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(Neuf heures quarante-trois minutes)
Le Président (M. Joly): Je souhaite la bienvenue à
toutes et à tous à cette commission. Je déclare la
séance ouverte. Je rappelle le mandat qui, en fait, fait que la
commission des affaires sociales se réunit afin de procéder
à l'étude détaillée du projet de loi 120 qui est la
Loi sur les services de santé et les services sociaux et modifiant
diverses dispositions législatives. Mme la secrétaire, est-ce
qu'on nous annonce des remplacements?
La Secrétaire: Non, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Merci. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Juste avant de commencer,
vous me permettrez très certainement de saluer la présence en
cette salle d'un grand nombre d'infirmiers et d'infirmières auxiliaires
qui suivent avec intérêt l'évolution du projet de loi 120,
puisqu'ils sont fortement impliqués. Ils ont dernièrement
publié un encart sur leurs inquiétudes face à la loi 120,
ce qui était parfaitement légitime. Finalement, ils sont
actuellement, à travers le Québec, plus ou moins 20 000. C'est un
nombre très important. Mais ce n'est pas tant le nombre qui est
important que les services et les soins qu'ils donnent aux
bénéficiaires. Dans ce sens-là, ça m'apparaît
toujours aussi important que dans la lettre que j'ai expédiée aux
centres hospitaliers le 10 décembre. Dans ce sens-là, je voudrais
leur dire qu'au niveau des structures que nous avons passées hier, que
ce soit au niveau du CMDP, du Cil ou du conseil multidisciplinaire, on l'a fait
volontiers avec l'accord de l'Opposition de telle sorte qu'on puisse finaliser
les discussions que nous avons avec des représentants des infirmiers et
infirmières auxiliaires.
De ce que j'ai compris hier, à tout le moins là où
nous en sommes sur le plan des discussions, ça présage un dossier
qui va se régler très prochainement, à l'avantage du
bénéficiaire et, je pense aussi, des infirmiers et
infirmières auxiliaires, qui va aller dans l'esprit de la
réforme, mais toujours en se disant que c'est d'abord le
bénéficiaire. Dans ce sens-là, on va continuer à
dialoguer avec les représentants qui nous ont demandé quelques
jours ou quelques heures pour revenir avec leur information. Je vous souhaite
donc, à Québec, une très belle journée. Semble-t-il
que le soleil était là, hier, pour les entrepreneurs libres.
C'est un petit peu moins ensoleillé aujourd'hui, mais c'est vous qui
ferez qu'il y aura du soleil à Québec aujourd'hui et non pas le
soleil qui amènera d'autres personnes. Donc, je vous souhaite une bonne
journée, une très bonne journée, et nul doute que vos
représentants vous signifieront d'une manière particulière
l'évolution des discussions qu'on a eues avec eux. Continuez dans ce
sens-là.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre. Je vais
maintenant reconnaître le porte-parole de l'Opposition dans ce dossier si
important, M. le député de
Rouyn-Noranda-Témis-camingue.
M. Trudel: Oui. Je veux joindre ma voix à celle des
représentants ici, à l'Assemblée nationale, pour saluer
bien amicalement les représentantes et les représentants des
infirmières et infirmiers auxiliaires. Vous savez, cette commission a
également un témoin invisible que nous saluons bien
respectueusement tous les matins, que nous l'avons installé sur ce
tabouret, et c'est le citoyen, c'est la personne qui requiert nos services et
à qui nous avons à donner des soins, en particulier dans un
milieu que vous connaissez très bien.
Nous avons accueilli vos réclamations, dans le cadre du
présent projet de réforme, avec beaucoup de sympathie. Vous le
savez, du côté de l'Opposition, j'ai eu l'occasion de parler
à plusieurs d'entre vous au cours des derniers jours, j'ai eu l'occasion
d'échanger avec le ministre au niveau de ce que ça veut dire,
dans le présent projet de réforme, la place du personnel soignant
infirmier, en particulier celle de votre corps d'emploi, les infirmières
auxiliaires. Nous savons tous le travail, le dévouement, ce que veut
dire votre présence au sein de nos établissements et soyez
sûres que, du côté de l'Opposition, nous attachons
également une très grande importance à la
définition de votre place et dans le système et dans
l'établissement même.
Nous pensons fermement et très clairement que vous êtes un
des éléments essentiels du service que nous devons dispenser
à la population et, dans ce sens-là, nous avons aussi
demandé au ministre de suspendre - en quelque sorte, oui -les articles
qui vous concernent plus particulièrement, le temps que s'effectuent des
discussions et des échanges pour en arriver à une réponse
positive. Nous le souhaitons vivement du côté des discussions que
nous aurons ici, en commission parlementaire, de façon qu'à la
fin du processus, les infirmières auxiliaires, tout votre monde soit
bien conscient que le législateur est aussi très conscient du
rôle fondamental que vous jouez dans le système et qu'à cet
égard, il ne faut pas simplement le dire en commission parlementaire,
mais qu'il faut également le
reconnaître dans la loi. Il faut reconnaître
également les endroits où vous pourrez, dans le quotidien,
l'exprimer pour que vous soyez partie intégrante de
l'établissement, pour que l'on vous reconnaisse à juste titre et
que l'on reconnaisse le travail essentiel que vous effectuez dans nos
établissements.
Le législateur peut donner les grandes orientations et
établir les lignes directrices, établir les fondements du
système, mais jamais au grand jamais, bien sûr, le
législateur ne sera celui qui pourra ordonner, qui pourra simplement
ordonner de donner les soins les plus humains, tout simplement les plus
humains, à la personne que nous accueillons et aux personnes que nous
accueillons dans nos différents établissements.
Vous avez un travail, vous exercez des responsabilités et des
fonctions extrêmement importantes dans le quotidien de la vie des
Québécois et des Québécoises que nous accueillons
au sein de nos établissements, et penser réaliser un projet de
réforme sans compter sur une place extrêmement claire dans ce
système pour vous, ce serait ne pas voir la véritable
réalité des choses. Soyez assurés que, du
côté de l'Opposition, nous allons tout mettre en oeuvre pour faire
en sorte que l'ouverture du ministre soit l'ouverture que vous souhaitez comme
corps d'emploi. Il semble bien que les discussions que nous avons eues, encore
hier au soir tard, nous amèneront à reconnaître ce que vous
êtes vraiment dans le système et que vous pourrez continuer
à faire encore plus à l'intérieur de notre système,
dans nos établissements et sur tous les fronts que vous occupez
actuellement.
Alors, bienvenue et bonne journée. On vous a peut-être fait
déplacer un peu en ne vous prévenant pas que ces articles
étaient suspendus, mais il semble que ce soit pour mieux s'aligner et
vous donner des réponses les plus positives possible et des
réponses positives quant à vos aspirations. Je pense qu'on pourra
y arriver dans un effort de compréhension et de mise au point des
formules pour reconnaître véritablement ce que vous êtes
dans le système. Merci pour le travail que vous faites auprès des
personnes dans notre société. Nous, on va tenter, du moins du
côté de l'Opposition, de reconnaître ça à un
très juste titre, de façon correcte dans la loi.
Le Président (M. Joly): Merci. M. le député.
J'appelle l'article 185.
Les ressources matérielles et
financières Règles relatives aux ressources
matérielles
M. Côté (Charlesbourg): "Un établissement
public ou un établissement privé conventionné ne peut,
sans avoir obtenu, sur recommandation de la régie régionale et du
ministre, l'autorisation préalable du Conseil du trésor: "1°
acquérir, aliéner, assujettir à une servitude,
hypothéquer ou autrement donner en garantie un immeuble; "2°
construire, agrandir, aménager, améliorer, transformer,
démolir, reconstruire ou réparer ses immeubles lorsque le
coût total estimé du projet atteint le montant
déterminé par le gouvernement."
Il y a un papillon.
Le Président (M. Joly): Oui, s'il vous plaît.
M. Côté (Charlesbourg): II y a un papillon, M. le
Président: Remplacer l'article 185 par le suivant: "Un
établissement public ne peut, sans avoir obtenu l'avis de la
régie régionale concernée et obtenu l'autorisation
préalable du ministre et du Conseil du trésor: "1°
acquérir, aliéner, assujettir à une servitude,
hypothéquer ou céder et transporter en garantie un immeuble;
"2° construire, agrandir, aménager, transformer, démolir,
reconstruire ou procéder à des réparations majeures de ses
immeubles, excepté dans les cas visés au paragraphe 3° de
l'article 188. "un établissement privé conventionné est
assujetti à l'application du premier alinéa, excepté pour
assujettir à une servitude, hypothéquer ou céder et
transporter en garantie un immeuble."
Le Président (M. Joly): Merci. Est-ce que vous avez
déjà une copie, monsieur? Non? On va vous en faire faire une
copie.
M. Trudel: Bien, c'est la même chose que ce qui est
présenté dans...
Le Président (M. Joly): Pas tout à fait.
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est différent,
parce que c'est le ministre qui est ajouté, le "un".
M. Trudel: Le "un" est là.
M. Côté (Charlesbourg): Pour respecter votre
logique.
Le Président (M. Joly): Vous voulez peut-être
visuellement voir tout ça.
M. Trudel: Vous allez mettre ça sur mon dos.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, c'est la
logique.
M. Trudel: Ma logique. L'oxygène, le matin.
L'oxygène, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Vous ajoutez tierce la nécessaire autorisation
du ministre et du Conseil du trésor. Pourquoi?
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. La
différence entre les deux articles... Évidemment, il y a la
présence du ministre. Mais, de toute façon, pour aller au
Trésor, ça prend la présence du ministre. Bon! Donc, la
différence fondamentale est que la régie régionale
émettait une recommandation alors que, là, c'est un avis.
Ça, c'est une première différence. La deuxième
différence au niveau de l'article, c'est le "privé
conventionné" qui est ajouté.
Pourquoi enlever "recommandation" et mettre "avis"? Bien, on est dans
une situation d'agrandissement du parc. On est dans une situation non pas de
gestion du parc tel qu'il est, mais davantage dans des rénovations
majeures, dans l'agrandissement du parc. On pourrait faire un parallèle,
par exemple, avec les plans d'effectifs médicaux. La régie
régionale a un rôle très important à jouer au niveau
de ses avis, mais c'est le ministre qui décide du plan et ça
m'apparait tout à fait normal. Quant à la gestion, ça,
c'est une autre affaire. La gestion, c'est la régie régionale et
c'est donc sa responsabilité.
M. Trudel: L'établissement devra donc demander
l'autorisation au ministre et, subsé-quemment, au Conseil du
trésor. Tout cela doit être accompagné de l'avis, qui n'est
pas nécessairement favorable.
M. Côté (Charlesbourg): Pas nécessairement
favorable.
M. Trudel: Deuxièmement, donc, requérir l'avis et
l'autorisation au préalable, à l'exception des cas visés
au troisième paragraphe de l'article 188. L'article 188, c'est pour des
travaux supérieurs à un niveau fixé...
M. Côté (Charlesbourg): Par règlement.
M. Trudel: ...par règlement, en vertu du pouvoir
conféré au ministre par le chapitre II, section I, article 410 du
projet de loi. C'est quoi actuellement? Est-ce qu'il y a actuellement un niveau
qui est...
M. Côté (Charlesbourg): Exact. 1 000 000 $. Le
Président (M. Joly): Me Gaudreau. M. Trudel: M. le
notaire.
Le Président (M. Joly): Maître, je vous
reconnais.
M. Côté (Charlesbourg): 500 000 $ au
régional, 1 000 000 $ dans le domaine de la santé et 500 000 $
dans le domaine social.
M. Trudel: Ça veut dire qu'en deçà, on n'a
besoin d'aucune autorisation d'un niveau supérieur pour procéder
à des travaux de construction, d'agrandissement, d'aménagement ou
de transformation.
M. Côté (Charlesbourg): C'est le Conseil
régional qui donne l'autorisation, mais, bien sûr, à
l'intérieur des budgets qu'il a.
M. Trudel: À titre de curiosité quasiment, pourquoi
la différence entre le social et la santé? Ils sont moins
dépensiers ou on a moins confiance puis on dit: Eux autres, à 500
000 $, c'est à peu près ça, on peut leur faire
confiance.
M. Côté (Charlesbourg): Mais, disons que c'est
historique. Ça vient d'être réajusté, parce que,
auparavant, c'était 250 000 $ au social et 500 000 $ pour la
santé. On l'a réajusté au cours des derniers mois à
500 000 $ et 1 000 000 $ pour donner une plus grande marge de manoeuvre, par
exemple, dans les plans de relance, pour que ce soit beaucoup plus efficace et
éviter un délai déraisonnable, compte tenu de l'obligation
qu'on a faite de réaliser ces plans-là à
l'intérieur de l'année financière 1991-1992. Donc,
ça élimine une étape qui est celle de la venue obligatoire
au ministère.
L'écart entre les deux est à peu près basé
sur les lits. Dans le domaine social, un lit coûte à peu
près 80 000 $, mais, dans le domaine de la santé, c'est 200 000
$. Donc, c'est...
M. Trudel: C'est quoi, le raisonnement général qui
prévaut pour fixer... Vous venez de donner une explication ad hoc
à l'intérieur d'une augmentation, pour des travaux qui seront
possiblement faits, à 1 000 000 $. Je vais vous dire carrément -
vous avez probablement eu des représentations - l'Association des
hôpitaux veut faire fixer la barre à 5 000 000 $, compte tenu de
ce que ça veut dire, des travaux en général, lorsqu'on
s'attaque à un immeuble. C'est quoi le raisonnement du côté
du ministère? Pourquoi 1 000 000 $ plutôt que 5 000 000 $? (10
heures)
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, une
chose est certaine, c'est que ce ne sera jamais 5 000 000 $. Ce qu'on veut par
cette règle-là, c'est éviter un certain nombre de
dédales administratifs pour une rapidité d'exécution de
travaux de cet ordre-là. Au-delà de ça, on commence
à... Ça, c'est de la rénovation, règle
générale, ce n'est pas de l'agrandissement de parc. C'est une
cuisine qui est pas mal amochée, qu'il faut réparer et qu'on
répare plus rapidement si on ne passe pas par le ministère, mais
par le régional qui, selon ses règles, l'approuve. C'est donc des
travaux qui, sans être mineurs sont quand même des travaux de
moindre impor-
tance que l'agrandissement puis la rénovation d'une aile en
particulier, ou des choses comme celles-là. C'est clair que, si vous
allez dans un centre d'accueil, avec 500 000 $, vous aHez en faire un petit
peu, un petit peu beaucoup, par rapport à 500 000 $ dans un centre
hospitalier. Mais ça s'apparente davantage à de la
rénovation fonctionnelle, ou de la sécurité
vétusté, ou sécurité incendie.
Le Président (M. Joly): M. le député.
M. Trudel: Oui, M. le Président. Dans le cas des
conventionnés privés, est-ce que c'est une règle qui
existe actuellement, de requérir, excepté pour les servitudes,
les hypothèques et, bon, nantir... Est-ce que les conventionnés
privés, les centres d'accueil, en particulier, conventionnés
privés assujettis, pour des agrandissements, des constructions, des
transformations, démolitions, à l'autorisation du ministre? Ici,
tel qu'on le...
M. Côté (Charlesbourg): Je vais peut-être
demander à maître Gaudreau de faire la distinction entre ce qu'on
fait aujourd'hui puis ce qu'on faisait hier.
Le Président (M. Joly): Me Gaudreau.
M. Gaudreau (Marc): Actuellement, en vertu de l'article 72 de la
Loi sur les services de santé et les services sociaux, tous les
établissements, excepté les privés autofinancés,
ceux qui, vraiment, fonctionnent sans avoir recours à quelque sou que ce
soit du gouvernement, étaient assujettis, donc, aux autorisations du
Conseil du trésor ou du Conseil régional, selon le niveau des
travaux. Les exceptions qu'on ajoute à l'article 185, c'est vraiment
pour éliminer les difficultés. Le financement de leurs
immobilisations, ça les regarde, mais, actuellement, en raison de
l'article 72, on est obligé de les assujettir à une autorisation.
