de la Loi sur les compagnies.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire quelle
ne fait que financer et, dans tous les cas, les règles sur le plan
d'attribution de contrats sont soumises aux règles du ministère
des Approvi sionnements et Services, donc aux règles gouvor nementales,
le règlement
M. Trudel: Le ministre peut prendre des règlements
applicables pour la Corporation
d'hébergement.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Gaudreau: II le fait pour tout le monde en même
temps.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Gaudreau: Les établissements et la Corporation
d'hébergement.
M. Côté (Charlesbourg): Établissements,
régies régionales et Corporation d'hébergement.
M. Trudel: Vous faites une "straight" quand vous faites un
règlement en telle matière pour tout le monde.
M. Gaudreau: Tout le monde. M. Trudel: Adopté,
donc.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
L'article 379 est adopté. J'appelle l'article 380.
M. Côté (Charlesbourg): "Le ministre peut,
après consultation auprès de la régie régionale,
s'il estime que l'intérêt public et les besoins d'une
région le justifient, conclure avec un établissement privé
une convention à l'une ou l'autre des fins suivantes: "1° le
rémunérer, pour les services de santé et les services
sociaux qu'il dispense conformément à la convention, à un
taux forfaitaire que le gouvernement fixe pour toute catégorie de
centres ou de services qu'il désigne; "2" lui rembourser tout ou partie
des dépenses qu'il fait et qui sont admissibles à l'allocation de
subventions conformément aux règles budgétaires
visées à l'article 371."
Une voix: Pas de papillon.
M. Côté (Charlesbourg): Non, pas de papillon.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Est-ce que
l'article 380 est adopté?
M. Trudel: Ça, c'est pour privés
conventionnés?
M. Gaudreau: Ça reprend l'équivalent des articles
176, 177 et 177.1 de la loi actuelle, repris dans un contexte
allégé.
M. Trudel: Dans un contexte allégé. Ha, ha, ha!
M. Gaudreau: De régionalisation...
M. Trudel: Ça marche à .5 cette
affaire-là?
M. Gaudreau: De régionalisation, d'une part, mais aussi au
niveau du vocabulaire utilisé dans ces articles-là.
M. Trudel: Je vais vous dire franchement c'est quoi mon
inquiétude encore. Toujours dans la première lecture du 7 au 8
décembre, j'ai marqué "OSIS" à côté.
M. Côté (Charlesbourg): Vous aviez raison à
340.1 ou 341. Vous aviez raison à 341. Mais ça me fait bien de la
peine de vous décevoir, ici, vous n'avez pas raison pantoute.
M. Trudel: Mais vous décidez de la...
M. Côté (Charlesbourg): Compte tenu de ce que je
vous ai dit à l'article 341, il n'y a pas bien, bien d'inquiétude
là.
M. Trudel: Dans le projet de Mme Lavoie-Roux, il y avait une ou
deux expériences d'OSIS qui étaient...
M. Côté (Charlesbourg): Possibles, qui
étaient possibles.
M. Trudel: ...possibles. Vous avez regardé d'autre
documentation. Vous avez eu d'autres avis, puis on n'y va pas?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Moi, j'ai dit non.
M. Trudel: Vous avez dit non, pas parce que vous vous êtes
levé de bonne humeur, parce que quelqu'un vous a dit quelque chose, vous
avez lu quelque chose, vous avez eu des rapports, vous avez des...
M. Côté (Charlesbourg): Non. Évidemment, je
trouvais qu'avec la réforme telle qu'on l'avait... Je ne dis pas que ce
n'est pas une bonne idée, c'est une autre chose, je dis qu'avec la
réforme telle que nous l'avons maintenant et ce qu'on a à livrer
pour les prochaines années, je pense qu'on en a suffisamment, que de
tenter ces expériences-là et qui peuvent être sujettes
à toutes sortes d'interprétations sur le plan de la
privatisation, parce que d'une petite affaire, d'une expérience qui
serait peut-être souhaitable... Alors, évidemment, tout le monde
est parti en peur en disant: Ça veut dire, ça signifie
carrément la privatisation du système. J'ai dit: Eh bien,
éliminons ça de manière très claire. Il n'en est
pas question pour moi et, soyons clairs, il n'en est pas question tant que je
serai là. Il y a peut-être quelqu'un d'autre qui,
éventuellement, pourra. Moi, je l'ai dit cet après-midi, mais,
pour moi, il n'en est pas question. On en a suffisamment livré à
ce moment-ci. Ça ne veut pas dire qu'éventuellement ce ne serait
pas une bonne expérience à tenter, mais évidemment il
faudrait
qu'elle soit limitée pour ne pas que ça soulève
toutes sortes d'épouvantails à moineaux qui vont se promener
partout dans le décor et qui vont venir faire accroire au monde qu'on
est après virer la terre à l'envers.
M. Trudel: C'est pour ça que je veux être bien
sûr qu'il n'y a pas quelque part une poignée que le
législateur s'est donnée en disant, parce que... On y reviendra
en soi s'il devait y avoir une expérience. Ce n'est peut-être pas
fou d'avoir une expérience, au contraire...
M. Côté (Charlesbourg): Bon. Avec la balise qu'on
s'est donnée...
M. Trudel: ...sauf qu'on déterminera...
M. Côté (Charlesbourg): ...à l'article
341.1°, je pense...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): A l'article 341, on est
obligé d'aller en publication dans la Gazette officielle du
Québec.
M. Trudel: C'est ça. O.K. Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors,
l'article 380 est adopté. Je vous informe qu'il est 18 h 30.
Consentement pour poursuivre?
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, si
on avait cinq, oui, cinq minutes, je pense qu'on terminerait ces deux
articles-là et ça nous permettrait de commencer avec du nouveau,
ce soir.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors,
j'appelle l'article 381. Consentement.
M. Côté (Charlesbourg): "Le ministre peut, avec
l'approbation du Conseil du trésor et aux conditions que ce dernier
détermine, négocier et accepter des modalités applicables
à l'ensemble des conventions de financement conclues en vertu du
paragraphe 2° de l'article 380 et auxquelles, sous réserve
d'exceptions prévues par le ministre, tout établissement
privé conventionné sera soumis."
M. Trudel: II faut que le ministre aille se faire approuver au
Conseil du trésor.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel: C'est
ça? Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
L'article 381 est adopté. J'appelle l'article 382.
M. Côté (Charlesbourg): "Afin d'assurer
l'uniformité de la gestion administrative et financière des
établissements publics et privés conventionnés et des
régies régionales, le ministre publie et tient à jour un
manuel de gestion financière."
M. Trudel: Évidemment, ce n'est pas rien que pour
l'uniformité. C'est pour l'efficience, l'efficacité. Ça va
de soi, M. le notaire?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que
l'efficience, l'efficacité, c'est le propre, c'est le propre...
M. Trudel: De l'uniformité.
M. Côté (Charlesbourg): du privé. C'est
supposé.
M. Trudel: C'est le propre du?
M. Côté (Charlesbourg): Du privé, c'est
supposé. S'il n'y a pas d'efficience et d'efficaci té, c'est son
problème au bout de la ligne, en termes de privé, de privé
conventionné. S'il n'y a pas d'efficience au bout de la ligne, c'est son
problème.
M. Trudel: Non, non, public et privé.
M. Côté (Charlesbourg): Oui... mais non.. C'est
parce que vous avez parlé de privé...
M. Trudel: Non, non, pas du privé. J'ai dit: des
établissements.
M. Côté (Charlesbourg): ...conventionné.
M. Trudel: Efficience et efficacité pour les
établissements qui sont soit publics, soit privés.
M. Côté (Charlesbourg): J'avais compris que
ça portait exclusivement sur...
M. Trudel: Non, non.
M. Côté (Charlesbourg): privé, votre
question.
M. Trudel: Je n'ai pas dit ça.
M. Côté (Charlesbourg): C'était les deux
Une voix: C'est pour les systèmes comp tables.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Est ce que
l'article 382 est adopté?
M. Trudel: Adopté
M. Côté (Charlesbourg): Adopté
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
Adopté. Alors, nous suspendons nos travaux jusqu'à 20 heures
ce soir.
(Suspension de la séance à 18 h 33)
(Reprise à 20 h 21)
Aide matérielle et assistance à la
personne
Le Président (M. Joly): M. le ministre, j'appelle 383.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, M. le Président.
"Le ministre, une régie régionale ou un établissement
désigné à cette fin par le ministre, ou un organisme
autorisé par décret du gouvernement peut fournir de l'aide
matérielle ou financière pour l'une ou l'autre des fins
suivantes: "1° pour l'hébergement d'urgence d'une personne
violentée, itinérante ou sans abri; "2° pour le maintien
à domicile d'une personne. "Il peut également lui fournir toute
autre forme d'assistance déterminée par le gouvernement, telles
des allocations ou des prestations de dépannage, de transport ou autres,
auxquelles une personne n'est pas admissible en vertu d'une autre loi."
Il y a des amendements. Premièrement, remplacer, dans les
deuxième et troisième lignes du premier alinéa, les mots
"décret du gouvernement" par les mots "le ministre";
deuxièmement, supprimer, dans la première ligne du
deuxième alinéa, le mot "lui".
M. Trudel: Le premier amendement, c'est? Est-ce que, dans la
réforme, c'était annoncé que, pour certaines
catégories, en particulier pour le maintien à domicile des
personnes âgées, sauf erreur...
M. Côté (Charlesbourg): Qu'il pourrait y avoir
allocations directes.
M. Trudel: Oui. C'est ça?
M. Côté (Charlesbourg): Définitivement que,
oui, ça pourrait être ça.
M. Trudel: Ça pourrait être ça, mais est-ce
que c'est ça qui correspond à l'intention de la réforme?
Est-ce que c'est...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Est-ce que ça pourrait être ça,
mais c'est ici qu'on l'installe?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. C'est ça,
c'est ça.
M. Trudel: Et est-ce que vous prévoyez en faire un mode
généralisé d'allocation aux personnes qui ont
besoin...
M. Côté (Charlesbourg): Bon. Évidemment, on
tire profit des expériences qu'on a au niveau des personnes
handicapées, évidemment, dans ce domaine-là, il y a aussi
beaucoup de mises en garde parce qu'il n'est pas évident non plus
qu'avec ce principe d'allocation directe à la personne qui
elle-même achète les services, on n'est pas dans une situation
où de ces personnes-là ne sont pas exploitées non plus.
Évidemment, il faut, d'autre part, être capable aussi de le
gérer. Donc...
M. Trudel: C'est tout un changement d'orientation. Là, il
y a virage...
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'il faut...
M. Trudel: C'est impressionnant.
M. Côté (Charlesbourg): ...se donner ces
possibilités-là parce qu'effectivement, dans un certain nombre de
cas, l'allocation directe pourrait permettre effectivement à des
personnes âgées, en particulier parce que c'est ça dont il
était question, d'acheter un certain nombre de services
elles-mêmes et avoir une bonne qualité de services qui est
recherchée, de la même manière.
M. Trudel: Est-ce que vous avez examiné, pour le
même objectif, la possibilité d'utiliser des - comme disent les
Américains - "vouchers", des bons?
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'il y a une
distinction qui est importante, à ce moment-ci, une clarification. C'est
qu'il y a eu transfert de programmes de l'Office des personnes
handicapées au ministère. L'Office des personnes
handicapées a ce pouvoir d'allocation à l'intérieur de sa
loi, alors que le ministère ne l'a pas dans sa loi.
Alors, dans un premier temps, ça vise effectivement à nous
donner le pouvoir de le faire au niveau des personnes handicapées qui
effectivement l'avaient au niveau de l'OPHQ, puis deuxièmement,
éventuellement, la possibilité de l'élargir aux personnes
âgées. Juste sur le plan de... une indication d'ordre de grandeur.
Actuellement, dans les programmes qui viennent de l'OPHQ, il y a 9 500 000 $
d'allocations directes à la personne et qui donc, auparavant, avaient
cette possibilité par la loi de l'Office. Chez nous, dans notre loi, on
n'a pas ce pouvoir-là. Donc, c'est quand même...
M. Trudel: ...c'est l'aide matérielle...
M. Côté (Charlesbourg): Ah, il y avait... M.
Trudel: II y avait le transport.
M. Côté (Charlesbourg): Non. L'aide à
domicile comprend les services d'assistance personnelle, donc soins
d'hygiène, l'habillage, la préparation de repas, la mobilisation
et les transferts, aide domestique ou entretien ménager ainsi que du
gardiennage au niveau des personnes handicapées.
M. Trudel: Bon. Ça, l'OPHQ avait ce pouvoir-là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Donc, il verse les allocations directement aux
personnes?
M. Côté (Charlesbourg): II ne les verse plus
maintenant, parce que c'est des programmes qui ont été
transférés aux CRSSS.
M. Trudel: Oui, mais...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais c'est pour
ça. On a continué la pratique, mais on n'a pas de...
M. Trudel: Elle n'a pas trop de poignées légales,
votre affaire.
M. Côté (Charlesbourg): Non, puis il faut en avoir
une. D'autre part, ce qui est important de se dire aussi, c'est qu'il y a
déjà des CLSC qui font de l'allocation directe au niveau des
personnes âgées.
M. Trudel: "Oh yeah?"
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui, "oh yeah"!
M. Trudel: En vertu de quoi?
M. Côté (Charlesbourg): 6, 6 % du budget de SIMAD,
donc 4 400 000 $.
M. Trudel: 4 400 000 $ qui sont déjà versés
en allocations directes par les CLSC à des personnes âgées,
à des personnes pour le maintien à domicile.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, pour le
maintien à domicile.
M. Trudel: Puis c'était quoi... vous avez
décidé qu'au fil des ans vous laissiez aller ça ou...
M. Côté (Charlesbourg): Depuis 1986.
M. Trudel: Si je comprends bien, ça veut dire que c'est en
1986 que vous vous en êtes aperçu.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): S'il vous plaît! Je
vais vous lire la petite note que j'ai ici, parce que, comme vous le savez, je
n'ai strictement rien à cacher. En 1986, dans le cadre du..
M. Trudel: Ha, ha, ha! Si vous n'avez rien à cacher... il
y a du monde nerveux! Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Non, eux autres non plus.
D'ailleurs, s'ils avaient de quoi à cacher, ils ne me l'auraient pas
donné.
M. Trudel: Non, non.
M. Côté (Charlesbourg): Pardon?
Une voix: Parce qu'on sait que vous donnez tout.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. C'est ça.
Alors, en 1986... Ce qui mérite d'être fait mérite
d'être dit. S'il ne croit pas les explications, on va peut-être
être capable de le défendre, on a rien qu'à
l'arrêter. Alors, en 1986, dans le cadre du plan de désengorgement
des services d'urgence, le programme Services intensifs de maintien à
domicile, SIMAD, a été mis en place dans cinq régions du
Québec: 03, 04, 6A, 6B, 6C. Quelques régions ont alors retenu la
modalité de l'allocation directe pour la partie aide à domicile
à l'intention des personnes en grande perte d'autonomie sur le
modèle déjà en vigueur à l'OPHQ, parce que le
modèle était déjà en vigueur à ce
moment-là. Depuis ce temps, les régions 1, 5 et 7 ont pu
bénéficier du programme SIMAD et elles ont choisi l'allocation
directe comme mode de dispensation des services d'aide à domicile. Une
étude de la Fédération des CLSC, effectuée en 1986,
indique que 34 % des CLSC interrogés utilisent, entre autres modes, la
formule de paiement direct aux bénéficiaires pour l'aspect des
services d'aide à domicile. Il y a donc, au moment où on se
parle, 102 CLSC sur 157 qui l'utilisent.
M. Trudel:... délicate là, et, à l'ophq,
ça a commencé quand? à votre avis, pas obligé
d'avoir le dictionnaire. j'ai dit: c'est une question délicate.
M. Côté (Charlesbourg): Délicate En effet, en
1978, la Loi assurant l'exercice des droits des personnes handicapées a
créé l'Office des personnes handicapées du Québec.
C'est en 1978, mais, évidemment, qu'on se comprenne, il y a un pouvoir
qui le permet dans la loi, alors qu'au niveau du ministère ça ne
le permettait pas, on termes clairs Ça ne veut pas dire que ça
n'a pas
fait du bien aux personnes et que ça n'a pas réglé
des problèmes.
M. Trudel: Mais est-ce qu'il y a eu une espèce
d'analyse-bilan qui a été faite après une certaine
période - 1978, l'OPHQ, et 1986, les CLSC - quelque part sur les dangers
que vous souligniez vous-même, il y a quelques minutes, sur la
possibilité d'exploitation, de "cheap labour", de déviation des
sommes?
M. Côté (Charlesbourg): Suite à ces
expériences de 1978 et de 1986, compte tenu de l'ampleur du
phénomène et des bienfaits qui accompagnaient cette aide aux
personnes, le ministère a cru bon de mettre sur pied un comité
pour faire l'analyse; analyse qui a été faite et qui visait
effectivement a faire le tour de la question et tenter de voir les dangers pour
les personnes recevant l'aide sur le plan financier, aussi pour les CLSC. Parce
que, des deux côtés, II y a eu cette volonté d'une analyse
qui a été faite et qui a conclu à un certain nombre
d'avantages et qui a justement recommandé qu'on l'inclue à
l'intérieur de la loi dans la modification pour permettre... où
il y avait suffisamment d'avantages pour permettre de l'inclure dans la loi.
C'est ça.
M. Trudel: Seraient-ce les conclusions de cette analyse que vous
consultez?
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: II me voit venir. Il regarde ce qu'il y a dedans.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. De toute
façon, c'est moi qui vous vois venir là...
M. Trudel: Bon. Sinbad le vrai marin. M. Côté
(Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: II y avait Sinbad le vrai marin, aussi.
M. Côté (Charlesbourg): II n'était pas
Gaspésien, lui.
M. Trudel: Non.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne le connais pas.
M. Trudel: Le capitaine Bonhomme.
M. Côté (Charlesbourg): Je suis allé aux
sources. Comme vous le savez, M. Charlebois, qui est sous-ministre adjoint aux
relations du travail chez nous, auparavant était dans les CLSC.
M. Trudel: Où?
M. Côté (Charlesbourg): à la
fédération. donc, nous rapprochant de la base, on a voulu savoir
toute la substance de l'information pour transmettre la crème au...
M. Trudel:...
M. Côté (Charlesbourg): On y arrive là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Premièrement, je
donnerai une copie du rapport au député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Trudel: C'était la question.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, adopté, M. le
Président.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Alors, l'amendement à
l'article 383 est adopté. M. le député, il faut prendre
ça au sérieux.
M. Trudel: Je ne sais plus... J'allais dire 1-0, mais je ne sais
plus le pointage.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: C'avait l'air pas mal plus compliqué que
ça de décider de nous donner le rapport.
M. Côté (Charlesbourg): Non, parce que je n'en ai
pas pris connaissance, tout simplement.
M. Trudel: C'est pour ça que je vous ai demandé de
nous le déposer. Je sais ça, là.
M. Côté (Charlesbourg): Non. D'ailleurs, je n'en ai
même pas pris connaissance et j'ai dit: Je vais vous le donner.
Évidemment, ça part d'une situation où il y a une relation
d'un individu à qui on donne 1000 $, 1500 $, 2000 $, qui a besoin de
services, et on les lui donne pour qu'il se procure ces services au lieu de se
retrouver à l'hôpital ou ailleurs, donc pour le maintenir à
domicile. Quand on parle de SIMAD, on ne parle pas de cas légers, c'est
des cas assez lourds. Donc, on lui donne l'allocation et, lui, il engage des
personnes pour dispenser les services. Donc, la question qui s'est posée
et qui a amené l'analyse qui est davantage faite sous cet
angle-là, c'est: Quels sont les avantages et quels sont les
inconvénients pour l'usager, pour le travailleur, pour le
ministère, pour le CLSC? C'est sous cet angle-là qu'est faite
l'analyse. Il y a des avantages à la fois pour l'usager parce qu'il a
une flexibilité, une plus grande flexibilité finalement pour
employer les personnes qu'il veut bien pour se donner les services dont il a
besoin.
