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(Onze heures trente et une minutes)
Le Président (M. Joly): Alors, je vous souhaite la
bienvenue à toutes et à tous. La commission des affaires sociales
se réunit afin de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 120, Loi sur les services de
santé et les services sociaux et modifiant diverses dispositions
législatives. Avons-nous des remplacements, Mme la
secrétaire?
La Secrétaire: Non, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la secrétaire.
J'appelle l'article 477.
Modifications législatives Loi sur
l'assurance-maladie (suite)
M. Côté (Charlesbourg): Qui a déjà
été étudié, M. le Président, mais qui
faisait davantage référence à des questions, dans le cas
du paragraphe e, si je ne m'abuse, et dans le cas du paragraphe g, pour tenter
de déterminer des circonstances.
M. Chevrette: C'était d.
M. Côté (Charlesbourg): Paragraphe d, oui, et il y
avait aussi e et g...
M. Chevrette: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...où on interrogeait
les circonstances lorsqu'on parlait de motifs, de causes ou de ces
choses-là. Je pense que c'est davantage ça. Alors, je pense que
M. Gouin avait déjà répondu passablement à la
nécessité de d avec des situations vécues actuellement,
donc, des situations qui sont évolutives et qui, au fil du temps, ont
creusé une marge très appréciable entre ce qui
était souhaité à l'époque et ce qui se
réalise aujourd'hui, et la volonté très ferme que le
gouvernement paie le prix réel d'acquisition - c'est la base même
- et se donne les moyens pour le faire.
M. Chevrette: Mais on avait surtout discuté d'encadrer le
mot "activités" par rapport à la fixation des prix. C'est bien
ça? Vous étiez supposé nous pondre un de ces beaux
papillons d'exposition.
M. Côté (Charlesbourg): le papillon est
prêt...
Des voix: Ah!
M. Côté (Charlesbourg): ...qui se lirait comme suit:
Remplacer le paragraphe d par le suivant: "d) déterminer, à
l'égard des fabricants et des grossistes reconnus, les conditions
d'exercice de leurs activités relatives aux prix des
médicaments."
M. Chevrette: Ce n'était pas "relatives à la
fixation des prix des médicaments"? Je vais vous expliquer pourquoi.
M. Côté (Charlesbourg): Bien, non! Bien, non! Moi,
je vous dis non tout de suite parce que "relatives à la fixation des
prix", ça n'empêcherait pas ce qui se passe actuellement.
M. Chevrette: O.K.
M. Côté (Charlesbourg): À partir du moment
où le prix est fixé...
M. Chevrette: Mais on a parlé des prix, des meilleurs
prix, et vous avez parlé de prix avec l'Ontario, hier. D'accord?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Moi, on me dit, par exemple, qu'un fabricant
québécois, pour pénétrer le marché ontarien,
doit, à court terme, baisser ses prix pour pénétrer le
marché. C'est ce qui pourrait expliquer, par exemple, à un
certain moment, que les prix des médications fabriquées au
Québec peuvent être supérieurs aux prix des
médicaments en Ontario parce que ça fait partie du processus de
marketing pour faire pénétrer des produits
québécois en pays étranger ou en province
étrangère, selon l'option que l'on a.
M. Gouin (Pierre): C'est des faits qui ont été
portés à notre attention, mais dont on n'a pas pu, effectivement,
vérifier la nature.
M. Chevrette: Mais si tel était le cas, si c'était
vrai ce que j'affirme ou ce que les fabricants m'ont rapporté, c'est
normal qu'une compagnie - je ne veux pas la défendre plus qu'il ne faut
- pour pénétrer un marché, pour six mois, par exemple,
puisse rabaisser ses coûts pour tenter d'envahir les marchés
étrangers. Ça ne m'apparaît pas négatif. Et tel que
vous avez argumenté hier - je ne vous dis pas tel que dans le
libellé ici - mais tel que vous avez argumenté, ça
voudrait donc dire que quelqu'un pourrait être taxé de vendre plus
cher ici, si on ne connaît pas les motifs pour lesquels, à court
terme, il y
a une médication qui est moins dispendieuse ou moins
coûteuse ailleurs. Ça peut faire partie d'un plan de marketing et
d'un plan de pénétration d'autres marchés, et ce n'est pas
nécessairement négatif pour le fabricant.
M. Gouin: Effectivement, mais il faut considérer qu'on
transige avec 160 compagnies pharmaceutiques, et si on veut établir
certaines lignes générales de conduite dans ce sens-là, il
faut quand même réglementer pour tout le monde de la même
façon. On constate, dans le moment, par des compagnies majeures, des
différences de prix importantes entre les autres provinces et le
Québec, et on se dit: Pourquoi on a à payer plus cher au
Québec compte tenu des méthodes qu'on a d'accepter les prix? Ce
qui est visé, c'est effectivement ça: c'est qu'on ne paie jamais
plus cher que les prix qu'on est prêt à consentir à
d'autres provinces.
M. Chevrette: Oui, mais si je suis votre principe, on n'a pas de
formation ni l'un ni l'autre...
M. Gouin: Non.
M. Chevrette: ...de spécialiste en commerce mais, entre
vous et moi, quand le gouvernement du Québec décide, pour attirer
les compagnies d'aluminium étrangères, de consentir des tarifs
à rabais, la commission de l'énergie est en fusil à Ottawa
et l'entente du libre-échange est interrogée parce qu'ils se
disent: Ce sont des subventions déguisées, alors que l'on n'a
pas... C'est une façon pour le Québec d'attirer ici des
investissements et des emplois.
Je suis fabricant de pilules, moi, demain matin. En quoi ça vous
nuit que moi, je vende, par exemple, ma pilule au prix normal, que je fasse des
profits de, mettons, 0,20 $ la pilule ou la capsule? Mais pour une
période de x mois ou six mois, parce que je veux vendre des pilules en
Ontario, je les leur vends 0,15 $, est-ce que, dans mon plan de marketing - et
c'est prévu dans mes dépenses, dans mon budget et dans tout - si
je suis votre raisonnement, ce n'est pas possible de faire ça pour une
compagnie? C'est ce qu'on me rapporte. On dit: C'est trop dangereux, ça,
de la façon que c'est écrit. On ne pourrait plus utiliser
la...
M. Coté (Charlesbourg): Mais évidemment, ceux qui
vous rapportent ça, ce sont les fabricants.
M. Chevrette: Oui. Je l'ai dit.
M. Côté (Charlesbourg): Là, on va être
bien clair parce qu'ils sont aussi des producteurs.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, si on est
aujourd'hui où on est, c'est qu'ils ont utilisé les moyens qu'ils
avaient à leur disposition et, finalement, celui qui devait être
le bénéficiaire du prix réel d'acquisition, ça n'a
pas été le gouvernement. Et on ne parie pas de petites sommes. On
ne parie pas de petites sommes. Je comprends que...
M. Chevrette: Je ne suis pas pour la magouille - il faut bien se
comprendre, la - mais je ne voudrais pas, sur le plan des principes de... C'est
parce qu'on a l'air de quoi, si on ne permet même pas à
l'entreprise privée d'avoir un plan de pénétration
d'autres marchés? Moi, je trouve que là, on déborde de
notre cadre. Ce que vous ne voulez pas, c'est de la magouille. Vous ne voulez
qu'il y ait collusion entre les pharmaciens ou les distributeurs et les
grossistes ou bien les fabricants. Ça, je comprends ça.
M. Gouin: Ce qu'on ne veut surtout pas, c'est de payer plus cher.
Si une compagnie décide d'aller en Ontario, comme vous dites, à
0,15 $ la pilule pour une période de six mois, qu'elle nous donne ce
prix-là pour cette période de six mois là aussi, et il n'y
aura pas de problème. Nos prix sont refaits tous les six mois. AJors,
qu'elles s'ajustent aussi à nos façons de voir et à notre
façon de gérer l'ensemble du dossier. Elles peuvent le planifier;
elles vendent à Québec à perte ou au "cost" pendant la
même période.
M. Chevrette: Est-ce qu'il y a une politique d'achats
québécoise qui joue chez vous à la RAMQ?
M. Gouin: Dans notre liste de médicaments, elle joue sur
l'application de la médiane où une compagnie
québécoise a droit à la différence. Si elle est en
bas de la médiane, elle peut avoir droit à la
différence.
M. Chevrette: C'est jusqu'à 10 %.
M. Gouin: C'est ça.
M. Chevrette: Est-ce qu'elle est appliquée?
M. Gouin: Elle est appliquée.
M. Chevrette: Avec rigueur?
M. Gouin: Suivant les facturations qui sont faites à la
Régie pour ces produits-là, ils sont payables, même s'ils
sont en haut de la médiane.
M. Chevrette: Vous pourriez nous donner des exemples de ça
si on vous en demandait.
M. Chevrette: Une couple.
M. Gouin: D'ailleurs, dans le livre qu'on publie, il y a la fleur
de lys qui apparaît devant tous les produits sur lesquels ça
s'applique.
M. Chevrette: O.K. pour elle. On peut sauter à
l'autre.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. L'autre, on parlait au
paragraphe e de déterminer les cas et les circonstances de suspension ou
d'annulation. Évidemment, je pense que c'était davantage des
circonstances, tenter de mieux clarifier ce qu'on voulait dire par
"circonstances". On a évoqué les motifs, les causes.
M. Chevrette: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne sais pas si c'est dans
le sens...
M. Chevrette: Les avocats maintiennent-ils "circonstances"?
M. Côté (Charlesbourg): Ça pourrait se lire
"déterminer les cas de suspension...
M. Chevrette: Ou d'annulation.
M. Côté (Charlesbourg): ...ou d'annulation". Et on
aurait le même genre de chose à g: déterminer les cas dans
lesquels le ministre peut reconnaître... Donc, les circonstances,
étant trop larges, effectivement, je pense qu'il faut se rendre à
l'évidence que ça pourrait créer plus d'ouvertures que ce
qu'on cherche. Si tel est le cas, j'ai un papillon. Donc, supprimer, dans la
première ligne des paragraphes c, e et g, les mots "et les
circonstances". Donc, ça, ce n'est pas compliqué.
M. Chevrette: Non, ça ne marche pas pour c.
M. Côté (Charlesbourg): C'est e. Excusez, c'est moi
qui me suis trompé. J'ai pris le e...
M. Chevrette: Et g.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Supprimer le mot "circonstances" dans e et g.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, "et les
circonstances".
M. Chevrette: "Et les circonstances".
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: C'est ça. Je ne suis pas trop satisfait de
d, mais je serais prêt à l'adopter sur division.
M. Côté (Charlesbourg): Ça va.
Le Président (M. Joly): Alors, est-ce que l'amendement
premier qui a été déposé est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): Article 477, toujours. Est-ce que
l'amendement deuxième qui a été déposé est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Une voix: Lequel est adopté sur division?
M. Côté (Charlesbourg): C'est d. C'est le
premier...
M. Chevrette: Sur division, d. Les autres, c'est oui.
Le Président (M. Joly): Parfait! Donc, l'article 477 est
adopté tel qu'amendé. Adopté...
M. Chevrette: Sur division.
Le Président (M. Joly): ...sur division. Article 478. M.
le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que c'était de
même nature, là?
Le Président (M. Joly): Je ne sais pas, là.
Articles en suspens Objet de la loi
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
évidemment, il nous reste trois quarts d'heure avant l'ajournement. On
avait souhaité aborder les régies régionales. Je comprends
que, pour aborder un sujet comme celui-là, il faut essayer de discuter
en continuité. Si l'Opposition acceptait... On avait suspendu un certain
nombre de choses; il fallait ajouter des choses. On pourrait y revenir avec des
papillons.
Donc, premièrement, l'article 1. Le souhait, à
l'époque, était d'ajouter la protection de la santé
publique, si vous vous rappelez. Donc, il y aurait: Insérer,
après le paragraphe 3° du deuxième alinéa, le
paragraphe suivant: "3.1° favoriser la protection de la santé
publique;".
M. Chevrette: Entre 3° et 4°, 3.1°. (11 h 45)
M. Côté (Charlesbourg): Donc, il y aurait
"favoriser la protection de la santé publique" qui serait
intercalé entre 3° et 4°. Après avoir dit, à
3°, "favoriser le recouvrement de la santé et du bien-être des
personnes", il y aurait "favoriser la protection de la santé
publique".
M. Trudel: La question que je me posait - et ça a
été éclairé par les autres discussions qu'on a eues
depuis le temps - protection et promotion de la santé publique, j'essaie
de voir où est-ce qu'on retrouvait la notion de promotion de protection
de la santé publique. Ça, c'est un autre... La santé
publique est un secteur... Effectivement, s'il y a un secteur où
ça s'applique bien, la promotion, parce qu'on est en matière de
masse...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais ça, c'est
des moyens. Donc, les moyens, on les retrouve au niveau de la régie,
alors que ça, c'est des objectifs...
M. Trudel: Oui, on va retrouver ça au niveau de la
régie. Par quels moyens on va en arriver à réaliser la
protection de la santé publique? En particulier, évidemment,
ça va être, pas exclusivement, mais au niveau de la DSC, direction
de la santé publique, où on va trouver écho à
ça.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté?
M. Trudel: Je vais juste regarder - 30 secondes -
l'économie générale.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article 1
est-il adopté?
M. Trudel: 20 secondes encore.
Le Président (M. Joly): C'est correct.
M. Trudel: O. K. Ça va.
Le Président (M. Joly): L'article 1, tel qu'amendé,
est-il adopté?
M. Trudel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 3, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): L'article 3 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): Remplacer l'article 3 par le
suivant: "3. Pour l'application de la présente loi, les lignes
directrices suivantes guident la gestion et la prestation des services de
santé et des services sociaux: "1° la raison d'être des
services est la personne qui les requiert; "2° le respect de l'usager et la
reconnais- sance de ses droits et libertés doivent inspirer les gestes
posés à son endroit; "3° l'usager doit, dans toute
intervention, être traité avec courtoisie, équité et
compréhension, dans le respect de sa dignité, de son autonomie et
de ses besoins; "4° l'usager doit, autant que possible, participer aux
soins et aux services le concernant; "5° l'usager doit, par une information
adéquate, être incité à utiliser les services de
façon judicieuse. "
Alors, dans les quatre premiers... Mme Demers m'indiquait que
c'était davantage pour mieux...
Mme Demers (Laurence): Corriger le papillon qui ne se
réfère pas au bon paragraphe.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Corriger le
papillon qui a été déposé et qui ne se
référait pas au bon paragraphe. Donc, c'est de la concordance,
alors que dans le 5°, lorsqu'on le relit, c'est, "l'usager doit, par une
information adéquate, être incité à utiliser les
services de façon judicieuse. " Ça vise évidemment
l'éducation...
M. Trudel: Oui, c'est ça.
M. Côté (Charlesbourg):... et c'est ce que vous
aviez demandé.
M. Trudel: oui, c'était ça, la
préoccupation. excepté que ce qu'on disait à
l'époque très récente, c'est que - c'est ça -
l'usager doit les utiliser...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: II doit les utiliser d'une façon judicieuse,
mais il doit être informé correctement parce que là, on
charge sur la victime en disant: Bon, bien, tu ne l'as pas utilisé de
façon judicieuse.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: La principale préoccupation que j'avais
à l'époque, c'est donc a partir de l'usager. L'usager doit
l'utiliser de façon judicieuse, mais il doit posséder toute
l'information adéquate parce que ce n'est pas lui le coupable, s'il
s'est servi du mauvais service et de la mauvaise façon. Et le
système a aussi la responsabilité de l'informer correctement: on
a vu d'autres mécanismes, comme le code d'éthique, comme le
mécanisme du traitement des plaintes, comme l'information obligatoire
aux hébergés ou aux autres à qui on est obligé de
remettre cette information-là sur demande. Mais, à l'occasion de
la révision de cet article-là - c'est l'avantage de la commission
parlementaire - comment main-
tenant lisez-vous le 2° de la ligne directrice, qui est le respect
de l'usager et la reconnaissance de ses droits et libertés qui doivent
inspirer les gestes posés à son endroit, dans le contexte du
jugement à Laval et du jugement à Québec ici?
M. Côté (Charlesbourg): À Laval, il n'y en a
pas de jugement. Sur le fond, il n'y a pas encore de jugement. Je pense
qu'à tout le moins, à Laval, ça n'a pas été
jugé en fonction du médecin. Ça a été
jugé en fonction de la par-turiente, pour ce qu'on a connu
jusqu'à maintenant dans ces cas-là. Dans le cas de
l'hôpital Laval, . il y a une étude qui est faite, et je dois dire
qu'il y a eu l'habileté de communication de la part d'un avocat que vous
connaissez bien, qui représentait les médecins, dans le cas de
l'hôpital de Laval. Je tiens à vous faire remarquer qu'il y a 26
points sur 29 où le juge a donné raison à
l'établissement, semonce de manière très
sévère et interpelle des médecins. Donc, il y a 3 points
sur 29 qui ont donné raison aux médecins. Mais ça
nécessite une analyse un peu plus en profondeur avant de...
M. Chevrette: II y a beaucoup de jugements de même de 20
pages: 19 pages, tu es convaincu que tu gagnes, et à la
dix-neuvième, tu perds.
M. Trudel: Tu perds.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, mais sur des
points... C'est parce qu'il a été soumis au tribunal 29...
M. Chevrette: 29 points.
M. Côté (Charlesbourg): ...points. Il s'est
prononcé sur les 29 et sur 29, il y en a 26 qui donnent raison à
l'hôpital; il y en a 3 qui donnent raison au médecin. Alors,
évidemment, on est à analyser et s'il faut revenir, avant le 21,
pour ajuster, dépendamment des analyses qu'on fera, on reviendra.
M. Trudel: Mais est-ce que...
M. Chevrette: Arrivez-nous pas avec un papillon le 21, à
16 heures.
M. Trudel: Non, à 11 heures.
M. Côté (Charlesbourg): Je suis convaincu que si
c'est pour le bénéfice de l'usager, vous allez l'accepter.
M. Chevrette: Sûrement. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: C'est ça. C'est parce que vous allez jouer
avec nos tripes.
M. Trudel: Ça serait une nouvelle façon, un nouveau
traitement alternatif, le traitement par papillon.
Dans le cas de la Cité de la santé de Laval, même si
le jugement de la Commission des affaires sociales n'est pas produit, avec le
jugement de première instance qui n'était pas sur le fond, qui
est interlocutoire, est-ce que le ministre, le ministère ou le
gouvernement a fait son lit sur l'exercice du droit et des libertés de
choisir et d'être accueilli dans l'établissement?
M. Côté (Charlesbourg): Articles 6 et 13: 6, c'est
le principe consacré et général; 13 à ma
connaissance, tel qu'il est libellé là et qu'il a inspiré
le ministère, au fil des dernières années - et on me
corrigera si je dis des âneries - n'a, quant à lui, jamais
été contesté devant les tribunaux. Ce sont des
règlements d'établissement qui ont été
contestés devant les tribunaux et invalidés.
M. Chevrette: Mais dans 13...
M. Trudel: Mais dans 13...
M. Chevrette: Oui, vous permettez?
M. Trudel: Oui, oui, vas-y.
M. Chevrette: Dans 13, vous limitez 6.
M. Côté (Charlesbourg): Bien oui, on balise.
M. Chevrette: Parce que dans 13, moi, c'est ce qui me frappe
depuis un certain nombre de jours, après avoir lu un certain nombre de
journaux et entendu des déclarations, en particulier du corps
médical, le corps médical dit précisément qu'en
vertu de l'article 13 qui a été adopté, le droit de
liberté fondamental de l'usager est fort limité quand on dit,
entre autres, "s'exercent en tenant compte des dispositions législatives
et réglementaires relatives à l'organisation et au fonctionnement
de l'établissement ainsi que des ressources humaines, matérielles
et financières dont il dispose." Il pourrait y avoir des choix à
l'établissement. C'est que la liberté de l'usager est contrainte
par la possiblité législative ou réglementaire
d'administrateurs de centres hospitaliers. C'est une liberté
entachée.
M. Côté (Charlesbourg): Non pas uniquement
d'administrateurs, mais aussi de médecins.
M. Chevrette: Oui, oui, y compris les médecins. Je suis
d'accord avec vous.
M. Côté (Charlesbourg): Y compris les
médecins. Non, non, mais c'est important.
M. Chevrette: Je l'ai lu. Le réglementaire, y
compris par les médecins, si les médecins...
M. Côté (Charlesbourg): Parce que là,
l'interprétation qu'on a sur la place publique, c'est davantage la
contrainte administrative. On ne parle pas de... Parce qu'il y a l'autre
côté aussi.
M. Chevrette: Non, non, si un CMDP décide, dans un centre
hospitalier, d'établir des quotas, par exemple...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: ...il vient, comme CMDP, de limiter la
liberté de l'usager.
M. Côté (Charlesbourg): Mais c'est exactement ce qui
s'est passé à la Cité de la santé de Laval.
M. Chevrette: Je ne dis pas ce qui s'est passé. Moi, je
vous dis que par rapport à la liberté, à un moment
donné, le pouvoir réglementaire peut aller à l'encontre du
gros bon sens.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Chevrette: Et ça, ça arrive très
très souvent, ça.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, c'est...
Je veux que... On va le revoir éventuellement, à la
lumière des analyses qu'on fait à ce moment-ci et en attente du
jugement de la Cité de la santé. Je pense qu'à la
lumière de ça, il va falloir trouver un moyen de régler le
problème parce qu'il n'est pas vrai que ça peut être "open
bar" partout. Ce n'est pas vrai. C'est totalement inacceptable pour ceux qui
ont des responsabilités publiques et de gestion des fonds publics.
