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(Dix heures vingt-six minutes)
Le Président (M. Joly): Bonjour à toutes et
à tous, bienvenue à cette commission. Nous reprenons nos travaux.
Je vous rappelle le mandat. La commission des affaires sociales se
réunit afin de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 120, Loi sur les services de
santé et les services sociaux et modifiant diverses dispositions
législatives. Vous a-t-on souligné des remplacements, Mme la
secrétaire?
La Secrétaire: Non, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Merci. Compte tenu du haut
degré d'humidité, je me permets de vous suggérer d'enlever
les vestons pour ceux que ça peut accommoder. On passe par-dessus le
décorum. Alors, j'appelle l'article 473. M. le ministre, s'il vous
plaît.
Modifications législatives Loi sur
l'assurance-maladie (suite)
M. Côté (Charlesbourg): On avait fait la discussion
hier soir, M. le Président. Nous en étions à quelque chose
comme pas très loin d'une décision.
M. Trudel: Pour ma part, il me restait une hésitation, une
réflexion à compléter parce que, dans le fond, cet
article-là vise à avoir des comptes rendus. Je me fie aux
chiffres donnés par le directeur général de la RAMQ; sur
250 000 000 $ que l'on paie pour des services médicaux autres que des
actes réalisés par les professionnels, ce qu'on nous disait hier,
c'est qu'ils n'ont aucun compte rendu, aucune impu-tabilité, aucune
possibilité de contrôle parce qu'il n'y a aucune information sur
les actes. Par ailleurs, quelles sont les garanties que nous avons qu'il n'y
aura pas de surbureaucratisation ou de bureaucratisation avec l'application
d'un tel article? C'est très délicat ce qu'on est en train de
faire. On peut avoir le souci du contrôle, le souci de ce qu'on fait avec
notre argent, qui est de l'argent public. Par ailleurs, est-ce qu'on ne
demandera pas maintenant à nos professionnels de la santé, aux
médecins, de faire du papier au Heu de faire des actes médicaux
et de rendre des services aux personnes? Ça, ça m'inquiète
un peu parce que, par souci de contrôle, on peut en arriver à
avoir la dérive bureaucratique, à avoir la dérive du
contrôle. Ça me rappelle toujours l'histoire du Est-ce que
j'engage quelqu'un à 40 000 $ dans un service de comptabilité
pour contrôler des difficultés appréhendées de
dépenses de 10 000 $ dans un établissement?
Ici, l'autre dimension, c'est qu'on est en matière de gestion
d'actes professionnels. Est-ce que c'est la bonne attitude à adopter
vis-à-vis des professionnels de la santé? On s'est donné
un régime, une façon de faire; ça ne veut pas dire que, si
on se l'est donné il y a 20 ans, il ne faut pas corriger le tir au bout
de 20 ans, loin de moi cette pensée. Mais je vous avoue que j'ai
certaines inquiétudes en disant: Bon, maintenant, on va contrôler
ça de A à Z, et l'acte qui est réalisé à
l'intérieur d'un mode de rémunération à vacation ou
à honoraires fixes, je veux maintenant avoir un compte rendu pour savoir
si, effectivement, les actes ont bien été commis,
réalisés. Il y a là comme un gros point d'interrogation
sur le plan formel. Quelles sont les garanties que le ministre peut offrir?
Quel est l'état de la réflexion pour que tout ça ne
dégénère pas en une vaste opération de machine de
papier? On a toujours tendance, dans les systèmes, à dire: Oui,
bon, on va contrôler ça parce qu'on ignore ce que le professionnel
réalise. Il y a aussi une certaine dose, j'ose le dire comme cela,
ça déguise une certaine dose de non-confiance quelque part. Je
veux avoir ici les explications nécessaires pour dire: Quel est
l'esprit, quel est le fondement, et quelles sont les garanties que nous allons
nous offrir qu'il n'y aura pas de bureaucratisation à la Régie
vis-à-vis des professionnels, quand on parle du contrôle des actes
réalisés à l'intérieur d'un mode de
rémunération à honoraires fixes ou à vacation?
M. Côté (Charlesbourg): II est peut-être bon
de se rappeler, ce matin, qu'on ne parle pas de 2 000 000 $ ou de 100 000 $. On
parle de 250 000 000 $, c'est quand même relativement important comme
phénomène financier. Il m'ap-paraît légitime pour la
Régie, à partir du moment où on paie un professionnel pour
des services professionnels, qu'on puisse savoir quels sont les gestes qui ont
été posés. Évidemment, la manière dont
ça se développe, ce genre de chose là, c'est, bien
sûr, dans des échanges avec les fédérations
médicales qui vont permettre de déterminer de quelle
manière on y arrive avec eux, en échangeant avec eux, comme
ça a été le cas dans d'autres circonstances. Donc, faire
cette formule - si formule il doit y avoir - quant à ce qui est
recherché comme information de la part du médecin qui, à
ce moment-là, travaillerait à vacation, l'idée
n'étant pas de développer nécessairement une formule
bureaucratique, mais un élément de contrôle qui fait partie
de la responsabilité de la Régie de l'assurance-maladie du
Québec. Quand elle sort de l'argent, elle doit
savoir pourquoi elle sort l'argent, pour quoi elle paie.
Il y a 250 000 000 $ qui sont payés... on ne dit pas qu'on ne
sait pas... mais à vacation autorisée par un DSP ou un
supérieur, je pense qu'il y a un début de garantie sur
l'utilisation, mais il n'y a pas une garantie totale de l'utilisation. Dans ce
sens-là, je pense qu'on fait un pas important vers la transparence de
l'utilisation de ces sommes-là et ça, ça vaut pour les
médecins comme pour tout le monde. C'est la responsabilité
même de la Régie d'en arriver à s'entendre avec les
fédérations pour développer une formule qui ne soit pas
considérée comme étant de l'ingérence dans le
travail quotidien, mais davantage de transparence et de clarté des
informations.
Il n'y a pas de honte. Si le médecin a vu telle personne, il a vu
telle personne. S'il en a vu 10, il en a vu 10; s'il en a vu 2, il en a vu 2.
L'objectif est celui-là. Avec les spécialistes, actuellement,
ça fait partie d'une entente. Ça fait partie d'une entente avec
les spécialistes à ce moment-ci. Mais, ça n'existe pas au
niveau de la FMOQ. Évidemment, la couverture est une couverture
légale à ce moment-ci. Il faut être capable de l'appliquer.
Je pense que ce qui reste à faire, c'est le formulaire - de ce que j'ai
compris avec les médecins spécialistes - d'activités qui
seront décrites à l'intérieur du document qui parle de la
vacation.
M. Trudel: Mais il y a une entente avec les
spécialistes?
M. Cantin (Réjean): Oui, actuellement, c'est prévu
dans les ententes qui sont intervenues...
M. Morency (Denis): Quant à certains types
d'activités. Ce n'est pas de façon générale. Quant
à certains types d'activités, les médecins
spécialistes ont effectivement conclu une entente avec le ministre de la
Santé aux fins de demander à leurs membres de préciser les
activités qu'ils dispensent. Eux, l'ont pris dans un but de
contrôler la masse monétaire prise à l'intérieur de
différentes spécialités. Donc, ils veulent savoir ce que
fait un médecin, à une certaine période donnée,
pour leurs propres fins à eux.
M. Trudel: Est-ce que les conversations, dans ce sens-là,
ont eu lieu pour avoir une entente avec la FMOQ, avec les omnipraticiens? La
masse, évidemment, la vacation et honoraires fixes, c'est beaucoup plus
répandu chez les omnipraticiens, je l'imagine, compte tenu de la nature
même de la profession.
M. Cantin: À date, nous avons eu deux rencontres avec les
deux fédérations médicales sur la mise sur pied de cette
feuille d'activités. Ce qui doit nous guider, les prémices de
base ou la toile de fond qu'on devrait retenir pour remplir la feuille
d'activités, on en est rendu là.
M. Trudel: ii y a une adhésion des corporations, je dis
bien des corporations, les deux principales, les deux fédérations
médicales concernées quant à l'implantation de ce mode de
contrôle de l'imputabilité du travail?
M. Cantin: Je pense qu'il y a définitivement une
adhésion de la FMSQ puisque c'est déjà dans une entente
tandis qu'à la FMOQ on comprend que c'est d'une utilité, sauf que
la préoccupation - elle est évoquée aussi, c'est une
préoccupation que l'on partage - c'est de s'assurer qu'on ne tombera pas
dans un temps considérable pour remplir ces formulaires et qu'on va
aller chercher uniquement ce dont on a besoin pour pouvoir suivre ce qui doit
être suivi, l'admissibilité du bénéficiaire. Est-ce
que, par exemple, il y a possibilité de réclamer vis-à-vis
un tiers? C'est un élément qui nous apparaît important, en
l'occurrence. Est-ce que les services ont été réellement
dispensés?
M. Trudel: Vous n'auriez pas préféré adopter
cette mesure-là après entente avec les fédérations
plutôt que de l'inscrire dans la foi?
M. Morency: Si vous permettez, c'est de l'essence... Dans la Loi
sur l'assurance-maladie, tout ce qui est cueillette d'informations, c'est
quelque chose qui appartient à celui qui administre le régime
sous la Régie de l'assurance-maladie. Donc, c'est elle qui
détermine, à l'article 72, quel doit être le contenu des
relevés d'honoraires et formules de demande de paiement. La contrainte
qu'il y a, c'est de requérir uniquement les renseignements
nécessaires pour fins d'apprécier une demande de paiement. Mais
l'organisme qui détermine le contenu des relevés d'honoraires,
à savoir quels sont les renseignements qu'elle requiert pour honorer une
demande de paiement, c'est prévu dans la Loi sur l'assurance-maladie
depuis les tout débuts, c'est un rôle qui appartient à la
Régie de l'assurance-maladie. Bien entendu, de tels règlements
sont approuvés par le gouvernement.
M. Trudel: Ce que vous voulez dire, c'est que vous voulez avoir
une poignée juridique à la Régie pour réaliser ce
geste-là: avoir toute information en contrepartie des honoraires qui
sont payés à un professionnel de la santé, même si
vous auriez pu le faire, à preuve, vous l'avez réalisé
avec les spécialistes - c'est ce qu'on me disait - vous auriez pu le
faire par entente avec une fédération.
M. Cantin: Avec les spécialistes, ce qui a
été prévu, c'est l'élaboration d'une feuille
d'activités dans l'entente. C'est ça qui est prévu dans
l'entente, l'élaboration d'une feuille d'activités. Actuellement,
les discussions qu'on tient,
c'est le contenu de la feuille d'activités.
M. Trudel: Oui, mais vous avez une entente. M. Cantin:
Oui.
M. Trudel: C'est-à-dire, on veut avoir des informations
sur les actes réalisés à l'intérieur de deux modes
de rémunération, honoraires fixes ou à vacation.
Là, vous avez eu des conversations et des échanges avec tes
spécialistes qui disent: Nous autres, on serait d'accord avec ça
pour un objectif qui est autre que le vôtre. Nous autres, c'est qu'on
veut être capable de contrôler la masse budgétaire mise
à la disposition du volet médecins spécialistes au
Québec, et on veut savoir où on s'en va avec ça. Comment
cela se fait-il que certains soient peut-être pénalisés
parce que d'autres l'utilisent plus largement au niveau, encore une fois, de
deux types de rémunération, honoraires fixes ou vacation? Quand
vous arrivez aux omnipraticiens, vous dites: On a commencé à
travailler avec eux. On n'a pas d'entente formelle avec eux autres sur comment
on va contrôler ça, la façon dont on va contrôler
ça, et on n'a pas d'entente avec eux autres, en soi. On a des
consultations - comme on dit dans les formules polies - on a des consultations
utiles et nécessaires pour en arriver à l'application de
l'objectif. Vous voulez vous donner la poignée juridique ici pour le
faire.
Le Président (M. Joly): M. le leader de l'Opposition.
M. Chevrette: C'est que si vous l'avez depuis le
début...
M. Morency: Le pouvoir d'élaborer le contenu du
relevé d'honoraires. Mais, par rapport aux formules de demande de
paiement à salaire et à vacation, il faut toujours se situer dans
le temps, où effectivement ce sont des modes de
rémunération qui ont considérablement grandi dans le
régime. Si on parle aujourd'hui de 250 000 000 $...
M. Chevrette: C'est le DSP qui signe le système à
vacation. Prenons la vacation, c'est le DSP qui signe. Là, vous semblez
découvrir une lacune dans le système. Vous semblez dire: Bon, les
DSP, je ne suis pas sûr qu'ils ne signent pas quelque chose. Dans le
fond, c'est parce qu'il y a une lacune que vous arrivez avec une
législation. Sinon, comme on ne parle jamais pour ne rien dire, c'est
parce qu'il y a des problèmes que vous arrivez à parler. Si c'est
parce qu'il y a des problèmes, il semble bien que vous faites reposer
sur celui qui n'a pas l'autorité de la signature-ce n'est pas le DSP que
vous forcez à élaborer sur le paiement des vacations, c'est le
médecin, c'est ça?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais ce n'est pas le
DSP qui rencontre les bénéficiaires, c'est le médecin.
M. Chevrette: Mais, entre nous autres, vous parliez de
transparence, hier soir. On va en parler ce matin. Le médecin qui rentre
dans un centre d'accueil, il ne passe pas inaperçu. Ce n'est pas le
plâtrier qui passe pour aller "patcher" là, c'est un
médecin qui passe pour aller voir des patients. Il rentre dans une
chambre. Ce sont des visites, il y a de la routine dedans, il y a du
statutaire. Donc, qu'est-ce que vous recherchez? Vous recherchez à dire:
Qu'est-ce qu'il est allé faire dans la chambre de Joséphine
Mireault? Bien, c'est quoi?
M. Cantin: Non, non, d'aucune façon. Les objectifs, je les
ai soulignés tout à l'heure: valider l'admissibilité des
bénéficiaires vus; valider les services rendus; recouvrer les
coûts encourus pour un bénéficiaire ou imputables à
un tiers. Alors, je pense que c'est très clair: permettre cette
vérification des services rendus dans le cadre de nos propres
procédures à la Régie de l'assurance-maladie. C'est
ça les objectifs, il n'y a pas autre chose que ça.
M. Trudel: Ce que je trouve difficile comme argumentation c'est,
en particulier, quand on est à vacation. Vacation, le plus
répandu, c'est le centre d'accueil, c'est le centre CHSLD, le centre
d'hébergement de soins de longue durée. Quand ils sont
hébergés, admettons qu'il y a des bonnes chances qu'ils soient
Québécois, hein, ça doit être assez rare... J'ai
peine à croire que - je vous le dis bien honnêtement - c'est
uniquement pour connaître l'admissibilité des
bénéficiaires. Disons que c'est très "à la marge"
qu'on a hébergé quelqu'un qui n'est pas un
Québécois. Il peut s'en glisser, il y a quelqu'un quelque part.
On n'a pas vérifié sa carte d'identité parce qu'il avait
93 ans, on l'a accueilli parce qu'on est une société ouverte. On
a dit: Oui, tu vas t'en venir en centre d'accueil, puis on va accepter cela. Il
y a un service qui est rendu par un médecin, à l'intérieur
de sa période de vacation. On n'est pas en matière de trafic
géant, quelque part. Connaître le nombre d'actes qui sont commis
à l'intérieur d'une période de vacation...
La vacation a aussi un autre objectif, c'est de dire aux professionnels
de la santé: Voulez-vous, M. le professionnel, Mme la professionnelle,
rendre des services de nature médicale à une population
fermée, à une population, à un groupe cible? S'il vous
plaît, ne nous envoyez pas une "Chargex" chaque fois que vous voyez une
personne. On pense que vous devriez offrir des services globaux, des services
à la personne. Vous rencontrez Mme Mireault, et vous dites à Mme
Mireault: Bonjour, comment ça va ce matin? Puis, lé petit doigt
sur l'épaule ou sur la jambe:
Hum! je pense que vous faites un peu de pression ce matin. Ça
aussi, ça fait partie de la vacation. En retour, cependant, vous
demandez aux professionnels de ne pas charger un acte médical, un
service rendu à la personne. Bon, alors, c'est ça le mode.
Dans la rémunération à honoraires fixes, on lui
dit, encore là: Dans ce mode de travail, voulez-vous rencontrer la
personne? Au lieu de nous dire: Je vais charger à l'agent payeur le
temps que j'y ai mis et l'acte que j'ai réalisé, voulez-vous,
à l'intérieur de votre temps, rencontrer les personnes qui
requièrent des services selon un mode de responsabilité
professionnelle que vous accomplissez en vertu de votre serment d'office, eu
égard à votre profession? Et là, ça pose la
question de... Je vais donc aller m'in-gérer - j'emploie le mot, il est
peut-être un petit peu fort - dans un mode de travail auprès des
usagers qui prévoyait une certaine liberté et qui sortait cela
d'un cycle de production, en disant: Ça va être fixe, l'affaire.
Est-ce qu'il peut rencontrer moins de bénéficiaires que je ne
l'aurais escompté, moi, comme agent payeur? Il se peut. (10 h 45) mais
là on ne peut pas parler des deux côtés de la bouche en
même temps, il n'y a que jean chrétien qui peut faire ça,
là. si on a des professionnels à qui on dit: pour une certaine
catégorie, chaque fois que vous réalisez un acte, vous nous
chargez, à la régie, à l'agent payeur... par ailleurs, sur
la réalisation de l'acte professionnel, on dit: bien, en même
temps, il ne faut pas que ce soit une chaîne de production. d'ailleurs,
on s'est mis des limites dans les ententes. on s'est mis des limites dans les
ententes avec les fédérations en disant: ce n'est pas une
production, ça, là. c'est la rencontre d'un être humain
à qui on demande de rendre un service.
De l'autre bord, on dit: Là, par ailleurs, pour une certaine
clientèle, c'est moins l'acte réalisé que le service
à dispenser. On a un problème à l'intérieur de
ça, une situation problématique qui est la présence du
professionnel, ça s'appelle les effectifs médicaux. On l'abordera
bien le matin où on va y arriver. Je suis sûr qu'on va y arriver
un bon matin parce que, comme les matins finissent toujours par arriver, on va
finir par arriver là aussi.
Cette question-là étant réglée, qu'il y a un
professionnel dans l'établissement pour donner des services à la
personne à l'intérieur d'un cadre, qu'est-ce que j'ai à
aller fouiller dans le nombre de personnes rencontrées et les actes
réalisés, sinon que de dire: Je veux augmenter la cadence, je
veux augmenter les actes réalisés et le nombre de personnes?
Là, je ne suis plus dans le quantitatif, c'est ça qui
m'inquiète. Je ne suis plus dans le quantitatif, je commence à me
mêler du qualitatif. Qu'il n'y ait pas un acte de nature strictement
médicale qui ait été réalisé avec Mme
Mireault, bien, ça fait partie aussi de la profession, du travail
du professionnel dans cette relation avec l'usager, ce matin-là, de bien
saluer Mme Mireault et de prendre cinq minutes. Que je sache, sauf erreur,
ça ne vous coûte pas plus cher comme agent payeur.
Si vous savez qu'il a rencontré dans le centre d'accueil 12
personnes au lieu de six, ça ne changera strictement rien au niveau de
vos 250 000 000 $. La définition même, c'est fixe, vacation ou
honoraires, c'est fixe. C'est pour ça que j'ai posé des questions
sur les ententes avec les fédérations médicales qui sont
aussi chargées des intérêts professionnels de leurs
membres. Là-dessus, si le véritable objectif, c'est la
présence, on appelle ça les effectifs. Deuxièmement, si on
est sur la quantité d'actes réalisés, bien, il faut en
parler directement aux médecins en face. La productivité n'est
pas assez élevée, ça se parie, ça se dit dans une
société, ça. Je pense que ce n'est pas assez
élevé. Mais il ne faut pas nous inventer - moi, je pense - des
histoires de contrôle des coûts. On ne peut rien contrôler
avec ça. C'est l'antithèse de la définition même de
vacation et honoraires fixes.
M. Cantin: j'ai le goût de passer des commentaires.
j'admets, en partie, tout ce que vous venez de dire parce que vous le situez
dans un centre d'accueil, sauf que combien ii se paie de vacations pour des
fins pour lesquelles il ne devrait pas s'en payer? il s'en paie pour de la
recherche. il s'en paie pour de l'enseignement. il s'en paie pour des fins
médico-administratives. ça, ce n'est pas prévu mais, parce
qu'elles ont été données et parce que le dsp, comme tel, a
signé comme quoi ces vacations-là ont bien été
réalisées, bien, je veux dire, on se trouve à les payer.
sauf que, suivant tout ce qui existe, on ne devrait pas les payer. là,
je vais prendre le cas de mme mireault. je peux me servir de celui-là
parce que c'est une réalité. mais mme mireault, quand il l'a vue
et qu'il a passé cinq minutes avec elle, si c'est un cas qui est
compliqué, qu'est-ce qu'il fait avec? il l'envoie à l'urgence et
là, il va nous la charger à l'acte. c'est ça qu'il fait
avec le cas de mme mireault, quand c'est un cas compliqué.
M. Trudel:
M. Cantin: II y a possibilité de pratiquer, suivant
différentes modalités et dans la même journée.
Alors, je pense que ces dimensions-là ne doivent pas... Les vacations,
c'est correct, on peut en allouer pour des fins spécifiques, sauf qu'on
en alloue pour toutes sortes de fins.
M. Trudel: oui, mais je vais regarder la première
dimension. on va revenir sur mme mireault. prenons la vacation pour d'autres
fins...
M. Côté (Charlesbourg): On va la suivre à
l'hôpital.
M. Trudel: Peut-être qu'elle est à
Saint-Joachim-de-Tourelle, je ne le sais pas, en quelque part.
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est à
Sainte-Anne-des-Monts parce que...
M. Trudel: Ah, à Cap-Chat, à Sainte-Anne-des-Monts!
Pour les autres activités de la vacation, vous dites: il se donne de
l'activité pour du médico-administratif, il se fait de la
vacation pour de la recherche; il se fait de la vacation pour de
l'enseignement. Qui est-ce qui autorise ça, qu'il y ait de la vacation
pour réaliser de tels actes? J'allais dire pour commettre de tels actes.
Qui est-ce qui autorise ça?
M. Cantin: II ne faut pas oublier qu'en santé
communautaire il y a un régime où on peut émettre des
vacations. Il y en a, comme tel, en établissement psychiatrique. Alors,
le chef de département peut émettre des vacations comme telles.
En certaines circonstances, le DSP peut émettre des vacations.
M. Chevrette: mais vous relevez... pour en arriver à vous
donner une ceinture puis une bretelle, c'est parce que vous avez des
relevés défaits?
M. Cantin: C'est parce qu'on sait qu'il y a des gens qui faussent
le système actuellement, entre autres, sur les vacations. Sur la masse
salariale, si vous voulez, on ne connaît absolument rien. On n'est pas
capable de faire d'association avec les bénéficiaires ou quoi que
ce soit. Dans le fond, ce qu'on dit...
M. Trudel: C'est vrai qu'il y a un trou noir. Il y a un trou
noir, mais il me semble, à prime abord, qu'on essaie d'éclaircir
ça par le mauvais bout, c'est-à-dire qu'il y a quelqu'un qui
autorise ça quelque part. Il y a quelqu'un qui dit: Oui, j'autorise que
tu sois payé 10 heures pour effectuer des activités de recherche.
Vous, à la RAMQ, la Régie de l'assurance-maladie du
Québec, je comprends que vous êtes au bout et que vous recevez des
"bills", point, "period", à la ligne. C'est inquiétant. Oui, je
dois dire que c'est inquiétant quand tu reçois 250 000 000 $ de
"bills" par année, de factures, et que tu ne sais pas ce que tu paies
avec ça.
Mais il y a quelqu'un, quelque part, qui donne l'autorisation de
réalisation de cette vacation-là; ça entre dans un budget.
La Régie de l'assurance-maladie du Québec n'a aucune emprise
là-dessus. Prenons un exemple très concret. Le DSP du centre
hospitalier Rouyn-Noranda dit à tel médecin: Je vais te payer, tu
peux me charger 12 heures de vacation par semaine à tel prix, afin
d'encadrer des résidents, des Internes que j'ai, qui sont en Internat,
ici, à l'hôpital. Ça, ça peut arriver comme
ça. Vous, vous n'avez pas un strict mot à dire là-dessus.
Mais c'est oui ou non? Vous n'avez pas un mot à dire
là-dessus?
M. Cantin: C'est-à-dire qu'à des endroits on sait
qu'il y en a un nombre maximal et, à d'autres endroits, il n'y a pas de
nombre maximal. Alors, en psychiatrie, il y a un nombre maximal; en
santé communautaire, il n'y a pas de nombre maximal. Il y a des
modèles différents. Pour l'enseignement puis la recherche, comme
tels, on ne devrait pas en accorder; on en accorde.
M. Trudel: On accorde. Qui "on"?
M. Cantin: Je veux dire ceux qui sont habilités à
donner des vacations dans les établissements.
M. Trudel: Qui sont ceux qui sont habilités
à...
M. Cantin: Ceux que j'ai identifiés tout à l'heure.
À ma connaissance, il y en a trois...
M. Trudel: DSC...
M. Cantin: Soft les centres de santé communautaire, soit
le DSP, soit le chef de département.
M. Chevrette: Mais il y a des proportions sur 250 000 000 $.
Quelle est la proportion pour les personnes âgées? Quelle
proportion en psychiatrie? Quelle proportion est en recherche ou en
activités communautaires, en santé communautaire?
M. Cantin: Pas au moment où on se parie. Je n'ai pas les
chiffres. Il faudrait faire un relevé.
M. Chevrette: Vous n'avez pas de...
M. Trudel: Je répète que la Régie de
l'assurance-maladie du Québec n'a aucune autorisation à donner
à un professionnel dans un établissement qui autorise d'aller
puiser de l'argent - j'emploie le langage par exprès - dans votre
caisse, il n'y a personne qui autorise ça?
M. Cantin: II n'y a pas de plafond en santé communautaire.
J'aimerais vous dire qu'il y en a, mais il n'y en a pas!
M. Trudel: Mais je ne cherche pas à vous faire dire: II y
en a ou il n'y en a pas.
M. Cantin: Non, c'est un exemple. Sauf
qu'en psychiatrie, dans un établissement, tu ne peux pas donner
plus que tant de vacation. Tu les distribues, tu en as un maximum. Donc,
là, il y a une limite, mais pas en santé communautaire.
M. Chevrette: Mais on sait que la rémunération
médicale est basée sur des enveloppes, O. K. À partir du
fait que c'est basé sur des enveloppes, si pour les vacations il n'y a
aucun contrôle, vous devez avoir des retours ou des "backlash" des
fédérations médicales, à ce moment-là.
M. Côté (Charlesbourg): En particulier, dans (es
discussions avec le Dr Desjardins, à l'époque où il y
avait un questionnement, particulièrement au niveau des laboratoires.
Aussi, questionnement au niveau du Dr Richer, sur des éléments
comme ceux-là qui, effectivement, étaient puisés à
même la masse, sans pour autant qu'il y ait de contrôle sur les
activités et qu'on sache à qui était destiné le
service rendu et combien, pour être capable, effectivement, d'en arriver
à faire ce genre de chose là. Ça ne créait pas de
problème au niveau des fédérations pour être capable
d'en arriver à faire ce qu'on peut faire à ce niveau-là,
dans l'esprit de ce que le Vérificateur général demandait
à la RAMQ, ce qu'on a lu hier en terminant. Lui, il
dénonçait le fait qu'on était dans une situation où
on n'était pas assez exigeant sur le plan des données et qu'il
fallait corriger. D'ailleurs, la recommandation est assez claire, là. Il
dit: La Régie devrait mettre en place des mécanismes de
contrôle appropriés sur la rémunération
versée aux professionnels de la santé dont les demandes de
paiement doivent être contresignées par des représentants
autorisés des établissements de santé et de services
sociaux, afin de s'assurer que les services qu'on lui réclame sont des
services assurés, rendus à des bénéficiaires
admissibles et qu'ils n'ont pas déjà été
payés.
Il y a trois orientations là qui sont assez claires. C'est ce que
ça vise. C'est ça qu'on essaie de faire. Puis, évidemment,
dans son rapport, on a parlé de 250 000 000 $, mais dans son rapport de
1987-1988, c'est ça?
Une voix: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): II parlait de 300 000 000 $.
Ça commence à être de l'argent un peu.
M. Trudel: Mais là essayez d'expliquer comment vous allez
y arriver, par l'information que vous allez possiblement demander quant aux
actes réalisés pour un bénéficiaire, comment vous
allez en arriver à contrôler le restant de ce que vous pensez
être non couvert par l'économie générale de notre
régime. Si vous avez un contrôle, vous avez l'information que
telle, telle personne a été rencontrée. Par ailleurs, le
DSP, dans un centre hospitalier, qui va avoir autorisé 10heures de
vacation pour des activités...
M. Côté (Charlesbourg): Recherche, enseignement.
M. Trudel:... de recherche et enseignement, vous avez l'intention
de couper ça?
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez, quand on
discute avec les fédérations médicales, lorsqu'on
échange avec eux, eux aussi se posent des points d'interrogation
à l'intérieur de leur enveloppe, lis disent: Si vous voulez en
payer, payez-en, mais payez-en en dehors de l'enveloppe si ce n'est pas
destiné à des services directs aux bénéficiaires.
Donc, à partir de ça, il y a effectivement un questionnement
à ce niveau-là. Il y a un élément, 11 y a 250 000
000 $ qu'il faut tenter de mieux ventiler. si c'est des services aux citoyens,
tant mieux.
M. Trudel: Je comprends la préoccupation, mais je pense
qu'on ne peut pas, à partir de la remarque du Vérificateur
général, dire: II y a 300 000 000 $ dans le drain, et on ne
s'occupe pas de ça. Par ailleurs, il ne faut pas non plus commencer,
à mon avis, à charger sur les professionnels qui font les actes.
Il n'y a pas d'autorisation pour quelqu'un qui décide de dire à
un professionnel, à un médecin: Tu vas me faire ça pendant
10 heures, puis tu te feras payer par la RAMQ. Il n'y a personne qui
contrôle ça. Il n'y a aucune autorisation.
Moi, il me semble que la poignée est beaucoup plus à
partir du système administratif. 11 n'y a rien de méchant dans le
système en disant: tu dépenses l'argent du public. veux-tu, tu
vas avoir un système d'approbation? moi, j'ai bien plus peur de: je vais
contrôler par en arrière. en arrière, pas
méchamment, mais je vais contrôler post facto les actes
réalisés au lieu de m'attaquer à la racine. mais le
problème, il commence au moment de l'autorisation. si n'importe qui dans
le système... pourquoi, je m'en priverais, moi, si je suis dans une
université ou dans un établissement de santé? je dis: oui,
pour régler mon problème, tu vas m'en faire 12 heures de
ça, puis comme c'est très large et que ça semble
être le royaume du flou, ces ententes et ces non-ententes-là,
est-ce qu'on peut prendre ça également, du bout à la
racine, en disant: les autorisations pour les honoraires fixes et la vacation
devront être approuvées par des mécanismes qui nous
permettent de vérifier si la vacation ou les honoraires fixes sont bien
accordés pour réaliser des actes et des services qui sont dans
notre régime, dans notre couverture de services assurables? à
part de ça, je veux dire, il n'y a rien de justifiable. quelqu'un dans
le réseau public dit: moi, j'ai rien qu'à dire o. k., et
ça me soulage d'un autre problème ailleurs, bah! pourquoi je m'en
priverais? je n'ai
pas d'affaire à me plaindre de ça, la baignoire est
ouverte, j'ai rien qu'à la laisser couler. Ça va bien! M. le
Président. M. le Président. (11 heures)
Le Président (M. Joly): M. le leader de l'Opposition.
M. Chevrette: Oui, M. le ministre, suite aux propos de mon
collègue de Rouyn-Noran-da-Témiscamingue, fondamentalement, vous
avez des problèmes à contrôler ce qui se donne. La solution
que vous trouvez, c'est de dire: On va assujettir à une technocratie
celui qui dispense des services. Quand un D.G. ou un DSP d'hôpital
décide qu'il y a 12 heures de payées en vacation à un
médecin, ii lui dit bien souvent: Fais ça, et je vais te payer
sous forme de vacation, tu me dépannes. La, l'individu lui, qui
obtempère peut-être avec joie, peut-être plus ou moins,
d'une façon plus ou moins spontanée, c'est lui qui est assujetti
à ce moment-là au contrôle.
Pourquoi ne pas arriver avec une solution où dès le
départ, comme l'a dit mon collègue... D'abord, clarifier ce que
c'est que la vacation dans un centre hospitalier de longue durée, dans
un centre d'accueil, et définir que la recherche ou l'enseignement, ce
n'est pas... Ce que je crains moi, c'est que ce qui se fait dans le milieu, en
assujettissant continuellement l'individu à une technocratie, c'est
qu'on perde une spontanéité dans le milieu. L'individu n'est pas
en autorité pour décider qui fait quoi. C'est
l'établissement, c'est les autorités de l'établissement
qui décident, et ça m'apparaft... On y va à l'inverse. On
va chercher l'individu, alors que souvent c'est au niveau des autorités
de l'établissement.
M. Côté (Charlesbourg): Mais c'est l'individu qui
reçoit le paiement et qui dispense les services, ce n'est pas...
M. Chevrette: Oui, je comprends.
M. Cantin: Mais comment vais-je faire, par exemple, pour
retrouver mes tierces responsabilités? Il ne faut pas s'imaginer, dans
cette masse-là, qu'il n'y a pas de tierce responsabilité, 250 000
000 $. Une tierce responsabilité, c'est un cas, par exemple, de CSST.
C'est un cas qui peut être couvert par des assurances. Ça,
là, je veux dire, c'est un autre élément, ce n'est pas
à négliger, ces choses-là.
M. Côté (Charlesbourg): Bien oui. Et l'autre
phénomène, les assurances...
M. Cantin: Les assurances?
M. Trudel: Bon. Là, ce que vous voulez dire, c'est qu'elle
pourrait se faire payer par l'assurance privée, par exemple...
M. Cantin: C'est ça...
M. Trudel: Et là, c'est la RAMQ qui paie.
M. Cantin: Bien oui...
M. Trudel: On n'est pas en train de dire qu'il faut payer aux
deux places?
M. Cantin: Mais non, mais non, sauf que ça nous permet de
récupérer. Parce qu'il y a une compagnie d'assurances, II y a une
couverture qui est là. Si c'est un service qui est donné suite
à un accident du travail, par exemple, nous autres, on facture à
la CSST. Sauf que, si je ne l'ai pas cette information-là, je ne peux
pas facturer à la CSST.
M. Trudel: L'autre bout, vous ne pouvez pas me dire que ça
ne vous préoccupe pas?
M. Côté (Charlesbourg): Mme Mireault.
M. Trudel: Non. Non. Non. Mme Mireault, on n'a pas fini, on
revient. Mais vous ne pouvez pas dire que ça ne vous préoccupe
pas, l'autorisation de vacation ou d'honoraires fixes dans le système!
Ce n'est pas surprenant qu'on se réveille avec des problèmes de
la nature de ceux que vous soulevez quand c'est "free for all" dans le champ. Y
a-t-il quelque chose que vous avez prévu quelque part qui fasse qu'on
contrôle l'ouverture de la champlure ou pas? Moi, je suis prêt
à regarder les deux bouts, mais les deux bouts, par exemple. C'est
où la définition de ce que c'est qu'une vacation?
M. Morency: Ce n'est pas défini dans la loi.
M. Trudel: Ce n'est pas défini dans la loi? Si c'est comme
les comptables disent: petits montants pour balancer, PMPB.
M. Morency: En fait, ce qu'on introduit dans la loi à
l'article 3, retraduit dans le pouvoir de réglementer, c'est le fait que
les tâches administratives devront être identifiées par
règlement, en dehors de ce qu'on pourrait dire le cadre initial de la
Loi sur l'assurance-maladie, à savoir tous les services que rendent les
médecins qui sont requis au plan médical. Lorsqu'on
déborde ça, là, tout ce qui est en dehors de ce que peut
être, en fait, le cadre de la rémunération à l'acte,
lorsqu'on tombe dans les autres tâches, ça va être
défini par règlement, quelles sont les autres tâches qui
font partie du régime d'assurance-maladie et pour lesquelles la
régie doit payer le coût. Ce qui est en dehors des tâches
administratives devra être...
M. Trudel: Ça va être prévu au
règlement? Ce n'est dans aucun règlement actuellement?
Des voix: Non.
M. Morency: Non. Mais pour savoir si ça tombe dans les
tâches par la suite, le seul moyen d'aller chercher de I information,
c'est via les formulaires pour savoir si, effectivement, i! remplit une de ces
tâches-là. C'est le moyen de cueillir l'information pour
l'analyser aux fins d'autoriser un paiement...
M. Trudel: Mais vous vous rendez bien compte que ça n'a
aucun bon sens de contrôler au bout de la ligne si on n'a pas, au
départ, donné une autorisation claire qui permette de savoir ce
sur quoi on contrôle. Sans ça, c'est: Je tire sur tout ce qui
bouge, et je marche au discrétionnaire. Ça me surprend,
honnêtement, ça me surprend que vous me disiez: Ça va venir
par règlement, pour ce qui est du départ, mais pour ce qui est de
la fin, par exemple, de contrôler l'objectif de résultats,
ça je le mets dans la loi, moi, j'aimerais ça, au moins, que les
deux bouts apparaissent, ne serait-ce que de dire: Eh bien, au départ,
lorsqu'il y a d'autres modes de rémunération qu'un paiement
à l'acte, il doit y avoir dans la loi une poignée pour qu'il y
ait des autorisations. Là, je pense que ce n'est pas de bureaucratiser
le processus que de faire ça, c'est de mettre les affaires claires.
Quand on met de l'ordre dans un système, ça ne veut pas dire
qu'on est nécessairement obligé de bureaucratiser les affaires.
Quand on sait où on s'en va, eh bien, ça nous empêche
d'engager 12 personnes pour contrôler ce qu'on ne sait pas
contrôler.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que j'ai bien saisi
le souhait du député de Rouyn-Noran-da-Témiscamingue.
L'article 473, c'est un article qui est bon en autant qu'on a le pendant de
celui qui autorise. À partir du moment où on a quelque chose qui,
sur le plan de... Bon, l'article 473, c'est celui qui donne le service et qui
est payé pour alors que, finalement, il faut aller chercher celui qui
donne...
M. Trudel: Qui autorise.
M. Côté (Charlesbourg): ...qui autorise. L'article
290 dit: "La régie régionale gère une enveloppe annuelle
de rémunération à honoraires forfaitaires et à
salaire pour les médecins de la région." Il y a donc au niveau
régional une volonté... Quand on dit "une enveloppe annuelle",
elle est forcément identifiée. Si tu en abuses... Il faut
nécessairement que tu aies un contrôle dessus et que tu l'utilises
de manière parcimonieuse. Ça, c'est un premier
élément qui me permettrait sur le plan régional -
ça ne veut pas dire pour autant qu'on n'a pas le contrôle sur le
plan de l'établissement - mais la régie régionale, quant
à elle, pourrait éventuellement le faire parce que la situation
dans laquelle on se retrouve dans bien des cas, c'est que si on va à
vacation, dans certains cas, c'est payé par la RAMQ ou autrement pour
des tâches, disons globalement, plus administratives qui devraient
être payées par le budget de l'établissement. Donc, c'est
une déviation. C'est une déviation. Je pense qu'il faut... On ne
dit pas que ça n'en prend pas et qu'on ne doit pas en permettre. Ce
n'est pas ça qui est dit. Je pense que ça prend un meilleur
contrôle pour savoir exactement ce qui en est fait. Alors, si la
volonté est, au-delà de l'article 290, de resserrer le pouvoir de
celui qui autorise, sur le plan régional, l'autorisation est à
l'intérieur d'un cadre, donc d'une enveloppe qui est là. SI tu la
défonces, c'est ton problème; si tu l'utilises à bon
escient, c'est encore ton problème, et tu en auras les
bénéfices. Mais c'est peut-être là qu'il faut
renforcer l'utilisation de ça.
M. Trudel: À ce moment-ci, je dirais: Convenez de
l'objectif, il faut aussi qu'au niveau de l'autorisation tout le travail
commence là. Je n'avais pas discuté de l'article 290 tout de
suite parce que, encore là, la première question que je poserais
à ce moment-là: Oui, mais qui détermine la somme
prévue au budget de l'établissement à titre de
rémunération ou honoraires, salaire fixe pour les médecins
de la région? Je ne vois rien qui réponde, encore
là-dedans, à la préoccupation du Vérificateur
général et de l'agent payeur qui devrait être quelque part.
(11 h 15)
M. Côté (Charlesbourg): L'article 473 répond
aux préoccupations du Vérificateur général.
L'article 473 répond...
M. Trudel: En grande partie.
M. Côté (Charlesbourg): ...en tout point. En tout
point, parce que ce que dit le Vérificateur général - on
se le rappelle là - "puisque cet article pose comme condition
générale que tout examen ou service non relié à un
processus... - j'avais retourné ma page - ...afin de s'assurer que les
services qu'on lui réclame sont des services assurés rendus
à des bénéficiaires admissibles, et qu'ils n'ont pas
déjà été payés". Avec ça, vous
réussissez à atteindre les objectifs que vous fixait le
Vérificateur général.
Cependant, je fais le chemin avec vous, en disant: li y a quelqu'un
quelque part qui autorise la vacation. Donc, ce n'est pas le médecin
tout seul dans le champ qui s'autorise lui-même en disant: Je vais me
payer une vacation, ça va être extraordinaire. Il y a quelqu'un
quelque part qui donne cette autorisation-là, et qui doit avoir un
niveau de responsabilité qui doit se retrouver quelque part.
M. Trudel: ii faut qu'il y ait quelqu'un quelque part qui ait la
possibilité de vérification là-dessus, et qu'il
réponde de ce geste-jà à un conseil d'administration,
à quelqu'un qui est
nommé. Il faut qu'il réponde de ce geste-là.
Je dépense l'argent de Jean-Baptiste, Jean-Baptiste a le droit de
savoir ce que je fais avec son fric. C'est fondamental.
M. Côté (Charlesbourg): On va le fouiller sur
l'heure du dîner là, voir comment on peut l'incorporer,
peut-être par l'article 290.
M. Trudel: O.K. Alors, on suspendrait ici, puis...
M. Côté (Charlesbourg): Peut-être en
renforçant... en se disant que la discussion est faite. Puis, à
ce moment-là, on l'adoptera quand on adoptera l'autre...
M. Trudel: O.K. Puis vous pourrez me répondre en disant:
Là, on va le mettre à l'article 290 ou on le rentre ici. Vous
verrez là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, O.K.
M. Trudel: Ça va. Ça fait que, comme ça, je
n'avais pas eu très tort de prendre une autre heure avant de m'endormir
dans mon lit.
M. Côté (Charlesbourg): De toute façon,
même si on l'avait adopté hier, vous savez que ça a
été notre habitude depuis le début, si on retrouve quelque
chose qui ne fonctionne pas, on rouvre l'article, l'idée étant de
le bonifier pour qu'il soit le plus parfait possible.
M. Trudel: En conclusion, je vous avoue bien honnêtement,
M. le ministre, que la préoccupation que j'avais est un peu, beaucoup,
en relation avec ce qu'on a entendu hier et depuis quelques jours. Quelquefois,
j'aime penser que c'est non intentionnel, je suis à peu près
assuré que ce danger de bureaucratisation qui est exposé -
disons-le honnêtement et très ouvertement - par la profession
médicale, c'est un grand danger qui guette notre société.