II y a définitivement là des avantages certains. Là
où c'est un petit peu plus compliqué et c'est ce qui a
amené l'analyse, c'est: Quel est le niveau de responsabilité de
l'individu qui engage, donc qui contracte, donc celui à qui on a
donné une allocation directe, qui engage, vis-à-vis d'un
travailleur qui vient chez vous vous dispenser des services et qui pourrait
être dans une situation de non-paiement d'impôt, d'accident et
ainsi de suite? Donc, il y a des questions assez importantes qui se posaient
à ce moment-là alors que la situation était, me dit-on,
différente au niveau de l'OPHQ, quitte à ce que je puisse le
vérifier éventuellement, qu'au niveau du ministère. Donc,
c'est ce qui a amené la réflexion d'un groupe de travail puisque
l'implication déborde de celle du ministère de la Santé et
des Services sociaux qui veut dispenser des services à un individu par
de l'allocation directe, qui, lui-même, se les procure alors que
ça implique virtuellement d'autres ministères, que ce soit le
ministère du Revenu ou le ministère du Travail et ainsi de suite,
donc d'autres ministères au niveau gouvernemental. Il y a donc à
ce niveau-là, au niveau de l'usager, plus d'avantages que
d'inconvénients.
Au niveau du travailleur, pour certains travailleurs, il peut y avoir
des avantages. Il y a des avantages, mais il y a aussi des désavantages.
Évidemment, comme c'est un entrepreneur qui décide
lui-même, effectivement, qu'il accepte... Donc, tu n'es pas obligé
de l'accepter ou non, le contrat de dispensation de services. Il y a aussi,
donc, des inconvénients et des désavantages alors que pour le
ministère et pour le réseau, de ce que je comprends, c'est qu'il
y a surtout des avantages. C'est un système qui est beaucoup plus
flexible et qui donne des services à la personne que tu veux rejoindre
et tu la maintiens à domicile au lieu de l'avoir au niveau des
établissements. C'est sous cet angle-là que c'a été
fait. Au-delà de dire qu'il y a plus d'avantages que de
désavantages, évidemment, c'est une pratique qui est quand
même relativement répandue, 102 CLSC sur 157, en excluant
l'île de Montréal.
(20 h 45)
M. Trudel: En excluant l'île de Montréal?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, parce que, sur
l'île de Montréal, il ne s'en fait pas d'allocation directe. Donc,
ça veut dire que la presque totalité des CLSC en fait un peu
partout à travers le Québec. Donc, c'est une pratique qui est
là et qui a donné un certain résultat. Évidemment,
l'idée était de se donner, dans la loi, le pouvoir de le
faire.
M. Trudel: Est-ce que vous avez regardé? Du
gâteau.
M. Côté (Charlesbourg): Je suis convaincu qu'avec
ça...
M. Trudel: Du gâteau.
M. Côté (Charlesbourg): D'abord, vous aile/ le
retrouver dans le rapport que je vais vous transmettre. Ça, c'est de
toute beauté. Il y a un item 1.2 que vous pourrez relire, là,
quand je vais vous l'envoyer. C'est marqué à clientèle
visée: l'allocation directe est accessible à toute personne en
perte d'autonomie qui correspond aux critères suivants:
premièrement, qui demande ou accepte de se prévaloir de cette
modalité; deuxièmement, qui a la possibilité d'assumer
elle même ou avec l'aide d'un proche ou d'un réseau de support la
gestion de ces services - celui-là, il va vous accrocher -
troisièmement, chez qui l'allocation directe peut s'avérer
appropriée, tenant compte de ses besoins biopsychosociaux;
quatrièmement...
M. Trudel: Touché!
M. Côté (Charlesbourg): ...qui accepte de se
soumettre au contrôle de suivi financier profes slonnel que le CLSC est
tenu d'exiger
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'amendement à
l'article 387 est adopté?
M. Trudel: Les bons, vous n'avez jamais pensé à
ça?
M. Côté (Charlesbourg): Comment? M. Trudel:
Les bons. M. Côté (Charlesbourg): Les bons M.
Trudel: Les bons, les "vouchers"... Le Président (M. Joly):
Les "vouchers".
M. Trudel: ...pour services. Au lieu d'avoir l'argent, le
versement direct, des bons.
Le Président (M. Joly): Des bons applicables sur.
M. Trudel: Ah bien...
Le Président (M. Joly): Des certificats.
M. Trudel: ...c'est-à-dire que... parce que tu vas te
faire payer ailleurs. c'est différent un peu. ce que tu vas te faire
payer ailleurs... si tu vas au clsc pour te faire payer et, là. tu
travailles au noir et tout et tout...
M. Côté (Charlesbourg): M Charlebois veut
s'exprimer. Vous allez voir que c'est la science même,
l'expérience du terrain, des relations du travail. Il devrait,
normalement, être capable de répondre à vos questions et de
m'Informer totalement en même temps.
M. Charlebois (Maurice): L'argent que reçoit le
bénéficiaire, l'usager du CLSC, avec ça, il acquiert des
services soit d'aide ménagère, etc. Alors, il acquiert des
services, il est libre d'acquérir les services qu'il veut, selon ses
besoins, avec toute la flexibilité. Ça ne dispense pas l'usager,
face à la personne qu'il a embauchée, de toutes les obligations
que la loi, par ailleurs, lui impose, soit par exemple de faire des T-4,
d'avoir des assurances pour le protéger, etc. Alors, le "voucher",
qu'est-ce que c'est en réalité? C'est de donner de l'argent. En
fait, c'est de donner de l'argent à des usagers pour qu'ils
acquièrent des services. L'usager, dans le cas qui nous occupe,
n'acquiert pas des services du CLSC, il acquiert des services de travailleurs
autonomes. Alors, en ce sens-là, quant à moi, ça revient
à la même chose qu'un "voucher".
M. Trudel: Non, ça ne revient pas à la même
chose, même si vos arguments sont vrais. Ça ne revient pas
à la même chose parce que tu as une instance de
vérification quelque part. Je veux dire, a-t-il eu des prestations de
chômage? A-t-il eu le salaire minimum? Parce qu'on peut se dire, entre
nous, évidemment, comme toute personne: Bien, écoute, les proches
de ma famille peuvent prendre charge de la responsabilité du service que
je veux avoir et je l'ai, je vais te donner ça. Il n'y a personne, le
fisc ne s'aperçoit de ça nulle part. Là, les gens ne
produisent pas de T-4 pour ça. Ils ne font pas de déclaration et
je ne sais pas dans quelle mesure on respecte le salaire minimum. C'est parce
qu'il peut se développer tout un secteur au noir tandis que, là,
si tu es versé par l'organisme, tu as droit à tant, tu peux
choisir l'intervenant, tu peux choisir la fréquence, la personne, etc.,
sauf que, pour la rémunération, pour la transformation d'argent
de Monopoly en dominion du Canada, il faut que tu passes a la banque et,
là, tu as une vérification, en passant, qui est faite et ce n'est
pas la petite vérification.
M. Charlebois: Le bilan dont il est question a justement voulu
aborder ces questions-là parce que des usagers, effectivement, avaient
embauché des personnes pour les aider et n'avaient pas donné de
T-4. Il y a eu des inspecteurs de l'impôt, entre autres, qui sont
allés les rencontrer. Alors, vous vous imaginez que, pour des personnes
de 80, 82, 85 ans qui étaient en SI MAD, ça a créé
comme une commotion et c'est ça qui a provoqué la mise sur pied
du comité et l'étude des avantages et inconvénients. Les
recommandations qu'il y a dans ce rapport, si je me souviens bien, visent
justement à essayer d'harmoniser ou de corriger certaines lois pour
rendre plus facile cette pratique.
Alors, entre autres, ça touche la CSST, ça touche
l'impôt, ça touche l'impôt fédéral et
l'impôt provincial, ça touche les normes minimales, etc. Le CLSC
qui offre aux bénéficiaires de recevoir une allocation a
également la responsabilité d'informer les
bénéficiaires d'une procédure à suivre, des
conditions qu'ils doivent donner, etc. alors, c'est un peu ce que visait ce
rapport et c'est le genre de recommandations, si ma mémoire est bonne,
parce que ça date... c'est les recommandations qui étaient
faites.
M. Trudel: En se basant sur l'expérience à l'OPHQ,
je pense qu'on peut affirmer sans se tromper que le degré de
vulnérabilité des personnes n'est pas le même chez les
personnes handicapées qui ont des limitations fonctionnelles, mais qui
n'ont pas... Chez les personnes handicapées physiques en tout cas, en
grande partie, largement, il n'y a pas ces limitations de jugement et ces
délimitations fonctionnelles, tandis que pour les personnes
âgées le degré de vulnérabilité augmente de
beaucoup, à mon avis, y compris un peu... et il faut peut-être
aller dans les cas extrêmes... Parce que tu as le fric, hein? Combien on
a eu et combien on a pu observer de cas, oui, il faut le dire, d'abus...
M. Côté (Charlesbourg): D'abus d'enfants.
M. Trudel: C'est ça, des abus des enfants qui, bon, bien,
qu'est-ce que tu veux? ils l'ont eu le fric. Vous êtes correct, p'pa,
occupez-vous pas de ça. Vous en avez assez. Donnez-moi ça, je
vais m'organiser avec ça. Il y a de la pression indue qui peut se faire.
Vous savez, quand on aide ces personnes-là, c'est parce qu'il y a une
démonstration qu'elles ont un grand besoin d'aide sur le plan
matériel et ça correspond généralement à un
état dans le vécu social, dans l'environnement, puis c'est rare
qu'on va aller accorder cette aide-là à quelqu'un qui a les
moyens effectivement de suffire à ses besoins. C'est toujours dans la
situation d'êtres démunis.
M. Côté (Charlesbourg): Mais, évidemment, je
ne voudrais pas par nos propos qu'on laisse croire que, d'autre part, il n'y a
pas un contrôle de la part des CLSC. Je pense plutôt qu'il y a un
contrôle de la part des CLSC et, dans certains cas, même les
chèques sont faits conjoints.
Ce qu'on souhaite par ce pouvoir-là, c'est effectivement se
donner le pouvoir et, à la lumière de l'analyse qui a
été faite, en arriver à un encadrement plus important que
ce que nous avons connu jusqu'à maintenant. Je me rappelle avoir dit que
le support du maintien à domicile, ça devait au moins avoir un
cadre qui soit à peu près le même un peu partout,
même s'il peut y avoir des différences d'une municipalité
à l'autre et que, dans ce cas-là donc, à l'époque,
on avait dit: On va arriver, on va déterminer ce que c'est que du
support de maintien à domicile, puis qu'est-ce que c'est qu'autre chose,
tandis que du support domestique par rapport à l'aide clinique dont on a
besoin, c'est quoi la différence entre
les deux et faire ça de manière très claire.
Donc...
M. Trudel: C'est une des réflexions qui me venaient.
Ça n'a aucune relation, les deux articles, mais regardez à 382,
on sent le besoin, et c'est tout à fait normal, d'avoir un manuel de
gestion financière pour assurer une certaine uniformité à
l'application, puis là-dedans, à mon avis, les écueils
sont beaucoup plus nombreux que...
M. Côté (Charlesbourg): Mais on y arrive. On ne
pouvait même pas le faire. Dans la loi, on ne pouvait même pas
l'allouer. On n'avait pas ce pouvoir-là. Donc, on se donne le pouvoir,
puis, inévitablement, avec ce qu'on a là, il faut en arriver
à un encadrement de cette pratique-là davantage qu'on ne l'a fait
maintenant, sans présumer pour autant que, de manière
générale, il y a des choses qui se font puis qui ne devraient pas
se faire. Donc, je pense qu'il y a un niveau de responsabilité au niveau
des CLSC qui ont un mandat de s'assurer du support du maintien à
domicile.
M. Trudel: Vous dites: On va y arriver, on va y arriver.
M. Côté (Charlesbourg): À la suite de
ça... Non, je ne dis pas nécessairement...
M. Trudel: Ah, c'est ça certain.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, parce que
ça, c'est se donner le pouvoir, mais il va y avoir une politique qui va
faire en sorte que tout ça va être mieux encadré: Voici les
conditions dans lesquelles ça peut se faire. Évidemment, si
l'expérience n'avait pas été tenté jusqu'à
maintenant par les CLSC au niveau de SIMAD depuis 1986, on ne serait pas
là aujourd'hui à porter un jugement sur l'utilité ou non.
Alors, ce n'est pas une question d'opportunité ou pas. Je pense que
l'opportunité, c'est de mieux encadrer cette pratique à la fois
pour...
M. Trudel: A la base, votre jugement se compare, enfin, pas mal
plus avec la même chose?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Avec les mêmes moyens?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Évidemment, il
faut protéger l'individu qui va contracter des services et celui qui va
donner les services aussi
M. Trudel: Oui, c'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, ce n'est pas à
sens unique. Il faut que ce soit dans les deux sens. Et ce que j'ai compris
pour un certain nombre de recommandations à l'Intérieur du
rapport, c'est davantage de faire en sorte qu'on en arrive avec des
règles très claires et que les personnes soient bien
informées des enjeux puis des règles à respecter.
M. Trudel: Ça fait que vous allez nous déposer
ça assez rapidement.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel: Sur
division.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
383 est adopté sur division. L'article 383, tel qu'amendé, est
adopté sur division. J'appelle l'article 384.
M. Côté (Charlesbourg): "Lorsqu'une aide est
accordée à une personne conformément à l'article
383, une évaluation est effectuée, dans les cas prévus par
décret du gouvernement, afin de déterminer si cette personne est
dans le besoin. "Cette évaluation est faite en comparant les revenus et
les avoirs de cette personne avec le coût de ses besoins sur une base
mensuelle. Les revenus et les avoirs de la personne pris en compte dans
l'évaluation sont ceux déterminés dans le décret
pris en vertu de l'article 385." Il y a un amendement, premièrement, qui
vise à remplacer, dans la troisième ligne du premier
alinéa, les mots "décret du gouvernement" par les mots
"règlement pris en vertu de l'article 385". Deuxièmement,
remplacer la dernière phrase du deuxième alinéa par la
suivante: "Les revenus, les avoirs et, le cas échéant, les
besoins de la personne pris en compte dans l'évaluation sont ceux
déterminés dans le règlement visé au premier
alinéa."
M. Trudel: C'est le ministre, à l'article 383, qui va
décider des organismes ou des régies qui peuvent donner de l'aide
directe. Puis ici, à l'article 384, c'est par règlement qu'on va
décider., "afin de déterminer si cette personne est dans le
besoin".
M. Côté (Charlesbourg): Ça va vous faire
plaisir. Ça va - j'en suis convaincu - vous faire plaisir!
M. Trudel: Ah, voyez donc ça!
M. Côté (Charlesbourg): Vous qui avez, pendant
l'espace d'une campagne électorale, espéré
représenter les intérêts du Québec dans un autre
Parlement...
Une voix:...
M. Côté (Charlesbourg): II vous en a
gardé
aussi. Il vous a compris.
M. Trudel: La providence!
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! La providence!
C'a des fins de récupération de sommes d'agent du
fédéral.
M. D'Astous: Pour obtenir, dans le fond, le partage à 50 %
des coûts que le Québec encourt, le Régime d'assistance
publique du Canada exige un test de besoin pour s'assurer que la personne ne
peut pas elle-même se payer des services. Dans le fond, c'est un peu pour
nous permettre d'exiger ce test et, par la suite, faire en sorte que le
gouvernement fédéral, sous le régime actuel, partage 50 %
des coûts.
M. Trudel: C'est un bon article!
M. D'Astous: C'est ce qu'on trouve aussi, nous!
M. Trudel: Je trouve que c'est un bon article, ça!
M. Côté (Charlesbourg): Là, vous comprenez
maintenant davantage le fait que notre ami, notre deuxième voisin,
puisse aspirer à sa souveraineté de cadre!
M. Trudel: Ha, ha, ha! Ne serait-ce qu'en vertu de ça,
l'argent qu'il va récolter, il va le mériter!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Et l'autre tendance, elle
pourra toujours démontrer que le fédéralisme est rentable.
(21 heures)
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel:
Une voix: Donc, adopté.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Sinon, on va dire que vous
contestez votre chef.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: C'est parce que je relisais. Je vais vous dire, vous,
vous citez les documents, je vais citer l'argumentation de la Coalition des
aînés du Québec sur l'article 385.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 385, on n'est pas
là. On est a l'article 384.
M. Trudel: Ah! on est à l'article 384.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais c'est parce
qu'avant de me citer ça vous verrez l'amendement.
Des voix: Ha, ha, ha! M. Trudel: Adopté. Des
voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
384 est adopté. L'article...
M. Trudel: C'est combien qu'on va aller rechercher au
fédéral?
M. D'Astous: Sur l'ensemble des programmes couverts, c'est, en
dollars courants, à peu près 10 000 000 $ de partage
fédérai et il y a un paragraphe qui recule à 1970...
M. Trudel: Oui.
M. D'Astous: ...et, si on est chanceux, ce sera 20 000 000 $, la
part du fédéral.
M. Trudel: On les "punche" pour 20 000 000 $.
M. D'Astous: L'article...
M. Côté (Charlesbourg): Dans les deux cas, dans le
vôtre comme dans le mien, il y a avantage à y aller.
Des voix: L'article 388.
M. Côté (Charlesbourg): Si jamais c'est votre cas
à vous autres, vous allez en avoir besoin.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Mais, annuellement, ça voudrait dire...
M. D'Astous: Récurrent, à chaque année, on
reprendra...
M. Trudel: C'est 20 000 000 $?
M. D'Astous: ...en dépenses d'aujourd'hui, 10 000 000
$.
Le Président (M. Joly): 10 000 000 $.
M. D'Astous: Mais comme pour les "en lieu" détaxes...
M. Trudel: Oui.
M. D'Astous: ...on va reculer en 1970 et ça va nous donner
un partage de 40 000 000 $ à
50 %, soit 20 000 000 $.
M. Trudel: Non, mais quand on partira de 1970.
M. D'Astous: Oui.
M. Trudel: Mais, après ça, pour les
années...
M. D'Astous: 10 000 000 $.
M. Trudel: Après ça, on va le collecter à
chaque année, là?
M. D'Astous: 10 000 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): Bien, au moins jusqu'au 26
octobre 1992.
M. Trudel: Là, on ne collecte pas, on ramasse la
caisse.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: C'est ça.
Une voix: C'est audacieux, ça.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): Alors, l'article 384 est
adopté tel qu'amendé.
Une voix: Oui.
Le Président (M. Joly): Adopté. J'appelle l'article
385.
M. Côté (Charlesbourg): "Le gouvernement
détermine par décret: "1° les cas pour lesquels une
évaluation d'une personne doit être effectuée afin de
déterminer si elle est dans le besoin; "2° les revenus et les avoirs
qui sont pris en compte dans le calcul de la situation financière d'une
personne ou qui en sont exclus; "3° les sommes qui peuvent lui être
versées et les biens et les services qui peuvent lui être fournis
à titre d'aide matérielle et financière; "4° la
contribution exigible des personnes de même que les exemptions et
exonérations qui peuvent leur être accordées. "Un
décret pris en vertu du présent article est publié
à la Gazette officielle du Québec."
L'amendement. Vous êtes en avance sur moi dans l'amendement, non?
1° Remplacer, à la fin de ce qui précède le paragraphe
1° du premier alinéa, le mot "décret" par le mot
"règlement". C'est déjà une amélioration. 2°
Remplacer, dans la première ligne du paragraphe 2° du premier
alinéa, les mots "et les avoirs" par les signes et les mots ", les
avoirs et, le cas échéant, les besoins". 3° Supprimer, dans
les première et deuxième lignes du paragraphe 3° du premier
alinéa, le mot "lui". 4° Supprimer le paragraphe 4° du premier
alinéa. 5° Supprimer le deuxième alinéa.
M. Trudel: Supprimer le deuxième alinéa? M.
Côté (Charlesbourg): Oui.
Une voix: II n'est plus nécessaire parce que c'est par
règlement.
M. Côté (Charlesbourg): II n'est plus
nécessaire. Donc, le paragraphe 4° disparait. Le deuxième
alinéa disparaît. Qu'est-ce que vous avez à dire?
M. Trudel: J'ai à dire que je veux le relire comme il
faut, "...les revenus et les avoirs...
M. Côté (Charlesbourg): Je ne vise pas à vous
avoir, là.
