Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Quinze heures cinquante-deux minutes)
Le Président (M. Joly): Bonjour à toutes et
à tous. Il me fait plaisir de vous souhaiter la bienvenue à cette
commission. Je déclare la séance ouverte.
La commission des affaires sociales se réunit afin de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 120 qui, en fait, est la Loi sur les services de santé et les
services sociaux et modifiant diverses dispositions législatives.
Mme la secrétaire, nous a-ton fait mention qu'il y avait des
remplacements?
La Secrétaire: Non, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Merci. Alors, M. le ministre,
membres de la commission, j'appelle l'article 142.
Les ressources humaines (suite) Le directeur
général
M. Côté (Charlesbourg): "Le directeur
général d'un établissement public est nommé par le
conseil d'administration. il est, lorsque le conseil d'administration
administre plus d'un établissement, le directeur général
de chacun des établissements. "
M. le Président...
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg):... voulez-vous
reculer...
Le Président (M. Joly): La bobine? M.Côté (Charlesbourg):... la bobine?
Le Président (M. Joly): Oui, sûrement, pour en
arriver à...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, à un amendement
à l'intitulé de la sous-section 2 de la section II du chapitre
III du titre I de la partie II. C'est très comestible, là.
Le Président (M. Joly): Je vous le dis bien
honnêtement, là, c'est clair.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Ajoutez à la
fin... Une voix: Répétez l'explication... Des voix:
Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Ajouter, à la fin de
l'intitulé de la sous-section 2 précédant l'article 142,
les mots "d'un établissement public". Ce qu'on dit, c'est que c'est une
précision. Tous les articles de cette sous-section ne s'appliquent
qu'aux directeurs généraux des établissements publics.
Donc, c'est une question, comme vous l'aurez compris, de clarté.
Le Président (M. Joly): Ha, ha, ha! Ça commence
bien.
M. Côté (Charlesbourg): De qui vous riez, M. le
Président? Vous riez de moi?
Le Président (M. Joly): Non, non. Ha, ha, ha! De
l'ensemble de la situation.
M. Trudel: M. le Président, vous allez avoir la surprise
de tous vos travaux de commission.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. Le
Président (M. Joly): Adopté. Une voix: Adopté
sans débat.
M. Trudel: Et je vous prie de noter ce moment comme étant
un moment historique.
Le Président (M. Joly): Que je souhaite... M. Trudel:
Et par rapport au passé...
M. Côté (Charlesbourg): Qui est le début d'un
temps nouveau.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Justement, que je souhaite voir se
répéter.
M. Trudel: Vous, M. le Président, prenez note des
précédents historiques.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Alors, je dis donc: Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Alors, adopté.
M. Trudel: Précédent ne veut pas dire
"habitude".
Le Président (M. Joly): Alors, nous revenons à
l'article 142.
M. Côté (Charlesbourg): Considérez-le comme
lu de la même manière que tout à l'heure, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Merci. Alors, M. le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Trudel: Ne considérez pas que ça va devenir une
habitude de dire: Adopté.
Des voix: Ha, ha, ha!
Nomination du directeur général
M. Trudel: Est-ce qu'il y a ou est-ce qu'il va y avoir un certain
nombre de règles, par ailleurs, qui vont présider à la
désignation du directeur général de l'établissement
surtout que, dans un bon nombre de cas maintenant, ce sera un directeur
général - et la précision est faite à la fin de
l'alinéa - pour chacun des établissements qui sont
concernés? Est-ce qu'il y a des règles de prévues? Est-ce
qu'il y en a, d'abord, déjà des règles pour la nomination
et est-ce qu'il y a des modifications qui vont apparaître en termes de
règles pour procéder à la nomination du directeur
général?
M. Côté (Charlesbourg): des règles,
actuellement, grosso modo, effectivement, il y en a. c'est le ministère
qui donne l'autorisation de l'ouverture d'un concours au niveau d'un poste de
directeur général, donc c'est sous la signature du ministre qui
autorise l'établissement à ouvrir un concours et qui, par la
même occasion, désigne toujours une personne du ministère
pour le représenter au concours, sur le jury. évidemment,
l'établissement lui-même nomme des personnes, le crsss,
règle générale, nomme des personnes sur le comité
qui est, règle générale, de cinq personnes; donc, deux du
crsss, une du ministère, deux de l'établissement.
M. Charlebois (Maurice): Trois de l'établissement.
M. Côté (Charlesbourg): Trois de
l'établissement?
M. Charlebois: Une du Conseil régional et une
nommée par le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): M. Maurice Charlebois...
Le Président (M. Joly): M. Charlebois Parfait. Merci, M.
Charlebois.
M. Côté (Charlesbourg):... qui est sous-ministre
adjoint aux relations de travail, DGRT...
M. Trudel: Direction générale des relations de
travail.
M. Côté (Charlesbourg):... qui s'occupe de tout
ça, toutes les négociations, y compris avec les médecins.
Alors, comme vous voyez, sa partie à lui est réglée; il y
a eu une entente avec la FMOQ et il y en a une qui est bonne encore jusqu'en
1992 avec les médecins spécialistes, mais ça, ce n'est pas
sa faute. Elle était signée avant qu'il arrive. La FMOQ, c'est sa
faute.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Et là, vous tenez absolument à lui
donner d'autres cas, celui des directeurs généraux à.
"screener", si on peut employer l'expression.
M. Côté (Charlesbourg): Bon, évidemment,
ça, c'est la règle habituelle avec la procédure des
concours qu'on connaît. Dans la réforme, il a été
fait mention que ce que nous souhaitions, c'est que ce soit le conseil
d'administration qui nomme le directeur général, mais choisi
à l'intérieur de ce qu'on appelait une piscine provinciale et,
pour se retrouver dans la piscine provinciale, il fallait, bien sûr, que
le candidat postulant ait reçu ce qu'eux ont appelé en cours de
route le "C. A. ", le "Côté approuve".
M. Trudel: Le "Côté approuve".
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Donc, on parle de
certification sur des concours qui seraient provinciaux et qui seraient
élaborés en collaboration avec l'ENAP, avec les associations
patronales concernées et avec les associations de directeurs
généraux parce que ça les implique sur le plan de ce que
ce doit être et de ce à quoi on doit répondre.
M. Trudel: J'y reviendrai un peu sur cet aspect-là, si
vous permettez, parce que, comme c'est le premier article...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, oui Pas de
problème.
M. Trudel:... sur le directeur général, bon, on va
éliminer un certain nombre de questions.
M. Côté (Charlesbourg): C'est d'ailleurs pour
ça qu'on n'a pas commencé jeudi passé, même s'il
nous restait du temps..
M. Trudel: C'était exclusivement pour cela..
M. Côté (Charlesbourg):... parce qu'on n'aurait fait
que suspendre nos D. G. pour la fin de semaine. Ç'aurait
été une fin de semaine absolument abominable de tensions,
d'appréhensions...
M. Trudel: Ç'aurait été atroce.
M. Côté (Charlesbourg):... alors qu'ils ont pu
passer une fin de semaine normale. Alors, à ce moment-ci, on aborde les
D. G. et on va tenter de régler ça en cours de route.
M. Trudel: Vous ne dites pas que c'était la
dernière fin de semaine normale qu'ils pouvaient passer, là. Ce
n'est pas ça que je dis.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
M. Trudel: Non, mais toujours sur les règles.
M. Côté (Charlesbourg): Actuelles ou à
venir?
M. Trudel: Actuelles.
M. Côté (Charlesbourg): O. K.
M. Trudel: Oui.
M. Charlebois: Les règles actuelles sont
précisées dans un règlement.
M. Trudel: C'est ça, c'est un règlement.
M. Charlebois: C'est un règlement qui est adopté en
vertu de l'article 154, je crois, de la loi actuelle qui donne un pouvoir
réglementaire au gouvernement pour établir les règles de
nomination, sélection et préciser les conditions de travail des
directeurs généraux, de telle sorte que les règles de
nomination sont prévues dans ce règlement, donc un
règlement qui est en vigueur à l'heure actuelle.
M. Trudel: Et là, vous voulez me répéter ce
que le règlement prévoit actuellement comme composition du
comité de sélection?
M. Charlebois: Ça dépend des situations. Pour ce
qui est d'un établissement public, c'est cinq personnes, trois
nommées par le conseil d'administration, une nommée par le
ministre et une nommée par le Conseil régional. Dans le cas d'un
Conseil régional maintenant, le comité de sélection est
composé de cinq personnes, dont deux nommées par le ministre et
trois nommées par le conseil d'administration du Conseil
régional. Il y a donc des règles différentes
dépendant que ce soit un établissement public ou un Conseil
régional.
M. Trudel: Bon. Ce n'est pas tant que ça. À quel
article le pouvoir réglementaire va-t-il maintenant être
rattaché en pareille matière?
M. Côté (Charlesbourg): 410
M. Charlebois: 412.
M. Côté (Charlesbourg): 410, 412.
M. Charlebois: 412, je pense. C'est une reproduction, à
l'article 412, en bonne partie, de l'article 154 actuel. Il s'est ajouté
quelques éléments concernant les médecins, les recours au
niveau des médecins.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 412. 1°. M.
Trudel: 412, pas 410. 12°.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, l'article 412. 1°
où on y lit ceci: "1° la sélection, la nomination, la
rémunération et les autres conditions de travail applicables aux
directeurs généraux, aux cadres supérieurs et
intermédiaires et aux médecins et aux dentistes assumant des
fonctions médicales administratives pour un établissement". Donc,
c'est: "Le gouvernement peut, par règlement, déterminer les
normes et barèmes".
M. Trudel: Est-ce que la nouvelle configuration de la direction
générale ou du directeur général dans les conseils
d'administration unifiés - on sait de quelle catégorie on parle -
va amener des modifications à ce règlement-là en termes de
désignation, enfin, de la recommandation au conseil
d'administration?
M. Charlebois: Possiblement des adaptations. Cependant, il faut
savoir que le règlement actuel contient déjà des
dispositions pour prévoir la nomination d'un directeur
général lors de fusions, intégrations, etc. - parce qu'il
s'en fait, il s'en est fait, d'ailleurs, beaucoup au fil des ans, des fusions,
regroupements, rapprochements, etc. - et il y a déjà des
dispositions dans le règlement qui prévoient la nomination du
directeur général en de telles circonstances. Alors, il va devoir
y avoir une adaptation en fonction des nouvelles catégories
prévues. Ces adaptations seront faites après consultation de
l'Association des directeurs généraux, parce que je dois ajouter
aussi qu'il y a un décret de reconnaissance des associations de cadres,
notamment l'Association des directeurs généraux, et que le
gouvernement s'engage, avant d'adopter un décret, à consulter les
associations concernées, de telle sorte que le projet de
règlement sera élaboré à partir et à travers
les discussions avec l'Association des directeurs généraux et les
associations d'établissements, bien sûr, et que les adaptations
qui seront susceptibles d'être apportées aux dispositions du
règlement actuel et qui visent déjà les fusions et les
regroupements seront faites par ce processus de discussion et de mise à
jour du règlement des directeurs généraux.
J'allais dire que le règlement, qui porte le numéro
661-89, a été mis à jour en 1989 et que l'Association des
directeurs généraux a présenté
tout récemment une demande de remise à jour, si on veut,
du règlement, un peu en tenant compte de l'évolution de la
situation. Et c'est à travers cet exercice et à la
lumière, évidemment, de l'adoption de la loi que les
règles seront élaborées et, ensuite, adoptées par
le gouvernement, après publication dans la Gazette officielle.
C'est le processus de détermination des conditions de travail.
M. Trudel: Mais, essentiellement, actuellement, les adaptations,
disons, prévues, ça concerne la mécanique de la
composition du comité de sélection?
M. Charlebois: Ça concerne beaucoup plus que ça.
Ça vise ou ça détermine la composition du comité de
sélection. Ça détermine qu'un conseil d'administration
nomme un directeur général sur recommandation du comité de
sélection. Ça détermine également ce qu'il advient
dans une situation où, par exemple, il y a un regroupement. Alors, le
conseil d'administration peut choisir parmi les personnes qui sont directrices
générales au moment du regroupement. Ça détermine
aussi les règles de publicité, si on veut...
M. Trudel: Oui, annonces publiques.
M. Charlebois: ...d'annonces publiques, donc, du concours.
Ça détermine certains délais; par exemple, un nouvel
établissement doit, dans les six mois, faire un concours. C'est un
règlement qui est assez complet et qui couvre à peu près
toutes les facettes de la nomination.
Mécanisme de consultation
M. Trudel: Est-ce qu'il y a des facettes de consultation dans
l'établissement? Je vais vous dire, l'éclairage que j'ai
là-dessus, c'est une procédure que nous arborions à
certains égards pour les chefs d'établissement dans les
universités; ce n'est pas compliqué, il faut confesser tout le
monde et son père, dans les universités, avant d'être
nommé recteur ou chef d'établissement. Sauf que la consultation
auprès des principales catégories, pas la ratification, pas
l'obligation d'avoir une recommandation positive, mais la consultation donne
des effets assez extraordinaires, évidemment, sur le plan de la
réalisation du travail lorsque tu es en place. Parce qu'il y a comme
implicitement une formule d'adhésion là-dedans, p' les corps
constitués ou par les différents personnels de la maison, de la
candidature qui fait en sorte que tu t'assures d'un minimum de consensus au
sein de l'établissement et d'une certaine adhérence aussi
à la philosophie du directeur général, dans ce
cas-là du chef d'établissement, à la philosophie qui anime
le directeur général et les personnels à
l'intérieur. En particulier, je dirais, le personnel professionnel sait
à quoi s'en tenir. Est-ce qu'il y a de telles règles de
consultation qui sont prévues à l'intérieur des
établissements?
M. Charlebois: dans le règlement, il n'y a pas de telles
règles. il est possible que des établissements procèdent
ainsi, mais ce n'est pas prévu dans le règlement.
M. Trudel: Vous voyez, à mon avis, dans le contexte de ce
sur quoi nous sommes à travailler, c'est un euphémisme de le
dire, je pense - je le dis sans provocation, j'espère - le rôle du
directeur général dans l'établissement va prendre une
importance certaine, du moins c'est la philosophie décrite par le
ministre de très nombreuses fois devant de très nombreux
auditoires. À cet égard-là, c'est aussi de notre
responsabilité de faire en sorte qu'il y ait adhérence à
la nomination, dans le processus de nomination du directeur
général de l'établissement. Et là, il faut rajouter
par-dessus qu'il va être, dans bien des cas, le directeur
général de plusieurs établissements et que ces
établissements, en particulier - moi, je pense que c'est essentiel -
doivent être capables, à titre de personnel rattaché
à un établissement, de confronter ou d'interroger la philosophie
du directeur général eu égard à ces
établissements, parce que là, il faut qu'on compose avec ces
nouvelles réalités là. Il faut s'assurer aussi que le
directeur général va pouvoir composer et peut composer avec ces
différentes orientations dans les établissements. Est-ce que le
ministre songe à introduire de telles règles de consultation
à l'intérieur des établissements?
En disant ceci aussi, en terminant sur la question, bon, les
professionnels à l'intérieur de l'établissement ont
posé beaucoup de questions; il y a beaucoup d'interrogations sur la
place publique, par ailleurs, sur, justement, la responsabilité des
professionnels dans l'établissement. Et l'endroit où on retrouve
ça par excellence, c'est au moment de la désignation de celui ou
celle qui sera le patron dans la boite, avec une philosophie; ce n'est jamais
neutre, ça. Alors, en particulier au niveau des relations avec les
professionnels, est-ce que le ministre est ouvert à l'adoption d'un
certain nombre de règles consultatives avant la désignation par
le conseil d'administration?
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, c'est une
règle qui est propre au milieu universitaire. C'est une règle qui
est propre au milieu universitaire et qui, je pense, s'adapte mieux au milieu
universitaire qu'à ce que nous allons, à ce moment-ci,
défendre. De manière plus globale, parce que je pense qu'il faut
l'aborder de manière globale, ce que nous souhaitons, c'est
qu'effectivement on puisse, à l'aide de l'ENAP, de l'association
concernée - si c'est dans le cas des CHSLD et que c'est l'ACAQ, donc
avec
l'acaq, donc la partie patronale - avec les d. g. aussi, l'association
des d. g., qui ont un certain nombre de choses à dire et qu'on ne peut
pas écarter du décor dans le processus, et le ministère,
en arriver à faire en sorte qu'il y ait un concours, par exemple, qui
s'applique pour la nomination d'un certain nombre de d. g. qui seraient
capables de gérer tel niveau d'établissement par rapport à
tel autre. mais c'est clair que, dans le réseau, tantôt, on va
avoir des budgets de 500 000 $ et des budgets de 120 000 000 $. donc, j'imagine
que, sur le plan des exigences, les exigences pour gérer 500 000 $
né doivent pas nécessairement être les mêmes que les
exigences qu'on a pour quelqu'un qui a 140 000 000 $ à gérer. il
faut qu'il y ait, à ce niveau-là, différents niveaux au
niveau des d. g. et qu'on permette la mobilité, donc qu'on soit dans une
situation où, effectivement, il y ait une plus grande mobilité
que ce que nous avons maintenant au niveau des d. g.
La question que vous posez, c'est: Est-ce que le ministre envisage d'en
arriver à certaines règles de consultation qui feraient en sorte,
par exemple, qu'on pourrait consulter les professionnels? Alors, si on consulte
les professionnels, ça veut dire, bon, les médecins, les
infirmières, et ainsi de suite, et, par le fait même, aussi les
autres employés parce que ne seront pas D. G. que des professionnels
cliniques. Il y a tout le non clinique aussi, donc qui va être... C'est,
bien sûr, une structure qu'il faut regarder de très près
parce que c'est lourd, c'est une structure qui est très très
lourde.
Quant à moi, je préfère que les balises qu'on se
donnera au niveau dés quatre partenaires - et ce n'est pas exhaustif -
que sont l'ENAP, l'association patronale concernée, les D. G. et le
ministère, soient suffisamment importantes pour qu'on soit en mesure
d'avoir des bons candidats et pas uniquement sur le plan du rendement
académique et de répondre de manière extraordinaire
à un beau questionnaire qui serait fait éventuellement. Je pense
qu'il faut aller beaucoup plus loin que ça, même si ça ne
fait pas plaisir à Augustin qu'on déborde le strict cadre de la
cote Z dans le cas des médecins et qu'on aborde davantage le
psychosocial, ce que nous avons à peu près tous salué la
semaine dernière, sauf Augustin, au niveau de Laval. Il me semble que,
là aussi, au niveau des D. G., il y a du travail à faire, assez
important.
Évidemment, la formule consultative, je ne suis forcément
pas contre, mais il faut quand même admettre que c'est un système
qui est très très lourd et il faut voir, à ce moment-ci,
comment ça s'articulerait et jusqu'où il faudrait aller;
M. Trudel: Oui, évidemment, s'il y en a un qui peut vous
parler de la lourdeur, de ce que ça peut vouloir dire... Mais il faut
aussi que j'ajoute qu'il me semble que l'efficacité et l'efficience au
niveau de la nomination, c'est en proportion dans le sens suivant: il y a de
l'adhérence.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: II y a de l'adhérence.
M. Côté (Charlesbourg): Mais, évidemment,
vous dites ça parce que les recteurs d'université passent dans ce
processus-là.
M. Trudel: Mettez-en!
M. Côté (Charlesbourg): Ça, j'ai vu ça
à Laval. "C'était-u" vrai à l'Université du
Québec aussi?
M. Trudel: Quatre fois, pour votre humble serviteur.
M. Côté (Charlesbourg): Ah bon! M. Trudel:
Quatre fois au blanc.
M. Côté (Charlesbourg): Je comprends votre
attachement à cette consultation. Évidemment, vous en êtes
le résultat.
M. Trudel: Je voudrais dire, assez curieusement.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, vous ne
pouvez pas dire que c'est une mauvaise consultation.
M. Trudel: Ha, ha, ha! C'est que, pour l'avoir vécu,
effectivement, c'est d'une lourdeur absolument... Enfin, c'est d'une
très grande lourdeur et je dois vous dire que, pour le candidat, c'est
absolument effroyable. Et, à chaque fois qu'il y avait une nomination,
le nouveau recteur s'empressait, comme première remarque, de dire: Mais
c'est un système épou-vantablement lourd qui fait en sorte que tu
es obligé de te justifier devant tout le monde. Mais, après une
demi-heure de discussion, on se rendait bien compte, dans ce cas - et tous les
systèmes ne peuvent pas s'appliquer mutatis mutandis à d'autres
réseaux - que c'était une mécanique, finalement,
extraordinaire, extrêmement difficile,. extrêmement, oui, lourde,
mais efficace. Écoutez, ça prenait 192 jours pour faire la
procédure.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
M. Trudel: Ce n'est pas des pinottes, 192 jours, y compris que
ça ressemblait un peu à un politicien. Devinez comment vous
géreriez les 192 derniers jours, à votre renouvellement de
mandat. Disons qu'il y avait des fois quelques tendances à être un
peu politicien; c'est peut-être ça qui m'a amené à
la déviation pour me ramas-
ser là. cependant, il n'y a jamais personne qui a pu mettre en
doute le fondement du mécanisme quant à l'efficience au niveau de
la gestion dans une équipe et dans un établissement. dans le
domaine de la santé et des services sociaux, c'est
particulièrement vrai aussi, parce qu'on n'a pas tous la même
philosophie, heureusement d'ailleurs, au niveau du type d'intervention et de la
façon d'intervenir, et dans le monde de la santé, et dans le
monde des services sociaux. et, à cet égard, je vous le dis bien
honnêtement, je suis aussi un peu coincé entre vous
suggérez formellement un mécanisme de consultation lourd dont on
peut savoir que les résultats peuvent quand même être
efficients et, par ailleurs, la nécessité d'introduire la
consultation. je voulais d'abord savoir si le ministre était bien
conscient de ce que ça peut vouloir dire et, là, je remanifeste
d'autres inquiétudes. (16 h 15)
II y a des établissements, donc, qui vont être
administrés par un seul conseil d'administration maintenant. Il est
inévitable qu'évidemment, me semble-t-il, il va y avoir des
confrontations de philosophies quant à la direction
générale de ce conseil d'administration ou de ces
établissements, compte tenu de ce qu'ils sont actuellement et du respect
de cela, de ce que les institutions sont actuellement, encore actuellement, et
de la façon qu'on peut composer avec cela. Il me semblerait malheureux
qu'on ne puisse pas introduire dans les règles la nécessaire
consultation, au moins, de tous les établissements, à titre
d'établissement, en vue de la nomination du directeur
général qui va faire l'espèce de pont entre les deux,
trois ou quatre établissements.
M. Côté (Charlesbourg): Je comprends, et si on
reprend mon exemple de Saint-Joachim-de-Tourelle, Sainte-Anne-des-Monts,
Cap-Chat, disons que le siège social est à Sainte-Anne-des-Monts,
c'est là que le D. G. va s'installer pour gérer les trois
boîtes.
M. Trudel: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, c'est un
conseil d'administration unique qui va choisir le D. G. qui va trôner sur
les trois. Ce que vous nous dites, c'est que ce qui serait souhaitable, c'est
qu'on soit dans une situation où, effectivement, il y ait une
consultation - qui dit "consultation" ne dit pas nécessairement
"obligation de" - de Saint-Joachim-de-Tourelle et de Cap-Chat, y compris
Sainte-Anne-des-Monts aussi, sur: Voici notre candidat qu'on a retenu; on vous
le présente pour consultation auprès des employés. C'est
ça que ça veut dire, hein? Ce serait auprès des
employés?
M. Trudel: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Parce que, dans le cas des
universités, bien sûr que les employés sont
impliqués, mais ce que j'ai davantage compris, c'est que l'ensemble de
la communauté universitaire fait partie de ce mécanisme de
consultation à plusieurs étapes, à plusieurs phases, des
étudiants...
M. Trudel: C'est tout le monde qui est concerné; le
personnel de soutien.:.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais c'est parce
que...
M. Trudel:... le personnel technique, professionnel...
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. M.
Trudel:... les professeurs.
M. Côté (Charlesbourg): Mais c'est parce que, si on
voulait avoir un système parallèle à celui-là, il
faudrait consulter les bénéficiaires.
M. Trudel: Oui, oui
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais pourquoi pas?
Parce qu'on est d'abord là pour les bénéficiaires.
M. Trudel: oui, oui. tout à fait. tout à fait. mais
il faut s'éviter, effectivement, d'avoir une solution - vous l'avez
déjà dit vous-même -mur à mur, applicable de
l'institut de cardiologie jusqu'à cap-chat là-dessus. mais est-ce
qu'on ne peut pas introduire un minimum de consultation dans
l'établissement en vue de la nomination du directeur de ces
établissements? votre exemple que vous reprenez tout le temps est
particulièrement illustratif: cap-chat, saint-joachim-de-tourelle et
sainte-anne-des-monts.
M. Côté (Charlesbourg): juste pour aller jusqu'au
bout de l'idée, ça veut dire que là où il y a trois
centres de services, comme dans l'exemple qu'on a pris tantôt, on dit:
consultation de l'un et de l'autre. mais dans la mesure où il n'y a
qu'un établissement et qu'un centre de services - prenons un centre
hospitalier de courte durée qui ne fait que ça et c'est tout ce
qu'il fait - là vous avez un conseil d'administration, il y aurait aussi
consultation.
M. Trudel: Évidemment, ça aurait été
l'autre question. Oui, sauf que moi, je ne voudrais pas tout de suite,
certainement pas, lancer ça ici, en commission, dans la loi.
M. Côté (Charlesbourg): Non, ça peut
être dans les règlements.
M. Trudel: Sauf que si on pouvait ajouter
dans l'article, parce que c'est l'idée qu'il s'agit de mettre,
"le conseil d'administration doit s'assurer que chacun des
établissements et le personnel ont été consultés",
là, vous verriez, dans les règlements, à l'application de
cela.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, c'est un
processus qui est très lourd. Je suis inquiet un petit peu quand on se
limite à une consultation des employés. Au bout de la ligne, s'il
n'y a pas de bénéficiaires, il n'y a pas d'employés et il
n'y a pas de D. G. Moi, je pense que les bénéficiaires vont subir
les conséquences directes d'un mauvais choix davantage que les
employés.
Quand on a tenté de trouver une solution plus globale,
évidemment, là où on allait se chercher des balises et des
garanties... Je suis de ceux qui croient qu'il nous faut, compte tenu des
pouvoirs qu'on donne aux D. G., être beaucoup plus exigeants sur le plan
du choix de nos directeurs généraux. Ça, je ne le cache
pas, je l'ai toujours dit. D'ailleurs, ça a fait l'objet d'une partie de
tirage au poignet avec l'Association des directeurs généraux,
à quelques reprises, depuis la réforme. Dans ce sens-là,
j'ai toujours dit qu'il y aurait certification. Pour nous, on va chercher la
consécration par un exercice beaucoup plus exigeant que ce que nous
connaissons maintenant, pour atteindre la certification. C'est pour ça
qu'on s'est dit: Peut-être que nous autres, on n'est pas tout à
fait aptes, alors on va aller chercher quelqu'un qui est très reconnu,
une institution qui est très reconnue, qui est l'ENAP. Normalement, elle
connaît ça un petit peu. S'ils ne connaissent pas ça, il y
a bien des professeurs qui perdent leur temps là. On ne les nommera pas,
hein?