Ça amène des situations où ils ferment leur financement,
souvent à la toute fin des dossiers, et il faut leur procurer une
autorisation avec la rapidité de l'éclair.
On ne remet même pas en question la nature ou le niveau de
financement. Leurs immobilisations, ils les assument par la composante
immobilière. La convention de financement, ce n'est pas fondé sur
le type de financement qu'ils obtiennent ou le niveau de financement qu'ils
obtiennent, mais, en raison de l'article 72 actuel, on était
obligé de leur procurer une autorisation de dernière minute,
d'où les exceptions qu'on ajoute à l'article 185. C'est pour
éliminer une source de difficulté administrative qui n'a vraiment
pas sa raison d'être.
Quand vous demandez s'ils étaient assujettis à
l'autorisation du ministre, c'est-à-dire que l'article 72 actuel fait en
sorte de transiter par le ministère pour l'obtention, au Conseil du
trésor, de toutes les autorisations, de sorte qu'on parle
d'autorisation, de recommandation ou d'approbation; tout ça devait
passer par le ministère avant d'aboutir au Conseil du trésor. Le
nouveau libellé, lui, parle d'autorisation du ministre et du Conseil du
trésor. C'est la distinction. Mais leurs dossiers passaient
déjà tous au ministère, en tant que privés
conventionnés.
M. Trudel: À quel titre le ministère don-nait-R des
autorisations dans le secteur privé?
M. Gaudreau: Privé conventionné.
M. Trudel: Je prends ça à la base même,
là.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord, mais c'est
privé conventionné, pas... Quand tu es un privé
conventionné, aujourd'hui, II s'agit de voir combien il y a de gens qui
veulent être reconnus privés ou conventionnés pour
s'apercevoir que ce n'est pas... Surtout dans les relocalisés, H y a une
amélioration de situation assez importante sur le plan du confort pour
les bénéficiaires, les usagers, mais aussi de la
sécurité financière de l'Investissement du
propriétaire. Parce qu'on s'est dit, hier, que privé
conventionné et public, ça commençait à être
parent proche pas mal sur le plan du financement.
M. Trudel: Est-ce que le ministère, est-ce que
l'État subventionne les immobilisations dans le privé
conventionné?
M. Côté (Charlesbourg): C'est une composante
immobilière qui est évaluée à partir d'une grille
puis de situations, et qui fait qu'on verse, en plus des soins cliniques, une
composante immobilière pour la personne qui en a assumé la totale
responsabilité de conception, de réalisation, tant sur le plan de
la rénovation que sur le plan de constructions nouvelles. Bien, c'est
une grille, donc, qui évalue tel et tel coût, et on en arrive
à une compensation immobilière qui tient compte de tous ces
facteurs-là.
M. Trudel: À titre d'indication, est-ce que vous pouvez
nous donner le niveau de financement, en provenance du ministère, qui
serait allé dans cette composante immobilière, par exemple pour
la dernière année financière, un ordre de grandeur?
M. Côté (Charlesbourg): Juste pour la composante
immobilière?
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Pour l'ensemble des
privés conventionnés?
M. Trudel: Oui, des privés conventionnés.
M. Côté (Charlesbourg): O. K. Mais c'est parce qu'il
faudrait peut-être faire une distinction entre deux types, parce qu'on a
des privés conventionnés qui ne sont pas relocalisés et il
y a aussi des privés conventionnés relocalisés, donc dans
des situations d'installations qui sont faites pour 15 ou 20 ans, là,
rénovées à neuf. Ça, je pense qu'il y en a 13,
privés conventionnés relocalisés, si ma mémoire est
fidèle. Mais il y en a un certain nombre d'autres qui sont des
privés conventionnés non relocalisés. Donc, ce n'est pas
la même situation, mais je vous fournirai les...
M. Trudel: Pour les privés non conventionnés,
là aussi le ministère s'implique sur le plan financier?
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Un privé
non conventionné, c'est quelqu'un qui a un permis d'exploitation. C'est
de l'autofinancé. Donc, c'est un permis d'ouvrir des lits pour des
personnes âgées, qui doivent respecter un certain nombre de
critères, mais il est clair que c'est autofinancé; c'est
autofinancé par le bénéficiaire. Alors que, dans le
privé conventionné, on est dans une situation où,
effectivement, on paie la composante immobilière et où on
reconnaît le nombre d'heures-soins dont ont besoin les
bénéficiaires. On paie en fonction du nombre d'heures-soins,
selon une grille d'encadrement qui leur est propre et qui reconnaît un
taux d'encadrement moins élevé dans le privé
conventionné que dans le public.
M. Trudel: Est-ce qu'il y a une association...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel:... des privés conventionnés?
M. Côté (Charlesbourg): Des conventionnés,
oui: l'ACHAP.
M. Trudel: Est-ce qu'ils ont été
consultés... M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel:... en particulier sur le dernier alinéa de
l'article 185?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Et ces gens-là sont bien conscients qu'ils ne
peuvent plus disposer de leurs immeubles, qu'ils ne peuvent plus agrandir,
aménager, transformer, démolir, reconstruire, procéder
à des réparations, acquérir, aliéner, assujettir
à une servitude - les exceptions sont en bas, là - qu'on
restreint leur droit d'exercice par rapport à leurs immobilisations, en
termes de droit généralement reconnu?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Les exceptions qui sont
là, c'est à leur demande.
M. Trudel: les exceptions sont à leur demande, mais ils
sont bien conscients qu'ils ne peuvent plus vendre sans l'autorisation du
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais, s'ils ont
demandé des exceptions, c'est parce qu'ils sont bien conscients qu'il y
avait le reste aussi.
M. Trudel: Dans le règlement actuel, là, est-ce
qu'ils ont le droit de vendre?
M. Gaudreau: L'article 72 de la loi actuelle les assujettit,
comme les publics, à des autorisations gouvernementales. Les exceptions
qu'on a mises, là, ça devenait tatillon parce que
c'étaient généralement des situations sur lesquelles le
gouvernement n'avait rien à redire. C'est juste de leur procurer
quasiment comme du "red tape", des autorisations. Ils nous ont demandé
si on pouvait les soulager de cette mécanique d'obtenir une
autorisation, mais on ne remet jamais en question leur financement. Ça,
ça les regarde, la manière de trouver un créancier qui
leur prête à tel taux. Nous, la composante immobilière
n'étant pas fondée là-dessus, on est obligés de
leur procurer, en raison du texte actuel, une autorisation, mais sans la
questionner. Quant au principe d'aliéner, acquérir pour les fins
d'établissement, construire, aménager, c'est le contrôle du
ministère qui s'exerce dans le sens qu'on ne développe pas les
établissements, on ne les agrandit pas, on ne les éteint pas, on
ne les fait pas disparaître sans que le ministère ne soit
associé.
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Bourget.
Mme Boucher Bacon: Oui. J'aimerais savoir, monsieur, dans les
explications que vous avez fournies, est-ce que c'est une corporation ou si
ça peut être un individu qui possède des
établissements?
M. Gaudreau: Les établissements privés peuvent
être incorporés ou ne pas l'être.
Mme Boucher Bacon: Qu'advient-il si une personne
décède et que sa succession ne désire pas poursuivre le
but initialement évoqué? Vous venez de dire au
député d'Abitibi que, finalement, il n'y a pas possibilité
de revendre.
M. Gaudreau: C'est-à-dire que les ventes volontaires par
un titulaire de permis sont assujetties à des autorisations en vertu de
la loi. Une ouverture de succession appelle, à ce moment-là, le
transfert des biens à la succession. On n'a pas à l'autoriser en
vertu de l'article 72.
Les personnes sont aux droits de la personne
décédée. Elles sont investies, donc, de la
propriété des biens, des actifs. Quant à l'exploitation ou
la continuation d'exploitation de l'entreprise, là, si la succession
était intéressée à poursuivre, H faudrait...
Mme Boucher Bacon: Non, je vous dis qu'elle n'est pas
intéressée.
M. Gaudreau: O.K. Si elle était intéressée,
elle demanderait que le permis que le titulaire avait soit porté
à son nom. Sinon, si elle envisageait de mettre en vente l'entreprise en
tant que succession, cette vente serait assujettie aux autorisations. Au
même titre que le titulaire décédé l'était,
la succession qui est aux droits serait assujettie, si elle voulait trouver un
acquéreur pour poursuivre les activités, à obtenir une
autorisation en vertu de la loi.
Mme Boucher Bacon: Merci.
Le Président (M. Joly): Merci, M. Gaudreau. M. le
député.
M. Trudel: Est-ce qu'il peut arriver qu'ils réagissent, M.
le ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais il y a d'autres
raisons qui me paraissent tout à fait légitimes. S'il n'y avait
pas cette autorisation du ministre, on pourrait se retrouver demain matin, s'il
existait 40 centres privés conventionnés à travers le
Québec, avec un propriétaire unique des 40 centres privés
conventionnés.
M. Trudel: Comment allez-vous empêcher ça?
M. Côté (Charlesbourg): Avec l'autorisation du
ministre.
M. Trudel: Vous vous donneriez des pouvoirs antimonopoles?
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas des pouvoirs
antimonopoles, c'est qu'on va s'inquiéter du fait qu'il puisse y avoir
concentration entre les mains d'une même corporation, du même
individu et à partir du moment où quelqu'un manifestera cette
volonté-là... Puis d'ailleurs, ça court un peu aussi
depuis quelques années sur les empires. Si on trouve qu'on ne doit pas
bâtir des empires dans les centres hospitaliers de soins de tongue
durée au niveau du public, il en va de même aussi, je pense, dans
le privé. Ça, c'est un premier élément.
Deuxièmement, il faut aussi s'assurer que les gens qui vont
être ià seront des gens sol-vables parce que, là, c'est des
services à des bénéficiaires et Dieu sait qu'au bout de la
ligne, le gouvernement paie - c'est du privé conven- tionné - sur
la composante immobilière et sur les heures-soins à dispenser aux
bénéficiaires. Donc, ce n'est pas gratuit, là.
M. Trudel: Comme dirait l'autre, mais encore, le ministre
exercerait au niveau de ses autorisations ou appliquerait des règles
antimonopoles qui viseraient à restreindre l'acquisition par le secteur
privé, à l'intérieur des règles, d'un trop grand
nombre d'établissements par un même propriétaire?
M. Côté (Charlesbourg): Je dois vous dire que, dans
ma situation, je n'hésiterais pas du tout à faire ça. Je
suis convaincu qu'on ne rendrait pas service s'il y avait un monopole dans ce
milieu-ià. C'est clair.
M. Trudel: J'espère que les conventionnés
privés de l'Association étaient bien conscients de ça.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! de toute façon,
ils connaissent mes positions. Je n'ai pas l'habitude de passer par la porte
d'en arrière. Ils le savent très bien et ça
m'apparaît être, à ce moment-ci, très légitime
pour le bénéficiaire, parce que vous pouvez avoir des gens qui
sont d'une compétence extraordinaire dans la dispensation des services
dans un, deux ou trois établissements, mais dans quinze, ça va
commencer à se diluer un peu.
Le Président (M. Joly): Je trouverais ça dangereux
moi aussi, M. le ministre, d'avoir un monopole qui s'exercerait dans
ça.
M. Trudel: Est-ce qu'on peut dire la même chose pour les
compagnies de téléphone?
Le Président (M. Joly): On ne parle pas du même
sujet, ce n'est pas le même service.
M. Côté (Charlesbourg): Sauf que, si vous n'avez pas
le téléphone, vous n'en mourrez pas, hein? (10 h 15)
M. Trudel: C'est un service public. Je comprends la
préoccupation, évidemment. C'est financé par l'État
en très grande partie, sinon quasi totalement, sauf qu'on est en
propriété privée. On peut avoir la volonté et le
principe fondamental de protéger le bénéficiaire, le
citoyen qui est hébergé à l'intérieur de ces
établissements-là, sauf que ça ne nous donne pas le... On
ne peut pas outrepasser le droit. Et quand le ministre dit: Moi, mon souci...
Le ministre actuel, son souci, c'est de ne pas permettre des grands monopoles
là-dedans parce que ça deviendrait une espèce de cartel et
que ça pourrait être dangereux au niveau de la
sécurité des établissements et des services qu'on donne
aux bénéficiaires. Mais ça, c'est une
notion très large. Le ministre actuel, lui, considère
quoi? Que deux ou trois établissements, c'est un maximum? Y a-t-il une
limite? C'est quoi, la base? C'est quoi, le niveau?
M. Côté (Charlesbourg): Vous savez comment ça
se passe?
M. Trudel: À peu près, là, à
peine.
M. Côté (Charlesbourg): On a eu un cas sur la rive
sud de Montréal, à un certain moment donné, avant
même que j'arrive. Lavalin a voulu se porter acquéreur d'un centre
qui était un privé conventionné. Évidemment, avant
de l'acquérir, il y a eu des demandes d'autorisation au
ministère. Il y a eu, effectivement, assentiment; il en est devenu
propriétaire et, par la suite, il y a eu changement des lettres patentes
et des titres de propriété. Ça s'est fait, mais le
ministère aurait pu dire, à ce moment-là: Non - pour des
raisons qui lui sont propres - l'individu qui va exercer là n'est, quant
à nous, pas nécessairement apte, et, finalement, le
propriétaire aurait dû examiner quelqu'un d'autre. Alors, tu ne
brimes pas la liberté de quelqu'un de vendre, mais, évidemment,
il faut que ce soit conforme, que l'acquéreur soit en conformité
avec les objectifs poursuivis par le privé conventionné qui, lui,
a des permis du ministère et, en plus, est financé par le
ministère.
M. Trudel: À Lavalin, vous avez dit: On n'est pas
sûr de te le vendre, on va te vendre un hôpital à la
place.
M. Côté (Charlesbourg): Pardon?
M. Trudel: À Lavalin, vous avez dit: On n'est pas
sûr de te le vendre, celui-là, on va te vendre un hôpital
à la place.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! mais ça fait
longtemps, ça, que l'hôpital Bellechasse est à Lavalin.
Aussi, ça fait la démonstration, dans ce cas-là, qu'au
niveau du privé il y a aussi des limites. C'est un exemple, ça.
Je ne suis pas contre l'entreprise privée, au contraire, mais
l'entreprise privée a ses limites aussi sur le plan des
résultats. Ce n'est pas si facile que ça dans le domaine de la
santé.
M. Trudel: Tout à fait.
M. Côté (Charlesbourg): C'est facile aux
États-Unis parce qu'il y a bien du monde qui a de l'argent, puis que
c'est ceux qui ont de l'argent, qui paient, qui ont les services.
M. Trudel: Le problème, c'est les 30 000 000 qui n'en ont
pas. Le problème, c'est les 30 000 000 d'Américains qui ne
peuvent pas se payer les services.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: II ne faudrait pas, à cet
égard-là, que notre impôt-services nous dirige vers un
régime à prime, n'est-ce pas?
M. Côté (Charlesbourg): À prime abord.
M. Trudel: À prime abord! J'ai bien peur, moi, qu'il y en
ait qui passent par-dessus bord avec ce principe-là. Comme dirait mon
collègue de Pointe-aux-Trembles: Avez-vous déjà vu donner
un pouvoir de taxation à un gouvernement et qu'il ne s'en serve pas?
M. Côté (Charlesbourg): évidemment, c'est
exactement la même chose que de confier la possibilité de
cotisations syndicales à un syndicat.
M. Trudel: Ils ont du contrôle, eux autres.
M. Côté (Charlesbourg): Ils ont du contrôle
sur le plan de pouvoir représenter les membres. Quand ils en ont plein
leurs culottes, ils ne paient plus. Ils les renversent puis ils les battent aux
élections, exactement comme pour le pouvoir public.
M. Trudel: Elles sont généralement annuelles,
à part ça, eux autres.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Ils sont généralement annuels sur le
remplacement.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, il y en a qui
ont quand même réussi à durer pas mal longtemps, même
si c'était annuel.
M. Trudel: Mais la remise en question est bisannuelle, dans ce
cas-là. C'est parce que vous décrivez, donc, un pouvoir
discrétionnaire sur le secteur privé, qui n'est pas
balisé. Il n'y a pas de balises. C'est à la discrétion du
ministre, c'est à la discrétion du titulaire du ministère.
