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(Neuf heures quarante et une minutes)
Le Président (M. Joly): Nous allons reprendre nos travaux.
Je déclare la séance ouverte. La commission des affaires sociales
se réunit afin de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 120, qui est la Loi sur les services
de santé et les services sociaux et modifiant diverses dispositions
législatives. Nous a-ton signalé des remplacements, Mme la
secrétaire?
La Secrétaire: Non, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Je vous remercie. Donc, j'appelle
l'article 129.
Le conseil d'administration des établissements
publics
Pouvoirs et obligations du conseil (suite)
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, avec
votre permission, je demanderais de suspendre l'article 129 et je vais vous
dire pourquoi.
M. Trudel: Je m'excuse; mais on était à l'article
128. 1.
M. Côté (Charlesbourg): Non, il n'y a pas de
papillon à déposer
M. Trudel: L'article 128. 1, ça n'existe pas.
M. Côté (Charlesbourg): Pour le moment, ça
n'existe pas.
M. Trudel: O. K. Je m'excuse. Oui, vous ayez raison.
M. Côté (Charlesbourg): On vient de sauver une
heure.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: J'allais vous dire "au minimum".
M. Côté (Charlesbourg): J'avais senti ça dans
vos yeux, hier.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Voici pourquoi je vous
demande de suspendre l'article 129. Vous retrouvez à 2°: "nommer les
médecins et les dentistes; leur accorder des privilèges et
prévoir les obligations". Pour être conforme à ce que j'ai
dît sur la place publique et à ce que j'ai dit ici, c'est le
premier article où on fait allusion aux pouvoirs, disons relatifs, des
médecins et je veux qu'on suspende cet article-là. S'il en arrive
d'autres au niveau des médecins, on va aussi, de la même
manière, les suspendre dans le but de mettre de manière
concrète l'ouverture qui a été manifestée quant
à un dialogue possible et souhaité sur les articles qui
concernent les médecins. Évidemment, cette porte-là est
ouverte, il faut la prendre et j'aurai donc, dans les jours qui viennent, des
contacts, avec le Dr Richer en particulier, pour voir jusqu'où leur
ouverture va et ainsi de suite.
Nous allons continuer à adopter les autres articles, parce que la
réforme n'est pas rien qu'une réforme des médecins, c'est
une réforme du système de santé et dés services
sociaux, il est. peut-être bon de se le rappeler. Nous allons continuer
et on reviendra, éventuellement, avec les articles concernant les
médecins, parce que je sais que l'Opposition aussi travaille de son
côté sur certains points particuliers. Je pense qu'il faut se
donner le temps de travailler. On a de l'ouvrage devant nous pareil au niveau
de la commission. On ne suspendra pas la commission parce qu'on n'a plus
d'articles à étudier. Évidemment, on reviendra, mais
situé dans ce contexte-là, c'est comme ça que je vais vous
le dire, M. le Président, ce n'est pas remis au mois d'août ni au
mois d'octobre. On se garde le pouvoir de revenir éventuellement, de
vous signaler qu'on voudrait aborder cette étude. Évidemment,
ça ne concerne que le point 2°, mais aussi bien suspendre l'article
au complet à ce moment-ci.
Le Président (M. Joly): Je vous remercie, M. le ministre.
M. le député, vous aviez de quoi à ajouter.
M. Trudel: bien, écoutez, je pense que le signe qui est
formellement donné, ce matin, par le ministre, d'abord, il faut le
noter. ça, c'est pour les gens qui écoutent partout, pour les
gens qui nous suivent de près, et on sait qu'il y en a un très
grand nombre qui nous suivent de près. le travail en commission
parlementaire, ce n'est pas ce qui s'est passé ici - le ministre pourra
corroborer s'il le désire, il l'a déjà dit - ce n'est pas
un affrontement perpétuel et une bataille rangée qui vise
à faire en sorte qu'on n'en arrive pas au meilleur système pour
servir les citoyens.
Dans ce sens-là, l'Opposition est d'accord pour dire qu'il faut
apprécier l'ouverture que signifie formellement le ministre responsable,
ce matin, en suspendant ces articles-là. Il faut inviter les parties. Le
ministre a, ce matin, manifesté encore formellement de l'ouverture; il
faut inviter aussi les autres parties à entrer dans
une phase de dialogue intense pour en arriver à ce que les gens
qui sont... Hier, nous avons longuement discuté de listes d'attente,
nous avons longuement discuté de citoyens et de citoyennes qui ont
besoin de services et on ne pourra pas accepter que de ces citoyens et
citoyennes soient privés de services, parce qu'il y a aussi, je pense,
possibilité d'en arriver à des ententes pour que les
professionnels de la médecine puissent continuer à oeuvrer dans
un système dont les indicateurs nous disent que c'est un des meilleurs
systèmes au monde et, par ailleurs, pour qu'on puisse avoir des
conditions de travail et d'exercice de la profession à
l'intérieur des établissements qui répondent aux
aspirations et aux objectifs que poursuivent les professionnels de ce
secteur.
Alors, c'est une ouverture appréciable de dire: Bon, tous les
groupes concernés, y compris l'Opposition, travaillent
intensément à trouver une solution dans l'ouverture qui a
été créée et nous devons continuer à y
mettre de l'énergie, tout ce que nous avons comme énergie, pour
en arriver à ce que tous les professionnels qui oeuvrent au sein de
notre système de santé et de services sociaux soient dans cette
réforme capables de dire à la fin: Nous, on y trouve notre compte
et, comme professionnels, nous nous sentons et respectés et inclus, et
nous sommes motivés pour en arriver à continuer à
développer le système de santé et de services sociaux du
Québec.
Alors, dans ce sens-là, nous apprécions l'attitude, mais
il faut aussi qu'elle se transforme en un corridor de discussions qui nous
amènent à ce que des acteurs importants et fondamentalement
clés dans notre système puissent être de ce projet de
réforme, avec les principes auxquels ils croient et sur lesquels nous
sommes capables de discuter en respectant la responsabilité de
l'État au niveau des objectifs de services aux citoyens et aux
citoyennes.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le député.
Donc, à la demande de M. le ministre, nous allons suspendre l'article
129. J'appelle l'article 130.
M. Côté (Charlesbourg): Deux secondes et demie, M.
le Président.
Le Président (M. Joly): Parfait, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense avoir une bonne
idée, puis je voudrais la confier à quelqu'un au cas où ce
midi je ne sois plus là.
M. La marche (Paul-A. ): Pas pour l'année.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
excusez-moi, alors l'article 130: "Les membres du conseil d'administration
doivent agir dans les limites des pouvoirs qui leur sont
conférés, avec soin, prudence, diligence et compétence
comme le ferait en pareilles circonstances une personne raisonnable, avec
honnêteté, loyauté et clins l'intérêt de
l'établissement ou, selon le cas, de l'ensemble des
établissements qu'ils administrent et de la population desservie. "
Pas de papillon, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre. M. le
député.
M. Trudel: M. le ministre, cela avait été
discuté longuement au printemps dernier en commission parlementaire.
Plusieurs groupes avaient soulevé la question de la formation des
membres des conseils d'administration. Sans que je puisse citer la page
dans...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, je m'en souviens
très bien. Et on disait que les gens n'étaient pas
préparés, qu'ils n'avaient pas la formation pour, y compris le
personnel d'encadrement et les bénévoles qui étaient aux
conseils d'administration.
M. Trudel: C'est ça. C'est un peu un lieu commun de le
dire, mais au conseil d'administration, pour le citoyen ou la citoyenne qui est
au conseil d'administration d'un établissement spécialisé
- il n'y a pas d'autres mots pour cela - c'est difficile, ne serait-ce que de
s'initier au langage. Et l'efficacité de l'exercice "avec
honnêteté, loyauté et dans l'intérêt de
l'établissement ou, selon le cas, de l'ensemble des
établissements", si on veut arriver à augmenter le degré
d'efficacité et d'efficience dans nos établissements, est-ce
qu'il y a des mesures qui sont prévues, effectivement, pour en arriver
non pas à la responsabilisation, mais à supporter la
responsabilisation des citoyens et citoyennes et que quelqu'un ne puisse pas
dire: Écoutez, moi, je vais aller à l'assemblée publique,
je suis prêt à servir, je suis prêt à me
dévouer pour la communauté, sauf que je me sens démuni et
je ne sens pas que, dans le circuit, je vais avoir du support et je vais avoir
de l'aide? Jusqu'à maintenant, disons que je pense bien ne pas me
tromper en disant que c'est comme élémentaire, le support ou la
formation. On dit: Tu es choisi, voilà, tu es dans le bain. Et je
grossis un peu en disant: La première question que,
généralement, un membre pose à son voisin, à la
première réunion du conseil d'administration, c'est: Un CMDP,
c'est quoi, ça? Ça mange quoi, ça, en hiver?
Alors, ce que je veux demander au ministre, c'est: Y a-t-il des mesures
qui sont prévues, effectivement, pour en arriver au support, à la
formation des bénévoles, des citoyens et des citoyennes qui font
partie des conseils d'ad-
ministration, et c'est un grand nombre au Québec?
M. Côté (Charlesbourg): oui, et pas uniquement au
niveau des bénévoles. pour donner l'esprit général,
ce qui est surprenant, dans un réseau comme celui de la santé et
des services sociaux par rapport à l'enseignement supérieur ou
à tout le réseau de l'éducation, moi, ce qu'on m'a souvent
servi comme comparaison lorsque je discutais avec des travailleurs, cadres
intermédiaires ou cadres supérieurs du réseau, on me
disait: on n'a pas le support que le réseau de l'éducation peut
avoir, parce qu'ils ont développé en cours de route, mais
évidemment avec de l'argent, un support assez exceptionnel. dans ce
sens, il y a une première lacune qui est là, puis c'est ce que
j'ai constaté, parce qu'on confie quand même 12 000 000 000 $
à nos conseils d'administration et aussi à nos employés,
qu'ils soient cadres intermédiaires ou cadres supérieurs, pour
gérer ces sommes d'argent là avec des directives. rappelez-vous,
quand les directeurs généraux sont venus ou les cadres
intermédiaires, celui qui nous a fait la démonstration de sa
bibliothèque. il dit: ça me prend une bibliothèque pour
être capable de prendre une décision. je me réfère
à telle loi, à tel règlement de telle loi,
l'administratif, ta, ta, ta. évidemment, la démonstration
était grosse un peu, mais il y avait quand même un message
là.
Alléger ça, un premier message deuxièmement, il
faut que le ministère fasse davantage sur le plan de sa
responsabilité. Et c'est vrai, sur le plan de la formation des individus
qui vont gérer dans le quotidien ces 12 000 000 000 $ et aussi sur le
plan de la formation des bénévoles qui vont travailler ou des
gens qui vont être aux conseils d'administration. Il y aura, par
conséquent, par région, des séminaires qui vont s'adresser
aux gens qui vont être aux conseils d'administration et qui vont les
informer, avec un objectif de les former aussi, évidemment, mais c'est
davantage de les infor-
Mme Demers me signale - je ne savais pas à quel article
c'était - 288, 3°, au niveau des fonctions reliées aux
ressources humaines, matérielles et financières. À 288,
3°, on dit: "Elle détermine et coordonne les activités de
perfectionnement des membres des conseils d'administration des
établissements", ce qui n'est pas le cas actuellement. Donc, une
volonté très clairement exprimée, incluse dans un texte de
Ioi, évidemment avec des responsabilités aussi sur le plan
ministériel quant à la formation des employés mais aussi,
globalement, des conseils d'administration.
M. Trudel: Dans le libellé, si je comprends bien, en
termes juridiques, la notion québécoise d'"administrer en bon
père de famille" est disparue. C'est une évolution du droit,
ça?
M. Côté (Charlesbourg): c'est une des
dernières modifications au code civil, il y a deux ou trois ans,
semble-t-il. il y a des mères qui administrent bien aussi.
M. Trudel: Tout à fait. C'étaient les "chef-fes" de
famille que je voulais dire, évidemment.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! Dans ces
conditions-là...
M. Trudel: vous savez, au niveau des établissements, la
cause que j'ai défendue, de notamment tenir compte de l'équilibre
entre les hommes et les femmes.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. C'est pour
ça que je voulais vous le rappeler.
M. Trudel: Est administré en bon "chef de famille. M. le
ministre, c'est une indication générale ici, mais qui va plus
loin que ça en droit, dans le fond, d'intervenir, d'agir non seulement
dans les limites des pouvoirs, mais avec honnêteté, loyauté
et dans l'intérêt de l'établissement. On a oublié de
saluer notre citoyen qui est toujours sur le podium, ce matin, en entrant.
M. Côté (Charlesbourg): II est toujours là,
lui, peu importent les acteurs. C'est ça qui est extraordinaire dans un
système comme celui-là et c'est pour ça qu'on ne se trompe
pas en disant qu'on met le citoyen au centre parce que, lui, il est toujours
là. Les acteurs, eux autres, peu importe qui ils sont, ils changent.
M. Trudel: II y a des fois où il faut les encadrer un peu
par quelques lois.
M. Côté (Charlesbourg): Les acteurs? M. Trudel:
Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne vous le fais pas
dire.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: On va tous les encadrer, M. le ministre?
M. Côté (Charlesbourg): Les acteurs? M. Trudel:
Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'on fait un
effort loyal pour qu'il y ait cet équilibre-là, mais toujours en
partant des yeux... Rappelez-vous, on disait au début, le
prisme.......
M. Trudel: Le bien.
M. Côté (Charlesbourg): Le bien du citoyen. M.
Trudel: C'était mon prisme, votre bien.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, quand on
parle de tous les acteurs, il ne faut pas oublier aussi que le ministre, dans
la loi, est encadré un petit peu lui aussi. Lui, il est dans le
cadre.
M. Trudel: Spécifiquement, ce que je voulais vous
rappeler, je sais que ça dévie un peu, mais ça n'a pas
été long sur la gâchette pour "encadrer" les infirmiers et
les infirmières, lorsqu'ils ont décidé de faire des moyens
de pression en diminuant les services, à l'occasion de septembre 1989.
Est-ce que la rapidité de la gâchette va être à la
même vitesse pour les professionnels de la médecine en termes
de...
M. Côté (Charlesbourg): Êtes-vous prêt
à collaborer de la même manière que vous avez
collaboré sur la loi 160?
M. Trudel: ce que nous vous avons dit, c'est que la
responsabilité gouvernementale, pas au niveau de la loi, mais au niveau
de son application, devait être juste et équitable.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais je ne parle pas
des effets de la loi 160.
M. Trudel: Ah!
M. Côté (Charlesbourg): C'est sur le principe, parce
que vous parlez de principes. Je veux dire, est-ce que vous êtes
prêt à faire exactement ce que vous avez fait sur la loi 160 quand
il s'est agi d'adopter les principes? Que dans les principes, sur le plan de
l'application, il y ait des inégalités dans l'application, s'il
n'y en avait pas eues, probablement qu'on ne se poserait pas la question
aujourd'hui si on doit redonner l'ancienneté ou pas...
M. Trudel: Voilà.
M. Côté (Charlesbourg): ...mais, à tout le
moins, on se la pose.
M. Trudel: C'est effectivement au niveau de
l'égalité de l'application des mesures qui est
discrétionnaire à un gouvernement.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: Les principes de servir, les principes de servir ou de
repondre aux besoins des usagers, ça, là-dessus, vous l'avez bien
noté, nous avons toujours été d'accord qu'il fallait
d'abord placer la réponse au citoyen, à un besoin vital,
fondamental, en premier. Au niveau de la mesure et au niveau de l'ampleur,
est-ce qu'il va y avoir une attitude constante du gouvernement?
M. Côté (Charlesbourg): Celui qui vous parle a
toujours tente d'avoir une constante. Il n'a pas toujours réussi, il ne
faut pas... Lui comme les autres, c'est des êtres humains, qui agissent
selon leur formation, leurs informations, au meilleur de leurs connaissances,
en bon père ou en bonne mère de famille.
M. Trudel: En bon "chef" de famille.
M. Côté (Charlesbourg): Ça ne veut pas dire
pour autant que tout ce qu'ils font est bien fait. Je ne voudrais pas
prétendre ça. À l'occasion, compte tenu de certaines
circonstances, il y a des décisions qu'on peut prendre que le lendemain
on ne prendrait pas, compte tenu du niveau d'information qu'on a. Ça me
paraît évident. Mais je comprends ce matin qu'il y a deux messages
assez importants de la part de l'Opposition. Un premier, c'est que ceux qui
sont sur les listes électives ne doivent pas subir indéfiniment
des contrecoups et que, deuxièmement, il doit y avoir un certain
équilibre dans les agissements du gouvernement pour une plus grande
équité. C'est ce que je comprends un peu comme message ce matin.
(10 heures)
M. Trudel: Pour l'instant, il n'y a pas de message de
l'Opposition sur la deuxième partie.
M. Côté (Charlesbourg): Ah non? O.K., non.
M. Trudel: Le rôle de l'Opposition, c'est de surveiller et
nous surveillons. Est-ce que le gouvernement et le ministre ont l'intention
d'appliquer le même régime pour les mêmes maux,
susceptiblement à évaluer avec les mêmes effets, pour ceux
et celles qui interviennent dans notre réseau de santé et de
services sociaux?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, effectivement. On verra
comment ça se fait mais, effectivement, oui, c'est le même esprit
qui anime le ministre.
M. Trudel: En y ajoutant - c'est vous qui l'avez noté;
là, c'est l'Opposition qui note l'attitude du ministre - en notant qu'il
y a une certaine expérience qui s'est acquise, par ailleurs, dans
l'application de ces mesures au cours des derniers mois et des dernières
années et que les mesures doivent être équitables, et non
déraisonnables, suivant les catégories ou les classes de
personnes, parce que, vous savez, la lutte des classes, c'est fini au
Québec, sauf que les classes demeurent, voyez-vous!
M. Côté (Charlesbourg): Toujours en se rappelant, si
on fait allusion à loi 160, qu'effectivement il y a eu certaines
inégalités dans l'application de la loi 160 mais que, dans
plusieurs cas, ça s'est fait avec une complici-
té - pas dans un sens très péjoratif -
syndicat-établissement.
M, Trudel: Dans l'application de la loi 160? M.
Côté (Charlesbourg): Oui
M. Trudel: Ce n'est pas le message qui arrive.
M. Côté (Charlesbourg): on ne mettra pas de cas sur
la place publique, parce que ce n'est pas ça qui m'intéresse.
mais, si jamais vous en voulez quelques-uns, je vous en donnerai
quelques-uns.
M. Trudel: Mais ce n'est pas parce qu'on a... Par ailleurs, si
tel était le cas, ce n'est pas parce qu'il y aurait quelques
déviants dans une société qu'on alignerait la loi
générale et son application sur les quelques déviants dans
un groupe, si tant est que ça existerait.
M. Côté (Charlesbourg): Vous connaissez ma sympathie
pour l'ancienneté. D'ailleurs, votre parti l'a dit en Chambre, au cours
des derniers jours. Donc, à ce niveau-là, je n'ai pas à
refaire une profession de foi. Il ne faut jamais perdre de vue que, s'il n'y
avait pas eu de grève illégale, on ne serait pas là
aujourd'hui. Et malgré le fait qu'il y ait eu grève
illégale, si on avait compris le signal des 24 ou des 48 heures, ce qui
était à l'intérieur d'une loi préventif ne serait
pas devenu punitif. C'est tout un débat qu'on pourra poursuivre mercredi
prochain à l'Assemblée nationale, lorsque vous appellerez
à nouveau la loi 193 et, à ce moment-là, je me
réserverai certainement une petite demi-heure pour aller exprimer mon
point de vue.
M. Trudel: En espérant qù'entre-ternps, la
sympathie du ministre de la Santé et des Services sociaux pour
l'ancienneté se soit transformée en une épidémie
qui atteigne le président du Conseil du trésor.
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est faux de
prétendre ce genre de chose là et c'est très injuste. Je
n'ai pas eu la chance de le dire à l'Assemblée, parce que, quand
je suis remonté hier, il y avait davantage un débat de
procédure que de donner le droit de parole à ceux qui veulent
s'exprimer. Mais c'est très injuste, très injuste. Au moment
où on était en Chambre hier, il y a de mes représentants
qui rencontraient les représentants syndicaux pour échanger, ce
qu'on a fait très ouvertement depuis le début. Pendant la
période de maraudage, ils n'étaient pas intéressés
à nous parler. C'est clair. Donc, on n'a pas fait de chemin. C'est
ça, la vérité. Après la période de
maraudage, les contacts ont repris et ça ne fait pas cinquante lunes.
Ça fait quelques jours. On a repris contact et on se parle.
Et mon objectif est toujours de faire en sorte qu'on puisse aller plus
loin avec eux; par la suite, c'est ma responsabilité de transmettre une
proposition au Conseil des ministres. Mais j'irai au Conseil des ministres,
lorsque j'aurai fait le bout de chemin qu'il nous faut faire avec les
syndicats. Dans ce sens-là, la question se posera si, effectivement, le
gouvernement décide ou pas, et de manière individuelle, mais
à un conseil des ministres qui doit le faire selon les règles
d'un conseil des ministres, et de dire que le président du Conseil du
trésor est contre, c'est totalement faux, puisque j'ai eu, au
préalable, des rencontres avec le comité de négociations
dans les secteurs public et parapublic, lequel est présidé par le
président du Conseil du trésor avec de mes collègues, de
l'Éducation, de l'Enseignement supérieur et des Finances, qui
sont autour de la table. Nous avons précisément discuté,
dans ce comité ministériel, de la loi 160 et ce que j'ai fait
jusqu'à maintenant, en termes de démarches, a été
supporté par les collègues qui étaient autour de cette
table-là. Donc, qu'on n'aille pas dire que le président du
Conseil du trésor est contre, c'est archifaux et c'est très
injuste à son égard. Dans ce cas-là comme dans d'autres,
je pense que la vérité a ses droits. Ça ne veut pas dire
pour autant qu'il y a une décision gouvernementale qui a
été prise. J'ai l'honnêteté de vous le dire, elle ne
peut pas être prise parce que le gouvernement n'a pas été
saisi du résultat final, donc d'une proposition finale, mais ça
va venir et, je l'espère, le plus rapidement possible.
M. Trudel: On peut admirer la solidarité qui doit exister
et qui existe au sein du Conseil des ministres et le respect des choses qui ne
peuvent pas s'étaler toujours largement en public, mais cela ne nous
empêche pas, au niveau des attitudes, de souhaiter rapidement que
l'attitude qui est décrite par le ministre, ce matin, son attitude
à lui quant à son attachement au principe de l'ancienneté
et à ce que ça signifie dans le vécu quotidien de
personnels qui agissent dans notre système et qui sont des
éléments fondamentaux dans ce système-là, de
souhaiter vivement et rapidement que se propage cette description de ce que le
ministre vient de nous donner par rapport au respect de l'ancienneté; et
qu'on puisse non seulement faire parvenir, là aussi, le message aux
concernés dans le circuit, actuellement, mais inviter les intervenants
et les décisionnels là-dedans - en premier, le ministre de la
Santé et des Services sociaux - pour que ça puisse aller assez
rapidement pour rétablir ou faire disparaître un certain nombre de
préjudices qui sont graves et qui ont miné la motivation d'une
quantité assez appréciable de personnels en soins infirmiers, en
particulier, évidemment, dans notre système de santé et de
services sociaux.
M. Côté (Charlesbourg): Ce sera le dernier mot que
je dirai là-dessus, parce que ce n'est pas nécessairement l'objet
de notre discussion sur le projet de loi ce matin. Ce que le ministre veut
à tout prix, c'est éviter d'autres erreurs. Il ne s'agit pas d'un
rétablissement "bébête" de l'ancienneté qui
créerait d'autres iniquités vis-à-vis des travailleurs.
Dans ce sens-là, c'est pour ça qu'il faut être
extrêmement prudents quant à la portée de ce que nous
allons faire, parce que l'idée de régler un certain nombre
d'iniquités, entre guillemets, vise essentiellement à ne pas
faire en sorte qu'on en crée d'autres. Mais là-dessus,
très prochainement, si j'ai un peu de temps, évidemment, parce
que vous comprendrez, malgré le fait qu'on travaille comme on travaille,
on ne peut pas ajouter d'heures à la journée et ça prend
quand même de l'implication personnelle de la part du ministre dans ce
genre de dossier, malgré la bonne volonté de ceux qui vous
entourent, pour cheminer.
M. Trudel: Je disais donc que le citoyen au centre venait de me
faire un clin d'oeil en disant qu'à l'article 130 il apprécie que
nous disions aux membres du conseil d'administration qu'ils doivent agir dans
les limites des pouvoirs et en personnes raisonnables, avec
honnêteté, loyauté, dans l'intérêt de
l'établissement. Est-ce qu'on pourrait dire aussi "dans le respect des
droits des usagers"? Parce que, là, il y a rétablissement et il y
a notre citoyen; il n'y a pas d'opposition. Quand tu fais ça
vis-à-vis de ton établissement, il est assez clair que c'est fait
pour servir quelqu'un. On a voulu placer ça au centre et on a dit, entre
autres, qu'on va donner dans cette loi des droits à l'usager, et qu'on
puisse nommément le signaler ici, et l'institution, et
l'établissement, et à qui s'adressent les services de cet
établissement-là, à un usager.
Alors, c'est dans l'intérêt de l'établissement et
dans le respect des droits des usagers que nous avons mentionnés. On
pourrait le situer partout, là, mais en particulier après
"loyauté". On pourrait dire: Avec honnêteté,
loyauté, dans le respect des droits des usagers et dans
l'intérêt de l'établissement. Alors, on couvre le spectre
de notre citoyen.
M. Côté (Charlesbourg): non. tel quel, ça ne
peut pas fonctionner parce que, lorsqu'on continue, on se retrouve avec...
quand vous continuez...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg):... "de l'ensemble des
établissements qu'il administre et de la population desservie. " "De la
population desservie", ça concerne aussi, définitivement, les
droits et il n'y a pas que les droits, parce que des droits, on en a
donné au départ, dans des articles. Évidemment, on a
donné des droits, mais on a cru bon aussi de mettre certaines balises.
Si je ne m'abuse, c'est à l'article 13, je pense. À l'article 13,
on dit: Bien, c'est des droits, mais qui sont conditionnés par une
réalité aussi.
M. Trudel: Bien sûr, qui sont balisés.
M. Côté (Charlesbourg): Ils sont balisés
C'est pour ça que ça ne peut pas être dans le respect des
droits tous azimuts et je pense que "de la population desservie", ça
apparaît là et, lorsqu'on se retrouve à 128, on dit: "Le
conseil d'administration doit en outre pour tout établissement public
qu'il administre s'assurer du respect des droits des usagers. " Le respect des
droits des usagers, on l'a donc là et c'est une des quatre fonctions
confiées au conseil d'administration. Il me semble que ça me
paraît...
M. Trudel: Ce serait superfétatoire de le
répéter.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que oui, dans le
contexte actuel, surtout lorsqu'on le met au niveau des 4. Il n'y a pas 75
choses, il y en a 4 et une des 4, c'est ça, le respect des droits des
usagers. Donc, l'esprit est là et je pense qu'on se rejoint sur...