Pour bien s'assurer que la partie patronale, donc l'association
patronale, qui est visée par le D. G., soit représentée
parce qu'elle a aussi ses exigences dans le genre de personne qu'elle veut
avoir pour diriger ses établissements, les D. G. eux-mêmes sont
quand même des personnes qui doivent être impliquées et on a
dit: Le ministère aussi doit être impliqué. Ça fait
quand même passablement de monde. Est-ce qu'on doit renforcir à ce
niveau-là les gens qui seront à la base même de la
sélection et qui pourraient, éventuellement, dire: Parfait, dans
la piscine, il y a bien du monde, mais voici trois candidats que le conseil
d'administration peut évaluer? Le conseil d'administration a la totale
liberté de dire, parce que ça se fait dans certains cas
actuellement: Oui, on va consulter.
Évidemment, si on introduit un mécanisme obligatoire de
consultation du personnel à l'intérieur de
l'établissement, ça veut dire qu'il y a quand même une
technique qu'on va devoir trouver, de médecins, d'infirmières,
d'infirmières auxiliaires - on va faire plaisir à M. Paradis qui
est dans la salle - ainsi de suite, donc du personnel non clinique aussi. Au
bout de la ligne, quant à ça, on va mettre en tête de liste
les bénéficiaires. Comment est-ce que ça s'articule? Ce
n'est pas raccroché à une sanction ou à une non-sanction.
On peut dire: Oui, c'est pas pire, ça a de l'allure, oui. Sur le plan
philosophique, ça a peut-être du bon sens, puis, à un
moment donné, si on dit non, évidemment, c'est une indication au
conseil d'administration que la chimie ne marche pas:
M. Trudel: Vous avez précisément le bon
aboutissement de ça. Si, pour un établissement, par exemple - je
prends ce cas-là - la chimie ne marche pas... Parce que, regardez,
l'ensemble des personnes que vous voulez impliquer, finalement, c'est tout ce
que j'appellerais des professionnels de l'administration publique, dans
l'établissement, au ministère, à l'ENAP forcément,
on ne peut plus professionnels, et avec l'Association des directeurs
généraux. Québec, c'est petit, hein, vous savez ça!
Eh, que c'est petit, le Québec! On finit toujours par se ramasser
à quelque part où il y a de l"'inbreeding" qui se fait entre les
différentes catégories...
M. Côté (Charlesbourg): De quoi?
M. Trudel: De Pinbreeding", ça finit par se... C'est tout
serré.
M. Côté (Charlesbourg): C'est des courses de
chevaux, ça.
M. Trudel: Ah! Je ne voulais pas faire de comparaison, aller
jusqu'à ce bout-là. Je n'avais pas d'autres expressions. C'est
parce que ça me semble un sujet tellement important quand on parle de la
direction. Je n'ai pas l'impression, comme on le lisait en fin de semaine,
qu'on est en train de traiter de vétilles, n'est-ce pas, M. le ministre?
Parce que, quand on parle hors des médecins, on ne parlerait que de
vétilles dans cette réforme-là...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Trudel:... d'aspects secondaires. Je n'ai pas l'impression
qu'on ne parle que de vétilles ici. Quand on s'intéresse à
la place de nos professionnels dans le système de santé et de
services sociaux et de toutes les catégories de professionnels, on ne
parle pas juste de ceux qui demeurent à Outremont où ailleurs, on
parle également de toutes les personnes dans toutes les régions
du Québec. Ce n'est pas parce qu'on vient d'une région qu'on ne
fait que défendre les régionaux, n'est-ce pas?
M. Côté (Charlesbourg): non, non.
M. Trudel: Ça m'apparaît être un peu
léger que de dire qu'on ne fait que traiter de vétilles ici,
devant cette commission parlementaire.
M. Côté (Charlesbourg): J'endosse totalement vos
propos.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Dans ce sens-là, je vais répéter
ce qu'on disait la semaine dernière: je ne pense pas qu'on puisse faire
autant de pression sur le législateur pour ne pas qu'il examine avec
attention chacun des articles de ce projet de loi qui est important, pour y
arriver en date et en temps voulu, comme il le faut.
M. Côté (Charlesbourg): Avez-vous une date à
l'esprit?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Une date et un moment où on y arrivera comme il
le faut, parce qu'on est capables de faire ça dans la
société québécoise aussi, arriver comme il le
faut.
M. Côté (Charlesbourg): Et on ne lésinera pas
sur les moyens, on est déjà assez "grattins" sur les moyens
financiers.
M. Trudel: Comme dit le ministre, on ne lésinera pas sur
les moyens. Même s'il faut y passer de très nombreuses heures, on
va aller jusqu'au bout, y compris des mesures financières. Si vous avez
de l'influence dans ce gouvernement-là, faites donc améliorer la
ventilation dans cette salle-là.
Le Président (M. Joly): C'est chaud.
M. Trudel: Oui. Donc, dans ce contexte-là, quant à
l'aboutissement, oui, vous avez raison. Si on arrive au bout et que la
philosophie du directeur général, l'approche, ça ne
"matche" pas, ça ne va pas avec l'établissement ou le personnel
de l'établissement, on n'est pas diable plus avancé. On peut se
réveiller souvent avec un administrateur avec des qualités
extraordinaires, avec un curriculum, avec des qualifications hors de
l'ordinaire, sauf que, écoutez, la chimie ne marche pas. Et, vous avez
bien raison, il ne faut pas non plus prendre la même recette absolument
pour tous les établissements parce que, encore là, on imposerait
un processus pour gérer 150 000 $, 200 000 $ de budget, si tant est que
c'est de cette grandeur-là, à aller jusqu'à 200 000 000 $.
Sauf qu'à l'inverse, ce n'est pas parce qu'on a de petits
établissements qui ne demandent pas une mécanique aussi lourde
qu'on dort dire: Bien, au nom de ne pas imposer de minima, on ne doit pas y
aller. (16 h 30)
Moi, quand un établissement, quand un centre hospitalier a une
vocation suprarégionale ou une vocation régionale, qu'il doit
offrir des services à toute la région et qu'il a un budget de 30
000 000 $, 40 000 000 $ ou 50 000 000 $, je vais vous dire franchement, je ne
souhaite pas que l'on laisse uniquement 3ux administrateurs et aux
professionnels de l'administration publique le soin de sélectionner le
personnage, parce que ça a, dans la vie de la région
concernée ou du territoire concerné, une extrême importance
On n'est pas en train de sélectionner juste un balanceur de colonnes. Ce
n'est pas ça, pour moi, un directeur d'établissement, et je pense
bien que ce n'est pas la philosophie du ministère. Je l'espère,
je le souhaite.
Ça oblige à un certain nombre de devoirs, oui. Ça
oblige à se plier à certaines règles. C'est parfois
difficile, mais on est en matière d'administration des fonds publics
pour un organisme public et pour des services publics de premier ordre. Moi, je
pense qu'on peut se permettre d'être - non, il ne faudrait pas que je
dise un peu plus sévère - un peu plus large et de s'assurer que
les personnes qui ont à collaborer avec la direction
générale puissent avoir un mot à dire là
dedans.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire
être consultés.
M. Trudel: Oui, un processus de consultation
M. Côté (Charlesbourg): c'est ça. ça
ne pourrait pas aller au-delà de ça parce que la
responsabilité ultime est celle du conseil d'administration.
M. Trudel: Tout à fait. Ah! tout à fait.
M. Côté (Charlesbourg): Et votre amendement se
lirait comment?
M. Trudel: L'amendement se lirait comme suit...
M. Côté (Charlesbourg): Je sentais venir qu'il
pouvait y avoir un amendement.
M. Trudel: Bien, je vais vous demander, avant de le
rédiger définitivement... Ou on indique, à l'article 142,
que le conseil d'administration doit s'assurer que tous les
établissements et le personnel ont été consultés
avant de procéder à la nomination, ou bien je vais à
l'article 412. 1°, en ce qui concerne les directeurs
généraux, où on dit actuellement: "1° la
sélection, la nomination, la rémunération". Après
"sélection", on pourrait indiquer "y compris le processus de
consultation". Alors, ça reste dans le pouvoir réglementaire
parce qu'on ne peut pas, évidemment, édicter ça dans la
loi, ou on l'indique à l'article 412.
M. Côté (Charlesbourg): Moi, je
préférerais à l'article 412 en tout cas, d'entrée
de jeu.
M. Trudel: Vous préféreriez à l'article
412?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Je
préférerais qu'on l'inclue a l'article 412, quitte à...
Moi, quand on parle d'un comité de sélection, qui va être
formé de l'ENAP, de l'association patronale, de l'Association des
directeurs généraux, du ministère, au bout de la ligne, je
n'ai rien contre ça qu'on mette un employé et qu'on mette
peut-être un bénéficiaire, si c'est possible, ou M.
Tout-le-Monde. De temps en temps, ça ramène sur terre aussi. De
temps en temps, c'est le gros bon sens. Ça ne veut pas dire qu'il n'y en
a pas dans les autres, mais, évidemment, il s'agirait de voir, à
ce moment-là, ce qui pourrait être fait. Quant à moi, je
préfère définitivement que ce soit à l'article 412
et non à l'article 142.
M. Trudel: O. K. Alors...
M. Côté (Charlesbourg): On me fait remarquer
qu'effectivement, un des messages très importants qu'on avait eus
à l'époque, c'était de déréglementer le plus
possible. Là, on est après en ajouter et c'est vrai aussi. Mais
je pense que, dans les circonstances actuelles, ce qu'on souhaite, c'est, bien
sûr, se retrouver dans une situation où les gens seront les plus
compétents possible et, comme on l'a dit tantôt, pas uniquement de
manière académique. Tu peux bien avoir des compétences sur
le plan académique et n'avoir aucune espèce d'aptitude. à
gérer du monde aussi, hein? Ça, c'est aussi important et on l'a
vu de manière assez dramatique dans certaines situations encore
récentes. Donc, ceux qui vont déterminer ceux qui sont
certifiés, parmi lesquels le conseil d'administration peut piger pour
choisir son D. G., vont exiger l'ensemble de ces conditions-là sur le
plan de la gestion. Et quand on parle de qualités de gestionnaire, bien,
c'est l'ensemble, y compris l'attitude de l'individu, sa facilité de
communiquer, sa facilité de composer et, déjà là,
il y a une première balise très importante.
La deuxième, évidemment, elle s'applique plus au niveau du
conseil d'administration qui, lui, selon les règles, selon le
règlement, va définir un comité de sélection. Quand
j'évoquais tantôt un employé et un
bénéficiaire, on doit se rappeler, quand le conseil
d'administration forme ou nomme ses trois représentants sur le
comité de sélection, que c'est des gens du conseil
d'administration et que, parmi le conseil d'ad-. ministration, il y a des
employés, il y a un bénéficiaire et l'ensemble de
l'éventail au niveau, du conseil d'administration aussi.
M. Trudel: Alors, si vous acceptez, donc on pourrait l'introduire
au niveau de l'article 412.
M. Côté (Charlesbourg): 412. Entre-temps, je vais
demander aux gens de la DGRT, chez nous, de se pencher sur ce que ça
pourrait être, pour ne pas qu'il y ait d'équivoque, et de tenter
de trouver un mécanisme de consultation qui soit léger, qui ne
soit pas très lourd, mais qui remplisse l'esprit qu'on souhaite
retrouver.
M. Trudel: C'est ça, y compris que, si les hasards de la
vie parlementaire faisaient en sorte que nous n'ayons malheureusement pas le
temps d'étudier à fond l'article 412, ce serait
intégré dans le texte de loi au moment où nous
l'adopterons un jour à cette Assemblée nationale, n'est-ce pas,
M. le ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Voulez-vous être plus
clair?
Une voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Pour ne pas qu'il y ait
d'équivoque?
M. Trudel: II ne faut pas qu'il y ait d'équivoque.
M. Côté (Charlesbourg): Je n'ai pas l'impression de
vous saisir.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Si, donc, les aléas de la vie parlementaire
nous amenaient, dans le respect des règles de cette Assemblée
évidemment, à ne pas étudier à fond l'article 412,
le ministre verrait à faire en sorte qu'à l'article 412 soit
incluse l'entente que nous avons aujourd'hui sur les règles de
consultation, le moment venu, à l'Assemblée nationale, pour se
prononcer sur ce projet de loi, n'est-ce pas?
M. Côté (Charlesbourg): Je ne dois pas comprendre
que vous souhaitez une clôture. Ce n'est pas ça que vous
m'évoquez là?
M. Trudel: Je ne l'ai jamais souhaité, mais je me
méfie toujours des attitudes de ce gouvernement qui a eu...
Une voix: Tu ne doutes pas du ministre, c'est du leader du
gouvernement...
M. Trudel: Oui, oui, beaucoup plus, effectivement. Ce n'est pas
qu'on doute systématiquement du ministre - on doute, mais pas
systématiquement - c'est du leader du gouvernement qu'on doute quant au
nombre de fois qu'il a utilisé la motion de clôture, en tout cas
depuis que je suis arrivé et d'après ce qu'on m'a dit, quand on
m'a renseigné sur l'histoire de ce Parlement, quant au nombre de fois
qu'on a invoqué la motion de clôture. Alors, quand je fais le
calcul quant au nombre de lois et à la période, j'ai peur un peu,
voyez-vous? J'ai peur
un peu.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais vous dire
qu'à ce niveau-là, au niveau du nombre, ça me fait penser
à un match de baseball des Expos avec n'importe quelle
équipe.
M. Trudel: S'ils arrêtaient toujours à la
septième manche, je dirais.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, ils en
font, mais ils réussissent toujours à se faire dépasser
par le club adverse.
M. Trudel: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): C'est aussi ce que
l'histoire nous apprend.
M. Trudel: Ha, ha, ha! Attendez notre tour au bâton.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Moi, si c'est pour vous donner raison sur les records,
on va l'essayer.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Mais c'est parce
que, moi, à un moment donné, j'ai déjà entendu
dire, à l'Assemblée nationale, par un leader qui n'était
pas de notre parti: Si vous ne comprenez pas, on va vous passer sur le corps.
Ce n'est pas mon intention d'aucune manière. Non, mais je suis convaincu
que, comme nous aurons une session intensive à partir de la semaine
prochaine, probablement que, vendredi prochain, sous le coup de 23 heures, on
va peut-être être dans une situation pour être aux alentours
des articles 410, 411, de telle sorte que, l'autre semaine, on pourrait
entreprendre cette discussion-là à fond et vous permettre
de...
Une voix:... faire la liste.
M. Côté (Charlesbourg): Oui Mais je comprends
qu'à ce moment-ci on s'entend sur une mécanique ou un moyen de
l'introduire comme dimension consultative. C'est une consultation. On verra ce
que ça implique sur le plan de la démarche. Je vous le dis tout
de suite, on va tenter de trouver quelque chose de très léger.
Là, à l'université, c'est un recteur, il n'y en a rien
qu'un là, alors qu'il y a 900 établissements dans le
réseau. Je vais vous dire rien qu'une affaire: il va y en avoir un
maudit paquet qui vont être dans la consultation, mais je ne suis pas
sûr qu'à partir de tout ça il va y avoir du monde qui va
avoir le temps de travailler. Donc, je pense qu'il faut être.. Je
comprends le principe, et il m'apparaît bon, d'un ultime test que le
conseil d'administration pourrait faire pour savoir s'il se trompe ou s'il ne
se trompe pas, un "feeling", un genre de "focus group"... M. Trudel:
Ouf!
M. Côté (Charlesbourg):... des membres du jury
cachés en arrière du rideau et posant des questions à
l'individu qui répond. Ça me rappelle votre exemple de la semaine
dernière de Bush et de Kadhafi...
M. Trudel: Ah oui!
M. Côté (Charlesbourg):.. où il fallait qu'il
lève ses lunettes fumées...
M. Trudel: Les lunettes fumées.
M. Côté (Charlesbourg):... pour être capable
de voir la dilatation de la...
M. Trudel: Pupille de l'oeil.
M. Côté (Charlesbourg):... papille.
M. Trudel: Pupille.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, oui.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Mais là, ce que je demande, en termes de
processus de consultation, vous en arrivez à l'illustrer par le "focus
group". Vous avez comme des relais. Là, je ne demande pas d'aller
jusqu'au pointage.
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Ce n'est pas nécessaire de faire du
pointage.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais, dans un "focus
group", ce n'est pas ça.
M. Trudel: Non. mais c'est une étape d'habitude.
M. Côté (Charlesbourg): C'est la nuance... M.
Trudel: D'habitude, c'est de même.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. C'est la nuance
dans le niveau de compréhension d'expressions choisies par des grands
spécialistes en communications.
M. Trudel: Alors, ce n'est pas nécessaire, encore
là, de se rendre jusqu'au bout et de les compter un à un avec la
grille à 60 points pour s'assurer que c'est bien celui-là qu'ils
désirent.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: On l'introduira. Et parlant, donc, de l'importance,
que vous reconnaissez, juste un petit élément, des gens qui ont
à recevoir le message, je pense que votre remarque, enfin je
l'espère, inclut également la nécessité, à
travers le mécanisme, que chacun des établissements, quand c'est
plus qu'un, soit consulté...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Trudel:... tout en disant que je sais très bien qu'un
établissement, ça ne se consulte pas là. Bon. Il faut
savoir qui et comment II faut trouver la mécanique là-dessus.
Et parlant toujours de consultation, M. le ministre - il est
déjà 16 h 45 - la semaine dernière, nous avons aussi
terminé notre semaine d'étude sur le projet de loi en traitant de
la réaction de plusieurs de nos professionnels médecins que nous
aurons le bonheur, paraît-il, de recevoir demain sur la colline
parlementaire. À cet égard, j'avais soulevé la
possibilité que nous puissions envisager la possibilité
d'entendre nos professionnels de la médecine à l'occasion de leur
présence sur la colline parlementaire. D'autant plus que vous avez
vous-même évoqué à de très nombreuses
occasions qu'il y avait, le moins qu'on puisse dire, des difficultés
à saisir la réalité à partir des perceptions qui
sont véhiculées suivant qu'on est du point de vue du ministre ou
du point de vue de la profession médicale. (16 h 45)
Vous avez, dans le message livré à l'Association des
hôpitaux en fin de semaine, tenté, à votre façon,
d'expliquer à nouveau quelle était la position du gouvernement et
il semble, d'après les réactions que nous avons vues, qu'il
persiste un bon nombre de différends. Dans ce contexte-là, sans
aussi vous accuser d'anti-intellectualisme et de dupjessisme dans votre
rôle de ministre, tel qu'on vous l'a dit, est-ce que les échanges
avec la profession médicale - on est toujours dans la question du
directeur général parce que c'est un élément
fondamental dans ce qui a été véhiculé en termes de
rattachement de la profession médicale dans l'établissement en
particulier où ils vont, dans les centres hospitaliers dans lesquels les
professionnels de la santé oeuvrent... Est-ce que le ministre a eu
l'occasion de réfléchir sur la possibilité que nous ayons
un dialogue ouvert, honnête, franc, direct avec les responsables des
fédérations de médecins au Québec, compte tenu que
je pense que j'ai, que nous avons tous reconnu que nous ne pourrons faire de
réforme de la santé et des services sociaux sans la
présence de ces professionnels de la santé, les médecins,
et qu'il faille y attacher la plus grande importance en termes de quels vont
être le rôle, les responsabilités et la place de ces
professionnels de la santé dans notre système de santé et
de services sociaux?
Pour ma part, je ne pense pas qu'on doive négliger aucune des
possibilités qui peuvent nous être offertes au cours des
prochaines heures ou des prochains jours pour faire en sorte que surtout ce
dialogue ne se brise pas et que nous puissions en arriver à une
compréhension commune quant à la place de nos professionnels de
la médecine dans l'organisation de nos services de santé et de
nos services sociaux. Et il n'est pas question ici - et il ne faut pas que nos
propos prêtent aussi à interprétation - ou il ne s'agit pas
de céder devant aucun chantage, devant aucune pression, mais je pense
que chacun et chacune est capable de comprendre, au Québec, que nos
médecins, professionnels de la santé, ont un rôle
suffisamment important pour que nous accordions également une place
importante à comment ils sentent cette place, la place qu'ils vont avoir
dans notre système de santé et de services sociaux. Il importe
que nous puissions dissiper, à tout le moins, tous les malentendus et
que nous puissions en arriver à une compréhension commune du
rôle que nous espérons voir jouer par ces professionnels dans
notre réseau et, d'autre part, que nous puissions recueillir
l'adhérence de tous les groupes de professionnels et des employés
dans le système de santé et de services sociaux pour en arriver
à une efficacité quant à ce que nous investissons, au
retour de la société québécoise à
l'investissement dans son immense réseau de la santé et des
services sociaux.
À cet égard, est-ce que les discussions ont
progressé? Quelle est l'ouverture du ministre actuellement et quelle est
sa position, à cette heure où on se parle, eu égard
à ce problème que nous vivons par personne interposée ou
par médias interposés actuellement?
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Très
brièvement, M. le Président. La semaine dernière, à
une proposition que nous faisait le député de
Rouyn-Noran-da-Témiscamingue, j'avais dit: Si je répondais tout
de suite, ça serait non. Vous vous rappelez? Je préfère
réfléchir en souhaitant que l'ouverture démontrée
par le gouvernement, par mon entremise, sur à peu près toutes les
tribunes qui sont possibles... J'ai pris celle de l'AHQ vendredi dernier, et le
message était assez clair, je pense, sur le plan de l'ouverture, avec
des choses très claires, sur le plan de ce qui a été
exprimé, et ça ne peut pas être plus public que ça.
C'est public, c'est clair, ça a été largement
diffusé.
La veille, j'avais eu une conversation téléphonique avec
le Dr Richer, qui est le porte-parole de la confédération des
fédérations de médecins, et on avait convenu de se
reparler dimanche soir, On s'est reparlé dimanche soir. Dimanche soir,
on a convenu de se voir hier soir, donc lundi soir. Effectivement, on s'est
rencontrés, deux, lui et moi, dans un long
tête-à-tête qui a été très utile, je
pense, très très
utile, pour faire en sorte que les ponts qui ont été,
à l'occasion, fragiles soient consolidés graduellement sur !e
plan d'une bonne communication de l'information aux fins de vérifier
exactement où on en est aujourd'hui, directement de la bouche du cheval,
pas par l'entremise de 75 intermédiaires qui ont tous une bonne
volonté, pour tenter de voir si, éventuellement, il y a
possibilité d'avoir une rencontre plus formelle en tentant de voir
combien il y a de points soulevés qui restent, d'interrogations,
même si, dans mon esprit, elles peuvent être réglées,
sur le plan de ma connaissance de la situation, à partir d'une situation
donnée qui est la réforme, qui est la loi 120, qui est
l'évolution jusqu'à aujourd'hui, où on en est aujourd'hui.
Ça a donc été un échange que je peux qualifier,
quant à moi, de très fructueux, et lui-même sentait le
besoin aujourd'hui de dialoguer avec les autres présidents de
fédérations. On a convenu de se reparler à l'ajournement,
entre 18 h 30 et 20 heures, sans pour autant se bercer d'illusions quant
à la manifestation de demain. On sait tous ce que c'est qu'une
organisation de ce type-là. C'est une manifestation qu'il me paraissait
assez difficile - en tout cas, à tout le moins, ce sera leur choix - de
reporter. On serait donc dans une situation où les gens viendraient
exprimer leur point de vue sur la colline parlementaire demain.
Donc, à la lumière de ça, il y a des
échanges qui devraient normalement avoir lieu très prochainement
sur les articles suspendus et les articles à venir concernant les
médecins, à partir d'un certain nombre de points qui ont
été soulevés. Je n'écarte pas, non plus, la
possibilité qu'on puisse les entendre éventuellement si jamais
ça permettait de faire débloquer et d'aller de l'avant,
l'objectif étant d'aller de l'avant et de faire en sorte
qu'effectivement le rôle très important qu'ils doivent jouer,
qu'ils veulent jouer, soit confirmé à l'intérieur de la
réforme, sans pour autant que les objectifs fondamentaux de la
réforme soient repoussés. Je pense que j'ai toujours
essayé, en politique, de rendre témoignage à ceux qui
permettent de faire progresser des causes, peu importe leur couleur politique,
et je pense qu'un jeudi après-midi, quand on s'est retrouvés ici,
en commission parlementaire, et que l'Opposition a fait, pas un point d'ordre,
mais a questionné sur la volonté du ministre d'écouter ou
de bouger dans le bon sens, si lui était prêt à faire les
premiers pas, en m'inter-pellant, et à une certaine ouverture d'esprit,
j'avais dit oui, à l'époque. Je pense que ça a
été l'élément déclencheur d'un dialogue qui,
depuis ce temps-là, a continué et qui va continuer, dans
l'objectif fondamental de faire en sorte que ce soit le
bénéficiaire qui soit gagnant au bout de la ligne.
Moi, je l'ai dit, je le répète, pour moi, il n'est pas
question, malgré le fait qu'on m'ait prêté cette intention
à plusieurs reprises, de casser les médecins. Je n'ai jamais
employé cette expression là. À l'occasion, on peut
être un peu plus affirmatif!?, un peu plus ferme dans le propos, pour des
situations tout à fait particulières et, évidemment, je
pense que c'est ma responsabilité aussi, on a des objectifs très
importants. Je me rappelle la commission parlementaire, lorsqu'on a entendu les
mémoires, nous étions tous autour de la table. La journée
où on reçu les médecins, on avait échangé
sur les carences de médecins dans les régions du Québec.
C'était un concert assez unanime autour de la table et assez violent
merci, à l'occasion, sur le plan des propos qui ne laissaient aucune
place à interprétation quant à l'objectif poursuivi par
les parlementaires.