On peut avoir le souci de la sécurité des
bénéficiaires, mais dans le respect des droits et aussi de
l'évolution du service qui peut être rendu par ce type
d'établissements là. Le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est
éminemment discrétionnaire. C'est éminemment
discrétionnaire.
M. Côté (Charlesbourg): Comme le Trésor, de
toute façon. Le Trésor, c'est toujours... Quand vous allez au
Trésor, c'est aussi discrétionnaire. Quand vous prenez un dossier
puis que vous l'envoyez au Trésor pour approbation ou
désapprobation, au-delà des colonnes de chiffres, c'est aussi
discrétionnaire. Chaque...
M. Trudel: C'est discrétionnaire au sens de:
Quelles sont les orientations du gouvernement et quelles sont les sommes
que nous voulons investir dans tel ou tel autre secteur? Est-ce que c'est
conforme aux objectifs qu'on s'est donnés? Tandis qu'ici, le ministre se
donne un droit sur le droit de propriété privée.
M. Côté (Charlesbourg): C'est au niveau du permis
que le ministre a un pouvoir; ou tu donnes le permis ou tu ne le donnes
pas.
M. Trudel: Oui, mais le permis, vous le donnez à la
condition, évidemment, que ça fasse toujours partie des objectifs
politiques, des besoins auxquels on a à répondre et,
troisièmement, du respect des éléments de la convention.
Dans le respect des éléments de la convention, il va y avoir, en
contrepartie, une prestation monétaire. Bon! Là, vous ajoutez
par-dessus cela - et ce n'est pas n'importe qui, quant à moi, qui peut
acquérir un établissement privé conventionné. Je me
réserve le droit de limiter à 2, à 3, à 10,
à 12.
M. Côté (Charlesbourg): Non, évidemment, pas
de limiter à deux ou trois, mais davantage à plus de monde parce
que l'argumentation était au contraire dans le sens d'éviter le
monopole, parce qu'une situation de monopole dans un milieu comme
celui-là ne serait pas acceptable.
M. Trudel: Mais vous dites que vous pourriez limiter à
deux ou trois établissements et qu'au-delà de ça vous
n'autoriseriez pas un transfert de permis?
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais c'est dans le sens
de limiter de deux à trois, là...
M. Trudel: Pas des individus.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Deux ou trois établissements...
M. Côté (Charlesbourg): À deux ou trois
établissements.
M. Trudel: ...par entreprise.
M. Côté (Charlesbourg): À deux ou trois
établissements par individu. Ce n'est pas nécessairement le cas
aujourd'hui.
M. Trudel: À l'autre bout de la ligne, vous dites qu'on
commence à se rapprocher ostensiblement d'un... C'est un quasi public,
ce privé conventionné là. Est-ce que le gouvernement a des
liens? Est-ce qu'il prend des liens sur les biens meubles ou immeubles dans du
privé conventionné? Prenons le cas, là, du réseau
Providence.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas un privé
conventionné, ça.
M. Trudel: Ce n'est pas un privé conventionné,
celui-là. Il est privé.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un autofinancé,
ça. Providence, c'était autofinancé. Il n'y a pas de lien
juridique ni là ni dans le public.
M. Trudel: Mais, dans le public, il appartient à une
corporation administrée par un conseil d'administration public, et c'est
l'État qui est propriétaire. La corporation publique a les titres
de propriété sur un centre hospitalier, mais c'est l'Etat qui est
propriétaire, d'après l'article 72.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président.
Le Président (M. Joly): Me Gaudreau, vous aimeriez
apporter un complément de réponse?
M. Gaudreau: S'il vous plaît! Quand vous dites que, dans le
cas des établissements sous conseil d'administration, des
établissements publics constitués en vertu de la loi, c'est
l'État qui est propriétaire, c'est une façon très
écour tée de dire les choses, parce qu'il y a toujours une
corporation.
M. Trudel: Je ne le dis pas, je voudrais savoir si c'est
vrai.
M. Gaudreau: En pur droit, ce n'est pas vrai, parce qu'il y a
toujours une corporation comme véhicule juridique; les immeubles sont
portés à son nom à l'index aux immeubles. Les liens, c'est
dans le fait que le gouvernement contrôle les aliénations, les
acquisitions et les créations d'institutions. On ne peut pas abandonner
sa charte sans l'autorisation du ministre, de sorte qu'on ne peut pas
disparaître avec les biens sans qu'un contrôle gouvernemental
s'exerce.
M. Trudel: Ce que vous m'expliquez là-dessus, pour me
rendre au bout de mon raisonnement, c'est que vous faites un raisonnement
d'universitaire; vous dites la même chose et son contraire dans la
même affirmation. C'est-à-dire qu'au plan strictement du droit
corporatif, c'est une corporation, mais, par ailleurs, comme c'est assujetti
pleinement aux autorisations du ministre, c'est là que s'exerce la
responsabilité publique de l'État, par le ministre responsable.
La corporation formée en vertu de la présente, en vertu de
l'ancienne et du passage avant l'article 72 ne pourrait pas disposer de cet
immeuble, encore une fois, sans l'autorisation du ministre. Alors, la
poignée finale, c'est le ministre qui l'a sur les biens immeubles.
M. Gaudreau: La poignée, mais pas la
propriété.
M. Trudel: La poignée de la propriété.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gaudreau: On revient au début de la question.
M. Trudel: Alors, le propriétaire, c'est donc la
corporation?
M. Gaudreau: Toujours, sur le plan juridique.
M. Trudel: Cité de la santé de Laval? M.
Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Qui est propriétaire? Une corporation,
créée en vertu de l'article 72. Les propriétaires sont les
membres du conseil d'administration de cette corporation.
M. Gaudreau: C'est la corporation en tant qu'entité
morale, personne fictive...
M. Trudel: Les propriétaires représentés
changent tous les trois ans, à peu près.
M. Gaudreau: La corporation exerce ses pouvoirs par un conseil
d'administration, mais le conseil ne devient pas investi de la
propriété. Aucun de ses membres ne peut prétendre à
la propriété. Ce n'est qu'un organe de représentation pour
la corporation.
M. Trudel: Qui est-ce qui fait la demande de l'incorporation? On
décide qu'on construit un hôpital, par hasard, à Gatineau.
Qui fait la demande?
M. Gaudreau: C'est le ministre qui va faire la requête.
M. Trudel: Ah, ah! c'est l'État. L'État, c'est les
gouvernements.
M. Gaudreau: L'article 238: "Lorsque la formation d'un
établissement public est nécessaire pour la réalisation
d'une fusion ou d'une conversion d'établissements ou, le cas
échéant, pour l'organisation de nouvelles activités
propres à la mission d'un centre, il est constitué par lettres
patentes délivrées par l'Inspecteur général des
institutions financières, à la demande du ministre.
M. Trudel: Là, je vais me rendre au bout du raisonnement.
Ça n'entache pas mon raisonnement, ce que vous me répondez
là. Dans le cas des conventionnés privés quasi publics -
explica- tion, là, 8 minutes - le gouvernement, de par le ministre, n'a
aucun lien, d'aucune nature, d'aucune sorte, même à partir des
sommes investies dans la composante immobilière.
M. Gaudreau: Est-ce que vous entendez par lien des droits de
retour financiers, des hypothèques ou de quelconques garanties sur
l'immeuble? Parce que le lien, c'est toujours l'application de l'article 185,
le contrôle qu'on exerce sur les aliénations qui peuvent se faire,
pas pour récupérer les sous. Une hypothèque permet au
créancier de récupérer les sous sur la vente de
l'immeuble, mais ici, le contrôle, c'est purement pour surveiller les
opérations qui peuvent se faire en termes de transfert d'immeubles et de
permis pour ne pas qu'on se retrouve avec un acquéreur dont on n'a
jamais vu... (10 h 30)
M. Trudel: À partir de la notion de quasi-public, de
l'investissement de l'État, il ne serait pas dans la logique des choses
d'avoir un lien sur l'immeuble?
M. Gaudreau: Quel lien? On n'en a pas plus sur les
étalissements publics. C'est toujours l'exercice du contrôle. Le
seul lien que je vois sur les établissements publics, c'est lors de la
dissolution. À l'article 253, on dit: Si un établissement public
constitué en vertu de la loi se dissout, avec l'autorisation du
ministre, les biens qui restent sont dévolus au gouvernement.
M. Trudel: 200? 218?
M. Gaudreau: 253, deuxième alinéa. Si jamais on
fermait un établissement public et qu'il n'y a pas de successeur pour
les opérations, on fermerait véritablement et les biens seraient
dévolus au gouvernement ou à un autre établissement que le
gouvernement désignerait pour assurer la continuité...
M. Trudel: Des opérations.
M. Gaudreau: ...de propriété entre les mains d'un
établissement ou, à défaut, du gouvernement. Une personne
morale a un patrimoine, a un nom; elle agit comme une personne physique.
M. Trudel: Mon ami vient certainement apporter des nouvelles de
la balle molle et de la balle dure d'hier soir. Pendant que j'écoutais
les nouvelles, le ministre est allé écouter le baseball. Vous
voyez, encore une autre défaite hier soir. Par ailleurs, l'excellente
formation, à la balle molle, du Parti québécois a
malheureusement infligé une défaite cuisante - le moins que l'on
puisse dire - à l'équipe des journalistes. C'est une
équipe solide.
Le Président (M. Joly): Ça, ils ne vous le
pardonneront pas.
M. Trudel: Alors que les Expos a été lavés
12 à zéro, nous n'avons consenti que trois maigres points
à notre compétente équipe, malgré, me dit-on -
puisque nous étions à maintenir le fort, le ministre et moi, ici
- une performance exceptionnelle, comme lanceur, du leader de l'Opposition,
fidèle à son habitude, d'ailleurs, dans tous les terrains,
à la Chambre comme à l'extérieur.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que vous êtes
après me dire que, lorsqu'il fait une fausse balle à
l'Assemblée, c'est mesuré?
M. Trudel: Tout est dans la stratégie. L'important, c'est
le résultat final.
M. Côté (Charlesbourg): Une chose est certaine,
c'est que, si j'avais été un spectateur à votre match,
hier, vous auriez vite compris que j'aurais pris pour l'équipe du Parti
québécois. C'est à peu près le seul moment
où je pourrais prendre pour vous autres.
Le Président (M. Joly): Pour ceux qui sont à
l'écoute sur le perroquet, je tiens à rappeler que nous sommes
toujours à la commission des affaires sociales. Ne changez pas de
canal.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Donc, aucun lien sur un conventionné
privé, malgré les sommes que pourrait investir le
ministère?
M. Côté (Charlesbourg): Non, parce qu'on
achète des services, des services cliniques, donc il y a une composante
clinique et il y a une composante immobilière. Pour donner les services
cliniques, ça prend une composante immobilière. C'est comme
ça qu'est la base. Jusqu'à maintenant, je n'ai pas encore eu
cette chance-là d'en choisir, mais les critères qui sont
utilisés pour choisir quelqu'un qui veut devenir un privé
conventionné, c'est la qualité de la personne, la capacité
de donner des services de qualité et la capacité
financière ou la qualité du financement à coût
moindre. Ça, c'est les trois critères qui ont servi de guide dans
le passé.
M. Trudel: Qu'est-ce qui arrive - on est en matière de
privé - si le privé ne peut rencontrer ses engagements financiers
vis-à-vis de son créancier hypothécaire? Est-ce que le
ministre pourrait empêcher le créancier hypothécaire
d'exercer ses droits en vertu du droit de créance qu'il acquiert? En
vertu de la créance qu'il a sur l'immeuble, il acquiert le droit en cas
de difficultés financières, d'exercer ses droits sur l'immeuble
en question.
M. Côté (Charlesbourg): II peut prendre possession
des actifs. Ça ne lui donne pas pour autant le permis.
M. Trudel: C'est là-dessus, d'ailleurs, que le
créancier a des droits, sur l'édifice, pas sur le permis.
M. Côté (Charlesbourg): Sur l'édifice. Mais
l'édifice, règle générale, ne vaut à peu
près rien s'il n'a pas de permis.
M. Trudel: Le propriétaire du conventionné, il est
assimilé à la corporation religieuse, c'est-à-dire qu'il
n'a pas le droit franc de vendre sans avoir...
M. Côté (Charlesbourg): L'autorisation.
M. Trudel:... l'autorisation du ministre. C'est un droit
limité par une autre personne à l'extérieur, qui s'appelle
le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Alors, son droit de propriété et de
transiger... Non, pas le droit de propriété, je m'excuse, mais le
droit de transiger est limité.
M. Gaudreau: L'exercice de son droit de transiger, de vendre,
d'aliéner est subordonné à l'exercice d'une puissance
publique qui, dans le secteur, a la responsabilité d'assurer que les
propriétaires et les exploitants... Le privé autofinancé
n'est assujetti à rien de tout cela, là. Il ne faut quand
même pas non plus...
M. Trudel: Vous n'avez aucun problème de concordance avec
le Code civil...
M. Gaudreau: Non, non.
M. Trudel:... au niveau de la détermination de ce qu'est
le droit de propriété.
M. Gaudreau: Le Code civil comporte justement, dans la finale de
son article: Sous réserve des dispositions, des lois qui concernent
l'exercice du droit de propriété. Autant, en tant que
propriétaire, vous êtes assujetti aux règlements municipaux
qui vous empêchent de faire ce que vous voulez avec votre immeuble,
autant le droit de propriété s'exerce dans un ensemble de
règles de droit qui sont par ailleurs écrites. Ça ne se
décide pas au bon gré ou à la discrétion des
personnes à l'extérieur. C'est par rapport à l'application
de normes légales.
M. Trudel: Dans le fond, pour l'institution financière qui
participe au financement d'un tel type d'établissement, le
propriétaire ne peut offrir guère plus en garantie que l'immeuble
lui-même et non pas sa valeur quant à sa vocation.
M. Gaudreau: Ce qu'il hypothèque, c'est
l'immeuble, de toute façon, ce n'c^t pas l'achalandage et le
permis du ministère.
M. Trudel: Vous m'avez dit tantôt que vous alliez l'avoir
plus tard, le chiffre qui est donné, là.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'il est parti le
chercher.
M. Trudel: Parce qu'il n'est pas inhabituel que, dans d'autres
réseaux, on inscrive des liens de l'État sur des bâtisses,
sur des immeubles pour lesquels l'État a participé au financement
de façon sensible. Il y a au moins deux ou trois façons de faire
cela. Lorsqu'on est à location, par exemple, il y a des clauses de
comptabilisation des montants de location versés par l'État au
moment où est exercée une option d'achat, ou encore,
évidemment, en ce qui concerne la location-achat en soi, ou encore, au
moment de la disposition, doit être récupéré un
certain pourcentage de l'investissement public qui a été fait
pour des services publics, si l'immeuble change de vocation, pour toutes sortes
de raisons, change d'utilisation et n'est plus dans le réseau des
établissements qui donnent des services publics subventionnés par
l'État. Dans ça, le gouvernement n'a jamais regardé
ça pour déterminer un tel lien là-dessus.
M. Côté (Charlesbourg): Peut-être qu'à
un certain moment donné x, ça a été regardé,
mais ce qui a été retenu, c'est ce qu'on a aujourd'hui et c'est
ce qu'on avait hier, de manière générale.
M. Trudel: Ne parlons que de l'immeuble, effectivement. Le
propriétaire du centre conventionné privé ne peut
rencontrer ses paiements hypothécaires. L'institution financière
récupère l'immeuble; le ministre peut, à la limite,
retirer le permis; il n'y a plus de permis. À ce moment-là...
M. Côté (Charlesbourg): II y a un transfert de
bénéficiaires ailleurs.
M. Trudel: ii y a un transfert de bénéficiaire
ailleurs. l'immeuble, lui, le créancier hypothécaire, est-ce
qu'il peut en disposer à sa guise?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: l'hypothèse aussi, c'est qu'évidemment,
le créancier hypothécaire, qui devient propriétaire de
l'immeuble, pourrait continuer à exploiter un tel centre
conventionné privé si le ministre en convient.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, bien sûr.