Puis, quand je dis ça, je pense qu'on n'est pas obligé d'entendre
qu'on est en train de prendre position pour ou contre les médecins.
On a une pratique professionnelle des médecins au Québec
qui a évolué dans un cadre différent depuis 20 ans. Comme
société, on s'est donné un grand choix et des grandes
réorientations, puis c'est normal qu'on regarde tout ça. Sauf que
si on entend un bombardement littéral de la profession médicale
qui dit, dans la réalité ou au niveau de la perception... On sait
souvent que la perception, c'est la réalité dans certains mondes.
On sent qu'on va être victime de la bureaucratie, qu'il se
développe une bureaucratie.
Ça, ça demeure pour n'importe quelle
société, puis là, celle qui nous préoccupe, c'est
la société québécoise. Comment peut-on vivre dans
un système où des acteurs importants sentent ça? Bien moi,
je vous avoue que, quand je lisais l'article 473, je ne prêtais de
mauvaise intention à personne, mais je trouvais que ça en
prêtait peut-être à certains à l'autre bout en
disant: Bien, nos professionnels de la médecine, je vous le dis
carrément, ils fourrent le système et ils sont en train de
s'organiser.
Alors, responsabilisation, mais respect du professionnel et de l'acte
professionnel qu'il réalise aussi. Je suis plus satisfait quand vous me
dites: Bon, on va regarder les deux bouts, et puis on ne culpabilisera pas
juste celui qui réalise l'acte.
M. Côté (Charlesbourg): Moi aussi, de toute
façon, je pense que c'est la conclusion de nos débats qui est
importante dans ce genre de situation là. Il faut voir la
préoccupation que nous avions de donner suite au rapport du
Vérificateur général, qui est quand même une
institution assez importante et qui soulève des questions majeures. Dans
ce cas-là, on soulevait une question de 300 000 000 $. On ne peut pas
rester insensible à ça, là. Prenez 300 000 000 $ et faites
le tour des ministères qui ont 300 000 000 $ ou moins de budget, et vous
allez en trouver quelques-uns, juste pour vous donner l'importance de la
vacation à travers le Québec. Je suis convaincu que, si on
arrivait demain matin avec 300 000 000 $ aux Affaires culturelles, que si on
arrivait avec 300 000 000 $ à Loisir, Chasse et Pêche, ce serait
assez important merci. Il y aurait des bouffées d'air frais pour
quelques années, et il y en a plusieurs qui salueraient ça
avec... Je pense juste au million de pêcheurs et de chasseurs qui
seraient définitivement très heureux. On n'est pas dans de...
M. Trudel: Par les temps qui courent, c'est les
municipalités qui seraient contentes.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, aussi. On n'est pas
dans 3 $ ou 3,50 $, là. C'est 300 000 000 $, et c'est notre
responsabilité d'administrateurs de faire en sorte qu'on puisse en...
Quant au discours plus répandu de la bureaucratie qui veut absolument
avoir la mainmise, bon, évidemment, il ne faut pas verser dans
l'excès, ni d'un bord ni de l'autre. Je ne verserai pas dans ce
discours-là, même si un sondage m'indiquait que c'était une
carte gagnante si je tapais sur les bureaucrates ou les fonctionnaires. Il y a
aussi dans la fonction publique du Québec d'excellents technocrates,
d'excellents bureaucrates...
M. Trudel: C'est vital.
M. Côté (Charlesbourg): ...qui travaillent pour le
bénéfice des individus, et qui ont à coeur que le
système progresse. Quand on les entend attaquer les bureaucrates et les
fonctionnaires de la manière dont ils le font à ce moment-ci, on
ne rend pas service du tout à la
société. Parmi les technocrates et bureaucrates, si on
mettait l'évaluation, II y a des bons et des moins bons médecins,
il y a des bons technocrates et des moins bons technocrates. Il y a des bons
politiciens, il y a des moins bons politiciens. Ce n'est pas inhérent
aux technocrates, et je pense que dans ce sens-là on charge un peu trop
sur les technocrates de ce temps-là. Tout ce qu'on va pouvoir
éliminer sur le plan de la perception, c'est des contrôles
tatillons, des contrôles tatillons pour 300 000 000 $ s'il vous
plaît, je m'excuse, ça commence à être de l'argent un
peu. Tant mieux, on va le prendre d'un bout, et de l'autre bout, et on va
autant que possible se donner les outils pour régler notre
problème.
M. Trudel: Oui, tout à fait juste. Il y a une phrase que
je veux absolument ajouter. Oui, effectivement, les systèmes ont
tendance, toujours... La première vertu des systèmes, c'est de se
maintenir. Dès que ça existe, le premier mécanisme...
M. Côté (Charlesbourg): On en a une
démonstration très évidente à ce moment-ci.
M. Trudel: Ha, ha, ha! Le premier théorème de
Miller sur les systèmes vivants et les systèmes inorganiques, la
première vertu, c'est de se maintenir. Par ailleurs, moi, je pense qu'on
peut dire, en général, de façon assez précise, que
nous avons une excellente fonction publique au Québec, qui sert d'une
façon remarquable la population - le rapport Lemieux-Lazure nous l'a
bien démontré. Est-ce qu'il y a aussi des abus quelque part?
Bien, comme dans les systèmes qui ont le moindrement des grandes
dimensions, oui il y a des abus, des choses à corriger, sauf qu'on est
ici beaucoup à gérer la perception, et on a eu l'occasion d'en
discuter et de blaguer même un peu autour de cela.
Ça serait si facile de gérer les êtres humains si
ça ne se mettait pas à penser un bon matin. C'est toujours le
problème. On a eu des grandes écoles de pensée
américaines sur la modification du comportement, où ça
allait bien, parce qu'à un stimuli correspondait une réponse.
C'était la patente parfaite. Il y a juste un maudit problème
entre les deux, quand il y a un stimuli qui vise à donner une
réponse chez un être humain, c'est que celui des deux qui se met
à penser est capable d'aller changer lui-même le stimuli. Avec les
rats ça va bien, parce qu'ils ne pensent pas d'aller modifier le
stimuli. Mais, quand on est en matière d'êtres humains, il y a une
petite dimension supplémentaire qui s'appelle la conscience. Ça,
c'est embêtant parce que ça se met à penser et ça
développe des perceptions. Alors, il faut aussi gérer ça
au niveau de nos systèmes publics comme on l'est ici.
Bon, finies les leçons de psychologie ce matin.
Le Président (M. Joly): Alors, à la demande de M.
le ministre, nous suspendons l'article 473 et j'appelle 474.
Impôt-servfces
M. Côté (Charlesbourg): "L'article 69 de cette loi,
modifié par l'article 37 du chapitre 50 des lois de 1989, est de nouveau
modifié: "1° par l'insertion, après le paragraphe c.1 du
premier alinéa, du suivant: "c.2) déterminer les services que
rendent les médecins et qui doivent être considérés
comme des services assurés aux fins du onzième alinéa de
l'article 3 et prescrire les cas, conditions et circonstances dans lesquelles
ces services doivent être rendus; "2° par l'insertion, après
le paragraphe e du premier alinéa, du suivant: "e.1) déterminer
les services que rendent les pharmaciens et qui doivent être
considérés comme des services assurés aux fins des
troisième et quatrième alinéas de l'article 3 et prescrire
la fréquence à laquelle certains de ces services doivent
être rendus pour demeurer des services assurés. Cette
fréquence pouvant varier selon les cas, conditions et circonstances
qu'il indique; "3e par l'insertion, après le paragraphe f du
premier alinéa, des suivants: "M) déterminer à
l'égard des services assurés visés au paragraphe c du
premier alinéa, aux deuxième, troisième, quatrième,
cinquième, sixième, septième ou douzième
alinéa de l'article 3, le montant ou la méthode de fixation des
contributions qui peuvent être exigées d'un
bénéficiaire pour les services qu'il reçoit ou qu'une
personne à sa charge, au sens du règlement, reçoit; "f.2)
préciser dans quelle mesure et suivant quelles modalités la
capacité financière d'un bénéficiaire peut
être considérée pour la détermination des
contributions visées au paragraphe f.1 et prévoir les
modalités de perception de ces contributions par un professionnel de la
santé, un établissement ou la Régie, selon le cas, ainsi
que les cas d'exonération totale ou partielle de ces contributions
à l'égard de certains services ou de certains
bénéficiaires, avec ou sans conditions; "4° par le
remplacement du paragraphe I du premier alinéa par le suivant: "I)
déterminer les conditions que doit remplir une personne qui s'inscrit
à la Régie, les renseignements et les documents qu'elle doit
fournir, l'époque de l'inscription ainsi que les cas, conditions,
circonstances et modalités suivant lesquelles une personne doit
s'inscrire auprès de la Régie et les cas dans lesquels une
demande d'inscription peut être faite par une personne pour une autre;
"5° par le remplacement, dans la première ligne du paragraphe q du
premier alinéa, du mot
"dans" par les mots "et les services pour"; "6° par l'insertion,
après le paragraphe t du premier alinéa, du suivant: 1.1)
déterminer les cas et les circonstances où un professionnel de la
santé soumis à l'application d'une entente doit, pour être
rémunéré par la Régie, obtenir la signature du
bénéficiaire sur son relevé d'honoraires qu'il a
complété et lui en remettre une copie et préciser les cas,
les circonstances, les catégories de bénéficiaires et les
services assurés à l'égard desquels le professionnel de la
santé est exempté de cette obligation; "7° par l'insertion,
après le paragraphe v du premier alinéa, du suivant: "w)
prévoir une rémunération différente pour les
médecins selon le territoire où ils exercent, le genre
d'activité qu'ils exercent ou selon qu'ils sont agréés ou
non par une régie régionale pour la totalité ou une partie
de leurs activités dans la région et déterminer le nombre
d'années pendant lesquelles une rémunération s'applique,
le cas échéant."
M. le Président, II y a, évidemment, un papillon.
M. Trudel: Avant que vous ne relisiez tout ça, la
réécriture de lépître selon Saint-Marc, est-ce qu'on
peut avoir une discussion générale? De toute façon, on
sait de quoi il en retourne ici et...
M. Côté (Charlesbourg): Pour au moins un
paragraphe.
M. Trudel: Pour au moins un paragraphe, au moins un paragraphe.
On pourrait regarder ça sur le mot à mot et sur la modification,
mais, le moins qu'on puisse dire, c'est un gros article qui va demander au
moins 10 à 12 minutes de discussion.
M. Côté (Charlesbourg): C'est aussi gros que
l'article 410.
M. Trudel: Si c'est aussi gros que 410...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: ...on en a ramassé pas mal long.
Le Président (M. Joly): Alors, on le regarde 10,12
minutes.
M. Trudel: Bon, écoutez, de façon assez simple, ce
dont il est question ici, c'est l'impôt-services. C'est ' l'intention
annoncée dans la réforme de la santé et des services
sociaux d'avoir un mode autre que celui que nous avons adopté au
tournant des années soixante-dix pour financer notre régime. Le
ministre a annoncé qu'il y aurait une façon autre de faire les
choses. C'a fait l'objet de bien des débats. C'a fait l'objet de
beaucoup de demandes de précisions. J'y viendrai à ces demandes
de précisions, s'il y a lieu. Mais la véritable question qui se
pose avec l'impôt-services, c'est le financement public de notre
régime d'assurance-maladie au Québec. On a eu, je dirais, toute
la gamme de ce qu'on peut poser comme question depuis un an, allant
probablement sur un continuum à la position qui dit: Notre régime
nous coûte beaucoup trop cher, et il faut qu'on ait des économies
de système, à aller jusqu'à l'autre bout en disant: On ne
peut plus, on ne peut plus se payer ce que nous avons.
M. Côté (Charlesbourg): Où on n'en a pas
assez...
M. Trudel: Où?
M. Côté (Charlesbourg): Où il n'y en a pas
assez, il faut en mettre. (11 h 30)
M. Trudel: Où il n'y en a pas assez. Au milieu de tout
ça, il semble y avoir une espèce de balancier qui dit: Attention,
coût du système assurance-maladie au Québec, en rapport
avec notre produit intérieur brut... c'est faux de dire qu'il nous
coûte immensément plus cher pour des services comparables dans
d'autres États ou dans d'autres provinces. On ne dit pas que ça
ne coûte pas cher et que, par ailleurs, on devrait avoir plus de services
assurés ou que la couverture est à revoir, mais, compte tenu de
ce que nous couvrons, compte tenu des choix que nous avons faits, il n'y a pas
de débalancement magistral par rapport au produit intérieur brut
du Québec que nous consacrons à la santé ou aux services
sociaux.
Par ailleurs, compte tenu de l'évolution de la structure de la
population, il y a d'immenses défis qui se posent, c'est le moins que
l'on puisse dire, au niveau du financement public dans notre régime.
Deuxièmement, de plein fouet on est frappé par un
désengagement du gouvernement fédéral eu égard
à l'argent qu'il veut consacrer au maintien des services de santé
et des services sociaux au Québec, comme ailleurs dans les provinces.
Là, on entre dans la problématique, dans la question des normes
nationales que nous espérons, que nous voulons maintenir au
Québec et, par ailleurs, se les payer, ces services-là. La
position du gouvernement fédéral est une position
complètement illogique. C'est une position qui ne peut, à la
limite, être supportée dans les modalités et non pas sur
les fondements... À l'ouverture de cette commission, avec le ministre,
nous avons eu trois heures de discussion là-dessus, en disant: Nous
avons choisi au Québec de nous donner un régime financé
publiquement pour des services qui ne sont pas gratuits. Ils sont
financés publiquement à partir de perceptions sur la masse
salariale proportionnellement à
ce que je reçois, ou ce que je donne quand je suis un employeur,
pour financer le régime.
Et, pour tout ça, il y a une certaine gamme de services qui sont
assurés. Et ça, on devra toujours maintenir ça, maintenir
quelque part un verrou, comme société, dire qu'on ne va pas en
bas de ça parce qu'on se garantit, au niveau de la solidarité
sociale, qu'on ne laissera personne dans la rue au niveau des services de
santé ou des services sociaux nécessaires pour les personnes,
à un niveau minimal dans une société. Mais, par ailleurs,
pour qu'on se donne ces services-là, évidemment, il y a une
composante coûts. Il y a une composante dollars. Je ne peux pas faire
comme le gouvernement fédéral et dire: Ces verrous, on doit se
les donner en société, partout au Canada, partout dans les
provinces, mais en même temps, moi, je vais vous laisser le paiement tout
seul de ces services-là.
Je pense qu'on est une société beaucoup plus responsable
que ça au Québec, qu'on doit se donner les verrous au niveau
national québécois de ce que nous voulons avoir comme niveau de
services pour couvrir l'ensemble des citoyens et des citoyennes et, par
ailleurs, dans le contexte actuel - ce n'est pas petit - on parle de quelque
chose comme 11 000 000 000 $ que nous consacrons, plus près de 12 000
000 000 $ que nous consacrons à notre régime de santé et
des services sociaux. C'est au moins deux ou trois fois le budget total de
certaines provinces canadiennes.
Alors, on ne peut pas escamoter ce débat-là en disant: Le
tiers du budget du Québec, grosso modo, un budget qui est deux ou trois
fois le budget total de certaines provinces canadiennes et le niveau de
services qu'on veut se donner... En somme, la question qu'il faut se poser, ce
n'est pas: II en manque une petite partie pour continuer à se donner les
services que nous voulons garder en termes de couverture de services
assurés dans notre régime d'assurance-maladie au Québec;
c'est plutôt comment allons-nous, pour les 20 prochaines années,
assurer le financement de notre régime compte tenu que les verrous, nous
voulons les placer à telle hauteur, nous voulons les fixer à tel
endroit?
L'impôt-services, dans sa méthode même, apporte trop
de déséquilibre par rapport aux choix sociaux que nous avons
effectués au tournant des années soixante-dix pour qu'on puisse
le braquer comme une réponse ad hoc à un problème qui est
beaucoup plus large, qui est immensément large dans la
société québécoise. Ce qu'il nous faut, et le
ministre, je pense, pourrait en convenir, c'est un débat, pas pour
étirer, pas un débat pour reporter notre problème de
société. Nous avons un problème de société
quant au financement public et la couverture de notre régime
d'assurance-maladie au Québec. Nous devons faire ce débat. Nous
devons exposer les tenants et les aboutissants, les enjeux des modes de
financement que nous avons adoptés il y a 20 ans. Nous devons être
capables de nous parier entre Québécois et
Québécoises pour dire: On s'est donné un régime qui
est apprécié, un régime qui est considéré
comme l'un des meilleurs au monde. Et oui, c'est vrai qu'il faut le payer. Et,
oui, on va faire les choix sociaux nécessaires pour se le payer. Et non
pas y aller vers certaines catégories qui feraient qu'on
débalancerait les trois qualités fondamentales de notre
régime: la gratuité, l'universalité,
l'accessibilité. Et gratuité, on s'est bien entendu
là-dessus, gratuité au sens de financement public du
régime, il n'y a rien de gratuit dans la société. On se le
finance collectivement.
Ce que je demande au ministre ce matin, de façon très
claire, c'est de dire: Êtes-vous prêt à considérer le
retrait de l'impôt-services, pour une foule d'autres explications que
vous avez entendues sur la place publique au cours des derniers mois, et
à ne pas escamoter, par ailleurs, le nécessaire débat sur
le financement public de notre régime d'assurance-maladie au
Québec, avec toutes les composantes de la société? Nous
sommes capables, comme société, et nous avons les leaders
nécessaires au Québec pour le faire, de poser la
problématique sur la place publique, de poser les enjeux et de poser les
difficultés que nous aurons à rencontrer et les choix que nous
aurons à faire pour les prochains mois, pour les prochaines
années, pour la prochaine décennie, pour les prochains 20 ans. Ce
que je demande au ministre ce matin: Peut-il envisager la possibilité de
retirer cette mesure du projet de loi 120 qui est présentement à
l'étude et d'initier plutôt dans la société
québécoise un profond processus de réflexion, de
débat sur les choix que nous avons à faire sur le financement
public de notre régime d'assurance-maladie au Québec?
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
évidemment, c'est un article qui est extrêmement important. Et
lorsqu'on a décidé de faire la réforme, on a dit: II faut
trouver le moyen de rendre plus efficace notre système. Sans pour autant
porter un jugement qui n'était pas bon, tout le monde a dit: On a un bon
système, qui donne des bons services. Et, là-dedans, les
médecins sont inclus, parce que si les médecins ne donnaient pas
des bons services, de manière générale, on le saurait
assez rapidement. Donc, c'est une système qui est relativement
performant, mais qui a aussi ses problèmes. Problèmes
d'accessibilité, parce que, on a beau avoir des grands principes, des
problèmes d'accessibilité, II y en a. Quand on parie des listes
d'attente, que ce soit en jeunesse ou que ce soit dans d'autres domaines,
cardiologie... La liste d'attente en cardiologie ou dans d'autres domaines un
peu plus ultra-spécialisés... Il y a certains problèmes
d'accessibilité dans notre système. Bon. À
comparer à d'autres systèmes, on pourrait probablement
dire que c'est des petits problèmes par rapport à
l'accessibilité aux États-Unis.
Evidemment, notre système, il est toujours gratuit. Il est
toujours universel et il est toujours accessible. Il fait l'envie de bien du
monde, c'est vrai. Quand on dit que notre système a à relever les
défis de demain, c'est vrai aussi, dans les besoins crus:
vieillissement, notre jeunesse, le développement des technologies, les
nouveaux besoins. Il y a 20 ans, personne ne connaissait le sida. Aujourd'hui,
tout le monde connaît le sida, ou à peu près tout le monde
en a entendu parier, avec tous les problèmes que ça suppose.
Au-delà des problèmes humains, au-delà des
problèmes de société que ça pose, sur le plan du
financement, c'est quand même un phénomène aussi
très important.
On est donc dans une situation d'un système qui a donné
une très bonne qualité de services, une couverture très
large, merci, et un système qui, demain, doit faire face à des
besoins nouveaux, et pas des petits besoins. Le vieillissement de la
population, c'est majeur. Notre jeunesse, c'est aussi majeur, on s'en rend
compte presque quotidiennement, à part tous les autres besoins. Donc, on
est dans une situation où, effectivement, l'État, jusqu'à
maintenant, a réussi, par toutes sortes de moyens et de tours de force,
en empruntant dans le futur, donc en faisant payer les
générations futures, en grugeant à l'intérieur de
l'appareil gouvernemental des budgets des autres ministères pour
éponger ce que le fédéral désengageait, a
réussi à maintenir cet équilibre-là puis à
maintenir le système de santé et services sociaux avec la
qualité de services qu'on connaît aujourd'hui.
Il est illusoire de penser que la société
québécoise a les moyens de continuer à se payer un
système comme celui-là s'il veut demeurer concurrentiel sur le
plan canadien. Et ça aussi, c'est une question qu'il faut bien situer
dans le décor, puis se la poser carrément. Est-ce que nous avons,
aujourd'hui, comme société, encore les moyens de tout supporter
ce qu'on supporte au niveau de notre régime et, avec le
désengagement du fédéral, continuer de l'absorber de
l'intérieur? Vous voyez la croissance du budget du ministère de
la Santé et des Services sociaux par rapport au reste du gouvernement et
quand, tantôt, vous évoquiez 12 000 000 000 $, 31,6 % du budget du
Québec, alors qu'il y a quelques années il était à
28 %, on se rend donc compte que, pour financer le désengagement du
fédéral, on est allé littéralement rogner sur les
dépenses des autres ministères, d'où la croissance de
l'importance du budget de la Santé et des Services sociaux par rapport
au gouvernement.
Et le pari qu'on a fait dans la réforme, c'est de dire: Bon,
identifions les besoins futurs en maintien à domicile, en places
additionnelles au niveau des personnes âgées, au niveau de la
jeunesse. Donnons-nous des priorités et faisons en sorte qu'on soit
capable, à travers tout ça, de livrer cette volonté de
réforme avec un budget qui est connu comme aujourd'hui, qui est
indexé et qui aura une croissance de IPC plus 3. Donc, garder la valeur
réelle plus 3 %. C'est ce que le Québec est capable de se payer
comme services, à ce moment-ci.
En contrepartie, on s'est dit, au moment où on demande des
efforts au monde municipal, ou on demande des efforts au monde scolaire, ou on
demande des efforts aux employés de l'État, il faut aussi
regarder qu'est-ce que le système lui-même peut fournir d'efforts
sur le plan financier pour faire en sorte qu'il y ait une contribution à
ce niveau-là. Et, très honnêtement, il y a eu un
éventail assez important de choses qui ont été
discutées et il faut le voir de manière logique. Je pense que le
système lui-même peut produire encore davantage qu'il ne produit
aujourd'hui avec l'argent qu'on a. On vient de terminer une discussion, la. Une
petite discussion de 250 000 000 $. C'en est une, c'est un exemple. Ah, il y en
a d'autres exemples qu'on pourrait mettre sur la table, où
l'efficacité de notre système peut aller encore plus loin par
rapport à l'argent investi. Je pense qu'on peut en faire encore
davantage. C'est pour ça qu'on parie, à l'intérieur,
d'efficience, d'efficacité. Ça ne veut pas dire que, aujourd'hui,
quand on dit ça, on dit à tout le monde dans le réseau:
Vous n'êtes pas efficients, vous n'êtes pas efficaces. Il y a des
expériences, et heureusement plus que moins, qui sont positives à
cet égard-là et qu'il faut continuer d'encourager. Mais il faut
continuer. Il faut continuer dans ce sens-là et il faut aussi signifier
à nos intervenants qu'avec des objectifs de résultats, à
ce moment-là, il y a des cibles qu'on doit atteindre à partir du
financement qu'on aura et c'est de nature à nous faire cheminer dans la
bonne voie.
Ayant reçu du gouvernement un budget plus IPC plus 3, demandant
efficience et efficacité, est-ce que ça veut dire pour autant
qu'on est dans une situation où, effectivement, l'État, dans le
contexte actuel, peut continuer de supporter la totalité des
dépenses? Il y a donc une question financière de revenu qu'on
doit examiner tout en gardant à l'esprit que la prospérité
économique dépend aussi du Québec, dépend aussi de
son niveau de compétitivité et que, pour attirer chez nous des
entreprises qui vont générer des emplois, qui vont faire virer
l'économie du Québec et, par conséquent, sonner les
caisses du ministère du Revenu, il faut bien sûr qu'on soit
compétitifs par rapport à nos voisins dans un marché qui
est passablement libre comme on le connaît aujourd'hui. (11 h 45)
Donc, c'est ça qu'il faut avoir à l'esprit, l'ensemble de
la problématique, et c'est ça que nous avions au moment où
on a dit: Parfait. Demandons à notre réseau de faire des choses.
La question est arrivée, très claire. Et on n'a
jamais essayé de la reporter. On a des normes canadiennes qui
sont accompagnées d'un certain transfert sur le plan fiscal, qui sont en
décroissance et qui, en 1996-1997, vont à peu près
disparaître. Il faut quand même être capable, d'ici ce
temps-là, d'assurer ce que nous sommes capables de nous assurer et qu'on
ait des sous pour le payer, de telle sorte qu'on ne se retrouve pas avec 35 %
ou 40 % du budget du Québec qui va à la santé. Je pense
que ce ne serait pas acceptable pour grand monde à travers le
Québec.
C'est là qu'est arrivée l'Idée d'examiner des
programmes complémentaires - et il y en avait quatre - programmes
complémentaires, finalement, que le Québec s'est donnés au
fil des années, compte tenu de sa capacité sur le plan financier
de l'époque, de son économie qui allait bien, de ses
capacités financières, de donner accès à des
médicaments gratuits au Québec alors que, dans d'autres
provinces, on est dans une situation où on exige au minimum que les 100
ou 125 premiers dollars soient payés par l'individu. Le
supplément est payé par l'État. Donc, on s'est dit
médicaments, on s'est dit services dentaires, optométrle et on
avait inclus, à l'époque, orthèses et prothèses.
L'objectif était d'aller chercher plus ou moins 100 000 000 $, sur une
dépense globale de 600 000 $... Est-ce que, pour autant, on avait
l'impression qu'on réglait le problème du financement du
réseau? Je vous dirai d'emblée que non. Et on ne réglait
pas non plus le problème financier du gouvernement. Et ce n'est pas avec
une mesure comme celle-là qu'on va régler ou aider ou contribuer
de manière significative à régler le problème dans
lequel on est sur le plan financier. Et, peu importe qui serait là, il
serait pris avec exactement le même problème.
Alors, c'était une volonté de faire en sorte que,
là où on peut le faire, on puisse apporter une contribution ou
soulager les finances du Québec et donner un signal que, si on l'a fait
dans le monde scolaire, dans le monde municipal, auprès des
fonctionnaires, II fallait aussi que d'autres apportent leur contribution. Et,
évidemment, plusieurs méthodes ont été
évaluées. On le calculerait pour faire en sorte que les plus
vulnérables dans notre société ne soient pas
touchés, sachant que les plus vulnérables, à l'occasion,
sont ceux qui attendent, qui se retrouvent dans du curatif,
éventuellement. Est-ce que ça veut dire pour autant que, dans un
système comme celui-là, sur les médicaments en
particulier, il n'y a pas d'abus? Je vous dis carrément qu'il y a des
abus. Il y a des abus et il faut trouver des moyens pour faire en sorte que les
abus ne soient plus là. Lorsqu'on parle de consommation de
médicaments, où on est dans une situation de sur ou de
malconsommation, on se retrouve dans une situation où, effectivement,
plus ou moins 16 % des gens se retrouvent dans des lits hospitaliers de courte
durée compte tenu de cette surconsommation ou malconsommation, avec
toutes les conséquences sur le plan financier que ça implique.
Des conséquences extrêmement importantes et qui, au-delà du
financier, font en sorte que quelqu'un qui se casse une hanche parce qu'il y a
eu malconsommation de médicaments avec tous les effets se retrouve
à l'hôpital.
Il y a donc des situations où, effectivement, il nous faut avoir
une action concertée, une action concertée qui n'implique pas
uniquement le consommateur. Et, sur l'impôt-services, l'une des remarques
qui m'a le plus frappé, moi, de la part des personnes âgées
en particulier, ça a été de dire: Si je consomme des
médicaments, c'est parce qu'il y a quelqu'un quelque part qui me les
prescrit et il y a quelqu'un quelque part qui me les vend et, forcément,
II y a quelqu'un quelque part qui les fabrique. Ça, c'est une partie du
problème. Il y a une autre partie du problème qui est que,
consommant des médicaments prescrits, vous ajoutez à cela des
médicaments en vente libre qui, eux, ajoutés aux autres, font une
chimie que le corps humain n'est pas toujours capable de tolérer, avec
toutes les conséquences que ça suppose.
Il y a donc l'obligation pour nous, dans un domaine comme
celui-là, de faire en sorte qu'on puisse protéger les individus
contre la consommation abusive, parce que c'est gratuit. Qui, dans sa famille,
n'a pas rencontré une pharmacie d'une personne âgée qui est
pleine de médicaments qui sont périmés et qui auraient des
effets nocifs s'ils étaient consommés avec d'autres
médicaments? Ça, je pense qu'il n'y a personne dans cette salle
qui ne soit capable de donner l'expérience de une, de deux, de trois
situations vécues. Et multipliez-les à travers tout le
Québec, ça vous donne une idée de l'ampleur du
phénomène. On est dans une situation où la croissance du
budget-médicaments a augmenté de 19 % par année au cours
des dernières années. Donc, c'est quand même tout à
fait phénoménal comme croissance et il faut le regarder de
très près.
Est-ce que l'impôt-services est la meilleure solution pour
régler tous nos problèmes? C'est non. C'est non, parce que
même si, demain matin, on en arrivait à obtenir 100 000 000 $ par
l'impôt-services, 100 000 000 $ dans les problèmes financiers du
gouvernement, ce n'est pas ce qui va régler la situation. Donc, à
l'écoute d'à peu près tout le monde, y compris
l'Opposition qui l'a dit depuis un bon bout de temps, il y a d'abord une
opposition que j'ai bien sentie à l'impôt-services. Sans
nécessairement connaître la formule d'application de
l'impôt-services, le débat sur la place publique a
évolué. Il ne s'est pas limité à
l'impôt-services. Le débat s'est élargi au fil des derniers
mois, et tant mieux si l'impôt-services a amené une discussion qui
doit être plus large, plus réaliste de la situation
financière du Québec et de l'obligation que nous
avons sur le pian de la collectivité de s'adresser à la
question du financement global du système de santé et des
services sociaux.
D'ailleurs, vendredi dernier, je recevais le groupe que vous avez
reçu jeudi et je leur posais des questions précises: Est-ce que
vous êtes prêts à faire votre part pour s'assurer qu'on ait
un débat, et non pas uniquement un débat public sur le
financement de nos besoins de santé et de services sociaux, mais est-ce
que vous êtes prêts à contribuer? Et contribuer, ça
signifie éventuellement payer, parce qu'il va falloir que quelqu'un
paie. Quand tu t'adresses individuellement à chaque clientèle, il
n'y en a pas un qui veut payer; quand tu t'adresses à la
collectivité, c'est la collectivité qui veut payer, mais la
collectivité, ce n'est jamais personne. Alors, quand tu t'adresses aux
individus, tu dis: Êtes-vous prêts, dans ce débat-là,
s'il est ouvert, s'il est public, le débat, le plus vite possible, pas
en 1992, êtes-vous prêts dans ces situations-là à
avoir un débat ouvert, qu'on puisse trouver des solutions aux
problèmes financiers? Dans la mesure où c'est oui, je suis
prêt à faire mon bout. Je suis prêt à faire mon bout
et à faire en sorte que, pour faciliter ce débat-là, on
sorte du projet de loi 120 l'impôt-services. Évidemment, en
réservant des décisions ultérieurement, quand le
débat public, au mois d'août ou au mois de septembre, pourra se
faire, de façon à ce qu'on finisse par conclure. Quelque part, il
va falloir conclure. On ne peut pas uniquement demander de payer, il faut que
quelqu'un ait de l'argent dans ses poches de temps en temps.
Et ça, c'est un discours qui est responsable, qui tient compte de
la situation financière du Québec, de nos obligations de donner
des services. Que ce soit un système accessible, universel et gratuit et
que les partenaires dans cette aventure, y compris le fédéral,
joignent le geste à la parole et que, dans ce sens-là, on puisse
avoir ce questionnement-là, très ouvert, très ouvert, qui
n'est pas un débat uniquement au Québec. J'écoutais la
semaine dernière M. François Mitterrand qui est allé
s'adresser à des gens et qui disait carrément aux gens: Ceux qui
pensent qu'on n'a pas de problème de financement du réseau et
qu'il ne faut pas se questionner se leurrent parce que, en France, en
Angleterre, dans les pays Scandinaves, partout à travers le monde, les
gens questionnent leur système et leur capacité de continuer
à supporter un système aussi ouvert.
Évidemment, on n'est à la remorque de personne, mais on
est dans un débat qui dépasse le Québec - qui est presque
mondial à ce moment-ci - sur nos capacités de continuer de se
donner des services comme ceux-là. Évidemment, il va falloir
trouver de l'argent pour le supporter. La question est là, elle est
fondamentale. Et dans ce sens-là, oui, je suis prêt, en
échange d'un débat plus ouvert, public, sur le financement du
réseau, qui n'aboutira pas à une décision de dire:
Donnez-nous plus de services et chargez moins. Non. On va se retrouver quelque
part avec quelqu'un qui va devoir payer et plusieurs quelqu'un qui vont devoir
payer dans les circonstances et je pense que c'est là qu'on va se
retrouver. Et, dans ce sens-là, je serais prêt à
déposer le papillon suivant, M. le Président, qui pourrait se
lire comme suit:
Remplacer... Vous allez voir, ça concerne l'ensemble de l'article
474. Remplacer, dans les première et deuxième lignes de l'article
474, ce qui suit: "37 du chapitre 50 des lois de 1989" par "5 du chapitre 56
des lois de 1990".
Deuxièmement, remplacer, dans la cinquième ligne du
paragraphe e.1 introduit par le paragraphe 2°, le signe et le mot ". Cette"
par le signe et le mot ", cette". On n'aura pas de difficulté à
s'entendre sur ce papillon-là, j'ai l'impression.
Troisièmement, supprimer le paragraphe 3°.
Quatrièmement, remplacer, dans la quatrième ligne du
paragraphe I introduit par le paragraphe 4°, le mot "lesquelles" par le mot
"lesquels".
Cinquièmement, remplacer le paragraphe t.1 introduit par le
paragraphe 6°, par le suivant: "t.1) préciser les cas, les
circonstances, les catégories de bénéficiaires et les
services assurés à l'égard desquels le professionnel de la
santé est exempté de l'obligation d'obtenir la signature d'un
bénéficiaire sur son relevé d'honoraires qu'il a
complété ou de lui en remettre une copie."
Sixièmement, remplacer la phrase Introduc-tive du paragraphe
7° par la suivante: "par l'addition, à la fin du premier
alinéa, du paragraphe suivant:"
Septièmement, insérer, dans la deuxième ligne du
paragraphe w introduit par le paragraphe 7°, après le mot
"territoire", les mots "ou le lieu".
Le Président (M. Philibert): Est-ce que vous pouvez nous
remettre une copie de l'amendement?
M. Côté (Charlesbourg): Certainement. Le
Président (M. Philibert): Merci.
M. Trudel: Sur l'amendement qui est soumis, écoutez, je
pense qu'il faut, pour ma part, très rapidement, dire que nous avons,
oui, un véritable débat de société à tenir
au Québec sur le financement de nos services de santé et de nos
services sociaux pour les 20 prochaines années. Que le ministre nous
annonce aujourd'hui que l'impôt-services, l'impôt à rebours,
est retiré du projet de loi 120, ça répond,
évidemment, aux demandes répétées de l'Opposition.
Le ministre se souviendra très certainement. Il avait même eu, et
je pense que je n'exagère pas beaucoup en disant une certaine saute
d'humeur à l'Assemblée nationale lorsque nous avions voté
contre le principe du projet de loi 120 parce qu'il y avait à
l'intérieur de ce projet de loi, entre autres, la
question de l'Impôt-services qui, en soi, ne pouvait
répondre à l'ensemble du problème que nous avons dans la
société québécoise pour les 20 prochaines
années.
Ce qui importe à ce moment-ci, dès lors où nous
annonçons qu'on se rend à nos arguments et à l'argument
des personnes âgées, des jeunes, des classes moyennes aussi...
Parce qu'il y a comme quelque chose qui se passe dans notre
société québécoise. Nos jeunes couples, la classe
moyenne, sont rendus à bout et peut-être perçoivent-ils
qu'ils sont rendus à bout de ce qu'ils peuvent faire dans la
société québécoise. On est comme dans un mouvement
de désolldari-sation sociale. On ne peut pas contribuer, par une mesure
ad hoc, à ne pas régler notre problème de financement du
régime de santé et de services sociaux et, par ailleurs, aggraver
la perception que c'est toujours les mêmes qui paient et que, finalement,
au bout de la ligne, c'est contre-productif sur le plan social.
Ce sur quoi il faut insister maintenant, c'est de dire: II faut que soit
lancé publiquement, ouvertement, avec document à l'appui, quelle
est la véritable situation de notre population et des services que nous
avons actuellement et quels sont les choix sociaux en matière de
couverture et de mode de financement que nous devons adopter, sur lesquels nous
devons réfléchir au cours des prochains mois pour que, en
début d'automne, nous soyons tous, au Québec, conviés
à un véritable débat sur le tiers des dépenses de
l'État québécois pour ses services de santé et ses
services sociaux.
Je vais donc souhaiter vivement, malgré qu'on soit toujours
accaparé par un certain nombre de tâches qui sont toujours plus
urgentes les unes que les autres, que soit lancé publiquement un
document faisant état des enjeux et que tous les groupes qui nous ont
souligné et qui nous ont rappelé le danger de procéder
à la pièce puissent nous apporter leurs réflexions,
puissent nous dire quels sont les choix que nous allons faire pour les 20
prochaines années. Moi, je suis persuadé, je suis convaincu que
nous avons dans l'ensemble de la société québécoise
la sagesse collective nécessaire pour se dire: Voici les voies que nous
allons choisir pour continuer à nous donner des services de santé
et des services sociaux couverts par l'ensemble des contributions des
Québécois ou des Québécoises, parce qu'on juge
ça important.
La population du Québec est capable de faire des choix
décisifs pourvu qu'on lui pose les questions franchement,
honnêtement et ouvertement. C'est l'important de ce qu'il faut souligner
tout de suite après la décision du ministre de retirer du projet
de loi 120 l'impôt-services comme moyen de financement du régime.
Soyez sûr là-dessus que l'Opposition sera également du
débat; elle participera pleinement et va contribuer à faire en
sorte également que l'ensemble des groupes dans la société
y apportent leur contribution originale et que nous aboutissions un jour en
disant: 20 ans après l'instauration du régime d'assurance-maladie
au Québec, voici le tournant et nous le prenons collectivement.
Le Président (M. Philibert): M. le ministre, M. le
député de Joliette demande la parole. Est-ce que vous
préférez l'entendre avant de...
M. Chevrette: J'ai une faveur à demander et un très
court commentaire. Nous sommes convoqués à une petite
réunion spéciale. Nous allons vous demander d'ajourner pour
après la période des questions. C'est relatif à tout le
débat et la conjoncture traitant de la loi 120.
Deuxièmement, je réserverai mon mot sur l'Impôt
à rebours à la reprise après-midi, parce qu'on est
convoqué à midi, puis on est déjà en retard. Donc,
je...
M. Côté (Charlesbourg): Pour qu'il n'y ait pas
d'équivoque, M. le Président, nous avons l'obligation d'un
rendez-vous dès demain sur le financement du réseau, qui ne doit
pas être escamoté, mais qui ne doit pas non plus perdurer dans le
temps. Dans ce sens-là, il m'apparait très clair qu'il faut dire
aux gens que, si nous ne trouvons pas d'autres méthodes de financement
du réseau, nous pourrions revenir à des situations ou à
des propositions qui sont sur la table. Ce que nous souhaitons, c'est davantage
une situation plus globale, mais nous avons le devoir et l'obligation,
lorsqu'on dit qu'on a un débat ouvert, d'en arriver à des
conclusions sur le plan du financement et de manière assez hâtive,
parce qu'on ne peut pas continuer de pelleter en avant et de demander aux
générations futures de payer des investissements qu'on doit faire
aujourd'hui.
Le Président (M. Philibert): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: Ça m'oblige à un bref commentaire.
J'apprécierais, lors du débat, qu'on fasse des comparaisons.
D'autre part, on est porté à croire, parce qu'on s'interroge sur
le financement futur et les difficultés de financement actuelles, que le
Québec dilapide les biens des Québécois en matière
de santé et de services sociaux.
Quand on se compare en particulier à d'autres provinces
canadiennes, qu'on se compare aux États-Unis, puis qu'on regarde la
partie du PIB au Québec qui est versée pour la santé et
les services sociaux - on est aux alentours de 8 %; ça ne s'est pas
accru au cours des dernières années - puis qu'on se compare avec
les États-Unis, à 11,5 % et 12 % des fois, puis qu'il y a 25 000
000 d'Américains qui n'ont pas accès à leurs services de
santé et leurs services sociaux, je vous avoue que je veux bien qu'on en
discute, mais qu'on en discute à la lumière de tout cela. C'est
souvent les hommes et les femmes politi-
ques qui préparent le terrain au changement de mentalité
et aux choix politiques à poser comme société. Le
présenter comme un trou sans fond, quand on ne tient pas compte des
réalités de l'évolution de la technologie moderne en
matière de santé, qu'on ne tient pas compte du vieillissement de
la population, qui est un phénomène grave que nous traversons ou
que nous vivons présentement, que l'on ne tient pas compte
également de l'évolution dans les médications, dans les
types de traitements, je pense qu'il faut regarder, placer la population en
situation de faire des choix et non pas nécessairement en
présentant toujours la situation financière comme étant
catastrophique parce que ce n'est pas vrai. Il faut le regarder dans sa
réalité par rapport aux efforts qui sont faits ailleurs aussi et
par rapport à l'évolution du système et des
problèmes que nous traversons.
Quand le député de Rouyn-Noranda-Témis-camingue dit
qu'il faut le regarder dans sa globalité, il faudrait peut-être
regarder le financement de la santé dans un contexte très global
de société où la pauvreté dans le logement, la
pauvreté en général crée des problèmes
majeurs et crée une pression énorme sur le financement de la
santé et des services sociaux parce qu'on ne corrige pas à la
source même les problèmes fondamentaux, de sorte que, oui, nous
serons intéressés à discuter très
sérieusement, comme nous allons le faire dans quelques instants à
un autre niveau.
Le Président (M. Philibert): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, très
brièvement, en l'absence du député de Joliette, je pense
que c'est à peu près les propos qu'on avait tenus pour bien
s'assurer qu'il y ait des bases de discussion. Et, évidemment, ce que
vous ajoutez est tout à fait à propos et ce n'est pas uniquement
un débat de santé et de services sociaux. Mais c'est un
débat de gouvernement qui devra être dirigé par le
gouvernement à l'intérieur duquel santé et services
sociaux ont un rôle important à jouer. Voilà.
Le Président (M. Philibert): Alors, la commission ajourne
ses travaux sine die.
(Suspension de la séance à 12 h 7)
(Reprise à 15 h 32)
Le Président (M. Joly): Nous en étions à
l'article 474. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Nous en étions
à l'article 474 qui a été lu, M. le Président.
