Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Quinze heures quarante-sept minutés)
Le Président (M. Joly): Bonjour à toutes et
à tous, bienvenue à cette commission. Je déclare la
séance ouverte. Je rappelle le mandat de la commission. La commission
des affaires sociales se réunit afin de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 120, Loi sur les
services de santé et les services sociaux et modifiant diverses
dispositions législatives.
Madame, nous a-t-on souligné des remplacements?
La Secrétaire: Non, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la secrétaire.
J'appelle l'article 190.
Règles relatives aux ressources
matérielles (suite)
M. Côté (Charlesbourg): "190. Nul
établissement public ne peut: "1° acquérir des actions d'une
autre corporation; "2° exploiter une entreprise commerciale; "3°
consentir des prêts à même les fonds qu'il administre;
"4° cautionner, endosser ou autrement consentir une sûreté
pour garantir le paiement de l'obligation d'un tiers; "5° disposer à
titre gratuit de ses biens, sauf s'il s'agit de biens de valeur modique ou,
avec. l'autorisation préalable de la régie régionale,
lorsque la disposition est faite dans l'intérêt de
rétablissement ou de la mission qu'il poursuit ou dans un but
humanitaire; "6° négliger d'exercer un droit qui lui appartient ou y
renoncer, sans contrepartie valable; "7° accorder des subventions à
des tiers, sauf s'il s'agit de sommes qui peuvent être versées ou
de biens et services qui peuvent être fournis à des usagers ou
à d'autres personnes à titre d'aide matérielle ou
financière en vertu de la présente loi ou de toute autre
disposition législative ou réglementaire. "L'action en
nullité d'une décision, d'un règlement ou d'une
résolution adopté par un établissement ou de tout contrat
fait par lui contrairement au premier alinéa peut être
intentée par le ministre, par la régie régionale ou par
toute personne intéressée. "Ne constitue pas une entreprise
commerciale, l'organisation, par un établissement, d'activités
accessoires aux services de santé ou aux services sociaux qu'il
dispense. "
Il y a un papillon, M. le Président, que vous avez
déjà entre les mains qui se lit comme suit: Premièrement,
remplacer les paragraphes 1° et 2° du premier alinéa par le
suivant: "1° acquérir des actions d'une autre corporation ou
exploiter une entreprise commerciale, sans avoir obtenu l'avis de la
régie régionale concernée et l'autorisation du ministre;
deuxièmement, remplacer le paragraphe 3° du premier alinéa
par le suivant: "3° consentir à des tiers des prêts à
même les sommes d'argent qu'il administre. "
Et si on veut relire l'article, tel qu'il se libellerait maintenant,
à l'article 190, on dirait: "Nul établissement public ne peut:
1° acquérir des actions d'une autre corporation ou exploiter une
entreprise commerciale, sans avoir obtenu l'avis de la régie
régionale concernée et l'autorisation du ministre. " Le
paragraphe 2° disparaîtrait. Donc, "3° consentir à des
tiers des prêts à même les sommes d'argent qu'il administre;
4° cautionner, endosser ou autrement consentir une sûreté pour
garantir le paiement de l'obligation d'un tiers; 5° disposer à titre
gratuit de ses biens, sauf s'il s'agit de biens de valeur modique ou, avec
l'autorisation préalable de la régie régionale, lorsque la
disposition est faite dans l'intérêt dé
l'établissement ou de la mission qu'il poursuit ou dans un but
humanitaire; 6° négliger d'exercer un droit qui lui appartient ou y
renoncer, sans contrepartie valable; 7° accorder des subventions à
des tiers, sauf s'il s'agit de sommes qui peuvent être versées ou
de biens et services qui peuvent être fournis à des usagers ou
à d'autres personnes à titre d'aide matérielle ou
financière en vertu de la présente loi ou de toute autre
disposition législative ou réglementaire. L'action en
nullité d'une décision, d'un règlement ou d'une
résolution adopté par un établissement ou de tout contrat
fait par lui contrairement au premier, alinéa peut être
intentée par le ministre, par la régie régionale ou par
toute personne intéressée. Ne constitue pas une entreprise
commerciale, l'organisation, par un établissement, d'activités
accessoires aux services de santé ou au services sociaux qu'il dispense.
"
Le Président (M. Joly): Auriez-vous d'autres commentaires,
M. le ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Ça va.
Le Président (M. Joly): Parfait. Merci M. le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue et porte-parole dans
le dossier.
M. Trudel: II est donc introduit une modification majeure par
rapport au projet de loi déposé. Si on lit bien le premier
alinéa, on
retire l'interdiction d'exploiter une entreprise commerciale. Ça
veut dire que n'importe quel établissement du réseau de la
santé et services sociaux pourrait, si on adoptait l'article comme
ça, avoir des activités commerciales. Point à la
ligne.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que je comprends avec le
nouveau libellé, c'est qu'avec l'avis de la régie
régionale et l'autorisation du ministre, c'est possible.
M. Trudel: Quelle sorte d'entreprise commerciale vous aviez en
tête? Vous avez fait une modification quand même assez
fondamentale.
M. Côté (Charlesbourg): Prenons un exemple: produits
de l'informatique. On sait qu'à l'hôpital Notre-Dame il s'est
développé une expertise dans le domaine de l'informatique, assez
importante, et on offre des services à d'autres établissements
contre rémunération, évidemment.
Je demandais si l'exemple d'exploitation de la télévision
à l'intérieur d'un établissement était une
activité commerciale. Règle générale, c'est
toujours un concessionnaire qui l'a. Je ne sais pas s'il y a des exemples, ou
si c'est les établissements eux-mêmes qui l'exploitent le
stationnement.
M. Trudel: Mais vous ne trouvez pas que la notion est très
large? Elle est restreinte, bien sûr, par l'autorisation du ministre et
l'avis de la régie régionale, mais on donne un signal nouveau
qu'il peut y avoir des entreprises commerciales exploitées par un
établissement. Vous savez, évidemment, le grand danger
là-dedans - l'exemple de Notre-Dame, par exemple, qui développe
un logiciel qui est exportable vers d'autres établissements - c'est de
consacrer des fonds de l'établissement à développer des
produits en disant: On va prendre le risque. J'ai comme l'impression que d'y
aller largement... En regardant cela, ça me fait penser à tout le
dilemme vécu pendant 10 ans à l'institut Armand-Frappier qui
avait, à l'intérieur, une division production et une division
enseignement et recherche - et, à chaque fois, on se demandait si ce
n'était pas destiné à l'enseignement et la recherche,
à l'encadrement des étudiants - qui servait au financement des
activités de recherche et de commercialisation parce que l'institut
Armand-Frappier avait, dans sa mission, également, la possibilité
de produire et de vendre. Et vous savez, ça a dû donner lieu,
après quelque chose comme 12 ou 15 ans, à une loi spéciale
à l'Assemblée nationale pour corriger cette situation-là
puisqu'on se réveille dans un imbroglio tout à fait
extraordinaire - qu'est-ce qui est consacré à quoi? - et surtout,
ce n'est pas toujours visible au niveau des états financiers,
évidemment. Ça va... Bon. On prend peut-être un exemple
facile, ça peut aller jusqu'au stationnement, les revenus autonomes de
l'établissement sauf que...
M. Côté (Charlesbourg): Ils seraient davantage
associés, je pense, aux activités accessoires, en termes de
stationnement... accessoires à l'établissement. Mais l'exemple du
logiciel développé, par exemple, par l'hôpital Notre-Dame,
c'est une expertise, effectivement, qui est là, qui est
développée et ça m'apparaît logique dans certaines
circonstances de pouvoir la vendre et de créer ainsi certains revenus
dans la mesure où elle a été développée. Si
elle peut servir à d'autres et qu'on puisse vendre ce service-là,
ça ne me paraît pas nécessairement incompatible avec
l'établissement, sauf que ça ne doit pas être la raison
première de l'établissement parce que sinon, ça n'a plus
de sens. L'hôpital Notre-Dame doit davantage et d'abord être un
centre de dispensation de services de santé.
M. Trudel: Par rapport à la loi actuelle... Là,
vous avez les modifications par rapport au projet de loi qui a
été déposé, mais par rapport à la loi
actuelle, est-ce que c'est la même modification sensible qui...
M. Côté (Charlesbourg): fi n'y a aucune restriction
à ce moment-ci. Dans la loi actuelle, aucune restriction.
M. Gaudreau (Marc): Exact. Ils pourraient faire ce qu'ils
veulent.
M. Côté (Charlesbourg): Alors qu'à ce
moment-ci il y a l'avis de la régie régionale et l'autorisation
du ministre, à tout le moins, d'une poignée qui peut être
importante, à ce moment-là.
M. Chevrette: Donc, ça a donné lieu à des
histoires comme en Montérégie, par exemple.
M. Côté (Charlesbourg): Oh! En
Montérégie, pour se comprendre, c'est qu'on est dans une
situation - en tout cas, les tribunaux le détermineront dans la mesure
où c'est ça - de fraude. Il n'y a pas d'interdiction, et
j'imagine qu'on le verra ultérieurement, quant à des placements
temporaires qui peuvent rapporter de l'argent. Mais la situation qui est
dénoncée en Montérégie est davantage une situation
apparente de fraude.
M. Chevrette: Si c'est sous l'autorisation du ministre, est-ce
qu'il ne devrait pas y avoir une obligation de divulgation publique? Quand vous
autorisez un établissement à faire des transactions commerciales
- ça peut être des logiciels ou ça peut être une
foule de choses - est-ce que, publiquement, ça ne doit pas être
connu, ça?
M. Côté (Charlesbourg): Une chose est
certaine c'est qu'il n'y a pas d'intérêt à le garder
secret parce que, si c'est de cette nature-là, moi, à moins qu'on
me donne des exemples précis de ceux qui ont la responsabilité au
ministère, évidemment, je pense que ça relève du
domaine public. C'est plus...
M. Chevrette: Est-ce qu'on peut me certifier ça?
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Après
vérification, M. le Président, dans la loi actuelle... Prenons le
cas de la Montérégie. Il n'y avait pas d'autorisation
préalable à demander au ministère au-delà de
l'apparence de détournement. Avec ça, il y a une demande
d'autorisation du ministère donc, une poignée pour éviter
qu'on soit dans des situations d'abus.
Deuxièmement, évidemment, un peu partout, il se
développe des projets: SIRACDOF par exemple, OPTIMAH; Comment il
s'appelle celui de Sainte-Justine? SIDOCI. Et ces projets peuvent
éventuellement donner un certain nombre de résultats qui
pourraient être intéressants et qui pourraient peut-être
être commercialisés. Donc, dans ce sens-là, c'est ça
que ça pourrait permettre. Mais il n'y a pas de projets à ce
moment-ci qui ont débouché dans cette règle-là.
Donc, c'est ça que ça pourrait permettre, mais avec
l'autorisation du ministre. Comme, actuellement, c'est financé en
majeure partie par des fonds publics, soit de l'établissement ou du
ministère, sur le plan des expériences, moi, je n'ai pas
d'objection à ce que, éventuellement, ça puisse être
public. De toute façon, c'est avec les fonds publics.
M. Trudel: Est-ce qu'il y a des règles précises
dans ce type-là, les produits de la recherche? Est-ce qu'il y a des
règles précises sur l'appartenance des découvertes et des
travaux? Vous vous souvenez très certainement, si vous ayez
regardé ça un peu, du célèbre cas de
l'Université McGill. Un professeur, qui a une subvention de recherche,
fait une découverte, quitte l'université et se met à
commercialiser le produit. Est-ce que ça fait l'objet de pratiques
encadrées de la part du ministère parce que, si l'autorisation
relève du ministre, il va falloir que le ministre soit en mesure de
contrôler en amont ce qui se passe parce que ce n'est pas clair, clair,
clair que ça appartient à l'établissement.
M. D'Astous (André): Je dois vous dire...
Le Président (M. Joly): M. le sous-ministre D'Astous.
(16 heures)
M. D'Astous:... qu'on est encore dans des stages de
développement lorsqu'on parle de partenariat entre le privé, le
public, le ministère.
On élabore au fil des années des projets-pilotes. En
termes de maturité, on n'est pas encore rendu là. Ce qui est
clair par ailleurs, c'est que le ministère a toujours l'intention
d'être propriétaire de ses sources, de ses produits, quitte
à ce qu'on laisse au privé le soin de faire le marketing
hors-frontières ou des choses comme ça, mais le Québec,
dans ce qu'on en sait actuellement, va être propriétaire de ses
développements. La recherche, le "know-how" intellectuel, les produits,
ça va être au ministère, ou aux établissements
hospitaliers ou conjointement.
M. Trudel: Ça va donner lieu à une
réglementation? Il y a des fonds de recherche, par exemple, canadiens,
concernés là-dedans, souvent, qui ont des subventions du CRSNG ou
même du CRSH. Est-que ça va donner lieu à des protocoles
d'entente à chaque fois?
M. D'Astous: Comme je vous dis, on est vraiment rendu au
début de ces explorations, de ces partenariats entre le privé et
le public. Il n'y a pas encore de cas précis qui a
débouché sur un produit livrable, sur un produit
commer-cialisable. On n'en est pas là encore.
M. Chevrette: Notre-Dame, ce n'est pas exportable, ça?
M. D'Astous: Notre-Dame, ça fait partie de
l'hôpital. L'informatique à Notre-Dame?
M. Chevrette: La question qu'il vous pose, si c'est
rétablissement qui a fait une découverte, il a fait ça
avec le soutien, les deniers des contribuables. Là, ils vont demander au
ministre l'autorisation de la vendre, ils vont dire: Avec l'argent des
contribuables, achetons ce que les contribuables ont payé comme
recherche. C'est ça, là. Je ne sais pas si je me fais
comprendre.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que
Notre-Dame, sur le plan de l'informatique, vend des services au réseau.
Il est équipé pour ça, c'est des services qui sont rendus,
donc, c'est Notre-Dame qui vend des services. Dans les cas dont on parle ici en
particulier, c'est une recherche d'un système ou d'un logiciel,
éventuellement, qui nous permettrait de compiler un certain nombre de
choses, qui pourrait être très novateur et qui pourrait
déboucher sur quelque chose qui nous appartient, qui appartient au
ministère et aux établissements. Dans le cas de SIDOCI, par
exemple, ça regroupe Sainte-Justine, Maisonneuve-Rosemont...
M. D'Astous: Anna-Laberge, Gatineau...
M. Côté (Charlesbourg):... en tout cas, un certain
nombre d'établissements. À ce moment-là, ce serait une
propriété commune.
M. Chevrette: Je reprends mon argumentation pour bien me faire
comprendre. Les travailleurs de Notre-Dame qui font la découverte sont
payés avec les deniers publics. Vous dites: Bon, ça a bien de
l'allure, tu peux le commercialiser, tu peux vendre tes services. C'est les
deniers publics qui vont acheter les services d'individus qui sont payés
avec des derniers publics. Ça, ça me fait penser aux centres
d'accueil, les 600 000 $ de consultations qu'ils se donnent entre eux autres.
C'est un maudit danger, ça. Si ces gens-là ne donnent pas
l'exclusivité de service à un établissement, qu'ils sont
payés par rétablissement et qu'ils vendent, en plus, leurs
services à un autre établissement, c'est l'argent du public
qui...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais là on est
dans une situation où ça prend l'autorisation du
ministère. Donc, ce qui s'est passé dans d'autres cas...
Évidemment, si le ministère l'avait su, jamais il n'aurait
donné son autorisation. C'est après coup qu'on l'a su. Dans des
cas comme ceux-là, que ce soit SiRACDOF, OPTIMAH, SIDOCI, ainsi de
suite, le ministère est un partenaire dans cette recherche-là,
ces expérimentations-là. Donc, on ne peut pas se retrouver dans
une situation où il va se passer quelque chose... mais, normalement en
tout cas, on ne saura pas.
M. Trudel: est-ce que dans la réponse de m. le
sous-ministre, il y avait aussi l'introduction d'un nouveau volet,
c'est-à-dire que ça pourrait être un "joint venture" avec
le privé?
Une voix: Dans le projet...
M. Chevrette: Avant d'y aller avec le privé, je veux
régler la question du public. Je prends... Je suis un petit centre
hospitalier. Il ne se fait même pas de recherche chez nous. C'est
évident, avec le peu de ressources qu'il y a, il ne s'en fait pas. C'est
le gros centre universitaire qui fait de la recherche. Il fait une
découverte. Il vend le produit au petit centre. C'est le petit centre
qui paie au gros, qui, lui, est déjà payé pour faire de la
recherche. Il m'apparaît qu'après qu'on a fait ce genre de
découvertes, qui doivent bénéficier à l'ensemble du
réseau, on ne doit pas appauvrir ceux qui sont déjà en
perte de vitesse par rapport à celui qui a
bénéficié de ressources financières de ce
même contribuable québécois pour faire ladite recherche. Et
ça, cette partie-là, je n'ai pas de réponse.
M. D'Astous: Pour bien préciser ce que je voulais dire
tout à l'heure, lorsqu'on parlait de partenariat avec le privé,
il fallait vraiment avoir de l'investissement réel du privé dans
les projets dont on parle. Et, à ma connaissance à moi, dans le
domaine informatique, il y en a un, c'est le projet SIDOCI, où un
consortium DMR-IST investit plusieurs millions, le ministère, quelques
millions et c'est ensemble qu'on développe. Une fois que ce sera
développé, il y aura une capacité pour eux de faire le
marketing de ça. Mais si on revient à Notre-Dame où il y a
juste des fonds publics - moi, je parle d'informatique, entre autres - ou
seulement de l'informatique, c'est une autre histoire. C'est quelque chose qui
demeure vraiment la propriété de Notre-Dame et il le vend comme
vente de services aux hôpitaux du Québec. C'est différent
comme notion.
M. Chevrette: C'est différent comme notion mais si, moi,
je paie les chercheurs de Notre-Dame qui font une découverte, c'est la
propriété de Notre-Dame. Je reconnais ça, moi. Mais
pourquoi la découverte de Notre-Dame ne servirait pas à
l'ensemble des établissements de santé qui peuvent l'appliquer
sans avoir à dépenser des sommes astronomiques, sans avoir
à payer des services? Vous les payez en double. Le même
contribuable paie les services en double. C'est ça que j'essaie de vous
faire comprendre.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Je comprends
l'intervention du député. À partir du moment où
c'est payé par des fonds publics uniquement et que c'est une
découverte qui peut permettre le développement d'un logiciel, par
exemple, qui peut être utilisé par l'ensemble du réseau, la
question qui se pose c'est: Est-ce qu'il est correct de faire payer des
services ou des frais de recherche, alors qu'ils ont déjà
été payés par le gouvernement, donc par le public? S'ils
ont été payés par le privé, c'est une autre
affaire, mais s'ils ont été payés par le gouvernement,
est-ce qu'il est normal de faire payer, éventuellement, ces
frais-là à d'autres hôpitaux qui, eux, n'avaient pas de
recherche et à qui ça pourrait servir? Donc, dans la mesure
où c'est propriété gouvernementale au niveau du
ministère, je ne suis pas sûr, à ce moment-ci, que le
ministère va les vendre.
M. D'Astous: C'est parce que souvent le ministère autorise
le réseau à emprunter pour faire ledit développement et il
se paie quand le produit est livrable par des ventes, entre guillemets, de ces
produits-là. Ça peut prendre cinq à dix ans. À ce
moment-là, c'est l'investissement qui se rentabilise par la vente aux
autres établissements du réseau, c'est sûr, en termes de
services et de "know-how" qui a été...
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, c'est un
très large débat quand on se retrouve dans le milieu
universitaire. C'est un débat qui est assez difficile, merci.
D'ailleurs, ça fait l'objet de discussions d'un projet assez important
pour la région de Québec, à ce moment-ci, entre
l'université, un chercheur et médecin, assez important. C'est
tout un débat et il n'est pas clair qu'on peut englober ça de
manière très évidente.
Mais la préoccupation du député de Joliette c'est:
Est-ce qu'il est normal de faire payer? Mais, première des choses, il
faut trouver quelque chose.
M. Chevrette: Mais je vous donne un autre petit exemple, M. le
ministre. On développe une expertise dans un centre d'accueil et de
réadaptation, qu'on juge très valable. Et puis on se dit:
Écoute, on va vous engager. On va vous charger 100 000 $ pour aller vous
repartir dans le même secteur. Il y a des prêts
d'établissement. Si un établissement est capable d'y aller avec
80 000 $, ir est capable d'y aller avec 180 000 $, à moins . qu'il paie
des substituts. Ça pourrait être des coûts de substitution
aux services dont ils sont privés temporairement de la personne qu'ils
envoient.
Ça m'a toujours un petit peu horripilé, moi, de voir que,
par exemple, certains D. G., certains adjoints ou certains cadres vont passer
15 jours ou 3 semaines dans un autre centre similaire pour implanter des
services, ne sont pas remplacés à l'autre centre, puis ils
envoient une facture de 10 000 $, 5000 $. Je comprends qu'on puisse payer des
dépenses de déplacement s'il y a des frais de séjour,
mais, bonne mère. Charger du salaire pour un individu qui est
déjà payé par le système, par le même
contribuable qui paie la facture en double, moi, je trouve ça... Je
trouve qu'il y a un code d'éthique dans ça, si vous me permettez
l'expression, ou des règles administratives qui devraient être
assez sévères pour que le contribuable n'ait pas à payer
deux fois pour un service qu'il est tout à fait en droit de recevoir.
S'il y a une expertise qui est valable dans un centre, on travaille pour une
collectivité totale, on ne travaille pas exclusivement pour un secteur.
Si elle est exportable, si elle en vaut la peine, on le fait.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais te prêter mon
D. G. pendant x jours, mais ça équivaut à tarit de mille
piastres que tu me paies pour les services que... Je te vends les services de
mon directeur x.
M. Chevrette: Mais vous savez que ça se fait.
J'espère que vous savez que ça se fait. Moi, je suis convaincu
que ça se fait.
M. Côté (Charlesbourg): C'est clair qu'il y a
certainement des frais inhérents aux déplacements dans ce genre
de situations qu'il faut combler parce que, autrement, le centre hospitalier x
n'a pas à faire les frais d'une expertise s'il veut bien le prêter
à quelqu'un d'autre, monter un système ou implanter un
système. De là à couvrir la totalité des frais,
c'est une autre affaire.
M. Chevrette: Mais ce qui m'inquiétait dans ça,
c'est la porte ouverte aux transferts de fonds des petits centres, bien
souvent, vers les gros centres. C'est ça qui est...
M. Côté (Charlesbourg): Ce que je comprends, c'est
que ça dépasse la situation actuelle. Ce que je comprends, c'est
que dans la loi actuelle, ça le permet de toute manière...
M. Chevrette: Oui. Ça, je le comprends.
M. Côté (Charlesbourg):... et on est plus restrictif
là parce qu'on demande l'autorisation plus l'avis de la régie
régionale, mais ça peut quand même laisser place à
un certain abus de situations dans le système. On a d'abord posé
la question: S'il y a des redevances qui doivent venir de quelque chose qu'on
trouve, est-ce que ça doit servir à la collectivité? La
deuxième question, ç'a été: Pourquoi charger
à des plus petits centres ce qui a été payé par les
deniers publics? Ça, c'est l'autre question. La troisième, c'est:
les services de l'individu, donc, les services professionnels d'un individu
à un établissement qui sont, ni plus ni moins, loués
à un autre au coût réel parce que c'est le coût
réel de la personne qu'on prête qu'on charge, sans
nécessairement qu'elle soit remplacée au niveau du centre. (16 h
15)
M. Trudel: Puis ajoutées à ces dimensions, les
ressources internes de l'établissement qui pourraient être
mobilisées pour le projet.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais,
évidemment, sur certaines règles qu'on a déjà
adoptées. Par exemple, sur le plan de l'expérimentation des
médicaments, on a adopté un mécanisme, à
l'intérieur des articles de loi déjà adoptés. Les
ententes avec les établissements sur le plan des médicaments
testés. C'est des articles qu'on a déjà adoptés,
ça, pour mieux baliser. Ce n'est pas pour l'ensemble des services, mais
c'est davantage pour l'entente qu'un médecin aurait pour vérifier
un médicament de manière clinique sur un certain nombre de
patients. Vous vous rappelez qu'on a adopté des articles pour mieux
baliser, mais au niveau des services, on n'a pas fait ça. Je ne sais pas
si c'est ici qu'il faut le faire: 86, il y a 86. 1, 86. 2. On l'a adopté
puis on l'a balisé ça pour que ça ne se fasse pas tous
azimuts. Donc, c'est un principe qui vaut déjà dans ce
cas-là, qui pourrait valoir aussi dans d'autres cas.
M. Trudel: je vous répète pour l'instant qu'on a
passé tellement de longues soirées, sinon de longues nuits,
à essayer de détricoter la permission qui avait été
donnée à un établissement d'enseignement de faire de la
production; c'est ce qu'on est en train de faire ici.... ça vous
crée... et là, on est dans un réseau beaucoup plus grand.
je suis tenté de vous dire le nombre de
difficultés ou de situations particulières qu'on est
appelé à rencontrer, soit sur le plan des brevets, soit sur la
vente du service, soit sur la dispensation, sur les équipements, soit la
participation du privé, soit sur les sommes d'argent
d'établissements qui peuvent être consacrées en termes
d'investissement, à la réalisation du projet, il me semble que
ça devrait nous porter à dire que, le cas échéant
de l'autorisation du ministre pour une entreprise commerciale, ça
devrait toujours faire l'objet d'un protocole d'entente entre les parties
concernées et que ça soit nommément dit à la loi
parce que ça, ça donne le caractère public aussi.
Ça peut donner le caractère public...
M. Côté (Charlesbourg): Un protocole public et rendu
public.
M. Trudel: Un protocole public qui définit les
modalités de financement de l'entreprise, parce que c'est ça,
aussi tu ne te lances pas là-dedans comme cela, ainsi que le partage des
résultats. Et là, on peut traiter, dans un protocole, la
propriété, les modes de vente et, par exemple, la protection que
le député de Joliette souligne, la protection des petits
établissements. C'est que tu donnes formellement... Vous savez, tout le
monde a de la bonne volonté là-dedans, hein! Tout le monde a de
la bonne volonté sauf que quand on en arrive aux grosses piastres... je
me souviendrai toujours particulièrement d'un 28 février 1987,
où le gouvernement fédéral avait mis fin à son
programme de crédits d'impôt à la recherche; j'ai vu
là, avant minuit, la situation rocambolesque d'une madame de la
Californie qui avait acheté des crédits d'impôt à la
recherche, de Provigo, et qui cherchait à les vendre à une
institution universitaire du réseau, que je connaissais bien et il
fallait faire ça avant minuit pour ne pas... et ces
crédits-là étaient vendus pour une couple de millions de
dollars. C'est incroyable ce dans quoi une institution aurait pu s'embarquer
sans un protocole d'entente qui définisse avec le ministère,
l'État, à la base.
Alors, moi, je pense qu'on devrait apporter ici... Je vous
suggère d'apporter un amendement pour que, le cas échéant
de l'autorisation d'une entreprise commerciale, ça fasse l'objet d'un
protocole sur le financement de l'entreprise et sur le partage des
résultats de cette entreprise-là. Bon, là, il faut aller,
à mon avis, à l'autre bout également. On parle de
recherche mais il faut parler du stationnement aussi. Est-ce qu'on va s'obliger
à faire un protocole d'entente pour rétablissement qui veut
exploiter de façon commerciale son établissement? Il me semble
qu'on ne charge pas trop, trop, administrative-ment en disant: Bon, bien, de
toute façon, il y a des formules simples de protocole qu'on peut mettre
au point qui disent: Quand vous demandez l'autorisation du ministre d'exploiter
une entre- prise commerciale, vous devez connaître les conditions de
financement. Est-ce qu'on va dire, en immobilisation, au ministère - je
ne sais pas si ça existe: Vous allez nous asphalter ça et, nous
autres, on va exploiter le stationnement? Ensuite de ça, vous savez
ça, ce n'est jamais très très proche, en campagne, les
centres hospitaliers en particulier, ou les établissements. Alors y
aura-t-il une partie qui va servir commercialement à d'autres fins,
etc.? Si c'est précisé dans un protocole, un protocole public,
déposé à la régie et autorisé par le
ministre... J'essaie quand même de regarder si on n'est pas en train de
"surbureaucratiser" le fonctionnement.
M. Côté (Charlesbourg): Dans le cas des
stationnements, si on prend cet exemple; il ne faut pas tomber dans
l'extrême non plus, c'est une activité accessoire de
l'établissement qui doit demander au ministère l'autorisation
d'immobiliser. Ça fait partie des immobilisations, mais avec un
autofinancement de ses investissements. Quand c'est démontré au
niveau du ministère, à ce moment-là, c'est comme ça
que ça se passe au niveau d'une activité dite accessoire et du
stationnement en particulier.
Dans le cas d'entreprises commerciales au sens où on en parle,
oui, effectivement, je pense que ça prend un protocole. Je n'ai pas
d'objection à ce qu'on le mette dans la loi de façon que ce
soit... public aussi, qu'on trouve un mécanisme pour le rendre public,
ça peut éviter un paquet de...
M. Trudel: Ça peut éviter de vous réveiller
au bout de dix ans avec une entreprise qui a des difficultés de 10 000
000 $ et. là...
M. Côté (Charlesbourg): Que le gouvernement est
obligé de ramasser.
M. Trudel: Dans la nuit!
M. Chevrette: Souvent, passer une loi privée pour la
ramasser...
M. Trudel: C'est ça, passer une loi privée pour la
ramasser parce que, effectivement, il y a des enjeux importants, qui se sont
quand même dessinés.
Je ferais la proposition, je vais la lire, en termes d'idée, et
les gens pourront regarder ça sur le plan strictement juridique:
Après "l'autorisation du ministre", nous pourrions ajouter un
alinéa qui dirait. Le cas échéant - donc, s'il y a une
autorisation - l'autorisation du ministre doit être assortie d'un
protocole d'entente qui définit les modes de financement de l'entreprise
commerciale concernée ainsi que le partage des résultats de cette
entreprise. Le notaire a les oreilles dans le crin!
M. Gaudreau: Je cherchais l'oxygène qui restait. Je me
demandais jusqu'où on est obligé d'aller sur les
éléments de détail. Est-ce qu'on pourrait avoir,
peut-être: "et dans la seule mesure prévue dans un protocole
conclu avec le ministre", mais détailler... Ça, c'est deux des
éléments, mais est-ce qu'il ne peut pas y en avoir d'autres? Il
peut y avoir diverses entreprises commerciales qui n'appellent pas
nécessairement des partages, mais qui peuvent amener des investissements
ou des participations.
M. Trudel: Oui, oui.
M. Gaudreau: Ce que je rechercherais davantage, c'est
effectivement, à la fin du paragraphe, après avoir dit "sans
avoir obtenu l'autorisation du ministre", "et dans la seule mesure
prévue à une entente conclue avec ce dernier", laissant, à
ce moment-là, l'obligation d'avoir une entente avec le ministre, mais
quant aux éléments que peut gouverner cette entente-là,
ça dépendra de chaque cas d'espèce, d'entreprise...
M. Côté (Charlesbourg): L'objectif, c'est
d'être capable de me couvrir.
M. Gaudreau: D'actualiser toute forme de situation d'entreprises
commerciales. En commençant à énumérer des
éléments, on peut se trouver coincé.
M. Trudel: Ça, là-dessus, c'est parce que
c'est...
M. Chevrette: Moi, je suis convoqué d'urgence à une
place, je voudrais faire juste une remarque, si vous me permettez, avant de
partir. Dans ce sens-là, ça me va, sauf que, pour les points 3 et
4, comme je n'y serai pas, ça s'inscrit dans la même logique,
c'est toujours, si j'ai bien compris, après avoir obtenu l'autorisation
du ministre. Est-ce qu'on doit marquer dans une loi que vous devez consentir
des prêts à même les fonds qu'il administre? Ça
devrait être défendu formellement, ça.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que si
on relit l'alinéa: Nui établissement public ne peut consentir
à des tiers des prêts à même les sommes d'argent
qu'il administre.
M. Chevrette: O.K., l'amendement clarifie Ça.
M, Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça. Donc,
"ne peut", c'est l'interdiction.
M. Chevrette: O.K., c'est parce que ça m'apparaissait, par
rapport à...
M. Côté (Charlesbourg): Avec l'autorisation du
ministre, au niveau de l'alinéa 1, "avec l'autorisation du ministre";
dans les autres cas, c'est "ne peut", "nul établissement ne peut".
M. Chevrette: O.K.
M. Gaudreau: Si on lit le texte de façon continue, ce
serait: Nul établissement public ne peut acquérir des actions
d'une autre corporation ou exploiter une entreprise commerciale sans avoir
obtenu l'avis de la régie régionale concernée et
l'autorisation du ministre - je constate que j'ai deux "et" - et dans la seule
mesure prévue à une entente conclue avec le ministre.
Ce que je voulais faire ressortir là, je ne dis pas que c'est la
version finale, mais c'est l'idée de réassujettir, en outre de
l'autorisation, la signature d'un protocole et que l'activité
commerciale ne pourrait s'exercer que dans cette seule mesure prévue au
protocole de même que l'acquisition d'actions d'autres compagnies ne
pourrait non plus être exercée "at large", mais toujours dans la
mesure prévue dans un protocole. Si un établissement
démontre qu'il a besoin d'acheter des actions d'une compagnie, d'une
entreprise commerciale dans laquelle il veut indirectement investir, il aura
à le démontrer et le protocole deviendra la limite de
l'autorisation. Je vais mettre un "mais" au lieu d'un "et".
M. Trudel: Tu vas mettre un "mais"?
M. Gaudreau: Ha, ha, ha! "sans avoir obtenu l'avis de la
régie régionale concernée et l'autorisation du ministre,
mais dans la seule mesure prévue à une entente conclue avec le
ministre". Ça fait une restriction. Enfin, ce n'est pas
nécessairement ce qu'il y a de plus beau comme style là.
