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(Neuf heures cinquante-trois minutes)
Le Président (M. Joly): Bonjour. Je vous souhaite la
bienvenue à cette commission. Je vous rappelle le mandat de la
commission. En fait, la commission des affaires sociales se réunit afin
de procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 120 qui est la Loi sur les services de santé et les services sociaux
et modifiant diverses dispositions législatives.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, on
pourrait peut-être régler l'article 145, avec votre permission,
compte tenu de...
Le Président (M. Joly): Oui, dans deux petites secondes,
M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Excusez-moi, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Est-ce que nous avons des
remplacements, Mme la secrétaire?
La Secrétaire: Non, M. le Président.
Les ressources humaines
Le Président (M. Joly): Merci. Alors, je crois qu'au
moment de terminer l'amendement à l'article 146 avait été
adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article 146 est sur
le point d'être adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'il y avait
peut-être une question...
Le Président (M. Joly): Mais l'article 145 avait
été suspendu aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, aussi.
M. Trudel: II y avait deux ou trois petites affaires qui
restaient.
Le Président (M. Joly): Est-ce qu'on revient à
l'article 145?
M. Trudel: Oui.
Le directeur général (suite)
Le Président (M. Joly): Donc, j'appelle l'article 145.
Compte tenu qu'encore ce matin nous n'avons pas de ventilation, je
permets aux parlementaires et aux gens de l'équipe qui sont de
support...
M. Côté (Charlesbourg): De faire comme le
peuple?
Le Président (M. Joly): ...et aussi le peuple, si vous
voulez bien...
M. Trudel: Faire comme le peuple.
Le Président (M. Joly): ...d'enlever les vestons,
exceptionnellement.
Une voix: Les citoyens.
M. Côté (Charlesbourg): Mais c'est parent proche,
peuple et citoyens.
M. Trudel: Est-ce que, M. le Président, ça vaut
également pour lui? Est-ce que ça vaut pour lui?
Le Président (M. Joly): Oui, oui. Oui, oui.
Une voix: Ça fait longtemps qu'il l'a enlevé,
lui.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Ah! c'est pour ça, il l'avait
enlevé?
Le Président (M. Joly): Possiblement que cet
après-midi nous pourrons transférer les travaux à la salle
LaFontaine.
M. Trudel: Hier soir, on siégeait à La-Fontaine, ce
n'était guère mieux, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Ce n'était guère
mieux? Ah!
M. Trudel: Non, c'était pareil.
M. Côté (Charlesbourg): C'était un peu
mieux.
M. Trudel: Oui, un petit peu mieux.
Le Président (M. Joly): Donc, l'article 145 est
appelé.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, M. le
Président, lorsqu'on revient à l'article 145, on avait un
amendement à l'article 145 qui se lisait
comme suit: Insérer, après le troisième
alinéa, l'alinéa suivant: "Le deuxième alinéa de
l'article 110 s'applique, en l'adaptant, au directeur général"
Donc, il faudrait l'adopter pour revenir avec un article 145. 1 qui fera
l'objet de la déclaration d'intérêts.
Le Président (M. Joly): Donc, est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Et je vous proposerais,
à ce moment-ci, d'ajouter, M. le Président, l'article 145. 1 qui
se lirait comme suit...
Le Président (M. Joly): On va adopter l'article 145, tel
qu'amendé.
M. Côté (Charlesbourg): oui. M. Trudel:
adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. Et nous allons
à l'article 145. 1.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 145. 1: Tout
directeur général doit, dans les 60 jours qui suivent sa
nomination, déposer devant le conseil d'administration une
déclaration écrite mentionnant l'existence des
intérêts pécuniaires qu'il a dans des personnes morales,
des sociétés ou des entreprises susceptibles de conclure des
contrats avec tout établissement. Cette déclaration doit
être mise à jour dans les 60 jours de l'acquisition de tels
intérêts par le directeur général et, à
chaque année, dans les 60 jours de l'anniversaire de sa nomination.
"
Le Président (M. Joly): Merci.
M. Trudel: Est-ce que ça correspond à un
libellé général dans d'autres lois ou règlements?
C'est le "susceptibles d'être"...
M. Côté (Charlesbourg): C'est la loi sur les
conseillers municipaux.
M. Trudel: Je m'excuse, c'est bien comme ça, "susceptibles
de conclure des contrats" avec les établissements?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Demers (Laurence): On va vous le sortir, ça.
M. Trudel: Oui? C'est parce que c'est juste pour...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, on s'est
inspirés de ça. Hier soir, après l'ajournement, on s'est
référé à ce qui existait dans la loi sur les
élections municipales.
M. Trudel: Et au fur et à mesure qu'il acquerrait d'autres
intérêts dans d'autres entreprises, dans d'autres...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, parce qu'on pourrait se
retrouver avec une déclaration annuelle et, entre-temps qu'il...
M. Trudel: Qu'il achète...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel:... qu'il acquiert des intérêts, il y a
une corporation qui est mise sur pied.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Bon. Alors, c'est exactement ce que l'on recherchait
comme objectif. Là, on parle de déclaration
d'intérêts; on retournera dans quelques secondes, quelques minutes
peut-être, par ailleurs, quand ça devient conflictuel. Alors,
quant à moi, adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 145. 1, adopté.
J'appelle l'article 146.
M. Côté (Charlesbourg): On en avait discuté
pendant un certain temps. Ce que le député souhaitait, c'est
quelques questions additionnelles ce matin...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg):... avant même de
l'adopter.
Le Président (M. Joly): M. le député.
M. Trudel: Puis, là, surtout que vous voyez qu'on a pris
de l'avance, deux articles adoptés avec deux amendements. Mais c'est
vous qui avez créé le retard.
M. Côté (Charlesbourg): II était versé
au dossier d'hier. Oui, bien involontairement.
M. Trudel: Mais c'était...
M. Côté (Charlesbourg): À l'occasion de ces
retards qu'on ne souhaiterait pas du tout.
M. Trudel: Est-ce que, par ailleurs, c'est des retards qui
semblent être fructueux?
M. Côté (Charlesbourg): Ah! c'est davantage dû
à la curiosité journalistique, compte tenu de ce qui est
annoncé aujourd'hui et ce qui est dans les journaux aussi...
M. Trudel: Les sarraus blancs.
M. Côté (Charlesbourg): ...par la volonté
d'une partie.
M. Trudel: Est-ce que là, clairement, l'article 146 exclut
des contrats d'une personne morale avec un établissement du
réseau de la santé et des services sociaux et laquelle personne
morale, corporation, inclut un directeur général d'un
établissement? Parce que ce qui est cherché ici - vous me direz
si c'est le contraire, si ce n'est pas exact, ce qui est cherché ici -
c'est, dans le fond, que le directeur général doit occuper
l'exclusivité de fonctions, il doit avoir l'exclusivité de
fonctions - c'est ça, l'objectif général - et, par
ailleurs, dans la foulée des amendements apportés à la loi
actuelle, de couvrir un certain nombre de conflits d'intérêts qui
se sont déjà présentés et qui risquent de se
présenter. Bon.
M. Côté (Charlesbourg): Tout en respectant, bien
sûr, la Charte et certains avis, me dit-on, à l'époque, ou
certaines opinions qui avaient été portées à la
connaissance du ministère - je n'étais pas là à
l'époque - par la Commission des droits qui s'était
inquiétée, à l'époque, de la portée de ces
mesures-là sur la liberté de l'individu, disons, à faire
du négoce.
M. Trudel: Est-ce qu'on peut me donner le fondement de
l'argumentation en termes de Charte des droits et libertés? Je ne veux
pas avoir le jugement ou l'avis au complet, mais c'était quoi l'argument
fondamental? Je me souviens très bien...
M. Côté (Charlesbourg): C'est M. Charlebois qui m'a
fait part de ces inquiétudes de la Commission à l'époque.
Sans pour autant verser dans la bénédiction de ce qu'on veut
empêcher ici, mais, évidemment, éviter un pouvoir
général ou un énoncé général qui
empêcherait quelqu'un, demain matin, légitimement d'avoir un
dépanneur et qui ne fait pas affaire d'aucune manière, je pense
que ce n'est pas ce qu'on vise comme portée.
M. Trudel: Non, non.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, cette liberté
de pouvoir faire du négoce, faire des affaires dans d'autres domaines
qui n'impliquent pas le domaine dans lequel il travaille.
M. Trudel: C'est-à-dire, M. le ministre, c'est sûr
qu'on ne peut pas aller jusqu'à s'interdire, interdire des
intérêts privés dans une corporation qui a d'autres
affaires, d'autres objectifs et d'autres objets, sauf que ce n'est pas la
même chose de dire: des intérêts dans une corporation qui
obtiendrait des contrats pos- siblement avec d'autres établissements du
réseau de la santé et des services sociaux. Ça, me
semble-t-il que ce n'est pas couvert. Si c'est la personne qui obtenait un
contrat avec un autre établissement du réseau, là, elle
serait obligée, en vertu du troisième alinéa, d'avoir
l'autorisation du conseil d'administration. Mais si une corporation obtient un
contrat avec un autre établissement du réseau - puis là
vous voyez ça d'ici, ce n'est pas difficile, c'est un peu partout comme
ça dans tous les réseaux - c'est: Je suis dans le circuit... Puis
là, on en a vu encore assez récemment, c'est: Tu as un besoin de
consultation, je suis spécialiste, je suis capable de faire ça,
il n'y a pas de problème, ce n'est pas personnel, ma corporation va te
faire ça; alors, engage ma petite corporation, puis je vais être
correct.
Là, ce n'est pas une question ici de porter un jugement
général, de dire: Tous les directeurs généraux
d'établissements. Non. Quand on fait des restrictions dans un texte de
loi, évidemment... Quand il y a un voleur, on ne ferme pas la banque, on
court après le voleur et on fait des règlements. On fait des
règlements, on réglemente. Alors, c'est la même chose ici.
Ça ne me semble pas... On court après.
M. Côté (Charlesbourg): Mais si on reprend...
M. Trudel:...
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est le directeur
général, O.K.? Donc, c'est les charges du directeur
général dans ce cas-ci. Ce qu'on a ajouté à
l'article 145.1, on a ajouté un article qui permet, finalement, que
quelqu'un porte à la connaissance du conseil d'administration ses
intérêts pour éviter d'éventuels conflits
d'intérêts. C'est déjà un pas très important
sur le plan de la couverture, parce que, dans ce domaine-là,
l'information ou la connaissance de l'information est un élément
très important. Jusqu'à maintenant, on n'avait pas ce
moyen-là, on vient de se le donner par la déclaration
obligatoire. Alors, j'ai l'impression que ça nous donne
déjà un certain nombre de balises.
M. Trudel: Je m'excuse, vous avez raison pour le conseil
d'administration dont il est le directeur général. C'est un peu
faux d'affirmer ça, mais dont il est le directeur général.
Mais notre problème n'est pas là. Le problème, ce serait
tous les autres conseils d'administration.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Mais quand on parle
d'intérêts, de déclaration d'intérêts, on ne
parle pas de déclaration uniquement d'intérêts qui sont en
liaison avec son conseil d'administration.
M. Trudel: Non, mais c'est...
Mme Demers: On a dit qu'il déclare tous les
intérêts qu'il a dans une compagnie...
M. Gôté (Charlesbourg): Tout, C'est ça
Mme Demers: ...susceptible de faire affaire avec des
établissements.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on a dit, ce n'est pas
la déclaration d'intérêts dans l'établissement,
c'est de "tout établissement".
M. Trudel: Ça va.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Donc, à ce
moment-là, il y a une étape très importante de
franchie.
M. Trudel: Oui, il y a une étape importante,
c'est-à-dire que là, on couvre la partie des
intérêts que j'ai dans des corporations et d'autres entreprises,
et, maintenant, il s'agit de couvrir quand ça devient conflictuel, parce
que tout intérêt n'est pas forcément conflictuel, ça
va de soi. Bon. Le problème, M. le ministre, c'est: Mon conseil
d'administration, dont je suis le D.G., est au courant de tous mes
intérêts et, par ailleurs, ma corporation dans laquelle j'ai
déclaré des intérêts dans mon centre passe un
contrat avec un établissement de la région de Rimouski qui,
forcément, n'est pas au courant. Cette corporation-là à
Rimouski, cet établissement-là n'est pas au courant des
intérêts de ce directeur général. Parce que sans
ça, je pourrais bien vous dire: Bien, ce qu'on va faire, c'est qu'on va
le diffuser à travers... Mais, quand même, il ne faut pas
exagérer.
J'ai dit: il ne faut pas exagérer. Il ne faut pas avoir fait
voeu... voeu de quoi? Voeu de pauvreté, avoir fait des voeux
perpétuels que je ne ferai que cela tout le restant de ma vie. Ce n'est
pas l'objet. Cependant, il faut, maintenant qu'on a la déclaration
d'intérêts, couvrir ce qui peut devenir conflictuel dans le
réseau de la santé et des services sociaux. Parce que c'est
ça, essentiellement, que l'amendement apporté ou les corrections
apportées par Mme Lavoie-Roux cherchaient à couvrir. Ça a
couvert les intérêts du D.G. quant à l'exclusivité
de sa fonction, mais ici, on rejoint un autre objet, couvrir ailleurs.
M. Côté (Charlesbourg): Si on relisait ensemble le
quatrième alinéa. On dit: "II peut aussi, avec l'autorisation de
la régie et du conseil d'administration - donc, ça n'implique pas
uniquement son conseil d'administration, mais aussi la régie; il y a une
circulation plus large, au niveau d'une région - occuper dans le domaine
de la santé ou des services sociaux un autre emploi, charge ou fonction
- donc, on parle d'ailleurs...
M. Trudel: C'est ça
M. Côté (Charlesbourg): ...charge ou fonction - ou
fournir un autre service pour lequel une rémunération lui est
versée ou un avantage quelconque, direct ou indirect, lui est
accordé." Il me semble que ça commence à être
serré un petit peu.
M. Trudel: Oui, pour la personne, pour le D.G.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Moi, c'est l'autre réalité, qui est bien
plus large, M. le ministre, vous allez en convenir rapidement.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, d'accord, mais
écoutez, là.
M. Trudel: Trop facile?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. C'est pour le
D.G., là. On est actuellement dans le rôle du D.G. C'est le D.G.,
ce n'est pas l'actionnaire d'une corporation qui, dans les circonstances, a
quelque chose à voir avec le D.G., d'autant plus qu'on l'oblige à
déclarer ses intérêts. Donc, autrement, si tu veux le
baliser, tu vas être obligé de dire, éventuellement, que
c'est l'interdiction totale de faire affaire avec le réseau. Point,
"period", à la ligne.
M. Trudel: Non. Il y a un amendement simple à ajouter.
C'est: "Le directeur général ou une corporation avec laquelle il
est lié".
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais...
M. Trudel: Avec l'autorisation du conseil d'administration, il
peut faire des affaires avec un établissement du réseau de la
santé et des services sociaux. C'est parce qu'à l'autre bout, mon
exemple de tantôt, vous ne pouvez pas le nier; évidemment, le
centre concerné à Rimouski pour le D.G. de
Montérégie, il ne peut pas le savoir. Quand même, on n'est
pas pour se mettre à faire des publications, sur les poteaux de
téléphone, des intérêts de tous les D.G. du
Québec. C'est ça, le coeur des possibles conflits
d'intérêts. Parce que ça devient trop facile, toujours,
pour quelqu'un qui veut passer à côté du système -
vous m'excuserez l'expression - de se déguiser en personne morale, puis
bingo! c'est réglé.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que je comprends, c'est
que par l'introduction de ça, on le permet. Donc, on ne l'interdit pas,
on le permet, mais avec déclaration.
Prenons un exemple. Je vous donne juste un exemple, parce que j'ai le
même objectif que vous, de resserrer tout ça, puis
éviter... Je suis actionnaire à 10 % d'une compagnie de
réfrigéra-
tion. Je suis !à à 10 % et ce n'acî pas moi qui
gère, ce n'est pas moi qui mène. J'ai 10 %. J'ai
considéré à un moment donné que c'était un
bon placement ou, pour toutes sortes de raisons familiales ou autres, j'ai 10
%. L'hôpital de Sept-îles a besoin d'air climatisé. Hors de
ma connaissance, l'entreprise où je détiens 10 % des parts, vend
un système d'air climatisé à l'hôpital de
Sept-îles qui est un établissement du réseau. Voulez-vous
empêcher ça?
M. Trudel: Non.
M. Côté (Charlesbourg): Et si, effectivement, dans
la proposition qui est faite - je sais qu'on vise à colmater des
brèches - on ajoutait "corporation", ça signifie qu'à ce
moment-là je serais obligé de demander l'autorisation de mon
conseil d'administration ou de la régie pour vendre un climatiseur, pour
que ma compagnie, dans laquelle j'ai 10 % des parts, vende un climatiseur
à l'hôpital de Sept-îles.
M. Trudel: Oui. Ce n'est pas ça l'objectif. Ce n'est pas
ça l'objectif...
M. Côté (Charlesbourg): Mais ça mettrait
ça...
M. Trudel: ...mais ça mettrait ça dedans.
Évidemment, il y a ça. Si tu es majoritaire ou minoritaire dans
la corporation, ça crée déjà une classe si tu mets
tout dans la même chose. J'aurais pu aussi travailler toute la nuit
à fignoler l'amendement, mais... Et ça concerne plus
particulièrement, vous le savez, les services professionnels.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Ce n'est pas les biens, c'est les services...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Trudel: ...où c'est humainement tentant d'exporter sa
connaissance. Ce n'est pas anormal chez un individu, ça, de vouloir
exporter sa connaissance et de monnayer son "goodwill" sur...
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, en passant,
c'est très fréquent dans le monde de l'enseignement
supérieur et de l'éducation, sans pour autant qu'à
l'intérieur des lois on retrouve ce qu'on a dans la loi de la
santé et des services sociaux.
M. Trudel: Tout à fait, tout à fait, tout à
fait. Il y a une...
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, lorsque vous en
discutez avec les gens du réseau...
M. Trudel: C'est ce qu'ils nous ramènent.
M. Côté (Charlesbourg): Bien, c'est ce qu'ils nous
ramènent. Alors, pourquoi avoir un système différent dans
le domaine de la santé et des services sociaux que dans le domaine de
l'enseignement?
M. Trudel: Oui, ce n'est pas l'objet, mais il y a une
différence fondamentale. Il n'y a aucun administrateur du réseau
universitaire qui est autorisé à des choses comme cela, au
contraire, et, nonobstant les avis sur la Charte des droits, le protocole des
cadres supérieurs dans les universités oblige à
l'exclusivité de fonctions et aussi à la déclaration
d'intérêts, mais l'exclusivité de fonctions et
l'autorisation soit du conseil d'administration ou, dans certains cas, de
l'assemblée des gouverneurs, ou du Conseil de l'université pour
avoir un autre type de rémunération. Ce à quoi on fait
appel, c'est du côté professoral et, oui, il y a là une
pratique à baliser et à peu près tout le monde le
reconnaît. (10 h 15)
M. Côté (Charlesbourg): Mais personne ne le
fait.
M. Trudel: II y a cependant, puis on n'est pas, pas tout de suite
en tout cas, pour retomber là-dessus ce matin... C'est exactement la
même situation que les médecins: les professeurs, au niveau
universitaire, sont des entrepreneurs libres. C'est exactement le CMDP; dans
une université, ça s'appelle un département. C'est
exactement le même type. Et le principe d'être relié aux
impératifs administratifs pour un professeur dans une université
versus la liberté académique, la liberté de pensée
et de conduire ses travaux de recherche et son enseignement, avec ses approches
de la liberté de pratique, ça s'assimile très exactement
à la liberté professionnelle recherchée et qu'on veut
conserver du côté de la pratique médicale.
Mais ici, ce n'est pas tout à fait le cas. Il n'y a pas un
administrateur d'université qui peut contracter ses services dans
l'autre réseau. Effectivement, je sais que, dans le réseau, on
nous apporte souvent la comparaison avec les professeurs d'université,
doublée aussi par le fait que le professeur d'université a
l'autorisation d'aller effectuer des contrats rémunérés
à l'extérieur de son université, parce que les
universités cherchent aussi à retenir, à faire en sorte
que ces professeurs aient aussi la formation pratique, qu'ils aient du terrain
pour le ramener du côté des étudiants. Et le pire drame
qu'on peut peut-être infliger à des étudiants, c'est de
n'avoir que ta théorie et ne pas avoir la pratique. Et là, avec
toutes les interprétations et l'élastique qui s'étire long
comme ça, n'est-ce pas?
Une voix: ...les administrateurs aussi...
M. Trudel: Ha, ha, ha! Qu'ils commencent à s'occuper de
leur terrain. Non. Moi, je vais vous dire franchement, quand on administre un
établissement public avec les sous du public et, honnêtement, je
n'ai pas demandé - et je ne demanderai pas - les "brackets" de salaire
hier, Je pense que c'est normal que l'on requière... C'est absolument
normal, il n'y a rien d'exagéré que, s'occupant des sous du
public, une fonction dans le public, dans un conseil d'administration public,
dans un établissement public, l'État requiert
l'exclusivité de fonctions. Par ailleurs, l'exclusivité de
fonctions ne veut pas dire, non plus, d'être enfermé dans un tel
carcan qu'il y a à peu près juste l'espace de ton bureau que tu
peux occuper comme liberté d'action dans la société.
La réalité qu'on veut couvrir ici, c'est plus la
réalité des services professionnels du directeur
général dans d'autres établissements, et vous le savez,
vous avez eu à administrer... Ce matin, dans les journaux, à la
radio, il y a un cas auquel vous êtes intéressé, qui est
dans le décor depuis longtemps - ce n'est pas là-dessus que je
veux m'attarder. Mais, finalement, dans ce cas-là, on ne peut pas donner
les conclusions de l'enquête. Vous avez demandé à la
Sûreté du Québec de faire une enquête, sauf que ce
qui vous a été signalé, c'était bien de cette
nature-là, avec la présomption d'innocence.
M. Côté (Charlesbourg): À tort ou à
raison.
M. Trudel: À tort ou à raison. Avec la
présomption d'innocence, là. On respecte tous la
présomption d'innocence, sauf que ce qui vous a été
signalé, c'est, en apparence, de tel type de conflit qui s'est
présenté. Et le rapport qui vous a été remis... Je
vais vous citer ce qui est, semble-t-il, dans le rapport qui vous a
été remis. On parle, notamment, d'une situation nette de conflit
d'intérêts par un administrateur du centre qui a facturé
des honoraires à un autre centre par le biais d'une firme de consultants
dans laquelle il avait des intérêts.
Bon. Je suis prêt à admettre avec vous que c'est un peu
difficile à cerner. Dans ce contexte-là, si vous rejoignez notre
objectif - moi, je vais vous dire franchement, je n'ai pas de batterie
d'avocats pour fignoler un article, pour fignoler un amendement - si vous
êtes d'accord pour couvrir cette réalité-là, si vous
voulez la couvrir, cette réalité-là, je pense que vous
pourriez demander de fignoler quelque chose.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, ce qu'on
a apporté comme amendement qu'on a adopté ce matin, à
l'article 145. 1, c'est le début d'une meilleure circulation de
l'information, donc pour une meilleure connaissance de possibilité de
conflit d'intérêts. Une des difficultés qu'il y avait,
c'est que, finalement, n'étant pas au fait des intérêts que
possède quelqu'un, évidemment, on peut être dans une
situation où, effectivement, il y a du croisement qui se fait. Je pense
qu'on est assez bien balisés au niveau des conseils d'administration
à ce moment-ci, de relation D. G. avec conseil d'administration.
C'étaient les croisements de services qui ne l'étaient pas et qui
sont toujours difficiles. Parce que quelqu'un qui va vouloir contourner la loi,
peu importe ce qu'on met dedans, il va toujours réussir à la
contourner. L'esprit est assez clair, je pense, et il me semble bien que, par
rapport à tout ce qu'on connaît actuellement, on va assez loin.
moi, je n'ai pas d'objection à examiner comment on peut tenter de fermer
la porte, mais je ne veux pas tomber dans l'extrême, non plus. je ne veux
d'aucune manière tomber dans l'extrême et cette
préoccupation-là, c'est clair qu'elle est partagée ici et
qu'il faut tenter de l'éviter. quand on parle de services
professionnels, je pense qu'on restreint davantage la portée, la
portée de, mais on peut se retrouver quand même dans une
corporation où vous êtes propriétaire d'une partie de la
corporation, minoritaire à 10 %, où vous êtes un
professionnel et, à ce moment-là, je vous traiterais
différemment de quelqu'un qui offre des services aussi d'entretien
ménager, où le même ou un autre individu, même poste,
pourrait avoir 10 % des parts d'une entreprise de service ménager et
qui, lui, ne serait pas inquiété si on limite la notion à
professionnel à services professionnels.
Donc, je ne veux pas essayer de trouver des arguments pour contrer la
volonté parce que la volonté, de part et d'autre, est là
d'éviter ce genre de situation là. Mais on est quand même
sur un terrain où, au-delà de ce qu'on a fait, ce qu'il va
probablement falloir faire si on veut barrer toutes les portes, c'est
d'être très clair et d'aller totalement fermer la porte,
très hermétique, avec les conséquences que ça peut
supposer.
M. Trudel: Est-ce que vous êtes prêt, vous seriez
prêt à libeller un alinéa dans le sens... Je pense
qu'effectivement il faut s'adresser plus à l'éthique
professionnelle du directeur générai, peut-être,
qu'à une interdiction mur à mur qui risque de couvrir ce qu'on ne
peut pas nécessairement couvrir, de limiter la liberté. Je vais
vous donner le style, un peu à quoi ça pourrait ressembler,
à mon avis. C'est que, par ailleurs, il est du devoir du directeur
général de déclarer à son conseil d'administration
- je vais juste donner le tour - les contrats qui peuvent porter à
conflit - on pourra le rédiger comme il faut - par une corporation dans
laquelle il a des intérêts. Et là, tu fais appel au sens
des responsabilités, c'est-à-dire que tu es obligé de
déclarer à ton consei! d'administration: Écoutez, ma firme
privée de consultants vient d'obtenir un contrat du centre à 300
milles plus loin et je fais juste vous en informer. S'il n'en informe pas le
conseil d'administration je veux dire, quand
même, il faut se fier sur ia responsabilité, le
professionnalisme et la capacité de voir ces situations-là.
Par ailleurs, et là, je regarde un petit peu Mme Demers en
disant: Probablement que, dans une poursuite en déchéance de
charge, le fardeau de la preuve reviendrait, si tel était l'objet pour
la déchéance de charge, à la personne de déclarer
sa bonne foi, de déclarer et de prouver sa bonne foi dans ce qui a
été porté à la connaissance d'un juge, par exemple,
par une requête en charge. Alors, au lieu de lier ça et de le lier
dans l'ensemble des aspects, je pense qu'il faudrait l'aborder, dans la loi
nommément, par une espèce d'indication qui relève plus de
l'éthique professionnelle dans les fonctions du directeur
général que de couvrir des aspects sur lesquels tantôt on
disait: Bien non, ce n'est pas qu'on veut interdire parce que j'ai des actions,
parce que, je ne sais pas moi, j'ai 200 actions dans la compagnie
Réfrigération et Réfrigération inc., Frette Frette
Frette, que ça m'empêche, ça empêche cette
entreprise-là de vendre, de soumissionner pour un contrat, et de
l'obtenir, dans un hôpital.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce qu'à l'article
145.1, quand on parle d'éthique, ce n'est pas ça qu'on couvre? Je
pense que, s'il y a des choses à faire sur le plan du renforcement,
c'est davantage à l'article 145.1 à ce moment-ci qu'à
l'article 146 parce que, si on le trouve sous le chapeau de l'éthique,
c'est un peu ce qu'on a voulu couvrir par l'article 145.1 quand on dit: Tout
directeur général doit, dans les 60 jours qui suivent sa
nomination, déposer devant le conseil d'administration une
déclaration écrite mentionnant l'existence des
intérêts pécuniaires qu'il a dans des personnes morales,
des sociétés ou des entreprises susceptibles de conclure des
contrats avec tout établissement. Cette déclaration doit
être mise à jour dans les 60 jours de l'acquisition..."
M. Trudel: Oui. C'est-à-dire que ça nous
ramène à la question, et je ne veux pas être trop long
là-dessus, ça, ça couvre: le conseil d'administration
connaît l'environnement financier et l'environnement des
intérêts de son directeur général, mais c'est
toujours à l'autre bout. Ce qu'on veut éviter ici, c'est
précisément la situation, je m'excuse, mais qui vous a
pété dans la face, où il y a une boite de consultants qui,
par connaissance du réseau... Ce n'est pas couvert, cette
réalité-là, pour tous les autres établissements.
Alors, c'est juste ça qu'on cherche à couvrir. Cherchant à
le couvrir... Ce n'est pas pour me répéter encore une fois, mais
je ne veux pas, non plus, qu'on couvre au-delà de ce qu'on veut couvrir.
Alors, c'est pour ça qu'à l'article 146 il faut, à mon
avis, passer par le sens du devoir de l'administrateur principal, qui s'appelle
le directeur général, qui doit déclarer... C'est sa
responsabilité de déclarer au conseil d'administration les
intérêts qu'il a dans une entreprise qui a obtenu directement un
contrat ou qui est susceptible d'obtenir un contrat... Non, qui a obtenu un
contrat avec un autre établissement. Parce que si on a couvert, à
l'article 145, maintenant une déclaration annuelle
d'intérêts, comme dans les municipalités, c'est cette
réalité-là qu'il faut saisir et, encore une fois, je ne
veux pas qu'on saisisse plus que l'objet.
M. Côté (Charlesbourg): Seulement, la
difficulté que ça pose, c'est qu'à partir du moment
où vous avez dénoncé...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...est-ce que ça vous
prend l'autorisation de quelqu'un pour le conclure?
M. Trudel: Est-ce que ça vous prend...
M. Côté (Charlesbourg): L'autorisation de quelqu'un
pour effectivement conclure ou si c'est uniquement-Une voix: Un
mandataire?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Le principe de la loi,
c'est: un directeur général peut - exclusivité de
fonctions, mais "peut" - dans certaines circonstances, occuper des fonctions
et, à titre d'exemple, ce n'était pas de se priver de quelqu'un
qui a une compétence, qui peut assumer un intérim ou qui peut
assumer une tutelle. Donc, ça, c'est couvert par ces choses-là.
Là, ce qu'on a fait, c'est qu'on a ajouté un article qui,
à ce moment-là, oblige, par rapport à ton conseil
d'administration, vous avez raison, ou tout autre établissement, mais
d'informer ton conseil d'administration de tes intérêts. Dans la
mesure où on élargit, finalement, c'est de dénoncer
à quelqu'un, dans le sens d'informer quelqu'un que vous allez contracter
ou vous avez contracté par l'entremise d'une corporation qui a vendu
à l'hôpital de Sept-îles une unité de climatisation
et, à ce moment-là, dans votre esprit, est-ce que ça prend
l'autorisation du conseil, de la régie ou...
M. Trudel: Non.
M. Côté (Charlesbourg): Mais c'est uniquement le
fait de le dénoncer.
M. Trudel: C'est ça parce que, écoutez, le fait de
- je ne sais pas si j'ai le bon terme - non pas le dénoncer, mais le
fait d'informer, je vous dis franchement que ça restreint la zone de
péché quant à moi, parce que tu fais connaissance publique
des intérêts que tu as dans
tel contrat qui a été attribué. Écoutez,
ça ne me semble pas malin, malin, malin de demander à un
administrateur principal d'un établissement de dire: I! y a une firme,
dans laquelle je suis actionnaire, qui fait juste... Je vous informe qu'il y a
eu... Écoutez, si c'est un contrat substantiel qui fait appel au
réseau de relations que possède le directeur
général, en tout cas, moi, je suis d'avis qu'on vient de se
donner là une autre poignée qui fait en sorte qu'on rejoint
l'exclusivité de fonctions recherchée, mais on ne brime pas et on
n'enferme pas le directeur général, on lui donne la
responsabilité aussi de s'occuper de l'information à son conseil
d'administration, nommément dans la loi, encore une fois pour ne pas que
vous vous retrouviez, pour ne pas que le ministre se retrouve - peu Importe le
ministre - dans une situation où des consultants, des firmes de
consultants se sont donné des contrats entre eux au plan professionnel.
(10 h 30)
M. Côté (Charlesbourg): La meilleure balise, c'est
de l'interdire totalement. En tout cas, moi, je ne suis pas prêt à
aller là, mais c'est la meilleure balise. Vous admettrez avec moi
que...
M. Trudel: Tout à fait. D'accord.
M. Côté (Charlesbourg): ...c'est la meilleure
balise. Autrement, on est dans des situations où l'information du
conseil d'administration, transmise au conseil d'administration, peut
éviter un certain nombre de conflits d'intérêts. Même
si on le faisait au niveau de la régie régionale, par exemple, au
niveau du conseil d'administration de la régie régionale,
ça ne veut pas dire que quelqu'un qui est dans la région de
Québec ne peut pas contracter des services avec les Laurentides.
M. Trudel: Tout à fait.
M. Côté (Charlesbourg): Bon. Donc, c'est le seul
moyen d'être capable d'avoir une poignée universelle. Mais il va
être poigne sur le plan administratif. En fait, ça n'a pas de bon
sens, non plus.
M. Trudel: Non, non, ça n'a pas de bon sens.
M. Côté (Charlesbourg): Et je pense que l'indication
qu'on donne à l'article 145.1 qu'on a adopté en est une
indication d'éthique assez...
M. Chevrette: II y a une distinction entre une firme, une
compagnie qui vend des biens meubles, qui vend, je ne sais pas, des
frigidaires, de l'équipement, et une compagnie qui vend des services
professionnels. Parce que le vrai "racket", il y en a peut-être eu au
niveau des équipements, mais plus systématiquement, c'est au
niveau des échanges de bons services professionnels. Que je sache,
même si ce n'est pas prouvé hors de tout doute raisonnable, il y a
quand même des enquêtes administratives sérieuses et i! y a
quand même des enquêtes qui sont poussées encore plus loin.
Et ça, ce n'est pas une question de... C'est l'utilisation de son poste.
Je sais que ça rentre au niveau de l'éthique, je comprends
ça, mais il faut connaître un réseau aussi pour savoir
comment ça devient de grands amis indéfectibles, ça
devient des gens dont la solidarité dépasse les luttes contre les
gouvernements. Ça va jusqu'à se congratuler au niveau des
contrats de consultation et ça, vous le savez. Je ne veux pas entrer
dans le détail, mais vous le savez. D'ailleurs, j'attends un
complément de réponse là-dessus. C'est ça qu'on
veut couvrir, nous autres. Je sais que ce n'est pas facile à
verbaliser.
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, on a
commencé à le faire avec l'article 145.1...
M. Chevrette: Oui, je l'ai lu.
M. Côté (Charlesbourg): ...et ça
m'apparais-sait important de le faire, là. Évidemment, on dit la
même chose. Je pense qu'on est exactement sur la même longueur
d'onde. Mais comment le traduire de manière légale sans pour
autant que ça brime des droits d'individus, non plus?
M. Trudel: Mais est-ce que vous êtes d'accord que ce n'est
pas exagéré de remettre la responsabilité au directeur
général lui-même, qui a des intérêts dans une
firme de consultants, d'avoir la responsabilité d'informer son conseil
d'administration de tout lien qui se serait créé par contrat avec
un autre établissement en santé et services sociaux, de le
déclarer et, donc, de faire appel à l'éthique? C'est plus,
effectivement, faire appel à l'éthique professionnelle de la
personne. À ce moment-là, c'est lui qui a la
responsabilité, la charge. Ce qu'il fait, à l'article 145, c'est
qu'il déclare tous ses intérêts. C'est vrai qu'on fait un
pas et on fait un bon pas supplémentaire. On fait un bon pas dans cette
direction-là. Cependant...
M. Chevrette: Pourquoi n'y a-t-il pas d'interdiction en ce qui
regarde les services professionnels?
M. Trudel: ii l'a, l'interdiction, quant à lui. c'est la
corporation, la firme dans laquelle il a des intérêts qui n'est
pas couverte par l'article 146.
M. Chevrette: Ils nous obligent, nous autres, à rendre nos
actions...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ce qu'on a pris comme
exemple hier.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Sur le plan des
parlementaires, il y a une obligation de déclaration.
M Chevrette: Mais il y a plus que ça. Ils nous ont
forcés... Quand tu es ministre, en tout cas, nous autres... Je ne sais
pas si c'est la même chose pour vous autres. Je donne un exemple,
là. Je n'en avais pas gros, mais j'avais quelques petites actions dans
les caisses d'entraide économique, puis, au moment où
c'était gelé...
M. Côté (Charlesbourg):... obligé de le
placer...
M. Chevrette:... je ne pouvais même pas les vendre parce
que personne ne voulait les acheter, ça ne valait rien.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: J'ai été obligé de me nommer
un mandataire pour qu'il s'en occupe. Puis, là, un D. G... Je vais
essayer de poursuivre le raisonnement de mon collègue, je vais aller
plus loin là. Un D. G. qui est obligé d'avoir
l'exclusivité de tâches, à qui on ne nie pas la
possibilité d'avoir des actions dans des compagnies d'équipement,
ou quoi que ce soit, en autant qu'il fasse sa déclaration, à mon
point de vue, là, quand il est rendu à se former des firmes de
consultants ou de participer à des firmes de consultants, bon Dieu!
c'est un peu fort. Moi, ils m'en voudront, là, ça ne me
dérange pas. Il faut regarder l'esprit qu'on visait dans ça.
Rappelez-vous le débat qu'on a fait il y a quelques années sur
l'exclusivité de tâches. Là, on est loin de ça quand
on leur permet d'avoir des compagnies en autant qu'ils les déclarent.
Moi, je suis d'accord avec ça en principe, mais quand c'est rendu
à leur permettre de se placer en état de tentation en se formant
des firmes de consultants, moi, je ne marche pas. C'est clair. Ils investiront
dans autre chose, voyons! Autrement, vous aurez 23 enquêtes
administratives, vous ne saurez pas quoi faire avec trop trop, vous aurez de la
misère à passer ça au Solliciteur général,
puis il va poursuivre les enquêtes. Moi, je suis clair. Mol, j'irais
jusque-là, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que je comprends, c'est,
si on reprenait l'article 145. 1 et qu'au-delà de la personnalité
du directeur général, que pour des services professionnels... De
ce que je comprends, c'est uniquement les services professionnels, hein?