M. Trudel: C'est-à-dire s'il consent au transfert du
permis au nouveau propriétaire.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'amendement à
l'article 185 est adopté?
M. Trudel: Pas tout de suite.
Le Président (M. Joly): M. le député, s'il
vous plaît!
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): Est-ce que je pourrais avoir
l'amendement, s'il vous plaît, M. le ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Avec le plus grand des
plaisirs, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement à
l'article 185 est-il adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 185, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Adopté.
Le Président (M. Joly): Merci. J'appelle l'article
186.
M. Côté (Charlesbourg): "Le Conseil du trésor
peut, aux conditions et dans la mesure qu'il détermine,
déléguer au ministre tout ou partie des pouvoirs qui lui sont
accordés à l'article 185. "L'acte de délégation est
publié à la Gazette officielle du Québec et entre
en vigueur le quinzième jour qui suit la date de cette publication."
C'est la même chose que ce qui existe aujourd'hui et,
évidemment, il n'y a pas de papillon.
Le Président (M. Joly): II n'y a pas de papillon.
M. Côté (Charlesbourg): Vous aurez compris que ce
n'est pas une balle papillon.
M. Trudel: Moi, je comprenais plutôt que, quand on parle du
Conseil du trésor, ça ne vole pas rapidement et je ne pense pas
qu'il y ait beaucoup de délégation du côté des
pouvoirs ministériels. C'est multicolore.
Vous avez vu ça, vous, un décret de
délégation? Sortez-nous cette espèce de papillon rare.
M. Côté (Charlesbourg): Ça pourrait
être le cas des 1 000 000 $ et des 500 000 $. (10 h 45)
M. Trudel: II est trop aimable, le président du Conseil du
trésor! Il y a un décret général qui...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...confie un certain nombre de pouvoirs habituellement
réservés, dans la loi sur l'administration financière, au
conseil du trésor, qui confie ces responsabilités au
ministre?
M. Gaudreau: Pas dans l'administration financière, dans la
Loi sur les services de santé et les services sociaux. Actuellement,
l'article 73 est libellé...
M. Trudel: Non, non. Je veux dire des pouvoirs en
général. De façon générale, c'est la Loi sur
l'administration financière qui préside au fonctionnement
financier du gouvernement. On peut déléguer certains actes au
ministre.
M. Gaudreau: II ne faut pas introduire la Loi sur
l'administration financière, ici. C'est l'article 72 qui investit le
Conseil du trésor d'une autorité d'autoriser les actes
juridiques, et l'article 73 dit que le Conseil peut lui-même
déléguer au ministre, ce qui a été fait, en 1988,
par un C.T. Mais la Loi sur l'administration financière n'entre pas en
ligne de compte dans l'application de ces deux articles-là; c'est dans
l'exercice d'autorisation. Pour résumer le C.T. qui a été
adopté en 1988, c'est que le Conseil du trésor donne au ministre
seul le pouvoir d'autoriser des transactions qui ne coûtent rien, qui
sont des transferts entre établissements publics qui se font à
l'occasion d'une intégration de services. Ça n'amène
aucune incidence financière. Le Conseil du trésor, à ce
moment-là, dans le C.T. de délégation, dit: Ces
transactions-là peuvent être autorisées directement par le
ministre, sans revenir au Conseil du trésor.
M. Trudel: Ici, on est donc au niveau du rôle du Conseil du
trésor et des autorisations du ministre. On est inévitablement
obligé, dans l'étude article par article, de toujours travailler
avec deux textes: le texte de la réforme et le texte législatif
au niveau de la loi. Et comme on est aux règles relatives aux ressources
matérielles...
M. Côté (Charlesbourg): À quelle page
êtes-vous, là?
M. Trudel: Je suis à 23.
M. Côté (Charlesbourg): 23?
M. Trudel: 22 et 23, sur le fric. Est-ce que les 400 000 000 $ de
rattrapage au niveau des immeubles, de la conservation et de la
rénovation fonctionnelle, ça va faire l'objet d'un plan
quinquennal avec des garanties? Je sais qu'il y a un certain nombre
d'éléments qui sont, si je ne m'abuse, dans ce que vous appelez
le plan de relance.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. 105 000 000 $.
M. Trudel: Est-ce que les établissements et le
réseau ont déjà été assurés
qu'effectivement, il va y avoir, au bout de cinq ans, ces 400 000 000 $ qui
vont être investis? Parce qu'il semble que le parc immobilier soit dans
un état assez détérioré et qu'il faille y investir
les sommes nécessaires.
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, ça devait
commencer en 1992, en avril 1992, et on a devancé d'un an la
réalisation en injectant, cette année, compte tenu de la crise
économique, 105 000 000 $, dès cette année, donc, avec
d'autres. On avait mis 70 000 000 $ ou 75 000 000 $ l'année
précédente. C'est le genre d'opérations que nous voulions
faire.
M. Trudel: L'année précédente? Je m'excuse,
j'ai raté le chiffre.
M. Côté (Charlesbourg): 75 000 000 $.
M. Trudel: 75 000 000 $. Êtes-vous en train de me dire que
le rythme normal, c'était 75 000 000 $?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire
que...
M. Trudel: Plus ou moins.
M. Côté (Charlesbourg): ...plus ou moins. Ce qu'on
estimait, sur cinq ans, c'était à peu près les 400 000 000
$ qu'on devait mettre. Donc, plus ou moins 80 000 000 $ par année.
Ça ne veut pas dire que ça va se limiter à 400 000 000 $,
ça peut...
Une voix: C'est additionné?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Trudel: "C'est-u" 5 000 000 $ de plus par année ou 80
000 000 $ de plus?
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on s'était dit,
c'est que c'était 80 000 000 $ par année pendant cinq ans, pour
les 400 000 000 $, en surplus du PTI habituel qui va nous chercher plus ou
moins 300 000 000 $ par année.
M. Trudel: Donc, sur le plan de ces types d'immobilisations, le
rythme plus ou moins...
M. Côté (Charlesbourg): annuel.
M. Trudel: ...annuel de croisière qui serait adopté
serait de l'ordre de...
M. Côté (Charlesbourg): Plus ou moins 80 000 000 $
par année.
M. Trudel: ...155 000 000 $ puisque vous dites: C'est 80 000 000
$ au-delà des 75 000 000 $ habituels.
M. Côté (Charlesbourg): non, non. il y a un plan
triennal d'immobilisation qui, lui, est de 300 000 000 $ par année, qui
incluait rénovations fonctionnelles, sécurité
vétusté, sécurité incendie et expansion du parc.
ça, c'est notre plan triennal qui va chercher, grosso modo, sur trois
ans...
M. Trudel: 75 000 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): ...avec les variantes, 1 000
000 000 $. Ce qu'on a dit dans la réforme, à la lumière de
l'expérience qu'on a vécue, il y a deux ans, dans un premier plan
d'accélération des investissements publics où on a investi
75 000 000 $, c'est: Au-delà du PTI, donc des 300 000 000 $, il faut
annuellement investir 80 000 000 $ pour faire face à des
rénovations fonctionnelles, sécurité incendie,
sécurité vétusté, selon un ordre de
priorités qui a été établi par le ministère
quant au degré de vétusté. Et c'est ça. Donc, si on
veut, en chiffres, aux 300 000 000 $ s'ajouteraient 80 000 000 $ par
année. L'objectif de tout ça est que nous en sommes actuellement
à plus ou moins 1 % de valeur de remplacement, ce qui signifie qu'on n'a
pas une vitesse de croisière très... Aux 100 ans, on va
réussir à avoir quelques problèmes en cours de route. On
pourrait donc atteindre éventuellement 1,5 %, donc ramener ça
dans des proportions plus acceptables.
M. Trudel: C'est effectivement dépensé, les 300 000
000 $? Je veux dire, on sait comment ça fonctionne. On donne les
autorisations, on prévoit le niveau, mais est-ce que c'est effectivement
réalisé?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. D'ailleurs,
même au cours des dernières années, on a davantage eu de
problèmes parce qu'on pouvait en dépenser davantage, d'argent,
que ce qu'on avait. C'est toujours de l'argent qui est engagé sur des
projets très clairs. Donc, c'est pour ça qu'il y a un triennal
qui se ramasse à plus ou moins 1 000 000 000 $. À titre
d'exemple, pour l'année financière qui s'est terminée en
mars, on a eu des économies sur des appels d'offres publics, parce que
les soumissions sont sorties plus basses, de 8 000 000 $ ou 9 000 000 $
à peu près, 8 000 000 $ à 9 000 000 $, et on a
relancé des projets comme celui... Vous allez voir, je ne suis pas
très... Des fois, on m'accuse d'être un partisan absolument
aveugle. Ces sommes d'argent nous ont permis d'annoncer et d'enclencher la
réalisation du projet de La Baie, dans le comté de Dubuc, qui est
un projet qui était sur la liste et qui attendait depuis un an ou deux;
ça nous a permis de le faire. Donc, on aurait pu choisir de retourner
l'argent au Trésor, mais on l'a fait dans ces conditions-là.
M. Trudel: Les économies sur les résultats des
appels d'offres...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...ont fait en sorte que ça va nous permettre
de nous rendre à 105 000 000 $ dans le plan de relance, dans le plan
d'investissements au niveau de la relance.
M. Côté (Charlesbourg): Non, pas de la relance.
Oubliez la relance. La relance, c'est un budget qui est à part, 105 000
000 $ qui doivent être dépensés avant la fin de mars 1992.
Des projets ont été choisis parce que les gens avaient la
capacité de les réaliser avant la fin de mars, répartis un
peu partout à travers le Québec pour stimuler l'activité
économique. C'est là qu'on a pris le barème de base, qui
était de 250 000 $ en social et 500 000 $ en santé, pour
l'augmenter à 500 000 $ et à 1 000 000 $, pour faire en sorte
qu'on puisse entrer ces projets là-dedans et permettre au pouvoir
régional de les faire, et à l'établissement de les
réaliser plus rapidement.
Mais le message que je voulais passer tantôt, c'est que,
même si on a eu des économies sur le plan des appels d'offres, ce
n'est pas le Trésor qui a récupéré l'argent. Il
aurait pu nous dire: Vous avez réalisé tout ce que vous vouliez
pareil. On a pris ces économies-là et on les a investies dans un
projet additionnel et quelques autres projets en disant: Oui, il faut les
dépenser parce que c'est une nécessité.
M. Trudel: L'exposé à ce chapitre dans le projet de
réforme reprend, grosso modo, notre problématique des lits de
courte durée qui sont occupés pour longue durée...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...et ce qu'on prévoit comme
éléments de solution. Sur la longue durée, en soi,
où va-t-on trouver les places nécessaires, compte tenu de la
structure de la population et compte tenu de l'état de cette
population-là? Les places pour la longue durée, on va les
retrouver où?
M. Côté (Charlesbourg): Au début de l'automne
- parce que c'est une mesure de la réforme, donc qui fait partie des 222
- à partir
du bilan-lits - parce que c'est supporté par le bilan-lits - on a
évoqué que nous aurions besoin d'un certain nombre de lits pour
faire face à nos besoins au niveau des personnes âgées.
Au-delà de notre volonté de sortir des lits de courte
durée les personnes âgées qui les occupent, pour bien se
comprendre, là, au-delà de ce qui est accepté ou permis
dans un centre hospitalier... On est dans une situation où un centre
hospitalier de courte durée a un permis de, règle
générale, peut-être à peu près
l'équivalent de 10 % du nombre de lits pouvant être occupés
par des personnes âgées. Donc, ce n'est pas des personnes,
contrairement à l'idée défendue, qui occupent des lits de
courte durée au détriment de gens qui devraient et qui pourraient
recevoir des services de courte durée. C'est au permis. Donc, on dit: Un
centre hospitalier qui a 250 lits, il y a 25 lits de réservés,
parce que la norme est de plus ou moins 10 %, pour loger, héberger les
personnes âgées et leur dispenser des soins.
Cependant, on s'est dit qu'il y avait, au-delà de ce permis, un
certain nombre de lits additionnels qui étaient occupés par des
personnes âgées. Ce qu'on a dit dans la réforme, c'est
qu'il y en avait plus ou moins 1500 que nous voulions, au cours de la
réforme, récupérer pour les redonner aux centres
hospitaliers de courte durée, pour qu'effectivement ça serve
à des services médicaux courants et spécialisés,
davantage courte durée que longue durée. 1500.
Et, au-delà de ça, il y a des besoins. Évidemment,
si vous sortez des personnes des lits de courte durée, il faut, bien
sûr, qu'elles se retrouvent dans des lits de longue durée. Et
au-delà de ça, c'est 7000 lits de longue durée que nous
voulons ajouter au cours des prochaines années, dont la première
phase triennale serait connue à l'automne.
La logique là, la logique, c'est qu'on dit: II faut augmenter le
nombre de personnes qui vont rester à domicile par du support
additionnel au maintien à domicile. Il faut commencer des deux bouts. En
faisant cela, il y aura moins de pression, malgré le vieillissement.
Deuxièmement, on dit: II faut construire des places pour héberger
les personnes qui, malgré tout ça, en auront besoin. Ça
prend 7000 places. Et au-delà de ça, on dit: Au niveau de la
courte durée, il y a une pression, il y a un besoin de lits additionnels
dans des territoires bien déterminés. Il y a 1500 personnes-lits
actuellement occupés au-delà des permis dans les centres
hospitaliers, qu'il nous faut récupérer. C'est elle, la logique,
ça et le maintien à domicile; vous connaissez les mesures.
À l'automne, nous allons donc publier, rendre publique la phase
du plan triennal, parce qu'on va commencer par un plan triennal, au niveau de
l'implantation de lits de longue durée, avec tout le processus et, par
le fait même, dans la mesure où il y aura réalisation de
tout cela, il y aura libération d'un certain nombre de lits dans les
centres hospitaliers de courte durée. Je donnais, hier, l'exemple de la
Cité de la santé de Laval où on a libéré 25
lits en achetant des places ou en finançant des places dans un centre
d'accueil. Je pense que c'est dans un centre privé conventionné
ou autofinancé, mais, de toute façon, l'important, c'était
de libérer des lits au niveau du centre hospitalier et que les personnes
âgées qui sortaient de l'hôpital puissent se retrouver dans
de bonnes conditions. C'est un peu la séquence dans laquelle on veut
aller. (11 heures)
M. Trudel: Prenons cet exemple-là. Quand vous
libérez des lits dits de longue durée pour retrouver la vocation
ou être à vocation de courte durée, est-ce que ça,
ça a de l'influence, de la pression...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...sur le budget de l'établissement?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
Inévitablement.
M. Trudel: Bon. Et est-ce qu'au ministère on fait la
simulation financière en disant: À terme, lorsque nous aurons
sorti 1500 lits de longue durée - je ne m'attache pas à l'autre
partie - pour faire de la courte durée avec ça, quel est l'impact
financier que ça va avoir sur le financement au ministère, quand
on additionne l'ensemble?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Oui, il y a eu des
simulations budgétaires qui sont inclues dans les coûts de la
réforme parce que, inévitablement, si vous avez un patient qui
vient dans un lit de courte durée, en rotation aux huit, aux neuf ou aux
dix jours, il va nécessiter plus d'examens qu'un
bénéficiaire qui est là à plein temps, ce qui va
créer une pression plus importante sur le budget de
l'établissement. Il y aura donc, en conséquence, un
réajustement du budget de rétablissement.
M. Trudel: Quel est le niveau?
M. Côté (Charlesbourg): Actuellement, selon les
estimations qui ont été faites, c'est plus ou moins une
différence de 100 $ par jour.
M. Trudel: Mais vous avez quand même sûrement le
total et dit: Un jour, il va y avoir 1500 lits qui, actuellement, sont en
longue durée, avec ce que ça veut dire comme services, etc., qui
vont être en courte durée, et ça voudra dire tant de
millions de plus dans le budget des établissements,
nécessairement, par année.