Le Président (M. Joly): C'est ça. Il y a eu un
amendement de déposé.
M. Trudel: Alors, l'ajout, c.2, deuxièmement:
"déterminer les services que rendent les médecins et qui doivent
être considérés comme des services assurés aux fins
du onzième alinéa de l'article 3 et prescrire les cas, conditions
et circonstances dans lesquels ces services doivent être rendus." Est-ce
nouveau? L'article actuel dit: Le gouvernement, après consultation de la
Régie, peut déterminer les services de planification familiale
qui doivent être considérés comme des services
assurés aux fins du paragraphe d du premier alinéa de l'article
3.
M. Morency: La raison de cette disposition-là, le
onzième alinéa, c'est celui qui est introduit par l'article 454.
Le texte qu'on peut lire, si vous le permettez, dans la loi actuelle...
M. Trudel: A quel article dans la loi actuelle?
M. Morency: Dans la loi actuelle, c'est l'article 3...
M. Trudel: Oui.
M. Morency: ...qui est le onzième alinéa,
effectivement. Donc, à l'article 454, il est mentionné qu'on
remplace le onzième alinéa par le suivant. Le onzième
alinéa actuel se lit comme suit: "La Régie assume aussi,
conformément aux dispositions d'une entente, le coût des services
qui sont requis d'un professionnel de la santé par un
établissement ou un conseil régional au sens de la Loi sur les
services de santé et les services sociaux pour l'exécution de
tâches administratives reliées à l'organisation et au
fonctionnement des services dispensés dans cet établissement ou
pour ce conseil régional."
M. Trudel: Je m'excuse, mais on va relire... M. Morency:
Je vous suis.
M. Trudel: ...ce qui est inscrit dans l'article, là.
L'article 474 commence par: L'article 69 de cette loi - la Loi sur
l'assurance-maladie - modifié par l'article 37 du chapitre 50 des lois
de 1989, est de nouveau modifié - peu importe, on va enlever les
"nouveau" - par l'insertion, après le paragraphe premier, après
le paragraphe c.1 du premier alinéa, du suivant: c.2...
M. Morency: C'est ça.
M. Trudel: Alors, je suis à l'article 69.
M. Morency: C'est ça.
M. Trudel: ...c.2 est nouveau.
M. Morency: C'est exact.
M. Trudel: II va s'inscrire forcément après c.1 et
le c.1 dit, si je le lis avec l'introduction de l'article 69: "Le gouvernement
peut, après consultation de la Régie, déterminer les
services de planification familiale qui doivent être
considérés comme des services assurés aux fins du
paragraphe d du premier alinéa de l'article 3."
M. Morency: C'est exact.
M. Trudel: Bon. Là, on va ajouter maintenant: "Le
gouvernement peut, après consultation de la Régie,
déterminer les services que rendent les médecins et qui doivent
être considérés comme des services assurés aux fins
du onzième alinéa de l'article 3 et prescrire les cas, conditions
et circonstances dans lesquels ces services doivent être rendus." Je me
retrouve, oui, au onzième alinéa.
Nous n'avions pas de dispositions...
M. Morency: Elles sont réglementaires...
M. Trudel: ...réglementaires, actuellement, qui
permettaient au gouvernement de réviser la couverture, l'étendue
et la couverture des services d'assurance-maladie au Québec.
M. Morency: C'est ce qu'on peut qualifier de tâche
administrative. Parce qu'il y avait déjà l'article de base qui
est à l'effet... qui est le paragraphe a du premier alinéa de
l'article 3, qui dit "tous les services que rendent les médecins, qui
sont requis au plan médical". Donc, c'est ce qu'on peut qualifier,
à proprement parler, de services médicaux de base. Et ce qu'on
vient tenter d'encadrer dans la Loi sur l'assurance-maladie, ce sont les
services qu'on appelle les tâches administratives.
M. Trudel: Et là le gouvernement pourrait donc, par
règlement...
M. Morency: C'est bien ça.
M. Trudel: ...exclure un certain nombre de gestes - je ne les al
pas appelés des actes - qui sont plus de nature administrative, qui ne
seraient plus remboursés ou payés par la RAMQ, mais par ailleurs
payés sur le budget des établissements, probablement.
M. Morency: C'est ça. Vous avez très bien compris,
là le...
M. Trudel: Est-ce que les établissements ont bien compris
aussi?
M. Côté (Charlesbourg): ils avaient surtout bien
compris, je pense, qu'ils pouvaient aller puiser dans la ramq pour payer ce
genre de services là.
M. Morency: C'est exact.
M. Trudel: Est-ce que vous avez fait une évaluation de ce
que ça pourrait vouloir dire comme masse monétaire de services
qui sont payés - prenons la version du ministre ou l'autre bout, c'est
pareil, là - et qui seraient dorénavant assumés par les
établissements?
M. Morency: En fait, ce qu'on se donne ici, c'est la
capacité de faire les choses. C'est la capacité de venir les
déterminer, ces tâches administratives là, alors
qu'actuellement, par le champ de l'entente et l'effet pratique de ce qui se
passe dans les établissements, ce n'est pas balise. C'est que le
gouvernement veut se donner la capacité de venir les déterminer.
Donc, à l'occasion de la prépublication du règlement,
c'est là que toute cette discussion-là va devoir avoir lieu.
Mais, au moins, la loi apporte le cadre qui permet de le faire.
M. Trudel: Mais vous avez constaté un certain nombre,
mettons ça entre guillemets là, d'abus, - ce n'est pas contre
l'un ni contre l'autre - un certain nombre de comportements qui
n'étaient pas dans la philosophie générale de la RAMQ qui
était de payer pour des actes et des services de nature médicale.
Et vous avez constaté un certain nombre de dérogations. Ça
marchait sur le fil invisible, mais ça tentait d'aller puiser dans la
caisse de la RAMQ assez souvent.
Par ailleurs, c'est pour ça que je poserais la question de
l'évaluation d'une certaine... d'une appréciation de ça.
Ce matin, on parlait de contrôle sur une masse de 250 000 000 $. Il y a
de quoi débalancer un système quelque part quand on...
Là-dessus, on n'a jamais dit que le 250 000 000 $ ne serait plus
là. Ça n'est pas ça. Mais on veut savoir où il va,
d'où il vient, où il va. Sauf que, dans ce cas-ci, je dis qu'il y
a risque - je ne sais même pas l'ampleur moi-même - il y a risque
de débalancer les budgets de rétablissement aussi, donc, au bout
de la course, le service aux usagers.
Mais là, dites-moi quelque chose sur... Vous avez vu ça,
l'ampleur du phénomène, vous avez...
M. Côté (Charlesbourg): Par exemple, pour un
établissement de Montréal qui est un centre hospitalier assez
important, le phénomène, c'est 200 000 $ par année.
M. Trudel: 200 000?
M. Côté (Charlesbourg): 200 000 $ par
année.
M. Trudel: Sur un budget de combien? Une trentaine de millions,
40 000 000 $?
M. Côté (Charlesbourg): Oh non! Une
centaine de millions.
M. Trudel: Une centaine de millions.
M. Cantin: Mais c'est, dans le fond, depuis qu'on a
discuté sur la question de l'établissement d'une
rémunération, ni plus ni moins, pour le
médico-administratif; il n'y a jamais d'ententes qui sont intervenues
et, de plus en plus, ce qu'on observe, c'est que plusieurs
établissements...
M. Trudel: la caisse de la ramq n'est jamais
débalancée ou n'a jamais été
débalancée au cours des dernières années, je veux
dire, en termes d'entrées et sorties, vous couvrez l'ensemble des
actes.
M. Côté (Charlesbourg): C'est le fonds
consolidé, connecté directement sur la pompe. Mais, quand il en
manque, la pompe part. Le seul moyen de contrôle qui a été
utile, je pense, au fil des dernières années, c'est des ententes
avec les fédérations de médecins, avec un plafond. Le
plafond étant là, évidemment, ça a un impact assez
important sur le budget, dans ce sens que c'est un budget fermé. Alors,
il est indexé à 5,13 % en ce qui concerne les médecins et
ils doivent vivre avec.
M. Trudel: Mais...
M. Côté (Charlesbourg): Au-delà de tout
ça, le budget qui croissait davantage, c'est celui des services sur tes
médicaments.
M. Trudel: Mais au-delà de ça, évidemment,
la Régie fart des projection en début d'année.
M. Côté (Charlesbourg): Ah!
M. Trudel: Est-ce qu'il y a des gros débalancements qui se
présentent?
M. Cantin: Non, il n'y en a pas. M. Trudel: Bon an mal an,
là?
M. Cantin: II n'y a pas de gros débalancement.
M. Trudel: Quand ça se débalance, vous appelez le
gouvernement?
M. Cantin: II n'y a pas de gros débalancement. Au cours
des deux dernières années...
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a pas eu
jusqu'à maintenant de gros débalancement.
M. Cantin: C'est exact.
M. Trudel: Alors, c'est de se donner la poignée juridique
pour être capable de dire, bon, c'est la régie de
l'assurance-maladie, ce n'est pas la régie d'encadrement administratif
du réseau.
M. Cantin: C'est ça, exact.
M. Trudel: En souhaitant vivement qu'au moment où II y
aurait des règlements qui seraient pris, qui auraient des effets sur les
établissements, bien nous parlerons avec nos partenaires du
réseau...
M. Cantin: C'est ça.
M. Trudel: ...pour ne pas débalancer, que ce soit l'usager
à l'autre bout...
M. Cantin: Exact.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Alors ça, c'est correct. On ne dira pas
adopté tout de suite pour c.2. Également, toujours à
l'article 69: "déterminer les services que rendent les pharmaciens et
qui doivent être considérés comme des services
assurés aux fins des troisième et quatrième alinéas
de l'article 3 et prescrire la fréquence à laquelle certains de
ces services doivent être rendus pour demeurer des services
assurés. Cette fréquence pouvant varier selon les cas, conditions
et circonstances qu'il indique". Bon, alors c'est pour le cas des pharmaciens
en établissement; est-ce qu'il y en a d'autres catégories?
M. Cantin: Non.
M. Trudel: C'est pour les pharmaciens en établissement qui
sont, eux, rémunérés par la RAMQ...
M. Côté (Charlesbourg): Non. M. Cantin: Non,
ils sont salariés. M. Trudel: ...non, les gestes? M. Cantin:
Salariés.
M. Trudel: Ils sont salariés? Salariés à la
RAMQ?
M. Paradis (Matapédia): Non, hier, on l'a mis dans la loi
générale. Ça, c'est les pharmaciens
propriétaires.
M. Cantin: Ils sont salariés d'établissement. M.
Trudel: Ils sont salariés d'établissement.
M. Paradis (Matapédia): Ça, c'est les pharmaciens
propriétaires, c'est l'AQPP. On l'a
mis dans la loi générale, hier.
M. Trudel: On va faire la relation avec cela, mais avant cela on
dit: Maintenant, le gouvernement va déterminer les services que rendent
les pharmaciens et qui doivent être considérés comme des
services assurés. Quels sont les services rendus par des pharmaciens qui
pourraient être payés par la RAMQ?
M. Côté (Charlesbourg): Un exemple de ça,
là?
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): De la portée?
D'abord, ça vise tous les pharmaciens.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Un exemple... je peux donner
celui-là?
Une voix: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Le semainier.
M. Trudel: Le semainier.
M. Côté (Charlesbourg): Le semainier. C'est
passé de combien à combien?
M. Cantin: Alors, une augmentation de 1983 à 1989 de 472
%, soit de 4 000 000 $ à 23 000 000 $.
M. Trudel: De quelle année à quelle
année?
M. Cantin: De 1983 à 1989, 472 %
M. Trudel: Qu'est-ce que le député de Matane fait
ici?
M. Côté (Charlesbourg): Matapédia. (15 h
45)
M. Trudel: Matapédia, pardon. Excusez-moi, M. le
député.
M. Paradis (Matapédia): Pour vous mettre en cause.
M. Trudel: Avec une telle augmentation, qu'est-ce que vous faites
ici, vous? Le dévouement au service du public.
M. Paradis (Matapédia): Vous me prêtez des
intentions. C'est quoi?
M. Côté (Charlesbourg): II y des choix d'aller en
politique qui font davantage appel au coeur, à l'occasion. Ça a
probablement été un de ces moments-là.
M. Trudel: D'ailleurs, le député de
Matapédia, il a le coeur sur la main.
M. Paradis (Matapédia): C'est ça. Et ça nous
permet, en commission parlementaire, de réfléchir à tout
cela.
M. Trudel: C'est une bonne réflexion. Merci! Des voix:
Ha, ha, ha!
M. Trudel: Alors, introduction d'un nouvel article... On a eu des
visiteurs, il y a une dizaine de jours... L'ex-ministre Fortler, qui, lui, a eu
l'occasion de réfléchir et, selon le ministre, il avait fait des
choix. Quand l'ex-mlnistre Fortier est venu rendre visite, le ministre a dit
que ça lui avait été utile, la période de
réflexion, et qu'il avait fait des choix. Je pense que le ministre avait
dit: Des bons choix. Je pense qu'il a dit ça.
Alors, là, c'est parce qu'on n'avait pas de poignée
juridique, non plus, pour déterminer les services qui pouvaient
être rendus par les pharmaciens? On n'avait pas ça? On y allait,
comme on dit, sur le bras?
M. Cantin: C'est-à-dire que les ententes précisent
déjà des choses, mais il y a des formules nouvelles. Et
souvenez-vous, M. Chevrette, on en a parlé dans le cadre de la
commission parlementaire sur les crédits, c'était relié,
justement, à une des questions que vous aviez formulées à
ce moment-là. Alors...
M. Chevrette:...
M. Cantin: Pardon? Oui, oui, vous aviez même
été très satisfait de la réponse.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Paragraphe suivant.
M. Cantin: Alors, ce qu'on a observé, c'est que,
normalement, les prescriptions étaient aux 30 jours. Alors, il y a une
nouvelle habitude qui, avec le temps, s'est établie et, de plus en plus,
lorsqu'on arrive, par exemple, à une population vieillissante, on fait
des ordonnances aux sept jours, ce qui fait qu'on multiplie les honoraires par
quatre. Alors, à chaque fois, au lieu de payer 4,57 $ aux 30 jours, on
paie 4,57 $ aux sept jours. Voilà...
M. Trudel: Ils n'ont pas le temps de réfléchir,
à cette vitesse-là.
M. Côté (Charlesbourg): Bien, au lieu de...
M. Morency: Pour vous situer par rapport à la loi, dans le
cadre des régimes partiels, à l'article 3 qui est l'article qui
détermine quels
types de services sont assurés dans le cadre du régime
d'assurance-maladie, il est prévu que les services sont
déterminés par règlement. O.K.? Dans le cadre des services
pharmaceutiques, il est prévu que la Régie assume aussi,
conformément aux dispositions de la présente loi et des
règlements, le coût des services déterminés par
règlement. La loi l'énonçait. Cependant, contrairement aux
autres services qu'on retrouve à l'article 3, on ne trouvait pas, dans
le pouvoir de réglementer, ce qui permettait de réglementer
concernant les services pharmaceutiques déterminés par
règlement. Effectivement, il y a actuellement un règlement qui
détermine les services pharmaceutiques qui sont couverts dans le cadre
du régime. Cependant, le pouvoir de réglementation n'était
pas énoncé à l'article 69 et c'est ce qu'on introduit
ici.
M. Trudel: Et l'assise qu'on se donnerait ici permettrait
éventuellement de couvrir ce que M. Cantin nous expliquait il y a
quelques secondes, par exemple la fréquence du service
distribué.
M. Morency: L'assise supplémentaire, si on veut
l'identifier...
M. Trudel: Oui.
M. Morency: ...c'est au niveau de la fréquence.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: C'est combien, la rémunération globale
de tous ces gestes posés par les pharmaciens qui sont payés par
la RAMQ, au Québec? Un ordre de grandeur, là? Bien, enfin,
j'imagine que ça doit être distinct des médicaments qu'ils
prescrivent.
M. Cantin: Non, non, là. C'est complètement...
M. Trudel: C'est complètement à part? M. Cantin:
II n'y a pas de problème, là. M. Trudel: Le rapport
annuel? M. Cantin: Laissez-moi le trouver, puis...
M. Trudel: oui, je vais... écoutez bien ça,
là. je veux bien saisir... "considérés comme des services
assurés", c'est la rémunération du professionnel
pharmacien, de son service. on aura l'assise légale pour...
M. Morency: Réglementer.
M. Trudel: ...réglementer ça.
M. Morency: L'opinion pharmaceutique, le refus d'exécuter
une ordonnance, c'est ça le service pharmaceutique.
M. Côté (Charlesbourg): Que quelque chose
s'humanise, ça ne veut pas dire que ce n'est pas utile pour un certain
nombre de personnes.
Une voix: Non.
M. Trudel: Sauf que ce que vous semblez dire, et je ne vais pas
plus loin que ça, c'est que le semainier est devenu un comportement
usuel dans quelques cas peut-être. Parce que "semainier" me fait toujours
rêver un peu; quand j'étais jeune - je le suis encore - et que
j'allais à la messe le dimanche, le petit feuillet à
l'arrière de l'église s'appelait Le semainier. On en abuse de
moins en moins, semble-t-il.
Une voix: ...des "dosettes". M. Trudel: Des "dosettes"?
Une voix: Oui, des petites doses.
M. Trudel: Des "dosettes" qui passent à la "castonguette",
d'abord.
M. Chevrette: Des "dosettes", ce sont des prescriptions de sept
jours. De petites doses.
M. Trudel: Combien?
M. Côté (Charlesbourg): Là...
M. Trudel: On ne peut pas l'avoir par le rapport annuel? Il n'est
pas...
M. Cantin: Je l'ai simplement pour les sommes qu'on consacre
à la sécurité du revenu, aux personnes âgées.
Je ne l'ai pas par honoraires professionnels et coût des
médicaments, mais c'est une information qu'on pourrait vous donner ce
soir même si vous le voulez; il n'y a pas de problème.
M. Trudel: Si vous pouviez l'avoir assez rapidement; ça va
très rapidement ici et on ne sait pas.
M. Chevrette: Y compris les coûts des économies des
"dosettes".
M. Trudel: Quatrièmement...
M. Côté (Charlesbourg): Vous étiez
sérieux quand vous avez dit ça, que ça allait très
vite.
M. Trudel: Pour quelqu'un qui arrive juste à
brûle-pourpoint, on peut peut-être lui faire accroire que la
vitesse est effrénée et on va voir s'il est en connexion avec le
réseau.
II y a un papillon qui se promène, M. le ministre?
M. Cantin: Ça fait deux jours que je vous suis, quand
même.
M. Trudel: 11 y en a d'autres qui disent: J'y suis, j'y reste.
Alors, on va aller au quatrièmement, peu importe l'ordre:
déterminer les...
M. Côté (Charlesbourg): Le troisième est
suspendu.
M. Trudel: Oui, le troisième est suspendu... Il est
supprimé. Déterminer les conditions que doit remplir une personne
qui s'inscrit... Est-ce qu'on n'a pas couvert cela par l'autre article
auparavant, alors pourquoi le réintroduire?
M. Morency: On en a discuté hier. C'est parce qu'ici on
est dans le pouvoir de réglementer. On l'a traduit dans
l'énoncé de l'article et, ici, dans le pouvoir de
réglementer, on doit le reprendre pour donner de l'assise au
gouvernement de réglementer en la matière.
M. Trudel: Et les autres signes qui ne doivent pas
apparaître sur la carte avec ceux-là, ça va être -
excusez l'expression - "built-in" dans la loi? Ça va être juste...
Là, c'est de déterminer les conditions que doit remplir une
personne. Là, c'est par règlement du gouvernement et pas du
ministre... Règlement du gouvernement?
M. Morency: C'est ça.
M. Trudel: Ça oblige à un décret.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, après
publication.
M. Trudel: Ça oblige à publier ? M.
Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Ça, c'est parce que c'est une formule usuelle,
"ainsi que les cas, conditions, circonstances et modalités suivant
lesquels une personne doit s'Inscrire auprès de la Régie"?
M. Morency: Oui.
M. Chevrette: Ça doit être une clause
s'adaptant...
M. Trudel: Ah! C'est vrai que je n'avais pas très bien
suivi votre cours de droit hier, M. le député de Joliette.
M. Côté (Charlesbourg): Avec l'exemple qui a
été donné hors table hier, je pense que ça dot
toute discussion pour l'adaptation.
M. Chevrette: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Mutatis mutandis. Les gens de robe. Et le
cinquièmement, le remplacement... Préciser les cas, les
circonstances, les catégories de bénéficiaires et les
services assurés à l'égard desquels le professionnel de la
santé est exempté de l'obligation d'obtenir la signature d'un
bénéficiaire sur son relevé d'honoraires qu'il a
complété ou de lui en remettre une copie.
M. Côté (Charlesbourg): Êtes-vous à ce
qui pourrait être cinquièmement de M? Si vous êtes
là, je le suspends.
M. Trudel: Retiré ou suspendu?
M. Côté (Charlesbourg): Non, je le suspends pour la
simple et bonne raison que ça fait partie des discussions avec les
médecins.
M. Trudel: Alors, je m'excuse. Je n'étais pas rendu
là, mais, enfin, c'est suspendu.
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, le seul droit de
suspendre...
M. Trudel: J'étais au cinquièmement - si vous vous
retrouvez - du cahier de la première "draguée" d'amendements, le
cahier, au cinquièmement: par le remplacement, dans la première
ligne du paragraphe q du premier alinéa, du mot "dans" par les mots "et
les services pour".
M. Côté (Charlesbourg): C'est au
cinquièmement du projet de loi, non pas le cinquièmement de
l'amendement.
M. Trudel: Je veux juste savoir ce qui est modifié
là. Le fond de la modification.
M. Chevrette: Vous allez suspendre cinquièmement et
sixièmement?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Chevrette: Sixièmement, c'est suspendu?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Oui, c'est parce que
c'est juste les numéros... on se mélange. Nous, ça
s'appelle sixièmement dans ce cahier-là.
Oui, le sixièmement du projet de loi va effectivement être
suspendu.
M. Chevrette: C'est 1.1, ça? M. Côté
(Charlesbourg):1 .1.
M. Morency: Effectivement, dans la loi actuelle - pas le projet
de loi 120, la loi actuelle - il est énoncé concernant... C'est
l'état des
services payés, l'état annuel des services payés
que la Régie peut être appellee à transmettre.
On peut lire: "La Régie doit, dans les cas, conditions et
circonstances déterminées par règlement, transmettre
à tout bénéficiaire pour qui elle a payé des
services assurés un relevé qui indique..." Ce qu'on vient
introduire ici, on va le retrouver à l'article 64 comme tel et on le
retrouve dans le pouvoir de réglementer qui vient par concordance au
niveau du règlement...
M. Chevrette: Donc, pour vous permettre de faire une bonne
rédaction éventuelle, pourriez-vous m'octroyer la permission de
vous faire un commentaire sur le t.1, sixièmement?
M. Côté (Charlesbourg): Non. On n'est pas
là.
Une voix: C'est où qu'il va le donner? M.
Côté (Charlesbourg): Donner quoi?
M. Chevrette: Peut-être pour comprendre d'abord.
M. Trudel: C'est en vue d'en arriver à avoir
l'autorisation de réglementer sur la transmission des relevés de
services reçus au bénéficiaire.
M. Morency: Oui. C'est une disposition qui existe, comme vous le
savez, dans la Loi sur l'assurance-maladie depuis un certain nombre
d'années.
M. Chevrette: Ça vous permet de faire des
"check-spot".
M. Morency: Ce n'est pas... Je pense que vous confondez, M.
Chevrette, avec ce qu'on appelle la vérification des services rendus
où, sur la base de relevés d'honoraires que la Régie
reçoit, elle écrit à un bénéficiaire et lui
demande si, effectivement, c'était le service qui lui a
été dispensé. Ce qui est ici, c'est l'état annuel
des services payés que la Régie pourrait transmettre à un
bénéficiaire en fin d'année pour lui permettre de voir sa
consommation annuelle de service.
M. Chevrette: Pour et au nom du ministre. Là, vous le
mettriez à quelle place précisément, pour que je comprenne
bien?
M. Morency: Ici, on est dans une correction que je pourrais
qualifier d'ordre technique et qui est à la page 123 du projet de loi
120, cinquièmement, où on ajoute les mots "dans" le pouvoir de
réglementer et "et les services pour". Effectivement, la loi actuelle,
dans son énoncé, prévoit que, lorsque cet article de loi
va entrer en vigueur, il entre en vigueur globalement ou, lorsque le
gouvernement veut le mettre en opération, il va le mettre en
opération globale- ment à l'égard de tous les services qui
sont visés par la Loi sur l'assurance-maladie. La nuance qui est
apportée ici, c'est que le gouvernement va pouvoir indiquer à
l'égard de quels services il va pouvoir mettre en vigueur cet
état des services payés.
Confidentialité des dossiers
médicaux
M. Chevrette: Moi, M. le ministre, sur ce point
précis - qu'on me corrige ou pas, peu importe - j'ai une intervention
à faire sur la dimension confidentialité. Je vous avais
prévenu hier que j'aurais une argumentation là-dessus parce que
l'objectif... Vous avez abandonné en cours de route, si j'ai bien
compris, l'idée de...
M. Côté (Charlesbourg): ...signer le relevé
d'honoraires parce qu'il est difficilement applicable. (16 heures)
M. Chevrette: Vous avez dit cependant...
M. Côté (Charlesbourg): II est applicable dans la
mesure où on peut lier le paiement à la signature. Il y a un lien
de paiement à la signature. Il y a des gens qui sont devant une
incapacité de signer. Il y a des gens qui voudraient recevoir un
diagnostic que le médecin ne peut pas prescrire. Il refusera de signer,
par conséquent, on ne pourrait pas payer le médecin.
M. Chevrette: C'est ça que j'avais saisi très bien.
Mais vous avez ajouté, du même souffle: Cependant, je veux me
donner le pouvoir de pouvoir acheminer à chaque
bénéficiaire un état détaillé du...
M. Côté (Charlesbourg): Des services qu'il a
reçus.
M. Chevrette: ...du montant de consommation.
M. Côté (Charlesbourg): Des services reçus,
avec les montants.
M. Chevrette: Moi, là-dessus, je voudrais vous mettre en
garde. Je ne sais pas comment ça peut se faire, la législation.
Je comprends l'objectif que vous recherchez. L'objectif en soi, je suis loin
d'être contre. C'est normal qu'un individu sache, au bout d'une
année - ça pourrait le faire réfléchir aussi - s'il
a coûté 4000 $ à l'État, en vertu de quatre, cinq ou
six services. C'est important.
M. Côté (Charlesbourg): ...le service n'est pas
reçu.
M. Chevrette: Mais mon problème est le suivant. Il reste
que le traitement d'une maladie, ça peut être strictement
confidentiel. Je vous
donne un exemple. Je le choisis à dessein. Un homme ou une femme
qui aurait une expérience extramaritale, et qui doit se présenter
à une urgence ou en clinique privée... Non, ça m'a
été rapporté hier par des gens, et je trouve
ça...
M. Côté (Charlesbourg): Je l'ai entendu.
M. Chevrette: En tout cas, je le donne pour les besoins de la
cause. ...qui doit se faire traiter pour une maladie vénérienne,
10 jours aux antibiotiques, etc., et 150 $ d'honoraires médicaux. Ils
envoient ça chez eux - la femme, c'était son mari, ou l'inverse,
le mari c'était sa femme - le relevé d'honoraires. Le... ou vers
le mois de février 1991, un tel individu: tu as été
traité, 150 $, gonorrhée, etc. Avez-vous imaginé la
confidentialité? Vous êtes-vous imaginé l'impact d'une...
Où est-ce qu'elle en est la confidentialité? Je sais que
ça peut faire rigoler, mais ça m'a été
rapporté et j'ai pris l'exemple assez au sérieux pour le ramener
ici.
M. Côté (Charlesbourg): C'est préventif.
M. Paradis (matapédia): si il ou elle était
infecté, j'espère que l'autre ne l'avait pas non plus
infecté. il aurait fallu qu'il lui dise avant.
M. Chevrette: Je sais tout ça, mais dans un contexte de
confidentialité, où il n'y a pas eu de transmission, et que la
personne l'apprend par le relevé des honoraires, moi je vous avoue qu'on
peut être la cause de problèmes majeurs.
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, je pense que
vous touchez un point qui est très sensible et qu'on a toujours voulu,
autant que possible, protéger à l'intérieur du projet de
loi. Il faut s'assurer que, tout en pouvant expédier au
bénéficiaire des informations lui donnant ce que ça a pu
coûter, il y ait des balises sur le plan de ce qu'on peut Inscrire
à l'intérieur du relevé. Il n'y a probablement pas de
dommages à aller voir un médecin parce que tout le monde peut
aller voir un médecin pour une consultation. Mais vous avez vu tel
médecin à tel moment donné, ça a coûté
25 $, point. Vous avez été hospitalisé, ça a
coûté tant de dollars. L'idée n'étant pas de mettre
des informations là-dessus qui sont de nature à identifier des
choses qu'on ne veut pas identifier, qui ne sont pas nécessaires dans le
contexte actuel. Ce n'est pas ça l'objectif. L'objectif c'est de dire:
Vous avez eu un rapport avec un professionnel de la santé à tel
moment. Voici ce que ça a coûté. Vous avez
été hospitalisé, voici ce que ça a
coûté. C'est à l'article 470 que...
M. Chevrette: Je comprends, mais vous demandez au médecin
la nature... C'est un tout, ça, quand on discute, au niveau de la
RAMQ.
Vous demandez plus de clarifications au niveau du médecin pour
savoir ce que vous payez.
M. Côté (Charlesbourg): En particulier, parce qu'on
ne le sait pas. Pas à honoraires.
M. Chevrette: Mais vacation, honoraires...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais à
honoraires, tu le sais. C'est quoi, c'est sept éléments
possibles?
M. Morency: Dans la loi actuelle, on dit que le relevé des
services payés doit fournir les dates auxquelles ils ont
été fournis et la nature des services.
M. Côté (Charlesbourg): Actuellement.
M. Morency: Actuellement. Dans l'amendement qui est introduit, on
est plus général, on dit: "les dates auxquelles ils ont
été fournis et les types de services" pour nous emmener plus vers
des généralités, vers des génériques
plutôt que vers des actes très spécifiques. L'objectif
recherché, je crois, c'est de démontrer un coût global par
rapport à un état des services payés plutôt que de
spécifier, avec un langage technique qui pourrait appartenir à la
médecine, et d'être trop précis vis-à-vis un
bénéficiaire, vu qu'on est dans le cadre, le plus souvent, de
rémunération à l'acte.
M. Chevrette: Mais même le type, traitement de maladie
vénérienne, c'est un type ça. La gonorrhée, c'est
spécifique. Je vous donne un exemple là. Ça
n'enlève pas mes inquiétudes à moi.
M. Morency: L'article dont on discute actuellement, M. Chevrette,
vise à introduire un pouvoir réglementaire, à modifier le
pouvoir réglementaire justement pour préciser, dans les
règlements, les services qui pourraient être visés par
l'état des services payés, en supposant donc qu'il va y avoir des
exclusions quant aux services qui vont être indiqués.
M. Chevrette: Oui, mais ça, là, quand on
légifère, on légifère pour assurer pleinement la
confidentialité de ces choses. Là, l'ouverture que vous faites,
qui existait, je ne dis pas... Mais tant qu'à faire une réforme,
moi, sur la dimension confidentialité, je suis très
sévère là-dessus parce qu'on peut contribuer à
créer des problèmes inutiles. Je pense que l'objectif
recherché par le transfert du relevé d'honoraires ou des
honoraires des médecins, c'est de faire réaliser au citoyen que
le coût de son système de santé l'a favorisé pour
tel montant. Mais de là à être spécifique... Moi, je
serais d'une clarté, d'une limpidité dans la loi pour
éviter précisément qu'on dise, qu'on attaque la notion de
conflden-
tialité ou que ça prête flanc. Je ne dis pas que
vous allez faire des règlements pour ça. Je vous dis que la porte
est ouverte à ça.
M. Côté (Charlesbourg): Quand on regarde,
évidemment... S'il y a des problèmes avec types" là...
Quand on regarde l'article 470, parce que c'est là où est le
relevé d'honoraires, le relevé des services rendus, on dit: "un
relevé qui indique a) le nom du professionnel de la santé, de
rétablissement, du laboratoire ou de toute personne qui a fourni les
services; b) les dates auxquelles ils ont été fournis et les
types de services - pour être en concordance avec ce dont on discute
actuellement - c) le montant payé par la Régie pour chaque
prestation de services; d) la somme totale ainsi payée pour ces
services." Donc, il y a des éléments là-dedans qui ne font
pas de problème. Le questionnement, c'est au niveau du type de services,
mais ce type de services peut être balisé par règlement. Ce
que je comprends, c'est que, évidemment, dans la mesure où
c'est...
M. Chevrette: Oui, mais supposons que c'est une consultation
particulière, consultation générale, je ne sais pas,
examen partiel, examen général. Vous avez la terminologie au
niveau de la rémunération. Qu'on qualifie en fonction de la
rémunération, mais qu'on n'identifie aucun type ni aucune...
M. Côté (Charlesbourg): La personne va...
M. Chevrette: C'est ça qu'il faut faire. Moi, je ne
démords pas de ça.
M. Côté (Charlesbourg): En fait, c'est de voir les
types, ce que ça veut dire. Si on avait des exemples de types, je pense
que ça pourrait peut-être répondre à votre
question...
M. Chevrette: Peut-être.
M. Côté (Charlesbourg): ...parce que ça peut
être assez général, ça veut dire bien des choses et
pas grand-chose. Je pense que l'important... La protection sur le plan de la
confidentialité, c'est... Il y en a une série, ici, sur des
formulaires déjà... Sur le plan de profil de pratique. Ils font
référence au profil de pratique. "Examens de malade admis".
Ça, ce sont des gros titres qu'on peut qualifier de types de
dispensation de services. "Examen ordinaire", "examen complet", "examen
majeur".
M. Chevrette: Vous en avez sauté un?
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. "Soins
simultanés".
M. Chevrette: Par exemple, "chirurgie mineure".
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Une fille qui est enceinte, qui décide de se
faire avorter...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: ...et qui décide de cacher ça
à son mari. Puis, il reçoit la feuille qui dit "avortement" ou
"chirurgie". Il dit: "Quelle chirurgie tu t'es fait faire? Qu'est-ce que t'as
fait?" La notion de confidentialité, dans ça... On se comprend,
je pense.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Je n'essaie pas
de...
M. Chevrette: Non, non.
M. Côté (Charlesbourg): C'est davantage de voir,
à partir de ce qu'on a, ce qui peut être transmis. L'objectif est
clair, c'est un objectif de sensibilisation de l'individu consommateur aux
coûts. C'est ça qui est visé, là.
M. Morency: Sur la base de votre préoccupation, par
rapport à ce qui est mentionné dans la loi actuelle, "nature des
services", elle s'en va vers "types de services", justement.
M. Chevrette: Moi, je suis très inquiet là-dessus
parce qu'il y a des... Tu peux garder chez vous des parents, des fils qui
peuvent ignorer un geste qui a été... Dès qu'on peut se
permettre de l'envoyer, il faut s'assurer que c'est tellement
général ou en termes tellement génériques que
personne ne puisse faire des liens, et briser la confidentialité d'un
acte. Moi, je trouve ça extrêmement important.
Est-ce qu'un avortement, par exemple, peut être une chirurgie? Y
en a-t-il un qui peut répondre à ça? Y a-t-il un docteur,
une infirmière ou une infirmière auxiliaire? Y a-t-il moyen
d'aller chercher de l'information?
M. Côté (Charlesbourg): Un avortement, ce n'est pas
une chirurgie.
M. Chevrette: Ce n'est pas une chirurgie.
M. Côté (Charlesbourg): C'est une interruption de
grossesse.
M. Chevrette: Oui, je sais.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. C'est
ça.
M. Chevrette: Mais l'important, l'objectif que vous recherchez
à la Régie...
M. Côté (Charlesbourg): Si le formulaire faisait
l'objet d'un règlement gouvernemental. (16 h 15)
M. Chevrette: Oui, mais il y avait un double objectif. Vous savez
très bien qu'on peut faire du millage - je ne parle pas ici, là,
autour de cette table - politique en disant qu'on ouvre les portes à...
C'est beaucoup plus pour enlever l'impression ou la possibilité qu'un
objectif pourrait être de divulguer des types ou des
spécificités au niveau de maladies quelconques.
Moi, il me semble que si l'objectif de la RAMQ est véritablement
de sensibiliser les citoyens bénéficiaires aux coûts du
système ou aux coûts de consommation de services de santé
et de services sociaux, on devrait se contenter de dire: visite
médicale, traitement, point final, tant de dollars. Mais entrer dans la
spécificité... Dès que tu envoies ça par courrier,
vous savez, dans un bloc à appartements, le courrier est souvent
empilé en bas là, sous prétexte qu'il a
échappé la clé, qu'il ne l'a pas trouvée ce
matin-là, il met le paquet là. Non, mais c'est ça. Il faut
savoir la vie quotidienne, ce que ça réserve comme surprises.
Puis, là, l'individu: Ah bien lui, aïe, il est séropositif,
on le fait "crisser" dehors du bloc! C'est de même qu'ils parlent le
monde. Donc, II va falloir faire... Il y a une protection énorme
à accorder à l'individu, je suis sûr de ça. Pour les
fins du Journal des débats, c'est "fouter" dehors du bloc.
M. le Président, vous aurez compris que je viens de vous confier
un mandat.
Tiens, le docteur est là!
Une voix: Vous avez besoin d'un docteur?
M. Chevrette: Au moment où on vous cherchait vous
n'étiez pas là.
Une voix: J'étais là, juste à
côté.
M. Chevrette: Oui, mais ce n'est pas là que ça se
passait, c'était ici.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un article qui a
passé proche d'avorter, d'ailleurs.
Il aurait pu y avoir un paragraphe additionnel pour assurer une
protection aux mineurs.
M. Chevrette: C'est mon deuxième objet de discussion.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Mais... M.
Chevrette: II n'y a pas de cachette.
M. Côté (Charlesbourg): Non, d'ailleurs, de toute
façon, il y a un papillon qui s'en vient à l'article 470.
M. Chevrette: J'ai cru déceler que c'était pour
ça.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 470, c'est
exactement ça. Mais, dans ce cas ici, ça ne réglait pas
votre cas du gars qui est parti à la chasse là.
M. Chevrette: Absolument pas.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Ou à la pêche. Il dit: Je m'en vais
à la pêche. Je le sais: Ta truite vient d'appeler.
Je vais ajouter un élément pour vous convaincre. Le gars
qui va chez le docteur, il sait pour quoi il y va. Vous n'avez pas besoin de
lui écrire que c'est sa rate, que c'est son foie, ou bien que c'est une
maladie dont je parlais tantôt là. Il sait que s'il est
allé voir le docteur pour avoir une prescription de, parce qu'il avait
peur de, bien, il le sait. Ça lui a coûté 50 $, il va dire:
Oups, il est cher, mon docteur, ou: II n'est pas cher, mon docteur. Vous ne
gagnez pas à écrire... La RAMQ, c'est pour épater avec ses
chiffres qu'elle veut faire ça?
M. Côté (Charlesbourg): Ça, c'est une autre
affaire, c'est le sens inverse. SI jamais ça a coûté 100 $
et qu'il l'a vu rien que trois minutes, s'il veut savoir, il peut avoir des
informations complémentaires. Il en aura. Ça n'empêche pas
la Régie d'avoir l'information sur ce qu'il a fait, mais pas
nécessairement de la transmettre à l'individu.
M. Chevrette: S'il trouve ça effrayant, il va vous
appeler.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: II va dire: Écoute, il m'a fait marcher 30
secondes, et il vous charge 150 $. Vous verrez. Vous n'êtes pas
obligé de le faire chicaner par sa femme, ses enfants, sa
grand-mère et sa belle-mère. C'est assez de payer 150 $.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, ce que je
comprends, c'est une famille qui est bien informée.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Une famille unie.
M. Côté (Charlesbourg): Une famille très
unie, même dans le malheur.
M. Chevrette: On modifiera ça dans ce sens-là?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, et on le ferait en
rapport avec l'article 470 aussi, non?
M. Chevrette: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Les deux vont pas mal de
pair.
M. Chevrette: Oui, avec ('amendement pour les mineurs. Il y a des
groupes de femmes qui sont intervenus - sans doute, avez-vous eu des
représentations, aussi - pour dire que les jeunes risquaient de mettre
leur santé en péril si on laissait l'article tel que
libellé. C'est bien cela.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. On va tenter de trouver
un libellé. Si on le trouve avant 18 h 30, tant mieux; sinon, ce sera
à 20 heures. Il semble bien qu'on va travailler ce soir.
M. Chevrette: On a l'air bien parti pour ça.
Le Président (M. Joly): Si je comprends bien, M. le
ministre, nous suspendons l'article et l'amendement?
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est-à-dire
qu'on pourrait compléter, M. le Président, parce que nous en
étions à discuter de...
Le Président (M. Joly): O.K. compléter la
discussion?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): II resterait 7°.
M. Chevrette: 7°, ce n'est pas suspendu, ça? ça
me semble être le fait de rémunérations différentes.
ça doit faire l'objet de discussions avec les docteurs.
M. Morency: Parce que la discussion peut être...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, suspendu aussi. Si on
révise, M. le Président, on aurait de suspendu l'amendement,
parce que c'est comme ça qu'il faut procéder, là? Non?
Le Président (M. Joly): Non, il faut suspendre et
l'amendement...
M. Côté (Charlesbourg): L'amendement, O.K., mais
pour se comprendre parce que, à l'intérieur de l'amendement et de
l'article, il y en a qui ont fait l'objet d'un accord. On terminera la
discussion avec 5° et 7°.
Le Président (M. Joly): Alors, nous suspendons
l'amendement et l'article 474. J'appelle l'article 475.
M. Côté (Charlesbourg): "L'article 69.0.2,
édicté par l'article 38 du chapitre 50 des lois de 1989, est
modifié par..." On ne peut pas discuter de 475 parce que c'est la
même chose dont on vient de parler. Le w, c'est la piste qui reste.
M. Chevrette: II y en a peut-être deux autres, x, y, z.
C'est beau, c'est vrai.
M. Côté (Charlesbourg): On le suspend, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): L'article 475... M.
Côté (Charlesbourg): Suspendu.
Le Président (M. Joly): L'article 475, oui. J'appelle
l'article 476.
M. Côté (Charlesbourg): II est aussi suspendu. Oui
...le supprimer, je pense.
M. Chevrette: C'est 69.2, qui réfère à w.
Oui, suspendu.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 475 est
suspendu.
M. Chevrette: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): On est à l'article
476, là.
M. Chevrette: "Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 69.0.2, du suivant: 69.0.3."
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Bon, évidemment,
il s'agit de faire disparaître... J'avais les papillons pour faire
disparaître les autres articles. Supprimer, oui...
Le Président (M. Joly): Les amendements, vous les
supprimez, oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...parce que c'est en
liaison avec l'impôt-services. Donc, c'étaient des ententes avec
le ministère du Revenu qui ne sont plus nécessaires à ce
moment-ci. Donc, supprimer l'article 476. On n'aura pas fait un gros
débat, hein?
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement à
l'article 476 est adopté.
M. Chevrette: Ce qui est le fait de le supprimer.
Le Président (M. Joly): Donc, l'article 476 est
supprimé.