M. Trudel: oui, l'esprit est là. évidemment, c'est
noté dans la première partie de 128. je vais respecter cette
interprétation et, effectivement, on le retrouve ailleurs.
M. Côté (Charlesbourg): On regarde vos yeux.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Alors, est-ce que...
M. Trudel: Vous regardez s'il y a une heure indiquée dans
les yeux.
M. Côté (Charlesbourg): On a
intérêt...
M. Trudel: Non. Il y a quand même de ces expressions
générales...
M. Côté (Charlesbourg): On aurait
intérêt à avoir Verville ici pour qu'il puisse faire une
bonne imitation, éventuellement, des deux.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): En commission, mais aussi en
contorsion.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article 130...
M. Trudel: Juste une petite question, s'il vous plaît, M.
le Président.
Le Président (M. Joly): Oui, sûrement. Allez, M. le
député, parce que vous sembliez motivé.
M. Trudel: Agir dans l'intérêt de
l'établissement, c'est parce qu'il y a de ces expressions
générales pour donner le sens de l'accomplissement de l'acte ou
du devoir. Est-ce qu'il n'y a pas danger d'opposition par rapport à la
régie régionale, par exemple, en disant: Moi, je suis là
pour servir d'abord l'établissement et défendre mon
établissement et, moi, je pense que ça devrait se faire comme
cela et je suis d'abord dédié à rétablissement et
non pas à une autre Structure qui est dans la hiérarchie, et
ça pourrait s'opposer à l'intérêt
général dont va jouir comme responsabilité la régie
régionale?
M. Côté (Charlesbourg): Non, je ne pense pas parce
que, quand on regarde 127: Elles doivent tenir compte, un, deux, trois: donc,
des particularités géographiques, linguistiques, socioculturelles
et socio-économiques, des ressources humaines, matérielles et
financières - là, j'ai le vieux texte - et...
M. Trudel: De plus.
M. Côté (Charlesbourg):... de plus ces
priorités...
Le Président (M. Joly): Les plans régionaux.
M. Côté (Charlesbourg):... doivent être
conformes. Elle le fait dans ce cadre-là qui est édicté.
Donc, 130 s'applique aussi en tenant compte de 127. C'est en tenant compte
de...
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article 130 est
adopté? Une petite question? (10 h 15)
M. Trudel: Une petite question. Quand il va y avoir des
oppositions entre... parce qu'il va y en avoir de toute façon. On peut
avoir l'intérêt général à l'article 127 et
l'intérêt, appelons-le particulier, pour faire un dessin ici,
envers l'établissement à l'article 130. Pourquoi le
mécanisme de gérance entre les deux ou d'arbitrage..
M. Côté (Charlesbourg): Ce sont les plans
régionaux d'organisation de services. Et rappelez-vous qu'il y a des
noyaux durs au niveau des missions et qu'il y a un article, l'article 64, qui
permet la complémentarité. Donc, c'est la régie qui va
faire l'arbitrage par les plans régionaux d'organisation de
services.
M. Trudel: les décisions seront prises là, à
la régie, et on devra considérer l'intérêt
général de la région...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça
M. Trudel:... en même temps que l'intérêt
particulier à l'intérieur des missions des noyaux durs des
établissements, des centres. Très bien, adopté, l'article
130, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Donc, l'article 130 est
adopté. J'appelle l'article 131.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 131, M. le
Président, on va le suspendre à la demande du surintendant des
assurances de qui on attend un dernier avis et compte tenu des propositions que
nous a faites l'AHQ, en particulier. Donc, on suspendrait en attendant son avis
et on y reviendra.
Le Président (M. Joly): Donc, nous suspendons l'article
131 et j'appelle l'article 132.
Responsabilité professionnelle
M. Trudel: Juste là-dessus. C'est la reconduction
d'actuellement, ça, à peu près?
M. Côté (Charlesbourg): Du texte actuel? Il n'y en a
pas actuellement.
M. Trudel: II n'y en a pas actuellement?
M. Côté (Charlesbourg): Dans notre loi, il n'y en a
pas. C'est un article qui a été pris dans la Loi sur
l'instruction publique. Mais, dans notre loi à nous, de la santé
et des services sociaux, il n'y en a pas.
Le Président (M. Joly): C'est la responsabilité
professionnelle.
M. Trudel: Ah! c'est l'avant-projet de loi! Alors, on y
revient.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly): L'article 132 est
appelé.
M. Côté (Charlesbourg): "Un établissement
assume la défense d'un membre du conseil d'administration qui est
poursuivi par un tiers pour un acte accompli dans l'exercice de ses fonctions.
"Toutefois, lorsqu'un membre du conseil d'administration fait l'objet d'une
poursuite pénale ou criminelle, l'établissement n'assume le
paiement des dépenses du membre que lorsque ce dernier avait des motifs
raisonnables de croire que sa conduite était conforme à la loi ou
qu'il a été libéré ou acquitté, ou que la
poursuite a été retirée ou rejetée. "
Il n'y a pas de papillon, M. le Président, et on ne l'avait pas
avant non plus. Donc, c'est une protection qu'on veut donner au niveau de la
défense des gens qui seraient au conseil d'ad-
ministration, qui prendraient des décisions en toute
loyauté et dans le respect de l'article 130 et qui pourraient être
poursuivis.
Le Président (M. Joly): C'est bien légitime.
M. Trudel: Je note, au départ, par rapport à
l'article 125, juste sur le mot "acte", il me semble que le même mot
décrit deux réalités: "acte" étant une
décision, l'acte notarié, la décision, l'exécution
et, ici, "un tiers pour un acte accompli dans l'exercice de ses fonctions".
M. Côté (Charlesbourg): L'exercice de ses fonctions
de membre du conseil d'administration de l'établisssement.
M. Trudel: Alors, c'est une action ici, une action qu'il a
accomplie, tandis qu'à l'article 125, c'est un document, une
description...
M. Côté (Charlesbourg): C'est un acte juridique.
M. Trudel: Un acte juridique, c'est ce qu'on disait hier tandis
qu'ici, c'est une action. Il y a confusion un peu dans cette... Maître
dit que la langue française n'est pas encore suffisamment
complète pour qu'on puisse distinguer l'action de-Une voix: De
l'acte. M. Trudel: Le dictionnaire, que dit-il?
Mme Demers (Laurence): "Acte" qu'on emploie à l'article
132, il comprend les actes visés à l'article 125 et il comprend
plus que ça aussi.
M. Trudel: Plus que ça. Il comprend toute action accomplie
par...
Mme Demers: Dans notre beau dictionnaire Larousse...
M. Trudel: Oui?
Mme Demers: À acte, il y a deux significations. Il
signifie une action humaine et il signifie aussi un acte juridique.
M. Trudel: Les deux. Ça, est-ce que ça couvre en
même temps le directeur général? Il est membre du conseil
d'administration. Est-ce que ça couvre le directeur
général qui est, par ailleurs, le directeur administratif?
M. Côté (Charlesbourg): Ça le couvre dans les
actes posés comme membre du conseil d'administration. C'est un autre
article qui va couvrir... C'est ça. Pour le reste, il est un
employé, donc il est couvert par le Code civil, par l'article 1054 du
Code civil.
M. Trudel: Vous avez pensé à ça ce matin en
vous levant, c'est 1054.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! Dès 7 heures, ce
matin, j'étais à l'ouvrage pour réviser les prochains
articles, pour être capable de trouver l'élément qui vous
démontrerait ma volonté très ferme de continuer et de vous
donner toute l'information
M. Trudel: 1054.
Le Président (M. Joly): Et d'accélérer
toujours le processus...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: M. le Président, on vous a salué bien
bas hier, mais ne vous organisez pas pour qu'on retire ça, vous
là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: l'expérience de cette couverture qui est
générale pour les conseils d'administration des
établissements publics, là, dans le réseau de la
santé et des services sociaux, est-ce qu'on en a une idée? est-ce
qu'il y en a de ces poursuites? est-ce qu'il y en a beaucoup? c'est quoi le
volume à peu près?
M. Côté (Charlesbourg): J'ai un certain
intérêt, moi, et ça me tenterait de le demander, parce que
je ne le sais pas, à la directrice du contentieux. Est-ce que le
ministre est considéré comme un employé?
Mme Demers: Dans ça?
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais au sens du Code
civil?
Mme Demers: Non.
M. Côté (Charlesbourg): Voyez-vous!
Mme Demers: Le Code civil, c'est le commettant puis le
préposé.
M. Côté (Charlesbourg): II y a une discrimination,
là. Je me trouve tout seul à Louis-Hippolyte.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Vous pensez que, par rapport à la Charte des
droits et libertés, il y a ici un accroc important. Je voudrais vous
dire qu'il n'y a aucune compagnie d'assurances privée qui prendrait un
risque sur votre... Le risque est trop élevé. Je ne sais pas si
Lloyd's accepterait
de couvrir les risques de vos décisions.
M. Côté (Charlesbourg): probablement que la
difficulté que j'aurais de ce temps-là serait d'assurer ma vie,
d'avoir un certificat de santé. c'est déjà fait avec de
très bons médecins.
M. Trudel: Vous devriez tenter de vous faire inclure dans la
couverture que vous allez chercher pour les familles d'accueil, en fait pour
les bénéficiaires des familles d'accueil, pour faire couvrir les
actes malicieux du ministre, pour vous faire inclure dans la police
d'assurance.
M. Côté (Charlesbourg): II n'y aurait pas de
difficulté, parce que n'importe qui conclurait qu'il n'y a aucune
intention de malice.
M. Trudel: Est-ce que c'est important, les poursuites qu'on a
actuellement? Est-ce que vous avez connaissance de ça?
M. Côté (Charlesbourg): II y a eu un certain nombre
de mises en demeure, mais pas suffisamment de poursuites pour que ça
capte notre attention. Évidemment, ce que ça vise, ça vise
à protéger des gens qui, de bonne foi, vont oeuvrer dans les
conseils d'administration et à qui on veut confier plus de
responsabilités. Donc, il y a un certain nombre de risques. Il faut
sécuriser ces gens-là pour ne pas qu'ils se retrouvent, le
lendemain, devant des poursuites interminables devant les tribunaux, qui
coûteraient cher et qui seraient laissées à leur
responsabilité. Il faut se rappeler que c'est des gens qui n'ont aucune
rémunération.
M. Trudel: Au deuxième alinéa, on indique bien
qu'il est couvert pour les poursuites pénales et criminelles. Il est
couvert où, pour la partie des poursuites au civil?
Mme Demers: C'est le premier alinéa. M. Trudel: Le
premier alinéa.
Mme Demers: II est dans l'exercice de ses fonctions et, sur les
fonctions, on dit, à l'article 130, qu'il doit agir avec
compétence, en personne raisonnable, honnête, tout ça.
M. Trudel: bien là, s'il était
démontré... pas s'il était démontré. qui a
démontré qu'il n'aurait pas agi avec honnêteté,
loyauté et dans l'intérêt...
Mme Demers: Oui, mais je veux dire...
M. Trudel: Parce que si l'établissement démontrait
cela en fonction des objectifs, si on disait: Non, on pense que tu n'es pas
couvert pour la poursuite au civil qu'on a faite contre toi parce qu'on pense
que tu n'as peut-être pas...
Mme Demers: S'il est poursuivi, c'est le jugement qui va
décider s'il était dans l'exercice de ses fonctions et s'il a agi
avec honnêteté là-dessus.
M. Côté (Charlesbourg): C'est le jugement qui ferait
foi de tout et, si on se retrouve dans une situation où, effectivement,
quelqu'un a agi malhonnêtement ou de mauvaise foi, la conséquence
ultime du jugement est que l'individu devra payer et c'est tout à fait
normal. Sinon, tu peux agir de mauvaise foi, sachant que tout ce qui peut
t'être intenté comme poursuite va être assumé par
l'établissement. Donc, il faut qu'il y ait une conséquence au
bout de la ligne au geste que tu pourrais poser à rencontre de... Mais
ça n'empêche pas des gens d'être poursuivis pour des gestes
posés de bonne foi, mais poursuivis parce que prétendant que
c'était de mauvaise foi. Et, à partir du moment où le
tribunal décide que le geste a été posé de bonne
foi, c'est fini, c'est nous qui payons et ça me paraît normal.
M. Trudel: Pourquoi on distingue, au deuxième
alinéa, au pénal et au criminel? Pourquoi on distingue? On dit:
Toutefois, lorsqu'un membre du conseil d'administration fait l'objet d'une
poursuite pénale ou criminelle, l'établissement n'assume le
paiement des dépenses... que lorsque ce dernier avait des motifs
raisonnables de croire... L'établissement... Ce dernier avait des motifs
raisonnables de croire que sa conduite était conforme à la loi ou
qu'il a été libéré ou acquitté, ou que la
poursuite a été retirée ou rejetée.
M. Côté (Charlesbourg): II y a quand même
deux... On comprend que le premier alinéa, c'est au civil; au
deuxième, c'est au pénal ou au criminel. Il y a quand même
des niveaux différents. C'est deux niveaux différents.
Une voix:...
M. Côté (Charlesbourg): Au niveau du paiement?
M. Trudel: C'est la même économie
générale. C'est sûr que c'est deux lieux et deux types de
poursuites différents, soit pour un acte dit criminel, on verra au
jugement, et l'autre, poursuite au civil. Mais on sent bien le besoin de
spécifier, peut-être, lorsqu'il y a des motifs raisonnables...
M. Côté (Charlesbourg): Mme Demers va vous donner
l'explication qui me paraît hautement inspirée par
l'expérience, par la jurisprudence, par toutes sortes d'affaires qui
sont bien vraies.
Le Président (M. Joly): Et la sagesse.
M. Côté (Charlesbourg): Et ta sagesse, bien
sûr. Parce que la jurisprudence, c'est la sagesse, il parait.
Mme Demers: Alors, au premier alinéa de 132, on
présume que la personne a accompli les actes dans l'exercice de ses
fonctions. Donc, si elle est poursuivie, l'établissement va assumer sa
défense. Si jamais l'établissement refusait d'assumer sa
défense, eh bien, je veux dire, il existe des recours dans le Code de
procédure civile. Le membre, à ce moment-là, peut
très bien appeler l'établissement en garantie et
l'établissement devra faire valoir pourquoi il n'assume pas sa
défense. De toute façon, s'il l'appelle en garantie,
l'établissement va être présent dans la
procédure.
Tandis qu'au deuxième alinéa, dans une poursuite
pénale ou criminelle, je pense que ce pourquoi vous êtes poursuivi
au pénal ou au criminel, c'est rarement des choses qui font partie de
vos fonctions. On a eu des cas où les gens étaient poursuivis
pour abus sexuel. On en a eu dans des établissements, des abus sexuels.
Bien, je veux dire que c'est difficile à croire que la personne puisse
venir faire valoir que les abus sexuels, ça faisait partie de ses
fonctions. Alors, on dit, il y a une espèce de présomption
différente. La personne est présumée innocente. On dit: Si
la personne n'est pas condamnée, si elle est acquittée ou si la
plainte a été rejetée, on va les payer, les frais. Il me
semble que c'est d'un ordre bien différent. (10 h 30)
M. Trudel: Dans les cas de poursuites criminelles, tel que
libellé ici, lorsque l'établissement estime que la conduite du
membre du conseil d'administration était conforme à l'article
130, il paie les frais pour le défendre, tout comme s'il a
été libéré ou acquitté. Mais il pourrait
être condamné et l'établissement pourrait décider
qu'il assume les frais, parce qu'il estime que sa conduite était
conforme à la loi. Et au civil, ce serait la même chose?
Mme Demers: Au civil, si le tribunal.. l'action qui a
été prise. Si le tribunal dit que la personne a accompli des
actes dans l'exercice de ses fonctions - l'exercice de ses fonctions, on a vu
à l'article 130 la façon dont les actes devaient être
accomplis - à ce moment, l'établissement va assumer la
défense et il va payer les frais.
M. Trudel: dans le fond, ce que vous dites, c'est que la
décision de payer ou pas, elle est relative au jugement, aux
conclusions, et au civil, et au criminel.
Mme Demers: Au civil, l'établissement va assumer la
défense de la personne qui accomplit un acte dans l'exercice de ses
fonctions. Si le tribunal vient dire que la personne a accompli dés
actes qui n'étaient pas dans l'exercice de ses fonctions, à ce
moment-là, le membre du conseil d'administration devra rembourser
l'établissement.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, à
l'occasion, c'est toujours la réponse qu'on donne. Mais il y a une
jurisprudence qui existe dans d'autres lois, où c'est le texte qui est
là et, finalement, il faut une certaine logique dans les lois. Et le
texte qui est là est un texte qu'on retrouve dans plusieurs autres lois,
dont la Loi sur les caisses d'épargne et de crédit, la Loi sur
les sociétés de fiducie et les sociétés
d'épargne. Donc, c'est le même texte. Alors...
M. Trudel: C'est peut-être plus de l'ordre du
renseignement. Je comprends que c'est une clause générale, mais
je me souviens encore d'un conseil d'administration... J'étais au
conseil d'administration d'un centre de réadaptation, je l'ai
été pendant cinq ans, et les gens se posaient souvent la question
dans ce contexte-là: La décision que je prends ce soir au conseil
d'administration concernant tout ce que je peux avoir et surtout ce que je n'ai
pas... J'ai une poursuite, demain matin, d'une personne handicapée; en
vertu de ce qu'on nous répond ici, là, c'est de dire: À la
fin, il pourrait - le propre de la justice, c'est de trancher - le juge
pourrait convenir que je n'ai pas agi honnêtement ou quelqu'un pourrait
démontrer que je n'ai pas agi avec honnêteté et
loyauté, et dans l'intérêt de rétablissement. C'est
une notion relative, ça, l'honnêteté, la loyauté et
dans l'intérêt de l'établissement. C'est pour ça
qu'on demande à quelqu'un d'interpréter devant une cour. J'ai
donc décidé de me défendre et l'établissement doit
me défendre, sauf que je ne suis pas sûr qu'à la fin le
"bill" de 50 000 $ ou de 60 000 $ de frais d'avocat, ce ne sera pas moi qui
vais le payer.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: La décision que j'ai souvent à prendre,
c'est de dire: Bon, écoute, oui, on va te défendre, comme
établissement, sauf qu'il pourrait arriver que je ne puisse
légalement payer les frais pour te défendre, tout
dépendant de la conclusion du jugement. Là, à ce
moment-là, ce que tu dis généralement, c'est...
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Partons d'où on
est.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a rien. Il n'y en a
pas de protection actuellement pour les gens qui sont aux conseils
d'administration. Peut-être que vous pensiez que vous en aviez, mais il
n'y en a pas. Il n'y en a pas dans la loi sur la
santé et les services sociaux. Il y en a ailleurs, mais il n'y en
a pas dans la loi sur la santé et les services sociaux. Donc, c'est un
vide et les associations, tout le monde est intervenu en disant: Bien, si vous
voulez avoir du monde...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg):... il faut au moins donner
une protection. Donc, on a dit: Oui. Moi, je suis d'accord avec ça.
Ça existe ailleurs, ça doit exister aussi chez nous compte tenu
du fait que ces gens-là exercent de bonne foi, de manière loyale
leurs fonctions à l'intérieur du conseil d'administration,
prenant les décisions au meilleur de leurs connaissances, avec les
informations qu'ils ont. Donc, ce qu'on a fait, on est allés chercher ce
qui existait ailleurs et on l'a inclus dans notre loi. Donc, on n'a pas
inventé. On prend ce qu'il y a ailleurs. Il y a un certain vécu
aussi.
M. Trudel: Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): On l'inclut dans notre loi,
mais je ne suis d'aucune manière intéressé à
protéger quelqu'un qui, malhonnêtement...
M. Trudel: Voyons!
M. Côté (Charlesbourg):... aurait signé un
contrat ou aurait influencé un conseil d'administration pour signer un
contrat. Je ne suis pas intéressé à le protéger
dans ses gestes malhonnêtes et, dans ce sens-là, qu'il paie. Pour
le reste, les gens semblent asse2 protégés. Qui peut mieux juger,
dans notre société, que le pouvoir auquel on se
réfère, qui est le pouvoir judiciaire? je pense que c'est
là que ça doit aboutir. Sinon... Le jugement d'autres, ce n'est
pas parce qu'il ne serait pas bon, mais on a une référence dans
notre système qui est celle-là et je pense qu'il faut aller
là. Donc, il y a un pas énorme de fait dans cette
reconnaissance-là et je trouve que c'est un pas en avant assez
intéressant, qui tient compte de ce qui se fait ailleurs et aussi au
niveau du gouvernement.
M. Trudel: Évidemment, on n'est pas pour inclure dans la
loi que, y compris les actes malicieux, les actes criminels, la mauvaise foi,
la malhonnêteté vont être assumés en termes de frais
par l'établissement. Tout en complétant ce que vous dites, qu'il
n'y avait rien dans la loi auparavant pour couvrir ce type de
responsabilité au conseil d'administration, la plupart des
établissements avaient une assurance-responsabilité qui couvrait
la même chose. Est-ce que, par ailleurs, à l'intérieur de
ça, ici, il est prévu, dans la réglementation, qu'on va
obliger les établissements à avoir une
assurance-responsabilité qui couvre ce type d'actes, qui peuvent
évidemment se produire? Parce que ça peut hypothéquer
largement.
M. Côté (Charlesbourg): C'est l'objectif de
l'article 131, qui est suspendu.
M. Trudel: Ah! Parce qu'il faut absolument que ce soit couvert,
parce que ça pourrait représenter des risques financiers
énormes pour un établissement. Pour un petit
établissement, par exemple, c'est énorme.
La dernière question, juste pour revenir là-dessus. Pour
le criminel et le pénal, le paiement des dépenses du membre
lorsque ce dernier avait des motifs raisonnables de croire - ce dernier,
là, c'est le membre? - que sa conduite était conforme à la
loi...
Mme Demers: Un exemple auquel on pense, ça se pourrait
qu'un membre d'un conseil d'administration, de bonne foi, signe un document qui
est faux et que le tribunal vienne dire que c'est un faux. Ça se peut
que, de bonne foi, la personne en autorité lui ait donné un faux
document. Lui ne pensait pas qu'il était faux. Il était de bonne
foi quand il a signé ça. Ça demeure un faux quand
même et il peut être poursuivi au criminel, sauf que, s'il
était de bonne foi quand il a signé ça, ça pourrait
être couvert par le deuxième alinéa de l'article 132.
M. Trudel: Signer un document qui est faux?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais il ne le sait
pas.
Mme Demers: II vous fait signer une résolution, puis
ça n'a jamais été adopté par le conseil
d'administration puis vous ne le savez pas. Il ne doit pas y avoir des exemples
à la tonne mais, en tout cas, ça pourrait couvrir des cas comme
ça.
M. Trudel: C'est parce que dans le Code criminel, pour vous
donner un exemple... Au civil, la même chose. Lorsque ce membre avait des
motifs raisonnables de croire que sa conduite était conforme, il va
être couvert automatiquement? Parce que là, c'est automatique.
Dans la deuxième partie, au criminel ou au pénal, c'est
automatique. Si le membre estime, s'il a des motifs raisonnables de croire
qu'il était conforme à la loi... Libéré,
acquitté, c'est la partie du juge, c'est le cas dont on a discuté
tantôt. Au civil: "assume la défense d'un membre qui est poursuivi
par un tiers pour un acte accompli dans l'exercice de ses fonctions", et
suivant le jugement, à la fin, on va payer ou non. Il m'a l'air d'y
avoir deux traitements différents, selon qu'on est au civil ou au
criminel.
Mme Demers: C'est-à-dire qu'au premier
alinéa de l'article 132, la plupart des actes qui sont faits par
des membres du conseil d'administration le sont dans l'exercice de leurs
fonctions. Donc, tous les actes qu'ils posent dans l'exercice de leurs
fonctions de membre du conseil d'administration, on dit que
l'établissement doit assumer leur défense. Or, quels actes qu'ils
font dans l'exercice de leurs fonctions pourraient ne pas être couverts?
Ce seraient des actes qu'ils font de mauvaise foi ou de façon
malicieuse, comme vous le disiez tout à l'heure, ou des actes qui ne
font pas partie de leur mandat. Mais la plupart des actes qu'un membre d'un
conseil d'administration accomplit sont accomplis dans l'exercice de ses
fonctions. Au pénal et au criminel, c'est différent, mais au
premier alinéa, la plupart des actes qu'un membre du conseil
d'administration accomplit dans l'exercice de ses fonctions...
M. Trudel: Maître, on n'est pas en train de s'occuper de
tous les autres actes, on est en train de s'occuper que des actes commis
à l'intérieur des fonctions, au criminel, au pénal ou un
acte qui donne lieu à une action de poursuite au civil par un tiers.
C'est juste parce que dans le cas... On prend soin, et là je sais
qu'on va avoir un peu de difficulté... Là, je ne veux pas rentrer
dans un texte juridique... Ça suit les autres lois sur la
responsabilité des membres du conseil d'administration, mais il faut
quand même chercher à avoir l'explication correcte: Comment se
fait-il que dans le cas de poursuites pénales ou criminelles on dise:
Mon intention, ma motivation et mes motifs, je peux vous dire que
c'était raisonnable et honnête lorsque j'ai commis cet
acte-là; donc, vous devez assumer ma défense? Il n'a qu'à
convaincre l'établissement.
M. Côté (Charlesbourg): II n'a qu'à
convaincre?
M. Trudel: Convaincre l'établissement. Dans une poursuite
au civil, c'est le jugement du juge, à la fin, qui va dire: Oui, vous
aviez accompli ça à l'intérieur de vos
responsabilités...
M. Côté (Charlesbourg): Oui ou non.
M. Trudel: Vous avez agi en personne raisonnable et avec
honnêteté et loyauté. Donc, il peut y avoir des dommages,
mais vous avez agi avec honnêteté et loyauté à
l'intérieur de vos fonctions, donc, l'établissement paie. Mais si
on en arrive à la conclusion, et là je ne veux pas couvrir les
coupables non plus, mais au criminel... (10 h 45)
M. Côté (Charlesbourg): Non. C'est la même
chose. Dans un premier cas, on supporte. Si le jugement au civil dit: Vous
n'avez pas exercé avec honnêteté vos fonctions, il
rembourse. C'est toujours le jugement qui fait foi. Il rembourse.
Dans le deuxième cas, on dit: C'est aussi, ultimement, le juge
qui va décider si, effectivement, on paie ou on ne paie pas. Mais il
faut quand même admettre que dans le deuxième, pénal et
criminel, on est un petit peu plus loin. Tantôt, lorsque Mme Demers
donnait un exemple, je ne donnerai pas de nom, mais j'ai à l'esprit le
cas, il n'y a pas tellement longtemps, de quelqu'un qui a signé une
entente de bonne foi - il y avait donc deux signataires - et, après la
signature, un des deux signataires a changé des..