M. Trudel: Le notaire a de l'esprit sur l'oxygène.
M. Gaudreau: Ha, ha, ha! C'est parce qu'on s'adresse au "un".
M. Trudel: Ha, ha, ha!
M. Gaudreau: Ça lui en prend lui aussi.
M. Trudel: Mon Dieu! L'apprentissage se fait vite dans votre
environnement, M. le ministre. Vous avez une première gang de
domptée déjà, si je comprends bien. J'allais dire: Quant
à l'objectif, ça peut aller... Je ne veux pas aller
complètement a contrario, mais pourvu que ce soit assorti d'une entente
qui soit déposée au ministre.
M. Gaudreau: Que le ministre conclurait avec
l'établissement? Donc, c'est liant, il n'y a pas à dire mais on
doit lui...
M. Trudel: Non, mais je suis en train de vous dire: Est-ce que
l'objectif serait atteint si la condition, c'est le dépôt de
l'entente? L'autorisation doit être accompagnée du
dépôt de l'entente.
M. Gaudreau: Dépôt?
M. Trudel: De l'entente qui pourrait intervenir entre
l'établissement et... Non, non, non. Que l'autorisation du ministre soit
assortie... Ici, c'est une autorisation. Bon.
M. Gaudreau: On pourrait aussi ajouter: et aux conditions qu'il
détermine, le ministre mais...
M. Trudel: Ouais.
M. Gaudreau: C'est-à-dire qu'il peut mettre ses
restrictions en même temps qu'il autorise. À ce moment-là,
on ne parle pas d'entente.
M. Trudel: Sauf que là, c'est s'assurer du
caractère public.
M. Côté (Charlesbourg): C'est pour ça que,
quand vous parliez de dépôt, je pensais que c'était un
dépôt public pour couvrir la partie... qu'il soit public.
M. Trudel: Oui, sauf que, techniquement parlant,
déposé où?
M. Côté (Charlesbourg): Ça peut être
à l'Assemblée nationale.
M. Trudel: Ouf! Il risque d'y en avoir beaucoup.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, non. Il n'y en
aura pas beaucoup. Ça va être limité, très
très limité. Ce que ça vise à couvrir, c'est
davantage les expériences qui sont en cours au niveau des projets qu'on
a évoqués tantôt. Moi, je vous fais le pari qu'il n'y en
aura pas tant que ça.
Sur le plan public, à partir du moment où il y a une
entente entre un établissement public et le ministère, la
Commission d'accès à l'information donne l'accès aux
documents. Évidemment, celui qui va réussir ce coup-là va
se dépêcher à se vanter et faire une conférence de
presse, tu sais. Ça va aussi être du domaine public qu'il y a
effectivement une entente et, à ce moment-là, il s'agit de
demander le protocole pour qu'il devienne public. (16 h 30)
M. Trudel: Oui. Et pour rejoindre la préoccupation du
député de Joliette, je comprends que toute entente
pourrait couvrir cela, le "cela" étant la disposition des
résultats. Ça va faire l'objet d'une discussion publique au
conseil d'administration de la régie.
M. Côté (Charlesbourg): Pour qu'il y ait un...
M. Trudel: Parce que l'entente serait déposée
à la régie régionale concernée qu'elle va
acquérir son caractère public par le caractère des
documents qui sont déposés à tout organisme public.
M. Côté (Charlesbourg): Enfin, il faut voir la
séquence, là. C'est un avis de la régie sur un projet et
non pas un protocole d'entente. Donc, il y aura un avis de la régie sur
un projet qui, éventuellement, ne deviendra protocole que dans la mesure
où le ministre accepte.
M. Trudel: Et déposé à l'Assemblée
nationale.
Si nous ajoutions, dans l'amendement, une entente publique. Bon. Je sais
bien que, juridiquement, ça ne recouvre pas une réalité,
sauf que ça fait une déclaration à l'effet que c'est un
document qui est accessible en vertu des mécanismes d'accès
à l'information publique. Ça donne un signal et ce serait
suffisant, je pense, de l'indiquer.
M. Côté (Charlesbourg): o.k. on va demander à
nos gens de travailler là-dessus pour inclure qu'il faut que l'entente
soit publique... le protocole, il faut qu'il soit public.
M. Trudel: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): L'Assemblée
nationale... Vous avez dit ça tantôt, mais je ne suis pas
sûr que ce soit le meilleur forum.
M. Trudel: Non, ce n'est pas sûr.
M. Côté (Charlesbourg): C'est peut-être la
régie régionale.
M. Trudel: Non. C'est parce qu'il peut y avoir de petites
ententes qui sont quand même... Il ne faut pas bureaucratiser...
M. Côté (Charlesbourg): O.K.
M. Trudel: ...et déposer tous les papiers.
M. Côté (Charlesbourg): On va travailler sur ce
papillon-là.
M. Trudel: Est-ce qu'il y a des établissements
actuellement, dans le réseau santé et services sociaux, qui ont
des portefeuilles?
M. Côté (Charlesbourg): Des portefeuilles? Des
actions?
M. Trudel: D'actions.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: À part le type... le cas qu'on a vu.
M. Côté (Charlesbourg): il y avait le cas dont on a
parlé. À notre connaissance, il n'y en a pas d'autres. Il y a des
gens qui peuvent avoir des obligations, mais, des actions, c'est
différent.
M. Trudel: Oui? Et les placements temporaires sont-ils
définis dans le règlement? Le "temporaire" est-il défini
dans le règlement?
M. D'Àstous: Généralement, on suit ce que
les Finances font avec leurs propres liquidités, ce qui veut dire soit
du placement, dépôts à terme dans des caisses, dans des
banques, obligations d'épargne. Mais, en aucun cas, ce ne sont des
actions sur le marché. Chaque établissement se donne aussi des
règles d'éthique propres à sa propre gestion de son
encaisse, lesquelles tournent autour de ce que je viens de vous dire par
rapport à ce que le ministère des Finances fait de sa propre
gestion de son encaisse.
M. Trudel: Mais ça ne fait pas l'objet d'autorisation
ministérielle, le placement temporaire?
M. D'Astous: Non.
M. Trudel: C'est la gestion de l'encaisse de
l'établissement.
M. D'Astous: on l'encourage à faire des
liquidités, des intérêts additionnels, mais ça ne
demande pas l'autorisation ad hoc du ministère des finances à
chaque fois.
M. Trudel: Est-ce que, par ailleurs, la modification, même
balisée, ici, permettrait à un établissement d'avoir une
entreprise subsidiaire pour opérer l'un de ses services essentiels, mais
un service accessoire, qui n'est pas du clinique? Prenons ce cas-là.
Est-ce que ça nous permettrait de dire: Ma buanderie, je mets sur pied
une entreprise commerciale pour faire ma buanderie, faire ma cuisine, faire ma
cafétéria?
M. Côté (Charlesbourg): Me contracter moi-même
avec une entreprise? Je développe une entreprise d'expertise dans la
construction puis je me contracte la réalisation de la construction ou
l'opération, par exemple?
M. Trudel: Non, non. L'opération.
M. Côté (Charlesbourg): O. K. Opération.
M. Trudel: Opération. Je dis, par exemple.
Écoutez, j'ai un service de cafétéria. Tant qu'il
va y avoir une institution, un établissement, je vais toujours avoir des
repas à faire. J'ai quelques problèmes. Je me crée une
société subsidiaire à but lucratif, commercial et dont
l'usufruit reviendra quand même à l'hôpital. Peu importe le
résultat, est-ce que j'aurai l'autorisation? Est-ce que je pourrai avoir
l'autorisation, ici, de créer et d'exploiter une entreprise pour des
activités accessoires du centre concerné?
M. Côté (Charlesbourg): Dans ce sens-là; la
cafétéria qui dessert des employés est une activité
accessoire.
M. Trudel: Vous voyez ça d'ici, là.
M. Gaudreau: Suivant 190, si l'activité exercée,
effectivement, est une activité access soire, elle n'est pas
réputée être une entreprise commerciale. N'étant pas
réputée, être une entreprise commerciale,
l'établissement n'a pas à solliciter d'autorisation pour exercer
cette activité. Cependant, le premier paragraphe de 190 lui
défend toujours d'acquérir des actions d'une autre corporation.
Le deuxième volet lui défend d'exploiter une entreprise
commerciale. Si l'activité, étant accessoire, n'est pas
réputée commerciale, il ne contrevient pas au deuxième
volet, mais, dans la mesure où il a besoin d'acheter des actions de
cette compagnie qui exploite l'activité, il se mettrait en conflit, avec
l'alinéa 1°, l'acquisition d'actions. Il serait obligé
d'avoir une autorisation du ministre. Alors, il se trouve tenu d'obtenir
l'accord du ministre s'il veut mettre en place une société
commerciale, dans le fond.
M. Trudel: II pourrait.
M. Gaudreau: II pourrait, là, avec l'autorisation du
ministre qui consentirait, dans une entente conclue avec l'établissement
et rendue publique, à ce que l'activité s'exerce. Il faudrait que
le ministre regarde jusqu'où c'est requis de permettre à une
telle entreprise de se constituer, dont les actions seront tenues, maintenues
et achetées par l'établissement. Pour répondre à
quelles difficultés? L'établissement se trouverait incapable
autrement de s'approvisionner en services de cafétéria, d'avoir
ses propres employés.
M. Côté (Charlesbourg): II n'y à pas... En
tout cas, je pense que, dans le cas précis d'une
cafétéria, je serais très étonné qu'il y ait
intérêt à ce que les gens exploitent une
cafétéria dans un établissement du réseau autre que
pour desservir des employés.
M. Trudel: Ce n'est pas très payant. M.
Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: évidemment, ce n'est pas l'aspect de la
rentabilité en soi, sauf que, comme il demeure un imbroglio assez... le
moins qu'on puisse dire, c'est qu'il demeure un imbroglio assez vaste au niveau
de l'application de l'article 45 du code du travail, n'est-ce-pas?
l'application de l'article 45 du code du travail avec le jugement en cour
suprême n'a pas éclairci le paysage à cet égard et,
si ma mémoire est fidèle, le législateur, d'ailleurs, doit
revenir sur cette précision. sauf erreur, il doit revenir sur la
précision de ce que veulent dire 45 et 46 du code du travail. alors, tu
te fais une entreprise par à côté qui exploite la
cafétéria. si tu n'es pas lié par 45, tu peux
évidemment faire des économies là où on sait et,
par ailleurs, l'établissement peut très bien, parce qu'il doit de
toute façon financer... il doit financer, de toute façon, la
partie alimentaire de ce qui est donné, ce qui est servi aux
bénéficiaires, aux usagers. il pourrait très bien
développer une entreprise commerciale, passer par-dessus 45 - il ne faut
pas tenter le diable - et avoir une subvention aussi en quelque sorte,
subvention, entre guillemets, de l'établissement pour ce qui est de la
partie aux usagers. dans ce sens-là...
M. Côté (Charlesbourg): Si c'est commercial,
ça prendrait l'autorisation du ministre. Ça, ça
m'apparaît... Bon, c'est très clair. Aujourd'hui, il pourrait le
faire sans l'autorisation du ministre à moins que ça
nécessite des immobilisations qui, à ce moment-là,
requièrent l'autorisation du ministre avec un projet autofinancé.
Je vais vous donner peut-être le dossier le plus "hot" en ville de ce
temps-là. C'est dommage que le député de Joliette ne soit
pas là. C'est la buanderie. Une question qui est posée de ce
temps-là: Est-ce que le ministère a supporté le
financement d'un centre hospitalier pour faire les infrastructures
nécessaires à dispenser des services de buanderie alors que le
privé peut le faire? C'est davantage des questions qui se posent
habituellement, alors que le privé peut compétitionner. Et est-ce
que, dans le coût, on tient compte des immobilisations qu'a dû
faire le ministère pour ne pas être déloyal
vis-à-vis du privé? J'ai eu, à l'inverse, aux Transports,
d'autres cas comme ceux-là. Quand on allait en appel d'offres public
pour la tonte de gazon, par exemple, et que le comité des gentilshommes
qui s'occupe de faire travailler des gens qui sont en milieu carcéral et
qui pouvait venir soumissionner à des prix inférieurs compte tenu
de... Ça aussi, c'est l'autre côté de la médaille
qui n'était pas facile. Évidemment, le privé, quant
à lui, criait à l'injustice et au déloyal. Donc, quand on
regarde cafétéria, je ne suis pas sûr qu'après avoir
fait ton manger pour tes bénéficiaires et tes employés, le
restant est vraiment très marginal - je ne sais pas s'il y a des
données quelque part - sur ce qu'on donne aux gens de
l'extérieur. Ce n'est pas sûr qu'il y ait quelqu'un
intéressé qui pourrait aller faire de l'argent là.
M. Trudel: C'est comme le décret sur l'entretien
d'édifices publics pour personnes handicapées, sauf que...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel:... l'État a choisi une discrimination positive
à l'égard de certaines personnes. "Disposer à titre
gratuit de ses biens, sauf s'il s'agit de biens de valeur modique... "
Qu'est-ce que c'est que modique? Ça dépend où je vais
magasiner le vendredi soir pour savoir si c'est modique ou pas?
M. Côté (Charlesbourg): J'avais justement
posé la question avant vous parce que je la sentais venir
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Compte tenu qu'il y a un vote en
Chambre, nous allons suspendre nos travaux.
(Suspension de la séance à 16 h 45)
(Reprise à 17 h 2)
Le Président (M. Joly): Nous allons reprendre nos travaux.
Alors, M. le député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Trudel: Vous nous pardonnerez certainement, M. le
Président, je me suis fait lire la définition de "modique" en
votre absence.
Le Président (M. Joly): Merveilleux
M. Trudel: Ce n'est pas que je considérais votre
autorité comme modique, au sens qu'on m'a lu, là, mais on m'a
donné une définition qui...
Le Président (M. Joly): Assez claire pour vous permettre
de bien comprendre ça.
M. Trudel: Et c'est un terme généralement
accepté dans le monde juridique. Comme disent les comptables: Petit
montant pour balancer, n'est-ce pas? C'est à peu près
ça
Le Président (M. Joly): Petit montant pour?
M. Trudel: Petit montant pour balancer PMPB, petit montant pour
balancer. Quand on arrive à la fin et que ça ne balance pas
à deux heures du matin, il y a un petit PMPB qui apparaît quelque
part.
Le Président (M. Joly): Qui s'ajuste.
M. Trudel: Ça doit être dans le modique, ça
aussi, j'imagine. Et ça, l'autorisation préalable quand il s'agit
de biens ayant une valeur un peu plus considérable, c'était
déjà... Non, effectivement, ce n'était pas
déjà là, parce qu'on va devoir avoir l'autorisation de la
régie régionale. On avait actuellement l'autorisation
nécessaire du CRSSS pour poser un tel geste, disposer d'un bien d'une
valeur plus considérable.
M. Gaudreau: C'est-à-dire qu'on n'avait pas de disposition
qui écrivait en toutes lettres que rétablissement pouvait ou ne
pouvait pas disposer. Du fait qu'on dit que c'est une corporation au sens du
Code civil et qu'on se rabat sur les principes généraux,
ça oblige, à un moment donné, à de
l'interprétation de ce que peut faire une corporation. Quand on dit,
à la fin de l'article, "dans un but humanitaire", on pense aux
équipements qui sont considérés désuets ici, mais
qui ne sont pas nécessairement...
M. Côté (Charlesbourg): Mais d'avant-garde ailleurs
dans les autres pays.
M. Gaudreau: C'est ça. Et la question se posait toujours:
Est-ce qu'on a le droit de disposer sans contrepartie de nos biens? C'est venu
des fonds publics, et on est obligé un peu comme d'abrier en disant:
Bien, c'est le côté humanitaire qui l'emporte. Mais on n'a pas de
règle de droit sur laquelle se rabattre pour autoriser ou permettre la
chose, parce que normalement une corporation n'est pas supposée disposer
de ses biens, sauf dans l'intérêt même de la
corporation.
M. Trudel: et n'y a-t-il pas une règle
générale qui demande par ailleurs de l'offrir d'abord aux
établissements du réseau, avant de pouvoir en disposer à
l'extérieur?
M. Côté (Charlesbourg): Si ma mémoire est
fidèle, parce que le ministère des Transports était le
porteur de l'appareil gouvernemental dans ce domaine-là, c'est la
disposition sur les immeubles qui faisait en sorte qu'on devait les offrir
d'abord à d'autres ministères du gouvernement, par la suite au
monde municipal, et ensuite les vendre sur la place publique. C'étaient
les immeubles seulement, et non pas nécessairement les
équipements. Alors que si on apparente les camions, par exemple, aux
équipements excédentaires, c'est une vente annuelle.
M. Trudel: Est-ce que votre raisonnement que vous donniez
général tantôt pour couvrir un cas, par exemple au tiers
monde ou d'un organisme de coopération internationale - sans trop
exagérer, il y a le tiers monde dans les établissements aussi -
c'est-à-dire que des équipements de pointe dans un centre
hospitalier universitaire peuvent très bien être un
équipement..
M. Côté (Charlesbourg): Très bien accueilli
dans les régions.
M. Trudel: Tout à fait. Je me souviens d'avoir
disposé, à l'inverse, d'un microscope électronique du
centre d'études universitaires - je ne me souviens plus trop comment
ça s'appelait à ce moment-là - à l'hôpital de
Rouyn-Noranda. C'était un équipement de pointe. Et est-ce
qu'ici... Pour la disposition des immeubles, oui, je pense que ça
existe. Il n'y a pas d'indication qu'on doit d'abord les offrir aux
établissements du réseau.
M. Côté (Charlesbourg): Mais dans la pratique, c'est
ce qui se passe. Par exemple, les CRSSS, me dit-on, ont une liste d'un certain
nombre d'équipements qui sont disponibles et il y a des échanges
interrégions. Évidemment, pour peu qu'on sache ce qu'il y a dans
les garde-robes, un peu partout.
M. Trudel: Oui. Vous voulez dire que les systèmes
d'inventaire ne seraient pas tout à fait ajustés dans ce
réseau?
M. Côté (Charlesbourg): Je ne sais pas. Il arrive
à l'occasion que des gens qui viennent nous raconter que tel
équipement a été acheté pour tel spécialiste
qui voulait travailler avec tel équipement. Mais maintenant qu'il est
parti, cet équipement-là ne sert pas. Ça arrive à
l'occasion qu'on a ce genre d'exemple-là.
M. Trudel: On ne parle pas de... Avec l'exemple que vous nous
donnez là, un peu à la blague, mais ça existe
effectivement de se réveiller donc avec des pièces
d'équipement d'une valeur assez considérable. Je prends le grand
réseau montréalais, le grand réseau
québécois, Québec-Montréal, qui se réveille
avec des pièces d'équipement d'une valeur assez
considérable, et il n'y a rien qui oblige ici à l'offrir d'abord.
Je crois que c'est la pratique. Mais il n'y a rien qui oblige à offrir
ça d'abord au réseau. Même raisonnement que le
député de Joliette tantôt sur les services qu'on vendrait
à un établissement plus petit, ayant été
développé avec des sous du réseau, pour employer une
expression simple, dans un établissement qui a un plus grand
rayonnement, un plus gros volume, une plus grande capacité.
M. Côté (Charlesbourg): II y a, me dit-on, une liste
des équipements qui ne servent pas, qui sont par régie
régionale. Il y a des échanges inter-régions qui se font
dans le réseau. Parce que ce que j'interrogeais, c'est que, chaque
année, il y a toujours des demandes de renouvellement ou d'acquisition
d'équipement technologique, puisqu'on a les budgets pour, qui sont
évaluées par la régie régionale et par le
ministère et qui font l'objet d'une recommandation.
Mais il n'y a pas d'inventaire systématique fait par le
ministère de ce qui existe dans chacun des centres.
M. Trudel: C'est chaque établissement qui...
M. Côté (Charlesbourg): Les établissements
avec la régie régionale qui fait une liste de ce qui est
excédentaire, puis fait l'objet d'échange
inter-régional.
M. Trudel: Oui, mais mon interrogation, c'était plus
sur... exactement le même type d'indications réglementaires, si ma
mémoire est fidèle, dans le cas des immeubles: les immeubles, non
seulement tu dois les offrir pour un dollar à ton réseau, mais tu
dois les offrir également au grand réseau institutionnel de
l'État. Si c'est un édifice de l'Éducation, il faut que tu
l'offres aux Services sociaux, il faut que tu l'offres aux Transports, il faut
que tu l'offres, enfin, à tout organisme ou ministère de
l'État pour éviter, évidemment, qu'on en dispose et qu'on
soit pris, un jour, pour refaire de l'investissement dans un autre secteur.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qui est recherché,
à ce moment-ci, au niveau de l'article, c'est que ce soit offert d'abord
aux autres établissements. C'est ça que vous recherchez?
M. Trudel: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, il s'agirait
peut-être de le préciser dans...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Ça pourrait
peut-être être comme suit: est faite dans l'intérêt de
rétablissement ou de la mission d'autres établissements...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...ou dans un but
humanitaire.
M. Trudel: O.K. On va le prendre comme ça et,
tantôt, on reviendra avec les amendements...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...au total. Donc, nul établissement public ne
peut pas ne pas faire sa job...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: ...c'est-à-dire négliger...
M. Côté (Charlesbourg): Négliger...
M. Trudel: ...d'exercer ses responsabilités.
Est-ce qu'il y a des sanctions pour quelqu'un à qui la loi
interdit de mal faire sa job, là?
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a pas
nécessairement d'amendes, mais, évidemment, ça peut nous
permettre de l'obliger à le faire.
M. Trudel: Ça pourrait devenir motif de tutelle.
Enfin...
M. Côté (Charlesbourg): Oui,
évidemment...
M. Trudel: Non, mais avec l'article, vous pourriez..
M. Côté (Charlesbourg): L'obliger à le
faire.
M. Trudel: ...l'obliger à poser le geste qu'il a
négligé de poser. Est-ce qu'il y a des dispositions, par
ailleurs, où le Procureur général de la province peut
toujours intervenir dans la négligence de l'exercice d'une
responsabilité? Par exemple, quelqu'un qui aurait un droit de
préemption sur quelque chose et qui n'exercerait pas ce droit de
préemption, est-ce que le Procureur général pourrait
intervenir pour le forcer à exercer le droit ou si ce serait
plutôt en vertu de l'article, ici, que l'on procéderait pour faire
exercer ce droit-là ou ce privilège?
M. Gaudreau: C'est d'abord le ministre, ici, qui demanderait
à l'établissement d'exercer ses droits. Si l'établissement
a droit à des sommes en raison de services rendus et pour lesquels il a
le droit de facturer... On parle des suppléments de chambre, par
exemple, ou de la perception des services rendus à des
bénéficiaires étrangers, c'est une facturation de 100 %.
Si l'établissement laisse porter ses comptes en disant: Ce sont les
fonds publics qui m'alimentent, je suis compensé par les ajustements
budgétaires de fin d'année, le ministre a tout
intérêt à forcer l'entité juridique à exercer
ses droits et il peut s'appuyer, justement, sur une disposition qui lui dit: Tu
ne peux pas prétendre négliger ou ne pas exercer tes droits.
M. Trudel: Et comment le ministre est-il informé d'un
droit qui aurait été exercé, mais sans avoir exigé
une contrepartie valable?
M. Gaudreau: C'est-à-dire que l'article n'est pas
là pour appeler une dénonciation, c'est bien certain. Ça
amènerait chez le ministre un amoncellement de situations. Mais c'est
pour faire comprendre à l'établissement qu'il ne peut pas
renoncer ou régler des choses à l'amiable. Quand je dis
régler à l'amiable, je veux dire renoncer purement et simplement.
Des dommages sont causés.. (17 h 15)
M. Trudel: Vous ne voulez pas dire à l'amical, là,
vous...
M. Gaudreau: Prenons, par exemple, quelqu'un qui cause des
dommages dans le centre hospitalier. Il faut donc, pour le centre hospitalier,
se faire rembourser pour les dommages causés; il y a un auteur des
dommages et il est responsable. Le centre hospitalier laisse porter en disant:
Le gouvernement va me donner des fonds pour remplacer l'équipement
brisé ou le bien détruit. Ce n'est pas parce que le
ministère peut subvenir, en termes de fonds, à du remplacement
momentané ou procéder d'urgence que ça habilite
l'établissement à dire: J'oublie l'auteur du dommage et je laisse
tomber. Il se doit d'exercer, même en tant que corporation
d'établissement public, ses recours au même titre qu'un
particulier privé le ferait, courir contre l'auteur du dommage et se
faire rembourser pour le dommage réel subi.
M. Trudel: Si le ministre exerçait cette
responsabilité-là dans le cas que vous nous citez, il pourrait,
bien sûr, rappeler l'établissement à l'ordre en disant: II
y a un article de la loi qui prévoit que tu vas faire ta job, que tu es
tenu à cela. Et il pourrait exercer, par ailleurs, certaines pressions,
par exemple du type budgétaire en disant: Si vous refusez d'exercer
votre responsabilité dans pareil cas, vous aurez...
M. Gaudreau: Vous aurez à couper. M. Trudel:... une
pénalité.
M. Gaudreau: Je pense à l'établissement qui fait
faire des réparations de toiture et la toiture coule. Il doit poursuivre
son entrepreneur pour que ce soit réparé parce qu'autrement,
c'est tout à refaire. Si l'établissement ne fait rien pour
poursuivre l'entrepreneur et se faire rembourser, c'est le gouvernement qui
paie en double. Alors, le ministère peut, à l'occasion, avancer
des sous pour que la réparation se fasse d'urgence, mais avec l'entente
que...
M. Trudel: II va y avoir une poursuite.
M. Gaudreau:... l'établissement va exercer par mise en
demeure et par action, si nécessaire, ses droits contre l'auteur du
dommage pour enfin renflouer les sous qui ont été avancés
pour la réparation. Et ça peut se trouver à
différents niveaux comme situation.
M. Trudel: Ça va pour ça. "Ne peut accorder des
subventions à des tiers, sauf s'il s'agit de sommes qui peuvent
être versées ou de biens et services qui peuvent être
fournis à des usagers ou à d'autres personnes à titre
d'aide matérielle ou financière en vertu de la présente
loi ou de toute autre disposition législative ou réglementaire. "
Un établissement peut-il donner une subvention à une
fondation?
M. Gaudreau: Pour répondre à votre question quant
à la possibilité donc pour un établissement de verser des
fonds, des subventions à une fondation, ça irait à
l'encontre de l'article parce que les seules subventions permises à des
tiers sont celles qui découlent de l'aide matérielle ou
financière permise en vertu de la présente loi. Ça, c'est
une référence implicite à la section des articles 383 et
suivants qui est intitulée "Aide matérielle et assistance
à la personne". Cette aide n'est pas limitative aux
établissements et peut être versée par le ministre, une
régie régionale ou un organisme. Et on pense, à ce
moment-là, à la fameuse aide financière directe que les
CLSC versent à des personnes pour se procurer des services à
domicile, ce qu'ils font depuis qu'il y a eu transfert des programmes de
l'OPHQ. L'OPHQ versait de l'aide financière directe à des
personnes handicapées pour qu'elles s'achètent des services
à domicile. Ce programme a été transféré au
niveau des CLSC. C'est donc une subvention qui vient du CLSC à une
personne physique, à un tiers et c'est permis en vertu des dispositions
à ce moment-là. Mais, pour des subventions directes sans lien
avec. une autorité d'aide en vertu d'une loi ou d'une disposition
réglementaire, c'est une défense. L'article 190 devient une
défense de subventionner des tiers, quiconque, sauf ce qui est permis
ici. Autrement dit, ce n'est pas une habilitation législative ou
réglementaire à le faire.
M. Côté (Charlesbourg): Le plus bel exemple, c'est
celui de l'allocation à la personne handicapée qui achète
ce service et, éventuellement, la possibilité que la personne
âgée puisse, elle aussi, recevoir lé même... C'est ce
que ça pourrait couvrir.
M.. Trudel: Mais, formellement, sur ma question sur la fondation,
il ne pourrait pas.
M. Côté (Charlesbourg): Non. M. Trudel:...
l'autre bout, là.
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est plutôt
l'inverse.
M. Trudel: C'est parce que, vous connaissez le ministre, ne vous
attendez pas à voir passer cela. C'est un plan de financement et on dit:
Si tu en ramasses les deux tiers, j'en mettrai le tiers.
M. Côté (Charlesbourg): II y a des projets
autofinancés 80-20 au ministère. C'est un programme très
nettement établi où la fondation va financer 80 % et le
ministère 20 %. Ça, ça existe. C'est des
immobilisations.
M. Trudel: Là, vous parlez d'un projet conjoint avec le
ministère. Mais vous voyez ça
d'ici, l'acquisition d'un équipement, la fondation va demander
l'autorisation au ministre et on s'entend, on dit: écoute, ramasse-moi
les deux tiers et, moi, je te financerai pour un tiers et, après
ça, tu iras demander l'autorisation au ministre d'acheter tout
ça.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais ce n'est pas
toujours comme ça. Il y a d'abord une règle de base qui est celle
d'un équipement qui vise à en remplacer un autre, qui est soumise
à une règle de financement par le ministère et il y a Une
règle aussi sur l'acquisition de nouveaux équipements, qui est
différente sur le plan du financement. Dans ce sens-là, c'est
là qu'interviennent, règle générale, les fondations
pour le résiduel, parce que le ministère ne paie pas. Dans
d'autres circonstances, il y a effectivement - prenons un exemple récent
- Sept-îles. Sept-îles dit: On veut un "scan", on va le payer, le
"scan", et on souhaiterait que le ministère paie l'opération.
Donc, le ministère n'a pas déboursé un sou, mais c'est la
fondation de l'hôpital, par une campagne publique, incluant les
employés d'lron Ore, ainsi de suite, qui a ramassé des sous,
comme à Baie-Comeau, de la même manière. Ce qui,
normalement, n'aurait pas été justifié au niveau du
ministère compte tenu du volume. Ça n'a pas grand bon sens de
dire: Même s'il n'y a que la moitié d'un "scan" qui est
justifiée à Sept-îles, on va dire au gars de Sept-Iles: Tu
vas monter à Baie-Comeau pour passer un examen parce qu'on en a
installé un à Baie-Comeau. Ça n'a pas de bon sens. Donc,
on le dit au milieu, il faut que le milieu se prenne en main. Le milieu s'est
pris en main et il est allé chercher... Mais c'est davantage dans le
sens inverse.
M. Trudel: Ce n'était pas tout à fait la même
séquence à Amos.
M. Côté (Charlesbourg):. Je n'ai pas vécu
Amos, je n'étais pas là à l'époque.
M. Trudel: Si je comprends bien, dans le cas de la
Côte-Nord, il y avait eu entente préalable avec le
ministère.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Je crois qu'il y a toujours...
M. Côté (Charlesbourg): À Amos,
c'était... Ce dont je me souviens, à l'occasion du Sommet de
l'Abitibi-Témiscamingue, on parlait d'un scanner mobile.
M. Trudel: Ça avait été
évoqué, le scanner à roulettes. Il y a des groupes qui
parlaient de scanner mobile, mais, finalement, c'est une fondation qui a
payé les équipements, sauf que, que je sache, il n'y avait pas
d'entente, à ce moment-là, au niveau du fonctionnement avec le
ministère.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Évidemment,
comme il n'y avait pas d'entente avec le ministère... C'est un peu comme
à Alma. À Alma, il y a eu une entente: effectivement, le "scan"
serait payé par les gens du milieu, mais le ministère ne paierait
pas pour x années le financement. Mais, à Amos, il a
été installé sans l'autorisation du ministère.
C'est pour ça que le ministère, avec les moyens qu'il avait
à l'époque, je me rappelle, ne payait pas le coût
d'opération.
M. Trudel: Remarquez que je ne trouve pas, quant à moi,
que c'est une pratique détestable que l'établissement joigne ses
efforts, effectivement, à la fondation pour l'acquisition d'un
équipement essentiel au développement de services dans la
région concernée. Ce que vous dites, c'est: Ça peut aussi
être un financement conjoint établissement-fondation, et non pas
nécessairement, évidemment, l'établissement qui met de
l'argent dans la fondation. C'est un type de pratique qui est accepté.
Par exemple, 80 % fondation, 20 % établissement. On verra des articles
tantôt sur ce que le ministère paie au niveau du fonctionnement.
Ce que vous affirmez, c'est que par rapport à 7°, il ne peut, donc,
accorder des subventions à des tiers, sauf pour des biens et services
qui peuvent être fournis à des usagers à titre d'aide
matérielle ou financière, et ils sont tous
énumérés quelque part dans la loi.
M. Côté (Charlesbourg): Non. C'est par des
dispositions législatives ou réglementaires.
M. Trudel: "... la présente loi ou de toute autre
disposition législative ou réglementaire. " Il y aurait un
règlement qui pourrait autoriser...
M. Côté (Charlesbourg): le versement d'une
allocation directe à l'usager qui est à domicile, notre personne
âgée dont on parlait tantôt. évidemment, on a fait
allusion à 383. on a un article 383 qui est passablement modifié
par rapport à ce qui est là. il ne faut pas se fier à
l'article 383 qui est là. il est passablement modifié compte tenu
du fait que les gens avaient tiré comme conclusion que c'était la
privatisation qui découlait du 383 tel que libellé. alors...
M. Trudel: Vous allez resserrer ça?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. C'est
définitivement nettement changé par rapport à. D'ailleurs,
je vais vous fournir, aussitôt que je les aurai, les amendements, pour
être capable d'en faire une étude préalable.
M. Trudel: Ça, ça interdit la subvention à
un organisme communautaire de la part d'un
établissement? L'amendement est complètement nouveau par
rapport à la loi actuelle?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. C'est ça.
M. Gaudreau: C'est quand il y a eu le transfert de l'OPHQ vers
les CLSC. On s'est rendu compte que les établissements sont
dispensateurs de services, mais n'étaient pas, par définition de
régie, appelés à être les subven-tionneurs de
services.