M. Trudel: ...et, le cas échéant, les besoins".
Dans les commentaires, c'était sibyllin pas mal. Concordance avec
l'amendement proposé, concordance avec l'amendement proposé au
paragraphe. Parce que là ça ajoute. Ça prend en compte non
seulement les avoirs de la personne, mais ses be soins.
M. Gaudreau: C'est ce qu'on a dit à l'article 384. C'est
pour ça qu'on dit que c'est une concordance.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, ça vise le cas
de l'hébergement des femmes violentées...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Ils ne vérifient pas
le besoin. Et on veut qu'Ottawa paie.
M. Trudel: Moi, je pensais plus aux personnes âgées.
C'est la même dynamique qu'à l'aide sociale. Forcément,
à cet âge-là, ils ont accumulé un peu de biens,
maison, chalet, auto, etc., et tout dépend de la "bracket" des avoirs
qu'on fixe pour qu'ils aient droit à de l'aide à domicile et,
encore là ..
M. Côté (Charlesbourg): Sur l'aide sociale, tu as le
droit d'avoir une maison de 60 000 $ et...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): c'est au-delà de
ça qu'on commence à calculer.
M. Trudel: Et c'est ça qui est considéré
ici?
M. Charlebois: Oui, c'est les exemptions ou les
exonérations fédérales qui sont dans les lignes
directrices du Régime d'assistance publique et qui font partie, en fait,
de la réglementation sur la sécurité du revenu. Il y a des
avoirs liquides jusqu'à 2500 $ qui peuvent être en main des gens
ou 5000 $ s'ils sont mariés ou avec... Alors, il y a des séries
d'exemptions comme ça, oui.
M. Côté (Charlesbourg): Mais, toujours pour se
situer au niveau de l'article, c'est que ça vise des
récupérations du fédéral, toujours.
M. Trudel: Même là, ils nous mettent des normes.
M. Côté (Charlesbourg): Pour avoir le
fédéral, dans votre optique à vous, c'est bon d'avoir des
normes pour avoir le fédéral.
M. Trudel: Non.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: On est capables de se les donner nos normes à
nous autres.
M. Côté (Charlesbourg): Lucien Bouchard est patient,
lui. Il va siéger à Ottawa. Il a même fondé un parti
politique pour aller siéger à Ottawa. Là, II patiente. Je
suis convaincu que, si vous ne vous étiez pas présenté PQ
le dernier coup, vous seriez dans le Bloc.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: La patience a un bout, là.
M. Côté (Charlesbourg): Vous auriez plus de chances
de vous faire élire que NPD.
M. Trudel: La patience a un bout, là. M.
Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Non, je comprends que pour vous autres ça vise
jusque la récupération du gouvernement fédéral...
Je voulais dire que c'est déjà ces règles-là qui
s'appliquent de toute façon. Chez nous, c'est déjà
ça qui s'applique. Pour quelqu'un dans le CLSC, tantôt, la
personne âgée qui veut avoir de l'aide pour le maintien à
domicile, on lui applique les normes de l'aide sociale pour qu'elle soit
admissible à de l'aide à domicile.
M. D'Astous: Pas vraiment parce que, actuellement, ce n'est pas
partageable, parce que le service n'est pas donné par un employé
du
CLSC. Quand même, le CLSC regarde les personnes le plus dans le
besoin pour, effectivement, leur donner un support, mais ce n'est pas
basé sur la récupération via le régime. Ce qu'on
vise par ça, c'est faire en sorte que lorsque le CLSC donne, entre
autres, l'allocation directe, que ce soit suffisamment étanche pour que
le fédéral puisse partager lesdites dépenses.
M. Trudel: Et la...
M. D'Astous: Et, pour ce faire, ça prend une étude
de besoins comme pour l'aide sociale pour...
M. Trudel: Oui, mais la phrase: Les revenus, les avoirs et les
besoins qui sont pris en compte, c'est tiré d'une réglementation
ou d'un guide fédéral...
M. D'Astous: De la philosophie du régime.
M. Charlebois: L'entente prévoit que la province doit
établir les règles d'admissibilité, si on veut, au besoin,
et ces règles-là doivent tenir compte des avoirs de la personne,
de ses biens, de même que de ses besoins. On fait une comparaison entre
ses besoins et les sommes qu'elle a pour y subvenir et, quand il y a un manque,
on comble cette différence-là. C'est le même principe que
l'aide sociale, mais... Les besoins, on n'en tient pas compte dans le cas des
maisons d'hébergement pour femmes victimes de violence où le
fédéral a convenu d'un test abrégé.
M. D'Astous: C'est ça.
M. Trudel: II a convenu d'un test abrégé?
M. Charlebois: Oui, qui est beaucoup plus léger, si on
veut.
M. Côté (Charlesbourg): On ne parle pas des
besoins.
M. D'Astous: C'est ça.
M. Charlebois: Oui, on ne parle pas des besoins à ce
moment-là. Le besoin d'hébergement est évident, c'est une
situation d'urgence, de violence et d'intervention immédiate, sociale.
Alors, il considère que ce besoin-là est criant et n'a pas besoin
d'être évalué plus que ça.
M. Trudel: Ça, vous avez nommément discuté
de ça pour les autres catégories de personnes avec le
gouvernement fédéral? Vous avez nommément discuté
de ça ou c'est nommément inscrit dans les ententes de... C'est
quoi? C'est les FPE, ça?
M. D'Astous: Le régime d'assistance publique du
Canada.
M. Charlebois: Régime d'assistance publique, oui.
M. Côté (Charlesbourg): RAPC.
M. Charlebois: Le contenu de ces articles-là a fait
l'objet de discussions avec le fédéral, effectivement, et il met
en place une structure qui permet, dans les cas qui sont prévus et aux
conditions qui pourraient être rencontrées dans les
règlements, qui rencontre leurs critères de partage des
coûts.
M. Trudel: Allez-vous me dire aussi qu'à l'aide sociale
c'est la même chose, la norme du 60 000 $, 2500 $? Que, parce que c'est
un programme d'assistance partagée, c'est l'imposition de la norme
fédérale qui fait que c'est ça, la...
M. D'Astous: Parce que notre loi actuelle, même la loi 120,
si on enlève ces volets-là, ce n'est pas une loi d'assistance.
Donc, le régime ne peut pas partager en fonction de la loi, soit la loi
qui s'en vient ou la loi actuelle, à moins que ce soient des services
donnés par l'établissement du réseau. C'est uniquement
ça.
M. Trudel: En conclusion, on peut donc dire aux personnes
âgées, pour la réclamation, que c'est la faute du
fédéral si on est obligés de marquer ça
là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, et d'ailleurs ce qui
devait les inquiéter davantage, c'était le 4°.
M. Trudel: C'est ça. C'est la faute du
fédéral et ce serait bien plus simple si on avait toutes nos
affaires.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Bon. Des voix: Ha, ha, ha! M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
385 est adopté.
M. Trudel: J'ai dit oui. Bon!
Le Président (M. Joly): L'article 385, adopté tel
qu'amendé. 386 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): Je dis oui, M. le
Président, l'argent du fédéral.
M. Trudel: II a dit oui, M. le Président.
Le Président (M. Joly): D'ailleurs, je pense que c'est se
rallier au gros bon sens. Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): J'en connais d'autres qui
ont dit oui, et ils l'ont regretté.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): 386,
l'hébergement
Le Président (M. Joly): 386, M. le ministre. Pas
d'amendement.
M. Côté (Charlesbourg): "L'hébergement
d'urgence consiste à loger, nourrir et fournir de l'aide et divers
services de soutien à une per sonne dont la sécurité
physique ou morale est compromise et qui, de ce fait, a besoin de recourir
à de tels services. " Il n'y a pas de papillon.
M. Trudel: "Morale" au sens de biopsychoso-cial?
Une voix: II me semble qu'il y en avait un autre, biopsycho
et...
M. Trudel: Spirituel. Une voix: II y en a trois.
M. Côté (Charlesbourg): Mais spirituel, c'est le
quatrième.
M. Trudel: Le quatrième, celui-là.
M. Côté (Charlesbourg): Biopsycho...
Une voix: Socio...
M. Côté (Charlesbourg): Biopsychosoclal.
Une voix: Biopsychosocio...
M. Trudel: Biopsychosocio... Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 386, adopté. 387
est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): "Les sommes d'argent
versées en vertu du présent chapitre pour un hébergement
d'urgence sont réputés l'être pour le paiement des frais de
séjour et des services rendus pour les personnes reconnues dans le
besoin en vertu des dispositions de la présente section. " Il y a un
papillon qui vise à remplacer, dans la deuxième ligne, le mot
"réputés" par le mot "réputées"; 2° remplacer,
dans la dernière ligne, les mots "de la présente section" par les
mots "du présent chapitre".
M. Trudel: Pas Imposable. C'est ça? Ce n'est
pas Imposable, ça?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Bonne question, ce
n'est pas imposable ça.
M. Trudel: Ce n'est pas imposable, ça? Entre autres pour
ça?
M. D'Astous: Ces sommes, en principe, sont versées aux
organismes communautaires.
M. Charlebois: ce n'est pas imposable. M. Côté
(Charlesbourg): non. M. Trudel: non? bien là...
Une voix: notre avocat l'a dit.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas foi du
revenu.
M. Trudel: Bien non, mais c'est pour ça.
M. Gaudreau: Le but de l'article, ce n'est pas de verser de
l'argent, c'est de dire que les sommes que le gouvernement verse à ces
fins-là sont réputées l'être pour les besoins de la
personne. Il faut que le fédéral continue de les accepter comme
étant de l'assistance à la personne. Ce n'est pas dans le fait
qu'on l'ait versé à l'organisme que ça fait perdre son
objectif d'assistance à la personne. C'est ça que l'article
dit.
M. Côté (Charlesbourg): C'est profond, les lois
fédérales.
M. D'Astous: Ohl
M. Gaudreau: Et il faut les voir venir.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Étant donné qu'ils ne paient pas, ils
n'ont que ça à faire, des lois, eux autres!
M. Côté (Charlesbourg): Oh! Ça, ce doit
être Monique Bégin.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
387, adopté. L'article 387 tel qu'amendé, adopté. 388 est
appelé.
M. Côté (Charlesbourg): "Les sommes d'argent
versées depuis le 1er août 1974 à des personnes dans le
besoin par des établissements ou des organismes, sous forme
d'allocations ou de primes, pour faciliter la fréquentation de
l'établissement ou de l'organisme, ou pour la poursuite d'un programme
de réadaptation, sont réputées avoir été
fournies en vertu de l'article 383."
Et il y a un papillon. En termes clairs, vous oubliez ce que j'ai dit,
et on recommence. Donc, remplacer l'article 388 par le suivant: "Les sommes
d'argent versées avant le - il faudrait indiquer là la date
d'entrée en vigueur du présent article - à des personnes
dans le besoin ou pour leur compte par le ministre, des établissements
ou des organismes, sous forme d'allocations ou de primes, pour faciliter la
fréquentation de l'établissement ou de l'organisme, pour la
poursuite d'un programme de réadaptation ou pour des services
d'hébergement d'urgence, sont réputées avoir
été fournies en vertu de l'article 383."
M. Trudel: Ne peut-on pas aller chercher depuis 1974? (21 h
15)
M. Gaudreau: II n'y a pas de limitation quand on retourne en
arrière sauf que l'année 1974 a été choisie pour
simplement l'un d'entre eux. Il s'agit des primes de réadaptation
à...
M. Charlebois: Les "en lieu"... Non, ce sont les allocations aux
stagiaires. Les allocations aux stagiaires étaient couvertes par...
M. Gaudreau: En énumérant que c'était aussi
pour l'hébergement d'urgence, pour les allocations ou les primes de
toute autre nature, il ne faut pas se limiter à une date de retour en
arrière. On dit: Tout ce qui avait été versé avant
l'entrée en vigueur de l'article est réputé au
Québec avoir été versé en vertu des dispositions
d'assistance qu'on se donne et qu'on n'avait pas.
M. Charlebois: Le gros vendeur là-dedans, ce sont les
allocations aux stagiaires mais il y a aussi la récupération
rétroactive de certains coûts des malsons
d'hébergement.
Une voix:...
M. Trudel: J'aime beaucoup l'expression.
M. Charlebois: Ça vise aussi la récupération
rétroactive, jusque vers 1985, des financements des maisons
d'hébergement pour femmes victimes de violence. Ça permettrait
ça également. Les amendements proposés permettraient
ça.
M. Trudel: Va-t-il...
Une voix: Pour 20 000 000 $.
M. Trudel: Mais là, c'est parce que vous m'avez
répondu: 20 000 000 $, quant on était sur les "en lieu" de taxes.
Ça fait deux, trois fois...
M. D'Astous: Non, non, non. Les taxes,
c'est un autre 20 000 000 $.
M. Trudel: Ah, c'est un autre 20 000 000 $. M. D'Astous:
Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): C'est le débordement
total.
M. D'Astous: On travaille fort, hein?
M. Trudel: Puis là, va-t-ll y avoir une cascade avec
ça? Je veux dire: Est-ce que ça va retomber là où
ça aurait dû retomber, c'est-à-dire sur les centres
d'hébergement temporaires pour les femmes victimes de violence
ou?...
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire qu'une
chose est certaine, c'est qu'on en a payé. C'est nous autres qui l'avons
financé en totalité.
M. Trudel: Mais, comme on pensait qu'on payait tout puis qu'on
pouvait partager avec le voisin, est-ce qu'on peut faire profiter des...
M. Côté (Charlesbourg): Non. Dans les
échanges qu'il y a avec le gouvernement fédéral sur un
certain nombre de sujets, en particulier le dernier programme
fédéral, le programme Beatty, juste avant qu'il parte... Un petit
programme de 136 000 000 $ qu'il a annoncé à travers le
Canada...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...juste avant que Wilson
parle de 272 000 000 $ additionnels pour nous autres, là...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): On est en discussion avec
mon bon ami, M. Benoît Bouchard, sur certains
réaménagements du programme qui nous permettraient,
effectivement, de redonner des sous aux personnes qui sont dans l'offre de
service au niveau des organismes communautaires.
M. Trudel: Vous disiez qu'il y en avait qui avalent
regretté d'avoir voté oui. Est-ce à lui que vous pensiez
tantôt?
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Quand vous avez dit qu'il y en avait qui avaient
regretté de voter oui, c'est à lui que vous pensiez?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Je dois vous dire qu'il
a fait même pire que ça. Il a voté pour vous autres en
1976.
M. Trudel: On ne peut pas tout regretter en même temps.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que les deux vont
ensemble, de plus en plus.
M. Trudel: Rapidement, les malsons d'hébergement pour les
femmes victimes d'actes de violence...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...sont très inquiètes par les temps qui
courent. Vous en avez parlé un peu ce matin.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai fait la vérlflca
tion.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a pas de lettres qui
sont parties parce qu'on est dans un triennal à être
défendu au Trésor mais chacune a eu la communication verbale, par
des gens du cabinet et des responsables du SOC, de reconduction de leurs
budgets. La décision que j'ai prise, suite à votre
Interpellation, a été d'écrire une lettre pour garantir,
à tout le moins, les budgets leur permettant de se financer et les
argents suivront. Lorsque le Trésor aura disposé du
mémoire, à ce moment-là, on fera les ajustements qui
s'imposent.
M. Trudel: Avec l'entente que vous allez possiblement avoir avec
le fédéral là dessus, sur les 136 000 000 $...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais, en tout
cas...
M. Trudel: ...ça va marcher avec la décision du
triennal peut-être ou pas ou...
M. Côté (Charlesbourg): Non. C'est-à-dire
qu'il y avait 136 000 000 $ mais il y avait une somme de 136 000 000 $ qui
était engagée dans d'autre chose, qui est du replâtrage,
alors que, si ma mémoire est fidèle, ce qui restait sur la table
pour le programme du restant du Canada c'était plus ou moins 25 000 000
$ ou 26 000 000 $ qui faisaient l'objet d'échanges avec eux et on
souhaitait qu'ils nous permettent d'avoir une certaine souplesse pour le
Québec compte tenu du fait qu'on copiait le programme du Québec
pour permettre d'en donner aux autres provinces. C'était davantage
ça qu'ils faisaient.
M. Trudel: Ça va, merci. Adopté. M.
Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
388 est adopté. L'article 388 adopté, tel
qu'amendé. 389 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): "L'aide fournie en vertu du
présent chapitre est incessible et insaisissable. Cette aide doit
être utilisée aux fins pour lesquelles elle a été
accordée et ne doit pas être prise en considération aux
fins de l'octroi ou du calcul de prestations, d'allocations ou
d'indemnités de remplacement du revenu accordées en vertu de
toute autre disposition législative ou réglementaire." Oh! un
petit papillon. J'étais après m'ennuyer. 1° Remplacer, dans
la troisième ligne, après le mot "accordée", les mots "et
ne doit" par le signe et les mots ". Elle ne peut". 2° Ajouter, à la
fin de l'article, le signe et les mots ", à moins qu'une telle
disposition ne le prescrive expressément".
C'est un bon article, ce n'est pas imposable et ça ne compte pas
dans le revenu.
M. Trudel: Ah! ce n'est pas imposable. M. Côté
(Charlesbourg): Non. M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
389 adopté. L'article 389, tel qu'amendé, adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): C'est fait, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! Des voix: Ha, ha,
ha!
M. Côté (Charlesbourg): Dans l'enthousiasme.
Le Président (M. Joly): Quand j'ai vu qu'il était
décidé, j'ai dit: On va en profiter.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, vous
ne le croirez pas, mais on se rend à 403.
Le Président (M. Joly): 403.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Il y en a qui vont
commencer à finir par nous croire qu'on va finir. Quand on passe 400,
là.
Le Président (M. Joly): Ah oui! Alors, 403 est
appelé.
Mesures administratives du gouvernement
M. Côté (Charlesbourg): "Le gouvernement peut, si le
rapport provisoire fait par le ministre en application de l'article 399
confirme l'exis- tence de l'une des situations prévues aux articles 396
ou 397: "1° assortir le permis de l'établissement des restrictions
et conditions qu'il juge appropriées; "2° prescrire un délai
durant lequel il doit être remédié à toute situation
prévue aux articles 396 ou 397; "3° ordonner au ministre de
continuer son administration ou de l'abandonner pour ne la reprendre que si
l'établissement ou la régie régionale, selon le cas, ne se
conforme pas aux conditions que le gouvernement a imposées
conformément aux paragraphes 1° ou 2°. "De plus, le gouvernement
ordonne au ministre de lui faire un rapport définitif dès qu'il
constate que la situation prévue aux articles 396 ou 397 a
été corrigée ou que cette situation ne pourra être
corrigée." Il n'y a pas d'amendement, il n'y a pas de papillon.
Jusqu'à 407, c'est extraordinaire!
M. Trudel: II n'y a pas de noir. Il n'y a pas de papillon. On n'a
pas de commentaire, ça fait que...
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Attendez un petit peu. M. Côté (Charlesbourg): Ah!
M. Trudel: Une chose... Honnêtement, une chose à
vérifier.
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez, je ne
voulais pas vous avoir de même. Il y a du monde qui pourrait penser que
je veux vous avoir à l'usure.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: II y en a qui penseraient ça. Je pense qu'on
peut aller assez rapidement...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...parce que, compte tenu qu'on retrouve exactement le
même dispositif dans le projet sur Urgences-santé demain, mon
collègue l'étudiera demain.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Minutieusement.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un préavis.
M. Trudel: C'est un préavis. Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais mal dormir à
soir.
Le Président (M. Joly): L'article 403 adopté.
404 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): "Le gouvernement peut,
après avoir reçu le rapport définitif du ministre, prendre
l'une ou plusieurs des mesures suivantes: "1° mettre fin à
l'administration provisoire à la date qu'il fixe; "2°
déclarer déchus de leurs fonctions les membres du conseil
d'administration de l'établissement public ou ceux de la régie
régionale ou les membres du conseil d'administration ou l'administrateur
d'un établissement privé conventionné, selon le cas, et
pourvoir à la nomination ou à l'élection de leurs
remplaçants; "3° exercer tout pouvoir qui lui est
conféré par l'article 403."
M. Trudel: Si je comprends bien, à l'article 403, le
"boss" a toujours raison.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que vous disiez,
là, c'est qu'à l'article 403 le "boss" a toujours raison.
À l'article 404, même s'il a tort, il a raison.