M. Trudel: Des clauses.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Donc, le signataire de
bonne foi pourrait être poursuivi dans une situation comme
celle-là, ayant signé un document qui n'est plus le document qui
est invoqué, mais qui a été falsifié par quelqu'un
qui l'a changé par après. Ça, ce n'est pas de
l'hypothétique, c'est un cas que j'ai à l'esprit, qu'on m'a
transmis il y a trois semaines.
M. Trudel: Un cas, par hasard, sur la rive sud
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: Parce que c'est arrivé aussi il y a trois
semaines, un mois, sur la rive sud, sur l'application d'une loi.
M. Côté (Charlesbourg): Sur l'application de?
M. Trudel: D'une loi, comme la 160.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. Mais ce n'est pas
ça.
M. Trudel: Mais juste... Je termine là-dessus: Pourquoi le
législateur sent-il le besoin de dire nommément en matière
pénale et en matière criminelle. Lorsque ce dernier, le membre...
C'est lui, là, qui estime qu'il y a des motifs de croire, parce que,
lorsque ce dernier - c'est bien ça, le membre - avait des motifs
raisonnables de croire que sa conduite était... C'est au niveau de
l'intention. Puis, au civil... je ne pense pas qu'on ait couvert ça
comme réponse. Au civil, ça va dépendre du jugement
à la fin. Ici, ça ne dépend pas uniquement du jugement.
Ça peut être la personne qui dit: Moi, c'est parce que j'avais...
Mon intention était correcte lorsque je l'ai... Mon intention,
c'était d'agir, et j'ai agi correctement, honnêtement, avec
loyauté. Et au civil, la même affaire.
M. Côté (Charlesbourg): Mais si le jugement venait
à dire: Non, vous avez agi malhonnêtement, l'individu va devoir
rembourser.
M. Trudel: Votre interprétation - c'est ma
dernière intervention, là-dessus.. L'interprétation
que vous donnez à 132, c'est que le premier alinéa, en somme, en
couvre plus large que le deuxième en matière criminelle et en
matière pénale. C'est-à-dire que, là, c'est tous
azimuts, c'est la décision. On assume les frais et la décision du
juge qui dit que la poursuite était justifiée, qui accorde des
dommages et intérêts, etc., il donne raison à la
poursuite... Ça, ce serait couvert lorsque le juge dit: Mais vous avez
agi avec honnêteté et loyauté à l'intérieur
de vos fonctions. Alors, c'est plus large, puisque ça couvre tous les
actes des membres d'un conseil d'administration, que la restriction;
nommément en matières pénale et criminelle.
Mme Demers: En vertu du premier alinéa, dès qu'un
membre d'un conseil d'administration est poursuivi pour des actes accomplis
dans l'exercice de ses fonctions, l'établissement doit, dès le
départ, assumer sa défense. Et, normalement,
l'établissement va payer les frais, à moins que le tribunal ne
vienne dire que le membre était de mauvaise foi ou qu'il a agi
illégalement. Mais, dans la plupart des cas, les gens ont agi dans
l'exercice de leurs fonctions.
Au deuxième alinéa, on dit qu'au criminel et au
pénal, c'est différent. Si vous êtes poursuivi, vous
assumez tout seul votre défense. Si la plainte est retirée, il
n'y a pas de jugement. Mais si vous êtes acquitté ou si vous avez
des motifs de croire que vous agissez dans la légalité, à
ce moment-là, vos frais seront remboursés. Mais si vous
êtes condamné, si la plainte n'est pas retirée, vous
assumez seul le paiement de vos frais.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 132, adopté.
J'appelle l'article 133.
Réunions et séances publiques
d'information
M. Côté (Charlesbourg): "Le conseil d'administration
se réunit aux époques qu'il détermine. Il doit toutefois
se réunir à la demande du président ou à la demande
écrite du tiers de ses membres en fonction. "
Il y a un papillon. Remplacer, dans les première et
deuxième lignes, les mots et signe "aux époques qu'il
détermine. Il doit toutefois" par les mots et signe "au moins dix fois
par année. Il doit également". Donc, ça se lirait comme
suit: "Le conseil d'administration se réunit au moins dix fois par
année. Il doit également se réunir à la demande du
président ou à la demande écrite du tiers de ses membres
en fonction. "
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Ça fait suite
à la discussion qu'on a eue sur le nombre de réunions
obligatoires, M. le Président. Sans nécessairement encadrer, il
m'apparaît qu'on doive, à tout le moins, avoir un certain nombre
de réunions pour diriger de bonne main un conseil d'administration. Et
ça fait partie de l'information publique. Et on se rappellera de nos
votes, par téléphone, d'outremer.
M. Trudel: Oui!
M. Côté (Charlesbourg): Au niveau de nos discussions
plus larges.
M. Trudel: On avait résumé ça aux membres,
au niveau du quorum.
Mme Demers: La majorité des membres. M. Trudel: La
majorité des membres.
M. Côté (Charlesbourg): La majorité des
membres, oui.
M. Trudel: Et je n'ai pas fait le calcul, je vous l'avoue.
Ça voudrait dire quoi, ici, adopter la même attitude du tiers des
membres? C'est-à-dire que, pour un conseil de dix-huit, ça en
prendrait six pour convoquer le conseil d'administration.
M. Côté (Charlesbourg): Six. Pour douze, ça
en prend quatre.
M. Trudel: Oui, mais c'est au cas où, par exemple, les
représentants des bénéficiaires, pour toutes sortes de
raisons, ne sont pas là. C'est ça.
Une voix: Oui, mais ça, c'est les réunions
spéciales.
Le Président (M. Joly): Oui, mais tu voudrais assurer la
représentativité de tout le monde. C'est dur ça.
M. Trudel: Non, pas la représentativité de tout le
monde. C'est pour qu'il n'y ait pas une espèce de contrôle d'une
seule catégorie. J'ai vécu ce problème-là.
Ça, c'est une règle générale qu'on retrouve dans
tous les règlements de régie interne, etc. Et c'est pour ne pas
qu'une seule catégorie de membres puissent - excusez-moi
-contrôler la "shop".
Le Président (M. Joly): Prendre le monopole.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais je pense qu'il
faut quand même faire attention. Ce n'est pas de même nature que ce
qu'on a décidé précédemment. Ce qu'on a
décidé précédemment, c'est le quorum. Donc, c'est
pour légitimer des
décisions prises par le conseil d'administration exigeant qu'il y
ait au moins la moitié des membres. Donc, si c'est dix-huit, c'est au
moins neuf plus un, c'est de dix. Donc, ça, c'est pour prendre des
décisions. Alors, à ce moment-ci, ce qu'on dit dans la
première ligne, c'est: II doit y avoir dix réunions du conseil
d'administration par année. Dans la deuxième, on dit: II doit
également se réunir à la demande du président ou
à la demande écrite du tiers de ses membres en fonction. Donc, ce
qu'on dit là, c'est qu'il peut se tenir des réunions
spéciales à la demande du président ou d'un tiers des
membres. Bon. Un tiers, je trouve ça normal. Si oh exige la
moitié, je ne suis pas sûr qu'on ne brime pas la liberté
d'expression d'individus qui veulent se faire entendre à un conseil
d'administration et qui veulent discuter, parce que plus on exige sur le plan
du nombre, plus...
Le Président (M. Joly): Ce n'est pas une décision
sur ce projet-là, c'est simplement pour se rencontrer.
M. Trudel: Oui. Je vais convenir que ma préoccupation est
couverte par l'amendement qu'on a apporté au quorum
Le Président (M. Joly): C'est ça
M. Trudel: C'est-à-dire qu'on pourrait dire: Moins de
personnes peuvent en arriver à convoquer le conseil d'administration,
mais tout cela n'enlève pas l'obligation de la moitié plus un des
membres du conseil.
Le Président (M. Joly): C'est ça. M.
Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: C'est toujours le problème. C'est qu'on peut
profiter d'une espèce de vide pour toutes sortes de motifs, pour toutes
sortes de catégories de personnes dans un conseil d'administration, qui
en arrivent à dire: Bon, c'est l'occasion de pouvoir convoquer le
conseil d'administration parce qu'on va être bon pour faire
prévaloir les motifs et la décision que nous voulons faire
prendre au conseil d'administration et profiter de certaines occasions
difficiles.
Dix fois par année... Est-ce qu'il y a un vote?
M. Côté (Charlesbourg): Ah! c'est le
Bicentenaire!
Le Président (M. Joly): Non, c'est le Bicentenaire.
M. Côté (Charlesbourg): Concernant le Bicentenaire,
est-ce qu'on pourrait s'entendre pour peut-être libérer nos
collègues qui voudraient y assister, au Bicentenaire?
M. Trudel: Tout à fait, M. le Président.
M. Côté (Charlesbourg): Et continuer nous deux
à assurer l'histoire...
M. Trudel: Deux historiens comme nous avons tellement le respect
des institutions.
M. Côté (Charlesbourg): ..ou à assumer
l'histoire?
M. Trudel: À continuer l'histoire. Mais, par ailleurs, ce
que nous convenons, c'est qu'il faut en faire, des histoires, pour qu'il y en
ait.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça.
M. Trudel: Alors, nous allons continuer à faire de
l'histoire et nos collègues pourraient aller...
Le Président (M. Joly): Se remémorer.
M. Trudel: ...se remémorer et être sûrs... on
peut donner l'assurance au ministre que c'est ça qu'on a. on n'appellera
pas l'article 410 et le vote sur l'article 410. sur le ticket. non, ça
va, il y a une convenance
Le Président (M. Joly): L'article 133, M le
député, c'est-à-dire l'amendement.
M. Trudel: Juste...
Le Président (M. Joly): Oui, excusez.
M. Trudel: Je comprends...
M. Côté (Charlesbourg): ...à l'article 410.
C'est pour ça que j'étais étonné.
M. Trudel: 410.13?
M. Côté (Charlesbourg): Là, c'est plus
précis un peu.
M. Trudel: Ha, ha, ha! On peut faire juste l'alinéa si
vous voulez. On va prendre le vote.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: C'est dix fois, neuf fois, huit fois, douze fois.
M. Côté (Charlesbourg): Dix.
M. Trudel: C'est quoi la motivation?
M. Côté (Charlesbourg): La motivation, c'est une par
mois, excepté les mois d'été.
Le Président (M. Joly): Dans le fond, cest ça.
M. Trudel: C'est toujours la même chose. Dans ces
cas-là, au moins dix fois. C'est comme un règlement dans les
municipalités. Tu passes toutes sortes de règlements, mais tu
n'as pas de police pour la faire respecter. Ça rendrait illégal?
Qu'est-ce qui serait encouru comme... Il n'y en a pas.
M. Côté (Charlesbourg): C'est une indication, un
message.
M. Trudel: C'est un signal.
M. Côté (Charlesbourg): Un signal.
M. Trudel: Ah! D'avoir les signaux. Est-ce qu'il y a des
dispositions de prévues dans la loi ou sur le lieu de réunion du
conseil d'administration? Est-ce qu'il va se réunir au siège
social qu'on aura déterminé pour les archives ou s'il peut se
réunir en tout lieu? Je pense évidemment au conseil
d'administration unifié de plusieurs établissements. Il va
falloir au moins souhaiter qu'on signale qu'il se réunit dans les
différents établissements du...
M. Côté (Charlesbourg): Mais je pense que c'est la
logique et le gros bon sens. Je ne pense pas qu'on doive mettre ça
à l'intérieur d'une loi, mais c'est le gros bon sens. Il n'y a
rien qui dit qu'à l'intérieur des règlements ils ne se
donnent pas la possibilité ou même l'obligation de le faire. (11
heures)
M. Trudel: À l'article 134, la réunion publique
d'information, dans votre esprit, là, ce n'est pas à
l'intérieur d'une réunion du conseil d'administration, ça.
Ça, c'est une séance spéciale, une séance publique
d'information.
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui! C'est une
séance d'information. C'est une séance publique
d'information.
M. Trudel: On arriverait à onze réunions
obligatoires.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire dix
obligatoires plus une séance publique d'information obligatoire.
Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement à
l'article 133 est adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article, tel qu'amendé,
est adopté. J'appelle l'article 134.
M. Côté (Charlesbourg): "Le conseil d'administration
doit tenir, au moins une fois par année, une séance publique
d'information à laquelle est invitée à participer la
population. "Les membres du conseil d'administration doivent alors
présenter à la population, conformément aux
règlements, notamment les renseignements prescrits relativement au
rapport d'activités et au rapport financier de tout établissement
que le conseil administre. Ils doivent en outre répondre aux questions
qui leur sont adressées relativement à leur gestion, au rapport
financier et aux services fournis par chacun des établissements. "Le
mode de convocation de cette séance de même que la
procédure qui doit y être suivie sont déterminés par
règlement de l'établissement approuvé par la régie.
"
Il y a un papillon pour être un tantinet conforme à ce
qu'on a déjà discuté dans des articles
précédents. Premièrement, remplacer le deuxième
alinéa par le suivant: "Les membres du conseil d'administration doivent
alors présenter à la population, conformément au
règlement pris en vertu du paragraphe 5° de l'article 410, les
renseignements prescrits relativement au rapport d'activités et au
rapport financier annuel de chaque établissement que le conseil
administre. Ils doivent aussi répondre aux questions qui leur sont
adressées relativement aux priorités et nouvelles orientations
établies conformément à l'article 127, au rapport
financier annuel, à la gestion de chaque établissement que le
conseil administre et aux services que chacun des établissements
fournit. "
Deuxièmement, insérer après le deuxième
alinéa l'alinéa suivant: "Le rapport sur l'application de la
procédure d'examen des plaintes, visé à l'article 48, doit
également être présenté à la population lors
de cette séance publique d'information. "
Troisièmement, supprimer à la fin du troisième
alinéa les mots "approuvé par la régie".
Le Président (M. Joly): M. le député.
M. Trudel: On va commencer par la fin, sur la mécanique.
Pourquoi la régie ne serait plus appelée à approuver le
règlement?
M. Côté (Charlesbourg): Je vais vous donner la
logique, là. Ça faisait partie de l'oxygène qu'on voulait
donner à un établissement. Ça fait partie de ses devoirs,
là. Quand on dit, à l'article 134, qu'il y aura obligation de le
faire, qu'il faut que tu le fasses, il faut que tu le fasses selon des
règles. C'est pour ça qu'on disait: Approuvé par la
régie. On voulait l'éliminer dans cette logique-là.
M. Trudel: Est-ce que cette séance publique, ce pourrait
être à la même occasion qu'aux trois ans pour
l'élection?
M. Côté (Charlesbourg): Aux trois ans, oui,
parce que, évidemment...
M. Trudel: Pour ce qui est des établissements. Ça
ne concerne pas la régie, parce que dans la régie il y a des
catégories, il y a un collège électoral.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça. M.
Trudel: Pour les établissements.
M. Côté (Charlesbourg): Pour les
établissements, oui.
M. Trudel: Est-ce qu'il y a des cas où ça peut
être plus qu'aux trois ans, l'assemblée publique de convocation
pour désigner des membres, en vertu de l'amendement qu'on a
adopté hier soir en terminant, à 22 heures?
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a pas d'exception aux
trois ans pour la simple et bonne raison que, lorsqu'il y a une vacance de
comblée, elle est comblée pour la fin du mandat.
M. Trudel: Par le conseil d'administration?
M. Côté (Charlesbourg): Comment? Par? Non, ça
dépend.
M. Trudel: Mais s'il y a des nominations.
M. Côté (Charlesbourg): Ça dépend de
la catégorie.
M. Trudel: Mais je parte de la première catégorie,
de la publique, de la population.
M. Côté (Charlesbourg): C'est par le conseil
d'administration.
M. Trudel: C'est toujours par le conseil d'administration? Entre
les deux. Enfin, s'il y a un souci... Il y a un souhait qui a été
émis par plusieurs, parce que si on a le souci de la
régularité et du minimum à l'article 133, on n'est pas
obligé non plus d'imposer un nombre de devoirs qui soient tellement
lourds aux membres du conseil d'administration, sauf qu'on sait que c'est
souvent des gens qui n'appartiennent pas à cette seule organisation.
Est-ce qu'il ne serait pas bon de préciser, dans l'article, que
cette séance publique peut avoir lieu en même temps que
l'assemblée publique prévue à l'article 101? C'est une
indication à donner, pour éviter... Parce que ce qu'on veut faire
là... C'est que je suis toujours, M. le ministre, là-dessus
pendant qu'il regarde ça.
M. Côté (Charlesbourg): C'est des
bénévoles.
M. Trudel: Je suis toujours assez étonné, puis, par
ailleurs, il y a actuellement une séance publique annuelle. Il y en a
une, sauf qu'il n'y a personne. Il n'y a personne parce qu'on est partout. Il
ne savait pas que j'avais fait l'invitation, lui, hein? Alors, moi je commande,
l'argent revient. Je dis: À qui on offre, et c'est le ministre qui paie.
Merci, M. le ministre.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Mais ça me fait
penser à d'autres situations où vous identifiez le
bénéficiaire et où c'est moi qui paie.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: On appelle ça de la modification du
comportement. Vous êtes en train de vous habituer là, hein?
M. Côté (Charlesbourg): Là,
évidemment, il y a une certaine publicité qui va être
vraie. Ils vont avoir l'impression que c'est gratuit.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: C'était quasi volontaire comme perception
à la base. C'est juste pour en arriver à ce que la séance
publique puisse être, d'abord, pour les bénévoles et les
membres du conseil, mais aussi pour l'autre côté. C'est
évidemment aux citoyens et aux citoyennes qui y assistent, qui doivent y
assister, de créer l'occasion la plus attirante, attrayante possible, si
vous me permettez. Ça peut être fait en même temps. On a
d'autres motifs d'y assister parce qu'il y a le rapport annuel en quelque
sorte. Parce que, actuellement, c'est un petit peu...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, je comprends. Moi, je
ne mettrais pas "peut". Si on crée quelque chose, on va créer
l'obligation Ça va être "doit".
M. Trudel: Je suis d'emblée d'accord surtout que - le
ministre peut continuer, ce n'est qu'une digression - comme on a mis les
assemblées publiques au mois d'octobre, qu'on les a mises en même
temps, ça va certainement - je le souhaite, on l'a dit - faire l'objet
d'une opération de "publicisation" et, en même temps, on ajoute un
motif. Sauf qu'il faut y penser, je pense, dix secondes. Est-ce qu'on n'est
pas...
M. Côté (Charlesbourg): II faut voir les
impacts.
M. Trudel: II faut voir les impacts, par exemple.
M. Côté (Charlesbourg): Parce que, quand on regarde
135, on dit: "Le conseil d'administration peut tenir plusieurs séances
publiques
d'information s'il estime que l'étendue du territoire couvert, la
densité de la population invitée à participer ou la nature
des services rendus aux usagers le justifie. " Donc, là, on s'est dit:
II faut être souple, il faut être capable de tenir compte du
territoire, mais il faut que ça se tienne la même
journée.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): donc, là, on dit: ii
faut que... je vais dire une affaire. là, c'est vrai que ça va
prendre la "batmobile" pour se déplacer parce que...
M. Trudel: Oui, là, ça va prendre la
"Batmobile".
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Alors que dans la pratique,
c'est ça qui devrait se passer!
M. Trudel: à ce moment-là, si l'intention est
là, m. le ministre, on ne peut certainement pas y aller avec le "doit"
parce que ça serait de r'overkilling". on va tuer l'intention, mais le
"peut" est un signal, comme dirait quelqu'un. c'est une expression qu'on a
déjà entendue ici.
M. Côté (Charlesbourg): Ça va être une
loi de signaux.
M. Trudel: On va avoir le code de la loi 120 après
ça.
M. Côté (Charlesbourg): Ça va prendre un code
comme le Code de la sécurité routière pour être
capable d'interpréter tous les signaux, avec les couleurs, les formes.
Il me semble que ça doit tellement tomber sous le sens parce que, en
même temps... J'ai peur qu'on donne d'autres messages aussi en même
temps parce qu'on dit aux gens: Vous êtes responsables. On veut vous
donner plus d'oxygène et, en même temps, on... Je comprends le
sens, mais ça m'apparaît extrêmement important que ce soit
ce qui se passe partout.
M. Trudel: Ce que le ministre et l'Opposition disent à
ceux et à celles qui interpréteront dorénavant la loi, il
serait éminemment souhaitable, pour les fins des objectifs à
atteindre en vertu de 134, qu'à tous les trois ans ça se tienne
en même temps, en autant que faire se peut et que ça contribue
à l'assistance publique plus large, que ça se tienne en
même temps que l'assemblée publique de nomination et que ce soit
ça l'intention du législateur. Mais son intention, il ne veut pas
l'inscrire au prix d'atteindre, peut-être, un objectif pervers, un
objectif contraire.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Tout
à fait d'accord que...
M. Trudel: C'est noté. C'est aux galées.
M. Côté (Charlesbourg): C'est aux galées et
les juges pourront s'en inspirer.
M. Trudel: Les juges pourront s'en inspirer et qu'on le diffuse
partout dans le réseau. Réglé pour ce bout.
Le Président (M. Joly): Donc, pour l'amendement à
l'article 134... (11 h 15)
M. Trudel: Si, assez contradictoirement, la possibilité
inverse, c'est-à-dire que le dimanche... Il y a deux autres
possibilités qui seraient à l'inverse de l'esprit du
législateur. Si, tel dimanche, le centre hospitalier Rouyn-Noranda, le
CLSC Partage des eaux, le CPEJ - il doit s'appeler le CPEJ de
l'Abitibi-Témiscamingue, je suppose - décident qu'ils font, leur
réunion publique ou en même temps, ou conjointement, parce que ce
serait une séance publique, ce serait une séance publique et elle
respecterait la lettre de la loi. Ce serait public, ce serait ouvert. Ils
présenteraient chacun leurs orientations ou, encore, ils tiendraient
ça strictement au même moment. On en arriverait probablement
à des effets inverses de l'information, de la circulation de
l'information et de la discussion qu'on recherche par rapport au public.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, je pense que
ça tombe sous le sens que, malgré le fait que le CLSC, c'est de
première ligne, que les centres hospitaliers de courte durée,
c'est de deuxième ligne et que le CPEJ, c'est de deuxième ligne,
si on tient tout ça en même temps sur le même territoire,
c'est clair que plus il y a d'assemblées, plus le monde risque de se
diviser au niveau de l'assemblée. Évidemment, on ne peut pas en
arriver à dire: Le premier dimanche d'octobre, ça va être
la première ligne; le deuxième dimanche d'octobre, ça va
être la deuxième ligne, de courte durée, et le
troisième, le CPEJ.
M. Trudel: Oui, c'est évident que, sur le plan
législatif, c'est très difficile à encadrer, parce qu'il y
a trop de situations particulières. Il faut, bien sûr, s'appuyer
sur le "GBS", le gros bon sens des membres du conseil d'administration en
notant, encore une fois, qu'au niveau du législateur le
législateur a le droit de faire appel au "GBS" et qu'on n'en arrive pas
à dire: À Québec, on loue le Centre des congrès et,
là, on se réunit, tous les établissements, et c'est notre
séance d'information publique et bingo! c'est fait et notre devoir est
accompli. Je ne pense pas qu'on puisse dire qu'il y a des intentions qui ont
été manifestées dans ce sens-là. Ça va
là-dessus.
Au sujet de l'amendement qu'on introduit..: M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...suite à notre discussion sur l'article 127,
sur la fixation des priorités et des objectifs, je dois vous indiquer
à ce moment-ci que je ne suis pas en amour avec la phraséologie:
Ils doivent aussi répondre aux questions qui leur sont adressées
relativement aux priorités et...
M. Côté (Charlesbourg): Les nouvelles
orientations.
M. Trudel: ...aux nouvelles orientations, conformément
à l'article 127.
M. Côté (Charlesbourg): Établies.
M. Trudel: On dit, on dit: Ils doivent aussi répondre. Je
dirais plus: Ils doivent répondre. Là, on parle des
orientations...
M. Côté (Charlesbourg): ...questions.
M. Trudel: C'est ça. Ils doivent répondre de leurs
priorités.
M. Côté (Charlesbourg): S'il n'y a pas de questions,
ils n'en parlent pas.
M. Trudel: C'est ça, ils n'en parlent pas autrement.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. On va regarder sur le
plan... Ils doivent aussi...
M. Trudel: Ils doivent aussi répondre de leurs
priorités et nouvelles orientations...
M. Côté (Charlesbourg): ...établies
conformément à l'article 127.
M. Trudel: ...établies conformément à
l'article 127 et aux questions - est-ce qu'il y a trop de "et"? - ainsi qu'aux
questions qui leur sont adressées relativement au rapport financier et
à la gestion de chaque établissement. Alors, on va reprendre
ça pour...
Le Président (M. Joly): Alors, ça se lirait. Ils
doivent aussi répondre de leurs priorités et nouvelles
orientations. C'est ça?
M. Trudel: Établies conformément à l'article
127.
Le Président (M. Joly): Et aussi. C'est ça? M.
Trudel: Non, non: Ainsi qu'aux questions. Le Président (M. Joly):
C'est ça: Ainsi.
M. Trudel: Ainsi qu'aux.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, ça se lirait:
Ils doivent aussi répondre de leurs priorités et nouvelles
orientations établies conformément à l'article 127, ainsi
qu'aux questions qui leur sont adressées relativement au rapport
financier annuel, à la... Ça marche, ça?
M. Trudel: Ça marche.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: L'amendement est adopté.
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement à
l'article 134, tel que lu, est adopté.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article...
M. Trudel: Oui, ça va. C'est correct pour
l'amendement.
Le Président (M. Joly): Oui. Si je comprends bien, M. le
ministre, nous avons retiré votre premier amendement...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça.
Le Président (M. Joly): ...pour le substituer par celui
qu'on vient de lire, qui a été amendé.
M. Côté (Charlesbourg): c'est dans les
règlements. c'est ce que doit contenir le rapport financier. il
détermine les renseignements relatifs au rapport d'activités et
au rapport financier qu'une régie régionale ou un
établissement public doit présenter lors de la séance
publique d'information.
M. Trudel: Je dois vous dire, ce n'est pas une
préoccupation - mais absolument pas - légale que j'ai. Vous avez
probablement dans votre vie, M. le ministre, compte tenu de votre implication
publique, assisté à un nombre assez important de ces
assemblées annuelles et vous savez ce qui horripile le plus le citoyen
ordinaire là-dedans. C'est de prendre une demi-heure à trois
quarts d'heure pour écouter le spécialiste comptable
financier..
M. Côté (Charlesbourg): Vulgariser les chiffres.
M. Trudel: Vulgariser, vous dites? Spécialiser la
description des chiffres de façon à ce que... Évidemment,
ce n'est pas une accusation, c'est une image que je présente. C'est
tellement du charabia, parce qu'il a le respect des termes de sa profession et,
en raison des obligations
corporatives auxquelles il est soumis, c'est l'antidote le plus
parfait...
M. Côté (Charlesbourg): Pour une assemblée
publique.
M. Trudel:... pour une assemblée publique et pour
s'assurer que le citoyen va être vacciné pour un bon bout de
temps, qu'il ne reviendra pas à cette place-là. Je vous le dis
bien franchement, je vais juste m'exprimer en termes de préoccupation,
là. S'il fait tout ce qu'il y a à l'article 410 à
l'assemblée publique...