M. Chevrette: Ayant même - je vous donne un exemple - une
possibilité d'en arriver à donner des services dans les
établissements du réseau, il devra s'en départir, comme on
le fait. Moi, c'est clair de même.
M. Côté (Charlesbourg): C'est des services
professionnels dans le réseau.
M. Chevrette: Oui, parce que l'autre, la déclaration
d'intérêts, ça se vérifie. Si tu vends des
frigidaires ou si tu as 4 %, tu ne seras pas taxé. Ce n'est toujours pas
ta faute. Mais vous savez très bien ce qu'on veut dire, de toute
façon. Je pourrais faire un discours d'une heure pour vous le
démontrer, mais je sais que vous avez déjà compris.
M. Côté (Charlesbourg): d'ailleurs, c'est pour
ça qu'on a apporté l'article 145. 1. mais, évidemment, je
suis un petit peu inquiet aussi par...
M. Trudel: Vous avez accepté qu'on apporte l'article 145.
1.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Vous avez accepté qu'on apporte l'article 145.
1.
M. Côté (Charlesbourg): Qu'on apporte? Oui, oui.
D'ailleurs, que je l'accepte, sinon il ne passe pas. On va se comprendre dans
le mécanisme.
M. Trudel: C'est comme vous, on a compris que ça
marchait...
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, on peut
toujours se glorifier sur la place publique de l'avoir apporté, de
l'avoir proposé, mais s'il n'est pas accepté, il n'est pas en
application.
M. Trudel: Je vais reprendre la déclaration...
M. Chevrette: Non, mais la gloire est aussi grande de l'avoir
apporté.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui,
définitivement.
M. Trudel: Je vais reprendre votre expression à vous: Moi
aussi, j'ai compris vite que ça marchait à deux, cette
affaire-là.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Donc,
services professionnels dans le réseau, obligation de déclarer au
conseil d'administration les tentations.
M. Trudel: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Pas nécessairement
les tentations comme la réalité.
M. Trudel: Comme le péché.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, parce que dans la
tentation, tu n'as pas encore péché.
M. Chevrette: Non.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, si on va jusque dans
les tentations, on va manquer de moines pour confesser.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Ce n'est pas des farces là. On serait plus
généreux pour eux qu'on ne l'est pour plusieurs personnes
à qui on exige qu'elles se départissent de tous leurs
intérêts.
M. Côté (Charlesbourg): Je connais des hommes qui
ont été en affaires, qui sont venus en politique, qui sont
devenus ministres et qui sont ressortis avec un portefeuille
dégarni.
M. Chevrette: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Un portefeuille pas mal plus
dégarni que garni.
M. Chevrette: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, ça,
c'était la gloire de la politique.
M. Chevrette: et comme eux, c'est la permanence après, et
non pas l'électorat aux quatre ans, il faut encadrer, à mon point
de vue, encore plus correctement. puis, si on n'avait pas eu de preuve du
passé, je ne vous dirais pas qu'on n'aurait peut-être pas le
même discours, mais on bâtit des législations à
partir de la réalité qu'on connaît. et la
réalité qu'on connaît, vous le savez très bien, m.
le ministre, il y a eu des passes assez extraordinaires. il y avait des
spécialistes.
M. Côté (Charlesbourg): Si on essaie de cerner ce
qu'on va ajouter à l'article 145.1, services professionnels et
déclaration d'intérêts, non pas l'obligation de se
départir des intérêts, c'est l'obligation de...
M. Trudel: Non, non.
M. Côté (Charlesbourg): O.K., pour une
autorisation.
M. Trudel: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, on va le faire
à l'article 145.1 et on va voir comment on peut l'ajouter.
M. Trudel: Alors, le sens de ce qui serait ajouté à
l'article 145, c'est bien le sens là, c'est: quand il s'agit
d'intérêt dans des corporations fournissant des services de nature
professionnelle et que c'est susceptible d'être en conflit
d'intérêts avec l'un ou l'autre des établissements dans le
réseau, !e directeur généra! va être tenu, serait
tenu de le déclarer à son conseil d'administration.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Je ne sais pas si ça va pour mon
collègue. Je pense que oui, ça va.
M. Côté (Charlesbourg): Et on reviendra avec un
libellé en après-midi sur ce que ça peut être.
M. Trudel: O.K. ça va. Alors, on va le suspendre?
M. Côté (Charlesbourg): Non, ça va
s'ajouter.
M. Trudel: Ah! ça va s'ajouter. On est à l'article
145.
M. Côté (Charlesbourg): On reviendra avec...
Le Président (M. Joly): Nous sommes à l'article
146.
M. Trudel: À l'article 146.
Le Président (M. Joly): On reviendra à l'article
145.1. (10 h 45)
M. Trudel: Je change de rayon sur l'article 146. Alors, ici,
c'est le directeur général. Hier, M. Chariebois, de chez vous,
m'a bien décrit où c'était classé, tout ce
monde-là, c'est des cadres hors cadres. C'est des cadres hors cadres et
H n'y a pas seulement les directeurs généraux qui sont des cadres
hors cadres. Il y a également des cadres hors cadres qui sont adjoints
de cadres hors cadres, qui sont eux-mêmes classés hors-cadres.
Bon. Ma question, c'est... Évidemment, ici, ça ne couvre que le
directeur général. Il y a d'autres - je suis plus habitué
avec l'expression "cadre supérieur" dans l'établissement, je vais
prendre le langage de M. Charlebois, c'est quoi, c'est le directeur des
ressources humaines, du service des ressources... Des relations de travail.
M. Côté (Charlesbourg): Non, sous-ministre
adjoint...
M. Trudel: Sous-ministre adjoint du sous-ministre. Ici, on traite
du rôle du directeur général, mais il existe dans
l'établissement d'autres cadres supérieurs qui sont
classés cadres hors cadres. Où sont-ils couverts, ces cadres hors
cadres, par la réalité qu'on vient d'examiner? Parce que je ne
tiens pas spécifiquement à dire: Bon, bien, écoutez, il
peut y avoir des
abus du côté de la direction générale, c'est
également le cas d'autres catégories d'emplois et pour lesquelles
catégories d'emplois ou les personnes, c'est normal qu'on exige
l'exclusivité de fonctions. Moi non plus, comme mon collègue de
Joliette, je n'ai pas de misère avec ça. Compte tenu que c'est un
établissement public, financé publiquement, avec une
responsabilité publique, et qui n'est pas très exactement au
salaire minimum, je pense que ce n'est pas exagéré de
prévoir aussi si c'est conflit d'intérêts ou, par ailleurs,
en tout cas, l'exclusivité de fonctions.
M. Côté (Charlesbourg): "163. Le gouvernement peut,
par règlement, déterminer les normes applicables à un
cadre supérieur ou à un cadre intermédiaire d'un
établissement public en matière de conflit
d'intérêts de même que les normes applicables à un
tel cadre supérieur en matière d'exclusivité de fonctions.
"Un cadre supérieur ou un cadre intermédiaire ne peut, sous peine
de suspension, contrevenir à l'une des normes édictées en
vertu du premier alinéa."
M. Trudel: Est-ce qu'il y en a un règlement pour ces
gens-là actuellement?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, il y en a un
règlement actuellement, hein?
Une voix: Non, il n'y en a pas.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Lorsque la loi 95 a
été adoptée, il y avait ce pouvoir dans la loi...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...mais la
conséquence, c'était la destitution. C'est pour ça que le
règlement n'a jamais été élaboré parce que
c'est l'extrême. Je pense qu'il doit y avoir une graduation et c'est pour
ça qu'on le reprend. Il y a un papillon à l'article 163 qui va
dire: Une sanction pouvant aller jusqu'à la destitution, mais dans la
loi...
M. Trudel: Oui, oui, oui. Mais je vais vous dire
honnêtement, ce n'est pas la sanction qui me préoccupe.
M. Côté (Charlesbourg): Non, d'accord. Non, mais je
dois dire, c'est pour ça que le règlement n'a jamais
été fait. C'est parce que la sanction automatique était le
congédiement, donc, c'était trop fort, alors qu'en apportant
l'amendement qu'on souhaite on va le graduer. Là, à ce
moment-là, on va pouvoir faire le règlement.
M. Trudel: C'est quoi, un cadre supérieur dans le
réseau de la santé et des services sociaux?
M. Nicolle (Georges): Les directeurs.
M. Trudel: Les directeurs... Le directeur des services
professionnels, c'est un cadre supérieur.
M. Nicolle: Oui. Le directeur des ressources humaines, le
directeur des finances, ceux qui détiennent des fonctions de direction
et dont le supérieur immédiat est le directeur
général.
M. Chevrette: Son adjoint, ce n'est pas un cadre
supérieur?
M. Nicolle: L'adjoint au directeur général? M.
Trudel: Oui.
M. Nicolle: Ça va être un D.G., s'il est à 80
% et plus.
M. Chevrette: L'adjoint au directeur des ressources humaines?
M. Nicolle: Ce peut être un cadre supérieur et ce
peut être un cadre intermédiaire, selon le taux. Il y a une
barrière de 80 %. 80 % et plus, c'est un cadre supérieur; en bas
de 80 %, c'est un cadre intermédiaire.
M. Trudel: 80 % de rattachement au D.G.? M. Nicolle: C'est
ça, de la tâche.
M. Trudel: Bien, dont la tâche est rattachée au
D.G.
M. Côté (Charlesbourg): Ou d'attachement au D.G.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Excusez, pour fins
d'enregistrement, je voudrais identifier, c'est M. Georges Nicolle, qui est
conseiller à la direction des cadres, qui s'exprime.
M. Trudel: Conseiller à la direction... M. Chevrette:
Des cadres.
Le Président (M. Joly): Des cadres. M. Georges
Nicolle.
M. Chevrette: Êtes-vous un cadre supérieur?
M. Nicolle: Non.
Des voix: Ha, ha, hal
M. Chevrette: Ça dépend de votre degré
d'attachement au ministre? Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Non, c'est parce qu'il n'a pas eu sa certification
encore.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Ça n'existe plus,
ça, c'est l'aptitude.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Et les attitudes, et les attitudes. On n'a pas fini,
le ministre a encore des compléments de réponse qui vont venir au
cours des discussions.
M. Côté (Charlesbourg): À l'article 412.
1°. Une voix: Un jour.
M. Côté (Charlesbourg): La semaine prochaine.
M. Trudel: En tout cas, vous comprenez la réalité
qu'on essaie de cerner Ici. On pose des conditions, à mon avis,
normales, sévères, pour éviter des situations de conflit
et pour également s'assurer, Je pense, encore une fois qu'on...
M. Côté (Charlesbourg): La logique est
là.
M. Trudel: La logique est là. Bon. Alors, 1 n'y a pas
juste le directeur général. C'est la tête apparente, le
directeur général. Là, vous me répondez ce matin
que tout cadre qui dépend pour 80 % de ses tâches du directeur
général est un cadre supérieur. Ce n'est pas ça que
vous m'avez répondu?
M. Nicolle: Mais, comme je le mentionnais tantôt, les
cadres supérieurs, ce sont des directeurs, des responsables de direction
dans nos établissements, qui relèvent directement du directeur
général et qui dirigent d'autres cadres qu'on appelle des cadres
intermédiaires.
M. Trudel: Bon.
M. Nicolle: Maintenant, il peut y avoir les adjoints, mais
c'est...
M. Trudel: II y a quelqu'un dans le système qui
décide de mettre le ticket? C'est un cadre supérieur, c'est un
cadre intermédiaire, c'est un cadre de troisième niveau? Qui
prononce ça?
M. Nicolle: M. Charlebois, hier, vous a mentionné qu'il
existe des normes au niveau des classifications des emplois. Il existe des
normes au niveau des classifications des emplois et des descriptions de
fonctions types concernant les fonctions de directeur général, de
cadre supérieur et de cadre Intermédiaire. Il revient au ministre
de déterminer les classes salariales des directeurs
généraux et des cadres supérieurs, pour fins de
rémunération.
M. Trudel: J'ai entendu M. Charlebois, mais je ne lui avais pas
posé la question: Qui détermine la méthode? On me l'a dit
hier, c'est la complexité de la tâche. Qui détermine, qui
fait l'évaluation des tâches? Qui détermine si c'est un
cadre supérieur ou pas? Le ministre ne doit pas s'asseoir le dimanche
soir, j'imagine, et dire Bon, je regarde...
M. Côté (Charlesbourg): II fait la liste.
M. Trudel:... je fais la liste et je décide; je regarde
les descriptions de tâches, le comité hay qui, lui, donne... il
dit: bon, m. le ministre, ce soir, voulez-vous m'en classer une couple, s'i
vous plaît? il y a les a, a plus, aa plus...
M. Côté (Charlesbourg): b, b plus, c. c plus.
M. Trudel: B et B plus, et il y a ceux qu sont... C'est parce que
c'est t'inverse. Il y a les C et C plus. Il y a les "Côté
approved" et les "non Côté approved". Mais qui décide
quelque part? Est-ce que c'est l'établissement? C'est le conseil
d'administration? C'est un comité? C'est le ministère?
M. Côté (Charlesbourg): Avec la nouvelle formule,
ça va être CT, Côté-Trudel, ou Consei du
trésor.
Des vote: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Conseil du trésor.
M. Nicolle: Le ministère fournit aux établissements
les normes de classification qui sont assez exhaustives, un système de
points et facteurs qui est actuellement, d'ailleurs, en voie de
révision, et qui permet aux établissements de déterminer
les fonctions de cadre supérieur et les autres fonctions de cadre dans
l'établissement. Mais le ministère se réserve le
privilège le droit de déterminer les classes salariales
c'est-à-dire ce qui commande la rémunératior pour les
fonctions de cadre supérieur et de directeur général.
M. Chevrette: Actuellement, est-ce que c'est un pouvoir
délégué? En vertu de quelle loi ils négocient
présentement? Vos discussions avec l'Association des cadres...
M. Nicolle: On ne négocie pas avec les cadres. Les
associations de cadres sont reconnus
par décret pour fins de consultation sur leurs conditions de
travail.
M. Chevrette: Je comprends, mais vous ne me montrerez toujours
pas à faire des grimaces après 20 ans. Même si c'est
reconnu pour fins de consultation, dans les faits, c'est une véritable
négociation, sauf qu'il n'y a pas de pouvoir ultime. Ceci dit, pour
utiliser votre langage très technique, vous consultez les cadres sur
leur rémunération; donc, c'est après discussion et
consultation obligatoire en vertu d'un décret, pour être
très précis, que vous les consultez. N'est-ce pas?
M. Nicolle: C'est ça.
M. Chevrette: Bon. Il y a imposition d'un décret ultime,
mais les trois quarts du temps, c'est des ententes? Les trois quarts du temps
il y a eu des ententes. Je n'ai pas, à ma connaissance...
M. Côté (Charlesbourg): En tout ou en partie.
M. Chevrette: À ma connaissance, il y a toujours eu
entente. Il n'y a jamais eu de... Sauf pour les cadres scolaires. Mais
ça, ça ne regarde pas le ministère de la Santé.
Mais au niveau de la Santé comme telle, à ma connaissance, il n'y
a jamais eu de mésentente.
Une voix: C'est le ministre qui décide, c'est le
gouvernement qui décide.
M. Chevrette: Oui, je le sais que c'est le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): prenons un exemple.
ça a pas mal toujours été ça, mais dans le cas du
gel, par exemple, bon, vraisemblablement, malgré toutes les
consultations, il n'y aura pas d'entente. à ce moment-là,
ça va être une décision.
M. Chevrette: Oui, je comprends, mais ils suivent la trame des
autres.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Mais dans un cadre normal...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: ...il y a entente. C'est une reconnaissance. Mais
quelle est l'assise qui vous donne l'autorisation de faire un
décret?
Une voix: C'est l'article 412.1°.
M. Nicolle: C'est l'article 154 de la loi actuelle...
Une voix: L'article 412.1° que M. Côté
veut...
M. Nicolle: ...et l'article 412...
M. Côté (Charlesbourg): C'est l'article 412 qu'on
veut aborder dès la semaine prochaine.
M. Chevrette: C'est l'article 154 dans... Juste 30 secondes.
M. Côté (Charlesbourg): Juste pour l'explication.
À l'article 139, on a adopté que tout établissement doit
préparer un plan d'organisation administratif. Ce plan, actuellement,
d'organisation administratif doit inclure tous les cadres et est
approuvé par le ministère. Et la poignée que le
ministère a, c'est, bien sûr, la rémunération qui,
elle, est à l'article 412, 1° ou 2°? L'article 412 en tout cas,
à l'article 412, sur (e plan de la rémunération. Ce qui
fait que, sur le plan de la rémunération, s'il n'est pas
rémunéré en fonction de ce que le plan d'organisation, a
pensé, définitivement, des cadres supérieurs, il va y en
avoir moins. Il n'y va pas rien que pour le titre, il y va aussi pour l'argent.
Donc, c'est la rémunération qui est la poignée.
O.K. Il y a un exemple qui est peut-être intéressant
là. On me dit qu'il y a eu une volonté au niveau des CLSC de
nommer des cadres supérieurs, donc directeurs, et que le
ministère a refusé sur le plan de la rémunération.
Donc, on s'est retrouvé avec des gens qui avaient le titre, mais qui
n'ont pas la rémunération.
M. Trudel: Je ne veux pas être trop long là-dessus,
mon confrère va avoir comme des petits devoirs à faire
quelquefois. Moi, la question était plutôt d'en arriver à
celle-ci. Le directeur général, on lui exige de
l'exclusivité de fonctions balisée. Tous les autres cadres
supérieurs... (11 heures)
M. Côté (Charlesbourg): Non. À l'article 163,
il y a les mêmes choses, mais à l'intérieur d'un
règlement. Ça n'a pas été fait jusqu'à
maintenant même si on avait les pouvoirs dans la loi, à cause de
la pénalité qui était prévue à la loi qui,
finalement, était...
M. Trudel: Disproportionnée.
M. Côté (Charlesbourg): ...disproportionnée
par rapport aux besoins. Ça ne veut pas dire que ça ne la prend
pas ultimement. Mais je pense qu'il faut davantage que ce soit gradué
pour y arriver. C'est l'article 163 qui va nous permettre de le faire avec les
amendements qu'on va apporter et le règlement qui sera fait.
M. Chevrette: Mais je comprends que
l'article 163, cependant, laisse à la discrétion du
ministre le soin d'établir l'exclusivité de fonctions ou pas.
M. Côté (Charlesbourg): Dans le
règlement.
M. Chevrette: dans le règlement. moi, j'ai
l'expérience de certains réseaux et c'est bien des contrats
d'exclusivité de fonctions, tous les cadres supérieurs.
M. Côté (Charlesbourg): Pas en éducation. On
a parlé tantôt de l'éducation, c'est pour ça
que...
M. Chevrette: Dans les universités?
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce qu'on en a
discuté tantôt et une des récriminations qu'on a avec ce
qu'on met dans la loi et ce qui avait été fait à la toi
95, c'est qu'il n'y a pas de situation comparable dans d'autres grands
réseaux du gouvernement. On en a discuté un peu tantôt, il
y a au niveau de certains postes de la hiérarchie supérieure, de
l'enseignement supérieur, un certain nombre de balises, mais par
exemple, au niveau du corps professoral, H n'y en a pas. Il n'y en a pas et on
donnait certaines explications tantôt avec l'ex-recteur qui nous pariait
de ses expériences. Donc, à partir de ce moment-là, oui,
effectivement, on va y arriver par un règlement qui est proposé
par le ministre, mais qui est accepté par le gouvernement. Donc, ce
n'est pas un règlement du ministre, c'est un règlement du
gouvernement que vous connaissez.
M. Chevrette: Mais est-ce qu'un conseil d'administration, par
exemple d'une régie ou d'un établissement, pourrait signer un
contrat dans lequel il lie leur bonhomme à une exclusivité de
fonctions, ou leur bonne femme?
Une voix: Ils ne sont pas autorisés...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Bien,
c'est-à-dire que...
M. Trudel: Au niveau des cadres, pas au niveau du D.G.
M. Chevrette: Pas au niveau du D.G. là. M.
Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Chevrette: Pas au niveau du D.G. là, au niveau des
cadres supérieurs touchés par l'article 163?
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Bien là,
évidemment, il va devoir y avoir une transférabilité de la
logique de l'article 146 dans l'article 163 et ses conséquences sur le
plan réglementaire. Je pense que le principe est affirmé
là, il faut se retrouver avec le règlement qui va être en
continuité, en continuité de ce qu'on a fait dans les articles
précédents, et, évidemment, compte tenu du niveau
aussi.
M. Chevrette: C'est-à-dire que l'article 163 va devenir un
seuil minimum?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Mais il n'y a rien qui empêcherait un
établissement et un individu de signer un contrat individuel, vu qu'il
n'y a pas de convention collective, entre guillemets, de...
M. Côté (Charlesbourg): C'est un contrat qui lie
l'individu.
M. Chevrette: II n'y a rien qui empêchera... O.K.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Ça
va? Alors, adopté, M. le Président?
Le Président (M. Joly): L'article 146,
adopté...
M. Chevrette: Tel qu'amendé.
Le Président (M. Joly): ...tel qu'amendé.
M. Côté (Charlesbourg): Tel qu'amendé.
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 147.
M. Côté (Charlesbourg): "Le conseil d'administration
doit, dès qu'il constate que le directeur général
contrevient à l'une des règles prévues à l'article
146, le suspendre sans traitement ou prendre des mesures afin d'Intenter un
recours en déchéance de charge contre lui, selon la
gravité de la contravention. Il doit en outre, dans les 10 jours qui
suivent, en informer la régie régionale et le ministre en leur
indiquant la nature du cas et les mesures qu'il a prises. Une suspension
imposée en vertu du présent alinéa peut varier de trois
à six mois. "Le directeur général déchu de sa
charge devient inhabile à occuper une charge ou un emploi de cadre dans
tout établissement public ou toute régie régionale pour la
période d'inhabilité déterminée par le jugement.
Cette période ne peut excéder trois ans."
Il n'y a pas de papillon. C'est un des nombreux articles où il
n'y a pas de papillon.
M. Chevrette: Un des quelques.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Un des quelques articles. Moi,
j'ai deux questions. La première: "en informer la régie et
le ministre", quel est l'objectif?
M. Côté (Charlesbourg): Le même qui a
présidé à la sagesse du législateur de l'inclure
dans la loi actuelle.
M. Chevrette: Non, mais étant donné qu'il y a une
certaine forme d'oxygénation qui est supposée être
passée, surtout que vous laissez... Ce qui me surprend, c'est qu'on
laisse à l'appréciation ou à la gravité, O.K.?
Selon la gravité. On laisse le jugement au conseil d'administration qui
peut, si ce n'est pas grave, varier sa suspension de trois à six mois
et, si c'est grave, entreprendre la démarche de la
déchéance de charge. O.K.? Moi, par rapport à la
réforme, là, qui veut que la...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais c'est
respecté. L'explication de tout ça, c'est que si on se retrouve
devant une situation comme celle-là et que le conseil d'administration
ne prend pas de décision, un individu peut toujours se plaindre et il
faut qu'il y ait une possibilité que quelqu'un d'autre intervienne.
Donc, le palier supérieur devient la régie et l'ultime palier
devient le ministre, parce que, au bout de la ligne, l'im-putabilité
sera toujours celle du ministre devant l'Assemblée nationale. Donc, dans
ces conditions-là, il faut, à tout le moins, laisser la
possibilité, si un conseil d'administration n'agit pas - ça peut
être possible - devant des faits comme celui-là, que la
régie et le ministre puissent être informés de ces
situations-là.
M. Chevrette: Oui, c'est parce que j'ai un exemple. Je ne sais
pas si ce n'est pas un CLSC au Québec, eux, le conseil d'administration
a agi et il prétend que la gravité... On leur laisse porter le
jugement sur la gravité. Ils décident que ce n'est pas grave. Et
là, vous donnez à deux paliers le soin de tasser le conseil
d'administration, dans le fond.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais... En tout
cas...
M. Chevrette: vous avez un pouvoir de tutelle, de toute
façon, dans la loi. vous ne l'avez pas oublié dans
celle-là. dans la loi 34, vous l'avez oublié.
M. Côté (Charlesbourg): Pas moi.
M. Chevrette: Non, je sais, mais je parle comme gouvernement.
M. Côté (Charlesbourg): On aura l'occasion de s'en
reparler, d'ailleurs.
M. Chevrette: Oui. Mais dans celle-là, elle n'est pas
oubliée. Si vous avez un pouvoir de tutelle et si vous laissez au
conseil d'administration de l'établissement le soin de porter un
jugement de valeur sur la gravité ou la non-gravité, je suis
surpris que, simultanément, vous placiez la régie au-dessus de
l'établissement et le ministre en plus.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais...
M. Chevrette: Pourquoi ne pas dire que l'établissement
porte son jugement et le D.G. a un droit d'appel? Je ne sais pas à
quelle place.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais si le jugement est
en sa faveur ou que le conseil d'administration décide qu'effectivement
il n'y a rien là, mais qu'au contraire il y a de quoi là,
ça peut arriver, ça...
M. Chevrette: Oui. Les deux cas peuvent arriver.
M. Côté (Charlesbourg): Dans les deux cas. Alors, si
le ministre n'est pas informé, ou la régie, comment peut-il
agir?
M. Chevrette: mais dans un cas comme dans l'autre. je prends un
exemple où l'individu, le d.g. serait tassé sous l'influence d'un
député local, par exemple.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
Répétez-moi ça.
M. Chevrette: Un député, localement, veut tasser
son D.G. - c'est arrivé, ça, dans certains milieux et je vous en
donnerai quelques exemples - il veut tasser un D.G. d'un établissement.
Le conseil d'administration résiste, mais le ministre réussit
à tasser l'individu par son pouvoir de tutelle. Dans l'autre cas aussi,
c'est possible.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Dans l'autre cas, c'est aussi possible. Il y a des
D.G. qui vont vouloir rester en place et des conseils d'administration veulent,
mais c'est le ministre qui ne veut pas. Ces deux cas sont possibles. Mais comme
le ministre a le pouvoir ultime et qu'il a un pouvoir de tutelle, je ne
comprends pas pourquoi vous... Ça a l'air de minimiser l'autorité
du conseil d'administration, dans un premier temps.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Donc, ce n'est pas
ça qui est souhaité, là. Il faut bien se comprendre et je
savais qu'on aurait un débat assez corsé sur le chapitre des
directeurs généraux, compte tenu de certaines questions à
l'Assemblée qui n'ont pas totalement été répondues,
de ce que j'ai compris.
M. Chevrette: Non, non. Il y a même un ministre qui a dit
qu'il en prenait avis et qu'il répondrait.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Évidemment...
M. Chevrette: Et vous le connaissez assez bien.
M. Côté (Charlesbourg): Oui? Il va se faire parler
sur le coup du dîner.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Arrangez-vous pour qu'ils se parlent assez pour
qu'il puisse me répondre.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, ce qu'on fait, c'est
qu'on a dit: On est allés assez loin, merci, sur le plan des articles
145, 145. 1 et 146, et ainsi de suite. Je pense qu'on se donne des
poignées, on veut aller très, très loin pour éviter
ce genre de situation là. La transférabilité de la logique
veut qu'effectivement il puisse y avoir, à quelque part... Même si
l'autonomie du conseil d'administration est respectée, il faut que
quelqu'un, à quelque part, puisse intervenir. Je comprends que vous
dites: Par votre pouvoir de tutelle, vous avez cette
possibilité-là. Mais c'est, premièrement, admettre qu'un
pouvoir de tutelle, c'est haut un peu, hein?
M. Chevrette: Oui, mais vous avez deux tiers aussi, la
règle des deux tiers. Vous avez la règle des deux tiers.
Ça prend deux tiers des membres du conseil d'administration pour
démettre un D. G. ou pas. Donc, deux tiers; plus que ça, il y a
la régie. On l'a corsé pas mal, mais vous êtes en train de
défaire les noeuds.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, au contraire. Je
pense que ce n'est pas de défaire les noeuds. Je pense que ce n'est pas
ça du tout l'intention. Je pense que ce serait mal nous connaître.
Si l'imputabilité ultime n'était pas celle du ministre, je pense
qu'il y aurait moyen d'être encore beaucoup plus souple qu'on ne l'est
maintenant. Mais une chose est certaine, c'est qu'on est dans des situations
assez exceptionnelles, merci. Malgré des choses très claires et
qui sont plus claires qu'elles ne l'étaient encore dans la loi, pour
éviter des conflits d'intérêts, on est dans une situation
où, effectivement, il faut faire confiance aux conseils
d'administration, et je pense que ça va être le cas de l'ensemble
des conseils d'administration, où les bonnes décisions vont se
prendre. Mais on peut se retrouver dans des situations où,
effectivement, ce n'est pas la bonne décision qui est prise, pour toutes
sortes de raisons, et, dans ce sens-là, il faut au moins donner la
possibilité à la régie et au ministre
éventuellement d'intervenir, pas uniquement par le pouvoir de tutelle,
parce que c'est l'artillerie lourde, s'il vous plaît, merci. Ça,
c'est l'intervention ultime. C'est une intervention ultime. Et je ne suis pas
sûr qu'on sera dans des situations qui nécessiteraient une
situation comme celle-là. Évidemment, quand je vois passer
ça, vous me donnez des exemples, et je pense que c'est dans les deux
sens, on l'admet volontiers, mais il m'en passe dans la tête. Ça
ne fait pas bien bien longtemps que je suis là, puis... Je
préfère avoir cette possibilité-là et probablement
celui ou celle qui va me succéder aimerait bien ça aussi, peu
importe sa couleur, parce que c'est sa responsabilité ultime comme
ministre de s'assurer que les choses se passent correctement.
M. Chevrette: "De trois à six mois", c'est emprunté
à quelle jurisprudence?
M. Côté (Charlesbourg): Je vais le vérifier,
je vais vous le dire. Ce n'est pas...
M. Chevrette: c'est parce que ça m'ap- paraissait dans
les... vous avez les primes de séparation, c'est à peu
près ça, ça peut aller jusqu'à six mois.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Une voix:
Jusqu'à un an.
M. Chevrette: Mais une suspension... Oui, je me dis, je crois que
le décret parle de six mois, ça va à un an, mais le
décret parle de six mois, à moins qu'il n'ait été
amendé?
Une voix: C'est douze mois. Ça peut aller jusqu'à
douze mois. La réglementation actuelle, tant pour les directeurs
généraux que pour les cadres, prévoit...
M. Chevrette: Non, mais c'est parce que moi, je comparais: si
c'est une séparation et qu'un individu n'a aucune tache à son
dossier, il peut aller chercher x mois.
M. Côté (Charlesbourg): Jusqu'à douze
mois.
M. Chevrette: Si on le suspend parce qu'il y a des taches, il
faudrait au moins que ça ait une connotation...
M. Côté (Charlesbourg): Qu'on tienne compte de la
tache.
M. Chevrette: Bien, il me semble. Pas de tache, il vaut douze
mois et sans tache, c'est rien que trois mois de suspension. Il me semble que
taché, détaché, il faudrait au moins payer le
détergent, et qu'il y ait une corrélation entre ce qu'on appelle
la prime de séparation pour un individu par rapport à celui qui a
fauté. On est au niveau des fautes.
M. Côté (Charlesbourg): Mais c'est une
suspension.
M. Chevrette: Oui, je sais, mais c'est une suspension sans
salaire, donc une suspension sans traitement pour une tache... Dépendant
de la gravité de la tache, je comprends, et avec les deux mois, trois
mois, avec la régie qui peut intervenir, avec le ministre qui peut
intervenir, je comprends ça. Mais ça m'amène à vous
poser une question sur le dernier paragraphe de l'article 147.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: "Cette période ne peut excéder trois
ans." Quand quelqu'un, un D.G. ou une D.G est rayé de la mappe, il est
déchu, ça ne peut pas dépasser trois ans.
M. Côté (Charlesbourg): Trois ans.
M. Chevrette: Même en cas de faute lourde et de faute
criminelle? Par exemple, quelqu'un qui aurait détourné des fonds
pour, je ne sais pas, moi, 500 000 $, 600 000 $?
M. Côté (Charlesbourg): Ce que Mme Demers me dit,
finalement, c'est inspire d'autres lois. (11 h 15)
M. Chevrette: Le délégué de chantier qui ose
se coltailler, qui a une petite faute criminelle pour voie de fait simple, il
est exclu pour cinq ans avant d'être délégué de
chantier. Puis là, on se ramasse... Une déchéance de
charge, c'est lourd.
M. Côté (Charlesbourg): C'est lourd.
M. Chevrette: On ne congédie pas quelqu'un pour le plaisir
de le congédier. Ou bien il a fraudé, ou il a marqué une
incompétence totale, ou bien... Je veux dire, avec tout le processus de
sauvegarde qu'il y a dans ça, on ne démet pas quelqu'un de ses
fonctions pour le plaisir de le démettre. Donc, à partir de
là, dépendant de la nature de la faute, surtout si c'est
criminel, j'aimerais bien qu'on me dise, en tout cas, avant que je l'adopte,
où vous avez pigé ça pour voir si on ne pourrait pas
démontrer... Parce qu'on sait qu'il y a des gens, il n'y a pas de
cachette puis ce n'est pas péjoratif, ce que je veux dire, mais dans ce
réseau il s'est tissé des liens de connaissance, d'amitié
même. Il y a des gens qui ont quitté des endroits avec une prime
de séparation de six mois ou d'un an, puis qui sont
réembauchés le lendemain dans le réseau, puis assez vite,
hein? J'ai même vu des primes de 100 000 $ puis, une semaine
après, le type rentrer dans un autre établissement. Comme il y a
eu des renvois, parce que vous savez que la majorité des renvois dans
ces centres-la se terminent non pas par un congédiement, mais ça
se termine par une démission... On poigne la chemise jusqu'à
temps qu'il étouffe; là, il signe sa démission puis il
s'en va. Et comme il a démissionné, il n'est pas déchu.
Mais on pouvait faire une preuve extraordinaire d'incompétence...
Là, je vais attendre parce que je parle dans le beurre.
Une voix: Tu parlais tout seul. M. Chevrette: Je parlais
de toi. Une voix:...
M. Côté (Charlesbourg): Non, ce n'est pas Montcalm.
Oui, mais il ne pouvait pas l'être, c'était le candidat choisi par
M. Marier, mais il ne pouvait pas l'être parce que le chirurgien
n'était pas dans la fédération puisqu'il s'était
désaffilié. Donc, c'est le conseiller principal...
Évidemment, je n'étais pas là à
l'époque, même si j'étais dans le parlement. On me signifie
que les indemnités de départ, c'est un règlement qui est
arrivé en 1982...
Une voix:...
M. Côté (Charlesbourg): D'accord, mais qui,
automatiquement, mettait fin... Le gars qui partait avec son indemnité
de départ, ou l'individu, le vendredi, puis il était
engagé ailleurs le lundi, ça, ça n'existe plus comme
possibilité. Évidemment, au-delà de la période qui
est comblée, six mois ou douze mois, si l'individu se retrouve dans le
réseau ou ailleurs, bon, ce n'est pas des choses que, je pense, on peut
empêcher puis qu'on doit nécessairement empêcher non
plus.
M. Chevrette: Non, non, pour les mises à pied, je le
comprends. Surtout que ce n'est pas une question de tache là...
M. Côté (Charlesbourg): D'autant plus qu'on a
resserré, au cours des dernières années, aussi les
règles d'application concernant ces indemnités de départ
là de manière assez importante parce que, tant et aussi longtemps
que c'est le ministère qui paie, c'est facile de faire une
réorganisation administrative pour faire en sorte qu'on puisse
évacuer quelqu'un. Mais, à partir du moment où c'est
à la charge, en bonne partie, de rétablissement, je pense
qu'à ce moment-là on peut éviter quelques abus qui ont pu
se passer.
Une voix: C'est trois ans.
M. Chevrette: Mais depuis quand?
M. Côté (Charlesbourg): Les trois ans, c'est dans la
lot actuelle.
M. Chevrette: Mais depuis quand que c'est là?
M. Côté (Charlesbourg): 1987. Mme Demers:
C'est l'article 104.
M. Chevrette: C'est dans le cadre de la loi de Mme
Lavoie-Roux...
M. Côté (Charlesbourg): oui.
M. Chevrette: ...sur les conflits d'intérêts?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça. La loi
95.
M. Chevrette: 95?
Une voix: La loi 97.
M. Côté (Charlesbourg): 97. L'autre, c'est 95.
M. Chevrette: Oui, mais dans le fond, moi, ce que je... Remarquez
bien que je trouve que, pour certains actes criminels graves, ce serait
l'exclusion, au moins correspondant aux pénalités qu'on donne
à des gens dont la tâche professionnelle est bien moins grande. Il
faudrait peut-être regarder, à un moment donné, dans
l'économie des lois du Québec. Règle
générale, il y a des secteurs... Si le secteur de la
construction, c'est cinq ans, le secteur de la santé, c'est trois ans,
le secteur, je ne sais pas moi, il doit y avoir trois ou quatre
législations qui touchent... Il faudrait peut-être tirer une
même ligne pour l'ensemble des citoyens. Si c'est trois ans pour un
professionnel et si c'est cinq ans pour un simple salarié de la
construction pour occuper un poste de délégué de chantier,
je trouve ça disproportionné. Personnellement, vous me permettrez
d'être en désaccord avec les deux poids, deux mesures. Parce que
si tu as un statut, tu as ton électricité; si tu ne l'as pas, tu
n'as pas ton électricité. Ça fait deux poids...
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, ce qu'on
a fait, c'est reproduire l'article 104 qui a été adopté en
1987, qui est donc assez récent.
M. Chevrette: Je me rappelle, sur la loi 97, la discussion qu'on
avait eue. Mais on avait fait la même remarque, si ma mémoire est
fidèle, essayer de regarder l'économie des lois du Québec
pour avoir une certaine trame uniforme dans les suspensions. À plus
forte raison, même, ceux qui ont les deniers publics en main. C'est
encore plus grave quelqu'un qui, par exemple, détournerait des fonds
publics par rapport à quelqu'un qui veut juste occuper un poste de
délégué de chantier. Son malheur, ça a
été de se froisser avec une autre centrale et, là, il est
cinq ans sans pouvoir occuper, pour un simple soufflet - je ne dis pas que le
soufflet est admissible; des fois, il vient dru...
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas juste un
soufflet.