M. Côté (Charlesbourg): M?!s là, ça a
été fait dans le cas de toutes les mesures sur le plan financier,
parce que tu ne passes pas à travers le Trésor si tu n'as pas
tout ça. Donc, ça a été fait, mais ce que je vous
donne de mémoire, c'est ce qu'est le coût différentiel
journalier. Évidemment, il se multiplie dans le temps et à une
vitesse de croisière, ça signifie 150 lits à 100 $ par
jour, pendant x jours, en tenant compte du taux d'occupation. On se retrouve
dans des centres hospitaliers où le taux d'occupation est à 85 %,
86 %, 87 %; d'autres franchissent le cap des 90 %, mais ce n'est pas une
occupation... Donc, on paie le taux d'occupation. C'est pour ça
qu'effectivement, il y a une simulation budgétaire qui...
M. Trudel: Et est-ce que c'est réaliste ça, de
dire: Bon, ça, c'est 40 000 000 $ de plus par année au niveau du
financement, à terme, là?
M. Côté (Charlesbourg): J'ai fait un calcul rapide -
je sais qu'on en a des simulations - et, s'il y a 1500 lits par jour et que
vous ajoutez 100 $ par jour, ça fait 150 000 $ par jour.
M. Trudel: 365 jours...
M. Côté (Charlesbourg): Bon. Mettez 300... Non. Non.
Le taux d'occupation ne fait pas 365 jours. Donc...
M. Trudel: Avec 80 % là, ça arrive à quoi?
Autour de 35. Mais ça, ça n'inclut pas, évidemment, la
RAMQ, les frais médicaux.
M. Côté (Charlesbourg): Ah non! Non. Vous voulez
dire que ça n'inclut pas les coûts de l'entrepreneur libre.
M. Trudel: Ça n'inclut pas les coûts de
l'entrepreneur libre...
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: ...qui intervient sur quelqu'un dans votre lit. Sur la
longue durée maintenant, vous m'avez dit: Oui, il va falloir
développer des places, évidemment. L'estimation des 7000
nouvelles places est, je pense que vous pouvez le dire, extrêmement
conservatrice. C'est le moins que nous puissions dire compte tenu encore de
l'évolution de la population. Évidemment, non seulement le taux
de vieillissement, mais le nombre de ces personnes qui doivent être en
établissement, en centre d'accueil - peu importe le type - compte tenu
de leur état de santé... Parce que, plus on les amène
à un âge avancé, plus, évidemment... Il y a toujours
un jour où le niveau de risque ou de chance qu'on se retrouve en
établissement est élevé, est plus nombreux.
M. Côté (Charlesbourg): Non, je ne dirais pas plus
nombreux, mais je dirais davantage une récupération d'un individu
qui exige davantage de soins, parce que plus on le maintient à
domicile...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Bien sûr, il y a un
vieillissement. À l'époque, on le prenait quand il arrivait avec
sa valise. Vous ne voyez plus ça aujourd'hui, parce que ce n'est plus
possible ou pratiquement plus possible. Évidemment, l'individu qui
arrive en centre hospitalier de soins de longue durée ou en centre
d'accueil exige beaucoup plus de soins aujourd'hui qu'il y a cinq ans, et,
demain, ce sera la même chose. On est rendu dans une situation, dans nos
centres d'accueil, où les gens qui sont là sont des gens qui,
effectivement, ont beaucoup de besoins, même actuellement.
Évidemment, quand on calcule tout ça, il faut tenir compte du
taux de rotation aussi, parce qu'il y a un taux de décès; si ma
mémoire est fidèle, M. Clair me parlait de plus ou moins 25 % de
taux de rotation.
M. Trudel: Annuel?
M. Côté (Charlesbourg): Annuel. Donc, il faut aussi
en tenir compte, premièrement. Deuxièmement, est-ce qu'on
réussira? J'espère, parce que c'est un défi de notre
société. Ce qu'on veut, c'est institutionnaliser un tiers de
moins que maintenant, donc faire en sorte que les gens soient davantage
à domicile, par du support au maintien à domicile des personnes.
Et évidemment, les 7000 places tiennent compte de notre réussite
à maintenir le tiers de la rotation annuelle, donc des lits à ce
niveau-là.
M. Trudel: Et vous voulez surtout, encore une fois, les nouvelles
places, les additionner à partir de l'autofinancé, du
privé?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Je pense que ça
va être une stratégie qui va faire appel aux trois. Je vais juste
tenter de vous dire, de mon point de vue à moi, pourquoi on va
être obligé de faire appel aux trois. D'abord, on a des besoins
impératifs de livraison, donc de places. Qu'est-ce qui est le plus
accessible aujourd'hui, en termes de places? C'est bien sûr, dans une
certaine partie, des places qui sont déjà là, plus ou
moins 4000, dans l'autofinancé. Donc, la reconnaissance que les
personnes qui sont dans l'autofinancé aujourd'hui, qui ont payé
ou qui payent la totalité des services, ont aussi besoin de soins.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, à partir du
moment où il y a des soins, qui eux aussi s'alourdissent, et comme c'est
dirigé davantage
pour la personne, il y aura cette reconnaissance d'une part du clinique.
Et on pourrait, à ce moment-là, acheter un certain nombre de
places dans des autofinancés pour reconnaître... D'abord, ils ont
eux aussi un problème. Si ça vieillit dans les nôtres,
ça vieillit dans les leurs aussi. Comme c'est la personne d'abord qu'il
faut desservir, c'est donc dans ce sens-là que nous allons agir.
Deuxièmement, un privé conventionné livre beaucoup
plus rapidement que ce que nous ne pouvons nous-mêmes livrer à
partir du moment où le O.K. est donné. Nous, il y a tout un
dédale de règlements et de lois qu'on doit respecter dans le
public, qui font en sorte que, dans deux ans ou trois ans, on pourra livrer.
Dans la situation intermédiaire, à partir du moment où on
va lancer le plan, on va donc faire appel aux trois pour être capable
d'avoir des places le plus rapidement possible.
M. Trudel: À cet égard-là, juste une...
M. Côté (Charlesbourg): Après une petite
consultation, au public, c'est plus ou moins 36 mois pour livrer. Le
privé conventionné, en 24 mois, c'est livré. Il y a un an
de différence. Donc, comme on est en situation de rattrapage de places,
il va falloir regarder...
M. Trudel: C'est pas mal plus de temps, un an de plus.
Une voix: Parce que c'est fait par des fonctionnaires.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
Une voix: Bien non! c'est des entrepreneurs, c'est des
ingénieurs.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne dirais pas que c'est
parce que c'est fait par des fonctionnaires parce que... Oui, vous avez raison.
C'est fait par des fonctionnaires, mais qui respectent les droits et
règlements imposés par les législateurs.
M. Trudel: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça que je
dirais. Là, ils vont dire que je défends les technocrates, mais
on a vu, au cours des derniers mois, que la relation n'était pas facile
non plus avec les ingénieurs du gouvernement. Il s'en trouve à
peu près partout. Ça, c'est sans accident de parcours. Si tu veux
des exemples, tu viendras me voir.
M. Trudel: Je vais faire une parenthèse ici, M. le
ministre, parce que, là, il y a une liaison. Il y a la courte
durée, la récupération, pour la courte durée, de
lits actuellement consacrés à la longue; le développement,
par ailleurs, de nouvelles places pour la longue, pour accueillir ces
gens-là; les nouveaux besoins et, dans la même séquence, le
maintien à domicile. Dans les prévisions budgétaires
1991-1992, là, il y a 25 000 000 $ de budget aux CLSC, en particulier
pour ce volet-là, mais un budget de 25 000 000 $, si j'ai bien compris
à la défense des crédits, qui est fourchu,
c'est-à-dire pour le rétablissement des bases de financement et
le maintien à domicile...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: ...compte tenu du retard qu'on aura pris.
M. Côté (Charlesbourg): oui. et là aussi,
c'est un devancement par rapport à la réforme parce que ces
sommes-là devaient commencer à être livrées
uniquement en avril 1992.
M. Trudel: Comme ça, il n'y a pas juste les CRSSS qui
devancent la réforme actuelle; même le ministre devance sa propre
réforme.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais pour le
bien-être du citoyen.
M. Trudel: Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais
tout à fait.
M. Côté (Charlesbourg): Surtout pas quand il s'agit
de sommes d'argent additionnelles qui vont servir aux
bénéficiaires.
M. Trudel: On ne se plaindra pas de ça. Sur la
méthode, vous m'avez répondu aux crédits que la
méthode de répartition de... C'est parce que c'est important.
C'est que, dans le continuum, on a dit qu'on passerait en particulier par le
maintien à domicile. Le maintien à domicile, évidemment,
il faut commencer à le "friquer" - excusez l'expression - et quand on
fait la base du fric pour le maintien à domicile, c'est les premiers
moments qui comptent toujours parce qu'ils s'installent comme une base
historique. Vous répétiez aux crédits - et j'en ai
largement l'expérience aussi - que vous ne croyiez pas beaucoup aux
transferts de budget, aux transferts d'argent entre les trop financés,
les sur et les sous-financés. Vous ne croyez pas beaucoup à
ça. Je veux dire que c'est difficile, mettons. Donc, si c'est
très difficile, évidemment, c'est quand on installe ce qui
devient une base historique de financement qu'il faut être
particulièrement précieux. Vous allez faire ça avec les
CRSSS et la Fédération des CLSC et, sauf erreur...
M. Côté (Charlesbourg): L'ACAQ.
M. Trudel: ...l'ACAQ, vous m'avez dit: Ça ne tardera
pas.
M. Côté (Charlesbourg): Et i'ACAQ, oui.
M. Trudel: Je comprends qu'il y a comme quelques occupations
ici.
M. Côté (Charlesbourg): C'est en cours. M.
Trudel: C'est en cours? M. Côté (Charlesbourg):
Oui.
M. Trudel: Et vous espérez livrer cette répartition
pour juin?
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas entre mes mains
dans le sens qu'il faut que ça me revienne comme proposition. Et,
évidemment, la première discussion qu'il y a eu, a
été sur pourquoi mettre l'alourdissement de la clientèle
et le maintien à domicile dans une même enveloppe, l'ACAQ
souhaitant que son enveloppe soit à elle et la Fédération
des CLSC qu'une enveloppe soit réservée aux CLSC, qu'il n'y ait
pas d'interconnexion des enveloppes sur le plan de l'analyse, malgré le
fait que ça touche la même clientèle. alors, j'ai pris la
décision que ce serait une enveloppe globale à l'intérieur
de laquelle les intervenants pourraient, quant à eux, faire intervenir
leur point de vue. je me retrouvais dans la même situation de discussion
que l'an dernier. je rencontrais l'acaq. et l'acaq me disait: oui, ça a
du bon sens, mais 70 % pour nous autres et 30 % pour les clsc. et quand je
rencontrais les clsc, ils me disaient: 70 % pour nous autres, 30 % pour l'acaq.
alors, tout le monde s'entendait pour 70-30, mais pour les autres.
On a fait l'exercice d'un tronc commun l'an passé, parce que
ça vise la même personne âgée. Alors, si on n'est pas
capable de s'entendre sur un principe comme celui-là, je pense qu'on va
avoir du plaisir dans le futur. Donc, il faut créer les habitudes
maintenant. Et, à la fois au niveau des CLSC comme de l'ACAQ, c'est des
gens qui revendiquent, mais c'est des gens raisonnables, des gens qui pensent
à leur clientèle. Maintenant, j'attends leur proposition.
M. Trudel: Puis les CRSSS, est-ce qu'ils sont effectivement...
Parce que je suis inquiet un peu. Je vous le dis franchement, j'ai fait
quelques vérifications. Dans certaines régions, les gens avaient
vu, évidemment - c'est un exercice public - ce
réalignement-là et ils disaient: Écoutez, en commission
parlementaire, le ministre a dit que ça se ferait avec... Vous ne
m'aviez pas mis l'ACAQ, mais je comprends qu'elle devrait être là.
Vous aviez dit: La Fédération des CLSC et les CRSSS, en
particulier pour la partie à 25 000 000 $, le maintien à
domicile. Mais il y a aussi...
M. Côté (Charlesbourg): Les bases.
M. Trudel: ...les bases et les bases, c'est la même chose
des fois.
M. Côté (Charlesbourg): Non, ne mêlons pas les
choses. La base, c'est les CLSC, la Fédération des CLSC avec le
ministère, de la même manière qu'on vient de mettre sur
pied un comité avec l'AHQ sur le plan des bases budgétaires des
centres hospitaliers de courte durée. Donc, c'est une relation CRSSS,
AHQ, ministère, pour des fins spécifiques. Pour les fins
spécifiques des bases budgétaires des CLSC, bien sûr, il y
a les CRSSS, la Fédération des CLSC et le ministère. Mais
l'ACAQ n'a pas d'affaire là.
À ce moment-là, quand on parle de l'enveloppe pour les
personnes âgées, le maintien à domicile, l'alourdissement
de la clientèle, il m'apparaîl important que tout ce
monde-là soit là.
M. Trudel: Bon. D'abord, cette enveloppe pour l'alourdissement,
le maintien à domicile, les personnes âgées, dans les 25
000 000 $, est de combien? Parce que vous m'avez bien dit 25 000 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): II y a 15... D'abord,
première des choses, ce n'est pas 25 000 000 $. C'est 25 000 000 $ pour
les CLSC, globalement, quand on le prend, à maintien à domicile,
parce que c'est ça, et 10 000 000 $ sur les bases budgétaires.
Ça, ça fait 25 000 000 $. Si on veut tenter de simplifier les
affaires, ça fait 25 000 000 $ pour les CLSC. Alors que l'enveloppe,
elle, dédiée aux personnes âgées, c'est 14 000 000 $
pour l'alourdissement de la clientèle et 15 000 000 $ pour le maintien
à domicile, donc 29 000 000 $.
L'idée de la dynamique... Si vous êtes dans une
région où vous n'avez pas de lits, ça veut dire quoi?
Ça veut dire qu'avec une enveloppe séparée, vous
êtes obligé de bâtir des lits pour avoir de l'argent.
Ça n'a pas de maudit bon sens. Ce n'est pas ça qui est
souhaité. Donc, à partir du moment où vous mettez
l'enveloppe ensemble, c'est une dynamique régionale qui va tenir compte
de ce qui existe sur le plan régional et non pas de critères
très serrés qui vont faire que tu vas mettre de la pression sur
le système pour avoir des lits, alors que tu n'en as peut-être pas
besoin.
Le plus bel exemple de ça, c'est qu'avec le système de
santé qu'on avait, le coût du système, on s'est
retrouvé dans une situation où c'est les biens nantis qui
allaient chercher la part du lion et, pendant ce temps, tous les autres
à la base qui, pour différentes raisons, en avaient besoin, en
avaient beaucoup moins.
Disons que, cette année, il est davantage "taggé" pour des
objets spécifiques comme cardiologie ou autre chose, néonatologie
et ainsi
de suite. Mais H est clair que, dans l'analyse que nous faisons et que
nous ferons au cours des prochaines semaines avec l'AHQ, les bases
budgétaires pour des services communs, on doit trouver des solutions
à ça. Je suis tanné d'en entendre parler partout à
travers le Québec. Il n'y a pas grand monde de content, y compris ceux
qui en ont plus. Je pense qu'il va se faire un travail et je le veux le plus
rapidement possible, de façon à ce qu'on rétablisse les
choses, que tout le monde se sente confortable et qu'on soit capable
d'expliquer aux gens: Voici ce qu'est la base et voici, dans l'ajout
budgétaire de demain, ce qui va servir à corriger des
écarts entre les uns et les autres qui offrent les mêmes services.
Qu'on finisse par le corriger!
M. Trudel: Je comprends. D'où l'importance de
l'implication des CRSSS là-dedans...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel:... dans le fond, pour connaître l'exacte
situation, non pas des places, non pas des lits uniquement, mais des personnes
et des services sur le territoire.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: C'est pour ça que je disais que j'étais
inquiet un peu. Parce que le raisonnement prévaut évidemment
aussi pour le réalignement des bases des CLSC, parce que c'est la
même lecture qu'il faut faire. Et prenant de l'information auprès
de quelques CRSSS, H n'y avait pas beaucoup de monde qui avait
été, comme on dit, appelé par le ministère pour
être mis à contribution au niveau de là lecture des
services existants sur un territoire de CLSC, pour en arriver à une
méthode de répartition, de réalignement des bases de
financement.