M. Trudel: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: C'est-à-dire qu'à l'article 404, s'il a
tort, il peut faire appel à l'article 403.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Le "boss" a toujours raison, article 1. Article 2,
lorsqu'il a tort...
M. Côté (Charlesbourg): II a raison. M. Trudel:
..le premier article s'applique.
Mme Oemers (Laurence): L'article où il avait raison
s'applique.
M. Trudel: Donc, il avait raison. Mettre fin à
l'administration provisoire à la date qu'il fixe, là,
évidemment, toujours dans les périodes qu'on a
déterminées.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, 90, 120.
M. Trudel: 90, renouvelable. c'est qu'à l'intérieur
de 90 jours il pourrait dire: bon, bien, je mets fin à la tutelle avant
la période des 90 jours.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça
M. Trudel: Est-ce que ça s'applique aux régies?
Mme Oemers: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Deniers: À deuxièmement, c'est marqué:
De la régie régionale.
M. Trudel: Adopté
Le Président (M. Joly): L'article 404 est adopté.
L'article 405 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): "Le gouvernement peut
désigner une personne chargée de contrôler la bonne
utilisation des fonds publics accordés à un établissement
ou à une régie régionale qui n'exerce pas un
contrôle budgétaire adéquat. 'Toute personne qui exerce des
fonctions administratives dans l'établissement ou la régie
régionale est tenue de se soumettre aux directives du contrôleur
dans les limites des pouvoirs qui lui sont attribués. "Aucun engagement
ne peut être pris au nom de l'établissement ou de la régie
régionale ni aucun déboursé effectué sans le
contreseing de ce contrôleur. Tout engagement pris en contravention du
présent alinéa est nul." Nul absolu.
M. Trudel: Vous avez totale liberté, mais de passer par le
bureau du contrôleur.
M. Côté (Charlesbourg): Ça, c'est une
nullité relative, ce n'est pas absolu.
M. Trudel: Ah oui! Vous avez totale liberté d'exercice de
vos responsabilités dans l'établissement, mais passez par le
bureau du contrôleur, s'il vous plaît. Ça, ce n'est pas une
tutelle. Vous nommez quelqu'un, le gouvernement peut désigner une
personne juste pour le contrôle financier.
M. Côté (Charlesbourg): oui. m. trudel: ce n'est pas
un tuteur, ça. M. Côté (Charlesbourg): comment? m.
trudel: ce n'est pas un tuteur, ça.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, contrôle
financier.
M. Trudel: C'est déjà arrivé assez
fréquemment?
Mme Demers: Oui. M. Trudel: Oui?
Mme Demers: C'est arrivé deux ou trois fois, Je pense.
M. Côté (Charlesbourg): ...le contrôleur
financier.
Mme Demers: Oui. Quand ça a été mis,
ça avait été mis pour certains problèmes et on
l'utilisait à ce moment-là.
M. Trudel: Maintenant, on ne s'embarrasse pas de ça, on
met en tutelle directe. Certaines situations délicates peuvent demander
de passer par le bureau du contrôleur. Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 405 est adopté.
L'article 406 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): "Le gouvernement peut
désigner une personne chargée d'enquêter sur quelque
matière se rapportant à la qualité des services de
santé ou des services sociaux ainsi qu'à l'administration,
à l'organisation et au fonctionnement d'un établissement ou d'une
régie régionale. "L'enquêteur est investi, aux fins de
l'enquête, de l'immunité et des pouvoirs d'un commissaire
nommé en vertu de la Loi sur les commissions d'enquête, sauf du
pouvoir d'imposer l'emprisonnement."
M. Trudel: II n'y a pas de papillon. Vous n'enlevez pas sauf le
pouvoir d'emprisonnement, non?
M. Côté (Charlesbourg): Je trouve que ce serait
excessif.
M. Trudel: Un peu. Alors, c'est d'avoir des pouvoirs
d'enquête.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Trudel: Le pouvoir de signifier, le pouvoir...
Mme Demers: D'assigner des témoins. M.
Côté (Charlesbourg): D'assigner. M. Trudel:
...d'assigner des témoins. M. Côté (Charlesbourg):
C'est ça.
Mme Demers: D'aller chercher les documents.
M. Trudel: Adopté. (21 h 30)
Le Président (M. Joly): L'article 406, adopté. 407
est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): "En outre des pouvoirs
prévus aux articles 405 et 406, le gouvernement peut ordonner que tout
ou partie des pouvoirs du conseil d'administration d'un établissement
public ou d'une régie régionale ou ceux de l'administrateur ou du
conseil d'administration d'un établissement privé conven-
tionné, selon le cas, soient suspendus pour une période d'au plus
six mois et nommer une personne qui exerce les pouvoirs ainsi suspendus. "Le
gouvernement peut prolonger la suspension et le mandat de l'administrateur
qu'il a nommé pour une période d'au plus six mois."
Amendement à l'article 407: Remplacer, dans la première
ligne du premier alinéa, ce qui suit: "En outre des pouvoirs
prévus aux articles 405 et 406" par "Lorsqu'il désigne un
contrôleur ou un enquêteur".
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
407 est adopté. L'article 407 est adopté, tel qu'amendé.
L'article 408 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): "L'administrateur
nommé par le gouvernement peut, sous réserve des droits des tiers
de bonne foi, annuler une décision prise avant sa nomination en vertu
des pouvoirs qui ont été suspendus. "il ne peut être
poursuivi en justice pour un acte accompli de bonne foi dans l'exercice de ses
fonctions."
M. Trudel: II peut même agir rétroactivement. C'est
ça, il peut agir rétroactivement?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, en autant qu'il ne
brime pas les droits de d'autres tiers.
Mme Demers: Les tiers de bonne foi.
M. Côté (Charlesbourg): Les tiers de bonne foi,
évidemment.
M. Trudel: C'est l'équivalent? Est-ce qu'on a ça
actuellement?
Mme Demers: On ne l'a pas actuellement, mais on l'a dans des
nouvelles lois qui ont des pouvoirs de commissaires-enquêteurs et de
contrôleurs.
M. Trudel: Avez-vous des exemples précis de ça?
M. Côté (Charlesbourg): La loi sur la
Bibliothèque de l'Assemblée nationale.
Une voix: La Loi sur la Bibliothèque nationale du
Québec.
M. Côté (Charlesbourg): La Bibliothèque
nationale du Québec, oui. Ça, c'est un exemple, mais j'imagine
qu'il aurait pu en trouver d'autres.
M. Trudel: Vous visez quoi, au juste? Il y a eu des
expériences dans le réseau avec ça. Dites-le, dites-le,
madame.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, ce n'est
pas ça. C'est parce qu'on risque d'en discuter demain.
M. Trudel: Ah oui!
M. Gaudreau: On prépare l'avenir plus qu'on ne
répare le passé.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: M. le notaire, parce qu'il prépare l'avenir! La
confiance règne, la confiance règne!
M. Gaudreau: Un avenir immédiat, demain matin...
M. Côté (Charlesbourg): II y a quelques exemples
passés, un privé conventionné, entre autres, en
Montérégie.
M. Trudel: Pour qui vous avez fait annuler des décisions.
Vous avez annulé les décisions qui avaient été
prises.
M. Gaudreau: II n'y avait pas de dispositions investissant
l'administrateur de cette autorité. Il aurait été
obligé d'aller devant les tribunaux pour dire: Je veux revenir sur le
passé de l'administration défaillante qui a pris des
décisions qui impliquent l'établissement, puis je ne peux pas
revenir dessus. Je prends mon administration aujourd'hui pour le futur.
Là, ce qu'on veut confirmer par la loi, c'est que l'administrateur agit
comme un conseil. Il peut revenir sur une décision, un conseil
d'administration. Bien là, on veut qu'il ait cette même
autorité de revoir les décisions prises et qui devraient
être annulées en raison des... C'est souvent ce qui a amené
l'administration provisoire: des gestes irréguliers, des malversations.
On a déjà donné les causes pour prendre... Alors, s'il ne
peut pas revenir là-dessus, il est obligé de souffrir la
situation. Mais c'est sûr que c'est sous réserve que des tiers de
bonne foi aient acquis des droits puis, eux autres, il faut les respecter. Tu
ne peux pas... Mais si c'est de mauvaise foi, si c'est de connivence, tu n'as
pas à t'en préoccuper. Tu annules tout et tu dis... Pour avoir
annulé cette décision-là...
M. Trudel: Lui, il ne veut pas être poursuivi.
M. Gaudreau: II pourrait Invoquer la disposition qui le
couvre.
Une voix: Le tiers de bonne foi... M. Gaudreau: Le
message...
Mme Derrière:... devant les tribunaux, mais je veux dire
que, si l'administrateur, l'enquêteur a agi de bonne foi, II ne peut pas
lui faire payer des dommages-Intérêts, parce qu'il a
excédé son... Ça n'empêche pas d'aller devant les
tribunaux civils.
M. Trudel: Ah, le tiers va aller devant les tribunaux...
Une voix: C'est ça.
M. Gaudreau: C'est ça. SI on ne s'était pas
préoccupé qu'il était un tiers de bonne foi et qu'il en
subit des dommages, il pourrait dire qu'il était de... bien, de mauvaise
foi, c'est-à-dire qu'il n'était pas dans l'exercice de ses
fonctions, puisque le premier alinéa l'obligeait à se
préoccuper des droits des tiers de bonne foi.
M. Trudel:... devant les tribunaux... Supposons qu'on annule la
décision en supposant que c'était de mauvaise foi... une
décision... pas une décision, mais l'effet de la décision
pour un tiers, on dit: On annule. On suppose qu'il y avait de la mauvaise foi.
Mais celui qui a amené la prétendue victime, lui, il peut aller
devant les tribunaux et dire: Bon bien, j'étais de bonne foi, puis il
fait la démonstration de la bonne foi; à ce moment là, il
est réinstallé dans son droit, sauf qu'H n'y a pas de
dommages-Intérêts pour ça.
Mme Derrière: S'il n'est pas capable de prouver la
mauvaise foi de l'enquêteur... S'il n'est pas capable de prouver que
l'enquêteur a agi de mauvaise foi, il ne peut pas avoir de
dommages-intérêts à ce titre-là, parce que...
M. Trudel: Mais il pourrait...
Mme Deniers: C'est la même chose que pour un
commissaire-enquêteur. Un commissaire-enquêteur, quand il agit de
bonne foi dans l'exercice de ses fonctions, même s'il peut brimer les
droits des gens, tu n'as pas de recours.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 408 est adopté.
L'article 409 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): "Le gouvernement
détermine chaque année le nombre de postes de stagiaires
disponibles dans les programmes de formation médicale postdoctorale.
"
Une voix: C'est suspendu. M. Trudel: Suspendu.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, on suspend les
articles 409, 410. 411 et 412.
Le Président (M. Joly): À votre demande, M.
le ministre, les articles 409, 410, 411 et 412, suspendus.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, on est à
l'article 413.
Le Président (M. Joly): L'article 413 est
appelé.
Services de santé et services sociaux
accessibles aux personnes d'expression anglaise
M. Côté (Charlesbourg): "Le gouvernement peut, par
règlement, pour la région qu'il indique, désigner parmi
les établissements reconnus en vertu du paragraphe f de l'article 113 de
la Charte de la langue française ceux qui sont tenus de rendre
accessibles aux personnes d'expression anglaise, des services de santé
et des services sociaux en langue anglaise. "
Un amendement. 1° Remplacer, dans les première et
deuxième lignes les mots et les signes "peut, par règlement, pour
la région qu'il indique, désigner" par le mot "désigne".
2° Supprimer, au début de la quatrième ligne, ce qui suit:
"(L. R. Q., chapitre C-11)". 3° Remplacer, dans la cinquième ligne,
partout où il se trouve, le mot "des" par le mot "les".
M. Chevrette: On peut suspendre 30 secondes?
M. Côté (Charlesbourg): On aurait pu adopter les
articles 413 et 414, toujours. C'est là-dessus que vous voulez
parler?
M. Trudel: Oui.
Une voix: Le ticket orienteur.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. O. K.
M. Chevrette: C'est pour mieux en adopter après.
M. Côté (Charlesbourg): Le ticket orienteur, il est
passé.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): C'est à l'article
410.
M. Trudel: Non, ce n'est pas ça. Une voix:
L'article 410 est suspendu.
M. Côté (Charlesbourg): De toute façon, je
proposais qu'on arrête à 22 heures. On est aussi bien
d'arrêter à 21 h 43 et on recommencera à 21 h 50.
M. Chevrette: C'a de l'allure.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas bon,
ça.
Le Président (M. Joly): Nous suspendons pour quelques
minutes.
(Suspension de la séance à 21 h 44)
(Reprise à 21 h 56)
Le Président (M. Joly): Nous reprenons nos travaux. 413
était sur la table.
M. Trudel: II y est encore.
Le Président (M. Joly): II lest encore. Alors, nous
attendons pour en disposer.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, ce que je comprends
c'est que...
M. Trudel: Oui, c'est l'agencement que je cherche avec la loi
101, la Charte de la langue. C'est parce que, ici, on dit: Les
établissements qui sont reconnus, identifiés en vertu de 113f de
la Charte de la langue française, ils sont tenus de rendre accessibles
aux personnes d'expression anglaise des services de santé et des
services sociaux en langue anglaise. Bon. 113, déjà, dit: Les
établissements désignés doivent assurer des services aux
personnes d'expression anglaise. On leur fait droit de donner des services en
langue anglaise. Et, à 23, l'article 23 de la Charte, on a un article
général qui dit: Les établissements qui sont reconnus en
vertu de 113f doivent donner des services dans la langue officielle, ils
doivent donner des services en français. Le minimum c'est qu'il faudrait
mettre les deux ici, par concordance au moins.
M. Côté (Charlesbourg): Mme Demers.
Le Président (M. Joly): Mme Demers, s'il vous plaît,
si vous voulez donner des explications.
M. Trudel: Autre que français.
Mme Demers: C'est ça. En vertu de la Charte de la langue
française, tous les établissements publics sont obligés de
donner des services en français. Ça, la loi sur les services de
santé ne vient pas changer ça, ça continue. Sauf que ce
que 413 fait, et l'article qu'on avait dans la loi avant faisait la même
chose, c'est qu'en vertu de 113f les établissements qui sont
désignés en vertu de 113f, en plus de donner les services en
français, peuvent les donner dans une autre langue pourvu que la
majorité de leur clientèle soit dans une autre langue, de sorte
que ce n'est
pas seulement la langue anglaise. Il y a des établissements qui
sont reconnus pour la langue italienne, la langue chinoise. Tandis qu'à
113f on dit: Pour des services de santé et des services sociaux, on le
reconnaît seulement pour les établissements qui seront
désignés par le règlement du ministre, qui doivent
nécessairement être couverts par H3f mais, en plus, par le
règlement du ministre.
M. Trudel: Ça fait qu'ici, à 413, on va les obliger
à donner des services aux autres en anglais.
Mme Demers: Oui, mais les services doivent toujours être
accessibles en français en vertu de la Charte de la langue
française.
M. Trudel: C'est correct ce bout-là. C'est parce
qu'à 113f on dit: Fournir ce service à des personnes en
majorité...
Mme Demers: Une langue autre que la langue française.
M. Trudel:... d'une langue autre que française.
Mme Demers: C'est ça.
M. Trudel: Tandis qu'ici on ajoute, on leur dit: Les services de
santé et les services sociaux en langue anglaise, ce n'est pas diable
pour l'intégration ça, là.
Mme Demers: Non, non, non, non. En vertu de 113f, les seuls
établissements qui ont été reconnus, c'est les
établissements dont la majorité de la clientèle est de
langue anglaise. Dans la liste des établissements reconnus par
règlement du ministre, du gouvernement, le Chinese Hospital n'est pas
là et Santa Cabrini n'est pas là. C'est seulement des
établissements anglophones.
M. Côté (Charlesbourg): Mais 413. Écoutez
là, c'est: "... de rendre accessibles aux personnes d'expression
anglaise... "
Mme Demers: Puis ce n'est pas tous les établissements
reconnus, c'est: "... parmi les établissements... "
M. Trudel: C'est ce que 113f fait déjà. C'est
ça? C'est ce que 113f fait déjà.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Puis?
M. Trudel: Lisons-le...
M. Côté (Charlesbourg): Puis?
M. Trudel: On fait juste confirmer. On fait juste dire ce que
113f dit.
M. Côté (Charlesbourg): Mais, la différence,
moi, je pars de ce qu'il y a actuellement. Dans la loi, c'est l'article 173
actuel. La différence avec 413, c'est "des" et "les". Le "des"
était dans la loi 120 déposée...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): On me dit que, finalement,
ce qu'on aurait dû Inclure, c'est le "les" exactement comme la loi
actuelle.
M. Trudel: si on voulait être assez parfaitement concordant
avec ce qu'on a actuellement et ce qui est écrit dans la charte de la
langue française également pour tous les établissements,
on ajouterait la phrase qui couvre 23 parce qu'on reproduit ici, dit-on,
à toutes fins utiles, 113f. alors...
Mme Demers: On ne dit pas "les établissements"; on dit:
parmi ceux de 113f, ceux qui devront donner des services en langue anglaise...
Le "parmi" est important, il n'y est pas à 113f, le "parmi". On dit:
parmi tous les établissements qui sont reconnus en vertu de 113f. C'est
le gouvernement qui doit dire lesquels, parmi ceux-là, devront donner
les services en langue anglaise, en plus d'être obligés de les
donner en langue française à cause de la Charte.
M. Trudel: mais ils sont déjà reconnus. 113f vise
ça. ils sont reconnus comme étant des établissements qui
offrent des services en anglais aux personnes.
Une voix: Ils peuvent.
M. Trudel: non. 113f commence par: "l'office doit
reconnaître les établissements de santé et de services
sociaux qui fournissent leurs services à des personnes en
majorité d'une langue autre que française. "
Mme Demers: Oui, mais la Charte de la langue française
n'oblige pas les établissements à donner les services en anglais.
Elle permet aux établissements...
M. Trudel: À reconnaître...
Mme Demers: ... de tenir leurs dossiers en anglais, de
communiquer entre eux autres en anglais. mais je pense que dans la charte de la
langue française if n'y a rien qui oblige les établissements qui
ont été reconnus en vertu de 113f à donner des services en
anglais.
M. Côté (Charlesbourg): II existe un article qui est
le 173 actuellement...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...qui a déjà
fait l'objet d'une adoption et, pour moi, il n'est donc pas question de me
retrouver dans une situation moindre avec 413 d'aujourd'hui. Dans l'article tel
que déposé, à l'avant-dernière ligne, c'est
marqué "des services" et il y a un papillon pour revenir à "les
services". L'autre différence, c'est que dans la loi actuelle on parle
"qu'ils dispensent" à la fin, ce qu'on ne retrouve pas à 413.
Moi, ça ne me dérange pas d'ajouter "qu'ils dispensent" au
papillon qui est là. Et ça se lirait, à la fin "ceux qui
sont tenus de rendre accessibles aux personnes d'expression anglaise les
services de santé et de services sociaux en langue anglaise qu'ils
dispensent". On reconfirme ce qui est déjà dans la loi qui a
été adoptée il n'y a pas bien bien des années -
c'est en 1986 - puis qui est une volonté assez claire et il faut
maintenir ça.
M. Trudel: Qu'ils dispensent, ça ne change rien.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, mais je pensais
que ça pouvait vous accrocher, là.
M. Trudel: Ça n'accroche pas.
M. Côté (Charlesbourg): J'essaie de voir toutes les
petites affaires qui peuvent vous accrocher.
M. Trudel: Alors, ça, ça a été
discuté, échangé, etc., et guillotiné probablement,
je ne sais pas trop comment...
M. Côté (Charlesbourg): Comment? M. Trudel:
Guillotiné ou...
M. Côté (Charlesbourg): Je ne me souviens pas si
ça avait été guillotiné. En tout cas, si jamais
c'est guillotiné, il y a au moins une chose avec laquelle vous pouvez
vous raccorder, c'est français.
M. Trudel: C'est français. Et il ne serait pas intenable
pour le ministre, par ailleurs, pour être parfaitement congruent avec la
discussion et la Charte, d'ajouter, en vertu de 23: et, de plus, assurer que
leurs services au public sont disponibles dans la langue officielle. Je
n'invente rien, là.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, je comprends.