Évidemment, on pourrait épiloguer longtemps sur les
problèmes de la Cité de la santé de Laval et sur
l'acharnement d'un certain nombre de médecins à vouloir faire en
sorte qu'on fasse de la publicité pour amener des gens à Laval
qui ne sont pas de la région de Laval. On le sait. Devant les tribunaux,
ils ont dit: Ne délimitez pas sur le plan géographique. Vous ne
pouvez pas le faire.
M. Chevrette: Mais vous avez un bel exemple. Moi, ce que je veux
démontrer... M. le ministre, vous avez là un bel exemple de la
discussion qui doit se faire au Québec entre les droits collectifs et
les droits individuels. Je regarde, je relis ça et je ne veux pas lancer
le débat - il n'est pas ici de toute façon - mais c'est toute la
notion du droit, par exemple, de se doter d'une langue officielle versus le
droit collectif, versus le droit individuel de parler sa langue où on
veut, mais de vouloir se donner une identité... Tout ça, c'est un
débat qui n'a jamais été fait au Québec, dans le
fond, sur le droit collectif versus les droits individuels. Je comprends que le
droit collectif a des limites, mais le droit individuel aussi a des limites.
Moi, je reconnais ça.
M. Côté (Charlesbourg): On y va... C'est clair que
le débat s'en vient là. On ne pourra pas l'éliminer
complètement par toutes sortes de règlements qu'on s'est faits et
certaines complicités avec des établissements pour être
capable de faire du mieux qu'on peut. Je pense que c'est l'occasion
rêvée pour être capable de se donner, sur le plan
légal, les balises qu'il faut pour ne pas être charrié par
n'importe qui, n'importe quand et défendre n'importe quel
intérêt qui, aujourd'hui, invoque, au nom de la liberté du
médecin et de la liberté du patient, de choisir des arguments
qui, pour le même avocat, le lendemain, pourraient être
invoqués dans le sens contraire pour défendre d'autres principes.
Ça n'a pas de bon sens, je pense qu'il va falloir tenter de le trancher,
de façon à ce que nos établissements, qui vont avoir la
responsabilité d'administrer, aient une certaine quiétude
d'esprit quant à leur capacité de faire des choses aussi, sans
pour autant nier le droit de l'individu de choisir. Je pense que 6 est
là. Il est clair. Mais ceux qui pensent qu'il ne faudra pas le baliser
par 13, moi, je ne suis pas de cet avis-là. Il va falloir le baliser par
13. (12 heures)
M. Trudel: Quand vous dites ça, M. le ministre, vous vous
rapprochez de la position du Comité provincial de malades qui parlait
d'une charte des droits des usagers parce que - on en avait discuté,
à l'époque aussi, de ces articles-là - si on veut faire un
débat là-dessus... Je ne dis pas qu'il faut ici le retirer pour
faire la grande discussion publique. Je dis que le Comité provincial des
malades disait - et aussi d'autres organismes comme la CSN, la
Fédération des affaires sociales - comme c'est fondamental pour
les citoyens - mon collègue de Joliette a bien raison là-dessus -
comme il y a un grand débat public sur l'exercice de ces droits et sur
les limites de l'exercice du droit, il va falloir... Pour ça, je veux
savoir un peu... Le débat va avoir lieu, mais est-ce qu'il pourrait
avoir lieu dans le cadre d'une modification éventuelle, ou enfin un
cadre législatif qui dirait: Pour une personne en détresse et
dans le besoin, ça s'appelle la prestation des services de santé
et des services sociaux, mais les droits, la charte des droits et obligations,
elle comprend l'ensemble de ces dimensions-là? Cela nous permettrait de
beaucoup mieux baliser, à l'intérieur d'un débat de
société, parce qu'on ne peut pas opposer une fin de non-recevofr
complète, nette, claire à votre opposition en disant: Comme
responsable public imputable devant l'Assemblée nationale, j'ai des
responsabilités.
Mais par ailleurs, vous avez l'autre respon-
sabilité de la protection des droits à l'intérieur
de la Charte des droits et libertés. Mais tout est à
l'intérieur de la limitation des droits individuels versus les droits
collectifs. Alors, est-ce qu'on peut s'attendre qu'un jour, on va y aller vers
cette charte des droits des usagers ou des malades et qu'on en fasse une vraie
discussion? On ne peut pas les faire toutes en même temps, le même
matin sur... Il faut l'administrer, ce réseau-là, de temps en
temps aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Disons qu'il y a un certain
nombre d'articles qui ont été adoptés et qui l'ont
été selon une philosophie qui va continuer. La Charte des droits
et libertés, elle parle uniquement des droits des individus. Les droits
collectifs, on n'est pas sorti de l'auberge avec les droits collectifs. Donc,
je pense que le choix qui a été fait là-dedans, c'est
effectivement de donner la liberté aux patients de choisir, mais
évidemment, il y a des contraintes qu'il faut examiner et qui, dans la
pratique, vont créer certains problèmes, où on se retrouve
devant les tribunaux. On va voir. On va l'examiner. Avant même qu'on
adopte en finale le projet de loi, on aura une discussion sur l'article 13, en
particulier.
M. Trudel: Oui, parce que... Enfin!
M. Chevrette: Moi, je donne juste un petit exemple.
M. Trudel: Oui, vas-y.
M. Chevrette: Un médecin a le droit, je pense, en cabinet
privé, de prendre son client, mais à l'hôpital, il n'a pas
le droit de refuser le client qui s'y présente parce qu'il est au
service d'une collectivité.
M. Côté (Charlesbourg): Ça arrive même
dans des cabinets privés qu'il refuse des clients.
M. Chevrette: Oui, ça, je sais. Mais ce que je veux
dire...
M. Côté (Charlesbourg): Je ne suis pas sûr
qu'il ait ce droit-là de les refuser, par exemple.
M. Chevrette: Non, mais ce que je veux dire, c'est... On ne peut
pas dissocier, séparer les droits des malades des obligations de faire
de tout le monde à l'intérieur du système. C'est
ça, moi, dont j'ai toujours peur quand on arrive avec une charte d'une
catégorie. Si on ne regarde pas l'ensemble des droits et des obligations
de chacun, on aura une charte qui viendra complètement en contradiction
avec l'autre, je vous dis, quand ce n'est pas bâti globalement.
Mais, il est temps... Je regardais juste ce que disent les
médecins. Le droit d'aller en région, ils qualifient ça de
droit fondamental.
Moi, je me retourne de bord et je dis: II y a une discussion à
faire aussi. Il y a un droit collectif. Si je paie des impôts, pour payer
la médecine au Québec...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Chevrette: ...j'ai aussi le droit d'avoir une qualité
et une quantité de services. Donc, il va falloir qu'on fasse le
débat, un jour ou l'autre, parce qu'à s'en aller exclusivement
sur des droits stratifiés, tu n'arrives à rien.
M. Trudel: II faut que ce soit fait de pair en droits et
obligations.
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement à
l'article 3 est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. Une voix:
Oui.
Le Président (M. Joly): Article 3 adopté tel
qu'amendé. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 12, s'il vous
plaît.
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 12. Droits
des usagers
M. Chevrette: M. le ministre, pour l'article 13, il y aurait
possibilité de faire une discussion.
M. Côté (Charlesbourg): oui, oui. correct.
premièrement, remplacer dans... on en a eu assez de discussions.
pourquoi se priver du plaisir d'en avoir une autre?
M. Chevrette: Non, mais elle pourrait être
intéressante.
Des voix: Ha, ha, hal
M. Côté (Charlesbourg): Premièrement....
M. Chevrette: On ne se refuse aucun plaisir, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Premièrement,
remplacer, dans la première ligne du premier alinéa, les mots "le
présent titre" par les mots "la présente loi".
Deuxièmement, remplacer les trois premières lignes du
deuxième alinéa par ce qui suit: "Sont présumées
être des représentants les personnes suivantes, selon les
circonstances et sous réserve des priorités prévues au
Code civil du Bas Canada:".
Une voix: C'était ça qui était
là...
M. Côté (Charlesbourg): Ah. C'est à la
demande de M. Trudel que c'a été ajouté. Oui, II voulait
insister sur le Bas-Canada.
M. Trudel: Ah! Ha, ha, ha.
Une voix: C'était la priorité, commencer par le
bas.
M. Trudel: On va chercher nos notes. M. Chevrette: C'est
ça?
M. Côté (Charlesbourg): C'est une question de
priorité, là.
M. Chevrette: Ça, c'est en vertu des nouvelles lois, le
mandat?
M. Trudel: C'est le Code civil.
M. Chevrette: C'est ça. Puis le mandat, c'est nouveau.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Parce que, par ailleurs, le débat...
M. Chevrette: D'ailleurs, on incite les personnes
âgées à donner des mandats dans tous nos centres d'accueil.
J'ai assisté à ça. C'est bien.
M. Trudel: Oui.
M. Chevrette: s'il fallait que le quatrièmement passe
avant le premièrement, ça aurait l'air fou. ça a une
certaine forme de lien avec ce qu'on appelait les dotations. vous vous rappelez
quand on a étudié les fondations. c'est bon que ce soit
"priorisé". ça va indiquer une trajectoire sûre.
M. Côté (Charlesbourg): Ça correspond
à ce qui était souhaité.
M. Trudel: O.K. On a la gradation. O.K. Parfait.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article 12
est adopté. L'article 12 est adopté tel qu'amendé.
M. Côté (Charlesbourg): Article 14.
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 14.
M. Côté (Charlesbourg): Premièrement,
remplacer le premier alinéa par le suivant: "Un établissement ne
peut cesser d'héberger un usager qui a reçu son congé que
si l'état de celui-ci permet son retour ou son intégration
à domicile ou si une place lui est assurée auprès d'un
autre établissement ou de l'une de ses ressources intermédiaires
ou d'une ressource de type familial où il pourra recevoir les services
que requiert son état." Deuxièmement, ajouter, à la fin du
deuxième alinéa, ce qui suit: "conformément aux
dispositions du règlement pris en vertu du paragraphe 13° de
l'article 410."
Ça fait référence à la signature des
congés qui ne sont pas signés uniquement par un
médecin.
M. Trudel: Mais là, c'est le premier alinéa qui est
changé aussi, là.
M. Côté (Charlesbourg): Le premier était
déjà intégré. Le papillon est fait pour ajouter le
deuxième à votre demande...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...sur le plan de la
signature du congé en particulier. Ça, ça faisait suite
aux discussions qu'on a eues.
On va essayer de se resituer parce que, évidemment, ça
fait quelques lunes qu'on a discuté de ça. Vous vous rappelez,
lorsqu'on a discuté, à un moment donné... Quelqu'un signe
un congé. On ne sait pas nécessairement où il va se
ramasser. Une chose qu'on sait, c'est qu'il ne sera plus au centre hospitalier
ou en institution. Et là, la question s'était posée:
Où est-ce qu'on le retrouve éventuellement? C'était
ça qui était le débat à l'époque. Alors
là, ce que ça vise à faire, finalement, c'est qu'il peut
se retrouver en ressource intermédiaire ou en ressource de type familial
et, en ajoutant le deuxièmement, on dit "conformément aux
dispositions du règlement pris en vertu du paragraphe 13° de
l'article 414."
Une voix: 410.
M. Côté (Charlesbourg): Article 410. Oui.
excusez-moi. J'ai des problèmes de vue, là. 13°, c'est
"déterminer les conditions et modalités d'enregistrement,
d'inscription, d'admission, de transfert ou de sortie des usagers d'un
établissement". Donc, c'est qui signe le congé et à partir
du moment où tu sors d'une institution plus lourde, tu peux aller dans
de l'intermédiaire ou type familial, ou tu peux aller chez toi. Alors,
l'ajout, par rapport à ce qu'on a discuté, c'est 2°. La
discussion, à l'époque, si on essaie de se rappeler de nos
souvenirs, au lieu d'intégration, c'était retour à son
domicile. Vous aviez dit à l'époque, et c'est vrai: II y en a qui
n'ont jamais eu de domicile. Alors, intégration à domicile ou, si
une place lui est assurée par un autre établissement, ou l'une
des ressources intermédiaires, ou une ressource de type familial.
M. Trudel: Je cherche dans ma mémoire si elle n'est pas
soulevée dans les alternatives des ressources accueillantes.
M. Côté (Charlesbourg): Les ressources?
M. Trudel: Des ressources accueillantes, à la sortie du
congé, des ressources qui peuvent accueillir. On dit ici: domicile, un
autre établissement, un intermédiaire ou le familial. On n'avait
pas parié du communautaire là-dedans? Quand on fait le tour des
ressources, il y a ces ressources-là qui existent aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. On se rappelle de
communautaire, et on en a parlé, hier. C'est de l'hébergement
temporaire.
M. Trudel: oui, c'est de l'hébergement temporaire, mais
justement, si la condition de transition vers le milieu, ça peut
être... il peut être accueilli là.
M. Chevrette: Juste une petite question. M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: La ressource d'intermédiaire, il faut que
ça soit dans des institutions ou des établissements
accrédités.
M. Côté (Charlesbourg): Agréés.
M. Chevrette: Oui, agréés. Ça veut donc dire
qu'un hôpital n'a pas le droit de conclure des ententes avec des
établissements non agréés ou non accrédités
et si ça se fait, on vous le dit et vous allez voir.
M. Côté (Charlesbourg): Ça se fait
actuellement, mais ça ne se fera plus...
M. Chevrette: O.K.
M. Côté (Charlesbourg): ...parce qu'on a dans la loi
maintenant tout ce qu'il faut pour être capable de le baliser.
M. Chevrette: C'est parce que j'ai eu des exemples justement, des
petites chambres de 6 par 6, sans fenêtre.
M. Côté (Charlesbourg): ah! c'est clair. d'ailleurs,
c'est pour ça qu'on n'a aucun moyen pour le contrôler, alors que
là, dans la loi, on l'a. ;
M. Chevrette: Correct.
M. Côté (Charlesbourg): Juste le fond du
débat - et M. Lamarche me le rappelle - le fond du débat
c'était: II y a uniquement le médecin qui peut signer le
congé. C'était ça le débat.
Votre préoccupation, c'était de dire: Dans certaines
circonstances, il n'y a pas que le médecin qui puisse signer le
congé et il faut créer cette possibilité-là. Donc,
quand on ajoute le 2° et qu'on parie de 13° à l'article 410, on
donne le pouvoir réglementaire. Il y a un règlement qui va
être changé et qui va effectivement permettre à d'autres
professionnels de pouvoir signer un congé.
M. Trudel: En fait, c'est le cas en réadaptation
particulièrement.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: DSP, le professionnel dans l'établissement avec
la mission concernée.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Bien ça, ça va très bien. C'est
correct, ça va.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Adopté.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article 14
est adopté. L'article 14 est adopté tel qu'amendé.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Article 22.
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 22. (12 h
15)
Dossier de l'usager
M. Côté (Charlesbourg): Article 22. Ajouter,
à la fin, l'alinéa suivant: "La personne qui atteste sous serment
qu'elle entend demander pour un usager l'ouverture ou la révision d'un
régime de protection ou l'homologation d'un mandat donné en
prévision de son inaptitude, a droit d'accès aux renseignements
contenus dans l'évaluation médicale et psychosociale de cet
usager, lorsque l'évaluation conclut à l'inaptitude de la
personne à prendre soin d'elle-même et à administrer ses
biens. Un seul requérant a droit d'accès à ces
renseignements."
Je vais vous lire les commentaires parce qu'ils m'apparaissent
très importants, puis ils seront au Journal des débats.
"Cette modification est proposée par la Direction du droit civil du
ministère de la Justice. Afin d'assurer l'application harmonieuse de
l'ensemble des mesures légales de protection des personnes majeures
inaptes à prendre soin d'elles-mêmes et à administrer leurs
biens, mesures adoptées par le chapitre 54 des lois de 1989 et mises en
vigueur le 15 avril 1990, le présent amendement établit une
exception aux règles normales en matière de
confidentialité des renseignements personnels.
Toutes les demandes relatives à l'ouverture des régimes de
protection ou à leur modification, de même que celles concernant
l'homologation ou la révocation d'un mandat donné en
prévision de l'inaptitude doivent être entendues par le tribunal,
qui se fonde principalement sur l'inaptitude de l'usager, établie dans
une évaluation médicale et psychosociale. Bien que plusieurs
demandes soient faites par l'usager lui-même, son représentant
légal ou le curateur public, bon nombre de demandes sont initiées
par une personne qui n'a pas droit d'accès aux renseignements contenus
dans l'évaluation en vertu des règles de confidentialité
établies dans la Loi sur l'accès aux documents des organismes
publics et sur la protection des renseignements personnels. De là, la
présente exception qui bénéficie de la réserve
générale à la loi d'accès prévue à
l'article 27.1 du projet de loi."
M. Trudel: Qu'est-ce que...
M. Côté (Charlesbourg): Donc, ce qui est clair,
c'est que vous aurez le rapport si on conclut à l'inaptitude.
M. Trudel: ...le libellé?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, si on conclut à
l'inaptitude. Dans la mesure où vous concluez à l'aptitude, il
n'est pas question de divulgation de rapport. Deuxièmement, ce n'est pas
toujours la famille, c'est une personne.
M. Chevrette: Oui. Même si tu conclus à une
inaptitude, il faudra que ton accès soit connexe à la
réalisation du mandat bien spécifique. Je suis entièrement
d'accord avec ça.
Une voix: C'est ça.
M. Chevrette: Sinon, II va se mettre le nez partout.
M. Trudel: Juste pour savoir, une des parties techniques du
débat aussi, c'était: Mais pourquoi ça ne peut pas
être transmis au juge directement? Parce qu'il y avait une question de
mécanique. Vous vous souvenez, on disait: Parce que le requérant,
pour faire ouvrir le dossier, ça prend des pièces. Bon. Mais
là, si le requérant a besoin des pièces, le
ministère de la Justice peut imposer sa procédure, sauf qu'ils ne
sont pas tout seuls au monde.
M. Côté (Charlesbourg): Mais c'est quand même
beaucoup mieux balisé, puis ce n'est pas la famille. C'est pas mal mieux
encadré.
M. Trudel: Mais je veux voir le texte comme il faut.
Là, c'est parce que vous ne m'avez pas répondu, là,
sur la possibilité qu'on avait soule- vée qu'il y ait un
requérant, une personne dont on conclurait à l'inaptitude.
Pourquoi ça ne pourrait pas être transmis directement au juge, les
évaluations?
Mme Demers: Pour être saisi d'une demande d'inaptitude il
faut qu'il ait le rapport. C'est-à-dire que l'avocat qui va faire la
requête au juge, il faut qu'il ait le rapport avant. Vous ne pouvez pas
saisir le juge si vous n'avez pas de rapport. Ce n'est pas
l'établissement qui va saisir le juge. Alors, le requérant,
devant le tribunal, va...
M. Chevrette: Sur simple affidavit du requérant qui
déposerait devant le juge une demande...
Mme Demers: Mais s'il n'a pas le rapport, le requérant ne
peut pas faire un affidavit comme quoi le rapport...
M. Chevrette: Non, mais ça peut être basé sur
des constatations primaires, je ne sais pas...
M. Trudel: Et après ça, le juge ou le
ministère déclarerait la recevabilité du dossier, si on a
conclu à l'Inaptitude suite à la transmission du dossier. Le
problème, c'est la manipulation de ces informations-là entre les
deux. Je le sais, on en a parlé longuement...
M. Chevrette: Je vais essayer de vous donner un exemple. Moi,
j'ai vécu quelque chose dans ma circonscription électorale. Un
jeune qui a fait une requête. Justement, il a eu le dossier, je ne sais
pas comment. Comme il est le seul à vouloir obtenir ça, les
autres membres de la famille sont en fusil après: Tu as eu le dossier,
toi, mais nous autres on ne l'a pas eu; il n'y a pas moyen de le voir. Parce
que les centres hospitaliers se protégeaient, ils ne commençaient
pas à faire circuler le dossier et je les comprends. Alors, si, dans la
loi, il y avait une indication que tu as le droit de faire une requête
à partir de constat ou de constatation, je ne sais pas, et que le juge,
lui, reçoive le rapport et qu'il dise: À la lumière de ce
que vous m'avez dit et du rapport que j'ai lu, c'est regrettable, mais je
rejette, ou quelque chose du genre... Quoique là, le juge serait seul
à regarder la requête et la défense ne serait pas pleine et
entière pour le requérant. C'est un maudit problème sur le
plan juridique. Je pense que c'est mieux que c'était, en tout cas. De
toute façon, ça, c'est clair.
M. Trudel: C'est resserré de façon serrée
parce que là, il doit y avoir conclusion d'inaptitude par le
professionnel au dossier, j'imagine. Ça veut dire quoi, ça, la
conclusion? Qui conclut? C'est le médecin?
M. Côté (Charlesbourg): Le médecin.
Une voix: C'est la curatelle publique. C'est le Curateur
public.
M. Trudel: C'est nommément un médecin à
quelque part. Ça ne peut pas être un psychologue, un
professionnel, là?
M. Côté (Charlesbourg): II y a eu une
évaluation psychosociale, mais c'est le médecin qui signe,
sembJe-t-il.
Une voix: Dans les hôpitaux.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, dans les
hôpitaux.
M. Trudel: Dans les hôpitaux. M. Côté
(Charlesbourg): Oui. M. Trudel: Sauf que...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais là, c'est
la Loi sur la curatelle publique. On a resserré, là. C'est
beaucoup plus vivable, je pense, tel qu'il est.
M. Trudel: Oui, ça resserre. Alors, ça va. M.
Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): On devrait
peut-être...
Le Président (M. Joly): Un instant, s'il vous
plaît...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): ...M. le ministre, nous allons
retirer l'amendement qui avait été déposé le 27
mars?