M. Côté (Charlesbourg): Vous parlez des bases des
CLSC?
M. Trudel: Oui. Ce bout-là.
M. Côté (Charlesbourg): On me dit que c'est une
question d'étape. Il y a eu une implication au niveau de
l'alourdissement et du maintien à domicile. L'implication a
été faite, presque totalement. Alors que, sur le plan des bases,
la Fédération des CLSC et le ministère avaient
souhaité pouvoir se rencontrer un peu avant pour définir quelques
paramètres. Et les CRSSS...
M. Trudel: Après?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. S'en viennent.
M. Trudel: On ne peut pas suspendre deux minutes? Je vais vous
adopter ça.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté?
M. Trudel: J'y reviendrai après. J'ai d'autres
questions.
Le Président (M. Joly): Donc l'article 186, adopté?
Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
M. Trudel: Ils m'ont pris ces deux minutes.
Le Président (M. Joly): Ah bon! parfait. Je vais suspendre
pour deux minutes, M. le député.
(Suspension de la séance à 11 h 23)
(Reprise à 11 h 36)
Le Président (M. Joly): Je crois que nous étions
sur le point d'adopter...
Une voix: Ç'a été fait.
Le Président (M. Joly): C'a été fait? Ah
oui! c'est vrai, excusez. Je m'excuse, merci. Donc, l'article 186 est
adopté.
M. Trudel: Ça vous surprend quand vous entendez ce
mot-là.
Le Président (M. Joly): Merveilleux.
ML Côté (Charlesbourg): Ne vous reculez pas, M. le
Président, par exemple.
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 187.
M. Côté (Charlesbourg): "Un établissement
public doit identifier dans un poste comptable spécifique de son fonds
d'immobilisation le produit net résultant de l'aliénation d'un
immeuble; cette somme et les revenus qu'elle produit doivent être
utilisés pour toutes fins conformes à l'utilisation du fonds
d'Immobilisation. Ils peuvent toutefois l'être pour le financement d'une
dépense particulière de fonctionnement de l'établissement
pourvu que ce dernier obtienne l'autorisation préalable du ministre
donnée sur recommandation de la régie régionale. "
Le Président (M. Joly): Pas de papillon.
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a pas de papillon, M.
le Président.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le Président. M.
le député.
M. Trudel: Est-ce que c'est la reconduction
pure et simple de... Non, évidemment, à cause de la
recommandation de la régie régionale là, mais sauf
ça?
M. Côté (Charlesbourg): Alors, c'est la même
chose. C'est parce que j'avais un petit commentaire ici, comme vous en avez en
grand nombre. C'était une proposition, un commentaire non retenu. Donc,
je n'avais pas lu le titre du commentaire.
M. Trudel: À ne pas dire à la question. Des
voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Vous voyez, j'ai
été très prudent.
M. Trudel: Oui. Il y a une petite note sur le...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, ça va
accréditer la thèse que je ne parle pas si mes fonctionnaires ne
me parient pas.
M. Trudel: Ça renforce la thèse. Donc, il faut que
soit identifié spécifiquement...
M. Côté (Charlesbourg): Ah... M. Trudel: Elle est
bonne?
M. Côté (Charlesbourg): Ah! elle est très
bonne. D'ailleurs, imaginez-vous donc que je l'ai pensée avant de la
dire, c'est encore meilleur. Ha, ha, ha!
M. Trudel: Est-ce que c'est ça, le politique se met
à penser, là?
M. Côté (Charlesbourg): Aïe! on est
extraordinaires. Lysiane Gagnon va écrire différemment dans La
Presse demain s'il faut qu'on se mette tous les deux à penser
maintenant! Ça va être un renversement total, on va voir le tirage
de La Presse augmenter.
M. Trudel: Le tirage de La Presse va augmenter. On ne
s'occuperait plus que de vétilles ici. Quoi 400 000 000 $, c'est des
vétilles ça!
Donc, il doit y avoir un poste spécifique au budget
d'immobilisation, et toute disposition ou aliénation d'un immeuble et le
produit de cela doivent servir au fonds d'immobilisation - on va appeler cela
de la "réimmobilisation" et là, on tombe sous l'empire de
l'article 185, c'est ça - ou au fonctionnement, mais il faut obtenir
aussi une autorisation du ministre pour que ça soit utilisé au
fonctionnement.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Vous avez une lecture
exacte de la situation. Ça paraît que vous avez été
un administrateur public.
Une voix: Ou bien donc que l'article est bien écrit.
M. Trudel: Habitué de demander des autorisations. Dans le
cas d'une dépense de fonctionnement, on peut comprendre le souci du
contrôle, mais la recommandation, l'autorisation de la régie
régionale n'est pas suffisante? Parce que, évidemment, de toute
façon, les plans d'immobilisation, ils doivent vous être
présentés sur avis de la régie régionale.
M. Côté (Charlesbourg): Sauf...
M. Trudel: II faudra que ça passe là, de toute
façon.
M. Côté (Charlesbourg): Sauf dans tout ce qui est
inférieur à 1 000 000 $. Il faut bien comprendre que, dans ces
situations-là, ce sont des immeubles publics. Qui dit publics, dit
payés par l'État.
M. Trudel: Et appartenant à l'État.
M. Côté (Charlesbourg): Et appartenant à
l'État. Donc, c'est pour ça que...
M. Trudel: Je n'ai rien contre les notaires, là.
Ça, vous comprenez ça, là. Donc, appartenant à
l'État. Oui, je m'excuse, c'était trop facile.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, il est à peu
près normal qu'on reprenne la filière de l'Etat pour ces
autorisations-là.
M. Trudel: Et dans la perspective du fonctionnement par
programme, comment allez-vous considérer cela? C'est-à-dire que
la disposition d'un immeuble va venir affecter la composante d'un programme en
disant: Cette année, on ne paie pas pour ça, prenez votre
disposition d'immeuble pour le faire.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne sais pas combien il y
a de cas, mais... Donc, on n'est pas dans un très grand nombre de cas,
là. C'est même assez exceptionnel. Mais, à partir du moment
où c'est le cas, on se retrouve devant différentes situations.
C'est des sommes qui peuvent être, à l'occasion,
réutilisées pour des fins d'immobilisation, c'est des choses qui
arrivent. Évidemment, avec les PROS, ça devra tenir compte des
PROS de manière très claire, sinon, si ça ne tient pas
compte des PROS, ne faisons pas de PROS, parce qu'il y a d'autres choses qui
pourraient ne pas tenir compte des PROS et ça ne donnerait rien d'en
avoir.
M. Trudel: Là, vous me dites, cependant,
que l'autorisation préalable du ministre, c'est au-dessus de 1
000 000 $ pour ce qui est de la santé, au-dessus de 500 000 $ pour ce
qui est du social.
M. Côté (Charlesbourg): C'est tout.
M. Trudel: C'est tout. On recule le "tape", là.
Première et dernière cent.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel: De la
première cent.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, de la première
à la dernière.
M. Trudel: Dans la notion de programme toujours, là, il va
y avoir une catégorie de programmes immobilisation?
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Il n'y aura pas,
à l'intérieur des PROS, d'immobilisation. L'immobilisation
demeure un programme qui est géré par le ministère, qui
continuera de l'être et ça a toujours été
très clair. Ce dont il est question, c'est des programmes qui vont
donner des services, donc des programmes qui vont donner des services qui,
à l'occasion, peuvent requérir des immobilisations pour la
dispensation des services. Donc, quand ça requiert, c'est le
ministère qui va avoir la main haute sur l'ensemble de l'immobilisation.
C'est clair que, quand on dit, par la suite, qu'on délègue un
pouvoir à la régie régionale pour moins de 1 000 000 $
dans le cas de la santé et de 500 000 $, il exerce ce
pouvoir-là...
M. Trudel: Pour réaliser.
M. Côté (Charlesbourg): ...pour réaliser.
M. Trudel: Donc, au niveau des immobilisations, il n'y aura pas
de décentralisation et de régionalisation de cette
fonction-là.
M. Côté (Charlesbourg): Sauf les 1 000 000 $ et les
500 000 $ que nous venons de réajuster.
M. Trudel: Au niveau de la réalisation, pas de la
décision.
M. Côté (Charlesbourg): Au niveau de la
réalisation, pas au niveau du pouvoir décisionnel. Cependant, on
est dans des situations actuelles et à venir où la régie
régionale va faire un travail de rationalisation qui va amener, dans son
plan, des immobilisations qui, elles-mêmes, seront autorisées par
le ministère. Prenons un exemple. En Montérégie,
actuellement, les gens travaillent sur un plan de longue durée. On sait
qu'il y a une concentration assez importante à Saint-
Hyacinthe, de par l'Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe, qu'il a des
rénovations importantes à faire et qu'on se doit d'avoir une
meilleure répartition, sur le territoire, des établissements
recevant des personnes âgées.
Donc, le CRSSS, dans sa mission, a dit: Une clientèle de
personnes âgées hébergées, voici ce que nous autres,
on est prêt à faire, selon un plan. On va prendre quelque 80 lits
de l'Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe et on va les fermer. On vous propose
de construire, quelque part en Montérégie, 96 places
additionnelles pour combler des besoins d'une sous-région de la
Montérégie qui en a besoin, alors qu'on est, dans le cas de
Saint-Hyacinthe, en surplus.
Donc, c'est eux qui font le plan et nous le proposent. On dit oui ou
non. À partir du moment où on dit oui, inévitablement, on
va dire oui à l'immobilisation qui est contenue à
l'intérieur du plan, mais c'est nous qui disons oui à
l'immobilisation.
M. Trudel: Les PRO-Services, parallèlement ou, enfin, dans
l'ensemble, il y a un plan d'immobilisation au niveau de chaque régie
régionale, triennal, révisé annuellement pour
présentation au ministère?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. C'est un plan triennal
révisé annuellement.
M. Trudel: Donc, un nouveau plan qui est présenté,
une révision qui est présentée annuellement au
ministère.
M. Côté (Charlesbourg): Si on veut être clair,
là, ça s'inspire de ce que nous avons fait hier; c'est mis
à jour annuellement.
M. Trudel: Oui, oui. Mis à jour et il y a une
"priorisation", évidemment, qui est inscrite par...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. S'ils prennent la peine
de nous élaborer un plan pour desservir la clientèle personnes
âgées et qu'ils nous disent: On ferme 84 lits à
l'Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe et on en bâtit 96 ailleurs en
Montérégie, puis qu'on dit: C'est là pour être
capable de desservir les besoins, à partir du moment où on
accepte le plan de base, on accepte tout. S'H y a des choses qui ne nous
plaisent pas, on va dire: Coudon! on retourne. On va dire: Refaites-le parce
que, sur ce point-là, on ne l'accepte pas; un peu comme on a fait dans
les PROS en santé mentale. C'est un "go, no go", dans le sens
qu'à partir du moment où c'est oui, les gens le font et, à
partir du moment où c'est non, on dit: Voici, il y a telle, telle, telle
affaires qui doivent être changées.
M. Trudel: Puis quand on constitue les plans d'immobilisation
triennaux?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Ils tiennent compte de
l'expression des besoins qui vont venir de chacun des plans régionaux
d'organisation de services dans tel domaine ou dans tel domaine, donc pour
courte durée et pour longue durée, à partir de ce qu'on a
nous-mêmes dégagé. Dans l'ajout de capacité pour
personnes âgées, c'est un projet qui va être un projet en
addition de notre triennal, sans pour autant négliger qu'à
l'intérieur du triennal il pourrait y avoir des immobilisations
financées - ça a déjà servi à ça dans
le passé aussi - pour les places que nous voulons avoir dans la
réforme.
M. Trudel: Tenir compte des PROS qui eux-mêmes vont devoir,
par ailleurs, au niveau des... Pardon! pas eux-mêmes. Ils devront tenir
compte des programmes cibles prioritaires du ministère au-dessus? Par
exemple...
M. Côté (Charlesbourg): Bien sûr.
M. Trudel: ...si vous voulez privilégier la
clientèle jeunes et personnes âgées...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...et qu'une région vous propose de la courte
durée...
M. Côté (Charlesbourg): Non, ce n'est pas comme
ça que ça marche. Dans notre PTI, il y a du maintien d'actifs. Il
y a d'abord une enveloppe réservée au maintien d'actifs:
sécurité vétusté, sécurité incendie
et, à l'occasion, rénovations fonctionnelles. Il y a une
deuxième partie qui est l'ajout de capacité, donc le
développement, que ce soit au niveau de la longue durée, que ce
soit au niveau de ta courte durée, que ce soit au niveau de la
réadaptation. Même, a l'intérieur de ça, il y a des
logements qu'on bâtit pour nos infirmières et infirmiers, qui sont
dans les villages inuit et qu'on doit héberger, qui nous coûtent
moins cher à bâtir que de payer des roulottes en location qui ne
sont pas très, très conformes. Donc, quand la région va
arriver, parce que les 7000 places ne sortent pas de nulle part. On a un
bilan-lits. Donc, notre bilan-lits est un outil. On arrive puis on dit: Nous
autres, dans notre bilan-lits, tel qu'il a été fait, telle
région est en surplus, telle région est en déficit.
À partir de ça, c'est ça qui constitue le besoin. En plus,
bien sûr, il faut tenir compte d'une institutionnalisation au moins de 33
%. Donc, c'est ça qui nous fait arriver à nos 7000 lits. Les 7000
lits, ça veut dire qu'il y en a tant dans telle région, tant dans
telle région et tant dans telle région. Dans telle région,
on est en surplus, bien, il va falloir en fermer pour réallouer les
ressources. Donc, on a déjà comme guide le bilan-lits qui est
là, lui, pour être capable de répondre aux besoins selon
les normes qui ont servi à la conception du bilan-lits. C'est à
partir de ça qu'on va le faire, en collaboration, bien sûr, avec
les régies régionales.
M. Trudel: Le bilan-lits, c'est un document public,
ça?
M. Côté (Charlesbourg): Non, ce n'est pas un
document public. C'est un document qui est au Trésor, actuellement, qui
fait l'objet de discussions parce que c'est très compliqué. Il y
a différentes théories là-dessus, sur le plan des besoins.
C'est un document qui est un document-guide pour nous, à partir de
grands paramètres, qui nous sert et qui, dans sa forme finale, n'est pas
terminé.
M. Trudel: II n'est pas terminé, mais ça vous a
permis d'établir les 7000 places.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais...
Évidemment, c'est un ordre de grandeur, mais 7000 places, c'est
important. Je pense qu'on l'a dit tantôt, on ne réalisera pas
l'opération à moins de 7000 places.
M. Trudel: Ça, c'est évident.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, les 7000 places sont
un minimum qu'il faut réaliser pour faire face à nos objectifs.
Si on manque notre coup dans l'institutionnalisation, l'augmentation du
maintien à domicile, ça va avoir des conséquences sur le
nombre de places. Il va y avoir, bien sûr, réajustement, il va y
avoir réajustement, en cours de route, de ce plan triennal-là -
triennal, quinquennal ou sur une période de dix ans - qui va, lui aussi
être réévalué en cours de route.
M. Trudel: Mais c'est quand même la pièce de base
pour en arriver à déterminer les séquences possibles de
tous les autres morceaux, pour en arriver à servir une clientèle
particulière.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Valider,
parce que, dans l'analyse qu'on en fait, nous, si, par exemple, avec ce qu'on
a, on dit à la région: Voici ce qu'on a prévu; vous
êtes en déficit de 300 places de lits d'hébergement de
longue durée, et que la région nous revient en nous disant:
Écoutez, nous autres, oui, avec 200 places, on est prêt à
faire notre affaire, mais on est prêt à faire l'affaire avec 200
places; par contre, on va être plus Imaginatifs que bien du monde, puis,
nous autres, on veut expérimenter des moyens qui vont nous permettre
d'en maintenir davantage à domicile... C'est ça que va permettre
la souplesse d'application du programme, parce qu'on a une dynamique qui fait
que tu es content quand tu as vu du béton. Le
bénéficiaire, bien, de toute façon, lui, il se contentera
du béton. Au bout de la ligne, il rentrera dedans. La gloire,
puis...