M. Chevrette: Non, non, mais je donne un exemple. Tu arrives avec
le problème; ici, c'est trois ans. Regardez, M. le ministre, à
votre article 107 de votre loi 120, sixième paragraphe: Tu ne peux
être membre d'un conseil d'administration si, au cours des cinq
années précédentes, tu as été
déclaré coupable d'un crime punissable de trois ans
d'emprisonnement et plus. On est presque aussi sévère pour
être membre d'un conseil d'administration qu'on l'est pour un directeur
général qui a été déchu de ses
fonctions.
M. Côté (Charlesbourg): On va regarder là,
parce que l'idée de base, c'est l'économie des lois. On ne peut
pas inventer la roue non plus, et c'est tenter d'être le plus
équitable possible.
M. Chevrette: Est-ce que quelqu'un qui est déchu perd son
accréditation? Il sort de la piscine?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Chevrette:
Où c'est écrit ça?
M. Côté (Charlesbourg): On a discuté
longuement de ça hier soir.
M. Chevrette: Oui, mais c'est parce que Rémy m'a
indiqué qu'il n'avait pas la réponse finale.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Évidemment, ce
qu'on a dit, c'est qu'effectivement, c'est un individu qui devait se
requalifier dans la piscine.
M. Chevrette: II faut qu'il se requalifie. M.
Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Mais ce que j'expliquais au moment où vous
discutiez avec vos collègues, votre entourage, c'est ceci. Dans le
réseau, il s'est développé des amitiés
particulières, des affections naturelles et particulières dans
certains cas, puis on sent très bien, M. le ministre, que beaucoup de
gestes pourraient conduire à une déchéance de charge, mais
ça se termine, avant même que ça arrive sur le bureau du
ministre, par une démission, ce qui annule complètement les
effets de la loi à ce moment-là, en cette matière. Et
ça, vous en connaissez des dizaines d'exemples et moi pareil. Je sais
que ce n'est pas facile au niveau d'une législation de prévoir
une démission. Je le comprends. Mais y
a-t-il un mécanisme - peut-être qu'^u niveau de la loi il y
a un mécanisme - qui autorise à entreprendre une
déchéance de charge même s'il y a eu démission?
Le Président (M. Joly): Mme Demers.
Mme Demers: On a prévu un article qu'on n'avait pas dans
la loi antérieure où on dit que la démission du directeur
général ou d'un membre du conseil d'administration est effective
au moment où elle a été acceptée par le conseil
d'administration. Si le conseil refuse la démission, il n'y a rien qui
empêcherait de poursuivre le directeur général en
déchéance de charge.
M. Côté (Charlesbourg): Et c'est nouveau.
M. Chevrette: oui, je sais que c'est nouveau. je sais que c'est
nouveau, accepter une démission, mais bien souvent, pour t'en
débarrasser, localement, tu... moi, ce n'est pas l'effet sur le local,
c'est les portes qui ne sont pas fermées au niveau d'ailleurs. quand tu
cherches 15 caisses de documents, puis elles sont perdues, ça a
été détruit un samedi soir ou un dimanche soir, dans la
nuit, ou elles se sont volatilisées, tu essaies de faire une
enquête, tu ne les trouves plus, et tu apprends un mois après
qu'il est dans le réseau, à quelque part, bien, à quelque
part, on sait où. quand tu vois ça, je ne sais pas, je comprends
que... mais localement, vous ne demanderez sûrement pas à des gens
qui en ont plein le dos de ne pas accepter la démission de quelqu'un.
sauf qu'accepter une démission, bien souvent, ça a pour effet de
fermer le dossier. puis il y en a. s'il n'y en avait qu'un, je ne dirais pas un
mot.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais... Bon, c'est une
situation, je pense, avec laquelle on devra vivre. On fait appel au sens des
responsabilités des individus tant sur les conseils d'administration que
des individus qui vont opérer à travers le réseau. Je
pense qu'on s'est donné jusqu'à maintenant un peu plus de balises
au niveau de la loi pour être capables de contrer ces
événements-là. En tout cas, je pense qu'on est un pas en
avant. Et même si on mettait d'autres mesures, il y aura toujours
quelqu'un, quelque part, qui va trouver le moyen de passer à
côté, ou essayer de passer à côté.
M. Chevrette: Vous avez prévu un code d'éthique
pour les employés. Est-ce que ça va automatiquement s'appliquer
aux D.G.?
M. Côté (Charlesbourg): oui. tout employé, y
compris les professionnels. évidemment, il y a des codes de
déontologie pour les professionnels, mais...
M. Chevrette: Sous réserve des trois ans, là...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. On va l'adopter puis
revenir au niveau... Si, ailleurs, c'est un temps qui excède de trois
ans, je ne demande pas mieux qu'on se réajuste sur l'économie
générale des lois. Je ne pense pas qu'on doive les traiter de
manière différente, mais en plus et en moins.
Le Président (M. Joly): L'article 147...
M. Chevrette: Juste une dernière question. Quels sont les
recours d'un D.G. qui, d'autre part, serait suspendu injustement par un conseil
d'administration?
M. Côté (Charlesbourg): C'est à partir d'un
règlement qui va être sous l'empire de l'article 412.
M. Chevrette: II va y en avoir dans l'article 412.
Une voix: Ah! mais c'est tout le pouvoir
réglementaire!
M. Côté (Charlesbourg): C'est un règlement
qui existe déjà, qui est intitulé "Procédure de
recours dans le cas de congédiement, de non-réengagement ou de
résiliation d'engagement". C'est un règlement qui existe
déjà qui va être revu.
M. Chevrette: Un arbitrage?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Et on l'a à
2°, c'est marqué "de non-réengagement ou de
résiliation d'engagement". Donc, c'est ce
règlement-là.
Le Président (M. Joly): L'article 147, adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. J'appelle l'article
148.
M. Côté (Charlesbourg): "Le conseil d'administration
ne peut destituer le directeur général ou réduire son
traitement que par une résolution adoptée par le vote d'au moins
les deux tiers de ses membres à une séance convoquée
à cette fin. "Le directeur général ne peut assister
à la séance du conseil d'administration lorsque celui-ci discute
ou décide de sa destitution, de sa suspension, de sa
rémunération, du renouvellement de son engagement ou de ses
autres
conditions de travail." (11 h 30)
II y a un papillon: Remplacer, dans les première et
deuxième lignes du premier alinéa, les mots "destituer le
directeur général" par les mots "nommer le directeur
général, le destituer". C'est une demande qu'on avait eue de
l'Opposition au moment où on a discuté de...
M. Chevrette: Autant l'embauche que la destitution.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Parce qu'on
était dans une situation de 50 % plus un pour l'embauche, mais des deux
tiers pour la destitution. C'est aussi important comme geste de le nommer que
de le dénommer.
M. Chevrette: Le pouvoir de suspendre, lui, peut-il être
laissé, par exemple, à... En cas de faute lourde, est-ce qu'un
président pourrait d'office suspendre un D.G. et dire: Je le ferai
ratifier a posteriori?
M. Côté (Charlesbourg): Actuellement, ce n'est pas
le cas dans la loi.
M. Chevrette: Ce n'est pas le cas dans la loi?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Chevrette: Si j'ai bien compris, dans la loi
présentement, ça prend une réunion du conseil
d'administration et ça peut... Là, c'est dûment
convoqué et c'est les jours... Selon le règlement. Mais s'il y en
a un qui est "chum" avec et qu'il ne signe pas la convocation? Il peut
être 10 jours... Je me souviens, dans les cas d'abus sexuel, dans les
centres de réadaptation pour les psychiatrisés, dans les cas
d'agression physique, on suspend d'autorité des individus.
M. Côté (Charlesbourg): Si je me souviens, dans des
convocations spéciales d'assemblée, c'est le tiers des membres du
conseil d'administration, si ma mémoire est fidèle.
M. Chevrette: Pour convoquer?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Si ma mémoire est fidèle, oui.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, à partir de ce
moment-là...
M. Chevrette: Mais il n'y a pas un avis, sauf si tout le monde y
renonce ou quelque chose du genre?
Mme Demers: Oui, si c'est une résolution écrite par
tout le monde, on n'a pas besoin d'avis de convocation. Ça, c'est
prévu.
M. Chevrette: Quand vous dites: "réduire son traitement",
je suppose que c'est en dehors de... C'est pour fins de pénalité.
C'est parce que, tel que rédigé... Il y a des ententes entre les
cadres où il y a des...
M. Côté (Charlesbourg): C'est déjà un
élément de l'article 106 de la loi depuis 1977.
M. Chevrette: Je l'ai déjà vu...
M. Côté (Charlesbourg): O.K., mais...
M. Chevrette: ...mais c'est dans le sens de réduire pour
fins de pénalité. Je relie ça avec l'article qu'on a fait
tantôt. Dans certaines conventions collectives ou dans certains
décrets, on a vu trois choses. On a vu destitution de charge, suspension
sans traitement ou réduction, pénalité... Une
pénalité de 5000 $ ou de 10 000 $. Si c'est dans le sens de la
pénalité, je ne l'aurais pas mis là, je l'aurais
accroché à la notion de pénalité. Parce que
réduire un traitement, quand on sait que les traitements sont
négociés ou imposés par décret, peu importe, mais
il y a une entente: tant de lits, tu as tant; si tu as tant d'employés,
tu as tant. C'est parce que le mot "réduire" ici pourrait changer...
M. Côté (Charlesbourg): II y a quelques
établissements, à titre d'exemple, parce que ce n'est pas
uniquement pénal, ça finit par une...
M. Chevrette: Une réduction de traitement...
M. Côté (Charlesbourg): ...réduction de
traitement...
M. Chevrette: ...pas reliée à une
pénalité.
M. Côté (Charlesbourg): ...pas reliée
à une pénalité. Par exemple, il y a quelques cas où
des institutions payaient plus cher le directeur général que ce
qui était permis par nos règles.
M. Chevrette: Les ententes, oui, les décrets.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Donc, dans
ces situations, le ministre écrit pour demander de réajuster le
traitement. Ça peut être une situation comme celle-là. Il y
a d'autres situations. Si on est dans une situation où il y a une
réorganisation qui peut amener effectivement des charges moins lourdes,
alors c'est ça que ça voudrait à ce moment-ci couvrir.
M. Chevrette: Est-ce que ça règle le cas de
certains directeurs généraux de certains établissements
qui étaient payés par des fondations?
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas à
cet
article-là. Ça doit être sur les fondations. C'est
concernant les fondations. C'est sur l'article des fondations. Ça,
ça va être couvert par un article des fondations.
M. Chevrette: Où les fonds de la fondation seront
protégés...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette:... contre ces histoires-là?
M. Côté (Charlesbourg): L'article 197 et l'article
134. 1 de la loi actuelle, mais c'est l'article 198.
M. Chevrette: Quand j'ai lu l'article 148... M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette:... je me disais: Une déchéance de
charge doit nécessiter une convocation spécifique sur ce sujet,
donc une séance spéciale. Mais quand on y ajoute "ou
réduire son traitement", est-ce que ça constitue
véritablement...
M. Côté (Charlesbourg): Un objet d'une ordonnance
spéciale, oui.
M. Chevrette: Par exemple, si c'est une lettre du ministre, entre
vous et moi, une séance spéciale pour réduire un
traitement quand c'est à la demande du ministre qui dit: Veuillez
respecter l'entente nationale, je trouve que c'est obliger... C'est des
bénévoles, ça, là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: C'est du monde qui va sur les conseils. Je ne dis
pas que ce n'était pas dans la loi. C'est parce que, tant qu'à
faire une réforme, on est aussi bien de la faire... C'est parce que, si
j'ai bien compris, la séance spéciale, vous mettez l'accent sur
la séance spéciale. Il faudrait que ce soit pour la
déchéance. Ça, ça n'empêcherait pas de le
garder aux deux tiers pareil, votre...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Chevrette: Mais pas dans une séance spéciale.
Puis même "ou de ses autres conditions de travail", prenez le dernier
bout de la phrase...
M. Côté (Charlesbourg): Ça pourrait inclure
la rémunération à ce moment-là.
M. Chevrette: Bien oui.
M. Côté (Charlesbourg): C'est plus
général, mais ça pourrait inclure la
rémunération, mais de manière moins spécifique que
c'est le cas là.
M. Chevrette: En fait, la séance spéciale, c'est
vraiment quand ça touche le renouvellement ou la
déchéance. Le reste, on ne doit pas forcer un conseil
d'administration à faire une convention, une convocation spéciale
pour discuter: Je te réduis de 2000 $ parce que je suis hors normes
nationales, puis dorénavant, bien, tu seras disponible jusqu'à 5
h 10 au lieu de partir tous les soirs à 5 heures moins quart. Il me
semble que ça ne fait pas l'objet d'une séance spéciale.
Ça enlève l'importance de l'article qui est pour
déchéance de charge, ou renouvellement ou pas, ou ça peut
être deux petits articles différents.
M. Côté (Charlesbourg): Mais c'est dans le premier
alinéa qu'on doit, je pense, soustraire ou réduire son
traitement, au lieu du deuxième, parce que le deuxième, c'est la
participation du D. G. à la séance qui traite de ces sujets.
Donc, si on se comprend, l'article 148, au premier alinéa, se
lirait comme suit: "Le conseil d'administration ne peut destituer le directeur
général que par une résolution adoptée par le vote
d'au moins les deux tiers de ses membres à une séance
convoquée à cette fin".
Une voix: Ne peut le nommer ou le destituer...
M. Côté (Charlesbourg): O. K. D'accord. C'est parce
que, en incluant le papillon, ce serait "nommer et destituer",
évidemment.
M. Chevrette: O. K. Faites-en deux articles.
M. Côté (Charlesbourg): S'il y a une
rémunération qui est supérieure à ce qui est
reconnu et que le ministre écrit pour diminuer la
rémunération, il n'y a pas nécessité qu'il y ait un
vote des deux tiers du conseil d'administration. C'est impératif, il
faut que tu le fasses.
M. Chevrette: Oui, même pas.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Bon, alors, à ce
moment-là, on n'a pas besoin de l'inclure à l'intérieur de
l'article de loi.
M. Chevrette: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, on se retrouverait
devant un article qui dirait: "Le conseil d'administration ne peut nommer ou
destituer le directeur général que par une résolution
adoptée par le vote d'au moins les deux tiers de ses membres à
une séance convoquée à cette fin. "Le directeur
général ne peut assister à la séance du conseil
d'administration lorsque celui-ci discute ou décide de sa destitution,
de sa suspension, du renouvellement de son engagement ou de ses autres
conditions de travail. "
M. Chevrette: Correct. Vous pouvez même laisser
"rémunération" dans le dernier paragraphe à ce
moment-là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, on le laisserait,
oui.
M. Chevrette: Si vous l'enlevez en premier.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Donc, M. le
Président, si on veut être le plus clair possible, l'article se
lirait maintenant comme suit: "Le conseil d'administration ne peut nommer ou
destituer le directeur général que par une résolution
adoptée par le vote d'au moins les deux tiers de ses membres à
une séance convoquée à cette fin. "Le directeur
général ne peut assister à la séance du conseil
d'administration lorsque celui-ci discute ou décide de sa destitution,
de sa suspension, de sa rémunération, du renouvellement de son
engagement ou de ses autres conditions de travail".
On va vous soumettre le papillon.
Le Président (M. Joly): Alors, nous allons avoir le
papillon.
M. Chevrette: Tel qu'amendé.
Le Président (M. Joly): Alors, vous retirez le premier
amendement, M. le ministre...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): ...pour soumettre le nouvel
amendement tel que lu.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Bien "nommer", le papillon a été
adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Ça ne me dérange pas, ça, pour
simplifier.
Le Président (M. Joly): Non, mais c'est parce que...
M. Côté (Charlesbourg): Pour la simplification du
président, je pense qu'il y en aura un seul, avec l'Intégration
de tout...
M. Chevrette: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): ...et on arrivera aux
mêmes fins. C'est ce que j'ai compris.
M. Chevrette: Oui, faites-en un global, "nommer", puis
ôter...
Le Président (M. Joly): Donc, nous suspendons l'article
temporairement pour...
M. Chevrette: Ajouter puis ôter.
Le Président (M. Joly): Parfait. L'amendement et l'article
sont suspendus, l'article 148. J'appelle l'article 149.
Le comité des usagers
M. Côté (Charlesbourg): donc, l'article 149: "tout
établissement qui exploite un centre d'hébergement et de soins de
longue durée, un centre de réadaptation, un centre hospitalier de
soins psychiatriques ou un centre hospitalier dont plus de 10 % des lits sont
destinés à des usagers nécessitant des soins de longue
durée, doit mettre sur pied un comité des usagers dans chaque
centre et lui accorder le budget particulier fixé à cette fin
dans son budget de fonctionnement. "Ce comité se compose d'au moins cinq
membres élus par tous les usagers de l'établissement ou leurs
représentants. La majorité de ces membres doivent être des
usagers ou leurs représentants".
Et vous aurez compris qu'il y a un papillon. 1° Remplacer le premier
alinéa par les suivants: "149. Tout établissement, dès
qu'il exploite un centre d'hébergement et de soins de longue
durée, un centre de réadaptation, un centre hospitalier de soins
psychiatriques ou un centre de protection de l'enfance et de la jeunesse..."
Non? (11 h 45)
Le Président (M. Joly): C'est parce qu'on ne l'a pas eu
encore, le papillon.
M. Côté (Charlesbourg): "...doit mettre sur pied un
comité des usagers et, dans le cas d'un établissement public ou
d'un établissement privé conventionné visé à
l'article 380, lui accorder le budget particulier fixé à cette
fin dans son budget de fonctionnement ou, dans le cas d'un établissement
privé non conventionné, le montant versé à cette
fin par le ministre. "Un établissement qui exploite un centre
hospitalier de soins généraux et spécialisés ou un
centre local de services communautaires peut, à la demande des usagers
à qui il dispense ses services, mettre sur pied un tel comité."
2° Supprimer, dans la deuxième ligne ainsi que dans la
troisième ligne du deuxième alinéa, les mots "ou leurs
représentants".
M. Chevrette: Là, il y a du nouveau par rapport...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, oui.
M. Chevrette: ...à ceux qu'on avait anti-
cipés. Avez-vous un texte?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): On va vous le donner.
M. Côté (Charlesbourg): ii y a trois changements par
rapport au volet initial, d'abord de permettre au privé, soit
privé conventionné ou privé tout court, d'avoir un
comité de bénéficiaires et de pourvoir à son
financement; deuxièmement, ça permet de le faire dans des ch qui
administrent des chsld, donc c'était aussi assez important;
troisièmement, on crée la possibilité dans d'autres
établissements de pouvoir le faire, non pas une obligation, mais de
pouvoir le faire. si des bénéficiaires décidaient, par
exemple, dans un centre hospitalier de courte durée de créer un
comité de bénéficiaires, à ce moment-là, il
y aurait cette possibilité-là.
M. Chevrette: Si je comprends bien, dans le cas d'un centre de
soins de longue durée, d'un centre de réadaptation, de soins
psychiatriques et de protection de la jeunesse, il y a obligation de mettre sur
pied un comité d'usagers...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: ...et il y a obligation de lui accorder un budget
de fonctionnement.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Chevrette: Alors que dans un centre hospitalier de soins
généraux...
M. Côté (Charlesbourg): Oui...
M. Chevrette: ...et spécialisés ou dans un
CLSC...
M. Côté (Charlesbourg): On crée la
possibilité...
M. Chevrette: ...on peut y créer la possibilité,
mais il n'y a pas obligation.
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a pas obligation.
L'idée de base, c'était que...
M. Chevrette: Mais pourquoi créez-vous l'obligation? Moi,
je veux comprendre là. Ce n'est peut-être pas difficile, mais...
Vous allez jusqu'à créer obligatoirement un comité
d'usagers dans un autofinancé.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Obligatoirement. Vous payez pour la
différence?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Chevrette: Vous payez, vous payez. Et dans un CLSC public,
vous ne créez que l'opportunité et la possibilité.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais c'est parce que
dans le cas de longue durée, c'est un milieu de vie alors que dans le
cas d'un CLSC, ce n'est pas un milieu de vie. C'est ça la
différence entre les deux. Et on n'avait pas cette
possibilité-là dans la loi d'en créer des comités
de bénéficiaires et, après certaines
représentations, je pense que ça m'apparaît logique qu'on
puisse créer cette opportunité-là, mais le CLSC n'est pas
un milieu de vie comme ça l'est dans le cas de longue durée,
physique ou psychiatrique.
M. Chevrette: Là, je comprends. Quel est l'objectif de
mettre un comité d'usagers? Est-ce que ça a été
demandé par l'ACAQ ou...
M. Côté (Charlesbourg): Un comité d'usagers,
où?
M. Chevrette: ...pour les autofinancés?
M. Côté (Charlesbourg): non, c'est-à-dire
que, quand j'ai refait l'analyse, on a dit: le ministère émet un
permis. tu ne peux pas avoir un autofinancé si tu n'as pas un permis du
ministère; sinon, c'est un clandestin ou c'est une ressource
privée qui s'adresse à des gens de moins de 65 ans, et ainsi de
suite. et je dois vous dire que cette réflexion-là s'est faite
à partir du moment où on a fait une discussion ensemble sur les
communautés religieuses, sur la nécessité de
vérifier la qualité. et c'est là où je me suis dit
qu'un comité d'usagers dans un privé autofinancé - donc
qui a un permis et qui doit dispenser une qualité - devenait, pour moi,
nécessaire, bien encadré et financé aussi, de la
même manière que dans un établissement public, parce qu'on
est dans un milieu de vie, donc d'hébergement de personnes
âgées. il y en a qui ont l'opportunité d'être dans le
public et il y en a d'autres qui, finalement, souhaiteraient se retrouver dans
le public, mais ils sont dans le privé autofinancé. et il ne doit
pas y avoir deux poids, deux mesures, à ce niveau-là. à
partir du moment où il y a un permis émis par le
ministère, il y aura un comité de
bénéficiaires.
M. Chevrette: Ce qui justifierait, d'après moi, encore
davantage, c'est peut-être le fait que si la politique du paiement
après l'heure... Ça justifierait davantage encore...
M. Côté (Charlesbourg): Aussi, et même dans
les deux cas, même s'il n'y en avait pas. Si un autofinancé
requiert un permis du ministère, donc des conditions à respecter.
Et un comité de bénéficiaires sera toujours bienvenu pour
être
capable de surveiller à ce niveau-là. C'est le principe du
citoyen d'abord, donc de lui donner la possibilité de s'exprimer et de
travailler.
M. Chevrette: juste une minute. vous ne parlez plus de
composition du comité. pourquoi?
C'est dans la version originale du projet de loi 120.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Chevrette: Vous disiez: "Ce comité se compose d'au
moins cinq membres élus... d'un comité des usagers si elle est en
cure fermée, inapte à administrer ses biens au sens de la Loi sur
la protection du malade mental ou de la Loi sur le curateur public... "
Excusez, ce n'est pas ça. C'était: "... d'au moins cinq membres
élus par tous les usagers de l'établissement ou leurs
représentants. La majorité de ces membres doivent être des
usagers ou leurs représentants. "
Une voix: II n'est pas remplacé, lui... M. Chevrette:
Ah! il l'est...
Une voix: On remplace le premier par deux nouveaux
alinéas.
M. Chevrette: Ça fait de concordance avec trois.
M. Trudel: Tu es à l'article 150.
M. Chevrette: C'est correct. C'est parce que, tel que
présenté, mon cher collègue, tu reconnaîtras que
ça a l'air d'un seul article. Si vous ne l'enlevez pas, ça
règle ma question.
M. Trudel: Tu es à l'article 150.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, c'est maintenu. Et
quant à la suppression de "ou leurs représentants", c'est
qu'à l'article 12 on avait défini qui pouvait être un
représentant.
M. Chevrette: Donc, dans les centres privés
conventionnés, ce sera à même le budget...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, parce que c'est le
gouvernement qui paie la totalité.
M. Chevrette: c'est ça. mais si c'est 80 $ par jour par
patient, il y aura ajustement en conséquence pour tenir compte du fait
qu'on les oblige à avoir un comité d'usagers.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Ce sera la même
règle pour eux que pour le public.
M. Chevrette: Oui, je comprends. M. Côté
(Charlesbourg): O. K.
M. Chevrette: Et dans les autofinancés, c'est le ministre
qui paie.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: À même... O. K. C'est correct.
Ça va. As-tu autre chose là-dessus, toi?
M. Trudel: Oui, oui, évidemment.
M. Côté (Charlesbourg): Ça aurait
été surprenant...
M. Trudel: Saint-Joachim-de-Tourelle, Cap-Chat et... Voyons! le
troisième... Saint-Joachim-de-Tourelle, Cap-Chat...
M. Côté (Charlesbourg): Cap-Chat et
Sainte-Anne-des-Monts.
M. Trudel:... et Sainte-Anne-des-Monts. Sainte-Anne-des-Monts!
Donc, trois centres exploités par un établissement. Est-ce qu'il
y a un comité des usagers dans chacun des...
M. Côté (Charlesbourg): Non, un comité des
usagers par établissement.
M. Trudel: Trois établissements administrés par un
seul conseil d'administration et un seul comité de
bénéficiaires.
M. Chevrette: Un seul?
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. On s'est dit,
rappelez-vous, on a toujours pris cet exemple-là, parce qu'il va nous
suivre tout le long jusqu'à la fin, il y aura donc... Il y a un conseil
d'administration, mais on s'était dit qu'il y avait trois
établissements, un à Saint-Joachim, un à
Sainte-Anne-des-Monts et un à Cap-Chat. Il va donc y avoir un
comité de bénéficiaires à Saint-Joachim, un
à Sainte-Anne-des-Monts et un à Cap-Chat.
M. Chevrette: D'ailleurs, quand ils votent...
M. Trudel: Oui, mais un CLSC qui exploite un centre
hospitalier...
M. Chevrette: II n'est pas obligé.
M. Trudel:... de soins de longue durée, par exemple, y
aurait-il deux comités de bénéficiaires?
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est-à-dire, le
CLSC n'en a pas. Il y a un établissement.
M. Trudel: Non, mais supposons que le choix est fait d'en avoir
un, en vertu de l'article 149, deuxième alinéa...
M. Côté (Charlesbourg): i! n'y en aura pas deux, il
va y en avoir un...
M. Trudel: Plus simple que ça, parce que j'ai
commencé à l'envers.
M. Côté (Charlesbourg): II y en a un obligatoire,
parce qu'il y a de la longue durée, et il y a le facultatif du CLSC.
M. Trudel: Mais le facultatif... Bon, ils ont choisi de s'en
faire un. Il y en aurait donc deux.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. O.K. Ultime
vérification, il faudrait bien se comprendre parce que les situations
viennent compliquer. Si on prend l'exemple de l'Enfant-Jésus et
Saint-Augustin, un centre hospitalier de soins de courte durée qui
exploite un centre hospitalier de soins de longue durée, il a
l'obligation de par la loi d'avoir un comité de
bénéficiaires à Saint-Augustin, donc pour
l'établissement. Quand on introduit la possibilité pour centre
hospitalier ou CLSC d'avoir un comité de bénéficiaires,
c'est dans la mesure où il n'existe pas déjà un
comité de bénéficiaires pour l'établissement qui,
lui, c'est impératif dans la loi, il doit, alors que l'autre est
l'opportunité. Donc, dès le moment où il y en a un, c'est
celui qui est impératif dans la loi, c'est celui qui doit être
là, il n'y en aura pas deux, il va y en avoir un.
M. Trudel: Un autre exemple, pour être bien bien sûr.
J'ai fait la vérification. Un CPEJ qui administre également un
centre de réadaptation et qui administre aussi un centre pour
déficients intellectuels... Non, pas intellectuels... Un CPEJ qui
exploite, évidemment, un centre...
M. Lamarche (Paul-A.): Un centre pour mésadaptés ou
jeunes en difficulté d'adaptation.
M. Trudel: C'est ça, d'adaptation, et un autre pour
mères...
M. Côté (Charlesbourg): Ça fait trois.
M. Trudel: Est-ce qu'il doit avoir trois comités de
bénéficiaires? Chacun des centres aura un comité de
bénéficiaires?
Une voix: II peut y en avoir trois.
Une voix: Comme il s'agit de trois établissements,
trois...
Une voix: C'est par établissement, par corporation.
Une voix: Par entité juridique.
M. Trudel: Ne m'embarquez pas là-dedans.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Un peu de "retiens",
là.
M. Trudel: Un peu de "retiens bien". Mais ça ne fait rien,
je suis obligé de poser la question et de dire: un centre est
nécessairement un établissement. (12 heures)
M. Gaudreau (Marc): Un établissement peut avoir une, deux,
trois missions, trois centres. Il peut avoir autant d'installations ou de
multiples installations.
M. Trudel: II y a une difficulté. Il y a centre à
deux niveaux. On peut exploiter cinq catégories de centres. Des
établissements peuvent exploiter cinq catégories de centres,
théoriquement. Par ailleurs, un établissement peut exploiter
trois types de centres. S'il exploitait trois types de centres, il y aurait,
dans les catégories qui ont été
énumérées - ne m'embarquez pas dans des catégories
facultatives - trois comités de bénéficiaires.
M. Gaudreau: Le conseil d'administration administre trois
établissements qui exploitent chacun un type de centres. Le conseil
unifié administre à la fois l'établissement qui exploite
le CPJ, l'établissement qui exploite les jeunes en difficulté et
l'établissement qui exploite les mères en difficulté
d'adaptation, trois types de centres ou de missions qui sont exploités
chacun par un établissement distinct, une entité morale
distincte, mais l'ensemble est administré par un seul conseil.
Si on retrouve chez un seul établissement...
M. Trudel: Un conseil d'administration est donc appelé
à administrer plusieurs établissements. Chacun de ces
établissements-là visés à 149 doit avoir un
comité d'usagers et c'est à ce titre-là, dans le domino
juridique, qu'il serait tenu d'avoir un comité des usagers.
M. Gaudreau: D'établissement.
M. Trudel: D'établissement. Ce n'est pas parce qu'il est
un centre. C'est parce que c'est un établissement. Bon. Je pense qu'il y
a encore des cas plus complexes que ça qui se présentent. Un cas
que le ministre connaît bien, comme par hasard, un cas au hasard,
Louis-H., qui exploite des pavillons. Est-ce qu'il va avoir... Non, la loi ici,
telle que libellée, n'obligerait pas à avoir un comité de
bénéficiaires dans un pavillon. Je cherche le nom depuis
tantôt. C'est pas Sarrazin?
Une voix: Gamelin?
M. Trudel: Gamelin. Gamelin, ce n'est ni un établissement,
ni un centre. C'est une installa-
tion. Est-ce qu'il doit y avoir un comité de
bénéficiaires dans cette installation?
M. Côté (Charlesbourg): Non. C'est un comité
de bénéficiaires d'établissement.
M. Trudel: Au complet. Louis-H. exploite un CHSLD. Il exploite
quel type de centres, actuellement?
M. Côté (Charlesbourg): On va retrouver à
Louis-H. la clientèle historique, plus ou moins 800 personnes, avec un
comité de bénéficiaires, qui vont aussi recevoir des
services de réadaptation parce qu'il y a de la réadaptation. Dans
le pavillon dont je ne me rappelle plus le nom, mais qui est maintenant
administré par Gouin-Rose-mont, en soins de longue durée pour
plus ou moins 400 bénéficiaires, il va donc y avoir un
comité de bénéficiaires. Donc, la clientèle
historique sera sous la responsabilité de l'établissement
Louis-H., avec un comité de bénéficiaires, et il y aura un
autre comité de bénéficiaires au niveau de longue
durée, la clientèle de longue durée qui est
transférée à Gouin-Rosemont.
M. Trudel: Si je suis le même raisonnement...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel:... est-ce que c'est en vertu du fait qu'ils exploitent
deux centres: un centre hospitalier à vocation psychiatrique et un autre
établissement qui est un CHSLD, soins de longue durée?
M. Gaudreau: En raison du transfert d'une partie de la
clientèle, il y aura un comité qui sera constitué pour les
usagers transférés dans Gouin-Rosemont, mais, à Louis-H.,
il n'y aura qu'un comité des usagers pour l'ensemble de la
clientèle qui subsiste...
M. Trudel: Ils ne sont plus à Louis-H. M. Gaudreau:
C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Ils ne sont plus à
Louis-H.
M. Trudel: C'est un autre établissement.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, c'est
ça, oui. C'est parce qu'on parlait d'une clientèle de 1300.
Alors, c'est pour ça que j'ai essayé de faire la distinction
entre la clientèle historique, qui va demeurer à Louis-H., et un
autre établissement de soins de longue durée qui est
administré par Gouin-Rosemont.
M. Trudel: Sur l'exemple de Louis-H., y a-t-il de la
clientèle, on va l'appeler de première catégorie,
rattachée directement à cet établissement, à
Louis-H., qui vit dans des pavillons ou des installations nettement distinctes
des installations centrales qui, en somme, permettent d'avoir une communication
directe, usuelle, normale avec l'ensemble des bénéficiaires et
des directions?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Qui ont, dans votre description que vous en avez au
ministère, des vies quasi autonomes comme pavillons?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Bien,
c'est-à-dire qu'ils sont toujours rattachés au coeur qu'est
Louis-H. lui-même. C'est rattaché à Louis-H.,
évidemment. C'est un édifice qui est distant de quelques pieds de
l'édifice principal relié par un corridor souterrain qui est
là. Donc, il y a...
M. Trudel: Ma préoccupation, c'est la suivante. C'est que
le comité de bénéficiaires, promotion respect des droits,
c'est dans le très quotidien. Le comité des usagers est là
pour être en relation avec la direction de l'établissement dans
les... Ça porte beaucoup sur le vécu quotidien des...
M. Côté (Charlesbourg): Spécialement
là.
M. Trudel:... usagers. Spécialement là, oui,
effectivement. Est-ce que le fait d'avoir un seul comité de
bénéficiaires nous permet vraiment d'avoir le mécanisme de
relations quant au quotidien de la vie en établissement de ces
personnes, quant à leur vécu dans le quotidien ou si on n'est pas
en train, parce qu'il faut avoir une poignée quelque part pour
déterminer où ça commence, où ça finit, de
priver d'un certain droit, entre guillemets, l'exercice...
M. Côté (Charlesbourg): L'exemple est bon parce
qu'il y a effectivement à Louis-H., un comité de
bénéficiaires qui est peut-être un modèle à
suivre à travers le Québec, sur le plan de la vigilance, sur le
plan de leur ingéniosité à aller chercher du support
externe pour défendre l'intérêt des
bénéficiaires et leur association avec les étudiants en
droit de l'Université de Montréal est, à ce
niveau-là, tout à fait exemplaire. Il est clair que cet
exemple-là, quant à moi, si on pouvait l'imiter partout,
ça serait l'idéal. Tout comme le comité des usagers de
Robert-Giffard aussi.
M. Trudel: Oui. C'est un modèle, je pense, en tout cas,
dans le fonctionnement...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Trudel:... la protection et la promotion des droits...
M. Côté (Charlesbourg): c'est ça,
oui, oui.
M. Trudel: ...et le respect des droits dans la
quotidienneté. Est-ce qu'il existe, dans le réseau, des
établissements qui exploitent des pavillons qui sont là mais
très nettement distincts en termes d'espace, de distance physique avec
le coeur principal de l'établissement?
En même temps, je pourrais poser la question suivante. Dans ce qui
va devenir CHSLD, centres d'accueil, on s'entend, les centres d'accueil
exploitent des pavillons qui, eux - j'essaie de faire le tour dans ma
tête du réseau...
M. Côté (Charlesbourg): 30 personnes au maximum.
M. Trudel: ...reçoivent 30 personnes au maximum et qui
sont - c'est la nature même de la description d'un pavillon - des milieux
de vie différents physiquement de l'installation principale. Je vais en
citer un. J'aimerais en trouver un plus illustratif que cela, mais, à
Rouyn-Noranda, le centre d'accueil Pie XII exploite le pavillon
Michel-Larouche, qui est situé à peu près à trois
kilomètres, deux kilomètres et demi ou trois kilomètres j
du centre d'accueil. Dans la réalité, la trentaine de personnes
qui vivent dans ce centre d'accueil là, dans ce pavillon d'accueil,
pardon, a une vie mais extrêmement autonome, extrêmement
différente de ce qui se passe dans ce que j'appellerais l'installation
principale. Et j'ai eu l'occasion de... Ça me ramène à
l'exemple que j'avais employé avec le ministre au sujet du traitement
des plaintes, quand on parlait de transmission de la plainte écrite ou
non écrite.
On rencontre ces gens-là et ils nous disent souvent: Bien, nous
autres, à qui on se plaint? À qui on peut faire savoir nos
doléances? Eh bien, là, tu leur réponds: Bien, c'est
à votre directeur d'établissement pour l'instant, là. Oui,
oui, mais lui, on ne le connaît pas, lui. Lui, il est sur telle rue et,
nous autres, on n'a pas d'affaire à ça. Et, franchement, les
bénéficiaires qui sont là n'ont pas à se
préoccuper de la structure administrative et,
généralement, ils vont adresser leur plainte à la formule
générale qui existe du couple responsable parce que, souvent,
c'est un couple responsable qui est comme en charge du pavillon et, s'il y a de
la longue durée, c'est bien là.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, si on le
regarde de cette manière-là, ça correspond à un
milieu de vie...
M. Trudel: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): ...mais qui est sous la
responsabilité ou qui va être de plus en plus sous la
responsabilité d'un établissement. Et ce n'est pas sûr que,
si, demain matin, on diluait les comités au nombre de pavillons, on leur
donnerait une force bien impressionnante. Ce qu'il faut, c'est trouver un
mécanisme pour que ces pavillons soient très bien
intégrés au comité de bénéficiaires de
l'établissement.
M. Trudel: Oui, oui.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'amendement...
M. Trudel: Je dis oui, oui. Dans le fond, c'est toujours la
qualité de la représentation.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
Le Président (M. Joly): Est-ce que vous avez l'intention
d'adopter 149?
M. Trudel: Bien, quant à moi, je souhaiterais, au minimum,
que le deuxième alinéa puisse contenir cette
possibilité-là.
Le Président (M. Joly): Bien, je m'excuse... M. Trudel:
Parce qu'à l'inverse aussi...
Le Président (M. Joly): Je m'excuse. Je pense que je vais
être obligé, disons, de suspendre les travaux.
M. Côté (Charlesbourg): bon. ce que je comprends
c'est que ça terminerait la discussion sur 149 si on...
M. Trudel: Si on intégrait ça.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, je vais voir.
Je ne suis pas sûr qu'on ne l'a pas ailleurs, mais on va le
vérifier la et on recommencera avec la réponse. On pourrait
peut-être...