M. Trudel: Le transfert de l'OPHQ aux CRSSS, pas aux CLSC.
M. Gaudreau: Oui, CRSSS, mais.:
M. Côté (Charlesbourg): Ça dépend des
programmes. Il y a des programmes qui sont transférés
à...
M. Trudel: Ah! le maintien à domicile.
M. Côté (Charlesbourg): oui. le maintien à
domicile aux clsc, d'autres au ministère, d'autres aux crsss, d'autres
à d'autres ministères.
M. Trudel: Aux Transports.
M. Côté (Charlesbourg): A la SHQ
M. Trudel: O. K.
M. Gaudreau: En tout cas, quand ça arrivait au niveau de
l'établissement, on s'est rendu compte que les définitions
actuelles des services de santé et services sociaux ne nous permettaient
pas de les qualifier d'éléments subvention-neurs. C'est des
organismes dispensateurs de services en propre, mais pour agir aux fins de
verser ou d'accorder des subventions, il y avait comme un manque. Ça
fait qu'on se trouve à le confirmer.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que
subventions, oui. Par contre, c'est l'article 78 qui régit la conclusion
d'entente avec des organismes. Donc, ça inclut les organismes communau-.
taires. Donc, effectivement, ce n'est pas... Subventions non, mais les contrats
de services. On l'a adopté déjà à 78 avec les
organismes communautaires.
M. Trudel: Contrats de services.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. "Un
établissement peut conclure avec un autre...
M. Trudel: Oui, très bien. J'allais... Sauf que la
question, c'était..,
M. Côté (Charlesbourg): Subventions.
M. Trudel: Donc, ça interdit...
M. Côté (Charlesbourg): Des subventions.
M. Trudel:... des subventions aux organismes communautaires.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Par exemple à des organismes
communautaires.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, parce que c'est la
régie qui sera, elle, mandatée pour subventionner les organismes
communautaires.
M. Trudel: La régie est-elle un établissement? (17
h 30)
M. Côté (Charlesbourg): non. la régie n'est
pas un établissement. non. .
M. Trudel: Mais sans qu'il y ait entente de services à
dispenser, il peut être éminemment souhaitable, dans certaines
régions, dans certains cas, que l'établissement, de par son
conseil d'administration, évidemment, puisse aider un groupe
communautaire si ça correspond, par exemple, à de la
prévention. Ça l'empêcherait, si vous me permettez
l'expression, c'est-à-dire ça réduirait la consommation de
services qu'il a à offrir. Je pense aux groupes de promotion de la
santé, par exemple, à la promotion de la santé, oui,
particulièrement, et du bien-être.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que ça
signifierait, un cas comme celui-là, par exemple, c'est qu'un
établissement reconnaisse un organisme communautaire pour faire de la
prévention, comme vous le dites, et faire l'objet d'une entente.
Ça pourrait faire l'objet d'une entente entre le conseil
d'administration et l'organisme communautaire. Donc, ce que vise 78, c'est
aussi la conclusion d'une entente sans nécessairement que ce soit un
contrat formel. Donc, à ce niveau-là, ça pourrait
être couvert par 78, puisqu'on y lit bien: "... établissement, un
organisme ou toute autre personne, une entente pour l'une ou l'autre des fins
suivantes. "
M. Trudel: Par exemple, je pense à tout le réseau
de prévention du suicide, d'écoute téléphonique,
Prévention du Suicide de Québec, ou, évidemment, par
exemple, n'importe quel organisme ou établissement de santé ou de
services sociaux. Évidemment, quand tu as un bon réseau
d'écoute, le moins qu'on puisse dire, c'est de la prévention et
ça réduit la consommation, les services, éventuellement,
de l'établissement.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais ce n'est pas bien
bien le rôle de l'établissement, du centre hospitalier de
subventionner un organisme
communautaire. Ça va se faire par le biais de la régie
régionale, donc au niveau des subventions aux organismes communautaires.
Et si, pour des besoins spécifiques, l'établissement
décidait qu'il peut y avoir une entente avec l'organisme communautaire
sur le plan de la prévention, à ce moment-là, l'entente
permet de payer des services qu'il pourrait avoir, qui font l'objet d'une
entente, mais pas nécessairement d'une subvention. Donc, une entente qui
permet de donner des sous à l'organisme communautaire.
M. Trudel: Et ça, ça vaut également pour
toute contribution, si minime soit-elle, à tout organisme du milieu.
Vous savez, dans plusieurs régions, les établissements de
santé et de services sociaux sont des acteurs extrêmement
importants. Vous connaissez la dynamique générale: on
décide, dans une région, de se doter de tel équipement,
par exemple. On décide de faire un mouvement et on en appelle autant
à l'entreprise privée qu'à l'entreprise publique. Et
là, l'établissement, avec cet article-là, à titre
de subvention, se verrait strictement interdit de contribuer à des
mouvements.
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce que, autrement,
ça risque de ne pas avoir de limite. Et ce n'est pas le rôle d'un
établissement comme un centre hospitalier de subventionner. Ce n'est pas
son rôle. Son rôle, c'est de dispenser des services qui sont
très bien définis dans sa mission, avec la
périphérie qu'on veut bien lui reconnaître, mais son
rôle n'est pas de subventionner.
M. Trudel: Comme vous m'avez indiqué tantôt que
c'était un article nouveau, il y a du droit nouveau ici, je veux
être bien sûr qu'on a fait le tour, premièrement, de la
pratique, puis, deuxièmement, ne pas étouffer non plus
complètement le respir des établissements. Ça veut dire
que quiconque pourrait... On a vu tantôt que toute poursuite peut
être intentée par le ministre, par la régie
régionale ou par toute personne intéressée. Cela peut
placer les établissements dans une situation ultradélicate pour
1000 $ à quelque part. Bon, je sais bien que c'est d'abord un
établissement qui doit dispenser des services en vertu de la mission qui
lui est confiée, sauf que quiconque pourrait intenter une poursuite en
disant: Tu a contribué cette année à la campagne de
Centraide...
M. Côté (Charlesbourg): Oui..
M. Trudel: II avait déjà marqué ça,
lui?
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais c'est parce que
ça peut être humanitaire. Ha, ha, ha! Il y a
l'interprétation de "modique", ou... Évidemment, est-ce que 1000
$ par rapport à un budget de 40 000 000 $ c'est modique?
M. Trudel: Oui. Mais là, c'est pour les biens.
M. Gaudreau: Les sommes d'argent sont des biens aussi.
M. Trudel: Est-ce que j'ai beaucoup de biens dans mes poches?
M. Gaudreau: Quelques biens.
M. Trudel: Très bien, maître. Et c'est de la
concordance sur l'action qui peut être intentée, là...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Peut être intentée par le ministre, la
régie régionale ou toute personne intéressée.
Ça va. Est-ce que les petits amendements sont prêts?
M. Côté (Charlesbourg): Oui
M. Trudel: Oui. Ah! il ne faut pas que je la manque
celle-là, c'est vrai. Ça, c'est de la nullité relative,
là, juste en bas, ici. Ce n'est pas de la nullité absolue, c'est
de la nullité relative.
M. Gaudreau: Elle est relative, elle n'est pas qualifiée
d'absolue. En vertu du nouveau Code civil, tout ce qui ne sera pas
qualifié d'absolu sera relatif.
M. Trudel: Ha, ha, ha!
M. Gaudreau: Est-ce que je peux quand même vous soulever
une petite difficulté par rapport à l'amendement demandé
au paragraphe 1°? Si on maintient l'idée d'autorisation et que
parallèlement on demande qu'il y ait conclusion d'entente, il y a comme
un petit peu de difficulté à prétendre demander
l'autorisation du ministre, mais obliger le ministre à conclure une
entente qui déterminerait la mesure de l'autorisation. D'où je
serais porté à ce moment-là à suggérer que
l'article dise: Nul établissement ne peut acquérir des actions
d'une autre corporation ou exploiter une entreprise commerciale sans avoir
obtenu l'avis de la régie régionale concernée, et dans la
seule mesure prévue... J'éliminerais donc les mots "et
l'autorisation du ministre". Le texte continuerait: sans avoir obtenu l'avis de
la régie régionale concernée et dans la seule mesure
prévue à une entente conclue avec le ministre, et dont les
conditions sont rendues publiques par l'établissement. Il lui fait
obligation de rendre publique l'entente qu'il passe avec le ministre.
J'élimine la notion d'autorisation, parce que si j'oblige le ministre a
signer une entente avec l'établissement...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Il faut
qu'il s'autorise lui-même.
M. Gaudreau:... il serait malvenu de ne pas autoriser
l'établissement à y être partie.
M. Trudel: J'aimerais ça reculer le "tape". Je pense que
j'ai fait la suggestion à peu près comme ça,
tantôt,
M. Gaudreau: C'est possible, mais il y avait une enumeration dans
votre suggestion.
M. Trudel: Non, deuxième, catégorie deux, le type
deux.
M. Gaudreau: Alors...
M. Trudel: Mais oui, évidemment, ça peut
très bien se lire comme cela.
M. Gaudreau: Je transcris. M. Trudel: Alors....
M. Côté (Charlesbourg): Donc, ça se lirait
comment?
M. Gaudreau: Le papillon dans son...
M. Côté (Charlesbourg): Dans son ensemble.
M. Gaudreau:... dans son ensemble?
M. Trudel: Le papillon à deux ailes.
M. Gaudreau: Alors, amendements à l'article 190:
"premièrement, remplacer les paragraphes 1° et 2° du premier
alinéa par le suivant: "1° acquérir des actions d'une autre
corporation ou exploiter une entreprise commerciale sans avoir obtenu l'avis de
la régie régionale concernée et dans la seule mesure
prévue à une entente conclue avec le ministre et dont les
conditions sont rendues publiques par l'établissement. " Ça,
ça remplace tout le paragraphe 1°.
M. Trudel: II faut que l'entente soit là pour
acquérir des actions.
M. Gaudreau: Exact. M. Trudel: Parfait.
M. Gaudreau: L'entente peut donc restreindre...
M. Trudel: Très bien.
M. Gaudreau:... le nombre d'actions à acheter ou la
qualité des actions à acheter, participatives ou sans...
M. Trudel: Et rendue publique par l'établis- sement.
M. Gaudreau: Exact.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Ça va.
M. Gaudreau: Deuxième élément du papillon:
remplacer le paragraphe 3° du premier alinéa par le suivant: "3°
consentir à des tiers des prêts à même les sommes
d'argent qu'il administre. Ça, c'était déjà
là. Troisièmement, pour faire suite à la demande,
insérer, dans là quatrième ligne du paragraphe 5° du
premier alinéa, après le mot "poursuit", ", en faveur d'un autre
établissement". Ce qui amène le paragraphe 5°.
M. Trudel: Parfait. Très bien. Merci, maître.
M. Gaudreau: Alors, je le transcris.
Le Président (M. Joly): Donc, au départ, si je
comprends bien, M. le ministre, vous retirez le premier amendement qui avait
été déposé et, si je comprends bien aussi, vous
faites vôtre la lecture de l'amendement qui a été lu par Me
Gaudreau.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, M. le Président.
Si j'étais aphone, ce serait lui que je choisirais pour lire.
Donc...
Le Président (M. Joly): Puis il a une belle voix à
part ça, j'ai remarqué ça. Alors, est-ce que...
M. Trudel: M. le Président, il a fait ce que le ministre
eût fait si c'avait été le ministre qui avait
parlé.
Le Président (M. Joly): Exactement. Alors, est-ce que
l'amendement, tel que lu et proposé, est adopté? Est-ce qu'il est
prêt?
M. Gaudreau: II est sur le point d'être
déposé.
Le Président
(M. Joly): alors, si vous voulez, on
peut peut-être attendre; on va suspendre quelques petites minutes et
l'amendement et l'article 190.
M. Côté (Charlesbourg): en tout cas, arrangez
ça comme vous voulez. ce que j'ai compris, c'est qu'on a fini l'article,
puis il est adopté.
Le Président (M. Joly): Oui, pour y revenir d'ici quelques
minutes.
M. Trudel: Vous nous appellerez.
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement et l'article
190, suspendus. J'appelle l'article 191.
M. Côté (Charlesbourg): "Un établissement
public peut acquérir, par expropriation, tout immeuble dont il a besoin
pour agrandir ses installations ou pour organiser des services se rattachant au
fonctionnement général du centre qu'il exploite. "La Corporation
d'hébergement du Québec visée à l'article 376 peut,
de la même manière et aux lieu et place de l'établissement,
acquérir un tel immeuble pour les fins de l'établissement. " Il y
a un petit papillon qui vise à remplacer, à la fin de la
troisième ligne du premier alinéa, le mot "du" par les mots "de
tout". Ça se lirait donc comme suit: Un établissement public peut
acquérir, par expropriation, tout immeuble dont il a besoin pour
agrandir ses installations ou pour organiser des services se rattachant au
fonctionnement général de tout centre qu'il exploite.
M. Trudel: Ah, oui.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre. M. le
député.
M. Trudel: C'est plus proche de la réalité,
ça. Et là, les dispositions législatives en matière
d'expropriation s'appliquent. Dès que l'on déclencherait une
procédure d'expropriation, s'il y a contestation, etc., sur la juste
valeur, un transfert, tous ces mécanismes-là
s'appliqueraient.
M. Gaudreau: Exact. La Loi sur l'expropriation dit, dès le
départ: "Le présent titre régit toutes les expropriations
permises par les lois du Québec et prévaut sur les dispositions
incon-ciliaibles de toute loi générale ou spéciale. "
M. Trudel: II ajoute pas mal à la capacité
d'expropriation par rapport à l'article actuel, à l'article 135,
je pense, qui traite de ça.
M. Gaudreau: Exact. C'est l'article 135 de la loi actuelle.
M. Trudel: Et on limitait cette possibilité à un
centre hospitalier ou à un centre d'accueil tenant au moins 50 lits
à la disposition des personnes, puis dans la même
municipalité, tel centre, ou dans la municipalité
contiguë.
M. Gaudreau: Dans une municipalité contiguë, donc, en
pratique, pour parfaire ses installations... À partir du moment
où le texte dit que c'est des immeubles qui sont nécessaires pour
organiser ses services ou parfaire ses installations, il est assez peu probable
qu'elle change... La notion de 50 lits devient une norme qui n'a pas vraiment
de... (17 h 45)
M. Trudel: est-ce que c'est un cas qui peut se présenter,
ça, un établissement qui déciderait, pour organiser ses
services se rattachant au fonctionnement général des centres
qu'il exploite, d'exproprier un établissement, un immeuble appartenant
à un autre établissement du réseau?
M. Gaudreau: L'établissement pourrait le désirer,
mais quoi qu'il en soit, toute expropriation, toujours en vertu de là
Loi sur l'expropriation, est autorisée par le gouvernement aux
conditions qu'il décide. Alors, nul établissement ne peut arriver
seul à exproprier qui que ce soit. Il se devra d'être
habilité, par un décret gouvernemental, à procéder
à l'expropriation. Alors...
M. Trudel: Ah! Il y a toujours... M. Gaudreau:
Toujours.
M. Trudel:... une obligation d'autorisation gouvernementale pour
procéder.
M. Gaudreau: Oui. Par contre, il faut qu'une disposition d'une
loi confère à un organisme ou une corporation...
M. Trudel: Oui, c'est ça.
M. Gaudreau:... ce droit exorbitant d'exproprier, même si
ça prend l'autorisation du gouvernement.
M. Trudel: Oui, parce que c'est gros, comme pouvoir,
effectivement.
M. Gaudreau: Ce n'est pas un pouvoir qui est courant, il est
exceptionnel.
M. Trudel: Et ce même pouvoir-là est dévolu
à la Corporation d'hébergement du Québec si elle
l'exerçait au nom de l'établissement.
M. Gaudreau: C'est ça. Pour les besoins de
l'établissement, c'est que... On sait que la Corporation n'existe que
pour les fins des établissements. Elle tient les immeubles qui servent
aux établissements. Alors, ce n'est que pour faciliter, à la
fois, le financement et le déroulement des opérations que...
M. Trudel: C'est transitoire, seulement? M. Gaudreau:
Pardon?
M. Trudel: La Corporation d'hébergement du Québec
agit surtout à titre transitoire?
M. Gaudreau: Non.
M. Trudel: Non.
M. Gaudreau: Plus généralement qu'autre-
ment, c'est à titre permanent. Elle est propriétaire des
immeubles et l'établissement est un locataire occupant, un locataire
sans frais, là, sauf pour les frais courants d'exploitation de
l'occupation.
M. Trudel: Ça va.
Le Président (M. Joly): Adopté?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
191 est-il adopté?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 191, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): J'ai ici en main l'amendement qui
avait été lu et approuvé par M. le ministre, tantôt.
Donc, l'amendement a l'article 190 est adopté?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. Donc, l'article
190, tel qu'amendé, est adopté. J'appelle l'article 192.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
j'aurais l'article 191. 1.
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît, M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Avec votre permission.
Insérer, après l'article 191, l'article suivant: "191. 1 Un
établissement qui n'a pas adhéré à une association
reconnue par le ministre pour négocier et conclure un contrat
d'assurance de la responsabilité civile à l'avantage de ses
membres et pour en gérer la franchise doit souscrire un tel contrat
à l'égard des actes dont il peut être appelé
à répondre. "
Et ça, M. le Président... Vous en avez une copie, je
pense?
Le Président (M. Joly): Oui, je l'ai déjà,
M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Dans la mesure où il
est adopté, ça nous permettrait, M. le Président,
d'abroger ou de supprimer l'article 131 qu'on avait suspendu, à
l'époque, et on le ferait, par la suite, dès le moment où
l'article 191. 1 pourrait être adopté. À l'article 131,
c'est...
M. Trudel: Vous attendiez un avis de...
M. Côté (Charlesbourg): L'avis du Surintendant des
assurances. Vous vous rappellerez, quand on a suspendu l'article 131, que
c'était davantage pour aller chercher les avis du Surintendant des
assurances et de l'Inspecteur général des institutions
financières.
M. Trudel: une petite case! et il est d'accord que ça
peut... l'avis, c'est qu'une association peut être reconnue pour fins
d'auto-assurance? c'est ça, l'avis?
M. Côté (Charlesbourg): Dans le cas présent,
par exemple, ça peut être l'AHQ, ça peut être l'ACAQ,
bon, qui négocie et qui administre la franchise. C'est ça que
ça visait à reconnaître. Et, finalement... C'est ça.
Un établissement qui n'a pas adhéré à une
association reconnue par le ministre pour négocier et conclure un
contrat d'assurance de la responsabilité civile à l'avantage de
ses membres et pour en gérer la franchise doit souscrire un tel contrat
à l'égard des actes dont il peut être appelé
à répondre.
M. Trudel: Donc, l'avis du surintendant général -
comment on l'appelle déjà?
M. Côté (Charlesbourg): Surintendant des
assurances.
M. Trudel: Surintendant des assurances. M. Côté
(Charlesbourg): Et l'Inspecteur...
M. Trudel: Est à l'effet qu'un regroupement
d'associations...
M. Côté (Charlesbourg):... général des
institutions financières.
M. Trudel: Est à l'effet, donc, qu'une association peut
être reconnue par le ministre pour agir...
M. Côté (Charlesbourg): Au nom... M.
Trudel:... à titre d'assureur. M. Côté
(Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: Et c'est le cas de la plupart des
établissements?
M. Côté (Charlesbourg): C'est de négocier
l'assurance, pas l'assureur, et de gérer la franchise.
M. Trudel: Oui. C'est gérer la franchise qui me...
Gérer la franchise, il peut... Le regroupement peut avoir de la
réassurance sur la franchise.
M. Gaudreau: La franchise, elle est donnée à
l'association par le ministère...
M. Trudel: Ah!
M. Gaudreau:... pour que le montant d'assurance à
souscrire puisse être d'un niveau supérieur et amener moins de
primes ou des primes moins dispendieuses.
M. Trudel: Oui.
M. Gaudreau: Alors, ça fait supporter par l'association
une franchise plus forte...
M. Trudel; Actuellement, c'est le cas... M. Côté
(Charlesbourg): De l'AHQ. M, Trudel:... de l'AHQ?
M. Gaudreau: C'est ça. Ce qu'on appelle le fonds de l'AHQ,
mais c'est un programme d'assurance-responsabilité professionnelle.
M. Trudel: et les autres établissements du réseau,
dans le secteur social, ils fonctionnent à même leur propre budget
pour assumer les franchises?
M. Gaudreau: C'est-à-dire qu'ils ont des polices
individuelles.
M. Côté (Charlesbourg): Actuellement, c'est
uniquement l'AHQ qui le fait.
M. Gaudreau: À cause du volume que ça
représente. Mais l'article n'empêcherait pas toute autre
association d'y être aussi.
M. Trudel: Déductible? Pour gérer le
déductible, comme on dit?
Une voix: "Deductible", c'est anglophone.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. C'est un
anglicisme.
M. Trudel: Oui, oui. La langue m'a fourché.
M. Côté (Charlesbourg): Avec toute la franchise
qu'on peut vous dire, c'est un anglicisme.
M. Trudel: II n'y a pas d'ethno quelque chose
là-dedans.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non.
M. Trudel: Ce qu'on dit Ici, en soi, c'est que si tu n'as pas
adhéré à un arrangement collectif, tu dois souscrire un
tel contrat à l'égard des actes dont tu peux être
appelé à répondre.
M. Côté (Charlesbourg): Sur le plan individuel.
M. Trudel: Sur le plan individuel.
M. Côté (Charlesbourg): Ça t'oblige à
avoir une couverture.
M. Trudel: C'est ça. Y compris donc, de gérer,
probablement, la franchise à même ton budget peut-être -
c'est le choix du conseil - de gérer ta franchise à même
tes fonds de fonctionnement propres. C'est ça?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Et dans le cas de l'Association des hôpitaux,
c'est en vigueur depuis quatre ou cinq ans, à peu près?
M. Côté (Charlesbourg): 1986.
M. Trudel: Six ans. Est-ce qu'il y a eu un bilan de fait de
l'expérience? Parce que le ministère verse des sommes d'argent
pour assumer la franchise.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que le ministère a
contribué... J'avais toujours 9 000 000 $ à l'esprit, mais c'est
8 900 000 $ par année depuis le début. Ç'a
été la contribution du ministère. Il y a un actif de 40
000 000 $, mais, évidemment, ça ne tient pas compte des
réclamations qui sont en cours.
M. Trudel: Verse 8 900 000 $ par année. Il y a un actif de
40 000 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Et les intérêts des actifs de 40 000 000
$?
M. Côté (Charlesbourg): Vont au fonds.
M. Trudel: Vont au fonds. Un rapport annuel qui est fait au
ministère sur le fonds?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. D'Astous:
Trimestriel... M. Trudel: Trimestriel et... M. D'Astous:...
et annuel.
M. Trudel:... annuel. Ça n'entre pas au fonds
consolidé des états financiers du Québec.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: De l'État.
M. Côté (Charlesbourg): Des déboursés.
Le déboursé, lui, apparaît aux crédits du
ministère. Évidemment, les 8 900 000 $, il faut qu'ils sortent de
quelque part.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Ils servent eux-mêmes
à payer des réclamations qui peuvent être en cours. Donc,
ç'a créé un fonds qui, effectivement, va servir à
payer certaines réclamations, dans la mesure où elles sont
justifiées, où des tribunaux le donnent...
M. Trudel: Sauf qu'entre guillemets vous me dites: II y a des
actifs d'à peu près 40 000 000 $ à ce même
fonds.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: Compte tenu de la prudence, de la grande prudence des
hôpitaux, de l'effort de restriction sur les réclamations,
sur...
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, c'est
fait avec de savantes études actuarielles...
M. Trudel: Ah! les faiseurs de lapins? Oui, c'est comme les
lapins, les actuaires, ça.
M. Côté (Charlesbourg):... qui disent que ça
pourrait coûter ça. évidemment, si, à un moment
donné, ça ne coûte pas ça, il s'agit de ne pas payer
une année.
M. Trudel: Oui. Les actuaires, c'est comme les lapins.
M. Côté (Charlesbourg): Je suis aussi convaincu que
le ministère...
M. Trudel: Ça se multiplie.
M. Côté (Charlesbourg):... au bout de la ligne, ne
sortira pas perdant s'il y a de l'argent à faire avec eux autres.
M. Trudel: Ça multiplie les chiffres à la vitesse
des lapins, ça. Et l'expérience, jusqu'à maintenant,
s'avère, aux yeux du ministère, extrêmement positive ou
positive? Avez-vous fait une évaluation de cette formule-là
après six ans, sept ans?
M. Côté (Charlesbourg): II paraît que c'est
suffisamment bon que l'Ontario est après copier le système
québécois. Parce qu'en Ontario, ça leur en coûte, me
dit-on, 20 000 000 $ à 25 000 000 $ par année.
M. Trudel: Si l'expérience est aussi positive que cela,
est-ce qu'il y a de l'incitatif pour tout le réseau? Si c'est aussi
positif que cela comme expérience.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment,
l'incitatif est que, faisant la mise en commun, il y a un coût qui est
moindre que si tu le fais de manière individuelle. C'en est
déjà un, incitatif, et, éventuellement, il finirait par le
payer pareil, mais de manière plus élevée.
M. Trudel: C'est parce que... Évidemment, oui, si
l'expérience est aussi positive du côté des centres
hospitaliers, en particulier.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Ça pourrait
l'être au niveau des centres d'accueil et d'hébergement.
Évidemment, tu as moins d'actes médicaux posés. Ce n'est
pas le même niveau. Au niveau de l'ACAQ, c'est un dossier sur lequel
travaillent des gens, actuellement, pour que ce soit étendu.
M. Trudel: II y a 40 000 000 $ d'actifs susceptibles d'être
utilisés, évidemment, par les calculs de ceux qui multiplient les
lapins. Ce n'est pas un petit portefeuille de placements, ça, là!
Est-ce qu'il y a des politiques de placement approuvées par le ministre
des Finances?
M. Côté (Charlesbourg): M. D'Astous.
M. D'Astous: ils ont une politique interne, l'Association des
hôpitaux, qui s'inspire grandement de celle des Finances. Donc, il y a
des priorités de placements à court terme, à moyen terme,
avec des actions... Pas des actions, des obligations ou des dépôts
à terme.
Une voix: Ouf!
M. D'Astous: Pas d'actions! C'est une politique approuvée
par le conseil...
M. Trudel: II a eu chaud! Ha, ha, ha!
M. D'Astous: Ça, c'est le mien. Ha, ha, ha!
M. Trudel: Est-ce qu'il y a une divulgation publique annuelle,
par exemple, des placements effectués?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: Écoutez, un peu plus au-delà du
principe, il y a quelque chose comme 40 000 000 $ du public qui sont
orientés vers un objectif qui est éminemment louable, positif,
avec des résultats positifs, puis il y a quelqu'un qui, à mon
avis... Je comprends qu'il y a quelqu'un qui n'a personne à qui rendre
de comptes publics sur une politique de placement et des placements sur 40 000
000 $. Ce n'est pas tout à fait des
pinottes.
M. Côté (Charlesbourg): Quand on dit qu'il n'a pas
de comptes, il a des comptes à rendre parce que, dans le rapport
trimestriel et annuel, il a l'obligation de rendre des comptes au
ministère à ce niveau-là, sans pour autant que ce soit
public. Le rapport lui-même, s'il était demandé,
deviendrait un document public accessible.
Ce qu'on comprend, c'est que l'Association a tout intérêt
à avoir un rendement maximum de ses placements, n'a pas
intérêt à ne pas avoir de rendement.
M. Trudel: Ce que vous dites, c'est qu'il y a un rapport
trimestriel et annuel de l'état...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, du fonds.
M. Trudel:... du fonds. Mais est-ce qu'on vous décrit
là-dedans les placements?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: Ça ne vous inquiète pas, vous?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que je
ne peux pas vous dire oui quand c'est non.
M. Trudel: Mais est-ce que vous vous êtes interrogé
là-dessus au moment de rédiger l'article?
Le Président (M. Joly): Le devoir nous appelle,
nous...
M. Côté (Charlesbourg): Juste là-dessus.
Le Président (M. Joly): Oui, allez, brièvement, M.
le ministre, s'il vous plaît.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que disait M. D'Astous
tantôt, ils suivent les règles du ministère des Finances
dans ce domaine-là. Donc, à partir de ça, c'est ce qui a
été la règle jusqu'à maintenant, ça a
été pas si mal parce que, effectivement, ça a donné
de bons résultats. Je comprends l'interrogation, est-ce qu'on ne devrait
pas aller plus loin?
Des voix:...
Le Président (M. Joly): C'est un autre vote,
ça.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un vote. Après
l'ajournement, si on...
M. Trudel: O. K. Je vais revenir.
Le Président (M. Joly): Ça prend une quinzaine de
minutes pour le vote. Est-ce que nous...
M. Côté (Charlesbourg): On pourrait peut-être
finir par passer à travers celui-là.
Le Président (M. Joly): Alors, nous suspendons pour la
durée du vote.
(Suspension de la séance à 18 h 5)
(Reprise à 18 h 20)
Le Président (M. Joly): Nous allons reprendre nos
travaux.
M. Côté (Charlesbourg): m. le président, sur
le plan de l'information, les placements, comme on l'a dit tantôt, ce
n'est pas du domaine des actions, c'est d'avantage des obligations, du canada,
du québec, des municipalités. et je pense qu'il y a
possibilité, à l'intérieur du rapport annuel, d'exiger
l'état des placements, au moment du rapport annuel.
M. Chevrette: II y a des placements hors Québec?
M. Côté (Charlesbourg): S'il y en a hors
Québec? Il n'y en a pas.
M. Chevrette: Hors Canada et hors Québec.
M. Côté (Charlesbourg): O. K. Du Canada. Des
obligations du Canada, mais pas...
M. Chevrette: II n'y a pas de placements en Suisse, puis ces
affaires-là?
Une voix: C'est hors du Canada... M. Chevrette:
Êtes-vous sûr de ça? Une voix: Je ne suis pas
assez sûr.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, pas à
notre connaissance, quitte à ce qu'il y ait des vérifications qui
se fassent puis qu'on vous donne la réponse ultérieurement.
M. Trudel: Dans le rapport annuel de... De qui? De l'AHQ?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. De l'AHQ,
concernant le rapport trimestriel et annuel qu'on évoquait tout à
l'heure. Donc, à ce moment-là, il pourrait y avoir un état
des placements.
M. Trudel: Et là, les 8 900 000 $, si je peux employer
l'expression, sont toujours consommés. C'est-à-dire les 8 900 000
$ s'en vont dans l'accumulé au niveau de l'actif.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Et distinct, évidemment, des activités
de l'AHQ.
M. Côté (Charlesbourg): De l'AHQ. Oui, oui.
M. Trudel: Ça va de soi.
M. Côté (Charlesbourg): Ça, c'est clair.
C'est clair.
M. Trudel: C'est un fonds propre.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on disait
c'était le plus de transparence possible, je pense, au niveau du
rapport.
M. Trudel: oui, oui, savoir... les aspects qui
m'inquiétaient, ce n'est pas des pinottes, 40 000 000 $ de placements
par année à partir des fonds publics. bon. qu'il y ait le maximum
de transparence au niveau de ces placements, je pense que ce n'est pas une
exigence très élevée de la part de l'état. je me
souviens toujours de l'expérience - celle-là, je l'ai toujours
à l'esprit - du fonds de pension des employés du réseau de
l'université du québec; quelque chose comme 250 000 000 $. quand
est arrivée la politique de restriction, la politique de boycott de
certains investissements en afrique du sud, on s'est aperçu qu'il y
avait des placements en afrique du sud, voyez-vous? et on le comprend, le
montant était encore pas mal substantiel, sauf que ça va
rapidement.
Et le rapport annuel, lui, il est déposé, je pense,
à l'Assemblée nationale?
M. Chevrette: Oui, je pense.
M. Côté (Charlesbourg): Non. C'est un rapport qui
est soumis au ministre, mais qui peut devenir du domaine public parce que c'est
soumis au ministre, à ce moment-là, à la Commission
d'accès à l'information.
Il y a d'ailleurs eu, dernièrement, des rencontres des officiers
supérieurs du ministère avec l'AHQ sur la politique. Et on
ajoutera, sur le plan de nos exigences, au moment où il y aura rapport
annuel donc, l'état des placements
M. Trudel: Oui. Ajouter l'état des placements. Les
placements et l'état des placements parce que ça peut nous donner
des indications. Bon, si on a à faire une vérification en cours
de route, pour s'assurer, bien sûr, qu'il n'y a pas de placements...
Enfin, s'il y a des placements à l'extérieur du Canada et du
Québec, j'espère que c'est effectivement la pratique. Bon,
ça va ça.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
191. 1 est adopté. Le nouvel article 191. 1 est adopté. J'imagine
que vous aimeriez que j'appelle l'article 131.
M. Trudel: J'aimerais juste avant de quitter la section, si vous
me permettez, M. le Président, revenir avec une question sur 188...
Le Président (M. Joly): Excusez, est-ce que...
M. Côté (Charlesbourg): On pourrait peut-être,
avec votre permission libérer 131, supprimer l'article 131.
Article en suspens
Le Président (M. Joly): donc, l'article 131 est
appelé, si je comprends bien, m. le ministre. ici, l'amendement est
adopté, comme tel. m. le député.
M. Trudel: L'article 131? Le Président (M. Joly):
Oui
M. Côté (Charlesbourg): On l'avait suspendu parce
qu'on attendait des avis.
Le Président (M. Joly): Concordance avec l'amendement
proposé à l'article 191. 1. Donc, l'amendement, comme tel,
à 131 est adopté.
M. Chevrette: Par concordance. M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): Donc, l'article 131 est
supprimé.