Évidemment, on est tombé dans le panneau, nous autres
aussi. Notre gloire à nous autres, les décideurs: tu as fait
quelque chose comme homme politique quand il y a quelqu'un qui coule du
béton. Si tu l'as dit, tu es un menteur; si tu l'as écrit, ils
commencent à te croire, mais ils ne sont pas sûrs encore; puis
quand les gens voient arriver le camion avec le béton puis qu'on le
coule, ils disent: Oui, cette fois-là, on va l'avoir, mais on
"pourrait-u" ajouter un autre 32 places ou un autre 64 places?
Évidemment, plus tard, au bout de deux ans et demi ou trois ans, le
bénéficiaire, lui, il entre. On fait une petite fête. On
dit: Écoute, c'est ton nouveau milieu de vie. Tu n'as pas
été bien, bien consulté, mais voici la chambre qu'un
architecte t'a conçue, voici ce qu'un ingénieur t'a conçu.
T'as une vision, t'as une fenêtre, t'es mauditement chanceux. Il y a des
places où ils n'en ont pas, dans un sous-sol.
Mais tout à coup qu'il y a du monde qui commencerait à
penser, dans les régions, que ce n'est pas rien que le béton qui
est important et qu'il y a des substituts au béton qui peuvent
être mauditement intéressants sur le plan des initiatives. C'est
ça qu'on ne veut pas tuer. C'est surtout ça qu'on veut
encourager. C'est pour ça qu'on va même plus loin que ça.
C'est pour ça que, quand on s'est parlé de programmes au
début de la commission, il y a je ne me souviens plus combien de
mois...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Là, on ne parie plus
en termes de jours, mais des termes de semaines, M. le Président.
M. Trudel: Ne consultez pas votre monde, consultez votre
calendrier.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! Ce qu'on a dit,
c'est qu'il n'y a pas de possibilité de transférabilité
interprogrammes.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Parce que la tentation
serait facile de dire: Écoute, là, nous autres, on a des
personnes âgées, mais ce n'est pas bien bien notre priorité
parce quelles vont mourir, c'est une question d'années; trois ans, cinq
ans, dix ans. La jeunesse! Aïe! la jeunesse, ça c'est l'avenir.
Donc, on va dire: 50 % du budget qui était prévu aux personnes
âgées, on transfère ça au niveau des jeunes et on y
va C'est pour ça que la cloison est là. Mais, à
l'intérieur de ça, vous avez une marge de manoeuvre suffisamment
importante pour être capable de mettre à contribution votre
génie, votre sens pratique de "comment intervenir" et adapter votre
milieu au "comment intervenir."
Ce que d'aucuns appellent de ce temps-ci les bureaucrates et les
technocrates, cette nouvelle technocratie régionale qui fait tant peur,
moi, je fais le pari que, dans la mesure où ils associeront le monde,
les gens vont effectivement trouver des solutions ingénieuses. Ne
prenons que le communautaire comme exemple. Il y en a eu, des manières
ingénieuses et des bonnes idées qui sont sorties du communautaire
avec pas beaucoup d'argent. Mais c'est probablement parce qu'ils n'avaient pas
beaucoup d'argent qu'ils se sont "ingéniosés" - je suis toujours
accroché avec ça - qu'ils sont devenus ingénieux...
Des voix: Ingénieux.
M. Côté (Charlesbourg): ...et qu'ils ont mis en
pratique leur sens...
M. Trudel: De l'ingéniosité.
M. Côté (Charlesbourg): ...très
ingénieux. Oui. L'ingéniosité. Merci, M. le recteur.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Dans ce sens-là,
c'est ça qu'on veut et c'est ça qu'on souhaite. Moi, si on avait
prévu de construire 300 places dans une région pour
héberger les personnes âgées et qu'on m'arrivait en me
disant: Oui, effectivement, M. Côté, nous autres, on pense qu'avec
200 places - et on va vous en faire la démonstration - on en a assez,
mais laissez-nous l'argent entre 200 et 300...
M. Trudel: C'est ça...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, mais c'est
ça aussi. C'est ça, la volonté. Vous allez nous laisser
l'argent entre 200 et 300 pour avoir des alternatives pour soigner notre monde
et leur donner plus de services. Et sibole! Je vais vous dire rien qu'une
affaire. Je vais être dans ma chaise et je vais dire: Rémy, te
souviens-tu de ce qu'on se disait? On "avait-u" raison. Au lieu d'être
parqué, on est dans notre milieu, on peut observer ça et on n'est
pas dans un sous-sol. Hein? Hein?
M. Trudel: On n'est pas dans notre CHSLD.
M. Côté (Charlesbourg): Et on ne se bat pas bien
fort pour savoir qui va payer le jeu de poches, hein?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: cet aspect est effectivement très important
parce que la fixation sur le béton a été un peu beaucoup
créée par "si tu ne le fais pas, tu le perds".
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. T'as
rien.
M. Trudel: Et tu ne peux pas non plus augmenter ni la
quantité ni la qualité de tes services de façon autre dans
le système. Mais ça, ça va vouloir dire qu'il va y avoir
donc une espèce d'enveloppe fermée au niveau de l'immobilisation,
un coup le bilan établi et une répartition faite, une
espèce d'enveloppe fermée. Écoutez, j'ai suffisamment
joué, j'ai suffisamment travaillé avec ces notions d'enveloppes
fermées pour dire qu'il n'y a jamais rien qui est fermé
étanche.
M. Côté (Charlesbourg): je vais vous arrêter
tout de suite, là. il faut qu'on fasse la distinction comme il faut
parce que je ne voudrais pas qu'on interprète mal non plus.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): On s'est donc dit que ce qui
était important, ce n'était pas le béton, c'était
le service à donner à notre citoyen, peu importe la forme du
service qu'on donne. Je ne vous dis pas aujourd'hui que l'argent du
béton va être gelé pour servir à donner du service.
Ce n'est pas ça que je vous dis. Par contre, quand tu prends ma
comparaison de 300 à 200 lits, il y avait d'accroché à
ça du "bacon" de fonctionnement. Lui, il va être gelé.
C'est clair. Dans le cas de l'immobilisation, on ne peut pas dire ça
aujourd'hui, c'est... (12 heures)
Une voix: C'est le service...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. D'accord. Mais
c'est deux enveloppes distinctes. Donc, à ce moment-là, si on
nous disait, par exemple: Nous autres, on a décidé ce serait
probablement bien mieux - tout ça par pure hypothèse, là -
au lieu d'avoir un 96, d'avoir une autre forme qui nécessite certaines
immobilisations, qui sont pas mai moins coûteuses, mais qui ne sont pas
dans les vocations traditionnelles du ministère, dans des plans
préfinis chez les architectes et les ingénieurs, que tu recopies,
c'est des choses qui pourraient être regardées. Donc, il y a une
certaine souplesse aussi à ce niveau-là quant au support à
l'immobilisation, mais, évidemment, avec des garanties que ça va
durer. on sait, à titre d'exemple, que, dans certains centres
hospitaliers, pour être capables d'attirer un entrepreneur libre
spécialisé, ça prend tel équipement, hein? vous
allez donc immobiliser, dire: c'est un bon, c'est un brillant, un bon
médecin, mais pour l'avoir, ça prend telle sorte
d'équipement. alors, vous immobilisez, vous faites en sorte qu'il vienne
dans l'établissement. au bout de deux ans, il décide de s'en
aller. là, il en arrive un autre qui dit: oui, moi, je n'ai jamais
appris à travailler avec ça, parce que, dans mon centre
hospitalier universitaire, quand ils m'ont formé, moi, ils m'ont
formé sur tel appareil et celui-là, je ne le connais pas. d'ail-
leurs, il n'est pas si bon que ça. Mettez ça dans la garde-robe.
Achetez-m'en un autre. O.K., là? Ça arrive, ça. Alors, il
faut quand même éviter cet enthousiasme débordant pour les
nouvelles choses et prendre le temps de les vérifier comme il faut. Mais
une chose est certaine, c'est que l'argent réservé aux services
attachés aux lits va rester disponible pour les services au niveau de la
région.
M. Trudel: O.K. Parce que, effectivement, c'est important de le
clarifier; les enveloppes d'immobilisation ne doivent pas servir à du
service, parce que, dans le fond, ce serait illusoire de dire ça dans le
système. C'est ingérable, une façon de voir les choses
comme cela. Ton budget d'immobilisation, il répond à des
services, à un bilan à un bilan et à des services, et il y
a du fonctionnement qui est rattaché à cela. Si on peut le faire
autrement, comme vous dites, on devra nous proposer un plan au niveau
régional, en gardant la partie enveloppe du fonctionnement lié au
béton. C'est dans ce sens-là que ce serait imperméable
entre les différents programmes. Adopté, l'article 187.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): L'article 187, adopté.
J'appelle l'article 188.
M. Côté (Charlesbourg): "Un établissement
public ou un établissement privé conventionné ne peut,
sans avoir obtenu l'autorisation préalable de la régie
régionale:
"1° louer un immeuble; "2° donner en location, prêter ou
autrement permettre l'utilisation de ses immeubles par des tiers; "3°
effectuer des travaux de construction, d'agrandissement, d'aménagement,
d'amélioration, de transformation, de démolition, de
reconstruction ou de réparation de ses immeubles, autres que ceux
visés au paragraphe 2° de l'article 185."
Et il y a un papillon, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Oui.
M. Côté (Charlesbourg): 1° ajouter, à la
fin du paragraphe 2°, le signe et les mots ", pour une période
excédant un an"; 2" remplacer le paragraphe 3° par le suivant:
"3° procéder à des travaux de construction, d'agrandissement,
d'aménagement, de transformation, de démolition, de
reconstruction ou de réparation de ses immeubles, lorsque le coût
total estimé du projet est inférieur aux montants
déterminés par règlement et en vertu du paragraphe
2.1° de l'article 410". ah! il y en a un autre. 3° - ça, c'est
avant l'article 412 - ajouter, à la fin, le paragraphe suivant: "4°
effectuer sur un immeuble des travaux d'entretien, d'amélioration ou
de réparation courante dont les coûts sont
supérieurs aux montants déterminés par règlement
pris en vertu du paragraphe 2.1° de l'article 410."
Évidemment, vous aurez compris que l'essence de ce papillon fait
suite à la demande d'oxygène additionnel et vise davantage les
petits travaux. Il s'agit de donner cette autonomie-là.
M. Trudel: Un établissement privé
conventionné ne peut louer un immeuble.
M. Côté (Charlesbourg): oui. de toute façon,
prenons... c'est votre exemple du privé, là. on dit qu'un
établissement public ou un établissement privé
conventionné ne peut, sans avoir obtenu d'autorisation préalable,
louer un immeuble. s'il loue un immeuble, c'est qu'h loue de l'espace
additionnel, ce qui va avoir des conséquences sur la composante
immobilière, donc va nous occasionner des frais additionnels.
M. Trudel: Mais à 2°, il ne peut pas louer son
immeuble qui sert à cette fin-là non plus.
M. Côté (Charlesbourg): Bien sûr, parce qu'on
paie pour.
M. Trudel: Pour le permis.
Une voix: À moins d'avoir eu une autorisation.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Évidemment, avec
ie papillon, ce qu'on comprend, là, c'est que...
M. Trudel: 500...
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais avec l'ajout,
c'est un an.
M. Trudel: Ah oui) Sur le deuxièmement.
M. Côté (Charlesbourg): Ça, c'est une marge
de manoeuvre parce qu'on peut se retrouver effectivement dans des services
publics où on a besoin de louer pour une semaine, pour une
journée ou...
M. Trudel: Effectivement, je pensais en particulier aux groupes
communautaires, justement, qui ont besoin souvent d'espace pour répondre
à une demande, à une entente ou pour leurs propres
activités, pour une période plus ou moins prolongée
à l'intérieur d'une période d'un an, sans qu'on soit
obligé chaque fois d'aller à la régie
régionale.
Le cas de tantôt, je comprends que ça affecte le parc
immobilier du réseau de santé et services sociaux, mais de la
façon que c'est libellé ici... Bon. Je prends le cas d'un
établissement privé conventionné. Lui, cet
établissement. est dirigé par une personne ou un conseil
d'administration privé; il n'y a aucune disposition de la loi
là-dessus. Cet individu ou cette corporation-là, qui est devenu
un établissement reconnu par le ministère aux fins
d'hébergement, supposons, ne pourrait donner en location, prêter
ou permettre l'utilisation de ses immeubles par des tiers. Évidemment,
ce privé conventionné, ce propriétaire, peut avoir 3, 4,5
ou 10 immeubles.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais la composante
immobilière paie pour l'ensemble de ce qui est reconnu. Bon, prenons un
exemple. J'ai chez nous un privé conventionné de 64 lits qui fait
partie des rénovés. Donc, la composante immobilière tient
compte de l'ensemble de la surface qui a été construite, parce
que...
M. Trudel: Ça va. Ce n'est pas ça, M. le ministre,
que je poursuis comme objectif. C'est ce qui est, on va dire, dans le
réseau, reconnu, le réseau paye pour, l'État paye
pour.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: Alors, tu ne joueras pas avec n'importe quoi...
M. Côté (Charlesbourg): O.K.
M. Trudel: ...parce que c'est dans notre composante. Mais de la
façon que c'est dit ici, "ses immeubles", la corporation qui exploite
l'établissement, là, la corporation ou la personne peut avoir
d'autres fins. Elle peut exploiter d'autres immeubles à d'autres fins.
Et là, l'établissement privé conventionné, on lui
enlèverait la possibilité de l'utilisation de ses autres
immeubles sans avoir l'autorisation? Non. C'est parce qu'on est dans les
complexes maintenant.
Le Président (M. Joly): M. Gaudreau.
M. Gaudreau: La corporation mise sur pied pour exploiter un
établissement privé se donne comme objet corporatif d'exploiter
un établissement. Il est assez peu probable qu'on la retrouve avec un
parc immobilier qui sert à toute autre fin. Nous mêmes, ta loi
fait en sorte que le ministre autorise la création par la charte ou
toute modification de cette même charte; il va de soi qu'on analyse les
chartes pour ne pas qu'elles servent à faire toute autre activité
qui, tantôt, pourrait amener des déficits ou des
difficultés financières aux activités de
l'établissement. À partir du moment où on
conventionné l'activité, on tient quand même à ce
que l'établissement privé se limite à cette
activité de service aux usagers et ne se retrouve pas dans des
activités qui sont susceptibles d'amener sa fafllite corporative. Alors,
je veux dire, ça...
M. Trudel: Non, c'est parce que tantôt,
là - le ministre pourra retrouver ie petit papier qu'il s'est
fait donner par ses penseurs, ça dépend d'où on parle, ses
technocrates, je ne sais pas... Quand on donne un permis aux
conventionnés privés, bon, on vérifie, somme toute, leur
crédibilité, leur capacité, leur réputation, leurs
possibilités. Le ministre ne va pas jouer dans le statut corporatif ou
pas, ou le réseau d'affaires dans lequel est installé cet
immeuble-là. Le ministre, lui, répond, de par son plan, à
de l'immobilisation; il veut répondre à des besoins et il y a
deux, trois voies par lesquelles il peut passer: peut avoir un
établissement public, il peut avoir un conventionné privé
ou il peut donner pour de l'autofinancé. Bon. Il va dire: Oui, j'ai
besoin de tant de places. Dans ce cas-là, je vais passer par le
conventionné privé. Je vais payer tant de places et
l'édifice doit être conforme à un certain nombre de normes
pour que, moi, je paie. Et, en autant qu'il répond à un ensemble
de critères généralement reconnus, j'accorde un permis
d'établissement conventionné privé pour exploiter tant de
places pour telle clientèle, etc. Sauf que le ministre ou le
ministère n'ira pas vérifier si ça fait partie d'un
complexe, s'il y a d'autres immeubles.