M. Côté (Charlesbourg): Pardon?
Le Président (M. Joly): Nous allons retirer l'amendement
qui avait été déposé le 27 mars pour accepter celui
qui vient d'être déposé.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Celui que vous traînez dans vos poches depuis le
27.
M. Côté (Charlesbourg): Le 27 mars, oui.
Le Président (M. Joly): donc, l'amendement à
l'article... oui, d'ailleurs, je tenais à vous le souligner.
l'amendement à l'article 22 est-il adopté?
M. Trudel: It is a long long way from home.
M. Chevrette: On en présentera un le 27 juin.
Le Président (M. Joly): Et l'article 22 tel
qu'amendé est adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): C'est rien que pour vous
dire que le 27 mars, je m'en souviens, M. le Président, c'était
mon anniversaire. Je l'ai passé avec vous autres. Ce n'est pas si
mal.
M. Trudel: Je pensais que c'était aujourd'hui..
M. Côté (Charlesbourg): Un bélier. Une
voix: Un bélier.
M. Côté (Charlesbourg): C'est pour ça qu'ils
font le lien avec le boeuf... On serait peut-être capables, à ce
moment-ci, de régler l'article 66.1 qui vise les communautés
religieuses qui hébergent des personnes autres que des religieux.
M. Chevrette: Ah oui, ce que j'avais demandé!
Définition d'un établissement
M. Côté (Charlesbourg): insérer, après
l'article 66, l'article suivant: "66.1 n'est pas un établissement une
institution religieuse ou d'enseignement qui exploite une infirmerie où
elle reçoit les membres de son personnel ou ses élèves ni
une institution religieuse qui maintient une installation d'hébergement
et de soins de longue durée pour y recevoir ses membres ou ses
adhérents, pourvu, que le nombre d'adhérents n'excède pas
20."
Donc, en termes clairs, c'est que dans la mesure où il y en a
plus de 20, là, à ce moment-là, c'est un
établissement qui est soumis à toutes les règles.
M. Trudel: c'est-à-dire que ça devient concordant
avec l'autre article où on dit: quand tu en as au-dessus de 20, c'est un
conseil d'administration d'établissement public.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça, ou
ça peut être sous d'autres formes, privé.
M. Trudel: Oui, oui. Privé, autofinancé ou...
M. Chevrette: Ça les oblige à s'agréer s'ils
ne le sont pas.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: C'est ça. S'il y a plus de 20 adhérents,
ça les oblige à s'agréer ou à se conventionner.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. 20
adhérents autres que des membres de la communauté religieuse.
M. Chevrette: La discussion qu'on avait faite à
l'époque - j'y étais à ce moment-là -
c'était même l'obligation pour le ministre, la
responsabilité du ministre, même si c'était une
communauté religieuse. Vous vous rappelez, on en avait discuté.
Il y a des étages d'anciennes écoles, des étages complets
de religieuses, par exemple, de 85 ans et plus. C'est devenu, à toutes
fins pratiques, non pas une infirmerie, mais un véritable centre
d'accueil de longue durée. Mais au sens de la loi, je comprends.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Très bien. Adopté.
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement à
l'article 66 est adopté. Le nouvel article 66.1 est adopté.
Des voix: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Un petit dernier, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre.
M. Trudel: dans les auditions particulières du printemps
passé, j'ai tellement dit: une petite dernière question ou un
petit dernier mot.
Fonctions des établissements
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Une petite
dernière. Vous avez probablement dû recevoir les mêmes
pressions qu'on a pu recevoir de la part d'aumôniers de centres
hospitaliers.
Amendement à l'article 70: Insérer, dans la
troisième ligne, après le mot "personnes", les mots "et de leurs
besoins spirituels".
M. Trudel: On l'ajouterait où?
M. Côté (Charlesbourg): Après les mots
"droits des personnes", après le mot "personnes".
M. Chevrette: en d'autres mots, s'ils veulent voir un
curé, ils ont le droit.
M. Côté (Charlesbourg): Des personnes et de leurs
besoins spirituels.
M. Chevrette: Moi, je suis entièrement d'accord.
M. Côté (Charlesbourg): Ça se lirait comme
suit: Les établissements ont pour fonction...
M. Chevrette: Je suis très religieux de nature.
M. Côté (Charlesbourg): ...d'assurer la prestation
de services de santé ou de services sociaux de qualité, qui
soient continus, accessibles et respectueux des droits des personnes et de
leurs besoins spirituels et qui visent à réduire...
M. Trudel: Ça complète la... C'est à
l'intérieur des trois dimensions de la personne qu'on a mises sur...
N'est-ce pas?
M. Côté (Charlesbourg): Bio, psycho, social...
M. Trudel: Bio, psycho, social et spirituel.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article 70
est adopté. Excusez! L'article 70, tel qu'amendé, est
adopté.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Joly): Avant d'ajourner, je tiens
à aviser les membres visiteurs que nous ne siégeons pas cet
après-midi. Nous reprenons nos travaux ce soir à 20 heures.
Parfait? Merci.
Nous ajournons nos travaux sine die.
(Suspension de la séance à 12 h 28)
(Reprise à 20 h 41)
Le Président (M. Paradis, Matapédia): La commission
des affaires sociales reprend ses travaux.
M. Côté (Charlesbourg): Nous allons donc continuer
notre marche vers l'acceptation totale du projet de loi 120 en vous demandant
d'appeler l'article 259.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
J'appelle donc l'article 259.
Statut et objets des régies
régionales
M. Côté (Charlesbourg): "Le gouvernement institue,
pour chaque région qu'il détermine, une régie
régionale des services de la santé et des services sociaux."
Pour ne pas rompre avec la tradition, j'ai un papillon. Remplacer, dans
la deuxième ligne, le mot "détermine" par le mot
"délimite". Deuxiè-
mement, supprimer, dans la deuxième ligne, après le mot
"régionale", les mots "des services".
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Si je
comprends bien, c'est un papillon de forme.
M. Côté (Charlesbourg): L'article se lirait comme
suit, M. le Président: Le gouvernement institue, pour chaque
région qu'il délimite, une régie régionale de la
santé et des services sociaux.
M. Trudel: J'ai envie de vous demander, comme première
question: Pourquoi faire?
M. Côté (Charlesbourg): bien, là, ils vont
pouvoir tout faire, ça c'est garanti, sauf les articles qui concernent
les médecins, et c'est quand même passablement. évidemment,
l'article 260 nous donne un bon aperçu de ce que les régies
feront, mais je peux vous dire que c'est un projet qui a été
mûri, qui a été beaucoup discuté et je suis
très fier que l'on franchisse une étape aussi importante que
celle des régies régionales. quant à moi, j'ai la
conviction qu'effectivement nous franchissons un pas très important dans
la décentralisation et la régionalisation des services de
santé et des services sociaux, donc pour redonner du pouvoir aux gens
des régions qui vont déterminer eux-mêmes ce qu'ils veulent
se donner et pour qu'ils fassent leurs choix. on a toujours dit que ces
gens-là seraient plus habilités à faire leurs choix que
les gens du central, malgré la bonne volonté des gens du central.
je suis, à ce moment-ci, très très heureux qu'on aborde
cet article-là et qu'on enclenche un processus irréversible au
niveau de la régionalisation. évidemment, je suis convaincu,
dès le départ, que ce n'est pas autant que souhaitait ou
souhaiterait le député de rouyn-noranda-témiscamingue,
compte tenu de certaines conversations qu'on a eues, mais je suis convaincu,
d'autre part, compte tenu de son honnêteté intellectuelle, qu'il
va admettre qu'il y a là un pas important et qu'on peut bonifier les
articles qui viennent en tentant de mettre davantage d'oxygène qu'il y
en a - tant mieux si on le fait, et j'en serais très heureux - au profit
des régions.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors, est-ce
que l'article 259 est adopté?
M. Trudel: Non, M. le Président. Évidemment, je
pense que tout ceci nous sert d'introduction à, appelons ça un
certain mouvement, aujourd'hui, ou un mouvement certain. Je pense qu'il est
important, M. le ministre, de repositionner maintenant la suite des choses.
Je pense que nous sommes - du moins c'est, du côté de
l'Opposition, l'optique que nous avons prise depuis le début des travaux
en commission parlementaire - à la huitième semaine, c'est devenu
una habitude...
M. Côté (Charlesbourg): C'est devenu un état
permanent.
M. Trudel: C'est devenu un état permanent, effectivement.
Il est important, donc, de préciser que l'ensemble des travaux que nous
avons réalisés ici - c'est, encore une fois, notre optique -
ça a été de bonifier un projet de loi qui, au
départ, nous a causé un certain nombre de difficultés au
niveau des principes et surtout de certains éléments contenus
dans le projet de loi. Jusqu'à maintenant, dans le travail que nous
avons effectué non seulement sur le plan législatif, mais sur le
plan de la réalisation de ce projet de réforme de l'organisation
de la santé et des services sociaux au Québec, il était
important pour nous - et c'est peut-être même un peu difficile,
dans le contexte très actuel - de dire que nous devons, envers et contre
parfois plusieurs personnes, donner le maximum d'énergie que nous avons
à notre disposition pour faire en sorte que tous les acteurs du
système, y compris une certaine partie dont il peut sembler difficile
aujourd'hui de rallier l'adhérence, soient également partie au
système de santé et de services sociaux.
Si, parfois, on croit deviner, on croit observer certaines attitudes qui
sont difficiles pour le législateur, difficiles sur le pian de la
conception, de la responsabilité sociale, la vie va continuer. Ce qui
est le plus important, c'est que nous soyons capables, comme
législateurs, de dire aux citoyens et aux citoyennes du Québec
que nous avons fait un effort honnête, que nous avons été
au maximum des énergies dont nous disposons pour leur donner les
meilleurs services de santé et de services sociaux que nous puissions
nous donner ensemble au Québec et qu'à cet égard-là
tous les acteurs du système sont importants. Si quelques-uns peuvent
nous apparaître aujourd'hui dans une position, le moins qu'on puisse
dire, inconfortable par rapport à ce qui a été
présenté, nous savons également qu'il y a un grand nombre
d'acteurs dans le système qui, eux, sont peut-être un petit peu
inconfortables aujourd'hui quant au temps, quant à l'énergie que
nous déployons depuis tant de semaines autour de ce projet de loi
là. Et il faut faire appel aussi à ces gens-là pour
développer ce qui est une caractéristique fondamentale des
Québécois et des Québécoises, l'ouverture et la
tolérance, mais non pas le laisser-faire, et ça, c'est la marge,
généralement, qui nous sépare, qui nous sépare de
ce que l'on peut faire et de ce que l'on ne peut pas faire.
Je pense que vous avez très bien compris, M. le ministre, que
l'Opposition a aujourd'hui triché sur le principe du premier ministre
Disraeli qui disait: The role of the Opposition is to oppose." Nous avons aussi
au niveau de l'Opposition, et quand on est dans ce rôle
politique c'est parfois très difficile, nous avons aujourd'hui
annoncé des gestes qui sont de nature à rapprocher même si,
pour certains acteurs du système, ça peut paraître
difficile en termes de gestion du temps. Je souhaite vivement que tout cela
nous amène effectivement à ce que tous les acteurs du
système puissent, d'ici quelques semaines, quelques mois, comprendre
qu'il nous fallait prendre cette démarche, qu'il nous fallait donner
toutes les chances, que notre ouverture et notre tolérance vont,
finalement, porter et nous donner de grands fruits et que nous aurons un
système qui sera vraiment, nous l'avons dit à la blague, souvent,
dans cette commission parlementaire, pour celui ou celle qui est sur le
tabouret ici au milieu et que nous voulons servir... Parfois, nous n'avons pas
la même optique, parfois nous n'avons pas la même vision sur les
moyens, nous n'avons pas la même façon de vouloir faire les
choses, mais une chose demeure certaine, c'est qu'on ne peut pas, comme
législateurs, ne pas prendre tout le temps nécessaire pour en
arriver au meilleur produit possible, à la meilleure qualité de
services.
Dans ce sens-là, le geste qu'a annoncé l'Opposition en
demandant aux médecins de renoncer à toute forme de grève
ou de ralentissement général de travail et, par ailleurs, en
contrepartie, au gouvernement de laisser tomber toute idée de loi
spéciale, pourvu qu'il y ait des manifestations de dialogue, de
compréhension et d'échange, c'est ce sur quoi nous avons
misé dans cette commission. Jusqu'à maintenant, je pense que nous
avons, encore une fois, bonifié sérieusement le projet de loi et,
malgré que ce soit difficile, nous devons encore donner une chance au
dialogue, à l'échange de s'exercer parmi les acteurs au sein de
notre réseau en faisant appel à la tolérance des uns,
à l'ouverture des autres et au nécessaire dialogue entre les
éléments du puzzle, les éléments du système.
Sans ça, nous reporterions une échéance, nous mettrions un
diachylon sur notre situation, sur le problème. Seul l'échange
franc, ouvert, honnête va nous permettre de régler cette situation
et d'en arriver à un produit final qui soit de nature à
répondre véritablement aux besoins des citoyens et citoyennes de
toutes les régions du Québec, qu'ils^ vivent à
Rouyn-Noranda, qu'ils vivent à Sept-îles, qu'ils vivent à
Baie-Comeau, parce que le bien le plus précieux que nous avons, (e
premier, c'est la santé. Et quiconque, parmi ces Québécois
et ces Québécoises qui ont des difficultés de santé
ou qui ont des difficultés au niveau du psycho ou du social... Nous nous
sommes donné des services au Québec...
M. Côté (Charlesbourg): Et spirituels.
M. Trudel: Et spirituels, puisque c'est les derniers que nous
avons énumérés... Quiconque a le droit de recevoir des
services, où qu'il soit sur le territoire québécois.
À cet égard, M. le ministre, est-ce que vous pourriez nous
indiquer maintenant quelle serait, à votre avis, ou quelle est la
décision du gouvernement sur la poursuite des travaux, quel est
l'échéancier qui nous serait Imparti maintenant pour que nous
puissions, et la population du Québec et les gens qui travaillent avec
nous ici, connaître les intentions de travail et, en
général, quelles sont les périodes maintenant qui
pourraient nous être réservées?
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, nous en
sommes effectivement presque à la fin de la huitième semaine de
travaux, d'échanges qui ont bonifié le projet de loi et je pense
que ça, de part et d'autre, sur le plan des parlementaires, ça a
été reconnu, de l'un et de l'autre, et très
honnêtement. Il est peut-être même souhaitable que ça
se fasse encore bien plus souvent, ce genre d'exercice de bonification et de
haut niveau de compréhension de la part des parlementaires d'un
côté comme de l'autre, laissant les batailles électorales
livrées, vraiment, chez l'électoral, et sur le plan politique,
faire de la politique avec un grand "P", ici. Je pense que c'est ce que nous
avons fait dans le cadre de cette commission.
Ce que nous souhaitons, définitivement, c'est faire en sorte que
l'on puisse adopter ce qui reste d'articles qui ne concernent pas les
médecins, à l'intérieur du projet de loi 120, faire en
sorte que, dès lundi, on puisse avoir des rencontres - c'est la
décision du gouvernement maintenant et non pas uniquement du ministre -
pour échanger sur les 12 points que des représentants des
médecins ont pu mettre sur papier et faire en sorte qu'on puisse
travailler ensemble à la bonification et à une rédaction
qui serait conforme aux souhaits de l'un et de l'autre et qui puisse nous
amener éventuellement à adopter ces articles et à les
incorporer à notre projet de loi. Il est même possible de
travailler avec eux au-delà du 21 juin, donc, la date ultime n'est plus
le 21 juin, et ia décision du Conseil des ministres est à l'effet
que nous pourrions nous revoir en commission parlementaire. Donc nous nous
reverrions en commission parlementaire, du lundi 19 jusqu'au vendredi 23, pour
étudier les articles qui concernent les médecins et il y aurait
lieu de convoquer la Chambre dans les jours suivants, donc les 27 et 28
août, pour faire en sorte que nous puissions adopter en troisième
lecture, mettre un point final à l'adoption du projet de loi 120 et
entamer la phase de l'implantation de la réforme.
Donc, c'est dans cet esprit-là qui est à nouveau une
souplesse, une ouverture, une invitation au dialogue qui a été
lancée par le chef de l'Opposition et par tout le monde, je pense, et
qui s'inscrit dans cette volonté de faire en sorte que les
médecins puissent être des partenaires. Il y a de plus en plus de
médecins un peu partout qui manifestent leur intérêt
à
vouloir être de la partie sans pour autant partager la
totalité du projet de loi. Mais plus on les informe des amendements qui
ont déjà été annoncés, plus on se rend
compte qu'on n'est pas loin d'une entente avec eux pour l'essentiel et, dans ce
sens-là, je pense qu'en continuant de dialoguer et en se donnant deux
mois pour le faire, on est dans des délais raisonnables pour être
capable de faire face à la musique et passer à autre chose.
M. Trudel: Très bien. Alors, remettons-nous au travail,
donc.
M. Côté (Charlesbourg): Au travail!
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Est-ce que
l'amendement à l'article 259 est adopté?
M. Trudel: Nous avons dit: Au travail! M. le
Président.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Paradis, Matapédia): C'est
adopté, ça, c'est du travail aussi, mon cher ami.
M. Trudel: Donc, 17 régies régionales, enfin, le
gouvernement institue, pour chaque région qu'il délimite, une
régie régionale. Alors, 17 régions sociosanitaires plus
deux, éventuellement, possibles pour...
M. Côté (Charlesbourg): Trois. M. Trudel:
Trois, Nord-du-Québec... M. Côté (Charlesbourg):
Oui.
M. Trudel:... région 10 qui n'est pas encore
délimitée.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. M.
Trudel: Inuit et Cris.
M. Côté (Charlesbourg): Cris et Blancs, parce
qu'à partir du moment... Si on calcule dans les 17 qu'il y a celle des
Blancs, c'est donc deux additionnelles, une pour les Inuit et une pour les
Cris.
M. Trudel: Mais, au départ, l'intention, ce n'est pas d'en
créer 17, ce serait 16.
M. Côté (Charlesbourg): II y a 16 régions
administratives. Donc, il y en a déjà une pour la région
10, qui n'est pas délimitée là.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): II y en a une autre qui
s'ajoutait à l'époque parce qu'on voulait tenir compte du
phénomène cri et inuit. lorsque j'ai rencontré les maires
et des représentants de lebel-sur-quévillon, matagami,
chibougamau, chapais et du territoire de la baie james, on nous a
signifié qu'ils existaient eux aussi et que, dans ce
territoire-là, il y avait un espace à occuper et des services
à donner à leurs concitoyens. finalement, on a convenu que nous
pourrions avoir une organisation au niveau des blancs qui pourrait ressembler
à ce que nous donnons aux cris et aux inuit.
M. Trudel: Mais qui serait une régie régionale
quand un certain nombre de difficultés seront aplanies au niveau
législatif, je veux dire, la délimitation de la région
administrative.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça.
M. Trudel: Est-ce qu'au niveau gouvernemental, parce qu'il faut
mêler les deux choses, c'est en voie d'être pris cette
décision, parce que l'une va accompagner l'autre, j'imagine? (21
heures)
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est-à-dire
qu'on pourrait faire en sorte que tout le monde au niveau de la santé et
des services sociaux commence à peu près en même temps. Si
la délimitation de la région 10, qui crée toutes sortes de
problèmes et qui n'est pas facile à délimiter, n'est pas
réglée, on pourrait quand même reconnaître, quant
à nous, une instance pour la santé et les services sociaux au
niveau des cinq villes mentionnées tantôt.
M. Trudel: Et c'est de votre intention de le reconnaître,
de se donner une structure de régie régionale...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, oui.
M. Trudel:... même si ce n'est pas réglé sur
le plan administratif, par ailleurs, dans l'autre ministère.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: À l'autre bout complètement, sur le
continuum, Montréal. Il y aurait donc une régie, région
06-A qu'on l'appelle celle-là? 06-A. C'est quoi les dimensions?
Ça voudrait dire quoi, la population?
M. Côté (Charlesbourg): À peu près 2
000 000.
M. Trudel: 2 000 000? C'est, grosso modo, la même
délimitation que le CRSSSMM?
M. Côté (Charlesbourg): C'est l'île.
M. Trudel: C'est l'île. C'est l'île au complet.
Ça, c'est le même territoire que, actuellement, le
CRSSS du Montréal métropolitain. Une voix: Moins
Laval.
M. Côté (Charlesbourg): Non, II y a Laval en
plus.
M. Trudel: Moins Laval.
M. Côté (Charlesbourg): Moins Laval.
M. Trudel: Moins Laval. 2 000 000, grosso modo, l'île?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Est-ce que vous avez réfléchi...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Y avez-vous pensé?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Y avez-vous pensé? C'était quoi, de
retenir exactement la même unité administrative de gestion
régionale, Montréal, 2 000 000? Si je prends ça par
l'autre bout, probablement pour la 17e, quelque chose comme 30 000 ou 35
000.
M. Côté (Charlesbourg): Dans le cas des Cris, c'est
11 000. Donc, évidemment, il y a des territoires et il y a des
circonstances qu'on doit examiner et dont on doit tenir compte. Il y a des
questions d'étendues. Actuellement, c'est déjà un
territoire qui est dans un CRSSS, qui peut s'apparenter à une
régie, à ce moment-ci. Ce qu'on a voulu, c'est se marier aux
régions administratives gouvernementales. Ç'a été
ça, l'unité de référence. Ç'a
été ça.