M. Trudel: Je n'invente rien. C'est 23.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne sais pas pourquoi
ça n'a pas été fait à l'époque.
M. Trudel: C'est un signal.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que ce n'est pas
superfétatoire?
M. Trudel: Mais non, signal, signal. M. Gaudreau: C'est
une loi supérieure.
Mme Demers: C'est une loi supérieure. Si on voulait que le
Charte ne s'applique pas là-dedans, il faudrait que ce soit
marqué: Malgré la Charte de la langue française.
M. Trudel: On est vraiment en matière de signal.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! M. Trudel: C'est
en plein ça.
M. Côté (Charlesbourg): Vous voulez absolument faire
de la boucane.
M. Trudel: Oui, oui, visible à marée basse.
M. Côté (Charlesbourg): Mais, quand on consulte nos
légistes, c'est clair, je pense, que la Charte est là avec tous
ses petits et elle prédomine. Donc, je comprends le signal, vous l'avez
passé au micro.
M. Trudel: ...toutes les questions qu'on a posées
là-dessus c'est que, par ailleurs, les plans de services en langue
officielle que doivent déposer ces établissements-là sont
loin d'être tous déposés. Le signal n'est pas inutile.
M. Côté (Charlesbourg): Mais si je me rappelle,
là, parce qu'on a discuté...
M. Trudel: Ce n'est pas votre responsabilité à vous
autres, c'est la responsabilité de l'Office.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, non. Mais on a
pris des informations parce qu'on en a discuté. Ce n'est pas la
première fois qu'on en discute ici en 10 semaines et l'information qu'on
avait à l'époque c'est qu'il en restait sept ou huit.
Une voix: Établissements publics.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Établissements
publics.
M. Trudel: Oui, oui. Établissements publics.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'il en restait
sept ou huit.
M. Trudel: On a donné des signaux pour pas mal moins
d'établissements que ça, hein? Deux ou
trois.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais il va y avoir
d'autres signaux. Il va y avoir...
M. Trudel: Alors, on peut donc ajouter: et, de plus, s'assurer
que leurs services au public sont disponibles dans la langue officielle.
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce que quand je
prends l'avis de mes légistes, ils connaissent ça un petit peu
eux autres aussi, là, c'est dans la Charte et la Charte, elle
prédomine. Donc, je comprends le signal que vous voulez émettre,
mais il est déjà là. Il serait, dans ce cas-là, un
signal superfétatoire.
M. Trudel: Alors, on va demander au ministre de la Santé
et des Services sociaux, par un autre article qu'on créera, de se rendre
responsable de l'application de 23 pour les établissements de
santé et de services sociaux.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Je pense qu'il y a
un gouvernement et chacun a ses responsabilités. Et, évidemment,
le ministre de la Santé et des Services sociaux va faire en sorte non
pas de s'enquérir uniquement auprès de son collègue
responsable, mais de s'assurer qu'il y ait respect. (22 h 15)
M. Trudel: Vos légistes vous disent ça, là.
Ils ont raison sur le plan légal.
M. Côté (Charlesbourg): Vous disiez?
M. Trudel: Que vos légistes avaient raison sur le plan de
la langue. Bon, maintenant, je parle au ministre de la Santé et des
Services sociaux.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Je ne parle pas au plan légal.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Vous savez qu'il y a un certain nombre
d'établissements où des personnes de langue française ont
aussi de la difficulté - et je ne porte pas d'accusation, rien - parce
que les plans ne sont pas rentrés, parce que l'économie
générale... Ils écoutent, ils écoutent, ils
écoutent. Tout ce que...
M. Côté (Charlesbourg): Je vais me retrouver tout
seul sur le plan politique.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Alors là, vous pourriez donner un signal en
disant: Je pense que, honnêtement, on a l'ouverture à l'article
413 et, parce qui est dans 113f, on a l'ouverture manifestée pour une
communauté et qu'on le dise pour la majorité francophone de ce
Québec-là, ça ne serait pas... Je pense que ce serait
accepté de part et d'autre parce qu'on garantit les droits des uns et
dans le respect des autres aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Le signal que le ministre
peut donner, c'est un signal qui va s'enregistrer dans le micro de la
même manière que vous venez de le faire. Et ce n'est pas parce que
l'homme politique mettrait quelque chose dans le texte légal que
ça va nécessairement se passer parce que c'est déjà
dans la Charte. Ce qu'il faut, c'est une volonté politique
renouvelée pour s'adresser aux ceux qui n'ont pas encore compris qu'il
fallait qu'ils respectent... Aux sept ou huit, c'est ça? Alors,
ça, ça m'apparaît un message qu'on peut passer et, s'il
n'en reste que deux, tant mieux s'il en reste deux. Et, à partir de
ça, tant mieux. Et je vais vous fournir... Je vais retourner aux
informations et jeudi matin, quand on va se revoir - ça, c'est la bonne
nouvelle, on n'a pas fini ce soir; jeudi matin, on va donner un petit coup
encore et ça va vous permettre de passer deux autres jours à
Québec - je vous donnerai exactement le "score". J'espère que
vous n'avez pas acheté vos billets d'avion.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): II est toujours prudent de prendre
un retour ouvert.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Prenez des tarifs "M".
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Jeudi matin, M. le ministre,
est-ce que c'est jusqu'à minuit? On en parlera en cours de route,
jeudi.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas une question
d'usure, c'est une question d'usage II me demandait si, jeudi matin,
c'était jusqu'à minuit. J'ai dit que ce n'était pas une
question d'usure, c'était une question d'usage.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour
le bénéficiaire!
M. Trudel: En matière de signal, on l'a fait à
l'article 15, clairement, ouvertement. On a voté et on était
d'accord avec ça. On l'a fait à l'article 15. On va le faire
à l'article 268. A l'article 413, qu'on fasse un petit signal à
ces établissements-là qu'il y a également une
responsabilité sur l'article 23 de la Charte, ça ne sera
pas quand même exagéré.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais il est là.
Il est là. Le message qu'on va donner, au-delà du message
politique qu'on veut donner, le message qu'on va donner, ça va dire:
Oui, la Charte, c'est bien bon, mais, dans ce cas-là, ça l'est
peut-être moins. Donc, il faut se redonner une double paire de bretelles
et une double paire de ceintures. Et encore, une double paire de bretelles et
de ceintures, ça va être rien qu'un signal qui n'a pas la
portée que ça a dans la Charte. La Charte a prédominance.
Je comprends le sens. Je n'ai pas de problème avec ça et, sur le
plan politique, il faut, je pense, que le message se rende. Mais on n'a pas
besoin de le mettre là parce qu'on pourrait même, si on veut en
discuter, en faisant ça, affaiblir la Charte.
M. Trudel: Trop fort casse pas.
M. Côté (Charlesbourg): Bien non, c'est qu'on passe
un message: La Charte, ce n'est pas assez fort. On est obligés de se
remettre une double paire de culottes dans la loi sur la santé et les
services sociaux pour faire ce que la Charte devrait faire.
M. Trudel: Ça prend ça, des fois. M.
Côté (Charlesbourg): Ah!
M. Trudel: Non, non, mais c'est parce que ceux et celles qui sont
dans le secteur de la santé et des services sociaux, ils vont travailler
bien plus souvent avec la loi, évidemment, ça va de soi, tous les
jours, que la Charte, par ailleurs.
Une voix:...
M. Trudel: Dans les dispositions des droits des usagers,
là, on a rappelé des dispositions de la Charte des droits et
libertés de la personne. On n'a pas affaibli la Charte pour ça.
C'est l'article 7, me rappelle mon collègue. 'Toute personne dont la vie
ou l'intégrité est en danger a le droit de recevoir les soins que
requiert son état", ça c'est la Charte des droits et
libertés. On n'a pas affaibli la Charte pour ça, au contraire, on
l'a renforcée.
Mme Demers: Bien non. Mais on pourrait ajouter qu'il incombe
à tout établissement, lorsque la demande lui en est faite...
M. Trudel: C'est ça.
Mme Demers: Pour introduire la deuxième phrase, il
faudrait mettre la première.
Une voix:...
M. Trudel: Non, mais c'est à partir d'un droit de la
Charte qu'on répète ici. On répète le droit ici qui
est inscrit dans la Charte des droits et libertés et on n'affaiblit pas
la Charte, au contraire, on l'articule de façon précise.
M. Côté (Charlesbourg): Je n'aurais pas dû
vous permettre d'aller fumer.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Si l'incitatif ne marche plus, on va passer par la
punition, à cette heure. Par ailleurs, c'est parce qu'en termes de
signal, je vous le dis bien honnêtement, je ne peux adopter cet
article-là sur division, parce qu'il n'y a aucun signal dans ce que je
veux dire ici que les droits historiques de la communauté anglophone ne
doivent pas être reconnus tel que nous l'avons fait comme débat
à l'ouverture. Alors, je vais l'adopter, mais je vais
répéter le message venu de la bouche du ministre, que l'article
23 de la Charte de la langue française oblige à offrir des
services dans la langue officielle, le français, et que, par ailleurs,
il y a un plan d'accessibilité à ces services-là qui doit
être déposé à l'Office. Il faudra que ce soit
complété après quelque 10 années après avoir
adopté la Charte de la langue française... La volonté du
ministre eût été mieux de s'exprimer à travers une
clarification dans la Loi sur les services de santé et les services
sociaux, mais qu'il y contribue et qu'il contribue à l'objectif de
l'article 23 de la Charte de la langue française.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! définitivement.
Je pense que ça ne peut pas être plus clair que ça et je
vais mettre l'épaule à la roue pour qu'il en soit ainsi.
M. Trudel: Vous allez me déposer la liste des
établissements qui ne l'ont pas encore fait.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais faire les
démarches nécessaires pour en arriver au dépôt.
M. Trudel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
413, adopté. L'article 413, adopté tel qu'amendé. 414 est
appelé.
M. Côté (Charlesbourg): Je vous signale que...
Est-ce qu'il a 413.1 et 413.2.
M. Trudel: 413.2, on ne l'a pas.
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce que 413.1 et
413.2 font référence à 268 que nous devrons adopter,
éventuellement. Il y a la possibilité qu'on aille à 268
tout de suite pour adopter 268 et revenir à 413.1 et 413.2 ou tout
simplement suspendre l'article 413. 1. Et quand on reviendra...
Le Président (M. Joly): II n'est pas appelé, M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): II n'est pas appelé.
Le Président (M. Joly): Non. Ça fait que...
M. Côté (Charlesbourg): On le fera en même
temps qu'on adoptera 268.
Le Président (M. Joly): 268.
M. Côté (Charlesbourg): Ce sera plus simple comme
ça. Ça va.
Le Président (M. Joly): 414 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): Te gouvernement peut
déterminer, dans chacun des règlements qu'il prend en vertu du
présent chapitre, les dispositions de ce règlement dont la
contravention constitue une infraction. "
Le Président (M. Joly): Adopté, 414. 415 est
appelé.
Normes relatives à la contribution des
usagers
M. Côté (Charlesbourg): "Le gouvernement
détermine, par règlement, la contribution qui peut être
exigée des usagers qui sont hébergés dans une installation
maintenue par un établissement public ou privé
conventionné, y compris une ressource intermédalre d'un
établissement public ou qui sont pris en charge par une ressource de
type familial. "Ce règlement détermine également le
montant d'allocation de dépenses personnelles qui doit être
laissé mensuellement à cet usager. "
M. Trudel: L'avez-vous adopté, votre règlement?
M. Côté (Charlesbourg): Non. M. Trudel:
Allez-vous l'adopter?
M. Côté (Charlesbourg): II commence à
être passé date. Non, c'est davantage une révision plus
globale.
Une voix:...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est une
prépublication, donc, ça prouve l'utilité des
prépublications.
M. Trudel: Tabarnouche, oui! En tout cas, on a bien fait
d'insister pour que ce soit publié et que d'autres avis soient
prépubliés aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Trudel: Ça nous permet d'avoir des avis, des...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Des expressions
d'opinion qui, à l'occasion, peuvent nous échapper et...
M. Trudel: Ça fait que là il meurt sur la
tablette.
M. Côté (Charlesbourg): Ça a
été un exemple mais ça ne veut pas dire que ça ne
reviendra pas, là. Je pense que...
M. Trudel: Non, non. Mais celui-là, il meurt sur la...
M. Côté (Charlesbourg): Parce qu'à la base
même de ce règlement-là il y avait, pour nous, une question
d'équité vis-à-vis ceux qui sont en centre d'accueil
d'hébergement. C'était ça, la base.
M. Trudel: Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, ça
soulevait d'autres problèmes. Puis, II y a de l'argumentation qui a
été fournie qui était de poids sur des situations qu'on
pouvait engendrer et on ne peut pas rester insensible à ça.
M. Trudel: C'est ça. Entre autres, la façon dont on
devait, obligatoirement, communiquer ça. Pas obligatoirement par le
ministre mais la situation faisait en sorte que c'est la famille d'accueil qui
devait dire au bénéficiaire: Eh bien, aujourd'hui, il faut que tu
me donnes 64 $ de plus parce que mol, j'ai été coupé de 64
$. Et, pour cette clientèle-là, ce n'est peut-être pas
facile à comprendre, là.
Alors, il meurt sur la tablette.
Le Président (M. Joly): L'article 415 est adopté.
L'article 416 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): "Le montant de la
contribution peut varier suivant les circonstances ou les besoins
identifiés par règlement. "La contribution est
exigée...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: M. le Président, c'est parce que je n'ai Jamais
dit "Adopté", mol, là.
Le Président (M. Joly): Bien, vous avez dit
"Adopté", M. le député.
M. Trudel: On appelle ça de la perception
sélective. On entend bien ce qu'on veut entendre.
Le Président (M. Joly): Si je comprends bien, vous n'avez
rien vu passer? Êtes-vous en train de dire que je suis en train de passer
du subliminal à travers tout ça?
M. Trudel: Là, je ne sais pas si c'est du subliminal, mais
vous avez envie d'aller vite en maudit!
Des voix: Ha, ha, ha! M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. C'est l'article 416
que vous voulez adopter, là?
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Alors, O.K. Je prends note que
l'article 415...
M. Trudel: Là, c'est sublime.
Le Président (M. Joly): ...était adopté et
on met le plan double sécurité, on l'adopte une deuxième
fois. Alors, l'article 416 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): "Le montant de la
contribution peut varier suivant les circonstances ou les besoins
identifiés par règlement. "La contribution est exigée par
un établissement ou par le ministre. Les usagers eux-mêmes sont
tenus de la verser; toutefois, dans le cas d'un usager mineur, la contribution
peut être exigée de son père, de sa mère ou de toute
autre personne déterminée par le règlement; dans le cas
d'un usager marié, la contribution peut être exigée de son
conjoint et dans le cas d'un membre d'une communauté religieuse, la
contribution peut être exigée de sa communauté."
Il y a un papillon. Insérer, dans la quatrième ligne du
deuxième alinéa, après le mot "mère", le signe et
les mots ", de l'un et l'autre conjointement".
M. Trudel: Ça, entre autres, ça touche
évidemment les frais d'hôtellerie, là...
M. Côté (Charlesbourg): Non. M. Trudel:
...d'un établissement?
M. Gaudreau: C'est une contribution d'hébergement à
long terme. Ce que vous appelez l'hôtellerie, ce serait en courte
durée, en vertu de l'assurance-hospitalisation, les suppléments
de chambre privée et semi-privée.
M. Trudel: Et Chicoutimi, là? Le problème qu'on
avait sur l'oncologie, là?
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais ce n'est pas
ça. Même Chicoutimi, c'est un hébergement qui s'apparente
à la courte durée. C'est quelqu'un qui part de Chibougamau...
M. Trudel: Bien, où l'établissement allait-il
chercher ses assises réglementaires pour percevoir des frais, les
contributions des usagers?
M. Côté (Charlesbourg): ...dans le cas de
Chicoutimi, par exemple, alors que dans le cas de Québec ce
n'était pas le cas. Il y a deux établissements à travers
le Québec - c'est Chicoutimi et Québec - qui ne chargent pas de
frais. À ce moment-ci, c'est le ministère qui compense. (22 h
30)
M. Trudel: C'est parce que dans le cas de Chicoutimi vous
avez...
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas un
établissement.
M. Trudel: Ce ne sont pas des lits au permis, ça.
M. Côté (Charlesbourg): Donc ce ne sont pas des lits
au permis, ce n'est pas un établissement. C'est de l'hôtellerie
pure et simple que l'Hôtel-Dieu a aménagée à
Québec, à côté de l'Hôtel-Dieu, mais sans que
ce soit dans l'établissement.
M. Trudel: À Chicoutimi, le cas qu'on avait,
illustrai...
M. Côté (Charlesbourg): Même chose. C'est
exactement la même chose, les deux c'est la même chose.
M. Trudel: L'hôpital percevait les frais d'hôtellerie
pour des personnes qui venaient recevoir des traitements en oncologie, et qu'il
hébergeait temporairement, une semaine, deux semaines.
M. Côté (Charlesbourg): Pour les fins du traitement,
mais c'était dans des locaux d'hôtellerie, et non pas
d'hébergement au sens qu'on connaît dans un centre hospitalier de
courte durée.
M. Trudel: À Chicoutimi, sauf erreur, ce n'était
pas dans une installation à part. C'était au sein physique de
l'établissement.
M. Gaudreau: Des bénéficiaires qui recevaient des
services externes?
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Gaudreau: C'est ça, ils n'étaient pas
hébergés. Nous, c'est une contribution pour les gens
hébergés. C'est l'aspect hôtellerie qui
tomberait normalement dans les activités accessoires,
c'est-à-dire procurer de façon accessoire un gîte et un
couvert à des gens qui ne sont pas en situation
d'hébergement.
M. Trudel: quand on dit ici - de toute façon, il y a le
cas de chicoutimi, mais c'est à partir de l'exemple: "la contribution
est exigée par un établissement ou par le ministre." un
établissement peut décider d'exiger une contribution, suivant les
circonstances et les besoins identifiés par règlement.
M. Côté (Charlesbourg): Dans la longue durée.
Dans ce cas-ci, c'est après 90 jours. Donc, avant ça, de 1
à 89 jours, tu ne peux pas exiger en vertu de ça. C'est 90 jours,
donc, c'est de la longue durée. La règle, c'est 90 jours, sauf
qu'on peut se retrouver dans une situation où, effectivement, un centre
hospitalier de courte durée ou quelqu'un qui est habilité
à le faire déclare que c'est un usager qui est un usager de
longue durée. Donc, après une évaluation, et ça
peut se faire avant 90 jours. De la même manière que quelqu'un
peut être 180 jours dans un lit de courte durée, mais que le
médecin décide que cet individu-là, cet usager-là,
est toujours un usager qui a besoin de soins de courte durée.
Donc...
M. Trudel: Par rapport à Chicoutimi, l'exemple de
Chicoutimi, vous aviez dit à l'Assemblée nationale, dans un
élan de vendredi après-midi, si je me souviens bien, que, bon,
non seulement vous alliez le régler temporairement, là, en
subventionnant l'hôpital pour ne pas percevoir des frais, mais que vous
alliez, si je ne me trompe pas, au 1er juin...
M. Côté (Charlesbourg): Avoir un programme.
M. Trudel: ...avoir un programme là-dessus et une norme
nationale pour faire en sorte que ce soit partout pareil.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Parce qu'on
est dans une situation où ce n'est pas la même chose partout.
Donc, les gens, chez nous, travaillent dans ce cas-là et,
éventuellement, Rimouski sera dotée aussi. Donc, on a eu des
propositions, si je me souviens, par la Société canadienne du
cancer de Montréal - je vous le dis sous toute réserve - qui
visaient à faire partager tiers-tiers-tiers le coût: le tiers par
l'usager, le tiers par le ministère et un tiers par les fondations.
Donc, il y a des propositions qui sont sur la table, qui ont fait l'objet
d'étude par les gens du ministère...
M. Trudel: Au niveau du fonctionnement ou de
l'immobilisation?
M. Côté (Charlesbourg): Fonctionnement.
Opération.