M. Côté (Charlesbourg): L'article 410, 5°. M.
Trudel:... l'article 410, 5°, franchement...
M. Côté (Charlesbourg): C'est le rapport
d'activités et le rapport financier.
M. Trudel: C'est parce que ce n'est pas là que s'exerce
l'imputabitité au niveau des membres du conseil d'administration sur le
plan financier.
M. Côté (Charlesbourg): C'en est une partie, une
partie importante parce qu'elle est publique.
M. Trudel: Oui, il y en a une partie. Ça, il faut en
convenir.
M. Côté (Charlesbourg): Ultimement, dans Un
système idéal, c'est là qu'elle devrait s'exercer à
son maximum. Évidemment...
M. Trudel: On ne s'est pas rendus. On ne partira pas la
discussion là-dessus, mais vous comprenez la préoccupation que
j'ai. Aussi, j'ai peut-être appris à lire un petit peu dans vos
yeux. Vous avez vécu cette expérience-là et c'est le plus
parfait antidote pour s'assurer que la population ne revienne plus. Mon
intention, là, c'était de mettre: "Succinct et simplifié"
quelque part, mais je ne le présente pas comme amendement. Je veux bien
le regarder si l'intention est justifiée et si l'intention peut
s'inscrire dans la loi. Je ne veux pas non plus fournir l'occasion pour que la
partie de l'imputabilité ne s'exerce pas.
M. Côté (Charlesbourg): Et évidemment qu'on
se serve de ça aussi pour en dire le moins possible.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): C'est l'autre danger,
ça. Évidemment, le rapport lui-même, c'est une chose; la
présentation du rapport, c'est une autre affaire. Mais il faut que le
rapport financier lui-même comprenne...
M. Trudel: Ah! bien, ça.
M. Côté (Charlesbourg):... toute une série de
choses. Quant à la présentation, si on devait dire ici que
ça doit être succinct dans la présentation du rapport
financier, on dira: Ça doit être succinct dans le rapport
d'activités et ça va être succinct partout.
Le Président (M. Joly): II ne faut pas faire un rapport
pour la forme.
M. Trudel: Non. On ne va pouvoir encore une fois qu'inviter les
professionnels de la comptabilité, de quelque catégorie qu'ils
soient, n'est-ce pas, à s'exprimer dans un langage qui permette à
l'imputabilité de s'exercer et non pas le contraire. N'est-ce pas?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Et là, on ne s'adresse pas qu'aux comptables
qui ont la responsabilité de la vérification publique selon la
loi actuelle. On s'adresse à tous les comptables, qu'ils soients C. G.
A., C. A. ou CMA maintenant, les anciens RIA.
Le Président (M. Joly): Nous comptons vraiment sur
eux.
M. Trudel: Nous comptons sur eux.
M. Côté (Charlesbourg): On se rappelle que
l'imputabilité est à deux niveaux. Elle est au niveau de la
population, donc à l'assemblée générale, et
à la convocation que fera une fois par année la régie
régionale.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Et, d'autre part,
l'invitation que vous faites aux comptables, elle est bonne. D'autant plus
qu'on signale dans la loi, aux comptables, qu'ils devront être
remplacés aux quatre ans obligatoirement. C'est peut-être un
amendement qui va venir, mais, en tout cas...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Oui
M. Côté (Charlesbourg):... je sais que la
décision est prise, moi, depuis un certain temps même si on a un
lobby assez fort. C'est à 213? Il me semble qu'on l'avait... C'est un
papillon qui va venir à 213.
M. Trudel: Je vais revenir encore aux universités. Les
états financiers d'un établissement qui seront
présentés à la population selon les règles de
l'art, comme on dit dans ce monde, ça ne tient pas compte de la
façon originale selon laquelle le ministère de la Santé et
des Services sociaux veut administrer l'ensemble du
système. C'est-à-dire que le professionnel de la
comptabilité, lui, a à vérifier si la somme totale
dépensée dans cet établissement l'a été
conformément aux règles de l'art, c'est-à-dire
l'administration générale, les preuves de dépenses, et
à l'objet pour lequel - et là, j'hésite un peu - on a
subventionné l'établissement pour répondre à des
besoins par des services. Est-ce que le rapport financier des comptables va
être obligatoirement accompagné d'un formulaire du
ministère pour rendre compte de l'utilisation par programme ou si on va
demander à l'externe de faire la vérification, ce qu'on pourrait
appeler une certaine vérification intégrée des sommes
dépensées?
M. Côté (Charlesbourg): j'ai suivi votre logique.
c'est celle qui va être celle du ministère où,
effectivement, de l'information qui est à la base au niveau de la
comptabilité de l'établissement puisse alimenter l'information
qui, elle, va permettre à un certain nombre de... va alimenter pour
prendre les décisions. donc, il faut qu'il y ait certaines règles
minimales sur le plan de l'information échangée et sur le plan de
l'utilisation de ces ressources-là.
C'est pour ça que ce qu'on souhaite, c'est que les
vérificateurs externes, dans une rotation, répondent à un
certain nombre d'objectifs que le ministère se serait fixés sur
le plan de la gestion des ressources avec efficience, efficacité ou tous
nos beaux grands termes qu'on veut appliquer. Ça va aussi prendre une
volonté d'en haut d'avoir un certain nombre d'informations uniformes
partout, pour être capable de faire des comparables.
M. Trudel: Mais vous allez demander ça au
vérificateur externe?
M. Côté (Charlesbourg): Quand on va demander
à l'établissement... dans le mandat qui sera donné,
l'établissement devra nous fournir un certain nombre de choses et, par
exemple, au niveau du vérificateur externe, lui pourra avoir des points
spécifiques sur le plan des commandes.
M. Trudel: Est-ce que vous avez vérifié la
conformité de l'application de cette volonté avec l'Institut
canadien des comptables agréés? Parce que, dans la loi
constitutive de la profession au Canada, le mandataire ne peut demander - je
vais dire ça comme cela - n'importe quoi à la firme d'experts
comptables et la firme n'est pas obligée d'accepter tous les mandats
qu'on exige d'elle, qu'on exigerait d'elle dans une telle vérification
intégrée. On s'entend ici. Je vais vous donner l'exemple qui me
revient à la tête... Encore une fois, chacun a son champ
d'expérience. Vous savez, dans les universités, on n'a jamais
réussi, du moins jusqu'en 1988, à compter les étudiants.
Saviez-vous ça?
M. Côté (Charlesbourg): À compter les
étudiants?
M. Trudel: À compter les étudiants. Lorsqu'on a
fini par comprendre, évidemment, qu'un étudiant correspondait
à une subvention - ça va de soi - il fallait bien qu'à
quelque part on s'entende pour les compter.
M. Côté (Charlesbourg): Si j'ai compris, il n'y en a
pas rien que dans les universités; il y a dans les réserves
aussi!
M. Trudel: Ha, ha, ha! Oisons qu'à quelques endroits on a
de la difficulté à les compter, soit par tête de pipe ou
par équivalent à temps complet ou équivalent vivant!
M. Côté (Charlesbourg): Ce que j'ai compris, c'est
qu'on est mort puis... Ha, ha, ha!
M. Trudel: dans le but d'en arriver à avoir quelque part,
comme dirait l'autre, la vérité vraie, le ministère de
l'enseignement supérieur avait intégré dans le mandat
l'obligation de la vérification du dénombrement des
clientèles, parce que vous savez, un étudiant dans une
université, tu peux compter ça au moins de sept ou huit
façons. moi, j'ai toujours voulu les compter à la façon de
mcgill. et comme j'étais en abiti-bi-témiscamingue, on ne pouvait
pas les compter comme à mcgill, ou j'aurais aimé ça, au
deuxième cycle, les compter comme à l'université laval.
mais encore là, ça a l'air qu'il y avait une façon de
compter ça quand tu es en région périphérique et il
y avait un autre système de chiffres quand tu étais à
québec ou à montréal.
Un étudiant n'égale pas un étudiant. Un
étudiant au deuxième cycle, à la maîtrise,
équivaut à 2,1 étudiants. Et un étudiant au
deuxième cycle peut être en rédaction de thèse et
inscrit à temps complet à l'unverslté, mais il
pense...
M. Côté (Charlesbourg): Mais ce que je peux vous
dire à ce moment-là, là-dessus, évidemment, il
reste des choses à faire. On est en discussion et mon sous-ministre et
mon directeur de cabinet ont rencontré le lobby des firmes de comptables
la semaine dernière pour échanger avec elles et aussi l'Ordre des
comptables sur le plan des discussions, et même des représentants
du Vérificateur de la province ont été mêlés
à certaines discussions encore la semaine dernière à ce
niveau. Donc, c'est évolutif, mais l'idée de base étant
qu'effectivement on puisse avoir un certain nombre d'informations qui vont nous
permettre de faire en sorte que notre politique de santé et de
bien-être, qui se traduit par des programmes et qui se traduit par des
Pros, soit alimentée par une série d'informations sur le plan
financier, soit
dans les rapports financiers ou dans les rapports annuels, qui nous
permettent un certain nombre d'analyses.
M. Trudel: Alors, moi, ma préoccupation quant à
l'article ici, ça me semble évident que vous allez - et c'est le
cas - devoir commencer des négociations ou des échanges avec les
professionnels, les personnes concernées. On semblait convenir
rapidement, je dirais, de toute façon, que le ministère doit
avoir, actuellement, et aura un formulaire financier, que tu devras remplir
à la fin de l'année, de la part de l'établissement.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Parce qu'il y a le rapport financier des
vérificateurs avec tel type d'information...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel:... mais le ministère, pour le SUS, le
système d'informations...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, tant et aussi longtemps
que le ministère sera le responsable devant l'Assemblée
nationale, ça lui prend un minimum d'informations qu'il va transmettre
aux parlementaires.
M. Trudel: oui, la gestion est liée à un bon
système d'informations, à la condition, évidemment, que tu
aies les données et que tu aies l'information.
M. Côté (Charlesbourg): Je fouille dans ma
mémoire, là, quelque part.
M. Trudel: Ça va aller à 217, 400? M.
Côté (Charlesbourg); Non. M. Trudel: C'est
ça.
M. Côté (Charlesbourg): Non, vous n'étiez pas
loin. Pas 217, 218. À l'article 218, on dit: "L'établissement
doit, au plus tard le 30 juin de chaque année, transmettre à la
régie régionale son rapport financier annuel pour l'exercice
financier écoulé. Ce rapport doit être
préparé sur les formules fournies par le ministre et comporter
les états financiers de l'établissement et tout autre
renseignement requis par la régie régionale ou par le ministre.
"
M. Trudel: 217?
M. Côté (Charlesbourg): 218. Non, vous
n'étiez pas loin, mais c'est à l'article 218.
M. Trudel: À l'article 218, vous allez avoir un papillon
qui va faire sauter l'article. C'est ça que je voudrais qui soit
donné aussi à la séance d'information publique, là.
Vous voyez, on a la préoccupation d'un système
intégré d'informations pour ce qui est de l'administration
générale, et je suis parfaitement d'accord avec cela pour qu'on
puisse s'y retrouver et améliorer l'efficacité, l'efficience et
la performance... Mais c'est que j'ai...
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, ce qui
est comestible pour le ministère ne l'est pas nécessairement pour
les citoyens.
M. Trudel: non, mais je vais vous dire franchement, comestible
pour comestible, là, il y a des parties que je... est-ce que je peux
demander deux minutes de suspension? Je vais aller réfléchir
à ça.
Le Président (M. Joly): Nous allons suspendre nos travaux
pour deux minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 38)
(Reprise à 11 h 50)
Le Président (M. Joly): Nous allons reprendre nos travaux,
s'il vous plaît, de façon qu'on puisse enregistrer.
M. Trudel: Le "tape" est parti, on peut se parler. Je comprends
l'oxygène de la convocation, j'ai toujours l'attitude du citoyen lorsque
je lis religieusement l'hebdo régional, La Frontière, qui
annonce que l'assemblée générale publique et annuelle du
centre hospitalier sera tenue ce dimanche à telle heure, mais que c'est
bien dans les annonces classées, juste entre la nécrologie
et...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, il n'y a plus de
danger.
M. Trudel: Je comprends que le mode de convocation...
Évidemment, on ne peut pas réglementer, dire: Ça va
être à la page 3 du quotidien, etc. Ma préoccupation, c'est
que ce soit de convoquer largement tous les citoyens et l'idée que
j'essayais de discuter, puis je vous dis bien honnêtement que je n'ai pas
trouvé de formulation, je fais juste vous la soumettre, l'idée.
Peut-être qu'avec nos éminents on pourrait trouver quelque chose,
II y a un mode de communication qui nous assure d'atteindre largement les
membres de. la communauté, c'est au niveau municipal,
c'est-à-dire que la convocation doit être envoyée à
tous les conseils municipaux, parce que, vous savez, c'est le niveau de
gouvernement qui est le plus proche des citoyens. Il y a comme des
incontournables dans la vie. Je dis souvent aux citoyens: Le niveau de
gouvernement le plus
proche et à qui on peut parler directement, c'est le conseil
municipal. On ne peut pas s'adresser directement à l'Assemblée
nationale, sauf lorsqu'on est du haut des galeries et qu'on l'interpelle, mais
disons que c'est des conversations assez courtes et ça ne prête
pas tellement au dialogue.
Mais les conseils municipaux, comme on ne s'est pas rendu à
l'élection au suffrage universel, qu'on va les impliquer au niveau de la
régie quand même pour une proportion, il y a un canal de
communication très efficace pour les communautés qui s'appelle
les conseils municipaux et on sait aussi que - ma vérification n'est pas
à la fine pointe - toute correspondance adressée à la
municipalité est automatiquement déposée à la
séance du conseil municipal.
M. Côté (Charlesbourg): Et est donc publique.
M. Trudel: Et est donc publique.
M. Côté (Charlesbourg): c'est des choses dont on
peut, au niveau du règlement, tenir compte, compte tenu de l'implication
du monde municipal dans la gestion de la régie régionale pour 20
% des postes. il y a une certaine émulation qui devrait normalement se
créer là. effectivement, je pense qu'au niveau du
règlement, l'esprit étant de publiciser et qu'il y ait le plus de
monde possible qui participe à ce genre d'événement, c'est
clair quant à moi qu'au niveau du ministère on ne
négligera pas grand-chose sur le plan publicitaire, sur le plan des
règles qu'on va se donner, pour informer le public. et tout
l'éventail de l'arsenal devrait normalement être mis à
contribution.
M. Trudel: ça vous apparaîtrait un peu directif
d'inclure que la convocation doit, entre autres, être
expédiée à toutes les municipalités du territoire
concerné?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Ici, je comprends que l'intention pourrait être
au niveau du règlement.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Je pense aussi, et je ne veux pas que la discussion
porte là-dessus, puis on me dit que vos propos ont été mal
rapportés dans L'Actualité Médicale, en disant: Eh
bien, un jour, les municipalités vont être obligées
d'assumer les déficits de leurs établissements de santé et
de services sociaux. On me dit que le titre n'était pas très
exactement ce que vous avez dit devant le groupe concerné, sauf qu'il
est clair, par ailleurs, que la responsabilité locale, avec les
pouvoirs, est une tendance de société qu'il faut poursuivre et en
termes de responsabilités et en termes de pouvoirs.
Si nous donnions ici une indication au niveau de la loi, et je ne ferai
pas une lutte à ne plus finir là-dessus, mais, comme vous en
convenez, il s'agit juste de la convocation qui doit être
expédiée à toutes les municipalités. On fait plus
que le signal au niveau du règlement. Je conviens que ça pourrait
être au niveau du règlement aussi. Dans le règlement aussi,
on pourrait très bien dire...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais en le mettant au
niveau de la loi, le signal qu'on va donner aussi, c'est qu'en disant qu'il
faut que ce soit envoyé aux municipalités, ça peut
être limitatif et, moi, je ne souhaite pas le mettre là. Je
souhaite que dans le règlement on trouve les moyens les plus modernes
possible, les plus exhaustifs possible, pour être capable d'informer la
population qu'elle est conviée a une rencontre très importante
Sur le plan municipal oui, pourquoi pas sur le plan scolaire?
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Et ainsi do suite.
M. Trudel: Pourquoi pas aux groupes de femmes? Pourquoi pas aux
groupes communautaires?
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Mais je
pense qu'au niveau du règlement la préoccupation est claire.
C'est qu'au niveau du règlement on crée un certain nombre
d'orientations précises quant aux véhicules à être
utilisés pour informer le public de la tenue de... Je pense qu'on en
tiendra compte au niveau du règlement. Et il y a une obligation. On ne
peut pas implanter un système comme celui-là sans, d'autre part,
informer le public qu'il y a des événements comme ceux-là
qui vont se passer et qu'il peut venir questionner.
M. Trudel: Mais devraient faire, au minimum, l'objet d'un avis
public.
M. Côté (Charlesbourg): Oui
M. Trudel: Là, ici, il n'y a pas ce plancher-là.
Ça, c'est la même chose que, vous savez, les règlements
d'emprunt dans les municipalités. Il y a bien des municipalités
qui souhaiteraient toujours ne pas afficher ça par avis public, parce
qu'elles disent: Tout à coup les gens viennent signer le registre et que
ce n'est pas la volonté des conseillers municipaux et du conseil
municipal. Et, là, pour ne pas que ce soit limitatif, qu'on puisse au
moins inclure l'avis public. Je ne veux pas prolonger indûment, mais on a
le Code municipal ici. En ce qui concerne les avis publics pour les
règlements, peut-être qu'on pourrait en
voir la version, ou la Loi sur les cités et villes, c'est
pareil.
M. Côté (Charlesbourg): Mais si ça se lisait
comme suit: Le mode de convocation de cette séance de même que la
procédure qui doit y être suivie sont déterminés par
règlement de l'établissement et devraient faire l'objet d'un avis
public. Quand tu crées l'obligation dans la loi d'un avis public...
M. Trudel: Et devraient? Et doivent?
M. Côté (Charlesbourg): Et devraient faire l'objet
d'un avis public.
M. Trudel: Et doivent faire.
M. Côté (Charlesbourg): Et doivent faire. C'est
parce que j'avais pris votre...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Et doivent faire l'objet
d'un avis public.
M. Trudel: O. K. Là, je ne le cherche pas dans le Code
municipal. Le Code municipal, je le sais, ajoute à quel endroit
ça doit être affiché, mais ça me semblerait
abusif.
Le Président (M. Joly): Si on corrige, ça devrait
être "et doivent faire" parce qu'on parle de...
M. Trudel: Et doivent. O. K.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. À trois
"pouvoirs" comme ça, on va finir par y arriver.
Le Président (M. Joly): On en fait un amendement, M. le
député?
M. Trudel: C'est juste parce qu'il va vérifier ça
légalement, parce que le "doivent", est-ce que ça s'applique
à la procédure aussi?
Le Président (M. Joly): C'est parce qu'on parle du mode de
convocation et de la procédure. On parle des deux.
M. Trudel: C'est ça. Je ne sais pas si ça marche,
ça, légalement.
M. Côté (Charlesbourg): Sur la procédure.
M. Trudel: Oui, c'est ça.
Le Président (M. Joly): II faudrait, à ce
moment-là...
M. Trudel: Ça m'apparaît vivable, c'est-à-
dire la convocation et la procédure qui va être suivie. La
procédure, que... Au minimum, ça, évidemment, ça va
permettre aux citoyens de s'exprimer, de poser des questions, puisqu'on le dit
dans le deuxième alinéa. La procédure, c'est de
répondre...
M. Côté (Charlesbourg): Ça va être
l'ordre du jour; davantage l'ordre du jour que la procédure.
M. Trudel: C'est davantage l'ordre du jour.
M. Côté (Charlesbourg): La procédure. Si
c'est le dernier élément sur 134, M. le Président, on
pourrait peut-être demander au...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): On reviendra avec un
papillon au moment d'ajourner. On pourrait passer a ce moment-ci à 135
si...
M. Trudel: Très bien, dernier élément.
Le Président (M. Joly): Nous allons suspendre
l'étude de 134 pour appeler 135.
M. Côté (Charlesbourg): "Le conseil d'administration
peut tenir plusieurs séances publiques d'information s'il estime que
l'étendue du territoire couvert, la densité de la population
invitée à participer ou la nature des services rendus aux usagers
le justifie. "
Donc, c'est une préoccupation de bien couvrir le territoire et
c'est des préoccupations sur lesquelles on a déjà
échangé dans les journées qui ont
précédé.
M. Trudel: Évidemment, c'est ça. Lorsqu'on aura un
conseil d'administration unifié, il y a des établissements qui se
retrouveront un peu partout sur le territoire.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, ou ça peut,
d'autre part, vouloir dire que, même si c'est un centre qui couvre un
territoire plus grand, il puisse y avoir aussi des séances d'information
pour les gens qui sont plus éloignés sur ce territoire. Quant a
moi, ce n'est pas limitatif. Par exemple, un centre hospitalier de courte
durée.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Celui de
Sainte-Anne-des-Monts, qui couvre un territoire qui va de Mont-Louis qui est 42
milles à l'est de son territoire jusqu'à Les Méchins qui
est à 35 milles à l'ouest - c'est ces gens-là que couvre
son territoire - il pourrait décider de faire son assemblée
publique à Sainte-Anne-des-Monts,
mais aussi d'informer la population de Mont-Louis avec les
municipalités regroupées de Mont-Louis, Mont-Saint-Pierre,
Rivière-à-la-Martre, Capucins et Les Méchins dans une
autre assemblée, s'il le décidait.
Pour moi, ce n'est pas limitatif pour le conseil d'administration
unifié: s'il estime que l'étendue du territoire couvert, la
densité de population invitée à participer ou la nature
des services rendus aux usagers le justifie.
M. Trudel: On n'a pas besoin d'ajouter ici: et si la composition
ethnoculturelle de la population du...
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: non? o.k., ça va. j'ai eu peur. on va y aller
avec ça. regardez, pour comprendre le souci ici - nous y souscrivons
avec une très grande ampleur - je souhaiterais qu'on puisse dire: "doit
tenir plusieurs séances d'information lorsque les membres du conseil
estiment que..." je ne veux pas non plus avoir l'obligation de dire... il y a
deux réalités que je veux couvrir: la réalité que
vous venez d'exposer, un établissement qui couvre un assez grand
territoire et, deuxièmement... là, c'est plus important. je pense
toujours au conseil d'administration unifié. évidemment, on pense
surtout - appelez-les les régions rurales du québec -aux grands
territoires. le conseil d'administration qui administre... vous, vous prenez
vos exemples dans votre territoire, dans votre "native territory", moi aussi.
le conseil d'administration qui va administrer la maison rouyn-noranda, le cpej
de l'abitibi-témiscamingue et le centre l'étape à
val-d'or, il y a probablement de fortes chances que ça se tienne
à rouyn-noranda et que les gens, au niveau de l'orientation d'un
établissement administré par un seul conseil d'administration,
n'aient pas l'occasion annuellement de se prononcer sur la gestion de leur
établissement.
Par ailleurs, moi non plus je n'ai pas le souci de r'encarcanement", de
T'encarcanage" tellement serré que, là, on en revient à ou
on a une obligation de bureaucratie incroyable. Mais, voyez, la
préoccupation, en tout cas, ma première à moi, c'est
lorsque le conseil d'administration administre plusieurs
établissements.
M. Côté (Charlesbourg): Unifié.
M. Trudel: Unifié. C'est surtout celle-là qui
me...
M. Côté (Charlesbourg): Je réfléchis
tout haut. Il est clair qu'on peut se retrouver avec un conseil
d'administration unifié, Saint-Joachim-de-Tourelle,
Sainte-Anne-des-Monts, Cap-Chat, où on aurait une séance publique
à Sainte-Anne-des-Monts et on se rappelle qu'on aura des budgets pour
Saint-Joachim, pour Sainte-Anne-des-Monts, pour Cap-Chat. Il y a donc une
décision que le conseil d'administration va prendre sur le plan
budgétaire quf peut affecter l'un ou l'autre...
M. Trudel: Exact.
M. Côté (Charlesbourg): ...de manière plus
négative aussi bien que positive. Positive, il n'y a pas grand monde qui
va se plaindre.
M. Trudel: Non.
M. Côté (Charlesbourg): De manière
négative...
M. Trudel: Sauf que le positif pourra avoir des effets
négatifs sur l'autre.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est sûr, je
comprends. Juste pour bien le situer, on pourrait se retrouver dans une
situation où le conseil d'administration décide de tenir sa
séance publique là où c'est positif sans en tenir
là où c'est négatif. En tout cas, ce que j'ai vu
tantôt et ce que vous cherchiez, c'est à peu près
ça.
M. Trudel: Ça, c'était dans mon oeil gauche juste
ici!
M. Côté (Charlesbourg): Alors, quand je vous ai
passé au "scan", c'est ça que j'ai vu dans le coin de l'oeil
gauche!
M. Trudel: Avez-vous lu le Cinquième Cavalier?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: Vous avez passé mes yeux au "scan". Vous savez,
dans le Cinquième Cavalier, les Américains avaient
inventé un truc incroyable pour démasquer Kadhafi qui n'avait pas
été posé une bombe dans le port de New York. Sur
l'écran, dans la conversation avec le président Kadhafi, on avait
mis un "scan" sur ses yeux et on sait que lorsque l'on raconte un mensonge la
pupille de l'oeil s'agrandit d'un certain nombre de millimètres. Ils ont
dit: M. le président, il faut que vous lui fassiez enlever ses lunettes
soleil pour qu'on puisse savoir si c'est "phony" ou si c'est véritable,
la déclaration qu'il a faite qu'il a fait poser une bombe dans le port
de New York. Ils ont réussi à lui faire enlever ses lunettes et,
lorsque Kadhafi lui a demandé si, effectivement, la communauté
juive des hauteurs du Golan avait été prévenue qu'il
devait libérer les territoires, le président a
déclaré: Oui, je suis en constant contact avec le premier
ministre d'Israël. Et Kadhafi de répondre: Vous êtes un
menteur, il y a un "scan" sur vos yeux, à Washington.
M. Côté (Charlesbourg): Vous ne voulez pas dire que
je suis un menteur.
M. Trudel: Pas du tout, pas du tout. M. Côté
(Charlesbourg): Correct.
M. Trudel: tout est une question d'yeux ici. c'est exactement
ça. il y a une tendance purement humaine que, quand tu es en gestion, eh
bien, évidemment, tu ne t'en vas pas directement vers les
difficultés qui peuvent apparaître. je ne fais pas un reproche aux
administrateurs. il y a une tendance tout à fait humaine. par ailleurs,
il faut, je pense, éviter l'autre excès qui serait l'obligation
de tenir tout le temps une assemblée publique annuelle. en tout cas, moi
aussi je réfléchis tout haut. le type de formulation qu'on a eue
à 95, notamment...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel:... le type de formulation qu'on a adoptée sur
un autre sujet, d'après mes notes, à 95, on dit plus
particulièrement "doit teni compte... des établissements reconnus
en vertu de f". Bien, là, il y a une catégorie quelque part,
quand tu fais des exceptions, il faut que tu tiennes compte de ça. Ici,
je pense qu'on partage la même préoccupation. Est-ce que, sur le
plan juridique, ça se réconcilie, ça, de dire: "doit tenir
plusieurs séances d'information s'il estime"? C'est-à-dire que le
"doit" est modulé par...