M. Chevrette: Un record d'adoption!
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 477.
Règlements concernant la fabrication et la
distribution des médicaments
M. Côté (Charlesbourg): "L'article 69.1 de cette loi
est modifié par l'addition des paragraphes suivants: "c)
déterminer le contenu de l'engagement qu'un fabricant ou un grossiste
doit signer pour être reconnu; "d) déterminer les conditions
d'exercice des activités des fabricants et des grossistes reconnus; "e)
déterminer les cas et les circonstances de suspension ou d'annulation de
la reconnaissance d'un fabricant ou d'un grossiste; f) déterminer la
durée de la suspension ou de l'annulation de la reconnaissance d'un
fabricant ou d'un grossiste; "g) déterminer les cas et les circonstances
dans lesquels le ministre peut reconnaître à nouveau un fabricant
ou un grossiste dont la reconnaissance aurait été suspendue ou
annulée; "h) établir une procédure de recours dans les cas
de suspension ou d'annulation de la reconnaissance d'un fabricant ou d'un
grossiste." À l'article 477, ne bougez pas, je pense qu'il y en avait
d'autres d'ajoutés, si je ne m'abuse. Non? O.K. Donc, ça va.
M. Chevrette: Là-dessus, M. le ministre, je vais commencer
par vous faire un commentaire général. C'est rendu que, par
règlement, on poigne le fabricant et on en fait un jouet
réglementaire. On va jusqu'à dire: "déterminer les
conditions d'exercice des activités des fabricants..." Ce n'est pas des
farces.
M. Côté (Charlesbourg): On a mis un point
d'interrogation hier, compte tenu de votre préavis d'hier.
M. Chevrette: oui, je n'ai rien... je suis comme un grand livre;
je suis transparent. ça, n'a pas d'allure, ça. c'est rendu qu'on
va leur dire: place donc tes boîtes puis monte ta chaîne là.
ça n'a pas de maudit bon sens. s'il a de l'allure, s'il donne un bon
service, puis s'il a un bon produit, t'achètes. mais, "bongyeu"! c'est
rendu que tu vas lui dire: mon cher fabricant, mets ta pancarte là,
puis... ça n'a pas de bon sens.
M. Côté (Charlesbourg): J'imagine que dans des
circonstances... On a fait venir M. Gouin, qui est directeur
général du comité de pharmacologie, qui est avec nous. Si
on lui laissait la parole, peut-être qu'il aurait une explication un
petit peu plus générale qui nous permettrait, par la suite, de
voir où on va, puis si c'a du bon sens ou si ça n'en a pas.
M. Chevrette: Bien, là, je n'ai pas pu m'expliquer. Il ne
pourra pas répondre.
M. Côté (Charlesbourg): Après...
M. Chevrette: Non, allez-y; ça va me donner du jus
peut-être!
M. Gouin (Pierre): Je vais peut-être essayer d'expliquer c
et d.
M. Chevrette: ...au lieu d'essayer d'expliquer toute cette
chinoiserie-là.
M. Côté (Charlesbourg): Ça, c'est la
continuité de a et b qui, semble-t-il, ont déjà
été adoptés par vous.
M. Chevrette: Vous remarquerez que le mot "activités" n'y
était pas. C'était les "conditions de reconnaissance" d'un
grossiste. C'était différent. Reconnaissez-vous ça, mon
cher patron?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Ce n'est pas lui qui
l'a dit, c'est moi.
M. Gouin: C'est justement pourquoi il faut rajouter...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gouin: Dans le sens que le problème des faux prix
existait et existe toujours. Il consiste dans le fait que les compagnies
fournissent au Conseil consultatif des prix et que, par la suite, elles
accordent aux pharmaciens des rabais, ristournes, etc., le commerce libre, pour
favoriser leurs produits. Je pense que tout le monde est conscient de ce
problème qui existe dans la fabrication des listes depuis le tout
début du programme, qui s'est empiré avec certaines
méthodes qu'on a mises dedans, dont la médiane. Alors, les
compagnies pharmaceutiques, pour prendre le marché, nous ont
donné des prix et, par la suite, elles vont rencontrer les pharmaciens
et elles leur donnent des rabais et ristournes.
Alors, la façon de contourner cette approche des compagnies,
c'est de les faire s'engager à respecter certaines règles du jeu
quand elles soumettent des prix pour être dans la liste des
médicaments. Ces règles du jeu sont à l'effet de nous
donner un prix net, sans rabais, escomptes ou ristournes qu'elles donneraient,
par la suite, aux pharmaciens. C'est ce que c visait, d'avoir du fabricant un
engagement à respecter ces règles, c'est-à-dire un prix
garanti pour la période de la liste et un prix net qui ne contient pas
de possibilité de donner, par la suite, des rabais.
M. Chevrette: Ce qui a existé... Mol, quand j'ai
négocié à l'époque, ce qu'on avait signé,
c'était le prix médian. (16 h 30)
M. Gouin: Ça, c'est une règle de nous qu'on a
appliquée...
M. Chevrette: En 1984.
M. Gouin: ...pour venir dire qu'on ne paiera pas plus lorsqu'il y
a plusieurs inscriptions d'un même produit; lorsqu'il y a plusieurs
fabricants, on ne paiera pas plus que la médiane. Pour les produits
supérieurs à ça, on ne paiera que le prix de la
médiane. Ça a donné comme effet que les compagnies se sont
ajustées, le prix de la médiane a augmenté. Les
compagnies, en nous donnant un faux prix comme on prétendait
tantôt, viennent se placer le plus près possible de la
médiane, et font profiter le pharmacien de la différence entre le
prix réel, le vrai prix qu'elles consentent, par exemple, en Ontario, et
celui qu'elles nous donnent, pour le donner en ristourne aux pharmaciens pour
qu'ils prennent bien leur produit. Alors, la solution, c'est d'engager les
fabricants à respecter les règles du jeu, comme je le disais,
pour nous donner un prix net qu'ils vont garantir pour la période de six
mois, et qu'ils s'engagent a ne pas déroger à ça. C'est ce
que c vise. Et d vient confirmer que, effectivement, on leur dit: Non, vous ne
pourrez pas donner des rabais et ristournes comme vous le faites normalement
dans le privé quand il va s'agir des produits qui sont dans la liste des
médicaments. Alors, c'est la façon de fermer les deux portes, et
c'est les deux outils.
M. Chevrette: Mais si vous demandez des prix, monsieur, je ne
suis pas connaissant en commerce, là, mais si je vous demande de me
faire un prix, si vous m'en faites un, s'il fait mon affaire, j'achète.
Si vous allez voir... Si le gars qui vous fournit, vous, est heureux de vous
avoir vu me vendre et décide de vous donner une ristourne, en quoi
ça a à faire avec le prix des médicaments?
M. Gouin: Effectivement, si on veut composer une liste de
médicaments qui contient l'ensemble des médicaments, il y a
plusieurs produits qui ne sont faits que par un fabricant, et il y en a un
certain nombre qui sont faits par plusieurs.
M. Chevrette: Mais ils ne peuvent pas déroger à
leurs prix quand il les ont fait connaître.
M. Gouin: Ils peuvent déroger à leur prix. C'est
ça, c'est qu'ils nous donnent un prix pour y déroger par la
suite, exprès pour faire profiter le pharmacien de profits et de fournir
son produit à lui. Alors, c'est là qu'est la
problématique.
M. Chevrette: C'est le prix médian.
M. Gouin: ils nous donnent un prix qui est un faux prix pour
aller, après ça, faire profiter les pharmaciens.
M. Chevrette: Mais dans le cas où il y a un seul
fabricant...
M. Gouin: Même chose, parce que si c'est deux
antibiotiques, même s'ils ne sont pas exactement... ils peuvent
être utilisés pour la même maladie...
M. Chevrette: Mais qu'est-ce que vous risquez ou que vous visez?
On a même mis une loi, si ma mémoire est fidèle, pour dire
que le pharmacien, en vertu de - je ne me souviens plus en vertu de quelle loi
- avait le droit de donner l'équivalence.
M. Gouin: Substituer, oui, c'est bien sûr.
M. Chevrette: Un substitut à moindre prix. Ça n'a
pas servi, cette loi-là?
M. Gouin: Bien, ça a servi jusqu'à temps qu'on nous
inonde de faux prix, et c'est la loi qui est arrivée, c'est... où
le pharmarcien fait le plus de profits, qui achète et qui vend. Ce n'est
plus...
M. Chevrette: Et là, c'est le grossiste qui va...
M. Gouin: Non, le grossiste, quand il est impliqué dans
ces articles-là... Actuellement, pour tous les produits de la liste,
depuis les tout débuts du régime, on accorde 9 % pour la marge de
gros, que le produit soit pris par le grossiste ou non, ce qui devient aussi un
profit pour le pharmacien; quand il achète directement, il
économise ces 9 % là qui sont la marge du grossiste qui est
ajoutée à tous les produits. Dans le cadre de ce qui est
prévu, le produit ayant un prix garanti par la compagnie, les 9 % ne
seraient payables au grossiste que lorsqu'ils passeraient par le grossiste,
effectivement.
M. Chevrette: Donc, vous nous faites une plaidoirie en faveur
d'une politique d'établissement des prix.
M. Gouin: C'est-à-dire qu'on ne va pas plafonner ou
intervenir au niveau...
M. Chevrette: Non, mais c'est une façon ou une politique
de fixation de prix.
M. Gouin: On veut avoir un vrai prix net des compagnies, et non
un faux prix.
M. Chevrette: Bien, pourquoi embarquez-vous, pourquoi dites-vous:
"déterminer les conditions d'exercice des activités"? C'est
bien
plus que les prix, ça.
M. Gouin: Oui, c'est que si on ne leur permet pas de donner de
ristournes, rabais, etc. Actuellement, ça se pratique comme ça.
Donc, on vient dire: Vous, dans votre pratique, pour les produits de la
Régie, vous ne pourrez pas donner des rabais, ristournes, etc.
M. Holden: II me semble, M. Chevrette, qu'il n'y a pas de loi
contre la fixation des prix...
M. Chevrette: Comment?
M. Holden: Des lois contre la fixation des prix.
M. Chevrette: Non, mais il peut y avoir des modalités de
fixation des prix.
M. Gouin: On est acheteur, on fait une liste de
médicaments et le gouvernement les paie. On ne leur fixe pas de prix ou
autre, c'est eux qui nous donnent un prix. Tout ce qu'on leur demande, c'est de
nous donner un vrai prix, pas un faux prix quand, par après, ils vont
donner des escomptes à tout le monde en dehors de notre prix.
M. Chevrette: Oui, mais vous êtes en train de dire,
à la RAMQ, que vous vous faites avoir, à la fois par les
grossistes, à la fois par les pharmaciens. Vous ne le dites pas de
même, par exemple, mais dans votre exposé c'est exactement ce que
démontrez.
M. Gouin: C'est exactement le problème qui existe dans le
programme et dans la fabrication de la liste.
M. Chevrette: Donc, on n'a pas besoin d'une dixième
année pour comprendre ça. Vous accusez les deux, mais vous vous
attaquez à un.
M. Gouin: Je n'accuse pas, je constate... M. Chevrette:
Non, non.
M. Gouin: ...qu'avec les méthodes qu'on a mises, dont la
médiane, des objectifs comme ça se sont développés.
C'est ce que ça a donné.
M. Chevrette: Bien, à l'époque, tous les hauts
fonctionnaires de la RAMQ nous disaient que c'était le prix
médian qui était le mieux. Ça a fait ses preuves.
M. Gouin: Ça a atteint ses objectifs, sauf que ça a
amené aussi des abus dans autre chose.
M. Chevrette: Mais pour en arriver à dire que les deux,
qu'il y a de la collusion entre les pharmaciens et les grossistes... C'est un
peu ça que vous me dites dans votre argumentation. Vous en arrivez
à proposer des amendements à la loi qui vont absolument... qui
rentrent dans l'entreprise, puis qui s'ingèrent au point d'analyser son
rapport d'activités. Ça fait dur, ça.
M. Gouin: Ça ne va pas jusqu'au point que vous
avancez.
M. Chevrette: Votre objectif... Mettez un enquêteur, puis,
si vous en frappez un qui fait du crime, vous le poursuivrez.
M. Gouin: Mais, dans les circonstances actuelles de la
législation, il n'y a aucune contrainte envers les compagnies
pharmaceutiques, dans le cadre du programme. On a des ententes avec les
pharmaciens qui prévoient leur participation au régime. On a
l'identification des bénéficiaires qui ont droit à
certains services. On n'a rien avec les fabricants qui nous distribuent pour
400 000 000 $ de produits pharmaceutiques, puis qui nous donnent un prix qu'on
ne contrôle d'aucune façon. Ce qu'on dit, c'est: Donnons-nous un
argument de loi.
M. Chevrette: Dans vos conditions, monsieur... Quel est votre
nom?
M. Gouin: Gouin.
M. Chevrette: m. gouin, dans vos conditions
d'accréditation, qu'est-ce qui vous empêche, quand vous
accréditez un grossiste, de le faire adhérer à un code
d'éthique, par exemple, au niveau de la fixation des prix et, s'il
déroge, c'est une condition de... mais arriver avec une série de
règlements... il faut regarder l'article 477. ça, je vous avoue
que ça m'horripile un petit peu vis-à-vis l'entreprise
privée. je ne vous dis pas qu'il n'y a pas de magouille. mais je dis, si
on veut contrôler des choses, que, nous, dans notre façon
d'accréditer un grossiste, on fixe des conditions
d'accréditation, et qu'on fixe un code d'éthique au niveau de
l'établissement des prix. mais lisons ça, puis ne venez pas me
dire que ça a un petit peu d'allure: règlements pardessus
règlements! je vais les lire, juste pour ceux qui écoutent:
"déterminer le contenu de l'engagement qu'un fabricant ou un grossiste
doit signer pour être reconnu." donc, déjà, il y a des
conditions d'entrée.
M. Gouin: Vous proposiez un code d'éthique. C'est tout
simplement ça, mais il signe.
M. Chevrette: Oui, mais... Ça va assez bien, ça,
mais regardez bien, ça ne vous suffit pas. "Déterminer les
conditions d'exercice des activités des fabricants et des grossistes
reconnus; déterminer les cas et les circonstances de suspension ou
d'annulation de la reconnaissance d'un fabricant ou d'un grossiste." S'il ne
respecte
pas ça, c'est "out of the game" puis "bonjour Luc".
M. Gouin: ça prend des conditions, il faut avoir le
pouvoir de le faire. c'est ça, c'est rien que ça. c'est rien que
de dire: ii ne respecte pas...
M. Chevrette: Quelqu'un qui déroge... Vous mettez un
pouvoir de portée générale. Là, c'est rendu que
c'est règlement, règlement, règlement.
Déréglementez un petit peu; fixez-vous des conditions
d'accès, puis, s'il ne respecte pas les conditions d'accès,
c'est: Bonjour Luc! Il est passible d'annulation de son contrat. Sinon, vous
vous ramassez avec une série de règlements.
M. Gouin: C'est de se donner ces pouvoirs, M. le
député, tout simplement.
M. Chevrette: Un pouvoir de portée générale
dans une loi, un pouvoir de portée générale après
les conditions d'admission ou d'accréditation, c'est: le gouvernement
peut, en tout temps, ou la Régie peut, en tout temps, mettre fin au
contrat de celui qui ne respecte pas les conditions d'accréditation,
c'est tout.
M. Gouin: Mais il faut en faire la preuve, puis il faut lui
donner un droit d'appel parce qu'il y a des sommes importantes
d'impliquées. Ça peut représenter des millions pour une
compagnie. On ne peut pas prendre une simple lettre que tu lui envoies. Elle va
vouloir se défendre, elle va vouloir avoir un droit d'appel. C'est ce
que les autres articles apportent.
M. Chevrette: Mais êtes-vous en train de me dire que vous
êtes en train de bâtir quelque chose qui encarcane le monde au
point qu'il ne peut plus souffler? C'est des tribunaux...
M. Gouin: Non, je pense qu'il peut souffler.
Le Président (M. Joly): Excusez, afin de permettre au
député de Westmount d'intervenir, parce qu'il n'est pas membre de
cette commission, j'aurais quand même besoin du consentement des membres.
Parfait, merci.
M. Holden: Non, mais je présume qu'il faudrait de la
preuve pour renvoyer quelqu'un de son contrat. Ça, ça peut
être contesté quelque part, je ne sais pas, devant les
tribunaux.
M. Chevrette: Je voudrais réattirer l'attention du
ministre. Écoutez, ça prend un règlement pour
l'accréditer, un règlement pour les circonstances... Attends un
peu... les conditions d'exercice de ses activités... un règlement
sur les circonstances de suspension, un règlement sur la durée de
la suspension, un règlement sur la façon dont il va revenir de sa
suspension. Entre nous autres, là, on ne me fera pas accroire qu'on va
troubler. Le monde peut bien nous dire qu'on réglemente à
outrance. On fait un règlement de portée générale
pour donner des pouvoirs à la Régie quand il n'y a pas respect de
l'accréditation ou des normes exigées, mais en qualité
chimique ou thérapeutique, comme disait notre ami de Matapédia.
Moi, je trouve que c'est exagéré dans la réglementation,
là.
M. Gouin: C'est un règlement, c'est des pouvoirs qui
visent l'étendue. Ce n'est pas un règlement pour chaque
élément qu'il y a là. C'est le même
règlement, donc, tu as les pouvoirs de...
M. Chevrette: C'est des assises juridiques.
M. Gouin: Oui, oui, pour un règlement. C'est parce que
vous avez dit: Un règlement pour ci, un règlement pour ça.
C'est le même.
M. Chevrette: Bien, je suppose - déterminer, le cas
échéant.
M. Gouin: C'est tout dans le même.
M. Chevrette: C'est des pouvoirs réglementaires. Vous
pourriez faire un règlement pour chaque chose, si vous vouliez.
M. Gouin: Oui, aussi, mais ce qui est prévu, c'est...
M. Côté (Charlesbourg): l'intention était de
n'en faire qu'un seul à ce niveau-là pour une situation qui a
évolué depuis, où ça prend nécessairement un
réajustement, parce qu'il y a une notion de prix réel
d'acquisition qui a toujours été là et qui est connue de
bien du monde. on n'est pas dans une situation, aujourd'hui, où le
gouvernement paie le prix d'acquisition réel. c'est des situations qu'il
faut corriger parce qu'on a la responsabilité de la gestion des fonds
publics et ce n'est pas... du temps où le programme était de 40
000 000 $, ce n'était pas très important, mais au moment
où il est de 600 000 000 $, ça commence à
être...
M. Chevrette: Mais il y a quelque chose qui m'horripile, M. le
ministre, de par l'argumentation qu'il a donnée. Ce n'est pas un
blâme à monsieur, là, au contraire, j'ai trouvé
qu'il était très franc. C'est comme si seulement les fabricants
faisaient de la magouille. Du "Gilbey Association", ça prend une
association avec une autre, ça.
M. Côté (Charlesbourg): Mais je vous rappelle ce que
j'ai dit à deux reprises à la commission, au niveau des
médicaments, qu'il nous faut - c'est quand on a discuté de
l'impôt-services - il nous faut une stratégie qui va
rejoindre le consommateur, le prescripteur, le vendeur, le grossiste et
le fabricant. Donc, ce n'est pas un phénomène isolé,
là. C'est dans une politique d'ensemble où nous voulons
véritablement avoir une action concertée auprès des
intervenants, concernant les médicaments. Le gouvernement doit payer le
prix d'acquisition réel. C'est supposé être ça,
aujourd'hui, mais ce n'est pas ça. C'est clair, là, ce n'est pas
ça, et il y en a qui ont à se frapper sur les doigts aujourd'hui
si on en est rendu là. Donc, à partir de ce moment-là, il
y a des ajustements très importants à faire après une
analyse très sérieuse de la part des gens du Comité de
pharmacologie. Bon, c'est les voies qui ont été choisies. Elles
peuvent peut-être être discutables et, si on peut les bonifier, on
va les bonifier. Évidemment, si on avait toujours payé le prix
d'acquisition réel, ce ne serait pas là.
M. Chevrette: Mais, dans le cas où il y a concurrence par
rapport aux compagnies qui font le même produit, vous ne devez pas avoir
grand problèmes avec celles-là.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Gouin: Où il y a concurrence. Bien au contraire, c'est
là que ça s'applique le plus. C'est celui qui nous a donné
le plus faux prix qui réussit à aller chercher le pharmacien.
M. Chevrette: Mais, à ce moment-là, il ne respecte
pas les normes.
M. Gouin: Bien, il respecte. Il n'y a rien qui l'empêche de
nous donner un prix qui semble normal et, après ça, sur des
quantités, de donner des escomptes, des rabais, etc. Il n'y a rien qui
refuse aux pharmaciens de le faire non plus, de le prendre, d'avoir des bons
achats ou d'aller chercher le meilleur profit. Ce qu'on dit, nous, c'est de
mettre les règles du jeu claires et d'aller chercher cet
argent-là.
M. Chevrette: Quelles sont les règles contre les
pharmaciens qui font la même chose que les compagnies? Pourriez-vous
m'expliquer ça tout de suite?
M. Gouin: Bien, les pharmaciens, ils ne pourraient pas, à
ce moment-ci, prendre des ristournes et rabais.
M. Chevrette: Non, ce n'est pas ce que je dis. Je vais vous
reposer la question.
M. Gouin: Moi, je reste...
M. Chevrette: Ne jouez pas au plus fin que moi. Vous savez
très bien ce que je veux vous demander. Si un grossiste peut être
foutu à la porte et être suspendu plusieurs mois, quel est le prix
à payer pour un pharmacien qui magouille? Dans votre loi, c'est
quoi?
M. Gouin: II va devoir rembourser.
M. Chevrette: Oui, mais rembourser? Lui, il rembourse et l'autre
est exclu du marché. Il ne peut pas faire ça tout seul.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, c'est pour
ça que, tantôt, je revenais sur la chaîne. La chaîne
est importante. Une personne ne consommera pas de médicaments si elle
n'a pas une prescription.
M. Chevrette: C'est pour ça que je repose ma question.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Le pharmacien...
M. Chevrette: Qu'est-ce qui arrive au pharmacien? (16 h 46)
M. Côté (Charlesbourg): ...le grossiste et le
fabricant sont visés. Le pharmacien rembourse et il peut être
poursuivi.
M. Chevrette: II peut être poursuivi. Puis l'autre?
M. Côté (Charlesbourg): L'autre, qui ça?
M. Chevrette: L'autre, il est suspendu, il peut être
poursuivi, puis II peut être rayé.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais...
M. Gouin: Puis, il peut être
réintégré, en fait, toute la mécanique.
M. Côté (Charlesbourg): II n'est pas question
d'avoir deux mécaniques différentes. Ce n'est pas ça qui
est visé là. Moi, je pense, M. le Président...
M. Chevrette: Qui est le plus en mesure, entre vous et moi?
J'essaie d'être réaliste. Le grossiste vous donne des prix
à vous autres, c'est correct? Le fabricant passe par ses grossistes, en
tout cas, il vous fait des prix, mais qui peut donner un tel type de
médicament à un consommateur? Ce n'est pas le grossiste.
M. Gouin: C'est le médecin qui va le prescrire, au
départ.
M. Chevrette: C'est le médecin qui va le prescrire, puis
le pharmacien a le pouvoir de donner des équivalents, en tout temps.
M. Gouin: Oui, pour le même générique,
là.
M. Chevrette: Pour le même générique, je sais
ça. Oui. Il y en a qui sont forts sur le Valium, par exemple. Puis,
ça endort plus que-Comment tu l'appelles?
M. Gouin: Le diazépam.
M. Chevrette: Ou bien la petite bleue en pointu, Halcion?
Une voix: Ativan.
M. Chevrette: Ativan. D'ailleurs, docteur, vous savez qu'on s'y
habitue moins qu'à la Valium. Avez-vous le même pronostic que les
autres docteurs?
Donc, à partir de là, c'est vraiment le pharmacien,
à ce moment-là, qui peut déroger le plus facilement
vis-à-vis du consommateur, par rapport au grossiste?
M. Gouin: Je vais vous préciser. Par exemple, pour un
produit donné, une compagnie vient au Québec et nous soumet son
produit à 10 $. On sait pertinemment qu'en Ontario - où il y a
une méthode du meilleur prix possible, autrement ils n'ont pas le
marché - il y va à 8 $.
M. Côté (Charlesbourg): Pour le même
médicament.
M. Gouin: Pour le même médicament.
M. Côté (Charlesbourg): Pour la même
quantité.
M. Gouin: C'est donc dire qu'ici il y a 2 $ de plus. Puis, il va
aller chez le pharmacien, fort probablement.
M. Côté (Charlesbourg): II y en a
quelques-uns...
M. Chevrette: Mais, en vertu...
M. Gouin: Qu'est-ce qu'on a pour ne pas l'inscrire à 10 $?
On n'a rien.
M. Chevrette: Mais quand il n'est pas sur la liste, d'abord, la
gratuité des médications n'y est pas.
M. Gouin: Non, non, c'est au moment de l'inscription, j'entends.
J'entends au moment où la compagnie nous donne un produit pour
l'inscrire sur la liste, la première fois. Alors, mon Conseil regarde la
valeur thérapeutique du médicament, il se prononce sur ça,
comparativement à ce qu'on a déjà dans la liste. Ensuite
de ça, il a à regarder la justesse du prix qui nous est
demandé, en comparaison fort probablement avec ce qu'on a
déjà dans la liste. On ne sait pas encore combien il a
chargé en Ontario, on le saura seulement quelques mois après,
quand eux autres publieront aussi leur liste. Il se ramasse dans notre liste
à 10 $, et il est en Ontario à 8 $. C'est le type d'exemple que
je peux vous donner. C'est comme ça pour un produit nouveau où il
est le seul sur le marché.
M. Paradis (Matapédia): Ce n'est pas clair. Ça n'a
jamais été défendu au pharmacien d'acquérir
à meilleur prix que la Régie. Ce n'est écrit nulle part et
le pharmacien avait... En tout cas, il serait idiot de ne pas le faire, mais
les gens de la profession sont prêts à jouer les règles du
jeu du prix d'acquisition réel. Ça, c'est clair. Il n'y a pas de
doute là-dessus parce que ce serait présomptueux de dire tout de
suite qu'on est coupable avant de commencer. Mais, dans les faits, il y a
toujours eu une espèce de marge, de latitude qui avait été
laissée au pharmacien sur son aspect commercial.
Mais si le gouvernement veut, en se dotant de mécanismes ou de
pouvoirs réglementaires, payer le prix d'acquisition réel et le
meilleur prix en plus du fabricant, soit, tant mieux. Nous autres, on est
prêt à le jouer. Je dis "nous" parce que je fais partie de cette
classe.
M. Chevrette: Mais s'il vous le fait à 10 $ le 100, par
exemple, un type de médication, c'est un prix réel pour
l'ensemble du Québec qu'il vous donne. Il n'y a rien qui
empêchera, de toute façon, un grossiste de dire: Toi, tu
m'achètes assez que je te donne une ristourne pareil. Vous
n'empêcherez jamais ça.
M. Paradis (Matapédia): II y a déjà... M.
Chevrette: Sur des quantités.
M. Gouin: Avec ce qu'on prévoit d'un prix de vente garanti
où il s'engage à maintenir ce prix-là, six mois, il ne
pourra pas...
M. Paradis (Matapédia): Le prix de la liste, pendant six
mois, garantit au gouvernement que c'est le meilleur prix.
M. Chevrette: Le gouvernement va se faire garantir un prix
national, autrement dit.
M. Gouin: Par format, le format de 100 par exemple, le format de
1000, pour un produit donné d'une compagnie. Il vient nous dire: Bon,
bien, mon format de 100 ça va être 10 $, et puis mon format de
1000 ça va être 45 $. Puis, il va devoir maintenir ces deux
prix-là pendant toute la période de six mois.
M. Chevrette: C'est ça.
M. Gouin: On va le constater par ses factures à part de
ça. C'est facile à vérifier s'il a chargé 10 $ et
45 $ quand il a vendu ce pro-
duit-là ou s'il a chargé un autre prix. Donc, la preuve
pour la balance, l'exclusion, parce qu'il ne respecte pas sa parole, etc., est
facile. Il doit absolument ne charger que ces deux prix-là. Bon,
alors.
Il y a une clause qui se rajoute, un quinzième critère qui
n'est peut-être pas en évidence ici. Il ne devra pas nous charger
un prix supérieur au prix qu'il consent à toute autre province, y
compris l'Ontario, qui est presque en appel d'offres.
M. Chevrette: Qu'est-ce qui empêche...
M. Gouin: Là, ça va commencer à être
dans les vrais prix.
M. Chevrette: Qu'est-ce qui empêche la RAMQ de dire, par
exemple: Vous nous avez chargé 10 $, vous le vendez 8 $ en Ontario, on
vous le paie 8 $, nous? Facturez-nous et puis poursuivez-nous. Qu'est-ce qui
vous empêche de faire ça?
M. Gouin: C'est le pharmacien qui transige avec nous autres, ce
n'est pas le fabricant.
M. Chevrette: Non, mais, qu'est-ce qui vous empêche de
payer 8 $?
M. Gouin: Oui, mais le pharmacien va perdre 2 $ si le fabricant
décide de le vendre 10 $ au Québec.
M. Chevrette: Non, vous dites qu'il a une ristourne de 2 $.
M. Gouin: Elle n'est pas évidente partout, puis il ne la
donne pas à tous les pharmaciens. Il va la donner à ceux qui ont
le plus de volume, etc. Il fait du marketing avec ça, lui, et il ne la
donne pas partout. C'est un jeu de mise en marché
M. Chevrette: est-ce que la ramq peut intervenir en vertu des
pouvoirs actuels pour dire à tel fabricant: tu nous as facturé,
tu nous as fixé des prix plus élevés qu'en ontario?
M. Gouin: Non.
M. Chevrette: Vous ne pouvez pas?
M. Gouin: Non.
M. Chevrette: Vous ne le faites pas?
M. Gouin: II n'y a aucun lien avec les fabricants, II n'y a aucun
lien légal. C'est pour ça qu'on essaie d'en avoir un ici, un lien
légal.
M. Chevrette: Bien, les prix, vous les demandez à qui?
M. Gouin: Au fabricant. Mais il nous donne celui qu'il veut.
M. Chevrette: Bon, bien, il doit y avoir un lien de départ
là, si vous allez leur arracher des prix.
M. Gouin: Oui, mais on n'a pas d'encadrement légal pour le
contraindre à des conditions. On n'en a pas. On n'a pas de lien
légal. C'est ce qu'on essaie d'établir avec ça, un lien
légal.
M. Chevrette: Je reviens. Quand vous avez obtenu une grande
sévérité au niveau de l'établissement des prix,
qu'est-ce qui vous pousse à faire le tour de la cuisine, de la chambre
à coucher et puis des toilettes? Les activités...
M. Gouin: Parce qu'on lui défend...
M. Chevrette: Est-ce que c'est parce que vous présumez que
c'est toute une gang de voleurs?
M. Gouin: Non, non, c'est parce qu'on n'accepte pas les rabais,
ristournes et autres gratifications. Donc, ces activités, ce sont des
conditions, c'est ça. C'est pour se donner le pouvoir de ne pas accepter
les rabais et ristournes.
Une voix: Qui viennent diminuer le prix. M. Gouin: C'est
ça que d vise.
M. Chevrette: Je vous suis, je comprends ce que vous dites. Mais
ce gars-là, il ne peut pas faire ça tout seul. C'est impossible
qu'il agisse tout seul. Puis, quand vous regardez votre affaire...
M. Gouin: Non, mais pour le défendre nous, dans notre
contrat type, là où on veut le faire s'engager suivant c, il faut
avoir le pouvoir - en d - d'intervenir et de lui dire: Tu ne peux pas, au
Québec, dans le cadre du programme de médicaments, donner des
rabais, ristournes, autres considérations ou toute autre chose lorsque
tu vends.
M. Chevrette: "Les conditions d'exercice des activités". Y
a-t-il un avocat, ici, qui peut m'expliquer ce que ça veut dire, puis me
le définir? Êtes-vous avocat, vous?
M. Gouin: Pharmacien.
M. Chevrette: Pharmacien, Dieu vous en garde!
M. Gouin: D'interpréter le texte!
M. Chevrette: Maître peut-Il m'expliquer
"les conditions d'exercice des activités"? Qu'est-ce que
ça veut dire? Qu'est-ce qu'il y a dans ça?
M. Gouin: Moi, comme je vous dis, ce qui était visé
c'est qu'il n'y ait pas de ristournes, rabais ou toute autre
considération. Ce qui est visé, c'est ça.
M. Chevrette: Je comprends votre objectif. Je veux savoir, sur le
plan légal, ce que ça veut dire.
M. Morency: Je n'ai pas participé du tout aux discussions
reliées à ça.
M. Chevrette: Y en a-t-il un qui a participé à
ça?
Vous devriez dire ce que vous venez de dire, ça justifie ce que
je disais.
Mme Bois (Diane): Ce que j'expliquais, "les conditions d'exercice
des activités", lorsqu'on réglemente une activité, peu
importe l'activité, commerciale ou sportive, on veut déterminer
quelles sont les conditions de l'exercice de l'activité que l'on veut
réglementer. Bon, dans le cas présent, les fabricants et
grossistes reconnus, ça peut être 1 condition, ça peut
être 5 conditions, ça peut être 10 conditions.
Dépendamment de ce qu'on voudra gérer et réglementer, on
prévoira 1, 2 ou 3 conditions. Ce que monsieur expliquait, il disait:
Bon...
M. Chevrette: Je vous remercie infiniment, madame. C'est
marqué "des activités", vous comprendez que ce n'est pas
écrit des activités de ristourne. Ce n'est pas marqué des
activités spécifiques...
Une voix: Les activités des fabricants, c'est quoi?
M. Chevrette: ...reliées à la fixation des
prix.
M. Côté (Charlesbourg): Des activités
commerciales.
M. Chevrette: Commerciales, c'est encore pire.
M. Côté (Charlesbourg): Financières.
M. Chevrette: En quoi tu pourrais réglementer
l'activité commerciale d'une compagnie qui peut faire affaire avec
d'autres personnes que vous autres? Si c'est les ristournes, si c'est la
fixation des prix, marquez-le.
Le Président (M. Joly): Je m'excuse là, juste un
instant. Pourriez-vous, s'il vous plaît, madame, vous identifier de
façon qu'on puisse...
M. Chevrette: Votre nom.
Le Président (M. Joly): ...pour le Journal des
débats.
Mme Bois: Diane Bois.
M. Chevrette: Roy?
Le Président (M. Joly): Mme Bois.
M. Chevrette: Bois, B-o-i-s?
Le Président (M. Joly): B-o-i-s. Merci, madame.
M. Côté (Charlesbourg): Notre avocate qui suit la
commission depuis huit semaines, et qui a rédigé l'article,
plaide cet après-midi à Sherbrooke une cause du ministère.
C'est pour ça qu'elle n'est pas là. Ce que je comprends, c'est le
d qui fait particulièrement problème.
M. Chevrette: Je voudrais demander juste un autre petite question
avant. Est-ce que la publicité, ce n'est pas une activité... ce
n'est pas l'exercice des activités commerciales possibles d'une
compagnie?
M. Gouin: C'est-à-dire qu'on couvre la publicité
par les normes d'acceptation du produit sur la liste, et les compagnies ne
peuvent pas faire d'autre publicité qu'aux professionnels, suivant un
critère qu'on a là qui...
M. Chevrette: Ça, c'est déjà encadré
par un autre règlement?
M. Gouin: Non, non. Il y a les critères d'acceptation d'un
produit qui sont rédigés par le ministre, que vous avez
acceptés aussi déjà, et qui sont les mêmes. Un
produit ne peut pas faire l'objet de publicité auprès du grand
public.
M. Chevrette: Avez-vous ça avec vous? M. Gouin: Les
critères, oui, j'ai peut-être...
M. Chevrette: Pourriez-vous nous en envoyer une petite copie?
C'est bien volumineux?
M. Gouin: Non, c'est 14 critères.
M. Chevrette: 14. Un règlement avec combien de
critères?
M. Gouin: Ils sont aux renseignements généraux de
la liste.
M. Chevrette: Gobeil serait bien découragé, ainsi
que Scovven, Rééd. Est-ce que vous pourriez réglementer?
Par exemple, est-ce que vous
pourriez empêcher dans votre règlement la visite
systématique des O.G. des centres d'accueil et des hôpitaux par un
représentant de la compagnie? C'est une activité de vente.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que tu
ne l'empêcherais pas en autant qu'il vend au prix réel.
M. Gouin: Ce qui est visé, c'est le prix, strictement.
M. Chevrette: Pourquoi vous ne l'écrivez pas si c'est
ça qui est visé?
M. Côté (Charlesbourg): Mais là, vous n'avez
pas eu la chance... M. Gouin n'a pas eu la chance de dire ce qui était
visé.
M. Chevrette: II m'a dit que c'était le prix.
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez tiré tout
de suite.
M. Chevrette: C'est le prix. Il me l'a dit que c'était
ça qui était visé. J'ai très bien compris. J'ai
dit: Pourquoi vous ne l'écrivez pas? Il est resté bouche
bée.
M. Gouin: Ça peut être écrit. Ce n'est pas
moi qui ai fait le texte légal.
M. Chevrette: si ça peut être écrit, je
propose qu'on l'écrive pour qu'on aille à l'objectif, mais qu'on
n'élargisse pas. je pense que l'objectif, par rapport à la lettre
et l'ouverture qui est créée... je vous connais bien, mais on
n'est pas éternel à nos postes, hein, personne. m. le
pharmacien...
M. Côté (Charlesbourg): SI on se reprend, là,
c'est "déterminer les conditions d'exercice des activités des
fabricants et des grossistes reconnus" c'est quoi, en rapport avec le prix?
M. Chevrette: En matière de fixation de prix.
M. Côté (Charlesbourg): En matière de
fixation de prix?
Une voix: Ça existe.
M. Côté (Charlesbourg): On ne se chicanera pas
longtemps parce que, évidemment...
M. Chevrette: Si c'est ça qui me dit...
M. Côté (Charlesbourg): ...ils feront les
crédits qu'ils veulent, c'est nous autres qui payons, là. le vrai
prix, on veut l'avoir, puis pas un prix qu'ils donnent en ontario et un prix
qu'ils donnent chez nous.
M. Chevrette: Ça, je suis entièrement d'accord avec
vous. Ce n'est pas là-dessus. C'est vraiment pour circonscrire ce qui
nous manque. (17 heures)
M. Côté (Charlesbourg): Et là, ça
deviendrait...
M. Chevrette: Là, peut-être qu'un avocat dirait que
ce n'est peut-être pas le bon mot "en matière de fixation de
prix." On a "établissement de politique des prix." Je ne veux pas non
plus circonscrire...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, je comprends.
M. Chevrette: ...au point que ça ne veuille pas dire ce
que vous voulez. Je ne veux pas que ça s'étende non plus.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, pour ne
pas qu'il y ait de mauvaise interprétation de la discussion qu'on vient
d'avoir, parce que-Discussion, il faut bien l'admettre qui, quand même,
peut porter à interprétation un petit peu. On est dans une
situation où, historiquement, les gouvernements ont choisi des
honoraires pour le pharmacien qui, aujourd'hui, sont à, quoi, 4,57
$...
Une voix: 4,57 $ de moyenne.
M. Côté (Charlesbourg): Bon. 4,57 $ de moyenne alors
que la moyenne nationale est de 6,23 $, 6,26 $. Donc, les pharmaciens sont,
règle générale, pour l'acte qu'ils posent, dans le reste
du Canada, mieux rémunérés à la base qu'au
Québec. Il y a eu un certain flottement qui a été
laissé à l'époque sur cette zone-là, qui pouvait
servir de compensation. Donc, là, ce qu'on fait et ce qu'on vise
à faire, c'est remettre la pendule à l'heure - transparence - de
façon qu'il n'y ait personne qui s'échappe et qui en profite
alors que c'est le gouvernement qui paie tout le temps. Donc, je pense que
l'objectif est, à ce niveau-là, assez clair et c'est
celui-là. Donc, on va faire l'ajustement qu'il faut au niveau de
l'article pour viser spécifiquement les prix, dans le domaine des
prix.
M. Chevrette: Quant à faire, si vous suspendez... Les
circonstances de suspension, ce n'est pas plutôt les causes? C'est parce
que des circonstances... Qu'est-ce qui vaut une suspension? Les motifs, oui. Ce
serait mieux les motifs. Les motifs de suspension.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Mais...
Mme Bois: Une condition d'exercice, par exemple, qui ne serait
pas respectée peut être une cause d'annulation de la
reconnaissance.
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît. Si vous
voulez, madame, vous approcher.
M. Côté (Charlesbourg): La question est
posée, donc, pour obtenir réponse en même temps. M. le
Président, je pense qu'on a des questions auxquelles il faut apporter
réponse.
M. Chevrette: La dernière, à g. M.
Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Déterminer les cas et les circonstances dans
lesquels le ministre...
M. Côté (Charlesbourg): C'est la même
question, là.
M. Chevrette: Ce ne serait pas plutôt les conditions dans
lesquelles le ministre peut reconnaître à nouveau un fabricant ou
un grossiste? Poser les conditions. Oui, s'il vous plaît.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, je prends la question
pour être capable d'y répondre demain matin, aussitôt
que...
M. Chevrette: les circonstances, ça prête à
interprétation. ça prend un lobby ou bien si c'est parce qu'il a
purgé son temps et il a assumé sa dette et... je ne sais pas.
M. Côté (Charlesbourg): O. K. Donc, M. le
Président, on va suspendre...
Le Président (M. Joly): Suspendre 477.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, et on va apporter la
modification qu'il faut au niveau de d et le questionnement au niveau de
"circonstances" pour bien dire ce que... Probablement qu'on a
déjà une réponse à ce moment-ci, à
"circonstances". Ça n'a pas été utilisé par
hasard.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre. Suspendu,
477. J'appelle 478.
M. Côté (Charlesbourg): Ça concerne les
médecins, donc c'est suspendu, l'article 478.
Le Président (M. Joly): O. K. J'appelle 479.
M. Chevrette: une question, peut-être à vous, m. le
ministre. la reconnaissance ou le brevet face aux médications
relève toujours du fédéral?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Quand vous parlez de l'analyse des valeurs
chimiques et thérapeutiques, c'est en fonction des médications
existantes? Par points de comparaison? Ou bien pourquoi?
M. Gouin: C'est dans le but d'établir les produits qu'on
va mettre à notre liste et qui seront payés par la Régie
de l'assurance-maladie. Alors, on pourrait refuser de payer un produit qu'on
veut mettre dans la liste parce qu'il est plus cher que d'autres qu'on a
déjà à la liste et qu'il n'y a pas d'avantages
thérapeutiques...
Une voix: C'est ça.
M. Gouin:... à titre d'exemple. Alors, on établit
la valeur thérapeutique du produit, même s'il a obtenu son droit
de commercialisation, et on considère aussi son prix quant aux
recommandations qu'on fera au ministre de l'inscrire à la liste. Alors,
c'est...
M. Chevrette: II pourrait, mais c'est toute une procédure
au niveau des médecins.
M. Gouin: le fédéral s'occupe de reconnaître
l'innocuité du produit et son efficacité. nous, on établit
si le ministre est prêt à le mettre à sa liste et à
en assumer le coût. c'est dans ce sens-là.