M. Côté (Charlesbourg): Ça va. M. Trudel:
O. K.
Le Président (M. Joly): Parfait, merci. Vous aviez une
question, je pense, M. le député, sur 188.
M. Trudel: Sur l'autorisation de tout établissement
public, au troisième alinéa: doit avoir l'autorisation de la
régie régionale pour procéder à des travaux de
construction, d'agrandissement, d'aménagement, de transformation, etc.,
lorsque le coût total estimé du projet est inférieur au
montant déterminé par le règlement pris en vertu de 2. 1
de l'article 410. Est-ce que c'est exact quand vous m'avez répondu
à cette question-là que le règlement actuel pour les fins
d'application de ce 2. 1 de 410, c'est que c'est actuellement de 1 000 000 $
pour le réseau de la santé et 500 000 $ pour le réseau des
services sociaux?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Une voix: C'est 500 000 $. En juin 1992, il devrait, s'il n'est
pas amendé, revenir à 250 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): C'était pour le plan
de relance, donc, sur le plan de l'efficacité. Et l'objectif est de
faire en sorte que ces possibilités-là deviennent permanentes
ultérieurement. Mais actuellement, c'est d'application pour le plan de
relance.
M. Trudel: Cependant, quand je lis ça avec 185: Un
établissement public ne peut, au deuxième alinéa,
construire, agrandir, aménager, transformer, démolir,
excepté dans les cas visés à 188. Là, tu as
l'autorisation de construire, de rénover, c'est ce que le
règlement dit actuellement. O. K. Ça va.
M. Côté (Charlesbourg): Ça va. M. le
Président, je pense qu'à l'heure qu'il est...
Le Président (M. Joly): Étant donné l'heure,
oui, M. le ministre. Alors, nous allons suspendre nos travaux. À 20
heures, ce soir, dans la même salle.
(Suspension de la séance à 18 h 28) (Reprise à 20 h
15)
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 192.
M. Côté (Charlesbourg): Juste avant cela, M. le
Président, avec votre permission...
Le Président (M. Joly): Sûrement.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais déposer une
série de documents pour l'information de la commission et de ses
membres. C'est très frais: le portefeuille de l'AHQ en date du 10 mai
1991; les services aux membres que donne l'AHQ, qui peut être d'un
certain intérêt, le "Programme de gestion en responsabilité
civile et professionnelle de l'AHQ", avec les montants réclamés,
les indemnités versées, les frais payés, la réserve
nette totale en nombre de dossiers; "Sommaire des réclamations pour le
fonds de l'année 1986", au 31 mars 1991; "Sommaire des assurances pour
le terme du 1er avril 1991 au 1er avril 1992"; et "Étude sur
l'efficacité de la gestion des réclamations en matière de
responsabilité civile et professionnelle"; "Politique de placement
concernant les fonds relatifs à la responsabilité civile et
professionnelle". M. le Président, je pense qu'il y en a plus que le
client en demande...
Le Président (M. Joly): Vous êtes un homme de
parole, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): m. le président, je
dois vous dire que si je suis un homme de parole, ça dépend aussi
de mes collaborateurs et de l'ahq.
Le Président (M. Joly): Merveilleux, c'est bien
apprécié. Alors j'accepte les documents que vous
déposez...
M. Côté (Charlesbourg): Vous êtes
renversé?
M. Trudel: Je félicite qui, l'équipe du ministre ou
l'AHQ?
Le Président (M. Joly):... et nous verrons à
faire...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, non, moi je vais
vous dire...
M. Trudel: On reconnaît l'efficacité de l'AHQ...
M. Côté (Charlesbourg): Je vais vous dire une
affaire...
M. Trudel:... et probablement de tout le monde qui collabore.
M. Côté (Charlesbourg): Le ministre, dans ce
réseau-là, c'est une courroie de transmission.
M. Trudel: Ah! Alors je félicite l'AHQ de son
efficacité.
Le Président (M. Joly): Alors, nous verrons à faire
reproduire les documents pour les membres de la commission.
M. Trudel: Est-ce qu'on peut ajourner maintenant pour que j'aille
les lire?
Le Président (M. Joly): Je pensais qu'on avait l'intention
d'adopter une vingtaine d'articles ce soir, alors... L'article 192 est
appelé.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que c'est moi qui ai
trop mangé ou s'il fait chaud?
Le Président (M. Joly): II fait chaud, vous avez raison,
M. le ministre. Alors nous allons permettre aux membres de cette commission
d'enlever leur veston. Cela s'applique aussi pour les membres qui accompagnent
l'équipe ministérielle et l'équipe de l'Opposition.
M. Côté (Charlesbourg): Tout enlevé,
ça va être un processus d'adoption accéléré,
M. le Président.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Oui, je me fie à
ça.
M. Trudel: Vous n'aviez pas à être patient,
vous.
Dons, legs et subventions Sollicitation et
acceptation
M. Côté (Charlesbourg): "192. Tout
établissement peut solliciter. et recevoir des dons, legs, subventions
ou autres contributions bénévoles de toute personne ou de tout
organisme public ou privé, désirant aider à la
réalisation de la mission d'un centre administré par
l'établissement. "Il ne peut cependant, sans l'autorisation
préalable de la régie régionale accepter des dons, legs,
subventions ou autres contributions auxquels sont rattachées des charges
ou des conditions, si ce n'est du gouvernement du Québec, de ses
ministères ou de ses organismes. "Tout don d'équipement d'une
valeur supérieure à celle fixée par décret du
gouvernement est considéré comme étant assorti d'une
condition aux fins du deuxième alinéa. "Un don d'immeuble est
réputé être une acquisition visée à l'article
185. "
Et vous aurez compris qu'il y a un papillon. Premièrement,
remplacer, dans la troisième ligne du deuxième alinéa, les
mots "rattachées des charges ou des conditions" par les mots
"rattachées des charges directes ou indirectes dont le montant
excède celui fixé par règlement du ministre".
Deuxièmement, remplacer le troisième alinéa par le
suivant: 'Tout don d'équipement d'une valeur supérieure à
celle fixée par règlement du ministre est réputé
être assorti d'une charge aux fins du deuxième alinéa. " Et
troisièmement, remplacer, dans le dernier alinéa, les mots
"réputé être une acquisition visée" par le mot
"assujetti".
Donc, ça se lirait comme suit: Tout établissement peut
solliciter et recevoir des dons, legs, subventions ou autres contributions
bénévoles de toute personne ou de tout organisme public ou
privé, désirant aider à la réalisation de la
mission d'un centre administré par l'établissement. Il ne peut
cependant, sans l'autorisation préalable de la régie
régionale, accepter des dons, legs, subventions ou autres contributions
auxquels sont rattachées des charges directes ou indirectes dont le
montant excède celui fixé par règlement du ministre, si ce
n'est du gouvernement du Québec, de ses ministères ou de ses
organismes. Tout don d'équipement d'une valeur supérieure
à celle fixée par règlement du ministre est
réputé être assorti d'une condition aux fins du
deuxième alinéa. Un don d'immeuble est assujetti à
l'article 185.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre. M. le
député.
M. Trudel: Par rapport à la loi actuelle, est-ce qu'il y a
des modifications sensibles à l'article 192? À l'article 134?
M. Côté (Charlesbourg): À l'article 134:
"Tout établissement peut recevoir des contributions
bénévoles de particuliers ou d'organismes publics ou
privés désirant aider à la réalisation des
objectifs poursuivis par l'établissement. "
M. Trudel: Oui, c'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne sais pas si vous
l'avez, mais... qui est complété par l'article 17 du
règlement, là: "17. Acceptation d'un don assorti d'une condition.
Un don assorti d'une condition quant à son emploi ne peut être
accepté par le conseil d'administration d'un établissement public
ou d'un conseil régional qu'après avoir consulté le
conseil régional, selon le cas, et obtenu l'autorisation écrite
du ministre quant à son utilisation dans tous les cas où cette
condition entraîne une dépense ou un engagement pour lequel aucune
autorisation n'est requise. Cependant, tout don d'équipement d'une
valeur de plus de 30 000 $ doit être considéré comme
étant assorti d'une condition pour laquelle une autorisation est
requise. "Un don d'immeuble est assujetti dans tous les cas à l'article
72 de la loi. " Donc, pour le don d'immeuble, c'est la même chose. Donc,
le dernier alinéa, c'est la même chose. Quant aux dons, au lieu
d'être fixés dans le règlement, ce sera par décret
du gouvernement, par règlement du ministre. Tout don d'équipement
d'une valeur supérieure à celle fixée par décret du
gouvernement, fixée par règlement du ministre, donc est
réputé être assorti d'une charge aux fins du
deuxième alinéa. Quant aux dons d'équipement,
actuellement, c'est plus de 30 000 $ et, ici, tout don d'équipement
d'une valeur supérieure à celle fixée par
règlement.
M. Trudel: Alors, première modification importante.
Là, non seulement il y a l'autorisation de recevoir, mais
l'établissement est autorisé à solliciter et à
recevoir des dons.
M. Côté (Charlesbourg): en tout cas, la
différence c'est qu'on disait, à l'article 134: tout
établissement peut recevoir des contributions
bénévoles...
M. Trudel: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg):... de particuliers ou
d'organismes, alors qu'ici on dit que tout établissement peut solliciter
et recevoir des dons.
M. Trudel: Bien, c'est une modification quand même assez
importante par rapport à ce qu'on a actuellement. Ça veut dire,
maintenant, qu'un établissement peut engager des ressources humaines
dans un travail de sollicitation de fonds, de dons ou de legs, de subventions
ou d'autres contributions bénévoles.
M. Côté (Charlesbourg): Ça ne veut pas
nécessairement dire que ça autorise l'établissement
à engager quelqu'un qui va faire de la sollicitation. Ça veut
dire qu'effectivement l'établissement peut solliciter, ça ne veut
pas dire nécessairement d'engager quelqu'un pour le faire.
M. Trudel: Ça ne veut pas nécessairement dire cela,
mais ça peut vouloir dire cela. Bien, écoutez, il y a la...
M. Côté (Charlesbourg): Disons qu'un directeur
général qui a des contacts, ça arrive...
M. Trudel: Oui, oui, avec d'autres...
M. Côté (Charlesbourg):... il pourrait en profiter
pour solliciter, sans nécessairement que ce. soit quelqu'un
spécifiquement engagé pour ça.
M. Trudel: C'est parce qu'on avait vu des exemples dans la
région de Québec, si ma mémoire est fidèle,
où l'établissement... Je ne sais trop, de mémoire, si
c'était à travers une fondation, mais on avait dit à
quelqu'un: Bon, maintenant, tu vas aller faire du courtage immobilier et les
profits que tu vas faire, tu vas les verser à l'hôpital, au centre
hospitalier.
M. Côté (Charlesbourg): Mais pour être
totalement honnête, sur le plan du cas qui est visé...
M. Trudel: J'ai dit: Si ma mémoire est fidèle. Des
fois, elle n'est pas trop fidèle.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, je comprends. Non,
non. Je ne veux pas dire que le député n'était pas
honnête en soulevant le cas, c'est que c'était quelqu'un qui
était en stabilité d'emploi et qui aurait pu facilement
être chez lui à ne rien faire. Bon. Évidemment, ça
ne veut pas nécessairement dire qu'on ouvre un bureau de courtiers
à l'hôpital, dont les profits sont versés à la
fondation, c'est une autre affaire. Mais c'est quelqu'un qui était en
stabilité d'emploi, et qui autrement aurait pu être chez lui.
M. Trudel: Mais ça ne vous apparaît pas dangereux
d'introduire le principe que l'établissement peut solliciter, parce
que... Bon, tantôt évidemment on va revenir aux fondations. C'est
beaucoup plus dans l'histoire des établissements et des organismes
bénévoles qui désirent contribuer au développement
de leur établissement d'effectuer ce travail-là, parce que
dès le moment où on autorise tout établissement à
solliciter des dons, des legs, des subventions et autres contributions
bénévoles, il me semble qu'on ouvre une porte très grande
dans l'établissement même.
Vous rappeliez tantôt, par rapport à d'autres articles,
qu'évidemment la mission première c'est d'offrir des services,
d'abord en réponse aux besoins des usagers et ça me semble ouvrir
une porte très grande et, par ailleurs, probablement fermer aussi un
certain nombre de portes au niveau des fondations. On pourrait aussi faire
allusion à la remarque qui nous a . souvent été faite
à l'occasion des auditions publiques le printemps dernier. Les
organismes communautaires nous disaient: On se sent un peu
défavorisés, si vous voulez, sur le marché de la
sollicitation, sur le marché des dons de charité, appelons-les
comme ça, en disant. Nous autres, on n'a pas de super gros
équipements. L'infrastructure, on essaie de tirer ça au meilleur
de notre énergie.
Là on dit officiellement aux établissements: Maintenant
vous allez pouvoir solliciter. Je ne dis pas qu'ils vont tous le faire, mais il
y a quand même ici l'autorisation de pouvoir solliciter les dons, legs et
subventions et ce n'est pas minime comme ouverture, ce n'est pas petit.
M. Côté (Charlesbourg): Juste un exemple et je sais
qu'on s'en va à l'extrême: la maison Michel Sarrazin. C'est un
établissement du réseau, parce qu'on a un permis du
réseau. Il peut arriver que s'ils ne font pas de sollicitation sur le
plan financier, ils ne vivront pas. Donc, c'est un cas qui est couvert par
"tout établissement peut solliciter et recevoir des dons".
M. Trudel: Oui, ce n'est pas le ministère qui finance
ça?
M. Côté (Charlesbourg): Non, oh non, non, non. Non,
d'ailleurs...
M. Trudel: C'est un établissement du réseau.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment dans les
soins palliatifs, quand on regarde Michel Sarrazin,
Catherine-De-Longpré, ainsi de suite, Albatros à
Trois-Rivières, là on est dans une situation où
effectivement tout le monde se compare à Michel Sarrazin. Mais la
contribution du ministère est, j'oserais même dire, marginale, par
rapport au budget de Michel Sarrazin, qui provient de dons.
M. Trudel: Mais vous considérez que l'ouverture à
tous les établissements, le jeu en vaut la chandelle parce que ces
gens-là savent quand même qu'ils peuvent... Probablement de toute
façon, au niveau du recueil des dons publics et de la sollicitation,
pour être admis-
sibles, ils ne sont pas des établissements évidemment...
Oui, ils peuvent être admissibles pour fins de reçus d'impôt
pour dons de charité, comme organismes de charité reconnus, ils
le peuvent comme établissement. Ils peuvent demander cela au
ministère des Finances. Mais ça serait une lourdeur incroyable
que ça se fasse par les fondations ça?
M. Côté (Charlesbourg): Mais solliciter ne me fait
pas peur. Cependant, quand vous évoquez la possibilité qu'ils
puissent prendre des budgets de l'établissement pour engager quelqu'un
pour solliciter, ça c'est plus inquiétant.
Donc, évidemment ce qu'on visait par cet article-là, c'est
de faire en sorte qu'on puisse lui permettre de solliciter parce qu'on se
retrouve dans des situations où un établissement n'a pas de
fondation, et qu'il puisse, par le fait même, solliciter des dons, des
legs, au même titre que d'autres. Sinon on va les inviter à
créer des fondations partout. D'ailleurs il n'y a rien qui empêche
un CLSC de faire une démarche comme celle-là. D'ailleurs on a dit
quoi, il y a huit CLSC qui ont des fondations...
M. Trudel: Oui, tout à fait.
M. Côté (Charlesbourg):... sur les 158. Donc,
à ce moment-ci, c'est qu'on leur permet de solliciter, parce qu'ils
n'ont pas de fondation. Mais évidemment, je comprends la question, s'ils
sont pour engager des fonds qui autrement serviraient à dispenser des
services aux usagers, je pense qu'il y a quelque chose qui ne marcherait pas
dans...
M. Trudel: C'est parce que la dérive est facile. La
dérive est toujours facile. Je veux dire, dans un centre hospitalier, un
établissement... bien pourvu en personnel, il y a toujours quelqu'un
quelque part qui est sur un plan de mobilité. C'est le propre de la
gestion du personnel. Et là finalement, on dit: Bon, bien,
écoute, on va te mettre sur la sollicitation de fonds, parce que tu vas
être productif à cet endroit-là. Au moins tu vas rapporter
quelque chose. Et j'ai vécu ça aussi dans d'autres types
d'établissements où on dit: Finalement, bon bien, tu vas t'en
aller faire de la sollicitation, parce que tu vas nous rapporter quelque chose.
(20 h 30)
Et là, ce dont j'ai peur, c'est le débalancement qu'on
nous a signifié en audition publique, c'est-à-dire qu'il y ait
des appareils institutionnels qui se mettent à faire de la sollicitation
avec, finalement, à mon avis, fort peu de contrôle possible. C'est
un membre du personnel et il fait un travail. Ça ne se reflète
pas nécessairement au niveau de la régie régionale et il
ne faut pas bureaucratiser ça non plus à outrance, ça va
nous mériter un autre article dans La Presse. Bon.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
M. Trudel: Sauf que je trouve la porte très largement
ouverte.
M. Côté (Charlesbourg): Un article dans La Presse
c'est un roman feuilleton avec pas beaucoup d'écoute.
M. Trudel: Ha, ha, ha! Il y a pas mal de lecteurs.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais ça ne veut
pas nécessairement dire qu'ils lisent cet article-là.
M. Trudel: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas la même
colonne qu'ils lisent.
M. Trudel: Ils lisent Foglia l'autre bord. Et vous avez
mesuré l'ampleur du risque que vous preniez ici?
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, le
principe qui était couvert par ça, c'est de permettre la
sollicitation parce qu'on était dans des situations où des
établissements n'avaient pas de fondation et qu'on ne voulait pas les
inciter à créer la fondation. Bon. Ça, c'était
la... Évidemment, le cas que vous soulevez est là. SI, par
exemple, l'établissement utilise son avoir propre, parce qu'on est dans
des situations où effectivement il y a un avoir propre au niveau de
l'établissement pour le faire, je me dis que c'est un moindre mal. Mais
évidemment s'il l'utilise pour ça, il pourrait l'utiliser pour
autre chose aussi, pour des soins additionnels aux usagers. C'est toujours le
raisonnement qu'on peut faire. Le principe n'est pas d'engager des fonds des
établissements pour le faire, c'est davantage de permettre de le faire
là où il n'y a pas de fondation parce que c'est clair que
là où il y a une fondation, il vont se servir de la fondation
pour le faire. Parce que là on permettrait à des fondations de le
faire...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg):... mais là où
il n'y a pas de fondation, on ne le permettrait pas. Donc, c'est l'incitation
directe à dire: II va y avoir 600 établissements dans le
réseau. Dotez-vous chacun d'une fondation. Je ne suis pas sûr
qu'on se rend service à ce niveau-là.
M. Trudel: Je persiste à dire que le risque est
très élevé et nous aurions ici une belle occasion, au
minimum, de baliser ça par une demande à la régie
régionale, si on veut se concerter sur le territoire. D'abord parce
qu'au niveau des fondations, on a prévu de la repré-
sentation sur les conseils d'administration d'établissements
partout où il pouvait y en avoir, dans tous les types
d'établissements. Il n'y a donc pas d'inquiétude là. Au
contraire, ça permet l'adhésion des fondations, au niveau des
établissements, de siéger au conseil d'administration ou enfin
d'avoir un représentant, des fondations lorsqu'il y a plusieurs
établissements au conseil d'administration. En tout cas, pour ma part,
j'ai eu un assez grand nombre de représentations à cet
égard-là de la part des fondations existantes parce que ce n'est
pas toujours non plus l'amour tendre entre toutes les fondations et les
établissements auxquels elles sont rattachées parce que ces
gens-là, vivant évidemment par et dans le public en
général, donnent de l'énergie et dépensent beaucoup
d'énergie pour aller chercher des fonds mais ils sentent qu'ils peuvent
se faire imposer un certain nombre de directions en disant. Bon,
l'hôpital a décidé que c'est tel appareil; nous, on va y
aller au niveau de la sollicitation. Si la fondation veut nous donner un coup
de main pour la sollicitation, bien, faites votre part là-dedans. Moi,
je dis: II me semble qu'on pourrait retrouver ici une belle occasion de dire:
N'élargissons pas pour couvrir un certain nombre de cas d'exception,
permettons plutôt que, sur autorisation de la régie
régionale, on donne la permission à l'établissement
concerné de faire de ta sollicitation et j'imagine que le dossier,
à ce moment-là, va prouver qu'il n'est pas utile ou que ce n'est
pas nécessaire ou que, dans le contexte, ce n'est pas
nécessairement la meilleure chose à faire de ne pas passer par
une fondation.
Les fondations, dans notre réseau de santé et services
sociaux, surtout de santé jusqu'à maintenant, ont une très
forte tradition; ces gens-là donnent beaucoup d'énergie puis il y
a un secteur d'activité dont les fondations sont assez jalouses. Puis,
je pense que ça vaut la peine de protéger ça. Puis, par
ailleurs, s'il y a des cas d'exception qui se présentent, pour toutes
sortes de raisons qui sont parfaitement explicables et démontrables dans
un dossier assez court, dans une régie régionale, alors...
M. Côté (Charlesbourg): Pour nous permettre
d'augmenter notre moyenne, si on lisait: Tout établissement peut
recevoir des dons, legs, subventions, ça règle le
problème.
M. Trudel: Peut recevoir?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Tout
établissement peut recevoir des dons, legs, subventions ou autres
contributions bénévoles.
M. Trudel: Ça vaut pour tout le monde, y compris
Montréal?
M. Côté (Charlesbourg): On ne se chicanera pas
longtemps pour ça. De toute façon, dans le concret, ce qu'on va
se dire, c'est qu'ils vont faire de la sollicitation pareil, puis ils vont
recevoir.
M. Trudel: La fondation recevra. C'est clair. Il n'y aura pas de
signal du législateur. Ça va. Moi, c'est ça que je
recherchais.
Il y a. bien un article - je fais une vérification - qui balise
la sollicitation chez les personnes qui sont à recevoir des services. Il
y a un article là-dessus, qui balise la sollicitation auprès des
personnes qui sont en établissement ou qui reçoivent des
services. Le cas est classique: il est à l'hôpital, il est sur le
point de changer de liste et quelqu'un peut très bien faire un travail
délicat, voyez-vous.
M. Côté (Charlesbourg): Comme par hasard, ça
me rappelle un cas assez récent.
M. Trudel: Un cas intéressant?
M. Côté (Charlesbourg): Assez récent. On me
dit que c'est à 199 que c'est couvert. "La donation faite au
propriétaire, à l'administrateur ou à l'employé
d'un établissement de santé ou de services sociaux qui n'est ni
le conjoint, ni un proche parent d'un donateur est nulle si elle est faite au
temps où le donateur y est soigné ou y reçoit des
services. "
M. le Président, vous me permettrez de saluer, dans cette salle,
un ex-collègue, député d'Outremont et ministre de 1985
à 1989. Évidemment, il a décidé de sacrer son camp,
d'aller faire de l'argent dans le privé et de nous laisser la job;
ça, c'est une autre affaire. On va tenter de l'imiter. Je me demandais
si, effectivement, c'est si payant que ça dans le privé.
Une voix: De 1979 à 1989.
M. Côté (Charlesbourg): Parfait! Ah comme
député, mais je pariais comme ministre, entre 1985 et 1989.
M. Trudel: Surtout quand il lit les sondages de fin de semaine,
il doit de moins en moins le regretter, n'est-ce pas?
Le Président (M. Joly): Alors...
M. Côté (Charlesbourg): Je vous rappelle
l'expérience personnelle que j'ai vécue: en 1980, on ne donnait
pas cher de la peau du Parti québécois après le
référendum et, en janvier 1981 on ne donnait pas cher et, quatre
mois plus tard, il y a quelqu'un, quelque part, qui avait réussi
à revirer un message de bord, et le pauvre petit diable...
M. Trudel: Dans le temps, vous avez pris votre
réjouissance, vous en avez joui, laissez-nous donc avec ça, ce
bout de temps là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça, c'est
ça.
M. Paradis (Matapédia): La morale de l'histoire, c'est de
ne pas choisir son chef de cabinet trop tôt.
Le Président (M. Joly): M. Fortier, bienvenue.
M. Trudel: L'ancien député d'Outremont,
effectivement, a probablement déployé des efforts assez
extrêmes dont je ressens encore les effets puisque j'occupe aujourd'hui
le bureau de l'ancien député d'Outremont lorsqu'il était
ministre, à 2. 17, et j'en respire encore quelques bouts.
M. Côté (Charlesbourg): II a été
élu en 1979 et en 1981 il était encore député.
M. Trudel: Qu'est-ce que signifie la description des
contributions? "On ne peut recevoir des contributions auxquelles sont
rattachées des charges"? Des engagements, des responsabilités, il
y a une définition précise des charges directes ou
indirectes?
M. Côté (Charlesbourg): M. D'Astous.
Le Président (M. Joly): M. D'Astous.
M. D'Astous: Généralement, c'est des
dépenses qui sont encourues par l'établissement à
même son fonds d'exploitation. Par exemple, si un donateur dit: Je vous
donne tant d'argent ou tel type d'équipement, et, pour qu'on puisse
accepter la donation, vous devez faire telle ou telle chose. Si les telles ou
telles choses impliquent des coûts, des charges pour
l'établissement, ça prend une autorisation préalable.
Donc, c'est s'il y a un impact dans le fonctionnement de l'hôpital ou du
centre d'accueil.
M. Trudel: Dans le cas des subventions de recherche dans
lesquelles il y a souventes fois des charges indirectes, est-ce que ça
prend l'autorisation, effectivement, de la régie régionale avant
d'accepter une subvention du CRSNG qui implique - calcul que l'on fait souvent
dans ce type de subvention - que pour 1 $ de recherche, ça coûte
0, 38 $ la dépenser?
M. D'Astous: À l'article 196, on en parle un petit peu,
puis il y a aussi un papillon, vous pourrez en discuter plus tard, pour bien
comprendre...
M. Côté (Charlesbourg): L'article 196 dit: Un
établissement public peut requérir ou accepter l'aide
financière ou matérielle d'une fondation ou d'une corporation
visée à l'article 195 pour l'une ou l'autre des fins suivantes:
premiè-. rement, l'achat, la construction, la rénovation,
l'amélioration, l'agrandissement, etc.; deuxièmement, l'achat,
l'installation...; troisièmement, les activités de recherche de
l'établissement;
Donc, c'est couvert, et il y aura un papillon à l'article 196
pour ne pas rompre avec la tradition qu'on a depuis déjà un
certain temps. Il va y en avoir assez régulièrement pour occuper
le temps.
Avant de les utiliser à l'article 196, il faut les recevoir
à l'article 192. L'article 192, c'est recevoir, puis l'article 196,
c'est l'utilisation qu'on peut en faire.
M. Trudel: Quand ça vient... C'est parce qu'à
l'article 192, c'est: "Si ce n'est du gouvernement du Québec, de ses
ministères ou de ses organismes. " Mais dans les centres hospitaliers
universitaires, il y a une grande partie des subventions de recherche qui vient
forcément des grands organismes subventionnaires fédéraux.
Je me demande comment elles sont couvertes, ces subventions-là. Est-ce
qu'ils peuvent les recevoir sans autorisation, même si on sait que
ça a un impact sur les frais de fonctionnement de
l'établissement? Le fédéral n'est pas là?
M. Côté (Charlesbourg): À l'article 196,
ça prend l'autorisation.
M. Trudel: Oui, mais, ça prend l'autorisation... Si l'on
reçoit de l'aide financière ou matérielle d'une fondation
ou d'une corporation visée à l'article 195. Donc, à
l'article 195, par exemple, les grands organismes subventionnaires du
gouvernement fédéral ne sont pas couverts, là?
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce que là,
on essaie de régler l'article 195, puis l'article 196, avant même
d'avoir réglé l'article 192.
M. Trudel: L'article 192?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. On va y arriver,
à un moment donné. Parce que là je comprends que si on
interroge... quand on aura adopté l'article 195, on va arriver à
l'article 196, on va comprendre ce qu'on a fait pour l'article 195.
M. Trudel: C'est vous qui me renvoyez à l'article
195...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non..
M. Trudel:... quant à l'autorisation préalable.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, vous avez
posé une question à savoir s'il pouvait recevoir des sommes pour
des activités de recherche. Je vous ai dit: L'article 196. 3. C'est vrai
que je vous ai envoyé là, mais c'est l'article 196. 3.
M. Trudel: À l'article 196... c'est ça. (20 h
45)
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Juste pour tenter
d'illustrer, là... "contributions auxquelles sont rattachées des
charges directes ou indirectes." Disons une compagnie X qui décide de
donner un appareil...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...à un
établissement: Je te le donne, je suis bien content, mais la condition,
c'est que tu vas être lié avec moi pendant cinq ans pour acheter
tout le matériel de fourniture dont tu as besoin."
M. Trudel: Avec ça.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça que
ça veut dire, là, "auxquelles sont rattachées des charges
directes ou indirectes". Je cherchais l'exemple et c'en est un exemple,
ça. Et il y en a dans le réel.
M. Trudel: Puis, il y a un autre exemple que je vous donne. Tu
reçois une subvention de 2 000 000 $ du CRSNG pour faire de la
recherche, de Sciences et Génie du Canada. Est-ce que je peux
l'accepter, comme établissement, sans recevoir l'autorisation
préalable de la régie régionale? Bon, parce que si je m'en
vais à l'article 196, je peux recevoir ce qui est
énuméré à l'article 195, et à l'article 195,
on dit: "fondation ou corporation sans but lucratif constituée suivant
les lois du Québec". Et après ça, je remonte à
l'article 192... C'est parce qu'il y a des frais. Les frais indirects de
recherche, là, je veux dire... On se réjouit sur la place
publique: Parfait! une équipe de chercheurs vient de recevoir 2 000 000
$ d'un organisme du gouvernement fédéral qui possède les
grands organismes subventionnaires en recherche. Le matin où tu
reçois 2 000 000 $ de subvention, ça vient de t'en coûter
à peu près 800 000 $, dans le réseau de la santé et
des services sociaux du Québec, pour recevoir la subvention, parce qu'il
faut qu'elle se dépense.
M. Côté (Charlesbourg): On dit, quand on relit
l'alinéa 2: "subventions ou autre contributions auxquelles sont
rattachées des charges directes ou indirectes". On peut présumer,
effectivement, que dans le cas d'une subvention venant du
fédéral, pour de la recherche...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...qu'il y a des charges
directes et indirectes. Et, à ce moment-là, ça prendrait
l'autorisation.
M. Dicaire (André): Ce n'est pas le montant de la
subvention qui compte dans ce cas-ci, c'est son effet ou son impact sur les
charges directes et indirectes et si ça dépasse le montant
fixé par règlement du ministre.. Disons, par exemple, que le
règlement du ministre dit: C'est 200 000 $ et que la subvention du
fédéral a un effet au-delà des 200 000 $ en termes de
charges directes et indirectes, ça prend une autorisation.
M. Trudel: et c'est bien ça... m. dicaire: c'est
ça.
M. Trudel: ...qu'on veut et qu'on vise dans la loi. Avant
d'accepter une subvention de recherche... Par exemple, les centres hospitaliers
universitaires vivent bien avec cet alinéa-là et ils sont bien
conscients de cela...
M. Côté (Charlesbourg): C'est le même
principe... Depuis le début, ce qu'on a essayé de faire, c'est de
dire: Oui, effectivement, par exemple, sur le plan des médicaments, il y
a des tests cliniques qui peuvent être faits toujours mon même
exemple - qui ont des charges directes et indirectes sur l'établissement
et qui, auparavant, étaient plus ou moins contrôlés. On a
dit que dans l'économie de la loi, il faut donner un corridor
d'accès à ce genre d'expérience-là mais baliser, de
telle sorte que les charges inhérentes à ces expériences
soient aussi payées par ceux qui occasionnent ces charges. C'est la
même chose à ce niveau-ci. Tu aurais beau recevoir, demain matin,
5 000 000 $ de subvention du gouvernement fédéral à la
recherche dans un CHU, si ça t'occasionne, demain matin, des
dépenses - des charges directes et indirectes - au niveau de ton budget
d'opération du ministère, de 400 000 $, 500 000 $, 700 000 $ ou 1
000 000 $, bien il va falloir que le ministère dise oui, sinon tu ne
contrôles plus rien.
M. Trudel: Bon. Effectivement, je veux qu'on soit bien conscients
de ça. C'est que recevoir, pas rien que de l'équipement, quand tu
reçois une subvention de recherche, il y a automatiquement des frais
indirects de raccrochés à cela. Il ne peut pas ne pas y en avoir,
il faut qu'il y ait des chercheurs. Ça peut être les mêmes
qui sont dans l'établissement, mais il y a forcément de
l'équipement, l'utilisation de locaux. Tu déplaces des services,
des activités, tu grandis quelque chose. Alors, là, avant de
pouvoir l'accepter, il va falloir que tu aies l'autorisation préalable
de la régie régionale. C'est ça. Ah oui! Si ça
vient d'un organisme, oui. Si ce n'est du gouvernement du Québec, de ses
ministères ou de ses organismes, là...
M. Côté (Charlesbourg): Ça peut être le
fédéral, "si ce n'est".
M. Trudel: Non, non, c'est l'inverse. Là, tu n'as pas
besoin d'autorisation préalable si ça
vient du gouvernement du Québec, de ses ministères ou de
ses organismes.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. C'est
ça. Oui, oui, si ça vient du Québec, on ne s'autorisera
pas nous-mêmes.
M. Trudel: Non, non, mais je veux dire...
M. Côté (Charlesbourg): L'exemple que vous avez
donné...
M. Trudel: C'est parce que la subvention peut venir d'ailleurs
que du ministère de la Santé et des Services sociaux.
M. Côté (Charlesbourg): Bien sûr.
M. Trudel: II peut recevoir une subvention, le support d'une
équipe de recherche, ça s'appelle un FCAR maintenant.