Donc, à partir de ça, pour moi, l'important ça va
toujours demeurer le citoyen. Et, à l'occasion, quand je donne
l'impression de faire des concessions ou de reculer, je fais des
clarifications. Je l'ai dit tantôt, s'il faut, à un moment
donné, et qu'on m'en fait la démonstration, que je change
d'idée, je vais changer d'idée, mais pour lui, pour le
bénéficiaire; pas pour un producteur, pour le
bénéficiaire. Dans ce sens-là, il y a déjà
des choses qui ont été réajustées à
l'intérieur des papillons qui ont été
déposés. D'autres viendront. Je pense que ça permet
d'avoir un horizon beaucoup plus large et de s'apercevoir qu'il n'y a pas de
quoi fouetter la province au niveau des dossiers qui restent en suspens. Quant
à moi, les objectifs fondamentaux qu'on poursuit obligent à une
situation autre que le statu quo, y compris pour les médecins, et, dans
ce sens-là, il faut que chacun fasse son bout, considérant que
j'en ai fait déjà un bon et ayant perçu une ouverture,
hier, dans les discussions que j'ai eues, en me réservant, bien
sûr, un peu pour plus tard, compte tenu de la réaction qui
viendrait, mais ayant toujours manifesté mon ouverture à
rencontrer des professionnels pour tenter de se comprendre sur la place qui
leur est réservée à l'intérieur de la
réforme, avec tous les commentaires qu'on a reçus à gauche
et à droite et qui nous permettront de progresser. Oui, ça prend
une place pour les médecins dans la réforme, mais il n'y a pas
seulement les médecins, il y a d'autre monde aussi. Il y a d'autres
travailleurs dans le réseau, qui sont aussi importants dans ce
réseau-là, tant de la santé que des services sociaux, dont
on doit tenir compte et la réforme, c'est ça aussi. C'est pour
ça que je continue à dire avec toute la fermeté dont je
suis capable qu'il n'est pas question d'arrêter le projet de loi 120. Il
va être adopté le projet de loi 120. On a eu une collaboration de
l'Opposition pour le bonifier et c'est la démonstration qu'on est
capable d'ouverture d'esprit de part et d'autre pour être capable de le
faire au profit du bénéficiaire. C'est ça notre objectif
fondamental. Et si on peut le bonifier avec d'autres intervenants, y compris
les médecins, moi, je suis prêt à ça. Si le
texte
écrit ne veut pas dire ce que je dis, on va tenter de le
clarifier, on va tenter de lui faire dire ce que je dis sur le plan des
principes qui sont assez clairs à ce niveau-là.
Donc, ce n'est pas un non, c'est peut-être davantage de trouver,
oui, effectivement, les moyens. Évidemment, demain... Mieux plus tard
que demain, mieux plus tard que demain.
M. Trudel: En tout cas, à ce moment-ci, M. le ministre,
dans votre expression "chacun doit faire son bout", je dois vous noter aussi
que l'Opposition aime mieux le ton que vous employez aujourd'hui que celui que
vous avez employé dans vos discours publics à l'occasion de la
tournée régionale, des différentes tournées. Si
tout était question d'intensité de bémols ou de
dièses, le ton, au niveau de la perception des citoyens et des
citoyennes, avait été... Je ne vous ai jamais mis dans la bouche,
ce n'est pas ce que vous avez dit non plus, que vous aviez l'intention ou que
vous vouliez casser les médecins. Mais je pense qu'aujourd'hui le ton
que Vous adoptez est de nature à nous amener à une contribution
de celui qu'on a mis sur le tabouret, effectivement, et qui est le plus
important. Dans ce sens-là, l'attitude, dans un pareil échange,
pour en arriver à l'objectif recherché me semble fondamentale. Et
aussi, parce que vous avez certainement eu - et tous vos députés,
tous les députés de notre côté en ont eu
également - des réactions en fin de semaine et il y a un type de
réaction qui n'est pas sain dans notre société - vous
l'avez probablement entendu et j'espère que vous allez leur faire ce
qu'on pense - c'est qu'il se développe aussi, au niveau de la perception
vis-à-vis de nos professionnels, ce qui risque d'avoir des échos
et des effets au niveau de la relation entre les professionnels de la
santé et les bénéficiaires, des éléments
détériorants. Ça, il ne faut pas, non plus, cultiver
ça.
C'est pour ça que je vous souligne que j'aime pas mal mieux,
quant à moi, le ton sur lequel le ministre vient de s'exprimer et vient
d'exprimer la volonté gouvernementale renouvelée quant à
cette catégorie de professionnels, tout en disant que nous allons
continuer à occuper nos responsabilités de parlementaires, et la
sienne, ministérielle, dans son gouvernement, et que, par ailleurs, le
citoyen, les régions, le service aux personnes, ça va continuer
à être la première préoccupation. Nous sommes
capables d'en arriver, dans cette société
québécoise, avec nos professionnels de la santé, à
établir comment nous allons le faire de façon efficace,
efficiente et économique s'il le faut, puisqu'il faudra employer ce
mot-là aussi, de façon économique, mais en respectant
toujours fondamentalement ce que sont ces professionnels et les autres
professionnels du réseau de la santé et des services sociaux qui
existent aussi dans ce réseau-là. (17 heures)
M. Côté (Charlesbourg): Deux petits com- mentaires.
Dans la tournée, un message qui a été très clair et
qui va continuer d'être très clair c'est que nous avons comme
responsabilité, comme parlementaires et comme responsables de faire les
lois, d'assurer les citoyens d'Abitibi, de la Côte-Nord, de la
Gaspésie, des régions du Québec qu'ils vont avoir des
médecins pour les soigner. Ça, c'est ce que j'ai dit durant la
réforme, durant la tournée, c'est un des objectifs fondamentaux
de la réforme, et là-dessus, si on devait dévier, je pense
qu'on nous le reprocherait de manière très, très forte.
Prenons ne serait-ce qu'un exemple très actuel, le problème des
cardiologues à Rimouski. Rimouski, ce n'est pas le tiers monde. À
Rimouski, il y a un cégep, une université, il y a toute une
série d'activités socioculturelles qui font de Rimouski une ville
très intéressante; ce n'est pas le tiers monde. Et quand on est
dans des spécialités comme la cardiologie et qu'on a les
problèmes qu'on éprouve au niveau de Rimouski, imaginez-vous ce
que ça va être demain matin à Gaspé, ce que
ça va être ailleurs. Je pense qu'à ce niveau-là, on
a nos responsabilités et qu'il faut les prendre maintenant dans le
projet de loi, parce que, si on ne se donne pas, dans le projet de loi, les
éléments qu'il faut, quitte à avoir, dans l'application,
de la souplesse, ce que vous aviez évoqué vous autres
mêmes, je pense qu'on manquera notre coup.
Quant au deuxième élément que m'avait
inspiré votre intervention, la cardiologie me prenant tellement à
coeur que j'ai oublié le deuxième sujet, il faut croire qu'il ne
valait pas la peine d'être discuté. Mais une chose est certaine,
c'est que, lorsqu'on parle du respect de la place que doit occuper le
médecin dans nos établissements, j'en suis, et, règle
générale, le respect qu'on a des autres professions inspire les
autres professions à avoir le respect de la nôtre, et ça
aussi, c'est important en cours de réforme.
Le Président (M. Joly): M. le député.
M. Trudel: Très bien. Nous aurons l'occasion d'y revenir
sur les autres professionnels et sur le respect que nous pouvons en avoir, si
j'ai bien compris, par une nouvelle version de 128. 1, ainsi qu'à 158 et
à d'autres articles similaires en ce qui concerne
particulièrement ce qu'on appelle généralement le
personnel clinique.
M. Côté (Charlesbourg): Là aussi, il y a de
l'évolution.
M. Trudel: Là aussi?
M. Côté (Charlesbourg): II y a de
l'évolution.
M. Trudel: Ah! là aussi, il y a de l'évolution;
là aussi, il y a de l'évolution. Sur ce directeur
général...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Critères de sélection
M. Trudel:... qui n'était pas assis là, qui
était au service de celui qui est debout là... Quelle est
l'idée de base de leur donner une approbation et de créer la
piscine pour les directeurs généraux? C'est-à-dire que
c'est parce qu'il y a au moins deux questions fondamentales qui se posent ici.
Je dois vous dire bien honnêtement - les directeurs
généraux ont probablement dû vous le dire aussi - qu'il y a
d'abord, un, comme une espèce de blâme, il ne faut pas le cacher,
en ce qui concerne plusieurs qui seraient actuellement dans nos
établissements. Pourquoi installer un examen de qualification national
pour leur donner un certificat d'obéissance aux 1-17--400? Pourquoi
instituer un concours national visant à les qualifier? Ou je pourrais
poser la question d'une autre façon: Est-ce que la meilleure garantie
qu'on n'a pas que nos citoyens décideurs sur les conseils
d'administration puissent avoir toute la marge nécessaire, ce n'est pas
le concours public?
M. Côté (Charlesbourg): Mais, ça va
être un concours public. J'ai, quant à moi, discuté
longuement avec des gens du ministère sur le meilleur moyen de nous
assurer que nous ayons les meilleures compétences disponibles pour
être capables d'assurer cette responsabilité de D. G. un peu
partout dans le réseau à travers le Québec, reprenant ce
que je vous ai dit tantôt; si vous avez à gérer un
établissement qui a 500 000 $ de budget, par rapport à un
établissement qui en a 140 000 000 $, il y a une différence
très grande et on doit donc en tenir compte. La certification, elle vise
et visera à faire en sorte que ceux qui seront certifiés seront
définitivement ceux qui auront toutes les qualifications qu'on peut
estimer pour être capables d'être repêchés par tel, ou
tel, ou tel établissement.
Curieusement, il y a eu des réactions fort différentes de
la part des D. G. actuels. Certains y ont vu une menace, certains y ont vu un
affront absolument épouvantable a leur compétence, plusieurs
l'ont pris personnellement et d'autres, règle générale
ceux qui sont à la tête de grosses institutions, ont aussi eu des
réactions différentes.
J'ai encore frais à la mémoire un de ceux qui dirige un
hôpital assez bien connu de la région de Québec, qui m'a
dit: Moi, c'est bien curieux, mais ça ne m'énerve pas plus que
ça. Si jamais je ne passe pas l'examen, ça voudra peut-être
dire que ça n'est plus ma place et, quant à moi, ça ne me
dérange pas d'y aller. Et, un peu partout dans les grands
établissements, il n'y a pas de ce type de craintes là qui est
exprimé sur leur capacité de passer au travers et d'être
certifiés. C'est à d'autres niveaux. Puis, effec- tivement, dans
les conversations que j'ai eues avec les gens, on m'a servi toute une salade,
un éventail là, de la salade Boston à la salade je ne sais
pas trop quoi là, à la romaine, oui, sur le plan de
l'interprétation qu'on pouvait avoir de ça.
Bon, évidemment, il faut quand même se rappeler qu'à
peu près tout le monde est à quatre ans. À peu près
tout le monde s'est assuré que le conseil d'administration puisse lui
renouveler son mandat. Donc, je ne suis pas dupe non plus là. Il on est
rentré quelques uns au ministère pour nous informer
qu'effectivement il y avait des mandats qui avaient été
renouvelés. Bon. Donc, on a quand même vu neiger à
l'occasion un petit peu aussi là.
Dans ce sens-là, l'objectif de base est de s'assurer qu'on puisse
éventuellement avoir une mobilité de nos directeurs
généraux, parce qu'on se rappelle, à l'époque, dans
le projet de Mme Lavoie-Roux, que c'était deux termes et puis
c'était fini. Je ne sais pas si on se rappelle de ça là.
On s'est fait dire: C'est pas nécessairement vrai que deux termes c'est
une bonne affaire, parce que, effectivement, un directeur général
peut faire une maudite bonne job dans un établissement, alors pourquoi
le limiter à deux termes? Pourquoi ne pas le laisser continuer. Bien
sûr, bien sûr. Moi, je n'ai pas d'objection à ça.
Donc, on a éliminé cette possibilité de limitation
à deux termes.
Mais je me suis dit qu'à partir du moment où,
effectivement, on renforce le rôle du D. G., qu'on lui donne plus de
responsabilités, qu'on a tendance à envoyer plus de pouvoirs
à la région puis plus d'oxygène ou, à tout le
moins, qu'on essaie, au niveau du conseil d'administration de
l'établissement, le conseil d'administration déléguant une
très large partie de ses pouvoirs au directeur général,
nous avons l'obligation d'avoir des gens compétents, et
extrêmement compétents. Ça ne veut pas dire que les gens
qui sont là ne sont pas compétents. On va leur donner la
possibilité d'être dans la piscine. Ils vont avoir la
possibilité d'être dans la piscine, sans problème. Puis
j'imagine que, par rapport à quelqu'un d'autre, ils sont encore bien
mieux situés, parce que ça fait quatre, ça fait cinq,
ça fait sept, ça fait huit, ça fait neuf ans qu'ils sont
en poste puis qu'ils connaissent l'administration de ce genre
d'établissements.
Donc, au bout de la ligne, c'était une certification qui nous
permettait, pas d'avoir le "C. A. ", évidemment. J'étais
même prêt à changer. Je leur ai dit, au dernier
congrès, que j'étais même prêt à changer le
"C. A. " par le "L. A. " - puis "L. A. " c'était "Levine approuve" - si
c'était rien que le "C. A. " qui accrochait. Mais, évidemment, on
ne peut pas être dans une situation, aujourd'hui, où on dit: Oui,
ça a du bon sens pour tous ceux qui vont venir, mais pas pour ceux qui
sont en place. Moi, je ne marche pas là-dedans. Si c'est bon, c'est bon
pour tout
le monde. Bon. Il y a quand même des gens qui sont en poste
actuellement, qui occupent des fonctions et puis qui font une maudite bonne
job. Est-ce que, pour autant, on veut les éliminer du circuit? Pas une
maudite minute.
On va, par le mécanisme de certification, auquel seront
associés l'ENAP, l'association patronale, l'Association des D. G., le
ministère, faire en sorte qu'on ait quelque chose qui soit
crédible, très sérieux et donner la chance à ceux
qui sont là de passer au travers.
Mais c'était véritablement d'avoir tout le bagage de
compétences qu'il faut pour être capables de faire face aux
situations.
M. Trudel: Sur le fait qu'il y aurait deux règles, une
pour ceux et celles qui sont en place et une pour les nouveaux à venir,
je suis complètement d'accord avec vous, il ne peut pas y avoir deux
sortes de règles. Il faut que ça soit la même règle
qui s'applique à tout le monde. Mais, ce que je veux soulever, c'est
que, que le ministre souhaite avoir des compétences à la
direction des établissements du réseau, c'est on ne peut plus
souhaitable et honorable, c'est le moins que l'on puisse dire. Sauf que vous
avez un biais quant à la façon d'y arriver. Vous dites
constamment que c'est le citoyen qui est au centre, y compris le citoyen
décideur, sauf que, quand vous arrivez dans ce bout-là, pour le
citoyen décideur de son D. G., vous dites: Ah! si tu veux, on va te
mettre dans les pattes uniquement ce que, moi, le ministère, je vais
approuver.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: À moins que vous ne me donniez la
mécanique contraire.
M. Côté (Charlesbourg): Non, pas "que, moi, le
ministère". Non, non. J'ai pris soin de vous dire que c'est l'ENAP,
c'est l'association patronale, c'est l'Association des D. G. et c'est le
ministère. Donc, ce n'est pas "mot, le ministère". C'est les
quatre intervenants qui vont faire en sorte que le mécanisme qui va
amener la certification soit là et qui vont faire en sorte que, dans la
piscine, il y ait un certain nombre de personnes auxquelles le conseil
d'administration, lui, va se référer et il va décider
ultimement qui de 50, qui de 60, qui de 3, qui de 4, qui de 5 va
décider. Mais, au préalable, il y a, bien sûr, on peut
appeler ça une préqualification. C'est une qualification aussi en
même temps, mais qui va permettre, effectivement, au conseil
d'administration de choisir.
M. Trudel: Mais allons-y dans la mécanique de comment
ça pourrait marcher et probablement qu'on va arriver au même
résultat. Ça voudrait dire qu'il va y avoir quelque part un
examen de qualification pour quiconque veut être directeur
général d'un établissement de santé et de services
sociaux au Québec. Il va y avoir un examen national uniforme.
M. Côté (Charlesbourg): Avec différents
niveaux, compte tenu du niveau où vous vous rapportez. Comme je l'ai dit
tantôt, ce n'est pas les mêmes exigences pour quelqu'un qui va
gérer 500 000 $ que pour quelqu'un qui va en gérer 140 000 000 $,
il me semble, hein?
M. Trudel: Oui. Je ne veux pas couper la...
M. Côté (Charlesbourg): Vous voulez laisser la
chance à mon souffleur...
M. Trudel: Oui, c'est ça.
M. Côté (Charlesbourg):... d'influencer mon
oreille...
M. Trudel: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg):... ou de souffler dans mon
oreille pour influencer mon esprit.
Le Président (M. Joly): Compte tenu que nous avons un
problème de ventilation, je suis prêt à passer outre au
décorum et à permettre aux parlementaires et à ceux qui
sont autour de cette table d'enlever leur veston, s'ils le veulent.
M. Trudel: M. le Président, vous êtes d'une largeur
d'esprit.
M. Côté (Charlesbourg): Seulement le veston, M. le
Président?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Seulement le veston, M. le Président?
Le Président (M. Joly): On sait où ça
commence, mais il faut savoir où ça finit.
M. Côté (Charlesbourg): Vous êtes au bout!
M. Trudel: Et je souhaite que ça fasse époque et
que, comme directive du président, ça fasse partie maintenant de
l'interprétation du règlement de l'Assemblée nationale en
commission parlementaire. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Joly): J'espère que vous
l'appréciez, monsieur...
M. Gautrin: Est-ce que c'est un point qu'on débat?
Le Président (M. Joly): Non.
M. Trudel: Vous ne voulez pas enlever votre
bure?
Le Président (M. Joly): C'est une permission que le
président peut se permettre d'attribuer Est-ce que vous
l'appréciez, monsieur...
M. Trudel: Est-ce que vous voulez prendre un vote pour savoir si
on vous appuie?
Des voix: Ha, ha, ha! (17 h 15)
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, mon
ami, le sous-ministre adjoint, m'a fait part, dans un très court laps de
temps, de certains écueils de notre terminologie, compte tenu du fait
que nous faisons face à un recteur et que...
M. Trudel: En tout cas, j'allais vous en rendre une couple
là-dessus!
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! Effectivement,
"certification", dans le monde supérieur de l'éducation, n'est-ce
pas, a un sens qui... On obtient un certificat après un cours, n'est-ce
pas...
M. Trudel: Voilà!
M. Côté (Charlesbourg):... qui peut
s'échelonner sur un certain nombre d'années...
M. Trudel: II ne faut pas le négocier, il faut le
gagner!
M. Côté (Charlesbourg):... ayant été
en contact avec toutes ces sommités qui enseignent sur le plan
universitaire. Ça peut donc avoir une connotation ou on peut lui donner
un sens différent de ce que, nous, on souhaitait. Donc, on a
parlé de certification, mais c'est l'esprit sous ça qui est
davantage important à ce moment-ci, l'objectif étant, bien
sûr, de faire en sorte qu'un certain nombre de personnes puissent
être, tantôt j'ai employé "préqualifiées" ou
prédisposées à embarquer dans la piscine. Effectivement,
quand vous embarquez dans une piscine et que vous ne savez pas nager, vous avez
peut-être des chances de vous noyer. Puis ce n'est pas bon pour
l'individu non plus d'errer, alors il y a des risques là aussi. Donc,
à partir de ce moment-là, il n'y a pas uniquement un examen au
sens strict des examens qu'on connaît ou un concours qui fait que vous
l'êtes ou que vous ne l'êtes pas. Il y a du travail qui se fait
actuellement et qui vise à une certaine standardisation des normes. Et,
ça, ça se fait en collaboration et de concert avec les
différents intervenants.
Là-dessus, M. Charlebois pourrait peut-être vous
évoquer très brièvement où on en est, où
est-ce qu'on se dirige, toujours en se rappelant que, si on était dans
la situation où un conseil d'administration disait, par exemple: Nous
autres, on a un D. G. et c'est un bon D. G. pour nous autres, puis on aimerait
bien ça le garder, celui-ci pourrait aller au comité qui va
évaluer si, effectivement, il se préqualifie ou pas, puis s'iis
décident de le prendre, ils le prendront, dans la mesure où il y
va Donc, ce n'est pas à sens unique; ça peut être dans les
deux sens aussi. C'est ce que j'avais dit aux D. G. et aux associations
patronales qui s'interrogeaient à l'époque. Mais peut-être
que, pour un complément d'information ou s'il reste quelque chose
à dire - et je suis convaincu qu'il en reste à dire - M.
Charlebois pourrait peut-être ajouter.
M. Charlebois: En fait, pour ce qui est de la mécanique
comme telle de ce qu'on pourrait appeler la qualification ou pour amener une
personne à être déclarée apte à occuper une
fonction de directeur...
M. Côté (Charlesbourg): Autrement dit, autre chose
que "certifiée"!
M. Trudel: Le mot "apte" dans le contexte actuel...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est parce qu'il y a
certaines...
M. Trudel:... c'est parce qu'il y a des inaptes?
M. Côté (Charlesbourg):... interprétations
qui ont... On m'associe, à l'occasion, au boeuf de
Matane; C. A., "Côté approuve", c'est davantage du
boeuf.
M. Trudel: Oui! Mais, là...
M. Côté (Charlesbourg): C'est inspiré du
boeuf.
M. Trudel:... vraiment, vous tombez dans l'universitaire. Ce
n'était pas le boeuf de Matane, c'était le "boeu" de Matane.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! mais, ça, c'est
en langage plus populaire.
M. Trudel: Ah oui!
M. Côté (Charlesbourg): Là, c'est un recteur
qui accepte de parler le langage du peuple.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Paradis, Matapédia): M.
Charlebois.
M. Charlebois: Actuellement, nous travaillons à un projet
de politique de mobilité des directeurs généraux qui vise
à essayer d'opéra-tionnaliser, éventuellement, ce
concept-là, entre guillemets, de certification. Ce qui est
prévu,
c'est la création d'un organisme, comme M. Côté
l'exposait, qui réunirait des représentants des régies
régionales, des établissements, des cadres directeurs
généraux et du ministère, lequel serait responsable,
justement, de gérer la mobilité volontaire et la mobilité
involontaire, parce que, bien sûr, il y a des abolitions de postes. De
toute façon, dans la vie courante du réseau, il y en a. Il y a
des gens qui ont ce qu'on appelle la stabilité d'emploi et on essaie
dé les replacer.
Finalement, il y a un dernier volet qui serait, continuons à
l'appeler la certification, là, pour se comprendre. Ce que ce sera
exactement, encore une fois, c'est dans la perspective, là, de
normaliser les standards, de normaliser les exigences et dans la perspective
que les candidats soient donc présélectionnés, si l'on
veut, ou que les candidats soient déclarés aptes à tel
niveau de fonction. Les instruments qui seront développés pour
mesurer les compétences de gestion, essentiellement, des directeurs
généraux dans le contexte de la réforme et des changements
des années quatre-vingt-dix, donc, vont essayer de prendre en compte
plusieurs des choses que vous évoquiez un peu plus tôt, à
savoir les changements culturels dans les organisations, les nouvelles valeurs
qui se développent, etc.
Ce sont des choses qui peuvent être appréciées par
une série d'instruments qui peuvent être l'examen, qui peuvent
être telle simulation, qui peuvent être aussi, bien sûr, des
entrevues très poussées. Donc, ces divers instruments seraient
développés par cet organisme, justement en collaboration et en
consultation avec l'ENAP, entre autres, qui a une certaine expertise dans le
domaine. C'est donc ainsi que serait développée l'instrumentation
pour arriver à développer ou à préciser les
instruments pour constituer, éventuellement, les listes de candidats ou
la piscine, entre guillemets.
M. Trudel: Pourquoi vous maintenez, M. le ministre, que ça
va être public, que ça va être un concours public ouvert.
Vous n'avez pas dit "ouvert", vous avez dit "public", là. Ça va
être un concours qui ne va être ouvert qu'à ceux qui vont
avoir l'"approved".
M. Côté (Charlesbourg): mais, préalablement,
le concours est public pour la simple et bonne raison que tout individu voulant
se présenter et être déclaré apte peut le faire. il
est public. donc, ce n'est pas un concours sur invitation, c'est public, je
veux dire. il y a un concours pour déclarer des candidats aptes à
être éventuellement d. g., alors c'est là qu'ils vont
aller. donc, il est déjà public à ce moment-là. il
est déjà public.
Si je me rappelle un pou du processus de choix d'un recteur, il commence
par être très large, quant aux candidats qu'on peut penser aptes.
Évidemment, moi, j'ai déjà entendu des noms
étonnants pour l'Université Laval, sur le plan de l'aptitude. Le
temps a fait son oeuvre et on s'est aperçu, à un moment
donné, que ce n'était pas tout le monde qui était apte. On
en arrive avec un certain nombre limité de personnes qui accèdent
au cénacle.
M. Trudel: En vous disant que, même, ça va plus loin
que ça, parce que vous savez que vous ne posez pas votre candidature
à un poste de recteur. Personne ne peut poser sa candidature. C'est les
autres qui posent votre candidature au poste.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Ça
dépend de tes amis.
M. Trudel: Non, non, mais le processus, actuellement, fait en
sorte qu'on ne fait pas appel au candidat.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Très
bien.
M. Trudel: M. le ministre, là-dessus, plus on me donne les
détails à certains endroits, plus je suis inquiet.
C'est-à-dire qu'il va y avoir un concours de qualification. Quiconque
veut devenir directeur général d'établissement devra
passer le test de qualification. Bon! Là, à travers le
Québec, on passera un test...
M. Côté (Charlesbourg): Ce ne sera pas uniquement un
concours au sens qu'on connaît maintenant. Quand on parle d'aptitudes,
ça ne se mesure pas uniquement par un concours écrit, on se
comprend là-dessus.
M. Trudel: Bien, c'est-à-dire des exigences, mais,
effectivement, des examens de qualification de différents types pour
être admis à postuler éventuellement un poste de directeur
général dans un établissement. Vous devez avoir un certain
nombre de paramètres pour opérer. On veut monter une banque de
combien de personnes? Là, tantôt, on va avoir des postes pour
à peu près 400 chefs d'établissement. On visé
à recruter, on vise à construire cette banque-là avec
combien de candidatures possibles ou de postulants possibles?
M. Côté (Charlesbourg): Pour bien se comprendre, ce
sera un nombre beaucoup plus limité que vous ne le croyez. J'ai fait
allusion brièvement tantôt au fait qu'un certain nombre de
contrats ont été renouvelés. Il y a un certain nombre de
conseils d'administration qui se sont prévalus de leur droit de
renouveler le mandat d'un D. G. existant.
Pour certains, je l'ai dit lorsqu'on a discuté tout ça, on
a autorisé la tenue d'un certain
nombre de concours pour les établissements qui allaient demeurer
des établissements uniques: GLSC, centres hospitaliers. Donc, i! y a un
certain nombre de concours qui sont en cours actuellement ou qui ont
été autorisés au cours de la dernière année
et c'est un mandat de quatre ans. Donc, à ce moment-là, c'est des
choses qui sont en place. Je ne sais pas combien, à ce niveau-là,
il va en rester, mais il ne faut jamais perdre de vue non plus qu'on a dit que
200 postes disparaîtraient, plus ou moins. Donc, on est dans une
situation de contrats qui se renouvellent actuellement, qui ont encore force de
loi, et qui vont avoir force de loi et, d'autre part, il y a une
réduction du nombre de postes de D. G. Quand tout ça va
être finalisé, à partir du moment où le
comité sur la standardisation des normes et des exigences pour rendre un
candidat apte à être D. G. aura fait son travail, en collaboration
avec les différents intervenants, à ce moment-là, la
mécanique va s'enclencher.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): M.