M. Trudel: J'ai envie de dire "mais encore un peu", parce qu'une
des argumentations que vous avez développée comme principe
fondamental de la réforme, c'est précisément ce principe
de la régionalisation ou du rapprochement des citoyens du lieu de
décision. Il ne vous a pas effleuré l'esprit que, pour
l'île de Montréal, une régie qui va dispenser des services,
qui va être responsable de l'organisation des programmes du 1... C'est
ça, tantôt, je vérifiais pour ne pas briser ma "combine"
à Loto-Québec; si ça se rend à 19, je ne pourrai
plus dire 1-17-400, je peux dire 1-19-400, mais ce n'est pas sûr...
M. Côté (Charlesbourg): 1-17-400, ça doit
être pour ça que vous n'avez pas encore gagné.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: M. le ministre, vous non plus, tout à fait.
M. Chevrette: Eux autres sont habitués à
1-800-461...
M. Côté (Charlesbourg): Comment? M. Trudel:
Vous non plus, tout à fait.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais j'en suis
pleinement conscient. On est toujours à la recherche du numéro
gagnant.
M. Trudel: Mais, pour Montréal, est-ce qu'il a
été exploré d'autres pistes de solution? Parce que la
réalité de l'île, ça dépend du point de vue
où l'on se situe, mais d'appliquer le même... Dans la
réforme, il y a comme principe, peut-être pas la même
formule - en tout cas, au départ, c'était la philosophie -
peut-être pas la même formule à Blanc-Sablon ou sur la
Côte-Nord qu'à Montréal et pas la même chose pour
l'Institut de cardiologie que pour le centre d'accueil de
Saint-Joachim-de-Tourelle. Alors, est-ce qu'il y a eu une réflexion pour
I'île de Montréal? Parce que là, c'est aussi, par rapport
à d'autres dimensions, on le sait, le coeur du Québec et, quand
on parle de santé et services sociaux sur l'île de
Montréal, on parle vraiment du coeur de la nation.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Oui, on y a
pensé. Oui, on a réfléchi.
M. Trudel: Pourquoi n'avez-vous pas...
M. Côté (Charlesbourg): Puis on a
décidé. Il faut d'abord se rappeler qu'il n'est pas question que
la régie dispense des services; première chose, et ça,
c'est très important. La régie planifie, donc c'est de la
planification - on le verra dans les rôles dévolus à la
régie, tantôt - et fait de l'organisation, donc, de services. La
régie ne dispense pas de services.
Le défi est aussi grand pour une région comme
Montréal, avec sa population de 2 000 000, sur le plan de l'organisation
des services, qu'il l'est pour la région de la Côte-Nord qui va
s'étendre de Tadoussac à Blanc-Sablon. Là, ça fait
appel à un défi, pas de population, mais à un défi
de distance, d'un chapelet de villages qui, tantôt, ne sont même
pas accessibles par la route. Donc, il y a des défis différents
au niveau des régions et, dans ce cadre-là, c'est pour ça
que l'organisation des services, elle, laisse plus de souplesse, même si
on parle de regroupement, à un certain nombre de
phénomènes linguistiques, religieux, socioculturels,
ethnoculturels, ainsi de suite et, donc, dans l'organisation des services.
Quand on a parlé de CPEJ, évidemment, on a parlé
d'une problématique au niveau de l'île. Il y a donc, au niveau de
l'organisation des services et de la dispensation des services, cette
préoccupation de rapprocher l'établissement des
gens. Quant à la planification, je ne dis pas qu'ils n'ont pas
besoin d'être proches des gens, mais évidemment, comme c'est une
fonction de planification et d'organisation de services et non pas de
dispensation, en excluant le territoire de Laval, je pense qu'on soustrait 300
000 personnes du bassin, qui est quand même un bassin important, qui fait
de Montréal la région la plus importante de tout le
Québec, en gardant à l'esprit que la Montérégie,
qui a au-delà de i 000 000 d'habitants, est quand même aussi une
région extrêmement importante qui fait face à un territoire
immense. aussi, quand on part de valleyfield, qu'on englobe saint-hyacinthe et
qu'à l'intérieur on va chercher granby, cowans-ville et des
villages limitrophes le long de la frontière américaine,
ça aussi, c'est une région avec un développement
fulgurant, avec des problématiques qui sont fort différentes, qui
sera un défi très important.
M. Trudel: c'est évident que les défis sont de
nature différente sur la base du nombre de la population et de la
concentration ou de la dispersion ou de l'éloignement, mais le
phénomène montréalais est toujours quand même un
phénomène, pour un ensemble de caractéristiques, qui,
à mon avis, doit se regarder à tout le moins de façon
différente. évidemment, je ne les ai pas apprises par coeur, je
n'ai pas appris santé québec par coeur, mais les
problématiques de santé et de services sociaux sur l'île de
montréal, sur l'ensemble de l'île, sont de nature
extrêmement différente d'un bout à l'autre et il
n'eût pas été souhaitable, par exemple, que l'on approche
des hypothèses de division par, appelons ça appartenance,
quartier, arrrondissement. ii y a un certain nombre de regroupements, ou il y a
un certain nombre d'affinités entre des quartiers, des parties de cette
île. vous n'avez pas fait d'analyse à cet égard-là
sur la possibilité qu'il y avait de se rapprocher des personnes?
M. Côté (Charlesbourg): Très
honnêtement, je dois vous dire que c'est moi qui ai travaillé et
qui al fait adopter par le gouvernement, en 1987, la nouvelle carte des
régions administratives, après 25 ans. C'est à peu
près ça que ça a pris pour être capable de faire une
carte des régions administratives avec tous les problèmes que
ça suppose, et Dieu sait qu'on ne l'a pas complétée par
rapport au nord, dans la région 10. Donc, c'est des situations pas
toujours très faciles et qui doivent, à mon point de vue,
respecter un certain nombre de modèles sur le plan administratif, en
termes de géographie, pour notre propre compréhension sur le plan
des statistiques, ainsi de suite, et j'en passe. Donc, cette
expérience-là de 1987, la première depuis 25 ans, a
mené à la délimitation de régions et c'est pour
ça que Laval est sortie de Montréal à l'époque,
pour avoir une région autonome, et que cette
délimitation-là avec Laurentides, avec Lanaudière, elle
tenait compte d'un certain phénomène au nord de Montréal,
de la même manière que Chaudière-Appalaches était
rattachée à Québec, ce qui n'avait pas grand bon sens par
rapport à ce que les gens souhaitaient sur le plan de leur
autonomie.
Donc, est-ce qu'on a réfléchi à quartiers,
arrondissemments? Je pense qu'on pourrait en mettre, hein? Pourquoi pas
linguistiques? C'est sûr que vous feriez plaisir à bien du monde
si on arrivait demain matin avec une décision et qu'on disait: II y a,
dorénavant, deux régies régionales sur l'île de
Montréal, une pour les anglophones et une pour les francophones. Mais,
évidemment, je sais que ce n'est pas l'intention. C'est davantage de
faire en sorte que la régie régionale, on lui donne toutes les
chances possibles d'être bien représentative de son milieu et que,
sur le plan de l'organisation, 2 000 000 de personnes évidemment, il y a
des problématiques de santé fort différentes. J'imagine
que les problématiques de santé à Outremont et dans
Maisonneuve, ce n'est pas tout à fait pareil. Ça ne doit pas
être pareil sur la rue Sicard et sur Maplewood, hein? Donc, c'est clair.
Évidemment, c'est la responsabilité de la régie
régionale d'avoir une bonne connaissance de son milieu et de planifier
l'organisation des services sans dispenser elle-même les services. Et
c'est davantage au niveau de l'organisation de services que l'on doit, à
ce moment-là, pénétrer les quartiers et tenir compte des
différents phénomènes culturels, linguistiques. Je pense
que, dans ce sens-là, c'est là, au niveau des services, qu'on va
retrouver davantage ce mariage, au niveau de ce que vous recherchez comme
quartiers ou comme sous-régions à l'intérieur de
l'île.
M. Trudel: Pour cette région, est-ce qu'il y a eu une
certaine simulation de ce que ça voudrait dire comme personnel, comme
grandeur de budget, surtout le budget et l'ensemble des équipements qui
seraient sous la responsabilité de cette régie
régionale?
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, on ne
part pas de rien, comme, d'ailleurs, dans plusieurs réglons. Le CRSSS
actuel, pour le moment, on ajoute Laval parce que c'est lui qui a encore la
responsabilité de Laval. Donc, ça donne déjà des
idées de ce que ça peut être. C'est clair que ça ne
sera pas petit. Quand on regarde, sur le plan budgétaire, les
hôpitaux de courte durée avec toutes les
ultraspécialités et tous les instituts, les centres de recherche,
et mettez-en, qu'il y a là, les centres d'accueil, c'est sûr que
c'est très très très important. Évidemment,
ça n'englobera pas plus que maintenant. Ça va d'ailleurs en
englober moins parce que Laval ne sera pas là. Mais c'est clair que
ça va être la plus grosse région au niveau du
Québec, extrêmement importante. On me signale que le CRSSS de
Montréal, c'est 5 000 000 $ à 6 000 000 $ de
budget de fonctionnement pour le CRSSS...
Une voix: 10 000 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): 10 000 000 $?
L'inflation aidant, c'est rendu à 10 000 000 $.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Plutôt 10 000 000
$...
Une voix: Sur un budget de 40 000 000 $...
M. Trudel: 5000000$ à 6 000 000 $ au niveau du
fonctionnement...
M. Côté (Charlesbourg): 10 000 000 $.
M. Trudel: 10 000 000 $, mais au niveau des budgets?
M. Côté (Charlesbourg): Pour l'ensemble du
Québec, c'est 40 000 000 $.
M. Trudel: Non, mais combien ça va être au niveau du
budget d'opération des établissements dont elle va être
responsable? Un ordre de grandeur là? (21 h 15)
M. Côté (Charlesbourg): 3 000 000 000 $.
M. Trudel: 3 000 000 000 $?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. C'est le quart du
budget du ministère. Ça fait quelque chose...
M. Trudel: C'est plus que
l'île-du-Prince-Édouard.
M. Côté (Charlesbourg): Ça fait quelque chose
de manoeuvrable.
M. Trudel: Au niveau des missions qui seraient confiées
éventuellement à cette régie régionale, est-ce
qu'il y a une simulation qui a été faite de ce que ça
voudrait dire au niveau du personnel et de ce que ça voudrait dire au
niveau de l'ampleur de la machine pour répondre à ce que le
législateur va confier à cette régie-là?
M. Côté (Charlesbourg): II y a un comité de
travail actuellement, qui est en cours, avec la collaboration des CRSSS et du
ministère, avec une firme de l'extérieur, qui est à
évaluer le financement des CRSSS actuels et des éventuelles
régies régionales. C'est un travail qui est en cours, mais qui
n'est pas terminé. Je ne sais pas quand on doit produire-Une voix:
Prochainement.
M. Trudel: On suspend et on attend la réponse?
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! On me dit qu'on
doit produire très prochainement le rapport.
M. Trudel: Le rapport est produit?
M. D'Astous (André): II est produit et va être
déposé au ministère dans les semaines qui viennent.
M. Chevrette: C'est M. D'Astous qui parle...
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Oui, c'est
ça.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, M. D'Astous qui nous
dit que le rapport sera...
M. Chevrette: ...pour les fins d'identification.
M. Côté (Charlesbourg): ...déposé dans
les prochaines semaines.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Moi, je voudrais revenir à la régie
régionale de Montréal. On maintient deux CSS, dans notre ancien
(argon.
M. Côté (Charlesbourg): CPEJ.
M. Chevrette: Oui, je sais. On maintient VM et on maintient MM.
Moi, je voudrais vous dire que, déjà, la grosseur de l'entreprise
par rapport à d'autres régies... Est-ce qu'on ne complexifie pas
davantage la gestion, puisque ça va m'appa-raître lourd comme
machine?
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas petit.
Évidemment, je n'essaie pas de vous dire que c'est petit et que ce sera
une opération facile. Évidemment, là où il faut se
situer, parce qu'on a fait un petit bout de discussion avec votre
collègue...
M. Chevrette: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...on est dans un organisme
de planification qui ne dispense pas de services directs à la
population. Donc, la planification et l'organisation des services sont sa
responsabilité et, quand on fait la comparaison avec les CSS ou les
CPEJ, on est dans une situation, à ce moment-là, de relation avec
le citoyen, de dispensateur de services au citoyen. Ça, ça me
paraît être différent, sans pour autant négliger
qu'il y a une importance majeure que
l'on doit donner et un regard encore plus critique sur la structure
même de la régie régionale de Montréal qui sera la
plus grosse à travers le Québec et qui desservira le plus de
population. Mais, dans ma conception à moi, évidemment, c'est un
organisme de planification qui ne dispense pas de services et, lorsqu'on va au
niveau des services, on tient compte davantage des phénomènes
linguistiques, des phénomènes religieux, des
phénomènes socio-économiques, socioculturels, et j'en
passe...
M. Chevrette: Et ethnoculturels. M. Côté
(Charlesbourg): Ah! M. Chevrette: Ethno.
M. Côté (Charlesbourg): C'est pour ça que je
disais "j'en passe", pour savoir si vous vous en rappeliez là,
puis...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Soyez sans crainte. Je m'en rappelle tellement que
je vais vous demander de revenir là-dessus à un moment
donné, si je peux avoir le temps; une clause plus raffinée au
niveau de l'article 268, semblable... Je vous en ai parlé
d'ailleurs.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, je sais que vous m'en
avez parlé et j'ai trouvé que vous aviez évolué;
quelque chose de surprenant, votre évolution à ce
niveau-là.
M. Chevrette: C'est que mon évolution ne se situe pas dans
la reconnaissance des droits linguistiques équivalents aux droits
historiques de la communauté anglaise, elle se situe au niveau de
favoriser l'accessibilité des ethnies aux services. C'est assez
différent, merci...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, mais ce n'est
pas...
M. Chevrette: ...que de fournir à la minorité
anglaise l'opportunité d'angliciser davantage les ethnies.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! Ah! M. Chevrette:
C'est très différent.
M. Côté (Charlesbourg): Je comprends ça, mais
je sens quand même dans vos propos une évolution que je salue.
M. Chevrette: L'évolution a toujours été la
même. J'ai été le premier ministre de la Santé au
Québec à payer pour un groupe ethnique qui travaillait sur le
fait de favoriser l'accessibilité des services aux ethnies.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne le renie pas.
M. Chevrette: Donc, je n'ai pas évolué; je suis
constant, cohérent.
M. Côté (Charlesbourg): Je n'ai pas renié ce
que vous dites. La seule chose que j'aurais souhaité, c'est qu'au moment
où on a abordé, pour la première fois, cette discussion,
si vous aviez eu une disponibilité à nous accorder, probablement
qu'on aurait pu adopter une couple d'articles de plus depuis ce
temps-là.
M. Chevrette: je suis persuadé qu'à ce
momsnt-là on aurait adopté un seul article au lieu de
s'improviser dans le socioculturel et dans l'ethnoculturel pour mêler
tout le monde et "ghettoïser" peut-être, comme je l'ai
déjà dit, et créer de faux espoirs à des groupes
vis-à-vis de l'intégration linguistique au québec.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Je vous accorde une certaine
habileté à récupérer. Vous avez un sens politique
de la récupération pas mal extraordinaire, que je salue.
M. Chevrette: Je vous remercie.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Un chausson, peut-être? Non?
M. Chevrette: Au niveau de Montréal toujours, étant
donné que vous êtes décidé à donner une seule
structure, moi, ce qui m'effraie là, c'est comment vous allez attribuer
à Montréal une enveloppe de la RAMQ décentralisée.
Je me suis mis à imaginer comment on donnerait à Montréal
une enveloppe décentralisée alors que c'est là qu'est
concentré tout l'ultraspécialisé. On a des CSS sur des
bases linguistiques, on a des centres universitaires, c'est là qu'on les
retrouve en majorité. Est-ce qu'il y a un travail de fait au niveau du
ministère sur les balises, sur les paramètres de distribution
éventuelle?
M. Côté (Charlesbourg): Au niveau de l'enveloppe de
la RAMQ? Oui, il y a certaines simulations qui sont faites, et on se l'est
toujours dit, ça tient compte de la population, de l'état de
santé de la population et c'est ça l'objectif. En tenant compte
de tout ça, bien sûr qu'on est fort conscient qu'il y a une
concentration, à Montréal, d'ultraspécialités.
C'est quoi, 65 %, l'autosuffisance en services médicaux? L'objectif du
ministère, c'est 65 %?
Une voix: Nos objectifs ne sont pas atteints, mais c'est 65
%.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça,
L'objectif
est d'atteindre 65 %, alors, forcément, il y a au moins 35 % qui
vont être reçus comme services à l'extérieur de
votre propre région. À partir du moment où la dispensation
des services se fait dans une région autre que la vôtre, il y a
forcément la région d'origine qui, elle, paiera les services que
vous allez chercher dans une région autre. Bon, évidemment, on se
l'est dit, il y a du travail à faire: enveloppe
régionalisée de la RAMQ, travail avec les gens pendant un certain
nombre d'années pour être capable de raffiner les méthodes,
de telle sorte qu'on soit dans une situation où, effectivement, les
réglons puissent avoir du pouvoir dessus. Et, finalement, au-delà
de tenir compte du nombre et de l'état de santé,
évidemment, on pourra tenir compte d'un certain nombre d'autres choses.
Dans des conditions comme ça, la conclusion que vous pouvez tirer, c'est
que l'enveloppe va être davantage en fonction de la demande que de
l'offre.
M. Chevrette: Mais prenez un exemple concret, vous parlez de
l'état de santé de la population. À Montréal, je ne
pense pas exagérer en disant que les CLSC, par exemple, des milieux
très défavorisés ne sont pas plus gâtés qu'un
CLSC en milieu mieux nanti.
M. Côté (Charlesbourg): Ça dépend de
l'année d'implantation, davantage.
M. Chevrette: Ça, je comprends, mais on n'a pas
apporté, au cours des ans, pour quelque gouvernement que ce soit, des
correctifs au niveau des enveloppes à partir de l'état de
santé. Au départ, les premiers créés ont eu des
bases budgétaires très supérieures à ceux qui ont
été nommés dans le passage du fameux cadre de partage
CSS-CLSC. Ils ont été créés, à toutes fins
pratiques, avec les effectifs qu'on leur transmettait, avec les budgets
accompagnant à peu près le nombre d'individus
transférés. Mais, dans les faits, il y a des poches de population
très pauvres, qui ne sont absolument pas nanties de ressources. Je vous
pose la question, c'est peut-être prématuré, mais la
Régie pourrait-elle, à l'intérieur des ressources du
milieu, proposer des rééquilibrages ou si tout le
rééquilibrage des subventions aux organismes dits reconnus par le
gouvernement, un CLSC par exemple - il y a des CLSC riches et il y a des CLSC
pauvres... Le ministre a dit qu'il rattraperait, qu'il ferait un certain
rattrapage sur cinq ans.
M. Côté (Charlesbourg): Qui commence cette
année.
M. Chevrette: Oui, mais II ne pourrait pas y avoir un
rééquilibrage à partir de la vision exacte qu'on a, par
exemple, des gens?
M. Côté (Charlesbourg): II y a deux niveaux. Il y a
d'abord un rééquilibrage inter- régional. Ce que ça
va apporter comme correctif, et ce n'est pas un correctif brutal, sinon on fait
virer la chaloupe à l'envers... Je pense qu'il y a une tendance qu'il
faut donner en disant: vitesse de croisière, correction sur un certain
nombre d'années, interrégional, et correction, à
l'intérieur de la région aussi, à l'intérieur des
programmes. Quand on parie au niveau des personnes âgées et quand
on dit "de l'institutionnalisation au maintien à domicile", c'est donc
la personne avant les établissements et, dans ce sens-là, oui, il
pourrait y avoir rééquilibrage par la régie
régionale qui pourrait elle-même le suggérer.
Je vais prendre un exemple récent qui m'a été
présenté dans la demi-heure que j'ai eue après la
période de questions cet après-midi, parce que ça nous
arrive, on peut travailler une demi-heure sur les dossiers du bureau. Je trouve
ça extraordinaire. J'ai rencontré les représentants de la
Montérégie qui sont venus me déposer une proposition.
Ça ne veut pas dire que je vais l'accepter, mais c'est pour vous dire
comment, déjà, au niveau de certaines régies, il y a cette
volonté de faire une meilleure répartition qu'actuellement. Au
niveau des personnes âgées, il y a une problématique au
niveau de la Montérégie, en particulier de Saint-Hyacinthe
jusqu'à Chambly: concentration à Saint-Hyacinthe, villa des
Frênes qui veut être reconstruite, problèmes de
rénovation fonctionnelle extrêmement importants au niveau de
l'Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe, problèmes à Acton Vale qui
souhaite des ressources plus légères. Donc, la proposition qui
nous est faite, qui vient de la région, c'est de dire: Si vous
investissiez, les besoins au niveau de la reconstruction de villa des
Frênes et, deuxièmement, de modernisation de l'Hôtel-Dieu de
Saint-Hyacinthe iraient chercher plus ou moins 26 000 000 $ ou 27 000 000 $.
Voici ce qu'on vous propose: On va fermer 84 lits à l'Hôtel-Dieu
de Saint-Hyacinthe; de ces 84 lits, nous voulons en déplacer 72 et en
investir 72 à Chambly, dans une région qui est déficitaire
par rapport à Saint-Hyacinthe qui est une région surplus. Avec
l'excédent, ce qu'on veut, c'est aller dans du maintien à
domicile au niveau d'Acton Vale et on vous propose donc une redistribution de
ces sommes-là de façon à tenir compte des besoins des
sous-territoires et de ce territoire-là de la Montérégie.