M. Côté (Charlesbourg): Le FCAR? FCAR.
M. Trudel: FCAR, c'est changé à tous les deux ans
cette affaire-là. FCAR?
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais c'est un organisme
du gouvernement. FCAR, c'est un programme du ministère de l'Enseignement
supérieur et de l'Éducation. Les Transports étaient aussi
mêlés à ça à l'époque. On
subventionnait la recherche.
M. Trudel: Ah! oui. Il y avait le volet transport et recherche,
on a fait des recherches sur les trois roues dans cette
région-là, je me souviens, avec une subvention du FCAR.
M. Côté (Charlesbourg): on a cherché les
trois roues et on les a éliminés quand on lés a
trouvés.
M. Trudel: Vous commencez par trouver les dangers d'exploitation.
Mais avec votre raisonnement, ce que vous dites, c'est que, là, s'il y a
des frais, s'il y a des charges directes ou indirectes à
l'établissement, quand ça vient d'un autre organisme ou
ministère du gouvernement du Québec, là, ce n'est pas
grave.
M. Côté (Charlesbourg): Non, ce n'est pas ça
qu'on dit. Quand ça vient du gouvernement. !. Vous dites que quand
ça vient du gouvernement fédéral ce n'est pas grave?
M. Trudel: Non, mais là...
M. Côté (Charlesbourg): O. K. Il faut bien
vérifier, là. Quand ça vient du gouvernement
fédéral, c'est grave. Vous n'avez rien contre ça,
vous?
M. Trudel: Je jugerai ça après.
M. Côté (Charlesbourg): O. K. Quand ça vient
du gouvernement du Québec, avant même de le donner, ça
prend des autorisations. Si le ministère ou un organisme donnait une
subvention de recherche à. un établissement, il va devoir
transiter par les approbations habituelles. Donc, il va y avoir une
vérification des impacts directs et indirects et, à ce
moment-là, tu vas les contrôler.
M. Trudel: un établissement ne vient pas vous demander la
permission de demander une subvention à un organisme subventionnais du
gouvernement du québec.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais s'il y a un
organisme subventionnaire du gouvernement du Québec qui le donne...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg):... on parle bien de...
M. Trudel: Si ce n'est.
M. Côté (Charlesbourg): Si ce n'est du gouvernement
du Québec...
M. Trudel: "II ne peut accepter si ce n'est... " quand ça
vient du Québec.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, pareil, ça va
être analysé.
M. Trudel: Ça va être analysé où? Tout
établissement, il ne peut, cependant...
M. Côté (Charlesbourg): Venant du gouvernement du
Québec, de ses ministères. Les ministères, quand ils
donnent des subventions au-delà de 10 000 $ là, c'est norme, par
le Conseil du trésor. Tu es obligé d'aller au Trésor sur
le plan des autorisations.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, à ce
moment-là, il y a une analyse de l'impact direct et indirect. On va
demander un avis au ministère sectoriel responsable, c'est comme
ça que ça se passe. Donc, à partir du moment où,
nous autres, on va calculer, au niveau du ministère de la Santé
et des Services sociaux, que telle subvention de recherche à tel CHU
aura des impacts sur le plan des charges directes et indirectes, on va dire oui
ou on va dire non. À titre d'exemple, l'animalerie de l'Hôpital
général de Montréal, subvention... Le député
de Rouyn-Noranda-Témis-camingue m'écoute, là?
M. Trudel: Si.
M. Côté (Charlesbourg): L'Hôpital
général de Montréal, si mon souvenir est fidèle,
subvention et financement par le privé d'une animalerie alors que
c'était incorporé à un projet de développement de
l'hôpital. On a dit, même si c'était financé par le
privé, passer par le ministère pour voir les impacts et recevoir
l'autorisation du ministère. Donc, on a forcément analysé
l'impact de cette animalerie au niveau de l'Hôpital général
de Montréal. À partir de ça, il y avait des charges
directes et indirectes. On donne l'autorisation ou on ne la donne pas.
M. Trudel: Ensuite vous dites que quand ça vient du
gouvernement du Québec, le sectoriel est toujours saisi et là
vous faites redescendre ça dans la machine en disant: Bien, ça va
leur coûter 300 000 $. Cet établissement-là doit recevoir
sa subvention du FCAR et les ajustements se font au budget?
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, oui, par un
ajout du Trésor, si le Trésor accepte, éventuellement, si
ce n'est pas déjà compris à l'intérieur des budgets
du ministère. Donc, dans des projets de ce type-là de
développement, on va les défendre. Prenons un exemple, le plus
récent que j'imagine, le centre de recherche de l'hôpital
Notre-Dame, 17 000 000 $; campagne de financement du privé, de la
fondation, menée par Laurent Beaudoin qui va chercher les sommes
d'argent pour la construction et qui demande au ministère de payer 20 %
du coût au programme autofinancé 80 %-20 %. Évidemment,
quand ça vient chez nous, on l'examine, puis on dit: Voici les
coûts inhérents et, effectivement, il y a des coûts de
fonctionnement qui sont reconnus, qui peuvent être de 300 000 $, 400 000
$ ou 500 000 $ par année, mais c'est des charges directes et indirectes
qu'on reconnaît. Donc, il a fallu que ça passe par chez nous sur
le plan de l'avis. C'était plus direct parce que c'était à
partir d'un programme 80 %-20 %, mais dans d'autres cas où il y a des
subventions qui sont données par des organismes du gouvernement du
Québec, il y a une vérification sur le plan administratif des
impacts au niveau de l'établissement. C'est le ministère qui doit
donner à ce moment-là des avis.
M. Trudel: Le CRIQ, par exemple, c'est un organisme
considéré ici pour les fins du deuxième alinéa
comme un organisme du gouvernement?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais s'il y a un projet
particulier qui...
M. Trudel: En génie biomédical, par exemple, il
peut y avoir subvention du CRIQ, mais ça ne va pas au Trésor,
parce qu'il a un fonds propre.
M. Côté (Charlesbourg): Règle
générale, à partir du moment où c'est le
gouvernement du Québec, un de ses ministères ou organismes, il y
a une circulation qui exige des autorisations a gauche et à droite,
tantôt au Trésor, tantôt ailleurs, ou un avis du
ministère sectoriel responsable et c'est le ministère qui donne
de ce fait l'autorisation ou non pas son avis. Donc, il y a une première
vérification là. Dans le cas de ce qui viendrait de
l'extérieur du gouvernement du Québec et qui pourrait être
donné, c'est pour ça qu'on va au niveau de la régie
régionale.
Dans le cas du CRIQ, la manière dont ça se passe, c'est
que le CRIQ, par exemple, pourrait faire une recherche ou avoir un contrat avec
un établissement qui va couvrir la totalité des frais. Donc, il
n'y a pas à ce moment-là de charges directes et indirectes
à l'établissement. Il est couvert par le contrat, donc par
l'entente contractuelle et à ce moment-là il ne vient pas chez
nous.
M. Trudel: Si ça couvre les frais indirects reliés
à...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Dicaire: s'il ne couvre pas et que ça dépasse un
montant fixé par le règlement, de toute manière, il y a
une consultation interne sur des avis pour voir l'impact sur
l'établissement et si l'établissement a des modalités de
financement appropriées. il y a des mécanismes de gestion interne
qui sont naturellement prévus dans ce genre de circuit-là. c'est
la même chose pour le fonds de développement technologique, par
exemple, pour soutenir un projet de recherche dans un établissement. le
fonds de développement technologique, c'est quand même une
émanation de l'organisation publique. avant d'intervenir, il va demander
l'avis du ministère sur la capacité de l'établissement
à pourvoir aux besoins requis, soit en termes de dépenses de
fonctionnement ou d'immobilisation et, à partir de ce moment-là,
il y a un travail concerté, de sorte que lorsqu'il y a une intervention
au niveau des ministères ou organismes du gouvernement, vous avez ces
mécanismes-là. ajouter un niveau additionnel d'approbation...
M. Trudel: II en a trouvé une bonne lui, là.
M. Dicaire: ...c'est alourdir tout le processus. C'est la raison
pour laquelle à partir du moment où c'est des ministères
ou organismes du gouvernement du Québec, il n'y a pas ce niveau
additionnel-là, sinon, à mon avis, ce serait
superfétatoire.
M. Côté (Charlesbourg): Juste pour
l'information...
M. Trudel: Un cas au hasard. (21 heures)
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, c'est parce que je
le trouve bon. C'est que cette disposition-là, on est allé la
chercher ailleurs.
M. Trudel: Dans le monde universitaire, l'enseignement
supérieur je te gage...
M. Côté (Charlesbourg): Je regarde ici là,
Loi sur le Centre de recherche industrielle du Québec, à
l'article 22. Évidemment, il y a une petite distinction. On dit: "Le
Centre peut recevoir et accepter tout octroi, don, legs" - il n'y a pas de
sollicitation - ou contribution. Il ne peut cependant accepter aucun octroi,
don ou contribution auquel sont attachées des charges ou conditions, si
ce n'est du gouvernement du Québec, sans l'autorisation du gouvernement.
"
J'imagine que le CRIQ se voyait imposer par sa loi autant de
prudence...
M. Trudel: Vous vous êtes dit: Je vais exercer la
même prudence vis-à-vis de mes...
M. Côté (Charlesbourg):... qui va exercer la
même prudence vis-à-vis des gens avec qui...
M. Trudel: Est-ce que il y a une colonne sur Hydro-Québec?
Parce que là, dans le cas de l'explication que vous me donnez, M. le
sous-ministre, "ministériel", ça va forcément au
Trésor, n'est-ce pas? Quand c'est en haut de 10 000 $, pour
l'instant.
M. Côté (Charlesbourg): De toute façon...
M. Trudel: De toute façon il ne sort rien, même en
bas de 10 000 $ par les temps qui courent, alors...
M. Côté (Charlesbourg): De toute façon je ne
suis pas sûr qu'il reste encore des chercheurs à moins de 10 000
$. On ne trouve pas grand-chose avec ça.
M. Trudel: Ah non, il n'y a pas... Il y a peut-être
quelques trouveurs, il y a quelques trouveurs. Quand ils sont en bas de 10 000
$ c'est parce qu'ils trouvent, il y a quelques trouveurs.
Cependant des organismes comme HydroQuébec ne viennent pas au
gouvernement du Québec vérifier l'implication, par exemple, en
santé au travail. Hydro-Québec pourrait très bien
subventionner une recherche sur les tensions parasites ou des choses du genre
dans le réseau, dans un CLSC, ou dans un...
M. Côté (Charlesbourg): Et s'il subventionnait
aussi, s'il payait une recherche, est-ce que ça ne pourrait pas faire
l'objet d'un contrat entre Hydro-Québec et l'établissement?
M. Trudel: Si c'est de la recherche com- manditée,
oui.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, à partir du
moment où il y a un contrat, il doit couvrir les frais directs et
indirects.
M. Trudel: Non, pas nécessairement. Ça pourrait.
Ça pourrait, ça pourrait...
M. Côté (Charlesbourg): Non pas ça pourrait,
ça devrait.
M. Trudel: C'est-à-dire que vous souhaiteriez!
M. Côté (Charlesbourg): Bon, on va régler
pour "souhaiter".
M. Trudel: On devrait souhaiter que. C'est juste par prudence.
Ces organismes-là, pourquoi vous ne les assimilez pas à la
première catégorie, à la catégorie des
extérieurs? Vous m'avez répondu tantôt: Si c'était
du côté du gouvernement fédéral, il faudrait qu'il y
ait une autorisation préalable de la régie régionale.
Dans le fond c'est parce que là, pourquoi on met la régie
régionale dans la première partie de l'alinéa? Le souci
c'est qu'il n'y ait pas de débalancement au niveau des budgets de
l'établissement en disant: J'ai reçu une magnifique subvention,
sauf qu'à cette occasion-là, on vient débatancer le
financement des établissements du réseau dans cette
région, par cette régie régionale, parce qu'on vient
d'aller chercher un demi-million, et puis il faut bien le trouver quelque
part.
Si je ne me trompe pas, la loi dit qu'il faut vivre avec des budgets
équilibrés, n'est-ce pas?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Mais évidemment
tantôt j'aurais pu vous donner, au-delà du CRIQ, la Loi sur
l'Institut québécois de recherche sur la culture, exactement le
même libellé, "ne peut cependant accepter des dons, legs,
subventions ou autres contributions auxquels sont attachées des charges
ou conditions, si ce n'est du gouvernement du Québec, ses
ministères ou organismes, sans l'autorisation du gouvernement. " Parce
qu'on a voulu être...
M. Trudel: Et la régie régionale en est toujours
systématiquement informée lorsque c'est une subvention, un don,
et qu'on a pu vérifier au ministère ses impacts sur le budget de
fonctionnement de l'établissement, au sens où le ministre disait
tantôt comment ça se rend toujours à la régie
régionale concernée en disant: Bien là, il vient de
s'ajouter 500 000 $ à ton budget, de par des frais... Peut-être
que je parie pour rien.
M. Côté (Charlesbourg): Peut-être. Parce qu'on
vient de me signaler que si on disait "organisme budgétaire" à ce
moment-là on
atteindrait probablement ce que vous visez et je ne souhaite pas
nécessairement, moi non plus, nous faire faire des passes. Alors, en
parlant d'organisme budgétaire donc, évidemment, tout ce qui est
extrabudgétaire, comme Hydro-Québec devrait recevoir
approbation.
M. Trudel: L'autre sous-ministre qui passe avant. Il dit toujours
qu'il y a au moins une idée par jour qui est très bonne. Pour
moi, c'est pour ça que vous...
M. Côté (Charlesbourg): Bien, c'est pour ça
qu'on fait une rotation.
M. Trudel: Pour moi c'est dans le test, ça, hein?
M. Côté (Charlesbourg): Non, non...
M. Trudel: Dans le test que vous faites passer, c'est d'avoir une
bonne idée par jour.
M. Côté (Charlesbourg): ...c'est pour ça
qu'on fait une rotation.
M. Trudel: Et d'en accepter une autre de l'Opposition.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): C'est pour ça qu'on
fait une rotation.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Bien, c'est juste ça que je veux couvrir. C'est
justement pour ne pas qu'il y ait de charges supplémentaires qui
débalancent le budget. Bon. Mais par ailleurs, je continue d'avoir un
autre petit souci là. La régie régionale... Pour les
autres.... Bien là, je veux savoir si... Je l'ai pris pour du comptant
au sens où M. le sous-ministre a l'air de vivre avec ça tous les
matins, un organisme budgétaire. M. le sous-ministre avait l'air d'avoir
une compréhension usuelle comme si tous les matins, if parlait de
ça et ça avait l'air d'exister, comme dirait le ministre: Le
petit couple n'est pas d'accord?
M. Côté (Charlesbourg): On va trouver une formule
là.
M. Dicaire: Les crédits proviennent du fonds
consolidé du revenu...
M. Trudel: C'est ça.
M. Dicaire: ...quelque chose comme ça mais...
M. Côté (Charlesbourg): Budgétaire,
c'était l'idée. Il s'agit maintenant de la mettre légale
pour que ça couvre les fonds.
M. Trudel: Passer ça au numéro 2. M.
Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Dont les fonds relèvent du fonds
consolidé du Québec.
M. Côté (Charlesbourg): O.K.
M. Trudel: Et là, l'information, la régie
régionale, elle, du moment que le ministère a vu sa part
là, a vu l'impact, la régie régionale en est
informée? Parce que, M. le ministre, je ne sais pas si c'est
parlementaire, vous ne me ferez pas accroire qu'à chaque fois qu'il y a
des frais indirects pour recevoir une subvention de recherche, par exemple, le
ministère paie toujours rubis sur l'ongle les frais
supplémentaires que coûte la réception de la subvention.
Vous en prenez bonne note, comme on dit. C'est parce que là, rendu
à l'autre bout, à la régie régionale, ça a
un impact sur l'enveloppe régionale qui va être répartie.
Il y a un beau cadeau de 1 000 000 $ qui est arrivé. Il vient de
coûter 380 000 $ à l'organisme pour le dépenser dans la
régie régionale. Mon seul souci c'est si vous me dites: Ne vous
inquiétez pas de ça. Il y a toujours le jeu de l'avis sectoriel
qui joue, qui fait en sorte qu'on le sait au ministère; il faut aussi
que ça se rende à la régie régionale et que la
régie régionale en soit informée parce que je ne suis pas
sûr, moi, que la régie régionale va être d'accord en
disant: Très bien, M. le ministre, vous avez autorisé à
recevoir 1 000 000 $ d'un organisme dont les fonds dépendent du fonds
consolidé de la province et ça vient de vous coûter de vos
poches 380 000 $. Ça, c'est le vieux truc connu des chercheurs qui font
un bon travail dans leur équipe de recherche et qui se battent comme de
toute leur énergie et qui viennent annoncer triomphalement au chef de
l'établissement qu'ils ont eu une subvention de i 000 000 $ et que
ça va être extraordinaire. toi, tu te dis: ii faut que je me
réjouisse mais aussitôt que tu as fermé la porte
après l'annonce, tu dis: moi, je sais que ça vient de me
coûter 380 000 $ de dépenses de fonctionnement et là,
ça veut dire qu'en me réjouissant de cette
activité-là et de l'effort qui a été fait par les
chercheurs pour aller chercher cette subvention-là à l'interne -
et ça, on va appeler ça à l'interne du gouvernement -
ça peut vouloir dire, dans mon budget d'établissement, que je
viens de couper d'autres services pour 380 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): Refaisons la chaîne ii
y a une subvention de recherche qui est donnée par le gouvernement du
québec, un ministère ou organisme qui reçoit des fonds du
fonds consolidé du québec. il y a nécessairement un
processus interne qui demande un avis du
ministère. Le ministère dit oui; après ça il
pose deux questions: Est-ce que c'est autofinancé ou pas? Parce que s'il
y a des frais de 300 000 $, le ministère va dire oui, en autant qu'il y
ait autofinancement de l'impact budgétaire. Deuxièmement, il va
dire: Oui, et c'est très important; on considère que c'est
très important, suffisamment pour qu'on dote l'établissement sur
le plan financier de budget pour être capable de faire face aux charges
indirectes et directes additionnelles. Donc, ça, c'est l'effet à
ce niveau-là et, par conséquent, ça va circuler au niveau
de l'établissement qui est demandeur...
M. Trudel: Quand vous donnez le fric là? M.
Côté (Charlesbourg): Quand?
M. Trudel: Quand le ministère donne le fric ou...
M. Côté (Charlesbourg): Même s'il ne le donne
pas. S'il dit dans un avis: C'est non. C'est fini, il n'y en a pas. O. K. Si
c'est non, c'est non. Au contraire, si ça peut être oui, il y
à deux possibilités: Autofinancement ou financement par le
gouvernement.
L'autre cas est celui d'une subvention externe à ceux qui sont
mentionnés dans la loi et qui doivent, à ce moment-là,
recevoir uni avis préalable de la régie régionale, non
seulement l'avis mais l'autorisation de la régie régionale.
Ça couvre toutes les facettes.
M. Trudel: Puis là, vous dites oui; puis dans le cas
1a...
M. Côté (Charlesbourg): Autofinancement.
M. Trudel: Non, 1b, c'est le ministère qui finance les
coûts indirects supplémentaires et là, vous envoyez la
subvention à l'établissement au-delà de la régie
régionale; vous passez pardessus.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que dans
les règles habituelles, c'est effectivement envoyé à
l'établissement. Mais, il y a de l'information qui passe par le CRSSS
actuellement ou qui passera éventuellemeent par la régie
régionale sans nécessairement que ce soit spécifié
dans la loi. Il y a un automatisme qui doit se passer à ce niveau-la,
sur le plan de l'information.
M. Trudel: II n'y a pas une disposition quelque part qui dit que
tous les fonds transigent par la régie?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que si
les fonds viennent d'enveloppes centrales, il va rester quand même
quelques piastres au ministère. Si jamais c'était de l'argent qui
était pris à l'intérieur d'un plan régional
d'organisation de services, donc il serait identifié puis
protégé. Tu informes la régie qu'à
l'intérieur de telle enveloppe, il y a 300 000 $ qui ont
été réservés pour le programme de recherche de tel
établissement et qu'il est "taggé". Il a une boucle d'oreille,
puis c'est celle-là qu'il porte.
M. Trudel: Si la régie ne veut pas? La régie dit:
Non, nous autres... C'est parce que ça a des risques, la
décentralisation.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais l'autorisation
préalable de la régie, c'est pour les subventions qui viennent de
l'extérieur du gouvernement, de ses ministères ou des organismes
financés par le gouvernement. (21 h 15)
M. Trudel: Quel est l'empêchement qu'il y aurait d'avoir
l'autorisation de la régie régionale pour recevoir tout don,
legs, subvention et autres contributions. auxquels sont rattachées des
charges directes et indirectes, point à la ligne. Là, on a deux
régimes, on risque de passer pardessus la régie, d'aller
directement aux établissements, de "tagger" les montants. Si notre pivot
au niveau de la région sociosanitaire, c'est la régie
régionale, ça n'empêchera pas, bien sûr, Un organisme
de subventionner, d'aider ou de contribuer. Là, automatiquement, quand
la régie va donner l'autorisation, eh bien, c'est parce qu'elle aura
calculé les impacts financiers, petit a, petit b. Petit b parce que
c'est le ministère qui paie les frais indirects, pour quelque raison que
ce soit; petit a, oui, c'est très intéressant et on va l'assumer.
Ça va impliquer ça, cependant. Je répète l'exemple,
c'est le chercheur qui vient annoncer triomphalement qu'après moult
efforts il vient de décrocher 500 000 $. Là, tu te réjouis
au plus haut point, mais sitôt que t'es tourné de bord, tu dis:
Moi, je sais que ça vient de me coûter 140 000$ dans
l'établissement. Ça veut dire que je sais que quand je vais
arriver au 1er juin, je vais être obligé de couper deux postes
quelque part parce qu'il va falloir que j'aie de l'argent pour dépenser
cette subvention de recherche qui, par ailleurs, sert un objectif
intéressant. Ça implique des choix budgétaires dans ton
établissement et dans ta répartition des fonds au niveau
régional. Dans le cas, évidemment, de grandes régions
comme Montréal - on se l'est assez fait dire - ce n'est pas tout
à fait comme ailleurs...
M. Côté (Charlesbourg): Par exemple, si on se
rendait à ce que souhaite le député, ça pourrait
signifier, éventuellement, que le FRSQ aurait l'obligation de recevoir,
pour tous ses projets de recherche, l'autorisation de la régie
régionale. Je ne suis pas sûr de ça.
M. Trudel: Je retiens ça? M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Mais vous êtes conscient aussi que, à
défaut, ça a de l'influence de recevoir une subvention du FRSQ
sur le budget de fonctionnement de l'établissement.
M. Côté (Charlesbourg): Ça peut.
M. Trudel: Ça peut. À partir de la
démonstration générale, dépenser 1 $ coûte
0,38 $, il y a une démonstration faite là-dessus en recherche: la
recherche appliquée, la recherche en sciences humaines, il y a 0,38 $ en
moyenne. Et, là, ça a de l'impact lorsque vous arrivez à
faire votre répartition du budget au niveau régional en disant:
II y a des chercheurs qui ont demandé une subvention au Fonds de
recherche en santé du Québec et ils l'ont obtenue. Et,
maintenant, on est poignes pour débourser l'argent, pour le
dépenser, pour l'objectif pour lequel on a décroché la
subvention. Cependant, je vous donne, à partir de votre exemple...
j'accompagne votre préoccupation de ne pas bureaucratiser à
outrance. Là, il y a déjà suffisamment de contrôle
dans la patente, si vous me permettez l'expression, je ne veux pas sciemment
contribuer à bureaucratiser.
Par ailleurs, si on en arrive à faire en sorte que la
régie régionale ne joue plus ce rôle de coordination et de
voir les impacts sur l'un ou l'autre des budgets des autres
établissements... Parce que là il y a une théorie de
dominos, là. Lorsqu'il y a un morceau qui est gelé, ça
vient de coûter quelque chose ailleurs. Ça me semble assez clair,
et encore une fois, que je sache, ce n'est pas la pratique très
généralement répandue que le ministère aille
subventionner les frais indirects. La pratique, c'est que vous allez faire un
téléphone à l'établissement, vous allez dire:
Écoute, es-tu capable de payer les frais indirects que ça va te
coûter pour recevoir ça?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que si
on prend l'exemple du FRSQ, c'est une programmation qui est déjà
acceptée par le Trésor qui fait l'objet d'une approbation du
Trésor, puis qui mesure les impacts. Et le FRSQ, lui, décide,
comme la loi le lui permet, de créer des comités qui vont faire
l'analyse puis qui vont dire: Oui, tel ou tel projet de recherche est retenu,
puis on l'accepte, et puis voici, c'est ça.
M. Trudel: Sur le plan du contenu scientifique, sur le plan de la
pertinence, sur le plan des axes, sur le plan des grandes orientations du
ministère, et sur les coûts directs de la réalisation du
projet de recherche. Mais il y a une démonstration extrêmement
claire de faite: tu reçois ta subvention pour les coûts directs,
puis pour ce qui est des coûts indirects, c'est clair que tu as un
ensemble de frais à assumer dans l'établissement.
M. Côté (Charlesbourg): Le danger que je vois dans
l'intention, c'est qu'on se retrouve dans du pièce à
pièce, dans un règlement de pièce à pièce.
C'est ça, le danger, que tu te retrouves avec une politique qui soit
différente pour accepter un projet au niveau du Bas-Saint-Laurent par
rapport à Montréal, et ainsi de suite. Par exemple, le FRSQ
décide qu'il donne un projet de recherche à Rimouski...
M. Trudel: Oui
M. Côté (Charlesbourg): Puis la régie
régionale décide que, pour des raisons qui lui sont propres,
c'est non, compte tenu qu'elle n'est pas intéressée du tout
à financer des frais indirects, alors que Montréal
déciderait de le faire.
M. Trudel: Oui, c'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): C'est dans ça qu'on
risque de se retrouver, là.
M. Trudel: Ça aussi, effectivement, c'est un danger, et
les régions sociosanitaires plus pauvres au sens de la somme des
équipements et des masses à leur disposition ne pourraient pas se
permettre d'accepter cela, et là où les masses critiques sont
plus élevées, on pourrait dire: Bof! On a du jeu, on peut se
permettre de l'accepter, on va réussir à absorber ça
quelque part. Vous avez la même contrainte pour les organismes
extérieurs au gouvernement du Québec - on s'est entendus sur
"organismes", tantôt - ça leur prend l'autorisation
préalable de la régie.
Parce qu'il y a une autre question, il y a un autre choix, ici, qui est
impliqué, c'est l'oxygène pour les établissements
vis-à-vis de la régie régionale. C'est une autre question
qu'on peut se poser, ça. On peut souhaiter de l'oxygène pour la
régie régionale par rapport au ministère, mais on peut
aussi souhaiter de l'oxygène pour les établissements par rapport
aux régies régionales. Dans ce sens-là, je suis en train
de penser: Est-ce que l'obligation d'informer la régie régionale
serait suffisante? Parce que ce n'est pas nécessairement du point de vue
contrôle, ici, c'est d'ôtre informé qu'il y a des
coûts reliés à cela et donc, que l'établissement,
d'une façon ou d'une autre, va les assumer.
M. Côté (Charlesbourg): Vous voulez quoi, là?
Vous voulez qu'on informe la régie?
M. Trudel: Est-ce que ça vous apparaît suffisant -
je vais vous poser la question à l'envers, par rapport au début
de la discussion - par rapport aux dons d'appareils, là? Parce que votre
explication, à la base, c'est lorsqu'il y a de l'équipement.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on disait, c'est un
don d'équipement, d'un appareil.
M. Trudel: Un don d'équipement.
M. Côté (Charlesbourg): Et quand on dit "auxquelles
sont rattachées des charges directes ou indirectes"... On disait: II y a
le don d'un appareil, il est donné par une compagnie mais la compagnie
dit: Tu vas me signer une entente de service pendant cinq ans, etc.
C'était ça, au début, qu'on couvrait comme exemple et on
est allé dans la recherche - parce qu'on a débordé
beaucoup dans la recherche - et un avis à la régie ne
réglerait pas le problème de manière très claire.
Un avis l'informerait mais ne réglerait pas pour autant les coûts
directs et indirects attachés à une subvention de recherche que
tu pourrais donner. Le simple avis à la régie ne réglerait
pas ça.
M. Trudel: Ce que vous dites, c'est que ça ne
réglerait pas la problématique que vous souleviez au
départ.
M. Côté (Charlesbourg): Non, parce que ce serait un
avis, point. Donc, ce serait une communication, pas un avis, qu'il y aurait
à la régie. On informe la régie.
M. Trudel: Je pense qu'il y avait un de vos collaborateurs qui
nous écoutait très précieusement. Moi, au niveau de
l'oxygène, là...
M. Côté (Charlesbourg): Bien, il y en a, de
l'oxygène. C'est que s'il n'y a pas de frais directs ou indirects, il
n'en a pas besoin d'autorisation. S'il y a des frais directs et indirects de
subventions de recherche qui proviennent d'ailleurs que du gouvernement du
Québec, des ministères ou organismes - disons budgétaires,
pour le moment - à ce moment-là, c'est une approbation de la
régie régionale. Alors, lors-. qu'on dit que c'est le
gouvernement, les ministères ou les organismes budgétaires, il y
a déjà un niveau d'autorisation qui passe par le Trésor,
à un moment où l'autre, qui va nécessiter un avis du
ministère sectoriel. L'oxygène est là. C'est qu'à
partir du moment où il n'y a pas de frais directs et indirects, il est
là, l'oxygène.
Deuxièmement, l'oxygène au niveau de la régie: sf
ça vient de l'extérieur du gouvernement du Québec, des
ministères ou des organismes. Puis, pourquoi "gouvernement,
ministères et organismes"? Parce qu'il y a déjà un
processus d'autorisation à l'intérieur des règles
gouvernementales qui sont celles du Trésor. Là, on en remettrait
un autre.
M. Trudel: Et, encore une fois, là, ça irait
directement à l'établissement, à ce moment-là, si
le ministère payait les frais indirects reliés à telle ou
telle subvention?
M. Côté (Charlesbourg): Ou le ministère
déciderait que ça peut être autofinancé ou
financé par le ministère des Finances en disant: Voici où
on prend l'argent. On le paie mais voici, l'argent provient de tel programme et
il est "taggé" ouf! (21 h 30)
M. Chevrette: Quand vous dites des frais, là... Des frais
de fonctionnement, c'est des frais directs, ça, par rapport
à...
M. Côté (Charlesbourg): Occasionnés,
additionnels à ce que l'établissement a, règle
générale. Si, par exemple, pour recevoir un programme de
recherche, ça impose des frais - on parle de 0, 38 $ dans la piastre
-directs et indirects à l'établissement, on dit: Écoutez,
le but premier au niveau des CHU est, bien sûr, de dispenser des services
et de faire aussi de la recherche. Il y a quelqu'un qui doit pourvoir quelque
part à ces frais-là.
M. Chevrette: Je ne sais pas, moi, Mme Tartempion qui est
milliardaire ou millionnaire...
Une voix: Des milliardaires, il ne doit pas y en avoir
beaucoup.
M. Chevrette:... décide de payer un scanner à Le
Gardeur.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Est-ce qu'elle est obligée d'avoir
l'aval...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, parce qu'il y a des
frais d'opération et de fonctionnement du scanner. C'est exactement la
même chose qu'une fondation payant un scanner. Elle doit recevoir
l'autorisation du ministère.
M. Trudel: Bon, alors, dans le deuxième cas,
là...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel:... si ce n'est du gouvernement du Québec, de
ses ministères ou de ses organismes qui dépendent du fonds
consolidé de la province, il faut ajouter l'obligation d'en informer la
régie régionale. Parce que je ne suis pas sûr que dans la
mécanique de tous les ministères, et même au
ministère de la Santé et des Services sociaux, qu'on en informe
la régie régionale, qu'il y ait une implication, là. On
vient de dire, oui, nous autres, au Trésor, à telle subvention,
d'en informer la régie régionale. Si ce n'est du gouvernement du
Québec...
M. Côté (Charlesbourg): Vous voulez que la
régie régionale soit informée automatiquement,
là?
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Dans tous les cas?
M. Trudel: Bien non.
M. Côté (Charlesbourg): Non?
M. Trudel: Bien non, la première partie, ce qui est
à l'extérieur du gouvernement du Québec, ça prend
l'autorisation préalable.
M. Côté (Charlesbourg): Elle n'a pas besoin
d'être informée, elle l'est automatiquement.
M. Trudel: Bien, là, on dit que ça prend
l'autorisation...
M. Côté (Charlesbourg): On pourrait peut-être
lui demander de nous informer.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Mon collègue de Joliette va dire: Le ministre
le sait-il?
M. Côté (Charlesbourg): Non, non.
M. Trudel: Je vais dire: Ce n'est pas marqué. Par
ailleurs, pour qu'il sache bien que dans le budget qui arrive, au niveau de
l'enveloppe régionale, il y a des "taggés" et qu'on est en train
de jouer dans leurs plates-bandes, avec des bons motifs, mais qu'on est en
train de jouer dans leurs plates-bandes. La régie régionale
devient un autre niveau. Si ceux d'en bas sont obligés de demander des
autorisations, bien, celui d'en haut, il faut qu'il soit tenu de descendre vers
le bas les implications que ça a pour les établissements.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Vous voulez qu'on
informe la régie, là?
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Dans l'alinéa deux,
particulièrement, à la fin de l'alinéa deux, c'est
ça?
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Y a-t-il autre chose?
M. Trudel: Non.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Donc, on va le
suspendre et on va inclure les amendements.
Le Président (M. Joly): Parfait. Donc, nous allons
suspendre l'article 192 et l'amendement. J'appelle l'article 193.