Charlebois.
M. Charlebois: Alors, je vous renvoie à ce que
j'énonçais tout à l'heure, que l'hypothèse, encore
une fois, qui est en consultation a l'heure actuelle, est de confier à
un organisme la gestion de cette fonction qu'on appelle la mobilité,
soit volontaire ou involontaire. Toutes les combinaisons sont imaginables. On
imagine, par exemple, que l'organisme peut faire un appel annuel, comme il peut
faire un appel aux deux mois, comme il peut faire un appel à partir des
concours ou des postes vacants importants qui s'ouvrent. Je pense que les
façons d'alimenter justement la banque, pour l'instant, elles ne sont
pas déterminées et précisées. Pour l'instant,
l'hypothèse est plus de confier justement la gestion de cette banque
à un organisme qui réunira des gens du réseau, donc des
régies régionales, des associations de cadres, des associations
d'établissements et, également, du ministère.
Le deuxième élément, le nombre de postes de
directeurs généraux qui s'ouvrent annuellement: actuellement, il
y a 850 établissements et il y a à peu près 50 ou 60
postes qui s'ouvrent. On sait qu'avec la réforme, il y a un nombre de
postes de directeurs généraux, pas nécessairement qui vont
disparaître. Il va quand même exister des directeurs dans des
centres qui ne seront plus directeur général dans le sens de
répondre à un conseil d'administration, mais on sait que le
nombre de postes de directeurs généraux va diminuer dans les
prochaines années. Il y aura donc très certainement un surplus
à résorber et si, au net, il y a, par exemple, 600 ou 650 postes
de directeurs généraux, une fois la reforme achevée, on a
une indication du nombre... Quand on sait qu'on a à peu près 50
postes vacants pour 800, si on prenait le même ratio, le jour où
on aura 600 ou 650 postes, ça veut dire qu'annuellement ce sera à
peu près 35 pu 40 concours. Alors, on a là une indication de
l'ampleur, si on veut, de la banque. (17 h 30)
Je voudrais ajouter une chose aussi c'est qu'il y a une
problématique ou une préoccupation importante des directeurs
généraux à laquelle on essaie - pas uniquement des
directeurs généraux mais aussi de plusieurs cadres - de
répondre et c'est celle de favoriser la mobilité. On sait que le
réseau est assez compartimenté, qu'il y a des cheminements de
carrière à l'intérieur de certaines catégories
d'établissements, mais qu'il peut être difficile de circuler de
l'une à l'autre. Alors, on tente, en même temps, de créer
un lieu où les cadres, intéressés à accéder
à des postes de directeurs généraux, et les directeurs
généraux aussi, bien sûr, désireux d'accéder
à d'autres postes, pourront, en tout sécurité et en toute
confiance, discuter de leur carrière, donc de créer une
espèce de plaque tournante pour favoriser cette mobilité.
S'ajoutent à ça aussi, bien sûr, certaines conditions de
travail qui peuvent supporter la mobilité. Et, dans la consultation que
nous faisons à l'heure actuelle, il y a des éléments
facilitant ça également. Alors, c'est donc dans une espèce
de problématique d'ensemble de mobilité que nous évoluons
dans ce dossier, à ce moment-ci.
M. Trudel: Ça voudrait dire qu'un jour on pourrait aussi
bien se réveiller avec une banque de 5000 personnes qui auraient acquis
le titre d'avoir le droit de se présenter à un examen, pas
à un examen, pardon, à une ouverture de poste de directeur
général dans un établissement.
M. Charlebois: Prenons-le autrement. S'il y a 50 concours par
année, il y a peut-être 50 appels publics et il y a
peut-être, à ce moment-ci, 100 candidats ou 50 candidats pour
chacun des concours. On se retrouve peut-être, à travers le
Québec, chaque année, avec de 2000 à 3000 personnes qui se
sont pointées et 10 % ou 20 % d'entre elles ont peut-être
été vues, retenues par les comités de sélection.
C'est évident que, dès l'instant où on est avec un
réseau d'établissements publics, on doit s'assurer que les
personnes désireuses d'accéder à des postes de direc tion
puissent savoir que ces postes-là s'ouvrent et puissent se pointer.
C'est évident qu'il peut y avoir un nombre important de candidats. Main
tenant...
M. Côté (Charlesbourg): Mais plus il y en a, plus tu
as le choix.
M. Trudel: Tout à fait.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas
nécessairement mauvais.
M. Trudel: Non, non.
M. Côté (Charlesbourg): Quand je regarde, on ouvre
135 postes d'agent routier puis il y a 37 000 candidatures. Coudon! tant mieux,
s'il y en a un plus grand nombre qui se présentent puis qui sont aptes
à. À ce moment-là, ça donne plus de choix aux gens
du conseil d'administration. Moi, je trouve que ce n'est pas mauvais.
M. Trudel: Je vais vous le dire franchement, ce qui m'achale
beaucoup, beaucoup, beaucoup, c'est moins la problématique du passage du
nombre de directeurs généraux qui sont en place actuellement vers
un nombre d'établissements qui vont avoir un nombre plus restreint de
directeurs généraux. Là, si on ne fait jamais aucun
changement dans aucun de nos systèmes, on va s'assurer d'immobilisme
éternellement. C'est évident que ça peut causer des
problèmes, ça. Mais c'est toute la question de dire... Il y a
carrément un choix qui a été fait de dire: J'émets
un certain nombre de normes de qualité, de qualification que devront
respecter les directeurs généraux d'un établissement de
santé et de services sociaux au Québec et les conseils
d'administration les appliqueront, ces normes, à l'intérieur d'un
appel de candidatures public et même en allant plus loin que cela dans
cette première façon de voir les choses, y compris quelqu'un,
actuellement en tout cas, au niveau de la composition des comités de
sélection, qui est en provenance du ministère, qui peut
très certainement se charger d'être le surveillant de la
procédure, si vous me permettez, là-dessus, un.
Deuxièmement, on va de l'autre côté et on dit: Non,
je ne prends pas cette possibilité-là. L'autre possibilité
que je prends, c'est que je vais faire en sorte de créer une piscine.
Dans le fond, vous savez, on fait exactement ce qu'on fait avec les comptables
et les C. A., en particulier. Les universités leur dispensent ou leur
décernent, leur donnent un certificat de compétence après
un baccalauréat. Sauf que la corporation leur fait passer un examen
uniforme final ou un examen final uniforme à travers tout le Canada pour
sélectionner ceux qui seront capables d'appliquer ou pas le manuel de
l'ICCA, l'Institut canadien des comptables agréés.
Nous, on a tout un système de formation: On a des individus qui
sont, évidemment, plus ou moins qualifiés - ça varie selon
les individus dans notre système de formation publique - et on dit aux
organismes publics: La meilleure garantie qu'on puisse se donner qu'on va
engager la meilleure personne, c'est d'avoir un concours public, ouvert
à tous, chance au coureur et démonstration à faire au
conseil d'administration. Ce que vous dites, c'est qu'on va faire une
présélection.
M. Côté (Charlesbourg): Concours public, une chance
à tous.
M. Trudel: On va faire une présélection selon des
normes qu'on va établir centralement, nous autres.
M. Côté (Charlesbourg): Selon des normes qui vont
être établies en collaboration...
M. Trudel: L'ENAP ou...
M. Côté (Charlesbourg): Non C'est important. La
distinction est importante. Selon des normes que nous allons établir,
comme on l'a dit tantôt, avec l'ENAP, avec les régies
régionales, avec l'association concernée de
l'établissement, parce que les exigences de l'association des centres
d'accueil et d'hébergement actuels rie doivent pas nécessairement
être les mêmes que celles des centres hospitaliers. Les exigences
des CLSC ne doivent pas nécessairement être les mêmes que
celles des deux autres catégories et aussi de l'Association des
directeurs généraux qui est mêlée au processus.
Donc, quand on dit centralement, le ministère est un parmi d'autres, et
c'est pour ça qu'on le dit. On aurait pu dire: Le ministère va
établir les normes et tout le kit. On a dit: Non. Je pense qu'il faut
faire en sorte que d'autres gens que nous autres soient mêlés
à ça pour en arriver à des normes et à des
exigences qui soient des exigences qu'on peut exiger d'un candidat
déclaré apte à faire la job.
M. Trudel: Vous venez d'employer le mot. Pourquoi vous avez fait
le choix de les appliquer? C'est quand même vous autres qui avez la
responsabilité au ministère, dans ce qu'on voit comme
économie générale. Pourquoi vous avez choisi d'appliquer
ces normes-là vous-mêmes pour fournir un bassin de candidats
plutôt que de fournir les normes en obligeant les conseils
d'administration à respecter un certain niveau, un certain nombre de
normes? Pourquoi vous avez choisi ça?
M. Côté (Charlesbourg): Dans notre esprit,
c'était pour effectivement s'assurer qu'on en arrive à une
mobilité, à une possibilité de mobilité parce que
c'était ça qui était la question au départ.
Rappelez-vous qu'on disait deux mandats. Pourquoi Mme Lavoie-Roux est
arrivée avec deux mandats maximum? Pour permettre la mobilité
parce qu'on s'est aperçus que, de la mobilité, il n'y en avait
pas. Donc, on a un objectif de mobilité de cette main-d'oeuvre et
mobilité, pas uniquement interétablissement, mais mobilité
aussi à l'intérieur de l'établissement. Dans ce
sens-là, on se retrouve dans une situation d'équité sur le
plan de l'application un peu partout. Parce que, si on en arrive à un
concours de préqualification qui est provincial, avec un jury qui va
juger Rémy Trudel, Dolbec, Paradis, Côté, tout le monde
passe par là et tout le monde est jugé, règle
générale, avec le même
esprit pour te rendre candidat apte à exercer cette
profession-là. À partir de ça, dans la piscine, le conseil
d'administration va dire: Côté, moi, pour l'avoir
rencontré, il ne m'intéresse pas, il a un caractère un peu
"rough" et ce n'est pas tout à fait ça que ça prend.
Ça prend un caractère plus doux, ça prend Trudel.
Ça va plus un peu avec notre personnel. On a consulté notre
personnel et, évidemment, sa vaste expérience comme recteur, donc
comme gestionnaire des fonds publics, fait qu'il est plus acceptable par les
médecins...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg):... que Côté.
Évidemment, à l'opposé, un CLSC pourrait dire: On a des
dossiers qui doivent avancer et, effectivement, on veut avoir
Côté, il va... Évidemment, ça serait un renversement
de situation total par rapport à 1974 où jamais un CLSC n'aurait
voulu de moi, mais, à ce moment-là, ça pourrait être
le cas.
Donc, évidemment, c'est là où la
personnalité de l'individu - parce qu'on a différentes
personnalités - va jouer. Et, pour moi, c'est une question à base
provinciale, mais c'est aussi une question d'équité pour les gens
qui peuvent avoir accès, parce qu'il est public; il est accessible
à tous ceux qui pensent avoir des compétences pour y aller et ils
doivent passer au travers. Et, au-delà de ça, bien...
M. Trudel: Parce que, au niveau de votre sélection, de
votre présélection, appelez-la comme vous voulez, pour tomber
dans la piscine, évidemment, vous allez avoir besoin de
caractères, de critères très différenciés:
grandeur de l'établissement, type d'établissement, situation
géographique. Là, on a un établissement, un centre
d'accueil à Matane, un centre hospitalier à Val-d'Or, un centre
de réadaptation sur l'île de Montréal. Pour en arriver
à établir des catégories... Ça va se multiplier,
à mon avis, presque à l'infini, l'infini étant le nombre
d'établissements, parce que, est-ce que ça veut dire, par
exemple, que celui ou celle qui serait qualifié pour être dans la
piscine et qui serait nommé ou qui serait actuellement directeur
général, appelons-le d'un petit centre d'accueil - peu importe si
"petit", c'est budget ou nombre - il serait obligé de repasser le test
pour prendre charge d'un plus gros établissement dans le réseau
de la santé et des services sociaux ou si le "tag" est universel?
M. Charlebois: Encore une fois, là-dessus, ce que je vous
indiquais tantôt, c'est qu'on envisage de confier à un organisme
la responsabilité d'élaborer des règles de
présélection, si on veut. Mais on peut facilement imaginer dans
le réseau... Il y a 800 établissements. Il y a donc 800
directeurs généraux. Ce ne sont pas tous des postes de
complexité égale. Si on prend juste la situation actuelle, il y a
un système de rémunération qui rend compte de cette
diversité des tâches et de cette complexité des
tâches qui est fort différente. On a un système de
rémunération qui a 14 ou 15 niveaux de
rémunération. On peut facilement imaginer que, dans ces 15
niveaux de rémunération, partant, par exemple, du plus petit
centre, soit un centre d'hébergement ou un centre d'accueil, vers
l'hôpital universitaire le plus grand de la province, il y aura
peut-être quelques niveaux de complexité, pas
nécessairement 15, mais peut-être 3, peut-être 4 niveaux de
complexité.
On peut aussi imaginer qu'il y a des types d'activités
très différents dans le réseau, que ce soient des
activités à prédominance sociale- ou des activités
à prédominance santé, que ce soient des activités
à prédominance communautaire ou des activités qui sont
plus de l'ordre de l'hébergement ou du traitement. Mais tout ça
ne nous amène pas à imaginer un système qui se
démultiplie à l'infini. On peut assez facilement concevoir qu'il
y aurait des personnes qui pourraient être jugées aptes à
occuper une fonction de direction générale dans telle aire
d'activité et tel niveau de complexité.
C'est probablement ce vers quoi nous allons nous diriger comme n'importe
quel bureau, organisme ou boite responsable de faire du placement de cadres,
qui reçoit les candidatures volontaires. Ils sont à même
d'évaluer des potentiels de gestion des compétences et ils
doivent faire une espèce de mariage avec des postes qui s'ouvrent. Mais
une personne qui se pointe là n'est pas nécessairement apte
à faire n'importe quoi. Il y a des domaines dans l'activité
économique, industrielle ou autre. Il y a des niveaux de
complexité.
Notre réseau est un peu à cette image, mais ce n'est
très certainement pas à l'infini, très certainement pas.
Je pense qu'on peut assez facilement concevoir qu'il y a quelques zones.
M. Trudel: En tout cas, je comprends très mal que vous
liiez la nécessité d'avoir une politique de mobilité de la
main-d'oeuvre au niveau supérieur dans les établissements de
santé et de services sociaux... Et c'est essentiel qu'il y en ait une,
qu'il y ait une politique. C'est tout à fait fondamental - on en a 800
et même si on s'en va à 600 ou à 400, peu importe, le
nombre est élevé - d'avoir une politique de mobilité des
cadres supérieurs. Mais, franchement, je vous dis que je ne vois aucun
lien entre la nécessité et le devoir d'avoir une politique de
mobilité des cadres supérieurs et un examen d'entrée pour
administrer des établissements. Ces deux éléments
là peuvent se traiter et doivent normalement se traiter de façon
très distincte parce qu'on ne parle pas de la même chose. On parle
de tout individu qui veut être à la direction
générale d'un établissement dont la mission, la vocation
et
la philosophie sont telles que décrites dans la loi ou, en ce qui
concerne les pratiques de la philosophie, dans les règlements de
l'institution et dans ce qu'est l'institution au niveau de ses plans,
d'intervention.
Que le ministère ait le souci d'avoir une politique de
mobilité de la main-d'oeuvre et de perfectionnement de la main-d'oeuvre
- évidemment, c'est deux morceaux qui vont toujours ensemble ça,
mobilité et perfectionnement - ça va de soi, sans ça on
sclérose notre corps dirigeant, mais je pense qu'il ne faut pas lier les
deux ensemble. Je suis certain qu'il ne faut pas lier les deux ensemble
nécessairement quant à la sélection. Par ailleurs - je
suis obligé de revenir à ça - quel est le motif qui fait
dire au ministre actuel, le ministre de la Santé et des Services
sociaux: On. va vous sélectionner, on va vous certifier, on va vous
qualifier avant que vous puissiez poser votre candidature dans un concours dit
public? C'est quoi le souci? Nos établissements de formation ne forment
pas des bons bacheliers en administration? L'ENAP ne forme pas de bons
maîtres en administration publique? C'est quoi? Nos professionnels de la
santé, on les a mal évalués et nos comités de
sélection évaluent mal les personnes qui sont entrées dans
le système? Parce que, là, pour le futur, ça doit
être basé sur le passé un peu. C'est quoi la motivation
à la base, là, de vouloir les présélectionner, leur
donner leur C. A. ? Pas leur "Côté approuve", leur comptable
agréé. Pourquoi passer un examen sous forme...
M. Côté (Charlesbourg): Vous n'avez rien contre les
comptables agréés?
M. Trudel: Je suis pour, mais je suis aussi pour les C. G. A. et
pour les R. I. A. et...
M. Côté (Charlesbourg): Ah!
M. Trudel: Comment ça s'appelle, l'autre gang? Les C. M.
A. D'ailleurs, on va y revenir, on va en parler de ça dans cette
loi-là. C'est important. Mais quelle est la motivation du
ministère et du ministre pour dire: Je vais tous leur faire passer un
concours? Vous savez l'expression, la commission ou le groupe, le Bourbonnais
du ministère de la Santé et des Services sociaux, le groupe qui
va s'occuper de faire passer le test, qui va s'occuper de sélectionner,
ça me semble d'une complexité telle et d'une
inapplicabilité telle que j'aimerais bien que le ministre puisse nous
dire, ici, aujourd'hui: Vous savez, le citoyen à qui j'ai
décidé de faire confiance, y compris la catégorie de
citoyens décideurs, je vais le laisser en mesure de juger, mais je vous
dis qu'il y a des normes, des qualifications, des normes de qualification qui
doivent être respectées par les établissements, suivant la
complexité de la tâche à réaliser. Par ailleurs, la
garantie que je vais avoir, c'est, évidemment, que ce soient toujours
des concours publics, comme ça l'est actuellement, de toute
façon, dans ces établissements-là. Mon citoyen
décideur, je vais lui faire confiance jusqu'à ce bout-là
et j'accepterais même, comme ça l'est actuellement, qu'il y ait -
vous excuserez l'expression - comme on dit souvent, une "string" du
ministère là-dessus, c'est-à-dire toujours quelqu'un du
ministère sur les comités de sélection.
Je ne trouve pas ça abusif, je ne trouve pas ça anormal
que le ministère responsable de répondre de l'administration des
fonds public dans tel ou tel établissement, à l'Assemblée
et au public en général, ait un représentant. Mais c'est
une mécanique qui, au fur et à mesure qu'on questionne ici... Je
comprends très bien que la mécanique n'est pas toute
finalisée, finement boulonnée là, mais je vais vous dire
franchement que c'est ça qui m'inquiète, justement. C'est
ça qui m'inquiète beaucoup. C'est qu'on est en train de
créer comme une espèce de système trilatéral pour
la sélection des D. G. dans les établissements au Québec.
Moi, je vais vous dire franchement que, quand ça se passe centralement,
quand ça se passe à peu près entre la même
catégorie de personnes, je demeure très très inquiet et
j'aimerais beaucoup mieux que vous preniez votre billet du public et que vous
disiez: Mon citoyen décideur, là aussi, je vais lui faire
confiance, même pour ce bout-là. Je suis capable de voir aux
normes de sélection des directeurs et, par ailleurs, je m'engage
à ce qu'on se donne, au niveau du ministère, une politique de
mobilité des cadres supérieurs et de perfectionnement de ces
cadres-là.
Le Président (M. Joly): Nous allons suspendre deux
minutes, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 17 h 51) (Reprise à 17 h
58)
M. Côté (Charlesbourg): On reprend où on a
laissé, M. le Président. Moi, pour un, je ne m'attarde pas tant
à la liste qui constitue la piscine. Ça, c'est une chose.
Ça peut être une grande piscine; ça peut être une
toute petite piscine. Évidemment, avec les piscines qu'on connaît
aujourd'hui, à l'occasion, on est obligé de mettre des
séparateurs parce qu'il y en a qui ne sont pas capables d'aller dans
l'eau au-dessus des épaules, puis, dans la piscine, à un moment
donné, il y a plus d'eau, alors c'est dangereux. C'est mon cas.
Donc...
M. Trudel: On partage ça.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, à partir de
ça, il y a une chose qui est certaine...
M. Trudel: On a toujours fait de la politi-
que, on n'a jamais eu le temps d'apprendre à nager.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça. Moi,
je viens d'un milieu en Gaspésie, du côté nord, M. le
Président, où on se baignait une fois par année et on
était obligé d'avoir des chaufferettes après. Alors, ce
n'est pas la Baie-des-Chaleurs, c'est la Côte-Nord, dans le golfe.
M. Trudel: Moi, c'est la prudence de ma mère qui a
toujours dit, ma chère maman: Jamais tu n'iras te baigner avant de
savoir nager.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Donc, le processus, lui,
vise à une standardisation. Pourquoi? Pour en arriver - puis ce n'est
pas dit à rencontre de personne - à avoir les meilleurs candidats
pour occuper les fonctions nouvelles de D. G: dans l'esprit de la
réforme, qui est quand même un élément
extrêmement important. On ne demandera plus de gérer de la
même manière qu'on gérait hier. Donc, on dit: II y a quand
même une volonté. On n'y réussit peut-être pas
toujours très bien dans le geste législatif qu'on pose, mais,
à tout le moins, la volonté est là: plus de pouvoirs au
niveau de l'établissement, donc plus de responsabilités au
conseil d'administration, mais aussi plus de responsabilités au
directeur général qui, demain ou de manière quotidienne,
va assumer les responsabilités qui vont être définies
ultérieurement quand on va passer à d'autres articles:
Donc, on va se retrouver devant une situation où les D. G. vont
effectivement avoir affaire à une masse, donc à un budget qui
peut être beaucoup plus considérable. Il devra être
géré dans l'esprit de la réforme Ça exige quand
même un certain nombre de choses et on ne fait pas une réforme
comme celle-là pour laisser libre cours, sur le plan de
l'interprétation et de l'application, à n'importe qui, n'importe
où, n'importe comment puis dans n'importe quelle institution. Ne
serait-ce que d'envisager l'élargissement qu'on donne comme
responsabilité du D. G. sur le plan administratif et on voit le
tollé que ça fait avec les médecins sur le plan du CMDP.
Dans les discussions qu'on a eues, évidemment, avec les médecins,
eux étaient très inquiets, pas nécessairement dans les
gros établissements, parce que, quand on discute avec eux, ils nous
disent: Dans les gros établissements, faites-vous en pas...
M. Trudel: On essaie d'innover.
M. Côté (Charlesbourg):... tout le monde se mesure,
puis ça va relativement bien. C'est dans les établissements de
taille moyenne où nos inquiétudes sont beaucoup plus grandes. On
a beaucoup d'inquiétudes, avec tout le pouvoir que vous donnez au
directeur général, qui peut presque devenir roi et maître -
selon leur niveau d'appréciation - de l'ensemble. Ils n'ont qu'à
voir ce qui se dit un peu partout pour voir, même si c'est
exagéré, qu'effectivement le D. G., à la fin de
l'exercice, va être un homme qui aura plus de pouvoirs et qui devra
correspondre à ce qu'est la réforme. Et, effectivement, ce qu'on
vise, c'est un rehaussement de la qualification. Quand on parle de processus,
c'est un processus qui mène à reconnaître l'aptitude de
l'individu à être. Ce processus-là, comme on l'a dit
tantôt, ne peut pas être juste piscine, tu souffles dans la
piscine; puis tu montes ça en haut, le conseil d'administration.
Ça peut être un conseil d'administration qui, demain matin, va
dire. Ce candidat là, pour nous autres, il est extraordinaire, on l'a
découvert, il est à l'intérieur de notre
établissement et on aimerait ça quelque chose de rare que cet
individu-là puisse être notre directeur général. On
pourrait le décider demain matin, demander que le comité en
question analyse l'aptitude de l'individu à - on va essayer d'employer
les bons termes là - et le comité pourrait dire: Oui,
effectivement, il est apte à. Donc, ce n'est pas une liste
fermée, bloquée à tout jamais, tu piges dedans, puis...
Non, il y a la possibilité qu'effectivement on puisse faire qualifier un
candidat à ce niveau-là, qualifier dans le sens de "apte", et,
à ce moment-là, le conseil d'administration... Ce n'est pas un
tiroir fermé, très très fermé.
Oui, on vise à un rehaussement. Et moi, si j'étais
directeur général aujourd'hui, devant une attitude comme
celle-là, je me dirais: Oui, c'est aussi la possibilité d'une
reconnaissance des compétences que j'ai et que j'exerce, mais qui ne
sont pas nécessairement reconnues aujourd'hui à leur juste
valeur. Et pourquoi pas demain matin, si je suis dans un centre hospitalier de
soins de longue durée, pourquoi pas, à ce moment-là,
éventuellement pouvoir, par ce processus de qualification, être le
directeur général d'un centre hospitalier? Oui, mais par la
qualification et l'aptitude que vous pourriez me donner. Donc, c'est ce que
j'aurais à vous dire à ce moment-ci.
M. Trudel: Ce que vous venez de dire, est-ce que ça
voudrait dire que, dans un concours pour désigner un directeur
d'établissement, n'importe qui pourrait faire application, y compris
ceux qui ne seraient pas déjà dans la piscine?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui
M. Trudel: Parce que vous dites: Oui, on pourrait faire certifier
quelqu'un, je pourrais certifier quelqu'un qui n'est pas dans la
M. Côté (Charlesbourg): Au niveau du conseil
d'administration, comme je vous ai dit tantôt, s'ils trouvent une
candidature qui, pour
eux autres, est une candidature qui serait intéressante compte
tenu d'un certain nombre de facteurs qu'on ne connaît pas
aujourd'hui...
M. Trudel: Écoutez, c'est parce que je ne veux pas...
L'inverse, là...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Ce n'est pas le conseil d'administration qui identifie
quelqu'un. Je comprends que ça peut arriver. Bon. Mais quiconque
pourrait présenter sa candidature, être éventuellement
retenu par le comité de sélection et, si ce n'est pas un
certifié, il pourrait aller se faire certifier.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, pourquoi pas? Pourquoi
pas éventuellement? Pourquoi pas? Il n'a jamais été
question d'exclure ça. Pour nous autres, l'objectif fondamental est d'en
arriver à une standardisation de la reconnaissance de l'aptitude de
personnes à oeuvrer comme directeur général dans le
réseau. Évidemment, ça, le lien de mobilité qu'on
évoquait tantôt, pour moi, il devient extrêmement important,
parce que, actuellement, et ce sera vrai, demain aussi, ce sur quoi ie
ministère a une certaine emprise, c'est sur les D. G., alors que tous
les cadres supérieurs sont des nominations de l'établissement.