Dans le fond, ce que je veux vous dire, c'est que c'est l'utilisation
des immeubles qui servent à l'exploitation d'un établissement
privé conventionné. Pas "ses immeubles", mais les immeubles, le
ou les immeubles qui servent à ça. Parce que, autrement, on
risque d'avoir une restriction sur les autres immeubles et ce n'est pas
ça, l'objectif du ministère, j'en suis sûr. Je suis certain
de ça. Ça vous donne quoi? Ça ne vous donne rien. Y
compris les possibilités - M. le Président, vous l'avez remarque
en sourdine un peu - dans un... Pardon? C'est parce que je ne suis pas
sûr que c'est passé. Votre petit bouton n'était pas
allumé, je veux dire le bouton de votre micro.
Le Président (M. Joly): Non. La possibilité de
location, par exemple, d'un salon de coiffure dans un privé
conventionné. Donc, il se doit d'avoir l'autorisation de la régie
régionale pour effectuer une telle approche.
M. Gaudreau: Oui, oui. L'article sert à ça, pour
que soient dénoncées les situations de sous-location...
Le Président (M. Joly): Oui.
M. Gaudreau: ...ou de prêt d'installations.
Le Président (M. Joly): Moi, je suis d'accord avec
ça.
Une voix: D'accord que ça prend une autorisation?
Le Président (M. Joly): Oui, ça prend
l'autorisation de la régie régionale. Tu sais, je veux dire, dans
le fond...
M. Côté (Charlesbourg): Je "peux-tu" essayer de
traduire ce que je comprends. On serait dans une situation où Mme
Boucher a un privé conventionné chez nous, 64 places. C'est un
immeuble distinct et on paie pour la composante immobilière de cet
immeuble-là. Elle a une corporation et cette corporation-là fait
d'autres affaires. Elle est propriétaire d'un autre immeuble à
Charlesbourg, qui loue des espaces. O.K.? Bon. Votre interprétation,
c'est que vous dites que "ses immeubles" incluraient donc le privé
conventionné et ses autres immeubles qui n'ont rien à voir avec
le privé conventionné. C'est cette situation-là que...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Bon. Je vais ajouter
à vos malheurs. Si, d'autre part, le fait de ses autres immeubles
mettait en situation financière difficile la corporation
propriétaire du privé conventionné, on ferait quoi? Elle
peut le faire, mais, si elle veut le faire, elle devra se créer une
autre corporation pour administrer le reste. Donc, c'est possible. (12 h
15)
M. Trudel: est-ce que ça, c'est dit dans la loi? est-ce
que c'est dit dans la loi que la corporation qui exploite un privé
conventionné ne doit avoir que ce seul objet? parce que c'est ça,
là aussi. l'autre bout de la lorgnette, ça peut être
ça aussi, à condition qu'on ait la poignée quelque part
pour le faire.
M. Gaudreau: Est-ce que je peux prendre la parole?
Le Président (M. Joly): Me Gaudreau.
M. Gaudreau: Merci. Il n'est pas nécessaire d'aller
jusqu'à spécifier que la corporation ne doit pas avoir d'autres
objets. On a déjà un régime concernant les actes
constitutifs, aux articles 235 et suivants, qui subordonne, encore là,
à la connaissance et à l'autorisation du ministre les
créations d'établissements, que ce soit publics ou privés,
les modifications de ces chartes-là ou les disparitions de ces
chartes-là. Lorsqu'on analyse une charte pour fins d'autorisation, on
s'assure, nous, que c'est une charte qui a pour objet d'exploiter un
établissement et non pas un Radio Shack.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gaudreau: Et dans les objets, c'est écrit que c'est
pour exploiter un établissement au sens de la loi et rien d'autre. Donc,
en partant de l'origine, les immeubles qui serviraient à d'autres fins
ne devraient pas être dans cette corpora-
tion-là puisqu'elle est vouée à l'exploitation
d'activités de l'établissement. d'ailleurs, plus que ça,
les établissements privés se créaient en double
corporation, à venir jusqu'à tout récem-ment, pour avoir
les immeubles dans une corporation distincte et les activités dans une
corporation titulaire du permis, et la corporation exploitante était
locataire. mais avec la tps, ils reviennent à une corporation
unique.
M. Trudel: À l'article 235, c'est l'acte constitutif -
évidemment, oui, c'est correct, je vais m'en tenir à ça -
d'un établissement". "La loi spéciale qui le constitue"; il n'y a
pas une loi spéciale pour reconnaître un centre
conventionné privé.
M. Gaudreau; Non, dans le cas de certains publics d'origine
législative, ils ont des lois qui les ont constitués en 1800
quelque chose.
Une voix: L'Hôtel-Dieu de Montréal en est une.
M. Gaudreau: L'Hôtel-Dieu de Montréal en est une.
Une voix: Oui.
M. Gaudreau: Ça fait qu'il y a encore quelques centres
hospitaliers qui ont des lois qui les ont créés à
l'origine et c'est encore leur acte constitutif. Il n'y a pas d'autres.,.
M. Trudei: Oui. Ça, ça va, mais ça...
M. Gaudreau: C'est l'article 236 qui est la norme à
l'effet que tout "acte constitutif d'établissement ne peut être
accordé, modifié, révoqué ou abandonné sans
l'autorisation écrits". Et, l'Inspecteur général faiten
sorte de toujours avoir au dossier I'autorisation du ministre de la
Santé pour savoir si on autorise une nouvelle création
d'établissement ou si on autorise la disparition d'un autre. Ça
fait partie du secteur.
M. Trudel: mais ça ne vous sécurise pas, ce n'est
pas sécurisant au niveau de la loi de dire: bien, écoute,
là, c'est attaché. quand tu as un établissement
privé conventionné, ça doit être exploité par
une corporation qui n'a que ça comme unique objet pour, entre autres, la
situation que le ministre ajoutait par-dessus, mission même.
M. Côté (Charlesbourg): Mais dans les explications,
évidemment, à ce que je comprends, c'est que dans la pratique, on
se sert de l'article 236 pour l'interdire.
M. Gaudreau: C'est ça. On a autorisé les actes
constitutifs d'établissements. Alors, si on nous préssente une
charte d'autres domaines, on n'aura pas à l'autoriser, ce n'est pas de
notre secteur. si on nous présente une charte mixte, on la leur dire:
vous devriez enlever ce volet-là et le laisser dans un autre secteur ou
dans une autre charte. c'est systématiquement qu'on demande qu'on ajoute
à leur charte: les objets de la corporation sont d'exploiter un
établissement, y compris toute activité accessoire d'un
établissement au sens de la loi. mais c'est ça, le but unique.
quand on parle de "ses immeubles" après ça, i! n'y a pas de
doute, c'est les im-meubles de la corporation qui est...
M. Trudel: vous faites ça aussi pour les privés
autofinancés?
M. Gaudreau: Oui. L'article 236 n'a pas de limite. C'est
vraiment... Toute créature juridique qui prétend exploiter des
établissements passe par ie canai de 236. Parce qu'une fois que c'est
créé, il faut s'attendre que le permis soit délivré
après.
M. Côté (Charlesbourg): Le privé conven-
tionné, si on n'est pas là, il n'est pas là.
M. Trudel: Je pourrai revenir là, si j'en ai envie.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Trudel: Adopté
Le Président (M. Joly): C'est adopté. Est-ce que
l'article, tel qu'amendé, est adopté?
M. Trudel: adopté.
Le Président (M. Joly): j'appelle l'article 189
M. Côté (Charlesbourg): "Est nul tout contrat fait
par un établissement sans l'autorisa-tion préalable du Conseil du
trésor, du ministre ou de la régie régionale, chaque fois
que cette : autorisation est requise par la présente loi. "Tout contrat
doit de plus, sous peine de nullité, être fait conformément
aux normes, aux conditions et selon la procédure édictée
par règlement du ministre. "L'action en nullité d'un contrat fait
par un établissement contrairement au présent article peut
être intentée par le ministre, par la régie
régionale ou par toutes personne intéressée. "
Il y a un petit papillon qui se lit comme suit: Insérer, dans la
première ligne du premier alinéa, après le mot "nul",
les...
M. Trudel: J'ai hâte de voir l'explication.
M. Côté (Charlesbourg):... signes et les mots
", de nullité absolue,". Alors, ça ce lirait comme suit:
"Est nul, de nullité absolue, tout contrat fait par un
établissement sans l'autorisation préalable du Conseil du
trésor, du ministre ou de la régie régionale, chaque fois
que cette autorisation est requise par la présente loi.
Tout contrat doit de plus, sous peine de nullité, être fait
conformément aux normes, aux conditions et selon la procédure
édictée par règlement du ministre. "L'action en
nullité d'un contrat fait par un établissement contrairement au
présent article peut être intentée par le ministre, par la
régie régionale ou par toute personne
intéressée."
M. Trudel: Je veux mon cours de droit et je veux mes
crédits avant!
M. Côté (Charlesbourg): Oui, en nullité
absolue!
M. Trudel: Qu'est-ce qui est nul? Quelle est la différence
entre "nul" et "nullité absolue"? En philosophie, j'avais appris la
différence entre la vérité absolue et la
vérité relative, mais je ne savais pas qu'il y avait quelque
chose qui pouvait être relativement nul ou d'une nullité
absolue!
Le Président (M. Joly): Ça nous intéresse,
monsieur.
M. Gaudreau: D'accord. Le régime de nullité
comporte effectivement deux volets. La nullité peut être absolue
ou relative. C'a des impacts différents. La nullité absolue peut
être invoquée effectivement par des tiers à la transaction,
alors que la relative ne peut être invoquée que par celle des deux
parties à l'acte qui était, en quelque sorte,
protégée par le régime de nullité. Si on pense
à un mineur, par exemple, qui aurait passé un contrat dans sa
minorité, il est le seul à pouvoir l'invoquer; le majeur qui a
contracté avec lui ne peut pas l'invoquer. Si j'ai contracté avec
un mineur, j'invoque la nullité. Alors, c'est relatif dans la mesure
où une seule des deux parties peut l'invoquer à son profit, alors
que la nullité absolue peut être invoquée par l'une ou
l'autre partie, parce que le régime est à l'avantage de la
protection publique.
M. Trudel: "Crystal clear"!
Le Président (M. Joly): Vous avez l'air tellement
convaincu que, d'après moi, c'est la vérité absolue!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Ha, ha, ha! Ça dépend à qui vous
pariez.
M. Gaudreau: Autre conséquence, la nullité absolue
ne peut pas être, d'aucune manière, couverte après coup.
L'acte est nul à tous égards. Il doit être repris avec
l'autorisation préalable. Alors qu'une nullité relative peut
être couverte par une ratification. La partie qui pourrait invoquer la
nullité la couvre en disant: Je ratifie l'acte que j'ai posé et
qui serait susceptible d'être annulable. Mais l'autre est vraiment nul.
Le juge doit le soulever, à ce moment-là, quand il constate que,
devant lui, on apporte un contrat qui est nul de nullité absolue.
Contrairement aux prescriptions d'une disposition législative, il doit
l'appliquer.
Le Président (M. Joly): Suite à ces explications,
est-ce que l'amendement est adopté?
M. Gaudreau: Alors, la révision du Code civil nous
interpelle à faire tous les exercices dans nos dispositions
législatives pour savoir si la nullité dont on parle se veut une
nullité absolue ou une nullité relative, parce qu'on sait,
à ce moment-là, que les effets et les intervenants, par rapport
à la possibilité de soulever la nullité, sont
différents.
Le Président (M. Joly): M. le député.
M. Trudel: le dernier paragraphe dit que toute autre personne
intéressée peut soulever, par ailleurs... si c'est une
nullité absolue, pourquoi un troisième peut... pas un
troisième, mais un tiers.
M. Gaudreau: oui, elle est absolue, mais toute nullité
doit être constatée devant un tribunal pareil, parce que, si
personne ne l'invoque et que tout le monde vit le contrat comme si de rien
n'était...
M. Trudel: Là, c'est un peu superfétatoire. Vous
dites que tout le monde peut l'invoquer, finalement.
M. Gaudreau: Intéressé. Il faut quand même
démontrer un intérêt à soulever la nullité du
contrat. Ce n'est pas n'importe qui qui s'amène en disant: J'aime
ça faire du trouble, moi, et ça m'intéresse d'obtenir la
nullité.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gaudreau: II a un intérêt à ce que le
contrat soit nul...
Le Président (M. Joly): II a un lien.
M. Gaudreau: ...s'il est capable de démontrer que, dans
l'établissement, par exemple, ça a des effets négatifs
financièrement dans le budget. Il a quand même un
intérêt.
M. Trudel: C'est une belle démonstration de ce qui peut
être relativement nul.
M. Gaudreau: D'une nullité absolue.
M. Trudel: D'une nullité absolue. Je ne sais pas si on
peut comparer ça à une autre situation - et mes yeux vont changer
d'orientation. Est-ce que ce serait assimilable à, supposons, un cas au
hasard: un ministre qui veut prévoir, dans une loi, un ticket pour
orienter le monde? Si un niveau supérieur lui disait que c'est d'une
nullité absolue dans son application, ce ministre pourrait
répondre que ce serait peut-être d'une nullité relative
puisque les avis qu'il a, lui, lui indiquent que c'est plutôt très
relatif par rapport à la vérité absolue de celui qui a le
droit de l'appliquer, la nullité absolue?
Le Président (M. Joly): M. le ministre. M. Trudel:
Ce serait pareil?
M. Côté (Charlesbourg): Ça, c'est
nécessairement, tel que présenté, un cas d'urgence et le
ticket ne s'appliquerait pas. Plaisanterie mise à part, ce que j'ai
compris ce matin, c'est que, dans l'avis juridique que possède le
fédéral, si j'ai bien compris, il parlait de ticket
modérateur et, que je sache, celui qui tenterait d'associer ticket
modérateur à ticket orienteur risquerait de passer pour un nul,
et on pourrait faire la démonstration d'une nullité absolue.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: On va envoyer ça à Mme Lavoie-Roux.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: On va envoyer ça à Mme Lavoie-Roux.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! à tout
intéressé qui penserait comme Benoît Bouchard.
M. Trudel: Est-ce qu'il risque d'avoir un dictionnaire?
M. Côté (Charlesbourg): Comment? Évidemment,
ils sont tous les deux sur la scène fédérale
maintenant.
M. Trudel: Parce que, semble-t-il, on aura peut-être de la
difficulté à se réunir cet après-midi.
M. Côté (Charlesbourg): Non, il n'y a pas de
commission cet après-midi.
M. Trudel: Non, il n'y a pas de commission cet
après-midi.
Le Président (M. Joly): En fait, pour confirmer, pour les
gens qui s'intéressent aux travaux de la commission, nous ne
siégerons point cet après-midi ni ce soir, nécessairement.
Donc, lundi, nous vous reverrons.
M. Côté (Charlesbourg): Préparez-vous pour la
semaine prochaine.
Le Président (M. Joly): Les longues nuits.
M. Côté (Charlesbourg): On va être des
entrepreneurs libres le matin, à partir de 9 h 30.
Le Président (M. Joly): 10 heures.
M. Côté (Charlesbourg): 10 heures, en fin de
session.
Le Président (M. Joly): Lundi, 15 h 30, d'après
l'ordre de la Chambre, là, qu'on suppose.
M. Côté (Charlesbourg): C'est quoi, les horaires,
là? Ça va être 10 heures...
Le Président (M. Joly): De 10 heures à minuit. De
10 heures à 12 h 30 jusqu'à 18 h 30 et de 20 heures à
minuit.
M. Trudel: J'ai une petite vérification juridique à
faire sur celui-là. Comment?
M. Gaudreau: Le ticket orienteur n'est pas visé,
là.
M. Côté (Charlesbourg): On peut l'adopter, M. le
Président, quitte à y revenir.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'amendement à
l'article 189 est adopté?
Des voix: Adopté.
M. Gaudreau: II ne faudrait pas oublier d'y revenir.
M. Côté (Charlesbourg): On y reviendra.
M. Trudel: On va revenir là-dessus. On va l'adopter.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté...
M. Trudel: Non, ça n'avait aucune relation avec le ticket,
c'était pour le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): ...sous réserve.
M. Trudel: On va revenir sur le ticket, par exemple.
M. Côté (Charlesbourg): On l'adopte.
Le Président (M. Joly): Vous adoptez l'amendement?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): Oui. Est-ce que vous adoptez
l'article, tel qu'amendé?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. Merci. Donc, nous
ajournons nos travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 30)