Mme Demers: "... s'il estime", il n'a qu'à ne pas
l'estimer et il ne sera pas obligé.
M. Trudel: Non, mais c'est précisément ce que je
recherche.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Trois-Rivières, vous vouliez intervenir.
M. Philibert: Seulement sur le sens des mots. Je comprends
l'intention du député de l'Opposition, mais en écrivant:
Le conseil d'administration doit tenir une séance publique - attendez un
petit peu, là - doit tenir, s'il estime... Alors, on l'Invite dans la
môme phrase, dans le même paragraphe, à dire: "II doit",
c'est une obligation, mais "s'il estime". Donc, on lui donne la porte de sortie
pour ne pas estimer, tandis que, si on laisse la formulation comme
celle-là "peut tenir s'il estime", il me semble que ça renforcit,
dans le sens qu'il a l'obligation morale de se pencher pour estimer et poser un
jugement qui est juste. Là, donc, il peut le faire. Il me semble qu'en
faisant l'obligation, en lui donnant la porte de sortie de ne pas le faire s'il
juge que ce n'est pas nécessaire, on affaiblit la portée de cet
article-là et cette formulation vient renforcir, à mon avis, dans
le sens de l'obligation morale de poser un jugement sur la
nécessité de... sur l'estimation qu'il fait de la
nécessité de...
M. Trudel: Votre argumentation se tient, mais l'élastique
est étiré jusqu'au bout, là.
M. Philibert: Non, pas du tout.
M. Trudel: Elle se tient, mais le "lastique" est
étiré jusqu'au bout.
M. Philibert: L'élastique.
M. Trudel: Je ne vous dis pas que le mien, le "lastique" n'est
pas étiré, là.
M. Philibert: L'élastique.
M. Trudel: L'élastique. J'ai dit le "lastique".
L'élastique, M. le député. Pour les fins, reculez le
"tape", s'il vous plaît.
Une voix: Vous savez que c'est le mot le plus long du
dictionnaire.
M. Trudel: Ce n'était pas le "lastique", c'était
l'élastique.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: C'est le mot le plus long du dictionnaire.
M. Philibert: L'obligation morale du "peut juger de la
nécessité de", à mon avis, tu le forces davantage à
poser un jugement juste vis-à-vis de l'opportunité, plutôt
que de dire: Tu dois faire, si tu juges.
M. Trudel: Non.
M. Philibert: II me semble qu'on l'évoque. On lui dit:
Bien, tu es obligé, mais on te débarrasse de ton obligation si
tu... Il me semble que le "doit" pourrait porter les administrateurs à
confronter le "doit" au jugement de la nécessité de... tandis
que, si tu lui laisses la liberté, il peut... Il me semble que ça
le force, au plan de l'évaluation, à regardor plus attentivement
si le besoin existe réellement.
Enfin, si j'étais un administrateur, cette formulation-là
m'obligerait davantage au plan moral.
M. Trudel: Je n'ai pas grand-chose à répliquer sur
l'étymologie. Moi, je pense toujours, lorsqu'on marque dans les textes
"tu peux" ou "tu dois", puis tu balises après, j'ai toujours
l'impression de dire, le premier signal qui m'arrive à l'esprit, c'est:
Tu dois le faire, compte tenu de... Ça n'infirme pas votre raisonnement,
pas du tout, ça se tient très bien aussi. C'est parce qu'on y va
juste au niveau de la pression
morale et on crée une pression assez forte. Moi, je
prétends que dire "tu dois faire ça lorsque...", je comprends
qu'il faudrait peut-être à ce moment-là supprimer le mot
"estime" lorsque l'étendue du territoire... la population le
justifie.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, ce qu'on
essaie de couvrir, c'est des cas d'exception. C'est là-dedans qu'on est.
On a une règle qui est générale et on essaie de couvrir
des cas d'exception pour des esprits mal tournés. C'est ça qu'on
essaie de contourner dans certains cas.
M. Trudel: Oui, oui, juste pour ne pas vous faire perdre votre
raisonnement, mais les exceptions vont être assez nombreuses. Prenons
juste la catégorie CPEJ. Il va y en avoir au moins 17, sinon 18
CPEJ.
M. Côté (Charlesbourg): Un par région.
M. Trudel: Un par région, plus au moins deux à
Montréal. Alors, pour toute cette catégorie-là au niveau
du Québec, des exceptions?
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais c'est
présumer que des conseils d'administration ne respecteront pas l'esprit
de faire une rotation dans les réunions. La rotation, moi, je
présume qu'ils vont la faire, je ne présume pas qu'ils ne la
feront pas. C'est pour ça qu'on serait à mettre à
l'Intérieur une obligation pour ceux qu'on présume qu'ils ne le
feraient pas, qui risquent d'être l'exception par rapport à la
règle générale.
M. Trudel: Mais est-ce que "doit tenir plusieurs séances
publiques d'information lorsque l'étendue du territoire, la
densité ou la nature des services aux usagers le justifie", ce n'est pas
comme la vieille règle pour les francophones hors Québec?
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, pour que
ce soit concret, on dit c'est quoi? C'est une étendue de territoire de
90 kilomètres, de 120 kilomètres, de 30 kilomètres, de 50
kilomètres? Là, tu vas être obligé de finir par
dire: C'est quoi l'étendue du territoire?
M. Trudel: Oui, je comprends, mais je pense qu'on a une
espèce de compréhension commune. Ou bien on y va en disant:
Lorsqu'un conseil d'administration administre plusieurs établissements,
il doit tenir autant de séances publiques qu'il y a
d'établissements. Paf! On pourrait dire ça aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais là, ce
qu'on se dit, c'est qu'on fait confiance au conseil d'administration - O.K.? -
quand on dit: "peut tenir plusieurs séances publiques d'information",
puis là on lui donne des balises qui vont lui permettre d'estimer: c'est
l'étendue du territoire couvert, la densité de population
invitée à participer ou la nature des services rendus aux
usagers. À partir de ça...
On me signale qu'il y a peut-être un élément qu'on
pourrait ajouter pour éviter ce qu'on souhaitait tantôt, qu'un des
éléments dont il doit tenir compte pour estimer, c'est le nombre
d'établissements qu'il administre.
M. Trudel: En tout cas...
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'on pourrait
probablement rejoindre à ce moment-ci ce qu'on souhaite tous rejoindre.
Donc, ça dirait: Le conseil d'administration peut tenir plusieurs
séances publiques d'information s'il estime que l'étendue du
territoire couvert, la densité de la population invitée à
participer ou la nature des services rendus aux usagers ou le nombre
d'établissements...
M. Trudel: Vous allez le mettre avant.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. On peut le mettre avant
aussi.
M. Trudel: Donc, vous allez le mettre avant.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, on peut le mettre avant
aussi.
M. Trudel: On peut le mettre avant: S'il estime que
l'étendue du territoire couvert, le nombre d'établissements
administrés... (12 h 15)
M. Côté (Charlesbourg): Le nombre
d'établissements, oui.
M. Trudel: "...le nombre d'établissements qu'il
administre..."
M. Côté (Charlesbourg): Oui. "..., la densité
de la population invitée à participer ou la nature des services
rendus aux usagers le justifie." À tout le moins, sur le plan de nos
préoccupations communes, en incluant le nombre d'établissements,
à ce moment-là, il y a une indication qui est assez claire.
M. Trudel: Moi, je vous dis franchement que ça rejoint la
préoccupation que j'avais là et on va faire confiance...
M. Côté (Charlesbourg): Aux 400.
M. Trudel: . aux 400, mais on fait confiance à la
population aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Aussi, oui. C'est correct.
C'est clair.
M. Trudel: J'ai confiance à la population.
C'est parce qu'il y a toujours... Je ne veux pas revenir trop loin, mais
comme il va y avoir des budgets séparés...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...par centre, établissement ou corporation, il
va y avoir cette tentation.
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, je l'avais saisi
tantôt, tout de suite, quand j'ai donné mon exemple et c'est pour
ça qu'avec le nombre d'établissements, ça met un
élément additionnel qui doit tenir compte des nouvelles
situations. Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Ça nous prendrait le
papillon.
M. Côté (Charlesbourg): II est déjà
arrivé. C'est une efficacité extraordinaire, M. le
Président. Donc, un amendement...
Le Président (M. Joly): Vous aimeriez peut-être le
relire, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Insérer, à la
fin de la deuxième ligne, les mots "le nombre d'établissements
qu'il administre". Et ça se lirait maintenant comme suit. Je ne sais pas
si...
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît. Je
l'apprécierais.
M. Côté (Charlesbourg): "Le conseil d'administration
peut tenir plusieurs séances publiques d'information s'il estime que
l'étendue du territoire couvert, le nombre d'établissements qu'il
administre, la densité de la population invitée à
participer ou la nature des services rendus aux usagers le justifie."
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre: Donc,
l'amendement est adopté?
M. Trudel: L'amendement est adopté.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'article tel
qu'amendé est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
La...
Le Président (M. Joly): Vous aimeriez avoir...
M. Trudel: ...densité, c'est les deux bords. La
densité de la population invitée, c'est ou son étendue ou
sa répartition. C'est des deux bords, je veux dire. Si ça
s'adresse...
M. Côté (Charlesbourg): S'il n'y a pas assez de
monde pour en tenir...
M. Trudel: ...à l'île de Montréal?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Une question de
densité, c'est une question de...
M. Trudel: De plus ou moins grande densité. Le plus et le
moins.
M. Côté (Charlesbourg): Quand on parle de
l'étendue du territoire couvert, pour moi, ça peut être un
territoire pas très densément peuplé.
M. Trudel: O.K.
M. Côté (Charlesbourg): Alors que, dans le cas de la
densité de la population, ça signifie un territoire
densément peuplé. Donc, ça me paraît couvrir toutes
les hypothèses.
M. Trudel: Parfait! Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 135, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
M. Trudel: C'est ça. Adopté. Mon "parfait"
n'était pas sur 135. C'était parfait pour l'explication.
Le Président (M. Joly): Ah bon! Donc, est-ce que vous avez
d'autres...
M. Trudel: C'est adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté.
Une voix: Je l'avais entendu.
Le Président (M. Joly): Vous avez...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, parce que je
m'apprêtais à dire, comme commentaire, tout de suite, que c'est le
premier article où le député reconnaît qu'on en a un
de parfait, mais...
Le Président (M. Joly): Vous avez le don, M. le
député, de nous garder suspendus à vos lèvres.
M. Trudel: Le moins qu'on puisse dire, suspendu. Là, si
c'est à mes lèvres, c'est une autre chose.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 136.
M. Trudel: Je ne voulais pas que le député de
Trois-Rivières interprète mon "parfait" en
disant: Tout est bien correct.
M. Côté (Charlesbourg): 136, M. le
Président?
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît, M. le
ministre, 136.
Critères d'admissibilité des
membres
M. Côté (Charlesbourg): "Lorsqu'un
établissement est une corporation visée au paragraphe 1° de
l'article 68, le conseil d'administration doit s'assurer que les membres de la
corporation déterminent, par règlement, les conditions
d'admission de leurs membres, leurs droits et obligations ainsi que les
critères ou conditions relatifs à leur démission,
suspension ou exclusion. "À défaut par les membres de la
corporation de ce faire, le conseil d'administration y pourvoit. 'Toute
modification à ce règlement doit, pour entrer en vigueur,
être soumise à l'approbation du conseil d'administration." Il n'y
a pas de papillon.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre. M. le
député.
M. Trudel: C'est pour les cinq cas?
M. Côté (Charlesbourg): Non. C'est les corporations
propriétaires.
M. Trudel: Est-ce que c'est nouveau, ça?
M. Côté (Charlesbourg): On pourrait peut-être
demander à Me Gaudreau de nous...
Le Président (M. Joly): Me Gaudreau, vous pouvez
peut-être vous approcher, s'il vous plaît.
M. Gaudreau (Marc): C'est nouveau, effectivement.
M. Trudel: Maître, je vous écoute. Je ne vous
regardai point, mais mon oreille est attentive...
M. Gaudreau: II n'y a aucune disposition dans la loi actuelle et
c'était, effectivement, une difficulté qu'on rencontrait quant
aux conditions entourant le "membership" des corporations qui existaient avant
1972. Je comprends qu'elles ont leur charte d'origine, mais la loi sur les
services de santé disait s'appliquer malgré toutes les
dispositions de ces chartes-là. Et, quand arrivait la question de savoir
comment, à l'interne, devaient se déterminer les conditions de
"membership", on restait avec un vide dans la loi sur les services de
santé. Il s'agit ici de compléter cet aspect-là.
M. Trudel: Si je comprends bien... Un exemple au hasard, la
corporation Marie Clarac. Le législateur va pouvoir fixer les conditions
d'admission à l'ordre des soeurs... Comment est-ce qu'elles s'appellent,
celles-là...
M. Gaudreau: Le législateur? Sur quoi vous
fondez-vous?
M. Trudel: Parce que vous allez pouvoir... pas le
législateur, le conseil d'administration.
M. Gaudreau: II doit s'assurer que les membres adoptent le
règlement concernant l'admission et la sortie des membres. C'est qu'on
trouve encore des corporations de troisième partie avec des membres qui
n'ont même pas de règlements concernant...
M. Trudel: C'est parce que le deuxième alinéa...
"À défaut..."
M. Gaudreau: Oui, "à défaut par les membres
d'agir", parce que ça en prend un, normalement, un règlement sur
le "membership". Quand on est venu, à un moment donné, dans un
cas précis, pour avoir l'accord des membres à une
aliénation, on ignorait tout sur le "membership", qui était
membre de la corporation. On nous disait que c'était toute personne de
la paroisse qui était intéressée. Ça fait une belle
qualité de membre!
M. Trudel: Dans le cas d'une corporation religieuse, est ce qu'en
général les religieuses sont toutes membres de la
corporation?
M. Gaudreau: Les corporations qui ont été mises en
place pour prendre la suite des opérations hospitalières ou des
centres d'accueil sont généralement formées d'un nombre
limité de religieuses faisant partie de la communauté. C'est
purement pour tenir un "membership" à la corporation. C'est
généralement cinq ou six. Ça peut être dix, mais les
soeurs de la communauté Unetelle vont identifier trois, quatre ou cinq
religieuses pour être membres de la corporation exploitante. Et ça
s'arrête là. C'est le règlement concernant ces
religieuses-là. Ça, je n'ai pas de doute. Il n'y a aucune
difficulté dans le cas des communautés religieuses. Elles sont
très bien au fait de ce qui concerne le "membership" de ces
corporations-là.
C'est plus les corporations de troisième partie qui
étaient là avant 1972 et qui, avec l'arrivée en 1971 et la
mise en vigueur en 1972 de la loi sur la santé, ont comme oublié
de se donner ou de maintenir des règles sur le "membership". Par contre,
les règles de droit obligent encore à les consulter quant
à des aliénations d'immeubles. Et quand on veut connaître
qui est membre ou qui n'est pas membre, on ne trouve pas de règlement
qui concerne le "membership"
en question. Et la discussion prend: À qui est-ce qu'on s'adresse
pour obtenir l'accord des membres pour une aliénation ou encore
même pour les élections?
Et puis il y a plusieurs endroits où les conseils
généraux font des nominations directement, parce qu'ils ne se
trouvent pas de membres pour exercer. La corporation apparaît devoir
avoir des membres ou avoir des membres et il n'y en a pas ou très peu ou
celui qu'on dit être membre...
M. Trudel: Mais ça existe en droit, ça, la
possibilité qu'une corporation soit subordonnée au conseil d'une
autre corporation?
M. Gaudreau: Comment, d'une autre corporation?
M. Trudel: C'est parce que le deuxième alinéa,
"à défaut par les membres de la corporation de ce faire", de
définir les règles d'admission, "le conseil d'administration y
pourvoit". Eux autres décident: Tiens, celui-là va être
membre, celui-là ne sera pas membre.
M. Gaudreau: Les règles concernant le "membership" et la
sortie des membres.
M. Trudel: Même chose, peu importent l'admission ou les
règles. Ce serait un conseil d'administration d'établissement qui
dirait...
M. Gaudreau: Qui est la corporation, ne l'oublions pas.
M. Trudel:... à une autre corporation: Les règles,
pour être membres de votre corporation, ça va être
ça, ça, ça.
M. Gaudreau: II ne faut pas oublier que ce conseil
d'administration d'établissement, comme vous dites, est aussi le conseil
d'administration de la corporation, en loi, et on n'a pas deux conseils, on ne
traîne pas deux entités de gestion. On en a une qui est le conseil
d'administration et l'article 136, c'est justement pour amener les membres
à être responsables par rapport à leur "membership". S'ils
ne veulent pas se donner de règlement concernant l'arrivée ou la
sortie de membres, le conseil d'administration va en établir un pour
qu'on sache c'est quoi, le "membership", dans la corporation.
M. Côté (Charlesbourg): Juste une petite
parenthèse. On pourrait peut-être inviter Mme Demers qui vient de
me raconter un cas particulier qui a été vécu.
M. Trudel: Un cas?
Mme Demers: II y a quelques années, il y a eu le cas d'une
corporation où, quand on a voulu nommer des membres au conseil
d'administration ou avoir une autorisation pour aliéner des immeubles,
parce que ça faisait des années que c'était toujours le
conseil régional qui le faisait, on s'est aperçu que tous les
membres de la corporation étaient morts, ils étaient tous
décédés. donc, on ne pouvait pas en trouver. je veux dire
que, ça, ça a été l'objet d'une tutelle et la
tutelle a été faite pour en faire une corporation au sens de la
loi sur les services de santé et les services sociaux. c'est un cas,
mais cette disposition-là nous aurait été utile dans le
temps.
M. Trudel: Vous ne pouviez pas aller aux bills privés.
Mme Demers: On aurait pu, mais on faisait une tutelle.
M. Trudel: Ils étaient tous morts. M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Vous n'avez pas trouvé bon d'édicter des
règlements d'outre-tombe?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: à 103, vous allez faire le ménage. vous
allez débarrasser les morts pour commencer. à 103, vous allez
faire le ménage.
M. Gaudreau: À 103, c'est pour leur permettre de
désigner des représentants au conseil d'administration. Ils ne
perdent pas la qualité de membre. C'est sûr qu'à ce
moment-là leur fonction est drôlement limitée. S'ils n'ont
pas obtenu du ministre de pouvoir de désignation, eh bien, ils restent
membres d'une corporation.
M. Côté (Charlesbourg): la corporation demeure,
c'est le droit de veto et la désignation...
M. Gaudreau: Bien, if faudrait voir à l'article 137 les
concordances qu'on fait.
M. Côté (Charlesbourg): O. K.
M. Trudel: Ce n'est pas le droit de veto à 103.
M. Gaudreau: Non, c'est pour la représentation au conseil
d'administration.
M. Trudel: Tout découle des droits de veto.
M. Côté (Charlesbourg): L'un amène
l'autre.
M. Gaudreau: Si on parle d'un droit d'appel ou d'un recours en
appel...
M. Trudel: Mon inquiétude, là, c'est le
deuxième alinéa: "À défaut par les membres de la
corporation de ce faire, le conseil d'administration y pourvoit." C'est le
conseil d'administration...
M. Gaudreau: Quand les morts ne sont pas capables de faire leurs
règlements, le conseil d'administration y pourvoit. Si je peux me
permettre d'ajouter, l'avant-projet de loi était libellé un petit
peu différemment et on avait eu, de la part des communautés
religieuses, justement, des commentaires à l'effet qu'on donnait le
pouvoir au conseil d'administration d'établir ces
règlements-là et que c'était un peu à rencontre du
"membership" lui-même, ce qui était recherché. Donc, c'est
que les membres puissent faire leurs propres règlements, mais il faut
qu'il y ait une sécurité aussi, une stabilité. C'est qu'on
a vu aussi une corporation, à un moment donné, parce qu'elle
voulait contrer une décision du conseil d'administration qui appellerait
l'accord des membres, se mettre à recruter dans l'espace d'un mois 50
nouveaux membres à 5 $ la carte, sans aucun intérêt autre
que celui de venir grossir l'assemblée, pour faire un vote qui serait
effectivement à rencontre. Alors, c'était à cause de
l'absence de règlements. C'est qu'on peut aller chercher les membres
où on veut, on n'a pas de règlement, le conseil d'administration
devient à la merci d'actions concertées comme celles-là.
Ce qu'on recherche ici, c'est justement une identification à
l'établissement, un règlement qui concerne le "membership" et qui
le gouverne. Au-delà de ça, si les membres ne sont pas capables
de s'en donner un ou, encore, s'ils veulent modifier celui qu'ils se sont
donné, eh bien, il faudra que le conseil d'administration y soit
associé, pour ne pas qu'on fasse des entourioupettes non plus et qu'on
modifie la veille un règlement II faut se donner... Le conseil
d'administration serait pris par surprise de voir un nouveau règlement
qui gouverne le "membership" sans l'avoir vu venir.
Le Président (M. Joly): Est-ce que les explications sont
suffisantes pour pouvoir adopter l'article 136?
M. Trudel: on pourrait l'adopter tout de suite au retour. j'ai
une vérification à faire en relation avec l'article 137. on
pourrait l'adopter au retour.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. On l'adoptera au
retour, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Parfait. Nous ajournons nos
travaux sine die.
(Suspension de la séance à 12 h 31)
(Reprise à 15 h 22)
Le Président (M. Joly): Au moment de suspendre, nous
débattions l'article 136 et étions sur le point de l'adopter.
M. Trudel: Ma question va se poser pas mal mieux à
l'article 137. Alors, adopté avec l'amendement.
Le Président (M. Joly): Donc, l'article 136...
M. Trudel: On avait adopté l'amendement, je pense.
Le Président (M. Joly): On n'avait pas d'amendement
à l'article 136.
M. Trudel: Je m'excuse, l'article 135.
Le Président (M. Joly): Non, non, sur l'article 136.
M. Trudel: Je m'excuse, oui, on a le droit d'être...
Le Président (M. Joly): Vous vouliez voir si je suivais
les travaux, M. le député.
M. Trudel: Le notaire a eu chaud. Pardon! Maître a eu
chaud.
Le Président (M. Joly): Alors, l'article 136 est
adopté. J'appelle l'article 137.
M. Côté (Charlesbourg): "Lorsque la corporation
visée dans l'article 136 est propriétaire de tout ou partie des
immeubles qui servent aux activités de l'établissement, le
conseil d'administration doit aviser les membres de la corporation de toute
mesure susceptible de réduire la valeur ou de modifier la destination
des immeubles de l'établissement. "Le conseil d'administration ne peut
aliéner les immeubles d'un tel établissement ni en changer la
destination sans l'accord d'au moins les deux tiers des voix exprimées
par les membres de la corporation."
Alors, il y a un papillon, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Remplacer dans les
première, deuxième et troisième lignes du premier
alinéa les mots "Lorsque la corporation visée dans l'article 136
est propriétaire de tout ou partie des immeubles qui servent aux
activités de l'établissement" par ce qui suit: "Lorsqu'un
établissement est une corporation désignée par le ministre
en vertu de l'article 103".
Le Président (M. Joly): M. le député.
M. Trudel: M. le Président, donc, à l'article 137,
il est évident qu'il y a un certain nombre de questions qui continuent
à se poser et, fidèle à votre habitude, M. le
Président, je vous demanderais d'être certainement un peu
tolérant, puisque le rythme de travail qu'on s'est imposé, qui
impose un certain nombre d'heures, ne permet pas toujours d'être au fait
des informations et je dois vous dire que, dans le progrès de
l'étude de tous les articles de cette réforme de la santé
et des services sociaux, lorsque je prends connaissance en détail des
réactions du corps médical en général au projet qui
est présenté, je deviens fort inquiet de la poursuite du travail
en commission parlementaire et, évidemment - je pense qu'on peut
l'appeler ainsi, sans jeu de mots - de la gageure de la réussite de la
réorganisation du système de santé et des services sociaux
au Québec.
Je pense qu'on peut constater très nettement depuis ce matin deux
choses: d'abord, une escalade dans l'opinion publique, je ne dirai pas contre,
mais je dirais, sur la position du corps médical dans le projet de
réforme actuel. Moi, je dois vous dire, M. le Président, que je
suis extrêmement préoccupé par cette situation et je ne
veux en aucun temps commencer à distribuer les accusations, distribuer
les blâmes. Sauf que, quand je me rends compte que c'est largement dans
la presse qu'est en train de se dessiner ce qu'on va carrément appeler
un sentiment antimédecins, dans des écrits... Par ailleurs, il
faut noter aussi, comme deuxième dimension, le durcissement de la
position des représentants et des médecins au Québec. Je
pense qu'on ne peut continuer devant cette commission, drelin drelin, à
bonifier un projet de loi tel que le veut l'esprit, je pense, du
règlement de l'Assemblée nationale lorsqu'on étudie
article par article et qu'à la limite nous allons arriver à la
fin de ce processus de bonification du projet de loi et que 16 000
professionnels de la santé, des médecins du Québec sont en
train de dire: Non à ce projet de loi et nous allons faire en sorte que
ce projet ne soit pas adopté. Bon!
Par ailleurs, c'est depuis 1984 qu'on met de l'énergie dans ce
qui est aujourd'hui le projet de loi qui est présenté ici. Et le
ministre, pour sa part, a rappelé depuis un bon nombre de jours qu'il y
a non seulement des problèmes graves de perception au niveau de ce qui
est réellement dans la loi et réellement dans d'autres intentions
de modification, mais je pense qu'on n'a pas le droit de continuer ce
débat en commission parlementaire sans se préoccuper de ce qui
est en train de se passer sous nos yeux.
Troisièmement, j'ajouterais qu'il me semble qu'on est en train de
s'engager dans un tunnel qui fait en sorte qu'au minimum il y a des usagers au
Québec qui vont être pénalisés par des arrêts
de travail, qui vont être pénalisés par du ralentissement
dans les hôpitaux, qui vont être pénalisés par le
ralentissement des activités du corps médical. Dans ce
contexte-là, je ne ense fondamentalement pas qu'on puisse en arriver
à avoir, comme société québécoise, un
système de santé et des services sociaux réorganisé
qui tienne compte des perceptions, qui tienne compte de la
réalité du terrain. Parce qu'il n'y a pas que la perception
là-dedans, il y a la réalité du terrain des professionnels
qui interviennent et, en particulier, je le dis, cette préoccupation
majeure de servir la population à partir de là où elle
réside sur le territoire québécois, en particulier, encore
une fois, au niveau de la santé. Il me semble que dans notre
société québécoise, à l'occasion de la
discussion de ce projet de loi, on est en train de s'embarquer dans un tunnel
qui fait en sorte qu'on va en arriver à une espèce de point mort
où des acteurs importants du système de santé et des
services sociaux vont perturber le système; ils annoncent clairement
qu'ils vont perturber le système et nous devrions, comme
législateurs responsables, agir "législativement" à cet
égard.