Donc, à ce niveau-là, le ministère n'a d'aucune
manière à faire.. C'est un règlement, j'imagine, qui
régit tout ça?
M. Charlebois: Oui, il régit les conditions de travail des
cadres supérieurs, mais le ministère n'intervient pas dans
l'ouverture, si on veut, des postes autres que celui de directeur
général. Dans ce sens-là, il y a un lien entre la
mobilité et les conditions pour accéder à un poste de
directeur général.
M. Trudel: Plus vous faites la description, plus ça
m'inquiète. D'abord, quand j'entends de la bouche du ministre la
"standardisation des qualifications", là, ça ne ressemble pas au
discours que je suis habitué d'entendre de sa bouche, du mur à
mur, puis de la standardisation, puis de la responsabilisation du citoyen.
M. Côté (Charlesbourg): Attendez un petit peu
là! Non. Un instant! Un instant, là! Un instant! Il ne faut pas
me prêter des intentions que je n'ai pas, non plus. Il faut bien se
comprendre. À des questions que vous avez posées tantôt, la
première: "C'est-y" un concours pour tout le monde? Je dis non.
J'imagine, entre nous autres là, qu'il peut peut-être y avoir une
certaine connotation entre le CLSC de Grande-Vallée et le CLSC du
Témiscamingue.
M. Trudel: Partage...
M. Côté (Charlesbourg): Hein? M. Trudel:
Partage...
M. Côté (Charlesbourg): II me semble bien que le
gars qui va bien "fitter" dans la standardisation du D. G. qui pourrait faire
à Grande-Vallée, il a des bonnes chances de faire aussi une
maudite bonne job dans des territoires comme le Témiscamingue, Je ne
suis pas sûr qu'il serait très à l'aise à la
basse-ville, à Québec. Mais il y a quand même un certain
nombre de postes qui, à ce moment-ci, méritent que, sur le plan,
de la simple équité au niveau du choix, on exige les mêmes
aptitudes. Est-ce qu'on a ça aujourd'hui? Non, Non, on n'a pas ça
aujourd'hui. Aujourd'hui, ce qu'on a, c'est un processus de choix qui permet
à un représentant du ministère de dire: Voici comment
est-ce que ça se passe et c'est ça que vous surveillez; vous
surveillez la procédure de tenue du concours. C'est ça que le
ministère fait actuellement. Moi, je me dis: Au moment où on en
arrive avec une réforme aussi importante, où on va laisser
beaucoup plus d'autonomie, où on donne plus de pouvoirs à un
directeur général, il n'est pas question de standardiser la
fonction de D. G. ou le processus qui mène à l'aptitude du D. G.
à remplir cette fonction-là, d'un CHU par rapport à un
CLSC, d'un CHU par rapport à un centre hospitalier qui aurait 50 lits ou
qui aurait 100 lits ou d'un CHSLD qui en a 64 ou 96.
M. Trudel: Mais, M. le ministre, vous allez forcément vous
réveiller là, malgré votre volonté. Malgré
votre volonté, vous allez forcément vous réveiller
là, parce que, dès le moment où vous devez
sélectionner à partir d'une commission nationale, vous ne pouvez
évidemment pas avoir autant de catégories qu'il y a
d'établissements; il va falloir qu'il y en ait au moins deux
établissements pour former une catégorie, et vous allez
inévitablement vous retrouver dans la standardisation de telle
catégorie d'établissements et de tel type de D. G. pour tel type
d'établissements. Et ça, je ne peux voir en aucune sorte comment
ça va en arriver à améliorer le fonctionnement du
réseau. Ce n'est pas que je veuille dénier, évidemment,
quelqu'un qui a reçu une formation pendant 15 ans, pas nier que
l'élévation de la qualification, c'est toujours une garantie, la
plus belle des garanties qu'on puisse s'offrir d'une meilleure gestion et de la
qualité des services qu'on va offrir aux citoyens et aux citoyennes.
Mais, là, il y a une différence entre avoir des normes pour
être capables d'administrer un établissement avec tel niveau de
complexité... et Dieu sait aujourd'hui que les normes établissant
la complexité de la fonction à remplir au niveau de la gestion du
personnel se sont énormément développées. Le
système Hay nous permet d'établir assez clairement c'est quoi le
niveau de complexité d'administration, puis à ça
correspond
un niveau de qualification de formation. mais là, quand vous
ajoutez, M. le ministre, là, là, je suis... !! va m'en manquer
encore une couple en arrière à soir. quand vous partez...
M. Côté (Charlesbourg): C'est la sagesse qui va vous
gagner.
M. Trudel:... de mesurer et de s'assurer des aptitudes, comment
ça ne va pas dériver aussi? Je vous parie que ça va
arriver là, et également que ça va dériver sur les
attitudes. Et c'est là qu'on forme des blocs monolithiques puis qu'on
finit par faire en sorte qu'on a un système sclérosé. Je
vais vous donner un autre exemple. "C'est-y" mauvais, ça, que quelqu'un
du secteur privé, qui ne connaît rien à l'administration
hospitalière, rien à un réseau de CLSC, rien à un
centre d'accueil, dise un jour: Moi, j'ai des qualifications en administration
du secteur privé, peut-être que je pourrais - je vais employer
l'expression - vendre ma salade au conseil d'administration et au comité
de sélection et dire: Bien moi, là, je viendrais dans cet
établissement et je vous dis que j'appliquerais ça, les normes de
gestion et la philosophie de gestion, que je me rapprocherais d'une
philosophie... Je ne porte pas de jugement là-dessus, mais je dis que
oui, c'est bon qu'on puisse penser, un jour, que quelqu'un complètement
à l'extérieur du réseau puisse dire: Moi, je veux aller
dans ce réseau-là et je vais tenter d'influencer par ma
philosophie d'administration, parce que j'ai aussi les normes minimales de
qualification, parce que j'ai une diplomation. Et le conseil d'administration
ou le comité de sélection et le conseil, deuxièmement,
sont en mesure d'apprécier cela.
Des fois, dans la vie des établissements, tu as des virages. Il
faut que tu prennes un virage. Tu dis: Bon, bien, jusqu'à maintenant
là, on a administré ça avec tel ou tel type de philosophie
- qui est fortement inspirée toujours du plus haut dirigeant, du chef de
l'établissement, ça va de soi - et, bon, après 10 ans de
telle orientation, bien on convient après analyse qu'on pourrait prendre
une direction autre. Puis je pose ça comme hypothèse là,
tout simplement, mais il pourrait y avoir quelqu'un du secteur privé qui
dirait: Moi, je veux faire une incursion dans le secteur public, puis je vais
tenter d'influencer selon ce que je suis. est-ce que d'installer le concours
pour en arriver à être qualifié va nous permettre de
développer cette ouverture-là? moi, ma réponse c'est non,
et je vous dis franchement que, si la préoccupation du ministre est
l'élévation de la qualification des directions de nos
établissements, évidemment que je ne peux pas être contre
la tarte aux pommes, je ne peux pas être contre cette façon de
voir les choses. mais je vous dis une chose, j'ai une peur, mais une peur
maladive que ne s'installe la standardisation, que ne s'installe le
contrôle, que ne s'installe la main- mise, que ne s'installent des normes
nationales pour sélectionner nos directeurs d'établissement et
qu'on n'y perde l'originalité du citoyen et de la citoyenne qui est sur
le conseil d'administration, qui est en mesure d'apprécier. Quand on dit
"en mesure d'apprécier", ça ne veut jamais dire qu'on ne fixe pas
de critères, qu'on ne fixe pas de niveau. Je veux dire, si le
ministère en arrivait, dans ses normes de qualification, à exiger
des directions d'établissement que, quand on a un niveau de
complexité 4 évalue selon le système Hay, ça prend
tel type de qualification, ça prend une maîtrise en administration
publique, ça ne prend pas un baccalauréat... Ça, chacun
est en mesure d'apprécier cela, que tel niveau de complexité
correspond à tel niveau de formation. Bon. Mais pourquoi arriver
après cela, puis rajouter par-dessus un examen qui viserait à
mesurer les aptitudes? Et je vous le dis, vous ne l'avez pas dit, mais
ça va dériver là, puis je ne dis pas que c'est vous, mais
les systèmes ont tous tendance à ça, à
dériver, après ça, dans un deuxième temps, à
mesurer les attitudes. Est-il d'accord sur la façon que je marche ou que
je ne marche pas? Est-il dans la bonne direction? Est-il capable de vivre
ça horizontalement? Ça, là, c'est le plus mauvais service
qu'on peut se rendre si on veut s'assurer de la dynamique de notre
système et, pour s'assurer de cela, on est bien mieux de se donner, et
une vigoureuse politique de qualification et de perfectionnement, et une
vigoureuse politique de mobilité de la main-d'oeuvre, une saine gestion
de notre main-d'oeuvre, des cadres de direction générale, dans
nos établissements, dans notre énorme réseau de la
santé et des services sociaux. (18 h 15)
Moi, si vous pouvez me dire aujourd'hui: Bien, mon biais du citoyen, je
vais le vivre jusqu'au bout et je vais leur faire confiance à ceux et
à celles qui sont sur les conseils d'administration; puis moi, comme
ministère, je vais aussi occuper mon champ de responsabilité en
termes de normes de qualification pour l'administration à tel et tel
niveau, mais que je vais en remettre entre les mains des citoyens et des
citoyennes; puis plus que ça, je vais continuer à exercer ma
responsabilité de surveillance de tout ça dans les
comités. de sélection, je vais vous dire franchement, je serai
beaucoup moins inquiet qu'avec cette espèce de système uniforme
que je vois se profiler et qui, là, pour l'instant, quant au ministre
actuel, est pavé de bonnes intentions, mais si vous vous imaginez que
ça va être toujours ça qui va se perpétuer à
travers la... Écoutez, c'est dans une politique du ministère,
c'est une attitude générale à travers la réforme.
Ça me rend extrêmement inquiet cette attitude de dirigiste, cette
attitude de dire. On va s'assurer qu'il "fitte" dans le modèle. Vous le
dites précisément: Au moment où ça va changer
beaucoup au niveau de la réforme, je veux m'assurer qu'ils vont la
vendre la réforme, qu'ils
vont être dedans et qu'ils vont l'appliquer, pas seulement la
vendre, qu'ils vont l'appliquer. Moi, je vous dis que c'est le plus mauvais
service qu'on puisse rendre dans la société
québécoise, d'initier, parce que c'est la première fois,
sauf erreur, qu'on verrait ça dans la mécanique de
sélection des directions d'établissement au niveau national.
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, M. le Président,
je pense que, quand on fait le tour des nouvelles responsabilités du D.
G., on s'aperçoit qu'il a des responsabilités accrues. Je pense
que là-dessus on s'entend. Quand on reprend les échanges, on dit:
Ça prend, en tout cas à tout le moins, un minimum de
compétences pour être capable de remplir les fonctions. Vous, vous
dites: Ça doit se traduire par un bac, une maîtrise, tout ce que
tu voudras, dans la belle panoplie...
Une voix: L'expérience.
M. Côté (Charlesbourg): Et l'expérience, oui,
mais pas rien que ça. Je peux vous en sortir à la tonne des
exemples vécus où il y avait tout ça et ça n'a pas
marché pareil, parce que, lorsqu'on recherche quelqu'un, il y a plus que
les connaissances universitaires de tel ou tel niveau - ça, je conviens
que ça en prend - et il y a plus que l'expérience aussi. Il y a
plus que ça qu'il faut avoir d'un candidat, qui fait partie du minimum,
à mon point de vue, qu'on doit avoir pour être capable de faire
face aux situations nouvelles, créées par la réforme
concernant les D. G. Dans ce sens-là, oui, effectivement, on met sur
pied cette règle-là qui m'apparaît et nous apparaît
répondre même si elle n'est pas totalement fignolée dans
ses mesures et dans son application. Je n'essaie pas de dire que tout est fait;
il reste du travail à faire, qui se fait actuellement avec
différents intervenants quant à l'agrément, si on
veut...
M. Trudel: Nous autres aussi.
M. Côté (Charlesbourg):... bien oui, quant à
l'agrément, si vous voulez un nouveau terme, des D. G., pour être
capable de remplir un certain nombre de choses. Et on le fait, et c'est pour
ça que ce mot-là me vient à l'esprit à ce
moment-ci, comme par hasard...
M. Trudel: C'est un hasard.
M. Côté (Charlesbourg):... l'agrément. Il y a
un certain nombre de conditions à remplir sur le plan de
l'agrément, et ça apparaît acceptable à bien du
monde. Il faut, par conséquent, qu'au niveau de nos D. G. on soit
capables d'avoir le minimum de compétences pour être capables de
remplir les fonctions qu'on leur confie. Et c'est ça qu'on souhaite,
sans pour autant...
M. Trudel: M. le ministre, si vous me permettez.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Vous dites: Je suis bien conscient que ça prend
un certain nombre de qualifications, et, effectivement, chacun a pu mesurer
dans son milieu, probablement, que ce n'est pas le diplôme qui rend apte
à, uniquement. Disons que ça sépare les hommes des
enfants, que ça donne des bonnes chances d'évaluer si on a la
capacité ou pas. Mais vous vous rendez plus loin, vous dites: Oui, la
qualification au niveau de la formation, la diplomation, l'expérience et
d'autres critères. Mais vous dites: Ça prend plus que ça.
Là, vous débordez d'une catégorie; ça, ça
s'appelle les attitudes, c'est-à-dire que, là, vous êtes
soumis à mon évaluation, je dis "mon évaluation", celle
d'un groupe qui va dire: Ah! pour gérer dans le bon sens, ça
prend telle et telle attitude. La frontière est mince quand vous dites
cela. Et moi, je peux bien m'appuyer sur la bonne volonté du ministre,
mais moi, quand on met des systèmes en place et que ça risque de
dériver jusqu'à dire: L'attitude est-elle bonne...
Vous avez vu des D. G. dans des établissements, on va les appeler
les D. G. rebelles, les D. G, rebelles qui faisaient de la redondance dans le
système de la santé et des services sociaux. J'imagine
qu'à l'autre bout - moi, je n'ai jamais eu l'expérience, vous
parlerez de ça à M. Chevrette aussi - ça doit être
fatigant pour le ministre, certains matins, de dire: Aie! qu'est-ce que
ça veut dire cette affaire-là? C'est moi qui suis le boss ici et
il y a une philosophie en arrière de ça. Qu'est-ce que ça
veut dire que ça ne marche pas au pas, au doigt et à l'oeil, ce
matin? C'est fatigant, ça. Je comprends que c'est fatigant! Moi, mon
expérience, je vais vous la dire - je pense que je vous l'ai dit une
fois -c'est la crise du recteur. Tu rentres au moins deux, trois fois par
année dans ton bureau et tu dis: C'est quoi ça? Ça s'est
mis à penser ce matin, ça? Ça pense et, moi, je ne suis
pas capable de contrôler ça comme recteur d'établissement?
C'est celui qui a le moins de pouvoirs dans une université, le recteur.
Il ne faut pas se tromper, c'est lui qui a le moins de pouvoirs. Sauf que le
système est très productif parce qu'on s'appuie sur les pairs
dans ce système-là. Mais ce que je vous dis, c'est qu'on en
arrive rapidement à avoir la mentalité ou à dire: Eh!
maudit que ça irait bien ce matin s'il y avait un boss et tous ceux qui
obéissent en arrière, et au doigt et à l'oeil. Sauf que
vous avez vu d'autres situations.
Je reprends l'expression; vous avez eu des D. G. rebelles qui nous ont
amenés à nous poser des questions, qui nous ont amenés
à réévaluer
nos méthodes, à réévaluer la' façon
dont on opère, à réévaluer nos méthodes
d'intervention, qui ont remis en cause beaucoup de pratiques. c'est comme
ça que se fait l'évolution professionnelle de la direction dans
l'administration publique ou ailleurs; c'est la même chose. moi, j'ai
peur de l'"encarcanement". j'ai peur que l'on dévie aussi ou qu'on aille
aussi loin que sur les attitudes. on est en train de mettre en place une
machine pour s'assurer qu'ils vont être dans le bon modèle, qu'ils
vont avoir le bon profil. puis les autres, les "troublemakers", ceux-là,
on va être sûrs qu'on ne les aura pas. évidemment, je ne
veux pas vous faire mettre, en place une machine où ça va
être rien que les "troublemakers" qui vont être là,
ça va de soi. sauf qu'il y a une dynamique au système et il faut
être extrêmement prudent, mais d'une prudence extrême, quand
on veut mettre en place de tels mécanismes.
Je vous répète ceci: Si le ministère
émettait un certain nombre de normes de qualification, un certain nombre
d'exigences pour administrer tel type d'établissements, de tel niveau,
avec tel degré de complexité et que ça, on en confiait
l'administration au comité de sélection et au conseil
d'administration, je trouverais que l'État, le ministre occuperait sa
responsabilité, ferait confiance à son monde et éviterait
de tomber dans un système - j'emploie un gros mot, il est
peut-être dépassé - où le totalitarisme peut
s'installer facilement. On l'a tous, la tentation totalitaire, en
administration. On l'a tous, qui que l'on soit. On aimerait ça entrer le
matin, peser sur le piton et dire: Ce matin, ça opère et
ça obéit, et c'est le danger qui nous guette.
M. Côté (Charlesbourg): je ne le vois pas comme
ça. je fais davantage confiance, lorsqu'on fait appel à plusieurs
intervenants, comme on les a mentionnés tantôt, sur le plan de ce
comité qui déciderait de la qualification. vous avez
évoqué tantôt diplomation, expérience et aptitudes.
c'est quoi aujourd'hui qui se passe? il ne faut pas s'imaginer qu'aujourd'hui,
quand on passe les concours, c'est le diplôme, l'expérience et
c'est fini. en tout cas, je n'en ai pas l'impression. la petite entrevue,
rencontrer un tel: comment vous réagissez, monsieur, à telle
situation? si, à un moment donné, bon, vous vous retrouvez
à l'urgence... c'est quoi là? c'est l'évaluation des
aptitudes d'un individu à réagir à une situation que vous
lui décrivez et qui pourrait se reproduire dans votre
établissement. il y a forcément, quelque part, un jugement qui se
pose d'un individu x, qui est dans un établissement et qui pose cette
évaluation-là, face à un individu qui postule devant vous
par rapport à d'autres. et souventefois, c'est ça qui va faire la
différence quant au choix que vous allez faire.
Si on en arrive à faire en sorte que, pour un certain nombre
d'établissements de même type, les individus passent devant les
mêmes personnes qui vont juger toutes les personnes, au lieu d'une
multitude de personnes qui vont juger toutes les personnes, est-ce qu'on n'a
pas une chance d'être plus équitable vis-à-vis des
candidats qui vont se faire juger par Jean, Paul, Maurice et Marc-Yvan, mais
qui vont tous passer devant le même jury, les mêmes gens qui vont
juger à partir des critères qu'ils se seront donnés, et il
doit nécessairement y en avoir?
Quand on parle de diplôme, ce n'est pas compliqué. Si tu
demandes un bac et que tu ne l'as pas, tu n'es pas là, donc tu ne te
rends pas là. L'expérience, évidemment, tu finis par en
tenir compte; après ça, dépendamment de tout ce qu'on
exigera à l'intérieur de tout ça de par des experts qui
vont nous conseiller là-dessus, il y aura un certain nombre de choses
qu'on va faire.
Finalement, ce n'est pas de dire que mon objectif, pas une maudite
minute, est que les 400 marchent au doigt et à l'oeil et pensent comme
le ministre. Ce serait la fin du système. Il faut qu'il y ait, à
l'intérieur de ça, des gens qui sont capables d'interpeller et
qui, effectivement, sont capables de parier et de vendre leur affaire, vendre
leur salade et interroger. C'est justement ça qu'on veut faire. On ne
veut pas standardiser, partout à travers le Québec,
l'opération. On dit au conseil d'administration: Tu as quatre missions
et tu vas définir les structures dont tu as besoin pour être
capable de les gérer et de vérifier l'ensemble de ton
intervention avant, pendant et après. Là, ce n'est pas une
standardisation. On dit: II faut donner de l'oxygène pour être
capable de faire ça. Mais il faut au moins, au minimum, qu'à la
base on s'assure que celui qui va passer à travers ça soit
quelqu'un qui, oui, sera capable de réagir aux situations et de diriger
comme on s'attend qu'un directeur général doit diriger, parce
qu'il a des responsabilités accrues.
M. Trudel: M. le ministre, savez-vous ce que c'est une cote Z? Je
ne vous demande pas de me le décrire, c'est tellement compliqué,
mais vous savez ce que c'est une cote Z? C'est une standardisation nationale.
Il y a une espèce d'établissement d'un niveau à quelque
part qui te situe...
M. Côté (Charlesbourg): Académique.
M. Trudel:... en dessus ou en deçà.
Académique.
M. Côté (Charlesbourg): Académique,
point.
M. Trudel: C'est ça. Académique, point.
M. Côté (Charlesbourg): Mais ce n'est pas
académique, ça là.
M. Trudel: Oui, bien, il va s'en établir des cotes Z. Il
va finir par avoir la cote Z de la commission, la trilatérale, qui va
établir qu'en dessus tu es correct et qu'en dessous tu n'es pas bon.
Vous allez finir par ça. Vous allez finir sur une cote Z pour être
capable d'être directeur d'établissement, puis vous allez... Ce
que je souhaite, au strict minimum... On est bien capables, avant 18 h 30,
d'adopter l'article 142, bon. Mais au strict minimum, parce que je sais que
ça ne va pas dans la loi, que le ministre actuel s'engage à
revoir ça au sein de son ministère, l'établissement d'un
tel examen, d'une telle procédure de qualification. Je suis sûr
que, lorsqu'il consultera le moindrement un cercle élargi de personnes,
il va changer d'idée et que sa standardisation, il va la perdre. Je
souhaite vivement qu'il y ait une réflexion vraiment profonde parce que
je vous dis que de notre côté, ici, on est en profond
désaccord. Et je vous dis même là-dessus qu'on est
tellement en profond désaccord - je ne veux pas juste faire de la
politique avec ça, c'est le ministre actuel qui décide - que,
sous un gouvernement du Parti québécois, ça, ça
n'existera pas, vous pouvez être sûr de ça. Ceci
étant dit, on a d'autres questions là-dessus, mais on pourra les
glisser ailleurs. On pourra les glisser, ailleurs, Je pense qu'on peut...
M. Côté (Charlesbourg): On est suffisamment ouvert
sur le plan du débat que... Adopté, l'article 142.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article 142 est
adopté?
M. Trudel: Adopté
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. Alors, nous allons
suspendre nos travaux jusqu'à 20 heures ce soir. Mais nous allons
changer de salle, nous irons dans la salle Louis-Hippolyte La Fontaine.
Merci.
Une voix: Avec une ventilation.
Le Président (M. Joly): Et la ventilation fonctionne.
(Suspension de la séance à 18 h 29)
(Reprise à 20 h 18)
Le Président (M. Paradis, Matapédia): La commission
des affaires sociales reprend maintenant ses travaux. Nous étions donc,
si ma mémoire est fidèle, à l'article 143. Alors, M. le
ministre, vous aviez un amendement?
Pouvoirs et obligations du directeur
général
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce qu'on lit d'abord
l'article, M. le Président?
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Oui.
M. Côté (Charlesbourg): "Le directeur
général est responsable, sous l'autorité du conseil
d'administration, de l'administration et du fonctionnement du ou des
établissements que le conseil administre. "Il doit notamment: "1°
assurer la mise à exécution des résolutions du conseil
d'administration; "2° préparer et soumettre à l'approbation
du conseil d'administration le plan d'organisation de rétablissement;
"3° voir à la mise en place des structures internes prévues
au plan d'organisation; "4° préparer les prévisions
budgétaires de l'établissement, les transmettre au conseil
d'administration et voir à l'exécution des dépenses
conformément au budget de fonctionnement de rétablissement;
"5° sauf pour les pharmaciens, sélectionner et engager les membres
du personnel, y compris les cadres autres que les cadres supérieurs et
adresser au conseil d'administration des recommandations sur l'engagement et.
la nomination des cadres supérieurs conformément aux
règlements pris en vertu de l'article 412; "6° préparer, en
concertation avec le personnel de l'établissement, le plan d'action
annuel pour le développement de ce personnel et le soumettre à
l'approbation du conseil d'administration; "7° favoriser la participation
du personnel de l'établissement à l'organisation du travail;
"8° voir à la mise en vigueur et au fonctionnement d'un
système efficace de gestion et de contrôle pour la conservation et
l'utilisation des ressources matérielles de l'établissement;
"9° signer au nom de l'établissement les contrats autorisés
par le conseil d'administration; "10° favoriser la
complémentarité des services offerts par l'établissement
avec ceux offerts par les autres établissements du territoire; "11°
élaborer et soumettre à l'approbation du conseil d'administration
la procédure d'examen des plaintes formulées par les usagers ou
leurs représentants; "12° en ce qui concerne les régimes de
protection des personnes inaptes et les mandats donnés par les personnes
dans l'éventualité de leur inaptitude, assumer lui-même ou
désigner une personne pour assumer les obligations prévues au
Code civil et à la Loi sur le curateur public; "13° remplir toute
autre fonction que lui confie le conseil d'administration et permettre à
ce dernier toute information qu'il requiert. "
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Vous avez un
amendement, M. le ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, M. le Président.
Premièrement, remplacer, dans les deuxième et troisième
lignes du premier alinéa, les mots "du ou des établissements" par
les mots "de tout établissement"; deuxièmement, remplacer le
deuxième alinéa par le suivant: "II veille à
l'exécution des décisions du conseil d'administration et s'assure
que soit transmise à ce dernier toute l'information qu'il requiert ou
qui lui est nécessaire pour assumer ses responsabilités. "
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Des
commentaires, M. le ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Non, M. le
Président.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): M. le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Trudel: Alors, il va faire quoi?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): 13 choses.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Pas de
commentaires. Alors, je présume que c'est adopté?
M. Trudel: Ne présumez pas, M. le Président. Alors,
est donc tout retiré l'ensemble des responsabilités
nommément énumérées dans l'article 143 actuel pour
le résumer à: "II veille à l'exécution des
décisions du conseil d'administration... "
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, il y a
une affaire que ne n'ai pas faite, que j'aurais dû faire, que je fais
toujours...
Des voix: Ha, ha, ha! M. Trudel:...
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est relire l'article
143 tel qu'amendé. À ce moment-là, on serait plus
conformes à ce qu'on fait habituellement et je serais revenu...
Le Président (M. Paradis, Matapédia): M. le
ministre, vous allez relire l'article tel qu'amendé?