M. Côté (Charlesbourg): "Les sommes reçues
par don, legs, subvention ou autre forme de contribution, à l'exception
de celles octroyées par le gouvernement du Québec, ses
ministères ou ses organismes, constituent des revenus propres à
l'établissement. 'Toutefois, si une contribution a été
faite à des fins particulières, le montant n'en est pas
versé dans les fonds généraux d'avoir-propre de
rétablissement; if doit être versé dans un fonds à
destination spéciale créé par l'établissement et il
doit être déposé ou placé conformément aux
dispositions du Code civil relatives au placement des biens appartenant
à autrui, jusqu'à ce qu'il en soit disposé aux fins
particulières pour lesquelles la contribution a été faite.
"Si les sommes reçues ont été données sous
condition expresse de doter l'établissement d'un capital qui doit
être préservé et dont seuls les revenus pourront être
utilisés, le montant doit être verse dans un fonds de dotation
créé par l'établissement pour être
géré de la manière prévue au deuxième
alinéa. "Les états financiers de l'établissement doivent
faire apparaître, de façon distincte, l'état de chaque
fonds créé conformément au présent article."
Il y a un amendement qui se lirait comme suit: remplacer dans la
dernière ligne du premier alinéa les mots "constituent des
revenus propres à l'établissement" par les mots "sont
comptabilisées directement dans l'avoir propre de l'établissement
et sont soumises aux règles d'usage de cet avoir
déterminées par règlement du ministre".
Deuxièmement, supprimer dans les deuxième et troisième
lignes du deuxième alinéa les mots "n'en est pas versé
dans les fonds généraux d'avoir-propre de l'établissement;
il". donc, ça se lirait comme suit: les sommes reçues par dons,
legs, subvention ou autre forme de contribution, à l'exception de celles
octroyées par le gouvernement du québec, ses ministères ou
ses organismes, sont comptabilisées directement dans l'avoir propre de
l'établissement et sont soumises aux règles d'usage de cet avoir,
déterminées par règlement du ministre. toutefois, si une
contribution a été faite à des fins particulières,
le montant doit être versé dans un fonds à destination
spéciale créé par l'établissement et il doit
être déposé ou placé conformément aux
dispositions du code civil relatives aux placements des biens appartenant
à autrui jusqu'à ce qu'il en soit disposé aux fins
particulières pour lesquelles la contribution a été faite.
si les sommes reçues ont été données sous condition
expresse de doter l'établissement d'un capital qui doit être
préservé et dont seuls les revenus pourront être
utilisés, le montant doit être versé dans un fonds de
dotation créé par l'établissement pour être
géré de la manière prévue au deuxième
alinéa. les états financiers de l'établissement doivent
faire apparaître, de façon distincte, l'état de chaque
fonds créé, conformément au présent article.
M. Chevrette: C'est quel article qui fait référence
à l'avoir propre? Par coeur, je ne l'ai pas.
M. Côté (Charlesbourg): M. le notaire M.
Chevrette: On écoute M. le notaire.
M. Gaudreau: Actuellement, l'article 134, alinéa 2 de la
Loi sur les services de santé et services sociaux établit
déjà le principe que si une contribution est faite à des
fins particulières, le montant n'en est pas versé dans les fonds
généraux de l'établissement, mais dans un fonds
spécial pour être géré particulièrement.
M. Chevrette: Vous dites actuellement.
M. Gaudreau: L'article 134 de la loi actuelle.
M. Chevrette: Oui, dans la loi actuelle.
M. Gaudreau: Et l'article 32 du Règlement sur la gestion
financière vient spécifier que ces revenus de dons, contributions
et ainsi de suite constituent des revenus propres à
l'établissement.
M. Chevrette: L'article 32?
M. Gaudreau: Du Règlement sur la gestion
financière.
M. Chevrette: Oui, mais ce n'est pas ça ma question. Dans
votre projet de loi, quel est l'article qui parle de l'avoir propre, qui
crée l'équivalent de l'article 134 de la loi actuelle?
M. Côté (Charlesbourg): II n'y en a pas. M.
Gaudreau: II n'y en a pas.
M. Chevrette: Mais quand vous faites référence dans
ce cas-là, dans votre amendement, "dans l'avoir propre de
l'établissement et sont soumises aux règles d'usage de cet avoir,
déterminées par le ministre". Quel article donne une assise
juridique au ministre pour définir ce que les établissements
doivent faire avec leur avoir propre?
M. Gaudreau: C'est celui-là même, en disant que ce
sera déterminé par règlement du ministre. Le ministre va
exercer un pouvoir réglementaire quant aux règles d'usage de
l'avoir propre. Si ça avait été un règlement du
gouvernement, on aurait dit: aux règles d'usage
déterminées par règlement du gouvernement pris en vertu du
paragraphe... là, où on en fait une énumération
à l'article 410, mais ici c'est un règlement du ministre.
L'article 410, c'est surtout les règlements du gouvernement.
M. Chevrette: Le gouvernement peut, par règlement... O. K.
Pourquoi avez-vous changé la notion de l'avant-projet qui disait que
ça faisait partie des revenus propres à l'établissement?
Quels sont les motifs?
M. D'Astous: Pour aider la compréhension des choses. Des
revenus propres, ça veut dire quoi? On ne le savait pas trop. À
part les revenus qui viennent du ministère ou la contribution... Ce qui
est important, c'est d'identifier l'avoir propre de l'établissement et
ça, pour une première fois, on dit: C'est quoi? Quant à
nous, les dons, legs qui ne sont pas spécifiquement identifiés
vont être comptabilisés dans l'avoir propre de
l'établissement.
M. Chevrette: Mais pour comprendre l'article, si je comprends
bien, il arrive des dons ou des legs qui peuvent être versés
directement à même l'avoir propre, qui arondissent, grossissent
l'avoir propre de l'institution.
M. D'Astous: À moins que ça soit des situations
spéciales...
M. Chevrette: À moins que... mais je vais finir ce que
j'ai à dire.
M. D'Astous: O. K.
M. Chevrette: Dans un deuxième temps, il peut y avoir des
legs ou des dons, dont seulement les profits des placements de ces legs et de
ces dons seront comptabilisés annuellement, ou je ne sais pas trop
comment là, dans l'avoir propre, toujours.
M. D'Astous: Non, ça c'est un fonds de dotation à
ce moment-là. C'est différent de l'avoir propre.
M. Chevrette: O. K. Ça. veut dire que... je comprends.
Mais prenez le deuxième alinéa: "Toutefois si une contribution a
été faite à des fins particulières, le montant doit
être versé dans un fonds... Ah oui, à destination
spéciale;.. Mais ça, si je comprends bien, ça peut
être une contribution pour acheter, par exemple, un scanner.
M. D'Astous: C'est une destination spéciale.
M. Chevrette: Bon. Donc ça c'est un deuxième point.
"Si les sommes reçues ont été données sous
condition expresse de doter l'établissement d'un capital"... Ça
ça l'est votre fonds de dotation spécial.
M. D'Astous: Exact.
M. Chevrette: Donc il y a trois éléments, le legs
ou le don peut être sous trois formes
distinctes.
M. D'Astous: En termes de comptabilisation.
M. Chevrette: Exact. Si c'est un don en argent, il est tout de
suite comptabilisé quand il n'y a aucune condition expresse.
M. D'Astous: Voilà!
M. Chevrette: Si c'est pour une fin précise..
M. D'Astous: On crée un fonds.
M. Chevrette: On crée un fonds. Puis si c'est pour...
M. D'Astous: Usage de l'intérêt du capital...
M. Chevrette: Usage de l'intérêt du capital, c'est
un fonds spécial de...
M. D'Astous: Un fonds de dotation.
M. Chevrette: Un fonds de dotation spécial. Est-ce que
c'est annuel les... Le règlement là, pour se servir de l'avoir
propre, c'est une procédure? Si ma mémoire est fidèle, il
fallait faire des demandes expresses dès que ça dépasse
des sommes x. Est-ce que ça a été modifié
ça, ou c'est...
M. D'Astous: Dans l'article 32 du règlement actuel...
M. Chevrette: Oui.
M. D'Astous: ...il y a des façons d'utiliser l'avoir
propre. Il y a des "priorisations" dans l'affectation qu'on peut en faire. Je
peux vous les lire si vous voulez. On dit: "Le conseil d'administration d'un
établissement public, ou d'un conseil régional doit, dans
l'utilisation de ses revenus propres, respecter les conditions suivantes, les
utiliser uniquement pour des dépenses non récurrentes, les
utiliser de manière à ne pas générer des frais
d'exploitation additionnels; les utiliser de manière à n'apporter
de bénéfices personnels qu'aux bénéficiaires de
l'établissement."
C'est ça. Après ça, on dit: "Le conseil
d'administration doit, en outre, respecter l'ordre de priorité
suivant...
M. Chevrette: Non ça je comprends. Mais ce que je veux
savoir spécifiquement là, c'est: Est-ce qu'il y a une
autorisation préalable quand ça dépasse des sommes? Est-ce
que ça été gardé ça dans le
règlement? Par exemple, quelqu'un veut "réfectionner" sa salle
d'urgence. Ça n'occasionne pas de frais directs ou indirects, sauf les
frais d'immobilisation, d'aménagement. Est-ce qu'il le peut sans
autorisation du ministre?
M. D'Astous: à l'article 192, on dit que, s'il n'y a pas
de charges directes ou indirectes, il n'y a pas de problèmes. le projet
de loi 120 actuel.
M. Chevrette: Est-ce que le ministre est au courant de ce que
ça peut représenter ça, globalement, au niveau du
réseau? Est-ce que vous avez fait des chiffres déjà?
M. D'Astous: Sur les donations ou sur l'avoir propre?
M. Chevrette: non, sur les dons, de quelque nature que ce soit,
sous forme de capital, sommes... l'utilisation d'intérêts sur le
capital. est-ce que vous avez une idée de grandeur...
M. D'Astous: On l'a au bureau mais, de mémoire là,
non.
M. Chevrette: Vous avez une idée de ce que ça
représente?
M. D'Astous: Bien c'est aux états financiers. C'est
très clair.
M. Chevrette: Ça fait des années pour certains, je
suppose.
M. D'Astous: Oui.
M. Chevrette: Est-ce que ça fait surtout partie des
fondations, ou si ça fait partie de l'avoir propre? Est-ce que vous avez
la distinction entre les deux? Parce qu'il y en a qui doivent verser à
des fondations, je suppose.
M. D'Astous: Aux états financiers on n'a pas l'information
sur les fondations. On a ce que les fondations donnent aux
établissements, soit dans les fonds de dotation spéciaux, fonds
de dotation, ou...
M. Chevrette: J'aimerais ça que vous nous fournissiez,
à titre d'information, les ordres de grandeur des dons. (21 h 45)
M. Côté (Charlesbourg): On le déposera
D'ailleurs on a, en votre absence... Au retour ce soir, on a
déposé une série d'informations concernant les assurances.
Alors on va le faire, on va faire la même chose.
M. Chevrette: ça va. o.k. pour ça. le
deuxième, doit être versé dans un fonds de dotation
spécial, ça a remplacé... le code civil c'est les fonds en
fiducie ça?
M. Gaudreau: Ce qu'on appelle les placements sûrs, c'est
les fonds que les fiduciaires
sont obligés d'utiliser pour assurer la garantie du placement.
Ça, c'est des placements sur biens immobiliers, des obligations du
Québec, du Canada. Il y en a une énumération là.
Ça, c'est déjà dans la loi actuelle, ces
dispositions-là.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que l'amendement à
l'article 193 est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que l'article 193, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Chevrette: Vous avez modifié tantôt le sens du
mot "organisme". Est-ce que la concordance se fait automatiquement?
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce qu'on n'a pas
réglé 192...
M. Chevrette: Ah! C'est parce qu'il est en suspens, c'est
vrai.
M. Côté (Charlesbourg): II est en suspens. Il est
parti à la photocopie.
M. Chevrette: II faudra que ce soit par concordance à ce
moment-là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Marcil): Ça va?
M. Côté (Charlesbourg): Ça va.
M. Chevrette: Oui. Sous réserve de la concordance.
Le Président (M. Marcil): L'article 193 est adopté
tel qu'amendé.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Adopté.
Le Président (M. Marcil): Ça va. J'appelle
l'article 194.
M. Côté (Charlesbourg): "Un établissement
public, qui reçoit une somme ou un avantage direct ou indirect d'une
fondation ou d'une corporation qui Sollicite du public le versement de sommes
ou de dons dans le domaine de la santé et des services sociaux, doit en
faire mention dans une annexe faisant partie de ses états financiers en
indiquant l'objet pour lequel cette somme ou cet avantage a été
conféré. "
Il y a un papillon qui vise à remplacer dans la cinquième
ligne les mots "ses états financiers" par les mots "son rapport
financier annuel".
M. Chevrette: II y a une question, pour l'article d'avant, sur
les sommes placées en vertu du deuxième alinéa de
l'article 193 à des fins particulières. L'utilisation, à
supposer que c'est pour des fins, je ne sais pas moi, en cardiologie, de
l'angiographie numérique. Puis, dans les plans du gouvernement, il n'est
pas question de doter un centre hospitalier périphérique d'un tel
équipement. Est-ce que les bénéfices demeurent tou-. jours
dans le fonds ou s'ils peuvent être utilisés à des fins...
parce que c'est de l'argent pour une fin spécifique?
M. Côté (Charlesbourg): Ça suit le
principal.
M. D'Astous: Les bénéfices d'un fonds demeurent
dans le même fonds pour les mêmes destinations. C'est une
règle d'or.
M. Chevrette: S'ils donnent 400 000 $, admettons, la somme
grossit jusqu'à temps... pour être utilisée à cette
fin-là.
M. D'Astous: Oui. C'est une règle, ça.
M. Chevrette: Et supposons que ça devienne... parce que
c'est par legs, bien souvent, c'est par testament. Supposons que ça
devienne dépassé, déphasé, qu'est-ce qui arrive
avec ces fonds-là sur le plan juridique? Est-ce que c'est par bill
privé, à ce moment-là, que vous défaites...
M. Gaudreau: Probablement.
M. Chevrette: Non, mais je suppose.
M. Gaudreau: J'ai manqué le début de la question.
J'étais en train d'écrire là.
M. Chevrette: Non, mais un fonds pour utilisation
spécifique. On donnait comme exemple l'angiographie numérique.
Supposons, pour toutes sortes de raisons, que ce n'est pas utilisé, que
ça devient dépassé comme formule, donc, le fonds grossit,
me dit-on, puis on ne peut pas toucher même aux bénéfices.
À ce moment-là, par quoi ça peut être défait?
Exclusivement par un bill privé?
M. Gaudreau: Un bill privé.
M. Chevrette: II n'y a pas d'autre...
M. Gaudreau: Dans la mesure où il n'y a vraiment pas,
à la face même de la donation, quelque possibilité de dire
que ça doit suivre l'adaptation de son époque.
C'est-à-dire que si la qualification que fait le donateur ou le
testateur de la situation particulière qu'il voulait viser ne permet pas
de corridor, que c'est strictement, uniquement un objet très
précis et qu'il n'y a vraiment pas de possibilité d'y donner
suite pour que les biens puissent, en fin de compte, être utilisés
autrement, seul le législateur pourra...
M. Chevrette: ça pourrait même ne pas être
quelque chose qui est dépassé. je vous donne un exemple: deux
hôpitaux qui sont à peine à 20 kilomètres de
distance. prenons un scanner. le ministre juge, dans son plan
d'équipement spécialisé, qu'un scanner pour
l'arrondissement, c'est assez. donc, ce n'est pas dépassé puis la
personne qui était en moyen de faire un legs important ou un don
important pour son hôpital, bien souvent, parce que...
M. Côté (Charlesbourg): Son scanner.
M. Chevrette: Son scanner. C'est le même problème.
Ça veut dire qu'il ne peut pas être utilisé.
M. Gaudreau: C'est-à-dire si on est dans une situation qui
n'appelait aucune autorisation, aucune vérification.
L'établissement a dit oui et après ça, il constate qu'il
ne pourra jamais donner suite au voeu du testateur, du donateur de... Si c'est
par une donation, il peut toujours retourner voir le donateur et lui demander
de modifier les conditions de sa donation. Mais, si c'a été fait
par testament, il reste la succession. À moins que le testateur n'ait
prévu un droit de retour à défaut d'utiliser les sommes
données dans un délai, l'établissement s'en trouve investi
mais incapable, du moins tant que les conditions actuelles se trouvent... Si le
ministre refuse l'implantation d'un nouveau scanner ou si la régie ne
considère pas nécessaire d'avoir un autre équipement de
cette nature, il ne leur restera éventuellement que le bill privé
pour faire changer la condition attachée à la donation.
M. Côté (Charlesbourg): La question que je me posais
en vous entendant c'est: Combien de fois cela est-il arrivé? Non,
ça ne veut pas dire que ça n'arrivera pas, mais...
M. Chevrette: C'est parce que j'en connais un paquet qui ont
donné à des hôpitaux, avant. Remarquez bien, je ne sais pas
sous quelle forme ils donnaient. Je ne sais pas si c'étaient des dons,
des legs. Je connais des pâtés de maisons qui appartenaient
quasiment tous à l'archidiocèse parce qu'il y avait beaucoup de
personnes qui, autour d'une église, donnaient même leur
propriété. Je ne sais pas pour quelles fins. Puis je sais que les
communautés religieuses ont reçu, au moment où il y avait
des centres hospitaliers, énormément de dons par testament. Je ne
sais pas si c'était spécifiquement pour de l'équipement
mais... Il y en a peut-être moins de nos jours, mais il y en avait
beaucoup dans le temps.
M. Côté (Charlesbourg): C'est encore vrai dans les
communautés anglophones. C'est fréquent. Mais, y a-t-il eu des
bills privés?
M. Gaudreau: Ça peut être arrivé mais,
à ma connaissance, il n'y a pas de bill privé en raison d'une
situation très particulière. Le donateur,
généralement, exprime de façon plus générale
les conditions qu'il veut voir... La mission unetelle de
l'établissement... Il va spécifier un secteur d'activité
pour l'établissement sans le confiner carrément à un bien
précisé, ce qui laisse la marge de manoeuvre...
M. Chevrette: 193, c'est correct.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Chevrette: Oui, sous réserve, toujours de... On est
rendu à 194?
Le Président (M. Marcil): Oui, à 194.
M. Chevrette: Je suis revenu à 193, 30 secondes, je m'en
viens à 194
Le Président (M. Marcil): II me semblait que 193
était fait.
M. Chevrette: Oui, mais il est adopté sous condition du
mot "organisme"...
Le Président (M. Marcil): II est adopté, on
va...
M. Chevrette: C'est beau.
Le Président (M. Marcil): Donc, l'amendement est
adopté. L'article 194 est adopté tel qu'amendé. Ça
va? J'appelle l'article 195.
Fondations
M. Côté (Charlesbourg): "Un établissement
peut, avec l'autorisation préalable de la régie régionale,
transférer l'administration de tout ou partie d'un fonds visé
à l'article 193 à une fondation ou corporation sans but lucratif
constituée suivant les lois du Québec et ayant pour objet de
gérer les contributions versées à cet établissement
ou à plusieurs établissements ou de recevoir directement des
contributions versées par d'autres personnes pour des fins
particulières. "Les fonds dont l'administration est ainsi
transférée à une fondation ou à une corporation
sans but lucratif sont considérés reçus par elle en
fiducie; elle est assujettie, relativement à ces fonds, aux mêmes
obligations et pouvoirs qu'une société de fiducie
constituée au Québec. "En cas de dissolution d'une telle
fondation ou corporation sans but lucratif, les fonds pour lesquels les sommes
n'ont pas encore été utilisées aux fins
particulières stipulées de même que les revenus et
intérêts accumulés provenant du placement de ces fonds
doivent être retournés à rétablissement pour
être gérés de la manière
prévue à l'article 193. "
Il y a un papillon: remplacer, dans la deuxième ligne du
deuxième alinéa, le mot "considérés" par le mot
"réputés" et insérer, dans la quatrième ligne du
deuxième alinéa, après le mot "et", les mots "dotée
des mêmes".
Donc, le deuxième alinéa se lirait comme suit: Les fonds
dont l'administration est ainsi transférée à une fondation
ou à une corporation sans but lucratif sont réputés
reçus par elle en fiducie; elle est assujettie, relativement à
ces fonds, aux mêmes obligations et dotée des mêmes pouvoirs
qu'une société de fiducie constituée au Québec.
"
M. Chevrette: C'est du légalisme, ça. Je vous donne
un exemple pour essayer de bien clarifier ce que je veux dire. Un
établissement qui recevrait 1 000 000 $, admettons, en vertu du
paragraphe 2 de l'article 193 pourrait confier 500 000 $ à une
corporation sans but lucratif ou à une fondation?
M. Gaudreau: l'administration.
M. Côté (Charlesbourg): L'administration.
M. Chevrette: Pourquoi vous dites "en partie"? Si je suis la
logique juridique que vous m'avez donnée, on n'est pas capable de
dépenser un sou, ni du capital, ni des profits
générés par le placement de ce capital, par exemple, pour
une dotation pour un but spécifique. Pourquoi, à ce
moment-là, offrir la possibilité de prêter une partie de ce
tout intouchable à une corporation ou à une fondation?
M. Gaudreau: C'est-à-dire que le fonds n'est pas
nécessairement constitué de sommes qui doivent être
dépensées en bloc. La donation peut très bien avoir
été faite pour des activités de recherche
spécifiques. (22 heures)
M. Chevrette: Oui, mais je prends un équipement
spécialisé, ça, c'est clair. J'offre tant de mille dollars
pour un scanner.
M. Gaudreau: Alors, dans ce cas-là...
M. Chevrette: Pourquoi vous prêteriez la demie de cette
subvention-là, de ce don-là à une corporation? Ça
m'apparaît...
M. Gaudreau: Non, le texte est bâti en disant: Tout ou
partie des fonds confiés. C'est bien sûr que si, dans un cas
donné, la somme intégrale doit être dépensée
dans un achat unique, il va être difficile de prétendre en
transférer la moitié dans l'administration, on briserait les
sources de fonds pour l'achat d'équipement. Mais si, au contraire, c'est
une somme qui doit être dépensée pour une activité
de recherche spécifique, mais qui n'est pas nécessairement un
seul projet, il peut y en avoir une partie de transférée pour
l'administration à la fondation, et l'autre partie conservée par
rétablissement pour être dépensée, dans l'un et
l'autre cas, de toute façon, pour l'activité
particulière.
M. Chevrette: Quel est l'avantage de passer ça à
une corporation? Prenons un exemple, le fonds pour équipement
spécialisé, oublions la partie recherche. Parce qu'un legs pour
objet spécifique, ça peut être recherche, ça peut
être aussi équipement spécialisé, d'accord?
Ça peut être pour aménagement, amélioration,
à cause de la vétusté. Tu peux avoir n'importe quoi dans
ça, n'est-ce pas? Quel est l'avantage de confier à une
corporation sans but lucratif ou à une fondation les montants pour des
aménagements ou des immobilisations en équipement
spécifique? Quel est l'avantage de ça?
M. Gaudreau: C'est que, comme on peut le voir au premier
alinéa de l'article 195, les sommes qui sont ainsi
transférées à une corporation qui a entre autres objets de
gérer les contributions, la corporation aussi après ça
peut continuer de grossir le fonds avec les mêmes objectifs. Elle a
déjà l'administration d'un fonds qui vise un équipement de
telle nature. Les sous ne sont peut-être même pas suffisants, le
donateur n'a peut-être pas donné ce qu'il fallait pour acheter
l'équipement ou construire éventuellement le pavillon de
prévention des maladies cardiaques qu'il avait en tête, ou quoi
que ce soit. La fondation ou la corporation détachée, elle,
pourra continuer d'amasser avec le même objectif, de grossir le fonds
particulier qu'elle administre, puisqu'elle peut recevoir aussi... À la
fin de l'alinéa 1, on dit: "ou de recevoir directement des contributions
versées par d'autres personnes pour des fins particulières".
Alors, dans cette optique-là, l'établissement n'a peut-être
pas le temps, lui, de toute façon, de faire de la sollicitation pour
permettre de grossir le fonds, mais la fondation, elle, pourra continuer
d'amasser des fonds avec toujours le même objectif particulier, en
disant: On a déjà X mille dollars en fonds particulier, il
faudrait grossir ce fonds-là par des campagnes de souscription.
M. Chevrette: Les droits de gérance, ça veut dire
que tu pourrais... L'établissement qui recevrait 1 000 000 $, ou 500 000
$, - les millions, je trouve ça gros un peu, - admettons 500 000 $, pour
certains, c'est possible, il paierait une corporation sans but lucratif pour
administrer et gérer?
M. Gaudreau: il paierait... On ne dit pas que c'est contre
rémunération, ici. On dit: II peut confier...
M. Chevrette: Mais écoutez, vous lui
demandez de faire la gestion...
M. Gaudreau: ...à une fondation...
M. Chevrette: Vous allez payer au moins l'administration.
M. Gaudreau: On ne dit pas que c'est transféré
à une fiducie du Québec, on dit à une corporation...
M. Chevrette: Vous lui donnez tous les pouvoirs, comme si
c'était une fiducie.
M. Gaudreau: Non, la corporation doit déjà avoir
pour objet, comme objet corporatif, de vouloir recevoir, et gérer des
contributions des établissements. C'est généralement la
fondation de rétablissement qui va être la première
intéressée, mais ça pourrait aussi être une
corporation constituée avec ce seul objet: la corporation est
créée pour gérer des contributions particulières
qu'un établissement x, nommément, reçoit, ou pour recevoir
directement des contributions pour les fins de cet établissement. C'est
une corporation limitée en termes d'objet corporatif. Mais ça
tient les fonds de façon distincte pour l'administration, jusqu'au jour
où la réalisation de la fin particulière recherchée
pourra être réalisée. À ce moment-là,
ça reviendra entre les mains de l'établissement pour la
réalisation du projet. Alors, la fondation étant souvent
enregistrée comme organisme de charité reconnu peut continuer
d'amasser des fonds, de grossir le fonds de dotation particulier qui a
été créé à l'origine pour
éventuellement constituer une somme vraiment importante et permettre la
réalisation du projet du donateur d'origine. C'est bien sûr que si
le montant d'origine permet de réaliser tout de suite que les
autorisations qui peuvent être requises sont obtenues, on n'a pas
à constituer le fonds et à le maintenir dans
l'établissement, ni à envisager d'en transférer
l'administration. La réalisation de l'objectif sera tout de suite
atteinte. Mais pour des cas où on dit: C'est un début, mais c'est
loin de pouvoir réaliser ce que le testateur pensait, là, il
faudrait ramasser quatre ou cinq fois ce montant-là, bien, ça
donne une partance, comme on dit.
M. Chevrette: Quels sont les avantages concrets de ça?
M. Gaudreau: C'est de tenir...
M. Chevrette: Qui vous a demandé ça, d'abord? C'est
sollicité par quel groupe, ça?
M. Gaudreau: Non, ce sont déjà des dispositions de
la loi actuelle qui ont permis, depuis 1971, de tenir, en deux volets, les
activités de type fondation et donation...
M. Chevrette: Mais quand un legs est fait ou une donation est
faite à un établissement, quel avantage un établissement
a-t-il à confier la gestion de ce don qu'il ne peut pas toucher? Parce
que, quand il peut y toucher, il le dépense tout de suite. Donc, ce
n'est pas... C'est lorsque c'est un objet spécifique, par exemple... Je
prends toujours la question "pour des fins spécifiques". Quel avantage
a-t-il à donner ça à une fondation ou à une
corporation sans but lucratif?
M. Gaudreau: Bien, comme je vous exposais tout à l'heure,
c'est-à-dire que, généralement, il va être
intéressé à ce que ce fonds-là soit porté
dans les actifs d'une fondation qui lui est rattachée, qui lui est
liée, pour permettre de grossir le même fonds et...
M. Chevrette: Oui, mais il grossirait de la même
manière s'il était placé par l'hôpital, par le
centre...
M. Gaudreau: Oui, mais l'établissement n'a pas cette
vocation de solliciter et de se préoccuper de campagnes de souscription,
de faire la promotion. Il a reçu, comme ça, un don
peut-être d'un usager qui est allé au centre hospitalier et qui a
reçu des services qui lui ont plu. Mais l'établissement n'est
pas, au premier chef, conçu et organisé pour tenir des campagnes
de souscription ou des levées de fonds et augmenter son avoir propre. La
fondation, à côté, elle, peut très bien dire:
J'administre déjà les fonds spécifiques à
destination spéciale pour le projet X, mais il faut aller ramasser
quatre ou cinq fois plus que ça pour arriver à un
résultat, donc, maintenir annuellement une forme de sollicitation et
d'accumulation de fonds complémentaires. Mais la fondation,
effectivement, doit avoir des objets d'administrer de telles contributions et
de les administrer comme une société de fiducie,
c'est-à-dire aucun placement risqué, toujours des placements
sûrs, et obligation de rendre compte à l'établissement de
la somme administrée et non pas de se servir du fonds et de
dépenser. Elle agit vraiment comme une compagnie de fiducie.
M. Chevrette: Maintenant, il y a une question qui me chicote sur
le plan juridique, là. Un hôpital confie donc à une
fondation la gestion de son avoir propre Oui?
M. Gaudreau: D'un fonds à destination spéciale
qu'elle a eu à créer parce que la donation reçue
comportait une condition quant à son utilisation, une fin
particulière prédéterminée par le donateur ou le
testateur. Le restant de l'avoir propre est constitué de tous les dons
généraux sans conditions.
M. Chevrette: Mais prenons un donateur qui dit: Placez-le et puis
les profits générés vont à
même vos avoirs propres. C'est ça? L'article 193. 3, si ma
mémoire est fidèle.
M. Gaudreau: Le fonds de dotation. On dote rétablissement
d'un capital et on dit...
M. Chevrette: Oui. Qui doit être
préservé...
M. Gaudreau:... Vous ne pourrez pas le dépenser avant 20
ans. Pendant 20 ans, les intérêts, vous pourrez les utiliser soit
à votre guise, pour vos dépenses...
M. Chevrette: Oui, mais le profit d'une dotation de capital
là, pour fins de doter un centre d'un capital qui rapporte là, le
profit constitue l'avoir propre annuel. Les revenus...
M. Gaudreau: Oui, produits par le capital vont à l'avoir
propre annuellement.
M. Chevrette:... produits par le capital constituent un avoir
propre. Si tu en confies la gestion à une fondation ou à un
organisme sans but lucratif...
M. Gaudreau: On ne confie pas la gestion de l'avoir propre. On
constitue la gestion d'un fonds à destination spéciale
créé pour administrer et gérer de façon
spéciale une contribution faite à des fins particulières.
Ce qui va à l'avoir propre, ça reste dans les avoirs propres de
l'établissement. Ça ne sort pas de là, ça n'est pas
confiable en gestion.
M. Côté (Charlesbourg): En cas de dissolution...
M. Chevrette: Troisième, relisons le troisième.
L'article 193. 3°: "Si les sommes reçues ont été
données sous condition expresse de doter l'établissement d'un
capital qui doit être préservé et dont seuls les revenus
pourront être utilisés...
Ça, ça veut dire que si je te donne 100 000 $, a chaque
année, mettons que ça te rapporte 10 000 $, les 10 000 $, c'est
de l'avoir propre.
M. Gaudreau: Exact. M. Chevrette: Bon.
M. Gaudreau: Mais il n'y a pas de condition d'utilisation. La
condition est attachée aux 100 000 $.
M; Chevrette: Je le sais.
M. Gaudreau: Alors les 100 000 $ pourraient être
transportés...
M. Chevrette: De la fondation qui a le capital....
M. Gaudreau: De l'établissement à la fondation.
M. Chevrette:... à l'hôpital ou au centre
hospitalier.
M. Gaudreau: Ou l'inverse: de l'établissement qui a
reçu cette donation... Oui. C'est le capital qui est doté d'une
condition spéciale, à ne pas être
dépensé.
M. Chevrette: À des fins particulières, c'est dans
le premier alinéa, ça? Le paragraphe 1 de l'article 193, c'est un
don direct, fais-en ce que tu veux, c'est un don que je te donne, qui s'ajoute
aux avoirs propres.
M. Gaudreau: Exact.
M. Chevrette: Quand vous tombez au troisième paragraphe,
ce sont les profits générés par une dotation pour fins de
constituer un capital. Tu donnes un capital, puis tu dis: Les revenus de
ça, tu peux t'en servir. Ça constitue de l'avoir propre.
M. Gaudreau: Exact. Les revenus constituent de l'avoir
propre.
M. Chevrette: Bon.
M. Gaudreau: Puis ce n'est pas transférable.
M. Chevrette: Ce n'est pas transférable, je sais tout
ça. Ça s'en va dans l'avoir propre, puis c'est soumis aux
mêmes règles...
M. Gaudreau: D'utilisation déterminées par
règlement du ministre.
M. Chevrette:... d'utilisation. En vertu de 193, je pense que...
Mais même le premier alinéa, si je comprends bien...
M. Gaudreau: Même le premier alinéa?
M. Chevrette: Le premier alinéa de l'article 193, l'argent
qu'un centre ou un établissement reçoit, il reçoit 100 000
$ par héritage, puis on dit: Vous ferez ce que vous voudrez. Cet
argent-là peut aussi être placé dans une fondation?
M. Gaudreau: Non.
M. Chevrette: Pourquoi à l'article 195 dites-vous d'abord:
"Un établissement peut, avec l'autorisation préalable de la
régie régionale, transférer l'administration de tout ou
partie d'un fonds visé à l'article 193... " Vous ne faites pas de
distinction.
M. Gaudreau: D'un fonds, "d'un fonds visé à
l'article 193". Les fonds sont les fonds à destina-
tion spéciale ou le fonds de dotation. M. Chevrette: "Les
fonds visés..."
M. Gaudreau: L'avoir propre des établissements...
Ça n'est pas un fonds. Ça fait partie de son...
Une voix: C'est le fonds d'exploitation.