Ce que je veux demander au ministre de la Santé et des Services
sociaux formellement aujourd'hui, compte tenu du constat que nous avons pu
observer, et de la part des fédérations médicales, et de
la part des médecins au Québec, de la mobilisation
générale, compte tenu de ce qui est annoncé au
Québec pour mercredi prochain, une manifestation des médecins -
certains diront que ça ne sera pas la première manifestation - il
faut aller au-delà de cela et aussi des services aux usagers dans les
hôpitaux du Québec, dans les cabinets, dans les différents
services qui vont être mis en cause et je demande formellement au
ministre de la Santé et des Services sociaux, dans ce
contexte-là, que nous poursuivions nos travaux et que, mercredi
prochain, nous puissions recevoir en commission parlementaire de la commission
des affaires sociales les représentants des médecins du
Québec pour poursuivre et intensifier la zone de dialogue que j'ai
requise du ministre depuis trois ou quatre jours et à laquelle le
ministre a manifesté - oui, il faut le dire - une certaine
ouverture.
Je ne veux pas, pour ma part... ce n'est pas la position de l'Opposition
de contribuer à cette escalade avec le corps médical. Les
médecins du Québec sont une partie essentielle de notre
système de santé et ils sont essentiels partout sur le territoire
québécois en termes d'objectifs et de résultats à
atteindre. Et nous sommes, les Québécoises et les
Québécois, matures, capables de nous parier à
l'intérieur de nos institutions démocratiques.
Le plus triste de ce qui pourrait nous arriver, c'est que nous sortions
avec un projet de loi où 16 000 professionnels de la santé et des
services sociaux, non seulement se sentiraient dévalorisés... Je
ne veux pas justifier d'un côté ou de l'autre, à tort ou
à raison. On ne peut pas, dans une société responsable, ne
pas
donner toutes les chances possibles au dialogue. Et on n'est pas ici en
négociation privée. On est dans un débat d'un
système public de santé et des services sociaux. Et je peux
assurer le ministre que, dans le cadre d'un débat où le ministre
pourra confronter, pourra lui-même affirmer les positions d'ouverture et
rétablir - je ne pense pas trahir ses mots - un certain nombre de choses
vis-à-vis du corps médical dans un débat public, ouvert,
la responsabilité du gouvernement ne sera jamais mise en cause. Elle va
continuer à s'exercer pour que nous puissions avoir ce débat qui
va nous amener, qui devrait nous amener à un dialogue ouvert à
des pistes et qu'on soit capables de dire publiquement tous les points de vue
qui sont concernés par la question de la présence des
médecins sur le territoire québécois.
On ne peut risquer l'échec; on ne peut risquer la pénurie
de services; on ne peut risquer de faire en sorte que des
Québécoises et des Québécois soient privés
de services et, surtout, à long terme qu'on puisse dire: Oui, on a une
bonne organisation, mais nos professionnels font en sorte que ça ne
fonctionne pas; ils ne collaborent pas et font en sorte que c'est
inopérant.
Ce que je réclame donc du ministre de la Santé et des
Services sociaux, c'est que nous continuions à étudier le projet
de loi 120, mais que nous puissions, comme commission de l'As semblée
nationale, lancer un message aux professions médicales en leur disant.
Mercredi prochain, nous allons vous recevoir en commission parlementaire et il
ne s'agira pas de faire de la négociation, mais de faire toutes les
précisions nécessaires et de demander les précisions
nécessaires pour que ce débat public sur la santé et les
services sociaux au Québec inclue également des informations qui
circulent partout en public et qu'on ne puisse pas contribuer à une
escalade dans l'opinion publique contre le corps médical. Donnons-nous
une chance de réussite avec nos professionnels de la santé.
Le Président (M. Joly): Merci, M. le député.
Si je comprends bien, c'est un ajout à vos remarques
préliminaires d'il y a une quinzaine de sessions.
M. Côté (Charlesbourg): Très
brièvement, M. le Président. Je sais que ça n'a pas
été employé de manière intentionnelle par le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue. On parle de
confrontations, de débats. Dieu sait que j'ai pris bien soin - et
beaucoup connaissent mon caractère plus bouillant que la moyenne - de
passer des messages calmement, clairement, qu'il y ait de l'ouverture, qu'il y
ait une possibilité de dialogue dans la mesure où il était
souhaité par les deux parties, et que je souhaitais aussi. J'ai eu
l'occasion de dire, moi aussi, la semaine dernière à la
Confédération des médecins... Je ne suis pas
intéressé, je refuse systématiquement, parce que ça
ferait le délice de bien du monde, les invitations qui nous sont faites
aujourd'hui et dans les jours précédents à un
débat, l'idée de la confrontation. Venez vous asseoir avec le Dr
Richer et on va vous poser des questions. Dites ce que vous avez à dire
et, autant que possible, crêpez-vous le chignon, c'est ce qu'on adore et
on va... Je ne veux rien savoir de ça Je ne veux strictement rien savoir
de ça. C'est clair.
La vérité, de part et d'autre, a ses droits. Il faut
rappeler que nous avons déjà fait une première ouverture
au début de la commission, malgré certaines réticences que
j'avais à l'époque, compte tenu du fait que des commissions
parlementaires, il y en a eu autant comme autant pour entendre tout le monde.
Les gens ont écrit des mémoires, vous ont rencontrés, nous
ont rencontrés et ils ont eu l'opportunité de faire valoir leur
point de vue.
Si je répondais tout de suite à l'invitation du
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, j'aurais tendance
à dire non. Continuons de procéder. On va procéder et
continuer d'analyser au meilleur de nos connaissances un projet de loi qu'on
veut bonifier et qu'on travaille pour bonifier. Évidemment, je me
garderai de répondre tout de suite et je vais dire pourquoi. D'abord, je
dois, ce soir, parler au Dr Richer. On avait convenu qu'on se parlerait jeudi;
on est en commission jusqu'à 18 h 30. Je vais le rejoindre en
soirée pour échanger avec lui. Deuxièmement, c'est un
secret de Polichinelle, le député de Joliette nous a dit la
semaine dernière que l'Opposition pensait à des solutions au
niveau d'un certain nombre de sujets qu'elle voulait soumettre.
J'ai dit mon ouverture, rappelez-vous. On s'est dit: Des objectifs dans
la loi, mais avec des règles suspensives pour permettre aux
médecins de démontrer leur bonne foi dans la réalisation.
Donc, ce n'est pas un secret. Donc, vous travaillez et il me paraît
extrêmement important, bien sûr, de pouvoir échanger avec le
PQ sur ce qu'il veut proposer. Si jamais, ultimement, j'acceptais qu'on en
arrive à une proposition comme celle-là et qu'on en arrive
à entendre les médecins, je voudrais bien savoir ce qu'ils en
pensent. Donc, ça me paraît deux éléments
extrêmement importants. Oui, effectivement, une commission comme
celle-là est un forum extraordinaire pour réajuster l'information
qui est véhiculée, le détournement d'intention auquel on
est associés à ce moment-ci, et la vérité. La
vérité est quelque part et je pense que, dans les journaux
d'aujourd'hui, elle commence a sortir un peu, la vérité.
L'objectif n'est d'aucune manière de se retrouver dans un
cul-de-sac épouvantable, mais ça fait un bout de temps que vous
passez ce message-là. Je pense que je l'ai entendu ou au moins fait la
démonstration que j'ai entendu ce message-là et que
j'étais ouvert. Évidemment, je ne peux être ouvert tout
seul; il faut que ça s'ouvre ailleurs aussi. Je vais donc
réfléchir à la
proposition du député, sans la rejeter du revers de la
main. de prime abord, c'est ce que j'aurais fait, mais la sagesse, mes petits
anges me conseillent en haut, me disent que je serais peut-être bien
mieux de prendre une respiration ou, à l'occasion, de me tourner la
langue sept fois avant de parler. dans ce cas-ci, je vais y
réfléchir et, mardi, je donnerai une réponse au
député de rouyn-noranda-témiscamingue, peut-être
avant, mais comme on ne siège pas avant mardi, là, de
manière plus formelle, dans le cadre de la commission, mardi.
Le Président (M. Joly): M. le député.
M. Trudel: Juste un mot pour dire qu'à ce stade-ci
j'apprécie que le ministre y songe. L'article 137, M. le
Président.
Corporation propriétaire des immeubles de
l'établissement
Le Président (M. Joly): Très bien. Il a
été appelé et l'amendement a été
présenté et lu. Vous en étiez, je pense...
M. Trudel: Alors, à l'article 137, là, on est sur
la mécanique des corporations propriétaires. C'est ça, les
corporations propriétaires qui vont être, par l'article 103, dans
le ménage. Elles vont être dans le ménage. La façon
de passer le balai va être précisée. On. l'a suspendu, cet
article-là. Là, l'objet, c'est surtout, donc, pour
l'aliénation des immeubles.
Alors, ici, quand on aura déterminé ou, enfin, fixé
qui sont les membres, on va exiger les deux tiers des voix exprimées par
les membres de la corporation quand on voudra aliéner, par exemple, les
immeubles d'un tel établissement.
Est-ce que, dans les différentes étapes de l'organisation
de nos services de santé, surtout, et des services sociaux au
Québec, il y a déjà eu des compensations? Est-ce qu'il y a
des compensations qui sont données aux corporations
propriétaires, lorsqu'on veut aliéner un bien, par exemple, qui
appartient à une telle corporation? Est-ce qu'il y a déjà
eu des... je ne peux employer le terme "expropriation" parce qu'il est inexact,
mais est-ce qu'il y a déjà eu des compensations sur des immeubles
qu'on a voulu aliéner, ou qu'on a aliénés, ou qu'on a fait
servir, oui effectivement, à d'autres fins? M. le Président, Me
Gaudreau.
Le Président (M. Joly): Oui, s'il vous plaît, Me
Gaudreau.
M. Gaudreau: Merci. Effectivement, avec l'arrivée de la
loi des hôpitaux, la loi des hôpitaux exigeait qu'un hôpital
soit exploité par une corporation qui n'avait pas d'autre objet que
celui de maintenir un hôpital et comme les communautés religieuses
avaient, pour plusieurs d'entre elles, des hôpitaux, qu'elles
maintenaient au titre de leurs oeuvres, sans être incorporés - les
hôpitaux - elles ont dû, à partir de 1962, envisager des
partages de patrimoine, des séparations de patrimoine pour faire
transférer les actifs hospitaliers des hôpitaux dans des
corporations mises sur pied aux fins d'exploiter l'hôpital. Et ces
transferts de patrimoine ne s'accompagnaient pas nécessairement, donc,
de - quel mot avez-vous utilisé tout à l'heure?
M. Trudel: D'aliénation?
Une voix: Compensations.
M. Gaudreau: De compensations. Parce que la corporation
créée pour exploiter l'hôpital était, encore
là, formée de membres de la communauté religieuse. Lorsque
arrive la Loi sur les services de santé et les services sociaux, en
1971, elle a cette particularité qu'elle oblige dorénavant les
établissements publics à n'être créés qu'en
vertu de la loi sur les services de santé. Les nouvelles corporations ne
peuvent plus naître de la loi des compagnies, troisième partie, de
la loi des évêques catholiques romains, des lois des
communautés religieuses. Peu importent les sources des actes
constitutifs, la loi faisait en sorte de dire: Dorénavant, les
établissements qu'on aura à créer le seront uniquement en
vertu de la loi sur les services de santé.
Cette loi-là ne prévoit pas de membres de corporation,
elle ne prévoit qu'un conseil d'administration pour les nouvelles
corporations. C'est donc dire que les communautés religieuses, qui
avaient, à l'époque, transféré les hôpitaux
à des corporations qu'elles maintenaient et qui voulaient
dorénavant s'en retirer, ont dû être
désintéressées. C'est le mot qu'on a utilisé
à l'époque, "le désintéressement des
communautés religieuses", c'est-à-dire le remboursement des mises
de fonds qu'elles avaient faites dans ces hôpitaux, en tant que
communautés à l'origine, lorsqu'ils n'étaient point
incorporés comme tels et qu'elles les maintenaient comme oeuvre.
Elles s'étaient donc créé ce qu'on appelle "les
comptes à payer", en transférant l'immeuble pour 1 $ à une
corporation hospitalière. Entre 1962 et 1970, elles ne faisaient qu'une
division de patrimoine, elles étaient toujours, en
réalité, en tant que membres des communautés religieuses,
celles qui contrôlaient les actifs, mais du jour où la loi des
services de santé et des services sociaux a été
adoptée, si elles voulaient s'en retirer, on avait à les
désintéresser de ces mises de fonds qu'elles avaient faites
à l'époque. Pour les autres corporations qui n'étaient pas
issues de communautés religieuses... les autres installations, pardon,
les centres d'accueil maintenus par des corporations, selon la troisième
partie, foyers X, Y, Z, nés selon la troisième partie en 1967,
1968, 1969, cet actif de la
corporation n'a pas eu à être transféré
à qui que ce soit d'autre et a toujours été dans le
patrimoine de la corporation, de sorte qu'en 1971, quand arrive la loi sur les
services de santé, il n'y a pas de division de patrimoine à
faire, il n'y a pas de désintéressement à envisager non
plus. (15 h 45)
La seule chose que la loi 71 amène, c'est la substitution de
conseils d'administration. Les membres sont toujours dans la corporation, mais
ils n'ont plus, comme par le passé, la possibilité de former leur
conseil suivant les règles qui les gouvernaient. Mais ils doivent
laisser arriver le conseil d'administration que la Loi sur les services de
santé et les services sociaux impose en 1971, d'où la situation
de 1971, qui est encore celle d'aujourd'hui. Les corporations qui ont
été créées, en troisième partie, ont encore
des membres de corporation, mais un conseil d'administration formé
suivant la loi sur les services de santé. Avec le projet de loi 120,
elles auront donc à vivre un nouveau conseil d'administration, celui
qu'on devra former en vertu de la loi nouvelle, mais leur qualité, la
situation des membres n'est pas changée et l'article 137 ne vise
qu'à confirmer ce que l'article 76 de la loi actuelle, dernier
alinéa, confirmait, c'est-à-dire que les membres de la
corporation exercent un droit de veto sur les immeubles. La
particularité ici, c'est qu'en raison de l'article 103, où le
ménage...
Des voix:...
M. Gaudreau: Le ménage aura fait un ministre ou le
ministre aura fait un ménage!
La désignation de ces corporations aux fins de 103 servira
également aux fins de 137, c'est-à-dire que pour les corporations
où il n'y a pas eu d'investissement privé, où les actifs
immobiliers ont été financés par des fonds gouvernementaux
de souscription publique véritable, les membres n'exerceront plus, non
seulement le droit de représentation au conseil, mais ce droit de veto
que leur concédait la loi de 1971, pour justement protéger ces
intérêts financiers qu'ils avaient dans l'immeuble. C'était
ça, l'objectif de la loi, en 1971, d'accorder un droit de veto aux
membres pour éviter que le nouveau conseil formé suivant des
dispositions nouvelles n'ait ce droit absolu de tout aliéner sans que
les membres aient la possibilité de s'y objecter, perdant ainsi la
capacité de protéger les intérêts financiers qui
avaient été placés dans les actifs.
M. Trudel: Les actifs appartiennent toujours à cette
corporation.
M. Gaudreau: À la corporation uniquement.
M. Trudel: La loi a imposé et va imposer ici...
M. Gaudreau: À nouveau.
M. Trudel: ...va demander d'avoir une nouvelle forme de conseil
d'administration où on leur assure qu'ils vont avoir de la place, en
vertu des articles qu'on a passés.
M. Gaudreau: 103, pour celles qui seront
désignées.
M. Trudel: Oui, pour celles qui seront désignées,
ça va de soi. Ils veulent faire le ménage. Il dit: Écoute,
on a acheté une balayeuse, on veut s'en servir actuellement - et
ça va être pour les années à venir - pour de tels
établissements qui seraient administrés par de telles
corporations. Quand il y a de l'amélioration, des travaux, des
agrandissements, des améliorations locatives, des travaux
d'intervention, qui paie tout ça? On intervient sur un immeuble qui
appartient à la corporation des soeurs Marie Clarac, par exemple, mais
qui est administré par un conseil d'administration dont la forme est
décidée par la loi. Qui paie tout ça?
M. Gaudreau: Les actifs immobiliers de ces corporations sont
admissibles. Le financement public est admissible aux investissements de
construction, de réparations, de service de la dette, de financement
obligataire antérieur. Ce n'est pas en soi une incapacité, au
niveau gouvernemental, de verser des subventions. Ce qui est recherché
ici, c'est que les fonds mis à l'origine de source privée soient
protégés en donnant aux membres une représentation au
conseil et un droit de veto sur l'aliénation des immeubles. Mais le
régime ne fait pas en sorte de créer une
ségrégation vis-à-vis des immeubles de ces corporations en
disant: Vous ne serez pas admissibles à des subventions pour le
futur.
Ce qui arrive, cependant, si une vente de l'un de ces immeubles doit
intervenir en cours de route, on sait que les membres auront le droit de
s'objecter à l'aliénation, si cette aliénation n'assure
pas un juste retour financier dans la corporation. Si on leur demandait de tout
liquider pour 1 $, ils pourraient dire: La communauté qui était,
à l'origine, l'investisseur pour 1 500 000 $ ne voit pas revenir
l'argent. Est-ce qu'il y a moyen de nous redonner l'argent et de permettre
l'aliénation? C'est là où on parie de dossier de
désintéressement. Pour arriver à ces transferts
immobiliers, on fait les comptes. Mais pour ceux où c'est toujours les
fonds gouvernementaux qui ont servi depuis l'origine jusqu'à nos jours,
il n'y a pas de compte à faire. Il n'y a pas, dans la corporation,
d'intérêts financiers à liquider.
M. Trudel: Dans le cas de certains immeubles - évidemment,
ça doit être cité à moult exemplaires,
l'édifice appartient à une corporation...
M. Gaudreau: Oui.
M. Trudel:... dont le conseil d'administration est
composé... D'après la loi 120, il sera composé comme cela.
En cours d'année, évidemment, on change la fenestration, on fait
de l'amélioration locative. Ce que vous me dites... Je comprends qu'il
n'y a pas d'objection à ce que le gouvernement le fasse et la situation
en général, c'est que c'est le gouvernement qui paie tout
ça. Par ailleurs, au niveau de l'aliénation, en
possibilité d'aliénation, c'est toujours uniquement la
corporation qui décide aux deux tiers de ses membres si elle consent ou
pas à l'aliénation et dans quelles conditions, probablement.
M. Gaudreau: Attention! Le conseil d'administration est toujours
celui qui exerce, au nom de la corporation, tous les pouvoirs, sauf celui
d'aliéner et de changer la destination sans l'accord des deux tiers des
membres de la corporation. C'est uniquement dans ce volet de l'exercice des
pouvoirs de la corporation que les membres sont appelés ou
interpellés. Les membres ne sont pas là pour administrer
parallèlement autre chose ou tenir des budgets ou...
M. Trudel: La corporation qui administre le bien immeuble...
Une voix: C'est l'établissement.
M. Trudel:... c'est l'établissement. Oui, c'est ça.
Est-ce que l'établissement a des, on pourrait dire, seuils minimums de
protection des biens immeubles? À l'inverse - c'est une situation
théorique, mais ça peut exister - on administre, on utilise un
immeuble qui, au départ, appartenait, qui est maintenant
administré par... qui appartient toujours à
l'établissement corporation et est administré par un conseil
d'administration dont la forme est celle d'un établissement hospitalier,
par exemple. Sauf que l'immeuble, lui, on ne pourrait l'aliéner sans
l'acquiescement des deux tiers des membres de la corporation
propriétaire au sens de 136.
Est-ce qu'il y a une clause de protection sur la qualité et le
maintien en bon ordre de ces édifices et de ces immeubles par le conseil
d'administration? Est-ce qu'il y a un ordre impératif, quelque part, de
voir à conserver la valeur de l'édifice? Parce que les trois
membres du conseil d'administration de la corporation donnée pourraient,
évidemment, faire valoir les représentations, sauf que le conseil
d'administration, tel que composé, n'est pas obligé
d'opérer dans le sens de la requête des membres dont l'origine est
la corporation propriétaire qui siège à ce conseil
d'administration. Y a-t-il des obligations de maintenir la qualité de
bon état des biens Immeubles?
M. Gaudreau: Je répondrai à cela que c'est la
responsabilité propre de la corporation, en tant que propriétaire
des immeubles, de maintenir ses immeubles dans un état d'utilisation
pour les services qui y sont dispensés. Le conseil d'administration
n'est que l'organe de représentation pour l'exercice des pouvoirs. Le
conseil n'est pas un locataire dans les immeubles de la corporation.
M. Trudel: Cher maître! Cher maître!
M. Côté (Charlesbourg): Ça doit être
fatigant de trouver autant de questions.
M. Trudel: On s'aperçoit que ce qui est plaisant, c'est de
trouver la vérité - voir la période de questions. Le
responsable de l'immeuble, c'est la corporation.
M. Gaudreau: C'est la propriétaire juridique, c'est elle
qui est responsable sur le plan civil des accidents qui pourraient être
liés à la propriété. Quant au responsable du fait
de la chose, ici, c'est la corporation, l'entité juridique, morale;
légale; ce n'est pas le conseil d'administration qui est
propriétaire ou...
M. Trudel: C'est la corporation et cette corporation-là,
évidemment, voit à la préservation de ses biens.
M. Gaudreau: Exact, et les membres qui la composent, eux, voient
à la préservation des intérêts financiers qui ont eu
une origine de fonds extérieure.
M. Trudel: Oui.
M. Gaudreau: Mais ça, c'est là...
M. Trudel: II pourrait donc arriver que la corporation
propriétaire doive, pour maintenir ses biens immeubles dans une
qualité acceptable, une qualité qui puisse continuer à en
perpétuer l'existence et éventuellement qu'elle puisse en jouir,
investir de l'argent comme corporation propriétaire pour en arriver
à maintenir le bien immeuble dans un état de qualité qui
fasse en sorte qu'il conserve sa valeur.
M. Gaudreau: Exact. Et la corporation, qu'elle soit d'avant 1971
ou d'après, fait la même demande, actuellement, par son conseil
d'administration, de budgets d'immobilisation aux conseils régionaux
pour les travaux de moins de 1 000 000 $, dans le cas des centres hospitaliers,
ou au ministère pour les travaux qui coûtent plus cher. Il n'y a
pas de distinction d'attachée au fait que la corporation a des membres
ou n'en a pas.
M. Trudel: Corporation propriétaire...
M. Gaudreau: Eh bien, vous la dites propriétaire
uniquement...
M. Trudel: ...peut demander.
M. Gaudreau: ...pour qualifier celle qui a encore des membres
parce qu'elle est là avant 1971.
M. Trudel: Oui, oui. Non, on parle de celle-là.
M. Gaudreau: Les nouvelles sont propriétaires aussi, mais
on ne sent pas le besoin de les qualifier comme telles parce qu'elles n'ont pas
de membres qui interviennent au niveau de la gestion, de l'aliénation ou
du changement de destination des immeubles.
M. Trudel: Là, cette corporation, elle peut aller au
ministère et j'ai besoin de... en haut de 500 000 $.
M. Gaudreau: C'est le conseil d'administration qui fait cette
démarche en disant: Mes immeubles, les immeubles de la corporation sont
en désuétude sur tel aspect; il faudrait des budgets. Il faudrait
lancer une émission d'obligations pour...
M. Trudel: Comme le ministère ne peut répondre
à tout, tout le temps, toujours...
M. Gaudreau: Ah! Ils sont sur le même pied, ils font partie
de l'ensemble des demandes.
M. Trudel: II pourrait donc arriver que la corporation
propriétaire soit obligée d'investir pour maintenir la
qualité de ses immeubles...
M. Gaudreau: Les membres ne sont pas appelés à
investir...
M. Trudel: ...qui sont à elle.
M. Gaudreau: ...à nouveau ou à investir des fonds
privés, là. Ils sont membres d'une corporation qui origine
justement d'investissements.
M. Trudel: S'ils veulent protéger leur investissement - on
pourrait employer cette expression-là aussi - s'ils veulent
protéger leur investissement par la qualité de leur immeuble et
qu'ils ne sont pas - excusez-moi l'expression - au bon rang au niveau de
l'investissement public...
Une voix: Dans le plan d'immobilisation.
M. Trudel: ...ils ne sont pas dans le plan d'immobilisation, si,
demain matin, le ministre dit à tous les établissements au
Québec: Faites-moi parvenir ce que vous aimeriez améliorer; oh!
il va y avoir une bonne liste. On va aller vers là 4 000 000 000 $ ou 5
000 000 000 $ à peu près, probablement. Évidemment qu'il y
a des priorités, un plan d'investissement et des études, etc.,
sauf que... Et dans ce...
M. Côté (Charlesbourg): Marie Clarac qui arrive.
M. Trudel: Marie Clarac arrive. Ha, ha, ha! Et, dans ce
contexte-là, il pourrait arriver que la corporation, que le titre de
propriété - je ne parle pas de son conseil - que le titre de
propriété puisse, pour préserver ses actifs, ses
immeubles, devoir investir de l'argent parce que, écoutez, on ne peut
demander, sur le pilote automatique du réseau de l'investissement au
niveau du ministère de la Santé et des Services sociaux, que ce
soit automatique, qu'ils le demandent en vertu de la protection des immeubles.
Bingo! C'est fait. C'est automatique. Il y a d'autres critères qui
jouent, c'est normal. Il pourrait donc y avoir l'obligation en quelque sorte,
de par l'existence même de la corporation, de devoir investir pour
protéger la qualité de ses immeubles à titre privé.
(16 heures)
M. Gaudreau: Je ne particulariserai pas pour celle-là plus
que pour les autres qui sont nées après la loi. En tant que
corporation, entité juridique, propriétaire, elle a cette
responsabilité de tenir les immeubles propres à leur utilisation
de dispensation de services. Dans ce cas-ci, c'est que les membres qui font
partie de la corporation peuvent s'inquiéter si l'actif immobilier est
vraiment en train de s'amenuiser en valeur ou en qualité de façon
telle que même les investissements d'origine seraient en train de se
perdre. Mais il m'apparaît qu'aucune situation de cette nature ne se soit
jamais présentée
D'autre part, jamais non plus on ne demandera aux membres de ces
corporations de rechercher ou d'investir des fonds personnels dans cet
investissement-là. La seule qualité de l'article 137, c'est de
protéger les fonds qui sont là depuis l'origine et dont,
éventuellement, advenant un changement d'orientation de la corporation,
on voudrait permettre le retour à la communauté ou aux bailleurs
de fonds d'origine. C'est la seule vertu de l'article.
M. Trudel: C'est donc exclu... Pour la corporation
propriétaire, la notion de rendement sur capital est exclue.