M. Côté (Charlesbourg): oui, et moi, je serais
revenu de mon souper, des 20 minutes qu'on a eues pour souper. donc, ça
se lirait comme suit: "le directeur général est responsable, sous
l'autorité du conseil d'administration, de l'administration et du
fonctionnement de tout établissement que le conseil administre. "Il
veille à l'exécution des décisions du conseil
d'administration et s'assure que soit transmise à ce dernier toute
l'information qu'il requiert ou qui lui est nécessaire pour assumer ses
responsabilités. " si on fait un parallèle avec le directeur
général de la régie régionale, c'est le même
libellé que pour le directeur général - si on avait
l'article, ça aiderait peut-être là - alors qu'on avait
deux articles qui disaient des choses différentes, le d. g. de la
régie par rapport au d. g. de l'établissement. on a
décidé de simplifier en des termes plus globaux.
Une voix: L'oxygène.
M. Côté (Charlesbourg): L'oxygène au
directeur général pour être en parfaite harmonie avec les
17 et les 400.
M. Trudel: Pour être sûr d'avoir la liberté de
dire aux 17 et aux 400 ce qu'ils vont faire?
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, non. M. Trudel:
Pas du tout.
M. Côté (Charlesbourg): Pas du tout. Le D. G. de la
régie, c'est l'article 322. C'est sensiblement la même chose,
parce que ça dit: "Le directeur général est responsable,
sous l'autorité du conseil d'administration, de l'administration et du
fonctionnement de la régie régionale dans le cadre de ses
règlements. "
M. Trudel: Si je comprends bien, le ministre a tenu compte des
remarques de l'Association des D. G. qui n'avait qu'une recommandation, quant
à elle, c'est de biffer tous les autres paragraphes.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. J'ai été
fortement impressionné par la démonstration qu'on m'a faite le 17
janvier, à 16 h 17, au moment où on disait: De l'oxygène,
de l'oxygène, de l'oxygène, et qu'on faisait la nomenclature, et,
en particulier, par la démonstration que m'avait faite à
l'époque, M. Levine, étant le porte-parole de l'ensemble de cette
collectivité des D. G.
M. Trudel: Donc, vous enlevez toutes les tâches dont le
directeur général devait assumer la responsabilité en tant
que directeur général de l'établissement. Mais la
description de tâches, elle va être faite par le groupe de M.
Char-lebois?
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez, si
c'était fait par le groupe de M. Charlebois, je serais totalement
satisfait parce que ce serait bien fait.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Un
commentaire additionnel, M. le député?
M. Trudel: Sera-t-il assisté du groupe
spécialisé qui va être mis sur pied pour faire la
classification?
M. Côté (Charlesbourg): L'aptitude?
M. Trudel: D'ailleurs, il y a une petite question que j'ai
oublié de vous poser...
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui? M. Trudel:...
à l'article 142
M. Côté (Charlesbourg): Trois heures sur l'article
142, puis vous avez oublié une question malgré tout
ça?
M. Trudel: la dernière. je suis certain que ça va
être positif. d'ailleurs, il y a une réponse que je ne vous ai pas
donné le temps de donner parce que j'ai terminé par une
question.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors, est-ce
qu'on retourne à l'article 142?
M. Trudel: Non, non, pas du tout. Pas du tout. Je disais qu'en
liaison...
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Ah bon!
M. Trudel:... à l'intérieur, de l'article 143,
est-ce que l'examen de qualification, ça va être valable aussi
pour tout le monde, les sous-ministres, tout le personnel au ministère,
les fonctions supérieures?
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, en cela, vous
n'êtes pas très innovateur, parce que le 17 . janvier, à 16
h 45
M. Trudel: Votre sous-ministre vous a dit que?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Les D. G. ont .
posé exactement la même question à la réunion dont
je vous parle, à savoir si, effectivement, il y aurait des concours de
qualification pour mes sous-ministres et mes sous-ministres adjoints.
M. Trudej: Puis vous avez répondu? Parce que je ne peux
pas assister à ces réunions-là.
M. Côté (Charlesbourg): bien, ce que j'ai
répondu, c'est qu'effectivement c'était du personnel qui
était qualifié, mais qui avait pas mal moins de
sécurité qu'en avaient certains d. g.
M. Trudel: Et qui pouvaient aussi faire leur demande pour
l'approbation, la certification.
M. Côté (Charlesbourg): définitivement. sur
la description de fonctions, m. charlebois se meurt d'envie de vous donner le
kit qu'il a déjà préparé.
M. Trudel: Ne mourez pas tout de suite, là.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors, M.
Charlebois, nous vous écoutons.
M. Charlebois: Sur les descriptions de fonctions, comme sur le
système de classification des emplois, c'est-à-dire qui
évalue à quelle classe salariale chacun des emplois se trouve, il
s'agit là d'instruments qui existent déjà depuis un
certain nombre d'années, enfin depuis une quinzaine d'années
maintenant, entre autres les descriptions de fonctions, y compris des cadres, y
compris la description de fonctions du directeur général. Ce
cahier, qui est un guide à l'intention des établissements, a
été mis à jour ces derniers mois en collaboration, entre
autres, avec les associations de cadres, dont l'Association des D. G. pour la
description de fonctions des D. G.
M. Trudel: Là, il n'y a pas seulement par rapport au
projet de loi qui a été présenté. La loi actuelle
énumère les responsabilités du directeur
général, enfin énumère des responsabilités
du directeur général. Au-delà des représentations
qui ont été faites, c'est quoi la modification qui fait
qu'aujourd'hui le ministre dit: Bon, non, je fais un virage là-dessus;
je ne spécifie plus les responsabilités du directeur
général de l'établissement?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que
c'est toujours dans l'esprit... d'ailleurs on me l'a fait remarquer à
l'époque. C'est qu'on voulait donner de l'oxygène, mais, en
même temps, on lui en mettait 13 dans la loi. Pourquoi pas 22? Pourquoi
pas 7? Pourquoi pas 9? Ça allait à rencontre de la volonté
de donner de l'oxygène. Évidemment, lors de discussions avec eux
- et je pense que ça tombe sous le sens - ils nous ont dit: II y a trois
fonctions que, normalement, un D. G. devrajt avoir: exécuter les
décisions du conseil d'administration; conseiller le conseil
d'administration et, troisièmement, informer, donc une transmission de
l'information au conseil d'administration. (20 h 30)
Conseiller le conseil, le D. G., bon, on va l'oublier celle-là.
Évidemment, exécuter des fonctions que lui transmet le conseil
d'administration, ça me paraît normal, c'est lui qui assure la
permanence, puis transmettre l'information, parce que, effectivement, on a
créé certaines obligations dé transmission d'information
du CMDP, par exemple, au niveau du conseil d'administration. Donc, c'est les
deux principaux éléments. Évidemment, 13, c'est ça
qu'il y avait
dans la loi avant, 13? On avait jusqu'à h. Finalement, le message
était très clair: Au moment où vous nous parlez, on vous
demande de déréglementer ou on vous demande de donner de
l'oxygène. La nomenclature de 13 va à l'encontre de l'esprit
même de la réforme où on doit donner de l'oxygène.
On a dit: Oui, c'est ça.
M. Trudel: Je crois que vous allez bien convenir que c'est... Je
n'irai pas me battre jusqu'à h, sur les huit. On doit cependant, on a la
responsabilité d'établir les balises. S'il y a un certain esprit
de déréglementation... Je ferme la parenthèse en disant
que la déréglementation, il me semble qu'on tire vers la fin de
la mode, là, hein? Les gens, par exemple, du transport, qui ont
réclamé longtemps la déréglementation, ils
refrappent à la porte pour la réglementation, hein?
M. Côté (Charlesbourg): Là, c'est une autre
affaire, je peux vous en parler un petit peu, moi.
M. Trudel: Oui. Ils refrappent à la porte, tous.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non Je poux vous en
parler un polit pou.
M. Trudel: Vous êtes d'accord qu'ils refrappent à la
porte?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. M. Trudel:
Oui, de la réglementation.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui La
réglementation protège des intérêts Pourquoi est-ce
qu'ils frappent à la porte?
M. Trudel: Y compris de ceux et celles qui gagnent leur vie avec
cela, comme artisans?
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. Mais je vais vous
dire, il faut dire pourquoi ils frappent à la porte. C'est que le
gouvernement fédéral n'a pas fait la job qu'il devait faire pour
mettre au pas l'Ontario en particulier. Le gouvernement de l'Ontario, qui,
à l'époque, était le premier à revendiquer la
déréglementation, a fait convoquer des conférences
fédérales-provinciales sur le transport, auxquelles j'ai
assisté, et le Québec et le Manitoba étaient les seules
provinces qui résistaient. Comme le pouvoir transport est un pouvoir
délégué par le gouvernement fédéral -
j'allais dire Bing Crosby - Crosbie, le ministre des Transports de
l'époque, menaçait de rapatrier le pouvoir
délégué transport aux provinces à Ottawa pour faire
la déréglementation. C'est devant cette situation-là qu'on
a enclenché un processus de déréglementation, avec
l'engagement formel que tous les ministres des Transports feraient le
nécessaire pour faire la déréglementa- tion dans leur
province. On s'est retrouvés, nous, avec une
déréglementation faite, une Commission des transports qui
émettait des permis dans l'esprit général de ia ioi
fédérale, puisque c'était le cas, alors que l'Ontario,
lui, n'avait pas encore passé sa loi et que le fédéral est
resté impassible devant cette lenteur soudaine de l'Ontario, comme
d'habitude.
M. Trudel: Une autre belle démonstration: on était
capables de faire nos affaires, n'est-ce pas?
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Est-ce que
nous allons épiloguer encore sur la déréglementation du
transport ou sur la déréglementation des pouvoirs du directeur
général à l'article 143 de la loi 120 sur la
réforme de la santé et des services sociaux?
M. Trudel: Ça dépend de vos règlements, M.
le Président.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors,
j'aimerais que l'on revienne à l'article 14: ), ne vous on
déplaise
M. Trudel: Je suis contre la déréglementation. Vous
avez raison, on va suivre le règlement, M. le Président.
Donc, vous avez retiré toutes ces responsabilités
spécifiques. Je comprends l'explication aussi de M. Charlebois de dire:
On a raffiné ça. Sauf que là, ça va se retrouver
où dans la réglementation ou dans les règles? Parce qu'on
ne peut quand même pas dire à un conseil d'administration:
Uniquement, quant à votre directeur général, il
exécute vos décisions. C'est vrai, il exécute vos
décisions, sauf que les responsabilités du directeur
général dans l'établissement, il faut qu'elles soient
fixées quelque part.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais, à
l'article 143, si on le lit, bien sûr qu'on parle d'exécution dans
le deuxième paragraphe et de transmission de l'information. Mais le
premier paragraphe dit, lui: "Le directeur général est
responsable, sous l'autorité du conseil d'administration, de
l'administration et du fonctionnement de tout établissement que le
conseil administre. " Donc, il y a des responsabilités qui sont
là, qui sont celles du conseil d'administration, et qu'il voudra bien
lui déléguer sur le plan des responsabilités. Le conseil
d'administration, on a adopté un certain nombre de
responsabilités au conseil d'administration.
M. Trudel: Mais sa description de tâches, là? Il y a
des tâches, une description de tâches qui va appartenir... Tu es
nommé directeur
général d'un établissement de santé ou d'un
établissement de services dans le secteur social. Alors, c'est quoi les
responsabilités? Est-ce que c'est chaque conseil d'administration qui va
décider l'autorité déléguée qu'il va donner
à son directeur général? Je vous cite un exemple, le
pouvoir de signature au niveau financier. Est-ce que c'est le conseil qui va
décider, de par-devers lui, d'une autorisation jusqu'à 50 000 $
sans autorisation du conseil d'administration pour les dépenses?
C'est un exemple que je donne. La description de tâches et des
responsabilités, c'est évident qu'il va falloir que quelqu'un la
fasse à quelque part. Bon. Au minirnum, les éléments de
repère, les éléments fondamentaux ne seront plus dans la
loi. Je n'ai pas eu de réponse que ce serait dans un règlement.
Je comprends que le conseil d'administration doit voir à la description
de tâches de son directeur général, mais je veux l'entendre
clairement. Est-ce qu'on est en train de dire: Chaque conseil d'administration
sera responsable de la description de tâches de son directeur
général?
M. Charlebois: il va deux approches au niveau de la
détermination des descriptions de tâches et on retrouve ou on peut
être amenés à faire exactement la même discussion
quand on élabore une convention collective. est-ce qu'on met, dans le
contrat, une description extrêmement détaillée et pointue
ou est-ce qu'on ne met pas plutôt un libellé général
laissant aux établissements ou à chacun des services le soin
d'élaborer, de façon détaillée et très
pointue, chacune des tâches que le poste visé recouvre? ce qu'il y
a dans le projet de loi à ce moment-ci, c'est une description
très générale, les grandes fonctions, \es fonctions
fondamentales que le directeur général doit assumer. la
description détaillée, encore une fois, il y a un
répertoire des descriptions de fonctions que le ministère
produit. ce n'est pas un règlement, ii s'agit d'une circulaire, au
fond,. que le ministère envoie aux établissements.. d'un guide
à partir duquel les établissements peuvent définir ou
élaborer la description de tâches très
détaillée du directeur général.
Quant aux pouvoirs que le directeur général va avoir par
rapport à une certaine dimension, à . certaines fonctions,
ça se retrouve ailleurs, au fond, plus tôt dans la loi. Si on
prend les 12 ou 13 tâches qu'il y avait dans le premier projet, pour la
plupart, ça recouvre des responsabilités que le conseil doit
assumer. Par exemple, faire le plan d'action du développement du
personnel, c'est une responsabilité que l'établissement doit
assumer. On la reproduisait là comme tâche du directeur
général, mais, au premier chef, c'est rétablissement qui
doit le produire, c'est le conseil d'administration qui doit l'adopter. Alors,
la réduction au niveau de grands principes et de fonctions fondamentales
de direction la tâche du directeur général, je pense que
c'est aussi à la lumière de plusieurs représentations qui
étaient faites dans le sens de simplifier, dans la loi, les
responsabilités. C'est dans ce sens-là que ça a
été fait, parce que les tâches qui sont là se
retrouvent dans des descriptions qui sont remises par circulaire aux
établissements. C'est vrai pour tous les cadres, dans le fond. On n'a
pas, dans la loi, des descriptions détaillées des cadres
intermédiaires, des cadres supérieurs et il y a des centaines de
postes cadres dans le réseau.
M. Trudel: Mais à ma question, là, ça va
être le conseil d'administration de chacun des établissements qui
va effectuer, qui va réaliser, qui va adopter la description de
tâches de son directeur général.
M. Côté (Charlesbourg): À partir d'un guide,
et une série des fonctions qui étaient
énumérées à l'article 143 se retrouvent à
l'intérieur d'ar: tides, mais les responsabilités sont
dévolues à rétablissement qui, lui, par l'entremise d'une
décision du conseil d'administration, peut en confier la
responsabilité au directeur général. À titre
d'exemple, le deuxièmement de ce qu'on peut appeler l'ancien article
143, celui qui est dans le projet de loi 120 mais qui, sur le plan de
l'énumération des 13, disparaît, se retrouve à 139,
alors que 4° est à 207, 6° est à 160, 7° est à
128. 4°, 8° est à 128. 3° et 9° est à 125. Donc,
la substantifique moelle de cet article, qui n'apparaît plus maintenant
sous l'égide ou la responsabilité claire, comme l'article 143 le
voudrait, du D. G., se retrouve dans des responsabilités de
l'établissement qui, par l'entremise de son conseil d'administration,
pourrait charger le directeur général de, dans la mesure
où il le considère apte à remplir toutes ces
fonctions.
M. Trudel: Si je comprends bien, il y avait un souci de donner de
l'oxygène. Ça s'est transformé en ozone.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
M. Trudel: Vous l'avez réparti un peu partout.
M. Côté (Charlesbourg): Vous savez que tout le monde
s'inquiète de la couche d'ozone.
M. Trudel: Oui, et je vois ça avec l'article 142, que vous
vous êtes inquiété de la perméabilité ou non
de la couche d'ozone. Mais là, vous aller m'expliquer maintenant. Si.
c'est le conseil d'administration qui décide, à travers les.
responsabilités, l'établissement, pardon, par l'entremise de son
conseil d'administration, qui décide de la description de tâches
de son directeur général, s'il va assumer les tâches qui
sont dévolues au conseil, comment allez-vous faire votre test national
de qualification, à l'article 142?
M. Côté (Charlesbourg): Mais c'est simple, mon cher
Watson. De par toute la démonstration que vous nous avez faite pendant
trois heures, i! y a des choses qui deviennent un minimum vital pour l'exercice
de cette fonction primordiale.
M. Trudel: Tant au plan des aptitudes que des attitudes.
M. Côté (Charlesbourg): Sur le plan des aptitudes,
on a parlé de diplomation, on a parlé d'expérience,
n'est-ce pas...
M. Trudel: Oui, n'est-ce pas?
M. Côté (Charlesbourg):... mais compte tenu des
responsabilités, et, évidemment, on a parlé que ça
prenait autre chose aussi. Et en parfaite harmonie, n'est-ce pas? avec ce que
vous avez si brillamment défendu la semaine dernière quand on
parlait de personnes biologiques, chimiques, physiques...
M. Trudel: Chimiques, ne me l'attribuez pas, là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! Et de ce
psychosocial, n'est-ce pas? Lorsque vous avez salué l'Université
Laval sur le dépassement de sa cote Z pour le psychosocial. Donc,
j'imagine que si c'est bon pour nos futurs médecins, qui vont pratiquer
dans les régions du Québec un peu partout, dans les territoires
ou dans les sous-territoires, ce psychosocial, j'imagine aussi que, pour nos D.
G., ce ne serait peut-être pas mauvais d'en avoir un petit peu compte
tenu du fait qu'ils vont avoir à gérer...
M. Trudel:... en trois dimensions. M. Côté
(Charlesbourg): Ha, ha, ha!
Le Président (M. Paradis, Matapédia): M. le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Trudel: Est-ce qu'il va y avoir des seuils, à quelque
part, de fixés sur certaines responsabilités quand même?
Est-ce qu'on va donner des seuils au conseil d'administration en disant: Bon,
écoutez, d'habitude, l'expérience la plus courante, c'est que les
responsabilités du directeur général sont fixées au
règlement numéro un de l'établissement. Quand on fait
l'énumération des officiers de la corporation, on
énumère les principales responsabilités et surtout le
champ de compétence. Alors, est-ce qu'il y aura des seuils qui vont
être établis ou si, encore une fois, ce sera la totale
liberté au conseil d'administration de chacun des établissements,
à l'intérieur de la loi?
Le Président (M. Paradis, Matapédia): M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Non, pas de la loi
Le Président (M. Paradis, Matapédia): M.
Charlebois.
M. Charlebois: Précisément à
l'intérieur de la loi, ce qui est inscrit...
M. Côté (Charlesbourg): Ce qui est là est
là
M. Charlebois: est là, c'est-à-dire une description
générale, et ce qui est repris, c'est des éléments
fondamentaux. Le directeur général est responsable de
l'administration, du fonctionnement de l'établissement. Donc, c'est ce
qui va être inscrit dans là loi. Vous parlez de seuils; encore une
fois je reprends, on a des descriptions types. Il y en a une de produite pour
les directeurs généraux, qui a été
élaborée autant en concertation avec les associations
d'établissements qu'avec l'Association des directeurs
généraux et qui fait consensus. Cette description est remise par
circulaire à l'ensemble des établissements. Ce n'est pas un
règlement, c'est une circulaire. Ce n'est pas un seuil minimum
obligatoire, c'est un guide de gestion qui reproduit, de façon
très détaillée et poussée, ce que la fonction,
qu'on retrouve ici en général, de direction
générale peut recouvrir. Alors, il appartient au conseil
d'administration de l'établissement de l'adopter formellement, en
totalité, en partie ou de s'en tenir uniquement au libellé de la
loi.
M. Côté (Charlesbourg): Et ça existe
depuis?
M. Charlebois: Encore une fois, ces descriptions existent depuis
longtemps. Dans la loi actuelle, il y a huit responsabilités, mais
ça a quand même amené le ministère à
préciser de façon plus détaillée des tâches
dans un répertoire, des descriptions de fonctions types. (20 h 45)
M. Trudel: Alors, donc, c'est le conseil d'administration qui,
à l'intérieur des responsabilités, va réaliser et
concrétiser la description de tâches - et des guides - du
directeur général de rétablissement et va l'adopter. Le
directeur général, lui, est membre du conseil
d'administration?
M. Côté (Charlesbourg): Oui
M. Trudel: II va être là pour faire ça?
Le Président (M. Paradis, Matapédia): M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, M. le Président.
C'est parce que je demandais l'article qui fait qu'un membre de conseil
d'administration, au moment où on discute d'affaires, doit quitter, doit
se retirer au moment où...
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Vous parlez
du directeur général, M. le ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Oui
Le Président (M. Paradis, Matapédia): C'est
l'article 148.
M. Côté (Charlesbourg): O. K. L'article 148,
deuxièmement.
M. Trudel: Est-ce que le directeur général est un
officier de la corporation ou d'au moins une corporation d'un
établissement?
M. Côté (Charlesbourg): Mme Demers
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Mme
Demers.
Mme Demers (Laurence): C'est-à-dire que, dans la loi
actuelle, en ce qui concerne les officiers, on parle du président, du
vice-président et du secrétaire. On ne dit pas que le directeur
général est le secrétaire. Sauf que, dans le
règlement de régie interne, ils vont établir, j'imagine
qu'il va y avoir un règlement pour dire qui sont les officiers Le
directeur général ex offiçio fait partie du conseil
d'administration, mais on ne lui a pas donné un titre d'officier comme
secrétaire ou vice-président. On dit tout simplement qu'il est
membre du conseil d'ad-ministrâtion ex officio.
M. Trudel: Ex officio?
Mme Demers: Bien, je veux dire, d'office,
M. Trudel: Ah! d'office.
Mme Demers: En sa qualité de directeur
général, il est membre du conseil d'administration.
M. Trudel: Non, c'est parce qu'il y a un sens. Dans la
légalité, au sens juridique du terme, un officier d'une
corporation, c'est un statut différent de quelqu'un qui est
chargé de. certaines affaires spécifiquement dans une
corporation. Le directeur général, à cet égard,
donc, il va être d'office au conseil d'administration. Oui, je comprends.
Mais est-ce qu'il est, de par le fait...
Mme Demers: Bien, s'il est pour avoir une fonction d'officier, la
loi n'en parle pas.
M. Charlebois: la loi n'en parle pas, mais, très
fréquemment, le conseil d'administration nomme le directeur
général secrétaire. à ce moment-là, il
devient officier. mais le directeur général, dans la loi, n'est
pas un des officiers, enfin ce n'est pas explicité ainsi dans la loi.
c'est le règlement de régie interne qui le fait.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce qu'il y avait une
question?
Le Président (M. Paradis, Matapédia): M. le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Trudel: Alors, il n'est donc pas officier de la corporation.
Le directeur général, il est d'office au conseil
d'administration, mais au sens juridique du terme, ce n'est pas un officier
d'une corporation.
Mme Demers: II ne l'est pas automatiquement, sauf que rien
n'empêche, puis ça se fait dans ta plupart des endroits, que le
conseil d'administration nomme le directeur général
secrétaire du conseil d'administration, donc officier du conseil
d'administration. Mais ce n'est pas la loi qui le dit, c'est chaque conseil
d'administration qui décide.
M. Côté (Charlesbourg): Mais en lui confiant une
responsabilité...
Mme Demers: Puis la loi actuelle, elle ne le disait pas plus, non
plus.
M. Côté (Charlesbourg): En lui confiant une
responsabilité, il est apparenté à un officier.
Mme Deniers: Oui, il devient officier, à ce
moment-là.
M. Trudel: C'est dans la loi des corporations:..
Mme Demers: La Loi sur les compagnies prévoit qui sont les
officiers du conseil d'administration, sauf que nous autres, notre loi...
M. Trudel: C'est-à-dire que le président, le
vice-président et le secrétaire sont des officiers de la
corporation;
Mme Demers: Sauf que notre loi à nous autres
prévoit que tes établissements sont constitués en vertu de
la Loi sur les services de santé et les services sociaux, non en vertu
de la Loi sur les compagnies, puis même si lès corporations sont
incorporées en vertu de la Loi sur les compagnies, notre loi
prévoit qu'elle prime
sur toutes les dispositions des autres lois qui pourraient être
incompatibles.
Alors là, dans la loi actuelle, dans cette loi-là, on
parle du président, du vice-président et du secrétaire.
C'aurait été possible de dire que le secrétaire c'est
toujours le directeur général, sauf que la loi est silencieuse,
elle ne le dit pas.
M. Trudel: Non, non, mais vous comprendrez que ce n'est surtout
pas mon objectif, là. C'est de savoir: Est-ce que le directeur
général, ce ne serait pas normal qu'il soit un officier d'une
corporation, enfin de la corporation?. Je veux dire, il gère, ' il est
responsable dans le quotidien et au plus haut niveau de l'administration et il
n'est pas officier, là je suis obligé de dire d'une ou de la
corporation - au sens général ce serait de la corporation - qui
administre l'établissement.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): On se rappellera que, la
semaine dernière, on avait "président" et on a ajouté
"vice-président" et "secrétaire". Ce sont des officiers. Qu'on se
pose la question aujourd'hui: Est-ce que, dans la loi actuelle, le directeur
général est officier...
Mme Derrière: Non.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Alors, dans la loi, au
moment où on se parle, il devient officier s'il devient président
du conseil d'administration, s'il devient vice-président ou s'il devient
secrétaire. Donc, c'est exactement la même chose où on est
rendu maintenant. Normalement, ça devrait être ça.
M. Trudel: II y a des devoirs, à ce moment-là. Je
vais vous poser une question juridique. Il y a des devoirs spécifiques
qui sont réservés à un officier d'une corporation, en
vertu de la...
Mme Demers: Pas dans notre loi à nous autres.
M. Trudel: Non, ce n'est pas dans notre loi, ici, mais dans la
Loi sur les compagnies.
Mme Demers: Oui, mais, je veux dire, tous les
établissements qui sont constitués depuis 1972, la Loi sur les
compagnies ne s'applique pas à eux, puis ceux qui ont été
constitués avant 1972 sont gérés par un conseil
d'administration qui fonctionne en vertu de cette loi-là. Alors, il n'y
a pas beaucoup de dispositions de la Loi sur les compagnies qui s'appliquent
dans nos établissements publics. Les établissements
privés, ça va, mais les établissements publics, il n'y a
pas beaucoup de dispositions de la Loi sur les compagnies qui s'appliquent.