M. Trudel: Ah, la Fondation!
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: La Fondation canadienne du cancer.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, il y a eu cette
proposition-là. Les gens travaillent. Je suis dans
l'impossibilité de vous dire aujourd'hui où est-ce qu'on est
rendu là. Je vais me prendre une petite note par-dessus une autre que
j'ai prise tantôt, là.
M. Trudel: Pour commande demain matin. Oui, si vous pouviez me
donner des informations là-dessus.
M. Côté (Charlesbourg): mais, tant et aussi
longtemps qu'on n'a pas un programme permanent, la situation à
chicoutimi demeure ce qu'elle est actuellement, c'est-à-dire que les
gens ne paient pas.
M. Trudel: Ça ne doit pas être le seul endroit au
Québec où il y a des services de traitement d'oncologie qui sont
donnés et où les gens, à cause des distances, ce n'est pas
tellement qu'ils soient hébergés mais ça ne vaut pas la
peine de retourner à leur domicile parce qu'ils ont un traitement le
lendemain matin.
M. Côté (Charlesbourg): c'était le
problème de ce qu'évoquaient les gens de montréal, la
fondation, qu'il y a des gens qui venaient des cantons-de l'est ou qui venaient
de la grande périphérie de montréal puis qui pouvaient
recevoir le même traitement que ceux qui partaient de chlbougamau pour
aller à chicoutimi ou qui partaient du bas-saint-laurent ou de la
gaspésie pour venir à québec.
M. Trudel: Bien oui.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, ça rejoint un
peu..
M. Trudel: Les deux.
M. Côté (Charlesbourg): ...votre
problématique de transport.
M. Trudel: Oh, tout à fait! Tout en souhaitant que les
services d'oncologie de base - si ça peut s'employer comme expression -
puissent exister dans toutes les réglons du Québec, y compris le
centre hospitalier Rouyn Noranda. Le sourire de Martin, que ça
s'appelle.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Je dis: En espérant que les services
d'oncologie de base puissent être disponibles partout pour éviter
les grands déplacements et la famille, ça s'appelle la
corporation Le sourire de Martin, ceux qui défendent cela.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel:
À Rouyn-Noranda.
M. Côté (Charlesbourg): Sauf qu'on a parlé
d'ultraspéclalités pendant plusieurs minutes et,
évidemment, on fait des efforts. J'ai été un de ceux qui
ont défendu âprement, et qui vont le réaliser, le projet de
Rimouski. Ce n'est pas d'aujourd'hui, du temps même où
j'étais à l'OPDQ. Et c'est un dossier qui va se réaliser
mais dans cet esprit-là où, effectivement, il n'est pas pensable
qu'on puisse en implanter demain matin... en le faisant à Rimouski,
qu'on puisse le faire à Gaspé pour desservir... Non, mais c'est
parce qu'au niveau de toutes les régions ç'a aussi ses limites.
Donc...
M. Trudel: Un service d'oncologie?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Ç'a aussi ses
limites. Donc, il faut se trouver dans une situation où...
M. Trudel:... un service de base de chimio... M.
Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel:... non pas radio. Parce que chimio, je ne veux pas
dire que j'en connaîtrais trop, mais en chimio, ce serait assez
régionalisa-ble.
M. Côté (Charlesbourg): Radio, c'est
différent.
M. Trudel: Radio, c'est une autre affaire.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: II y a un plan qui s'en vient?
M. Côté (Charlesbourg): II y a déjà
beaucoup de travail qui a été fait par ma
prédéces-seure où il y a des annonces assez importantes
puis on voit aboutir les plans maintenant dans des endroits comme
Maisonneuve-Rosemont à Montréal. Il faut, bien sûr, faire
en sorte que les grands centres soient très bien équipés
pour être capables de faire face à la musique. L'Hôtel-Dieu
de Québec, cela faisait partie de l'hôpital Notre-Dame qu'on a
annoncé, il n'y a pas tellement longtemps. Mais quand on commence
à jouer dans les projets qui vont chercher 45 000 000 $ à 50 000
000 $, comme c'est le cas de l'hôpital Notre-Dame, c'est quand même
passablement d'argent. On l'a fait dernièrement au niveau de
Chicoutimi par une décision qui a été prise. Le
processus est enclenché maintenant sur...
M. Trudel: On parle de radio, là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, radio. Radio...
M. Trudel: C'est parce que chimio est loin d'être
réglé, disons régionalement.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: Pas sous-régionalement. Régionalement,
sauf erreur, ça entraîne beaucoup moins de dépenses lourdes
de l'ordre qu'on vient d'évoquer là, même si ça ne
fait pas disparaître l'autre besoin, là.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. C'est
ça. M. Trudel: L'autre besoin existe, alors... M.
Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Ça aussi, il va y avoir un plan
là-dessus? C'est parce que l'onco de base, je fais appel à la
chimio, ça s'est développé un peu sur le bras de tous les
établissements par la bonne volonté et par la contribution des
professionnels de la médecine, entre autres. On peut leur rendre hommage
là-dessus. Sauf que la partie importante des dépenses,
là-dedans, évidemment, c'est la médication, c'est le
matériel et les médicaments et ça gruge les budgets des
établissements d'une façon assez extraordinaire.
M. Côté (Charlesbourg): Jeudi matin, je...
M. Trudel: Jeudi matin, onco. Merci beaucoup. Adopté.
La Présidente (Mme Loiselle): Est-ce que l'amendement
à l'article 416 est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Oups! Changement de ton.
La Présidente (Mme Loiselle): Mets tes lunettes.
M. Trudel: Changement de ton. M. Côté
(Charlesbourg): Adopté. M. Trudel: Adopté. Oui.
La Présidente (Mme Loiselle): Alors, l'article 416, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Adopté.
La Présidente (Mme Loiselle): Alors, l'article 417, M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): "Le ministre ou un
établissement désigné par règlement peut, à
la demande d'une personne de qui est exigé le paiement d'une
contribution, l'exonérer du paiement de cette contribution, selon les
modalités et dans les circonstances déterminées par
règlement. "
M. Trudel: C'est la môme chose que l'article actuel?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Gaudreau:
L'article 160 actuel. M. Trudel: Adopté. M.
Côté (Charlesbourg): Adopté.
La Présidente (Mme Loiselle): Adopté, l'article
417. Parfait. On continue. L'article 418.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): "Le gouvernement...
M. Trudel: Est-ce que je peux avoir une directive de la
présidence? Que veux dire "parfait"?
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Loiselle): Lisez dans mes yeux.
M. Trudel: Je ne veux plus de directive. Des voix: Ha, ha,
ha!
M. Côté (Charlesbourg): C'est plus que parfait.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): "Le gouvernement peut, dans
un règlement pris en vertu des articles 415 à 417: "1°
prescrire l'indexation automatique de tout ou partie des montants fixés
dans ce règlement, suivant l'indice qui y est prévu; "2°
prévoir une contribution financière différente selon que
l'usager ou la personne de qui le paiement de la contribution financière
peut être exigé est ou n'est pas un résident du
Québec et définir, à cette fin, l'expression
"résident du Québec".
Il y a un amendement à l'article 418. Ajouter à la fin de
l'article 418, le paragraphe suivant: "3° assujettir au paiement de la
contribution un usager hébergé dans un établisse- ment
ailleurs au canada alors qu'il conserve sa qualité de résident du
québec et permettre au ministre ou à la personne qu'il
désigne de percevoir cette contribution. " finalement, l'ajout, c'est
les personnes de la frontière outaouaise qui sont
hébergées à ottawa et, sur le plan de
l'équité...
M. Trudel:...
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: Vraiment? Comment ça va, le rapatriement du
côté de l'Outaouais?
M. Côté (Charlesbourg): Ça va bien. Il y a
beaucoup de progrès qui se fait. Évidemment, on est rendus dans
des Investissements qui sont plus difficiles à justifier sur le plan de
la rentabilité parce qu'on est rendus dans la deuxième phase au
niveau de l'équipement ultra-spécialisé. Et, à ce
moment-là, II y a un peu plus d'exigences sur le plan du bilan et de
l'examen qu'il faut faire. Mais, jusqu'à maintenant, ce qui a
été fait a été bien fait. Évidemment,
l'Ontario a réagi aussi.. Les établissements d'Ottawa ont
réagi différemment aussi en augmentant les coûts de
contribution des personnes qui fréquentent les établissements
là-bas, de manière... (22 h 45)
M. Trudel: Pour les personnes?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. De manière assez
importante, de telle sorte qu'une partie des gains que nous avions faits ou que
nous espérions faire, sur le plan financier, ont été
éliminés par des augmentations assez substantielles des frais
chargés par certains hôpitaux d'Ottawa.
M. Trudel: Ils remboursent les frais réels chargés.
Les frais que l'établissement hors Québec charge. À part
de ça, ça va bien avec l'Ontario. Mais, pour les gens de
l'Ontario qui viennent dans notre système, il y a la réciproque.
Nous autres aussi, on se fait rembourser nos frais par l'OHIP.
M. Gaudreau: Les frais de base d'hospitalisation sont toujours
remboursés de province à province, c'est la contribution
personnelle du bénéficiaire qui n'est pas chargée par
l'autre province.
M. Côté (Charlesbourg): Pour celui qui est
hébergé à Ottawa, en longue durée - II y en aurait
quoi, 90, de ce que je comprends - la contribution n'est pas chargée
à l'Individu qui est hébergé à Ottawa par l'Ontario
pour la renvoyer au Québec. C'est une question d'équité
vis-à-vis ceux qui sont au Québec qui, eux, paient leur
contribution.
M. Trudel: On est bon.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
On est du bon monde.
La Présidente (Mme Lolselle): Ça va? Est-ce que
l'amendement à l'article 418 est adopté?
M. Trudel: Adopté.
La Présidente (Mme Loiselle): Est-ce que l'article 418,
tel qu'amendé, est adopté?
M. Trudel: Adopté.
La Présidente (Mme Loiselle): J'appelle l'article 419.
M. Côté (Charlesbourg): "419. Un usager ou toute
personne de qui peut être exigé le paiement d'une contribution
financière ne doit pas avoir, dans les deux années
précédant l'hébergement ou la prise en charge de l'usager,
renoncé à ses droits, disposé d'un bien ou d'un avoir
liquide sans juste considération ou les avoir dilapidés de
manière à se rendre admissible à une exonération de
paiement ou de manière à ce qu'on exige de lui une contribution
inférieure à celle qui lui aurait autrement été
demandée. "Le ministre ou l'établissement visé à
l'article 417 peut, lorsqu'il y a violation des dispositions du premier
alinéa, dans la mesure et aux conditions prévues par
règlement, intenter un recours en recouvrement de la valeur des droits,
des biens ou des avoirs liquides dont un tiers a profité lors de la
renonciation, de l'aliénation ou de la dilapidation, après avoir
soustrait la juste considération versée par celui-ci. Il peut en
outre prendre toute autre mesure prévue à un tel
règlement."
M. Trudel: C'est nouveau, ça?
M. Gaudreau: Oui. C'est directement inspiré des articles
32 et 33 de la Loi sur la sécurité du revenu. Lorsqu'il y a eu
refonte de cette loi-là, le gouvernement s'est mis à jour dans sa
loi pour, effectivement, se donner les moyens...
M. Trudel: Ce n'est pas une référence.
M. Gaudreau: Non, non, ce n'est pas une référence,
sauf que c'est toujours pour protéger... Ces dispositions-là,
justement, c'est pour ne pas que des gens se rendent admissibles à
l'aide sociale en dilapidant leurs biens. Nous, c'est pour ne pas que des gens
se rendent admissibles à l'exonération de contribution en donnant
ou en dilapidant leurs biens avant d'entrer en hébergement. C'est la
même approche.
M. Côté (Charlesbourg): Je vous dirais que
tantôt, quand on s'est parlé de l'allocation directe à
SIMAD et que des enfants pouvaient abuser des personnes plus
âgées, il y a peut-être quelque chose...
M. Trudel: Inciter à la faillite.
M. Côté (Charlesbourg): ...qui se ressemble, qui
peut aussi être l'objet d'abus. On parie de décision de quelqu'un
qui, deux ans auparavant, aurait liquidé ses biens dans le but
éventuel de se soustraire au paiement ou à la contribution qu'on
devrait exiger de lui. Ce n'est pas...
M. Trudel: La "juste considération", là, c'est le
Code civil, ça?
M. Gaudreau: Pardon? D'où vient l'expression?
M. Trudel: Non, non. C'est parce que ce que je cherche à
trouver, c'est... Il pourrait bien arriver que quelqu'un ait liquidé ses
biens au complet. Avancé en âge, puis décidant qu'il
liquide ses biens, il vend sa maison et ses affaires, et il est victime d'un
accident cérébral. Et là, il faut qu'il s'en aille en
longue durée. Je veux dire qu'il n'a pas fait ça sciemment,
là, liquider ses biens.
M. Gaudreau: II y a liquider et dilapider, là. Tu peux
liquider en juste considération et tu as un avoir en banque, à ce
moment-là, qui sert pour tes vieux jours. Mais si tu donnes
littéralement ou si tu laisses approprier tes biens en disant: Bon, je
m'en vais en hébergement, moi, ma demande est faite, là, mon
CTMSP est passé, prenez, prenez...
M. Trudel: Ça, ce n'est pas pareil.
M. Côté (Charlesbourg): Ils vont me prendre parce
que...
M. Gaudreau: alors, nous, on se donne un recours contre les gens
qui auraient eu ces biens-là sans les payer, sans avoir versé une
juste considération pour la partie dont ils auraient profité.
ça prend une disposition législative pour le faire parce qu'on
n'est pas créancier, au moment où on doit le faire.
M. Trudel: Comme dirait mon collègue Blais: Je veux qu'on
me reconnaisse le droit de gâcher ma vie.
C'est-à-dire qu'il faut, à quelque part, que l'intention
soit manifeste que j'ai posé... que j'ai dilapidé en vue
d'être admissible sans exigence de contribution de ma part.
M. Gaudreau: On part d'un état de fait, quand même,
là. Si on constate que 50 000 $ de biens sont disparus sans qu'il n'y
ait aucune entrée de fonds, on peut questionner à savoir
où
sont allés ces biens-là. La personne peut dire: Bien moi.
je m'en allais en hébergement, je n'en avais plus besoin. J'ai tout
donné. Ah! Vous avez tout donné? Vous n'avez pas pensé
que, avec les 50 000 $, vous auriez une contribution à payer,
normalement? Alors, là, on ramène les choses dans leur
état, on va voir la personne qui a reçu les biens sans
considération, sans en payer son juste prix, puis on dit... Tu
ramènes ou tu vends ou tu rétablis autrement la valeur dont la
personne s'est trouvée dépouillée, peut-être de
bonne foi, c'est bien sûr, mais cette façon d'opérer la
rend admissible à une exonération.
M. Trudel: Cette façon d'opérer la rend admissible
à une exonération?
M. Gaudreau: D'avoir disposé de ses biens en disant: Bien
moi, j'ai plus rien à payer, je m'en vais en hébergement,
là. C'est gratuit, dans ma tête.
M. Trudel: Oui.
M. Gaudreau: Alors, elle s'est rendue admissible. Ça
peut... de manière à se rendre admissible. Les autres aspects
sont toujours là: A renoncé à des droits, a disposé
d'un bien sans juste considération ou les avoir dilapidés de
manière à se rendre admissible. Mais, quand tu fais ça
dans les deux années qui précèdent ton hébergement,
bien, tu viens de t'exempter de payer une contribution. Ce que l'État
dit, dans cet article-là, c'est: Ça peut être revu. Autant,
avec l'action paulienne, un créancier qui se voit
dépouillé d'une garantie sur les biens d'un débiteur a le
droit, dans la mesure où il était créancier au moment
où on a disposé du bien, de faire annuler l'acte. Mais nous, on
ne l'est pas. Au moment où le transfert se fait, elle n'est pas en
hébergement. Il faut donc avoir une disposition pour permettre de
rouvrir des actions qui auraient été passées et qui,
effectivement, dépouillent la personne d'une valeur monétaire qui
lui permettrait de payer une contribution pour l'hébergement qu'elle
reçoit.
M. Trudel: Puis ça, vous n'aviez aucune
façon...
M. Gaudreau: C'est surtout les familles qu'on veut... Le signal,
là, c'est aux familles qui disent: On "peut-u" prendre l'avoir de papa?
Il s'en va en centre d'accueil. Oui, mais papa va avoir à payer une
contribution.
M. Côté (Charlesbourg): Ça m'est
arrivé, moi, de recevoir quelqu'un au bureau de comté: Y "a-t-u"
un moyen pour qu'on ne donne pas ça au gouvernement?
M. Trudel: C'est vraiment dans les cas où, sciemment, on a
dilapidé pour... Il faut que l'intention soit là.
Une voix:...
M. Trudel: Non, non, ce n'est pas ça qu'elle dit, mais
c'est ça qui est visé.
M. Gaudreau: On ne met pas des enquêteurs sur la route,
mais, quand la personne arrive, on lui demande effectivement quels
étalent ses biens, d'où elle arrive. La personne arrive en
hébergement, elle était soit propriétaire d'un immeuble,
soit locataire à un endroit, soit résidente chez sa fille ou chez
des parents quelconques. Enfin, on essaie d'établir quel est son... La
personne nous dit: J'avais des biens, j'ai tout donné. Ah! Vous avez
tout donné. Même s'il y avait de la bonne foi, iI n'y a pas de
raison que quelqu'un s'enrichisse alors que la personne, maintenant, viendra,
aux frais de l'État, être hébergée. Des fois,
ça peut être pour des...
M. Trudel: Ça c'est le cas, les cas qu'on reçoit:
Y-a-t-il moyen de les éviter quelque part? Mais l'autre cas, c'est
quelqu'un de bonne foi qui va dire: Mol, je demeure en région rurale,
puis je décide que je donne la maison à mon fils, parce que
ça fait 15 ans qu'il est sur la terre avec moi, puis là je m'en
vais, je ne sais pas trop, je m'en vais au village. Après ça, tu
es pris, II y a une certaine perte d'autonomie, puis là tu t'en vas au
centre d'accueil, et là tu dis: Qu'est-ce que vous avez fait avec votre
maison? Vous allez nous payer quelque chose, vous allez nous payer une
contribution.
M. Gaudreau: II peut y avoir des considérations à
une donation. On peut très bien donner un bien en considération
du fait qu'on a été pris en charge par le donataire, celui a qui
on donne nous a toujours fait vivre ou procuré la nourriture ou le
gîte. La maison m'appartenait par les titres juridiques, mais c'est
l'autre qui pourvoyait à me nourrir; il peut y avoir une
considération. La personne qui dit: Je l'ai donnée parce qu'elle
m'a rendu des services de toute nature, c'est elle qui faisait fonctionner la
ferme sans aucun salaire, je la lui ai donnée en considération de
services rendus, c'est vraiment ce qu'on vise ici, nous autres.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que ça permet,
d'une manière très claire, très simple, ça permet
d'éviter des abus du système.
M. Trudel: Ça peut causer certaines injustices, aussi. On
peut engendrer de l'Injustice par ailleurs.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais moi je pense qu'on
est dans une situation... L'exemple
que vous avez donné, le dernier, ce n'est pas un exemple qui va
créer des problèmes. Ce n'est pas un exemple qui va créer
des problèmes. Le fils qui a gardé ses parents pendant x temps,
ça se voit, ça se voit, dans le monde rural.
M. Trudel: Heureusement.
M. Côté (Charlesbourg): II a gardé la ferme
pendant x temps, puis, à l'âge de x années, le père
décide de s'en aller rester effectivement au village. On a vu ça,
on a vu ça dans le rang 4 de Saint-Octave-de-Métls; il a
décidé de se donner à ses fils, parce que les fils ont
été ceux qui, à chaque matin, ont trait les vaches, puis
ont fait les foins, puis se sont occupés du bien paternel. Puis il dit:
Bon, bien, en considération de telle somme d'argent, qui ne
représente à peu près pas ce que ça vaut, il
décide finalement de leur laisser. Ça s'explique, puis c'est
compréhensible.
M. Trudel: II n'y a pas de droit d'appel de ça, de cette
décision-là? C'est parce que c'est toujours la même
affaire, tu ne t'en vas pas devant les tribunaux de droit commun.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 420, tu as
l'appel. La personne peut en appeler devant la Commission des affaires
sociales.