M. Gaudreau: Ce sont les biens de la corporation qui sont mis
à la disposition des services qu'elle offre, quoi. C'est elle, la
corporation, qui a ce mandat, cette mission d'exercer des activités de
centre d'accueil ou de centre hospitalier. Ce n'est ni le conseil ni les
membres; c'est la corporation comme entité juridique. Alors, elle a des
biens qui servent aux activités
qu'elle exerce. L'article 137, en réalité, c'est la
transposition de l'article 76 de la loi, sauf "les deux tiers", qu'on ajoute
pour éliminer une difficulté et, bien sûr, le 103, la
désignation du ministre qui, par rapport à la situation actuelle,
vient limiter peut-être le nombre de corporations aux véritables
investisseurs de fonds privés.
M. Trudel: Et ça n'a jamais été
envisagé au ministère d'avoir une certaine forme de rendement
à procurer aux corporations propriétaires à l'origine ou,
encore, je ne sais pas mol, une certaine jouissance qui pourrait être
consentie pour les investissements qui, maintenant, sont dans le réseau
public.
M. Gaudreau: Je ne verrais pas pourquoi puisque les biens sont
là et servent aux activités d'établissement de l'un ou
l'autre des centres prévus dans la loi. La corporation s'est
donné une mission à l'origine Elle a des biens et ils servent aux
activités. Alors, pourquoi est-ce que le gouvernement devrait donner un
rendement sur ce que la corporation possède et qui sert effectivement
aux activités? Le but recherché n'est donc que de protéger
cette origine privée des fonds pour qu'on ne puisse pas dire: Le
gouvernement s'en est approprié.
M. Trudel: Oui. Ah! Enfin, c'est une question extrêmement
délicate. On pourrait dire, grosso modo, il y a des
établissements avec des immeubles qui s'étaient mis sur pied pour
servir tel objectif et là, c'est en vertu du fait qu'ils continuent
à servir tel objectif qu'on moralise notre intervention sur la
non-nécessité de compensation pour tel groupe ou corporation dont
on utilise les biens.
M. Gaudreau: Tout simplement parce que ces exploitations
étaient faites sans but lucratif. Les privés ne sont pas
visés dans cette disposition-là. Ceux qui exploitent avec un but
lucratif ne sont pas sous le coup de l'article. Ce sont ceux qui, par
définition, se sont donné des chartes sans but lucratif, qui ont
investi dans des biens et que, maintenant, le...
M. Trudel: C'est parce que, sans but lucratif, on le sait bien
à quoi ça correspond dans la réalité. Sans but
lucratif, c'est les corporations religieuses. Le rendement, c'est d'avoir de
l'argent pour en arriver à maintenir les oeuvres de la
communauté, y compris la protection de ses propres membres.
M. Gaudreau: C'est exact. Ça n'empêche pas, à
un moment donné, d'avoir du rendement sur du capital investi,
mais...
M. Trudel: Ce n'est pas parce que c'était sans but
lucratif auparavant que la redistribution ne se faisait pas aux fins des
oeuvres, y compris la première, c'est-à-dire la maintenance et la
permanence du développement de la communauté concernée,
des membres concernés, et des devoirs que cette
communauté-là s'impose, par exemple, de prendre en charge les
responsabilités des personnes dans la continuité, dans la
permanence de leurs opérations.
Le conseil d'administration ne pourrait disposer de biens immeubles sans
les deux tiers des membres de la corporation propriétaire, qu'on aurait
classé comme tel. Par ailleurs, le conseil d'administration qui dirige
cet établissement-là ne pourrait vendre de tels immeubles sans
l'autorisation du ministre.
M. Gaudreau: M. le Président, selon l'article 185...
M. Trudel: c'est encore plus fort. m. le président, sans
l'autorisation du conseil du trésor. c'est à eux autres, comme
titre de propriété...
M. Gaudreau: C'est à la corporation... M. Trudel:
Oui, oui, la corporation...
M. Gaudreau: Parce que "eux autres", ça fait
référence aux membres.
Une voix: Ah!
M. Trudel: Non, non. Ça appartient à la corporation
qui a des membres, n'est-ce pas?
M. Gaudreau: Exact.
M. Trudel: Exact. Bon. Appartient à la corporation qui a
des membres, ces membres-là n'auront ou n'ont eu aucune compensation,
sinon la poursuite de la mission, en général, de la bâtisse
à l'intérieur de l'établissement qui est dirigé par
un conseil d'administration sous une forme particulière. Et, par
ailleurs, la corporation ne pourrait même pas jouir d'une vente
éventuelle pour soutenir ses autres oeuvres dans la corporation qui a
des membres, y compris le soin à ses propres membres.
M. Gaudreau: La corporation, normalement, n'aura pas d'autres
activités on parle toujours de la corporation - mises sur pied
pour exploiter l'activité de l'établissement. Les mêmes
membres peuvent se retrouver dans la communauté religieuse, la
corporation hospitalière et, éventuellement, dans une fondation
aussi; à chaque fois, elles sont des représentantes de
corporations différentes. Alors, l'investissement immobilier qui a
été fait pour l'exploitation, c'est une chose. Les membres sont
là pour empêcher la dilapidation ou l'aliénation à
vil prix des actifs. Et s'il en résulte un prix, qu'il puisse servir
à d'autres immobilisations de la corporation, le gouverne-
ment, lui, assume généralement tous les services de dette
depuis 1971.
Il n'y a aucune corporation où des membres aient
été appelés à financer quoi que ce soit.
M. Trudel: Juste une question au ministre. Elles ont toutes vu
ça, les corporations? Vous les avez rencontrées, vous l'avez dit.
Bref, sont-elles heureuses?
M. Côté (Charlesbourg): Bon, écoutez...
M. Trudel: Ne me faites pas définir "sont-elles".
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas facile.
Évidemment, ce que j'ai toujours compris, c'est qu'elles souhaitaient
pouvoir protéger des droits historiques, grosso modo, à part tout
le jargon et tous les textes, bien compliqués, et l'évolution de
1963 et de 1971, ainsi de suite. J'aimerais juste passer un petit commentaire
avant de vous dire ce que je pense qu'elles pensent de la situation, parce que
c'est ça, la question.
Dans toute cette réflexion-là, il ne faut pas oublier que,
tant en 1963 pour les centres hospitaliers qu'en 1971 pour centres d'accueil,
le gouvernement s'est porté garant de toutes les dettes obligataires.
Ça aussi, c'est un élément qui est très important.
Ça a quand même des conséquences, sur le plan financier,
que le gouvernement a assumées au fil de ces années-là.
Donc, ceci étant dit, ce n'est pas pile ou face. Il y a eu aussi des
obligations pour le gouvernement qui ont été respectées au
fil de ces années-là.
Ce que je pense qu'elles pensent, c'est que les vraies sont relativement
sécurisées; je ne peux pas dire totalement, je ne le sais pas -
relativement sécurisées. Quant à celles qui
prétendraient elles-mêmes ne pas être de vraies
corporations, 103 va les inquiéter. Honnêtement, je pense que je
ne peux vous dire plus que ça. Ça me paraît être
d'une franchise la plus brutale possible, mais ça me semble bien
être ça.
M. Trudel: Ma question, évidemment, visait les groupes.
C'est assez clair qu'ils vont passer à travers ça et qu'ils vont
être des corporations propriétaires reconnues. C'est parce qu'on
travaille sur une dimension historique ici et, que je sache, peut-être
que je fais une erreur, mais il n'y a jamais eu de compensation
financière, en particulier pour les communautés.
M. Côté (Charlesbourg): Sauf dans certaines
circonstances. Je vous rappelle que, dans le cas des frères eudistes,
qui étaient chez nous - et il y a d'autres cas - qui étaient dans
une institution chez nous, nous avons négocié avec eux et on
s'est entendus que 400 000 $ faisaient leur affaire, que la corporation
propriétaire de la communauté religieuse disparaîtrait. Il
y avait eu, donc, une compensation à ce niveau-là, mais qui ne
tenait pas compte des intérêts, ainsi de suite. Il y avait une
série de mésententes qui persistaient au fil des années
avec le conseil d'administration. Aujourd'hui, ça a fait l'affaire du
gouvernement parce qu'on est propriétaire d'un édifice et de
terrains. Eux ont pu, par la suite, récupérer les terrains qui
étaient libres, les vendre pour le profit de leur communauté.
Alors, c'est leur affaire, c'est leur propriété. Mais, de
manière générale, il n'y a pas eu de compensation. Dans
les cas où il y a entente, donc, c'est une négociation, une
entente, il y en a eu.
M. Trudel: Et ça, est-ce que ça a été
offert à pas mal tout le monde, la possibilité de
négocier?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire qu'il y
a des échanges au gré des communautés qui le souhaitent.
Je pourrais bien vous dire aujourd'hui qu'on en est à discuter avec la
communauté religieuse qui est impliquée dans le cas de
l'hôpital de l'Enfant-Jésus qui prétend... Ça doit
être un commentaire malveillant, juste à voir votre sourire.
M. Trudel: Très malveillant, ça porte sur ma
personnalité même, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, il y a
des échanges, a ce moment-ci, avec les religieuses de l'hôpital de
l'Enfant-Jésus.
M. Trudel: Donc, ce n'est pas fermé à toute
éventuelle discussion.
M. Côté (Charlesbourg): Dans la mesure du
raisonnable et qu'on est capable d'évaluer les choses, aussi.
M. Trudel: Oui. Sans déclencher... On n'est pas un train
de dire qu'on déclenche une offensive...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...une ronde 2, 3, 4 de négociations ou
d'échange. Il y a une attitude gouvernementale...
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a pas de message
très payant pour les avocats qui voudraient s'emparer de ces
dossiers-là.
M. Trudel: Bien. Mais, par ailleurs, pour les communautés
concernées, parce qu'on pense surtout aux communautés religieuses
ici, ce n'est pas ici un article qui, à toutes fins utiles, correspond
à de l'expropriation. Ça va.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas
l'intention.
M. Trudel: Ça va.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
137, adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 137 tel qu'amendé
est adopté. J'appelle...
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): Je suspends pour deux minutes.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, monsieur. (Suspension
de la séance à 16 h 16)
(Reprise à 16 h 20)
Le Président (M. Joly): À l'ordre, s'il vous
plaît!
L'article 138 est appelé.
Formation de comités
M. Côté (Charlesbourg): "Le conseil d'administration
peut, par règlement, créer les comités nécessaires
à la poursuite de ses fins et déterminer leur composition, leurs
fonctions, devoirs et pouvoirs, les modalités d'administration de leurs
affaires et les règles de leur régie interne. "
Il y aurait un papillon, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Oui, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Insérer, dans la
première ligne, après l'article "les", les mots "conseil et";
deuxièmement, ajouter à la fin l'alinéa suivant: "Le
conseil d'administration peut déléguer ses pouvoirs à tout
conseil ou comité, sauf ceux que le conseil d'administration ne peut
exercer que par règlement. "
Donc, ça se lirait comme suit, maintenant: "Le conseil
d'administration peut, par règlement, créer les conseils et
comités nécessaires à la poursuite de ses fins et
déterminer leur composition, leurs fonctions, devoirs et pouvoirs, les
modalités d'administration de leurs affaires et les règles de
leur régie interne. "Le conseil d'administration peut
déléguer ses pouvoirs à tout conseil ou comité,
sauf ceux que le conseil d'administration ne peut exercer que par
règlement. "
M. Trudel: Répétez-moi donc ça en latin, je
ne me souviens jamais de la règle. "Non delegare"... C'est quoi?
Une voix: "Delegare".
M. Trudel: "Non delegare".
M. Gaudreau: "Delegatus non potest delegare".
M. Trudel: Je ne m'en souviens jamais.
M. Côté (Charlesbourg): Le latin se perd! Le latin
se perd!
M. Trudel: Oui, le latin se perd. Et vous? Vous avez fait deux
ans, vous avez dit, au classique.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, un an! M.
Trudel: Un an.
M. Côté (Charlesbourg): Pas assez pour que l'encre
reste...
Le Président (M. Joly): L'élément seulement.
M. Trudel: Soit indélébile.
M. Côté (Charlesbourg): En belles-lettres; ils
appelaient ça les belles-lettres spéciales, c'est un survol du
grec et du latin, en Boeing 747...
Le Président (M. Joly): Vous êtes resté
marqué.
M. Côté (Charlesbourg): Je suis resté
très marqué.
Le Président (M. Joly): Est-ce qu'il y a d'autres
explications à ceci, M. le ministre, ou...
M. Trudel: C'est mon recherchiste qui veut être bien
sûr qu'il ne s'est pas trompé.
Le Président (M. Joly): Autres que le grec et le latin,
est-ce qu'il y a d'autres commentaires? Est-ce qu'il y a d'autres choses ou on
cède la parole...
M. Côté (Charlesbourg): Peut-être un
commentaire que nous avons ici qu'il serait peut-être intéressant
d'inscrire au Journal des débats. Cette disposition, dans le cas
du deuxième ajout, vient confirmer le pouvoir du conseil
d'administration de déléguer en certaines matières, par
exemple, les affaires administratives, pour un. Il ne peut
déléguer des pouvoirs de nature discrétionnaire, ni des
pouvoirs qu'il doit exercer par règlement.
Le Président (M. Joly): Merci.
M. Trudel: C'est la balise qui est mise ici, c'est-à-dire
ce qui lui appartient en propre et
qui ne peut être délégué, c'est balisé
par matière réglementaire, qu'il doit faire par
règlement.
M. Gaudreau: Lorsqu'une disposition dans la loi 120 dit que le
conseil d'administration doit, par règlement, faire telle chose, un tel
exercice de pouvoir ne pourra se déléguer à quiconque
à l'intérieur. Lorsque la fonction ne comporte pas cette
mention-là, mais qu'elle fait appel à l'exercice
discrétionnaire, ça, c'est la règle "delegatus non potest
delegare", c'est-à-dire l'exercice d'une fonction qui est purement
propre à la personne, discrétionnaire à elle-même;
ça ne peut se déléguer, parce qu'un autre exercerait notre
discrétion. Autrement, toute autre fonction administrative, non
autrement limitée par l'obligation de procéder par
règlement, pourra se déléguer à l'interne.
M. Trudel: Y en a-t-il beaucoup dans l'ensemble de la loi? Y en
a-t-il beaucoup... Ce qu'on a vu jusqu'à maintenant, c'est...
M. Gaudreau: Des fonctions?
M. Trudel: ...des convocations, la procédure pour
l'assemblée publique qui doit être faite par règlement,
les...
M. Gaudreau: II y a toujours l'article 76 qu'on a suspendu, qui
faisait appel à des matières que le gouvernement, par
règlement, obligerait à adopter par règlement.
M. Trudel: Ah oui!
M. Gaudreau: Alors là, c'était justement...
M. Trudel: Elles ne sont pas déterminées encore.
C'est une provision générale.
M. Gaudreau: Ça, ça garantissait que ce n'est pas
n'importe qui dans le centre qui ferait n'importe quoi. C'est le conseil
d'administration qui aurait une responsabilité propre de
réglementer là-dessus et ça ne se délègue
pas. Alors, c'est bien sûr que l'article 76 a son intérêt
dans ce sens-là.
M. Trudel: Ils ne peuvent déléguer ce qui
engagerait la responsabilité financière, une partie de
l'établissement.
M. Gaudreau: Ça, la responsabilité
financière, c'est-à-dire la signature d'un contrat
d'approvisionnement, ça entre dans les activités normales d'un
établissement; ça peut très bien, par un règlement
de régie interne, de signature ou d'attribution de fonctions, donner au
responsable, au directeur des ressources matérielles, par exemple,
l'autorité de signer tous les contrats d'approvisionnement en bas d'un
certain niveau monétaire. Ça entre dans l'administration interne
du centre. On n'a pas à prendre un règlement sur la signature
d'un contrat comme celui-là. Mais le règlement qui crée
les conseils ou les comités peut justement, à un moment
donné, faire en sorte... ou le règlement de régie interne
de l'établissement peut faire en sorte d'identifier les signataires,
d'autoriser les actes pour l'établissement.
M. Trudel: Je vais prendre ça par un exemple, tel que
rédigé ici, là: un conseil d'administration d'un centre
hospitalier - je pourrais prendre n'importe lequel, je prends un centre
hospitalier - décide de créer un comité visant à
encadrer les activités, ce qu'on pourrait appeler un hôpital de
jour; il crée un comité et, vous autres, vous allez vous occuper
d'un hôpital de jour ou d'un centre de transition à votre sortie
de l'hôpital. On vous donne cette responsabilité-là. On
vous donne du fric. On vous dit: Vous allez opérer selon tel
règlement. Et ça serait possible ici en vertu de cet
article-là. On ne passerait pas par un organisme? Sans créer un
organisme, on créerait un comité qui assumerait des fonctions
essentielles de l'hôpital, du centre hospitalier, un peu partout et qui
serait toujours, évidemment, en relation avec la mission de
rétablissement...
M. Gaudreau: Les comités qui sont formés en vertu
de 138, c'est ceux qui sont nécessaires à la poursuite des
responsabilités du conseil d'administration. Le conseil est investi de
responsabilités. Si je prends la vérification, par exemple, vous
pouvez mettre sur pied un comité de vérification,
déterminer le mandat de ce comité qui viendra faire rapport,
déterminer l'ampleur de ses activités. On ne parle pas de budget
là-dedans. Ici, on parle des modalités d'administration de leurs
affaires de comité. Ça pourrait donc être les
différents rapports ou la périodicité de production de
rapports auprès du conseil d'administration, un minimum de règles
de régie interne applicables à ce comité-là. Et
c'est vraiment pour soulager le conseil d'administration des fonctions qui
devraient normalement... il investit les sous-comités.
M. Trudel: Comprenez vous la préoccupa tion? C'est qu'on
profite de cet article là pour dire: Là, on va aller faire
n'importe quoi dans le champ. C'est parce que j'avais lu ça aussi
à l'autre article - je vais peut-être attendre - mais j'avais lu
ça à l'autre article qui permettait de confier..
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que tu
ne peux pas aller faire n'importe quoi dans le champ. Il faut que ce soit dans
ta mission.
M. Trudel: Bien, n'importe quoi, en relation avec la mission.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord, oui. M. Trudel:
Mais la mission étirée. M. Côté
(Charlesbourg): Comment? M. Trudel: Mission
étirée.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais il y a un noyau
dur. La périphérie, c'est avec les autorisations en vertu de 64,
par la régie régionale, qui vise la complémentarité
coordonnée. Donc, ce n'est pas n'importe comment, n'importe où
sur le terrain.
M. Trudel: Je comprends bien que c'est un article qu'on retrouve
à la base de tous les règlements de régie interne d'un
conseil d'administration, qui donne le pouvoir de créer des
comités et des conseils.
M. Gaudreau: Et d'encadrer les activités de ces
comités et conseils.
M. Trudel: Ça va.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
138 est adopté?
M. Trudel: Adopté
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 138 tel qu'amendé
est adopté. J'appelle l'article 139.
M. Trudel: Juste avant de terminer cette section-là...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, juste 134, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): Sûrement, monsieur... Donc,
je suspends 139 pour appeler 134.
Réunions et séances publiques
d'information (suite)
M. Côté (Charlesbourg): On a réécrit
l'article pour tenir compte de l'avis public.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, remplacer l'article
134 par le suivant: "Le conseil d'administration doit tenir, au moins une fois
par année, une séance publique d'information à laquelle
est invitée à participer la population. Un avis public d'au moins
15 jours qui indique la date, l'heure et le lieu de la tenue de cette
séance doit être donné à la population par le
conseil d'administration. "Les membres du conseil d'administration doivent
alors présenter à la population, conformément au
règlement pris en vertu du paragraphe 5° de l'article 410, les
renseignements prescrits relativement au rapport d'activités et au
rapport financier annuel de chaque établissement que te conseil
administre. Ils doivent aussi répondre de leurs priorités et de
leurs nouvelles orientations conformément à l'article 127 ainsi
qu'aux questions qui leur sont adressées relativement au rapport
financier annuel, à la gestion de chaque établissement que le
conseil administre et aux services que chacun des établissements
fournit. "Le rapport sur l'application de la procédure d'examen des
plaintes visé à l'article 48 doit également être
présenté à la population lors de cette séance
publique d'information. "Le mode de convocation de cette séance de
même que la procédure qui doit y être suivie sont
déterminés par règlement de l'établissement. " Tout
est là.
M. Trudel: J'allais dire que je n'en demandais pas tant.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: C'est juste pour le...
Le Président (M. Joly): Sûrement, M. le
député.
M. Trudel:... un mot.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un homme
comblé, vous l'avez compris. Il a dit: Je n'en demandais pas tant. Vous
savez, à l'occasion, on est capable d'en donner plus que le client n'en
demande.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: À l'occasion. Il dit: On n'abuse pas.
M. Côté (Charlesbourg): Ah non! Ça
coûte toujours plus cher.
M. Trudel: "Ils doivent répondre de leurs priorités
- ça va - et de leurs nouvelles orientations".
Une voix:...
M. Trudel: Oui, je le sais, mais...
M. Côté (Charlesbourg): de leurs orientations. ce
n'est pas "nouvelles" mais c'est ce sur quoi on s'est entendu ce matin. quand
on s'entend, je ne veux jamais, d'aucune manière, trahir.
M. Trudel: C'est parce que... Oui, s'ils
changent, ça les force à... S'ils changent leurs
orientations, ça les forcerait à présenter.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça
M. Trudel: Ce n'est pas moi qui ai dit "nouvelles" ce matin.
M. Côté (Charlesbourg): hier.
M. Trudel: ...on n'a pas le temps d'aller voir les docteurs,
là... L'amnésie, ça se "peut-u"?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Ha, ha, ha!
Heureusement, dans votre cas, c'est traita-ble.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Parce que...
M. Trudel: Mais je veux un docteur à aller voir!
M. Côté (Charlesbourg): ...j'ai compris toute la
distinction du biologique, du psycho et du social. Trois personnes en une. Ha,
ha, ha!
M. Trudel: Vous avez vu que les universitaires qui sont venus ce
matin ici sont terriblement vite. L'Université Laval a saisi ça
cette nuit, pour moi, hein?
M. Côté (Charlesbourg): Ce matin, on voyait
ça dans le journal. Pour moi, ils étaient à
l'écoute hier.
M. Trudel: C'est leur prêter beaucoup de vertus.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'amendement à
l'article 134 est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 134 tel qu'amendé
est adopté. J'appelle l'article 139.
M. Trudel: Mais ma question... Ça a fourni l'occasion au
ministre. Ma question, c'était sur - on est passé rapidement -
128.1 là.
M. Côté (Charlesbourg): Non On va le retrouver
ailleurs.
M. Trudel: On va le retrouver ailleurs?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, à 159. Il n'est
pas là, mais il va arriver à un moment donné.
M. Trudel: Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): Je vous dis tout de suite
où, à 159.1.
M. Trudel: O.K Alors, vous allez nous proposer quelque chose.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, extraordinaire!
M. Trudel: Alors que tous les intéressés
cherchent!
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Ça leur donne au
moins une journée.
M. Trudel: Ha, ha, ha! Ils sont juste plus délicieux
à la consommation. Merci de l'information.
M. Côté (Charlesbourg): L'article 139, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): S'il vous plaît, M. le
ministre.
Les ressources humaines Le plan d'organisation
M. Côté (Charlesbourg): 'Tout établissement
doit préparer un plan d'organisation administratif, professionnel et
scientifique. Ce plan décrit les structures administratives de
l'établissement, ses directions, services et départements ainsi
que tout autre élément exigé par la présente loi ou
les règlements. "Un tel plan d'organisation doit être transmis
à la régie régionale et, à sa demande, au
ministre."
Il y a un papillon: Supprimer, dans les quatrième et
cinquième lignes du premier alinéa, tout ce qui suit le mot
"départements". Donc, ça se lirait comme suit: "Tout
établissement doit préparer un plan d'organisation administratif,
professionnel et scientifique. Ce plan décrit les structures
administratives de l'établissement, ses directions, services et
départements. "Un tel plan d'organisation doit être transmis
à la régie régionale et, à sa demande, au
ministre."
Dans ce sens-là, je pense que ça reprend, sauf
l'amendement, l'essentiel de ce que contient - tenez-vous bien - l'article 69
de la loi actuelle. Je ne sais pas si c'est symptomatique d'un monde
viré à l'envers, mais...
M. Trudel: Ou qui va virer à l'envers. Arrêtez de
chercher ça dans vos petits livres. On peut vous le passer, notre
document. C'était marqué 69, nous autres aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Je ne disais pas
ça pour vous parce que, évidemment, comme c'est une commission
qui est très suivie...
M. Trudel: C'est ça. Et 120 de Mme Lavoie-Roux... Pour
ceux qui sont au perroquet, on est au chapitre des ressources humaines. Donc,
c'est le plan d'organisation des ressources humaines. C'est une autre
façon de décrire l'organigramme de façon plus large.
M. Côté (Charlesbourg): Peut-être pour vous
donner un avis assez clair, 140 va être suspendu et 141 va être
suspendu, au même titre que nous avons suspendu 129.
M. Trudel: Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): Pour ne pas qu'on embarque
dans une discussion...
M. Trudel: C'est ça. J'apprécie parce que
là...
M. Côté (Charlesbourg):... sans limite.
M. Trudel: Là, vous venez de gagner du temps certain pour
tout de suite, oui.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, les deux
autres, un en CHSLD, l'autre en centre hospitalier, parlent, bien sûr, de
départements cliniques avec un questionnement qu'il y a à ce
moment-ci et ça fait partie de l'interrogation globale de certains
éclairages que nous avons pu recevoir de part et d'autre, j'imagine,
puisque l'information circule.
M. Trudel: Et qui ne vise pas non plus à
hypothéquer d'autres conversations utiles ou nécessaires, pour
faire en sorte...
M. Côté (Charlesbourg): Toujours dans cet esprit
d'ouverture, de franche camaraderie et dont l'objectif ultime est toujours de
bien servir le citoyen, mais d'abord le citoyen.
M. Trudel: Comme les scouts, toujours là, toujours
présents. Mais sur cet article-là, sur 139, le plan
d'organisation administratif, professionnel et scientifique. Bon, scientifique,
évidemment, ça doit couvrir probablement particulièrement
les instituts et les...
M. Côté (Charlesbourg): Les CHU.
M. Trudel:... les CHU évidemment. Professionnel, bien
là, toutes les catégories de professionnels, soit couverts par
les corporations ou non, parce qu'il y en a d'autres qui ne font pas faire le
ménage, mais des professionnels de la santé ou des services
sociaux qui ne sont peut-être pas couverts par le Code des professions,
mais qui sont des professionnels de la santé. Et ça va fixer la
façon dont les rapports vont se vivre dans l'établissement. C'est
l'image qui est renvoyée. Ça fixe comment les rapports entre les
différentes composantes s'exercent dans l'établissement. C'est
ça?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: En ce qui concerne les professionnels, et en
référence particulièrement aux professionnels, qui
prépare ça? Qui présente ça? Qui adopte ça?