J'ai dit: Là, on commence à se parier, on commence à
réallouer des ressources en fonction des besoins de la population et non
pas en fonction des établissements qui sont sur place. Donc, c'est oui,
en tentant de vous l'illustrer par un exemple comme celui-là, qui est un
exemple de cet après-midi.
M. Chevrette: Et ça servira aux autres réglons. On
pourrait donner un autre exemple très concret: avec une explosion
démographique de 371 % dans la région de Terrebonne, Lache-naie,
Mascouche, qui, naturellement, vont vers
Laval, il y aurait peut-être lieu de concentrer, par exemple, des
lits de maternité dans cette région-là, parce que c'est la
population jeune qui a quitté les villes pour aller en
périphérie, alors que la population peut être vieillissante
à Montréal même. Les besoins peuvent changer et, si on ne
modifie pas, effectivement, on ne réglera pas les problèmes de
fond. (21 h 30)
M. Côté (Charlesbourg): C'est très
très intéressant comme exemple, comme idée
d'actualité. C'est qu'aujourd'hui on donne l'argent en fonction des
producteurs. C'est ça. L'argent est donné en fonction des
producteurs. La pression à la Cité de la santé de Laval,
c'est parce qu'il y a 40 médecins qui ont des droits de pratique la et
qui peuvent procéder à des accouchements. L'argent est
donné en fonction de ce que peuvent drainer à la Cité de
la santé de Laval ces médecins qui font des accouchements.
Si on donne l'argent en fonction du citoyen, à ce
moment-là, on peut effectivement faire de l'équilibrage en
fonction du citoyen qui a des besoins. Bon, globablement, on peut l'exprimer de
manière aussi simple. Dans la pratique, ce n'est pas aussi simple que
ça, mais, effectivement, sur le plan pragmatique, le principe que je
vous ai exprimé tantôt pour Saint-Hyacinthe, c'est vrai. C'est
aussi vrai pour la région de Lanaudière, qui est en croissance
démographique extrêmement importante et dont on devra tenir compte
au niveau des allocations en termes de phénomène de croissance
d'une région. On ne pourra dire: On attribue des budgets en fonction des
statistiques d'il y a cinq ans. Donc, il va falloir tenir compte de
l'évolution et d'une marge de manoeuvre qu'on devra se donner pour tenir
compte de ces phénomènes d'évolution de population.
M. Chevrette: Oui, puis c'est un débat de
société parce que vous avez des constructions d'écoles
présentement. Pourtant, il y a peut-être au Québec 200 ou
300 écoles vides. C'est qu'il y a eu des déplacements de
population. Les déplacements de population ont été
favorisés par toutes sortes de choses. On n'a jamais eu de politique
d'aménagement du territoire qui aurait empêché la migration
en dehors des centres urbains. Moi, ma petite ville a 16 000 de population puis
elle a déjà eu 23 000. Par contre, les banlieues sont à 10
000 puis elles étaient à 3000. Donc, tu vois le
déplacement des populations.
Quels que soient les parents... Moi, je ne peux pas blâmer les
individus de vouloir avoir des services près de chez eux. On
reçoit des lettres, présentement, de dames qui sont à sept
semaines de l'accouchement puis qui nous disent: J'ai accouché de mes
deux premiers à Laval. Donc, je veux accoucher de mon troisième
à Laval. Puis là, on leur annonce que le quota étant
atteint - on se croirait dans la production laitière - il faut aller
ailleurs. Tu sais, ça fait dur.
Je pense que c'est un problème de société qu'il va
falloir regarder de près ou par des alternatives, que ce soit des
maisons de naissance, que ce soit autre chose de plus léger, mais qui a
des qualités de services extraordinaires. Il va falloir arrêter
d'être sclérosés dans le système actuel puis penser
à innover. Si on n'innove pas... Si les régies sont toutes...
Moi, en tout cas, avant de commencer l'étude article par article, je
vous dirais que les régies ont besoin de faire preuve d'imagination puis
d'innovation, puis de créativité, y compris sur le
vieillissement. Je pourrais donner un autre exemple sur le vieillissement de la
population.
J'ai hâte au jour où on va parler exclusivement de places
en centre d'accueil. Je sais que vous avez déjà lancé des
idées. J'en ai déjà lancé, moi aussi, mais
l'appareil d'État... Puis peut-être qu'on a manqué le
bateau de ne pas provoquer, lors de la commission Rochon... Je l'ai
déjà dit et je vais le répéter. Ça ne me
dérange pas. Je pense qu'on n'a pas étalé en preuve
publique les vrais gros problèmes du système en soi. Si on les
avait étalés par des exemples concrets, on aurait
préparé les mentalités à des changements radicaux.
Ça, c'est une des lacunes.
Je ne dis pas que le diagnostic de Rochon n'est pas bon. Le diagnostic
est bon puis je pense que ça ne fait que confirmer ce qu'on pouvait
faire comme diagnostic à travers nos institutions, nos structures. Puis
moi, j'avais insisté là-dessus, je pense qu'on aurait dû
prouver les aberrations du système à la population. Sans qu'ils
sachent nécessairement toutes les solutions, les gens auraient
été en attente non pas de changements de structures, mais en
attente de créativité puis de solutions nouvelles. Moi, c'est de
même que je la voyais, cette approche-là. Puis, de ce
côté-là, je suis obligé de dire ma déception
parce qu'on n'a pas le sentiment, présentement... Les groupes, les CLSC,
ils en veulent des structures - il y a en quelques-uns ici - ils ont hâte
que ça arrive. L'AHQ en veut à la mort, les CE... je ne me
rappelle jamais des lettres...
M. Côté (Charlesbourg): CPEJ.
M. Chevrette: Les CPEJ, ils en veulent à la mort. C'est
bien sûr. Mais la population, en arrière, quand on se
promène dans le champ, elle se demande pourquoi tout ce beau monde veut
avoir quelque chose et d'autres qui ne veulent pas, parce qu'on n'a pas
créé le besoin de changement. C'est à partir de la
création du besoin de changement qu'il y a du monde qui s'"effervesce"
puis qui est imaginatrf puis inventif. En tout cas, en particulier, pour le
vieillissement de la population, si on ne fait pas preuve d'imagination, on
n'aura pas assez de béton au Québec!
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que vous touchez un
point central. Il y a un message très important aux futures
régies régionales: II faut être innovateur. Je pense qu'en
même temps, il faut dire que quand on interpelle comme ça, la
structure actuelle et le cadre dans lequel elle oeuvre n'incitent pas tellement
non plus à l'innovation parce que le message qu'on a toujours
passé, c'est que si tu veux avoir de l'argent, tu vas aller aux
immobilisations puis tu vas demander du béton. Si tu ne demandes pas de
béton, l'argent étant réservé rien que pour le
béton, donc tu n'en auras pas.
C'est pour ça que la dynamique... Moi, je suis convaincu qu'ils
sont capables d'être imagi-natifs. Il y en a qui vont s'"éjarrer",
il y en a qui vont se casser la gueule et il y en a qui vont faire des gaffes.
De toute façon, ils ne sont pas pires que nous autres. Ça nous
arrive, nous autres aussi. Comme c'est des êtres humains qui le font...
Puis il y en a qui vont bien réussir. Mais, à partir du moment
où on dit: II y a un programme pour personnes âgées puis, a
l'intérieur de ça, tu pars de l'institutionnel lourd à
aller au maintien à domicile, vas-y puis Innove.
Là, tu lui donnes au moins une marge de manoeuvre puis tu dis: Tu
t'organises puis tu réponds à tes besoins, puis tu vas rendre des
comptes un de ces bons jours - parce qu'on a trouvé le moyen - tu vas
rendre des comptes puis tu vas venir devant les parlementaires expliquer
pourquoi tu as fait ça, puis tes choix, c'est quoi. Tu vas t'expliquer
devant ta population aussi. C'est stimulant, et pour ceux qui veulent, je pense
qu'il va y avoir de quoi faire des choses extraordinaires. C'est ça, la
démonstration qu'on n'a pas réussi à faire sur la place
publique jusqu'à maintenant.
Bien souvent, on dit: Ah, le ministère, c'est
sclérosé, ils ne nous comprennent pas. Ils sont loin. Ils font
des règles générales pour qu'elles s'appliquent à
toutes les régions du Québec, alors qu'il y a des régions
qui pourraient innover. On est tellement encarcanés,
réglementés et ainsi de suite qu'on ne peut pas innover. Dans le
programme, ça va pouvoir innover. À partir de ça, la balle
est dans leur camp. Ça va être à eux autres de faire la
démonstration. Je serais mauditement malheureux si, dans quelques
années, je rencontrais un médecin sur mon chemin qui dirait: Te
rappelles-tu, Côté, au mois de juin 1991, on te l'avait bien dit
que tu te casserais la gueule avec tes régies, que ce seraient des
bureaucrates, des technocrates, des fonctionnaires, tous les "crates', tu sais.
Et on dit...
M. Chevrette: Le serment d'Hippocrate! Des voix: Ha, ha,
ha!
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, avec
toute l'importance qu'il a aujourd'hui! Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'il y
a des défis là très intéressants sur le plan de
l'innovation et je pense que les régions du Québec vont
être capables de prendre ce virage-là.
M. Chevrette: Grosso modo, j'exprime aussi des craintes depuis le
début sur (es régies, sur la lourdeur de la technocratie, moi
aussi. Même si mon collègue en a parlé, je voudrais en
parier sous un autre angle. Quand on regarde globalement ce à quoi sont
appelées les régies régionales, à moins que je ne
me trompe et peut-être que le ministre pourrait me corriger - ça
ne me dérange pas de me faire reprendre - mais moi, j'ai la perception
suivante. J'ai la perception que les régies régionales deviennent
une soupape de décompression pour le ministère, mais que, dans
les faits, elles n'ont pas de pouvoirs. L'évaluation que j'en fais des
pouvoirs de la régie, de la structure de la régie, c'est un
établissement - parce qu'il faut l'appeler de même en vertu de la
loi, comme définition - qui a des semblants de pouvoir. Mais, dans le
fond, c'est une déconcentration du ministère vers les
régies. Quand on regarde l'ensemble, c'est toujours le rapport qu'elle
produit, sauf l'imputablllté qu'on veut essayer de lui donner, à
un moment donné, devant le Parlement.
Moi, personnellement, je m'opposerais si le texte final voulait tout
simplement dire de venir justifier un travail de déconcentration au lieu
de venir justifier les véritables pouvoirs de décision, parce que
l'imputabilfté a beaucoup plus de sens devant un Parlement si c'est un
pouvoir réel de décision et non pas l'aménagement de
décisions prises par un autre. Si c'est exclusivement un pouvoir
d'explication sur la façon dont on a aménagé une
décision qu'un autre a prise-Dans le texte et dans l'esprit du texte, je
vous avoue qu'il ne ressort pas clairement que ce soit une véritable
décentralisation.
On a étudié, on a pris le projet de loi, on s'est
réuni plusieurs heures - pas une grosse équipe parce qu'on n'est
pas encore gros, mais ça va venir - on a étudié le projet
de loi pas mal puis on en arrive à la conclusion que le projet de loi
peut avoir comme... En particulier le livre blanc, je le reconnais, le livre
blanc est plus clair. Quand on lit le livre blanc, il y avait des
volontés dans ça clairement exprimées. Mais quand on lit
le projet de loi, qu'on fait le cumul des pouvoirs de décision et qu'on
fait la colonne, on se rend compte que c'est souvent l'application d'une
décision et que le pouvoir est au niveau des modalités
d'application des décisions, mais non pas au niveau des
décisions. Ça, moi j'appelle ça de la
déconcentration. Mais dans ce chapitre-là, c'est sûr qu'on
va essayer de voir, avec le ministre, s'il n'y a pas lieu de donner de
véritables pouvoirs au niveau des régions, sinon
l'imputabilité qu'on veut mettre, moi, d'après moi, ça
perd de son sens. Quand bien même que je ferais venir mon ami Marcoux de
Montréal - que je vois - et que je lui dirais:
Qu'est-ce que tu as fait? Bien, ils m'ont donné 200 000 $ et je
les ai appliques au meilleur de ma connaissance. Bon, bien, ce n'est pas
grand-chose, ça. Mais si tu arrives avec un pouvoir, par exemple,
d'aménagement de budget, la répartition de son budget, des prises
de décision d'affectation...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: On va s'en parler, article par article.
M. Côté (Charlesbourg): On pourrait adopter les
articles 259 à 260.
M. Chevrette: Non, je vais vous dire pourquoi. C'est l'esprit du
règlement, l'esprit de tout ça et la lettre même... On a
fait la liste. Vous vous êtes ajouté 17 pouvoirs additionnels sur
ceux qui existaient dans l'ancienne loi. 17 pouvoirs additionnels. On en a fait
la liste. C'est une drôle de décentralisation, ça, 17
pouvoirs de plus au ministre. S'il y a une décentralisation, ça
devrait être 17 pouvoirs de moins, et pour le vrai. On en a fait la
liste. On va vous la donner, d'ailleurs. Ça va peut-être vous
donner la chance d'avoir d'autres papillons de nuit.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais attends un
peu.
M. Chevrette: C'est vrai.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais attends un petit
peu, là. Il ne faut pas...
M. Chevrette: Ah! Vous pouvez me couper. Ça me fera
plaisir de faire pareil.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Non, non, mais pour
l'édification de nos débats et, je pense, pour tenter
d'éclairer, juste sur le point particulier des pouvoirs additionnels, tu
es toujours poigne avec la volonté d'une transparence accrue. O.K.
Effectivement, il y a un certain nombre de pouvoirs qui sont dans la loi, qui
n'étaient pas là avant, qui étaient dans les
règlements et qu'on nous a demandé de mettre dans la loi pour que
ce soit plus transparent. Donc, évidemment, il y a ça aussi dont
il faut tenir compte. Et ça, c'est vrai, on les donnera au fur et
à mesure.
Moi, globalement, je ne pense pas que je puisse passer pour l'un des
moins régionalistes du gouvernement. J'ai livré à
l'intérieur quelques bonnes batailles, et Dieu sait que vous avez
dû en livrer, vous aussi. Le gouvernement, c'est le reflet de la
société. Il y a des courants de pensée qui sont
différents et on est là pour ça. On est là pour
représenter chacun des secteurs et nos champs de compétence. Moi,
j'y crois à la régionalisation. C'est ça que j'ai voulu
faire ressortir dans la réforme.
Ce que je dis, c'est que, dans la mesure où on peut le bonifier,
notre projet de loi, on va le bonifier, toujours en partant du principe
qu'effectivement, ce qu'on a décidé, c'est d'aller jusqu'à
une certaine limite, compte tenu du fait qu'il n'y avait pas de suffrage
universel et qu'il n'y avait pas de pouvoirs de taxation. Donc, on l'a
décidé. Je comprends que le gouvernement l'ait
décidé, mais c'est quand même des bases. Bon. Et là,
ce qu'on a essayé de faire, c'est d'aller au maximum de ce qu'on pouvait
aller, faisant en sorte que là, on n'avait pas de suffrage universel ni
de pouvoirs de taxation.
Donc, à partir de ça, tout ce qui va pouvoir être
bonifié à l'intérieur du projet de loi, qui va donner de
l'oxygène à la régie régionale... C'est vrai que
dans la version première, ce n'était peut-être pas
nécessairement ce qui était souhaité, mais il a fallu
travailler, on continue de travailler et on est ouvert à toute
proposition qui fasse en sorte qu'on atteigne les objectifs qui sont dans le
livre blanc, toujours en respectant les deux éléments de base
dont j'ai parlé tantôt. (21 h 45)
Ce n'est pas de la petite bière que les pouvoirs qui sont
à l'article 260,3° et 4°. "3° d'établir les plans
d'organisation de services de leur territoire et évaluer
l'efficacité des services." Ça commence à être
quelque chose, là. "4° d'allouer les budgets destinés aux
établissements et d'accorder les subventions aux organismes
communautaires."
C'est deux pouvoirs "ketchup", merci! S'il n'y a pas de marge de
manoeuvre là pour être capable de travailler puis d'orienter les
choses, de décider des choses, de "leader" des choses, ce n'est pas un
diktat qui vient du ministère... Le ministère dit: Voici le
programme, voici ton allocation budgétaire. Fais-moi un plan
régional de l'organisation de services puis attribue tes montants. Il y
a déjà deux pouvoirs là, très très
importants.
Et le 7°, amendé: "d'assurer une gestion économique et
efficiente des ressources humaines, matérielles et financières
mises à sa disposition". Ça n'est pas petit non plus, là,
7° de l'article 260. On dit "d'assurer une gestion efficiente" dans le
vieux texte là, mais on a dit "d'une gestion économique et
efficiente des ressources humaines, matérielles et financières
mises à sa disposition". Donc, ce n'est pas petit. Il y a des pouvoirs,
là. Il s'agit de voir en cours de route, effectivement, si ça
aide ou pas.
Moi, je me rappelle, quand j'ai rencontré les directeurs
généraux d'établissement, dans un échange de quatre
heures et demie, cinq heures, à Montréal, aux alentours du 17
janvier... Ça marque un homme, sur le plan du questionnement. Ça
a été une des principales recommandations. Ils disaient: Oui,
bien confiance aux D.G.,
mais regardez donc tel article là, il doit y avoir 13 patentes
dedans pour nous dire comment faire. Le D.G. il est bon puis on lui donne des
pouvoirs, mais voici comment est-ce que c'est... J'ai commencé à
regarder puis j'ai dit: Oui, sais-tu que ça vaudrait peut-être la
peine que je regarde de plus près. On a regardé de plus
près et puis on s'est dit oui. Oui, effectivement. Puis là, on a
dit: Parfait, et on les a éliminés pour donner de
l'oxygène.
Si on peut faire ça au niveau de la régie
régionale, on va le faire. Je vais vous le dire très
honnêtement: où je ne suis pas capable, je ne suis pas capable;
où Je suis capable, Je vais le faire. Puis je suis convaincu qu'il faut
leur donner entre les mains tout ce qu'on peut leur donner pour qu'ils innovent
et qu'ils fassent une bonne gestion. On les repoignera bien à un moment
donné. Parce que la volonté, c'est clair, là, la
volonté, c'est d'être là avant parce que la planification
dépend de nous, au niveau de tout le Québec, avec l'allocation
budgétaire par région. Qu'on leur sacre la paix pendant, mais
qu'on les revoit après, par exemple, sur le plan de l'évaluation.
Ça, je pense qu'à ce niveau-là, c'était ça,
l'objectif et ça demeure ça.
M. Chevrette: En tout cas, nous allons étudier, exactement
comme on l'a fait pour les autres chapitres, mais je pense qu'au début
de ce chapitre, qui est quand même une des tranches importantes du projet
de loi... C'est extrêmement important comme tranche du projet de loi. Il
en restera une tranche le 19 août, si j'ai bien compris.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, du 19 au 23.
M. Chevrette: Donc, nous, on va scruter ça à la
loupe avec vous. Nous allons sans doute vous inciter à présenter
quelques papillons. Mais il y a une affaire qui est certaine, c'est qu'on
voudrait que cette structure-là ne soit pas... L'objectif, ce n'est pas
de changer quatre trente sous pour une piastre, comme on dit en bon
québécois, parce qu'autrement, on aurait manqué le
bateau.
Si on veut que la régie soit efficace, je le
répète, et non pas du "rubber stamp" du ministère, mais
vraiment des gens, des hommes et des femmes qui acceptent de se prendre en main
au niveau d'une région, à qui on va donner les moyens de se
prendre en main naturellement. Mais, moi, j'escompte qu'on n'aurait pas le
droit d'injecter autant d'argent dans une structure dite "technocratique", qui
viendrait gober peut-être plusieurs dizaines de millions de dollars de
crédits neufs, sans rien corriger. À ce moment-là,
ça serait au détriment des services eux-mêmes. C'est dans
cette optique-là qu'on veut travailler.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qui est très
important aussi, c'est que ce qu'on fait là, puis ce qu'on a
tenté de faire, c'est de faire le ménage dans la première
ligne, dans la deuxième ligne et dans les clientèles au niveau
des services, mais au ministère aussi. Au ministère aussi parce
que ça implique des changements très importants au niveau du
ministère. Il ne faut pas oublier ça. On n'en parle pas souvent,
mais ça implique des changements substantiels au niveau du
ministère, pour que le ministère joue le rôle qu'il aurait
toujours dû jouer: planifier, attribuer et être après pour
vérifier si, effectivement, tout ce qu'on donne est
dépensé pour les fins pour lesquelles on le donne et la
manière dont ça doit être dépensé. Mais dans
le pendant, donnez-ça aux régies régionales et faites
votre job et on vous repoignera après si vous ne le faites pas. C'est un
changement de cap assez important, évidemment, au niveau du
ministère, le ministère aussi est interpellé. Allons-y
avec les régies régionales et on va voir ce que ça nous
donne à la fin. Je suis convaincu qu'avec votre vaste expérience,
avec le peu d'expérience que j'ai, qu'on va avoir un prix médian
extraordinaire.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: II a hâte qu'on commence à
étudier, hein?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Oui, mais j'ajouterais un dernier argument dans ce
cas-là. Quand je lis l'ensemble du projet de loi, quand même, et
que je regarde tous les pouvoirs de déréglementation qui sont
dévolus au ministre - et il y en a un et un autre, des règlements
qui vont sortir de là, des règlements pour encadrer
précisément l'action des régies, encadrer l'action des
établissements... C'est peut-être un rêve, mais, moi, la
décentralisation, telle que je la vois, c'est que le pouvoir central ou
le gouvernement, via son ministère de la Santé, établit sa
politique nationale de santé et il est là, tant et aussi
longtemps qu'on ne permettra pas au palier régional de percevoir des
taxes ou des impôts, pour distribuer, selon les critères les plus
équitables possible, l'argent.