M. Chevrette: Oui, mais c'est parce que dans le paragraphe
2°, il y a à la fois un fonds qui génère un avoir
propre.
M. Gaudreau: C'est tout enlevé cette phrase-là.
C'est: 'Toutefois, si une contribution a été faite à des
fins particulières, elle doit être versée dans un fonds
à destination spéciale créé... C'est parce que le
deuxième bout de phrase, "le montant n'en est pas versé dans
l'avoir propre", c'était un peu pour dire l'inverse de ce qu'on venait
dire plus haut: quand c'est une contribution générale, c'est
versé à l'avoir propre. (22 h 15)
M. Chevrette: Quel serait l'objectif de... Quand vous parlez du
tout ou de la partie, vous l'expliquez exclusivement par les programmes de
recherche qui ne sont pas nécessairement dépensés en
même temps. Ça, je le comprends. Mais dans le cas
d'équipement, je ne comprends pas que...
M. Gaudreau: Ah! Là, dans le cas d'équipement, on
ne peut pas créer un fonds spécial.
M. Chevrette: Non, mais il y a une porte... Vous voyez
équipement spécifique.
M. Gaudreau: Oui, mais si c'est de l'équipement
matériel, on ne peut pas créer un fonds à destination
spéciale avec un équipement.
M. Chevrette: Non.
M. Gaudreau: On parle ici de contribution.
M. Chevrette: Si on t'a donné de l'argent pour fins
d'achat d'un équipement...
M. Gaudreau: O.K
M. Chevrette: Imaginez-vous donc que c'est ça que je
voulais dire.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Donc, je voudrais savoir... Je n'ai pas
demandé de transférer un "scanner" à une fondation,
là...
M. Gaudreau: Non, mais c'est le même
phénomène.
M. Chevrette: ...mais 500 000 $ pour acheter un "scanner" peuvent
être transférés à une fondation.
M. Gaudreau: Exact.
M. Chevrette: L'article . dit que tu pourrais transférer
rien que 200 000 $ en plus de ça, si tu veux.
M. Gaudreau: Tout ou partie. L'objectif qu'aurait
l'établissement, ce serait de faire compléter ce fonds-là
via la fondation par... S'il a déjà l'argent et qu'il est capable
de l'acheter tout de suite avec les sommes qu'il a...
M. Chevrette: Non, mais si vous ouvrez une porte... C'est le
"tout ou partie" qui m'agace dans ça. Pourquoi tu transférerais
une partie potentielle? Moi, j'ai très peur de ces bebelles-là de
fondation. Il en est passé un paquet devant nous autres.
M. Gaudreau: Si c'est...
M. Chevrette: Ce n'est pas qu'elles ne sont pas correctes, mais
ça a servi bien souvent... Ça comporte des dangers. Bien souvent,
ça a été la porte de sortie pour subventionner ce que le
public ne subventionnait pas dans certains cas, pour payer des salaires que
ça ne... Tu ne peux pas confier à quelqu'un et ne pas lui payer
une certaine forme d'administration.
M. Côté (Charlesbourg): Au niveau de...
M. Gaudreau: Ce n'est pas une compagnie de fiducie qui fait
affaire au Québec dont on parle ici, c'est d'une corporation qui se
crée avec l'objectif simplement d'administrer ces fonds-là. Si
les fonds peuvent être dépensés tout de suite, il ne vaut
pas tellement la peine de créer une fondation pour ça. Et si, au
contraire, les fonds appellent un maintien assez prolongé ou la
nécessite de cumuler d'autres fonds pour arriver effectivement à
l'objectif...
M. Chevrette: Est-ce que le ministre... À 195
là...
M. Côté (Charlesbourg): Oui
M. Chevrette: ...est-ce qu'il y aurait possibilité de
faire en sorte que la fondation, par exemple, puisse déposer un bilan
financier à la régie régionale et que ce bilan soit public
tout autant que... Je vais expliquer pourquoi. Il y a un autre danger qui se
glisse dans ça, c'est qu'il y a par exemple, des compagnies
pharmaceutiques qui, par le biais de la fondation, déposent de l'argent
dans les fondations pour mieux établir leur système de ventes
à l'intérieur de l'établissement et on peut établir
des relations quand on
regarde la liste des fournisseurs. Je sais bien que le monde hospitalier
ne serait pas d'accord avec ce que je dis, mais c'est vrai pareil que ça
se fait. Et est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de mettre au moins une balise
là pour que ce soit connu du public?
M. Côté (Charlesbourg): J'ai l'impression que
même si on le mettait là, on pourrait se retrouver devant une
contestation juridique demain parce que ce n'est pas un établissement du
réseau. Parce que, à ce moment-là, on obligerait une
fondation qui n'est pas un établissement du réseau à faire
un rapport public qui, autrement, doit être pourvu ailleurs que chez
nous. Ce n'est pas chez nous que ça doit se faire même s'il y a
parents proches entre la fondation puis l'établissement...
M. Chevrette: Mais si on suivait cette logique-là, on ne
parlerait pas des fondations?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire qu'on
parle des fondations pour ce que les fondations sont capables de faire en
rapport avec l'établissement. C'est pour ça que,
forcément, on parle de la fondation, mais pour ce que la fondation fait
pour l'établissement.
M. Chevrette: On rend publics les cotisations, les dons aux
partis politiques, puis on ne rendrait pas publiques, par exemple, des
contributions de fournisseurs à un centre hospitalier par le biais de sa
fondation?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais c'est parce que...
Évidemment, quand on rend publics les dons d'individus à un parti
politique, c'est en fonction de la loi du financement des partis politiques.
C'est clair.
M. Chevrette: Oui, je comprends, mais comme esprit là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, d'accord, c'est le
même esprit, mais il n'y a pas de loi sur les fondations. Ce n'est
certainement pas la loi du ministère de la Santé et des Services
sociaux qui va aller... Je pense que c'est davantage ailleurs que chez nous que
ça doit être réglementé pour autant que nous, on
balise sur le plan des sommes d'argent qui viennent de la fondation, qui
peuvent aller dans un de nos établissements. Parce que ce qui nous
intéresse, c'est ce que la fondation va faire qui a un impact sur
l'établissement qui est de notre responsabilité.
M. Chevrette: Vous pourriez demander à l'hôpital de
publier la liste de ses fournisseurs qui versent à la fondation?
M. Côté (Charlesbourg): Je sais que la question est
très habile. Je pense que non parce que pour ça, il faudrait
présumer que l'hôpital a accès aux livres de la fondation,
puis ça je n'en suis pas sûr. Compte tenu de ce que nous disait le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue avant votre
arrivée, ce n'est pas toujours le bonheur parfait entre des fondations
et des établissements. Je comprends ce qui est évoqué; on
me l'a même souligné à quelques reprises sur des dons
à la fondation puis certaines fournitures au niveau de
l'établissement. Mais je pense qu'on n'a pas et on ne doit pas se
donner, à l'Intérieur de la loi du ministère, ce genre de
pouvoir malgré le fait que ça serait souhaitable que des
fondations rendent publiques les donations qu'elles ont.
M. Chevrette: Elles sont incorporées en vertu de la
troisième partie de la Loi sur les compagnies. M. le ministre, je
reviens à la charge. Je viens de penser à quelque chose. C'est
parce que j'en ai sauté des bouts à cette commission, mais je
viens de me rappeler qu'on leur a fait une place, à la fondation, pour
un représentant au conseil d'administration de l'établissement.
On leur donne un droit de vote, un droit de représentativité puis
on ne peut pas savoir qui les nourrit. C'est un peu plus corsé que je le
pensais, encore. Ça me confirme qu'il faut que je continue quelques
minutes pour essayer de vous convaincre qu'on demande des déclarations
d'intérêts pour des individus, et quand c'est une
représentativité de groupe, on n'est même pas capable de
connaître leurs intérêts. À plus forte raison, si on
demande à un individu ses déclarations d'intérêts,
on devrait être en mesure de connaître la même chose pour un
groupe qui a un poste d'office.
M. Trudel: L'amour suppose des fréquentations et des
déclarations d'intérêts.
M. Côté (Charlesbourg): Je continue de dire
que...
M. Chevrette: Est-ce que vous voulez me donner l'article des
pouvoirs du conseil d'administration, 30 secondes? Je ne parle pas de la
formation, mais des conseils d'administration d'établissement. Je ne
veux pas me faire jouer un tour pour dire que je ne l'ai pas vu.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! Il pensait avoir
trouvé une prise. C'est une fausse balle.
M. Chevrette: Ma, ha, ha!
M. Trudel: À 127, le conseil d'administration dans lequel
les fondations sont partie prenante doit élaborer des priorités
en matière de santé psychique et physique - et là, c'est
écrit ici - "à satisfaire, sur les clientèles à
desservir et sur les services à offrir". Les besoins sociaux
également. Elles doivent tenir compte - les priorités -
des particularités géographiques, linguistiques, socioculturelles
et socio-économiques des usagers ainsi que...
M. Côté (Charlesbourg): Ethnoculturelles.
M. Chevrette: ...des ressources humaines, matérielles et
financières... Je ne l'ai pas nommée, celle là. "Elles
doivent tenir compte des ressources humaines, matérielles et
financières mises à la disposition de l'établissement."
Alors, la contribution de la fondation, en termes de ressources
financières ou de ressources matérielles, ça compte dans
les priorités. Lorsque le conseil établit des priorités,
il doit en tenir compte, il me semble que ce n'est pas sorcier, sorcier de
demander que la fondation, par souci de transparence, dépose
annuellement son rapport d'activité et ses états financiers.
C'est une espèce de symbiose normale. (22 h 30)
M. Côté (Charlesbourg): Je ne veux pas avoir l'air
de quelqu'un qui ne veut pas de transparence, mais s'il y a transparence, ce
n'est pas ici que ça doit apparaître. Qu'on renforcisse l'exigence
du rapport au niveau des institutions financières, mais ce n'est pas ici
qu'on doit le faire parce que ce n'est pas l'objet de... Je comprends qu'on
puisse être dans des situations où il y a parent proche, à
l'occasion, entre celui qui donne a la fondation et celui qui vend, mais je
pense que c'est davantage par d'autres règles qu'on doit régler
ça. Il n'y a rien qui dit que quelqu'un qui vend n'est pas le plus bas
soumissionnaire, ou qu'il n'a pas le prix le plus bas pour les
équipements ou les biens qu'on achète, et ça ne
l'empêche d'aucune manière de donner à la fondation. On est
dans des situations où il ne faut pas s'imaginer que tout n'est pas
correct.
M. Trudel: Non, non, non. Mais c'est plutôt l'inverse,
là. Ce n'est pas une question de savoir si c'est correct ou pas correct.
L'établissement est à déterminer ses priorités et
ses orientations, puis la gestion de ses services, compte tenu des ressources
humaines, matérielles et financières dont il dispose. On arrive
à une colonne, ça dit: Par ailleurs, il y a une fondation, ici
qui veut contribuer à la mission de l'établissement. Bon, alors,
dans cette mission-là, est-ce qu'on peut avoir les morceaux des
contributeurs?
M. Côté (Charlesbourg): Puis là, on
continuerait en disant: Parce que la fondation va avoir payé 150 000 $
un équipement de 300 000 $, vous allez nous donner tous les
contributeurs de la fondation pour justifier...
M. Trudel: Non, non, non, ce n'est pas ce que je dis. Pas la
liste des contributeurs...
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est parce qu'il faut
que...
M. Trudel: ceux qui amènent les revenus, là, les
différents contributeurs...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, il faut au moins
que ça ait un lien avec ce qu'on a discuté tantôt, parce
que c'est ce dont il était question, tantôt. Tantôt,
c'était la liste de ceux qui donnaient des contributions à la
fondation. C'était ça, où on en était dans la
discussion.
M. Trudel: Dans le bilan, dans le rapport d'activité de la
fondation?
M. Côté (Charlesbourg): Dans la discussion qu'on
avait avec le député de Joliette, c'était de tenter
d'avoir la liste de ceux qui donnent aux fondations. C'était ça,
l'idée, pour que ce soit transparent. Et l'exemple qu'il donnait, c'est
qu'on pouvait se retrouver dans une situation où celui qui donnait
à la fondation était celui qui avait vendu, au niveau de
l'établissement. C'est de là qu'on est parti...
M. Trudel: Vous, vous pensez que la transparence, ce n'est pas
là qu'elle va jouer?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire qu'il
faut qu'elle joue, mais je ne suis pas sûr, même je suis convaincu
que ce n'est pas au niveau de la loi du ministère de régir une
fondation qui, d'autre part, contribue au bien-être de nos
établissements. Donc, ce qu'il faut régir, ce sont les rapports
entre la fondation et nos établissements, et c'est ça qu'on
essaie de couvrir par les articles.
M. Chevrette: Quand on lit le tout, qu'on lit l'article 196
après...
M. Côté (Charlesbourg): On va finir par y
arriver...
M. Chevrette: On va finir par y arriver, mais il faut se faire un
jugement à partir du tout.
M. Côté (Charlesbourg): Le tout, ce nest pas rien
que l'article 196.
M. Chevrette: Non, non.
M. Côté (Charlesbourg): C'est l'article 195,
c'est...
M. Chevrette: Mais quand je lis l'article 195, puis que je relie
ça à l'article 196, puis je relie ça à l'article
126, puis je relie ça à la place qu'on a faite pour une fondation
au conseil d'administration... Puis quand tu regardes le tout, tu dis: Une
fondation, c'est très important, dans l'hôpital, ça
mérite même une place au conseil
d'administration, ça peut administrer les dons puis les legs,
ça a le droit de siéger, ça a le droit de dire tout ce que
ça veut, sauf que tu n'as pas le droit de savoir d'où vient ce
financement.
M. Côté (Charlesbourg): moi je dis: c'est heureux
qu'on ait fait une place pour les représentants des fondations aux
conseils d'administration...
M. Chevrette: C'est sûr, on était d'accord.
M. Côté (Charlesbourg): C'est très heureux
qu'on l'ait fait, davantage pour les stimuler au niveau du travail de recherche
de, fonds et de collecte de fonds, qui sont très utiles puis qui nous
permettent de doter nos établissements de certains équipements
qu'autrement ils n'auraient probablement pas. À partir de ça, la
transparence de leurs revenus, quant à moi, doit relever davantage de
quelqu'un d'autre que du ministère, parce qu'on n'a pas de poigne au
niveau des revenus des fondations. On bénéficie des fondations.
Donc, c'est très heureux qu'on puisse en bénéficier et je
ne voudrais pas envoyer un message qu'elles crèvent demain matin, ou
qu'elles décident, parce qu'on va rendre publics les dons, qu'elles ne
sont plus intéressées ou qu'elles n'en ramassent plus.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'amendement à
l'article 195 est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. Est-ce que
l'article 195, tel qu'amendé, est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. J'appelle l'article
196.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
veux juste dire qu'il y a quand même un message qui est passé,
à l'article 195, sur la transparence des dons et que, évidemment,
tout le monde n'est pas dupe de tout ce qui se passe.
M. Trudel: Vous n'êtes pas dupes, mais on ne le met pas
dans la loi. Vous avez fait quoi?
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est parce que ce
n'est pas le véhicule. Qu'on amende la loi des institutions
financières pour exiger de la part des institutions financières
que, dans le rapport annuel, on soit, à ce niveau-là, plus
transparent, mais que les règles soient claires. Autrement, on serait
dans une situation où on leur passerait le message: On a
été bien "smart" avec vous autres, on vous a donné un
siège au conseil d'administration, mais voici ce que ça
signifiait: le siège au conseil d'administration, ce n'était pas
pour dire que vous avez contribué à l'établissement par
des collectes de fonds, etc., c'était davantage pour être capable
d'aller fouiller dans vos livres pour nous déposer... Évidemment,
c'est ça, le message qu'on passerait et ce n'est pas tout à fait
le message qu'on veut passer. Le message... Il y a un signal...
M. Trudel: Un signal.
M. Côté (Charlesbourg):... où les fondations
auraient, je pense, avantage à une transparence sur le plan de la
provenance de leurs dons.
M. Trudel: Est-ce que le ministre va faire le relais du signal au
ministre responsable des corporations et institutions financières?
M. Côté (Charlesbourg): Je vais tenter de
sensibiliser ma collègue.
Donc, "196. Un établissement public peut requérir ou
accepter l'aide financière ou matérielle d'une fondation ou d'une
corporation visée à l'article 195 pour l'une ou l'autre des fins
suivantes: "1° l'achat, la construction, la rénovation,
l'amélioration, l'agrandissement ou l'aménagement de biens
immobiliers pour les fins de l'établissement; "2° l'achat,
l'installation, l'amélioration ou le remplacement de l'ameublement, de
l'équipement ou de l'outillage de l'établissement; "3° les
activités de recherche de l'établissement; "4°
l'amélioration ou la consolidation de la situation financière de
l'établissement.
Il doit avant de requérir ou d'accepter une telle aide soumettre
son projet à la régie régionale pour évaluation et
acceptation. La demande doit être accompagnée des documents et
contenir les renseignements que la régie régionale
détermine. "
Après avoir évalué la pertinence et la
viabilité financière du projet et après s'être
assurée que la fondation ou la corporation présente des
perspectives financières lui permettant de respecter ses engagements, la
régie régionale avise l'établissement de
l'admissibilité de son projet ou des conditions requises pour qu'il
puisse être accepté. "
Il y a un léger papillon, M. le Président.
Premièrement: remplacer le paragraphe 4° du premier alinéa
par les suivants: "4° l'amélioration de la qualité de vie des
usagers de l'établissement; "5° la formation et le
développement de ses ressources humaines.
Deuxièmement, remplacer le deuxième alinéa par les
suivants: "Avant de requérir ou d'accepter une telle aide,
l'établissement doit soumettre son projet à la régie
régionale pour évaluation et acceptation
dans les cas suivants: "1° lorsque le montant de l'aide
financière ou la valeur de l'aide matérielle est supérieur
au montant déterminé par règlement du ministre. "2°
lorsque, indépendamment du montant de l'aide, l'utilisation
recherchée ne s'inscrit pas dans la contribution attendue de
l'établissement, telle que précisée dans les plans
régionaux d'organisation de services élaborés par la
régie régionale. "3° lorsque l'aide vise le financement
d'activités de recherche non reconnues par le Fonds de la recherche en
santé du Québec ou par un organisme voué au
développement de la recherche sociale. "La demande doit être
accompagnée des documents et contenir les renseignements que la
régie régionale détermine. " ce que l'amendement apporte,
c'est que ça élimine la possibilité, pour fins de
consolider la situation financière de l'établissement... l'argent
ne doit pas servir à ces fins-là. ça me parait un petit
peu normal.
Une voix:...
M. Trudel: C'était un soir, tard, de travail, dans
l'équipe, et il y avait eu comme une échappée.
M. Côté (Charlesbourg): C'est possible, bien
possible. C'était un papillon nocturne.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: C'était un papillon nocturne.
M. Chevrette: Oui, puis il se tapait dans les vitres.
M. Trudel: Du genre des invisibles dans la guerre là.
M. Chevrette: II s'est tapé dans la vitre quand il a vu la
lumière. Ç'a été clair ça là,
ça a sauté aux yeux de tout le monde. Les fondations deviennent
source de comblement de déficit.
M. Trudel: Qu'est-ce que ça veut dire ça, "un
établissement public peut requérir l'aide financière d'une
fondation"?
M. Chevrette: Oui, ça a l'air que ça marche dans
les deux sens là.
M. Trudel: Un établissement public peut
requérir...
M. Chevrette:... ou accepter l'aide.
M. Trudel:... l'aide financière ou matérielle d'une
fondation.
M. Chevrette: Ah oui, parce que tu t'en vas direct au
quatrième là.
M. Gaudreau: II peut se la faire offrir directement, donc
l'accepter, ou la requérir, c'est-à-dire faire en sorte de
demander a la fondation de développer par les sources de financement une
aide à lui accorder, ou d'orienter sa campagne de financement, la
prochaine, en vue de la doter d'un équipement. Alors, elle requiert pour
la fondation que des fonds soient amassés pour
l'établissement.
Une voix: Dis un petit mot, je vais aller voir dans le
dictionnaire...
M. Gaudreau: Requérir, c'est demander.
M. Côté (Charlesbourg): Dans le dictionnaire pour
"requérir"?
M. Chevrette: Requérir, c'est solliciter. Ça doit
être solliciter, sollicitation.
M. Trudel: Voir "solliciter"? Là, ça n'est pas
marqué en petit, voir 192...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Puis après c'est marqué voir amendements
apportés à 192, juin 1991, puis après ça, c'est
marqué reprendre le cheminement à l'envers, "solliciter" est
disparu de 192.
M. Chevrette: Mais il n'est pas disparu, il est à
194...
M. Côté (Charlesbourg): Très humblement,
requérant votre grâce...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Le dictionnaire est écrit par...
M. Trudel: Non, mais c'est le même esprit que la discussion
que je voulais introduire sur "solliciter" à l'article 192. Je requiers
ma fondation de...
M. Côté (Charlesbourg): Je ne ferai pas une bataille
longtemps là, si...
M. Trudel: Très bien.
M. Côté (Charlesbourg): c'est pour permettre une
adoption dans le même esprit...
M. Trudel: Concordant...
M. Côté (Charlesbourg):... de voir disparaître
"solliciter", on va demander au papillon nocturne de...
M. Trudel: De se péter dans la même vitrine.
M. Chevrette: Demandez-lui de se... M. Trudel:... "peut
accepter".
M. Côté (Charlesbourg): Ça se lirait: Avant
d'accepter...
M. Trudel: Un établissement public peut accepter... C'est
ça?
M. Chevrette: Un établissement public peut accepter l'aide
financière ou matérielle d'une fondation.
M. Trudel: Puis l'autre, c'est: II doit avant d'accepter...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. (22 h
45)
M. Trudel: Bon, voilà un morceau de réglé.
Et là, vous allez m'expliquer la quintessence de la différence,
M. le ministre. Il n'est pas de la responsabilité des fondations
d'utiliser leur argent pour améliorer ou consolider la situation
financière des établissements. Par ailleurs, la formation et le
développement de ses ressources humaines. Ça, ce n'est pas du
fonctionnement des établissements, le personnel qui est à
l'intérieur de cet établissement-là? Contribuer à
la formation et au développement de ses ressources humaines. Si la
fondation pouvait me payer des stages de formation en informatique puisqu'on a
acheté, on s'est fait donner ou on a reçu à titre gratuit
un système informatique tout à fait révolutionnaire
à Notre-Dame, pourriez-vous payer la formation?
M. Chevrette: Requérir: demander et exiger. On avait
raison en Hérode. Vous n'avez pas tout lu! Vous avez fait une
cachette.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): J'ai vu "solliciter".
M. Chevrette: Vous vous êtes arrêté à
"grâce", là. Après "grâce", là, il y avait
"demander", "exiger".
M. Côté (Charlesbourg): Mais, là, il n'est
plus là, de ce que j'ai compris.
M. Trudel: II n'est plus là.
M. Chevrette: "Exiger", "nécessiter" et "réclamer",
c'est les notaires qui ont écrit ça.
M. Côté (Charlesbourg): je comprends que ça
doit être d'abord l'objet du ministère...
M. Trudel: De l'établissement.
M. Côté (Charlesbourg):... sur le plan de la
formation, mais quant à moi, ce ne serait pas scandaleux qu'une
fondation décide d'investir dans de la formation du personnel pour des
fins spécifiques, au niveau des personnes âgées, ou autres.
Il n'y a rien de scandaleux là. On ne parte pas de formation et de
développement de ses ressources humaines.
M. Trudel: Non, non.
M. Côté (Charlesbourg): Pourquoi pas?
M. Trudel: Ce n'est pas un scandale en soi de vouloir contribuer
à l'amélioration des ressources matérielles et des
ressources humaines. Ce n'est pas scandaleux, sauf que c'est une
responsabilité normale de l'établissement en disant: Moi, j'offre
tels services à l'intérieur de ma mission et, à
l'intérieur de ça, je planifie avoir besoin de tels types de
ressources humaines et ces ressources humaines vont agir à
l'intérieur d'un plan d'évolution, un plan de
développement du personnel, à l'article auparavant. C'est juste
parce que c'est la déviation.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non.
M. Trudel: La déviation, c'est qu'on a des
problèmes d'équilibre budgétaire, on a besoin de
perfectionnement pour nos ressources humaines, faites donc ce bout-là.
Vous avez eu des représentations, de toute façon, je parie, au
niveau des associations de fondations qui disent: Nous autres, on est là
pour des causes, on est là pour des éléments ad hoc au
niveau de l'établissement et des services à rendre et on ne veut
pas être assimilées ou prêter flanc à être
assimilées. On fait payer ou on sollicite des entreprises, on sollicite
des groupes, on sollicite des personnes pour contribuer au fonctionnement de
l'établissement. C'est la dérive.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais écoutez un
petit peu, là. Si la fondation, dans l'esprit que vous dites: Nous
autres, on sollicite des compagnies, des individus qui donnent de l'argent
à la fondation, c'est encore la fondation qui est maître de faire
ce qu'elle veut avec l'argent qu'elle sollicite. Si, demain matin, on veut lui
faire donner des sommes d'argent à des fins qu'elle ne veut pas, elle va
dire non, c'est fini. C'est la fondation qui est libre. C'est elle qui va
décider pour quelles fins elle donne l'argent. Quant à moi, si
c'est admissible qu'on puisse investir dans du capital physique, un scanner,
peut-être que ce n'est pas si mauvais qu'on lui donne la
possibilité d'investir dans la formation et le développement des
ressources humaines. Ça ne veut pas dire, et j'espère que
ça ne voudra jamais dire un programme régulier qui, autre-
ment, est pourvu par des fonds du ministère qui sont
transférés aux établissements pour le faire, mais il n'y a
rien qui dit qu'il n'y a pas des choses ad hoc sur le plan de la formation et
du développement du personnel qui, à ce moment-là, peuvent
être justifiées. Pourquoi on se priverait de ça, alors
qu'on va dire oui à la fondation, tu peux acheter une machine qui,
forcément, tantôt, va être opérée par des
humains. Si tu veux pousser la logique, tu pourrais peut-être dire:
Écoute bien, là, si tu achètes un scanner et que tu as
besoin de quelqu'un qui pourrait avoir une petite formation, là, un
petit cours spécial pour être capable de faire fonctionner la
machine, c'est peut-être logique avec la machine, avec le geste
posé par la machine, pourquoi est-ce qu'on ne permettrait pas ça?
Moi, je pense qu'il faut le permettre. Il ne faut pas que ce soit une
substitution aux responsabilités du ministère dans un plan plus
général et dans un cadre de formation du personnel qui, lui,
transfère des sommes d'argent aux établissements qui, eux, les
appliquent à la formation.
M. Trudel: dans les enveloppes que vous transférez au
niveau des établissements, il y a toujours une composante
formation-perfectionnement?
M. Côté (Charlesbourg): Je ne sais pas s'il y en a
dans tous les établissements, mais il y a des sommes d'argent qui sont
prévues au niveau du ministère, au niveau des programmes de
formation. Est-ce que c'est systématique à chaque
établissement? Je ne peux pas le dire. M. Dicaire.
M. Dicaire: Ce n'est pas une substitution par rapport au
programme de développement des ressources humaines du ministère.
Il y a des enveloppes au niveau ministériel pour le développement
des ressources humaines. Ces enveloppes-là sont allouées via les
conseils régionaux aux établissements, de sorte que ce qui est
prévu ici est plus dans une optique d'intervention, je dirais, non
récurrente, ad hoc, à des fins bien précises. De la
même manière, reprenons l'exemple du scan, on pourrait dire qu'un
scan, c'est du développement technique; donc, c'est la
responsabilité du ministère; donc, il devrait payer à 100
%. Pourquoi les fondations interviennent-elles là-dedans? En fait, on
l'accepte parce que c'est de l'investissement dans du capital physique et qui
est non récurrent comme immobilisations. En fait, vous pouvez le
transposer sur une intervention bien précise dans du capital humain qui
est non récurrent. Ce qui n'exclut pas pour autant que le
ministère continue d'investir et on investit plus que jamais dans le
développement des ressources humaines et la formation.
M. Trudel: Mais c'est clair que dans votre esprit, cet
alinéa-là ne pouvait pas impliquer des investissements ou de
l'argent dans la formation, le développement des ressources humaines
à l'intérieur des programmes récurrents. C'était de
Cad hoc.
M. Dicaire: Oui.
M. Trudel: Ça ne doit pas se substituer...
M. Dicaire: Non, pas du tout.
M. Trudel: ...à des responsabilités de
rétablissement ou à des programmes récurrents dont
rétablissement a la responsabilité envers ses personnels.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Je retiens ça pour l'instant. Je sais que mon
collègue avait quelques remarques à faire là-dessus.
M. Dicaire: M. le député, dans les conventions
collectives, il y a un quantum qui est conventionné, qui est
prévu.
M. Chevrette: Oui, mais on fait assez "pic pic" par rapport aux
autres secteurs, mon cher monsieur, que...
M. Dicaire: Oui, oui, mais on est en train de reprendre le retard
là-dessus. On a remonté la pente.
M. Chevrette: Mais c'est pour ça que ça m'a fait
peur, moi aussi.
M. Dicaire: Non. Ce n'est pas pour substituer les sommes que le
gouvernement et le ministère doivent prévoir en vertu, disons,
par exemple, des conventions collectives. Aucunement. C'est vraiment pour
permettre, à des fins bien précises, sur une activité
très ponctuelle, non récurrente, ad hoc, à une fondation,
si elle le désire... Parce que ce n'est pas une obligation. Elle
pourrait très bien dire: Je n'investis pas là-dedans.
M. Trudel: Surtout que l'établissement ne peut plus
dorénavant le requérir.
M. Dicaire: Voilà!
M. Trudel: Ça, ce n'est pas le raisonnement que vous aviez
quand vous l'avez écrit, parce que "requérir" était
là à l'époque.
M. Dicaire: Mais on n'avait pas d'intention machiavélique
à cet égard.
M. Chevrette: Seriez-vous prêt à
écrire ceci: "à des activités de formation et de
développement de ressources humaines pour des fins
bien spécifiques"? Pour utiliser votre propre dernière
phrase d'argumentation. Il n'y a pas de problème?
M. Côté (Charlesbourg): C'est ce que ça
vise.
M. Chevrette: C'est pour démontrer que ce n'est pas une
substitution au programme de formation qu'on obtient.
M. Côté (Charlesbourg): Et non récurrent.
M. Trudel: Et non récurrent.
M. Chevrette: Non, mais ici, ce n'est pas dans le sens d'ajout.
C'est bien clair que le sens de développement, ce n'est pas l'ajout de
ressources. C'est clair. Vous pourrez vérifier là-bas.
M. Côté (Charlesbourg): Nos légistes vont
regarder comment ça s'écrit en français légal.
M. Chevrette: On va se fier à eux autres.
M. Gaudreau: Je me sens coincé avec le texte. "Pour des
fins spécifiques et non récurrentes"?
M. Chevrette: Oui
M. Trudel: C'est ça.
M. Gaudreau: Qui va statuer là-dessus?
M. Chevrette: Ça va permettre au moins une discussion
quelque part.
M. Trudel: Ça va être la fondation.
M. Gaudreau: C'est parce qu'on dit qu'elle peut accepter de
l'aide pour ces fins-là. Alors, il n'y aura pas grand monde qui va
statuer là-dessus.
M. Chevrette: Mais ce n'est pas pour envoyer une
infirmière auxiliaire suivre son cours d'infirmière. Par exemple,
ça fait partie du programme de formation, c'est à la fois
éligible dans les conventions collectives, etc. Si vous allez dire
à la fondation: Ah! bien, je ne peux pas en envoyer, donnez-moi de
l'argent, vous utilisez l'argent de la convention différemment. Il faut
bien comprendre que c'est en dehors de ça. Dès que vous allez
mettre des fondations, le ministère n'ajoutera plus. On le sait comment
ça marche. Moi, je sais les ressources d'autres milieux puis... Il faut
bien se comprendre, une fondation n'est pas là pour se substituer aux
carences des programmes de formation. Former des animatrices, par exemple, en
occupationnel dans les centres d'accueil, ça, c'est souvent des
personnes qui viennent une journée ou deux puis qui peuvent avoir des
formations spécifiques pour faire face au secteur de la
gériatrie. Je reconnais que ce serait différent parce que
ça ne fait pas partie du programme régulier. Je ne sais pas,
trouvez-nous des mots puis, si on n'est pas d'accord, on vous le dira.
M. Côté (Charlesbourg): Bingo! Le
non-récurrent n'est peut-être pas nécessaire,
j'imagine.
M. Chevrette: Non, mais je pense que c'est simple. On l'a
utilisé dans 193, deuxième paragraphe. Tu n'avais pas l'air
d'avoir de problème avec le mot '"spécifique", là; je ne
peux pas voir où tu en as là.
M. Gaudreau: Des fins particulières. M. Chevrette:
Particulières.
M. Trudel: C'est le conseil d'administration qui dit: Est-ce que
je peux recevoir de ma fondation une contribution financière pour un
programme de formation des ressources humaines? Et II y a quelqu'un, au conseil
d'administration du personnel, qui dit: Écoutez, non, non, non.
Ça, ce n'est pas du spécifique, il y a une masse monétaire
prévue à l'intérieur des dispositions de la convention
collective. Ça, c'est du récurrent; ça, c'est des
activités régulières, ça doit être
supporté par l'établissement et, en vertu de cet
article-là, il faut que ce soit à des fins
spécifiques.
Ou mettez-le positivement. Positivement, ça va vouloir dire:
Écoutez, la présentation au conseil d'administration, ou par
délégation chez le directeur général ou un autre
officiers. Bon, je reçois cet argent-là parce que c'est à
des fins spécifiques et non récurrentes d'activités de
formation et de développement des ressources humaines.
En français, on ne battra rien, là, mais... En
français, on ne gagnera pas de prix, mais...