M. Gaudreau: À 419, ça donne autorité
d'Intenter un recours en violation d'article, ce qu'on n'a même pas
actuellement, parce que, comme je vous dis, l'établissement ou le
ministre n'est pas créancier. Ça fait que l'action paulien-ne,
elle ne lui est pas ouverte, pour contrer un acte...
M. Côté (Charlesbourg): C'est le ministre, qui doit
prendre le recours. (23 heures)
M. Trudel: C'est le ministre qui prend le recours d'aller
chercher l'argent.
M. Gaudreau: C'est le tiers qui a bénéficié,
sans considération, de biens...
M. Côté (Charlesbourg): Le fils a reçu le
bien paternel sans payer puis, finalement, c'a davantage été fait
pour bénéficier au fils sans que, pour autant, le père
assume ses responsabilités. Il aurait pu dire: Bon, parfait, je te vends
mon bien 35 000 $. 35 000 $, ça va m'assurer mes vieux jours. J'ai cette
responsabilité-là vis-à-vis ma personne aussi. Alors, le
fils qui l'aurait eu pour 2 $, à ce moment-là, le ministre prend
un recours contre le fils.
M. Paradis (Matapédia): Au-delà des
considérations que l'on voit à cet article-là, est-ce que
l'on peut envisager des façons non pas punitives d'aller chercher de
l'argent qui aurait pu être, dis-je bien, dilapidé pour fins de
non-perception gouvernementale mais pourrait-on envisager la façon,
entre guillemets, positive de voir à inciter les gens à les
garder encore davantage chez eux, ce qui coûterait beaucoup moins cher
à l'état?
M. Côté (Charlesbourg): Dans son document
d'orientation, Mme Lavoie-Roux évoquait la possibilité de mesures
fiscales. Et je pense que, éventuellement, on aura le rapport Pelletier
incessamment...
M. Paradis (Matapédia): Avant Ottawa, ça? M.
Côté (Charlesbourg): Comment? Une voix: Avant
Ottawa.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas
"chrétien" ça.
M. Trudel: Ça, c'est le jeune intellectuel de gauche qui
s'en va chef de cabinet de M. Chrétien? Je trouve qu'il y a un
renouvellement extraordinaire au Canada.
M. Côté (Charlesbourg): Oh! Je m'excuse! M.
Trudel: II est vert.
M. Côté (Charlesbourg): Je m'excuse! Je
considère que, si Jean Pelletier s'en va chef de cabinet de Jean
Chrétien à Ottawa, Jean Chrétien est un bon
élément qui peut défendre des intérêts du
Québec, puis, d'ailleurs, il ne s'est jamais bien bien caché pour
les défendre non plus.
M. Trudel: Dans quelle nuit ça, là?
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, non. Ça
doit être une nuit où vous dormiez, comme ça. Parce que je
peux vous dire une chose, c'est que Jean Pelletier a toujours été
quelqu'un qui n'est pas, je pense, un souverainiste...
M. Trudel: Pas tout à fait, non.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, mais c'est un gars
qui a été capable de défendre les intérêts du
Québec et il s'est déjà exprimé à ce
niveau-là.
M. Trudel: Non. Je ne voulais pas...
M. Côté (Charlesbourg): Ça veut dire que la
vérité n'est pas uniquement du côté souverainiste.
Il peut y avoir des gens qui peuvent aller à Ottawa...
M. Trudel: Non. C'est vrai, certainement.
M. Côté (Charlesbourg):... aussi. Des gens qui
peuvent aller à Ottawa...
M. Trudel: Non, mais je ne faisais pas référence
à M. Pelletier qui a fait...
M. Côté (Charlesbourg): Non?
M. Trudel: Non. Il a été quand même
démocratiquement élu dans une grande ville dont on est tous
fiers.
M. Côté (Charlesbourg): Vous parliez de
Chrétien, vous, là?
M. Trudel: Voilà! Voilà! Voilà!
M. Côté (Charlesbourg): Je recule le tape" puis
j'efface ce que j'ai dit.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Parce qu'il y aurait trop de nuits à
énumérer. Division.
Le Président (M. Joly): Donc, l'article 419, adopté
sur division. L'article 420 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): Toute personne peut en
appeler devant la Commission des affaires sociales de toute décision
concernant l'exonération d'un paiement demandée
conformément à l'article 417. " Il y a un papillon. 1°
Remplacer, dans la deuxième ligne, les mots "de toute" par les mots
"d'une" et l'article élidé "I", placé devant le mot
"exonération", par le mot "une". 2° Insérer, dans la
troisième ligne, après le mot "paiement", les mots "qu'elle
a".
Le Président (M. Joly): Qu'elle a demandé.
M. Côté (Charlesbourg): Qu'elle a. Pas
Kellogg's.
M. Trudel: C'est quoi, élider?
M. Côté (Charlesbourg): Le "I" apostrophe.
M. Trudel: Pourquoi ne le mettons-nous pas, 419, sur le droit
d'appel ici?
M. Gaudreau: 419, ça n'a rien à voir avoir avec
l'exonération. C'est pour poursuivre des gens qui se sont enrichis sur
le dos des autres. Ça n'a rien à voir avec l'exonération
de la contribution.
M. Côté (Charlesbourg): C'est clair.
M. Gaudreau: S'il te la donne à 50 ans, il y a peu de
chances que tu sois appelé à être hébergé
l'année suivante. On est rendu à 65, 70 ans et puis tu te mets
à te donner... Souvent les demandes d'hébergement remontent
à quelques mois avant d'être hébergé aussi. C'est
difficile d'invoquer la bonne foi...
M. Trudel: Le ministre ou l'établissement pourrait
répondre favorablement à une personne qui demande de ne pas payer
les frais - on s'entend - à 417. À la demande d'une personne, le
ministre ou un établissement peut l'exempter de ça. Par ailleurs,
à 419, s'il y a eu liquidation des biens dilapidés, tu peux aller
poursuivre le tiers qui en a profité.
M. Côté (Charlesbourg): C'est le ministre qui va
poursuivre.
M. Trudel: L'établissement aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Le ministre ou
l'établissement.
M. Gaudreau: Celui qui exige la contribution, celui qui applique
les règlements de contribution.
M. Trudel: Et là, cette personne, elle peut aller à
la Commission des affaires sociales concernant...
Une voix: Quelle personne? M. Côté
(Charlesbourg): 417.
M. Trudel: Cette personne peut aller en appel devant la
Commission des affaires sociales de la décision de refuser qu'elle soit
exonérée. C'est ça?
M. Gaudreau: On va lui établir sa contribution, comme si
elle avait déjà encore les biens et on va poursuivre pour les
ravoir. Sa contribution va être établie comme si elle avait
toujours des biens, puisqu'on conteste le fait qu'elle les ait donnés
sans juste considération. Donc, on ne l'exonérera pas. La
même personne qu'on va refuser...
M. Trudel: Donc, vous ne l'exonérerez pas.
M. Gaudreau: C'est ça, en disant: T'as des biens, mais ils
ne sont pas à la bonne place, on va aller te les chercher. Et si elle
veut s'amener à la Commission puis Invoquer qu'elle aurait le droit
à l'exonération parce qu'elle n'en a pas... Pardon?
M. Trudel: C'est de la judiciarisatlon, M. le notaire. Non, non,
mais... Ce que je veux dire, donc, c'est que le droit d'appel pour une
exonération refusée, II existe.
M. Gaudreau: Oui.
M. Trudel: En d'autres termes, est-ce que tu pourrais en appeler
devant la Commission des affaires sociales et expliquer les justes motifs et la
bonne foi qui t'ont animé lorsque tu as disposé de tes biens, et
qu'à cet égard tu n'a pas à payer la partie que l'on
requiert?
M. Gaudreau: Moi, je pense que ça va déjà
avoir été fait au niveau de l'administration au moment
d'établir la contribution. On va avoir relevé à ce
moment-là que des biens n'existent pas alors qu'ils devraient exister,
établir la facturation pareil, parce qu'il ne faut pas y renoncer,
à la facturation. Si on y renonce, si on lui accorde
l'exonération, qu'est-ce qu'on peut charger le mois suivant? Il faut
l'établir, au môme titre qu'on peut contester un compte qu'on ne
veut pas payer, mais le compte est là.
M. Trudel: Non, non, mais ce n'est pas...
M. Gaudreau: Le compte est payable tant qu'on n'arrive pas devant
un tribunal à le faire casser.
Une voix:...
M. Trudel: Non, non, non, sa contribution... Sa contribution. Il
peut donc aller contester la décision du refus. Il peut aller contester
le refus qu'il a obtenu à l'article 417, suivant les motifs de l'article
419, peut-être.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, je ne pense
pas.
M. Gaudreau: Non, parce qu'on va lui avoir établi sa
contribution parce que, justement, il a dilapidé ses biens, ou les a
transférés sans considération. On dit: C'est comme si
t'avais toujours ces biens-là, on te facture, on t'établit ta
contribution.
M. Trudel: O.K.
M. Gaudreau: Alors, comment peut-il aller devant la Commission?
Si c'est déjà la décision de l'administration d'agir
ainsi, puis de se donner, en plus, le moyen légal d'aller recouvrer la
valeur des droits, pas l'immeuble qui a été donné,
ça va être une action en justice pour recouvrer la valeur des
biens qui ont été transférés, en soustrayant la
juste considération qui aurait pu être donnée. Si la maison
vaut 100 000 $, qu'on l'a donnée pour 25 000 $, puis qu'il n'y a pas
d'autres considérations, la personne qui la reçoit ne s'est pas
fait payer par ce biais-là d'un salaire qu'elle n'aurait jamais
touché ou quoi que ce soit. Il y a un manque à gagner dans ce
transfert immobilier.
Alors, ce jugement-là qu'on obtient peut être
exécuté après ça. Il va être porté au
bénéfice de la personne qui est hébergée. On
n'impose pas à la personne de faire annuler l'acte. on donne à
l'établissement la possibilité d'aller recouvrer pour elle, pour
l'appliquer contre sa facturation.
M. Trudel: Je pensais qu'on s'en sauvait par là!
M. Gaudreau: Mais qui voulez-vous sauver absolument,
là?
M. Trudel: Bien celui que je veux sauver là, c'est celui
qui était de bonne foi, notre mon oncle de tantôt...
M. Gaudreau: Bien, la bonne foi, les gens qui se donnent en
pensant être hébergés par l'État sont-ils de bonne
foi? Quelqu'un qui se donne en disant: Je vais m'héberger autrement, je
deviens itinérant, bien, il devient itinérant, mais...
M. Côté (Charlesbourg): Je vais me donner, ils
seront bien obligés de me prendre!
M. Trudel: ...envie d'entrer au centre d'accueil, deux ans, deux
ans avant.
Une voix: Oui, oui...
M. Côté (Charlesbourg): Ah! s'il vous plaît!
s'il vous plaît!
M. Gaudreau: Ça a déjà été
trois ans à l'aide sociale, c'est rendu deux ans. (23 h 15)
M. Trudel: La personne qui décide, bon: tu paies ou tu ne
paies pas, qui, donc, fait aussi le départage entre: vous avez des biens
ou vous avez liquidé des biens, sans juste considération, qui
est-ce?
M. Gaudreau: Les responsables, les préposés
à l'établissement de la contribution. Si la contribution est
exigée au niveau du ministère comme actuellement dans certains
centres d'accueil, c'est centralisé au niveau du ministère
à partir d'informations qui viennent des centres d'accueil ou, comme
dans le cas des contributions parentales à l'enfance, c'est directement
dans les CSS que s'établit la contribution.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais vous traduire
ça le plus simplement possible, comme dirait le gars du rang 4. Il y a
un message bien clair, bien, bien, bien clair. Et dans la mesure où,
effectivement, quelqu'un, quelque part, aurait pu se tromper sur le plan d'un
établissement, il doit prendre le recours devant les tribunaux, et c'est
donc lui qui doit faire la démonstration qu'effectivement l'individu
n'était pas de bonne foi. Là, ce n'est pas le grand-père
qui est obligé d'aller devant le tribunal pour sauver son fils,
c'est le ministère ou rétablissement qui doit faire la
démarche devant le tribunal et faire la démonstration, la preuve
devant le tribunal.
M. Trudel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
420, adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. Le
Président (M. Joly): M. le député? M. Trudel:
Adopté.
Le Président (M. Joly): Merci. Donc, l'article 420
adopté, tel qu'amendé. L'article 421 appelé.
M. Côté (Charlesbourg): "Un établissement qui
exploite un centre de réadaptation pour les jeunes en difficulté
d'adaptation ne peut utiliser des sommes provenant du fonds consolidé du
revenu pour dispenser des services à des enfants ou à des
adolescents qui ne lui ont pas été confiés par l'entremise
d'un établissement qui exploite un centre de protection de l'enfance et
de la jeunesse ou conformément à la Loi sur la protection de la
jeunesse ou à la Loi sur les jeunes contrevenants. "Lorsque le placement
d'un adolescent est effectué conformément à la Loi sur les
jeunes contrevenants, la contribution pour un usager mineur établie
suivant l'article 416 s'applique et toute personne de qui elle peut
exigée est tenue de la payer à moins d'être
exonérée du paiement de celle-ci conformément aux
dispositions des articles 417 et 420. "
Il y a un amendement qui vise à supprimer le premier
alinéa. Évidemment, le premier alinéa, il n'est plus
nécessaire aujourd'hui parce que, finalement, on a un chapitre, vous
vous rappellerez, de "ressources intermédiaires", et ce que ça
voulait couvrir, c'étaient des ressources de type intermédiaire.
C'est pour ça qu'il reste le deuxième. Donc, l'article se lirait
comme suit: "Lorsque le placement d'un adolescent est effectué
conformément à la Loi sur les jeunes contrevenants, la
contribution pour un usager mineur établie suivant l'article 416
s'applique et toute personne de qui elle peut être exigée est
tenue de la payer à moins d'être exonérée du
paiement de celle-ci conformément aux dispositions des articles 417 et
420. "
M. Trudel: II y a juste la concordance. À l'article 416,
on énumère les personnes de qui on peut réclamer la
contribution. Dans le cas d'un usager mineur, la contribution peut être
exigée du père, enfin la nouvelle formulation: père,
mère...
M. Côté (Charlesbourg): Des parents, oui.
M. Trudel: Ici, on dit: "toute personne... s'applique et toute
personne de qui elle peut être exigée... "
M. Gaudreau: Oui, en vertu de l'article 416. Alors, à
l'article 416, dans le cas d'un mineur, ça peut être son
père, sa mère, les deux ou toute autre personne
désignée. C'est généralement le curateur aux biens
qui administrerait les biens du mineur.
M. Trudel: "Et toute personne"? Excuse, je n'ai pas compris.
M. Gaudreau: À l'article 416? M. Trudel: Oui, on
les énumère.
M. Gaudreau: Oui, on dit: "... la contribution peut être
exigée de son père, de sa mère, de l'un et l'autre
conjointement, ou de toute autre personne déterminée par le
règlement. " Généralement, ça va être un
curateur aux biens du mineur ou un administrateur de fait des biens du
mineur.
M. Trudel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
421 est adopté. L'article 421 tel qu'amendé, adopté.
L'article 422 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): "La contribution d'un usager
est payable mensuellement en un seul versement. "Elle porte
intérêt au taux que le gouvernement fixe conformément
à l'article 28 de la Loi sur le ministère du Revenu (L. R. Q.,
chapitre M-31). "Un établissement ne peut faire remise de la
contribution d'un usager, ni des intérêts. "
M. Trudel: C'est pareil, ça, c'est ce qu'on a
actuellement, ça?
Une voix: Non.
M. Gaudreau: Les dispositions complémentaires à
mettre à jour.
M. Trudel: C'est parce que vous avez eu des difficultés,
vraiment, de perception?
M. Gaudreau: C'est-à-dire qu'actuellement, n'ayant pas de
disposition pour établir un taux d'intérêt sur des
contributions Impayées...
M. Trudel: Bien, non, mensuellement.
M. Gaudreau: En un seul versement, oui. Le principe
n'était pas établi dans la loi, il fallait donc aller aux
règlements et dire: La contribution s'établit le premier du mois
pour le mois à venir. Le principe même d'une contribution, d'une
taxe ou de n'importe quelle imposition, normalement, comporte sa
modalité minimale, je pense ici aux taxes foncières, les taxes
des commissions scolaires, qui comportent ces éléments dans la
loi même.
M. Trudel: Ça tient l'établissement responsable de
l'obligation de dire: Au mois, en un seul versement, tu paies.
M. Gaudreau: Et les intérêts peuvent être
appliqués et je ne peux pas faire remise de la contribution. Au
même titre qu'une commission scolaire, dans la Loi sur l'instruction
publique, on ne lui permet pas de faire remise des taxes ni des
intérêts. C'est une institution publique qui a le droit de
percevoir les...
M. Trudel: Mais en vertu de quoi? J'imagine que les dispositions
de l'impôt sont beaucoup plus nombreuses, mais sont semblables. Pourtant
tu peux prendre des arrangements avec le ministère du Revenu sur
l'étalement, sur les versements, même la
récupération à l'aide sociale, la
récupération d'un trop-versé à l'aide sociale, la
récupération d'un trop-versé au programme APPORT - un
programme, un exemple au hasard - tu peux faire un arrangement avec...
M. Gaudreau: Mais ici il n'y a pas de récupération
de trop-versé, c'est un paiement à faire chaque mois. C'est une
contribution d'hébergement, c'est un peu comme un loyer chez un
locataire qui paie son locateur chaque mois, le 1er du mois à l'avance
pour le mois qui vient. Il ne paie pas ça en deux, trois...
C'est-à-dire que le locateur peut peut-être accepter des ententes
maison en disant: Tu vas me payer ça un petit peu chaque semaine. Mais
nous, on dit: Les établissements ne sont pas là pour
négocier des modalités de...
M. Côté (Charlesbourg): Le problème
n'était pas au niveau des personnes âgées, à ce que
j'ai compris, il était davantage au niveau de certains CSS.
M. Gaudreau: Qui laissaient porter un peu la façon...
M. Trudel: Pour des jeunes en placement?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Ça pouvait
perturber, si on exigeait le paiement. Donc, on laissait porter et, au bout
d'un an, on était dans une situation où il n'y avait plus une
cent pour payer.
M. Gaudreau: On était obligés de rayer le compte
des livres parce qu'il n'y avait pas moyen. C'est l'établissement qui a
une responsabilité, au départ, de percevoir les
contributions.
Le Président (M. Joly): L'article 422, adopté. 423
appelé.
M. Côté (Charlesbourg): toute action en recouvrement
de la contribution d'un usager se prescrit par trois ans de la date de son
exigibilité."
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 423, adopté. M.
le ministre. La surprise!
M. Côté (Charlesbourg): C'est la surprise, M. le
Président. Ajout de la partie 111.1 et de l'article 423.1.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Ajout à quoi là,
sérieusement?
M. Gaudreau: Tout de suite après 423, une nouvelle
partie.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: J'ai toujours prétendu que, de l'autre bord
dans la salle, il y avait une manufacture à rallonger des affaires.
Des voix: Ha, ha, ha! M. Trudel:...
Le Président (M. Joly): Mais, je vais vous dire, j'ai
procédé parce que...
M. Trudel: alors là, je sais aujourd'hui qu'est-ce qu'ils
fabriquaient. pendant que nous, on se désâmait à aller
à une rapidité...
Le Président (M. Joly): Mais je pensais que vous les aviez
déjà, moi.
M. Trudel: ...et à une vitesse que d'aucuns ne
comprenaient pas, ils fabriquaient de l'autre côté...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais ça, vous
les avez depuis jeudi passé...
Le Président (M. Joly): Je pensais que vous les aviez
déjà, moi. C'est pour ça que j'ai
accéléré.
Centre de référence des directeurs
généraux et des cadres
M. Côté (Charlesbourg): Donc, insérer
après l'article 423 la partie 111. 1 et l'article suivant: "Partie 111.
1 Centre de référence des directeurs généraux et
des cadres. "423. 1 Un organisme est institué sous le nom de Centre de
référence des directeurs généraux et des cadres.
"
M. Trudel: Là, il y a une nouvelle section... M.
Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel:... qui s'appelle...
M. Côté (Charlesbourg): Centre de
référence des directeurs généraux et des
cadres.