M. Chevrette: Est-ce que la RAMQ a un mot à dire... On va
profiter de vos talents. Est-ce que la RAMQ a un mot à dire dans ie cas,
par exemple, d'une médication qui n'est pas reconnue ni au Canada ni au
Québec mais qui, pour des maladies spécifiques, doit venir des
États-Unis, par exemple? Est-ce que la RAMQ a un mot à dire ou si
c'est seulement le ministère à ce moment-là?
M. Gouin: C'est parce que...
M. Chevrette: C'est juste au niveau procédure. C'est parce
que je...
M. Gouin: C'est la liste qu'on dresse et il faut qu'il ait obtenu
le permis de commercialisation du fédéral pour qu'on puisse le
considérer, nous autres, et le mettre à la liste. Dans les autres
cas, c'est peut-être des cas d'exception traités
différemment.
M. Chevrette: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça.
D'ailleurs, le cas qui avait été soulevé et qui est
réglé maintenant...
M. Chevrette: Oui, je vous remercie, d'ailleurs.
M. Côté (Charlesbourg):... c'est... D'ailleurs,
aussitôt qu'on a été informé par le corps
médical, avant même qu'il informe le public et l'Opposition, donc
on a... Grâce aux bons offices
du Dr Iglesias, c'est un dossier qui est maintenant réglé.
Il peut vous exprimer de quelle manière ces cas-là se
règlent.
M. Iglesias (Juan Roberto): On reçoit la demande et,
à ce moment-là, le ministre peut consulter ses experts qui
peuvent être au niveau du ministère ou au niveau du Comité
de pharmacologie. C'est des médicaments qui ne sont pas... Ce sont des
médicaments expérimentaux et, à ce moment-là, le
ministre prend... C'est une exception. Dans ce cas-ci, c'est une exception pour
l'établissement, pas pour donner le médicament. Ça, c'est
une décision du médecin traitant. C'est pour le financement du
médicament. C'est tout simplement ça.
M. Chevrette: C'est tout. Vous donnez l'aval pour le financement,
point.
M. Iglesias: C'est ça. Exactement.
M. Chevrette: O.K.
Le Président (M. Joly): L'article 479.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. le
Président.
M. Chevrette: C'est suspendu, c'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. L'article 479.
"L'article 72 de cette loi, modifié par l'article 39 du chapitre 50 des
lois de 1989, est de nouveau modifié par l'addition, après le
paragraphe f du premier alinéa, des suivants: "g) établir des
catégories de carte d'assurance-maladie suivant les services auxquels
une personne est admissible et déterminer, pour chacune d'entre elles,
les informations qui y sont contenues; "h) déterminer la teneur d'une
carte d'assurance-maladie et d'une carte d'admissibilité ainsi que les
modalités de sa délivrance et préciser les cas et
circonstances à l'égard de catégories de
bénéficiaires où la carte d'assurance-maladie et la carte
d'admissibilité peuvent ne pas comporter la photographie et la signature
du bénéficiaire Inscrit à la Régie."
Vous aurez compris qu'il y a un amendement, compte tenu des discussions
d'hier. Premièrement, remplacer, dans les première et
deuxième lignes de l'article 479, ce qui suit: ", modifié par
l'article 39 du chapitre 50 des lois de 1989, est de nouveau" par le mot "est".
Deuxièmement, remplacer, dans la deuxième ligne du paragraphe h
de l'article 72 introduit par l'article 479, le mot "sa" par le mot "leur".
Troisièmement, supprimer, dans les deuxième, troisième,
quatrième, cinquième et sixième lignes du paragraphe h de
l'article 70 introduit par l'article 479, tout ce qui suit le mot
"délivrance".
Donc, dans le dernier cas, vous aurez compris que, puisqu'on a fait un
débat hier sur la photo sur la carte d'assurance-maladie et qu'on a
décidé de reporter à un débat public
ultérieur, il faut être concordant avec ce qu'on a
décidé. On va être concordant avec... Donc, le débat
se ferait en même temps que le report de 18 mois sur la carte à
microprocesseur.
M. Chevrette: Je pense que c'est par concordance pour le
paragraphe h. À g, hier, la discussion s'est faite sur la photo, mais il
y avait "établir des catégories de carte d'assurance-maladie".
Est-ce que vous pourriez me rappeler pourquoi on marquait "des
catégories", qu'on ne voulait pas que la carte soit
nécessairement uniforme? Je ne me rappelle pas de l'argumentation.
M. Côté (Charlesbourg): Dans ce cas-là, c'est
"carte à microprocesseur".
M. Chevrette: O.K. La carte à puce.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, qui est une carte
à puce, mais davantage une carte à microprocesseur. Si jamais il
était décidé que, pour un programme spécifique,
médicaments par exemple, ça prend une carte spéciale,
ça pourrait donner la possibilité de le faire. Ce n'est pas autre
chose que ça qui est visé.
M. Chevrette: Donc, ceci, ce serait par règlement de la
Régie?
M. Morency: Approuvé par le gouvernement.
M. Chevrette: Où voyez-vous ça dans l'article
72?
M. Morency: La Régie peut, par règlement -
deuxième alinéa - un tel règlement doit, avant d'entrer en
vigueur, être approuvé par le gouvernement.
M. Chevrette: Deuxième alinéa? M. Morency:
De l'article 72.
M. Chevrette: C'est l'alinéa... Deuxième
alinéa... O.K. Ça, ça va... La teneur d'une carte aussi.
Il y a les catégories de carte et la teneur d'une carte. Ça
peut-il être fait en un seul règlement?
M. Morency: Tout est possible, mais on cherche toujours à
distinguer de l'exercice de pouvoirs réglementaires les choses qui
peuvent être distinctes.
M. Chevrette: C'est parce que tantôt vous m'en avez
passé une belle petite vite. Je vous ai donné six points, et on a
dit: Bien oui, mais on a l'intention d'en faire rien qu'un. Là, je
vous
arrive avec "teneur" et...
M. Cantin: Mais c'est toujours les règlements dans le
cadre de l'assurance-maladie.
M. Chevrette: Les autres aussi? M. Cantin: Oui.
M. Chevrette: C'est la même loi, ça? M. Cantin:
Oui.
M. Chevrette: Vous devez avoir la même politique.
Donnez-moi donc un exemple d'une...
M. Côté (Charlesbourg): La carte à
microprocesseur, l'expérience qu'on mène actuellement, qu'on va
mener à Rimouski.
M. Chevrette: Ça, ça vous oblige à faire une
réglementation, je suppose, pour la confidentialité, qui va avec,
quand vous parlez de teneur, là. Un règlement pour établir
les sortes de cartes, les catégories... Vous êtes d'accord avec
ça, vous, maître...
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est-à-dire
que...
M. Chevrette: C'est deux règlements...
M. Côté (Charlesbourg): Non. Non, mais un programme
spécifique au niveau des médicaments, là...
M. Chevrette: Oui. Oui. Je le sais, mais il me répond
quoi? Est-ce un ou deux règlements?
M. Morency: Probablement que ça va à
l'intérieur du même règlement. Ça va dépendre
de l'époque où... Si on a juste une carte d'assurance-maladie
comme telle, on va déterminer le contenu de la carte d'assurance-maladie
et la teneur en même temps va être également-Probablement
que ça va faire partie du même règlement et du même
processus réglementaire.
M. Chevrette: Oui, la carte actuelle, prenez par exemple, pour
votre principe de médication gratuite, est-ce qu'il y a une carte
spécifique?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Cantin: Actuellement, il n'y en a pas.
M. Chevrette: C'est la carte d'assurance-maladie qui joue?
M. Cantin: Qui sert...
M. Chevrette: Qui sert. Et quelqu'un qui est à l'aide
sociale? Est-ce qu'il y a une carte spécifique de l'aide sociale?
M. Morency: II y a le carnet.
M. Cantin: II y a le carnet de réclamation, lequel est
délivré par le ministre de la Main-d'oeuvre.
M. Morency: C'est ça, à tous les mois.
M. Chevrette: O.K. À date, il n'y en pas d'autres, mais
là il va y avoir la carte à puce; ils vont avoir la carte...
Une voix: Peut-il y en avoir d'autres...
M. Côté (Charlesbourg): II n'y en a pas
d'autre...
M. Chevrette: Est-ce que vous pourriez me relire ce que ça
va donner ça, l'amendement, si j'ai bien compris. Ou bien, je peux vous
dire ce que je comprends et vous me direz si c'est ça.
"Déterminer la teneur d'une carte d'assurance-maladie et d'une carte
d'admissibilité...
M. Côté (Charlesbourg): Point.
M. Chevrette: ...ainsi que les modalités de leur
délivrance."
M. Côté (Charlesbourg): Non, "déterminer la
teneur d'une carte d'assurance-maladie et d'une carte d'admissibilité,
ainsi que les modalités de sa délivrance."
M. Chevrette: De leur délivrance. Vous n'avez pas
amendé? Il me semble que vous avez dit "leur".
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Et c'est là que c'est un point. C'est
après délivrance.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, vous avez raison.
M. Chevrette: Le reste tombe. M. Côté
(Charlesbourg): Oui. M. Chevrette: Ça va.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'amendement à
l'article 479 est adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 479 est adopté,
tel qu'amendé. J'appelle l'article 480.
M. Chevrette: Est-ce qu'on peut suspendre
deux minutes?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): Nous suspendons deux minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 16)
(Reprise à 17 h 26)
Le Président (M. Joly): Nous reprenons nos travaux et
j'appelle l'article 480.
M. Côté (Charlesbourg): Cette loi est
modifiée pas l'insertion...
M. Chevrette: Est-ce qu'on peut y revenir avant qu'on
l'adopte?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Avec quelques bonnes questions encore, deux
petites.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 480, c'est la
prédominance du décret sur une entente. Donc, il faut le
suspendre.
M. Chevrette: Oui, j'avais compris.
Le Président (M. Joly): Nous suspendons l'article 480 et
j'appelle 481.
M. Côté (Charlesbourg): "L'article 104.0.1 de cette
loi, édicté par l'article 41 du chapitre 50 des lois de 1989, est
modifié par la suppression, dans la deuxième ligne du premier
alinéa, des mots "du paragraphe b"."
M. Morency: C'est une concordance avec les modifications
apportées à l'article 2 de la Loi sur la Régie.
M. Chevrette: Concordance? C'est parce que le cahier n'est pas
à jour ici. Dites-moi donc ce que ça donnerait?
M. Morency: Qu'est-ce que ça donnerait dans le texte comme
tel?
M. Chevrette: Qu'est-ce que ça donnerait oui, comme
produit fini?
M. Morency: On peut le lire dans 104.0.1: "Un professionnel de la
santé visé par un régime ou un programme administré
par la Régie... en vertu du premier alinéa de l'article 2 de la
Loi sur la Régie..."
M. Chevrette: Concrètement, là... On l'a...
M. Côté (Charlesbourg): Juste un petit peu...
Le Président (M. Joly): Juste un instant s'il vous
plaît, M. le député.
M. Côté (Charlesbourg): II vient de passer un
papillon qu'on a attrapé au vol.
Le Président (M. Joly): Un fluorescent.
Une voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Moi j'ai 481.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, remplacer l'article
481 par le suivant: Cette loi est modifiée par la suppression de la
section 12.1.
M. Morency: La section XII. 1, c'est celle qui s'intitule
"Programmes" dans la Loi sur l'assurance-maladie. C'est des dispositions qui
ont été introduites en 1989 par la loi 139. On supprime ces
dispositions-là, compte tenu de l'ajout à l'article 454,
paragraphe 2.
M. Chevrette: Et 454 est suspendu pour le moment?
M. Morency: Je vous donne l'explication pour celui-là.
M. Chevrette: Bien, je le sais, mais c'est parce que là
vous me demandez de voter quelque chose qui est suspendu à une autre
place. C'est bien ça? Par concordance, il faudrait suspendre 481. Bien,
454 est suspendu. S'il ne passe pas, vous allez avoir besoin de
ceux-là.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, il est suspendu.
Le Président (M. Joly): L'article 481 est suspendu,
j'appelle 482...
M. Côté (Charlesbourg): Ça va bien, on
suspend.
Le Président (M. Joly): L'amendement et l'article.
L'article 482 est appelé.
M. Chevrette: "Dans la présente loi ainsi que dans ses
textes d'application, le mot "bénéficiaire" est remplacé
par le mot "usager", en l'adaptant." En l'adaptant, mutatis mutandis.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, ça ne fera pas
grand débat non plus? On suspend ou on adopte bien raide. Donc,
supprimer l'article 482. On dit, c'est la correction d'une erreur. Les
bénéficiaires visés dans la Loi sur les services de
santé et les services sociaux seront dorénavant des usagers, ce
qui n'oblige nullement à qualifier d'usagers les
bénéficiaires du régime d'assurance-
maladie.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
482, adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 482 est supprimé.
J'appelle l'article 483.
Loi sur la Régie de l'assurance-maladie du
Québec
M. Côté (Charlesbourg): "La Loi sur la Régie
de l'assurance-maladie du Québec est modifiée par le remplacement
de l'article 2, modifié par l'article 121 du chapitre 51 des lois de
1988 et par l'article 44 du chapitre 50 des lois de 1989, par les suivants: "2.
La Régie a pour fonction d'administrer et d'appliquer les programmes du
régime d'assurance-maladie institué par la Loi sur
l'assurance-maladie ainsi que tout autre programme que la loi ou le
gouvernement lui confie. "Elle doit notamment, à ces fins: "a) assumer
le coût des services et des biens prévus aux programmes; "b)
contrôler l'admissibilité des personnes aux programmes de
même que la rémunération versée aux professionnels
de la santé et les paiements ou remboursements faits, selon le cas, aux
établissements, à la personne qui a dispensé le service ou
fourni le bien ou à la personne qui l'a reçu; "c) conseiller le
ministre de la Santé et des Services sociaux sur toute question que
celui-ci lui soumet et saisir ce ministre, tout autre ministre ou organisme
intéressé dans l'administration ou l'application d'un programme,
de tout problème ou de toute question qu'elle juge de nature à
nécessiter une étude ou une action de la part de celui-ci; "d)
organiser et gérer les recherches opérationnelles et
d'évaluation nécessaires à la bonne administration et
à l'application des programmes; "e) publier, sous réserve des
articles 63 à 68 de la Loi sur l'assurance-maladie, toutes les
informations pertinentes à: i. ses activités de gestion, de
recherches opérationnelles et d'évaluation; il. la nature, la
fréquence, la provenance, la destination, la distribution ainsi que le
coût des services qu'elle a payés; iii. la
rémunération totale et moyenne des professionnels de la
santé, par catégorie et spécialité, par
région, ainsi que par type d'actes; "f) informer le public des
possibilités d'accès à tous les services et biens qu'elle
est habilitée à payer et des conditions a remplir pour y avoir
accès; "g) sous réserve des article 63 et 64 de la Loi sur
l'assurance-maladie, informer les personnes qui ont
bénéficié des services de santé du nom du
professionnel de la santé, de l'établisse- ment, du laboratoire
et de toute personne qui leur a fourni des services assurés, des dates
auxquelles ils ont été fournis, du montant payé par la
Régie pour chaque prestation de services et de la somme totale ainsi
payée pour ces services pendant tel exercice; "h) établir et
tenir à jour, aux fins de la Loi sur l'assurance-maladie, un fichier des
professionnels de la santé, et, sous réserve de l'article 63 de
la Loi sur l'assurance-maladie, en faciliter l'accès au ministre de la
Santé et des Services sociaux ou à son représentant
autorisé aux fins de l'application de la Loi sur l'assurance-maladie, de
la Loi sur l'assurance-hospitalisation et de toute autre loi dont l'application
relève du ministre; "i) contribuer, sous réserve du
quatrième alinéa de l'article 67 de la Loi sur
l'assurance-maladie, à la recherche dans le domaine de la santé
et des services sociaux. "2.1 La Régie récupère, du
ministère ou de l'organisme intéressé, le coût des
services et des biens qu'elle assume en vertu d'un programme que la loi ou le
gouvernement lui confie, dans la mesure où ce programme le
prévoit. "La Régie récupère en outre du
ministère de la Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu:
"a) le coût des services et médicaments qu'elle a assumé en
vertu du paragraphe b du premier alinéa, des troisième,
sixième et septième alinéas de l'article 3 de la Loi sur
l'assurance-maladie pour le compte de toute personne et de toute famille
admissible à un programme d'aide de dernier recours prévu
à la Loi sur la sécurité du revenu, ainsi que les frais
d'administration correspondants, déduction faite des sommes
récupérées en vertu de l'article 18 de cette loi; "b le
coût des services, des prothèses, des appareils
orthopédiques, des dispositifs, fauteuils roulants ou autres
équipements qu'elle a assumé en vertu du paragraphe c du premier
alinéa et des deuxième et cinquième alinéas de
l'article 3 de la Loi sur l'assurance-maladie à l'égard de chaque
personne et de chaque famille admissible à un programme d'aide de
dernier recours prévu à la Loi sur la sécurité du
revenu et qui détient un carnet de réclamation en vigueur
délivré suivant l'article 70 ou 71.1 de la Loi sur
l'assurance-maladie, ainsi que les frais d'administration correspondants,
déduction faite des sommes récupérées en vertu de
l'article 18 de cette loi. "La Régie récupère
également de la Commission de la santé et de la
sécurité du travail, conformément à la Loi sur les
accidents du travail et les maladies professionnelles, le coût des
services qu'elle a assumé en vertu du dixième alinéa de
l'article 3 de la Loi sur l'assurance-maladie, de même que les frais
d'administration qui s'y rapportent."
Il y a un amendement qui se lit comme suit: 1° remplacer les quatre
premières lignes de l'article 483 par ce qui suit: "483. L'article 2 de
la Loi sur la Régie de l'assurance-maladie du
Québec est remplacé par les suivants:" "2° Remplacer,
dans la première ligne du paragraphe i du deuxième alinéa
de l'article 2, introduit par l'article 483, le mot "quatrième" par le
mot "cinquième".
M. Chevrette: C'est un article pour homme, ça!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Est-ce que je comprends bien - je vais y aller de
même, parce que je n'ai pas eu le temps de fouiner dans toutes les lois -
que, d'abord, vous ajoutez un rôle-conseil?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Morency:
C'est exact.
M. Chevrette: pourquoi enlevez-vous la notion d'administration
des coûts de tout autre régime ou programme que la loi ou le
gouvernement lui confie?
M. Morency: C'est parce qu'il a été placé en
introduction de l'article au lieu de le retrouver au paragraphe b, tel qu'il
est actuellement. En fait, si vous lisez l'introduction de l'article 2, la
Régie a pour fonction d'administrer et d'appliquer les programmes du
régime d'assurance-maladie, ainsi que tout autre programme.
M. Chevrette: C'est correct, ça répond à ma
question. Ça ne sera pas long. Qu'est-ce que vous voulez que j'y fasse?
À g... Bien, là, j'espère que c'est g, mais ça
ressemble à ça. "Sous réserve des articles 63 et 64 de la
Loi sur l'assurance-maladie, informer les personnes qui ont
bénéficié des services de santé, du nom du
professionnel de la santé de l'établissement, du laboratoire et
de toute personne qui leur a fourni des services assurés, des dates
auxquelles ils ont été fournis, du montant payé par la
Régie pour chaque prestation de services..." Ça, ça fait
référence à la discussion qu'on a eue tantôt sur les
types de traitements ou de maladies quelconques. Est-ce qu'on ne pourrait pas
dire... en tout cas, la régler, mais conformément à
l'article ou sous réserve de l'article qu'on a mis en suspens
tantôt? Parce que je voudrais bien... je ne voudrais pas qu'un article
détruise l'autre article. On peut marquer "sous réserve de
la...
M. Côté (Charlesbourg): Concordance. M. Morency:
Concordance, c'est correct.
M. Chevrette: Bon! À h, vous dites: "...en faciliter
l'accès au ministre de la Santé et des Services sociaux ou
à son représentant autorisé aux fins de l'application de
la Loi...". Ça signifie quoi, ça?
M. Morency: En fait, c'est soit le ministre lui-même ou
quelqu'un qu'il va indiquer en son nom, très certainement quelqu'un du
ministère. C'est la même disposition que dans la loi actuelle.
M. Chevrette: Combien vous récupérez, à
date, du ministère de la Main-d'oeuvre et de la Sécurité
du revenu?
M. Cantin: Environ 130 000 000 $. M. Chevrette: Combien de
la CSST? M. Cantin: 50 000 000 $ de la CSST.
M. Chevrette: 50 000 000 $ ou à peu près. Revenons
en arrière, à c...
M. Cantin: Oui.
M. Chevrette: ...à la page 126 du projet de loi:
"conseiller le ministre de la Santé et des Services sociaux sur toute
question que celui-ci lui soumet et saisir ce ministre, tout autre ministre ou
organisme intéressé dans l'administration ou l'application d'un
programme, de tout problème ou de toute question qu'elle juge de nature
à nécessiter une étude ou une action de la part de
celui-ci." Si je comprends bien, le rôle-conseil qu'on lui donne, c'est
de conseiller le ministre de la Santé et des Services sociaux sur toute
question que celui-ci lui soumet. Rendu là, après "lui soumet et
saisir ce ministre, tout autre ministre ou organisme
intéressé..."
M. Cantin: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Ça peut être le
ministre de la Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu.
M. Chevrette: Je comprends, mais, dans la loi, le pouvoir et la
tutelle de la Régie relèvent du ministère de la
Santé et des Services sociaux. C'est toujours sous l'autorité du
ministre de la Santé et des Services sociaux que vous pouvez produire ce
que le ministre vous demande. C'est une commande pour un ministère et,
tel que libellé là, c'est quasiment comme si tout autre ministre
ou tout autre organisme pouvait vous passer des commandes. À moins que
je me... (17 h 45)
M. Côté (Charlesbourg): II doit y avoir une
distinction entre les deux. Évidemment, ça peut être les
deux. Dans le cas du programme médicaments, c'est le ministre de la
Santé et des Services sociaux qui en est responsable, mais il y a aussi
des bénéficiaires de l'aide sociale qui sont sous la
responsabilité d'un collègue, mais ça passe par le
ministre de la Santé et des Services sociaux.
Par contre, il y a d'autres...
M. Chevrette: II y a un organisme, et c'est la CSST dans les
circonstances.
M. Côté (Charlesbourg): Prenons un autre exemple,
d'orthèse-protèse, où un bénéficiaire d'aide
sociale est à un programme spécifique au niveau de l'aide
sociale; à ce moment-là, il y a une communication directe.
M. Chevrette: Oui, mais vous admettrez que dans le cadre d'une
réforme, tel que rédigé là, d'abord vous voulez lui
donner un rôle-conseil, ce qui est nouveau dans la loi. Moi, je suis
d'accord pour que l'organisme réponde au ministre de tutelle. Un
organisme ou tout autre ministre peut, par l'intermédiaire du ministre
de tutelle, obtenir des commandes, mais tel que spécifié dans la
loi, sans charrier; je pense qu'il faudrait mettre ça très
très clair, relibeller ça pour que ça indique clairement
que le ministre de tutelle, c'est lui qui est maître à bord. Un
organisme ne peut pas passer directement au niveau de la RAMQ même si,
dans les faits, un simple coup de téléphone peut dire: Appelle-le
donc et explique-lui donc.
Mais, pour le libellé clair de la loi, c'est un
rôle-conseil auprès du ministre de tutelle.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Je pense qu'il y aurait un relibellé
à faire ici, parce que, autrement, un ministère pourrait
même dire: La RAMQ ne participe pas à ce que je lui demande. Mais,
dans les faits, un organisme de même ne peut pas répondre devant
un organisme d'État ni devant un autre ministre. Ce serait
bordélique comme situation.
D'ailleurs, ce ministre, ça pourrait être et le saisit, en
bon français: et saisir ce ministre. Il le soumet, il le saisit
de...
M. Côté (Charlesbourg): Saisir le ministre? M.
Chevrette: Et saisir ce ministre de.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. On va le relibeller
dans ce sens-là.
M. Chevrette: O.K.
Le Président (M. Joly): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires sur cet article? D'autres discussions, oui, parfait.
M. Chevrette: lequel est l'objectif de h? probablement qu'il
existait dans l'autre loi. non. quand vous parlez de fichier, je ne sais pas
s'il était dans la loi avant.
M. Morency: Oui, c'est pareil.
M. Chevrette: C'est pareil. Mais quel est l'objectif de
ça? Pourquoi être obligé de dire au ministre de tutelle
qu'il a accès à ça? Est-ce parce que c'est
subordonné à l'article 63 de la loi de la confidentialité
des dossiers? C'est ça?
M. Morency: C'est ça.
M. Chevrette: Ça va. Juste 30 secondes, je vais finir de
le lire. Est-ce une facturation trimestrielle - juste pour mon information -
mensuelle, la facturation aux organismes?
M. Côté (Charlesbourg): Facturation aux organismes
comme la CSST?
M. Chevrette: Aux organismes ou au ministère de la
Main-d'oeuvre.
M. Cantin: Par période. On facture par période
administrative.
Une voix: Cycle de paiement. M. Chevrette: Ça veut
dire? Une voix: Quinze jours...
M. Chevrette: C'est là, dans cet article-là, que
vous payez 1500 $ par voyage d'ambulance? C'est où ça? C'est
où qu'on retrouve ça?
M. Côté (Charlesbourg): La RAMQ ne paie pas 1500 $
par voyage d'ambulance.
M. Chevrette: Qui est-ce qui paie?
M. Côté (Charlesbourg): L'assurance automobile.
M. Chevrette: Ah, c'est l'assurance automobile.
Une voix: C'est pas nous autres, c'est un autre
régime.
M. Chevrette: C'est un autre régime, ça.
M. Côté (Charlesbourg): Je peux vous en parler, moi,
j'ai été des deux bords.
M. Chevrette: Oui. C'est vrai, vous l'avez su après coup,
d'ailleurs.
M. Côté (Charlesbourg): non, non. M. Chevrette:
le 1500 $. M. Côté (Charlesbourg): non, non, non. M.
Chevrette: donc, vous l'aviez accepté. M. Côté
(Charlesbourg): comment?
M. Chevrette: Vous l'aviez accepté?
M. Côté (Charlesbourg): Solidarité
ministérielle!
M. Chevrette: Ça ne présume pas du vote ou des
intentions.
M. Côté (Charlesbourg): On ne vote pas au
Conseil.
M. Chevrette: Je sais. C'est dommage, des fois ça pourrait
être intéressant.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Chevrette: C'est dommage parce que, des fois, ça
pourrait être intéressant.
M. Côté (Charlesbourg): Vous l'avez vécu de
l'intérieur vous aussi.
M. Chevrette: Oui. Puis je trouvais ça dommage.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! Beau
dommage!
M. Chevrette: O.K. pour ça. Là je pense que j'ai
fait... Je remarque qu'à b vous ajoutez également... J'avais
parlé du rôle-conseil, mais il y a le rôle, la notion de
contrôle qui est plus en évidence à cause de b. Une
nouvelle mission, mieux définie, dit-on.
M. Côté (Charlesbourg): Effectivement, mieux
définie. Elle s'adapte au contexte moderne où, évidemment,
ceux qui peuvent en bénéficier évoluent aussi.
M. Chevrette: Ça a bien de l'allure. Donc, ça
serait adopté sous deux réserves.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: D'abord, la reformulation de c.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Et la reformulation, bien c'est-à-dire
que...
M. Côté (Charlesbourg): De g, pour tenir
compte...
M. Chevrette: ...II y a une concordance à g-
M. Côté (Charlesbourg): Oui, II y a une concordance
à g, avec l'article 470.
M. Chevrette: sur quoi?
M. Côté (Charlesbourg): C'est sur le... "La
Régie doit, dans les cas, conditions ou circonstances et pour les
services déterminés par règlement, transmettre à
tout bénéficiaire..."
M. Chevrette: C'est ça.
Le Président (M. Joly): Donc, nous suspendons et
l'amendement et l'article, pour appeler l'article 484. L'article 483 est
suspendu.
M. Côté (Charlesbourg): "L'article 7 de cette loi
est modifié: "1° par le remplacement du premier alinéa par
les suivants: "7. La Régie est formée de douze membres
nommés par le gouvernement dont un président et un
vice-président. "Le vice-président est désigné par
le gouvernement parmi les membres. "2° par le remplacement du
troisième alinéa par le suivant: "Un de ces membres est
nommé après consultation d'organismes représentatifs du
monde des affaires, un après consultation d'organismes
représentatifs du monde du travail, deux après consultation
d'organismes représentatifs des consommateurs; trois autres de ces
membres, qui doivent être des professionnels de la santé au sens
de la Loi sur l'assurance-maladie, dont un médecin omnipraticien et un
médecin spécialiste, sont nommés après consultation
de chaque groupement ou regroupement représentatif de professionnels de
la santé ayant conclu une entente. "3° par l'insertion après
le troisième alinéa du suivant: "Deux autres membres sont
nommés respectivement parmi les membres d'un conseil d'administration
d'un établisement et d'une régie régionale, tels que
définis à la Loi sur les services de santé et les services
sociaux et modifiant diverses dispositions législatives."
Il y a un amendement.
M. Chevrette: II y a un amendement.
M. Côté (Charlesbourg): Qui vise à
remplacer...
M. Chevrette: Allons voir l'amendement.
M. Côté (Charlesbourg): ...dans les deuxième,
troisième et quatrième lignes de l'alinéa introduit par le
paragraphe 3°, tout ce qui suit le mot "établissement" par les mots
"visé à la Loi sur les services de santé et les services
sociaux et modifiant diverses dispositions législatives et d'une
régie régionale instituée par cette loi".
M. Chevrette: Petit changement. Tout d'abord, pourquoi ne pas le
faire nommer par le conseil, le vice-président?
M. Côté (Charlesbourg): Dans la loi, actuellement,
est-il nommé comme ça?
M. Chevrette: Bien, il doit y avoir une raison.
M. Côté (Charlesbourg): C'est la même chose
qu'actuellement.
M. Chevrette: Non, mais vous aviez mis dans votre projet de loi
que c'était nommé par le conseil. Je trouvais ça le fun.
Qu'est-ce qui vous a amené à modifier... Bien oui. Lisez votre...
Ce n'est pas par le conseil?
Des voix: Non, non. M. Chevrette: Où j'ai vu
ça, moi? Une voix: C'est au PQ, ça. M. Chevrette:
Non, non. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Ce n'est pas au PQ. Détrompe-toi.
M. Côté (Charlesbourg): C'est dans le programme du
PQ.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: C'est peut-être parce que j'ai mal lu;
j'avais lu par le conseil, je trouvais ça le fun. Pourquoi 12 au lieu de
14?
M. Côté (Charlesbourg): d'abord, on veut davantage
coller à l'esprit de la réforme là, comme nom/nation, et
je peux vous les donner tout de suite parce que la situation souhaitée
par rapport à la situation actuelle, d'abord on va y arriver d'une
manière ou d'une autre. un président, c'est la même chose
qu'actuellement. deux personnes nommées par le gouvernement, c'est la
même chose qu'actuellement. deux gens d'affaires actuellement, il y en
aura un sur la proposition qui est déposée. venant du monde du
travail, deux personnes, il y en aura une. venant des centres hospitaliers, il
y en a un actuellement, il y aurait deux personnes dont une des centres
d'accueil et des établissements...
Une voix: Un des établissements.
M. Côté (Charlesbourg): Un des
établissements, des conseils d'administration d'établissement, et
un de la régie régionale. Les consommateurs, il y en a un, on en
veut deux. Des professionnels de la santé, il y en a cinq, il y en
aurait trois, pour 14 actuellement, et en arriver à 12. C'est ça
les modifications qu'on souhaite apporter. Davantage de consommateurs de
représentés et un représentant des établissements
de plus, un de la régie régionale et un
d'établissement.
M. Chevrette: Est-ce que vous parlez de la durée des
mandats ou si ça saute par rapport à la loi existante?
M. Côté (Charlesbourg): C'est déjà
dedans?
M. Morency: C'est déjà écrit dans l'article.
Ça ne saute pas, ça. C'est...
M. Chevrette: Le président est nommé pour un mandat
n'excédant pas 10 ans.
M. Morency: C'est le deuxième alinéa, actuellement.
Le mandat est donné pour un mandat n'excédant pas 10 ans et les
autres membres, pour un mandat n'excédant pas trois ans.
M. Chevrette: Trois ans, oui. Ça, ça reste?
M. Côté (Charlesbourg): II me signale, le
président, que c'est un mandat de 10 ans, mais dans son cas il n'y a pas
de danger, il a été nommé pour cinq ans.
M. Chevrette: C'est "n'excédant pas 10 ans". Combien il y
a de médecins actuellement?
M. Côté (Charlesbourg): Cinq. Il y en aurait
trois.
M. Morency: Professionnels de la santé.
M. Côté (Charlesbourg): Professionnels de la
santé. Pas des médecins. Pas nécessairement
médecins. Il y en a combien de médecins présentement?
M. Cantin: Les fédérations des médecins
spécialistes, omnipraticiens, dentistes, pharmaciens et
optométristes.
M. Chevrette: Les cinq sont là présentement.
M. Cantin: Les cinq sont là.
M. Chevrette: Et vous leur en offrez trois...
M. Côté (Charlesbourg): Dont deux...
M. Chevrette: ...et pas nécessairement parmi
ceux-là.
M. Côté (Charlesbourg): Dont deux
médecins.
M. Cantin: Dont deux médecins.
M. Côté (Charlesbourg): Un omni et un
spécialiste.
M. Chevrette: L'autre, ça peut être parmi les... (18
heures)
M. Cantin: Trois autres...
M. Chevrette: Moi, je ne veux pas argumenter bien fort, mais,
à cause du travail assez important qu'on fait au niveau de la
médication à la RAMQ, les pharmaciens - ce n'est pas que je veux
plaider en faveur des pharmaciens d'un coup sec - ça m'apparaît
important d'avoir quelqu'un de spécialisé. Non?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que...
Non, non, c'est le ministre qui nomme, après les consultations. Je
prends note de votre indication.
M. Chevrette: Non, mais je comprends qu'il y ait un omni, qu'il y
ait un spécialiste, je comprends ça. Mais, quand il y a des
programmes spécifiques qui représentent beaucoup d'argent, il me
semble que tant qu'à avoir des... Pour des gens qui connaissent
exactement le contenu des dossiers...
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais, en tout cas, je
pense que, sans présumer du choix, il y a une Indication, là, qui
est importante.
M. Chevrette: Un signal. Une voix: Pour dorer la
pilule.
M. Chevrette: 12 de... C'est vrai que 14, c'était pareil.
C'est un chiffre pair. Est-ce qu'il y a un vote prépondérant pour
le notaire?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: II n'y a pas de vote
prépondérant?
M. Morency: Oui, en cas d'égalité des voix, le
président ou, dans les cas prévus à l'article 9, le
vice-président a un vote prépondérant. C'est l'article 15,
deuxième alinéa.
M. Chevrette: article 15, je vais aller voir. comme vous amendez
une loi, vous n'avez pas tous les articles dedans. quorum, la régie...
dont le président... le vice-président ont un vote
prépondérant. c'est bien beau. c'est bien.
Le Président (M. Joly): Adopté. L'amendement
à l'article 484, adopté. L'article 484, adopté tel
qu'amendé. J'appelle l'article 485.
M. Côté (Charlesbourg): "Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 7, des suivants: "7. 1
Le gouvernement fixe la rémunération, les avantages sociaux et
les autres conditions de travail du président. "7. 2 Les membres de la
Régie, autres que le président, ne sont pas
rémunérés sauf dans les cas, aux conditions et dans la
mesure que peut déterminer le gouvernement. "Ils ont cependant droit au
remboursement des dépenses faites dans l'exercice de leurs fonctions,
aux conditions et dans la mesure que détermine le gouvernement. "
M. Morency: Effectivement, en ce qui concerne les questions
relatives au traitement, ça se retrouvait, dans la loi actuelle, au
premier alinéa de l'article 7. Il est déplacé maintenant
aux articles 7. 1 et 7. 2. Les expressions et mots utilisés sont ceux
qui sont utilisés actuellement dans les lois lorsqu'il s'agit de traiter
ces matières.
M. Chevrette: Bon. Pour le président, c'est clair. Je veux
dire qu'il n'y a pas de discussion, c'est le même esprit, la même
affaire. À 7. 2, vous aviez antérieurement "tous nommés
par le gouvernement qui fixe le traitement ou, s'il y a lieu, le traitement
additionnel, les honoraires et les allocations de chacun d'eux. " Là,
ici, si j'ai bien compris, la notion de traitement est conditionnelle. Il n'y a
plus de rémunération sauf que vous pouvez déterminer ce
que vous pouvez leur donner. Il pourrait y avoir un per diem dans ça.
C'est ça?
Une voix:... arrêter de payer les frais de
déplacement.
M. Chevrette: C'est marqué ceci: "Ils ont cependant droit
au remboursement des dépenses faites dans l'exercice de leurs fonctions,
aux conditions et dans la mesure que détermine le gouvernement. "
M. Côté (Charlesbourg): ii y a un
règlement... il y a une politique générale et, pour s'en
exempter, ça prend une décision du gouvernement.
M. Chevrette: Ça, il pourrait se retrouver des
bénévoles là-dessus, à 200 $ par jour.
M. Côté (Charlesbourg): Dans la mesure où le
gouvernement déciderait. Mais 200 $, je ne sais pas si...
M. Chevrette: On a eu des comités à 300 $.
M. Côté (Charlesbourg): Mais la règle
générale, c'est qu'il n'y a pas de rémunération et,
pour en avoir, II faut retourner devant le conseil avec un décret
spécial. Par exemple, je l'ai fait dans le cas du comité sur
l'évaluation technologique. On faisait appel à des
spécialistes
et, à tout le moins, il y avait du bénévolat, mais
il fallait au moins payer les déplacements et les dépenses.
M. Chevrette: Est-ce que la politique là-dessus est
publique?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Chevrette:
Oui?
M. Côté (Charlesbourg): Depuis Gobeil. Ne me
demandez pas de la qualifier.
M. Chevrette: Pardon?
M. Côté (Charlesbourg): Ne me demandez pas de la
qualifier.
M. Chevrette: Vous connaissant, je peux l'imaginer. O.K., M. le
Président.
Le Président (M. Joly): L'article 485, adopté.
J'appelle l'article 486.
M. Côté (Charlesbourg): "L'article 15 de cette loi
est modifié par le remplacement, dans la première ligne du
premier alinéa, du mot "sept" par le mot "six". Donc, c'est une
concordance avec le nombre, compte tenu du fait qu'il y en avait quatorze et
qu'on tombe à douze. Donc, de sept à six. C'est le quorum.
M. Chevrette: C'est le quorum, ça. Une voix: C'est
ça. M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 486, adopté.
J'appelle l'article 487.
M. Côté (Charlesbourg): "Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 22.1, du suivant: "22.2
La Régie peut, en vue de mettre à jour de façon continue
le dossier des bénéficiaires qu'elle constitue aux fins de
l'application de la présente loi et de la Loi sur l'assurance-maladie,
obtenir du ministère de la Main-d'oeuvre et de la Sécurité
du revenu, de la Régie des rentes du Québec et de la
Société d'assurance automobile du Québec l'adresse des
personnes bénéficiaires des programmes qu'ils administrent."
Évidemment, c'est en liaison directe avec ce dont on a
discuté hier soir, des 500 000, 700 000 qui déménagent,
dont à peu près 500 000 qui ne donnent jamais de nouvelles.
Une voix: Est-ce que l'entente est approuvée par la
Commission d'accès à l'information?
Le Président (M. Joly): Ça se fait actuelle-
ment.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Je suppose que le bénéficiaire, c'est
"usager" partout. Vous allez laisser "bénéficiaire". On n'en a
pas adopté un tantôt?
Une voix: Non, il a été retiré.
M. Chevrette: Vous l'avez retiré, c'est vrai. O.K. Est-ce
qu'il y a une entente... Est-ce qu'une entente a été
ratifiée par la Commission d'accès à l'information?
M. Côté (Charlesbourg): Pour ça?
M. Morency: Pas en vertu de ce nouvel article. Les ententes qui
ont été devant la Commission d'accès à
l'information ont été refusées en vertu des dispositions
actuelles. Il y a eu trois avis. C'a d'ailleurs été
évoqué à la commission parlementaire sur les
crédits.
M. Chevrette: Mais là vous n'avez pas d'assurance que
ça va être adopté, ça?
M. Morency: L'intention du législateur est très
claire quant à l'objectif recherché.
M. Chevrette: Mais, en vertu de la loi sur l'accès
à l'information, est-ce qu'il ne faut pas que vous retourniez devant la
Commission d'accès pour faire valider?
M. Morency: On va retourner devant la Commission d'accès,
oui.
M. Chevrette: Êtes-vous allés?
M. Morency: Bien, il faut attendre la disposition...
M. Chevrette: II vous faut attendre... Et là vous allez y
aller et, si vous êtes refusés?
M. Morency: Effectivement, je pense que, sur les critères
de nécessité, le législateur a bien indiqué que la
Régie peut, en vue de mettre à jour son fichier, obtenir les
adresses d'autres organismes. Je pense que c'est une Indication claire du
législateur.
M. Côté (Charlesbourg): L'idée n'est pas
d'aller chercher des renseignements nominatifs pour le plaisir. On est dans une
situation où 700 000 personnes par année changent d'adresse et
uniquement 120 000 rapportent leur changement d'adresse à la
Régie de l'assurance-maladie; on a 580 000 personnes qu'on ne sait plus
où est-ce qu'elles sont. Et, par conséquent, l'objectif
recherché est de tenter de rejoindre ces gens-là. On va
régler une partie de notre
problème aux quatre ans avec le renouvellement obligatoire de la
carte, mais entre ces périodes-là, il faut au moins tenter de
trouver les gens. C'est juste ça qui est d'intérêt, c'est
l'adresse.
M. Chevrette: C'est dans le sens d'exclusif, exclusivement
l'adresse?
M. Morency: Oui, il n'y a pas d'autre chose.
M. Chevrette: Vous n'auriez pas d'objection à
l'écrire?
M. Morency: "...permettant l'échange de renseignements",
je crois que les seuls renseignements qu'on peut aller chercher, c'est ceux qui
sont indiqués nommément.
M. Chevrette: C'est beau. M. le ministre, je vais vous demander
une faveur, je veux un caucus...
Le Président (M. Joly): Article 487, adopté? M.
Chevrette: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. Vous savez ma
grande ouverture.
Le Président (M. Joly): Alors, nous suspendons nos
travaux, à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 h 15)
(Reprise à 20 h 30)
Le Président (M. Joly): Nous reprenons nos travaux.
J'appelle l'article 488.
M. Côté (Charlesbourg): Suspendu. M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre. L'article
489 est appelé.
M. Côté (Charlesbourg): "L'article 38 de cette loi
est modifié par le remplacement, dans les quatrième et
cinquième lignes du paragraphe a, des mots "des quatrième et
cinquième alinéas de l'article 2" par "de l'article 2.1"."
M. Morency: Bon, effectivement, c'est la
récupération que la Régie fait auprès d'autres
organismes, qui était autrefois l'article 2 qui est ramené
à l'article 2.1 qu'on a vu cet après-midi.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 489, adopté.
J'appelle l'article 490.
M. Côté (Charlesbourg): II y un amendement qui vise
à supprimer l'article 490. C'est le moyen qu'on a trouvé pour
aller plus vite, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre. Est-ce que
l'amendement à l'article 490 est adopté?
M. Trudel: Je veux savoir ce que je jette à la
poubelle.