Y a-t-il des mécanismes qui disent que, forcément, on doit
consulter - je le dis entre parenthèses - les différents
départements concernés? C'est assez important. Ce n'est pas juste
un organigramme administratif. C'est un organigramme également qui
concerne les services professionnels et, bien sûr, le scientifique, en ce
qui concerne les CHU, instituts et autres établissements de même
nature. Comment s'appelle le troisième? Les affiliés.
M. Côté (Charlesbourg): Bon. Évidemment, 140
va devenir très important et 141 aussi. Il y a de bonnes chances que 141
soit nettement influencé par 140. Il ne faut pas se faire de cachettes
là. C'est clair qu'il va y avoir consultation. Dans la loi actuelle,
à l'article 70, que vous devez avoir...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg):... si vous aviez 69,
j'imagine qu'ils vous ont mis 70.
M. Trudel: Oui, sauf que là ils sont...
M. Côté (Charlesbourg): Ils ont un "doit", dans la
loi actuelle. Évidemment, l'équivalent de 70, c'est 140.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Bon, c'est là qu'on
va retrouver dans la nouvelle version de 140, parce que ce ne sera pas la
version qui est là, un certain nombre d'éléments qu'on n'a
pas nécessairement à 139 parce que 139, c'est l'obligation de
faire. Donc, un plan d'organisation administratif, professionnel et
scientifique. Et, évidemment, on dit, grosso modo, ce que ça
devrait être. Et, finalement, les consultations, ainsi de suite, vont
venir ultérieurement se déterminer dans 140 pour les centres
hospitaliers et dans 141 pour un centre local de services communautaires et les
autres.
C'est impossible de penser, en termes clairs, qu'un plan comme
celui-là puisse s'élaborer sans consultation. C'est très
clair. Ça ne peut pas se faire en vase clos. Tu ne peux pas faire un
plan d'organisation pour quelqu'un que ça vise, sans que celui qui est
visé par le plan d'organisation ne soit pas dedans.
M. Trudel: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): C'est impensable.
M. Trudel: Là, on ne pense pas rien qu'à une
catégorie de professionnels.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non.
M. Trudel: Disons-le clairement. On ne pense pas rien qu'aux
médecins. On pense aux autres professionnels concernés dans
l'établissement. Alors, là vous me dites qu'on va retrouver
ça...
M. Côté (Charlesbourg): C'est une ouverture
généreuse.
M. Trudel: Qui sera traduite dans la loi, à 140, 141.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Sera traduite dans la
loi 120 à...
M. Trudel: Avec une aussi grande
générosité.
M. Côté (Charlesbourg):... l'article 140 et à
l'article 141, sans négliger pour autant ce que sera 159. 1 et 159.
2.
M. Trudel: II n'y a pas d'obligation de révision non plus
dans l'article parce que là, on va aligner ça pour 100 ans.
M. Côté (Charlesbourg): O. K. La partie clinique,
trois ans. Il est au moins maintenu là. Il est là, là?
Une voix: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): II va être maintenu
dans un papillon que vous allez avoir, à un moment donné.
Évidemment, si nos papillons passent la rampe, les consultations que
nous voulons bien avoir avec nos partenaires, d'hier...
M. Trudel: Pourraient peut-être aussi passer la rampe.
M. Côté (Charlesbourg):... d'aujourd'hui et
certainement de demain.
M. Trudel: Nous le souhaitons ardemment, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): On a toujours des messages
d'espoir rendu au jeudi. S'il n'y avait pas les fins de semaine, ça
irait bien.
M. Trudel: On va faire venir la messagère de l'espoir,
comment s'appelait-elle? La dame du vendredi?
M. Côté (Charlesbourg): Madame...
M. Trudel: C'était elle, la messagère de
l'espoir.
M. Côté (Charlesbourg): D'Anjou.
M. Trudel: D'Anjou, oui. Je ne me souviens plus.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais retrouver son nom
là.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais faire fouiller mon
petit ordinateur, mais comme il n'y a pas beaucoup de bits dedans, il prend du
temps.
M. Trudel: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Avec les bits dedans.
M. Trudel: Vous m'inquiétez quand vous dites: Je vais
chercher mon petit ordinateur, vous regardez de ce côté-là.
Vous ne semblez pas trouver ce que vous vouliez trouver. Paul n'est pas
là?
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Quand je
parle...
M. Trudel: Ah! c'est ce bord-là qui... Mon petit
ordinateur est parti là. Ça, ça vaut pour les fonctions
cliniques, la révision aux trois ans.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Bon, le restant, je comprends qu'il y a une question
de responsabilité administrative d'ajustement. Je suppose qu'on est
comme toutes les organisations, les hommes et les femmes qui font ces
organisations peuvent avoir tous les mêmes comportements. C'est qu'on
finit par avoir envie de se sentir confortable dans l'organisation et dire:
Non, non, non. Ça marche de même là. On l'a
décidé, il y a cinq ans, et on ne touche plus à ça
là. Il n'est pas question de réaborder ça. Et ce n'est pas
méchant, ce n'est pas mauvais que périodiquement, même
si... La période des questions est finie? (16 h 45)
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Est-ce que c'est l'heure du
départ ou l'heure du réveil?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: c'est le "shift" de soir. alors, ce n'est pas mauvais,
donc, de remettre cela en question, de fournir l'occasion de remettre cela en
question. vous avez assez d'expérience. vous
avez vécu ça dans des organismes aussi probablement,
surtout des organismes - je pense qu'on peut dire ça - publics parce que
c'est toujours dérangeant un peu. On s'installe. C'est le propre des
organisations, des hommes et des femmes, d'être dans une organisation de
structures et de dire: Bon, il y a toujours des ratés un peu, ça
accroche dans les coins. Mais on ne commencera pas à discuter de
ça.
M. Côté (Charlesbourg): C'est sécurisant de
ne pas changer les choses.
M. Trudel: oui, tout à fait. c'est la définition...
.
M. Côté (Charlesbourg): On en a encore un exemple
patent.
M. Trudel: C'est tout à fait la résistance au
changement. La résistance au changement, c'est partie inhérente
des hommes et des femmes et des organisations aussi.
M. Côté (Charlesbourg): C'est des réactions
normales.
M. Trudel: La première caractéristique des
systèmes, c'est de se maintenir et surtout pareil. Ça, c'est la
première caractéristique de tous les systèmes.
M. Côté (Charlesbourg): Et, évidemment, Dieu
sait que s'il y a une place où c'est bien difficile, c'est en
politique.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Mais Dieu sait qu'on travaille pour que ça
arrive, la maintenance du système...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel:... et la permanence. On se demande parfois pourquoi,
quand on regarde la longueur des, journées. Alors, si ça va
valoir tantôt pour la partie clinique des activités, est-ce qu'on
ne pourrait pas avoir l'article général, au
général, du 139, que ça doit être
révisé? Je ne sais pas si je dois indiquer trois ans ou...
M. Côté (Charlesbourg): Moi, si l'objectif est d'en
arriver à ce que tout le monde s'interpelle au moins aux trois ans, on
va le faire pour tout le monde et on va le mettre à 139, au lieu de le
mettre dans les autres. Et ça va vouloir dire que tout le monde va
être inclus. Ceux qui ont peur de ça, ils ne sont pas à
leur place.
M. Trudel: C'est une attitude que j'approuve totalement. À
tous les trois ans, ça vaut la peine d'avoir l'occasion de se reposer
des questions et que les gens s'expriment autour de leur organisa- tion
administrative et professionnelle et scientifique. Ceux qui sont inquiets iront
prendre des cours du député de Bonaventure.
M. Côté (Charlesbourg): Sur la
longévité.
M. Trudel: Et sur la sécurisation et sur le
prolongement.
M. Côté (Charlesbourg): Le député de
Bonaventure deviendra, en février 1992, le parlementaire...
M. Trudel: Qui aura le plus longtemps siégé.
M. Côté (Charlesbourg):... qui aura la plus longue
ancienneté dans toute l'histoire du Parlement du Québec.
M. Trudel: C'est notable.
M. Côté (Charlesbourg): Ça ne se fait pas
sans talent.
M. Trudel: Ça ne se fait pas sans talent et pour d'aucuns
qui...
M. Côté (Charlesbourg): Regardez mon exemple
à moi. Je me suis essayé, ç'a été trois ans.
Et là, j'ai recommencé et ça va se terminer dans pas grand
temps.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, un talent
limité et vous avez une durée limitée en politique.
Le Président (M. Joly): Je ne suis pas d'accord.
M. Trudel: dans ce cas-là, pour plusieurs parlementaires
qui visent à rejoindre le record, ils n'en finissent plus de dire: mais
arrête de durer, gérard d., ça rallonge notre job à
nous autres pour te battre
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Pardon, M. le député de Bonaventure.
Est-ce qu'on a l'amendement?
M. Côté (Charlesbourg): On est à le faire
M. Trudel: À le faire. O. K. Très bien. Je vais
continuer sur d'autres... Alors, ça doit être obligatoirement
transmis à la régie régionale parce que,
évidemment, il faut de la coordination et il faut voir comment c'est
organisé.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. "... et, à sa
demande", au ministre parce que...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): C'est le "un".
M. Trudel: C'est le "un" qui peut être curieux.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas sûr. Ah
non!
M. Trudel: Mon questionnement, c'est toujours à partir des
conseils d'administration unifiés qui administrent les
établissements ou qui administrent plusieurs centres. Je pense toujours
à l'exemple que vous me citez souvent: Matane, Sainte-Anne-des-Monts,
Saint- Joachim-de-Tourel-le.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: Non, pas ça?... ma géographie..
M. Côté (Charlesbourg): Saint-Joachim-de-Tourelle,
Sainte-Anne-des-Monts, Cap-Chat.
M. Trudel: Cap-Chat!
M. Côté (Charlesbourg): Je m'en souviens comme il
faut, parce qu'on sait...
M. Trudel: Vous avez été élevé
là, vous avez un avantage...
M. Côté (Charlesbourg): Ah! c'est là que
s'est développé mon esprit belliqueux!
M. Trudel: La prochaine fois, ça va être
Saint-Guillaume-de-Granada, Rouyn-Noranda et
Saint-Eugène-de-Demaloise
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais, là, vous
ne parlez pas des... C'est un exemple qui est réel, mais qui est
totalement débalancé. Vous arrivez avec une grosse ville et deux
petits villages. Moi, je vous arrive avec une municipalité d'à
peu près 6000 de population, une de 3000 et l'autre de 1500. Ça
se compare un peu plus. Il faut faire attention pour ne pas arriver avec des
choses disproportionnées.
M. Trudel: Saint-Guillaume-de-Granada, c'est une
municipalité de 3000 et plus.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais par rapport
à Rouyn-Noranda.
M. Trudel: Rouyn-Noranda, c'est gros. C'est gros, c'est vrai.
Ville-Marie, Duhamel Ouest, le foyer Duhamel.
M. Côté (Charlesbourg): Ah, là!
M. Trudel: Et, de l'autre bord, Saint-
Eugène de-Guigues et non pas Saint-Bruno Ville-Marie, 3700,
Duhamel-Ouest, 1200 et Saint-Bruno, 900. Ça se rapproche. Alors, on fait
le plan.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, alors, il y a un plan,
il y a un conseil d'administration unifié qui a la responsabilité
de Saint-Joachim-de-Tourelle, de Sainte Anne-des-Monts, de Cap-Chat et c'est
des centres d'accueil et d'hébergement ou des centres
d'hébergement et de soins de longue durée. Alors, il va y avoir
un plan pour Saint-Joachim, un plan pour Sainte-Anne des Monts et un plan pour
Cap-Chat Par contre, vous m'arrivez avec votre exemple. Continuez, parce que je
connais déjà votre exemple. Un CPEJ en
Abitibi-Témiscamingue...
M. Trudel: Par hasard!
M. Côté (Charlesbourg):... qui a un centre de
réadaptation avec plusieurs centres. Alors, il va y avoir un plan
d'organisation CPEJ, un plan pour votre centre de réadaptation, mais pas
pour chacune des installations en bas.
M. Trudel: Non, pas des installations; pour chacun des centres,
mais pas chacune des installations.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Oui
M. Trudel: Vous dites: II va y en avoir trois parce que ça
commence par "tout établissement"?
M. Côté (Charlesbourg): Non. L'établissement,
c'est le conseil d'administration unifié...
M. Trudel: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg):. qui a la
responsabilité de Saint-Joachim, Sainte-Anne-des-Monts, Cap-Chat.
M. Trudel: La, reculez le "tape"! Reculez le "tape"!
M. Côté (Charlesbourg): Si on veut ajouter,
là, tout ce qu'on s'est dit jusqu'à maintenant, c'est vrai, je me
suis revérifié comme il le faut. Pour ajouter à vos
malheurs et aux miens, je prends l'exemple de l'Enfant-Jésus, qui est un
centre hospitalier de courte durée, qui administre Saint-Augustin en
longue durée, qui n'est pas rattaché à l'hôpital sur
le plan physique, mais qui est plus loin. Donc, ça reste tel quel. Je ne
commencerai pas à payer de l'expropriation demain matin pour dire qu'on
prend Saint-Augustin puis on l'envoie ailleurs. Évidemment, ça va
nous inspirer dans le futur pour savoir ce qu'on va faire en termes de
regroupement, mais ça, c'est un établissement, même si on
tait de la courte durée et de la longue durée. Il va donc y avoir
un plan d'organisation de services qui va
tenir compte de la courte durée et de la longue durée et
des services offerts à Saint-Augustin et des services offerts à
l'Enfant-Jésus.
M. Trudel: C'est un établissement, ça... M.
Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel:... qui gère deux centres, en vertu de la
description de centre à 53, je pense.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Alors,
c'est un plan parce que c'est attaché à un établissement.
Mais quand vous arrivez avec votre exemple de CPEJ, de centre de
réadaptation, il y a un plan pour CPEJ et un plan pour centre de
réadaptation.
M. Trudel: Je reviens quand même à cet
exemple-là. C'est un établissement qui gère - à
courte durée, c'est un centre hospitalier - un centre hospitalier puis
un centre d'hébergement et de soins de longue durée. Il
gère deux centres.
M. Côté (Charlesbourg): Mais c'est un
établissement.
M. Trudel: mais c'est un établissement qui gère
deux centres. dans le plan qu'ils vont préparer, il va y avoir un plan
pour chacun des centres.
M. Côté (Charlesbourg): II va y avoir un plan pour
l'établissement.
M. Trudel: Un plan pour l'établissement.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, c'est un plan, mais
qui va tenir compte de l'Enfant-Jésus, centre hospitalier, et, bien
sûr, des services à dispenser à Saint-Augustin au niveau de
la longue durée. On ne prend pas des exemples faciles parce que c'est la
réalité d'aujourd'hui, mais c'est un établissement.
M. Trudel: C'est parce que je ne veux pas que l'on retrouve...
Moi, mon souci, c'est que je ne veux pas qu'on se retrouve avec, d'une part, un
plan d'organisation qui décrive tellement tout cet ensemble-là
que la vraie vie institutionnelle qui se passe, elle, dans un centre ne s'y
retrouve plus parce que... Comment ça va marcher au pavillon
Saint-Augustin? Comment ça va marcher dans l'établissement, on
pourrait dire, principal? Ils ont des budgets séparés en
plus.
M. Côté (Charlesbourg): Actuellement, qu'il y ait
des budgets séparés au niveau de Saint-Augustin et de
l'Enfant-Jésus, ça n'empêche d'aucune manière dans
le plan d'organisation de l'établissement de dire: Voici la direction et
l'organisation pour Saint-Augustin et voici l'organisation, à
l'intérieur de notre plan, pour le centre hospitalier de courte
durée qu'est l'Enfant-Jésus. Évidemment, ce que je veux
juste qu'on se dise, ce n'est pas le modèle à imiter. On est bien
clair.
M. Trudel: Non. C'est l'extrême de la courbe, du
continuum.
M. Côté (Charlesbourg): C'est des situations de fait
qui sont là actuellement et où on se donne un pouvoir dans la loi
pour être capable de les examiner cas par cas, mais la loi, elle, qui va
être votée, demain, un cas comme celui-là ne se
reproduirait plus, c'est clair.
M. Trudel: Parce que moi, ma préoccupation, c'est, comme
dirait l'autre, les parfaits universitaires pour dire une chose, ils sont
contraires dans la même phrase: On va avoir un établissement qui
va administrer, qui est susceptible d'administrer plusieurs centres. Il faut
que, et à la régie et possiblement chez le ministre et, en bas,
chez le personnel, on sache très bien au conseil d'administration
comment ça marche dans ce centre-là et, par ailleurs, il faut
qu'on sache aussi, à l'inverse, si on a fait des conseils
d'administration unifiés en vue de développer la
complémentarité, ce qui est commun - commun, vous comprenez ce
que je veux dire - ce qui appartient aux trois...
M. Côté (Charlesbourg): Au tronc commun.
M. Trudel: Au tronc commun. Il faut que ce soit
reflété ça aussi, ce qui est la partie qui relève,
disons en termes d'image, de l'établissement. Alors, c'est mes deux
soucis à chacun des bouts pour avoir la réalité des faits,
et pour le monde en bas et aussi pour le monde en haut.
M. Côté (Charlesbourg): On se comprend bien
là. Quand on a étudié, hier, le regroupement sous un
même conseil d'administration, on a dit: Un D. G.; un D. G. pour les
trois....
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg):... et je me rappelle les
échanges qu'on a eus en cours de route où je vous ai aussi dit:
Ce qu'on ne souhaite pas, c'est de se retrouver avec trois directeurs de
services financiers, trois directeurs de ressources humaines et, quand on
pousse, trois CIl, trois CMDP, trois ci, trois ça. Ce n'est pas
ça. L'idée étant que le plan d'organisation doit ramasser
tout ça. Alors, c'est là que tu vas le retrouver, ton tronc
commun. Alors, ton plan d'organisation de services, c'est ça que
ça dit.
M. Trudel: C'est là qu'on va le retrouver. Par ailleurs,
ce qui est à l'autre bout, l'incarna-
tion dans le concret, la relation, toute l'organisation administrative
et professionnelle dans le centre concerné, dans un des trois...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...on va s'y retrouver à la régie
régionale?
M. Côté (Charlesbourg): On va...
M. Trudel: On va s'y retrouver là-dedans, à la
régie régionale? Ça va être reflété
dans le plan comment chacun des centres va marcher? C'est parce qu'il faut
aussi penser qu'il y a de la mise en commun. Donc, l'objectif, il y a de la
mise en commun. Si c'est simplement additionner les morceaux actuellement, on
n'a pas besoin de tout faire ça, en termes de conseils d'administration
unifiés.
M. Côté (Charlesbourg): On va se retrouver avec les
mêmes structures, avec le même monde dedans. Puis il n'y a
pas...
M. Trudel: il va rester, forcément. Vous venez juste de le
dire. Il va rester du spécifique. Dans ce centre, les personnels ne
seront pas interchangeables. Et, là, il va demeurer une structure et il
va demeurer quand même une structure administrative, organisationnelle et
professionnelle à l'intérieur du centre de courte durée ou
de longue durée ou du centre de réadaptation ou du CPEJ; Et
ça aussi, c'est important de savoir comment ça marche à
l'intérieur du centre.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Nous
suspendons, si j'ai bien compris?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, M. le Président,
suspendre deux minutes.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
Parfait. Alors, les travaux sont suspendus pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 8)
(Reprise à 17 h 9)
Le Président (M. Paradis, Matapédia): O.K. Alors,
la commission reprend ses travaux. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, il y
aurait, à ce moment-ci, un amendement à l'article 139.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors, est-ce
qu'on retire le premier amendement qui avait été
déposé?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, puis je vous en donne
un nouveau, M. le Président.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Très
bien. Allez-y, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Premièrement,
supprimer, dans les quatrième et cinquième lignes du premier
alinéa, tout ce qui suit le mot "départements";
deuxièmement, ajouter, à la fin, l'alinéa suivant: "Le
plan d'organisation doit être révisé au moins tous les
trois ans."
Le Président (M. Paradis, Matapédia): alors,
l'amendement est déposé. des commentaires, m. le ministre? m. le
député de rouyn-noran-da-témiscamingue?
M. Trudel: Ma question, c'est: Ça va nous permettre de
retrouver le plan d'organisation administratif, professionnel et scientifique
de chacun des centres qui sont exploités par un
établissement?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Pas
nécessairement.
M. Trudel: C'est ça, ce n'est pas nécessairement,
hein?
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas
nécessairement parce qu'il faut s'entendre sur ce qu'est "centre".
Tantôt, quand on parlait de centre de réadaptation, c'est oui,
mais si le centre de réadaptation a sous sa responsabilité deux
autres centres...
M. Trudel: Ah! non, non. C'est clairement "centre" au sens de ce
qu'on a vu dans la loi jusqu'à maintenant. Je ne vais pas au-delà
de ça. Vous, vous voulez dire: Si "centre" rejoignait
"installation".
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Trudel: Ah! non, non, non. Ça, ce n'est pas mon
affaire. Je veux dire, je comprends, là, on va aller à chacun des
départements.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
après avoir échangé avec mes gens chez nous parce que je
veux transmettre la bonne information, la réponse, c'est oui,
particulièrement en ce qui concerne la dispensation des soins. Et il y a
un tronc commun, ce qu'on évoquait tantôt davantage sur le plan
statistique qui va, par exemple, parler de ressources financières, qui
va parier de ressources humaines, alors qu'à partir du moment où
on tombe dans le clinique, ça devient particulier à chaque
établissement, avec des niveaux différents où on peut se
retrouver à l'occasion avec un directeur adjoint d'un
établissement qui a aussi des fonctions, par exemple
qui est directeur adjoint à l'Enfant-Jésus, mais qui est
aussi responsable de Saint-Augustin. Mais c'est...
M. Trudel: Mais il pourrait arriver, évidemment, que pour
les deux ou trois établissements concernés on ait un seul
département des ressources humaines, un seul département
d'administration. Lui, il va être reflété où?
M. Côté (Charlesbourg): Dans le plan. C'est
exactement collé au D. G. Le D. G. est reflété à
une place, il n'y en a plus trois, il y en a un seul. Il n'y a plus trois
directeurs financiers, il y en a un seul; il n'y a plus trois directeurs des
ressources humaines, il y en a un seul, de la même manière que le
D. G., il va y avoir...
M. Trudel: Ce D. G. est bien le D. G. de trois
établissements, Sainte-Anne-des-Monts, Saint-Joachim, "so on".
M. Côté (Charlesbourg): Cap-Chat
M. Trudel: Cap-Chat. Il est donc D. G. de trois
établissements. Il vapréparer trois plans d'organisation, trois
plans administratifs, professionnels et scientifiques. Il va en préparer
trois.
M. Côté (Charlesbourg): Dans les cas de
Saint-Joachim, Cap-Chat et Sainte-Anne-des-Monts.
M. Trudel: Puis il va en préparer un quatrième qui
sera le tronc commun.
M. Côté (Charlesbourg): Tu as un conseil
d'administration unifié...
M. Trudel: Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg):... donc, le conseil
d'administration unifié a la responsabilité de Saint Joachim, Cap
Chat, Sainte-Anne-des-Monts. Il y a un plan qui, lui, globalement, va
refléter, à ce moment-là, le tronc commun d'organisation
puis, après ça, tu vas avoir trois plans qui tiennent compte de
Sainte-Anne-des-Monts, de Cap-Chat et de Saint-Joachim.
M. Trudel: Un grand plan, trois petits plans. Mais le grand n'est
pas marqué là.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que je vais tenter de
faire durant la fin de semaine, c'est tenter d'imager, à partir de vos
exemples d'Abi-tibi puis le descendre, de mon exemple de Sainte-Anne-des-Monts
et Saint-Joachim-de-Tourelle et de l'exemple de l'Enfant-Jésus. Donc,
à partir de trois exemples, tenter de mettre ça sur papier, c'est
quoi en réalité, approximativement, ce que ça pourrait
être. Et mardi, quand on abordera les articles suivants, on pourra le
déposer.
M. Trudel: Ça va.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Est-ce que
l'amendement à l'article 139 est adopté?
M. Trudel: Ça va parce que, vous voyez, dans la petite
discussion pendant la suspension, même avec le président, on
prenait l'exemple dans son coin...
Le Président (M. Paradis, Matapédia): À
Amqui.
M. Trudel:... puis on disait: Ça a déjà
existé avec trois conseils, c'est divisé un petit peu et...
Le Président (M. Paradis, Matapédia): C'est
ça. Et la problématique venait des trois conseils et non pas du
D. G.
M. Trudel: Non, non, non. Ce n'est pas ça que je veux
signaler. Mais on dit en aparté aussi, ce qu'on a discuté hier,
s'il y a un D. G. qui vient de faire apparaître trois adjoints, il faut
que ça se reflète à quelque part et il faut qu'on soit
capable de le voir. C'est pour ça, ma préoccupation. C'est parce
que les organisations deviennent maîtres dans l'art de bien illustrer et
surtout de ne pas illustrer les choses.
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, je peux vous
dire qu'il y a du monde qui a bougé sur le terrain, qui a tenté
de nous faire accepter des choses en intégrant les D. G. d'ex-centres
d'accueil au niveau du centre hospitalier visé. On a vu ça
à l'intérieur. Vous savez, le D. G. qui accepte qu'effectivement
il puisse y avoir fusion, lui se retrouve dans un poste à
l'intérieur du centre hospitalier qui l'absorbe. Je vois clair de temps
en temps aussi.
M. Trudel: C'est ça. Vous allez convenir que c'est parce
que c'est, évidemment, pas plus facile mais plus visible pour les gens
qui sont à temps plein là-dessus et qui voient ça, dont
c'est le travail, mais pour un membre du conseil d'administration, la passe est
relativement facile à faire, à justifier devant un conseil
d'administration. C'est pour ça que je voulais, par ailleurs, que le
plan intégré des ressources se retrouve lui aussi sur la table,
et à la régie surtout, parce que la régie, quand elle va
faire ses arbitrages, elle va dire: Bon, comment ça marche, la nouvelle
patente?
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors, je
redemande si l'amendement à l'article 139 est adopté.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia):
Adopté. Est-ce que l'article 139 tel qu'amendé est
adopté?
M. Trudel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors, si
j'ai bien compris, de consentement...
M. Côté (Charlesbourg): Non.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Non?
M. Côté (Charlesbourg): Ce que je vous demanderais,
M. le Président, c'est d'appeler l'article 140 puis on va le suspendre,
pour que ce soit fait de manière officielle.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors,
j'appelle l'article 140.
M. Côté (Charlesbourg): Je demande la suspension, M.
le Président, et l'article 141 aussi.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Oui.
L'article 141 était déjà suspendu...
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: Non, non.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): O. K.
Là, on l'officialise.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Très
bien.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, on serait rendu, mardi
prochain, quand on reprendra nos travaux, compte tenu d'un vote que nous
aurons, à l'article 142, au directeur général. Donc, il
est suspendu pour la fin de semaine...
M. Trudel: II est suspendu pour la fin de semaine.
M. Côté (Charlesbourg):... le directeur
général.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Paradis, Matapédia): Alors, nous
ajournons aussi nos travaux sine die.
(Fin de la séance à 17 h 21)