À partir de la politique nationale, bien, il y a une
transposition dans le milieu pour réaliser les objectifs. Parce que dans
des régions, vous avez des populations de 67 % - pas 67 % mais 15 %...
Vous allez avoir des régions, dans deux ou trois ans,
Trois-Rivières, Saguenay-Lac-Saint-Jean avec un vieillissement effarant
de la population. Les priorités ne sont pas les mêmes. Les besoins
sont un peu divergents par rapport aux populations jeunes et actives. À
ce moment-là, c'est à partir des budgets qu'on administre en
région, avec énormément de latitude. Ça, c'est une
véritable décentralisation, mais c'est vrai que ça suppose
un grave changement - pas gra-
ve - un profond changement de mentalité. Ça, c'est un
fait. Je ne sais pas comment... Je sais qu'à court terme, c'est
peut-être utopique, mais le rêve d'une décentralisation
où le ministère de la Santé national serait purement et
simplement le penseur des politiques et le distributeur d'argent à
partir de critères établis, suite à un grand débat
québécois, avec des balises bien précises... On pourrait
peut-être rêver à une meilleure décentralisation.
Ce qui m'a fait dire ça, M. le ministre, c'est qu'à une
des questions... Ou bien j'ai mal compris, et c'est la première fois que
j'ai l'occasion de le dire. Vous avez eu une question disant: Ça "va-tu"
baisser les effectifs du ministère? La réponse aurait
été - je dis bien "aurait été", parce que c'est par
ouï-dire, je ne l'ai pas entendue... J'ai l'honnêteté de vous
dire que, par ouï-dire, j'ai compris qu'il n'y aurait même pas de
baisse de fonctionnaires au niveau du central.
Nécessairement, par la déconcentration, on crée des
structures administratives sur le plan régional qui, elles, vont aller
gober plus de fonctionnaires. Le système grossit - pas parce que je veux
attaquer les fonctionnaires - mais le système, en termes de
fonctionnaires, grossit. Ça risque de gober énormément
d'argent, alors qu'on a des besoins urgents en services. C'est là ma
question quand je parle de décentralisation. Ordinairement, si tu
décentralises beaucoup de pouvoirs, bien les effectifs financiers et
humains suivent. Tu t'appauvris au niveau central en te dépouillant de
tes pouvoirs. Ça ne clique pas dans ma tête.
M. Côté (Charlesbourg): Deux choses.
Là-dessus, deux commentaires, oui. Je n'essaie pas de le cacher. Oui, il
y a plusieurs pouvoirs réglementaires. O.K., bon. Évidemment, si
on réussit à avoir un mécanisme de reddition de comptes
qui est important et qui est crédible, ça peut alléger les
règlements. La volonté est ià. Elle est très ferme.
Elle est exprimée. Je la renouvelle. S'il nous faut faire un
ménage dans le pouvoir réglementaire... On fait quoi là?
Il y en a actuellement qu'on transpose, donc, qu'on n'a pas le choix de
transposer. Mais, en même temps, on met sur pied, aussitôt que la
loi est adoptée, avec les associations d'établissements, les
régies régionales, on met en route un comité qui va
alléger la réglementation. Première nouvelle
intéressante qui va aboutir quand? Je ne le sais pas. Ça ne me
paraît pas être une mince tâche. Mais ça, c'est clair.
Aussitôt qu'on est en marche, on embarque du monde qui va travailler
là-dessus avec le ministère. Donc, on va inévitablement se
rendre à un allégement du pouvoir réglementaire.
Deuxième question qui vous inquiétait quand vous l'avez
posée, je vous ai dit qu'il n'y aurait pas nécessairement de
diminution de fonctionnaires au ministère. Je vais vous rappeler ce que
je vous ai répondu.
M. Chevrette: Ce n'est pas moi qui...
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, je ne sais pas
qui.
M. Chevrette: C'est du ouï-dire.
M. Côté (Charlesbourg): Du ouï-dire.
M. Chevrette: Pour moi, c'était du ouï-dire.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, effectivement, j'ai dit
ça. Peut-être qu'il peut y avoir une diminution non significative
du nombre d'employés au ministère. Quand je compare un certain
nombre d'orgar.icmes ou d'établissements, au CSSMM, si mes chiffres sont
bons, c'est 1600 personnes. Au ministère, on a 1042 personnes.
Évidemment, il faut se rappeler que le réseau, il y a du monde un
peu dedans, hein? Quand tu paries de 900 établissements, c'est du monde
puis, évidemment, le ministère se débrouille avec le
personnel qu'il a actuellement puis il n'est pas grassement pourvu avec 1042
personnes pour être capable de planifier puis d'aller aussi faire en
sorte qu'on puisse vérifier ce qui s'est passé après. Je
ne dis pas qu'il n'y aura pas de diminution de personnel au niveau du...
Quand j'ai dit tantôt qu'il y aurait un changement profond au
ministère, c'est vrai puis ça inquiète aussi des gens du
ministère, comme ça en inquiète d'autres sur le plan des
changements. Dans ce sens-là, on va effectivement le faire. Le
ministère va pouvoir faire des choses maintenant qu'il n'a jamais eu le
temps de faire ni le personnel pour le faire et qui sont de sa
responsabilité dans l'avant et dans l'après. Alors, ça va
être une sage-femme - comme en Finlande - une sage-femme qui est
là avant, une sage-femme qui est là après, puis une autre
sage-femme qui est là pendant. Donc, c'est un exercice qui est tout
à fait extraordinaire au niveau de la Finlande et qui, d'ailleurs,
aurait certainement un mérite à être implanté au
Québec et qui va très certainement finir par s'implanter au
Québec.
M. Chevrette: Si vous réussissez à partir vos
projets-pilotes.
M. Côté (Charlesbourg): On est dans une situation
où les comités sont partis. Je suis un de ceux qui ne donnent pas
de coups de chapeau souvent à la corporation professionnelle des
médecins. Je le donne parce qu'ils ont délégué un
médecin sur le comité que j'ai présidé, il y a un
mois, un mois et demi, d'abord au niveau de la reconnaissance des sages-femmes
et, deuxièmement, dans l'enclenchement du travail qui va mener au
projet-pilote. Donc, à partir de ça, c'est un processus qui est
en cours. Je ne vous
dis pas qu'on est au bout de nos peines. Je ne vous dis pas que
ça ne prendra pas les forceps à un moment donné, mais je
vous garantis une affaire: on va accoucher. C'est clair, là. On va
accoucher. On peut dans le temps prendre un petit peu plus de temps, mais on va
finir par accoucher. Vous allez trouver qu'on est tenaces puis je vous dis rien
qu'une affaire...
M. Chevrette: Une affaire qui est certaine, ce ne sera pas un
prématuré.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Non. Ne vous
inquiétez pas.
Une voix: ...un incubateur.
M. Côté (Charlesbourg): Non. En tout cas, il n'aura
pas besoin d'incubateur puis c'est clair que ce ne sera pas un
prématuré. Une chose qui est certaine, c'est qu'on en a
déjà un qui est en marche. On peut au moins se dire ça. On
en a déjà un qui est en marche, que j'ai visité à
ma dernière visite à Povungnituk, et les médecins qui sont
là... Un, en particulier, qui était venu témoigner en
commission parlementaire parce qu'il avait vécu l'expérience dans
le Nord avec la sage-femme, Mme Gagnon, si on se rappelle, originaire de
Matane, est retourné pratiquer en Nouvelle-Ecosse et II est revenu
pratiquer à Povungnituk. Peut-être qu'il pourrait devenir
éventuellement un itinérant dans nos projets-pilotes à
travers le Québec. Ce serait une nouvelle forme d'itinérance.
M. Chevrette: En autant que ce n'est pas des compagnies à
numéros.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, oui, c'est
ça. En autant que ce n'est pas des compagnies à numéro.
Oui. Voilà!
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Bon. Est-ce
que l'article...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: La méthode du professeur pour savoir si vous
dormiez, M. le Président. La réponse, c'est non. C'est que
là, je pense qu'on va suspendre.
M. Chevrette: Est-ce qu'on pourrait suspendre deux minutes, M. le
Président? Parce que j'ai besoin de parler à mon collègue,
je dois quitter.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Et moi, j'ai des gens
qui veulent me voir cinq minutes.
M. Chevrette: Cinq minutes?
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Oui.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Très
bien. Alors, nous suspendons nos travaux.
(Suspension de la séance à 22 h 1)
(Reprise à 22 h 35)
Le Président (M. Paradis, Matapédia): La commission
reprend ses travaux. Alors, une simple petite question. Est-ce que l'amendement
à l'article 259 est adopté?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Est-ce que
l'article 259, tel qu'amendé, est adopté?
Une voix: Adopté.
M. Trudel: Voulez-vous...
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
J'appelle l'article 260.
M. Trudel: Voulez-vous jouir un autre coup, là?
Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
Article 260, adopté. Article 261.
M. Trudel: Je vais vous dire une chose: Profitez-en, par
exemple.
M. Côté (Charlesbourg): Article 260. Il faut d'abord
le lire, M. le Président.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Allez, M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): "La régie
régionale a principalement pour objet d'organiser, de mettre en oeuvre
et d'évaluer, dans la région, les programmes de santé et
de services sociaux élaborés par le ministre. "Elle a aussi pour
objets: "1° d'assurer la participation de la population à la gestion
du réseau public de services de santé et de services sociaux et
d'assurer le respect des droits des usagers; "2° d'établir les
priorités de santé et de bien-être en fonction des besoins
de la population de sa région en tenant compte des objectifs
fixés par le ministre; "3° d'établir les plans d'organisation
de services de leur territoire et évaluer l'efficacité des
services; "4° d'allouer les budgets destinés aux
établissements et d'accorder les subventions aux
organismes communautaires; "5° d'assurer la coordination des
cabinets privés de professionnels, des établissements, des
ressources intermédiaires et des organismes communautaires et de
favoriser leur collaboration avec les autres agents de développement de
leur milieu; "6° de mettre en place les mesures visant la protection de la
santé publique et à la protection sociale des individus, des
familles et des groupes; "7° d'assurer une gestion efficiente des
ressources humaines, matérielles et financières mises à
leur disposition."
Il y a un papillon. 260. Premièrement, remplacer, dans la
première ligne du paragraphe 2° du deuxième alinéa, le
mot "établir" par le mot "élaborer". Deuxièmement...
M. Trudel: Oups!
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Élaborer?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Pas annuellement? Correct. O.K.
M. Côté (Charlesbourg): Deuxièmement,
ajouter, à la fin du paragraphe 2° du deuxième alinéa,
ce qui suit "et de les soumettre à l'approbation de l'assemblée
régionale instituée par l'article 326". Troisièmement,
remplacer, dans les première et deuxième lignes du paragraphe
3° du deuxième alinéa, les mots "de leur territoire et
évaluer" par "de son territoire et d'évaluer".
Quatrièmement, ajouter, à la fin du paragraphe 4° du premier
alinéa, les mots "et aux ressources privées
agréées". Cinquièmement, remplacer le paragraphe 5° du
deuxième alinéa par le suivant: "5° d'assurer la coordination
des activités des établissements, des organismes communautaires,
des cabinets privés de médecins, des ressources
intermédiaires et des résidences d'hébergement
agréées aux fins de subventions visées à l'article
360 et de favoriser leur collaboration avec les autres agents de
développement de leur milieu." Sixièmement, supprimer, dans la
deuxième ligne du paragraphe 6° du deuxième alinéa, le
mot "à". Septièmement, insérer, dans la première
ligne du paragraphe 7° du deuxième alinéa, après le
mot "gestion", les mots "économique et". Huitièmement, remplacer,
dans la deuxième ligne du paragraphe 7° du deuxième
alinéa, le mot "leur" par le mot "sa".
Est-ce que ça vaut la peine de le relire? Veux-tu que je
relise?
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Ça
va.
Ça va, M. le député de
Rouyn-Noranda-Témis-camingue?
M. Trudel: Est-ce que c'est dans mon paquet ou s'il y en a des
nouveaux là-dedans?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Il doit être dans
le paquet.
M. Trudel: Bon. J'aime autant ne pas regarder. Bon. Dans les
questions générales dont nous avons fait le tour il y a quelques
minutes, je vous ai saisi au vol, j'ai dit: Ça, ça doit
correspondre à un papillon dans la mission ou dans les
responsabilités, l'objet de la régie régionale. Parce que
vous lui demandez d'être l'organisme qui organise, qui met en oeuvre et
qui évalue ce que le un a décidé, ce que le ministre a
décidé, et vous ne parlez pas de planification des services. Vous
ne parlez pas de planification dans la mission de la régie
régionale.
Tantôt, lorsque je vous demandais un certain nombre de questions -
je ne veux pas m'en tenir au mot et l'extraire du contexte
général - mais je comprends que la grande fonction planification
des services va être élaborée au niveau central, au niveau
du ministère et... Oui, je peux faire une lecture primaire de
l'alinéa d'introduction. C'est: Les 17, vous autres, vous allez
m'organiser ça, vous allez mettre ça en oeuvre sur le terrain et
vous allez m'évaluer ça.
Mais qu'en est-il de la fonction planification? À la limite, je
sais bien que vous allez peut-être me trouver des éléments
dans chacun des éléments descriptifs, sauf que le processus
d'administration et d'évaluation des services est
généralement connu comme étant du départ de la
planification à aller jusqu'à l'évaluation. Là, il
y a comme une boucle ou une spirale qui s'installe, l'évaluation
étant un des éléments pour en arriver à
réaligner la planification. Je reviendrai, bien sûr, tantôt
sur un papillon éphémère qui n'existe pas officiellement,
mais qui a existé dans des papiers de travail, élaborer
annuellement les priorités. Je reviendrai là-dessus. Ce que je
vous dis, c'est qu'au niveau de la planification II y a un cycle:
planification, organisation, direction, contrôle - principes de
management, cours 7. Ici, on n'a que les trois processus et c'est là en
particulier que l'on pourrait diagnostiquer que cette réforme est un
vaste mouvement de déconcentration, guère plus qu'un mouvement de
déconcentration et pas de décentralisation.
M. Côté (Charlesbourg): II y a une chose qui doit
être claire, c'est que la responsabilité de planification au
niveau provincial relève du ministère. Je pense que
là-dessus, il n'y a pas d'équivoque et que ça doit
être ça aussi. Effectivement, quand on regarde l'article 260, il y
a des éléments quand même très importants de
planification. Je pense que vous avez pris les devants tantôt en disant:
Vous allez me retrouver des éléments. Quand on regarde l'article
2,
"d'établir les priorités de santé et de
bien-être", ça en est de la planification; "d'établir les
plans d'organisation de services", ça en est aussi, je pense, de la
planification. Ce n'est pas dans des petits domaines. C'est donc des
éléments de planification assez importants. Mol, je commence
à vous connaître un petit peu, probablement ce que vous
recherchez, c'est qu'on mette dans le premier alinéa...
M. Trudel: On ne peut presque rien vous cacher, vous!
M. Côté (Charlesbourg): ...qu'on devrait
peut-être être plus explicite au niveau de l'alinéa 1. C'est
probablement ça que vous cherchez.
M. Trudel: On ne peut rien vous cacher ou presque!
M. Côté (Charlesbourg): Avez-vous une proposition
concrète à me faire?
M. Trudel: Tout à fait: a pour objet de planifier,
d'organiser, de mettre en oeuvre et d'évaluer. Tout simplement. A
principalement pour objet de planifier et d'organiser. C'est aussi simple.
Mais, de toute façon, il n'y a pas juste un problème de
rédaction. Avec la réponse que le ministre me fait là, il
y a un choix là-dedans. Ils vont être planifiés au niveau
national.
M. Côté (Charlesbourg): II le faut aussi.
M. Trudel: et là, vous avez... moi, honnêtement, je
ne partage pas toute la philosophie - j'aurai l'occasion de le dire autrement -
sauf que je trouve que vous avez trouvé un bon verbe.
M. Côté (Charlesbourg): Un bon?
M. Trudel: Un bon verbe: "élaborer". Ils sont
élaborés par le ministre. C'est un langage qui se tient. Si les
programmes sont élaborés par le ministre, ça
n'enlève pas la responsabilité de la planification au niveau des
services, tel que vous venez de le mentionner sur certains objets que l'on
retrouve au bas. Alors, c'est que l'on retrouve dans le premier, avec une
rédaction française qui peut se soutenir, là, la
planification, l'organisation, la mise en oeuvre, l'évaluation ou le
contrôle. Alors, "a pour objet de planifier, d'organiser, de mettre en
oeuvre et d'évaluer dans sa région les programmes de santé
et de services sociaux élaborés par le ministre." À moins
que vous y voyiez - ce qui peut arriver - une contradiction entre
Pélaborer" du ministre et le "planifier" de la régie. (22 h
45)
M. Côté (Charlesbourg): Moi, quand je regarde les
paragraphes 2° et 3e, c'est de la planification. Alors, il faut
que je sois consé- quent avec l'alinéa qui est là
malgré le fait qu'on dise très bien: "les programmes de
santé et de services sociaux élaborés par le ministre".
C'est quand même une fonction de planification au niveau de la
région qui est là et qui devrait apparaître au niveau de
l'alinéa. Il faut trouver le moyen de l'Incorporer dedans.
M. Trudel: Parfait. Et là, ils se débrouilleront
avec ça. Normalement, c'est ça, je veux dire... C'est que dans
l'élaboration, la pratique de l'élaboration, on va retrouver
ça à l'article 410 quelque chose. Les pouvoirs
d'élaboration du ministre c'est à l'article 410 qu'on va les
retrouver, ou peut-être dans... Non, son pouvoir de
réglementation, c'est l'article 410. En tout cas, plutôt la
section des pouvoirs du ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Les cellules vont brasser, là.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! Là, on se
trouvait chanceux. Il y avait au moins un paragraphe qui n'avait pas de
modification.
M. Trudel: Ha, ha, ha! Elle n'était pas inutile, cette
commission-là. J'espère. Sur la participation de la population
à la gestion, on en a largement débattu.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Le détail qui me reste, c'est qu'il y a eu
bousculade un peu aujourd'hui dans le calendrier. Compte tenu de
l'échéancier que vous avez proposé, est-ce que ça
veut dire qu'en octobre prochain, il y aurait les premières
assemblées publiques en vue de former le conseil d'administration des
régies?
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, c'est
clair qu'il va falloir revoir un certain nombre de choses si on veut toujours
entrer dans le même calendrier. On va devoir refaire un certain nombre de
devoirs à ce niveau-là et on va l'examiner. On va l'examiner
avec...
M. Trudel: Mais l'intention, c'était ça.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, toujours,
toujours, toujours.
M. Trudel: L'intention, c'était, compte tenu qu'on s'est
dit: Les assemblées, en...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...octobre 1991, il y aura les premières
assemblées annuelles en vue de former le conseil d'administration et,
après ça...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Trudel: ...le processus de légitimation, pas de
légitimation, mais de "juridicalisation", en tout cas, la
responsabilité...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: ...par transfert, par les pouvoirs qu'on a vus au
niveau des conseils d'administration. Ça va.
Deuxièmement, vous aviez indiqué, à 2°,
d'élaborer annuellement les priorités de santé et de
bien-être. Le papillon "annuellement" n'existe pas officiellement, sauf
qu'il y a eu comme un mouvement en avant en arrière et là, ce
serait un autre pas en avant. Vous l'avez dit tantôt. C'est pour
ça que j'ai sursauté un peu. C'est d'élaborer annuellement
les priorités de santé. Là, je relie ça à ce
qu'on a demandé aux établissements.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne sais pas si c'est
réaliste de penser qu'on puisse élaborer des priorités de
santé et de bien-être annuellement ou si ce n'est pas dans un plan
triennal qui est ajusté.
M. Trudel: Bon, en tout cas, dans les établissements,
c'est ça qu'on s'est dit aussi.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: Ce n'était pas réaliste
d'élaborer à chaque année, évidemment. Mais la
préoccupation de la révision, vous savez, tout le discours qu'on
s'est tenu sur l'assemblée publique...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...de revenir et de présenter ça. Alors,
est-ce qu'il y a moyen de retrouver ça là-dedans sur la
périodicité et la révision annuelle? Ça me semblait
un souci intéressant qu'on introduise, ça. Alors, ça
pourrait être élaboré et révisé annuellement.
Non, excusez. Il ne faut pas que les deux soient...
M. Côté (Charlesbourg): On a beaucoup
procédé par signaux...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...en cours
d'élaboration du projet de loi. Est-ce que dans nos propos
consignés...
M. Trudel: Ce n'est pas tout le monde qui les a
captés.
M. Côté (Charlesbourg): ...dans cette bible...
M. Trudel: Ce n'est pas tout le monde qui les a captés, si
j'ai bien compris?
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, non. Mais c'est
parce que ce n'est pas tout le monde qui est représenté comme on
le souhaiterait ici. Alors, sur le plan du signal, on en a donné
à plusieurs occasions en parlant, effectivement, que c'est un plan
triennal révisé annuellement. Il me semble qu'en donnant ce
signal-là par nos volontés, sur le pian d'une expression commune
de cette volonté, par l'entremise de ce micro, qui va s'enregistrer et
donc s'écrire, il y aurait un signal on ne peut plus clair aux
administrateurs, tout en leur laissant une certaine souplesse, donc, de
l'oxygène, quant à l'application ou l'interprétation de
cette volonté manifestée par ie législateur.
M. Trudel: Ha, ha, ha! Ça, c'est mis en balloune pour
être sûr que ça va lever, ça. Moi, je vous
suggère que, quand on arrivera à l'article 327 sur
l'assemblée régionale...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...c'est là ma préoccupation...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...on pourra introduire la préoccupation...