M. Côté (Charlesbourg): C'était en relation
avec l'impôt-services, donc avec le ministère du Revenu.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'amendement est adopté,
donc l'article 490 est supprimé. J'appelle l'article 491.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
compte tenu des discussions qu'on a eues à l'article 483, très
longues discussions parce que c'était un article très long, il y
a un amendement que nous proposons: Remplacer le paragraphe c du
deuxième alinéa de l'article 2, introduit par l'article 483, par
le suivant: "c) conseiller le ministre de la Santé et des Services
sociaux sur toute question que celui-ci lui soumet et le saisir de tout
problème ou de toute question qu'elle juge de nature à
nécessiter une étude ou une action de la part de celui-ci ou de
tout autre ministre ou organisme intéressé dans l'administration
ou l'application d'un programme." C'était conformément à
la discussion qu'on a eue cet après-midi sur la Régie qui
conseille le ministre.
Le Président (M. Joly): Alors, nous retirons le premier
amendement qui avait été déposé. Merci.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
l'article 483 s'ajoute à ce qui avait déjà
été déposé comme amendement.
Le Président (M. Joly): Ah bon, on ne le retient pas, on
le dépose.
M. Côté (Charlesbourg): On avait adopté les
parties qui nous concernaient et on avait suspendu...
Le Président (M. Joly): C'est-à-dire qu'on n'avait
pas adopté, on avait...
Une voix: ...débat.
M. Chevrette: C'est un amendement à c?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: II y avait deux amendements de prévus
à 483.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: II y avait également le paragraphe g.
M. Cantin: vous nous aviez ' demandé de faire une
concordance avec l'article 470. alors, on va aller à 470. on va voir la
proposition qui est faite à 470.
M. Côté (Charlesbourg): Vous voulez avoir une vision
globale pour être capable de régler g en même temps aussi?
Donc, on peut aborder 470. On a une...
M. Chevrette: Oui, c'était sur la
confidentialité.
M. Côté (Charlesbourg): On y reviendra. Il y a un
amendement à 470. Donc, premièrement, il vise à remplacer,
dans les première et deuxième lignes de l'article 470, ce qui
suit: ", modifié par l'article 35 du chapitre 50 des lois de 1989, est
de nouveau" par le mot "est"; deuxièmement, remplacer le paragraphe b du
troisième alinéa de l'article 64, introduit par l'article 470,
par le suivant: "b) les dates auxquelles ils ont été
fournis."
M. Chevrette: Vous enlevez les types.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Et
troisièmement, pour que ça continue. Remplacer le paragraphe c du
troisième alinéa de l'article 64, introduit par l'article 470,
par le suivant: "c) le coût de chaque prestation de service reçu
par un bénéficiaire." A la place du montant payé. Vous
avez ça à la page 122 du projet de loi tel que
déposé.
M. Chevrette: L'article 470, ça, c'est correct. Vous
changez le mot "types" en haut et le "montant payé"...
M. Côté (Charlesbourg): Par: "le coût de
chaque prestation de service reçu par un
bénéficiaire".
M. Chevrette: Une question, prestation...
Le Président (M. Joly): Si je comprends bien, M. le
ministre, c'est qu'on discute de deux articles actuellement, en même
temps.
M. Côté (Charlesbourg): En même temps,
oui.
M. Chevrette: Ce n'est pas grave, on peut faire la discussion
globale et on verra.
Le Président (M. Joly): O.K. Parfait.
M. Chevrette: C'est parce qu'il y a une relation avec... Le
coût de chaque prestation, "prestation", c'est défini comment?
M. Morency: Ce n'est pas défini comme tel dans les
définitions de la loi. Ça se comprend comme étant chaque
service reçu. Toutes les fois qu'un service est dispensé.
M. Chevrette: Je vais vous dire pourquoi je pose la question. Ce
n'est pas un attrape-nigaud. C'est parce que je dis, je ne sais pas, une
vasectomie, ça vaut 50 $. Tu reviens en identifiant le coût
rattaché à la prestation. Tu reviens à dévoiler...
Ce que tu te refuses dans le type, tu le fais dans le coût de la
prestation.
M. Côté (Charlesbourg): Si tu envoies la charte des
tarifs avec...
M. Chevrette: Non, mais vous comprenez... Il comprend ce que je
veux dire.
M. Côté (Charlesbourg): Même chose.
M. Chevrette: Vous amenderiez également "prestation".
M. Côté (Charlesbourg): Oui. On dit: Le coût
de chaque service reçu par un bénéficiaire.
M. Chevrette: Et "service" est défini?
M. Morency: Oui. "Service" est défini comme étant
tous les services visés à l'article 3 de la loi.
M. Chevrette: Article 3 de la loi.
M. Morency: Comprend tous les services médicaux, services
dentaires, hôpitaux, pharmaceutiques, etc.
M. Chevrette: Ça ne sera pas long. Ce n'est pas que je
suis méfiant vis-à-vis de vous, mon cher maître, c'est
parce que je connais l'interprétation des avocats après. Ils sont
au-dessus de tout.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que l'objectif,
c'est de régler de manière très correcte ce qu'on veut
régler.
M. Chevrette: On n'est pas pressé. Donc, si je
résume, à l'article 470, la Régie doit... Au paragraphe b,
"les dates auxquelles ils ont été fournis", ça fait
référence à "services" dans le préambule. C'est
ça? Les coûts payés pour de tels services, c'est quoi?
M. Côté (Charlesbourg): Les coûts de
chaque service reçu par le bénéficiaire.
M. Chevrette: Les coûts de chaque service reçu par
le bénéficiaire. La somme totale ainsi payée pour ces
services.
Une voix: C'est ça.
M. Chevrette: Ça semble mieux. En autant que je ne me
fasse pas jouer un tour sur le mot "service". Mais vous nous garantissez
ça, vous.
M. Côté (Charlesbourg): Mais le seul problème
que ça va poser, c'est que dans la mesure où on envoie au
bénéficiaire le relevé des montants et des dates où
il a reçu des services, puisque l'individu se retrouve devant une
facture, il dit: Ça n'a pas de maudit bon sens, c'est quoi qu'il m'a
fait? Je ne me souviens pas. Il veut en savoir davantage. Il appelle à
la Régie, il dit c'est quoi, qu'est-ce que c'est qui est facturé?
Il ne peut pas le savoir. Ça, c'est l'envers de la médaille.
M. Chevrette: Oui, mais l'objectif, c'est pour ça que j'ai
pris la peine de vous demander si l'objectif était de faire
connaître les coûts. Si vous m'aviez répondu que c'est plus
que ça, je n'aurais pas argumenté dans un tel sens. Je vous
aurais proposé à ce moment-là de modifier la façon
de produire l'information. Moi, si vous me disiez que c'est important que
l'individu sache que le médecin a écrit que c'était une
vasectomie qu'il s'est fait faire, bien je m'excuse, j'aurais dit à ce
moment-là que ce n'est pas par la poste.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, mais...
M. Chevrette: C'est pour ça que je me suis...
M. Côté (Charlesbourg): C'est une question de
sensibilisation au coût. Mais, évidemment, ça va susciter
de l'intérêt de la part de l'individu qui va le recevoir, qui va
vouloir avoir un...
M. Chevrette: Oui, mais son dossier chez le médecin, ou
son dossier à l'hôpital, il reste maître de son dossier. Il
appellera chez son docteur: Qu'est-ce que tu m'as fait, tel jour, pour 400 $?
Bien, il va dire, t'en rappelles-tu, je t'ai fait ci.
M. Côté (Charlesbourg): ii va lui charger d'autre
chose. il va lui en charger un petit court. tiens, tu reviendras me voir dans
10 jours si t'es encore malade, on va vérifier si t'es encore
malade.
M. Chevrette: Mais là, ça n'est pas la maladie,
c'est pour savoir sur son dossier...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, c'est clair. Mais
ça, de toute façon... L'achalandage crée
l'achalandage.
M. Chevrette: M. le ministre, M. le ministre, "be quiet"! Non,
mais c'est pour ça que j'ai argumenté dans le sens des
coûts.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais là je pense
qu'on a réglé ce qui, pour nous autres, était le plus
important sur le plan confidentiel. C'est à ça qu'on doit donner
la priorité, tout en maintenant un certain niveau d'information et de
sensibilisation de l'individu. Et je ne suis pas malheureux du règlement
qu'on a fait là.
O. K. Donc, M. le Président, est-ce que l'amendement...
Le Président (M. Joly): A l'article 483, nous avons
à disposer de deux amendements. Le premier...
M. Chevrette: J'aimerais qu'on adopte d'abord l'article 470.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Parce que par concordance on soumet 483 à
470. Il faudrait que ça soit...
Le Président (M. Joly): Alors, nous allons suspendre
temporairement les amendements et l'article 483 pour appeler l'article 470
officiellement. Est-ce que l'amendement à l'article 470 est
adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article 470 est
adopté, tel qu'amendé?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
M. Chevrette: II est adopté, tel qu'amendé.
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 483. Est-ce
que le premier amendement déposé à l'article 483, tel que
déjà lu, est adopté?
M. Chevrette: Le premier amendement ça, c'est celui de
c?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Joly): Merveilleux.
M. Chevrette: Mais j'aimerais voir la lecture du g, par exemple,
je ne l'ai pas eue. La concordance avec 470, elle n'est pas ici.
M. Cantln: Le paragraphe g, c'est parce qu'il est
déjà concordant avec la proposition qu'on vient de vous faire.
Dans g, on ne pariait
pas du type de services. Alors, si vous remarquez, "du montant
payé par la Régie pour chaque prestation de services et de la
somme totale ainsi payée pour ces services pendant tel exercice". Alors,
il y a "prestation" à éliminer, tel qu'on vient de le faire. Et,
à ce moment-là, il est tout à fait concordant avec la
proposition qu'on vient de vous faire pour 470. (20 h 45)
M. Chevrette: Donc, vous enlevez, à
l'avant-dernière ligne, "prestation...
M. Carrtin: C'est ça.
M. Chevrette: ...de services" et vous mettez "service" au
singulier.
M. Carrtin: Oui.
M. Chevrette: C'est bien cela?
M. Cantin: C'est ça. Oui, c'est ça. On fait
le...
M. Chevrette: Je suis convaincu que c'est ça.
M. Cantin: On va faire le papillon.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. C'est ça. Donc,
on se retrouverait avec une lecture d'article qui dirait: "sous réserve
des articles 63 et 64 de la Loi sur l'assurance-maladie, informer les personnes
qui ont bénéficié des services de santé du nom du
professionnel de la santé, de l'établissement, du laboratoire et
de toute personne qui leur a fourni des services assurés, des dates
auxquelles ils ont été fournis, du montant payé par la
Régie pour chaque service - au singulier - et de la somme totale ainsi
payée pour ces services pendant tel exercice."
Le Président (M. Joly): Donc, si je comprends bien, M. le
ministre, il y a un troisième amendement à soumettre qui est
un...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): ...amendement... Donc, on va
disposer du deuxième amendement.
M. Chevrette: II travaille bien, hein?
Le Président (M. Joly): Donc, le deuxième
amendement est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. Nous allons
suspendre temporairement l'article jusqu'à la rédaction de
l'amendement.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): II aura été
suspendu souvent.
Le Président (M. Joly): Malheureusement, M. le ministre,
mais...
M. Côté (Charlesbourg): Suspendu à nos
lèvres, évidemment.
Le Président (M. Joly): suspendu à nos
lèvres. alors, l'article 483 est suspendu temporairement. maintenant,
vous voulez que j'appelle...
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
vous prierais d'appeler l'article 473.
Le Président (M. Joly): L'article 473 est
appelé.
M. Côté (Charlesbourg): l'article 473,
c'était notre discussion sur la vacation. vous vous rappelez notre
discussion de cet après-midi...
M. Trudel: Ah! Je m'en rappelle parfaitement.
M. Côté (Charlesbourg): ...où on avait dans
l'article de loi le professionnel, mais on n'avait pas nécessairement
celui qui autorise les vacations.
M. Trudel: C'est ça. Ah! O.K.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, il y aurait un
amendement qui se lirait comme suit: Ajouter, à la fin, l'alinéa
suivant: "Un établissement qui doit attester un relevé
d'honoraires ou une demande de paiement d'un professionnel de la santé
ne doit le faire qu'à l'égard des services assurés
visés à l'article 3." Évidemment, c'est un alinéa
qui s'ajoute à ce qui est là et qui interpelle le décideur
à l'intérieur de l'établissement qui autorise la vacation.
Donc, ça doit se faire en fonction, en vertu de l'article 3. Ça
se lit et ça doit se comprendre en concordance avec 290 qui, lui, fait
appel, interpelle la régie régionale, mais pas dans le
libellé qui est dans le projet de loi, ici. Il y a un amendement qui
s'en vient et qui est beaucoup plus explicite que ce qu'on a à
l'intérieur de la loi actuellement. Donc, je peux vous le laisser, vous
le donner tout de suite. Au niveau de l'amendement, les deux. L'avez-vous,
l'amendement?
Le Président (M. Joly): Non, je ne l'ai pas.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Donne-le d'abord au
président, là.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): C'est surtout le... As-tu le
290?
Le Président (M. Joly): C'est un autre article.
M. Côté (Charlesbourg): Dans votre texte
intégré, 290, vous devez l'avoir.
M. Chevrette: L'article 290. On va aller voir ça.
M. Trudel: Le texte intégré est là.
M. Chevrette: En d'autres mots - parce qu'on a argumenté
longuement après-midi - ce que vous dites, vous vous êtes un peu
rendu à notre argumentation; au lieu de solliciter les médecins
pour dire: Fournissez-nous ci, ça et ça, vous dites à
l'établissement: Attestez le relevé d'honoraires et faites une
demande de paiement pour vos professionnels qui font de la vacation et qui
font...
M. Trudel:... producteurs sont soumis à la loi.
M. Côté (Charlesbourg): Aussi, c'est un peu...
Une voix: Les deux.
M. Trudel: Les deux, oui. Mais le bout qui nous
intéressait...
M. Cantin: C'est ça, exact, c'était
celle-là.
M. Trudel:... ce n'était pas rien que le producteur...
M. Côté (Charlesbourg):... d'ajouter celui qui
autorise.
M. Trudel:... il y avait le producteur du producteur.
M. Cantin: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Et en conformité avec
l'article 3.
M. Trudel: C'est ça.
M. Chevrette: Donc, l'article 68 de la loi...
M. Trudel: Est-ce que, parce qu'il faut voir toutes les
possibilités, y compris le contrario... Par ailleurs, il n'y a pas de
demandes à la Régie qui peuvent être faites pour d'autres
choses que des services assurés et qui seraient justifiables.
M. Cantin: À ce moment-là, il y a la question du
règlement, l'article là, pour des tâches administratives.
M. Trudel: Oui.
M. Morency: C'est ça. Comme lorsqu'on se
réfère à l'article 3 ici, on vise tant le volet du...
M. Trudel: Ah, ça existe aussi.
M. Morency:... service médical que...
M. Cantin: Les deux.
M. Morency:... les tâches administratives.
M. Trudel: Parfait. O. K. Les autres tâches connexes qui
pouvaient faire appel à certaines... qui ne seraient pas des services
médicaux en soi peuvent être considérées... ce sont
des services assurés.
Une voix: Exact.
M. Morency: C'est ça.
M. Trudel: Mais pas élargis au point... Ce qu'on a
constaté ce matin, c'était assez universel.
Une voix: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement à
l'article 473 est-il adopté?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 473 est-il adopté
tel qu'amendé?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): Merci. M. le ministre, est-ce
qu'on revient à l'article 483?
M. Côté (Charlesbourg): J'allais vous le dire, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Comme je vous vois suspendu
depuis un bout de temps à cet article, on revient à l'article
483.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Le papillon sera le suivant:
Remplacer, dans les cinquième et sixième lignes du paragraphe g
du deuxième alinéa de l'article 2, les mots "du montant
payé par la Régie pour chaque prestation de services* par les
mots "du coût de chaque service reçu".
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît. Merci.
Est-ce que l'amendement à l'article 483 est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): M. le leader, M. le
député?
M. Chevrette: c'est le paragraphe g: chaque service... ah!
reçu, vous avez ajouté "reçu"?
Une voix: Reçu, oui.
M. Morency: Parce qu'on l'avait introduit dans l'article 64,
ça fait qu'on a employé la même expression.
M. Chevrette: Ça a bien de l'allure, mutatis mutandis.
M. Morency: En faisant les adaptations nécessaires.
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement à
l'article 483 est adopté. L'article 483 est-il adopté tel
qu'amendé?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Joly): Merci. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Pardon, M. le
Président?
Le Président (M. Joly): Vous voulez qu'on appelle...
M. Côté (Charlesbourg): donc, les articles qui
restent à ce moment-ci sont des articles qui concernent les
médecins, qu'on avait décidé de suspendre.
M. Chevrette: Les articles 484 et suivants.
M. Côté (Charlesbourg): Si on essaie de faire le
tour de ce qui est suspendu, M. le Président, à partir des
articles 453, 454.
Une voix: L'article 459 a été retiré? M.
Cantin: II a été retiré, l'article 459. M.
Chevrette: On va te dire ça.
Le Président (M. Joly): L'article 459 est suspendu.
M. Chevrette: Suspendu.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, on va déposer
un papillon puis on va le retirer. Il est ici. L'amendement à l'article
459: "Supprimer l'article 459".
Le Président (M. Joly): Donc, est-ce que l'amendement
à l'article 459 est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
M. Trudel: On veut juste voir qu'est-ce qu'on fait
disparaître.
Le Président (M. Joly): Adopté. L'article 459 est
supprimé.
M. Chevrette: Supprimé. L'article 461 est suspendu.
Suspendu, parce qu'on ne savait pas où on s'en allait.
M. Trudel: L'article 461 est suspendu.
M. Côté (Charlesbourg): Parce qu'il a deux
fonctions, on le retirera quand on reviendra. O.K. M. le Président,
aidez-nous à faire le tour. Les articles 453 et 454 sont suspendus,
l'article 455 est adopté, l'article 456?
Le Président (M. Joly): Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 457?
Le Président (M. Joly): L'article 456.1 est retiré,
l'article 457 est adopté.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 458?
Le Président (M. Joly): L'article 458 est adopté.
L'article 459 est supprimé.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, on vient de le
faire.
Le Président (M. Joly): L'article 460 est adopté.
L'article 461 est suspendu, l'article 462 est supprimé, l'article 463
est suspendu, l'article 464 est adopté, l'article 465 est suspendu,
l'article 466 est adopté...
M. Chevrette: L'article 465.1 est suspendu. M. Trudel:
L'article 465.1 est suspendu?
Le Président (M. Joly): II n'a pas été
présenté.
M. Trudel: II n'a pas été
présenté.
M. Côté (Charlesbourg): II n'a pas été
présenté.
Une voix: II n'existe pas.
Le Président (M. Joly): II n'est pas physique pour
moi.
M. Chevrette: II n'est pas encore physique pour vous, mais nous
autres, il fait partie de nos actifs.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): L'article 467 est adopté,
les articles 468 et 469 sont suspendus.
M. Chevrette: L'article 468 aussi? M. Trudel: L'article
468 aussi?
Le Président (M. Joly): Oui. L'article 470 est
adopté. Attendez.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. On vient de
le faire.
M. Chevrette: L'article 470, il est fait.
Le Président (M. Joly): L'article 471 est suspendu.
L'article 472 est adopté. L'article 473 est adopté, l'article 474
est suspendu. L'article 475 est suspendu.
M. Chevrette: Les articles 474,475, oui.
Le Président (M. Joly): Un instant. Les discussions ont
été faites, sauf que ce n'est pas adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez raison, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): O.K. L'article 476 est
supprimé, l'article 477 est suspendu.
M. Chevrette: Suspendu.
Le Président (M. Joly): L'article 478 est suspendu,
l'article 479 est adopté, les articles 480 et 481 sont suspendus,
l'article 482 est supprimé, l'article 483 est adopté, l'article
484 est adopté, l'article 485 est adopté, l'article 486 est
adopté, l'article 487 est adopté, l'article 488 est suspendu,
l'article 489 est adopté, l'article 490 est supprimé.
M. Chevrette: L'article 485.1?
Le Président (M. Joly): II n'a pas été
présenté, M. le leader.
M. Côté (Charlesbourg): II n'existe pas.
M. Chevrette: II n'existe pas et vous n'en avez pas. Ne faites
voir de rien, ne me répondez pas, personne, va-t-il exister?
M. Côté (Charlesbourg): On va juste
vérifier.
Une voix: L'article 485.1?
M. Chevrette: C'est parce qu'on avait...
Le Président (M. Joly): II n'a jamais été
présenté, M. le député.
M. Chevrette: On en a discuté, c'est pour ça que je
le demande.
M. Côté (Charlesbourg): II est disparu.
M. Chevrette: Disparu, bon!
M. Côté (Charlesbourg): II est disparu.
M. Chevrette: À tout jamais. T'es sûr de
ça?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): O.K. (21 heures)
M. Chevrette: Qu'est-ce qu'il disait?
Le Président (M. Joly): Maintenant, vous aimeriez qu'on
appelle quel article?
M. Côté (Charlesbourg): m. le président, on
va remercier les gens de la régie; je veux dire qu'on va les revoir
quand on fera les articles concernant les médecins...
M. Chevrette: "Good morning"...
M. Côté (Charlesbourg): ...et on appelerait à
ce moment-ci l'article 256.
Le Président (M. Joly): Sur les...
M. Côté (Charlesbourg): ...organismes
communautaires...
Les organismes communautaires (suite)
Le Président (M. Joly): Les organismes communautaires. Les
articles 256, 257, 258.
M. Trudel: II y a quelqu'un qui avait dit, dans la liste,
suspendu...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Oui.
M. Trudel: On n'a jamais su la quintessence de l'existence de ce
papillon qui n'aura vécu que dans l'esprit du ministre...
M. Côté (Charlesbourg): Ah, je vais vous dire ce que
c'était ici...
Le Président (M. Joly): Votre curiosité va vous
tuer un jour. Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): C'était pour
permettre au président de la Régie de l'assurance-maladie
d'être tuteur à l'occasion...
Une voix: On lui absout tout... Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): ...et, évidemment, un
des seuls éléments de consolation dans le jugement qui nous avait
été rendu, c'était qu'on n'avait pas interpellé le
président en sa capacité d'être tuteur.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Alors là, ce serait devenu un habitude, mais ce
ne sera pas une habitude.
Le Président (M. Joly): L'article 256...
M. Chevrette: Ayez-vous tout ce qu'il faut pour
contrôler?
Une voix: Pas mal...
Le Président (M. Joly): M. Cantin, là... Oui,
l'article 256 est appelé.
M. Trudel: Bon, l'article 256...
M. Chevrette: Un instant, pas trop vite.
Le Président (M. Joly): Oui, d'ailleurs l'étude
avait été faite, je pense...
M. Côté (Charlesbourg): C'est un libellé, le
254...
Le Président (M. Joly): C'est ça. Il a
été adopté. Je vais vous donner ça.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, il a été
adopté. Je ne sais pas si on avait changé "de clients" pour
"d'utilisateurs des services".
Le Président (M. Joly): Deux secondes.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président. Si
on se replace dans le contexte des discussions au niveau des organismes
communautaires, pour vous avouer franchement, c'est le ministre qui a eu un
blocage à un moment donné dans nos discussions.
M. Trudel: ...oui, le ministre avait eu un blocage
sérieux. Dans certaine émission, comme disent les enfants, le
ministre avait eu une montée de lait.
M. Chevrette: c'est sexiste comme propos. M. Trudel: les
enfants disent ça. M. Chevrette: l'article 256?
M. Côté (Charlesbourg): L'article 254. On a donc
adopté 254 et 255 jusqu'à maintenant. Évidemment,
lorsqu'on parle des organismes communautaires, on dort se retrouver dans une
situation où c'est des organismes communautaires dont les
activités sont reliées au domaine de la santé et des
services sociaux, sinon on n'a pas de mandat pour déborder auprès
d'organismes communautaires en dehors de notre champ d'action. Oh se rappelle
que la discussion avait été un peu élargie sur la
problématique de la pauvreté, où ça pouvait,
à l'occasion...
Si on en revenait à l'article 254, M. le Président, pour
fins de discussion à ce moment-ci. Sans nécessairement qu'on
rouvre l'article 254 pour le moment, il faut tenter au moins de situer le
débat pour le faire progresser. Nous voudrions inclure à
l'article 254, à la fin de l'alinéa: "et dont les
activités sont reliées au domaine de la santé et des
services sociaux", donc sur le plan local, qui s'appliquerait aussi, par
conséquent, à 256 qui est le niveau régional. Cela, en
conformité avec le vécu, ce qui se fait au niveau du
ministère, là, depuis un certain nombre d'années, qui est
bien connu du milieu et qui est publicise quant aux critères
d'admissibilité au programme SOC. Dans les petits documents - je ne sais
pas si vous en avez copie - je peux peut-être vous en donner une copie?
Non. Programme de soutien aux organismes communautaires, que j'ai ici. Il est
expressément dit à la page 14, dans les critères
d'admissibilité... Au-delà d'avoir dans sa charte des objets qui
sont dans le domaine de la santé et des services sociaux, on dit aussi
que le champ du ministère de la Santé et des Services sociaux
couvre les activités visant à donner des réponses à
des problèmes de santé et de services sociaux. Donc, ça,
c'est des critères d'admissibilité, alors qu'on a des facteurs
d'exclusion aussi, de telle sorte qu'on se retrouve avec les exclusions
suivantes: l'organisme dont les activités et les objets relèvent
prioritairement d'un autre ministère, et ce, nonobstant le fait que ce
ministère offre ou non un programme de subvention. Nous pensons plus
particulièrement aux ministères suivants: Justice,
Éducation, Main-d'oeuvre, Sécurité du revenu et Formation
professionnelle, Loisir, Chasse et Pêche et Communautés
culturelles.
Donc, c'est la pratique actuelle qui est bien connue par les
critères d'admissibilité au niveau de la politique et, dans la
mesure où on fait ça, on garderait au niveau de l'article 257,
qui est le ministre, les libellés qui étaient là et qui
parlent effectivement, à 2°, des organismes communautaires qui
s'occupent, pour l'ensemble du Québec, de la promotion du
développement social, de
l'amélioration des conditions de vie ou de la prévention
ou de la promotion de la santé.
Et, évidemment, ça doit se lire et se comprendre dans des
activités reliées au domaine de la santé et des services
sociaux. À ce moment-là, je n'ai pas de problème, en
autant que ce soit toujours relié au domaine de la santé et des
services sociaux, compte tenu du ministère que je dirige.
M. Trudel: Alors, ça, vous ajouteriez ça à
l'article 254 pour circonscrire le champ.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, au niveau du champ, tel
que c'est le cas maintenant et qui...
M. Trudel: Qu'est-ce qui va nous arriver à l'article
256?
M. Côté (Charlesbourg): L'article 256 va se lire de
la même manière que l'article 254 sur le plan du champ, alors que
le champ s'élargirait au niveau de "Le ministre peut". Là, le
champ s'élargirait.
M. Chevrette: À l'article 254, il circonscrit...
M. Côté (Charlesbourg): C'est le local... M.
Chevrette: ...l'article 256, régional.
M. Côté (Charlesbourg): C'est global mais,
évidemment...
M. Chevrette: L'article 256, région?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, l'article 257, le
ministre.
M. Chevrette: L'article 257, le ministre? M. Côté
(Charlesbourg): Oui. M. Trudel: C'est ça.
M. Chevrette: Non, mais où placeriez-vous votre papillon
à l'article 254?
M. Côté (Charlesbourg): À la fin. M.
Trudel: A la fin.
M. Côté (Charlesbourg): Ça se lirait comme
suit: "Dans la présente loi, on entend par "organisme communautaire",
une personne morale constituée en vertu d'une loi du Québec
à des fins non lucratives dont les affaires sont administrées par
un conseil d'administration composé majoritairement d'utilisateurs des
services de l'organisme ou de membres de la communauté et dont les
activités sont reliées au domaine de la santé et des
services sociaux."
M. Chevrette: Mais en quoi vous le reliez au local par votre
phrase?
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est
l'entrée...
M. Trudel: C'est global.
M. Côté (Charlesbourg): C'est l'énoncé
général. Donc, ça doit être relié au domaine
de la santé et des services sociaux.
M. Chevrette: Bon.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un peu la
définition, la portée de...
M. Trudel: Oui, et, encore une fois, à l'article
256...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...aux niveaux régional et local, ça
voudrait dire que des organismes communautaires de la région qui font
des activités de promotion, de sensibilisation de la santé et des
services sociaux ainsi que la défense des droits et
intérêts des utilisateurs, ça pourra être
subventionné.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: C'est parce que je ne veux pas lire que des
activités de promotion, de sensibilisation et de défense des
droits... C'est-à-dire que promotion, sensibilisation et défense
des droits se rattachent uniquement aux droits et intérêts vu que
ça se raccroche à la santé et aux services sociaux.
M. Côté (Charlesbourg): Exact, oui. On va faire une
petite discussion un peu plus générale pour se comprendre puis,
après ça, on reviendra, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Tout est interrelié.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, tout est
interrelié, parce qu'on avait fait une discussion. À partir du
moment où, dans l'article 254, on parle d'organismes communautaires
reliés au domaine de la santé et des services sociaux,
évidemment, ça suit dans la compréhension du texte par la
suite. (21 h 15)
M. Chevrette: Est-ce qu'il pourrait y avoir des organismes qui
sont compris dans le volet communautaire, présentement, qui pourraient
être jugés en dehors de la santé et des services
sociaux?
Mme Ellefsen (Christine): Non. parce que...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. Allez! Allez!
Allez!
M. Chevrette: Vous avez une belle voix. M. Côté
(Charlesbourg): C'est la pratique.
Mme Ellefsen: Non, parce que le ministre, à l'heure
actuelle, quand il donne ces subventions, se fie à ces critères
d'admissibilité et à ces facteurs d'exclusion. Il les applique
à l'heure actuelle. Il applique ces facteurs d'exclusion. Il ne
subventionne que les organismes qui sont dans le secteur de la santé et
des services sociaux.
Le Président (M. Joly): Mme Ellefsen.
M. Chevrette: Donc, les organismes subventionnés en vertu
du programme...
Mme Ellefsen: Actuel. M. Chevrette: ...seraient tous
éligibles. M. Côté (Charlesbourg): Oui. Mme
Ellefsen: Effectivement.
M. Chevrette: Est-ce qu'il y a des organismes
subventionnés par le ministère, en dehors du programme, d'une
façon discrétionnaire?
M. Côté (Charlesbourg): Le seul
discrétionnaire, c'est le ministre.
Mme Ellefsen: C'est le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, le ministre a une
enveloppe discrétionnaire pour...
M. Chevrette: Est-ce qu'il y en a qui peuvent avoir
été subventionnés pour une période donnée x,
en dehors du programme?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Par exemple, j'ai
subventionné quelques maisons de jeunes dans les sommets de
Lanaudière pour leur permettre d'attendre leur éligibilité
au niveau du SOC. Ces maisons de jeunes là sont dans les
critères, évidemment, sauf que, pour répondre aux
critères, l'expérience, la viabilité de deux ans
n'était pas remplie.
Mme Ellefsen: En fait, on reconduit la situation telle qu'elle
est vécue présentement.
M. Chevrette: Mais vous voulez exclure tous les organismes
communautaires du milieu. Il peut y avoir des organismes communautaires qui ne
sont pas nécessairement...
M. Côté (Charlesbourg): Reliés au domaine de
le santé et des services sociaux.
M. Chevrette: ...ou dont la vocation est plutôt, par
exemple, récréative.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Mme Ellefsen:
Patro.
M. Chevrette: Patro. Là, ils sont tous après les
couper, de toute façon.
Mme Ellefsen: II y en a une foule.
M. Chevrette: Vous êtes au courant. Ça a fait
l'objet d'une question en Chambre dernièrement. Ce n'est pas
correct.
M. Trudel: "...dont les activités sont reliées au
domaine de la santé et des services sociaux." Je vais vous dire, avant,
c'était ça la discussion lorsqu'on s'est quittés à
minuit et cinq le soir de notre montée mutuelle. Est-ce que les
organismes communautaires pourront être subventionnés, pourraient
être subventionnés éventuellement pour des activités
autres que celles qui portent strictement sur des services de santé ou
des services sociaux? Je comprends qu'ici, là, on a défini un
champ, le champ de la santé - pas le champ des services de santé,
le champ de la santé - et, s'il y avait eu un moyen de marquer le champ
du social, ça ne se marque pas de même, mais avec les mots
"services sociaux", mais ça signifie bien les organismes communautaires
qui pourraient être subventionnés quand ils oeuvrent dans le champ
de la santé et le champ de l'intervention sociale.
M. Côté (Charlesbourg): C'est le cas actuellement et
ça va être le cas avec le libellé qu'il y a là. On
n'est pas pour défaire des choses qui vont bien. Il y a des choses qui
vont bien actuellement, là.
M. Trudel: Mais, quand vous donnez au niveau national...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...la possibilité de subventionner les
regroupements d'organismes communautaires ou les organismes communautaires qui
font la promotion du développement social, est-ce qu'on va pouvoir
retrouver ça en région aussi?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que
c'est le ministre qui se donne la possibilité de le faire: promotion du
développement social qui est inscrite telle quelle dans le projet de
loi, amélioration des conditions de vie - donc, ça se retrouve
là aussi - et prévention et promotion de la santé. Donc,
ça peut effectivement se retrouver dans une région pour une
expérience-pilote, par exemple un support à un organisme
communautaire qui voudrait faire des choses et
qui pourrait être subventionné par le ministre, ou qui
aurait une portée plus provinciale.
Donc, toutes les propositions relevant de ce chapitre-là iraient
au ministre. Évidemment, on ne vise pas à garder au niveau du
ministre le dossier. Ce n'est pas ce qui est souhaité. On souhaitait ne
rien garder. Ce qu'on a décidé de faire, c'est des regroupements,
les garder sur le plan provincial et en relation avec la politique de
santé et bien-être aussi. Il y a donc des éléments
qui peuvent être intéressants à ce niveau-là.
M. Trudel: On s'entend donc. Je le "rereré-pète",
c'est le champ de la santé et de services sociaux. Bon. Après
ça, tu choisis librement tes orientations, tes politiques... Je suis
prudent.
M. Côté (Charlesbourg): II reste un papillon dans
l'air. Je le vois venir.
M. Trudel: Ha, ha, ha! Puis là on s'en va au niveau de la
régie régionale et toi, tu peux comme régie
régionale subventionner les organismes qui offrent des services de
prévention et d'aide, puis là on reviendra avec toute la notion
inscrite dans le plan régional de services. Mais allons plus vers le
deuxième: "s'il exerce, au niveau de la région, des
activités de promotion, de sensibilisation et de défense des
droits", etc., des utilisateurs.
Vous vous souvenez qu'on avait abordé, je pense, la question de
ce que ça... Est-ce que, premièrement, au niveau de la promotion,
un groupe au niveau régional pourrait être subventionné?
Vous venez de me répondre oui, au niveau régional. Et c'est
oui?
M. Côté (Charlesbourg): non, non, recommencez-moi
ça, là. non, non, mais il faut le lire comme il faut.
M. Trudel: II faut le lire comme il faut. C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): "...s'il exerce, au niveau
de la région, des activités de promotion, de...
M. Trudel: Promotion, disons, pour faire une "cut-line",
promotion de la santé.
M. Côté (Charlesbourg): Non. "...promotion, de
sensibilisation et de défense des droits et des intérêts de
ses clients ou des usagers de services de santé ou de services
sociaux..." Donc, au niveau de la région, il y a des services, la
promotion et la défense des droits des usagers.
M. Trudel: quand vous m'avez répondu tantôt: non,
non, non, il faut lire ça comme étant la promotion et la
sensibilisation - j'arrête - dans le domaine de la santé et des
services sociaux, ce n'est pas de même. M. Côté
(Charlesbourg): Non.
M. Trudel: C'est la promotion, la sensibilisation et la
défense des droits et des intérêts.
M. Côté (Charlesbourg): Mais toujours dans le
domaine de la santé et des services sociaux.
M. Trudel: À vous, cher Jean-Maurice. C'est ça.
Alors, c'est là-dessus qu'on était accroché parce que les
particularités... C'est pour ça qu'on a voulu faire une
transformation, entre autres, de notre système de santé et de
services sociaux. C'est à partir de la responsabilisation et de la
régionalisation des activités et des services.
Les organismes qu'on a dans le milieu, ils sont forcément issus
des réalités de la région concernée et, quand ils
ont des propositions à faire... Je comprends qu'au niveau national il
peut y avoir des activités de promotion de la santé et de
promotion du développement social couvrant l'ensemble du territoire,
sauf que chacun de ces territoires vit des réalités
extrêmement particulières. Faire la promotion de la santé
et, à la limite, faire la promotion du développement social dans
une région de pêcheurs comme le Bas-Saint-Laurent-Gaspésie
ou une région de travailleurs miniers, de travailleurs forestiers, comme
dans la région de l'Abitibi-Témiscamingue, c'est
complètement différent, c'est complètement d'autres
réalités, complètement.
Quand - c'est quoi le mal? - mon monde, des travailleurs forestiers,
souffrent du syndrome de la main blanche, ça, je dirais qu'il n'y a rien
au niveau... Ça ne sert à rien d'avoir une stratégie
nationale de promotion de la santé quand tu ne vis pas ce
problème spécifique avec tes travailleurs forestiers. Là,
on dit: On va les confiner uniquement au droit aux services de santé et
services sociaux. Non. C'est la santé et les services sociaux et, dans
les services sociaux, il y a la question du développement social aussi.
C'est inclus. On ne peut pas en sortir, de ça.
Les régies régionales qu'on veut responsabiliser doivent
être assez intelligentes pour être capables de faire la
différence. Tout ce monde-là va être autour de la table
pour dire: Oui, il y a des éléments particuliers dans notre
contexte. Bas-Saint-Laurent-Gaspésie, Saguenay-Lac-Saint-Jean,
Montréal... C'est complètement différent d'une
région comme l'Abitibi-Témiscamingue. Il peut y avoir des
activités, au niveau de la région également, de promotion
de la santé, pas uniquement au niveau des droits. Ça, c'est un
morceau important: droit aux services, promotion, sensibilisation et
défense des droits. Ça, c'est une réalité. Il y a
tout un autre champ à côté qui s'appelle le domaine de...
Autre que la prévention entendue au sens usuel du
terme.
La prévention, c'est quoi? C'est le dépistage, c'est le
vaccin, c'est au niveau individuel. La promotion va plus aller sur les
habitudes de vie, sur la façon d'être dans son environnement qui a
toujours des effets sur sa santé, des effets sur le bien-être.
C'est plus large et c'est moins, je dirais, individualisé. C'est moins
individualisé que ce qu'on entend généralement autour du
terme prévention. Vous vous souvenez qu'on a eu aussi un débat...
Oui, un long débat sur le mot "prévention" dans un autre article,
où on a bien convenu qu'il y avait des niveaux, même là, au
niveau individuel, dans la prévention et que ça, ça finit
par avoir des effets sur la santé et !e bien-être.
Il ne faut pas dire: On va. Il faut permettre aux régies
régionales d'en décider également de ces
activités-là, sentant que c'est relié, bien sûr,
à la santé et aux services sociaux au sens où vous avez
voulu l'expliquer l'autre soir et au sens où vous l'expliquez
aujourd'hui, c'est-à-dire pas uniquement aux services, mais au domaine.
Les services, c'est une chose. Le domaine de la santé et des services
sociaux, c'est vrai que c'est plus ou moins large. On ne sait pas tout à
fait là où ça commence et où ça finit
très clairement, sauf qu'on est capable de circonscrire un champ
d'action, un champ de connaissance là-dedans et un champ
d'activité. Sur les bordures et sur les cas frontières, bien,
là, on donne ou on ne donne pas de pouvoirs à la régie
régionale. On dit: Exercez-le, votre jugement ou bien, non, vous ne
l'exercez pas. On vous balise ça et exercez-le, votre jugement.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Je pars d'une
réalité qui est celle d'aujourd'hui, qui n'est pas si mauvaise
parce que... Évidemment, ce que les gens souhaitent et ce qu'on entend
principalement de ce temps-là, c'est de dire: Donnez-nous-en davantage.
Ils ne questionnent pas les critères d'admissibilité et ce qu'on
donne. Les gens disent: Donnez-nous-en davantage, on en a davantage besoin. (21
h 30)
Je pense que le programme SOC est un programme qui est bien, qui est
même très bien, qui, actuellement, reconnaît ce que vous
évoquez et les finances plutôt sur le plan provincial qui eux,
peuvent avoir, à l'occasion, des chapitres ou dispenser des services sur
le plan régional. Je ne prendrai qu'un seul exemple d'un individu qui
est un peu connu, la FATA de Michel Chartrand qui est subventionnée par
le SOC qui a des chapitres sur le plan régional. Ce n'est pas dans
toutes les régions, mais elle a un certain nombre de chapitres sur le
plan régional et elle fait le travail dont on parle. Évidemment,
il l'est sur le plan provincial.
M. Trudel: Oui, c'est un bon exemple. Je suis à travailler
actuellement avec Michel
Chartrand pour faire le bureau FATA Abitlbi-Témiscamingue, bon.
Mais on ne peut pas faire FATA Abîtlbl-Témiscamingue sur le
même modèle parce que le dossier de mineurs, le dossier de
travailleurs forestiers... C'est un dossier d'action aussi, parce que,
là, FATA Abitibi-Témiscamin-gue, on n'a pas réglé,
parce que ça veut dire des travailleurs de Lebel-sur-Quévillon,
à 325 kilomètres plus bas, de Témiscamingue sud, ou encore
de Ville-Marie.
Quand je travaille au niveau de la région sociosanitaire, quand
je veux travailler, par exemple, au niveau de l'intervention de support aux
travailleurs accidentés, je finis, oui, par avoir une définition.
J'espère que c'est ça que le ministère a fait, il ne peut
pas avoir fait autrement, il y a une relation avec le champ de la santé
et des services sociaux. Mais là il faut, à mon avis, continuer
d'avoir le raisonnement - que ce ne soit pas limitatif dans la loi - de dire:
II y a certains segments de la population, compte tenu de leur situation
géographique, compte tenu de leur situation économique et compte
tenu de leur situation particulière au niveau occupationnel... Il y a
peut-être de l'action, et il y a quelqu'un qui va être capable
d'évaluer quelque part que ça, ça a des effets sur la
santé et le bien-être d'un individu. On a le droit de poursuivre
ça dans notre société. On sait que c'est une loi qui porte
sur les services de santé et sur les services sociaux; on va avoir une
politique de santé et de bien-être. Ce n'est pas une politique de
santé et de bonheur total; c'est une politique de santé et de
bien-être. Le bien-être comprend également...
M. Côté (Charlesbourg): Je vais vous poser une
question.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais arriver au
point...
M. Trudel: Crucial.
M. Côté (Charlesbourg):... à un point. Dans
votre esprit à vous, la régie régionale subventionnerait
FATA Abitibi-Témiscamingue à partir de l'enveloppe qui lui est
attribuée sur le plan régional, au niveau des organismes
communautaires. Elle pourrait le faire...