M. Trudel: O.K.
M. Côté (Charlesbourg): ...voter l'amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Bon. Parfait. Alors, je vais
suspendre l'amendement à 149 et l'article 149 pour appeler 148.
Article en suspens
M. Côté (Charlesbourg): Remplacer le premier
alinéa par le suivant: "Le conseil d'administration ne peut nommer le
directeur général ou le destituer que par une résolution
adoptée par le vote d'au moins les deux tiers de ses membres à
une séance convoquée à cette fin."
Le Président (M. Joly): Merci. Donc, l'amendement est
adopté?
ML Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article, tel qu'amendé,
est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
C'est bon ça, très bon.
Le Président (M. Joly): Nous suspendons donc nos
travaux.
(Suspension de la séance à 12 h 16)
(Reprise à 15 h 48)
Le Président (M. Joly): Nous allons reprendre nos travaux.
Au moment de la suspension, nous en étions à l'article 149, qui
avait été largement débattu, et nous étions sur le
point, je crois, de l'adopter. Nous y avions mis, je pense, un point de
suspension, sinon d'interrogation. Alors, M. le député, vous
aviez la parole au moment de suspendre.
M. Trudel: je voudrais savoir, m. le président, auquel de
mes propos vous vous référez pour faire le commentaire que vous
pensez qu'on était sur le point de l'adopter.
Le Président (M. Joly): Vous aviez suggéré
ça, je pense. Si on fait ressortir les galées, on pourra
sûrement s'inspirer de ce qui a été dit. On dit toujours:
Les paroles s'envolent et les écrits restent, mais ici ce sont et les
paroles et les écrits, donc c'est le plan double
sécurité.
M. Trudel: Le double 0.
Le Président (M. Joly): II est permis aux parlementaires
d'enlever leur veston, de se mettre à l'aise, et aussi aux gens qui nous
accompagnent, parce que la ventilation n'est pas parfaite. Pour votre
information, il y a une chaudière qui, semble-t-il, a fait faux bond, et
ce n'est que dans quelques jours qu'on retournera à la normale.
M. Trudel: Mais, M. le Président, on n'a
déclaré, personne, qu'on souffrait le martyre non plus,
là. Ce n'est pas facile, mais il y a d'autres gens qui travaillent aussi
ailleurs, au Québec, dans des conditions difficiles. On est capable
d'absorber ça aussi.
Le Président (M. Joly): Non, mais question d'être
frais et dispos, et le mot "dispos" laisse supposer "bien disposés".
Alors, pour la bonne marche des travaux, c'est ce que je suggère.
M. Trudel: Alors, à 146, donc. Le Président (M.
Joly): 149. M. Trudel: 149, pardon. Le Président (M.
Joly): Excusez.
M. Côté (Charlesbourg): Parce que là,
à 146, on recule le "tape" de deux jours.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Ça prend une "rembobineuse", là.
Le Président (M. Joly): Ha, ha, ha! De fil en
aiguille.
M. Trudel: Donc, là, on était rendu... Le
Président (M. Joly): Sur l'amendement. Le comité des
usagers (suite)
M. Trudel: ...sur l'amendement. Bon, alors, ma question
c'était pour le "pavillonnement". C'est que, géographiquement,
ça peut poser un certain nombre de problèmes, c'est-à-dire
qu'il y a une unité de vie, là. C'est comme ça qu'il faut
le considérer. Le ministre, sauf erreur, m'a répliqué que,
par ailleurs, il faut bien penser à la force du comité. Il faut
qu'il y ait une certaine unité et qu'il y ait rapprochement, au sens de
proximité, avec la direction de l'établissement, mais il ne faut
pas non plus tomber dans le péché d'affaiblir ce
comité-là. Cependant, il me semble que le ministre doit
être sensible à... Et on dit, par ailleurs, dans un amendement qui
a été proposé ici, là, qu'"un établissement
qui exploite un centre hospitalier de soins généraux et
spécialisés ou un CLSC peut, à la demande des usagers
à qui il dispense ses services, mettre sur pied un tel comité."
Est-ce qu'on peut imaginer que ce mécanisme du "peut" pourrait
s'appliquer également à des pavillons dans des
établissements, des pavillons conçus, des unités de vie
dans des établissements de toute nature, mais on pense surtout,
évidemment, ici aux centres d'accueil?
Oui, je pense que l'argumentation du ministre, quant à moi, se
soutient, il faut quand même qu'il ait du corps, cet organisme-là,
il faut qu'il soit représentatif, il faut qu'il ait une certaine
concertation. Sauf que, comme c'est dans le très quotidien, comme c'est
dans le très quotidien que ça s'exerce, les
responsabilités des comités d'usagers, on pourrait, au
deuxième alinéa de l'amendement, dire quelque chose du genre:
Malgré l'alinéa, si un établissement exploite un centre
dans plus d'un pavillon, il peut mettre sur pied un autre comité des
usagers pour le pavillon concerné.
M. Côté (Charlesbourg): Je sais qu'on poursuit le
même objectif, là. Évidemment, on dit: Un pavillon,
ça peut être jusqu'à 30, ça peut être moins
aussi. Un pavillon qui se retrouve dans la même municipalité que
le centre d'accueil, je pense qu'il peut y avoir une certaine proximité.
Par contre, un pavillon qui se retrouverait à 40 milles ou 50 milles de
distance d'un centre hospitalier de soins de longue durée, je comprends
qu'on est dans une situation assez particulière. Est-ce que, dans ces
conditions-là, ça ne pourrait pas être des
sous-comités...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg):... davantage, se rapportant
en haut? Parce que, si on sent le besoin de faire un conseil d'administration
unifié, il me semble que la logique, c'est qu'il faudrait bien qu'il y
ait un conseil d'administration unifié de créé. C'est
parce que l'idée, c'est que des gens, qu'ils soient 10, 15, 20 ou 30,
puissent se retrouver à l'intérieur d'un comité pour
défendre leurs droits, s'exprimer puis avoir une relation avec le
pavillon, donc, qui va être propriété privée. Je
pense que...
M. Trudel: Le sous-ministre a au moins une bonne idée par
jour, qu'il nous a dit l'autre jour?
Une voix: Par année. M. Trudel: Par
année?
M. Côté (Charlesbourg): Moi, je peux vous dire une
affaire, c'est que ceux qui sont en avant, c'est qu'il n'y en a pas du
tout.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Je ne suis pas d'accord avec ça. À moins
que nous ne puissions dire que, lorsqu'il y a plus d'une installation, au moins
un membre du comité des usagers provienne de cette
installation-là.
M. Côté (Charlesbourg): D'abord, on va être
obligé de réécrire l'article 149. L'idée qu'on
avait émise de faire en sorte qu'on puisse donner la possibilité
au CLSC, à titre d'exemple, de créer un comité d'usagers,
est-ce que c'est une idée que l'on retient toujours?
M. Trudel: Tout à fait.
M. Côté (Charlesbourg): Parce que, dans la pratique,
il peut y avoir des éléments un peu plus difficiles
d'application, qui peuvent créer un certain nombre de problèmes.
Des représentants des CLSC nous disaient ce midi que, dans la mesure
où il y avait un comité pour longue durée et qu'on en
créait un pour courte durée, un seul, il y avait
possibilité que les gens utilisant les services externes du CLSC
puissent noyauter, et c'est vrai. Cependant, on s'est dit ce matin, dans la
discussion, qu'il y avait un comité de bénéficiaires,
parce qu'il y avait de la longue durée, et que c'était ce
comité-là qui était d'importance et prioritairement mis en
place. Évidemment, ça pose tout le problème des
autres...
On pourrait se retrouver avec le même principe. Prenons
l'Hôpital du Saint-Sacrement qui, à l'intérieur du
même édifice, a de la longue durée et de la courte
durée. Donc, on va créer un comité de
bénéficiaires pour la longue durée et, si on donne la
possibilité de créer un comité de
bénéficiaires pour la courte durée ou un seul
comité de bénéficiaires, on pourra se retrouver facilement
devant une situation où des usagers de la clinique externe viendront
noyauter le comité. Et ce pourquoi on a créé le
comité, c'est davantage pour ceux qui avaient une qualité de vie.
Ce n'est pas parce que l'intention d'un comité n'est pas bonne pour les
CLSC ou les centres hospitaliers pour les clientèles qui y vont, mais,
évidemment, c'est un peu problématique au plan de la
création. Mais il n'y avait pas de toit; c'était un peu...
M. Trudel: Écoutez, quant à moi, je fais confiance
au conseil d'administration des CLSC qui va être capable, à mon
avis, de discriminer entre "peut" ou "ne peut pas en avoir" suivant les
circonstances. Je vais vous dire franchement que ma position n'est pas
extrêmement tranchée là-dessus. Ça peut causer un
certain nombre de problèmes, oui, au niveau de l'externe, sauf que,
comme c'est "peut constituer"... (16 heures)
M. Côté (Charlesbourg): Le libellé nous
indique que oui, effectivement, le CLSC peut décider, mais à la
demande des usagers. Donc, il sera difficile de dire non si les usagers le
demandent.
M. Trudel: Dans le cas d'un CLSC - je ne m'attache pas à
la rédaction même de l'article ici, on pourra peut-être
l'amender - ce n'est peut-être pas mauvais, je pense, en particulier, au
volet du maintien à domicile - ça va nécessairement
prendre de l'importance, clientèle, intentions de la réforme,
etc. - que des bénéficiaires au niveau du maintien à
domicile puissent se regrouper et porter une vue sur les services.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'on doit
maintenir la possibilité parce qu'il n'y a rien de méchant
à la base d'un comité de bénéficiaires. C'est
toujours pour, finalement, aider celui qu'on veut aider. Finalement, s'il y a
des gens qui en abusent, ils vont se retrouver avec un certain nombre de
problèmes, mais ça me paraît évident qu'on doit le
laisser. Donc, on va réécrire l'article en tenant compte de ce
qu'on a discuté et avec la possibilité d'une équitable
répartition
des gens qui doivent siéger sur le conseil d'administration
provenant...
M. Trudel: Des installations.
M. Côté (Charlesbourg): ...des installations.
Le Président (M. Joly): Si je comprends bien, M. le
ministre, vous aimeriez qu'on suspende?
M. Côté (Charlesbourg): Ne bougez pas, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît.
M. Côté (Charlesbourg): Je soumets ça juste
à votre réflexion comme premier libellé parce que les gens
ont tenté de nous suivre à l'arrière pour bien
interpréter ce que le législateur voulait dire.
M. Trudel: La conscience, comme vous dites, c'est le petit couple
en arrière.
M. Côté (Charlesbourg): Ça dit: "Dans le cas
où l'établissement exploite plusieurs centres ou dispose de
plusieurs installations pour un même centre, la composition du
comité doit assurer une représentation équitable des
usagers de chacun de ces centres et des usagers hébergés dans
chacune des installations."
Avec ça, il me semble que ça ramasse...
M. Trudel: Ça ramasse pas mal tout ça.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, on va le
réécrire et...
Le Président (M. Joly): Nous allons suspendre et
l'amendement et l'article 149. J'appelle l'article 150.
M. Côté (Charlesbourg): "Une personne ne peut
être membre d'un comité des usagers si elle est en cure
fermée, inapte à administrer ses biens au sens de la Loi sur la
protection du malade mental ou de la Loi sur le curateur public."
Il y a un papillon, M. le Président: Remplacer, dans les
deuxième, troisième et quatrième lignes, tout ce qui suit
le mot "est" par les mots "sous curatelle".
M. Trudel: On enlève "sous tutelle". C'est ça?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Donc, ça se
lirait comme suit: "Une personne ne peut être membre d'un comité
des usagers si elle est sous curatelle."
C'est en conformité avec ce dont on avait déjà
discuté à d'autres articles.
M. Chevrette: En cure fermée, à Louis-H.
Lafontaine, une petite fille de 17 ans qui a fait une tentative de suicide. Ils
n'ont jamais voulu qu'elle ressorte de ià puis eiie parie, elle jase
comme nous autres. Elle est en cure fermée. Elle fait partie
présentement ou elle faisait partie, il y a quatre ans, d'un
comité de bénéficiaires ou d'usagers. Elle ne le pourrait
plus en vertu de l'article 150, tel que libellé. En cure fermée,
c'est là.
M. Côté (Charlesbourg): Mme Demers va
répondre parce que ça fait appel à certaines
particularités d'appel aussi possibles pour la
bénéficiaire.
Mme Demers: La personne qui est en cure fermée peut 'aller
en appel à la Commission des affaires sociales n'importe quand. La
Commission des affaires sociales se rend même dans les
établissements pour entendre les cas en cure fermée. Notre
article 150, tel qu'il est libellé, n'empêche pas une personne en
cure fermée d'être membre du comité des usagers, seulement
ceux qui sont sous curatelle.
M. Trudel: Ah! C'est retiré tout...
M. Chevrette: Que dit-elle? Comment se lirait votre article
150?
M. Côté (Charlesbourg): Je l'ai relu là: "Une
personne ne peut être membre d'un comité des usagers si elle est
sous curatelle."
Mme Demers: C'est le seul empêchement.
M. Trudel: Je m'excuse. J'avais mal compris. Je pensais qu'on
n'enlevait que tutelle.
M. Chevrette: J'ai toujours pris mon même exemple.
M. Côté (Charlesbourg): Pardon?
M. Chevrette: J'ai pris mon même exemple.
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui!
M. Chevrette: Elle jasait aussi bien que certains
députés en haut.
M. Côté (Charlesbourg): Des deux bords. M.
Chevrette: Des deux bords. Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'amendement à
l'article 150 est adopté?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. J'appelle l'article
151.
M. Côté (Charlesbourg): "Le directeur
général de l'établissement doit favoriser le bon
fonctionnement du comité des usagers et informer par écrit chaque
usager ou son représentant de l'existence d'un tel comité. "Il
doit permettre au comité des usagers d'utiliser un local pour ses
réunions et lui donner la possibilité de conserver ses dossiers
d'une manière confidentielle. "
Alors, on a un petit papillon: 1° supprimer, dans la
troisième ligne du premier alinéa, les mots "ou son
représentant"; 2° remplacer, dans la deuxième ligne du
deuxième alinéa, le mot "réunions" par le mot
"activités". Et ça se lirait maintenant comme suit: "Le directeur
général de l'établissement doit favoriser le bon
fonctionnement du comité des usagers et informer par écrit chaque
usager de l'existence d'un tel comité. "Il doit permettre au
comité des usagers d'utiliser un local pour ses activités et lui
donner la possibilité de conserver ses dossiers d'une manière
confidentielle. "
L'idée de ça, bien sûr, "activités" par
rapport à "réunions", c'est que, si on a un comité de
bénéficiaires, dans certains cas, ce n'est pas uniquement pour
des réunions. On peut avoir certaines activités.
M. Trudel: II doit informer par écrit...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Chaque usager.
M. Trudel:... chaque usager de l'existence d'un tel
comité.
M. Côté (Charlesbourg): Comité.
M. Trudel: Ça va se passer comment? À
l'admission?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. D'ailleurs,
évidemment, à l'admission il y a la distribution du code
d'éthique et de l'information de l'existence d'un comité des
usagers. Donc, il y a deux éléments très importants
à l'admission de l'individu: porter à sa connaissance le code
d'éthique, pour l'informer de...
M. Trudel: Ses droits.
M. Côté (Charlesbourg):... ses droits, et, par le
fait même, l'informer aussi du fait de l'existence d'un comité des
usagers.
M. Trudel: Dans tous les établissements où il y a
un comité des usagers.
M. Côté (Charlesbourg): Un comité des
usagers.
M. Trudel: Mais le code d'éthique, lui, ça va
valoir pour tous les établissements.
M. Côté (Charlesbourg): Y compris les CLSC.
M. Trudel: Mais, techniquement, ça veut dire qu'à
chacun des usagers qui reçoit un service dans quelque
établissement que ce soit, on va donner le code d'éthique de
l'établissement.
M. Côté (Charlesbourg): La base de cette
réflexion là et de l'incorporation a d'abord été
pour l'hébergement de longue durée, psychiatrique ou physique.
Donc, c'était ça qui était la base. À 162, je ne
sais pas si vous l'avez, mais il va y avoir un amendement parce que,
effectivement, ça pourrait porter quand même à certains
abus. A 162, on va dire: "L'établissement doit remettre un exemplaire de
ce code d'éthique à tout usager qu'il héberge - donc,
ça, c'est la longue durée - ou qui lui en fait la demande. "
Ça pourrait être dans le cas de soins de courte durée. Mais
il y a l'existence, l'obligation de l'existence d'un code d'éthique.
M. Trudel: L'existence d'un code d'éthique et de le
remettre...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel:... quand il est en hébergement...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel:... ou sur demande, lorsque c'est de la courte
durée.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: Et là, eu égard au comité des
usagers, on va l'informer de l'existence d'un tel comité. Est-ce qu'il
est prévu quelque part que l'information transmise va indiquer comment
le bénéficiaire peut rejoindre son comité des usagers?
Vous voyez la situation d'ici, et pour longue et pour courte durée.
Alors, je suis très heureux d'apprendre, en attendant dans la salle
d'attente, qu'il y a un comité des usagers. Mais qu'est-ce que ça
mange en hiver? C'est logé où, etc. ? Dans le fond, l'objectif
poursuivi ici, c'est de dire: Vous qui êtes au centre, ici, il y a un
comité qui est chargé aussi de vos intérêts dans cet
établissement-là et vous pouvez le joindre, vous pouvez faire
appel à ce comité-là quant à l'exercice de vos
droits.
M. Côté (Charlesbourg): On peut facilement imaginer
que, lorsqu'on demande d'informer de l'existence du comité, on va dire:
Voici, ils ont un local, au niveau de l'établissement, à !e!
numéro - parce qu'il y aura un local - et c'est telle personne qui en
est responsable. À ce moment-là, ça doit contenir ces
informations-là.
M. Trudel: "Permettre au comité des usagers d'utiliser un
local pour ses activités", est-ce que, dans la tête du ministre,
c'est un local permanent dans les installations?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais,
évidemment, il y a des activités qui peuvent être autres et
qui peuvent mobiliser plus de monde que simplement les réunions du
comité des usagers. Quand on donne un peu plus de force au comité
des usagers, évidemment, un peu de financement peut devenir achalant,
surtout qu'on veut le rendre indépendant et capable d'être
critique vis-à-vis de l'administration. Donc, ce qu'on a voulu, c'est,
à ce niveau-là, protéger parce qu'on s'est retrouvé
devant des situations où, effectivement, il y avait un montant de
voté par le conseil d'administration pour le comité de
bénéficiaires, mais, finalement: Si tu es plus fin, tu l'as plus
vite, ainsi de suite. Donc, je ne dis pas que c'est
généralisé, mais ce sont des choses qui arrivent. A partir
de ça, il est clair qu'on veut qu'il y ait un local pour le
comité de bénéficiaires et que des locaux soient mis
à leur disposition pour des activités.
M. Chevrette: Vous avez dit ce matin, je pense que c'est
à... Est-ce que tu me permets?
M. Trudel: Oui, oui.
M. Chevrette: ...à 140 - attendez un peu, je vais vous le
dire - 145 ou 146, que les établissements vont subventionner à
même les deniers qui vont arriver du ministère, puis les
privés conventionnés, la même chose, tandis que pour les
autofinancés, c'est vous qui allez payer. est-ce que je pourrais savoir
combien ça va leur donner, ça?
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on a dit dans la
réforme, sur le plan de la référence, c'est un pourcentage
du budget de l'établissement jusqu'à concurrence de 70 000 $.
Évidemment, on a eu un cas... Ça n'a pas été long,
après, que le premier cas qui est sorti sur la place publique, c'est
celui qui en avait déjà 75 000 $ et qui se voyait perdre 5000 $,
qui était Robert-Giffard. C'est dans cet esprit-là qu'on va. Il
faut que ce soit relatif aussi à l'importance de l'établissement.
Je pense qu'H y avait un minimum de cinq ans, si je me rappelle.
M. Chevrette: C'est octroyé selon des balises
fixées par le ministère?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, par le
ministère.
M. Chevrette: En vertu d'une réglementation ou...
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Chevrette: Règlement ou simple directive
administrative?
M. Côté (Charlesbourg): Règle
budgétaire. M. Chevrette: Une règle budgétaire?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Qui pourrait varier d'une année à
l'autre?
M. Côté (Charlesbourg): Bien, il pourrait y avoir
des augmentations, oui. Ça paraîtrait mal si on arrivait avec des
diminutions dans ce genre de dossier là. Le comité de
bénéficiaires qui va avoir 10 000 $, s'il fallait qu'on le
diminue l'année suivante, je ne suis pas sûr qu'on aurait rempli
l'objectif qu'on poursuivait. (16 h 15)
M. Chevrette: Et dans l'autofinancé...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mêmes
balises.
M. Chevrette: ...ça va être basé sur le
pourcentage pareil du budget des...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, il y a des...
M. Chevrette: oui, mais quand on sait, m. le ministre, que, dans
un organisme privé, par exemple, on évalue qu'il en coûte
2,27 $ par jour pour nourrir des personnes âgées qui ne sont pas
assujetties aux règles budgétaires en ce qui regarde les
conventions collectives, donc, un centre de nombre de lits égal dans le
privé par rapport au public...
M. Côté (Charlesbourg): Un budget moins
élevé.
M. Chevrette: ...il peut y avoir deux mondes au niveau du
budget.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, sauf que c'est un petit
peu moins vrai que ça ne l'était.
M. Chevrette: Oui, je sais que ça a augmenté
beaucoup.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. C'est un petit peu
moins vrai que ça ne l'était. Les privés
conventionnés ont des budgets qui, de plus en plus, s'apparentent aux
budgets publics.
M. Chevrette: Oui, mais je- parie de l'autofinancé.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. Oui, oui, mais
pour y arriver... Quand on parie d'autofinancé, évidemment, il
fut un temps où il y avait des personnes qui nécessitaient moins
de soins et plus les cas sont lourds, plus ça pèse lourd sur le
budget de l'établissement et plus lui-même augmente les redevances
des bénéficiaires. Donc, il y a un écart encore
appréciable, mais, évidemment, quant à moi...
M. Chevrette: C'est pour la masse salariale, ça.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Mais, quant à
moi, la référence va davantage être ce qu'on donne dans le
public, apparenté au public. Si on se retrouve dans le privé avec
un centre qui a 64 personnes, je me verrais mal subventionner le comité
de bénéficiaires de manière inférieure parce que le
budget de l'établissement est moindre qu'un conventionné
privé. Ça n'a pas de bon sens. Donc, on va établir des
règles qui vont dans ce sens-là. La base minimale - mon souvenir
était bon - dans la réforme, on a dit: Minimum 5000 $, et on
avait parlé d'un maximum de 70 000 $. Évidemment, c'était,
à l'époque, à titre indicatif, ce que nous avions
offert.
M. Chevrette: Pariant des autofinancés, je vais faire une
digression, mais ça peut être important. Les petites soeurs de la
Providence, tous les établissements de la Providence, quelque chose de
même, qui ont...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, ça a fait
faillite, ça.
M. Chevrette: ...fait faillite. les patients qui sont mûrs
pour un centre d'accueil, qu'est-ce qui arrive dans une situation comme
ça? y a-t-il un plan au ministère?
M. Côté (Charlesbourg): J'ai effectivement
été informé de cette situation-là...
M. Chevrette: Vendredi ou jeudi passé.
M. Côté (Charlesbourg): ...vendredi passé, je
pense, et j'ai demandé qu'on me fasse rapport. Là, je n'ai pas le
rapport, je vous reviendrai avec ça peut-être ce soir.
M. Chevrette: Parce qu'on me dit que, dans l'autofinancé
présentement - c'est pour ça que je pose la question, l'occasion
est bonne pour la poser - certains centres autofinancés au
Québec, des centres d'accueil même - je sais que les maisons de la
Providence, ce sont des résidences même si, au niveau des
résidences de certaines communautés religieuses, c'est des
véritables centres d'accueil, on le sait, à toutes fins
pratiques, pour avoir visité quelques résidences - il y en a qui
sont en difficulté et que plusieurs même risqueraient la faillite;
sur le plan monétaire, c'est la faillite. Les "plugs" sont tirées
littéralement par les institutions bancaires. À ce
moment-là, où ces gens-là se ramassent-ils du jour au
lendemain?
M. Côté (Charlesbourg): C'est les CRSSS sur le plan
régional qui doivent en assumer la responsabilité, comme
ça a été fait dans le cas de la Montérégie
où on a eu ce genre de cas là, qui déterminent,
après une évaluation régionale, où ces personnes
doivent se trouver et qui les relocalisent. Mais, évidemment, quand on
parie de 1000 personnes, ce n'est pas comme 25 ou 30, c'est pas mal plus
substantiel et, effectivement, je pense qu'il y a un certain nombre de centres
autofinancés qui ont des problèmes actuellement et qu'il faut
surveiller de très près.
M. Chevrette: Est-ce que vous avez le pouvoir ou l'autorisation
de louer des places ailleurs? À supposer qu'il y ait une
région... La question m'a été posée hier ou lundi,
je ne me souviens pas laquelle des deux journées. Est-ce qu'en vertu de
la loi du ministère vous avez l'autorisation de louer des places, par
exemple, dans d'autres centres autofinancés pour localiser des jeunes,
supposer qu'ils tombent dans le secteur public et que leur dossier est
jugé apte?
M. Côté (Charlesbourg): C'est oui. D'ailleurs, dans
le cas de L'Assomption en particulier, c'est l'une des hypothèses qui
est analysée à ce moment-ci pour libérer le centre
hospitalier qui est occupé par un nombre important de personnes
âgées, de la même manière qu'il y a deux semaines
nous avons autorisé l'ouverture de places pour libérer 25 lits de
la Cité de la santé de Laval, des lits occupés par des
personnes âgées, pour donner accès à des services
médicaux courants. C'est oui.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'amendement à
l'article 151 est adopté?
M. Trudel: L'amendement est adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. Est-ce que
l'article, tel qu'amendé, est adopté?
M. Trudel: sur l'article 151, je ne sais pas si mon
collègue de joliette avait encore d'autres interrogations avant de faire
tomber le couperet sur cet article.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
M. Chevrette: Non, ça répond à ma
question.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): L'article 151, tel
qu'amendé, est adopté. J'appelle l'article 152.
M. Côté (Charlesbourg): "Les fonctions du
comité des usagers sont de: "1° renseigner les usagers sur leurs
droits et obligations; "2° participer à l'amélioration de la
qualité des conditions de vie des usagers et évaluer le
degré de satisfaction des usagers à l'égard des services
obtenus de l'établissement; "3° défendre les droits et les
intérêts collectifs des usagers ou, à la demande d'un
usager, ses droits et ses intérêts en tant qu'usager auprès
de l'établissement ou de toute autorité compétente;
"4° accompagner et assister, sur demande, un usager dans toute
démarche qu'il entreprend y compris lorsqu'il désire porter une
plainte conformément aux articles 30 à 49. "Le comité des
usagers doit, en outre, établir ses règles de fonctionnement et
soumettre chaque année un rapport d'activités au conseil
d'administration et à la régie régionale."
Il y a un amendement qui se lit comme suit: Remplacer, dans la
troisième ligne du paragraphe 4° du premier alinéa, ce qui
suit "aux articles 30 à 49" par "aux Sections I et II du Chapitre III du
Titre II".
Oui, c'est ça. C'est-à-dire qu'on élimine la
référence aux articles pour davantage faire
référence aux sections et chapit re du titre.
M. Trudel: C'est tout le mécanisme de traitement des
plaintes.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Moi, j'aurais un premier réflexe, c'est la
régie régionale à la fin.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Le comité des usagers, le rapport
d'activités, c'est à son établissement. Je ne sais pas
qu'est-ce que ça vient ajouter qu'un comité des usagers d'un
établissement aille faire un rapport à la régie, entre
nous autres, là. Ça, si ce n'est pas étouffer... Parlons
d'oxygène un peu.
M. Côté (Charlesbourg): Mais, en tout cas, de
mémoire, parce que c'est des dossiers dont on discute à
différentes étapes, je pense que l'idée qui sous-tendait
ça, c'est qu'éventuellement la régie soit informée
de ce qui se passe pour être capable, dans sa reddition de comptes, au
niveau de l'audition de l'établissement, s'il y a des choses à
l'intérieur du rapport du comité de bénéficiaires,
une plainte, pas nécessairement sur un individu, mais sur un
comportement général, à ce moment-là, d'interpeller
l'établissement. C'était ça qui était l'objectif de
base. Mais si elle n'a pas le rapport, elle n'est pas informé de. On
présume. Elle peut l'être pareil.
M. Chevrette: En tout cas, moi, ce serait au moins "le transmet".
Je veux dire, tel que libellé... Il fait rapport...
M. Côté (Charlesbourg): O.K., oui, oui.
M. Chevrette: ...et il en transmet la copie à la
régie. je ne le sais pas, moi. je ne veux vraiment pas qu'on soit
subordonné à la régie...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. M. Chevrette:
...d'aucune façon.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais l'idée de
base, c'était d'informer la régie pour sa reddition de comptes
à elle.
M. Trudel: Y compris envers l'établissement.
M. Chevrette: Je comprends votre point de vue mais, moi, je veux
dissocier le niveau de dépendance là.
Une voix: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): On est après
vérifier si "soumettre" et "transmettre", ça a tout à fait
la même signification.
M. Chevrette: Ordinairement, le comité d'usagers va
soumettre son rapport dans une séance particulière, avec
questionnement et tout. C'est très différent, ça. J'en ai
fait assez de réunions, j'ai été membre d'un conseil
d'administration de 1970 à 1976 et, quand on demande à un
comité de soumettre un rapport, il vient expliquer son rapport et il
doit défendre son rapport. Transmettre une copie, tu n'es pas
obligé de le défendre, tu n'es pas obligé de le soutenir,
tu n'es pas obligé de le justifier.
M. Côté (Charlesbourg): Non mais...
Le Président (M. Joly): Ça se lirait comment, M. le
ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Si j'ai bien compris, M. le
Président, ça pourrait se lire, le dernier alinéa: "Le
comité des usagers doit, en outre, établir ses règles de
fonctionnement et soumettre chaque année un rapport d'activités
au conseil d'administration et le transmettre...
M. Chevrette: En transmettre une copie...
M. Côté (Charlesbourg): ...et en transmettre une
copie - c'est ce que j'avais écrit là - à la régie
régionale."
M. Chevrette: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais finir par
apprendre.
M. Chevrette: Non, je sais que c'est mineur, mais c'est au niveau
de la dépendance.
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est ça. Je
pense que le message est là aussi.
Le Président
(M. Joly): alors, si je comprends
bien, nous retirons le premier amendement pour le substituer par celui que vous
venez de lire...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Ça fait juste compléter.
M. Côté (Charlesbourg): Ça va s'ajouter.
Le Président (M. Joly): Ça va juste
compléter, oui, parce que, dans le fond, c'est toute la même chose
mais en additionnant ce que vous venez de nous lire.
M. Trudel: Au deuxième alinéa, on dit: "2°
participer à l'amélioration de la qualité des conditions
de vie des usagers et évaluer le degré de satisfaction des
usagers à l'égard des services obtenus..."
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: "What does it mean?" Qu'est-ce que ça veut
dire?
M. Côté (Charlesbourg): C'est qu'on ne veut pas que
l'évaluation soit une autogratification. À cet effet-là,
si elle est faite par les usagers, elle risque d'être plus près de
la réalité, je pense, et c'est exactement ça qu'on
poursuit à ce moment-là.
M. Trudel: Et là, c'est un voeu qui vous honore au plus
haut degré. Cependant, "évaluer le degré de satisfaction
des usagers..."
M. Côté (Charlesbourg): À partir de ce que
j'ai compris, il y a une grille qui pourrait être mise à la
disposition des comités.
M. Trudel: Oui?
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas une grille
compliquée.
M. Trudel: Non, non. Mais vous avez l'intention, effectivement,
le ministère, de disséminer un guide? C'est très
important, parce que, écoutez, franchement, ça ne veut rien dire,
l'évaluation, lorsque l'instrument est disparate...
M. Côté (Charlesbourg): Peut-être.
M. Trudel: ...qu'il est trop subjectif. Ça ne veut plus
rien dire, cette affaire-là.
M. Côté (Charlesbourg): En termes de support,
effectivement, on veut apporter ce support-là.
M. Trudel: Par la publication d'un guide?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Ça existe.
L'idée vient d'Angleterre.
M. Trudel: Les voyages forment la jeunesse et les ministres
quelquefois.
M. Côté (Charlesbourg): Surtout quand tu n'as pas eu
la chance de voyager jeune.
M. Trudel: Oui. "Me too". Mais l'idée de
l'évaluation ou l'idée du guide?
M. Côté (Charlesbourg): De l'évaluation qui
se fait et du guide.
M. Trudel: et du guide. (16 h 30)
M. Chevrette: Ils ont oublié "ethnoculturel".
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: À votre place, je le mettrais à deux
places dans ça.
M. Trudel: L'exercice des droits de l'usager est balisé
par les ressources...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...à la disposition. Est-ce que le
comité des usagers peut intervenir sur la restriction de l'exercice du
droit en rapport avec les ressources disponibles?
M. Côté (Charlesbourg): Bon. Évidemment,
comme le comité des usagers est représenté au conseil
d'administration et que le plan d'organisation est adopté par le conseil
d'administration, c'est à ce moment-là qu'il pourra intervenir,
et en tout autre temps aussi, au conseil d'administration s'il juge qu'il doit
porter cette question-là devant le conseil d'administration. Donc,
ça va être sa responsabilité de représentant du
comité des usagers, donc du comité des usagers, qui
l'amène au conseil d'administration et c'est là que va être
le forum pour le faire.
M. Trudel: Parce que certains services de nature plus ad hoc...
Tu dis: Je fournis des services médicaux, bon, hébergement, soins
de longue durée; je m'assure de services médicaux courants pour
les personnes hébergées. La personne ne peut, compte tenu des
ressources disponibles, avoir accès à ces actes médicaux
là, à ces soins-là. Est-ce que le comité des
bénéficiaires peut intervenir pour faire respecter les droits que
nous avons énumérés dans la première section?
M. Côté (Charlesbourg): Bon. La manière dont
ça va se faire, je pense, honnêtement, ça va d'abord
être une démarche auprès du directeur
général, et c'est comme ça que ça se passe
actuellement, et, dans la mesure où il n'y a pas satisfaction, bien
sûr, c'est un dossier qui pourrait, éventuellement, être
porté au conseil d'administration si le représentant du
comité de bénéficiaires le juge à propos.
M. Trudel: dans l'esprit, ici, du législateur, est-ce que
le comité des usagers est un comité d'"advocacy",
c'est-à-dire qu'il peut intervenir pour l'usager?
M. Côté (Charlesbourg): "3° défendre les
droits et les intérêts collectifs des usagers."
M. Trudel: "Défendre les droits et les
intérêts collectifs des usagers."
Une voix: "Advocacy". M. Chevrette: Ou d'un usager. M.
Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel: Oui. Pourquoi?
M. Côté (Charlesbourg): bien, "d'un usager", parce
qu'on dit qu'un usager qui porte plainte peut recevoir le support du
comité de bénéficiaires.
M. Trudel: II y a les deux. Il y a l'individuel et le
collectif.
M. Chevrette: II y a certains dirigeants d'hôpitaux, de
centres hospitaliers, qui nous disent que ça peut devenir, s'il n'y a
pas des corridors précis ou un guide précis, comme disait le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, ça peut
devenir l'endroit où on achemine, par exemple, et la distributrice
mène du train, telle chose... Ça a été
relevé par plusieurs personnes dans les centres hospitaliers. Que ce
soit la période des petites plaintes là.
M. Côté (Charlesbourg): Bien, évidemment,
très honnêtement, je pense que ça va évoluer avec le
temps et, aujourd'hui, il n'y en a prati- quement pas de canal,
c'est-à-dire autrement que le lien ou l'astuce d'un membre qui va se
porter à la défense des bénéficiaires pour ce genre
de choses !à. Évidemment, s! déjà, au
départ, il y a un bruit qui est suffisamment dérangeant, c'est
qu'il y a peut-être quelqu'un qui n'a pas été assez
dérangé parce que ses bureaux sont ailleurs pour être
capable de l'éliminer, le bruit. Il y a peut-être ça aussi
comme possibilité là. Je pense qu'évidemment H doit y
avoir beaucoup de choses dans le quotidien qui peuvent irriter les usagers et
qu'il faut tenter de corriger. Mais, avec le temps, je pense qu'il va se former
une certaine relation et un travail qui vont faire que les gens vont s'habituer
aussi à cette pratique-ià. Évidemment, ce n'est pas
ça qui va être au conseil d'administration, ça me
surprendrait bien, mais davantage d'autres questions, mais ça
dépend toujours du rapport quotidien qu'il y a entre le directeur
général et les représentants des
bénéficiaires. En tout cas, dans certains cas, règle
générale, ça se règle assez bien.
M. Trudel: Comment vous assurer que le comité des usagers
ne devienne pas, comme ça a déjà été - il y
a eu plusieurs cas - le comité des loisirs de l'établissement?
Ça, c'est la pratique la plus courante. Ça devient, à
toutes fins utiles, le comité des loisirs de l'établissement.
Vous avez du fric garanti, occupe2-vous!
M. Côté (Charlesbourg): oui, le rapport annuel,
c'est pour ça qu'il y a un rapport annuel. déjà, c'est une
balise qui dit qu'il faut quand même faire attention. comme on parie de
qualité de vie et de milieu de vie...
M. Trudel: Non, c'est parce que, évidemment... C'est parce
qu'il y a de la substitution qui est faite. La substitution qui est faite,
c'est: Écoutez, j'ai tant de provisions budgétaires à tel
poste budgétaire au titre de loisirs extérieurs des
bénéficiaires. Maintenant, le comité des
bénéficiaires va avoir obligatoirement une partie de financement.
Ne pourriez-vous pas acheter un jeu de poches cette année et vous
organiser avec ça? Ensuite...
M. Côté (Charlesbourg): sauf qu'entre nous autres,
si jamais ils achetaient un jeu de poches, il ne faut pas se scandaliser non
plus. ce n'est pas l'objectif.
M. Trudel: Non, ce n'est pas sur cet aspect-là.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, juste pour finir.
C'est que, quand tu regardes l'article 152, il n'en est pas question de jeu de
poches ou des activités de loisir, nulle part. Donc, c'est centré
autour de ça.
M. Chevrette: Participer à l'amélioration de
la qualité des conditions de vie.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais il ne faut
pas...