M. Trudel: Je comprends qu'évidemment, après 1972,
c'est en vertu de la loi actuelle - et de la loi qui s'en vient, un jour -
qu'il y a des officiers, sauf qu'il y a un article dans cette loi-là,
ici, dans ce projet de loi là, qui nous spécifie que le
président, le vice-président et le secrétaire sont les
officiers.
Mme Demers: ii y a des articles qui ont été
ajoutés la semaine dernière pour prévoir un
président, un vice-président et un secrétaire. on dit:
c'est les membres du conseil d'administration qui élisent parmi eux
chaque année le président, le vice-président et le
secrétaire du conseil, pas de la corporation, du conseil
d'administration.
M. Trudel: Du conseil.
Mme Demers: On dit ce que fait le président, ce que fait
le vice-président.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): M. le
député.
M. Trudel: C'est de commune renommée qu'ils sont officiers
de la..
Mme Demers: Ils sont secrétaires semble-t-il. Je veux dire
que le secrétaire, c'est un officier et que la plupart- des
établissements, en tout cas plusieurs établissements nomment le
directeur général secrétaire du conseil d'administration,
donc officier.
M. Trudel: je veux avoir une autre information. je vais passer
à la question suivante et revenir. tous les directeurs
généraux d'établissement sont des cadres supérieurs
dans le réseau de la santé et des services sociaux?
M. Charlebois: Ce sont des hors cadres. "Cadre supérieur",
c'est réservé pour les postes de directeur, comme directeur des
finances, du personnel, directeur ou directrice des soins infirmiers. Les
directeurs généraux, d'après le règlement sur les
conditions de travail, c'est une catégorie qui s'appelle directeur
général hors cadre.
M. Trudel: Et ils ont des conditions de travail qui sont
déterminées dans un protocole-cadre...
Une voix: Hors cadre.
M. Charlebois: Dans un règlement, comme les autres cadres.
Alors, au fond, il y a deux règlements qui déterminent les
conditions de travail des cadres: il y a un règlement pour les
directeurs généraux hors cadres et il y a un règlement
pour les autres cadres, c'est-à-dire cadres intermédiaires et
supérieurs. C'est une
notion ou un concept qui peut faire sourire, mais qui est très
répandu, y compris dans la fonction publique.
M. Trudel: Des cadres hors cadres. Tous les directeurs
généraux d'établissement au Québec sont hors cadres
et sont seuls de cette catégorie dans les établissements, - dans
chacun des établissements.
M. Charlebois: C'est ça. Ce qui est assimilé aux
hors cadres, ce sont des directeurs généraux adjoints. Il y a
quelques directeurs généraux adjoints dans le réseau. Il y
en. a une vingtaine, je pense, 20, 25, dans de très gros
établissements et ils ont le statut, ces directeurs
généraux adjoints, de hors cadre.
M. Trudel: Et ce qui est prévu par règlement?
M. Charlebois: Par règlement, la définition d'un
directeur général?
M. Trudel: Oui.
M. Charlebois: Ce n'est pas un directeur général.
.
M. Trudel: Ah!
M. Charlebois: C'est un hors cadre qui occupe à temps
complet ou à temps partiel un emploi régulier d'encadrement dont
la fonction est classée par le ministre à un niveau de direction
générale.
M. Côté (Charlesbourg): Par le "un".
M. Trudel: Par le "un", qui classe... Alors, pas besoin de mettre
ça dans la loi. C'est déjà dans le règlement, si je
comprends bien.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: C'est le conseil d'administration qui va
décider ce qu'on -appelle généralement les conditions de
travail, de rémunération du directeur général?
M. Charlebois: C'est par règlement. M. Trudel:
C'est le "un" qui décide?
M. Côté (Charlesbourg): Pas tout seul, mais disons
qu'il a une influence très imposante sur le règlement, oui. Ce
n'est pas une négociation, c'est une consultation. C'est le
résultat d'une Consultation. Évidemment, au bout de la ligne,
c'est le "un" qui décide.
M. Trudel: Le mot "consultation" implique que quelqu'un
décide, effectivement.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! J'en ai
déjà vu qui consultaient et qui ne décidaient rien.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Ha, ha, ha! Non, ça, c'est du pfacotage. Ce
n'est pas de la consultation. Il consulte qui?
M. Côté (Charlesbourg): L'association des hors
cadres.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Non, mais ça s'établit par
négociation, par consultation avec l'association des cadres?
M. Charlebois: L'Association des directeurs
généraux et les associations d'établissements. . M.
Trudel: Et l'association? M. Côté (Charlesbourg):
Dés établissements.
M. Charlebois: Les associations d'établissements. En fait,
toutes les conditions de travail des cadres dans les secteurs public et
parapublic sont déterminées par règlement.
M. Trudel: Et on va retrouver à 143. 1 des
responsabilités particulières sur le plan clinique. Pourquoi
avoir senti le besoin de préciser? C'est bien ça, à 143.
1?
M. Côté (Charlesbourg): Mais on ne l'a pas
encore.
M. Trudel: Non, mais on va l'avoir
M. Côté (Charlesbourg): II va être
suspendu.
M. Trudel: Ah!
M. Côté (Charlesbourg): Dans mon esprit.
M. Trudel: Vous venez de sauver au moins...
M. Côté (Charlesbourg): Au moins.
M. Trudel:.. au moins..
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
Quelques heures,
M. Trudel:... quelques minutes.
M. Côté (Charlesbourg): Je veux bien être
clair, là iI est suspendu, là, mais il ne sera pas suspendu
jusqu'au 21 juin.
M. Trudel: Soyez donc un peu plus explicite. (21 heures)
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Paradis, matapédia): tant qu'il
n'est pas présenté, je présume qu'il ne peut pas
être suspendu.
M. Côté (Charlesbourg): C'est juste pour continuer
d'informer.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Avec toute la
transparence que vous connaît le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. C'est parce
qu'on a transmis des papillons qui sont là et qui peuvent inspirer la
réflexion et la préparation de l'Opposition. Dans ce
sens-là, c'est pour les aviser que...
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors, M. le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, nous vous
écoutons. Adopté? Non? Presque?
M. Trudel: Très bien. Ça va, adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Est-ce que
l'amendement à l'article 143 est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Est-ce que
l'amendement à l'article 143 est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
M. Trudel: Oui. L'amendement est adopté, oui.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Est-ce que
l'article 143, tel qu'amendé, est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
M. Trudel: Juste avant, sur la responsabilité de veiller
à l'exécution des décisions du conseil d'administration.
Est-ce que vous allez revenir sur la transmission au CMDP des décisions
du conseil d'administration?
M. Côté (Charlesbourg): Non, du CMDP vers le
conseil.
M. Trudel: Ah! Le CMDP vers le conseil.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Vous allez revenir là-dessus?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors,
l'article 143, tel qu'amendé, est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
J'appelle l'article 144. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): "Dans le cas où le
conseil d'administration administre plusieurs établissements, le
directeur général doit, outre les fonctions prévues
à l'article 143... "
M. Trudel: M. le ministre, 143. 1, vous ne vouliez pas
officiellement le suspendre?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire qu'il
n'est pas déposé.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): II ne peut
pas être suspendu, il n'est pas déposé.
M. Trudel: Ah! il n'existe pas.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
Voilà!
M. Trudel: Ah! il n'existe pas
Une voix: II est hors cadre.
M. Trudel: C'est parce qu'il y avait quelque chose qui
apparaissait ici. Il était hors cadre.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Est-ce que
vous êtes plus visuel qu'auditif?
M. Trudel: Je vois tout et on ne m'en passe pas gros.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire
que...
M. Trudel: Comment on se classe selon le principe de Lafontaine?
Je ne le sais pas.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que j'ai compris, c'est
que, comme il est en caractères gras, il se trouve hors cadre...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg):... dans votre document.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors, M. le
ministre...
M. Trudel: Et là, le "un" va décider qu'il ne sera
plus là, que ça n'existe pas.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors, M. le
ministre, on recommence l'article 144.
M. Trudel: Excusez-moi, M. le Président.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
Allons-y.
M. Côté (Charlesbourg): Merci, M. le
Président: "Dans le cas où le conseil d'administration administre
plusieurs établissements, lé directeur général
doit, outre les fonctions prévues à l'article 143, assurer le
suivi des , décisions du conseil d'administration relatives aux .
dossiers nécessitant une coordination entre les établissements et
donner son avis au conseil d'administration sur les sujets suivants: "1°
l'élaboration de politiques intégrées de traitement
à l'égard des dossiers des établissements portant sur des
sujets d'importance générale, tels les dossiers relatifs aux
immobilisations, aux ressources humaines, aux systèmes d'information et
au contrôle budgétaire; "2° l'impact éventuel, à
l'égard d'un établissement particulier, de décisions
relatives aux dossiers communs; 3* l'impact éventuel de toute
décision relative à un établissement particulier à
l'égard de tout autre établissement administré par le
conseil. "
Il y a un papillon.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Allez-y, M.
le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): supprimer, dans les
deuxième et troisième lignes de ce qui précède le
paragraphe 1°, les mots et signes ", outre les fonctions prévues
à l'article 143, ". . c'est une question de concordance. pour ¦.
permettre à notre interlocuteur de revenir, on va donc lire ce que
ça veut dire amendé: "dans le cas où le conseil
d'administration administre plusieurs établissements, le directeur
général doit assurer le suivi des décisions du conseil
d'administration relatives aux dossiers nécessitant une coordination
entre les établissements et donner son avis au conseil d'administration
sur les sujets suivants" premièrement, deuxièmement et
troisièmement, il n'y a pas de changement
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Pas d'autres
commentaires?
M. Côté (Charlesbourg): Non, à part ce
papillon-là, il n'y en a pas d'autres, M: le Président.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Est-ce que
l'article 144...
M. Trudel: Non
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Paradis, matapédia):... est
adopté?
M. Trudel: "C'est-u" un amendement?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel:
Ah!
M. Côté (Charlesbourg): II est déjà
adopté, par exemple.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): II nous
restait l'article, tel qu'amendé, M. le député.
M. Trudel: Et, là, contrairement à l'article. 143,
on serre un peu la valve d'oxygène. Là, on décide
d'énumérer. C'est à oxygène variable, si je
comprends bien, ce système.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Vous aurez
remarqué qu'il est bien dit: "Dans le cas où le conseil
d'administration administre plusieurs établissements". Ce que j'ai
compris de la philosophie de la discussion que nous avons eue lorsqu'on a
surtout parlé de conseil d'administration, c'est que le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue. avait une
préoccupation très grande quant au plan d'organisation de
Saint-Joachim-de-Tourelle, de Saint-Anne-des-Monts et de Cap-Chat, par
exemple.
Et, évidemment, ce que j'ai compris par ces questions-là,
c'est qu'effectivement, il fallait qu'à l'occasion, l'oxygène
soit resserrée un petit peu pour s'assurer qu'il reste des choses dans
les établissements même avec un conseil d'administration
unifié.
M. Trudel: Donc, il aura particulièrement la
responsabilité de politiques intégrées sur les sujets
d'importance générale. Est-ce que ça, ça inclut
l'intervention clinique?
M. Côté (Charlesbourg): C'est les dossiers en
commun. Quand on s'est parlé, l'autre jour, de dossiers en commun, on
disait, par exemple, que c'était financier. Ça pouvait être
des DSP ou des SI. Donc, ça pouvait avoir des fonctions cliniques On Se
l'était dit l'autre jour. Quand on a parlé de regroupement, on
s'est dit: Par exemple, une directrice des soins infirmiers pour l'ensemble des
trois, c'est possible. Donc, à partir de ce moment-là, quand on
parle de sujets d'importance générale, tels lés dossiers
relatifs aux immobilisations, aux ressources humaines, aux systèmes
d'information et au contrôle budgétaire, c'est des
éléments communs.
Et quand vous continuez, deuxièmement, c'est "l'impact
éventuel, à l'égard d'un établissement particulier,
de décisions relatives, aux dosssiers communs" et, troisièmement,
Timpact éventuel de toute décision relative à un
établissement particulier à l'égard de tout autre
établissement administré par le conseil". Donc, c'est sur
l'ensemble. Donc, finalement, ça, c'est quasiment la ceinture et les
bretelles pour permettre au conseil d'administration d'avoir
toute l'information et de prendre des décisions
éclairées. En tout cas, c'est ma compréhension.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): L'esprit du
législateur.
M. Trudel: tantôt, vous disiez, comme argumentation
à l'article 143, que, dans les trois fonctions fondamentales du D. G.,
il y avait exécuter...
M. Côté (Charlesbourg): C'est exécuter et
informer.
M. Trudel: Oui, c'est parce que vous avez commencé en
disant: L'Association des D. G. me disait: II y a trois fonctions
fondamentales...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, nous autres, on en a
retenu deux.
M. Trudel:... assurer l'exécution, transmettre et aviser.
Vous avez dit: Quant à aviser...
M. Côté (Charlesbourg): Conseiller.
M. Trudel:... conseiller le conseil d'administration, là,
on va laisser les citoyens décider. Vous jugez, par ailleurs, qu'il faut
nommément lui dire qu'il doit donner des avis là-dessus,
puisqu'il doit "donner son avis au conseil d'administration sur les sujets
suivants". C'est comme si je retrouvais la même argumentation à
deux fins.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, on est dans une
situation d'établissements regroupés, donc sous un même
conseil d'administration où il y a des impacts qui peuvent être
plus significatifs que dans un seul établissement qui a un seul centre.
Là, on est dans une situation d'un établissement avec trois
centres. Évidemment, je pourrais bien vous dire, demain matin: Je suis,
moi, à Sainte-Anne-des-Monts et voici une politique concernant les
ressources humaines. Il n'y a aucun problème, c'est un beau plan,
ça va très bien, je ne vous arrive pas avec les impacts sur
Saint-Joachim-de-Tourelle et je ne vous arrive pas avec les impacts sur
Cap-Chat. Là, il est dedans. Je pense qu'il faut en tenir compte et
ça me paraît normal, pour les dossiers immobilisations, ressources
humaines, systèmes d'information et contrôle budgétaire.
Quand on me parle d'impact sur l'un et sur l'autre, bien, ça me
paraît être une balise dont on a besoin, à ce moment-ci,
parce qu'on n'est pas dans un établissement avec un centre, on est dans
un établissement avec des regroupés. C'était, d'ailleurs,
votre préoccupation, la semaine dernière.
M. Trudel: Oui, oui. Pour l'instant, je questionnais seulement
uniquement le fait qu'il y avait une ouverture de la valve extraordinaire
à l'article 143 en disant: Là, on donne...
M. Côté (Charlesbourg): De l'oxygène.
M. Trudel:... de l'oxygène pour le directeur
général et, là, ici, on sent le besoin de lui dire, dans
la loi, qu'il va être obligé de donner son avis au conseil
d'administration lorsqu'il y a plusieurs établissements qui sont
administrés par un seul conseil d'administration.
M. Côté (Charlesbourg): Mais c'est dans le cas
spécifique, là, c'est clair...
M. Trudel: Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg):... dans le cas
spécifique où il y a regroupement.
M. Trudel: Est-ce que, par ailleurs, il est aussi de la
responsabilité du directeur général de voir, en
contrepartie, aux intérêts de chacun des établissements qui
sont administrés par le conseil d'administration dont il a la
responsabilité à titre de directeur général? Parce
qu'il n'est pas directeur général d'un seul établissement,
il est directeur général de plusieurs établissements.
Est-ce qu'il a la responsabilité également de voir aux
intérêts particuliers de chacun?
M. Côté (Charlesbourg): À l'article 142,
là, on dit: "II est, lorsque le conseil d'administration administre plus
d'un établissement, le directeur général de chacun des
établissements. " Donc, ce n'est pas d'un établissement, ce n'est
pas d'un, c'est de chacun des établissements. S'il y en a trois, il y en
a trois.
M. Trudel: Oui, il est directeur général de
chacun.
M. Côté (Charlesbourg): Bien oui! mais ça
implique qu'il a les responsabilités de chacun aussi.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): D'où
l'importance de coordination de l'article 144.
M. Trudel: II doit voir aux intérêts de chacun des
établissements.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Voilà!
Ça tombe sous le sens.
M. Trudel: Parce que, voyez ce qui peut se produire, du moins sur
le plan théorique. Évidemment, on va avoir trois ou quatre
établissements dont il va être le directeur général
et chacun des établissements va être en droit d'exiger que le
directeur général défende, au conseil d'administration, sa
responsabilité de directeur
général, donc va l'amener à défendre les
intérêts d'un établissement pour un enjeu donné. Le
personnel va être en droit de s'attendre de son directeur
général qu'il défende les intérêts de son
établissement également, tout comme il a la responsabilité
de défendre les intérêts intégrés des trois
ou quatre établissements. C'est parce que c'est important de savoir,
dans un établissement, que, moi, je peux compter sur mon directeur
général, à titre d'établissement, pas à
titre de D. G. de plusieurs établissements. C'est important de compter
là-dessus. Vous savez, je vois toujours la situation.
M. Côté (Charlesbourg): Mais les alinéas
2° et 3° visent exactement ça. C'est ce que visent 2° et
3° C'est pour ça que c'est là.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): De toute
façon, ultimement, c'est le conseil qui va décider.
M. Côté (Charlesbourg): Bien sûr. Qui
décide et qui a la responsabilité. La responsabilité
ultime est celle du conseil d'administration et non pas celle du D. G., le D.
G. étant redevable au conseil d'administration.
M. Trudel: Oui. C'est parce qu'il y a juste une question de
signal. Vous voyez, en milieu rural, actuellement, une des expériences
qui est de plus en plus vécue, c'est au niveau scolaire: il ne peut pas
y avoir un directeur d'école pour la petite école de 122
étudiants Alors, le directeur d'école est le directeur de
plusieurs établissements. Il arrive un jour où,
évidemment, la commission scolaire doit effectuer, comme ici, une
répartition des ressources et là, tout à coup, les parents
disent: Mais, nous autres, qui nous défend dans l'administration, pas
à la commission scolaire comme au conseil scolaire? Qui nous
défend, nous autres, auprès de l'administration de la commission
scolaire? Là, on dit: Est-ce qu'il est obligé de nous
défendre, nous autres, ou s'il défend l'école où il
y en a 188 à côté? (21 h 15)
Bon. Je comprends qu'il y a de l'insaisissable quelque part où on
ne peut pas déterminer quel va être son intérêt
principal, son intérêt secondaire, sauf qu'il faut comprendre
qu'effec-: tivement chacun des établissements pourra compter sur la
loyauté de ses employés, mais que ses employés pourront
compter également sur la loyauté de leur directeur
général, à titre de directeur général de cet
établissement-là.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors, est-ce
que l'amendement à l'article 144 est adopté?
M. Trudel: Oui, effectivement, ici, il donne son avis au conseil
d'administration sur ces matières qui sont communes, mais,
forcément, dans son travail, on va lui déléguer la
responsabilité d'un certain nombre de tâches qui vont avoir le
même type d'impact. Alors, lui, est-ce que, comme directeur
général, la loi ne devrait pas lui fixer une balise aussi
à savoir que, dans son travail, dans ses responsabilités, il doit
tenir compte du deuxièmement et du troisièmement? Parce que vous
me répondiez tantôt quant à l'impact de la
fidélité à un établissement ou à un autre et
puis oui, je pense qu'on saisit bien. On est là pour s'informer aussi.
oui, on saisit bien. moi, j'accepte la réponse que vous me donnez. c'est
par là qu'on peut saisir au niveau du conseil d'administration. il donne
son avis pour que le conseil en tienne compte. mais au niveau de son travail et
des actes délégués qu'il va avoir, est-ce qu'on ne devrait
pas lui indiquer, par ailleurs, au directeur général, comme
minimum dans sa fonction, que lui aussi, dans sa gestion, il doit tenir compte
de l'impact éventuel, dans ses prises de décision à
l'égard d'un établissement particulier, des décisions
relatives à un dossier ou de toute décision relative à un
établissement particulier à l'égard de tout autre
établissement administré par ce conseil-là?
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, c'est d'abord
une responsabilité de conseil d'administration, parce que, ultimement,
toutes les décisions, c'est le conseil d'administration qui va les
prendre. Même si on donne des responsabilités au D. G.,
ultimement, c'est le conseil d'administration. Il me semble implicite que
ça fasse partie du quotidien du D. G. En tout cas, si on prend la peine
de dire: "... à l'égard des dossiers [... ] tels les dossiers
relatifs aux immobilisations, aux ressources humaines, aux systèmes
d'information et au contrôle budgétaire", il me semble que
ça couvre un champ assez large.
M. Trudel: Oui. C'est tellement naturel, comme vous avez envie de
le dire ou que vous le dites, qu'on sent le besoin de spécifier qu'il
doit donner son avis là-dessus, par ailleurs, au conseil
d'administration, nommément. Si c'était si naturel que cela,
pourquoi avoir ce réflexe, pourquoi le désigner ici? Et je
comprends l'explication que vous me donnez. Je comprends. Il va y avoir une
réalité nouvelle là et cette réalité
nouvelle risque d'avoir des impacts sur l'une ou l'autre des
réalités des établissements, sauf que tout le raisonnement
doit se suivre, si c'est tellement important, dans l'esprit du
législateur.
Vous dites qu'ultimement ça va être le conseil
d'administration qui prendra toutes les décisions. C'est ultimement le
conseil d'administration qui autorise toutes les prises de décision,
mais ce n'est pas le conseil d'administration qui décide tout, au sens
du geste à poser. La responsabilité, oui.
M. Côté (Charlesbourg): II va en
déléguer.
M. Trudel: II va en déléguer. Alors, si on prend
ça, si c'est tellement important, pour le directeur
général, qu'on sent le besoin de le dire dans la loi qu'il doit
donner son avis là-dessus au conseil d'administration, je ne vois pas
pourquoi on ne devrait pas l'intégrer comme responsabilité
également dans la prise de décision, dans le travail comme
responsabilité du directeur général, nommément dans
la loi.
M. Côté (Charlesbourg): Si...
Le Président (M. Paradis, Matapédia): M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Donc, si on reprend,
à 1°, on dit: "... des dossiers [... ] tels les dossiers relatifs
aux immobilisations, aux ressources humaines, aux systèmes d'information
et au contrôle budgétaire". On lui dit quoi? On dit: "... aux
dossiers nécessitant une coordination entre les établissements et
donner son avis au conseil d'administration sur les sujets suivants", donc les
quatre qu'on vient de mentionner. J'imagine que, dans la mesure où il
donne des avis au conseil d'administration sur les sujets dont on vient de
parler et où, par conséquent, à 2° et 3°, il doit
tenir compte de l'impact de l'un sur l'autre et à partir du moment
où le conseil d'administration a décidé - tu reviens
à 143 et il doit veiller à l'exécution des
décisions du conseil d'administration - il ne doit pas être
suffisamment illogique pour aller à l'encontre des propres avis qu'il a
donnés sur les quatre points qu'on a soulevés. Il me semble que
c'est implicite, là.
M. Trudel: Moi, ce que je questionne, ce n'est pas la
décision qui va être prise par le conseil d'administration.
M. Côté (Charlesbourg): La décision est
inspirée par l'avis qu'il va donner sur les points à 1°, qui
tiennent compte de 2° et de 3°. Mais, à partir du moment
où il y a une décision, dans le quotidien, il doit veiller
à l'exécution de cette décision, en conformité avec
la décision qu'a prise le conseil d'administration, qui normalement doit
être éclairé, parce qu'il est apte, par les avis qu'il a
donnés. Il me semble que c'est implicite.
M. Trudel: Oui. C'est parce qu'il y a toute une série de
gestes que le conseil d'administration ne voit pas, quant à moi, ne
verra pas et n'a pas à voir. C'est-à-dire que tu peux avoir une
politique de gestion de tes ressources humaines en disant: Bon, il faut que je
remplisse tel service, que je réponde à telle demande. Par
ailleurs, on n'ira pas demander au conseil d'administration: Bon, voyez-vous,
l'infirmière, dans notre CPEJ, elle va faire 8 heures ici, au CPEJ, elle
va faire 22 heures au centre de réadaptation et elle va aller finir son
tant d'heures par semaine dans l'autre centre de réadaptation. C'est
évident que ça ne se rend pas au conseil d'administration; il va
y avoir une politique de gestion des ressources humaines. À
l'intérieur de ça, dans son administration courante, il faut lui
donner une balise aussi?
M. Côté (Charlesbourg): II ne faut pas mettre
ça là. Écoutez là, on s'est dit: Le conseil
d'administration va choisir le directeur général; dans notre
discussion qu'on a eue avant le souper là, on disait: Le conseil
d'administration est suffisamment responsable pour choisir lui-même son
D. G., selon sa feuille de route, qui inclut sa formation, ses
expériences et ses aptitudes autres, et ce conseil d'administration est
suffisamment indépendant, nous disiez-vous, pour être capable de
le choisir et d'administrer, donc il y avait une totale confiance. Et
maintenant, aujourd'hui, on aurait un petit peu de suspicion et on voudrait
mettre, à l'intérieur de l'article, qu'il n'est peut-être
pas suffisamment important et "sécure". Mais moi, je vous dis que, par
notre préqualification, couic!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
M. Trudel: C'est ce qu'il ne fallait pas dire. Bien, j'allais
dire que ce serait presque déjà adopté, sinon
adopté, si vous aviez répondu à ma question de 18 h 29, en
disant. Oui, quant à la préqualification, ce n'est pas que vous
ayez raison, M. le député de Rouyn-Noranda-Témis-camingue,
je ne peux pas vous donner raison, mais on va y resonger très
sérieusement quant à cette façon de faire les choses dans
la sélection et la présélection. Si vous me dites
ça, c'est adopté.
M. Côté (Charlesbourg): effectivement, on s'en est
parlé et on s'est dit qu'on reviendrait au moment où on
aborderait 412. J'ai pris une petite note.
M. Trudel: Non, ça, c'est à propos de la
consultation.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Non. J'ai pris une
petite note. La sélection, la nomination, la rémunération
et les autres conditions de travail applicables, 412. Je m'étais pris
une note pour le mettre là. J'ai dit: Oui, on va y revenir.
M. Trudel: Pas me donner la réponse juste à
l'article 412!
M. Côté (Charlesbourg): Ah! si je peux vous la
donner avant, je vais vous la donner avant, mais, évidemment, c'est
parce que je veux créer des incitatifs pour se dépêcher
à aller à l'article 412.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): Ça ne sera pas long.
Évidemment, la réponse prendra tout le temps que vous prendrez
à vous rendre à 412.
M. Trudel: Moi, vous savez que je pense aussi au bien des D. G Je
ne veux pas tes empêcher de dormir aussi longtemps que ça, en se
disant: Dis-nous pas qu'on va attendre là réponse jusqu'à
412.