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Oui.
M. Trudel: ...de la...
M. Côté (Charlesbourg): Révision
annuelle.
M. Trudel: ...révision annuelle.
M. Côté (Charlesbourg): O.K.
M. Trudel: Ça va?
M. Côté (Charlesbourg): Ça va. Mais le signal
est bon pareil.
M. Trudel: Ah! Le signal est bon pareil.
M. Côté (Charlesbourg): N'éteignez pas les
lumières.
M. Trudel: C'est bon pareil. Surtout que je comprends que si le
ministre fait ce signal-là, c'est qu'un jour, dans ce que nous avions
à adopter avant le 21 juin ou jusqu'au 21 juin, il va y avoir, quelque
part au niveau de l'imputabi-lité, une certaine imputabilité
auprès de l'Assemblée nationale et auprès de la Commission
des affaires sociales.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Je suis même
allé au comité de législation, après le Conseil des
ministres, sensibiliser le comité de législation à
l'importance qu'attachaient l'Opposition et le
ministre à l'élastique qu'on voulait avoir après
nos régies, pas rien que le un, mais les deux, et dans vos calculs,
ça va être un et, de temps en temps, 1,2,17.
M. Trudel: 1.2.
M. Côté (Charlesbourg): Et, évidemment, on a
fait accepter par le comité de législation...
M. Trudel: Quelque chose.
M. Côté (Charlesbourg): ...un papillon qui va nous
permettre, effectivement, de laisser le choix à la Commission mais,
à tout le moins, que le choix soit là. Elle exercera son jugement
à ce moment-là.
M. Trudel: Très bien. Le signal est donné aussi et
ça va venir. En tenant compte des objectifs... Excusez. En fonction des
besoins de la population de sa région... Non, excusez...
M. Côté (Charlesbourg): En tenant compte...
M. Trudel: Élaborer les priorités de santé
et de bien-être en fonction des besoins, en tenant compte des objectifs
fixés par le ministre et les soumettre à l'approbation, etc., la
politique de santé et de bien-être?
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: On ne dit pas nommément "en tenant compte des
politiques de santé et de bien-être"?
M. Côté (Charlesbourg): Non. On a un papillon qui va
venir éventuellement et qui va cadrer la volonté qu'on a
exprimée ensemble d'inclure la politique de santé et
bien-être, qui va chapeauter et qui va se transposer dans la loi.
M. Trudel: Dans la section ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne me souviens... 370.
Comment? 340. Alors, ça doit être le ministre. C'est en plein
ça, directement dans les fonctions du ministre.
M. Trudel: Le un.
M. Côté (Charlesbourg): Le un.
M. Trudel: Très bien. On va le retrouver. J'y tiens. Bon.
Évaluer l'efficacité des services, là, évidemment,
on ne pourra pas fixer le modèle dans la loi, mais ça va rentrer,
ça, dans la gestion efficiente et économique des ressources et
ça devra paraître au rapport annuel, l'évaluation qui a
été faite?
M. Côté (Charlesbourg): Bien sûr. Oui.
Ça fait partie de ses objets. Ses objets vont faire partie du rapport
annuel, donc, des discussions.
M. Trudel: Oui. On a beaucoup beaucoup parlé, tout au
long, je dirais, depuis que le CRSSS du Saguenay-Lac-Saint-Jean est venu nous
voir en avril 1990, il s'est introduit dans le langage la notion de PROS, de
plans régionaux d'organisation de services.
M. Côté (Charlesbourg): Ça existait
avant.
M. Trudel: Non, mais au sens de la mécanique, ici. Quand
vous avez demandé aux régies d'établir les plans
régionaux d'organisation de services, à quoi ça ressemble
pour vous, aujourd'hui, le plan régional d'organisation de services?
C'est vaste, c'est détaillé. Qu'est-ce que c'est pour vous
d'avoir au ministère ou chez le ministre le plan d'organisation de
services d'une région? Ça comprend quoi dans les grandes lignes?
Est-ce extrêmement détaillé?
M. Côté (Charlesbourg): Ce sont donc des besoins
d'une région. C'est à partir des besoins que vous proposez un
plan régional d'organisation des services, donc, qui va se traduire par
des allocations budgétaires éventuellement et par des services,
et qui va avoir des objectifs de résultat. Il y a eu certaines
expériences, par exemple en santé mentale, où c'est quand
même passablement élaboré comme plans qui sont
proposés au ministère. Et ce que nous avons
expérimenté jusqu'à maintenant, c'est que le
ministère en fait l'analyse et dit: Oui, telle affaire, c'a du bon sens,
telle affaire, moins. Vous devriez tenir compte de tel phénomène
dont vous n'avez pas tenu compte. Je pourrais peut-être vous fournir un
de ces PROS la et le genre de réponse que fait le ministère.
Parce que dans un cas... Choisissez au hasard une région.
M. Trudel: Comme l'Abitibi-Témiscamingue.
M. Côté (Charlesbourg):
L'Abitibi-Témiscamingue, en santé mentale.
Une voix: C'est très mauvais.
M. Trudel: C'est celui qui a été refusé,
ça.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Alors, demain, je vais
m'organiser pour vous le fournir puis ça va vous donner une Idée
de...
M. Trudel: Dans le fond, c'est le plan triennal régional
que ça vous donne.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: Le plan triennal d'action et il faut que ça
aille aussi, j'imagine, dans le détail
de... Quand on dit continuité des services, il faut que ça
vous donne tous les détails de l'organisation et de la
complémentarité des établissements et des recoupements,
s'il y a lieu. Ça, l'imagine que c'est le ministère qui le
découvre, des fois. C'est parce que je vois, par exemple, qu'il y a une
nouvelle dynamique au niveau des - ça me semble assez clair - noyaux
durs puis des noyaux mous ou des périphériques.
M. Côté (Charlesbourg):
Périphériques.
M. Trudel: Ha, ha, ha. Encore alerte. Ça va demander, par
exemple, pour la première ligne... La première ligne, ce n'est
pas encore "crystal clear" pour moi, si on y va suivant le noyau dur des CLSC
puis ce qui est vraiment de la deuxième ligne. Ça voudrait dire
qu'il va falloir qu'ils soient ouverts, premièrement, et qu'ils aient la
disponibilité, qu'ils aient les capacités, à défaut
de, au crédit... Vous m'avez répondu: Bien, ça ne sera pas
nécessairement partout tous les équipements nécessaires et
tous les équipements au sens de ressources humaines, matérielles
et financières...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel:... pour faire. Tout ne se fait pas en CLSC...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. M.
Trudel:... comme première ligne.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, il y a un plan
régional d'organisation de services qui va tenir compte, avec des
objectifs, des ressources disponibles et des ressources nécessaires pour
en arriver aux fins du plan régional d'organisation de services et on va
dire: On va faire telle chose la première année, telle chose la
deuxième, telle chose la troisième et qui va, finalement, quand
on parle de favoriser leur collaboration et ainsi de suite - il y a donc une
obligation de planification - tenir compte des ressources qui sont là.
Donc, c'est quand même assez élaboré.
M. Trudel: Ça inclut donc aussi la planification de toutes
les ressources nécessaires pour rejoindre les objectifs ou pour
répondre aux besoins. Est-ce que c'est accompagné de la
planification triennale financière souhaitée,
espérée, demandée, exigée et souhaitable? Vous
voyez ce que je veux dire. (23 heures)
M. Côté (Charlesbourg): Oui, d'accord. Bon,
évidemment, le ministère va donc faire le programme et, tenant
compte de la population, de l'état de santé de la population, va
allouer des sommes. La régie régionale va donc élaborer un
plan régional d'organisation de services en tenant compte des ressources
allouées à la région et proposer un programme, en fonction
de ces ressources-là, sur le plan financier.
M. Trudel: Mais c'est compte tenu de ce qu'on envoie dans la
région comme ressources. Ça ne comprendrait pas
l'évaluation du quantum au niveau de ce que ça nous prend pour
répondre aux besoins quand on tient compte de la politique de
santé et de bien-être, quand on prend en compte les objectifs de
santé et de bien-être de la région et des programmes qu'il
faut pour desservir.
M. Côté (Charlesbourg): Nous, ce qu'on fait, on dit
le quoi sur le plan provincial, l'allocation budgétaire sur le plan
régional, et le comment, c'est le PROS; c'est lui, le PROS, ça.
Donc, les objectifs poursuivis par le programme national,
déterminés par le 1, et les 17, quant à eux, recevant le
quoi et l'allocation budgétaire, vont définir, à
l'intérieur du PROS, le comment sur le plan de l'organisation, sur le
plan des choix qu'ils font par rapport au budgétaire et l'allocation
budgétaire qu'ils proposent.
M. Trudel: Vous seriez bon dans les cours à
l'université, vous.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! Moi, j'ai juste
enseigné au secondaire V, deux ans.
M. Trudel: C'est ça, pratiquez.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai adoré ça
et imaginez-vous qu'il fallait que j'aime la politique pour laisser ce que
j'adorais.
M. Trudel: Avez-vous envie d'y retourner?
M. Côté (Charlesbourg): Je dois vous dire que
j'accepterais une invitation d'une faculté de médecine...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg):... et je ne chargerais pas
un cent...
M. Trudel: Sur l'aspect psychosocial.
M. Côté (Charlesbourg): Non, pour aller donner des
cours quant à l'importance des régions du Québec et quant
aux responsabilités collectives que l'entrepreneur libre doit avoir.
Moi, j'adorerais ça. Je vous le dis honnêtement, je ne fais pas de
farce.
M. Trudel: Professeur invité.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. J'adorerais ça
aller brasser ça un petit peu, puis, très tôt, dans la
première année, avant même qu'ils se prennent pour des
médecins, être capables de dire: Effec-
tivement, il y a des choses qu'il faut faire et on n'a pas juste des
responsabilités individuelles, on a aussi des responsabilités
collectives. Savez-vous que je ne haïrais pas ça. Je ne
détesterais pas ça. Je ne lance pas un message aux doyens de
faculté de me faire des beaux clins d'oeil et de m'inviter. Ce n'est pas
ça. Franchement, je ne haïrais pas ça. Je vais vous dire
franchement, ce serait extraordinaire et je pourrais leur expliquer le sens de
la réforme, le sens profond de la réforme, et je suis convaincu
que, le lendemain, ça courrait dans les régions pour aller
s'installer là.
M. Trudel: Est-ce que vous savez que vous devez être
sélectionné par les pairs avant d'entrer dans une
faculté?
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Est-ce que vous savez que vous devez être
sélectionné par les pairs avant d'entrer dans une
université?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, d'accord, mais
ça me rassure. Un gars comme Rochon a été doyen de la
Faculté de médecine de Laval. Ça me rassure.
M. Trudel: II faut que vous soyez coopté. M.
Pagé: Vous avez l'air à avoir du plaisir.
M. Trudel: Ça allait très bien. Ça va
toujours bien, M. le leader.
M. Pagé: Vous avez l'air à avoir du plaisir
à part ça. C'est bien. On va vous laisser continuer.
M. Trudel: Nous travaillons de façon responsable, M. le
leader, comme le chef de l'Opposition et le premier ministre le disaient
aujourd'hui. Nous continuons. Mais là, nous sommes en train, cependant,
peut-être de vous créer un problème puisque le ministre dit
qu'il aimerait bien agir comme professeur invité dans certaines
universités, sinon facultés de médecine, pour
expliquer...
M. Pagé: J'y travaille comme ministre de
l'Éducation avec ma collègue.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Nous, c'est le délai qui nous
intéressait.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Savoir quand, M. le leader.
M. Côté (Charlesbourg):...
M. Trudel: Avez-vous besoin d'arrêter un peu?
M. Côté (Charlesbourg): ii faut que je fasse un
petit téléphone. on peut finir ça, 260. mais continuez, de
jaser, ce ne sera pas long, c'est deux minutes.
M. Trudel; O.K. Correct. Parfait. Pas de problème.
M. Côté (Charlesbourg): Faites comme si
j'étais là.
M. Trudel: Oui. Vous savez, dans les universités aussi il
y a des assistants et des chargés de cours. Alors, on va parler
aux...
M. Côté (Charlesbourg): Et ils ne seront pas pris de
court.
M. Trudel: Donc, sur les plans régionaux d'organisation de
services, encore une petite question. C'est pour ça que je disais au
ministre: Vous seriez un bon professeur d'université parce que
l'imbrication, l'organisation théorique, c'est: Vous devez produire le
plan d'organisation, comment vous allez distribuer les services. Mais, dans la
vraie vie, il va vous arriver quelque part des réclamations quant aux
besoins diagnostiqués en région, parce que la politique de
santé et de bien-être et les objectifs fixés, c'est une
notion qui n'est pas finie. C'est tout comme la notion de besoins en
santé et services sociaux, c'est à l'infini. Comment ça va
se manifester au ministère comme allocateur de ressources et qui va
conditionner, évidemment, le restant? Moi, j'imagine ça d'ici.
Votre collègue, M. Caron, a aussi été dans certaines
fonctions de planification dans une grande université au Québec
et les plans triennaux de développement des universités
comprenaient toujours la section des ressources financières, mais
c'était aussi et c'est presque inévitable... Le ministère,
probablement, va recevoir un ensemble de demandes pour répondre aux
aspirations et répondre aux diagnostics et aux services que l'on veut
dispenser de par l'assemblée publique régionale, de par le
conseil d'administration de la régie régionale. Est-ce que vous
autres, vous êtes préparés à recevoir cela? Et quel
traitement vous allez faire à cette partie-là?
M. Dicaire (André): En fait, peut-être que ce qu'il
est très important de souligner, comme le disait le ministre tout
à l'heure... Nous, on définit d'abord le quoi,
c'est-à-dire le programme, et le combien, donc l'enveloppe. À
partir d'une enveloppe dite nationale qui est reliée au programme qui
est établi, cette enveloppe-là est répartie dans chacune
des régions du Québec et la répartition est basée
sur une allocation d'équité interrégionale, donc, je
dirais, sur un
rr capita ajusté selon la clientèle qui est visée,
partir du moment où la régie régionale a, je dirais, le
cadre général du programme et à partir du moment où
elle connaît l'enveloppe qui lui est allouée, c'est à elle,
après ça, comme régie, à préparer le plan
d'organisation de services pour répondre à la clientèle et
aux diverses problématiques qui sont visées. Il arrivera
sûrement, compte tenu des besoins et compte tenu de l'enveloppe qui lui
est attribuée, qu'elle ait des choix à faire pour rencontrer les
objets ou les objectifs qui sont déterminés et qu'elle
privilégie, dans certaines circonstances, des ressources dites
alternatives ou des ressources plus légères. Donc, avec le
même montant, elle pourra, dans certaines occasions, en faire davantage.
Donc, son plan d'organisation de services, ce n'est pas un plan aussi
théorique, désincarné de la réalité. Il se
fait en fonction du programme qui est élaboré par le
ministère et il se fait aussi en fonction d'une enveloppe nationale qui
est redistribuée régionalement et qui tient compte, bien
sûr, de la capacité de payer de l'État. S'il n'y avait pas
ça, disons, s'il n'y avait pas d'indications générales,
s'il n'y avait pas un cadre global de programmes avec des objectifs de
résultats à atteindre et avec une enveloppe qui, au point de
départ, est déterminée, le risque qui pourrait être
encouru, c'est qu'on pourrait se retrouver avec des plans d'organisation de
services qui entraîneraient je dirais, des ressources financières
qui dépassent largement la capacité de payer de l'État. Et
là, on serait obligé de dire aux régies: C'est bien beau,
votre plan triennal, mais ça dépasse deux fois, trois fois ou
quatre fois la capacité de payer du ministère, et là, on
serait obligé de leur demander de recommencer le travail qu'elles ont
effectué. Donc, pour ne pas que ça soit désincarné,
que ça soit théorique, il faut que la régie connaisse son
quoi et connaisse son combien. À partir de ce moment-là, elle
établit son plan d'organisation de services et, je dirais, elle ne
travaille pas pour rien. Elle devra, à l'intérieur de ce
cadre-là, elle-même établir ses priorités,
elle-même établir les ressources qu'elle voudrait
privilégier à l'intérieur des objectifs, des
résultats qu'elle veut atteindre. C'est aussi simple que ça.
On a des expériences - je vais terminer - on a quand même
quelques expériences qui sont faites en santé mentale, en
déficience intellectuelle et, je vous dirais, en toxicomanie où
on a, cette année, à partir d'une enveloppe connue... Je veux
dire, si on avait demandé, par exemple, à la régie
régionale: Préparez-nous de beaux plans d'organisation de
services, par exemple en prévention sur la toxicomanie, s'adressant aux
gens, bon, c'est évident qu'elle aurait pu arriver avec de vastes plans
d'organisation de services qui dépassent, disons, la capacité de
payer du ministère ou du gouvernement. À partir du moment
où on définit les grands objets visés et où on
définit l'enveloppe avec laquelle le ministère et, bien
sûr, les régions doivent oeuvrer, travailler, on a passé le
quoi et le combien. Actuellement, c'est dans les régions; actuellement,
il y a des plans d'organisation de services dans le domaine de la
prévention qui sont faits en fonction du quoi et en fonction du combien.
Pour donner un exemple, je n'ai pas les chiffres par coeur, mais je veux dire
qu'on avait ciblé sur la prévention aux jeunes. Partout, dans le
cadre du comité Bertrand et des discussions au ministère, il
avait été dicté de cibler les jeunes. Donc, l'enveloppe
qui a été attribuée à chacune des régions
à partir d'une enveloppe générale a été
faite pour la population jeune; je pense que c'est les 14-25 ou 14-24 ans. On
avait la population jeune et, en fonction de l'importance de la population
jeune des régions, au prorata de cette population-là, on a
redistribué l'enveloppe nationale qui était prévue en
fonction de ladite clientèle et c'est aux régies
régionales ou aux CRSSS actuellement d'établir ce qu'ils veulent
faire avec ces montants-là. Et nous, disons que c'est un "go no go". On
va recevoir ça et on va dire si ça a de l'allure ou si ça
n'a pas d'allure. On a des expériences actuellement à ce
niveau-là, je dirais, des expériences-pilotes, avant de
l'appliquer de façon générale et c'est très
concluant pour l'instant.
M. Trudel: Oui, de toute façon, sur la partie
financière, on va y revenir dans les dispositions qui regardent cela,
parce que c'est le nerf de la guerre, évidemment. Moi, je veux savoir:
Sur votre "quoi", les sensibilités régionales, vous allez les
poigner où? Où allez-vous attraper ça, les
sensibilités régionales, parce que ce n'est pas pour rien qu'on a
des intentions de régionalisation? Je peux comprendre, et ce n'est pas
du fric dont je veux parler uniquement là... Je prends votre expression,
vous dites: Bon, par exemple, les jeunes; on a diagnostiqué, on a
établi une certaine catégorie de besoins, une certaine ampleur
des besoins auxquels on veut répondre et, après ça, on a
fait des prorata dans le champ, et organisez-vous avec ce qu'on pense devoir
être suffisant ou qu'on a la capacité de dépenser pour
cette population-là, compte tenu des problèmes et des choix qu'on
a faits. Mais, inévitablement, il y a des sensibilités
régionales qui existent, pas rien qu'au niveau de la distribution, au
niveau de la planification et de l'élaboration des programmes. Où
allez-vous les saisir, ces sensibilités-là, dans le
processus?
M. Côté (Charlesbourg): Mais c'est justement la
régie régionale, dans son plan régional d'organisation de
services, qui, elle, va pouvoir identifier ces sensibilités
régionales et qui, sur le plan de ses priorités, va pouvoir les
identifier comme étant des priorités qu'elle veut desservir en
priorité par rapport à d'autres régions qui auraient des
sensibilités autres. C'est à l'inté-
rieur du plan régional d'organisation de services qu'elle va
devoir donner ses priorités et c'est là qu'elle va prendre ses
sensibilités.
M. Trudel: On y reviendra, au chapitre de l'allocation des
ressources, sur la véritable réponse à la
sensibilité, parce que ce serait trop commode, évidemment, de
dire: Bon, c'est un prorata tout le temps, c'est un prorata, il y en a tant,
telle population. Il faut que ça tienne compte d'autres facteurs. On y
reviendra à ce chapitre-là.
Sur la coordination, là il y a une nouvelle rédaction.
C'est que vous avez, si j'ai bien compris, retiré la notion de la
responsabilité de la coordination des cabinets privés pour la
remplacer par la coordination des cabinets privés de médecins,
uniquement.
M. Côté (Charlesbourg): Le nouveau 5° se lit
comme suit: "d'assurer la coordination des activités des
établissements, des organismes communautaires, des cabinets
privés de médecins...
M. Trudel: Oui. C'est parce que, dans le libellé premier,
c'étaient les cabinets de professionnels.
M. Côté (Charlesbourg): ah bien oui. c'est parce que
"professionnels", c'était trop large. ce qu'on visait, c'était
"médecins". ça a été un peu le sens des
représentations des...
M. Trudel: Physiothérapeutes?
M. Côté (Charlesbourg): Oui,
physiothérapeutes. (23 h 15)
M. Trudel: Oui, bien, là, ce n'était pas dans la
discussion, mais c'a été long, par exemple, de comprendre tout
ça, s'ils avaient le souci de la coordination de tous les cabinets de
professionnels du secteur de la santé et des services sociaux, ce qui
causait...
M. Côté (Charlesbourg): On s'en parlera encore en
l'an 2000.
M. Trudel: Oui, tout à fait. Tout à fait
là-dessus.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: Donc, ça exclut, à part, les cabinets
privés de professionnels. Évidemment, ce serait aussi l'occasion
ici de repartir la discussion, mais ce n'est pas le moment parce que,
là, c'est le premier moment où l'on touche...