M. Chevrette: Ça veut tout dire, ça.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais,
évidemment, il faut que ce soit assez large pour être capable de
faire des choses.
M. Chevrette: Est-ce qu'ils ont le droit d'immobiliser? Tiens,
question directe.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, non, pas par le
budget.
M. Chevrette: Mais s'ils ont 70 000 $, que ça coûte
20 000 $ et qu'ils disent: On accepte, pour l'année en cours, nous
autres, de...
M. Côté (Charlesbourg): non, pas immobiliser avec
les sommes d'argent qui sont données aux comités de
bénéficiaires pour défendre les droits des usagers, pour
faire un mur ou pour défoncer un mur.
M. Chevrette: Non, mais regardez à 2°: participer
à l'amélioration de la qualité de vie, des conditions de
vie des usagers. Par exemple, je ne sais pas, ouvrir une bibliothèque de
romans psychologiques, ça peut améliorer la qualité de vie
des bénéficiaires. En quoi ne pourraient-ils pas le faire en
vertu du paragraphe 2°?
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas dans ce
sens-là qu'il a été...
M. Chevrette: Je sais que ce n'est pas le but. Mais le
libellé de l'article, à mon point de vue... Je ne parle pas de
ceux qui ont 2000 $. Ceux qui ont 70 000 $, il est possible qu'il y ait une
possibilité de vouloir consacrer 20 000 $, 25 000 $ à l'achat de
biens meubles, par exemple. Ce n'est pas défendu en vertu de l'article.
Nos avocats, je suis convaincu, nous diraient, même un notaire nous
dirait que c'est possible. Vrai ou faux?
M. Trudel: Ce n'est pas peu dire.
M. Chevrette: Avale ta gomme et dis-le-moi.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: C'est possible.
Une voix: M. Gaudreau.
M. Gaudreau: Ils n'ont pas le droit d'immobiliser dans les
immeubles des autres.
M. Côté (Charlesbourg): Ça prendrait une
autorisation du conseil d'administration.
M. Chevrette: Mais si on leur donne un local pour faire des
réunions et pour mettre leur matériel confidentiel, qu'est-ce qui
les empêche de mettre des étagères avec des livres dessus?
Rien. Ça améliore la qualité. C'est de
l'immobilisation.
Une voix: M. Gaudreau.
M. Gaudreau: Ça ne devient pas une bibliothèque,
non plus. L'article oblige le directeur général à leur
permettre l'usage d'un local pour leurs activités. Si, dans leurs
activités, ça comporte une période de lecture...
M. Chevrette: Continuez à lire.
M. Gaudreau:... ils la feront dans le local.
M. Chevrette: Puis ils ne peuvent pas avoir un local où
ils peuvent tout garder confidentiel, tout le "kit"?
M. Gaudreau: Oui, une possibilité de conserver
confidentiels leurs dossiers, alors, ça peut comporter une
filière sous clé.
M. Chevrette: Leurs dossiers. S'ils décident, dans ce
local-là... Confidentiel, c'est barré, c'est sous clé. O.
K. ? Donc, si, dans ce local-là, ils ont de la place pour se faire une
bibliothèque, ils ont le droit d'immobiliser.
M. Gaudreau: C'est-à-dire, la nature de la dépense,
j'en conviens, c'est...
M. Chevrette: Ce que je dis, c'est strictement sur le plan
légal. J'ai raison.
M. Gaudreau: non, mais c'est quand ils rendent compte à la
fin de l'année, ils doivent rendre compte qu'ils ont utilisé les
sous pour l'amélioration des conditions de vie.
M. Chevrette: Bon. Si je vous prouve...
M. Gaudreau: S'ils sont capables de défendre que
c'était une manière d'améliorer les conditions de vie
parce que tout le monde s'emmerdait dans le centre d'accueil et que, là,
ils ont au moins une possibilité sur le plan personnel d'aller se...
M. Chevrette: Non, mais je vais vous dire où je veux en
venir, mon cher notaire.
M. Gaudreau: Oui.
M. Chevrette: Où je veux en venir, c'est que je ne
voudrais pas personnellement que le budget du comité des usagers
devienne l'échap-
patoire, par exemple: Paie donc 20 % du salaire de l'animatrice, paie
donc une partie d'une petite bibliothèque qu'on voudrait se faire, paie
donc... Vous savez ce que... Je comprends que vous ne me voyez pas venir. Mais,
moi, mon intérêt n'était pas de savoir si vous me voyez
venir ou non, mon intérêt était de prouver que,
légalement, ils pouvaient le faire. Donc, la porte était ouverte
à ces choses-là par après. Vous comprenez?
M. Gaudreau: Mais, dans votre exemple, c'est qu'on leur
demanderait de participer pour 20 %...
M. Chevrette: Dans cet exemple, oui.
M. Gaudreau:... à l'immobilisation de
l'établissement. Ce n'est plus du tout la même question.
M. Chevrette: Non, mais même, ils pourraient le faire dans
leur propre local et vous ne pourriez rien faire...
M. Gaudreau: Exact.
M. Chevrette:... s'ils vous démontrent que c'est pour
améliorer la qualité de vie.
M. Gaudreau: Exact. Mais que l'établissement tente
d'obtenir par le biais de...
M. Chevrette: Ça, c'est un autre sujet.
M. Gaudreau:... ça, c'est une autre déviation.
M. Chevrette: Mais si, en vertu de la loi, ils ont un pouvoir
théorique de dépenser au niveau des immobilisations... Moi, je
connais des D. G. qui sont assez vite et assez brillants pour dire: Ecoutez,
oui, un "shuffleboard", ça serait intéressant; nous autres...
M. Côté (Charlesbourg): Achetez la peinture.
M. Chevrette:... on mettrait 5000 $ à l'hôpital, et
ils se croisent les bras. Ça veut dire: Vous autres, ça
coûte 7000 $, mettez les 2000 $ et vous allez l'avoir. On connaît
tout ça. Je veux dire: Écoute, c'est un pouvoir...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais...
M. Chevrette:... théorique, et je vous ai demandé
si c'était un pouvoir théorique ou pas d'immobiliser qu'il y
avait au paragraphe 2°.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Je comprends le test
qu'on fait à la loi. On est aussi bien de le faire tout de suite que de
le faire plus tard. Juste pour se référer à ce qui existe
actuelle- ment pour voir la différence qu'il y a entre les deux, parce
qu'il y en a une assez importante.
M. Chevrette: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): On dit: "Participer à
l'organisation des loisirs des bénéficiaires et conseiller le
conseil d'administration de l'établissement sur toute question relative
aux loisirs et aux conditions de séjour des bénéficiaires.
" Là, c'est pas mal plus spécifique, merci.
M. Chevrette: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Et ce n'est pas là.
Et l'argent qui a été donné, règle
générale, a été attaché à ça
dans le... Le nanan, il venait là. Donc, c'est ça qu'on a voulu
dissocier dans notre point de vue qui est exprimé ici quant au
rôle des bénéficiaires et l'argent, en conséquence,
qu'on veut donner doit servir aux fins pour lesquelles il est là. La
question qui est plus spécifique du député de Joliette
à 2°: Est-ce que l'interprétation qu'on pourrait en tirer,
c'est qu'effectivement ils investissent?
M. Chevrette: C'est parce que, regardez... Pourquoi j'ai
pensé à ça? J'ai pensé à ça à
cause des fondations. On a dit: L'argent des fondations ne doit pas servir
à n'importe quoi. Et on sent le besoin de mettre des clauses
spécifiques au niveau des fondations pour ne pas que l'argent soit
utilisé pour d'autres fins que celles pour lesquelles...
M. Côté (Charlesbourg): Les pouvoirs.
M. Chevrette: En tout cas, dans l'esprit du monde qui cotise,
c'est souvent pour l'amélioration non pas physique ou technique, mais
dans la recherche, etc. Ça dépend des buts de certaines
fondations. La même chose là. Si tu dis: Je vous donne 70 000 $,
c'est pour évaluer le degré de satisfaction, voir à la
défense de vos intérêts, acheminer vos plaintes, vous
soutenir, et que ça devient également l'échappatoire au
niveau de l'immobilisation... C'est ça que je veux dire. Ça se
tient, mon affaire.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, et, dans votre esprit,
ça devrait être libellé comment?
M. Chevrette: Moi, je me fiais sur le notaire, mais...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette:... vous me forcez.
M. Côté (Charlesbourg): II est bon, le notaire.
M. Gaudreau: II n'y aura pas de problème.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Salaberry-Soulanges, vous aimeriez intervenir, je pense, peut-être pour
bonifier l'idée.
M. Marcil: Oui, je suppose que l'article 152, 1°, 2°,
3° et 4°, est rattaché aux articles 149, 150 et 151. Ce n'est
pas un article qui est isolé. Mais ça suppose également
que si, à l'article 149, on dit que dans un centre hospitalier ou dans
un centre où on donne des soins psychiatriques où il y a 10 % des
lits qui sont destinés à des usagers...
M. Côté (Charlesbourg): Ça a
été amendé.
M. Marcil: Ça a été amendé.
M. Chevrette: Ça a été amendé.
M. Marcil: Je n'avais pas suivi.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Marcil: Mais je suppose que...
M. Trudel: Vous savez, depuis le temps... Ici, c'est rendu de la
longue durée, cette commission, on a formé un comité des
usagers. ...vous référer à l'arrière, le
comité des usagers.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Marcil: Non, non, non, mais je suppose que l'esprit de
l'article 152, c'est davantage...
Le Président (M. Joly): C'est vous qui l'avez dit.
M. Marcil: ...pour aider les gens, les résidents de la
place et non pas n'importe quelle autre personne.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Donc, c'est clair.
M. Marcil: On ne parle pas nécessairement, non plus,
d'organiser un comité de loisirs. C'est ça?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais... (16 h 45)
M. Marcil: mais il peut en avoir. c'est ouvert. je comprends
l'intervention du député de joliette, parce qu'à un moment
donné, pour améliorer la qualité de vie d'un groupe, on
peut dire: on va aménager un jardin. on peut bien aménager un
parc. a un moment donné, il y a des limites.
M. Chevrette: Des berceuses... des balançoires.
M. Marcil: Des balançoires.
M. Chevrette: On va acheter des balançoires: Moi, je vais
en payer une, tu vas en payer une.
M. Marcil: Chez nous, nous autres, on appelait ça des
"balancines".
M. Trudel: Ce n'est jamais la "balancine" qui coûte cher,
c'est celui ou celle qui pousse la "balancine".
M. Marcil: Si on leur donne un cadre tellement rigide, ça
ne vous donne rien d'avoir un comité des usagers. Ça prendrait
seulement un technicien pour contrôler ça.
M. Trudel: bien, vous voyez la préoccupation, c'est que
l'argent qui est assuré serve à la défense des droits et
des intérêts, bon, avec du jugement.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, évidemment. Oui,
mais il faut quand même laisser un minimum de jugement aux gens qui vont
l'administrer, parce que ça fait partie de l'oxygène. La
difficulté de le traduire de manière très claire peut
brimer aussi certaines bonnes initiatives qui, effectivement, atteindraient les
objectifs très souhaitables qu'on veut tous. En tout cas, je pense que,
de manière générale, il n'y aura pas d'abus. Il n'y aura
pas d'abus. S'il y en a, ils vont se pénaliser eux-mêmes.
M. Marcil: M. le ministre, si on complique tellement les choses,
c'est qu'il va falloir absolument avoir un notaire sur le comité des
usagers pour interpréter la loi.
M. Chevrette: Nous autres, c'est de comprendre toute la
portée de chacun des paragraphes. Moi, je ne vois pas, je veux bien
comprendre, c'est peut-être au niveau des directives administratives,
étant donné que c'est par voie de directive administrative que
vous allez décréter, c'est-à-dire, c'est ça que
vous m'avez dit? Vous allez décréter que tel centre, tel
établissement a tel budget. Il pourrait y avoir la règle de la
réserve là, ces sommes d'argent ne sont pas en fonction des
immobilisations à l'intérieur des centres hospitaliers. Elles
sont véritablement pour...
M. Gaudreau: C'est du budget de fonctionnement. Ce n'est
déjà pas du budget d'immobilisation.
M. Trudel: C'est à quel endroit, le financement?
M. Côté (Charlesbourg): Le financement?
M. Chevrette: Où c'est marqué le
fonctionnement?
M. Trudel: Le financement. M. Gaudreau: À l'article
149?
M. Côté (Charlesbourg): "Lui accorder le budget
particulier fixé à cette fin dans son budget de fonctionnement".
Alors, je fais confiance aux individus. Là aussi, ça fait un peu
partie de l'oxygène, hein?
M. Trudel: Pour ma part, une dernière remarque. Dans le
fond, ce qu'il s'agit d'indiquer, un peu comme on l'a fait à l'article
78 pour un autre objet, c'est que les budgets accordés à
l'article 149 ne doivent pas avoir pour objet de se substituer aux
responsabilités usuelles de l'établissement vis-à-vis de
ses bénéficiaires. La tentation est toujours grande de dire: Bon,
prends donc cet argent-là et organise-moi quelque chose parce que -
d'après votre expression tantôt - c'est "dull" dans le centre
d'accueil; organise-moi des activités. C'est la responsabilité de
rétablissement de voir à ça. La qualité de vie,
c'est la responsabilité, d'abord, de rétablissement.
L'évaluation, les constatations, etc., c'est le comité des
usagers qui va faire les représentations. Il pourrait y avoir là,
ou même on pourrait le mettre à l'article 149, que l'utilisation
des sommes dévolues au comité des usagers ne doit jamais avoir
pour effet de se substituer aux responsabilités de
l'établissement envers ses usagers. Comme dirait mon collègue:
Qu'en pensez-vous notaire?
M. Gaudreau: C'est un beau voeu... M. Trudel: C'est une
poignée...
M. Gaudreau: Ne doit jamais avoir pour effet...
M. Chevrette: Parlez plus fort.
M. Gaudreau: Pour que les usagers puissent dire: Écoutez,
c'est écrit dans la loi que ça ne doit pas servir à?
M. Trudel: C'est parce que, aussi, le ministre a accepté
à plusieurs occasions de laisser l'oxygène et les signaux en
même temps. Il y a de l'oxygène, mais il y a des signaux.
M. Chevrette: Prenons un exemple concret: pour favoriser
l'intégration des ethnoculturels. Il pourrait y avoir...
M. Côté (Charlesbourg): ...chercher un sujet de
discussion.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Là, voulez-vous nous
proposer qu'on devrait, à partir du budget qui est voté,
réserver une partie du montant pour le comité, la partie des
bénéficiaires qui sont ethnoculturels?
M. Chevrette: Ça prendrait quasiment ça, je pense,
pour faire plaisir au député de Nelligan. Il n'y est pas. Je
voudrais le faire prendre un peu et il n'y est pas.
Une voix: il est sur l'autre commission.
M. Chevrette: Mais il y a des loisirs socioculturels, cependant,
possibles.
Le Président (M. Joly): Est-ce que ce serait votre
désir qu'on envoie chercher le député de Nelligan?
Non?
M. Trudel: Est-ce que, dans l'esprit, ça vous irait, un
article général comme cela qui est un signal? L'utilisation des
sommes qui sont dévolues en vertu de l'article 149 au comité des
usagers ne doit pas avoir pour effet de se substituer aux
responsabilités et obligations de l'établissement envers les
usagers. Un petit signal, ça.
M. Côté (Charlesbourg): II ne faudrait pas qu'il se
perde dans ta boucane.
M. Trudel: II ne faut pas qu'il se perde dans la boucane. Il ne
doit pas avoir pour objet de se substituer au budget de fonctionnement normal
de l'établissement.
M. Gaudreau: Ça vient de là.
M. Chevrette: Non, non, mais je dis...
M. Gaudreau: Aux dépenses qui doivent être
rencontrées...
M. Chevrette: ...le budget de l'hôpital octroie un budget
de fonctionnement du comité des usagers. C'est ça?
M. Gaudreau: une partie de son budget est déjà
affectée par l'envoyeur. l'établissement n'a pas le choix d'en
discuter. dans son budget de fonctionnement, il y a déjà une
quote-part qui est attribuée ou affectée...
M. Chevrette: Oui, oui.
M. Gaudreau: ...au comité. Alors, est-ce que je peux dire
par après que ça ne doit pas servir au budget de fonctionnement
de l'établissement? En réalité, ce qu'il faudrait dire: Un
établissement ne peut se servir directement ou indirectement dans la
petite caisse du comité des usagers pour payer ses dépenses.
M. Chevrette: II y a des avoirs propres là.
M. Gaudreau: C'est une défense qu'on voudrait.
M. Trudel: Non, c'est pour ça que j'ai employé
l'expression "se substituer aux responsabilités de rétablissement
vis-à-vis de l'usager à qui il dispense des services". Et
là, comme on est en matière de signal, il faut employer
"services", les services normaux.
M. Côté (Charlesbourg): Mais, dans votre esprit,
là, juste pour le mettre là, s'il a besoin d'une
bibliothèque, s'il a besoin d'un jeu de poches, c'est
l'établissement qui va le payer?
i
M. Chevrette: Dans notre esprit?
M. Côté (Charlesbourg): À même son
budget?
M. Chevrette: C'est parce que si on dit que c'est un budget de
fonctionnement... Tantôt, je pense que c'est vous qui m'avez
répondu. L'argent qu'on donne au comité des usagers, c'est un
budget de fonctionnement. Si c'est clair de même, ce n'est pas un budget
d'immobilisation.
M. Côté (Charlesbourg): ah oui! je pense qu'il faut
autant que possible éviter des immobilisations très importantes.
est-ce que vous seriez scandalisé demain matin s'il y avait 500 $ qui
étaient pris pour...
M. Trudel: Non. M. Chevrette: Non.
M. Côté (Charlesbourg): Non, et 1000 $ non plus, sur
60 000 $ ou 50 000 $?
M. Chevrette: non, c'est parce que, quand tu viens
défendre un projet, et on est à l'ère des prêts
participatifs, tu réclames 10 000 $: paie 3000 $ et je vais en payer un
bout, tu sais. c'est plus ça qu'on veut éviter. qu'on organise
des fêtes mensuelles, de l'animation, qui soient
précédées de plusieurs jeux, des parties de cartes...
qu'on achète une quinzaine de jeux de cartes, un jeu de poches et trois
ou quatre baguettes pour jouer au "shuffleboard", c'est différent. mais
faire le plancher d'un "schuffleboard", ça coûte peut-être
20 000 $, peut-être 30 000 $. là, il dit: bien, donne-nous 10 000
$ et on va peut-être te le faire. c'est différent ça.
M. Trudel: Ou participe donc à l'engagement de l'animateur
ou de l'animatrice.
M. Chevrette: Oui.
M. Trudel: Pour se donner un service de loisirs. Oui, on en
aurait presque assez, si vous voulez en mettre 5000 $.
M. Chevrette: Payez-lui deux jours par semaine, on va payer les
trois autres.
M. Trudel: Et ça, c'est des responsabilités
normales de l'établissement, usuelles; ce n'est pas la
responsabilité...
M. Côté (Charlesbourg): Bon. Vous voulez quoi
là?
M. Trudel: L'indiquer dans ce paragraphe...
M. Côté (Charlesbourg): Je sais ce que vous voulez.
Comment le traduisez-vous de manière légale?
M. Chevrette: On pensait que vous aviez pas mai de
spécialistes à côté de vous pour trouver
ça.
M. Trudel: Donnez-nous trois minutes.
M. Gaudreau: qu'est-ce qu'il faut défendre? la
sollicitation indue de la part d'un directeur général? c'est
ça qui est... il faut aller au message, pas juste au signal.
M. Chevrette: Au quoi?
M. Trudel: Non, non, non. Ça...
M. Gaudreau: J'ai dit: Un début de signal, mais il y a un
message en arrière de tout ça, c'est qu'il ne faut pas que le
directeur général devienne un solliciteur de la petite caisse des
malades, des usagers.
M. Chevrette: La petite caisse?
M. Gaudreau: La petite caisse des malades.
M. Trudel: Toute la caisse.
M. Gaudreau: Parce que le plancher, c'est ça. Le D. G.
dit: On peut vous le construire, mais il faudrait que vous...
M. Trudel: Non, non, on ne peut évidemment pas donner tous
les cas précis, sauf qu'on le sait que ça se passe, des choses
comme ça. Il a bien fallu commencer quelque part dans l'histoire de nos
comités de bénéficiaires. Bon. On a fait ça au
meilleur de notre connaissance dans la société et il y a eu,
comme ailleurs, quelques abus. Alors, là, on dit: C'est pour les
conditions de vie des bénéficiaires et surtout, au premier
alinéa...
M. Gaudreau: Le deuxième.
M. Trudel:... renseigner les usagers sur leurs droits et
obligations, puis défendre les droits et les intérêts
collectifs des usagers, individuels et
collectifs. Bon.
M. Chevrette: Moi, au lieu de participer à
l'amélioration de la qualité de vie, je ne suis pas notaire, mais
ce que je suggérerais, ce serait de défendre
l'amélioration de la qualité de vie.
Une voix: Défendre l'amélioration?
M. Chevrette: Oui, ou faire les représentations.
Une voix: Promouvoir. M. Chevrette: Promouvoir. Une
voix: Ce serait mieux.
M. Chevrette: En tout cas, c'est dans ce sens-là.
M. Gaudreau: Défendre l'amélioration? Promouvoir.
Parce que participer, ça peut donner une chance à un directeur
général de demander...
M. Chevrette: Ah! Participer, c'est là qu'est le
bacon.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: C'est ça qu'on vous dit d'enlever.
Une voix: Promouvoir l'amélioration de la qualité
de vie...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
Une voix: Implicitement, quand on parle de promotion, on
implique...
M. Chevrette: C'est de défendre les intérêts,
donc c'est d'aller réclamer les immobilisations.
M. Côté (Charlesbourg): ça pourrait se lire:
"promouvoir la qualité des conditions de vie des usagers". à ce
moment-là, je pense qu'on se retrouve dans une situation...
M. Trudel: Ah! J'achète. J'achète. M.
Côté (Charlesbourg): Oui? O.K.
M. Trudel: Promouvoir, oui. C'est plus simple.
M. Gaudreau: Combien? Vous achetez, mais combien?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Grâce à votre intervention.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Donc, M. le
Président, on va le suspendre et rédiger le papillon.
M. Chevrette: C'est beau.
Le Président (M. Joly): Nous allons suspendre l'amendement
et l'article 152 et nous allons appeler l'article 153.
M. Chevrette: C'est en suspens, celui-là? M.
Côté (Charlesbourg): Oui, pour régler...
Le Président (M. Joly): Pour le rédiger et
l'adopter.
M. Côté (Charlesbourg): On pourrait peut-être,
si on veut terminer ce chapitre-là, revenir à l'article 149 et on
serait clair, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Sûrement, M. le
ministre.
Des voix: L'article 152 est... M. Trudel: II y a l'autre
aussi.
Le Président (M. Joly): Donc, j'appelle l'article 149.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. 1° Remplacer le
premier alinéa par les suivants:
Tout établissement, dès qu'il exploite un centre
d'hébergement et de soins de longue durée, un centre de
réadaptation, un centre hospitalier de soins psychiatriques ou un centre
de protection de l'enfance et de la jeunesse, doit mettre sur pied un
comité pour les usagers de ces centres et, dans le cas d'un
établissement public ou d'un établissement privé
conventionné visé à l'article 380, lui accorder le budget
particulier fixé à cette fin dans son budget de fonctionnement
ou, dans le cas d'un établissement privé non conventionné,
le montant versé à cette fin par le ministre. (17 heures) "Un
établissement qui exploite un centre hospitalier de soins
généraux et spécialisés ou un centre local de
services communautaires peut, à la demande des usagers à qui il
dispense ses services, mettre sur pied un tel comité." 2° Supprimer,
dans la deuxième ligne ainsi que dans la troisième ligne du
deuxième alinéa, les mots "ou leurs représentants". 3°
Ajouter, a la fin, l'alinéa suivant: "Dans le cas où
rétablissement exploite plusieurs centres ou dispose de plusieurs
installations pour un même centre, la composition du comité doit
assurer une représentation équitable des usagers de chacun de ces
centres et des usagers hébergés dans chacune des
installations."
Le Président (M. Joiy): Donc, c'est votre désir de
retirer le premier amendement, M. le ministre?
M. Chevrette: Juste une question. Dans le cas d'un
établissement, d'un centre hospitalier de soins généraux,
vous ne répétez pas la phrase que, dans ce cas, il y aura un
budget par rapport... Je n'ai pas le texte sous les yeux.
Le Président (M. Joly): Vous l'avez ici, M. le
député.
M. Chevrette: C'est-à-dire que, dans la première
partie, vous identifiez bien qu'il y a un budget. Dans la deuxième, vous
dites qu'il y a une possibilité, à la demande des usagers. Mais
on ne parle pas du budget. Ce serait quoi?
M. Gaudreau: Le principe du paragraphe 1, de l'alinéa 1,
s'applique. S'il n'y a pas de comité de formé en vertu du
paragraphe 2, il n'y aura pas de budget d'identifié dans le budget de
fonctionnement, mais s'il y en a un, la régie, en signifiant le budget,
va indiquer la quote-part qui doit être attribuée.
M. Chevrette: C'est par interprétation que vous faites
ça.
M. Gaudreau: C'est que l'obligation, on la met au 1° parce
qu'il y a une obligation...
M. Chevrette: Parce qu'il y a une obligation.
M. Gaudreau: ...de créer le comité. Dans l'autre,
ça devient facultatif, mais le même principe s'applique.
M. Chevrette: C'est implicite. M. Gaudreau: C'est en plein
ça.
M. Chevrette: Si vous me le dites. C'est consigné
là.
M. Gaudreau: Vous pouvez me croire.
M. Chevrette: S'il y a un CLSC qui a un trouble,
préparez-vous. Je vous l'envoie.
M. Gaudreau: Vous m'enverrez le compte.
M. Chevrette: "Right j and left", comme disent les Anglais.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly):! Pour fins de procédure,
vous retirez votre premier amendement, M. le ministre, et vous le
remplacez...
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
peux faire tout ce que vous voulez, en autant qu'on finisse par adopter
l'article.
Le Président (M. Joly): ...par celui-là. Donc,
partant de là, l'amendement est adopte?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article, tel qu'amendé,
adopté.
M. Chevrette: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 153.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 152, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): À l'article 152, vous
êtes déjà prêt?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, M. le Président.
On a des services efficaces.
Le Président (M. Joly): Mon Dieu Seigneur! Donc, j'appelle
l'article 152.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 152. M.
Chevrette: L'article 145 aussi? M. Côté (Charlesbourg):
L'article 145... M. Chevrette: L'article 152, oui.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 145 est fait.
L'article 145 est adopté.
M. Gaudreau: C'est l'article 145.1.
M. Chevrette: Non, mais il n'y avait pas un amendement?
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Oui. Alors, on va faire
l'article 152. 1° Remplacer, dans la première ligne du paragraphe
2° du premier alinéa, les mots "participer à" par le mot
"promouvoir".
M. Chevrette: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): 2° Remplacer, dans la
troisième ligne du paragraphe 4° du premier alinéa, ce qui
suit "aux articles 30 à 49" par "aux Sections I et II du Chapitre III du
Titre II".
M. Chevrette: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): 3° Insérer, dans
la
dernière ligne du deuxième alinéa, après le
mot "et", les mots "transmettre une copie de ce rapport".
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît, M. le
député, vous avez quelque chose?
M. Trudel: Et une petite dernière, là.
"Défendre ses droits et ses intérêts en tant qu'usager
auprès de l'établissement ou de toute autorité
compétente", c'est auprès de l'établissement et de la
régie puisqu'il s'en va à la régie.
M. Gaudreau: Oui.
M. Trudel: La régie, c'est inclus dans "toute
autorité compétente".
M. Côté (Charlesbourg): Bien, oui, et ça peut
être le ministre éventuellement aussi...
Une voix: C'est ça, le troisième...
M. Côté (Charlesbourg): Ce sera notre
troisième niveau, oui, et le quatrième, le ministre.
M. Trudel: Vous dites: Le troisième niveau.
M. Côté (Charlesbourg): Ça, ça fait
rien que trois niveaux.
M. Chevrette: Un de 17-400, ça veut dire 417, le
troisième niveau.
M. Côté (Charlesbourg): 417, c'est une grosse route.
417, c'est un...
M. Chevrette: Et le quatrième, c'est de venir voir
l'Opposition si ça ne marche pas aux deux autres.
M. Côté (Charlesbourg): Et ça,
évidemment, il y aura toujours une Opposition et il y aura toujours un
17-400. Ça fait que, peu importe qui est dans l'Opposition, je pense que
c'est une garantie totale.
Le Président (M. Joly): Donc, nous retirons... Vous
retirez, M. le ministre, l'amendement à l'article 152...
M. Côté (Charlesbourg): J'ai le retrait facile.
Le Président (M. Joly): ...pour le remplacer par celui tel
que lu. Merveilleux!
M. Trudel: Le retrait facile! Préventif.
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement,
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article, tel qu'amendé,
adopté?
M. Trudel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 153.
M. Côté (Charlesbourg): Non, M. le
Président.
M. Chevrette: L'article 145.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 145.1.
M. Trudel: L'article 145.1.
Le Président (M. Joly): Oh! Excusez. Vous avez raison, M.
le ministre. L'article 145.1.
Article en suspens
M. Côté (Charlesbourg): Ajouter, à la fin,
l'alinéa suivant: "Le directeur général doit
également déposer devant le conseil d'administration une
déclaration écrite mentionnant l'existence de tout contrat de
services professionnels conclu avec un établissement par une personne
morale, une société ou une entreprise dans laquelle il a des
intérêts pécuniaires, dans les 60 jours qui suivent la
conclusion de ce contrat."
M. Trudel: Ça, c'est l'article 145.1.
M. Côté (Charlesbourg): II fait
référence à toute la discussion qu'on a eue ce matin.
M. Trudel: Oui.
M. Chevrette: Oui, c'est pour ça que j'aimerais voir le
texte final.
Le Président (M. Joly): On va vous le passer. Ici, on a
seulement une copie.
M. Chevrette: Avez-vous des réponses sur les ans,
a-n-s?
M. Côté (Charlesbourg): ah oui! c'est vrai, les
trois ans, est-ce qu'on a eu le temps de fouiller ça? actuellement, la
réponse, c'est: les lois municipales, ce serait le même terme, et
il y a des interpellations qui se font actuellement pour vérifier dans
les autres lois.
M. Chevrette: Puis, ce dont on vous avait parlé sur la
distinction entre intérêts pécuniaires dans des entreprises
manufacturières ou...
M. Côté (Charlesbourg): CuL Là, c'est
services professionnels.
M. Chevrette: Oui, je sais. Vous l'ajoutez? À la fin de
l'alinéa.
M. Côté (Charlesbourg): À la fin,
l'alinéa suivant.
M. Gaudreau: II y a déjà un alinéa
d'adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: "Doit également", O.K. Vous ne le forcez pas
à vendre, mais vous le forcez à déclarer. Ça veut
dire que si un D.G. d'un centre d'accueil - je ne sais pas - de la rive sud
était membre d'une firme de consultants, sous l'appellation ABJF...
M. Trudel: Attendez un peu là.
M. Chevrette: ...il faudrait qu'on sache que, quand il va dans un
centre d'accueil à Québec, par exemple, donner des consultations,
est en conflit d'intérêts.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on a tenté de
faire à la lumière des discussions qu'on a eues, c'est qu'on a un
lien très direct avec l'établissement. C'est le croisement qu'on
n'avait pas qu'on met dedans au niveau des services professionnels, tel que
vous le souhaitiez. Services professionnels du D.G., parce que le D.G.
lui-même, la personne du D.G. était couverte. Ce qu'on a voulu
couvrir suite à votre demande, c'est la personne morale et elle est
couverte là au niveau des services professionnels. Les problèmes
du passé, c'est parce qu'on ne le savait pas.
M. Chevrette: Je sais ça. M. Trudel: Ça,
c'est 1 ; ça se rajoute. M. Chevrette: Et ça, c'est 2.
Une voix: Là, c'est complet.
M. Chevrette: C'est une déclaration
d'intérêts.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: on ne parle pas du conflit, mais de
l'intérêt. je me demandais si on couvrait, ce matin, si on avait
couvert comme il faut l'aspect du phénomène suivant: une firme
obtient un contrat de consultation avec un établissement quelconque dans
le réseau et va, dans un deuxième temps, chercher un directeur
général pour réaliser ce mandat-là.
M. Chevrette: 30 jours au lieu de 60? 60, c'est trop. Mets 30
jours. C'est la signature d'un contrat.
M. Trudel: Ça, c'est l'article 146 qui va couvrir
ça?
M. Chevrette: Est-ce que les 60 jours, c'est majeur? Pourquoi pas
30 jours? Ça me semble raisonnable. Quand tu signes un contrat, tu le
sais. Si on a le temps, que le contrat soit fait... Moi, je
préférerais 30 jours, si vous l'acceptez.
M. Côté (Charlesbourg): Je n'ai pas de
problème avec le sous-amendement proposé par le
député de Joliette.
M. Chevrette: Donc, considérez que c'est son amendement,
30 au lieu de 60, ça va être moins dur pour la
présidence.
Le Président (M. Joly): Alors, si je comprends bien, nous
soumettons un amendement au nouvel article 145.1 que nous avons introduit ce
matin au projet de loi.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Joly): Parfait. Donc, est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M.
Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Joly): Donc, le nouvel article comme tel
est adopté...
M. Trudel: Un instant. M. Chevrette: Avec les "30"
seulement. Le Président (M. Joly): ...tel qu'amendé. M.
Trudel: Juste une seconde.
Le Président (M. Joly): L'article 153 est
appelé.
M. Chevrette: Juste une minute.
M. Trudel: Celui-là, on ne l'a pas adopté.
Le Président (M. Joly): Pardon?
M. Trudel: Je n'ai pas dit: Adopté.
M. Chevrette: II a dit: 30 secondes, avant le mot "adoption".
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. L'article 153 est
appelé.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
vais vous demander de suspendre les articles 153 à 159 inclusivement,
puisque ça concerne le CMDP et le Cil et qu'on le traitera de
manière globale...
M. Chevrette: À un moment donné. M. Trudel:
À un moment donné?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Non, ce n'est pas
l'idée de l'évacuer, c'est de progresser, donner toute la chance
à la négociation d'aboutir, ou dans les échanges. Un de
ces jours, on va finir par l'aborder. Compte tenu aussi que le conseil
multtdisciplinaire fait l'objet de consultations avec les représentants
des infirmiers et infirmières auxiliaires et qu'on les a
rencontrés ce midi, eux ont besoin d'un peu de temps pour examiner un
certain nombre de choses, et on y reviendra éventuellement.
Le Président (M. Joly): Donc, à votre demande, M.
le ministre, les articles 153 à 159 inclusivement sont suspendus.
J'appelle donc l'article 160.
Le personnel
M. Côté (Charlesbourg): Tout établissement
public doit préparer annuellement un plan d'action pour le
développement du personnel. "Ce plan doit identifier les objectifs et
les moyens en vue d'assurer la participation des employés de
l'établissement à l'orientation et à la gestion de
celui-ci et contenir des mesures relatives à l'accueil des
employés, à leur motivation, leur valorisation, le maintien de
leur compétence, leur perfectionnement, leur évaluation, leur
mobilité et l'orientation de leur carrière."
Il y a un amendement.
M. Trudel: Ah! surprise! Il y a un amendement?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Remplacer, dans la
deuxième ligne du deuxième alinéa, les mots "à
l'orientation" par les mots "au choix des orientations" et,
deuxièmement, remplacer, au début de la troisième ligne du
deuxième alinéa, le mot "gestion" par les mots
"détermination des priorités". Donc, l'article se lirait comme
suit: "Tout établissement public doit préparer annuellement un
plan d'action pour le développement du personnel. "Ce plan doit
identifier les objectifs et les moyens en vue d'assurer la participation des
employés de l'établissement au choix des orientations et à
la détermination des priorités de celui-ci et contenir des
mesures relatives à l'accueil des employés, à leur
motivation, leur valorisation, le maintien de leur compétence, leur
perfectionnement, leur évaluation, leur mobilité et l'orientation
de leur carrière."
Le Président (M. Joly): M. le député.
M. Trudel: Est-ce qu'il y a des dispositions dans les
différentes - évidemment, j'imagine - conventions collectives,
les différents corps d'emploi? On ne sait pas si l'expression est
patentée, on va y revenir à propos d'un autre article sur la
représentation au conseil d'administration. Est-ce qu'il y a des
dispositions? N'y a-t-il pas des dispositions qui impliquent que le corps
d'emploi concerné ou les employés doivent être partie
à la détermination des priorités, de perfectionnement par
exemple?
M. Côté (Charlesbourg): On pense que oui, mais je
suis sûr que ça ne vous satisfera pas comme réponse.
M. Trudel: Non.
M. Côté (Charlesbourg): On va devoir être plus
affirmatifs que ça sur le plan de la réponse. Il y a une personne
de support qui s'en vient. Comme on a sauté, on a un petit peu
devancé... Notre personne s'en vient. (17 h 15)
M. Trudel: L'appareil n'a pas fait le saut de lapin aussi vite.
Juste pour vous donner la motivation - on attendra la réponse - c'est
que, tel que c'est écrit ici, ça voudrait dire que
rétablissement fixerait ses priorités, par exemple en
matière de mobilité ou en matière de perfectionnement.
Enfin, ça peut faire partie de la valorisation, de la motivation,
etc.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais tenter de vous
donner la philosophie qui sous-tend cet article-là. Évidemment,
ça a fait l'objet de beaucoup de questionnement parce que, comme par
hasard, c'était l'article 160 et c'est là que commençait
Le personnel. Donc, dans les rencontres que j'ai eues, il y a des gens qui
avaient fait un lien entre le numéro de l'article et le but. On s'est
retrouvé en commission parlementaire...
M. Trudel: Vous ne retirez pas cet article-là ni
l'autre.
M. Côté (Charlesbourg): ...où les syndicats
sont venus nous dire, en particulier les représentants d'employés
ont dit: Nous autres aussi, on aimerait ça participer, comme ça
se fait dans le monde de l'éducation, à l'établissement
autrement que dans des rapports contractuels, définis par un contrat,
par une entente, et ce que nous souhaitons, c'est être davantage
impliqués dans
des orientations de rétablissement. Donc, ce qu'on a voulu
introduire là, c'est créer cette obligation que
l'établissement implique son personnel et qu'on puisse avoir
annuellement des rencontres - et je prenais toujours l'exemple de
l'éducation parce que c'est un milieu qui est connu où, à
l'occasion, on prend des journées pédagogiques...