M. Côté (Charlesbourg): O. K. Ils vont nous... M.
Trudel: Nous zigonner ça, là...
M. Côté (Charlesbourg): Déjà, on est
sur la voie d'une solution.
M. Trudel: Et ils peuvent également, ces
établissements publics, accepter de l'aide financière ou
matérielle à plusieurs fins. Le premier alinéa: l'achat,
la construction, la rénovation, l'amélioration, l'agrandissement
ou l'aménagement des biens immobiliers pour les fins de
l'établissement. C'est pour la réalisation de la mission de
l'établissement, n'est-ce pas? Parce que dans le texte on ne dit pas:
Voici les fins de l'établissement. Je n'ai vu ça nulle part
ailleurs dans le texte.
M. Chevrette: La réalisation de sa mission.
M. Trudel: Et non pas pour les fins du directeur
général ou quelque chose de même, ce n'est pas
ça.
M. Chevrette: Les fins du D.G. Ça doit être pour la
réalisation.
M. Trudel: Pour la réalisation. De sa ou de ses missions,
parce que tu peux avoir plusieurs centres. N'est-ce pas?
M. Chevrette: De ou des? Et ou des missions? Il y en a qui ont
trois ou quatre missions. Chez nous, c'est trois ou quatre missions, cinq
missions. Des vrais missionnaires.
M. Côté (Charlesbourg): Si ça se lisait:
L'achat, la construction, la rénovation, l'amélioration,
l'agrandissement ou l'aménagement de biens immobiliers de
l'établissement.
M. Chevrette: Répète donc.
M. Côté (Charlesbourg): De l'établissement.
Ou l'aménagement de biens immobiliers de l'établissement.
M. Chevrette: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Tour les fins"
disparaîtrait.
M. Chevrette: Ce serait mieux même. Oui. Je pense que
oui.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que
ça...
M. Chevrette: L'établissement est supposé
fonctionner en fonction de sa mission.
M. Côté (Charlesbourg): En fonction de sa
mission.
M. Trudel: De son existence même.
M. Chevrette: Ça, c'est le paragraphe 1°.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: L'équipement, dans 2°... Y vas-tu?
M. Trudel: Non. (23 heures)
M. Chevrette: L'équipement, dans 2°, après
avoir discuté avec plusieurs représentants de fondation, ils
craignent beaucoup qu'ils deviennent aussi les seuls à subventionner de
l'équipement en prétextant que l'État se retirerait assez
facilement; ils craignent ça et peut-être pas complètement
à tort.
M. Côté (Charlesbourg): au contraire, au contraire,
les budgets prévus vont augmenter au cours des prochaines années.
donc, ce n'est pas une question de se retirer.
M. Chevrette: Non, mais quand on dit: Participer à
l'achat, l'installation, l'amélioration ou le remplacement de
l'équipement ou de l'outillage des établissements, l'achat,
ça veut dire l'achat total?
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Ce n'est pas
l'achat total. C'est en partie ou en tout.
M. Chevrette: Où est-ce écrit ça?
M. Gaudreau: Ça vise l'une ou l'autre des fins, l'achat...
En réalité, ça peut être la totalité de
l'achat ou une partie de l'achat. Ce n'est pas... Le but de l'article, ce n'est
pas de quantifier la nature de la participation, c'est d'identifier les fins
pour lesquelles l'aide peut être non plus requise mais uniquement
acceptée.
M. Chevrette: Subordonnée, dans
l'ultra-spécialisé, à l'acceptation préalable du
ministre.
M. Gaudreau: Bien le niveau, ce qu'on a dit tout à
l'heure, au-delà d'un certain niveau.
M. Chevrette: Non, non...
M. Côté (Charlesbourg): Pas seulement dans
l'ultra-spécialisé. Prenons un exemple. On peut être dans
une situation où, effectivement, le ministère avait prévu
acheter dans quatre ans un scanner pour un établissement et que les gens
disent: Nous autres, avec la fondation, on est capables de le payer. On va
l'acheter plus tôt. Est-ce que vous êtes prêts à nous
donner votre assentiment? Donc, à ce moment-là, on est dans un
situation pour dire: Bien oui, on peut vous donner l'autorisation avec un
financement qui viendra dans deux ans, dans trois ans. Les gens disent:
Parfait, on vit avec ça. Ça marche.
Dans d'autres circonstances, on a des programmes annuels de support
à l'achat d'équipement au niveau des établissements,
à partir de demandes d'établissement, analysées par la
régie régionale et par un comité d'experts au niveau du
ministère, qui font l'analyse. Dans le cas du remplacement, le
ministère paie 80 % et dans le cas de l'acquisition, 50 %. Il est bien
évident qu'il y a des établissements qui disent: Nous autres, on
n'est pas capables de donner la contrepartie parce qu'on n'a pas de budget mais
notre fondation va le faire. Donc, à ce moment-là, c'est un
paiement en partie de l'équipement, alors que le ministère
pourvoit 50 % ou 80 %, dépendamment des situations.
M. Trudel: L'article 196, donc, c'est l'espèce de
délimitation des conditions d'utilisation, d'acceptation de la part
d'une fondation et toujours par souci, évidemment, de connaître
les impacts d'un tel don.
M. Côté (Charlesbourg): Pas rien que de
connaître.
M. Trudel: Et de contrôler.
M. Côté (Charlesbourg): Si on fait juste les
connaître et qu'on ne les contrôle pas, ça ne nous a pas
donné grand-chose. On est mieux renseigné mais il continue d'y
avoir des impacts sur le budget de fonctionnement de l'établissement.
Donc, il faut aussi les contrôler.
M. Trudel: Et là, c'est le pendant pour les fondations
ici, versus leur établissement - disons de rattachement, on s'entend -
c'est le pendant de l'article 192, de ce qu'on a adopté pour...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel:... "toute personne ou de tout organisme public du
privé". Et on disait à l'article 192: Pas besoin de
l'autorisation de la régie régionale pour accepter ces legs,
dons, subventions ou autres s'il n'y a pas de charges auxquelles sont
rattachés des coûts directs ou indirects. Alors, même dans
ces cas-là, si on veut faire la concordance, rétablissement pour
lequel il n'y a pas de récurrence de rattachée... N'y a-t-il pas
une harmonisation à faire ici avec les dons des personnes, des
organismes publics ou privés par rapport aux fondations, toujours par
souci de ne pas augmenter la mécanique pour rien, non plus?
M. Chevrette: Changer les civières... M.
Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Chevrette: Pour changer les six civières qui sont
finies, il faut aller à la régie? Ça n'a aucun impact sur
la récurrence des budgets, aucune dépense ni directe ni
indirecte, par la suite,
M. Côté (Charlesbourg): Oui mais si ce sont des
civières... Ça peut être dans l'envoi du montant: "lorsque
le montant de l'aide financière ou la valeur de l'aide matérielle
est supérieur au montant déterminé par règlement du
ministre".
M. Chevrette: Quel paragraphe?
M. Côté (Charlesbourg): C'est le deuxième
alinéa, premier élément: "lorsque le montant de l'aide
financière ou la valeur de l'aide matérielle est supérieur
au montant déterminé par règlement du ministre".
M. Trudel: C'est un règlement qui existe actuellement?
Non, il va être à faire. Vous avez une idée du montant?
M. Côté (Charlesbourg): On me dit que ces
aménagements-là, cet élément-là est
apporté effectivement pour répondre à une demande de l'AHQ
en particulier, qui ne voulait pas être... ou un autre, peu
importe...
M. Chevrette: Non, non, ce n'est pas pour être plus
catholique que le pape, c'est que, à l'article 192, tu n'as pas à
passer par la régie du tout si ça n'a pas d'impact sur la
récurrence des budgets. Il me semble qu'au point de vue concordance, si
tu arrives avec des dons matériels qui ne provoquent pas du tout la...
Pourquoi aller à la régie?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais prenons un
exemple. Disons qu'arrive un don d'équipement en traumatologie.
M. Chevrette: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): on décide qu'il y a
tant de centres à travers le québec, de tel niveau, ainsi de
suite, qui vont aller dans tel et tel établissement, qui sont
déterminés, un plan correct. il y a un de ces
établissements-là qui n'est pas à l'intérieur du
plan reconnu qui reçoit un don de quelqu'un qui a eu un accident, qui a
déjà été traité dans le passé par cet
établissement-là et qui a été bien heureux. il dit:
moi j'ai été tellement bien soigné que je donne ça,
mais je le donne pour des fins spécifiques au niveau de la
traumatologie. on va se retrouver avec un équipement à un endroit
à un moment donné, qui va avoir des conséquences... une
des conséquences c'est sur le plan des budgets,
inévitablement.
M. Chevrette:...
M. Trudel: s'il y a des contributions... à ce
moment-là, ce don-là, il serait couvert par deux
éléments.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: S'il y a des coûts directs ou indirects...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais si...
M. Trudel:... ils iront chercher leur autorisation, parce qu'il y
a quelque chose de nouveau qui apparaît, ou encore le nouvel
alinéa, si ça n'entre pas dans la mission de
l'établissement.
M. Chevrette: Voyez-vous, à l'article 192, on a
prévu qu'un hôpital pouvait recevoir un don et le garder dans son
avoir propre. Quand c'est
dans son avoir propre, il peut acheter, conformément aux
directives de l'utilisation de ses avoirs propres.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, à des fins qui
n'impliquent pas des sommes récurrentes... L'utilisation de l'avoir
propre.
M. Chevrette: À des fins qui n'impliquent pas des sommes
récurrentes. Ça c'est clair, mais sans aucune autorisation de la
régie, on se comprend bien.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Là vous dites, bon, O.K., il peut recevoir
des fonds, puis il peut les dépenser en autant que ça respecte
les règlements, il n'y a pas de problèmes, il n'est pas
obligé d'avertir la régie.
Vous arrivez à une fondation elle. Si rétablissement met
ça dans la fondation ou dans une corporation sans but lucratif, et si la
fondation veut faire la même chose qu'un établissement, elle est
obligée de passer par la régie. Quel incitatif
l'établissement aura-t-il à mettre son argent dans la
régie, en vertu de l'article 193? Vous détruisez l'effet de
l'article 193 par l'article 196. On se comprend? Je recommence, pour mon cher
ami du Trésor.
À l'article 192, vous sentez le besoin de dire qu'un
établissement peut, lorsqu'il reçoit un don qui tombe dans ses
avoirs propres mais qui ne crée pas de récurrence, le
dépenser sans aller à la régie. O.K. À l'article
193? Ça va, jusque là?
M. Côté (Charlesbourg): Non... M. Chevrette:
192?
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas
dépenser, c'est recevoir.
Une voix: Condition d'accueil. M. Chevrette: Condition
d'accueil. M. Côté (Charlesbourg): Oui
M. Chevrette: Sans aller à la régie. La fondation,
elle? Si l'établissement part et donne de l'argent à la
fondation, pour pouvoir dépenser, sans que ça crée de la
récurrence, elle va être obligée d'aller à la
régie.
M. Côté (Charlesbourg): On ne peut plus
requérir.
M. Chevrette: Ça devient de l'accueil.
M. Côté (Charlesbourg): De l'accueil. On va essayer
de prendre un autre exemple pour tenter d'éviter des situations dont on
ne veut pas. Je me suis retrouvé dans un hôpital de plus en plus
connu de l'Estrie, avec une fondation qui avait décidé d'acheter
un scanner, puis qui l'avait aussi installé dans
l'établissement.
M. Chevrette: Des frais récurrents, ça. M.
Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Chevrette: Ça provoque des frais récurrents.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais il n'y en avait
pas de frais récurrents. Ils l'avaient installé et puis ils
l'absorbaient C'est sûr qu'au bout d'un certain temps, il y aurait eu des
problèmes au niveau du financement, parce que c'est de l'argent qui
devait servir à d'autres fins qui aurait servi à ça.
M. Chevrette: Oui, mais même pour le scanner, ça
prend l'autorisation préalable du ministre. Donc, l'exemple n'est pas
bon.
Prenez un exemple qui ne demande pas d'autorisation préalable du
ministre, et qui ne crée pas de frais récurrents. Il y en a.
Une voix: Changer les lits.
M. Chevrette: Changer 150 lits dans l'hôpital, changer 42
civières.
M. Côté (Charlesbourg): Mais ça, par...
M. Chevrette: II faut qu'ils passent par la régie.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, par le 1°
là, "lorsque le montant de l'aide financière ou la valeur... (23
h 15)
M. Chevrette: Supposez que vous mettez 100 000 $ et que changer
des lits orthopédiques dans un hôpital, ça coûte 600
000 $, en quoi ça dérange la Régie qu'une fondation puisse
payer ses... Moi, je trouve ça drôle qu'un hôpital puisse le
faire par son don qu'il a reçu et le même don qui a
été transmis à la fondation, il faut qu'il ait l'aval de
la régie pour le faire.
M. Côté (Charlesbourg): Mais, le premier là,
le premier qu'on s'est lu tantôt: "lorsque le montant de l'aide
financière ou la valeur de l'aide matérielle est supérieur
au montant déterminé par règlement du ministre", ça
ne pourrait pas être couvert par ça?
M. Chevrette: Pas tout, ce n'est pas possible; il y a une
contradiction en soi. Je ne comprends pas pourquoi on assujettirait une
fondation à quelque chose qui est supposé être
indépendant? Vous assujettissez une fondation et
vous n'assujettissez pas l'établissement.
M. Côté (Charlesbourg): Ah non. Non, non, non.
Ça ne marche ça. Ça ne marche pas, la patente. Non, non,
non.
M. Chevrette: Oui, oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, non. On veut bien
croire qu'il y en a des grands bouts que vous nous dites, qui marchent, mais
celui-là, il ne marche pas là. Parce qu'effectivement, ce qu'on
veut et c'est ça, l'esprit de la loi, au niveau de la fondation, c'est
de connaître l'impact de ce que fera la fondation, de ce que financera la
fondation sur l'établissement qui est notre responsabilité sur le
plan de la révision.
M. Chevrette: Bon. Je suis votre raisonnement: N'envoyons pas du
tout les dons là et ils vont dépenser. Ils vont dépenser
sans la régie. C'est ça que ça veut dire. C'est ça
que ça veut dire. N'envoyons aucune somme d'argent... Un
établissement qui recevrait 400 000 $, à ce compte-là, n'a
qu'à ne pas l'envoyer à la fondation...
M. Côté (Charlesbourg): Ça ne règle
pas pantoute le problème que vous soulevez.
M. Chevrette: Elle reçoit son 400 000 $, et si ça
n'a pas d'impact...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Mais, ça ne
règle pas le problème que vous soulevez. Même si on
décidait, demain matin, que tout ce que l'établissement
reçoit n'est pas transféré à la fondation sur le
plan administratif, pour un retour au fonds de dotation des revenus
d'intérêt ou de placement, ça ne règle pas le
problème de votre fondation qui, demain matin, pourrait payer en
totalité un équipement qui ne nécessite pas de frais
récurrents, ça ne couvre pas ce que vous vouliez recouvrir.
M. Chevrette: Est-ce qu'un établissement... Allons-y
autrement: Un établissement qui a des avoirs propres qui respectent la
réglementation du ministre, n'a pas besoin d'aller à la
régie. Quelle motivation ou quel incitatif un établissement
a-t-il à placer son argent dans une fondation? C'est ça, la
question.
M. Côté (Charlesbourg): Celle-là, elle est
bonne! Celle-là, elle est bonne, une question...
M. Chevrette: C'est celle-là que j'essaie de vous
expliquer depuis tantôt...
M. Côté (Charlesbourg): non. non. mais, ça
fait rien, c'est parce qu'elle a été illustrée d'un
exemple qui... évidemment, dans le feu de l'action... on ne
réussit pas toujours à trouver l'exemple qu'on voudrait
là. M. Chevrette: C'est vrai.
M. Côté (Charlesbourg): Je suis poigné avec
ça à tous les jours, je dirais même à toutes les
heures depuis la septième semaine maintenant.
M. Chevrette: C'est long et c'est bon! Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! Mais il y a
effectivement un questionnement à ce niveau-là.
M. Trudel: Parce que la fondation pourrait très bien... La
fondation, elle, n'est pas tenue de donner uniquement à
l'établissement; elle pourrait très bien dire: O. K., je vais
faire le détour là, je vais donner ça à une
personne et la personne va passer par 192 et zingo!
M. Chevrette: Ou bien on modifie 192... M. Trudel: Ou tu
l'harmonises...
M. Chevrette:... ou tu l'harmonises avec 193?
Une voix: À part ça, ça va vous sauver un
règlement...
M. Trudel: Oui.
M. Chevrette: Bien, il est en suspens, 192; est-il en suspens,
192?
M. Côté (Charlesbourg): On l'a, mais l'amendement
est rédigé. Donc, il va rester 192, tel quel, c'est 196 qu'on va
adopter.
M. Trudel: C'est ça, adopte 196.
M. Chevrette: Ça va.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Bon. Mais là, il faut s'entendre sur... Le
dernier alinéa doit être remplacé par l'essence de 192,
deuxième alinéa.
M. Côté (Charlesbourg): Ah... 196... C'est lequel
là?
M. Trudel: 196. C'est parce que là, il y avait toute la
mécanique. "Après avoir évalué la pertinence et la
viabilité financière...
M. Côté (Charlesbourg): Oui mais là,
travaillez-vous avec l'amendement aussi?
M. Trudel: C'est probablement au niveau du premier alinéa
de l'amendement déposé, c'est-à-
dire du deuxième: Avant de requérir ou d'accepter une
telle aide, l'établissement...
M. Côté (Charlesbourg): Non, "avant d'accepter".
M. Trudel: Avant d'accepter. Sacrifice!
M. Côté (Charlesbourg): J'étais après
croire que vous vouliez réintroduire comme amendement ce que nous avions
préalablement éliminé.
M. Trudel: Loin de moi de refaire le dictionnaire ou ce
bout-là. Avant d'accepter une telle aide, l'établissement doit
soumettre son projet à régie régionale pour
évaluation et acceptation dans les cas suivants: lorsque le montant de
l'aide financière ou la valeur de l'aide matérielle implique des
charges directes ou indirectes pour l'établissement concerné. Et
là, vous rejoignez l'essence de l'article 192. Alors, on va
requérir l'autorisation de la régie régionale lorsque sont
impliquées des charges directes ou indirectes pour
l'établissement.
M. Côté (Charlesbourg): II faut conserver aussi,
à ce moment-là "dont la valeur matérielle est
supérieure au montant déterminé par règlement du
ministre". Parce que si on veut éliminer des histoires de lits puis de
chaises.
M. Trudel: Ah si. Ça va éviter du "red tape".
M. Chevrette: Le notaire cogite et l'avocate aussi.
M. Gaudreau: Ça nous fait un papillon. M. Chevrette:
Pas un papillon de nuit.
M. Trudel: Pendant qu'il cogite, je poserais une question sur un
autre bout. Ce n'est pas long.
M. Côté (Charlesbourg): Vous ne devriez pas demander
si vous pouvez poser des questions. Vous faites ça depuis sept
semaines.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: On va se mettre à répondre un peu.
"Lorsque, indépendamment du montant de l'aide, l'utilisation
recherchée ne s'inscrit pas dans la contribution attendue de
l'établissement, telle que précisée dans les plans
régionaux d'organisation de services élaborés par la
régie régionale. " On ne sortira pas le dictionnaire sur
"contribution". C'est parce que les plans régionaux d'organisation de
services vont préciser les contributions attendues de
l'établissement. Et là, ce mot-là est bien plus
rattaché à des contribu- tions financières.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas au sens de
contribution financière.
M. Trudel: Financière.
M. Chevrette: Dans le cadre du plan...
M. Côté (Charlesbourg): D'organisation, c'est
ça, oui.
M. Chevrette: Tel que libellé, ça fait
drôle.
M. Côté (Charlesbourg): C'est "contribution"
qui...
M. Chevrette: C'est ça: "ne s'inscrit pas dans le plan
de...
M. Dicaire: Dans le plan régional d'organisation du
service. En fait, dans ce plan-là, il y aura une participation de
l'établissement. Il s'agit qu'il n'y ait pas de déviation.
M. Côté (Charlesbourg): Lorsque,
indépendamment du montant de l'aide, l'utilisation recherchée ne
s'inscrit pas dans les plans régionaux d'organisation de services
élaborés par la régie régionale.
M. Chevrette: C'est lorsque l'activité ou je ne sais pas
trop quoi, plus que la contribution... Mais lorsque dans le plan, cette mission
n'est pas confiée, quelque chose du genre?
M. Trudel: Ce qu'on veut signifier ici c'est qu'on ne peut pas
recevoir une contribution ou un appareil qui contribuerait à
développer une activité qui n'est pas planifiée au niveau
régional des services...
M. Dicaire: Une activité de l'établissement
prévue à l'intérieur du plan d'organisation de services,
point. C'est juste ça.
M. Trudel: C'est ça. Les activités
prévues.
M. Dicaire: Les activités prévues de
l'établissement dans le plan d'organisation de services.
M. Trudel: Ça ne s'inscrit pas dans les activités
prévues.
M. Chevrette: Là, vous avez une paire de bretelles, une
ceinture, mais je ne suis pas sûr qu'il y a des culottes en-dessous.
M. Côté (Charlesbourg): On va lui faire des motifs
sur le corps par le soleil, si jamais il n'a pas de culottes. Mais...
M. Chevrette: Non, mais c'est ça. Premier point: II ne
faut pas que ça dépasse tant...
M. Côté (Charlesbourg): Non. C'est-à-dire...
M. Chevrette: Non, mais le premier.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais le premier
c'est...
M. Chevrette: Votre règlement.
M. Côté (Charlesbourg): Au contraire, le premier
c'est de l'oxygène. c'est permettre de faire des choses qui sont
inférieures à un montant.
M. Chevrette: Oui. Je comprends ça.
M. Côté (Charlesbourg): Le deuxième, c'est
qu'il faut que ça s'inscrive dans la mission de rétablissement
qui était comprise à l'intérieur d'un plan régional
d'organisation de services.
M. Chevrette: Puis, le troisième? Pour ne pas que
ça crée...
M. Côté (Charlesbourg): Le troisième,
ça vise le financement d'activités de recherche non reconnues par
le Fonds de la recherche en santé du Québec ou par un organisme
voué au développement de la recherche sociale.
Le Président (M. Joly): Alors, nous allons suspendre de
façon temporaire nos travaux, quelques minutes, pour aller voter.
(Suspension de la séance à 23 h 28)
(Reprise à 23 h 45)
Le Président (M. Joly): Nous reprenons nos travaux.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
j'inviterais maître à se lire lui-même' sur le plan de
l'amendement, c'est peut-être le meilleur moyen de se comprendre.
Le Président (M. Joly): Toujours à 196, M. le
ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, on va retirer celui que
vous avez pour vous en produire un autre.
Le Président (M. Joly): Parfait, donc nous retirons
l'amendement, et j'attends la lecture par Me Gaudreau.
M. Gaudreau: Voici les amendements à l'article 196:
Premièrement, supprimer dans la première ligne du premier
alinéa les mots "requérir ou". Deuxièmement, supprimer,
dans la deuxième ligne du paragraphe 1°, les mots "pour les fins".
Troisièmement, remplacer le paragraphe 4" du premier alinéa par
les suivants: 4° l'amélioration de la qualité de vie des
usagers de rétablissement; 5° la formation et le
développement des ressources humaines de l'établissement pour des
besoins spécifiques.
M. Chevrette: II manque la récurrence du ministre.
M. Trudel: Elle est non récurrente, l'idée du
sous-ministre.
M. Gaudreau: Bien "spécifique",
généralement, ça ne revient pas à toutes les
semaines, là.
M. Trudel: Très bien, maître.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gaudreau: Quatrièmement...
M. Chevrette: Notaire, il y a des choses spécifiques qui
durent longtemps.
M. Gaudreau: Ah ça! Quand on veut faire durer le
plaisir.
Une voix:...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gaudreau: Quatrièmement, remplacer le deuxième
alinéa par les suivants: "Avant d'accepter une telle aide
l'établissement doit soumettre son projet à la régie
régionale pour évaluation et acceptation dans les cas suivants:
1° lorsque la valeur de l'aide matérielle excède le montant
fixé par règlement du ministre; 2° lorsque des charges
directes ou indirectes dont le montant excède celui fixé par
règlement du ministre sont rattachées à l'aide
financière; 3° lorsque, indépendamment du montant de l'aide,
l'utilisation recherchée ne s'inscrit pas dans la contribution...
Je recommence: 3°, lorsque, indépendamment du montant de
l'aide, l'utilisation recherchée ne s'inscrit pas à
l'intérieur des activités prévues de
l'établissement dans les plans régionaux d'organisation de
services élaborés par la régie régionale; 4°
lorsque l'aide vise le financement d'activités de recherche non
reconnues par le Fonds de la recherche en santé du Québec ou par
un organisme voué au développement de la recherche sociale. La
demande doit être accompagnée des documents et contenir les
renseignements que la régie régionale détermine. Fin du
papillon.
Le Président (M. Joly): Merci. M. le minis-
tre, si je comprends bien, vous faites vôtre la lecture et le
contenu de l'amendement tel que lu?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Merci M. le ministre. M. le
député.
M. Trudel: M. le Président, vous pourriez certainement
lire le paragraphe 2°.
M. Gaudreau: Celui..
M. Trudel: Après "lorsque le montant de l'aide
financière", après cela.
Le Président (M. Joly): Supprimer, dans la deuxième
ligne du paragraphe 1° les mots "pour les fins".
M. Trudel: Non.
M. Gaudreau: Dans le quatrièmement, en bas...
M. Trudel: Dans le quatrièmement, 2°. M. Chevrette:
C'est ça.
M. Gaudreau: Ce qui est en bas de la page
complètement.
Le Président (M. Joly): "Lorsque des charges directes ou
indirectes dont le montant excède celui fixé par règlement
du ministre sont rattachées à l'aide financière".
M. Trudel: C'est un futé. Oui, le notaire est futé,
parce que l'objectif c'est l'oxygène.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: Bon alors, il faut bien comprendre donc que lorsqu'il
n'y a pas de frais directs, des charges directes ou indirectes, lorsqu'il n'y
en a pas, on n'a pas besoin d'aller à la régie.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. C'est de la
concordance avec...
M. Trudel: Non seulement s'il y en avait, mais il faut qu'elles
soient supérieures au montant fixé par...
M. Côté (Charlesbourg): C'est de la concordance avec
l'article 192 en plus.
M. Trudel: C'est bon.
M. Chevrette: T'as trouvé ça tout seul!
M. Trudel: C'est le petit couple.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'amendement à
l'article 196 est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article, tel qu'amendé,
est-il adopté?
M. Trudel: Adopté. Le Président (M. Joly):
Adopté.
Articles en suspens
M. Côté (Charlesbourg): On revient à
l'article 192, M. le Président, pour avoir au moins la satisfaction
d'articles complétés. Premièrement, supprimer dans la
première ligne du premier alinéa les mots "solliciter et";
deuxièmement, remplacer dans la troisième ligne du
deuxième alinéa les mots "rattachées des charges ou des
conditions" par les mots "rattachées des charges directes ou indirectes
dont le montant excède celui fixé par règlement du
ministre"; troisièmement, ajouter, à la fin du deuxième
alinéa, les mots "dont les dépenses de fonctionnement sont
assumées par le fonds consolidé du revenu. Dans ce dernier cas,
le gouvernement, le ministère ou l'organisme concerné doit en
aviser la régie régionale"; quatrièmement, remplacer le
troisième alinéa par le suivant: "Tout don d'équipement
d'une valeur supérieure à celle fixée par règlement
du ministre est réputé être assorti d'une charge aux fins
du deuxième alinéa"; cinquièmement, remplacer, dans le
dernier alinéa, les mots "réputé être une
acquisition visée" par le mot "assujetti".
Le Président (M. Joly): Donc, si je comprends bien, M. le
ministre, vous retirez l'amendement que vous aviez déjà
déposé antérieurement pour le remplacer par celui que vous
venez de lire.
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez tout compris, M.
le Président.
Le Président (M. Joly): Oui, c'est ça, j'ai
déjà une copie.
M. Trudel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement
à l'article 192 est adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté
Le Président (M. Joly): L'article 192, tel
qu'amendé, est adopté.
M. Trudel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): II y a l'article 193. Il a
été adopté, mais il a besoin d'une concordance.
M. Trudel: Oui.
Le Président (M. Joly): Je vous laisse, M. le ministre.
L'article 193.
M. Côté (Charlesbourg): Remplacer, dans la
dernière ligne du premier alinéa, le signe et les mots",
constituent des revenus propres à l'établissement" par les mots
"visés dans l'article 192 sont comptabilisées directement dans
l'avoir propre de l'établissement et sont soumises aux règles
d'usage de cet avoir, déterminées par règlement du
ministre"; deuxièmement, supprimer, dans les deuxième et
troisième lignes du deuxième alinéa, les mots "n'en est
pas versé dans les fonds généraux d'avoir-propre de
l'établissement; il". Vous en avez copie aussi, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Ça, je n'ai pas eu
ça à date.
M. Côté (Charlesbourg): On vous le donne, M. le
Président.
M. Trudel: Par règlement du ministre, est-ce que ça
oblige à prépublication et publication, ça?
M. Côté (Charlesbourg): Non. C'est ça, on
s'était dit de faire la concordance, là.
Le Président (M. Joly): Donc, la nouvelle étude de
l'article 193..
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): L'amendement est adopté.
L'article 193, tel qu'amendé, est adopté.
M. Trudel: Adopté. M. Côté (Charlesbourg):
Adopté. Fondations (suite)
Le Président (M. Joly): Adopté. J'appelle l'artide
197.
M. Côté (Charlesbourg): "La régie
régionale peut, à tout moment, vérifier l'exactitude des
renseignements que lui a fournis l'établissement relativement à
un projet soumis suivant l'article 196 ou requérir tout renseignement
sur l'utilisation de l'aide obtenue conformément à cet article,
le cas échéant. "Si l'établissement a obtenu le droit de
bénéficier de l'aide au moyen de fausses représentations
ou s'il a employé toute partie de cette aide à d'autres fins que
celles pour lesquelles elle devait être utilisée, la régie
régionale peut, d'office ou à la demande du ministre,
déclarer l'établissement déchu du bénéfice
de l'aide accordée et prendre toute mesure pour obliger
l'établissement et la fondation ou corporation qui verse l'aide à
rectifier la situation. "
M. le Président, II n'y a pas de papillon.
M. Trudel: Le moins qu'on puisse dire, c'est que ça fait
bizarre, hein.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: Je veux dire qu'on suppose qu'il y a des
tricheurs.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire, au cas
où il y en aurait, parce que ce que j'ai compris, depuis 20 heures,
là, c'est qu'on a donné des cas où il pouvait y en
avoir.
M. Trudel: Non, mais écoutez, pour obtenir l'autorisation
dans les cas susmentionnés, là, les conditions sont bien
décrites.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Mais quand on arrive ici, on dit: Par ailleurs, la
régie régionale peut demander, pour vérifier l'exactitude
des renseignements, etc. Je veux dire qu'il y a...
M. Côté (Charlesbourg): C'est qu'on pourrait
être dans des situations où, effectivement, on se retrouve devant
des cas comme ceux-là et il faut se donner un pouvoir. C'est une
question de responsabilité du ministère aussi. C'est une question
de se donner le pouvoir d'aller voir si, effectivement, il réalise sur
le terrain ce qui a été dit. Tantôt, on disait qu'on n'en
avait pas. Là, on commence à en avoir un peu.
M. Trudel: L'article 286 ne couvre pas ça, le pouvoir du
directeur de la régie régionale: II exerce tout autre mandat que
la régie régionale peut lui confier?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Le ministère
demeure avec des responsabilités à ce niveau-là. De
confier à la régie régionale cette possibilité de
vérifier là, c'est... Je pense que ça m'apparaît
normal. Ce qu'on a voulu faire tantôt, les articles 192 et 196 vont vous
les rendre conformes en passant par les régies régionales. Il
est
normal qu'on donne un pouvoir de vérifier si, sur le terrain, il
se passe ce qu'on nous a dit.
M. Chevrette: Mais, pourquoi, si c'est la régie qui a le
pouvoir d'accorder la permission, dit-on: À la demande du ministre?
C'est la régie qui. a le pouvoir d'accorder. Donc, elle devrait avoir le
pouvoir sur toute la ligne. C'est à cause de votre règlement de
dépassement, je suppose, que vous mettez le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): La dénonciation peut
être faite au ministre.
M. Gaudreau: s'il fait un mauvais usage de l'autorisation et que
le projet est en train de changer de parcours, le ministre pourrait
lui-même demander à ce qu'on révise la situation du
projet.
M. Côté (Charlesbourg): C'est normal.
M. Trudel: Tantôt vous disiez au niveau de la suggestion de
déposer le rapport d'activités au conseil d'administration: On va
leur laisser la liberté, on va leur faire confiance, on n'a pas envie
d'aller jouer dans leur cour. On dit ici qu'on va se donner un pouvoir
spécifique d'aller jouer dans votre cour.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Pour un projet
autorisé qui ferait l'objet d'une dénonciation, parce que, sur le
terrain, il ne se réalise pas de la manière dont il devrait se
réaliser. Je pense que...
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article 197 est
adopté?
M. Trudel: Je suis un peu étonné qu'on se donne un
pouvoir spécifique de dire: Je vais aller fouiller là-dedans,
puis je présume qu'il y a des tricheurs et, du même coup, dire:
Les fondations, c'est des "contributeurs" extraordinaires, ils nous aident, on
en a besoin dans le réseau.
M. Côté (Charlesbourg): II me semble que, si on se
retrouvait devant un cas comme celui-là, comme on pourrait
déchirer notre linge en Chambre!
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Messieurs, est-ce que l'article
197 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. Donc, nous
ajournons nos travaux à demain matin, 10 heures, en cette même
salle.
(Fin de la séance à minuit)