M. Trudel: Elle pourrait.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, elle aurait à
faire un choix entre les différents organismes communautaires qui
pourraient le faire. Mon inquiétude à moi - je vais vous le dire
pour l'avoir vécu - on va être soumis demain matin à une
fédération qui va devoir son existence aux petits qu'elle va
créer un peu partout, et qui va se justifier, finalement, par le nombre
de chapi-
très. Là, elle va offrir des services un peu plus
provinciaux, un niveau de représentativité au ministère,
et va demander au ministère de les subventionner comme
fédération. Évidemment, lorsqu'on le fait actuellement,
c'est cette fédération provinciale à qui on donne des sous
qui, elle, redistribue aux chapitres sur le pian régional. Non, non,
c'est ça actuellement. Donc, à partir de ce moment-là, je
ne veux pas être placé dans une situation, parce qu'on en a
discuté l'autre jour, on a dit: Des grilles d'évaluation qui ne
font pas juste référence au quantitatif mais au qualitatif aussi.
Donc, fait avec les regroupements - je crois à l'existence des
regroupements provinciaux. Mais pas qu'on vienne me justifier un budget de
fédération chez nous pour aider des chapitres et que, d'autre
part, la régie régionale ajoute elle, sur le plan de l'aide au
niveau des régions. Je n'ai pas d'objection fondamentale à ce
qu'il puisse se faire du travail au niveau des régions, surtout quand
vous me dites: Ce sera le choix de la région elle-même de choisir
ce qu'elle veut subventionner, mais elle n'aura pas nécessairement plus
d'argent pour le faire.
Le Président (M. Joly): M. le leader de l'Opposition.
M. Chevrette: Comment expliquer que vous permettez aux
régies d'avoir des objectifs santé ou au niveau du social, des
objectifs qui peuvent être régionaux - vous allez avoir une
politique nationale de santé, mais vous pouvez avoir des objectifs
très spécifiques au niveau des régions - et que vous ne
leur permettiez pas de faire une promotion?
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'il faut
élargir le débat.
M. Chevrette: Non, mais si j'ai bien compris, j'ai posé la
question à Rémy délibérément, au
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, s'il n'y a aucune
subvention pour la promotion santé au niveau de la région,
ça doit être de l'argent qui vient du national. Comment peut-on
logiquement permettre à des régions de se fixer des objectifs
santé et ne pas leur permettre de faire la promotion de leurs objectifs?
Je veux dire, le national, à ce moment-là, vient faire quoi?
M. Côté (Charlesbourg): La question est bonne,
laissons-là donc en suspens pour le moment. Ce n'est pas parce qu'on
veut essayer de l'éviter, là, mais... La question c'est: Est-ce
que la promotion de la santé, on laisse ça aux organismes
communautaires, ou si c'est l'affaire d'autres personnes à
l'intérieur du réseau? Vous vous souvenez, il y a eu des petites
discussions au niveau des missions, quand on a parlé de la mission des
CLSC. Quand on dit CLSC première ligne, ça doit nous rappeler un
certain nombre de souvenirs, je pense. Ça fait partie aussi des soins,
les CLSC, les centres hospitaliers, à l'article 55, qui n'ont pas
été réglés. Ce sont des articles qui sont en
suspens. Est-ce qu'on va faire ici le choix de donner le mandat de la promotion
de la santé aux organismes communautaires? Je ne souhaite pas les
exclure, ce n'est pas ça qu'on souhaite. Évidemment, ce qu'il
faut se dire, à ce moment-ci, c'est qu'il y a d'autres partenaires. Il y
a des départements de santé communautaire aussi qui sont
là. À partir de ça, je pense qu'il faut faire attention
aux signaux qu'on donne aussi. Ça ne veut pas dire qu'il n'y en a pas,
et qu'il n'y en aura pas. il va y en avoir, et il faut souhaiter qu'il y en
ait. Évidemment, dans une planification beaucoup plus globale pour
être capable de rejoindre un petit peu tout le monde, y compris ces
gens-là. C'est clair que la promotion de la santé, demain matin,
que le communautaire en fasse, tant mieux, et il faut souhaiter qu'il s'en
fasse. La question qui se pose, c'est: Est-ce qu'on fait ce que nous faisons
actuellement, est-ce qu'on le fait? Est-ce que, au niveau régional, on
dit: C'est des services, premièrement; deuxièmement, c'est la
défense des droits et la promotion des droits, donc des individus, parce
que c'est comme ça qu'on a voulu le faire? À ce moment-là,
on dit: Oui, ça c'est clair, c'est ça qu'on veut donner. Est-ce
que pour autant ça exclut le reste? Je ne le pense pas, mais, par la
filière provinciale, je pense qu'on peut y arriver.
M. Chevrette: Prenons un exemple concret, au niveau
régional, oublions l'appellation promotion santé. Quelqu'un qui,
sur le plan régional, ferait la promotion du logement social serait
eligible en vertu de quel programme?
M. Côté (Charlesbourg): Dans les exclusions ici, on
a Main-d'?uvre et Sécurité du revenu. Le logement social, on
peut peut-être davantage l'apparenter à la SHQ, pour une partie
à tout le moins, avec les Affaires municipales. On n'en a pas
actuellement, on n'en finance pas actuellement.
M. Chevrette: C'est parce que j'essaie de voir le discours global
qu'on a fait, qu'on a essayé de faire ce midi, quand vous avez
enlevé l'impôt à rebours. On disait que la santé,
c'est un discours beaucoup plus global, beaucoup plus large que celui de la
santé exclusivement, au sens strict du terme, parce qu'on a dit: On
remarque, dans les milieux économiquement pauvres, où le logement
fait dur, où la nourriture est manquante, que ce sont souvent les plus
grands consommateurs de médications et de soins de santé.
Donc, si on veut faire un débat très large, et si on
laisse le financement exclusivement au niveau de la santé pure ou des
services sociaux purs, tu as un paquet de communautaires qui
viennent de sauter parce qu'il y en a qui, dans les milieux et les
quartiers défavorisés, font la promotion de la prise en main des
individus pour la recherche d'emploi.
M. Côté (Charlesbourg): Par exemple, des organismes
communautaires qu'on subventionne - Moisson... des popotes - veulent s'adresser
à une clientèle qui a certains problèmes, des
problèmes de pauvreté puis de nourriture. Donc, on n'est pas dans
le logement social. Je comprends la discussion qu'on a eue ce midi...
D'ailleurs, c'est pour ça qu'on a terminé sur
l'impôt-services en disant que c'est davantage une question de
gouvernement qu'une question de santé et de services sociaux, prenant
pour acquis que, dans ce débat gouvernemental, l'acteur principal doit
être Santé et Services sociaux. Ça déborde
définitivement.
M. Chevrette: Vous subventionnez les popotes roulantes, vous
subventionnez des gîtes pour itinérants, puis on ne
subventionnerait pas quelqu'un qui s'occuperait de créer des
coopératives de logement social pour éviter qu'il y ait des
itinérants, justement, pour en mettre le plus possible dans le logement
social. Il y a des carences dans notre raisonnement quand on regarde le tout;
c'est ça que je veux dire.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai vu bien des
travailleurs sociocommunautaires dans les CLSC qui ont supporté ce genre
d'action là. J'en ai reçu dans mon propre bureau de
comté.
M. Chevrette: Oui, je sais qu'ils le font. Je sais qu'ils le
font. Je ne vous dis pas que certains travailleurs ne les soutiennent pas. Mais
un organisme voué spécifiquement à ça ne serait pas
subventionné? C'est ce que vous m'avez répondu. À moins
que j'aie mal compris. Mais ça me surprendrait que j'aie mal
compris.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais reprendre mon
exemple de popotes et de Moisson... On aide des gens qui donnent des services
directs, pas des gens qui organisent le logement, sachant qu'effectivement il y
a un problème là. Ils interpellent davantage d'autres
ministères qui ont ces responsabilités-là, y compris,
peut-être par incidence, nous autres, à moindre titre, mais pas de
manière prioritaire. Ce que j'ai compris, c'est que c'est des choix qui
ont été faits dans le passé et qui ont été
renouvelés à chaque année au niveau du ministère,
à ce niveau-là. Le communautaire a couvert des espaces beaucoup
plus larges. Les popotes roulantes, Moisson aussi, c'est quand même
très récent qu'on les subventionne de façon aussi
importante qu'on le fait maintenant. Compte tenu des difficultés
économiques, les gens se dirigent là.
Je rappelle - j'en ai d'ailleurs parlé ici - notre entente avec
la SHQ, du ministère de la Santé et des Services sociaux avec la
SHQ pour adapter des logements à nos clientèles. À ce
moment-là, nous, on supporte des gens, mais qui sont dans le domaine de
nos clientèles avec la SHQ. Par exemple, la construction de logements
pour personnes aveugles, pour sourds, pour femmes. Il y a donc une
portée quand même assez large, mais dans le domaine. C'est
ça. (21 h 45)
M. Chevrette: Je vais juste terminer parce que je dois aller vite
à une petite réunion, là. Je comprends qu'il y a des
ententes ministérielles, interministérielles, mais prenez, par
exemple, les coopératives de logements sociaux, elles ne sont pas
subventionnées par le ministère de la Santé et des
Services sociaux.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non.
M. Chevrette: On adapte certaines maisons, il y a
différents programmes. Par contre, le Conseil de la famille et des
affaires sociales, c'est lui qui fait état de la pauvreté. Quand
tu regardes la pauvreté et les effets de la pauvreté sur la
santé et les services sociaux, c'est souvent dans ces milieux-là
où le taux de criminalité est assez fort, où le taux de
maladies infantiles est très fort, où les pourcentages sont
très élevés, où il y a beaucoup de problèmes
à la naissance dus à la malnutrition de la mère durant sa
grossesse, où les conditions de salubrité du logement... Si on
n'a pas, un jour ou l'autre, cette vision globale, on ne s'en sortira pas.
Laisser un bout aux Affaires municipales dont la préoccupation n'est pas
la pauvreté... De ce temps-ci, c'est de distribuer les budgets. Si on
regarde, même au niveau du loisir, il devrait y avoir une concertation
très forte, vous le savez très bien. Je prends un exemple, la
Fédération des groupes bénévoles qui demandait des
amendements pour être incorporée au communautaire. Si on veut
décentraliser des responsabilités d'État et permettre,
précisément, que le problème soit vu globalement, je ne
suis pas certain, moi, que ce ne serait pas l'occasion de créer une
enveloppe régionale et vraiment arbitrée par eux, avec l'ensemble
des... Là, les gens vont dire: Si un ministère arrête de
subventionner, ça se décroche du tout globalement parce que ce
n'est pas vu par... Une clé, là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais ce que la
politique de santé et bien-être va, elle, faire - elle va
réussir à x %, souhaitons que ce soit à 100 % - elle va
aussi interpeller d'autres ministères dans une vision globale, et le
gouvernement va répondre à ça parce que c'est dans ce
sens-là qu'on la prépare. Il va répondre quand on va
l'interpeller, nous, du ministère, qui avons cette responsabilité
à ce moment-ci. Une chose est certaine, c'est que quand on inclut des
activités reliées au domaine de la santé et des
services sociaux, on a déjà, sur le pian de notre
couverture, une couverture très, très large. On ne se retrouve
pas, chez nous, avec 1800 organismes communautaires subventionnés sans
avoir une vision très large de ce que ça doit être. Je
pense qu'il faut continuer cette vision généreuse dans le sens de
tout l'espace qu'elle couvre. Ça, il faut continuer ça. Bon.
Est-ce que ça va interpeller, demain matin, d'autres
responsabilités ministérielles? Je comprends, là, qu'il y
a des zones grises où il y a des entre-deux chaises, où il y a de
l'indifférence à certaines places. Je pense qu'il faut les
interpeller, mais il faut quand même rester dans le domaine où on
a la responsabilité, soit la santé et les services sociaux.
M. Trudel: Mais dans la mesure où, dans une région,
on estimerait, au niveau d'une régie régionale, que cela a de
l'incidence sur la santé, le développement social ou la condition
sociale des personnes, on pourrait y aller et choisir, parce que je veux
reprendre un peu votre exemple de FATA tantôt.
M. Côté (Charlesbourg): Je vous le dis tel que je le
pense et très honnêtement, on risque de mettre une pression
absolument énorme sur la régie régionale. Ce qu'on a
souhaité, ce qu'on a voulu, c'est que la régie régionale
s'occupe de services directs, premièrement; deuxièmement, de
promotion et de défense des droits des usagers. Si on lui ajoute une
troisième, à ce moment-là, il n'y a pas de services
directs. Jusqu'où on va se retrouver au niveau d'une régie qui
déciderait, quant à elle, de sacrifier les services directs au
profit de la troisième possibilité ou de la défense des
droits et de la promotion des droits des usagers, au profit de la
troisième? En tout cas, c'est une partie qui m'inquiéterait parce
que, dans notre esprit, ça a toujours été clair: les deux
niveaux sont inscrits. Finalement, ce que vous nous dites, c'est qu'il faudrait
qu'il y en ait un troisième. C'est ça. Il faudrait qu'il y ait un
troisième qui soit là. Ma crainte, c'est que le troisième
bouffe les deux premiers. Alors, à ce moment-là, on va avoir
totalement manqué notre coup parce qu'il faut, de temps en temps, qu'il
y ait des services donnés aux citoyens. C'est ça l'objectif. S'il
n'y a pas de services directs - on aura beau réfléchir ensemble
toute la gang - je pense qu'on aura manqué notre coup, parce que
ça va se transformer tantôt en services directs.
M. Trudel: Oui, mais c'est toute la définition restrictive
que vous voulez donner d'avance aux régions du Québec, aux
régions socio-sanitaires, en parlant de services directs. Vous, vous
avez une définition - c'est légitime - de ce que c'est qu'un
service direct, mais ce n'est pas parce qu'on donne un service qui ne touche
pas directement un individu qu'on ne vient pas de toucher l'état de
santé et de bien-être d'une population et qu'on ne diminue pas...
parce qu'on ne touche pas strictement un individu pour un service donné
où tu peux calculer, tu peux évaluer, tu peux mesurer là
où ça commence et où ça finit. Une région
qui pourrait décider au niveau de sa régie régionale que
cet organisme-là, qui y va au niveau de la promotion de la santé
ou de la promotion du développement social, parce qu'ils sont capables
d'évaluer, suite à la démonstration qui leur a
été faite, que ça a un impact et que ça va avoir un
impact sur la population et sur les individus qui composent cette
population-là dans une région donnée... Faites-leur donc
confiance un peu. Qu'il y ait quelques dangers de votre point de vue, soit, le
pot n'est pas illimité. Il faut leur faire confiance un peu aux
régies régionales là, aux gens qui vont être autour
de la table.
M. Côté (Charlesbourg): On va le voir tantôt.
On est à la veille de regarder ça.
M. Trudel: On verra ça, après ça, dans une
commission parlementaire quelque part. On pourra poser toutes les questions
nécessaires puis les gens pourront, lors d'assemblées publiques,
poser toutes les questions nécessaires. Mais si on fait tous les petits
compartiments d'avance, et qu'on leur dit: Nous, on va s'occuper de ça
au niveau national, puis vous autres - j'exagère là, mais c'est
pour faire image - c'est la popote, le dépannage, le service direct
à l'individu... Les régions du Québec recèlent des
capacités au niveau des organismes communautaires qui vont bien
au-delà de cela, mais ce qui va toujours être exigé, de
toute façon, c'est la démonstration de la pertinence de
l'activité.
Là, je veux ramener peut-être... parce que vous m'avez bien
inquiété avec l'exemple que j'ai pris il y a deux ou trois jours
en disant: Une association de défense des droits sociaux... C'est
là que votre montée de lait a commencé en disant: Ah bien
là, le ministère de la Main-d'oeuvre et de la
Sécurité du revenu va commencer par s'occuper de ses bebelles et
de ses affaires et nous autres, on va s'occuper de nos bebelles et de nos
affaires, la santé et les services sociaux.
Pour FATA, vous avez décidé que vous vous occuperiez un
petit peu plus des bebelles, peut-être d'une "bebello" et, parce qu'il y
avait une justification en matière sociale, en matière de
bien-être, vous êtes probablement allé là-dessus. Je
reviendrai sur la façon du régional et du national, mais vous
avez fait le choix que non, ce ne serait pas à la CSST d'avoir un
système d'"advocacy" et de subventionner des groupes pour la
défense des travailleurs accidentés. Oui, oui, ça pourrait
être ça. Mais le ministère de la Santé et des
Services sociaux a décidé aussi, dans ce cas-là, que
l'état de bien-être au niveau des travailleurs accidentés,
c'était du domaine de
la santé et du social. Je n'ai pas dit "des services sociaux",
j'ai dit "du social". On a de la misère à écrire
ça, d'enlever le mot "services", mais c'était du domaine du
social. Fort bien, soit.
C'est la même chose au niveau régional. Je peux avoir de
ces regroupements qui vont s'attacher à la défense et à la
promotion des droits sociaux parce qu'on se retrouve avec une population dans
un état de pauvreté, dans un état d'abandon, dans un
état d'impossibilité. Ils ont besoin d'aide au niveau du support
pour faire exercer ce que je suis dans ma société, ce que je suis
dans mon environnement. C'est vrai qu'il y a autre chose, mais laissons donc...
Il peut y avoir autre chose, mais laissons donc aux régies
régionales, au moins, cette capacité de dire: De la promotion et
du développement, bien, au niveau régional, il y a, là
aussi, des possibilités particulières qui peuvent exister.
Autrement, on se réveille à l'inverse. La machine
régionale va être obligée de dire: Non, strictement
parlant, sur le plan régional, la loi m'interdit. Donnes-tu des services
à tel individu et à quels individus de façon directe?
Ça va être ça, mon critère déterminant en
matière de promotion, de sensibilisation et de défense des droits
des usagers, des droits et des intérêts des usagers. Là, on
restreint la définition de ce que c'est qu'une personne dans ce
système-là, et je pense qu'on ne peut pas faire ça au
niveau régional.
Si, par ailleurs, la régie estime, au niveau des organismes
communautaires oeuvrant dans ce secteur-là, comme étant
nécessaire que l'on augmente la masse budgétaire, bien, elle fera
ses représentations à l'intérieur du programme que l'on
aura choisi d'élaborer pour répondre à ce type de besoins.
Il y a d'autres types d'activités de prévention,
d'activités de promotion et d'activités de développement
social qui, oui, doivent exister au niveau national.
Revenons à FATA. Là, vous avez cru bon, à juste
titre, je pense, de subventionner FATA, mais ça, ça ne veut en
aucun temps dire que FATA sert les régions du Québec. Là,
je le sais particulièrement, ça fait deux mois que je m'arrache
les cheveux, en arrière, ici...
M. Côté (Charlesbourg): Ça paraît.
M. Trudel: Ça commence à paraître. Je ne veux
pas me rendre où vous êtes, je veux dire au niveau des
cheveux.
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez quel âge,
vous?
M. Trudel: La jeunesse, la jeunesse. Guère plus de 40. Et
vous?
M. Côté (Charlesbourg): Moi, j'en ai 44. Vous allez
voir que c'est là que ça tombe. Surveillez ça dans les
prochaines années.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Mais ça, ça dépend par où
on passe. Moi, je passe par les lunettes; vous, vous passez par-dessus.
M. Côté (Charlesbourg): Ça ne sera pas
long.
M. Trudel: Ça ne sera pas long.
M. Côté (Charlesbourg): À cette heure qu'il
n'y a plus d'impôt-services pour un bout de temps, je vais y aller.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: C'est ce que j'ai fait. C'est comme je vous disais,
c'est ce que j'ai fait, ce midi.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, j'ai
retardé d'y aller. J'avais peur qu'il me pose la question.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Vous avez bien fait parce que j'y suis allé, et
il me l'a posée.
Ça ne veut pas dire que ça existe au niveau
régional parce que le regroupement au niveau national, il peut offrir -
et ça, il y a un choix au niveau national - de supporter des services
qui existent dans bien des régions. Mais ça n'empêchera
jamais qu'au niveau régional tu as une problématique
particulière, et tu dis: Bien, moi, mes travailleurs accidentés,
parce que j'ai choisi ça, je peux faire comme le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais vous poser une
question.
M. Trudel: Envoyez donc!
M. Côté (Charlesbourg): La discussion est assez
large, d'abord, depuis huit semaines qu'elle est large. On n'aura pas besoin
d'étudier les crédits l'année prochaine...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): ...le ministère va
avoir été viré à l'envers à plusieurs
reprises.
M. Trudel: Je ne réclame pas d'heures.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Qui devrait avoir le
mandat de la promotion de la santé? (22 heures)
M. Trudel: Des groupes en région qui auraient à
défendre, sur proposition, la pertinence de leur proposition, les
populations touchées et les effets sur la santé et le champ
social dans lequel ces individus-là existent dans leur
communauté. Moi, je ne peux pas identifier quelle strate, quel type de
groupes pourrait le demander. C'est parce que vous me dites toujours: Je vous
garantis que le SOC, ça va se rendre, que ça, c'est le
plancher...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: ...soit, super. Au moins, on a ça d'acquis.
Parfait. Il va y avoir du développement, il pourrait y avoir des choix
autres par la régie régionale, parce que promotion et
développement sont aussi des façons de faire autrement au niveau
de l'effet sur les individus.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Non, non, je comprends
ça, je comprends ça, je n'ai pas de problème avec
ça. Mais là je suis après vous tester si vous ne feriez
pas un pas pire ministre, parce que je pose des questions claires. Je vais
faire comme en Chambre.
M. Trudel: Des réponses claires...
M. Côté (Charlesbourg): Je vais me lever et dire:
J'ai une question claire au député, à l'aspirant
ministre... O.K., on va dire: À l'aspirant ministre...
M. Trudel: Ah bien là, si vous faites comme en Chambre...
puis, on n'a pas de réponse.
M. Côté (Charlesbourg): Qui devrait avoir le mandat
de la promotion de la santé? Où est-ce que vous placez les CLSC
là-dedans? Où est-ce que vous placez les départements de
santé communautaire, par rapport au communautaire?
M. Trudel: II va y avoir un plan régional d'organisation
de services, il va y avoir un PROS. Si on retient le volet promotion de la
santé comme étant un élément important, dans un
deuxième temps, on va voir qui est en meilleure mesure de faire cela.
Une combinaison des deux, une aide de l'un à l'autre, faire appel aux
groupes communautaires? Vous pouvez, au niveau de la réalisation, vous
servir de l'instrument que vous voulez, y compris qu'on a entendu dire que les
groupes communautaires ont une capacité assez extraordinaire de
réaliser un certain nombre de ces volets-là, sur proposition,
avec démonstration et pertinence, et les mécanismes qu'on verra
au niveau de l'évaluation. Il n'y a pas d'exclusion là, et il n'y
a pas non plus d'exclusivité la-dessus.
M. Côté (Charlesbourg): Pas d'exclusivité,
mais ça va prendre quelqu'un, quelque part, pour assumer le
"leadership". Le meilleur moyen de le tuer, c'est de l'envoyer comme ça
dans le champ en disant: Choisissez, vous autres, les 17 régies
régionales, malgré tout le respect qu'on peut avoir pour vous
autres, décidez. Évidemment, il n'y aura rien pour tout ramassser
à un moment donné, il faut que ça se ramasse quelque part.
Il faut que le premier, à l'occasion, donne l'orientation aussi.
M. Trudel: Mais n'avez-vous pas l'Impression qu'au moment de
l'élaboration des plans régionaux d'organisation de services et
de leur révision - parce que ce n'est pas fixé pour 20 ans, cette
affaire-là - on va se poser ces questions-là au niveau de chacune
des régions pour ces volets-là? Tu peux être sûr que
les questions vont se poser, c'est évident. Est-ce que c'est notre
secteur institutionnel qui est le mieux placé pour le faire ou si nous
avons les ressources de type communautaire qui sont capables de faire un
excellent travail? Par ailleurs, on est au niveau de la santé et du
bien-être des services sociaux. Bon. L'objectif et notre mission dans
cette région-là, c'est toujours en regard de santé et
bien-être. Ce n'est pas pour rien, parce qu'ils vont se dire, j'imagine:
Voyez-vous, le législateur en haut, le premier, il n'a pas parlé
d'une politique de santé et de services sociaux, il a parlé d'une
politique de santé et de bien-être, n'est-ce pas? Alors, est-ce
que nous autres, dans la région...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: ...x, y, z... Avez-vous décidé de la
changer? On va repartir un débat sur la santé et le
bien-être. Moi, je trouve que vous n'auriez jamais dû me dire,
jamais, que vous avez accepté de subventionner FATA.
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est...
M. Trudel: ce que vous illustrez bien, là, l'ouverture
qu'on doit avoir au niveau national, il faut que cette ouverture-là
existe au niveau régional...
M. Côté (Charlesbourg): Non. Non. Non. Non. Vous
vous trompez, parce que je suis très heureux de vous l'avoir dit.
Ça prouve la transparence, la transparence qu'on a dans tout ce
débat-là ou dans ce dossier-là. Tant mieux si l'exemple de
FATA peut nous permettre d'avancer. Tant mieux. Mais II n'est pas question de
donner de mandat exclusif à ce moment-ci. Je pense qu'on est dans une
situation où il y a d'autres intervenants qui ont des
responsabilités de promotion de la santé et ça, ça
me paraît très important. Ce qu'on a voulu faire, c'est qu'en le
laissant au niveau provincial, ce n'est pas une renonciation à ce qu'il
puisse s'en faire dans les régions, au contraire, il s'en fait. Vous me
dites que l'exemple que je vous ai donné, FATA, c'est un bon exemple.
Oui, c'est un bon exemple parce que, effectivement, ils en font aussi dans
certains régions, s'ils n'en font pas
dans toutes les régions.
M. Trudel: Non, l'exemple est bon pour le choix que vous avez
fait à partir du niveau national. L'exemple est supermauvais sur ce que
ça veut dire pour les régions du Québec. FATA ne peut pas
faire cela parce que ça deviendrait l'antithèse même, un
groupe communautaire qui ferait ça à partir de Montréal.
Même pour FATA - j'ai longuement parlé avec Michel Chartrand -
ça n'a pas de sens, ça n'a pas sens de dire: Moi, je vais faire
ça à partir de Montréal. Actuellement, on est
obligés de faire ça, les gens paient 600 $ le billet d'avion. Je
les envoie et j'essaie de faire le suivi à partir du bureau du
député. C'est parce que là vous venez de dire: garder
l'exclusivité. Mais l'exclusivité de niveau, l'exclusivité
à partir des missions de certains établissements ou des groupes
communautaires? Ça ne dit pas que ça va être les groupes
communautaires qui vont avoir l'exclusivité dans ce domaine-là.
Ce n'est pas ça du tout que je veux signifier.
M. Côté (Charlesbourg): Je suis conscient de la...
mais ce n'est pas toujours facile d'en arriver à avoir une logique qui
se tient du début à la fin, là. Oui, c'est vrai qu'il faut
laisser aux régies régionales des possibilités. Si on leur
dit: Vous avez suffisamment de jugement pour exister, éventuellement, on
va vous prendre sur le plan de l'imputation, on va pouvoir vous questionner au
niveau de l'assemblée, la commission parlementaire, y compris votre
population... il doit y avoir des pouvoirs qui accompagnent quelque part, et
qui vont leur permettre d'exercer leur jugement.
Cependant, il y a des signaux qui doivent être très clairs.
On a marché par signal depuis le début, là, il faut qu'ils
soient là aussi les signaux. Je serais disposé à ce qu'on
puisse ajouter, à l'article 356, un 3°, mais, avant de l'ajouter, je
veux bien qu'on se comprenne. D'abord, c'est de créer la
possibilité, mais il faut donner un message très clair que 1°
et 2°, c'est prioritairement ce à quoi on doit s'adresser, et on
ouvre la possibilité à un 3°, que prioritairement... Je ne
sais pas comment on peut le libeller. On pourrait, effectivement, le permettre
en les rattachant aux plans régionaux d'organisation de services.
À ce moment-là, la régie régionale pourrait exercer
son pouvoir. Cette possibilité-là serait dans la loi, tel que
vous le souhaitez, avec l'indication, sur le pian de la priorisation de 1°
et 2°, services, défense et promotion des droits, et le 3° est
permis à l'intérieur des plans régionaux d'organisation de
services, en termes d'indication. Je pense qu'à ce moment-là
ça donne une ouverture pour être capable de le faire, sans qu'il y
ait une indication que le leadership doit venir d'autres, parce que le
leadership va venir d'ailleurs. Dans mon livre à moi et dans mon esprit
à moi, les dépar- tements de santé communautaire devront
assumer ce leadership au niveau de la promotion de la santé.
M. Trudel: Là, vous rajouteriez ça dans 3°,
cette...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, 256.3°.
M. Trudel: ...possibilité d'activité? Vous voulez
introduire la notion de priorité: un, deux et trois. Ce serait comme
1°, 2° et 3°, mais on peut le dire autrement.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, d'accord. Je comprends
le principe.
M. Trudel: Mais le 3°, vous voulez l'encadrer absolument dans
les plans régionaux d'organisation de services.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Donc, ça le
permettrait, à ce moment-là, puisque c'est de ça qu'on
faisait état tantôt, lorsqu'on en a discuté. On veut des
plans régionaux d'organisation de services. Je pense que ça
permet de créer l'ouverture à ce niveau-là,
évidemment, avec le jugement que devra exercer la régie
régionale. Là où j'ai commencé à penser
qu'on pouvait peut-être avoir quelque chose qui était acceptable,
c'est lorsque vous avez pris l'exemple des plans régionaux
d'organisation de services qui, eux, évidemment, ne sont pas immuables.
Ils seront revus aux trois ans. Effectivement, à partir de ça, je
pense qu'il y a un certain travail qui peut se faire.
M. Trudel: Je devais, par ailleurs, avoir toute une série
de questionnements. Dans un plan régional d'organisation de services de
la régie, où vous savez l'argumentation qui a été
soulevée largement par les groupes communautaires, c'est qu'on ne veut
pas nécessairement être astreint strictement au cadre du plan de
services. On voudrait aussi que la régie ait le choix de faire
ça. Bon. Traitons un problème à la fois.
M. Côté (Charlesbourg): Ils ne le sont pas. Si on le
prend puis qu'on l'envoie aux régions, ça, ce n'est pas soumis.
Ça, c'est le plan.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Là, on parle
d'éléments neufs. Dans les éléments neufs, il va
falloir... Moi, je veux bien supporter le discours qu'on ne veut être
soumis à personne puis qu'on est innovateur. C'est vrai qu'ils sont
innovateurs, puis qu'il faut continuer d'encourager l'innovation. On a toujours
dit que ce qui était là, c'était le plancher, puis qu'on
pourrait effectivement aller en chercher davantage dans des plans
régionaux d'organisation de services.
M. Trudel: J'essaie aussi de faire la relation avec ce que
j'appelle l'ouverture faite à 254, lorsqu'on modifiera,
éventuellement. Tu es dans le domaine de la santé et des services
sociaux. Tu es dans le domaine, dans le champ. C'est difficile à saisir
le bout et la fin, mais, quand même, le sens commun joue quelque part,
par des organismes qui sont élus, par des individus qui sont élus
quelque part. (22 h 15)
M. Côté (Charlesbourg): Quand on a de la
difficulté à saisir le champ, règle
générale, c'est parce qu'il est large, ce n'est pas parce qu'il
est restrictif.
M. Trudel: Non, c'est parce qu'il est large, effectivement. C'est
pour ça qu'on se donne un conseil d'administration de régie avec
une diversité de personnes qui vont faire en sorte que ça
s'exerce, le jugement, parce qu'on a des personnes de tous les milieux, qu'on
est capable de juger, puis qu'on est capable de se dire: Oui, c'est le temps;
non, ce n'est pas le temps. Puis, quand j'arrive à 256, je dis:
Après ça, vous choisissez librement vos orientations, vos
politiques, vos approches. Quand j'arrive à 256, qu'est-ce que je dis
aux organismes communautaires? C'est oui. Dans le domaine de la santé et
des services sociaux, une régie régionale pourra vous aider, vous
subventionner si vous offrez des services de prévention, d'aide, etc.,
si vous faites de la promotion, sensibilisation et défense des droits ou
de la promotion, du développement et de la promotion de la santé
pour tout le secteur dont on discute depuis tantôt.
M. Côté (Charlesbourg): Promotion de la santé
et, évidemment...
M. Trudel: Développement social. M. Côté
(Charlesbourg): Oui, oui.
M. Trudel: Promotion de la santé et promotion du
développement social. Pourquoi en arriver à avoir tellement de
crainte que les membres de la régie régionale ne soient pas assez
intelligents et brillants pour inclure ça à l'intérieur de
leurs activités générales dans le domaine de la
santé et des services sociaux? Le PROS, c'est un programme des services
que je vais dispenser, que je vais offrir; la gamme des services que je vais
dispenser et la façon dont je vais les dispenser dans l'ensemble de la
région. Ce n'est pas charger le PROS de tuer toute
créativité et toute possibilité, c'est le contraire.
M. Côté (Charlesbourg): Le contraire.
M. Trudel: C'est le contraire. Mais est-ce qu'il faut, à
chaque fois, dire: Vous autres, compte tenu de la nature du communautaire, ils
vont vous mettre la balise, à la régie régionale, qu'il
faut que ce soit dans le plan régional d'organisation de services? Dans
le fond, vous le savez bien que c'est dans le plan régional des
préoccupations dans le domaine de la santé et des services
sociaux. C'est ça que vous voulez, c'est ça que vous voulez
saisir, puis c'est ça qu'on veut saisir aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Je pense que j'ai
bien...
M. Trudel: Saisi.
M. Côté (Charlesbourg): ...saisi le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, et ça me
tenterait de vous dire: Est-ce que vous croyez que les gens de la régie
régionale n'ont pas suffisamment de maturité, de connaissance de
leur milieu et d'exercice de leur jugement pour faire en sorte de bien
connaître les organismes communautaires de leur milieu qui seraient
à l'intérieur d'un plan régional d'organisation de
services, pas fait par le ministère, mais fait par eux, qu'ils ne sont
pas capables de reconnaître cette dimension tout à fait
exceptionnelle et indispensable à l'intérieur des plans
régionaux d'organisation de services que celle de la promotion de la
santé, et de reconnaître l'importance des organismes
communautaires dans ça - promotion de la santé - de la même
manière qu'ils devront tenir compte des établissements, CLSC, des
départements de santé communautaire, des centres hospitaliers et
de tous ceux qui dispensent des services? Moi, si j'étais vous, je
ferais confiance, justement...
M. Trudel: 20 %.
M. Côté (Charlesbourg): ...à cet
éventail élargi que sont les gens du conseil d'administration de
la régie régionale.
Le Président (M. Joly): Vous devriez être
gêné.
M. Trudel: Pas besoin de leur donner des balises tellement
serrées qu'on a peur qu'ils s'écartent.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Non, non. C'est que...
Non, non. Comme on fait dans le reste, il y a des balises qu'on envoie, qui
sont normales dans le système dans lequel on veut oeuvrer, des balises
qui sont normales, parce qu'il doit tout de même y avoir des objectifs
sur le plan national qui doivent être très clairs, avec un cadre
qui est envoyé au niveau régional, et à partir duquel les
régies régionales vont fonctionner. Moi, je pense qu'il y a de
quoi là qui nous permet de progresser et de reconnaître votre
préoccupation qui est justifiée. J'étais un peu mal
à l'aise quand on disait tantôt: C'est national, presque point,
"period", à la ligne, puis
qu'on ne fait pas suffisamment confiance à la régie
régionale. Oui, je suis prêt à faire ce bout-là,
puis je suis prêt à l'inscrire dans la loi, à 3°.
M. Trudel: C'est ça. Alors, 3°, ça va
être du genre: ou qui réalise des activités de promotion ou
de développement social pour l'amélioration des conditions de
vie. Point, "period", à la ligne. Vous l'avez dit: II y a des
priorités, puis c'est 1°.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Écoutez,
là...
M. Trudel: Bon, alors, c'est dans priorité, puis c'est
dans 1°, votre plan d'organisation de services.
M. Côté (Charlesbourg): Attendez un petit peu,
là.
M. Trudel: Arrêtez de mettre une ceinture puis les
bretelles. Vous avez mis la ceinture ou une paire de bretelles, mais pas...
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais il n'y a pas de
ceinture là. Il n'y a pas de ceinture, pas de bretelles; il va perdre
ses culottes. C'est ça, le risque. Il n'y pas de ceinture, il n'y a pas
de bretelles. Tu as rien que dit qu'il avait des culottes, mais tu n'as pas dit
qu'il avait une ceinture on des bretelles. C'est tout ce que t'as dit. Donc, on
va au moins lui mettre des bretelles ou un ceinture. On va prendre l'option:
une ceinture ou des bretelles, mais il ne partira pas avec les culottes sans
ceinture ni bretelles. Le risque, c'est qu'il les perde.
M. Trudel: Tu veux mettre ça où?
M. Côté (Charlesbourg): On va le mettre dans le
3° avec... Vous ne voulez pas de ceinture puis de bretelles. On va au moins
mettre une ceinture ou des bretelles. On va le libeller, on va vous faire une
proposition de libellé.
M. Trudel: o.k. en attendant, on va discuter de quelque chose. on
va discuter aussi de "s'il exerce, au niveau de la région", dans se
2°...
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas au niveau
national?
M. Trudel: Ah, au moins on a gagné ça. Non, on n'a
pas gagné ça, on comprend que c'est au niveau de la
région. Mais vous avez été sensible à cela l'autre
soir. C'est parce que ça, ici, dans le fond, ce à quoi vous
pensez dans le 2°, c'est tout le chapitre sur la défense des droits.
Vous avez dit: Quand on s'en ira au niveau de la régie régionale
- on a discuté de ça - il va y avoir un groupe qui va être
chargé de l'accompagnement, de l'aide puis de la défense. Sauf
qu'un groupe qui va être chargé, un organisme, un groupe qui va
être chargé de faire cela, c'est par région sociosanitaire.
Franchement, c'a ni queue ni tête.
M. Côté (Charlesbourg): Arrêtez-moi ça,
là! Arrêtez-moi ça!
M. Trudel: Géographiquement, pensez à ça
sérieusement.
M. Côté (Charlesbourg): Non, je n'ai jamais dit...
J'ai dit: Un groupe, ça prend quelqu'un de responsable. Ça prend
un groupe responsable au niveau d'une région. Est-ce que ça veut
dire pour autant qu'un groupe responsable au niveau d'une région ne
pourrait pas avoir un ou deux chapitres dans des régions plus
éloignées où il y a des distances ou des
sous-régions? Ça, c'est une autre affaire. Mais ça prend
un organisme responsable. Qu'il y ait un chapitre à la Baie James, un
chapitre dans le Témiscamingue puis un chapitre en Abitibi,
évidemment, c'est une question de territoire; je pense qu'il faut en
tenir compte.
Quand bien même j'essaierais de créer un organisme de
défense et de promotion des droits sur la Côte-Nord qui serait
localisé à Baie-Comeau, mais qui défendrait
Sept-Ûes. Blanc-Sablon puis Saint-Augustin... Je pense qu'il y a des
choses qui sont claires. Ça prend un organisme responsable qui pourra
avoir, quant à lui, des représentants dans les
sous-régions. Oui, ça, là-dessus, c'est ça. C'est
oui. Dans mon esprit à moi, c'est clair.
M. Trudel: ça peut aller à plus d'un groupe
à l'intérieur de l'organisme communautaire chargé de la
défense et de l'accompagnement. je suis pas mal moins difficile à
partir du moment où on va avoir un 3°.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Souvenez-vous là-dessus - pour
l'économie du débat - que vous m'aviez lu à
l'époque que promotion et sensibilisation, c'était la promotion
et la sensibisation au niveau de la santé et des services sociaux. Il
fallait que ça se fasse au niveau régional. Ça ne pouvait
pas se faire au niveau local. C'était l'ensemble de la région
mais, ià, ii fallait continuer à lire que, ça,
c'était rattaché aux droits et aux intérêts des
utilisateurs. Bon. Alors, à partir du moment où on va se
créer un 3° qui va nous donner des balises sur la possibilité
d'avoir des activités puis d'être aidé au niveau de la
promotion, du développement social et de l'amélioration des
conditions de vie ou de la promotion de la santé, là, on va
pouvoir se couvrir éventuellement au niveau de la sous-région, ce
que je pourrais appeler le local.
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui, parce que même
au niveau de 111e de Montréal, avec tous les établissements qu'il
y a au niveau de l'île de Montréal ou de la
Montérégie, il ne faut pas rêver en couleur non plus, il
commence à y avoir un peu de population en Montérégie,
alors que dans d'autres cas, c'est davantage les distances qui...
M. Trudel: C'est ça. L'autre question, j'avoue franchement
que j'ai un petit blanc. Si c'a été répondu, vous me le
direz. Un établissement pourrait-il subventionner un organisme
communautaire?
M. Côté (Charlesbourg): Contracter. On vous avait
dit que subventionner - si ma mémoire est fidèle - un
établissement pouvait le faire en autant que ce soient des montants
minimes.
Une voix: Quels montants minimes?
M. Côté (Charlesbourg): C'était ça, la
question. La question est venue... En tout cas, il me semble que c'est le terme
exact qui avait été employé. C'étaient des montants
minimes. C'était notre notaire qui avait répondu ça,
là?
M. Trudel: Oui, c'est le notaire qui m'avait répondu
ça.
M. Côté (Charlesbourg): le montant minime demeurait
au niveau de l'appréciation. il me semble qu'il y a quelqu'un d'entre
vous qui avait pris le...
Le Président (M. Joly): Dictionnaire.
M. Côté (Charlesbourg): Non, pas seulement le
dictionnaire, mais qui avait pris un exemple en termes de centaines de dollars.
Il me semble que c'est 1000, l'exemple qui avait été pris,
là.
M. Trudel: C'est ça. C'est parce qu'on avait fini en
disant PMPB, petit montant pour balancer.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Donc,
ça, c'était permis et c'était l'avis du contentieux.
M. Trudel: Les organismes - j'ai Prévention du suicide qui
me trotte dans la tête - communautaires qui font du travail de
prévention, qui, actuellement, jouissent de subventions à
l'établissement, à toutes fins utiles, il va falloir que cette
subvention-là, si elle continue, soit décidée maintenant
et envoyée directement par la régie régionale, si telle
était la volonté de la régie régionale. Un
établissement, un hôpital, par exemple...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...va subventionner Prévention du suicide parce
que, évidemment, il faut diminuer les clients, hein!
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Souvenez-vous quand on
a discuté, je pense que c'est l'article 78...
M. Trudel: Ça, c'est les contrats.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'étaient les
contrats, mais on avait pris exactement les cas que vous soulevez, dans trois
domaines en particulier. C'étaient ces exernples-là qu'on avait
pris pour être capable de contracter avec les organismes communautaires.
Les représentations qu'on avait eues, c'est que ça pouvait mettre
en péril ces organismes communautaires qui avaient des liens
contractuels avec des établissements.
M. Trudel: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 78 visait
exactement à ne pas détruire tout ce qui s'est fait là, et
permettait la conclusion de contrats entre les organismes communautaires et un
établissement. C'était modique.
M. Trudel: Modique, PMPB. Une voix: De peu de valeur.
M. Côté (Charlesbourg): De peu de valeur. C'est
parce qu'on est revenu aux organismes communautaires, et il y a des questions
qui revenaient, là. J'avais dit que c'était minime; je
m'étais trompé, c'est modique.
M. Trudel: Bon.
M. Côté (Charlesbourg): On pourrait peut-être
introduire l'amendement à l'article 254, M. le Président.
M. Trudel: On va passer à l'action.
M. Côté (Charlesbourg): Passer à
l'action.
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Ajouter, à la fin,
les mots "et dont les activités sont reliées au domaine de la
santé et des services sociaux".