M. Trudel: Des PE.
M. Côté (Charlesbourg): ...qui servent à une
série de choses, mais aussi impliquer, sur le plan de la
définition des programmes et toute une série de choses, les
enseignants, les personnels. donc, l'idée venait de là pour faire
en sorte qu'on puisse établir cette base-là et que, par le fait
même, les employés se sentent davantage impliqués dans la
définition des orientations de l'établissement. c'est de
là que ça venait et c'est ce que... c'est ça. alors,
lorsqu'on lit l'article 161, évidemment, c'est la traduction de ce que
je viens de vous dire sur le plan de l'implication des employés. donc,
l'article 160, c'est le plan; l'article 161, c'est la participation des
employés.
M. Trudel: Et là, c'est le plan de développement
des ressources humaines, du personnel, pas les orientations de
l'établissement et les priorités de l'établissement. Ce
sont les orientations... C'est parce qu'il me semble y avoir deux objets dans
les deux alinéas. C'est parce qu'il me semble y avoir deux objets. Le
premier, ça identifie; bon, on a un plan pour le développement du
personnel, un plan de développement des ressources humaines.
Après ça...
M. Côté (Charlesbourg): M. Lamarche. Effectivement,
il y a à revoir l'écriture parce que ça...
M. Trudel: II y a deux affaires.
Le Président (M. Joly): M. Lamarche.
M. Lamarche: Si vous me permettez. Effectivement, je me rends
compte, M. le député, que le "celui-ci" peut laisser entrevoir
que c'est uniquement le plan ou l'établissement et, dans notre esprit,
c'était, en tout cas on pensait que c'était
l'établissement. O.K. C'est pour ça que je me permets de dire
qu'il y a ambiguïté. Je m'en rends compte.
M. Trudel: Celui-ci ou celui-là. M. Lamarche: C'est
ça.
M. Trudel: Effectivement, et si je peux faire une autre
indication. Dans le fond, ici, si c'est uniquement le plan d'action pour le
développement des ressources humaines, ça, c'est une chose. Il
pourrait y avoir effectivement une autre chose qui est le plan d'action pour
assurer la participation des employés dans l'établissement, ce
qui est une toute autre chose, je me donne un plan qui m'assure que les
employés participent. Et un plan de développement des ressources
humaines, ça, c'est une autre affaire. Et là, ma question sur les
conventions collectives aurait de l'allure dans le premier cas; dans le
deuxième, elle n'en aurait pas, me semble-t-il.
M. Côté (Charlesbourg): Avant de passer la parole
à M. Lamarche, dans les discussions qu'on a eues, moi, j'ai retenu un
message très important où le personnel souhaitait être
impliqué ou informé, à tout le moins, des orientations de
leur établissement, des orientations qu'on va prendre, aujourd'hui pour
demain, pour dans trois ans, dans cinq ans. Et ce qu'on a souhaité
alors, c'est qu'effectivement, une fois par année,
l'établissement puisse échanger avec le personnel sur les
orientations qui peuvent avoir des conséquences sur le plan
d'organisation ou de développement du personnel. Évidemment, de
la manière dont c'a été traduit, à partir du plan
du personnel, il y a des mécanismes qui ont été
déterminés pour assurer cette participation-là. Donc,
c'est davantage, c'est plus global, à mon point de vue à moi, que
le plan d'action pour le développement du personnel. C'est plus large
que ça.
M. Trudel: Le plan de développement du personnel est une
incidence...
M. Côté (Charlesbourg): Du plan global. M.
Trudel: Du plan global. M. Côté (Charlesbourg): C'est
ça, sauf que... M. Trudel: C'est par incidence.
M. Côté (Charlesbourg): ...il faut bien admettre
qu'il y a des conventions collectives qui les régissent et ça, il
ne s'agit pas d'interférer dans des conventions collectives qui sont
là, elles vont rester là, elles sont signées puis c'est
ça qui s'applique. Mais c'est davantage dans une consultation globale
des orientations de l'établissement pour l'année, de pouvoir
échanger autrement que de dire: C'est l'article 32 de ma convention
collective, puis vous ne l'avez pas respecté, ou: Vous avez fait telle
interprétation de la convention collective, puis ce n'est pas ça
que j'en ai, moi, comme interprétation. M. Lamarche.
M. Lamarche: Tout simplement, c'est exactement ce que vous venez
de mentionner, M. Côté. L'objectif était le même,
sauf qu'on l'a mis vraiment à l'intérieur d'un plan de
développement du personnel dont la première chose que le plan
doit contenir, c'est les mécanismes de participation et les moyens de
participation aux orienta-
tions et aux priorités de l'établissement. Mais on l'a mis
davantage comme étant un élément majeur du
développement du personnel plutôt que de le mettre en soi. Si vous
me permettez, si vous iisez correctement: "Tout établissement public
doit préparer annuellement un plan d'action pour le développement
du personnel", ça, c'est l'objectif ou c'est le titre. Mais que doit-il
comprendre? Il doit comprendre, ce plan doit identifier les objectifs et les
moyens en vue d'assurer la participation des employés de
l'établissement au choix des orientations et à la
détermination des priorités de l'établissement. Juste pour
être sûr qu'on n'a pas de problème avec "celui-ci" et,
après ça, il y a d'autres choses. Donc, c'était vraiment
pour que l'établissement se donne lui-même des mécanismes
de participation des employés à la définition des
orientations et à la détermination des priorités. Donc, le
"celui-ci", ce n'était pas juste du plan de développement, parce
que ça faisait circulaire relativement; c'est vraiment par rapport
à l'établissement comme tel. C'était l'objectif
visé.
M. Trudel: Dans les ...
M. Côté (Charlesbourg): Je vais tenter de vous... Je
me suis probablement très mal exprimé à mes officiers.
Une voix: Ou on a peut-être mal entendu.
M. Côté (Charlesbourg): L'idée, j'essaie de
vous la traduire telle qu'elle est. À l'article 127, on dit: Le conseil
d'administration établit les priorités et les orientations de
tout établissement qu'il administre, et voit à leur respect.
Oublions "et voit à leur respect", parce que, de toute manière,
il est à l'article 127. L'idée était qu'à l'article
160 on retrouve: Le conseil d'administration établit les
priorités et les orientations de tout établissement qu'il
administre. Ce plan doit identifier des objectifs et des moyens en vue
d'assurer la participation des employés de l'établissement
à l'orientation et à la gestion de celui-ci et contenir des
mesures relatives à l'accueil... C'était ça l'idée,
et non pas uniquement sur le volet du développement du personnel.
C'était ça qui était l'idée.
M. Trudel: Le moins qu'on puisse dire, c'est que l'objet
descriptif du plan, il prête à confusion, au moins dans le langage
usuel de la gestion des ressources humaines. Le plan d'action pour le
développement du personnel, ça aussi, communément un plan
de développement des ressources humaines, ça, c'est l'ensemble
des mesures qui fait que ton personnel, il croît en
compétence...
M. Côté (Charlesbourg): II va augmenter... M.
Trudel: ...puis, bon, tu t'assures...
M. Côté (Charlesbourg): ...en nombre et en
compétence. (17 h 30)
M. Trudel: Non, le développement des ressources humaines,
c'est surtout en compétence. En nombre, c'est le plan de dotation,
ça. Le maintien de leur compétence et de leur perfectionnement,
un. Deux, je comprends l'objectif, soyez sans crainte, j'y souscris rien qu'en
masse. Mais je veux bien m'assurer qu'on décrive bien l'objet de ce
qu'on introduit ici et, plus que cela, les mesures qui concernent le
développement du personnel, parce que dans la description il y a une
série d'objets qui concernent... Après les orientations et les
priorités de l'établissement, là, ça concerne les
ressources humaines, les individus. Ça concerne l'accueil, la
motivation, la valorisation, le maintien de leur compétence. Oh la la!
La deuxième partie, après "celui-ci", ça concerne le plan
plus général, le plan de développement du personnel. La
première partie, c'est le plan de participation des employés dans
leur établissement.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, je pense qu'on se
comprend sur l'objet de l'article 160, à ce moment-ci...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...sur la portée de
l'article 160. on va réécrire l'article en tenant compte des
observations et, s'il y a d'autres commentaires à ce moment-ci...
M. Trudel: Oui, y compris que ça deviendra peut-être
- vous verrez - deux articles, un qui serait effectivement sur le plan de
développement des ressources humaines, du personnel, puis il y en aura
peut-être un autre, un article 160.1, qui concernerait le plan de
participation, ce que le ministre a signifié comme message. Ça,
vous vous organiserez avec ça. C'est parce qu'il y a deux objets
là-dedans.
M. Côté (Charlesbourg): On va l'examiner. S'il faut
qu'il se retrouve à quelque part, je ne sais pas si c'est
nécessairement là ou... Mais l'objectif est de le retrouver
quelque part. Donc, on suspendrait, M. le Président, l'article 160.
M. Trudel: O.K.
Le Président (M. Joly): Donc, nous suspendons et
l'amendement et l'article 160. J'appelle l'article... Oui, excusez.
M. Trudel: Juste pour finir mes questions, pour ne pas intervenir
trop longtemps, si on a des choses à écrire. En ce qui a trait au
personnel, contenir les mesures sur le maintien de leur compétence et
leur perfectionnement, ça n'interfère pas avec les
responsabilités à caractère
professionnel pour certaines catégories de professionnels qui
oeuvrent dans l'établissement.
M. Côté (Charlesbourg): À titre d'exemple, le
maintien de leur compétence et leur perfectionnement, au niveau d'un
médecin...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Si on fait allusion à
cette question-là, c'est davantage la Corporation professionnelle ou le
CMDP. C'est l'objet du CMDP.
M. Trudel: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça.
M. Trudel: Ce n'est pas que ça interfère là,
puis, après ça, pensez aux infirmiers et infirmières.
Une voix: Les médecins, ce n'est pas du personnel de
l'établissement. Ils ne font pas partie du personnel.
M. Côté (Charlesbourg): C'est vrai, des
entrepreneurs libres, là. Oh! Oh! C'est vrai.
M. Trudel: Ah! c'est parce que c'est des entrepreneurs libres,
eux autres.
Une voix: C'est une notion importante, ça, M.
Côté.
M. Côté (Charlesbourg): oui, oui, oui. on a tendance
à oublier ça. c'est vrai, c'est les entrepreneurs libres, donc
qui ne sont pas assimilés à du personnel.
M. Trudel: Justement, là, il y a l'air d'en avoir un
entrepreneur, dans votre dos, qui veut vous parler, là.
Une voix: Si je comprends bien, ils sont libres d'être
entrepreneurs.
M. Côté (Charlesbourg): II y a un entrepreneur libre
qui veut me parler?
Des voix: Ma, ha, ha! Une voix: C'est fait.
M. Trudel: c'est parce que, vous savez, il avait dit à un
de ses électeurs, ce matin: je vous promets que je vais le voir, le
ministre. alors, il est passé, il l'a vu, très bien.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: C'est un homme de parole, il l'a vu.
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce qu'il a
écouté, ce matin, le patient, comme président du caucus,
il a diagnostiqué et il vient de me transmettre la pilule.
M. Trudel: Alors, vous voyez. En tout cas dans la
réécriture, il faudrait avoir, je pense, cette
préoccupation-là aussi, parce qu'il y a du recoupement de
compétence, là.
M. Côté (Charlesbourg): II est clair que
l'entrepreneur libre est exclu de ça, parce que ce n'est pas du
personnel.
M. Trudel: Ah! Oui, c'est l'article 165. De toute façon,
la question est vraie pour infirmiers, infirmières...
M. Côté (Charlesbourg): Infirmières. M.
Trudel: ...et les autres professions.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, sauf
qu'évidemment, dans ces conditions-là, compétence et leur
perfectionnement, ça peut s'identifier à des cours qui sont
dispensés.
M. Trudel: Toutes sortes d'affaires. M. Côté
(Charlesbourg): Là, on peut...
M. Trudel: Non, non, je comprends, j'espère que je
comprends bien. Le CM, il va avoir des responsabilités...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...en termes de maintien de la compétence?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: II va avoir un plan ici. Ça va intégrer
ça, ce que le Cil va avoir comme responsabilités? La Corporation
des infirmières auxiliaires a aussi des responsabilités
vis-à-vis des infirmières auxiliaires. Il peut y avoir du
recoupement là.
M. Côté (Charlesbourg): II y a un noyau dur et il y
a une périphérie.
M. Trudel: Comme diraient les Anglais, il y a de
Poverlapping".
M. Côté (Charlesbourg): Pour bien le traduire, c'est
qu'il y a un noyau dur et il y a de la périphérie sur le plan du
perfectionnement. Ha, ha, ha! Ça peut être donné par
quelqu'un d'autre. O.K. Mais la distinction est faite là.
M. Trudel: Sur l'esprit de l'article aussi,
qu'est-ce que vous faites du scepticisme du président de l'Office
des professions, M. Mul-cair...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...qui déclare qu'il a également, qu'il
affiche son scepticisme face à la possibilité que les
professionnels de la santé puissent participer même à titre
consultatif à la détermination des priorités et des
orientations du futur système de santé? L'Office des professions
estime que la réforme Côté fait fi des professionnels.
Est-ce que vous avez eu des échanges avec le président de
l'Office sur cet objet-là? Ce n'est pas mince, ce que le
président de l'Office nous dit.
M. Côté (Charlesbourg): On a reçu en mars,
effectivement, je ne sais pas si on peut appeler ça un mémoire,
deux pages et demie, deux pages et quart, deux pages et demie. Si on appelle
ça un mémoire - ça peut toujours être un
mémoire - mais deux pages et quart, deux pages et demie. On a
accusé réception, contrairement à ce qu'il dit.
D'ailleurs, il y a dans le courrier la réponse que je lui ai
signée de manière assez claire. Si le député en
veut une copie, je pourrai lui déposer une copie ce soir...
M. Trudel: Oui, j'aimerais ça...
M. Côté (Charlesbourg): ...de la réponse que
je lui ai faite.
M. Trudel: ...que vous m'en déposiez une copie. Mais un
petit peu plus, je ne veux pas prendre en longueur, mais les
inquiétudes, peu importe la forme - je ne qualifie pas si elles sont
habiles ou malhabiles - de transmission au ministre... Mais c'est
inquiétant, par exemple, quand le président de l'Office des
professions dit: Écoutez, là il y a une réforme sur le
plan législatif qui est en train de se faire et, moi, je trouve que les
professionnels dans ce système-là - j'emploie l'expression, ce
n'est pas le président qui l'a employée, là...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: II nous dit quasiment: Ils sont laissés pour
compte là-dedans.
M. Côté (Charlesbourg): bon, c'est son opinion et
c'est une opinion que je ne partage pas du tout. alors, évidemment, je
le lui ai laissé savoir dans la lettre que je vous déposerai.
M. Trudel: Le président s'inquiétait
également - c'est l'occasion qu'on a de poser la question ici - des
articles 19 et 492 sur le secret professionnel. Là, ça
m'inquiète encore plus quand le président de l'Office des profes-
sions, sur la confidentialité des renseignements... "En plus de la place
timide laissée dans le réseau aux professionnels de la
santé, l'Office se préoccupe également du sort
réservé au secret professionnel", laissant pointer là des
inquiétudes sur les articles 19 et...
M. Côté (Charlesbourg): 292. M. Trudel:
...292.
M. Côté (Charlesbourg): C'est l'article 292.
Évidemment, c'est le même débat. C'est le même
débat. Probablement que certains autres ont été plus
écoutés qu'on n'a pu l'être, nous, dans ce
débat-là. Une chose est certaine, je répète de
manière très claire que l'article 292 est l'inclusion à
l'intérieur de la loi, donc plus transparent, d'un règlement qui
existe et qui, à ma connaissance, n'a pas fait l'objet de critiques
d'aucun médecin à travers le Québec ni du président
de l'Office des professions avant aujourd'hui, et que l'article 292, c'est
transparent, c'est dans la loi, alors qu'avant, dans le règlement,
ça avait moins de transparence. Et je suis très
étonné de voir une réaction comme celle-là au
moment où la Commission d'accès à l'information nous
recommande elle-même de l'inclure dans la loi. Moi, j'ai dit à
tout le monde: Si vous pensez que ce n'est pas suffisamment balisé, puis
qu'il devrait être réécrit, l'article, pour être plus
conforme à l'esprit, parce que tout le monde s'entend sur ce que la
portée doit être... Alors, si ce n'est pas suffisant, on va faire
comme on a fait depuis le début, on va échanger, puis on va
tenter de le baliser de façon à éliminer tous les
fantômes qui circulent à ce moment-ci. Mais ça, ça a
été clair et je lui ai redit dans la lettre.
Juste pour votre information. Dans le règlement, quand on le
regarde, il a été prépublié et il n'y a pas eu
aucun commentaire de personne, ni de lui. O.K. là? C'est curieux qu'on
se réveille le 23 mars quand on veut le sortir du règlement pour
le mettre dans la loi. Bravo! Il n'est jamais trop tard pour se
réveiller de toute façon. Tant mieux!
Quand on regarde les informations qu'on peut demander: Informations
à fournir au ministre par tout établissement: code de
l'installation ou des services qui sont fournis à un
bénéficiaire; numéro, nom descriptif et permanent du
dossier du bénéficiaire; problème ou diagnostic du
bénéficiaire; nature des interventions; identification des gestes
posés; date d'inscription ou d'admission; code de la municipalité
du domicile du bénéficiaire tel qu'attribué au Bureau de
la statistique du Québec; tatata, tatata, en voulez-vous là?
À un moment donné, on allait jusqu'au niveau de la
définition de la tumeur, si je me rappelle. Numéro d'assurance
sociale...
M. Trudel: C'est le ministre qui avait le
droit de demander ça? Une voix: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Dans un règlement qui
a été rendu public. Alors, ce qu'on a fait, c'est qu'au lieu
d'avoir un règlement on a dit: On va le mettre dans la loi à
l'article 292, pour que ce soit très clair. Donc, il n'y a pas de
cachette à personne là, parce qu'un règlement, vous savez
de quelle manière ça se change?
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Je n'ai pas besoin de vous
dire ça, hein? C'est toujours l'inquiétude de certains individus.
Alors, c'est par la volonté ministérielle puis gouvernementale
d'un décret, alors que la loi, ça se change par la loi. Et on a
accepté ça, parce que la Commission d'accès à
l'information nous a dit ça. Au bout de la ligne, si le libellé
actuel de l'article 292 n'est pas suffisamment "encarcanant", on va le changer,
c'est tout. Qu'on me fasse des suggestions pour être capable de le
baliser, pour ne pas être à l'abus à ce
niveau-là.
Mais, et c'est tout à fait extraordinaire, à l'origine de
toutes les expériences qu'on mène dans le réseau
hospitalier actuellement, puis il n'y en a pas rien qu'une là, SIRACDOF,
puis SIDOCI, OPTIMAH, puis toute la gang là, MEDICHO... Il me semble, si
je me rappelle très bien, quand on a lancé SIDOCI à
Maisonneuve-Rosemont, où les établissements étaient tous
représentés, il y avait là aussi des médecins qui
saluaient l'initiative. C'est curieux qu'ils ne s'inquiétaient pas
à ce moment-là. Puis, parce que, aujourd'hui, supposément
tout est noir, ça inquiète, puis c'est tellement
épouvantable, que c'est les maudits bureaucrates à Québec
qui ont inventé ça pour être capables de bien suivre
à la trace le bénéficiaire. Il y a des limites là!
Il y a des limites! Je pense que les politiciens ont le dos large; ils peuvent
en prendre, ils sont habitués à ça. Puis aussi, il y en a
une autre race qui a le dos large, les bureaucrates: les bureaucrates, les
technocrates. Évidemment, juste pour leur rappeler que dans leur
organisation à eux aussi, ils en ont quelques-uns, des technocrates et
bureaucrates, puis il y en a même qui...
M. Trudel: Qui durent longtemps, vous voulez dire?
M. Côté (Charlesbourg): ...durent longtemps,
oui.
M. Trudel: Mais ce n'est évidemment pas mon rôle, ni
l'envie que j'ai, de charger plus qu'il ne faut, sauf que...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Ça a son
importance. (17 h 45)
M. Trudel: ...je suis très inquiet lorsque le
président de l'Office des professions publie cela...
M. Côté (Charlesbourg): O.K.
M. Trudel: ...et qu'il mentionne que ce n'est pas clair dans la
loi, et c'est le patron de l'Office qui est chargé de superviser
l'ensemble des professions au Québec.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. J'en ai
justement...
M. Trudel: Moi, je vous le dis bien franchement, j'ai reçu
des appels cette semaine, ils disent: Écoute là, nous autres, on
n'est pas sûrs de vous faire confiance trop trop, les politiciens, sauf
que, quand c'est le président de l'Office qui parle, par exemple,
ça me rend inquiet.
M. Côté (Charlesbourg): Et, évidemment, j'ai
discuté brièvement avec le ministre tuteur ce midi et je lui ai
fait part que je lui expédierais une copie de la lettre que j'ai
adressée au président et, dans cette lettre-là, aussi je
l'invite, vous le verrez, à me fournir plus d'explications, s'il en a,
quant à ses inquiétudes pour tenter de nous les faire partager
davantage, de manière concrète, que ça n'a
été le cas dans le mémoire ou la lettre de deux pages et
quart. Là comme ailleurs, c'est que, dans la mesure où il y a
effectivement place à amélioration, ça vaut pour tous les
intervenants qui veulent nous signifier des choses, on va le faire. On va le
faire et, en même temps, bien, j'en profiterai, quand on aura une bonne
discussion avec lui, pour m'interroger comme bénéficiaire du
réseau pour savoir, au niveau de ces belles grandes corporations, quelle
est sa vision, quant à lui, la place que doit occuper le
bénéficiaire qui est aux prises avec des membres de corporations
dont les corporations défendent davantage le membre que le
bénéficiaire.
M. Trudel: Dans ce sens-là - là-dessus, c'est une
interrogation fondamentale et c'est au coeur des préoccupations
vis-à-vis de celui qui est là - est-ce que le ministre est en
train de me dire que sa pensée est rendue à un point où il
accompagne celle du Protecteur du citoyen qui, hier, nous déclarait
à la commission des institutions que, quant à l'évaluation
des actes professionnels, nous ne saurions rejoindre des degrés
d'efficacité et de responsabilité suffisants sans remettre en
question l'exclusivité de la responsabilité des corporations en
matière d'évaluation des actes et des traitements eu égard
aux actes professionnels par les corporations professionnelles, et qu'à
cet égard il annonçait, hier, la publication, d'ici à une
quinzaine, d'un avis du Protecteur du citoyen, ce que lui permet la loi,
sur les comités disciplinaires et le traitement des plaintes par
les différentes corporations professionnelles au Québec?
M. Côté (Charlesbourg): Je ne parle que pour moi. Je
n'ai pas vu...
M. Trudel: Oui. Je ne vous ai pas demandé si c'est au nom
du gouvernement, je parlais pour vous.
M. Côté (Charlesbourg): en tout cas, et je n'ai pas
eu l'occasion de voir les propos qu'a tenus le protecteur du citoyen. une chose
est certaine: dans la réforme, je disais que j'allais interpeller, parce
qu'on ne fera pas le travail qu'on fait ici pour être capables de donner
aux bénéficiaires des droits sans éventuellement
l'interpeller ailleurs aussi, y compris au niveau des corporations
professionnelles et de l'accessibilité des bénéficiaires
à ces comités professionnels, y compris dans le traitement des
plaintes. je pense qu'on est rendu là aujourd'hui. et quand on veut
d'abord le citoyen, c'est comme ça qu'on doit travailler et je dis, moi,
pas comme ministre de la santé et des services sociaux, mais comme
député de charlesbourg, représentant de mes citoyens et
mes citoyennes: oui, effectivement, je vais être un de ceux qui va
interpeller et qui va pousser assez fort, merci, dans ce sens-là. ce que
ça donnera, je ne le sais pas, mais, à tout le moins, mon
interpellation va aller jusque-là.
M. Trudel: Bien, je suis - non, je suis heureux, plus que
ça, un petit peu pas mal - je suis heureux de la déclaration du
ministre. Je ne lui ai pas demandé s'il était porte-parole du
gouvernement là-dessus. On comprend ce que ça veut dire. Il se
situe comme représentant de citoyens. Je pourrais le taquiner, d'une
part, en disant: Je suis heureux de constater que l'Opposition n'est pas
systématique avec le Protecteur du citoyen sur tous les points de vue,
qu'il y a moyen de réconciliation à des points de vue
intéressants.
D'autre part, sur le plan beaucoup plus sérieux, de voir que le
député de Charlesbourg, par ailleurs, n'est pas
désincarné dans l'administration, qu'il est aussi ministre et
qu'à cet égard ses convictions de député vont
certainement transpercer ses responsabilités ministérielles et
qu'il saura les faire valoir dans les mêmes termes qu'il vient de le
mentionner ici, c'est très important, très important au niveau de
l'évaluation de la responsabilité du traitement et de
l'interpellation des citoyens professionnels au niveau de la
responsabilité qu'ils ont au Québec. Dans ce sens-là, il y
a comme un virage assez important qui est en train de s'amorcer au
Québec et, au minimum, il faut qu'on s'attache sérieusement,
rapidement, sérieusement, profondément à une
réflexion sur comment on fait ça dans notre société
pour faire en sorte que ce soient des mécanismes qui, effectivement,
comprennent la responsabilité et la participation du public, des usagers
dans ce mécanisme-là.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne veux pas dire que
c'est une bible, le document de la réforme qui, lui, a été
approuvé par le gouvernement.
M. Trudel: Les bibles, c'est votre voisin à
l'Assemblée nationale.
M. Côté (Charlesbourg): Ça en prend. M.
Trudel: Tout à fait, quelquefois.
M. Côté (Charlesbourg): Ça en prend.
Ça en prend. Quand tu n'as plus de valeurs morales, la
société s'en va chez le diable. Alors, ça prend, à
l'occasion, des bibles pour consigner les valeurs morales.
M. Trudel: Ha, ha, ha! Ça dépend de qui
l'écrit.
M. Côté (Charlesbourg): ah oui! bien sûr, bien
sûr. il y en a suffisamment maintenant qui sont dans le décor pour
que chaque individu sur la terre puisse avoir des valeurs morales.
Une voix: Puisse s'identifier.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, monsieur. On dit,
à la page 17, 1.3.2: Les plaintes adressées aux corporations
professionnelles... Un constat et, après ça, augmenter le nombre
de représentants du public au bureau de chaque corporation
professionnelle; assurer la représentation du public au comité
d'inspection professionnelle des diverses corporations et à l'Office des
professions; préciser les responsabilités des corporations
professionnelles en matière d'information du public et de mise en place
de mécanismes de traitement des plaintes adéquats; lui
préciser les responsabilités de l'Office des professions quant
à l'assistance à offrir aux plaignants et à la
surveillance de la manière dont les corporations s'acquittent de leur
rôle.
M. Trudel: Sauf erreur, ce qui m'inquiétait beaucoup
là-dedans, c'est que vous disiez, puis je vais demander au ministre
responsable de l'application des lois professionnelles de faire sa job, entre
autres, de consulter les corporations, parce que, sauf erreur, la loi oblige
à aller voir chacune des corporations, et qu'on n'ait pas vu le projet
du changement qui sera soumis aux corporations professionnelles,
éventuellement, pour tenir compte des indications que le ministre vient
de nous donner dans sa réforme...
M. Côté (Charlesbourg): Non, ce que je voulais juste
vous dire, c'est que j'ai senti le
besoin, ccmme ministre d'un grand réseau, de faire en sorte qu'il
y ait un signal quelque part et que ce signal-là soit accepté par
le gouvernement. Le signal est accepté. Non, évidemment, ce n'est
pas ma responsabilité première, c'est davantage celle de mon
collègue...
M. Trudel: Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...M. Savoie, et, dans ce
sens-là, il y a déjà des discussions et il y a
déjà un cheminement à ce niveau-là. Mais il me
semble, à moi, en tout cas, que c'est la responsabilité du
président de...
M. Trudel: L'Office.
M. Côté (Charlesbourg): ...l'Office aussi à
avoir un oeil. Je sais qu'il travaille là-dessus et qu'ils ont
échangé. Ce ne serait pas correct, sur le plan de l'information,
si on disait qu'il n'y a rien qui s'est fait sur le plan de la
réflexion. Il y a des efforts de faits, mais ça aussi, c'est une
interprétation, et je peux vous dire rien qu'une affaire: Je vais jouer
un rôle très actif comme député dans ce
débat-là qui va venir éventuellement.
M. Trudel: Ad hoc là-dessus parce que ça
compléterait mon questionnement. Ça nous permet de faire le tour
de ce bout-là qui n'est pas en soi dans le texte de loi. Est-ce qu'il
est de l'intention, de par le ministre responsable de l'application des lois
professionnelles, de publier un prérèglement ou une politique
qu'il désirerait voir implanter tout en respectant les dispositions de
la loi de l'Office et des corporations qui obligent la consultation avant les
modifications? Est-ce qu'il est de l'intention... C'est parce que là,
c'est incestueux un peu cette affaire-là. Incestueux beaucoup. Parce
que, là, on va demander aux concernés, en premier, de
réviser ça. Je veux dire, ils nous l'auraient proposé
s'ils avaient envie de le changer parce que c'était inefficace
là. J'ai peur que ce soit pas mal stérile, cette
affaire-là. Non seulement incestueux, mais stérile.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, si on
faisait un diagnostic comme celui-là, on pourrait prescrire des
solutions à cette stagnation et je pense que c'est le rôle des
parlementaires. Mais je ne peux pas vous dire à ce moment-ci s'il y a
une intention au niveau de mon1 collègue. Je peux prendre
information. Ayant l'information, je vous la transmettrai, si je l'ai.
M. Trudel: Oui, j'aimerais ça que vous preniez
l'information. Donc, on n'oubliera pas...
M. Côté (Charlesbourg): Comme
député.
M. Trudel: ...de déposer la lettre, s'il vous plaît!
Comme député.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! la lettre! Il n'y a pas
de problème. Ce soir, ça va se faire.
M. Trudel: Donc, c'est suspendu à l'article 160?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 161.
M. Côté (Charlesbourg): "Le plan d'action pour le
développement du personnel doit être préparé avec la
participation des employés de l'établissement."
Il y a un papillon: Intégrer, dans la deuxième ligne,
après le mot "préparé", le signe et les mots ",
évalué et mis à jour".
M. Trudel: Oh!
Le Président (M. Joly): Merci.
M. Côté (Charlesbourg): l'importance de "mis
à jour", évidemment, c'est parce qu'on pourrait en faire un et ne
plus en entendre parler.
M. Trudel: Oui, oui, en n'oubliant pas - je ne sais pas comment
vous allez traiter ça - que, dans l'article 160, dans la
révision, c'est quand même "préparer annuellement un plan
d'action".
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais en tout cas...
C'est-à-dire que l'idée de base était une rencontre
annuelle sur les orientations, sur le questionnement des orientations de
l'établissement. C'est ça, l'idée de base.
M. Trudel: À 161?
M. Côté (Charlesbourg): 160.
M. Trudel: 160?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Parce que vous faites
référence, ça dit "annuellement" dans l'article 160, il va
être réécrit.
M. Trudel: Je comprends cette idée. Vous venez d'ajouter
cette idée-là, qui était sous-jacente à l'article.
Si on oblige à une espèce d'assemblée annuelle de
discussions et d'échanges, moi, je suis 300 % d'accord avec cela. Je
suggère que, dans la réécriture de l'article 160, on
inclue ça aussi, parce que ça, ce n'est pas dit dans la loi et
ça, ça devient... Parce qu'il n'y a rien comme l'obligation de la
fréquentation ou la proximité pour en arriver à
l'efficacité. Voyez-vous, c'est par la fréquentation qu'on en
arrive à comprendre les objectifs des uns et des autres et
ce n'est pas rien que la préparation d'un plan qui est
destiné, j'imagine, au conseil d'administration.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, à
l'article 160, c'est le plan qui est fait avec la participation des
employés. Ça ne requiert pas une approbation des employés,
mais qui est faite, il faut se comprendre...
M. Trudel: Non, non, je comprends.
M. Côté (Charlesbourg): ...qui est faite avec la
participation des employés, alors qu'à l'article 161, c'est
davantage dans le sens d'une mise à jour et une évaluation dans
le sens de réévaluation parce qu'on l'a déjà, le
plan. Donc, chaque année, on dit: II y a une réévaluation
et une mise à jour du plan décrit à l'article 160 et avec
les employés.
M. Trudel: Vous allez écrire ça comme vous me dites
ça là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais, en tout
cas...
Une voix: Mais c'est ça qu'il dit.
M. Trudel: C'est parce que ce n'est pas ça qui est
indiqué là.
M. Côté (Charlesbourg): "Le plan d'action pour le
développement du personnel doit être préparé-Une
voix: ...évalué.
M. Côté (Charlesbourg): ...donc,
évalué et mis à jour avec la participation des
employés de l'établissement".
M. Trudel: Annuellement?
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Chaque année?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais on va l'avoir par
le plan annuel, annuellement.
Une voix: On l'a à l'article 160, "annuellement".
M. Côté (Charlesbourg): A l'article 160,
"annuellement" va rester. (18 heures)
M. Trudel: "Préparer annuellement" et là, il va
être...
M. Côté (Charlesbourg): L'objet de l'article 160,
c'est la préparation d'un plan, O.K., qui n'est pas
nécessairement annuel. Il faut bien se comprendre. Laissez-moi finir,
vous allez comprendre. Ça doit se faire avec la participation des
employés. On s'est bien dit: Sans obtenir l'accord des employés,
parce que c'est une autre affaire...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): À l'article 161, on
va dire: Le plan d'action pour le développement - ce n'est pas le
développement du personnel, ce sera...
M. Trudel: Ce sera le titre...
M. Côté (Charlesbourg): ...ajusté en
conséquence - doit être préparé, doit être
évalué et mis à jour annuellement avec la participation
des employés. Donc, à partir du moment où tu as ton plan
qui est fait en collaboration ou en consultation avec les employés, par
la suite, tu en arrives à une mise à jour et à une
évaluation annuellement qui implique la participation des
employés, donc qui évolue. Ça me paraît être
plus conforme parce que, sinon, si on dit "un plan annuel", après
ça on va être obligés de dire "évalué et mis
à jour" quand? À quelle fréquence? Aux dix ans? Aux cinq
ans? Donc, en l'évaluant et en le mettant à jour à chaque
année, ça fait plus dynamique...
Le Président (M. Joly): Ça devient automatique.
M. Côté (Charlesbourg): ...et ça crée
notre obligation de rencontre annuelle.
M. Trudel: Donc, à l'article 161, il y aurait un
"annuellement" qui apparaîtrait à quelque part?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, oui. À 161
au lieu de 160.
M. Trudel: O.K. J'achète. D'abord, ça ne sert
à rien de dire que vous allez... Je ne sais pas à quoi ça
peut correspondre de dire: Vous nous faites un plan à chaque
année. On ne fera pas un plan à chaque année sur la
participation du personnel de l'établissement ou le maintien du plan de
développement du personnel. On met ça à jour et on le
révise annuellement. Mais, pendant qu'on flacote ça, et
l'obligation de la rencontre, je vous avoue que je trouve ça une
idée tellement importante que je souhaiterais bien qu'elle soit
inscrite, parce que ça, tu peux faire ça. Moi, j'ai
été chef d'établissement, j'ai fait des plans de
ressources humaines et le personnel participait de quelque façon que ce
soit, ils participaient par leur délégué, le vice-recteur
à l'administration des ressources humaines. Et l'objet du ministre, la
préoccupation du ministre, c'est: annuellement il y a une rencontre
avec les employés et on parie dp priorités et on parle
de...
M. Côté (Charlesbourg): Au lieu de parler de
convention collective, on parle de l'établissement. C'est quoi qu'on
peut faire pour améliorer un établissement autrement que par les
conventions collectives? C'est ça.
M. Trudel: Oui, c'est ça, l'esprit.
M. Côté (Charlesbourg): II faut toujours rappeler
que c'est l'article 127, la base. L'article 127, c'est...
M. Trudel: L'article 127, c'est parce que ça dit que le
conseil d'administration...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Attendez un peu.
O.K. On se rappelle que tantôt, quand on en a discuté...
Une voix:...
M. Côté (Charlesbourg): Saluer la foule.
M. Trudel: Le citoyen.
M. Côté (Charlesbourg): Le citoyen. Le conseil
d'administration établit les priorités et les orientations de
tout établissement qu'il administre. Ce n'est pas rien que le plan du
personnel, là. Ce n'était pas rien que sur le plan du personnel
que je veux ça. Sur le plan du personnel, ça ne rejoint pas ce
que je veux. Ce que je veux, c'est: Le conseil d'administration établit
les priorités et les orientations de tout établissement qu'il
administre. C'est ça que je veux qui soit discuté par les
employés. Donc, c'est ça qui va se retrouver d'entrée, pas
un plan d'action pour le développement du personnel. Parce que, dans les
orientations de tout établissement... établir les
priorités et les orientations, nécessairement, c'est plus
englobant qu'uniquement le plan d'action de développement du
personnel.
M. Trudel: Bis, sur le raisonnement. Mais ce n'est pas dit dans
la loi, ce que vous venez de me dire là.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. C'est parce que
là, je suis la conversation qu'on a eue. Quand on a commencé
à parler du premier paragraphe, moi, j'ai dit: Ce n'est pas ça
que je veux.
M. Trudel: Oui, c'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai dû mal m'exprimer
dans ma commande.
M. Trudel: II y a du bruit sur la ligne. Bon.
M. Côté (Charlesbourg): Non, ce n'est pas ça.
Ce que je veux, c'est: l'article 127, il est là: Le conseil
d'administration établit les priorités et les orientations de
tout établissement qu'il administre. C'est ça, l'objet du conseil
d'administration. Donc, on veut parler d'orientations et de priorités de
l'établissement, pas d'orientations et de priorités du plan de
développement du personnel. C'est limitatif, ça.
M. Trudel: O.K.
M. Côté (Charlesbourg): O.K.? Donc, c'est beaucoup
plus large en termes de portée.
M. Trudel: Ne cherchez pas à me convaincre, là.
M. Côté (Charlesbourg): C'est correct. C'est parce
que je veux essayer de le resituer. Donc, c'a été ça
d'abord, mais c'est ça qui doit apparaître dans l'article 160.