M. Trudel: Centre de référence des directeurs
généraux et des cadres. Bon. 423. 1 c'est pour ne pas les
mélanger, là?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, c'est ça.
Ils vont s'ajouter, c'est ça.
M. Trudel: O. K. Tantôt, ils vont tous... O. K. Bon.
Explications.
M. Côté (Charlesbourg): M. Charlebois.
Le Président (M. Joly): M. Charlebois, c'est à
vous. (23 h 30)
M. Charlebois: On a déjà parlé de la
nomination des directeurs généraux et de la qualification qui
devra être faite des candidats aux postes de directeurs
généraux, et on a déjà parlé d'un organisme
qui aurait cette responsabilité d'attester de la qualification des
directeurs généraux et des candidats aux postes de directeurs
généraux. Cet organisme doit être institué en vertu
de la loi, étant donné que l'attestion ou pas de la qualification
du directeur général...
Des voix:...
M. Charlebois: C'est la piscine. Ah bon! Évidemment,
ça peut avoir des conséquences sur la carrière d'un
individu. Ça devient une condition d'embauché ou une condition
pour le renouvellement d'un contrat. Il fallait donc une assise juridique
à l'organisme qui va exercer cette responsabilité. C'est pourquoi
ça s'introduit dans la loi. Et la série d'articles explique le
mandat, la composition du conseil. Essentiellement, c'est ça.
Détermine les fonctions, sa composition, la durée des mandats des
membres du conseil et le...
M. Trudel: Les directeurs généraux d'éta-
blissement qui, ce matin, dans le journal, pressaient le ministre de ne pas
céder, pressaient le ministre d'aller de l'avant et passaient le message
d'étudier très certainement sérieusement cette
loi-là sont-ils au courant de cet ajout?
M. Charlebois: L'Association des directeurs
généraux, oui, est au courant qu'un organisme sera
créé pour exercer cette fonction, ainsi que la fonction de
gestion de ce qu'on appelle la stabilité d'emploi. Ils sont au courant
qu'un tel organisme doit être créé. Ils sont au courant de
la composition du conseil d'administration. Ils sont au courant que l'organisme
sera appelé à gérer deux ou trois programmes, dont celui
d'attester la qualification, celui de gérer la piscine et celui de
gérer la stabilité d'emploi.
M. Trudel: Et là c'est une corporation? C'est quoi la
bibite qui est créée?
M. Charlebois: C'est un organisme.
M. Trudel: Une amibe. Un organisme aussi vague qu'une amibe, la
feuille qui n'a pas de forme...
M. Charlebois: Par analogie, au niveau des négociations
dans les secteurs public et parapu-blic, il existe des comités de
négociation qui sont créés en vertu de la loi 37. Ce sont
des organismes créés en vertu de cette loi. C'est la loi qui
l'institue.
M. Trudel: Je pense qu'il était 18 h 25, il y a
très exactement 12 jours... Plus que ça, II y a au moins une
vingtaine de jours.
Le Président (M. Joly): Vous avez perdu la notion du
temps, vous?
M. Trudel: Je pensais que le ministre avait bien dit, à 18
h 25, à 18 h 30, presque, qu'on verrait à ça, que
c'était dans la réforme, que c'était toujours maintenu, le
principe de la piscine, quant à lui, mais que ça, il verrait
à ça plus tard et qu'il faudrait examiner ça
précieusement, lorsque je lui avais, entre autres,
démontré que ce geste l'amènerait assez rapidement
à mesurer également, non pas seulement les aptitudes mais les
attitudes des personnes appelées à oeuvrer dans le réseau
de la santé et des services sociaux. Et qu'on en arrive, à une
semaine, quelques jours d'avis, à déposer la création d'un
organisme, nos directeurs généraux d'établissement, je
pense que c'est tout à fait fondamental... Je ne demandais pas la
question juste pour essayer d'embêter le ministre. Écoutez, c'est
des partenaires dans le réseau. Est-ce qu'ils ont eu l'occasion de
donner leur avis là-dessus, sur cet organisme-là, sur ses
fonctions, ses responsabilités?
M. Côté (Charlesbourg): II ne faut pas comprendre
que ça arrive à la dernière minute. Moi, quand j'ai eu des
consultations, à l'automne, sur la réforme, j'ai rencontré
l'Association des directeurs généraux. On les a rencontrés
au mois de janvier dans une séance - mes quatre heures et demie, je m'en
souviens très bien - et il est sûr qu'il y a eu des rencontres
avec des gens du ministère. Alors, ce n'est pas une surprise qui arrive
comme ça, là. Je me souviens d'avoir eu, moi-même, des
discussions avec eux, à plusieurs reprises. J'ai eu des discussions,
quant à moi, mon directeur de cabinet en a eu et des gens du
ministère ont eu des échanges avec eux.
M. Charlebois: si vous me le permettez, il existe
déjà, dans le réseau, depuis plusieurs années, un
comité directeur de stabilité d'emploi. il s'agit d'un
comité qui réunit des représentants des associations
d'établissements et du ministère et qui a la charge de replacer
les personnes qui ont vécu une abolition de poste. cet organisme ou ce
comité existe déjà, comme je vous le dis, depuis un
certain nombre d'années.
Deuxièmement, depuis - on en a d'ailleurs parlé il y a
quelques semaines - quelques années, il y a beaucoup de
représentations qui sont faites auprès du ministère,
notamment par l'Association des directeurs généraux, pour qu'une
politique de mobilité soit adoptée, mobilité volontaire,
pour favoriser la mobilité.
Troisièmement, dans l'annonce de la réforme, en
décembre dernier, a été faite l'annonce de l'intention que
les directeurs généraux... qu'il y ait une attestation de leur
qualification pour occuper un poste. Dès janvier 1991, on a soumis
à l'Association des directeurs généraux, ainsi qu'aux
associations d'établissements, un projet pour articuler ces trois
éléments, c'est-à-dire attestation de qualification,
mobilité volontaire et stabilité, et créer un organisme
qui gérerait ces trois fonctions. Et ce qu'on a soumis, c'est qu'on
devrait partir de l'organisme déjà existant, qui s'appelle le
comité de stabilité. C'est donc depuis janvier que
l'hypothèse a été soumise. Il y a eu des consultations en
bonne et due forme avec réactions de tous les organismes
consultés. Et c'est à la lumière de ces réactions,
au fond, qu'on va abolir le comité de stabilité d'emploi et on
crée un nouvel organisme tel que ça apparaît ici.
On a, bien sûr, à un certain moment donné,
pensé le faire via les règlements plutôt que la loi, mais,
étant donné qu'il y a une responsabilité comme telle
à l'organisme d'attester la qualification et, donc, que ça peut
avoir une influence décisive sur le renouvellement ou pas de contrat
d'individus, il est apparu plus opportun de lui donner des assises juridiques.
Parce que, bien sûr, si un directeur général est
déclaré non qualifié pour exercer la fonction, il ne peut
renouveler son contrat et les conditions de travail des directeurs
généraux prévoient des recours en cas de
non-renouvellement. Ce qui veut donc dire qu'un recours pourra être
exercé en vertu des règlements qui existent déjà.
Il apparaissait donc, dans ce contexte, plus opportun que l'organisme qui a la
charge d'attester, justement, de la qualification ait des assises autres que
des assises uniquement réglementaires.
Mais l'essentiel du mandat, donc des fonctions qu'assumerait
l'organisme, c'est soumis depuis janvier dernier à tous les intervenants
du réseau.
M. Côté (Charlesbourg): II s'agit de voir la
composition à l'article 423.3, que vous avez: L'organisme se compose, en
outre de son président-directeur général, des membres
suivants: un membre nommé par chacune des associations
représentatives des centres énumérés à
l'article 53, un membre nommé par l'association reconnue pour fins de
relations de travail pour représenter les directeurs
généraux, deux membres nommés conjointement par les
associations reconnues pour fins de relations de travail, deux membres
nommés par le ministre, deux membres nommés par la régie
régionale. Mais, ce n'est pas...
M. Charlebois: Actuellement, les associations de cadres ne
siègent pas sur le comité qui assure la gestion de la
stabilité d'emploi. Avec cet organisme, les associations de cadres
auraient un rôle dans la gestion de la stabilité d'emploi; c'est
une chose qu'ils réclament déjà depuis plusieurs
années.
M. Trudel: Alors, c'est parce que ce qu'ils réclamaient et
ce qui a été largement discuté depuis de très
nombreuse années - et j'ai rencontré des groupes de directeurs
généraux - sur le plan de la stabilité et de la
mobilité, c'est tout à fait normal dans un corps d'emploi, mais
c'est parce que quand s'est glissée là-dedans la question de
l'approbation de la qualité d'entrée, l'approbation de la
qualification, ce n'était pas du tout dans l'économie
générale de ce que les directeurs généraux ont
voulu discuter au cours des dernières années. Ce n'est pas la
certification.
M. Charlebois: Ça, c'est exact...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Une chose est
certaine. Écoutez, on ne se fera pas de cachette, là. Quand je
les ai rencontrés le 17 janvier pendant quatre heures et demie, les
questions portaient sur la certification. Il y en avait 400 dans la salle et
les 400, ils n'avaient aucun problème pour passer n'importe quel examen.
Mais ils parlaient toujours pour le voisin. Et finalement, c'était:
reconnaissez-nous à vie ce qu'on est. Évidemment, vous vous
imaginez qu'en quatre heures et demie on s'est échangé un certain
nombre de choses. Et quand je relie ça aux articles 440 et quelques, au
niveau du D.G.,
je me rappelle qu'à 442, directeur général, on a
fart des petits amendements qui n'étaient pas piqués des vers non
plus. On a voulu se prémunir contre toute une série de choses.
Rappellez-vous ça, ce n'était pas une petite discussion facile.
Si on a senti le besoin de telle affaire, de telle affaire, déclaration
d'Intérêts et ainsi de suite, on avait des exigences assez
importantes et, par conséquent, lorsqu'on en arrive aux
éléments qu'il y a ici, on avait discuté ça aussi.
Je ne sais pas si c'était à 18 h 25 ou 18 h 20, parce que moi
aussi je perds la notion du temps, des journées et des moments, mais une
chose est certaine, c'est que moi j'ai toujours dit qu'on serait dans une
situation où on pourrait exiger un certain nombre de choses. Ne nous
faisons pas d'illusions là, il y en a un bon paquet qui ont renouvelle
leur contrat pour quatre ans.
M. Trudel: Je n'ai rien à foutre de ceux et celles qui
sont là ou pas là, c'est le principe général de
dire: Dans un établissement public, je peux avoir des exigences de
qualification pour occuper un poste, peu importe le niveau. Et je m'organise,
comme législateur, pour confier à l'établissement ou
à l'organisme qui dirige cet établissement-là le soin de
gérer ces critères-là. Un critère de qualification
dit: Ça prend un diplôme de deuxième cycle pour occuper la
direction d'un établissement. Je prends ça au hasard. Et
là je fais un concours public et la plus belle façon de m'assurer
que je vais avoir la meilleure personne, ça demeure toujours le concours
public, largement. Parce que dans la mécanique de comment ça va
se passer - je me souviens très bien de la discussion de la
mécanique de comment ça va se passer - est-ce qu'il y aura des
concours à des périodes récurrentes, est-ce qu'il y en
aura à des périodes fixes? Est-ce que n'importe qui pourra, etc.?
Bon. Ce que je dis, c'est: pourquoi change-t-on tout à coup que les
garanties de l'appel public de candidatures ne sont plus uniquement un
mécanisme sur lequel on peut se fier? Et je veux avoir absolument
l'approbation avant, d'un comité à quelque part pour la
qualification des directeurs généraux. Il y a tellement de choses
qui doivent être évaluées et moi, je me méfie, mais
je me méfie comme la peste de la centralisation en pareille
matière, parce que je finis toujours par développer le
modèle du petit bonhomme vert, qui a telle grandeur, telle largeur, qui
a telle attitude et ça, ça va en faire un bon dans le
système et lui, ça en fera un pas bon et lui, ça va
être un rebelle et non, ce n'est pas assez fidèle. Il y a une
uniformisation qui se développe, à ne pas en douter, hein? (23 h
45)
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais ce n'est pas
ça. Je me souviens qu'on a eu des discussions très longues,
très très longues là-dessus. Et vous ne vous êtes
pas privé de questionner là-dessus et parfait, on a fait un
débat assez large.
Et je me souviens de vous avoir répondu, à une question:
Est-ce que l'établissement qui trouverait un candidat pourrait l'envoyer
se qualifier par un examen? Vous aviez posé cette question-là. La
réponse a été oui.
M. Trudel: On ne voulait pas aller les chercher à
l'extérieur?
M. Côté (Charlesbourg): A l'extérieur
d'où?
M. Trudel: II faut qu'ils soient dans la piscine pour
aller...
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais il peut le faire
qualifier dans la piscine. L'établissement... Le centre hospitalier de
courte durée de Rouyn Noranda trouve un candidat chez eux, qui n'est pas
dans la piscine. Il désire le faire qualifier et, éventuellement,
l'engager. S'il va se qualifier, il est dans la piscine et il est
engagé. Il l'engage. C'est ça la réponse que je vous avais
faite à l'époque. Ce n'est pas différent aujourd'hui. Je
n'ai pas changé d'idée depuis ce temps-là. Et ça
n'empêche pas ça. c'est exactement ça qu'on peut faire.
M. Trudel: Mais pourquoi chercher absolu ment à avoir un
service central qui va approuver quelque part? Pourquoi avoir cet... J'ai
tellement vu d'exemples où des comités de sélection... On
obligeait, sur les comités de sélection, à avoir des
représentants des organismes centraux. Ça finissait toujours,
quelque part, par avoir comme finalité la sélection de quelqu'un
qui voulait avoir la couleur que l'organisme central voulait avoir comme
personnage. Ça, c'est quasiment inévitable qu'on en arrive
à cela Qu'est-ce qu'ils vont faire, là?
M. Côté (Charlesbourg): Quand on regarde la
composition... Peux-tu la regarder? Peut-on dire que c'est bien noyé par
le ministère? L'histoire des petits bonhommes verts, Ils vont
peut-être bien plus venir de la base que d'en haut. Quand tu regardes la
composition.
M. Trudel: Vos personnages qui venaient de l'École
nationale d'administration publique ou qui venaient du ministère, etc.,
on ne les voit plus, là?
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Je pense que M.
Charlebois l'avait expliqué à l'époque, il peut
l'expliquer de nouveau, si vous voulez, pas de problème.
M. Charlebois: En fait, l'organisme a la responsabilité de
développer les outils pour attester de la qualification et ce qui est
Inscrit dans la réforme c'est que dans le développement de ces
outils, II doit consulter l'ENAP, l'École nationale d'administration
publique. C'est à ce
niveau-là, dans le développement de l'instrumentation pour
procéder à l'attestation de la qualification, qu'une consultation
est faite de l'École nationale d'administration publique. Maintenant, le
conseil d'administration qui va gérer l'organisme, qui va donc donner
les mandats et, éventuellement, développer toute
l'instrumentation, c'est un conseil d'administration qui réunit des
représentants des cadres et des représentants des
établissements, ce qui offre, à nos yeux, la meilleure garantie
que l'instrumentation qui sera développée correspondra aux
valeurs et à la couleur du milieu. Le souci était justement de ne
pas faire en sorte que ce soit le ministère, par exemple, qui
développe l'instrument et que ce soit le ministère qui atteste
lui-même de la qualification. Ce n'était pas ça l'intention
dans la réforme. Et pour s'assurer que ça ne soit pas et que
ça n'émane pas uniquement et exclusivement du ministère,
l'option qui a été choisie c'est de créer un organisme et
de réunir au conseil d'administration de cet organisme les
représentants et des établissements et des associations de cadres
et des régies régionales et du ministère. C'est donc une
opération conjointe.
M. Trudel: Est-ce que les membres des associations de
représentants des centres énumé-rés à 53 ont
donné leur O.K., à ça? Ils sont d'accord avec cela?
M. Charlebois: Ils sont d'accord avec cette approche-là,
oui. Et pourquoi on a mis ensemble la gestion de la stabilité d'emploi,
la gestion de mobilité volontaire et attestation? C'est qu'il s'agit
là de fonctions qui sont toutes parentes, c'est-à-dire qu'en
stabilité d'emploi, quand il s'agit de faire du replacement, il y a de
l'évaluation de potentiel et on essaie de mesurer les qualifications de
l'individu et, également, de voir si la personne correspond au profil de
telle ou telle fonction. La mobilité volontaire nous entraîne dans
des opérations semblables. Donc, qualification, c'était
par...
M. Trudel: M. Charlebois, la Fédération des CLSC,
l'Association des CSS, l'Association des hôpitaux du Québec,
l'Association des centres d'accueil du Québec ont dit qu'elles
étaient d'accord avec un tel article et un tel centre?
M. Charlebois: Toutes les associations, précisément
sur l'attestation de la qualification, ont eu des réserves. Ça,
vous en êtes sûrement au courant. L'Association des directeurs
généraux, également. Il s'agit là, par ailleurs,
d'une des dimensions de la réforme qui est maintenue. Quant à
réunir ensemble mobilité volontaire et stabilité d'emploi
et réunir aussi l'attestation de la qualification, bien qu'elles aient
des réserves, sous un même parapluie et qu'elles aient un mot
à dire là-dedans, finalement, elles préfèrent cette
option-là plutôt qu'une option où ce serait imposé
unilatéralement. cependant, elles ont des réserves sur
l'introduction de cette mesure. ça, je pense que tous les groupes ont
émis ces réserves.
M. Trudel: Oui, c'est parce que d'une préoccupation
absolument normale dans toute convention de travail avec quelque groupe que ce
soit, de se préoccuper de mobilité et - voyons, l'autre
dimension...
M. Charlebois: Replacement.
M. Trudel: ...replacement...
M. Charlebois: Mobilité involontaire.
M. Trudel: Bon. Mobilité ou perfectionnement ou
stabilité, c'est absolument normal que, pour les membres de son
association, on recherche cela. Puis, là, on dirait que, pour faire
avaler la pilule... Ça, c'est depuis longtemps réclamé. Je
les ai rencontrées, moi aussi; j'en ai rencontré des associations
de directeurs généraux, quand vous avez envoyé la brique
en janvier et qu'elles ont dit: Enfin, oui, on va s'intéresser un peu
à notre mobilité et à notre stabilité d'emploi.
Parce que les deux vont de pair, sauf que tout ça est
mélangé avec un mécanisme d'approbation quelque part, qui
fait en sorte que, moi, je ne veux pas discuter une seconde de dire: Parce
qu'il y a des gens qui sont dans le circuit actuellement qui ont peur ou pas
peur. Ça, ça me... C'est le cadet de mes soucis, ça. C'est
le cadet de mes soucis. C'est la mécanique qui s'installe,
l'espèce de centralisation au niveau de l'approbation des personnes et
ne plus faire confiance aux organismes, aux membres des organismes, des
conseils d'administration qu'on nomme pour administrer des
établissements, quitte à leur fournir des guides, à leur
fournir les normes de qualification, ils sont capables d'évaluer, ils
sont capables de voir. Et on ne peut pas dire que ça va être la
même sorte d'évaluation qui va se produire dans un organisme
central où il va s'établir des standards. Ça va de soi
qu'il va s'établir des standards. La comparaison va devenir une
façon régulière de procéder, c'est bien
évident, ça. Quand vous demandez à l'Office des ressources
humaines du Québec de vous sélectionner tel candidat pour tel
ministère, évidemment que ça permet d'avoir une certaine
équité au niveau de la procédure, mais regardez ce que
ça donne souvent comme chinoiserie et comme standardisation au niveau
des personnes qui peuvent passer. Là, ça arrive dans les bureaux
de députés, par tonnes par les temps qui courent; quelqu'un
répond à une annonce, une offre d'emploi du gouvernement,
actuellement, et dit: Bon. Je pose ma candidature; il n'est pas sorti du bois
avant de savoir, même si sa candidature a été prise en
considération, parce qu'il y a une standardisation
telle... Moi, c'est ce qui me fait très, très peur
là-dedans, pas l'aspect de la mobilité, pas l'aspect de la
stabilité...
Le Président (M. Joly): Merci, M. le député.
Merci. Compte tenu de l'heure, nous ajournons nos travaux sine die.
(Fin de la séance à 23 h 55)