Le Président (M. Joly): Merci.
M. Trudel: Bon, ça va.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement
à l'article 254 est adopté. L'article 254 est
adopté tel qu'amendé.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 255 est
déjà adopté, M. le Président?
Le Président (M. Joly): Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, on suspendrait
l'article 256, là, en attendant le 3° et...
Le Président (M. Joly): II est déjà
suspendu.
M. Côté (Charlesbourg): II est déjà
suspendu. Donc, l'article 257.
Le Président (M. Joly): L'article 257 est aussi suspendu.
(22 h 30)
M. Côté (Charlesbourg): Donc, on serait à
l'article 257. Il avait déjà été lu, mais on
l'avait suspendu, M. le Président.
Le Président (M. Joly): C'est exactement ça, M. le
ministre.
M. Trudel: minimum. on a enlevé des "clients" pour des
"utilisateurs". dans 1°, "des droits ou de la promotion des
intérêts des clients", des utilisateurs.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que le papillon de
254, c'est un papillon qui est exportable aux autres ou si vous devriez
écrire un papillon?
M. Trudel: Omnibus.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce qu'il y a autre chose
dans l'article 257 que le client? Je ne pense pas.
M. Trudel: On va aller un peu plus loin. "3° des organismes
communautaires qui exercent des activités répondant à des
besoins nouveaux, utilisant des approches nouvelles ou visant des groupes
particuliers de personnes non prévus à un plan régional
d'organisation de services d'une régie régionale."
M. Côté (Charlesbourg): L'itinérance est un
exemple. Évidemment, ce qu'on veut, c'est créer la
possibilité de reconnaître d'autres expériences sur le plan
communautaire qui ne seraient pas prévues par des plans régionaux
d'organisation de services. Ils peuvent survivre. Ça a été
le cas, par exemple, des itinérants. Donc, ça, c'est une porte
d'entrée pour la reconnaissance de certains organismes qui peuvent
être très novateurs et qui ne pourraient pas entrer par d'autres
portes. Le ministère se laisse cette possibilité-là.
M. Trudel: C'est très exactement ce que je vous disais au
niveau régional tantôt. Au niveau régional, on va les
mettre dans le strict plan régional d'organisation de services, puis ce
n'est pas déconnecté avec toute la réalité,
ça fait du sens d'avoir un tout cohérent. Quand vous arrivez au
niveau national, vous dites bien, et vous venez de dire: II faut qu'on ait une
porte quelque part pour les expériences novatrices. Ça aussi,
ça tombe sous le sens, mais vous avez la possibilité au niveau
national, puis vous n'avez pas la possibilité au niveau régional.
Pas du tout.
M. Côté (Charlesbourg): qu'est-ce qui empêche,
au niveau régional, de reconnaître des organismes novateurs? ils
ne sont pas empêchés. ils peuvent le faire.
M. Trudel: Non prévus au plan régional
d'organisation de service.
M. Côté (Charlesbourg): À l'intérieur
du plan des organismes communautaires, parce que quand on parle d'augmentation
budgétaire de 8 000 000 $ par année qui va s'ajouter, elle va se
répartir dans les régions, pour la majorité. Donc, il va y
avoir des besoins nouveaux qui vont être satisfaits et qui vont pouvoir
satisfaire. C'est pour ça qu'on avait dit que leur marge... Je ne veux
d'aucune manière restreindre les expériences nouvelles au niveau
des régions.
M. Trudel: Vous comprenez. Nommément, au niveau national,
vous dites: "des besoins nouveaux... visant des groupes particuliers de
personnes non prévus à un plan régional d'organisation de
services d'une régie". Vous vous laissez cette porte-là en
disant: L'itinérance - à titre d'exemple, n'importe quel -
ça n'avait pas été prévu à un plan
régional d'organisation de services de la régie de
Montréal; il faut que je me garde une porte pour être capable
d'approcher les phénomènes nouveaux qui peuvent apparaître.
C'est la même chose au niveau régional. Il peut arriver que je le
définisse au meilleur de ma connaissance avec le maximum de jugement.
J'exerce mon jugement. Non, mais vous...
M. Côté (Charlesbourg): Pour bien se comprendre,
qu'est-ce que les organismes communautaires ont demandé? Les organismes
communautaires ont demandé de définir librement leur orientation
et leur liberté d'action. Ils ont dit: On a peur des régies
régionales. C'est ça qu'ils ont dit.
M. Trudel: Ah oui, et ça continue à le dire.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, on a peur des
régies régionales, malgré le fait que plusieurs organismes
communautaires sont venus parader en commission parlementaire pour dire:
Nous
autres, dans notre région, ça ne va pas si mal, puis on
réussit à se débrouiller. Alors, la crainte
répandue n'est pas... Il y a peut-être bien des
fédérations ou des regroupements qui ont peur, mais il y a
peut-être des organismes sur le plan local qui ont moins peur.
Donc, à partir de ça, on a dit: Pour vous aider, on va
protéger l'enveloppe, on va la transférer puis on va la geler.
Donc, quand tu transfères l'enveloppe, c'est ça que tu
transfères. Tu dis: On te transfère ça, elle est
gelée, y compris une augmentation annuelle qui va te permettre de
reconnaître des activités nouvelles. Donc, c'est ça. Mais
ils ont dit: Vous allez nous geler ça. Parce qu'au bout de la ligne, si
on transfère des choses et qu'on dit: On ne protège pas les
centres de femmes, les CALACS, les centres d'hébergement pour femmes,
les centres de jeunes, si on ne les protège pas, la régie
régionale peut exercer son jugement et dire: Demain matin, mol, dans la
MRC Unetelle, il y en a deux, il y en a une de trop, j'en fais
disparaître une. donc, quand on transfère ça et qu'on lui
donne un budget de 8 000 000 $ additionnel, c'est pour être capable de
faire face à des besoins nouveaux. si elle décide que c'est le
prolongement de champs déjà existants à l'intérieur
du programme et qu'elle veut ajouter une maison de jeunes dans une mrc qui n'en
a pas, c'est elle qui va avoir son choix. si, par contre, sur le plan
d'activités nouvelles, de problématiques nouvelles au niveau
d'une région... c'est possible ça, c'est possible. quand tu
regardes au niveau de la région de l'amiante, ils ont des
problématiques qui sont particulières. l'abitibi, on parlait
de... vous vous rappeler on parlait de l'or blanc, l'or noir, l'or bleu et l'or
brun. c'en est, ça. il faut faire ça, il faut le permettre.
ça n'empêche pas qu'au niveau national il y ait ces
possibilités de reconnaître des initiatives nouvel-les
intéressantes, mais ça ne l'empêche pas du tout sur le plan
régional.
M. Trudel: Si ce n'est pas prévu au plan régional
d'organisation de services, ça ne l'empêche pas.
M. Côté (Charlesbourg): "S'il offre -
premièrement - des services de prévention, d'aide et de soutien
aux personnes de la région, y compris des services d'hébergement
temporaire inscrits dans un plan régional d'organisation de services. "
Ça, c'est des services. Deuxièmement, "s'il exerce, au niveau de
la région, des activités de promotion, de sensibilisation et de
défense de ses droits et des intérêts des clients ou des
usagers de services de santé et de services sociaux. " Ça, ce
n'est pas un plan régional d'organisation de services.
M. Trudel: Non, ça, c'est...
M. Côté (Charlesbourg): Carrément de la
défense des droits et de...
M. Trudel: Des droits à des services, la qualité
des services et le service reçu. Mais ça, on s'était
entendus là-dessus. Ça, c'est en relation avec les articles sur
le traitement des plaintes. Alors...
Le Président (M. Joly): Nous suspendons pour quelques
minutes.
(Suspension de la séance à 22 h 40)
(Reprise à 22 h 48)
Le Président (M. Paradis, Matapédia): La commission
reprend ses travaux. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. On était
à discuter l'article 257, et nous en étions au 3° où
on parlait des organismes communautaires qui exercent des activités
répondant à des besoins nouveaux, utilisant des approches
nouvelles ou visant des groupes particuliers de personnes non prévus
à un plan régional d'organisation de services d'une régie
régionale. Alors, évidemment, ce que vous avez compris, c'est que
c'est un filet de sécurité que le ministère se laisse pour
des expériences ou des projets-pilotes qui pourraient être
très utiles, de nouvelles problématiques qui n'auraient pas
franchi la rampe au niveau régional.
M. Chevrette: Si je comprends bien et le ministre me pardonnera
si je déraille temporairement, vous incluez, à 256. 3°, la
promotion...
M. Côté (Charlesbourg): On pourrait le faire
dès maintenant, si vous le souhaitez, parce que j'ai le papillon.
M. Chevrette: Oui. Pour que je voie clair, c'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, M. le
Président, on va revenir à l'article 256.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): On laisse
temporairement l'article 257, on revient à l'article 256 et, à
256, vous nous présentez un papillon.
M. Côté (Charlesbourg): Ajouter, à la fin,
l'alinéa suivant: "Une régie régionale peut
également subventionner un organisme communautaire qui s'occupe, au
niveau de la région, de la promotion de la santé...
M. Chevrette: Voulez-vous recommencer, parce que ça
parlait trop fort, O. K. ?
Une voix: M. le député de Joliette.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): J'ai bien
compris que les gens avaient bien compris que nous voulions entendre clairement
le ministre. Alors, allez-y, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Premièrement,
ajouter, à la fin, l'alinéa suivant: "Une régie
régionale peut également subventionner un organisme communautaire
qui s'occupe, au niveau de la région, de la promotion de la santé
et du développement social lorsque les plans régionaux
d'organisation de services qu'elle a élaborés le
prévoient. "
Deuxièmement, remplacer, dans la deuxième ligne du
paragraphe 2°, les mots "de ses clients" par les mots "des utilisateurs de
ses services". C'est pour être concordant avec le premier. Donc,
ça, c'est le troisième, un troisième ajout qui permet, au
niveau de la promotion sur le plan régional... On n'a pas touché
au deuxième, on en a ajouté un troisième. Et au
deuxième, tout ce qu'on a fait, c'est le rendre conforme. Au lieu de
"clients" c'est "utilisateurs".
M. Chevrette: Est-ce que c'est un paragraphes 3°,
là?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Au point de vue concordance, et non pas
alinéa.
Une voix: Non, c'est un deuxième alinéa. M.
Chevrette: Un deuxième alinéa du 3°. Une voix: Du
2°.
M. Chevrette: Du 2°, O. K. C'est juste pour comprendre,
là.
Mme Demers (Laurence): II y a le premier alinéa qui
comprend premièrement, deuxièmement, et un deuxième
alinéa.
Une voix: O. K. il ne sera pas numéroté 3°.
M. Chevrette: Ah! Je vous écoute madame, c'est une nuance
jésuitique. O. K., ça va pour 256. Dans 257, pour pouvoir toucher
à 256, là...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Dans 257, vous vous donnez le pouvoir, en vertu...
C'était: "Le ministre peut, conformément aux règles
budgétaires applicables, suvbentionner", là, vous avez trois
paragraphes dit-on? Ou trois alinéas, quatre, excusez. Au
troisième...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette:... vous vous donnez le pouvoir de subventionner les
"organismes communautaires qui exercent des activités répondant
à des besoins nouveaux, utilisant, etc. Vous dites, si j'ai bien compris
votre argumentaire, que la Régie peut le faire. En vertu de quoi?
M. Côté (Charlesbourg): Bon, si on reprend 256, qui
est pour la Régie, on dit: "Subventionner un organisme communautaire
dans l'un ou l'autre des cas suivants: 1° s'il offre des services de
prévention, d'aide et de soutien aux personnes de la région, y
compris des services d'hébergement temporaire", etc. Donc, s'il y a des
expériences nouvelles qui dispensent des services à la
population, elles peuvent être couvertes par ça. Dans le 2°,
c'est défense et promotion des droits des usagers; pas
troisièmement mais l'autre alinéa, on l'ajoute en parlant de la
promotion, ce qui était votre souhait, au niveau régional.
M. Chevrette: Oui, mais ça ne répond pas à
ma question. À tous les paragraphes ou les alinéas de 256,
à chaque fois, vous ajoutez: si c'est bien compris dans les plans de
services sociaux de la région.
M. Côté (Charlesboug): Oui, les plans d'organisation
de services.
M. Chevrette: Les plans d'organisation de services. Alors
qu'à 3°, dans 257...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette:... vous vous donnez le pouvoir, en dehors des plans
d'organisation de services...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, parce qu'il n'y en a
pas au niveau du ministère.
M. Chevrette: Non, je sais, mais ça répond à
des besoins nouveaux.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: II est possible que les besoins nouveaux, au point
de vue de la politique santé, par exemple, ne fassent pas partie des
plans d'organisation de services de la région. Ce que je dis, si le
législateur ne parie pas pour ne rien dire, si vous sentez l'obligation
de dire que vous pouvez subventionner des organismes neufs répondant
à des besoins nouveaux et que vous êtes obligé de Vous le
donner par voie législative, pourquoi, d'une façon aussi claire,
la Régie ne pourrait pas, à même une partie de son budget,
subventionner des organismes nouveaux qui ne font pas un boulot qui est
intégré à l'intérieur des plans d'organisation de
services?
M. Côté (Charlesbourg): Les régies
régiona-
les, si on fait exception de leur argent pour s'administrer, n'auront
pas d'argent autre que l'argent dans les plans régionaux d'organisation
de services. Donc, l'allocation budgétaire ou la subvention va se faire
à partir d'un plan régional d'organisation de services. Ça
ne peut pas être en dehors de ça.
M. Chevrette: Je donne un exemple. La régie va
présenter son plan d'organisation de services.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Elle va devoir prévoir le nombre
d'organismes qui y oeuvrent?
M. Côté (Charlesbourg): Elle va dire: Voici, par
exemple, au niveau des personnes âgées, mon plan régional
d'organisation de services. Je vais me servir de centres d'hébergement
et de soins de longue durée. Je vais me servir des centres d'accueil ou
des deux - maintenant - catégories qui vont être confondues. On va
se servir de pavillons, on va se servir de familles d'accueil. Et, quant
à moi, il y a un volet communautaire qui pourrait être
intéressant et que je suis prêt à reconnaître
à l'intérieur de mon plan régional d'organisation de
services. Pour des nouvelles expériences et autres choses, elle va
pouvoir le faire. C'est ça qui est permis à l'intérieur du
plan régional d'organisation de services, alors que la base
budgétaire des organismes communautaires, le SOC, lui, est
transféré d'un bloc et ils vont pouvoir jouer avec, mais avec ce
qui n'est pas engagé, dans le sens que c'est ce que les organismes
communautaires voulaient: un transfert avec une garantie que leur argent va
leur être attribué. Les 8 000 000 $ additionnels par année
qui vont s'ajouter, eux, vont être laissés pour du
développement. S'ils décident de choisir une maison de jeunes, un
CALACS ou autre chose, c'est eux qui vont avoir la liberté de le
choisir. Et au-delà de tout ça, au-delà de ce plancher
minimum, dans les plans régionaux d'organisation de services, là,
il y a de l'espace pour être capable de manoeuvrer, y compris pour
reconnaître les organismes communautaires, y compris de nouveaux
organismes communautaires qui pourraient être innovateurs, et ça
va donc être permis de le faire.
M. Chevrette: Non, mais sur le plan pratique, là, vous
allez accorder... Par exemple, vous dites: Pour le communautaire de tel
territoire de régie, il y a 1 000 000 $. Vous transférez donc les
1 000 000 $ qui sont donnés par le ministère à telle
région...
M. Côté (Charlesbourg): Plus la partie des 8 000 000
$...
M. Chevrette: ...plus une partie des 8 000 000 $, mais qui...
M. Côté (Charlesbourg): Qui n'est pas
engagée.
M. Chevrette: ...tiendra compte des plans d'organisation de
services.
M. Côté (Charlesbourg): Non. C'est un... Non. Les
organismes communautaires font partie d'un programme...
M. Chevrette: O.K.
M. Côté (Charlesbourg): ...qui est le programme
d'organismes communautaires, donc qui est transféré et qui va
laisser, à l'intérieur du programme... Parce que le programme ne
disparaîtra pas, lui, et c'est a l'intérieur de ça qu'ils
pourront subventionner des organismes communautaires. Finalement, ce que nous
autres, on fait au central, actuellement, on en accepte des projets
innovateurs.
M. Chevrette: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, on en accepte. Dans
le programme 1, c'est à peu près... Je regarde ça. C'est
un programme qui est ouvert. Donc, quand tu le prends et tu le
transfères, tu transfères la totalité et ils vont pouvoir,
eux aussi, à l'intérieur de ça, en reconnaître.
M. Chevrette: Mais c'est toujours conditionnel, dans tous les
cas, au plan d'organisation de services.
M. Côté (Charlesbourg): Dans le cas du SOC, c'est la
liberté à l'intérieur du plan, du programme, qu'on
transférera au niveau du SOC qui est là et qui... (23 heures)
M. Chevrette: Oui, mais où retrouvez-vous, au niveau des
trois pouvoirs que vous accordez à la régie, où
accordez-vous la possibilité d'octroyer des subventions? Lequel des
trois paragraphes que vous avez acceptés à 256, lequel des trois
paragraphes permet à la régie d'octroyer...
M. Côté (Charlesbourg): La possibilité, c'est
celle-là.
M. Chevrette: ...à un organisme qui ne fait pas partie du
plan d'organisation de services, lequel des trois paragraphes?
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Relisons 256. M.
Chevrette: Oui, je le lis.
M. Côté (Charlesbourg): "Une régie
régionale peut, suivant les critères d'admissibli-
té - ceux-là qui sont là - et d'attribution qu'elle
détermine conformément aux règles budgétaires
applicables, subventionner un organisme communautaire dans l'un ou l'autre des
cas suivants: 1° s'il offre des services de prévention, d'aide et de
soutien aux personnes de la région - c'est large un petit peu ça,
hein? Alors, c'est là - y compris des services d'hébergement
temporaire inscrits dans un plan régional d'organisation de services de
la régie." Pourquoi temporaire? Temporaire parce que ce sont les centres
d'hébergement pour femmes, c'est par rapport aux jeunes aussi. Donc,
deuxièmement, ça je pense qu'on se comprend.
M. Chevrette: Est-ce que ça, ça s'applique
seulement aux centres d'hébergement?
M. Côté (Charlesbourg): Temporaire? M. Chevrette:
Le plan régional.
M. Côté (Charlesbourg): "Inscrits dans un plan
régional d'organisation de services", je pense que oui.
M. Chevrette: Est-ce que ça se rapporte exclusivement
à l'hébergement?
M. Côté (Charlesbourg): Je vais vérifier.
Moi, je pense que oui, mais... Parce qu'il y a une virgule puis, finalement,
quand tu lis après: ", y compris des services d'hébergement
temporaire inscrits dans un plan régional d'organisation de services de
la régie".
Une voix: Elle serait là, la marge. M.
Côté (Charlesbourg): Hein? Une voix: Elle serait
là, la marge. M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Une voix: Ça veut dire que ce qui est avant...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Parce que les autres ne
sont pas dans un plan régional d'organisation de services.
Une voix: On ne commencera pas pour chaque petit organisme de
3000 $ à...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça. Non,
c'est ça, c'est clair. C'est uniquement dans le cas de
l'hébergement temporaire. D'ailleurs, en le relisant, ça se...
Après "région", il y a une virgule. On dit: ...y compris des
services d'hébergement temporaire inscrits dans un plan régional
d'organisation de services de la régie". Donc, dans le reste de ce
1°, il y a une marge de manoeuvre. La marge de manoeuvre est là.
M. Chevrette: Est-ce qu'ils sont obligés de prendre les
mêmes critères de répartition qui existent à l'heure
actuelle?
M. Côté (Charlesbourg): Dans quel...
M. Chevrette: Dans la première partie, "la
discrétion" si vous me permettez l'expression, la marge...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. D'accord.
Mais...
M. Chevrette: ...dans la capacité d'octroi.
M. Côté (Charlesbourg): II y a le programme qui va
être transféré. On se rappelle que les organismes
communautaires souhaitaient que ce soit gelé. Même ils
souhaitaient que le ministère les garde.
M. Chevrette: Oui, une enveloppe gardée. M.
Côté (Charlesbourg): Protégée. M. Chevrette:
Protégée.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, on le protège,
on l'envoie. Dans le développement, il y a une marge de manoeuvre qui
est là et on dit: "...suivant les critères d'admissibilité
et d'attribution qu'elle détermine conformément aux règles
budgétaires applicables, subventionner..."
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
256 est adopté.
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 256, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Joly): Quel article...
M. Côté (Charlesbourg): L'article 257.
Le Président (M. Joly): L'article 257, parfait.
M. Côté (Charlesbourg): À l'article 257, il y
a une concordance, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, Remplacer, dans la
troisième ligne du paragraphe 1°, le mot "clients" par les mots
"utilisateurs des services".
Le Président (M. Joly): Merci. M. leader de
l'Opposition.
M. Chevrette: Transférer, ça va être au
niveau d'un programme, ça, que vous allez mettre sur pied, ou vous
transférez toutes les sommes? Les applications du communautaire
antérieur, elles vont être administrées dorénavant
par la régie régionale?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça. Le
programme qui existe...
M. Chevrette: Bon, O.K.
M. Côté (Charlesbourg): ...moins les sommes, par
exemple à 4°, des regroupements...
M. Chevrette: Oui, pour les organismes, pour les
fédérations d'organismes ou quoi que ce soit, les regroupements
provinciaux.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, oui.
M. Chevrette: Pour ça, vous gardez une somme.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Bon. Est-ce que ce sont des sommes nouvelles ou
bien vous gardez une portion des sommes existantes à même les 8
000 000 $ additionnels pour garder la... pas la discrétion, mais la
reconnaissance de l'organisme? Par exemple...
M. Côté (Charlesbourg): Innovateur. Innovateur,
là.
M. Chevrette: Innovateur.
M. Côté (Charlesbourg): Ah, ça sera dans les
sommes nouvelles.
M. Chevrette: Ce sont des sommes nouvelles, ça. Puis vous
allez bâtir un programme en fonction de ça.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Chevrette:
Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
257 est adopté, et l'article 257 est adopté tel
qu'amendé.
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 258.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne sais pas si on en
avait fait faire lecture. Je ne me souviens pas, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Je ne peux pas me souvenir,
monsieur.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne pense pas, je pense
qu'on avait arrêté à 257. On avait suspendu. Est-ce que
ça implique qu'on en a fait lecture?
Le Président (M. Joly): Suspendu, donc ça laisse
supposer qu'on avait...
M. Côté (Charlesbourg): Donc, on ne prendra pas de
chance, M. le Président. On serait mal interprétés.
Le Président (M. Joly): Quant à faire la job, on va
la faire jusqu'au bout et comme il faut.
M. Côté (Charlesbourg): Tout organisme communautaire
qui reçoit une subvention dans les cas visés aux articles 256 ou
257 doit, aux époques fixées par la régie
régionale, tenir une séance publique d'information à
laquelle sont invités à participer sa clientèle et les
usagers de services de santé ou de services sociaux qu'il a desservis.
Il doit alors leur présenter un rapport de ses activités et un
rapport financier.
Il doit également transmettre le rapport de ses activités
et son rapport financier à l'autorité de qui il a reçu une
subvention dans les cas visés aux articles 256 ou 257."
Il y a un papillon qui vise, premièrement à
insérer, dans la première ligne du premier alinéa,
après le mot "communautaire" les mots "ou tout regroupement provincial",
et deuxièmement, à remplacer, dans la quatrième ligne du
premier alinéa, les mots "sa clientèle" par les mots "les
utilisateurs de ses services".
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre.
M. Chevrette: Où est-ce que vous retrouvez, dans le projet
de loi... Peut-être que c'est passé, mais je ne le vois pas ou je
ne l'ai pas vu. Il y avait un engagement - je ne sais pas si c'est dans votre
livre blanc - où les organismes communautaires seraient
subventionnés à partir d'un plan triennal et non pas...
M. Côté (Charlesbourg): On avait exprimé
effectivement la volonté que des organismes communautaires fassent
l'objet d'une subvention à partir d'un triennal. Évidemment, ce
n'est pas tous les organismes communautaires qui peuvent être soumis
à un triennal. Déjà, on en a au niveau des maisons
d'hébergement pour femmes victimes de violence et en difficulté,
des centres d'aide aux victimes d'agression sexuelle, des centres de femmes,
des maisons d'hébergement
communautaire jeunesse et des maisons de jeunes. Donc, on en a
déjà cinq qui sont sur des plans triennaux et qui se
prêtent très bien à ça. On va effectivement aller,
avant de transférer la responsabilité aux régies
régionales, vers d'autres plans triennaux. On va se diriger vers
ça, mais ça ne sera pas nécessairement l'ensemble parce
qu'il y en a où ce n'est pas possible.
Mme Vermette: Les centres de toxicomanie, vous les
considérez comme tels aussi?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Donc, ça va se
faire là où c'est possible.
M. Chevrette: Mais à la page 61 de votre... pour le
citoyen décideur, page 61, c'était de confier à la
régie régionale...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: ...la responsabilité de financer, dans une
perspective de planification triennale, des organismes communautaires dont les
activités dans le domaine de la santé et des services sociaux se
déroulent dans la région: organismes de services, d'aide, de
soutien, de promotion, de sensibilisation, d'éducation et de
défense de droits. Quel est l'article qui permet aux régies de
s'en aller vers ça?
M. Côté (Charlesbourg): Le cadre de financement est
inclus à l'intérieur du programme qui sera éventuellement
transféré au niveau des régies régionales, et il y
a ces triennaux, donc des plans triennaux; ils sont là, donc il vont
être transférés aussi en même temps.
M. Chevrette: C'est au niveau des programmes, ça?
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Chevrette: C'est au niveau d'un cadre financier, ce n'est pas
au niveau d'un article impératif de la loi. Ce n'est pas...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais... En tout cas...
On ne voulait pas, nulle part, un article de loi pour l'obligation des
triennaux.
Mme Vermette: C'est plus facile de les mettre dans les
programmes...
M. Chevrette: Vous n'avez pas pensé à mettre un
article qui démontre une volonté ministérielle ou
gouvernementale d'inciter les régies à programmer en fonction de
plans triennaux?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que nous
autres, quand on va transférer, on va transférer avec les plans
triennaux. En tout cas, pour nous, c'était davantage administratif.
Même pour... Si ma mémoire est fidèle, au niveau des
régies régionales, quand on parle des plans régionaux
d'organisation de services, ce sont des plans de trois ans, mais ce n'est pas
pour nous. Ce n'est pas inscrit dans la loi que c'est forcément un plan
de trois ans.
Ça me tenterait de vous dire... mais ça ne serait pas fin
de ma part, compte tenu que vous n'avez pas assisté à la
discussion tantôt, quand on a parlé de maturité des gens
des régions, être capable de... (23 h 15)
M. Chevrette: ...C'est la régie régionale qui va...
Je vais me contenter de ces réponses parce que c'est au niveau des
programmations. Je le comprends. Ça pourrait devenir quinquennal et il
faudrait amender la loi. Je comprends l'argumentaire de ça.
Au niveau de l'article 258 lui-même, là, c'est la
régie régionale qui va fixer de tenir une séance publique
à des époques précises. Est-ce que j'interprète
bien? C'est resté, ça? ...doit, aux époques fixées
par la régie régionale, tenir une séance publique
d'information... Il doit alors leur présenter un rapport de ses
activités..." C'est la régie qui va convoquer, si je comprends.
C'est l'imputabilité du communautaire devant la régie.
M. Côté (Charlesbourg): Mais aussi ses membres.
M. Chevrette: Non, c'est parce que je croyais que... Mais
ça peut être interprété aussi, si je comprends bien
le texte, que les dirigeants des regroupements provinciaux ou des organismes
communautaires, au niveau d'un territoire d'une régie, doivent tenir une
séance publique à l'époque fixée par la
régie? On se comprend bien?
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce que j'ai compris
"provincial". Tout organisme communautaire...
M. Chevrette: Ou regroupement provincial... M.
Côté (Charlesbourg):... qui reçoit...
M. Chevrette: ii y a un amendement. vous m'avez annoncé un
papillon, là. à moins que le papillon soit mort en cours
de...
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce que je l'ai
perdu, moi. Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Le papillon s'est écrasé dans la
vitre?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Ça marche!
M. Chevrette: Donc, comment voulez-vous qu'un regroupement
provincial soit assujetti à la
régie régionale? Il y a quelque chose qui accroche
là. Je vais dire comme l'ancien député Caron: "II y a un
malaise dans le problème."
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Sauf que c'est bien
dit: Tout organisme communautaire ou tout regroupement provincial qui
reçoit une subvention." Dans les cas visés à l'article
256, c'est la régie régionale; à l'article 257, c'est le
ministre. Doit, aux époques fixées par la régie
régionale...
M. Chevrette: Ou par le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): ...ou par le ministre, tenir
une séance publique d'information à laquelle sont invités
à participer...
M. Chevrette: Non, mais ça prend un papillon,
là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. C'est ça que je
veux dire.
M. Chevrette: Oui. Ça, ça va? M.
Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Mais pourquoi, maintenant: aux époques
fixées par la régie ou par le ministre? Si vous leur créez
l'obligation de tenir une réunion annuelle, pourquoi est-ce aux
époques fixées?
M. Côté (Charlesbourg): Bien, c'est parce que,
finalement, ça s'inscrit dans le processus de reddition de comptes, y
compris au niveau des établissements. Ça s'inscrit dans le
mécanisme qui va éventuellement nous amener aussi aux
réunions annuelles, au choix et au collège électoral.
Donc, il y a une certaine logique.
M. Chevrette: Quelle est la date ultime pour présenter un
rapport pour cadrer à l'intérieur de...
M. Côté (Charlesbourg): L'année
financière. Bon, il y en a pour qui c'est le 30 juin, au niveau des
établissements, et la régie régionale, c'est 90 jours plus
tard, en fonction de la période qui commence pour le choix des membres
des conseils d'administration, qui se tient en octobre.
M. Chevrette: Ce n'est pas une question fondamentale et de
principe, mais personnellement je préférerais la formule qui dit:
Au plus tard ou à telle date, les organismes communautaires ou le...
doivent présenter à leurs utilisateurs un rapport financier, un
rapport d'activités. Question juste de présentation, se faire
imposer entre le 2 avril et le 15 mai...
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. Mais, dans ces
conditions-là, il faudrait que ce rapport-là se fasse...
M. Chevrette: ...pour l'année fiscale
antérieure.
M. Côté (Charlesbourg): ...en même temps que
des établissements, pour la simple et bonne raison que la régie
régionale doit inclure dans son rapport les préoccupations au
niveau régional...
M. Chevrette: En mettant la date.
M. Côté (Charlesbourg): ...même date. Il
s'agit de mettre la même date qu'aux établissements.
M. Chevrette: Je trouve qu'au point de vue
présentation...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Ça
fait uniforme dans...
M. Chevrette: ...il y a une latitude...
Mme Vermette: De toute façon, au niveau des gens aux
conseils d'administration aussi, ça peut changsr tout ça.
Ça fait qu'ils peuvent avoir des fois plus de personnes aux conseils
d'administration.
M. Chevrette: Le notaire va préparer ça.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais je pense que les
rapports financiers, c'est 90 jours après la fin de l'année
financière. Ça fait fin juin, pour donner 90 jours à la
régie avant même qu'on recommence le processus.
Mme Vermette: C'est ça. Pour permettre aux conseils
d'administration d'avoir tout leur monde aussi...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça.
À la fin juin.
M. Chevrette: C'est la date de l'expiration de l'année
fiscale?
M. Côté (Charlesbourg): De l'année
financière. Fin de l'année financière.
M. Chevrette: Peut-être...
M. Côté (Charlesbourg): On n'emploie peut-être
pas la même. L'année financière n'est peut-être pas
la même pour tout le monde.
M. Chevrette: ...la même date que les établissements
de santé, mais pour l'année fiscale d'avant.
M. Côté (Charlesbourg): Ce ne sont pas les
mêmes, oui, oui, à tous les organismes communautaires. Ils n'ont
pas tous la même année financière.
M. Chevrette: Bien, comment vous allez faire dans ce
cas-là pour inclure le rapport? Vous seriez aussi mal pris. Si je
suivais votre raisonnement, ma chère dame... S'ils n'ont pas la
même année fiscale qu'un établissement, comment voulez-vous
incorporer un rapport? Ma logique est aussi bonne.
M. Côté (Charlesbourg): Quand on relit l'article, il
y a deux choses à faire: un rapport d'activités et un rapport
financier à une assemblée qu'il va tenir avec ses usagers
à une date fixe qu'on fixe à la fin juin de l'année.
Ça marche, ça?
Une voix: Ou encore, on laisse le choix: il doit la tenir au
moins une fois par année.
M. Chevrette: Non, mais c'est parce que si vous incorporez - je
ne sais pas, moi, c'est ce que j'ai compris - s'il y a l'incorporation du
rapport d'activité du communautaire aux établissements pour en
faire un tout, un rapport global de la régie, je suppose qu'il faut que
ça coïncide quelque part, mon cher notaire.
M. Côté (Charlesbourg): II faut que la régie,
elle, fasse le reddition de comptes aussi au niveau du communautaire. C'est
elfe qui va l'administrer. Donc, il faut que-Une voix: Va-t-elie
être présente à cette assemblée?
M. Côté (Charlesbourg): La régie? Non. C'est
pour ça qu'il y a transmission des rapports. Il faut que ça se
tienne avant même que la régie élabore son rapport. C'est
pour ça que...
M. Chevrette: La régie, elle fait la compilation de tous
les rapports au niveau de ses établissements, de ses centres d'accueil,
de son communautaire? Mais je suppose que les organismes communautaires, leur
année financière doit être de janvier à
décembre.
M. Côté (Charlesbourg): Pas nécessairement.
M. Chevrette: Pas nécessairement?
M. Côté (Charlesbourg): Le 31 mars pour la plupart.
Ils se sont adaptés au budget du ministère.
M. Chevrette: Si c'est la même chose que le
ministère et les régies, il n'y a aucun problème.
M. Côté (Charlesbourg): Ils se sont adaptés
au ministère, parce que l'argent vient pas mal du ministère.
M. Chevrette: Oui, je sais, ce qui est normal, d'ailleurs. Donc,
la date ne crée aucun problème. Les derniers réajustements
se feront.
M. Côté (Charlesbourg): On ne peut pas demander de
transmettre le rapport d'activités et le rapport financier à la
régie, au 30 septembre parce qu'elle-même, il faut qu'elle
produise son rapport; elle n'aurait pas le temps. Donc, il faut que ce soit au
30 juin. Tenue de l'assemblée et production du rapport à la
régie régionale. Dans les deux cas.
Une voix: Au plus tard, le 30 juin de chaque année.
M. Côté (Charlesbourg): oui. faites le papillon et
on va aller se coucher. ça ne donne rien de commencer un chapitre,
à moins que je me trouve un article quelque part.
Modifications législatives (suite)
Loi sur les services de santé et les services
sociaux
La Loi sur les services de santé et les services sociaux. "Le
titre de la Loi sur les services de santé et les services sociaux est
remplacé par le suivant: Loi sur les services de santé et les
services sociaux pour les autochtones cris et inuit."
M. Chevrette: II n'y a même pas de chapitre sur les Inuit
et les autochtones. Qui vous fait changer ça, et pourquoi? Ils vont
avoir un titre, mais pas... Un chapeau pas de "body", ça fait dur. Je
veux savoir le pourquoi de l'article 491.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. M. Chevrette:
Vous l'avez appelé. M. Côté (Charlesbourg): Oui,
oui. Une voix: Ah! Vous avez appelé 491. M. Côté
(Charlesbourg): Non, non.
M. Chevrette: Légitimement, je me demande...
M. Côté (Charlesbourg): Je trouvais que
c'était un facile. Je trouvais que c'était un article facile.
M. Chevrette: Y en a-t-il un qui pourrait me l'expliquer?
M. Côté (Charlesbourg): Marc va...
M. Gaudreau (Marc): C'est que, malencontreusement, il faut lire
492 avant 491.
M. Chevrette: Ah, malencontreusement!
M. Gaudreau: Non, c'est que dans la séquence des
modifications aux lois, on commence avec le Code civil, la Loi sur
l'assurance-maladie, la Loi sur la Régie et la Loi sur les services de
santé vient avec le chapitre S-5, alors on est obligé de les
placer dans l'ordre séquentiel. La Loi sur les services de santé
et les services sociaux ne subsistera au lendemain de la nouvelle loi ou
à l'application de la nouvelle loi que pour les régions nordiques
puisque la nouvelle loi s'applique, comme on l'a dit à 492, la nouvelle
loi remplace la loi actuelle des services santé, sauf dans la mesure
où elle vise le territoire du Conseil cri et du Conseil Kativik, parce
que, pour eux, ça prend des ententes, il faut formaliser. Pour arriver
à implanter toute autre loi, tout autre régime, il faut en avoir
convenu avec les groupes intéressés. La loi actuelle, donc...
M. Chevrette: La nouvelle, elle va s'appeler comment?
M. Gaudreau: La nouvelle va s'appeler Loi sur les services de
santé et les services sociaux, point. L'actuelle, elle va devenir la Loi
sur les services de santé et les services sociaux pour les autochtones
cris et inuit. C'est la même chose qui s'est faite à
l'Éducation avec la Loi sur l'instruction publique. La loi qui existait
est devenue la Loi sur l'instruction publique pour les autochtones cris, inuit
et naskapis, dans leur cas, et la nouvelle loi s'appelle Loi sur l'instruction
publique, pareil.
M. Chevrette: Combien il va y avoir de titres dans cette
loi-là?
M. Gaudreau: Dans quelle loi? La loi actuelle va porter son titre
actuel jusqu'au moment où la nouvelle loi devient applicable.
M. Chevrette: Dans la présente loi, vous avez
incorporé toute une section sur les ambulances; elle n'est pas
reproduite. Qu'est-ce qui va arriver?
M. Gaudreau*. C'est qu'il y a une loi d'application de la Loi sur
les services de santé et les services sociaux qui doit suivre cette
loi-là, qui va sortir de la Loi sur les services de santé et les
services sociaux pour les autochtones cris et inuit la section qui ne les
regarde pas du tout et qui va aller aboutir, normalement, dans la Loi sur la
protection de la santé publique.
M. Chevrette: La loi sur les ambulances va s'en aller dans la Loi
sur la protection de la santé publique?
M. Gaudreau: bien, si on avait choisi de la retransposer ici,
elle serait là, mais on considérait qu'elle était plus
à venir dans des modifications qu'on appelle de concordance, de
substitution. on se prépare un automne chaud, vous savez, beaucoup
d'articles de loi transitoires, de concordance. cette loi-là n'est pas
complète. elle est complète...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gaudreau: ...quant à la réforme, mais elle n'est
pas complète...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gaudreau: ...quant à son application.
M. Côté (Charlesbourg): ...coton, tout de suite.
M. Chevrette: Lui, il est au coton. Des voix: Ha, ha,
ha!
M. Gaudreau: C'est un peu comme le Code civil.
M. Chevrette: Si j'ai bien compris, on verra la suite en
octobre.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gaudreau: C'est que cette loi-là va amener des suites.
Comme le Code civil du Québec appelle toute une loi d'application pour
changer le droit qui existait la veille pour le nouveau droit, du droit
transitoire, des concordances à faire partout...
M. Chevrette: Est-ce qu'il y aurait moyen, à ce
moment-là, avant d'entreprendre une commission parlementaire, que vous
nous sortiez une demi-journée de jargon pour qu'on puisse vous suivre un
peu?
M. Gaudreau: Bien, c'est-à-dire que c'est ce qu'on tente
de faire article par article, là. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Tu sais, il t'arrive un article sec...
M. Gaudreau: La loi est d'application...
M. Chevrette: ...qui vient s'appeler les Inuit et les
autochtones. Tu n'as pas entendu un maudit mot de la veillée, ni dans le
projet de loi...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette:... et là, toi, tu te dis: Pourquoi il arrive
un titre, là, des limbes? Là, on vous dit: Oui, mais c'est parce
qu'il y a une loi qu'on transpose. Mais les ambulances, tu ne la transposes pas
et il n'y a pas de titre. Tu sais. On...
Des voix: Ha, ha, ha! M. Gaudreau: Non.
M. Chevrette: C'est parce que c'est simple, tu sais.
M. Gaudreau: Je viens de vous annoncer le programme
législatif d'automne. Ce n'était peut-être pas l'endroit
approprié pour le faire, mais c'est ça. Non, la loi
d'application, on en a parlé depuis le début de la
commission.
M. Chevrette: Oui, oui. M. Gaudreau: Ça...
M. Chevrette: Je sais que c'est une grosse loi de 300 quelques
articles qui s'en vient.
M. Gaudreau: C'est ça. Et ça augmente à
chaque fois qu'on en parle.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Vous semblez avoir hâte de la faire à
part de ça. Je vous regarde la "bette", là.
M. Gaudreau: Pour pouvoir la faire, il va falloir en finir avec
celle-ci.
M. Chevrette: On va faire un cadeau au ministre avant d'aller se
coucher. Pour 491, là, adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Et là on finirait
258.
Le Président (M. Joly): Excusez. En premier, je vais
l'appeler officiellement puisqu'il n'était pas appelé.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): J'appelle 491 et je crois
comprendre que...
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly):... l'article 491 est
adopté.
M. Chevrette: Selon les brillantes explications de notaire, je me
rends à la logique.
Le Président (M. Joly): Est-ce que je peux suggérer
de revenir à 258 qui était sur la table?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, monsieur... M.
Chevrette:... du papillon.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, je vais vous le lire.
Premièrement, insérer, dans la première ligne du premier
alinéa, après le mot "communautaire" les mots "ou tout
regroupement provincial". Deuxièmement, remplacer, dans les
deuxième et troisième lignes du premier alinéa, les mots
"aux époques fixées par la régie régionale" par ce
qui suit: "au plus tard le 30 juin de chaque année".
Troisièmement, remplacer, dans la quatrième ligne du premier
alinéa les mots "sa clientèle" par les mots "les utilisateurs de
ses services". Quatrièmement, insérer, dans la première
ligne du deuxième alinéa, après le mot "également",
ce qui suit: "au plus tard à cette même date".
M. Chevrette: Voulez-vous me relire ce que donneraient les trois
premières lignes?
M. Côté (Charlesbourg): Les trois premières
lignes. 'Tout organisme communautaire ou tout regroupement provincial qui
reçoit une subvention dans les cas visés aux articles 256 ou 257
doit, au plus tard le 30 juin de chaque année, tenir une séance
publique d'information à laquelle sont invités à
participer... "
M. Chevrette: Vous voyez, on a fait sauter à la demande de
la régie, donc on n'a pas besoin de mettre à la demande du
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. M.
Chevrette: J'ai compris. M. Côté (Charlesbourg): Oui. M.
Chevrette: M. le ministre... M. Côté (Charlesbourg):
Adopté.
Le Président (M. Joly): Alors, nous retirons...
M. Chevrette: Avec un ajournement, c'est...
Le Président (M. Joly): Excusez, nous retirons
l'amendement qui était déjà soumis à 258 pour lui
substituer le nouvel amendement que nous adoptons. Est-ce que l'amendement
à l'article 258 est adopté? Adopté. L'article 258, tel
qu'amendé, est adopté et, compte tenu de l'heure, nous ajournons
nos travaux à demain matin, 10 heures, dans cette même salle.
Bonsoir. Bonne fin de soirée.
(Fin de la séance à 23 h 40)