M. Trudel: Moi, j'étais en train de m'at-tacher...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...à l'occasion que vous décrivez dans
laquelle occasion ça va s'exercer, cette volonté-là d'une
réunion, d'une rencontre annuelle...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça.
M. Trudel: ...avec les employés pour discuter...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel:
...pas faire approuver, discuter... M. Côté (Charlesbourg):
C'est ça, échanger. M. Trudel:
...échanger...
M. Côté (Charlesbourg): Une consultation, c'est
toujours bon.
M. Trudel: ...c'est ça, sur les orientations et les
priorités. tel que je le lis ici et dans l'esprit des modifications qui
vont être apportées, est-ce que la rencontre - et là,
j'insiste sur la rencontre - annuelle...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, annuelle.
M. Trudel: ...ça va être inclus dans l'une ou
l'autre des modifications? Rencontre.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. Évidemment,
quand on parle de "annuellement", donc, il y a l'obligation de tenir une
rencontre annuelle
qui, à ce moment-là, va faire l'évaluation et la
mise à jour du plan qui établit les priorités et les
orientations de tout établissement. oui, la rencontre annuelle va
être là.
M. Trudel: Oui, la rencontre annuelle va être
là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Inscrite.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: C'est pour renforcer cette occasion. C'est une
occasion privilégiée d'étudier à chaque
année. Tu dis: À chaque année, je rencontre l'ensemble des
personnels qui sont invités - s'ils veulent venir, ils viennent
-j'échange sur les orientations et je discute sur les orientations et
les priorités de l'établissement. C'est, sur le plan de
l'évolution de la participation des employés à
l'établissement, un moment dans la vie de l'établissement qui
peut devenir très important, très très important, parce
que ce que vous faites là, vous proposez un mécanisme. On propose
ici un mécanisme qui va au-delà de la négociation des
conditions de travail dans l'établissement. On établit un
mécanisme qui fait qu'on est également dans la "priorisation" et
l'action des établissements. Je trouve que c'est important de le
mentionner. Et veuillez me croire qu'il y aurait peut-être eu des
entourloupettes pour éviter la rencontre annuelle avec les
employés si la loi ne le mentionnait pas, parce que c'est très
exigeant pour la direction de l'établissement - il ne faut pas se
tromper - très, très, très exigeant. C'est très
exigeant, c'est de se mettre au blanc.
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a rien de plus
stimulant pour moi que de réunir des cadres du ministère et
d'échanger avec eux. Je l'ai fait et je vais continuer de le faire.
Ça ne me fait pas peur. Au contraire, ça me stimule et ça
me donne l'occasion de prendre le pouls de mon monde et de moduler, à
l'occasion, mes ardeurs et mes impressions. Ça, si ça fait peur
à quelqu'un, il n'est pas à sa place. C'est clair là? Il
n'est pas à sa place. Et c'était exprimé très... En
tout cas, je pensais l'avoir exprimé clairement là-dedans. Je
tire ça, cette expérience-là, bien sûr, de ma courte
expérience au niveau de l'enseignement, où le monde de
l'éducation a senti l'obligation de faire ça. O.K.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): et je le tire aussi de toute
la dynamique qu'on crée dans nos organisations politiques, de rencontres
avec nos chefs de secteurs, avec nos chefs de poils pour les motiver, les
informer. ils tirent une mine d'or d'information des rencontres qu'on a et la
motivation est là. Ce que le personnel est venu nous dire, quand ils
sont venus en commission parlementaire: On ne sait pas ce qui se passe...
M. Trudel: Ils ne savent pas...
M. Côté (Charlesbourg): ...autrement que d'avoir ton
horaire et de dire: C'est ça que tu as à faire aujourd'hui, tant
d'affaires, tant d'affaires, tant d'affaires, et fini. Tu ne sais même
pas ce qui se passe dans ton établissement. Donc, on a dit: Oui, c'a
mauditement du bon sens parce que la réforme ne pourra pas se faire et
s'appliquer sans la participation des employés, et un des moyens
autrement que de régler des maudits griefs, qui est davantage
inspiré par une mentalité syndicale de droit de l'employé
que de bien-être de citoyens à l'intérieur d'un
établissement. Là-dessus, je pensais que j'avais
été assez clair. C'est ça, aux pages 41 et 42, on dit:
"Favoriser la participation du personnel à l'orientation
générale de rétablissement" - donc, il y a une logique qui
est là. Et on disait: "Demander aux établissements de tenir
à l'intention des employés au moins une assemblée annuelle
ouverte à la discussion; faire participer le personnel à
l'organisation de son milieu de travail", ainsi de suite. C'était
ça, l'esprit de base, et il va être là.
M. Trudel: Oui, là-dessus, le secteur de
l'éducation, effectivement, compte tenu, probablement, des types de
personnel, de l'histoire du secteur lui-même, nous a amenés au
développement de cette approche-là.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Je voulais juste dire,
sans faire insulte au monde de l'éducation auquel j'ai participé,
évidemment...
M. Trudel: Ha, ha, ha! Vous avez du rattrapage à
faire?
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment,
l'organisation de telles rencontres est plus compliquée dans le monde
hospitalier que dans le monde de l'éducation.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Parce que le
bénéficiaire, il va attendre après ses services. On ne
peut pas dire à tout le monde: Vous arrêtez tout, une
journée. On est chanceux aujourd'hui, dans nos établissements,
les infirmières et les infirmières auxiliaires étaient
là pour dispenser des services à nos bénéficiaires.
Alors, je veux dire, au moins il y en a qui sont là. Je les salue, je
les remercie. Évidemment...
M. Trudel: Et, en même temps, vous dites à tout ce
monde-là, infirmières et infirmières
auxiliaires: On ne vous oubliera pas sur les signaux que vous nous avez
faits aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Sur quoi, là?
M. Trudel: Infirmières auxiliaires et infirmières
aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Bien oui, là. Bien
sûr. Bien sûr. Dans ce sens-là, je pense que ça
m'apparaît très clair. C'est un petit peu plus compliqué
à organiser, mais on va créer l'obligation qu'il y ait une
rencontre annuelle avec les employés.
M. Trudel: Oui, pas beaucoup de commentaires, à cet
égard-là, ça représente un bon défi sur le
plan de la rencontre et de l'échange, effectivement, parce que, d'abord,
c'est sur 24 heures. Si on veut arriver à atteindre un degré de
participation intéressant, il va y avoir des modalités sur
lesquelles il faudra être ingénieux. Mais, encore là, je
pense qu'on peut se fier aux directions d'établissement pour
l'ingéniosité. On peut leur reconnaître, oui,
effectivement, le talent pour trouver des solutions parce que l'objectif est
éminemment valable dans ce contexte-là. Alors, on va
réécrire l'article 161?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, dans cet
esprit-là.
Le Président (M. Joly): Nous suspendons et l'amendement et
l'article 161.
M. Côté (Charlesbourg): Je vous lavais dit qu'elle
serait progressive, la loi, qu'elle serait extraordinaire pour les
employés.
Le Président (M. Joly): Je pense que les objectifs
visés seront atteints, M. le ministre. J'appelle l'article 162.
M. Côté (Charlesbourg): Et ça s'accompagne
d'un message aussi.
M. Trudel: Les obligations.
M. Côté (Charlesbourg): Que ça ne devienne
pas un forum de règlements de comptes, de problèmes
d'employés avec la direction, mais davantage d'attachement à un
établissement, à ses orientations et à sa philosophie.
M. Trudel: Oui, à cet égard-là - c'est le
président qui m'a distrait - sur la dernière partie de votre
message de type syndical et de nature syndicale, je pense qu'il faut aussi
rendre hommage au fait qu'en bien des milieux nos pratiques en pareilles
matières, en pareils secteurs ont, elles aussi, bien
évolué. Toutes les sociétés ont... Ce n'est pas
à moi de juger, il y a des points de vue différents
là-dessus aussi. Il y a peut-être eu du balancier
là-dedans. Moi, j'ai pleine confiance que les employés sont
éminemment capables de faire la part des choses entre ce qui doit
être défendu par l'assemblée des employés, qui
s'appelle le syndicat ou l'unité reconnue, sur mes conditions de travail
et, par ailleurs, ma participation dans mon établissement aux
priorités et aux orientations de cet établissement-là. (18
h 15) vous savez, personnellement, le plus beau conseil que j'aie reçu
dans ma carrière professionnelle dans le secteur de l'éducation
m'est venu de mgr parent, de la région de rimouski, qui me disait
toujours: dans les établissements ou les équipes que tu diriges,
le matin où tu entendras tes employés, où tu entendras les
gens parler de "notre" université, de "notre" établissement, il y
a comme quelque chose qui s'est passé là; à l'inverse, si
on parle de "votre" établissement, si on parle de "ton"
université, sois très inquiet de ce qui se passe dans cette
bolte-là. c'est ça l'objectif, je pense, qui peut être
visé. et, sur les pratiques syndicales, oui, on a connu un certain
nombre de façons de faire les choses qui, sur le plan social,
étaient difficiles, quelquefois, sur le plan de l'évaluation et
de la compréhension. mais, moi, je suis assuré que les
orientations des pratiques aujourd'hui peuvent nous permettre de très
bien composer avec des gestes comme les gestes qu'on veut poser ici
aujourd'hui.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais il y a un message,
là aussi, à passer, il va falloir que ça évolue
aussi. Je suis allé dans certains centres hospitaliers et le
représentant des employés ou, à tout le moins, un des
employés au conseil d'administration défendait davantage la
quotidienneté de l'application de la convention collective que
l'orientation de l'hôpital. J'en ai à l'esprit...
Évidemment, ce n'est pas le cas partout, mais je pense qu'il faut tenter
de créer ce nouvel esprit-là. Tout le monde va participer
allègrement. Ça ne veut pas dire qu'on n'aura pas des
problèmes à certaines places, mais, de manière
générale, je pense que le mouvement va être suivi,
souhaitons-le, dans l'esprit de Mgr Parent.
M. Trudel: Qui n'était pas le monseigneur du rapport
Parent, je cherche son prénom depuis tantôt.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, non.
M. Trudel: Pascal Parent, qui est maintenant curé de
Sainte-Blandine...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça, venant
de...
M. Trudel: ...juste à côté de Rimouski.
M. Côté (Charlesbourg): ...ce coin-là, je le
connais très bien, parce qu'il a été aussi
président du sommet économique du Bas-Saint-Lau-rent.
M. Trudel: Et vous êtes prêt à
reconnaître d'emblée la sagesse de Pascal, pardon, de Mgr
Parent.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, définitivement,
qui est l'oncle d'une dame qui a déjà été
députée au fédéral.
M. Trudel: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): C'est peut-être
là que vous vous êtes connus.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Ah! Là, votre sagesse tire ses racines d'une
définition très profonde.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: L'élastique a failli "péter". Il est
passé juste à côté du bénéficiaire qui
est là, de l'usager, pardon. L'article 162.
Le Président (M. Joly): L'article 162 a été
appelé.
M. Côté (Charlesbourg): Tout établissement
doit se doter d'un code d'éthique qui indique les droits des usagers,
les pratiques et conduites attendues des employés à l'endroit des
usagers. "L'établissement doit remettre un exemplaire de ce code
d'éthique à tout usager qu'il héberge."
Il y a un amendement. Premièrement, remplacer, dans la
deuxième ligne du premier alinéa, la virgule par le mot "et";
deuxièmement, insérer, dans la troisième ligne du premier
alinéa, après le mot "employés", les mots ", des
stagiaires et des personnes qui exercent leur profession dans un centre
exploité par l'établissement"; troisièmement, ajouter,
à la fin du deuxième alinéa, les mots "ou qui lui en fait
la demande".
Ça se lirait donc comme suit: Tout établissement doit se
doter d'un code d'éthique qui indique les droits des usagers et les
pratiques et conduites attendues des employés, des stagiaires et des
personnes qui exercent leur profession dans un centre exploité par
l'établissement à l'endroit des usagers. "L'établissement
doit remettre un exemplaire de ce code d'éthique à tout usager
qu'il héberge ou qui lui en fait la demande."
M. Marcil: "Qu'il héberge ou qui lui en fait..."
M. Côté (Charlesbourg): "Ou qui lui en fait la
demande", parce que...
M. Marcil: Automatiquement, celui qui est hébergé
en a un.
M. Côté (Charlesbourg): oui, c'est ça.
l'obligation est là et, dans le cas d'un centre hospitalier de courte
durée, par exemple, si un bénéficiaire qui est là
pour 10 jours veut avoir un code d'éthique, on l'a.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Gautrin: "Héberger", ça veut dire quoi?
M. Trudel: Je m'excuse, M. le député de
Verdun...
Le Président (M. Joly): M. le député de
Verdun, aviez-vous quelque chose à ajouter?
M. Gautrin: Simplement, le mot "héberger", ça veut
dire quoi?
Le Président (M. Joly): Oui, vous avez quoi contre le mot,
là, vous?
M. Gautrin: Dans la définition, le mot "héberger",
c'est passer une nuit, mais combien de nuits pour héberger?
M. Côté (Charlesbourg): On fait
référence davantage à la longue durée, physique et
psychiatrique.
M. Gautrin: ça, j'ai compris ça. je suis d'accord
avec l'esprit, mais est-ce que le mot "héberger" couvre ça ou
pas? dormir une nuit quelque part, on est hébergé par tel
endroit.
M. Côté (Charlesbourg): ah! on en apprend tous les
jours. il y a des gens dans la salle qui sourcillaient, avec raison d'ailleurs.
c'est un bon indicateur de la pression, hein?
M. Trudel: C'est le comité des usagers, ça, M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, un comité des
usagers, oui, notre comité des usagers. On les invitera à prendre
le champagne quand on aura fini, la semaine prochaine.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Ça peut aller à vendredi.
Le Président (M. Joly): La semaine prochaine.
Préparez-vous à la semaine prochaine, n'importe quel jour. Tout
est possible.
M. Côté (Charlesbourg): On pg sait pas si ça
va être jeudi ou vendredi.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Ça peut être avant.
M. Trudel: Ça peut être tard aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Vendredi soir, oui, oui.
M. Trudel: Ça peut être tard aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Vendredi soir. Bon,
évidemment, quand on parle d'héberger, c'est aussi
héberger dans des centres hospitaliers de courte durée. Donc,
dès le moment où c'est la notion d'héberger, même si
c'est pour une durée de trois jours, quatre jours, cinq jours, six
jours, c'est automatique. Par contre, la clinique externe de
l'établisssement, elle, ce sera sur demande.
M. Gautrin: Ah! Mais ce n'est pas ce que tu avais dit au
début.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, ce n'est pas ce
que j'avais dit au début, donc j'ai reculé le "tape" pour
corriger tout ça.
M. Gautrin: Parfait.
M. Marcil: Donc, on s'imagine, M. le ministre...
M. Trudel: Très bien, s'il est hébergé.
M. Marcil: M. le ministre, on s'imagine que, dans la liste des
biens meubles qu'on retrouvera dans une chambre, on aura à
côté de la Bible le code d'éthique.
M. Côté (Charlesbourg): Dans la Bible.
M. Marcil: Dans la Bible. C'est bien. Ha, ha, ha! Dans le
tiroir.
Le Président (M. Joly): Donc, M. le député,
est-ce que vous avez des choses à ajouter?
M. Trudel: N'avions-nous pas dit, à l'occasion de la
discussion sur le mécanisme de traitement des plaintes, que nous y
reviendrions à l'article 162 et que nous y inclurions également
le devoir pour l'établissement de se doter d'un code d'éthique
décrivant les droits et les pratiques et conduites attendues des
employés à l'endroit des usagers et, également, les
procédures pour...
M. Côté (Charlesbourg): Le plaignant.
M. Trudel: ...adresser une plainte et le mécanisme de
traitement des plaintes? Sauf erreur, quant à l'information sur la
procédure pour porter... et sur le traitement des plaintes, on a dit:
Ça, là-dessus, on reviendra et c'est à l'article 162 qu'il
faudra inscrire ça. Sauf erreur.
M. Côté (Charlesbourg): C'est couvert par l'article
29. On dit: "L'établissement doit publier la procédure d'examen
des plaintes et informer les usagers de l'existence de cette publication et du
moyen d'en obtenir un exemplaire. "Il doit toutefois remettre un exemplaire de
cette publication à tout usager qu'il héberge."
Une voix: "Ou qui en fait la demande".
M. Côté (Charlesbourg): "Ou qui en fait la
demande".
M. Trudel: Quand il va être hébergé,
celui-là, on va lui donner une bibilothèque en arrivant.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Bien, le comité de
bénéficiaires va pouvoir s'en charger.
M. Trudel: Tu es vite. Mais pourquoi ne l'intégrez-vous
pas ici? C'est-à-dire que, dans le fond, ce que vous voulez dire, c'est:
On donne au bénéficiaire quand il est hébergé,
celui qui fait la demande, quand il est en soins de courte durée, on lui
donne de l'information sur ses droits, sur le code d'éthique, sur les
pratiques et également sur comment faire pour se plaindre et sur le
traitement de ses plaintes. Alors, pourquoi ici, nommément, on ne
l'inclut pas dans rénumération de ce que ça doit
être?
M. Côté (Charlesbourg): D'accord, mais, à
l'article 29: "L'établissement doit publier la procédure d'examen
des plaintes." Si c'est toujours comme ça, là...
M. Trudel: oui, oui, mais vous m'aviez dit à cette
occasion-là: c'est correct, il doit la publier, puis, quant à
l'information aux usagers, vous avez dit: c'est à l'article 162 qu'on
inclura ça autour du document sur le code d'éthique qui indique
les droits puis les pratiques et conduites attendues.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. L'interprétation
qu'on en avait faite, y compris des officiers qui m'entourent, c'est qu'on a
effectivement, à l'article 29, ajouté "ou qui en fait la
demande", et ce que nous avions compris, c'est qu'à l'article 162 il
fallait ajouter aussi "ou qui en fait la demande". C'est
l'interprétation qu'on avait et c'est pour ça que vous le
retrouvez au niveau de l'amendement "ou qui en fait la demande".
M. Trudel: Est-ce que ça vous apparaît
superfétatoire...
M. Côté (Charlesbourg): Superfétatoire.
M. Marcil: De répéter l'article 29 dans l'article
162.
M. Trudel: ...que nous indiquions à l'article 162
qu'à l'occasion de remettre à l'usager la description de ses
droits et pratiques et conduites attendues, on lui donne également la
description de la procédure pour se plaindre de ou avoir un recours?
M. Côté (Charlesbourg): Je ne sais pas si c'est
superfétatoire. Évidemment, ce qu'on avait à l'esprit,
c'est que, lorsque le bénéficiaire se présente à
l'admission...
Une voix: L'usager.
M. Côté (Charlesbourg): ...l'usager, l'usager
bénéficiaire de services, se présente à
l'inscription, à ce moment-là, on lui remet un code
d'éthique et on lui remet l'information sur le comité de
bénéficiaires et, d'autre part, aussi les moyens de porter
plainte, les mécanismes pour porter plainte. C'est au moment de
l'inscription qu'on pensait que ça pourrait se faire.
M. Marcil: L'esprit, c'est comme un parachute, ça
fonctionne quand c'est ouvert. Les articles 29 et 162, il me semble que
ça se complète très bien. À l'article 29, on dit
qu'on lui donne la procédure pour faire ses plaintes.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Marcil: Je voudrais qu'on le répète dans
l'article 162.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, je pense que
l'article 29, honnêtement, couvre ça: II doit remettre un
exemplaire de cette publication à tout usager qu'il héberge ou
qui lui en fait la demande. Ça me paraît
superfétatoire.
M. Trudel: Je ne sais pas à quel degré je vais
adhérer quand vous dites: En toute honnêteté, je vais vous
dire ça. Je ne sais pas quoi répondre tout de suite, tout de
suite, instinctivement.
M. Côté (Charlesbourg): Que c'est
superfétatoire.
M. Trudel: Non, ce n'est pas ça. Je relis également
les commentaires du Protecteur du citoyen à l'égard de cet
article-là aussi. Bref, l'article 29...
M. Côté (Charlesbourg): Le couvre.
M. Trudel: ...oblige à remettre. Ici, il y a une
deuxième chose qui va lui être remise...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est le code
d'éthique.
M. Trudel: ...le droit, le code d'éthique contenant les
droits des usagers et les pratiques.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. M.
Marcil: II va y avoir les deux.
M. Trudel: Plus, 3, il va y avoir le comité des usagers
avec ça.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Marcil: Plus les bretelles et la ceinture.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, on ne
peut pas aller...
Une voix: Et s'il est analphabète?
M. Trudel: Là, évidemment, s'il est parmi les 800
000 analphabètes du Québec...
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Ou l'autre problème,
si on demande un récépissé et il rentre par l'urgence
après un accident, on va avoir des problèmes. Je pense qu'on
crée des obligations sur le plan de l'organisation.
L'établissement va s'organiser. Sur le plan de la pratique, on a
toujours pensé que c'était plus facile au moment de l'admission
de l'individu.
M. Marcil: L'important, au niveau de l'individu, c'est qu'il faut
au moins qu'il reste du temps au personnel pour soigner le malade. Vous savez,
avec tout ce qu'on lui donne comme responsabilités.
M. Trudel: J'ai l'objectif contraire, moi, c'est-à-dire
d'éviter qu'on ne perde l'usager sous le tas de papiers parce qu'on a,
partout dans la loi, de disséminé, oui des droits, oui des
mécanismes de recours, et on lui distribue ça à chaque
fois. Alors, avant de rentrer, on dit: N'oublie pas là, j'espère
que tu as des bonnes mains pour porter ça et que tu n'es pas
analphabète.
M. Marcil: Quand il va rentrer à l'hôpital, il va
avoir son porte-documents. Ha, ha, ha!
M. Trudel: ii va être obligé de venir à
l'urgence avec un porte-documents et, en plus, s'il faut qu'il ramasse son
ticket à l'urgence, là il est fait.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Marcil: Qu'est-ce qu'on fait avec celui qui rentre
inconscient?
M. Trudel: II n'en a pas fait la demande.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'amendement à
l'article 162 est adopté?
M. Trudel: "Qui lui en fait la demande", oui. M.
Côté (Charlesbourg): Adopté. Le Président (M.
Joly): M. le député? M. Marcil: Oui, il est d'accord
avec ça. M. Trudel: Oui, l'amendement, c'est adopté.
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement est
adopté. Est-ce que l'article, tel qu'amendé, est
adopté?
Une voix: adopté. i
M. Trudel: Le code d'éthique, c'est la première
fois qu'on voit apparaître dans la loi le code d'éthique. Je ne
veux pas étirer, mais j'aurais des questions sur le code
d'éthique. Merci.
M. Marcil: On l'adopte, M. le Président? On parlera ce
soir sur le...
Le Président (M. Joly): Sûrement. Donc, nous allons
suspendre nos travaux jusqu'à 20 heures ce soir.
(Suspension de la séance à 18 h 30)
(Reprise à 20 h 20)
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît! Au moment
de suspendre, nous avions adopté l'amendement à l'article 162 et
nous étions à l'article comme tel, tel qu'amendé. Il y
avait, je pense, le code d'éthique, qui était le sujet de
l'heure.
M. Trudel: M. le Président, ça peut paraître
une discussion qui est un peu vide de sens, mais il y a un choix qui a
été effectué par le ministère...
Le Président (M. Joly): M. le député de
Verdun, vous vouliez intervenir?
M. Gautrin: Non, non...
Le Président (M. Joly): Le mal est déjà
fait.
M. Gautrin: J'ai prétendu que le café, on en
prenait trop et que c'était très mauvais pour la
santé.
Le Président (M. Joly): Merci. M. le député
de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, vous aviez commencé à nous
parler de l'éthique.
M. Gautrin: Ma remarque est superfétatoire.
Le Président (M. Joly): Sur l'éthique,
c'était sur l'éthique.
M. Trudel: II n'y a pas uniquement le choix des mots, mais la
réalité qu'ils recouvrent. Évidemment, le
législateur peut donner aux mots le sens qu'il veut leur donner, il y a
toujours des choix qui sont faits dans les mots qu'on emploie. Vous avez
choisi, donc, que chaque établissement se donne, par rapport à
notre usager, au citoyen, un code d'éthique. Est-ce que, dans l'esprit
du ministre, c'est différent de nous donner une charte des droits des
usagers, dans notre système de santé et de services sociaux? Ce
qui, dans le langage et législatif et dans le véhicule populaire,
constitue un élément plus élevé, plus
renforcé, de dire: Bon, on a un chapitre, on a au moins un article qui
nous décrit les droits des usagers dans le système de
santé et de services sociaux. Est-ce que le fait de choisir de se donner
un code d'éthique qui fasse référence à une
réalité qui, entre autres choses, est bien - je pense que je peux
employer le mot - galvaudée dans le cas des corporations
professionnelles, qui ont à faire respecter ce code d'éthique
là... Souvent, c'est assimilé, je vous le dis en langage
populaire, à un voeu pieux. Est-ce que le ministre n'a pas
été tenté de parler de la charte des droits des usagers
dans notre système de santé et de services sociaux?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, je l'ai
été, très honnêtement, parce que je me souviens, en
particulier, des rencontres qu'on a eues avec Mme Lanquin qui, elle, insistait
beaucoup pour une charte des droits. Évidemment, on a eu à
trancher un de ces bons moments donnés. Je pense qu'il faut se rappeler
que les droits, ils sont déjà à l'intérieur du
projet de loi, les droits des usagers. Donc, ils sont là, ils sont bien
campés, puis je pense qu'on n'a pas si mal réussi, jusqu'à
cette heure, en termes de droits. Les droits, quand on parle de ça, ce
sont des droits de l'usager, alors que le code d'éthique, lui,
interpelle le travailleur dans son attitude, dans ce qu'il doit être
vis-à-vis de l'usager, qui lui-même, dans la loi, a des droits.
C'est pour ça que j'ai fait le choix. Effectivement, j'admets avec vous
que code d'éthique, ça a été pas mal
galvaudé et je pense que ça l'est encore. Bon. On s'est
posé la question quant à une charte des droits des malades, mais
on a déjà une charte des droits à laquelle le
ministère est lui-même
soumis ou ses établissements. Donc, ça fait aussi, sans
nécessairement être redondant, des chartes et des chartes et des
chartes, et finalement on finit par ne plus se retrouver.
Ce qui est important pour moi, c'est qu'on campe très bien, dans
la loi, les droits. À partir du moment où il y a des droits
très bien campés, est-ce qu'il s'agit, maintenant, de dire: C'est
une charte, ou un chapitre sur les droits, ou ainsi de suite? J'ai dit: Les
droits, d'abord, dans la loi. Coiffer le titre, c'est une autre affaire.
C'est suffisamment important pour interpeller l'attitude, entre
guillemets, du travailleur face à l'usager. C'est pour ça qu'on a
parlé d'un code d'éthique dans l'établissement, qui
interpelle et qui oblige l'établissement à former et informer son
personnel en fonction du code d'éthique, donc déterminant
l'attitude qu'on doit avoir et les comportements qu'on doit avoir
vis-à-vis d'un usager qui a des droits. C'est davantage dans ce
sens-là qu'on l'a fait, et de manière volontaire. Ce n'est pas un
code d'éthique qui s'adresse aux droits de l'individu, parce que
ça, c'est bien campé dans la loi et c'est bien clair, mais
davantage en fonction du travailleur qui, lui... Comme je le dis toujours: S'il
n'y avait pas d'usagers, il n'y aurait pas de travailleurs. C'est pour bien
faire comprendre que notre citoyen, qui, dans ce cas-ci, est usager, a des
droits et que ça s'adresse à l'ensemble des intervenants sur le
plan d'un code d'éthique qu'on veut voir implanter dans chacun des
établissements.
M. Trudel: Dans ce contexte-là, je suis satisfait de voir
que ça ait porté à la réflexion quant à une
charte des droits. Mais la volonté, ça inclut les attitudes et
les comportements de ceux et celles qui sont au service de l'usager.
Est-ce que, par ailleurs, dans les comportements attendus,
espérés, souhaités par la volonté du
législateur, vous avez prévu des mécanismes ou est-ce que
vous souhaitez qu'apparaissent des mécanismes dans
l'établissement pour que ces conduites, ces comportements apparaissent?
Si tant est qu'on sente le besoin de les indiquer ici et de les codifier, c'est
qu'on souhaite que ça transparaisse au niveau de
l'établissement.
Est-ce que - la question est un peu générale, là -
au ministère, la volonté du législateur, c'est de dire:
Bon, bien ça, on va avoir aussi des mécanismes d'accompagnement
pour que ça puisse passer à la réalité, les
conduites attendues? On peut souhaiter, donc, qu'il y ait tel type d'attitude,
tel type de comportement sauf que, comme diraient nos psychologues suivant
l'école de pensée, il y a la modification du comportement aussi.
Si on veut que les comportements se modifient... Encore une fois, le
législateur sentant le besoin de l'indiquer, c'est qu'il espère,
à certains égards, la modification de certains comportements.
Est-ce que vous souhaitez que la modification du comportement apparaisse par la
simple action du milieu ou s'il y a des moyens que le ministère
prévoit mettre en oeuvre sans que vous me disiez: Oui, à telle
heure, telle date, te! mécanisme, tel cours, te! programme?
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'on ne peut pas
aller aussi loin que ça, l'idée étant qu'en le mettant
dans la loi ça devient une obligation. Je ne vous cacherai pas que,
quant à moi, je continue de travailler sur le plan d'implantation de la
réforme, les 222 mesures, et le code d'éthique, pour moi,
apparaît comme l'une des premières mesures qui devront être
implantées. Bon, quand on dit: L'une des premières mesures qui
doivent être implantées et qui doivent s'inspirer de la loi... Pas
uniquement de la loi. Je veux mettre à contribution le Comité
provincial des malades dans la définition d'un code d'éthique qui
fait appel aux attitudes et aux comportements, l'idée étant que,
bien sûr, ce n'est pas un établissement qui va décider tout
seul, de son propre chef: Voici ce qu'est mon code d'éthique et de
comportement; je me complais moi-même. Il va y avoir des lignes
directrices qui vont être inspirées d'une collaboration avec le
Comité provincial des malades qui, en cette matière, a bien des
leçons à nous faire.
M. Trudel: Ma question suivante, c'était un peu là
que ça m'amenait. Il est donc envisagé de publier des guides qui
donnent des lignes directrices, des grandes orientations...
M. Côté (Charlesbourg): Un cadre. (20 h 30)
M. Trudel: ...un cadre: Voici ce qui est souhaité par le
ministère, avec et autour des organismes que vous avez nommés,
par exemple. Et ça, il faudrait que ça transparaisse dans vos
codes d'éthique respectifs, y compris les caractéristiques
particulières de ce que vous êtes, comme établissement.
Ça peut aller jusque dans le raffinement de la région, de
l'environnement dans lequel tu vis. Il y a peut-être des règles
particulières. Par exemple - j'emploie cet exemple, mais je pourrais en
employer d'autres - quand on est dans une culture de type particulier, comme au
Bas-Saint-Laurent - Gaspésie, où les hommes et les femmes de la
mer ont des valeurs particulières, même chose pour les hommes et
les femmes de la terre, plus particulièrement de
l'Abitibi-Témiscamingue, il y a des comportements. Ça se
façonne, ça, et ça doit se refléter dans le
comportement de nos institutions, en souhaitant y retrouver les lignes
directrices, les valeurs et les éléments qui sont propres
à la région. Mais quand même, toute personne humaine a des
composantes fondamentales de base qui se retrouvent partout, qu'on soit
à Rouyn-Noranda, qu'on soit à Cap-Chat ou qu'on soit a
Montréal. Donc, il y aura une politique-guide là-dessus. Et en
n'oubliant pas - le ministre ne voulait pas les
exclure - par exemple, ie Comité provincial des malades et aussi
la Coalition des aînés. La Coalition des aînés, parce
qu'il faut qu'il soit associé, ce type de regroupement, la Coalition des
aînés, il faut qu'elle soit associée à une telle
préparation.
Évidemment, vous vous souvenez, en commission parlementaire, des
témoignages que nous avons eus. C'est un secteur qui,
inévitablement, compte tenu de l'évolution démographique
de notre population, de l'évolution de la structure de la population, va
encore être appelé à grandir, y compris dans un certain
nombre d'établissements. Par exemple, je pense aux CLSC à qui on
va confier assez largement la responsabilité du maintien à
domicile. Là aussi, puisqu'on est dans l'intervention du monde
personnel, du monde de l'individu, il y a un certain nombre de valeurs qui
doivent présider à cela. Il y a un certain nombre d'attitudes qui
doivent présider à cela. Il faut que ce volet-là soit
inclus, le respect de la personne et un certain nombre de valeurs qui entourent
la composante personnelle de l'environnement de l'individu qu'on maintient
à domicile, mais qui, également, vit dans un système de
valeurs, et respecter ça. Alors, je souhaite qu'ils soient mis à
contribution également, et très largement.
M. Côté (Charlesbourg): vous avez parfaitement
raison. et possiblement que, si on avait déjà un conseil des
aînés qui était en place, ça pourrait être le
conseil des aînés. mais, à ce moment-ci, la coalition des
aînés peut être extrêmement utile dans
l'élaboration de ce guide-là.
M. Trudel: Si vous pouvez avoir ce sacré rapport
là.
M. Côté (Charlesbourg): C'est prévu pour la
mi-juin.
M. Trudel: Je ne vous dis pas que vous auriez le temps de vous en
occuper de ce temps-ci.
M. Côté (Charlesbourg): Non, je suis pleinement
conscient qu'occupé comme je le suis ici il y a quelques dossiers qui ne
sont pas réglés, mais ce n'est que partie remise. C'est un avis
pour ceux qui attendent.
M. Trudel: Pas la politique de santé et bien-être
toujours!
M. Côté (Charlesbourg): non, non. la politique de
santé et bien-être, elle évolue. elle évolue.
M. Trudel: Lentement, mais elle évolue.
M. Côté (Charlesbourg): Elle évolue bien.
Elle évolue très bien.
Le Président (M. Joly): Elle évolue et elle est
voulue.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne voudrais pas que le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue le prenne mal, mais
je dois vous dire que la politique de santé et bien-être, de ce
temps-là, évolue plus vite que la commission.
Le Président (M. Joly): Ça va se rejoindre un jour
ou l'autre. Il y aura une croisée des chemins.
M. Trudel: Est-ce que c'est l'efficacité des technocrates
par rapport à celle des politiciens ça?
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est parce que, au
rythme où on va, si ça continue comme ça, la politique de
santé et bien-être va sortir avant la fin de la commission.
Le Président (M. Joly): Alors, on va lui donner une
chance. On va l'essayer.
M. Trudel: Le ministre vient-il de comprendre et de
décoder? Le ministre vient de décoder. J'y tiens tellement!
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article 162, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Trudel: Pourquoi vous nous enlevez à notre
réjouissance à ce moment-là, M. le Président?
Le Président (M. Joly): Je sais que vous allez vous
reprendre.
M. Trudel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Juste sur le
comité...
Le Président (M. Joly): Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. Sur le
comité Pelletier, pour votre information, la dernière
réunion s'est tenue aujourd'hui.
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 163.
M. Côté (Charlesbourg): "Le gouvernement peut, par
règlement, déterminer les normes applicables à un cadre
supérieur ou à un cadre intermédiaire d'un
établissement public en matière de conflit
d'intérêts de même que les normes applicables à un
tel cadre supérieur en matière d'exclusivité de fonctions.
"Un cadre supérieur ou un cadre inter-
médiaire ne peut, sous peine de suspension, contrevenir à
l'une des normes édictées en vertu du premier alinéa.
"
Il y a un papillon, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Remplacer, dans la
deuxième ligne du deuxième alinéa, le mot "suspension" par
les mots "sanction pouvant aller jusqu'au congédiement".
C'est relatif aux discussions qu'on a eues antérieurement, parce
que, tel que libellé, ça pouvait nous conduire à un
congédiement, alors que ça ne nécessitait pas
nécessairement un congédiement. Donc, il y a une gradation des
sanctions. À ce moment-là, ça nous permettra de faire le
règlement qui s'applique à ces gens.
M. Trudel: Existe-t-il un règlement actuellement en
pareille matière?
M. Côté (Charlesbourg): c'est-à-dire qu'il y
a un pouvoir réglementaire, mais le règlement, il n'a jamais
été adopté. donc, c'est un projet de règlement.
M. Trudel: Et l'esprit du projet de règlement, c'est
l'exclusivité de fonctions pour les cadres supérieurs?
M. Côté (Charlesbourg): On va aller...
Le Président (M. Joly): Est-ce que M. Nicolle donne la
réponse?
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez, ce qu'on me
signale là, c'est que l'esprit qui avait été
développé, c'est que tous ceux qui, dans leurs fonctions, avaient
à donner des contrats, étaient visés par le
règlement. Donc, tous ceux qui, de par leurs fonctions, étaient
dans une situation pour donner des contrats ou en relation avec
l'administration de certains contrats seraient touchés par le
règlement, pas nécessairement tout le monde, mais ceux-là.
Mais je dois...
M. Trudel: Je sens...
M. Côté (Charlesbourg): Pour votre information, le
règlement sera largement inspiré de ce qu'on a fait au niveau du
D. G.
M. Trudel: C'est ce que j'allais dire et vous me coupez un peu
la...
M. Côté (Charlesbourg): La respiration?
M. Trudel:... la respiration en le disant. Je sens une prudence
chez le ministre et au ministère, sûrement à tort,
vis-à-vis des cadres supérieurs du réseau de la
santé et des services sociaux. Quant à moi, je maintiens une
attitude; quand on est au service du public à un niveau
supérieur, je suis toujours un peu étonné qu'on soit pas
mal plus parcimonieux au niveau de l'exclusivité de fonctions. Moi, je
pense que, quand on choisit de faire carrière dans la fonction publique
et qu'on est rendus à un niveau supérieur, quant à moi,
mon propre code moral ne m'interdit pas de penser, qu'on fait carrière,
mais on est au service d'un établissement, on est au service du public
et les barèmes de rémunération, les "brackets" de
rémunération ne sont quand même pas au plus bas niveau
qu'on peut retrouver dans l'ensemble de la fonction publique.