M. Côté (Charlesbourg): À
l'agrément.
M. Trudel: ...à l'agrément et à la
probléma- tique de l'exercice de la profession médicale. M.
Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: On s'entend donc ici... Il faut être clair,
puisque moi, je pense qu'aujourd'hui il s'est ouvert une zone de dialogue.
Ça correspond aussi au fait qu'il y a peut-être quelques
éléments qui, si le dialogue s'enclenche, vont peut-être
toucher certains agréments qu'on adopterait aujourd'hui...
M. Côté (Charlesbourg): On verra.
M. Trudel: ...qui sont dans l'esprit général. Nous
y souscrivons pleinement, de ce côté-ci de la table, à la
coordination, parce que, si on veut avoir un système cohérent, il
faut que toutes les ressources, sur toutes les lignes, soient dans la
planification et dans l'organisation, sauf qu'il faut aussi en même
temps... Écoutez, on gère, on est en train de gérer autre
chose. La zone de dialogue offerte aujourd'hui est franche, elle est ouverte.
Il faut la saisir, à mon avis; ce n'est pas à nous autres
à décider, il' faut la saisir. Il faut qu'elle se rende
jusqu'à son maximum de productivité, y incluant qu'il y a
peut-être des choses, qui ne sont pas tout le restant du projet de loi,
de ce que nous avons discuté ici, mais qui peuvent également
faire l'objet de considération...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...si tant est que ça touche à la
profession, dans l'esprit toujours des services à la population et aux
usagers.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: On s'entend. J'ai été très
heureux de constater hier soir - malheureusement, j'ai manqué quelques
moments - que, finalement, au niveau des organismes communautaires, la lecture
et l'explication que vous avez données de je ne me souviens plus de quel
numéro là...
M. Côté (Charlesbourg): 257,258? Une voix:
250.
M. Côté (Charlesbourg): Au niveau régional,
256.
M. Trudel: Oui. c'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): 256.
M. Trudel: II fallait bien lire qu'à l'intérieur
des PROS, c'était rattaché à l'hébergement
temporaire.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel: Et que le
restant...
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui! c'était
clair, très clair.
M. Trudel: Vous savez, c'est une très grosse
préoccupation pour les organismes communautaires et, quand on les
retrouve ici, au niveau de la coordination des organismes communautaires,
à ta lecture et à l'explication de ce qui s'est donné ici
et qui fait partie de l'interprétation, ça change assez
radicalement pour les organismes communautaires. Ce que ça veut dire
ici, au niveau de la coordination, ce n'est pas Tenrégi-mentemenf au
niveau des organismes communautaires liés, à 255, sur la
liberté des orientations, des approches et des méthodes
d'intervention. C'est important de comprendre tout ça pour ne pas qu'on
donne une interprétation qui soit autre que la volonté du
législateur.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: et on a ajouté à 7°, donc, la
gestion économique et efficiente, tel qu'introduit à l'article 45
ou 46. il y a de la concordance, là, dans le fond.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Une
Voix: À 45 et à 46, c'est les plaintes... M.
Côté (Charlesbourg): Adopté.
M. Trudel: Je sais qu'il y a beaucoup d'éléments
qu'on va retrouver dans le détail.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Trudel: Alors, ne considérez pas que vous avez
sauvé toutes les questions là.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Paradis, Matapédia): On est
prêt à regarder...
M. Trudel: Oui, alors, regarder, je ne le sais pas...
Le Président (M. Paradis, Matapédia): ...le
papillon. C'est parce qu'il y avait "de planifier" à ajouter.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est vrai, M. le
Président: 0.1° Ajouter, à la fin de la première ligne
du premier alinéa, les mots "de planifier".
Une voix: Le restant du papillon reste inchangé...
M. Trudel: Vous direz ça dans vos...
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors, M. le
ministre, question...
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Vous direz ça dans vos charges de cours,
à la faculté de médecine, que le processus, c'est comme
dans le management: la planification, l'organisation, la direction et le
contrôle, et que c'est bien complet. Ça va être à
partir...
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
C'est-à-dire que, M. le ministre, strictement au niveau
technique...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): ...là,
il faut retirer le premier amendement que vous avez déposé,
redéposer celui-ci, ce que vous...
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
faites ce que vous voulez là, on va tout approuver ça.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): C'est
très bien. Alors, c'est fait. Alors, l'amendement, tel que
déposé, a été adopté.
M. Trudel: II a dit: Faites ce que vous voulez.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors, c'est
adopté...
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): ...et
l'article 260, tel qu'amendé, est adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Très
bien. J'appelle maintenant l'article 261.
M. Côté (Charlesbourg): "Le nom de toute
régie régionale doit comprendre l'expression "régie
régionale" et indiquer la région pour laquelle elle est
instituée."
M. Trudel: Là, il y a un vrai débat de fond,
par exemple.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
Adopté. J'appelle l'article 262.
M. Côté (Charlesbourg): "La régie
régionale est une corporation au sens du Code civil; elle est investie
des pouvoirs généraux d'une telle corporation et des pouvoirs
particuliers que lui confère la présente loi."
M. Trudel: Là, un article de donné rapidement,
trop, c'est trop. Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors,
adopté. J'appelle l'article 263.
Fonctions particulières des régies
régionales
M. Côté (Charlesbourg): Tour assurer la
participation de la population à l'orientation et à
l'organisation des services de santé et des services sociaux, la
régie régionale veille:
Ta la mise en oeuvre des mécanismes de participation de la
population prévus à la présente loi, telle la formation
des comités des usagers; "2° au respect des dispositions relatives
à la nomination des membres des conseils d'administration des
établissements; "3e à la formation et au bon
fonctionnement de l'assemblée régionale."
Il y a un papillon.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Nous sommes
heureux de constater qu'il y en a d'autres qui veillent.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Des voix: Ha,
ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Premièrement,
supprimer, dans les première, deuxième et troisième lignes
de ce qui précède le paragraphe 1°, les mots "veille...
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Ah non!
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Je me reprends, M.
le Président.
M. Trudel: II y a un sous-amendement. C'était "dort".
M. Côté (Charlesbourg): Supprimer, dans les
première, deuxième et troisième lignes de ce qui
précède le paragraphe 1°, les mots et signe "Pour assurer la
participation de la population à l'orientation et à
l'organisation des services de santé et des services sociaux, la" et les
remplacer par le mot "La". C'est un L majuscule à "La".
Deuxièmement, supprimer le paragraphe 2°. Troisièmement,
ajouter, à la fin, l'alinéa suivant: "La régie
régionale surveille l'élection et la nomination des membres des
conseils d'administration des établissements publics lorsque la
présente loi pourvoit à une telle élection ou nomination."
bon. alors, ça se lirait, à l'article 263: la régie
régionale veille... c'était de la redondance. le 1° reste tel
quel. le 2° est éliminé et il est fondu à 3°.
donc, 2° et 3° sont fondus...
M. Gaudreau (Marc): 3° reste là, il va être
renuméroté à la fin.
M. Côté (Charlesbourg): Ah bon! O.K.
M. Gaudreau: Mais la substance du 2° va devenir le
deuxième alinéa.
M. Côté (Charlesbourg): O.K.
M. Trudel: Et le 3°, qu'est-ce qui arrive avec?
M. Côté (Charlesbourg): II reste là, mais il
va être renuméroté.
M. Gaudreau: À la toute fin. Il va rester comme paragraphe
2° du premier alinéa de l'article. La substance du paragraphe 2°
qu'on élimine se retrouve dans l'alinéa qu'on introduit parce
qu'on...
M. Côté (Charlesbourg): Du 3°.
M. Trudel: Et tu vas le remonter à la fin.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais II est là,
au 3°.
M. Trudel: II est remonté, mais ça, c'est
supprimé.
M. Gaudreau: Parce qu'on parle de surveillance des
élections.
M. Trudel: Ça, c'est un alinéa, ce n'est pas un
paragraphe. O.K.
M. Gaudreau: C'est clair, oui.
M. Trudel: Le travail de surveillance de
l'élection, ça vaut pour toutes les catégories de
personnes qui sont membres du conseil d'administration?
M. Côté (Charlesbourg): Lorsque la présente
loi pourvoit à une telle élection ou nomination.
M. Gaudreau: Ou une nomination, peu importe le...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça.
Ça prend un processus démocratique.
M. Trudel: Démocratique sous surveillance.
M. Côté (Charlesbourg): Sous surveillance. Oui,
parce que ce n'est pas tout de se faire élire par des pairs...
M. Trudel: Faut-il qu'ils soient là encore. M.
Côté (Charlesbourg): Bien sûr. M. Trudel: Alors,
elle veille. M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M.
Trudel: Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors,
l'amendement à l'article 263 est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
L'article 263, tel qu'amendé, est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
L'article 264, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): II est temps qu'on
achève, M. le Président, votre voix baisse.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Elle va
remonter. C'est une question ponctuelle et circonstancielle.
M. Côté (Charlesbourg): Excellent! "Pour assurer la
protection des droits des usagers, la régie régionale doit, outre
les fonctions qui lui sont confiées par les articles 40 à 48,
informer la population de son territoire des services de santé et des
services sociaux qui lui sont offerts de même que de ses droits et de ses
obligations à cet égard."
Il y a un papillon. Remplacer l'article 264 par le suivant: "La
régie régionale doit, outre les fonctions qui lui sont
confiées aux articles 38 à 45.1, informer les usagers de son
territoire des services de santé et des services sociaux qui leur sont
offerts de même que de leurs droits et recours et de leurs obligations a
cet égard."
M. Trudel: 38 à 45.1.
Une voix: L'article 45 est suspendu?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, l'article 45 est
suspendu. L'article 45.1, c'est...
M. Gaudreau: C'est parce que c'est des papillons qui vont
être déposés quand on va revenir sur la section des
plaintes.
M. Trudel: Ah! Ah! Vous avez prévu ça, là,
parce qu'il va y avoir un article 45.1?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): C'est
ça. Présentement, il n'existe pas.
M. Trudel: II n'existe pas.
M. Gaudreau: Est-ce qu'on peut adopter un article...
M. Trudel: II n'existe pas de toutes les façons, pas dans
les papiers de travail, pas techniquement, pas dans la réalité du
président. Il n'a pas d'existence...
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Vous
connaissez ma neutralité. Je ne peux pas être informé de
cela.
M. Trudel: Tout à fait. On aurait aimé ça,
nous autres, le savoir. Ça, monsieur, "informer la population des
services de santé et des services sociaux et des droits et obligations",
là...
M. Côté (Charlesbourg): À l'article 45.1, qui
n'est pas là, mais qui s'en vient, c'est une de vos demandes...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...que le cadre
supérieur chargé des plaintes fasse rapport au conseil
d'administration, donc au D.G., mais qui, lui, a l'obligation de le transmettre
au conseil d'administration. C'est ça, le papillon de l'article 45.1.
C'est pour ça que c'est suspendu. C'est à votre demande, toujours
dans l'esprit de bonifier. (23 h 30)
M. Trudel: Non, mais l'information ici, l'information sur les
services de santé et les services sociaux au niveau régional, de
même que les droits et obligations à cet égard, c'est fait
à part de... Parce qu'on a créé cette
obligation-là
pour les établissements déjà. on a
créé ça avec une mécanique particulière pour
les hébergés et sur demande pour les utilisateurs qui ne sont pas
hébergés...
M. Côté (Charlesbourg): C'est le même principe
qu'au niveau de l'établissement à cause du deuxième
palier, au niveau de l'appel.
M. Trudel: Ça va être par les établissements
qu'on va les informer du mécanisme de traitement des plaintes.
M. Côté (Charlesbourg): On pourrait imaginer
qu'effectivement ça procède par l'établissement et que
ça puisse de même être incorporé à ce que
l'établissement donnera comme information en disant: Voici des
mécanismes d'appel au niveau régional. En même temps.
M. Trudel: Le libellé qu'on a utilisé pour les
établissements... "Leurs droits et leurs obligations à cet
égard."
M. Gaudreau: "Leurs droits et recours et de leurs
obligations."
Une voix: "Et recours". O.K.
M. Gaudreau: Le mot "recours" est ajouté.
M. Trudel: J'avais oublié.
M. Côté (Charlesbourg): On a un papillon.
M. Gaudreau: On a un papillon.
M. Côté (Charlesbourg): II fallait avoir recours au
papillon pour comprendre.
M. Trudel: ah! ça ne donne rien de butiner lorsque c'est
l'heure! c'est quoi ça, "et leurs obligations à cet
égard"? à l'égard de quoi? c'est quoi leurs obligations?
chasseurs de têtes et chasseurs de mouches. bien, ça va
être, quand... les gens qui font les galées, quand ils vont
entendre "pouf ...
M. Côté (Charlesbourg): On fait du souterrain.
M. Trudel: Ha, ha, ha! On dit: Sous-marine. Quelles sont les
obligations de l'usager à l'égard des services?
M. Côté (Charlesbourg): Vous pouvez continuer parce
qu'elle est branchée.
M. Trudel: et "leurs obligations à cet égard",
c'est quoi les obligations à cet égard? c'est quoi les
obligations de l'usager à l'égard des services? il a l'obligation
de...
Une voix: Vis-à-vis des droits et recours.
M. Trudel: Oui. Mais c'est quoi leurs obligations à cet
égard?
M. Gaudreau: À l'égard des services qui leur sont
offerts.
M. Trudel: Bien là, vous voyez déjà tout de
suite la confusion. Le président dit: Non, c'est à l'égard
des droits et des... Vous, vous répondez: À l'égard des
services.
M. Gaudreau: Informer l'usager...
M. Trudel: II n'aurait pas dû parler, le président.
Je veux savoir c'est quoi les obligations à cet égard-là.
Les obligations à l'égard des services qui leur sont offerts?
M. Gaudreau: Bien, ça peut être par rapport à
des critères d'admission, des modalités d'accès. Des
services, on a dit: Ils sont disponibles dans le milieu, mais en tenant
compte... Articles 6 et 13, on le dit: Les services sont...
M. Trudel: Je vais vous la donner la réponse, d'abord.
C'est de se servir des services de façon judicieuse, n'est-ce pas?
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça que je
cherchais.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Maintenant, pourquoi on l'a dit? Pourquoi on
répète ça?
M. Côté (Charlesbourg): Pourquoi on
répète ça?
M. Trudel: Oui. On l'a dit quelque part dans les... Ça
s'appelle droits des...
Une voix: Article 4.
M. Trudel: Article 4.
Une voix: Droits et obligations.
M. Trudel: Droits et obligations. Alors, pourquoi on va
répéter au niveau de la régie régionale "et leurs
obligations" d'utiliser de façon judicieuse les services? Franchement.
Ce qu'on veut dire, c'est que vous allez informer des services que l'on
dispense et, deuxièmement, des mécanismes, des droits et des
recours que vous avez. Point, "period", à la ligne. On ne leur fera pas
un cas de conscience nationale.
M. Gaudreau: Mais là, à cet égard? Vous
enlevez "à cet égard"?
Une voix: Non, il enlève "obligations".
M. Trudel: Non, non, excusez-moi. Il faut garder "à cet
égard".
M. Gaudreau: O.K. C'est parce qu'il faut que ça reste
enchaîné. Là, on enlève quoi?
M. Côté (Charlesbourg): On enlève
"obligations". D'ailleurs, si je comprends bien, on enlève "obligations"
parce qu'on les retrouve ailleurs.
M. Trudel: Bien sûr. On l'a décrit: D'user de
façon judicieuse...
M. Gaudreau: Oui, on le trouve ailleurs, mais il n'en est pas
nécessairement informé. On est dans un article qui crée
une obligation de la régie d'informer l'usager.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, ça va
rester.
M. Trudel: Touché.
Une voix:...
M. Trudel: Touché.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, adopté.
M. Trudel: Non, non, non. Une petite question.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: et l'information, vous m'avez dit, au niveau des
établissements, sur les droits, recours et obligations, utilisation de
façon judicieuse, ça va passer par les établissements,
ça. mais sur les services, informer les usagers du territoire sur les
services de santé et les services sociaux? dans la réforme, vous
avez annoncé: service téléphonique 24 heures par jour,
24-24 dans toutes les régions du québec. c'est par là que
ça va passer?
M. Côté (Charlesbourg): Non, pas 24-24; 24-7.
M. Trudel: 24-7?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: 24-7?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: C'est par là que ça va passer
l'information?
M. Côté (Charlesbourg): Non, pas ce genre-là.
Ça se peut, mais la qualité du 24-7, c'est un individu qui prend
contact pour savoir où il va, pour savoir quel CLSC est ouvert, quel
cabinet privé est ouvert, pour éviter de payer le ticket
orienteur à l'hôpital.
M. Trudel: Ha, ha, ha! Je vous voyais venir. L'information,
ça pourrait remplacer le ticket. On y reviendra à ce
moment-là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Gaudreau: Bien oui. C'est une obligation de payer un
ticket.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: On ne partira pas le bal ce soir.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: Prévenu qu'il va y avoir bal. Bon.
M. Côté (Charlesbourg): Ah bon! Un bal
orienteur.
M. Trudel: Toujours dans la réforme, d'installer un
service central...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...téléphonique par région
socio-sanitaire.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel: Et
quand? M. Côté (Charlesbourg): Ah! M. Trudel:
L'échéancier.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! On ne peut pas
présumer que la réforme est adoptée encore.
M. Trudel: Effectivement.
M. Côté (Charlesbourg): C'est une question
hypothétique. Mais je vous donnerai la chance de m'appeler le premier
sur la ligne.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Est-ce que je peux écouter sur la ligne?
Ça fait toujours partie des préoccupations et ça pourrait
passer par là sur l'information. Ça va. Adopté.
M. Côté (Charlesbourg) : Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors, est-ce
que l'amendement à l'article 264 est adopté?
M. Trudel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
L'article 264, tel qu'amendé, est adopté.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
L'article 265, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): "La régie
régionale doit s'assurer que chaque établissement établit
et applique une procédure d'examen des plaintes." Il n'y a pas de
papillon.
Des voix: Oh!
M. Côté (Charlesbourg): On va faire mouche.
M. Trudel: Notez, pour l'histoire, que je n'ai pas de
question.
Des voix: Oh! Oh!
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
M. Gaudreau: Un article qui ne fait pas problème.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors,
l'article 265 est adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez vu l'assentiment
général de la foule.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: À cette absence de question...
M. Trudel: Comme disent les gars de hockey: On jouerait local ce
soir, là.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors,
j'appelle l'article 266, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): II y a une petite affaire
avant.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Une petite
affaire avant.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, un amendement à
l'intitulé de la sous-section 2 de la section II du chapitre I du titre
I de la partie III. Avez-vous compris quelque chose, vous, là?
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Très
bien. Très bien.
M. Côté (Charlesbourg): Supprimer, dans
l'intitulé de la sous-section 2 précédant l'article 266,
les mots "et aux objectifs". Avez-vous compris?
M. Trudel: "Oh yeah!"
M. Côté (Charlesbourg): Alors, adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Ça va?
Adopté?
M. Trudel: Non, non. Attendez un petit peu.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Ah non?
M. Côté (Charlesbourg): La petite note explicative:
"Les mots supprimés contredisaient les mômes mots employés
dans le paragraphe 2° du deuxième alinéa de l'article 260."
Comme on ne veut pas porter à faux...
M. Trudel: Parce qu'on le retrouve à 260? Une voix:
On ne le retrouve pas à 260. M. Trudel: II n'y a pas "objectifs"
là. Une voix: C'est pour ça qu'on l'enlève.
M. Gaudreau: II doit tenir compte des objectifs du ministre.
M. Côté (Charlesbourg): "En tenant compte des
objectifs fixés par le ministre", à 2°.
M. Gaudreau: Alors, il n'y a pas de fonctions comme telles
reliées à des objectifs. Il y a des fonctions reliées aux
priorités qui tiennent compte des objectifs.
M. Trudel: Votre programme de gestion par objectifs de
résultat...
M. Côté (Charlesbourg): À 2°, on dit
"d'établir les priorités de santé et de bien-être en
fonction des besoins de la population de sa région en tenant compte des
objectifs fixés par le ministre." Donc, ils sont fixés par le
ministre. Donc, on ne pourrait pas dire "les fonctions reliées aux
priorités et aux objectifs de santé et de bien-être". C'est
"fonctions reliées aux priorités de santé et de
bien-être".
M. Trudel: Par ailleurs, vous allez leur demander, comme trame de
fond, de dessiner des objectifs de résultat. Écoutez, il n'y a
pas de drame national. Mais vous ne risquez pas de diluer cette exigence de
fonctionner par objectifs de résultat, au niveau des régies?
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais les
objectifs de résultat, c'est le ministre qui les fixe aux
régies. Donc, quand on a dit tantôt "en tenant compte des
objectifs fixés par le ministre", les objectifs demeurent. Et quand on
arrive à la sous-section 2, c'est des "fonctions reliées aux
priorités de santé et de bien-être".
M. Trudel: Mais tantôt quand on va arriver à 266,
vous allez faire sauter là...
M. Côté (Charlesbourg): À...
M. Trudel: À 266, tout de suite après, après
le titre...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel:... vous allez m'arriver pour faire sauter ça,
vous allez faire sauter "La régie veille au respect des priorités
et à la réalisation des objectifs". Vous allez me faire sauter
ça tantôt, n'est-ce pas?
M. Côté (Charlesbourg): Non, ça reste
là... Une voix: Non, non, c'est ça...
M. Côté (Charlesbourg): On recommencera demain
matin, M. le Président.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Nous
ajournons nos travaux à demain, 10 heures.
(Fin de la séance à 23 h 49)