M. Côté (Charlesbourg): Depuis le 7 décembre,
il y en a plusieurs qui ne dorment pas. Alors, l'insomnie a déjà
gagné, de manière permanente, ce qui était une
quiétude auparavant. Évidemment, ça peut souffrir une
semaine. On est à une semaine près:
M. Trudel: Bon, alors, je n'ai pas le choix, on ne me laisse pas
le choix d'adopter, dans de piètres conditions..
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
M. Trudel:... l'article 144, et je veux espérer, je veux
espérer un autre bon geste aujourd'hui, la journée n'est pas
finie. la journée n'est pas finie! je suis sûr qu'on ne se rendra
pas a 412. ce soir, mais je pense que ça va finir par se dire, de la
part du ministre. adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors,
pouvons-nous adopter, d'abord, l'amendement à l'article 144?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Et l'article
144. tel qu'amendé?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté M. Trudel:
Oui, adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors,
l'article 144, tel qu'amendé, est adopté. Nous appelons donc
l'article 145 M. le ministre.
Destitution
M. Côté (Charlesbourg): "Le directeur
général ne peut, sous peine de déchéance de sa
chargé, avoir un intérêt direct ou indirect dans une
entreprise qui met en conflit son intérêt personnel et celui de
l'établissement. Toutefois, cette déchéance n'a pas lieu
si un tel intérêt lui échoit par succession ou donation,
pourvu qu'il y renonce ou, qu'après en avoir informé le conseil
d'administration, il en dispose. dans les délais fixés par
celui-ci. "Le directeur général déchu de sa charge devient
inhabile à occuper une charge ou un emploi de cadre dans tout
établissement public ou toute régie régionale pour la
période d'inhabilité déterminée, par le jugement.
Cette période ne peut excéder trois ans. "Le conseil
d'administration doit, dés qu'il constate que le directeur
général, se trouve en conflit d'intérêts, prendre
des mesures afin d'intenter un recours en déchéance de charge
contre lui. Il doit, en outre, dans les dix jours qui suivent, en informer par
écrit la régie régionale en lui indiquant la nature du cas
et les mesures qu'il a prises. "L'article 111 s'applique au recours en
déchéance de charge. "
Il y a un papillon.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): insérer, après
la troisième ligne, l'alinéa suivant: "le deuxième
alinéa de l'article 110 s'applique, en l'adaptant, au directeur
général. "
Le Président (M. Paradis, matapédia): m. le
ministre, "de l'article 110" n'est pas indiqué dans votre papillon.
est-ce que vous voulez l'indiquer?
M. Côté (Charlesbourg): Ah! moi, je l'ai ici, M. le
Président.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Un nouveau...
O. K.
M. Côté (Charlesbourg): Et c'est conforme selon ce
qu'on avait discuté à l'article 110 quand on l'avait
adopté.
M. Trudel: C'est ce que je cherchais tantôt. concordance
avec les actionnaires; je ne sais pas ce que ça veut dire, je vais le
savoir dans quelques minutes.
M. Côté (Charlesbourg): On a même
été voir dans des petits documents là...
M. Trudel: C'est quoi le délit d'initié. M.
Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: Je n'ai pas reçu mes crédits pour
ça encore. Un peu à la blague, mais c'est sérieux aussi:
Est-ce qu'il est décertifié et dépatenté quand il
est déchu de sa charge? Est-ce qu'il reste dans la piscine ou s'il est
sorti de la piscine?
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Certifié,
ça n'existe plus ça. Vous nous avez fait une
grande thèse sur la certification, j'ai tout compris. Si on
m'avait dit ça avant, moi, jamais je n'aurais employé le mot
"certifié".
M. Trudel: Comment vous dites ça? Jamais vous n'auriez
introduit ça, c'est ça que vous dites?
M. Côté (Charlesbourg): Non, non,
employé.
M. Trudel: Non, mais la question est d'intérêt. S'il
n'a plus.
M. Côté (Charlesbourg): Mon interprétation
à moi c'est que, évidemment, pour trois ans, il est inhabile
à siéger. Mais, ça ne veut pas nécessairement dire
qu'il disparaît de la piscine à ce moment-là. Je vais
vérifier.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): M. le
député.
M. Trudel: J'attends la réponse.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): La
réponse?
M. Côté (Charlesbourg): Vous vouliez parler de la
piscine?
M. Trudel: Oui
M. Côté (Charlesbourg): C'est à cette
question-là? Évidemment, comme il y a un jugement qui fait qu'il
est inhabile à siéger pendant trois ans, pour moi c'est clair
qu'à ce moment-là il disparaît de la piscine.
M. Trudel: Et il est obligé de repasser le test uniforme
pour se replonger, pour avoir le droit de se baigner dans la piscine.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Même
s'il était dans la piscine, qui le repêcherait?
M. Trudel: M. le ministre doit avoir des cas très
certainement assez récents. '
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Je vous
écoute.
M. Côté (Charlesbourg): Actuellement, quelqu'un qui
est déchu de sa fonction comme directeur général doit
repasser un concours pour, éventuellement, le redevenir.
M. Trudel: Le concours de l'établissement concerné
qui, lui, peut décider qu'il passe pardessus.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Le concours
qu'on connaît actuellement. (21. h 30)
M. Trudel: c'est parce que, ici, dans le fond, ce que vous dites,
c'est: le directeur général qui est déchu de sa charge, il
est sorti du réseau pour trois ans. puis, moi, j'ajoute: puisque vous
voulez toujours introduire, jusqu'à ce moment-ci, une patente pour faire
en sorte que ce soit...
M. Côté (Charlesbourg): Une patente, c'est
certifié, ça?
M. Trudel: Non, non, ça c'est patenté. Pour que ce
soit patenté, pour qu'il soit bien patenté, un docteur
patenté visant à exercer les responsabilités de directeur
général, si, évidemment, vous le sortez du réseau.
et que vous prenez le soin de le dire, il faudrait aussi être logique et
indiquer que, par ailleurs, il perd sa patenté qu'il a obtenue. Comme
disent les gens des abattoirs, il perd son "Federal approved".
M. Côté (Charlesbourg): Ce que j'ai compris, dans
l'économie de notre loi, c'est qu'on a dit que le directeur
général d'un établissement public était
nommé par le conseil d'administration, on n'a pas dit qu'il était
patenté par le conseil d'administration. Nulle part, on ne parle de
patenté. On vous a exprimé la manière dont on le voyait,
mais ce n'est pas dans la loi.
M. Trudel: Ah! C'est parce que ce n'est pas définitif,
ça, qu'il va y avoir une patente, qu'il va être
patenté.
M. Côté (Charlesbourg): Une patente, telle que vous
l'exprimez.
M. Trudel: Ce n'est pas officiel, donc ce n'est pas sûr
qu'il soit patenté. On n'est pas pour mettre ça dans la
loi...
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel:... et, dans le fond, s'enfargar.
M. Côté (Charlesbourg): Non. ce n'est pas ça,
c'est parce que ça n'a pas d'affaire dans la loi.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Est-ce que
nous avons là même compréhension des choses? Patenter,
ça veut bien dire breveter...
M. Trudel: C'est ça.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):.. donc
protéger pendant une longueur de temps par un gouvernement ou par un
autre.
M. Trudel: Protéger.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors,
lorsque vous pariez de patenter, vous parlez de
breveter.
M. Trudel: Patenter ou breveter, va-t-il avoir son sceau?
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Ah bon! Ou
l'autre.
M. Trudel: L'aura-t-il?
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
Encore faut-il qu'Il l'"eusse".
M. Trudel: Qu'il l'eût eu.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Qu'il
Teusse".
M. Trudel: Qu'il l'eût eu avant.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Qu'il
l'eût eu pour le savoir. Enfin! Au-delà du plus-que-pàrfait
du subjonctif, nous vous écoutons.
M. Trudel: Est-ce que le directeur général est tenu
de faire annuellement une déclaration de ses intérêts
personnels, comme on le fait dans les municipalités? On demande à
tout conseiller, dans une municipalité, si petite soit-elle, de signer
une déclaration annuelle de ses intérêts devant le conseil
d'administration, parce que, vous savez, ces choses-là, c'est toujours
la même chose. Bien, enfin, souventefois, on s'en aperçoit
après. Et ce n'est pas de l'irresponsabilité, mais on tente le
diable, en quelque sorte. Le conseil d'administration serait lui-même
rassuré si, annuellement, le directeur général - j'allais
dire son principal officier, mais je ne peux pas dire ça - son...
M. Côté (Charlesbourg): Ça peut.. M.
Trudel: Peut-être.
M. Côté (Charlesbourg):... mais ce n'est pas...
M. Trudel: Son principal exécutant. M.
Côté (Charlesbourg):.:. instantané.
M. Trudel: Non.. C'est ça. Il est dans le système
des, 1-17-400. C'est d'abord le premier exécutant. Alors, comme premier
exécutant, que son premier exécutant puisse faire une
déclaration...
M. Côté (Charlesbourg): Premier exécutant
dans l'établissement, tout en prenant conscience qu'il y en a 399
autres.
M. Trudel: Oui. C'est moins gros
M. Côté (Charlesbourg): Mais ce n'est pas 1, c'est 1
parmi 400.
M. Trudel: Oui, mais c'est moins dur que 950, hein! C'est moins
long à contrôler
M. Côté (Charlesbourg): Ça va. Je suis
d'accord avec ça, d'ailleurs ça va nous protéger.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, il
n'est pas là, mais je suis d'accord avec ça. Je suis d'accord
avec le principe qu'une fois, annuellement... Ça se fait pour tous les
parlementaires.
M. Trudel: Tous les parlementaires, vous avez dit, oui, et tous
les conseillers municipaux de la paroisse, qui administrent un budget de 125
000 $, on exige annuellement d'eux une déclaration
d'intérêts. Puis, dans le fond, c'est très rassurant pour
la population également, ici; concernant le personnel. Ça invite
à la prudence et c'est des occasions aussi de se poser des
questions.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): M. le
ministre, est-ce que cette déclaration d'intérêts
s'adresserait exclusivement à son employeur, qui est le conseil
d'administration?
M. Côté (Charlesbourg): Bien, c'est là que
ça doit se faire.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Non, non.
C'est strictement interrogatif, là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
D'accord. Parce qu'on parlait de rendre public, c'est relatif,
là.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. M. Trudel:
Non, non.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que
c'est déposé au conseil d'administration.
M. Trudel: Non, non. M. le Président, c'est parce que
c'était au sens de: C'est un conseil d'administration d'un
établissement public et c'est un conseil d'administration,
quoique...
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Mais la
distinction est intéressante, quand même, et importante.
M. Trudel: Oui. Quoique, là, si vous voulez le regarder
sous cet angle-là, il faut quand même
dire que les réunions du conseil d'administration sont publiques,
à moins qu'on décrète qu'elles soient à huis clos
pour certaines parties. Quant à votre observation, il faut aussi tenir
compte du fait que ce serait public à la base.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
Voyez-vous, moi, je trouve tout à fait normal qu'un
employé le fasse à son employeur, donc à son conseil
d'administration, et que, par voie de conséquence, elle soit publique
parce que les assemblées sont publiques.
M. Trudel: Ça ne vous cause pas d'embêtement
particulier.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Non.
Ça ne me cause pas d'embêtement particulier. Mais je trouve
ça important, par exemple, qu'il doive le faire à son conseil
d'administration.
M. Trudel: Le faire annuellement.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Bien,
peut-être pas annuellement comme tel, mais, du moins, on suit son
cheminement.
M. Trudel: Non, non, justement. C'est qu'annuellement ça
permet de... C'est parce qu'on l'oublie, souvent. On devient trop familier. On
devient un petit peu... Il peut y avoir du laisser-aller. Tandis que, comme
c'est un devoir prévu par la loi, évidemment, ça s'impose
et, généralement, à chaque réunion du premier mois
de l'année, il y a une série de devoirs qui s'imposent par le
règlement de régie interne et qui doivent inclure aussi les
devoirs prévus à la loi. Il y a donc la déclaration
d'intérêts et, s'il n'y a rien de nouveau, on dit: Mon.
portefeuille n'a pas augmenté, il n'a pas changé.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Non, la
prudence élémentaire, c'est surtout au moment de l'engagement de
dire: Y a-t-il quelque chose quelque part? Ça, ça
m'apparaît fondamental.
Alors, M. le ministre, est-ce que vous croyez...
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, on
va introduire...
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Oui, c'est
ça.
M. Côté (Charlesbourg): On va introduire à
l'article l'obligation annuelle de déclarer ses intérêts au
conseil d'administration
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Ce serait
l'alinéa 4° ou...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais on va...
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
Éventuellement.
M. Trudel: C'est parce qu'il y a aussi un aspect important en
même temps qu'on le prépare. Il y a aussi un aspect important,
c'est que, lorsqu'on arrive au niveau de la preuve, un des
éléments les plus fondamentaux, c'est la bonne foi ou la mauvaise
foi. Là, s'il y avait conflit d'intérêts et que ça
n'avait pas été déclaré, bien là, la
démonstration de la mauvaise foi serait assez évidente.
Ça..
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors,
question technique, M. le ministre. On ne peut pas se sous-amender.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors, il
faudra, à partir...
M. Côté (Charlesbourg): On va l'ajouter.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):... de
l'amendement...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):... à
l'article 145, ajouter les précisions que vous voulez bien faire.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Exactement.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Et à
ce moment-là...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. On va...
Le Président (M. Paradis, Matapédia):... on
redéposera l'amendement.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça M. le
Président. Vous êtes un maître de jeu exceptionnel. Alors,
j'accepte votre proposition.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Moi, je suis
tout simplement les traces du député de Matane de 1973 à
1976, bien humblement.
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez de l'avenir, mon
fils.
des voix: ha, ha, ha! ,
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Merci, mon
père.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Ceci
étant dit, est-ce que le député de Rouyn-Noran-
da-Témiscamingue a un commentaire, une précision, une
question? M. le ministre, est-ce que vous nous proposez de suspendre l'article
145 jusqu'au moment où on aura rédigé l'amendement?
M. Côté (Charlesbourg): S'il n'y a plus de
questions, M. le Président, on peut le suspendre. On va apporter
l'amendement qui...
M. Trudel: On va suspendre.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors, nous
appelons donc l'article 146.
M. Côté (Charlesbourg): "Le directeur
général doit, sous peine de déchéance de sa charge,
s'occuper exclusivement du travail de rétablissement et des devoirs de
sa fonction. "Il peut toutefois occuper un autre emploi, charge ou fonction ou
fournir un autre service si aucune rémunération ou aucun avantage
quelconque, direct ou indirect, ne lui est accordé de ce fait. "Le
directeur général peut de même, avec l'autorisation du
conseil d'administration, occuper hors du domaine, de la santé ou des
services sociaux un autre emploi, charge ou fonction ou fournir un autre
service pour lequel une rémuné-ration lui est versée ou un
avantage quelconque, direct ou indirect, lui est accordé. "il peut
aussi, avec l'autorisation de la régie et du conseil d'administration,
occuper dans le domaine de la santé ou des services sociaux un autre
emploi, charge ou fonction ou fournir un autre service pour lequel une
rémunération lui est versée ou un avantage quelconque,
direct ou indirect, lui est accordé. toutefois, seule l'autorisation du
conseil d'administration est requise, s'il s'agit d'une charge ou d'une
fonction occupée au sein d'une association regroupant la majorité
des établissements exerçant des activités propres à
la, mission de centres de même nature ou au sein d'une association de
directeurs généraux des services de santé et des services
sociaux reconnue par décret à des fins de relations de travail ou
au sein d'un organisme d'agrément des établissements. "Il peut
aussi, à la demande du ministre, exercer tout mandat que celui-ci lui
confie. "Il peut également occuper une charge publique élective.
"L'article 111 s'applique au recours en déchéance de charge. "
à 146, on a un papillon: insérer, dans la première ligne
du quatrième alinéa, après le mot "régie", le mot
"régionale". parce que ça se lisait, m. le président.. (21
h 45) : ¦;
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg):... la régie tout
court alors que là, c'est "de la régie régionale".
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Oui, M. le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Trudel: L'amendement est adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
Adopté. L'amendement à l'article 146 est
adopté.
M-Trudel: Ça vous surprend.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Est-ce que
l'article 146, tel qu'amendé, est adopté?
M. Trudel: Pas tout à fait. Des voix: Ha, ha,
ha!
M. Trudel: II ne faut quand même pas tout donner du
même coup, vous allez en convenir. Alors ça, c'est une
modification majeure. Actuellement, nous avions une disposition qui
était à 104, je pense. C'est ça?
Une voix: Oui, c'est ça.
M. Trudel: C'est dans le 104 actuel au cinquième
alinéa: "Un directeur général peut de même, avec
l'autorisation du conseil d'administration, occuper hors du domaine de la
santé... "
M. Côté (Charlesbourg): "Hors, du domaine de la
santé ou des services sociaux un autre emploi, charge ou fonction ou
fournir un autre service pour lequel.,. "
Une voix: II est là.
M. Trudel: Ah non! Il est dans le deuxième.
C'est-à-dire que c'est la régie régionale maintenant.
M. Côté (Charlesbourg): Actuellement, c'est le
ministère et ce serait la régie régionale qui donnerait
l'autorisation.
M. Trudel: Ce n'est pas la régie régionale, c'est
l'établissement actuellement. C'est l'établissement qui donne
l'autorisation.
M. Côté (Charlesbourg): Mais il peut... On l'a,
là: autorisation requise.
M. Trudel: "Avec l'autorisation du ministre et du conseil
d'administration".
M. Côté (Charlesbourg): "II peut aussi, avec
l'autorisation du ministre et du conseil d'administration. "
M. Trudel: Les deux. Là, c'est la régie
régionale et le conseil d'administration. Ça,
ç'avait été introduit, cette modification-là
au niveau des directeurs généraux, par Mme Lavoie-Roux, sauf
erreur, en 1988.
M. Côté (Charlesbourg): En 1987 M. Trudel:
1987?
M. Côté (Charlesbourg): En 1987. Ça dit tout.
En 1987.
M. Trudel: C'est marqué en bas, vous autres, en 1987. Par
ailleurs, vous avez eu la réclamation des directeurs
généraux, la recommandation de l'Association des directeurs
généraux de retirer tout ça. Ça, cette
fois-là, vous avez décidé que, là, ce
n'était pas comme les autres recommandations et que vous ne deviez pas
toucher à cela.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: est-ce qu'il y a eu, depuis 1987, d'autres cas qui se
sont présentés sans qu'il y ait eu, parce que ça aussi
ça peut arriver, autorisation du conseil et du ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Votre question c'est: Est-ce
qu'il y a eu d'autres cas où des gens ont demandé, ou si...
M. Trudel: Est-ce que le ministère a été
saisi de cas de cadres qui n'avaient pas demandé l'autorisation du
conseil d'administration et du ministre suivant l'article et qui ont
exercé des fonctions rémunérées ailleurs, donc qui
n'ont pas respecté l'exclusivité de services?
M. Côté (Charlesbourg): Je vous réponds sous
toute réserve, pas à notre connaissance à ce moment-ci,
mais...
M. Trudel: Pas à votre connaissance, qui auraient
été signalés au ministère.
M. Côté (Charlesbourg): Oui
M. Trudel: alors, à l'inverse, est ce qu'il y a eu
beaucoup de demandes au ministre pour exercer... et là, je ne suis pas
pour vous demander ça au cas près. mais est-ce qu'il y a eu un
certain nombre de quanta de demandes de directeurs généraux qui
voulaient exercer d'autres fonctions, d'autres responsabilités, d'autres
jobs et qui requéraient l'autorisation du ministre pour ce faire?
M. Charlebois: Depuis que l'article 95 est en vigueur, on a eu59 dossiers autorisés par le ministère. Dans lamajorité des cas, il s'agit de cumul de fonctions,
c'est-à-dire un directeur général d'un
établissement qui est appelé à agir par intérim
dans un autre établissement. Et c'est justement pour cette raison, entre
autres, pour revenir sur l'amendement, puisque, au fond, ça se passe au
niveau régional, qu'une régie régionale est parfaitement
à même d'accorder ces autorisations d'intérim et d'entraide
parfois entre établissements. Mais la majeure partie des cas qu'on a
reçus sur les 59, c'était de tels cas.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Mais
ça ne veut pas dire que c'est exclusif l'intérim, ou la tutelle
ou le reste. M. le ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Oui?
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Ça ne
veut pas dire que c'est exclusif à une région donnée la
tutelle, ou l'intérim, ou le reste.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Parmi les 59 demandes,
il y a eu un refus. C'est la 60e.
M. Trudel: C'est la 60e?
M. Côté (Charlesbourg): non, sur 60, il y a eu un
refus.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): M. le
député.
M. Trudel: Je fais juste m'interroger, pour l'instant, sur le
sens de la première phrase de l'avant-dernier alinéa. "Il peut
aussi... " Regardez, on dit: "II peut aussi, avec l'autorisation de la
régie régionale et du conseil d'administration, occuper dans le
domaine de la santé ou des services sociaux un autre emploi, charge ou
fonction ou fournir un autre service pour lequel une rémunération
lui est versée ou un avantage quelconque, direct ou indirect, lui est
accordé. "
Là, on parle d'occuper un emploi ou quelque chose, un service
ailleurs dans le réseau de la santé et des services sociaux.
C'est ça?
M. Côté (Charlesbourg): Mais vous parlez de quel
alinéa?
M. Trudel: Celui qui commence par: "II peut iiussi, avec
l'autorisation de la régie régionale".
M. Côté (Charlesbourg): "ii peut aussi, avec
l'autorisation de la régie régionale [... ] occuper dans le
domaine de la santé ou des services sociaux un autre emploi". donc,
c'est dans le domaine de la santé
M. Trudel: Avec l'autorisation, il peut occuper un autre
emploi.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Dans le domaine de la
santé, c'est l'exemple qu'on donnait tantôt du cumul de fonctions:
un directeur général qui va accepter d'être tuteur. Prenons
un exemple récent, celui de L'Assomp-
tion qui a accepté d'être tuteur à La Tuque. C'est
un cas, dans le domaine de la santé, avec un cumul de fonctions. Ah! je
recule le "tape". C'était tout vrai, ça là!
M. Trudel: C'est vrai, mais il y a une correction.
M. Côté (Charlesbourg): II y a une petite
correction, bien sûr, dans un souci de transparence. Dans le cas de
l'alinéa dont on vient de parler, c'est, par exemple, pour combler un
poste de D. G. par intérim, alors que, dans le cas de la tutelle, c'est
le ministre, c'est toujours un pouvoir qui est donné au ministre. Donc,
quand on dit: "II peut aussi, à la demande du ministre", ça c'est
la tutelle.
M. Trudel: mon autre interrogation, c'est le troisième
alinéa qui attache complètement le travail en dehors du
réseau de la santé et des services sociaux.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. "Le directeur
général peut de même, avec l'autorisation du conseil
d'administration, occuper hors du domaine de la santé ou des services
sociaux un autre emploi, charge ou fonction ou fournir un autre service pour
lequel une rémunération lui est versée ou un avantage
quelconque, direct ou indirect, lui est accordé. "
M. Trudel: On m'interdit d'avoir une entreprise en construction
à l'extérieur, d'être D. G. d'une entreprise en
construction. Il faut que je me constitue une corporation où je suis
simplement le secrétaire de cette entreprise. Je veux dire, c'est une
corporation liée à la personne qui permet de rendre le service et
le contrat est fait à la corporation 22324854. Non, non, ça,
c'est à l'extérieur - je ne pouvais pas tous les avoir quand
même, là - des 17-400, mais, ailleurs, il y en a d'autres.
M. Côté (Charlesbourg): 223854.
M. Trudel: II constitue une corporation et c'est par là
qu'on fait la passe de la consultation.
M. Côté (Charlesbourg): oui, mais je vais vous
rappeler quelque chose d'extraordinaire, qui n'est pas encore dans la loi, mais
qui va l'être, soit la déclaration annuelle des
intérêts. Ça, c'est le papillon sur le 223854.
M. Trudel: M. le ministre, les deux ailes attachées bien
dur. La déclaration d'intérêts, tout à fait.
À la limite, est-ce que quelqu'un peut être actionnaire,
être membre d'une corporation qui offre des services de consultation?
C'est ça le cas le plus fréquent, la consultation dans d'autres
établissements. Est-ce que, ça, ça empêche comme il
faut que quelqu'un se crée une corporation pour dispenser des services
conseils dans un autre établissement? Est-ce que ça attache, ici,
à l'article 146, l'interdiction de le faire, l'exclusivité de
services?
M. Côté (Charlesbourg): En termes clairs, je vais
essayer de me poser quelques questions, d'y répondre et de vous
répondre en même temps, là. Avant même l'idée
de déclaration annuelle de conflit d'intérêts, si vous
m'aviez posé la question: Est-ce que ça couvre le D. G. qui
aurait des relations d'affaires avec son établissement, la
réponse aurait été oui. Est-ce que ça couvre le D.
G., par une corporation dont il est un des actionnaires, dans d'autres
établissements? Je vous aurais dit non, parce qu'il n'y a pas de moyens,
mais, avec la déclaration...
M. Trudel: On va le savoir, là.
M. Côté (Charlesbourg):... on va le savoir.
M. Trudel: et ça va être interdit, dès ce
moment.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que la
déclaration ne l'interdit pas, là.
M. Trudel: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce qu'il y a une
étape. Il faut le savoir pour que ce soit interdit.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): M. le
ministre, M. le député, nous sommes près de suspendre nos
travaux. Si les amendements à l'article 145 étaient prêts,
on pourrait peut-être procéder, si ça devait être le
cas, sinon on pourrait adopter immédiatement l'article 146, tel
qu'amendé. Alors, je vous donne quelques choix, rapidement.
M. Trudel: non, non, c'est parce que, là-dessus, c'est
important ce que le ministre vient de dire, là. on est saisi du fait,
sauf que ce n'est pas interdit tel que c'est écrit là.
M. Côté (Charlesbourg): oui, sauf qu'à un
moment donné... je comprends ce qu'on veut couvrir, mais par la
déclaration de conflit d'intérêts, je pense qu'on en fait
un bout. est-ce qu'on doit aller jusqu'à l'interdire?
M. Trudel: parce que là, ce n'est pas pour vous reprendre,
mais ce n'est pas la déclaration de conflit d'intérêts,
c'est la déclaration d'intérêts...
M. Côté (Charlesbourg): D'intérêts,
oui, c'est ça.
M. Trudel:... qui peut devenir conflictuelle.
M. Côté (Charlesbourg): Qui peut devenir un conflit
d'intérêts. Oui, c'est ça. Mais du fait qu'elle est
dénoncée, comme on se le disait tantôt, s'il y a un
conflit...
M. Trudel: On va l'adopter demain matin de bonne heure.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors,
n'étant pas prêts à disposer ni de l'article 145 ni de
l'article 146, nous devons donc ajourner nos travaux à demain, le
mercredi 29 mai, 9 h 30, à la salle Papineau.
(Fin de la séance à 22 h 1)