Alors, il n'y a pas, quant à moi, d'infraction à quelque
code moral général de la société d'exiger
l'exclusivité de fonctions, pas seulement pour prévenir et
encadrer la possibilité de conflit d'intérêts, parce que
c'est normal, tu es dédié au service du public dans tel type
d'établissement et ça me semble même curieux qu'on en
arrive à se faire dire - pas ici - dans le réseau ou ailleurs:
Mais écoutez, pourquoi l'exclusivité de fonctions? Parce qu'on a
choisi de servir le public d'une autre façon dans un
établissement public, avec des avantages, H ne faut pas se le cacher,
des avantages qui peuvent toujours être meilleurs, ça, c'est comme
dans n'importe quelle relation avec n'importe quel groupe dans la
société. Je pense qu'en gros - et je ne fais pas allusion au
rapport Lemieux-Lazure sur la fonction publique - en général, le
Québec est quand même reconnu pour traiter avec assez
d'équité sa fonction publique et ses cadres, en particulier, et
qu'on ait des exigences de haut niveau au niveau du service, ça me
semble bien légitime. Alors, quand le ministre me répond: Le
règlement qui apparaîtra, H va être dans la direction et du
même type de niveau qu'on a retrouvé pour le directeur
général, c'est aussi, cela, pour ne pas non plus qu'on fasse une
espèce de tête de Turc du directeur général, comme
étant susceptible de commettre tous les péchés alors que
tous ceux et celles qui l'entourent n'auraient pas ces mêmes tentations
et ces mêmes possibilités.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, oui,
à l'occasion, je suis un petit peu prudent, parce que je ne veux pas non
plus être inéquitable vis-à-vis des employés du
réseau qui nous servent, à juste titre, l'argument qu'on aurait
une logique pour le réseau de la santé et des services sociaux et
une autre logique pour le réseau de l'enseignement supérieur. On
en a déjà discuté quand on a parlé des D. G. et,
évidemment, c'est un argument qu'on ne peut pas repousser du revers de
la main parce qu'il est là. Évidemment, ce n'est pas moi qui peux
régler le problème de l'enseignement supérieur et de
l'éducation, ce n'est pas ma responsabilité; si on trace la voie,
tant mieux, en souhaitant qu'effectivement ça se fasse pour les autres
intervenants.
M. Trudel: Je veux quand même, là-dessus, faire une
petite remarque. On en a discuté hier, on a échangé.
Il faut bien saisir la différence parce qu'il ne faut pas que
ça devienne un exemple de comparaison applicable mutatis mutandis. On ne
parle pas des mêmes réalités. Quand on dit: Le
réseau de l'enseignement supérieur, il faudrait dire: Le
réseau d'enseignement au niveau supérieur. Que je sache, les
administrateurs, les cadres supérieurs au niveau de l'éducation
ont l'exclusivité de fonctions, ce qui - c'est vrai - n'existe pas chez
les professeurs pour d'autres raisons. Ce sont d'autres raisons qui sont la
relation entre la théorie et la pratique et des affaires qui ne sont pas
suffisamment balisées, on en convient. Mais ce n'est pas parce que, dans
un réseau, cela vaut - et, selon moi, cela doit continuer à
prévaloir - que, quand on est administrateur responsable dans un
étalisse-ment au service du public... À ce titre, ça ne
répond pas à la même dynamique que l'enseignement, la
formation et la responsabilité de la formation dans un
établissement de niveau supérieur.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on me signale, c'est
que, dans les matières dont vous faites état et que vous
connaissez bien, ce n'est pas aussi bien balisé que ça ne l'est
maintenant dans la loi avec le directeur général. On signifie
qu'il doit y avoir exclusivité de fonctions, point.
M. Trudel: Oui, sur les déclarations
d'intérêts, c'est... Mais sur l'exclusivité de fonctions de
cadres supérieurs.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. Mais c'est cet
état de situation, point à la ligne. C'est pour ça
que...
M. Trudel: Vous avez totalement raison, monsieur.
M. Côté (Charlesbourg): je pense qu'il faut
être attentif à ce que les gens du réseau nous disent.
l'exclusivité de fonctions, je comprends ça. je considère
que je suis en exclusivité de fonctions et peut-être un peu
plus.
M. Trudel: Comment aimez-vous ça? Vous devez encore vous
le faire demander: Vous faites ça à temps plein, vous?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Mais l'esprit qu'on
retrouve au niveau du D.G., on va le retrouver dans le règlement pour
les cadres intermédiaires et supérieurs.
On me donne même le libellé. C'est à l'article 201
de la Loi sur l'instruction publique qui dit: "II - le D.G. - exerce ses
fonctions à temps plein." Point, c'est tout ce qu'il y a.
M. Trudel: C'est l'instruction publique? L'enseignement
supérieur, collèges et université, c'est...
C'est parce que la comparaison qu'on fait souvent dans le réseau,
c'est avec le réseau de l'enseignement supérieur. C'est les
enseignants aux niveaux collégial et universitaire. C'est vrai qu'il y a
là une liberté qu'on doit préserver, quant à moi,
parce que la dynamique n'est pas sur la même base.
M. Côté (Charlesbourg): On parle d'un D.G.
M. Trudel: Voyez les problèmes avec lesquels on se
réveille dans certaines commissions scolaires aussi. D'ailleurs, si le
réseau des affaires sociales peut servir de modèle, tant
mieux.
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, c'est le
même libellé qu'on avait et on s'est ramassé avec un
certain nombre de problèmes aussi.
On me dit que le plein temps est interprété comme
étant 35 ou 40 heures par semaine.
M. Trudel: Mon Dieu que vous me rappeliez de longues discussions
au conseil d'administration d'une université!
M. Côté (Charlesbourg): À ce
niveau-là, nous sommes deux fois à plein temps.
M. Trudel: On est deux fois à plein temps.
M. Côté (Charlesbourg): Moi, je suis tanné
d'occuper la job de deux.
M. Trudel: II y deux sortes de monde dans le monde: ceux qui font
la job de deux et les autres. Nous autres, on n'est pas gros.
Le Président (M. Joly): Donc, est-ce que l'amendement
à l'article 163 est adopté?
M. Trudel: L'amendement, oui.
Le Président (M. Joly): O.K. Est-ce que l'article, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Trudel: Ça concerne combien de personnes, les cadres
supérieurs, le libellé qui est employé ici; cadres
supérieurs et cadres intermédiaires? On ne dit pas qu'ils vont
tous être couverts au même niveau par le règlement.
Ça concerne approximativement combien de personnes dans le
réseau? (20 h 45)
Une voix: 14 000.
M. Trudel: Combien?
Le Président (M. Joly): 14 000.
M. Côté (Charlesbourg): Je sais qu'on avait eu cette
discussion-là aux crédits. D'ailleurs, suite à ça,
j'ai reçu des lettres - peut-être en avez-vous reçu des
copies aussi - de gens qui ont expliqué un certain nombre de choses, que
l'interprétation ne devrait pas se faire aussi brutalement qu'on ne l'a
faite au niveau des crédits. On a toutes sortes
d'interprétations. En tout cas, passons, là, mais c'est 14 000
personnes. C'est du monde.
M. Trudel: C'est donc un règlement qui a une prime
importance, ça?
M. Côté (Charlesbourg): oui.
M. Trudel: 14 000 personnes qui sont susceptibles d'être
couvertes à des degrés divers...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...tel que vous l'avez expliqué tantôt,
là...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: ...et qui sont l'essence même de la gestion de
l'administration du réseau de la santé et des services sociaux.
C'est éminemment important. Bon.
Qui prononce ça? Qui...
M. Côté (Charlesbourg): Par rapport au
règlement?
M. Trudel: Oui. Bien, je veux dire, c'est parce qu'on dit: "Un
cadre supérieur ou un cadre intermédiaire ne peut, sous peine de
sanction". Alors, les sanctions, elles viennent doù? Qui les appliquent,
les décrètent?
M. Côté (Charlesbourg): C'est sous peine de
suspension".
M. Trudel: De suspension.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, c'est le conseil
d'administration.
M. Trudel: Non, non, par le mot "sanction". C'est sanction.
Excusez-moi. La sanction, elle vient d'où? C'est le conseil
d'administration?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est l'employeur.
M. Trudel: Le D.G. a-t-il le pouvoir ou si c'est...
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Est-ce que le D.G. a le pouvoir?
M. Côté (Charlesbourg): oui.
M. Trudel: puis, est-ce qu'il y a des mécanismes
d'appel?
M. Côté (Charlesbourg): À 412.
M. Trudel: II va être long, l'article 412.
M. Côté (Charlesbourg): On en met assez dedans pour
vous...
M. Trudel: M'attirer vers 412.
Le Président (M. Joly): Pour vous animer davantage.
M. Trudel: !l y a une masse critique, à l'article 412.
M. Côté (Charlesbourg): À l'article 412,
deuxième alinéa, on dit: "...une procédure de recours dans
le cas de congédiement, de non-réengagement ou de
résiliation d'engagement".
M. Trudel: À l'article 412.2, 412.3?
M. Côté (Charlesbourg): Deuxième
alinéa.
M. Trudel: Ah! Ça va être un amendement. Et la
sanction, on va dire, en vertu des règles actuelles, parce qu'il n'est
pas adopté, votre règlement... Est-ce que les pratiques
habituelles, ce sont des suspensions avec ou sans salaire ou sans
rémunération? Il doit y avoir un guide de pratique,
là-dedans, j'imagine.
Avec ou sans solde?
M. Côté (Charlesbourg): Dans la pratique actuelle -
et, d'après ce que j'ai compris, non recommandable pour le futur - en
l'absence du règlement, compte tenu que la sanction était le
congédiement, on s'est retrouvé, dans la pratique, avec davantage
de gens qui ont été congédiés pour faute
très lourde ou, autrement, dans la mesure où il y avait des
fautes, à la suite de la démission de l'individu, avec une
modulation de situations reconnaissant certains états de service par
certaines indemnités de départ, dans certains cas, me dit-on.
M. Trudel: Que ces choses sont bien dites.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, pour mieux
adapter notre règlement.
Le Président (M. Joly): Donc, l'article 163... Vous me
ralentissez, monsieur... Je vois que vous.,.
M. Trudel: oui, oui. je ne m'en souviens pas par coeur. est-ce
que tout ça s'applique aux cadres de la régie régionale
aussi?
M. Côté (Charlesbourg): Gui.
M. Trudel: Est-ce qu'il y a un article pour ça plus
tard?
M. Côté (Charlesbourg): Dans la régie
régionale, j'imagine. Au niveau de la régie régionale.
M. Trudel: Ici, c'est bien pour les cadres de ce niveau-là
d'un établissement, c'est bien indiqué ici, le conseil d'un
établissement, et je ne pense pas qu'on doive, évidemment, avoir
des règles différentes, puis je veux bien m'en assurer. Je ne
pense pas que c'est ce que vous souhaitez, hein?
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Vous lisez dans
mes pensées à la vitesse d'un scanner. 325. J'ai fouillé
dans ma machine puis c'est 325.
M. Trudel: J'aimerais ça fouiller dans la machine, mais je
n'ai pas de machine.
M. Côté (Charlesbourg): 323 et 325. À 323,
par exemple, c'est: "Les articles 145 à 147 s'appliquent, en les
adaptant, au directeur général" donc, de la régie. O.K.?
Et 325: "Les articles 163 et 164 s'appliquent, en les adaptant, aux cadres
supérieurs ou aux cadres intermédiaires d'une régie
régionale ou aux autres personnes qui y occupent un emploi." En tout
cas, ça va aller vite quand on va arriver dans ces
articles-là.
M. Trudel: ah! ça va être quasiment à la
vitesse d'un tacho, pour ceux qui en ont.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Ça va être quasiment à la vitesse
d'un tacho. C'est comme ça, un scanner? Il y a différents types
d'appareils...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel:
...comme les tachos.
M. Côté (Charlesbourg): Un tacho, un scanner, tout
ce que vous voulez. D'ailleurs...
M. Trudel: Ça dépend si on...
M. Côté (Charlesbourg): ...puisqu'on en parle, il y
a différentes méthodes d'en avoir.
M. Trudel: Oui. Ça, il y a la méthode d'en avoir
et, surtout, de les entretenir, par après, et de les faire fonctionner.
Ça, ça dépend si on est à... D'ailleurs, vous avez
une clause Granby dans le projet de loi. Il y a une clause Granby pour la
question de ce type d'appareil là.
M. Côté (Charlesbourg): Ça, c'est comment les
sortir.
M. Trudel: J'ai vu ça que le ministre s'était mis
une clause Granby.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: J'ai vu ça que le ministre s'était mis
une clause Granby pour les scanners pour ne pas que ça fasse comme les
puits de pétrole, que ce ne soit pas sur roulettes, cette
affaire-là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, parce que, avant
Granby, il y a eu Amos, il y a eu le Lac-Saint-Jean et c'a toujours
été sur le même modèle.
M. Trudel: Toujours.
M. Côté (Charlesbourg): Là, c'a pris fin.
M. Trudel: Ce n'est pas le téléphone qui
coûte cher, c'est le bras qui le tient. C'est ça?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Adopté. C'est beau.
Le Président (M. Joly): Donc, l'article 163,
adopté, tel qu'amendé.
M. Côté (Charlesbourg): J'avais le bon ton, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Vous avez un sens de la
conviction. J'appelle l'article 164.
M. Côté (Charlesbourg): "Le gouvernement peut, par
règlement, établir les mesures que doit prendre un
établissement public ainsi que les personnes qui y sont employées
ou y exercent leur profession, pour prévenir ou faire cesser les
conflits d'intérêts auxquels peuvent donner lieu l'octroi de
contrats entre un établissement et une personne ou une entreprise
à l'égard de laquelle ces personnes ont un intérêt
direct ou indirect." Il n'y a pas de papillon, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Merveilleux. M.
Côté (Charlesbourg): Là, là, adopté.
Le Président (M. Joly): Déjà!
M. Trudel: Pourriez-vous me le lire en français
maintenant?
M. Côté (Charlesbourg): En français, bon: "Le
gouvernement peut, par règlement, établir les mesures que doit
prendre un établissement public ainsi que les personnes qui y sont
employées ou
y exercent leur profession, pour prévenir ou faire cesser les
conflits d'intérêts auxquels peuvent donner lieu l'octroi de
contrats entre un établissement et une personne ou une entreprise
à l'égard de laquelle ces personnes ont un intérêt
direct ou indirect. "
M. Trudel: Vous voulez prévenir quoi, là? M.
Côté (Charlesbourg): Comment? M. Trudel: Vous voulez
prévenir quoi?
M. Côté (Charlesbourg): Les conflits
d'intérêts.
M. Trudel: oui, oui. c'est parce que, ce n'est pas couvert par
les articles 145 et autres que nous avons? les conflits d'intérêts
apparaissent généralement à travers des personnes...
M. Côté (Charlesbourg): Des employés. Donc,
on a fait le directeur général, on a fait le cadre
supérieur et intermédiaire; là, ce sont les
employés et "ou y exercent leur profession", donc ce sont les
médecins.
M. Trudel: Ça couvre les médecins?
M. Côté (Charlesbourg): C'est exactement la
même situation qu'on avait à l'article 163 pour les cadres
supérieurs et intermédiaires. Il n'y en avait pas, de
règlement, pour la simple et bonne raison qu'on avait les mêmes
problèmes au niveau des sanctions. Donc, à ce moment-ci, "le
gouvernement peut, par règlement - en français, là
-établir les mesures que doit prendre un établissement public
ainsi que les personnes qui y sont employées ou y exercent leur
profession, pour prévenir ou faire cesser les conflits
d'intérêts". Donc, évidemment, l'ensemble...
M. Trudel: Est-ce qu'il y avait des situations qui existaient,
qui se sont présentées ou qui sont arrivées et où
vous n'aviez pas, si je comprends bien, de poignée législative
pour les faire cesser? Là, vous vous donnez une poignée
législative. Donnez-moi un exemple de ce qui pouvait se passer dans les
cas que vous avez eus.
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a pas... Je ne dis
pas qu'il n'en existe pas, mais à ce moment-ci, dans ceux qui
m'entourent, on ne peut pas donner de cas précis. Mais on pourrait
peut-être penser à la position de quelqu'un qui est acheteur et
qui n'est ni cadre intermédiaire, ni cadre supérieur.
M. Trudel: Ça couvre donc les professionnels, un
médecin ou un dentiste, qui, de par l'article 165, est
réputé ne pas faire partie du personnel de
l'établissement. Par ailleurs, il est couvert, là, à
l'article 164, par "ou y exercent leur profession".
M. Côté (Charlesbourg): Leur profession.
M. Trudel: Est-ce que ça veut dire que le règlement
pourrait couvrir la réglementation en ce qui concerne l'achat de
médicaments prescrits par un professionnel de la santé, un
médecin, ou encore les médicaments à la disposition des
professionnels médecins dans l'établissement, tels que
commandés par le pharmacien de l'établissement? (21 heures)
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais, pour qu'il y ait
un conflit, là, il faudrait que le médecin ou le pharmacien soit
propriétaire de la compagnie qui fabrique les pilules.
M. Trudel: Vous connaissez comme moi, M. le ministre - on va le
prendre au sens positif, je pense qu'on peut le dire - les pressions auxquelles
sont soumis ces professionnels par les entreprises qui font leur job
d'entreprise pour pénétrer un marché. On n'appelle pas
ça, au sens classique, des conflits d'intérêts, sauf qu'il
existe des situations conflictuelles. Est-ce que c'est ça que vous
voulez encadrer aussi?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: Est-ce que ça pourrait, par ailleurs, encadrer
ces cas de nature ou susceptibles de créer des conflits? Je n'ai pas dit
des conflits d'intérêts, mais qui peuvent amener un conflit.
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez raison. On finit
par en oublier. Ce que je vais vous dire n'est pas un cas
hypothétique.
M. Trudel: Mettons le sérum, par exemple.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Je vais vous
donner un autre cas. Je suis médecin et je pratique dans un centre de
santé. Par conséquent, j'ai à décider si je dois
évacuer des patients vers l'extérieur. D'autre part, je suis
propriétaire d'une compagnie d'aviation qui évacue les patients
et je suis aussi copropriétaire d'une compagnie
d'hélicoptères qui évacue des patients.
M. Trudel: Et je suis aussi, peut-être, un
ex-politicien...
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel:... quelqu'un qui a tenté de devenir
politicien.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Non.
M. Trudel: Au baseball, il y a des prises et
des "foul balls".
M. Côté (Charlesbourg): Oui, elle est "foui bail",
celle-là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Mais la mienne, c'est une
prise. Ça, je peux vous dire ça.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Puis, je vais vous dire une
affaire: Ce n'est pas un coin de marbre, c'est en plein centre du marbre.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: L'arbitre ne connaît pas les règles pour
identifier si c'est une fausse balle ou une prise.
M. Côté (Charlesbourg): Mais vous n'étiez pas
loin du lieu géographique.
M. Trudel: Ah oui! Sept-îles et la Basse. C'est ce genre de
conflit là que vous voulez...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Mais, précisément, sur certaines
situations problématiques qui se présentent sur... Et c'est pas
des...
M. Côté (Charlesbourg): En termes clairs, là,
je suis pédiatre et j'ai une gang de vendeurs...
M. Trudel: À vos trousses.
M. Côté (Charlesbourg): ...à mes trousses
pour me dire: J'ai les meilleurs produits du monde. Je vais te laisser des
échantillons mais tu pourrais peut-être prescrire mes
produits.
C'est ça que vous voulez dire?
M. Trudel: Des fois.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, je vous dis
que, moi, je ne suis pas prêt à m'em-barquer là-dedans
parce que, malgré le fait qu'on puisse être dans une situation pas
facile, ce n'est pas plus, à mon point de vue, acceptable qu'une
situation d'un pharmacien...
M. Trudel: Du Bas...
M. Côté (Charlesbourg): ...qui doit comptabiliser ou
charger au gouvernement le prix réel d'acquisition et qui, en cours de
route, oublie de nous facturer les escomptes ou les pilules additionnelles
données. Mais...
M. Trudel: Moi, mon observation n'est pas tellement à
l'effet de s'introduire dans ce secteur-là. Je veux savoir si c'est par
là que vous passeriez éventuellement ou que le ministère
pourrait passer pour réglementer de tels types de situations.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais on a
évoqué des situations comme celle du pédiatre. Le
pédiatre va exercer - je me réveille un peu plus là - dans
son cabinet privé. Donc, c'est sa relation de pédiatre en cabinet
privé avec une entreprise; c'est sa totale liberté et on n'a pas
d'affaire là-dedans. Ce qui est couvert ici, c'est un pédiatre
travaillant en établissement, étant dans une situation où,
effectivement, il aurait besoin d'équipements au niveau de
l'hôpital et aurait suffisamment d'influence pour faire commander
à l'hôpital ce qu'il veut. Je te dis que ça fait...
Des pharmaciens d'hôpitaux nous ont quand même
renseigné un peu sur des choses qui se passaient un peu partout et il y
a un resserrement très appréciable au niveau des centres
hopitaliers au niveau du contrôle d'achat de médicaments.
D'ailleurs, il y a des résultats assez probants à plusieurs
endroits.
J'en reviens à mon exemple que j'ai donné tantôt,
c'est celui-là qu'on veut couvrir particulièrement parce que le
conflit d'intérêts... Il n'est propriétaire d'aucune
manière d'actions dans la compagnie - d'aucune manière;
peut-être à la Bourse si jamais c'est le cas - et il n'y a pas, au
sens qu'on connaît, de conflit d'intérêts.
M. Trudel: Non, pas de conflit d'intérêts. C'est
pourquoi j'ai parlé de situation conflictuelle et c'est bien
différent au sens usuel du terme. Ce que je vous dis, c'est: d'abord,
premièrement, au niveau de ceux qui exercent leur profession, ils sont
aussi couverts par la corporation professionnelle à laquelle ils
appartiennent parce que de tels actes peuvent porter à jugement,
intervention et jugement, de par le code d'éthique et le comité
disciplinaire de la corporation concernée. Moi, ce que je veux
éclairer ici, c'est: Est-ce qu'en ce qui concerne l'intervention
professionnelle et ce qui fait partie de l'intervention chez certains
professionnels, pharmaciens ou médecins, on pourrait faire appel
à l'article 164 et en arriver à réglementer ça?
Parce que ça, M. le ministre, je...
M. Côté (Charlesbourg): Donnez-moi un exemple parce
que je veux bien vous saisir.
M. Trudel: Oui. L'acheteur de médicaments dans
l'institution, qui est un être humain et qui non seulement se fait donner
des échantillons, mais il y a d'autres choses qui peuvent se produire
puisqu'on ne parle pas de petits volumes, on parle de gros volumes...
M. Côté (Charlesbourg): Ça ne veut pas
nécessairement dire que c'est un professionnel, un médecin ou un
pharmacien qui achète.
M. Trudel: Non, ça ne veut pas dire, mais, très
souvent, ça va être le professionnel pharmacien qui va acheter.
Très souvent, évidemment, parce que c'est sa
responsabilité comme pharmacien de rétablissement.
M. Côté (Charlesbourg): S'il achète, il va
être un employé de l'établissement. Je ne pense pas qu'on
soit dans une situation où, par exemple, un médecin ou un
pharmacien de l'extérieur et pratiquant à l'hôpital ait la
responsabilité d'acheter. Je n'en suis pas sûr. Ça me
paraît invraisemblable.
M. Trudel: II va diagnostiquer...
M. Côté (Charlesbourg): Qu'il a besoin. Il va dire:
Moi, j'ai besoin de...
M. Trudel: ...qu'il a besoin d'AZT et le département de
pharmacologie va opérer.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais ce n'est pas lui
qui achète. C'est un cadre qui a la responsabilité des achats.
Donc, lui n'est pas... C'est le service des achats qui va acheter. Donc,
finalement, au bout de la ligne, il a la liberté d'acheter ou de ne pas
acheter.
M. Trudel: C'est parce que, aussi, le raisonnement à
compléter là-dessus, c'est que, sauf erreur, à 165, le
médecin et le dentiste sont exclus de toutes les situations, les
sanctions et les mécaniques qu'on vient d'énumérer, sauf
à l'article 164. Alors, pourquoi on le rentre à 164, à ce
moment-là?
M. Côté (Charlesbourg): Je vous ai donné un
exemple tantôt qui est assez clair.
M. Trudel: II sera donc noté que l'expression et la
volonté du législateur, ce n'est pas d'intervenir au niveau de
l'acte d'un professionnel dans rétablissement en ce qui regarde
précisément les actes de sa profession parce que le cas que vous
me citez, ce n'est pas un acte de sa profession parce que
l'hélicoptère ou l'évacuation, etc., c'est
périphérique à son travail. Je ne veux pas, quant à
moi, que l'on mêle ça sans avoir fait le débat. On a fait
le bout cet après-midi sur le traitement des plaintes et
également le code d'éthique auquel sont soumis chacune des
corporations et les comités disciplinaires. C'est dangereux quand on
commence, à mon avis, à se mêler de ça. Vous avez
réaffirmé, dans un document, que le jugement par les pairs, vous
étiez encore, jusqu'à ce moment-ci, prêt à respecter
ça profondément. Je pense qu'il faut que ça soit
noté au moins qu'au niveau du législateur - tout mon
questionnement, quant à moi, allait dans ce sens-là - ça
n'inclut pas la responsabilité des actes professionnels, que c'est de
nature conflictuelle quant au travail dans rétablissement et que ce
n'est pas l'intention du législateur de changer la voie autre pour
traiter cela au code de déontologie de la profession. N'est-ce-pas?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Alors, le oui, c'est que c'est ça la
volonté du législateur...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. M.
Trudel: ...et que ce n'est pas cela. M. Côté
(Charlesbourg): C'est ça. M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 164 est adopté.
J'appelle l'article 165.
M. Côté (Charlesbourg): "Un médecin ou un
dentiste, autre qu'un cadre de l'établissement, n'est pas
considéré comme faisant partie du personnel de
l'établissement." Adopté, M. le Président.
M. Trudel: Bien, vous avez un amendement.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! il y a un
amendement!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, je ne pensais
pas que vous aviez un pouvoir si fort de lire dans mes pensées.
Remplacer, dans la deuxième ligne, les mots "n'est pas
considéré comme faisant" par les mots "est réputé
ne pas faire".
M. Trudel: Ne m'en donnez pas trop. C'est écrit noir sur
blanc dans mon texte.
M. Côté (Charlesbourg): Je le savais. C'est parce
que je ne m'étais pas réveillé. Ça, c'est une balle
en dehors du marbre.
M. Trudel: Ah! celle-là...
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté, 165. J'appelle
l'article 166.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
je
pense qu'on va revenir...
M. Trudel: Est-ce qu'on peut revenir?
Le Président (M. Joly): Excusez. Il y avait un amendement,
oui.
M. Côté (Charlesbourg): On va reculer.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'amendement est
adopté, M. le député?
M. Trudel: D'habitude, dans la technique, quand vous me regardez
dans les yeux un peu, vous pouvez généralement lire autre
chose.
Le Président (M. Joly): M. le député, est-ce
que...
M. Côté (Charlesbourg): Ça flotte. M.
Trudel: Ça flotte.
Le Président (M. Joly): M. le député, avant
que vous quittiez, pas que j'aie peur que vous ne reveniez pas, mais est-ce que
l'amendement à l'article 165 est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. Donc, l'article,
tel qu'amendé, est adopté?
M. Trudel: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Parfait! Nous suspendons deux
minutes.
(Suspension de la séance à 21 h 15)
(Reprise à 21 h 22)
Le Président (M. Joly): Nous reprenons nos travaux.
J'appelle, à la demande de M. le ministre, l'article 160.
M. Côté (Charlesbourg): Remplacer l'article 160 par
le suivant: 'Tout établissement public doit préparer, avec la
participation de ses employés, un plan d'action pour le
développement du personnel. "Ce plan contient des mesures relatives
à l'accueil des employés, à leur motivation, leur
valorisation, le maintien de leur compétence, en tenant compte des
responsabilités confiées au conseil multidisciplinaire et, le cas
échéant, au conseil des infirmières et infirmiers, leur
perfectionnement, leur évaluation, leur mobilité et l'orientation
de leur carrière. "Ce plan doit être évalué et mis
à jour annuellement avec la participation des employés de
l'établissement."
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre. Ça
semble conforme avec ce que nous avons discuté.
M. Trudel: Bien, il faut lire l'autre.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Juste pour la
compréhension, M. le Président.
M. Trudel: Juste pour la compréhension; pas besoin de
l'appeler, je pense.
Le Président (M. Joly): Parfait.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. L'article 161 se lirait
comme suit: 'Tout établissement public doit tenir annuellement une
rencontre avec le personnel au cours de laquelle sont notamment
discutées les priorités et les orientations que le conseil
d'administration privilégie aux fins de l'application de l'article 127",
qui concerne les obligations et priorités.
M. Trudel: En tenant compte des responsabilités qui sont
confiées au conseil multidisciplinaire à l'article 128.1, sur
lequel nous avons fait un saut de kangourou.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, qui va revenir
éventuellement et qui sera a l'article 159.2. Il ne sera plus à
l'article 128.1, il va être à l'article 159.1 en suite logique,
après le CMDP et le Cil. Donc... 159.2.
Le Président (M. Joly): alors, si je comprends bien, m. le
ministre, vous retirez l'amendement que vous aviez soumis à l'article
160, pour le remplacer par celui que vous nous avez lu.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, vous
êtes la sagesse même.
Le Président (M. Joly): Je m'inspire de ce que j'ai autour
de moi. Alors, ça me bonifie.
M. Trudel: En tenant compte des responsabilités qui sont
confiées au conseil disciplinaire, puis, le cas échéant,
au Cil. Puis le CMDP?
M. Côté (Charlesbourg): Eux autres, c'est des
entrepreneurs libres, ce n'est pas du personnel.
M. Trudel: Ça nous apparaît être dans les
coquilles, M. le ministre, là. Il semble y avoir une espèce de
séquence, là. Ça "contient des normes relatives à
l'accueil des employés, à leur motivation, leur valorisation, le
maintien de leur compétence en tenant compte des
responsabilités
confiées au conseil multidisciplinaire et, le cas
échéant, au Cil, leur évaluation, leur perfectionnement".
Il faut évaluer ça, s'il a besoin du perfectionnement. Il y a de
la mobilité, c'est une mesure, et il y a de l'orientation.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Évaluation avant
perfectionnement.
M. Trudel: C'est ça. Par ailleurs, plus
général un petit peu. Est-ce qu'il est souhaité, par le
ministre, dans l'esprit, qu'il y ait des plans de carrière qui soient
établis?
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas un plan de
carrière, mais, évidemment, une infirmière qui voudrait
devenir bachelière, à ce moment-là, pourrait, par le
perfectionnement, en arriver à devenir bachelière, ce qui
pourrait impliquer une mobilité. C'est dans ce sens-là. m. le
président, à la suggestion du député de
rouyn-noranda-témiscamingue que je suis prêt à accepter,
où on ferait davantage sur le plan gradué ou chronologique,
après "au conseil des infirmières et infirmiers", on parlerait de
"leur évaluation, leur perfectionnement, leur mobilité et
l'orientation de leur carrière."
M. Trudel: Oui. Et ce plan, évidemment, est
déposé au conseil d'administration.
Le Président (M. Joly): Est-ce que c'est possible, M. le
ministre, de relire le paragraphe concerné?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, M. le Président,
avec grand plaisir: "Tout établissement public doit préparer avec
la participation de ses employés un plan d'action pour le
développement du personnel. "Ce plan contient des mesures relatives
à l'accueil des employés, à leur motivation, leur
valorisation, le maintien de leur compétence, en tenant compte des
responsabilités confiées au conseil multidisciplinaire et, le cas
échéant, au conseil des infirmières et infirmiers, leur
évaluation, leur perfectionnement, leur mobilité et l'orientation
de leur carrière. "Ce plan doit être évalué et mis
à jour annuellement avec la participation des employés de
rétablissement."
Le Président (M. Joly): Si je comprends bien, il a aussi
"avec la participation de ses employés" après "préparer"
en haut.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Le Président
(M. Joly): Merci.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, quand on
parle de tout établissement, l'établissement, c'est le conseil
d'administration.
Le Président (M. Joly): M. le député, est-ce
que vous êtes d'accord avec cet amendement? M. le député.
L'amendement est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
M. Trudel: Devant une telle supplique!
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement est
adopté?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
M. Trudel: Même réponse à la supplique.
Le Président (M. Joly): Adopté. L'article 161.
M. Côté (Charlesbourg): Remplacer l'article 161 par
le suivant: Tout établissement public doit tenir annuellement une
rencontre avec le personnel au cours de laquelle sont notamment
discutées les priorités et les orientations que le conseil
d'administration privilégie aux fins de l'application de l'article
127."
Le Président (M. Joly): M. le député.
M. Côté (Charlesbourg): Ça, c'est un article
extraordinaire qui va dans le sens qu'on a discuté avant le souper.
M. Trudel: C'est une modification à la culture. Ça
risque d'être une modification à la culture des
établissements.
M. Côté (Charlesbourg): Très importante.
Le Président (M. Joly): Suite au dépôt de cet
amendement, vous retirez le premier amendement qui a été
déposé?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, monsieur.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre.
M. Trudel: L'esprit, on en a discuté, mais vous voulez
vraiment qu'une fois, annuellement, il y ait une rencontre des
personnels...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...et qu'on discute des orientations et des
priorités de l'établissement.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Ce n'est pas une transmission, là. Je veux dire
que vous ne voulez pas que le... Ce que vous voulez comme esprit, ce n'est pas
de dire: Chers amis, ce matin, je vous ai rassemblés dans cette salle et
j'aimerais...
M. Côté (Charlesbourg): Je vous informe que...
M. Trudel: Je vous informe que... Est-ce que vous souhaitez aller
un petit peu plus loin que cela?
M. Côté (Charlesbourg): Non, j'ai dit qu'il
n'était pas question d'approbation. Ça...
M. Trudel: Non, pas ça!
M. Côté (Charlesbourg): ...on en a tellement
discuté.
M. Trudel: Ce n'est pas ça que je veux. Je ne cherche pas
d'approbation. Ce n'est pas ça du tout. C'est-à-dire que la
discussion pourrait amener des modifications aux orientations et aux
priorités.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais c'est ça
que ça veut dire. On dit, là: 'Tout établissement public
doit tenir annuellement une rencontre - donc c'est l'obligation de la tenir, la
rencontre, sans nécessairement spécifier comment est-ce que
ça doit se faire - avec le personnel au cours de laquelle sont notamment
discutées les priorités et les orientations que le conseil
d'administration privilégie aux fins de l'application de l'article
127."
M. Trudel: Entend privilégier.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Les orientations et les priorités qu'il entend
privilégier. Parce que, après ça, dans la séquence
- et je ne veux pas indiquer ça dans la loi - j'espère que
ça va se faire annuellement avant la fixation par...
M. Côté (Charlesbourg): C'est sûr. C'est pour
ça qu'on dit: "...aux fins de l'application de l'article 127".
M. Trudel: Je vais vous dire franchement, la supplique du
sous-ministre... Vous ne lui avez pas vu le visage, vous! Faut voir ça.
Je suis prêt à dire aussi que c'est, effectivement, je pense, un
article important où on distingue le plan... C'est un article important,
d'abord, au plan de distinguer le cheminement, le plan de développement
du personnel et le pian visant à ce qu'il y ait une rencontre pour que
les gens soient concernés par leur établissement.
Le Président (M. Joly): Donc, si je comprends bien, M. le
député, l'amendement à l'article 161 est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
M. Trudel: Je vous trouve perspicace, vous. Si je comprends bien,
vous êtes perspicace.
Le Président (M. Joly): C'est parce que je vous suis. Je
vous écoute religieusement. C'est parce que je gagne des indulgences, en
plus.
M. Trudel: Adopté. Ah! Ça, on vous donnera
ça par petits paquets à la fin.
Le Président (M. Joly): Je vais toutes les prendre.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): Avec toutes celles que j'ai
perdues avec les déclarations antérieures que j'ai faites.
M. Trudel: Ah! Je ne vous le fais pas dire.
Le Président (M. Joly): Donc, l'article 161, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Trudel: Adopté. Mais, si je peux vous faire une
remarque en disant qu'il est adopté, c'est que, sur votre siège,
il y en a qui en ont perdu beaucoup plus que vous, des indulgences.
Le Président (M. Joly): Oui, mais c'est justement, j'ai
parlé avec ces individus. M. le ministre, j'appelle l'article 166. M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
comme, à 166, on est dans les médecins, dentistes et pharmaciens,
je vous prierais plutôt d'appeler l'article 185.
Le Président (M. Joly): Si je comprends bien, nous
suspendons les articles 166 à 184 inclusivement?
M. Côté (Charlesbourg): Vous êtes un devin, M.
le Président.
Le Président (M. Joly): M. le ministre, je n'essaie pas de
vous devancer, j'essais juste de suivre.
M. Côté (Charlesbourg): Ça va nous donner et
ça va vous donner l'impression, M. le Président, qu'on est rendu
à 185, que ça va être une journée extraordinaire.
Sur le plan stratégique, je vous le dis, c'est volontaire, c'est pour
créer le mouvement, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Je pense que nous
sommes bien engagés.
M. Trudel: C'est de l'''incentive".
Le Président (M. Joly): De l'incentive". Donc, nous
suspendons des articles 166 à 184 inclusivement, et j'appelle l'article
185.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
comme on entreprendrait un autre chapitre puis qu'on a toujours l'habitude
d'avoir des discussions un peu plus larges au début des chapitres, je
pense qu'on est peut-être mieux, compte tenu de la volonté du
député de Rouyn-Noran-da-Témiscamingue, d'être bien
informé et d'aller prendre les nouvelles qui seront dans quelques
minutes; pendant ce temps-là, moi, je prendrai le baseball.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Vous ne regardez pas les nouvelles, vous les
faites.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Et moi, je vous souhaite, M. le ministre, de ne pas
avoir le même résultat que les Expos hier soir.
M. Côté (Charlesbourg): Mais je pense
qu'aujourd'hui, ce n'est pas le résultat qui est dans mon camp,
ça.
M. Trudel: Ce n'est pas le résultat qui est dans votre
camp?
M. Côté (Charlesbourg): Qui est dans mon camp.
M. Trudel: Vous souhaitez un lanceur de relève, vous,
là?
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. M. Trudel:
Non?
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Pas besoin de
relève. Sans mouiller les balles, sans les cacher.
M. Trudel: Ne tirez pas sur votre casquette, là. Pas de
gomme.
Le Président (M. Joly): Donc, compte tenu du désir
qui a été exprimé, nous ajournons nos travaux à
demain matin, 9 h 30, dans cette même salle.
(Fin de la séance à 21 h 40)